IMAGE EVALUATION TEST TARGET (MT-3) // 1.0 l.l ■16 L25 II 1.4 1.6 V] ^' 7 A ^ y^ '3 Photographie Scienœs Corporation 23 WEST MAIN STREET WEDSTER, N.Y. 14580 (716) 872-4503 ^m^\ '^'.j^^'^ 'i-'^ <5* -^ : I CIHM/ICMH Microfiche Séries. CIHIVI/ICMH Collection de microfiches. Canadian Institute for Historical Microreproductions / Institut canadien de microreproductions historiques S V Tachnical and Bibliographie Notas/Notas tachniquas at bibliographiquas Tha Instituta has attamptad to obtain tha bast original copy availabla for fiiming. 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' { .«■■;. l >' r — - î. • «■ i 1 ' î Jf ..:.',_...,^^,fek*, - ^^ , , ^.^^ , -•'-,•».■■' -.%s-'<-l.. :i;4.- I- • * II r • \ fi l\w .J. Tom.XJI Deifi't'e JUoni^et iCcu/p X. l.F. MANAJaN . 1 liK INTANAKIN liri'K ,' V ''v ,,<'-?>s,%-> ■;.'^,. .i..:...ir .-u /'«'///ly . T. X X V V- 0 ]'': fv^ ï\ H ; {y V V, C(7fi- ! i: M A .M A K I X ^^ i" * (i ..tJ«i>.'- 1. ■«»■ *»■ » .<,! I I l'j II *.l ir .%": ^r^i. ,# -'•»<• «.-.*, 'i,ÇA*#v..i.,i;, ;•>••:►« 4 ■l^i': •■^»r :H^ f ils «t . •^T iA". WrMr 1' » ^w» ^^«» ..■Al;^ ■fîc^i::'?» Î^H^ïdMîï,..:.. l ^>* V '> ..'•• il TTT, HISTOIRE NATURELLE DES OISEAUX, LXXVr GENRE, i'*l> •f '.,.*.■ 4 f ■ ( î^. il LE MANAKIN, pipra. Caractère générique : bec courbe , su- bulé. LES MANAKINS. Ces oiseaux sont petits et fort jolis ; les plus grands ne sont pas si gros qu'un moi- neau , et les autres sont aussi petits que le roitelet. Leurs caractères communs et généraux sont d'avoir le bec court, droit, comprimé par les côtés vers le Oiseaux. XIV. i !!.... 'îi.\iJJim^^:,r>Ji ^\ Z HISTOIRE NATURELLE! bout; la mandibule supérieure convexe en dessus et légèrement échancrée sur les bords , un peu plus longue que la mandibule inférieure , qui est plane et droite sur sa longueur. Tous ces oiseaux ont aussi la queue courte et coupée carrément, et la même disr)Osition dans les doigts que les coqs-de-roche , les todiers et les calaos, c'est-à-dire, le doigt du milieu réuni étroitement au doigt extérieur par une membrane jus- qu'à la troisième articulation , et le doigt intérieur jusqu'à la première ar- ticulation seulement. Les habitudes naturelles qui leur sont communes à toutes n* étoient pas connues, et ne sont pas encore aujour- d'hui autant observées qu'il seroit nécessaire pour en donner un détail exact. Nous ne rapporterons ici que ce que nous en a dit M. de Manoncour , qui a vu un grand nombre de ces oi- seaux dans leur état de nature. Ils ha- bitejit les grands bois des climats chauds f \ DUMANAKIN. Ù de l'Amérique , et n*en sortent jamaisi pour aller dans les lienx découverts ni dans les campagnes voisines des habitations. Leur vol , quoiqu'assez ra- pide , est toujours court et peu élevé i ils ne se perchent pas au faîte des arbres , mais sur les branches à une moyenne hauteur; ils se nourrissent de petits fruits sauvages, et ils ne laissent pas de manger aussi des insectes. On les trouve ordinairement en petites troupes de huit ou de Jix de la même espèce , et quelquefois ces petites trou- pes se confondent avec d'autres trou- pes d'espèces différentes de leur même genre , et même avec des compagnies d'autres petits oiseaux de genre diffé- rent , tels qu^les pitpits , etc. C'est or- dinairement le matin qu'on les trouve jéunis en nombre , ce qui semble les rendre joyeux 5 car ils font alors en- tendre un petit gazouillement fin et agréable; la fraîcheur du matin leur donne cette expression de plaisir, car y 4 HISTOIRE NATURELLE ils sont en silence pendant le jour, et cherchent à éviter la grande chaleur en se séparant de la compagnie , et se retirant seuls dans les endroits les plus ombragés et les plus fourrés des forets. Quoique cette habitude soit commune à plusieurs espèces d'oiseaux , même dans nos forêts de France, où ils se réunissent pour gazouiller le matin et le soir, les manakins ne se rassemblent jamais le soir, et ne demeurent en- semble que depuis le lever du soleil jusqu'à neuf ou dix heures du matin, après quoi ils se séparent pour tout le reste de la journée et pour la nuit sui- vante. En général, ils préfèrent les terreins humides et frais aux endroits plus secs et plus chauds^ cependant ils ne fréquentent ni les marais ni le bord des eaux. Le nom manàkin a été donné à ces oiseaux par les Hollandais de Surinam. Nous en connoissons six espèces bien distinctes, mais nous ne pourrons dé- et D '^ M A N A K I N. 5 signer que ui première par le nom qu elle porte dans son pays natal; nous indiquerons les autres par des déno- minaticns relatives à leurs caractères les plus apparens. LE TUÉ, ou GRAND MAJSTAKIN. Cette espèce a été bien indiquée par Marcgrave ; car elle est en effet la plus grande de toutes : la longueur de l'oiseau est de quatre pouces et demi, et il est à-peu-près de la grosseur d'un moineau ; le dessus de la tête est cou- vert de plumes d'un beau rouge , qui sont plus longues que les autres, et que l'oiseau relève à volonté, ce qui lui donne alors l'air d'avoir une huppe; le dos et les petites couvertures supé- rieures des ailes sont d'un beau bleu • le reste du plumage est noir velouté; l'iris des yeux est d'une belle couleur de saphir; le bec est noir, et les pieds sont rouges« § J 6 HISTOIRE NATURELLB M. l'abbé Aubry , curé de Saint- Louis, a dans son cabinet, sous le nom de tigé'guacu de Cuba , un oiseau qui est une variété peut-être de sexe ou d âge de celui-ci, car il n'en diffère que par la couleur des grandes plumes du dessus de la tête , qui sont d'un rouge foible, et même un peu jaunâtres. Cette dénomination sembleroit indiquer que l'espèce du tlgé ou grand manakin se trouve dans l'île de Cuba , et peut-être dans d'autres climats de l'Amérique , aussi bien que dans celui du Brésil : néanmoins il est fort rare à Cayenne ; et , comilie ce n'est point un oiseau de long vol , il n'est guère probable qu'il ait traversé la mer pour arriver à l'île de Cuba. Le manakin vert à huppe rouge, représenté dans nos planches enlumi- nées , est le tige jeune : on a vu plu- sieurs manakins verts déjà mêlés de plumes bleues 5 et il faut observer qu'ils " ne sont jamais , dans l'état de nature , DU MANAKIN. 7 à'un vert décidé, comme il lest dans la planche enluminée : leur vert est plus sombre ; il faut que les tijés jeu- nes et adultes soient assez communs dans les climats chauds de l' Amérique, puisqu'on les envoie souvent avec les autres oiseaux de ces mêmes climats. 1 LE CASSE-NOISETTE. Nous donnons le nom de casse^ noisette à cet oiseau , parce que son cri représente exactement le bruit du pe- tit outil avec lequel nous cassons des noisettes. Il n'a nul autre chant ni ra- mage : on le trouve assez communé- ment à la Guiane , sur - tout dans les lisières des grands bois 5 car il ne fré- quente pas plus que les autres ma- nakins les savanes et les lieux décou- verts. Les casse - noisettes vivent en petites troupes comme les autres ma- nakins, mais sans se mêler avec eu?tî ils se tiennent plus ordinairement à I .'1' ' '" '•"^^•■■•"••■"•■'•"•(■pi ur*''^i ■ ' ^ 8 HISTOIRE NATURELLE terre, se posent rarement sur les bran- ches , et toujours sur les plus basses. Il semble aussi qu'ils mangent plus d'in- sectes que de fruits : on les trouve souvent à la suite des colonies de four- mis , qui les piquent aux pieds , et les font sauter et faire leur cri de casse- noisette , qu'ils répètent très-souvent. Ils sont fort vifs et très-agiles ; on ne les voit presque jamais en repos , quoi- qu'ils ne fassent que sautiller sans pou- voir voler au loin. Le plumage de cet oiseau est noir sur la tête , le dos , les ailes et la queue, et blanc sur tout le reste du corps ^ le bec est noir , et les pieds sont jatines. La planche enluminée, 71°. 3o2, fi^, I , présente une variété de cette espèce, sous le nom de manakin du Brésil ; mais c'est certainement un casàe-noisette , car il a le même cri, et tious présumons que ce n'est qu'une différence de sexe ou d'âge. Il ne dif- fère en effet du premier que par la cou- DUMANÂKIN. g leur des petites cjouvertures supérieu- res des ailes qui sont blanches , au lieu qu'elles sont noires dans l'autre. LE MANAKIN ROUGE. iO f.i'T^ Le mâle , dans -^ mâle , dans cette espèce , est d un beau rouge vif sur la tête , Je cou , le dessus du dos et la poitrine 5 orangé sur le front , les côtés de la tête et la gorgé; noir sur le ventre , avec quelques plu- mes rouges et orangées sur cette même partie ; noir aussi sur le reste du dessus du corps, les ailes et la queue; toutes les pennes des ailes , excepté la pre- mière, ont sur la face intérieure et vers le milieu de leur longueur, une tache blanche qui forme une bande de cette même couleur lorsque l'aile est déployée ; le haut des ailes est d'un jaune très-foncé , et leurs couvertures inférieurçs sont jaunâtres; le bec et les pieds sont noirâtres. La femelle a le dessus du corps oli- Oiseaux, XIV. 2 10 HISTOIRE NATtJRElLK vâtre,avec un vestige d'une couronne rouge sur la tête , et le dessous de son corps est d'un jaune-olivâtre : elle est au reste de la même figure et de la même grandeur que le mâle. L'oiseau jeune a tout le corps oli- vâtre, avec des taches rouges sur le front, la tête, la gorge, la poitrine et le ventre. . | Cette espèce est, à la Guiane, la plus commune de toutes celles des manakins. , * ' . " '^ 'Av LE MANAKIN ORANGÉ. Edwards est le prenaier auteur qui ait donné la figure de cet oiseau; mais il a cru mal-à-propos qu'il étoit la femelle du précédent. Nous venons de décrire cette femelle du manakin rouge , et il est très-certain que celui- ci est d'une autre espèce , car il est extrêmement rare à la Guiane , tandis que le manakin rouge y est très-com-» DU MANAKIN. II mun. Linnaeus est tombé dans la même erreur, parce qu'il nà fajj Edwards. Ce manakin a la gorge, la poitrine belle couleur orange son plumage est nol remarque sur les ailes blanches que porte le il a aussi comme lui les piec mais son bec est blanc ; en sorte que , malgré ces rapports de la bande des ailes , de la couleur des pieds , de la grandeur et de la forme du corps , on ne peut pas le regarder comme une simple variété d'âge ou de sexe dans l'espèce du manakin rouge. ^ I, LE MANAKIN A TÊTE D'OR. n. LE MANAKIN A TÊTE ROUGE. III. LE MANAKIN A TÊTE BLANCHE. Nous présumons que ces trois oi- seaux ne sont que trois variété^ de •**». »1WI&*-ï«Bî4^' /' «fitu-' ■»»■ -•••*>•■»• 12 HISTOIRE NATURELLE cette cinquième espèce , car ils sont tous trois exactement de la même grandeur , u'aj^ant que trois pouces huit lignes, de longueur , tandis que toutes les espèces précédentes , que nous avons données par ordre de grandeur , ont quatre pouces et demi , quatre pouces trois quarts , etc. D'ailleurs tous trois sont de la même formj de corps, et se ressemblent même par les cou- leurs , à l'exception de celles de la tête , qui dans le premier est d'un beau jaune, dans le second d'un rouge vif, et dans le troisième d'un beau bleu ; on ne trouve aucune autre différence sensi- ble dans tout le reste de leur plumage qui est en tout et par-tout d'un beau noir luisant ; tous trois ont aussi les plumes qui couvrent les jambes d'un jaune pâle avec une tache oblongue d'un rouge vif sur la face extérieure de ces plumes. Seulement le premier de ces manakins a le bec blanchâtre et les pieds noirs ; le second , le bec noir DU MANAKIN. i3 et les pieds cendres ; et le troisième , le bec gris-brun et les pieds rougeâtres : mais ces légères différences ne nous ont pas paru des caractères assez tran- chés pour faire trois espèces distinctes; et il se pourroit même que de ces trois oiseaux , l'un fût la femelle d'un autre. Cependant M. Mauduit, auquel j'ai communiqué cet article , m'a assuré qu'il n'avoit jamais vu au manakin à tête blanche les plumes rouges qui recouvrent le genou dans le manakin à tête d'or : si cette différence étoit constante , on pourroit croire que ces deux manakins forment deux espèces différentes; mais M. de Manoncour nous a assuré quUl avoit vu des mana- kins à tête blanche avec ces plumes rouges aux genoux , et il y a quelque apparence que les individus observés par M. Mauduit étoient défectueux. Ces manakins se trouvent dans les mêmes endroits, et sont assez com- muns à la Guiane. Il paroit même qu& «*',. if ^.-y%*-] il T4 HISTOIRE NATURBILE l'espèce en est répandue dans plusieurs autres climats chauds, comme au Bré- sil et au Mexique ; néanmoins Toi) ne nous a rien appris de particulier sur leurs habitudes naturelles. Nous pou- vons seulement assurer qu'ils se tien- nent, comme tous les autres manakins, constamment dans les bois , et qu'ils ont le gazouillement qui leur est com- mun à tous , à l'exception de celui que nous avons appelé le casse-noisette, lequel n'a d'autre voix ou plutôt d'au- tre cri que celui d'une noisette qu'on casse en la serrant. LE MANAKIN A GORGE BLANCHE. Variété, Une troisièriie variété dans cette même espèce est le manakin à gorge blanche , qui ne diffère des précédens que par la couleur de la tête ^ laquelle est d'un noir luisant , comme tout le reste du plumage , à^ l'excep* '. >ri d'une / \ * V DUMAKARlir. |5 sorte de cravate blanchr qui prend depuis la gorge , et fiuil en puin(e sur la poitrine. Il est "xactenu ut de U même grandeur que les trois précë- dens, n'ayant comme eux que trois pouces huit lignes de longueur. !Nous ï ';d "irons de quel climat il est , ne l'ayant Vu ^ue dans des cabinets particuliers , où il étoit indiqué par ce nom, mais sans aucune autre notice. M. de Ma- noneour ne l'a pas rencontré à la Guiane; cependant il ya toute appa- rence qu'il est, comme les trois autres, originaire des climats chauds de 1! Amé- rique. LE MANAKIN VARIÉ. Nous donnons la dénomination de manakin varié à cet oiseau , parce que son plumage est en effet varié de pla- ques de différentes couleurs, toutes très- belles et très -tranchées. Il a le front d'un beau blanc-mât j le sommet de la ' I .;5 J*»fc'«*-^-'' '^' I »■§ l6 HISTOIRE NATURELLE tête d'une belle couleur d'aiguë -ma- rine ; le croupion d'un bleu éclatant; le ventre d'une couleur brillante oran- gée , et tout le reste du plumage d'un beau noir velouté 5 le bec et les pieds sont noirs : c'est le plus joli et le plus petit de tous les manakins , n'ajant que trois pouces et demi de longueur, et n'étant pas plus gros qu'un roitelet. Il ôe trouve à la Guiane, d'où il nous a été envojé , mais il y est très-rare , et nous ne savons rien de ses habitudes naturelles. Indépendamment de six espèces et de leurs variétés que nous venons de décrire, les nomenclateurs modernes ont appelé manakins quatre oiseaux indiqués par Seba, dont nous ne faisons ici mention que pour faire remarquer les méprises où l'on pourroit tomber en suivant cette nomenclature. Le premier de ces oiseaux a été in- diqué par Seba dans les termes suivans ; f. LE we - ma- iciatant; te oran- ige d'un 9s pieds le plus ant que eur, et oitelet. il nous s-rare, îitudes ces et )ns de iernes iseaux aisons rquer mber éin- 'ans: DU MANAKIN. »7 Oiseau nommé par les Brasiliens Maîzi de Miacatototi. « Son corps est orné de plumes noi- râtres , et ses ailes de plumes d'un bleu- turquin^ sa tête, qui est d'un rouge de sang, porte un collier d'un jaune- doré autour du cou et du jabot ; le bec et les pieds sont d'un jaune -pâle. » M. Brisson, sans avoir vu cet oiseau, ne laisse pas d'ajouter à cette indication des dimensions et des détails de cou- leurs qui ne sont point rapportées par Seba ni par aucun autre auteur. On doit aussi être étonné de ce que Seba a donné le surnom' de miacatototi k cet oiseau qu'il dit venir du Brésil , car ce nom n'est pas de la langue du Brésil , mais de celle du Mexique, dans laquelle il signifie oiseau de maïs, La preuve évidente que ce nom a été mal appliqué par Seba , c'est que Fernandez a indi- qué sous ce même nom un oiseau du I / n i ■ i: 1 i ■ 5 w •• :P. :,i l8 HISTOIRE HATURELLE Mexique fort différent de celui-ci , et qu'il décrit dans les termes suivans : De Miacatototl seuave germinis maizi, ■ I , 4 AviCVLA est satis parva, ita nuncu" pata quod germinibus maizi insidere soleat; ventre patiente ad reliquo cor- pore nigro , plumis tamen candentibus intersertis , alœ caudaque infernè ci- nerœ sunt. Frigidis degit locis ,ac bono constat aLimento. Il est aisé de voir , en comparant ce que dit ici Fernandsz avec ce qu'a dit Seba, que ce sont deux oiseaux diffé- rens, mal-à-propos indiqués sous ce même nom ; mais comme la description de Fernandez est à-peu-près aussi im- parfaite que celle de Seba , et qvje la fi- gure que ce dernier a donnée est encore plus imparfaite que sa description , il n'est pas possible de rapporter cet oiseau qui se repose sur les maïs au genre du manakin plutôt qu'à tout autre genre. '/^ .. i DUMANAKIN. ig Il en sera de même d'un autre oiseau donné par Seba sous le nom de Rubetra , ou Oiseau d'Amérique huppi, «Il n'est pas un des moindres oi- seaux de chant , dit cet auteur : il a la crête jaune aussi , excepté dessous qu'il «stbrun^ son plumage est, autour du cou et sur le corps , d'un roux-jaune ; la iqueue et les grosses plumes des ailes sont d'un bleu éclatant , tandis que les petites plumes sont d'un jaune-pâle. » Un troisième oiseau que nos nomen- clateurs ont appelé manakin est celui que Seba indique sous le nom de Picicitlif ou Oiseau du Brésil très-petit et huppé, â «lia, dit cet auteur , le corps et les ailes d'un pourpre qui est par-ci par-lù plus ou moins haut ; la crête est d'un jaune des plus beaux , et forme comme ' i ^Mdt^lÊH^Mimt A U 20 HISTOIRE NATURELLE un petit faisœau de plûmes; son bec pointu et sa queue sont rouges ; en un mot, ce petit oiseau est tout-à-fait joli de quelque côté qu'on le voie. » Fernandez a indiqué par ce même nom un autre oiseau qui est vraiment du Mexique , et duquel il fait mention dans les termes suivans : Tetzcocjuensis etiam avis Picicitli, parvula totaque cinereo corpore , si ca- put excipias et collum quœ atra sunt , sed candente macula oculos (qui magni sunt) ambiente, cujusacumen in pec~ tus usque procedit ; apparent post im» bres , educatœque domi brevi moriun- tur : carent cantu , bonum prœstant alimentum; sed nesciunt Indi referre ubi producant sobolem. En Comparant ces deux descriptions , il est aisé de voir que l'oiseau donné par Seba, n'a d'autre rapport que le nom avec celui de Fernandez , et que c'est fort mal-à-propos que ce premier auteur a été chercher ce nom pour l'ap- I \ jon bec ; en un fait joli même raiment nention Icicitli, ? , si ca- •a sunt , in pec~ jost im' loriun- œstant referre plions , donné que le et que remier ir l'ap- I DUMANAKIN. 2tl pliquer à un oiseau du Brésil , fort dif- férent du vrai picicitli du Mexique, Il en est encore de même d'un qua- trième oiseau indiqué par Seba sous le nom de Coquantototl , ou petit 0 iseau huppé j de la figure du Moineau. tt II a, dit cet auteur, le bec jaune , court, recourbé^ et se jetant eïi arrière. On observe au-dessus des yeux une ta- che jaune 5 son estomac et son ventre tirent sur un jaune - blafard 5 ses ailes sont de la même couleur et mélangées de quelques plumes grêles -incarna tes, tandis que les maîtresses plumes sont cendrées - grises ; le reste du corps est gris : il porte sur le derrière de la tête une petite crête. » Oiseaux. XIV. n rv. 22 HISTOIRE NATURELLE Espèces voisines du Manakin» LE PLUMAGE BLANC. Cette espèce est nouvelle et se trouve à la Guiane , où néanmoins elle est assez rare. M de Manoncour nous a rapporté l'individu qui est au Cabinet, et dont la planche enluminée repré- sente très-bien la forme et les couleurs. Cet oiseau est remarquable par sa très- longue huppe blanche , composée de plumes d'un pouce de longueur , et qu'il relève à volonté. Il diffère des ma- iiakins d'abord par la grandeur , ayant six pouces de longueur , tandis que les plus grands manakins n'ont que quatre pouces et demi ; il en diffère encore par la forme et la grandeur de la queue qui est longue et étagée , au lieu que celle des manakins est courte et coupée car- rément ; son bec est aussi beaucoup plus long à proportion et plus crochu .1 E In, NC. e et se ins elle Lir nous Cabinet, I repré- ouleurs. sa très- osée de Bur , et ! des ma- , ayant que les quatre |core par eue qui ue celle pée car- jeaucoup crochu DU MANAKIK. 23 ■M que celui des manakins , et il n'y a guère que par la disposition des doigts qu'il leur ressemble ; si même il n avoit pas cette disposition dans les doigts , il seroit du genre des fourmilliers : nous pouvons donc le regarder comme for- mant la nuance entre l'un et l'autre de ces genres, et nous n'avons rien à dire au sujet de ses habitudes naturelles. FOISEiiU CENDRÉ de iaGuiane, Cette espèce est nouvelle , et la planche enluminée représente l'oiseau assez exactement pour que nous puis- sions nous dispenser d'en faire la des- cription. Nous observerons seulement qu'on ne doit pas le regarder comme un vrai manakin , car il en diffère par sa queue qui est beaucoup plus longue et étagéej il en diffère encore par son bec qui est considérablement plus long : mais comme il ressemble aux mana- kins par la conformation des doigts et î !v.-.''W|"5».'<».i 24 HISTOIRE NATURÏLLB par la figure du bec , on doit le mettre à la suite de ce genre. Cet oiseau cendre se trouve à la Guiane , où il est assez rare , et il a été apporté pour le Cabinet du Roi , par M. de Manoncour. L' O R G A N I S T E. L'on a donné, à Saint-Domingue , le nom d'organiste à ce petit oiseau , parce qu'il fait entendr*^ successive- ment tous les tons de l'octave , en mon- tant du grave à l'aigu. Cette espèce de chant , qui suppose dans l'oreille de l'oi- seau quelque conformité avec l'orga- nisation de l'oreille humaine , est non- seulement fort singulière , mais très- agréable. M. le chevalier Fabre Des- haies nous a écrit qu'il existe dans la partie du sud , sur les hautes monta- gnes de Saint - Domingue , un petit oiseau fort rare et fort renommé , que l'on y appelle musicien , et dont le i .s I mettre ve à la il a été loi, par E. raingue , ; oiseau , ccessive- en mon- îspèce de ledel'oi- !C l'orga- est non- lais très- Ibre Des- dans la monta- un petit mé , que dont le DV MANAKIN. fl5 i cliant peut se noter. Nous présumons que ce musicien de M. Deshaies est le même que notre organiste; cepen- dant nous doutons encore que le chant de cet oiseau imite régulièrement et constamment les sons successifs de l'oc- tave de nos sens musicaux , car nous Ile l'avons point eu vivant; il m'a été donné par M. le comte de Noe, qui l'avoit rapporté de la partie espagnole de Saint-Domingue , où il m'a dit qu'il étoit fort rare et très-difficile à apper- cevoir et à tirer , parce qu'il est dé- fiant et qu'il sait se cacher ; il sait mê- me tourner autour d'une branche à mesure que le chasseur change de pla- ce , pour n'en être pas apperçu ; en sorte que souvent , quoiqu'il y ait plu- sieurs de ces oiseaux sur un arbre , on ne peut en découvrir un seul , tant ils sont attentifs à se mettre à cou- vert. Sa longueur est de quatre pouces ; son plumage est bleu sur la tête et le .j«*^- y i I 26 HISTOIRE NATITRELLB COU ; noir changeant en gros bleu sur le dos , les ailes et la queue , et jaune- orangé sur le front , le croupion , et tout le dessous du corps. Cette courte description suffit pour le faire recon- noître. LE MANIKOR. Nous avons donné à cet oiseau le nom de rnanikor , par contraction de manakin orangé , croyant d'abord que c'étoit une espèce de manakin , mais nous avons reconnu depuis que nous nous étions trompés ; c'est une espèce nouvelle qui a été apportée de la Nou- velle Guinée au Cabinet par M. Son- nerat , et qui diffère des manakins par les deux pennes du milieu de la queue qui sont plus courtes que les pennes latérales, et par le défaut de l'échan- crure qui se trouve dans la mandibule supérieure du bec de tous les mana- kins j en sorte qu'on doit l'exclure de ^ V lEILE ros bleu sur le, et jaune- Toupion , et Cette courte faire recon- OR. cet oiseau le nti action de d'abord que lakin , mais is que nous une espèce de la Nou- r M. Son- nakins par e la queue les pennes e l'échan- mandibule les mana- xclure de ■i • ! i| ! \ 1..I.F. COQ ]>K nOCHE . ï.I.'OUOANISTE. J't^ir . i».î 1 i I ' .î -nu»*";. :\ i * -' rlf-iaso; 01 . r « - 1 » ' -) ).. lu/^i i...! * • >♦■;(, M' !!■;■ «' \V \v^ ♦ t ! .^t. l «.<)')« !-rl » . ,« n f^ '1 ■■"^Ski^-^^ -^ » \ 1 /. :*'<^>^ ^ Pi m V ï*4à* & 1^ u ; f r T, tr •i- >: w \'f An D tr M A N A K I N. 27 ce genre , d'autant qu'il n est pas vrai- semblable que les raanakins , qui tous sont d'Amérique, se trouvent à la Nou- velle Guinée. Le manikor a tout le dessus du corps îioir avec des reflets verdâtres ; le des- sous du corps d'un blanc-sale; il porte sur la poitrine une tache orangée de figure oblongue qui s'étend jusqu'au- près du ventre ; son bec et ses pieds sont noirs; mais M. Soniierat ne nous a rien appris sur ses habitudes natu- relles. */■ fi. ^ . f LE COQ DE ROCHE. Cet oiseau, quoique d'une couleur uniforme , est l'un des plus beaux de l'Amérique méridionale , parce que cette couleur est très - belle , et que son plumage est parfaitement étage ; il se nourrit de fruits , peut-être faute de grains , car il seroit du genre des gallinacés s'il n*ea différoit pas par la ^ « a8 HISTOIRE NATUREILS forme des doigts qui sont joints par une membrane , le premier et le se- cond jusqu'à la troisième articulation , et le second au troisième jusqu'à la première seulement^ il a le bec com- primé par les côtés , vers l'extrémité ; la queue très - courte et coupée carré- ment , ainsi que quelques plumes des couvertures des ailes 5 quelques - unes des plumes ont une espèce de frange de chaque côté , et la première grande plume de chaque aile est échancrée du tiers de sa longueur de la pointe à la base ; mais ce qui le distingue et le ca- ractérise plus particuHèrement , c'est la belle huppe qu'il porte sur la tête; elle est longitudinale en forme de demi- cercle. La femelle diîi ère du mâle en ce que le phimage de celui-ci est d'une belle couleur rouge , au lieu que celui de la femelle est entièrement brun 5 on apperçoit seulement quelques tein- tes de roux sur le croupion , la queue et les pennes des ailes. Sa huppe , dou- 1 m nts par le se- lation , ^u'à la c com- émité ; ! carré- nes des s - unes frange grande icrée du nte à la pt le ca- , c'est la tête; e demi- DU MAÏTAKÏN. celle du mâle , est a^ brun dou- ^^1 ble comme ceiie au maie , est moms fournie , moins élevée , moins arrondie et plus avancée sur le bec que celle du mâle. Tous deux sont ordinairement plus gros et plus grands qu'un pigeon ra- mier 5 mais il y a apparence que les di- mensions varient dans les différenS in- dividus , puisque M» Brisson donne à cet oiseau la grosseur d'un gros pigeon romain , et que M. Vosmaër assure qu'il est un peu plus petit que le pigeon corn- m.un 5 différence qui peut aussi venir de la manière de les empailler; mais dans l'état de nature , la femelle , quoiqu'un peu plus petite que le mâle , est cer- tainement bien plus grosse qu'un pi- geon commun. Le mâle ne prend qu'avec l'âge sa belle couleur rouge; dans la première année, il n'est que brun comme la fe- melle, mais à mesure qu'il grandit, son plumage prend des pointes et des taches de couleur rousse , qui devien- nent tout- à -fait rouges lorsqu'il est 1. 3o HISTOIRE NATURELLE adulte , et peut^tre même âgé , car il est assez rare d'en trouver qui soient peints par -tout uniformément d'un beau rouge. Quoique cet oiseau ait dû frapper les yeux de tous ceux qui l'ont ren- contré , aucun voyageur n'a fait men- tion de ses habitudes naturelles. M. de Manoncour est le premier qui l'ait ob- servé. Il habite non - seulement les fentes profondes des rochers, mais mê- me les grandes cavernes obscures , où la lumière du jour ne peut pénétrer : ce qui a fait croire à plusieurs person- nes que le coq de roche étoit un oiseau de nuit ; mais c'est une erreur , car il vole et voit très-bien pendant le jour. Cependant il paroît que l'inclination naturelle de ces oiseaux les rappelle plus souvent à leur habitation obscure qu'aux endroits éclairés , puisqu'on les trouve en grand nombre dans les ca- vernes , où l'on ne peut entrer qu'avec des flambeaux : néanmoins, comme on ' .-fj I i I V E , car il . soient it d'un Frapper nt ren- t men- , M. de 'ait ob- ent les ais mè- res , où métrer : person- 1 oiseau , car il le jour, ination appelle )bscure DU MANAKIN. 3i en trouve aussi pendant le jour en assez grand nombre aux environs de ces mê- mes cavernes , on doit présumer qu'ils ont les yeux comme les chats, qui voient très - bien pendant le jour , et très- bien aussi pendant la nuit. Le mâle et la femelle sont également vifs et très- farouches ; on ne peut les tirer qu'en se cachant derrière quelque rocher, où il faut les attendre souvent pendant plusieurs heures avant qu'ils se présen- tent à la portée du coup , parce que dès qu'ils vous apperçoivent, ils fuient as- sez loin par un vol rapide , mais court et peu élevé. Ils se nourrissent de pe- tits fruits sauvages , et ils ont l'habi- tude de gratter la terre , de battre des ailes , et de se secouer comme les pou- les ; mais ils n'ont ni le chant du coq ni la voix de la poule. Leur cri pour- roit s'exprimer de la syllabe ké, pro- noncé d'un ton aigu et traînant. C'est dans un trou de rocher qu'ils construi- sent grossièrement leur nid avec des Sa HISTOIRE NATURELLE petits morceaux de bois sec 5 ils ne pon-< dent communément que deux œufs sphériques et blancs, de la gross'^ur de l'œuf des plus gros pigeons. Les mâles sortent plus couvent des cavernes que les femelles , qui ne se montrent que rarement , et qui proba- blement sortent pend^mt la nuit. On peut les apprivoiser aisément 5 et M. de Manoncour en a vu un dans le poste hollandais du fleuve Maroni , qu'on laissait en liberté vivre et courir ayec les poules. On les trouve en assez grande quan- tité dans la montagne Luca, près d'Oya- poc , et dans la montagne Courouaye , près de la rivière d'Aprouack : ce sont les seuls endroits de cette partie de l'Amérique où Ton puisse espérer de se procurer quelques-uns de ces oiseaux. On les recherche à cause de leur beau plumage; et ils sont très-rares et très- chers, parce que les Sauvages et les Nè- gres, soit par superstition ou par timi- I I DUMANAKIN. 33 dite , ne veulent point entrer dans les cavernes obscures qui leur servent de retraite. LE COQ DE ROCHE DU PÉROU. Il y a une autre espèce , ou plutôt une variété de coq de roche , dans les provinces du Pérou ^ qui diffère de ce- lui-ci , en ce qu'il a la queue beaucoup plus longue , et que les plumes ne sont pas coupées carrément ; celles des ailes ne sont pas frangées comme dans le pré- cédent ; au lieu d'être d'un rouge uni- forme par-tout , il a les ailes et la queue noires, et le croupion d'une couleur cendrée : la huppe est aussi différente, moins élevée, et composée de plumes séparées ; mais , pour tout 1^ reste des caractères , cet oiseau du Pérou ressem- ble si fort au coq de roche de la Guiane, qu'on ne doit le regarder que comme une variété de cette même espèce. On pourroit croire que ces oiseaux Oiseaux. XIV. 4 îÊi ■ii 34 HISTOIRE NATURELLE sont les représentans de nos coqs et de nos poules dans le nouveau continent ; mais j'ai été informé qu'il existe dans l'intérieur des terres de la Guiane et au Mexique des poules sauvages qui res-» semblent beaucoup plus que les coqs de roche à nos poules ; on peut même lea regarder comme très-approchantes du genre de nos poules et de nos coqs d'Eu- rope : elles sont, à la vérité, bien plus petites , n'étant guère que de la gros- seur d'un pigeon commun; elles sont ordinairement brunes et rousses : elles ont la même figure du corps , la même petite crête charnue sur la tête , et la même démarche que nos poules : elles ont aussi la queue semblable , et la por- tent de mêi?ne ', le cri des mâles est aussi le même que celui de nos coqs , seu- ment il est plus foible. Les Sauvages de l'intérieur des terres connoisseut parfaitement ces oiseaux; cependant ils ne les ont pas réduits en domesticité ; et cela n'est pas étonnant, parce qu'ils I LLE coqs et de continent ; ixiste dans liane et au is qui res^ [es coqs de même lea ;hantes du 3oqs d'Eu- , bien plus le la gros- elles sont 5ses : elles , la même ête, et la lies : elles et la por- 3s est aussi ;oqs, seu- Sauvages mnoisseut endant ils nesticité ; rce qu'ils DU MANAKIlir. bD % n'ont rendu domestique aucun des ani- maux qui néanmoins .«.l'oient pu leur être très- utiles, sur- tout les hoccos, les marails , les agamis , parmi les oi- seaux; les tapirs, les pécaris et les pa- cas , parmi les quadrupèdes. Les an- ciens Mexicains, qui , comme l'on sait, étoient civilisés, avoient au contraire réduit en domesticité quelques ani- maux, et particulièrement ces petites poules brunes. Gemelli Carréri rap- porte qu'ils les appel oient chincchia- lacca; et il ajoute qu'elles ressemblent en tout à nos poules domestiques , à l'exception qu'elles ont les plumes bru- nâtres, et qu'elles sont un peu plus petites. Espèces connues dans ce genre. Le Coq de roche , prpra Rupicoh. Le Tijé, on grand Manakin, pipra Parcoia, Le Picicitli , pipra Cristata, Le Rubetra , pipra liubetra. Le Maizi, pipra Torquata, m (p 36 HISTOIRE NATURELLE Le Manakin gris , pipra Grisea, Le Plumage-blanc , pipra Alhifrons, Le Manakin à tête rouge , pipra Erjthro- cephaîa. Le Manakin orangé , pipra Auréola, Le Manakin à calotte blanche , pipra Leu- cooapilla. Le Manakin à gorge blanche , pipra Gut» turalis. Le Manakin varié , pipra Serena, Le Casse-noisette , pipra Manacus, Le Manakin à oreilles blanches ; pipra Leu- cotis. Le ManL^in cendré à calotte noire, pipra AtricapiUa, Le Manikor , pipra Papuensis, L'Organiste , pipra Musica. \ \ .j DE LA. «RIVE. ^7 pipra Leu* LXXVIP GENRE. r. us, pipra Zeu' oire, pipra m m LA GRIVE, T u RD as. Caractère générique : becéchancré, su- bulé, comprimé à sa base. LES GRIVES. La famille des grives a «?pns doute beaucoup de rapport avec celle des merles, mais pas assez néanmoins pour qu'on doive les confondre toutes deux- sous une même dénomination , comme ont fait plusieurs naturalistes ; et en cela le commun des hommes me paroit avoir agi plus sagement en donnant des noms distincts à des choses vrai- ment distinctes ; on a appelé grives» t ."raT 'l ( i 38 HISTOIRE N A T U R É r. L 15 ceux de ces oiseaux dont le pluinnge éloit grK'elë, ou marcjuc^ sur la poitrine de pelites mouchetures disposi^es avec une sorte de r^gularit^; au contraire, on a appelé merles ceux dont le plu- mage étoit uniforme , ou varié seu- lement par de grandes parties ; nous adoptons cette distinction de noms d'au- tant plus volontiers , que la différence du plumage n'est pas la seule qui se irouve entre ces oiseaux, et, réservant les merles pour un autre article, nous nous bornons dans celui - ci à parler imiquemeut des grives. Nous en distin- guons quatre espèces principales vivant dans notre climat, à chacune desquelles nous rapporterons , selon notre usage , ses variétés , et autant qu'il sera possi- ble les espèces étrangères analogues. La première espèce sera la grive pro- prement dilej je rapporte à cette espèce, comme variété, la grive à tête blanche cl'Aldmvande , et la grive huppée de Schweiickfeld 3 et comme espèces étran- ^ ^ ; t L y. plumnge a poitrine )S(^es avec :on traire, it le plii- ^^x'ié, seu- ies ; nous omsd'au- difï'érence lie qui se réservant icle, nous à parler \ en distin- lies vivant lesquelles tre usage, era possi- logues. grive pro- tte espèce, te blanche huppée de xes étran- PEIAGRIVE. Zq gt>res analogues , la grive de la Cuicne, et la grivette d'Amérique , dont parle Cateshy. La seconde espèce sera la draine, qui est le turdus viscivorus des anciens, et à laquelle je rapporte, comme variétés, la draine blanche. La troisième espèce sera la litome. C'est le turdus piloris des anciens 5 j'y rapporte, comme variétés, la litorne ta- chetée de Klein , la litorne à tête blanche de M. Brisson ; et comme espèces étran- gères analogues, la litorne de la Caroline et la litorne de Canada de Catesby. La quatrième espèce sera le mauvisy qui est le turdus iliacus des anciens , et notre véritable calandrote de Bour- gogne. Enfin je placerai à la suite de ces quatre espèces principales quelques grives étrangères qui ne sont point assez connues pour pouvoir les rap- porter à l'une plutôt qu'à l'autre, telles que la grive verte de Barbarie du doc- ? 40 HISTOIRE NATURELLE leur Shaw, et le koami de la Chine de M. Brîsson , que j'admets parmi les grives , sur la parole de ce naturaliste, quoiqu'il me paroisse différer des gri- ves, non-seulement par son plumage qui n'est point grivelé, mais encore par les proportions du corps. Des quatre espèces principales ap- partenantes à notre climat , les deux premières, qui sont la grive et la drai-^ ne , ont de l'analogie entr'elles : toutes deux paroissent moins assujetties à la nécessité de changer de lieu , puis- qu'elles font souvent leur ponte en France , en Allemagne , en Italie , en un mot, dans le pays où elles ont passé l'hiver 5 toutes deux chantent très-bien, et sont du nombre des oiseaux dont le ramage est composé de différentes phrases ; toutes deux paroissent d'un naturel sauvage et moins social , car elles voyagent seules , selon quelques observateurs. M. Frisch reconnoît en- cort entre ces deux espèces d'autres ■( ) à .» .*■ DE LA GRIVE. 41 traits de conformité dans les couleurs du plumage et l'ordre de leur distri- bution, etc. Les deux autres espèces, je veux dire la litorne et le mauvîs, se ressem- blent aussi de leur côté , en ce qu elles vont par bandes nombreuses , qu'elles sont plus passagères , qu'elles ne ni- chent presque jamais dans notre pays , et que par cette raison elles n'y chan- tent l'une et l'autre que très-rarement, en sorte que leur chant est inconnu , non-seulement au plus grand nombre des naturalistes , mais encore à la plu- part des chasseurs. Elles ont plutôt un gazouillement qu'un chant; et quel- quefois , lorsqu'elles se trouvent une vingtaine sur un peuplier , elles babilr lent toutes à la fois , et font un très- grand bruit et très-peu mélodieux. En général parmi les grives, les mâles et les feihelles sont à-peu-près de même grosseur, et également sujets à chan- ger de couleur d'une saison à l'autre s * \ 43 HISTOIRE NATÙREILE toutes ont la première phalange du doigt extérieur unie à celle du doigi du milieu, les bords du becëchancrés; et aucune ne vit de grains, soit qu'ils ne conviennent point à leur appétit , soit qu elles ayent le bec ou Testomac trop foible pour les broyer ou les di- gérer. Les l3aies sont le fond de leur nourriture, d'où leur est venu la dé- nomination de baccivores ; elles man- gent aussi des insectes , des vers ; et c'est pour attrapper ceux qui sortent de terre après fes pluies, qu'on les voit courir alors dans les champs et gratter la terre, sur -tout les draines et les litornes 5 elles font la même chose l'hiver dans les endroits bien exposés où la terre est dégelée. ^' * Leur chair est un très-bon manger, sur-tèut celle de nos première et qua- trième espèces , qui sont la grive pro- prement dite et' le mauvis ; mais les anciens Romains en faisoient encore plus de cas que nous , et ils conser- ■ » i 4 % D E L A G R I V B. 43 voient ces oiseaux toute l'année dans 6es espèces de volières qui méritent d'être connues. Chaque volière contenoit plusieurs milliers de grives et de merles, sans compter d'autres oiseaux bons à man- ger , comme ortolans , cailles , etc. ; et il y avoit une si grande quantité de ces volières aux environs de Rome, sur - tout au pays des Sabins , que la fiente de grive étoit employée comme engrais pour fertiliser les terres; et, ce qui °*ît à remarquer, on s'en servoit enct -iour engraisser les bœufs et les codions. Les grives avoient moins de liberté dans ces volières que nos pigeons fuyards n'en ont dans nos colombiers , car on ne les en laissoit jamais sortir, aussi n'y pondoient-elles point; mais, comme elles y trouvoient une nourri- ture abondante et choisie , elles y en- graissoîent au grand avantage du pro- priétaire. Les individus sembloient I 44 HISTOIRE NATURELLE prendre leur servitude en gré ; mais l'espèce restoit libre. Ces sortes de gr^- vières étoient des pavillons voûtés , garni en dedans d'une quantité de ju- clioirs , vu que la grive est du nombre des oiseaux qui se perchent , la porte en étoit très- basse, ils avoient peu de fenêtres , et tournées de manière qu'el- les ne laissoiîînt voir aux grives pri- sonnières ni la campagne, ni les bois, ni les oiseaux sauvages voltigeant en liberté , ni rien de tout ce qui auroit pu renouveler leurs regrets et les em- pêcher d'engraisser. Il ne faut pas que des esclaves voient trop clair 5 on ne leur laissoit de jour que pour distinguer les choses destinées à satisfaire leurs principaux besoins. On les nourrissoit de millet et d'une espèce de pâtée faite avec des figues broyées et de la farine , et outre cela de baies de lentisque , de myrte, de lierre , en un mot , de tout ce qui pouvoit rendre ieur chair suc- culente et de bon goût. On les abreu- DE LA GRIVE. -i 45 voii avec un filet d'eau courante qui traversoit Ja volière. Vingt jours avant de les prendre pour les manger , on augmentoit leur ordinaire et on le ren- doit meilleur ; on poussoit l'attention jusqu'à faire passer doucement dans un petit réduit qui communiquoit à la volière , les grives grasses et bonnes à prendre , et on ne les prenoit en effet qu'après avoir bien refermé la com- munication , afin d'éviter tout ce qui auroit pu inquiéter et faire maigrir celles qui restaient; on tâchoit même de leur faire illusion en tapissant la volière de ramée et de verdure sou- vent renouvelées , afin qu'elles pus- sent se croire encore au milieu des bois : en un mot , c'étoient des esclaves bien traités , parce que le proprié- taire enfcendoit ses intérêts. Celles qui étoient nouvellement prises se gar- doient quelque temps daos de petites volières séparées avec plusieurs de celles qui avoient déjà rh:abitude de là Oiseaux. XIV. 3 ];: jfw--'^' -4»^- »i 46 HISTOIRE NATURELLE prison ; et rr yennant tous ces soina on venoit à bout de les accoutumer un peu à l'esclavage; mais presque ja- mais on n a pu en faire des oiseaux vraiment prives. . On remarque encore aujourd'hui quelques traces de cet usage des an- ciens, perfectionné par des modernes, dans celui où Ton est en certaines pro- vinces de France d attacher au haut des arbres fréquentés par les grive» des pots où elles puissent trouver un abri commode et sûr sans perdre la liberté , et où elles ne manquent guère de pondre ^eurs œufs, de les couver et d'élever leurs petits ; tout cela se fait plus sûrement dans ces espèces de nids artificiels que dans ceux qu'elles au- roient faits elles-mêmes : ce qui con- tribue doublement à la multiplication de l'espèce , soit par la conservation de la couvée , soit parce que, perdant moins de temps à arranger leurs nids , elles peuvent foire aisément deux pon- DE I A G a I V E. ~ 47 t«s chaque année. Lorsqu'elles ne trou- vent point de pots prépares , elles font leurs nids sur les arbres et ménrie dans les buissons , et les font avec beaucoup d'art; elles les revêtissent par-dehors de mousse , de paille , de feuilles sè- ches , etc. mais le dedans est fait d'une sorte de carton assez ferme, composé avec de la boue mouillée , gâchée et battue , fortifiée avec des brins de paille et de petites racines; c'est sur ce carton que la plupart des grives dépo- sent leurs œufs à crud et sans aucun matelas , au contraire de ce que font les pies et les merles. Ces nids sont des hémisphères creux, d'environ quatre pouces de diamètre, La couleur des œufs varie selon les diverses espèces, du bleu au vert avec quelques petites taches obscures , plus fréquentes au gros bout que par-tout ailleurs. Chaque espèce a aussi son cri différent , quelquefois même on est venu à bout de leur apprendre à par- T' 48 HISTOIKB NATURELLE 1er , ce qui doit s'entendre de la grive proprement dite ou de la draine, qui paroissent avoir les organes de la voix plus perfectionnés. On prétend que les grives avalant les graines entières du genièvre, du gui, du lierre, etc. les rendent souvent assez bien conservées pour pouvoir ger- mer et produire lorsqu'elles tombent en terrain ccavenable ; cependant Al- drovçmde assure avoir fait avaler à ces oiseaux des raisins de vigne sauvage et des baies de gui , sans avoir jamais retrouvé dans leurs excrémens aucune de cos graines qui eût conservé sa forme. Les grives ont le ventricule plus ou moins musculeux , point de jabot, nî même de dilatation de l'œsophage qui puisse en tenir lieu, et presque point de ccscum , mais toutes ont une vési- cule du fiel, le bout de la langue divisé en deux ou plusieurs filets; dix -huit pennes à chaque aile et douze à la queue. ■«'«, DELAGRIVE, 4g Ce sont des oiseaux tristes, mélaii-» coliques, et, comme c'est l'ordinaire, d'autant plus amoureux de leur liberté ; on ne les voit guère se jouer , ni même se battre ensemble , encore moins se plier à la domesticité; mais s'ils ont un grand amour pour leur liberté, il s'en faut bien qu'ils aient autant de ressources pour la conserver ni pour se conserver eux - mêmes : l'inégalité d'un vol oblique et tortueux est pres- que le seul moyen qu'ils aient pour échapper au plomb du chasseur et à la serre de l'oiseau carnassier : s'ils peuveat gagner un arbre touffu , ils s'y tiennent immobiles de peur, et on ne les fait partir que difficilement. On en prend par miUiers dans les pièges ; mais la grive proprement dite et le mauvis sont les deux espèces qui se prennent le plus aisément au lacet, et presque les seules qui se prennent à la pipée. ^ Les lacets ne sont autre chose que • % « t Mi 60 HISTOIRE NATURELLi: deux ou trois crins de cheval tortilles ensemble , et qui font un nœud cou- lant 5 on les place autour des geniè- vres , sous les aliziers, dans le voisi- nage d'une fontaine ou d'une mare ; et c[uand l'endroit est bien choisi et les lacets bien tendus , dans un espace de cent arpens , on prend plusieurs centaines de grives par jour. Il résuhe des observations faites en dififërens pays que lorsque les grives paroissent en Europe , vers le com- mencement de l'automne, elles vien- nent des climats septentrionaux avec ces volées innombrables d'oiseaux de toute espèce qu'on voit aux approches de l'hiver traverser la mer Baltique , et passer de la Laponie, de la Sibérie, de la Livonie, en Pologne , en Prusse, et de là dans les pays plus méridio- naux. L'abondance des grives est telle alors sur la côte méridionale de la Bal- tique, que, selon le calcul de M. Klein, la seule ville de Dantzick en consomme DE LA GRIVE. 