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Photographie
Sciences
Corporation
23 WEST MAIN STREET
WEBSTER, N.Y. 14580
(716) 372-4503
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Microfiche
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Tachnical and Bibliographie Notas/Notes tachniquas et bibliog.aphiquas
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D
D
n
%/
D
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qu'il lui a été possible de se procurer. Les détails
de cet exemplaire qui sont peut-être uniques du
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D
D
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A.Vl-1.
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to tha ganarosity of :
Seminary of Québec
Library
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posaibla conaidaring tha condition and iagibility
of tha originai copy and in icaaping with tha
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L'axamplaira filmé fut raproduit grAca à la
généroaité da:
Séminaire de Québec
Bibliothèque
Laa imagaa suivantaa ont été raproduitaa avac la
piua grand soin, compta tanu da la condition at
da la nattaté da l'axamplaira tilmé, at 9n
conformité avac las conditions du contrat da
filmaga.
>s
Original copiaa in printad papar eovars ara fllmad
baginning with tha front covar and anding on
tha laat paga with a printad or illuatratad impraa-
sion, or tha bacit covar whan appropriata. Ail
othar original copiaa ara filmad baginning on tha
first paga with a printad or illuatratad impraa-
sion, and anding on tha laat paga with a printad
or illustratad impraaaion.
Tha laat racordad frama on aach microficha
shall contain tha symboi — ^(maaning "CON-
TINUED"). or tha symboi ▼ (maaning "END"),
whichavar appiiaa.
Mapa, plataa, cha.ns, etc.. may ba ftlmad at
diffarant raduction ratioa. TItoaa too larga to ba
antiraiy includad in ona axpoaura ara filmad
baginning in tha uppar iaft hand cornar. laft to
right and top to bottom. as many framaa aa
raquirad. Tha foilowing diagrama illustrata tha
mathod:
Laa axamplairaa originaux dont la couvartura en
papiar ast impriméa sont filmés an commançant
par la pramiar plat at an terminant soit par la
darniéra paga qui comporta una ampreinta
d'impraasion ou d'illustration, soit par la second
plat, salon le caa. Tous laa autrea exemplaires
originaux sont filmés an commençant par la
première paga qui comporte une empreinte
d'impreaaion ou d'illustration et en terminant par
la dernière paga qui comporta une telle
empreinte.
Un daa symbolaa suivants apparaîtra sur la
dernière image da chaque microfiche, selon le
caa: la symbole — »• signifia "A SUIVRE ", le
symbole V signifia "FIN".
Laa cartea. planchas, tableaux, etc., peuvent être
filmée à daa taux da réduction différents.
Lorsque le document est trop grand pour être
raproduit an un seul cliché, il eat filmé à partir
da l'angle supérieur gauche, de gauche à droite.
et de haut en baa, en prenant le nombre
d'images néceaaaira. Les diagrammes suivants
illustrant la méthode.
errata
to
pelure,
>n à
n
32X
1 2 3
1
2
3
4
5
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HISTOIRE NATURELLE
DES VÉGÉTAUX.
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HISTO
DES
CLASSÉS
Avec la citation de la^gga^j^^rdre de
Linné , et Pindication de l'usage que 1 ou
peut faire des plantes dans les arts , le com-
merce , l'agriculture, le iardinage , la
médecine, etc. des figures dessinées d après
jmtnre, et un GENERA complet, selon le
système de Linné , avec des renvois aux
familles naturelles de A. L. de Jussien.
Par J. B. LAMARCK , de l'Institut nationale France ,
et professeur au Muséum d'Hist^
Et par B. MIRBEL , memb-
Sciences , Lettres et Arts de Pî
Botanique à l'Athénée de Paris./
TOME
KE L'IMPRIMERIE DE CRAPELET.
A PARIS,
Chez Deterville, rue duBalloir, n° iS.
AN XI — 180 3.
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HISTOIRE NATURELLE
DES PLANTES.
Suite DES GRAMINEES.
I.
Deux styles ; une ou deux étamines.
^1
I'' GENRE.
JARAVA , Jarava, R. P. Juss. ms».
( Monandrie-digynie, )
Caractère générique. Glume uniilore à deux
balles i calice à une seule foliole plus pe-
tite que les balles , terminée par une arête
torse , dont la base est entourée de poils
nombreux ressemblant à une aigrette ;
une étamine ; anthère oblongue , four*
chue à l'une et l'autre extrémité.
Botanique. VI.
HISTOIRE NATURELLE
I r GENRE.
!!
ANTHOXANTHE,felouve; Jn^
THOXANTHUM. L. J. ( Diaudrie^
digynie. L. Gm. )
Caractère générique. Glunie uniflore àdeux
balles ; calice à deux folioles oblongues,
pointues; deux petites écailles intérieu-
res.
Les fleurs sont disposées en ^pi pa-
nicnle.
Anthoxanthum : fleur des fleurs en
grec.
<'i
11
i
w
i i.
A
DES MUHLENBERGIES. Ù
drie^
ïdeux
gués,
Jrieu-
I ].
Deux styles ; trois étamines ; glume uni-
flore. ( Triandrie-digynie. L. Gm. )
Iir GENRE.
MUHLENBERGIE , Muhlenber-
GiA, Schieb. Juss. mss.
n pa-
rs en
Caractère générique, Glume à une balle
( uniflore ? ) ; calice à deux folioles , l'ex-
térieure munie d'une arête velue à sa
base ; l'intérieure plus courte et terminée
en pointe ; deux petites écailles intérieu-
res -, deux styles i graine reui'eimée dans
le calice.
Muhlenbergia j. du nom d'uu bota.-
niste.
'
irl
fi
i
HISTOIRE NATURELLE
IV GENRE.
ARISTIDE, Aristiha. Linn. Juss.
Caractère générique. Glume à deux balles ;
calice d'une seule foliole ayant trois arê-
tes à sou sommet»
V' GENRE.
CRYPSIS, Crybsis, Ait. Juss.
Caractère générique. Glume à deux balle*
oblongues , inégales, sans arête.
Les fleurs sont disposées en epi ou
en tête, et sont quelquefois à deux éta-
mines.
Crypsis : renfermé ou couvert en
grec, parce que l'e'pi est garni à sa base
d'une feuille en forme de spatlie.
'
\
•% •''.
DES ALOPÉCURES. 5
V I" GENRE.
r
ALOPECURE, vulpin-, Alopb-
cujius, Linn. Juss.
Caractère générique. Glume à deux balles ;
calice à «ne seule foliole, musiie d'une
arête à sa base extérieure.
liiis fleurs sont disposées en c'pi.
AlopecuruH signifie queue de renard
en grec.
VIT GENRE.
PHLEON, Phleum. Linn. Juss.
Caractère générique. Glume à deux balles
tronquées, surmontée d'une petite poin-
te ; calice à deux folioles, un peu plua
petit que la glume.
Les fleurs sont en épi serré.
Phleum : abondance en grec.
tm
ifefettj.
r
O HISTOIRE NATURELLE
VHP GENRE.
PHALARIS ou ALPISTE , Phala-
RIS. Linn. Juss»
Caractère générique. Glume à deux balles
égales , en forme de carène ; calice à deux
folioles concaves, pointues, inégales^
plus courtes que les balles.
Les fleurs sont en panicule lâche ou
serrée.
Le phalaris des Canaries {^phalaris
Canariensis , L. ) , originaire des Ca-
naries, et naturalise chez nous, a les
fleurs paniculëes , serrées en épi ; ses
chaumes hauts de deux pieds ; ses feuil-
les molles et velues. Ses graines con*
tiennent une bonne farine dont ori peut
faire du gruau. On cultive cette plante
en France pour la nourriture des serins.
Phalaris vient d'un mot grec (jui si-
gnifie blanchâtre^
l!
DKS PASPALON5.
I X" GENRE.
PASPALON, P^spALUM. L. J.
Caractère générique, Glume à deux balles
égales , arrondies et concaves ; calice à
deux folioles persistantes et presque éga-
les aux balles de la gluine.
Les fleurs sont disposées d'un seul
côté sur un axe plus ou moins membra-
neux.
Hippocrate donnoit le nom de />flf«-
palon au millet.
i V.
I
xB]
r'
8 HISTOIRE NATURKLLE
X« GENRE.
PIGITAIRE, DiGiTARiA, Hall. Juss.
Panicum. Linn.
Caractère générique. Glume à deux balles
inégiles terminées en pointe ; calice à
une foliole.
Les fleurs sont latérales comme dans
les paspales ; les épis sont digités. Le
panicum dactylon de Linné rentre dans
ce genre. Ses fleurs sont sur plusieurs
épis digités , ouverts , velus à leur base
intérieure; cliacune est solitaire; son
chaume a un pied de haut, et jette de
sa base des rejets rampans , épais , cy-
lindriques ; ses feuilles sont étroites et
d'une couleur glauque. Cette plante est
commune en Europe ; elle a les mêmes
propriétés que le chiendent ( triticum
7 ipcnsj L.). Sa racine contient un prin-
cipe sacchaiin et une substance amy«
lacée.
^r:
DES PANIQUES. 9
X r GENRE.
PANIQUE ou PANIS ou MILLET -,
Panicum. Linn. Juss.
Caractère générique. Glume à trois balles ,
dont une extérieure très-petite î calice à
deux folioles cartilagineuses , persistan-
tes.
Les fleurs sont disposées en panicule
lâche ou serrée, et souvent garnies de
soies. De Jussieu soupçonne que chaque
glume est essentiellement biflore, et
que la troisième balle extérieure repré-
sente une fleur avortée.
Le panique millet {pcmicum milia-
ceum, Linn.) a ses fleurs disposées en
panicule lâche. Son chaume est droit ,
rameux , haut de deux ou trois pieds ;
la gaine de ses feuilles velue \ les val-
ves de ses glumes sont marquées de
nervures et terminées en pointe. Cette
Botanique. VI. *
(^
■■*?:
*ÊÊi<*ftm
10 HISTOIRE NATURELLE
espèce originaire des Indes orientales
et cultivée dans quelques provinces de
France, donne une graine farineuse
qui sert à faire du pain et du gruau.
Elle sert aussi à engraisser la volaille.
Le panique d'Ilalie {panicum Itall-^
cum , Linn. ) à épi composé de petits
épis, rapprochés de l'axe commun, est
laineux , et chaque fleur est enveloppée
de soies beaucoup plus longues qu'elle-
les feuilles sont pointues et rudes au
toucher. Cette plante croît dans les In-
des , en Italie et en Languedoc. Dans
le temps de disette, on peut en faire du
pain. On mange la graine mondée et
cuite dans du lait , du bouillon ou de
l'eau : elle sert aussi à nourrir les oiseaux
et la volaille.
Panicum vient de panis , pain.
I.
"■"" iii^i
■""TiT
DES MILS.
1%
le;
X I r G E
MIL, MiLiu
Caractère générique.
ventrues , presqu'ég
folioles inégales, pi
de la glume.
Les fleurs sont paniculées ou en épig.
djgités ; les stigmates sont pi urne ux.
X 1 1 P GENRE.
AGROSTIS, Agrostis, Linn. Juss.
Caractère génefique. Glume à deux balles
aiguës ; calice à deux folioles inégales ,
plus grandes que les balles de la glume >
avec ou sans arête.
Les fleurs sont en panicule.
L'agrostis , ëpi-de-vent {^agrostis spi-
ca-venti , Linn. ) a sa panicule longue,
ample, ëtalëe^ ses fleurs, àglumes lisses.
^3\
12 HISTOTRE NATURELLE
portées- Sttr.des pédoncules capillaires;
laJÊoJibr/éîLterieure de ses calices mu-
jdJc d'une arête droite et longue j son
chaumfi^d'e trois pieds droit; les gaines
de SCS feuilles striées. Cette graminée
est un excellent fourrage pour les che-
vaux : on peut en retirer un principe
colorant applicable sur les laines.
^grostis vient du grec, et signifie
champ.
X I V« GENRE,
STIPE, Stipa. Linn. Jass.
I
Caractère générique. Glurae à deux balles
aiguëii ; calice à deux folioles , l'inté-
rieure surmontée d'une barbe très-longue
partant de sa base.
Peut-être faudroit-il placer ici le
tirsa des Cosaques. A la vérité, selon
Guettard, il a une seule foliole surmon-
tée d'une longue arête ; mais il ne se-
roit pas mieux placé dans les aristides
-"mmmmm.
"vt^y
r
DES STITES. l5
dont le calice , également d'une seule
foliole, est armé de trois arêtes. Cette
plante , que Lamarck a nommée stipa
uhranensis , a une panicule lâche et
rameuse, et ses feuilles sont très-étroi-
tes et pointues. Elle croît dans l'Ukrai-
ne , et fait un excellent fourrage pour
les chevaux.
Le stipe tenace ( stipa tenacissima ,
Linn. ) a ses arêtes velues à leur base ;
sa panicule resserrée en épi et ses feuil-
les filiformes.
Cette plante est une source de ri-
chesse pour plusieurs provinces d'Es-
pagne. On fait avec ses feuilles des cor-
des , des ficelles et des nattes , des chaus-
sures pour les paysans, des hottes, et
plusieurs ustensiles pour transporter
les terres et le fumier. On en fait aussi
une étoffe assez belle , forte et peu coû-
teuse. Au reste , on peut employer aux
mêmes usages le lygeitm spartum ,
Varundo arenaria , et plusieurs autres
plantes de cette famille.
••
^3\
r
i4 HISTOIRE NATURELLE
Siipa vient du mot silpare , sau»
doute parce que cette graminee est très-
multipliée dans les lieux où elle croît.
XV GENRE.
LAGURE, Lagurus. Linn. Juss.
Caractère générique. Glume à deux balles
muiiieà d'une arête , et velues à leur som-
met ; calice à deux folioles inégales , l'in-
térieure est très-petite et pointue , Tex-
térieure munie de trois arêtes , dont une
part du dos, est torse et coudée ; et les
deux autres sont terminales , droites et
unies.
Les fleurs sont dispose'es en epi
oblong, blanchâtre, doux au touclier.
Lagurus vient du grec, et signifi»
queue de lièvre.
DES STEGOSIES*
X V r GENRE.
i5
STÉGOSIE, Stegosia. Lour. J. rass.
Caractère générique. Glume uniflore àdeux
balles ; calice plus court à trois folioles y
rinléi ieure plus large et plus courte que
les deux autres; graine arrondie et cou-
verte par le calice.
Le chaume est articule et rameux*,
les feuilles sont rudes -, les fleurs nais-
sent en épi -, elles partent une à une
des sinus d'un arc denté.
Stegosia vient du grec ; il signifie
couverture.
La stégosie décrite par Loureïro ,
sert , dans la Cochinchine, à couvrir le»
maisons.
«^
w
(
(
!,
16 HISTOinn NVTUHELLE
:XVir GENRE.
CANNE, SAccn^RUM. Linn. Juss.
Caractère générique. Point de glume , ou
bien glurae à deux balles, garnie de laine
a leur base inférieure; calice à deux i'o-
Jioles avec ou sans arête.
La canne â sucre ( saccharum officia
nalc ) s'ëlève à huit ou neuf pieds ;
elle est noueuse ; sa feuille est plane ,
longue , étroite, coupante sur les bords;
ses fleurs sont en panicule. Le ternie de
sa vie est marqué par celui de sa florai-
son.
La canne est originaire de la partie
de l'Asie , située au-delà du Gange. Les
Chijiois et \qs Indiens en retiroient le
sucre par des procëdc's très-savans
lorsqu'elle étoit encore inconnue au
i este du monde. Cliez les peuples d'Oc-
cident, les médecins grecs sont les pre-
miers qui ea aient parlé sous le nom
/
"TT"
\
Df,fet>e Jt']
Saccliaruui
Zefrlliei- t^^cuh,
tm
j
i!
«I.\
D I^S CANNES. 17
àesel indien; mais il est très-probable
qu'ils n'ont jamais bien distingue le
bambou de la canne à sucre, et que ce-
pendant i!s connoissoientle sucre qu'on
reliroit de l'un et de l'autre. De-là ces
commentaires faits à la renaissance des
lettres, où, selon son opinion, chaque
auteur s'efforce de prouver, d'après cer-
tains passages de Pline, de Dioscoridc,
de Varron, etc. que le sucre que nous
employons ëtoit ou n'étoit pas connu
des anciens. Aujourd'hui que l'on a des
notions précises sur le bambou et la
canne, il est aise de voir que les pas-
sages àes auteurs grecs et latins, tantôt
ont rapport à l'un , tantôt à l'autre de
ces vëgëtaux.
Bans le troisième siècle , la c^nne fut
transplantée des Grandes - Indes dans
l'Arabie; de-là elle passa en Nubie , en
■Egypte, en Ethiopie , puis dans les îles
de Chypre et de Sicile - dans les i\es
Madère et dans les Canaries. Enfin, les
Portugais la transportèrent à Saint-
ij
l8 HISTOIRE NATURELLE
Thomas, et en i5o6 elle fat porte'e à
Jfispaniola, aujourd'hui Saint-Domin.
gne , où elle a réussi au-delà de toute
espérance. En passant d'Asie en Amé-
rique , la canne perdit la propriété de
se reproduire par le concours des sexes.
Les graines avortent; mais on couche
les chaumes dans les sillons, et chaque
nœud produit de nouvelles tiges.
x.a canne aime les pays chauds, lea
plaines et les terres légères ; elle peut
venir jusqu'au quarantième degré de
latitude, et peut-être même plus avant
vers leNord : cependant les efforts qu^oii
a faits pour la cultiver en Provence,
ont eu peu de succès jusqu'à ce jour. '
En emportant la canne des Grandes-
Indes , on négligea de prendre les ins-
Iruclions nécessaires pour en extraire
le sucre. Long-temps les peuples dOc-
cident ignorèrent l'art de le raffiner.
On récolte les cannes lorsque leurs
feuilles , en se détachant , annoncent
leur dépérissement. Un habitant de la
mmmm
mu
DES CANNES. 19
Grenade prétend , dans un mémoire la
à la Société royale de Londres, que le
moment le plus favorable est celui où
vinfft-deux de leurs nœuds sont dé-
pouillés de feuilles.
Il faut extraire et faire bouillir la
liqueur sucrée dans les vingt- quatre
heures après la coupe pour prévenir la
fermentation. On écrase les cannes en-
tre deux rouleaux •, la liqueur est reçue
dans des chaudières ; on la remue , on
l'écume, et l'on parvient, après plu-
sieurs ébullitions, et en y versant plu-
sieurs lessives alkalines , à lui enlever
les principes mielleux et terreux qui
ternissent sa blancheur, et empêchent
qu'elle ne prenne de la solidité. On ob-
tient ainsi successivement le vcsou , le
sucre terré rouge ou de Chypre , ou la
moscouade moyenne , la cassonade , le
sucre raffiné , le sucre fin et le sucre
royal. Ce dernier, frappé avec le doigt,
reud un son, et, frotté dans l'obscurité,
donne un éclat phosphorique.
I
20 HISTOIRE NATURELLE
Les cannes pressurées servent à la
nourriture des bestiaux , et leur don-
nent beaucoup d'embonpoint. On a re-
marque que le sucre produisoit le même
effet sur les hommes.
Outre le sucre, la canne fournit des
sirops qui tiennent lieu de sucre et de
beurre aux peuples du nord de l'Amé-
rique et de l'Europe, On retire aussi
de ces sirops, par la distillation, une
eau-de-vie que les Anglais appellent
rhum , et les Français tafia.
La canne est sans doute une des plus
belles conquêtes du commerce. Le sucre
convient à tous les âges et dans toutes
les circonstances j l'enfant, le vieillard ,
le malade peuvent en faire usage sans
nul inconve'nient; il donne du ressort à
l'estomac , augmente les forces vitales
et souvent calme les douleurs. C'est à
l'usage qu'on en fait depuis longtemps
qu'il faut attribuer, selon quelques mé-
decins célèbres , la diminution des fiè-
vres putrides i c'est déplus un excei-
\%*
DES CANNES. 21
lent anti-scorbulique. F^lhergill , dont
toute l'Angleterre respecte la me'moire,
desiroit ardemment que son prix fût
assez modéré pour que le peuple pût y
atteindre. Le fameux Troncliin n'em-
ployoit guère que de l'eau sucre'e pour
guérir la plupart de ses malades. Enfin,
on peut dire qu'aucune plante n'a eu
et n'a encore plus d'influence sur le
commerce du monde, et par conséquent
sur les destinées du genre humain.
Nous lui devons de nouvelles jouissan-
ces et des remèdes à beaucoup de maux :
mais pourquoi faut-il que les richesses
amènent les besoins, et que ceux-ci
servent d'excuse à l'avarice et à l'inhu-
manité ? La culture du sucre rappelle
toujours l'esclavage des Nègres.
Botanique. VI.
32 HISTOIRE NATURELLE
I I I.
Deux styles ; trois étamines ; glume uniflore;
fleurs polygames. {Triandrie-digynie,
L. Gm. )
XVII P GENRE.
S OR G PI O, HoLcus. Linn. Juss.
Caractère générique. Glume à deux balles
et quelquefois biflore ; calice à deux fo-
lioles, persistant j foliole extérieure ter-
minée par une arête ; fleurs mâles dépour-
vues de calice, mêlées aux fleurs herma-
phrodites , et plus petites qu'elles.
Les fleurs sont disposées eu ëpi pa-
niculé. Plusieurs espèces coutieunent
nue assez grande quantité de sucre.
Le sorglio commun (holcus sorglium,
Linn. ) a ses fleurs disposées en grosse
panicule , rameuse au sommet d'un
cliaume de six à sept pieds. Les fleurs
hermaphrodites sont composées d'une
^""■""'-«fcn^
DES ANDROPOGONES. 2?>
glume uniflore ; les feuilles sont évasées
vers leur base , et très - aiguës à leur
sommet. Cette plante que l'on cultive
pour la volaille , peut servir aussi à la
nourriture de l'homme. Elle est origi-
naire des Indes.
X I X« GENRE.
ANDROPOGONE, Andropogou.
Linn. Juss.
Caractère générique. Glume à deuxballes ;
calice à deux folioles, l'extérieure garnie
d'une arête partant de sa base dans les
fleurs hermaphrodites , sessiles > et nue
dans les fleurs mâles, pédonculées.
L'andropogone imbriquée {^andro-
pogon carlcosum , L. ) a son chaume
grêle, haut de quatre à cinq pieds; ses
le ailles parsemées de poils rares; ses
gaines velues ; ses fleurs recouvertes en
partie les unes par les autres ; ses bar-
bes nues et torses. Elle croît dans le
f '
24 HTSTOIRE NATURELLE
Indes orientales. On l'emploie à Java
et à Balaya pour couvrir les maisons.
Le duvet soyeux de ses ëpis sert à faire
des coussins et des lits. Elle se multiplie
prodigieusement, ferme les chemins et
devient fort incommode ; aussi est-on
dans Fusage d'y mettre le feu pour la
détruire.
li'andropogone nard ( andropogon
nardus , Linn. ) a sa racine dure, odo-
rante, divisée en brins noueux, son
chaume élevé et plein intérieurement;
ses feuilles longues et lisses ; ses fleurs
très - nombreuses et disposées en pani-
cule. Elle croît dans les Indes orientales.
Linné pense que cette plante est le nard
dont les Indiens font un grand usage
pour assaisonner leurs mets , et qui est
employée en médecine comme stoma-
chique , incisif et apéritif,
L'andropogone odorante ( andropo-^
gon selinantus , L. ) a ses racines dures,
ligneuses , garnies de filets déliés ; ses
feuilles longues, étroites, à bords rudes
DES AN DROP OGO NES. 25
au toucher j ses clianmes pleins, hauts
d'un pied , rou^eàti es à leurs nœuds j
ses fleurs en panicule langue, divisée
en rameaux garnis dans leur longueur
d'épillets velus , disposés par couples
au sommet de petits pédoncules; ses ca-.
lices munis d'arêtes torses. Cette planto
croît dans les Indes et dans l'Arabie ;
elle vient dans lès lieux sablonneux;
sa saveur et son odeur sont aromati-
ques. On emploie ses fleurs en infusion
comme le tbé. Elle est incisive , atté-
nuante, vulnéraire, détersive, diuré-
tique , emmenagogue. On s'en sert avec
succès dans les rhumes opiniâti^es.
Andropogon signifie harhe d'homme.
k
a6 HISTOIRE NATURELLE
X X" GENRE.
CYMBACHN/^E, CrMB^CITNE.nctZ.
Juss. mss.
Caractère générique. Epis gémeaux au som-
met du chaume ; l'un hermaphrodite ,.
l'autre femelle. Herm. glume «niilore à
deux balles ; balles parallèles à l'axe de
l'épi et ciliées sur leur dos ; l'intérieure
en nacelle , colorée , renfermant le calice
à deux folioles plus petites que les balles.
Tem. calice dépourvu de glume, d'une
seule foliole fendue au sommet.
li'AXE des cpis est membraneux; il
est plane , nu et marqué de trois stries
à la partie postérieure -, il est creusé de
fossettes alternatives , et porte les fleurs
à la partie antérieuie.
•
DES RAF H I S*
37
X X I« GENRE.
RAPHIS , Rathis. Lour. Juss. mss.
Caractère génér. Involucre moiiophylle ,
velue , courte , trillore j deux fleurs mâle»
pédonculées ; une femelle sessilej glum»
uniflore à deux balles , sans arête j calice
à deux folioles , sans arête , dans la fleur
mâle, munie d'une arête aiguë et assez
longue dans la fleur femelle ; graine re-
courerte par le calice et la glurae. *
Les fleurs sont disposées en épi,
RapJiis , mot grec (.j[iii signifie ai^
guille.
Les arêtes de cette gramine'e sont
très-aiguës.
M
1
1^
28
HISTOIRE NATURELLE
XXI P GENRE.
MANISURIS, M^NisffRrs. L. J.
( Triandrie-monogynie, L. Gm. )
Caractère gêner. Monoïque. Mâle : glurae
à deux balles, uniilore ; calice à deux fo-
lioles. Fem. glunie uiilflore à une seule
balle coriace, cartilagineuse, cbagrinée,
fendue et entr'onverle à la partie anté-
rieure persistante; cnlice à deux foliole»
plus petites 4ue la glume ; deux styles ;
deux stigmates plumeux ; graiut. lisse en-
veloppée par la glume.
Les ëpis courts et serres sortent de.
l'aisselle des feuilles. Les fleurs naissent
d'un seul côté sur un axe applati. Elles
sont disposées en deux séries , et lei
mâles alternent avec les femelles.
DES ANTHISTERIES. 29
I V.
Deux styles ; trois étamînes ; glume bifloro
ou trillore j fleura polygames.
XXIIP GENRE.
ANTHISTERIE, Ai^thistiria, L»
Juss. Desfout. ( Triandrie-digynlei
L. Gm. )
Caractère générique. Fleurs polygames ; six
mâles , sans arêtes ; quatre verticillées ,
sessilcs ; deux pédicellées ; glume uniflor©
à une ou deux balles ; calice à deux fo-
lioles ; fleur hermaphrodite centrale , so-
litaire ; glume à deux balles ; calice nul
ou presque nul j arètç torse partant de la
hase du pistil.
