^. ^ /a /: ^"^ ^^- .V #/ IMAGE EVALUATION TEST TARGET (MT-3) 1.0 l.l 11.25 lÂâ|28 |2.5 Ui iiii 12.2 12.0 Photographie Sciences Corporation ■t. // ^ >% ^•^ \ • (maaning "CON> TINUED"). or tha symbol V (maaning "ENO"). whichévar appllas. Maps. platas. charts, atc. may ba fllmad at diffarant réduction ratloa. Thoaa too larga to ba antiraly includad in ona axposura ara filmad baginning in tha uppar laft hand cornar, laft to right and top to bottom, aa many framaa sa raquirad. Tha following dlagrama llluatrata tha mathod: Laa Imagaa auivantas ont été raproduitas avac la plua grand soin, compta tanu da la condition at da la nattaté da l'axamplaira filmé, at an conformité avac laa. conditions du contrat da filmaga. Laa axamplalras originaux dont la couvarture en papier est imprimée sont filmés en commençant par la premier plat et en terminant soit par la dernière paga qui comporte une empreinte d'Impreasion ou d'illustration, soit par le second plat, selon le cas. Tous les autres exemplaires originaux sont filmés en commençant par la première pagr qui comporta une empreinte d'impresslor ou d'illustration at en terminant par la dernière paga qui comporta une telle empreinte. Un dea symboles suivants apparaîtra sur la dernière image do chèque microfiche, selon le caa: la aymbola — *• signifia "A SUIVRE", le symbole V signifie "FIN". Les cartes, planchée, tableaux, etc.. peuvent être filmée é dea Mux da réduction différents. Lorsque le document est trop grand pour être reproduit en un seul cliché, il est filmé à partir de l'angle supérieur gauche, de gauche à droite. et de haut en bas, en prenant la nombre d'images nécessaire. Les diagrammes suivants illuatrant la méthode. 1 2 3 1 1 2 3 4 5 6 HI i*,-^\ hJ. Jl,. Jr. i i HISTOIRE NATURELLE "^hl DE BUFFON. OISEAUX. TOME XIII. . »♦ i*. .4 \^ ; ■'■■ ■i 'Zl I \ .» 0, ■ 1 ' » 1 * ^ A i ,./ ■ i \ ! 1 ■ ** ,* < %^ /% HISTOIRE NATURELLE •i I » DE BIL classée par ordrlp, ceimM^&pepefi d'après le sykê^ defOMs ; AVEC LES CARACT] et la nomenclature^ Far RBNi-RiCHARD CASTEL , auteur du poëme . des Plantes, NOUVELLE EKiri TOME XXI DE L'IMPRIMERIE DE CRAFELBT; A PARIS, Chez Deter VILLE, rue du Battoir ;n° i6. AN X — 1802. v 4 m ï. I 1/ r i é < '•'-*• ^'■'^"^•«p*"'"<"'*^ .i ,.!:: ..^-i ^ /" < ■ ■■:' •r < •-».:« i /. JRaifc^x--a"*'-» 'J*- r: - i- l »J HISTOIRE NATURELLE , , . ■ • ■- , ^ . .;.. DES OISEAUX. • fi». • • • SUITE DU LXXIP GENRE. ' Variétés DU CHARDONNERET. QuoiQUj! cet oiseau ne perde pas son rouge dans la cage aussi promptement que la linotte, cependant son plumage y éprouve des altérations considére^bles et fréquentes , comme il arrive à tous les oiseaux qui vivent en domesticité. J'ai déjà parlé des variétés d'âge et de sexe ; comme aussi des différences mul- tipliées qui se trouvent entre les indi- vidus , quant au nombre et à la distri- bution des petites taches blanches de la queue et deg ailes , et quant à la teinte plus ou moins bruiie de plu- Oiseaux. Xlir. j; i .«<».• m^IaSi^MiM^' ^ \i / / / 2 HISTOIRE NATURELLE mage : je ne ferai mention ici que des variétés principales que j'ai observées, ou qui ont été observées par d'autre», et qui nie paroisseht n'être , pour la plupart, que des variétés individuelles et ])urement accidentelles. ^ I. Le chardonneret a poitrine JAUNE. Il n'est pas rare de voir des chardonnerets qui ont les côtés de la poitrine jaunes , et qui ont le tout du bec et les pennes des ailes d'un noir moins foncé ; on croit s'être apperçu qu'ils chantoient mieux que les autres : ce qu'il y a de certain, c'est que la femelle a les côtés de la poitrine jaunes comme le mâle. II. Le chardonneret a sour- cils et front blancs. Tout ce qui est ordinairement rOuge autour du bec et des yeux dans les oiseaux de cette ' espèce, étoit blanc dans celui-ci. Aldro- vande,quira observé, ne parle d'au- cune autre dift'érence. J'ai vu un char- donneret quiavoit en blanc tout ce qui \ DUPINSON. i est en noir sur la tête des chardonne- rets ordinaires. .j|. ..,.* . . III. Le CHARD0VNERi.r A TÊTB RAYÉE DE ROUOS ET DE JAUNE. lia ëtë trouvé en Amérique ; mais proba- blement il y a voit été porté. J'ai re- marqué dans plusieurs chardonnerets que le rouge de la tête et de la gorge étoit varié de quelques nuances de jau- ne, et aussi la couleur noirâtre du fond des plumes , laquelle perçoit en quel- ques endroits à travers les belles cou- leurs de la superficie. , ; IV. Le CHARDONNERET A CAPU- CHON NOIR. A la vérité le rouge pro-r pre aux chardonnerets se retrouve ici , mais par petites taches semées sur le front. Cet oiseau a encore les ailes et la queue du chardonneret ; mais le dos et la poitrine sont d'un brun jaunâtre, le ventre et les cuisses d'un blanc assez pur ; l'iris jaunâtre 5 ie bec et les pieds couleur de chair. Albin avoit appris d'une personne ^ 4 HISTOIRE N A T V îl K L L E digne defoi ,c[ue cet individu ëtoil né d'une feftielle chardonneret fécondée par une alouette mâle. Mais un seul té- moignage ne suffît pas pour constater lin pareil fait. Albin ajoute, en confir- mation, que son métis nvoit quelque chose de l'alouette dans son ramage et dans ses manières. • '•• / ' ^' . V. Le chaudonneret plancha- TRE. Exc-epté le dessus de la tête et la gorge qui éloient d'un beau rouge comme dans le chardonneret ordinai- )'e, la queue qui étoit d'un cendré brun , et les ailes qui étoient de la même couleur avec une bande de jaune- terne, cet oiseau avoit en effet le plumage blanchâtre. VI. Le chardonneret blanc. Celui d'Aldrovande avoit sur la tête le même rouge qu'ont les chardonnerets ordinaires , et de plus quelques pennes de Taile bordées de jaune 5 tout le reste étoit blanc. Celui de M. l'abbé Aubry a une i- ■ \ \ y* ^-iiù.':^i-:uLi'i DU PINSON. ) !) 5 teinte jaune sur les couvertures su- périeures des ailes, quelques pennes moyennes noires depuis la moitié de leur longueur , terminées de blanc ; les pieds et les ongles blancs ; le bec de la même couleur; mais noirâtre vers le bout. n- tri-. ! . J'en ai vu un chez M. le baron de Goula y qui avoit la gorge et le front d'un rouge foible, le reste de la tête noirâtre 5 tout le dessous du corps blanc, légèrement teinté de gris-cen- dré , mais plus pur immédiatement au* dessous du rouge de la gorge , et qui ïemontoit jusqu'à la c>a lotte noirâtre; le jaune de l'aile du chardonneret, les couvertures supérieures olivâtres , le reste des ailes blanc, un peu plus cen- dré sur les pennes moyennes les plus proches du corps ; la queue à-peu-près du même blanc; le bec d'un blanç-rosé, et fort a longé, les pieds couleur de chair. Cette dernière variété est d'au- tant plus intéressante quelle appar- ia ii 'i , -'T 1% -•^^- € HISTOIRE NATURELLE tient à la nature : Foisëau ayoît été pris adulte dans des champs. • Gesner avoit entendu dire qu'on en trouvoit de tout blancs dans le pays des Grisons , et tel est celui que nous avons fait représenter dans nos plan- ches enluminées. VII. Le chardonneret noir. On en a vu^uçieurs de cette couleur. Celui d'Aspernac^, dont parle André Schen- .s^ berg Anderson , étoit devenu entière- ment noir, après avoir été long-temps encage. ■ ";r; 1< i '' La même altération de couleur a eu lieii dans les mêmes circonstances sup un chardonneret que l'on nourrissoit en cage dans la ville que j'habite ; il ^toit noir sans exception. ^ Celui de M. Brisson avoit quatre pennes de l'aile , depuis la quatrième à la septième inclusivement , bordées d'une belle couleur soufre au-dehors et de blanc à l'intérieur , ainsi que les moyennes , une de ses dernières termi- V il DU P INSON. 7 née de blanc; enfin, le bec, les pieds et les ongles blanchâtres ; mais la des- cription la plus exacte ne représente qu'un moment de l'individu , et son histoire la plus complète qu'un mo- tnent de l'espèce ; c'est à l'histoire gé- nérale à représenter , autant qu'il est possible j la suite et l'enchaînement des difFérens états par où passent, et les individus et les espèces. Il y a actuellement à Beaune deux chardonnerets noirs, ii'-!r lesquels je me suis procuré quelques éclaircissemens; ce sont deux mâles , l'un a quatre ans, l'autre est plus âgé : ils ont l'un et l'au- tre essuyé trois mues, et ont recouvré trois fois leurs couleurs qui étoient très- belles; c'est à la quatrième mue qu'ils sont devenus d'un beau noir lustré sanâ mélange: ils conservent cette nou- velle couleur depuis huit mois , mais il paroît qu elle n'est pas plus fixe que la première ; car on commence à ap- percevoir (aSmars) du gris sur le 1 / 1/) iMjuw \t m>i^ii>^>i^içmfe>^^ffmmiKm Ç; HISTOIRE NATURELLE ventre de l'un de ces oiseaux , du rouge sur sa tête, du roux sur son dos, du jaune sur les pennes de ses ailes, du blanc à leurs èxtrémitës et sur le bec. Il seroit curieux de rechercher l'in- fluencé que peuvent avoir dans ces changemens de couleurs, la nourri- ture , l'air , la température , etc. On sait que le chardonneret électrisé par M. Klein , avoit entièrement percju , ôix mois après^ non-seulement le rouge de sa tête , mais la belle plaque citrine de ses ailes. -' f ;• r -^ ' VIII. Le chardonneret noir a TÊTE ORANGÉE. Aldrovaude trouvoit cet oiseau si différent du chardonne- ret ordinaire, qu'il le regardoit, non comme étant de la même espèce, mais seulement du même genre 5 il étoit plus gros que le chardonneret, et aussi gros que le pinson ; ses yeux étoieut plus grands à proportion 5 il avoit le dessus du corps noirâtre, la tête de même couleur, excepté que sa partie j / ■ U PINSON. g antérieure près du bec étoit entourée d'une zone d'un orangé vif; la poitrine et les ccnvertures supérieures des ailes d'iai noir-verdâtre ; le bord extérieur des pennes des ailes de même, avec une bande d'un jaune-foible , et non d'un beau citron, comme dans le chardonne- ret; le reste des pennes noir, varié de blanc ; celles de la queue noires , la plus extérieure bordée de blanc à l'intérieur; le ventre d'un cendré-brun, Ce n'est point ici une altération de couleur produite par l'état de capti- vité : l'oiseau avoit été pris dans les environs de Ferrare , et envoyé à Al- drovande. ••v . .r'.u,.,^.:.;.^ i..:- , ■■:. ■■■ > IX. Le charixonneret métis. On a vu beaucoup de ces métis : il seroit in- fini j et encore plus inutile, d'en donner ici toutes les descriptions. Ce qu'on peut dire en général , c'est qu'ils ressem- blent plus au père par les extrémités , et à la mère par le reste du corps , com- me cela a lieu dans les mulets des qua- Oiseaux, XIII. 2 j h i .:.j i ^f^i^ }< i \ ( i i ! 1 10 HISTOIRE NATURELLE diupèdes. Ce n'est pas que je regarde absolumept ces métis comme de vrais mulets ; les mulets viennent de deux espèces différentes , quoique voisines , et sont presque toujours stériles; au Jieu que les métis résultant de l'accou- plement de deux espèces granivores, tels que les serins , chardonnerets , vèrdiers, tarins, bruans,'Jinoltes, sont féconds, et se reproduisent assez facile- ment, comme oii le voû tous les jours. 21 pourroit donc se faire que ce qu'on appelle différentes espèces parmi les granivores , ne fussent en effet que des races diverses , appartenant à la même espèce , et que leurs mélanges ne fus- sent réellement que des croisemens de races , dont le produit est perfectionné^ comme il arrive ordinairement : on remarque en effet que les métis sont plus grands, plus forts, qu'ils ont Ja voix plus sonore , etc. mais ce ne sont ici que des vues; Pour conclure quel- que chose, il faudroit que des amateurs )t.....y '«^-„ ' (Il i nu PINS s'occupassent de ces expéi suivissent jusqu'où élie Ce que l'on peut prédii on s'occupera des oiseaj tiplicalion, du mélarif croisement des races multipliera les prétendl commence déjà à trouva campagnes, des oiseaux qui blent à aucune des espèfcés- connues. J'en donnerai un exemple à l'article du tarin. Le métis d'Albin prôvenoit d'un mâle chardonneret élevé à la bro- chette , et d'une femelle canari ; il avoit la tête, le dos et les ailes du char- rlonneret, mais d'une teinte plusfoible ; le dessous du corps et les pennes de la queue jaunes, celles-ci terminées de blanc. J'en ai vu qui avoient la tête et la gorge orangées; il sembloit que ie rouge du mâle se fût mêlé , fondu avec le jaune de la femelle. Kr^ ; ) i "■^.T i t I ( \ ) i \ t -, i l I i IZ HISTOIRE lfATURELL|B LE CHARDONNERET à quatre raies. Ce qu'il y a de plus remarquable dans cet oiseau, ce sont ses ailes, dont la base est rousse , et qui ont, outre cela , quatre raies transversales de diverses couleurs dans cet ordre, noir, roux, noir, blanc; la tête et tout le dessus du corps , jusqu'au bout de la queue , est d'un cendré obscur 5 les pennes des ai- les sont noirâtres ; la poitrine rousse > la gorge blanche 5 le ventre blanchâtre et le bec brun. Ce chardonneret se trouve dans les contrées qui sont à l'ouest du golfe de Bothniç, aux envi- rons deliulhéa. , i . il i**^,. ,4>i'. DU PINSON. r9 IJ Oiseaux étrangers qui ont rapport au Chardonneret, \ LE CHARDONNERET VERT, ou LE MARACAXAO. M. Edwards, qui le premier a observé et décrit cet oiseau , donne la figure du mâle dessinée d'après le vi* vant , planche 272 5 et celle de la fe- melle dessinée d'après le mort, plan- che 128. De plus, il nous apprend, dans une addition qu'il a mise à la tête de son premier volume , que c'est un oiseau du Brésil. Le mâle a le bec, la gorge et la par- tie antérieure de la tête , d'un rouge plus ou moins vif, excepté un petit espace entre le bec et l'œil qui est bleuâtre ; le derrière de la tête , du cou et le dos , d'un vert-jaunâtre ; les cou- vertures supérieures des ailes et les h: «r • ( 14 HISTOIRE MATURELLB pennes moryennes verdâlres , bordées de rouge 5 les grandes pennes presque noires ; la queue et ses couvertures su- périeures d'un rouge -vif; les couver- tures inférieures d'un gris-cendre? ; tout le dessous du cprps rayé transversale- ment de brun, sur un fond qui est vert- d'olive à la poitrine , et qui va toujours s'éclaircissant, jusqu'à devenir tout-à- fait blanc sous le ventre. Cet oiseau est de la grosseur de nos chardonnerets ; il a le bec fait de même , et les pieds gris. . La femelle dijBTère du mâle en ce qu'elle a le bec d'un jaune -clair ; le dessus de la tçte et du cou cendré ; la base des ailes et le croupion d'un vert- jaunâtre comme le dos , sans aucune teinte de rouge ; les pennes de la queue brunes , bordées en dehors d'un rouge vineux; les couvertures inférieures blan- ches, et les pieds couleur de chair. ~*-^BHr^l ':2^BsaÊ^£^^r^ jordées )resque ires su- ;ouver- ^ ; tout ersale- 5t vert- )ujours toiit-à- eau est lerets ; s pieds en ce lir ; le ré; la vert- uciine ueue [rouge blau- DU PINSON. i6 II. '. ) ; i« i I ,,i LE CHARDONNERET JAUNE. I i » ■» I Tous ceux qui ont parlé de cet oi- seau, se sont accordés à lui donner le nom de chardonneret d'Amérique; mais, pour que cette dénomination fût bonne, il faudroit que l'oiseau à qui on la appliquée fat le seul chardon- neret qui existât dans tout le conti- nent du Nouveau-Monde ; et non-seu- lement cela est difficile à supposer, mais cela est démenti par le fait même, puisque le chardonneret de farticle précédent est aussi d'Amérique. J'ai donc cru devoir changer cette déno- mination trop vague en une autre qui annonçât ce qu'il y a de plus remar- quable dans le plumage de l'oiseau. Le chardonneret jaune a le bec , à très-peu près, de même forme et de même cou- leur que notre chardonneret; le front noir , ce qui . est propre au mâle ; le ; 0 10 HISTOIRE lïATUKELLE reste de la iéte, le cou, le dos et la poitrine d'un jaune éclatant; les cuis- ses , le bas- ventre , les couvertures su- périeures et inférieures de la queue d'un blanc - jaunâtre ; les petites cou- vertures des ailes jaunes à l'extérieur, blanchâtres à l'intérieur , et terminées de blanc ; les grandes couvertures noi- res , et terminées d'un blanc légère- ment nuancé de brun , ce qui forme deux raies transversales bien marquées sur les ailes qui sont noires ; les pennes moyennes terminées de blanc ; celles qui avoisinent le dos et leurs couver- tures , bordées de jaune ; les pennes de la queue, au nombre de douze, égales entr'elles, noires dessus, cendrées des- sous; les latérales blanches à l'intérieur vers le bout ; le bec et les pieds couleur de chair. . . : , La femelle difi^ère du mâle en ce qu'elle n'a pas le front noir , mais d'un vert-olive , ainsi que tout le dessus du corps , et en ce que le jaune du crou- ;/ iW8».,i»t*'»«*ri'ï»»%fc~'sirt ■ ■'■^ cou- Dtr PIN «ON. ly pion et du dessous du corps est moins brillant, le noir des ailes moins foncé, et au contraire les raies transversales moins claires; enfin, en ce qu'elle a le ventre tout blanc , ainsi que les cour^ vertures inférieures de la queue. Le jeune mâle ne diffère de la fe- melle que par son front noir. La femelle observée par M. Edwards étoit seule dans sa cage, et cependant elle pondit, au mois d'août lySS, un petit œuf gris-de-perle , sans aucune tache; mais ce qui mérite plus d'at- tention , c'est que M. Edwards ajoute que constamment cette femelle a mué deux fois par an ; savoir , aux mois de mars et de septembre. Fendant l'hi- ver , son corps étoit tout-à-fait brun ; mais la tête , les ailes et la queue , con- servoient la même couleur qu'en été : le mâle étant mort trop tôt, on n'a pu suivre cette observation sur lui ; mais il est plus que vraisemblable qu'il auroit mué deux fois comme sa fe- \ ' i /; )\ l> / \ I if HTSTOIRS NATURELLE melle, et comme les bengalis, les veu- ves, le minisli* , et beaucoup d'autrea espèces des pays chauds. L'individu observé par M. Brisson a voit le ventre, les flancs, les couver- tures inférieures de la queue et des ailes du même jaune que le reste du corps; le? couvertures supérieures de la queue d'un gris-blanc 5 le bec, les pieds et les ongles blancs; mais la plu- part de ces différences peuvent venir des différens états où l'oiseau a été observé. M. Edwards l'a dessiné vi- vant ; il paroit aussi qu'il étoit plus grand que celui de M. Brisson. Catesby nous apprend qu'il est fort rare à la Caroline, moins à la Virgi- nie, et très- junmun à la Nouvelle- Yorck ; celui qui est représenté dans nos planches enluminées , venoit du Canada, où le P. Charlevoix a vu plus d'un individu de la même espèce. > Longueur totale , quatre rjouces um. tiers; bec, ciîTj à six lignes r tarne de / V' » U P 1 N s O N. IQ même; vol, sept pouces uii quart; queue, dix-huit lignes, composée de douze pennes égales , dépasse les ailes de six lignes. LE SIZERIN. !N/. Biisson appelle cet oiseau petite luiuue de vignes. Je ne lui conserve point le nom de linotte , parce qu'il me semble avoir plus de rapport avec le tarin, et que d'ailleurs son ramage est fort inlérieur à celui de la linotte. Gesner dit qu'on lui a donné le nom de tschet scherle, d'après son cri qui est fort aigu ; il ajoute qu'il ne paroit guère que tous les cinq ou tous les sept ans, comme les jaseurs de Bohème, et qu'il arrive en très-grandes troupes. On voit , par le témoignage des voya- geurs , qu'il pousse quelquefois ses ex- cursions jusqu'au Groenland. M. Frisch nous apprend qu'en Allemagne il passe en octobre et en novembre, et qu'il repasse en février. ■'â <^iw w— • ■»yy^p»—_ f|> ijmiiMi m ■.■'?! imij^m n ^ •/ I !' 20 HISTOIRE NATURELLE J'ai dit qu'il teiioit pliis du tarin que de la linotte; c'étoit l'avis de Gesner, et c'est celui de M. le docteur Lottin- ger, qui connoît bien ces petits oi- seaux. M. Friscli va plus loin; car, selon lui , le tarin peut servir d'appeau pour attirer les sizerins dan? les pièges au temps du passage 5 et ces deux espèces se mêlent et produisent ensemble. Al- drovande a trouvé au sizerin beaucoup de ressemblance avec le chardonneret, et l'on sait qu'un chardonneret appro- che fort d'un tarin qui auroit du rouge sur la tête. Un oiseleur, qui a beaucoup de pratique et peu de lecture, m'a assuré, en voyant la figure enluminée du sizerin, qu'il avoitpris plusieurs fois des oiseaux semblables à celui-là pêle- mêle avec des tarins auxquels ils res- sembloient fort , mais sur-tout les fe- melles aux femelles ; seulement elles ont le plumage plus rembruni et la queue plus courte. Enfin M. Linnaeus remarque que ces oiseaux se plaiseot .; / DU PINSON. M dans les lieux plantés d'aunes , et Schvrenckfeld met la graine d'aune parmi celles dont ils sont friands 5 or, on sait que les tarins aiment beaucoup la graine de cet arbre, ce qui est un nouveau trait de conformité entre ces deux espèces : d'ailleurs les sizerins ne mangent point de navette comme la linotte, mais bien du chenevis, de la graine d'ortie-grièche, de chardons, de lin, de pavots, les boutons des jeunes branches de chêne , etc. ils se mêlent volontiers aux autres oiseaux ; l'hiver est la saison où ils sont le plus familiers; on les approche alors de très-près sans les eifaroucher ; en général , ils sont peu défîans et se prennent facilement aux gluaux. >: Le sizerin fréquente les bois , il se tient souvent sur les chênes , y grimpe comme les mésanges , et s'accroche comme elles à l'extrémité des petites branches : c'est de-là que lui est venu probablement le nom de linaria trun- Oiseaux. XIII. 3 r/ %ï%/i>^ti :rsr»m I 'i \'' i I ( i ..i) / i ' 22 HISTOIRE NATURELLE calis , et peut-être celui du petit chêne. , Les sizerins prennent beaucoup de graisse et font un fort bon manger; Schwenckfeld dit qu'ils ont ua jabot comme les poules, indépendamment de la petite poche formée par la dila- tation de l'œsophage , avant son inser- tion dans le gésier ; ce gésier est mus- culeux comme dans tous les granivo- res , et l'on y trouve beaucoup de pe- tits cailloux. ! ^ _ Le mâle a la poitrine et le sommet de la tête rouges, deux raies blanches transversales sur les ailes ; le reste de la tête et tout le dessous du corps mêlé de brun et de roux-clair 5 la gorge bru- ne ; le ventre et les couvertures infé- rieures de la queue et des ailes d'un blanc -roussâtre ; leurs pennes brunes bordées tout autour d'une couleur plus claire; le bec jaunâtre, mais brun vers la pointe ; les pieds bruns. Les individus observés par Schwenckfeld avoient le dos cendré. y ' il -fia DU PINSON. 23 La femelle n'a du rouge que sur la tête, encore est-il moins vif. M. Lin- naeus le lui refuse tout- à- fait 5 mais peut-être que la femelle qu'il a exa- minée avoit été long-temps en cage. Klein raconte qu'ayant électrisé au printemps un de ces oiseaux avec un chardonneret ^ sans leur causer d'in- commodité apparente, ils moururent tous deux au mois d'octobre suivant, et tous deux la même nuit : mais ce qui est à observer, c'est que tous deux avoient entièrement perdu leur rouge. Longueur totale , cinq pouces et plus ; vol , huit pouces et demi ; bec , cinq à six lignes ; queue , deux pouces un quart , elle est un peu fourchue , composée de douze pennes , et elle dé- passe les ailes de plus d'un pouce. 4 amtzsz:::.. 34 HISTOIRE NATURBI.LE \-{ LE TARIN. / ! i i ■ \ 1 î - l I ! De tous les granivores, le chardon- neret est celui qui passe pour avoir le plus de rapport au tarin ; tous deux ont le bec alongé, un peu grêle vers la pointe 5 tous deux ont les mœurs douces, le naturel docile et les mou- vemens vifs. Quelques naturalistes , frappés de ces traits de ressemblance, et de la grande analogie de nature qui se trouve entre ces oiseaux , puisqu'ils s'apparient et produisent ensemble des métis féconds , les ont regardés comme deux espèces voisines appar- tenantes au même genre; on pourroit même, sous ce dernier point de vue, les rapporter avec tous nos granivores, comme autant de variétés , ou si l'on veut de races constantes, à une seule et même espèce , puisque tous se mê- lent et produisent ensemble des indi- vidus féconds. Mais cette analogie fon- ^. DU PINSON. ffÇ damentale entre ces races diverses , doit nous rendre plus attentifs à re- marquer leurs différences, afin de pou- voir reconnoître l'étendue des limites dans lesquelles la nature semble se jouer, et qu'il faut avoir mesurées, ou du moins estimées par approximation, avant d'oser déterminer l'identité des espèces. Le tarin est plus petit que le char- donneret; il a le bec un peu plus court à proportion , et son plumage est tout différent; il n'a point de rouge sur la tête, mais du noir; la gorge brune;, le devant du cou , la poitrine et les pen- nes latérales de la queue jaunes; le ventre blanc - jaunâtre ; le dessus du corps d'un vertid'olive , moucheté de noir , qui prend une teinte de jaune sur le croupion , et plus encore sur les couvertures supérieures de la queue. A l'égard des qualités plus intérieu- res, et qui dépendent immédiatement de l'organisation pu de l'instinct , les rsïipnngf a6 HISTOIRE NATURELLE différences sont encore plus grandes* Le tarin a un chant qui lui est parti- culier, et qui ne vaut pas celui du char- donneret ; il recherche beaucoup la graine de l'aune, à laquelle le chardon- neret ne touche point , et il ne lui dis- pute guère celle de chardon; il grimpe le long des branches , et se suspend à leur extrémité comme la mésange; en sorte qu'on pourroit le regarder com- me une espèce moyenne entre la mé- sange et le chardonneret : de plus , il est oiseau de passage, et, dans ses mi- grations , il a le vol fort élevé 5 on l'en- tend plutôt qu'on ne l'apperçoit ; au lieu que le chardonneret reste toute l'année dans nos pays , et ne vole ja- mais bien haut : enfin Ton ne voit pas ces deux races faire volontairement société eiitr'elles. Le tarin apprend à faire aller la ga- lère comme le chardonneret ; il n'a pas moins de docilité que lui , et, quoi- que moins agissant , il est plus vif à / ! laga- il n'a t BV PINSON. 27 certains égards , et vif par gaîté : tou- jours éveillé le premier dans la volière, il est aussi le premier à gazouiller et à mettre les autres en train; mais com- me il ne cherche point à nuire , il est sans défiance , et donne dans tous les pièges, gluaux, trébuchets, filets, etc. On l'apprivoise plus facilement qu'au- cun autre oiseau pris dans l'âge adulte ; il ne faut pour cela que lui présenter habituellement dans la main une nour- riture mieux choisie que celle qu'il a à sa disposition, et bientôt il sera aussi apprivoisé que le serin le plus fami- lier : on peut même l'accoutumer à venir se poser sur la main au bruit d'une sonnette : il ne s'agit que de la faire sonner dans les commencemens , chaque fois qu'on lui donne à manger; car la mécanique subtile de l'associa- tion des perceptions a aussi lieu chez les animaux. Quoique le tarin semble choisir avec soin sa nourriture , il ne laisse pas de manger beaucoup , et les aS HISTOIRE NATURELLE perceptions qui tiennent de la gour- mandise paroissent avoir une grande influence sur lui ; cependant ce n'est point là sa passion dominante , ou du moins elle est subordonnée à une pas- sion plus noble; il se fait toujours un ami , dans la volière , parmi ceux de son espèce, et, à leur défaut, parmi d'au- tres espèces ; il se charge de nourrir cet ami comme son enfant, et de lui donner la becquée ; il est assez singu- lier que , sentant si vivement le besoin de consommer , il sente encore plus vivement le besoin de donner. Au reste, il boit autant qu'il mange , ou du moins il boit très-souvent , mais il se baigne peu : on a observé qu'il entre rarement dans l'eau , mais qu'il se met sur le bord de la baignoire, et qu'il y plonge seulement le Ijec et la poitrine sans faire beaucoup de mouvement , excepté peut-être dans les grandes cha- leurs. On prétend qu'il niche dans les île» v\ D U P I N s 0 N. 29 du Rhin, enFranche-Comlé^ en Suisse, en Grèce , en Hongrie , et par préfé- rence dans les forêts en montagne. Son nid est fort difficile à trouver (i), et si difficile , que c'est une opinion reçue parmi le peuple, que ces petits oiseaux savent le rendre invisible par le moyen d'une certaine pierre ; aussi personne pe nous a donné de détails sur la ponte des tarins. M. Frisch dit qu'ils font ou plutôt qu'ils cachent leur nid dans des (i) c Nos oiseleuris orléanols , dit M. Sa- lerne, page 288, conviennent qii*il est com- me inoni , que quelqu^im ait découvert le nid d'un tarin ; cependant ils. présument qu'il en reste quelques-uns dans le pays qui font leurs nids le long du Loiret , dans les aunes , où ils se plaisent beaucoup , d'au- tant plus qu'ils en prennent quelquefois aux gluaux ou au trébuchet, qui sont en- core tout jeunes. M. Colombeau m'a assuré en avoir trouvé un nid à la blanchisserie de M, Héry de la Salle ». Salerne ^ Histoire naturelle des Oiseaux y p. 388. M. Kramer assure que l'on voit dans les forêts qui bor- - s • 3o HISTOIRE NATURELLE trous : M. Kramer croit qu'ils les ca- chent dans les feuilles , et que c'est la raison pourquoi on n'en trouve point : mais on sent bien que cela n'est pas applicable à la plupart de nos provin- ces : autrement il faudroit que les ta- rins eux-mêmes demeurassent aussi cachés tout Tété dans lés mêmes trous , puisqu'on n'y en voit jamaîs dans cette saison. dent le Danube des milliers dô jeunes tarins , qui n*ont pas encore quitté leurs premières plumes^ et que cependant il est trës-rare d'en trouver dans le nîd. Un jour qu'il her- borisoit dans ces forets ave': un de ses amis, vers le i5 de juin , ils virent tous deux un mâle et une femelle tarin aller souvent sur un aune^ le bec plein de nourriture, comme pour donner la becquée à leurs petits , ils les virent autant de fois s'éloigner de ce même arbre, n'ayant plus rien dans le bec, pour y revenir encore ; ayant cherché avec tout le soin possible , ils ne purent ni trou- ver ni même entendre les petits. Eleuchus ^ustriœ inferiorîs , pag. 366. les ca- c'est la î point ; 'est pas provin- ! les ta- it aussi s trous , as cette s tarins, remiëres rës-rare u'il hèr- es amis, deux un l'élit sur comuQe lits , ils r de ce le bec, hé avec ni trou- ieuchus DUPINSON. 3r Si l'on vouloit prendre une idëe de leurs procédés dans les diverses opéra- tions qui ont rapport à la multiplica- tion de l'espèce, il n'y auroit qu'à les faire nicher dans une chambre, cela est possible, quoiqu'on l'ait tenté plusieurs fois sans succès ; mais il est plus ordi- naire et plus aisé de croieer cette race avec celle des serins; il y a une sym- pathie marquée entre ces deux races, au point que si on lâche un tarin dans un endroit où il y ait des canaris en volière, il ira droit à eux , s'en appro- chera autant qu'il sera possible , et que ceux-ci le rechercheront aussi avec empressement ; et Jii on lâche dans la même chambre un mâle et une femelle tarin avec bon nombre de canaris , ces derniers, comme on l'a déjà remar- qué , s'apparieront indifféremment en- tr'eux et avec les tarins , sur-tout avec la femelle, car le mâle reste quelque- fois vacant. Lorsqu'un tarin s'çst apparié avec » ,' II' .')3 HISTOIRE NATURELLE une femelle canari , il partage tous ses travaux avec beaucoup de zèle, il l'aide assidûment à porter les matériaux du nid et à les employer, et ne cesse de lui dégorger la nourriture tandis qu'elle couve 5 mais, malgré toute cette bonne intelligence , il faut avouer que la plu- part des œufs restent clairs. Ce n'est point assez de l'union des cœurs pour opérer la fécondation , il faut de plus un certain accord dans les tempéra- mens 5 et à cet égard le tarin est fort au-dessous de la femelle canari. Le peu de métis qui proviennent de leur union tiennent du père et dé la mère. En Allemagne, le passage des tarinà commence en octobre et même plus tôt 5 ils mangent alors des graines du hou- blon au grand préjudice des proprié- taires 5 on reconnoît lés endroits où ils se sont arrêtés , à la quantité des feuil- les dont la terre est jonchée; ils dispa- roissent tout -à-fait au mois de dé- cembre , et reviennent au mois de /!(■ ii i t LE tous ses il l'aide iaux du cesse de j qu'elle e bonne î la plu- Ce n'est irs pour de plus împéra- est fort lari. Le de leur mère. ' s tarinà lus tôt* u hou- roprié- s où ils s feuil- \ dispa- de dé- lois de DU PJNSON, 33 février; chez nous, ils arrivent au temps de la vendange, et repassent lorsque les arbres so lit en fleurs; ils aiment sur- tout la fleur du pommier. En Provence, ils quittent les bois, et descendent des montagnes sur la fin de l'automne ; on en trouve alors des volées de deux cents et plus, qui se posent tous sur le même arbre, ou ne s'éloignent que très -peu. Le passage dure quinze ou vingt jours, après quoi on n'en voit presque plus. Le tarin de Provence diffère du nô- tre en ce qu'il est un peu plus grand , et d'un plus beau jaune; c'est une pe- tite variété de climat. Ces oiseaux ne sont point rares en Angleterre , comme le crojoit Tur- ner : on en voit au temps du passage comme ailleurs; mais il en passe quel- quefois un très-grand nombre , et d'au- tres fois très-peu. Les grands passages ont lieu tous les trois ou quatre ans ; ou en voit alors des nuées que quelques- Oiseaux, xni, 4 «K ,,„^a6e^.: 34 HISTOIRE N.ATURELLE uns ont cru apportées par le vent. Le ramage du tarin n'est point dé- sagréable , quoique fort inférieur à ce- lui du chardonneret, qu'il s'approprie, dit -on, assez facilement; il s'appro- prieroit de même celui du serin , de la linotte , de la fauvette , etc. s'il étoit à portée de les entendre dès le premier âge. Suivant Olina , cet oiseau vit jusqu'à ^ix ans : la femelle du R. P. Bougot, dont j'ai parlé ci-dessus , est parvenue è cet âge ; mais il faut toujours se sou- venir que les femelles d'oiseaux vivent plus que leurs mâles : au reste, les tarins sont peu sujets aux maladies, si ce n'est à la gras-fondure, lorsqu'on ne les nourrit que de chenevis. Le mâle tarin a le sommet de la tête noir, le reste du dessus du corps olivâ- tre, un peu varié de noirâtre ; le crou- pion teinté de jaune ; les petites cou- vertures supérieures de la queue toul- à-fait jaunes; les grandes olivâtres , LE le vent. )oint dé- îur à ce- ►proprie, s'a ppro- n , de la 1 étoit à premier t jusqu'à Bougot , >arvenue i se sou- X vivent ste, les idies, si ju'on ne 5 la tête s oliva- ie dou- es cou- le tout- vâtres , i f 1 -f DU PINSON, 35 terminées de cendré; quelquefois la gorge brune , et même noire ; les joues, le devant du cou , la poitrine et les couvertures inférieures de la queue d'un beau jaune-citron ; le ventre blanc- jaunâtre ; les flancs aussi , mais mou- chetés de noir; deux raies transversales olivâtres ou jaunes sur les ailes , dont les pennes sont noirâtres, bordées exté- rieurement de vert d'olive; les pennes de la queue jaunes , excepté les deux intermédiaires qui sont noirâtres, bor^ dées de vert d'olive ; toutes ont la cote noire; le bec a la pointe brune, le reste est blanc , et les pieds sont gris. La femelle n'a pas le dessus de la tête noir comme le mâle , mais un peu varié de gris ; et elle n'a la gorge ni jaune , ni brune , ni noire , mais blanche. Longueur totale , quatre pouces trois quarts; bec, cinq lignes; vol, sept pou- ces deux tiers; queue , vingt- une li- 56 HISTOIRE NATURELLE gnes , un peu fourchue , dépasse les ailes de sept à huit lignes. VarUtés dans l'espèce du TariN, I. O N m'apporta l'année passée , au mois de septembre , un oiseau pris au trébuchât, lequel ne pouvoitêtre qu'un métis de tarin et de canari; car il avoit le bec de celui-ci , et à - peu - près les couleurs du premier ; il s'étoit sans doute échappé de quelque volière. Je n'ai point eu occasion de l'entendre ni d'en tirer de la race, parce qu'il est mort au mois de mars suivant; mais M. Guys m'assure en général que le ramage de ces métis est très - varié et très - agréable. Le dessus du corps étoit mêlé de gris, de brun et d'un peu de jaune -olivâtre; cette dernière couleur dominoit derrière le cou , et étoit presque pure sur le croupion , le devant du cou et la poitrine, jusqu'aux jambes; enfin, elle bordoit toutes les 'S* E sse les RIN. ée, au 3ris au î qu'un I avoit rès les t sans Te. Je dre ni l'il est ; mais îue Je varié corps d'un rnière u, et n, Je u'aux 2s Jes DUPiNSON. 37 pennes de la queue et des ailes dont le fond étoit noirâtre, et presque toutes les couvertures supérieures des pennes des ailes. Longueur totale, quatre pouces un quartj bec, trois lignes et demie 5 vol, sept pouces et demi ; queue , vingt-deux lignes, un peu fourchue, dépassant ks ailes de neuf lignes ; l'ongle postérieur étoit le plus long de tous 5 fœsophage, deux pouces trois lignes, dilaté en for- me de petite poche avant son insertion dans le gésier qui étoit musculeux, et doublé d'une membrane cartilagineuse sans adhérence ; tube intestinal , sept pouces un quart ; une petite vésicule de fiel, point de cœcum. II. Le tarin de la Nouvel le- Yorck. Il suffît de comparer cet oiseau avec le tarin d'Europe, pour voir que ce n'est qu'une variété de climat 5 il est un peu plus gros, et a le bec un peu plus court que le nôtre 5 il a la calotte noire; le jaune de la gorge et de la poitrine re- 38 HISTOIRE NATURELLE monte derrière le cou , et forme une espèce de collier; cette même couleur borde la plupart des plumes du haut du dos , et reparoît encore au bas du dos et sur le croupion 5 les couvertures su- périeures de la queue sont blanches ; les pennes de la queue et des ailes sont d'un beau noir, bordées et terminées de blanc ; tout le dessous du corps est d'un blanc-sale. Comme les tarins sont des oiseaux voyageurs , et qu*ils ont le vol très-élevé, il peut se faire qu'ils ayent franchi les mers qui séparent les deux conlinens du côté du nord : il est possible aussi qu'on ait porté dans l'Amérique septentrionale des tarins d'Europe, et qu'en s'y perpétuant, ils àyent éprouvé quelques changemens dans leur plumage. III. L'oLiVAREZ. Le dessus du corps olivâtre; le dessous citron, la tête noi- re; les pennes de la queue et des ailes noirâtres, bordées plus ou moins de jaune • clair ; les ailes marquées d'une 1 I CE rme une couleur haut du du dos ures su- anches ; îles sont rminées orps est ins sont s ont le e qu'ils irent les 5rd : il té dans i tarins ant, ils gemens u corps te noi- es ailes >ins de } d'une DUPINSON. ^9 raie jaune : tout c^la ressemble fort à notre tarin et à celui de la Nouvelle- Yorck ; il est de la même grosseur , et modelé sur les mêmes proportions : on ne peut s'empêcher de croire que c'est le même oiseau qui , s'étant répandu depuis peu de temps dans tes difFérens climats, n'en a pas encore subi toute l'influence. La femelle a le sommet de la tête d'un gris - brun , et les joues citron , ainsi que la gorge. C'est un oiseau qui chante très-bien, et qui surpasse à cet égard tous les oi- seaux de l'Amérique méridionale 5 on le trouve aux environs de Buénos- Ayres et du détroit de Magellan, dans les bois, qui lui offrent un abri contre le froid et les grands vents. Celui qu'a vu M. Commerson s'étoit laissé pren- dre par le pied entre les deux valves d'une moule. Il avoit le bec et les pieds cendrés; la pupille bleuâtre 3 le doigt du milieu iVi.-.fc'^*' 1 •\ } fi i 1 il 40 HISTOIIIT!; NATURELLE uni par sa première phalange au doigt extérieur ; le doigt postérieur le plus gros, et son ongle le plus long de tous; enfin, il pesoit une once. Longueur totale, quatre pouces et demi ; bec, cinq lignes ; vol , huit pou- ces ; queue , vingt - deux Hgnes , peu fourchue, composée de douze pennes, dépasse les ailes d'environ un pouce : ces ailes n'ont que seize pennes. IV. Le tarin noir. Comme il y a des chardonnerets noirs à te te orangée , il y a aussi des tarins noirs à tête jaune. Sclivvenckfeld en a vu un de cette cou- leur dans la volière d'un gentilhomme de Silésie : tout son plumage étoit noir, à l'exception du sommet de la télé qui étoit jaunâtre. î I I 1 LE au doigt • le plus de tous; )uces pt uit pou- ?s , peu pennes, pouce : »e il y a rangée , î jaune. Ite cou- lomme it noir, He qui DU PINSON. 4ï fSm Oiseaux étrangers qui ont rapport au Tarin, I. LE CATOTOL. On appelle ainsi au Mexique un pe- tit oiseau de la tai-'e de notre tarin, lequel a toute la partie supérieure va- riée de noirâtre et de fauve , toute la partie inférieure blanchâtre , et les pieds cendrés 5 il se tient dans les plai- nes, vit de la graine de l'arbre que les Mexicains appellent hoauhtli , et chante fort agréablement. II. L' A C A T E C H I L I. Le peu que l'on sait de cet oiseau ne permet pas de le séparer du tarin : il est à-peu-près de la même grosseur; il chante comme lui; il vit des mêmes 1 '-t»if [(■'* 42 HISTOIRE NATURELLE nourritures; il a la tête et tout le des- sus du corps d'un brun verdâtre; la gorge et tout le dessus du corps d'un blanc nuancé de jaune. Fernandez lui donne le nom d'oiseau se frottant con- tre les roseaux 5 cela tiendroit-il à quel- ques-unes de ses habitudes ? LES BENGALIS ET LES SÉNÉGALIS. O N se tromperoit fort si , d'après les noms de sénégalis et de bengalis , on se persuadoit que ces oiseaux ne se trou- vent qu'au Bengale et au Sénégal. Ils sont répandus dans la plus grande par- tie de l'Asie et de l'Afrique , et même dans plusieurs des îles adjacentes , telles qu9 celles de Madagascar, de Bourbon , de France, de Java, etc. On peut même s'attendre à en voir bientôt arriver d'Amérique, M. de Sonini en ayant laissé échapper dernièrement un assez grand nombre dans l'île de Cayenne , et les ayant revus depuis fort vifs, fort gais, en un mot, très-disposés à se na- \ m :.j,„.. •»■»•■'*■ LE it le des- lâtre; Ja rps d'un ndez lui tant con- il à quel- SGALIS. après les îs , on se se trou- 5gal. Ils nde par- }t même ÎS, telles ourbon , it même arriver 1 ajant n assez ijrenne , ifs, fort se na- DUPINSON. 4^ tuialiser dans cette terre étrangère , et à y perpétuer leur race. Tl faut espérer que ces nouveaux colons, dont le plu- mage est si variable , éprouveront aussi l'influence du climat américain , et qu'il en résultera de nouvelles variétés, plus propres toutefois à orner nos Ca- binets qu'à enrichir l'Histoire natu- relle. Les bengalis sont des oiseaux fami-** liers et destructeurs , en un mot , de vrais moineaux; ils s'approchent des cases, viennent jusqu'au milieu des vil- lages, et se jettent par grandes troupes dans les champs semés de millet ; car ils aiment cette graine de préférence : ils aiment aussi beaucoup à se baigner. On les prend au Sénégal sous une calebasse qu'on pose à terre , la soule- vant un peu, et la tenant dans cette situation par le moyen d'un support léger auquel est attachée une longue fi- celle : quelques grains de millet servent d'appât : les sénégalis accourent pour & 44 HISTOIRE NATURELLE manger le millet; l'oiseleur, qui est à portée de tout voir sans être vu , tire la ficelle à propos, et prend tout ce qui se trouve sous la calebasse, bengalis, sénégalis, petits moineaux noirs à ven- tre blanc, etc. Ces oiseaux se transpor- tent assez difficilement , et ne s'accou- tument qu'avec peine à un autre cli- mat; mais, une fois acclimatés , ils vi- vent jusqu'à six ou sept ans , c'est-à-dire , autant et plus que certaines espèces du pays : on est même venu à bout de les faire nicher en Hollande ; et sans doute on auroit le même succès dans des con- trées encore plus froides , car ces oi- seaux ont les mœurs très-douces et très* sociales : ils se caressent souvent , sur- tout les mâles et les femelles , se per- chent très-près les uns des autres , chan- tent tous à-la-fois , et mettent de l'en- semble dans cette espèce de choeur. On ajoute que le chant de la femelle n'est pas fort inférieur à celui du mâle. ...;:;saaauB:--.