5l chaque annde quatre-vingt-dix mille paires : il n'est pas moins certain que lorsque celles qui ont échappé aux dangers de la route repassent après l'hiver , c'est pour retourner dans lé nord. Au reste, elles n'arrivent pas toutes à-la^fois ; en Bourgogne , c'est la grive qui paroit la première vers la fin de septembre , ensuite le mauvis , puis la litorne avec la draine; mais cette dernière espèce est beaucoup moins nombreuse que les trois autres , et elle doit le paroitre moins en effet, ne fût- ce que parce qu'elle est plus dispersée. Il ne faut pas croire non plus quô toutes les espèces de grives passent toujours en même quantité , quelque- fois elles sont en très-petit nombre, soit que le temps ait été contraire à leur multiplication ou qu'il soit con- traire à leur passage; d'autres fois elles arrivent en grand nombre ; et un ob- servateur très - instruit m'a dit avoir vu des nuées prodigieuses do grives t: li 5a HISTOITIE NATURELLE de toute espèce, mais priiicipalemen-t de mauvis et de litornes , tomber au mois de mars dans la Brie , et couvrir, pour ainsi dire, uu espace d'environ sept ou huit lieues : celte passée , qui n'avoit point d'exemple , dura près d'un mois , et on remarqua que le froid avoit été fort long cet hiver. Les anciens disoient que les grives venoienl tous les ans en Italie de delà les mers, vers l'équinoxe d'automne, qu'elles s'en retournoient vers l'équi- noxe du printemps ( ce qui n'est pas généralement vrai de toutes les espè- ces, du moins pour notre Bourgogne ) , et que, soit en allant, soit eu venant, elles se rassembloient et se reposoient dans les îles de Pontia, Palmaria et Pandantaria, voisines des côtes d'Ita- lie. Elles se reposent aussi dans l'Ile de Malte, où elles arrivent en octobre et novembre ; le vent du nord-ouest y en amène quelques volées, celui du sud ou du sud-ouest les fait quelquefois DELAGRIVB. 53 âisparoître ; mais elle ny vont pas toujours avec des vents déterminés , et leur apparition dépend souvent plus de la température de l'air que de sou mouvement : car si dans un temps se- rein le ciel se charge toup-à-coup avec apparence d'orage , la terre se trouve alors couverte de grives. Au reste, il paroîtque l'île de Malte n'est point le terme de la migration des grives du côté du midi, vu la proxi- mité des côtes de l'Afrique , et qu'il s'en trouve dans l'intérieur de ce con- tinent, d'où elles passent, dit-oii, tous les ans en Espagne. Celles qui restent en Europe se tiennent l'été dans les bois en mon- tagnes; aux approches de l'hiver elles quittent l'intérieur des bois où elles ne trouvent plus de fruits ni d'insectes, et elles s'établissent sur les lisières des forêts ou dans les plaines qui leur sont contiguës : c'est sans doute dans le mou- vement de cette migration que i'^ o K ii 1 î t: 54 HISTOIRE NATURELLE en prend une si grande quantité au commencement de novembre dans la forêt de Compiègne. Il est rare, sui- vant Belon, que les différentes espèces se trouvent en grand nombre en même temps dans les mêmes endroits. Toutes, ou presque toutes, ont les bords du bec supérieur échancrés vers la pointe, l'intérieur du bec jaune, sa base accompagnée de quelques poils ou soies noires dirigées en avant, la pre- mière phalange du doigt extérieur unie à celle du doigt du milieu , la partie supérieure du corps d'une cou- leur plus rembrunie, et la partie in- férieure d'une couleur plus claire et grivelée ; enfin dans toutes , ou pres- que toutes , la queue est à-peu-près le tiers de la longueur totale de foiseau , laquelle varie dans ces différentes espè- ces entre huit et onze pouces , et n'est elle-même que les deux tiers du vol; les ailes dans leur situation de repos «étendent au moins jusqu'à la moitié ELLE uantitë au >re dans la rare, sui- tes espèces ! en même dits. !s, ont les incrés vers jaune, sa es poils ou it, la pre- extérieur lilieu , la i'une cou- partie in- claire et ou pres- îu-près le l'oiseau , ntesespè- , et n'est s du vol; de repos la moitié ■-:^^ 1 DE LA GRIVE. 55 de la queue , et le poids de l'individu varie d'une espèce à l'autre, de deux onces et demie à quatre onces et demie. M. Klein prétend être bien informé que la partie septentrionale de l'Inde a aussi ses grives, mais qui diffèrent des nôtres en ce qu'elles ne changent point de climat. L A G R I V E. Cette espèce, que je place ici la pre- mière, parce qu'elle a donné son nom au genre , n'est que la troisième dans l'ordre de la grandeur : elle est fort commune en certains cantons de la Bourgogne, oii les gens de la campagne la connoissent sous les noms de grivette et de mauviette; elle arrive ordinaire- ment chaque année, à -peu -près au temps des vendanges 5 elle semble être attirée par la maturité des raisins , et c'est pour cela sans doute qu'on lui a donné le nom de gn ve de vigne , elle M ' 1^41 •J I ■f' I ll'i i } r>- 66 HISTOIRE NATURELLE disparoît aux gelées , et se remontre au mois de mars ou d'avril , pour dis- paroître encore au mois de mai. Che- min faisant, la troupe perd toujours quelques traîneurs qui ne peuvent sui- vre, ou qui, plus pressés que les autres par les douces influences du printemps, s'arrêtent dans les forêts qui se trou- vent sur leur passage pour y faire leur ponte : c'est par cette raison qu'il reste toujours quelques grives dans nos bois, où elles font leur nid sur les pommiers et les poiriers sauvages , et même sur les genévriers et dans les buissons , comme on l'a observé en Silésie et en Angleterre. Quelquefois elles l'atta- chent contre le tronc d'un gros arbre à dix ou douze pieds Ae hauteur, et dans sa construction elles* emploient par préférence le bois pourri et ver- moulu. Elles s'apparient ordinairement sur la fin de l'hiver , et forment des unions durables : ellei^-oiit coutume de faire '*',' ■'*« i LLE remontre pour dis- nai. Che- l toujours uvent sui- les autres rintemps, i se trou- faire leur ^u'il reste nos bois , )ornmiers nême sur buissons y îsie et en 3s l'atta- ros arbre uteur, et emploient et ver- ment sur ^s unions de faire :| D E L A G R I V E. 5/ deux pontes par an , et quelquefois une troisième, lorsque les premières ne sont pas venues à bien. La première ponte est de cinq ou six œufs d'un bleu foncé , avec des taches noires plus fré- quentes sur le gros bout que par-tout ailleurs ; et dans les pontes suivantes , le nombre des œufs va toujours en di- minuant. Il est difficile dans cette es- pèce de distinguer les rnâle^ des fe- melles, soit par la grosseur qui est égale dans les deux sexes, soit parle plumage dont les couleurs sont variables , com- me je l'ai dit. Aldrovande avoit vu et fait dessiner trois de ces grives , prises en des saisons différentes, et qui diffé- roient toutes trois par la couleur du bec, des pieds et des plumes : dans l'une les mouchetures de la poitrine étoient fort peu apparentes. M. Frisch prétend néanmoins que les vieux mâles ont une raie blanche au - dessus des yeux , et M. Linnseus fait de ces sourcils blancs un des caractères de l'espèce : presque Oiseaux. XIV. 6 \ ; I ,' s I ■t. • ^ i ' il I ' i'I -1 : il M HISTOIRE NATURELtE tous les autres naturalistes s'accordent à dire que les jeunes mâles ne se font guère reconnoître qu'en s'essayant de bonne heure à chanter ; car cette es- pèce de grive chante très -bien , sur- tout dans le printemps , dont elle an- nonce le retour, et l'année a plus d'un printemps pour elle , puisqu'elle fait plusieurs pontes: aussi dit -on qu'elle chante les trois quarts de l'année : elle a coutume, pour chanter, de se mettre tout au haut des grands arbres , et elle s'y tient des heures entières : son ra- mage est composé de plusieurs couplets difFérens, comme celui de la draine, mais il est encore plus varié et plus agréable, ce qui lui a fait donner en plusieurs pays la dénomination de grive chanteuse : au reste , ce chant n'est pas sans intention , et l'on ne peut en dou- ter , puisqu'il ne faut que savoir le con- tr^îfaire , même imparfaitement, pour attirer ces oiseaux. Chaque coyvée va séparément sous ^*- 4 iccordent e se font avant de cette es- ien , sur- t elle an- plus d'un l'eile fait )n qu'elle née : elle se mettre ;s , et elle : son ra- 3 couplets 1 draine, et plus onner en i de grive n'est pas t en dou- ir le con- nt, pour lent sous DE L A GRIVE. S^ la conduite des père et mère; quelque- fois plusieurs couvées se rencontrant dans les bois , on pourroit penser , à les voir ainsi rassemblées , qu'elles vont par troupes nombreuses; mais leurs réunions sont fortuites, momentanées , bientôt on les voit se diviser en autant de petits pelotons qu'il y avoit de fa- milles réunies , et même se disperser absolument , lorsque les petits sont as- sez forts pour aller seuls. Ces oiseaux se trouvent ou plutôt voyagent en Italie, en France, en Lor- raine , en Allemagne , en Angleterre , en Ecosse, en Suède, où ils se tiennent dans les bois qui abondent en érables ; ils passent de Suède en Pologne quinze jours avant la 5^int-Michel , quinze jours après , lorsqu'il fait chaud et quer le ciel est serein. Quoique la grive ait l'œil perçant , et qu'elle sache fort bien se sauver de ses ennemis déclarés et se garantir des dangers manifestes , elle est peu rusée V ! I f, I 1 h I ■ \ •4 i ; !ij II 'V ..», 1* 6ô HISTOIRE NATURELÏ.E au foad , et n'est point en garde contre les dangers moins apparens : elle se prend facilement, soit à Ja p^pée, soit au lacet, mais moins cependi^niqua iè mauvîs. Il j a des cantons en Polorne où on en prr'nd une si grande quanti- té, qii'on en exporte de petits bateaux chargés. C'est un oiseau des bois, et c'est dans les bois quon peut lui tendre des pièges avec succès;; on le ti v'îve très-rarement dans les plaines j et lors même que ces grives se jettent aux vi- gises j elles se retirent habituellement dans les taillis voisins le soir et dans le chaud du jour ; en sorte q^ie, pour faire de bonnes chasses , il faul choisir son temps , c'est-à-dire, le matin à la sor- tie, le soir à la rentré^ , et encore l'heu- re de la journée oii la chaleur est la plus forte, Quelquefois elles s'enivrent à manger des raisins mûrs , et c'est alors que tous les pièges sont bons. Willulghby , qui nous apprend que cette espèce niché en Angleterre , et :.x.E rde contre : elle se àpés, .soit >ntqua iè 1 Polo<:-ne le quanti" ts bateaux f bois, et lui tendre le ti...f3ve >5 et lors it aux vi- lellement H dans lé jour faire oisir son à la sor- tie riieu- ist la plus livrent à est alors end que erre, et ''y DELAGRIVE. 6i qu'elle y passe toute l'année , ajoute que sa chair est d'un goût excellent, mais en général la qualité du gibier dé^ pend beaucoup de sa nourriture : celle de tiotre grive , en automne , consiste dans les baies, la faîne, les raisins, les figues, la graine de lierre , le genièvre , l'alizé et plusieurs autres fruits : on ne sait pas si bien de quoi elle subsiste au printemps ; on la trouve alors le plus communément à terre dans les bois , aux endroits humides et le long des buissons qui bordent les prairies où l'eau s'est répandue : on pourroit croire qu'elle cherche les vers de terre , les li- maces, etc. S'il survient au printemps de fortes gelées, les grives^ au lieu de quitter le pays , et de passer dans des climats plus doux dont elles savent le chemin , se retirent vers les fontaines , OÙ elles maigrissent et deviennent é ti- ques 5 il en périt même un grand nom- bre, si ces secondes gelées durent trop , d'où l'on pourroit conclure que le froid •1 ■ '1. l. 4 f il m l '^ r 62 HISTOIRE NATURELLE n'est point la cause, du moins la seulô cause déterminante de leurs migra- tions, mais que leur route est tracée indépendamment des températures de l'atmosphère , et qu'elles ont chaque année un certain cercle à parcourir dans un certain espace de temps. On dit que les pommes de Grenade sont un poison pour elles. Dans le Bugey on recherche les nids de ces grives , ou plu- tôt leurs petits dont on fait de fort bons mets. Je croirois que cette espèce n'étoit point connue des anciens , car Aristo te n'en compte que trois toutes différen- tes de ^elle-ci, et dont il sera question dans les articles suivans : et l'on ne peut pas dire non plus, ce me semble, que Pline Tait eu en vue , en parlant de l'espèce nouvelle qui parut en Italie dans le temps de la guerre enire Othon et Vitellius 5 car cet oiseau étoit pres- que de la grosseur du pigeon, et par conséquexit quatre fois plus gvos que la ILE S la seulô rs rnigra- îst tracée 'atures de \t chaque parcourir împs. On lade sont Bugey on s, ou plu- fort bons :e n'ëtoit Aristote différen- question a ne peut semble, i parlant en Italie ce Othon oit pres- j et par 3S que la i)E lA GRIVE. 63 grive proprement dite qui ne pèse que trois onces. J'ai observé dans une de ces grives , que j'ai eue quelque temps vivante, que lorsqu'elle étoit en colère , elle fai- soit craquer son bec, et mordoità vide. J'ai aussi remarqué que son bec supé- rieur étoit mobile, quoique beaucoup moins que l'inférieur. Ajoutez à cela que cette espèce a la queue un peu fourchue , ce que la figure n'indique pas assez clairement. Variétés DE LA GBTVE proprement dite, I. La Grive BLANCHE; elle n'en diffère que par la blancheur de son plu- mage : on attribue communément cette blancheur à l'influence des climats du nord , quoiqu'elle puisse être produite par des causes particulières sous les cli- mats les plus tempérés , comme nous l'avons vu dans l'histoire du corbeau. Au reste , cette couleur n'est ni pure ni universelle ; elle est presque tow- i ] ' "h .<..l i 64 HISTOIRE NATURELLE jours semée à l'endroit du cou et de la poitrine , de ces mouchetures qui sont pro ri:; lux grives, mais qui sont ici plus foibles et moins tranchées ; quel- quefois elle est obscurcie sur le dos par un mélange de brun plus ou moins foncé, altérée «"'" la poitrine par une teinte de roux, comme dans celles que Frisch a représentées sans les décrire , planche 33. Quelquefois il n'y a dans toute la partie supérieure que le som- met de la tête qui soit blanc, comme dans l'individu que décrit Aldrovande: d'artres fois c'est la partie postérieure du cou qui a une bande transversale blanche en manière de demi-collier; et l'on ne doit pas douter que cette cou- leur ne se combine de beaucoup d'au- tres manières en différens indi^ddus avec les couleurs propres à l'espèce; nais on doit :.ussi se souvenir que ces diiférentes combinaisons, loin de cons- tituer des races diverses , ne constituent pab même des t^ariétés constantes^. D E L A 6 R 1 £. 6& IL La grive huppée dont parle Schwenkfeld doit être aussi regardée comme variété de cette espèce , non- seulement parce qu'elle en a la grosseur et le plumage , à l'exception de son ai- grette blanchâtre, faite comme celle de l'alouette huppée , et de son collier blanc, mais encore parce qu'elle est très-ra^e; on peut même dire qu'elle est unique jusqu'ici, puisque Schwenck- feld est le seul qui 1' it vue, et qu'il ne l'a vue qu'une seule iois : elle avoit été prise en iSpg dans les forets du duché de Lignitz. Il est bon de remarquer que les oiseaux acquièrent quelquefois en se desséchant une huppe par une cer- taine contraction des muscles de la peau qui recouvrent la tête. ' ] 1! i ^ :'^ I 66 HISTOIRE NATURLJ LE Oiseaux étrangers qui ont rapport à la Grive proprement dite* I. LA GRIVE DE LA GUIANE. La figure enluminée dit, de ce petit oiseau , à-peu-près tout ce que nous en savons : on voit qu'il a la queue plus longue et les ailes plus courtes à pro- portion que la grive , mais ce sont pres- que les mêmes couleurs ; seulement les mouchetures sont répandues jusque sur les dernières couvertures inférieures de la queue. Comme la grive proprement dite fréquente les pays du nord , et que d'ailleurs elle aime à changer de lieu , elle a pu très-bien passer dans l'Amé- rique septentrionale, et de là se répan- dre- dans les parties du midi, où elle aura éprouvé les altérations que doit produire le changement de climat et de nourriture. ■Ë ! "1 i LE ipport à la te. JIANE. e ce petit e nous en leue plus es à pro- îont prés- ument [es isque sur férieures ent dite et que de lieu, l'Ame- e répan- où elle [lie doit latetde I DE LA GRIVE. I I. 67 LA GRIVETTE D'AMÉRIQUE. Cette grive se trouve non-seulement au Canada , mais encore dans la Pen- sjlvanie, la Caroline et jusqu'à la Ja- maïque, avec celte différence qu'elle ne passe que l'ëlé seulement en Pen- sylvanie , en Canada et autres pays septentrionaux où les hivers sont trop rudes, au lieu qu'elle passe l'année entière dans les contrées plus méri- dionales , comme la Jamaïque , et mê- me la Caroline ; et que dans cette der- nière province elle choisit pour le lieu de sa retraite les bois les plus épais aux environs des marécages, tandis qu'à la Jamaïque , qui est un pays plus chaud , c'est toujours dans les bois qu'elle ha- bite , mais dans les bois qui se trouvent sur les montagnes. Les individus décrits ou représentés par les divers naturalistes diffèrent /'! ; ) fl h . -'< I 68 HISTOIRE NATURELLE entreux par la couleur des plumes, du bec et des pieds , ce qui donne lieu de croire (si tous ces individus appartien- nent à la même espèce ) que le plumage des grives d'Amérique n'est pas moins variable que celui de nos grives d'Eu- rope, et qu'elles sortent toutes d'une souche commune. Cette conjecture est fortifiée par le grand nombre de rap- ports qu'a l'oiseau dont il s'agit ici avec nos grives et dans sa ferme, et dans sou port , et dans son habitude de voyager , et dans celle de se nourrir de baies, et dans la couleur jaune de ses parties in- térieures, observées par M. Sloane, et dans les mouchetures de la poitrine; mais il paroît avoir des rapports encore plus particuliers avec la grive propre- ment dite et le mauvis qu'avec les au- tres; et ce n'est qu'en comparant les traits de conformité que l'on peut déter- miner à laquelle de ces deux espèces elle doit être spécialement rapportée. Cet oiseau est plus petit qu'aucune ILE lûmes, du le Jieu de ïppartien- B plumage pas moins îves d'Eu- Ues d'une lecture est re de rap- ;it ici avec 't dans sou vojager , baies, et )arties in- 'loane, et poitrine ; ts encore propre- ■c les au- arant les îut déter- espèces portée, u'aucuna DELAGRIVË. 6g de nos grives, comme sont en général tous les oiseaux d'Amérique , relative- ment à ceux de l'ancien continent ; il ne chante point, non plus que le raau- vis , il a moins de mouchetures que 1» mauvis qui en a moins qu'aucune de nos quatre espèces : enfin sa chair est, comme celle du mauvis , un très - bon manger. Tels sont les rapports de la grive du Canada avec notre mauvis ; mais elle en a davantage , et à mon avii de beaucoup plus décisifs, avec notre grive proprement dite , à laquelle elle ressemble par les barbes qu'elle a au- tour du bec, par une espèce de plaque jaunâtre qu'on lui voit sur la poitrine, par sa facilité à devenir sédentaire dans tout pays où elle trouve sa subsistance , par son cri assez semblable au cri d'hi- ver de la grive, et par conséquent fort peu agréable , comme sont ordinaire- ment les cris de tous les oiseaux de ces contrées sauvages habitées par des Sau- vages 5 et si l'on ajoute à tous ces rap- OisçBHX' XV, . 7 ■ ' ''1*1 *'^;>^ .i M' 'I ^ lyO HISTOIRE NATURELLE ports l'induction résultante de ce que la grive et non le niauvis se trouve en Suède , d'où elle aura pu facilement passer en Amérique , il semble qu'on sera en droit de conclure que la grive du Canada doit être rapportée à notre grive proprement dite. Cette grive qui , comme je l'ai dit , est passagère dans le nord de l'Améri- que , arrive en Pensylvanie au mois d'avril; elle y reste tout l'été, pendant lequel temps elle fait sa ponte et élève ses petits. Catesby nous apprend qu'on voit peu de ces grives à la Caroline , soit parce qu'il n'y en reste qu'une par- tie de celles qui y arrivent , ou parce que, comme on l'a vu plus haut, elles se tiennent cachées dans les bois 5 elles se nourrissent des baies de houx , d'au- bépine, etc. LA ROUSSEROLLE. O N a donné à cet oiseau le nom de rossignol de rivière, parce que le mâle ^i ff LE S ce que rouve en cilement )le qu'on la grive 3 à notre l'ai dit , l'Améri- au mois pendant et élève nd qu'oïl iaroline , une par- Du parce ut, eiles >is; elles ï , d'au- LE. nom de le mâle i > 4. . ^»»'Wv, .>. ,^, ■/ , r^ !? 1* •<«■ «l-Vi' . ' .1*' f y* ï . M • »'i ■ii;i> J V,» •l'^ •• . I i'" U ( ■ 1 . t ' i • •. -, M '■ ■ li f" il ( ■ i 1 M'. M 1 '. \UA\ . :i . T ; U () U S S F : 1U)I ,T .1', . tii ? ' fi , 1 '» 1 1 là ï i'*,S P E L A G R I V E. 71 chante la nuit comme le jour tandis que la femelle couve, et parce qu'il se plaît dans les endroits humides 5 mais il s'en faut bien que son chant soit aussi agréable que celui de rossignol , quoi- qu'il ait plus d'étendue : il l'accompagne ordinairement d'une action très-vive , et d'un trémoussement de tout son corps : il grimpe le long des roseaux et des sau- les peu élevés , comme font les grim- pereaux , et il vit des insectes qu'il y trouve. L'habitude qu'a la rousserolle de fréquenter les marécages semble l'é- loigner de la classe des grives, mais elle s'en rapproche tellement par sa forme extérieure, que M. Klein, qui l'a vue presque vivante , puisqu'on en tua une en sa présence , doute qu'on puisse la rapporter à un autre genre. Il nous apprend que ces oiseaux se tien- nent dans les iles de l'embouchure de la Vistule , qu'ils font leur nid à terre sur le penchant des petits tertres cou- iJl l ^1 \ J2 HISTOIRE NATUREL lE ▼erts de mousse. Enfin il soupçonna qu'ils passent l'hiver dans les bois épais et marécageux : il ajoute qu'ils ont toute la partie supérieure du corps d'un brun - roux , la partie inférieure d'un blanc-sale , avec quelques taches cen- drées 5 le bec noir , le dedans de la bouche orangé comme les grives , et les pieds plombés. Un habile observateur m'a assuré qu'il connoissoit en Brie une petite rous- serolle, nommée vulgairement e^J^r- i^ate, laquelle babille aussi continuelle- ment, et se tient dans les roseaux com- me la grande. Cela explique la con- trariété des opinions sur la taille de la rousserolle que M. Klein a vue grosse comme une grive , et M. Brisson , seu- lement comme une alouette. C'est un oiseau qui vole pesamment et en bat- tant des ailes : les plumes qu'il a sur la tête sont plus longues que les autres, et lui font une espèce de huppe assez peu iaarquée. LIS soupçonné bois épais qu'ils ont corps d'un ieure d'un aches cen- dans de la grives, et ma assuré petite rous- lent effar^ ontinuelle- jeaux com- [ue la con- a taille de i vue grosse isson, seu- 3. C'est un et en bat- j'il a sur la les autres, pe assez peu 7V// .72 Tont xrr. I I. X. LA 1)11 AINF: . 2 TA LITOHNE . i »*^»ff*-4 xrr. ■•- •.■■gî \'- »ii>6iimiin»"- •l'a IMAGE EVALUATION TEST TARGET (MT-3) 1.0 l.l Iffî illiB. 1.25 1.4 1.6 ^ 6" ► Va .>^ 7. 7 Photographie Sdenœs Corporation -'t|t «:''«'f»'; )^ ■ î^ ^Iffi ''..'«"', -t ..;.*« ^ v,»-" EM f èf i^f '*', 4rf ii't". ilSï^ f''?*!» '■-^ li ■♦.■rfxa* îf^^l^ ?• ^ ? i^ I ^ **■-* M>llU»|l ■;r * . : Ï)E LA GRIVE. LA DRAINE,. 7^ Cette grive se distingue de toutes les autres par sa grandeur , et cepen- dant il s'en faut bien qu'elle soit aussi grosse que la pie, comme on le fait dire à Aristote, peut-être par une erreur de copiste ; car la pie a presque le dou- ble de masse , à moins que les grives ne soient plus grosses en Grèce qu'ici , où la draine , qui est certainement la plus grosse de toutes , ne pèse guère que cinq onces. Les Grecs et les Romains regardoient les grives comme oiseaux de passage, et ils n'avoient point excepté la draine qu'ils connoissoient parfaitement sous le nom de grive vifcivore ou mangeuse de gui. Eu Bourgogne, les draines arrivent en troupes au mois d'octobre et de no- vembre 5 venant, selon toute apparence, des moiitagnes de Lorraine ; une partie \ k' ^' m /..,. M *"m S"" '» ' f 74 HISTOIRE NATURELLE continue sa route, et s'en va, toujours par bandes , dès le commencement de l'hiver , tandis qu'une autre partie de- meure jusqu'au mois de mars et mê- me plus long - temps ; car il en reste toujours beaucoup pendant l'été, tant en Bourgogne qu'en plusieurs autres rovinces de France et d'Allemagne, de Pologne , etc. Il en reste même une si grande quantité en Italie et en Angleterre , qu'Aldrovande a vu les jeunes de l'année se vendre dans les marchés , et qu'Albin ne regarde point du tout les draines comme oiseaux de passage. Celles qui restent pondent 9 comme on voit , et couvent avec suc- cès : elles établissent leur nid tantôt sur des arbres de hauteur médiocre 9 tantôt sur la cixne à Aus grands ar- bres , préférant ceux ijui sont les plus garnis de mousse ; elles le construisent tant en dehors qu'en dedans avec des herbes , des feuilles et de la mousse , mais sur -tout de la mousse blanche. i X ■"•^-ii^ .4 ^m^m B E L A G R I V E. yS et ce nid ressemble moins à ceux des autres grives qu'à celui du merle, ne fût-ce qu'en ce qu'il est matelasse en dedans. Elles produisent à chaque ponte quatre ou cinq œufs gris tachetés , et nourrissent leurs petits avec des che- nilles , des vermisseaux , des limaces et même des limaçons dont elles cas- sent la coquille. Pour elles, elles man- gent toutes sortes de baies pendant ia bonne saison , des cerises , des cor- nouilles, des raisins, des alizés , des olives , etc. pendant l'hiver , des grai- nes de genièvre , de houx , de lierre et de nerprun, des prunelles , des se- nelles , de la faîne, et sur-tout du gui. Leur cri d'inquiétude est tré, tré, tré, tré , d'où paroit formé leur nom bour- guignon draine, et même quelques-uns de leurs noms anglais : au printemps les femelles n'ont pas un cri différent , mais les mâles chantent alors fort agréable- ment , se plaçant à la cinje des arbres , et leur ramage est coupé par phrases diffé- h 1 76 HISTOIRE NATUREtlE rentes qui ne se succèdent jamais deux fois dans le même ordre : l'hiver on ne les entend plus. Le mâle ne diffère ex- térieurement de la femelle que parce qu'il a plus de noir dans son plumage. Ces oiseaux sont tout-à-fait pacifi- ques : on ne les voit jamais se battre entre eux , et avec cette douceur de mœurs ils n en sont pas moins attentifs à leur conservation; ils sont même plus méfians que les merles qui passent pour l'être beaucoup ; car on prend nombre de ceux-ci à la pipée , et l'on n'y prend jamais de draines 5 mais comme il est difficile d'éviter tous les pièges, elle se prend quelquefois au lacet , moins ce- pendant que la grive proprement dite et le mauvis. Belon assure que la chair de la drai- ne , qu'il appelle grande grive , est de meilleur goût que celle des trois autres espèces ; mais cela est contredit par tous les autres naturalistes, et par no- tre propre expérieijce. Il est vrai que DE LA GRIVÏ. 77 nos draines ne vivent pas d'olives , ni nos petites grives de gui , comme cel- les dont il parle ; et l'on sait jusqu'à quel point la différence de nourriture peut influer sur la qualité et le fumet du gibier. Variété DE LA DRAINE. L A seule variété que je trouve dans cette espèce , c'est la draine blancliâtre observée par Aldrovande : elle a voit les pennes de la queue et de? ailes d'une couleur foible et presque blanchâtre , et la tête cendrée , ainsi que tout le des- sus du corps. Il faut remarquer dans cette variété l'altération de la couleur des pennes des ailes et de la queue, lesquelles on regarde ordinairement comme moins sujettes au changement , et comme étant, pour ainsi dire, de meilleur teint que toutes les autres plumes. Je dois ajouter ici qu'il y a toujonus des draines qui nicjaeut au Jardin du 78 HISTOIRE NATURELLB Roi sur les arbres effeuilles : elles pa- roissent très - friandes de la graine de l'if, et en mangent tant que leur fiente en est rouge : elles sont aussi fort avides de la graine de micocoulier. Eu Provence on a une sorte d'ap- peau avec lequel on imite en automne ]e chant que les draines et les grives font entendre au printemps ; on se cache dans une loge de verdure , d'où l'on peut découvrir par une petite fe- nêtre une perche que l'on a attachée sur un arbre à portée ; l'appeau attire les grives sur cette perche , où elles ac- courent, croyant trouver leurs sembla- bles 5 elles n'y trouvent que les embû- ches de fhomme et la mort ; on les tue de la loge à coups de fusil. LA LITORNE. Cette grive est la plus grosse après la draine , et ne se prend guère plus qu'elle à la pipée ; mais elle se prend D E L A G R I V E. 79 comme elle au lacet : elle diffère des autres grives par son bec jaunâtre , par ses pieds d'un brun plus fonc^ , et par la couleur cendrée, quelquefois variée de noir, qui règne sur sa tête , derrière son cou et sur son croupion. Le mâle et la femelle ont le même cri , et peuvent également servir pour attirer les litornes sauvages dans le temps du passage ; mais la femelle se distingue du mâle par la couleur de son bec , laquelle est beaucoup plus obscure. Ces oiseaux, qui nichent en Pologne et dans la basse Autriche , ne nichent point dans notre pays : ils y arrivent en troupes après les mauvis , vers le commencement de décembre , et crient beaucoup en volant ; ils se tiennent alors dans les friches où croît le genièvre ; et lorsqu'ils reparoissent au printemps , ils préfèrent le s^;o ir des prairies humides , et en général As fréquentent beaucoup moins les bois que les deux espèces précédentes Quel- 8o HISTOIRE NATURELLE quefois ils font dès le commencement de l'automne une première et courte apparition dans le moment de la ma- turité des alizés , dont ils sont très- avides , et ils n'en reviennent pas moins au temps accoutumé. Il n'est pas rare de voir les litornes se rassembler au nombre de deux ou trois mille dans un endroit où il y a des alizés miires , et elles les mangent si avidement qu'el- les en jettent la moitié par terre. On les voit aussi fort souvent après les pluies courir dans les sillons pour at- traper les vers et les limaces. Dans les fortes gelées, elles vivent de gui, du fruit de fépine blanche, et d'autres baies. , On peut conclure de ce qui vient d'être dit , que les litornes ont les mœurs difl'érentes de celles de la grive ou de la draine , et beaucoup plus so- ciales. Elles vont quelquefois seules , mais le plus souvent elles forment , comme je l'ai remarqué , des baudes DB LA GRIVE, i ;î 8l Irès-nombreuses, et, iorsqu'ellôs se sont ainsi réunies , elles voyagent et se ré- pandent dans la praicie saiis se sépa- rer 5 elles se jettent aussi toutes en- semble sur un même arbre à certaines heures du jour, ou lorsqu'on les ap- proche de trop près. . ,.),;, ... M. Linnœus parle d'une litorne qui, ayant été élevée chez un marchand de vin , se rendit si familière , qu'elle cou- roit sur la table et alloit boire du vin dans les verres 5 elle en but tant, qu'elle devint chauve 5 mais ayant été renfer- mée pendant un an dans une cage, sans boire de vin , elle reprit ses plumes. Cette petite anecdote nous offre deux choses à remarquer , l'efiel du vin sur les plumes des oiseaux , et l'exemple d'une litorne apprivoisée 5 ce qui est assez rare , les grives , comme je l'ai dit plus haut, ne se privant pas aisément. Plus le temps est froid , phis les li- tornes abondent ; il semble même qu'elles en pressentent la cessation , Oiseaux XIV. 8 Il >{ 1./: « a -a.>ft-a;^aSlfc>f _ - i^' --*?■ 82 HISTOIRE NATURELLE car les chasseurs et les habitans de la campagne sont dans lopinion que, tant qu'elles se font entendre, l'hiver n'est pas encore passe. Elles se retirent l'été dans les pays du nord, où elles font leur ponte et oix elles trouvent du. genièvre en abondance : Frisch attribue à cette nourriture le bon goût qu'il reconnoît dans leur chair. J'avoue qu'il ne faut point disputer des goûts ; mais au moins puis - je dire qu'en Bourgogne cette grive passe pour un manger assez mé- diocre, et qu'en général le fumet que communique le genièvre est mêlé de quelqu'amertume. D'autres prétendent que la chair de la litorne n'est jamais meilleure ni plus succulente que dans le temps où elle se nourrit de vers et d'insectes. La litorne a été connue des anciens sous le nom de turdus piloris , non point parce que de tout temps elle s'est prise au lacet, comme le dit M. Salerne» Ciir cette propriété ne l'auroit point t.- DE LA GRIVE. 83 tlistiiiguée des avives espèces , qui toutes se prennent de même , mais parce qu'elle a autour du bec des es- pèces de poils ou de barbes noires qui reviennent en avant , et qui sont plus longues que dans ; la grive et la drai- ne. Il faut ajouter qu'elle à la serre très-forte, comme Tont renoarqué les auteurs de la Zoologie Britannique. Frisch rapporte que, lorsqu'on met les petits de la draine dans le nid de la litorne, celle-ci les adopte, les nourrit et les élève comme siens ; mais je ne conclurois point de cela seul , comme fait M. Frisch , qu'on peut espérer de tirer des mulets du mélange de ces deux espèces ; car on ne s'attend pas sans doute à voir éclore une race nouvelle du mélange de la poule et du canard, quoiqu'on ait vu souvent des couvées entières de cannetons menées et élevées par une poule. / / i; > 84 HISTOIKE NATUHÏLLE ;f>'"" ' \f ' VARïïïi DE EÏTORNE. LA'>L3Ti)HÎIE PIE ou TACHETÉE : elle est en: effet' variée de blanc, de noir et de plusieurs^ autres couleurs distribuées deinanièî?ef qu'excepté la têtç et le cou , qui soDt blaûcs tâ.^hetés de noir , et la queueLqui: est toute noixe , les couleurs sombres régnent sur la partie supé- rieure du corps avec des taches blan- ches; et au contraire les couleurs clai' res , et sur-toiil le banc sur la partie inférieure avec des mouchetures noires dont la plupart ont la forme de petits croissans. Cette litorne est de la gros- seur de l'espèce ordinaire. On doit rapporter à cette variété la litorne à tête blanche de M. Brisson 5 elle a comme elle la tête blanche , ainsi qu'une partie du cou, mais sans mou- chetures noires; et elle ne diffère de la litorre commune que par cette tête blanche, en sorte qu'on peut la regar- der comme la nuance entre la litorne m i ■i *-'^<' D E L A G B. I V E. 85 commune et la litorne pie. II est même assez naturel de croire que la variation du plumage commence par la tête , le plumage de cette partie étant en effet sujet à varier dans cette espèce d'un individu à l'autre , comme je l'ai indi- qué dans l'article précédent, y Oiseaux étrangers qui ont rapport à la Litorne, tl I. ;s noires LA LITORNE DE CAYENNE. Je rapporte cette grive à la litorne , parce qu'elle me paroît avoir plus de rapport à cette espèce qu'à toute autre par la couleur du dessus du corps et par celle des pieds ; au reste, elle dif- fère de toutes ces grives en ce qu'elle n'a p^s, à beaucoup près , les grivelures de la poitrine et du dessous du corps aussi marquées, en ce que son plumage est varié plus universellement, quoique ^ Il ^^■WwpB''^(ii^'^' " *'. » " K Jî 86 HISTOIRE NATURELLE d'une autre manière, presque toutes les plumes du dessus et du dessous du corps ayant un bord de couleur plus claire, qui dessine nettement leur con- tour^ en ce que la gorge est de couleur cendrée , sans mouchetures ; enfin en ce qu'elle a les bords du bec inférieur échancrés vers le bout , ce qui m'auto- rise à en faire une espèce différente, jusqu'à ce que Ton connoisse mieux sa nature, ses mœurs et ses habitudes. II. i LA LITORNE DE CANADA. C'est ain&i que Catesby appelle la grive qu'il a décrite et fait représenter dans son histoire de la Caroline ; et j'adopte cette dénomination d'autant plus volontiers , que la litorne se trou- vant en Suède, du moins une partie de l'année, elle a bien pu passer de notre continent dans l'autre , et y pro- duire des races nouvelles. À »--. , •w^- >? DE LA GRIVE. • ff Lr itorne de Canada a iê tour de l'œil i^Ianc, une marque de cette même couleur entre l'œil et le bec, le dessus du corps rembruni , le dessous oran- gé dans sa partie antérieure , et varié dans sa partie postérieure de blanc- sale et d'un brun roux , voilé d'une teinte verdâtre ; elle a aussi quelques mouchetures sous la gorge , dont le fond est blanc. Pendant l'hiver elle passe par troupes nombreuses du nord de l'Amérique à la Virginie et à la Caroline, et s'en retourne au prin- temps comme fait notre litorne; mais elle chante mieux. M. Catesby dit qu'elle a la voix perçante comme la grive de guy, qui est notre draine. Ce même auteur nous apprend qu'une de ces litornes de Canada , ayant fait la découverte du premier alaterne qui eût été planté dans la Virginie , prit tant de goût à son fruit, qu'elle resta tout l'été pour en manger. On a assuré à Catesby que ces oiseaux nichoient ^y .j vj£"sr*"*5»~v /.^• 88 HISTOIRE NATURELLE dans le Maryiand , et y demeuroient toute l'année. > i . ... . , , . .^ > h * tj :>A j.J'Ki'.'' ' !;î LE M AU VIS. Il tie faut pas confondre le mauvis avec lés mauviettes qu'on- sert sur les tables à Paris pendant l'hiver , et qui ne sont autre chose que des alouettes ou d'autres petits oiseaux tout différens du mauvis. Cette petite grive est la plus intéressante de touteà , parce qu'elle est la meilleure à manger, du moins dans notre Bourgogne, et que sa chair est d'un goût très -fin. D'ail- leurs elle se prend plus fréquemment au lacet qu'une autre y ainsi c'est une espèce précieuse et par la qualité et par ]a quantité. Elle paroît ordinairement la seconde , c'est-à-dire , qu'après 1^ grive et avant la litorne ; elle arrive en grandes bandes au mois de novem- bre , et repart avant Noël 5 elle fait sa ponte dans les bois qui sont aux D E L A 6 R I V s. ., 89 environs de Dantzick, elle ne niche presque jamais dans nos cantons , non plus qu'en Lorraine où elle arrive en avril , et qu'elle abandonne sur la fin de ce même mois pour ne repa- roitre qu'en automne, quoiqu'elle put trouver dans les vastes forêts de cette province une nourriture abondante et convenable ; mais du moins elle y séjourne quelque temps, au lieu qu elle ne fait que passer en certains endroits de l'Allemagne , selon M. Frisch. Sa nourriture ordinaire ce sont les baies et les vermisseaux , qu'elle sait fort bien trouver en grattant la terre. On la reconnoît à ce qu'elle a les plumes plus lustrées, plus polies que les autres grives, et à ce qu'elle a le bec et les yeux plus noirs que la grive propre- ment dite , dont elle approche pour la grosseur , et qu'elle a moins de mou- chetures sur la poitrine. Elle se dis- tingue encore par la couleur orangée du dessous de l'aile , raison pourquoi :) ..^ ..f ^Ù HISTOIHE NATUmELLE on la nomme en plusieurs langues gnV^ à ailes rouges. Son cri ordinaire est tan, tan , kan , kan ; et lorsqu'elle a apperçu un renard , son ennemi naturel , elle le conduit fort loin , comme font aussi les merles, en répétant toujours le même cri. La plupart des naturalistes remarquent qu elle ne chante point; cela me sem- ble trop absolu ; il faut dire qu'on ne J'entend guère chanter dans les pays où elle ne se trouve pas dans la saison de l'amour, comme en France, en An- gleterre, etc. Cette restriction est d'au- tant plus nécessaire, qu'un très -bon observateur (M. Hébert) m'a assuré en avoir entendu chanter dans la Brie , au printemps; elles étoientau nombre de douze ou quinze sur un arbre, et gazouilloient à -peu -près comme des linottes. Un autre observateur, habi- tant la Provence méridionale, m'assure que le mauvis ne fait que siffler , et qu'il siffle toujours ; d'où l'on peut v^ *ik, ,■■-¥■* -#*'' .( I r , kan, enard, conduit nerles, ;ri. La irquent e sem- l'on ne 5s pays i saison en An- st d'au- 5s - bon assuré a Brie , lombre bre, et me des , habi- l'assure 1er , et a peut DE LA GRIVB. ,; pt conclure qu'il ne niche pas dans c« pays. ; : ■.'.'._ ' , Aristote en a parle sous le nom de turdus iliacus , comme de la petite grive et la moins tachetée. Ce nom de turdus iliacus semble indiquer qu elle passoit en Grèce des côtes d'Asie , où se trouve la ville d'Ilium, < . L'analogie que j'ai établie entre cette espèce et la litorne se fonde sur ce qu elles sont Tune et l'autre étran- gères à notre climat , où on ne les voit que deux fois l'année , sur ce qu'elles se réunissent en troupes nombreuses à certaines heures pour gazouiller tou- tes ensemble , et 'encore sur une cer- taine conformité dans la grivelure de la poitrine; mais cette analogie n'est point exclusive , et on doit avouer que le mauvis a aussi quelque chose de com- mun avec la grive proprement dite ; sa chair n'est pas moins délicate 5 il a le dessous de faile jaune, mais à la vérité d'une teinte orangée et beaucoup ) il '"f!'?""nl'M8" H' M m ( f)2 HISTOIRE KATURELLE plus vive ; on le trouve quelquefois seul dans les bois , et il se jette aux vignes, comme la grive avec laquelle M. Lottinger a observé qu'il voyage souvent de compagnie, sur -tout au printemps. Il résulte de tout cela que cette espèce a les moyens de subsis- ter des deux autres , et qu'à bien deg égards on peut la regarder comme faisant la nuance entre la grive et la litorne. ' '-'^-^ ' -^^ ' ^••■■■^' ^^^■' '•''{ ( ! Oiseaux étrangers qui ont rapport aux Grives et aux Merles. s J •^, I. LA GRIVE BASSETTE de Barbarie, J'appelle ainsi cet oiseau à cause de ses pieds courts : il ressemble aux grives par sa forme totale , par son bec, par les mouchetures de la poitrine, semées régulièrement sur un fond blanc, en un mot, par tous les caractè- i j ,,^"-;:,rt<|fei ^^fir*'-^ ' SS LA 6RIVB. gù res extérieurs, excepté les pieds et le plumage; ses pieds sont non-seulement plus courts , mais plus forts , en quoi il est directement opposé à l'hoamy , et semble se rapprcher un peu de la draine , qui a les pieds plus courts à proportion que nos trois autres grives. A l'égard du plumage , il est d'une grande beauté ; la couleur dominante du dessus du corps , compris la tête et le cou, est un vert clair et brillant^ le croupion est teint d'un beau jaune , ainsi que l'extrémité des couvertures de la queue et des ailes , dont les pen- nes sont d'une couleur moins vive; mais il s'en faut bien que cette énumé* ration de couleurs, fût-elle plus dé- taillée, pût donner une idée juste de l'efiet qu'elles produisent dans l'oiseau même : pour rendre ces sortes d'effets, il faut un pinceau et non pas des paro- les. M. Sha w , qui a observé celte grive dans son pays natal , en compare le plu- mage à celui des plus beaux oiseaux Oiseaux. XIV, 9 1^ 94 RISTOIRI NATURfilLE d'Amérique 5 il ajoute qu'elle n'est pai fort commune f et qu'elle ne paroît qu'en été au temps de la maturité des figues; ce qui suppose que ces fruits ont quelque influence sur l'ordre de sa marche ; et dans ce seul fait j'apper- çois deux nouvelles analogies entre cet oiseau et les grives , qui sont pareille- ment des oiseaux de passage , et qui ai- ment beaucoup les figues. ' ' •/II. LE TILLY, ou LA GRIVE CENDRÉE Tout le dessus du corps , de la tête et du cou , est d'un cendré-foncé dans l'oiseau dont il s'agit ici : celte couleur fi'étend sur les petites couvertures des ailes, et passant sous le corps , remonte d'une part jusqu'à la gorge exclusive- ment , et descend d'autre part , mais en se dégradant, jusqu'au bas- ventre qui est de couleur blanche ainsi que l'I'^-. f l'est pat ! paroît rite des !s fruits redesa j'apper- între cet jareille- t qui ai- NDREE e la tête icé dans couleur ires des emonte clusive- , mais 5-ventre insi que DEtAOKlVX. 