IMAGE EVALUATION TEST TARGET (MT-S) h // A 1.0 l.l 1.25 ■- IIIM |50 ™'^ !f: 14.0 I M 1.8 1.4 1.6 Va <^ % /^ ^ '>:v^^ .i^ ^^ s^ ^%^1 '^J^ 'jr r Photographie Sdences Corporation 23 WEST MAIN STREET WEBSTER, N.Y. 14580 (716) 872-4503 CIHM/ICMH Microfiche Séries. CIHM/ICMH Collection de microfiches. Canadian Institute for Historical Microreproductions / Institut canadien de microreproductions historiques \ m^ 4f> Tachnical and Bibliographie Notes/Notas tachniquas et bibliographiquas Tha Instituta has attampted to obtain tlia bast original copy availabla for filming. Faatui-aa of this copy which may ba bibliographically uniqua, which may altar any of tha imagas in tha reproduction, or which may significantly changa tha usual mathod of filming. ara chackad balow. □ Coloured covars/ Couvarture da couleur r~~| Covars damagad/ D D Q D B n Couvartura endommagea Covars rastorad and/or laminatad/ Couvarture restaurée et/ou pelliculée I I Cover title missing/ La titre da couverture manqua I I Coloured maps/ Cartes géographiques en couleur Coloured ink (i.e. other than blue or black)/ Encre de couleur (i.e. autre que bleue ou noire) Coloured plates and/or illustrations/ Planches et/ou illustrations en couleur Bound with other material/ Relié avec d'autres documents Tight binding may cause shadows or distortion along interior margin/ La re liure serrée peut causer de l'ombre ou de la distorsion le long de ia marge intérieure Blank leaves added during restoration may appear within tha text. 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Maps, plates, chsrts. etc.. may be fllmed et différent réduction ratios. Those too large to bo anîirely Included in one expoaura ara filmad beginning In the upper left hand corner, left to right and top to bottom, aa many framaa aa required. The followlng diagrams iiluatrata the method: Lea cartea, planches, tableaux, etc., peuvent être filmée è dea taux de réduction différents. Lorsque le document est trop grand pour être reproduit en un aaul cliché, il est filmé é partir de l'angle aupériaur gauche, de gauche à droite, et de haut en baa, en prenant le nombre d'imagea nécaaaalra. Les diegrammes suivants illuatrent la méthode. 1 2 3 1 2 3 4 5 6 HISTOIRE NATURELLE DE BUFFON. / s OISEAUX. TOME IX. o CLanoiue Scott curé de S te Foy / '.'■■• . ;Xi ^4 iy^-niSi^^îjfc:,.^ /^ HISTOIRE NATURELLE DE BUFF classée par ordres, g d'après le syslê AVEC LES CARACTÈ et la nomenclatur Far RENÉ-RICHARD CASTELy des Plantes, NOUVELLE ÉDITION. TOME XI DE L'IMPRIMERIE DE C: A PARIS, Chez D£T£RviLL£^ rue du Battoir, n^ 16. AN X — 180 2, I v-r ». »■"■ f>* '• .-^^ ^v ^ * •» \^-\ ' -- / *■*■ V- ..--^ I.A Ur.CASSK . a LA HAROJ' Il " \ . — * 'ar^ ^^S^*^t^ i ,{ y-: ''^^^^^ i-» <,» > . ■ > , « f'*-Vl..' •«..* •',' -'•'Va; ■> . ; ■ . '. « )'.,•■■••■'•'' 1 HISTOIRE NATUÏIELLE DES OISEAUX. X L I X* GENRE. LA BÉCASSE, scolopax, (Pieds à quatre doigts.) Caractère générique -. bec droit, presque rond, obtus. LA BÉCASSE. Là A bécasse est peut-être de tous les oi- seaux de passage celui dont les chasseurs font le plus de cas , tant à cause de l'ex- cellence de sa chair que de la facilité Oiseaux. IX. i iii I =iîr^» !^ .\^ \ s \. Ivl HISTOIRE NATURELLE qu'ils trouvent à se saisir de ce bon oi- seau stupide, qui arrive dans nos bois vers le milieu d'octobre , en même temps que les grives. La bécasse vient donc, dans celte saison de chasse abon- dante, augmenter encore la quantité du bon gibier -, elle descend alors des hau- tes montagnes où elle habite pendant l'été , et d'où les premiers frimas dé- terminent son départ et nous l'amè- nent, car ses voyages ne se font qu'en hauteur dans la région de l'air, et non en longueur , comme se font les migra- tions des oiseaux qui voyagent de con- trées en contrées 5 c'est des sommets des Pyrénées et des Alpes , où elle passe l'été , qu'elle descend aux premières neiges qui tombent sur ces hauteurs dès le commencement d'octobre , pour venir dans les bois des collines inférieu- res et jusque dans nos plaines. Les bécasses arrivent la nuit et quel- quefois le jour par un temps sombre , toujours une à une ou deux ensemble , vïfciM"àft8»iiJfc«»;-,: ._L.. DELABÉCASSE. 3 et jamais en troupes ; elles s'abattent dans les grandes haies , dans les taillis , dans les futaies , et préfèrent les bois où il y a beaucoup de terreau et de feuil- les tombées ; elles s y tiennent retirées et tapies tout le jour, et tellement ca- chées , qu'il faut des chiens pour les faire lever , et souvent elles partent sous les pieds du chasseur; elles quittent ces endroits fourrés et le fort du bois à l'entrée de la nuit , pour se répandre dans les clairières en suivant les sen- tiers; elles cherchent les terres molles , les paquis humides à la rive du bois , et les petites mares, où elles vont pour se laver le bec et les pieds qu'elles se sont remplis de terre en cherchant leur nourriture. Toutes ont les mêmes allu- res , et l'on peut dire en général que les bécasses sont des oiseaux sans carac- tère , et dont les habitudes individuelles dépendent toutes de celles de l'espèce entière. La bécasse bat des ailes avec bruit en s ■ ^m 'il 4 i !»"*■ t i'-' ri 4 HISTOIRE NATURELLE partant ; elle file assez droit dans une futaie , mais, dans les taillis, elle est obligée de faire souvent le crochet ; elle plonge en volant derrière les buissons , pour se dérober à l'œil du chasseur 5 son vol , quoique rapide , n'est ni élevé ni long -temps soutenu; elle s'abat avec tant de promptitude , qu'elle semble tomber comme une masse abandonnée à toute sa pesanteur ; peu d'instans après sa chute , elle court avec vitesse • mais bientôt elle s'arrête , élève sa tête , regarde de tous côtés pour se rassurer avant d'enfoncer son bec dans la terre. Pline compare avec raison la bécasse à la perdrix pour la célérité de sa course, car elle se dérobe de même 5 et lorsqu'on croit la trouver où elle s'est abattue , elle a déjà pietté et fui à une grande distance. Il paroît que cet oiseau , avec de grands yeux , ne voit bien qu'au cré- puscule, et qu'il est offensé d'une lu- mière plus fortes c'est ce que semblent \i 1 . : BB à BÉCASSE. 5 prouver ses ailures et ses mouvemens , qui ne sont jamais si vifs qu'à la nuit tombante et à l'aube du jour; et ce de- sir de changer de lieu , avant le lever ou après le coucher du soleil, est si pres- sant et si profond , qu'on a vu des bé- casses renfermées dans une chambre prendre régulièrement un essor de vol tous les malins et tous les soirs; tandis que , pendant le jour ou la nuit , elles ne faisoient que pietter sans s'élancer ni s'élever, et apparemment les bécas- ses dans les bois restent tranquilles quand la nuit est obscure; mais, lors- qu'il y a clair de lune , elles se promè- nent en cherchant leur nourriture ; aussi les chasseurs nomment la pleine- lune de novembre la lune des bécasses , parce que c'est alors qu'on en prend en grand nombre ; les pièges se tendent ou la nuit ou le soir, elles se prennent à la pantenne , au rejet, au lacet ; on les tue au fusil sur les mares, sur les ruisseaux et les [gués à la chute. La pwnntenne ou -f #tpM ' *■ "'***^iii^* ' I •i V h 6 HISTOIRE NATURELLE pentière est un filet tendu entre deux grands arbres , dans les clairières et à la rive des bois où on a remarqué qu'elles arrivent ou passent dans le vol du soir; la chasse sur les mares se fait aussi le soir; le chasseur cabane sous une feuil- lée épaisse , à portée du ruisseau ou de la mare fréquentée par les bécasses , et qu'il approprie encore pour les attirer, les attend à la chiite ; et peu de temps après le coucher du soleil , sur-tout par les vents doux du sud et du sud-ouest , elles ne manquent pas d'arriver une à une ou deux ensemble , et s'abattent sur l'eau , où le chasseur les tire pres- que à coup sûr : cependant cette chasse est moins fructueuse et plus incertaine que celle qui se fait aux pièges dor- mans , tendus dans les sentiers, et qu'on appelle rejets; c'est une baguette de cou- drier ou d'autre bois flexible et élasti- que plantée en terre , et courbée en res- sort, assujettie près du terrein à un tré- buchet que couronne un nœud coulant ^N'^ et DËXiA BÉCASSE. 7 de crin ou de ficelle ; on embarrasse de branchages ie reste du sentier où l'on a placé le rejet, ou bien, si l'on tend sur les paquis , on y pique des genêts ou des genièvres en files , plies de manière qu'il ne reste que le petit passage qu'occupe le piëge, afin de déterminer la bécasse , qui suit les sentiers , et n'aime pas à s'é- lever ou sauter, à passer le pas du tré- buchet, qui part dès qu'il est heurté , et l'oiseau, saisi par le nœud coulant, est emporté en l'air par la branche qui se redresse; la bécasse, ainsi suspendue , se débat beaucoup , et le chasseur doit faire plus d'une tournée dans sa tendue le soir , et plus d'une encore sur la fin de la nuit ; sans quoi le renard , chasseur plus diligent , et averti de loin par les battemens d'ailes de ces oiseaux , arrive et les emporte les uns après les autres , et , sans se donner le temps de les man- ger , il les cache en difFérens endroits pour les retrouver au besoin. Au reste , on reconnoît les lieux que hante la bé- / t i i. ' i yi I 8 HISTOIRE NATURELLE casse à ses fientes , qui sont de larges fé- cules blanches et sans odeur : pour l'at- tirer sur les paquis où il n'y a point de sentiers , on y trace des sillons ; elle les suit , cherchant les vers dans la terre remuée , et donne en même temps dans les collets ou lacets de crin disposés le long du sillon. Mais n'est-ce pas trop de pièges pour un oiseau qui n'en sait éviter aucun ? La bécasse est d'un instinct obtus, et d'un naturel stupide ; elle est moult sotte bête, ditBelon; elle l'est vraiment beaucoup si elle se laisse prendre de la manière qu'il raconte , et qu'il nomme folâtrerie : un homme couvert d'une cappe couleur de feuilles sèches , mar- chant courbé sur deux courtes béquil- les, s'approche doucement, s'arrêtant lorsque la bécasse le fixe , continuant d'aller lorsqu'elle recommence à errer jusqu'à ce qu'il la voie arrêtée la tête basse , alors frappant doucement de ses deux bâtons l'un contre l'autre , la 1 £,£ arges f^. our J'at- îoint de elle les a terre ps dans oses ]e 3s pour ucun ? tus, et moult iment deJa mme i'une mar- quil- 3 tant Liant rrer tête ses ia DELA BÉCASSE. 9 èAasse s'y amusera et ajjfollera telle' ment, dit notre vieux naturaliste, que le chasseur l'approchera d'assez près pour lui passer un lacet au cou. Est-ce en la voyant se laisser ap- procher ainsi que les anciens ont dit qu'elle avoit pour l'homme un mer- veilleux penchant? En ce cas, elle le placeroit bien mal , et dans son plus grand ennemi; il est vrai qu'elle vient, en longeant les bois, jusque dans les haies des fermes et des maisons cham- pêtres. Arislote le remarque ; mais Albert se trompe , en disant qu'elle cherche les lieux cultivés et les jardins pour y recueillir des semences, puis- que la bécasse, ni même aucun oiseau de son genre , ne touchent aux fmits et aux graines ; la forme de leur bec , étroit', très-long et tendre à la pointe, leur interdiroit seule celte sorte d'ali- ment , et , en effet , la bécasse ne se nourrit que de vers; elle fouille dans la terre molle des petits marais et des Oiseaux. IX. z .n I I V 10 HISTOIRE NATURELLE environs des sources , sur les paquis fangeux, et dans les prés humides qui bordent les bois ; elle ne gratte point la terre avec les pieds ; elle détourne seulement les feuilles avec son bec, les jetant brusquement à droite et à gau- che. Il paroît qu elle cherche et dis- cerne sa nourriture par l'adorât phuôt que par les yeux , qu'elle a mauvais; mais (a nature semble lui avoir donné, dans l'extrémité du bec, un organe de plus et un sens particulier approprié à son genre de vie; la pointe en est char- nue plutôt que cornée, et paroît sus- ceptible d'une espèce de tact propre à démêler l'aliment convenable dans ki terre fangeuse; et ce privilège d'orga- nisation a de même été donné aux bécassines , et apparemment aussi aux chevaliers , aux barges et autres oi- seaux qui fouillent la terre humide pour trouver leur pâture. Du reste , le bec de la bécasse est rude et comme barbelé aux côtés vers LE paqiiia ides qui te point ^tourne )ec, les à gau- et dis- : plutôt donné, ane de îprié à t char- ît sus- opre à [ans h. l'orga- é aux si aux es oi- iiuide se est s vers DE LA B son extrémilé, et creusé^ gueur de rainures bi dibule supérieure Ion arrondie du bec , en dibule inférieure , qupiesticomme quée, et vient s'adapi un joint oblique ; c'est^ de son bec que cet oise nom dans la plupart des lai monter jusqu'à la grecque; sa tête, aussi remarquable que son bec, est plus car- rée que ronde, et les os du crâne font un angle presque droit sur les orbites des jeux ; son plumage , qu'Aristote compare à celui du francolin , est trop connu pour le décrire; et les beaux effets de clair-obscur , que des teintes hachées, fondues, lavées de gris, de bistre et de terre d'ombre , y produi- sent , quoique dans le genre sombre, seroient difficiles et trop longs à dé- crire dans le détail. Nous avons trouvé à la bécasse une vésicule de fiel , quoique Belon se soit )\ * i il ■^mnmmu. '•^"BdïçSSlii'l Ij*'!'*^-^'* tn?*** ^ ■Jttnt n| I tWiliii 12 HISTOIRE NATURELLE ï» »■ .î< persuadé qu'elle n'en avoit point; celte vésicule verse sa liqueur par deux con- duits dans le duodénum; outre les deux rœcuin ordinaires , nous en avons trouvé un troisième placé à environ sept pouces des premiers, et qui avoit avec l'intestin une communication tout aussi manifeste; mais, comme nous ne l'avons observé que sur un seul indi- vidu, ce troisième cœcura est peut-être une variété individuelle ou un simple accident : le gésier est musculeux , doublé d'une membrane ridée sans ad- hérence ; on y trouve souvent de petits graviers , que l'oiseau avale sans doute en mangeant les vers de terre ; le tube intestinal a deux pieds neuf pouces de longueur. Gesner donne la grosseur de la bé- casse avec plus de justesse, en l'égalant à la perdrix , que ne fait Aristote , qui Ja compare à la poule ; et cette compa- raison semble nous indiquer que la race commune des poules, chez les Grecs, î j 1 II I % î' H LE t,* cette ux côn- es deux avons environ ïi avoit on tout lous ne il indi- îut-être simple lieux , ms ad- î petits doute e tube ces de la hé- ijaJant 3, qui mpa- a race rrecs. DE LA BÉCASSE. Il dtoit bien plus petite que la nôtre. Le corps de la bécasse est en tout temps fort cliarnu , et très-gras sur la fin de l'automne ; c'est alors , et pendant la plus grande partie de l'hiver , qu'elle fait un mets recherché , quoique sa chair soit noire et ne soit pas fort ten- dre; mais, comme chair foible, elle a la propriété de se conserver long- temps ; on la cuit sans ôter les entrail- les, qui , broj^ées avec ,-j*^i^ ' E forl. à-diro toutes pour rap- e, si DE LA B K( ASS K. U ])laine , et y îiyeiil nidi« , relarcV'os apparemment par qut l([ues actidcns, et surprises dans la saison d(î l'amour , loin des lieux où les portent leurs lia- b^lules naturelles. Edwards a pensé it'ieses alloient toutes, comme tant d'autres oisçaux, dans les contrées les »jlus reculées du nord; apparemment il ii'éloit pas informé de leur retraite aux montagnes , et de l'ordre de leurs rou- tes, qui, tracées sur un plan différent de celui des autres oiseaux, ne se por- tent et s'étendent que de la montagne à la plaine , et de la plaine à la mon- tagne. La bécasse fait son nid par terre, comme tous les oiseaux qui ne se per- chent pas 5 ce nid est composé de feuil- les ou d'herbes sèches , entremêlées de petits brins de bois ; le tout rassem- blé sans art, et amoncelé contre un tronc d'avbre , ou sous une grosse ra- cine; ou y trouve quatre ou cinq œufs oblongs , un peu plus gros que ceux du imim **" ^ t.. ^ -v=^ I, iG HISTOIRE NATURELLE pigeon commun ; ils sont d'un gris roussâtre , marqué d'ondes plus fon- cées et noirâtres. On nous a apporté un de ces nids, avec les œufs, dès le 1 5 avril . Lorsque les petits sont éclos , ils quit- tent le nid et courent , quoique encore couverts de poil follet 5 ils commencent même à voler avant d'avoir d'autres plumes que celles des ailes; ils fuient ainsi voletant et courant quand ils sont découverts ; on a vu la mère et le père prendre sous leur gorge un des petits, le plus foible sans doute, et l'emporter ainsi à plus de mille pas 5 le màie ne quitte pas la femelle tant que les petits ont besoin de leurs secours : il ne fait entendre sa voix que dans le temps de leur éducation et de ses amours ; car il est muet, ainsi que la femelle, pen- dant le reste de l'année 5 quand elle couve , le mâle est presque toujours couché près d'elle, et ils semblent en- core jouir en reposant mutuellement leur bec sur le dos l'un de l'autre : ces ■'■■( t'^r-'^--^.- t» LE un gris lus fou- 3orté un iSav^ril. is quit- ' encore nencent i'autres ! fuient ils sont le père petits, porter Me ne i petits le fait ips de car il pen- 1 eJJe i jours it en- ment : ces DE LA BÉCASSE. 17 ! Oiseaux , d'un naturel solitaire et sau- vage, sont donc aimans et tendres 5 ils deviennent même jaloux, car l'on voit les mâles se battre jusqu'à se jeter par terre et se piquer à coups de bec, en se disputant la femelle; ils ne devien- nent donc stupides et craintifs qu'après avoir perdu le sentiment de l'amour, presque toujours accompagné de celui du courage. L'espèce de la bécasse est univer- sellement répandue ; Aldrovande et Gesner en ont fait la remarque. On la trouve dans les contrées du midi com- me dans celle du nord, dans l'ancien et dans le Nouveau-Monde; on la con- noît dans toute l'Europe, en Italie, en Allemagne , en France , en Polo- gne , en Russie , en Silésie , en Suède , en Norwège et jusqu'en Groenland , où elle a le nom de sauarsuck , et où , par un composé suivant le génie de la langue, les Groënlandais en ont un pour signifier le chasseur aux bécasses ; I '^1 ■I ]i l8 HISTOIRE NATURELLE en Islande la bécasse fait partie du gibier qui abonde sur cette île , quoique semée de glace 5 on la retrouve aux extrémités septentrionales et orien- tales de l'Asie, où elle est commune, puisqu'elleest nommée, dans les langues kamschadales , koriaques et kouriles. M. Gmelin en a vu quantité à Manga- sea , en Sibérie sur le Jénisca 5 et , quoi- que les bécasses y soient en grand nom- bre, elles ne font qu'une très -petite partie de cette multitude d'oiseaux d'eau et de rivage de toutes espèces , qui, dans cette saison, se rassemblent sur les bords et les eaux de ce fleuve. La bécasse se trouve de même en Perse , en Egypte aux environs du Cai- re ; et ce sont apparemment celles qui vont dans ces régions qui passent à Malte, en novembre, par les vents de nord et de nord-est , et ne s'y arrêtent qu'autant qu'elles y sont retenues par le vent. En Barbarie elles paroissent , comme dans nos contrées , en octobre ï -si, \. LE nie du fuoique ve aux orien- mune , angues >uriies. langa- quoi- iiom- petite seaux 'èces , ibient Live. le eu Cai- > qui nt à s de tent par int, bre BELA BÉCASSE* i^ et jusqu'en mars; et il est assez sin- gulier que celte espèce remplisse en même temps le nord et le midi , ou du moins puisse s'habituer dans la zone torride , en paroissant naturelle aux zones froides ; car M. Adanson a trouvé I la bécasse dans les îles du Sénégal ; I d'autres voyageurs l'ont vue en Guinée ^ et sur la Côte-d'Or ; Kœmpfer en a re- } marqué en mer , entre la Chine et le j Japon, et il paroît que Knox les a ap- perçues à Cejlan. Et puisque la bécasse occupe tous les climats , et se trouve dans le nord de l'ancien continent, il n'est pas étonnant qu'elle se retrouve au Nouveau-Monde; elle est commune aux Illinois et dans toute la partie mé- ridionale du Canada, ainsi qu'à la Loui- siane , où elle est un peu plus grosse qu'en Europe , ce que l'on attribue à l'abondance de nourriture ; elle est plus rare dans les provinces plus septentrio- nales de l'Amérique; mais la bécasse de la Guiane , connue à Cayenne sous le r M » ' h i) 20 HISTOIRE NATURELLE nom de bécasse de savanes , nous paroît assez différer de la nôtre pour former «ne espèce séparée : nous la donnerons après avoir décrit les variétés peu nom- breuses de cette espèce en Europe. Variétés DE LA BÉCASSE. I. La bécasse blanche. Cette va- riété est rare, du moins dans nos con- trées ; quelquefois son plumage est tout blanc ; plus souvent encore mêlé de quelques ondes de gris ou de marron 5 le bec est d'un blanc - jaunâtre ; les pieds sont d'un jaune - pâle , avec les ongles blancs^ ce qui sembleroit indi- quer que cette blancheur tient à une dégénération différente du changement de noir en blanc qu'éprouvent les ani- maux dans le nord , et cette dégénéra- tion dans l'espèce de la bécasse est assez semblable à celle du nègre blanc dans l'espèce humaine. II. La bécasse rousse. Dans cette variété tout le plumage est roux sur -'^. '.!» 4 h His paroît ir former onnerons 3eu nom- rope. iSSE, Cette va- nos COil- Best tout mêlé de marron j tre ; les îvec les ^it indi- it à mie igement les aiii- igéuéra- is tassez ne dans ns cette 3UX sur DE LA BECASSE. 2Ï roux, par ondes plus foncées sur un fond plus clair ; elle paroît pi. encore rare que la première; l'une et l'autre furent tuées à la chasse du roi , au mois de décembre 1775, et sa majesté nous fit l'honneur de nous les envoyer par M. le comte d'Angiviller , pour être placées dans son Cabinet d'histoire naturelle. III. Les chasseurs prétendent dis- tinguer deux races de bécasses , la grande et la petite ; mais , comme le naturel et les habitudes sont les mêmes dans ces deux bécasses, et qu'en tout le reste elles se ressemblent, nous ne regarderons cette petite difierence de taille que comme accidentelle ou indi- viduelle , ou comme celle du jeune à l'adulte , laquelle par conséquent ne constitue pas deux races séparées entre deux oiseaux qui du reste sont les mê- mes, puisqu'ils s'unissent et produisent ensemble. Oiseaux. IX. 3 \ 33 HISTOIRE NATURELLE Oiseau étranger qui a rapport à la Bécasse. \k LA BECASSE DES SAVANES. Cette bécasse de la Guiane , quoi- que du quart plus petite que celle de France, a néanmoius le bec encore plus long; elle est aussi un peu plus haut montée sur ses pieds, qui sont bruns comme le bec; le gris-blanc, coupé et varié par barres de noir , domine dans sou plumage , moins mêlé de roux que celui de notre bécasse; avec ces dift'é- rences extérieures que le climat a peut- être fait naître, celles des mœurs et des habitudes qu'il produit aussi , se reconnoissent dans la bécasse des sa- vanes ; elle demeure habituellement dans ces immenses prairies naturelles, d'où l'homme et les chiens ne l'ont point encore chassée, parce qu'ils n'y sont point établis; elle se tient dans les coulées : on appelle ainsi les enfonce- K \ K.. LLE )ort à la 'ANES. le , quoi- celle de icore plus plus haut ut bruns coupé et line dans roux que es diffé- it a peut- lœurs et iissi , se des sa- llement tu relies, ne l'ont u'iis n'y dans les nfonce- D E LA BÉCASSE. 2.1 mons des savanes, où il y a toujours de la vase et des herbes épaisses et hau- tes, évitant néanmoins celles où la marée monte, et dont l'eau est salée. Dans la saison des pluies , ces petites bi^casses cherchent les hauteurs , et s'y tiennent dans les herbes ; c'est là qu'el- les s'apparient et qu'elles nichent sur de petites élévations dans des trous ta- pissés d'herbes sèches ; les pontes ne sont que de deux œufs ; mais elles se réitèrent, et ne finissent qu'en juillet; les pluies passées , ces bécasses revien- nent aux coulées , c'est-à-dire , des lieux élevés aux plus bas, ce qui leur est commun avec les bécasses d'Europe. Le feu qu'orr met souvent aux sava- nes, en septembre et octobre , les chas- sant devant lui, elles refluent en grand nombre dans les lieux voisins des par- ties incendiées ; mais elles semblent éviter les bois, et lorsqu'on les pour- suit, elles n'y font jamais remise, et s'en détournent pour regagner les sa- i il M ^ vc h i t. \tf ,■.•••-■3» 1; 24 HISTOIRE NATURELLE vanes : œlte habitude est contraire à celle de la bécasse d'Europe ; néan- moins elles partent comme cette der- nière , toujours sous les pieds du chas- seur; elles ont la même pesanteur en se levant , le même vol bruyant, et elles fientent de même en commençant à filer. Lorsqu'une de ces bécasses est tirée , elle ne va pas se reposer loin , mais fait plusieurs tours , avant de s'a- battre; communément elles partent deux à deux , quelquefois trois ensem- ble , et lorsqu'on en voit une , on peut être assuré que la seconde n'est pas loin ; on les entend à l'approche de la nuit se rappeler par un cri de ralliement un peu rauque , assez semblable à celte voix basse ka,ka,ka, ka, que fait sou- vent entendre la poule domestique; elles se promènent la nuit , et on les voit au clair de la lune venir se poser jusqu'aux portes des habitations. M. de la Borde, qui a fait ses observations à Cajenne , nous assure que la chair de ^1 '% é % \i .^ -aft • LLE on traire à •e ; néari- cette der- s du chas- anteur en ujant, et cimençant casses est >ser loin , ntdesa- partent s ensem- , on peut pas loin; îja nuit lliement e à cette fait sou- estique ; t on ïes je poser s. M. de a lions à ;hair de § BE LA BÉCASSE. 20 la bécasse des savanes est au moins aussi bonne que celle de la bécasse de France. LA BÉCASSINE. La bécassine est très-bien nommée , puisqu'ep ne la considérant que par la figure, on pourroit la prendre pour une petite espèce de bécasse 5 ce serait une petite bécasse, ditBelon, si elle n était de mœurs différentes; en effet, la bé- cassine a, comme la bécasse, le bec très-long et la tête carrée , le plu- mage madré de même , excepté que le roux s'y mêle moins , et que le gris- blanc et le noir y dominent ; mais ces ressemblances bornées à l'extérieur n'ont pas pénétré fintérieur , le ré- sultat de l'organisation n'est pas le même, puisque les habitudes naturel- les sont opposées ; la bécassine ne fré- quente pas les bois; elle se tient dans les endroits marécageux des prairies, • «, t \ ;■ ■I t. il l S.6 HISTOIRE NATURELLE dans les herbages et les osiers qui bor- dent les rivières ', elle s'élève si haut en volant, qu'on l'entend encore lors- qu'on l'a perdue de vue; elle a un petit cri chevrotant , mée^ mée, mée, qui lui a fait donner, par quelques nomen- clateurs, le surnom de chèvre volante ; elle jette aussi, en prenant son essor, im petit cri court et sifflé; ellen habile les montagnes en aucune saison; cUe diffère donc de la bécasse par le natu- rel et par les habitudes, autant qu'elle lui ressemble par le plumage et la figure. En France les bécass res paroissent en automne; on en voit quelquefois trois ou quatre ensemble, mais le plus souvent on les rencontre seules; elles partent de loin, d'un vol très-preste, et, après trois crochets, elles filent deux ou trois cents pas , ou pointent en s' élevant à perte de vue; le chasseur sait faire fléchir leur vol et les amener près de lui en imitant leur voix. Il en V, VI LIE I qui bor- e si haut ;ore Jors- a un petit mée, qui s nomen- volante ; on essor, în'hrjbiie son^ die le iiatu- it qu eJJe ge et ia croissent îlquefois s Je plus es celles ^preste, s filent ntent en îhasseur amener X. 11 e» DE IA BÉCASSE. 27 reste tout l'hiver dans nos contrées autour des fontaines chaudes et des petits marais voisins de ces fontaines ; au printemps , elles repassent en grand nombre , et il paroît que cette saison est celle de leur arrivée en plusieurs pays où elles nichent, comme en Alle- magne, en Silésie, en Suisse; mais, en France, il n'en reste que quelques- unes pendant l'été, elles nichent dans Jiios marais : Willulghby l'observe de même pour l'Angleterre ; on trouve leur nid en juin; il est placé à terre, sous quelque grosse racine d'aulne ou de saule, dans les endroits marécageux où le bétail ne peut parvenir; il est fait d'herbes sèches et de plumes , et con- tient quatre ou cinq œufs de forme oblongue , d'une couleur blanchâtre , avec des taches rousses ; les petits quit- tent le nid en sortant de la coque : ils paroissent laids et informes ; la mère ne les en aime pas moins; elle en a soin jusqu'à ce que leur grand bec trop mou *^i • \ \ > i ,^^ \ :i8 HISTOIRE NATURELLE soit devenu plus ferme , et ne les quitte que quand ils peuvent aisément se pourvoir d'eux-mêmes. La bécassine pique continuellement la terre , sans qu'on puisse bien dire ce qu'elle mange; on ne trouve, dans son estomac, qu'un résidu terreux et des liqueurs, qui sont apparemment la subs- tance fondue des vers dont elle se nour- rit ; car Aldrovande remarque qu'elle a le bout de la langue terminé comme les pies par une pointe aiguë , propre à percer les vers qu'elle fouille dans la vase. Dans cette espèce de bécassine , la tête a un mouvement naturel de ba- lancement horizontal, et la queue un mouvement de haut en bas ; elle mar- che pas à pas , la tête haute , sans sau- tiller ni voltiger ; mais on la surprend rarement dans cette situation , car elle se tient soigneusement cachée dans les roseaux et les herbes des marais fan- geux, où les chasseurs ne peuvent aller À v^ ,^ l: II ies quitte ^ment se ielJement în dire ce dans son IX et des itiasubs- se nour- e qu'elle comme . propre le dans sine, la de ba- Jeue un le mar- ins sau- irprend îar elle lans les lis fan- it aller I i D E T. A B E C A S S E. 2ij trouver ces oiseaux qu'avec des espèces de raquettes faites de planches \6g,è^ res , mais assez larges pour ne point enfoncer dans le limon : et comme la bécassine part de loin et très-rapide- ment, et qu'elle fait plusieurs crochets avant de filer , il n'y a pas de tiré plus difficile ; on la prend plus aisément avec un rejet semblable à celui qu'on place dans les sentiers des bois pour prendre la bécasse. La bécassine est ordinairement fort grasse , et sa graisse , d'une saveur fine , n'a rien du dégoût des graisses ordinaires ; on la cuit comme la bé- casse, sans la vider, et par-tout on la recherche comme un gibier exquis. Au reste , quoiqu'on ne manque guère de trouver en automne des bé- cassines dans nos marais, l'espèce n'en est pas aussi nombreuse aujourd'hui qu'elle l'étoit ci-devant; mais elle est répandue encore plus universellement que celle de la bécasse; on la reucon- — -• ..- ^^., ,/^_ ■t th^ I r il S' ,\ f'* 1 ^ .1 ^1 , ' ÛO HISTOIRE "NATURELLE Ire dans presque toutes les parties du monde 5 quelques voyageurs éclairés en ont fait la remarque : on nous Ta envoyée de Cayenne, où on l'appelle bécassine de savane. M. Frézier l'a trouvée dans les campagnes du Chili ; elle est commune à la Louisiane , où elle vient jusqu'auprès des habitations, de même qu'au Canada et à Saint-Do- mingue. Dans l'ancien continent, on la trouve depuis la Suède et la Sibérie jusqu'à Ceylan et au Japon ; nous l'a- vons reçue du Cap de Bonne-Espéran- ce ; elle s'est portée sur les terres loin- taines de l'océan austral ; aux îles Ma- ' louir es, où M. de Bougainville l'a vue , et où il remarque qu'elle a des habitu- des conformes à ces lieux solitaires, où rien ne l'inquièle ; son nid est au mi- lieu de la campagne ; on la tire aisé- ment, elle n a nulle défiance , et ne fait point le crochet en partant ; nouvelle preuve que les habitudes timides des animaux fugitifs devant l'homme leur % ■■•*;■ Ê m m 1)1 Hl LLE S parties l's Pclaii es 1 nous Ja l'appelle lézier l'a iii Chili ; îiaiie , où dilations, aint-Do- tJent, on a Sibérie nous l'a- Espéran- Tes loin- îles Ma- ' l'a vue , habitu- ires, où au ml- e aisé- i ne fait otivelle des des tie leur I I ■'3 'fi 'Mi DE LA BÉCASSE. 3t sont imprimées par la crainte ; et cette crainte, dans la bécassine, paroît en- core se réunir à la forte aversion qu'elle a pour l'homme , car elle est du nombre de ces oiseaux qu'en aucune manière on ne peut apprivoiser. Lon- golius assure qu'on peut élever et tenir la bécasse en volière , et même la nour- rir pour l'engraisser, mais que la chbsa a été tentée sur la bécassine inutile- ment et sans succès. Il paroît qu'il y a dans cette espèce une petite race comme dans celle de la bécasse; car, indépendamment de la petite bécassine surnommée la sourde , dont nous allons parler , il s'en trouve entre celles de l'espèce ordinaire , de grandes et d'autres plus petites; mais cette différence de taille, qui n'est ac- compagnée d'aucune autre, ni dans les mœurs , ni dans le plumage , n'indique tout au plus qu'une diversité de race, ou peut-être une variété purement accidentelle et individuelle , qui ne V. 7>2, HISTOIRE NATURELLE tient point au sexe 5 car on ne connoît aucune différence apparente entre le mâle et la femelle dans cette espèce, non plus que dans la suivante. LA PETITE BÉCASSINE, surnommée LA SOURDE, La petite bécassine n'a que moitié de la grandeur de l'autre; d'où vient , dit Belon , que les pourvoyeurs l'appel- lent deux pour un. Elle se cache dans les roseaux des étangs , sous les joncs secs et les glayeuls tombés au bord des eaux; elle s'y tient si obstinément cachée, qu'il faut presque marcher dessus pour la faire lever, et qu'elle part sous les pieds , comme si elle n'en- tendoit rien du bruit que l'on fait en venant à elle ; c'est de là que les chas- seurs l'ont appelée la sourde ; son vol est moins rapide et plus direct que ce- lui de la grande bécassine; sa chair n'est pas d'un goût moins délicat, et sa graisse est aussi fine; mais l'espèce ■0 I le connoît î entre le te espèce. DE LA BÉCASSE. 33 en .y» SSINE, DE. Lie moitié où vient, 'S l'appel- 3("he dans les joncs I bord des tinément marcher t qu'elle elle n'en- n fait en les chas- son vol que ce- sa chair icat, et l'espèce ^f l'OÎt ibrei s aussi uomi moins n'est pas aussi ^généralement ré- pandue : Willulghby , qui écrivoit en Angleterre , remarque quelle y est moins commune^que la grande bécas- sine 5 Linnaeus n'en fait pas mention dans le dénombrement des oiseaux de Suède ; cependant elle se trouve en Danemarck , suivant M. Bruimich. Cette petite bécassine a le bçc moins long à proportion que l'autre ; son plu- mage est le même, avec quelques re- flets cuivreux sur le dos, et de longs traits de pinceaux roussâlres sur des plumes couchées aux côtés du dos, et qui, étant alongées. soyeuses et com- me effilées , ont apparemment donné lieu au nom de haarschnepffe que les Allemands lui donnent, selon M. Klein. Ces pelites bécassines restent pres- que toute l'année et nichent dans nos marais ; les œu l's , de même couleur que ceux de la grande bécLissine , sont seu- lement plus petits à proportion de l'oi- Oiseaux. IX. 4 !> ' I 'fi 34 HISTOIRE NATURELLE ^au, qui n'est pas plus gros qu'une alcuette. On a souvent pris cette petite bécassine pour le mâle de la grande, et Wiliulghby corrige cette erreur popu- laire, en avouant qu'il le croyoit lui- même avant de les avoir comparées , ce qui n a pas empêché Albin de tom- ber de nouveau dans cette même erreur. LA BRU NETTE. WiLLULGHBY donne cet oiseau sous le nom de dunlin, qui peut se rendre pat brunette t il le dit indigène aux par- ties septentrionales de l'Angleterre. C'est une petite bécassine de la taille de la précédente, et qui paroît en diffé- rer assez peu : elle a le ventre noirâtre, onde de blanc , et le dessus du corps ta- cheté de noir et d'un peu de blanc sur un fond brun-roux 3 du reste, elle est de la même figure et a les mêmes ha- bitudes que notre petite bécassine; ainsi, c'est une espèce très- voisine, ou I 1 H\ i i' ,,j»,<, .^ , LLE 'OS qu'une ;et(e petite grande, et •eur popu- oyoii Jui- smparëes , n de tom- te même )iseau sous se rendre 3 aux par-* ngleterre. ï la taille en diffé- noirâlre, corps ta- blanc sur elle est ïmes hr.