— LE ^ui est à vu , tire it ce qui engalis , s à ven- ranspor- s'accou- itre cli- i, ils vi- t-à-dire, )èces du it de les is doute des con- ces oi- 5 et très* it, sur- se per- j, chau- le l'en- îur. On le n'est le. DU PINSON. LE BENGALI. 45 Les mœurs et les habitudes de toute cette famille d'oiseaux étant à très- peu-près les mêmes , je me contente- rai , dans cet article et les suivans, d a- jouter à ce que j ai dit de tous en géné- ral , les descriptions respectives de cha- cun en particulier. C'est sur-tout lors- que l'on a fait conuoître des oiseaux tels que ceux-ci , dont le principal mé- rite consiste dans les couleurs du plu- mage et ses variations , qu'il faudroit quitter la plume pour prend r" le pin- ceau , ou du moins qu'il faudroit pein- dre avec la plume, c'est-à-dire repré- senter avec des mots, non-seulement les contours et les formes du tout en- semble et de chaque partie, mais le jeu des nuances fugitives qui se succèdent ou se mêlent, s'éclipsent ou se font va- loir mutuellement , et sur-tout expri- mer l'action , le mouvement et la vie. Oiseaux. XIII. <5 ■M 4(5 HISTOIRE NATURELLE Le bengali a de chaque côté de la tête une espèce de croissant cculeur de pourpre , qui accompagne le bas des yeux , et donne du caractère à la phy- sionomie de ce petit oiseau. La gorge est d'un bleu clair; cette même couleur domine sur toute la par- tie inférieure du corps jusqu'au bout de la queue , et même sur ses couver- tures supérieures : tout le dessus du corps, compris les ailes, est d'un joli gris. Dans quelques individus , ce même gris, un peu plus clair, est encore la couleur du ventre et des couvertures inférieures de la queue. Dans d'autres individus , venant d' Abyssinie , ce même gris avoit une teinte de rouge à l'endroit du ventre. Dans d'autres enfin, il n'y a point de croissant couleur de pourpre sous les yeux ; et cette variété , connue sous le nom de cordon bleu, est plus commune que celle qui a été décrite la ■■ i^h '";* .—.•'«. ,JSi5aï«W«» M D 1/ P I N s 0 N. 47 première : on prétend que c'est ia fe- melJe; mais, par la raison,même que le cordon bleu est si commun , je le re- garde non- seulement comme une va- riété de sexe , mais encore comme une variété d'âge ou de climat , qui peut avoir quelque rapport , pour les cou- leurs, avec la femelle. M. lechevalier Bruce , qui a vu cet oiseau en Abyssi- nie , nous a assuré positivement que les deux marques rouges ne se trouvoient point dans la femelle, et que toutes ses couleurs étoient d'ailleurs beaucoup moins brillantes. Il ajoute que le mâle a un joli ramage ; mais il n'a point re- marqué celui de la femelle : l'un et l'au- tre ont le bec et les pieds rougeâtres. M. Edwards a dessiné et colorié un cordon bleu venant des côtes d'Angola, où les Portugais l'appellent azulinha. Il différoit du précédent , en ce que le dessus du corps étoitd'un brun cendré, légèrement teint de pourpre, le bec d'une couleur de chair rembrunie , et fl ( t 48 HISTOIRE NATURELLE les pieds bruns. Le plumage de la fe<^ meïle étoii d'un cendré - brun , avec une légère teinte de bleu sur la partie inférieure du corps seulement; il paroît que c'est une variété de climat, dans la- quelle ni le mâle ni la femelle n'ont de marque rouge au-dessous des yeux, et cel^ explique pourquoi les cordons bleus sont si communs. Au reste , ce- lui-ci est un oiseau fort vif. M. Ed- wards remarque que son bec est sem- blable à c^lui du chardonneret : il ne dit rien de son chant , n'ayant pas eu occasion de l'entendre. Le bengali est de la grosseur du si- zerin , sa longueur totale est de quatre pouces neuf lignes; son bec de quatre lignes ; sa queue de deux pouces; elle est étagée et composée de douze pen- nes ; le vol est de six à sept pouces. LE BENGALI BRUN. Le brun est en effet la couleur dominante de cet oiseau ; mais il est ■ 1 1. î m '»v,' ELLE ;e de la fe- brun , avec mv la partie ;nt;ilparoît lat, dansla- îile n ont de des yeux, les cordons 1 reste, ce- if. M. Ed. ec est sem- leret : il ne 'ant pas eu » *• sseur dusi> t de quatre D de quatre ►ouces^ eile douze pen- t pouces. RUN. la couleur mais il est r m Patf, ^^ Tom . JCIU. >^ Ocitlp 1. LK JIK.\(;AT J PI9ITETE . a . IX SF.NEGAT.T. i »» f f a phi' ^\iv. • '•*. Vf lilt VI n\::: '(> H-..Î.* i^; bhxï^:\ni> *.!l !V' et l^": r'^ii?e a?.i ^ Cj ^ï» . >'.-:J in':3»^'4 4. « , j •<* i l' î f •• jf • r''> »( oa; fp^'f c-"tui-t;^ sur>< Wh hi V -i{i>' ih-'-Ui /♦U^: 'H ».!>7 , tn« f--,-< •«♦*. t.w •: ; - »r. îlî ■fi- :■ \ » K. ' i'i ■'I ■f : j .>i; -V fr v-iîj- » . ., V .' ^ .1 rn Br '.i-:it r.j l•M;^t.îcT)^ r . r- < ' ila « ■5#*''" lfi#^' ■iv^ti' it|:.j ._■ ■ '■ • . l'A ■i4 ,à M ■ >-?vU • r' ■^'vA' A.^ y. r/-/. • ■ ■' - ''ï'î '■ ■' ' ^^'^ r î ^' i .. ^^Y^/'V^^ l'iï^ ' ' \ \^ ' ' ■ Vf , 5 * . , ' ■ * -■-'*- -. ','( Kf- ','■■ f' 1 M*Hf1# :;'';'■ -^^ 1 ■:^a4l 1 .. '^^m i DUPINSON. 4J plrs foncé sous le ventre , et mêlé à l'endroit de la poitrine de blanchâtre dans quelques individus , et de rougeâ- très dans d'autres. Tous les mâles ont quelques-unes des couvertures supé- rieures des ailes terminées par un point blanc; ce qui produit une moucheture fort apparente : mais elle est propre au mâle, car la femelle est d'un brun uni- forme et sans taches : tous deux ont le bec rougeâtre, et les pieds d'un jaune- clair. Le bengali est à-peu-près de la taille du roitelet : sa longueur totale est de trois pouces trois quarts, son bec de quatre lignes , son vol d'environ six pouces et demi , et sa queue d'un bon pouce. LE BENGALI PIQUETÉ. De tous les bengalis que j'ai vus, celui qui étoit le plus moucheté, l'étoit sur tout le dessous du corps , sur les fit it \ \ 60 HISTOIRE NATURELLE couvertures su^jérieures de la queue et des ailes , et sur les pennes des ailes les plus proches du dos : les ailes étoient brunes , et les pennes latérales de la queue , noires bordées de blanc. Un brun , mêlé de rouge sombre , régnoit sur toute la partie supérieure du corps, compris les couvertures de la queue , et de plus sous le ventre 5 un rouge moins sombre régnoit sous tout le reste de la partie inférieure du corps , et sur les côtés de la tête. Le bec étoit aussi d'un rouge obscur, et les pieds d'un jaune-clair. L'individu qu'a décrit M. Brisson, venoit de l'ile de Java : ceux qu'a ob- servés Charleton venoient des Indes ; ils avoient un ramage fort agréable : on en tenoit plusieurs ensemble dans la même cage , parce qu'ils avoient de la répugnance à vivre en société avec d'autres oiseaux. Le bengali piqueté est d'une gros- seur moyenne , entre les deux précé- DUPINSON. 5f deris : sa longueur totale est d'environ quatre pouces, son bec de quatre à cinq lignes» son vol de moins de six pouces, sa queue d'un pouce quatre lignes 5 elle est étagée et composée de douze pennes. LE SÉNÉGALI. Deux couleurs principales dominent dans le plumage de cet oiseau ; le rouge vineux sur la tête, la gorge, tout le dessous du corps jusqu'aux jambes et sur le croupion 5 le brun-verdâtre sur le bas-ventre et sur le dos : mais , à l'en- droit du dos, il a une légère teinte de rouge. Les ailes sont brunes , la queue noirâtre , les pieds gris , le bec rougeâ- tre, h l'exception de l'arête supérieure et inférieure , et de ses bords qui sont bruns , et forment des espèces de cadres à la couleur rouge. Cet oiseau est un peu moins gros que le bengali piqueté 5 mais il est fi m 52 HISTOIRE NATURELLE d'une forme plus alongëe : sa longueur totale est de quatre pouces et quelques lignes , son bec de quatre lignes , son vol de six pouces et demi , et sa queue de dix-huit lignes ; elle est composée de douze pennes. Variétés DU SÉNÉGALI. I. J'ai vu un de ces oiseaux, qui avoit été tué à Cayenne dans une sa vanne, et le seul qui ait été apperçu dans cette contrée : il est probable qu'il y avoit été porté par quelque curieux , et qu'il s'étoit échappé de la cage ; il difFéroit en quelques points du précédent : les couvertures des ailes étoient légère- ment bordées de rouge , et le bec étoit entièrement de cette couleur, les pieds seulement rougeâtres, et ce qui décèle la grande analogie qui est entre les bengalis et les sénégalis, la poitrine et les côtés étoient semés de quelques points blancs. II. Le DAiïBiK de M. le chevalier k DUPINSON. 53 Bruce. Cet oiseau , fort commun dans l'Abyssinie, participe des deux prëcé- dens: il est de même taille; la couleur rouge qui règne sur toute la partie an- térieure , ne descend pas jusqu'aux jambes comme dans le sénëgali ; mais elle s'élend sur les couvertures des ai- les , où l'on apperçoit quelques points blancs, ainsi que sur les côtés de la poitrine. Le bec est pourpré , son arête supérieure et inférieure bleuâtre, et les pieds cendrés. Le mâle chanté agréablement: la femelle est d'un brun presque uniforme , et n'a que très-peu de pourpre. 1 LE M AI A. Voici encore de petits oiseaux qui sont de grands destructeurs. Les maias se réunissent en troupes nombreuses pour fondre sur les champs semés de riz; ils en consomment beaucoup, et en perdent encore davantage : les pays *tfi 1FV f iiâ I. ■ 1 i h i ! i 54 HISTOIRE NATURELLE OÙ l'on cultive cette graine , sont ceux qu'ils fréquentent par préférence ; et ils auroient , comme on voit , des titres suffisans pour partager, avec le padda , le nom d'oiseaux de riz. Mais je leur conserverai celui de maias, qui est leur vrai nom ; je veux dire , le nom sous lequel ils sont connus dans ie pays de leur naissance , et dont Fernandez de- voit être bien instruit. Cet auteur nous apprend que leur chair est bonne à manger, et facile à digérer. Le mâle a la tête , la gorge et tout le dessus du corps noirâtres ^ le dessus ^ d'un marron pourpré plus éclatant sur le croupion que par-tout ailleurs; il a aussi sur la poitrine une large ceinture de la même couleur ; le bec gris et les pieds plombés. La femelle est fauve dessus, d'un blanc-sale dessous : elle a la gorge d'un marron -pourpré, et, de chaque côté de la poitrine , une tache de la même couleur , répondant à la ceinture du , sont ceux ^rence ; et , des titres le padda , [ais je leur ijui est leur ; nom sous le pays de landez de- uteur nous t bonne à e et tout le le dessus, datant sur l leurs ; il a ^e ceinture gris et les ISSUS, d'un gorge d'un laque côté î la même einture du i » ii^'" r" '»■■ t ' > J-* Tw T' lit / ■ l« t f ) nr •-:•' .♦ . ' 'U .( C'.t le P »e • .s H '.î \i"k\i.m\ijs crr:i '^ ■,<' .-H,M':i' .îr. !*■; V 5+r.-->-T«^i^ »|we. .1 • 1 / *:t' i- / jr.vlï? ;'f.;(,i;,'i^ « ' ê ■i- <: V --^r- V m h- 'f-T^ *«-%i^ ■*«P'- > ,jj. '^ •»-;.. ^ >«at««F5mSi; ■"^^ÎSlil^,. 1 j.;:ïi'«?-r,:^ 1 1 !.<'.< A /JJ .*ï;ïU PINSON. i^.9 pèce qui se multiplie trois fois par an. Leur nid est composé de foin au -de- hors et de plumes en dedans ; si vous le détruisez , en vingt - quatre heures ils en font un autre; si vous jetez leurs œufs, qui sont communément au nom- bre de cinq ou six, et souvent davan- tage , huit ou dix jours après ils en pondent de nouveaux ; ai vous les tirez sur 1er arbres ou sur les toits , ils ne s'en recèlent qufe mieux dans vos gre- niers. Il faut à- peu -près vingt livres de blé par an pour nourrir une couple de moineaux; des personnes qui en â voient gardé dans des cages m'en ont assuré; que l'on juge, par leur nombre, de la déprédation que ces oiseaux font de nos grains; car, quoiqu'ils nourris- sent leurs petits d'insectes dans le pre- mier âge, et qu'ils en mangent eux- mêmes en assez grande quantité, leur principale nourriture est notre meil- leur graisi ; ils suivent le laboureur dans les temps des semailles , les mois- U^t' "F ï' !'l U I [^ ^ 60 HISTOIRE NATURELLE sonneurs pendant celui de la récolle, les batteurs dans les granges .. la il^r- mière lorqu'elle jette le grain a ses volailles; ils le cherchent liaos les co- lombiers et jusque d?ns 1? jabot clcj jeunes pigeons qu'ils percent pour l'en tirer 5 iij; mangent aussi leù mouches à miel, et détruisenl ainsi dé préférence les seuls insectes qui nous soient utiles; enBn, ils sont si malfaisaus, si incom- modes , qu'if serait à désirer qu'on trouvât quelque moyen de les détruire. Oa m'a voit assuré qu'en faisant fumer du vsoufre sous les arbres où ils se ras- semblent en certaines saisojis et s'en- dorment le soir, cette fumée les suf- foquerait et les ferait tomber; j'en ai fait l'épreuve sans succès , et cepen- dant je l'avois faite avec précaution et même avec intérêt , parce que l'on ne pou voit leur faire quitter le voisinage de mes volières , et que je m'étois apper- çu que non-seulement ils troubloient le chant de mes oiseaux par leur vilaine ê. l 1 S i- y ILE réco/le, 'in k fles' iv'' las co- a bot flej >our l'en 3uehes à it i4iles» qu'on étruire, i fumer se ras- 3t s en- les suf- i en ai cepen- tion et on ne sinage apper- ient le ilaine WÀ D u p I N s o N. 6r voix, mais que même , à force de répé- ter leur désagréable tui, lui, ils allé- roient le chant des serins , des tarins , des linottes, etc. Je lis donc mettre sur un rnur couvert par de grands marron- niers d'Inde , dans lesquels les moi- neaux s'assembloient le soir en très- grand nombre , je fis mettre , dis-je , plusieurs terrines remplies de soufre mêlé d'un peu de charbon et de ré- sine ; ces matières , en s' enflammant , produisirent une épaisse fumée, qui ne fit d'autre effet que d'éveiller les moi- neaux ; à mesure que la fumée les ga- gnoit, ils s'élevoient au haut des ar- bres , et enfin ils en désemparèrent pour gagner les toits voisins; mais au- cun ne tomba : je remarquai seulement qu'il se passa trois jours sans qu'ils so vassemtlassent en nombre sur ces ar- bres enfumés, mais ensuite ils repri- rent leur première habitude. Comme ces ciseaux sont robustes , on les élève facilement dans des cages; --.l^ 62 HISTOIRE NATURELLE ils vivent plusieurs années, sur -tout s'ils sont sans femelle; car on prétend que l'usage immodéré qu'ils en font abrège beaucoup leur vie. Lorsqu'ils sont pris jeunes, ils ont assez de doci- lité pour obéir à la voix , s'instruire et retenir quelque chose du chant des oi- seaux auprès desquels on les met; na- turellement familiers, ils le deviennent encore davantage dans la captivité : ce- pendant ce naturel familier ne les porte pas à vivre ensemble dans l'état de li- berté, ils sont assez solitaires, et c'est peut-être là l'origine de leur nom. Comme i'3 ne quittent jamais notre climat, et qu'ils sont toujours de nos maisons , il est aisé de les observer et de reconnoître qu'ils vont ordinaire- ment seuls ou par couple; il y a ce- pendant deux temps dans l'arnée où ils se rassemblent, non pas pour voler en troupe , mais pour se réunir et piailler tous ensemble , l'automne sur les saules le long des rivières , et le I «., ,« .■f^:^*",., ^,^*i" \ DUPINSON. 67) printemps sur les épicéas et autres ar- bres verts; c'est le soir qu'ils s'assem- blent , et dans la bonne saison ils pas- sent la nuit sur les arbres ; mais en hiver, ils sont souvent seuls ou avec leurs femelles dans un trou de mu- raille, ou sous les tuiles de nos toits , et ce n'est que quand le froid est très- violent , qu'on en trouve quelquefois cinq ou six dans le même gîte , où pro- bablement ils ne se mettent ensemble que pour se tenir chauds. Les mâles se battent à outrance pour avoir des femelles , et le combat est si violent qu'ils tombent souvent à terre. Il y a peu d'oiseaux si ardens, si puissans en amour. On en a vu se joindre jus- qu'à vingt fois de suite, toujours avec le même empressement , les mêmes trépidations , les mêmes expressions de plaisir 5 et ce qu'il a de singulier, c'est que la femelle paroît s'impatienter la première d'un jeu qui doit moins la fa- tiguer que le mâle , mais qui peut lui .'{ ,1 ,, *. 64 histoihe naturelle plaire aussi beaucoup moins, parce qu'il ïiy a nul préliminaire, nulles caresses, nu! • jii 7'ment à la chose; beaucoup cîe p^t jiince sans tendresse, toujours des mouvemens précipités qui n'in- diquent que le besoin pour soi-même. Comparez les amonts du pigeon à celles du moineau, vous y verrez presque tou- tes les nuances du physique au moral. Ces oiseaux nichent ordinairement sous les tuiles, dans les chêneaux, dans les trous de muraille, ou dans les pots qu'on leur offre , et souvent aussi dans les puits et sur les tablettes des fenêtres, dont les vitrages sont défendus par des persiennes à claire-voie ; néanmoins il y en a quelques-uns qui font leur nid sur les arbres; l'on m'a apporté de ces nids de moineaux pris sur de grands noyers ef sur des saules très -élevés; ils les placent au sommet de ces arbres, et it6 construisent avec les mêmes ma- tériaux, c'est-à-dire, avec du foin en dehors et de la plume en dedans; mais Srl^^ - V: •il DUPINSON. 63 ce qu'il y a de singulier, c'est qu'ils y ajoutent une espèce de calotte par-des- sus qui couvre le nid , en sorte que l'eau de la pluie ne peut y pénétrer, et ils laissent une ouverture pour entrer au-dessous de cette calotte , tandis que quand ils établissent leur nid dans des trous ou 'lans des lieux couverts , ils se dispensent avec raison de faire cette calotte qui devient inutile puisqu'il est à couvert. L'instinct se manifeste donc ici par un sentiment presque raisonné, et qui suppose au moins la comparaison de deux petites idées. Il se trouve aussi des moineaux plus paresseux, mais en même emps plus hardis que les au- tres, qui ne se donnent pas la peine de construire un nid , et qui chassent du leur U' hirondelles à cul-blancj quel- quefois ils battent les pigeons, les font sortir de leur boulin et s'y établissent à leur place; il y a, comme l'on voit, dans ce petit peuple, diversité de mœurs, et par conséquent un instinct plus va- V!0S>^ »i*- h (J 66 HISTOIRE NATURELLE rié, plus perfectionné que dans la plu- part des autres oiseaux , et cela vient sans doute de ce qu'ils fréquentent la société; ils sont à demi - domestiques sans être assujettis ni moins indépen- dans; ils en tirent tout ce qui leur con- vient sans y rien mettre du leur, et ils y acquièrent cette finesse , celte cir- conspection , cette perfection d'ins- tinct qui se marque par la variété de leurs habitudes relatives aux situa- lions , aux temps et aux autres cir- constances. Oiseaux étrangers qui ont rapport au Moineau. L'oiseau représenté dans nos plan- ches enluminées sous la dénomination de moineau du Sénégal, et auquel nous ne donnerons pas d'autre nom , parce qu'il nous paroit être de la même es- pèce que notre moineau d'Europe, dont il ne diffère que par la couleur du bec. '-•%►- »?**■■ DUPINSON. 67 le sommet de la tête et les parties in- férieures du corps qu'il a rougeâtres , tandis que, dans le moineau d'Europe, lé bec est brun, le sommet de la tête et les parties inférieures du corps sont grises; mais comme la grandeur, la forme, la position du corps, du bec, de la queue, des pieds , tout le reste en un mot, nousa paru semblable, nous ne pou- vons guère douter de l'identité de l'es- pèce de cet oiseau du Sénégal avec notre moineau d'Europe , et nous regardons la différence de couleur comme une va- riété produite par f influence du climat. Il en est de même de l'oiseau repré- senté dans les planches enluminées sous la dénomination de moineau à bec rouse du Sénégal, et auquel nous ne donne- rons pas d'autre nom, parce qu'il ne nous paroît être qu'une variété peut- être d'âge ou de sexe du précédent , d'autant qu'il est du même climat ; ainsi ces deux oisea ux d'Afrique doivent être regardés comme de simples varié- Jf^-^r Fié' *•# 68 HISTOIRE NATURELLE tés dans l'espèce du moineau d'Eu- rope. LE DATTIER , ou MOINEAU DE DATTE. M. Sha-w a parlé de cet oiseau dans ses voyages, sous le nom de moineau de Capsa, et M. le chevalier Bruce m'en a fait voir le portrait en miniature . d'après lequel j'ai fait la description suivante. Le moineau de datte a le bec court , épais à sa base et accompagné de quel- ques moustaches près des angles de son ouverture, la pièce supérieure noire , l'inférieure jaunâtre ainsi que les pieds, les Ongles noirs , la partie antérieure de la tète et la gorge blanches , le reste de la tète , du cou , le dessus du corps et même le dessous d'un gris plus ou moins rougeâtre ; mais la teinte est plus forte sur la poitrine et les petites cou- vertures supérieures des ailes : les pen- nes des ailes et de la queue sont noires; la queue est un tant soit peu fourchue, s t i -j#!*: '^— if\- «■^ftii,, **^\ iP.'Wrs DU PINSON, 69 assez longue, et dépasse rextrémité des ailes repliées des deux tiers de sa lon^ gueur. Cet oiseau vole en troupes; il est fa- milier, et vient chercher les grains jus- qu'aux portes des granges. Il est aussi commun dans la partie de la Barbarie , située au, sud du royaume de Tunis, que les moineaux le sont en France; mais il chante beaucoup mieux, s'il est vrai, comme l'avance M. Shaw, que son ramage soit préférable à celui des serins et des rossignols. C'est dommage qu'il soit trop délicat pour être trans- porté loin de son pays natal ; du moins toutes les tentatives qu'on a faites jus- qu'ici pour nous l'amener vivant, ont été infructueuses. •y;! i LE FRIQUET. Cet oiseau est certainement d'une espèce différente de celle du moineau , et par conséquent ne doit pas en porter pisçaux, XIII» 7 1 ;( »Ot^j 70 HISTOIRE NATURELLE le nom. Quoiqii'habitans du même cli- mat et des mêmes terres , ils ne se mêlent point ensemble , et la plupart de leurs habitudes naturelles sont tou- tes différentes. Le moineau ne quitte pas nos maisons , se pose sur nos mu- railles et sur nos toits , y niche , et s'y nourrit; le friquet ne s'en approche guère , se tient à la campagne , fré- quente les bords des chemins , se pose sur les arbustes et ies plantes basses, et établit son nid dans des crevasses _, dans des trous à peu de distance de terre : on prétend qu'il niche aussi dans les bois et dans les creux d'arbres , cependant je n'en ai jamais vu dans les bois qu'en passant ; ce sont les cam- pagnes ouvertes et les plaines qu'ils habitent de préférence. "Xe moineau a le vol pesant et toujours assez court ; il ne peut aussi marcher qu'en sautil- lant assez lentement et de mauvaise grâce, au lieu que le friquet se tourne plus lestement, et marche mieux : l'es- 1 h s 1 me cli- H ne se H plupart H nt tou« 1 quilte H os mu- H , et s'y ■ iproche B e, fré- H se pose H basses , "H! vasses , nce de t e aussi ,:;^ arbres , u dans îs cam- qu'ils 1 Loiîieau â court ; M saulil- m uivaise M tourne « DU 1= I N S 0 N. yi pèce en est beaucoup moins nombreuse que celle du moineau ; et il y a toute apparence que leur ponte , qui n'est que de quatre ou cinq œufs , ne se ré- pète pas , et se borne à une seule cou- vée , car les friquets se rassemblent en grande troupe dès la fin de l'été, et demeurent ensemble pendant tout l'hi- ver : il est aisé , dans cette saison , d'en prendre un grand nombre sur les buis- sons où ils gitent. Cet oiseau , lorsqu'il est posé , ne cesse de se remuer, de se tourner, de frétiller, de hausser et baisser sa queue ; et c'est de tous ces mouvemens , qu'il fait d assez bonne grâce , que lui est venu le nom àefriquet : quoique moins hardi que le moineau, il ne fuit pas l'homme, souvent même il accompagne les voyageurs et les suit sans crainte ; il vole en tournant et toujours assez bas, car on ne le voit point se percher sur de grands arbres ; et ceux qui lui ont donné le nom de moineau de noyer. I I y ■,*; V) 7^ HISTOIRE NATURELLE ont confondu le friquet avec la soulcicy qui se tient en effet sur les arbres élevés, et particulièrement sur les noyers. Cette espèce est sujette à varier • plusieurs naturalistes ont donné le moineau de montagne , le moineau à collier et le moineau ybu des Italiens, comme des espèces différentes de celle du friquet : cependant le moineau fou et le friquet sont absolument le même oiseau , et les deux autres espèces n'en sont que de très-légères variétés. Après avoir comparé les descriptions , les figures et les oiseaux en nature , il nous a paru que tous quatre n'étoient dans le fond que le même oiseau , et que ces quatre espèces nominales doi- vent se réduire à une seule espèce réelle , qui est celle du friquet. La preuve que le passera mattugia, ou moineau fou des Italiens, est le fri- quet même , ou tout au plus une simple variété de cette espèce, dont il ne dif- fère que par la distribution des cou- u LIE soulcicy 5 élevésy varier • •nné Je ineau à ta liens, :ie celle 3a u fou même es n'en . Après s , Jes ire , il étoient au , et s doi- espèce M 4« leurs , c'est qu'Olina , qui en donne la description et la figure, dit positive- ment qu'on l'a nommé passera mattU" gia , moineau fou , parce qu'il ne peut rester un setil moment sans remuer 5 et c'est à ce même mouvement conti- nuel qu'on doit, comme je l'ai dit, attribuer l'origine de son nom fran- çais. Ne seroit-il pas plus que singulier que cet oiseau, si peu rare en France, ne se trouvât point en Italie , comme font écrit nos nojnenclateurs modernes, qui n'ont pas reconnu que le moineau fou d'Italie étoit notre friquet ? Il pa- roit au contraire qu'il y a plus de va- riétés de cette espèce en Italie qu'en France ; elle s'est donc répandue des pays tempérés dans les pays plus chauds, et non pas dans les climats froids , car on ne la trouve point en Suède : mais je suis surpris que M. Salerne dise que cet oiseau ne se voit ni en Allemagne, ni en Angleterre , puisque les natura- listes allemands et anglais en ont donné 1 l 1 1 ïî J i-^ ir'^rA ê K;; 74 HISTOIRE NATURELLE des descriptions et la figure. M. FriscTi prétend même que le friquet et le serin de Canarie peuvent s'unir et produire ensemble une race bâtarde, et qu'on en a fait l'épreuve en Allemagne. Au reste, le friquet , quoique plus remuant, est cependant moins pétu- lant 5 moins familier , moins gourmand que le moineau ; c'est un oiseau plus innocent , et qui ne fait pas grand tort aux grains ; il préfère les fruits , les graines sauvages , telles que celles des chardons sur lesquels il se pose volon- tiers, et mange aussi des insectes; il fuit le séjour et la rencontre du moi- neau, qui est plus fort et plus méchant que lui. On peut l'élever en cage et Tj nourrir comme le chardonneret ; il y vit cinq ou six ans 5 son chant est assez peu de chose , mais tout différent de fa voix désagréable du moineau. Oh a observé que , quoiqu'il soit plus doux que le moineau, il n'est cependant pas aussi docile , et cela vient de son na- D U P I N s 0 N. 7-5 tiirel qui l'éloigné de riiomme, et qui, pour être un peu plus sauvage , n'en est peut-être que meilleur. Oiseaux étrangers qui ont rapport au Fricjuet, L'oiseau qu'on appelle le pajjereflii sauvage en Provence, nous paroît être une simple variété du friquet. Son chant , dit M. Guys , ne finit point quand il commence., et n'est pas le même que celui du moineau : il ajoute que cet oiseau très -farouche cache sa tête entre des pierres , laissant le reste du corps à découvert , et croit se mettre à l'abri des attaques par cette précau- tion. Il se nourrit de graines à la cam- pagne , et il j a des années où il est très-rare en Provence. Mais 5 outre cet oiseau et les autres variétés de cette espèce qui se trouvent dans nos climats , et que nous avons indiquées, d'après les nomenclateurs. .1 ' Il W ■^^ » i k^ji- .^T ^■•^^'%- ^; h 96 lilSTOIRB NATURELLE SOUS les noms de moineau de montagne^ moineau à collier et moineau fou, il s'en trouve d'autres dans des climats éloignés. I» LE FRIQUET HUPPÉ. Une autre espèce étrangère c[ui nous paroit encore voisine de celle du fri- quet par la grandeur et par la forme, quoiqu'elle en diffère beaucoup par les couleurs, c'est l'oiseau représenté dans les planches enluminées sous les déno- minations de moineau de Cayenne et de m,oineau de la Caroline , qui se ressem- blent assez pour nous porter à croire qu'étant de pays tempérés et chauds du même continent, l'un est le mâle, et l'autre la femelle. Nous lui donnons le nom àe friquet huppé , pour le dis-* tinguer de tous les autres oiseaux du même genre» h»: ç' -••• j > 1 V •DV PINSON. I I. 77 LE BEAU MARQUET. Enfin nous croyons que l'on peut rapporter à l'espèce du friquet , plutôt qu'à aucune autre, le bel oiseau re- présenté dans nos planches enluminées sous la dénomination de moineau de la cote d'Afrique, parce qu'il a été envoyé de ces contrées ; et nous l'appellerons beau Tnarquet , parce qu'étant d'une espèce différente de celle du friquet et de toutes les autres que nous venons d'indiquer, il mérite un nom particu- lier, et celui de beau marquet désigne qu'il est beau et bien marqué sous le ventre. Ce nom et un coup d'oeil sur la figure coloriée suffiront poui le faire reconuoîlre et distinguer de îv us les autres oiseaux. ;i I ^i 78 HISTOIRE NATURELLE LA SOULCTE. n On a souvent confondu cet oiseau, ainsi que le friquet, avec notir moi- neau ; cependant il est d'une autre es- pèce, et il diffère de l'un et de l'autre en ce qu'il est plus grand , qu'il a le bec plus fort , plutôt rou^e qie noir , et qu'il n'a, pour ainsi dire, aucune habitude naturelle qui lui soit com- mune avec le moineau ; celui - ci de- meure dans les villes, la soulcie ne se plaît que dans les bois , et c'est ce qui lui a fait donner, par la plupart des na- turalistes, le nom de moineau de bois; il y niclie dans des creux d'arbres, ne produit qu'une fois l'annëe quatre ou cinq œufs; ils se rr semblent en trou- pes dès que les petits sont assez forts pour accompagner les vieux, c'est-à- dire , vers la fin de juillet. Les soulcies se réunissent donc six semaines plus tôt que les friquets , leurs troupes sont El DUPINSON. 7^^ aussi plus nombreuses, et ils vivent cuustamment ensemble jusqu'au retour de la saison des amours, où chm in so sépare pour suivre sa femelle. Quoique ces oiseaux restent éj^nlement et cons- tamment dans notre cLm nenuiut toute l'année, ilparoîtnéarunt ^u'ils craignent le froid des pa 8*jp- tentrionaux, car Linnœus ti )arle pas dans son énumération des > idéaux de Suède. Ils ne sont que de passage en Allemagne ; ils ne s'y réunissent pas en troupes , et y arrivent un à un. Enfin ce qui paroît confirmer ce que nous venons de présumer , c'est qu'on trouve assez souvent de ces oiseaux morts de froic^ dans des creux d'arbre lorsque l'hiver est rigoureux. Ils vi- vent non -seulement de grains et grai- nes de toute espèce , mais encore de mouches et d'autres insectes ; ils ai- ment la société de leurs semblables , et les appellent dès qu'ils trouvent Hboadauce de nourriture; et, comme (y IMAGE EVALUATION TEST TARGET (MT-3) C/j 1.0 i.i 11.25 iM lit ■ 40 K& yiiiiià 'i <^ VI %:^v / ^ > /A 7,^ iS.* •SS8 Photographic Sciences Corporation V ^ ^V ^^ <> o^ 23 WEST MAIN STREET WEBSTER, N.Y. 14580 (716) 873-4503 4 ^'^V^ "<& ^ <^^ '>1^^ k° ..^ Ai'- 1 ^ ' 9o HISTOIRE NATURELLE ils sont presque toujours en grande* bandes , ils ne laissent pas de faire beaucoup de tort dans les terres ncu* vellement ensemencées : on a de la peine à les chasser ou à les détruire, car ils participent de l'instinct et de la défiance du moineau domestique 5 ils reconnoissent les pièges, les gluaux, les trébuchets , mais on les prend en grand nombre avec des filets* 7' i Oiseaux étrangers gui ont rapport à la ;• Soulcie^ ' <, V I. LE SOUL CI ET. ' La première espèce étrangère qui nous paroît voisine de celle de la soûl- cie , au point de n'en être qu'une va-^ riété, s'il est possible que cet oiseau ait passé d'un continent à l'autre , c'est celui qui est représenté dans nos plan- ches enluminées sous la dénomination ■ >- *^i .*fii^: \ h^ M ^.- m_ 62 HISTOIRE NATUREtLE croissant blanc qui s'étend depuis l'œil jusque dessous le cou ; ce caractère uni- que nous a paru suffisant pour le dé- nommer et le faire reconnoître. Espèces connues dans ce genre. Le grand Montaïn, Jringilla Lapponica, Le Pinson à long hec yj'ringil/a Longi-roS' tris. Le Pinson commun , Jrmgi//a Cœîels, Le Pinson d^Axàenus ^ fringilia Montijrîn" gilla. Le Chardonneret à quatre taies ^ Jt-ingii/a Lulens-is, Le Chardojvieret commun , J'ringilla Car* duelis. Le MsiracAx.as , Jringilia Melba, L'Amadavad, ou Beogiali pi^uçté, j^r/'/i^/Z/a udmadopa. Le Gtenadia ^Jî'ingilla Granatina, Le Chardonneret jaune ^ ^f-'Kgi/ia Tristis, Le Pinson à tête noire e? che ^J'ringilltt Zena, ' . .^v i >* ■> ,->' Le V tnluvon y Jrihgilla Citrinella. Le Qiniy J'ringilla Sert nus. Le SéaéQali^Jringilla Senegala, "Le Phre-noirf Jringilla Noctis, ■ '\ . Le Moineau du Brésil yjringilla Nitens, *j» ''.■wMw->-4«?wU'^->^--^''*''it^:^a^^'^^-^^'"^"^^ ■'' -*«.*^4ik.-^v^i- — ■'■f^^- D U P I N s O N. 85 liC Moineau de Macao , Jringilla Melanic" tera. Le Moineau de Java, Jringilla Melano- ieuca. Le Brunet, Jringilla Pecoris, ■ ■; ""^ JJOUyette , Jringilla Sinica. - • . . Le Pinson jaune et rouge, Jringilla Eustà" chii. La Touite, Jringilla Variegata, »" " ' La NiveroUe , ou le Pinson de neige , Jrin- gilla Nit>alis. •'-':"- v/ • ; . : Le Soulciet, Jringilla Monticola, léC "DaUier y Jringilla Capsa. 'v l^e Croissant f Jringilla ^iârcuata. Le Beau-marquet ^ Jringilla Elegans, Le Vert-brunet , Jringilla Butyracea. Le Serin des Canaries, ou le Canari ,^in- gilla Canaria, Le Tarin y Jringilla Spinus, » ' .i. L*Acatéchili, ^rm^/V/a Mexicana, :/i ...^ Le Catotol, Jringilla Catotol. Le Pinson à bec jaune, Jringilla Flavi- rostris, La Linotte des vignes, Jringilla Canna- bina, La Linotte commune ^ Jringilla Linota. LeSizerin, fringilla Linaria, La Linotte de montagne, ou le Cabaret, Jringilla Montium, ,W^*.,fc .w*-* • ■ . . :■;■--»*., ^-fifc„- «'-^^VLîiÀ* \^-^-^'*" •" "^ '- I HISTOIRE NATURELLE Le Gyntel, Jnngilîa ^Argentoratensis, La Vengoline, J'ringilla uégolensis^ JjalÀaotie hruae, yringilia ^tra, i J JjSiSQvXeie^ J'ringilla jPetronia, .. Le "BcDgali^yringilla Bengalus, > "Le Bonaaa f^ringilla Jamaïca, Le Pinson violet jjringilla Purpurea. Le Pinson rose y J'ringilla Rosea. Le demi-noir et bleu, J'ringilla Cjarto- , mêlas, . . . * .V , Le Maia y Jringilla Maia, Le Moineau franc ,yri/ï^ï7/a Domestica, Le "Friquetyjringilla Montana, Le Friquet hu^pé ,Jringilla Cristata» La Vejrdinère » J'ringilla Bicolor, j Le "Worabée,, /rm^///a Aèyssinica, ïiOutremev, J'ringilla Ultramarina, L'Hasbesch ^ J'ringilla Syriaca, Le Pinson frisé ^ J'ringilla Crispa. Le Pinson à double collier y J'ringilla In* dica» *-■ -^ , » j . %^- 4,i., *— . >î' ■•■ lELLE toratensis, ofensh^ itra, . ' rpurea, ea. nlla Cjano» vr ^omestica, r. ristata» 'inica, \ irina. oa, • • • ringiila In* k.Aa^ — :f4-ir&'-^ Jipf J*rt ■î»-'-..':t ^ ^1v:^s^>rîT■•-..»ti■t^^'..tr^ïr:Tn•ïl:,■vlT' 'Sv* îsj T ^r'X f":.! ». V N i^ r: \ * . , t ■ ♦ * : <. Oh. TOi>M:^'. ♦. : / \ à ^■%Jh^^^^'- '•te,-«'> %m '■»)^'. -î*^ •'Tir*^ ' .îHr'ff- î^ï^fii l»i •^^^ i^lr .m #v. :;%i-*<' J f^. .ift*; »■»' '■a: k!n?r lilî-JT,^ fi . >■ '^ ■if. tvvt 1\ jt.:i :i'*^, 1t. .i^ ^ .--i^lf»: ^"Hmi^-^r:^ ,; '.tf%£ ^,;!if?i: % >k ^)«M,'î ♦ ,'«;' . ««■• >,.'■■ : - I ■■■:f'\ .... .^,. ;J|>';'«:>i,.'i • , ? iî « *^ ^ C ii . .\ \ .^i M >■.. ( ' r^fti \. ■r\ h i BU BRUANT. 85 LXXIir GENRE, >?'■«)' ^' 5 , O LE BRUANT, enberizj. *!' Caractère générique ; bec un peu co- nique, la mandibule inférieure plus , large et à bords rentrans. *..\ L'ORTOLAN. Il est très-probable que notre or- tolan n'est autre chose que la miliaire de Varron , ainsi appelée parce qu'on engraissoit cet oiseau avec du millet 5 il est tout aussi probable que le cen- chramos d' Aristote et de Pline est en- core le même oiseau 5 car ce nom est évidemment formé du mot x^W^» qui signifie aussi du millet; et ce qui ( ■■fî^a .■J©lk.'j „. .^-i'S'A- B6 HISTOIRE NATURELLÎÎ donne beaucoup de force à ces proba- bilités fondées sur Tétymologie, c'est que notre ortolan a toutes les proprié- tés qu'Aristote attribue à son cenchra^ mos , et toutes celles que Varron attri- bue à sa miliaire. I®. Le cenchramos est un biseau de passage , qui , selon Aristote et Pline, îiccompagne les cailles , comme font le tâle , la barge et quelques autres oi^ seaux voyageurs. '^ ' ►''' ; 2". Le cenchramos fait entendre son cri pendant la nuit 5 ce quia donné lieu aux deux mêmes naturalistes de dire qu'il rappeloit sans cesse ses coitipa- gues de voyage , et les pressoit nuit et jour d'avancer chemin. 3°. Enfin, dès le temps de Varron, l'on engraissoit les miliaires ainsi que les cailles et les grives ; et lorsqu'elles étoient grasses , on les vendoit fort cher aux Hortensius, aux Lucullus, etc. Or tout cela convient à notre orto- lan : car il est oiseau de passage 5 j'en If ' -7V_U*j, .r" .<' w 7 I DU BRUANT. 87 bi pour lëmoins la foule des natura- listes et des cliasseurs : il chante pen- dant la nuit , comme l'assurent Kra- mer, Frisch, Salerne^ enfin, lorsqu'il est gras, c'est un morceau très-fin et très-recherché. A la vérité , ces oiseaux ne sont pas toujours gras lorsqu'on les prend , mais il y a une méthode assez sûre pour les engraisser : on les met dans une chambre parfaitement obs- cure, c'est-à-dire , dans laquelle le jour extérieur ne puisse pénétrer; on l'é- daire avec des lanternes entretenues stins interruption , afin que les ortolans ne puissent point distinguer le jour de la nuit ; on les laisse courir dans cette chambre , où l'on a soin de répandre une quantité suffisante d'avoine et de millet; avec ce régime ils engraissent extraordinairement , et finiroient par mourir de gras-fondure, si l'on nepré- venoit cet accident en les tuant à pro- pos. Lorsque le moment a été bien choisi, ce sont de petits pelotons de f I II ) ) , I » I! i; 'I ' U ^2S'<3^3»l» I i 1 !/ I » i^" ' pO HISTOIRE NATURELLE les cantons les plus chauds, où il y a ^es vignes : ils ne touchent cependant point aux raisins, mais ils mangent les insectes qui courent sur les pam- pres et sur les tiges de la vigne. En ar- rivant , ils sont un peu maigres . parce qu ils sont en amour. Ils font leurs nids sur les ceps, et les construisent assez négligemment , à -peu-près comme ceux des alouettes : la femelle y dépose qua- tre ou cinq œufs grisâtres, et fait or- dinairement deux pontes par an. Dans d'autres pays , tels que la Lorraine , ils font leurs nids à terre , et par préfé- rence dans les blés. La jeune famille commence à pren- dre le chemin des provinces méridio- nales dès les premiers jours du mois d'août ; les vieux ne partent qu'en sep- tembre et même sur la fin. Ils passent dans le Forez , s'arrêtent aux environs de Saint-Chaumont et de Saint-Etien- ne j ils se jettent dans les avoines qu'ils aiment beaucoup 5 ils y demeurent jus- yiV BRUANT. 91 qu'aux p* iniers froids , s'y engraissent et deviennent pesans au point qu'on les pourroit tuer à coups de Mton : dès que h froid se fait sentir, ils conti- nuent Jeur route pour la Provence; c'est alors qu'ils sont bons à manger, sur- tout les jeunes ; mais il est plus difficile de les conserver que ceux que l'on prend au premier passage. Dans le Béarn, il y a pareillement deux pas- ses d'ortolan et par conséquent deux chasses , l'une au mois de mai, et l'au- tre au mois d'octobre. Quelques personnes regardent ces oi- seaux comme étant originaires d'Italie , d'où ils se sont répandus en Allemagne et ailleurs; cela n'est pas sans vrai- semblance , quoiqu'ils nichent aujour- d'hui en Allemagne 011 on les prend pêle-mêle avec les bruants et les pin- sons ; mais l'Italie est un pays plus an- ciennement cultivé ; d'ailleurs , il n'est pas rare de voir ces oiseaux , lorsqu'ils trouvent sur leur roule un pays qui ; f i // * ■<. ;^, » S % '1 ',-»" > a • * / 1 \ \l )} 'j'3S^' >»r.,t'«*W' ^.1: " « -lûi-'i } ^2 HISTOIRE NATl^RELLfi leur convient , s'y fixer et l'adopter pour leur patrie, c'est-à-dire, pour s'y perpétuer. Il n'y a pas beaucoup d'années qu'ils se sont ainsi naturalisés dans un petit canton de la Lorraine , situé entre Dieuse et Mulée; qu'ils y font leur ponte , qu'ils y élèvent leurs petits , qu'ils y séjournent , en un mot , jusqu'à l'arrière-saison , temps où ils partent pour revenir au prin- temps. Leurs voyages ne se bornent point à l'Allemagne : M. Linnœus dit qu'ils habitent la Suède, et fixe au mois de mars l'époque de leur migration 5 mais il ne faut pas se persuader qu'ils se ré- pandent généralement dans tous les pays situés entre la Suède et l'Italie : ils reviennent constamment dans nos provinces méridionales; quelquefois ils prennent leur retour par la Picardie , mais on n'en voit presque jamais dans la partie de la Bourgogne septentrio- nale que j'habite, dans la Brie, dans I! I I '*i^^.,^*..«.^;4iiriiw ^. ^> ^ ^ '1 DUBRUANT. y7) la Suisse , etc. On les prend également aux filets et aux gluaux. Le mâle a la gorge jaunâtre, bordée de cendré ; le tour des yeux du même jaunâtre 5 la poitrine , le ventre et les flancs roux avec quelques mouchetu- res, d'où lui est venu le nom italien de tordinoj les couvertures inférieures de la queue de la même couleur, mais plus clair ; la tête et le itu cendré-oli- vâtre 5 le dessus du corps varié de' mar- ron-brun et de noirâtre; le croupion et les couvertures supérieures de la queua d'un marron-brun uniforme 5 les pen- nes de l'aile noirâtres 5 les grandes , bordées extérieurement de gris , les moyennes de roux 5 leurs couvertures supérieures variées de brun et de roux, les inférieures d'un jaune - soufre ; les pennes de la queue noirâtres , bordées de roux , les deux plus extérieures bor- dées de blanc; enfin le bec et les pieds jaunâtres. La femelle a un peu plus de cendré Oiseaux. XIIT. 9 ';vy;0-. >^ h ■• » l>»« 94 HISTOIRE NATURELLE sur ia tête et sur le cou , et n'a pas de tache jaune au-dessus de i'œil : en gé- néral , le plumage de l'ortolan est sujet à beaucoup de variétés. Il est moins gros que le moineau franc. Longueurs, six pouces un quart , cinq pouces deux tiers; bec, cinq li- gnes; pieds, neuf lignes; doigt du mi- lieu , huit lignes ; vol , neuf pouces ; queue , deuxÇbuces et demi, composée de douze pennes , dépasse les ailes de dix-huit à vingt lignes. Variétés DE L'ORTOLAN. I. L*0RT0LAN JAUNE. Aldrovandc, qui a observé cette variété , nous dit que son plumage étoit d'un jaune- paille, excepté les pennes des ailes qui étoient terminées de blanc , et dont les plus extérieures étoient bordées de cette même couleur. Autre singulari- té, cet individu avoit le bec et les pieds rouges. t » ."