I]
i
5o HISTOIRE NATURELLE
XXIV GENRE.
SPINIFEX, 5/..^.^^;,. unn. J„„.
'^"Zf^'f ?/"'>"'■ °'""" " ''«" balle,,
b.dore ; balles parallèles à l'a„ ,1e l'éni
(con,„,eda„»l'iv„ie);„,,e fleur n,âle et
1 aut.e feme le j dans l'une et dansl'autr.
*e™aphrod.te„ deux petites écailles ia-
Pi.tr8,Eu«s dpillet, dont l'axe s'a-
longe en pointe , .ont placés au sommet
<1 un chaume solide et comme ligneux:
le-, fleurs naissent sur deux côtés oppo-
ses; les feuilles sont dures et en alêne.
1-e nom latin spinife:, indique les
épines dont cette plaute est armée.
h\
il
DES CHLORIS.
51
X X V« GENRE.
CHLORIS CsLORjs. Sw. Juss. mssj
Caractère générique. Glume biflore à dnux
balles inégales ; une fleur sessile , herma-
phrodite , à calice à deux folioles ; la fo-
liole extérieure grande et munie d'une
arête ; l'intérieure plus petite et sans
arête ; l'autre fleur pédiceDée , mâle et
plus petite, ayant un calice à une ou deux
folioles; la foliole extérieure munie d'un©
arête ; la fleur hermaphrodite à deux
écailles intérieures.
Les fleurs sont sessiles d'un seul côte
sur des épis digitës ou fascicules.
ti
n
m
fv
32 HISTOIRE NATURELLE
XXVP GENRE.
PAPPOPIIORE, Pappophorvm.
Scbreb. Juss. inss.
Caractère générique. Glume à deux balles ,
à deux ou quatre Heurs ; une fleur infé-
rieure sessile , hermaphrodite , barbue en
dessous ; i —3 fleurs mâles à pcdicelles ,
très- courts et sans barbe ; chaque calice
à deux folioles , plus court que la glume ;
foliole oxtérieure renflée, munie de beau-
coup d'arêtes (i5— i4) très-longues,
inégales , écartées ; foliole intérieure ,
lancéolée et plus longue j deux petites
écaille^i intérieures.
Les fleurs sont en épi pauiculë.
PapjDophum vient du grec; il signi-
fie porte-aigrette.
ïi
S
c
sè<"
B E s I S C H ^ M O N S. 55
XXVI P GENRE.
ISCH-^EMON, IscBM^uM, Linn. Juss.
Caractère générique. Glume à deux balles,
biflore j Tune des fleurs hermaphrodite ,
l'autre mâle j dans les deux le calice à
deux folioles.
Les fleurs sont disposées en épis.
XXVrir GENRE.
SÉHIMÉE, SEMiMA,lPoTs\i, J. mss.
Caractère générique^ Quatre glumes rap-
prochées , réunies deux à deux ; chaque
glume à deux balles , biflore ; des deux
glumes gemelles, l'une pédicellée, por-
tant des fleurs mâles ; l'autre sessile , por-
tant une fleur hermaphrodite et une fleur
mâle ; calice à deux folioles pour chaque
fleur.
Les fleurs sont disposées en cpis. La
plante a le port des ischeenions.
J^otanique. VI. 4
î ;
54 HISTOIRE NATURELLE
XXIX* GENRE.
TRIPSÂQUE, TuiPsdcuia, L. J.
Caractère générique. Monoïque : dans le«
ileuFs mâles y glume à deux valves quadri-
flore ; dans les fleurs femelles, glume à
deux ou quatre divisions , uniflore , per-
foréetà la base ; dans les unes et les autres,
le eàlîce bivalve , membTftn«uix.
Les fleurs sont en ëpis digitës; les
femelles naissent à la base de Fëpi mâk j
une eçpëoe est hermaphrodite.
DES RACLES. 34^
XXX» G E N R E^
RACLE , C^NCBRus. Idîm. Juss»
( Triandrie-monogynie. L. Gm. )
Caractère générique, Glumc à deux balles»
biflore ; l'une des fleurs hermaphrodite ,
Tautre mâle ; dans l'une et l'autre le ca-
lice à deux folioles.
Les fleurs sont disposées en epîs. Vît
învolucre ladinlë et hérisse renferme^
trois glumes. '
Cenchrué, nom du milium en giree.
36 HISTOIRE NATURELLE
X X X P GENRE.
EGILOPE, MoiLOpa. Linn. Jus».
Carartèrtf générique. Glume trifloro à deux
balles munies d'arètea j une fleur mal©
entre deux fleurs femelles \ chaque calice
à deux folioles j l'extérieure à deux ou
trois arête» ; pistil avortant souvent dans
les fleuis mâles.
Le» fleurs sont disposées en épis.
jEgilopfi vient du grec, et signifie
regard de chèvre. L'espèce à laquelle on
a donne d'abord ce nom , a élë ainsi
appelée , suivant Pline , parce qu'elle
guérit l'aBgilops , espèce d'abcès formé
entre les narines et le grand angle de
l'œil.
E.
te à deux
eur maie
[ue calice
deux ou
vent dans
épis.
t signifie
quelle on
élë ainsi
e qu'elle
;èîJ formd
angle de
»H8 torhébiiîs, 5/
XXXI r GENRE.
TORRisiE, Tàmij^si^. R. p.
Juss. mas,
C^raotèrejrénérique.CiX^rne), deux balle, ,
a tro,3 fleun ; une fleur femelle entre deux
m/iles ; chaque calice à deux folioles mu-
nMisdi*no arèfe dans la fleur ffemelle : la
ol.ole externe en est .eulc pourvue dans
iç3 Heurs malea j ^jr^ipe obloiigue.
XXXIir GENRE.
BOLLlJt, L. J.
ROTTBOLLIE, Ro^j
Caractère générique. ,OUxrue h une balle,
unillore, fleur hermaphrodite; ou glume
a deux balles, biflore, une fleur mÛio et
1 autre hermaphrodite; d«ns léa unes et
le»uutre8,cal:ceàdeuxfolioIesnlus cour-
tes que la glume.
Les fleurs disposées en ëpis sont al-
ternes, et naissent dans les sinus d'un
axe sinueux et articule.
••
58 HISTOIRE NATURELLE
Ce genre est dédié par Linné fils, à^
Rottbolle , botaniste suédois.
V.
Deux styles ; trois étamines ; glume à deux
ou trois fleurs hermaphrodites. ( Trian*-
■ drie-di^nie , L. Gm. )
i ..
XXXIV GENB.E.
r ■ î ••
■ ■ ' ■ ■ • • > / ••( ï> , i 1 1 ' .
CANCHE, AiRA. Linn. Tuss^
C.i'ractere générique. 61um« h. deux balles ,
biilore ; calice à deux folioles sans arête
. ouav€C une arèt« naissant de sa base. '
JLes fleurs sont en panicule^
Le noin de ce genre désignoit J'ivrai©
chez les Grecs.
I
.■:->ii,' ."i"»'^-^:.-, '- •i,i^i'ijîi;"'î..
SLLB
Ànné filS; h
LS.
;luine à deux
tes. ( Triant
*BE.
tin. Jiu9,!
cteiuc balles ^
18 sans arête
» sa 'base. '' ■
oitJ^ivme
I
u
J*a^e. jç
Tom . FI.
h
JJe^revey del
Jée TeUier ô'aHp,
1 . MeKca . a . Avena .
I]
I)
*./>•
^^s^
;'^j^îi^3^fc>i-
^^Ë^Êi^'j
\
XXXV- GENRE.
MELÎQUE , Melioa, l.înn. lùsa-
•1
^
Caractère générique. Glume à deux balles ,
biflore ; c^ilice àdeux i'olioleê j enfçe les
deux fleurs ,. le rûâlnient dvune troisième
ileur pédonculée.
IjEs fleurs sont dîsposces en cpis pa»
nkulës.
II'
io HISTOIRE ^NATURELLE
Deux styles ; trois étamines ^^ glumes rnuki-
flores, agglomérées. [Triàndriedieynie,
L. Gm.} ^
•?;«}
XXX Vr GENRE.
DACTYLE, Dactylis. Linn. Juss.
Caractère générique, Glume à deux balles
en nacelles inégales} calice à deuxlolio-
les inégales.
Quelquefois la glume du dactylis
glonierata, L. n'a qu'une fleur : lau-
droit-il le ranger parmi les phalark '•}
Dactylis, digital en girc.
rs
DES SESLERIEft. 4l
VII.
Deux styles ; trois étamines ; glumes multi-
flores réunies en épis serrés sur un axo
commun : le plus souvent l'épi est simple.
, ( Triandrie-digynie , L. Gm. )
XXX VIP GENRE.
SESLERIE , Sesleria. Ard. Juss.
CrNosuRUs. Linn. ;
Caractère, générique. Glume à deux balles,
biflore ou triflore ( rarement à quatre ou
cinq fleurs) ; balles aiguës, velues à la par-
tie antérieure ; calice à deux folioles ; la
foliole extérieure à trois arêtes j l'inté-
rieure en fourche ou bicorne.
Les fleurs sont disposées en opis ; à
la base de chaque épi est un involucre
à une ou trois parties très-courtes.
Arduirii a dédié à Léonard Sesler ,
botaniste italien , ce genre qui répond
au cynosurus cœruleus de Linné.^
.ÀmmJ'
*3 HISTOIRE NATURELLE
XXXVIIP GENRE.
CRETELLE, Cr^o,tr«;,.L.J.
mulfflore; balles linéaires., -gué,, près'
a aeux foholes inégales.
Les fleurs naissent d'un seul côte' do
1 epi , et elles sont accompagnées de
bractées, quelquefois pennées : dans cer-
taines espèces, l'e'pi est digitë. "
Cynosurus vient du grec j il signifie
^ueue de chien.
\
'As
l if
tj -^^
e:
RE.
s. L. J.
X balles,
8, prcs-
zôté âo
lëes de
mscer-
«
îgniRe
.U'.^
D E l' I V R A I E. 45
XXXIX* GENRE.
IVRAIE ou IVROIE. Polium.
Liiin. Juss.
Caractère générique. Glume à une balle ,
multiflore, persistante , parallèle à Taxe
de l'épi } calice à deux folioles lancéo-
léesy acuminées, concaves, inégales, avec
ou sans arête.
L'axe de l'épi est délié et sinueux ;
les épillets sont sessiles^ alternes^ dis-
tiques.
Le pain dans leq ^ il entre de l'i-^
vraie, enivre , cause des maux de tête ,
le Vertige et le délire. Il n'incom.node
pas , dit-on , les enfans et les personnes
phlegmatiques ; mais il agit fortement
sur les personnes âgées et sur celles d'un
tempérament vif ou délicat. Les aci-
des peuvent remédier aux mauvais ef-
fets de cette graine. Dans les pays du
nord , les brasseurs la mêlent avec l'or-
44 HISTOIRE NATURELLE
ge, afin de donner plus de force à leur
bière.
Lolium vient de l'allemand liilch,
X L« GENRE.
ELYME, Elymus. Linn. Juss.
Caractère générique. Deux ou trois glumes
à deux balles, à une, deux et plus souvent
plusieurs fleurs sur chaque dent de Paxe
( point de balles dans Vefymus bystrix) •
calice de chaque fleur à deux folioles. '
Les glumes réunies ressemblent à
une involucre à quatre ou six divisions.
Elymus vient à'elymon, synonyme
àcpanicum dans Thëophraste,
11
h)
^ i
^Ïï^^l^ïi557n.;
ijii«'.*ïi ■.■"•.c'i^iit-'t..
E
e à leur
liilch.
S.
. Juss.
i glumes
souvent
de Paxe
'strix ) ;
oies.
)Ient à
disions,
onyme
DES ORGES.
X L r GENRE.
45
ORGE, HoRDEUM, Linn. Juss.
Caractère générique. Deux ou trois glumes
à deux valves , et uniflores sur chaque
dent de l'axe ; calice à deux folioles.
li. DE JussiEU pense qu'on pourroit
considérer les trois glumes de chaque
dent de l'axe comme ne formant qu'un©
glume à six parties, et renfermant troi«
fleurs distinctes.
ïj'orge commun {^hordeum pulgare,
Linn. ) a toutes ses fleurs hermaphro-
dites et ses semences enveloppées dans
les folioles calicinales comme dans une
capsule ; la foliole extérieure est ren-
flée , anguleuse , ovale , aiguë , et se ter-
mine en une longue arête ; les feuilles
sont longues et étroites. On ignore le
pays natal de l'orge. Ventenat observe
que celui d'hiver doit être semé le dou-
Botanique. VI. 6
ssiii.":aiaste--
%
46 HISTOIRE NATURELLE
ble plus clair que celui du printemps,
parce qu'il a le temps de se fortifier, et
qu'au retour de la belle saison il pousse
un grand nombre de tiges. On fait avec
la farine d'orge un pain assez blanc ,
mais de difficile digestion. La graine
contient, en grande quantité, le prin-
cipe du sucre , qui se développe par la
fermentation qui a lieu durant la ger-
mination. Pour faire la bière, on laisse
le grain fertoenter un peu, puis on ie
fait dessécher et on le réduit en poudre.
Cette farine délayée dans l'eau fermente
encore, et même s'aigriroit, si Ton n'y
mêloit du houblon ou d'autres plantes
amères. L'orge perlé est le grain dé-f
pouillé de son écorce ; on en fait une
tisane très-rafraîchissante.
j' /
^^ V
-y^'-^'
E
itemps ,
ifier, et
i pousse
iit avec
blanc ,
graine
e prin-
3 parla
la ger-
n laisse
îs on ie
)Qudre.
rmente
'on ny
plantes
in dé-!
lit une
DES BLÉS.
XLir GENRE,
^7
BLE, froment; TRiTiciraf. L. J.
Caractère générique, Glume à deux balles ,
multiâore , solitaire sur chaque dent de
l'axe auquel elle est opposée; calice à àeu%
folioles , avec ou sans arête.
Le blé , le riz , le maïs , la canne à
fcucre , nmt les plantes les plus utiles à
l'espèoe iiiimaine. Les trois premières,
dont la culture se perd dans les ténèbres
de l'antiquité, font la nourriture princi-
pale de la plupart des peuples civilisés ;
la dernière , devenue pour eux , par une
longue et douce habitude , presqu'aussi
nécessaire que les autres , est un des
plus piiissans véhicules du commerce ,
qui , devant faire , avec le temps , de tous
les hommes une même société réunie
par de grands intérêts communs, ré-
pandra les lumières chez les peuples les
plus barbares , et civilisera le reste du
monde.
fl:
U
r.
48 HISTOIRE NATURELLE
L'espèce de blë la plus cultivée est
le triticum hyhernum, Linn. On ne sait
rien sur son origine ; quelques auteurs
croient qu'il est indigène de la Tarta-
rie. Quoi qu'il en soit, il est probable
que la culture l'aura beaucoup modifié.
Ce froment a une glume un peu velue
à sa base , ventrue , contenant quatre
fleurs. Chaque calice a sa foliole exté-
rieure pourvue d'une arête à peine sen-
sible. Cette plante est annuelle. Indiffé-
rente à toutes les températures , elle
croît dans les climats glacés du nord et
sous la zone torride. Dans les terres
grasses et fertiles, sa fécondité est pro-
digieuse. Pline rapporte qu'un inten-
dant d'Auguste envoya d'Afrique à ce
prince, un pied de blé qui portoit qua-
tre cents tiges, toutes provenues d'une
seule graine ; et l'on a vu de nos jours
en France , dans des terres beaucoup
moins fertiles que celles de l'Afrique,
des graines produire des pieds chargés
de soixante à quatre-vingts épis.
D E s B L Ê s. 49
Il est un autre froment connu sous
le nom de blé de mars , que LamarclL
regarde comme ure variété du premier,
et dont Linné fait une espèce sous le
nom de triticum tcàtipum. Il ne diffère
du précédent que parce qiié ses semen-
ces sont moins nourries et que ses cali-
ces sont pourvus de longues arêtes ;
encore ce dernier caractère n'est-il pas
stable. On sème ce froment au prin-
temps, et il fructifie la même année-,
tandis qu'on ne sème l'autie qu'en aur
tomme , et qu'on ne le recueille que l'anr
née suivante. Cette dernière espèce est
préférable , quoique plus longue à ve-
nir, parce qu'elle est plus productive;
mais lorsque quelqu'événement ruine
durant l'hiver, ou au commencement
de la belle saison , l'espérance de la
récolte , le blé de mars devient une
ressource. C'est ce qui arriva en 1 709 :
le blé d'automne fut atteint de la gelée
et périt j mais au printemps suivant on
••
m
.5o HISTOIRE NATURELLE
sema le blé de mars , qui vint paifai-
tement et empêcha la famine.
Une troisième espèce non moins in-
tëressanfe, c'est le h\é de miracle {tri-
ticum compositum, L.) ; son chaume
produi t , outre l'ëpi principal , plusieurs
epis latéraux; la glume est ventrue, à
quatre fleurs j les calices ont des arêtes
très-longues. Elle croît en Egypte, et
on la cultive dans quelques pays de
1 Europe.
' Les blés sont sujets à plusieurs ma-
ladies : les pluies , les piqûres d'insectes,
la mauvaise qualité du sol, les brouil-
lards, les moisissures , paroissent être
les principales causes d'altération et
de dépérissement. Ce n'est point ici la
place de donu.r un traité sur ce sujet,
qui a été approfondi dans plusieurs ou-
vrages d'agriculture. Je me contente-
rai d'indiquer les maladies connues
sous le nom de coulure et de charbon
ou carie. Lorsque des gelées, des pluies
abondantes ou des broiiiUards épais sur-
. t'i
DES BLÉS. Si
prennent les blës au temps de la fécon-
dation , les ovaires infécondés se dessè-
chent et périssent ; c'est ce qu'on ap-
pelle coulure. Quant au charbon ou
carie, c'est un^; maladie plus grave, parce
qu'elle n'attaque pas seulement l'indi-
vidu , «fiais la race. Les épis charbonnés
paroissent , dans l'origine , en tout sem-
blables aux épis sains ; mais peu à peu
ils prennent une couleur d'un verd fon-
cé , tirant sur le bleu , et ensuite de-
viennent blanchâtres; en les pressant,
on en fait sortir une poussière infecte
d'un brun noir. Bulliard a suivi ce phé-
nomène avec attention, et a démontré
qu'il étoit dû à la présence d'une plante
de la famille des champignons, plante
à laquelle il a donné le nom de réii^
teulaire de blés. La poussière de cette
réticulaire s'attache aux graines mûres,
et l'année suivante on voit de nouveau
se reproduire et se multiplier ce nui-
sible parasite. La maladie à laquelle on
a donné le nom de nielle , paroît être
r
."^ *
5ài HISTOIRE NATURELLE
analogue au charbon. Le moyen le pIoîT
8âr pour garantir le blë de la carie,
est de le laver dans une forte lessive al-
caline, telle que celle de soude, de po-
tasse, de cendre, ou dam de l'eau sa-
turée de sel marin.'
^ Le pain qu'onfaUavec la fariné, dans
laquelle domine le blë cawë, cause deà
douleurs de tête, la diarrhée et même
des convulsions. -,
Transporté dans le grenier, leblëest
exposé à la voracité des rats et des son-
ns, des teignes, des charançons et des
vers de blé. Jusqu'ici tous les moyens
ont été insuffisans pour Fen garantir :
peut-être faudroit-il faire comme les
Africains des bords de la Méditerranée,
qui cachent leur récolte dans des puits
profonds. Ces puits , que les Arabes
nomment matamores , conservent le
blé pendant des siècles, et ce moyen ,
inventé pour garantir les propriétés
du pouvoir arbitraire danà les pays
oi\ le despotisme ne respecte rien ,
"^
* j
D E s B L É s. 55
^oiirroit, dans l'Europe libre et cîvi-
lise'e , mettre à couvert les moissons
contre les animaux malfaisans, et assu-
rer au laboureur tout le fruit de ses tra-
vaux. Il est quelques pays européens
où ce procédé est en usage. 3e citerai,
entr'autres , l'Ukraine , province de
Pologne , extrêmement riche en blé, et
qui n'a aucun débouché. J'ajouterai quô
les peuples de ces contrées , pour ne pas
perdre leur récolte, dont le produit en
farine surpasseroit de beaucoup leurs
besoins, retirent, par la fermentation du
«eigle et du froment, une grande quan-
tité de liqueur spiritueuse très-active.
Ce genre offre encore une espèce très-
commune ; c'est le chiendent des bou-
tiques {triticum repens , Linn. ) dont
la glume très-alongée , terminée en
pointe , renferme quatre fleurs et dont
les feuilles sont planes. Il paroît que
c'est un des gramen dont il est parlé
dans les auteurs de l'antiquité. Dans le»
temps de disette, les habitans du Nord
^ii^!^
I
%
54 HISTOIRE NATURELLE
font du pain avec sa racine. Les chiens,
guidés par Finstinct, mangent les feuil-
les du chiendent lorsqu'ils sont mala-
des 5 ce qui leur procure un vomisse-
ment salutaire. Cette plante trace beau-
coup et liifeste les champs.
Les, vergetiers font avec la racine du
chiendent de Provence , des brosses ,
des balais et des vergettes.
La tisane du chiendent adoucit et
relâche. Elle est, ainsi que l'eau panée
( c'est-à-dire l'eau dans laquelle on a fait
infuser du pain de froment desséché au
four ) , l'une des meilleures boissons
dans les maladies aiguës.
■il
RELLE
e. Les chiens,
igent les fenil-
ils sont mala-
un vomisse-
te trace beau-
s.
G la racine du
des brosses j
it adoucit et
le l'eau panée
uelle on a fait
t desséche au
ires boissons
11
A*' ^s.
^om , ^y.
â
?
il
I
Mej'eve Jei ,
-Dfnu>nc/tu K^cJU,
^ocale . '^
i
* I
DES SEIGLES*
55
XLIir GENRE.
SEIGLE, Secals. Linn. Juss.
Caractère générique. Une sen^« allume à une
balle , biflore sur chaqu.^ àer ■ de Vaxe ;
fleurs distinctes ; calice d ' diat^ -o fleur à
deux folioles ; Textériew»»* manie d'unt
arête.
Lt. seigle cultivé [secale céréale, L. )
a sa foliole calicinale roide , renflée ,
aiguë, ciliée, a ses bords inférieurs, et
terminée par une longue arête ; son
chaume s'élève quelquefois à sept ou
huit pieds. Le pays originaire de cette
graminée est aussi inconnu que celui du
froment. Le pain qu'on fait avec sa fa-
rine est moins sain, moins nourrissant,
plus laxatif que celui dn froment. Le
seigle est la principale nourriture des
peuples du Nord. Cet e plante est sujette
à une maladie appelée ergot La graine
qui en est attaquée s'alonge hors de ses
,:
I^'
56 HISTOIRE NATURELLE
em-oloppea,,e courbe en faucille et
ne donne qu'une poussière acre '
i^e pa,„ dans lequel entre le seigle
-go^e cause rivresse, des .tourS.
mens, des convulsions et une gangrène
tes sur des an.maux, que la poudre de
1 ergot pnse sans mélange de bonne fa-
nne , donne la mort.
On distingue deux variétés du seigle
^''^'''.'"«-tJ-eigled'hiverAÎ
es;:f' '""'"''^P-'»'-doit
i^_
/
DES BROMES,
VIII.
Sj
Deux styles ; trois étaminos ; gTumes multî*
ilores lâches. Les fleurs sont le plus sou-
vent paniculées. { Triandrie - digynie ,
L. Gm. )
X L I V GENRE.
BROME, Broue -jBromi/s, Lian. J..
Caractère gêner. Glume à deux balles ; ca-
lice oblong à deux folioles , ayant cha-
cune une arête partant un peu au-dessous
du sommet.
Le brome seigle {bromus sêcalinus,
Linn. ) a ses fleurs disposées en pani-
cule lâche ; ses épillets ovales , formes
par Imit à dix fleurs , et ses arêtes droi-
tes. Ses semences rendent le pain noir,
amer, et causent, dit-on, des vertiges
et des maux de tête. Les bestiaux en
mangent l'iierbe. Sapanicule donne une
teinture verte.
Botanique. VI. g
Js»»»'
m
Hff
^!
58 HISTOIRE NATURELLE
Bromus vient du grec, et signifie
nourritwe,
X L V GENRE.
FESTUQUE, Festvca, Linn. Juss.
Caractère générique» Glume à deux balles ;
calice à deux folioles oblongues, inégales,
aiguës ; Fextérieure munie d'une arèto
partant du sommet.
LiB fesiuca myurus n'a quelquefois
qu'une ëtamine.
La festuque flottante (fesfuca fluU
tans, L. ) croît au bord des eaux. Sa
panicule droite , longue , rameuse , se
resserre en épi -, ses épillets alongés ,
grêles, cylindriques, sont presque ses-
siles.
Lés cîiè vres , les moutons , les che-
vaux en broutent l'herbe verte ; les
oies en mangent les semences avec avi-
dité. Dans quelques pays du nord de
l'Europe, et notamment en Prusse, on
I
r
E.
in. Juss.
DES PATURINS, Sg
en fait des gruaux et des soupes nour-
rissantes très-agrcables.
Faut-il croire, avec Pérot, queyès-
tuca vient àe fenum , parce que plu-
sieurs festuques produisent un bon four-
rage ?
hA\
IX balles ;
inégales,
ine arèt»
Iquefoîs
ca Jluîr'
aux. Sa
use , se
longes ,
^ue ses-
XLVr GENRE.
PATURIN, POA, Linn. Juss.
Caractère générique, Glume à deux balles ;
calice à deux folioles ovales , concave»
obtuses , à bord scarieuz j ^piH^t^ ordi-
nairement ovoïdes.
Poa est grec , et signifie pâturage^
Toutes les espèces de ce genre sionl pro-
pres à la nourriture du bétail.
les che-
te ; les
irec avi-
nord de
isse; on
60 HISTOIRE NATURELLE
XLVIP GENRE.
UNIOLE, C^^/oz^. Limi. Juss.
Varactère génh, Glume à plusieurs balle»
distiques ou imbriquées ; calice à deux
toJïoles aiguës et en nacelle.
Chaque ë|)illet est largp, comprin)^,
et les calices sont distiques comme dans
le genre/?o«. Ne seroit-il pas plus à pro-
pos de considérer ces épiUets comme
ayant une glume à deux balles, et gar-
iiis à leur partie inférieure de plusieurs
calices à deux folioles vides par l'avor-
tement des fleurs? alors les unioles ren-
treroient dans le genre précédent, com-
me le pense Adansou.
Uniola , unione ^lumarum. Ce nom
indique la réunion des glumes.
I
.j-^jf"
.E
DBS BRI Z £ S.
ei.
l£. 1
T '
n. Juss.
■1
irs ballra j
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me dans
is à pra- 1
comme
, et gar-
lusieurs |
l'aver-
ties ren- ■
t, com-
Cîenom
XLVilP GENRE.
BRIZË, Amourette; Briza» L. J.
Caractère générique. Glume à deux balles
concaves > ordinairement obtuses ; calioe
à deux folioles ventrues, arrondies à leur
sommet et inégales.
liES fleurs sont disposées en panicule
étalée.