- ^cassine ; isine, ou DE LA B É C A S S R. 35 peut-être une simple variété de l'espèce précédente. Oiseaux étrangers gui ont rapport aux Bécassines,' LA BÉCASSINE du Cap de Bonne-Espér. ËLLG est un peu plus grande que notre bécassine commune, mais elle a le bec moins long; les couleurs de son plumage sont un peu moins sombres ; un gris-bleuâtre haché de petj/les on- des noires fait le fond du manteau que traverse une ligne blanche tirée do l'épaule au croupion ; une petite zone noire marque le haut de la poitrine; le ventre est blanc 5 la tête est coiffée de cinq bandes , l'une roussâtre au sommet, deux grises de chaque côté, puis deux blanches qui engagent l'œil et s'étendent en arrière. LA BÉCASSINE DE MADAGASCAR. Cette bécassine est très-jolie par la disposition et le mélange des couleurs 4j n. i . 36 HISTOIRE NATURELLE de son plumage; la tête et le cou sont de couleur rousse, traversée c^'un trait blanc qui passe sur Tœil , et qui est surmonté d'un trait noir; le bas du cou est ceint d'un large collet noir ; les plu- mes du dos sont noirâtres, festonnées de gris ; le roussâtre , le gris , le noirâ- tre, sont coupés sur les couvertures de l'aile par de petits festons ondojans et serrés ; les pennes moyennes de l'aile et celles de la queue sont coupées transversalement par bandes variées de cet agréable mélange, séparées par trois ou quatre rangs de taches ovales d'un beau roux-clair, encadré de noir; les grandes pennes sont traversées de bandes alternativement noires et rous- ses; le dessous du corps est blanc. Cette bécassine a près de dix pouces de lon- gueur. LA BÉCASSINE DE LA CHINE. Elle est un peu moins grosse que notre grande bécassine, mais elle esî m i(«a ;lle e cou sont '■ cVun trait et qui est bas du cou r; les pi u- festoanëes , le noirâ- ertures de idojans et s de l'aile t coupées es variées DQvées par les ovales é de noir ; versées de et rous- nc. Cette s de lon- i HINE. 'osse que elle est I DE LA BÉCASSE. Z'J un peu plus haute sur jambes j elle a le bec presque aussi long; son plumage est moins sombre; il est chamarré sur ]e manteau par taches assez larges et par festons de gris-brun, de bleuâtre, de noir el de roux-clair; la poitrine est ornée d'un large eston noir ; le des- sous du corps est blanc; le cou est pi- queté de gris-blanc et de roussâtre , et la tête est traversée de traits noirs et blancs. LES BARGES. De tous ces êtres légers sur lesquels la nature a répandu tant de vie et de grâces , et qu'elle paroît avoir jetés h travers la grande scène de ses ouvra- ges, pour animer le vide de l'espace et y produire du mouvement, les oi- seaux de marais sont ceux qui ont eu le moins de part à ses dons : leurs sens sont obtus, leur instinct est réduit aux sensations les plus grossières , et leur naturel se borne à chercher à l'eatour •■(il • • #» (( .> .'M h": if 38 HISTOIRE NATURELLE des marécages leur pâture sur la vase ou dans la terre fangeuse , comme si ces espèces , attachées au premier li- mon , n avoie^it pu prendre part au progrès plus heureux et plus grand qu'ont fait successivement toutes les autres productions de la nature, dont les développemens se sont étendus et embellis par les soins de l'homme; tan- dis que ces habitans des marais sont restés dans l'état imparfait de leur na- ture brute. En effet, aucun d'eux n'a les grâces ni la gaité de nos oiseaux des champs; ils ne savent point, comme ceux-ci, s'amuser, se réjouir ensemble , ni pren- dre de doux ébats entr'eux sur la terre ou dans l'air ; leur vol n'est qu'une fuite, une traite rapide d'un froid ma- récage à un autre : retenus sur le sol humide , ils ne peuvent , comme les hôtes des bois, se jouer dans les ra- meaux, ni même s'y poser» ils gisent à terre , et se tieuneot à l'ombre peii- ^^ ;lle ur Ja vase comme si emier li-' î part au us grand :outes les jre, dont tendus et ime; tan- (rais sont leur na- 3s grâces champs 5 eux - ci , , ni pren- ' la terre t qu'une •oid raa- ir le sol ame les les ra- s gisent ►re pen- DE LA BÉCASSE. ôg dant le jour; une vue i->iule, un natu- rel timide, leur font préférer lobscu- rité de la nuit ou la lueur des crépus- cules à la clarté du jour , et c'est moins par les yeux que par le tact ou par l'odorat qu'ils cherchent leur nourriture; c'est ainsi que vivent les bécasses , les bécassines et la plupart des autres oiseaux de marais , entre lesquels les barges forment une petite famille, immédiatement au-dessous de celle de la bécasse, elles ont la même forme de corps , mais les jambes plus hautes et le bec encore plus long , quoique conformé de même , à pointe mousse et lisse, droit ou un peu fléchi et légèrement relevé : Gesner se trompe en leur prêtant un bec aigu et propre à darder les poissons ; les barges ne vivent que de vers et de vermisseaux qu'elles tirent du limon. On trouve dans leur gésier des graviers, la plu- part transparens , et tout semblables à ceux que contient aussi le gésier de SI 4 il ,:..^- -^ .» - *•.. 40 HISTOIRE NATURELLE l'avocette; leur voix est assez extraor- dina>e, car Beloii la compare au bê- lement étouffé d'une chèvre; ces oi- seaux sont inquiets et parlent de loin, et jettent un cri de frayeur en partant ; ils sont rares dans les contrées éloi- gnées de la mer, et ils se plaisent dans les marais salés; ils ont sur nos côtes, et en particulier sur celles de Picardie, un passage régulier dans le mois de septembre; on les voit en troupes, et on les entend passer très-haut, le soir, au clair de la lune ; la plupart s'abat- tent dans les marais; la fatigue les rend alors moins fuyards; ils ne reprennent leur vol qu'avec peine, mais ils courent comme des perdrix, et le chasseur, en les tournant , les rassemble assez pour en tuer plusieurs d'un seul coup; ils ne séjournent qu'un jour ou deux dans le même lieu, et souvent, dès le lendemain , on n'en trouve plus un seul dans ces marais, où ils étoient la veille en si grand nombre ; ils ne ni- ■w 1 ~^f ILLE '2 extraor- «re «u bé- 'j ces oi- »t de Join, n partant; if^es ëloi- iseut dans los côtes , Picardie, mois de oupes, et , le soir, rt s'a bât- ies rend prennent 5 courent hasseur , >ie assez j1 coup; 3u deux , dès le pins un aient ia ne ai- RE LA BÉCASSE. 4ï I client pas sur nos cotes; leur chair est délicate et très-bonne à manger. Nous distinguons huit espèces dans le genre de ces oiseaux. LA BARGE COMMUNE. Le plumage de cette barge est d'un gris uniforme , à l'exception du front et de la gorge , dont la couleur est roussiilre ; le ventre et le croupion sont blancs; les grandes pennes de l'aile sont noirâtres au-dehors , blanchâtres en dedans; les pennes moyennes et les grandes couvertures ont beaucoup de blanc; la queue est noirâtre et termi- née de blanc ; les deux plumes exté- rieures sont blanches, et le bec est noir à la pointe, et rougeâtre dans sa lon- gueur, qui est de quatre pouces ; les pieds , avec la partie nue des jambes , en ont quatre et demi ; la longueur totale de la pointe du bec au bout de la queue est de seize pouces , et do 1 1 i t l 42 HTSTOiriF. NATURELLE dix -huit jusqu'au bout des doigts. M. Hébert nous a dit avoir tué quel- ques barges de celte espèce en Brie ; il paroît donc qu'elles s'abattent quel- quefois dans le milieu des terres, ou qu'elles y sont poussées par quelque coup de vent. t ^ LA BARGE ABOYEUSE. Il faut que le cri de cet oiseau res- semble à un aboiement , puisqu'il en a pris chez les Anglais le nom à!aboyeur (barker), sous lequel Albin, et ensuite M. Adanson , l'ont indiqué 5 la déno- mination de barge grise, qu'elle porte dans nos planches enluminées, ne la distingue pas assez de la première es- pèce , qui est grise aussi, et même plus uniformément que celle-ci , dont le manteau gris-brun est frangé de blan- châtre autour de chaque plume; celles de la queue sont rajees transversale- ment de blanc et de noirâtre. Cette ;'f. â -m ■■'^- ELLE Jes doigts, ir tué qi'eî- e en Brie» ttent quel* terres, ou ir quelque EUSE. ►iseau res- qu'il en a iaboyeur et ensuite ia déno- iie porte , ne la iière es- 3me plus dont le le blan- !> celles i^ersale- Cette M .^ %■ •4-r I>£ LA BÉCASSE. 43 barge diffère aussi de la première par la grandeur; elle n'a que quatorze pou- ces de longueur de la pointe du bec au. bout des doigts. Elle habite les marécages des côtes maritimes de l'Europe , tant de l'Océan que de la Méditerranée; on la trouve dans les marais salans, et, comme les autres barges , elle est timide et fuit de loin : elle ne cherche aussi sa nour- riture que pendant la nuit. LA BARGE VARIÉE. Si la plupart des nomenclateurs n a- V'oient pas donné cette barge comme distinguée de la précédente , et sous des noms différeus , nous ne ferions de toutes deux qu'une seule et même espèce; les couleurs du plumage sont les mêmes; la forme, entièrement sem- blable, ne diffère qu'en ce que celle-ci est un peu plus grande , ce qui n'indi- que pas toujours* une diversité d'es- \ i v I I m ij ••<> 44 HISTOIRE NATURELLE pèces; car l'observation nous a souvent démontré que, dans la même espèce, il se trouve des variétés dans lesquelles le bec el les jambes sont quelquefois plus longs ou plus courts d'un demi- pouce 5 tout le plumage de cette barge est, comme celui de labojeuse, varié de blanc , et cette couleur frange et encadre le gris-brun des plumes du manteau; la queue est rayée de même, et le dessous du corps est blanc. Les Allemands donnent à toutes deux le nom de meer-hoiin ; les Suédois les ap- pellent ^/or/^^; ces noms paroissent ex- primer un aboiement. Seroit-ce sur ce même nom que Gesner, par une fausse analogie , auroit pris ces barges pour l'oiseau glottis d' Aristote , dont il a fait ailleurs une poule sultane ou un râle? Albin tombe ici dans une erreur pal- pable , en prenant cette barge pour la femelle du chevalier aux pieds rouges. ■M m id I 'i^ ELLE S a souvent ne espèce , iesquelles iielcfuefois un demi- 'etle barge 'use, varié frange et )Iumes du de même, )ianc. Les s deux Je ois les ap- )issent ex- -ce sur ce .1 ne fausse rges pour fit il a fait un râle? reur pal- peur la s rouges. 1 ^..? DE L A. BÉCASSE. 4$ LA BARGE ROUSSE. El LE est à-peu-près de la grosseur de raboj^euse; elle a tout le devant du corps et le cou d'un beau roux ; les plumes du manteau , brunes et noirâ- tres , sont légèrement frangées de blanc et de roussâtre ; la queue est rajée transversalement de cette dernière cou- leur et de brun. On voit cette barge sur nos côtes 5 elle t»e trouve aussi dans le Nord el jusqu'en Laponie : on la retrouve en Amérique; elle a été envoyée de la baie d'Hudson en Angleterre : c'est un exemple de plus de ces espèces aqua- tiques, communes aux terres du nord des deux conùnens. LA GRANDE BARGE ROUSSE. Cette barge est en effet plus grande que la précédente ; mais elle n'a de roux que le cou , et des bords roussâtres aux plumes noirâtres du dos 5 la poi- Oiseaux. IX. 5 , i 46 HISTOIHE NATITRELL* trine et le ventre sont rayés transver- salement de noirâtre sur fond blanc- sale ; la longueur de celte barge , du bec aux ongles , est de dix - sept pouces : outre ces différences , qui paroissent la distinguer assez de la barge rousse, un observateur nous assure que ces deux espèces passent toujours séparément sur nos côtes. La grande barge rousse diffère même de toutes les autres pur les mœurs, s'il est vrai, comme le dit Willulghby, qu'elle se promène la tête haute sur les plages sablonneuses et découvertes , sans chercher à se cacher ; le même naturaliste observe que c'est mal-à-propos qu'on lui donne, en quel- ques endroits de la côte d'Angleterre , le nom de stone plover , qui est propre- ment ':elui de notre courlis de terre ou grand pluvier ; mais c'est encore plus mal-à- propos que le traducteur d'Albin a rendu les noms de godwit et d' œgocephalus , qui désignent la barge p;ir celui de Jrancoliii, Cette grande i m à M ■■^. EtL« S transver- 3nd blanc- barge, du îpt pouces : iroissent la rousse, un e ces deux éparément irge rousse autres pur cune le dit lènelatêle ineuses et se cacher ; î que c'est , en quel- igleterre , !st propre- de terre îst encore raducteur godwit et t la barge te grande DE LA BÉCASSE. 47 .# Large rousse , qui se trouve sur nos côtes et sur celles d'Angleterre , se porte également sur les côtes de Bar- barie. On la reconnoît dans la notice que donne le docteur Shaw de son godwit of barbary* LA BARGE ROUSSE de la laie à^Hudson: Quoiqu'il y ait dans le plumage de cette barge, comparé à celui de la pré- cédente, des différences qui consistent princl''î»lement en ce que celle - ci a plus oux , et que même sa tailla soit un peu plus grande , nous ne lais- sons pas de la regarder comme espèce très-voisine de celle de notre grande barge rousse , et peut-être même l'es- pèce est-elle originairement la même. Celte barge rousse de la baie d'Hud- son est , comme l'observe Edwards , la plus grande espèce de ce genre ; elle a seize pouces du bout du bec à celui de la queue , et dix-neuf à celui des doigts j tout son plumage sur le manteau est 48 HISTOIRE NATURELLE d'un fond brun - roux rayé transversa- lement de noir; les premières grandes pennes de l'aile sont noirâtres , les sui- vantes d'un rouge-bai pointillé de noir ; celles de la queue sont rayées transver- salement de cette même couleur et de roux. LA BARGE BRUNE. Elle est de la taille de la barge aboyeuse ; le fond de sa couleur est un brun-foncé de noirâtre , relevé de pe- tites lignes blanchâtres , dont les plu- mes du cou et du dos sont frangées, ce qui les fait paroître agréablement nuées ou écail lées ; les pennes moyennes de l'aile et ses couvertures sont de mê- me lisérées et pointillées de blanchâtre par les bords ; ses premières grandes pennes ne montrent en dehors qu'un brun uni ^celles de la queue sont rayées de brun et de blanc. 4 ELLE iransversa- res grandes •es , les sui- Ilëdenoir; îs transver- >uleur et de UNE. e la barge leur est un 3vé de pe- nt les plu- t frangées, éablement moyennes )nt de me- blanchâlre 3s grandes iors qu'un ont rayées ■tS' l'a SELÂBÉCASSC. 49 LA BARGE BLANCHE. M. Edwards observe que le bec de cette barge fléchit en haut , comme celui de Tavocelte , caractère dont la plupart des barges portent quelque légère trace , mais qui est fortement marqué dans celle-ci; elle est à-peu- près de la taille de la barge rousse; son bec , noir à la pointe , est orangé dans le reste de sa longueur; tout le plumage est blanc, à l'exception d'une teinte de jaunâtre sur les grandes pen- nes de l'aile et de la queue. Edwards croit que le plumage blanc est la livrée de ces oiseaux à la baie d'Hudson , et qu'ils reprennent leurs plumes brunes en été. Au reste, il paroît que plusieurs espèces de barges sont descendues plus avant dans les terres de l'Amérique ; et qu'elles sont parvenues jusqu'aux contrées méridionales ; car Sloane place la Jamaïque notre troisième espèce. '•a ''■ i^ [■■:»■"■ 5o lïIS DIRE NATURELLE et Fernandez semble désigner deux barges dans la Nouvelle-Espagne , par les noms de chiquatotolt , oiseau sem- blable à notre bécasse , et e'iotototl , oi- seau du même genre , qui se lient à terre sous les tiges de maïs. LES CHEVALIERS. i j'''> ^ /' « Les Français, dit Belon, voyant un ojsillon haut encruché sur ses jam- bes , quasi comme étant à cheval , l'ont nommé chevalier, » Il seroit difficile de trouver à ce nom d'autre étjmologie. Les oiseaux chevaliers sont en effet fort haut montés; ils sont pkis petits de corps que les barges , et néanmoins ils ont les pieds tout aussi longs , leur bec plus raccourci, est au reste con- formé de même , et dans la nombreuse suite des espèces diverses qui de la bé- casse descendent jusqu'au cincle, c'est après ies barges que doivent se placer les chevaliers. Comme elles , ils vivent kl ■ < "i*^ RELLE ésigner deux Espagne, par , oiseau je/n- .élotototl, oi- iii se lient à lis. 1 lERS. Jelon, voyant h sur ses jam- cheval, l'ont oit difficile de î étjmologie. sont en effet :it plus petits et néanmoins longs , leur u reste con- a nombreuse qui de la bé- cincle , c'est int se placer 2s, ils vivent i ! . ! A 4 1 m * &. ' w I JJ: C illA'AI.IKIl. al. M C Oin.IKl^ . -Vï 'S^ ^^ .s' ^ ^if. I.IKl^ .A :i 1?;. '*' ■•■i^Hv • I t i '■•■•■ ■ • ij« :* •Mff* 'i^'- • 'X JE'. c? f DELABÉCASSE. 5l dans les prairies humides et dans les endroits marécageux; mais ils frëquen- tent aussi Jes bords des étangs et des rivières , entrent dans l'eau jusqu'au- dessus des genoux. Sur les rivages, ils courent avec vitesse , et telle petite cor- pulence, dit Belon , montée dessus si hautes echasses , chemine gaiment et court moult légèrement.ljes vermisseaux sont leur pâture ordinaire ; en temps de sécheresse , ils se rabattent sur les in- sectes de terre , et prennent des scara* bées 5 des mouches , etc. Leur chair est estimée, mais c'est un mets assez rare , car ils ne sont nulle part en grand nombre , et d'ailleurs ils ne se laissent approcher que diffici- lement. Nous connoissons six espèces de ces oiseaux. LE CHEVALIER COMMUN. Il paroît être de la grosseur du phi- vier doré , parce qu'il est fort garni de T( V h 52 HISTOIRE NATURELLE plumes ; el, en général , les chevaliers sont moins charnus qu'ils ne semblent l'être ; celui - ci a près d'un pied du bec à la queue, et un peu plus du bec aux ongles : presque tout son plumage est nué de gris-blanc et de roussâlre ; tou- tes les plumes sont frangées de ces dpiix coulâurs , et noirâtres dans le milieu 5 ces mêmes couleurs de blanc et de roussâlre sont finement poin- tillées sur la tête , et s étendent sur l'aile dont elles bordent les petites plumes; les grandes noirâtres, le des- sous du corps et le croupion sont blancs : M. Brissou dit que les pieds de cet oiseau sont d'un vouge-pâle, et en conséquence , il lui applique des phra- ses qui conviennent mieux à l'oiseau de l'espèce suivante. Il se pourroit aussi qu'il y eût variété dans celle-ci, puisque le chevalier représenté dans nos planches enluminées a les pieds gris ou noirâtres , de même que le bec. C'est sur un rapport assez léger de res- : V ELLE î chevaliers le semblent pied du bec du bec aux lu mage est isâlre ; lou- ées de ces is dans le 'S de blanc lent poin- îndent sur es petites îs, Je des- pion sont s pieds de aie, et en des phra- à l'oiseau pourroit i celle-ci, nté dans les pieds \ie le bec, erderes- DE LA BÉCASSÏ. 53 semblante dans les couleurs , que Belon a cru reconnoîlre le chevalier dans Je calidris d'Aristote. Le chevalier fré- quente les bords des rivières, se trouve même quelquefois sur nos étangs , mais pins ordinairement sur les rivages de la mer. On en voit dans quelques - unes de nos provinces de France , et parti- culièrement en Lorraine. On en voit aussi sur toutes les plages sablonneuses des côles d'Angleterre ; il s'est porté jusqu'en Suède, en Danemarck, et mê- me en Norwège. LE CHEVALIER AUX PIEDS ROUGES. Les pieds rouges de ce bel oiseau le rendent d'autant plus remarquable , qu'il a plus de la moitié de la jambe nue; son bec , noirâtre à la pointe , est du même rouge, vif à la racine; ce che- valier est de la même grandeur et fi- gure que le précédent : son plumage est blanc sous le ventre, légèrement onde de gris et de roussâtre sur la poitrine 4. i» II 54 HISTOIRE NATURELLE et le devant du cou , varié sur le dos de TOUX et de noirâtre par petites bandes transversales , marquées sur les petites pennes de l'aile , dont les grandes sont noirâtres. Le chevalier aux pieds rouges s'ap- pelle courrier sur la Saône; il est con- nu en Lorraine et dans l'Orléanois , où néanmoins il est assez rare. M. Hébert nous dit en avoir vu dans la Brie en avril; il se pose sur les étangs dans les endroits où Teau n'est pas bien haute ; il a la voix agréable et un petit sifflet semblable à celui du bécasseau. C'est le même oiseau qui est connu dans le Boulonnois, sous \e nouxàe gambette , nom dérivé de la hauteur de ses jam- bes. On trouve aussi cet oiseau en Suè- de, et il se pourroit qu'il eut, comme plusieurs autres , passé d'un continent à l'autre. \Jyacatopilài\ Mexique, de Fer- nandez , paroîl être fort voisin de no- tre chevalier aux pieds rouges , tant par les dimensions que par les couleurs; il if ■',{4 'V- i I :si -^ . «... ' .> 1 r le dos de tes bandes les petites andes sont ►uges s'ap- il est con- éanois , où \1. Hébert a Brie en s dans les en haute ; letit sifflet eau. C'est nnu dans gambette, ! ses jam- u en Suè- ;, comme onlinent à e,deFer- n de no- tant par uleurs; il SE LA BÉC A SSE. 55 m 'm '.m i ^ faut même que quelques espèces de ce genre se soient portées plus avant dans les contrées de l'Amérique , puisque du Tertre compte le chevalier au nom- bre des oiseaux de la Guadeloupe, et que Labat l'a reconnu dans la multi- tude de ceux de l'île d'Aves ; d'autre part , un de nos correspondans nous as- sure en avoir vu à Caj^enne et à la Mar- tinique en grand nombre ; ainsi nous ne pouvons douter que ces oiseaux ne soient répandus dans presque toutes les contrées tempérées et chaudes de* deux continens. LE CHEVALIER VARIÉ. Ce chevalier, qui est le même que le chevalier cendré de M. Brisson, nous paroît mieux désigné par l'épithète da varié, puisque , suivant la phrase même de cet académicien, il a dans le plu- mage autant de noirâtre et de roux que de gris; la première couleur cou- «Kitau» »•.■«""■" 56 HISTOIRE NATURELLE vre le dessus de la tête et le dos, dont les plumes sont bordées de la seconde, c'est-à-dire de roux 5 les ailes sont éga- lement noirâtres et frangées de blanc ou de roussâtre ; ces teintes se mêlent à du gris sur tout le devant du corps ; les pieds et le bec sont noirs , ce qui a donné lieu à Selon d'appeler cet oiseau chevalier noir , par opposition à celui qui a les pieds rouges : tous deux sont de la même grosseur ; mais celui - ci a les jambes moins bautes. Il paroit que cet oiseau fait son nid de fort bonne heure , et qu'il revient dans nos (montrées avant le printemps ; car Belon dit que, dès la fin d'avril , on apporte de leurs petits, dont le plu- mage ressemble alors beaucoup à ce- lui du râle, et qu autrement on n'a point coutume de voir ces chevaliers, sinon en hiver. Au reste, ils ne uichent pas également sur toutes nos côtes de France : par exemple , nous sommes bieu informés qu'ils ne fgut que pas- M I dos , dont a seconde, (S sont éga- s de bJanc se mêlent du corps ; s , ce qui a cet oiseau on à celui deux sont celui-ci a ait son nid 'il revient ►rintemps ; l'avril, on ït le plu- oup à ce- n n^a point srs j sinon ichent pas côtes de s sommes que pas- DE LA BÉCASSE. 67 ser en Picardie 5 ils y sont emmenés par le vent du nord - est , au mois de mars , avec les barges ; ils y font peu de séjour, et ne repassent qu'au mois de septembre. Ils ont quelques habitudes semblables à celles des bécassines, quoi- qu'ils aillent moins de nuit , et qu'ils se promènent davantage pendant le jourj on les prend de même au reje- toir. LinncCiis dit que cette espèce se trouve en Suède. LE CHEVALIER BLANC. c Ce chevalier se trouve à la baie d'Hudson ; il est à-peu-près de la taille du chevalier , première espèce; tout son plumage est blanc , le bec et les pieds sont orangés. Edwards pense que ces oiseaux sont du nombre de ceux que le froid de l'hi- ver fait blanchir dans le nord , et qu'eu été ils reprennent leur couleur brune ; couleur dont les grandes pennes des Oiseaux. IX. ^ îW».. ,^»(ÉBr*«' .LE figure de !ore une ir petites U, ins grand mble par ileurs, et il a aussi lêmes ha- se espèces subsistent se mêler ance que grandeur es puis- rJieu pa- nt atta- vant les unique , celle du mtraire , i DE LA BÉCASSE. Ôp qu'elle est fort rare dans nos provin- ces. Belon ne Ta pas connue , et il y a toute apparence qu'elle n'est pas plus fréquente en Italie qu'en France , car Aldrov3nde n'en a parlé que confusé- ment d'après Gesner. LE GOUARONA. GUARA est, coipme nousTavons vu, le nom du courlis rouge chez lesBrasi- liens ; ils nomment guarana ou goua^ rana celui-ci, dont le plumage est d'un brun - marron , avec des reflets verts au croupion, aux épaulée et au côté extérieur des pennes de l'aile ; la tête et le cou sont variés de petites lignes longitudinales blanchâtres , sur un fond brun. Cet oiseau a deux pieds de lon- gueur du bec aux ongles ; il a beaucoup de rapports avec le courlis vert d'Eu- rope, et paroît êtr^ le représentant de cette espèce en Amérique; sa chair est assez bonne, au rapport de Marcgrave , ■'^- ■•*^ ,«a? ifc ■s €o HISTOIRE NATURELLE qui dit en avoir mangé souvent ; on le troïive à la Guiane aussi biei qu'au Brésil.. Ml . 4^ à 4. ■■} imi Espèces connues dans ce genre. La Bécasse commune ;, scoJopar îlustîcola, La Bécasse dey Savane'.^ scolopax Paludosa. La Bécassine commune, scolopa.c Gnlllmci^^o, La petite Bécassine , scolopax Gailinula, 1."^ BruTieUe , scolopax Pusilla. ï.a Barge ronge de la baie d'Hudson , ou le Fedf.;a, scolopax Fedoa. La Burge variée , scolopax Glottis. Le Chevalier, scolopax Calidris, La Barge commune, scolopax Limosa, La Bécassine du Cap de Bonne-Espérance, scolopax Capensis, La Bécassine blanche des Indes , scolopax Indica, La Barge rousoe , scolopax Lapponica, La Barge abo/euse, scolopax jEgocephala, Le Chevalier blanc , scolopax Candida, La Barge brune , scolopax Fusca, Le Corlieii, scolopax Phœpus, La Bécasse-courlis de l'île Luçon, scolopax LuzonUnsis, Mi LLE iveiît ; on •ie-i qu'au t genre. ^.iusticolat Paiudosa . iîinula, son, ou le • mosa, Bspérance , j scoîopax >onica, qocephala . ndida, scoîopax DE LA BÉCASSE. 6l }-t La Bécasse - courlis commuae y scoîopax u4.rquatc. La Béca?.se-courlis de Madagascar , scoîopax Madagascariensis . Le Gouarona , scoîopax Guarauna» ;• •: ■■«■«jtf ■ i?i f/:^"' 'J < \^ !r,c^ U '••* jT •îi iH fî m ;i \. ft i* 62 HISTOIRE NATURELLE GENRE. LE VANNEAU, trinoa. (Pieds à quatre doigts.) Caractère geW ique : bec presque rond , obtus ; pouce des pieds à peine ap- puyé sur la terre. LE VANNEAU. IjE vanneau paroît avoir tiré son nom , dans notre langue et en latiirs moderne , du bruit que font ses ailes en volant , qui est assez semblable au bruit d'un van qu'on agite pour purger le blé ; son nom anglais lapwing a le même rapport au battement fréquent et n — .-.-- *-rr^t..*-. RELLE l E, TRIN GA, ;ts.) resque rotid , à peine ap- A U. iré son nom , in moderne , 5 en volant, n bruit d'un rger le blé; a le même fréquent et '■">j\ •t •■ m ■•m.- ^_. < ■ Uw .r < i ■#■ 1 . \A'\ \ .\\ N V.W . 1 LA M \l lir,( m ■u-i^tv-.. .Bis<^.uàitfaWBttrtt,<*<>ww DUVANNEAX7. 63 bruyant de ses ailes. Les Grecs , outre les noms d'aex et d'aega, relatifs à son cri, lui avoient donné celui de paon sauvage (Totà!*- ccyfuoo), à cause de son aigrette et de ses jolies couleurs; ce- pendant cette aigrette du vanneau est bien différente de celle du paon ; elle ne consiste qu'en quelques longs brins effilés très - déliés ; et les couleurs de sou corps, dont le dessous est blanc , n'offrent, sur un fond assez sombre, leurs reflets brillans et dorés qu'à l'œil qui les recherche de près. On a aussi donné au vanneau le nom de dix-huit, parce que ces deux syllabes , prononcées foiblement , expriment assez bien son cri , que dans plusieurs langues on a cherché à rendre également par des sons imitatifs. Il donne en partant un ou deux coups de voix , et se fait aussi entendre par reprises dans son vol , même durant la nuit; il a les ailes très- fortes , et il s'en sert beaucoup , vole long- temps de suite, et s'élève très- i ul .a(-=-* J:, fiih I i 'i ' w \ li ^i 4 64 HISTOIRE NATURELLi: haut; posé à terre, il s'élance, bondit, et parcourt le terrein par petits vols coupés. Cet oiseau est fort gai 5 il est sans cesse en mouvement, folâtre, et se joue de mille façons en l'air; il s'y tient par instans dans toutes las situations, même le ventre en haut , ou sur le côté , et les ailes dirigées perpendiculairement ; et aucun oiseau ne caracole et ne voltige plus lestement. Les vanneaux arrivent dans nos prairies en grandes troupes au com- mencement de mars ou même dès la fin de février , après le dernier dégel , et par le vent du sud. On les voit alors se jeter dans les blés verts, et couvrir le matin les prairies marécageuses pour y chercher les vers qu'ils font sortir de terre par une singulière adresse : le vanneau, qui rencontre un de ces petits tas de terre en boulettes ou chapelets , que le ver a rejetés en se vidant , le dé- barrasse d'abord légèrement , et, ayant Mi LE bondit, ils vois est sans se joue îent par » même ^, et ies ent ; et voltige is nos I corn- dès Ja dégel , t alors ouvrir s pour 'tir de î : le petits eiets , edé- ajant .4 •te DU VANNEAU. 65 mis le trou à découvert, il frappe à côté la terre de son pied, et reste l'œil attentif et le corps immobile : cette légère comiiotion suffit pour faire sor- tir le ver , qui , dès qu'il se montre , est enlevé d*un coup de bec. Le soir venu , ces oiseaux ont un autre ma- nège ; ils courent dans l'herbe , et sen- tent sous leurs pieds les vers qui sor- tent à la fraîcheur 5 ils en font ainsi une ample pâture, et vont ensuite se laver le bec et les pieds dans les petites mares ou dans les ruisseaux. Ces oiseaux se laissent difficilement approcher, et semblent distinguer d© très-loin le chasseur; on peut les join- dre de plus près lorsqu'il fait un grand vent , car alors ils ont peine à prendre leur essor. Quand ils sont attroupés et prêts à s'élever ensemble , tous agitent leurs ailes par un mouvement égal, et, comme elles sont doublées de blanc et qu'ils sont fort près les uns des autres, le terrein couvert par leur multitude. m-^ 66 HISTOIRE NATURELLE et que ion voyoit noir , paroît blanc tout d'un coup ; mais celte grande so- ciété que forment les vanneaux à leur arrivée tead à se rompre dès que les premières chaleurs du printemps se font sentir , et deux à trois jours suf- fisent pour les séparer. Le signal est donné par des combats que les mâles se livrent entr'eux ; les femelles sem- blent fuir, et sortent les premières du milieu de la troupe, comme si ces que- relles ne les intéressoient pas ^ mais, en effet, pour attirer après elles ces com- battans , et leur faire contracter une société plus intime et plus douce , dans laquelle chaque couple sait se suffire durant les trois mois que durent les amours et le soin de la nichée. La ponte se fait en avril 5 elle est de trois ou quatre œufs oblongs, d'un vert-sombre , fort tachetés de noir : la femelle les dépose dans les marais sur les petites buttes ou mottes de terre élevées au-dessus du niveau du terrein : è •^ LLE 'oît blanc rande so- iux à leur îs que les temps se jours suf- signal est les mâles îlles sem- mières du >i ces que- ; mais, en i ces cotti- 'acler une )uce , dans se suffire lurent les êe. ; elle est mgs, d'un e noir : la narais sur de terre u terrain : n i ■'M à DUVANNEAU. 67 précaution qu'elle semble prendre pour les mettre à l'abri de la crue des eaux , mais qui néanmoins lui ôte les moyens de cacher son nid , et le laisse entière- ment à découvert ; pour , en former l'emplacement , elle se contente de tondre à fleur de terre un petit rond dans l'herbe , qui bientôt se flétrit à l'entour par la chaleur de la couveuse : si on trouve l'herbe fraîche, on juge que les œufs n'ont point encore élé couvés. On dit ces œufs bons à man- ger, et, dans plusieurs provinces, on \-is ramasse à milliers pour les porter dans les marchés 3 mais n'est-ce point offenser , appauvrir la nature , que de détruire ainsi ses tendres gertnes dans les espèces que nous ne pouvons d'ail- leurs multiplier ? Les œufs de poule et des autres oiseaux domestiques sout à nous par les soins que nous prenons pour leur multiplication 5 mais ceux des oiseaux libres n'appartiennent qu'à la mère commune de tous les êtres» il ^s^ Il 68 HISTOIRE NATURELLE Le temps de l'incubation du van- neau, comme la plupart des oiseaux, est de vingt jours ; la femelle couve assidûment : si quelque objet inquié- tant la force à se lever de son nid , elle piette un certain espace en se traî- nant dans l'herbe , et ne s'envole que lorsqu'elle se trouve assez éloignée de ses œufs , pour que son départ n'en in- dique pas la place; les vieilles femelles, à qui on a enlevé leurs œufs , ne s'ex- posent plus à nicher à découvert dans les marais; elles se retirent dans les blés qui montent en tujau , et y font plus tranquillement une seconde pon- te; les jeunes , moins expérimentées, s'exposent , après une première perte , à une seconde, et font quelquefois jus- qu'à trois pontes successives dans les mêmes lieux ; mais les dernières ne $ont plus que de deux œufs , ou même d'un seul. Les petits vanneaux , deux ou trois jours après leur naissance, courent ,;ffy ■'i 1 là 4 LE du van- oiseaux , le couve t inquié- soii nid , n se traî- vole que )ignée de t n'en in- Femelles, ne s'ex- vert dans dans les et y font nde pon- mentées , re perte, efois jus- dans les nières ne ou même c ou trois courent D U V A N N E A TJ. f.g dans l'herbe , et suivent leurs père et mère: ceux-ci , à force de sollicitude , trahissent souvent leur petite fimille, et la décèlent en passant et repassant sur la tête du chasseur avec des cris inquiets , qui redoublent à mesure qu'on approche de l'endroit où les pe- tits se sont lapis à terre au premier signe d'alarme : se sentant pressens , ils partent en courant, et il est difficile de les prendre sans chien , car ils sont aussi alertes que les perdreaux. Ils sont alors tout couverts d'un duvet noirâ- tre, voilé sous de lon^s poils blancs; mais, dès le mois de juillet, ils entrent dans la mue, qui donne à leur plumage ses belles couleurs. Dès-lors la grande soci;'té commence à se renouer : tous les vanneaux d'un marais, jeunes et vieux, se rassemblant; ils se joiii;nent aux bandes des marais voisins^ et forment en peu de jours des troupes de cinq ou six cents. On les voit planer dans l'air ou errer dans Oiseaux. IX. 7 • '1 70 HISTOIRE NATURELLE les prairies , et se répandre après les plaies dans les terres labourées. Ces oiseaux passent pour incons- taiis, et, en effet, iJs ne se tiennent guère plus de vingt-quatre heures dans le même canton ; mais cette inconstance est fondée sur un besoin réel ; un can- ton épuisé de vers en un jour , le lende- main la troupe est forcée de se trans- porter ailleurs. Au mois d'octobre , les vanneaux sont très-gras 5 c'est le temps où ils trouvent la plus ample pâture , parce que , dans cette saison humide , les vers sortent de terre à milliers: mais les vents froids , qui soufflent vers la fin de ce mois, en les faisant rentrer en terre, obligent les vanneaux de s'éloigner 5 c'est même la cause de la disparition de tous les oiseaux vermi- vores ou mangeurs de vers, et de leur départ de nos contrées , ainsi que de toutes celles da nord aux approches du froid ; ils vont chercher leur nour- riture dans le midi , ou commence alors M i --'iSCmim^.^ -^. B après les ees. ir incons- e tiennent leures dans nconstance îl ; un can- , le lende- 3 se irans- ctobre, Jes si le temps lie pâture, 1 humide , milliers : fflent vers nt rentrer ineaux de a use de la jx vermi- et de leur si que de approches eur nour- 3nce alors DU VANNEAir. 