^. )»'■»• D U B R U A N T. pj . II. L'ortolan blanc. Aldrovande compare sa blancheur à celle du cygne, et dit que son plumage , sans excep- tion , est de cette blancheur. Le sieur Burel de Lyon, qui a nourri pendant long-temps des ortolans, m'assure qu'il en a vu plusieurs lorsqu'ils ont blanchi en vieillissant. III. L'ortolan NOIRATRE. Le sieur Burel a aussi vu des ortolans qui avoient sans doute le tempérament tout autre que ceux dont on vient de parler , puis- qu'ils ont noirci en vieillissant. L'in- dividu observé par Aldrovande , a voit la tête et le cou verts , un peu de blanc sur la tête et sur deux pennes de Faile; le bec rouge et les pieds cendrés; tout le reste étoit noirâtre. IV. L'ortolan a queue blan- che. Il ne diffère de l'ortolan que par la couleur de sa queue , et en ce que toutes les teintes de son plumage sont plus foibles. V. J'ai observé un individu qui ayoit ^ y •w i f t i< i i i jamais ils ne se rassemblent en troupes nombreuses ; on n'en voit guère que trois ou quatre à -la -fois : ils arrivent en Lorraine vers le mois d'avril , et s'en retournent en automne; mais ils ne s'en retournent pas tous, et il y en a toujours quelques- uns qui restent dans cette province pen- dant l'hiver. On en.trouve en Suède, en Allemagne , en Angleterre , en France , et quelquefois en Italie , etc. Ce petit oiseau a presque toujours l'œil au guet , comme pour découvrir l'ennemi; etlorsquil a apperçu quel- ques chasseurs , il jette un cri qu'il ré- pète sans cesse , et qui non-seulement t vh D U B R U A NT, f)fj les ennuie , mais quelquefois avertit le gibier, et lui donne le temps de faire sa retraite. J'ai vu des chasseurs fort impatientés de ce cri, qui a du rapport avec celui du moineau. L'ortolan de joncs a outre cela un chant fort agréa- ble au mois de mai , c'est-à-dire , au temps de la ponte. Cet oiseau est un véritable hoche- queue , car il a dans la queue un mou- vement de haut en bas , assez brusque et plus vif que les lavandières. Le maie a le dessus de la tête noir ; la gorge et le devant du cou variés de noir et de gris roussâtre 5 un collier blanc , qui n'embrasse que la partie su- périeure du cou : une espèce de sourcil et une bande au-dessus des yeux de ja même couleur ; le dessus du corps varié de roux et de noir 5 le croupion et les couvertures supérieures de la queue variés de gris et de roussâtre 3 le dessous du corps d'un blanc teinté de loux : les flancs un peu tachetés de noi- l) » roo HISTOIRE NATURELLE ràtre; les pennes des ailes brunes, bor- dées de difTorenles nuances de roux 5 les pennes de la queue de même , ex- œptë les deux plus extérieures de cha- que côt(^ , lesquelles sont bordées de blanc ; le bec brun , et les pieds d'une couleur de chair fort rembrunie. La femelle n'a point de collier; sa gorge est moins noire , et sa tête est variée de noir et de roux clair : le blar.ci qui se trouve dans son plumage n'est point pur, mais presque toujours altéré par une teinte de roux. Longueurs , cinq pouces trois quarts , cinq pouces (1)5 bec, quatre lignes et demie; pied, neuf lignes; doigt du mi- lieu , hiufc lignes; vol , neuf pouces; queue, ddox pouces et demi, composée (i) Nota, Que lorsqu'il y a deux lon- gueurs exprimées , \sl première s'entend de de la pointe du bec au bout de la queue; et l'autre , de la pointe du b^ec au bout des ongles. D U B R U A N T. 10 1 de douze pennes , iMpassaiit les ailes d'environ i5 lignos. LA COQUELUCHE. Une espèce de coqueluclion d'un > ' .lu noir recouvre la tête, la gorge et le cou de cet oiseau , puis descend en pointe sur sa poitrine , à - peu - près comme dans l'ortolan de roseaux : tout ce noir n'est égayé que par une petite tache blanche placée de chaque côté fort près de l'ouverture du bec ; le reste du dessous du corps est blanchâ- tre ; mais les flancs sont mouchetés de noir. Le coqueluchon dont j'ai parlé , est bordé de blanc par derrière; tout le reste du dessus du corps est varié de roux et de noirâtre ; les pennes de la queue sont de cette dernière couleur, mais les deux intermédiaires sont bordées de roussâtre ; les deux plus extérieures ont une; grande tache blanche obhque; les trois autres n'ont aucune tache. fi A-» Ï02 HISTOIRE NATURELLE Longueur totale, cinq pouces; bec, six lignes, noir par-tout; tarse, neuf lignes ; queue , deux pouces , un peu fourchue , dépassant les ailes d'environ treize lignes. LE GAVOUÉ DE PROVENCE. m Il est remarquable par une plaque noire qui couvre la région de roreille; par une ligne de la même couleur, qui lui descend de chaque côté du bec en guise de moustaches, et par la couleur cendrée qui règne sur la partie infé- rieure du corps ; le dessus de la tête et du corps est varié de roux et de noi- râtre ; les pennes de la queue et des ailes sont aussi mi-parties des mêmes couleurs, le roux en dehors apparent, et le noirâtre en dedans et caché. Il y a un peu de blanchâtre autour des yeux et sur les grandes couvertures des ailes. Cet oiseau se nourrit de grai- nes; il aime à se percher, et, dans le D U B R U A N T. Io3 mois d'avril , son chant est assez agréable. C'est une espèce ou race nouvelle que nous devons à M. Guys. Longueur totale , quatre pouces deux tiers ; bec cinq lignes 5 queue , vingt lignes, un peu fourchue, dépasse les ailes de treize lignes. LE MITILÈNE DE PROVENCE. Cet oiseau diffère du précédent en ce que le noir qu'il a sur les côtés de' la têle, se réduit à trois bandes étroi- tes , séparées par des espaces blancs ; et en ce que le croupion et les cou- vertures supérieures de la queue sont nuancés de plusieurs roux 5 mais ce qui établit entre ces deux races d'cv- tolans une disparité bien marquée , c'est que le mitilène ne commence à faire entendre son chant qu'au mois de juin, qu'il est plus rare, plus fa- rouche , et qu'il avertit les autres oiseaux, par ses cris répétés, de l'ap- iv~immÊtm 4 ■ '>' , 104 HISTOIRE NATURELLE puiition du milan , de la buse et do l'épervier : en quoi son instinct paroît se rapprocher de oclui d» l'ortolan de roseaux. Les Grecs de Metelin , ou de l'ancienne Lesbos , l'ont établi, d'après la connaissance de cet instinct, pour être le gardien de leur basse -cour; seulement ils ont soin de le tenir dans une cage un peu forte, car on com- prend bien que, sans cela , il ne trou- bleroit pas impunément les oiseaux de proie dans la possession immémoriale de dévorer les oiseaux foibles. L'ORTOLAN DE L0RRAIN:E. M. LoTTiNGER nous a envoyé cet oiseau de Lorraine , où il est assez commun; il a la gorge, le devant du cou , la poitrine , d'un cendré - clair moucheté de noir; le reste du dessous du corps d'un roux-foncé ; le dessus de la têle et du corps roux moucheté de noir; l'espace autour des yeux d'une loi) DU BRUANT. couleur plus claire ; un trait noir sur les yeux ; les petites couvertures des ailes d'un cendré -clair sans mouche- tures; les autres mi -parties de roux et de noir ; les premières pennes des ailes noires, bordées de cendré-clair, les suivantes de roux ; les deux pennes du milieu de la queue rousses , bordées de gris , les autres mi-parties de noir et de blanc , mais les plus extérieu- res ont toujours plus de blanc ; le bec d'un brun - roux , et les pieds moines rembrunis. Longueur totale, six pouces et demi ; bec, cinq lignes et demie ; queue , deux pouces quatre lignes , dépasse les ailes de quinze lignes. La femelle a une espèce de cellier mêlé de n ux et de blanc, dont on voit la naissance dans la figure ; tout le reste du dessous du corps est d'un blanc -roussâtre; le dessus de la tête est varié de noir, de roux et de blanc , mais le noir disparoît derrière la tête , Oiseaux. XIII. lo •J •■«fr'. {'~r^- **-.**• -«*-i'**. II 106 HISTOIRE NATURELLE et le roux va s afibiblissant , en sorte qu'il résulte de tout cela un gris-rous- sâtre presque uniforme; cette femelle a des espèces de sourcils blancs ; les joues d'un roux - foncé ; le bec d'un jaune-orangé à la base , noir à la pointe ; les bords du bec inférieur rentrans et reçus dans le supérieur, la langue four- chue et les pieds noirs. On m'a apporté, le 10 janvier, un de ces oiseaux qui venoit d'être tué sur une pierre au milieu du grand chemin; il pesoit une once; il avoit dix pouces d'intestins; deux très - pe- tits cœcum; un gésier très-gros, long d'environ un pouce, large de sept li- gnes et demie , rempli de débris de matières végétales et de beaucoup de petits graviers ; la membrane cartila- gineuse dont il étoit doublé avoit plus d'adhérence qu'elle n'eu a communé- ment dans les oiseaux. Longueur totale, cinq pouces dix lignes; bec, cinq lignes et demie; vol, LLE , en sorte gris-rous- e femelle ancs ; les bec d'un la pointe; ;ntrans et igue four- nvier, un l'être tué iu grand ; il avoit très - pe- ros, long 3 sept )i- lébris de icoup de carlila- voit plus mmuné- uces dix lie 5 vol, -c' DU BRUANT. 107 douze pouces ; queue , deux pouces et demi, un peu fourchue, dépassant les ailes d'environ un pouce ; ongle posté- rieur , quatre lignes et demie , et plus long que le doigt. L'ORTOLAN DE LA LOUISIANE. On retrouve sur la tête de cet oi- seau d'Amérique la bigarrure de blan- châtre et de noir, qui est commune à presque tous nos ortolans ; mais , au lieu d'avoir la queue un peu fourchue , il l'a au contraire un peu étagée. Le som- met de la tête présente un fer-à-che-y val, noir, qui s'ouvre du côté du bec, et dont les branches passent au - dessus des yeux pour aller se réunir derrière la tête ; il a au-dessous des yeux quel- ques autres taches irrégulières; le roux domine sur toutes les parties inférieu- res du corps , plus foncé sur la poi- trine , plus clair au-dessus et au-des- sous; la partie supérieure du corps est ,||*»» Jic--'*'*»'*'- •^C-^,,' ^J .VC^Î^ -■^tî'^Sîrr^?' I08 HISTOIRE NATURELLE varide de roux et de noir, ainsi que les grandes et moyennes couvertures et la penne des ailes la plus voisine du corps ; mais toutes les autres peinies et Jes petites couvertures de ces mêmes ailes sont noires, ainsi que le crou- pion , la queue et ses couvertures su- périeures 5 le bec a des taclies noirâtres sur un fond roux : les p'eds sont cen- drés. Longueur totale , cinq pouces un quart; bec, cinq lignes; vol, neuf pouces; queue, deux pouces un quart, composée de douze pennes un peu éta- gées , dépasse les ailes de quatorze li- gnes. L'ORTOLAN A VENTRE JAUNE du Cap de Bonne'Espérance, Nous devons cet ortolan à M. Son- nerat ; c'est un des plus beaux de la famille : il a la tête d'un noir lustré, éga^^é par cinq raies blanches à-peu- près parallèles, dont celle du milieu m LE insï que ivertures >isine du dînes et mêmes le crou- ures su- loirâlres mt ceii- uces un I , neuf ti quart, )eu éta- torze li- AUNE ^. Soii- t de Ja lustré , à-peu- milieu ■« '>i^ M DU BRUANT. 109 descend jusqu au bas du cou ; tout le dessous du corps est jaune, mais lu teinte la plus foncée se trouve sur la poitrine , d'où elle va se dégradant par nuances insensibles au - dessus et au- dessous ; en sorte que la naissance de Ja gorge et les dernières couvertures inférieures de la queue sont presque blanches ; une bande grise transversale sépare le cou du dos ; le dos est d'uu roux brun , varié d'une couleur plus claire ; le croupion gris ; la queue brune, bordée de blanc des deux côtés, et un tant sôit peu au bout ; les petites cou- vertures des ailes gris-cendré ; ce qui paroîtdes moyennes, blanc; les gran- des brunes, bordées de roux 3 les pen- nes des ailes noirâtres, bordées de blanc, excepté les plus voisines du corps qui sont bordées de roux 5 la troisième et la quatrième sont les plus longues de toutes : à l'égard des pennes de la queue, la plus extérieure et l'intermédiaire de chaque côté sont plus courtes 5 en m A!,., il lÏÏl*-->fc, • IIO HISTOIRE NATUAELLE sorte qu'eu partageant la qtieue en deux parties égales , quoique la queue en totalité soit un peu fourchue , cha- cune de ces deux parties est étagée ; la plus grande différence de longueur des pennes est de trois lignes. La femelle a les couleurs moins vives et moins tranchées. Longueur totale , six pouces un quart ; bec , six lignes 5 queue , deux pouces trois quarts, composée de douze pennes, elle dépasse les ailes de quinze lignes 5 tarse, huit à neuf lignes; fougle postérieur est le plus fort de tous. L*ORTOLAN du Cap de Bonne-Espérance, Si l\jrtolan à ventre jaune du Cap de Bonne - Espérance efface tous les autres ortolans par la beauté de son plumage , celui - ci semble être venu du même pays tout exprès pour les faire briller par la comparaison de ses couleurs sombres , foibles ou équivo- ques; il a cependant deux traits noirs, il "X DU BRUANT. Ht l'iin sur les jeux, l'autre au-dessous, qui lui donnent une physionomie de famille; mais le dessus de la tête et du cou est varié de gris sale et de noirâ- tre ; le dessus du corps de noir et de roux jaunâtre; la gorge, la poitrine et tout le dessous du corps , sont d'un gris sale ; il a les petites couvertures supé- rieures des ailes rousses ; les grandes et les pennes , et même les pennes de la queue, noirâtres, bordées de rous- sâtre ; le bec et les pieds noirâtres. Longueur totale, cinq pouces trois quarts; bec, cinq lignes; près de neuf pouces de vol; queue, deux pouces et demi, composée de douze pennes, elle dépasse les ailes de quinze lignes. L'ORTOLAN DE NEIGE. Les montagnes du Spitzberg , les Alpes lapones , les côtes du détroit d'Hudson, et peut-être des pays encore plus septentrionaux , sont le séjour .(' ■:::c^ 112 HISTOIRE NATURELLE favori de cet ortolan pendant la belle saison, si toutefois il est une belle sai- son dans des climats aussi rigoureux : on sait quelle est leur influence sur la couleur du poil des quadrupèdes, comme sur celles des plumes des oi- seaux ; et l'on ne doit pas être surpris de ce que l'oiseau dont il s'agit dans cet article est blanc pendant l'hiver, comme le dit M. Linnœus , ron plus que du grand nombre de variél<5s que l'on compte dans cette espèce, et dont toute la diffêrence consiste dans plus ou moins de blanc, de noir ou de rous- sâlre : on sent que les combinaisons de ces trois couleurs priricipales doivent varier continuellement en passant de la livrée d'été à la livrée d'hiver , et que chaque combinaison observée doit dépendre en grande partie de l'é- poque de l'observation : souvent aussi elle dépendra du degré de froid que ces oiseaux auront éprouvé j car on peut leur conserver toute l'année leur I ■Ç: ■,\:h^ . t DU BRUANT. uT) Yivrée d*été , en les tenant l'hiver dans un poêle ou dans tout autre apparte- ment bien échauffe. Eu hiver, le mâle a la tête, le cou, les couvertures des ailes et tout le dessous du corps blancs comme de la neige, avec une teinte légère et comme transparente de roussâtre sur la tête seulement; le dos noir, les pennes des ailes et de la queue mi-parlies de noir et de blanc 5 en été , il se répand sur la tête, le cou, le dessous du corps, et même sur le dos, des ondes transver- sales de roussâtre plus ou moins foncé, mais jamais autant que dans la femelle, dont cette couleur est, pour ainsi dire, la couleur dominante , et sur laquelle elle forme des raies longitudinales. Quelques individus ont du cendré sur le cou , du cendré varié de brun sur le dos 5 une teinte de pourpre autour des yeux; de rougeâtre sur la tête, etc. : la couleur du bec est aussi variable, tantôt jaune, tantôt cendrée à la base. • Il ]' i i i f u '.•'I i .\ DU BRUANT. II7 âe nuit dans cette saison , et où ils peuvent ne pas perdre un seul instant de leur perpétuelle insomnie. Longueur totale , six pouces et demi ; bec, cinq lignes, ayant au palais un tu- bercule, ou grain d'orge qui caractérise cette famille ; doigt postérieur égal à celui du milieu , et il a l'ongle beau- coup plus long et moins crochu j vol , onze pouces un quart 5 queue , deux pouces deux tiers , un peu fourchue , composée de douze pennes , dépasse les ailes de dix lignes. Variétés DE L'ORTOLAN DE NEIGE. On juge bien d'après ce que j'ai dit du double changement que l'ortolan de neige éprouve chaque année dans les couleurs de son plumage, et de la dif- férence qui est entre sa livrée d'été et sa livrée d'hiver; on juge bien, dis- je, qu'il ne sera ici question d'aucune va- riété qui pourra appartenir, soit aux deux époques principales , soit aux Oiseaux XIII. 1 1 s ' / l»-/>''^ ^ «•■'»'"' /'.. f I ll8 HISTOIRE NATURELLE époques intermédiaires ^ ces variétés n'étant au vrai que les variations pro- duites par laction du froid et du chaud dans le plumage du même individu , que les nuances successives par lesquel- les chsicune des deux livrées se rappro- che insensiblement de l'autre. I. L'ortolan jacobin. C'est une variété de climat , qui a le bec , la poi- trine et le ventre blancs 5 les pieds gris, tout le reste noir. Cet oiseau paroît tous les hivers à la Caroline et à la Vir- ginie , et disparoît tous les étés : il est probable qu'il va nicher du côté du nord. II. L*0RTOLAN DE NEIGE A COL- LIER. Il a la tête , la gorge et le cou blancs; deux espèces de colliers au bas du cou; le supérieur de couleur plom- bée, l'inférieur de couleur bleue, tous deux séparés par la couleur du fond , qui forme une espèce de collier blanc intermédiaire ; l^s plumes des ailes blanches , teintées de jaune-verdâtre, çt mi "' A 'm / ■7 1 1 DU BRUANT. 119 enlre-mêlées de quelques plumes noi- res; les huit pennes du milieu de la queue et les deux extérieures blanches , les deux autres noires ; tout le reste du plumage d'un brun rougeâtre , tacheté d'un jaune-verdâtre ; le bec rouge bor- dé de cendré; l'iris blanche, et les pieds couleur de chair. Cet oiseau a été pris dans la province d'Essex; et ce nest qu'après un très-long-temps et beau- coup de tentatives inutiles, qu'on est venu à bout de l'attirer dans le piège., M. K ramer a remarqué que les orto- lans, ainsi que les bruants, les pinsons et les bouvreuils , avoient les deux piè- ces du bec mobiles ; et c'est par cette raison, dit-il, que ces oiseaux éplu- chent les graines , et ne les avalent pas toutes entières. I ■— ^V. wi-JW , -f^itr» *fV ;^i»«s|t4S^»*^^- '^ 4.- : > A-K>t^W, /"S* r-dMMNM <: i ■ I ' t I i \ ISO HISTOIRE NATURELLE LAGRIPENNE, ou L ORTOLAN DE RIZ. Cet oiseau est voyageur, et le mo- tif de ses voyages est connu. On en voit au mois de septembre des troupes nom- breuses, ou plutôt on les entend pas- ser pendant la nuit , venant de l'île de Cuba, où le riz commence à durcir, et se rendant à la Caroline , où cette graine est encore tendre. Ces troupes ne restent à la Caroline que trois se- maines, et au bout de ce temps elles continuent leur route du côté du nord , cherchant des graines moins dures ; elles vont ainsi de stations en stations jusqu'au Canada et peut-être plus loin; mais ce qui pourra surprendre , et qui n'est cependant pas sans exemple, c'est que ces volées ne sont composées que de femelles : on s'est assuré , dit- on , par la dissection d'un grand nom- bre d'individus, qu'il n'arrivoit au mois 'm 'i*^ ^■^t ■Il ,1 ^■*'t D tJ B R Ù A N f . Ï2t de septembre que des femelles, au lieu qu'au commencemeut du printemps les femelles et les mâles passent ensemble ; et c'est en effet l'époque marquée par la nature pour le rapprochement des deux sexes. Le plumage des femelles est rous^ sâtre presque par tout le corps ; celui des mâles est plus varié : ils ont la par- tie antérieure de la tête et du cou , la gorge, la poitrine, tout le dessous du corps, la partie supérieure du dos et les jambes , noirs avec quelque mé- lange de roussâtre; le derrière de la tête et du cou roussâtre 5 la partie in- férieure du dos et le croupion d'un cen- dré-olivâtre 5 les grandes couvertures supérieures des ailes de même couleur, bordées de blanchâtre 5 les petites cou- vertures supérieures des ailes et les couvertures supérieures de la queue d'un blanc -sale; les pennes de l'aile noires, terminées de brun et bordées, les grandes de jaune-soufre, les moj:cu- • t 1 i • * « sa,!'^-»****"' ■^'i 122 HISTOIRE KATUAËLLË nés de gris ; les pennes de la queue sont à-peu-près comme les grandes pennes des ailes , mais elles ont me singula* rite , c'est que toutes sont terminées en pointe : enfin , le bec est cendré et les pieds bruns. On a remarqué que cet ortolan étoit plus haut sur jambes que les auîres. Longueur totale , six pouces trois quarts ; bec , six lignes et demie 5 vol , onze pouces 5 queue , deux pouces ef demi , un peu fourchue, dépasse les ailes de dix lignes. Variétés DE L'AGRIPENNE, ou ORTOLAN DE RIZ. LAGRIPENNE, ou ORTOLAN de la Lousiane. Je ne puis m'empêcher de rapporter cet oiseau à l'espèce précédente , com- me simple variété de climat ; en effet , c'est la même taille ; le même port , les ^■4 -r- r ■~-.-ri^"^'T7'-':7lacK"-' - ' [.LE leue sont is pennes singula- ;rminées endré et 5 que cet ibes que zes trois ie 5 vol , 3uces ef >asse les fNNE, Z. bLAN îporter ,com- 1 effet, ri, les :m DU BRUANT. lAd mêmes proportions, la même forme jus- que dans les pennes de la queue qui sont pointues; il n'y a de diff'érence que dans les couleurs du plumage. L'ortolan de la Louisiane a la gorge et tout le dessous du corps d'un jaune-clair, et qui de- vient encore plus clair sur le bas-ven- tre ; le dessu j de la tête et du corps , les petites couvertures supérieures des ai- les d'un brun-olivâtre; le croupion et les couvertures supérieures de la queue jaunes , rayés finement de brun ; les pennes de la queue noirâtres , celles du milieu bordées de jaune, les latérales de blanc , les intermédiaires de nuan- ces intermédiaires entre le jaune et le blanc ; les grandes couvertures supé- rieures des ailes noires , bordées de blanc , les pennes de même , excepié les moyennes qui ont plus de blanc. Les dimensions sont à-peu-près les mêmes que dans l'ortolan de riz. \ i ,1 "■^-Imt.veafi'- '*V- ->■■•■■ ^r-i.:-^,--TrJ.'^ _,_ l ii 124 HISTOIRE NATURELLE LE BRUANT DE FRANCE. i I) I Le tubercule osseux ou grain d'orge que cet oiseau a dans le palais, est le titre incontestable par lequel il prouve sa parenté avec les ortolans ; il a en- core avec eux plusieurs autres traits de conformité , soit dans la forme exté- rieure du bec et de la queue , soit dans la proportion des autres parties et dans le bon goût de sa chair. M. Saleme re- marque que son cri est à-peu-près le même , et que c'est d'après ce cri , sem- blable , dit -il, à celui de l'ortolan, qu'on l'appelle dans l'Orléanois binery. Le bruant fait plusieurs pontes, la dernière en septembre : il pose son nid à terre, sous une mofte, dans un buis- son 9 sur une toufie d'herbe , et dans tous ces cas il le fait assez négligem- ment ; quelquefois il l'établit sur les basses branches des arbustes; mais alors il le construit avec un peu plus de soin.* -»,.-., ■^**.. *K LLE .ncëV in d'orge is, est le il prouve ; il a en- traits de me exlé- soit dans ?8 et dans ilerne re- U'-près le cri , sem- l'ortolan , is èinery, ontes, la se son nid 3 un buis- ^ et dans égligem- it sur les nais alors s de soin: y 7''. i ;* • •■ i?-r «w . ..Vi. ■!>;«, «'V*' Vf' 'M: ^U . 1* 'm[.,: A,' ■^,^^ '•:'■ Si i'v - \ V î ■u ■ , Ui. I ■ M > lu. A' ■.(" iV '<'•? f J ...^ T,m, AW yëJëveof/ / (' t i / D U B K 1/ A N T. 12^ Ja paille , la mousse et les feuilles sèches sont les matériaux qu'il emploie pour le dehors ; les racines et la paille plus menue , le crin et la laine sont ceux dont il se sert pour matelasser le de- dans : ses œufs, le plus souvent, au nombre de quatre ou cinq, sont ta- chetés de brun de différentes nuances, sur un fond blanc; mais les taches sont plus fréquentes au gros bout. La fe- melle couve avec tant d'affection , que souvent elle se laisse prendjre à la main , en plein jour. Ces oiseaux nourrissent leurs petits de graines , d'insectes et même de hannetons, ayant la précau- tion d'ôter à ceux-ci les enveloppes de leurs ailes qui seroieut trop dures. Ils sont granivores, mais on sait bien que cette qualité ne leur interdit pas les insectes; le millet et le chenevis sont les graines qu'ils aiment le mieux. Ou les prend au lacet avec un épi d'avoine pour tout appât : mais ils ne se prennenf pas , dit-on , à la pipée ; ils se tiennent 1 11 I I >1 126 HISTOIRE NATURELLE l'été autour des bois , le long des haies et des buissons , quelquefois dans les vignes, mais presque jamais dans l'in- térieur des forêts : l'hiver , une partie change de climat ; ceux qui restent se rassemblant entr'eux , et se réunissant avec les pinsons , les moineaux , etc. forment des troupes très-nombreuses , sur -tout dans les jours pluvieux; ils s'approchent des fermes, et même des villes et des grands chemins , où ils trouvent leur nourriture sur les buis- sons , et jusque dans la fiente des che- vaux , etc. Dans cette saison , ils sont presque aussi familiers que les moi- neaux. Leur vol est rapide , ils se po- sent au moment où l'on s'y attend le moins, et presque toujours dans le plus épais du feuillage , rarement sur une branche isolée. Leur cri ordinaire est composé de sept notes , doLit les six premières égales et sur le même ton , et la dernière plus aiguë et plus traînée, tï, tï ,tï , tï , tï f tïf ti. 1 ^-^I D U B R U A jN T. I27 Les bruants sont répandus dans toute l'Europe , depuis la Suède jusqu à ITtalie inclusivement , et par consé- quent peuvent s'accoutumer à des tem- pératures très-différentes ; c'est ce qui arrive à la plupart des oiseaux qui se familiarisent plus ou moins avec l'hom' me, et savent tirer parti de sa société. Le mâle est remarquable par l'éclat des plumes jaunes qu'il a sur la tôle et sur la partie inférieure du corps; mais sur la tête , cette couleur est variée de brun; elle est pure sur les côtés de la tête, sous la gorge , sous le ventre et sur les couvertures du dessous des ailes , et elle est mêlée de marron-clair sur tout le reste de la partie inférieure; l'olivâtre règne sur le cou et les petites couvertures supérieures des ailes; le noirâtre mêlé de gris et de marron- clair sur les moyennes et les plus gran- des , sur le dos et même sur les quatre premières pennes de l'aile; les autres sont brunes et bordées, les grandes de If 128 HISTOIRE NATURELLE jaunâtre, les moyennes de gris; les pennes de la queue sont brunes aussi et bordées, les deux extérieures de blanc, et les dix autres de gris- blanc j enfin leurs couvertures supérieures sont d'un marron-clair, terminées de gris-blanc. La femelle a moins de jaune que le mâle , et elle est tachetée sur le cou , la poitrine et le ventre : tous deux ont les bords du bec inférieur rentrans et reçus dans le supérieur 5 les bords de celui-ci échancrés près de la pointe 5 la langue divisée en filets déliés par le bout ; enfin l'ongle postérieur est le plus long de tous. L'oiseau pèse cinq à six gros 3 il a sept pouces et demi de tube intestinal 5 des vestiges de cœcum ; l'œsophage long de deux pouces et de- mi , se dilatant près du gésier 3 le gésier musculeux; la vésicule du fiel très- petite 5 dans l'ovaire de toutes les fe- melles que j'ai disséquées , ils s'est trou- vé des œufs de grosseur inégale. Longueur totale , si?: pouces un t^-ti . . >>«faâ^AiiC ; les issi et )lanCy enfla t d*un blanc, {lie le 3 cou, IX ont *ans et rds de inte; la par le est le e cinq emide îcum ; et de- gésier pi très- les fe- It trou- les un DU BRU A NT. 12C) liers ; bec , cinq lignes ; pieds , huit à neuf lignes ^ doigt du milieu presque aussi long ; vol , neuf pouces un quart ; queue, deux pouces trois quarts, com- J)osée de douze pennes , un peu four- chue , non-seulement parce que les pen- nes intermédiaires sont plus courtes que les latérales, mais aussi parce que les six pennes de chaque côté se tour- nent naturellement en dehors : elle dépasse les ailes de vingt-une lignes. Variétés DU BRUANT. On peut bien s'imaginer que le jaune et les autres couleurs propres à cette espèce , varient dans différens indivi- dus , dans différens climats , etc. soit pour la teinte , soit pour la distribu- tion 5 quelquefois le jaune s'étend sur toute la tête, sur le cou, etc. d'autres individus ont la tête d'un cendré jau- nâtre 5 le cou cendré tacheté de noir; le ventre, les jambes et les pieds d'un Oistfaux. XIII. la '(m ^ l5o HISTOIRE NATURELLE jaune de safran; la queue brune bordée de jaune, etc. LE ZIZI, oi; BRUANT DE HAIE. Je donne à cet oiseau le nom de zizi d'après son cri ordinaire , assez sem- blable à celui du premier bruant. On le voit tantôt perché , tantôt courant sur la terre > et par préférence dans les champs nouvellement labourés , où il trouve des grains, des petits vers et d'autres insectes 5 aussi a-t-il presque toujours le bec terreux. Il donne assez facilement dans tou3 les pièges ; et , lorsqu'il est pris aux gluaux, il y reste le plus souvent , ou bien il ne s*en tire qu'en perdant presque toutes ses plu- mes, et il tombe ne pouvant plus voler. Il s'apprivoise aisément dans la volière, cependant il n'est pas absolument in- sensible à la perte de sa liberté 5 et ce qui le prouve , c'est que , pendant les deux ou trois premiers mois, il ne fait DIT BRTTANT. l3l entendre que son cri ordinaire , lequel il répète fréquemment et avec inquié- tude lorsqu'il voit quelqu'un i'appro- cher de sa cage ; il lui faut tout ce temps pour se taire à la captivité , quelque douce qu'elle soit , et pour reprendre son ramage. S'il faisoit bien, il ne le reprendroit jamais, afin que l'homme eût un motif de moins de le tenir en servitude. 11 a à-peu-près la même taille et les mêmes mœurs que notre premier bruant 5 en sorte qu'on peut légitime- ment soupçonner que ces deux oiseaux, étant mieux connus, pourront se rap- porter à la même espèce. Les zizis ne se trouvent point dans les pays du nord , et il semble au con- traire qu'ils soient plus communs dans les pays méridionaux 5 mais ils sont ra- res dans plusieurs» de nos provinces de France. On les voit souvent avec les pinsons, dont ils imitent le chant, et avec lesquels ils forment des volées nombreuses , sur-tout clans les jours de ,c«ÊtiaL'"**' v'Jï --'''^■^Y. ti.J7 ^-.-r- '^■■- "f^j, •t >■ l32 HISTOIRE NATURELLE pluie. Ils nourrissent des mêmes choses que les granivores , et vivent environ six ans, selon Olina; ce qu'il faut toujours entendre de l'ëtal de do- mesticité , car il seroit assez difficile d'établir un calcul juste sur les proba- bilités de la vie des oiseaux jouissant de l'air et de la liberté. Le mâle a le dessus de la tête tacheté de noirâtre, sur un fond vert -olive; une plaque jaune sur les côtés, coupée en deux parties inégales par un trait noir qui passe sur les yeux ; la gorge brune, ainsi que le haut de la poitrine; un collier jaune entre - deux ; le reste du dessous du corps d'un jaune qui va s'éclaircissant vers la queue, et tacheté de brun sur les flancs; le dessus du cou et du dos varié de roux et de noirâtre ; le croupion d'un roux olivâtre , et les couvertures supérieures de la queue d'un roux plus franc; les pennes des ailes brunes bordées d'olivâtre, excepté les plus voisines du dos qui sont rousses; i . ■ stf. 'Tf^**' .*»*£: DU BRUANT. l33 ]6s pennes de la queue brunes russî , bordées, les deux exléneuTes de jlanc, les suivantes de gris - olivâtre , et les deux du milieu de gris-roussâtre y enfin le bec cendré et les pieds bruns. La femelle a moins de jaune, et n a point la gorge brune, ni la tache de la même couleur sur la poitrine. Au reste , Aldrovande avertit que les cou- leurs du plumage sont fort variables dans cette espèce : l'individu qu'il a fait représenter avoit sur la poitrine une teinte de vert obscur ;^ et, parmi ceux que j'ai observés, il s'en est trouva un qui avoit la partie supérieure du cou olivâtre ^ presque sans aucun mé- lange. , , , ^. . Longueur totale , six pouces un quPTt ; bec , environ six lignes ; vol , neuf pouces deux tiers; queue, près de trois pouces, composée de douze pen- nes, dépasse hs ailes d'environ dix- huit lignes, elle est fourchue à -peu- près comme dans les bruants. i • * *'~-sr00^2 ^-iipjie'^SS^v. fcsé~ ■ iiiffli'^ «5=aÙ|||EfflS^ -- >»■■ v==^ H ^:- ï\ 1 34 II I S T Ô I K E N A T t; R Ê t t E LE BRUANT F O tJ. . Les Italiens ont ainsi appelé cet oi- seau , parce qu'il donne indifféremment dans tous les pièges , et que cette in- souciance de soi-même et de sa propre conservation, est en effet la plus gran- de marque de folie, même dans les animaux 3 mais, comme nous l'avons remarqué , le bruant et le zizi partici- pent plus ou moins à cette espèce de folie, et Ton peut la regarder comme une maladie de famille , que le bruant dont il slagit ici a seulement dans un plus haut dôjgré : je lui ai donc conservé le nom qu'il porte en Italie, avec d'au- tant plus de raison , que celui de bruant des prés me paroit ne lui point conve- nir, les oiseleurs et les chasseurs les plus attentifs m'ayant assuré unani- mement qu'ils n'avoient jamais vu dans les prés de ces prétendus bruants des prés. , < Ainsi que le zizi, le bruant fou ne atè »u ne 'M DU BRUANT. l3(J trouve point dans les pays septentrio- naux , et son nom ne parolt point dans les zoologies locales de la Suède, du Danemarck, etc. Il cherche la soHtude et se plaît sur les montagnes 5 il est fort commun et très-C/Onnu dans c-elles qui sont autour de Nantua 5 M. Hébert l'y a vu souvent et d'assez près , soit à terre , soit sur des noyers 5 les gens du pays lui ont assuré que sa chair étoit un très-bon manger. Son chant est fort ordinaire, et a rapport à celui de nôtre bruant. Les oiseleurs prussiens pren- nent souvent de ces oiseaux, et ils ont remarqué que, lorsqu'on les met dans une volière où il y a d'autres oiseaux de différentes espèces , ils s'approchent des bruants ordinaires avec une pré- dilection marquée ; ils semblent les reconnoître pour leurs parens ; ils ont en effet le même cri , comme nous venons de le dire, la même taille , la même conformation que les bruants , et ils n'en diffèrent que par quelque» tZS HISTOIRE NATURELLE habitudes et par le plumage : le maie a toute la partie supérieure variée de ' noirâtre et de gris ; mais ce gris est plus franc sur la tête , et il est roussâ- tre par-tout ailleurs, excepté sur quel- ques-unes des couvertures moyennes des ailes où il devient presque blanc ; ce mêmci gris-roussâtre borde presque toutes les penues des ailes et de la queue doiil le fond est brun, seulement les deux pennes extérieures de la queue sont bordées et terminées de blanc 5 le tour des yeux est blanc-roussâtre ; les côtés de la tête et du cou sont gris; la gorge est de cette dernière couleur, pointillée de noirâtre , et bordée de chaque coté et par le bas d'une ligne presque !iOire , qui forme une espèce de cadre irrégulier à la plaque grise des côtés de la tête; tout le dessous du corps est d'un roux plus ou moins clair , mais pointillé ou varié de noirâtre sur la gorge , la poitrine et les flancs ; le bec et les pieds sont gris. DU BRUANT. iZy Longueur totale , six pouces un quart; bec, cinq à six lignes; vol, , neuf à dix pouces; queue, deux pouces . un tiers, un peu fourchue, composée de douze pennes, elle dépasse les ailes de seize lignes. LE PROYER. C'est un oiseau de passage, et que l'on voit arriver de bonne heure au printemps ; je suis surpris qu'on ne l'ait pas appelé bruant des prés , car il ne s'éloigne guère des prairies dans la bel le saison ; il y établit son nid ou bien dans les orges, les avoines , les minières, etc. rarement à plate -terre , mais trois ou quatre pouces au - dessus du sol , dans l'herbe la plus serrée , et assez forte pour porter ce nid. La femelle y pond quatre, cinq et quelquefois six œufs; et , tandis qu'elle couve , le mâle pour- voit à sa nourriture, et, se posant sur la cime d'un arbre, il répète sans cesse -"'^*iç*i?'ïajBô«iaus'i:^-t_i^«.- ..^^^É^Ai ■- '■■■^..■^'•^^ 1?)8 HISTOIHE NATURELLE son désagréable cri , tri, tri, tri, tiritz^ qu'il ne conserve que jusqu'au mois d'août : ce cri est plus vif et plus court que celui du bruant. ' Ou a remarqué que, lorsque le proyer s'éievoilde terre pour s'aller poser sur une branche , ses pieds étoient pen- dans, et que ses ailes, au lieu de se mouvoir rëgulièrement , paroissoient agitées d'un mouvement de trépida- tion propre à la saison de l'amour. Le reste du temps , par exemple en au- tomne , il vole très-bien et très-vite , et même il s'élève à une assez grande hauteur. Les petits quittent le nid bien avant de pouvoir s'envoler ; ils se plaisent à courir dans l'herbe , et il semble que les père et mère ne posent leur nid à terre que pour leur en donner la faci- lité : les chiens couchans les rencon- trent fort souvent lorsqu'on chasse aux cailles vertes. Les père et mère conti- nuent de les nourrir et de veiller sur Cr^:^:^V;s ■_.-*«r-'- ïZij DU BRUANT. eux, jusqu'à ce qu'ils soient en état de voler ; mais leur sollicitude est quel- quefois indiscrète; car, lorsqu'on ap- proche de la couvée , ils coTitribuent eux-mêmes à la déceler en voltigeant au-dessus d'un air inquiet. La famille élevée, ils se jettent par bandes nombreuses dans les plaines sur-tout dans les champs d'avoine , de fèves , et autres menues graines dont la récolte se fait la dernière. Ils par- tent un peu après les hirondelles, et il est très -rare qu'il en reste quelque > uns pendant l'hiver, comme avoit Lit celui qui fut apporté à Gesner dans cette saison. On a remarqué que le proyer ne voltige pas de branche en branche , mais qu'il se pose sur l'extrémité de |a branche le plus haute, la plus isolée, soit d'un arbre , soit d'un buisson , qu'au moment même il se mci à chan- ter, qu'il s'y tient des heures .. 1ères dans la même place à rt^péter ^^a en- ■•- •? )^, jîyiiiL mmm 140 HISTOIRE NATURELLE nuyeux tri , tri ; enfin , qu'en prenant sa volée il fait craquer son bec. La femelle chante aussi lorsque ses soins ne sont plus nécessaires à ses petits; mais elle ne chante que per- chée sur une branche , et lorsque le soleil est au méridien ou qu'il en est peu éloigné : elle se tait le reste du jour, et fait très -bien, car elle ne chante pas mieux que le mâle : elle est un peu plus petite, et son plumage est à -peu -près le même 5 tous deux se nourrissent de graines et de petits vers , qu'ils trouvent dans les prés et dans les champs. Ces oiseaux sont ré- pandus dans toute l'Europe , ou plutôt ils embrassent toute l'Europe dans leurs migrations ; mais Oiina prétend qu'on en voit une plus grande quan- tité à Rome et dans les environs que par-tout ailleurs î les oiseleurs lee gar- dent en cage pour leur servir d'ap- peaux ou d'appelans dans leurs petites chasses d'automne ; et ces appeaux V, D t; B R U A N T. ï4t attirent dans le piège non - seulement des bruants fous , mais encore plusieurs autres petits oiseaux de différentes espèces. On tient ces appelans dans des cages basses et où il n'y a point de bâtons ou jucboirs, sans doute parce qu'on s'est apperçu qu'ils ?!:^'aimoient pas à se percher , au moins de cette manière. Le proyer a le dessus de la tête et du corps varié de brun et de roux 5 la gorge et le tour des yeux d'un roux-ckir ; la poitrine et tout le reste du dessous du corps , d'un blanc - jaunâtre , tacheté de brun sur la poitrine et les flancs ; les couvertures supérieures des ailes , les pennes de ces mêmes ailes et celles de la queue, brunes, bordées de roux plus ou moins clair ^ le bec et les pieds gris-brun. La femelle a le croupion d'un gris tirant sur le roux , sans aucunes taches ; les couvertures supérieures de la queue de la même couleur, bordées de bian- Oiseaux. XIII. i3 "•^u- :4r-'.^--'''^0," 142 HISTOIRE NATURBILS châtre , et en général ses plumes et les pennes de sa queue et de ses ailes, sont bordées de couleurs plus claires. Le bec de ces oiseaux est d'une for- me remarquable; les deux pièces en sont mobiles comme dans les ortolans; leurs bords sont rentrans de même que dans le bruant ordinaire , et ils ne se joignent point par une ligne droite , mais par une ligne anguleuse 5 chaque bord du bec inférieur forme , vers le tiers de sa longueur , un angle saillant obtus, lequel est reçu dans un angle rentrant que forme le bord correspon- dant du bec supérieur; ce bec supé- rieur est plus solide et plus plein que dans la plupart des autres oiseaux; la langue est étroite , épaisse et taillée à sa pointe en manière de cure - dent ; les narines sont recouvertes dans leur partie supérieure par une membrane en forme de croissant , et dans leur partie inférieure par de petites plu- mç& : la première phalange du doigt DU BRUANT. I43 extérieur est unie à celle du doigt du milieu. Tube intestinal , treize pouces et demi j gésier musculeux , précédé d'une médiocre dilatation de Tœsophage , contenant des débris de substances vé- gétales , entr autres de noyaux mêlés avec de petites pierres 5 de légers ves- tiges de cœcum ; point de vésicule du fiel ', grand axe des testicules , quatre lignes; petit axe, trois lignes; longueur totale de l'oiseau , sept pouces et demi ; bec , sept lignes 5 vol , onze pouces un tiers; queue, près de trois pouces, un peu fourchue, composée de douze pen- nes , dépasse les ailes de dix-huit lignes. Oiseaux étrangers gui ont rapport au36 Bruants, LEGUIRNEGAT. ^ Si ce bruant n'étoit point de l'Amé- rique méridionale , et que son cri no *^tV- JJtoï ■ tr""^-"^ ^44 IIIST0I31E NATURELLE fût point diflérent de celui de notre bruant, je ne l'aurois donne que com« me une variété de celui - ci î il est même en quelque sorte plus bruant que le nôtre , car il a plus de jaune que le nôtre n'en a communément , et je ne doute pas que ces deux races ne se croisassent avec succès , et qu'il ne résultât de leur mélant!;e des indi- vidus féconds et perfectionnés. Le jaune rè^ne sans mélange sur la tête , le cou et tout le dessous du corps, et cette même couleur borde presque toutes les couvertures supérieures, et les pennes de la queue et des ailes , qui sont brunes sur de dos, elle est mêlée de brun et de vert ; le bec et les yeux sont noirs et les pieds bruns. Cet oiseau se trouve au Brésil , et ^ selon toute apparence , il en est origi- naire , puisqu'il a été nommé par les naturels du pays. Marcgrave fait l'éloge de son ramage , et le compare à celui du pinson. j notre ecom- il est bruant i jaune fment , X races 3t qu'il îs indi- i sur la I corps , 3resque ires, et es , qui mêlée !S yeux îil, etj origi- >ar les 'éloge à celui I I W DÛ BRUÀKT. 