95 les couvertures du dessous de la queue : la gorge est blanche aussi , mais grive- lëe de noir ; les pennes et les grandes couvertures des ailes sont noirâtres et bordées extérieurement de cendré : les douze pennes de la queue sont éta« gées et noirâtres comme celles de l'aile, mais les trois latérales de cha- que côté sont terminées par une mar- que blanche d'autant plus grande dans chaque penne que cette penne est plus extérieure. L'iris, le tour des jeux ^ le bec et les pieds sont rouges ; l'espace entre l'œil et le bec est noir , et le pa- lais est teint d'un orangé fort vif. ^ La longueur totale du tilly est d'en- viron dix pouces , son vol de près de quatorze , sa queue de quatre , son pied de dix-huit lignes , son bec de douze , et son poids de deux onces et demie : enfin ses ailes dans leur repos ne vont pas jusqu'à la moitié de la queue. Cette espèce est sujette à des varié- tés 3 car l'individu observé par Catesby !-T: (; m '5 96 RISTOIRI NATURELI.]!! avoir le bec et la gorge noirs; cette difFérenre de couleurs ne tiendroit-cllo pas à celle du sexe? Catesby se con- tente de dire que la femelle est d'un tiers ^)lus petite que le mâle ; il ajoute que ces oiseaux mangent les baies de l'arbre qui donne la gomme ëlemi. Ils se trouvent à la Caroline, et sont très-communs dans les îles d'Andros et d'Xlathera , suivant M* Brissun. III. tA PETITE GRIVE des Philippines. On peut rapporter au genre des gri- ves cette nouvelle espèce dont nous sommes redevables à M. Somierat : elle a le de\ ant du cou et la gorge grivelës de blanc sur un fond roux 5 le reste du dessous du corps d'un blanc-sale tirant au jaune , et le dessus du corps d'ua brun fondu avec une teinte olivâtre. La grosseur de cette grive étrangère est au-dessous de ceac * nauvis r ou i ' DK LAORITS. M ne peut rien dire de l'étendue de son vol, parce que le nombre des pennes des ailes n'étc> point omplet dans le sujet qui a été observé. XV. s LHOAMI DE LA CHINE. M. Brisson est le premier qui ait décrit cet oiseau , ou plutôt la femelle de cet oiseau. Cette femelle est un peu moins grosse que le mauvis; elle lui ressemble, ainsi qu'à la grive propre- ment dite , et bien plus encore à la grivette de Canada , en ce qu'elle a les pieds plus longs proportionnellement que les autres grives; ils sont jaunâtres de même que le bec; le dessus du corps est d'un brun tirant sur le roux, le dessous d'un roux clair, uniforme; la tête et le cou sont rayés longitudina- iement de brun ; la queue l'est aussi de la même couleur , mais transversa- lement. « f I II 9O HISTOIRE NATURELLE Voilà à -peu -près ce qu'on dit de l'extérieur de cet oiseau étranger ; mais on ne nous apprend rien de ses mœurs et de ses habitudes. Si c'est en effet une grive, comme on ie dit, il faut avouer cependant qu'elle n'a point de grivelures sur la poitrine , non plus que la rousserolle. V. LA GRIVELETTE de Saint-Domingue. Cette grive est voisine pour la pe- titesse de la grivette d'Amérique, et elle est encore plus petite ; elle a la tête ornée d'une espèce de couronne ou de calotte d'un orangé-vif et pres- que rouge. L'individu qu'a dessiné M. Edwards diffère du nôtre en ce qu'il n'est point du tout grivelé sous le ventre : il avoit été pris au mois de novembre lySi, sur mer , à huit ou dix lieues de l'ile de Saint-Domingue , ce qui donna l'idée à ■(S •'S , BELA GRIVE. ^^ M. Edwards que c ëloit un de ces oi- seaux de passage qui quittent chaque année le continent de l'Amérique sep- tentrionale aux approches de l'hiver, et partent du cap de la Floride pour aller passer cette saison dans des ch- mats plus doux. Cette conjecture a été justifiée par l'observation ; car M. Bar- îram a mandé ensuite à M. Edwards que ces oiseaux arrivoient de Pensyl- vanie au mois d'avril , et qu'ils y de- meuroient tout l'été; il ajoute que la femelle bâtit son nid à terre, ou plutôt dans des tas de feuilles sèches , où elle fait une espèce d'excavation en ma- nière de four ; qu'elle le matelasse avec de l'herbe, qu'elle l'établit tou- jours sur le penchant d'une montagne, à l'exposition du midi , et qu'elle y pond cinq œufs blancs mouchetés de brun. Cette différence dans la couleur des œufs, dans celle du plumage, dans la manière de nicher , à terre et non sur les arbres, quoique les arbres ne r Ri ■ » 100 HISTOIRE ITATUKELLE manquent point , semble indiquer une nature fort difiPérente de celle de nos grives d'Europe. A r i VI. LE PETIT MERLE HUPPÉ de la Chine. Je place encore cet oiseau entre les grives et les merles, parce qu'il a le port et le fond des couleurs des grives^ sans en avoir les grivelures , que l'on regarde généralement comme le carac- tère distinctif de ce genre. Les plumes du sommet delà tête sont plus longues que les autres 5 et l'oiseau peut en les relevant s'en former une huppe. Il a une marque couleur de rose derrière l'œil ; il en a une plus considérable de même couleur, mais moins vive , sous la queue, et ses pieds sont d'un brun^ rougeâtre 5 en sorte que ce sera , si l'on veut , dans l'espèce des grives, le pen^ dant du merle couleur de rose. Sa gros^ seur est à-peu-près celle d^e l'alouette f i 1 (. LE luer une ' de nos DIS LA GRIVE. lor t Chine» lire les il aie prives , le l'on carac- 'lumes >ngues en les ^ lia rrière blede 9 sous brun^ i l'on pen^ gros-r «t les ailes, c^ui déployées lui font une envergure d environ dix pouœs , ne s'étendent guère , dans leur repos , qu'à la moitié de la queue. Cette queue est composée de douze pennes étagées. Le brun plus ou moins foncé est la cou- leur dominante du dessus du corps, compris les ailes , la huppe et la tête y mais les quatre pennes latérales de chaque côté de la queue sont terminées de blanc; le dessous du corps est de cette dernière couleur, avec quelques teintes de brun au-dessus de la poi- trine : je ne dois point omettre deux traits noirâtres qui partant des coins du bec, et se prolongeant en arrière sur un fond blanc, font à cet oiseau une espèce de moustache dont l'effet est marqué. LE MOQUEUR FRANÇAIS. Parmi les oiseaux d'Amérique ap- pelés moqueurs, c'est celui-ci qui res- ■■v- I m r,! !> 102 HISTOIRE NATURELLE semble le plus à nos grives par les gri-' velures ou mouchetures de la poitrine; mais il en diffère d'une manière assez marquée par les proportions relatives de la queue et des ailes, celles-ci dans leur état de repos finissant presque où la queue commence. La queue a plus de quatre pouces de longueur , c'est-à- dire , plus du tiers de la longueur totale de l'oiseau , qui n'est que de onze pou- ces. Sa grosseur est moyenne entre celle âe la draine et de la litorne. Il a les yeux jaunes, le bec noirâtre , les pieds bruns, et tout le dessus du corps du même roux que le poil du renard , ce- pendant avec quelque mélange de brun : ces deux couleurs régnent aussi sur les pennes des ailes, mais séparément 5 sa- voir , le roux sur les barbes extérieu- res , et le bran sur les intérieures. Les grandes et les moyennes couvertures des ailes sont terminées de blanc , ce qui forme deux traits de cette couleur qui traversent obliquement les ailes. ): CE les gri- 3itrine; e assez elatives ■ci dans sque où a plus c*est-à- r totale ize pou- tre celle II a les es pieds orps du ird, ce- 3e brun: ii sur les lent 5 sa- xtérieu- res. Les vertures ianc, ce couleur i ailes. :.f. DE LA GRIVE. Io3 Le dessous du corps est blanc-sale , tacheté de brun-obscur 5 mais les taches sont plus clair-semées que dans le plu- mage de nos grives ; la queue est éta- gée , un peu tombante et entièrement rousse. Le ramage du moqueur français a quelque variété , mais il n'est pas com- parable à celui du moqueur propre^ ment dit. Il se nourrit ordinairement du fruit d'une sorte de cerisier noir fort diffé- rent de nos cerisiers d'Europe , puisque ses fruits sont disposés en grappes. Il reste toute l'année à la Caroline et à la Virginie , et par conséquent il n'est pas , au moins pour ces contrées , un oi- seau de passage ; nouveau trait de dis- semblance avec nos grives. LE MOQUEUR. Nous trouvons, dans cet oiseau sin- gulier, une exception frappante à une observation générale faite sur les oi- seaux du Nouveau-Monde. Presque î 1 1 • i , 1 1 1 I"' ,i. f $ M- i%>, 104 HISTOIRE NATURELLE tous les voyageurs s'accordent à dire qu'autant les, couleurs de leur plumage sont vives , riches , éclatantes , autant le son de lenr voix est aigre , rauque , monotone , en un mot désagréable. Ce- lui-ci est au contraire, si l'on en croit Fernandez, Nieremberg et les Amé- ricains, le chantre le plus excellent pat- mi tous les volatiles de l'univers , sans même en excepter le rossignol : car il charme, comme lui, par les accens flat- teurs de son ramage , et de plus il amuse par le talent inné qu'il a de contre&ire le chant ou plutôt le cri des autres oi- seaux^ et c'est de là sans doute que lui est venu le nom de moqueur: cependant bien loin de rendre ridicules ces chants étrangers qu'il répète , il paroît ne les imiter que pour les embelUr : on croi- roit qu'en s'appropriant ainsi tous les sons qui frappent ses oreilles, il ne chei • che qu'à enrichir et perfectionner son propre chant , et qu'à exercer de toutes les manières possibles scHi infatigable il. î> s L A 6 RI y s. io!> gosier. Aussi les Sauvages lui ont -ils donné le nom de cencontlatolli , qui veut dire quatre cents langues, et les savans celui àe polyglotte f qui signifie à-peu^ près la même chose. Non-seulement le moqueur chante bien et avec goût , mais il chante avec action , avec ame , ou plu- tôt son chant n'est que l'expression de ses affections intérieures ; il s'anime à sa propre voix , et l'accompagne par des mouvemens cadencés, toujours assortis à l'inépuisable variété de ses phrases naturelles et acquises. Son prélude or- dinaire est de s'élever d'abord peu à peu les ailes étendues , retomber en- suite la tète en bas, au même point d'où il étoit parti; et ce n'est qu'après avoir continué quelque temps ce bi- zarre exercice que commence l'accord de ses mouvemens divers , ou si l'on veut de sa danse , avec les difFérens ca- ractères de son chant. Exécule-t-il avec sa voix des roulemens vifs et lé- gers, son vol décrit en même tempi Oiseaux. XIV. % 10 ni II îi ;i!i I06 HISTOIRE NATURELLE dans l'air une multitude de cercles qui se croisent 5 on le voit suivre en serpen^ tant les tours et retours d'une ligne tor- tueuse sur laquelle il monte , descend et remonte sans cesse. Son gosier for- me-t-il une cadence brillante et bien battue , il l'accompagne d'un battement d'ailes également vif et précipité. Se livre-t-il à la volubilité des arpèges et des batteries , il les exécute une seconde fois par les bonds multipliés d'un voi inégal et sautillant. Donne-t-il essor à sa voix dans ces tenues si expressives où les sons, d'abord pleins et éclatans, se dégradent ensuite par nuances , et semblent enfin s'éteindre tout - à - fait et se perdre dans un silence qui a son charme comme la plus belle mélodie; on le voit en même temps planer moel-» leusement au-dessus de son arbre, ra- lentir encore par degrés les ondulations imperceptibles de ses ailes , et rester enfin immobile , et comme suspendu au milieu des airs. SB LA GRITX. 107 Il s*en faut bien que le plumage de et. rossignol d'Amérique réponde à la beauté de son chant ; les couleurs en sont très-communes, et n'ont ni éclat ni variété. Le dessus du corps est gris-brun plus ou moins foncé; le dessus des ailes et de la queue est encore plus brun, seu- lement ce brun est égajé, i® sur les ai- les , par une marque blanche , qui les traverse obliquement vers le milieu de leur longueur , et quelquefois par de petites mouchetures blanches qui se trouvent à la partie antérieure ; 2° sur la queue par une bordure de même cou- leur blanche ; enfin sur la tête par un cercle encore de même couleur qui lui forme une espèce de couronne, et qui, se prolongeant sur les yeux, lui dessine comme deux sourcils assez marqués. Le dessous du corps est blanc depuis la gorge jusqu'au bout de la queue : on ap- perçoit dans le sujet représenté par M. Edwards quelques grivelures, les unes sur les côtés du cou , et les autres • I [l î i II Il i I08 HISTOIRE NATTTRELLE aur le blanc des grandes couvertures des ailes. < • •• • Le moqueur approche du mauvîs pour la grosseur; il a la queue un peu étagée, les pieds noirâtres , le bec de la même couleur, accompagné de longues barbes qui naissent au-dessus des an- gles de son ouverture; enfin il a les ai- les plus courtes que nos grives , mais cependant moins courtes que le mo- queur français. 11 se trouve à la Caroline, à la Ja- maïque, à la Nouvelle Espagne , etc. En général il se plaît dans les pays chauds et subsiste dans les tempérés : à là Ja- maïque il est fort commun dans les sa- vanes des contrées où il y a beaucoup de bois : il se perche sur les plus hautes branches , et c'est de-là qu'il fait enten- dre sa voix. Il niche souvent sur les ébéniers. Ses œufs sont tachetés de brun. Il vit de cerises, de baies d'aubépine et de cornouiller, et même d'insectes; sa chair passe pour un fort bon manger. *.. à DE LA GRIVE. log Il n'est pas facile de l'élever en cage, cependant on en vient à bout lorsqu'on sait s'y prendre, et l'on jouit une par- tie de l'année de l'agrément de son ra- mage; mais il faut pour cela se confor- mer à ses goûts , à son instinct , à ses besoins : il faut, à force de bons traite - mens, lui faire oublier son esclavage ou plutôt la liberté. Au demeurant, c'est un oiseau assez familier qui semble ai- mer l'homme , s'approche des habita- lions, et vient se percher jusque sur les cheminées. Celui qu'a ouvert M. Sloane avoit le ventricule peu musculeux , le foie blanchâtre , et les intestins roulés et repliés en un grand nombre de circon- volutions. LE MERLE. Le maie adulte dans cette espèce est encore plus noir que le corbeau ; il est d'un noir plus décidé, plus pur, moins : '■ i lu" m 110 HISTOIRE NATURELLE alt(*ré par des reflets; except(^ le bec, le tour des yeux , le talon et la plante du pied qu'il a plus ou moins jaunes , il est noir par - tout et dans tous les aspects; aussi les Anglais l'appellenl- ils l'oiseau noir par excellence. La fe- melle au contraire n'a point de noir d(^cidë dans tout son plumage, mais différentes nuances de brun mêlées de roux et de gris ; son bec ne jaunit que rarement, elle ne chaule pas non plus comme le mâle , et tout cela a donné lieu de la prendre pour un oiseau d'une autre espèce. Les merles ne s'éloignent pas seule- ment des grives par la couleur du plu- mage , et par la dift'érente livrée du ïnâle et de la femelle^ mais encore par leur cri que tout le monde connoît , et par quelques-unes de leurs habitudes : ils ne voyagent, ni ne vont en troupes comme les grives , et néanmoins , quoi- que plus sauvages entre eux, ils le sont moins à l'égard de l'homme 5 car nous i ù-.s^w«à.*3SE-^' LE ^ le bec, a plante jaunes , tous les pellenl- ^ La fe- de noir ;e, mais \ê\ées de unit que ion plus a donné au d'une \s seule- du plu- ivrée du core par moît, et bitudes ; troupes s, quoi- i le sont :ar nous DE LA GRIVE. III les apprivoisons plus aisément que les grives, et ils ne se tiennent pas si loin des lieux habités. Au reste , ils passent communément pour être très - fins , parce qu'ayant la vue perçante ils dé- couvrent les chasseurs de fort loin , et se laissent approcher difficilement; mais, en les étudiant de plus près, on reconnoît qu'ils sont plus inquiets que rusés, plus peureux que défians, puis- qu'ils se laissent prendre aux gluaux , aux lacets et à toutes sortes de pièges , pourvu que la main qui les a tendus sache se rendre invisible. Lorsqu'ils sont renfermés avec d'au- tres oiseaux plus foibles , leur inquié- tude naturelle se change en pétulance; ils poursuivent, ils tourmentent conti- nuellement leurs compagnons d'escla- vage; et par cette raison on ne doit pas les admettre dans les volières où l'on veut rassembler et conserver plu- sieurs espèces de petits oiseaux. On peut, si l'on veut, en élever à [ M. r I ÏI2 HISTOIRE NATURELIE part à cause de leur chant , non pas de leur chant naturel qui n'est guère sup- portable qu'en pleine campagne , mais à cause de la facilité qu'ils ont de le perfectionnier , de retenir les airs qu'on leur apprend, d'imiter différens bruits , dififërens sons d'instrumens, et même contrefaire la voix humaine. ' , Comme les merles entrent de bonne heure en amour , et presqu'aussitôt que les grives , ils commencent aussi à chanter de bonne heure ; et comme ils ne font pas pour une seule ponte, ils continuent de chanter bien avant dans la belle saison : ils chantent donc lors- que la plupart des autres chantres des bois se taisent et éprouvent la maladie périodique de la mue, ce qui a pu faire croire à plusieurs que le merle n'étoit point sujet à cette maladie; mais cela n'est ni vrai, ni même vraisemblable: pour peu qu'on fréquente les bois , on voit ces oiseaux en mue sur la fin de l'été , on en trouve même quelquefois I il tV -Xv f DE LA GRIVE. Il3 qui or t la tête entièrement chauve: aussi Olina et les auteurs de la Zoologie Britannique disent -ils que le merle se tait comme les autres oiseaux dans le temps de la mue, et les zoologues ajou- tent qu'il recommence quelquefois à chanter au commencement de l'hiver; mais le plus souvent dans cette saison il n'a q'un cri enroué et désagréable. Les anciens prétendoient que pen- dant celle même saison son plumage changeoit de couleur et prenoit du roux , et Olina , l'un des modernes qui a le mieux connu les oiseaux dont il a parlé, dit que cela arrive en automne; soit que ce changement de couleur soit un effet de la mue, soit que les femelles et les jeunes merles qui sont en eflët plus roux que noirs , soient en plus grand nombre , et se montrent alors plus fréquemment que les mâles adul- les* , , , t . , , Ces oiseaux font leur première ponte sur la fin de l'hiver , elle est de ciu'({ (i If % ./^ - --.-^^..^-•^l»,.-'».... 114 HISTOIRE NATXTRELrE OU six œufs d'un vert bleuâtre avec des taches couleur de rouille fréquentés * et peu distinctes. Il est rare que cett^ première ponte réussisse , à cause de l'intempérie de la saison; mais la s&* conde va mieux, et n'est que de quatre ou cinq œufs. Le nid des merles est construit à-peu-près comme celui des grives, excepté qu'il est matelassé en- dedans : ils le font ordinairement dans les buissons, ou sur des arbres de hau- teur médiocre; il semble même qu'il» soient portés naturellement à le placer près de terre , et que ce n'est que par l'expérience des inconvéniens ^u'iU apprennent à le mettre plus haut. On m'en a rapporté un , une seule fois , qui avoît »ité pris dans le tronc d'un pommier creux. De la mousse , qui ne manque jamais sur le tronc des arbres ; du limon, qu'ils trouvent au pied ou dans les environs, sont les matériaux dont ils font le corps du nid 5 des brins d'herbe et de '^»Utt>t^ «f.' -*»» DB-LA GRIVE. liJ petites racines sont la matière d'un tissu plus mollet dont ils le revêtent intérieurement, et ils travaillent avec une telle assiduité , qu'il ne leur faut qup huit jours pour finir l'ouvrage. Le nid achevé , la femelle se met à pondre , et ensuite à couver ses œufs ; elle les couve seule , et le mâle ne prend part à cette opération, qu en pourvoyant à la subsistance de la couveuse. L'auteur du Traité du Rossignol assure avoir vu un jeune merle de l'année , mais déjà fort, se charger volontiers de nourrir des petits de son espèce nouvellement dénichés; mais cet -auteur ne dit point de quel sexe étoit ce jeune merle. > J'ai observé que les petits éprou- voient plus d'une mue daps la première année , et qu'à chaque mue le plumage des mâles devient plus noir , et le bec plus jaune , à commencer p^r la base. A l'égard des femelles , elles conser- vent, comme j'ai dit, les couleurs du premier âge, comme elles eu conser- i^" , ^.J.a^ Il6 HISTOIRE NATURELLE vent aussi la plupart des attributs : elles ont cependant le dedans de la bouche et du gosier du même jaune que les mâles; et l'on peut aussi re- marquer dans les uns et les autres un mouvement assez fréquent de la queue de haut en bas, qu'ils accompagnent d'un léger trémoussement d'ailes, et d'un petit cri bref et coupé. ' ' ''^ Ces oiseaux ne changent point de Contrée pendant l'hiver, mais ils choi- sissent dans la contrée qu'ils habitent l'asyle qui leur convient le mieux pen- dant cette saison rigoureuse 5 ce sont ordinairement les bois les plus épais ^ sur - tout ceux où il y a des fontaines chaudes et qui sont peuplés d'arbres toujours verts , tels que piceas, sapins , lauriers , myrtes , cyprès , genévriers , sur lesquels ils trouvent plus de res- sources, soit pour se mettre à l'abri des frimas , soit pour vivre; aussi vien- nent-ils quelquefois les chercher jus- que dans nos jardins , et l'on pourroit ■ifi ..^■l»*>|(,»tL, •sîH'îr'- DE LA GRIVE. II7 soupçonner que les pays où on ne voit point de merles en hiver, sont ceux où il ne se trouve point de ces sortes d'ar- bres, ni de fontaines chaudes. Les merles sauvages se nourrissent outre cela de toute sorte de baios , de fruits et d'insectes ; et comme il n'est point de pays si dépourvu qui ne pré- sente quelqu'une de ces nourritures, et que d'ailleurs le merle est un oiseau qui s'accommode à tous les climats , il n'est non plus guère de pays où cet oiseau ne se trouve , au nord et au midi , dans le vieux et dans le nouveau continent , mais plus ou moins différent de lui-même, selon qu'il a reçu plus ou moins fortement l'empreinte du climat où il s'est fixé. * Ceux que l'on tient en cage mangent aussi de la viande cuite ou hachée , du pain , etc. mais on prétend que les pé- pins de pommes de grenades sont un poison pour eux comme pour les grives; (|uoi qu'il en soit, ils aiment beau- Oiseaux. XIV. Il 'V Il8 HISTOIRE NATURELLE coup à se baigner, et il ne faut pas leur épargner l'eau dans les volières. Leur chair est un fort bon uxanger, et ne le cède point à celle de la draine ou de }a litornej il paroît même quelle est préférée à celle de la grive et du mau- vis dans les pays où ils se nourrissent d'olives qui la rendent succulente, et de baies de myrte qui la parfument. Les oiseaux de proie en sont aussi avi- des que les hommes, et leur fon'i une guerre presque aussi destructive ; sans cela, ils se multiplieroient à l'excès. Olina fixe la durée de leur vie à sept ou huit ans. ; ^ J'ai disséqué une femelle qui avoit été prise sur ses œufs veis le i5 de mai , et qui pesoit deux onces deu;^ gros : elle avoit la grappe de l'ovaire garnie d'un grand nombre d'œufs de grosseurs inégales 5 les plus gros avoient près de deux ligues de diamètre , et étoient de couleur orangée; les plus pe- tits étoient d'une couleur plus claire, ■^.r; -«v DB LA GRIVE. ^Ï9 d'une substance moins opaque, et n'a-* voient guère qu'un tiers de ligne dé diamètre. Elle avoit le bec absolument jaune, ainsi que la langue et tout le dedans de la bouche, le tube intestinal long de dix-sept à dix-huit pouces, le gësier très-musculeux, précédé d'une poche forr^ée par la dilatation de l'œso- phage, la vésicule du fiel oblongue, et point de cœcum. Variétés DU MERLE. Les merles blancs et tachetés DE BLANC. Quoique le merle ordinaire soit l'oiseau noir par excellence, et plus noir qne le corbeau, cependant on ne peut nier que son plumage ne prenne quelquefois du blanc, et que même il ne change eu entier du noir au blanc, comme il arrive dans l'espèce du cor- beau et dans celles des corneilles, des choucas et de presque tous les autres oiseaux , tantôt par l'influence du cU- mat, tantôt par d'autres causes plus H II »-.iar»«»,.-* ».(i!»<-.. ., , ' :m- f-a ^i-„»-4(^ •'. , I / m lU' «■■' '. 120 HISTOIRE NATURELLE particulières et moins connues. En ef- fet, la couleur blanche semble être dans la plupart des animaux, comme dans les fleurs d'un grand nombre de plantes , la couleur dans laquelle dëgé- îièrent toutes les autres , y compris le noir , et cela brusquement et sans pas- ser par les nuances intermédiaires : rien cependant de si opposé en appa- rence que le noir et le blanc 5 celui-là résulte, de la privation ou de Taksorp- tion totale des rayons colorés , et le blanc , au contraire , de leur réunion la plus complète : mais, en physique, on trouve à chaque pas que les extrêmes se rapprochent , et que les choses qui , dans Tordre de nos idées et même de nos sensations, paroissent les plus con- traires , ont dans l'ordre de la nature des analogies secrètes qui se déclarent souvent par des effets inattendus. Entre tous les merles blancs ou ta- chetés de blanc qui ont été décrits , les seuls qui me paroissent devoir se rap- '3KL- ■■ '■%. DE LA GRIVE. lâl porter à lespèce du merle ordinaire, sont 1°. le merle blanc, qui avoit été envoyé de Rome à Aldrovande , et 2°. colui à tête blanche du même au- teur, lesquels, ayant tous deux le bec et les pieds jaunes comme le merle ordi- naire , sont censés appartenir à celte espèce. 1 1 n'en est pas de même de quel- ques autres , en plus grand nombre et plus généralement connus , dont je ferai mention dans l'article suivant. LE MERLE A PLASTRON BLANC. : J'ai changé la dénomination du merle à collier, que plusieurs avoient jugé à propos d'appliquer à cet oiseau, et je lui ai substitué celle de merle à plastron blanc , comme ayant plus de justesse , et même comme étant néces- saire pour distinguer cette race de celle du véritable merle à collier dont je parlerai plus bas. Dans l'espèce dont il s'agit ici , le mâle a en effet au-dessus de la poitrine 1 "T^î . >:.«l!ri.,-'" "»• I %..^ 122 HISTOIRE NATURELLl? une sorte de plastron blanc très-remar- qtiable : je dis le mâle , car le plastron de la femelle est d'un blanc plus terne, plus mêlé de roux ; et comme d'ailleurs le plumage de cette femelle est. d'un brun roux , son plastron tranche beau- coup moins sur ce fond presque de mê- me couleur , et cesse quelquefois tout- à-fait d'être apparent 5 c'est sans doute ce qui a donné lieu à quelques nomen- dateurs de faire de cette femelle une e<«pèce particulière , sous le nom de merle de montagne; espèce purement nominale , qui a les mêmes mœurs que le merle à plastron blanc , et qui en diUere moins , soit en grosseur , soit en couleur, que les femelles ne diffèrent de leurs mâles dans la plupart des es* pèces. Ce merle a beaucoup de rapports avec le merle ordinaire; il a comme lui le fond du plumage noir , les coins et l'intérieur du bec jaune, et à-peu- près la même taille , le même port ; û: lu. .,'•5* DE LA GKIVE. 12Ù mais il s'en distingue par son plastron, par le blanc dont son plumage est émail- lé , principalement sur la poitrine , le ventre et les ailes 5 par son bec plus court et moins jauno; par la forme des pennes moyennes des ailes, qui sont carrées par le bout avec une petite pointe saillante au milieu , formée par l'extrémité de la côte ; enfin il en dif- fère par son cri , ainsi que par ses habi- tudes et par ses mœurs. C'est un véri- table oiseau de passage , mais qui par- court chaque année la circonférence d'un cercle , dont tous les points ne dont pas encore bien connus. On sait seulement qu'en général il suit les chaînes des montagnes, sans néan- moins tenir de route bien certaine. Ou n'en voit guère paroître aux envi- rons de Montbard, que dans les pre- miers jours d'octobre ; ils arrivent alors par petits pelotons de douze ou quinze , et jamais en grand nombre ; il semble que ce soit quelques familles t»'««. • •« «1 iÇjœiaBÎS^ «xaiSIJËkt^^htrT^' 4 1: 1 £4 HISTOIRE N A T U r fi L L E ëgarc^es qui ont quitU'^ le gros de la troupe ; ils restent rarement plus de deux ou trois seniaines, et la moindre gelëe suffit alors pour les faire dispa- roîlre : cependant je ne dois point dis- simuler que M. Klein nous apprend qu'on lui a apporté de ces oiseaux vi- vans pendant l'hiver. Ils repassent vers le mois d'avril ou de mai, du moins en Bourgogne, en Brie , et même dans la Silésie et la l'rise , selon Gcsner. Il est très-rare que ces merles habi- tent les plaines dans la partie tempérée de l'Europe ; néanmoins M. Salerne assure qu*on a trouvé de leurs nids en Sologne et dans la foret d'Orléans; que ces nids étoient faits comme ceux du merle ordinaire , qu'ils contenoient cinq œufs de même grosseur, de même couleur, et ( ce qui s'éloigne des ha- bitudes du merle) que ces oiseaux ni- chent contre terre, au pied des buis- sons , d'où leur vient apparemment le noms de merles terriers ou buisson^ \.^. , ,---?->. ,»«. ,..y.*»^- '*■' m::..i.»^ ~ \, 125 DE LA GHIVE. niers. Ce qui paroît sûr , c'est qu'ils sont très-communs en certains temps de l'année sur les hautes montagnes de la Suède, de l'Ecosse, de l'Auver- gne, de la Savoie, de la Suisse, dâ la Grèce , etc. Il y a même apparence qu'ils sont répandus en Asie , en Afri- que , et jusqu'aux Açores; car c'est à celte espèce voyageuse, sociale, ayant du blanc dans son plumage, et se te- nant sur les montagnes, que s'applique naturellement ce que dit Tavernier des voldes de merles qui passent de temps en temps sur les frontières de la Médie et de 1 Arménie , et délivrent le pays des sauterelles ; comme aussi ce que dit M. Adauson de ces merles noirs tacher de blanc qu'il a vus sur les souiinets des montagnes de l'île Fayal, se tenant par compagnie sur les arbou- siers, dont ils mangeoient le fruit en jasant continuellement. Ceux qui voyagent eu Europe se uouirisseût aussi de baie^. M. Wil- f I ' ( • ' •t ( - fl 1 « \ 126 HISTOIRB NATURELLE lulghby a trouvé dans leur estomac des débris d'insectes et des baies semblables k celles du groseiller ; mais ils aiment de préférence celles de lierre , et les raisins : c'est dans le temps de la ven- dange qu'ils sont ordinairement le plus gras, et que leur chair devient à la fois savoureuse et succulente. Quelques chasseurs prétendent que ces merles attirent les grives , et que , lorsqu'on peut en avoir de vivans , on fait de très -bonnes chasses de grives au lacet ; on a aussi remarqué qu'ils se laissent plus aisément approcher que nos merles communs, quoiqu'ils soient plus difficiles à prendre dans les pièges. J'ai trouvé , en les disséquant , la vésicule du fiel oblongue , fort petite et par conséquent fort différente de ce que dit Willulghbj; mais l'on sait combien la forme et la situation des parties molles sont sujettes à varier dans l'intérieur des animaux; le ven- tricule étoit musculeux, sa membrane V ... .^ • *• ^ ■> .^. .---- •'N< ■^V, DE LA GRIVE. 127 interne ridée à l'ordinaire , et sans adhérence : dans cette membrane je vis des débris de grains de genièvre, et rien autre chose; le canal intestinal, mesuré entre ses deux orifices extrê- mes , avoit environ vingt pouces ; le ventricule ou gésier se trouvoit placé entre le quart et le cinquième de sa longueur ; enfin j'apperçus quelques vestiges de cœcum, dont l'un paroissoit double. Variétés DU MERLE à plastron Blanc, I. Les merles blancs ou tache- tés DE BLANC. J'ai dit que la plupart de ces variétés dévoient se rapporter à l'espèce du plastron blanc; et, en effet, Aristote , qui connoissoit les merles blancs, en fait une espèce distincte du irerle ordinaire, quoiqu'ayant la même grosseur et le même cri ; mais il savoit bien qu'ils n'avoi^ut pas les mêmes ha- bitudes , et qu'ils se piaisoient dans les paj's naoulueux. Belon ne reconuoit H A ^ ^ I b in i 128 HISTOIRE NATURELLE non plus d'autres différences entre les deux espèces que celle du plumage, et celle de ISnstinct qui attache le merle blanc aux montagnes. On le trouve en effet , non-seulement sur celles d'Ar- cadie, de Savoie et d'Auvergne, mais encore sur celles de Silésie , sur les Al- pes, l'Apennin, etc. Or celte disparité d'instinct , par laquelle le merle blanc s'éloigne de la nature du merle ordi- naire, est un trait de conformité par lequel il se rapproche de celle du merle à plastron blanc. D'ailleurs il est oiseau de passage comme lui, et passe dans le même temps j enfin n'est -il pas évi- dent que la nature du merle à plastron blanc a plus de tendance au blanc , et n'est -il pas naturel de croire que la couleur blanche qui existe dans son plumage peut s'étendre avec plus de facilité. sur les plumes voisines, que le plumage du merle ordinaire ne peut changer en entier du noir au blanc ? Ces raisons m'ont paru suffisantes pour M DE LA GRIVE. I2g ni*auloriser à regarder Ja plupart nos merles blancs , ou tachetés de blanc , comme des variétés dans l'espèce du merle à plastron blanc. Le merie blanc que j'ai observé avoit les pennes des ailes et de la queue plus blanches que tout le reste et le dessus du corps , excepté le sommet de la tête , d'un gris plus clair que le dessous du corps. Le bec étoit brun avec un peu de jaune sur les bords^ il y avoit aussi du jaune sous la gorge et sur la poitrine , et les pieds étoient d'un gris brun foncé. On î'avoit pris aux environs de Montbard dans les premiers jours de novembre ^ avant qu'il eût encore gelé , c'est-à- dire , au temps juste du passage des merles à plastron blanc , puisque peu de jours auparavant on m'en avoit ap- porté deux de celte dernière espèce. Parmi les merles tachetés de blanc, cette dernière couleur se combine di- versement avec le noir 5 quelquefois elle se répand exclusivement sur les Oiseaux. XIV. za . \ ni Vï ) M l3o HISTOIRE NATURELLE pennes de la queue et des ailes , que cependant l'on dit être moins sujettes aux variations de couleur, tandis que toutes les autres plumes, que l'on re- garde comme étant d'une couleur moins fixe , conservent leur noir dans toute sa pureté ; d'autres fois , elle forme un véritable coi lier qui tourne tout au- tour uu cou de l'oiseau , et qui est moins large que le plastron blanc du merle précédent. Cette variété n'a point échappé à Belon , qui dit avoir vu en Grèce , en Savoie , et dans la vallée de Maurienne , une grande quantité de merles au collier , ainsi nommés parce qu'ils ont une ligne blanche qui leur tourne autour du cou. M. Lottinger, qui a eu occasion d'étudier ces oiseaux dans les montagnes de la Lorraine où ils font quelquefois leur ponte, m'as- sure qu'ils y nichent de très - bonne heure , qu'ils construisent et posent leur nid à-peu-près comme la grive , que leducatioa de leurs petits se trouva " i ■r- es, que sujettes ndis que l'on re- ur moins ms toute e forme tout au- qui est bîanc du n'a point >ir vu en la vallée intité de lés parce qui leur 3ttinger, oiseaux raine où e, m'as- - bonne posent grive , e trouve DE LA GRIVE. l5r achevée dès la fin de juin , qu'ils font un voyage tous les ans , mais que leur départ n'est rien moins qu'à jour nom- mé ; il commence sur la fin de juillet et dure tout le mois d'août, pendant lequel temps on ne voit pas un seul de ces oiseaux dans la plaine, quel qu'en soit le nombre , ce qui prouve bien qu'ils suivent la montagne. On ignore le lieu où ils se retirent. M. Lottinger ajoute que cet oiseau , qui éloit autrefois fort connu dans les Vosges , y est devenu assez rare. II. Le gband merle de montagne. Il est tacheté de blanc , mais n'a point de plastron , et il est plus gros que la draine. Il passe en Lorraine tout à la fin de fautomne, et il est alors singu- lièrement chargé de graisse. Les oi- seleurs n'en prennent que très -rare- ment ; il fait la guerre aux limaçons , et sait casser adroitement leur coquille sur un rocher pour se nourrir de leur chair ; à défaul de limaçons il se rabat i .8 i fi , l I t ..,••■.. , %-> — w^ r l3a HISTOIRE NATURELLS sur In ^raine de lierre : cet oiseau est un forf bon gibier , mais il dégénère des merles quant à la voix , qu'il a fort aigre et for^ triste. LE MERLE COULEUR DE ROSE. Tous les ornithologistes qui ont fait mention de ce merle n'en ont parlé que comme d'un oiseau rare, étranger, peu connu , que l'on ne voyoit qu'à son passaj^e, et dont on ignoroit la vérita*- ble patrie. M. Linnœus est le seul qui nous apprenne qu'il habite la Laponie, la Suisse ; mais il ne nous dit rien de ce qu'il fait , de ses amours , de son nid , de sa ponte, de sa nourriture, de ses voyages, etc. Aldrovande, qui a parlé le premier des merles couleur de rose, dit seulement qu'ils paroissent quel- quefois dans les campagnes des envi- rons de Bologne , où ils sont connus des oiseleurs sous le nom à*étoumeaux de mer; qti'ils se posent sur les tas de ( B E L A 0 R I V «. î'33 fumier , qu'ils prennent beaucoup do graisse , et que leur chair est m bon mander : on en a vu deux en Angleterre que M. Edwards suppose y avoir été portés par quelque coup de vent : nous en avons observé plusieurs en Bourgo- gne, lesquels avoient été pris dans le temps du passage , et il est probable qu'ils poussent leurs excursions jusqu'en Espagne , s'il est vrai , comme le dit M. Klein , qu'ils ayent un nom dans la langue espagnole. Le plumage du mâle est distingué ; il a la tête, le cou, les pennes des ailes et de la q^eue noirs avec des reflets brillans qui jouent entre le vert et le pourpre : la poitrine , le ventre , le iîos , le croupion et les petites couver- tures des ailes sont d'une couleur de Tose de deux teintes , l'une plus claire et l'autre plus foncée , avec quelques taches noires répandues çà et là sur cette espèce de scapulaire qui descend par-dessus jusqu'à la queue , et par- r --. ■ ■'•^t *■'''' I ( .f t34 HISTOIRE NATURELLE dessous jusqu'au bas- ventre exclusive- ment : outre cela , la tête a pour orne- ment une espèce de huppe qui se jette en arrière comme celle du jaseur , et qui doit faire un bel effet lorsque foi- seau la relève. Le bas-ventre , les couvertures infé- rieures de la queue et les jambes sont d'une couleur rembrunie ; le tarse et les doigts d'un orangé terne ; le bec mi -partie de noir et de couleur de chair -, mais la distribution de ces cou- leurs semble n'être point fixe en cette partie , car dans les individus que nou- avons observés et dans ceux d'Aldro- vande la base du bec étoit noirâtre , et tout le reste couleur de chair ; au lieu que , dans les individus observés par M. Edwards, céloit la pointe du bec qui étoit noire , et ce noir se clian- geoit par nuances en un orangé terne qui étoit la couleur de la base du bec et celle des pieds. Le dessous de la queue paroît comme marbré , efîet produit ite-*--- — V* ■ , /■•.•^■' res infé- ibes sont I tarse et 5 le bec uleur de ces cou- î en cette que nou- d'Aldro- noirâtre , ihair ; au observés )oinle du ' se chan- igé terne iu bec et la queue produit M ■'ii DE LA GRIVE. l35 par la couleur de ses couvertures inté- rieures qui sont noirâtres et terminées de blanc. La femelle a la tête noire comme 1© mâle , mais non pas le cou , ni les pen- nes de la queue et des ailes qui sont d'une teinte moins foncée , les couleurs du scapulaire sont aussi moins vives. Cet oiseau est plus petit que notre merle ordinaire 5 il a le bec, les ailes, les pieds et les doigts plus longs à pro- portion • il a beaucoup plus de rapport de grandeur , de conformation et mê- me d'instinct , avec le merle à plastron blanc , car il est voyageur comme lui ; cependant il faut avouer que l'un des merles.couleur de rose qui a été tué en Angleterre alloit de compagnie avec des merles à bec jaune. Sa longueur , prise de la pointe du bec jusqu'au bout de la queue , est de sept pouces trois quarts, et jusqu'au bout des on- gles, de sept pouces et demi; il en a treize à quatorze de vol , et ses ailes , .('•■; •} <' H ,^ .^.w»*-/'.- "^^ iA i.? l36 HISTOmiS NATURELLE dans leur repos, atteignent presque l'ex- trémité de la queue. LE MERLE BLEU. !F* \'^ On retrouve dans ce merle le même fond de couleur que dans le merle de roche , c'est-à-dire , le cendré - bleu (mais sans aucun mélange d'orangé); la même taille, à-peu-près les mêmes proportions , le goût des mêmes nour- ritures , le même ramage, la même habitude de se tenir sur les sommets des montagnes , et de poser son nid sur les rochers les plus escarpés ; en sorte qu'on seroit tenté de le regarder comme une race appartenant à la mê- me espèce que le merle de roche 5 aussi plusieurs ornithologistes les ont pris l'un pour l'autre. Les couleurs de son plumage varient un peu dans les descriptions , et sont probablement su- jettes à des variations réelles d'un in- dividu à l'autre, selon l'âge, le sexe» V., DE LA ORIV»» l37 le climat, etc. Le mâle que M. Ewards a représenté , planche XVI II, n'étoit pas d'un bleu uniforme par- tout; la teinte de la partie supérieure du corps étoit plus foncée que la teinte de la partie inférieure : il avoit les pennes de la queue noirâtres, celles des ailes brunes , ainsi que leurs grandes couver- tures, et celles-ci terminées de blanc; les yeux entourés d'un cercle jaune , le dedans de la bouche orangé , le bec et les pieds d'un brun presque noir. I! paroit qu'il y a plus d'uniformité dans le plumage de la femelle. Belon , qui a vu de ces oiseaux à Ka- guse en Dalmatie , nous dit qu'il y en a aussi dans les iles de Négrepont, de Candie , de Zante , de Corfoue , etc. et qu'on les recherche beaucoup à cause de leur chant ; mais il ajoute qu'il ne s'en trouve point naturellement en France , ni en Italie î cependant le bras de mer qui sépare la Dalmatie de l'Italie n'est point une barrière in- I,. Il ,'? Il 1 1 ~>>.*j| y\ l38 HISTOIRE NATURELLE surmoiilable, sur-tout pour ces oiseaux qui, suivant Belon lui-même, volent beaucoup mieux que le merle ordi- naire, et qui, au pis-aller, pourroient faire le tour et pénétrer en Italie en passant par l'état de Venise. D'ailleurs c'est un fait que ces merles se trou- vent en Italie ; celui que M. Brisson a décrit , et celui que nous avons fait représenter, n° aSo, ont été tous deux envoyés de ce pays. M. Edwards avoit appris par la voix publique qu'ils y nichoient sur les rochers inaccessibles ou dans les vieilles tours abandonnées y et de plus il en a vu quelques-uns qui avoient été tués aux environs de Gi- braltar; d'où il conclut, avec assez de fondement , qu'ils sont répandus dans toirt le midi de l'Europe : mais cela doit s'entendre seulement des monta- gnes , car il est rare qu'on rencontre de ces oiseaux dans la plaine ; leur ponte est ordinairement de quatre ou cinq œufs, et leur chair, sur-tout celle DE LA GRIVC. iZ^ des jeunes , passe pour un fort bon manger. LE MERLE SOLITAIRE, Vo ICI encore un merle habitant des montagnes, et renommé pour sa belle voix : on sait que le roi François I""" prenoit un singulier plaisir à l'enten- dre, et qu'aujourd'hui même un mâ'e apprivoisé de cette espèce se vend îort cher à Genève et à Milan , et beau- coup plus cher encore i Smyrne ^* à Constantinople. Le ramage nature' da merle solitaire est en effet très -doux, très-flûté , mais un peu triste , comme doit être le chant de tout oiseau vivant en solitude : celui-ci se tient toujours seul, excepté dans la saison de l'amour. A cette époque non-seulement le mâle et la femelle se recherchent , mais sou- vent ils quittent de comp.i£,;;ieles som- mets agrestes et déserts où . ,ue - là ils avoient fort bien vccu sé^., cément , f I II m i 140 HISTOIRE NATURELLE pour venir dans les lieux habiles et se rapprocher de l'homme. Ils sentent le besoin de la société dans le moment où la plupart des animaux qui ont cau- tume d'y vivre se passeroient de tout l'univers : on diroit qu'ils veulent avoir des témoins de leur bonheur , afin d'en jouir de toutes les manières possibles. A la vérité ils savent se garantir des inconvéniens de la foule , et se faire une solitude au milieu de la société , en s'élevant à une hauteur où les impor- tunités ne peuvent atteindre que difî:- cilement. Ils ont coutume de poser leur nid, fait de brins d'herbe et de plumes, tout au haut d'une cheminée isolée , ou sur le comble d'un vieux château , ou sur la cime d'un grand arbre » et presque toujours à portée d'un clocher ou d'une tour élevée ; c'est sur le coq de ce clocher ou sur la girouette de cette tour que le naâle se tient des heu- res et des journées entières , sans cesse occupé de sa compagne tandis qu elle \f*i: DE LA GRIVE. 