71 :i ê 'as m W M la saison des pluies : mais, par une semblable nécessité , ils sont forcés de quitter au printemps ces terres du midi; l'excès de la chaleur et de la sécheresse y causant en été le même effet que l'excès du froid de nos hivers, par rap- port à la disparition des vers qui ne se montrent à la surface de la terre que lorsqu'elle est en même temps humide et tempérée. , Et cet ordre du départ et du retour des oiseaux qui vivent de vers est le même dans tout notre hémisphère ; nous en avons une preuve particulière pour l'espèce du vanneau; au Kamts- chatka , le mois d'octobre s'appelle ie mois des vanneaux ; et c'est alors le temps de leur départ de cette contrée comme des nôtres. Belon dit que le vanneau est connu en toute terre : effectivement l'espèce en est très-répandue. Nous venons de dire que ces oiseaux se sont portés jusqu'à lextrémité orientale de l'Asie : on les t,- J f 72 HISTOIRE NATURELLE trouve également dans les contrées in- térieures de cette vaste région , et on en voit par toute l'Europe. A la fin de l'hiver, ils paroissent à milliers dans nos provinces de Brie et de Champa- gne ; on en fait des chasses abondantes, il s'en prend des volées au filet à mi- roir ; on le tend pour cela dans une prairie, on place entre les nappes quel- ques vanneaux empaillés et un ou deux de ces oiseaux vivans , pour servir d'ap- pelans, ou bien l'oiseleur caché dans sa loge imite leur cri de réclame avec un appeau de fine écorce , à ce cri per- fide la troupe entière s'abat et donne dans les filets. Oiina place dans le cou- rant de novembre les grandes captures de vanneaux . et iiptiroit, à sa narration , qu'on voit ces oiseaux attroupés tout l'iiiver en Italie. Le vanneau est un gibier assez es- timé 'y cependant ceux qui ont tiré la lij!;ne délicate de l'abstinerce pieuse l'ont, comme par faveur , admis parmi M 'm à%A iP LE itrées in- >n, et on . ia fin de iers dans Chaiiipa- ondantes, let à mi- dans une pes quel- 1 ou deux rvird'ap- chê dans une avec e cri per- el donne us le cou- > captures îar ration, lipéâ te ut assez es- 11 1 tiré la ze pieuse nis parmi % fi # ft DU VANNEAU. 7J les mets de la mortification. Le van- neau a le venlrjr !8 très-uuisculeux, doublé d'une membrane sans adh(^ren- ce, recouvert par le foie, et contenant pour l'ordinaire quelques petits aiil- loux : le tube intestinal est d'environ deux pieds de longueur; il ^ a deux cœcum dirigés en avant , cbacun de plus de deux pouces de long ; une vé- sicule du fiel adhérente au foie et au duodénum; le foie est grand et coupé en deux lobes ; l'œsophage , long d'en- viron six pouces , est dilalé en poche avant son insertion; le palais est hé- rissé de petites pointes charnues qui se couchent en arrière ; la langue étroite, arrondie par le bout, a dix lignes de long. Willulghby observe que I s oreil- les sont placées dans le vanne -t'» plus bas ([ue dans les autres oiseaux. Il n'y a pas de différence de grandeur mire le mâle et la femelle ; mais il y en a quelques-unes dans les couleurs du plumage , quoiqu' Aldrovande dise < ■il. îi} I 74 HISTOIRE NA.TURELLE ïi'y en avoir point remarqué • ces diflé- rences reviennent, en génév l.. à ce que les couleurs de la femelle sont plus foibles , et que les parties noires sont mélangées de gris ; sa huppe est aussi plus petite que celle du mâle , dont la tête paroît être un peu plus grosse et plus arrondie; la plume de ces oiseaux est épaisse et son duvet bien fourni ; ce duvet est noir près du corp - ; le des- sous et le bord des ailes, vers l'épaule, sont blancs, ainsi que le ventre, les deux plumes extérieures de la queue et la première moitié des autres; il y a un point blanc de chaque côté du bec , pt un trait de même couleur sur l'œii en façon de sourcil : tout le reste du plumage est d'un fc d noir, mais en- richi de beaux reflets u un luisant mé- tallique , changeant en vert et en rouge- doré, particulièrement sur la tête et les ailes 5 le noir sur la gorge et le de- vant du '^ou est mêlé de blanc par ta- ches; mais ce noir forme seul sur la 'ÊLâ-- 'il A .st ces difle- à. ce que sont plus )ires sont est aussi , dont la grosse et !s oiseaux 1 fourni- '5 le des- J'dpaule, ntre, les la queue très; il y é du bec, sur l'œil reste du mais en- sant mé- ;n rouge- a tête et et le de- ; par ta- ul sur la DU VANNEAU. 75' poitrine un large plastron arrondi; il est, ainsi que le noir des pennes de J'aile, lustré de vert bronzé: les cou verturesdela queue sont rousses; mais comme il se trouve assez l'r'qi ^mcLt de la diversité dans le pluma» m nu' individu à un autre , un détail dans la description dt»A( nt superflu : nous observerons seuK ^ent que la huppe n'est point implantée sur le front , mais à l'occiput , ce qui lui donne plus de grâce ; elle est composée de cinq ou six brins délicats, effilés, d'un beau noir , dont les deux supé- rieurs couvrent les autres et sont beau- coup plus longs ; )e bec noir , assez petit et court, n'ayant pas plus de douze ou treize lignes, est renflé vers le bout; les pieds sont hauts et minces et d'un rouge-brun , ainsi que le bas des jam- bes qui est dénué de plumes sur sept ou huit lii^nes de hauteur; le doigt ex- térieur et celui du milieu sont joints à l'origine par une petite membrane; ^y IMAGE EVALUATION TEST TARGET (MT-3) V.i 1.0 M ■^ lâs 112.2 vi ISA IIP - 1^ l, ^ Uuu 2.0 1.8 1.25 1.4 Il ''^ .0 6" — ► Photographie Sciences Corporation 23 WEST MAIN STREET WEBSTER, N.Y. 14580 (716) 872-4503 'X^- ^ <^. tA 1^ ^ 76 HISTOIRE NATURELLE celui de derrière est très-court et ne }X)se point à terre 5 la queue ne d(^passe pas l'aile pliée; la longueur totale de l'oiseau est de onze ou douze pouces, et sa grosseur approche de celle du pigeon commun. On peut garder les vanneaux en do- mesticité; il faut, ditOlina, les nour- rir de cœur de bœuf dëpecé en filets; quelquefois on en met dans les jardins, où ils servent à détruire les insectes; ils V restent volontiers et ne cherchent point à s'enfuir; mais, comme le re- marque Klein , cette llicilité qu'on trou- ve à captiver cet oiseau vient plutôt de stupidité que de sensibilité : et d'a- près le maintien et la physionomie de ces oiseaux , tant vanneaux que plu- viers, cet observateur prétend qu'on peut prononcer qu'ils n'ont qu'un ins- tinct fort obtus. i fi .E DIT VANNEAU. 77 i i ; et ne Ic^passe taie de )ouces , îlle du en do- s nour- iiletsj irdins, sectes ; îrchent le re- n trou- plutôt et da- nie de plu- qu'on n ins~ 1! f LE VANNEAU SUISSE. Ce vanneau est à-peu-près de la taille du vanneau commun ; il a tout le des- sus du corps varié transversalement d'ondes de blanc et de brun : le devant du corps est noir ou noirâtre ; le ventre est blanc 5 les grandes pennes de l'aile sont noires, et la queue est traversée de bandes comme le dos. La dénomina- tion de vanneau Suisse, pourroit donc venir de cet habillemenr mi-parti ; cette élymologie est peut-être aussi plausible que celle de vanneau de Suisse, car cet oiseau ne se trouve point exclusive- ment ei) Suisse , et paroît dans nos con- trées ; mais il est vrai qu'il y est beau- coup plus rare que l'autre, et qu'on ne l'y voit jamais en troupes nombreuses. LE VANNEAU-PLUVIER. C'est cet oiseau que Belon nomme pluvier gris , et qui ressemble effective- I -f il t. ^M 78 HISTOIRE NATURELLE ment autant et peut-être plus au plu- vier qu'au vanneau 5 il porte , à la vé- rité , comme le dernier , ce petit doigt postérieur dont le pluvier est dépour- vu , différence par laquelle les natura- listes ont séparé ces oiseaux; mais on doit observer que ce doigt est plus pe- tit que dans le vanneau 5 qu'il est à peine apparent , et que, de plus , cette espèce ne porte dans son plumage aucune li- vrée de celui du vanneau. Aldrovande conjecture, avec assez de vraisemblance , qu'Aristote a fait mention de cet oiseau sous le nom de pardalis; sur quoi il faut remarquer que ce philosophe ne paroît pas parler du pardalis comme d'un oiseau qu'il con- noissoit par lui-même ^ voici ses ter- mes : «Le pardalis est, dit-on, un oi- seau qui ordinairement vole en trou- pes ; on n'en rencontre pas un isolé des autres 5 son plumage est cendré; sa gran- deur celle du molliceps; il vole et court également bien; sa voix n'est point Vf ê s-,*?? m 15'- W'A E au plu- i la vê- tit doigt lépour- natura- Dais on )lus pe- à peine espèce une li- c assez a fait lom de arquer parler 'ilcon- ies ter- un oi- 1 trou- Aé des agran- ; court point -U D U Y A N N E A ir. 79 forte , mais son cri est fréquent. » A jou- tez que \enom pardalis marque un plu- mage tacheté : tout le reste des traits se rapporte également bien à un oiseau de la famille du pluvier ou du vanneau. Willulghby nous assure que cet oi- seau se voit fréquemment dans les ter- res de l'état de Venise, où on le nomme squatarola, Marsigli le compte parmi les oiseaux des rives du Danube ; Schwenckfeld entre ceux de Silésie ; Rzaczjrnski au nombre de ceux de Po- logne, et Sibbald le nomme dans la liste des oiseaux de l'Ecosse 5 d'où l'on voit que cette espèce , comme toute la fa- mille des vanneaux , est extrêmement répandue. Est-ce une particularité de son Histoire Naturelle , que Linnaeus a voulu remarquer , lorsqu'il l'a nom- mé, dans une de ces éditions, trlnga augustimensis, et se trouve-t-ilau mois d'août en Suède? Du reste, le doigt postérieur de ce vanneau-pluvier est si petit et si peu apparent, que nous n« 8o HISTOIRE NATURELLE ferons pas difficulté de lui rapporter , avec M. Brisson , le vanneau brun de Sch'wenckfeld , quoiqu'il dise expres- sément qu'il n'a point de doigt posté- rieur. Nous rapporterons encore à cette es- pèce, comme très- voisine, celle du van' neauvarit/de M. Brisson : Aldrovande ne donne sur cet oiseau qu'une figure sans notice ; mais son titre seul indique qu'il a connu la grande ressemblance qui est entre ces deux oiseaux : toutes leurs proportions sont à très-peu-près les mêmes ; le fond du plumage ne dif- fère que de quelques teintes ; seule* lement il est encore plus tigré dans ce vanneau varié , que nous regardons comme une seconde race dans l'espèce du vanneau-pluvier. L'un et l'autre , suivant M. Brisson , fréquentent les bords de la mer ; mais il est clair , par les témoignages que nous venons de ci- ter , que ces oiseaux se trouvent aussi dans des pays éloignés de la mer , et Mj; I i yé apporter , i brun de e expres- 'igt posté- i cette es- e du van- drovande ne figure 1 indique ambiance K : toutes peu-près je ne dif- ; seule* dans ce egardons l'espèce l'autre , itent les air, par ns de ci- »nt aussi ner, et DU VANNEAU. > 6l même fort avant dans l'intérieur des terres en différentes contrées. LE CANUT. I L y a apparemment dans les pro- vinces du nord quelque anecdote sur cet oiseau , qui lui aura fait donner le nom d'oiseau du roi Canut , puisque Edwards le nomme ainsi ; il ressem- bleroit beaucoup au vanneau gris s'il étoit aussi grand , et si son bec n'étoit autrement conformé ; c@ bec est assez gros à sa base, et va en diminuant jus- qu'à l'extrémité, qui n'est pas fort pointue, mais qui cependant n'a pas de renflement comme le bec du van- neau ; tout le dessus du corps est cen- dré et onde ; les pointes blanches des grandes couvertures tracent une ligne 4ur l'aile 5 des croissans noirâtres , sur un fond gris-blanc, marquent les plu- mes du croupion ; tout le dessous du corps est blanc, marqueté de taches Oiseaux. IX. 8 \ ' 8a HISTOIRE NATURELLE grises sur la gorge et la poitrine ; le bas de la jambe est nu ; la queue ne dé- passe pas les ailes pliées , et le canut est certainement de la grande tribu des petits oiseaux de rivage. Wiilulghby dit qu'il vient de ces oiseaux canuts dans la province de Lincoln au com- mencement de l'hiver , qu'ils y s(^jour- nent deux ou trois mois , allant en troupes , se tenant sur les bords de la mer , et qu'ensuite ils disparoissent ; il ajoute en avoir vu de même en Lan- caster-shire , près de Liverpool. Ed- wards a trouvé celui qu'il a décrit au marché de Londres pendant le grand hiver de 1740, ce qui semble indiquer que ces oiseaux ne viennent au sud de la Grande - Bretagne que dans les hi- vers les plus rudes 5 mais il faut qu'ils soient plus communs dans le nord de celte île, puisque "Wiilulghby parle de la manière de les engraisser , en les nourrissant de pain trempé de lait , et du go Lit exquis que cette nourriture t.\ URELLE poitrine; le bas queue ne dé- s , et le canut 'ande tribu des •. Willulghby )»eaux canuts coin au com- [u'ils y s(îjour- »s, allant en s bords de la îisparoissent ; léme en Lan- v^erpool. Ed- 1 a décrit au 'ant Je grand ible indiquer nt au sud de dans les hi- il faut qu'ils s le nord de Ighby parie isser , en les ^de lait, et ! nourriture 5 ï »t*)^ t.M M ■*>■>«-■ J %- «■ i yi>//t . /r. Divciu' tli'/- Racinv Kieuff* ■ a LE COMBATTAIS Ton PAON BK Mï-Ul. 'X. LE TOI IIIXK riEllUK . .;:y( i»m >• \ II !,'■ \v W Octtlp . MK i 1 f i«;' *7 l.-V >(; inyh It ■■^^^ ?'jiij -f!^%i/«?fï^- ^-' . V"-'' f •* ■ > .# '.♦ *-!;: r. • ••!. ■' . f. 4>9 •♦■' "" .-.[ ■■■' , 1 V î.ir'-^l^-?-^: . : -ai-;'' ' • , 1 i 1H' DU VA UNE Air. 93 leur donne; il ajoute qu'on distingue- roit au premier coup d'oeil cet oiseau des raaubèches et guignettes ( tringœ ) par la barre blanche de l'aile, quand il n'y auroit pas d'autres diflërences. Il observe encore que le bec est d'une substance plus forte que ne l'est géné- raleraient celle du bec de tous les oi- seaux qui l'ont conformé comme celui de la bécasse. 1^ I ! :'Uii KL:, .? lES COMBATTANS, OU PAONS DE MER. Il est peut-être bizarre de donner à des animaux un nom qui ne paroît fait que pour l'homme en guerre ; mais ces oiseaux nous imitent : non-seule- ment ils se livrent entr'eux des com- bats seul à seul , des assauts corps à corps, mais ils combattent aussi en troupes réglées , ordonnées , et mar- chant l'une contre fautre; ces pha- langes ne sont composées que de mâles, qu'on prétend être dans cette espèce beaucoup plus nombreux que les fe- i 1} i'-- T i 84 HISTOIRE NATURELLE melles; celles-ci attendent h part la fin de la bataille, et restent le prix de la victoire ; rainour paroît donc être la cause de ces combats , les seuls que doive avouer la nature, puisqu'elle les occasionne et les rend nécessaires par un de ses excès, c'est-à-dire par la disproportion qu'elle n mise dans le nombre des mâles et des femelles de cette espèce. Chaque printemps ces oiseaux arri- vent par faraudes bandes sur les cô- tes de Hollande, de Flandre et d'An- gleterre , et , dans tous ces pays , ou croit qu'ils viennent des contrées plus au nord ; on les connoît aussi sur les côtes de la mer d'Allemagne, et ils sont en grand nombre en Suède , et particulièrement en Scanie ; il s'en trouve de même en Danemarck jus- qu'en Norwège, et Muller dit en avoir reçu trois de Finmarchie. L'on ne sait pas où ces oiseaux se retirent pour passer l'hiver ; comme ils nous arrivent 'm ^1 I ïî KL LE part h fin prix de la ne être Ja seuls que quel le les isaires par ire par la ie dans le îinelles de eaux nrri- ir les cô- B et d'Aii- pays , ou trces plus si sur les ne, et ils uède , et il s'en ifck jus- en avoir )n ne sait ent pour 3 arrivent ï> U V A N N F. A IT. 85 régulièrement au printemps, et qu'ils séjournent sur nos cotes pendant deux ou trois mois , il paroît qu'ils cher- chent les climats tempdrds ; et, si les ohservateurs n'assuroient pas qu'ils viennent du côté du nord , on seroit bien fondé ù présumer qu'ils arrivent au contraire des contrées du midi ; cela me fait soupçonner qu'il en est de ces oiseaux combattans comme des bé- casses , que l'oii a dit venir de Test, et s'en retourner à l'ouest ou au sud , tandis qu'elles ne font que descendre des montagnes dans les plaines, ou re- monter de la plaine aux montagnes. Les combattans peuvent de même ne pas venir de loin , et se tenir en difï'é- rens endroits de la même contrée dans les différentes saisons ; et , comme ce qu'ils ont de singulier , je veux dire leurs combats et leur plumage de guer- re, ne se voit qu'au printemps, il est très-possible qu'ils passent en d'autres temps sans être remarqués , et peul- 0 > i \ i 1 i i 86 HISTOIRE NATUÏlEtLE être en compagnie des maiibèches ou des chevaliers, avec lesquels ils ont heancoup de rapports et même de res- semblance. Les comballans sont de la taille du chevalier aux pieds rouges, un peu moins hauts sur jambes; ils ont le bec de la même forme, mais plus court; les femelles sont ordinairement plus petites que les mâles , et se ressem- blent par le plumage qui est blanc , mélangé de brun sur le manteau; mais les mâles sont au printemps si diff'érens les uns des autres , qu'on les prendroit chacun pour un oiseau d'espèce parti- cuhère; de plus de cent qui furent comparés devant M. Klein , chez le gouverneur de Scanie, on n'en trouva pas deux qui fussent entièrement sem- blables; ils difFéroient ou par la taille, ou par les couleurs , ou par la forme et le volume de ce gros collier en forme d'une crinière épaisse de plumes en- ilée$ qu'ils portent autour du cou : ces ■h ■•h LLE èches ou s ils ont e de res- taille du un peu nt le bec is court; ent plus ressem- blanc , iU; mais Ufïërens :endroit B parti- furent chez le i trouva m sem- \ taille, i forme 1 forme es en- )u : ces \M » U V A N N K A TT. 87 pl'jmes ne naissent qu'au commence- ment du printemps , et ne subsistent qu'autant que durent les amours ', mais, indépendamment de cette production de surcroît dans ce temps , la surabon- dance des molécules organiques se manifeste encore par l'éruption d'une multitude de papilles charnues et san- guinolentes qui s'élèvent sur le devant de la tête et à l'entour des yeux ; cette double production suppose dans ces oiseaux une si grande énergie des puis- sances productrices , qu'elle leur don- ne, pour ainsi dire, une autre forme plus avantageuse, plus forte, plus fière, qu'ils ne perdent qu'après avoir épuisé partie de leurs forces dans les combats , et répandu ce surcroît de vie dans leurs amours. « Je ne connois pas d'oiseau, nous écrit M. Bâillon, en qui le phy- sique de l'amour paroisse plus puissant que dans celui-ci ; on peut concevoir quelle doit être sou ardeur guerrière , puisqu'elle est produite par son ardeur M I'- fi 4 ■X.|i»*^ ■ , 88 HISTOIRE NATURELLE amoureuse , et qu'elle s'exerce contre ses rivaux. J'ai souvent suivi ces oi- seaux dans nos marais (de basse Pi- cardie ) , DÙ ils arrivent au mois d'a- vril avec les chevaliers , mais en moin- dre nombre ; leur premier soin est de s'apparier , ou plutôt de se disputer les femelles i celles - ci , par de petits cris , enflamment l'ardeur des combat- tans; souvent la lutte est longue, et quelquefois sanglante : le vaincu prend la fuite ; mais le cri de la première fe- melle qu'il entend lui fait oublier sa défaite , prêt à entrer en lice de nou- veau si quelque antagoniste se pré- sente : cette petite guerre se renou- velle tous les jours, le matin et le soir, jusqu'au départ de ces oiseaux , qui a lieu dans le courant de mai ; car il ne nous reste que quelques traîneurs , et l'on n'a jamais trouvé de leurs nids dans nos marais. » Cet observateur, exact et très -ins- truit, remarque qu'ils partent dePicar- ^^f' i / . 1 1 LLB "e contre i ces oi- )asse Pi- nois d'a- enmoin- soin est disputer de petits combat- igue, et eu prend nière fe- ublier sa de nou- se pré- 3 renou- t le soir, 9 qui a car il ne eurs , et lids dans rès - ins- le Picar- f- ^' DUVANNEAt;. 89 die par les vents du sud et de sud-est , c]ui les portent sur les côtes d'Angle- terre, où en effet on sait qu'ils nichent en très - grand nombre , particulière- ment dans le comté de Lincoln 5 on y en fait même une petite chasse ; l'oi- seleur saisit l'instant où ces oiseaux se battent pour leur jeter son filet ', et on est dans l'usage de les engraisser, en les nourrissant avec du lait et de la mie de pain ; mais on est obligé, pour les ren- dre tranquilles , de les tenir renfermés dans des endroits obscurs , car aussi- tôt qu'ils voient la lumière ils se bat- tent : ainsi l'esclavage ne peut rien diminuer de leur humeur guerrière ; dans les volières où on les renferme ils vont présenter le défi à tous les au- tres oiseaux; s'il est un coin de gazon vert , ils se battent à qui l'occupera ; et, comme s'ils se piquoient de gloire, ils ne se montrent jamais plus animés que quand il y a des spectateurs. La crinière des mâles est non-seulement h /l \ ) ^J 90 HISTOIRE NATURELLB pour eux un parement de guerre, mais une sorte d'armure , un vrai plastron , qui peut parer les coups ; les plumes en sont longues , fortes et serrées ; ils les h(^rissent d'une manière menaçante lorsqu'ils s'attaquent, et c'est sur-tout par les couleurs de cette livrée de com- bat qu'ils diffèrent entr'eux; elle est rousse dans les uns, grise dans d'au- tres, blanche dans quelques-uns, et d'un beau noir violet chatoyant, coupé de taches rousses , dans les autres ; la livrée blanche est la plus pure : ce pa- nache d'amour ou de guerre ne varie pas moins par la forme que par les cou- leurs durant tout le temps de son ac- croissement ; on peut voir, dans Aldri^- vande, les huit figures qu'il donne d«î, ces oiseaux , avec leurs différentes cri- nières. Ce bel ornement tombe par une mue qui arrive à ces oiseaux vers la fin de juin, comme si la nature ne les avoit parés et munis que pour la saison de ■4 8 ■y V}- \ (i' i i e, mais astron , plumes 5es ; ils aaçante ;ur-tout le com- pile est s d'au- ins , et , coupé res ; la ce pa- 3 varie es cou- on ac- A-ldn^- nne dté exté- du corps j ê à «r.^ BUTANNEAU. ^ 8ont brunes , et les intermédiaires d'un gris - brun et bordées d'un léger filet blanc. Les maubèches ont le bas de la jambe nu, et le doigt du milieu uni jusqu'à la première articulation , par une portion de la membrane avec le doigt extérieur. LA MAUBÈCHE TACHETÉE. Cette maubèche diffère de la pré- cédente , en ce que le cendré-brun du dos et des épaules est varié d'assez grandes taches , les unes rousses , les autres d'un noirâtre tirant sur le vio- let. Ce caractère suffit pour la distin- guer ; el le est aussi un peu moins grande que la première, LA MAUBÈCHE GRISE. Cette maubèche, un peu plus grosse que la maubèche tachetée, l'est moins que la maubèche commune; le fond de Oiseaux. IX. 9 il Y\ I- 1 ( 94 HISTOIRE NATURELLE son plumage est gris , le dos entière- ment de celte couleur ; la tête est d'un gris onde de blanchâtre; les plu- mes du dessus des ailes et celles du croupion sont grises , et bordées de blanc 5 les premières des grandes pen- nes de l'aile sont d'un brun-noîrâtre> et le devant du corps est blanc, avec de petits traits noirs en zig-zags sur les côtés , la poitrine et le devant du cou. LE TOURNE-PIERRE. Nous adoptons le nom de tourne^ pierre , donné par Catesby à cet oiseau , qui a riiabitude singulière de retour- ner les pierres au bori de l'eau , pour trouver dessous les vers et les insectes dont il fait sa nourriture; tandis que tous les autres oiseaux de rivage se contentent de la chercher sur les sables ou dans la vase. « Etant en mer , dit Catesby , à quarante lieues dô la Eio- % ti .»1 ^. LLE S enlière- i tête est ; les plu- celles du >rd<^es de tides pen- -noîrâtre, inc, avec -zags sur levant du aRE. 3 tourne" t oiseau , I retour- iu, pour insectes idis que vage se ;s sables ler , dit la Flo- D TJ V A N N F. A ir. g5 ride, sous la latitude de trente-un de- grés , un oiseau vola sur notre vais« seau et y fut pris. Il étoit fort adroit à tourner les pierres qui se rencontroient devant lui ; dans cette action , il se ser- voit seulement de la partie supérieure de son bec, tournant, avec beaucoup d'adresse et fort vite , des pierres de trois livres de pesanteur ». Cela sup- pose une force et une dextérité parti- culière, dans un oiseau qui est à peine aussi gros que la maubèche; mais son bec est d'une substance plus dure et plus cornée que celle du bec grêle et mou de tous ces petits oiseaux de ri- vage, qui l'ont conformé comme celui de la bécasse 5 aussi le tourne -pierre forme-t-il, au milieu de leur genre nombreux , une petite famille isolée ; son bec, dur et assez épais à la racine , va en diminuant et finit en pointe ai- guë; il est un peu comprimé dans sa partie supérieure , et paroît se relever en haut par une légère courbure 5 il est ''M I > ( f^S HISTOIRE NATUREILE noir et long d'un pouce; les pieds, dë- uué.s ie membranes , sont assez courts , et de couleur oningée. Le plumage du tourne- pierre res- seinble a celui du pluvier à collier, par le blanc et le noir qui le coupent , sans cependant y tracer directement • n collier, et en se mêlant à du roux rMir le dos : cette ressemblance dins 'e olu- mage est apparemment la cause de la méprise de MM. Brown, Willulghby et Ray, qui ont donné à cet oiseau le nom de morinellus , quoiqu'il soit d'un genre tout différent des pluviers , ayant un quatrième doigt, et tout une autre formfî de bec. L'espèce de tourne -pierre est com- mune aux deux continens ; on la con- noît sur les côtes occidentales de l'An- gleterre , où ces oiseaux vont ordinai- rement en petites compagnies de trois ou quatre. On les connoît également dans la partie mari '?»Tîf» de la province de Morfolck, et à":\: * " Iques ï . d© •t i^ 4 îs pieds, de- »ssez courts, -pierre res- collier, par )upent, sans ntemenl a iu roux fair dans N- f)Iu- causfc de la k^^illulghby 3t oiseau Je il soit d'un iers , ayant '• une autre e est com- on la con- s de l'An- it ordinai- îs de trois paiement province %Gsï > d© 1 4 M D U V A N N K A U. r^J Gottland , et nous avons lieu de croire que c'est ce n'^me oi.^rim auquel, sur nos côtes de Picardie , on donuo le nom de hune ; nous avons reçu du Cap iii^ Bonnne-Espérance un de ces oiseaux qui étoit de m^ine taille, et, à quelques légères différences près, de même cou- leur que ceux d'Europe. M. Cateî>by en a vu près des côtes de la Floride , et nous ne pouvons deviner pourquoi M. Brisson donne ce tourne -pierre d'Amérique comme différent de celui d'Angleterre, puique Catesby dit for- mellement qu'il le reconnut pour le mvjme; d'ailleurs nous avons aussi reçu de Cayenne ce même oiseau , avec la seule différence qu'il est de taille uu peu plus forte ; et M. Edwards fait mention d'un autre qui lui avoit été envoyé des terres voisines de la baie d'Hudson : ainsi cette espèce, quoique foible et peu nombreuse en individus, s'est, comme plusieurs autres espèces d'oiseaux aquatiques , répandue du • • ij /. w iil ^^1 r 98 HISTOIRE NATURELLE nord au midi dans les deux continens, en suivant les rivages de la mer, qui leur fournit par-tout la subsistance. LE BÉCASSEAU. Cet oiseau est gros comme la bécas- sine commune , mais il a le corps moins alongé' son dos est d'un cendré rous- Siitre, avec de petites gouttes blanchâ- tres au bord des plumes ; la tête et le cou sont d'un cendré plus doux , et cette couleur se mêle par pinceaux au blanc de la poitrine qui s'étend de la gorge à l'estomac et au ventre ; le crou- pion est de cette même couleur blan- che 5 les pennes de Taile sont noirâtres , et agréablement tachetées de blanc en dessous^ celles de la queue sont rayées transversalement de noirâtre et de blanc; la tête est carrée comme celle de la bécasse, et le bec est de la même forme en petit. Le bécasseau se trouve au bord des •ï t ■.•'■:.U 'm i 1?.' f:. ï 4 I \ SLLE continens, mer, qui JÏstance. A U. e la bécas- )rps moins ïdré rous- s blancliâ- L léte et le doux , et nceaux au end de la J ; le crou- leur bian- noirâtres , blanc en nt rayées et de ime celle la même bord des ■'K' "m }^ ' DUVANNEAir. 99 eaux , et particulièrement sur les ruis- seaux d'eau vive; on le voit courir sur les graviers ou raser au vol la surface de l'eau 5 il jette un cri lorsqu'il part , et vole et frappant l'air par coups dé- tachés : il plonge quelquefois dans l'eau quand il est poursuivi. Les soubuzes lui donnent souvent la chasse; elles le surprennent lorsqu'il se repose au bord de l'eau, ou lorsqu il cherche sa nour- riture ; car le bécasseau n'a pas la sauve-garde des oiseaux qui vivent en troupes , et qui communément ont une sentinelle qui veille à la sûreté commune. Il vit seul dans le petit can- ton qu'il s'est choisi le long de la ri- vière ou de la côte, et s'y tient cons- tamment sans s'écarter bien loin. Ces mœurs solitaires et sauvages ne l'em- pêchent pas d'être sensible, du moins il a dans la voix une expression de sen- timent assez marqué ; c'est un petit sifflet fort douj^ et modulé sur des ac- cens de langueur qui , répandus sur le % i m .-. ■' 100 HISTOIRE NATUHIÎLLB calme des eaux, ou se mêlant à leur murmure, porte au recueillement et à la mélancolie. Il paroît que c'est le même oiseau qu'on appelle sifflasson sur le lac de Genève , où on le prend à l'appeau avec des joncs englués. Il est connu également sur le lac de Nantua , où on le nomme pivette ou pied-vert; on le voit aussi dans le mois de juin sur le Rhône et la Saône, et dans l'au- tomne sur les graviers de l'Ouche en Bourgogne 5 il se trouve même des bécasseaux sur la Seine , et l'on re- marque que ces oiseaux solitaires du- rant tout l'été , lors du passage , se sui- vent par petites troupes de cinq ou six, se font entendre en l'air dans les nuits tranquilles. En Lorraine , ils arrivent dans le mois d'avril, et repartent dès le mois de juillet. Ainsi, le bécasseau, quoiqu'attaché au même lieu pour tout le temps de son séjour , voyage néanmoins de con- trées en contrées , et même dans des 3' >■ I •:fe ;;î i' i. •""^msT LLE ïnt à leur lement et ïe c'est Je sifflasson e prend à es. Il est Nantua , ied-vert; juin sur ans l'au- )uche en ême des l'on re- iires du- ' , se sui- î ou six, les nuits arrivent tent dès attaché mps de de con- nus des i i I DU VANNEAU. loi saisons où la plupart des autres oiseaux sont encore fixés par le soin des ni- chées : quoiqu'on le voie pendant les deux tiers de l'année sur nos côtes de Basse-Picardie, on n'a pu nous dire s'il y fait ses petits ; on lui donne dans ces cantons le nom de petit chevalier; il s'y tient à l'embouchure des riviè- res , et , suivant le flot , il ramasse le menu irai de poisson et les verrais- seaux sur le sable, que tour-à-tour la lame d'eau couvre et découvre. Au reste , la chair du bécasseau est très- délicate , et même l'emporte , pour le goût, sur celle de la bécassine, suivant Belon , quoiqu'elle ait une légère odeur de musc. Comme cet oiseau secoue sans cesse la queue en marchant, les natu- ralistes lui ont appliqué le nom de cm- gle, dont la racine étymologique signi- fie secousse et mouvement ; mais ce caractère ne le désigne pas plus que la guignette et l'alouette de mer, qui ont •lans la queue le même mouvement ; I J ,./V.^* ;;■'/= il V 102 HISTOIRE NATURELLE et un passage d'Aristote prouve clai- rement que le bécasseau n'est point le cingle : ce philosophe nomme les trois plus petits oiseaux de rivages trin- gas, schœniclos , cinclos. Nous croyons que ces trois noms représentent les trois espèces du bécasseau , de la guignette et de l'alouette de mer. « De ces trois oiseaux , dit-il , qui vi- vent sur les rivages, le cincle et le schœniclos sont les plus petits, le trin- ga est le plus grand et de la taille de la grive. » Voilà la grandeur du bécas- seau bien désignée , et celle du schœ- niclos et du cingle fixée au-dessous: mais, pour déterminer lequel de ces deux derniers noms doit s'appliquer proprement , ou à la guignette , ou à l'alouette de mer , ou à notre petit cingle , les indications nous manquent. LA GUIGNETTE. On pourroit dire que la guignette n'est qu'un petit bécasseau , tant il y a i ■■^i^ m tr LLE )uve clai- it point le 3 les trois ges trin- is croyons ntent les , de la de mer. , qui vi- cie et le i, le trin- taille de lu bëcas- lu schœ- dessous : 1 de ces ppliquer te, ou à re petit snqiient. luignette it il y a 5- V ru VANNEAU. I03 de ressemblance entre ces deux oiseaux pour la forme et même pour le pluma- ge. La guignette a la gorge et le ven- tre blancs ; la poitrine tachetée de pin- ceaux gris sur blanc; le dos et le crou- pion gris , non mouchetés de blanchâ- tre, mais légèrement ondes de noirâtre, avec un petit trait de cette couleur sur la côte de chaque plume , et , dans le tout , on apperçoit un reflet rougeâ- tre. La queue est un peu plus longue et plus étalée que celle du bécasseau; la guignette la secoue de même en marchant. C'est d'après cette habitude que plusieurs naturalistes |ui ont appliqué le nom de motacilla, quoique déjà donné à une multitude de petits oiseaux , tels que la bergeronnette , la lavandière , la troglodite , etc. La guignette vit solitairement le long des eaux, et cherche, comme les bécasseaux , les grèves et les rives de sable ; on en voit beaucoup vers les sources de la Moselle, dans les Vosges, i n ( fr^. ' l' I i f. il; 104 HISTOIRE NATURELLE OÙ cet oiseau est appelé lambiche. Il quitte cette contrée de bonne heure , et dès le mois de juillet , après avoir élevé ses petits. La guignette part de loin en jetant quelques cris , et on l'entend pendant la nuit crier sur les rivages d'une voix gémissante; habitude qu'apparemment elle partage avec le bécasseau, puis- que , suivant la remarque de Wil- lulghby , le pilvenckegen de Gesner, oiseau gémissant , plus grand que la guignette, paroît être le bécasseau. Du reste, l'une et l'autre de ces es- pèces se portent assez avant dans le nord, pour élre parvenues aux terres froides et tempérées du nouveau con- tinent ; et , en effet , un bécasseau en- voyé de la Louisiane ne nous a paru différer presque en rien de celui de nos contrées. K- .■A M \ {■ •i { S*r ELLE mbiche, II ne heure , près avoir I en jetant d pendant [3'une voix aremment au, puis- de Wil- 3 Gesner, tid que Ja asseau. de ces es- it dans le ux terres /eau con- sseau en- is a paru lui de nos .45£ DtrVANNEAi;. to5 L'ALOUETTE DE MER. Cet oiseau n est point une alouette ^ quoiqu'il en ait le nom ; il ne ressemble même à ralouette que par la taille , qui est à -peu -près égale, et par quelques rapports dans les couleurs du plumage sur le dos ; mais il en diffère pour tout le reste , soit par la forme, soit par les habitudes^ car l'alouette de mer vit au bord des eaux sans quitter les rivages | elle a le bas de la jambe nu et le bec grêle, cylindrique et obtus comme les autres oiseaux squolopas, et seulement plus court à proportion que celui de la petite bécassine , à laquelle cette alouette de mer ressemble assez par le port et la figure. ., Cest en effet sur les bords de la mer que se tiennent de préférence ces oi- seaux , quoiqu'on les trouve aussi sur les rivières : ils volent en troupes sou- vent si serrées qu'on ne manque pas d'en tuer un grand nombre d'un seul Oiseaux. IX. to .>,jffi)R>'ttl«Ktk. i I06 HISTOIRE NATURELLE coup de fusil ; et Belon s'étonne de la grande quantité de ces alouettes aqua- tiques , dont il a vu les marchés garnis sur nos côtes ; selon lui , cest un. meil- leur manger que n'est l'alouette elle- même ; mais ce petit gibier , bon en elFet quand il est frais , prend un goût d'huile dès qu*on le garde. C'est appa- remment de ces alouettes de mer que- parle M. Salerne, sous le nom degui^ gnette , lorsqu'il dit qu'elles vont en troupes, puisque la guignette vit soli- taire : si l'on tue une de ces alouettes dans la bande , les autrçs voltigent au- tour du chasseur, comme pour sauver leur compagne. Fidelles à se suivre ;, elles s'entr'appellent en partant , et volent de compagnie en rasant la sur- face des eaux 5 la nuit , on les entend se réclamer , et crier sur les grèves et dans les petites îles. On les voit rassemblées en automne ; les couples, que le soin des nichées «voit séparés , se réunissent alors avec: 4?.' ■ % l ELLS tonne de la jettes aqua- rchés garnis st un meil- )uette elJe- 5r, bon en tnd un goût C'est appa- e mer que- 3m de gui' PS vont en le vit soli- s alouettes tigent au- our sauver se suivre > ^irtant , et nt la sur- entend se ^es et dans automne; s nichées lors avee: DU VANNEAU. 