145 La femelle est fort différente du mâle, puisque, suivant le même au- teur , elle a le plumage et Je cri du moineau. LA THÉRÈSE JAUNE. Comme je ne connais que le portrait de cet oiseau du Mexique, et son ca- davre, je ne puis en dire autre chose, sinon qu^ par le plumage il approche beaucoup de notre bruant commun : il a presque toute la tête , la gorge et les côtés du cou d'un jaune-orangé^ la poitrine et le dessous du corps mou- chetés de brun sur un fond blanc-sale j le derrière de la tête et du cou, et tout le dessus du corps bruns : cette dernière couleur se prolonge de chaque côté sur le cou , en forme de pointe , et s'étend presque jusqu'à l'œil 5 les pennes des ailes et de la queue , et leurs cov /er- tures, son^ brunes, bordées d'un brun plus clair. ■-.t«.,,»^ji. "^^.^■a, •* PSi,, .,^-,-^. •.■»^_„ «<•**• "- i HISTOIRE NATURELLE LA FLAVÉOLE. Elle a le front et h | ocge Jaur^ei^ et tout le reste du plnnisif^e j^is : >w' taille est à -peu -près celle du iMm, M. Linwa)iK>, c]ui vt fait connoître celle espèce, dit ^luelle se trouve dans les pays chauds; mmn i? ne dit pas à tjuel oontiiieut elle apfjariieat. L' O L I V E. Ce petit bruant , qui se trouve à Saint-Domingue , n'est guère plus gros qu'un roitelet : il a toute la partie su- périeure , et même la queue et les pen- nes des ailes d'un vert-olive 5 la gorge d'un jaune-orangé ; une petite plaque de cettte couleur entre le bec et l'œil ; le devant du cou noirâtre; tout le des- sous du corps d'un gris très-clair, teinté d'olivâtre 5 la partie antérieure des ailes bordée de jauue-clair; le bec efc les pieds bruns. H h^ sasia&gw'ii^yl j,V-»jj , i^jjyiii^ »U BRUANT. 147 La Femelle n'a ni la cravatte noire du mâle , ni la gorge jaune-orangée, ni la petite plaque de la même couleur entre le bec et l'œil. Longueur totale , trois pouces trois quarts; bec, quatre lignes et demie; vol, six pouces; queue, dix-huit lignes, composée de douze pennes, dépasse les ailes de sept à huit lignes. r A M A Z O N E. M ■:l Cet oiseau se trouve h Surinam f on le compare pour la grosseur à no- tre mésange ; il a le dessus de la tête fauve; les couvertures inférieures des ailes blanchâtres fie reste du plumage brun. L'EMBERIZE a cinq couleurs. Nous ne savons de cet oiseau de Buenos- Ay res , que ce que nous en a dit M. Commerson , lequel n'a parl4 I J 148 niSTOim NATVRBLLK que de son plumage et de ses parties extérieures, sans dire un seul mot de ses habitudes naturelles: nous ne le rap* porterons même aux bruants que sur la parole de ce naturaliste; (uir il l'ap- pelle bruant, sans nous apprendre s'il n les r^ raclures distinctifs de l'espèce, entr autres le tubeixule osseux du bec 8up(^ rieur. (]et oiseau a tous le dessus du corps d'un vert- brun, tirant au jaune j la tt^te et le dessus de la queue d'une teinte plus (>l)scure ; le dessous de la que .e d'une teinte plus jaunâtre ; le dos marqué de quelques traits noirs ; )e bord antt^rieur des ailes d'un jaune vif; les pennes des ailes et les plus extérieures de celles de la queue, bor- dées de jaunâtre j le dessous du corps d'un blanc cendré; la pupille d'un bleu- noirâtre; riris marron; le bec cendré, convexe et pointu ; les bords de la pièce inférieure rentrons ; les narines recouvertes d'une membrane , et fort I "S* f DIT BRUANT. 149 voisines de la huse du bec; la longue teriniiit^o par de petits filets; les pieds do couleur ploniWe. Longueur totide, huit pouces; bec, luût ligues; vol, dix pouces; queue, quatre pouces; ongle poslérieur le plus grand de tous. LE MORDpRÉ. Tout le corps de cet oiseau est mor- doré tant dessus que dessous, et pres- que par-tout de la même teinte ^ les couvertures des ailes , leurs pennes et celles de la queue sont brunes, bordées d'un mordoré plus ou moins clair , le bec brun, et les pieds sont jaunv.tres, teintés légèrement de mordoré; en sorte que c'est avec raison que nous avons donné à cet oiseau lo nom de mordoré. On le trouve dans l'Ile de Bourbon ; sa taille est à-peu-près celle du bruant, mais il a la queue plus courte et les ailes plus longues « cdll»»* ^ . l5o HISTOIRK NATURELLE là ne dëpassenr celles-ci que de dix lianes environ. , LE GONAMBOUCH. Seba nous apprend que cet oiseau est très - commun à Surinam , qu'il a la tai^lfj ùo xulo' rîtte, et qu'il chante comme le rossignol, par conséquent beaucoup mieux qu'aucun de nos bruants ; ce qui est remarquable dans un oiseau d'Amérique. Les habitans du pays disent qu'il aime beaucoup la maïs ou blé de Turquie , et qu'il se perche très -souvent sur cette plante , tout au haut de sa tige. Sa couleur dominante est un gris- clair ; mais il y a une teinte de rouge sur la poitrine, la queue, les couver- tures et les pennes des ailes 5 ces der- nières pennes sont blanches par-des- SJUS. Longueur totale, cinq pouces; bec, cinq ligres ; queae , dix-huit lignes y dépasse les ailes de di.\. % ■-* ui*-fci« ■S' DU BRUANT, I3t LE BRUANT FAMILIER. J'adopte le nom de M. Lînnœus, parce qu'il ne faut pas multiplier les dénominations sans nécessité , et que celle-ci peut avoir rapport au naturel de l'oiseau. Il a la tête et le bec noirs ; Je dessus du corps cendré et tacheté de blanc; le dessous cendré et sans taches; le croupion et la partie du dos qui est recouverte par les ailes , jaunes ; les couvertures et l'extrémité des pennes de la queue, blanches. Cet oiseau se trouve en Asie , il est à-peu-près de la taille du tarin. ^J i LE CUL-ROUSSET. Nous devons cette espèce à M. Bris- son, qui l'a décrite sur un individu ve- nant du Canada. Cet individu avoit le dessus de la tête, varié de brun et de marron 3 le dessus du cou , le dos et les h \\ »• ■^^- k »♦«»■ y.' -r» l5a MISTOIHE NATURELLE couvertures des ailes , variés do même avec un mélange de gris; le croupion de cette dernière couleur sans taches ; les couvertures supérieures et infé- rieures de la queue d'un blanc-sale et roussâtre; la gorge et tout le dessous du corps d'un blanc-sale varié de ta- ches marron , plus rares néanmoins sous le ventre ; les pennes de la queue et des ailes brunes , bordées d'un gris tirant sur le marron; le bec et les pieds gris-brun. Longueur totale , cinq pouces et de- mi ; bec , cinq lignes et demie ; vol , huit pouces un quart; queue, deux pouces et demi , composée de douze pennes , dépasse les ailes d'environ vingt lignes. L'AZUROUX. CsST encore M. Brisson qui a fait connoitre cet oiseau , lequel est aussi originaire de Canada. Il a le dessus de ..^»*— — - i i53 DU BRUANT. la tête d'un roux obscur ; la partie su- périeure du cou et le dessus du corps variés de ce même roux obscur et da bleu , le roux est moins foncé sur les petites couvertures des ailes, ainsi que sur les grandes , qui sont bordées et terminées de cette couleur; les pen- nes des ailes et de la queue sont bru- nes , bordées de gris-bleu; le bec et les pieds gris-brun. Longueur totale , quatre pouces un quart; bec, cinq lignes; vol, sept pou- ces un tiers; queue, un pouce, com- posée de douze pennes, ne dépasse les ailes que de quatre lignes. LE BONJOUR-COMMANDEUR. f On appelle ainsi , dans l'île de Cayen- ne , une espèce de bruant qui a cou- tume de chanter au point du jour , et que les colons sont à portée d'entendre, parce qu'il vit autour des maisons. Quelques -uns l'appellent bruant dg Oiseaux, XIII- 14 h i, ih,:- ■ \ > f- I' t / ( i il l54 HISTOIRE lîATURELLB Cayenne. : il ressemble si parfaitement à celui du Cap de Bonne-Espérance, re- présenté dans les planches enluminées , n®. Z36 ^figure a , que M. de Sonini le regarde comme le même oiseau sous deux noms différens , d'où il suit né- cessairement que l'une de ces deux dé- nominations est fautive; et comme, suivant M. de Sonini, ce bruant est naturel à l'île de Cayenne , il est plus que probable qu'il ne se trouve au Cap de Bonne- Espérance que lorsqu'il y est porté par les vaisseaux. Une autre conséquence plus générale que l'on doit tirer de là, c'est que toutes ces déno- minations, en partie géographiques, où l'on fait entrer le nom du pays comme marque distinctive , sont équi* voques , incertaines , et ne valent pas , à beaucoup près, celles que l'on tire des caractères propres à l'animal dénom- mé 5 1°. parce que cet animal peut se trouver dans plusieurs pays 5 2°. parce cpi'il arrive souvent qu'un animal n'est temenl ice,re- linées , onini le m sous luit né- eux dé- omme , Liant est est plus e au Cap squ'il y ne autre l'on doit îs déno- îhiques , lu pays nt écjui- ent pas , tire des dénom- peut se parce lal n'est DU BRUANT. i5i point aborigène du pays d'où on le tire , sur-tout d'un pays tel que le Gip de Bonne - Espérance , où abordent des vaisseaux venant de toutes les parties du monde. Les bonjour-commandeurs ont le cri aigu de nos moineaux de France: ils sont le plus souvent à terre comme les bruants , et presque toujours deux à deux. Le mâle a sur la tête une calotte noire , traversée par une bande grise ; les joues cendrées; une raie noire qui s'étend de la base du bec à la calotte dont j'ai parlé ; au - dessous de cette calotte, par-derrière, un demi-collier roux; le dessus du corps d'un brun- verdâtre , varié sur le dos par des ta- ches noires oblongues ; les couvertures des ailes bordées de roussâtre; tout le dessous du corps cendré. Il est un peu plus petit que notre zizi , n'ayant que cinq pouces de lon- gueur totale ; ses ailes sont courtes , fi 1/ j ' 1 ■n l56 HISTOIRE NATURELLE et vont à peine à la moitié de la queue. ■ • ' ■ ' ■ - '• . ' . - ^ LE CALFAT, M. Commerson , qui a décrit cet oiseau de l'Ile-de-France sur les lieux , nous apprend qu'il a le dessus de la tête noir , toute la partie supérieure du corps, compris les ailes et la queue, d'un cendré bleuâtre j la queue bordée de noir 5 la gorge de cette dernière couleur; la poitrine et le veiitre d'une couleur vineuse 5 une bande blanche qui va de l'angle de l'ouverture du bec à l'occiput, le tour des yeux nu et couleur de rose 5 l'iris , le bec et les pieds aussi couleur de rose 5 les cou- vertures inférieures de la queue, blan- ches. Le calfat est d'une taille moyenne; entre le moineau et la linotte. ^1 TRELtE moitié de la a décrit cet sur les lieux, dessus de la ie supérieure îs et la queue, jueue bordée ette dernière veiilre d'une inde blanche erture du bec yeux nu et le bec et les se 5 les cou- queue, blan- le moyenne; lotte. ; f ( xm. * \ i I n. xm. 1 ' • i f '«•V 1. :( •♦* '-.', f y LÎI pïir tfculp >l .V -.1 V^?^"T*-?«*' '^■^•". ^ tm>~- ■ify^<. ^>î^,. "i . ' ''mwj^' ■y t: } % "HJ^ h .r', DU BKUAKT. LE PAPE. i5y .4 •>«:' •il 'V i V îll m Cet oiseau doit son nom aux cou- leurs de son plumage , et sur-tout k une espèce de camail d'un bleu-violet , qui prend à la base du bec , s'étend jusqu'au dessous des yeux , couvre les parties supérieures et latérales de la tête et du cou , et , dans quelques in- dividus, revient sous la gorge : il a le devant du cou , tout le dessous du corps , et même les couvertures supé- rieures de la queue et le croupion d'un beau rouge presque feu ; le dos varié de vert -tendre et d'olivâtre- obscur; les grandes pennes des ailes et de la queue d'un brun-rougeâtre ; les gran- des couvertures des ailes vertes; les petites d'un bleu- violet comme le ca- mail. Mais il faut plusieurs années à la nature pour former un si beau plu- mage : il n'est parfait qu'à la troisième. Les jeunes papes sont tous bruns la <■ I ( A h l' Xi j! ,■• ■^ V-a?-^ r ) \ il fi l58 HISTOIRE NATURELLE première annëe: dans la seconde, ils ont la tête d'un bleu-vif, Je reste du corps d'un bleu-verdâtre,et les pennes des ailes et de la queue brunes , bor- dées de bleu-verdâtre. La femelle a le dessus du corps d'un vert- terne , et tout le dessous d'un vert-jaunâtre : les grandes pennes des ailes brunes , bordées finement de vert j les moyennes, ainsi que les pennes de la queue, mi-parties dans leur lon- gueur de brun et de vert. Ces oiseaux nichent à la Caroline sur les orangers , et n'y restent point l'hiver : ils ont cela de commun avec les veuves , qu'ils muent deux fois l'an- née , et que leurs mues avancent ou retardent , suivant les circonstances : quelquefois ils prennent leur habit d'hiver dès la fin d'août ou le corn-» mencement de septembre : dans cet état , le dessous du corps devient jau- nâtre , de rouge qu'il étoit. Ils se nour» rissent comme les veuves , avec le mil« i I ël 'i!j' i t. DUBRUANT. l5g let , Talpiste, la chicorée. . . . Mais ils sont p''^s délicats; cependant une fois arclimaiés, ils vivent jusqu'à huit ou dix ans : on les trouve à la Louisiane. Les Hollandais, à force de soins et de patience, sont venus à bout de faire nicher les papes dans leur pays , comme ils y ont fait nicher les bengalis et les veuves 5 et Ton pourroit espérer , en imitant l'industrie hollandaise , de les faire niche.* dans presque toutes les contrées de 1 Surope : ils sont un peu plus petits que notre moineau-franc. Longueur totale , cinq pouces un tiers; vol, sept pouces deux tiers; bec, six lignes ; pieds , huit lignes ; doigt du milieu, sept lignes ; queue , deux pouces , dépasse le" ailes de treize à quatorze lignes. Vahiété DQ PAP E. Les oiseleurs connoissent dans cette espèce une variété distinguée par la couleur du dessous du corps , qui est 'V ].; \;: i- - 1 -.J !r% il r ,1 M ) • '1 ,^., ,»•♦'»*...■-■>- '1 t 160 HISTOIRE NATURELLE jaunâtre : il y a seulement une petite tache rouge sur la pc ' ne, laquelle s'efFace dans la mue; alors tout le des- sous du corps est blanchâtre, et le mâle ressemble fort à sa femelle. C'est pro- bablement une variété de climat. I I LE TOUPET BLEU. i ' { t I En comparant cet oiseau avec le pape et ses variétés, on reconiioît entr'eux des rapports si frappans, que s'ils n'eus- sent pas été envoyés, comme on l'as- sure, ceux-ci de la Louisiane , et l'au- tre de l'île de Java , on ne pour-oit s'empêcher de regarder celui dont il s'agit dans cet article , comme appar- tenant à la mêmf" espèce : on est même lente de l'y rapp*- ter, malgré cette différence prétendue de climat , vu la grande incertitude de la plupart des notes par lesquelles on a coutume d'in- tliquer le pays natal des oiseaux. Il a la partie antérieure de la tête et la .^^.- .:<^_^liS'''' BU BRtTANT. l6l gorge d'un assez beau bleu ; le devant du cou d'un bleu plus foible ; ^^ milieu du ventre rouge ; la poitrine , les flancs, le bas-ventre, l<"s jambes, les couver- tures inférieures '.e ^'-u^ et des ailes d'un beau roux ; a ssus de la tête et du cou , la p *éixeure du dos et les couvertures t ieures des ailes vertes ; le bas du dos et le crou-» pion , d'un roux éclatant ; les couver- tures supérieures de la queue rouges ; les pennes de l'aile brunes , bordées de vert ; celles de la queue de même , excepté les intermédiaires , qui sont bordées de rouge 5 le bec couleur de plomb ; les pieds gris : il est un peu plus petit que le friquet. Longueur totale , quatre pouces ; bec, six lignes; pieds, six lignes et demie; doigt du milieu , sept lignes; vol , près de sept pouces ; queue , treize Kgnes, composée de douze pennes , dé- passe les ailes de six à sept lignes. '": |1 ( -1 il il I' i >i I II J ■"■-^l» %■■•■■" .Y ,, «— . v^ ■*v.w-*''" »^^-. IMAGE EVALUATION TEST TARGET (MT-3) i // /. f/i & -% 1.0 l.l 1.25 «Ki ||22 12.0 1.8 U_ 11.6 y Photographie Sdenœs Corporation 23 WEST MAIN STREET WEBSTER, N.Y. 14580 (716) 873-4503 W^^ ^ ^A' !*_«? rSiid!i:i^-;iLv.-,A.iiîi, X62 HISTOIRES NATURELLE LE PAREMENT BLEU. * î . ( ■ • • On ne peut parler de cet oiseau ni le classer, que sur la foi d' Aldrovande; et cet écrivain n'en a parlé lui-même que d'après un portrait en couleur , porté en Italie par des voyageurs ja- ponois, qui en firent présent à M. le marquis Fachinetto. Tels sont les do- cumens sur lesquels se fonde ce que j'ai à dii-e du parement bleu. On verra fa- cilement, en lisant la description ., pour- quoi je lui ai donné ce nom. , Il a toute la partie supérieure verte, toute l'inférieure blanche; les pennes de la queue et des ailes bleues , à côtes blanches; le bec d'un brun-verdâtre, et les pieds noirs. LE MINISTRE. C'est le nom que les oiseleurs don- nent à un oiseau de la Caroline , que .'•• r» "-. j. *V .U* t\: ,».v DtJ BRUANT. l63 d'autres appellent ïévêque , et qu il ne faut pas confondre avec l'évéque du Brésil , qui est un tangara. Je le rap- proche ici de la linotte, parce qu'au temps de la mue , il lui ressemble à sy méprendre , et que la femelle lui res- semble en tout temps. La mue a lieu dans les mois de septembre et d'octo- bre i mais cela varie comme pour les veuves et beaucoup d'autres oi- seau^ : on dit même que souvent le ministre mue deux fois; en quoi il se rapproche encore des veuves, des ben- galis, etc. ' ' i '^ • ^ '* Lorsqu'il a son beau plumage , il est d'un bleu-céleste; soutenu d'un peu de violet qui lui sert de pied : le fouet de l'aile est d'un bleu-foncé, et rembruni dans le mâle , et d'un brun verdâtre dans la femelle; ce qui suffit pour dis- tinguer celle-ci du mâle en mue , dont le plumage au reste est assez semblable à celui de la femelle. Le ministre est de la grosseur du se« K I .i II •--»*' t ■ ' ; \ ' lii J64 HISTOIRE NATURELLE rin, et, eomme lui, vit de millet, de graine d'alpiste , etc. . Catesby a fait représenter ce même oiseau sous le nom de linotte bleue , et BOUS apprend qu'il se trouve dans les montagnes de la Caroline, à cent cin- quante milles de la mer; qu'il chante à-peu-près comme la linotte; que les plumes de la tête sont d'un bleu plus foncé ; celles du dessous du corps d'un bleu plus clair; que les pennes de la queue sont du même brun que les pen- nes des ailes, avec une légère teinte de bleu ; enfin qu'il a le bec noirâtre et les pieds bruns , et qu'il ne pèse que deux gros et demi. , ( , Longueur totaie, cinq pouces; bec, cinq lignes; tarse , huit à neuf lignes; doigt du milieu, six lignes et demie; queue, deux pouces: elle dépasse les «iies de dix à onze lignes. if i.\ ' vi ■<<• -4 DV BRUANT. i6i 1 LES VEUVES. . ■ ' i Toutes les espèces de veuves se trouvent en Afrique ; mais elles n'ap- partiennent pas exclusivement à ce climat, puisqu'on en a vu en Asie et jusqu'aux iles Philippines : toutes ont le bec des granivores , de forme coni- que, plus ou moins raccourci, mais toujours assez fort pour casser les grai- nes dont elles se nourrissent 5 toutes sont remarquables par leur longue queue, ou plutôt par les longues plu- mes, qui, dans la plupart des espèces , accompagnent la véritable queue du mâle , et prennent naissance plus hau% ou plus bas que le rang des pennes dont cette queue est composée ; toutes en<- -£n , ou presque toutes , sont sujettes à deux mues par an , dont l'intervalle , qui répond à la saison des pluies, est de six à huit mois , pendant lesquels ks mâles sont privés non-seulement de la Oiseaux. XHI. i5 • 1 il *n 1 #"? .! i ^. u. 1 / Kt :• l66 HISTOIRE NATURELLE longue queue dont je viens de parlei:, mais encore de leurs belles couleurs et de leur joli ramage. Ce n'est qu'au re- tour du printemps qu'ils commencent à recouvrer les beaux sons de leur voix , à reprendre leur véritable plumage, leur longue queue , en un mot, tous les attributs, toutes les marques de leur dignité de mâle, r .nn^v- ^^h ri . Les femelles qui subissent les mêmes mues , non-seulement perdent moins , parce qu elles onfmoins à perdre , mais elles n'éprouvent pas même de chan- gement notable dans les couleurs de leur plumage. Quant à la première mue des jeunes mâles, on sent bien qu'elle ne peut avoir de temps fixe , et qu'elle est avancée ou retardée, suivant l'époque de leur naissance : ceux qui sont venus des premières pontes , commencent à pren- dre leur longue queue dès le mois de mai 5 ceux, au contraire, qui sont ve- nus des dernières pontes , ne la pren- î : parlei:, leurs et Li'au re- nencent ir voix , umage , tous les de leur ; moins , re , mais le chan- ieurs de îs jeunes lUt avoir avancée de leur ;nus des t à pren- mois de sont vê- la pren- ^m au BRUANT. 167 nent qu en septembre et même en oc- tobre. Les voyageurs disent que les veuves font leur nid avec du coton 5 que ce nid a deux étages ; que le mâle habite l'é- tage supérieur , et que la femelle couvs au rez-de-chaussée : il seroit possible de vérifier ces petits faits en Europe » et même en France , où, par des soing bien entendus, on pourroit faire pon- dre et couver les veuves avec succès , comme on Ta fait en Hollande. Ce sont des oiseaux très-vifs , très- remuans, qui lèvent et baissent sans cesse leur longue queue : ils aiment beaucoup à se baigner , ne sont point sujets aux maladies, et vivent jusqu'à douze ou quinze ans. On les nourrit avec un mélange d'aspic et de millet, et oh leur donne pour rafraîchissement des feuilles de chicorée. Au reste, il est assez singulier que ce nom de veuves , sous lequel ils sont généralement connus aujourd'hui , et / :1 ! : ; .s: i.- ! ' t,».. ■••»•■ '■4m I /; \ f:. 1$8 HISTOIRE NATURELLV qui paroît si bien leur convenir, soit à cause du noir qui domine dans leur plumage , soit à cause de leur queue traînante, ne leur ait été néanmoins donné que par pure méprise : les Portu- gais les appelèrent d'abord oiseaux de Whidha , c'est - à - dire Juida , parce qu'ils sont très-communs sur cette côte d'Afrique; la ressemblance de ce mot avec celui qui signifie veuve en lan- gue portugaise, aura pu tromper des étrangers , quelques - uns auront pris l'un pour l'autre; et cette erreur se sera accréditée d'autant plus aisément , que le nom de veuves paroissoit, à plusieurs égards, fait pour ces oiseaux. On trouvera ici huit espèces de veu- ves, savoir, les cinq espèces déjà con- nues, et qui ont été décrites par M. Bris» son ; deux espèces nouvelles très-dis- tinguées , et remarquables par la belle plaque rouge qu'elles ont , l'une sur l'aile^ et l'autre sur la poitrine ; enfin ' j'ajoute à ces sept espèces celle de l'oi- I* i DU BRUANT. l6g seau que M. Brisson a appelé linotte à longue queue , et qui , ne fût-ce que par cette longue queue , me paroît avoir plus de rapport avec les veuves qu'a- vec les linottes. If'* :f.\i V •■io ' f?.f *:;% î/ LA VEUVE AU COLLIER D'OR. » , • •■ f , a : ^ •:.'■. 1 ^^t\ ■ • -s ! . .-, * • ' ^ T,<.I . ; t Le cou de cette veuve est ceint par- derrière d'un demi-collier fort large, d'un beau jaune doré : elle a la poitrine orangée , le ventre et les cuisses blan- ches , le bas-ventre et les couvertures du dessous de la queue noirâtres; la tête , la gorge , le devant du cou , le dos , les ailes et la queue noirs : cette queue est comme celle des autres oi- seaux ; elle est composée de douze pennes à - peu - près égales , et recou- verte par quatre longues plumes , qui naissent aussi du croupion , mais un peu plus haut; les deux plus longues ont environ treize pouces , elles sont noires , de même que les pennes de la r-^f.. J70 HISTOIRE NATURELLE queue , et paroissent ondées et comme moirées : elles sont aussi un peu ar- quées comme celles du coq 5 leur lar- geur , qui est de neuf lignes près du croupion, se réduit à trois lignes vers leur extrémité : les deux plus courtes sont renfermées entre les deux plus longues, et n'ont que la moitié de leur longueur, mais elles sont une fois aussi larges, et se terminent par un filet délié, par une espèce de brin de soie, quia plus d' un pouce de long. ' ' • Ces quatre plumes ont leur plan dans une situation verticale , et sont dirigées en en-bas : elles tombent tous les ans à la première vue , c'est-à-dire, vers le commencement de novembre , et à cette même époque le plumage de l'oiseau change entièrement , et de- vient semblable à celui du pinson d'Ardenne. Dans ce nouvel état, la veuve a la tête variée de blanc et de noir 5 la poitrine, le dos, les couvertu- les supérieures des ailes, d'un orangé- mme u ar- r lar- es du \ vers )urtes : plus e leur • aussi i filet I soie, plan t sont it tous -dire, tnbre, ge de ît de- nnson t, la et de vertu- angé- i DV BUTTANT. I7I terne , moucheté de noirâtre 5 les pen- nes de la queue et des ailes d'un brun très -foncé, le ventre et tout le reste du dessous du corps blancs; c'est là son habit d'hiver 5 elle le conserve jusqu'au commencement de la belle saison , temps où elle éprouve une seconde mue tout aussi considérable que la première , mais plus heureuse dans ses effets, puisqu'elle lui rend ses belles couleurs , ses longues plumes et toute sa parure. Dès lu fin de juin , ou le commencement de juillet , elle refait sa queue en entier; la couleur des yeux , du bec et des pieds ne varie point ; les yeux sont toujours marron ; le bec de couleur plombée, et les pieds couleur de chair. Les jeunes femelles sont à-peu-près de la couleur des mâles en mue; mais, au bout de trois ans , elles deviennent d'un brun presque noir, et leur couleur ne change plus dans aucun temps. Ces oiseaux sont communs dans le / I . I 172 HISTOIRE NATURELLE royaume d'Angola , sur la côte occi- dentale de l'Afrique; on en a vu aussi qui venoient de Mozambique, petite île située près de la côte orientale de ce même continent , et qui diffëroient très-peu des premiers. L'individu qu'a dessitK^ M. Edwards, a vécu quatre ans à Londres. Longueur totale , quinze pouces ; longueur prise de la pointe du bec jusqu'au bout des ongles^ quatre pouces et demi; bec, quatre lignes et demie; vol, neuf pouces; fausse queue, treize pouces ; queue véritable , vingt - une lignes : celle-ci dépasse les ailes d'en- viron un pouce. LA VEUVE A QUATRE BRINS. Il en est de cet oiseau , quaiit aux deux mues et à leurs effets , comme du précédent; il a le bec et les pieds rou- ges , la tête et tout le dessus du corps noirs, la gorge, le devant du cou, la poitriue et toute la partie iuférieure Il t| i ■•*^ «. -■-4#-1bWi»,^ .,, ^., B e occi- u aussi petite taie de éroient lu qu'a quatre ouces ; lu bec pouces leaiie; , treize ;t - une s d en- lit aux ime du ds rou- I corps ;ou, la érieure f rf»'4 L> i:v/ - M I» :,i^ ^W ■ t '''►'lAiilk-, . ■■ ' '* I ^ 'i:-!iif ■'il ' ' ■ ' ■ ■ "' liil ■' ■ ' -^ **1 .Ti-, '.S :/rîr'iii#: ■if. .* k «* „'. »k « i ) <»-»«v ■iV ■ i i •.. '' «.«'■« rit- k.i. i i i. iil t-.M- i. ■ l U-^i I.V» du i \.. ■ l '* ■■> j .U{^ |: i-. « « ^ ( ;. ; • .\» ■'•(• 1 « ' ' » >• ^<;• • ). .■-> • ' 'S. .é,k«A.. . ■>. ■ : .17//. \rivr i J.A r.I\ANl>K VKITVK. a.T.A VKVVK A ^l^ATUK JiUINS I ■'■À' DU BRUANT. J^Ti aurore ; mais cette couleur est plus vive sur le cou que sur la poitrine , et, s'éteudant derrière le cou , elle forme un demi-coUier plus ou moins larga, selon que la calotte noire de la télé descend plus ou moins bas. Toutes les pennes de la queue sont noirâtres ; mais les quatre du milieu sont quatre ou cinq fois plus longues que les laté- rales, el les deux du milieu sont les plus longues de toutes. Dans la mue , le mâle devient semblable à la linotte, si ce n'est qu'il est d'un gris plus vif : la femelle est brune, et n'a point de longues plumes à la queue. Cette veuve est un peu plus petite que le serin; on a vu plu^ d'un indi- vidu de cette espèce vivant à Paris ; tous a voient été apportés des côtes d'Afrique. Mesures prises sur plusieurs indi- vidus j longueur totale , douze à treize pouces; de la pointe du bec jusqu'au bout des ongles, quatre à cinq pouces; ■• ).: '^ ^1 If / (-, •'"W^aw-«»**"« I â ti i 174 HISTOIRE NATURELLE bec, quatre à cinq lignes; vol, huit à neuf pouces 5 les deux pennes inter- médiaires de la quelle, de neuf à onze pouces; les deux suivantes, huit à dix pouces; les latérales, de vingt à vingt- trois lignes. LA VEUVE DOMINICAINE. Si la longueur de la queue est le caractère distinctif des veuves , celle- ci est moins veuve qu'une autre, car les plus longues plumes de sa queue n'ont guère plus de quatre pouces. On lui a donné le nom de dominicaine, à c ause de son plumage noir et blanc ; elle a tout le dessus du corps varié de ces deux couleurs ; le croupion et les couvertures supérieures de la queue mêlés de blanc-sale et de noirâtre ; le dessus de la tête d'un blanc-roussâtre, entouré de noir ; la gorge , le devant du cou et la poitrine du même blanc, qui s'étend encore en arrière , et va former I DU BRUANT. lyS «n demi-collier sur la face poslërieure du cou : le ventre n'a point de teinte de roux ; le bec est rouge et les pieds sont gris. Cette espèce subit une double mue chaque année, comme l'espèce précé- dente : dans l'intervalle des deux mues le mâle n'a point sa longue queue , et son blanc est plus sale. La femelle n'a jamais à la queue ces longues plumes qu'a le mâle, et la couleur de son plu- mage , en tout tempâ , est un brun presque uniforme. * Longueur jusqu'au bout de la queue, six pouces un quart 3 jusqu'au bout des ongles , quatre pouces 5 bec , quatre lignes et demie 5 pieds, sept lignes; doigt du milieu, sept lignes et demie; vol , sept pouces et demi ; les pennes du milieu de la queue excèdent d'en- viron deux pouces un quart les laté- rales qui sont étagéés , et elles dépas- sent les ailes de trois pouces un quart. I 'i 4' ■l :/ 176 HISTOIRE NATUHELIB LA GRANDE VEUVE. Le deuil de cette veuve est un peu égayé par la belle couleur rouge de son bec , par une teinte de verl-bleuâ- fre répandue sur tout ce qui est noir, c'est-à-dire, sur toute la surface supé-^ rieure; par deux bandes transversales, l'une blanche et l'autre jaunâtre , dont ses ailes sont ornées 5 enfin par la cou* leur blanchâtre de la partie inférieure du corps et des pennes latérales de la queue. Les quatre longues plunoes qui prennent naissance au - dessus de la queue véritable sont noires, ainsi que les pennes des ailes : elles ont neuf pouces de longueur, et sont fort étroi- tes. Aldrovande ajoute que cet oiseau a les pieds variés de noir et de blanc, et les ongles noirs , très-acérés et très- crochus. DU BRUANT. 177 LA VEUVE A ÉPAULETTES. La couleur dominante dans k plu- mage de cet oiseau est un noir velouté , il n'y a d'exception que dans le s ailes : leurs petites couvertures sont d'un beau rouge, et les moyennes d'un blanc pur , ce qui forme à l'oiseau des espè- ces d'épaulettes ; les grandes , ainsi qua les pennes des ailes , sont noires , bor- dées d'une couleur plus claire. Cette veuve se trouve au Cap de Bonne-Espérance. Elle a une double queue comme toutes les autres : l'infé- rieure est composée de douze pennes à-peu-près égales , la supérieure en a six qui sont de différentes longueurs; les plus longues ont treize pouces; toutes ont leur plan perpendiciilaire à l'horizon. Longueur totale, dix-neuf à vingt- un pouces ; bec, huit à neuf lignes; pieds, treize lignes I queue, treize pouces. 1; ' . ^'!! Oideaux. XIIT. z$ ■^--n .s*-- ..^,. AA-^-i -178 HISTOIRE NATtTRELIB LA VEUVE MOUCHETÉE. Toute la partie supérieure est en effet mouchetée de noir sur un fond orangé ', les pepnes de faile et ses gran- des coiiverture? sont noires bordées d'orangé; la poitrine est d'un orangé plus clair sans niouchelureis : les petites couvertures de l'aile sont blanches et y forment upe large bande transver- sale de ce^e couleur, qui est la couleur domipante çur toute la partie infé- rieure du corps : le bec est d'un rouge vif, et les pieds sont couleur de chair. . Les quatre lopgues plumes qu'a cet oiseau sont d'un noir-fo^icé; elles ne font point partie de la vraie queue, comme on pourroit le croire, mais elles forment une espèce de fausse queue qui passe sur la première. Ces longues plumes tombent à Ja mue, et reviennent fort vite , ce qui est dans l'ordre commun pour le grand nombre '4 LIS ET]ÉE. re est en : un fond !t ses gran- ; bordées in orangé les petites anches et transver- [a couleur rtie infé- "un rouge de chair, îs qu'a cet ; elles ne e queue, re, mais de fausse ière. Ces i mue, et , est dans i nombre DU BRUANT. 179 des oiseaux , mais ce qui est une singu- larité chez les veuves. Lorsque ces plumes ont toute leur longueur, les deux du milieu dépassent la queue in- férieure de cinq pouces et demi , les deux autres ont un pouce de nioins; les pennes de la queue inférieure , qui est la véritable , sont d'un brun obscur ; les latérales sont bordées en dehors d'une couleur plus claire, et marquées sur leur côté intérieur d'une tache blanche. Cette veuve est de la grosseur de la dominicaine ; elle a le bec d'un rouge vif, plus court que celui du moineau , et les pieds couleur de chair. LA VEUVE EN FEU. Tout est noir dans cet oiseau , et d'un beau noir velouté , à l'exception de la seule plaque rouge qu'il a sur la poitrine , et qui paroît comme un char- bon ardent. lia quatre longues plumes l8o HISTOIRE NATURILLE toutes égales entr elles, qui prennent naissance au-dessous de la vraie queue , et la dépassent de plus du double de sa longueur. Elles vont toujours dimi- nuant de largeur, en sorte qu elles se terminent presque en pointe. Celle veuve se trouve au Cap de Bonne-Es- pérance , et à l'ile de I?anay , l'une des Philippines ; elle est de la grosseur de la veuve au collier d'or. Sa longueur totale est de douze pouces. ; Espèces connues (Jans ce genre. L*OrtoIan de neige, emherîza Nifalls, L'Ortolan jacobin, emleriza Hyeinaiis, LeProyer, emherîza Miliaria, ; .L'Ortolan ordinaire, emleriza Hortulana, Le Bruant commun , emberiza Citrinella, L'Oliv'e, emberiza Oiipacea, Le Passerin , emberiza Passerina, Le petit Bruant , emberiza Pusilla, Le Bruant rustique, emberiza Rustica. Le Bruant fard(^, emberiza Fucata. Le 2}ruant à tête grise, emberiza Spodoce- pha/a, , . . . i'îi DU BRUANT. l8l Le Bruant à sourcUs jaunes, emberîza Chry- snphoys. Le Bruant ëclatant, emheriza Rutila, Le Guirnegat, emheriza Brasiliensis, La Thérèse jaune, emberiza Mexicana, Le Bruant noir aux yeux rougej y emberiza Erythroptalma, Le Pithyorne , emberiza Pit/iyornus, Le Cul-rousset, emberiza Cinerea. Ij'Azuroux y emheriza Cœrulea. Le Ministre, emberiza Cyanea, Le Bruant du Sénégal, emberiza Çuelea, L'Ortolan du Cap de Bonne-Espérance, em- heriza Capensis, L'Ortolan de la Louisiane^ emberiza Lu- doi*icia. Le Bruant fou, emberiza Cia, Le Zixi, emberiza Cirlus, s • Le Bruant familier, emberiza Familiaris, La Flavéole , emberiza Flaveola, Le Bruant amazone, emberiza ^mazona, I/Agripenne, emberiza Oryzipora, L'Ortolan de roseaux, emberiza Schœni' dus. Le Gavoué^ emberiza Propinciaiis, Le Mitilène, emberiza Lesbia. L'Ortolan de Lorraine j emberiza Lotha» ringica. Wl >»"■ '!!' ï82 HISTOIRE NATUREtlB Le Bruant perroquet ^ •mberiia Psittacea, La Veuve à collier d'or, «mbtrUa Para" disœa, '''S •• • ' - La Veuve dominioaine , emleriza S«renë. La grande Veuve, embenza Fldua, La Veuve oiouohetée, emberiza Principa» lis, La Veuve à quatre brios, emberiza Regia. La Veuve à épaulettes, emberiza Longi' cauda, La Veuve en feu , emberiza Panajensis, Ije Pape, emberiza Ciris, Le Quadricolor , emberiza Çuadricolor, Le Toupet-bleu, emberiza Çyanopis, Le Parement-bleu , emberiza Viridis, Le Bruant à cinq couleurs, emberiza Pla* tensis, .•■^'' •■ •,'i,-) '►...:,; i. Le Bruant mordoré , emberiza Borbonica. Le Calfat, emberiza Calfat, 'î . . >, ; Le Gonambouch, emberiza Grisea, \ "i. ■«▼*•-" *— ^ . Ji;;^.. 4 RELIE Ua Psittaeea. nhtriza Para" . ^ ■ ., > î Hz a Serena. T^idua» •iza Princxpa-' i ihwixa IRegia. heriza Longi- Panajrensis, uadricolor, yanopis. T^iridis, emberiza Pla* \ za Borionica. rrisea, ' ' ' 5 t ,n m/. i Disrt'tn' i/ff. Pierrot! xTctilp l/KNOOUI.KVKNT ou TKTK-C HKVRM. % }i f' I 'f J-* •» !\V 'Y' if— ./.. t 'j-' m i. ' t ^'- ■^ df «* M N^i t v' ' 'À '■^ 4-il''Kf'>f-!^. . ■>.-■^^^^'i%;K^^'':" . :*i ^<; ;i*^ ■.^■^mt:: ^:^ -U. m^ yi '*ï^ I m DE L'ENGOUliiEVENT. l83 LXXIV* GENRE. L'ENGOULEVENT^ CÀ PRI MU ZlQUS, * i * * r •-. j ' » * Caractère générique : bec courbé , ap- plati , cilié ^ narines tubuieuses. L'ENGOULEVENT. H -fji * ^ ,-iîî ' , m u , M * f • ••^l'i-J-T ■' Lorsqu'il s'agit de nommer uti ani- mal, ou , ce qui revient presqu'au mê-t me , du lui choisir un nom parmi tous les noms qui lui ont été donnés, il faut, ce me semble , préférer celui qui présente une idée plus juste de là nature, des propriétés , des habitudes de cet ani- mal , et sur-tout rejeter impitoyable- ment dux qui tendent à accrédit«r de a'.V 184 HISTOIRE NATURELLE fausses idées, et à perpétuer des erreurs. C'est en partant de ce principe que j'ai rejeté les noms de tete-chèvre, de cra- paud-volant, àe grand merle, de corbeau de nuit eX^ hirondelle à queue quarrée, donnés par le peuple ou parles sa vans, à l'oiseau dont il s'agit ici. Le premier de ces noms a rapport à une tradition , fort ancienne à la vérité , mais encore plus suspecte, car il est aussi difficile de sup- poser à un oiseau finstinct de teter une chèvre, que de supposer à une chè- vre la complaisance de se laisser teter par un oiseau , et il n'est pas moins dif- ficile de comprendre comment en la té- tant réellement il pourrait lui faire per- dre son lait : aussi , Schwenckfeid ayant pris des informations exactes dans un pays où il y avoit des troupeaux nom- breux de chèvres parquées , assure n'a- voir ouï dire à personne que jamais chè- vre se fut laissé teter par un oiseau quelconque. Il faut que ce soit le nom de crapaud- volant, donné à cet biseau » •) 't I ! ] \ DE L*ENGOULEVENT. ï85 qui lui ait fait attribuer une habitude dont on soupçonne les crapauds , et peut-être avec un peu plus de fonde- ment. J'ai pareillement rejeté les autres noms , parce que l'oiseau dont il est ici question n'est ni un crapaud, ni un merle , ni un corbeau , ni une chouette , ni même une hirondelle , quoiqu'il ait avec cette dernière espèce plusieurs traits de ressemblance , soit dans la con- formation extérieure , soit dans les ha- bitudes; par exemple, dans ses pieds courts, dans son petit bec suivi d'un large gosier, dans le choix de sa nour- riture, dans la manière delà prendre; mais à d'autres égards il en diffère au-» tant qu'un oiseau de nuit peut différer d'un oiseau de jour; autant qu'un oi- seau solitaire peut différer d'un oiseau social 5 et encore par son cri , par le nom- bre de ses œufs , par l'habitude qu'il a de les déposer à crud sur la terre, par le temps de ses voyages; et d'ailleurs on '» I,' t ! / ) I il I ***•:' l86 HISTOIRE NATURELLE verra dans la suite qu'il existe réelle- ment des espèces d'hirondelles à queue quarrëe , avec lesquelles on ne doit pas le confondre. Enfin, j'ai conservé à cet oiseau le nom d'engoulevent qu'on lui donne en plusieurs provinces, parce que ce nom , quoiqu'un peu vulgaire , peint assez bien l'oiseau lorsque les ailes déployées, l'œil hagard et le gosier ou- vert de toute sa largeur , il vole avec un bourdonnement sourd à la rencon- tre des insectes , dont il fait sa proie et qu'il semble engouler pat aspiration. L'engoulevent se nourrit en effet d'insectes, et sur-tout d'insectes de nuit, car il ne prend son essor et ne com- mence sa chasse que lorsque le soleil est peu élevé sur l'horizon ; ou s'il la commence au milieu du jour , c'est lors- que le temps est nébuleux ; dans une belle journée, il ne part que lorsqu'il y est forcé , et dans ce cas son vol est bas et peu soutenu ; il a les yeux si sensi- bles que le grand jour l'éblouit plus ri DE l'engoulevent. 187 qu'il ne l'éclairé , et qu'il ne peut bien voir qu'avec une lumière afFoiblie; mais encore lui en faut-il un peu , et l'on se tromperoit fort si l'on se persuadoit qu'il voit et qu'il vole lorsque l'obscu- rité est totale ; il est dans le cas des au- tres oiseaux nocturnes ; tous sont au fond des oiseaux de crépuscule plutôt que des oiseaux de nuit. Celui-ci n'a pas besoin de fermer le bec pour arrêter les insectes qui y sont entraînés : l'intérieur de ce bec est en- duit d'une espèce de glu qui paroît filer de la partie supérieure, et qui suffit pour retenir toutes les phalènes et même les scarabées dont les ailes s'y engagent. Les engoulevents sont très -répan- dus , et cependant ne sont communs nulle part ; ils se trouvent, ou du moins ils passent dans presque toutes les ré- gions de notre continent , depuis la Suède et les pays encore plus 'septen- trionaux jusqu'en Grèce et en Afrique d'une part, de l'autre jusqu'aux gran- 1 ) / ^1 1 I ) r^'- I '/ }4 i\ |"*fv lu \ 188 HISTOIRE NATTJIlELr.E des Indes, et sans doute encore plu» loin. M. Sonnerai en a envoyé un au Cabinet du roi venant de la côte de Co- romandel , et qui est sans doute une fe- melle ou un jeune , puisqu'il ne difl'ère guère du nôtre qu'en ce qu'il n'a point sur la tête et les ailes ces taches blan- ches dont M. Linnœus fait un caractère propre au mâle adulte. M. le comman- deur de Godeheu nous apprend qu'au mois d'avril , le vent du sud -ouest amène ces oiseaux à Malte ; et M. le chevalier Desmazis , très-bon observa- teur , me mande qu'ils passent en égale abondance en automne. On en rencon- tre dans les plaines et dans les pays de montagnes , dans la Brie et dans le Bu- gey , en Sicile et en Hollande , presque toujours sous un buisson ou dans de jeu- nes taillis, ou bien autour des vignes; ils semblent préférer [es terreins secs et pierreux , les bruyères , etc. Ils arrivent plus tard dans les pays plus froids, et ils en partent plus tôt 5 ils nichent che- P'^'H DE l'engoulevent. 189 min faisant dans les lieux qui leur con- viennent, tantôt plus au midi, tantôt plus au nord ; ils ne se donnent pas la peine de construire un nid, un petit trou qui se trouve en terre ou dans des pierrailles, au pied d'un arbre ou d'un rocher , et que plus souvent ils laissent comme ils l'ont trouvé , leur suffit. La femelle y dépose deux ou trois œufs plus gros que ceux du merle et plus rembru- nis; et, quoique l'affection des père et mère pour leur géniture se mesure or- dinairement par les peines et les soins qu'ils se sont donnés pour elle , il ne faut pas croire que l'engoulevent ait peu d'attachement pour ses œufs 5 on m'assure au contraire que la mère les couve avec une grande sollicitude , et lorsqu'elle s'est apperçue qu'ils étoient menacés ou seulement remarqués par quelque ennemi (ce qui revient au mê- me ) , elle sait fort bien les changer de place en les poussant adroitement , dit- on , avec ses ailes , et les faisant roulei^ Oiseaux, XIII. 17 ,1 •'i I t i ' ■ 1 1 1 _.. w.~ f »•• !/• igO HISTOIRE naturellîc dans un autre trou qui n'est ni mieux travaille, ni mieux arrangé que le pre- mier, mais où elle les juge apparem- ment mieux caches. La saison où l'on voit plus souvent voler ces oiseaux : c'est l'automne : en général, ils ont à-peu-près le vol de Ja bécasse et les allures de la chouette : quelquefois ils inquiètent et dérangent beaucoup les chasseurs qui sont à l'afFut. Mais ils ont une habitude assez singu- lière, et qui leur est propre; ils feront cent fois de suite le tour de quelque gros arbre effeuillé , d'un vol fort irré- gulier et fort rapide : on les voit de temps à autre s'abattre brusquement et comme pour tomber sur leur proie, puis se relever tout aussi brusquement : ils donnent sans doute ainsi la chasse aux insectes qui voltigent autour de ces sortes d'arbres ; mais il est très- rare qu'on puisse , dans cette circons- tance, les approcher à la portée du fu- sil :, lorscju'ou s'avance, ils disparois^ent u. •^.