Briza , ^un mot grec qui signifie y«
dors y parce que le pain qu'on fait avec
là farine de sa graine, est pesant et ex^-
cite au sommeil.
wTh:\
fia
I
\ é
HISTOIRE NATURELLE
XLIX' G E N R
AVOINE ou AVEINB, ,^»-rwA
Xiinn. Juss.
Caracière f^énériqne. Glumc h deux baîies j
cal.co oblongà deux folioles. aî^uës ; 1 ?x-
te leure p'us grande surmontée d'une
arête tor<,e qui naît de son dos.
Bans ce genre, les fleurs sont dispo-
sées eu panicule très-lâclie.
Les sentimens sont partages sur le
nom que les Grecs donnoient à l'avoine
cultivée {avena safwa , L. ) Les uns
pensent que c'ëtoit leur ««^//o/j^, d'au-
tres leur hromos, et d'autres leur/^.v-
tuca.
Plusieurs avoines servent à la nour-
riture de l'homme et de quelques ani-
maux. L'espace la plus pi-ist^e est l'a-
voine ciativéej elle n'a point cette Ion-
gue arête torse qu'on remarque danq
ioiiU'Ures. Cette pjuiite réussit dau^ tow
T'*
i.ir
l E.
axbaîîes j
ée d'un©
it dispo-
3 sur le
l'avoine
Les lins
s, d'aii-
a no iu-
les ani-
est l'a-
tte lou-
e dan^
lu^ tow
Vit
DES AVOINES, 65
tes les expositions et dans tous les ter-
reins , excepté dans les lieux sablon-
neux ; mais elle demande beaucoup
d'engrais, parce qu'elle épuise la terre.
Autrefois les peuples de la Germanie
s'en servoient en place de froment. Au-
jorfrd'liui encore elle fait la principalç
nourriture des habit ans pauvres^ de
quelques pays du nord de l'Europe ;
mais le pain qu'on en retire est pesant ,
mal lié et d'un goût désagréable. On
en fait de la bière préférable à celle de
Forge, et en la réduisant sous la meule
en poudre grossière , on obtient un
gruau léger, suave et rafraîchissant.
L'avoine donnée avec ménagement
à nos animaux herbivores , augmente
leur vigueur, et les soutient dans les
travaux pénibles.
L'espèce nommée stérile [cwena sue-
rilis, L. ) seroit peut-être préférable à
Favoine cultivée , si ses graines ne se
détacboient aussi-tôt qu'elles sont mû-
res. Lorsqu'on la coupe; on ne retrouve
!•
t
r"
'r
I ^
1 f
il
«4 HISTOIRE NATUBELLE
ordinairement que le cliaume et le.
feuilles.
; L'avome appeKe rye-grm,g par le»
AnglaK (ave«« elaiior, L. ) lait de su-
perbes prairies artificielles. Chaque ar-
pentdeFrance, dit Haller, produit
iSooo livres de foin par annde.
■La graine de l'avoine est très-rafraî-
ch>ssante. On peut l'employer avec suc-
ces en tisane dans les fièvres simple,
ou inflammatoires, en y joignant un
tiviU "'*"' ^'"" ^"' ''°""^'" P'*" ''''«=-
L* G E N B. Ei
ROSEAU, Ancr^^a. Linn. J„....
f«rac,^„^^„,V,y„,. Gl«,„e à deu^ balles,
un flore ou multiflore ; calice à deu:.fo-
l'ole, , entouré de soie, à aa base.
I.ES fleurs sont en ëpis paniculcV.
I.e roseau des jardins (am«rfo donax,
±Aaa.} a cijiq fleurs dans chacune de
M -
^^ * , ijiaSrSi^'.siïtfj
le et le$
? par le$
it de su-
aque ar-
produit
•
s-rafraî-
vec suc»
simples
lant un
us d'ac^
ruf.jT.
balles,
eux. fo-
I
.1
DES ROSEAUX. 6/>
ses glumes ; sa panicule est lâche ; son
chaume est ligneux , haut quelquefois
d'une vingtaine de pieds ; ses feuilles
se terminent en pointe. Il est vivace.
On le cultive dans les jardins. Il croît
spontanément en Espagne et en Pro-
vence.
La racine de ce roseau est douceâtre
et d'une saveur peu agréable. Elle est
dépurative et emménagogue. L'obser-
vation semble prouver que c'est un ex-
cellent adjuvant pour déterminer l'éva-
cuation du lait; mais loi'sque cette ra-
cine a été administrée seule, elle a ra-
rement procuré quelque soulagements
/.-
I
es;
■onax,
ne de
;'.w. .^..
il
66
HISTOIRE NATURELÏ.B
IX.
Deni 5tyl«i .il iUm'ne, ou darantag,.
RIZ, O Y^'- L- J. ( Hexandria,
digynia. L. Gm.j
o > uiii.uore ; calice a deuT f,.F:^i
«u. , obtalr • '^^'""'* i »««"">ce oblon.
calice ' ""^' •'*"'■"■"*«'»"» le
1^.^.0 fleurssont disposée, en paniruJe
dont '. cb sume .,t haut de ZL '
^-repied,,..do„Ue;fe:rU:
un pe. .acolenf ;. , pa^^u être ori
g.-.re d'Ethiop.e. I, fe pWt il», ."
l^'îux aquatiques. ^
^' "" ^^* 1 ^^^ tes Orientaux ce
^^.^'^
-«Mfc
LLB
.^
tavantag».
E.
xandria^
eux balle»
X folioles
ure strié©
»»n yant
ce oblon-
s dans le
anicuie.
^«; li. )
irois ou
les sont
re ori^
lans les
4
D U R I 2. 67
qu'est le blë pour les peuples du Nord.
Bans los contrëes brûlantes, une nour-
riture saine, facile à digërer , convient
à àe& hommes sobres et inactifs. Des
fruits et du riz, voilà la nourriture de
presque toutes les nations indiennes.
Le riz , transplante dans nos pays mé-
ridionaux , est devenu ^our TÉurope
«ne acquisition précieuse. L'Espagne ,
le Piémont, la Sicile le cultivent avec
succès , et la France pourroit égaleiftent
l'introduire daiis plusieurs départe-
mens. L, paille du riz, souple ef bril-
Jante, sert à faire des chapeaux légers
à "usage des femmes 5 et la médecine sait
encore -r parti de cette précieuse gra-
mine'e. La ^ line bouillie fournit une
excellente tisane dans les maladies ai-
guës.
La culture du riz e ige des terres
humides et marécageuse : aussi le voi-
sinage des rizières est trè -malsain;
mais il en est une variété onginaire ue
la Cochinchi' - à k^ueile oîi a donne'
I \\
l: ||
68 HISTOIRE NATURt:LLK
le nom de riz sec, qui prospère dans les
terreinspeu humecté., et ne demande
pon.t un cliihat très-chaud. Cette va-
riété fut introduite à l'Ile-de-France
parPoivre, etpourroit l'être également
en Europe et dans nos colonies, où elle
remplaceroit avec avantage le riz ori-
ginaire d'Ethiopie, non-seulement par-
ce qu'on ne se verroit plus dans la triste
r^ecessitc de conserver des marais in-
iects , mais encore parce que sa graine
contient une plus grande quantité de
tanne.
Le riz cultive perd quelquefois soi,
ai'ete comme l'avoine.
Le nom d'oryza, donné à cette gra-
jnmee par les Arabes et les Chaldëens
est de venu commun à toutes les langues'
de l'Europe. °
J
hi
f .
Te dans les
e demande
Cette va-
de-Frunce
également
es, où elle
le riz Gri-
ment par-
is la triste
narais in-
sa graine
antité de
Lefois
son
ette gra-
aldëens ,
s langues
»E8 ERHARTIES. 69
LU* GENRE.
ERHARTIE, EnBAnT^, Thunb.
Juss. {^Hexandrie-digynie.)
Caractère générique, Glume à deux balles ,
un.l ore ; deux calices à deux folioles '
exteneur plus grand marqué de rugos .*
tés transversales ; l'intérieur lisse , six
eam,nes;deuxtrè3.petites écailles à a
bnse de l'ovaire; deux styles ou un style
iendu en deux profondément. ^
Les erharties ont le port des mëli-
4"es ; leurs Heurs sont disposées en éxju
pam cillés. '^
n\
•: f\
»1
Jîotanîque. VI.
^ ■■/*
70 HISTOIRE NATURELLE
Llir GENRE.
ZIZANIE, Zi^Ai^iA. Linn. Juss.
iHexaîidrie-digynie, L. Gm. )
Caractère générique. Monoïque j point de
glurae; caîice à deux folioles ; l'exté-
rieure munie d'une arête. Fleurs mâles :
six étamines ; les anthères presque ses-
siles. Fleurs femelles : deux styles ou un
seul fendu à son sommet j graine obloii-
gue nue.
Les fleurs sont disposées en pan jcule ;
les femelles placées au sommet , se res-
serrent en épis ; les mâles, à la partie
mtérienre, sont étalées.
^1
I
l \ S
• <-^'^if'-
:ll£
DES LUZIOLE»,
71
R E.
nn. Juss,
. Gm.)
e; point de
les ; Texte-
Burs mâles:
iresque ses-
ityles ou un
line oblon-
panicule ;
lît , se res-
i la partie
L 1 V GENRE,
LUZIOLE, Lez
lOLA, Juss.
( Octandrie-digynie, L. Gm.)
Caractère générique. Monoïque ; point d©
glunie ; calice à deux folioles sans arête ,
plus petites dan» les fleurs femelles que
dans les mâles. Fleurs mâles : le plus sou-
vent huit étamines , quelquefois neuf ou
dix; anthères portées sur des filets. Fleura
femelles : deux styles j graine en œuf nue.
Cette graminëe annuelle est origi^
nairo du Pérou. Les fleurs mâles for-
ment un seul ëpi au sommet j les fleurs
femelles plusieurs petites panicules à
la base.
.1
■" '.'?
'^mm
I
if
'/
i f i
\ I
i\
hfi
72 HiSTOinE NATlTRli-LLE
tTn style j un stigmate i trois étamine»,
L V* GENRE.
NARD, iV^iî^i^^. Linn.Jus8.
( Triandriemonogynie. L. Gm.)
C.,rac/.^r. 5.e';^.>. Point de glume j calice à
_deux folioles aiguës , inégales j graine
recouverte par le calice.
liEs fleurs sont en epîs.
Le nard serré ( nardus stricta , L )
a son chaume très-^délié, long de cinq
à SIX pouces, et termine par un épi de
deux pouces, d'un verd un peu violet •
les balles sont sessiles , étroites , poin'
tues ; les feuilles capillaires. Cette pe-
tite graminée est rarement atteinte par
la faux , et ce n'est point un mai , car
elle communique au lait des vaches qui
«'en nourrissent , une forte odeur de
fumée. Les corneilles l'arrachent pour
DES S PART H ES. 7!?
saisir les larves des stipules qui man-
gent ses racines.
Cette plante est commune sur les
montagnes.
L V P GENRE.
SPARTHE, Lygevm, Linn. Jusg.
( Triandrie-monogynie. L. Gm. )
Caractère génér. Glume tVune seule balle
grande, roulée en spathe , munie d'une
arête contenant deux fleurs ; deux calices
à deux folioles, réunis à leur base; ovaire
adhérent aux calices j noix commune aux
deux fleurs , ayant deux loges , deux grai-
nes, recouverte parles calices, très-velue
et ne s'ouvrant point.
La réunion des graines de deux fleurs
pour former un fruit, est un caractère
tout-à-fait remarquable dans l'iiistoiro
des plantes; et une noix biloculaire est
une exception unique dans les grami^
necs- Il résulte de l'adhcrcnce du calîco
\
fil
m
M
m
74 msTOIRE NiTUnTîr.LE
1et.e^,„ee.»oua le pistil „o„t autour.
l-igeun, vient d'un «ol g.ec qui ex-
P»."e la souplesse de k plante.
LVII» GENRE.
/,, . , ' ■^"■^^^- I>inii. Juss.
( -inandne-munogjnie. L. Gin. )
Varacicre nénérintie M,,.. ■
Jeux baltes , TdWe T"'"; ' «^''"'« *
Les fleurs sont panicuk'e».
^^ff'
l^JES MAÏS,
L V 1 1 le GENRE.
MAJS, Zea. Linn. Juss. ( niandrie^
monogynie, L. Gm. )
Caractèrejénh. Monoïque. Fleurs mâles :
|,iume bifiore à deux balles j calice à deux
*oli«lesj deux très-petites écailles inté^
neures. Fleurs feni.: axe de l'épi loug,
chornu, cylindrique , tout couvert dé
fleurs nombreuses et ropprochées ; cl.aque
glumeuniiore et à deux balles; calice à
deux folioles; style très.loug;.ti,mate
pubesceiit ; semence ronde enveloppée 4
abaseparla glume et le calice, ersi.-
tant et coriace. ^
l^Es fleurs mâles sont disposées en
pan.cule ternainale. Les fleurs femelles
riAcees au-dessous partent de l'axe du
ftiuUes enferme de spatlie, et les styles
réunis en faisceau sortent à l'extdricur
On ne eonnotf ... .'une espèce de maïs •
^«ais elle pre:ieof.e «ne multitude do
" \
.■■!tt-
e. L. Gm.)
R E.
nn. Ju85.
e ; glume à
? extérieure
ux folioles.
Fleurs fera,
graine car-
paniciile;
» femelles.
DES CORNU COPIES, bl
L X* GENRE.
COt'TOCOPIE ou COQUEU OHK ^E ,
CoRi,i;copi^. L. J. ( Triandrie-
drie. L. Gm. )
Caractère générique. Involucre d'u ,eul©
pièce en entonnoir ou en coupe à bord
crénela ou entier, multiflore ; calice de
chaqu ur à trois lolioles ; trois étami-
î>es court.s; deux stigmates longs : une
graine recouverte.
Chaque nœud du chaume porte sou-
veut un rameau. Les involucres des
fleurs sont pe'dicellés, et partent isoles
ou en faisceau des nœuds des rameaux
enveloppes dans une feuille en spatlie.
Cornucopiœ : corne d'abomiancéf.
Jîotaiiique. VI.
8
^^
&.
^>
^.
IMAGE EVALUATION
TEST TARGET (MT-3)
//
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1.0
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1.8
11.25 111.4 11.6
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7
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^ ^
82 HISTOIRE NATURELLE
L X I« G E N R E.
COIX, Coix. Linn. Juss.
Caractère génér. Monoïque. Fleurs mâle»
disposées en épi : glume à deux balles ,
biflore ; calice à deux folioles. Fleurs fe-
melles peu nombreuses , situées à la base
des épis mâles : glume uniflore à troi»
balles î Textérieure plus grande , épaisse,
coriace, luisante ; calice à deux folioles
plus petites ; style bifide ; deux stigmates
saillans, pubescens. Fruit: une graine
globuleuse renfermée dans la glume ex-
térieure, dure, luisante et d'un blanc
bleuâtre.
Les ëpis sortent en faisceau des gai-
nes des feuilles supérieures ; l'axe des
fleurs mâles traverse la glume dure et
brillante de la fleur femelle.
Ce genre, dont le nom dësignoit un
palmier chez les anciens, ne renferme
qu'une espèce , qu'on appelle larme do
Job {coïx lacryma, L.) Elle est origi-
naire des Indes. La fariiie est nutritive.
AÊHk^.
DES POMMEREUIXES. 85
LXir GENRK
?OMMEREULI.E, Pohumrbvi.la.
JLi* s. j
US9.
Caractère gêner, Glume turbînée à deux
balles , à trois ou quatre fleurs j balles à
quatre divisions inégales , et munies cha-
cune d'une arête dorsale ; calice à deux
folioles inégales ; l'extérieureplus grande
à quatre divisions et munie d'une arête ;
1 intérieure courte, entière, sans arête j
un style 5 deux stigmates ; graine lisse. '
Le chaume est rameux ; les feuilles
naissant de deux côtés opposes, s'em-
brassent et se recouvrent mutuelle-
ment ; les fleurs forment un ëpi élégam-
ment ramifié, et ressemblent à des vo-
Jans.
Linné fils a dédié cette graminée à
M"'« Dugage de Pommereul , qui avoit
fait une étude particulière de l'agrosto-
graphie.
I i/'
l
r\
ai I
u
HISTOIRE NATURELLE
LXII]- GENRE.
SPARTINE, Spartina, Schreb.
Juss. mss.
Caractère générique. Glume à deux balles ,
uniilore , coiupriinée ; balle intérieure ,
longue f large , pointue , striée sur le dos ;
calice à deux folioles et plus court que la
glume ; trois étamines ; style filiforme
plus long que les étamines ; deux stigmaH
tes velus; graine renfermée dans le calice4,
L X I V GENRE,
REMIRÉE, Remirea. Aubl. Juss.
Caractère générique > Glume à deux balles,
uniflore j calice à deux folioles et plus
petit que la glume ; style long; trois stig-
mates ; graine recouverte par le calice.
Le chaume est garni de feuilles et
ramifié à la partie supérieure. Les fleurs
sont disposées en panicule serrée ^ ter-
minale.
*iM^..
DES PI^ARES,
85
XI I.
Vn style j plusieurs stigmates ^ six étaminea.
LXV GENRE.
PHARE, Pharus, Linn. Joss.
( Hexandrie-digynie, L. Gm- )
Caractère génér. Monoïque. Mâle : glume
très-petite à deux balles , uniilore ; calice
p^tit à deux folioles ; six étamines. Fe-
melle : glume grande à deux balles ; ca^
lice à deux folioles aussi grand que la
glume ; un style ; trois stigmates courts^
liEs fleurs sont paniculëes. D'ordi-
naire , les fleurs mâles sont jointes une
à une aux fteurs femelles sessiles. Les
pédicelles des premières sont aussi longs
que les glumes ÙQS secondes.
tii
86 HISTOIRE NATURELLE
LXVP GENRE.
Il "
y
NASTE, N^sTcrs. Juss. ( Hexandrie"
. digynie, L. Gm. )
Caractère générique, Glume à six ou huit
balles , uniUore j balles placées de deux
oôtés opposés^ se recouvrant mutuelle-
ment} les extérieures plus petites que les
autres ; calice à deux folioles accompa-
gnées à leur base d'un iilet velu ( seroit-
ce le pédicelle d'une fleur avortée ? )
quelques écailles (2 — 4?) dans l'intérieur
du calice ; six étamines ; deux styles , ou
si l'on veut , un style profondément di-
visé ei^ deux parties : la graine avorte
quelquefois^
Le cîiaume s'élève en arbre ; il jette
de ses nœuds des rameaux en verticille
charges de fleurs à leur sommet. Les
fleurs sont paniculées. Cette plante a le
port d'un roseau arborescent. Son nom^
désignoit chez les anciens une espècQ
de roseau des ludes.
DES BAMBOU S<
87
LXVir GENRE.
BAMBOU, Bambus, Gm. Juss*
A RU N DO* Jm. (^Hexandrie-digynie.
L.Gm.]|
Caractère ginérique. Glume à trois balles
en nacelles inégales } deux opposées j la
troisième extérieure , appliquée sur la
face plane de l'épillet ; cinq fleurs dan»
chaque glume ; calice à deux folioles ;
Textérieure ventrue y l'intérieure plus
longue et ciliée } deux petites écailles in-
térieures , barbues à leui sommet; six éta-
mines ; un style à deux divisions supé-
rieures et à deux stigmates plumeux.
Les fieurs des bambous sont dispo-
sées en panicule j quelques-unes sont
mâles.
Le bambou commun ( arundo èam»
bos , Linn. ) est originaire des Indes , de
même que la canne à sucre. Ses tiges^
dans sa première jeunesse , sont ten-
dres, pleines d'une subslacce spon-%
I
SS HISTOIRE NATURELLE
gieuse et sucrée. Les Indiens les recueil-
lent alors , et les font confire dans du
vinaigre avec du poivre et d'autres épi-
ces. Ces tiges ainsi préparées prennent
le nom d^achar ou œchiar, et sont très-
recherchées par les gourmets dans les
Indes et même en Europe.
En grandissant , le bambou devient
jaunâtre et luisant ; son chaume dur et
ligneux coupé de distance en distance
par de gros nœuds , se creuse intérieu-
rement, et s'élève en peu de temps à
une hauteur qui surpasse celle de toutes
les autres graminées. Selon quelques
auteurs , il devient presqu'aussi grand
que nos peupliers , et il prend un dia-
mètre tel qu'une portion de tige com-
prise entre deux nœuds et échancrée
aux deux extrémités , forme une na-
celle assez large pour porter deux hom-
mes.
Cette plante laisse échapper natu-
rellement par ses nœuds une liqueur
qui , étant exposée à l'air, se change eu
MES BAMBOUS. 8g
tin sucre concret; c'est le sucre naturel
des anciens et le tabaxir dont il est
mention dans Avicennes. Les Arabes,
les Persans et les Turcs lui donnent
encore ce nom et celui de saccar mam-
hu ; ce qui signifie sucre de mambu ou
de hamhou. Ils l'estiment un excellent
remède contre la dyssenterie, les fiè-
vres et les inflammations internes et
externes; et l'on dit que dans l'Arabie,
il se vend au poids de l'argent.
Le tabaxir sort naturellement du
bambou ; le sucre , au contraire , ne
sort de la canne que par expression.
Mathiole dit que c'est depuis que les
Indiens coupent les cannes chaque an-
née, qu'on ne voit plus dans le com-
merce le sucre naturel des anciens ;
mais il se trompe, puisque la canne ne
donne point le tabaxir. Si ce sucre n'est
plus un objet de commerce pour l'Eu-
rope , c'est sans doute parce qu'il est
remplacé par l'usage du sucre de la
canne, bien supérieur à celui du bam-
i 1
: »
U:
90 HISTOIRE NATURELLE
bou. Dès la plus haute antiquité , les
Indiens cultivoient la canne et avoient
des idées nettes sur la chimie : aussi
Pline , après avoir dit qu'il vient du su«i
cre d'Arabie , ajoute que le meilleur
vient des Indes. Je soupçonnerois que
celui d'Arabie n'étoit autre chose quo
le tabaxir, attendu qu'à cette époque la
véritable canne à sucre n'étoit connu©
que dans la partie de l'Inde, située au-
delà du Gange. Le bambou a été trans«
porté aux Antilles et il y a réussi ; mais
il ne produit point de manne comme
celui qui croît aux Indes ; ce qui a fait
présumer que ce pourroit être une autre
espèce. Cette différence dépend proba-
blement de l'influence du climat.
Le bois de bambou se fend très>faci«
lement dans sa longueur; mais il offre
beaucoup plus de résistance en largeur.
£n Amérique et dans les Indes , on en
fait des pilotis, des palissades, des pou-
tres, des bateaux, des bâtons pour por-
ter les palankins et toutes sortes d'us-
DBS fAllIANES. 9I
tensilcs. Son bois se sépare en fiUs de-
liés, avec lesquels les Indiens font des
nattes, des boîtes, des ouvrages de van-
nerie, etc. On prétend aussi que la plus
grande partie du papier dont on fait
usage à la Chine , est fait avec la pelli-
cule qui recouvre les tiges du bambou.
LXVIir GENRE.
il
i PARI ANE, Pari AN A, Aubl. Juss.
(Polyandrie-monogynie, lu. Gm.)
Caractère générique. Monoïque. Glnme à
«leux balles, uniflore ; calice à deux fo-
lioles. Mâles : glume plus petite que le
calice; à-peu- près quarante étamiiies.
Femelles : glume plus grande que le ca-
lice ; un style j deux stigmates ; graine
couverte par le calice.
Les fleurs réunies en épi terminent
le chaume-, elles forment des verticile.9
«erres composés de six fleurs. Cinq d'en-
U'çUes sont mâles et pédicellées j une
; ■.
I
\\
93 HISTOIRE NATURELLE
sixième est femelle, sessile et placëe au
centre. La gaîne des feuiJles est garnie
de barbe à son ouverture supt^rieure,
et se resserre en pétiole court.
SIXIEME FAMILLE.
APÉRIANTHACÉES, ^Pj^m^^r^^
c^^^' {Fougères.Jmu. Cryptogamie.
Linn. )
Caract de famille. Fleurs dioïques: point
de cahce , point de corolle. Fleurs nîâle^ •
cône composé d'écaillés en bouclier, cou-
vertes en dessous d'anthères sessiles glo-
tuleuses, uniloculaires, à deux valves
Fleurs femelles : ovaires'.urmonté' ^1
cun d un stigmate sessile ou porté sur un
«tyle , et nichés deux à deux'l la base de '
chaque écaille d'un cône écailleu" ou
bien solitaire et enfoncé danMes sinu"
d un long spadix applati ; drupe à une
noix contenant une graine.
La tige des apérianthacées se déve-
loppe, s'élève en colonne , et se cou-
ronne d'un faisceau de feuilles comme
DES APÉRIANTHACÉES. ^3
celle des palmiers. Ces feuilles sont al-
ternes , pen.ides et roulëes en volute à
leur naissance. Chaque pëtiole com-
mun , arme d'ëpines à sa partie iiife'-
neure et embrassant la tigv par s;* base,
laisse sur elle en se détachant une em-
preinte circulaire. Du centre des feuil-
les , il s'ëlève un ou plusieurs cônes
composes dY^cailles charnues en bou-
clier, ou un faisceau de spadix alongës,
velus, ëpais, charnus, sinuës et appla-
tis pointus au sommet, ou ëlargis et
palmes. Ce sont ces cônes et ces spadix
qui portent les organes de la fructifica-
tion. Les fleurs mâles sont composées
dune multitude d'anthères sessiles,
Slobuleuses à une loge, à deux valves
et elles couvrent la face interne des
écailles. Les fleurs femelles qui naissent
sur des individus diflPërens, offrent des
ovaires nichés deux à deux à la base
de chaque e'caille du cône, ou bien so-
lilaires et enfonces dans les sinus des
«radix. Un stigmate sessile, ou porte
-BotanKjue. VI.
ti ' 1
t
s\
94 HISTOIRE NATURELLE
»ur un style surmonte chacun des ovai-
1res qui se changent en drupes , dont la
tioix ne contient qu'une graine.
Les cônes ou les spadix sans spathe ,
les organes sexuels sans enveloppe ,
distinguent cette famille de la famille
des palmiers; mais le port, mais la na-
ture du fruit Ven rapprochent absolu-
ment. D'un autre côté, le mode parti-
culier de développement des feuilles
naissantes , la rapproche encore des fou-
gères; mais elle s'en distingue par la
nature des fleurs qui oflFrent des organes
sexuels bien prononcés et séparés.
1 ê
ti
^^■^'.
RELLfi
aciin des ovaî-
rupes y dont la
'rame.
fc sans spathe ^
s enveloppe ,
) de la famille
t , mais la na-
(chent absolu-
e mode parti-
t des feuilles
ncoredesfou-
tingue par la
nt des organes
séparés.
^"^ .9^
Tom . /7.
'*'S
JJi'o-e^e liel .
Zariiia .
••''^*., •*.-•>
Tom . n.
DES ZAMIES.
95
#
I" GENRE.