10 ordi- M les nouvelles familles , qui se nairement de quatre ou cinq petits : les œufs sont très - gros relativement à la taille de l'oiseau ; il les dépose sur lo sable nu : le bécasseau et la guignette ont la même habitude , et ne font point de nid ; l'alouette de mer fait sa petite pêche le long du rivage , en marchant et secouant incessamment la queue. Ces oiseaux voyagent comme tant d'autres , et changent de contrées 5 il paroît même qu'ils ne sont que de pas- sage sur quelques - unes de nos côtes ; c'est du moins ce que nous assure un bon observateur de celles de Basse- Picardie; ils arrivent dans ces parages au mois de septembre par les vents ' d'est , et ne font que passer; ils se lais- sent approcher à vingt pas , ce qui nous fait présumer qu'on ne les chasse pas dans les pays d'où ils viennent. Au reste, il faut que les voyages de ces oiseaux les ayent portés assez avant au nord, pour qu'ils ayent passé d'un r! iJMi m 108 HISTOIRE NATURELIB continent à l'autre ; car on en retrouve l'espèce bien établie dans les eontréec septentrionales et méridionales de l'A- mérique , à la Louisiane, aux Antilles , à la Jamaïque , à Saint-Domingue , à Cayenne. LE CINGLE. . Aristote a donné le uom de cinclos à l'un des plus petits oiseaux de riva- ges , et nous croyons devoir adopter ce nom pour le plus petit de tous ceux qui composent cette nombreuse tribu , dans laquelle on comprend les cheva- liers, les mau Lèches, le bécasseau , la guignelte , la perdrix et l'alouette de mer. Notre cincle même paroît n'élre qu'une espèce secondaire et subalterne de l'alouette de mer : un peu plus petit et moins haut sur ses jambes; il a les mêmes couleurs , avec la seule diffé- rence qu'elles sont plus marquées ; les pinceaux sur le manteau sont tracés n en retrouve s ies eontréej •nales de l'A- aiix Antilies, Domingue , à LE. ..• ,. m de cinclos uix de riva- i^oir adopter le tous ceux Teuse tribu , i ies clieva- ^casseau, Ja aiouette de 3aroît n elre t subaiterne îu plus petit ^s; ii a ies seuie diflf'é- rquées -, ies sont tracés M 1 4 ■m DU VANNEAU. lOf) pîus neltement , et l'on voit une zone de taches de cette couleur sur la poi- trine ; c'est ce qui l'a liiit nommer alouette de mer à collier par M. Brisson. Le cincle a d'ailleurs les mêmes mœurs que l'alouette de mer j on le trouve fréquemment avec elle, et ces oiseaux passent de compagnie ; il a dans la queue le même mouvement de secousse ou de tremblement, habitude qu'Aris- tote paroit attribuer à son cincle; mais nous n'avons pas vérifié si ce qu'il en dit de plus peut convenir au nôtre ; savoir , qu'une fois pris , il devient très- aisément privé , quoiqu'il soit plein d'astuce pour éviter les pièges. LE VANNEAU GRIVELÉ» ou GRIVE D'EAU. V Edwards appelle ^n/i^a tacheté loi- seau que d'après IM. Brisson nous nom- mons ici grive d'eau ; il a effectivement le plumage grivelé, et la taille de la petite grive , et il a les pieds faits jft-****».* f^ ! 110 HISTOIRE NATURELLE comme le merle d'eau, c'est-à-dire, jes ongles assez grands et crochus, et celui de derrière plus que ceux de devant 5 mais son bec est conformé comme celui du cincle, des maubèches et des autres petits oiseaux de rivage , et de plus le bas de la jambe est nu ; ainsi , cet oiseau n'est point une grive ni même une espèce voisine de leur genre , puisqu'il n en tient qu'une res- semblance de plumage, et que le reste des traits de sa conformation l'appa- rente aux familles des oiseaux d'eau. Au reste, cette espèce paroît être étran- gère , et n'a que peu de rapports avec nos oiseaux d'£urope ; elle se trouve en Pensilvanie ; cependant M. Edwards présume qu'elle est commune aux deux continens , ayant reçu , dit-il , un de ces oiseaux de la province d'Essex, où à la vérité il paroissoit égaré, et le seul qu'on y ait vu. Le bec de la grive d'eau est long de onze à douze lignes 5 il est de couleur i , F « :'est-à-dire , crochus, et "e ceux de t conformé nia u bêches de rivage , ûbe est nu 5 t une grive «e de leur qu'une res- lue Je reste ion J'appa- îaux d'eau, être étran- >ports avec 9 trouve en Edwards Baux deux Ji » un de Essex, où îré, et le 't long de e couleur I DU VANNEAU. III de chair à sa base , et brun vers la ponte; la partie supérieure est inar- quée de chaque côté d'une cannelure qui s'étend depuis les narines jusqu'à l'extrémité du bec ; le dessus du corps sur un fond brun olivâtre est grivelé de taches noirâtres , le dessous l'est aussi sur un fond plus clair et blan- châtre ; il y a une barre blanche au- dessus de chaque œil , et les pennes de i'aile sont noirâtres; une petite mem- brane joint vers la racine le doigt exté- rieur à celui du milieu. LES PHALAROPES. Nous devons à M. Edwards la pre- mière connoissance de ce nouveau genre de petits oiseaux , qui , avec la taille et à - peu - près la conformation du cingle ou de la guignette, ont les pieds semblables à ceux de la foulque ; carac- tère que M. Brisson a exprimé par le nom de phalarope , tandis que M. Ed- i l lia HISTOIRE NATURELLE Avards, s'en tenant à la première ana- logie, ne lenr donne que celui de tringa. Ce sont en effet de petits bécasseaux , ou petites guignettes , auxquelles la nature a donné des pieds de foulque. Ils paroissent appartenir aux terres ou plutôt aux eaux des régions les plus septentrionales ; tous ceux que M. Ed- wards a représentés venoient de la baie d'Hudson , et nous en avons reçu un de iSibérie. Cependant, soit qu'ils voyagent ou qu'ils s'égarent , il en paroît quel- quefois en Angleterre, puisque M, Ed- "v\''ards fait mention d'un de ces oiseaux tués en hiver dans le comté d'Yorck; il en décrit quatre différens , qui se ré- duisent à trois espèces; car il rapporte lui-même le phalarope de sa planche 46, comme femelle ou jeune, à celui de sa planche 143, et cependant M. Bris- son en a fait de chacun une espèce sé- parée. Pour notre phalarope de Sibé- rie , il est encore le même que le pha- larope de la baie d'Hudson, planche 143 R E t r. E emière ana- "i de tringa, l)écasseaux , xquelJes la de foulque. JX terres ou ns les plus ïue M. Ed- it de la baie l'eçu un de Is voyagent aroît quel- JueM.Ed- ces oiseaux i'Yorck^il qui se ré- il rapporte sa pianclie e, à celui atM.Bris- sspèce se- i de Sibé- ï8 le pba- i"chej43 DU VANNEAU. IIJ -îi d'Edwards, qui fera ici notre première espèce. LE PHALAROPE CENDRÉ. Il a huit pouces de longueur du bec à la queue, qui ne dépasse pas les ailes pliées ; son bec est grêle , applati hori- zontalement , long de treize lignes , légèrement renflé et fléchi vers la pointe 5 il a ses petits pieds largement frangés , comme la foulque , d'une membrane en festons , dont les coupu- res ou les nœuds répondent de même aux articulations des doigts; il a tout le dessus de la tête , du cou et du man- teau d'un gris légèrement onde sur le dos de brun et de noirâtre ; il porte un hausse- col blanc, encadré d'une ligne de roux-orangé; au-dessous est un tour de cou gris , et tout le dessous du corps est blanc. Willulghby dit tenir du docteur Johnson que cet oiseau a la voix perçante et clameuse de Thirou-» ^ ir4 HISTOIRE N ATURELLE de Ile de mer 5 mais il a tort de le ranger avec ces hirondelles , sur - tout après avoir d'abord reconnu qu'il a un rap- port aussi évident avec les foulques. LE PHALAROPE ROUGE. Ce phalarope a le devant du cou, la poitrine et le ventre d'un rouge de brique; le dessus du dos, de la tête et du cou , avec la gorge d*un roux -brun tacheté de noirâtre; le bec tout droit , comme celui de la guignette ou du bé- casseau; les doigts largement frangés des membranes en festons : il est un peu plus grand que le précédent , et de la grosseur du merle d'eau. LE PHALAROPE à festons dentelés. Les festons découpés , lisses dans les deux espèces précédentes , sont dans celle-ci délicatement dentelés par les bords , et ce caractère le distingue suffisamment; il a , comme le premier , --.«*..■-. -V" ELLE le le ranger tout après U a un rap- (ulques. du cou, la rouge de e Ja tête et roux -brun tout droit , î ou du bé- înt frangés I est un peu t, etdeia dentelés, 3s dans les sont dans -s par \qs distingue premier. fft. ■'P-' DUVANNBAir. Il5 le bec applati horizontalement, un peu renflé vers la pointe, et creusé en des- sus de deux cannelures; les yeux sont un peu reculés vers le derrière de Ja tête, dont le sommet porte une tache noirâtre 5 le reste en est blanc , ainsi que tout le devant et le dessous du corps ; le dessus est d'un gris-ardoisé , avec des teintes de brun et des taches obscures longitudinales : il est de la grosseur de la petite bécassine , dont le traducteur d'Edwards lui donne mal- à-propos le nom. Espèces connues dans ce genre. Le combattaiit , tringa Pugnax. Le Vanoeau proprement dit , tringa Va" nellus, La Gambette, tringa Gamletta, Le Tourne-pierre , tringa Interpres. Le Chevalier rayé , tringa Striata. Le Vanneau grivelé , ou Grive d'eau , tringa Macuîaria. Le Phalarope à festons dentelés , triiiga Loi a ta. llG HISTOIRE NATtrilELLÏ Le Fhalarope cendré, tringa Hjperhorea* Le Bruneau, /rira^a A.îpina, Le. Vanneau suisse, tringa fleUetica, . Le Bécasseau , tringa Ochropus, La Guignette , tringa Hypoieucos* Le Canut, tringa Canutus» Le Cincle , ou Alouette de- mer , tringa Cincïus, La Maubèche commune , tringa Calidris, La Maubèche tachetée , tringa Nçevia, La Maubèche, grise , tringa Grisea. Le Vanneau-pluvier, tringa Stjuatarola, u ^i- r' «'f .\ , ; i- »■ *^»^-i *- Vs ■x^- RELLE Hyperborea* leîpeticam , tucos» ' mer , trînga ^a Caîidris, •3 Nçevia, riséa, ^uatarola, ' ê t\ K ■ y 1 LA FOrF.Qri-:. ilAPOl l.l. d'i.ai To,n . J\ \ ,. vl 5i n h' i 11 M, " nmmm.it*'^ «j r ■► ^ i I y\ '« "« ^- .*\'f'.U ♦*■: - k ■i* l. ^-^ ^^;i . î î ■J '.•■•* , i- f:-i-. "ï. J, • . .1. ^ VAmm DE LA FOULQUE II' ■' ' ' t t■»•i^ L I* GENRE. . >■' .. î ■ i i ■■:}• i- - ■> . • . •<■ ' .** , " 1% ■ i s * fH* ■>..■.< H'-i ■- >:^ LA FOULQUE, PULici, ( Pieds à quatre doigts. ) Caractère generigue ; base du bec à iront chauve. LA FOULQUE. * ,\ . ..' f - •.. .-. .. ^ * , i L'espèce de la foulque, qui, dansnotre langue , se nomme aussi morelle , doit être regardée comme la première fa- mille par où commence la grande et nombreuse tribu des véritables oiseaux d'eau. La foulque , sans avoir les pieds entièrement palmés > ne le cède à au- cun des autres oiseaux nageurs , et Oiseaux. IX. ii < . ti 1, ' 11 *, I K ll8 HISTOIHE NATURELLE reste même plus constamment sur l'eau qu'aucun d'eux , si l'on en ex- cepte les plongeons. Il est très-rare de voir la foulque à terre ; elle y paroît si dépaysée , que souvent elle se laisse prendre à la main ; elle se tient tout le jour sur les étangs qu elle préfère aux rivièfes 5 et ce n'est guère ■ que pour passer d'un étang à un autre , qu'elle prend pied à terre; encore faut-il que la traversée ne soit pas longue , car pour peu qu'il y ait de distance , elle prend son vol , en le portant fort haut ; mais ordinairement ses voyages ne se font que de nuit; w ^j - ; Les foulques, comme plusieurs au- tres oiseaux d'eau , voient très -bien dans l'obscurité , et même les plus vieilles ne cherchent leur nourriture que pendant la nuit; elles restent re- tirées dans les joncs pendant la plus grande partie du jour , et lorsqu'on les inquiète dans leur retraite, elles s'y cachent et s'enfoncent même dans la .1, ïîiment sur l'on en ex- très-rare de lie y paroît '^le se laisse tient tout Je îréfère aux que pour e, quelJe faut-il que ngue, car tance, elle fort haut ; âges ne se isieurs au- très-biea ■ les plus nourriture estent re- it Ja plus 5Tient approcher, cependant elles re- gardent et fixent le chasseur , et plon- gent si prestement à l'instant qu elles apperçoivent le feu , que souvent elles échappent au plomb meurtrier ; mais dans l'arrière-saison , quand ces oi- seaux, après avoir quitté les petits étangs, se sont réunis sur les grands, l'on en fait des chasses dans lesquelles ou en tue plusieurs centaines : on s'em- barque pour cela sur nombre de na- celles qui se rangent en ligne , et croî- '• \\ \ i )) ■^-^ -.*■ -' [^ :v ; ! 20 n I s T 0 I n K N A T U U K T. F. K at»nl U iHr^tMir di* l'i^ang j ct»tîo polilr ilollenligmV, poussa» r.insi dtwnnt ollf In tit>«|ie dos fi^'.iiquos , du iiianiÀro à Ia conduiit> et à In ronfernior dnns tjuelqim nnso ; presst^s «lors pnr In crniiite et la ntVesvsitt^, tons res oiseaux s'tMivolent ensemble^ pour retourner m pleine enu , en passniit par-dessus la tt^fe des rliassenrs qui f(>i\t un fou ^(^nt*ral , e! en abattent un ^rain>noin- b«'; on fait ensuite in ni^Mno manœu- vre vers l'autre ex!n^init<^ de i't^lang, où les foulques se sont porl^^es ; et oe qu'il y a de singulier, c'est que ni le bruit et le feu des armes et des clias- seurs, ni l'appareil de la petite flotte, lû la mort de leui^ compagnons ne puissent engager ces oiseaux à prendi'e la fuite: ce n'est que !n nuit suivante qu'ils quittent des lieux aussi funestes, et encore y trouve-t-on quelques traî- ueui-s le lendemain. Ces oiseaux paresseux ont , à juste titre , plusieurs ennemis ; le buzard I ' H K r. r. F. si dovnnt «^11^ du mani^ro à ifernior dnns alors par In is res oiseniix nr retourner \i par-des5iiR f«)iil un fou » j:nuit^noin- 1110 mniKini- criées ; et co *sl que ni le et des chns- pplite flotte, parlions ne X à prend i^e iiit suivante »i funestes, elques trai- tât, à juste le buzard T) F. T. A F 0 0 t. 0 " K. I2f mange leiirs œufs et enu'^ve leurs pe- tits, et c'est à celle desliuclion i\\\n\\ doit attribuer le peu do population dans cette espère, qui par elle-mênie est tnVfëconde; car la foulque pond ilix-UuitA vinj^tœufs, d'un blniuxsal» et presqu'ausai gros (|ne ceux do hi poule; et quand la première convexe est perdue, souvent la mère en fait une seconde de dix A douze œufs. Klle (établit son nid dans des endroit noyës et couverts de roseaux secs ; elle eu choisit une toufîe, sur laquelle elle eu entasse d'autres , et ce las, élevé nu- dessus de Tenu , est garni dans son creux de petites herbes sèches et de sommité de roseaux, ce qui forme un gros nid assez informe et qui se voit dès leur 5"gent très- ce premier é ) et parois- ir voit que le qui doit que l'oiseau re cruelle, î et les pe- i ont perdu instruites tablir leur es glaïeuls, 3s tiennent >its fourrés ss : ce sont t l'espèce ; Ires est si teur qui a mœurs de n écliappe re des oi- îment des I DE LA FOULQUE. 123 Les foulques nichent de bonne heure au printemps, et on leur trouve de petits œufs dans le corps dès la fin de riiiver ; elles restent sur nos étangs pendant la plus grande partie de l'an- née , et dans quelques endroits elles ne les quittent pas même en hiver. Ce- pendant en automne elles se réunis- sent en grande troupe, et toutes par- tent des petits étangs pour se rassem- bler sur les grands ; souvent elles y restent jusqu'en décembre; et lorsque les frimas , les neiges et sur-tout la gelée les chassent des cantons élevés et froids, elles viennent alors dans la plaine, où la température est plus douce, et c'est le manque d'eau plus que le froid qui les oblige à changer d^ lieu. M. Hébert en a vu dans un hiver très-rude sur le lac de Nantua qui ne gèle que tard , il en a vu dans les plaines de la Brie, mais en petit nombre , en plein hiver; cependant il y a toute apparence que le gros de '■ Sv. ll -* ^ lî I i l i?^: r1^ 124 niSTOIKE NATURELLE l'espèce gagne peu à peu !es contrées voisines qui sont plus tempérées ; car, cooinie le vol de ces oiseaux est pénible et pesant, ils ne doivent pas aller fort loin , et en effet ils reparoissent dès le mois de février. On trouve la foulque dans toute l'Europe, depuis l'Italie jusqu'en Suè- de ; on la connoît également en Asie ; on la voit en Groenland , si Egède tra- duit bien deux noms groënlanJais , qui , selon sa version , désignent la grande et la petite foulque. On en dis- tingue en effet deux espèces , ou plutôt deux variétés, deux races qui subsis- tent sur les mêmes eaux sans se mêler ensemble , et qui ne diffèrent qu'en ce que l'une est un peu plus grande que l'autre ; car ceux qui veulent distin- guer la grande foulque ou macroule , de la petite foulque ou morelle par la couleur de la plaque frontale, ignorent que, dans l'une et l'autre, cette partie ne devient rouge que dans la saison des l \\\ ^RELLE l'es contrées pérëesj car, IX est pénible >as aller fort )issent dès le dans toute isqu'en Siiè- it en Asie ; Egède tra- )ënlanJais , lésignent la On en dis- , ou plutôt qui subsis- is se mêler U qu'en ce ;rande que înt disliu- macroule , elle par la , ignorent 3tte partie saison des DE LA FOULQUE. 125 amours, et qu'en tout autre temps cette plaque est blanche , et pour tout le reste de la conformation la macroule et la morelle sont entièrement sem- blables. Cette membrane épaisse et nue , qui leur couvre le devant de la tête en forme d'écusson , et qui a fait donner par les anciens à la foulque l'épithète de chauve, paroît être un prolonge- ment de la couche supérieure de la substance du bec, qui est molle et pres- que charnue près de la racine; ce bec est taillé en cône applati par les côtés, et il est d'un blanc-bleuîitre, mais qui devient rougeâtre lorsque,dans le temps des amours, la plaque frontale prend sa couleur vermeille. Tout le plumage est garni d'un du- vet épais, recouvert d'une plume fine et serrée ; il est d'un noir-plombé , plein et profond sur la tête et le cou , avec un trait blanc au pli de l'aile. Au- cune différence n'indique le sexe 3 la I t Js* 126 HISTOIRE NATURELLE grandeur de la foulque égale celle de la poule domestique , et sa tcte et le corps ont à-peu-près la même forme ; ses doigts sont à demi-palmés , large- ment frangés des deux côtés d'une membrane découpée en festons , dont les nœuds se rencontrent à chaque ar- tici'Iation des phalanges ; ces mem- branes sont , comme les pieds , de cou- leur plombée ; au-dessus du genou une petite portion de la jambe nue est cer- clée de rouge ; les cuisses ,sont grosses et charnues. Ces oiseaux ont un gésier, deux grands cœcum, une ample vési- cule du fiel. Ils vivent principalement, ainsi que les poules d'eau, d'insectes aquatiques , de petits poissons , de sang- sues; néanmoins ils recueillent aussi les graines et avalent de petits cailloux ; leur chair est noire , se mange en mai- gre et sent un peu le marais. Dans son état de liberté , la foulque a deux cris difi'érens, l'un coupé, l'au:- cre traînant : c'est ce dernier sans ELLE le ceJle de tête et le me forme ; nés y iarge- ôtés d une tons, dont chaque ar- ces mem- Is , de cou- genou une lie est cer- >nt grosses un gésier, iple vési^ paiement, d'insectes ,desang« ent aussi cailloux ; î en mai- i foulque péjlaL- ier sans DE LA FOULQUE. 127 doute qu'Aratus a voulu designer en parlant du présage que l'on en tiroit , comme il paroît que c'est du premier que Pline entend parler, en disant qu'il annonce la tempête : mais la cap- tivité lui fait apparemment une im- pression d'ennui si forte , qu'elle perd la voix ou la volonté de la faire en- tendre , et l'on croiroit qu'elle est ab- solument muette. LA MACROULE ou GRANDE FOULQUE. Tout ce que nous venons de dire de la foulque ou morelle , convient à ht macroule; leurs habitudes naturelles, ainsi que leur figure, sont les mêmes; seulement celle-ci est un peu plus grande que la première; elle a aussi la plaque chauve du front plus large. Uu de ces oiseaux , pris au mois de mars 1779, aux environs de Montbard , dans des vignes, où un coup de vent l'avoil ' i^- > > T2o HISTOIRE NATURELLE jeté , nous a fourni les observations suivantes durant un mois que l'on a pu le conserver vivant. Il refusa d'a- bord toute espèce de nourriture ap- prêtée, le pain , le fromage, la viande cuite ou crue : il rebuta également ies vers de terre et les petites grenouilles mortes ou vivantes , et il fallut l'embé- quer de mie de pain trempé ; il aimoit beaucoup à être dans un baquet plein d'eau, il s'y reposoit des heures en- tières; hors de là il cherchoit à se ca- cher ; cependant il n'étoit point fa- rouche , se laissoit prendre , repous- sant seulement de quelques coups de bec la main qui vouloit la saisir , mais si mollement, soit à cause du peu de dureté de son bec , soit par la foiblesse de ses muscles , qu'à peine faisoit-il une légère impression sur la peau ; il ne témoignoit ni colère, ni impatience, ne cherchoit point à fuir, et ne mar- quoit ni surprise , ni crainte. Mais cette tranquillité stupide , sans fierté , ELLE bserva lions que l'on a refusa d'a- irritiire ap- s>ia viande paiement Jes grenouilles iiut l'emhé' ^; il aimoit caquet plein heures en- loit à se ca- t point fa- e , repous- îs coups de saisir, mais du peu de la foiblesse 3 faisoit-il peau ; il ne mpatience , et ne mar- inte. Mais sans fierté , DE LA FOULQUÏ. 129 sans courage, n'étoit probab' inent que la suite de rétouVdi^semént où se trouvoit cet oiseau dépaysé , trop éloi- gné de son élément et de toutes ses ha- bitudes; il avoit Tait d'être sourd et muet ; quelque bruit que Ton fît tout près de son oreille, il y paroissoit en- tièrement insensible , et ne tournoit pas la tête ; et , quoiqu'on le poursuivît et l'agaçât souvent , on ne lui a pas entendu jeter le plus petit cri. Nous avons vu la poule d'eau également muette en captivité. Le malheur de l'esclavage est donc encore plus grand qu'on né le croit , puisqu'il y a des élres auxquels il ôte la faculté de s'en plaindre. (V .1 LA GRANDE FOULQUE A CRÊTE. Dans cette foulque la plaque char- nue du front est relevée et détachée en deux lambeaux qui forment une véri- table crête : de plus, elle est notable- ment plus grançle que la macroule, à Oiseaux. IX. la I ^ \ > r t3o histoire naturelle inquelle elle ressemble en tout par la figure et le plumage. Cette er.pèce nous est venue de Madagascar ; ne seroit-elle , au fond , que la même que celle d'Eu- rope , agrandie et développée par l'in- fluence d'uu climat plus actif et plus chaud? LA POULE D'EAU. La poule d'eau a le corps comprimé par les côtés, le bec approchant du bec des gallinacées, le front dénué de plu- mes , et recouvert d'une membrane épaisse; elle vole les pieds pendans; en- fin ellea les doigts a longés, et garnis dans toute leur longueur d'un bord membra- neux; nuance par laquelle se marque le passage des oiseaux fîssipèdes , dont les doigts sont nus et séparés, aux oi- seaux palmipèdes , qui les ont garnis et joints par une membrane tendue de l'un à l'autre doigt : passage dont nous avons déjà vu l'ébauciie dans la plupart des > »- RELLE n tout par la e espèce nous ne seroit-elie , le celle d'Eu- )pëe par l'in- actif et plus ^E AU. ps comprimé chant du bec énué de plu- membrane pendans; en- et garnis dans )rd membra- s se marque ipèdes, dont rés, aux oi- ont garnis et ndue de l'un it nous avons plupart des DE L A rOULQUE. l5l oiseaux de rivage, qui ont ce rudiment de membrane tantôt entre les trois doigts, et tantôt entre deux seulement , rext(^rieur et celui du milieu. . Les habitudes de la poule d'eau ré- pondent à sa conformation ; elle va sou- vent à l'eau , sans cependant y nager beaucoup, si ce n'est pour traverser d'un bord à l'autre; cachée durant la plus grande partie du jour dans les ro- seaux ou sous les racines des aulnes, des saules et des osiers, ce n'est que sur le soir qu'on la voit se promener sur l'eau; elle fréquente moins le« marécages et les marais que les rivières et les étangs ; son nid , posé tout au bord de l'eau , est construit d'un assez gros amas de dé- bris de roseaux et de joncs entrelacés; la mère quitte son nid tons les soirs, et couvre ses œufs auparavant avec des brins de joncs et d'herbes : dès que les petits sont éclos , ils courent comme ceux du râle , et suivent de même leur mère qui les mène à l'eau ; c'est à cette é> \ „là,M. .V H ' , l3a HISTOIRE NATURELLE Hiculté naturelle que se rapporte sans Honte le soin de prévoyance que le père et la mère montrent , en plaçant leur nid toujours très-près des eaux, Au reste, la mère conduit et caclie si bien sa pe- tite famille, qu'il est très-difficile de la lui enlever pendant le très-petit temps qu elle la soigne j car bientôt ces jeunes oiseaux , devenus assez forts pour se pourvoir d'eux-mêmes, laissent à leur mère féconde le temps de produire et d'élever une famille cadette, et même l'on assure qu'il y a souvent trois pon- tes dans un an. Les poules d'eau quittent en octobre les pays froids et les montagnes, et pas- sent tout l'hiver dans nos provinces tempérées, où on les trouve près des sources et sur les eaux vives qui ne gè- lent pas : ainsi la poule d'eau n'est pas précisément un oiseau de passage, puis- qu'on la voit toute l'année dans diffé- rentes contrées , et que tous sqs voya- ges paroissent se borner des montagnes Vt, ? ' M îlE LLE pporte sans ( que le père laçant leur IX, Au reste, bien sa pe- ifficile de la petit temps ►t ces jeunes rts pour se ssent à leur produire et 3, et même it trois pon- en octobre nes,etpas- i provinces /e près des i qui ne gè- m n'est pas »sage,puis- ians diffé- SQS voya- montagnes DE LA FOULQUE. IJ.) à la plaine , et de la plaine aux mon- tagnes. Quoique peu voyageuse, et par-tout assez peu nombreuse, la poule d'eau pa- roît avoir été placée par la nature dans la plupart des régions connues, et même dans les plus éloignées. M. Cook en a trouvé à l'île Norfolk et à la nouvelle Zélande ; M. Adanson dans une île du Sénégal j M. Gmelin dans la plaine de Mangasea en Sibérie, près du Jénisca, où il dit qu'elles sont en très-grand nom- bre; elles ne sont pas moins communes dans les Antilles, à la Guadeloupe, à la Jamaïque , et à l'île d'As^es, quoiqu'il n'y ait point d'eau douce dans cette dernière île; on en voit aussi beaucoup en Canada ; et, pour l'Europe, la poule d'eau se trouve en Angleterre , en Ecosse , en Prusse , en Suisse , en Alle- magne , et dans la plupart de nos pro- vinces de France. Il est vrai que nous ne sommes pas assurés que toutes celles q'.i'indiquent les voyageurs soient de .^oê. ,i \ u lû4 HISTOIRE NATURELLE la même espèce que la nôtre. M. le Page du Pratz dit expressément qu'à la Loui- siane elle est la même qu'en France, et il paroît encore que la poule d'eau dé- crite par le P. Feuillée à l'île Saint- Thomas n'en est pas différente ; d'ail- leurs, nous en distinguons trois espèces ou variétés, que l'on assure ne se pas mêler, quoique vivant ensemble sur les mêmes eaux , sans compter quelques autres espèces rapportées par les no- menclateurs au genre de la poule sul- tane , et qui nous paroissent appartenir de plus près à celui de la poule d'eau , et quelques autres encore dont nous n'avons que l'indication ou des notices imparfaites. Les trois races ou espèces reconnues dans nos contrées peuvent se distin- guer par la grandeur 5 l'espèce moyenne est la plus commune j celle de la grande et celle de la petite poule d'eau, dont Belon a parlé sous le nom de poulette d'eau j sont un peu plus rares. La poule ,\t '•l -■,sv»«#>^ '/ lELLE |. M. le Page |u'à la Loui- France, et 'e d'eau dë- Jrîle Saint- lente- dail- ois espèces e ne se pas nblesurles •r quelques )ar Jes no- pou fe sul' appartenir 3ule d'eau , dont nous 3es notices reconnues se distin- ■ moyenne ^a grande eau, dont î poulette La poule DELATOULQUE. lûD d'eau moyenne approche de la grosseur d*un poulet de six mois; sa longueur du bec à la queue est d'un pied , et du bec aux ongles de quatorze à quinze pou- ces; son bec est jaune à la pointe, et rouge à la base; la plaque membraneuse du front est aussi de cette dernière cou- leur, ainsi que le bas de la jambe an- dessus du genou 5 les pieds sont verdâ* très; tout le plumage est d'une coulour sombre gris-de-ier, nué de blanc sous le corps, et gris-brun \ erdâtre en ':'es- sus; une ligne blanche borde l'ai: 3; îa queue, en se relevant, laisse voir du blanc aux phnnes latérales de ses cou- vertures iulërieures; du reste, tout le plumage est épais, serré et garni de du- vet. Dans la femelle, qui est un peu plus petite que le mâle , les couleurs sont plus claires , les ondes b'anches du ven- tre sont plus sensibles , r" la gorge est blanche ; la plaque froiila - , dans les jeunes , est couverte d'un ^uvet plus semblable à des poils qu'à des plumes. \- 3m l36 HISTOIRE îîATURELIE Une jeune poule d'eau que nous avons ouverte avoit dans son estomac des dé- bris de petits poissons, et d'herbes aqua- tiques mêlées de gravier ; le gésier étoit fort épais et musculeux , comme celui de la poule domestique 5 Tos du sternum nous a paru beaucoup plus pe- tit qu'il ne l'est généralement dans les oiseaux; et , si cette différence ne tenoit pas à l'âge , cette observation pourroit confirmer en partie l'assertion de Belon, qui dit que le sternum f aussi bien que y ischion de la poule d'eau , est de forme différente de celle de ces mêmes os dans les autres oiseaux. LA POULETTE D'EAU. Ce nom diminutif, donné par Se- lon , ne doit pas faire imaginer que cette poule d'eau soit considérable* ment plus petite que la précédente ; il y a peu de différence ; mais on observe que , dans les mêmes lieux , les deux "«fWï'KBiS*-»^' ' RELIE e nous avons omac des dé- ^erbesaqua- ' ; ie gésier ux, comme î"e ; fos du oup plus pe- enl dans les ice ne tenoit O" pourroit >n de BeJon, ^51 bien que îst de forme mes os dans 'EAU. ï^ par Be- igî'ner que side'rabie* lente- il y ï observe ies deux DE LA FOULQUE. î?)y espèces se tiennent constamment sf^pa- réessans se mêler; leurs couleurs sont à -peu -près les mêmes. Belon trouve seulement à celle-ci une teinte bleuâ- tre sur la poitrine, et il remarque qu'elle a la paupière blanche; il ajoute que sa chair est très - tendre , et que les os sont minces et fragiles. Nous avons eu une de ces poulettes d'eau, elle ne vécut que depuis le 22 novem- bre jusqu'au 10 décembre , à la vérité sans autre aliment que de l'eau ; on la tenoit enfermée dans un petit réduit qui ne tiroit de jour que par deux carreaux percés à la porte; tous les matins, aux premiers rayons du jour, elle s'élançoit contre ces vitres à plu- sieurs reprises différentes , le reste du temps elle se cachoit le plus qu'elle pou- voit, tenant la tète basse ; si on h pre- noit à la main, elle donnoit des coups de bec , mais ils étoient sans force. Dans cette dure prison on ne lui enten- dit pas jeter un seul cri. Ces oiseaux ■ 1 W/--, ■\ ( ' b ■' l^^i l38 HISTOIRE NATURELLE sont en général très - silencieux , on a même dit qu'ils èloient muets ; cepen- dant, lorsqu'ils sont en liberté, ils f )nt entendre un petit son réitéré , hri, bri, bri. LA PORZANE, ou LA GRANDE POULE D'EAU. Cette poule d'eau doit être com- mune en Italie, aux environs de Bolo- gne, puisque les oiseleurs de cette con- trée lui ont donné un nom vulgaire Çporzana)', elle est plus grande dans toutes ses dimensions que notre poule d'eau commune. Sa longueur du bec à la queue esi de près d'un pied et demi ; elle a le dessus du bec jaunâ- tre , et la pointe noirâtre ; le cou et la tête sont aussi noirâtres ; le manteau est d'un brun-marron; le reste du plu- mage revient à celui de la poule d'eau commune , avec laquelle on nous assure que celle - ci se rencontre quelquefois .idift. cieux , on a uets ; cepen- liberté, iJs on réitéré, NE, È D'EAU. t être corn- ons de Bolo- e cette con- ^ vulgaire rande dans Jotre poule ur du bec Jn pied et bec jaunâ- cou et la manteau te du plu- oule d'eau lous assure uelquefois DE LA FOULQUE. l39 sur nos étangs; les couleurs de la fe- melle sont plus pâles que celles du mâle. LÀ G R I N E T T E. La grinette reçoit à Mantoue le nom de porzana, que la grande poule d'eau porte à Bologne ; cependant elle est beaucoup plus petite , puisque, sui- vant WilluJghby, elle est moindre que le râle : son bec est très -court. A en juger par ces difFérens noms, elle doit être fort connue dans le Milanois : on la trouve aussi en Allemagne^ suivant Gesner ; ce naturaliste n'en dit rieii autre chose, sinon qu'elle a les pieds gris ; le bec partie rougeâtre et partie noir, le manteau brun -roux, et le dessous du corps blanc. LA SMIRRING. Ce nom, que Gesner pense avoir été donné par onomatopée ou imitation de cri, est en Allemagne celui d'un 'i / ■ «**«*«"' 140 HISTOiRE NATUREttE oiseau qui paroît appartenir au genre de la poule d'eau. Rzaczynski, en le comptant parmi les espèces naturelles à la Pologne , dit qu'il se tient sur les rivières, et nichent dans les hal liera qui les bordent; il ajoute que la célé- rité avec laquelle il court lui a fait quelquefois donner le nom de trochilas ; et ail:eurs il le décrit dans les mêmes termes que Gesner. « Le fond de tout son plumage , dit-il , est roux ; les pe- tites plumes de laile sont d'un rouge de brique ; la tête , le tour des yeux et le ventre, sont blancs; les grandes pennes de l'aile sont noires ; des taches de cette même couleur parsèment le cou , le dos , les ailes et la queue ; les pieds et la base du bec sont jaunâ- tres» » ' • .: LA GLOUT. r Cet oiseau est une poule d'eau, sui- vant Gesner; il dit qu'elle fait enten- dre une voix aiguë et haute comme le R&iîa 'A r^lS. ■ r'«uj»j,. .LE au genre ski, en le naturelles nt sur les s haliiers e la celé- lui a fait trochilas ; 3s mêmes d de tout f 5 \qs pe* l'un rouge des yaux îs grandes des taches îèment le [ueue ; \^^ nt jaunâ- eau, sui- ait enten- :omme le DE LA FOULQUE. \^[ son d'un fifre; elle est brune, avec un peu de blanc à la pointe des ailes ; elle a du blanc autour des yeux , au cou , à la poitrine et au ventre; les pieds sor.t verdcitres , et le bec est noir Oiseaux étrangers qui ont rapport à la Poule d'eau. LA GRANDE l'OULE D'EAU DE CAYKNNE. L'oiseau ainsi nommé dans nos planches enluminées paroit s'appro- cher du héron par la longueur du cou , et s'éloigner encore de la po|ile d'eau par la longueur du bec; néanmoins il lui ressemble par It reste de sa confor- mation. C'est la plus grande des poules d'eau ; elle a dix-huit pouces de lon- gueur: le cou et la tête , la queue, le bas-ventre et les cuisses sont à mi gris- brun ; le manteau est d'un olivâtre sombre ; l'estomac et les peanes des Oiseaux. IX. ib ' [I .^ 142 niSTOïRE WATURELLB ailes sont d'un ronx irdpnî et roiigeâtre; ces oiseaux sont îrès-coninusns dans les marais de la Giiinne, et l'on en voit jusque daiiS ICvS fosséi J,: la vjîe de Cajetine; Ih vivant de petits poissons et d'in ectes îKjuatiques j les jeunes ont le plumage tout ^ris, ^*t il- m pren- aient de rouge qu'à la mue. LE M ï T T E K. Les relations du Groenland nou^ par- ient , sous ce nom , d'un oiseau qu'elles indiquent en même temps comme une poule d'eau, mais qui pourroit aussi bien être quelque espèce de plongeon ou de grèbe. Le mâle a le dos et le cou blancs , le ventre noir, et la tête tirant sur le violet : les plumes de la femelle sont d'un jaune mêlé et bordé de noir, de œfinière à paroître grises de loin. Ces oiseaux sont fort nombreux dans le Groenland , principalement en hi- ver : on les voit, dès le malin, voler ELLE troiigeâtre; iiiuiiis dans H- eji voit I; \'À\e de :iis poissons s jeunes ont il» preii- 2 K. idiiou^ par- eau qu'elles :'onime une irroit aussi e plongeon os et le cou i tête tirant î la femelle dé de noir, 3s de loin. )reux dans ent eu iii- itin , voler DE LA FOULQUE. 14^ en troupes des baies vers les îles, où ils vont se repaître de coquillages , et le soir ils reviennent à leurs retraites dans les baies pour y passer la nuit; ils suivent en volant les détours de la côte et les sinuosités des détroits entre les îles ; rarement ils volent sur terre , à moins que la force du vent, sur-tout quand il souffle du nord, ne les oblige à se tenir sous l'abri des terres ; c'est alors que les chasseurs les tirent de quelque pointe avancée dans la mer, d'où l'on va en canot pécher ceux qui sont tuésj car les blessés vont à fond et ne reparoissent guère. LE KINGALIK. Les mêmes relations nomment en- core poule d'eau cet oiseau du Groen- land ; il est plus grand que le canard , et refuarquable par une protubérance dentelée qui lui croît sur le bec entre les narines, et qui est d'un jaune-oran- / ^ ■*^JE 11 É^iÊÊÎIt'i'iÊlÊii^'iiJ^i^^^^^»**- ' '-^ ■•■■'■ -'' >:^. fi * •., «w! 144 HISTOIRE NATURELLE gé ; le mâle est tout noir, excepté qu'il a les ailes blanches et le dos raarqiielé de blanc; la femelle n'est que brune. Ce sont là tous les oiseaux étrangers que nous croyons devoir rapporter au genre de la poule d'eau , car il ne nous paroit pas que les oiseaux nommés p;ir Dampier poules gloussantes soient de la famille de la poule d'eau, d'autant plus qu'il semble les assimiler lui- même aux crabiers et à d'autres oi- seaux du genre des hérons. Et de même la belle poule d'eau de Buenos- A vres du P. Feuillée n'est pas une vraie poule d'eau , puisqu'elle a les pieds com- me le canard; enfin la petite poule d'eau de Barbarie ( water-hen) , à ailes tache- tées du docteur Shaw , qui est moins grosse qu 'un pluvier, nous paroît appar- tenir plutôt à ia femelle du râle qu'à celle de la poule d'eau proprement dite. ,-* , -ij^ .