-ni.. ' Hv-t4 > *■'. a r'f W^ ( ï \ j ♦' } % u 1 196 HISTOIRE NATURELLE la principale résidence de ces oiseaux, le vrai lieu de leur origine, et par conséquent regarder notre race eu- ropéenne comme une race étran- gère , séparée de sa tige , exilée , transportée par quelque cas fortuit dans un autre univers , où elle a fondé une colonie qui sembleroit devoir être toujours subordonnée à la race-mère, et ne devoir jamais lui disputer le pas dans aucun genre. D après cela, on pourroit inférer que nous aurions dû commencer l'histoire de cette famille par les races américaines qui représen- tent ici la métropole ; et nous aurions en effet suivi cet ordre , qui , sous ce point de vue , paroît être celui de la nature , si nous n'eussions été détermi- nés par des raisons encore plus fortes à suivre un ordre tout différent , et cependant tout aussi paturel, du moins plus analogue à la nature de notre en- tendement , ordre qui consiste à pro- céder du plus connu au moins connu, Kl ^ DE l'eNGOULEVEUT. 197 et nous prescrit, à nous autres Euro- péens, de commencer l'histoire d'une classe d'animaux quelconque par les espèces européennes , comme étant les plus connues dans le pays où nous écri* vous , et les plus propres à jeter de la lumière sur l'histoire des espèces étran- gères, sauf aux naturalistes américains à commencer l'histoire qu'ils feront de la nature ( et plût au ciel qu'ils.en fissent une ! ) par les productions de l'Amérique. Les principaux attributs qui appar-j» tiennent aux engoulevents, c'est un bec applati à sa base , ayant la pointe légèrement crochue, petit en appa- rence , mais suivi d'une large ouver- ture, plus large que la tête, disent certains auteurs; de gros yeux saillans, vrais veux d'oiseaux nocturnes , et de longues moustaches noires autour du bec : il résulte de tout cela une physio- nomie morne et stupide, mais bien ca- ractérisée , un air de famille lourd et ¥ i> f ' .■I 1 .•^T«' r . . ■>'*'^.?-'' Li ,!/■ Ï98 HISTOIRE NATURELLE ignoble, tenant des martinets et des oiseaux de nuit , mais si bien marqué , que Ton distingue au premier coup- d'œil un engoulevent de tout autre oiseau 5 ils ont outre cela les ailes et la queue longues , celle-ci rarement et très-peu fourchue , composée de dix pennes seulement; les pieds courts, et le plus souvent patus 5 les trois doigts antérieurs liés ensemble par une mem- brane jusqu'à leur première articula- tion ; le doigt postérieur mobile, et se tournant quelquefois en avant ; l'ongle du doigt du milieu dentelé ordinaire- ment sur son bord intérieur ; la langue pointue et non divisée par le bout 5 les narines tubulées , c est-â-dire que leurs rebords saillans forment sur le bec la naissance d'un petit tube cyliiidrique 5 l'ouverture des oreilles grande , et probablement l'ouïe très-fine; il sem- ble au moins que cela doit être ainsi dans tout oiseau qui a la vue foible , - », f. '■"^ ■*li«'*«'« ^,-*.'- ,^' If \ aOO HISTOIRE NATURELLE avoir aucune disposition à se tourner en avant : mais une propriété com- mune à toutes les espèces, c'est d'avoir les organes de la vue trop sensibles pour pouvoir soutenir la clarté du jour ; et de cette seule propriété dérivent les principales différences qui séparent le genre des en[,oulevents de celui des hirondelles; de -là l'habitude qu'ont ces oiseaux de ne sortir de leur retraite que le soir au coucher du soleil, et d'y rentrer le matin avant ou peu après son lever; de -là l'habitude de vivre isolés et tristement seuls, car l'effet naturel des ténèbres est de rendre les animaux qui y sont condamnés , tris- tes , inquiets , délians , et par consé- quent sauvages ; de-là la différence du cri , car on sait combien dans les ani- maux le cri est modifié par les affec^ tions intérieures; de-là encore, selon moi, l'habitude de ne point faire de nid, car il faut voir pour choisir les matériaux d'un nid, pour les employer; ■v*-^ * » < DE l'engoulevent. 20I les entrelacer , les mettre chacun à leur place, donner la forme au tout, etc. IVul oiseau , que je sache, ne travaille à cet ouvrage pendant la nuit , et la nuit est longue pour les engoulevents, puisque sur vingt -quatre heures ils n'ont que trois heures de crépuscule , pendant lesquelles ils puissent exercer avec avantage la faculté de voir 5 or , ces trois heures sont à peine suffisantes pour satisfaire au premier besoin , au besoin le plus pressant , le plus impé- rieux, devant lequel se taisent tous les autres besoins, en un mot le besoin de manger : ces trois heures sont à peine suffisantes , parce qu'ils sont obligés de poursuivre leur nourriture dans le va- gue de l'air , que leur proie est ailée comme eux , fuit légèrement , leur échappe , sinon par la vitesse, du moins par l'irrégularité de son vol , et qu'ils ne peuvent s'en saisir qu'à force d'al- lées et de venues , de ruses , de patience et sur-tout à force de temps 3 il ne leur Oiseaux. XIII. 18 I < l , y/*- -^ft J i 't 302 HISTOIRE NATURELLE en reste donc pas assez pour construire un nid : par la même maison les oiseaux de nuit qui sont organisés à-peu-près de même , quant au sens de la vue , et qui pour la plupart n'ont l'usage de ce sens que lorsque le soleil est sous l'ho- rizon ou près d'y descendre , ne font guère plus de nids que les engoule- vents, et, ce qui est plus décisif, ne s'en occupent qu'à proportion que leur vue, plus ou moins capable de soutenir une grande clarté, prolonge pour eux le temps du travail. De tous les hiboux, le grand duc est le seul que l'on dise faire un nid , et c'est aussi de tous , celui qui est le moins oiseau de nuit , puisqu'il voit assez clair en plein jour pour vqler et fuir à de grandes distances. La petite chevêche qui poursuit et prend les petits oiseaux avant le cou- cher et après le lever du soleil , amasse seulement quelques feuilles , quelques brins d'herbes , et dépose ainsi ses œufs , point tout-à-fait à crud , dans i v« DE L*ENGOULEVENT. 2o3 des trous de rochers ou de vieilles mu- railles ; enfin le moyen duc , l'effraie , la hulotte et la grande chevêche, qui, de toutes les espèces nocturnes , peu- vent le moins supporter la présence du soleil , pondent aussi dans des trous semblables ou dans des arbres creux , mais sans y rien ajouter , ou dans des nids étrangers qu'ils trouvent tout faits : et j'ose assurer qu'il en est de même de tous les oiseaux qui par le vice d'une trbp grande perfection des organes visuels, sont offusqués par la lumière du jour , au lieu d'en être éclairés. Un autre effet de cette incommode perfection, c'est que les engoulevents, ainsi que les autres oiseaux de nuit , n'ont aucune couleur éclatante dans leur plumage , et sont même privés de ces reflets riches et changeans , qui brillent sur la robe , assez modeste d'ailleurs, de nos hirondelles 5 du blanc et du noir, du gris qui n'est quelemé* ys^ i ^ k 204 HISTOIRE NATURELLE lange de l'un et de l'autre, et du roux , font toute leur parure , et se brouillent de manière qu'il en résulte un ton gé- néral de couleur sombre , confus et terne ; c'est qu'ils fuient la lumière , et que la lumière est, comme l'on sait, la source première de toutes les belles couleurs; nous voyons les linottes per- dre sous nos jeux, dans les prisons où nous les tenons renfermées, le beau rouge qui fiisoit l'ornement de leur plumage lorsqu'à chaque aurore elles pouvaient saluer en plein air la lu- mière naissante , et tout le long du jour se pénétrer, s'imbiber, pour ainsi dire, de ses brillantes influences. Ce n est point dans la froide Norwège , ni dans la ténébreuse Laponie, que l'on trouve les oiseaux de paradis , les co- tingas, les flamands , les perroquets , les colibris, les paons, ce n'est pas même dans ces climats disgraciés que se forme le rubis , le saphir , la topaze ; enfin , les fleurs qui croissent comme 1" '■ 1>E l'engoulevent. 20^ ïnalgrë elles, et végètent tristement sur une cheminée ou dans l'ombre d une serre entretenue à grands frais , n'ont pas cet éclat vif et pur que le soleil du printemps répand avec tant de profusion sur les fleurs de nos par- terres et même sur celles de nos prai- ries. A la vérité, les phalènes ou pa- pillons de nuit ont quelquefois de fort belles couleurs ; mais celte exception apparente confirme mon idée, ou du moins ne la contredit pas; car d'habiles observateurs ont remarqué que ceux de ces papillons nocturnes qui volti- gent quelquefois le jour , soit pour chercher leur nourriture , soit pour s'apparier, et qui ne sont par consé- quent nocturnes qu'à demi , ont les ailes peintes de couleurs plus vives que les véritables phalènes , les véritables papillons de nuit qui ne paroissent jamais tandis que le soleil est sur l'ho- rison. J'ai même observé que la plu- part de ceux-ci ont des couleurs assez 206 HISTOIRE NATURELLE semblables à celles des engoulevents; et si dans le grand nombre il s'en trou- ve qui en aient de belles , c'est parce que les couleurs du papillon ne peu- vent manquer d'être déjà fort ébau- chas dans sa larve , et que les larves ou les chenilles des phalènes n'éprou- vent pas moins l'action de la lumière que les chenilles des papillons diurnes: enfin, les chrjrsalides de ceux-ci qui sont toujours sans enveloppe , toujours exposées à l'air libre, ont pour la plu- part des couleurs éclatantes , et quel- ques-unes semblent ornées de paillet- tes d'or et d'argent que l'on cljerehe- roit vainement sur les chrysalides des phalènes le plus souverit renfermées dans des coque'? ju enfouies dans la terre. En voih\ assex , ce me semble , pour m'autoviser à croire que lorsqu'on aura fait des observations suivies et comparées sdr la couleur des plumes des oiseaux , des ailes des papillons, et peut-être du poil des quadrupèdes, ou DE LENGOULEVETfT. 207 trouvera que , toutes choses <^f^ale» d'ailleurs, les espèces les plus brillan- tes, les plus riches en couleurs, seront presque toujours celles qui , dans lea difTérens états, auront été le plus à portée d'éprouver iaction de Ja hi- mière. Si mes conjectures ont quelque fon- dement, les personnes qtti rëlléchis-. sent, verront, sans beaucoup de sur- prise,- combien un sens de plus ou de moins, ou seulemeat quelques degrés de sensibilité de plus ou de moins dans un seul organe , peuvent entraîner de différences considérables, et dans les habitudes naturelles d'un animal, et dans ses propriétés tant intérieures qu'extérieures. I. L'ENGOULEVENT de ia Garonne, Si, comme il y a toute apparence, l'Europe doit les engoulevents à l'Ame- 2o8 HISTOIRE natuhellï: rique , c'est ici l'espèce qui a fran- chi le passage du nord pour venir éta* blir une colonie dans l'ancien conti- nent. Je juge ainsi , parce que cette espèce habitant l'Amérique septen- trionale, s'est trouvée plus à portée des contrées encore phis septentrionales, d'où le passage en Europe étoit facile , et que d'ailleurs elle ressemble fort à la nôtre, et pour la taille et pour le» couleurs : entre autres marq'ies com- munes , elle a la mâchoire inférieure bordée de blanc , et une tache de même couleur sur le bord de l'aile , son prin- cipal trait de dissemblance, c'est qu'aa lieu d'être variée sur le corps par de petites lignes transversales, elle l'est par de petites lignes longitudinales , et quelle a le bec plus long ; mais une si grande différence de climat n'auroit- elle pas pu produire des diflt^rences encore plus considérables dans la for- me et le plumage de cet oiseau ! Voici ce que Catesby nous apprend DE L ENGOULEVENT. 2CW) de ses habitudes naturelles: il se mon- tre le soir , mais jamais plus fV^^quem- ment que lorsque le temps est couvert, et de-là sans doute son nom d'oiseau de pluie, qui lui est commun avec plu- sieurs autres oiseaux; il poursuit, la gueule béante, les insectes ailés dont il fait sa pâture, et son vol est accom- pagné de bourdonnemens ; enfin, il pond à terre des œufs semblables à ceux des vanneaux. On voit que chaque trait de cette petite histoire est un trait de conformité avec l'histoire de notre es- pèce européenne. Longueur totale , onze pouces un quart 5 bec, dix-neuf lignes, environné de moustaches noires ; tarse , huit li- gnes; ongle du milieu dentelé à l'in- térieur 5 les trois doigts antérieurs liés d'une membrane qui ne passe pas la première articulation ; queue , quatre pouces, dépasse les ailes de seize lignes. u 1i_ ■ iL' ■'*4<*«-i«r>.^i "-^^f^ ' Il 214 HISTOIRE NATURELLE ries de couleur de tabac d'Espagne et de noir 5 le ventre et les couverture supérieures de la queue et des ailes variés de blanchâtre ; les pennes de la queue et des ailes variées d'un brun- foncé et de blanc ; la mâchoire infé- rieure presque sans plumes; la. télé, au contraire, en étoit chargée; les yeux saillans hors de l'orbite, d'environ trois lignes; la pupille bleuâtre, et l'iris orangée. Cet oiseau se trouve au Brésil : c'est un habitant des bois qui vit d'insectes , et ne vole que la nuit. Longueur totale , seize pouces ; bec , deux pouces , de forme triangulaire ; sa base , trois pouces ; le supérieur un peu crochu , bordé de longues mous- taches; narines dans une rainure as- sez considérable ; gosier à large ou- verture ; tarse, trois lignes; vol, trente pouces ; queue , huit pouces ; langiie petite et triangulaire; estomac blanchâtre , peu musculeux , conte- DE L ENGOirtEVENT. 2TJ nant des scarabées à demi digérés; foie rouge , divisé en deux lobes , l'un à droite, l'autre à gauche; les intestins roulés en plusieurs circonvolutions. Le guira de Marcgrave avoit deux caractères très - apparens , qui ne 3e trouvent point dans la description de M. Sloane, et qui cependant nauroit pu échapper à un tel observateur , je veux dire un collier couleur d'or, et les deux pennes intermédiaires de la queue beaucoup plus longues que les latérales ; d'ailleurs il est plus petit, car Marcgrave ne le ^' t pas plus gros qu'une alouette, et il est difficile de supposer à une alouette ou à tout au- tre oiseau de cette taille une enver- gure de trente pouces , comme l'avoit le guira de M. Sloane. Tout cela , joint à quelques autres différences de plu- mage, m'autorise à regarder celui de Marcgrave comme une variété de cli- mat. Il avoit la têfe large, comprimée, assez grosse; les yeux grands; jn petit 2X6 HISTOIRE NATURELLE bec à large ouverture; le corps arrondi; le plumage d'un cendre -brun , varié de jaune et de blancbâtre ; un collier de couleur d'or , teinté de brun ; les bords du bec , près de la base , hérissés de longues moustaches noires , les doigts antérieurs liés par une mem- brane courte ; l'ongle de celui du mi- lieu dentelé ; les ailes de six ;jouces ; la queue de huit , compris les deux pennes intermédiaires qui excèdent les latérales. -«^î^irt-v. •* ■'■•-' ■'* ' -rtJ^^'-iîtJî^ r^rr-A ■ IV. If < ■ f .J'y L' I B IJ A U. >v On trouve dans cet oiseau du Bré- sil tous les attributs des engoulevents : tête large et comprimée , gros yeux , petit bec , large gosier j pieds courts , ongle du doigt du milieu dentelé sur son bord intérieur, etc. Mais une chose qui lui est propre, c'est l'habitude d'é- panouir sa queue de temps en temps ; ■ "*l!v *► x».*j«-.ysi.u ■ I "i DB l'BNGOULEVENT. ZJJ il a la tête et tout le dessuis du corps noirâtres ) semés de petites taches, la plupart blanches, quelques - unes tein- tées de jaune ; le dessous du corps blanc , varié de noir comme dans l'é- pervier, et les pieds blancs.^ * Sa taille est à-peu<-près celle de l'hi- rondelle ; il a la langue très-petite ; les narines découvertes; tarse , six lignes; queue, deux poucts, ne dépasse point les ailes. .... Variôtés de L'IBIJAU. I. Le petit engoulevent tache- té DE Câyenne. Il a beaucoup de rap- port avec l'ibijau , et par sa petitesse , quoique moindre , et par la longueur relative de ses ailes , et par ses autres proportions , et par son plumage noi- râtre, tacheté d'une couleur plus claire : cette couleur plus claire est du roux ou du gris dans tout le plumage, ex-^ cepté sur le cou , lequel porte en sa partie antérieure une espèce de collier r't I tX 1 ; * '.•«■:; ^^ .^.4..^^ "t .<*%■ ^,;**,r*=-*' '■jt^'. *>i.; Zi.iiK;2 ■ A 218 HISTOIRE NATURELLE blauc , dont Marcgrave n'a point parlé dans la description de l'ibijau , et qui fait la marque distinctive de cette va- riété; elle a aussi le dessous du corps plus rembruni. Longueur totale , huit pouces ; bec , quinze lignes, noir, garni de petites moustaches ; queue , deux pouces et demi. .. . ) , :•; ' II. Le grand ibijau. Ce n'est en effet qu'une variété de grandeur, et sa différence est considérable à cet égard : celui-ci est de la taille d'une chouette, et il a l'ouverture du bec si grande , qu'on jr mettroit le poing; du reste, ce sont les mêmes couleurs et les mêmes proportions. Marcgrave ne dit pas qu'il ait l'habitude d'épanouir sa queue comr me le petit ibijau ; il dit encore moins , qu'il ait une corne sur la partie anté- rieure de la tête , et derrière cette corne une petite huppe , comme on pourroit se le persuader d'après la fi- gure ; mais on sait combieu les figures -■"*■ «Ti- Dï! l'engoulevent. 2J^ données par Marcgrave sont peu exac- tes , et combien il est plus sûr de s'en rapporter au texte : or, le texte dit que le grand ibijau ne diffère absolu- ment du petit que par la taille ; et , comme d'ailleurs il ne donne au petit ibijau ni huppe, ni corne, on peut, ce semble, conclure, avec toute pro- babilité , que le grand n'en a point non plus. On doit rapporter à cette espèce le grand engoulevent de Cayenne , soit à cause de sa taille , soit à cause de son plumage tacheté de noir , de fauve et de blanc , principalement sur le dos , les ailes et la queue ; le dessus de la tête et du cou , et le dessous du corps , sont rayés transversalement de diver- ses teintes de ces mêmes couleurs ; mais la teinte générale de la poitrine est plus brune , et forme une espèce de ceinture. M. de Sonini en a vu un dont le plumage éloit plus rembruni : on l'avoit trouvé daps le creux d'un trèi- iti VI \)i ^ 1 1 ^<:^ \ S20 HISTOIRE NATURELLE gros arbre ; c est la demeure ordinaire de cet engoulevent , mais il préfère les arbres qui sont à portée des eaux : il est à la fois le plus grand des oiseaux dé ce genre connus à Cayenne , et le plus solitaire. . ^ il ^^ h -nnriv Longueur totale, vingt-un ponces; bec, trois pouces de long et autant de large, le supérieur a une forte échan- crure des deux côtés près de la pointe , l'inférieur s'emboîte entre deux échan- crures, et il a ses bords renversés en dehors ; narines non saillantes, et cou- vertes par les plumes de la base du bec qui reviennent en avant ; tarse , onze lignes, garni de plumes presque jus- qu'aux doigts ; ongles crochus , creusés par-dessous en gouttière , cette gout- tière divisée en deux par une arête longitudinale ^ l'ongle du doigt du mi- lieu non dentelé , ce doigt e^f fort grand et paroît plus large qu'il ii'est en effet, à cause d'un rebord mem .^ - neux qu'il a de chaque côté 5 queue , l ^-^v' Jl*»- - e» " ï':-,'*feà^-.'*v«-t«i*-^ * -i^.'IÇs-^'k ' f 'dinaire fère les lux : il oiseiux i , et le pouces ; itant de échan- poiute , échan- Tsés en et cou- I du bec 5 , onze lie jus- creusés 9 gout- e arête du mi- rt fort il a'est em .11 - queue , SE L SMOOULZVENT. i2I neuf pouces , un peu étagée ; les ailes la dépassent de quelques lignes, r . : ■ s ' L'ENGOULEVENT A LUNETTE?, ou LE HALEUR» W ■/>■- On a cru voir quelque rapport entre les narines saillantes de cet oiseau et une paire de lunettes ; de-là son nom d'engoulevent à lunettes i quant à celui de hùhur, on juge bien qu'il doit avoir rapport à son cri. . i — . , Cet engoulevent vit d'insectes com- me tous les autres, et ressemble, par la conformation des parties intérieu- res , au guira de M. Sloane, avec lequel il va de compagnie, car il se trouve à la Jamaïque comme le guira , et de plus à la^ Guiane ; son plumage est varié de gris , de noir et de feuille- morte 5 mais les teintes sont plus clai- res sur la queue et les ailes 5 il a le bec "HiieP^'JiT^-- \x 223 HISTOIRE NATURELLE noir, les pieds bruns, et beaucoup de plumes sur la tête et sous la gorge. Longueur, suivant M. Sioane, sept pouces ; bec petit à grande ouverture , le supérieur un peu crochu, long de trois lignes (sans doute à compter de- puis la naissance des plumes du front), bordé de moustaches noires ; tarse avec le pied , dix - huit lignes ; vol , dix pouces ; sur quoi il faut remarquer 1°. que ces mesures ont été prises avec le pied anglais , un peu plus court que le nôtre ; 2^. que M. Brisson indique d'autres mesures que M. Sioane, mais que, selon toute apparence, il les a empruntées de la figure donnée par M. Sioane lui-même, laquelle est beau- coup plus grande que ne le suppose le texte de cet auteur, pris à la lettre; que , dans cette hypothèse , qui n'est pas sans vraisemblance , la longueur de l'oiseau , fixée à sept pouces par M. Sioane , semble devoir se prendre de la base du bec à la base de la queue, •1 M -•* ■' > DE L ENGOULEVENT. 2.2Û ce qui concilieroit les dimensions de la figure avec celles qui sont énoncées dans le texte. Cependant je ne dois pas dissimuler que M. Ray, sans s* ar- rêter à la figure de l'oissau donnée par M. Sloanè , et sans prendre garde qu'il est fort rare que l'on donne de pareilles figures grossies , s'en tient à la lettre du texte, et regarde cet engoulevent comme un très-petit oiseau. VI. L'ENGOULEVENT VARIÉ eie Cayenne. Tous les oiseaux de ce genre sont variés, mais celui-ci l'est plus que les autres 5 c'est aussi l'espèce la plus com- mune dans l'île de Cayenne. Cet en- goulevent se tient dans les plantages , les chemins et autres endroits décou-* verts ; lorsqu'il est à terre il fait en- tendre un cri foible, toujours accom- pagné d'un mouvement de trépidation dans le^ ailes 5 ce cri a du rapport avec 1 fi a t 1 f l (■'H /. r" « i. .' / 224 HISTOIRE NATURELLE celui du crapaud, et si l'engoulevent d'Europe en avoit un semblable, on auroit été bien fondé à lui donner le nom de crapaud -volant. Celui de Cayenne, dont il s'agit ici, a encore un autre cri qui n'est pas fort différent de l'aboiement d'un chien ; il est peu farouche, et ne part que lorsqu'on est fort près, encore ne va-t-il pas loin sans se poser. ' ; ■ - 1 Il a la tête rayée finement de noir sur un fond gris , avec quelques nuances de roux ; ie dessus du cou rayé des mêmes couleurs , mais moins nette- ment 5 de chaque côté de la tête cinq bandes parallèles rayées de noir sur un fond roux 5 la gorge blanche , ainsi que le devant du cou 5 le dos rayé trans- versalement de noirâtre sur un fond roux ; la poitrine et le ventre rayés aussi , mais moins régulièrement , et semés de quelques taches blanches; le bas-ventre et les jambes blanchâtres , tachetés de noir ; les petites et moyen- >-^\. DE l'engoulevent. 225; lies couvertures des ailes variées de TOUX et de noir , de sorte que le roux domine sur les petites , et le noir sur les moyennes; les grandes terminées de blanc , d'oii il résulte une bande transversale de cette couleur ; les pen- nes deb ailes noires; les cinq premières marquées de blanc vers les deux tiers ou les trois quarts de leur longueur ; les couvertures supérieures et les deux pennes intermédiaires de la queue rayées transversalement de noirâtre sur un fond gris, brouillé de noir; les pennes latérales noires bordées de blanc; ce bord blanc , d'autant plus large que la penne est plus extérieure ; l'iris jaune ; le bec noir et les pieds brun- jaunâtres. ^ Longueur totale , environ sept pou- ces et demi; bec, dix lignes, garni de moustaches; tarse, ciii ^ ^mes; queue , trois pouces et demi, dé^.^ose les ailes d'environ un pouce. i V Oiseaux. XIIÏ. 20 iT' il 3a6 HISTOIRE NATURELLE VU. ..'Il L'ENGOULEVENT ACUTIPENNE de ia Guiane. %:.^ Cet oiseau diffère de l'eapèce précé- dente, non - seulement par ses dimen- sions relatives , mais par la conforma- tion des pennes de sa queue qu'il a pointues : il y a aussi quelques diffé- rences dans les couleurs du plumage. Celui-ci a le dessus de la tête et du cou rayé transversalement , mais pas bien nettement , de roux - brun et de noir 5 les côtés de la tête variés des mêmes couleurs , en sorte néanmoins que le roux y domine 5 le dos rayé de noir sur un fond gris , et le dessous du corps sur un fond roux j les. ailes à-peu-près comme dans l'espèce précédente. ; les pennes de la queue rayées transver- salement de brun sur un fond roux- pâle et brouillé , terminées de noir , 'Sij' ■'' DE l'engoulevent. 227 mais cette tache noire qui termine, est ipvécéAée d'un peu de blanc; le bec et les pieds sont noirs. On dit que ces oiseaux se mêlent quelquefois avec les chauve-souris, ce qui n'est pas fort étonnant , vu qu'ils sortent de leur retraite aux mêmes heures , et qu'ils donnent la chasse au même gibier. Probablement, c'est à ce même engoulevent que doit se rap- porter ce que dit M. de la Borde d'une petite espèce de la Guiane , qu'elle fait sa ponte ainsi que les ramiers , les tourterelles , etc. aux mois d'octobre et de novembre , c'est-à-dire , deux ou trois mois avant les pluies: on sait que la saison des pluies , qui commence à la Guiane vers le i5 décembre , est aussi , dans cette même contrée, la sai- son de la ponte pour la plupart des oiseaux. Longueur totale , environ sept pou- ces et demi; bec, sept lignes; queue* , trois pouces, composée de dix pennes f'^ii ,*■*"'"* *P"^i "^Sr*^"' ^♦^V*»*!^»*." .■•«B.!Ji;».vît. k^k .*w*r-<5: »i^^ \ /■\ • I 228 HISTOIRE ÏTATURELLK égales 5 est dépassée par les ailes do quelques lignes. VIII. L'ENGOULEVENT GRIS. J*Ai vu , dans le cabinet de M. Mau- duit, un engoulevent de Cayenne beau- coup plus gros que le précédent ; il avoit plus de gris dans son plumage , étoit proportionné un peu différem- ment , et n'a voit pas les pennes de la queue pointues : quant au détail des couleurs , il différoit de l'espèce pré- cédente en ce qu'il avoit les pennes des ailes moins noires , rayées trans- versalement de gris clair ; celles de la queue rayées de brun sur un fond gris varié de brun , sans aucune tache blan- che ni sur les unes ni sur les autres ; le bec brun dessus et jaunâtre dessous. Longueur totale , treize pouces; bec, vingt lignes ; queue, cinq pouces un quart, dépassoit un peu les ailes» 1 , *• . NI SE l'sngouixtent. 229 I X. LE MONTVOYAU de ia Guiane. MoNTvoYAu est le cri de cet en- goulevent qui en prononce distincte- ment les trois syllabes, et les répète assez souvent le soir dans les buissons ; on ne doit pas être surpris que ce mot soit devenu son nom. Il se rapproche de notre engoulevent par la tache blan- che qu'il a sur les cinq ou six premières pennes de l'aile dont le fond est noir , et par une autre tache ou bande blan- che qui part de l'angle de l'ouverture' du bec, se prolonge en arrière, et, ce qui n'a pas lieu dans l'espèce euro- péenne, s'étend jusque sous la gorge; il a aussi en général plus de fauve et de roux dans son plumage qui est varié presque par-tout de ces deux couleurs 5 mais elles prennent différentes teintes et sont disposées diversement sur les différentes parties ^ par raies transyer- • • 1 1 I v' i • / -, I /*■■, -w^'-xJIk-- *■ * *»--•« „ .» . , .«1p» ■ ■ — ■• *'!'fWW^P!l5 ^^ > 23o HISTOIRE NATUkELLE sales sur la partie inférieure du corps et les pennes moyennes des ailes ^ par bandes longitudinales sur le dessus de la tête et du cou ; par bandes obliques sur le haut du dos ; enfin , par taches irrëgulières sur le reste du dessus du corps , où le fauve prend une nuance de gris. . Longueur totale, neuf pouces 5 bec, neuf lignes et demie , environné de moustaches; tarse nu; ongle du milieu dentelé sur son côté extérieur ; queue , trois pouces , dépasse les ailes d'un pouce. f ■:) li X. L'ENGOULEVENT ROUX àte Cayennc, Du roux brouillé de noirâtre fait presque tout le fond du plumage; un noir plus ou moins foncé en fait pres- que tout l'ornement : ce noir est jeté par bandes longitudinales , obliques , irrégulières sur la tête et le dessus du ■À I '. L8 u corps es 5 par îssus de ibliques ' taches ssus du nuance 5; bec, nné de milieu queue , 18 d'un yenne, e fait 3; uu près- t jeté ques , us du DE L*KNOOULEVT£NT, 23l corps; il forme une rayure transver- sale fine et régulière sur la gorge, un peu plus large sur le devant du cou , le dessous du corps et des jambes , en- core un peu plus large sur les couver- tures supérieures et sur le bord inté- rieur de l'aile près de l'extrémité ; enfin la plus large de toutes sur les pennes de la queue : quelques taches blanches sont semées çà et là sur le corps tant dessus que dessous , en gé- néral le noirâtre domine sur le haut du ventre ; le roux sur le bas- ventre , et plus encore sur les couvertures infé- rieures de la queue ; la partie moyenne des grandes pennes des ailes , offre un compartiment de petits carrés alter- nativement roux et noirs , qui ont presque la régular ' des cases d'un échiquier ; liris est jaune ; le bec brun clair , et les pieds couleur de chair. Longueur totale , dix pouces et demi; bec, vingt-une lignes; queue, quatre If ^ )i ' ' VI I ' !J i^ l( a33 HI3T0IRE NATURELLE pouces deux tiers, dépasse les ail^s de six lignes. J'ai vu , chez M. Mauduit, un en- goulevent de la Louisiane de la même taille que celui-ci et lui ressemblant beaucoup; seulement les raies trans- versales étoient plus espacées sur le cou et le roux y devenoit plus clair , ce qui formoit une sorte de collier; le reste du dessous du corps étoit rayé comme dans le pi tîcédent ; le bec étoit noir à la pointe et jaunâtre à la base. Longueur totale , onze pouces ; bec , deux pouces , bordé de huit ou dix moustaches très - roides , revenant en avant; queue, cinq pouces, dépassant fort peu les ailes. Espèces connues dans ce genre. L*£ngoiileTent d'Europe , caprimulgus Eu- ropasus. Le Wip-poor-will , caprîmulgus J^rginia- nus. L'Engoulevent de Caroline , caprimulgus CaroUncnsis, ^'.^ f 35E l'engoulevent. 253 L'Engoulevent gris , caprimulgus Griseus, Le Giiira-Quërëa , caprimulgus Jamaïcen" sis. Le grand Ibijau, caprimulgus Grmndis, L'Engoulevent roux de Cajrenne , capri- Tttuigus Rufus. Le Montvoyau , caprimulgus Guianensis, Le petit Ibijau, caprimulgus Brasilianus, Le petit Engoulevent à demi-collier ^ caprin mulgus Semitorquatus, L'Engoulevent varié de Gayenne , oaprL^ mulgus Cayennensis, L'Engoulevent aoutipenne , caprimulgus jtcutus. Le Haleur, caprimulgus ^mericanut,* "' *\ Ici I ' ' .m .-: f f 1 . 2^4 HISTOIRE NATURELLE LXXV" GENRE, \ \ i \ 11 ) L'HIRONDELLE, hirvndo. Caractère générique : bec courbd , ap- plati, LES HIRONDELLES. On a vu que les engoulevents n'é- toient, pour ainsi dire, que des hiron- delles de nuit , et qu'ils ne diffëroient essentiellement des véritables hiron- delles que par la trop grande sensibilité de leurs yeux, qui en fait des oiseaux nocturnes , et par l'influence que ce vice premier a pu avoir sur leurs habi- tudes et leur conformation. En effet , les hirondelles ont beaucoup de traits ^ :Â- DU L HIRONDELLE. 2ô5 de ressemblance avec les engoulevents, c:omme je l'ai déjà dit ; toutes ont le bec petit et le gosier large ; toutes ont les pieds courts et de longues ailes , la tête applatie et presque point de cou ; toutes vivent d'insectes qu'elles hap- pent en volant , mais elles n ont point de barbes autour du bec, ni l'ongle du doigt du milieu dentelé ; leur queue a deux pennes de plus, et elle est four- chue dans la plupart des espèces , je dis la plupart , vu que l'on connoit des hirondelles à queue carrée, par exem- ple , celles de la Martinique , et j'ai peine à concevoir comment un Orni- thologiste célèbre, ayant établi la queue fourchue pour la différence caractéri- sée qui sépare les genre des hirondelles de celui des engoulevents , a pu man- quer à sa méthode, au point de rap- porter au genre des hirondelles cet oi- seau à queue carrée de la Martinique , lequel étoit , selon cette méthode , un véritable engoulevent. Quoi qu'il en ; 1 >1I { I 236 HISTOIRE NATURELLE soit , m*attachant ici principalement aux diffërences les plus apparentes qui se trouvent entre ces deux familles d'oiseaux, je remarque d'abord qu'en général les hirondelles sont beaucoup moins grosses que les engoulevents 5 la plus grande de celles-là n'est guère plus grande que le plus petit de ces der- niers , et elle est deux ou trois fois moins grande que le plus grand. Je remarque en second lieu , que quoique les couleurs des hirondelles soient à-peu-près les mêmes que celles des engoulevents , et se réduisent à du noir, du brun, du gris, du blanc et du roux , cependant leur plumage est tout différent, non seulement parce que ces couleurs sont distribuées par plus gran- des masses, moins brouillées, et qu'elles tranchent plus nettement l'une sur l'autre, mais encore parce qu'elles sont changeantes et se multiplient par le jeu des divers reflets que l'on y voit briller et disparoître tour-à-tour à cha- ï'^V- 11. i-'i i-i . ;\ sur sont ar le voit cha- ■m DE l'hirondelle. 2^7 que mouvement de l'œil ou de l'objet. 1°. Quoique ces deux genres d'oi- seaux se nourrissent d'insectes ailés qu'ils attrapent au vol , ils ont cepen- dant chacun leur manière de les attra- per , et une manière assez difFërente : les engoulevents , comme- je l'ai dit , vont à leur rencontre en ouvrant leur large gosier , et les phalènes qui don- nent dedans s'y trouvent prises à une espèce de glu, de salive visqueuse dont l'intérieur du bec est enduit ; au lieu que nos hirondelles et nos martinets n'ouvrent le bec que pour saisir les in- sectes , et le ferment d'un effort si brus- que qu'il en résulte une espèce de cra- quement. Nous verrons encore d'au- tres différences à cet égard entre les hirondelles et les martinets, lorsque nous ferons l'histoire particulière de chacun de ces oiseaux. a°. Les hirondelles ont les mœurs plus sociales que les engoulevents ; elles se réunissent souvent en troupes nom- Oiseaux. XIITj ix ,i 1 y :;- il 238 HISTOIRE NATURELLE breuses , et paroissent même en certai- nes circonstances remplir les devoirs de la société et se prêter un secours mutuel, par exemple, lorsqu'il s'agit de construire le nid, :' r ? : r 3°. La plupart construisent ce nid avec grand soin, et si quelques espèces pondent dans des trous de murailles ou dans ceux qu elles savent se creuser en terre , elles font ou choisissent ces ex- cavations assez profondes pour que leurs petits venant a éclore y soient en sûreté , et elles y portent tout ce qu'il faut pour qu'ils s'y trouvent à la fois mollement, chaudement et à leur aise. 4°. Le vol de l'hirondelle diffère en deux points principaux dé celui de l'engoulevent ; il n'est pas accompagné de ce bourdonnement sourd dont j'ai parlé dans fhistoire de ce dernier oi- seau , et cela résulte de ce qu'elle ne vole point comme lai le 1;qc ouvert : en second lieu , quoiqu'elle ne paroisse pas avoir les ailes beaucoup plus Ion- ■ it au moment de leur immersion , soit au moment beaucoup plus inft^''essant de leur émersion , soit pendaut long sommeil sous l'eau. Ce se "' \.u3sai- rement autant de faits note 'i au- rdient été vus et revus par u . ^grand nombre de personnes de tous étals, pê- cheurs, chasseurs, cultivateurs, voya- geurs , bergers , matelots , etc. , et dont on ne pourroit douter. On ne doute point que les marmottes , les loirs , les hérissons ne dorment l'hiver engour- dis dans leun» trous ; on ne doute point que les chauve-souris ne passent cette mauvaise saison dans ce même état de torpeur, accrochées au plafond des grottes souterraines et enveloppées de leurs ailes comme d'un manteau; mais on doute que les hirondelles vivent six mois sans respirer ou qu'elles respirent sous l'eau pendant six mois 5 on en DE l'hirondelle. ^7 doute , non -seulement parc© que la chose tient du merveilleux , mais parce qu'il n j a ^as une seule observation , vraie ou fausse., sur la sortie deshiron-, délies hors do l'eau ; quoique cette sortie, si ello H:M réelle, dût avoir lieu et très lié Tuicmment dans la sai- son où l'on s'occupe lé plus des étangs el de leur pêche ; enfin l'on en doLite jusque sur les bords de la mer Baltique. Le docteur Halmann , moscovite, et M. Browne , norwégien, se trouvant à Florence, ont assuré aux auteurs de l'Ornithologie italienne, que dans leurs pays respectifs , les hirondelles parois- soient et disparoissoient à -peu -près dans les mêmes temps que Italie, et que leur prétendu séjour sous l'eau pendant l'hiver est une Cable qui n'a cours que parmi le peuple. M. Tesdorfde Lubec, homme qui joint beaucoup de philosophie à des connoissances très-étendues et très-va- riées, a mandé à M. le comte de Bufifon, i> IMAGE EVALUATION TEST TARGET (MT-S) 1.0 l.l m M 12.2 lia llll 2.C us 11-25 yiiu 1 1.6 :i ^, "^ y] '>S V. > 'i> >^ /À '/ Photographie Sciences Corporation 23 WEST MAIN STREET WEBSTER, N.Y. 14580 (716) 872-4503 \ iV SJ N> [V '^o^ 6^ ^.r^ *** f > . 1 j i r\ 24$ HISTOIRE ITA^XJ&BnrXE que i^algré toute la |)eifie qu'il rs'ëtoit donnée pendant ^arante'inst ^ :ilr n'au voit pu encore parvenir^^ ta voir tine' seule hirôndëtle tirée deri>a4ii.r>>%i*;i/ M% Klein qui a fâit>'tant 'deifôm pourdohner crédit àTimiliersion et'à îémeiision dear iiitonâelle3,-'avoiie lui- même qu'i^ na jamais été assez heti^ reux pour le» prendre sur le faitl .' I\(f. KérmanvludDilepibfesseurd'hisr toire naturelle àStrasboutg, et quisem- ble pencher pourropinion deM.Klein, mais qui aime la vérité par^-dessus tèùty me fait dans ses lettres le même aveu ^ il a voulu voir et n a rien vu* >^ fe^aa ' Deux atitrefe^ observateurs dignes de toute confiance, M; Hébert et M. lé vicomte de Querhoënt , ;m assurent qu'ils ne connoissent la prétendue im- mersion des hirondelles que par oui-» dire, et que jamais ils n'ont rien ap- perçu par eux-mêmes qui tendît à la confirmer. ^^î'-a^^^ -.■-•*. ^ o.'>'.K)-i.i«ri*t^rfu/ * « M. le docteur liottinger, quia beaiir / W ' ap- à la V •'. i&Vr DE L mROKDELLE. 249 coup étudié les procédés des oiseaux » et qui n'est pas toujours de mon avis, regarde celte immersion comme un paradoxe insoutenable. ., , ^;, ~ . i On sait qu'il a été offert publique- ment en Allemagne, à quiconque ap- porteroit, pendant l'hiver, de ces hi- rondelles trouvées sous l'eau, de lés payer, en donnant autant d'argent poids pour poids, et qu'il ne s'en est pas trouvé une seule à payer. Plusieurs personnes, gens de lettres, hommes en place, grands seigneurs qui croyoient à cet étrange phénomène , et avoient à cceur d'y faire croire, ont promis souvent d'envoyer des groupes de ces hirondelles péchées pendant l'hi- ver, et nont rien envoyé, i >;>.'. ^ * M. Klein produit des certificats, mais presque tous signés par une seule per- sonne qui parle d'un fait unique , lequel s'est passé long-temps auparavant, ou lorsqu'elle étoit encore enfant, ou d'un fait qu'elle ne sait que par ouï-rdirei Oiseaux. XIII. 22 f_ ji.rfi*'*^-* ^*i»..*» ...*^- .■^^■«». %■•)'' ! < 25o HISTOIRE NATURELLE certificats par lesquels même il e&t avoué que ces pèches d'hirondelles sont des cas fort rares , tandis qu'au con- traire ils devroient être fort communs; certificats dénués de ces circonstances instructives et caractérisées qui accom- pagnent ordinairement une relation originale; enfin, certificats qui parois- sent tous calqués sur le texte d'Oiaiis : ici l'incertitude naît des preuves elles- mêmes, et devient la réfutation de l'erreur que je combats ; c'est le cas de dire , le fait est certain , donc il est Mais ce n'est point assez d'avoir ré- duit à leur juste valeur les preuves dont on a voulu étayer ce paradoxe, il faut eiïcore faire voir qu'il est c aire aux lois connues du mécanisme animal. £n effet, lorsqu'une fois un quadru- pède, un oiseau a commencé de res- pirer , et que le trou ovale qui faisoit dans le fcetus la communication des deux ventricules du cœur, est fermé, M '*ra * ' •4 » •»- £ il est les sont Il COll- imuns; istances accom- elation parois- Olaiis : s elles- tion de ; cas de : il est ^oir ré- jreuves oxe, il aire uimàl. uadru- le res- faisoit i des rermé , DE l'hiroki;ille. 25c cet oiseau, ce quadrupède ne peut ces- ser de respirer sans cesser de vivre , et certainement il ne peut respirer sous l'eau. Que l'on tente , ou plutôt que l'on renouvelle l'expérience , car elle a été dé[à faite ; que l'on essaye de tenir une hirondelle sous l'eau pendant quinze jours avec toutes les précautions indiquées, comme de lui mettre la tète sous l'aile, ou quelques brins d'herbe dans le bec, etc. que l'on essaye seule- ment de la tenir enfermée dans une glacière, comme a fait M. de Buffou, elle ne s'engqurdira pas, elle mourra et dans la glacière » comme s'en est as- suré Mé de Buffon^ et bien plus sûre- ment encore étant plongée sous l'eau ; elle y mourra d'une mort réelle, à l'épreuve de tous les moyens employés avec succès contre la mort apparente des animaux noyés récemment : con> ment donc oseroit-on se permettre de supposer que ces mêmes oiseaux puis- ^pt vivre sous Teau pendant six mois ,.:^.'Jfe,... ' "''^ii|WPWi^iiB'j#%^ffP^*^''^ 252 HISTOIHË NÂTVKELLS tout d'une haleine? Je sais qu'on dit cela possible à certains animaux ; mais voudroit-on comparer, comme a fait M. Klein^ les hirondelles aux insectes , aux grenouilles , aux poissons, dont Vor- ganisation intérieure est si différente? Voudroit - on même s'autoriser de l'exemple des marmottes, des loirs, des hérissons , des chauve- souris , dont nous parlions tout-à-l'heure , et , de ce que Ces animaux vivent pendant l'hiver engourdis, conclure que les hirondel- les po«rro»ent aussi passer cette saison dans un état de torpeur à -peu -pires semblable? Mais saiis parler du fonds de noumture que ces quadrupèdes trouvent «1 eux-mêmes dans la graisse surabondante dont ils sont pourvus sur Ja fin de l'automne, et qui manque à riiirondelle; sanspairler de leur peu de chaleur intérieure , observée par M. de Bufifoh,' en quoi ils diffèrent' encore de J'hirondelle^ sans me prévaloir de ce que souvent ils périssent dans leurs .W^' -r-^f>W--'^.