ZAMIE, Zamja. L. J. {Polyandrie*
polygynie, Tj. Gm. )
Caractère générique. Fleurs mâles et fleurs
femelles naissant sur des cônes. L'indi-
vidu femelle ne porte qu'un seul cône
très-gros ; l'individu mâle en porte plu-
sieurs plus petits.
L*espèce connue sous le nom de zamia
cicadis , L, , ou vulgairement sous ce-
lui de pain des Hottentots , fournit une
moelle farineuse très -nourrissante. On
la distingue des autres espèces par les
folioles de ses feuilles , qui se terminent
par une pointe ëpii^use.
Zamia vient d'un mot grec qui signi-
fie dommage , préjudice*
H \\
Ifil
f'ett it'c^jp.
;*'-',W.j*ftiw!M»„
9^ HISTOIRE NATURELLE
à '
i
I
I
I
I P GENRE.
CYCAS, Cycas, L. J. {Polyandrie^
polygynie, L. Gm. )
Caractère générique. Fleurs mâles sur des
cônes ; fleurs femelles sur des spadix. Le
cône des fleurs mâles est comme une grosse
pomme de pin. Les noix des spadix fe^
melles ont la grosseur d'une orange.
Le cycas des Indes ( cycas circinalis ,
Linn. ) vient dans les Indes Orientales.
Il s'ëlève à quinze ou vingt pieds, et se
distingue du suivant par ses folioles pla-
ces. Ijes Indiens mangent les amandes
de ses fruits, et son tronc contient aussi
une mo-l!e farineuse.
lie cycas du Japon ( cycas revoluta,
Linn. ) a le bord des folioles roule en
dessous. II croît au Japon , et est cultivé
en Europe dans les jardins botaniques.
Les Japonais mangent ses fruits, ç\
font des provisions pour les temps de
fïS ii
I!: !
*
E
mndri^
rs sur des
»adix. Le
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adix fe-
ïge.
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entales.
Is, et se
)lespla-
mandes
nt aussi
voluta,
)ulë en
cultivé
iques.
litS; et
mps de
DES C Y C A S. 97
guerre , de la moelle de son tronc ; car
une petite quantité d© cette substance
«uffit à la nourriture d'un homme.
Aussi, pour priver les ennemis d'une
pareille ressource, est-il défendu, sous
peine de mort , de transporter cet ar-
bre hors du Japon.
0-
f'
I
98 HISTOIRE NATURELLE
SEPTIÈME FAMILLE
PALMIERS, P^Ljtt^, Jnas.
Caractère de famille. Calice coriace ordi-
nairement persistant , et divisé profonde-
ment en six parties, dont trois intérieures
plus longues j rarement plus ou moins de
six étamines } filets réunis à leur base , et
insérés à la base des divisions du calice ;
un ovaire libre (rarement trois) ; un ou
trois styles j un stigmate simple ou fendu
en trois j une baie ou un drupe à une ou
trois loges ^ à une ou trois graines ; em-
bryon très-petit , situé dans une cavité
sur le dos, le côté ou la base d'un grand
périsperme d'abord mou, et devenant en-
suite de la dureté de la corue. — Arbres
ou arbrisseaux.
Lt*ÊLEGANCE, la liauteur, k simpli-
cité et la majesté dans le port , sont, en
général , l'attribut des palmiers. Nulle
famille de plantes n'oflPre à l'iiomme des
resso'irces aussi variées, et ne mérite
plus de fixer son attention^
ssÉ^^-aS»-
I.
Juss.
;e ordî«
ofondé-
^rieures
loins do
)ase , ot
calice ;
i un ou
11 fendu
une ou
'$; em-
cavité
i grand
int en-
Urbres
mpK-
it, ea
Sfulle
edes
élite
DES PALMIERS. 99
Dans lt\s premières années qui sui-
vent leur naissance , les palmiers pré-
sentent Taspect d'un faisceau de feuil-
les. Ces feuilles font corps avec le collet
de la racine ; naissent de son centre et
s'élèvent sous la forme d'un bourgeon.
En se développant successivement , les
feuilles intériowres du bourgeon forcent
les extérieures à se rejeter en dehors ,
en même temps qu'elles dilatent le col-
let de la racine. Ce dernier acquiert de
la densité ; ses parois résistent enfin à
l'effet de la dilatation intérieure , et dès^
loi's son accroissement ne pouvant avoir
lieu qu'en hauteur, la tige s'élève len-
tement avec les mêmes circonstances ^
depuis quelques pieds jusqu'à une hau-
teur prodigieuse , sous la forme d'une
colonne parfaitement cylindrique, cou-
ronnée par un faisceau de feuilles tou-
jours vertes , disposées circulairement
les unes au-^dessus des autres. Le nom-
bre des feuilles demeure en tout temps
à-p«u-prè5 le même sur chaque indi-
i ',<
il h
là
I
,
î
lOO HISTOÏRE NATURET/LE
vidu , parce qu'il en pousse de nouvelle»
du bourgeon central à* mesure que les
anciennes se dessèchent et tombent.
Long-temps les bases des pétioles sur-
vivent à la chute des feuille», et hëria-
sent le tronc de larges écailles imbri-
quées j mais enfin elles se détachent à
leur tour, et laissent sur sa surface des
impressions circulaires qui indiquent
Facoroisseraent lent et tardif du pal-
mier.
Dépouillé des bases écailleuses des
pétioles, le tronc reste réellement sans
véritable écorce. Il n'offre qu'un fais-
ceau de filets longitudinaux placés sans
ordre les uns à côté des autres , et se
prolongeant sans interruption de la^ base
au sommet. Les uns suivent une direc>-
tion parallèle à l'axe ; les autres une di-
rection un peu oblique, et coupent les
premiers sous^ un angle plus ou moins
aigu. Les uns et les autres sont enve-
loppés par la moelle qui remplit les in-
tervalles qu'ils laissent enlr'eux. Il*
E
oiiveîleô
que les
jmbent.
^les sur-
ît héria-
\ imbri-
€hent à
face des
diquent
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Lses des
!nt sans
un fais-
ces sans
3 , et so
îla^base
B direo-
une di-
rent les
. moins
envo-
ies in-
IX. lU
nr.S PALMIERS. 101
sont visiblement plus rapprochés, plus
déliés, plus durs vers la circonfei-ence,
de manière que la superficie du tronc
est plus solide que le centre ; elle offre,
en effet , dans plusieurs espèces la du-
reté de l'ébène et la ténacité de la corne,
taudis que l'intérieur n'est qu'un tissu
spongieux , farineux et sans consistan-
ce. Cette organisation est tout -à- fait
différente des arbres à deux feuilles sé-
minales^
En suivant avec attention le déve-
loppement d'un palmier; en examinant
la manière dont se forme le tronc de ce
végétal, il semble qu'on pourroit con-
clure qu'à proprement parler ce n'est
point une véritable tige, puisqu'il n'est
qu'un prolongement du collet de la ra-
cine, et que par conséquent les feuilles
qui couronnent son sommet,^quelqu'é-
levé qu'il soit, ne sont réellement que
des feuilles radicales.
Les feuilles acquièrent des dimen-
sions si considérab\ea., qu'on les pre»-
ri
\i ij
V
U (
I
!"^ HISTOIRE NATURELLE
de longueur. Elle, ,o„t pKs,^e, et^
Pli«e, en deux à leur base, sont fo^e
pétiole q„, le, porte, i^^ pétioles , ont
-— t héris^s d'épines^ leur^"*
pSrf"^'"*'««'^'-p-C
pai les bords en un res^an «„:
^1. . . **^*'°®»uquirecouvr«
et ^Hjetbt les bases des feuilles iZï
dmtement intérieures. Ayant le deVet
«on tpWes en deux dans toute leur Ion,
«u..ur, et appliquées latéralement le,
.^es^^ntrelesautresconinieunéveÏ
ticuZ "" '"'■ "'' ''^^"^ par-
ticuliers qui portent le nom de régime
Ce^ régimes, à le„,„^^„^«™;
DES PALMIERS. lo5
plus souvent enveloppas dans une spe-
the ou dans de grandes ëcailles qui en
tiennent lieu. Ils se ramifient en pani-
cule et de plus petites écailles, où des
«pathes partielles ceignent les bases des
divisions. La grandeur du régime est
quelquefois si prodigieuse ; il se couvre
d'une si grande quantité de fleurs et
de fruits , que l'arbre, qui ne peut les
produire que lorsqu'il est dans toute sa
force , périt d'épuisement après le dé-
veloppement des fleurs et des fruits.
Les fleurs ont peu d'éclat et sont
d'une consistance coriace ; tantôt elles
sont berniaphrodites; tantôt mâles sur
un individu, et femelles sur un autre-
tantôt mâles et femelles sur un même
individu , soit sur des régimes différens
ou sur un même régime. L'avortement
des organes entre pour beaucoup dans
ces différences.
L'enveloppe de la fleur est divisée
très-profondément en six parties , et
les trois intérieures sont plus longue.*!.
f
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m
'i »l
*%l
lo4 HISTOIRE NATITRELLE
Les étaiTiJxies ont leurs fileU iéunis par
la base, el soin )« plus ordinairemei t
au nombre de six. Le pistil est libre au
centre ; il est formé d'un seul ovaire
( de trois dans le chamœrops ) à une ou
trois loges, surmonte d'un ou de trois
styles et d'un stigmate simple ou fendu
en trois.
Les fruits sont ordinairement des
baies charnues ou des drupes , dont la
chair est souvent molle et pulpeuse, le
pliu souvent encore dure , fibreuse ,
cor 'ace et quelquefois oléagineuse. Les
fruits des sagoutiers et des rotangs sont
couverts d'une cuirasse solide , formée
d'écaillés imbriquées du sommet à la
base , exemple unique et digne d'être
remarqué. Les graines sont presqu'en-
tièrement coriposées de périsperme, et
ordinairement creuses intérieurement.
Le périsperme est tantôt charnu , tan-
tôt dur et transparent comme de la
corne. L'embryon est très- petit et situé
dans une cavitt particulière pratiquée
M
ttteS PALMIERS. io/>
*«*• le dos, ou sur le cc^,të, ou rarement
à la base du pdrisperme.
I^s palmiers croissent dans les cli-
mats chauds des deux contmens. Dans
^les pays brûlans, .itues entre les tro-
pques, où la terre reiuse à Fhomme ce
quelle lui p.odigue ailleurs, la nature
^ répandu avec profusion ces vëge'taux
"iteressans , comme pour lui mettre
^^ons la main tout ce qui est nécessaire
aux besoins et aux commodite's de la
Vie. Ils offrent une nourriture et une
boisson aussi saines qu ^eables. On
trouve en eux tout ce qui est ndcessai,^
pour la construction des habitations
la fabrication d'étoffes grossières, et do
toutes sortes de meubles et d'ustensiles
indispensables dans l'ëconomie domes-
tique.
On les multiplie de graine ou par des
àfo.^-as naissant de leurs racines pres-
H^e tujours traçantes, et qui ne sont
composées que d'un faisceau de fibres
Il ne faut pas croire c^ie toutes le^
Botanique. VI. ^^ ^
\m
lo6 HISTOIRE NATURELLE
espèces de palmiers dont les voyageurs
ont pu nous transmettre la connois-
sance, soient rapportées avec exacti-
tude à leurs diflcrens genres. Il en est
une quantité dont les caractères n'ont
pas encore été observés. La hauteur pro-
digieuse de ces arbres ^ l'isolement et
le dénuement absolu oiîi se trouvent les
observateurs qui parcourent les ré-
gions où ils croissent , s'opposent à des
recherches qui exigeroient un temps
considérable et de grandes facilités. Nos
connoissances sur cet objet resteront
long-temps imparfaites.
Les palmiers se rapprochent par leur
port des fougères arborescentes et des
plantes de la famille précédente. Ils se
rapprochent encore des graminées par
la disposition des fleurs en panicule. Ils
se distinguent des uns et des autres par
la structure de leurs fleurs et la na-
ture de leurs fruits. Les rotangs qui ont
une tige articulée et des feuilles engai-
nantes comme les graminées , et cepen-
D K s P A I. M T E n S. J 07
«lanl la l'i (ictificalion des palmiers,
foiitlaiinance entre les deux familles.
Oit trouve encore dans les autres fa-
milîcs des monocotylédons, plusieurs
piaules, telles que le dracœna ,VyiiC'
(■a , Valoès , V agave , dont le déve-
loppement et le port sont parfaitement
analogues à ceux des palmiers ; mais
sans qu'il soit besoin d'avoir recours
aux différences tirées de la fructifica-
tion, on distinguera facilement ces der-
niers à la forme de leurs feuilles qui
sont toujours composées.
Anatomie des Palmiers.
Une espèce de calamus. m'a présenté
dans sa tige le tissu cellulaire , les fi-
lets des cellules très - alongées et les
fausses trachées. Les filets de la circon«
férence sont minces, cylindriques , rap-
proches les uns des autres. Un peu plus
avant, ils sont comprimés sur les côtés ^
plus distincts, plus écartés ^ mais bean-
M
:i
V
»08 HISTOIRE NATITRETJ.!^
coup plus épais ; leur coupe transvcr^
sale présente la forme de la coupe loiv
gitudinale d'un œuf j la partie la plus
renflëe est tournée vers la circonféren^
ce ; l'autre partie regarde le centre : elle
est terminée par une, deux, trois ou
quatre fausses trachées en contact im-
médiat avec le tissu cellulaire. En se
rapprochant du centre , les filets sont
plus minces et plus espaces: les grandes
cellules sont plus nombreuses, et par
conséquent le tissu est plus lâche. Les
filets offrent alors dans leur coupe trans,
versale un croissant , dont le dos re^
garde la circonférence et les pointes, le
centre; ils sont par conséquent sillon^
nés dans leur longueur. C'est dans les
sillons que sont placées les fausses tra.
chées. On conçoit, d'après cette distri-
butiondes parties, que la dureté croît
du centre à la circonférence , comme
Desfontaines l'a dit dans sa belle disseï:^
tation sur les monocotylédons.
r.p.
!f
transvcr-
coupe Ion-
tie Ja plus
rcunféren-
entre : elle
, trois ou
>ntact im-
ire. En se
filets sont
3S grandes
3s , et par
âche. Les
upe trans'.
e dos rC"
ointes , le
nt sillon-
dans les
usses tra-
te distri-
•eté croît
, comme
le disseï:-^
ES R O T T A N G S. 10^
I.
Feuilles ailées j tige articulée.
!• GENRE,
ROTTANG . C.x^^^.. L. J. Lan.:
Pl- 770. i^esandrie-monog. L. G.)
Caractère génér. Fleurs hermaphrodites :
cahce persistant à six divisions , dont troia
extérieures, élargies en forme d'écaillés
et plus courtes que les intérieures ; im
ovaire ; un style conique fendu en trois ;
baie globuleuse, d'abord pulpeuse, en-
suite sèche , couverte d'écaillés luisantes ,
imbriquées de haut en bas j une loge •
troi* graines j embryon inférieur. ^
Point de spathe principale ; les
spathes partielles dparses ; les régimes
axillaires, grêles, très- rauieux^ cou-
verts d'ecailles.
Ce genre se rapproche par le port de
la famille des grajaiinëes. Les planle*
'x
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^^^^H^w w
V
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^^■l'M .
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H'^i .:
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^r^l.
.ri
IIO lïTSTOIRE NATURELLE
qui le composent oiit la tige articnlce ;
leurs feuilles naissent aux articulations
et enveloppent entièrement la tige par
leurs gaines.
Les rottangs sont indigènes de l'Inde
et très-nombreux dans cette partie du
n^onde. Les dimensions prodigieuses
qu'ils acquièrent en longueur ont sou-
vent étonné les voyageurs. Dans cer-
taines espèces , la tige a plus de cinq
cents pieds de longueur, et sa grosseur
n'excède jamais celle du bras. Flexibles
comme des cordes , ces végétaux sin-
guliers s'élèvent le long du trcmc , le
long des branches, jusqu'au sommet des
arbres les plus élevés , retombent sur
les arbres voisins , ou pendent en fes-
tons vers la terre ; ils s'entrelacent ; ils
lient ensemble plusieurs arbres d'une
forêt, et ferment presque toutes les
issues.
Leurs feuiiles ont quelquefois plus
de douze pieds de long. Les pétioles sont
armés d'épines ^ forment vme gaine à
'> » DES R O T T A N fr S. T 1 1
leur base , et chaque gaine recouvre la
gaine de la feuille supérieure ; ils se
prolongent quelquefois au-delà des fo-
lioles comme tine longue ficelle pen«
dante , armée d'épines recourbées en
hameçon. Les folioles longues d'un à
deux pieds , sont étroites et pointues
comme celles des roseaux ^ et hérissées
de poils roides.
Dans plusieurs espèces , les feuilles
couvrent pendant long-temps toute la
longueur de la tige j à mesure qu'elles-
tombent et que leurs gaines épineuses
se détachent , la tige montre à découvert
sa surface polie.
Les rottangs paroissent ne fructifier
que dans leur vieillesse. Les régimes
sortent un à un ou plusieurs ensemble
des aisselles des feuilles supérieures •
ils sont grêles , très-rameux , et eou verts
d'écailles imbriquées et unillores. Aux
fleurs succèdent de petits fruits arron-
dis, élégamment recouverts d'écailles
luisantes , imbriquées de haut en bas
- \t
^12 HISTOIRE NATITRELLK
comme un cône de pin renverse. Sous
les écailles qui sont collées fortement
ensemble , on trouve une membranes
blanchâtre qui recouvre la baie.
La plupart des rottangs ont dana
leurs tiges une ténacité et une souplesse
prodigieuses. On les emploie dans toute
rinde pour faire des cordes , des cables
pour les gros vaisseaux , pour les an-
cres, pour traîner de lourds fardeaux,
garroter les éléphans indomptés et for-
mer des liens de toute espèce propres
à remplacer les clous. C'est avec ces.
tiges que l'on construit tousles ustensiles
nécessaires à l'usage domestique , des
nattes d'une extrême fraîcheur, des cor-
beilles, des sièges, de petits coffres or^
dinairement tissus avec beaucoup d'clé^
gance. C'est avec elles qu'on fait ces
belles cannes souples et pliantes, con-
nues ?^us le nom de Jones , et qui va-'
rienl t a nature et en grosseur, suivant
les e.|,èces de rottangs qui les ont four-
lues.
LE
erse. Sou»
fortement
iiembrane^
aie.
ont dans
souplesse
[ans toute
les cables
ir les an-
iardeaiix ,
;és et for-
3 propres
avec ce&
islensiles,
jue, des
:, des cor-
►ffres or-
>up d'cle'*
fait ces
^es, cou-
qui va-'
suivant
•lit four-
DFS ROTTANGS. llS*
Le bourgeon qui lennine la tige du
ealamus rottang , L VV. offre dans son
intérieur une substance blanche et so-
lide, très-agrcable au goût. A Batavia ,
tous les marchés sontcQuvertsdes fruits
de ce palmier ; on suce leur pulpe acide
pour se désaltérer. Les fruits du cola-
mus zalacca, L W. ont encore une sa-
veur légèrement acide. Les voyageurs
qui s'embarquent en font provision ,
et les conservent dans des vases avec de
la saumure. Les fruits du calawuH
draco, L W. contiennent un suc d'im
rouge noirâtre , qui transsude et forme
une croûte à l'extérieur. On extrait
cette substance gommo-résineuse. Elle
porte le nom de sang-dragon, ainsi que
celle qu'on retire du dracœna draco , L.
m
w
\\
îr
ll4 HISTOIRE NATURELLE
I I.
Feuilles ailëes j tige non articnk-e. •
I r GENRE.
SAGOUTIER, S^oc^s. Rhumph. Jus..
Lam. [Ilexandrie-monog. L. G.)
Caractère génér. FJeurs monoïques. Sur le
même individu , six étamJnes j un ovaire;
un style fendu en trois ; baie globuleuse,
d abord pulpeuse , ensuite sèche , cou-
verte d'écaillés luisantes, imbriquées de
haut en bas ; une seule loge j une seule
graine j embryon latéral.
liA spathe principale est coriace , ëpî-
neuse; le régime est très-rameux. Les
spathes partielles sont en forme dV%
cailles ëparses , et ceignent la base des
cliatons des fleurs. Les chatons sont ses-
siles, cylindriques, solides et couverts
de duvet et d'écaillés imbriquées. Ce
genre a beaucoup de rapport avec le*
3LLE
irticnlJe.
E.
imph. Juss.
• L. G.)
^ues. Sur le
j un ovaire;
globuleuse y
èche , cou-
briquées de
} une seule
rface , épi-
neux. Les
>rme d'e-
1 base des
s sont ses-
couverts
|uees. Ce
avec les
DES SAGOUTIERS. Ii5
rottangs ; il en difiRbre par ses fleurs mo-
noïques, par la présence de la spathe
principale , par son fruit à une seule
graine et par la situation de l'embryon.
Le sagoutier ( sagus farinifera , G. )
seule espèce de ce genre , mërite d'oc-
cuper le premier rang parmi les végé-
taux utiles. Seul il fournit à la nourri-
ture d'une quantité innombrable d'ha-
bitans des îles méridionales de l'Asie ,
et notamment des Moluques, et forme
d'immenses forêts dans celles de ces
îles, dont le sol est marécageux.
Le sagoutier tient à la terre par des
racines très-minces, qui rampent à de
grandes distances et poussent de nom-
breux faisceaux de feuilles. Le tronc
s'élève du milieu des feuilles, et jusqu'à
ce qu'il paroisse, la végétation est fort
lente. Parfaitement développé , il a 3o
pieds d'élévation , et environ 6 pieds
de circonférence ; sa surface est unie ,
et son sommet supporte un faisceau de
feuilles aussi longues que lui, c'est-à-
{\
\ \
i 1
f f
I
Il6 HISTOIRE NATURELLE
dire , qui offrent plus de a5 pieds de lon-
gueur. La base de ces feuilles forme une
large et longue gaine épineuse. A la
partie inférieure , le pétiole a un pied
de diamètre , et à sa partie supérieure
la grosseur du bras. Il est hérissé de
nombreuses touffes d'épines , et bordé
de folioles très-longues.
Ce palmier ne vit que trente ans, et
ne donne des fruits qu'une seule fois
vers la fin de sa vie , à l'époque où la
moelle a acquis toute sa perfection. Tout
le tronc en est rempli jusqu'à un pouce
de la circonférence. Cet arbre , qui sem-
ble n'exister que pour les besoins de
l'homme , lui indique , par une pous-
sière fine et blanche dont se couvrent
les feuilles, que cette moelle est propre
à être convertie en farine. C'est une
marque certaine de la maturité du sa-
gou et de la prochaine apparition des
fleurs. Les Indiens coupent alors le tronc
à sa racine sans attendre la formation
des fruits ; dont ils ne fout aucun cas^
DteS 8AGOUTIERS. II7
et dont la production n'auroit lieu
qu'aux dépens de la farine précieuse.
C'est pour cette raison que parmi les
iftiinenses forêts do sagou tiers qui cou-
vrent certaines îles, il est très-rare de
voir beaucoup d'individus couronnés
de IcuTS fruits.
Lo.]qu'un sagoutier fructifie, la spa-
the p.'élève du milieu des feuilles toute
couverte d'épines. Le régime qu'elle
renferme devient énorme. Il se divise
à sa base en plusieurs rameaux étalés de
deux toises de longueur : ces rameaux
en portent de plus petits longs d'une
coudée , et sur ces derniers sont disposés
alternativement et à angle droit , les
chatons des fleurs. Les fruits ont la gros-
seur d'un œuf, et les écailles luisantes
qui les couvrent sont très-élégamment
disposées comme dans les rottangs.
La moelle peut être mangée sans su-
bir de préparation; il suffit de la couper
en tranches que l'on fait griller comme
mn morceau de pain. Cependant on la
Botanique. VI. n
)!
i
? I
' i
Il8 HISTOIRE NATURELLE
convertit habituellement en farine, et
pour cet effet on la délaye dans l'eau ,
et on coule la liqueur laiteuse à travers
un tamis qui retient les parties grost
sières. Ce qui a passé est jeté dans un
moule de terre, où la pâte sèche et dur-
cit. On peut ensuite la conserver des
années entières. On a des procédés par-
ticuliers pour la réduire en grains qui
prennent une couleur brune dans l'o-
pération ; et c'est en cet état que les
Hollandais la transportent en Europe
sous le nom de aagou. Ce sagou est une
nourritïire très-légère qui convient sur-
tout à l'estomac des vieillards et des
personnes menacées de phthisie.
Les Indiens mangent encore ]e sagou
simplement délayé dans l'eau, bouilli
ou converti en pain. Ces peuples hu-
mains et doux réservent la Heur de la
farine pour les vieillards. Elle est quel-
quefois réduite en une gelée blanche et
délicate.
Le marc de la. farine sert à nourrir
UMMBVmnB. ■.!™^SW''iKKaOaBB<».^
DES «AGOITTIERS. IJ9
ïes animaux domestiques. Si on l'aban-
donne à la putréfaction , il se couvre
de ohampignons d'un goût exquis, et
une foule d'insectes dugenre charanson
y viennent déposer leurs œufs , d'oii
sortent des vers blanchâtres d'un goût
plus exquis encore. Ces larves d'insectes
sont connus sous le nom de cossus. Ce
sont peut-être les vers que les Romains,
selon le rapport de Pline, faisoient ve-
nir à grands frais de l'Asie pour satis-
faire leur sensualité'.
Le sagoutier fournit les matériaux
nécessaires à la construction des habi-
tations. Les feuilles de deux individus
suffisent seules pour la construction
d'une case. Les pétioles longs de 20 à
25 pieds, gros et forts à proportion
de leur longueur , soutiennent l'édifice
et en forment les cloisons ; les folioles
sont employées à les couvrir, et l'on sait
les disposer avec tant d'art, que, mat-
gré les pluies d'orage fréquentes dans
120 HISTOIRE NATURELLE
le pays; elles ne laissent à l'eau aucune
issue.
L'existence de plusieurs peuples de
rinde est entièrement attachée à celle
du sagoutier. On lit dans Rhumplie ,
que lorsque ces peuples sont en guerre,
leur premier soin est de porter le fer
et le feu au milieu des forêts pour ré-
duire les ennemis h la disette j quel-
ques coups de hache au tronc du pal-
mier suffisent pour le rendre inutile j
une liqueur laiteuse s'écoule par l'inci-
sion , et cet écoulement empêche la
formation de la farine.
^P
W'i
1
m^'mmmmis^.
TTT.S UATTtERS. 12»
1 1 r GENRE.
DATTIER, PffEj^rx, Linn. Juss.
{Trlandrie^monogynie. L. Gm.)
Cafactêre générique. Fleurs dîoïques : fleiic
mâle : six étamines. Fleur femelle : un
»tylo ; un drupe mou,, charnu^ ablong,
ceint par le calice et renfermant un noyau.
alongé, sillonné longitudJnalement, et
marqué d'un ombilic sur le dbs,.