***'»r"'- '*; i^ttrif.>^;«jiifi, : ,x ru R EL LE ir, excepté qu'il le dos marqueté st que brune, [seaux étrangers )ir rapporter au 1 , car il ne nous ,ux nommés par santés soient de d'eau , d'autant assimiler lui- t à d'autres oi- 3ns. Et de même I Buenos - A vres pas une viaie a les pieds corn- etite poule d'eau ) , à aiies tache- qui est moins îusparoîtappar- e du râle qn'à :oprenaent dite. — ->:.. •■■ t« ry,giriî?«i.î^ •t ■■ # i. h\ ( p» M k /h\ti»oe ihi' Racine tf< af, • I.l", VOV 'lYI ION ou I,A roi I.K vSl I.'l AM ^^ \ :. f *■ • '■ ^" '^^■ ■f!l-»/-,i% < , ♦ • . ï*i. . ■• .; "- »■ ' ■ .*■.' . t ' ■ • '■■■■■ _■■■:. .>,-' V,,,'. ■■ r •' .• •■ ■ I «'■«w^r--»^™- DE LA rOXTLQUE. I4J .-' iM-fjk* >.' LE PORPHYRION ou LA POULE SULTANE. Les modernes ont appelé poule snl- tane un oiseau fameux chez les an- ciens, sous le nom deporphyrlon. Nous avons déjà plusieurs fois remarqué combien les dénomina lions données par les Grecs , et la plupart fondées sur des caractères distinctifs , étoient supérieures aux noms formés comme au hasard dans nos langues récentes, sur des rapports ou fictifs, ou bizarres, et souvent démentis par l'inspection de la nature. Le nom de poule sultane nous en fournit un nouvel exemple ; c'est apparemment en trouvant quel- que ressemblance avec la poule et cet oiseau de rivage, bien éloigné pour- tant du genre gallinacée , et en ima- ginant un degré de supériorité sur la poule vulgaire, par sa beauté ou par son port , qu'on la nommée poule sul- 140 HISTOIRE NATURELLE tane ; mais le nom de porphyrion , en rappelant à l'esprit le rouge ou le pour- pre du bec et des pieds , étoit plus ca- raciérislique et bien plus juste. Que ne pouvons - nous rétablir toutes les belles ruines de l'antiquité savante, et rendre à la nature ces images brillantes et ces portraits fidèles dont les Grecs l'avoient peinte et toujours animée , hommes spirituels et sensibles qu'a- voie nt touchés les beautés qu'elle pré- sente , et la vie que par- tout elle res- pire ! Faisons donc l'histoire du porphy- rion , avant de parler de la poule sul- ' taneT Aristote, dans Athénée, décrit le porphyrion comme un oiseau fissi- pède à longs pieds, au plumage bleu , dont le bec, couleur de pourpre, est très-fortement implanté dans le front , et dont la grandeur eit celle du coq domestique. Suivant la leçon d'Athé- née , Aristote auroit ajouté qu'il y a cinq doigts aux pieds de cet oiseau; ce fl en , est Iront , DE LA FOULQUE. l47 qui seroit une erreur , dans laquelle néanmoins quelques autres anciens au- teurs sont tombés ; une autre erreur plus grande des écrivains modernes est celle d'Isidore, copié dans Albert , qui dit que le porphyrion a l'un des pieds faits pour nager et garni de mem- branes , et l'autre propre à courir com- me les oiseaux de terre , ce qui est non-seulement un ?iûi faux, mais con- traire à toute idée de nature , et ne peut signifier autre chose , sinon que le porphjrion est un oiseau de rivage, qui vit aux confins de la terre et de l'eau. 11 paroît en effet que l'un et l'au- tre élément fournit à sa subsistance ; car il mange en domesticité , des fruits , de ia viande et du poisson ; son ven- tricule est conformé comme celui des oiseaux qui vivent également de grai- nes et de chair. On l'élève donc aisément : il plaît par son port noble, par sa belle forme , par son plumage brillant et riche en '■— ft» l n I. f ^! M 148 HISTOIRE NATURELLE couleurs mêlées de bleu pourpré et de vert d'aiguë - marine ; son naturel est paisible ; il s'habitue avec ses compa- gnons de domesticité , quoique d'espèce différente de la sienne , et se choisit entre eux quelque ami de prédilection. Il est de plus , oiseau pulvérateur comme le coq ; néanmoins il se sert de ses pieds comme d'une main pour por- ter les alimens à son bec 5 cette habi- tude p«roît résulter des proportions du cou qui est court , et des jambes qui sont très-longues 5 ce qui rend pé- nible l'action de ramasser avec le bec sa nourriture à terre. Les anciensavoiont fait la plupart de ces remarques sur le porphjrion , et c'est un des oiseaux qu'ils ont le mieux décrit. Les Grecs , les Romains , malgré leur luxe déprédateur, s'abstinrent éga- lement de manger du porphyrion^ ils le iaisoient venir de Ljbie , de Co- magène et des îles Baléares , pour Je nourrir et le placer dafts les palais et l. 1 m 1/ ï ■ fl n^m^m,'.^ M t ! i -h DB lA FOULQUE. 149 dans les temples, où on le iaissoit en liberté, comme un hôte cligne de ces lieux par la noblesse de son port, par la douceur de son naturel , et ])ar la beauté de son plumage. Maintenant, si nous comparons à ce porphyrion des anciens notre poule sultane, représentée n° 810 des plan- ches enluminées , il paroît que cet oi- seau, qui nous est arrivé de Madagas- car sous le nom de talève , est exacte- ment le même. MM. de TAcadéiriie des Sciences , qui en ont décrit un semblable, ont reconnu , comme nous, Je porphyrion dans la poule sultRue ; elle a environ deux pieds du bec aux ongles : les doigts sont extraordinaire- ment longs et entièrement séparés , &9ns vestiges de membranes ; ils sont disposés à l'ordinaire , trois en avant et un en arrière ; c'est par erreur qu'ils sont représentés deux et deux dans Gesner ; le cou est très - court à pro- portion de la hauteur des jambes, qui t^^ t M 1 i5o i -t i è h : i ) I Ai HISTOIRE NATURELLE sont dénuées de plumes; les pieds sont très- longs ; la queue très-courte; le bec , en forme de cône applati par les côtés , est assez court ; et le dernier trait qui caractérise cet oiseau , c'est d'avoir, comme les foulques, le front chauve et chargé d'une plaque qui , s'étendant jusqu'au sommet de la tête, s'élargit en ovale , et paroît être for- mée par un prolongement de la subs- tance cornée du bec ; c'est ce qu'Aris- tote , dans Athénée , exprime quand il dit que le porphjrion a le bec forte- ment attaché à la tête. MM. de l'Aca- démie ont trouvé deux cœcum assez grands qui s'élargissent en sacs ; et le renflement du bas de fœsophage leur a paru tenir lieu d'un jabot, dont Pline a dit que cet oiseau manquoit. Cette poule sultane , décrite par MM. de l'Académie , est le premier oiseau de ce genre qui ait été vu par les modernes 5 Gesner n'en parle que sur des relations et d'après un dessin. Hl 'M î -•'^-, *^,îi!**'. u '..'il m M- mu- ï DE LA FOULQUE, l5ï Willulghby dit qu'aucun naturalijte n'a vu le porpliyrion. Nous devons à M. le marquis de Nesle, la satisfaction de l'avoir vu vivant , et nous lui té- moignons noire respectueuse recon- noissance , que nous regardons comme une delte de l'Histoire naturelle qu'il enrichit tous les jours par son gol^ éclairé autant que généreux : il nous a mis à portée de vérifier, en grande partie , sa poule sultane , ce que lej anciens ont dit de leur porphjrion. Cet oiseau est eflectivement très - doux , très-innocent , et en même temps ti- mide , fugitif , aimant , cherchant la solitude et les lieux écartés, se cachant tant qu'il peut pour manger; lorsqu'on l'approche , il a un cri d'effroi , d'une voix d'abord assez foible , ensuite plus aiguë , et qui se termine par deux ou trois coups d'un son sourd et intérieur ; il a pour le plaisir d'autres petits accens moins bruyans et plus doux; il paroît préférer les fruits et les racines , par- \ hi>} ; \ '^\ ( f 4 ' 1 5:i HISTOIRE N A T U R li L I. K liculièreiiient celles des iJucorëes , à tout autre aliment , cfuoiqu'il puisse vivre aussi de p;raines; mais lui a^ant Cûl présenter du poisson, le goiit na- turel s'est marqua, il l'a mangé avec aviditc^. Souvent il trempe ses alimens à plusieurs fois dans l'eau ; pour peu que le morceau soit gros, il ne manque pas de le prendre à sa patte et de l'as- sujettir entre ses lon|i;s doi,!'tsen rame- nant contre les autres celui de derrière , et tenant le pied à demi-élevé; il mange en morcelant. Il n'y a guère d'oiseaux plus beaux par les couleurs; le bleu deson plnmago moelleux et lustré est embelli de re- flets brillans; ses longs pieds et la pla- que du sonunet de la tête avec la racino du bec sont d'un beau rouge , et une* toufle de plumes blanches sous la queuo relève l'éclat de sa belle robe bleue. Lu femelle ne ditïère du mâle qu'en ce qu'elle est un peu plus petite ; celui-ci edt plus gros qu'une pçrdrix, mais un 3 L I. K ii puisse lui ixyimt go Lit lia- ugé avec } aliintMis jour peu 3 iiiauquc t de l'as- eu raine- derrièrc , il mange us beaux pluiiia^G i de ro- et la pla- ia raciu8 , et mm la queue )Ieue. La qu'eu ce celui-ci mais uu ê M' Si ê D TS LA F 0 U t Q U K. 1 53 \v£w moins qu'une poule. M. le marquis de Nesie a rappork^ ce couple de Si- cile, où, suivant la notice qti'il a eu la honlc^ de nous communiquer , ces pou- les sultanes sont connues sous le nom (\e fral/o-Jagiani ; ou 1rs trouve sur lo lac de Lcniini, au-dessus de Cutané; on les vend à un prix m(^(liocre dans celte ville, ainsi qu'à Syracuse et dans les villes voisijies; on en voit d(» vivantes dans les places publiques, où elles so tiennent à cote des vendeuses d'herbes et de fruits pour en recueillir les débris. Ce bel oiseau , loge chez les Romanis dans les temples , se ressent uu peu , connue l'on voit, de la décadence de l'Italie; mais une conséquence inté- ressante que présente ce dernier fait, c'est (piil faut (|ue la race de la poule sultane vsesoil naturalisée eu Sicile par quelques couples deces porpliyrions ap- portés d'Afrique; et il y a toute appa- rence que cette belhî espèce s'est propa- ée de même dans quelques autres cou- Oiseaux. IX. 14 X ,1 'à «r t> ù l54 HISTOIRE NATURELLE trées, car nous voyons par un passage de Gesner, que ce naturaliste étoit per- suadé qu'il se trouve de ces oiseaux eu Espagne et même dans nos provinces méridionales en France. Au reste , cet oiseau est un de ceux qui se montrent le plus naturellement disposés à la domesticité, et qu'il seroit agréable et utile de multiplier. Le cou- ple nourri dans les volières de M. le marquis de Nesle , a niché au dernier printemps(i778)5 on a vu le mâle et la femelle travailler de concert à cons- ti'uire le nid ; ils le posèrent à quelque hauteur de terre , sur une avance du mur , avec des bûchettes et de la paille en quantité 5 la ponte fut de six œufs blaiics d'une coque rude , exactement ronds et de la grosseur d'une demi- bille de billard; la femelle n'étant pas assidue à les couver , on les donna à une poule, mais ce fut sans succès. Ou pourroit, sans doute, espéfer de voir une autre ponte réussir plus heu- I 'i S-W^^- -j^-^lfli»**^ ■ LLE assage de toit per- iseaux en )rovinces a de ceux ellement u'il seroit '. Le cou- de M. le u dernier e mâle et îrt à cons- quelque ivance du la paille six œufs actemeiit le demi- étant pas donna à succès. 3éfer de lufl lieu- ■ë DE LA POULQUE. l55 reusement si elle étoit soignée par la mère p"e-même; il faudroit pour cela ménagei à ces oiseaux le calme et la retraite, qu'ils semblent chercher , sur- tout dans le temps de leurs amours. Oiseaux gui ont rapport à la Poule sultane. L'espèce primitive et principale de la poule sultane étant originaire des cx)ntrées du midi de notre continent, il n'est pas vraisemblable que les ré- gions du nord nourrissent des espèces secondaires dans ce genre ; aussi trou- vons-nous qu'il en faut rejeter plu- sieurs de celles qui / ont été rangées par M. Brisson. Malgjv ces retranche- mens il nous restera encore trois espè- ces dans l'ancien continent , qui pa- voissent faire la nuance entre notre poule sultane, les foulques et les pou- les d'eanj et nous trouvei'ons aussi dans m VI il fi !f l36 HISTOIRE NATURELLE le nouveau continent trois espèces d'oi- seaux qui semb'f ;.l être les représen- tans , en Amérique , de la poule sul- tane et de ses espèces subalternes de l'ancien continent. 11 ÏH LA POULE SULTANE VERTE. Première espèce. Cet oiseau, que nous rapportons à la poule sultane , d'après M. Brisson , est bien plus petit que cette Jpoul ; et pas plus gros qu'un vâle ; il a tout le dessus du corps d'un vert-sombre , mais lustré, et tout le dessous du corps blanc, depiiis les joues et la gorge jus- qu'à la queu' ; le bec et la plaque fron- tale sont d'un vert -jaunâtre : on le trouve aux Indes orientales. •À: f.'i. f ■i -r*»-''^ *n^-,.o»» . 5»- ^***sfe;" LLE jèces d'oî- représen- 3011 le sul- ternes de r ANE BB LA FOULQU 10' )portons à . Brisson , I !poul j et a tout le sombre , du corps orge jus- que fron- on le 1 LA POULE SULTANE BRUN E. Seconde espèce. Cette pouie si •, qui vient de la Chiue, a qn ei e pouces de longueur; elle ne b point de riclies couleurs qui semblt nt propres à ce genre d'oiseaux, et il se pourroil qu'on n'eût ici représenté qu'une femelle ; elle a tout le dessus du corps brun ou d'un cendré-noirâtre , le ventre roux; le devant du corps, du cou , de la gorge et le tour des jeux , blancs; du reste , la pkque frontale est assez petite, et le bec s'éloigne un peu de la forme co- nique du bec de la vraie poule sultane; il est plus alongé , et il se rapproche de celui des poules d'eau. IMAGE EVALUATION TEST TARGET (MT-3) /. m ,!^ Piè. i< t/i 1.0 S.l 1.25 iââ IIIIM 1^ lâi 1 40 2.0 1.8 \A. 111116 V] <^ /^ 7 ^ 1' ■'f/ y Photographie Sciences Corporation 23 WEST MAIN STREET WEBSTER, N.Y. 14580 (716) 872-4503 # :0^ iV :\ V \ ^^ i c^. f/j M 158 HISTOIRE NATURELr.TÎ L' A N G O L I. Troisième espèce. Nous abrégeons ce nom de œliiî de caunangoli , que porle vulgaii-emenl a Madras l'oiseau que les Geiisous nom- iiiput boollii-cori. Il est diffi(:ile de dé- cider si l'on doit plutôt le rapporter aux poules sultanes qu'aux poules d'eau, on même aux râles; tout ce que nous en savons se borne à la cour»- te notice qu'en donne Pëliver dans son addition a4i Synopsis de Ray ; maivS cette notice faite , conwne toutes les auXres de ce fragment , sur d(?s figu- res envoyées de Madras , n'exprime point les caractères dislinclifa qui pourroient désigner le genre de cet oi- seau. M. Brisson , qui en fait sa dixième poule sultane , lui prête en conséquen- ce la plaque nue au front, dont la no- lice ne dit rien; elle lui donne au con- , ;r-3Sr. • qui ;t oi- D E L A P 0 U L Q U E. I 5^ Il aire un bec longuet (rostmmacuiiim , teres, longiusculumj , avec les noms de cn*x et de rail-hain qui semblent la rap- peler au râlej mais sa taille est bien su- périeure à celle de cet oiseau, et même à celle de la poule d'eau; il ressemble donc plus à la poule sultane (magnitu^ dine anatis) ; c'est tout ce que nous pouvons dire de cette espèce , jusqu'à ce qu'elle nous soit mieux connue. I.A PETITE POULE SULTANE. Quatrième espèce. Le genre de la poule sultane se re- trouve, comme nous l'avons dit, au Nouveau - Monde , sinon en espèces exactement les mêmes, du moins en espèces analogues. Celle-ci, qui est na- turelle à la Guiane > n'est qu'un peu plus grande que le râle d'eau ; du reste , elle ressemble si bien à notre poule sul- tane , qu'il y a peu d'exemples dans 1 ■i! i*T»==r ^ H' J ?; l' l6o HISTOIRE NATURELLE toute l'histoire des oiseaux , de rap- ports aussi parfaits et de représenta- lions aussi exactes dans les deux conti- son dos est d'un vert-bleuâtre , liens et tout le devant du corps est d'un bleu violet doux et moelleux, qui couvre aussi le cou et la tête eu prenant une teinte plus foncée; elle nous paroît la même que celle dont M. Brisson fait sa seconde espèce; mais ce n'est qu'en conséquence du préjugé qui lui a fait transporter la grande poule sultane en Amérique , qu'il transporte aux gran- des Indes cette espèce réellement amé- ricaine, et que nous avons reçue de Cajenne. LA AVORITE. Cinquième espèce. C'est le nom donné, dans nos plan- ches enluminées, à une petite poule sultane qui est à-peu-près de la graa- l .1? ".à*»*'* CE LA FOULQUE. l6l deur de la précédente et du mémepajs; il se pourroit qu'elle ne fût que la fe- melle dans cette même espèce, d'au- tant plus que les couleurs sont ies mê- mes et seulement plus foibles; le vert- bleuâtre des ailes et des côtés du cou est d'une teinte afFoiblie 5 le brun perce sur le dos et domine sur la queue ; tout le devant du corps est blanc. L'ACIN TLI. Sixième espèce. Cet oiseau mexicain, que M. Bris- son rapporte à notre poule sultane ou au porphjrion des anciens , en diffère par plusieurs caractères; outre l'opposi- tion des climats , qui ne permet guère de penser qu'un oiseau de vol pesant, et qui est naturel aux régions du midi , ait passé d'un continent à l'autre, l'a- cintli n'a pas les doigfs et les pieds rou- ges , mais jaunes ou verdâtres 5 tout f \ ijiiœï?'^ !«*»=="=: ■'T i I £' ! < r ♦ i f 162 HISTOIRE naturelle: son plumage est d'un pourpre noirâtre, entremêlé de quelques plumes blan- ches. Fernandez lui donne les noms de quachilton et à'yacacintli; nous avons adopté le dernier et l'avons abrégé, mais la dénomination de avis siliquas- trini capitis, que ce même auteur lui ap- plique , est très-sigiiifîciitivo , et désigne la plaque frontale applalie comme une large silique, caractère par lequel cet oiseau s'unit à la famille de la foulque ou de la poule sultane. Ce niême au- teur ajoute que l'acinlli chante comme le coq pendant la nuit et dès le grand matin ; ce qui pourroit faire douter qu'il soit en effet du genre de notre poule sultane, dans laquelle on n'a pas remarqué cette habitude, et dont la voix n'a rien du clairon bruyant et so- nore du coq. Un oiseau d'espèce très -voisine de celle de l'acintli, si ce n'est le même, est décrit par le P. Feuillée , sous le nom de poule d'eau ; il a le caractère '4 1^ "*■*►"#»». ^^ DE LA FOULQUK. l53 de la poule sultane 5 le large écussoii applati sur le front ; toute la robe bleue, excepté un capuchon de noir sur la télé et le cou. En outre, le P. Feuillée remarque des différence» de couleurs entre le mâle et la fe- molle , qui ne se trouvent pas dans nos poules sultanes , dont la femelle est seulement plus petite que le mâle, mais auquel elle ressemble parfaitement par les couleurs. La nature a donc produit , à de gran- des distances , des espèces du genre de Ja poule sultane , mais toujours dans les latitudes méridionales. Nous avons vu que notre poule sultane se trouve à Madagascar. M. Forster eu a trouvé dans la mer du sud , et la poule d'eau couleur de pou7'pre j que le même natu- raliste voyageur a vue à Ânamocka , paroît encore être un oiseau de cellQ même famille. ) ï:' t \ ■ ■ 164 HISTOIRE NATURELLE EIspèces connues dans ce genre. ^ \ h i La Poulette d*eai! , fulica Fusca. La Poule d*eau^J'ulica Chloropus, La Poule sultane verte, Julica F'iridis. U \c\n\\i,J'ulica Purpurea, La Favorite ^^ulica Flavirostris, Le Porplijrion, ou la Poule sultane ,^//câ Porphyrio. La grande Poule d*eau de CsijeDne , Julica Cayennensis, U hti^oW ^ J'ulica Maderaspatana, La petite Poule sultane, ^à//(;a Martini* censis» La Grinette, yà/ica Nœi>ia, Le Sxmvvmg ^Julica Flat>ipes, La Q\o\\\ , J^ulica Fistulanus, La Foulque commune, /w/ica Atra, La Macroule,yà/.''ca u4terrima* La grande Foulque à ccète, Juiica Cristata, b- 1 f ?r^rj^s»«M^^êSgjl|l|iirtp RELLE S ce genre. tsca, ropus, ca PI ri dis. stris, sultane yjulica ayeone , Julica \tana, ulica Martini" Atra, la. uiica Cristata, s- f t 1 i \ i h 1 { ■ PiUf. J(>J, Tom.LY. /h\m'c (ici- Racine ifctilo i et 2 . I.I'', JVC AXA . h A Tom . IX , ) ne t>c'e.'.'/> / ■^ ( '"[ V f, ' - , ■irfV ■> !••' •■♦■;?: ..■'•iUP c- ..." ■ ir >! > I. ■ . •■A4... •■'.•*' tv. '^^ ^.■. «^ij'i'^'. ">viv:4»<" •■ " ■ ht.---:-: i'y -,»■ - V ■■'. •.■■-• "S ''-Mi* -V-.ï- - ^r;.-. ' t DU JACANA. l65 L I r GENRE. ) ■ il t ■i. ? . •■. » j LE JACANA, PARRj. (Pieds à quatre doigts.) Caractère générique : des caroncules mobiles au front , près la base du bec. LE JACANA. Le jacana des Brésiliens, dit Marc- grave , doit être mis avec les poules d'eau, auxquelles il ressemble par le naturel , les habitudes , la forme du c;orps raccourci , la figure du bec et la petitesse de la tête ; néanmoins il nous paroît que le jacana difl'ère essentiel- Oiseaux. IX. i5 fm/f^""'!'^ I I % k T i '■ î V t' f ï66 HISTOIRE NATURELLE lement des poules d'eau par des carac- tères singuliers et même uniques, qui le séparent et le distinguent de tous les autres oiseaux ; il porte des éperons aux épaules et des lambeaux de mem- branes sur le devant de la tête ; il a les doigts et les ongles excessivement grands 5 le doigt de derrière est d'ail- leurs aussi long que celui du milieu en devant ; tous les ongles sont droits , ronds, effilés comme des stylets ou des aiguilles ; c'est apparemment de cette forme particulière de ses ongles inci- sifs et poignans, qu'on a donné au ja- cana le nom de chirurgien. L'espèce en est commune sur tous les marais du Brésil; et nous sommes assurés qu'elle se trouve également à la Guiane et à Saint-Domingue; on peut ausssi présu- mer qu'elle existe dans toutes les ré- gions et les différentes îles de l'Amé- rique, entre les tropiques et jusqu'à la Nouvelle- Espagne ; quoique Fernan- dez ne paroisse en parler que sur des è es carac- D u J AC A N A. 167 telations • et non d'après ses propres con- noissances , puisqu'il fait venir ces oi- seaux des côtes du nord , tandis qu'ils sont naturels aux terrres du midi. Nous connoissons quatre ou cinq ja- canas , qui ne diffèrent que par les cou- leurs , leur grandeur étant la même. La première espèce donnée par Fer- nandez est la quatrième de Marcgra- ve; la tête , le cou , et le devant du corps de cei. oiseau , sont d'un noir teint de violet; les grandes pennes de l'aile sont verdâtres 5 le reste du manteau est d'un beau marron pourpré ou mordoré ; chaque aile est armée d'un éperon pointu qui sort de l'épaule, et dont la forme est exactement semblable à celle de ces épines ou crochets dont est gar- nie la raie bouclée 5 de la racine du bec naît une membrane qui se couche sur le front, se divise en trois lambeaux, et laisse encore tomber un barbillon de chaque côté; le bec est droit, un peu renflé vers le bout, et d'un beau jaune- i é à â ■ 1 I \ :\ 168 HISTOIRE NATURELLE jonquille, comme les éperons; la qiieuw est très-courte, et ce caractère, ainii que ceux de la forme du bec, de la queue, des doigts et de la hauteiu: des jambes , dont la moitié est dénuée de plumes , conviennent également à tou- tes les espèces de ce genre. Marcgrave paroît exagérer leur taille en la com- parant à celle du pigeon; car les jaca- iias n'ont pas le corps plqs gros que la caille , mais seulement porté sur des jambes bien plus hautes; leur cou est itussi plus long et leur tête est petite; ils sont toujours fort maigres, et ce- pendant l'on dit que leur chair est mangeable. Le jacana de celte première espèce est assez commun à Saint-Domingue, d'où il nous a été envoyé sous le nom de chevalier mordoré armé , par M. Le- febvre Deshaies. « Ces oiseaux, dit-il, vont ordinairement par couples , et lorsque quelque accident les sépare , on les entend se rappeler par un cri de i\ \ i \ Wt.».*v'...«»A* >••''' LLE ; la queu« ère, ain:i 3c, de Ja iiteur des ënuée de 3nt à tou- la regrave la com- les jaca- os que Ja i sur des r cou est >t petite; î , et ce- îhair est e espèce mingue, le nom M.Le- , dit-il , les , et «re, on cri de DIT JACANA, l6(} r(^clame 5 ils sont très-sauvages, et le chasseur ne peut les approcher qu'en usant de ruses , en se couvrant de feuil- lages , ou se coulant derrière les buis- sons , les roseaux. On les voit réguliè- rement à Saint-Domingue durant ou après les pluies des mois de mai ou de novembre ; néanmoins il en paroît quelques-uns après toutes les fortes pluies qui font déborder les eaux ; ce qui fait croire que ces lieux oii ces oi- seaux se tiennent habituellement, ne sont pas éloignés : du reste , on ne les trouve pas hors des lagons , des marais ou des bords des étangs et des ruisseaux. » Le vol de ces oiseaux est peu éle- vé , mais assez rapide ; ils jettent en partant un cri aigu et glapisssant qui s'entend de loin , et qui paroît avoir quelque rapport à celui de l'effraie ; aussi les volailles dans les basse-cours s'y méprennent et s'épouvantent à ce cri comme à celui d'un oiseau de proie, quoique le jaçatia soit fort éloi- 'i A i V y ' i S i i ïl \. ( ) i 170 HISTOIAS NATURELLE gné de ce genre; il sembleroit que la nature en ait voulu faire un oiseau belliqueux , à la manière dont elle a eu soin de l'armer; néanmoins on ne con- noit pas l'ennemi contre lequel il peut exercer ses armes. » Ce rapport avec les vanneaux ar- mes, qui sont des oiseaux querelleurs et criards , joint à celui de la confor- mation du bec , paroit avoir porté quelques naturalistes à réunir avec eux les jacanas sous un même genre. Quoique Fernandez dise qu'ils ne fré- quentent que les eaux salées des bords de la mer, il puroît, selon ce qua nous venons de rapporter , qu'ils se trouvent également dans l'intérieur des terres , sur les étangs d'eau douce. LE JACANA NOIR. Toute la tête, le cou, le dos et la queue de ce jacana sont noirs; le liaut des ailes et leurs pointes sont de cou- i ■^ il / LIE it que la m oiseau elle a eu î ne con- il il peut [îaux ar- erel leurs i confor- ir porté lir avec e genre. J ne fré- es bords uâ nous rouvent terres , IR. )s et Ja le haut le cou- JiUJACANA. I7Ï leur brune ; le reste est vert , et le dessous du corps est brun ; les éperons de laiie sont jaunes, ainsi que le bec, de la racine duquel s'élève sur le front une membrane rougeiilre. Marcgrave nous donne cette espèce comme natu-» relie au Brésil. ♦- LE JACANA VERT. Marcgrave loue la beauté de cet oiseau dont il a fait sa première espère de ce genre ; il a le dos, les ailes et le ventre, teints de vert sur un fond noir, et l'on voit sur le cou briller de beaux reflets gorge de pigeon ; la tête est coiâfée d'une membrane d'un bleu de turquoise; le bec et les ongles, qui sont d'un rouge de vermillon dans leur pre- mière moitié, sont jaunes à la pointe. L'analogie nous persuade que celte espèce est armée comme les autres, quoique Marcgrave ne le dise pas. .) Ki t- ^ -i if : / \ *' : / \) M 172 HISTOIRE NATURELLE LE JACANA-PÉCA. Les Brasi liens donnent à cet oiseau le nom à^agua-pecaca ; nous l'appeloQS jacana-péca, pour réunir son nom géné- rique à sa dénomination spécifique, et pour le distinguer des autres jacanas; ses traits sont cependant peu différens de ceux de l'espèce précédente : « Il a , dit Marcgrave, des couleurs plus foi- bles et les ailes plus brunes ; chaque aile est armée d'un éperon, dont l'oi- seau se sert pour sa défense, mais sa tête n'a point de coiffe membraneuse. » Le nom de porphyrion , sous lequel Barrère a donné ce jacana , semble indiquer qu'il a les pieds rouges. Le même auteur dit que l'espèce en est commune à la Guians, où les Indiens l'appellent kapoua, et nous présumons que c'est à cet oiseau (\\\e doit se rap- porter la note suivante de M. de la Borde. » La petite espèce de poule d'eau ou chirurgien aux ailes armées , ÉC A. cet oiseau l'appeJoBs lom géné- ifique , et jacanas ; difFérens e : « Il a , plus foi- ; chaque lont loi- mnis sa Eineuse. » is lequel semble »ges. Le e en est Indiens ^sumons se rap- [. de la e poule irindes , DU J A C A N A. 173 est , dit-il , très-commune à la Guiane ; elle habite les étangs d'eau douce et les mares ; on trouve ordinairement ces oiseaux par paires, mais quelque- fois aussi on en voit jusqu'à vingt ou trente ensemble. Il y en a toujours en été dans les fossés de la ville de Cayenne 5 et, dans le temps des pluies , ils viennnent même jusque dans les places de la nouvelle ville; ils se gîtent dans les joncs , et entrent dans l'eau jusqu'au milieu de la jambe; ils vivent de petits poissons et d'insectes aquati- ques. » Au reste , il paroît qu'il y a dans la Guiane , comme au Brésil , plusieurs espèces ou variétés de ces oiseaux , et qu'on les connoit sous des noms difFérens. M. Aublet nous a donné une notice , dans laquelle il dit que l'oiseau chirurgien est assez commun à la Guiane , dans les mares , les bassins et petits lacs des savanes; qu'il se pose sur les larges feuilles d'une plante aquatique, appelée vulgairement volet i 1 :) ^ ii '! 1= / ■ V'. I n 174 HISTOIRE NATURELLE ( nymphéa ) ; et que îes naturels ont donn^ à cet oiseau le nom de kinkin, mot qu'il exprime un son aigu. J A C AN A VARll Le plumage de cet oiseau est en effet plus varié que celui des autres jacanas , sans sortir néanmoins des couleurs dominantes et communes à tous; ces couleurs sont le verdâtre, le noir et le marron -pourpré; il y a , de chaque côté de la tête , une bande blanche qui passe par-dessus les yeux; le devant du cou est blanc , ainsi que tout le dessous du corps; le front est couvert d'une membrane d'un rouge orangé , et il y a des éperons sur les ailes. Cet oiseau nous est venu du Brésil ; Edwards le donne comme ve- nant de Carthagène ; ce qui montre , comme nous l'avons observé , que les jacanas sont communs aux diverses contrées de l'Amérique situées entre les tropiques. "{^■i ■*î ■.•...*■• LLE urels ont î kinkin, M est en ?s autres oins des munes à dâtre, le I y a , de le bande es yeux; ûnsi que front est n rouge î sur les enu du ime ve- nontre , que \es diverses s entre D u J A c A N A, [75 LE VANNEAU ARMÉ DU SÉNÉGAL. Ce vanneau du Sënt^gal est de la grosseur du nôtre , mais il a les pieds forts hauts , et la partie nue de la jambe longue de vingt lignes; cette partie est, comme les pieds, de couleur verdâtre; le bec est long de seize lignes, et sur- monté près du front d'une bandelette étroite de membrane jaune très-mince , retombante et coupée en pointe de cha- que côté; il a le devant du corps d*ua gris brun-clciir; le dessus de mémo couleur, mais plus foncée; les grandes pennes de laile noires; les plus près du corps d'un blanc-sale; la queue est blanche dans sa première moitié, en- suite noire et entin blanche à la pointe. Cet oiseau est armé au pli de l'aile d'un petit éperon corné , long de deux lignes et terminé en pointe aiguë. On reconnoît cette espèce dans une % m 176 HISTOIRE NATURELLE notice de M. Adanson , à l'habilude que nous avons remarquée dans la fa- mille des vanneaux, qui est de crier beaucoup , et de poursuivre les gens avec clameurs , pour peu qu* on appro- che de l'endroit où ils se tiennnent ; ausssi les Français du Sénégal ont-ils appelé criards ces vanneaux armés , que les Nègres nomment net-net. « Dès qu'ils voyent un homme , dit M. Adan- son, ils se mettent à crier à toute force et à voltiger autour de lui , comme pour avertir les autres oiseaux , qui , dès qu'ils les entendent, prennent leur vol pour s'échapper; ces oiseaux sont les fléaux des chasseurs. » Cependant le naturel de nos vanneaux est paisi- ble, et l'on n'observe pas qu'ils ajent querelle avec aucun oiseau ; mais l'er- got aux ailes dont la nature a pourvu ceux-ci les rend apparemment plus guerriers , et l'on assure qu'ils se ser- vent de cet éperon comme d'une arme ofl&nsive contre les autres oiseaux. \ Sfo;;;*^ habilude ins la fa- de crier les gens n appro- mnnent ; il ont-ils mes, que ^ « Dès I. Adan- ute force comme jx , qui , nent leur !aux sont 3pendant îst paisi- ils ayeni lais 1 er- i pourvu ent plus i se ser- ne arme ■aux. X>y JAGAVA. 177 LE VANNEAU ARMÉ DEC INDES. Uns seconde espèce de vanneau armé nous est venue de Goa , et n'est pas encore connue des naturalistes : ce vanneau des Indes est de la gran- deur de celui d'Europe , mais il a le corps plus mince et plus haut monté ; il porte un petit ergot au pli de chaque aile; et, dans son plumage, on recon* noit la livrée commune dies vanneaux; les grandes pennes de l'aile sont iK>ires; la queue, rai-partie de blanc et de noir, est roussâtre à la pointe ; une teinte pourprée couvre les épaules ; le dessous du corpsest bkinc ; la gorge et le devant du cou sont noirs ; le sommet de la tête et le dessus du cou noirs aussi , avec une ligne blanche sur les côtés du cou; le dos est brun ; 1 œil parv it entouré d'une portion de cette membrane ex-* croissante qu'on remarque plus ou Oiseaux. IX. z6 lyS HISTOIRE NATURBILE moins dans la plupart des vanneaux et des pluviers armés , comme si ces deux excroissances de l'ergot et du casque membraneux avoient dans leur production quelque rapport secret et quelque cause simultanée. LE VANNEAU /HMÉ D E L A L O TJ A o I A N E. ' Celui-ci est un peu moins grand que le vanneau armé du Sénégal; mais il a les jambes et les pieds à proportion aussi longs , et son arme est plus forte , et longue de quatre lignes; il a la tête coiffée de chaque côté d'une double bandelette jaune posée latéralement, et qui , entourant l'œil , se taille en arrière en petite échancrure , et se prolonge en avant sur la racine du bec en deux lambeaux alongés ; le sommet de la tête est noir ; les grandes pennes de l'aile !^ sont aussi; la queue de même avec la pinU'» hlanch le reste du pki- , ;:*■ il?" liiT^n DU JACA.NA, Î7< vanneaux ime si ces got et du t dans leur t secret et V H M É .NE. ^ oins grand égal; mais proportion plus forte, il a la tête ne double Talement , taille en re, et se ne du bec e sommet es pennes de méme^ e du plu- ■,1- '■V-^ mage , sur un fond gris , est teint de bru. roussâue ou rougeâtre sur le dos , et rougeâlre-clair ou couleur de chair sur la gorge et le devant du cou ; le bec et les pieds sont d'un jaune-verdâtre, LE VANNEAU ARMÉ DE CAYENNE. Ce vanneau est au moins de la gran- deur du nôtre ; mais il est plus haut monté; il est aussi armé a un ergot à l'épaule : du reste , il ressemble tout- à-fait à notre vanneau par L teinte et les masses des couleurs; il a l'épaule couverte d'une plaque d'un gns-bleuâ- tre; un mélange de cette couleur et de teintes vertes et pourprées est étendu sur le dos; le cou est gris, mais ua large plastron noir s'arrondit c^ur la poitrine; le front et la gorge sont noirs; la queue est mi-partie de noir et b lanc, comme dans le vanneau d'Europe ; et , pour compléter les rapports , cek i de I M ---.^'3-: „.■«—''*»•- ^SI 1 1 hy 1 m l8o HISTOIRX VATVRSriX Cnyemie porte à rocciput une petite aigrette de cinq ou six brins assea courts. Il paroit qu'il se trouve aussi au Chili une espèce de vanneuu armé; et, si la notice qu'en donne Frézier n'a rien d'exagëré , cette espèce est plus fortement arm^e qu'aucune des pré- cédentes , puisque les ergots ou épe- rons ont un pouce de longueur. C'est encore une espèce criarde comme celle du Sénégal. Dès que ces oiseaux voient un homme , dit M. Frézier, ils se met- tent à voltiger autour de lui et à crier, comme pour avertir les autres oiseaux, qui, à ce signal , prennent de tous côtés leur vol. Espèces connues dans ce genre» XjC Jacaua proprement dit, parra Jacana, Le Jacana noir, parra Nigra, Le Jacana T^éca , parra BrasUiensis, Le Jacana vert , parra Viridis, Le Jacana varié | parra Variabilis» 'â LLX nne petite rins assea aussi au armé; et, 'rézier n'a e est plus des prê- ts ou épe- leur. C'est maie celle 3UX voient ils se met- et à crier , ;s oiseaux, tous côtés J}V JAC A N A. l8l Le Jaoana fidèle , parra Chavan'a, Le Vanneau armé de la Louiiiaue ^ parrm Ludotfioiana, Le Vanneau armé de Cajenne , parra Cajen* nensis. Le Vanneau armé des Indes, parra Goensh, Le Vanneau armé du Sénégal, parra 6V- negaiia. 3 genre. ! Jacana, su. Us* *»♦• 1 t'-'} «.