-1^ • ' -'^^'^**^^J*.4*-^«f>>^ -v^ T->-T,-'^ " D2 L'HIRONDELLE. a53 trous , et passent de i'ëtat de torpeur à l'état de mort quand les hivers sont un peu longs, ni de ce que les hérissons s'engourdissent aussi au Sénégal , oii l'hiver est plus chaud que notre plus grand été , et où Ton sait que nos hiron- delles ne s'engourdissent point; je me contente d'observer que ces quadru- pèdes sont dans l'air , et non pas sous 1 eau , qu'ils ne laissent pas de respirer^ quoiqu'ils soient engourdis ; que la cir- culation de leur sang et de leurs hu- meurs, quoique beaucoup ralentie , ne laisse pas de continuer ; elle continue de même , suivant les observations de Vallisnieri , dans les grenouilles qui passent l'hiver au fond des marais, mais la circulation s'exécute dans ces amphibies par une mécanique toute dififérente de celle qu'on observe dans les quadrupèdes ou les oiseaux ; et il est contraire à toute expérience , comme je l'ai dit, que des oiseaux plongés dans un liquide quelconque, puissent y res- \ '•V ; a54 niSTOiKs katurelle pirer , et que leur sang puisse y con* server sou mouvement de circulation ; or, ces deux mouvemens, la respiration et la circulation , sont essentiels à la vie , sont la vie même. On sait que le docteur Huok, ayant étranglé un diien, et lui ayant coupé les côtes, le dia- phragme , le péricarde , le haut de \sl trachée-artère , fit ressusciter et mou- rir cet animal autant de fois qu'il vou- lut, en soufflant ou cessant de souffler de Tair dans ses poumons. Il n'est donc pas possible que les hirondelles ni les cigo* gnes , car on les a mises aussi du nom- bre des oiseaux plongeurs, vivent six mois sous leau sans aucune communia- cation avec Tair extérieur; et d'autant moins possible , que cette communica- tion est nécessaire, même aux poissons- et grenouilles , du moins c'est ce qui résulte des expériences que je viens de faire sur plusieurs de ces animaux. De dix grenouilles qui avoieni été trouvées sous la glace > le 2 février y ^\ ^ [ & ,i ^*^ 1^ été :ier. Di l'hiroudsilk. a55 j*en ai mis trois des plus vives dans trois vaisseaux de verre pleins d'eau , de manière que, sans être g^o^es d'ail- leurs, elles ne pouvoient s'ëlevDEL£E. 257 quatre qui avoient l'air et point d eau ; de ces sept grenouilles les quatre der- nières et une des premières se sont échappées au bout d'un mois , et les deux qui sont restées , l'une mâle et l'autre femelle, sont plus vives que jamais dans ce moment (22 avril 1779)9 et dès le 6 la femelle avolt pondu en- viron i3oo œufs. Ai:; Les mêmes expériences faites avec les mêmes précautions sur neuf petits poissons de sept espèces différentes , ont donné des résultats semblables; ces sept espèces sont les goujons , les ablettes, les meuniers, les vérons, les chabots , les rousses et une autre dont je ne connois que le nom vulgaire en usage dans le pays que j'habite, savoir, la bouzière i huit individus des six pre* mières espèces, tenus sous, l'eau, sont morts en moins de vii^gt - quatre heu- res , tandis que les individus qui étoient dans des bouteilles semblables, mais avec la liberté de s'élever à la surface i »rmimm~ntfv^'-' t,- , ~ r { 258 HISTOIRB KATURELLS de l'eau y ont vécu et conservé toute leur vivacité : à la vérité , la bouvère renfermée a vécu plus long-teoips que les six autres espèces ; mais j'ai remar- qué que l'individu libre de cette même espèce ne montoit que rarement au- dessus de Teau , et il est à présumer que ces poissons se tiennent plus ha- bituellement que les autres au fond des ruisseaux , ce qui supposeroit une- organisalion un peu différente ; ce- pendant je dois ajouter que l'individu renfermé s'élevoit souvent jusqu'aux tuyaux de paille qui l'empechoient d'arriver au-dessus de leau ; que dès le second jour il étoit souffrant , mal à son aise; que sa respiration commença dès - lors à devenir pénible , et son écaille pâle et blanchâtre. .. ■ Mais ce qui paroitra plus surpre- nant, c'est que de deux carpes égales, celle que j'ai tenue constamment sous l'eau , a vécu un tiers de moins que celle que j^ai tenue hors de l'eau , quoi- ■1 î:.^;.^-^!,. ■a.u^^^j -s? ..,. P>rt(!ujiàm 'in^HjK™, JN%. >«» , .^^,^"V..._ i. DE l'hirondelle. z^g que celle-ci, en se débattant, fût tom- bée de dessus la tablette d'une che- minée qui avoit environ quatre pieds de hauteur : et dans deux autres expé- riences comparées , faites sur des meu« niers beaucoup plus gros que ceux dont il a été question ci- dessus, ceux qu'on a tenus dans l'air ont vécu plus long- temps, et quelques-uns une fois plus long - temps que ceux qu'on a tenus sous l'eau. J'ai dit que les grenouilles sur les- quelles j'ai fait mes observations , avoientété trouvées sous la glace; et, comme il seroit possible que cette cir- constance donnât lieu de croire à quel- ques personnes que les grenouilles peu- vent vivre long - temps sous l'eau et sans air, je crois devoir ajouter que celles qui sont sous la glace ne sont point sans air, puisqu'il est connu que l'eau , tandis qu'elle se glace , laisse échapper une grande quautité d'air qui s'amasse nécessairement entre l'eau \ > V.7, •M 260 HISTOIRE NATUREILB et la glace , et que les grenouilles sa- vent bien trouver. Si donc il est constaté par les expé- riences ci-dessus que les grenouilles et les poissons ne peuvent se passer d'air ; s'il est acquis par l'observation géné- rale de tous les pays et de tous les temps, qu aucun amphibie, petit ou grand, ne peut subsister sans respirer l'air , au moins par intervalles , et chacun à sa manière ; comment se per- suader que des oiseaux puissent en sup- porter l'entière privation pendant un temps considérable ? comment sup- poser que les hirondelles, ces filles de l'air , qui paroissent organisées pour être toujours suspendues dans ce fluide élastique et léger , ou du moins pour le respirer toujours, puissent vivre pendant six mois sans air ? Je serois sans doute plus en droit que personne d'admettre ce paradoxe , ayant eu l'occasion de faire une expé- rience, peut-être unique jusqu'à pré- jjE"r:2ii ^K.'S*' ^..... •i DE L HIRONDELLE. 261 sent , qui tend à le confirmer. Le 5 septembre à onze heures du matin , j'avois renfermé dans une cage une nichée entière d'hirondelles de fenê- tre , composée , du père , de la mère et de trois jeunes en état de voler ^ étant revenu quatre ou cinq heures après dans la chambre où étoit cette cage y je m'apperçus que le père n'y étoit plus, et ce ne fut quapr*'s une demi- heure de recherche que }e le trouvai; il étoit tombé dans un grand pot à l'eau où. il s'étoit noyé 5 je lui reconnus tous les symptômes d'une mort apparente, les yeux fermés, les ailes pendantes, tout le corps roide ; il me vint à l'esprit de le ressusciter, comme j'avois autre- fois ressuscité des mouches noyées; je l'enterrai donc à quatre heures et de- mie sous de la cendre chaude , ne lais- sant à découvert que l'ouverture du bec et des narines; il étoit couché sur son ventre : bientôt il commença è avoir un mouvement sensible de res- Oiseaux. XIII. 2,3 ' 9.^'-*^^'r'''r r \ I ) i 'U 262 HISTOIRE NATURELLE piration qui fuisoit fendre la couché de cendres dont le dos étoit couvert; j*eus soin d'y en ajouter ce qu'il falloit: à sept heures la respiration étoit plus marquée , l'oiseau ouvroit les yeux de temps en temps , mais il étoit toujours couché sur son ventre ; à neuf heures je le trouvai sur ses pieds, à côté de son petit tas de cendres ; le lendemain matin il étoit plein de vie; on lui pré- senta de la pâtée, des insectes, il re- fusa le tout, quoiqu'il n'eût rien mangé la veille; l'ayant posé sur une fenêtre ouverte , il y resta quelques momens à regarder de côté et d'autre, puis il prit son essor en jetant un petit cri de joie, et dirigea son vol du côté de la rivière. Cette espèce de résurrection d'une hirondelle noyée depuis deux ou trois heures , ne m'a point disposé ù croire possible la résurrection pério- dique et générale de toutes les hiron- delles après avoir passé pbsieurs mois sous l'eau : la première est un phénc- iJ ■••^N ■S^Ç^'i DIS LHIROK DELAIS. 2é63 mène auquel les progrès de la méde' cine moderne nous ont accoutumés , et qui se réalise tous les jours sous nos yeux dans la personne des noyés ; la seconde, n'est, à mon avis, ni vraie ni vraisemblable ; car indépendamment de ce que j'ai dit, n'est -il pas contrd toute vraisemblance que les mêmes causes produisent des effets contraires? que la température de l'automne dis* pose les oiseaux à l'engourdissement , et que celle du printemps les dispose à se ranimer , tandis que le degré moyen de cette dernière tempéra- ture , à compter du 22 mars au 20 avril , est moindre que le degré moyen de celle de lautomne, à compter du 22 septembre au 20 octobre? par la même raison n'est -il pas contre toute vraisemblance que l'occulte énergie de cette température printannière , lors • même qu'elle est plus froide et plus long - temps froide que de coutume , eomme elle le fut en 1740, ne laisse -.fjl'- r-K^'^-t^''^!»^ ■•♦_ f / '"Jl^* I- ] £64 HISTOIRE NATURELLE pas de réveiller les hirondelles jusqu'au fond des eaux , sans réveiller en même temps les insectes dont elles se nour- rissent , et qui sont néanmoins plus exposés et plus sensibles à son action? d'où il arrive que les hirondelles ne ressuscitent alors que pour mourir de faim , au lieu de s'engourdir une se- conde fois et de se replonger dans l'eau comme elles devroient faire si les mê- mes causes doivent toujours produire les mêmes effets; n'est- il pas contre toute vraisemblance que ces oiseaux supposés engourdis, sans mouvement, sans respiration , percent les glaces , qui souvent couvrent et ferment les lacs au temps de la première appari- tion des hirondelles ; et qu'au con- traire, lorsque la température des mois de février et de mars est douce et même chaude , comme elle fut en 1774, elle n'avance pas d'un seul jour l'époque de cette apparition ? N*est-ii pas contre la vraisemblance que l'au- ■■♦ *"*^'•■•^'V*^'^,■fc tomne étant chaude, ces oiseaux ne laissent pas de s'engourdir au temps marqué , quoique l'on veuille regarder le froid comme la cause de cet engour* dissement ? enfin , n'est -il pas contre toute vraisemblance que les hiron- delles du nord , qui sont absolument de la même espèce que celles du midi , ajent des habitudes si différentes, et qui supposent une toute autre organi- sation ? £n recherchant d'après les faits con- nus ce qui peut avoir donné lieu à cette erreur populaire ou savante, j'ai pensé que parmi le grand nombre d'hi- rondelles qui se rassemblent la nuit danst les premiers et derniers temps de leur séjour sur les joncs des étangs, et qui voltigent si fréquemment sur l'eau, il peut s'en noyer plusieurs par divers ac- cidens faciles à imaginer; que des pé- cheurs auront pu trouver dans leurs fi- lets quelques-unes de ces hirondelle» noyées récemment 5 qu'ayant été por- 1/ >l N 'i ■ML". .'JiglU-tWSi . ' -vw^'^^î^ijjpwl^l^F''*' .1610^"' N ^66 BISTOIRS MATURlLLi: tëes dans un poêle , elles auront repris le mouvement sous leur» jeux ; que de- là on aura couclu trop vite et beaucoup trop généralement , qu'en certains pays toutes les hirondelles passoient leur quartier d'hiver sous l'eau ; enfin que des savans se seront appuyés d'un pas- sage d' Aristote , pour n attribuer cette habitude qu'aux hirondelles des con- trées septentrionales, à cause de la dis- tance des pays chauds où elles pour- roient trouver la température et la nourriture qui leur conviennent : comme si une distance de quatre ou cinq cents lieues de plus étoit un obis- tacle pour des oiseaux qui volent aussi légèrement, et sont capables de parcou- rir jusqu'à deux cents lieues dans un jour , et qui d'ailleurs , en s'avançant vers le midi, trouvent une tempéra- ture toujours plus douce , une nourrie ture toujours plus abondante, Aristote croyoit en effet à l'occultation des hi« rondelles et de quelques autres oiseaux, ,^,^m^ , iiiiiiriMiiiiinainiiiPb-fe - '"'^■"l' '*iîi"l-d*ilii^-ii ?- C,t^WlBPti.Trft«i!& vage, de cheminée, etc. dans les temps doux ; on en vit deux de la dernière espèce voltiger tous les jours dans les cours du château de Mayac en Périgord, le 27 décembre 1775, par un vent de midi accompagné d'une petite pluie. J'ai sous les yeux un procès-verbal re- vêtu d'un grand nombre de signatures respectables qui attestent ce fait , et c^ fait qui confirme à quelques égards le sentiment d'Aristote sur l'occultation des hirondelles y ne s'accorde point avec ce qu'ajoute ce pliilosophe, qu'elles sont alors sans plumes. On peut croire que les hirondelles vues le 17 décembre en Périgord, étoient ou des adultes, dont la ponte avoit été retardée , on des jeunes qui n'ayant pas eu l'aile assez forte pour voyager avec les autres, étoient restées en arrière; et par une ' V 'ytm" .J*-r-***" '#Siï*»^ «' .1 I I û68 HISTOIRE NATtrUELXB suite des hasards heureux, avoientren* contré une retraite , une exposition , une saison , et des nourritures conve- nables : ce sont apparemment quelques exemples pareils , moins rares dans la Grèce que dans notre Europe septen- trionale , qui auront donné lieu à l'hy- pothèse de l'occultation générale des hirondelles , non-seulement de celles de fenêtre et de cheminée , mais en- core de celles de rivage ; car M. Klein prétend aussi que ces dernières restent l'hiver engourdies dans leurs trous ; et il faut avouer que ce sont celles qui pourroient en être soupçonnées avec plus de vraisemblance , puisqu'à Malte et même en France , elles paroissedt assez souvent pendant l'hiVeré M. de Bufibn n'avoit pas eu l'occasion d'en voir par lui-même dans cette saison , mais il les a voit vues de l'œil de l'esprit; il avoit jugé, d'après leur nature, que s*il y avoit une espèce d'hirondelle su- jette à l'engourdissement , ce devoit tt r4- 'm§>4*m,^'W>E 't^jfi^plw ^i^MC^^^^^^^bgjau;^ ;> SE l'hirokdelle. 26g être celle-ci : en effet , les hirondelles de rivage craignent moins le froid que les autres, puisqu'elles se tiennent pres- que toujours sur les ruisseaux et les ri- vières; selon toute apparence elles ont aussi le sang moins chaud ; les trous où elles pondent, où elles habitent, res- semblent beaucoup au domicile des ani- maux que l'on sait qui s'engourdissent; d'ailleurs, elles trouvent dans la terre des insectes en toute saison , elles peu- vent donc vivre au moins une partie de l'hiver dans un pays où les autres hirondelles périroient faute de nourri- ture : encore faut-il bien se garder de faire de cette occultation une loi géné- rale pour toute l'espèce 5 elle doit être restreinte à quelques individus seule- ment ; c'est une conséquence qui ré- sulte d'une observation faite en Angle- terre au mois d'octobre lyôy, et dirigée par M. Collinson ; il ne se trouva pas une seule de ces hirondelles dans une berge criblée de leurs trous , et que l'on \ » 4 '*}>-,3i6 ■ •*9tf^*'» i-if-siéf^*'''-''"*' ■ , #,*ii-, *»^- •**-^' ' '- '-' -^ . fr * 'S tf I»' 370 HISTOIRK NATURELLE fouilla très -exactement. La principale source des erreurs dans ce cas , et dnns beaucoup d'autres, c'est la facilité avec laquelle on se pe**met de tirer des con- st^qucnces génëiales do quelques faits particuliers et souvent mal vus. Puis donc que les hirondelles ( je pourrois dire tous les oiseaux de pas- sage) ne chen^hent point, ne peuvent trouver sous leau un asjrle analogue à leur nature contre les inconvë- tiiensde la mauvaise saison, il en faut revenir à l'opinion la plus ancienne, la plus conforme à fobservation et à l'expërience ; il faut dire que ces Diseanx ne trouvant plus dans un pays les insectes qui leur conviennent , passent dans des contrées moins froi- des qui leur offrent en abondance cette proie sans laquelle ils ne peu- vent subsister 5 et il est si vrai , que c'est-là la cause générale et détermi- nante des migrations des oiseaux , que ceux-là partent les premiers qui vi- -t»r^. v^ •r4-^mm^TcAmmmm^r DI L HinONDKLI.li:. 27 T vent d'insectes voitigeuns, et pour ainsi dire aériens , parce que ces insecte.n manquent les premiers; ceux qui vi- vent de larves, de fourmis et autres insectes terrestres , en trouvent plus Jong-temps et partent plus tard; ceux qui vivent de baies , de petites graines et de fruits qui mûrissent en automne, et restent sur les arbres tout l'hiver, n'arrivent aussi qu'en automne , et restent dans nos campagnes la plus grande partie de l'hiver; ceux qui vi- vent des mêmes choses que l'homme et de son superflu , restent toute l'an- née à portée des lieux habités; enfin de nouvelles cultures qui s'introduisent dans un paj^s, donnent lieu à la longue à de nouvelles migrations : c'est ainsi qu'après avoir établi à la Caroline , la culture de l'orge , du riz et du froment , les colons y ont vu arriver régulière- ment chaque année des volées d'oi- seaux qu'on n'y connoissoit point, et à qui l'on a donné, d'après la circons- 'À I i . 1 1 ■■ ■ i / ,( p*^ . , -«(Ki-i-^tif: t. I <*-. ~.y^Ji*,_ [ \ s » . 27A HISTOIRE NATURELLE tance, les noms â' oiseaux île riz, d'oi- seaux à blé, etc. D'ailleurs , il n'est pas rare do voir dans les mers d'Amérique des nuées d'ciseaux attirés par des nuées de papillons si considérables, que l'air en est obscurci. Dans tous les cas , il paroît que ce n'est ni le climat, ni la saison , mais l'article des subsistan- ces , la nécessité de vivre qui décide principalement de leur marche, qui les fait errer de contrées en contrées , passer ou repasser les mers , ou qui les fixe pour toujours dans un même pays. J'avoue qu'après cette première cause , il en est une autre qui influe aussi sur les minorations des oiseaux , du moins sur leur vjtour dans le pays qui les a vus naître. Si un oiseau n'a point .6 climat , du moins il a une patrie ; comme tout autre animal il reconnoît , il affectionne les lieux 011. il a com- mencé de voir la lumière, de jouir de aes facultés , où il a éprouve^ ;os ovlî- mières sensations, goitté le? i'L'^.iaj. es ^.,»»»**g!.! ,'^*Jti3*< -'"'"S-i îl»^r?'*î-^ fi 't, d'oi- *est pas lérique mr des les, que les cas , [nat, iii bsistan- i décide lie, qui )ntrées y 1 qui les tie pays, reinière Lii influe aux, du )ajs qui a point patrie ; lonnoît , a com- jouir de " DK l'HIRONDI LLE. 273 de Texistencei il ne le quitte qn'aveô regret , et lorsqu'il y est forcé par la disette 5 un penchant irrésistible Xy rappelle sans cesse | et ce penchant , joint h la connoissance d'une route ^LiH a ^é]k faite et à la force de ses aiks, le met en état de revenir dans le pays natal toutes les fois qu'il peut espérer d'y trouver le bien-être et la subsistance. Mais sans entrer ici dans la thèse générale du passage des oi- seaux et de ses causes , il est de fait que nos hirondelles se retirent au mois d'octobre dans les pays méridio- naux, puisqu'on les voit quitter chaque année dans cette même saison les dif-^ férentes contrées de l'Europe , et ar- river peu de jours après en différens pays de l'Afrique , et que même on les a trouvées plus d'une fois en route ait milieu des mers. Il est de ma connois* sance, disoil Pierre Marlir, que les huondelles, les milans , etc. quittent l'Europe aux Approches de l'hiver, et Oiseaux. XIII. 24 j*. V r. yggrt»..-*-^ ï7' "î â74 HISTOIRE NATURELLB vont passer cette saison sur les côtes d'Egypte. Le P. Kirker, ce partisan de l'immersion des hirondelles , mais qui la restreignoU aux pays du nord , atteste , sur le rapport des habitans de la Morée , qu'une grande multitude d'hirondelles passe tous les ans avec les cigognes, de l'Egypte et de la Lybie en Europe. M. Adanson nous apprend que les hirondelles de cheminée arri- vent au Sénégal vers le g octobre, qu'elles en repartent au printemps , et que le 6 de ce même mois d'octobre, étant à cinquante lieues de la côte entre l'île Gorée et le Sénégal , il en vint quatre se poser sur son bâtiment , qu'il reconnut pour de vraies hirondelles d'Europe : il ajoute qu'elles se laissè- rent prendre toutes quatre, tant elles ëtoient fatiguées. En 1765, à-pêu-près dans la même saison , le vaisseau de la compagnie , le Penthièvre , fut comme inondé , entre la côte d'Afrique et les îles du Cap- Vert, d'une nuée d'hiron- 1|(**»»»IIV1* ::^t%mssst'im^^si^... DE L HIRONDELLE. 27,1 délies à croupion blanc, qui probable- ment venoient d'Europe. Léguât, se trouvant dans les mêmes mers le 12 no- vembre , fit aussi rencontre de quatre hirondelles , qui suivirent son bâti- ment pendant sept jours jusqu'au Cap- Vert ; et il est à remarquer que c'est précisément la saison où les ruches d'abeilles donnent leurs essaims au Sé- négal en très -grande abondance, et celle où les cousins, appelés marin- gouins , sont fort incommodes, par conséquent fort nombreux ; et cela doit être, car c'est le temps pu finis- sent les pluies 5 or , l'on sait qu'une température humide et chaude est là plus favorable à la multiplication des insectes , sur-tout de ceux qui , comme les maringouins, se plaisent dans les lieux aquatiques. Christophe Colomb en vit une à son second voyage , la- quelle s'approcha de ses vaisseaux , le 24 octobre, dix jours avant qu'il dé- couvrît la Dominique. D'au 1res navi- 1- ( i i «76 HISTOIRE NATURELLE gateurs en ont rencontré entre les Ca^ naries et le Cap de Bonne-Espërance. Au roj^aume d'Issini, selon le mission- naire Loyer, on voit dans le mois d'oc- tobre et dans les mois suivans , une multitude d'hirondelles qui viennent des autres paj^s. M. Edwards assure que les hirondelles quittent l'Angle- terre en automne, et que celles de cheminée se trouvent au Bengale. Ou voit toute l'année des hirondelles au Cap de Boune-Espérance , dit Kolbe, mais en fort grand nombre pendant l'hiver , ce qui suppose qu'en, cette con- trée il y en a quelques-unes de séden- taires et beaucoup de voyageuses ; car on ne prétendra pas apparemment qu'elles se cachent sous l'eau ou dans des trous pendant l'été. Les hiron- delles du Canada , dit le F. Charle- voix , sont des oiseaux de passage com- me celles d'Europe; celles de la Jamaï- que, dit le docteur Stubbes, quittent cette île dans les mois d'hiver, quelque : fi^-^-iT D8 L'HIRONDELtE. 277 chaud qu'il fasse. Tout le monde con- noit l'expérience heureuse et singu- lière de M. Frisch, qui , ayant attaché aux pieds de quelques-uns de ces oi- seaux un fil teint en détrempe, revit Tannée suivante ces mêmes oiseaux avec leur fil qui n'étoit point décoloré , preuve assez bonne que du moins ces individus n'avoient point passé l'hiver sous l'eau , ni même dans un endroit humide, et présomption très -forte qu'il en est ainsi de toute l'epèce. On peut s'attendre que, lorsque l'Afrique et certaines parties de l'Asie seront plus fréquentées et mieux connues, on parviendra à découvrir les diverses stations , non - seulement des hiron- delles , mais encore de la plupart des oiseaux que les habitans des îles de la Méditerranée voient passer et repasser chaque année à l'aide des vents 5 car ces passages sont une sorte de navi-r. gation de long cours ; les oiseaux , comme on a vu , ne les entreprennent -^; ^ ■:1: 4 -♦^'■•J*S!^'--»,-^' . •■--'■**S» iX.i-- 278 HISTOIRE NATITRELIB guère que lorsqu'ils sont aidés par un vent favorable 5 mais, lorsqu'ils sont surpris au milieu de leur course par les vents contraires, il peut arriver que, se trouvant exténués de fatigue , ils se posent sur le premier vaisseau qui se présente, comme l'ont éprouvé plu- sieurs navigateurs au temps du passage. Il peut arriver qu'à défaut de bâti- niens ils tombent dans la mer, et soient engloutis par les flots ; c'est alors que l'on pourroit , en jetant le filet à pro- pos, pêcher véritablement des hiron- delles noyées, et, en s y prenant bien, les rappeler à la vie : mais on sent que ces hasards ne peuvent avoir lieu en terre -ferme, ni sur des mers d'une petite étendue. Dans presque tous les pays connus, leà hirondelles sont regardées comme amies de l'homme et à très-juste titre , puisqu'elles consomment une multi- tude d'insectes qui vivroient aux dé- pens de l'homme. Il faut convenir que 'i i; i »j^^ ^k." iSr ._.^«D*:^.^.-îl-'"'^^3't ■ DE L'niRONDELLfi. 279 les engoulevents auroient les mêmes droits à sa reconnoissance, puisqu'ils lui rendent les mêmes services ; mais pour les lui rendre ils se cachent dans les ombres du crépuscule , et l'on ne doit pas être surpris qu'ils restent igno- rés, eux et leurs bienfaits. Ma première idée avoit été de sépa- rer ici les martinets des hirondelles, et d'imiter en cela la nature qui sem- ble les avoir elle-même séparés ^ en leur inspirant un éloignement réci- proque; jamais on n'a vu les oiseaux de ces deux familles voler de compa- gnie , au lieu que l'on voit , du moins quelquefois, nos trois espèces d'hiron- delles se réunir en une seule troupe. D'ailleurs, la famille des martinets se distingue de l'autre par des différences assez considérables dans la conforma- tion , les habitudes et le naturel : i<^. dans la conformation; car leurs pieds sont plus courts , et absolument inutiles pour marcher ou pour prendre I TA -m^''' ..4. f\ 280 HISTOIRE NATURELtS leur volée quand ils sont à plate-terre; de plus , leurs quatre doigts sont tour- nes eu avant , et chacun de ces doigts n'a que deux phalanges, compris celle de l'ongle; 2°. dans les habitudes, ils arrivent plus tard et partent plus tôt , quoiqu'ils semblent craindre davan- tage la chaleur : ils font leur ponte dans les crevasses des vieilles murailles, et le plus haut qu'ils peuvent ; ils ne cons- truisent point de nid, mais ils garnis- sent leur trou d'une litière peu choisie et fort abondante , en quoi ils se rap- prochent des hirondelles de rivage ; lorsqu'ils vont à la provision, ils rem- plissent leur large gosier d'insectes ailes de toute espèce , en sorte qu'ils ne portent à manger à leurs petits que deux ou trois fois par jour ; 3°. dans le naturel, ils sont plus dëfians, plus sau- vages que les hirondelles : les inflexions de leur voix sont aussi moins variées , et leur instinct paroît plus borné. Voilà de grandes dififérences et de for- ^ t \ ^^'i^"*h'-î**T DE L niRONDCLLE. 28t les raisons pour ne pc»nt mêler en- semble des oiseaux qui, dans l'état de nature , ne se mêlent jamais les uns avec les autres, et je suivrois ce plan sans hésiter, si nous cônnoissions assés le naturel et les habitudes des espèces étrangères appartenantes à ces deux races pour être sûrs de rapporter cha- cune à sa véritable souche ; mais nous savons si peu de chose de ces espèces étrangères, que nous courrions risque de tomber à chaque pas dans quelque méprise : il est donc plus prudent, ne pouvant démêler sûrement les oiseaux de ces deux familles, de les laisser en- semble en attendant que de nouvelles observations nous ayent assez instruits sur leur nature, pour assigner à chacun sa véritable place. Nous nous conten- terons seulement ici de rapprocher les espèces qui nous paroîtront avoir le plus de rapport entr'elles, quant à la conformation extérieure. ^ Nous ne séparerons point non plus '■■A ' .*• i, », ^- M 282 HISTOIRE NATURELLE en deux classes les hirondelles de l'An- cien et du Nouveau - Monde , parce quelles se ressemblent toutes beau- coup, et que d'ailleurs ces deux mondes n'en font qu'un seul pour des oiseaux qui ont l'aile aussi bonne , et qui peu- vent subsister également à toutes les latitudes. L'HIRONDELLE DE CHEMINEE, ou L'HIRONDELLE DOiMESTfQUE. • Elle est en effet domestique par instinct; elle recherche la société de l'homme par choix, elle la préfère, malgré ses inconvéniens , à toute autre société; elle niche dans nos cheminées et jusque dans l'intérieur de nos mai- sons, sur-tout de celles où il y a peu de mouvement et de bruit ; la foule n'est point la société î lorsque les mai- sons sont trop bien closes , et que les cheminées sont fermées par le haut, comnle elles le sont à Nantua et dans ■ — " x.-'^f <-— S-H^P„|^,^(^=- le r An- j parce s beau- mondes oiseaux qui peu- )Utes les MTNEE, TIQUE. lique par ociété de préfère , te autre eminées Inos mai- y a peu la foule les mai- |t que les le haut, et dans )f r A 1 « * ' i W • If r- » I II »» ( , ^ *•• ^» ♦ -'■•^iîf^ TSMl^r*»*' < jft Itrr* Ton, Mil. /V//. •i/A3 De.feue t/f/- Pierro/i iJcii/o I l.'lIIRONDKM.K DE CIIKMINKK. a l/lllllONDKLLK 1)K MrilAII.LK. S L HIROKSILLB. m ; on rsles Elles sait y assez bor- ,ors à imor- cou- e ii'é- lî'elles cétoit on ra- mai- ivoient la ter- irnière mou- lt à de )it ac- ^ui Iwi Lilleurs lui rend des services réels i il semble au moins que ses services devroient feire sa sûreté personnelle ; et cela a ii^u à regard du plus grand nombre des hommes qui lé protègent quelque- fois jusqu'à la superstition*; mais il s'en trouve trop souvent qui se font un amusement inhumain dé le tuer à coups de fusil V sans autre motif que celui d'exercer ou de perfectionner leur adresse . sur un but très - inconstant , très-mobile , par conséquent très-difE^ cile à atteindre : et ce qu'il y a de sin- gulier, c'est que ces oiseaux innocens paroissent plutôt attirés qu'effrayés par les coups de fusil , et qu'il ne peu- vent se résoudre à fuir fhomme, lors même qu'il leur fait une guerre si cruelle et si ridicule; elle est plus que ridicule , celte guerre , car elle est con- traire aux intérêts de celui qui la fait , par cela seul que les hirondelles nous délivrent du fléau des cousins , des charansons et de plusieurs autres ip- Oiseauxt XIII. 25 •>'1% 286. HISTOIRE NATÙREILE sectes destructeurs de nos potagers^ de nos moissons-yde nos forêts, et que ces insectes, se, iiiultiplienfc dans un paysi,' et. nos petlesavecicux, ;eh même pro^> portjion que; le nombre dps hirondelles- et autres iûsectivores y diminue. '1 * « 1 .li'exjiérience. de Frisch qt quelques^ autres isemblàblës , prouvent ««pe les mênaes hirondelles revienneiit aux- mêihes endroits ; elles n'arrivent que pour. faire > leurs pontes et ise- mettent tout desiiiteà l'ouvrage; elles cons- truisent chaque année un nouveau nié ,• et l'établissent au - dessus de celui de Tannée précédente , ai le iocàl le per- met 5 j'eii ai trouvé dans tjfl tuyau de cheminée qui étoient ainsi construits par étages ; j'en comptai' jusqq'â quatre lesî uns Sfur les autres , tous quatre égaux entrîeux ,! maçonnés (Je terre gâchée avec de la paille et du crin 5 il y en avoit de' deux"^ grandeurs et de deux formes différentes, lés plus grandes rqîrésentoient un ^eiûi - cylindre E •Si àc< le ces pay», 3 pro^' idelles elques* aie les it aux Ht que netteùt is cons- au nid,' elui de leper- lyau de instruits quatre } égaux ■gâcliée il y en ,8 deux jraudes cylindre •3 l 1 D B L'fK tR 0 N DBX L B.! 287 ^reux 9 ouva'l'^'par iè dessus , d'etivifon un rpied de ; hauteur*; ilisoccupoient 'le milieu des parois dé la ëhèminëo;- les petits Dceupoieiitt le^ angles , et ne for- ^rhoient ;que le quart d'un rcylindte ou méihè d'un cône rehverséi Éepiremiec nid, qui était le plus béai,! ^âVôit son fond maçonné' comme lé ii4s(e ; 'mais ceux des; étages supérieurs 'n'étoiènt séparés des inférieurs que par 'leur ttia- telas composé de paille ;, d'iierbè sèche et de plumes. Au reste ,? parmi les pe- tits nids àeâ angles je ïi(en }ôi trouvé que deux ', qui * fiissent pat étages ; je .crois que c etoient les nids[des jeunes ; •ils n Soient: pas si bien faits que les grands* 'Jï ■ »';«'!>'■"' *'«i M f-nfih ')}'vur Dans cette espèce, comme dans la plu- part des autres , c'est le m^e qui chçinte l'amoul* , mais la femelle n^esir pars ab- solument, muette 5 son gajjouiilettient ordinaire- semble même prendre alors de la volubilité , elle est encore moins insensible , car non-seulement elle re- !■ t ( 3 11 il II a8.8 H.1 ST:0 1 R E ir A T tTR E E L E ÇDÎt les caresses du mâle avec coni» plaisance, mais elle lesliii rend avec nrdeut j et -l'excite quelqudFois par ses agaceries» Ils font deux pontes par ftn > là première denviroh cinq re. ons de les hi- core le îir , le lui par vée des aucoup de tou- grande • lux vi- appent ;tes ont le vol plus ou moins élevé , selon qu'il fait plus Ou moins chaud, il arrive que lorsque le froid ou la pluie les rabat près de terre, et les empêche même de faire usage de leurs ailes ,^ nos oi- seaux rasent la terre et cherchent ces insectes sur les tiges des plantes , sur rherbe des prairies et jusque sur le pavé de nos rues t ils rasent aussi les eaux , et s y plongent quelquefois à demi, en poursuivant les insectes aqua- tiques ', et dans les grandes disettes , ils vont disputer aux araignées leur proie jusqu'au milieu de leurs toiles , et finis- sent par les dévorer elles-mêmes : dans tous les cas , c'est la marche du gibier qui détermine celle du chasseur. On trouve dans leur estomac des débris de mouches, de cigales, de scarabées, de papillons et même de petites pierres, ce qui prouve qu'elles ne prennent pas tou- jours les insectes envolant, et quel les les saisissent quelquefois étant posées. En effet , quoique les hirondelles de H il H ■-.^ï^ 292 HISTOIRE NÀTltHELtS cheminée passent la plus grande pai^ tie de leur vie dans l'air , elles se po- sent assez souvent sur les toits , les cheminées ) les barres de fer, et même ik terre et sur les arbres. Dans notre climat elles passent souvent les nuits, vers la fin de Tété , perchées sur des aunes au bord des rivières, et c'est alors qu'on les prend en grand nnmbre, et qu'on les mange en certain pajrs ; elles choisissent les branches les plus basses qui se trouvent au-dessous des berges et bien à l'abri du vent : On a remarqué que les branches qu'elles adoptent pour y passer ainsi la nuit , meurent et se dessèchent. .;. > •; ^ ». - C'est encore sur un arbre , mais sur un très-grand arbre qu'elles ont cou- tume de s'assembler pour le départ: ces assemblées ne sont que de trois ou quatre cents, car l'espèce n'est pas si nombreuse, à beaucoup près, que celle des hirondelles de fenêtre; Elles s'en vont dé ce pays-ci vers le commence- '•^i' de pai^ \ se po- lits , les tméme is notre s nuits, sur des et c'est inmbre, n pays ; les plus sous des it : on a qu'elles la nuit y il '-i. • . nais sur ont cou- départ : trois ou t pas si jue celle lies s'en imence- DE L HIRONDELLS. 29^ ment d'octobre ; elles p .^ cent ordinai- rement la nuit comme pour dérober leur marche aux oiseaux de proie qui ne manquent guère de les harceler dans leur route. M. Frisch en a vu quelque- fois partir en plein jour, et M. Hébert en a vu plus d'une fois , au temps du dé- part , des pelotons de quarante ou cin- quante qui faisoient route au haut des airs , et il a observé que dans cette cir- constance leur vol étoit non-seulement plus élevé qu'à l'ordinaire , mais encore beaucoup plus uniforme et plus sou- tenu. Elles dirigent leur route du côté du midi; en s'aidant d'un vent favora- ble autant qu'il est possible, et lors- qu'elles n'éprouvent point de contre- tetnps, elles arrivent en Afrique dans la première huitaine d'octobre; si du- rant la traversée il s'élève un vent de sud-est qui les repousse , elles relâ*- chent , de même que les autres oi- seaux de passage, dans les îles qui se trouvent sur leur chemin. M. Adansoa >v ■ i ( 'H mr:- ■%. 1 \ i 394 HISTOIRE NATUREttE en a vu arriver dès le 6 octobre à six heures et demie du soir sur lés côtes du Sénégal , et les a bien reconnues pour être nos vraies hirondelles; il s'est assuré depuis qu'on ne les voyoit dans ces contrées que pendant l'au- tomne et l'hiver : il nous apprend qu'elles y couchent toutes les nuits seu- les ou deux à deux, dans le sable, sur le bord de la mer , et quelquefois en grand nombre dans les cases , perchées sur les chevrons de la couverturie 5 en- fin , il ajoute une observation impor- tante, c'est que ces oiseaux ne nichent point au Sénégal , aussi M. Frisch ob- serve-t-il qu'au printemps elles ne ra- mènent jamais avec elles des jeunes de l'année; d'où l'on peut inférer que les contrées plus septentrionales sont leur véritable patrie , car la patrie d'une .espèce quelconque est le pays où elle fait l'amour et se perpétue. ; , Quoiqu'en général ces hirondelles soient des oiseaux de passage , même ■V" *.«"■ LIS »re à six es côtes ;c5onriues elles; il s voyoit int Tau- apprend ùits seu- ibie , sur jefois ea perchées turè 5 en- n impor- 3 nichent risch ob- 3S ne ra- jeunesde T que les îont leur ie d'une où elle rondelles même '*^â DE l'hirondelle. 2^5 en Grèce et en Asie , on peut bien s'i- maginer qu'il en reste quelques-unes pendant l'hiver , sur-tout dans les pays tempérés on elles trouvent des insectes; par exemple , dans les iles d'Hières et sur la côte de Gênes, où elles passent les nuits sur les orangers en pleins terre, où elles ci^usent beaucoup de dommage à ces pr^ieux arbrisseaux. D'un autre côté on dit qu'elles paroissent rarement dans l'ile de Malte. j»^:;> ,(- - »>.ui j r. u On s'est quelquefois servi , et Ton pourroj^ encore se servir avec le même succès de ces oiseaux pour fi?:, e savoir très-promptement des nouvelles inté- ressantes : il ne s'agit que d'avoir une couveuse prise sur ses œufs dans l'en- droit mémeoù l'on veutenvoyer l'avis, et de la lâcher avec un fil à la patte f noué d'un certain nombre de nœuds, teint d'une certaine couleur, d'après ce qui aura été convenu 5 cette bonne mère prendra aussitôt son essor vers le pays où est sa couvée , et portera (I ÎÉ. '•■■■ i I ( fi()6 HISTOIRE NATURELIi avec une célérité iiicroyablo les avis qui lui auront été confiés. '"'' ' L'hirondelle de cheminée a la gorge, le front et deux espèces de sourcils d'une couleur aurore ; tout le reste du dessous du corps blanchâtre avec une teinte de ce même aurore ; tout le reste de la partie supérieure de la tête et du corps d'un noir bleuâtre éclatant, seule couleur qui paroisse , les plumes étant bien rangées , quoiqu'elles soient cen- drées à la base et blanclies dans leur partie moyenne ; les pennes des ailes suivant les différentes incidences de la lumière , tantôt d'un noir-bleùâtre , plus clair que le dessus du corps , tan- tôt d'un brun-verdâtre; lespenneSde la queue noirâtres avec des reflets verts ; les cinq paires latérales marquées d'une tache blanche vers le bout; le bec noir au-dehors , jaune au-dedanS ; le palais et les coins de la bouche jaunes aussi , et les pieds noirâtres. Dans les mâles , la couleur aurore de la gorge est plus DE l'hirondelle. 2()y vive, et le blanc du dessous du corps a une légère teinte de rougeâtre. Le puids moyen de toutes les hiron- delles ijue j'ai pesées , est d'environ trois gros ; elles paroissent plus gros- ses à l'œil , et cependant elles pèsent moins que les hirondelles de fenêtre. Longueur totale, six pouces et demi; le bec représente un triangle isocèle curviligne dont les côtés sont concaves, et ont sept ou huit lignes 5 tarse, cinq lignes, sans aucun duvet ^ ongles min- ces, peu courbés, fort pointus , le pos- térieur le plus fort de tous ; vol , un pied 5 queue, trois pouces un quart, très - fourchue ( beaucoup moins dans les jeunes) , cc^iiposée de douze pen- nes, dont kl paire la plus extérieure dépasse la paire suivante d'un pouce , la paire intermédiaire de quinze à vingt lignes, et les ailes de quatre à six li- gnes; elle est ordinairement plus lon- gue dans le mâle. On m'a envoyé , pour variétés , des Oiseaux XIII. 26 i h J'-'-â ac)8 HISTOIRE NATURELLE individus qui avoient toutes tes cou- leurs plus foibles et ia queue peu four- chue ; c'étoient probablement de sim- ples variétés d âge, car la queue n'a sa vraie forme , et le plumage ses vraies couleurs que dans les adultes. Je mets au nombre des variétés ac^ cidentelles, i". les hirondelles blan- ches 5 il n j a guère de pays en' Europe où Ton n'en ait vu , depuis l'Archipel jusqu'en Prusse : Aldrovande indique le moyen d'en avoir tant que l'on vou- dra; il ne s'agit, selon lui, que d'é- tendre une couche d'huile d'olive sur l'œuf. Aristote attribue cette blan- cheur à une foiblesse de tempérament j au défaut de nourriture , à l'action du froidi Un individu que j'ai observé, avoit au - dessus des yeux et sous la gorge quelques teintes de roux , des traces de brun sur le cou et la poitrine , et ia queue moins longue ; il pourroit se faire que cette blancheur ne fût que passagère , et qu'elle ne reparût point cou- four- * sim- nasa vraies es ac- blan- Surope rchipel ndique m vou- Lie d'é- Lve sur blan- ment » tion du iservé , ious la , des litrine , lourroit ut que kt point ' DE L HIRONDELLE. 299 après la mue ; car, quoiqu'on voye assez souvent dans les couvées de l'année des individus blancs, il est rare qu'on en voye l'année suivante parmi celles qui reviennent du quartier d'hiver. Au reste, il se trouve quelquefois des indi- vidus qui ne sont blancs qu'en partie : tel étoit celui dont parle Aldrovande, lequel avoit le croupion de cette cou- leur, et pouvoit disputer à l'hirondelle de fenêtre la dénomination de cul- blanc. Je regarde en second lieu , comme variété accidentelle, l'hirondelle rous- se, chez qui la couleur aurore de la gorge et des sourcils , s'étend sur pres- que tout le plumage , mais en s'afibi- blissant et tirant à l'isabelle. L'hirondelle de cheminée est répan- due dans tout l'ancien continent , de* puis la Norwège jusqu'au Cap de Bon- ne - Espérance , et du côté de l'Asie jusqu'aux Indes et au Japon. M. Son- nerai a rapporté un individu de la côte {f 7f •1 3oO HISTOIRI NATURELLlf de Malabar , lequel ne diffère de notre hirondelle de cheminée que par sa taille un peu plus petite, encore est-il probable que sa peau s'est retirée en se desséchant. Sept autres hirondelles rapportées du Cap de Bonne - Espé- rance par le même M. Sonnerai, ne diffèrent non plus des nôtres , que comme les nôtres diffèrent entr elles; seulement on trouve, en y regardant de bien près, qu'elles ont le dessous du corps d'un blanc plus pur, et que l'é- chancrure , qui , dans les dix pennes la- térales de la queue , marque le passage de leur partie étroite , est plus considé- rable. Voici d'autres hirondelles qui , par leur ressemblance , soit dans les cou- leurs, soit dans la conformation , peu- vent être regardées comme des variétét de climat. l ■'\' DE L HIRONDELLE. 3oî Variétés DE L'HIRONDELLE DOMESTIQUE. ■ ' ■ • I ,-■ L L'hirondelle d' Antique, a GORGE COULEUR DE ROUILLE. Elle a la taille un peu plus petite que notre hi- rondelle; le front ceint d'un bandeau d'un jaune rouillé; sur la gorge une plaque de même couleur, terminée au bas par un collier noir fort étroit ; le d«* M > du cou et le reste du dessous du ce • i'ianc; la tête, le dessus du cou et le dos d'un noir velouté ; les petites couvertures supérieures des ailes d'un noir - violet changeant ; les grandes , ainsi que les pennes de l'aile et de la queue , d'un noir de charbon : la queue est fourchue, et ne dépasse point lesailes. ILL'hIRONDELLE A VENTRE ROUX DE Cayenne. Elle a la gorge rousse, et cette couleur s'étend sur tout le dessous du corps en se dégradant par nuances ; le front blanchâtre; tout le reste du des- f 302 HISTOIRE NATURELLS SUS du corps d'un beau noir luisant; elle est un peu plus petite que la nôtre. Longueur totale, environ cinq pou- ces et demi ; bec, six lignes; tarse , qua- tre à cinq; doigt postérieur, cinq. Les hirondelles de cette espèce font leur nid dans les maisons ^> comme nos hirondelles de cheminée ; elles le cons- truisent en forme ù^ cylindre avec de petites tiges, de la mousse, des plumes : ce cylindre est suspendu verticalement, et isolé de toutes parts : elles l'alongent, comme font les nôtres, à mesure qu'elles se multiplient; l'entrée est au bas, sur l'un des côtés, et si bien ménagée qu elle communique, dit'On, à tous les étages. La femelle y dépose quatre ou cinq œufs. Il n'est point du tout contre la vrai^ semblance que nos hirondelles domes- tiques soient passées dans le nouveau continent , ety ayent fondé une colonie qui aurp. conservé l'empreinte de la race primitive , empreinte très - i'econnois« 1 DE L HIRONDELLE. 