Le dattier, seule espèce di» genre , »
été de tout temps célèbre dans les au--
teurs sacrés et profanes ; le» poètes l'ont
consacré aux héros et à la victoire-, il
est regardé comme remblêrae de l'a^
mour conjugal , de la santé , de la fé^
condité et de la conservation dea em«
pires. La beauté de son port, le phéno-
mène de sa fécondation, à qui l'on doit
la coniioissance des sexes des plantes ;.
les nombreux avantages que l'homme
retire de sa culture, tout concourt à
.1
■->-mPS^t3BSXmtt^-
■'^" "iMyi^P^- -^^"'**^-
É
if
122 HISTOIRE NATURELLE
rendre cet arbre un des plus intéres-
sans que l'on connoisse. C'est lui qui a
donné lieu à la fable ingénieuse du phœ-
vix qui renaissoit de ses cendres. Les
anciens exprimoient à -la- fois par la
fable de cet oiseau , et la durée de la
vie du dattier aussi longue que celle de
plusieurs générations ensemble , et la
faculté qu'il a de se reproduire par des
rejetons naissant de sa racine.
Kaempfer, Cavanilles et Desfontaî-
nes sont les auteurs qui ont parlé du
dattier avec plus d'exactitude et d'in-
térêt.
Dans l'âge adulte, cet arbre ofiFre une
colonne de 4o à 80 pieds d'élévation sur
un pied ou un pied et demi de diamètre
dans toute sa longueur. Son sommet
supporte un ample faisceau de feuilles
ailées longues de 10 pieds , les inté-
rieures verticales , les intermédiaires
obliques, et les extérieures presque ho-
rizontales et courbées vers la terre. Aux
aisselles des feuilles qui forment ce fais-
WfcW'^^lf. * IMI. _ £i^^*
^i|#M
«««««aSfe; -"£««*
"■Jf,f>0^*^
is intéres-
t lui qui ft
le du phœ-
idres. Les
bis par la
irce de la
le celle de
)le , et la
'e par des
lesfontai-
parlé du
I et d'in-
offreune
ation sur
diamètre
sommet
3 feuilles
es inte'-
lediaires
sque ho-
re. Aux
t ce fais-
BKS D ATTIERS. 125
ccau naissent les régimes charges de
fleurs innombrables. Le dattier mâle
porte depuis dix jusqu'à vingt re'gimes ;
les dattiers femelles vigoureux en por-
tent souvent huit à dix , dont quelques-
«ns pèsent de 1 8 à 24 livres.
Le tronc est hérisse pendant long-
temps des bases des feuilles desséchée»
qu'on a soin de laisser un peu longues.
Elles forment autour du palmier une
échelle très-commode pour monter au
sommet.
Les bords des gaines des feuilles se
dilatent en réseau ; la partie inférieure
du pétiole s^arme des deux côtés d'une
série d'aiguillons courts, qui s'alongent
insensiblement; usqu'à de venir de vraies
folioles longues d'un pied et demi , lar-
ges de deux pouces , dures , tendues ,
roides, et terminées en pointe aiguë.
La spathe est dure et coriace, et s'ou-
vre d'un côté pour livrer passage ai*
régime.
Le régime est divisé en rameaux sim-
/• ■■«
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))l«M , HoMunix ri t'tuivrii,'» p froide pour que
leurs fruits y parviennent à nuiliuité;.
ec^t daiu les sables biillaiis qu'ils eu
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protliiifirril dn «Irlicinix , Hiir-loiit lorw-
qiin liMir (îiilhirn ivhI aiicJciinn ni «oi-
«ticW'. On pniil V()iri.f? P'^''*^*^°'^« <ïe Ja petite ville
d iiJche dans le royaume de Valence ,
en i!.8pagne , sont distribuées tout autre-
ment que dans les plaines du désert. On
compte plus de soixante mille dattiers
autour de cette petite ville. Le terreiu
est partagé en grands jardins ou enclos
mures, divisés chacun en quatre carrés
«eparés par des fossés de la largeur d'une
toise sur un pied et demi de profon-
deur ; sur leurs bords, les dattiers sont
plantes en série à une distance de six
pieds les uns des autres, et diverses plan-
tes potagères ou des végétaux agréables
ou utiles occupent le centre des carrés»
Les dattiers poussent de leurs racines
**^^.p"' — ««kA-t^^i.,
«ES DATTIERS. 127
«t quelqnefois de, aisselles des fenilles
o»d» sommet du tronc, des rejetons
don .1 est important de les d,îbavras.,er.
C est au moyen de ces rejetons ou par
mdhphe Multipliés de graines, ils ne
ao...ent des fleurs que vers ieu; quin-
^>6me année; multipliées par rejetons,
1. s ne lardent guère plus de quitre ou
cmq ans à produire. La muUiplioation
par rejeton, ne fait que continuer l'in-
dmdu etellemaintientetperfectionne
2"": »« qualité des fruits^amulti!
Phcafon par graine, outre qu'elle n'of.
le po,nt ces avantages , produit par-
fois des individus mâles , que l'on ne
peut reconnoître que lorsqu'ils donnent
des fleurs , et alors quinze années de
cXl^ur-^^-^^r-^-Po-le
t;.^"r"^ "n '"''* °^'^'= ^°'" q"" les dat-
tiers femelles ; les mâles sont ordinai-'
va les depomller de leurs fleurs pour
li
i- a
128 HISTOIRE NATURELLE
féconder les fleurs femelles. L'^^poquc
tie cette récolte est fixée vers la fin de
féviier. Les spathes ne sont pas encore
ouvertes ; si , en les secouant, elles ren-
dent un son léger, on les cueille , et les
fleurs se conservent long- temps sans
ouvrir leurs anthères. Il ne seroit point
temps de les cueillir, si les spathes, se-
couées de même, ne rendoient aucun
son; mais il ne l'est déjà plus lorsque le
bruit est trop fort; les anthères sont
alors entr'ouvertes et le pollen disse-
miné.
On fend la spathe ; on coupe par par-
ties les rameaux du régime, et on les
arrange de manière à pouvoir les dis-
poser et les fixer commodément au mi-
lieu des fleurs femelles, lorsqu'à la fin
de mars elles sont prêtes à s'épanouir.
Sans la fécondation , les dattiers fe-
melles sont stériles. On lit dans Linné
qu'à Berlin un individu femelle , qui
donnoit des fleurs depuis plusieurs an-
nées sans jamais produire désir uits, fut
DES DATTIERS. 12q
':;''" f""^:'" * -<>J°"'é toutes les foi.
V' on le leconda artiCcicUement , par
„ «oye" des fleurs d'un dattier mâle
qui se trouvoit à Leipaicfc.
. f; Vration de la fécondation artifi-
cielle épargne aux cultivateurs la moi-
tié du terrein et des dépenses. Cinq
dathers mâles suffisent pour cent fe-
melles. Il est même des cultivateurs qui
tent d acheter tous les ans des fleurs K-
condantes.
Ces fleurs cueillies à propos et sé-
chées à l'ombre avec ^;„ f
«..i. I . "'"'^^"«om, conservent
tiès-long-temps leur vertu. Voici un fait
qm ne laisse point de doute à cet égard.
A-n .779, sous le règne de Kerim-Khan
les Persans vinrent assiéger Bassora
cette vile et la mer, pays très-riche,
tout couvert de forêts de dattiers , oi
al n est pas rare de trouver des cultiva-
teurs qui en ont deux ou trois mille en
rropnefe. Pour exécuter plus facile:
iJDtaniijue. VI.
irîo HISTOIRE NATURELLE
ment leur vaste plan de dévastation ,
les Persans détruisirent tous les dat-
tiers mâles ; et les dattiers femelles,
faute d'être fécondés , ne donnant au-
cun fruit, les habitans furent réduits à
la disette. Quelques particuliers en-
voyèrent acheter à un très -haut prix
et à une grande distance , des fleurs mâ-
les , et en fécondèrent leurs dattiers ;
mais plusieurs habitans qui avoient
déjà éprouvé les mêmes eflfets de dé-
vastation dans les dernières guerres ,
n voient imaginé de conserver des fleurr.
mâles de l'année précédente dans des
j&oles de verte. Ils en firent usage au
temps de la fécondation , et leurs dat-
tiers fructifièrent aussi bien que ceux
pour lesquels on avoit employé des fleurs
fraîches.
Cette fécondation artificielle est très»
ancienne ; elle est décrite par Théo-
phiaste, Pline et Claudien. Pontanus,
précepteur d'Alphonse, roi de Naples,
a chanté en vers latins élégans, les
LE
/-astation >
3 les dat-
femelles ,
[inant au-
: réduits à
iliers en-
haut prix
fleurs mâ-
dattiers ;
li avoient
îts de dé-
i guerres ,
' des fleurr.
t dans des
t usage au
leurs dat-
que ceux
é des fleurs
lie est très*
)ar Théo-
Pontanus ,
leNaples,
égans, les
DES DATTIERS. J^l
amours de deux dattiers, l'un ninle^
cultivé à Brindes , et l'autre iemelie ,
cultivé à Otrante. Ce dernier fut long-
temps stérile. Elevé enfin au-dessus de»
autres arbres de la forêt, il porta des
fruits abondans dès qu'il put apperce-
voir , dit le poète , le dattier mâle de
Brindes , c'est-à-dire , lorsque le vent
porta jusqu'à lui le pollen de ses fleurs ,
quoiqu'ils fussent éloignés l'un de l'au-
tre d'environ quinze lieues.
Il n'est pas étonnant que les dattiers
ff^melles puissent être fécondés au loin
par le moyen des vents , car le pollen
des fleurs mâles a une odeur sperma-
tique qui se répand à de très -grandes
distances ; aussi voit- on certains peu-
ples, peu sages néanmoins dans leur con-
duite, planter tout simplement des datv
tiers mâles au voisinage des femelles ,
et confier aveuglément au zéphyr lo
soin de la fécondation , au succès de la-
quelle leur existence se trouve attachée. '
Les fruits , d'abord gros et ronds
I ;
^^2 HISTOIRE NATURELLE
comme des grains de poivie, prennent
peu à peu la forme et la grosseur d'une
olive, et mûrissent en août. Leur ma.
tuntd est iudiqutie par une lâche molie
comme celle d'une pomme qui se pour-
ritj cette tache s'étend insensiblement
dans toute la substance du fruit qui
perd alors sa teiate verte, et se colore
en jaune;
OncueiUelesdattes àlamainlorsque
les arbres sont élevés; on coupe quel,
qiiefois les régimes entiers , et l'on en
remplit des paniers qu'on descend à
terre par le moyen d'une corde. Si le
dattier est peu ëlevë, en sorte que la
chute des fruits ne puisse point les en-
dommager,. on se contente de secouer
les grappes dans un filet ousur des nattes
qu'on arrange sur la terre.
Cette récolte est difficile et expose h
mille dangers. Il n'est pas rare de voir
les moissonneurs tomber du haut des
dattiers, ou du moins se blesser griève
ïaent aux aiguiUons qui hérissent k
i
i
'e, prennent
osseur d'une
^t. Leur ma*
5 laclie molle
qui se pour-
icnsibleraent
iu fruit qui
et se colore
lain lorsque
coupe quel-
, et l'on en
descend à
îorde. Si le
orte que la
)int les en-
de secouer
c des nattes
t expose e^
re de voii?
i haut des
'ergriève-
rissent la
I>ES D A TT I EH S». i55
b'-^e des pcfiiolcs ; cependant , telle est
ladressedeoeshommes,qu'ilsgrinipent
jusqu'au sommet des plus ëlevës en s^ac
J^ocbaiit anx écailles qui recouvrent
ie tranc, sans autre secours que leurs
î pieds et leurs mains ; souvent ils se sem
vent d'une cordeliée parles deux boiUs,
^ qui passe autour du tronc et de limr d(»«
par-dessous les épaules. Dans cet état,
enfermés comme dans un cercle, ]ea
pieds fortement aj,puyés contre la Hf^e,
ils élèvent plus haut dans le même ins^
tant, la cordé qu'ils serrent dans leurs
mains, et la rapidité avec laquelle W.
repètent ce mouvementjiisqu'àcequ lis
aient atteint l'extrémité de l'arbre, est
moins étonnante encore que la (vlénté
avec laquelle ils détachent et enlèvent
les feuilles et les fruits..
Avantle temps de la moisson, il faut
«flcore monter sur les dattiers pour at-
tacher les grappes des fruits avec les
ï^etiolea voisins, de peur que l'eflbr t de»
I
a,
1
.u
i
Ni TiMiMMiMiMu «tu «liHUitr i^nI iliiiifin»
««pt^nlion i iMHiH il iikI jiliiN tiinitliiiMit
«»IIOO»t» hM'N4|(t'il iilUl l'MMAtittlIllor llMHri
lo» UhiiUi^a tjiii rountiMUMil Im tnuiis ru
lUimm* III) v<\\u\ ilniil , rt Ii> lifidiiNiiiln
ri hMHMiviirtli' |iMilU\ LtMMriiritiiiipPU*
trtfiMii'ïWinit , ri U<» yriu ii'onrul «'ou*
Viir A 0*» MproMoIr. INummui |iiM(|irHU
nomiurl «lu ilwlliri', Ir IhiiiII oullivd
Iruv «lliiolir uiu» ToiMr lUIirlIr niii' In
tv^uo»lojAooiiniuMUMi,ol^iiun»o|uiii|u'tni
♦In uioi iU>lu'lou MuirtMH^iio IhiImiuhMiiiii
1iriH>i\lrv \\v jmiumI.h «lu 110 pouiiHMf {«ViuptVIu'r «Ir rnurr- ,
ru lt\< vovttui virtus uur Miliiiiliou ai ulai •
mnulr » «|u*iKH «> mouI voUMiUiiniu ut
rvjHVirvS {\ uur luort irrlaiur.
TauI vlr jHMurs, (uul ilt* i'*H(liou prMfifjtif^H Mt ICM|m(/,hn|
n'inTHUlii^lMif (jii^ ilt^hliuM'Iiii' Ii'm («Miil
If^n, fil \tyn piivutil ihi rnii(«i|iorl du
1(1 graiulriir. «In In coiihiMlntinn , lin lu
n(init«ur, dn la nnvtMii", <|iinl(pini-nnnM
fltinl NAiiN noyau.
On Ini M^v\u' nu .«•oln'il ii|hV'H Inn avoir
cHu^illicM^ cl on loti aciic iniiiuilc ctauu d ^rir ; on les
enfile et on les suspend ensuite pour les
sécher. Leur principale vertu médici-
nale consiste dans une légère astriction..
L'expérience a appris que c'est par celte
qualité qu'elles rendent la force à Tes-
lomac et aux intestins , et qu'elles ar-
rêtent le cours de ventre qui provient
du relâchement des fibres. C'est parleur
douceur mêlée d'astriclion qu'elles se-r
courent assez efficacement dans la toux,
qu'elles soulagent la poitrine , et lors-
qu'elles sont réduites en onguent, qu'el-
les adoucissent les plaies et les ulcères.
Àl
1
l38 HISTOIRE NATURELLE
Les noyaux, quoique durs cOmm»
àe la corne , trit-irës, ramollis et bouil-
lis dans l'eau, sont pour les brebis et
les chameaux une nourriture très-sain©
sans être désagréable. Dans la Chine ,
on brûle ces noyaux , et on les fait en-
trer dens la composition de Vencre de
la Chine. En Espagne, on les brûle en-
core pour en faire une poudre propre
à nettoyer les dents.
En Natolie , on fait fermenter leç
dattes avec de Feau, et Ton en tire un
vin que Von peut convertir en vinaigre,
et qui donne parla distillation une eau-
de-vie assez agréable ; cette eau-de-vio
est le nectar de dattes que boivent les
souverains du Congo.
Les fleurs mâles et les spathes qui
les enveloppent sont très-tendres à leur
naissance, et sont employées à la nour-
riture des hommes. On leur croit une
vertu aphrodisiaque. Les spathes de»
dattiers femelles sont également très-
bonnes à manger j mais l'on regarde-
#**-!
•mxs^^j'mimm^mm- '•«•»¥•¥.■
Ï)E5 DATTIERS. iSg
toit comme un crime de les couper.
Lea régimes dépouillés de leurs fleurs
servent de balais, et avec les spathes
bien développées où forme différens
vases, auxquels on donne la forme que
l'on veut La base des régimes, après
avoir macéré dans l'eau , se réduit sous
Je marteau en une étoupe avec laquelle
on fait des cordes et des chaussures.
Les jeunes feuilles qui sont très-ten-
dres avant d'être développées , four-
nissent un mets très-agréabJe étant as-
saisonnées en salade. On coupe chaque
mmée la majeure partie des feuilles an-
ciennes, et, séchées au soleil, elles rem-
placent le bois nécessaire au foyer. Elles
brûlent lentement ; mais les charbons
produisent beaucoup de chaleur. On
fait de très-bonnes cordes avec les fibres
qui forment les réseaux de la base des
pétioles, et les pétioles eux-mêmes ser-
vent de pieux pour élever des palis-
sades j avec les folioles macérées dans
l'eau , ou fabrique dçs ta^is , des ^mm$>
!• ^^
l4o HISTOIRE NATURELLE
et mille autres ouvrragea nécessaires
dans IMconomie domestique.
On retire par incision du tronc des
dattiers, un suc doux, d'une couleur
laiteuse , qu'on nomme pour cette rai-
son lait de dattier. Sa saveur est agrëa-
ble ; mais il a l'inconvënient de s'ai-
grir et de n'être plus potable au bout de
vingt- quatre heures. C'est la boisson
ordinaire des malades. On ne pratique
1 incision que sur les dattiers vieux et
stériles , parce que l'arbre périt après
1 opération, ou ne survit que très-peu
de jours à la perte qu'il a faite. La moel le
contenue dans le tronc des jeunes dat-
tiers , celle qu'on trouve vers le som-
met dans les dattiers adultes, est d'une
saveur agréable et t|-ès.bonne ^ man-
ger. Le bois des vieux dattiers est so-
lide, dur, et résiste long-temps dans
1 eau. Dans tous les pays où ces arbres
■sont abondans, le tronc et les feuilles
sont les seuls matériaux employés à la
construction des habitations , et ces
mkkU il
î:lle
nëcessaires
9.
Il tronc des
me couleur
ir cette rai-
V est agréa-
(11 1 de a'ai-
au bout de
la boisson
le pratique
rs vieux et
périt après
le très-peu
La moelle
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t's le som-
f est d'une
le ^ maii-
ers est so-
mps dans
-6s arbres
■s feuilles
oyés à la
; .et ces
DES DATTIERS ,/
«omme un de ceux aT , "''^' '
«utrefoi» le „„„ T ,' <=«'' '' Portait
'es feuil e3 en p '' ""J^-'d'hui à
! '' *'• ^i'»*''*^ et en Italie.
Bofanique. Vr.
13
ï4îl HISTOIRE NATURELLE
I V G E N R E.
AREQUE, Arec A. Linn. Ju8s.
(Ennandrie-monogynie. L. Gm.)
Caractère ghiêrique. Fleurs mnles et îj-
nielles sur le mcmo régime ; spathe uni-
verselle «'ouvrant en deux valves. Fleur
mâle : neuf étamines. Fleur femelle : une
baie à une graine ; embryon situé au bas
(le la graine.
Les espèces les plus conmies de ce
genre sont Vareca cathecu et Vareca
oleracea, Linn.
L'arèque de l'Inde ( areca calîiecu ,
L. ) croit naturellement dans l'Inde ,
dans les îles Moluques et les contre'es
nu^ridionales de la Chine, et sur-tout à
Ceylan. Il vit une cinquantaine d'an-
nées. Son tronc a cinquante pieds d'e'lé-
vation et un pied de diamètre ; sa sur-
face est cendrée et marquée d'anneaux
parallèles. Il s'élève très-droit, et sa cou-
■-*»;;
>ihiitidmmim»A&.'*tmimmmiSa;mm(!li'^s^ ■:
E.
n. Ju99.
Gm.)
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DES ARÈQUES. l45
ronnc n'est composée que de sept à huit
feuilles longues d'environ six pieds ,
ailées et sans épines. Les folioles sont
opposées, longues de trois pieds sur qua-
tre pouces de large , très-rapprochées ,
plissées , et les supérieures tronquées
et comme déchirées au sommet. Le»
régimes sont très-rameux , recourbés.
Les fruits d'un jaune doré , ont la forme
d'une olive et la grosseur d'un petit
œuf de poule. La pulpe est d'un brun
rougeâtre et se dessèche. Le noyau est
blanchâtre ; il a l'apparence et la gros-
seur d'une noix muscade , mais il est
plus dur et veiné de rouge. Le bois
extérieur du tronc est dur comme de
la corne.
Le fruit est d'un usage universel dan»
toute l'Inde ; il entre dan» la compo-»
sition du fameux hétel, dont on par-»
kra à l'article Poivre.
L'arèque d'Amérique ( areea olera-^
cea) , vulgairement appelé palmiste
franc j est le plus beau des palmier»
ï44 HISTOIRE NATUHELLE
d'Amérique. Williams -Wright en a
vu à la Jamaïque, de cent soixante-dix
pieds d' 'lévation. Ce beau tronc est
néanmoins Irès-mince. Les feuilles qui
le couronnent sont disposées en para-
sol, et ont neuf à dix pieds de long;
les folioles sont longues d'un pied et
demi à deux pieds , traversées par
une seule côte , et étroites comme des
îamesd'épée. La base des pétioles se di-
late en réseau, les spathes tombent et
laissent à nu de très-beaux régimes,
très-ramilîés, d'une extrême blancheur,
et couverts de petites fleurs. Les fruits
oblongs et de la grosseur d'une olive
moyenne, oifrent, sous une enveloppe
pulpeuse qui se dessèche , une coque
mince et fragile, contenant une amande
oblongue très-dure, ayant une cavité
au milieu d'une petite rainure.
Le bourgeon de feuilles qui termine
le tronc de ce palmier porte le nom de
chou- palmiste. Il est d'un goût délicat
et très-recherché ; mais il faut abattre
LE
ght en a
xante-tlix
tronc est
îuilles qui
en para-
de long;
1 pied et
rsëes par
»mme des
oies se di-
mbent et
régimes ,
lanclieur,
Les fruits
une olive
5nveloppe
ne coque
le amande
ne cavité
•e.
i termine
e nom de
ût délicat
it abattre
■f
i arbre pour IWoin
del artichaut, et on le mange crud avec
f . ''^l ^;;* - ^« poêle, on en fait des
bejgnets délicieux.
L'amande du fruit donne de l'huile
par expression ; k moelle du tronc
donne une farine analogue au sagou. Le
JoisdelacrconférenceestbrunetrJ..
d«rquerébène;ilsefendaise'menLn
longueur comme celui de tous les pal-
niiersjmaisonnesauroitlecouperen
travers sans briser les outils. On le %d
en sept ou huit parties; on enlevée
bo.,nteneur,etl'onobUentdesnîan-
che^^ grossières d'environ un poa^e et
demi ,qH on emploie à faire de fortes
^ore a faxre des nattes , des sacs , des
panier* , etc. ' ^
^ '" ^^ P'"^'^'»-» «"1res palmiers , les
"Cie du 8a Routier.
l46 HIÎU'OIRE NATU!:iELLB
L'arbre qu'on appelle palmiste épi-
neux s'élève moins que le précédent •,.
les bases des feuilles sont hérissées d'é-
pines noires et trèsrlisses, longues de
trois ou quatre pouces , et semblables
i de grosses aiguilles. Le chou que pro-
duit ce palmiste est d'une couleur jau-
nâtre ; il a un goût de noisette , incom-
parablement meilleui: que celui du pal--
miste franc.
;™*»*^^ ^fS^yx^tt'tm
»ES Êr. A.TES.
V* GENRE.
1^7
ELATE, Elate. Limi. Jusf. .
( ^Viandrit-monogynie. L. Gm. )
Caractère sênêrique. Fleurs mâles et fe-
melles sur le même régime ; spathe uni-
verselle à deux valves ; calice persistant.
I^leur mâle, six anthères sessiles. Fleur
temelle : un ovaire, un style, trois stig^
mates; drupe en œuf terminé en pointe,
à une graine j graine sillonnée.
Le palmier qui constitue ee genre
ne s'ëlève qu'à quatorze pieds. Les
leuilles forment àson sommet une belle
tête j Ics-pëtioles sont armes à leur ba^e
d'ëpines roides ; les folioles sont nom-
breuses, oblongues, cylindriques, poin-
tues, épaisses et luisantes. Les régimes
sontpendans. Les fruits gros comme des
prunes sauvages sont oblongs , surmon-
tes d'une i^ointe dure, et ceints par le
cahce. La peau brillante c^ui les couvre
l48 HISTOIRE NATCllELLfi
est d'un rouge noirâtre , la pulpe est
blanche et farineuse , le noyau oblong
et creusé d'un sillon longitudinal , l'a-
mande qu'il renferme, blanche et amère.
Cette espèce croît sur les montagne»
du Malabar. Ses fruits remplacent,
pour les habitans pauvres, ceux de
Farèque. Toutes les parties de cet arbre
sont astringentes et arrêtent le cour»
de ventre. Les habitans du pays tres-
sent des bonnets avec ses feuilles*
JY^'it-J* ')
ïLLfî
la pulpe est
yau oblong
udinal, l'a-
heetamèrer
montagnes
emplacent ,
, ceux de
de cet arbre
it le courar
i pays très-
aillefi»
.»»
imn
Torn . FI.
I)
¥ ■■
V
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V m
Deteeoe d/'l .
Cocos
.\ i
,.mmmmm€«. -.'WÊmÊmêmmtm^
ifcu^
DES COCOTIERS. lia
V r GENRE.
COCOTIER, Coro..Li„„. Jus..
( Hexandrie-monogynie. )
Corarf^re ginériqu,. Fleurs mâles et fe-
Teri7> '",' '' •"'"•" "•^S'""' î 'P"he uni-
yrselle d'une seule pièce. Fleur mâle : -
s.xéiammes et un ovaire avorté. Fleur le-
me le . u„ ovaire à trois loges ; un stig-
niate fendu en trois ; „„ drupe à une 1„|,
et a cha.r sèche et filandr.euse , „„ya„
creusé de trois trous à la base, et'marq.é
de tro,s sutures, mais ne, 'ouvrant point
embryon placé à la base de la graine.
Les espèce» de ce genre les plus in-
téressantes sont :
Le cocotier des Indes ( cocos nuci.
pra , Linné ). Ce palmier est naturel
dans presque tontes les régions de l'In-
de. C est un des plus utiles que l'on
connoisse , un de ceux dont la forme
est la plus belle. Son tronc un peu
courbe vers la ba,e, et tȏs-droit dans
1'^
Fij
n
ibo HISTOIRE NATURKLLE
tout le reste de sa longueur n'offre
qu'un pied de diamètre sur soixante
pieds d'élévation. Son sommet se cou-
ronne de dix à douze feuilles les unes
verticales , les autres étendues , les
autres pendantes. Les pétioles sont
longs de qi>hsze pieds, dilatf^s en réseau
à la base , et bord^ y de folioles nom-
breuses longues de tims ,)M*ds.