-*•. .r-» 182 HISTOIRE NATURELLE . i L 1 1 P GENRE. ■J )\ \ \ ïi I ' .Il r| < 1 ^ LE RALE, R j L L u s. (Pieds à quatre doigts.) Caractère génëriqub : bec un peu en ca- réné, corps applati par les flancs. LES RALES. Ces oiseaux forment une assez grande famille , et leurs habitudes sont diffé- rentes de celles des autres oiseaux de rivage qui se tiennent sur les sables et les grèves; les râles n'habitent, au contraire , que les bords fangeux des étangs et des rivières, et sur -tout les terreins couverts de glajeuls et autres ELLE RE. t L t U s. peu en ca- s flancs. î S. ssez gra!jde sont difFé- oiseaux de les sables abitent, au angeux des Lir-tout les [s et autres DU n A L E. i83 grandes herbes de marais. Cette ma- nière de vivre est habituelle et com- mune à toutes les espèces de râles d'eau 5 le seul râle de terre habite dans les prairies, et c'est du cri désagréable, ou plutôt du râlement de ce dernier oiseau , que s'est formé dans notre langue le nom de râle pour l'espèce entière ; mais tous se ressemblent en ce qu'ils ont le corps grêle et comme ap- plati par les flancs, la queue très-courte et presque nulle 5 la tête petite j le bec assez semblable pour la forme à celui des gallinacées , mais seulement bien plus alongé , qiwique moins épais ; tous ont aussi une portion de la jambe, au- dessus du genou, dénuée de plumes, avec les trois doigts antérieurs lisses , sans membranes , et très-longs ; ils ne retirent pas leurs pieds sous le ventre en volant , comme font les autres oi- seaux , ils les laissent pendans ; leurs ailes sont petites et fort concaves, et leur vol est court : ces derniers carac- l'ji A< 1 ( ii ? i\ }l ) 184 HISTOIRE NATURELLE tères sont communs aux râles et aux poules d'eau, avec lesquelles ils ont en général beaucoup de ressemblance. LE RALE DE TERRE ou DE GENÊT. vulgairement ROI DES CAILLES. Dans les prairies humides , dès que l'herbe est haute et jusqu'au temps de la récolte , il sort des endroits les plus tou£Pus de l'herbage une voix rauque , ou plutôt un cri bref, aigre et sec, crè'kf cré'ky trëh, asses: semblable au bruit que l'on exciteroit en passant , et appuyant fortement le doigt sur les dents d'un gros peigne; et, lorsqu'on s'avance vers cette voix, elle s'éloi- gne , et on l'entend venir de cinquante pas plus loin ; c'est le râle de terre qui jette ce cri , qu'on prendroit pour le croassement d'un reptile ; cet oiseau fuit rarement au vol, mais presque Il j ■!! iM^^^Jnh ELLE les et aux 5 ils ont en iblance. ERRE r. LILLES. s , dès que temps de ts les plus X rauque , •e et sec, ibiabie aa passant, igtsur les lorsqu'on île s'éloi« cinquante ! terre qui t pour le et oiseau ; presque î^r if •V * vj ïï To,,, . i.\. J\uf. iiui "I ^: i i.i'. rvALi . 1)1. rKiuii-; . i i.k uau-: dkw ' \ t f .ji. «■II. If .^1 ^ \i BU 11 1 L S. i85 I W; toujours en marchant avec vitesse, et, passant à travers le plus touffu des herbes , il y laisse une trace remar- quable. On commence à l'entendre vers le lo ou le I a de mai , dans le même temps que les cailles, qu'il semble ac- compagner en tout temps , car il arrive et repart avec elles ; cette circons- tance , jointe à ce que le râle et les cailles habitent également les prairies , qu'il y vit seul , et qu'il est beaucoup moins commun et un peu plus gros que la caille, a fait imaginer qu'il se mettoit à la tête de leurs bandes , comme chef ou conducteur de leur voyage; et c'est ce qui lui a fait don- ner le nom de roi des cailles ; mais il diffère de ces oiseaux par les caractères de conformation , qui tous lui sont com- muns avec les autres râles , et en géné- ral avec les oiseaux de marais, comme Aristote l'a fort bien remarqué. La plus grande ressemblance que ce râle ait avec la caille est dans le plumage^ 1 '■'~mÊm«m'^ ,ji,:-rkiM ' ttM'-^mo^^y'^^ .^'1' } i* ^ { 1<3() HISTOIRE NATURELLE €{ui néanmoins est plus brun et plus dore 5 le fauve domine sur les ailes; le noirâtre et le roussâtre forment les couleurs du corps ; eiles sont tracées sur les flancs par lignes transversales , et toutes sont plus pâles dans la fe- melle, qui est aussi un peu moins grosse que le mâle. C'est encore par l'extension gratuite d'une analogie mal fondée que Ton a supposé au raie de terre une fécondité aussi grande que celle de la caille; des observations multipliées nous ont ap- pris qu'il ne pond guère que huit à dix oeufs, et non pas dix-huit et vingt : en effet , avec une multiplication aussi grande que celle qu'on lui suppose , son espèce seroit nécessairement plus nom- breuse qu'elle ne l'est en individus , d'autant que son nid, fourré dans l'é- paisseur des herbes , est difficile à trou- ver : ce nid , fait négligemment avec un peu de mousse ou d'herbe sèche , est ordinairement placé dans une pe- K' LE i et plus es ailes; rment les t tracées ;versales , ns la fe- ins grosse n gratuite [ue l'on a fécondité ;aiile ; des s ont ap- huit à dix vingt : en lion aussi )pose , son lus nom- ndividus , dans Té- lé à trou- nent avec De sèche , une pe- '■^Bî D TT R A L ï. 7 187 lile fosse de gazon ; les œufs , plus gros que ceux de la caille , sont tachetés de marques rougeâtres plus larges; les petits courent dès qu'ils sont éclos, en suivant leur mère , et ils ne quittent Ja prairie que quand ils sont forcés de fuir devant la faulx qui rase leur do- micile. Les couvées tardives sont en- levées par la main du faucheur; tous les autres se jettent alors dans les champs de blé noir , dans les avoines et daiis les friches couverts de genêts, où on les trouve en été , . ce qui les a fait nommer râles de genêts: quelques- uns retournent dans les prés en regain, à la fin de cette même saison. Lorsque le chien rencontre un râle,- on peut le reconnoître à la vivacité de sa quête , au nombre de faux arrêts , à l'opiniâtreté avec laquelle l'oiseau tient , et se laisse quelquefois serrer de si près, qu'il se fait prendre; souvent il s'arrête dans sa fuite et se blottit, de sorte que le chien , emporté par son A h •»ii»Sr«**»-"-»-*- ?! (' là A 4 i 188 HISTOIRE MATXTRILLE ardeur, passe par -dessus et perd sa trace ; le râle , dît-on , profite de cet instant d'erreur de l'ennemi pour re- venir sur sa voie et donner le change ; il ne part qu'à la dernière extrémité , et s'élève assez haut avant de filer ; il vole pesamment , et ne va jamais loin ; on en voit ordinairement la remise, mais c'est inutilement qu'on va la cher- cher, car l'oiseau a déjà piété plus de cent pas lorsque le chasseur y arrive ; il sait donc suppléer par la rapidité de sa marche à la lenteur de son vol ; aussi se sert -il beaucoup plus de ses pieds que de ses ailes, et , toujours cou- vert sous les herbes , il exécute à la course tous ses petits voyages et ses croisières multipliées dans les prés et les champs; mais, quand arrive le temps du grand vojrage, il trouve, comme la caille , des forces inconnues pour fournir au mouvement de sa longue traversée; il prend son essor la nuit, et , secondé d'un vent propice , il se é i tLE ;t perd sa fîte de cet 1 pour re- ie change ; extrémité , le filer; il :mais loin ; :a remise, va la cher- ké plus de ' y arrive ; rapidité de 5 son vol ; )lus de ses ijourscou- écute à la iges et ses les prés et vêle temps e, comme mues pour sa longue or la nuit, lice, il se i.lt DU R A t E. 189 porte dans nos provinces méridionales , d'où il tente le passage de la Méditer- ranée. Plusieurs périssent sans douie dans cette première traite, ainsi que dans la seconde , pour le retour, où l'on a remarqué que ces oiseaux sont moins nombreux qu'à leur départ. Au reste , on ne voit le râle de terre dans nos provinces méridionales que dans ce temps du passage 5 il ne niche pas en Provence ; et quand Belon dit qu'il est rare en Candie, quoiqu'il soit aussi commun en Grèce qu'en Italie , cela indique seulement que cet oiseau ne s'y trouve guère que dans les sai- sons de ses passages au printemps et en automne. Du reste, les voyages du râle s'étendent plus loin vers le nord que vers le midi, et, malgré la pesanteur de son vol , il parvient en Pologne , eu Suède , en Danemarck et jusqu'en Nor- wège ', il est rare en Angleterre, où l'on prétend qu'il ne se trouve que dans quelques cantons , quoiqu'il soit Oiseaux. IX. 17 ,y / K^mr'' '^■jf*"^^'^- u, '^- I ii %.■ \ i. 1^0 HISTOIRE NATURELLE assez commun en Irlande. Ses migra-- lions semblent suivre en Asie le même ordre qu'en Europe. Au Kamtschatka comme en Europe, le mois de mai est également celui de l'arrivée de ces oi- seaux ; ce mois s'appelle tava koatch , mois des râles , tava est le nom de l'oi- seau. Les circonstances qui pressent le râle d'aller nicher dans les terres du nord , sont autant la nécessité des subsistan- ces , que l'agrément des lieux frais qu'il cherche de préférence ; car quoi- qu'il mange des graines, sur- tout celles de genêt , de trèfle , de grémil , et qu'il s'engraisse en cage de millet et de grains , cependant les insectes , les li- maçons , les vermisseaux , sont non- seulement ses alimens de choix , mais une nourriture de nécessité pour ses petits, et il ne peut la trouver en abon* dance que dans les lieux ombragés et les terres humides^ cependant, lors- qu'il est adulte , tout aliment paroît ■^ , ^-i- ILE es migra^ ; le même ntschatka le mai est de ces oi- a koatch , m de l'oi- ent le râle du nord , subsistan- ieux frais ; car qiioi- tout celles rémil , et lillet et de es , les li- sont non- oix , mais pour ses en abon- ibragés et ant, lors- snt paroît DU RALE. 191 lui profiter également , car il a beau* coup de graisse , et sa cbair est exquise ; on lui tend, comme à la caille un filet» où on l'attire par l'imitation de son cri , crëk , crëk , crëk , en frottant ru- dement une lame de couteau sur un os dentelé. La plupart des noms qui ont été donnés au râle dans les diverses lan- gues ont été formés des sons imitatifs de ce cri singulier; et c'est à cette res- semblance que Turner et quelques au- tres naturalistes ont cru le reconnoître dans le crejc des anciens ; mais, quoique ce nom de crex convienne parfaitement au râle , comme son imitatif de son cri , il paroit que les anciens l'ont appliqué à d'autres oiseaux. Philé donne au crex une épitliète qui désigne que son vol est pesant et difficile , ce qui convient en effet à notre râle ; Aristophane le fait venir de Lybie : Aristote dit qu'il est querelleur j ce qui pourroit encore lui avoir été attribué par analogie avec V RALE. igo herbes et les joncs , il n'en sort que pour traverser les eaux à la nage et même à la course , car on le voit sou- vent courir légèrement sur les larges feuilles du nénuphar, qui couvrent les eaux dormantes ; il se fait de petites routes à travers les grandes herbes : on y tend des lacets , et on le prend d'autant plus aisément , qu'il revient constamment à son gîte, et par le même chemin. Autrefois on en faisoit le vol à l'épervier ou au faucon ; et dans cette petite chasse , le plus difficile étoit de faire partir l'oiseau de son fort ; il s'y tient avec autant d'opiniâtreté que le râle de terre dans le sien : il donne la même peine au chasseur , la même impatience au chien , devant lequel il fuit avec ruse , et ne prend son vol que le plus tard qu'il peut ; il est de la grosseur à-peu-près du râle de terre , mais il a le bec plus long , rougeâtre près de la tête ; il a les pieds d'un rouge obscur. Ray dit que quelques individus ) • • ■.v^nssju-*-»**»»" n I \ i '^^^ *■ \ jg4 HISTOIRE NATURELLS les ont jaunes , et que cette différence vient peut-être de celle du sexe. Le ventre et les flancs sont rayés trans- versalement de bandelettes blanchâtres sur un fond noirâtre ; diposition de cou- leurs coinmune à tous les râles; la gor- ge , la poitrine , lestomac , sont dans celui-ci d'un beau gris-ardoisé : le man- teau est d'un roux brun olivâtre. On voit des râles d'eau autour des sources chaudes pendant la plus grande partie de l'hiver, cependant ils ont» comme les râles de terre, un temps de migration marqué. Il en passe à Malte au printemps et en automne ; M. la^ vicomte de Querhoëent en a vu à cin- quante lieues des côtes de Portugal le 1 7 avril ; ces râles d'eau étoient si fatigués, qu'ils se laissoient prendre à la main 5 M. Gmelin ea a trouvé dans les terres arrosées par le Don ; Selon les appelle râles noirs, et dit que ce sont oiseaux connus en toutes con- trées, dont l'espèce est plus nombreuse -I CLLS différence il sexe. Le yès trans- Janchâtres [)B de cou- ?s; la gor- sont dans i : le man* re, utour des us grande ils ont y temps de e a Malte > 5 M. lo^ vu à ciiix Portugal Soient si prendra trouvé le Don ; !t dit que lies cori'- mbreuse I ■| S; < il i'i t que celle du râle de terre, qu'il nomme râle rougp. Au reste , la chair du râle d'eau est moins délicate que celle du râle de terre ; elle a même un goût de mare-» cage , à* peu- près pareil à celui de la poule d'eau. LA MARQUETTE. L A marouette est un petit râle d'eau , qui n'est pas plus gros qu'une alouette ; tout le fond de son plumage est d'un brun - olivâtre tacheté et nné de blan- châtre , dont le lustre , sur cette teinte sombre , le fait paroitre comme émail- lé , et c'est ce qui l'a lait appeler râle perlé ; Frisch l'a nommé poule d'eau perlée y dénomination impropre, car la marouette n'est point une poule d'eau , mais un râle. Elle paroît dans la même saison que le grand râle d'eau ; elle se tient sur les étangs marécageux ; elle 66 cache et niche dans les roseaux : son n ■ •*"^-^i..'»,r^ i-^'i^ l^*' i*^'*^"'' ni'M )l « * 196 HISTOIRE NATURELLE nid , en forme de gondole , est composé de joncs qu'elle sait entrelacer, et pour ainsi dire , amarer par un des bouts à une tige de roseau , de manière que le petit bateau ou berceau flottant , peut s'élever et s'abaisser avec l'eau sans en être emporté. La ponte est de sept ou huit œufs ; les petits en naissant sont Coût noirs 5 leur éducation 3st courte , car dès qu'ils sont éclos , ils courent , nagent , plongent , et bientôt se sépa- rent , chacun va vivre seul , aucun ne se recherche , et cet instinct solitaire et sauvage prévaut même dans le temps des amours ; car , à l'exception des ius- tans de l'approche nécessaire , le mâle se tient écarté de sa femelle , sans pren- dre auprès d'elle aucun des tendres soins des oiseaux amoureux , sans l'a- muser, ni l'égayer par le chant; sans ressentir ni goûter ces doux plaisirs qui retracent et rappellent ceux de la jouissance. Tristes êtres qui ne savent pas respii;er près de. l'objet aimé : ■A -, *»* SLLE t composé r, et pour ;es bouts à ère que le ant , peut au sans en ie sept ou issant sont st courte, i courent, t se sépa- aucun ne t solitaire is le temps n des ius- î , le mâle sans pren- ds tendres sans l'a- antj sans plaisirs 3UX de la ne savent t aimé : DUR AL E. 197 »mours encore plus tristes , puisqu'el- les n'ont pour but qu'une insipide fé- condité. «M, . . . Avec ces mœurs sauvages et ce na- turel stupide, la marouette ne paroît guère susceptible d'éducation, ni mè- ne faite pour s'apprivoiser ; nous en avons cependant élevé une, elle a vécu durant tout un été avec de la raie de pain et du chenevis 5 lorsqu'elle étoit seule , elle se tenoit constamment dans une grande jatte pleine d'eau ; mais dès qu'on entroit dans le cabinet où elle étoit renfermée , elle couroit se cacher dans un petit coin obscur, sans qu'on l'ait jamais entendue crier ni murmurer; cependant, lorsqu'elle est en liberté , elle fait retentir une voix aigre et perçante , assez semblable au cri d'un petit oiseau de proie ; et , quoique ces oiseaux n'ayent aucun at- trait pour la société , on observe néan- moins que l'un n'a pas plutôt crié qu'un autre lui répond , et que bientôt ce cri )i 1 '>H"**iyfc. D If K kLE, »99 >us les râ« iien5, que iaisir avec m bâton; } sa fuite, son asyle \ défaut; tune aveo ;e, et mê- i]u il s'agit dans le eanent de »s, et, dès communs France et srdie sous îbierdéli* t que l'on ières sont Oiseaux étrangers de l'ancien continent, qui ont rapport au Râle. LETIKLIN. ov RALE DES PHILIPPINES» On donne aux Philippines le nom de tihlin , à des oiseaux du genre de$ râles,, et nous en çonnoissons £[uatr6 différentes espèces sous ce même nooi et dans ce même climat. Celle-ci est remarquable par la netteté et l'agréable opposition des couleurs. Une plaque grise couvre le devant du cou ; une au-* tre plaque d'un roux-marron en cou- vre le dessus et la tête ; une ligne blan- che surmonte l'œil et forme un long sourcil; tout le dessous du corps est com- me écaillé de petites lignes transver- sales, alternativement noires et blau-^ ches en festons ; le manteau est brun nué de roussâtre et parsemé de petites gouttes blanches sur les épaules et au Hp^ 1% 200 HISTOIRE NATURELLS bord des ailes , dont les pennes sont niélangées de noirs , de blanc et de mar- ron; ce liklin est un peu plus grand que notre râle d'eau. . ,, f'ii LE TIKLÎN BRUN. } \ t Le plumage de cet oiseau est d'un brun sombre uniforme , et seulement lavé sur la gorge et la poitrine d'une teinte de pourpre vineux , et coupée sous la queue par un peu de noir et de blanc sur les couvertures inférieu- res. Ce tiklin est aussi petit que la ma- rouelte. li iJîL LE TIKLIN RAYÉ. C E L u I -c I est de la même taille que le précédent ; le fond de son plu- mage est d'un brun -fauve, traversé et comme ouvragé de lignes blanches; le dessus de la télé et du cou est d'un brun-marron ; l'estomac , la poitrine , -\,.^,i^(Sw" — - D V R A Z. S. sot et le cou, sont d'un gris-olivâtre, et la gorge est d'un blanc-roussâtre. 1 • • I» LE TIKLIN A COLLIER. > UN. " • u est d'un seulement rine d'une et coupée de noir et s inférieu- rue la ma- YE. me taille 3 son plu- raversé et niches; le est d'un poitrine , "M Celui-ci e;:t un peu plus gros que notre râle de genêt ; il a le manteau d'un brun teint d'olivâtre-sombre ; les joues et la gorge sont de couleur de suie ; un trait blanc part de l'angle du bec, passe sous l'œil et s'étend en ar« rière ; le devant du cou , la poitrine y le ventre , sont d'un brun -noirâtre, rayé de lignes blanches; une bande d'un beau vnarron, large d'un doigt, forme cotume un demi-colher au-des- sus de la poitrine. LE CHEVALIER VERT. Albin, après avoir appelé ce che- t'aîier , râle deau de Bengale, le fait venir des Indes occidentales ; la figure qu'il en donne est ttès-mauvâise; on y Oiseaux. IX. i8 -r% "'— »««0!«»*»«t*lt-j jfc 202 HISTOIRE NATURELLE recounoît cependant le bec et les jam- bes d'un chevaliei 5 suivant la notice , ses coule';.is ont une teinte de vert sur le doG et sur l'aile, excepté les trois ou quatre premières pennes qui sont pour- prées et coupées de taclies orangées j il y a du brun sur le cou et les côtés de la tête, et du blanc à son sommet ainsi qu'à la poitrine. Oiseaux étrangers du nouteau contl^ nerLt , qui ont rapport au Râle, LE RALE A LONG BEC. • < » ' -: Les espèces de râles sont plus diver- sifiées et peut-être plus nombreuses dans les terres noyées et marécageuses du nouveau continent , que dans les contrées plus sèches de l'ancien. On verra par la description particulière de ces espèces , qu'il y en a deux bien plus petites que les autres, et que celle - ci est au contraire plus grande *, V .- ELLE et les j ara- la notice , de vert sur les trois ou i sont pour- rangées; il côtés de la timet ainsi ''eau conti' i Râle, X BëC. plus diver- D U RALE. 203 ombreuses * récageuses 5 dans les ncien. On irticulière îeux bien î ), et que ■1 is grande % de 5pè( ropéf qu aucune cie nos espèces europef»nnes ; Je bec de ce grand râle est aussi plus long , même à proportion que celui des autres râles ; son plumage est gris , un peu roussâtre sur le devant du corps , et mêlé de noirâtre ou de brun sur le dos et les ailes ; le ventre est rayé de bandelettes transversales blanches et noires , comme dans la plupart des au- tres râles. On trouve à la Guiane deux espèces ou du moins deux variétés de ces râles à long bec , qui différent beau- coup par la grosseur , \es uns étant de la taille de la barge , et les autres n'é- tant qu'un peu plus gros que notre râlo d'eau. LE K I O L O. C'est parce nom que les naturels de la Guiane expriment le cri ou piau- lement de ce râle; il le fait entendre le soir , à la même lieure que les tina- mous , c'est-à-dire 5 à six heures, qui [1^' UP' i î i i \ ', (' I*. i 204 HISTOIRE NATURSLLE est l'instant dir coucher du soleil dans le climat ëquinoxial. Les kiolos se ré- clament par ce cri pour se rallier avant la nuit , car tout le jour ils se tiennent seuls, fourrés dans les halliers humif des; ils y font leur pid entre les petites branches basses des buissons 9 et ce nid est composé d'une seule sorte d'herbe rougeâtre; il est relevé en petite voû- te , de manière que la pluie ne peut y pénétrer. Ce râle est un peu plus petit que la marouette; il a le devant du corps et le sommet de la tête d'un beau roux , et le manteau lavé de vert-oli-^ vâtre , sur un fond brun. Il nous pa-« roît que le râle de Pensilvanie , donné par Edwards, est le même que celui-ci. LE RALE TACH ÉTÉ DE G A YEN NE. Ce beau râle , qui est aussi un des plus grands, a l'aile d'un brun roux; le reste du plumage est tacheté, mou« I 'h • i • ; l.L~, *:.1 )leil dans ios se ré- lier avapt i tiennent les petites et ce nid :e d'herbe etite voû- rje peut y plus petit levant du I d'un beau vert-oli-» nous pa-* lie , donné e celui-ci. H ÉTÉ isi un des un roux; été , mou* ^} 1 su RALE. 203 cheté , liséré de blanc sur un fond d'un beau noir. Il se trouve à la Guiane comme les précédens. LE RA][i^ D^ VIRGINIE. Cet est de la grosseur de la caille , a plus de rapport avec le roi des cailles , ou râle de genêt , qu'a- vec les râles d'eau : il paroit qu*on le trouve dans l'étendue de l'Amérique septentrionale , jusqu'à la baie d'Hud- son, quoique Gatesby dise ne l'avoir vu qu'en Virginie : il dit que son plu- mage est tout brun, et il ajoute que ces oiseaux deviennent si gras en autom- ne, qu'ils ne peuvent échapper aux sauvages, qui en prennent un grand nombre en les lassant à la course , et qu'ils sont aussi recherchés à la Vir- ginie , cîue les oiseaux de riz le sont à la Caroline i et l'ortolan en Europe. t % m ( 206 HISTOIRE NATURELLE LE RALE BIDI-BIDL hû ' BiDi-BiDi est le cri et le nom de ce petit râle à la Jamaïque 5 il n'est guère plus gros qu'une fauvette ; sa tête est toute noire; le dessus du coil , le dos, le ventre , la queue et les ailes , sont d'un brun qui est varié de raies trans- versales blanchâtres sur le dos , le crou- pion et le ventre; les plumes de l'aile et celles de la queue sont semv' :e gouttes blanches; le devant du lou et l'estomac sont d'un cendré-bleuâtre. LE PETIT RALE D E C A Y E N N E. Ce joli petit oiseau n'est pas plus gros qu'une fauvette; il a le devant du cou et la poitrine d'un blanc légè- rement teint de fauve et de jaunâtre; les flancs et la queue sont rayés trans- versalement de blanc et de noir ; le V i D U R A L E. 207 fond des plumes du manteau est noir, varié sur le dos de taches et de lignes blanches , avec des franges roussâtres. C'est le plus petit des oiseaux de ce genre , qui est assez nombreux en es- pèces. Du reste , ce genre du râle paroît encore plus répandu que varié : la nature a produit ou porté de ces oi- seaux sur les terres les plus lointaines. M. Cook en a vu au détroit de Ma- gellan ; il en a trouvé dans dififérenles îles de l'hémisphère austral , à Ana- mocka , à Tanna , à l'île Norfolk ; les îles de la Société ont aussi deux espè- ces de râles , un petit râle noir tacheté (pooà-née) ; et un petit râle aux yeux rouges (mai'ho). Et il paroît que les deux acolins de Fernandez , qu'il ap- pelle des cailles d'eau , sont des râles , dont l'espèce est propre au grand lac de Mexique 5 sur quoi nous avons déjà remarqué qu'il faut se garder de con- fondre ces acolins ou râles de Fernan- f 208 HISTOIRE MATtrKSLLS dez , avec les colins du même natura- liste , qui sont des oiseaux que l'on doit rapporter aux perdrix. t« ( ' L u Espèces connues dans ce genre. ïéB Râle de genêt, rallu* Crex, Le Râle â^eau , rallus Atiuaticm, La Marouette, rallus Porzana, Le Til^lin brun , rallus Fuscus. Le Tikiin rayé , rallus Striatus, Le Tiklin à collier , rallus Torquatus. Le Tiklin proprement dit, rallus Philip- p^ruis. Le Chevalier vert, rallus BengaJensis, Le Râle ^ Virginie , rallus Carolinus, Le Râle austral , rallus ^ustralis. Le Râle de la mex Pacifique , rallus Paci* J^cus, Le Râle à long beo, rallus Longirostris, Le Râle tacheté de Gayenne .„ rallus Varie» gatus. Le Kiolo , rallus Cayermensis, Le Bidi-Bidi , rallus Jamaïcensis. Le petit Râle de Gayenne , 'çllus Minufus. Le petit RâledeDaourie, rallus Pus^îlus. ELLS me natura- IX que l'on ce genre. U9, cfuatus, llus Philip" galentU, tlis, rctUus Pfiçi» ngirostris, •alius Varie» us Minutas* r PusHlus, "^- l i fi ï i 4 \ f, iin s Dcretyo ar l'extrémité opposée ; cal", quoique le son en géhëràl ait be^bih de l'air i)Our véhicule, cependant on entend tous les jours, dans lé grouillement des intestins, des sons qui ne passent iii par la bouche ni par i'anus , et qui ffbnt cependant très-sensibles à l'oreille : il n'est donc pas nécessaire ihéfmé de àuji^poser que l'agami btivre un pfeu le bec , comme lé dit M. Vostaaër, pour que ce son se fasse ëntendt'e , il suflfit qu'il soit produit dans l'iùtérieut du corpis de l'animal pour être entendu àti-dehors , parce que le sbn perce à travers les membranes et les chairs , et «ifa'étant une fois excité aù-dedans , il est nécessaire qu'il se fasse entendre plus ou hioiùs au-dehors. D'ailleurs ce sou sourd , que l'agami fait énteudre, il LIB ravetsent ; que c'est îst porté à an animai i gorge ou ', quoique h de Tair on entend )liil1ement ne passent LIS , et qui à l'oreille: àiêftïie de un pfeule naër,t)our , il suffit térieut du 'è entendu in perce à i chairs , et dedans, i! entendre 'ailleurs ce énteudre, DE l'agami. 2i3 ne lui est pas particulier; le hocco rend souvent un son de même nature , et qui même est plus articulé que celui de l'agami ; il prononce son nom , et le fait entendre par syllabes, co , hocco , co , co , co, d'un ton grave profond, et bien plus fort que celui de l'agami. Il n'ouvre pas le bec , en sorte qu'on peut les comparer parfaitement à cet égard. Et comme , dans leur ccjform :lion intérieure , il n'y a rien d'assez .ensi- blement différent de cell*» des autres oiseaux , nous croyons q l'o î ne doit regarder ce son que comme une habi- tude naturelle, commune à un grand nombre d'oiseaux , mais seulement plus sensible dans l'agami et le hocco. Les sons graves que font entendre les coqs-d'inde avant leur cri , le roucou- lement des pigeons qui s'exécute sans qu'ils ouvrent le beo , sont des sons de même nature ; seu* ^ent ils se pro- duisent dans une pa. *" plus voisine de la gorge : l'on voit celle du pigeon Oiseaux. IX. 79 1.^ J -IK ^ < .'. 214 filSTOIRE NATURELLE 8*eni}er et se distendre ; au lieu que le son du hocco , et sur -tout celui de Tagami , sont produits dans une partie plus basse , si éloignée de la gorge , qu on est tenté de rapporter leur issue à l'ouverture opposée , par le préjugé dont je viens de parler, tandis que ce son intérieur , semblable aux autres sonc qui se forment au-dedans du corps des animaux, et sur-tout dans le grouil- lement des intestins , n'ont point d'au- tre issue que la perméabilité des chairs et de la peau , qui laisse passer le son au-dehors du corps : ces sons doivent moins étonner dans les oiseaux que dans les animaux quadrupèdes ; car les oiseaux ont plus de facilité de produire ces sons sourds , parce qu'ils ont des poumons et des réservoirs d'air bien plus grands à proportion que les autres animaux ; et comme le corps entier des oiseaux est plus perméable à l'air , ces sons peuvent aussi sortir et se faire entendre d'une manière plus sensible; [' j V '^ ■^ '\ LB lu que le celui de ne partie a gorge , 5ur issue î préjugé (S que ce IX autres ; du corps le grouil- nnt d'au- îes chairs ler le son 5 doivent eaux que s ; car les produire > ont des 'air bien les autres ps entier B à l'air, t se faire sensible ; DE L AGAMI. 2i;> en sorte que cette faculté , au lieu d'être particulière à l'agami , doit être regar- dée comme une propriété générale que les oiseaux exercent plus ou moins , et qui n'a frappé dans l'aganii et le hocco, que par la profondeur du lieu où se produit ce son 5 au lieu qu'on n'y a point fait attention dans les coqs- d'inde , les pigeons et dans d'autres où il se produit plus à l'extérieur, c'est-à-dire, dans la poitrine ou dans le voisinage de la gorge. A l'égard des habitudes de l'agami, dans l'état de domesticité , voici ce qu'en dit M. Vosmaè'r : « Quand ces oiseaux sont entretenus avec propreté, ils se tiennent aussi fort nets , et font souvent passer par leur bec les plumes du corps et des ailes : lorsqu'ils joutent quelquefois entr'eux , cela se fait tout en sautant, et avec d'assez forts mou- vemens et battemens d'ailes. La diffé- rence du climat et des alimens amor- tit certainement ici ( en Hollande ) r 'J i' iA \ i ^/ 2l6 HISTOIRE NATURELLE leur ardeur naturelle pour la propa- pation , dont ils ne donnent que de très-foibles marques. Leur nourriture ordinaire est du grain 5 tel que le blé- sarrazin , etc. mais ils mangent aussi fort volontiers de petits poissons , de la viande et du pain. Leur goût pour le poisson, et leurs jambes, passable- ment longues , font assez voir qu'en ceci ils tiennent encore de la nature des hërons et des grues , qu'ils sont amis des eaux, et qu'ils appartiennent à la classe des oiseaux aquatiques. » Nous devons remarquer ici que ce goût pour le poisson n'est pas une preuve, puisque les poules en sont aussi frian- des que de toute autre nourriture. « Ce que Pistorius nous raconte , continue M. Vosniaër de la reconnoissance de cet oiseau , peut faire honte à bien des gens. Cet oiseau , dit-il , est reconnois- sant quand on l'a apprivoisé, et distin- gue son maître ou bienfaiteur par-des- sus tout autre 5 je l'ai expérimenté LLE la propa- it que de nourriture ue le blé- gent aussi ssons , de goût pour passable- 7oiv qu'en la nature [ju'ils sont artiennent aliques. » ue ce goût e preuve, Lissi frian- ture. « Ce continue ssance de i bien des econnois- et distin- par-des- érimeiUé B E L A G A M I. 217 moi-même , en avant élevé un tout jeune. Lorsque le matin j'ouvrois sa cage , cette caressante bêté me sautoit autour du corps , les deux ailes éten- dues, trompetant (c'est ainsi que plu- sieurs croient devoir exprimer ce son ) du bec et du derrière, comme si, de cette manière, il vouloit me souhaiter le bonjour : il ne me faisoit pas un ac- cueil moins affectueux quand j'étois sorti , et que je revenois au logis 5 à peine m'appercevoit-il de loin, qu'il couroit à moi , bien que je fusse même dans mi' bateau ; et en mettant pied à tei're , il me félicitoit de mon arrivée par les mêmes complimens , te qu'il ne faisoit qu'à moi seul en particulier , et jamais à d'autres. » ^ • Nous pouvons ajouter à ces observa- lîdhs beaucoup d'autres faits qui nous ont été communiqués par M. de Ma- iioncour. Dans l'état de nature, l'agami ha- bite les grandes forêts des climatscbauds ' I • •. ' ^i«ni ■! g> ' n ■ iU \ ^ 2l8 HISTOIRE NATURELLE de l'Amérique , et ne s'approche pas des endroits découverts, et encore moins des lieux habités. Il se tient en troupes assez nombreuses , et ne fréquente pas de préférence les marais ni le bord des eaux, car il se trouve souvent sur les montagnes et autres terres élevées 5 il marche et court plutôt qu'il ne vole, et sa course est aussi, rapide que son vol est pesant , car il ne s'élève jamais que de quelques pieds , pour se reposer à une petite distance sur terre ou sur quelques branches peu élevées. Il se nourrit de fruits sauvages comme les hoccos , les marails et autres oiseaux gallinacés. Lorsqu'on le surprend, il fuit et court plus souvent qu'il ne vole, et il jette en même temps un cri aigu semblable à celui du dindon. Ces oiseaux grattent la terre au pied des grands arbres, pour y creuser la place du dépôt de leurs œufs , car ils ne ramassent rien pour les garnir et ne fout point de nid. Ils pondent des œ\xk LLE lie pas fies )re moins ïn troupes uente pas I bord des lit sur les levées 5 ii e vole, et le son vol mais que reposer à e ou sur ées. Il se •mme les s oiseaux 3rend, il ne vole , 1 cri aigu 3 au pied Teuser la :ar ils ne lir et ne des œuls DE l' A G A M I. 2.1() en grand nombre, de dix jusqu'à seize , et ce nombre est proportionné, comme dans tous les oiseaux , à l'âge de la fe- melle ; ces œufs sont presque sphéri- fiques, pliîsgros que ceux de nos poules, et peinti d'une couleur de vert-clair. Les jeunes agamis conservent leur du- vet, ou plutôt leurs premières plumes elHlées, bien plus long-temps que nos poussins ou nos perdi\'aux. On en trouve qui les ont longues de près de deux pou- ces j en sorte qu'on les prendroit pour des animaux couverts de poil ou de soie jusqu à cet âge, et ce duvet ou cqs soies sont très-serrées, très-fournies et très- douces au toucher ; les vraies plumes ne viennent que quand ils ont pris plus du quart de leur accroissement. Non -seulement les agamis s'appri- voisent très -aisément, mais ils s'atta- chent même à celui c^v' les soigne avec autant d'empressement et de fidélité que le chien : ils en donnent des mar- ques les moins équivoqufîsj car si l'on 'V* ITi .^ 220 HISTOIRE NATURELLE garde un agami dans la maison , il vient ûu-devaat dp. son maître, Jui fait des caressei», k iiiiil, ou le T^rëcède, et lui téîïioigi \c ia joie qu il i de l'accompa- gner ou di. le revoir; mais aussi, lors- qu'il prend quelqu'un en guignon, il le chasse a coups du bc^c dans les jambes , et le veconduil quelquefois fort loin, louiouîs avec Its mêmes démonstra- lions d'humeur ou de colère, qui sou- vent ne provient pas de mauvais trai- temens ou d'offenses , et qu'on ne peut guère attribuer qu'au caprice de l'oi- seau , déterminé peut-être par la figure déplaisante , ou par l'odeur désagréable de certaines personnes. Il ne manque pas aussi d'obéir à la voix de son maî- tre; il vient même auprès de tous ceux qu'il ne hait pas, dès qu'il est appelé. Il aime à recevoir des caresses , et pré- sente sur- tout la tête et Je cou pour les faire gratter; et, lorquil est une fois accoutumé à ces complaisances, il en devient importun , et semble exi?- ■^r,-*7^m ma on, il vient ui fait des sde, et lui l'accompa- ussi , lors- gnon , il le îs jambes , fort loin, émonstra- , qui sou- ivais trai- •n ne peut e de 1 oi- r la figure îsagrëable 5 manque son mal- tous ceux t appela. 5 , et pré- 2oa pour est une ances, il ible exiî- DE L AGAMI. 221 qu' 1( 'elle à chaqi on les renouvi tant, il arrive aussi , sans être appelé , toutes les fois qu'on est à table , et il commence par chasser les chats et les chiens , et se rendre le maître de la chambre avant de demander à manger ; car il est si confiant et si courageux , qu'il ne fuit jamais ; et les chiens de taille ordinaire sont obligés de lui cé- der, souvent après un combat long, et dans lequel il sait éviter la dent du chien en s'élevant en l'air, et retom- bant ensuite sur son ennemi, auquel il cherche à crever les jeux , et qu'il meurtrit à coups de bec et d'ongles j et, lorsqu'une fois il s'est rendu vainqueur, il poursuit son ennemi avec un achar- nement singulier , et finiroit par le faire périr si on ne les séparoit Enfin il prend, dans le commerce de l'homme, presque autant d'instinct relatif que le chien , et l'on nous a même assuré qu'on pouvoit apprendre à l'agami à garder et conduire un troupeau de moutons. Il i # ^ ■1 J ]A fil w" 222 HISTOIRE NATURELLE paroît encore qu'il est jî^loux contre tous ceux qui peuvent partager les ca- resses de son maître; car souvent, lors- qu'il vient autour de Ui table , il donne de violens coups de bec contre les jam- bes nues des nègres ou des autres do- mestiques quand ils approchent de la personne de son maître, La chair de ces oiseaux, sur -tout celle des jeunes, n'est pas de mauvais goiit; mais elle est sèche et ordinaire- ment dure. On découpe, dans leurs dé- pouilles, la partie brillante de leur plu- mage ; c'est cette plaque de couleur changeante et vive , que l'on a soin de préparer pour faire des parures. M. de la Borde nous a aussi commu- niqué les notices suivantes au sujet de ces oiseaux. « Les agamis sauvages, dit- il, sont écw liés dans l'intérieur des ter- res, de manière qu'il ny en a plus aux environs de Cayenne.... et ils sont très- communs dans les terres éloignées ou inhabitées..... Ou les trouve toujours i l. LE X contre T les ca- ;nt, lors- il donne les jam- itres do- int de la sur -tout mauvais 'd inaire- leurs dé- leur plu- couleur soin de !S. :ommu- sujet de ^esjdit- des ter- )lusaux mi Irès- lées ou oujours DE L AGAMI. 