3o3 sable à travers les influences du nou- veau climat. III. L'hikondelle au capuchon ROUX. Ce roux est foncé et varié de noir; elle a aussi le croupion roux, terminé de blanc; le dos et les couver- tures supérieures des ailes d'un beau noir tirant au bleu , avec des reflets d'acier poli; les peiines des ailes brunes, bordées d'un brun plus clair ; celles de la queue noirâtres ; toutes les latérales marquées sur le côté intérieur d'une tacbe blanche , laquelle ne paroît que lorsque la queue est épanouie ; la gorge variée de blanchâtre et de brun : enfin le dessous du corps semé de petites taches longitudinales noirâtres sur un fond jaune-pâle. M. le vicomte de Querhoënt , qui a eu occasion d'observer œtle hirondelle au Cap de Bonne-Espérance , nous ap- prend qu'elle niche dans les maisons comme les précédentes; qu'elle attache son nid au plafond des appartemens ; ;i rtV/**'— *v > k J'^Tfl^^k--' 5o4 HISTOIRE NATU^RLIB qu'elle le construit de terre à l'exté- rieur, de plumes à l'intérieur; qu'elle lui donne une forme arrondie , et qu'elle y adapte une espèce de cylindre, creux qui en est la seule entrée et la seule issue. On ajoute que la femelle y pond quatre ou cinq œufs pointillés. Oiseaux étrangers qui ont rapport a l'Hirondelle domestique. n 1 t. I. LA GRANDE HIRONDELLE à ventre roux du Sénégal. El Le a la queue conformée de même que nos hirondelles de cheminée; elle a aussi les mêmes couleurs dans son plumage , mais ces couleurs sont distri- buées différemment ; d'ailleurs elle est beaucoup plus grande , et paroit mode- lée sur d'autres proportions ; en sorte qu'on peut la regarder comme une es- pèce à part. Elle a le dessus de la tête et ^y-— -'«■%»■/« ['exié- p'elle [juelle , creux i seule }f pond fport à ELLE même e; elle ans son dislri- elle est mode- rt sorte une es- a tête et BE L*HIRONDELLE. 3o5 du cou , le dos et les couvertures «supé- rieures des ailes , d'un noir brillant , avec des reflets d'acier poli 5 les pennes des ailes et de la queue noires, le crou- pion roux, ainsi que toute la partie in- férieure ; mais la teinte de la gorge et des couvertures inférieures des ailes est beaucoup plus foible , et presque blanche. -ts^f^t^-.- ^ ,:, -< Longueur totale, huit pouces six li- gnes; bec, huit lignes; tarse de même; doigt et'ongle postérieurs, les plus longs après ceux du milieu ; vol, quinze pou- ces trois lignes ; queue , quatre pouces, fourchue de vingt-six lignes , dépasse les ailes d'un pouce. L'HIRONDELLE à ceinture Hanche, Celle-ci n a point de roux dans son plumage; tout y est noir, excepté une ceinture blanche qu'elle a sur le ven- tre , et qui tranche vivement sur ce fond r .* 'i *r îTVj 5o6 HISTOIRE NATURELLE obscur ; il y a encore un peu de blanc sur les jambes; et les pennes de la queue, qui sont noires dessus comme tout le reste, ne sont que brunes par-dessous. Cest un oiseau rare , il se trouve à Cayenne et à la Guiane , dans l'intérieur des terres , sur le bord des rivières ; il se plaît à voltiger sur l'eau comme font nos hirondelles; mais, ce qu'elles ne font pas toutes , il se pose volontiers sur les arbres déracinés qu'on y voit flottans. Longueur totale , six pouces ; bec noir, six lignes; tarse , six lignes ; queue, deux pouces un quart, fourchue de près de dix-huit lignes, dépasse les ailes de quatre lignes. I II. L'HIRONDELLE AMBRÉE. Seba dit que ces hirondelles, de même que les nôtres de rivage , ga- gnent la côte lorsque la mer est agitée „ qu'on lui en a apporté quelquefois de KT T»T' , DE l'hiuondelle. 3o7 mortes et de vivantes , et qu'elles ex- halent une odeur si forte d'ambre gris , qu'il n'en faut qu'une pour parfumer toute une chambre ; cela lui fait conjec- turer qu elles se nourrissent d'insectes et autres animalcules qui sont eux-mé- mes parfumes , et peut - être d'ambre gris. Celle qu'a décrite M. Brisson ve- noit du Sénégal , et avoit été envoyée par M. Adanson ; mais , comme on voit , elle se trouve aussi quelquefois en Eu- rope. Tout son plumage est d'une seule couleur, et cette couleur est un gris- brun, plus foncé sur la tête et sur les pennes des ailes que par-tout ailleurs ; le bec est noir et les pieds bruns : l'oi- seau est tout au plus de la grosseMr d'un roitelet. J'ai hésité si je ne rapporterois pas cette espèce aux hirondelles de rivage dont elle paroi t avoir quelques façons de faire; mais, comme le total de ses habitudes naturelles n'est point assez <) t I f % s 3o8 HISTOIRE NATURELLE connu , et qu'elle a la queue conformée de même que notre hirondelle domes- tique, j'ai cru devoir la rapporter pro- visoirement à cette dernière espèce, i'.^ Longueur totale , cinq pouces et de- mi ; bec , six lignes ; tarse , trois ; le doigt poslc^rieur le plus court de tous; vol , onze pouces et plus ; queue , près de trois pouces , fourchue de dix-huit lignes, composée de douze pennes; dé- passée par les ailes de quatre lignes. L'HIRONDELLE au croupion blanc, ou L'HIRONDELLE de fenêtre. 'i'A '- i • ( «'>.■. Ce n'est pas sans raison que les an- ciens donnoient à cette hirondelle le nom de sauvage ; elle peut à la vérité paroître familière et presque domesti- que , si on la compare au grand marti- net , mais elle paroîtra sauvage si on la compare à notre hirondelle domesti- que 5 en effet, nous avons vu que celle- ci, lorsqu'elle trouve les cheminées .fi Formée Icitnes- er pro- lèce. ■ î et de- 'ois ; le le tous ; le , près ; iix-huit nés; dé- gnes. DE l'hirondelle. Zog ferniëes, comme eiles le sont dans la ville de Nantua , niche sous les avant- toits de maisons plutôt que de s'éloi-* gner de l'homme; au lieu que l'espèce à croupion blanc qui aborde dans- les environs de cette ville, et qui y trouva fenêtres, portes, entablemens, en un mot toutes les aisances pour y placer son nid , ne l'y place cependant jamais ; elle aime mieux l'aller attacher tout au haut des rocs escarpés qui bordent le lac. Elle s'approche de l'homme lors- qu'elle ne trouve point ailleurs ses con- venances ; mais toutes choses étant égales, elle préfère pour l'emplace- ment de son manoir , une avance de rocher à la saillie d'une corniche, une caverne à un péris ti le, en un mot, la solitude aux lieux habités. Un de ces nids que j'ai observé dans le mois de septembre , et qui avoit été détaché d'une fenêtre, étoit composé de terre à l'extérieur, sur-tout de celle qui a été rendue par les vers , et que Oiseaux. XIII. 27 1 '» ï' I t ( ' 3lO niSTOIRV NATURSLLK l'on trouve le matin çà et là aur les plan-^ diesde jardin nouvellemen. labourées; il ëtoit fortifié dans le milieu de ton épaisseur par des brins de paille , et dans la couche la plus intérieure , par luie grande quantité de ])lumes ; la pous- sière qui garnissoit le fond du nid, founnilloit de petits vers très-gréles , hérissés de longs poils, se tortillant eu tout sens , s*agitant avec vivacité , et s'aidaut de leur bouche pour ramper; ils abondoient sur-tout aux endroits où les plumes étoient implantées dans les parois intérieures ; on y trouva aussi des puces plus grosses, plus a longées, moins brunes que les puces ordinaires , mais conformées de même, et sept ou huit punaises , quoiqu'il n'y en eût point et qu'il n'y en eût jamais eu dans la mai- son : ces deux dernières espèces d'in- sectes se trouvoient indifféremment, et dans la poussière du nid et dans les plumes des oiseaux qui l'habiloient au nombre de cinq; savoir, le père, la T -V^'%f DE I IIIRONDBILE. 3ll m^re, ei trois jeunes en état do voler; )'ni certitude que ces cinq oiseaux y passoient les nuits tous ensemble. Ce nid représentoit par sa forme le quart d'un demi-sphéroïde creux, alongépar ses pôles, d'environ quatre pouces et de- mi de rayon , adhèrent par ses deux fa- ces latérales au jambage et au châssis de la croisée, et par son équateur k la plate^ bande supérieure ; son entrée étoit près de cette plate-bande , située verticale- ment , demi-circulaire et fort étroite. Les mêmes nids servent plusieurs années de suite et probablement aux mêmes couples , ce qui doit s'entendre seulement des nids que les hirondelles attachent à nos fenêtres ; car on m'as- sure que ceux qu'elles appliquent con- tre les rochers , ne servent jamais qu'une seule saison , et qu elles en font chaque année un nouveau : quelqiarois il ne leur faut que cinq ou six jou*- pour les construire, d'autres fois ell ? ne peuvent en venir à bout qu'en dix '^Ijbl- * %im IT,! T"^. •Tii*''^ , niiBii "iHi m ,-JÏ= I 3l2 EISTOIRS NATURELLE OU douze jours; elles portent le mor- tier avec leur petit bec et leurs petites pattes » elles le gâchent et le posent avec le bec seul 5 souvent on voit un assez grand nombre de ces oiseaux qui travaillent au même nid , soit qu'ils se plaisent à s'entr aider les uns les autres, soit que, dans cette espèce, l'accouplement ne pouvant avoir lieu que dans le nid , tous les mâles qui re- cherchent la même femelle travaillent avec émulation à l'achèvement de ce nid, dans Tespêrance d'en faire un doux et prompt usage. On en a vu quelques-uns qui travailloient à dé- truire le nid avec encore plus d'ardeur que les autres n'en mettoient à le cons- truire; étoit-ce un mâle absolument rebuté qui, n'espérant rien pour lui- même , cherchoit la triste consolation de troubler ou retarder les jouissanœs des autres ? Quoi qu'il en soit , ces hi- rondelles arrivent plus tôt ou plus tard , suivant le degré de latitude 5 à Upsal, DE l'hirondelle. 3i3 ie 9 mai , selon M. Linnœus ; en France et en Angleterre , dans les commence- mens d'avril , huit ou dix jours après les hirondelles domestiques , qui, selon M. Frisch, ayant le vol plus bas, trou- vent plus facilement et plus tôt à se nourrir : souvent elles sont surprisf3S par les derniers froids , et on en a vu voltiger au travers d'une neige fort épaisse : les premiers jours de leur ar- rivée , elles se tiennent sur les eaux et dans les endroits marécageux; je ne les ai guère vu revenir aux nids qui sont à mes fenêtres avant le 1 5 avril, quelquefois elles n'y ont paru que dans les premiers jours de mai : elles éta- blissent leur nid à toute exposition, mais par préférence aux fenêtres qui regardent la campagne , sur-tout lors- qu'il y a dans cette campagne deë ri- vières , des ruisseaux ou des étangs; elles le construisent parfois dans les maisons, mais cela est rare et même fort difficile h obtenir. Leurs petits sont I iv m^^'v* m^ i*»nwn;£^ MdSSSi ï 3l4 HISTOIRE NATURELLE souvent éclosdèsle i5 juin 5 on a vu le mâle et la femelle se caresser sur le bord d'un nid qui n'étoit pas encore achevé , se becqueter avec un petit gazouillement expressif, mais on ne les a point vus s'accoupler , ce qui donne lieu de croire qu'ils s'accouplent dans le nid , où on les entend gazouiller ainsi de très - grand matin , et quelquefois pendant la nuit entière. Leur première ponte est ordinairement de cinq œufs blancs, ayant un disque moins blanc au gros bout 5 la seconde ponte est de trois ou quatre , et la troisième, lors- qu'elle a lieu , de deux ou trois : le mâle ne s'éloigne guère de la femelle tandis qu'elle couve ; il veille sans cesse a sa sûreté , à celle des fruits de leur union 5 et il fond avec impétuosité sur les oiseaux qui s'en approchent de trop près.5 lorsque les petits sont éclos , tous deux leur portent fréquemment à man- ger et paroissent en prendre beaucoup de soin : cependant iiy s^ dee, cas où cet ■ •«>m--^it^it(i ■^' ■%r:' H. . DE L*HIRONDEI.LS. 3l3 amour paternel semble se démentir; un de ces petits , déjà avancé et même en état de voler , étant tombé du nid sur la tablette de la fenêtre , le père et la mère ne s'en occupèrent point, ne lui donnèrent aucun secours; mais cette dureté apparente eut des suites heu- reuses , car le petit se voyant aban- donné à lui-même , fit usage de ses ressources , s'agita , battit des ailes , et au bout de trois quarts- d'heure d'effort , parvint à prendre sa volée. Ayant fait détacher du haut d'une autre fenêtre un nid contenant quatre petits nouvelle- ment éclos, et l'ayant laissé sur la tablet- te de la même fenêtre , les père et mère qui passoient et repassoient sans cesse , voltigeant autour de l'endroit d'où l'on avoit ôté le nid , et qui nécessairement le voyoieut et entendoient le cri d'ap- pel de leurs petits , ne parurent point non plus s'en occuper , tandis qu'une femelle moineau , dans le même lieu et les mêmes circonstances , ne cessa M I ■•«•M» • '"Mi-^., ^- ju Zl6 HISTOIRE NATURELLE d'apporter la becquée aux siens pendant quinze jours. Il semble que rattache- ment de ces hirondelles pour leurs pe- tits dépende du local ; cependant elles continuent de leur donner la nourri- ture encore long -temps après qu'ils ont commencé à voler , et même elles la leur portent au milieu des airs : le fond de cette nourriture coasiste en insectes ailés qu'elles attrapent au vol , et celte manière de les attraper leur est tellement propre, que lorsqu'elles en voyent un posé sur une muraille, elles lui donnent un coup d'aile en pas- sant pour le déterminer à voler , et pouvoir ensuite le prendre plus à leur aise. On dit que les moineaux s'emparent souvent des nids de ces hirondelles , et cela est vrai 5 mais on ajoute que les hirondelles ainsi chassées de chez elles, reviennent quelquefois avec un grand nombre d'autres, ferment en un ins- tant l'entrée du nid avec le même mor- rrriSA,.:.^:. iit^iam^'. t" J.> j^. .■ ^ - DE L*HIRONDELLE. ZlJ lier dont elles l'ont construit, y cla- quemurent les moineaux , et rendent ainsi l'usurpation funeste aux usurpa- teurs : je ne sais si cela est jamais arri- vé, mais ce que je puis dire, c*est que des moineaux s'étant empar^^s, «ous mes yeux et en difFérens temps , de plusieurs nids d'hirondelles , celles-ci à la vérité y sont revenues en nombre et à plusieurs foie dans le cours de l'été, sont entrées dans le nid , se sont que- rellées avec les moineaux, ont voltigé aux environs , quelquefois pendant un jour ou deux , mais qu'elles n'ont ja- mais fait la plus légère tentative pour fermer l'entrée du nid, quoiqu'elles fussent bien dans le cas , qu'elles se trouvassent en force , et qu'elles eus- sent tous les moyens poury réussir. Au reste , si les moineaux s'emparent des nids des hirondelles, ce n'est point du tout par l'effet d'aucune antipathie entre ces deux espèces, comme on l'a voulu croire; cela signi^o seulement li Si8 histoihe naturelle que les moineaux prennent leurs con- venances : ils pondent dans ces mds parœ qu'ils les trouvent coi'îinodes; îîs pondroient pâreiî'emert dniT,': tf^nî aut^rçiûd , et même dans tout autre trou. Qupiqiïçî ces lorondelles soient nr peu plus sauvages que les hirondelks de cheminées, quoique des phîlost j.^ies ajent cru que leurs peiits étoient inap^ •privoisahles , la vérité est néanmoins qi« lia s'apprivoisent assez facilement ; il faut leur donner la nourriture qu'el- les aiment le mieux et qoi est le plus analogue à leur nature , c est-à-dire , des mouches, des papillons, et leur en donner souvent ; il faut sur-tout mé- nager leur amour pour la liberté, sen* timent commun à tous les genres d'ani- maux , mais qui dans aucun n'est ni si vif ni si ombrageux que dans le genre ailé : on a vu une de ces hirondelles apprivoisées, qui avoit pris un atta- chement singulier pour la personne V -1^,* L'''*-.*^-^*''^ KC. ^«ir«i»vt* i>È l'hirondelle. 3i9 dont elle a voit reçu l'éducation • elle restoit sur ses genoux des journées enti'ires , et lorsqu'elle la vo joit repa- roitre , après quelques heures d'ab- sence , elle l'accueilloit avec des petits cris de joie, un battement d'ailes et toute l'expression du sentiment ; elle coraraençoit déjà à prendre la nourri- ture dans leâ mains de sa maîtresse , et il y a toute apparence que son éduca- tion eàt réussi complètement si elle ne se fût pas envolée. Elle n'alla pas fort loin , soit que la société intime de l'homme lui fût devenue nécessaire, soit qu'un animal dépravé , du moins amolli par la vie domestique, ne soit plus capable de la liberté ; elle se donna à un jeune enfant , et bientôt après elle périt sous la griffe d'un chat. M. [& vicomte de Querhoënt m'assure qu'il a; aussi élevé pendant plusieurs mois de jeunes hirondelles prises au nid : mais il ajoute qu'il n'a jamais pu venir à bout de les faire manger seules , et 7)20 HISTOIRE NATURELLE ^ju'elles ont toujours péri dans le temps où elles ont été abandonuées à elles- mêmes. LoFsque celle dont j'ai parlé ci- dessus , vouloit marcher, elle se traînoit de mauvaise grâce à cause de ses pieds courts : aussi les hirondelles de cette espèce se posent -elles rare- ment ailleurs que dans leur nid , et seulement lorsque la nécessité les y oblige ; par exemple , elles se posent sur le bord des eaux , lorsqu'il s'agit d'amasser la terre humide dont elles çonstruivS'^nt leur nid , ou dans les ro- seaux pour y passer les nuits sur la fîn de l'été, lorsqu'à la troisième ponte elles sont devenues trop nombreuses pour pouvoir être toutes contenues dans les nids , ou enfin sur les couverts et les cordons d'un grand bâtiment lorsqu'il s'agit de s'assembler pour le départ. M. Hébert avoit en Brie une maison qu'elles prenoient tOus les ans pour leur rendez»vous général 5 l'as- semblée étoit fort nombreuse, non- . DE L HIRONDELLE. 321 seulement parce que l'espèce Vest beau-i coup par elle-ménae , chaque paire faisant toujours deux! et quelquefois trois pontes, mais aussi parce que sou-* vent les hirondelles de rivage et quel- ques traîneuses de l'espèce domestique en augmentoient le nombre; elles ont un cri particulier dans cette circons- tance, et qui parbît être leur cri d'as- semblée. On a remarqué que, peu de temps avant leur départ , elles s'exer- cent à s'élever presque jusqu'aux nues , et semblent ainsi se préparer à voya- ger dans ces hautes régions, ce qui s'accorde avec d'autres observations dont j'ai rendu compte dans l'article précédent , et ce qui explique en même temps poMrquoi l'on voit si rarement ces oiseaux dans l'air , faisant route d'une contrée à l'autre. Ils sont fort répandus dans l'ancien continent; ce- pendant Aldrovaude assure qu'il n'en a jamais vu en Italie, et notamment aux environs ^e Bologne. On les Oiseaux. XfU. aQ 'wSp-' ■~.j£iîmr- Z22 HISTOIRE NATtXHELLE prend l'automne , en Alsace , avec le» ét«>r»% aux, dit M. Herinan, en lais- sant tomber y à L'enli^e de k nuit, un fiJet tendu sur uu marais rempli de joncs, et noyant le lendemain les oi- seaux qui "^/^ trc. ent pris dessous. On comprend aisément que des hirondel- les noyées de cette manière auront été quelquefois rendues à la vie, et que ce fait très -simple ou quelqu'autre de même genre, aura pu donner lieu à la i'able de leur immersion et de leur émersion annuelles. • « ! • . Cette espèce semble tenir le milieu entre l'espèce domestique et ie grand martinet^ elle a un peu du gazouille-^ ment et de la familiarité de celle-là f elle construit son nid à-peu-près com- me elle , et ses doigts sont composés du niême ^mbre de plialanges respec- tivement 5 elle a les pieds pattus du iBurtinet , et le doîgt postérieur dis- posé à se tourner en iwant ; et elle vole comme lui ;■ u les grandes piuies, vol»- ÏSÏ a Lvec le» în lais- uit, urt npli de les oi- 0U5. On irondel- roHt été t que ce lulre de lieu à la de leur t : e milieu ie grand azyiuille'^ celle-là î rès com- ;ora posés is respec- jaltus du ieur dis- elle voie Lies, vp!»- M 1 ■I > DE L HIRONDELLS. alors en troupes plus nomb^^euses que de coutume; comme lui, elle s'accrO'^ che aux murailles, se pose rarement à terre ; lorsqu'elle y est posée, elle rampe plutôt quelle ne marche; elle a aussi l'ouverture du bec plus large que Vhirondelle domestique; du moins en apparence, parce que son bec s'élar- git brusquement à la hauteur des na- rines, où ses borui font de chaque côté un angle saillant : enfin, quoiqu'elle ait un peu plus de masse , elle paroît un peu moins grosse, parce qu'elle a les plumes , et sur - tout les couver- tures inférieures de la queue, moins fournies. Le poids moyen de toutes celles que j'ai pesées a été constam- îT-'nt de trois à quatre gros. £lles out le croupion, la gorge et tout le dessous du corps, d'un beau blanc; la côte des couverture? de la queue brune ; le dessus de la têle et du cou , le dos , ce qui paroît des plu- mes et des plus grandes couvertures \ )\ } i ■^- ^^- — »-^--*^. -.^^,J^jr*-3^^ '*"iiiijL if^'' \ t I 5^4 HISTOIRE NATURELLE supérieures de Ja queue , d'un noir luslré , enrichi de reflets bleus j les plumes de la tête et du dos cendrées à leur ])nse , blanches duns leur partie moyenne; les pennes des ailes brunes, avec des reflets verdâlres sur les bords ; les trois dernières les plus voisines du corps, terminées de blanc; les pieds couverts jusqu'aux ongles d'un duvet blanc; le bec noir et les pieds gris- bruns ; le noir de la femelle e&t moins décidé , son blanc est moins pur, il est même varié de brun sur le croupion; les jeunes ont la léte brune , une teinte de cette même couleur sous le cou ; les reflets du dessous du corps d'un bleu moins foncé , et même verdâtres à cer- tains jours; et, ce qui est remarquable, ils ont les pennes des ailes plus foncées. Il semble que l'individu décrit par M. Brisson étoit un jeune ; ces jeunes ont un mouvement fréquent dans la queue de bas en haut , et la naissance de la gorge dénuée de plumes. ' I t i .■Jb^-^^jL- if^^'J UELHIR017DELLE. 325 - Longueur totale , cinq pouces et de- mi ; bec , six lignes ; l'intérieur d'un rouge pâte au fond, noirâtre près de ]a pointe ; narines rondes et décou- vertes , langue fourchue , un peu noi- râtre vers le bout 5 tarse, cinq lignes et demie , garni de duvet plutôt sur les côtés que devant et derrière 5 doigt du milieu, six lignes et demie; vol, dix pouces et demi ; queue , deux pou- ces, fourchue de six, sept et jusqu'à neuf lignes , paroit carrée lorsqu'elle est fort épanouie ; dépasse les ailes de huit à neuf lignes , dans quelques in- dividus de cinq seulement , dans d'au- tres point du tout. Tube intestinal, six à sept pouces, très- petits cœcu m , pleins d'une ma- tière différente de celle qui remplis- soit les vrais intestins -, une vésicule de fiel; gésier musculeux; œsophage, vingt lignes , se dilate avant son inser- tion en une petite poche glanduleuse; testicules de forme ovoïde, inégaux; \n f' -^-^-efte^' ;^pVS»" .,*i»"i~«*^' , ^Jt^ \%.„yf**- / KV 326 HISTOIRE NATURELLE le grand diamètre du plus gros ëtoit de quatre lignes , son petit diamètre de trois; on voyoit à leur surface «ne quantité de circonvolutions , comme d'un petit vaisseau tortillé et roulé en tout sens. ' Ce qu'il y a de singulier , c'est qu3 les petits pèsent plus que les père et mère : cinq petits qui n avoient encore que le duvet, pesoient ensemble trois onces , ce qui faisoit pour chacun trois cent quarante-cinq grains , au lieu que les père et mère ne pesoient à eux deux qu'une once juste, ce qui faisoit pour chacun deux cent quatre-vingt-huit grains ^ les gésiers des petits étoient distendus par Ja nourriture, au point qu'ils avoient la forme d'une cucur- bite , et pesoient ensemble deux gros et demi ou cent quatre-vingts grains , ce qui faisoit trente -six grains pour chacun; au lieu que les deux gésiers des père et mère , qui ne c^ntenoient presque rien , pesoient seulement dix- DE l'hirondells, 327 huit grains les deux , c'est - à - dire h quart du poids des autres; leur volume étoit aussi plus petit à-peu-près dans la méaie proportion ; cela prouve clai- rement que les père et mère se refu- sent le nécessaire pour donner le su- perflu à leurs petits, et que dans le premier âge les organes prëpondërans sont ceux qui ont rapport à la nutri- tion, de même que, dans l'âge adulte, ce sont ceux qui ont rapport à la re- production. On voit quelqueibis des individus de cette espèce qui ont tout le plu- mage blanc; je puis citer deux témoins dignes de foi , M. Hébert et M. Her- man; l'hirondelle blanche de ce der- nier avoit les yeux rouges ainsi qiis tant d'autres animaux à poil ou plu- mage blanc; elle n'avoit pas les pieds couverts de duvet comme les a voient les autres de la même couvée. On peut regarder comme une va- riété accidentelle dans cette espèce. '^i(ff>^i ^ -.-'■■ i F^' i. 328 histoihe NATURExrie l'hirondelle noire à ventre fauve de Bnrrère, et comme VF.néié de climat , l'hirondelle brune à poitrine blanchâ- tre de la Jamaïque, dont parle Brown. .' ■ , I , I/HIRONDELLE DE RIVAGE. Nous avons vu les deux espèces précf^dentes employer beaucoup d'in- dustrie et de travail pour bâtir leur petite maison en maçonnerie : nous allons voir deux autres espèces faire Jeur ponte dans des trous en terre , dans des trous de murailles, dans des arbres creux , sans se donner beaucoup de peine pour construire un nid , et se contentant de préparer à leur couvée une petite litière composée des maté- riaux les plus communs, entassés sans art ou grossièrement arrangés. Les hirondelles de rivage arrivent dans nos climats et en repartent à- peu-près dans les mêmes temps que nos hirondelles de fenêtre. Pès la fin I / fe,>3'- ■'t^ -y»i* »i 'ink.. •-•«-«►-^gj^ KlSSlUf- jve de climat , lanchâ- Brown. AGE. espèces ip d'in- tir leur I : nous es faire i terre , lans des eaucoup i j et se couvée s maté- sés sans arrivent rtent à- [ips que ;s !a iin "tvj i i'*' -.• -^)f^- «' ■ « ^■'s>^^^R.• ' '■ S jvà^^r^'f ^;\1' ■■: . •( ■ s r f: ' ■ Ui:' ' 'i ■'?'')"■ . ; ' ' :^ '. ; . * - . • ■ ''•'slt^'i*' * --" ^^■;/r^ë|%: •■^ifi;-. ^:>»':t] .,♦•': *%- , { î '1 î, ,jt^. ^-.sv'-v* A i )•! ; je ■ Ht il 1 '»' . * t ■\ -r-' II' ■r»i' >i*a?-*- ^''^"^'fa.re.W"'^'* ^^s«»*i'^r^=*-'^ •'*»•■ -#> i on, A///. "rx.^^ '"i^y -i-.j| WÊF' '■-'\ . r. ''• * 1 I.'m IlON DKJ .1 .!«. DK UIVAGK i . I•* ^% _ _ _ ~~ii VtÉI>r-7< \i 7)33 HISTOIRE NATURELLE nommés streschis ( lesqu ne psiiveut être que des hirondelles de rivage ) : on en voyoit cinq ou six cents voler pele-raéle autour de ces trous , y en- trer, en sortir, et toujours en mouve- ment comme des moucherons. Les hi- rondelles de cette espèce sont fort rares dans Ja Gnèce , selon Aristote , mais elles sont assez communes dans quel- ques contrées d'Italie, d'Espagne, de France, d'Angleterre, de Hollande et d'Allemagne ; elles font leurs trous ou les choisissent par préfëronce dans les berges et les falaises escarpées , par e qu'elles y sont plus en sûreté ; sur le bord des eaux dormantes, parce qu'elles y trouvent les iii'-^ctes en plus grande abondance 5 dans le terreins sablon- neux , parce qu'elles ont plus de facilité à y faire leurs ijetites excavations et à St'y arranger. M. Salerne nous apprend que, sur les bords de là Loire, elles niellent dans les carrières , d'autres disent dans des grottes; toutes cesopi- Li \^ DE l'hirondelle. 533 nions peuvent être vraies , prurvu quelles ne soient pas exclusives. Le nid de ces hirondelles n'est qu'un amas de paille et d'herbe se h ' '^^t o^^ï^i à l'intérieur de plumes su melles les œufs reposent ïn^ ^it jnt ; quelquefois elles creusent el aémes leurs trous, d'autres fois elleb s'empa- rent de ceux des guêpiers et des mar- tin- pécheurs : le boyau qui y conduit est ordinairement de dix -huit pouces de longueur. On n'a pas manqué do donner à cette espèce le pressentiment des inondations , comme on a donné aux autres ce)ui du froid et du chaud, et tout aussi gratuitement; on a dit qu elle ne se laissoit jamais surprendre par les eaux ; qu'elle savoit faire sa retraite à propos, et plusieurs jours avant qu'elles parvinssent jusqu'à son trou; mtiis elle a une manière tout aussi sûre et mieux constatée pour ne point souffrir des inondations , c'est de creuser son trou el son nid fort au- Owaux. XïfJ. 29 / %* "^ '^%à ^ IMAGE EVALUATION TEST TARGET (MT-3) % 1.0 Bââ|28 i ■il m m m l.l 1.25 2.5 22 y. 11.6 Photographie Sciences Corporation 23 WEST MAIN STREET WEBSTER, N.Y. 14580 (716) 873-4503 m \ iV N> % V ?>i. Q' c.\ ST. «7 M M \^ } \\ 334 HISTOIRE NATURELLE dessus de la plus grande ëlëvation pos- sible des eaux, î • •Ces hirondelles ne font, suivant M. Frisch, qu'une seule ponte par an ; elle est de cinq ou six œufs blancs, demi - transparens et sans taches , dit M. Klein 5 leurs petits prennent beau^ coup de graisse et une graisse très-fine, comparable à ceJ le des orto lans. Comme cette espèce a un fonds de subsistance plus abondant que les autres, et qui consiste non-seulement dans la nom- breuse tribu des insectes ailes , mais dans celle des insectes vivant sous terre , et dans la multitude des chry- isalides qui y végètent, elle doit nour- rir ses petits encore mieux que les autres espèces qui , comme nous avons vu , nourrissent très - bien les leurs ; aussi fisiit-on une grande consommation des hirondeaux de rivage , en certains pays, par exemple, à Valence en Es- pagne , ce qui me feroit croire que , dans ces mêmes pays, ces oiseaux^ /{ ,'\A, -«•fct^.-C., ux DE l'hirondelle. 335 quoi qu en dise M. Frisch , font plus d'une ponte par an. ,;.;.; Les adultes poursuivent leur proie sur les eaux avec une telle activité, qu on se persuaderoit qu'ils se battent : en effet, ils se rencontrent,, ils se cho- quent en courant après les mêmes moucherons , ils se les arrachent ou se les disputent en jetant des cris per- çans ; mais tout cela n'est autre chose que de l'émulation, telle qu'on la voit régner entre des animaux d'espèce quelconque attirés par la même proie, et poussés du même appétit. Quoique cette espèce semble être la plus sauvage des espèces européennes , du moins à en juger par les lieux qu'elle choisit pour son habitation, elle est toutefois raoins sauvage que le grand martinet , lequel fait à la vérité sa demeure dans les villes, mais ne se mêle jamais avec aucune autre espèce d'hirondelle, au lieu que fhirpndelle de rivage va souvent de compagnie } 'â»wJBP» tt^^f^.-t-tmm'Sihf'' ^ i»s^.4UII«=-'3 Il ,1 u M \ S36 HISTOIRE NATURELLE avec celle de fenêtre , et même avec celle de cheminée ; cela arrive sur- tout dans les temps du passage, temps où les oiseaux paroissent mieux sentir qu'en toute autre circonstance le be- soin, et peut-être l'intérêt qu'ils ont de se réunir. Au reste, elle diffère des deux espèces dont je viens de parler par le plumage, par la voix , et, comme on a pu voir, par quelques-unes de ses habitudes naturelles : ajoutez qu* elle ne se perche jamais , qu'elle revient au printemps beaucoup plus tôt que le grand martinet. Je ne sais sur quel fondement Gesner prétend qu'elle s'ac- croche et se suspend par les pieds pour dormir. Elle a toute la par* upérieure gris- de-souris ; une espèce de collier de la même couleur au bas du cou ; tout le reste de la partie inférieure blanc 5 les pennes de la queue et des ailes brunes ; les cou^'^ertures inférieures des ailes grises ; le bec noirâtre et les pieds C-, ff^'"'^^'^m. DE l'hirondelle. ZZj bruns, garnis par-derrière, jusqu'aux doigts , d'un duvet de même couleur. Le mâle , dit Schweuckfeld , est d'uif gris plus sombre , et il a à la naissance de la gorge une teinte jaunâtre. C'est la plus petite des birondelles d'Europe. Longueur totale , quatre pouces neuf lignes ; bec , un peu fdus de cinq lignes; langue fourchue; tarse, cinq lignes ; doigt postérieur I9 plus court de tous; vol , onze pouces ; queue , deux pouces un quart , fourchue de huit lignes , composée de douze pen- nes; les ailes composées de dix-huit^ dont les neuf plus intérieures sont égales cntr'elles , dépassent la queue de cinq lignes. L'HIRONDELLE GRISE des rochers. Nous avons vu que les hirondelles de fenêtre étoient aussi parfois des hirondelles de rocher : mais celles dont il s'agit ici le sont toujours; toujours elles nichent dans les rochers, elles ne } '"m'^'u ..4». ?^1!*« 1 il- 538 HISTOIRE NATURCIXE descendent dans la plaine que pour suivre leur proie , et communément jeur apparition annonce la pluie un jour ou deux d'avance; sans doute que l'humidité, ou plus généralement Vétat de l'air qui prérède la pluie, détermine les insectes dont elles se nourrissent si quitter la montagne. Ces hirondelles vont de compagnie avec celles de fe- nêtre , mais elles ne sont pas en si grand nombre : on voit assez souvent, le matin , des oiseaux de ces deux es- pèces voltiger ensemble autour du château de l'Epine en Savoie 5 ceux dont il s'agit ici paroîssent les pre- miers , et sont aussi les premiers à re- gagner la montagne : sur les huit heures et demie du matin il n'en reste pas un seul dans la plaine. L'hirondelle de rocher arrive en Savoie vers le milieu d'avril , et s'en va dès le i5 août; mais on voit en- core des traîneuses jusqu'au i o octobre : il en est de même de celles qui se trou- '■-"^'•-ii^^''^-"*- .=»*-<*<«»»tAt.,.. DE l'hirondelle. 339 vent dans les montagnes d'Auvergne et du Dauphiné. Celte espèce semble faire la nuance entre l'hirondelle de fenêtre, dont elle a à-peu-près le cri et les allures , et celle de rivage, dont elle a les couleurs : toutes les plumes du dessus de la tête et du corps, les pennes et les couver- tures de 1a queue , les pennes et les couvertures supérieures des ailes, &ont d'un gris - brun , bordé de roux 5 la paire intermédiaire de la queue est moins foncée; les quatre paires laté- rales, comprises entre cette intermé- diaire et la plus extérieure , sont mar- quées sur le côté intérieur d'une tache blanche qui, ne paroit que lorsque la queue est épanouie; le dessous du corps est roux ; les flancs d'un roux teinté de brun ; les couvertures inférieures des ailes brunes; le pied reyêtu d'un duvet gris, varié de brun ; le bec et le» ongles noirs. ^ Longueur totale, cinq pouces dix ïi ^ il . ct--|ytyf 340 HISTOIRE NATURELLE lignes > vol , deux pouœs deux tiers ; queue , vingt - une lignes , un peu fourchue, composée de douze pen- nes, dépassée par les ailes de sept li- gnes. • . . ' La seule chose qui m'a paru digne d être remarquée dans l'intérieur , c'est qu'à l'endroit du ccecum il y avoit une seule appendice d'une ligne de dia- mètre, et d'une ligne et un quart de longuisur. J'ai déjà vu la même chose dans le bihoreau. LE MARTINET NOIR. Les oiseaux de cette espèce sont de véritables hirondelles, et, à bien des égards, plus hirondelles, si j'ose ainsi parler, que les hirondelles même; car non - seulement ils ont les principaux attributs qui caractérisent ce genre, mais ils les ont à l'excès : leur cou , leur bec et leurs pieds, sont plus courts f leur tête et leur gosier plus larges j -^:rt«»t«K,_, --■. -»*:. DE LHIKONDËLLJ!:. 34l leurs ailes plus longues; ils ont le vol plus élevé, plus rapide que ces oi- seaux , qui voleut déjà si légèrement ; ils volent par nécessité , car d'eux- mêmes ils ne se posent jamais à terre , et, lorsqu'ilsy tombent par quelque ac- cident, ils ne se relèvent que très-diffi- cilement dans un terrein plat ; à peine peuvent'ils , en se traînant sur une pe- tite motte , en grimpant sur une tau- pinière ou sur une pierre, prendre leurs avantages assez pour mettre en jeu leurs longues ailes : c'est une suite de leur conformation ; ils ont le tarse fort court, et, lorsqu'ils sont posés, ce tarse porte à terre jusqu'au talon ; de sorte qu'ils sont à-peu-près couchés sur le ventre , et que dans cette sittîa- tion la longueur de leurs ailes devit^it pour eux un embarras plutôt qu'un avantage, et ne sert qu'à leur donner un inutile balancement de droite et de gauche : si tout le terrein étoit uni et sans aucune inégalité, les plus légers , ^ 1 r i ' 342 HISTOIRE NATURELLE des oiseaux deviendraient les plus pe- sans des reptiles; et^ s'ils se trouvoient sur une surface dure et polie , ils se- roient privés de tout mouvement pro- gressif, tout changement de place leur seroit interdit. La terre n'est donc pour eux qu'un vaste écueil, et ils sont obligés d'éviter cet écueil avec le plus grand soin : ils n'ont guère que deux manières d'être, le mouvement vio- lent ou le repos absolu 5 s'agiter avec effort dans le vague de l'air ou rester blottis dans leur trou , voilà leur vie ; le seul état intermédiaire qu'ils con- noissent , c'est de s'accrocher aux mu- railles et aux troncs d'arbres tout près de leur trou , et de se traîner ensuite dans l'intérieur de ce trou en rampant , en s'aidant de leur bec et de tous les points d'appui qu'ils peuvent se faire ; ordinairement ils y entrent de plein vol, et après avoir passé et repassé ^levant plus de cent fois , ils s'y lancent tout-à-coup et d'iuie telle vitesse , qu'on ^"^^^W^g^f^^ i ,î1 us pe- i voient ils se- nt pro- ce leur t donc ils sont le plus le deux mt vio- ;er avec u rester îur vie ; ils con- lux mu- Dut près ensuite impaut , tous les le faire; e plein repassé lancent , qu'on DE L* HIRONDELLE. 343 les perd de vue sans savoir où ils sont allés 5 on seroit presque tenté de croire qu'ils deviennent invisibles. Ces oiseaux sont assez sociables en- treux; mais ils ne le sont point dci tout avec les autres espèces d'hirondel- les , avec qui ils ne vont jamais de com- pagnie ; aussi en diffèrent-ils pour les mœurs et le naturel , comme on le verra dans la suite de cet article. On dit qu'ils ont peu d'instinct, ils en ont ce- pendant assez pour loger dans nos bâti- mens , sans se mettre dans notre dé- pendance , pour préférer un logement sûr à un logement plus commode ou plus agréable ; ce logement , du moins dans nos villes, c'^t un trou de mu- raille dont le fond est plus large que l'entrée ; le plus élevé est celui qu'ils ai' ment le mieux, parce que son élévation fait leur sin e'é ; ils le vont chercher jusque dans les clochers et les plus hau- tes tours , quelquefois sous les arches de ponts ^ pu il est moins élevé , mai$ \l I .i-i *_ — --..r„««.'V— lAiiWjiliiJHilW.f-'s^V I r \'\ 544 HISTOIRE NATURELLE I apparemment ils le croient mieux ca- ché; d'autres dans les arbres creux, ou enfin dans des berges escarpées à côté des ma rtin- pécheurs, des guêpiers et des hirondelles de rivage. Lorsqu'ils ont adopté un de ces trous , ils y re- viennent tous les ans, et savent bien le reconnoitre, quoiqu'il n'ait rien de remarquable. On les soupçonne , avec ocaucoup de vraisemblance , de s'empa- rer quelquefois des nids des moineaux ; mais , quand à leur retour ils trouvent les moineaux en possession du leur, ils viennent à bout de se le faire rendre sans beaucoup de bruit. . Les martinets sont, de tous les oi- seaux de passage , ceux qui dans no- tre pays arrivent les derniers et s'en vont les premiers : d'ordinaire ils com- mencent à paroître sur la fin d'avril ou au commencement de mai , et ils nous quittent avant la fin de juillet 5 leur marche est moins régulière que celle des autres hirondelles , et paroit pluA —^ *** ^■W^V-.V-"' 'Y DK l'hirondelle. 345 subordonnée aux variations de In tem- pérature. On en voit quelquefois en Bourgogne dès le 20 avril , mais ces premiers venus sont des passagers qui vont plus loin ; les domicilies ne reviennent guère prendre posses- sion de leur nid avant les premiers jours de mai ; leur retour s'annonce par de grands cris , ils entrent assez rarement deux en même temps dans le même trou , et ce n'est pas sans avoir beaucoup voltigé auparavant ; plus rarement ces deux sont suivis d'un tit>isième ; mais ce dernier ne s'y fixe jamais. J'ai fait enlever, en différens temps et en différons endroits y dix ou douze nids de martinets , j'ai trouvé dans tous à-peu-près les mêmes matériaux, et des matériaux de toute espèce: do ia paille av€c l'épi; de l'herbe sèche, de la mousse , du chanvre , des bouts de ficelle , de fil et de soie , un bout de queue d'hermino, de petits mor- Oiseaux. XIII. 3o '. ( I 346 HISTOIRE NATUKBILE ceaux de gaze , de mousseline et autres étoffes légères, des plumes d'oiseapx domestiques , de perdrix , de perro- quets, du charbon, en un mot, tout ce qui peut se trouver dans les l^Iajru* res des villes ; mais comment des oi* seaux, qui ne se posent jamais à terre , viennent -r ils à bout d'amasser tout cela ? Un observateur célèbre soup- çonne qu ils enlèvent ces matériaux divers en rasant la surface du terrein y de même qu'ils boivent en rasant la surface de l'eau. Friscli croit qu'ils saisissent dans l'air C(^ux qui sont por- tés jusqu'à eux par quelque çpup de vent ; mais oa sent bien qu'ils ne peu- vent se procurer que fort peu de chose de cette dernière façon, et que si la première étoit la véritable , elle ne pourrait être ignorée dans les villes où ils sont domicilié^^ or , après des infor- mations exactes , je n'ai trouvé qu'une seule personne digne de foi qui crût avoir villes martinets(cespnt ses ex- .1 V -wi autres iseapx perro- t, tout ^alayu-i* desoi- ï terve , ;r tout ! soup' .tériaux errein , isaut la t qu'ils «it por- ;pup de ne peu- ô chose le si la elle ne Ules où luifor- qu'une 3S |U1 crût ses ex- DE L*HIRONI>E£LS. Z4J pressions ) occupés à cette récolte ; d*oii je conclus que cette récolte n'a point lieu. Je trouve beauconp plus vraisemblable ce que m'ont dit quel- ques gens simples, témoins oculaires, qu'ils avoient vu fort souvent les mar-> tinets sortir des nids d'hirondelles et de moineaux , emportant des maté- riaux dans leurs petites serres ; et ce qui augmenta* la probabilité de cette observation, c'est que, i''. les nids des martinets sont composés des mêmes choses que ceux des moineaux: 2". c'est que l'on sait d'ailleurs que les marti- nets entrent quelquefois dans les nids des petits oiseaux pour manger les œufs, d'où l'on peut juger qu'ils ne se font pas ÙLUie de piller le nid quand ils ont besoin de matériaux. A l'égard de la mousse qu'ils emploient en assez grande quantité, il est possible qu'ils la prennent avec leurs petites serres qui sont très- fortes , sur le tronc des arbres , où ils savent fort bien s'accrocher, d'au- ''. "à j 3. L r i! • <■ I \{ f\ ( 1 'I : ) ( 348 HISTOIRE NATURELLE tant plus qu'ils nichent aussi , coînme on sait , dans les arbres creux. De sept nids trouvés sous le cintre d\in portail d'église , à quinze pieds du sol , il n y en avoit que trois qui eus- sent la forme régulière d'un nid en coupe , et dont les matériaux fussent plus ou moins entrelacés ; ils l'étoient plus régulièrement qu'ils ne le sont communément dans les nids de moi- neaux : ceux de martinets contenoient plus de mousse et moins de plumes , et en général ils sont moins volumi- neux. Feu de temps après que les marti- nets ont pris possession d'un nid, il en sort continuellement pendant plu- sieurs jours et quelquefois la nuit , des cris plaintifs ; dans certains momens on croit distinguer deux voix; est-ce une expression de plaisir, commune au mâle et à la femelle? est-ce un chant d'amour par lequel la femelle invite le mâle à venir remplir les vues } r ^ « -*'4hHHv DE l'hirondelle. 