Ce cocotier fleurit toKis Icb mois, et
paroît toujours aycc J«^s fleors et des
fruits. Les fleurs sont sessilcs et d'un
iblanc jaunâtre. Les femelles sont réu-
nies en petit nombre à la partie in-
férieure, et deviennent des fruits gros
comme la tête d'uii homme , ovales ,
quelquefois ronds , marqués de trois
côtes qui leur donnent une forme trian-
gulaire et creusés à leur base, d'un
léger enfoncement placé entre trois pe-
tites saillies obtuses. Ces fruits cou ver ta
d'une peau lisse de couleur grise , sont
composés d'une enveloppe coriace sem-
blable à une bourre rougeâtre et filan;-
■WHMMKSH-s
■l
.;
BE S COCOTIERS. l5l
ilv-^înse , qui recouvre une noix de la
gioaseur d'tnt petit melon. Le bout par
îeijueî eîle est attachde offre trois cavi-
^ tés arrondies , remplies d'une matière
grisâtre , spongieuse comrr^c du liège.
Cette noix est dure, ligneuse, ridée ;
elle t;^t remplie d'une liqueur claire
qui s'épaissit peu à peu, se durcit d'a-
bord sur les parois de l'enveloppe, dis-
paroît entièrement, et forme enfin une
amande à chair blanche et ferme com-
me celle de la noisette.
Il n'est point de partie dans ce vé-
gétal qui n'offre quelque ressource pré-
cieuse. '
Le tronc , quoique peu solide, sert ,
avec les feuilles , à la construction des
cases des Indiens peu fortunés. On fait
encore avec les feuilles , des parasols ,
des voiles pour les vaisseaux , des filets
pour la pêche , des corbeilles , et de
très-belles nattes qu'on transporte dans
toute l'Inde. Les plus jeunes feuilles
peuvent être substituéesau papier , et
n
»P((P«»w- Jilinil mi B s É L A ï S. 15;
connues snua Je nom de cannes de Ta-
hago. On en apporte quelquefois en
Ji'tiropp.
navtria , mot grec qui signifie bâton,
V 1 1 1« GENRE.
ELAIS, El Al s, Linn. Jussieu.
{Hexandrie-monogynie, L. Gm.)
Caractère générique. Fleurs mâles et fe-
melles sur des individus différens ; point
de spathe principale j les spathes partiel-
les , ventrues , roides , terminées en bec.
Fleur mâle : calice double ; l'extérieur
à six divisions profondes ; l'intérieur à
six divisions peu profondes ; six étaraines.
Fleur femelle ; calice à six folioles , les
jntérieurr plus longues ; ovaire à troit
Jogcs; un style épais à trois côtés ; trois
stigmates rabattus } drupe à envelopp,»
coriace, huileuse, à noix uniloculaire ,
marquée de trois trous à la base et conte^
nant une graine creuse; embryon placé
a la base de la graine.
L'ESpicE à laquelle Jacquin a èov.né
le nom à'élaïs est originaire de la Gui^
'; 7 ,1
fi
i
•iXi
îîil
1.'")8 HIsrOlKE NATimELLE
née , et a été apportée à la Martinique.
!> individu qu'il décrivit avoit trente
pieds de haut à l'âge de dix ans. Le
tronc de ce palmier est tout couvert des
bases des feuilles qui sont plus longues
à proportion qu'elles sont plus près du
«ommet de l'arbre. Les pétioles sont
roides , longs de quinze pieds , et armés
« leur partie inférieure de deux rangs
d aiguillons alongés en alêne. Les supé-
rieurs sont courbés en hameçon. Les fo-
lioles sont alongées; la cûte moyenne,
en se dépouillant , persiste sous la forme
d une épine roide , langue d'un pied et
demi Le régime sort du milieu des
lemlle», dans lesquelles il se trouve en
partie plongé. Les fleurs répandent sur
le soir «ne odeur très-forte , semblable
â celle des graines d'anis et des feuilles
de cerfeuil. Le fruit, gros comme un
œuf de pigeon , d'une couleur mêlée de
iioir, de jaune et de rouge, est si oléa-
gineux que l'huile en découle en le
pressant entre les doigts. On extrait
rtiniqiiei.
it trente
ans. Le
ivert des
i longues
i près du
»les sont
;t armes
IX rangs
es supc-
. Les fo-
^enne ,
a forme
pied et
ieu des
>uve en
ent sur
tiblable
reuilles
me un
êle'e de
i oléa-
en le
X trait
»ES CARYOTES. iS^^
cette huile à la Martinique , où elle
porte le nom à'hulle de palme. Sous
l'enveloppe oléagineuse est une noix de
couleur noire, mai-quëe de stries bian-
ches longitudinales, interrompues.
I X« GENRE.
CARYOTE, C^nroT^, Linn. Juss.
( Polyandrie-monogynie, L. Gm. )
Caractère générique. Fleurs monoïques sur
des spadir différens ; spathe principale à
plusieurs folioles. Fleur mâle : étaminea
nombreuses. Fleur femelle : un ovaire ;
un style j un stigmate ; une baie à nnl
logo et deux graines j embryon placé sur
le dos de la graine.
La caryote à fruits brûlans (caryofa
urens , Linn. ), seule espèce qui forme
«e genre , croît dans les îles Moluques,
et s'dlève à la hauteur de quarante
Feds ^ deux hommes peuvent à peine
f^
im I II wii ■».
160 HISTOIRE NATURELLE
embrasser son Ironc. Les feliilles qui
le couronnent ont une forme particu-
lière qu'on ne retrouve dans aucun au^
tre palmier. Elles sont très-grandes et
deux fois ailées. Les folioles assez pe-
tites relativement à la grosseur de la
feuille, semblent ne pas être entières , et
reprësentent assez bien une nageoire de
poisson. Elles ont la figure d'un coin ,
dont le sommet est tronque' oblique-
ment , dentc^ et comme ronge ; elles
sont en outre minces, finement striées
dans leur longueur, sans plis, d'un
vert brun et très-luisantes. Le pe'tiole
commun embrasse la tige par sa base,
et se prolonge en rëseau par ses bords.
J-orsque la spatbe s ouvre , on voit pa-
roître une panicule dont les rameaux
longs de deux à quatre pieds , sont
couverts dans toute leur longueur d'un
nombre considérable de petites fleurs
sessiles. Les fruits ont la grosseur d'une
prune sauvage , et leur peau est lui-
sante et pompree. La pulpe est caus-
WKéiw,»«i.
.LE
ailles qui
e parti cu-
aucun aU'
[landes et
assez pe-
eur de la
itières,et
igeoire de
un coin ,
oblique-
ge ; elles
nt striées
lis, d'un
e pe'tiole
sa base,
es bords.
voitpa-
^ameaux
s j sont
3ur d'un
ss fleurs
Lir d'une
est lui-
st caus"
DES CARYOTES. i6l
tique et cause des démangeaisons très-
cuisantes à la bouche.
Le bois de ce palmier est très-dur.
On en fait des planches et des solives.
Tout rintérieur du tronc est rempli
d'une moelle farineuse, moins estimëe
que celle du sagoutier. Cette moelle
disparoît après la seconde floraison ,
et l'arbre ne tarde pas à périr.
.... - s
i.j
î
j6j histoire naturelle
m.
X' GENRE.
NI P A, iV/P^. Rhumph. Jussiei;.
( Mona?idrie-mo?wgynie. L. Grn.)
Caractère générique. Fleurs monoïques ;
spathe principale à plusieurs folioles.
Fleur mâle : chatons au sommât des ra-
meaux latéraux du spad-x , de la longueuf
et environ de la grosseur de l'index , et
couverts d'écaillés ; six étamines. Fleur
femelle formant une tête sphérique et ser-
rée au sommet du rameau central du spa-
djx ; un ovaire ; point de stvle j un stig-
mate large ; drupes fibreux" irréguliers ,
anguleux , par la commission qu'ils exer-
cent les uns sur les autres j une loge : un»
ou deux graines.
Le nipa fruticam , L. , est la seule
espèce de ce genre ; il croît aux îles
Moluques et aux Philippines , et ne
s'élève grèreau-de:..is de la hauteur
d'un homme. Sa grosseur est double de
celle du sagoutier. Les feuilles sont
E
russieii.
Gm.)
noïques ;
folioles,
t des ra-
longueui
ndex , et
es. Fleur
ue et sei-
1 du spa~
un stJg-
îgulîers ,
ils exer-
'£©} un»
a seule
iix îles
et ne
[auteur
lible de
;s sont
DES N I P A S. J 6S
sans épines , et droites au sommet du
tronc ; les folioles ont cinq pieds de
long et quatre doigts de large. Le régime
est très-gros et sort du centre des
feuilles.
Ses fruits ne sont guère d*usage.
A-^ant qu'ils ne paroissent on fend le
tronc qui distille par l'incision un suc
blanc rafraîchissant et doux. Lorsque
l'arbre croît au voisinage de la mer ,
ce suc a une saveur salée. On fabrique
avec les feuilles de grands chapeaux et
des parasols ; elles servent aussi à faire
des nattes grossières qu'on emploie,
dans le pays , à tapisser les murs des
maisons ou les parois des barques lors-
qu'on veut y mettre des grains. Elles
servent encore à couvrir les maisons.
Dans les îles Philippines, on confit
les amandes des fruits lorsqu'elles sont
à demi mûres.
4 /
|t
■.'û
m:
i !
l6i HISTOIRE NATURELLE
I 1.
Feuilles palmées ou en éventail.
X r GENRE.
CORYPHA, ConrPH.. Linn. Juss.
{Hexandrie-monogynie. L. Gm. )
Caractère générique. Fleurs hermaphro-
clitesî spathe principale composée; six
etammes ; un ovaire ; un style; un stig-
mate ; une grande baie sphérique , conte-
nant une graine osseuse de même forme -
embryon placé à la base de la graine. '
Deux espèces de ce genre méritent
de fixer l'attention : le coryp?ia icm^
hraculifera et le corypha sarihus , L.
Le corypha umhraculifera croît au
Malabar et dans l'île de Ceylan. Rien
de plus majestueux que le port de ce
palmier , de plus admirable que ses
developpemens. Le tronc dans sa vi-
gueur a soixante ou soixant«-dix pieds
*■ '-^m
...««t..
' M
I>ES CORYPHAS. i6i5
a'eMvation; luit à dix feuilles d'une
grandeur surprenante, arrondies et
porte'es sur des pc^tioles qui leur sont
égaux en longueur , couvrent son som-
met d'une immense couronne d'envi-
ron 4o pieds de diamètre. A quarante-
cinq ans ce palmier d(:
cîont les ramifications nombreuses sou-
tiennent des épis cylindriques qui pen-
dent vers la terre tous chargés de fleurs.
Les feuilles de ce palmier sont com-
posées de deux rangs de folioles dis-
posées vers l'extrémité du pétiole com-
mun, mais plissées et jointes ensemble
par leur partie inférieure , de manière
qu'elles paroissent palmées et en éven-
tail. Elles sont si étendues qu'une seule
peut mettre à couvert jusqu'à quinze et
■vingt personnes à-la-fois , et un plus
grand nombre encore, si l'on remplit,
en y rapportant des pièces , les inter-
valles compris entre les sommets des
folioles qui ne sont pas joints entr'eux
comme le reste. C'est avec les feuilles
de cet arbre que les Malabares cons-
truisent leurs tentes, et qu'ils compo-
sent leurs livres j les caractères tracés
sur ces feuilles avec un stylet devien-
nent ineffaçables.
Les noyaux des fruits ont une forme
arrondie et la blancheur de l'ivoire ;
l68 HISTOIRE NATURELLE
ils .ont employés à faire des colliers
qui , peints en rouge , imitent le corail.
Les supports des jfleurs incises avant
leur entier développement, distillent
une liqueur qui prend de la consistance
et se durcit au sokil. C'est un vomitif
dont on abuse quelquefois pour provo-
quer l'avortement.
Le coryphe à feuilles rondes ( cori^
pha saribus ) croît dans les îles Mo-
luqucs. Son tronc a une cinquantaine
de pieds de haut et un pied ou un pied
et demi de diamètre. Il est surmon fë de
dix ou don .c veuilles qui avec leurs
pétioles rp .^rublent parfaitement à des
parasols. Le pfi fiole a six pieds de long
et sa partie inférieure est bordée d'é-
pines. La feuille a une forme circulaire
et quatre pieds de diamètre , elle s'at-
tache au pétiole par son centre. Elle
est composée d'un grand nombre de
divisions plissées , jointes ensemble ,
partant du centre en divergeant com-
me des rayons, et se séparant vers la
3s colliers
: le corail,
isës avant
distillent
•nsistance
n vomitif
ir provo-
oS ( cori-
îles Mo-
uantaine
L im pied
non lé de
ec leur»
3nt à des
de long
lée d'ë-
rculaire
lie s'at-
re. Elle
ibre de
ernble ,
t com-
vers la
D KS COR V P H A S. 169
.-frconférefue en folioles pointues. Les
régimes sortent des aisseitcsdes feuilles
et pendent vers la terre. Les fruits ont
une couleur ndre et la grosseur d'une
petite bal] de fusil..
Les feuilles servent de parasols. Com-
me eHes prennent feu difficilement et
qu'elles sont très-durables, on les j^ré-
fère celles des autres palmiers pour
couvrir les maison f,eur souplesse les
rend très-in-oprespoi envelopper di -
vei ocs choses. Le bois e.>ctërieur du troi w
a la dureté de la corne, et est employé
à diflérens ouvrages. Les fruits récens
macérés avec du sel et du vinaigre en
tréiit dans toutes sortes de sauces.
IMAGE EVALUATION
TEST TARGET (MT-3)
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Sdences
Corporation
23 WEST MAIN STREET
WEBSTER, N.Y. 14580
(716) 872-4503
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MA
170 HISTOIRE NATURELLE
X I r GENRE.
TRINAX. Swartz. Juss. (Voy. 3* voL
JSexandrie-'monogynie. )
Xlir GENRE.
i/ICUALA, LicuALA. Thunb. Jus».
{Hexandrie-monogynie. L. Gm. )
Caractère générique. Fleurs hermaphrodi-
tes ; point de spathe principale ; spathes
partielles éparses ; régime rameux, de la
longueur du tronc j calice à six divisions,
dont trois extérieures velues - et trois
intérieures pétaloïdes ; six étammes, doiit
les filets réunis forment un tube court ,
tronqué au sommet où sont insérées les
six anthères ; un ovaire ; un style simple ;
deux stigmates -, un drupe en forme de
pois , contenant un noyau très-dur j em-
bryon situé à la base de la graine.
Le licuala spinosa , Lam. , consfitae
ce genre. Il croît dans l'ile des Cclèbe*.
i,
«*»,.
TOL
DES Lie UAL AS. 171
Son tronc a quatre ou cinq pieds de
haut et l'épaisseur du bras. Il est sur-
monté de cinq à six feuilles portées sur
des pétioles épineux d'environ vingt-
quatre pieds de long. Ces feuilles sont
longues de deux pieds , et palmées. Les
divisions sont fendues très-profondé-
ment. Elles sont au nombre de quinze
ou seize , larges de trois doigts, tron-
quées et comme déchirées au sommet.
Ce palmier ne fleuritque dans sa vieil-
lesse. Le régime des fleura s'élève du
centre des feuilles.
On fait des pipes avec les divisions
des feuilles. La préparation qu'on leur
fait subir , consiste après les avoir plon-
gées dans l'eau et séchées au soleil , à
les polir sur une pierre, échauffée par-
dessous au moyen de l'eau bouillante.
Elles deviennent ainsi blanches et très-
unies^
I-
1'
f
m
ï
172 HISTOIRE NATURELLE
X I V« G E N R E.
JLATANIER, Latania, Comm. Jus»,;
( Voyez Ti^ \q\, Monadelphie-dode-
candrie. )
XV' GENRE.
LONTAR, LoNTARus. Rhump. Juss,
BoRAssus. Linii. {Hexandrie-tri-
gynie, L. Gm. ),
Caractère générique. Fleurs dioïciues ; spa-
the principale composée. Fleur mâle :
spadix partagé en un petitnonibre de ra-
Eïieaux divisés au sommet en deux ou trois
chatons imbriqués d'écaillés serrées ; six.
étamines. Fleur femelle : régime plus ra-
meux étalé; un ovaire ; trois styles; trois
stigmates ; une baie fibreuse , arrondie ,
grande , contenant trois noix osseuses et
hérissées de fibres capillaires ; graines lo-
bées ; embryon à la base de la graine.
Le lontar domestique ( lontarus do-
mestica, Rhump.) croît naturellemcut
f
DES L O N T A R S. 1 ''.l
<ïans les iles de Ceylan , de Java , &'î. Il
s'élève à vingt-cinq ou trente pieds. Le
tronc épais à la base se rétrécit bientôt
et conserve un pied de diamètre dans
toute sa longueur. Les feuilles forment
une tête arrondie à son sommet , et sont
portées sur des pétioles épineux. Fer-
mées en éventail à leur naissance, ce»
feuilles se fendent à leur contour lors-
qu'elles s'étaleht, et on apperçoit entre
chaque fissure un filet qui formoit Je
point d'union. Ces feuilles ont quaircr
pieds de long , et sont divisées en soi-
xante-dix à quatre-vingts rayons iné-
gaux; les intermédiaires sont plus longs,
et fendus moins profondément que
ceux des côtés.
Ce palmier commence à fleurir vers
sa vingt-deuxième année , et sa vie se
prolonge, à ce qu'on prétend, au-delà
de deux siècles. Les spathes sont de
plusieurs pièces, dans l'individu mâle>
elles naissent aux aisselles des feuille»
supérieures , et le régime porte des cha-
I '»
'^'.
J7^ HISTOlRfc: NATURELLE
tons alongés comme ceux du typba, et
ordinairement trois à trois ensemble,
lies fleurs ont une odeur agréable. Dans
l'individu femelle , les régimes naissent
aux aisselles des feuilles inférieures j les
fruits sont très-gros , arrondis, un peu
comprimés et relevés de trois angles; la
cbair est blanche dans le premier temps,,
ensuite jaune, et enfin sèche, fibreuse
çt fongueuse. Dans chaque fruit sont
trois noix un peu comprimées et gros-
ses comme un œuf d'oie ; l'enveloppe
çst épaisse et couverte de fibres qui ne
tombent point j l'intérieur est rempli
d'une liqueur fraîche et potable , qui se
change en une amande blanche , bonne
à manger.
Cet arbre cède parfois à l'effort des
vents, parce que sa racine est peu pro-
fondé. Le bois extérieur du tronc est
dur comme de la corne dans l'individu
femelle; il a une couleur plus noire et
plus de dureté dans l'individu mâle. Le»
habitans du pays enlèvent des deux
DES LONTARS. I75
«ôtés l'écorce des feuilles, et ils s'en ser-
vent comme de papier ou pour d'autres
usages. Ils incisent les spathes des fleurs
avant leur parfait développement , et
ils convertissent le suc qui en de'coule.
en une matière sucrée , noire et humi-
de , qui leur sert de sucre.
Le lontar des Séchelles ( lontarus
tnaldlvensis , Juss. ) est l'arbre qui pro-
duit le fruit célèbre , connu vulgaire-
ment sous le nom de coco des Maldives.
Ce palmier s'élève à-peu-près à la hau-
teur de quarante pieds. Sa tête se cou-
ronne de dix à douze feuilles en éven-
tail , de vingt-deux pieds de haut sur
quinze de large , et portées sur des pé-
tioles de six ou sept pieds de longueur.
Ces feuilles sont fendues en rayons pro-
fonds dans leur contour , et chaque
rayon est lui-même fendu en deux à
son sommet. Des aisselles des feuilles
naissent des panicules considérables ,
très-ramifiées , de six pieds de longueur.
J-es fltiurs couvrent l'extrémité des ra-
A
\ ^\
I
I
/ ■'
l>
I ■
f
176 HISTOIRE NATURELLE
Mieaux ; les fruits sont spliëriques, d*iiii
))ied et demi de diamètre , couverts
d'fiiie enveloppe ëpaisse et fibreuse
comme les fruits des cocotiers, et ceints
par le calice. Dans l'intérieur sont trois
noix , dont Tune avorte ordinairement ;
ces noix sont très-grosses, presque sphé-
riques , comprimées sur un de leurs
côtés , et divisées de l'autre en deux
lobes , arrondis de manière à représen-
ter une forme très-bizarre. L'intérieur
de la noix se remplit d'une eau blan-
che, d'un goût amer et désagréable;
à mesure que le fruit mûrit , cette eau
se change en une substance solide ,
blanche , huileuse , qui s'attache aux
parois intérieures de la noix.
Cet arbre a été trouvé par Sonnerat ,
dans la petite île Praslin , une des Sé-
chelles. On ne l'a observé jusqu'ici null^
autre part. Il croît sur le rivage de la
mer-, ses fruits tombent souvent sur les
eaux , et se soutiennent à leur surface.
Le vent Icâ pousse , le courant les en-
DES LONTAR8. 177
traîne , et ka porte jusques sur le rivage
des Maldives , seule partie du monde
où Ton avoit trouvé ce fruit avant la
découverte de l'île Prasiin. De-là lui
vint le nom de coco dps Jkfaldwes , qui
lui fut donné par les Européens. Les
Maldivois lui donnèrent celui de tauar-
came, qni signifie trésor; il fut ensuifo
nommécoco deSalomon, apparemment
pour que son nom répondît à roriginc
merveilleuse qu'on lui supposoit. Ou
avoit imaginé qu'il étoit le fruit d'une
plante qui croissoit au fond de la mer,
et que, se détachant à sa maturité , il
venoit surnager , à cause de sa légèreté,
au-dessus des flots. Il ne manquoit pour
compléter le merveilleux de cette fa-
ble , que de prêter à ce fruit les plus ra-
res propriétés, et bientôt l'on crut, et
l'on croit encore dans toute l'Inde, que
son amande possède toutes les proprié-
tés qu'on attribue à la tliériaque , et
que l'enveloppe ligneuse de l'amande
e^t un antidote assuré contre toutes
Botanique. VI. jg
m
il
i
17^ HISTOIRE NATURELLE
sortes de poisons. Les grands seigneur.<)
de rindostan en font faire des tasses
qu'ils enrichissent d'or et de diamans ,
et ne boivent jamais dans aucun autre
vase , bien persuadés qu'aucun poison ,
quelqu'actif qu'il soit, ne sauroit leur
nuire quand leur boisson a été versée ,
et s'est purifiée dans ces coupes mira-
culeuses. Ces fruits ont été long-temps
très -rares, parce que les souverains
des Maldives , profitant de l'erreur gé-
nérale, se sont toujours attribué la pro-
priété exclusive de ceux que la mer
jette sur leurs rivages, pour les vendre
à uu très-haut prix.
I
DES CHAMEROPES. 17g
X V r GENRE.
CHAMEROPE, palmier en éventail;
Chammrops. L. Jiiss. {Hexandrie-
trigynie, L. G. )
Caractère générique. Fleurs dioïques par
avortement ; spathe simple ; régime ra-
meux. Fleur mâle : six étamines , dont le»
filets sont réunis en un tube renflé au mi-
lieu f et terminé par six dents qui por-
tent les anthères. Fleur femelle : six éta-
mines stériles à filets réunis à leur base ;
trois styles ; trois stigmates ; autant de
drupes, contenant un noyau marqué d'ua
ombilic j embryon latéral.
Une senle espèce , lepalhirpr en éuert"
tail, constitue ce genre. Dans l'état sau-
Tage , ce palmier varie beaucoup dans
sa grandeur, suivant le climat et le ter-
rein. Il est quelquefois sans tige , quel-
quefois il en a une qui ne s'élève qu'à,
deux pieds ; mais l'on en voit qui s'élè-
vent jusqu'à trente pieds. Dans les jar~
■M
l8o HTSTOIRE NATURELLE
clins, leur élévation est toujours plus
grande. Dans l'âge adulte, le tronc est
xxu. à la partie inférieure , et couvert à
la partie supérieure par les bases de»
anciens pétioles qui sont très-serrés les
uns sur les autres. Les feuilles qui cou-
ronnent le sommet sont assez petites ,
relativement à celles des autres pal-
miers ; les intérieures s'élèvent droit
vers le ciel ; les extérieures penchent
vers la terre. Le pétiole est engainant
par sa base, qui est dilatée en réseau par
les bords , et il n'offre oi'dinairement
qu'un pied de longueur ; il est armé des
deux cotés d'un rang d'épines tournées
vers le haut; la feuille qui le termine a
la forme d'un éventail fendu profon-
dément dans son contour en vingt ou
vingt-cinq rayons creusés en gouttière ,
et aigus par la pointe. Les spathes sont
axillaires, comprimées et d'une seule
pièce ; les régimes sont courts, couverts
de rameaux , de fleurs jaunâtres , et
leur ensemble est d'une forme ovale.
DES CIIAMEROPES. l8l
oblonguc. Les fruits sont ramassés en
groupe. Chaque fleur donne trois dru-
pes arrondis en œuf, gros comme le
doigt , et d'une couleur rougeâtre -, leur
chair est filamenteuse , douce , succu-
lente, et adhère au noyau qui a la
même forme que le drupe , et qui est
creusé d'un ombilic.
Ce palmier croît communément dans
la Sicile, l'Espagne, sur les bords ma-
ritimes , et très-abondamment dans le
royaume de Valence. Dans ce pays , on
mange la partie inférieure du jeune tronc
qui touche immédiatement à la racine.
Les flevirs , lorsqu'elles sont encore en-
veloppées dans les spathes , ont une sa-
veur agréable. On mange encore les
fruits-, mais leur goût n'approche point
de celui des dattes. On travaille les
noyaux sur le tour; ils sont alors d'un
blanc marbré de rouge. De toutes les
productions de ce palmier , les feuilles
offrent le plus d'utilité réelle. Les en-
fans ; les femmes ; les hommes même ,
H
I
t;
\n
In
l8a HISTOIRE NATUKBLLB
m
dans les longues soirées d'hiver, tres-
sent les meilleures , et en forment des
corbeilles , des nattes , dos cordes : les
autres sont employées à faire des ballots.
X V I r G E N R E.
MAURJTA. L. S. Juss. (Voy. 3' vol..
Mexandrie-monogynie, L. Gm. ),
W k
DKS ASPAllAGOÏPES, 1
o5
nUITlilMEFAMILLE.
ASPARAGOIDES, Aspjraoi, Jus».
Caractère de famille. "Enveloppa llorale ,
composée ordinairement de six divisions
régulières ( bien rarement de quatre ou
fie huit ) , divisions profondes formant
un calice ou une corolle , et quelquefois
l'un et l'autre ; six étamines ( par excep-
tion huit ou quatre) naissant à la base des
divisions (quelquefois au milieu) ; un
ovaire , le plus souvent supérieur } trois
styles î trois stigmates , ou un style et un
stigmate simple ou fendu en trois j sou-
vent une baie, quelquefois une cap^wlo
supérieure ou inférieure à trois loges ,
chacune à deux semences j embryon dans
un périsperme corné..
Cette famille comprend des herbes
et des arbrisseaux , la tige de certaines
espèces s'élève en colonne terminée par
1)11 faisceau de feuilles -, la tige dans un
jïlus grand nombre est sanncnteuse et
t>:rimpante. Cette tige très^rameuse dans
t u
l84 HISTOTRK NATURELLE
quelques-unes forme un petit arbrij-
«ean ; et très-simple dans quelques-au-
tres n'est quune herbe de courte du-
rée. Elle est souvent articulée, horsque
les articulations ne partent point des
leuiUes , elles portent des écailles on de»
gaines membraneuses.