141 couve, et s efforçant de charmer ies ennuis de sa situation par son chant continuel ; un chant , tout pathétique qu'il est, ne suffit pas à l'expression du sentiment dont il est plein 5 un oiseau solitaire sent plus , et plus profondé- ment qu'un autre ; on voit quelquefois celui-ci s'élever en chantant , battre des ailes , étaler les plumes de sa queue , relever celles de sa tête et décrire en piaffant plusieurs cercles dont sa fe- melle chérie est le centre unique. Si quelque bruit extraordinaire ou la présence de quelqu'objet nouveau donne de l'inquiétude à la couveuse , elle se réfugie dans son fort, c'est-à- dire , sur le clocher ou sur la tour ha- bité par son maie , et bientôt elle re- vient à sa couvée , qu'elle ne renonce jamais. Dès que les petits sont éclos , le mâle cesse de chanter, mais il ne cesse pas d'aimer; au contraire, il ne se tait que -pour donner à celle qu'il aime une nou- Oiseaux. XIV. i3 f: i ! t «i' i ( ' 'v'' i 1 ! i I i ; 14a HISTOIRE NATURELLE velie preuve de son amour, et partage!^ avec elle le soin de porter la becquée à leurs petits ; car dans les animaux l'ardeur de l'amour n'annonce pas seu- lement une plus grande fidélité au vœu de la nature pour la génération des êtres , mais encore un zèle plus vif et plus soutenu pour leur conservation. Ces oiseaux pondent ordinairement cinq ou six œufs; ils nourrissent leurs petits d'insectes , et ils s'en nourrissent eux-mêmes , ainsi que des raisins et d'autres fruits. On les voit arriver au mois d'avril dans les pays où ils ont coutume de passer l'été 5 ils s'en vont à la fin d'août, et reviennent constam- ment chaque année au même endroit où ils ont en premier lieu fixé leur domicile. Il est rare qu'on en voye deux paires établies dans le même canton. Les jeunes , pris dans le nid , sont capables d'instruction : la souplesse de leur gosier se prête à tout , soit aux airs, soit aux paroles 5 car ils appren- ti f 1 leur Leux sont s dô aux ken- DE LA GRIVE. 143 nent aussi à parler , et ils se mettent à chanter au milieu de la nuit , sitôt qu'ils vojeiU la lumière d'une chan- delle. Ils peuvent vivre en cage jusqu'à huit ou dix ans lorsqu'ils sont bien gouvernés. On en trouve sur les mon- tagnes de France et d'Italie , dans pres- que toutes les îles de l'Archipel , sur- tout dans celles de Zira et de Nia , où l'on dit qu'ils nichent parmi des tas de pierres , et dans l'île de Corse , où ils ne sont point regardés comme oiseaux de passage. Cependant en Bourgogne il est inoui que ceux que nous voyons arriver au printemps et nicher sur les cheminées ou sur le comble des églises, y passent l'hiver ; mais il est possible de concilier tout cela : le merle soli- taire peut très -bien ne point quitter l'île de Corse, et néanmoins passer d'un canton à l'autre et changer de do- micile suivant les saisons, à-peu-près comme il fait en France. Les habitudes singulières de cet oi* 7 n i'- m N, ! I t r iA 144 HISTOIRE NATURELLE seau et la beauté de sa voix ont inspir(5 au peuple une sorte de vénération pour lui j je connois des pays où il passe pour un oiseau de bon augure, où l'on soufFriroit impatiemment qu'il fut troublé dans sa ponte , et où sa mort seroit p^^esque regardée comme un mal- heur public. Le merle solitaire est un peu moins gros que le merle ordinaire, mais il a le bec plus fort et plus crochu par le bout , et les pieds plus courts à propor- tion. Son plumage est d'un brun plus ou moins foncé et moucheté de blanc par -tout, excepté sur le croupion et sur les pennes des ailes et de la queue; outre cela le cou , la gorge , la poitrine et les couvertures des ailes ont dans le mâle une teinte de bleu et des reflets pourpres qui manquent absolument dans le plumage de la femelle : celle-ci est d'un brun plus uniforme , et ses mouchetures sont jaunâtres. L'un et i' autre oni, l'iris d'un jaune -orangé. -I ^■^^.Hfc- ■-. DE D A GRIVE. , 14J l'ouverture des narines assez grande , les bords du bec échancrés près de la pointe , coHime dans presque tous les merles et toutes les grives ; l'intérieur de la bouche jaune , la langue divisée par le bout en trois filets , dont celui du milieu est plus long ; douze pennes à la queue, dix -neuf à chaque aile, dont la première est très-courte 5 enfin la première phalange du doigt exté- rieui unie à celle du doigt du milieu. La longueur totale de ces oiseaux est de huit à neuf pouces, leur vol de douze à treize , leur queue de trois , leur pied de treize lignes, et leur bec de quinze: les ailes repliées s'étendent au-delà du milieu de la queue. w f ^T^^ 146 HISTOIRE NATURELLE , Oiseaux étrangers qui ont rapport au Merle solitaire. I I. LE MERLE SOLITAIRE de ManiUe. Cette e,;pèce paroît faire la niia??ce entre notre rri vie solitaire eî notre raerle de roche; eHe a les ci leurs de celui-ci , et distribuées en partie dans le même ordre , mais elle n'a pas les ailes si longues , quoiqu'elles s'étendent dans leur repos jusqu'aux deux tiers de la queue. Soti plumage est d'un bleu d'ardoise , uniforme sur la télé , la face postérieure du cou et le dos ; pres- qu'entièrement bleu sur le croupion,; moucheté de jaune sur la gorge, la face antérieure du cou et le haut de la poi- trine; plus foncé sur les couvertures des ailes avec des mouchetures sembla- bles , mais beaucoup plus clair-semées, et quelques taches blanches encore moins nombreuses : le reste du dessous I' * DE LA GRIVE. T47 du corps est orangé, moucheté de bleu et blanc , les grandes pennes des ailes et de la queue sont noirâtres , et les der- nières bordées de roux 5 enfin le bec est brun , et les pieds presque noirs. Ce solitaire approche de la grosseur de notre merle de roche ; sa longueur totale est d'environ huit pouces , son vol de douze ou treize , sa queue de trois , et son bec d'un' seul pouce. La femelle n'a point de bleu ni d'o- rangé dans son plumage , mais deux ou trois nuances de brun qui forment entr'elles des mouchetures assez ré- gulières sur la tête , le dos et tout le dessous du corps. Ces deux oiseaux faisoient partie de l'envoi de M. Son- nerai. 1 1. LE MERLE SOLITAIRE des P/iiiippines, On retrouve dans cet oiseau la li- gure, le port et le bec des solitaires, et quelque chose du plumage de celui mè'i. \ î •! 148 HISTOIRE N AT UiREX LE de Manille ; mais il est un peu plus petit : chaque plume du dessous du corps est d'un roux plus ou moins clair bordé de brun 5 celles du dessus du corps sont brunes et ont un double bord, le plus intérieur noirâtre et le plus extérieur blanc -sale; les petites couvertures des ailes ont une teinte cendrée, et celles du croupion et de la queue sont absolument cendrées; la tête est d'un olive tirant au jaune, le tour des yeux b'anchâtre, les penne» de la queue et des ailes brunes bordées de gris , le bec et les pieds bruns. La longueur totale de ce solitaire t>st d'environ sept pouces et demi; il a plus de douze pouces de vol , et ses ailes repliées vont jusqu'aux trois quarts de la queue, qui est composée de douze pennes, et n'a que deux pouces deux tiers de long. Cet oiseau , qui a été envoyé par M. Poivre, a tant de rapports avec le solitaire de Manille , que je serois peu DE LA GRIVE. 149 surpris qu'il fût reconnu dans la suite pour n'être qu'une simple variétcS d'âge dans cette espèce, d'autant qu'il vient des mêmes contrées , qu'il est plus petit, et que ses couleurs sont , pour ainsi dire, moyennes entre celles du mâle et celles de la femelle. Oiseaux étrangers qui ont rapport aux Merles d'Europe, LE JAUNOIR du Cap de Bonne-Espérance. Ce merle d'Afrique a l'uniforme de nos merles d'Europe, du noir et du jaune, et de là son nom. de j'aunoir; mais le noir de son plumage est plus brillant , et il a des reflets qui lui don- nent à certains jours un œil v^erdâtre: on ne voit du jaune , ou plutôt du roux , que sur les grandes pennes des ailes, dont [es trois premières sont termi- nées de brun et les suivantes de ce noir brillant dont j'ai parlé ; ce même noir brillant et à reflets se retrouve sur ' . ft - Ê^ l5o HISTOIRE NATURELLE deux pennes intermédiaires de la queue et sur ce qui paroit au-dehors des pen- ii03 moyennes deS ailes; tout ce qui est •::> ùhé de ce» pennes moj^ennes et tou- tes les pennes latérales de la queue en entier sont d'un noir pur 5 le bec est de ce memp noir , mais les pieds sont bruns. Le jauiioir est un peu plus gros que notre merle ordinaire ; sa longueur est de onze pouces , son vol de quinze et demi , sa queue de quatre , son bec , qui est gros et fort , de quinze lignes , et son pied de quatorze : ses ailes , dans leur repos, ne vont qu'à h moitié de la queue. LE MERLE HUPPÉ de la Chine. Quoique cet oiseau soit un peu plus grc3 que le merle, il a le bec et les pisds plus courts et la queue beaucoup plus courte ; presque tout son plumage est noirâtre avec une teinte obscure de bleu , mais sans aucun reflet 5 on \ on DE LA GRIVE. l5l voit au milieu des ailes une tache blanche appartenante aux grandes pen- nes de ces mêmes ailes, et i.n peu de blanc à l'extrémité des pennes laté- rales de la queue ; le bec et les pieds sont jaunes, et l'iris d'un bel orange. Ce merle a sur le front une petite touffe de plumes longuettes qu'il hé- risse quand il veut j mais, malgré cette marque distinctive et la différence remarquée dans ses proportions , je ne sais si Ton ne pourroit pas le regarder comme une variété de climat dans l'es- pèce de notre merle à bec jaune j il a comme lui une grande facilité pour apprendre à siffler des airs et articuler des paroles. On le transporte difficile- ment en vie de la Chine en Europe. Sa longueur est de huit pouces et demi| ses ailes dans leur repos s'étendent à la moitié de la queue qui n'a que deux pouces et demi de long ^ et qui est composée de douze pennes à-peu- près égales. l52 HISTOIRE NAiURELtB l h't LE PODOBÉ DU SÉNÉGAL, Nous sommes redevables à M. Adam* sou de cette espèce étrangère et nou- velle qui a le bec brun , les ailes et les pieds couleur rousse, les ailes courtes, la queue longue , étagée , marquée de blanc à l'extrémité de ses pennes laléra- Jes et de ses couvertures inférieures. Dans tout le reste le podobé est noir comme nos merles et leur ressemble pour la grosseur, comme pouj;.la forme du bec qui cependant n'est point jaune. LE MERLE DE LA CHINE. Ce merle est plus grand que le nô- tre 5 il a les pieds beaucoup plus forts, la queue plus longue et d'une autre forme , puisqu'elle est élagée ; l'acci- dent le plus remarquable de son plu- mage , c'est comme une paire de lunet- tes qui paroi t posée sur la base de son bec, et qui s'étend de part et d'autre i;yil«4T»»4«i*u "^-i-t^iM-, .E rAL. Adam- et nou- s et les ourles, [uée de jlaléra- 'ieures. st noir semble i forme jaune. NE. le nô- forts , autre l'acci- plu- lunet- le son autre DELAGUIVE. l53 sur ses yeux : les côtés de ces lunettes sont de figure à- peu-près ovale et de couleur noire, en sorte cju'ils tranchent sur le plumage gris de la tête et du cou. Cette même couleur grise, mê- lée d'une teinte verdâtre, règne sur tout le dessus du corps , compris les ailes et les pennes intermédiaires de la queue ; les pennes latérales sont beau- coup plus rembrunies ; une partie de la poitrine et le ventre sont d'un blanc sale un peu jaune, jusqu'aux couver- tures inférieures de la queue, qui sont rousses. Les ailes dans leur repos ne s'étendent pas fort au-delà de l'origine de la queue. LE VERT-DORÉ, ou MERLE à hngu» queue du Sénégal. L A queue de ce merle est en effet très 1- longue , puisque la longueur de l'oiseau entier, qui est d'environ sept pouces, mesurée de la pointe du bec à l'extrémité du corps , ne fait pas le» Oiseaux. XIV. 14 / 1 i.i l54 niSTOIRE NATUBELLE deux tiers de la longueur de cette queue : l'étendue de son vol ne répond pas, à beaucoup près, à celte dimension excessive; elle est même bien moindre à proportion , puisqu'elle surpasse à peine celle du merle, qui est un oiseau plus petit : le vert-doré a aussi le bec plus court proportionnellement, mais il a les pieds plus longs. La couleur générale de cet oiseau est ce beau vert éclatant que l'on voit briller sur le plumage des canards, et elle ne varie que par différentes teintes , par diffé- rens reflets qu'elle prend en differens endroits : sur la tête , c est une teinte noirâtre à travers laquelle perce la couleur d'or ; sur le croupion et les deux longues pennes intermédiaires de la queue, ce sont des reflets pour- pres; sur le ventre et les jambes, c'est un vert changeant en une couleur de cuivre de rosette ; dans presque tout ie reste , c'est un beau vert - doré , comme l'indique le nom que j'ai donné t ^' LE le cette ! répond tuensioa noindre pnsse à a oiseau i le bec t, mais couleur ;au vert sur Je le varie r difîë- ifierens î teinte Tce la et les diaires pour- s y c'est eur de e tout doré , donné DE LA GRIVE. 103 à cet oiseau , en attendant que l'on sache celui sous lequel ii est connu dans son pavs. II y a an Cabinet du roi un oiseau tout à-lait ressemblant à celui-ci, ex- cepté qu'il n'a pas la queue si longue à beaucoup près. Il est probable que c'est un vert-doré qui aura été pris au temps de la mue , temps où cet oiseau peut perdre sa longue queue, comme la veuve perd la sienne. LE FER-A-CHEVAL, ou MERLE â collier d'^^linéricfue. - Une marque noire en forme de fer- à -cheval qui descend sur la poitrine de cet oiseau , et une bande de même couleur sortant de chaque côté de des- sous son œil pour se jeter en arrière , sont tout ce qu'il j a de noir dans son plumage ; et la première de ces taches, par sa forme déterminée , m'a pnru ce qu'il y avoit de plus propre à carac- léri-^er cette espèce, c'est-à-dire, à la /,/ i' i\< É K M 'if c l56 HISTOIRE NATURELLE distinguer des autres merles à collier. Ce fer-à-cheval se dessine sur un fond jaune, qui est la couleur de la gorge et de tout le dessous du corps, et qui reparoît encore entre le bec et les yeux ; le brun règne sur la tête et derrière le cou , et le gris-clair sur les côtés; outre cela, le sommet de la tête est marque d'une raie blanchâtre ; tout le dessus du corps est gris de per- drix • les pennes des ailes et de la queue sont brunes avec quelqufjs ta- ches roussâtres , les pieds sont bruns et fort longs, et le bec, qui est presque noir, a la forme de celui de nos mer- les : cet oiseau a encore cela de com- mun avec eux, qu'il chante très-bien au printemps, quoique son chant ait peu d'étendue. Il ne se nourrit presque que de menues graines qu'il trouve sur la terre, en quoi il ressemble aux alouettes 5 mais il est beaucoup plus gros, plus gros même que notre merle, et il n'a point l'ongle postérieur alongé ■1 ' K * à collier. r un fond la gorge s, et qui c et les i fête et ir Sur ?es le la tête idiâlre ; J de pér- ît de la |n8» ta- it bruns presque :>s mer- e ûom- ès-bien lant ait )resque Live sur !e aux p plus merle, alongé DE r A GRIVE. 57 J perche comme les alouettes. Il cime des arbrisseaux , et Ton a remar- qué qu'il avoit dans la queue un mou- vement fort brusque de bas en haut. A vrai dire, ce n'est ni une alouette ni un merle ; mais de tous les oiseaux d'Europe celui avec qui il semble avoir plus de rapports , c'est notre merle ordinaire. Il se trouve non-seulement dans la Virginie et dans la Caroline, mais dans presque tout le contïnenr de l'Amérique. Le sujet qu'a observé Calesby pesoit trois onces et un quarts il avoit ôiiz pouces de la pointe du bec au bout des ongles , le bec long de quinze lignes , et les pieds de dix-huit ; ses ailes dans leur repos s'étendoient à la moitié de la queue. LE MERLE VERT D'ANGOLA. L E dessus du corps , de la tête , du cou , de la queue et des ailes , est dans ^î l58 HISTOIRE NArURELLK cet oiseau d'un vert olivâtre ; mais on apperçoit sur les ailes des taches rem- brunies , et le croupion est bleu ; on voit aussi sur le dos , comme devant le cou , quelque mélange de bleu avec le vert ; le bleu se retrouve pur sur la partie supérieure de la gorge j le violet règne sur la poitrine , le ventre , les jambes et les plumes qui recouvrent l'oreille ; enfin les couvertures infé- rieures de la queue sont d'un jaune olivâtre ; le bec et les pieds d'un noir décidé. ~ • Cet oiseau est de la même grosseur que celui auquel M. Brisson a donné le même nom j et il lui ressemble aussi par les proportions du corps, mais le plumage de ce dernier est différent ; c'est par - tout un beau vert canard , avec une tache de violet d'acier poli sur la partie,^anl<^rieure de l'aile. La grosseur de c es oiseaux est à-peu- près celle de notre merle , leur lon- gueur d'environ neuf pouces, leur vol LE mais on les rem- leii ; on levant le avec le r sur la le violet itre, les couvrent 5s infé- n jaune un noir 'rosseur a donné lie aussi mais le érent ; anard , er poli t '• à-peu- r lon- !ur vol , • DE LA GRIVE. iSf) de douze un quart , et leur bec de onze à douze lignes ; leurs ailes dans leur repos vont à la moitié de la quinie, qui est composée de douze pennes égales. Il est probable que ces deux oiseaux appartiennent à la même espèce ; mais j'ignore quel est celui des deux qui représente la tige primitive, et quel est celui qui doit n'être regardé que comme une branche collatérale , ou si l'on veut comme une simple variété. LE MERLE VIOLET du royaume de Juida. Le plumage de cet oiseau est peint des mêmes couleurs que celui du pré- cédent ; c'est toujours du violet, du vert et du bleu , mais distribués diffé- remment : le violet pur règne sur la tête , le cou et tout le dessous du corps ; le bleu sur la queue et ses couvertures supérieures , le vert enfin sur les ailes ; mais celles-ci ont une bande bleue près de leur bord intérieur. Ce merle est encore de la même taille il- 160 HISTOIRE NATURELLB que notre merle vert d'Angola 5 il pa- roi t avoir le même port, et, comme il vient aussi des mêmes climats, je serois fort tenté de le rapporter à la même espèce s'il n'avoit les ailes plus longues, ce qui suppose d'autres allures et d'au- tres habitudes 5 mais, comme le plus ou moins de longueur des ailea dans les oiseaux desséchés dépend en grande partie de la manière dont ils ont été préparés , on ne peut guère établir là- dessus une différence spécifique , et il est sage de rester dans le doute en atten- dant des observations plus décisives. LE PLASTRON-NOIR de Ceyian. Je donne un nom particulier à cet oiseau, parce que ceux qui l'ont vu ne sont pas d'accord sur l'espèce à laquelle il appartient : M. Brisson en a fait un merle, et M. Edwards une pie ou une pie-grièche; pour moi j'en fais un plas- tron-noir, en attendant que ses mœurs et ses habitudes, mieux connues, me LE I,* il pa- >mme il je serois même ongues, H d'aii- le plus e^ dans grande oui été bJir là- , et il j atteii- ives. ly/an. r à cet vu ne quelle îîiit un )ii une 1 plas- nœurs ), me j6i DE LA GRIVE. mettent en état de le rapporter à ses vé- ritables analogues européens. Il est plus petit que le merle, et il a le bec plus fort à proportion : sa longueur totale est d'environ sept pouces et demi, son vol de onze , sa queue de trois et demi , son bec de douze à treize lignes , et son pied de quatorze ; ses ailes , dans leur repos, vont au-delà du milieu de la queue , qui est un peu ëtagée. Le plastron noir par lequel cet oi- seau est caractérisé fait d'autant plus d'effet, qu'il est contigu par en haut et par en bas à une couleur plus claire; car la gorge et tout le dessous du coi'ps sont d'un jaune assez vif. Des deux ex- trémités du bord supérieur de ce plas- tron partent comme deux cordons de même couleur, qui, d'abord s élevant de chaque côté vers la tête, servent de cadre à la belle plaque jaune orangée de la gorge, et qui, se courbant ensuite pour passer au-dessous des yeux, vont se terminer et eu quelque manière s'im- i^ ■ i ) I s ' 1 ,1 fj $V ^ ^]i lé 162. HISTOIRE NATURELLE planter à la base du bec. Deux sourcils jaunes , qui preinient naissance tout proche des narines , embrassent l'oeil par-dessus, et, se trouvant en opposition avec les espèces de cordons noirs cjui l'enibrassent par-dessous, donnent en- core du caractère à la physionomie. Toute la partie supï^rieure de cet oi- seau est olivâtre ; mfiis celte couleur semble ternie par tni mt^lange de cen- dri5 sur le sommet de la tête, et elle est au contraire plus (éclatante sur le crou- pion et siu' le bord extérieur des pen- nes de l'aile : les plus grandes de ces pennes sont termiue^es de brun : les doux intermédiaires de la queue sont d'un vert olive, comme tout le dessus du corps; et les dix latérales sont noi- res, terminées de jaune. " ■ "• La femelle n'a ni la plaque noire de la p ntrine , ni les cordons de même couleur qui semblent lui servir d'atta- che : elle a la gorge grise, la poitrine et le ventre d'un jaune verdâtre, tout ^ÊÊ^^ V ^m I i k DE LA GRIVE. l6?> Je dessus du corps de la même couleur, mais plus Umcée. Eu ^(^nt'^ral , cette feme'' ne difFère pas beaucoup de l'oisenu représeut(^ dans les planches enluminées, n". 358, sous le nom de merle à ventre orongt^ du St^nt^fj^al. M. Brisson a donne le plastron-noir, dont il s'a^',it dans cet article , comme venant du Cap de Bonne-Espérance ; et il en venoit certainement , puisqu'il en avoit éié rapporte^ par M. l'abbé de la Caille : mais, s'il en faut croire M. Edwards, il venoit encore de plus loin, et son véritable climat est l'île de Cejlan. M. Edwards a été à portée de prendre des informations exactes à ce sujet de M. Jean-Gédéon Lolen , qui avoit été gouverneur de Cey lan , et qui à son retour des I?:Jes fit présent à la société royale de pia.'eurs oiseaux de ce pays , parmi lesquels éloit un plas- tron-noir. M. Edwards ajoute une ré- flexion très -juste, que j'ai déjà pré- venue dans les volumes piécédeus, et .1. iti 164 HISTOIRE NATURELLF qu'il ne sera pas inutile de répéter ici, c'est que le Cnp de Bonne- Espérance étant un point de [^ lage où les vais- seaux abordent de toutes parts , on doit y trouver des marchandises , par con- séquent des oiseaux de tous les pays, et qu'î très-souvent on se trompe en sup- posant que tous ceux qui viennent de cette côte en sont originaires. Cela ex- plique assez bien pourquoi il y a dans les cabinets un si grnnd nombre d'oi- seaux et d'autres animaux soi-disant du Cap de Bonne-Espérance. L'ORA]>rVERT, ou MERLE à vent-e orangé du Sénégal, J'ai appliqué à cette nouvelle espèce le nom à'oranvert, parce qu'il rappelle l'idée des d: ix principales couleurs de l'oiseau : un b au vert foncé , enrichi par des reflets qui se jouent entre dif- férentes nuances de jaune, règne sur tout le dessus du corps, compris la queue , les ailes , U léte, et même la 4 pMWâWii iëter ici, jpérance es vais- , on doit )ar con- pays,el en sup- nent de ]ela ex- r a dans re d'oi- - disant à vent^'e ! espèce appelle Burs de 3nrichi re dif- ;ne sur H'is ia. îme la D E L A G R I V E. 1 65 gorge; mais il est moins fonc/ sur la queue que par-tout ailleurs: le reste du dessous du corps, depuis la gorge, est d'un orangé brillant : ou( cela , on apperçoit sur les ailes repliées un trait blanc, qui appar'ic' lu br rd extérieur de quelques-unes ai indes penn^^s. Le bec est brun a^ u's pieds. Cet oiseau est plus peia le merle ; sa longueur est d'enviru. iiuit pouces , son vol de onze et demi , sa queue de deux tiers , et son bec de onze a douze lignes. . . Variété DE L'ORANVERT. L'oRANBLEU. J'ai dit que l'oranvert avoit beaucoup de rapports avec la fe- melle du plastron-noir , mais il n'en a pas moins avec un autre oiseau repré- senté dans les planches enluminées , sous le nom de merle du Cap de Bonne' Espérance , et que j'appelle oranbleu, parce qu'il a tout le dessous du corps orangé, depuis la gorge jusqu'au bas- Oiseaux. XIV. i5 ^ijfe*™»^^^ '->. IMAGE EVALUATION TEST TARGET (MT-S) 1.0 i.i ^1^ Hââ " Ëî in 2.2 S: i^o 2.0 1.8 1-25 1.4 1 1.6 ■• 6" ► V] vl /; ^3 w ■>• '/ Hiotographic Sciences Corporation 23 WEST MAIN STREET WEBSTER, N.Y. 14580 (716) 872-4503 v;,^ ^v '^o^ i/.x » l66 HISTOIRE NATURELLE ventre inclusivement , et que le bleu domine sur la partie supérieure depuis la base du bec jusqu'au bout de la queue 5 ce bleu est de deux teintes, et la plus foncée borde chaque plume , d'où résulte une variété douce, régu- lière «t de bon e£fet. Le bec et les pieds sont noirs ainsi que les pennes des ai- les , mais plusieuii des moyennes sont bordées de gris-blanc; enfin, les pennes de la queue sont de toutes les plumes du corps celles dont la couleur paroit le plus uniforme. LE MERLE BRUN du Cap de Bonne-Esp, C'est une espèce nouvelle dont nous sommes redevables à M. Sonnerat; elle est à-peu-près de la grosseur du merle; sa longueur totale est de lo pouces, et ses ailes s'étendent un peu au-delà du milieu de la queue. Presque tout son plumage est d'un brun changeant , et jette des reflets d'un vert sombre ; le ventre et le croupion sont blancs. .......,..i._^. W ï .& Wa ■^ DE LA GRIVE. iÇj LE BANIAHBOU DE BENGALE. Le plumage brun par -tout , mais plus foncé sur la partie supérieure du corps , plus clair sur la partie infé- rieure , comme aussi sur le bord des couvertures et des pennes des ailes 5 le bec et les pieds jaunes , la queue éta- gée, longue d'environ trois pouces, et dépassant les ailes repliées d'environ la moitié de sa longueur, voilà les princi- paux traits qui caractérisent cet oiseau étranger, dont la grosseur surpasse un peu celle de la grive. M. Linnœus nous apprend, d'après les naturalistes suédois qui ont voyagé en Asie, que ce même oiseau se re- trouve à la Chine; mais il paroît y avoir subi l'influence du climat, car les baniahbous de ce pays sont gris par- dessus , de couleur de rouille par-des- sous , et ils ont un trait blanc de cha- que côté de la tête. La dénomination d'oiseaux chanteurs que leur applique I !■■ l68 HISTOIRE NATURELLE M. Liiindeus, sans doute sur de bons mémoires, suppose que ces merles étrangers ont le ramage agréable. Û ^-é \\ L'OUROVxiNG , ou MERLE CENDRE de Madagascar, La. dénomination de merle cendré, donne en général une idée fort juste de la couleur qui règne dans le plumage de cet oiseau : mais il ne faut pas croire que cette couleur soit par -tout du nléme ton; elle est très-foncée et pres- que noirâtre , avec une légère teinte de vert sur les plumes longues et étroi- tes qui couvrent la tète; elle est moins foncée , mais sans mélange d'aucune autre teinte sur les pennes d' 'i queue et des ailes, et sur les grand «couver- tures de celles-ci; elle a un œil olive sur la partie supérieure du corps, les petites couvertures des ailes, le cou , la gorge et la poitrine ; enfia elle est plus claire sous le corps, et prend à rj X- -:,** ■»^-» *, . i-m LE de bons i merles ible. I lENDRÉ cendré, 3rt juste )iumage as croire tout du et pres- e teinte 3t étroi- \t moins l'aucune queue :ouver- l olive *ps, les e cou , 3lle est rend à Il â i % ♦ DE L A. GRI VE. l6'^ l'endroit du bas - ventre une légère teinte de jaune. .,*,,.,.,> .,; a n^ Ce merle est à-peii-près de la gros* seur de notre mau vis 5 mais il a la queue, un peu plus longue , les ailes un peu pluscourtes, et les. pieds beaucoup plus; courts. Il a le bec jaune comme nos merles, marqué vers-le bout d'une raie brune , et accompagné de quelques bar- bes autour de sa base , la queue compo- sée de douze pennes égales et les pieds d'un brun-clair. ; :/ uUi ivu' i , . m j LE MERLE DE.S. COLOMBIERS. On l'appelle aux Philippines ïétour" neau des Colombiers ,. parce qu'il; est familier par instinct , qu'il semble re- chercher l'homme ou plutôt ses propres commodités dans lés habitations de l'homme, et qu'il vient nicher jusque dans les colombiers; mais il a plus dé rapports avec notre merle ordinaire qu'avec notre étourneau , soit par la forme du bec et des pieds , soit par les « • If I 1 U*!-»-' lyo HISTOIRE NATURELLE proportions des ailes qui ne vont qu'à la moitié de la queue , etc. Sa grosseur est à-peu-près celle du mauvis, et la couleur de son plumage est une , mais il s'en faut bien qu'elle soit uniforme et monotone ^ c'est un vert changeant qui présente sans cesse des nuances diflférentes , et qui se multiplie par les reflets. Cette espèce est nouvelle , et nous en sommes redevables à M. Son- nerai : on trouve aussi dans sa collée* tion de3 individus venant du Cap de Bonne- espérance , lesquels appartien- nent visiblement à la même espèce , ma::: qui en diffèrent en ce qu'ils ont le croupion blanc, tant dessus que des- sous, et qu'ils sont plus petits : est-ce une variété de climat , ou seulement une variété d'âge ?i : ^ c LE MERLE OLIVE du Cap de Bonne-Esp, -Le^ dessus du corps de cet oiseau, compris tout ce qui paroît des pennes de la queue et des ailes lorsqu'elles A Dr LA GRIVE. 171 sont en repos , est d'un brun-olivâtre; la gorge est d'un brun-fauve, mou- cheté de brun décidé ; le cou et la poi- trine sont de la même couleur que la gorge , mais sans mouchetures 5 tout le reste du dessous dn corps est d'un beau fauve ; enfin le bec est brun ainsi que les pieds et le côté intérieur des pennes des ailes, et des pennes latérales de la queue. Ce merle est de la grosseur du mau- vis ; il a près de treize pouces de vol , et huit un quart de longueur totale ; le bec a dix lignes , le pied quatorze ; la queue, qui est composée de douze pennes égales , a trois pouces , et les ailes repliées ne vont qu'à la moitié de sa longueur. :-" ^'' LE MERLE A GORGE NOIRE de Saint-Domingue, .^ L'espèce de pièce noire qui recouvre la gorge de cet oiseau , s'étend d'une part jusque sous l'œil et même sur le ji ^■1 'V;4 l i IDM'. .^' ïl 172 HISTOIRE NATURELtK petit espace qui est entre l'œil et le bec, et de l'autre elle descend sur le cou et jusque sur la poitrine; de plus, elle est bordée d'une large bande d'un TOUX plus ou moins rembruni , qui se prolonge sur les yeux et sur la partie antérieure du soraroet de la têtç : le reste de la tête, la face postérieure du icou , le dos et les petites couvertures des ailes sont d'un gris -brun varié légèrement de quelques teintes plus brunes : les grandes couvertures des ailes sout, aiusi que les pennes, d'un brun-noirâtre , bordé de gris-clair , et séparées des petites couvertures par une ligne jaune-olivâtre, appartenaïUe à ces petites couvertures. Ce même jaune -olivâtre règne sur le croupion et tout le dessous du corps; mais sous le corps il €st varié par quelques taches noires assez grandes et clair -semées dans tout l'espace compris entre la pièce noire de la gorge et les jambes. La queue est du même gris que le des- DE LA GRIVE. lyS SUS du corps , mais dans son milieu seulement, les pennes latérales étant bordées extérieurement de noirâtre; le bec et les pieds sont noirs. Cet oiseau, qui n'avoit pas encore été décrit, est à-peu-près de la grosseur du mauvis ; sa longueur totale est d'en- viron sept pouces et demi, le bec d'ua pouce, la queue de trois, et les ailes, qui sont fort courtes , ne vont guère qu'au quart de la longueur de la queue« LE MERLE DE CANADA. '^ T^ •-> • I <■ » < Celui de tous nos merles dont sem- l^le approcher le plus l'oiseau dont il s'agit ici, c'est le merle de montagne, qui n'est qu'une variété du plaslroii- blanc. Le merle de Canada est moins gros, mais ses ailes sont proporlioiméea de même relativement à la queue, ne s étendant pas dans leur repos au-delà du milieu de sa longueur 5 et les cou- leurs du plumage ^ qui ne sont pas for( I j^'^ *••- \n t ■:ù^Si ', I lr% \ ' 174 HISTOIRE NATURELLE différentes, sont à-peu-près distribuées de la même manière : c'est toujours un fond rembruni , varié d'une couleur plus claire par-tout, excepté sur les pennes de la queue et des ailes qui sont d'un brun-noirâtre et uniforme : les couvertures des ailes ont des reflets d'un vert-foncé, mais brillant; toutes les autres plumes sont noirâtres et ter- minées de roux, ce qui, les détachant les unes des autres , produit une variété régulière, et fait que l'on peut compter Je nombre des plumes par le nombre^ des marques rousses. LE MERLE OLIVE DES INDES. \ • Toute la partie supérieure de cet oiseau , compris les pennes de la queue et ce qui paroit des pennes de l'aile, est d'un vert d'olive foncé ; toute la partie inférieure est du même fond de couleur, mais d'une teinte plus claire et tirant sur le jaune : les barbes inté- li DE LA GRIVE. ïy^ rieures des pennes de l'aile sont bru- nes, bordées en partie de jaunâtre ; le bec et les pieds sont presque noirs. Cet oiseau est moins gros que le mauvis : sa longueur totale est de huit pouces , son vol de douze et demi , sa queue de trois et demi , son bec de treize lignes, son pied de neuf, et ses ailes dans leur repos vont à la moitié de la queue. LE MERLE CENDRÉ DES INDES. La couleur cendrée du dessus du corps est plus foncée que celle du des- sous : les grandes couvertures et les pennes des ailes sont bordées de gris- blanc en dehors, mais les pennes moyen- nes ont ce bord plus large , et de plus elles ont un autre bord de même cou- leur en dedans , depuis leur origine jus- qu'aux deux tiers de leur longueur : des douze pennes de la queue les deux du milieu sont du même cendré que le dessus du corps , les deux suivantes sont en partie de là même couleur, 1^ [Ai ■•«^"^■r'Sr. -v-f; i , 176 IIISTOIUE NATURELLE mais leur côlé inlërieur est noir; les huit autres sont entièrement noires comme le bec , les pieds et les ongles ; , le bec est accompagné de quelques bar- bes noirâtres près des angles de son ouverture. Cet oiseau est plus petit que le mauvis ; il a sept pouces trois quarts de longueur totale, douze deux tiers de vol , la queue de trois pouces, le bec de onze lignes , et le pied de dix. LE MERLE BRUN DU SÉNÉGAL. Rien de plus uniforme et de plus commun que le plumage de cet oiseau, mais aussi rien de plus facile à d(^crire: du gris -brun sur la partie supérieure et sur l'antérieure, du blanc-sale sur la partie inférieure, du brun sur les pennes des ailes et de la queue comme sur le bec et les pieds , voilà son signa- lement fait en trois coups de crayon. Il n'égale pas le mauvis en grosseur, mais il a la queue plus longue et le bec plus court : sa longueur totale, suivant . i 1 noir; les it noires s ongles ; qiies bar- s de son lus petit ices trois ize deux J pouces, d de dix. ÉGAL. : de plus t oiseau, d<^crire: p^rieure sale sur sur Jes comme n signa- crayon, osseur, t Je bec suivant DE LA GRIVE. I77 M. Brisson, est de huit pouces; son vol de onze et demi , sa queue de trois et demi , son bec de neuf lignes et son pied de onze : ajoutez à cela que les ailes, dans leur repos, ne vont qu'à la moitié de la queue, qui est composée de douze pennes égales. LE TANAOMBÉ, ou MERLE de Madagascar, J E conserve à cet oiseau le nom qu'il a dans sa patrie , et il seroit à souhaiter que les voyageurs nous apportassent ainsi les vrais noms des oiseaux étran- gers; ce seroit le seul moyen de nous mettre en état d'employer avec succès toutes les observations faites sur chaque espèce , et de les appliquer sans erreur à leur véritable objet. Le tanaombé est un peu moins gros que le mauvis; son plumage en général est très-rembruni sur la tête , le cou et tout le dessus du corps; mais les cou- vertures de la queue et des ailes ont Oiseaux, XIV. 16 m»'!^ Ï78 HISTOIRE NATURELLE une teinte de vert : la queue est vert- doré , bordée de blanc , ainsi que les ailes, qui ont outre cela du violet cban- geant en vert à l'extréinité des grandes pennes, une couleur d'acier poli sur les pennes moyennes et les grandes cou- vertures , et une marque oblongue d'un beau jaune doré sur ces mêmes j>ennes moyennes : la poitrine est d'un brun- roux , le reste du dessous du corps blanc 5 le bec et les pieds sont noirs , et le tarse est fort court; la queue est un peu fourchue; les ailes, dans leur repos, ne vont qu'à la moitié de sa lon- gueur ; néanmoins ce merle a le vol plus étendu à proportion que le mau- vis (i). Il est à remarquer que dars un individu que j'ai eu occasion de voir , le bec étoit plus crochu vers la pointe qu'il ne paroit dans la figure enlumi- (i) Voici ses dimensions précises d'après M. Brisson : longueur totale 7 pouces ^. , vol 12 -^j queue ^ 5 hec. ii lignes , pied 9. î{ ' '^.'•a [.LE 5 est vert- ji que les Diet chan- îs grandes oli sur les ndes cou- ngue d'un tes pennes l'un brun- du corps )nt noirs , queue est dans leur de sa ion- j a le vol le mau- e dars un de voir, la pointe en lu mi- ses d'après )ouoes ^. , , pied 9» DE LA GRIVE. JJ^ née, et qu'à cet égard le tanaombé sem- ble se rapprocher du merle solitaire. LE MERLE DE MINDANAO. L A couleur d'acier poli qui se trouve sur une partie des ailes du tanaombé est répandue, dans le merle de cet arti- cle , sur la tête , la gorge , le cou , la poitrine et tout le dessus du corps jus- qu'au bout de la queue : les ailes ont une bande blanche près du bord exté- rieur , et le reste du dessous du corps est blanc. La longueur totale de 1 oiseau n*est que de sept pouces , et ses ailes ne vont pas jusqu'à la moitié de la queue qui est un peu étagée. C'est une espèce nou- velle apportée par M. Sonnera t. M. Dîiubenton , le jeune, a observé un autre individu de la même espèce , qui aVoit les extrémités des longues pennes des ailes et de la queue d'un vert foncé et changeant , et plusieurs taches de violet changeant sur le corps, -iifhrfv-'iii n * M 180 HISTOIRE NATURELLE mais principalement derrière la tête. C'est peut-être une femelle ou même un jeune mâle. LE MERLE VERT de Visîe de France. Le plumage de cet oiseau est de la plus grande uniformité; c'est par- tout à l'extérieur un vert bleuâtre rem- bruni , mais son bec et ses pieds sont cendrés. Il est au-dessous du mauvis pour la grosseur ; sa longueur totale est d'environ sept pouces , son vol de dix et demi , son bec de dix lignes , et ses ailes , dans leur repos , vontaii tiers de sa queue qui n a que deux pouces et deuii; les plumes qui recouvrent la tête et le cou sont longues et étroites. C'est une espèce nouvelle. LE CASQUE -NOIR, ou MERLE à tête noire du Cap de Bonne-Espérance, Qoi qu'au premier coup d'œil le casque-noir ressemble par le plumage à l'espèce suivante, qui est le brunet , 4 ■'. J) LLE •e la tête, ou même ? France. est de la par -tout tre rem- )ieds sont u mauvis îur totale ou vol de lignes, et nt au tiers IX pouces u vient la étroites. LE à tête rance, d'œil le plumage brunet , ■ti T LA GRIVE. l8l €l sur-tout aw merle à cul-jaune du Sef- nt^gal, que je regarde comme une variété de cette même espèce , cependant si l'on veut prendre la peine de comparer ces oiseaux en détail , on trouvera des différences assez marquées dans les cou- leurs , et de plus considérables encore dans les proportions des membres. Le casque-noir est moins gros que le mau- vis ; sa longueur totale est de neuf pouces , son vol de neuf et demi , sa queue de trois et deux tiers, son bec de treize lignes , et son pied de quatorze ; d'où il suit qu'il a le vol moins étendu , et au contraire le bec , la queue et les pieds proportionnellement plus longs que le brunet; il a aussi la queue autre- ment faite, et composée de douze pen- nes étagées , chaque aile en a dix-neuf, dont les plus longues sont la cinquième et la sixième. A l'égard du plumage , il ressemble par la couleur brune de la partie su- périeure du corps , mais il diffère par • k -•'/■ ^•,. /.'-s4^' »• > v^. fl. i I 182 HISTOIRE NATURELLE Ja couleur du casque , qui est un noir briilant, par la couleur rousse du crou- pion et des couvertures supérieures de la queue , par la couleur roussAtre de la gorge et de tout le dessous du corps jusques et compris les couvertures in- férieures delà queue, par la petite Tajure brune des flancs , par la petite tache blanche qui paroît sur leâ ailes , et qui appartient aux grandes pennes , par la couleur noirâtre des pennes de la queue , et enfin par la marque blan- che qui termine les latérales , et qui est d'autant pins grande que la penne est plus extérieure. LE BRUNET du Cap de Bonne-Espérance, La couleur dominante du plumage de cet oiseau est le brun foncé; elle règne sur la tête, le cou, tout le des- sus du corps , la queue et les ailes 5 elle S'éclaircit un peu sur la poitrine et les côtés , elle prend un œil jaunâtre sut ic ventre et les jambes, et elle dispa- ., , B E LA GRIVE. lfi3 roît enfin sur les couvertures mfërieu- res de la. queue pour faire place à un beau jaune. Cette tache jaune fait d'au- tant plus d'effet , qu'elle tranche avec la couleur des pennes de, la queue, les- quelles sont d'un brun encore plus foncé par-dessous que par - dessus. Le bec et les pieds sont tout-à-fait noirs. Ce merle n'est pas plus gros qu'une alouette 3 il a dix pouces et demi de vol ; ses ailes ne vont guère qu'au tiers de ia queue qui a près de trois pouces de long, et qgi est composée ^e douze pen- nes égales. . • LE MERLE BRUN de ia Jamaïque. L Ê brun foncé règne en efifet sur la tête 5 le dessus du corps , les ailes et la queue de cet oiseau 3 un brun plus clair sur le devant de la poitrine et du cou , un blanc sale sur le ventre et le reste du dessous du corps : ce qu'il y a de plus remarquable dans ce merle , c'est sa gorge blanche , son bec et ses pieds "imf}^'- iHii»» . t.* 'ï >=- 184 HISTOIRE NATURELLE orangés. Il a les ouvertures des narines fort grandes. Sa longueur totale est d'environ six pouces quatre lignes , son vol de neuf pouces quelques lignes , sa queue de deux pouces huit ou neuf lignes , son pied de deux pouces un quart , son bec de onze lignes , le tout réduction faite de la mesure anglaise à la nôtre. On peut juger par ses dimen- sions qu'il est moins gros que notre ma u vis. Il se tient ordinairement dans les bois en montagne, et passe pour un bon gibier. Tout ce que M. Sloane nous apprend de l'intérieur de cet oiseau, c'est que sa graisse est d'un jaune orangé. LÉ MERLE A CRAVATE de Cayenne, La cravate de ce merle est fort am- ple et d'un beau noir bordé de blanc ; elle s'étend depuis la base du bec infé- rieur, et même depuis l'espace com- pris entre le bec supérieur et l'œil, jusque sur la partie moyenne de la poi- trine où la bordure blanche, qui s'élar- i '''f f '-'«' ■..,;..,<*»*•>■ ■<• •% * ^x-* ■«•, LLE les narines totale est ignés , son lignes , sa ou neuf >ouces un s , le tout anglaise à îs dinien- [ue notre lent dans ) pour un >ane nous t oiseau y B orangé. Mayenne, Fort am- 3 blanc; )ec infé- ;e com- t l'œil , î la poi- i s'éiar- i DE LA GRIVE. l85 gît en cet endroit, est rayée transver- salement de noir; elle couvre les côtés de la tête jusqu'aux yeux et elle em- brasse les trois quarts de la circonfé- rence du cou. Les petites et les grandes couvertures des ailes sont du même noir que la cravate , mais les petites sont terminées de blanc, ce qui produit des mouchetures de cette couleur; et les deux rangs des grandes couvertures sont terminées par une bordure fauve. Le reste du plumage est cannelle, mais le bec et les pieds sont noirs. Ce merle est plus petit que notre mauvis , et il a la pointe du bec crochue comme les solitaires : sa longueur totale est d'environ sept pouces , sa queue de deux et demi , son bec de onze lignes , et ses ailes, qui sont courtes, dépassent fort peu l'origine de la queue. LE MERLE HUPPÉ du Cap de Bonne-Esp, La huppe de cet oiseau n'est point une huppe permanente, mais ce sont "^m^s. f.l^ l J 1 H l86 HISTOIRE NATURELLE des plumes longues et étroites , qui dans les momens de piii'taite tranquillité se couchent naturellement sur le sommet de la téta , et que l'oiseau hérisse quand il veut. La couleur de cette huppe , du reste de la tète et de la gorge , est un beau noir avec des reflets violets 5 le devant du cou et de la poitrine ont les mêmes refli ts sur un fond brun. Cette dernière couleur brune domine sur tout le dessus du corps , et s'étend sur le cou , sur les couvertures des ailes , sur une partie des pennés de la queue, et même sous le corps où elle forme une espèce de large ceinture qui passe au- dessus du ventre; mais dans tous ces endroits elle est égayée par une couleur blanchâtre qui borde et dessine le con- tour de chaque plume à-peu-près com- me dans le merle à plastron blanc. Celui de cet article a les couvertures inférieures de la queue rouges , les su- périeures blanches; le bas -ventre de cette couleur, enfin le bec et les pieds 'ilf. r'V-H. ;.