349» lie la nature ? cette dernière conjecture semble être la mieux fondée, d'autant plus que le cri du mâle en amour, lorsqu'il poursuit sa femelle dans l'air, est moins traînant et plus doux. On ignore si celte femelle s'apparie avec un seul mâle , ou si elle en reçoit plu- sieurs^ tout ce qu'on sait , c'est que dans cette circonstance on voit assez souvent trois ou quatre martinets vol- tiger autour du trou , et même éten- dre leurs grijSes comme pour s'accro- cher à la muraille; mais ce pourroit être les jeunes de l'année précédente qui reconnoissent le lieu de leur nais- sance. Ces petits problêmes sont d'aur tant plus difficiles à résoudre que les femelles ont à-peu-près le même plu- mage que les mâles, et qu'on a rare- ment l'occasion de suivre et d'obser- ver de près leurs allures. Ces oiseaux , pendant leur court sé- jour dans notre pays, n'ont que le temps de faire une seule ponte ; eil& . tSt - :>îlji«i^ "^**%r iK'^^V'.^'^- ■*?' l^.«WI ir. K ,H M 35o HISTOIRE KATORBTLLK est communément de cinq œufs blancs , pointus , de forme très-alongëe ; j'en ai vu le 2.8 mai qui n'étoient pas encore éclos. Lorsque les petits ont percé la coque , bien differens des petits des autres hirondelles, ib sont presque muets et ne demandent rien j lieureu- sement leurs père et mère entendent le cri de la nature , et leur donnent tout ce qu'illeur faut : ils ne leur por- tent h manger que deux ou trois foi» par jour, mais à chaque fois ils revien- nent au nid avec une ample provision , ayant leur large gosier rempli de mou- ches , de papillons , de scarabées qui s'y prennent comme dans une nasse, mais une nasse mobile qui s'^avanceà leuF rencontre et les engloutit 5 ils vivent aussi d'araignées qu'ils trouvent dans leurs trous et aux environs 5 leur bec a si Y>eu de force , qu'ils ne peuvent s'e» «ervir pour briser cette foible proie , ni même pour la serrer et l'assujettir. Vers le milieu de juin, les petits \ I V f' lit L*HIIlONDiELtE. 35f commencent à voler et quittent bien- tôt le nid , après quoi les père et mère ne paroissent plus s'occuper d'eux. Les uns et les autres ont quantité de ver- mine qui ne paroît pas les incommo- der beaucoup. Ces oiseaux sont bons à manger, comme tous les autres de la même famille, lorsqu'ils sont gras; lesjeu^ nés, sur -tout, pris au nid, passent en Savoie et dans le Piémont pour un morceau délicat. Les vieux sont difficiles à tirer à cause de leur vol également élevé et rapide j mais com- me par un effet de cette rapidité même ils ne peuvent aisément se dé- tourner de leur route , on en tire parti pour les tuer, non-seulement à coups de fusil , mais à coups de baguette ; toute la difficulté est de se mettre à portée d'eux et sur leur passage, en montant dans un clocher, sur un bas- tion, elc. après quoi il ne s'agit plus que de les attendre et de leur porleu h^ : 352 HISTOIRE NATURELLE le coup lorsqu'on les voit venir direc- tement à soi , ou bien lorsqu'ils sortent de leur trou. Dans l'île de Zanthe , les en fans les prennent à la ligne ; ils se mettent aux fenêtres d'une tour éle- vée , et se servent, pour toute amorce , d'une plume que ces oiseaux veulent saisir pour porter à leut nid; une seule personne en prend de cette manière cinq ou six douzaines par jour. On en voit beaucoup sur les ports de mer ; c'est là qu'on peut les ajuster plus à son aise , et que les bons tireurs en démontent toujours quelques-uns. Les martinets craignent la chaleur , et c'est par cette raison qu'ils passent le milieu du jour dans leur nid , dans les fentes de murailles ou de rochers , entre l'entablement et les derniers rangs de tuiles d'un bâtiment élevé; et le matin et le soir ils vont à la provision, ou vol- tigent sans but et par le seul besoin d'exercer leurs ailes : ils rentrent le malin sur les dix heures , lorsque le ■•-v-'^-.i : DE L*HIRONDÏLLB. 353 soleil paroît, et le soir une demi-heure après le coucher de cet astre; ils vont presque toujours en troupes plus ou moins noaibreuses , tantôt décrivant sans fin des cercles dans des cercles sans nombre , tantôt suivant à rangs serrés la direction d'une rue , tantôt tournant autour de quelque grand édi- fice en criant tous à-la-fois et de tou- tes leurs forces 5 souvent ils planent sans remuer leurs ailes , puis tout-à- coup ils les agitent d'un mouvement fréquent et précipité ; on connoît assez leurs allures, mais on ne connoît pas si bien leurs intentions. Dès les premiers jours de juillet on apperçoit parmi ces oiseaux un mou- vement qui annonce le départ ; leur nombre grossit considérablement, et c'est du 10 au 20 par des soirées brû- lantes , que se tiennent les grandes as- semblées : à Dijon, c'est constamment autour des mêmes clochers. Cesasisem- blées sont fort nombreuses , et malgré lé i\ 554 HISTOIRE NATURELLE cela on ne voit pas moins de ntartinet» qu'à l'ordinaire autour des autres édi- fices : ce sont donc des étrangers qui viennent probableaient des pays méri- dionaux et qui ne font que passer. Après le coucher du soleil ils se divi- sent par petits pelotons , s'élèvent avt l^ut des airs, en poussant de grands cris , et prennent un vol tout autre que leur vol d'amusement : on les en- tend encore long-temps après qu'on a cessé de les voir, et ils semblent se perdre du côté de la campagne; ils vont sans doute passer la nuit dans les bois , car on sait qu'ils y nichent , qu'ils y chassent aux insectes ^ que ceux qui $e tiennent dans la plaine pendant le jour, et même quelques-uns de ceux qui habitent la ville, s'approchent des arbres sur le soir et y demeurent jus- qu'à la nuit. Les martinets habitans des villes s'assemblent aussi bientôt après, et tous se mettent en route pour passer dans des climats moins chauds. M. Hé^ DE L HIROVDELLS. 355 bert n*en a guère vu après le 27 juil- let ; il croit que ces oiseaux voyagent la nuit , qu ils ne voyagent pas loin , et qu'ils ne traversent pas les mers; ils paroissent eo effet trop ennemis de la chaleur pour aller au Sénégal. Plu- sieurs naturalistes prétendent qu'ils s'engourdissent dans leur trou pendant l'hiver; mais cela ne peut avoir lieu dans nos climats , puisqu'ils s'en vont long-temps avant l'hiver , et même avant la fin des plus grandes chaleurs de l'été. Je puis assurer d'ailleurs que je n'en ai pas trouvé uu seul dans les nids que ]i\i fait enlever vers le milieu d'avril , douze ou quinze jours avant leur première apparition. Indépendamment des migrations pé- riodiques et régulières de ces oiseaux , on en voit quelquefois en automne de^ volées nombret^ses qui ont été détour- nées de leur roufe par quelques cas for- tuits; telle étoitla troupe que M. Hé- bert a vuparoître tout-à-coup en Brie, msmmmmimit 35(> H I s r 0 1 n V n a t u u i; l l k vers lo commencement de novembre; elle prit un peuplier pour le centre dn ses mouvemenvS ; elle tourna long-* temps autour de cet orbre, et finit par 8 t^parpiller , s'élever fort haut, etdis- paroîlre avec le jour pour ne plus re- venir. M. Hél)er; en a vu encore uno autre volée sur la fin de septembre aux environs de I9antua , où on n'en voit pas ordinairement ; dans ces deux trou- pes égarées , il n remarqué que plu- sieurs des oiseaux qui les composoient «voient un cri difl'érent des cris connus des martinets, soit qu'ils aient une au- tre voix pendant l'hiver , soit que ce fut celle des jeunes ou celle d'une au- tre race de cette même famille dont je vais parler dans un moment. £n général, le martinet n'a point de ramage, il n'a qu'un cri ou plutôt un sifflement aigu, dont les inflexions sont peu variées, et il ne le fait guère entendre qu'en volant : dans son trou , c'est-à-dire , dans sou repos ? il est l. h \ . tout-à-fait siltMicieiix ; il craindroit, in sonible, fu tîlevuiu la voix, de se diVrlor; on doit cependant excepter, (•oniuK; on Tu vu , le temps de rumour; dans toute autre circonstance, son nid est bien diilbrcnt de ces nids babillards dont parle le poète. Des oiseaux dont le vol est si rapide ne peuvent manquer d'avoir la vue perçante, et ils sont en eflet une con- firmation du principe gc^iiéral établi ci-devant dans le discours sur la nature des oiseaux ; mais tout a ses bornes, et je doute qu'ils puissent apporcevoir une mouche à la distance d'un demi- quart de lieue, comme dit Belon , c'est- à-dire, de vingt-huit mille lois le dia- mètre de cette mf)uche, en lui suppo- sant neuf lignes d'envergure 3 distanc|| neuf fois plus grande que celle u^ rhomme qui auroit la meilleure vpe pouiroit Tappercevoir. Les martiiiels ne sont pas seulement répandus dans toute l'Europe; M. le vicomte de Quer- Oisoaiix. XIII. 'àk I . 358 HISTOIRE NATUR£LLÏ hoëiil m a vu au Cap de Bonne-Espë» rance , et je ne doute pas qu'ils ue se trouvent aussi en Asie , et même dans le nouveau continent. Si Ton réfléchit un moment sur ce singulier oiseau , on reconnoîtra qu i^. a une existence en effet bien singu- lière, et toute partagée entre Ic^a ex- trêmes opposés du mouvemeta et du repos ; on jugera que privé , tant qu'il vole, (et il vole long-temps) des sen- sations du tact , ce sens fondamental , il ne les retrouve que dans son trou ; que là elles lui procurent dans le re- cueillement des jouissances préparées, comme toutes les autres , par l'alterT naiiv3 des privations, et dont ne peu- vent bien juger des êtres en qui ces mêmes sensations sont nécessairement émoussées par leur continuité : enfin , Ton verra que son caractère est un mé- lange assez naturel de défiance et d'é- to'^rderie : sa deâ fj-.vi se marare pra toutes les préca ' » «^a'il prend pour -fc.«#^^ .i.\ / ^\-i' -Espë- s iie se le dans sur ce a qui! singii- K;s ex- t ei du int qu'il les sen- tnental , u trou ; i le re- iparées , l'alter-r ne peu- qui ces remeut : enfin, un mé* et d'é- ud pour 91 L'HIRONPELtS. 35() cacher sa r traite, .^ms laquelle il se trouve réduit à i'ëtat de reptile « sans défense, exposé n toutes les insultes; il y entre furtivement , il y reste long- temps, il en sort k l'improviste, il y élève ses petits dans le silence ; mais lorsqu'ayant pris son essor , il a le sen- timent actuel de sa force ou plutôt de sa vitesse, là conscience de sa supé- riorité sur les autres lulbitanis de l'air , c*est alors qu'il devient étourdi , té- méraire; il ne craint plus rien, parce qu'il se croit en état d'échapper à to is les dangers , et souvent , comme on 1 a vu , il succornbe à ceux qu'il auroit évités facilemerit, s'il eût voulu s'en appercevoir ou s'en défier. Le martinet noir est plus gros que nos autres hirondelles , et pèse dix à douze gros; il a l'œil enfoncé, la gorge d'un blanc-cendré ; le reste du plumage noirâtre avec des reflets verts ; la teinte du dos et des couvertures inférieures de la queue plus foncée; celles-ci I il ,!*;«. -iiW^iÀfKw'"* 4n Z60 HISTOIRE NAIURBLLE vont jusqu'au bout des deux pennes intermédiaires ; le bec est noir ; les pieds de couleur de cbair rembrunie; Je devant et Je côté intérieur du tarse sont couverts de petites plumes noi- râtres. Longueur totale, sept pouces trois quarts; bec, liuit à neuf lignes; lan- gue, trois lignes et demie, fourchue; narines de la forme d'une oreille liu- maine alongée , la convexité en de- dans , leur axe incliné n l'arête du bec supérieur ; les deux paupières nues , mobiles, se rencontrent en se fermant vers le milieu du globe de J'œil; tarse, près de cinq lignes ; Jes quatre doigts tournés eu avant, et composés chacun de deux phalanges seulement (confor- mation singulière et propre aux mar- tinets); vol, environ quinze pouces ; queue, près de trois pouces, composée de douze pennes inégales, fourchue de plus dun pouce ; dépassée de huit à dix lignes par Jes ailes qui ont dix- (;; .'H %â \i ? 1 ^,p' -fc s ^ l 1 IDE l'hirondelle. 3^1 lunt pennes, et représentent assez bien , éteint piiées, une lame de faulx. Œsophage , deux pouces et demi , forme vers le bas une petite poche glan- duleuse; gésier musculeux à sa circon- férence, doublé d'une membrane ridée non adhérente, contenoit des débris d'insectes , et pas une petite pierre ; une vésicule du fiel ; point de caecum ; tube intestinal du gésier à l'anus, sept pouces et demi ; ovaire garni d'œufs d'inégale grosseur ( le 20 mai ). Ajant eu depuis peu l'occasion de comparer plusieurs individus mâles et femelles, j'ai reconnu que le mâle pèse davantage; que ses pieds sont plus forts ; que la plaque blanche de sa gorge a plus d'étendue, et que presque toutes les plumes blanches qui la composent ont la côte noire. L'insecte parasite de ces oiseaux est une espèce de pou, de forme oblon- gue, de couleur orangée, mais de dif- férentes teintes , ayant deux antennes — -r:-H- y" f 362 EISTOIKE NATURELLE filiformes; la tête plate, presque trian- gulaire, et le corps composé de neuf anneaux, hérissés de quelques poils rares. LE GRAND MARTINET à ventre blanc. Je rétrouve dans cet oiseau et les caractères généraux des hirondelles , et les attributs particuliers du martinet noir; entrauti'es, les pieds extrême- ment courts , les quatre doigts tournés en avant , et tous quatre composés seu- lement de deux phalanges; il ne se pose jamais à terre et ne se perche ja- mais sur les àrbtes , non plus que le îrhartiriet ; mais je trouve aussi qu'il s*en éloigné |)At des disparités assez considérables pour constituer une es- pèce à part; Car, indépendamment des dirféretiéés dfe plumage , il est une fois plus grôà ; il ai les ailes plus longues , et seulement dix pennes à la queue. .^- DE L*HI RONDELLE. 563 Ces oiseaux se plaisent dans les mon- tagnes, et nichent dans des trous de rochers; il en vient tous les ans dans ceux qui bordent ie Rhône , en Savoie, dans ceux de File de Malte, des Alpes Suisses, etc. Celui dont parlé Edwards avoit été tué sur les rochers de Gibral- tar , mais on ignore s'il y étoit de rési- dence ou s'il ne faisoit qu'y pas^ser ; et, quand il y auroit été doilmcilié, ce n'étoit pas une raison suffisante pour lui donner le nom à' hirondelle d'Es- pagne ; i®. parce qu'il se trouve en bea'ucouj) d'aiitres pajrs, et probable- ment dané toua ceux où il y a des mon- tagnes et des rochers 5 2°. parce que c'est plutôt un martinet qu'une hiron- delle. On en tua ùh éh 1775, dans nos cantons, sur lin étang qui est au pied d'une rtioutagne assez élevée, M. le marquis de Piolënc (à (Jui je dois la connoissance de ces oiseaux , et qui m'en a envoyé plusieurs individus) me mande qu'ils arrivent en Savoie ;.^ lé Z64 HISTOIRE NATURELLE vers le commencement d'avril, qu'ils volent d'abord au-dessus des étangs et des marais, qu'au bout de quinze jours ou trois semaines ils gagnent les hautes montagnes j que leur vol est encore plus élevé que celui de nos martinets noirs , et que l'époque de leur départ est moins fixe que celle de leur arrivée, et dépend davantage du froid et du chaud, du beau et du mauvais temps : enfin M. de Piolenc ajoute qu'ils vivent de scarabées, de mouches et de mou- cherons, d'araignées, etc. qu'ils sont difficiles à tirer 5 que la chair des adul- tes n'est rien moins qu'un bon mor- ceau , et que l'espèce en est peu nom- breuse. Il est vraisemblable que ces marti- nets nichent aussi dans les rochers es- carpés qui bordent la mer, et qu'on doit leur appliquer, comme aux mar- tinets noirs , ce que Pline a dit de cer- tains apodes qui se voyoient souvent en pleine mer , à toutes distances des DE l'hirondelle. 365 côtes , jouant et voltigeant autour des vaisseaux. Leur cri est à -peu -près Je même que celui de notre marti- net. Ils ont le dessus de la tête et toute la partie supérieure gris - brun , plus foncé sur la queue et les ailes , avec des reflets rougeâtr^ et verdâtres ; la gor- ge , la poitrine et le ventre blancs ; sur le cou un collier gris-brun , varié de noirâtre ; les flaoe» variés de cette der- nière couleur et de blanc ^ le bas-ventre et les couvertures inférieures de la queue du même brun que le dos ; le bec noir 5 les pieds couleur de chair, garnis de duvet sur le devant et le côté inté- rieur^ le fond des plumes étoit brun sous le corps et gris-clair dessus 5 pres- que toutes les plumes blanches avoient la côte noire, et les brunes étoient bordées finement de blanchâtre par le bout. Un mâle que j'ai observé avoit les plumes de la tête plus rembrunies que deux autres individus avec lesquels ' i ) • f » s> Z66 HISTOIKC NATURELLE je le comparai ; il pesoit deux onces cinq gros. Longueur totale , huit pouces et de- mi ; bec , un pouce , un peu crochu ; langue , quatre lignes , de forme trian- gulaire ; iris brune , paupières nues ; tarse, cinq lignes et demie ; ongles forts^ l'intérieur le plus court ; vol , vingt pouces et plus ; les ailes composées de dix-huit pennes ; queue , trois pou- ces et demi , composée de dix pennes inégales, fourchue de huit à neuf lignes, dépassée par les ailes de deux pouces au moins. Gésier peu musculeux , très - gros , doublé d'une membrane sans adhé- rence, contenoit des débris d'insectes et des insectes tout entiers , entr autres un dont les ailes membraneuses a voient plus de deux pouces de long; tube in- testinal, neuf à dix pouces ; l'œsophage formoit à sa partie inférieure une po- che glanduleuse ; point de cœcum ; je n'ai pas apperçu de vésicule du fiel ; DB l'hirondiile. Sôy testicules très-alongés et très -petits (^i8 juin) : il m'a semblé que le mé- sentère ëtoit plus fort, la peau plus épaisse , les muscles plus élastiques , et que le cerveau avoit plus de consis- tance que dans les autres oiseaux ; tout annonçoit la force dans celui-ci, et Textréme vitesse du vol en suppose en eflTet beaucoup. Il est à remarquer que l'individu décrit par M. Edwards étoit moins gros que le nôtre 5 cet observateur avance qu'il ressembloit tellement k l'hirondelle de rivage , que la descrip- tion de l'un auroit pu servir pour tous deux 5 c'est que le plumage est à très- peu-près le même, et que d'ailleurs tous les martinets et même toutes les hirondelles se ressemblent beaucoup; mais M. Edwards auroit dû prendre garde que l'hirondelle de rivage n'a pas les doigts conformés ni disposés comme l'oiseau dont il s'agit ici. ^\ ' 368 HISTOIRE NATURELLE ff** .tO.,Mat.rf.*»V«»««^((Wt9»W.t«^.»!WHc.- ■ ^-T' fe \ \ 372 HISTOIRE NATURELLE dans la figure avoir les quatre doigtis tournes en avant ; M. Brisson ne dit pas combien les doigts ont de phalanges. Cette espèce est sans doute la même que Tespèce presque toute noire de M. Bajon, laquelle se plaît dans les savanes sèches et arides, niche dans des trous en terre comme font quelque- fois nos martinets , et se perche sou- vent sur les arbres secs, ce que nos martinets ne font point. Elle est aussi plus petite et plus uniformément noi- râtre, la plupart des individus n'ayant pas une seule tache d'une autre cou- leur dans tout leur plumage. Longueur totale , cinq pouces dix lignes; bec, six lignes; tarse , cinq li- gnes ; vol , quinze pouces et demi ; queue, deux pouces et demi, fourchue de six lignes, dépassée par les ailes de quatorze lignes , et dans quelques in- dividus de dix-huit. Un de ces indi- vidus avoit sur le front un petit ban- deau blanc fort étroit. J'en ai vu une ***^ DE LHIRONDBLLE. SyS tiutre dans le beau cabinet de M. Mnii- duit, venant de la Louisiane, de la même taille et à très-peu près du même plumage; c/ëtoit un gris- noirâtre sans aucun reflet ; seis pieds n'étoient point garnis de plumes. 1 1. LE GRAND MARTINET NOIR à ventre blanc. Je regarde cet oiseau comme un martinet, d'après le récit du P. Feuil- lëe qui Ta vu a Saint-Domingue , et qui lui donne à la vérité le nom d'A/- rondelle , mais qui le compare à nos inartinets, et pour la taille, et pour la figure , et pour les couleurs : il lô vit au mois de mai un matin , posé sur un rocher , et l'àvoit pris à son chant pour une alouette ; avant que le jour lui permît de le distinguer : il assure qu'on voit quantité de ceis oisêaUx dans les îles de l'Amérique , aux mois de mai, juin et juillet. c«* --^ 074 HISTOIRE NATURELLE La couleur dominante du plumage est un beau noir avec des reflets d'acier poli ; elle règne non-seulement sur la tête et tout le dessus du corps, com- pris les ouvertures supérieures de la queue , mais encore sur la gorge , le cou, la poitrine, les côtés, les jambes et les petites couvertures des ailes 5 les pennes, les grandes couvertures supé- rieures et inférieures des ailes, et les pennes de la queue sont noirâtres *, les couvertures inférieures de la queue et le ventre blancs 5 le bec et les pieds bruns. Longueur totale, sept pouces; bec, huit lignes ; tarse , six 5 vol , quatorze pouces deux lignes; queue, deux pou- ces trois quarts , fourchue de neuf li- gnes, composée de douze pennes, ne dépasse point les ailes. M. Commerson a rapporté d'Amé- rique trois individus fort approchans de celui qu'a décrit M. Brisson , et qui semblent appartenir à cette espèce. \k ■ri. v\ DE l'hirondelle. SyS III. LE MARTINET NOIR ET BLANC à ceinture grise. Trois couleurs principales font tout le plumage de cet oiseau; le noir règne sur le dos, jusques et compris les cou- vertures supérieures de la queue; un blanc de neige sur le dessous du corps ^ lin cendré-clair sur la tête , la gorge , le cou , les couvertures supérieures des ailes, leurs pennes et celles de la queue : toutes ces pennes sont bordées de gris- jaunâtre ; et l'on voit sur le ventre une ceinture cendré-clair. Cet oiseau se trouve au Pérou, où il a été décrit par le P. Fouillée 5 il a , comme tous les martinets , les piedâ courts, le bec très -court et très- large à sa base; les ongles crochus et forts, noirs comme le bec , et la queue four- chue. > 'i >f /') ■^ i .Jais*. .,;(iTj(|i« très da îs le nord. -^m., f.r: VARIETES. *■'■ I. L'hirondelle de Cayenne de nos planches enluminées; c'est l'espèce la plus commune dans l'ile de Cayenne , où elle reste toute l'année. On dit qu'elle se pose communément dans les abattis , sur les troncs à demi-brûlés qui n'ont plus de feuilles : elle ne cons- truit point de nid , mais elle fait sa pont^ dans des trous d'arbres. Elle a le dessus de la tête et du corps d'un noi- râtre lustré de violet ; les ailes et la queue de même , mais bordées d'une couleur plus claire; tout le dessous du corps gris-roussâtre, veiné de brun, et qui s'éclaircit sur le bas- ventre et les Oiseaux. XIII. 33 ) ) ? t( 11 u . I 382 HISTOIRE NATURELLS couvertures inférieures de la queue. Longueur totale , six pouces ; bec , neuf lignes et demie, plus fort que celui de nos hirondelles ; tarse , cinq à six lignes; doigt et ongle postérieurs les plus courts ; vol, quatorze pouces; queue , deux pouces et demi , fourchue de six à sept lignes , dépassée par les ailes d'environ trois lignes. II. J'ai vu quatre individus rap- portés de l'Amérique méridionale par M.Gommerson, lesquels étoient d'une taille moyenne entre ceux da Gayenne et ceux de la Louisiane , et qui en dif- féroientpar les couleurs du dessous du corps : trois de ces individus avoient la gorge gris^brun et le dessous du corps blanc ; le quatrième , qui venoit de Buenos- Ayres , avoit la gorge et tout le dessous du corps blancs , semés de taches brunes plus fréquentes sur les parties antérieures, et qui devenoient plus rares sur le ba3-r ventre. III. L'ûissaude la Caroline queCa- w / Dl L*HIRONDELtE. 383 lesbyano'^^ né mcrtinet de couleur de pourpre : il appartient au même climat ; sa taille est celle de l'oiseau de Buenos- Ayres dont je viens de parler ; un beau violet-foncé règne sur tout son plu- mage , et les pennes de la queue et des ailes sont encore plus foncées que le reste ; il a le bec et les pieds un peu plus longs que les précédens , et sa queue, quoique plus courte, dépasse un peu les ailes ; il niche dans des trous qu'on laisse ou qu'on fait exprès pour lui autour , des maisons , et dans des calebasses qu'on suspend à des perches pour l'attirer. On le regarde comme un animal utile , parce qu'il éloigne ^ par ses cris, les oiseaux de proie et autres bétes voraces , ou plutôt parce qu il avertit de leur apparition. Il se retire de la Virginie et de la Caroline , aux approches de Thiver , et y revient au printemps. Longueur totale , sept pouces huit lignes 5 bec, dix lignes ^ tarse, huit li- i \ } ;- SI ê ù \ï Y 384 HISTOIRE NATUREL r.E gnes; queue, deux pouces huit lignes , fourchue de quatorze , dépasse peu les ailes. IV. L'hirondelle de la baie d'Hud- son de M. Edwards , planche 1 20 : elle a , comme les précédentes , le bec plus fort que ne l'ont ordinairement les oi- seaux de celte famille; son plumage ressemble à celui de l'hirondelle de Cajenne , mais elle la surpasse beau- coup en grosseur : elle a le dessus de la tête et du corps d'un noir brillant et pourpré , un peu de blanc à la base du bec; les grandes pennes des ailes et toutes celles de la queue noires sans reflets , bordées d'une couleur plus claire ; le bord supérieur de l'aile blan- châtre ; la gorge et la poitrine gris- foncé ; les flancs bruns , le dessous du corps blanc , ombré d'une teinte bru- ne ; le bec et les pieds noirâtres. Longueur totale, près de huit pou- ces; bec, huit lignes, les bords de la pièce supérieure échancrés près de la ^!li DE LUIRONnELL». 38!i pointe, tarse, sept lignes; c|iieiie, près de trois pouces , fourchue de sept à huit lignes, dépasse les ailes de trois h'gnes. VII. LA TAPER E. Marcgrave dit que celte hiron- delle du Brésil a beaucoup de rapport avec ia notre; qu'elle eàt de la ménie taille; qu'elle voltige delà môme ma- nière , et que ses pieds sont aussi courts et conformés de même. Elle a le dessu» de la tête et du corps , compris les ailes et la queue , gris-brun , mais les pen- nes des ailes et l'extrémité de la queue plus brunes que le reste ; la gorge et la poitrine gris mêlé de blanc; le ventre blanc ainsi que les couvertures infé- rieures de la queue ; le bec et les yeux noirs ; les pieds bruns. Longueur totale , cinq pouces trois quarts; bec, huit lignes, son ouver- rr-i.- 3flfi HISTOIRK NAXnnî. ttF ture se prolonge nu-deiù des yei\x; tarse , six lignes ; voi , douze ponce» et demi ; queue , deux pouces un qiiarf , composée de douze pennes, fourchue de trois ou quatre lignes ; est un peu dépassée par les ail(?s. Cet oiseau , suivant M. Sloane, ap- partient à l'espèce de notre martinet; .seulement il est d'un plumage moins rembruni : les savanes, les plaines sont les lieux qu'il fréquente le plus volon- tiers : on ajoute que- de temps en temps il se perche sur la cime des ar- bustes , ce que ne fait pas notre marti- net, ni aucune de nos hirondelles : une différence si marquée dans les habitu- des suppose d'autres différences dans la conformation, et me feroit croire, malgré l'autorité de M. Sloane et celle d'Oviedo , que la ta père est une espèce propre à l'Amérique, ou du moins une espèce distincte et séparée de nos es- pèces européennes. M. Edwards la soupçonne d'être de la même espèce que son hirondelle de la baie d'Hudson^mais, en comparant les descriptions , je Jes ai trouvées dif- f<^rentes par le plumage, la taille et les dimensions relatives. VIII. L'HIRONDELLE BRUNE ET BLANCHE è ceinture èrune. En général toute la partie supérieure est brune, toute l'inférieure blanche ou blanchâtre , excepté uite large cein- ture brune qui embrasse la poitrine et les jambes ; il y a encore une légère exception , c'est une petite tache blan- che qui se trouve de chaque côté de la tête , entre le bec et l'œil. Cet oiseau- a été envoyé du Cap de Bonne-Espé- rance. Longueur totale , six pouces ; bec , huit lignes, pltts fort qu'il û'est ordi- nairement daits les hirondelles ; le su- périeur un peu crocliu , ayant ses bords, 388 HISTOIRE NATUREIIE échancrés près de la pointe; queue, vingt-sept lignes, quarrée, dépassée de huit lignes par les ailes qui devien- nent fort étroites vers leurs extrémi- tés, sur une longueur d'environ deux pouces. IX. L'HIRONDELLE A VENTRE BLANC de Cayenne. Un blanc argenté règne non-seule- ment sur tout le dessous du corps , com- pris les couvertures inférieures de la queue, mais encore sur le croupion, et il borde les grandes couvertures des ailes; ce bord blanc s'étend plus ou moins dans difFerens individus ; - le dessus de la tête, du cou et du corps, et les petites couvertures supérieures des ailes, sont cendrés avec des reflets plus ou moins apparens qui jouent, entre le vert et le bleu ; et dont on re- trouve encore quelques trace? sur les U DE t*HIRONDELLEw 389 pennes des ailes et de la queue dont le fond est brun. Cette jolie hirondelle rase la terre comme les nôtres , voltige dans les sa- vanes noyées de la Guiane , et se per- che sur les branches les plus basses des arbres sans feuilles. Longueur totale , prise sur difFérens individus , de quatre poiices un quart à cinq pouces 5 bec, six à huit lignes ; tarse , cinq à six ; ongle postérieur le plus fort après celui du milieu; queue, un pouce et demi , fourchue de deux à trois lignes , dépassée de trois à six lignes par les ailes. On peut regarder , comme une va- riété dans cette espèce , l'hirondelle à ventre tacheté de Cayenne qui n'en dirrère que par le plumage, encore le fond des couleurs est-il à-peu-près le même; c'est toujours du brun ou du gris-brun et du blanc; mais ici le des- sus du corps et les pennes des ailes et de la queue sont d'un brun uniforme ZgO HISTOIUE NATURELLE sans reflet , sans mélange de blanc^ la partie inférieure au contraire, qui dans l'autre est d'un blanc uniforme, est dans celle-ci d'un blanc parsemé de ta- ches brunes ovales, plus serrées sur le devant du cou et la poitrine, plus rares en approchant de la queue 5 mais il ne faut pas croire que ces différences soient toujours aussi marquées que dans nos planches : il y a, parmi les hirondelles à ventre blanc , des individus qui ont moinâ de blanc sur les couvertures su- périeures des ailes , et dont le gris ou le brun du dessus du corps a moins de reflets. m LA SALANGANE. C'est le nom que donnent les habi- tans des Philippines à une petite hiron- delle de rivage fort célèbre, et dont la célébrité est due aux nids singuliers qu'elle sait construire ; ces nids se naan- DE L HIRONDELLE. 391 mc^ la li dan» î, est de ta- sur le 5 rares \ il ne soient ns nos idelles ui ont es su- ris ou ins de habi- ûron- ontla uliers tuan- t gent, et sont fort recherchés , soit à la Chine, soit dans plusieurs autres pays voisins situés à cette extrémité de l'Asie. Cest un morceau , ou si l'on veut, un assaisonnement très - estimé , très-^ cher, et qui par cons équent a été très- altéré, très-falsifîé : ce qui, joint aux fables diverses et aux fausses apphca^ tions dont on a chargé l'histoire de ces nids , n a pu qu'y répandre beaucoup d'embarras et d'obscurité; On les a comparés à ceux que les an- ciens appeloient nids d'alcyons, et plu- sieurs ont cru mal-à-propos que c étoit la mémechose. Les anciens regardoient ces derniers comme de vrais nids d'oi- seaux , composés de limon , d'écume et d'autres impuretés de la mer ; ils en dis- tinguoient plusieurs espèces; celui dont parle Aristote étoit de forme sphéri- que, à bouche étroite , de couleur rous- sâtre, de substance spongieuse , cellu- leuse, et composé en grande partie d'a- rétes de poisson. Une faut que compa- 5(^2 HISTOIRE NATURELLE rer cette description avec celle que ie docteur Vitaliano Donatia faite de ïal^ eyonium de la mer Adriatique, pour se convaincre que le sujet de ces deux des- criptions est le mêmej qu il a dans l'une et dans l'autre la même forme , la même couleur, la même substance , les mêmes arêtes , en un mot que c'est un alcyonium , un polypier, une ruche d'in- sectes de mer, et non un nid d'oiseaux. La seule différence remarquable que l'on trouve entre les deux descriptions , c'est qu xlristote dit que son nid d'al- cyon a l'ouverture étroite , au lieu que Donati assure que son alcyonium a la bouche grande ; mais ces mots grand , petit , expriment , comme on sait, des idées relatives à telle ou telle unité de mesure qui les déterminent, et nous ignorons l'unité que le docteur Donati sétoit choisie : ce qu'il y a de sur, c'est que le diamètve de cette bouche né toit que la sixième partie de celui de son alcyojiium, ouverture médiocrement r > '^ 4 9 DE l'hirondelle. 3^3 grande pour un nid; remarquez qu'A- ristote crojoit parler d'un nid. Celui de salangane est un nid véri- table , construit par la petite hirondelle qui porte le nom de salangane aux îles Philippines. Les écrivains ne sont d'ac- cord ni sur la matière de ce nid , ni sur sa forme, ni sur les endroits où on le trouve : les uns disent que les salan- ganes l'attachent aux rochers, fort près du niveau de la mer , les autres dans le$ creux de ces mêmes rochers, d'autres qu elles les cachent dans des trous en terre ; Gemelli Carreri ajoute « que les matelots sont toujours en quête sur le rivage, et que, quand ils trouvent la terre remuée, ils l'ouvrent avec un bâ- ton et prennent les œufs et les petits ^ qui sont également estimés pour les manger. » Quant à la forme de ces nids, les uns assurent qu'elle est hémisphérique, les autres nous disent « qu'ils ont plusieurs cellules, que ce sont comme de graR- Oiseaux. XIII. 34 I m iV )l ^ Zg4 I STOIRB NATURELLE des coquilles qui y sont attachëes , et qu'ils ont , ainsi que les coquilles , des stries ou rugosités. » A l'égard de leur matière , les uns prétendent qu'on n'a pu la connoître jusqu'à présent ; les autres , que c'est une écume de mer ou du frai de pois- son , qu'elle est fortement aromatique ; les autres, qu'elle n'a aucun goût 5 d'au- tres , que c'est un suc recueilli par les sa- langanes sur l'arbre appelé calambouc; d'autres , une humeur visqueuse qu'elles rendent par le bec au temps de l'amour 5 d'autres , qu'elles les composent de ces holothuries ou poissons-plantes qui se trouvent dans ces mers ; le plus grand nombre s'accorde à dire que la subs- tance de ces nids est transparente et semblable à la colle de poisson, ce qui est vrai ; les pêcheurs chinois assurent , suivant Kœmpfer, que ce qu'on vend pour ces nids n'est autre chose qu'une préparation faite avec la chair des po- lypes 5 enfin, Kœmpter ajoute qu'eu .^r^-'>«ril% \ .<:. J\ DE l'hirondelle. 39^ effet cette chair des polypes ir urinée , suivant une recette qi^il don.d , a la même couleur et le même goût que ces nids. Il est bien prouvé par toutes ces contrariétés , qu'en différens temps et en différens pays, on a regardé comme nids de salangane différentes substan- ces , soit naturelles , soit artificielles. Pour fixer toutes ces incertitudes, je ne puis mieux faire que de rapporter ici les observations de M. Poivre, ci- devant intendant des îles de France et de Bourbon. Je m'étois adressé à ce voyageur philosophe avec toute la con- fiance due à ses lumières , pour savoir à quoi m'en tenir sur ces nids presque aussi défigurés dans leur histoire par les rtuteurs européens , qu'altérés ou fal- sifiés dans leur substance par les mar- chands chinois : voici la réponse que M. Poivre 4 bien voulu me faire d'après ce qu'il a vu lui-même sur les lieux. « M'étant embarqué en 1741 , sur le vaisseau le Mars, pour aller en Chine , Il il l \ il ,: 1/ i ■.-^%'f->^m^ Zjgiii^sib ,/ > • i4 ■ 1 K^ 3(^6 HISTOIRE NATURELLE nous nous trouvâmes au mois de juillet de la même année dans le détroit de Sonde , très - près de l'île Java , en- tre deux petites îles qu'on nomme la ^ande et la petite Tocque, Nous fûmes pris de calme en cet endroit , nous des- cendîmes sur la petite Tocque dans le dessein d'aller à la chasse des pigeons verts. Tandis que mes camarades de promenade gravissoient les rochers pour chercher des ramiers verts , je suivis les bords de la mer pour y ra- masser des coquillages et des coraux articulés qui y abondent. Après avoir fait presque le tour entier de l'îlot , un matelot chaloupier, qui m'accompa- gnoit, découvrit une caverne assez profonde creusée dans les rochers qui bordent la mer : il y entra 5 la nuit approehoit^ à peine eut- il fait deux ou trois pas, qu'il m'appela à grands cris 5 en arrivant, je vis l'ouverture de la caverne obscurcie par une nuée de petits oiseaux qui en sortoient comme ' '^^ i^p i,A-=^»K«-/"'' iK DE l'hirondelle. ^97 des essaims ; j'entrai en abattant avec ma canne plusieurs de ces pauvres petits oiseaux que je ne connoissois pas en- core. En pénétrant dans la caverne , je Ja trouvai toute tapissée dans le haut de petits ttids en forme de bénitiers ; le matelot en avoit déjà arraché plusieurs, et avoit rempli sa chemise de nids et d'oiseaux 5 j'en détachei aussi quelques- uns, je les trouvai très -adhérens aux rochers. La nuit vint nous nous rembarquâmes , emportant chacun nos chassies et nos collections. « Arrivés dans le vaisseau , nos nids furent reconnus par les personnes qui «voient fait plusieurs voyages en Chine, pour être de ces nids si recherchés des Chinois ; le matelot en conserva quel- ques livres , qw'il vendit très - bien à Canton $ de mon côté, je dessinai et peignis en couleurs natii relies les oi- seaux avec leurs nids et leurs petits dedans , car ils éloient tous garnis de petits de l'année, ou au moins d'œufs ; n\ „^»i?«*nî5»^,^3H»^^;rf;X'* / t'7^ r, . , 3()8 HISTOIRE HÀTUKELLE en dessinnnt ces oiseaux, je les re- connus pour do vraies hirondelles : leur taille éloit à -peu -près celle des colibris. « Depuis , f ai observé en d'autres voyages que , dans les mois de mars et d'avril, les mers qui s étendent depuis Java jusqu'en Cochinchine au nord , et depuis la pointe de Sumatra à l'ouest jusqu'à la nouvelle Guinée a l'est, sont couvertes de rogue ou frai de poisson , qui forme sur l'eau comme une colle- forte à demi-délayée. J'ai appris des Malais, des Cochinchinois, des Indiens bissagasdesiles Philippines et des Mo- luquois , que la salangane fait son nid avec ce frai de poisson. Tous s'accor- dent .sur ce point. Il m'est arrivé , en pass&nt aux Moluques en avril , et dans le détroit de la Sonde en mars , de pê- cher avec un seau de ce frai de pois- son dont la mer étoit couverte , de ie séparer de l'eau , de le faire sécher , et j'ai trouvé que ce frai aiasi séché res- DE LHIK ON BELLE. 5^9 sombloit parfaitement a la matière des tiids de salangane. ... tt C'est à la fin de juillet et au com- mencement d'août que les Cochinchi- iTois parcourent les îles qui bordent leurs côtes , sur - tout celles qui for- ment leur paracel , à vingt lieues de distance de la terre - ferme , pour chercher les nids de ces petites hiron- delles « Les salanganes ne se trouvent que dans cet Archipel immense qui borne l'extrémité orientale de l'Asie. .. . « Tout cet Archipel , où les iles se touchent pour ainsi dire, est très-favo- rable à la multiplication du poisson : le frai s'y trouve en très-grande abon- dance; les eaux de la mer y sont plus chaudes qu'ailleurs : ce n'est plus la même chose dans les grandes mers. » J'ai observé quelques nids de salan- ganes ; ils représentoient par leur for* me la moitié d'un ellipsoïde creux , alongé et coupé à angles droits par le ! tri \\y ^ 1»--— ««j*»''^" ■_»,-.*-— ■-■■■«wfe"' Ta»' l 400 HISTOIRE NATURELLE milieu de son grand axe : on voyoit bien qu'ils avoient été adhérens au ro^ cher par le plan de leur coupe ; leur substance étoit d'un blanc - jaunâtre , à denji-transparente 5 ils étaient com- posés à l'extérieur de lames très-min- ces , à-peu-près concentriques, et cou- chées en recouvrement les unes sur les autres, comme cela a lieu dans cer- taines coquilles : l'intérieur présentoit plusieurs couches de roseaux irrégu- liers , à mailles fort inégales , superpo- sés les uns aux autres , formés par une multitude de fils de la méitie matière que les lames extéiieures, et qui secroi- soient et ïecroisoiént en tout sens. Dans ceux de ces nids qui étoient bien entiers , on ne^ découvroit au- cune plume 5 mais, en fouillant avec précaution dans leur substance , on y trouvoit plus ou moins de plumes en- gagées, et qui diminuoient leur trans- parence à l'endroit qu'elles occupoient; quelquefois , mais beaucoup plus rare- r > l'.r^' ■'^' ■■-'*«?- ■*.^,^'^.■k ''^-**.irf**.*' 1 r DE L HtRONDELIS. 40I ment , on y appercevoit des débris de coquilles d'œuf ; enfin, 'dans presque toiis il y avoit des vestiges plus ou moins considérables de fiente d'oiseau. J'ai tenu dans ma bouche , pendant une heure entière , une petite lame qui s étoit détachée d'un de ces nids ; je lui ai trouvé d'abord une saveur un peu salée; après quoi ce n étoit plus qu ui v / \ o L'Hirondelle 9u oapuchoa roux, hirundo Capensis, , .. ,,1 .v ..... L'Hirondelle de rivage y hirundo Riparia. L'Hirondelle grise des rochers , hirundo Montanap "Le Martinet noir y hirundo ^pus. Le Martinet pourpré , hirundo Purpurea, L'Hirondelle de la baie d'Hudspn, hirundo Subis, La grande Hirondelle à ventre rouge du Sénégal , hirundo Senegalensis, L'Hirondelle ambrée, hirundo ^mhrosiaca, L'Hirondelle à ceinture blanche , hirund** Fasciata, Oiseaux. XIII. 36 .< :/- m • ^r^^»k0 -np^i, ,m ^m^lTke^i^nZ «.,i.i^^»^.i:^^-..,l^y^ j> i^iïil^^f Vj ïi irv 4l8 HISTOIRE NATURELLE, CtC. Le Tapère , hirundo Tapera, L'Hirondelle bruoe et blanche à ceinture brune ^ hirundo Torgt^ata, L'Hirondelle à yentre blaoïp de Cajenne, hirundo Leucoptera. *' ' • L'Hirondelle acutipenne , hirundo Teîasgia. Le grand Martinet à ventre blanc, hirund^j Melha, Le Martinet à collier blanc, hirundo Cayen- nensis. L'Hirondelle de Sibérie j hirundo Dauurica. Le petit Martinet noir , hirundo Nigra. Le grand Martinet noir à ventre blanc , hirundo Dominicensis, Le Martinet noir et blanc à ceinture grise , hirundo Peruviana» La petite Hirondelle noire à ventre cendré ^ hirundo Cinerea, ' • " ' '' L'Hirondeile bleue de la Louisiane^ hirundo Violavea. 't ♦ -. L'Hirondelle chalibée de Caycnne , hirundo Chaîihea, ' '■■*'■ vj . • ' FIN DU TOME TREIZIÈME. DE l'imprimbriî: oe gutllemiwet. -»^«n!>=|f«^.»vïr;; ^-^riigr^ '' ,-*i -^: ! •^^>- -^•^r.'- f *