1*8 feuilles sont toujours simples ,
souvent alternes, quelquefois sessiles,
rarement opposées ou verticillées. Dan»
plusieurs espèces d'asperges elles sont
teunies en faisceau; c'est une exception
«niqueparmilesmonocotyledons.Dans
«n peut nombre despèces elles sont en-
gainantes ; plus ordinairement leur base
embrasse seulement la tige , et jamais
elles nesont recouvertes par des réseaux
ligneux semblables à ceux qu'on ob-
serve dans les palmiers.
Les fleurs naissent solitaires an som-
met des tiges on dans l'aisselle des feuil-
ies; eUes naissent aussi en panicule, en
epi, encorymbe, en ombelle; souvent
Je>u- enveloppe est d'un blanc terne.
I>I2S ASPARAGOÏDES. 1^5
quolqueibis elle est verte. Des six tlivH
«ions qui la composent , trois dans la
plupart sont intérieures, trois autres
sont extërienres, alternes avec les ,,ie,
inières j toutes paroissent réunies à la
base. Les divisions intérieures plus fer-
mes se rapprochent davantage de la na-
ture du calice, et les internes de la na-
ture de la corolle j les unes sont péta-
ioides, les autres calicinales; quelque,
fois les unes et les autres sont à-peu pri^s
cïe même nature, et forment, soit un
calice, soit une corolle. Il est à remar-
quer que la nature des enveloppes de la
génération , qui est un caractère très-
important dans la plupart des dicotylé-
dons , est presqn'imiifférent dans les
monocotylédons. Ces divisions se déve-
loppent, soit dessous Fovaire, soit des,
sus ; ,1 en résulte que l'ovaire est tantôt
supérieur, tantôt inférieur.
Outre ces enveloppes , chaque fleur
et chaque rameau sont d'abord recou-
verts par une ou plusieurs écailles, es-
t I
^86 HISTOIRE NATURELLE
pèces de petites «pathes peu apparente,.
i-esetamj,ies naissent de Ja base des
divisions de la corolle , ou du calice ,
ou de leur milieu , et leur sont par con.
«equent toujours opposées. L'auteur des
familles naturelles considère ces éU-
mines comme périgynes.
Le plus giand nombre d'espèces est
hermaphrodite; quelques-unes sont
dioiques par avortemenl des partie,
«exuelles. Presque toutes ont pour fruit
une baie contenant un petit nombre de
graines caractère qui distingue les as-
paragoïdes des liliacëes.
JLa situation de l'embryon dans le
pensperme n'est pas la même dans tous
les genres. Dans la diancUe et le paris
1 embryon, très-petit , est place dans k
cavile marginale d'un périsperme so-
lide, dessous le point d'attache du cor-
don ombilical. Il occupe le côté opposé
au pomt d'attache , dans l'asperge 1»
convallaire , le ruscus , le smilax : et
dans la dioscoride et la rajane, petit et
.LE
^pareil tes,
I base des
II calice ,
t par con-
uteurdes
i ces dta-
DES ASPARAGOÏDES. 187
latéral comme dans les préccdens , il
est place dans la cavité large et centrale
d'un périsperme comprimé , semblable
à deux lames appliquées l'une contre
l'autre, et dont les bords seroient étroi-
tement unis.
pèces est
nés sont
f parties
3ur fruit
mbre de
e les as-
dans 1&
ins tous
e paris,
dans la
me so~
ia. cor-
opposé
'ge, la
IX ; et
etit et
jinatomie des Asparagoïdes,
Dans Vasparagus sativus , L. , le
centre et la circonférence sont entière-
ment composés de tissu cellulaire. Entre
ces deux parties est une couche épaisse
de tissu cellulaire et de filets alongés
ayant la forme de prismes à trois an-
gles. Les filets sont composés de fausses
trachées , de petits et de grands vais-
seaux criblés de pores. Le tissu cellu-
laire et la superficie même de la tige
sont également très-poreux j l'écorce est
verte, le centre est blanc, la partie mi-
toyenne verdâtre.
Le smilax auriculata , L. Gm. dif-
fère de l'asperge, en ce que le tissu cel-
l88 HISTOIRE NATURELLE
lulaire est moins abondant au centre ,
et que les filets sont en prisme à quatre
angles arrondis. Un angle regarde Te-
corce ; un autre regarde le centre : le
premier est formé par un faisceau de
petits tubes; le second par un amas de
petites cellules qui se fondent insensi-
blement dans le tissu cellulaire; les deux
autres angles sont formés par de grands
tubes de fausses trachées disposés sur
une ligne, et séparant les faisceaux de
petits tubes des amas de petites cellules.
Ces derniers contiennent un suc propre
d'une couleur brune. Il est évident que
les filets alongés sont les laboratoires où
se forment les petits tubes et le tissu
cellulaire : pour s'en convaincre , il suf-
fit d'examiner des tiges à différens de-
grés de développement. On voit d'abord
des vaisseaux peu nombreux remplis
d'une matière mncilagineuse , et en-
suite une multitude de petits vaisseaux
mêlés aux premiers; puis enfin un tissu
ligneux là où u'existoit qu'un tissu lu-
I^IH».
DES ASPARAGOÏDES. 189
elle et sans consistance. Il en est de
même des cellules; elles s'échappent des
filets alongés, et se dilatant peu à peu,
elles se perdent dans le reste du tissu.
Mais ces deux productions , comme on
le voit, ont des résultats inverses, puis,
que la première tend à augmenter la
solidité de la plante, et l'autre à en re-
lâcher toutes les parties. Il existe dans
les végétaux une force de dilatation ;
elle est favorisée par la multiplication
des cellules et réprimée par la multi-
plication des petits tubes. Dans la pre-
mière jeunesse de la plante, il semble
que le tissu cellulaire se produit en plus
grande abondance; mais à mesure qu'elle
avance en âge , la masse du tissu tubu-
laire croît, et bientôt surpasse de beau-
coup celle des cellules.
rof-anîqiie. VI.
17
lyo HISTOIRE NATURKLLK
I.
fleurs henuHphrudites j ovaire supérieur.
!•' G E N R K
DRACÉNE, sniig-drngon; Dh.icjkn.4.
lé. J. Luiii. {^Hexandrie-monogynie,
L. Gin. )
Caractère g^nhique. Corolle à six divisions
redressées j étumines nnissnnt à la base
des découpures ; fileta membraneux infé-
rieurement, renflés à leur partie moyen-
ne , effilés à leur sommet ; un stylo } uii
•tigmuto obtus j baie ovoïde marquée do
troissillonsot à trois loges; trois graines;
quelquefois une loge et une graine par
avortenieut.
Les plantes de ce genre ont le porl
des palmiers. Les feuilles sont simples ,
ramassées au sommet du stipe, sur le-
quel elles laissent en tombant des im-
pressions circulaires. Les fleurs en pa-
B
lîT^S T)KAcf
C N F fl,
ipérieur.
4C.KNÀ,
logynie,
livisions
la baso
tux inTô-
nioyen-
ylo ; uu
quée do
graines;
une par
le porl.
mples ,
sur ItJ-
ics im-'
en pa-
J.Oi
riKM, (. n.„HMM(, „«,\ssmU d,, milici de»
ï<''nlIc,s.Cli«f,„n nimrnii rtclittf|uo fleur
«ont ac(omp«g,u;,do dmix ()ra<^lm,fl.
^0 ciracène Nun«-dru«o,i (r/mr^^n^
'^mco, L. ) a un «tipe vortical , .^pai«,
f-yliiulnciuo, lûboteux, haut do douze
A qumzo piod«. Il flo divi«« à 8on som-
i"ol Cl rameaux (
res lonj^ues , tétragones , presque sessiles ;'
un style ; un stigmate ; baie globuleuse
( à deux loges?) à deux graines hémisphé*-
Tiques.
Cette plante est articultfe , g^nicu-
lée , grimpante , et a beaucoup d'aiia-
logie avec le smilax.
DBS FLOSCOPE8. 1^5
I V G E N R E.
FLOSCOPE , Floscopj, Lour. Jusb.
( HexandrU Lour. )
Caractère fféiiériquê. Cnlice en entonnoir
à trois divisions ; corolle à trois divisions
alternes avec celles du calice ; étaminet
très-longues ; anthères à deux lobes ar-
rondies ; stigmate ; capsule oblonguo
divisée en deux lobes ; deux lo^'es ; deux
graines arrondies , comprimées , d'un©^
substance cornée^ etmcrquées d'une mul-
titude de sillons.
On ne connoît qu'une espèce de flos-
cope , arbrisseau à une seule tige grim-
pante. Ses feuilles sont alternes^ en-
gainantes , marquées de beaucoup de
nervures à base garnie de cils ; ses fleurs
iioïïl d'un violet pâle , très-petites , en
ùpi5 terminaux réunis en faisceau eu
foi me de balai.
Flosco]pa,Jleurs formant un balai.
tgB HISTOIHK NATITRELLK
V° G E N R E.
1 LAGELLAIKE, Flagellaria. L.
J. Latii. (^Ilexandrie-trig. lj.Gm.)
Caractère générique. Calice putaloïde en
cloche t à divisions ouvertes , égales ; trois
extérieures plus aiguës ; style en trois par-
ties persistantes; tr'^is stigmates } drupa
contenant trois coques à une graine cha-
cune , ou une seule coque et une seul©
graine par avortement; embryon en forme
de patelle à la base d'un périsperme fa-
rineux , et recouvert seulement par le
tégument propre.
On ne connoît qu'une espèce de fla-
gollaire. Sa tige eat ligneuse et rameu-
se. Ses rameaux ont à leur point d'in-
sertion nue écaille ou spalhc. Ses
feuilles forment i\ leur base une gaine
Jougue et entière ) elles sont étroites et
se prolongent en vrille ; ses fleurs eu
paiiicule lennineut les ramificalions.
.il:!
DES ASrERGKS. 197
' 1
RIA. L.
Gm.)
oïtle en
es; trois
roispar-
; drupo
ine chii«
le seule
în forme
îrrae fa-
'. par le
de fla-
rameu-
it d'in-
c. Ses
3 gaine
jiteset
iirs eu
ions.
V 1" G E N R E.
ASVERGE , ^sp^R^G[/s, Linn. Juss.
Lam. {I/exanc/rie-monog. L. Gm.)
Caractère générique. Calice pétaloïde à aix
divisions égales , rapprochées vers leur
base j un stylo ; un stigmate trigone ; une
baie à trois loges , contenant doux grai-
nes chacune.
Lr.s asperges ont une tige rameuse,
herbacée ou ligneuse ; leurs feuilles sont
souvent comme des soies réunies en
faisceaux ; les fleurs sont solitaires ou
axillaires , accompagnées d'une spathe
en deux parties ; quelquefois il naît
une épine au-dessous des rameaux ou
des faisceaux do feuilles. L'asperge com-
mune devient dioïque par la culture.
asparagus ( Tliéoph. Dioscor. ) de
deux mots grecs qui signifient non
semences, parce que , suivant Athénée,
les plus belles asperges ne sont pas celles
qui viennent de semence.
^î
1;
w-
198 HlSTOIRii NATURELLE
V I r GENRE.
CALIXÈNE, (Ulixenh, Commcrs.
Jus. Lam. (^Ilexandrie-monogynie,
L. Gm. )
Caractère générique. Corolle îisîx «Hvisions
égales ; trois extéiieurcs , trois int^îrîeu-
res ; deux points glanduleux i\ la bnse do
ces dernières ; Ulets des étamines courts,
élargis à leur hase } anthères cblongue» ,
versatiles -, un style ; un stigmate trigone;
haie ovoïde, obtuse, à trois loges; cha-
que loge contenant d'ordinaire trois grai-
nes environnées d'une sub^auce pul-
peuse.
Une seuk espèce constitue ce genre.
C'est un sous-arbrisseau de la terre de
Magellan, haut d'un pied environ. Ses
tiges sont rameuses , Ibibles, déliées,
anguleuses; leur partie inférieure est
sans feuilles et noueuse. Chaque nœud
est garni d une écaille engainante. Les
«É»— lin-' 11^ i'g
imcrs.
ivî^ions
ti'îricu-
bnse (lo
courts,
mgues ,
rigone;
s ; cha-
i)isgral*
le pul-
gcnre.
;rre de
DU. Ses
icliées ,
Lire est
5 nœiul
te. Les
HKS CALTXÈNBS. 199
fouillas sont alternes, petites, ovahîs ,
tHroiles , fermes conimo celles du buis,
d'un vert fonc(5 on dessus, d'un vert
bleuAtrc en dessous , marqufies de trois
nervures longitudinales , et pressentant
leur tranchant à la tige. Les deux feuil-
les terminales sont très-rapproclid(;s et
})aroissent opposées. Les rameaux nais-
sent de l'aisselle des écailles et des
feuilles ; ils ont en outre deux écailles
à leur base et sont flcxueux. Les fleurs
de dix lignes de diamètre et d'un blanc
de lait sont terminales, solitaires , pen~
dantes, pt^donculëes , accompagnées de
deux ou quatre petites écailles. Les
baies do quatre ou cinq lignes do dia-
mètre sont d'un rouge noir.
Lo nom de calixène donné A crtfe
jolie plante , vient du grec, et signifie
heU^ étrangère*
^
200 HISTOIRE NATURELLE
VII r GENRE.
PHILESIE, Phi LE SI A. Commers.
J. Lam. ( Hexandrie-monadQlphie^
L. Gm. )
Caractère générique. Corolle à six divisions
entr'ouvertes , disposées en campanule ;
divisions extérieures, ovales , obtuses ;
divisions intérieures , alternes avec les
premières trois fois plus longues , en spa-
tule ; les unes et les autres surmontées
d'une pointe \ filets des étaniines réunis
à leur base : anthères versatiles ; un style;
trois stigmates en tète ; ovaire trigonc
(à trois loges ?) à plusieurs graines.
On ne connoît qu'une espèce de
philësie (^philesiabuxifblia.Ijam. 111.)
C'est un arbrisseau de deux ou trois
pieds de haut, qui a le port du buis.
Il croît dans les bois et sud- les monta-
gnes de la terre de Magellan ; ses ra-
meaux épars; flexueux, jaunâtres, sont
)«r
iiiii
E.
nmers.
lalphie»
livisions
panule ;
jbtuses ;
avec les
, en spa-
raontées
;s réunis
un style;
trigone
Inès.
pèce de
ain. m.)
ou trois
Ju buis,
monta-
ses ra-
es^sont
DES P H I L E S I E S. 201
accompagnes de deux écailles à leur
base. Ses feuilles alternes, oblongues,
étroites, dures , épaisses , terminées
en pointe , ayant leur bord roulé en
dehors , leur face supérieure d'un vert
foncé , et leur face inférieure d'unveit
bleuâtre , sont comme articulées sur des
pétioles courts, à demi-embrassans Ses
fleurs, très - longues , solitaires, pen-
dantes, d'une belle couleur pourpre,
terminent les rameaux; leurs pédon-
cules très-courts sont revêtus d'écaillés
alternes imbriquées.
Cet arbrisseau est remarquable par
la forme gracieuse etla couleur brillante
de ses fleurs : son nota vient du giec ,
et signifie aimable.
Botanique. VI.
18
302 HISTOIRE NATURELLE
IX' GENRE.
ECHMÉE, (RcHMEA. R. P. Juss. mss.
( Hexandrie-trigynie. L. Gm. )
Caractère génériq. Corolle à six divisions ,
revêtues à leur base de trois écailles cour-
tes , coriaces^ dont deux arrondies et
une aiguë ; les divisions intérieures de la
corolle alternes avec les autres, trois fois
plus grandes, larges, rapprochées en en-
tonnoir, et portant chacune deux petites
écailles à leur base intérieure ; étamine.s
attachées au fond de la corolle j aussi
longues qu'elle j (ovaire inférieur ?) trois
stigmates ; capsule ovoïde à trois loges ,
à plusieurs graines.
L'ecAmée est une plante herbacée qui
croît au Pérou : les six divisions de la
corolle sont roulées en spirale, avec les
étamines et le style. Ce genre a des rap-
ports avec la calixène et la philésie ;
mais il en diffère par son fruit capsu-
laire ; et plus encore par sa corolle su*
i
i.h
J%
ss. mss.
m. )
Iviaîons ,
les cour-
ndies et
ces de la
rois fois
js en en-
X petites
Staminés
e j aussi
r ?) trois
is loges ^
icee qui
is de la
avec les
iesrap-
hilësie ;
: capsu-
olle su*
DES HEllREniES. '10^
pcrieure, si toutefois ce caractère est
exact. L'analogie semble indiquer que
le fruit est supërieur , et les trois écail-
les florales représentent les petites
écailles imbriquées du pédoncule de la
philésie et de la calixène.
X' GENRE.
HERRERIE, Herreria, R. P. Juss.
(^Hexandrie-monogynie. L. Gm.)
Caractère génétique. Calice à six divisions ;
six étamines naissant au fond du calice ;
anthèi^s arrondies ; ovaire trigone ; un
style ; un stigmate tri^oae ; capsule à
trois ailes , à trois loges , à trois valves ;
chaque loge à deux ou quatre graines j
graines lenticulaires à bord membraneux.
L'herrerie est un aibrissean origi-
naire du Pérou; il a du rapport avec
les asperges et les dracènes : sa tige est
grimpante ; les feuilles sont en Verticil-
les au nombre de six à huitj dessous
1^
V
h
M
2o4 HISTOIRE NATURELLK
chaque vcrlicille sont quatre épines^
les fleurs sont en épis terminaux.
X r GENRE.
MÉDÉOLE, Medeola, Linn. Juss,
Lam. (^Hexandrie-trigynie. L. G.)
Caractère générique. Calice pétaloïde à six
divisions égales , rapprochées àleur base,
' ouvertes à leur sommet ; étamines de la
longueur des divisions calicinales ; trois
styles ; trois stigmates î baies marquées
de trois sillons et contenant trois graines»
Les médcoles ont leurs tiges herba-
cées droites ou grimpantes , simples ou
rameuses : à la base des feuilles et des
rameaux sont de petites écailles-, les.
fleurs naissent des aisselles des feuilles;
elles sont solitaires ou (quelquefois deux
ou trois ensemble.
La raédéole de Virginie ( medeolcb
Virginica, L.) est une herbe d'un pied
et demi de haut. Sa tige est simple ,
i
;pmC8,
i. Juss»
..G.)
ide à six
urbase^
es de la
s ; trois
larquées
graines,
herba-
iples ou
s et des
les-, les.
e ailles;
is deux
riedeolcù
un pied
simple y
D F, S M K D ri O L E s. 2o5
droife, veilicale, articulée. De chacune
des articulations inférieures naît une
gaîne entière membraneuse, terminée
en pointe. Des articulations supérieu-
res naissent des feuilles sessiles ver-
ticillées. Le verticille terminal n'a que
deux ou trois feuilles, les autres en ont
six ou sept. Ces feuilles sont minces,
grandes , elliptiques , aiguës à leurs
deux extrémités ^ marquées de trois ou
cinq fines nervures longitudinales. Les
fleurs sont terminales , petites, pen-
dantes , soutenues par des pédoncules
très-grêles j elles sont composées d'une
corolle à quatre divisions renversées ,
de sixélamines aussi longues que la co-
rolle^ d'un ovaire surmonté de trois
styles très- longs et contournés.
Cette plante , d'après les caractères
que je viens d'exposer , ne peut appar-
tenir au genre médéole; ilparoît qu'elle
ne rapproche des trilles et des paris -, elle
croît dans la Virginie , la Caroline et
le Ccinada. Je lis dans une note de l'iier-
2o6 HISTOIRE NATURELLE
bier de Jussieu , qu'on s'en sert dans
le Canada pour faire un pain très-bon
et très-blauc.
Medeola, du mot latin medere , gué-
rir , à cause de ses propriétés en méde-
cine.
X I r GENRE.
TRILLE, Trilliuiï. L. Juss. Lam.
(^Hexandrie-trigynie, L. Gm. )
Caractère générique. Calice à trois divi-
sions ouvertes , étroites , aiguës , persis-
tantes ; corolle à trois divisions plus lar-
ges ^ et d'ordinaire plus longues que le»
divisions calicinales \ étamines moins
longues que le calice ; anthères conti-
nues avec les filets ; tro^s styles ; trois
stigmates simples ; baie arrondie à trois
loges j loges à plusieurs graines»
Dans ce genre la tige est berbacée ,
simple , verticale , terminée par trois
feuilles en verticille , du milieu des-
c[uelles naît une seul fleur.
\. dans
bs-boii
DES PARIS. 207
X 1 1 r GENRE.
?,gue-
méde»
E.
Lam.
is divi-
persis-
lus laï-
que les
moins
conti-
; trois
à trois
bacee ,
r trois
u des^
s :
PARIS, Parisette; Paris. Lînn. Jnss.
( Octandrie-tetragynie. L. Gm, )
Caractère générique. Calice à huit divisions
ouvertes , dont quatre extérieures lan-
céolées , et quatre intérieures ( corolle ,
Ijinn. ) , alterne» avec les premières , et
très -étroites ; huit étamines droites j
filets aigus ; anthères aiguës plus longues
que les filets , et continues avec euX}
quatre styles ; quatre stigmates -, baie ar-
rondie , à quatre angles peu marquées ;
quatre loges ) plusieurs graines rangées
deux à deux.
On ne connoît qu'une espèce de
paris [paris quadrifolia, Linn.). Elle
est herbace'e. La racine est horizontale
et noueuse. La tige d'un demi-pied de
haut, est simple, droite, verticale,
nue à sa partie inférieure , et portant à
8on sommet quatre ou cinq feuilles eu
verticille. Les feuillessojit sessiles, ova-
2o8 HISTOIRE NATURELLE
les et grandes. Une fleur solitaire naît
du milieu des feuilles, elle est pédon-
culëe ; les divisions calicinales inté-
rieures et extérieures sont vertes , ou-
vertes et grandes j Tovaire est très-ap-
parent etd'un violet foncé. Cette plante
croît dans les bois en Europe. On la
trouve dans les environs de Paris.
lies feuilles et les baies ont une
saveur peu agréable. La racine est vo-
mitive prise à la dose de vingt-quatre
à trente grains. IJti scrupule des feuilles
sëchées et réduites en poudre calme la
toux convulsive des enfans et la coque-
luche ; elle fait cesser aussi les convul-
sions histériques. Les baies sont un
poison pour les poules ; les chèvres et
les moutons mangent cette plante : les
autres bestiaux n'en veulent point.
Fuchsiuf a pris le paris à quatre
feuilles pour Vaoonitum pardalianches
Dloscoridls , et il s'est évidemment
trompé.
SLLE
jlilairR naît
est pédoii-
iiiales inte-
vrerles, ou-
est très-ap-
rettc plante
ope. On la
Paris.
s ont une
ine est vo-
ngt-quatre
des feuilleij
L'e calme la
stia coque-
es convul-
!S sont un
chèvres et
jlante : les
point.
' à quatre
îalianclies
idemment
1
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Pa4/ . ao^ç
Tom . n.
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X . CoTivallarîa . » . Pans .
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'^'érx tfcttlp-
DES CON^^VLL. VIRES. 209
X I V*^ G E N R E.
CONVALLAÏRE , mnguet , sceau de
Salonion; CoNrALLARiA. L. Juss.
Lam. {^Hexandrie-monog, L. G.)
Caractère génériq. Corolle à sÎK divisions ;
elle est tubulée dans le convallaria po-
lygonalum, Linu. , globuleuse dans le
convallaria majalis, Linn. , divisée pro-
fondément et ouverte dans le convallaria
smilax , Linn. ; étamines courtes nées
dans le tube de la corolle ; stigmate tri-
gone ; baie tachetée avant sa maturité ;.
trois loges , chacune à une graine.
Les fleurs naissent dans l'aisselle de»
feuilles ou bien au sommet des hampes;
les feuilles sont verticillées dans une
espèce , alternes de deux côtés opposés
dans quelc|ues autres 5 radicales , engai-
nantes, accompagnées de gaines mem-
braneuses , naissant d'articulations in-
férieures dans plusieurs. Toutes les par-
.* !
'^
1 î
^ro HisTorriE naturelle
t\vs de Ja rriiclificationdans laconuar-^
laire à deux feuilles ( conmllaria bi^
foiia,lM), sont mliiites a,Mx deux
*i(irs du nombre ordinaire.
La convallaire mwguct {convallar la
majalis, L. ) a une racine liorizontale,
noueuse, vivace. Ses feuilles sont au
nombre de deux ou trois, longuesquel-
quefois d'un demi-pied , radicales, ova-
les, lancëolëes, engainantes, marquc'es
de fines nervures longitudinales ; elles
varient dans leur largeur. La hampe
€st haute d'un demi pied , revêtue à sa
partieinférieuredelongues^aînesmem-
braneuses partant des articulations. Les
fleurs petites, pendantes, en grelot à
six dents renversées en dehors , blan-
ches ou incarnates, naissent d'un seul
cAté au sommet de la hampe en pani-
cille lâche et peu fournie, portées cha-
cune sur un pédoncule grêle. Leur
odeur est pénétrante et agréable; elles
sont susceptibles de doubler. Cette jolie
plante aime l'ombre^ les bois et les
DES CONVALLAITIES. 211
ïîeux humides : aussi agréable que la
violette , ne s'élevaut guère plus , et vi-
vant comme elle loin des regards , elle
est devenue comme elle l'emblème de
la beauté timide et modeste.
L'odeur du muguet est atténuante et
anti-spasmodique : elle calme les maux
de tête. Les ilem-s, la racine et lesfeuil-
]es ont une saveur amère : la poudre
des baies desséchées a été employée par
quelques praticiens avec succès , dit-on ,
dans l'épilepsic dépendante des affec-
tions vermineuses , et dans les fièvres
intermittentes. La poudre des fleurs
desséch 'es fait éternuer , et peut servir
dans les douleurs de tête invétérées,
li'extrait obtenu par l'esprit-dc-vin ré-
pand une odeur de cire ; il est purgatif.
On relire une belle couleur verte de*
feuilles macérées avec la chaux.
I
^'^'w^mmmimmmm
'212 HîVrOlIlE NATUUKl.LR
ï I.
Ovaire supiTicui' j fleurs tlioïqucs.
X Y^ G E N K E.
RUSQUE, fagon j Iluscus. L. Jns».
( Triafidrie-moiwgyniti. L. (îiii. )
Caractère p^énérique.. Calice à six divisions
ouvertes, ou rnrcniont calice glol)ul'Mt.\
à six (lents j illots dcvS étaminc» réunis eu
tube ventru , portant les UMtliîres à sju
.sommet dans les llrurs malos , et saui
anthères dans les fleurs l'emelles ; dans
celles-ci un faire , un st)/)e, un .stig-
mate ; baie ù trois loges , chacuno ù uiia
ou deux graines.
Ci: genre , qui a quelque affîniié a v( e
les asperges et les liiedéoles, est com-
posé d'espèces à tiges ligneuses , char-
gées de rameaux et de îeuilles munies
d'éeailles : les fleurs sont dioïques^ à
six divisions et portées sur les l'euilles
« 1
m
w. .^.