^.,i35)3»^» DE LA GHIVE. 187 noirs : les angles de l'ouverture du bec sont accompagnas de longues barbes noires dirigées en avant : ce merle n'est guère plus gros que l'alouette huppée. Il a onze à douze pouces de vol ; ses ailes, dans leur situation de repos, ne s'étendent pas jusqu'à la moitié de la queue; leurs pennes les plus longues sont la quatrième et la cinquième , et la pre- mière est la plus courte de toutes. LE MERLE D'AMBOINE. Je laisse cet oiseau parmi les merles où M. Brisson l'a placé , sans être' bien sûr qu'il appartienne à ce genre plutôt qu'à un autre. Seba , qui le premier nous l'a fait connoître , nous dit qu'on le met au rang des rossignols , à cause de la beauté de son chant ; non -seulement il chante ses amours au printemps, mais il relève alors sa longue et belle queue, et la ramène sur son dos d'une manière remarqiiable. Il a tout le des- sus du corps d'un brun rougeâtre, com- if,:-'-:^ tmml$f^ ■^?iit..;^'^.fc- Çi- î88 HISTOIRE NATUREL LIÎ pris la queue et les ailes, excepté que celles - ci sont marquées d'une ^aclie jaune $ tout le dessous du corps est de cette dernière couleur, mais le dessous des pennes de la queue est doré : ces pennes sont au nombre de douze , et régulièrement étagées. LE MERLE ' :«^n"S: Mf-'' -/• . ■,t-V*.*.J* ELLE le; les six ^ale lon- nt les troiâ î côté qui dessus (lu 5 , noir , Je ois pennes •minëes de ir blanche u corps et u cou , sur ; et d'autre nais il y a t noir qui ibie passer t au-delà : ont noirâ- côté inté- leur lon- , ainsi que sont aussi e côté ex- ir. ■ gros que DE LA GRIVE. I()5 1 alouelle; il a dix pouces et demi de vol, et ses ailes, étant dans leur repos , «étendent un peu au-delà du milieu de la queue : sa longueur, mesurée de la pointe du bec jusqu'au bout de la queue, est de six pouces et demi, et jusqu'au bout des ongles de cinq et demi ; la queue en a deux et demi, le bec, huit lignes et demie , le pied neuf, et le doigt du milieu sept. LE SAUI JALA, ou LE MERLE DORÉ de Madagascar, Cftte espèce, qui appartient à l'an- cien continent, ne s'écarte pas absolu- ment de l'uniforme de nos merles; elle a le bec , les pieds et les ongles noirâ- tres, une sorte de collier d'un beau velours noir qui passe sous la gorge, et ne s'étend qu'un peuau-delà des yeux; las pennes de la queue et des ailes , et les plumes du reste du corps toujours noires, mais bordées de citron, comme elles sont borçlées de gris dans le iperle «(*"• ■-■^— "ré-' 194 HISTOIRE NÂTURELtB à plastron blanc, en sorte que Je con- tour de chaque plume se dessine agréa- blement sur lee plumes voisines qu'elle recouvre. Cet oiseau est à-peu-près de la gros- seur de Talouette ; il a neuf pouces et demi de vol, et la queue plus courte que nos merles, relativement à la longueur totale de l'oiseau, qui est de cinq pou- ces trois quarts, et relativement à la longueur de ses ailes qui s'ëtendent presque aux deux tiers de la queue lorsqu'elles sont dans leur repos. Le bec a dix lignes, la queue seize , le pied onze, et le doigt du milieu dix. LE MERLE DE SURINAM. Nous retrouvons dans ce merle d'A- mérique le même fond de couleur qui règne dans le plumage de notre merle ordinaire; il est presque par-tout d'un noir brillant, mais ce noir est égajé pai^ d'autres couleurs j sur le sommet i^r-- -mi^-^^-w.r cT î Je con- ne agréa- es qu'elle e la gros- pouces et )urte que longueur :inq pou- nent à la 'étendent [a queue epos. Le feize , le u dix. NAM. îrled'A- leur qui e merle Dut d'un it égajé sommet DE LA GRIVB. 1^5 de la tête, par une plaque d'un fauve jaunâtre 5 sur la poitrine , par deux marques de cette même couleur, mais d'une teinte plus claire ; sur le crou- pion, par une tache de cette même teinte ; sur les ailes , par une ligne blanche qui les borde depuis leur ori- gine jusqu'au pli du poignet ou de la troisième articulation: et enfin sous les ailes, par le blanc qui règne sur toutes leurs couvertures inférieures ; en sorte qu'en volant, cet oiseau montre autant de blanc que de noir : ajoutez à cela que les pieds sont bruns , que le bec n'est que noirâtre, ainsi que les pennes de l'aile , et que toutes ces pennes , ex- cepté les deux premières et la der- nière , sont d'un fauve jaunâtre à leur origine , mais du côté intérieur seu- lement. Le merle de Surinam n'est pas plus gros qu'une alouette; sa longueur totale est de six pouces et demi , son vol de neuf et demi , sa queue de tr^is à-peii- ■ ■î<»««j«*iite. I ■-»;*'»iP*^ 4 hv fi [# 196 HISTOIRE MATUABLLB près, 60)1 bec de huit lignes, et son pied de sept à huit'; enfin ses ailes, dans leur repos , vont au-delà du milieu de la queue. '. LE PALMISTE. L'habituos qu'a cet oiseau de se tenir et de nicher sur les palmiers , ou sans doute il trouve la nourriture qui lui convient , lui a fait donner le nom de palmiste. Sa grosseur égale celle de l'alouette ; sa longueur est de six pou- ces et demi , son vol de dix un tiers , sa queue de deux et demi , et son bec de dix lignes. Ce qui se fait remarquer d'abord dans sou plumage , c^est une espèce de large calotte noire qui lui descend de part el d'autre plus bas que les oreilles» et qui de chaque côté a trois marques blanches , l'une près du front , une autre au-dessus de l'œil , et la troi- sième au-dessous : le cou est c^endré Sn W" ■ !««. L-y,jÇ'^-H»^ ^ '^ ^"Kb^^/. f^-lT- "^^^^j, JDE LA «RIYK. 197 par-derrière dans tout ce qui n est pas recouvertpar cette calotte noire ; il est bianc par-devant, ainsi que la gorge; la poitrine est cendrée et le reste du dessous du corps gris-blanc. Le dessus du corps, conapris les petites couver- tures des ailes et les douze pennes d« la queue , est d'un beau vert olive ; ce qui paroît des pennés des ailes est à- peu-près de la même couleur, et le reste est brun; ces pennes, dans leur repos , e'ëlendent un peu au-delà du milieu de la queue ; le bec et les pieds sont cendrés. L'oiseau dont M. Brisson a fait une autre espèce de palmiste ne diffère ab- solument du précédent que parce que «a calotle, au lieu d'être noire en entier, a une bande de cendré sur le sommet de la tête , et qu'il a un peu moins de blanc sous le corps; mais comme à cela près il a exactement les mêmes cou- leurs que dans tout le reste, il lui res- semble si parfaitement, que la descrip- f-'-«"^f?vth^'rf 198 HISTOIRE NÀTUBELLE tion de run peut convenir à l'autre sans y changer un mot , et qu'il vit dans le même pays. Je ne puis m'em- pêcher de regarder ces deux individus comme appartenans à la même espèce, et je suis tenté de regarder le premier comme le mâle; et le second comme la femelle. M. ■ Il V. LE MERLE VIOLET A VENTRE BLANC da Juida, La dénomination de ce merle est vme description presque complète de son plumage ; il faut ajouter seuletnent qu'il a les grandes pennes des ailes noi- râtres , le bec de même couleur et les pieds cendrés. A l'égard de ses dimen- sions, il est un peu moins gros qu'une alouette : sa longueur est d'environ six pouces et demi ; son vol de dix et dem i ; sa queue de seize lignes; son bec de huit , son pied de neuf; les ailes, dans ieur repos , vont aux trois quarts de la queue. '■■^ ••'«s»» v^- ■■'^mr -j^,^h-^ii^^-^. ►-+n;.. Mt^ J^r- :- , i-i '*JFS****'">*tr*' LE à l'autre qu'il vit is m'em- ndividus B espèce, premier L comme E BLANC le est une e de son ;ule*nent ailes noi- !Ur et les s dimen- s qu'une viron six et demi; bec de es, dans ris de la DE LA ORIYK. ^9Si I LE MERLE ROUX de Cajenne, Il a la partie antérieure et les côtés de la tête, la gorge, tout le devant du cou et le ventre, roux; le sommet de la tête et tout le dessus du corps, com- pris les couvertures supérieures de la queue et les pennes des ailes , bruns ; les couvertures supérieures des ailes noires, bordées d'un jaune- vif ^ qui tranche avec la couleur du fond, et termine chaque rang de ces couvertures par une ligne ondoyante; les couver- tures inférieures de la queue sont blan- ches; la queue, le bec et les pieds cen- drés. Cet oiseau est plus petit que l'alouet- te; il n'a que six pouces et demi de lon- gueur totale : je n'ai pu mesurer son vol , mais il ne doit pas être fort éten- du, car les ailes, dans leur repos, ne vont pas au-delà des couvertures de la queue. Le bec et le pied ont chacun onze oui douze lignes, j.'*-*''^' ' ï 300 HISTOIRE NATURELLE LE PETIT MERLE BRUN â gorge rousse de Cayenne, * ■ ... Ayoir nommé ce pdit oiseau , c'est presque l'avoir décrit : j'adopte pour tout commentaire , que la couleur rousse de la gorge s'étend sur le cou et «ur la poitrine, que le bec est d'un cen- dré-noir, et les pieds d'un jauue-ver- dâtre. Ce merle est à-peu-près de la grosseur du chardonneret ; sa longueur totale n'est guère que de cinq pouces, le bec de sept ou huit lignes , le pied de huit ou neuf, et les ailes repliées vont au moins à la moitié de la longueur delà queue, laquelle n'est en tout que de dix-huit lignes. LE MÉRLÉ btilVÉ de Saint-Domingue. Ce petit oiseau a le dessus du corps olivâtre, et le dessous d'un gris mélo confusément decette mêmecouleur d'o- live 5 les barbes intérieures des pennes de la queue, des pennes des ailes et de* t^' «f "t. : ■■ -» ~'>'-i . .* '■-_.- X T DE LA. GRIVE. 20t grandes couvertures de celles-ci , sont brunes, bordées de blanc ou de blan- châtre j le bec et les pieds sont gris- bruns. Cet oiseau nest guère plus gros qu'une fauvette 5 sa longueur totale est de six pouces , son vol de huit trois quarts, sa queue de deux, son bec de neuf lignes , son pied de même lon- gueur; ses ailes, dans leur repos, vont plus loin que la moitié^ de la queue , et celle-ci est composée de douze pennes égales. !. On doit regarder le merle olive de Cayenne comme une variété de celui- ci , dont il ne diffère qu'en ce que le dessus du corps est d'un vert plus brun , et le dessous d\]n gris plus clair : les pieds sont aussi plus noirâtres. LE MERLE OLIVATRE de Barharîe. M. le chevalier Bruce a vu en Bar- barie un merle plus gros que la draine, qui ajfoit tout le dessus du corps d'uu Oiçeaux, XIV. 18 ''-;■ ''r*^.* \ 202 HISTOIKE NATURELLE jaune olivâtre, les petites couvertu- res des ailes de la même couleur, avec une teinte de brun, les grandes cou- vertures et les pennes noires, les pen- nes de la queue noirâtres , terminées de jaune, et toutes de longueur égale; le dessous ^u corps d'un blanc-sale, le bec brun - rougeâtre , les pieds courts et plombés; les ailes , dans leur état de repos , n'alloient qu'à la moiti(5 de la queue. Ce merle a beaucoup de rap- port avec la grive bassette de Barbarie dont il a été question ci-devant, mais il n'a point comme elle de grivelures sur la poitrine; et d'ailleurs on peut s'assurer, en comparant les descrip- tions , qu'il en diffère assez pour que l'on doive regarder ces deux oiseaux comme appartenant à deux espècefi distinctes. . ELLE » COU ver (u- iileur, avec randes cou- îs, les pen- , terminées ueur égale; anc-sale, le 3ieds courts leur état de noiti(5 de la »up ilô rap- de Barbarie evant, mais ; grivelures rs on peut s descrip- pour que |ux oiseaux Vax espècefi Ai à -.4 •i OB LA GRIVE. 205 LE MOLOXITA, ou LA RELIGIEUSE (fuiljssinie. Non-seulement cet oiseau a la figure et la grosseur du merle, mais il est comme lui un habitant des bois , et vit de baies et de fruits ; son instinct y ou peut-être son expérience, le porte à sa tenir sur les tirbres qui sont au bord des précipices ; en sorte qu'il est difficile à tirer, et souvent plus diffi- cile encore à trouver lorsqu'on l'a tué. Il est remarquable par un grand coque- luchon noir qui embrasse la tête et la gorge , et qui descend sur la poitrine en forme de pièce pointue : c'est sans doute à cause de ce coqueluchon qu'on lui a donné le nom de religieuse. Il a tout le dessus du corps d'un jaune plus ou moins brun , les couvertures des ailes et les pennes de la queue brunes, bordées de jaune 5 les pennes des ailes d'un noirâtre plus ou moins foncé , bordé de gris-clair ou de blanc; tout 1© -"'«î^'i *--.^^" ï ft04 HISTOIRE NATURELLE dessous du corps et les jambes d'un jaune-clair , les pieds cendrés et le bec rougeâlre. LE MERLE NOIR ET BLANC Le noir règne sur toute la partie supérieure, depuis et compris le bec, jusqu'au bout de la queue, à l'excep- tion néanmoins des ailes sur lesquelles on apperçoit une bande transversale blanche qui tranche sur ce fond noir : le blanc règne sur la partie inférieure, et les pieds sont noirâtres. Cet oiseau est à-peu-près de la grosseur du mau- vis , mais d'une forme un peu plus arrondie; il a la queue ronde et carrée par le bout , et les ailes si courtes , qu'elles ne s'étendent guère au-delà de l'origine de la queue; il chaule à-peu- près comme le coucou, ou plutôt com- me ces horloges de bois qui imitent le chant du coucou. , . Il se tient dans les bois les plus épais, I a^ ■-— '"A. ■> ■ *V.: ibes d'un i et le bec la partie is le bec, à l'excep- lesquelles ansversale 'ond noir : nférieure. Cet oiseau du mau- peu plus e et carrée courtes , u-delà de aie à-peu- utôt com- imitent le )lusëpais, DE lA GRIVE. 205 OÙ il scroit souvent difRcile de le décou- vrir s'il n'ëtoit décelé par sou chant , ce qui peut faire douter qu'en se ca- chant .>i soi^^neusement dans les feuil- lages il ait intention de se dérober au chasseur; car avec une pareille inten- tion il se garderoit bien d'élever la voix : l'instinct, qui est toujours consé- quent , lui eût appris que souvent ce n'est point assez de se cacher dans l'obs- curité pour vivre heureux , mais qu'il faut encore savoir garder le silence. Cet oiseau vit de fruits et de baies, comme nos merles c * nos grives. LE MERLE BRUN d^Alyssinie, Les anciens ont parlé d'un olivier d'Ethiopie qui ne porte jamais de fruit : le merle de cet article se nour- rit en partie de la fleur de cette espèce d'olivier ; et , s'il s'en tenoit là , on pour- roit dire qu'il est du très-petit nom- bre qui ne vit pas aux dépens d'autrui ; mais il aime aussi les raisins, et dans Ml % t W^iiiHteWl», '* .JU f ( 1 ao6 HISTOIRE NATURELLE la saison il en mange beaucoup. Ce merle est à-peu-près de la grosseur du mauvis ; il a tout le dessus de la tête et du corps brun 5 les couvertures des ailes de même couleur; les pennes des ailes et de la queue d'un brun-foncé, bordé d'un brun plus clair: la gorge d'un brun -clair, tout le dessous du corps d'un jaune -fauve, et les pieds noirs. LE VER D IN de îa Cochinchine. L E nom de cet oiseau indique assez la couleur principale et dominante de son plumage, qui est le vert; ce vert est mêlé d'une teinte de bleu plus ou moins forte sur la queue , sur le bord exté- rieur des grandes pennes des ailes et î^ur les petites couvertures qui avoisi- nent le dos ; la gorge est d'un noir de velours , à l'exception de deux petites taches bleues qui se trouvent de part et d'autre \\ la base dû bec inférieur : te uoir de la gorge s'étend derrière les ^=*«r ^-- -1^», E L L fc lucoup. Ce grosseur du 3 de la tête ertiires des pennes des )riin-foncé, r: la gorge dessous du (t les pieds jique assez uinante de 1 ce vert est is ou moins bord exté- es aiies et qui avoisi- jn noir de jux petites nt de part inférieur : errière les DE LA GRIVE. lOJ coins de la bouche , et remonte sur le bec supérieur où il occupe l'espace qui est entre sa base et l'œil , et par en-bas il est environné d'une espèce de hausse- col jaune qui tombe sur la poitrine; le ventre est vert , le bec noir , et les pieds noirâtres. Cet oiseau est à-peu-près de la grosseur du chardonneret; je n'ai pu mesurer sa longueur totale , parce que les pennes de la queue n'avoient pas pris tout leur accroissement lorsque l'oiseau a été tué, et qu'on les voit en- core engagées d^ns le tuyau ; aussi ne dépassent -ailes point l'extrémité des ailes repliées. Le bec a environ dix lignes , et pa- roit formé sur le modèle de celui des merles; ses bords sont échancrés près de la pointe. Ce petit merle vient cer- tainement de la Cochinchine , car ii s'est trouvé dans la même classe que l'animai porte -muse envoyé en droi- ture de ce pays. !. **>..' 208 HISTOIRE NATURELLE I LAZURIN. Cet oiseau n'est certainement pas un merle ; il n'en a ni le port, ni la phy- sionomie , ni les proportions ; cepen- dant, comme il en a quelque chose dans la forme du bec, des pieds, etc. on lui a donné le nom de merle de la Guiane, en attendant que des voyageurs zélés pour le progrès de l'Histoire Naturelle nous instruisent de son vrai nom, et sur-tout de ses mœurs. A en juger par le peu qu'on eu sait , c'est-à-dire par l'exté- rieur, je le placerois entre les geais et les merles. Trois larges bandes d'un beau noir velouté, séparées par deux bandes plus étroites d'un jaune - orangé , occupent en entier le dessus et les côtés de la tête et du cou 5 la gorge est d'un jaune pur, la poitrine est décorée d'une grande plaque bleue; tout le reste du dessous du corps, compris les couvertures ;n- M. ■ — SP; ELLS lement pas ;,nilaphy- ns ; cepen- ! chose dans etc. on lui a Guiane, en I zélés pour ;urelle nous , et sur-tout par le peu par l'exté- ïes geais et 1 beau noir mandes plus occupent 5s de la tête jaune pur, une grande du dessous ertures in- DE LA GRITE. 20^ férieures de la queue, est rayé trans- versalement de ces deux dernières cou- leurs , et le bleu règne seul sur les pen- nes de la queue, qui sont élagées. Le dessus du corps depuis la naissance du cou , et les couvertures des ailes les plus voisines, sont d'un brun-rougeâtre ; les couvertures les plus éloignées sont noi- res, ainsi que les pennes des ailes; mais quelques-unes des premières ont de plus une tache blanche, d'où résulte une bande de cette couleur dentelée pro- fondément, et qui court presque paral- lèlemeut au bord de l'aile repliée. Le bec et les pieds sont bruns. Cet oiseau est un peu plus gros qu'un merle ; sa longueur totale est de huit pouces et demi , sa queue de deux et demi , son bec de douze lignes , et ses pieds de dix-huit. Les ailes , dans leur repos , vont presque à la moitié de k queue. ''^."" 210 RISTOIRE N ATUKELLE LES FOURMILIERS. vi à Dans les terres basses , humides et mal peuplées du continent de l'Ame- rique méridionale , les reptoles et les insectes semblent dominer, par le nom- bre , sur toutes les autres espèces vi- vantes. Il y a dans la Guiane et au Brésil des fourmis en si grand nombre, que, pour en avoir une idée, il faut se Êgu« rer des aires de quelques toises de lar« geur, sur plusieurs pieds de hauteur; et ces monceaux immenses, accumulé» par les fourmis , sont aussi remplis , aussi peuplés que nos petites fourmi- lières , dont les plus grandes n'ont que deux ou trois pieds de diamètre : en sorte qu'une seule dte ces fourmilières d'Amérique peut équivaloir à deux ou trois cents de nos fourmilières d'Eu- rope; et non-seulement ces magasins, ces nids formés par ces insectes en Amé- rique , excèdent prodigieusement ceux I m rv' DB LA GRIVE. aif lumides et de l'Amé- (iles et les )ar lenora- îspèces vi- et au Brésil abre, que, aut se figu- ises de lar- e hauteur; accumulés i remplis, es fourmi- } n'ont que nètre : en urmilières à deux ou ères d*Eu- magasins, îs en Amè- nent ceux de l'Europe par la grandeur , mais ils les excèdent encore de beaucoup par le nombre. Il y a cent fois plus de four- milières dans les terres désertes de la Guiane, que dans aucune contrée de notre continent; et, comme il est dans l'ordre de la nature que les unes de ses productions servent à la subsistance des autres , on trouve , dans ce même climat, des quadrupèdes et des oiseaux qui semblent être faits exprès pour se nourrir de fourmis. Nous avons donné l'histoire du tamanoir, du. tamandua, et des autres fourmiliers quadrupèdes; nous allons donner ici celle des oiseaux fourmiliers , qui ne nous étoient pas connus avant que M. de Manoncour les eût apportés pour le cabinet du roi. En général , les fourmiliers se tien- nent en troupes et se nourrissent de petits insectes, principalement de four- mis y lesquelles, pour la plupart, sont assez seàiblables à celles d'Europe. Ou renconlre presque toujours ces oiseaux 11 ^"3 i'^-'m~f I i â12 HISTOIRE NATURELLE à terre, c'est-à-dire sur les grandes fourmilières, qui , communément, dans l'intérieur de la Guiane , ont plus de vingt pieds de diamètre ; ces insectes , par leur multitude presqu'infinie , sont très-nuisibles aux progrès de la culture, et même à la conservation des denrées dans cette partie de l'Amérique méri- dionale. L'on distingue plusieurs espèces dans jces oiseaux mangeurs de fourmis j e* , quoique différentes entr elles, on les trouve assez souvent réunies dans le même lieu : on voit ensemble ceux des grandes et ceux des petites espè- ces , et aussi ceux qui ont la queue un peu longue et ceux qui l'ont très-courte. Au reste, il est rare , si l'on en excepte les espèces principales, qui se réduisent à un petit nombre; il est rare, dis-je, de trouver dans aucune des autres deux individus qui se ressemblent par- faitement ; et l'on peut présumer que ces variétéi si multipliées provieii- ,?. -m DE LA GRIVE. 2l3 es dans Je mbie ceux tites espè- a queue un Lrès-courte. en excepte e réduisent re, dis- je, des autres iblent par- umer que provien- nent de la facilité que les petites es- pèces ont de se mêler et de produire ensemble; de sorte qu'on ne doit les regarder, pour la plupart, quecortime de simples variétés , et non pas comme des espèces distinctes et séparées. Tous ces oiseaux ont les ailes et la queue fort coutlrîs, ce qui les rend peu propres pour le vol ; elles ne leur ser- vent que pour courir et sauter légè- rement sur quelques branches peu éle- vées : on ne les voit jamais voler en plein air 5 ce n'est pas faute d'agilité, car ils sont trèà - vifs et presque tou- jours en mouvement ; mais c'est faute des organes ou plutôt des instrumens nécessaires à l'exécution du vol, leurs ailes , leur queue étant trop courtes pour pouvoir les soutenir et les diriger dans un vol élevé et continu. ■ ■ ^ La voix des fourmiliers est aussi très -singulière 5 ils font entendre un cri qui varie dans les différentes espè- ces, mais qui, dauS plusieurs, a quel- fiscaux. XIV. 19 II y fil *' I ):' ,* ^. >ïf pi 1 il- il i; lï \ I ', ^ ai4 HISTOIRE NATURELLE que chose de fort extraordinnire , comme on le verra dans la description de chaque espèce particulière. Les environs des lieux habités ne leur conviennent pas; les insectes dont ils font leur principale nourriture , détruits ou éloignés par les soins de l'homme , s'y trouvent avec moins d'abondance; aussi ces oiseaux se tien- nent-ils dans les bois épais et éloignés; et jamais dans les savanes ni dans les autres lieux découverts , et encore moins dans ceux qui sont voisins des habitations. Ils construisent, avec des herbes sèches assez grossièrement en- trelacées , des nids hémisphériques , de deux , trois et quatre pouces de diamètre, selon leur propre grandeur; ils attachent ces nids ou les suspendent, par les deux côtés, sur des arbrisseaux à deux ou trois pieds au - dessus de terre : les femelles y déposent trois a quatre œufs presque ronds. La chair de la plupart de ces oiseaux r ^! RELLE raordinnire , a description lière. X habites ne insectes dont nourriture , les soins do avec moins eaux se tien- î et éloignes ; s ni dans \?.s , et encore t voisins des nt, avec des ièrement en- ispliériques , 8 pouces de re grandeur; j suspendent, s arbrisseaux .1 - dessus de losent trois à s. Q ces oiseaux a « \' I I 11 U'i mJJ^ roi dus ï'OFRMIIXIERS . a . TiK GllAND BEFROY . ■i. I . ' t , ' • ^^ r .M 1 ' H { '■\. 9 '1 tlf jnji f,«S^(».i..^y-,vj,««rr > *-: ■f-''~-^"r^.: -^ y ii :m ■**'«''. 1 . "■ ■ iîji%^^:.;. ;:v.c%^î;,;:«*fl?i•■■ :* •"'■' \iV _ ,, l.-Û ■ <■ « ■■ •• ■ <- • •■■, .1. •t^* ,>• ' *i». > ii: ! • : ^ ' #* |-ijjî|f „j4^,,^^ .^ ilil|sii.;if^ 4à^ DE LA GRIVE. 213 n'est pas bonne à manger, elle a un goiit huileux et désagréable, et le mé- lange digéré des fourmis et des autres insecles qu'ils avalent , exhale une odeur infecte lorsqu'on les ouvre. LE KOI DES FOURMILIERS. 1 :ftl^i*il*» Celui-ci est le plus grand et le plus rare de tous les oiseaux de ce genre j on ne les voit jamais en troupes et très- rarement par paires ; et comme il est presque toujours seul parmi les autres qui sont en nombre, et qu'il est p!us grand qu'eux , on lui a donné le nom de roi des fourmilier s : nous avons d'au- tant plus de rniso.i d'en faire une es- pèce partiruiière et différenle de toutes les autres , que cette affectation avec laquelli^ il semble fuir tous les autres oiseaux, et même ceux de son espèce, est assez extraordinaire. Et si un ob- servateur aussi exact que M. de Ma- iioiicour ne nous avoit pas fait coa- t . \M \ f , jui*'^ "^^^■^ ,au*fc^»i«**(fe. t- / '11. ' < 3l6 HISTOIRE NATURELLE noître les mœurs de cet oiseau , il ne seroit guère possible de le reconnoître à la simple inspection pour un four- milier, car il a le bec d'une grosseur et d'une forme différente de celle du bec de tous les autres fourmiliers ; mais comme il a plusieurs habitudes com- munes avec ces mêmes oiseaux , nous sommes fondés à présumer qu'il est du même genre. Ce roi des fourmiliers se tient presque toujours à terre, et il est beaucoup moins vif que les autres, qui l'environnent en sautillant : il fré- quente les mêmes lieux et se nourrit de mên^e d'insectes , et sur - tout de fourmis; sa femelle est, comme dans toutes les autres espèces de ce genre , plus grosse que le mâle. Cet oiseau, mesuré du bout du bec à l'extrémité de la queue , a sept pouces et demi de longueur; son bec est brun, un peu crochu , long de quatorze lignes , et épais de cinq lignes à sa base, qui est garnie de petites moustaches : les ailes DE LA GRIVE. llj pliées aboutissent à rextrémité de la queue , qui n'a que quatorze lignes de longueur ; les pieds sont bruns et longs de deux pouces. Le dessous du corps est varié de roux-brun, de noirâtre et de blanc, et c'est la première de ces couleurs qui domine jusqu'au ventre où elle devient moins foncée, et le blanchâtre est la couleur dominante : deux bandes blan- ches descendent des coins du bec et accompagnent la plaque de couleur sombre de la gorge et du cou^ l'on re- marque sur la poitrine une tache blan- che à-peu-près triangulaire : le roux- brun est la couleur du dessus du corps; il est nuancé de noirâtre et de blanc , excepté le croupion et la queue , où il est sans mélange. Au reste, les dimen- sions en grandeur et les teintes des cou- leurs sont sujettes à varier dans les dif- férens individus ; car il y en a de plus ou moins colorés , comme aussi de nioing grands et de plus grands; quoi- i\ m 'S M 51^1 t . i\ •5.. 'f ^■^^^^^^P^^p^h ■^&i ai8 nisTOiRK naturellï. qundulles, et nous en avons présenté ici le 1er me uu)yen. LE GRAND BÊFROÎ. ' \ Cb nesl que par comparaison avec nu autre pins petit que nous donnons A cet oiseau l't^pithèle de grand , car sa longueur totale n'est que de six pouces et demi; sa queue, longue de seize li- gnes , dt^[)asse de six lignes les ailes pli(^08 5 le bec, long de onze lignes, est noir en dessus et blanc en dessous , large à sa bose de trois lignes et demie ; les pieds ont dix -huit lignes de lon- gueur, et sontaitjsi que le doigt d'une couleur plombée claire. Dans celte espèce , les femelles sont beaucoup plus grosses que les mâles, cl plus  proportion que dans la pre- mière espèce 5 c*esl un rapport que tous les fourmiliers ont avec les oi- Sv-^aux de proie , dont les iemelles sont plus grosses que les mâles. *' DX t A G R I V£. 219 Ce qui dislingue plus particulière- ment cet oiseau , auquel nous avons donne* le nom de ^froi, c est le son sin- gulier qu'il fait entendre le matin et le soir; il est semblable à celui d'une clo- cIhî qui sonne l'alarme. Sa voix est si Ibrlc qu'on peut l'entendre h une gran- de distance , et l'on u peine à s'imagi- ner qu'elle soit produite par un oiseau de si petite taille. Cessons, aussi préci- pités ([ne ceux d'une cloche sur laquelle •»'i frappe rapidement , se l'ont enten- f3 pendant une heure environ j il sem- ble que ce soit une espèce de rappel comme celui des perdrix , quoique ce bruit singulier se Fasse entendre eu toutes saisons et tous les jours , les ma- tins uu lever du soleil , et les soirs avant son coucher ; mais on doit ob- server que, comme la saison des amours n'est pas fixée dans ces climats , les per- drix, ainsi que nos fourmiliers, se rap- pellent dans tous les temps de l'année. Au reste , le roi des fourmiliers et I ■■»■'■•''■*«» .ail f ■*' -r.''*K.^ .■>««■•*., iu l^^jSa>. S^20 HISTOIRE NATURELLE le bëfroî sont les seuls oiseaux de ce genre dont la chair ne soit pas mau« vaise à manger. LE PETIT B:ÉFR0I. Variétjé, Il y a dans cette espèce une difiPë- rence sensible pour la grandeur, et c'est par cette r;'.ison que nous l'appel- lerons le petit béfroi. Sa longueur est de cinq pouces et demi; le dessus du corps est d'une cou- leur olivâtre, qui devient moins fon- cée sur le croupion ; la queue , dont les pennes sont brunes , ainsi que celles des ailes, dépasse celles-ci de dix lignes ; le dessous de la gorge est blanc, ensuite les plumes deviennent grises et tache- tées de brun-roussâtre jusqu'au ventre, qui est de cette dernière couleur. Par cette description , il est facile d'appercevoir les rapports frappans des couleurs de cet oiseau avec celles [\ t' ° i • ' D B LA GRIVE. 221 du grand bëfroi y et du reste la confor- mation est la même. LE PALIKOUR, ou FOURMILIER proprement dit. Il a près de six pouces de longueur ; le corps moins gros et le bec plus a longé que le petit béfroi; les yeux, dont l'iris est rougeâtre, sont entourés d'une peau d'un bleu-céleste; les pieds et la partie inférieure du bec sont de la même cou- leur. La gorge, le devant du cou et le haut de la poitrine , sont couverts d'un» plaque noire en forme d'une cravate , avec Une bordure noire et blanche > qui s'étend derrière le cou , et y forme un demi-coliier; le reste du dessous du corps est cendré. r Les oiseaux de cette espèce sont très- vifs, mais ils ne volent pas plus que les autres en plein air : ils grim- pant sur les arbrisseaux à la manière .Wi li ri ► A--.-.tt-^|_i^ . 1, '■■^ 1,-' «f \ 2ua histoihe naturelle tles pics, et en étendant les plumes de leur queue. Ils font ententlre une espèce de fre- donnement, coupé par un petit cri bref et aigu. Les œufs sont bruns , gros à-peu- près comme des œufs de moineau ; le gros bout est semé de taches d'une cou- ïeur brune-foncée : le nid est plus épais et mieux tissu que celui des autres fourmiliers, et a de plus une couche de mousse qui le revêt à l'extérieur. L E C O L M A. k i 5 ./ Le colma peut encore être regardé comme une variété ou comme une es- pèce très-voisine du palikour ou four- milier proprement dit; tout son plu- mage est brun sur le corps , gris-brun en dessous et cendré sur le ventre; il a seulement au bas de la tête, derrière le cou , une espèce de demi -collier roux, et la gorge blanche, piquetée de ^i i H n il N^^- >I urnes de zc de fre- it cri bref 3s à-peu - )ineau; le fil ne cou- pliis ëpais les autres couche de ieur. 'e regardé e une es- ou four- son plu- ris-bruu entre; il derrière - collier notée de 'M DE LA GRIVE. 225 gris -brun ; c'est de ce dernier cp ic- tère que nous lui avons donné le nom de colma : quelques individus n'ont pas ce demi-collier roux. LE TÉTÉMA. Le tétéma est un oiseau de Cajenne, qui nous paroit avoir beaucoup de rap- port avec le colma , non-seulement par sa grandeur, qui est la même, et sa for- me, qui est assez semblable, mais en- core par la disposition des couleurs , qui sont à -peu -près les mêmes sur presque tout le dessus du corps. La plus grande différence dans les couleurs do <;es oiseaux se trouve sur la gorge , ki poitrine et le ventre , qui sont d'un brun-uoiratre; au lieu que, dans le col- ma , le commencement du cou et la gorge sont d'un blanc varié de petites taches brunes, et la poitrine et te Ven- tre sont d'un gris-cendré , ce qui poar- roit faire présumer que ces différences ]) M*- If ' ! < / r ir d rv. 224 HISTOIRE NATITRELLS ne viennent que du sexe; je serois donc porté à regarder Je tëténia comme le mâle, et le colma comme Ja femelle, parce que celui-ci a généralement les couleurs plus claires. LE FOURMILIER HUPPÉ. La longueur moyenne de cette es- pèce de fourmilief est de près de six pouces: le dessus de la tête est orne de iongués plumes noires, que l'oiseau re- dresse à sa volonté en forme de huppe : il a l'iris des yeux noire, le dessous de la gorge couvert de plumes noires et blanches ; la poitrine et le dessous du cou noirs ; tout le restera corps est gris-cendré. La queue a deux pouces quatre li- gnes de long^ elle est composée de douze plumés étagées, bordées et ter- minées de blanc 5 elle passe d'un pouce les ailes pliée^s , dont les coirvertures supérieures noiresi sont terminées de y. a.T Dt'LA G'KIVE» 225 blanc : • ces 'mêmes- coU vèi^lUres supé- rieures dès ftilleis sont, dftns quelques individus ,tlëlï^ couleur généi'ale dii corpis , c^ést-^à-^dire , gtis-ciendf é. La femelle a aussd tthe huppe otr plu- tôt les mêmes longues pliâmes sur là tête; mais elFels sont 'rousses, et son plumalger ne différé de cfehîî du mâle que par une légère teinte de roussâtre sut-le'gri^.^^"'*'-''-' -•-•''^-^^' '^'^^ •• " ■ ^•Cés fotirmîliers ont le cri semblable à celui d'un petit poulet; ils pondent trois œufs, et plusieurs fois Tannée. LE FOURMILIER à oreilles blanches. Il est long de quatre pouces neuf lignes; le dessus de la tête es^t brun, et les bas côtés du devant de la tête et la gorge noirs : depuis l'angle posté- rieur de Tceil jusqu'au bas de la tête descend une petite bande, d'un beau blanc luisant , dont \é% plumes sont plus larges et plus longues que celles de la tête. , i'^'^ \-A- . Oiâcaux. XIV. 20 n ,(i 226 HISTOIRE NATVKELLB Le rest^ du . plumage' ïijbl ;i:ien; de re* luarquable : Ja 5:o^l^L|r,,dii dos^s du corps est un mélange peu .agréable d'clive et de roussâtrq. La partie supé- rieure du dessous du corps est iro.iisse, et iç reste gris* ^.^4 •(>"■«] -'r''^î!^rîî ^'^I i^tt La queqe est longue de qgjnze li- gnes 3 les ailes pliées aboutissen^^à ^o extrémité ; les pieds sont, bruns* .'*au reste, les habitudes naturelles dçj qet oiseau sont les mêmes que celWxles précédens. ...si;;^:; j;:,v: (... ii uji r. ; LE CARILLONNEUR. i „«#■' \i La longueur totale de cet oiseau est de quatrf^ pouœs et demi , et sa queue dépasse les ailes pliées de neuf lignes: nous renvoyons, pour les couleurs, à la planche enluminée, qui le repré- sente assez fidellement. ; " r -» > Outre les habitudes communes à lôus les fourmiliers , le carillonneur en a qui lui sont particulières ^ car , ■(1^ ; .DE LA GHIVE.., r:: J227 quoiqu'il sç nourrisse de iburnais, et qu'il habile , comme les ^ut^ps four- jïiiiiers , les terreins où ces insectes sont- les plus abondans , cependant il ne semêlepaâ ayec les autres espèces, et il fait bîiqde à part : on trouve or- dinairement ces oiseaux en petites compagnies de quatre ou six; le cri qu'ils font entendre en sautillant est très-singulier : ils forment parfaite- ment entr'eux un carillon pareil à ce- Jui de trois cloches d'un ton dilFërent; leur voix est très-forte, si on la com- pare à leur petite taille : il semble qu'ils chantent en partie , quoiqu'il y ait à présumer que chacun d'eux fait suc- cessivenient les ;trois tons; cependant •n n'en est pas assuré , parce que, jus- qu'à ce jour, l'on n'a pas pris le soin d'élever ces oiseaux eji domesticité. Leur voix n'est pas, à beaucoup près, aussi forte que celle du béfroi, qui res- senable vraiment au son d'une assez grosse cloche ; on n'entend distincte- T ?E, ~*«-™ . -i^- ■ i-jf-r. :, LE GORAYA. • {. •t I il i« t Nous lavons ainsi nommé, parce qu'il a 1^ queue rayée tranversale- meat de noirâtre. La longueur de cet oiseau est de cinq pouces et demi, me- suré depuiç l'extrémité du bec jusqu'à celle de la queue ; la gorge et le devant du cou sont blancs ; la poitrine est moins blanche, et prend une teinte de cendré ; il j a un peu de roussâtre sous le ventre et sur les jambes 5 la tête est noire , et le dessus du corps d'un brun- roux ; la queue , étagée , est longue de deux pouces, elle dépasse les ailes de dix-huit lignes au moins ; l'ongle pos- térieur est, comme dans les fourmi- liers, le pUi^i long et le plus fort de tous. \}^ rf 236 HISTOIRE NATURELLE L'ALAPL i Cette seconde esp: ce ^c founr*!!'/ rs- rossignols est un peu plus »n'aiide que la premit?re. Ce? oiseau a près de six pouces de longueur; la gorge , le devant du cou et la poUriiiey août noirs ; le re.ile du dessous du :orps est ceiu'ré ; tîiie couleur brurie-olivâlre couvre le dPssiK de la tête , du cou et du dos ^ le rest<î du dessus du corps est d'un cendré plus foncé que celui du ventre; l'on remarque une tache bksiche sur le mi- lieu du dos; la queue , noirâtre et un peu étagéé , dépasse d'un pouce et demi les ailes, dont les peniies sont bruies en dessus et noirâtres en des- sous ; et les couvertures supérieures sont d'un brun très-foncé , piqueté de blanc, ce qui a fait donner à cet oiseau le nom d'fl/aceus, Le Merle olive des Indes» turdus Indicus. Le Merle ceodré des Indes , turdus Cint- reus, - . ' - La Litorne de Canada , turdus Mîgratorîux, Le Merle aux joues noires, turdus Trichas. Le Baniahbou de Bengale , turdus Canorus, Le Moqueur français, turdus Rufus. Le grand Moqueur, turdus Poljglottus, Le Moqueur, turdus Orpheus. La petite Grive des Philippines, turdus Phi' lippensis. Le Tilljr , turdus Pluint^us, Le Merle à sourcils blancs , turdus Sili' ricus. - Le Merle à cou rotix , turdus B.uficolîis. La ^iitorne de Cajeune , turdus Caytri" nensis. Le merle vert d'Angola , turdus niteras. Le Merle à longue queue du Sénégal , ^ur- dus ^neus, ... Lé Merle de Juida, turdus ^uratus. Le Merle violet à ventre bldno de Juida, turdus Leucogaster, Le Merle rose , turdus Roseus, Le Merle huppé du Cap de Boone-Espé-r rance , turdus Cafer, Le Merle d'Amboine , turdus ^mlointnsis. Vl"- -i ^:m PS LA GRIVE. 2^9 Le Merle de[ Bourbon , turdus Borlonicus, Le Tera-Boulan , turdus Orientalis, Le Saui-Jala, turdus Nigerrimus. Le Merle olive de St.-DomiDgue , turdus Hispaniolensis , Le Merle brunet du Cap de Boone - Espé- rance, turdus Capensis, . Le Ca<;que noir, turdus yitricapilius. Le Merle vert de l*Isle de France , turdus Mauritianus, Le Merle de Mîndanao, turdus Mindanaew sis. Le Tanaombé , turdus Madagascariensis. Le Merle brun du Sénégal, turdus Senega- lensis» Le Palmiste , turdus Palmarum, Le Moloxita , turdus Monacha. Le Merle noir et blanc d'Abyssinie, turdus ^thiopicus. Le Merle brun d'Abyssinie , turdus Alyssi-^ nicus. Le Verdin , turdus Cochinchinensis, Le Fourmilier à cravate de Cayenne , tur- dus Cinnamomeus, Le Fourmilier à front roux de Cayenne , turdus rufijrons. L'Arada , turdus Cantons, Le Coraya , turdus Coraya^ L Alapi , turdus utlapi. V .■<é- T**?' t.*. 11 ' ' ..• i turdus 240 HISTOIRE NATUREXLE Le Founniliér huppe , turdus Cirrhatus. T^?: r irilîonneup, turdus Tmtinnahulatus, I'.? Fi unbla , turdus Bat nh la, 'Lu Xourmilier h oreilles blanches , ^uritus. . ' Le Golma , turdus Calma» ' Le grand Bëfroi , turdus Tinniens, " '" Le pet if ^/T :« , .urd'-s Lineatus, Le ralikour, turdus Formicitforus. » L'Azurin , turdus Cyanurus, Le roi des Fourmiliers, turdus Rex, L'Hoamj , turdus Sinensis, Le Merle de la Chine , turdus Perspicil" latus, liC Boubil de la Chine , turdus Buhil, Le Merle à gorge noire de Saint-Domingue y turdus ^ter. Le Merle de St.-Domingue , t îus Domi" nicus. Le Merle commun , turdus Meruîa, Le Merle brun de la Jamaïque^ turdus ^u- rantius. Le pies t ion blanc , turdus Torcfuatus, "Le Merie solitaire des Philippines , turdus Jure mi ta. Le Solitaire de Manille, turdus Manillen" sis^ Le Merle solitaire , turdus Solitarius-, Le Merle bL • , turdus Cyanus, M'i DE LA GRIVE. 241 La Roiisserolle, turdus ^rundinaeeus. Le Jaunoir, turdus Moris. Le Merle brun du Cap de Boone-Espérance, turdus Bicolor, Le Podobë du Sénégal , turdus Erythrop- terus. L'Oranvert, turdus Chrysogaster. L'Ourovang , turdus Uroi>ang. Le Merle de Surinam, turdus Surinamus. Le Merle des colombiers , turdus Colom- hinus. Le Dominiquaia des Philippines , turdus Do- minicanus. Le Plastron -noir de Geylan , turdus Zeî- lt>nus. \\ ^\ • % .«rf; . I \i M ■ ' l |:| I.; K!l ■ :{ 242 HISTOIRE NATURELLI LXXVIIP GENRE. LE COTINGA, jmpblis. Caractère gént/rigue : bec échancré, su- bulé, applali à sa base. LE J A S E U R. Ij'attribut caractéristique qui distin- gue cet oiseau de tout autre , ce sont de petites appendices rouges qui ter- minent plusieurs des pennes moyennes de ses ailes 5 ces appendices ne sont autre chose qu'un prolongement de la côte au-delà des barbes, lequel pro- longement s'applatit en s'élargissant en forme de petite palette , et prend une couleur rouge : on compte quel- ^'^^:) , LLE RE. 'ELIS. [îcré , su- Lii distiii- , ce sont qui ter- [loyennes ne sont 3nt de la ^uel pro- argissant et prend )te quel- -■^' '."<» ;■* ' llï'. ■ * ? "i • i^tR? (»v il * r^M^ ■ I ■ '.I» , ■ ■■' -■ __ _ : l.k^ û^^% w •■♦»> w'*î ^ i . "iî *ri 1 « I I j c J ' ^Ml'^mhH' ■■ «• .„,»^.. 'r^^iî^er::^ i^« ■^''^" ^ î'%i,^' «1 ' . r i .'.j u-ti I •( Dej'et':' t/e/. i.LK TASKUR.iJJ''. COTrNGA COm)ON IMAKV î^ ... AktjfV -^' f,A, Wm II 8 t ï 1 4' ( •H ^ •■•■ „v > ■r. j -^'■4c^>w- pris aucun détail sur cette ponte et ses circonstances : enfin M. de Stralem- berg a dit à Frisch qu'il en a voit trou- vé en Tartarie dans des trous de ro- chers ; c'est sans doute dans ces trous qu'ils font leurs nids. Au reste, quels que soit le domicile de choix des ja- seurs , je veux dire celui oii , renconr trant une température convenable , une nourriture abondante et facile , et tou^ tes les commodités relatives à leur fa* çon de vivre , ils jouissent de l'exis- tence, et se sentent pressés de la trans- mettre à une nouvelle génération, tou- jours est -il vrai qu'ils ne sont rien moins que sédentaires , et qu'ils font des excursions dans toute l'Europe : ils se montrent quelquefois au nord de l'Angleterre, en France, en Italie, et sans doute en Espagne ; mais sur ce dernier article nous en sommes réduits aux simples coniectiures , car il faut avouer que l'Hisioire naturelle de ce i^ * 5i , v..iy> H 246 HISTOIRE NATURELLE beau royaume , si riche , si voisin de nous , habité par une nation si renom- mée à tant d'autres égards , ne nous est guère plus connue que cel'e de la Californie et du Japon. ' Les migrations des jaseûrs sont assez régulières dans chaque pays , quant à la saison ; mais s'ils voyagent tous k s uns , comme Aldrovande Favoit ouï dire , il s'en faut bien qu'ils tiennent constamment la même route. Le jeune prince Adam d' Aversperge , chambel- lan de leurs majestés impériales , l'un ^es seigneurs de Bohême qui a les plus belles chasses , et qui en fait le plus no- ble usage , puisqu'il les fait contribuer au progrès de l'Histoire naturelle, nous apprend, dans un mémoire adressé à M. de BufFon , que cet oiseau passe tous les trois ou quatre ans des monta- gnes de Bohême et de Stririe dans l'Au- triche au commencement de l'autom- ne , qu'il s'en retourne sur la fin de cette saison , et que , même en Bohême, '"IF^ DU GOTINGA. 