22J " dans les grands bois , en nombreuses troupes de dix à douze , jusqu'à qua- rante lis se lèvent de terre pour voler à des arbres peu ëlevés, sur les- quels ils restent tranquilles : les chas- seurs en tuent quelquefois plusieurs sans que les autres fuient. . . . Il y a des hommes qui imitent leur bourdonne- ment ou son sourd , si parfaitement qu'ils les font venir à leurs pieds*. . . Quand les chasseurs ont trouvé une compagnie d'agamis , ils ne quittent pas prise qu'ils n'en aient tué plusieurs; ces oiseaux ne volent presque pas, et leur chair n'est pas bien borne : elle est noire, toujours dure; mais cejlp des jeunes est moins mauvaise. ... II j y a pas d'oiseau qui s'apprivoise plus aisé- ment que celui-ci; il y en a toujours plusieurs dans les rues de Cayenne . . . Ils vont aussi hors de la ville , revien- nent exactement se retirer chez leur maitre On les approche '^* ^^s ma- nie tant qu'on veut ; ils ne craignent V n fe. -m' ^ » ^f II, w- • 224 histoihe naturelle m les chiens, ni les oiseaux de proie dans les basses-cours : ils se rendent maîtres des poules , et ils s'en font craindre; ils se nourrissenl coinn»e les poules, les marails, les pnraguas; ce- pendant les agamis tr(\s- jeunes prt^fè- rent les petits vers et la viande à louff? autre noiu'rilure. « Presque tous ces oiseaux prennent à tic de suivre quelqu'un dans les rues ou hors de la ville, des personnes même qu'ils n'auront jamais vues : vous avez beau vous cacher, entrer dans les mai- sons , ils vous attendent , revienn^^nt toujours à vous; quelqut )is pendiut plus de trois heures. Je m suis nus à courir quelquefois , ajoute "^T. de la Borde; ilscouroient plus que moi et me gaguoient toujours le deva^ i ; quand je m'arrêtois , ils sarrêtoient aussi fort près de moi. J'en coiniois un qui ne manque pas de suivre tous les étrangers qui entrent dans la maison ée son iiiaîl'-e , et de les suivre dans 1« i î LLF. (le proîo 3 vendent s'en font )innie les iguas ; ce- t\s prt^ fê- le à touffî prennent 5 \ns rues lesmême TOUS avez j les mai- viennf^nt pend u>t [lis nus à T. de la moi et deviti.». ; rrêtoienl hniois uti tous les maison i daus l8 PK LAGAMI. 22J jardin, où il fait, dans lesallëes, au- tant de tours do promenade qu'eux , jusqu'à ce qu'ils se retirent. « Comme les habitudes naturelles de cet oiseau étoient très - peu connues , j'ai cru devoir rapporter mot à mot les difïlhentcs notices que l'on m'en a données. Il en résulte que, de tous le.i oiseaux, l'agami est celui qui a le j)lus d'instinct et moins d'éloignement pour la bociëté de l'homme. Il paroît ù cet égard être aussi supérieur aux autres oiseaux que le chien l'est aux autres animaux. Il a môme l'avantage d'être le seul qui ait cet instinct social, cette connoissance , cet attachement bien décidé pour son maître; au lieu que, dans les animaux quadrupèdes , le chien, quoique le premier, n'est pas le seul qui soit susceptible de ces sen- timens relatifs. Espèce connue dans ce genre. L'Agami, psophia Crépi tu ru. Oiseaux. IX 20 'j Hl «/ "if Ai  à. I 326 HISIOiRI NATURELLE L V* GENRE. LE SAVAGOU, cjncrocomj, (Pieds à quatre doigts.) Caractère générique : bec ëpaté , ea cuiller. LE SAVACOU. Le savacou est naturel aux régions de la Guiane et du Brésil ; il a assez la taille et les proportions du bihoreau ,et, par les traits de conformation comme par la manière de vivre , il paroîtroit avoisiner la famille des hérons , si son bec, large et singulièrement épaté, no l'en éloignoit beaucoup, et ne le distin- ILE E. lOCOMJ, patë , eA U. c régions \ assez la ►reau,et, comme )aroîtroit , si son 5paté, no le distin- DU SAVACOIT. 127 guoit même de tous les autres oiseaux de rivage 5 cette large forme de bec a fait donner au savacou le surnom de cuiller : ce sont en effet deux cuillers appliquées l'une contre l'autre par le côté concave; la partie supérieure porte sur sa convexité deux rainures pro- fondes qui partent des narines , et se prolongent de manière que le milieu forme une arête élevée , qui se termine par une petite pointe crochue : la moi- tié inférieure de ce bec , sur laquelle la supérieure s'emboite , n'est , pour ainsi dire, qu'un cadre sur lequel est tendue la peau prolongée de la gorge ; l'une et l'autre mandibules sont tranchantes par les bords , et d'une corne solide et très-dure ; ce bec a quatre pouces des angles à la pointe, et vingt lignes dan» la plus grande largeur. Avec une arme si forte, qui tranche et coupe , et qui pourroit rendre le savacou redoutable aux autres oiseaux , il paroit s'en tenir aux douces habi* i\ ; t . » I 1 ,'>- » , < fi 228 HISTOIRE NATURELLE tudes d'une vie paisible et sobre 5 si l'on pouvoit inférer quelque chose de noms appliqués par les noraenclateurs, un de ceux que nous donne Barrère nous indiqueroit qu'il vit de crabes; mais, au contraire, il semble s'éloi- gner par goût du voisinage de Ja mer ; il habite les savanes noyées, et se tient le long des rivières où la marée ne monte point; c'est là que, perché sur les arbres aquatiques, il attend le pas- sage des poissons, dont il fait sa proie, et sur lesquels il tombe en plongeant et se relevant sans s'arrêter sur l'eau; il marche le cou arqué et le dos voûté , dans une attitude qui paroit gênée , et avec un air aussi triste que celui du héron : il est sauvage , et se tient loin des lieux habités ; ses yeux, placés fort près de la racine du bec, lui donnent un air farouche : lorsqu'il est pris, il fait craquer son bec, et, dans la colère ou l'agitation , il relève les longues plumes du sommet de sa tête. .%'■ 1i ELLE sobre 5 si e chose de enclateurs, le Barrère le crabes; ible s'éloi- îe Ja mer; et se tient marée 11e perché sur snd le pas- l sa proie , plongeant sur l'eau; dos voûté , ît gênée , e celui du tient loin placés fort li donnent îst pris, il s la colère s longues DU s AVAC ou, 229 Barrère a fait trois espèces de sava- cou , que M, Brisson réduit à deux , et qui probablement se réduisent à une seule : en effet, le savacou gris et le savacou brun ne diffèrent notable- ment entr'eux que par le long pana- che que porte le dernier ; et ce panache pourroit être le caractère du mâle 5 l'autre, que nous soupçonnons être la femelle , a un comînencement ou un indice de ce même caractère dans les plumes tombantes du derrière de la tête 5 et, pour la différence du brun au gris dans leur plumage, on peut d'aur tant plus. la regarder comme étant de sexe ou d âge , qu'il exi&te dans le savacou varié une nuance qui les rap- proche. Du reste , les formes et les proportions du savacou gris et du sava- cou brupsont entièrement les mêmes; et nous sommes d'autant plus portés à n'admettre ici qu'une seule espèce , que la nature ^ qui semble les multi- plier en se jouant sur les formes com- ' \\ \l \ ' I .jT.- m 2^0 HISTOIRE NATURELLE munes et les traits du plan général de ses ouvrages, laisse, au contraire, com- me isolées et jetées aux confins de ce pian les formes singulières qui s'éloi- gnent de cette forme ordinaire, comme on peut le voir par les exemples de la spatule , de l'avocette , du phénicop-« tère , etc. dont les espèces sont uni- ques , et n'ont que peu ou point de variétés. Le savacou brun et huppé, que nous prenons pom- le mâle, a plua de gris- roux que de gris -bleuâtre dans son manteau; les plumes de la nuque du cou sont noires, et forment un panache long de sept à huit pouces j tombant sur le dos 5 ces plumes sont flottantes, et quelques-unes ont jusqu'à huit li- gnes de largeur. Le savacou gris , qui nous paroît être la femelle , a tout le manteau gris -blanc bleuâtre, avec uiie petite zone noire sur le haut du dos; le des- sous du corps est noir, mêlé de roux ; le 11 L B Plierai de ire, com- iiis de ce ui s ëloi- , comme :)Ies de la léiiicop- ont uni- point de que nous de gris- dans son mque du panache tombant ottantes, huit ii- is paroît manteau le petite ; le des- roux 3 le »U SAVACOU. 23l devant du cou et le front sont blancs j la coiffe de la tête , tombant derrière en pointe, est d'un noir bleuâtre. L'un et l'autre ont la gorge nue ; la peau qui la recouvre paroît suscepti- ble d'un renflement considérable ; c'est apparemment ce que veut dire Barrère par ingluvie extuberante. Cette peau , suivant Marcgrave, est jaunâtre, ainsi que lespieds5 les doigts sont grêles, et les phalanges en sont longues : on peut encore remarquer que le dcigt posté- rieur est articulé à côté du talon , près du doigt extérieur, comme dans les hérons ; la queue est courte , et ne passe pas l'aile pliée ; la longueur totale de l'oiseau est d'environ vingt pouces. Espèce connue dans ce genre. Le Savacou, ctxncrocoma Cocfilearia, m J.J i 'f aûli HISTOIRE NATURELLE L V P GENRE. ■; t^ L'OMBRETTE, scopus. (Pieds à quatre doigts.) Caractère généricjue : bec gros , com- primé j narines linéaires, obJiques. L' O M B R E T T E. ^'est à M. iidanson que nous devons la connoissance de ce», oiseau , qui se trouve an Sénégal; il est nn peu plus grand que le bihoreau ; la couleur de terre d'ombre ou de gris -brun foncé de son plumage lui a fait donner le nom à'ombretie ; il doit être placé LLE 2j5 l E. cop us. ros , com- bJiques. E. us devons , qui se peu plus )uleur de un foncé lonner Je re placé DE LOMBRETTE. comme espèce anomale entre les genres des oiseaux de rivage , car on ne peut le rapporter exactement à aucun de ces genres; il pourroit approcher de celui des hérons, s'il n'avoit un bec d'une forme entièrement différente , et qui même n'appartient qu'à lui 5 ce bec , très-large et très-épais près de la tête , s'alonge en s'applatissant par les côtés; l'arèle de la partie supérieure se relève dans toute sa longueur , et paroît s'*^:; détacher par deux rainures tracées de chaque côté ; ce que M. Brisson ex- prime en disant que le bec semble com- posé de plusieurs pièces articulées ; et cette arête , rabattue sur le bout du bec, le termine en pointe recourbée : ce bec est long de trois pouces trois lignes; le pied , joint à la partie nue de la jambe , a quatre pouces et demi , cette dernière partie seule a deux pouces : ces doigts sont engagés vers la racine par un commencement de jnembraue plus étendue entre lé doigt -f,. -■■ l 'f I '■ '/ 234 HISTOIRE NATURELLE extérieur et celui du milieu ; le doigt postérieur n'est point articulé , comme dans les hérons, à côté du talon, mais au talon même. Espèce connue dans ce genre. L'Ombrette, scopus Vmlretta, û ELLE DE LA GLARÉOLI. 23S 1^ le doigt lé , comme alon, mais ! genre. LVIP GENRE, LA GLAREOLE ou PERDRIX DE MER, GLAREOLA, (Pieds à quatre doigts.) Caractère généricjue : bec court, droiî, crochu à son sommet 5 narines li- néaires , obliques. LA GLAREOLE, ou PERDRIX DE MER. C'est très -improprement qu'on a donné le nom àe perdrix à cet oiseau de rivage , qui n'a d'autre rapport avec la perdrix qu'une foible ressemblance dans la forme du bec. Ce bec étant ea ^1 If 4Ï 1/^ A! 'H* 14., .!.**ï»*^ 256 HISTOIRE NATURELLE effet assez court , convexe en dessus , comprimé par lescôtf?s, courbé vers la pointe, ressemble assez au bec des gal- linacées ; mais la forme du corps et la coupe des plumes éloignent cet oiseau du genre des gallinacées, et semblent le rapprocher de celui des hirondelles, dont il a la forme et les proportions; ayant comme elles la queue fourchue , une grande envergure et la coupe des ailes en pointe : quelques auteurs ont donné à cet oiseau le nom de glareola, qui a rapport à sa manière de vivre sur les grèves des rivages de la mer ; et en effet cette perdrix de mer va , comme le cincle , la guignetle et l'alouette de mer, cherchant les vermisseaux et les insectes aquatiques, dont elle fait sa nourriture; elle fréquente aussi le bord des ruisseaux et des rivières, comme sur le Rhin, vers Strasbourg, où, sui- vant Gesner , on lui donne le nom al- lemand de kopprie^erle. Kramer ne l'appelle pratico/a que parce qu'il en a ^ I LLE n dessus, bé vers la ;c des gal- orps et la :et oiseau semblent rondelles, )portions ; Fourchue , coupe des iteurs ont glareola, : vivre sur fier 5 et en , comme ouelte de iux et les le fait sa si le bord , comme , où, sui- 5 nom al- ramer ne cju'il en a »E LA GLARÉOLE. 207 VU un grand nombre dans de vastes T)rairies qui bordent un certain lac de la basse Autriche; mais par-tout, soit sur les bords des rivières et des lacs, ou sur les côtes de la mer , cet oiseau cherche les grèves ou rives sablonneu- ses, plutôt que celles de vase. On connoît quatre espèces ou vari^l^s de ces perdrix de mer, qui paroissent former une petite famille isolée au mi- lieu de la nombreuse tribu des petit» oiseaux de rivage. LA PERDRIX DE MER GRISE. Cette espèce se voit, mais rarement , sur les rivières , dans quelques-unes de nos provinces , particulièrement en Lorraine , jù M. Lottinger nous as- sure l'avoir vtie. Tout son plumage est d'un gris teint de roux sur les flancs et les petites pennes de l'aile ; elle a seu- lement la gorge blanche et encadrée d'un filet noir; le croupion blanc et les pieds rouges; elle est à-peu-près de la Oiseaux, IX, 2i i : A .♦ % ' 37)8 HISTOIRE NATURELLE grosse^»* cVun merle. Jjhirondelle de mer d' : .: Jrovande , qui du reste se rap- porte assez à cette espèce, paroît y for- mer une variété , en ce que , suivant ce naturaliste , elle a les pieds très- noirs. LA PERDRIX DE MER BRUNE. Cette perdrix de mer, qui se trouve au Sén('\,al , et qui est de même gros- seur que la nôtre, n'en diffère qu'en ce qu'elle est entièrement brune , et nous sommes fort portés à croire que celte différence du gris au brun, n'est qu'un effet de l'iniluence du climat ; en sorte que cette seconde espèce pourroit bien n'êlre qu'une race ou variété de la pre- iiiière. LA GIAROLE. C'est le nom que porte en Italie l'espèce de perdrix de mer, à laquelle ALdrovande rapporte avec raison celle ■ i i '--*•' i^?+1*- •*•%,. ii._ ndelle de lie se rap- oît y for- , suivant ieds très- RUNE. se trouve me gros- qu'en ce , et nous [jue cette est qu'un ; en sorte roit bien e la pre- E. m Italie laquelle son celle DE LA GLA ÉOLE. 25() du melampos ou pied noir de Gesner ; caractère par lerjuel ce dernier auteur prétend qu'on pc^t distinguer cet oi- seau de toui les autres de ce genre, dont aucun I a ' oiec! noirs ; le nom qu'il lui donnp ei aand ( rot^ nillis ) , est analogu< «d \e son plumage roux ou rougeuti^ cou et sur la têle, où il est tacheté de blanchâtre et de brun; l'aile est cendrée , et les pennes en sont noirâtres. LA PERDRIX DE MER A COLLTER. Le nom riegerle , que les Allemands donnent à cet oiseau , indique qu'il est remuant et presque toujours en mouve- ment ; en effet , dès qu'il entend quel- que bruit , il s'agite , court et part en Criant d'une petite voix perçante ; il se tient sur les rivages, et ses habi- tudes sont à-peu-près les mêmes que celles des guigneltes ; mais , en suppo- sant ^\\e la figure donnée par Gesner soit exacte dans la forme du bec, cet k \i m ni ■'1 H Il ■il ^> IMAGE EVALUATION TEST TARGET (MT-S) 1.0 îf i^ IIIIIM l.l 1.25 1.4 2.2 M L8 1.6 V] <^ ^;j ^'^ ^) '/ Photographie Sciences Corporation 23 WEST MAIN STREET WEBSTER, N.Y. 14580 (716) 872-4503 ,\ v n>^ \\ % V 6^ ^ ^ r- \¥ 'M} 240 HISTOIRE NATUAELLB oiseau appartient au genre de la per- drix de mer , tant par ce caractère que par la ressemMance des couleurs 5 le dos est cendré , ainsi que le dessus de l'aile , dont les grandes pennes sont noi- râtres ; la tête est noire , avec deux li- gnes blanches sur les yeux ; le cou est blanc, et un cercle brun l'entoure au bas comme un collier; le bec est noir et les pieds sont jaunâtres. Du reste , cette perdrix de mer doit être la plus petite de toutes , étant à peine aussi grande que le cincle , qui de tous les oiseaux de rivages est le plus petit. Scwenckfeld dit que cette perdrix de mer niche sur les bord« sablonneux des rivières , et qu'elle pond sept œufs ob- longs; il ajoute qu'elle court très-vîte, et y fait entendre pendant les nuits d'été un petit cri , tul^ tul , d'une voix re- tentissante. ■ ■^.-,. BE LÀ ftLARÉOLE. z4t Espèces connues dans ce genre. lia Glarëole grise , glefreola \Austriaoa, La Glarëole brune , glareola Senegalensis, La Giarole ^ gl^treola Nœifia, m i' .M ■" ■■• ( / » \ » ' * » ' * ' ? ^ » ' * '. \ ; i ^. J .? ï . » > . » ^ t ) II. M »" ■ ■ i ' I .• ' • • •■*^ •*M^ 242 HISTOIRB NATURELLE \ ni - \ 1' I ' L V 1 1 le GENRE. - \. • I «Ci " (•■» I , . , »., •♦>. L'HUITRIER, HAEMATOPVS. ( Pieds à trois doigts ) Caractère générique t bec un peu com- primé en coin à son sommet. L'HUITRIER, vulgairement LA PIE DE MER. Les oiseaux qui sont dispersés dans nos champs , ou n s sous l'ombrage de nos forêts , habitent les lieux les plus rians , et les retraites les plus paisibles de la nature 5 mais elle n'a pas fait à tous cette douce destinée 5 elle en a confiné quelques - uns sur les rivages ■ *»-n-' > .-.'v LLE .'< '" I RE. 'I II. , <., TOPVS. peu Com- net. ■ * ' 1 ri . » .1 ) IMER. rsés dans ombrage K les plus paisibles >as fait à lie en a rivages M- J '^1 Toi ^3 î^â Dm Uk y^// ■ 2^3 Di'j'itte (/ei Mirniui II . «r 1 DE l'HUITRIER. 24?) solitaires, sur la plage nue que les flots de la mer disputent à la terre, sur ces rochers contre lesquels ils viennent mugir et se briser 5 et sur les écueils isolés et battus de la vague bruyante. Dans ces lieux déserts et formidables pour tous les autres êtres , quelques oiseaux , tels que l'huîtrisr , savent trouver la subsistance, la sécurité, les plaisirs même et l'amour ; celui-ci vit de vers marins, d'huîtres, de patelles et autres coquillages qu'il ramasse dans les sables du rivage; il se tient cons- tamment sur les bancs, les récifs dé- couverts à basse - mer , sur les grèves où il suit le reflux , et ne se retire que sur les falaises , sans s éloigner jamais des terres ou des rochers. On a aussi donné à cothuîtrier ou mangeur d'hui- tres , le nom de pie de mer, non-seule- ment à cause de son plumage noir et blanc , mais encore parce qu'il fait comme la pie un bruit ou cri conti- nuel , etsur-lout lorsqu'il est en trqupe ; I I:: l J fi' h U^ s 244 HISTOIRE NATURELL2 ce cri aigre et court est répété sans cesse, en repos et en volant. Cet oiseau ne se voit que rarement sur la plupart de nos côtes; cependant on le connoît en Saintonge et en Pi- cardie ; il pond même quelquefois sur les côtes de cette dernière province, où il arrive en troupes très - considé- rables par les vents d'est et de nord- ouest; ces oiseaux s'y reposent sur les sables du rivage, en attendant qu'un vent favorable leur permette de re- tourner à leur séjour ordinaire : on croit qu'ils viennent de la Grande- Bretagne , où ils sont en effet fort communs , particulièrement sur les côtes occidentales de cette île ; ils se sont aussi portés plus avant vers le nord ; car on les trouve en Gotland , dans l'île d'Oëland , dans les îles du Danemarck, et jusqu'en Islande et en Norwège. D'un autre côté, M. Cook en a vu sur les côtés de la Terre de Feu et sur celles du détroit d« Magellan ; .'■•i DE L'HUITRIER. 245 il en a retrouvé à la baie d'Usky , dans la Nouvelle-Zélande ; Dauipier les a reconnus sur les rivages de la Nouvelle- Hollande, et Kœmpfer assure qu'ils sont aussi communs au Japon qu'en Europe ; ainsi , l'espèce de l'huîtrier peuple tous les rivages de l'encien con- tinent , et l'on ne doit pas être étonné qu'il se trouve dans le nouveau. Le P. Feuillée l'a observé sur la côte de la terre-ferme d'Amérique; Wafer au Darien; Catesby à la Caroline et aux îles Baharaa ; le Pnge du Pratz à la Louisiane , et cette espèce si répandue l'est sans variété ; elle est par-tout la même , et paroît isolée et distinctement séparée de toutes les autres espèces. Il n'en est point en efibt , parmi les oi- seaux de rivage, qui ait , avec la taille de rbuîtrier et ses jambes courtes , un bec de la forme du sien , non plus que ses habitudes et ses mœurs. Cet oiseau est de la grandeur de la «orneille; son bec, long de q^uatre pou- I .•jkaffîit >»!."';,■«„ H 24G HISTOIRE NATURELLE ces, esl rétréci et comme comprimé verticalement au-dessus des narines , et «pplati par les côtés , en manière (le coin jusqu'au bout, dont la coupe quarrée forme un tranchant; structure particulière, qui rend ce bec tout-à- fait propre à détacher, soulever , arra- cher du rocher et des sables , les huîtres et les autres coquillages dont Thuîtrier se nourrit. Il est du petit nombre des oiseaux qui n'ont que trois doigts : suivant M. Bâillon , qui l'a observé sur les côtes de Picardie , la manière dont il nage semble n'être que passive , comme s'il se laissoit aller à tous les mouvemens de l'eau sans s'en donner aucun ; mais il n'en est pas moins certain qu'il ne craint point d'affronter les vagues, et qu'il peut se reposer sur l'eau et quitter la mer lorsqu'il lui plaît d'habiter la terre. Son plumage blanc et noir et son long bec lui ont fait donner les non[iS II Hk DE l' U UITR 1ER. 247 également impropres de pie de mer et (le bécasse de mer; celui d'huîtrier lui convient, puisqu'il exprime sa manière de vivre. Catesby n'a trouvé dans sou estomac que des huîtres, et Willulghby des patelles encore entières; ce viscère est ample et musculeux , suivant Belon , qui dit aussi que la chair de Thuîlrier est noire et dure avec un goût de sau- vagine : cependant , selon M. Bâillon, cet oiseau est toujours gras en hiver , et la chair des jeunes est assez bonne à manger; il a nourri un de ces huî- triers pendant plus de deux mois; il le tenoit dans son jardin où il vivoit prin- cipalement de vers de terre comme les courlis, mais il mangeoit aussi de la chair crue et du pain , dont il sembloit s'accommoder fort bien ; il buvoit in- difiëremment de l'eau de mer , sans témoigner plus de goût pour l'une que pour l'autre; cependant, dans l'état de nature , ces oiseaux ne fréquentent point les marais ni l'embouchure des r \ •» 1 U i tt À •d ^*^ 348 HISTOIRE NÀTUREILB rivières , et ils restent constamment dans le voisinage et sur les eaux de la mer ; mais c'est peut-être parce qu'ils ne trouveroient pas dans les eaux dou- ces une nourriture aussi analogue à leur appétit, que celle qu'ils se procu- rent dans les eaux salées. L'huîlrier ne fait point de nid ; il dépose ses œufs, qui sont grisâtres et lâchetés de noir, sur le sable nu hors de la portée des eaux, sans aucune pré- paration préliminaire ; seulement il semble choisir pour cela le haut des dunes, et les endroits parsemés de dé- bris de coquillages. Le nombre des œufs est ordinairement de quatre ou cinq; et le temps de l'incubation est de vingt ou vingt-un jours; la femelle ne les couve point assidûment ; elle fait à cet égard ce que font presque tous les oiseaux des rivages de la mer, qui lais- sant au soleil, pendant une partie du jour , le soin d'échauffer leurs œufs , les quittent pour l'ordinaire à neuf ou dix îf •«^jfr- LIS tamtnent aux de la ce qu'ils aux dcu- alogue à se procu- nid ; il isatres et m hors de îune pré- eineut il haut des es de dé- 3 des œufs ou cinqj tde vingt le ne les le fait à 3 tous les qui lais- )arlie du )eufs, les tf ou dix DE LHUITRIEK. 249 heures du matin, et ne s'en rappro- chent que vers les trois heures du soir , à moins qu'il ne survienne de la pluie ; les petits, au sortir de l'œuf, sont cou- verts d'un duvet noirâtre ; ils se traî- nent sur le sable dès le premier jour , commencent à courir peu de temps après, et se cachent alors si bien dans les touffes d'herbages , qu'il est diffi- ciles de les trouver. ' L'huîlrier a le bec et les pieds d'un beau rouge de corail 5 c'est d'après ce caractère que Belon l'a nommé hœma* topus , en le prenant pour l'/r/mantojtju^ de Pline ; mais ces deux noms ne doi- vent être ni confondus ni appliqués au même oiseau; hœmatopus signifie à jambes rouges, et peut convenir à l'huî- trier , mais ce nom n'est point de Pline , quoique Dalechamp l'ait lu ainsi; et ['himantopus , oiseau à jambes hautes, grêles et flexibles, suivant la force du terme (loripolis) , n'est point f huîtrier, mais bien plutôt l'échasse. Un mot de Oiseaux. IX. 22 aSo HISTOIRE NATURELLE Pline , dans le mênfie passage , eût pu suffire à Belon pour revenir de son erreur ; prœcipuè ei pabulum muscœ , riiimantopus qui se nourrit de mou- ches , n'est pas l'huî trier qui ne vit que de coquillages. - Des trois doigts deriuiîtrier, deux, l'extérieur et celui du milieu, sont unis, jusqu'à la première articulation, par une portion de membrane, et tous sont entourés d'un bord membraneux ; il a les paupières rouges comme le bec, et l'iris est d'un jaune-doré 5 au-dessous de chaque œil est une petite tache blanche; la tête, le cou, les épaules, sont noirs , ainsi que le manteau des ailes ; mais ce noir est plus foncé dans le mâle que dans la femelle ; il y a uil collier blanc sous la gorge ; tout le des- sous du corps depuis la poitrine est blanc ainsi que le bas du dos, et la moitié de la queue, dont la pointe est noire; une bande blanche , formée par les grandes couvertures , coupe daiis lo . B L H U I T R I E R. aSx noir brun de l'aile; ce sont apparem- meut ces couleurs qui lui ont fait don- ner le nom de pie, quoiqu'il en diffère à tous autres égards , et sur-tout par le peu de longueur de sa queue , qui n'a que quatre pouces , et que l'aile pliée recouvre aux trois quarts 5 les pieds «vec la petite partie de la jambe dé- nuée de plumes au-dessus du genou, n'ont guère plus de deux pouces de hauteur , quoique la longueur de l'oi^ seau soit d'environ seize pouces. Espèce connue dans ce genre. L'Hui trier, hœmatopus Ostralegus^ :r=wr ^ 252 HISTOIRE NATURELLE tf:. L I X« GENRE. M LE PLUVIER , CHARADRIVS, ( Pieds à trois doigts. ) Caractère générique : bec presque rond , obtus. LES PLUVIERS. ië m L'instinct social n'est pas donné à toutes les espèces d'oiseaux ; mais dans celle où il se manifeste, il est plus grand , plus décidé que dans les autres animaux. Non-seulement leurs attrou- pemens sont plus nombreux et leur réunion plus constante que celle des quadrupèdes, mais il semble que ce lADRIUS, DU PLUVI3ÎR. 253 n'est qu'aux oiseaux seuls qu'appar- tient cette communauté de goûts , de projets , de plaisirs , et cette union des volontés qui fait le lien de l'attache- ment mutuel et le motif de la liaison générale. Cette supériorité d'instinct social dans les oiseaux suppose d'a- bord une nombreuse mulliplicalion , et vient ensuite de ce qu'ils ont plus de moyens et de facilités de se rappro- cher, de se rejoindre , de demeurer et voyager ensemble j ce qui les met à por- tée de s'entendre et de se communi- quer assez d'intelligence pour connoi- tre les premières loix de la société, qui, dans toutes espèces d'êtres , ne peut s'é- tablir que sur un plan dirigé par des vues concertées. C'est cette intelligence qui produit, entre les individus, l'afTec- tion , la confiance et les douces habitu- des de l'uniou , de la paix et de tous les biens qu'elle procure. En effet, si nous considérons les sociétés libres ou forcées des animaux quadrupèdes , soit u a54 HISTOIRE NATURELLE qu'ils se réunissent furtivement et k l'écart dans l'état sauvage , soit qu'ils se trouvent rassemblés avec indifférence ou regret sous l'empire de l'homme , et attroupés en domestiques ou en es- claves , nous ne pourrons les comparer aux grandes sociétés des oiseaux , for- mées par pur instinct , entretenues par goût , par affection , sous les auspi- ces de la pleine liberté. Nous avons vu les pigeons chérir leur commun domi- cile, et s'y plaire d'autant plus qu'ils y sont plus nombreux 5 nous voyons les cailles se rassembler , se reeonnoître, donner et suivre l'avis général du dé- part; nous savons que les oiseaux gal- linacés ont même , dans l'état sauva- ge , des habitudes sociales que la dômes» ticité n'a fait que seconder sans con- traindre leur nature 5 enfin, nous voyons tous les oiseaux qui soirt écartés dans les bois , ou dispersés dans les champs , s'attrouper à l'arrière-saison , et , après avoir égayé de leurs jeux les derniers â\i ««wCt.-wwg- LIE lent et à t qu'ils se ifférence liomme , )u en es- omparer lux, for- tretenues 3s auspi- ivons vu m domi- 8 qu'ils y yons les nnoître, l du dé- aux gal- t sauva- ï doines^ ns con- > voyons es dans hamps, , après lerniers liV PLUVIER. 255 beaux jours de l'automne , partir de concert pour aller chercher ensemble des climats plus heureux et des hivers tempérés 5 et tout cela s'exécute in- dépendamment de l'homme , quoiqu'à l'entour de lui , et sans qu'il puisse y mettre obstacle, au lieu qu'il anéantit ou contraint toute société, toute vo- lonté commune dans les animaux qua- drupèdes; en les désunissant il les a dispersés. La marmotte, sociale par instinct , se trouve reléguée , solitaire à la cime des montagnes ; le castor , en- core plus aimant , plus uni et presque policé, a été repoussé dans le fond des déserts; l'homme a détruit ou pré- venu toute société entre les animaux ; il a éteint celle du cheval , en soumet- tant l'espèce entière au frein , il a gêné celle même de Téiéphant, malgré la puissance et la force de ce géant des animaux, malgré son refus constant de produire en domesticité. Les oiseaux fieuls ont échappé à la domination du i li /' \l H a56 HISTOIRE NATURELLE tyran; il 'n'a rien pu sur leur sociëté, qui est aussi libre que l'empire de Tair; toutes ses atteintes ne peuvent porter que sur la vie des individus; il en di- minue le nombre , mais l'espèce ne souffre que cet échec, et ne perd ni la liberté , ni son instinct , ni ses mœurs. II y a même des oiseaux que nous ne connoissons que par les effets de cet instinct social , et que nous ne voyons que dans les momens de l'attroupe- ment général et de leur réunion en grande compagnie : telle est en géné- ral la société de la plupart des espèces d'oiseaux d'eau, et en particulier celle des pluviers. Ils paroissent en troupes nombreuses dans nos provinces de France , pendant les pluies d'automne , et c'est de leur arrivée dans la saison des pluies , qu'on lésa nommés pluviers ; ils fréquentent, comme les vanneaux , les fonds humi- des et les terres limoneuses où ils cher- chent des vers et des insectes; ils vont ; ■ » ; I ..,*-.~- <'-'.->• » «.-s ■ -^'-^^l^- DU PLUVIER. 257 à l'eau le matin pour se laver le bec et " les pieds qu'ils se sont remplis de terre en la fouillant; et cette habitude leur est commune avec les bécasses, les van- neaux , les courlis et plusieurs autres oiseaux qui se nourrissent de vers 5 ils frappent la terre avec leurs pieds pour les faire sortir , et ils les saisissent sou- vent même avant qu'ils ne soient hors de leur retraite. Quoique les pluviers soient ordinairement fort gras , on leur trouve les intestins si vides, qu'on a imaginé qu'ils pouvoient vivre d'air ; mais apparemment la substance fon- dante du ver se tourne toute en nour- riture et donne peu d'excrémens; d'ail- leurs ils paroissent capables de sup- porter un long jeûne. Schwenckfeid dit avoir gardé un de ces oiseaux quatorze jours, qui , pendant tout ce temps , n'a- vala que de l'eau et quelques grains de sable. Rarement les pluviers se tiennent plus de vingt -quatre heures dans le ! '!; Xi / .' i a58 HISTOIRE NAT URELLE même lieu ; comme ils sont en très- grand nombre , ils ont bientôt épuisé la pâture vivante qu'ils venaient y chercher) dèsrlors ils sont obligés de passer à un autre terrein, et les pre-t mières neiges, les forcent de quitter nos contrées , et de gagner les climats plus tempérés; il en reste néann[K)ins en assez grande quantité dans quelques-» unes de nos provinces maritimes , jus- qu'au temps des fortes gelées ; ils repas-^ sent au printemps et toujours attrou* pés; on ne voit jamais un pluvier seul, dit Longolius; et, suivant Belon , leurs plus petites bandes sont au moins de cinquante : lorsqu'ils sont à terre , ils ne s'y tiennent pas en repos 5 sans cesse occupés à chercher leur nourriture, ils sont presque toujours en mouve- ment; plusieurs font sentinelle pen- dant que le gros de la troupe se repaît, et au moindre danger ils jettent un cri aigu qui est le signal de la fuite. En volant ils suivent le vent , et l'ordre :) DU PLUVIER. 259 de leur marche est assez singulier; its se rangent sur une ligne en largeur 5 et, volant ainsi de front, ils formant dans l'air des zones transversales fort étroites et d'une très-grande longueur; quelquefois il y a plusieurs de ces zo- nes parallèles assez peu profondes.^ mais fort étendues ei) lignes trajQ3ver- sales. î' , : A terre , ces. oisçaux courent beau- coup et Irès-vîte j ils demeurent at- troupés tout le jour, et ne se séparent que pour passer la nuit; ils se disper- sent le soir sur un. certain espace où chacun gîte à part;. mais , dès le point du jour , le premier éveillé ou le plus soucieux , celui que les oiseleurs nom- ment ['appelant , mais qui est peut*étre la sentinelle , jette le crj de réclame, hui , hieu ■, huit, et dans l'instant tous les autres se rassemblent à cet appel ; c'est le moment, qu'on, choisit pour eu fairç la cha^seï^ On tend ^ avant le jour^ un rideau de filet , en face de l'endroit y " il tSo HISTOIRE NATURELLE on '*on a vu le soir ces oiseaux se cou- cher j les chasseurs en grand nombre font enceinte , et, dès les premiers cris du pluvier appelant , ils se couchent contre terre, pour laisser ces oiseaux passer et se réunir; lorsqu'ils sont ''.,& semblés, les chasseurs se lèvent , jet- tent des cris et lancent des bjtons *.;?* l'air , les pluviers effrayés p;; • nt d'un vol bas , et vont donner dans le filet qui tombe en même temps; souvent toute la troupe y reste prise. Cette grande chasse est toujours suivie d'une cap- ture abondante ; mais un oiseleur seul s'y prenant plus simplement , ne laisse pas de faire bonne chasse ; il se cache derrière son filet , il imite avec un ap- peau d'écorce la voix du pluvier ap- 'pelântjil attire ainsi les autres dans le piège ; on en prend des quantités- dans les plaines de Beauce et de Cham- pagne. Quoique fort communs dans la saison , ils ne iûi ; ^ n? oas d'être estiià^és comme un b .kJ^^^ L-: Belonditque, LLE nx se coii- id nombre îmiers cria î couchent :es oiseaux' Is sont "^as • îvenf y jet bdtons ut !■! 3^4 II I s T 0 I R E NATURELLE LE PLUVIER DORÉ. Le pluvier doré est de la grosseur d'une tourterelle : sa longueur du be« à la queue, ainsi que du bec aux ongles, est d'environ dix pouces : il a tout le dessus du corps tacheté de traits de pinceau jaunes, entremêlés de gris- blanc , sur un fond brun-noirâtre 5 ces traits jaunes briljent dans cette teinte obscure , et font paroître le plumage doré. Les mêmes couleurs, mais plus foibles, sont mélangées sur la gorge et la poitrine ; le ventre est blanc 5 le bec noir, et il est, ainsi que dans tous les pluviers, court , arrondi et renflé vers le bout; les pieds sont noirâtres, et le doigt extérieur est lié jusqu'à la pre- mière articulation par une petite mem- brane à celui du milieu; les pieds n'ont que trois doigts , et il ny a pas de ves- tige de doigt postérieur ou de talon ; ce caractère, joint au renflement du bec, est établi parmi les ornithologistes LLE )RÉ. grosseur ir du bec iX ongles, a tout le traits de de gris- âtre ; ces tte teinte plumage nais plus i gorge et c; le bec is tous les enflé vers !res , et le à la pre- ite mem- ieds n'onfc as de ves- talon ; ce t du bec , lologisles DU PLUVIER. 