247 on n'en voit pas un seul pendant l'hi- ver : cependant on dit qu'en Silésie , c'est en hiver qu'il se trouve de ces oi- seaux sur les montagnes; ceux qui se sont égarés en France et en Angleterre y ont paru dans le fort de l'hiver , et toujours en petit nombre , ce qui don- neroit lieu de croire que ce n'étoit en effet que des égarés qui avoient élé séparés du gros de la troupe par quel- que accident, et qui étoient ou trop fiitigués pour rejoindre leurs camara- des , ou trop jeunes pour retrouver le chemin. On pourroit encore inférer de ces faits que la France et l'Angle- terre, de même que la Suisse, ne sont jamais sur la route que suivent les co- lonnes principales ; mais on n'en peut pas dire autant de l'Italie , car on a vu plusieurs fois ces oiseaux y arriver en très - grand nombre , notamment en l'année r55i , au mois de décembre ; il n'étoit pas rare d'y en voir des volées de cent et plus , et on en prenoit sou- f il ^i m\'t 248 HISTOIRE NATURELLE vent jusqu'à quarante à-la-fois. La mê- me chose avoit eu lieu au mois de fé- vrier 1 53o , dans le temps que Charles- Quint se faisoit couronner à Bologne ; car dans les pays où ces oiseaux ne se montrent que de loin en loin , leurs apparitions font époque dans l'histoire politique , et d'autant plus , que lors- qu'elles sont très - nombreuses , elles passent , on ne sait trop pourquoi , dans l'esprit des peuples pour annoncer la peste , la guerre , ou d'autres malheurs ; cependant il faut excepter de ces mal- heurs, au moins les tremblemens de terre, car, dans l'apparition de i55i, on remarqua que les jaseurs qui se ré- pandirent dans le Modénois, le Plai- santin et dans presque toutes ies par- ties de l'Italie, évitèrent constamment d'entrer dans le Ferrarois , comme s'ils eussent pressenti le tremblement de terre qui s'y fit peu de temps après , et qui mit eu fuite les oiseaux même du pays. ''??! • 1> U C Oïl N G A. 249 On ne sait pas précis(^ment quelle est la cause qr ' îes détermine à quitter ainsi leur résidence ordinaire pour voyager au loin ; ce ne sont pas les grands froids, puisqu'ils se mettent en marche dès le commencement de l'au- tomne , comme nous l'avons vu , et que d'ailleurs ils ne voyagent que tous les trois on quatre ans, ou même que tous les six ou sept ans , et quelquefois en si grand nombre , que le soleil en est obscurci : seroit-ce une excessive mul- tiplication qui produiroit ces migra- tions prodigieuses , ces sortes de débor- demens, comme il arrive dans l'espèce des sauterelles, dans celle de ces rats du nord, appelés lemings , et comme il est arrivé même à i'espV- e humaine dans les temps où elle étoit i oins civi- lisée, par conséquent plus forte, plus indépendante de l'équilibre qui s'éta- blit à la longue entre toutes les puis- sances de la nature? ou bien les jaseurs seroient-ils chassés de temps en temps Oiseaux. XIV. m L >'1 ■^i h : 1 i aSo HISTOIRE NATURELLE de leurs demeures par des disettes lo- cales qui les forcent > Aer chercher ailleurs une nourriture qu'ils ne trou- vent point chez eux? On prétend que lorsqu'ils s'en retournent ils vont fort loin dans les pays septentrionaux ; et cela est confirmé par le témoignage de M. le comte de Stralemberg, qui, com- me nous l'avons dit plus haut , en a vu, dans la Tartarie. La nourriture qui plaît le plus à cet oiseau , lorsqu'il se trouve dans un pays de vignes, ce sont les raisins; d'où Al- drovaude a pris occasion de lui donner le nom à'Ampelis , qu'on peut rei^dre en français par celui de vinette. Après les raisins il préfère , dit-on , les baies de troëne , en. Aïe celles de rosier sauvage, de geniè re,*de laurier, les pignons, les amandes, les pommes , les sorbes, les groseilles sauvages, les £gues, et en général tous les fruits fondans et qui abondent en sucre; celui qu* Aldrovande a nourri pendant près f J r PU COTINQ A. .' 25f de trois mois ne mangeoit des baies de lierre et de la chair crue qu'à toute extrémité , et il n'a jamais tourné aux ^rains5 il buvoit souvent, et à huit ou dix reprises à chaque i'< On ^onnoit à celui qu'on a tâchr^ i er dans la ménagerie de Viei 'a me de pain blanc, des carottes i f^es, du chenevis concassé, et des guans de ge- nièvre pour lequel il montroit un ap- pétit de préférence; mais, malgré tous les .soins qu'on a pris pour le conserver, il n a vécu que cinq ou six jours. Ce n'est pas que le jaseur soit difficile à apprivoiser , et qu'il ne se façonne en peu de ten>ps à l'esclavage 5 mais un oi- seau accoutumé à la liberté , et par con- séquent à pourvoir lui - même à tous ses besoins, trouvera toujours mieux ce qui lui convient en pleine campagne que dans la volière la mieux adminis- trée. M. de Reaumur a observé que les jaseurs aiment la propreté , et que ceux qu'on tient dans les volières font cons-» V-.» .-,. 'v- ^ ■«l'»»*' • IMAGE EVALUATION TEST TARGET (MT-S) <^Jk % (A 1.0 l.l If 1^ inââ ë 1^ Il 2.0 1.8 1.25 IJU ^ ^ 6" — ► /a Photographie Sdenœs Corporation 23 WEST MAIN STREET WEBSTER, N. Y. 14580 (716) 872-4503 \ iV •sj \\ "% V <^ 4f. % /:' l )' i I > 252 HISTOIRE NATURfeLLE tamment leurs ordures dans un même endroit. M-* ^"**-' ♦ -» ''i* •' -' *• "'TbiJ-r '>-?v:*!.i •. ■> Ces oiseaux sont d'un caractère tout- à -fait social; ils vont ordinairement par grandes troupes , et quelquefois ils fornient des volées innombrables ; mais, outre ce goût général qu ils ont pour la société, ils paroissent capables entr'eux d'un attachement de choix, et d'un sentiment particulier de bien- veillance indépendant même de l'at- trait réciproque des sexes 5 car non- seulement le mâle et la femelle se ca-^ ressent mutuellement et se donnent tour-à-tour à manger , mais on a ob- servé les mêmes marques de bonne intelligence et d'amitié de mâle à mâ« le , comme de femelle à femelle. Cette disposition à aimer, qui est une qualité si agréable pour les autres, est souvent sujette à de grands inconvéniens pour celui qui en est doué; elle suppose tou- jours en lui plus de douceur que d'acti- vité , plus de confiance que de discer- DU C 0 T I N G A. 253 nement , plus de simplicité que de pru- dence , plus de sensibilité que d'éner- gie, et le précipite dans les pièges que des êtres moins aimans et plus domi- nés par l'intérêt personnel multiplient sous ses pas : aussi c«s oiseaux passent- ils pour être des plus stUpides, et ils sont de ceux que l'on prend en plus grand nombre. On les prend ordinai- rement avec les grives qui passent ert même temps , et leur chair est à-peu- près de même goût; ce qui est assez iiaturel , vu qu'ils vivent à - pfeu - près des mêmes choses : j'ajoute qu'on en tue beaucoup à^là-fois , pai^cé qu'ils se posent fort près les Uns des autres. Ils ont coutume de faire entendre leur cri lorsqu'ils partent 5 ce cri est zi, zi, H, selon Frisch et toUs ceux qui les ont vus vivans5 c'est plutôt un gazouillement qu'un chant, et le nom de jasem qui leur a été donné indique assez que, dans les lieux oii on les a nommés ainsi, on ne leur connoissoit 11 k .^%^- *,r * k .«». -.•ii,v— ■ r^ ^\: p: 254 HISTOIRlt NATUREL r.« ni le talent de chanter ni celui de parler qu'ont les merles; car jaser n'est ni chan- ter ni parler. M. deReaumur va même jusqu'à leur disputer le titre de jaseurs; néanmoins le prince Aversperg dit que leur chant est très-agrëable 5 cela se peut concilier : il est très-possible que le jaseur ait un chant agréable dans le temps de l'amour, qu'il le fasse en- tendre dans les pays où il perpétue son espèce , que par-tout ailleurs il ne fasse que gazouiller et que jaser lors mê- me qu'il est en liberté ; enfin que dans les cages étroites il ne dise rien du tout. Son plumage est agréable dans l'état de repos 5 mais , pour en avoir une idée complète , il faut le voir lorsque l'oi- seau déploie ses ailes, épanouit sa ieue et relève sa huppe , en un mot , lorsqu'il étale toutes ses beautés, c'est- à-dire , qu'il faut le voir voler , mais le voir d'un peu près. Ses jeux, qui sont d'un beau rouge , brillent d'un éclat singulier au milieu de la bande noire 1 "f DU COTINGA. 25S Aur laquelle ils sont placés : ce noir s'étend sous la gorge et tout autour du bec; la couleur vineuse plus ou moins foncée de la tête , du cou , du dos et de la poitrine, et la couleur cen- drée du croupion , sont entourées d'un cadre émaillé de blanc , de jaune et de rouge, formé par les différentes taches des ailes et de la queue : celle ci est cendrée à son origine , noirâtre dans sa partie moyenne, et jaune à son extré- mité ; les pennes des ailes sont noirâ- tres, les troisième et quatrième mar- quées de blanc Ters la pointe, les cinq suivantes marquées de jaune , toutes les moyennes de blanc , et la plupart de celles-ci terminées par ces larmes plates de couleur rouge , dont j'ai parlé au commencement de cet arti- cle. Le. bec et les pieds sont noirs , et plus courts à proportion que le merle. La longueur totale de l'oiseau est, selon M. Brisson , de sept pouces un quart , sa queue die deux un quart, son bec ■ ih «r- >■ V 256 HISTOIRE NATURELLE de neuf lignes , ainsi que son pied , et son vol de treize pouces. Pour moi, j'en ai observé un qui avoit toutes les dimensions plus fortes ; peut-être que cette différence de grandeur n'indique qu'une variété d'âge ou de sexe , ou peut-être une simple variété indivi- duelle. J'ignore quelle est la livrée des jeu- nes ; mais Aldrovande nous apprend que le bord de la queue est d'un jaune moins vif dans les femelles , et qu'elles ont sur les pennes moyennes des ailes des marques blanchâtres , et non pas jaunes comme elles sont dans les mâles : il ajoute une chose difficile à croire, quoiqu'il l'atteste d'après sa propre observation $ c'est que dans les femelles la queue est composée de douze pen- nes, au lieu que, selon lui, elle n'en a que dix dans les mâles. Il est plus aisé , plus naturel de croire, que le mâle ou les mâles observés par Aldrovande avoient perdu deux de ces pennes. ' ■-', a ■M X— ' •. »rt.' •f - • •*••'!'■•)» .-«af'iiB**s«*'' DU C 0 T I N G A , VAfttÉTi nu JASEUR.; 257 On a (li\ renriarquer, en comparant les dimensions relatives du jaseur , qu'il aVoit beaucoup plus de vol à pro- portion que notre merle et nos grives. De plus , Aldrovande a observé qu'il avoit le sternum conformé de la ma- nière la plus avantageuse pour fendre l'air et seconder l'action des ailes : on ne doit donc pas être surpris s'il entre- prend quelquefois de si longs voyages dans hotre Europe ; et , comme d'ail- leurs il passe l'été dans les pays septen- trionaux , on doit naturellement s'at- tendre à le retrouver en Amérique ; aussi l'y a-t-^on trouvé en effet. Il en étoit venu plusieurs du Canada à M. de Reaumur, où on lui a donné le nom de rëcollet , à cause de quelque simili- tude observée entre sa huppe et le froc d'un moine. Du Canada il a pu facile- ment se répandre, et il s'est répandu du côté du sud. Catesby l'a décrit par- ! .t-^ï 258 HISTOIRE NATUB.EILK mi U*s oiseaux de la Caroline; Feriinn- dez Tu vu dans le Mexique aux envi- rons de Tezcuco , et j'en ai observé un qui avoit été envoj^é de Cayenne. Cet oiseau ne pèse qu'une once, selon Ca- tesby; il a uneJiuppe pyramidale lors- qu'elle est relevée , le bec noir et à largo ouverture , les yeux places sur une bande de même couleur, séparée du fond par deux traits blancs, l'extré- mité de la queue bordée d'un jaune éclatant; le dessus de la tête, la gorge» le cou et le dos d'une couleur de noi- sette vineuse plus ou moins foncée ; les couvertures et les pennes des ailes, le bas du dos , le croupion et une grande partie de la queue de différentes tein- tes cendrées ;' la poitrine blanchâtre , ainsi que les couvertures inférieures de la queue; le ventre et les flancs d'un jaune pâle. Il paroît , d'après cette des- cription et d'après les mesures prises , que ce jaseur américain est un peu plus petit que celui d'Europe , qu'il a le* ^.,,*^-:;-,/'^;l ■— • * ■,1'mni'i^^rvr r/V- DV COTIN&A.i il a5f) ailes moins émaillées et d'une couleur un peu pluS'reÈnbrMnie; ènfhi que ces mêmes ni les ne s étendent pas aussi loin par rapport à la queue : mais c'est évidemment le même oiseau que notre jaseur, et il a comme lui sept ou huil. des pennes inoyennes de l'aile termi- nées par ceis petites appendices, rouges qui caractérisent cette espèce* M. Proo- Ite , chirurgien- dans le Maryland, a assuré à M. Edwards que les femelles étoienl privées de ces appendices , et qu'elles navoient pas les couleurs de plumage aussi brillantes que les mâles; le jaseur de Gayenne que j'ai qbservé n'avoit pas en effet ces menées appent- dices , et j'ai aussi remarqué quelques légères différences dans son plumage ^ dont les couleurs étoiept un peu moins; vives, comm c'est l'ordinaire dans les' femelles. I < - :.':ï >• ji t i »,. "i [ 26b HISTOIRE NATURELLi; •! LPS C;Q.T."l;N,G.A.$,. ' tttJI I f4 'i-n I»... .1 (.' r,r, j: It est peu d'oiseauit d*iin aussi beau plumage que les colifigas : tous ceux qui ont eu occasion de ies voir ^ mtu-( ra listes ou voyageurs ,.ei) opt été comme éblouis, et n'en parient qu'avec admi- ration. Il semble que la nature ait pri». plaisir à ne rassemble rr sur sa palette que des couleurs, choisies y /pour les répandre , avec autant de goût que de profusion , sur l'habit . de fête qu elle, leur avoit destiné. On y voit briller toutes les nuances de bleu ^ de violet, de rouge , d'orangé , de pourpre , de blanc -pur, de noir - velouté , tantôt assorties et rapprochées-par les grada- tions les plus suaves, tantôt opposées et contrastées avec une ententa admi- rable, mais presque toujours multi- pliées par des reflets sans nombre qui donnent du mouvement , du jeu , de l'intérêt ; en un mot , tout le charme DU COTINGA. 261 de la peinture la plus expressive à des tableaux muets , immobiles en appa* rence, et qui n'en sont que plus ëtoa^ nans, puisque leur mérite est de plaire par leur beauté propre, sans rien imi- ter, et d'être eux-mêmes inimitables. Toutes les espèce^ , ou , si l'on vej*t, toutes les races qui composent la bril- lante famille des cotingas, appartien- nent au nouveau continent 5 et c'est sans fondement qi.e quelques-uns ont cru qu'il y en avoit daiis le Sénégal. Il paroît qu'ils se plaisent dans les pays chauds : on ne les trouve guère au- delà du Brésil du côté du sud , ni au- delà du Mexique du côté du nord , et par conséquent il leur seroit difficile de traverser les vastes mers qui séparent les deux continens à ces hauteurs Tout ce qu'on sait de leurs habitu- des, c'est qu'ils ne font point de voya- ges de long cours , mais seulement des tournées périodiques qui se renferment dans un cercle assez étroit : ils repa.- Oiseaux. XIV. 23 i ■'^'■■•■i ■ f^'^^ '■Il ï Ui II lèâ HISTOIRE NATURELLE Toissent deux fois l'année aux environs des habitations ; et quoiqu'ils arrivent tous à-peu-près dans le même temps , on ne les voit jamais en troupes. Ils se tiennent le plus souvent au bord des criques , dans les lieux marécageux ; ee qui leur a fait donner par quelques- uns le nom de poules deau. Ils trouvent en abondance sur les palétuviers qui croissent dans ces sortes d'endroits , les insectes dont ils se nourrissent , et sur- tout ceux qu on nomme karias en Amé- rique , et qui sont des poux de bois suivant les uns , et des espèces de four- mis selon les autres. Les créoles ont , dit-on , plus d'un motif de leur faire la guerre, la beauté de leur plumage qui charme les yeux , et , selon quelques* uns , la bonté de leur chair qui flatte le goût : mais il est difficile de concilier tous les avantages, et Tune des inten- tions fait souvent tort à l'autre ^ car en dépouillant un oiseau pour manger Ba chair, il est rare qu'on le dépouille lîf.'WMi r» ^4f'. .LE environs ; arrivent e temps , >es. Ils se bord des fcageux ; [uelqucs- trouvent /iers qui roits, Jes [ , et sur- en Amé- de bois i de four- )les ont, r faire Ja lage qui ueJques- [ui ijatte concilier 3s inten- se ; car manger épouilie DU COTIMGA. 263 u , sur le përieures Jverlures • reparoît férieures 5 jambes, ae sur la ne partie : sur ce idroit de me bleu 1 à cette Hi. Au- îinture , autre s taches sur le dispo- ?s sont semble é DU COTINGA. fl63 plaire par-dessus tout à la nature , et que l'art imite si difficilement. Toutes les pennes de la queue et des ailes sont noires , mais celles de la queue et les moyennes des ailes ont le côté extérieur bordé de bleu. L'individu que j'ai observé venoît du Brésil ; sa longueur totale étoit de huit pouces 5 bec, dix lignes ; vol, treize pouces; queue , deux pouces deux tiers, composée de douze pennes, dépassoit les ailes de dix-huit lignes. L'individu décrit par M. Brisson avoit toutes ses dimensions un peu plus fortes, et il étoit de la grosseur d'une grive. La femelle n'a ni l'une ni l'autre ceinture , ni les marques de feu sur le ventre et la poitrine : pour tout le reste elle ressemble au iiiâle; l'un et l'autre ont le bec et les pieds noirs , et dans tous deux le fond des plumes bleues est noirâtre ; celui des plumes couleur de pourpre est blanc , et le tarse est garni par-derrière d'une sorte de duvet. ••'V.srfta ""*f*k 266 HISTOIRE MÂTURE -' /, LE QUEREIVA. Si l'on vouloit avcir égard à la cou- leur dont chaque plume est teinte dans toute son étendue , ii est certain que la couleur dominant^ du quereiva se- roit le noir; car la ^\m grande partie de chaque plume , à compter depuis son origine , est noire ; mais comme , en fait de plumage, il s'agit do ce qui se voit, et non de ce qui est caché, et qu'en cette occasion lapparent est le réel , on peut et on doit dire que la couleur dominante de cet oiseau est un bleu d'aigue-marine , parce que cette couleur qui termine les plumes de pres- que tout le corps est celle qui paroît le plus lorsque ces plumes sont cou- chées les unes sur les autres 5 à la vé- rité, le noir perce en quelques endroits sur la partie supérieure dn corps , mais il n'y forme que de petites mouche- ture^,, el il ne perce poiat du tout à ^Vti, ..^ . ^..*- --»»-»' 1»; • • VA. d à la cou- teinte dans rtain que ereiva se- ide partie ter depuis comme , do ce qui caché, et ent est le ^e que la ?au est un que cette sdepres- ui paroît ont cou- à la vé- endroit^ ps y mais nouche- Li tout à DU 60TINGA. 267 travers le bleu qui règne sous le corps: on voit feulement dans quelques indi- vidus , près du croupion et des jambes, quelques petites plumes qui sont en partie noires, et en partie d'un rouge- pourpré. La gorge et une partie du cou sont recouvertes par une espèce de plaque d'un pourpre violet très-éclatant; cette plaque est sujette à varier de gran- deur et à s'étendre , plus ou moins dans les différens individus. Les couver- tures des ailes , leurs pennes et celles de la queue, sont presque toutes noires , bordées ou terminées d'un bleu d'ai- gue-marine ^ le bec et les pieds sont noirs. Cet oiseau se trouve à Gayenne; il est de la grosseur du mauvis, et modelé sur les mêmes proportions que le pré* cèdent, excepté que ses ailes , dans leur repos, ne vont qu'à la moitié de la queue qu'il a un peu plus longue. ii ' 'I •- ^iifr^^ ,^- i f h '■ fi \ 1? im 268 HISTOIRE NATURELLE LA TERSINE. M. Linnseus est le premier, et même le seul, jusqu'à présent, qui ait décrit cet oiseau : il a la tête, le haut du dos, les pennes des ailes et la queue , noirs ; la gorge, la poitrine, le bas du dos, le bord extérieur des pennes des ailes, d'un bleu -clair ; une bande transver- sale de cette dernière couleur sur les couvertures supérieures de ces mêmes pennes^ le ventre blanc- jaunâtre, et les fîancs d'une teinte plus foncée. M. Linnaeus ne dit point de quel pays est cet oiseau , mais il est plus que pro- bable qu'il est d'Amérique , ainsi que les autres cotingas ; je serois même fort tenté de le regarder comme une variété du quereiva , attendu que le bleu et le noir sont les couleurs do- minantes de la partie supérieure du corps, et que celles de la partie infér rieure sont des couleurs affoiblies , 1 : 1 'A», *■ \ DU COTINGA. 26g comme elles ont coutume de l'être dans les femelles, les jeunes, etc. mais, pour décider cette question , il faudroit avoir vu l'oiseau. LE COTINGA A PLUMES SOYEUSES. Presque toutes les plumes du dessus et du dessous du corps , et même les couvertures des ailes et de la queue, sont effilées , décomposées dans cet oi- seau , et ressemblent plus à des poils soyeux qu'à de véritables plumes , ce qui doit le distinguer de toutes les au- tres espèces de cotingas, La couleur générale du plumage est un bleu-écla- lant , changeant en un beau bleu d'ai- gue-marine, comme dans l'espèce pré- cédente; il faut seulement excepter la gorge qui est d'un violet-foncé, et les pennes de la queue et des ailes dont la couleur est noirâtre; encore la plu- part sont-elles bordées extérieurement de bleu 5 les plumes de la tête et du dessus du cou sont longues et étroites , •M ii ^} { I •— <-■ ■--'î*- ^.„ ..^ 270 HISTOIRS NATURELtK et le fond des plumes du dessus et du dessous du corps, de la poitrine, etc. est de deux couleurs ; il est d'abord blanc à l'origine de ces plumes , puis d'un violet - pourpré 5 cette dernière couleur perce eu quelques endroits à travers le bleu des plumes supérieures ; le bec est brun , et les pieds sont noirs. Longueur totale , sept pouces un tiers ; bec , neuf à dix ligues ; tarse de même; vol, treize pouces un tiers; queue, trois pouces environ , composée de douze pennes, dépasse les ailes d'un pouce. LE PACAPAC, ou POMPADOUR. Tout le plumage de ce bel oiseau est d'un pourpre éclatant et lustré , à l'exception des pennes des ailes qui sont blanches, terminées de brun, et des couvertures inférieures des ailes qui sont totalement blanches : ajoutez encore que le dessous de la queue e^t '"\A^i. .■?*»#^« LE >sus et du l'ine, etc. d'abord tes, puis dernière ndroits à Prieures ; )nt noirs, mces un s ; tarse in tiers; imposée îles d'un DOUR. l oiseau istré, à les qui fun, et 3s ailes ajoutea eue est DU COTINGA. ^7 (l'un pourpre plus clair; que le fond des plumes est blanc sur tout le corps ;. les pieds noirâtres ; le bec gris-brun j et que de chaque côté de sa base sort un petit trait blanchâtre qui , passant au-dessous des yeux , forme et dessine le contour de la physionomie. Cet oiseau a les grandes couvertures des ailes singulièrement conformées ; elles sont longues , étroites , roides , pointues, et faisant la gouttière; leurs barbes sont détachées les unes des aU' très ; leur côte est blanche et n'a point de barbes à son extrémité , ce qui a quelque rapport avec ces appendices qui terminent les pennes moyennes dé l'aile du jaseur, et ne sont autre chose qu'un prolongement du bout de la côte au-delà des barbes. Ce trait de confor- mité n'est pas le seul qui soit entre ces deux espèces , elles se ressemblent en- core par la forme du bec , par la taille , par les dimensions relatives de la queue, des pieds , etc. mais il faut avouer h « 'h I '"^T' ayz HISTOIRE NATURELLE qu'elles diffèrent notablement par Tins- linct , puisque celle du juseur se plaît sur les montagnes, et toutes les es- pèces de cotingas dans les lieux bas et aquatiques. Longueur totale , sept pouces et de- mi 5 bec , dix à onze lignes ; tarse , neuf à dix lignes ; vol , quatorze pou- ces et plus ; queue , deux pouces et demi, composée de douze pennes, dé- passe les ailes de sept à huit lignes. Le pompadour est un oiseau voya- geur; il paroît dans la Guiane aux en- virons des lieux habités , vers les mois de mars et de septembre , temps de la maturité des fruits, qui lui servent de nourriture : il se tient sur les grands arbres au bord des rivières ; il niche sur les plus hautes branches^ et jamais ne s'enfonce dans les grands bois. L'in- dividu qui a servi de sujet à celte des- cription venoit de Cayeune. L imim LIE t par l'ins- r se plaît es les es- Hix bas et ces et de- ; larse , 3rze pou- îouces et unes, dé- çues. îau voja- 3 aux en- 3 les mois ïîps de la 3rveut de ?s grands il niche et jamais ois, L'in- ette des- DV COTIKGA. ay/i Variétés DU PACAPAC. I. Le PACAPAC ORIS-POUPRE. Il est un peu plus petit que le précédent, mais ses proportion» sont exactement les mêmes 5 il a les mêmes singularités dans la conformation des grandes cou- vertures des ailes , et il est du même pays. Tant de choses communes ne permettent pas de douter que ces deux oiseaux, quoique de plumage différent, ' n'appartiennent à la même espèce j et comme celui-ci est un peu plus petit , je serois porté à le regarder comme une variété d'âge , c'est-à-dire , com- me un jeune oiseau qui n'a pas encore pris son entier accroissement , ni ses couleurs décidées : tout ce qui est ^ pourpre dans le précédent , est varié dans celui-ci de pourpre et de cendré; le dessous de la queue est de couleur de rose; les pennes de la queue sont brunes; ce qui paroit de celles des ailes est brun aussi , leur côté intérieur et Oiseaux. XIV. 24 I ['A •1) 1' I " "'^'^'MIIPIJIII I 'C^' I 5 I m I l \ 2y4 HISTOIRE NATURELLE caclié est blanc depuis l'origine de cliaquc penne jusqu'aux deux tiers de sa longueur, et, de plus, les inoyemies ont le bord extérieur blanc. II. Nous avons vu , M. Daubeulon le jeune et moi, chez M. Mauduit, un cotinga gris, qui nous a paru apparte- nir à l'espèce du pacapac , et n'être qu'un oiseau encore plus jeune que le précédent, mais qu'il ne faut pas con- fondre avec un autre oiseau auquel ou a aussi donné le nom de cotinga gris , et dont je parlerai plus bas sous le nom de guirarou» Il est probable que ce ne sont pas là les seules variétés qui existent dans cette espèce , et qu'on en découvrira d'autres parmi les femelles de différens Âges. L'OUETTE, ov COTINGA ROUGE de' Cajenne, Le rouge domine en effet dans le pluma liritë, c'est que le tarse est ga^ni j^ai verrière d'une sorte de d'.'vet jui>c{u'à l'origine des doigts. L'oîiette voyage ou circule comme le pncapaC) mais elle est plus commune dans l'intérieur de la Guiane. Longueur totale , sept pouces envi- ron; bec, neuf lignes; pieds, sept li- gnes ; queue , deux pouces et demi , dépasse les ailes d'environ vingt lignes ; d'où il suit que ce cotinga a moins d'envergure que les précédens. LE GUIR A-PANGA , ou COTINGA hlanc LA.ET est le seul qui ait parlé de cet oiseau , et tout ce qu'il nous en apprend il n^uit à ceci; qii'H a le plumage blanc I DU COTINOA. 277 et la voix très-forte. Depuis ce temps l'espèce s'en dtoit en quelque sorte per- due, même à Cnj^enne ; et c'est par les soins de M de Manon< oiir qu'elle vient de se retrouver. Le mâle et la femelle étoient pe • chés sur des arbres à portée d'un marév ^i^e lorsqu'ils furent tués; ils furent déa - verts par leur cri , et ce cri étoj« rès- fort, comme le dit Laët. C' ux tj i les «voient tués l'exprimèrent par ce» deux syllabes m^on^ prononcées d'u «e voix fort traînante. Ce qu'il y a de plus remarquable d* «s ces oiseaux , c t st une espèce de caro/ - cule qu'ils ont sur le bec, comme i^ dindons , mais qui a une organisation , et par conséquent un jeu tout différent -- elle est flasque et tombante dans son état de repos, et lorsque l'animal est tranquille \ mais , au contraire , lors- qu'il est animé de quelque passion , elle se gonfle, se relève , s'alonge, et, dans cet état de tension et d'effgrt , elle a i ^ Y I; ' ! ' irJCife-.ît 278 HISTOIRE NATURELLE deux pouces et plus de longueur, sut trois ou quatre lignes de circoiif(5rence h sa base t cet effet est produit par l'air que l'oiseau sait faire passer par l'ou- verture du palais dans la cavité de la caroncule, et qu'il sait y retenir. Cette caroncule diffère encore de celle du dindon^ en ce qu'elle est cou- verte de petites plumes blanches. Au reste , elle n'appartient point exclusi- vement au mâle ; la femelle en est aussi pourvue, mais elle a le plumage tout- à-fait différent. Dans le mâle, le bec et les pieds sont noirs ; tOut le reste est d'un blanc-pur et sans mélange, si vous en exceptez quelques teintes de jaune , que l'on voit sur le croupion et sur quel- ques pennes de la queue et des ailes. Le plumage delà femelle n'est pas, à beau- coup près, aussi uniforme : elle a le des- sus de la tête et du corps , les couver- tures supérieures des ailes , et la plus grande partie des pennes des ailes et de la queue , de couleur olivâtre , mêlée ïi ILtE ^ueur, sur cou f(f? renée it par l'air r par l'ou- ivité de la tenir. encore de le est cou- tîches. Au it exclusi- n est aussi nage tout- , le bec et 5 reste est e, si vous de jaune , tsurquel- J ailes. Le s, à beau- e a le des- s couver- 3t la plus i ailes et e, mêlée DIT C0TI5GA. 279 de gris; les pennes latérales de la queue grises bordées de jaune ', les joues et le front blancs; les plumes de la gorge grises, bordées d'olivâtre; celles de la poitrine et de la partie antérieure du ventre grises, bordées d'olivâtre, ter- minées de jaune : le bas-ventre et les couvertures du dessous de la queue , d'un jaune-citron ; les couvertures in- férieures des ailes, blanches, bordées du même jaune. Le mâle et la femelle sont à-peu-près de même grosseur; voici leurs dimen- sions principales : longueur totale , douze pouces ; longueur du bec , dix- huit lignes; sa largeur à la base, sept lignes; longueur de la queue, trois pou- ces neuf lignes ; elle est composée de douze pennes égales , et dépasse les ai- les repliées de vingt-une lignes. L' A V E R A N O. Sa tête est d'un brun foncé ; les pen- nes de ses ailes sont noirâtres; leurs pe- ;» V. r ri l 11 wsm i ^' u \ i; 'I s8o HISTOIRE NATURELLE tites couvertures noires ; les grandes couvertures noirâtres , avec quelque mélange de vert-brun ; tout le reste du plumage cendré , mêlé de noirâtre , principalement sur le dos , et de ver- dâtresurlecroupionetsur la queue. Cet oiseau a le bec large à sa base comme les cotingas; la langue courte; les na- rines découvertes; l'iris des yeux d'un noir- bleuâtre ; le bec noir; les pieds noirâtres : mais ce qui le rappoche un peu du cotinga blanc , et le distingue de tous les autres cotingas, ce sont plu- sieurs appendices noires et charnues qu'il a sous le cou , et dont la forme est à-peu-près celle d'un fer de lance. L'averano est presque aussi gros qu'un pigeon; la longueur de son bec , qui est d'un pouce, est aussi la mesure de sa plus grande largeur; ses pieds ont douze à treize lignes : sa queue a trois pouces, et dépasse les ailes repliées de presque toute sa longueur. La femelle est un peu plus petite que PTS'il LLM es grandes c quelque le reste du noirâtre , et de ver- queue. Cet se comme te; les na- yeux d'un les pieds ppoche iiu distingue e sont plu- charnues forme est lance, aussi gros 3 son bec , la mesure s pieds ont 3ue a trois epliées de petite que Si w m w m DU C O T I N G A. 281 le mâle, et n'a point d'appendices char- nues sous le cou : elle ressemble à la li- torne, par sa forme et par sa grosseur; son plumage est un mélange de noirâ- tre, de brun et de vert-clair; mais ces couleurs sont distribuées de façon que le brun domine sur le dos, et le vert- clair sur la gorge , la poitrine et le des- sous du corps. Ces oiseaux prennent beaucoup de chair , et une chair succulente : le mâle a la voix très- forte, et la modifie de deux manières diftérentes : tantôt c'est un bruit semblable à celui qu'on feroit en frappant sur un coin de fer avec un instrument tranchant ( kock , kick ) / tantôt c'est un son pareil à celui d'une cloche fêlée (Aur^ kur, kur). Au reste, dans toute l'année , il ne se fait enten- dre que pendant environ six semaines du grand été, c'est-à-dire, et décem- bre et janvier , d'où lui vient son nom portugais ave de verano , oiseau d'été. On a observé que sa poitrine est mar- i ■0 ï w^ Êftf ' ' ¥J .' I S 282 HISTOIRE NATURELLK quée extérieurement d'un sillon qui en parcourt toute la longueur, et que de plus il a la trachée-artère fort ample , ce qui peut avoir quelque influence sur la force de sa voix. Espèces connues dans ce genre. Le Jaseur, ampelis Carrulus, Le Pacapac, ou Fompadour, ampelis Pom- padara, L'Ouette , ampelis Carnifex, Le CotÎDga bleu y ampelis Cotinga. Le Cotinga à plumes soyeuses , ; ampelis Maynana, Le Quereiva^ ampelis Cajyana, La Tersine , ampelis Tersa. Le Guira-Panga , ampelis Carunculata, L'Averano, ampelis p^ariegata. D U X A NG AR A. 283 LXXIX' GENRE, LE TANGARA, tanagra. Caractère générique : becéchancré, su- bulé , un peu en cône à sa base. LES TANGARA S. '! On trouve dans les climats chauds de l'Amérique un genre très - nombreux d'oiseaux, dont quelques-uns s'appel- lent au Brésil tangaras; et les nomen- clateurs ont adopté ce nom pour toutes les espèces qui composent ce genre. Ces oiseaux ont été pris par la plupart des voyageurs pour des espèces de moi- neaux ; ils ne diffèrent en effet de nos moineaux d'Europe, que par les cour ■i i If Il 1 • I Il I s ; 2.^4 HISTOIRE NATURELLE leurs et par un petit caractère de con- formation, c'est d'avoir la mandibule supérieure du bec échancrée des deux côtés vers son extrémité; mais ils res- semblent aux moineaux par tous les autres caractères , et même ils en ont à très-peu près les habitudes naturel- les; comme eux ils n'ont qu'un vol court et peu élevé ; la voix désagréa- ble dans la plupart des espèces : on doit aussi les mettre au rang des oiseaux granivores , parce qu'ils ne se nourris- sent que de très-petits fruits; ils sont d'ailleurs presque aussi familiers que les moineaux, car la plupart viennent auprès des habitations; ils ont aussi les mœurs sociables entr'eux. Ils habitent les terres sèches, les lieux découverts , et jamais les marais ; ils ne pondent que deqx œufs , et rarement trois : les moi- neaux de Cayenne n'en pondent pas davantage , tandis que ceux d'Europe en pondent cinq ou six; et celte diffé- rence est presque générale entre les II y îs oiseaux DU TANGARA. 285 oiseaux des climats chauds et ceux des climats tempérés. Le petit nombre, dans Je produit de chaque ponte, est compensé par des pontes plus fréquen- tes : comme ils sont en amour dans tou- tes les saisons, parce que Ja tempéra- ture est toujours h très-peu près Ja même , ils ne font à cliaque ponte qu'un moindre nombre d'œufs que les oiseaux de nos climats , qui n'ont qu'une ou deux saisons d'amour. Le genre entier des tangaras dont nous connoissons déjà plus de trente espèces , sans y comprendre Jes varié- tés , paroit appartenir exclusivement au nouveau continent j car toutes ces espèces nous sont venues de la Guiane et des autres contrées de l'Amérique, et pas une seule ne nous est arrivée de l'Afrique ou des Indes. Cette multi- tude d'espèces n'a néanmoins rien de surprenant , car nous avons observé qu'en général le nombre des espèces et des individus dans les oiseaux, est peut- Oiseaux. XIV. 25 I, tP h ^ ï Îi86 HISTOIRE NATURELLE être dix fois^^liis grnnd dans les climats chauds que dans les autres climats , parce que la chaleur y est plus forte, les forêts plus fréquentes, les terreius moins peuplés , les nourritures plus abondantes, et que les frimas, les nei- ges et les glaces , qui sont inconnus dans ces pays chauds , n'en font périr aucun; nu lieu qu'un seul hiver rigou- reux réduit presque à rien la pKipart des espèces de nos oiseaux. Une autre cause qui doit encore produire celte différence, c'est que les oiseaux des pays chauds , trouvant leur subsistance en toutes saisons , ne sont point voya- geurs 5 il n'y en a même que très-peu d'erratiques; Une leur arrive jamais de changer de pays , à moins que les petits fruits dont ils se nourrissent ne vien- nent à leur manquer; ils vont alors en chercher d'autres à une assez petite distance : l'on doit donc cesser d'être étonné de cette nombreuse multi- tude d'oiseaux qui se trouvent dans i ELLC les climats ?s climats , plus forte , les terreius itures plus las, les nei- it inconnus a font périr liver rigou- i la phipart , Une autre jduire cette oiseaux des : subsistance point voya- ue très-peu ve jamais de jue les petits nt ne vien- ont alors en assez petite cesser d'être euse multi- ouvent dans 11 SdaMHNMÉÉHiÉliianiMàMÉMM xjr. Pe^^retfe 1.1.K OnANDTANGAUA.. ^ LK PF.TIT TANGAUA * .— <;3;5à<**' *i ■*«^|Hv';a»*«4": -^ ^^ .^Ï#*»iltew*-.WWBW«' *ï -«W*»**»-.»)»!»»»**.-! ■-- '-T«?^li^,J*»^"' 1 ,i' * < K'-?' l^H - « ';■. < <• . . •» . I Il . : !v/:-i >■ ; }^ r-.'! ) y. li y. Y- '■' ■ r .s /fi ■:} ) • - ■ S' '■ ' >.'. ■.t: 11 -* * .1' ■J . .1' ■ » H - V. '""'%. î !■ '!f^i. pl "fipfti*^» ■^: ■^«.^-«v^lA.'v-.iow^y ^ >^^:ww* ■u«ai*A-ajiM»-- ftfc» ^^ftH DtJ TANOARA. 287 les climats chauds de l'Amérique. Nous allons diviser nos trente espè- ces de tangaras en trois ordres , pour éviter la confusion , et nous n'emploie- rons que la différence la plus simple, qui est celle de la grandeur. LE GRAND TANGARA. Première espèce. Le grand tangara est représenté dans nos planches enluminées, sous le nom de tangara des bois de Cayenne; dénomination que nous avions alors adoptée, parce qu'on nous avoit assuré qu'il ne âortoit jamais des grands bois pour aller h la campagne ; mais M. So- nini de Manoncour nous a informés que ce tangara , non-seulement habi- toit les grandes forêts de la Guiane, mais que souvent aussi on le voyoit dans les endroits découverts , et qu'il se tenoit sur les buissons. Le mâle et la femelle , qui se ressemblent beau- ^•^' "•"^m- ...C i ' j 1^' A t 288 HISTOIRE NATURELLE coup, s'accompagnent ordinairement; ils se nourrissent de petits fruits , et mangent aussi quelquefois de petits in- sectes qu'ils trouvent sur les plantes. Nous n'en donnons point ici la des- cription , parce que la planche enlumi- née représente cet oiseau de grandeur naturelle , et fort exactemtînt pour la distribution des couleurs : au reste, ce grand tangara est une espèce nouvelle, et qui n'a été indiquée par aucun na- turaliste, f LA HOUPETTE. Seconde espèce. Cet oiseau n'est pas tout-à-fait si grand que le précédent , quoique dans ce genre il soit un peu plus gros ; nous l'avons appelé houpette , parce qu'il diffère de tous les autres tangaras par une pette huppe qu'il porte sur la tête , ou plutôt qu'il relève lorsqu'il est agité. il ^ ..■|^*l*v- •?•*»*««•* » '^«*1i-'»-i T)V T A. N G A R A. 289 Cet oiseau est fort commun dans leîs terres de la Guiane , oii il vit de petits fruits; il a un cri aigu comme celui du pinson , sans cependant en avoir le chant. Il ne se tient ni dans les grands bois , ni dans les palétuviers; et on ne le trouve que dans les endroits décou- verts ou défrichés. L- LE TANGAVIO. Troisième espèce. C'est à feu M. Comraerson que nous devons la connoissance de cet oiseau ; il s'en est trouvé une peau assez bien conservée dans son recueil; il l'avoit nommé bruant noir; mais ce n'est cer- tainement pas un bruant, puisque , par tous les rapports de sa conformation , il ressemble parfaitement aux tanga- ras : de plus, il s'en faut bien que cet oiseau soit noir , il est au contraire d'un violet-foncé sur le corps et même sur le ventre, avec quelques reflets li ■nfv i- ..». - • •'. ' *^x- \> tS'l • ^ si fi 290 HISTOIRE NATURELLE verdâires sur les aiJes et la queue 5 et c'est par cette raison que nous l'avons nommé tangavio par contraction de tangara violet. Cet oiseau , mesuré depuis l'extré- mité du bec jusqu'à celle de la queue , a huit pouces de longueur ; son bec est noirâtre et long de huit à neuf lignes ; sa queue , qui n'est point étagée, a trois pouces de longueur , et dépasse les ailes de dix-huit lignes ; le tarse a environ un pouce de long ; il est noirâtre ainsi que les doigts ; les ongles sont gros et forts. La femelle a la tête d'un noir lui- sant, comme de l'acier poli ; tout le reste de son plumage est d'un brun uniforme. 'L'on voit cependant, sur le dessus du corps et sur le croupion, quelques teintes d'un noir luisant. Le tangavio se trouve à BuénOs- Ayres ^ et probablement dans les autres terres du Paragay; mais nous ne sa- vons rien de ses habitudes uaturelles. -.jS6h«.'- <...wi~.^V ••■ |H.>*^»..-^_^ DU TANGARA. 391 LE SCARLATTE. Quatrième espèce. Ces oiseaux appartiennent aux cli- mats chauds du Mexique , du Pérou et du Brésil , mais ils sont fort rares à la Guiane. Belon dit que de son temps les marchands qui venoient du Brésil ap- portoient beaucoup de ces oiseaux , et en tiroient un grand profit. Il faut croire que c'étoit pour faire de» gar- nitures de robes et d'autres parures qui pouvoient alors être à la mode , et que ces oiseaux étoient dans ce temps bien plus nombreux qu'ils ne le sont aujourd'hui. On doit présumer q -e c'est du scar- latte qu'il faut entendre ce que les voyageurs disent du ramage du car- dinal, car le cardinal huppé, étant du genre des gros becs, doit être silen- cieux comme eux. Les voyageurs s'ac- cordent à dire que cet oiseau a un ra- I II ;ji"^' 292i HISTOIRE NATURELLE mage très-agrdable, et qu'il est même susceptible d'instruction. Fernandez assure qu'on le trouve particulière- ment à Totonocapa au Mexique, et qu'il chante très-agréablement. LE TANGARA DU CANADA. s Cinquième espèce. Cet oiseau diffère du scarlatte par la grandeur et par la couleur 5 il est plus petit , et son plumage est d'un rouge de feu-clair 5 au lieu que celui du scarlatte est d'un rouge vif-foncé com- me l'écarlate. Le bec du tangara de Canada est de couleur de plomb dans toute son étendue, et n'a point de ca- ractères particuliers 5 tandis que le bec du scarlatte est en dessus d'un noir- foncé , et que la pointe de la mandibule inférieure est noire, le reste de cette mandibule blanc , et qu'elle est élargie transversalement comme la base de la mandibule inférieure de l'oiseau ' p- -><*iif.. '^"•"J?"" ^^ m- .-.4Ak**^« -■: — V-*'- — DU TAN GARA. 2()3 peU^ bec- cl' argent. Les becs de ces oi- seaux sont assez mal représentés dans les figures des planches enluminées. Le scarialte ne se trouve que dans les climats les plus chauds de l'Améri- que méridionale , au Mexique, au Pé- rou, au Brésil. Le tangara du Canada se trouve dans plusieurs contrées de l'Amérique septentrionale , aux Illi- nois , à la Louisiane , à la Floride ; ainsi l'on ne peut douter qu'ils ne lais- sent deux espèces distinctes et sépa- rées. Cet oiseau a été décrit exactement par M. Brisson. Il a très-bien remar- qué que la couleur rouge de son plu- mage est beaucoup plus claire que celle du scarlatte 5 les couvertures supérieu- res des ailes et les deux pennes les plus proches du corps sont noires ; toutes les autres pennes des ailes sont brunes et bordées intérieurement de blanc jus- que vers leur extrémité ; la queue est composée de douze pennes noires , ter- s ■^ H» i'I 1 i tn m j: ^\^| IK ' 2g4 HISTOIRE NATURELLE minées par un petit bord d'un blanc très-clair; les latérales sont un peu plus longues que celles du milieu , ce qui rend la queue un peu fourchue. LE TANGARA DU MISSISSIPI. Sixième espèce. Le tangara du Mississipi est une es- pèce nouvelle qui n'a été décrite par aucun naturaliste. Cet oiseau a beau- coup de rapports avec le tangara du Canada; seulement ce dernier oiseau a, comme le scarlatte, les ailes et la queue noires, tandis que le tangara du Mississipi les a de la même couleur que le reste du corps. Une différence plus essentielle est celle qui se trouve dans le bec; celui du tangara de Mississipi est plus grand que le bec de tous les autres tangaras , et en même temps beaucoup plus gros. Il y a de plus un caractère particulier qui indique assez évidemment que ce tangara de Missis- ..wi— ^>x'-^- J-'w- — •■*■ DU TANOARA. 2()5 3ipl est d'une espèce différente de celle du scarlatte et de celle du tan^ara de Canada ; c'est que Jes deux mandibules du bec sont convexes et renflées , ce qui ne se trouve dans aucune autre es- pèce de tangara , et ne se voit même que très- rarement dans tous les oi- seaux. Nous devons avertir que ce caractère n'a pas été saisi par nos dessin nateurs, et que cet oiseau n'ayant pas été dessiné vivant , le bec n'a ni sa forme , ni sa couleur dans la planche enluminée; car, dans l'état de nature vivante, le bec n'est pas noir, mais d'un brun très-clair et très-lavé 5 et la convexité des deux mandibules qui n'est pas exprimée dans la planche^ est néanmoins un caractère très - re- marquable. Au reste , cet oiseau n'a pas un chant aussi agréable que celui du scarlatte , mais il siffle d'un ton net , si haut, si per- çant, qu ilromproit la tête dans les mai- sons, et qu'il ne faut l'entendre qu'eu m ¥ 'A. < . ^ ^ a()6 HISTOIRE NATURELLE pleine campagne oiidans les bois. «C'est en été , dil Diipralz , qu'on entend fr(?- qiiemment le ramage du cardinal dans les bois, et l'hiver seulement sur les bords des rivières lorsqu'il a bu; dans cette saison il ne sort point de son do- micile, où il garde continuellement la provision qu'il a faite pendant le beau temps. On y a trouvé en eflet du grain de maïs amassé jusqu'à la quantité d'un boisseau de Paris; ce grain est d'abord arlistement couvert de ieuilles, puis de petites branches ou bûchettes , et il n'y a qu'une seule couverture par où l'oiseau puisse entrer dans son ma- gasin. » LE ÇAMAIL, ou LA CRAVATE. Septième espèce. Cette espèce est nouvelle, et c'est M. Sonini de Manoncour (jui nous l'a donnée pour le Cabinet 3 nous avons tiré son nom du caraclèie le plus -— >^' Î)V TANOARA. 297 :enl, pi' étuiit d' lu m âge leur unilornie cendrée , un peu plua claire sous le ventre, à l'exception du devant et du derrière de la tête, de la gorge et du haut de la poitrine , sur lesquelles parties s'étend une couleue noire en forme de cravate , ce qui lui a fait donner le nom de tangara à cra^ vote noire dans nos planches enUi mi- nées 5 mais, comme cette bande noire lui passe aussi sur le front, nous avons cru devoir préférer le nom de camail, qui représente mieux ce caractère frap- pant. Les ailes et la queue sont encore d'une couleur cendrée, plus fgncée que celle du corps ; les pennes des ailes sont bordées extérieurement d'un cen- dré moins foncé, et celles de la queue d'une couleur encore plus claire. Cet oiseau cs'^ le septième dans l'or- dre de grandeur en ce genre ; sa lon- gueur totale est de sept pouces; le beo a neuf lignes; la partie supérieure e^ est blanche à la base, et noire au bout; Oiseaux. XIV. ^.6 I .1 \ 2()8 HISTOIRE NATURELLE riiitc^rieure est entièrement noire ; la queue est un peu élagée , elle a trois pouces un c|uart de long , et dépasse les ailes plie^es de deux pouces. Il a été trouvé à la Guiane dans les lieux découverts ; mais il y est fort rare, et n'a été indiqué par aucun au- teur. . LE M O R D O R É. Huitième espèce. . Cette espèce est encore nouvelle, et a été apportée, comme la précédente, par M. Sonini de Manoncour; ses dimensions sont les mêmes que celles du précédent ; sa longueur est de sept pouces ; la tête , les ailes et la queue d'un beau noir lustré ; le reste du corps est d'une belle couleur mordorée, plus foncée sur le devant du cou et la poi- trine ; et c'est de ce caractère très- apparent que nous avons tiré son nom. On l'a désigné dans les planches eniu- -'^WA*'iË."i*'^"-* DIT TANGARA. 20^^ minées sous la dénomination de tan- gara jaune, à tête noire. Ses pieds sont bruns j sa queue, qui est cUagée, a trois pouces de long , et dépasse les ailes pliées de quinze lignes ; le bec est noir, et a neuf lignes de long. Nouft ne savons rien de ses habitudes naturelles ; il se trouve à la Guiane , où il est encore plus rare que le pré- cédent. 14 L* O N G L E T. Neuvième espèce. Da n s cet oiseau , chaque ongle a sur chacune des faces latérales une pe- tite rainure concentrique au contour des bords de cette face , et c'est de ce caractère singulier que nous avons tiré son nom 5 il a été apporté par M. Commerson; et, comme il ressem- ble pour tout le reste aux tangaras , il est plus que probable qu'il vient de l'Amérique méridionale. M J-* H j ,..««?««-;.,. -^.' 3lO HISTOIRE NATURELLE les feuilles des palmiers à leur jonction près de la tige 5 ils y font un bruit à- peu-près cumme nos moineaux dans les saules; car ils n'ont point de chant et seulement une voix aiguë et peu agréable. LE ROUGE-CAP. Quinzième espèce. Nous appelons cet oiseau rouge^ cap , parce que sa tête entière est cou- verte d'une belle couleur rouge. Pour se faire une idée exacte des nuances du plumage de cet oiseau , il faut substituer n la couleur brune qui couvre , dans la blanche , tout le dessus du corps, une belle couleur noire; l^ tache de^ la gorge est plus étroite , plus alongée et noire avec des petites ia-r. ches pourpres ; les pieds sont noirs, ainsi que la partie supérieure du bec; l'inférieure est jaune à sa base et noire à son extrémité : tout ceci est tel dan? m.ii - " î li . r ---i*y DU T^ NG ARA. 3u la nature de l'oiseau vivant , et la plan- che a été gravée d'après un oiseau mort. Cette espèce n'est pas bien commune à la Guiane, et nous ne savons pas si elle se trouve ailleurs. LE TANGARA VERT DU BRESIL. Seizième espèce. Ce tangara , que nous ne connoissons que d'après M. Brisson , est plus gros que le moineau-franc. Tout le dessus du corps est vert 5 l'on voit de chaque côté de la tête une tache noire placée entre le bec et l'œil, au-dessous de laquelle est une bande d'un bleu très-» foncé, qui s'étend tout le long de la mandibule inférieure; les plus petites couvertures supérieures des ailes sont d'une couleur d'aigue-marine fort bril- lante, les autres sont vertes. La gorge est d'un beau noir , la par- tie inférieure du cou est jaune, et tout Vf 3l2 HISTOIRE NATURELLE le reste du dessous du corps est d'un vert- jaunâtre ; les ailes pliées parois- sent d'un vert changeant en bleu 5 les pennes de la queue sont de la même couleur, à l'exception des deux inter- médiaires qui sont vertes. M. Brisson dit que l'on trouve cet oiseau au Mexique , au Pérou et au Brésil. L* O L I V E T. Dix-septième espèce. Nous lui avons donné ce nom , parce qu'il est par-tout d'un vert couleur d'olive , plus foncé sur le dessus du corps , et plus clair en dessous; les gran- des plumes des ailes sont encore plus foncées en couleur sur le dos ; car elles sont presque brunes ; on y distingue seulement des retlels verdâtres. Sa longueur est d'environ six pou- ces , et les ailes s'étendent jusqu'à la moitié de la queue. DU T ANGARA. O l .) Ce tangara nous a éié apporté de Ca yenne par M. Sonini de Manoncour. Les dix -sept espèces précédentes composent ce que nous avions appelé les grands tangaras ; nous allons main- tenant donner la description des espè- ces moyennes pour la grandeur , qui ne sont pas si nombreuses. LE TANGARA DIABLE-ENRHUMÉ. Première espèce moyenne. C'est le nom que les créoles de Cayenne donnent à cet oiseau , dont le plumage est mélangé de bleu , de jaune et de noir , et dont le dessus et les côtés de la tête , la gorge , le cou et le croupion , la partie antérieure du dos sont noirs sans aucune teinte de bleu 5 les petites couvertures des ailes sont cependant d'une belle couleur d'aigue-raarine , et prennent , au som- met de l'aile , une teinte violette ; le dernier rang de ces petites couvertures :* h I *i! êi 3r4 HISTOIRE NATURKLLF. est noir terminé de bleu -violet, les pennes des ailes sontt.oires, les gran- des (la première exceptée ) sont bor- dées extérieurement de vert jusqu'à environ la moitié de leur longueur, les grandes couvertures sont noires, bordées extérieurement de bleu-vio- let; les pennes de lu queue sont noires , bordées légèrement à l'extérieur de bleu-violet jusqu'auprès de l'extré- mité j la première pemie de chaque côté n'a pas cette bordure , elles sont toutes grises en dessous; une légère couleur jaune couvre la poitrine et le ventre, dont les côtés, ainsi que les couvertures des jambes , sont semés de plumes noires , terminées de bleu- violet et de quelques plumes jaunâ- tres taclietées de noir. Sa longueur totale est de cinq pou- ces et demi ; le bec a six lignes de long ; la queue , un pouce dix lignes, elle dé- passe les ailes pliées d'un pouce. On le trouve à la Guiane , où il n'est ^ il 1^. ISi ■'^W.i DU T ANGARA, 3l5 pns commun , et nous ne savons rien du toul de ses habitudes naturelles. LE VERDEROUX. Seconde eapèoe moyenne. Nous avons appelé cet oiseau ver- deroux , parce qu'il a tout le plumage d'un vert plus ou moins foncé, à l'ex- ception du front qui est roux des deux côtés de la têt.. , sur lesquels s'éten- dent deux bandes d) cette couleur, depuis le front îusqu'à la naissance du cou en arrière d î la lête^ ie reste de la tête est gris-cendré. Sa longueur est de cinq pouces qua- tre lignes ; celle du bec est de sept lignes, et celle des pieds de huit lignes^ la queue n'est point étagée , et les ailes pliées ne s'étendent pas tout- à -fait jusQu'à la moitié de sa longueur. C^?*lfc espèce est nouvelle; nous en devons " :onnoissance à M. Sonini de Manon, jr; mais il n'a pu nous rien n \ 'i: I I Ï ■m % i » ■ i 7)i6 HISTOIRE natuhellï: apprendre des habitudes naturelles de cet oiseau, qui est fort rare à la Guiane , et qu'il a trouvé dans les grandes fo- rêts de cette contrée. LE PASSE-VERT. Troisième espèce moyenne. L A partie supérieure de la tête est rousse; le dessus du cou , le bas du dos et le croupion , sont d'un jaune pâle doré , brillant comme de la soie crue , et dans lequel on apperçoit , selon cer- tains jours, une légère teinte de vert; les côtés de la tête sont noirs ; la par- tie supérieure du dos , les plumes sca- pulaires , les petites couvertures supé- rieures des ailes et celles de la queue sont vertes. La gorge est d'un gris-brun; le reste du dessous du corps brille d'un mélange confus de jaune -pâle doré, de roux et de gris - bleu , et chacune de ces couleurs devient la dominante, selon k' 'ri^.::r::^-:-~^r ■»^i*««fe> -Sn DU TANGARA. 5l7 lès difFérens jours auxquels l'oiseau est exposé ; les pennes des ailes et de la queue sont brunes , avec une bor- dure , plus ou moins large , d'un vert doré. La femelle diffère du mâle en ce qu elle a le dessus du corps vert , et le dessous d'un jaune-obscur , avec quel- ques reflets verdâtres. Ces oiseaux sont très -communs à Cayenne , où les créoles leur ont donné le nom de dauphinois , que nous eus- sions adopté , si nous n'avions employé précédemment celui de passe -vert, croyant que cet oiseau étoit un moi- neau ou passereau ' vert ; il n'habite que les lieux découverts, et s'appro- che même des habitations ; il se nour- rit de fruits , et pique les bananes et les goyaves , qu'il détruit en grande quantité; il dévaste aussi les champs de riz dans le temps de la maturité; le mâle et la femelle se suivent ordinai- rement, mais ils ne volent pas pai? ( à 1 fi 3l8 H ISTOIRE NATURELLE troupes , seulement on les trouve quel- quefois en nombre dans les rizières. Ils n'ont rai chant ni ramage , mais un cri bref et aigu. LE PASSE-VERT A TÊTE BLEUE. Variété. L'on trouve dans la collection aca- démique une description d'un tangara, qui paroit avoir beaucoup de rapport avec le passe-vert. Cet oiseau a, selon M. Linnœus, le devant du cou , la poi- trine et le ventre d'un jaune-doré i le dos d'un jaune-verdâtre; et les ailes et la queue vertes, sans mélange de jaune; mais ce tangara diffère du passe-vert par sa tête, qu'il a d'un bleu vert-vif. LE TRICOLOR. Quatrième espèce moyenne. Nous avons donné à cette espèce le nom de tricolor, parce que les trois -■^^.jiçB:' LLE ive quel- ières. Ils is un cri 3LEUE. lion aca- tangara, j rapport a, selon , la poi- doré 'y le !s ailes et de jaune; asse-vert ert-vif. ) R. e. e espèce î les trois I DU TANGARA. ÙIQ couleurs dominantes du plumage sont le rouge , le vert et le bleu , et toutes trois fort éclatantes. On voit dans le cabinet de M. Au- bri , curé de Saint-Louis , ce tricolor à tête bleue bien conservé , auquel on a donné le nom de pape de Magellan ; mais il n'est pas trop croyable qu'il vienne en effet des terres voisines de ce détroit , puisque ceux qui sont au Cabinet du roi sont venus de Cayeune. LE G R I S-0 L I V E. Cinquième espèce moyenne. Nous nommons ainsi cet oiseau , parce qu'il a le dessous du corps gris , et le dessus de couleur d'olive ; il se trouve à la Guiane, aussi bien qu'à la Louisiane. Nous ne savons rien de ses habitudes naturelles, •> t n •«eM« MlMWMW ■iM 320 HISTOIRE NATUREL LE. LE SEPTICOLOR. Sixième espèce moyenne. m « il Nous appelons septicolor celle es- pèce de tangara , parce que son plumage est varié de sept couleurs bien distinc- tes , dont voici l'énumération : un beau vert sur la tête et sur les petites cou- vertures du dessus des ailes; du noû' velouté sur les parties supérieures du cou et du dos , sur les pennes moyen- nes des ailes et sur la face supérieure des pennes de la queue -, du couleur de feu très-éclatant sur le dos ; du jaune- orangé sur le croupion ; du bleu-violet sur la gorge , la partie inférieure du cou et "es grandes couvertures supé- rieures des ailes 5 du gris-foncé sur la face inférieure de la queue ; et enfin du beau vert-d'eau ou couleur d'aigue- marine sur tout le dessous du corps, depuis la poitrine. Toutes ces couleurs tmf^'' BU TANGARA. 321 sont évidentes , mêmes brillantes et bien tranchées. Le seplicolor jeune n'a pas sur le dos le rouge vif qu'il prend lorsqu'il est adulte, et la femelle n'a jamais cette couleur : le bas du dos est orangé com- me le croupion , et eu général ses cou- leurs sont moins vives et moin*» tran- chées que celles du mâle ; mais on re- marque des variétés dans la distribu- tion des couleurs , car il y a des indi- vidus mâles qui ont ce rouge vif sur le croupion , aussi bien que sur le dos, et Ton a vu d'autres individus, même en assez grand nombre , qui ont le dos et le croupion entièrement de couleur d'or. Le mâle et la femelle sont à-peu- près de la même grandeur; ils ont cinq pouces de longueur; le bec n'a que six lignes , et les pieds huit lignes ; la queue est un peu furchue, et les ailes pliées s'étendent jusque vers la moitié de sa longueur. Oiseaux. XIV. zS ' ) ! i "^^•^«éi^^^^'m' f'r»^«f*'n»*»W>''^-'-:tf«aa^ft^ I ■» t ( ",î 322 HISTOIRE KATURELLE Ces oiseaux vont en troupes nom- breuses i. ils se nourrissent de jeunes frjïfs à peine noués, que porte un très- gxapfl arbre ùj la Guipne dont on n'a pu nous dire le nom; ils arrivent aux environs de Tîle de Cayenne, lorsque cet arbre y est '^a fleurs, et ils disparois- sent quelque temps après , pour suivre vraise blabiement dans l'intérieur des terres la maturité de ces petits fruits ; car c'est toujours de l'intérieur des ter- res qu'on les voit venir. C'est ordinai- rement en septembre qu'ils paroissent dans la partie habitée de la Guiane; leur séjour est d'environ six semaines , et ils reviennent en avril et mai, atti- rés par les mêmes fruits qui mûrissent alors; ils n'abandonnent pas cette espèce d'arbre, on ne les voit jamais sur d'au- tres ; aussi lorsqu'un de ces arbres est en fleurs , on est presque assuré d'y trou- ver un nombre de ces oiseaux. Au reste , ils ne nichent pas pen- dant leur séjour dans la partie habitée --rt«*^" C'^s DU TANGARA. 325 de la Guiane. Marcgrave dit qu'au Bré- sil on en nourrit en cage , et qu'ils mangent de la farine et du pain. Ils n'ont point de ramage ; leur cri est bref et aigu. LE TANGARA BLEU. Septième espèce moyenne. Cet oiseau a en effet la tête, la gorge et le dessous du cou d'une belle couleur bleue ; le derrière de la tête , la partie supérieure du cou , le dos , les ailes et la queue , noirs , les couvertures su- périeures des ailes noires et bordées de bleu , la poitrine et le reste du des- sous du corps d'un beau blanc. Il est venu de Cayenne , et nous ne savons rien de ses habitudes natu- relles. h il 11 i ^ . ^^< ■Miiii^ m'i i I rif I I pli "M II nMhi i. 324 HISTOIRE NATURELLE LE TANGARA A GORGE NOIRE. Huitième espèce moyenne. Cette espèce est nouvelle; on le trouve à la Guiane , d'où il a été ap- porté par M. Sonini de Manoncour. Il a la tête et tout le dessus du corps d'un vert-olive ; la gorge noire, la poi- trine orangée ; les côtés du cou et tout le dessous du corps d'uu beau jaune : les couvertures supérieures des ailes , les pennes des ailes et de la queue brunes et bordées d'oLw^âtre ; la man- dibule supérieure du bec noire; l'infé- rieure grise et les pieds noirâtres. LA COIFFE NOIRE. Neuvième espèce moyenne. La. longueur totale de cet oiseau est de quatre pouces dix lignes ; son bec e3c noir et a neuf lignes de long ; tout le dessus du corps est blanc, légè- !*'*** -•' t \/ ÙJ2 HldTOIRE NATURELLE le nom de petit-louis , aussi bien qu'au premier téilé j tous deux sont très- communs à la Guiane^ à Surinam , ainsi qu'au Brésil ; ils vivent 5 comme le jacarini , dans les terres défrichées qui entourent les habitations ; ils se nour- rissent de même des diff'c'rentes espèces de fruits que portent les arbrisseaux ; ils se jettent aussi en grand nombre sur les plantations de riz , et l'on est obligé de les faire garder pour les en chasser. On peut les élever en cage, où ils se plaisent . pourvu qu'on les mette cinq ou six ensemble ,• ils ont le sifflet du bouvreuil , et on les nourrit de plan- tes que Ton oomme au Brésil paco et mamao. A LE TANGARA NEGRE. Cin:juièine petite espèce. Ce petit oiseau est d'un bleu si foncé qu'il paroit parfaitement noir, et que ce n'est qu'en le regardant de près que il "' DU T ANGARA. 335 l'œil est frappé de quelques reflets bleus; il a seulement des deux côtés de la poitrine une tache orangée qui est recouverte par l'aile , et qui ne s'ap- perçoit pas, à moins qu elle ne soit éten- due; de sorte que, dans son attitude ordinaire, l'oiseau paroît entièrement noir. Il est de la même grandeur que les précédens; il vit dans les mêmes lieux, mais il est beaucoup plus rare dans la Guiane. . . Espèces connues dans ce genre. Le Bec-d'argent, tanagra Jacapa, Le Scarlatle , tanagra Brasilia. ^ Le Tangara du Canada , tanagra Ruhra, L'Olivet, tanagra Olipacea. Le Tangâra du Mississipi , tanagra Missis- sipensis. Le Preneur de mouches rduge , tanagra ^stit^a. Le grand Tangara , tanagra Magnd. Le Jacarini , tanagra Jacarina, Le Teitc , tanagra J^lolacea, Oisetiux. XîV. af) il |[ il 11 '-•""S* "c -4H51P' ^iff*' '"1 • • ■li'- t .'-i f> V 1 1 1 n j y I 334 HISTOIRE NATlTRELtl! Le Passe-bleu , tanagra Cœrulea» Le Rouverdin, tanagra Gjrola, Le Tricolor, tanagra Tricolor, Le Gris-olive , tanagra Grisea, Le Passe- vert, tanagra Cayana, ■'■''' Le Diable-enrhiimë;, tanagra M^xiisana, Le Verderou^ , tanggra G^ianfi^r^sis, Le Septicol^r, fana^ra T!a/ EILÏ ^a. \agra Nigri- p. ,, . yennensis, isis, Miîîtaris, meta fa, ftgra P^irenf, ta, i/a. tanagra Nî- i I IhmXir. ^ ' t II #J, ri 1' ' W " ri If'- V î ■»:.^ 1 et i . IxES GOnr. MOUCUES . 5 . LE SAVANA ou MOUCHEROIJili . o/n x/r. f' '\ 7 *ÀP- LF. f ! ^J• --\Y. ,e,*n. h^}i> rn^ iytu': 't. '• r ^(l! I -o \\\ ^$f*-iî in : 'TT ?.. /' ^' 'i'- -^L-ii^. 1 V. ' ' ■^?* '''■^^. ''M? M .'il f-; -Hî'i .1. n-' r .•■IV» «t ';«..« ;i(. :■)■ ,J .i. :^'r ijîvnv I ^ ■. *'-. * - i •f ' : <•- ij! >•:;■. !' ,î L! >< t f 'lî 1 ri f i n ,'*: T ^. p>: é^' M •>'■ îr '.M' • <••*' 4> m Vf. ■m Hià^lMlP > -i. 'iié ^•A4v W >i-i-' 1 . ■, » , r . 'Jà* - ' T' ^^^^V V^ /. ^ ;>> ^^ *^^ ^^ Photogr^hic Sdenœs Corporation 23 WEST MAIN STREET WEBSTER, N. Y. 14580 (716) 873-4503 <- /1^% %^^.^- 338 HISTOIRE NATURELLE agrandissant les insectes dans ce nou- veau continent, avoit voulu y multi- plier et fortifier les oiseaux qui dé- voient s'en nourrir. Mais l'ordre de grandeur étant le seul suivant lequel on puisse bien distribuer un aussi grand nombre d'espèces que les ressemblances dans tofît le reste réunissent , nous fe- rons deux classes de ces oiseaux mus^ civores, La première, de ceux qui sont au-dessous de la grandeur du rossignol, •t ce sont les gobe - mouches propre- ment dits; la seconde, sous le nom de moucherolles , de ceux qui égalent ou surpassent de peu la taille de ce même oiseau. . LE GOBE-MOUCHE. Nous éorisetveroris le nom généri- que de gobe-mouche à celui d'Europe, comme étàpt généralement connu sous ce seul et même nom. D'ailleurs, ce gobe-moiicbe nous servira dô terme de ■" . .y. "••■)M.. ■:"* ■«S-t ""i<*fc.j»- '■''^b^^l ce nou- multi- qui de- rdre de t lequel si grand iblances nous fe- IX mus- qui sont ssignol, propre- nom de lient ou même EE. »ënéri- urope, iu sous urs, ce rme de DU GOBE-MOUCHE. Ô^ig comparaison pour toutes les autres es- pèces. Celui ci a cinc| pouces huit lignes de longueur ; huit ^uces et demi de vol; railepliëés'ëterid jusq\i'aii milieu de la queue, qui a deux pbuce^ de lon- gueur ; le bec est a^plati -, large à sa base, long de huit lignés, environné de poils ^ tout le plumage n est qUé de trois cou- leurs , le gris , le blaiic et le tendré- noirâtre ; la gorge est blanche ; la poi- trine et le cou j sur les bôtés j sont ta- chetés d'un brun foible et mal terminé ; le reste du dessous du corjps est blan- châtre ', le dessus de la tête varié de gris et de brun 5 toute la partie supérieure du corps, la qoëue et l'aile, sont bru- nes ; les pennes et leurs cotivertures sont légèrement frangées de blan- châtre; ' Les gobe - mouches arrivent en avril , et partent en septembre. Ils se tiennent commuiléttient dans les fo- rêts 5 où ils cherchent la solitude et les lieux couverts et fourrés; on c« rcR- II' !-. 340 HISTOIRE NATUREILE contre aussi quelquefois dans les ver-- gers ëpais. Ils ont l'air triste , le naturel sauvage , peu animé , et même assez stu- pide ; ils placent leur nid tout à décou- vert, soit sur les arbres, soit sur les buis- sons ; aucun oiseau foible ne se caché aussi mal, aucun n'a l'instinct si peu dé- cidé 'y ils travaillent leurs nids différem- ment I les uns le font entièrement de mousse, et les autres y mêlent de la laine 5 ils emploient beaucoup de temps et de peine pour faire un mauvais ou- vrage ; et l'on voit quelquefois ce nid entrelacé de si grosses racines, qu'on n'imagineroit pas qu'un ouvrier aussi petit piit employer de tels matériaux. Il pond trois ou quatre œufs , et quel- quefois cinq, couvert" ^»e taches rousses. Ces oiseaux prerr l le plus souvent leur nourriture en volant, et ne se posent que rarement et par instans à terre, sur laquelle ils ne courent pas. Le mâle ne diffère de la femelle qu'en ce qu il a le front plus varié de brun, ^■«mv. es ver-* naturel ssezstu- décou- es buis- B caché peu dé- ffërem- lent de t de la 5 temps ais ou- ce nid » qu'on r aussi 5riaux. quel- russes, auvent ne se ians à t pas. qu'en 3run , DU OOBE-MOXrCHE. 34i et le ventre moins blanc. Ils arrivent en France au printemps ^ mais les froids qui surviennent quelquefois vers le mi- lieu de cette saison leur sont funestes. M. Lottinger remarque qu'ils périrent presque tous dans les neiges qui tom- bèrent en Lorraine en avril 1767 et 1772 , et qu'on les prenoit à la main. Tout degré de froid qui abat les insectes volans dont cet oiseau fait son unique nourriture, devient mortel pour lui^ aussi abandonne-t-il nos contrées avant les premiers froids de l'automne, et on n'en voit plus dès là fin de septembre^. Aldrovande dit qu'il ne quitte point le pays; mais cela doit s'entendre de l'Ita^ lie ou des pays encore plus chauds. LE GOBE-MOUCHE NOIR A COLLÎERJ ^ ou GOBE-MOUCHE DE LORRAINE. Le gobe -mouche noir à collier est la seconde des deux espèces de gobe- mouches d'Europe. On l'a nommé aussi gobe-mouche de Lorraine ; e^ cette dé- I ! .' f \) l ** \i'^ \ : ^^ >- V:;lfer¥ 1 s m:' !ii p. f4 542 HISTOIRE NATURELLE nomination peut avec raison s'ajouter à Ja première , puisque c'est dans cette province qu'il a été , pour la première fois , bien vu et bien décrit , et où il est plus connu et apparemment plus com- mun. Il est un peu moins grand que le précédent, n'ayant gn$re que cinq pouces de longueur; il n'a d'autres cou- leurs que du blanc 6t du noir, par pla- ques et tachés bien marquées ; néan^- moins son plumage varie plus singuliè- rement que celui d'aucun a^tre oiseau. Suivant les différentes saisons , l'oi- seau mâle paroît porter quatre habits différens; l'un, qui est celui d'automne ou d'hiver , n'est guère ou point diffé- rent de celui de sa femelle , laquelle n'est pas sujette à ces changemens de couleurs ; leur plumage ressemble alors à celui du mûrier, vulgairement petit pinson des bois. Dans le second état, lorsque ces oiseaux arrivent en Pro- vence ou en Italie, le plumage du mâle est tout pareil à celui du bec-figue : le ¥ ri §^l LLE ' s'ajouter dans cette {Première t ou il est )lus corn- rand que que cinq lires cou- par pla- f^ néan- singuliè- e oiseau, «s, l'oi- e habits lutomne it diffë- aquelJe lens de le alors nt petit d état, Pro- umâle ue : le DU OOBS-MOUCHE. 34? ti:oisième état est celui* qu'il prend quelque temps après son arrivée dans notre pay^ , et qu'on peut appeler son habit 4e printemps. C'est comme la nuance pe^r laquelle il passe au qua- trième., q)ii e^t celui d'été, et qu'on peutnoi99]i9i^^vQO„i!9is(>]), dit M. Lot- imgeXy^QnJiçbitd^fnQçes; puisqu'il ne le prei)d( qup Iprsjqu'ils'app^rie , et qu'il le quitta aifi^sitQt;; ^près les nichées; loiseaiAe^it s^lor^^d^ns toute sa beauté. Un collier bi^iïc deitrpif^lignies de hau- teur euvii?Q3;p0 spju CQu , qvd est du; plus beau noir,.ain^.que^ l^t^lej, à, l'excep- tion du. ffonteli ^^ 1* fefi^, qui sont d'un. très-be;aMi blapc;; le 4os et la queue sont du. noir de^I^v tétç; le ciîoupiou est varié, de noifl Qt d^ bl^ncj uu trait blano^, l«fge d'uoe lignç. , bs^pde sur quelque longueur 1^ penji^i la, pilps; ex- téi'ieureicdela^qwjeui? Pïà? de^ squ ori- gine>5 Iteft ailes, cpn^S; es, d^ dix-sept pennes , sont d'uj»: i)9AriFpQ<>£oqç;^ ; et la troisième penne etie». c^uatî© sHiyapj^a^ i .■iV;.£ rw^ V r i m 344 HISTOIRE NATURKtLi: Noilt t(M tiiituVs par un brun beaucoup plus ( Inir , ce qui , l'aile étant pliëe , l'ait un ti-ès-bol eliet : toutes les peiuies , excepte les deux pi'emières , ont sur le l'ôië extérieur une tache blanche qui uu^mente à mesure quelle 'approche du corps , en sorte que le côté extérieur de la dernière penne est entièrement de cette couleur; la gorge, la poitrine et le ventre sont blancs; le bec et les pieds noirs; un lustre et une fraîcheur singulière relèvent tout ce plumage, mais ces beautés disparoissent dès le commencement de juillet; les couleurs deviennent foibles , et brunissent ; Je collier s'évanouit le premier , et tout le veste bientôt se ternit et se confond : alors l'oiseau mâle est tout-à-fuit mé- coinioissabJe, il perd son beau plumage dans les premiers jours de juillet. « J'ai été trouver plusieurs fois , dit M. Lot- tinger , des oiseleurs qui avoient des tendues sur des fontaines dans des lieux où uicheiit ces oiseaux; et, quoique cq ■.;3Kf~ i^irttv^- T.V enuooup t pliëe 9 pennes , nt sur lo che qui pproche K teneur èrement poitriuo }c et les [•aîcheur umage , ; dès le couleurs ient| Je et tout >ufond : ait mé- luinflge t. «J'ai \1. Lot- ?nt des is lieux ique C9 DU OOBB-Moucnn. 345 no iVit qu'on juillet, ils me dirent qu'ils prenoiont iVëqueuinitint des femelles , mais pas un soui m/ilo, tant les liiûlcs (^loiont dtïvenus semblables aux i'e- mol I08. C o.st auHsi sous leur livrée qu'ils rovionnonl avec elles , dans leur re* luur au prinleinps; mais M. Lottinger ne nous dcVrit pas, avec le m^me dd-* tail , riuibil que ce gol^-mouclio prend dans son passage aux provinces mëri- dionalos; je veux dire le quatrième changement qui lui donne l'apparence de bec-figue. Aldrovande paroît indi- quer le changement de ce gobe-mouche qu'il a bien désigne ailleurs, lorsque, le rappelant de nouvecm parmi les bec- figues, il dit l'avoir surpris dans l'ins- tant même de sa métamorphose, et oi\ il n'étoit ni bec-figue , ni tâte noir^ Il avoit déjà cependant , ajoute-t-il, le collier blanc, la tache blanche au front, du blanc dans, lu queue et sur l'aile, le dessous du corps bianc , et le resto noir : à ces traits , le gobe-mouche à Oisraux. XIV. 3o i i' t i ) '1 !U i'» 1 iî M 346 HISTOIRE ïfATURELLB collier est pleinement reconnoissable. Cet oiseau arrive en Lorraine vers le milieu d'avril. I[ se tient dans les forêts , sur-tout dans celles de haute- futaie; il y nielle dans des trous d'ar- bre, quelquefois assez profonds , et à une distance de terre assez considé- rable : son nid est composé de petits brins d'herbe et d'un peu de mousse qui couvre le fond du trou où il s'est établi : il pond jusqu'à six œufs. Lors- que les petits sont éclos , le père et la mère ne cessent d'entrer et de sortir pour leur porter à manger 5 et, par cette sollicitude , ils décèlent eux - mêmes leur nichée, que sans cela il ne seroit pas facile de découvrir. Ils ne se nourrissent que de mouches et autres insectes volans; on ne les voit pas à terre , et presque toujours ils se tiennent fort élevés , voltigeant d'ar- bre en arbre : leur voix n'est pas un chant, mais un accent plaintif très-aigu , roulant sur une consonne aigre, cri. "^■^M tiiiilMWdIrjtii loissable. aine vers dans les le haute- 'ous d'ar- ids , et à considé- de petit» e mousse lù il s*est Lifs. Lors- )ère et la de sortir , par celte - mêmes ne seroit mouches e les voit urs ils se ant d'ar- t pas un rès-aigu , ire , cri , DIT GOBE-MOUCÛÏ. 347 trL Ils paraissent sombres et tristes ; mais l'amour de leurs petits leur donne de l'activité, et même du courage. La Lorraine n est pas la seule pro- vince de France où l'on trouve ce gobe - mouche à collier. M. Hébert nous a dit en avoir vu un dans la Brie, où néanmoins il est peu connu , parce qu'il est sauvage et passager. Nous avons trouvé un de ces gobe-mouches , le 10 mai 1773, dans un petit parc près de Montbard en Bourgogne 5 il étoit dans le même état de plumage que celui qu'a décrit M. Brisson. Les grandes couvertures des ailes , qu'il représente terminées de blanc , ne l'étoient que sur les plus voisines du corps; les plus éloignées n'étoient que brunes ; les seules couvertures du dessous de la queue étoient blanches ; celles du des- sus d'un biun - noirâtre 5 le croupion étoit d'un gris de perle terne 5 et le derrière du cou, dans l'endroit du col- lier , moins foncé que la tête et le dos; ' » f i k i^i V '^ .i y /l m \}t JB ^^1 X |j;| m (il' il / r ¥ È. U< % 348 HISTOIRE NATU&SLLE les pennes moyennes de l'aile ëtoient, vers'le bout , du même brun que les grandçs pennes; la langue nous parut effrangée par le bout , large pour la grosseur de 1 oiseau , mais proportion- née k la largeur de la base du bec ; le tube intestinal étoit de huit à neuf pouœs de longueur ; le gésier muscu- leux , précédé d'une dilatation dans l'œsophage ; quelques vestiges de cœ- Gum ; point de vésicule de fiel. Cet oiseau étoit mâle, et les testicules pa- roissoient d'environ une ligne de dia- mètre , il pesoit trois gros. , • Dans cette espèce de gobe-mouche, le bout des ailes se rejoint et s'étend au-delà du milieu de la queue; ce qui fait une exception dans ce genre , où l'aile pliée n'atteint pas le milieu de la queue. Au reste , ce petit oiseau triste et sauvage mène pourtant une vie tran- quille, sans danger, sans combats, pro- tégée par la solitude : il n'arrive qu'à i«««b* -^?%imr'>;. ■ LE étoient, que les js parut pour la portion- bec; le à neuf rauscu- 3n dans de cœ- iel. Cet ules pa- de dia- ciouchey s'étend 5 œqui [ire, où 3u de la liste et ie tran- ts, pro- ve qu'à DU GODE-MOUCHK. 049 la fin du printemps, lorsque les insec- tes dont il fait sa proie ont pris leurs ailes ; et part dans l'arrière -saison pour retrouver aux contrées du midi sa pâ- ture , sa solitude , ses amours. Il pénètre assez avant dans le nord , puisqu'on le trouve en Suède; mais il paroît s'être porté beaucoup plus loin vers le midi , qui est véritablement son climat natal ; car nous ne croyons pas devoir faire deux espèces du gobe- mouche du Cap de Bonne - Espérance, et de notre gobe- mouche de Lorraine , la ressemblance étant frappante, à une tache rousse près que le premier a sur la poitrine ; différence , comme l'on voit , très-légère , vu l'intervalle des climats , et sur-tout dans un plumage qui nous a paru si susceptible de diver- ses teintes, et sujet à des changemens si rapides et si singuliers. ♦ •* i A l'i' ^.T i%i - 35o HISTOIRE NATUREtLË LE GOBE-MOUCHE fie Vlsle de France, Nous avons au Cabinet deux gobe- mouches envoyés de l'îledeFrnncej l'un plutôt noir que brun , et l'autre simple- ment brun : tous deux ont le corps un peu moins gros, et sur-tout plus court que nos gobe-mouches d'Europe 5 le premier a la tête d'un brun noirâtre , et les ailes d'un brun roussiitre : le reste du plumage est un mélange de blanchâ- tre et de brun pareil l\ celui de la tôle et des ailes, disposé par petites ondes ou petites taches sans beaucoup de ré- gularité. Le second paroît n'être que la fe- melle du premier : en efibt , leurs dif- férences sont trop légères pour en faire deux espèces , sur - tout n'ayant que deux individus dont la grandeur , le port et même le fond de couleur , aux nuances près , sont semblables : ce der- nier a plus de blanc, mêlé de roussalre sur la poitrine et sur le ventre 5 le gris- iLt de Fi rance, eux gobe- 'nnce^ l'un 'e simple- 3 corps II n plus court jrope ; le irâtre, et : le reste J blanchri- de la tôle ites ondes up de re- lue la fe- leurs dif- ir en faire lyant que ideur , Je eur , aux s : ce der- roussâtre îj le gris- DU GOBE-MOUCHE. 35l brun de la tête et du corps est moins foncé 5 ces différences en inoins dans le ton de couleur sont presque générales de la femelle au mâle, dans toutes les espèces des oiseaux. Nous ne donnons pas la figure de ces gobe-mouches , qui n'ont rien de remarquable. Ï.E GOBE-MOUCHE A BANDEAU BLAI^C du Sénégal, Nous comprendrons sous cette dé- nomination les deux oiseaux désignés dans nos planches enluminées, sous les noms de gobe-mouche à poitrine rousse du Sénégal , et gobe-mouche à poitrine noire du Sénégal. Ces deux jolis oiseayx peuvent être décrits ensemble 5 ils sont de la même grandeur et du même cli- mat 5 ils se ressemblent aussi par l'or- dre et la distribution de leurs couleurs; il ^ a même toute apparence que fun est le maie, et l'autre la femelle d'une même espèce; la ligne blanche qui passe sur l'œil , et ceint leur tête d'une sorte ■«■■■. M .; f :y.yi nisroiRK NATurtK LLE de petit couronnement ou do diadème, no paroît dans aucun autre de leur gen- re aussi entière et aussi distincte. Lu premier est le plus petit, et n'a guère que trois pouces et demi de longueur ; une tache rousse lui couvre le sommet de la tête qu'entoure le bandeau blanc : (le langle extérieur de l'œil , s'dtend une plaque noire ovale , qui confine au- dessus avec le bandeau , et s'(Hend c\\ pointe vers l'angle du bec ; la gorge est blanche ; une tache d'un roux Ic^gcr marque la poitrine; le dos est gris-daiv sur blanc; la queue et les ailes sont noi- râtres ; dans leurs couvertures moyen- nes passe obliquement une ligne blan- < he , et les petites couvertures sont l)()r-i dëes en écailles du roux de la poitrine ; un velouté transparent règne sur tout Je joli plumage de cet oiseau, et ce lus- Ire est encore plus frais et plus clair sur celui de l'autre, qui, plus simf)le en couleur, n'est qu'un mélange de gris loger, de blanc et de noir, et n'eu eut l. K liadéme, leur geii- iicte. Lu ['a guère ngueur ; sommet u blanc : s'dteud nfîneau- Uend cil orge est IX léger ris-clair ont noi- moycu- le bJau- >jitb()r-i Dilriuc ; ur tout ce lus- clair jimf)le de gris cil eut is DU OOBTC-MOUCHE. 3i)5 pas moins agréable ; le bandeau blanc lui passe sur les yeux ; un plastron de même couleur prend en pointe sous le bec , et se coupe carrément sur la poi- trine, qu'une zone noire distinguo, te- nant au noir du haut du cou , qui se fond dans le gris sur le blanc du dos ; les pennes sont noires , frangées de blanc , et la ligne blanche des couver* tures s'élargit en festons ; les épaules sont noires , mais il s'entrelace dans tout ce noir un petit frangé blanc , et sur le blanc de tout le plumage régnent de petites ombres noires , d'une teinte si transparente et si légère, que, sans hvoir de brillantes couleurs, ce petit oiseau est plus paré que d'autres ne le paroissent être avec des teintes d'éclat et de riches nuances. LE GOBE-MOUCHE HUPPÉ, i/u Sénégal, Avec le gobe-mouche huppé du Se' négal , est représenté , dans la planche enluminée , un gobe-mouche huppé de i f- "n I '*! 554 HISTOIUE NATURBILB i' lie de Bourbon f que nous ne séparerons pas du premier , persuadés qu'il n'eu est qu'une variété. L'île de Bourbon , jetée au milieu d'un vaste océan , si- tuée entre les Tropiques , dont le cli- mat constant n'a pas d'oiseaux inquiets ni voyageurs, n'étoit peuplée d'aucun oiseau de terre , lorsque les premiers vaisseaux européens y abordèrent. Ceux qu'elle nourrit à présent y ont été trans- portés , soit à dessein., soit par ha- sard : ce n'est donc pas dans cette île qu'il faut chercher les espèces originai- res: et trouvant ici , dans le continent, l'analogue de l'oiseau de l'île , nous n'hésitons pas d'y rapporter ce dernier. En effet, il y a entre ces deux gobe- mouches des différences qui n'excèdent pas celles que l'âge ou le sexe produi- sent en diverses espèces de leur genre 5 et plusieurs ressemblances qui , dans tous les genres , font juger les espèces comme très- voisines. La figure, la gros- seur, les masses de couleur, sont les r',y?p!- 1 .'«-^Mlt» séparerons qu'il n'eu Bourbon, océan , si- ont le cli- IX inquiets 5e d'aucun i premiers rent. Ceux tété Ira ns- t par ha- i cette île ôriginai- :ontinent, île , nous e dernier, ux gobe- 'excèdeiit 3 produi- iv genre ; ui , dans s espèces ', la gros- son t les DU GOBE-MOiJCHE. 355 ïtiênoies. Tous deux ont la tête garnie de petites plumes à demi -relevées en huppe noire , à reflets verts et violets ; ce noir , dans celui du Sénégal , descend en plaque carrée sur la gorge et le de- vant du cou; dans celui de Bourbon, représenté dans la planche , le noir n'enveloppe que la tête avec l'œil et le dessous du bec ; mais, dans d'autres in- dividus , nous avons vu cette couleur envelopper aussi le haut du cou ; tous deu:^ ont le dessous du corps d'un beau gris d'ardoise clair, et tous deux le des- sus d'un rouge-bai, plus vif dans celui de Bourbon , pins foncé et marron dans celui du Sénégal ; et cette couleur , qui s'étend également sur toute l'aile et la queue du dernier , est coupée par un peu de blanc à l'origine de celle de l'au- tre, et cède sur l'aile à une teinte plus foncée dans Jes couvertures ; elles sont aussi frangées de trois traits plus clairs: le noirâtre des pennes n'a qu'un léger bordroussâtre au côté extérieur, et blan« i m M } ^ 1 t . , if; 356 HISTOIRE NATURELLE chaire à Tintérieur des barbes ; la plus grande différence est dans la queue : celle du gobe • n^ouche de Bourbon est courte et quarrée , nàyani que deux pouces et demi; la queue de celui du Sénégal , a plus de quatre pouces , et elle est éta- gée depuis les deux peunes du milieu , qui sont les plus longues, jusqu'aux plus extérieures , qui sont plus courtes de deux pouces* Cette différence pou- vant être le produit de l'âge , de la sai- son ou du sexe,, ces deux oiseaux ne for- ment à nos. yeux qu'une espèce. Si quel- que observation survient, qui engage à les distinguer , c'est de l'union même et du rapprochement que nous en au- rons fait m y qiue. résultera fattention à les séparer dans la suite. LE GOBE -MOUCHE A GORGE BRUJVE du- Sénégal* Ce gobe -mouche a été apporté du Sénégal par M, Adanson. C'est celui qpe décrit M. Brisson sous le nom peu .LE i; la plus eue: celle est courte IX pouces Sénégal y le est éta- u milieu , îusqu'aux is courtes înce pou- de la sai- IX ne for- î. Si quel- engage à pn même Lis en au- attention î BRUJVE porté du est celui lom peu Ifï DU GOBE-MOUCHE. '^dj approprié de gobe-mouche à collier du Sefrtf^gal , puisque ni la tache brune , qui n'est qu'une simple plaque sur la gorge , ni la ligne noire qui la termine , ne font l'effet d'un collier : une tache d'un brun marron lui prend sous le bec et sous l'œil carrément , couvre la gorge au large, mais ne descend pas sur la poitrine , une ligne noire la tranchant net au bas du cou ; cette ligne a peu de largeur, et l'estomac est blanc avec le reste du dessous du corps ; le dessus est d'un beau gris-bleuâtre; la queue noi- râtre 5 la penne la plus extérieure est blanche du côté extérieur; les grandes couvertures de l'aile sont blanches aussi ; les petites sont noirâtres ; les pennes sont d'un cendré-foncé, frangé de blanc, et les deux plus près du corps sont blanches dans leur moitié exté- rieure ; le bec large et applati , et hés» risse de soies aux angles. .4 I il Oiseaux. XIV. 3i '•■fZi ■h !? fl V5, .a if 14. 358 HISTOIRE NATURELLE lE PETIT AZUR, GOBE-MOUCHE BLEU des Philippines, Un beau bleu d'azur couvre le dos, la tête et tout le devant du corps de ce joli peûfe gobe-mouche, à l'exception d'une tache; noire sur le derrière de la tête , et d'une autre tache noire sur la poitrine: le: bleu s!étendi en s'afToiblis- sant stir lai queue ; il teint les petites barbe» des penne&de l'aile, dont le reste est noirâtre , et oa l'apperçoit encore dans le blanc des: plumes du ventre. Cet oiseau est un peu moins grand, plus mince et plus haut: sur ses jambes que notre gphe^mouuhe* Longueur to- tale, cinqpoueesi; bee, sepA à huit li- gnes, point éciiancré ni crochu ; queue, deux pottoeta., tant soit peuiétagée: le hleu du plumage a beaucoup de llustre et de- reflets , mais aaaa sortir de sa teinte. M HE BLEU re le dos, irps de ce exception ère de la ire sur la afFoiblis- es petites nt le reste Ai encore ventre. is grand, es jambes gueur to- à huit li- ; queue, tagée : le de liustre tir de sa J)U GOBE-MOUCHE. 35.9 LE BARBICHON DE CAYENNE. Tous les gobe-mouches ont plus ou moins ie bec garni de poils ou de soies; mais, dans celui-ci, elles sont si longues quelles se portent en avant jusqu'au bout du bec , et c'est pour exprimer ce caractère que le nom de barbichon lui a été donné. Cet oiseau a près de cinq pouces de longueur; son bec est fort large à la base, et très-applati dans toute sa longueur ; la mandibule supérieure déborde un peu l'inférieu- re : tout le dessus du corps est d'un brun-olivâtre foncé , excepté le liant de la tête que recouvrent des plume» orangées , en partie cachées sous les autres plumes ; le dessous du corps est d'un jaune - verdâtre qui sur le croupion se change en un beau jaune. La femelle est un peu plus grande que le mâle ; tout le dessus de son corps 4 fi) )) h m } \ ([ 56o histoihe naturelle est d'un bruii-noirûlre, mêlé d'une lé- gère teinte de verdâlre, moins sensible que dnns le mule : le jaune du sommet de la tête ne forme qu'une tache oblongue, que des plumes de la cou- leur générale recouvrent encore en partie ; la gorge et le haut du cou sont blanchâtres ; les plumes du reste du cou, de la poiirine et du dessous des ailes, ont leur milieu brun , et le reste jaunatrej le ventre et le dessous de la queue sont entièrement d'un jaune- pâle 5 le bec est moins large que celui du mâle, et n'a que quelques petits poils courts de chaque côté. Ce gobe-mouche n'a pas la voix ai- gre , et il siffle doucement p/;?/. Le mâle et la femelle vont ordinairement de compagnie : l'instinct borné des gode- mouches, dans la manière de placer leur nid , se marque singulièrement dans celui-ci ; ce n'est point dans les rameaux toufius qu'il le pose; c'est aux endroits découverts , sur les branches 'fc. ' u DU GOBE-MOUCHE. 3(Sl les moins garnies de feuilles : il est d'autant plus apparent, qu'il est d'une grosseur excessive ; il a douze pouces de haut sur plus de cinq de diamètre, et tout entier de mousse : ce md est fermé au-^dessus^ l'ouverture étroite est dans le flanc, à trois pouce» du sommet: c'est à M. de Manoncour que nous devons la connoissance de cet oiseau. i LE GOBE-MOUCHE BRUN **»- ■fim-lT" LLX 1 moitié ; es soies à aits qu'on it oiseau, variété , trouvons ont po!