265 comme distinclif de la famille des plu- viers , tous ont aussi une partie ., 'f : ' H 1 il jM» i il^B' T^ , l*J >) ki :^i\ 270 HISTOIRE N ATU R El. l.K. le mâle : l'eslomac est roux ; lo ventre noir, et lo bas-venlre blanc. Le guignard est très-connu par la honte de sa chair, encore plus délicate et plus succulente que celle du pluvier. L'espèce paroît plus re'pandue dans le nord que dans nos contrées , à com- mencer par r Anj^leterre ; elle s'étend en Suède jusqu'en Laponie. Cet oiseau a deux passages marqués , en avril et en août , dans lesquels il se porte des marais aux montagnes, attiré par des scarabées noirs, qui font In meilleure partie de sa nourriture , avec des vers et de petits coquillages terrestres, dont on lui trouve les débris dans les intes- tins. Willulghby décrit la chasse que l'on fait des guignards dans le comté de Norfolck , où ils sont en grand nom- bre : cinq ou six chasseurs partent en- semble, et, quand ils ont rencontré ces oiseaux , ils tendent une nappe de filets à une certaine distance , en les laissant entr eux et le filet; ensuite iU - 1. K. lo ventre u pnr la s d(.Mirnto I pluvier. ; dans le à com- e s'ëteiid Jet oiseau 1 avril et porte des par des nei Heure des vers 'es, dont es in lés- asse que comté nd nom- lent en- encontré lappe de , en les suite Un DU PLUVIER. 271 s'avancent doucement en frappant des cailloux ou des morceaux de bois; ces oiseaux paresseux se réveillent , éleii- dent un pied , une aile , et ont peine à se mellreen mouvement; les chasseurs croient bien faire de les imiter, en étendant le bras, la jambe, et pensent les amuser et occuper leurs yeux par ce manège, apparemment très-inutile; niais enfin les guignards s'approchent du filet lentement, d'une marche en- gourdie, et le filet tombant, couvre la troupe sinpide. C'est d'après ce caractère de pesan- teur et de stupidité que les Anglais ont iionnné ces oiseaux dotterel , et leur nom latin morinellus paroît se rap- porter à la même orij^ine. Klein dit que leur tête est encore plus arrondie que celle de tous les autres oiseaux de la famille des pluviers, et il en tire un indice de leur stupidité , par analogie avec celle race de pigeons que l'on a nommés pigeons fous, et qui ont en elïel aya histoire naturelle la tête plus ronde que les autres. Wil- lulghby croit avoir remarqué sur les guignurds, que les femelles sont un peu plus grandes que les mâles, sans autres différences extérieures. .* Quant à la seconde espèce de gui- gnard qu'établit M. E|risisoh soUs le nom de guig^ard d' Angleterre ^ quoi- que l'autre se trouve déjà ,en Angle- terre , nous ne la regatderons que comme une simple variété. Albin re- présente cet oiseau trop petit dans, %9, figure , puisque, dans sa description , il lui assigne plu9 de poids et lés méities proportiom qu'au giiignard ordinaire , eteneffet, ieui plus grande différence consiste en ce cjue le premier guignard n'a pas de bande trans versa lié au bas de la poitrine j et qu'il a toute celte par- tie.,,avec l'estomac et le devant du cou d'un gris-blanc lavé de jaiinâtre : il me semble, donc que c'est multiplier mal- à-prûpos les espèces, que de les éta- blir sur des différences aussi légères. I ELLE utres. Wil- :[ué sur les [es sont ua nâles, sans 'es»-.;* ■• 3CÔ de gui- ioh soUs le terrif, quoi- ,eii Angle- derons que i. Albin ïQ- eût dans, %9. scription , il i lés méities [ ordinaire , e différencie iér guignard i lié au bas de é celle par- îvant du cou nkire : il me iliplier mal- de les éta- si légères. ï it ^1 1 v.'.l -^-^-^ I II". i>i.i\iii'« \ roi.iMi i i.i ciiAssr \ /V/' v.'.^ il m . f> M cn\ssi II ri il ^ i^ i HiH Fwl IHv^ |Bh lij Jl il- '/' À ^ DU PLUVIER. 273 LE PLUVIER A COLLIER. Nous distinguerons d'abord deux races dans cette espèce , une grande et une petite : la première de la taille du ma u vis , la seconde à-peu-près de celle de l'alouette 5 et c'est à cette der- nière que se rapporte tout ce que l'on a dit du pluvier à collier , parce qu'elle- est plus répandue et plus connue que la première; mais, dans le réel , l'une n'est peut-être qu'une variété de l'au- tre , car il se trouve encore des variétés entre elles qui semblent les rapprocher par nuances. Ces oiseaux ont la tête ronde, et le bec fort court et bien garni de plumes à sa racine ; ce bec est blanc ou jaune dans sa première moitié , noir à sa pointe : le fronî. est blanc. Il y a un bandeau noir si t le sommet de la tête , et une calotte grise la recouvre; cette calotte est bordée d'une bandelette noire qui prend sur le bec et passe Oiseaux. IX, 24 ,k :' ■ t fv- 1 v'»' H • ^^■' -ii r "^' 1 ■ ■^. ' [•' ' 274 HISTOIRE NA.TURELtE SOUS les yeux; le collier est blanc, et la poitrine porte un plastron noir, le manteau est gris brun , les pennes de l'aile sont noires ; le dessous du corps est d'un beau blanc comme le front et le collier. Tel est en gros le plumage du plu- vier à collier. Si l'on vouloit présenter toutes les diversités en distribution ou en étendue de ces couleurs, un peu plus claires et plus foncées, plus brouil- lées ou plus nettes, il faudroit faire au- tant de descriptions , et l'on établiroit presque autant d'espèces que l'on ver- roit d'individus. Au milieu de ces dif- férences légères et vraiment indivi- duelles ou locales, on reconnoît le plu- vier à collier , le même dans presque tous les climats ; on nous l'a apporté de Sibérie, du Cap de Bonne - Espé- rance , des riiilippines , de la Loui- siane et de Cayenne. M. Cook l'a ren- contré dans le détroit de Magellan , et M. Ellis à la baie d'Hudson. Ce pluvier \ DU PLUVIER. 27'3 à collier est l'oiseau que Marcgrave appelle matuitui du Brésil, et Wiliugh- bjr, en le remarquant , est frappé de la conséquence qu'offre ce fait -, savoir , qu'il y a des oiseaux communs à l'A- mérique méridionale et à l'Europe -, fait étonnant en lui - même, et qui ne trouve d'explication que dans le prin- cipe que nous avons établi sur la na- ture des oiseaux d'eau et de rivage , lesquels voyagent de proche en proche , et s'accommodent à toutes les régions , parce que leur vie tient à un élément qui rend plus égaux tous les climats , et y fournit par -tout le même fonds de nouvriture , en sorte qu'ils ont pu s'établir du nord au midi, et se trou- ver également bien sous les tropiques et dans les zones froides. . Nous regarderons donc comme une de ces espèces privilégiées qui se sont répandues sur tout le globe , celle du pluvier à collier , malgré quelques va- riétés dans le plumage de ces oiseaux ; il » I t^ .f.-^ i^\ il- 'M 276 HISTOIRE NATURELLE suivant lesdifFérens climats, ces diffé- rences extérieures , quand le reste des traits est le même ainsi que le naturel, ne doivent être regardées que comr^iQ la teinte locale, et pour ainsi dire la li- vrée des climats, livrée que les oiseaux prennent ou dépouillent plus ou moins en clîangeant de ciel. Les pluviers à collier vivent au bord des eaux -, on les voit le long de la mer en suivre les marées 5 ils courent très- vite sur la grève , en interrompant leur course par de petits vols, et tou-r jours en criant. En Angleterre , on trouve leurs nids sur les rochers des côtes j ces oiseaux y sont très -com- muns, comme dans la plupart des ré- gions du nord , en Prusse , en Suède , et plus encore en Laponie pendant l'été. On en voit aussi quelques-uns sur nos rivières ; et dans quelques pro- vinces , on les connoît sous le nom de gravières , en d'autres sous celui de criard, qu'ils méritent bien par les cris % .LE ;es diffé- 'esle des naturel, coîiiuie lire la li- > oiseaux u moins au bord î Ja mer înt très- ompant et tour- re , on lers des s-com- des ré- Suède , >endant es - uns es pro- lom de lui de es cris DU PLUVIER. 277 importuns et continuels qu'ils font en- tendre, pour peu qu'ils soient inquié- tés et tant qu'ils nourrissent leurs pe- tits, ce qui est long, car ce n'est qu'au bout d'un moig ou cinq semaines que les jeunes commencent à voler. Les chas-?- seurs nous assurent que ces pluviers ne font point de nids , et qu'ils pondent sur le gravier du rivage des oeufs ver- dâtres tachetés de brun ; les père et mère se cachent dans les trous et sous les avances des rives, habitudes d'après lesquelles les ornithologistes ont cru reconnoître dans cet oiseau le chara- drios d'Aristole, lequel, suivant la force du mot , est habitant des rives rompues des torrens , et dont le plumage, ajoute ce philosophe , n'a rien d'agréable non plus que la voix ; le dernier trait dont Aristole peint son charadrios , qui sort la nuit et se cache le jour , sans carac- tériser aussi précisément le pluvier à collier , peut néanmoins avoir rap- port à ses allures du soir et à sou cri , j ! i --a^- :î V '1\ \ r.78 HISTOIRE NATURELLE r qiio Ion ctilond très -tare] (H jusque (K'iiis la nuit. Quoi qu il en soil, le cha- raclrios est du nombre des oiseaux dans lesquels l'ancienne médecine , ou plutôt J'ancienne superstition , chercha des vertus occultes ; il guérissoit de la jau- nisse; toute la cure consistoit à la re- garder 3 l'oiseau lui-même, à l'aspect de l'ictérique , détournoit les yv.ux ,, comme se sentant alFecté de son mai. De combien de remèdes imaginaires ]a foiblesse humaine n'a-t-elle pas cher- ché à flatter en tout genre ses maux réels ! LE KILDIR. Cest le nom que porte en Virginie ce pluvier criard , et nous le lui conser- verons d'autant plus volontiers , que Catesbj le dit ibrmé sur le cri de l'oi- seau. Ces pluviers , très - communs à la Virginie et à la CaroHue, sont détestés des chasseurs, parce que leurs clameurs donnent l'alarme , et t'ont iuir tout gi- , i t i jusque le cha- ux dans Il plutôt ha des la jau- la re- l'aspect Jf^ux ., >ii niaj. ginaires ïs cher- s raaux irginie Doiiser- i , que le loi- ins à la ^testés i meurs )ut gz- DU PLUVIER. 279 hier. On voit dans louvrage de Ca- tesby une bonne figufe de cet oiseau , qu'il compare en grandeur à la bécas- sine; il est assez haut monté sur jambe 5 tout son manteau est gris-brun , et le dessus de la tête, en forme de calotte, est de '1 même couleur ; le front , la gorge, je dessous du corps et le tour du haut du cou sont blancs; le bas du cou est entouré d'un collier noir ; au- dessous duquel se trace un demi-col- lier blanc; et il y a de plus une bande noire sur la poitrine, qui s'étend d'une aile à l'autre; la queue est assez longue, et noire à l'extrémité ; le reste et ses couvertures supérieures sont d'une cou- leur rousse; les pieds sont jaunâtres ; le bec est noir ; l'œil est grand et en- touré d'un cercle rouge. Ces oiseaux restent toute l'année à la Virginie et à la Caroline; on les trouve également à la Louisiane , et l'on ne remarque pas de différence dans le plumage entre le mâle et lu femelle. isi < I ;■! .♦ , i » ; 'A a8o HISTOIRE NATUREL LE Une espèce voisine , ou peut-être la même , et qui n'a pas besoin d'une ay tre description , est celle du pluvier à col- lier de 6|aint - Domingue ; à quelques différences près dans les couleurs de la queue , et une teinte plus foncée dans celui-ci aux pennes de l'aile , ces deux oiseaux sont les mêmes. LE PLUVIER HUPPÉ. Ce pluvier, qui se trouve en Perse, est à-peu -près de la taille du pluviep doré^ mais il est un peu plus haut de jambes. Les plumes du sommet de sa tête sont d'un noir lustré de vert 5 elles sont ramassées en touffe portée en ar- rière , et forment une huppe de près d'un pouce de longueur, il y a du blanc sur les joues , focciput et les côtés du cou ; ^out le manteau est brun- marron foncé; un trait de noir tombe de la gorge sur la poitrine , qui est , ainsi que festomac , d'un noir relevé d'un LE -être la ne autre îr à col- [uelques 1rs de Ja •ée dans es deux Perse , pluvief laut de t de sa 1 5 elles en ar- le près » blanc tés du larron de la ainsi d'un D u p LU viER. 281 beau lustre do violet ; le bas - ventre est blanc ; la queue blanche à son ori- gine , est noire à son extrémité ; les pennes de l'aile sont noires aussi, et il y a du blanc dans les grandes couver- tures. Ce pluvier est armé , et porte au pli de l'aile un éperon qu'Edwards a négligé de figurer dans sa planche 47^ mais qu'on retrouve dans sa 208" , où il représente la femelle, qui diffère du . mâle en ce que tout son cou est blanc , et que sa couleur n'est nuancée d'aucun reflet. LE PLUVIER A AIGRETTE. Ce pluvier est encore armé aux épaules ; les plumes de l'occiput s'alon- gent en filets , comme dans le van- neau , lui forment une aigrette de plus d'un pouce de longueur 5 il est de la grosseur du pluvier doré , mais plus haut sur ses jambes, ayant un pied du ! • 2^3 HISTOIRE NATURELLE bec aux ongles , et seulement onze pou- ces du bec à l'extérieur de la queue ; il a le liant de la télé, ainsi que la buppe, la gorge et le plastron sur l'estomac , noirs, aussi bien que les grandes pen- nes de l'aile et la pointe de celles de la queue ; le manteau est d'un gris - brun ; les côtés du cou , le ventre et les gran- des couvertures de l'aile sont d'un blanc teint de fauve: l'éperon du pli dé l'aile est noir , fort et long de six lignes ; cette espèce se trouve au Sénégal , et paroit également naturelle à quelques-unes des régions cbaudes de l'Asie ; car un pluvier qui nous a été envoyé d'Alep , s'est trouvé tout-à-fait semblable à ce pluvier du Sénégal. LE PLUVIER COIFFÉ. -H i ■1 Une coiffure assez particulière nous sert à caractériser ce pluvier ; c'est un morceau de membrane jaune qui lui passe sur le front , et, par son extension , "■%M .^■...'"^^' LE ize pou- jeue ; il huppe, itomac , les pên- es de la - brun » 3s gran- in blanc Se l'aile 'S ; celle t paroît es -unes car un l'Alep , île à ce re nous c'est un qui lui ension , DU PLUVIER. , 283 entoure l'œil; une coiffe noire, alongëe en arrière en deux ou irois brins, ca- che le haut de la léte , dont le chignon est blanc , et une large mentonnière noire , prenant sous l'œil , enveloppe la gorge et fait le tour du iiaut du cou ; tout le devant du corps est blanc , le manteau est gris-roussâtre , les pennes de l'aile et le bout de la queue sont noirs , les pieds rouges , et le bec porte une tache de cette couleur vers la pointe. Ce pluvier, dont l'espèce n'é- toit pas connue , se trouve au Sénégal , comme le précédent, mais il est moins grand d'un quart, et u. n'a pas d'éperon au pli de l'aile. LE PLUVIER COURONNÉ. C E pluvier , qui se trouve au Cap de Bonne-Espérance, est un des plui grands de son genre ; il a un pied de longueur , et les jambes plus hautes que le pluvier doré 5 elles sont couleur \è i !\ i i < .* i'fl4 HISTOIRE NATURELLE de rouille; il a In lêle coW^o de noir, et dans ce nuir on voit une bande blan- che eu diadème , qui fait le tour entier de la tête , et forme une sorte de cou- ronne ; le devant du cou est gris; du noir ])ar grosses ondes se mêle au gris sur la poitrine; le ventre est blanc; la queue, blanche dans sa première moitié, ainsi qu'à son extrémité , porte une bande noire qui traverse le blanc; les pennes de l'aile sont noires, et les gran- des couvertures blanches ; tout le man- teau est brun, lustré de verdâtre et de pourpre. LE PLUVIER A LAMBEAUX. Une membrane jaune, plaquée anx angles du bec de ce pluvier, et pen- dante des deux côtés en deux lambeaux pointus, nous sert à le caractériser; il se trouve au Malabar; il est de la gros- seur de notre pluvier, mais il a de plus hautes jambes, qui sont de couleur jau- i LE de noir, le blan- II r entier de cou- gris ; du e i\n gris jlanc; la e moitié, 3rte une In ne; les les gran- , le man- ilre et de EAUX. quée anx , et pen- ambeaux ériser; il e la gros- a de plus ileur jau- DU PLUVIER. a85 nâtre; il porte derrière les yeux un trait blanc qui borde la calotte noire de la tête; l'aile est noire et iacbetëe de blanc daus les grandes couvertures; on voit aussi du noir bordé de blanc à la pointe de la queue ; le manteau et Je cou sont d'un gris fauve, et le. des- sous du corps est blanc ; c'est la livrée ordinaire, et pour ainsi dire unifor- me, du plumage de la plupart de toutes les espèces de pluviers. LE PLUVIER ARMÉ DE CAYENNE. C'est un pluvier à collier de la gran- deur du nôtre , mais il est beaucoup plus haut de jambes ; il a aussi le bec plus lon^^ et la tête moins ronde j une large bande noire couvre le front , en- gage les yeux , et va se joindre au noir qui garnit le derrière du cou , le haut du dos , et s'arrondit en plastron sur la poitrine; la gorge est blanche , ainsi que le devant du cou et le dessous du corps; une plaque grise entourée d'ua^ Oiseaux. IX. aS m 286 HISTOIRE lïATURSLLE bord blanc , forme une calotte derrière la tête ; la première moitié de la queue est blanche , et le reste est noir ; les pennes de i aile et les épaules sont noi- res aussi ; le resie du manteau est gris ïûêlé de blanc , des éperons assez longs percent au pli des ailes. • Il paroît que Vamacozgue de Fer- nandez , {cap. xii , cap, 17) oiseau criard au plumage mêlé de blanc et de noir, et à double collier, qu'on voit toute l'année sur le lac de Mexique, pu il vit de vermisseaux aquatiques , est un plu- vier ; on pourroit l'assurer si Fernandez eût donné le caractère de ses pieds. LE PLU VIAN. 'A H" L'oiseau nommé pluvian dans nos planches enluminées se rapporte au pluvier , en ce qu'il n'a que trois doigts; le pluvian n'est guère plus grand que le petit pluvier à collier, si ce n'est que son cou est plus long , et son bec plus l' LE derrière la queue oir^ les ont noi- I est gris ez loqgs de Fer- I oiseau ne eu de jit toute pu il vit t un plu- nandez Is. ans nos )rte au doigts; nd que est que ec plus i t DU PLUVIBR. 287 fort; il a le dessus de la tête , du cou et du dos noir, un trait de cette couleur sur les yeux , et quelques ondes noires sur la poitrine ; les grandes pennes de l'aile sont mêlées de noir et de blanc ; les autres parties de l'aile , pennes moyennes et couvertures, sont d'un joli gris ; le devant du cou est d'un blanc roussâtre, et le ventre blanc; mais le bec est plus gros et plus épais que celui du pluvier , le renflement y est moins marqué ; ces difFéreiices, qui semblent faire une nuance de genre plutôt que d'espèce, nous ont engagés à lui donner un nom particulier , et qui en même temps eût rapport aux pluviers. LE GRAND PLUVIER, vu^gair. appelé COVRLIS DE TERRE. It est peu de chasseurs et d'habitans de la campagne dans nos provinces de Picardie, d'Orléanois, de Beauce, de ) ecl , il de res- e, qu'il lant , ce i&y c'est même )Iuviers uns, il autres, comme :e qu'il niatiou des na- DU PLUVIER. 2B9 turelles sont diiFërentes de celles dos pluviers. D'abord cet oiseau est beaucoup plus grand que le pluvier doré , il est même plus ^ros que la bécasse ; ses jambes ëpiiisses ont un renflement marqué au-dessous du genou quiparoît gonflé ; caractère d'après lequel Beloii l'a nommé jambe enjlt/.e ; il n'a comme le pluvier, que trois doigts fort courts; ses jambes et ses pieds sont jaunes ; son bec est jaunâtre depuis son origi- ne, jusque vers le milieu de sa lon- gueur, et noirâtre jusqu'à son extré- mité; il est de la même forme, mais plus gros que celui du pluvier; tout le plumage, sur un fond gris-blanc etgris- roussâtre , est moucheté par pinceaux de brun et de noirâtre, dont les trails sont assez distincts sur le cou et la poi- trine, et plus confus sur le dos et sur les ailes , qui sont traversés d'une bande blanchâtre; deux trails de blanc roussâtre passent dessus et dessous i • i W â \A. "3^ atjO HISTOIRE NATtrRELLR l'œil ; le fond est de couleur roussâtre sur le dos et le cou , et il est blanc sous le ventre qui n'est point moucheté. Cet oiseau a l'aile grande 5 il part de loin, sur-tout pendant le jour, et vole alors assez bas près de terre j il court sur les pelouses et dans les champs aussi vite qu'un chien, et c'est de là qu'en quelques provinces, comme en Beau- ce, on liîi a donné le nom d'arpenteur. Il s'arrête tout court après avoir couru , tenant son corps et sa tête immobiles , et au moindre bruit il se tapit contre terre; les mouches, les scarabées , les petits limaçons , et autres coquillages terrestres , sont le fond de sa nourri- ture , avec quelques autres insectes qui se trouvent dans les terres en fri- che , comme grillons , sauterelles et courtillières ; car il ne se tient guère que sur le plateau des collines, et ii habite de préférence les terres pier- reuses , sablonneuses et sèches. En Beauce , dit M. Salerne , une mau- i Lia roussâlre lanc sous sheté. I part de , et vole il court aps aussi là qu'en n Beau- penteur, r couru , aobiles , t contre lées, les [uillages nourri- insectes en fri- reiles et it guère îs, et il 3s pier- les. En e mau- DU PLU VIEH. 291 ippelle vaise terre s appelle une terre à courlis* Ces oiseaux , solitaires et tranquilles pendant la journée , se mettent en mouvement à la chiite du jour ; ils se répandent alors de tous côtés en vo- lant rapidement, et criant de toutes leurs forces sur les hauteurs ; leur voix , qui s'entend de très-loin , est un son plaintif semblable à celui d'une flûte tierce , et prolongé sur trois ou quatre tons , en montant du grave à l'aigu 5 ils ne cessent de crier pendant la plus grande partie de la nuit, et c'est alors qu'ils se rapprochent de nos habita- tions. Ces habitudes nocturnes semble- roient indiquer que cet oiseau voit mieux la nuit que le jour; cependant il est certain que sa vue est très-per- çante pendant le jour; d'ailleurs la position de ses gros yeux le met en état de voir par-derrière comme par- devant ; il découvre le chasseur d'assez loin , pour se lever et partir bien avant ■^■'' : ,, if ap^ HISTOIRE NATÎTRELLÏJ que l'on ne soit à portée de le tirer ; c'est un oiseau aussi sauvage que ti- mide ^ la peur seule le tient inoimobile durant le jour , ef ne lui permet de se mettre en mouvement et de se faire entendre qu'à l'entrée de la nuit , ce sentiment de crainte est même si do- minant , que quand on entre dans une chambre où on le tient renfermé , il ne cherche qu'à se cacher , à fuir , et va , dans son effroi , donner tête baissée , et se heurter contre tout ce qui se ren- contre. On prétend que cet oiseau fait pressentir les changemens de temps et qu'il annonce la pluie ; Gesner a re- marqué que , même en captivité , il s'agite beaucoup avant farrivée d'un orage. Au reste, ce grand pluvier ou cour- lis de terre fait une exception dans les nombreuses espèces qui , ayant une portion de la jambe nue , sont censées habiter les rivages et les terres fan- geuses , puisqu'il se tient toujours loia e tirer; que ti- amobile let de se se faire uit , ce si do- ans une aéjilne , et va, 3aissée , se ren- îeau fait emps et ;r a re- vité, il 5e d'un u cour- n dans ant une censées îs fan- LTS loiu DU PLUVIER. 293 des eaux et des terreins hu»^ ides , et n'habite que les terres sèches et les lieux élevés. Ces habitudes ne sont pas les seules par lesquelles il diffère des pluviers. Le temps de son départ et la saison de son séjour ne sont pas les mêmes que pour les pluviers 5 il part en novembre pendant les dernières pluies d'autom- ne ; mais , avant d'entreprendre le voyage , ces oiseaux se réunissent en troupes de trois ou quatre cents , à la voix d'un seul qui les appelle , et leur départ se fait pendant la nuit. On les revoit de bonne heure au printemps ; et, dès la fin de mars, ils sont de retour en Beauce , en Sologne , en Berrj et dans quelques autres provinces de France. La femelle ne pond que deux ou quelquefois trois œufs sur la terre nue , entie des pierres ou dans un pe- tit creux qu'elle forme sur le sable des landes et des dunes 5 le mâle la pour- suit vivement dans le temps des Il i \ '^Hj f tm H \ "^i^ lis'JH m 1 i *i 2()4 HISTOIRE natuhetle nmours; il est aussi constant que vif, et ne la quitte pas , il laide à conduire ses pfîtits , à les promener , et à leur apprendre à distinguer leur nourri- ture; cette éducation est même lon- gue; car, quoique les petits marchent et suivent leur père et mère , peu de temps après qu'ils sont nés , ils ne prennent que tard assez de forces dan^ l'aile pour pouvoir voler. Belon en a trouvé qui ne pouvoient encore voler à la fin d'octobre , ce qui lui a fiîit croire que la ponte des œufs ou la nais* sance dos petits ne se faisoit que bien tard. Mais M. le chevalier Desirazy, qui a observé ces oiseaux à Malte, nous a appris qu'ils y font régulière- ment deux pontes , l'une au printemps et la dernière au mois d'août. Le même observateur assure que l'incuba lion est de trente jours; les jeunes sont un fort bon gibier , et on ne laisse pas de manger aussi les vienx , qui onî, la chair plus noire et plus sèche. La chasse à T H E r, t F. stnnt que vif, ide à conduire ler , et à leur leur nourri- it même Ion- lits marchent aère , peu de ; nës , ils ne ie forces dan? . Belon en a encore voler |iii lui a r:î!t ifs ou la nais** soit que bien er Desirazy, ux à Malte, lit régulière- m printemps ût. Le même rincubatiou unes sont un laisse pas de oiU la chair La chasse à BU PLUVIER. 295 Malle en ëtoit réservée au Grand- Maître de l'ordre , avant que l'espèce de nos perdrix n'eût été portée dans celte île vers le milieu du dernier siècle. Ce grand pluvier ou courlis de terre ne s'avance point en été dans le nord , comme font les pluv^iers; du moins Linmeus ne le nomme point daiîs la liste des oiseaux de Suède. Willulghoy assure qu'on le trouve en Angleterre , dans le comté de Norfolck , et dans le pays de Cornouailles; cependant Char- ieton, qui se donne pour chasseur ex- périmenté, avoue que et oiseau lui est absolument inconnu ; son instinct sauvage , ses allures de nuit , ont pu le dérober long-temps aux yeux des observateurs, et Belon, qui le premier l'a reconnu en France , remarque qu'a- lors personne ne put lui en dire le nom. J'ai eu , pendant un mois ou cinq semaines, un de ces oiseaux à ma campagne 5 on le nourrissoit de soupe , Q- I ^'; 196 HISTOIRE NATURELLE de pain et de viande cuite; il aimoit ce dernier mets de préférence aux au- tres : il mangeoit non-seul enient pen- dant le jour , mais aussi pendant la nuit; car, après lui avoir donné le soir sa provision de nourriture , on a re- marqué que le lendemain matin elle ëtoit fort diminuée. Cet oiseau m'a paru d'un naturel paisible, mais craintif et sauvage, et je crois que c'est en effet par cette re^i- son qu'on le voit rarement courir pen- dant le jour dans l'état de liberté , et qu'il préfère l'obscurité de la nuit, pour se réunir avec ses semblables. J'ai remarqué que dès qu'il appercevoit quelqu'un, même de loin, il cherchoit à s'enfuir , et que sa peur étoit si gran- de, qu'il se heurtoit contre tout ce qu'il rencontroit en voulant se sauver. Il est donc du nombre des animaux qui sont faits pour vivre éloignés de nous , et à qui la nature a donné pour sauve- garde l'instinct de nous fuir. ■■Ma DU PLUVIER. 2f)7 Celui dont il s'agit ici n'a point fait connoître son cri; il faisoit seulement qtlelqiiefois entendre pendant les deux ou trois dernières nuits qui ont pré- cédé sa mort une sorte de sifflement très-foible ; qui n'étoit peut-être qu'une expression de souffrance , car il avoit alors sur la racine du bec et dans les pieds de fort grandes blessures qu'il s'étoit faites en frappaiit contre le fil de fer de sa cage, dans laquelle il se remuoit brusquement dès qu'il ap- percevoit quelcju'objet nouveau. ; ' L' É C H A S S E. ' • L'ÉCHASSE est dans les oiseaux ce que la gerboise est dans les quadrupè- des; ses jambes, trois fois longues com- me le corps , nous présentent une dis- proportion monstrueuse; et, en consi- dérant ces excès ou plutôt ces défauts énormes, il semble que quand la na- ture essajroit toutes les puissances de Oiseaux. IX. 26 jJ|(r.-..,W-*ii„ 4 û\ I î r 1, n. Ci in v •/ 1 / H y A ■ 5 fi 1 • 1 1 V l 2^8 HISTOIRE NATURELLS sa première vigueur, et qu'elle ébau" choit le plan de la forme des êtres, ceu?c en qui les proportions d'organes s'uni- rent avec la faculté de se reproduire, ont été les seuls qui se soient mainte- nus ; elle ne put donc adopter à perpé- tuité toutes les formes qu elle avoit tentées; elle choi3it d'abord les plu9 belles pour en composer le ton harmo- nieux des êtres qui nous environnent ; mais, au milieu de ce magnifique spec- tacle , quelques productions négligées, et quelques formes moins heureuses, jetées comme des ombres au tableau, paroissent être les restes de ces des- sins mal assortis, et de ces composés quelle n'a laissé subsister que pour nous donner une idée plus étendue de ses projets ; et l'on ne peut mieux saisir une de ces disproportions qui contras- tent avec le bel accord et la grâce ré- pandue sur toutes ses oeuvres, que dans cet oiseau, dont les jambes, excessive- ment longues, lui permettent à peine '«H'f.-ifiitt - B ébau- 3s, ceux 5s s'uni- 'oduire, mainte- i perpé- e avoit les plu^ harinor onnent ; uç spec- igligées, Lireuses , tableau, es des- omposés ue pour ndue de ux saisir contras- ;race ré- que dans ccessive- à peine ffe DTJPIUVIER. 2f)() de porter son bec à terre pour prendre sa nourriture; et de plus, ces jambes, si disproportionnées, sont comme des échasses , grêles , foibles et fléchissan- tes , supportant mal le petit corps de l'oiseau, et relardant sa course plus qu'elles ne l'accélèrent ; enfin , trois doigts beaucoup trop courts pour les jambes, asseyent mal sur ses pieds ce corps chancelant , trop loij du -oint d'appui. Aussi les noms que les p? ciens et les modernes ont donné« dans toutes les langues à cet oiseau , m irquent la foiblesse de ses jambes molles et ployan- tes , ou leur excessive longueur. L'échasse paroît néanmoins se dé- dommager par le vol , de la lenteur de sa marche pénible ; ses ailes sont lon- gues et dépassent la queue qui est assez courte ; leur couleur, ainsi que celle du dos, est d'n < T,oir lustré de bieu- verdâtre ; le der^'^r» de la tête est d'un gris -brun, {^ .essus du cou est mêlé de noirâtre et de blanc; tout le m..[ " r 'f*"" ' Miii i't ^ 3oO HISTOIRE NATURELLE dessus est blanc depuis la gorge jusr qu'au bout de la queue ; les pieds sont rouges et ils ont huit pouces de hau- teur , y compris la partie nue de la jambe, qui en a plus de trois ; le nœud du genou se marque i'ortement au mi- lieu du jet lisse et grêle de ses pieds dé- mesurés j le bec est noir, cylindrique, un peu applali par les côtés vers la pointe, long de deux pouces dix ligues, implanté bas sur un front relevé, qui rend la têle ronde. Nous sommes peu instruits des ha- bitudes naturelles de cet oiseau , dont l'espèce est foible et en même temps rare. Il est vraisemblable qu'il vit d'in- sectes et de vermisseaux , au bord des eaux et des marais. Pline l'indique sous le nom d'himantopus , et dit : « Qu'il nait en Égj^pte , qu'il se nourrit prin- cipalement de mouches , et qu'on n'a jamais pu le conserver que quelques jours en Italie. » Cependant Belon en parle comme d'un oiseau naturel à cette ■s M I m 'I # * 3oi ge )USr ds sont e hau- ; de la e nœud au mi- leds dé- Irique , vers la ligues, i^é, qui des ha- i, dont î temps vit d'in- >ord des :jue sous « Qu'il it pria- u on n'a uelques ielon en ;l à celle I I DU PLUVIKR. conlrëe , et le comte Marsigli l'a vu sur le Danube. Il paroît aussi qu'il fré- quente les terres du nord , quoique Klein dise qu'on ne l'a jamais vu sur les côtes de la Baltique 5 mais Sibbald, en Ecosse , en a très-bien décrit un qui avoit été tué près de Dumfrise. L'échasse se trouve aussi dans le nouveau continent ; Fernandez en a vu une espèce, ou plutôt une variété, dans la Nouvelle - Espagne 5 et il dit que cet oiseau , habitant des régions froides , ne descend que l'hiver au Mexique; cependant Sloane le place parmi les oiseaux de la Jamaïque. Il résulte de ces autorités, contraires en apparence , que l'espèce de l'échasse, quoique très-peu nombreuse , se trouve répandue ou plutôt dispersée, comme celle du pluvier à collier, dans des ré- gions très-éloignées. Au reste , l'échasse du Mexique , indiquée par Eernandez , est un peu plus grand que celle d'Eu- rope ; elle a du blanc mêlé dans le noir i.jf i'!* 302 HISTOIRE NATURELLE des ailes ; mais ces différences ne nous paroissent pas assez grandes pour eu faire une espèce séparée. } ■ } I LE COURE-VITE. Le premier coure- vite a été tué en France, où il étoit apparemment éga- ré, puisque l'on n'en a point vu d'au- tre. La rapidité avec laquelle ils cou- roit sur le rivage le fît appeler coure- vite. Depuis nous avons reçu de la côte de Coromandel un oiseau tout pareil pour la forme , et qui ne diffère de celui-ci que par les couleurs, en sorte qu'on peut le regarder comme une va- riété de la riiême espèce , ou tout au moins comme une espèce très-voisine : ils ont tous les deux les jambes plus hautes que les pluviers; ils sont aussi grands, mais moins gros; ils en diffè- rent encore par la forme du bec qui est courbé , au lieu que les pluviers l'ont droit et renflé vers le bout ; ils * -^ *'-a .'JCKî't:^ -ir^*'""' " — "" E ne nous )our en tE. tué en înt éga- lai! d'au- ils cou- r coure^ Q la côte it pareil ifFère de en sorte I une va- tout au voisine : bes plus >nt aussi en difFè- bec qui pluviers out 3 ils ooô DU PLUVIEB. ont les doigts des pieds très-courts , par- ticulièrement les deux latéraux , etc. Le premier a le plumage d'un gris lavé de brun-roux , il y a sur l'œil un trait plus clair et presque blanc , qui s'étend en arrière , et l'on voit au-des- sous un trait noir qui part de l'angle extérieur de l'œil ; le haut de la tête est roux ; les pennes de l'aile sont noi- res , et chaque pkime de la queue , ex- cepté les deux du milieu , porte une tache noire avec une autre tache blan- che vers la poiiîte. Le second, qui est venu de Coro- mandel , est un peu moins grand que le premier ; il a le devant du cou et la poitrine d'un beau roux-marron , qui se perd dans du noir sur le ventre; les pennes de l'aile sont noires; le man- teau est gris ; le bas du ventre est blanc ; la tête est coiffée de roux , à-peu-près comme celle du premier; tous deux ont le bec noir et les pieds blanc-jau- nâtre. 1^- "'i ■^ •• . . s i \ u I ; 3o4 HISTOIRE NATURELLE LA SANDERLING. Nous laissons à cet oiseau le nom de sanderlin^, qu'on lui donne sur les côtes d'Angleterre ; il n'a guère que sept pouces de longueur ; son plumage est à- peu-près le même que celui de la maubèche grise , excepté qu'il a tout le devant du cou et le dessous du corps très-blancs. On voit ces oiseaux voler en troupes et s'abattre sur les sables des rivages; on les conuoît sous le nom de curwillet , sur les côtes de Cornouail- les. Willulghby donne àson sanderling quatre doigts à chaque pied ; E.ay , qui semble pourtant n'en parler que d'après Willlulgbj, ne lui en donne que trois, ce qui caractériseroit un pluvier et non pas une maubèche. Espèces connues dans ce genre. Le petit Pluvier à collier, chavadrius IJîa- ticiila. { 1 , _C •^rij DU PLUVIER. 3o5 Le Pluvier à collier, charadrîus jiîexan- drinus* Le Kildir, charadrîus Vociferus, Le Guignard , charadrîus Morineîlus. Le Pluvier doré à gorge noire , charadrîus ^prîcarius. Le Pluvier doré^ charadrîus Plupîalîs, Le Sanderllng, chraradrîus Calidris, Le grand Pluvier , charadrîus ^.dîenemus, L*£cliasse , charadrîus Hîmantopus, Le Pluvier armé , charadrîus Spînosus. Le Pluvier coiffé, charadrîus Piieatus. Le Pluvier couronné , charadrîus Coro- natus. Le Pluvier à lambeaux, charadrîus Bîlo- hus. Le Pluvian, charadrîus Melanocephaîus ^ Le Coure-vîte, charadrîus Gallicus, Le Coure-vîte de Coromaudel , charadrîus Coromandelîcus, riN DU TOMJE NEUVIEME. D£ L'IMPRIMEllIE DE G U.TLLEMINET. t^'