^ - smp'ie V u d iré- ce second între une ilrine un Uro de la i de vert- us grandes raits plus s, tandis tites pen- pant, un » u G o D F, - M o u C II B. 363 LE GODE-MOUCHE ROUX à poitrine orangés de Cajrenne, Ce gobe-mouclio se trouve dans la Guiane, à la rive des bois et le long des savanes : l'orangé de la poitrine et le roux du reste du corps sont les cou- leurs qui iVappent assez pour le fairo reconnoitre. Il a quatre pouces neuf lignes de longueur ; son bec est fort ap- plali et très-large à sa base; la têrc cl le liant du cou sont d'un brun-vei lâ- trc; le dos est d'un roux surchargé do la même teinte de vert; la queue ( st rousse en entier ; le noir des pennes de l'aile, quand elle est pliée, ne paroi t qu'à la pointe , leurs petites barbes étant rousses : au défunt de la tache orangée de la poitrine , le blanc ou le blanchâtre couvre le dessous du corps. Nous n'en avons qu'un individu au ©iibinet du roi. } 1 < » ( / 364 HISTOIRE NATURELLE LE GOBE-MOUCHE CITRIN de la Louisiane, On peut comparer à la lavandière jaune ce gobe-mouche, pour la gran- deur et la couleur. Un beau jaune-ci- tron couvre la poitrine et le ventre, et cette couleur est encore plus vive sur le devant delà tête, la joue et la tempe; le reste de la tête et du cou est enca- puchonné d'un beau noir qui remonte jusque sous le bec, et descend en plas- tron arrondi jusque sur la poitrine ; un gris-verdâtre recouvre sur te dos et les épaules le cendré qu'y fait le fond du plumage, et se marque par lignes sur les petites barbes des grandes pennes de l'aile. Par la vivacité et la netteté de ses couleurs , par son noir velouté, bien tranché dans le jaune-clair, et par la teinte uniforme de son manteau ver- dâtre, ce gobe-mouche est un des plus jolis, et peut disputer de beauté avec ^ous les oiseaux de son genre. r? .LE ITRIN vandière la gran- jaune-ci- 3ntre, et vive sur a tempe • est enca- remonte en plas- :rine' un 3os et les I fond du ignés sur s pennes a netteté velouté, r, et par eau ver- des plus ité avec DIT GOBE-MOUCHE. S63 LE GOBE- MOUCHE OLIVE de la Caroline et de la Jamaïque, Nous aurions voulu rapporter à cette espèce le ^he - mouche olive de Cayenne des planches enluminées; mais celui-ci est de beaucoup plus petit; ainsi nous le donnerons séparément, et avec d'autant plus de raison , qu'il faut en reconnoître deux espèces ou va- riétés, l'une décrite par Edwards, et l'autre par Catesby : le premier de ces oiseaux a la grosseur et la proportion des gobe-mouches d'Europe. Le des- sus de la tête et du corps est d'un olive brunj le dessous d'un blanc-sale , mêlé confusément de brun-olivâtre; la ban- delette blanche se montre au-dessus des yeux ; le fond de la couleur des pennes est d'un brun -cendré, et elles sont frangées d'une couleur d'olive sur une assez grande largeur. La seconde espèce ou variété est le gobe- mouche décrit par Catesbj, et il' s \ \ I 566 HISTOIRE NATURELLE qu'il nomme moucherolle aux yeux rou- ges, en remarquant qu'il a l'iris et les pieds de cette couleur; ce caractère , joint à la dififërence des couleurs un peu plus sombres que celles du gobe-mou- che d'Edwards , indique une variété ou même upe espèce différente : c^lui- ci niche dans la Caroline , et se retire vers la Jamaïque en hiver ; cependant Hans Sloane n'en fait aucune mention ; mais M. Browne le regarde comme un oiseau de passage à la Jamaïque ; il le met au nombre des oiseaux chanteurs , en disant néanmoins qu'il n'a pas dans la voix beaucoup de tons; mais qu'ils sont forts et doux : ceci seroit une affec- tion particulière , car tous les autres gobe - moucJies ne font entendre que quelques sons aigres et brefs. LE GOBE-MOUCHE HUPPÉ tHe la Martinique, Un beau brun plus foncé sur la queue , couvre tout le dessus du corps \ , %-. '•f DU GOBE-MOUCHE. ZGj de ce gobe-moiiche jusque sur la tête, dont les petites plumes, peintes ùq quelques traits de brun-roujf plus vif , se hérissen/t à demi pour former une happe au sommet : sous le bec , un peu de blanc cède bientôt au gris-ardoisé clair, qui couvre le devant du cou , la poitrine et Festomac : ce même blanc se retrouve au ventre. Les pennes de l'aile sont dfu» brun - noirâtre , fran- gées de blanc; leurs couvertures fran- gées de même, rentrent par degrés doBBi le POUX dssi épaules y la queue est un peii étagée , recouverte par Faile au tiers, et longue de deux pouces: Foiseau entier en a cinq^et demi. LE GOBE-MOUGHE NOIRATRE de la Caroline, Cet oiseau est à-peu-près de là^ gran- deur du rossignol ; son pluma^ , de*- puis la^ tête à la queue , est d'un briui uniforme et morne : la poi-trine et 1© ventre sont blancs, avec une nuance fil . Ai»»*"'ia|^- r- il 368 HISTOIRE NATURELLE de vert - jaunâtre , les jambes et les pieds noirs; la tête du mâle est d'un noir plus foncé que celle de la femelle ; ils ne différent que par là. Ils nichent à la Caroline, au rapport de Catesby, et en partent à l'approche de l'hiver. LE GILLIT, ou GOBE-MOUCHE PIE de Cayenne. Cet oiseau , qui se trouve à la Guiane, se nomme giilit en langue garipone , et nous avons cru devoir adopter ce nom , comme nous l'avons toujours fait pour les autres oiseaux , et pour les animaux qui ne peuvent jamais être mieux indiqués que par les noms de leur pays natal. La tête , ïa gorge , tout le dessus du corps , et jusqu'aux deux pattes de cet oiseau sont d'un blanc uniforme. Le crou- pion , la queue et les ailes sont noirs , et les petites pennes de celles-ci sont bordées de blanc 5 une tache noire "preod derrière la tête , tombe sur 1^ h DU GOBE-JIOUCnE. 3^9 cou, et y est interrompue par un cha- peron blanc, qui fait cercle sur le dos. La longueur de ce gobe-mouche est de quatre pouces et demi 5 le plumage de la femelle est par-tout d'un gris uni- forme et léger. On les trouve ordinai- rement dans les savanes noyées. Le gobe-mouche à ventre blanc de Cayenne, des planches enluminées , ne diffère presque en rien du gillit , et nous ne les séparerons pas , de peur de muhiplier les espèces dans un genre déjà si nombreux , et où elles ne sont séparées que par de très-petits inter- valles. ' Nous rapporterons aussi à ce gobe- mouche à ventre blanc la moucheroUe blanche et noire d'Edwards , de Suri- nam , et dont les couleurs sont les mê- mes, excepté du brun aux ailes et du noir au sommet de la télé ; différences qui ne sont rien moins que spécifiques. ♦i 11 «1 Oiseaux. XIV. 32 l'il <à oyO HISTOIRE NATURELLE ÊÈi LE BOBE-MOUCHE BRUN de la Caroline. Celui-ci est \e petit preneur de mou^ ches brun de Calesby ; il est de la taille et de la figure du gobe-mouche olive aux jeux et pieds rouges, donné parle même auteur, et nous aurions voulu les réunir } mais cet observateur exact les distingue. Une teinte brune et morne qui C/Ouvre miiformément tout le dessus du corps de cet oiseau n'est coupée que par le brun - roussâtre des pennes de l'aile et de la queue 5 le des- sous du corps est blanc - sale , avec un© nuance de jaune; les jambes et les pieds sont noirs; le bec estapplali, large et un peu crochu à la pointe; il a huit li- gnes; la queue deux pouces; l'oiseau entier, cinq pouces huit lignes; il ne pèse que trois gros. C'est tout ce qu'en a dit Catesby , d'après lequel seul on r parlé de ce petit oiseau. ' tl LE t Caroline, ' de moU" e la taille :he olive lué par le IIS voulu eur exact )ruue et tient tout 3a u n'est isâtre des ; le dés- aveu; un© ; les pieds large et a huit li- r oiseau s ^ il ne ce qu'en seul on R 071 Dtr GOBE-MOUCHB. LE GOBE-MOUCHE OLIVE Vc Cajenne. C E gobe-mouche n'est pas plus grand que le pouillot d'Europe : il a sa Uulle et ses couleurs , si ce n'est que le ver- dâtre domine un peu plus ici sur le cendré et le blanc -sale , qui font le fond du plumage de ces deux petits oi'.eaux : celui-ci , par son bec appiati, appartient à la famille des gobe-mou- ches , nos ponillots et soucis , sans y être expressément compris , en ont les mœurs; ils vivent de même de mou- ches et moucherons. C'est pour les sai- sir que , dans les jours d'été , ils ne ces- sent de voleter ; et , quand la saison rigoureuse a fait disparoître tous les insectes volans, le souci et le pouillot les cherchent encore en chrysalides , sous les écorces où ils se sont cachés. Longueur totale, quatre pouces et demi ; bec sept lignes ; queue , vingt lignes , laquelle dépasse l'aile pliée de quinze lignes. I j 372 HISTOIRE NATURELLE LE GOBE-MOUCHE TACHETÉ de Cayenne. Ce gobe-mouche de Cayenne est à- peu-près de la grandeur du gobe-mou- che olive ) naturel au climat. Le blanc- sale , mêlé sur l'aile de quelque ombre de rougeâtre , et de quelques taches de blanc-jaunâtre plus distinctes, avec du cendré-brun sur la tête et le cou , et du cendré-noirâtre sur les ailes, for- ment , avec confusion , le mélange des taches de plumage de cet oiseau ; une petite mentonnière de plumes blanchâ- très et hérissées lui prend sous le bec , et les piumfs cendrées du sommet de la tête mêlées de filets jaunes , se sou- lèvent en demi- huppe ; le bec est de la même grandeur que celui du go- be-mouche olive ; la queue de même longueur, mais la couleur les différen- cie. L'olive paroît aussi avoir la taille plus fine , le mouvement plus vif que 'iM .M "^^^ ^r^HTf'^î.r'"- ^T"T kdwJ3M£I^^- LE ;heté nne est à- )be-mou- Le blanc- ue ombre taches de ;, avec du e cou , et liles, for- ^lange des seau ; une s blancliâ- us le bec , 3mmet de s , se sou- 3ec est de li du go- de même 3 difFëren- r la taille 5 vif que DU GOBE-MOUCHE. Z * le tacheté , autant du moins qu on peut en juger par leurs dépouilles. LE PETIT NOIR-AURORE, GOBE-MOUCHE d'Amérieiue. Nous caractérisons ainsi des deux couleurs qui tranchent agréablement dans son plumage , ce petit gobe-mou- che que [es naturalistes a voient jus- qu'à présent nommé vaguement gobe- mouche d'Amérique, comme si ce nom pouvoit le faire distinguer au milieu de la foule d'oiseaux du même genre, qui habitent également ce nouveau con- tinent. Celui-ci est à peine aussi grand que le pouillot; un noir vif lui couvre la tête , la gorge , le dos et les couver- tures; un beau jaune-aurore brille par pinceaux sur le fond gris-blanc de l'es- tomac, et se renforce sous le pli de l'aile; cette même couleur perce en traits en- tre les pennes de l'aile, et couvre ïqs deux tiers de celles de la queue , dont la pointe est noire ou noirâtre , ainsi • M Li n ^ 1^74 HISTOIRE NATURELLE que les pennes de l'aile; ce sont-là les conletn's du mâle ; la femelle en diffère en ce que tout ce que le mâle a de noir vif, elle l'a d'un noirâtre foible , et d'un jaune simple , tout ce qu'il a d'aurore ou d'orangé. Edwards a donné les fi- gures de la femelle et du mâle que Ca- tesby représente aussi sous le nom de rossignol de muraille; r^uis d'une taille plus grande que celui d Edwards et que celui de nos planches enluminées , ce qui fait imaginer une variété dans l'es- pèce. LE RUBIN, G T GOBE-MOUCHE ROUGB HUPPÉ de /a ri i^ 1ère des ^mazonesm , De toute la nombreuse famille des gobe-mouches , celui-ci est le plus bril- lant ; une taille fine et légère assortit l'éclat de sa robe : une huppe de petites plumes effilées d'un beau rouge - cra- moisi , se hérisse et s'étale en rayons sur sa tête ; le même rouge reprend sous le bec , couvre la gorge , la poitrine , 'L LE tit-lù les I diffère de noir y et d'un l'aurore lé les fi- que Ca- nom de ne taille Isetque lées , ce ans l'es- ROUGB \oiiesm , lille des lusbril- assortit e petites ^e - cra- yons sur md sous oilrine , I>U GOBF-MOUCITK. 7>J^ le ventre , et va s'étendre aux couver- tures de la queue; un cendré - brun, coupé de quelques ondes blanchâtres au bord des couvertures, et même des pennes , couvre tout le dessus du coips et les ailes; le bec très-applati, a sept lignes de longueur; la queue deux pou- ces; elle dépasse les ailes de dix ligues, et la longueur totale de l'oiseau est de cinq pouces et demi. M. de Comnier- son l'avoit nommé me'sange cardinal: mais ce petit oiseau étant encore moins cardinal que mésange, nous lui avons donné un nom immédiatement relatif à la vivacité de sa couleur. Ceseroit, sans contredit , un àes plus jolis oi- seaux que l'on peut renfermer en cage , mais la nature , dans le genre de nour- riture quelle lui a prescrite , paroît l'avoir éloigné de toute vie commune avec l'homme , et lui avoir assuré , après le plus grand des biens , le seul qui en répare la perte , la liberté ou la mort. I s ZyG HISTOIRE naturelle LE GOBE-MOUCEIE ROUX de Cajenne. Ce gobe-inouche , long de cinq pou- ces et demi , est à-peu-près de la gros- seur du rossignol ; il est , sur tout le dessus du corps, d'un beau roux clair qui a du feu ; cette teinte s'étend jus- que sur les petites pennes de l'aile , qui couvrant les grandes , lorsqu'elle est pliée, n'y laissent voir qu'un petit trian- gle noir , formé par leur extrémité ; une tache brune couvre le sommet de la tête ; tout le devant et le dessous du corps est blanchâtre , avec quelques teintes légèrement ombrées de roux 5 la queue , qui est carrée , s'étale ; le bec large , court et robuste , et dont la pointe est recourbée, fait nuance à cet égard entre les gobe-mouches et. les tjrans. Nous ne savons si l'on doit rap- porter à cette espèce le gobe -mouche roux de Cajenne de M. Brisson. C'est une chose désolante que celte contra- riété d'objets sous une même dénomi- R -' ^ m r iir "•• LE Cajenne^ inq poii- la gvos- r tout le )ux clair end jiis- )ile, qui l'elle est itittriaii- trémité j nmet de dessous |uelques e roux j 3 5 Je bec dont ia ce à cet et . les oit rap- mouche n. C'est contra- énomi- DU GOBE-MOUCHE. ZjJ nation , à qui rien n'est comparable que Ja contrariété de dénomination sur le même objet , non moins fréquente chez les nomenclateurs : quoi qu'il en soit, le gobe-mouche roux de Cayenne a , selon M. Brisson, huit pouces de longueur, et le nôtre n'en a que cinq : voyez eu outre la différence des couleurs , en comparant sa phrase avec notre des- cription. Au reste, le gobe -mouche roux à poitrine orangée , dont nous avons donné ci-devant la description, ne diffère de celui - ci par aucun autre caractère essentiel que par la grandeur ; car sans cela, on pourroit le regarder comme une variété de sexe , d'autant plus que, dans ce même genre, les femel- les sont communément plus grandes que les maies 5 car si celte différence dans la grandeur étoit produite par fâge , et que le plus petit de ces deux oiseaux fût en effet le plus jeune , la tache oran- gée qu'il porte sur la poitrine seroit moins vive que dans l'adulte. I ; . "> al' ■• ' ^ I 'I II \ii?'î 578 HISTOIRE NATURELLE LE GOBE-MOUCHE A VENTRE JAUNE. Ce beau gobe -mouche habite en Amérique le continent et les iles; ce- lui que représente la planche enlumi- née venoit de Cajenne ; un autre a été envoyé de Saint - Domingue au Cabinet , sous le nom de gobe-mouche huppt^de Saint-Domingue.ïjf ouscroyom appercevoir, entre ces deux individus, la différence du mâle à la femelle. Celui qui est venu de Saint-Domingue pa- roît être le mâle ; il a le jaune doré du sommet de la tête beaucoup plus vif et plus large que l'autre , où ce jaune plus foible se montre à peine à traver.^ les plumes noirâtres de cette partie de la tête. Du reste , ces deux oiseaux se ressemblent ; ils sont un peu moins gros que le rossignol : leur longueur est de cinq pouces huit lignes; le bec, à peine courbé à la pointe, a huit lignes; la queue, deux pouces et demi ; l'aile pliée ne fatteint pas à LK "AUNE. bite en es; ce- nlumi- uitre a gue au mo ucht croyons lividus, e. Celui l\\e pa- ne doré up plus , où ce peine à e celte s deux nt un 1 : leur lignes; nte, a lices et pas à DU GOBE-MOU<: AE. S^y moitié ; la tache orangée de la tête est bordée de cendré -noirâtre 5 une bande blanche traverse la tempe sur les yeux , au - dessous desquels prend une tache du même cendré - noirâtre , qui vient se confondre dans le brun- roussâtre du dos : ce brun - roussâtre couvre les ailes et la queue , et s'cclair- cit un peu au bord des petites barbes des pennes : un beau jaune orangé cou- vre la poitrine et le ventre 3 celte couleur éclatante distingue ce gobe- mouche de tous les autres. Quoique les plumes jaunes dorées du sommet de la tête paroissent devoir se relever au gré de l'oiseau , comme nous le re- marquons dans nos petits soucis d'Eu- rope; cependant on ne peut pas pro- prement nonuiier celui-ci gobe-mouche huppé , puisque ces plumes , habituel- lement couchées , ne forment pas une véritable huppe , mais un simple cou- ronnement qui ne se relève et ne paroit que par instant. f 38o HISTOIRE NATURELLE LE ROI DES GOBE-MOUCHES. G N a donné à cet oiseau le nom de roi des gobe - mouches , à cause de la belle couronne qu'il porte sur la tôte, et qui est posée transversalement 5 au lieu que les huppes de tous les autres oiseaux sont posés longitudinalement. La figure , dans la planche enlumi> née ne rend pas assez sensible cette position transversale de la couronne ; elle est composée de quatre à cinq rangs de petites plumes arrondies , éta- lées en évantail sur dix lignes de lar- geur , toutes d'un rouge - bai très-vif, et toutes terminées par un petit œil noir , en sorte qu'on la prendroit pour la inignati.re d'une queue de paon. Cet oiseau a aussi la forme singu- lière , et paroît rassembler les traits des gobe-mouches, des moucherolles et des tyrans : il n'est guère plus gros que le gobe-mouche d'Europe , et porte un bec disproportionné, très -large , -", t%'S "'"i"i"»»»»TO!i^Hwww»mwi II '■..»< nom de e de la la tête, ent; au 3s autres Eilemeut. enlu mi- île cette uronne ; e à cinq lies , éta- s de lai- très-vif, petit œil roit pour paon, le singu- les traits cherolles plus gros , et porte - large , DU GOBE-MOUCHE. . 38l très-applati 5 long de dix lignes , hé- rissé de soies qui s'étendent jusqu'à sa pointe qui est crochue; le reste ne répond point à cette arme , le tafte est court, les doigts sont foibies ; l'aile n'a pas trois pouces de longueur, la queue pas plus de deux. On voit sur l'œil un petit sourcil blanc 5 la gorge est jaune; un collier noirâtre ceint le cou et se rejoint à cette teinte qui couvre le dos, et se charge sur l'aile en brun- fauve foncé; les pennes de la queue sont bai-clair; la même cou- leur, mais plus légère , teint le crou- pion et le ventre, et le blanchâtre de l'estomac est traversé de noirâtre en petites oades. Ce roi des gobe-mouches est très-rare ; on n'en a encore vu qu'un seul apporté de Cayenne, où même il ne paroit que rarement. LES GOBE-MOUCHERONS. Ici la nature a proportionné le ciias- seur à la proie : les moucherons sont Oiseaux. XIV. 33 ■ ) i i 582 HISTOIRE NATURELLE celle de ces petits oiseaux, que telle grosse mouche ou scarabée d'Amérique aitaqueroit avec avantage. Nous les avons "bu Cabinet du roi , et leur des- cription sera courte. Le premier de ces gobe - moucherons est plus petit qu'aucun gobe-mouche , il l'est plus que le souci , le plus petit des oiseaux de notre continent; il en a aussi à-peu- près la figure et même les couleurs; un gris d'olive , un peu plus foncé que celui du souci et sans jaune sur la tête , fait le fond de la couleur de son plu- mage; quelques ombres foibles de ver- dâtre se montrent au bas du dos, ainsi que sur le ventre, et de petites lignes d'un blanc jaunâtre sont tracées sur les plumes noirâtres et sur les couvertures de l'aile ; on le trouve dans les climats chauds du nouveau continent. La seconde espèce est celui que nous avons fait représenter dans nos plan- ches enluminées , sous le nom de petit gobe-mouche tacheté de Cayenne; il LE fue telle jnérique N'eus les eur des- imier de lus petit l'est plus > oiseaux si à-peu- ouleurs; )ncé que r la tête, son plu- (s de ver- 3S, ainsi « lignes s sur les vertures climats ue nous )s plan- de petit mnej il DU GOBE-MOUCHE. 383 est encore plus petit que le premier ; tout le dessous du corps de ce très- petit oiseau est d'un jaune-clair tirant sur la couleur paille. C'est un des plus petits oiseaux de ce genre : il a à peine trois pouces de longueur 5 la tête et le commencement du cou sont partie jau- nes et partie noirs, chaque plume jaune ayant dans son milieu un trait noir , qui fait paroîlre les deux couleurs dis- posées par taches longues et alterna- tives i les plumes du dos , des ailes et leurs couvertures sont d'un cendré- noir et bordées de verdâtre, la queue est très- courte , l'aile encore plus 5 le bec efElé se prolonge , ce qui porte toute la ligure de ce petit gobe-mouche en avant, et lui donne un air tout par- ticulier et très-recounoissable. Nous ne pouvons mieux terminer l'histoire de tous ces petits oiseaux chasseurs aux mouches , que par une réflexion sur le bien qu'ils nous pro- curent i sans eux , sans leur secours \ 1 ■^ 1 . 384 HISTOIRE NATURELLE l'homme feroil de vains ejfForts pour ëcarler les tourbillons d'insectes vo- lans dont il seroit a isailli : comme la quantité en est innombrable, et leur pullulation très-prompte , ils envahi- roient notre domaine , ils rempliroient l'air , et dévasleroient la terre , si les oiseaux n'ëtablissoient pas l'équili- bre de la nature vivante, en détrui- sant ce qu'elle produit de trop. La plus grande incommodité des climats chauds est celle du tourment continuel qu'y causent les insectes; l'homme et les animaux ne peuvent s'en défendre : ils les attaquent par leurs piqûres ; ils s'opposent aux progrès de la cul- ture des terres , dont ils dévorent toutes l'es productions utiles : ils in- fectent de leurs excrémens ou de leurs œufs toutes les denrées que l'on veut conserver: ainsi, les oiseaux bienfai- sans qui détruisent ces insectes ne sont pas encore assez nombreux dans les climats chauds, où néanmoins les ;sl •'Sé- L LE brts pour actes vo- ;omme la , et Jeur ; envahi- ipiiroient e, si les i'équiii- i détrui- . La plus Is chauds uel qu'y 3 et les fendre : 'iqiîres ; la cul- évorent ils in- 3e leurs on veut îienfai- "tes ne X dans )ius les DU GOBE-MOUCHE. 385 espèces en sont très-mu llipliëes. Et, dans nos pays tempérés , pourquoi som- mes nous plus tourmentés des mouches au commencement de l'automne qu'au milieu de l'été ? Pourquoi voit -on , dans les beaux jours d'octobre , l'air rempli de myriades de moucherons? C'est pr' rce que tous les oiseaux insec^ tivores , tels que les hirondelles, les ros- signols, fauvettes, gobe-mouches ,elc. sont partis d'avance, comme s'ils pré- voyoient que le premier froid doit dé- truire le fonds de leur subsistance, en frappant d'une mort universelle tous les êtres sur lesquels ils vivent : et c'est vraiment une prévoyance , car ces oi- seaux trouveroient encore , pendant les quinze ou vingt jours qui suivent celui de leur départ, la même quan- tité de subsistance, la même fourni- ture d'insectes qu'auparavant: ce petit temps , pendant lequel ils abandonnent trop tôt notre climat , suffit pour que les insectes nous incommodent, par ) • * 586 HISTOIRE NATURELLE leur multitude , plus qu'en aucune au- tre saison ; et cette incommodité ne feroit qu'augmenter , car ils se multi- plieroient à l'infini , si le froid n ar- rivoit pas tout à propos pour en ar- rêter la pullulation, et purger l'air de cette vermine aussi superflue qu'in- commode. ï LES MOUCHEROLLES. U ït '■ ii On trouve des moucherolles , ainsi que des gobe-mouches , dans les deux continens ; mais dans chacun les espè- ces sont différentes , et aucune ne pa- roît commune aux deux. L'océaa est pour ces oiseaux , comme pour tous les autres animaux des pays méridionaux , une large barrière de séparation , que les seuls oiseaux palmipèdes ont pu franchir, par la faculté qu'ils ont de se reposer sur l'eau. Les climats chauds sont ceux du luxe de la nature^ elle y pare ses pro- cune au- oditë ne se tnulti- 3id n'ar- • en ar- l'air de e qu'in- LES. 'S , ainsi es deux es espè- 5 ne pa- :^an est tous les lonaux y n, que ont pu nt de se 3UX du es pro- DU GOBE-MOUCIIB. 587 ànctions, et quelquefois les charge de développemeiis extraordinaires : plu- sieurs espèces d'oiseaux , tels que les veuves , les guêpiers et les mouche- ToUeS; ont la queue singulièrement longue , ou prolongée de pennes exor- bitantes ; ce caractère les distingue des gobe-mouches, desquels ils diffèrent encore par le bec , qui est plus fort et un peu plus courbé en crochet à la pointe que celui des gobe-mouches. LE SAVANA. On l'appelle nfeuve à Cayenne; mais ce nom ayant été donné à un autre genre d'oiseaux , ne doit pas être adopté pour celui-ci, qui ne ressemble aux veuves que par sa longue queue ; com- me il se tient toujours dans les sava- nes noyées, le nom de savana nous a paru lui convenir. On le voit , perché sur les arbres , descendre à tout mo- ment sur les mottes de terre ou les ! !- ; i ' 'l i il It li^ 388 HISTOIRE NATURELLE touffes d'herbes qui surnagent, hochant sa longue queue coiuiue les lavandiè- res ; il est gros comme l'alouette hup- pée ; les pennes de la queue sont noi- res; les deux extérieures ont neuf pouces de longueur , et s'écartent en fourche 5 les deux qui les suivent im- médiatement n'ont que trois pouces et demi , et les autres vont en décroissant jusqu'aux deux du milieu qui n'ont qu'un pouce. Ainsi, cet oiseau à qui, en le mesurant de la pointe du bec à celle de la queue, on trouve quatorze pouces , n'en a que six du bec aux on- gles. Au sommet de la tête est une tache jaune, laquelle cependant man- que à plusieurs individus , qui sont ap- paremment les femelles. Du reste, une coiffe noirâtre , courte et carrée , lui couvre le derrière de la tête : au-delà le plumage est blanc, et ce blanc re- monte jusque sous le bec, et descend sur tout le devant et le dessous du corps 5 le dos est d'ua gris-verdâtre , \ ■^:^ 1, hochant lavandiè- ette hup- sont noi- ont neuf nrtent en vent im- pouces et croissant [ni n'ont u à qui , lu bec à patorze aux on- est une ut man- lont ap- Jte , une ée, hii ui-deià a ne re- lescend 3US du 'dâtre, l5Tf GOBE-MOUCIIE. 38f) fft l'aile brune. On voitcemoncheroll» au bord de la rivière de la Plata , et dans les bois de Montevideo , d'où ii a élë rapporté par M. Commerson. LE MOUCIIEKOLLE HUPPÉ à tête couleur d'acier poli. Ce moucherolle se trouve au Cap de Bonne-Espérance , au Sc^ndgal et à Madagascar. Le mâle a sept pouces de longueur, et la femelle huit pouces un quart, cet excès de longueur étant presque tout dans la queue : cependant elle a aussi le corf un peu plus épais, et à-peu-près de la grosseur de l'a- louette commune : tous deux ont la tête et le haut du cou, à le trancher circulairemenl à la moitié, enveloppés d'un noir luisant de vert ou de bleuâ- tre , dont l'éclat est pareil a celui de l'acier bruni : une belle huppe de même couleur, dégagée et jetée en arrière en plumet, pare leur tête où brille un œil couleur de feu : au coin du bec , qui est f il « A \ '^**^.%«.^ii rtMMMa»- T5()0 HISTOIRE NATURÏttR long de dix ligner , un peu arqué vers la pointe, et ro'igeâtre , sont des soies nssez longues. Tout le resta du corps de la femelle est blanc, excepté les grandes pennes , dont le noir perce â la pointe de l'aile pliée : on voit deux rangs de traits noirs dans les petites pennes et dans les grandes couvertu- res ; et la côte des plumes de la queue est également noire dans toute sa lon- gueur. Dans le mâle , au-dessous de la coiffe noire, la poitrine est d'un gris bleuâ- tre , et l'estomac , ainsi que tout le dessous du corps , sont blancs; un man- teau rouge bai vif en couvre tout le dessus jusqu'au bout de la queue ; cette queue est coupée en ovale et réguliè- rement étagée : les deux pennes du milieu étant les plus grandes , les au- tres s'accourcissent de deux en deux lignes ou de trois en trois, jusqu'à la plus extérieure, et de même dans la femelle. j»^î5*- ■ -m^^ "^WïF rc[\ié vers ; des soies dn corps ccepté les ir perce â voit deux es petites 3ouvertu- la queue e sa Ion- B la coiffe îs bleuÂ* 3 tout le un man- tout le uej cette réguliè- nnes du les au- n deux squ'à la dans la Dt; GO be-mot;ciie. Zqt Ce beau moucherolle est venu viu Cnp de Bonne-Espérance 5 on le trouvo aussi au Sénégal et à Madagascar selon M. Adanson ; il habile sur les mangliers qui bordent les eaux dans les lieux soli- taires et peu fréquentés du Niger et delà Gambra. LE MOUCHEROLLE DE VIRGINIE. * Catesby nomme ce moucherollo oiseau- chat (the cat-bird) , parce que sa voix ressemble au miaulement du chat : on le voit en été en Virginie ou il vit d'insectes ; il ne se perche pas sur les grands arbres , et ne fréquente que les arbrisseaux et les buissons. // est au grus , dit cet auteur , et mt^me un peu plus gros qu'une alouette. Il ap- proche donc, parla taille, de celle du petit tjranj mais son bec droit et pres- que sans crochet l'éloigné de celte famille; son plumage est sombre, la couleur en est mêlée de noir et de brun plus ou moins clair et foncé : le I 1 ) ■'N»»»*4««| HMMMMnwM^.,;^^ 1 \ I 392 HISTOIRE NATURELLE dessus de la tête est noir, et le dessus du corps, des ailes et de la queue est d'un brun-lbncé, noirâtre même sur la queue ; le cou , la poitrine et le ven- tre sont d'un brun plus clair : une teinte de rouge terne paroît aux cou- vertures du dessous de la queue; elle est composée de douze plumes , toutes *d' égale longueur , les ailes pliées n'en couvrent que le tiers ; elle a trois pou- ces de longueur; le bec a dix lignes et demie ; et Toiseau entier, huit pouces. Ce moucherolle niche en Virginie, ses œufs sont bleus, et il quitte cette con- trée à l'approche de l'hiver. LE MOUCHEROLLE BRUN tie la Martinique, Ce moucherolle n'est pas à longue queue comme les précédens ; par sa grandeur et sa figure , on pourroit le regarder comme le plus gros des gobe- mouches; il diflPère des tyrans par la forme du bec qui n'est pas assez cro- ■*■%■ ï LLE le dessus queue est aéme sur et le ven- lir : une aux cou- eue^ elle es, toutes iliées n'en trois pou- ^ lignes et lit pouces. :ginie, ses cette con- BRUN à longue par sa )urroit le djes gobe- ns par la ssez cro- DU GOBB-MOUCEE. SqS chu, et qui d'ailleurs est moins fort que le bec du plus petit des tyrans ; il a néanmoins huit lignes de longueur , et l'oiseau entier six pouces et demi ; un brun-foncé de teinte assez égale lui couvre tout le dessus du corps, la tête, les ailes et la queue ^ le dessous du corps est ondulé transversalement de blanc ^ de gris et de teintes claires et foibles d'un brun roux; quelques plumes, plus décidément rougeâtres, servent de couvertures inférieures à la queue î elle est quarrée , et le bord des pennes extérieures est frangé de lignes blan- ches. , LE MOUCHEROLLE à queue fourchue du Mexique, Ce moucherolle est plus gros que 1 alouette ; sa longueur totale est de dix pouces , dans laquelle la queue est pour cinq ; ses yeux sont rouges 5 le bec, long de huit lignes, est droit, applati , et assez foible ; ses couleurs sont un gris Oiseaux. XIV. 84 ^^^^VtB*»! mmmm V J 3()4 HISTOIRE NATURELLE très-clair qui couvre la tête et le dos , sur lequel devroit être jetée , dans ki figure en luminëe , une légère teinte rougeâtre r le rouge du dessous de l'aile perce encore sur le flanc dans le blanc qui couvre tout le dessous du corps ; les petites couvertures , sur un fond cendré, sont bordées de lignes blan- ches en écailles; le même frangé borde les grmides couvertures , qui sont noi- râtres; les grandes pennes de faile^ont tout-à-feit noires, et entourées de gris- roussâtre : les plumes les plus exté- rieures dans la queue sont les plus lon-r gués, et se fourchent comme la queue de l'hirondelle ; les suivantes divergent moins et s'accourcissent jusqu'à celle du milieu, qui n'a que deux pouces : toutes sont d'un noir velouté et frangé de gris-roiissâtre ; les barbes extérieu- res des deux plus grandes plumes de chaque côté paroisseiit blanches dans presque tonte leur longueur. Quelques, individus ont la queue moins longue j ; 1 <■■ .jioc:. ■^:-^' î; t le dos » dans la 'e teinte de Taile le blanc Q corps; un fond es b lan- gea borde jont noi- 'aile^ont î de gris- us exté- plus Ion- la queue livergent u'à celle pouces : et frangé xtérieu- uuaes de les dans Quelques. s longue DU GOBE-MOUCHE. S^Ii que ne l'avoit celui qui est représenté dans la planche, et qui avoit été en- voyé du Mexique à M. de Boynes , alors secrétaire d'état au département de la Marine. LE MOUGHEROLLE DES PHILIPPINES. Ce moucherolle est de la grandeur durossignol^ son plumage est gris-bruii sur toute la partie supérieure du corps; les ailes et la queue sont blanchâtres sur toute la partie inférieure depuis le dessus du bec; une ligne blanche passe sur les yeux ; des poils longs et diver- gens paroissent aux angles du bec. C'est là le peu de traits obscurs et monotones dont on puisjje peindre cet oiseau qui est au Cabinet, et sur lequel , du reste , nous n'avons d'autre indica- tion que celle de sa terre natale. »f«*»--. ««i •«IMN«l mmmmmm '4kHM)*<*'MV*'MMR^ .* n: Si ht il < 5 I Zg6 HISTOIRE NATURELLE LE MOUCHEROLLE DE VIRGINIE à huppe verte, L*ON a donné, d'après M. Brisson, le nonn de gobe-mouche à cet oiseau dans nos planches enluminées. Caftesby Ta indiqué sous la dénomination de preneur de mouches , et il en a donné la figure planche 52 ; mais sa longue queue et. son long bec indiquent assez qu'il doit être placé parmi les mouche- rolles , et non pas avec les gobe-mou- ches ; il est d'ailleurs un peu plus grand que ces derniers, ayant huit pouces de longueur , dont la queue fait près de tnoitié : son bec applati, garni de soies, et à peine crochu à sa pointe , est long de douze lignes et demie ; la têle gar- nie de petites plumes couchées en de- mi-huppe; le haut du cou et tout le dos sont d'un vert-sombre -, la poitrine et le devant du cou sont d'un gris- plombé 5 le ventre est d'un beau jaune 5 l'aile est brune , ainsi que la plupart •■'■•■«"m f .»-A**)ft, ''^^fl. LE IGINIE Brîsson, ît oiseau Catesby \ûon de a donné a longue 3nt assez noiiclie- ae-mou- lus grand ouces de près de desoies, est long êle gar- s en de- tout le poitrine m gris- Li jaune; plupart Dtr GOBE-MOUCHE. 097 de ses grandes pennes , qui sont bordées de rouge - bai ; celles de la queue de même. Cet oiseau na pas encore la fortne des tyrans, mais il pareil déjà participer de leur naturel triste et mé- chant; il semble, dit Calesby , par les cris désagréables de ce preneur de mou- ches , qu'il soil toujours en colère : il ne se plaît avec aucun autre oiseau. Il fait ses petits à la Caroline et à la Vir- ginie, et se retire en hiver dans des pays encore plus chauds. LE SCHET DE MADAGASCAR. On nomme schet, à Madagascar, un beau mouciierolle a longue queue, et on y donne à d'autres le nom àescket*' ail et de schet-vouloulou, qui signifient apparemment schet roux et schet va- rié , et qui ne désignent que deux va- riétés d'une même espèce. M. Brisson en compte trois ; mais quelques diver- sités de couleurs ne peuvent former .• »-. 3^0 HISTOIRE KAIURELLK des espèces difi'érentes , quand la for- me , la taille et tout le reste des pro- portions sont les nriêmes. Les schets ont la figure alongée de la lavandière ; ils sont un peu plus grands , ayant six pouces et demi de -ongueur jusqu'à l'extrémité de la vraie queue, sans parlef des deux plu-* mes qui l'agrandiroient extrêmement si on les faisoit entrer dans la mesure : le schet que rious avons sous les yeux ayant onze pouces, à le prendre de l'ex- trémité du bec à celle de ces deux pen- ues ; le bec de ces oiseaux a sept lignes, il est triangulaire , très-applati , très- large à sa base, garni desoies aux angles, et tant soit peu crochu à la pointe ; une belle huppe d'un vert-noir, avec l'éclat de l'acier poli , couchée et troussée en arrière, couvre k tête de ces trois schets 3 ils ont Tiris de l'œil jftune, et la paupière "bleue. Dans le premier, le même noir de la htiiipô enveloppe le cou, Couvre le ■I m •<*■" ■r«.% ir.*-i^^t-f«' •«'-, ' ^'i, '-JU*»»»*»'/* ^.•__'••^»J.^».-- 1 la for- des pro- mgëe de peu plus demi de i de la eux plu-* itnement mesure : les yeux î de l'ex- Bux peu- ►t lignes, ti , très- X angles, nte ; une ec l'éciak ussée en es trois lune, et noir de >uvre le DU GOBE-MOUCHE. 3^3 dos, les grandes pennes de '* lileel de la queue, dont les deux lon^^ues plumes ont sept pouces de longueur , et sont blanches, ainsi que les petites pennes de l'aile et tout le dessus du corps. Dans le schet-all , ce vert-noir de la huppe ne se trouve que sur ies grandes pennes de l'aile , dont les couverture» «ont marquées de larges lignes blan- ches 5 tout le reste du plumage est d'un rouge-bai , vif et doré , qu'Edwards définit belle couleur cannelle éclatante, qui s'étend également sur la queue et sur les deux longs brins : ces brins sont semblables à ceux qui prolongent la queue du rollier d'Angola ou de celui d'Abyssinie , avec la différence que ^ dans le rollier, ces deux plumes sont les plus extérieures, au lieu que, dans Je moucherolle de Madagascar, ce sont les deux iatérieures qui sont les plus longues. Le troisième schet, ou le schet vou- louiou , ne diffère pi'esque du prêté- .:j^.•J•^9:■^^1m■^■■^ ' ^^...s*-""-^-^^-i-"-" •.»~..^,,f '--••«»►' 400 HISTOIRE NATURELLE dent que par les deux Ionp;ue9 plumes de la queue, qui sont blanches 5 le reste de son plumage étant rouge- bai, com- me celui du schet-all. Dans le schet- all du Cabinet du roi , ces deux pennes ont six pouces : dans un autre indivi- du , que nous avons également mesuré, elles en avoient huit , avec les barbes extérieures, bordées de noir aux trois quarts de leur longueur , et le reste blanc ; dans un troisième , ces deux longues plumes manquoient, soit qu'un accident en eût privé cet individu , soit qu'il n'eût pas encore atteint l'âge où la nature les donne à son espèce , ou qu'il eût été pris dans le te;nps de la mue, qu'Edwards croit être de six mois de durée pour ces oiseaux. Au reste , on les trouve à Ceylan et au Cap de Bonne -Espérance comme à Madagascar; Knox les décrit assez bien 5 Edwards donne le troisième schet sous le nom d! oiseau de paradis pie ; quoiqu'ailleurs il relève une pa- • tn??"?" ■■^r-'--*'^'^" .«»«' "■' BLLS lies plumes les 5 le reste î-bai, com- is ïe schet- [eux pennes itre indivi- mt mesuré, les barbes If aux trois et le reste , ces deux , soit qu'un individu , tleint rage on espèce , le te.nps oit être de liseaux. Ceylan et ce comme écrit assez troisième ie paradis e une pa* DU GOBE-MOUCHE. 40I reille erreur de Seba : en effet, ces oiseaux diffèrent des oiseaux de para- dis par autant de caractères qu'ils en ont qui les unissent au genre des mou- clierolleso LE TYRAN DE CAYENNE. Le tyran de Cayenne est un peu plus grand que la pie - grièche d'Europe nommée ït^corcheur. L'individu que nous avons au Cabinet a tout le dessus du corps d'un gris-cendrë , se nuançant jusqu'au noir sur l'aile, dont quelques pennes ont un léger bord blanc ; la queue est de la même teinte noirâtre ; elle est un peu ëtalëe , et longue de trois pouces : l'oiseau entier a sept pouces , et le bec dix lignes ; un gris plus clair couvre la gorge, et se teint de verdâtre sur la poitrine; le ventre est jaune- paille ou soufre-clair ; les petites plu- mes du haut et du devant de la tête, relevées à demi , laissent appercevoir i.^.yji..ii^[ii.>.j<^^»^,. .■4tr.t!».,»l»i^-«ff<* ^T' .-i». •»<. ,, 4- n r 403 HISTOIRE NATURELLE entr'elles quelques pinceaux jaune- ci Iron et jaune-aurore 5 le bec applati et garni de ses soies , se courbe en cro- chet à la pointe : la femelle est d'ua brun moins foncée. , LE CAUDEC DE CAYENNE. ! t 1^ ') Il a huit pouces de longueur; le bec, ilchaucré par les bords vers sa pointe crochue , et hérissé de soies , a treize lignes ; le gris-noir et le blanc , mêlé dç quelques lignes roussâtres sur les ailes, composent et varient son plumage j le blanc domine au-dessous du corps , où il est grivelé de taches noirâtres alon<«- gées 5 le noirAU'e, à son tour, domine sjr le dos , où le blanc ne forme que quelques bordures : deux lignes blan- ches passent obliquement , l'une sur l'œil , l'autre dessous 5 de petites plu- mes noirâtres couvrent à demi la tache jaune du sommet de la tête; les pennes de la queue , noires dans le milieu, sont ï% ^j*'"'«i««âMdc: .;5*!" LE : jnune- c npplati e en cro- est d'ua 3NNE. r; le bec 5 îa pointe a treize , mêlé de les ailed, mage j le ;orps, où Tes alon«- , domine irme que les blan- une sur ites plu- la tache s pennes ieu, sont- I ( i DU GOBE-MOUCHE, 4o3 largement bordées de roux; l'ongle postérieur est le plus fort de tous. Le caudec vit le long des criques, se per- chant sur les branches basses des ar- bres, sur-tout des palétuviers, «t chas- sant apparemment aux mouches aqua- tiques. Il est moins commun que le titiri , dont il a l'audace et la méchan- ceté. La femelle n'a point de tache jaune sur la télé , et , dans quelques mâles , cette tache est orangée , diffé- rence qui probablement tient à celle LE TYRAN DE LA LOUISIANE- Cet oiseau a été envoyé de la Loui- siane au Cabinet du roi sous le nom de gobe-mouche ; il est de la grandeur de la pie - grièche rousse nommée écor- cheur; il a le bèc long, applati, garni de soies et crochu 3 le plumage gris- brun sur la tête et le dos, ai-doisé-clair à la gorge , jaunâtre au ventre, et roux- I i--^ v-^-^vii. j 404 HISTOIRE NATUllELLE clair sur les grandes pennes : quelques traits blanchâtres se marquent sur les grandes couvertures; les ailes ne re- couvrent que le tiers de la queue , la- quelle ^st de couleur cendrée brune , lavée du petit roux de l'aile. !Mous ne connoissons rien de ses mœurs , mais ses traits semblent les indiquer suffi- samment ; et, avec la force des pipi- ris, il eu a vraisemblablement les ha- bitudes. . , Oiseaux gui ont rapport aux genres des Gobe-mouches et Moucherolles* K^ LE KINKIMANOU DE MADAGASCAR. Cet oiseau, qui s'éloigne. des gobe- mouches par la taille, étant pres- qu'aussi grand que la pie-grièche, leur ressemble néanmoins par plusieurs ca- ractères, et doit être mis au nombre de ces espèces qui , quoique voisines d'un genre , ne peuvent y être com- prises, et restent indécises pour nous 'v,f,0^^*fii^r'^'*i^* ..-olifurf'jfel'- jelques sur les ne re- lie, la- brune y 1 ous ne , mais r suffi- ;s pipi^ les ha- ïrez des lies. iSCAR. gobe- pres- e, leur urs ca- ombre oisines cora- r nous DU GOBE-MOUCHE. 4o5 convaincre que nos divisions ne font point ligne de séparation dans la na- ture, et qu elle a un ordre différent de celui de nos abstractions. Le kinki- manou est gros et épais dans sa lon- gueur, qui est de huit pouces et demi; il a la tête noirâtre; cette couleur des- cend en chaperon arrondi sur le hauf. du cou et sous le bec ; le dessus du corp» est cendré, et le dessous cendré-ble ; le bec légèrement crochu à la pointe n'a pas la force de celui de la pîe- grièche , ni même de celui du j eiit tjran ; quelques soies courtes sortent de Tangle; les pieds de couleur plom- bée sont gros et forts. Les habitans de Madagascar lui ont donné le nom de kinkimanou , que nous avons adopté. LE PIAUHAU. Le piauhau a onze poucep "^e lon- gueur , et il est plus gram jue la grande grive nommée draine. Tout son QiseaiiA, XIV. 35 i ) '*^ l! ii ( >r 406 HISTOIRP TtfAm,. xuiRE NATURELLE «ouvre : g t';;P°-P- foncé c,.i pointe. P '" '"■o'^^iet à la , â la capture desauel? I1 «ature paroît avoir dL,i„4 JeTec de ces oiseaux. Ils sont très-vifs et prescue que les bois, comme les toucans, et on ne manque guère de les voir d;ns les W ou on rencontre le piauhau. , ™; ^™«°" demande si le iaoapu de Marcgrave n'est point le même '"'^if^ ;-jp-*f----;-«s**--K: . -)s^m¥^f'^**<^U^.^\mm*i^^.v.^^^ , liorâ ticé qui jue n a nd jus- long de a base, e pres- let à la Mandes , es tou- jremeiit irrissent lais ap- des in- uels la bec de resque abitent , et on ans les u. jacapu même DU GOBE-MOUCHE. 4o7 que son grand gobe-mouche noir de Cayenne, ou que notre piauhau? on peu lui répondre que non; le jacapu de Marcgrave est , à la vérité , un oiseau noir , et qui a une tache pourpre ou plutôt rouge sous la gorge ; mais en même temps il a la queue a longue ^l'aile accourcie avec la taille de l'alouette : ce n'est point-là le piauhau. Ainsi, le kinkimanou et le piauhau de Cayenne , sont des espèces voisines , et néanmoins essentiellement diffé- rentes de toutes celles des gobe-mou- ches , moucheroUes et tyrans , mais que nous ne pouvions mieux placer qu*à leur suite. Espèces connues dans ce gt ftreT Le Mouclierolle huppé à tête couleur d'acier poli, Muscicapa Paradisî, Le Schet de Madagascar, muscicapa Mu» ta ta. Le Gobe-mouche huppé de la Martinique, muscicapa Martinica» 1;. ■■'■•■'■«■ LE Caroline ^ du Mexi- î, muscî' I or^ngëe ï, musci" apa Pyg- "Minuta. r. s. Je verte, Ferox, •apa Lu* use ic apa \uticil2a» laroline , 1 DU GOBE-MOUCHE. 409 Le Moucherolle vert de Caroline , musci- capa p^iridis. Le Gobe-mouche à ventre jaune, mutcicapa Cayanensis» Le Gobe-mouche olive , muscicapa Olîpacea, Le Gobe-raouchc à bandeau blanc , musci- capa Senegalensis, Le Gobe-mouche huppe du Sénëgal, mus- cicapa Cristata. Le Gobe-mouche huppé de Bourbon, muS'* ci cap a Borbonica, Le Gobe-mouche à gorge brune, muscicapa Melanoptera, Le Gobe-Mouche de l'île de France, musci- capa Undulata, Le Kinkimanou de Madagascar , muscicapa Cana, Le Vira - ombë , muscicapa Madagascar riensis. Le Moucherolle des Philippines , musci- capa Philippensis, Le petit Azur, muscicapa Cœruîea. Le Gobe -mouche du Cap de Bonne -Espé- rance, muscicapa Capensis, Le Gillit , muscicapa Bicolor, Le Moucherolle de Virginie , muscicapa Ca- roiinensis, L'Aodon, muscicapa ^cdon. ^v î A M ■ > i, 410 HISïOinE NATURELLE Le Moucherolle hrun de la Martiuique ^ muscicapa Petechia. Le Gobe-mouche tacheté de Cayenne, mus- cicapa P^irgata. Le Gobe-mouche olive 9 muscicapa A.gilis^ Le Gobe-mouche proprement dit , muscicapa Grisola^ ÏIN 1>V1 TOME QVAIORZIÈMBU '\\1 ' DE L'IMPRIMERIE DE GUILLEMINET. ffl^ "■i-. ju... ,,^«»W5fcSft«iU5S^'"*'* ',î^-«m*'^'*ï****-^'*^''<^~<»'~ Z-^^^' W,'4«^',-' iuigiie ^ e, mus- iscicapa E^ [INET. '^^^W^P^S^^î^^' .^j^r^i^C ^^Ji^. ■-' ; • vï, ■ > * - 0 .^*"^ >-..,*"-.*.>-■■ ^\^- ., .•'