T
DES SMILACES. 2l5
^ans plusieurs espèces ; hermaphrodi-
tes globuleuses disposées en grappes et
I terminales dans le ruscus racemosus ,
Linn.
X V F GENRE.
SMILACÈ, salsepareille; Smilax, L.
Juss. {Hexandrie-trigynie, L. Gm.)
Caractère générique. Calice pétaloïde eu
cloche , à limbe à six divisions ouvertes.
Fleurs mâles : six étamines. Fleurs fem.
un ovaire j un style ; trois stigmates; baie
à trois loges , chacune à deux graines.
Presque toutes les espèces de ce
genre sont ligneuses; leur tige est d'ordi-
naire foible, sarmenteuse et grimpante :
dans les unes elle est polygone; dans les
autres, cylindrique ; elle a ou n'a point
d'épines. Les feuilles sont alternes, pé-
tiolées, marquées de quelques nef vu-
res longitudinales , épineuses ou non-
épineuses sur les bords, et souvent ac-
Botanique, Vt. jy
^f^m
m
i\
'I m
iî
Il i
1214 HISTOIRE NATURELLE
compagnëes de deux vrilles : les fleurs
naissent en cox'ymbe de l'aisselle des
icnilles.
La smilace salsepareille ( smilax
€ahaparilla , Linn. ) a une racine tra-
çante, une tige grimpante , anguleuse,
armée d'épines , des feuilles non-épi-
neuses, longues de quatre à huit pou-
ces, ovales , aiguës, marquées de trois
nervures longitudinales , de petites
fleurs en corymbe et des baies noires;
semblables à de petites cerises. Cette
plante croît dans le Pérou , le Mexique ,
au Brésil et en Virginie ; elle se plaît
dans les terreins bas et humides et sur
le bord des rivières. La racine et les
tiges sont de puissans sudorifiques ■ il
paroît que les anciens Péruviens en fai-
soient usage dans les maladies véné-
riennes. Les Espagnols furent les pre-
jniers qui s'en servirent en Europe ;
mais il est reconnu aujourd'hui que ce
renn''de , très-utile dans les pays chauds
de l'Amérique , est insuffisant dans nos
"HP*"
D ES s M ï LA CE s. 'Hlî
climats , oii la chaleur est plus moi
clerée et les pores de la peau ir oins ou-
verts et moins disposés à laisser échap-
per la transpiration.
La smilace salsepareille est cultive'e
à la Jamaïque.
Smilax (Diosc. Plin. ) ainsi nommé
de Smilax y Jeune fille qui , éprise d'a-
mour pour Crocus , fut changée , selon
la Fable , en cet arbuste. .
îî
t ,
* I
I
21 6 HISTOIRE NATURELLE
XVII» GENRE.
DIOSCOREE, igname; Dioscorej.
X«. J. {Hexandrie trigynie. L. G.)
Caractère générique. Calice en cloche à six
divisions ouvertes. Fleurs mâles : six éta-
mines. Fleurs femelles : ovaire trîgone ;
trois styles ; trois stigmates ; capsule for-
mée par trois angles saillans , minces ;
. trois loges ; trois valves ; dans chaque loge
deux graines applaties , munies d'un large
rebord membraneux.
liA tige desdioscorees est sarmenteiise
et tourne de droite à gauche. Les fleurs
sontenëpis, en grappes a xi llaires ; les
feuilles sont opposées dans quelques es-
pèces , et la racine est tubéreuse dans
la plupart.
On cultive dans les deux Indes et en
/Afrique plusieurs espèces àHgnanies :
leurs racines fournissent un aliment
très -sain, analogue à la pomme-de-
Bft « tft
iL.^
.LE
l E.
'iSCOREJ,
L.G.)
loche à six
is : six éta-
B trigone ;
ipsule for-
-, minces ;
liaqueloge
d'un large
DES DIOSCORÉE8. 217
terre, mais d'une saveur plus agréable.
Les espèces les plus estimées sont la
dioscorée ailée ( dioscorea alata , L. ) ;
la dioscorée bulbifère (^dioscorea lui'
bifera, Linn. ); la dioscorée cultivée
{dioscorea ftatira, L. ) ; la dioscorée
triphylle ( dioscorea triphylla , L. ).
Les racines des trois premières sont
très-grosses ; elles ont quelquefois jus-
qvi'à trois pieds de long, et pèsent de
trente à quarante livres.
Dioscorea , genre consacré à la mé-
moire de Dioscoride,
menteuse
-«es fleurs
aires-, les
îlques es-
!use dans
des et en
gnanies :
aliment
mme-de*
•1
1(1
\
3 18 HlSTOIilE NiTURKLLJi
III.
Ovaire inférieur j fleurs hermaphrodites*
XVIII' GENRE.
ONCUS, Oncc/s, Lour. Juss. mss..
( Hexandrie-monogynie. L. Gm. )
Caractère générique, CaWce pétaloïde velu,,
presqu'en cloche; tube hexagone, obloiig;.
limbe à six divisions aiguës , renversées
en dehors ; deux petites écailles exter-
nes ; six étamines courtes naissant de la*
base des divisions du calice ; ovaire à
demi-supérieur j un style court à trois
divisions ; trois stigmates fourchus ; baie
calicinalc , oblongue , hexagone , à trois
loges, chacujie à plusieurs graines arron-
dies»
liOUREiRo a fonde ce genre sur nne
seule espèce originaire de la Cocnin-
chine.
li'oncns comestible (^oncus esculen"
tus^ Lour.) est un arbuste grimpant,-
D E s O N C U s. 2l(>
ramcux , sans épines ; sa racine e-t
tubéreuse , inégale , liirineuse j il pa-
roi t qu'on la mange comme la racine
de l'igname. Ses feuilles sont alternes ,
en cœur \ ses fleurs pâles , en cpis lâches
et presque terminaux. Cette plante a
quelque ressemblance avec les diosco-
récs \ mais elle en diffère par ses fleurs
liermaplirodites , par ses écailles flora-
les et par son fruit en baie , à demi
inférieur. Peut-être at-cUe plus d'ana^
logic encore avec lesubions \ mais ceux-
ci sont dioïq^ues. Ce végétal croît dans
les bois.
Oncm vient d'un mot gi-ec qui ûgxvy-
Ç\c tumeur. Ce nom indicj[ue le rei'^lc-
mcnt de la racine.
?
1 ^
320 HISTOIRE NATURELLE
IV.
Ovaire inférieur } fleurs dioïque».
XIX- GENRE.
UBION, Ubium, Rhumph. Juss. mss.
( Hexandrie-trigynie, L. Gm. )
Caractère générique. Calice à six divisions j
deux écailles extérieures à sa base. Fleurs
mâles : six étamines courtes ; anthères à
deux lobes arrondis : point d'ovaire. FL
femelles : six filets portant des anthèrw
fiétriesi un ovaire ; trois styles } trois stig-
mates; capsule à trois ailes , à trois loges ,
chacune à deux graines;
La tige des ubions est tonrnantef
les feuilles sont simples ou digitëes, le»
fleurs en épis ou en grappes axillaires*
DES TAMNIERS. 221
X X' GENRE.
TAMNIER, sceau de Notre-Dame;
TjMjiUs. Linn. Juss. {^Hexandrie-
jnonogynie. L. Gm. )
Caractère générique. Calice en clochO) ou-
vert , resserré au-dessus de l'ovaire dans
la fleur femelle , portant six étamines
dans les fleurs mâles ; un style ; trois stig-
mates ) baie à trois loges , chacune à deux
ou trois graines.
Les racines des tamniers sont tubé-
reuses ; la tige sarmenteuse tourne de
droite à gauche ; les feuilles pétiolëes
ont souvent à leur base diQuin glandes
en alêne ) les fleurs sout eu ëpis axil-
laires.
(; 1
iil
<
(i
■\ ^
^'^'^^''
223 HISTOIRE NATURELLE
X X P GENRE.
M
% ■
RAJANE, RjjANiA. L. Juss. Lam.
( Hexandrie-trigynie. L. Gm. )
Caractère générique. Calice en cloche ou-
vert , portant six étaraines dans les fleurs
mâles, resserré au-dessus d'un ovaire
comprimé dans les fleurs femelles ; trois
styles ; trois stigmates ; une c^ipsule com-
primée , munie d'une aile membraneuse;
une graine seule par l'avortement de deux
loges et de deux graines.
liEs ra) ânes ont une racine tubé-
reuse, une tige sarmenteuse tourne'e de
droite à gauche ; des fleurs en ëpis axil-
laires , dioïques par avortement. Les
fleurs femelles portent des anthères sté-
riles.
Rajania , mot composé des noms d«
Jean Rai , botaniste anglais.
I ïi
DES JONCOÏDES. 220
NEUVIÈME FAMILLE.
LES JONCOÏDES, Junci. Juss.
Caractère de famille. Enveloppe florale in-
férieure, en six parties égales ou inégales,
analogues par leur nature aux ghimes des
f;raminées^ ou formant une corolle a six
divisions , ou bien un calice et une corolle
il trois parties chacun ; étamines en nom-
bre déterminé { indéterminé dans le sa-
gittaire ) , le plus souvent six , rarement
trois ou neuf , naissant à la base de l'en-
veloppe florale : dans Ip"? nns , un ovaire
supéricMir ; un style ; v îgmate simple
ou divisé ; une capsuu crois loges , a
trois valves , à trois cloisons longitudi-
nales au milieu des valves, à plusieurs
graines attachées aux cloisons : dans les
autres , très-rarement un nombre d'ovai-
res indéterminé , habituellement trois ou
six ; ovaires quelquefois réunis à leur
base ; autant de styles et de stigmates ;
autant de capsules distinctes ou réunies;
« une loge , ne s'ouvrant point et ne cou-
tenant qu'une graine , ou s'ouvrant à la
partie postérieure , et contenant plu-
sieurs graines attachées au bord des val-
ves rentrantes; une ou plusieurs graines
dans chaque loge ; embryon avec ou sans
périsperrae.
Toutes les plantes de cette famille
sont herbacées ; les feuilles radicales et
I
M'i
M^ViilI^'^
"K^^^âNMèff?^
%
%1
224 HISTOIRE NATURELLE
les feuilles de la partie inférieure de la
tige sontaltemes et engainantes*, celles
du sommet de la tige sont sessiles et
ont la forme de spathe. Les fleurs sont
accompagnées de spathes.
En général, les divisions de Penve-.
loppe florale sont p!us profondes que
dans les fleurs de la famille précédente.
Chaque ovaire ne porte qu'un style ; et
le fruit, au lieu d'être une baie , est
une ou plusieurs capsules.
Ce groupe ne compose point une fa-
mille parfaitement naturelle : la pre-
mière section comprend des plantes
hermaphrodites , monoïques ou dioï-
ques , qui ressemblent beaucoup, par le
port , aux graminées ou aux cypéroï-
des ; leurs feuilles sont engainantes ,
étroites , alongées , marquées de fine»
nervures longitudinales ; souvent elles
partent de la racine; leur tige est sim-
ple, verticale, grêle et foible, quel-
quefois articulée ; leurs fleurs, presque
toujours terminales; formant des épis,
t
... (
i i
i
>*.
ieure de la
ntes-, celles
sessiles et
fleurs sont
de l'enve-.
fondes que
►rëcëdente.
in style ; et
I baie , est
nt une fa-
ie : la pre-
es plantes
s ou dioï-
)up, par le
X cypéroï-
^aînantcs ,
is de fines
ivent elles
je est sîm-
ble^ quel-
s, presque
t des épis,
DES JONCOlDES.
22,
I
m
f
1
des panicules ou des corymbes. L'en-
yeloppc florale est un calice dont les
divisions vertes et sèches ont quelque
analogie avec les glumes des graminées ;
l'ovaire simple en pyramide trigone et
. surmonté d'un style à trois stigmates ,
a l'apparence de celui des cypéroïdes j
il en diffère par ses trois loges et la plu-
ralité de ses graines -, encore ces carac-
tères ne sont-ils pas constans. L'em-
bryon est placé dans un périsperme.
La seconde section comprend des
genres dont plusieurs ne sont pas sutïi-
samment connus : voici cependant les
caractères que l'on pourroit lui assi-
gner , sauf à les modifier d'après do
nouvelles observations.
L'enveloppe florale est composée d'u n
calice et d'une corolle à trois divisions
chacun. Les fleurs sont ordinairement
réunies en groupe , et d'abord couvei-
tes d'une spathe -, l'ovaire est simple et
surmonté d'un style à un ou trois stig-
mates ', les capsules ; essentiellement à
Botanique. VI. 20
< ■'«A;
I!
ïM
à
sasa
i
226 HISTOIRE NATURELLE
trois loges et à trois valves , mais quel-
quefois à deux par avortement , ont
leurs semences attachées au bord des
cloisons fixées au milieu des valves;
l'enibryon est dans un périsperme.
Quant au port , il est variable.
La troisième section pourroit cons-
tituer une petite famille à part : les
feuilles en lance , en flèche ou en épëe ,
sont presque toutes radicales ; la tige ,
verticale , porte à son sommet des fleurs
disposées en ombelle ou en verticilles,
ayant à leur base une collerette à trois
folioles ; le calice est à trois di^âsions ,
la corolle à trois pétales ) les ëtamines
se trouvent depuis six jusqu'à vingt
ou environ ; jamais il n'y a moins de
cinq ou six ovaires, et quelquefois il y
en a davantage. Le nombre des styles ,
des stigmates et des capsules est le même
que celui des ovaires \ celui des graines
varie , et l'embryon est dépourvu de
périsperme. Toutes ces plantes sont
aquatiques. Un genre est monoïque.
•Ci
S
i
; ^j
M .
3
1
;lle
mais quel-
nent , ont
1 bord des
es valves;
érisperme.
le.
roit cons-
part : les
u en épëe ,
s ; la tige ,
t des fleurs
^erticilles ,
îtte à trois
divisions ,
} ëtamines
lu'à vingt
moins de
^efoisil y
les styles ,
ît le même
les graines
ourvu de
[ites sont
loïg^ue.
DES ÏONCOÏDES. 227
Les espèces de la quatrième section
ont leurs fleurs en panicule ou en épi •,
''enveloppe florale , tantôt est une co*
rolle , tantôt un calice , tantôt réunit
l'un et l'autre organe. Le fruit présente
quelquefois deux , trois ou six capsules
distinctes ; quelquefois trois capsules
réunies l leur base, quelquefois enfin,
une seule capsule à trois loges.
Il faut observer que le nombre de»
loges ou des capsules n'est pas un carac-
tère très -important dans cette famille :
les avortemens y sont fréquens; la réu-
nion des loges et leur division produit
l'unité ou la pluralité des capsules ; ainsi
l'on a , dans quelques espèces , une cap-
sule à trois loges ; les graines sont atta-
chées aux cloisons qui adhèrent au mi-
lieu des valves : dans d'autres , les loges
sont soudées à leur base, et se divisent
en trois capsules à leur sommet, et le»
graines occupent la même place que
dans les précédentes -, mais elles sont
censées attachées au bord des valves
i'<î
■■«!
• - ■■ *ti
if:i
"*t:
228 HISTOIRE NATURELLE
rentrantes, parce que chaque loge sé-
parée des autres^ au lieu de s'ouvrir en
avant, s'ouvre au centre du fruit dan»
la ligne d'insertion des semences ; et
enfin dans plusieurs espèces, on a de»
loges parfaitement distinctes et formant
autant de capsules s'ouvrant ou ne s'ou-
vrant point : ces diflférens modes se
trouvent dans la quatrième section. Ce
qui prouve que ces caractères ne sont
pas très-importans , c'est que d'ailleurs
ils ne sont pas accompagnes de différen-
ces très-prononcées ; mais aussi comme
les ressemblances sont peu marquées ,
cette section est plus artificielle que na-
turelle. Si nous nous attachions moin»
au nombre des parties qu'à leur en-
semble et leur aspect, peut-être con-
viendroit-il de renvoyer à la première
section plusieurs genres compris dans
la quatrième. L'embryon est logé dans
un périsperme.
l
^"^-jm.-
DES JONCOÏDBS. 229
jinatomie des Joncoïdes»
Hestio elegia , compressus , squarrosus
tectorum cernuus.
On peut distinguer dans les restio \xn
cylindre central et une ëcorce : le cy-'
lindre est forme d'un tissu cellulaire
alongé delà base au sommet^ et de filets
longitudinaux où Ton reconnoit la pré-
sence des fausses trachées. On y remar-
que un grand nombre de tubes conduc-
teurs , d'un suc propre de couleur rou-
ge , et dans le tissu cellulaire de fré<«
quentes lacunes longitudinales , résul<»
tant du déchirement des membranes.
L'écorce diffère de tout ce que nou9
avons vu jusqu'ici ; elle est formée de
cellules alongées horizontalement ;
celles qui partent immédiatement du
cylindre central sont très-nombreuse»
et très-fines; celles qui aboutissent à
la superficie sont plus lâches, et par
conséquent moins nombreuses ; lesder-
il
,-#"
î'
1^
2^0 ÏITSTOTTIK NATURKIJ.15
iiiîîitvs conlicimi'ML une grand») qimii-
titi> iU'i sue. proprr.
Dans r K8 J O N CO j D K5. S^^t^
Dans lo reslio .sfjuaro,sit9 , plus li-
gneux: que les autres dI vv\n à sa super-
iicio, l'ccorcc est très-tiiince , et loa
poils «ont visiblement rorniés chacun
par l'alon^ement d'une cellule : entre
les poils on appcrçoit les pores corti-
caux.
Les articulations desresiio sont dues ,
comme dans les i^ramindes, les cypé-
roïdes, ftcc. , aux lîlets ligneux qui se
détournent et se jettent vt is la circon-
IV» ence pour former les gaines.
IaI hampe du biitomus ambellatus, L.
est cylindrique et formée d'une écorco
de tissu cellulaire ; la superficie est
percée de pores corticaux, dont le tour
est ponctué; le reste de la hampe est
composé d'abord d'un anneau de cel-
lules très-petites et très-alongées : on
trouve aussi de dislance en distance in-
dillc rem ment une fausse trachée , ou
une tracliée entourée d'un anneau de
tubes très-alongés. Mais voici un des
plicnomèncà des plus importans pour
1^
II
2^2 HISTOIRE NATURELLE
donner une idée de l'organisation vt^-
ge'tale : on remarque des tubes, dont
une p-rtie couprJe imparfaitement de
fentes transversales , ne se déroulent
point ; tandis qu'une autre partie, cou-
pée en spirale, s'alongeen trachée. J'ai
vu de longues portions de ces vaisseaux
offrir de distance en distance le specta-
cle de trachées déroulées, continue»
avec des tubes fendus transversalement ,
et même avec des tubes criblés de pores.
Tel est l'exemple que je voulois mettre
sous les yeux des naturalistes. C'étoit
déjà beaucoup, pour établir ma théo-
rie, que d'avoir prouvé que les tra-
chées , les fausses trachées et les tubes
se rencontrent à la même place et
dans les mêmes circonstances ; mais
s'il restoit du doute , ce fait devroit le
dissiper : il prouve évidemment que
les trachées sont une modification de
tubes criblés de pores, comme ceux-ci
sont une moilification du tissu cellu-
laire.
k:
.LE
ation vtf-
)es, dont
îment de
lëroulent
rtie, cou-
chée. J*ai
iraisseaux
[e specta-
:ontinuefi
alementy
de pores,
is mettre
I. C'étoit
na théo-
les tra-
ies tubes
place et
s ; mais
îvroit le
lent que
ition de
ceux-ci
i ccUu-
DES JONCOÏDE5. 333
Les feuilles du butoraus sont creu-
sées à l'intérieur d'une multitude de la.
canes longitudinales, coupées fréquem-
ment par des diaphragmes transver-
saux. Cotte organisation est celle des
feuilles de presque toutes les plantes
monocotylédones aquatiques , ou d'un
tissu très-humide ; et c'est ce qui ave tt
fait croire à quelques observateur*,,
que des plantes nées dans l'eau étoient
d'un tissu beaucoup plus lâche que
celui des autres végétaux : ils avoient
pris pour des vaisseaux et des celluios
les vides qui n'étoient que l'ouvrage du
déchirement ; mais l'observation mi-
croscopique dissipe l'erreur, et prouve
que les parois des lacunes sont formées
de tissu cellulaire, de petits tubes et de
trachées, à-peu-près aussi difficiles à étu-
dier que dans les autres végétaux. Le»
trachées sont très- nombreuses dans les
feuilles du butomus ; et lorsqu'on dé-
chire le tissu , on seroit tenté de les
prendre pour une innombrable quan-
I
'^W^c^ias»,,-
4 i
2^)1: HISTOIRE NATURELLE
titë de fibres extiêmement déliées : la
niëprise seroit d'autant plus facile ,
qu'unefois déroulées, il est rare qu'elles
se resserrent en spirale. J'ai vu,avec sur-
prisé , que les petits tubes eux-mêmes
se dérouloient ainsi et ne se contrac-
toientplus. Long-temps j'ai été incertain
si c'étoi#nt de véritables trachées; et ce
n'est qu'après des observations multi-
j»liéesque je me suis rendu àl'évidence
Au reste, il est probable que la plupart
des trachées que nous obtenons par te
déchirement du tissu ^ ne sont que de
fausses trachées , dont les tubes cèdent
et se déroulent.
L i'
.1
P :l^
DES ÉRIOCAl}LES. 255
L
Capsule à trois loges ; calice à divisions
semblables à des glumes.
V' G E N R E.
:-H
ERIOCAULE, joncinelle; ^«/o-
co Lo N. L. Juss. Lam. ( Trlandrie-
trigynie. L. Gm.)
Caractère générique. Fleurs hermaphro-
dites ou monoïques ; calice à quatre di-
visions ( quelquefois les fleurs mâles à
trois divisions , et dans les femelles à six) .
Fleurs mal es: trois, quatre ou six étami-
nes. Fleurs femelles : deux ou trois sty-
les ; capsule à deux ou trois loges , à une
graine charnue.
Les espèces de ce genre sont herba-,
ce'es ; leurs feuilles , semblables à celles
des graminées, sont presque toujours ra-
dicales ; leur hampe est cylindrique , an-
guleuse ou sillonnée, en veloppe'e d'une
gaine à sa base , et terminée à sa partie
\m\
> . ■^, .
't 1
256 HISTOIRE NATURELLE
supérieure par lesfleurs réunies en tête.
On y distingue un calice commun for-
mé d'écaillés imbriquées. Dans les es-
pèces monoïques, les fleurs femelles sont
à la circonférence, et les mâles occupent
le centre.
I P GENRE.
RESTIE, Restio. Linn. Juss. Lam.
( Triandrie-trigyîiie, L. Gm. )
Caractère générique. Fleurs dioïquea ; ca-
lice persistant, rarement inégal. Fleurs
mâles : trois étamines. Fleurs femelles ;
ovaire marqué de six sillons j deux ou
trois styles persistans ; autant de stig-
mates î capsule à plusieurs graines.
La tige des resties est simple ou ra-
meuse , dépourvue de feuilles et noueu-
se ; chaque nœud est muni d'une gaine ;
les fleurs sont disposées en panicule ou
en épi.
DES XYRIS,
IIP GENRE.
25/
XYRIS , Xyris, Linn. Juss. Lam.
( Triandrie-monogynie, L. Gm.)
Caractère générique. Corolle à trois diri-
sions , portant les ctamines à leur base ;
trois étamines ; un style ; trois stigmates ;
capsule à plusieurs graines,
La tige est simple , sans feuilles ,
grêle comme le chaume des graminées
mais sans nœud ; les feuilles sont radi-
cales et engainantes ; les fleurs forment
un ëpi terminal très-serré ; elles sont
accompagnées d'écaillés imbriquées-
chaque fleur est solitaire. Les plantes
de ce genre ressemblent à des schœnus
par leur port ; mais elles en difl*èrent
par le fruit et par la corolle ; elles ont
beaucoup de rapport avec les iris.
î
Uolani^ue. VI,
ai
ê--- -Il
V si
.viaB»«i«-.
fl
238 HISTOIRE NATURELLE
IV« GENRE.
APH YLLANTE , bragalon des Lan-
guedociens J JPHYLLANTES. L. J.
Lani. ( Ilexandrle-monog, L. Gm. )
Caractère générique. Calice à six divisions
é.qales , rapprochées à leur base , ouvertes
à leur partie supérieure ; six étamines
courte:; j un style ; stigmates fendus en
trois ; capsule à plusieurs graines.
La tige est presque nue ; elle est teïN
milice par un petit nombre de fleura
enveloppées d'ëcailles imbriquées et
formanl une tête oblongue : les feuilles
sont semblables à celles des graminées :
toute la plante a Taspect d'un jonc ou
de l'œillet prolifère.
Aphillantes ; fleur sans feuilles , en
grec.
h-^^
DES JONCS.
259
V« GENRE.
JONC, J UN eus. Linn. Juss. Lam.
{Hexandrie-monogynie. Ij.Çjm.)
Caractère générique. Calice a six divisions
égales , ouvertes ou rapprochées ; un
style; trois stigmates déliés et velus ç
capsule recouverte par le calice ; trois
loges et plusieurs graines dans les espèces
lisses ; une seule loge (par la contraction
des cloisons dans la maturité?) et trois
graines attachées au fond de la capsule.
L A tige est simple et grêle , dépour-
vue de feuillesetsansnœuds, ou noueuse
et portant des feuilles engainantes. Les
fleurs sont terminales ou latérales , en
corymbe ou en panicule; chaque ra-
meau floral est garni d'une spathe à sa
base.
•^^îi
:fl
m
k
54o HISTOIRE NATURELLE
n
I I.
Un ovaire ; une capsule à trois loges ; un
calice et une corolle diitincts.
V P G E N R E.
RAPATJËfî,i2^F^Tj?^.Aub.Ju8s.
Lam. {Hexandrie-m<}nùg. L. Gm.)
Caractère gênênque. Calice à trois divi-
sions î corolle à tube court, à trois dents,
•ntourée d'environ huit écailles aiguës ,
înégal'îs, imbriquées ; six anthères lon-
gues, sessiles, terminées à leur sommet
par un appendice en forme d'anthère j un
«tyle 5 trois stigmates roulés en spirale.
Froit... ( Capsule : trois loges ; trois val-
ves ; trois graines ; chaque valve portant
une cloison mitoyenne ? )
La rapatée des marais {rapateapa^
ludosa auhl, mnazium paludosum
L. Wild. ) est herbace'e. Les feuilles
sont radicales, lancéolées, rétrëcies en
dessous de leur partie moyenne, et di-
î
à
1
ïSî-
^*r*:.
ELLE
îs loges î un
tincts.
l E.
Aub. Juss»
L. Gm.)
i trois dîvî-
î trois dents,
illes aiguës ,
ithères lon-
eur sommet
anthère ; ub
I en spirale,
s ; trois val-
ilve portant
ipateapa-
dudosuTth ,
es feuilles
îtrëcies eu
me, et di-
TÎES MAYA CAS. 24l
\ ieu;r base. La hampe est compm
aie'e à double tranchant, portant à son
sommet ime spath© également compri-
mée, à deux valves, et contenant un
grand nom bre de fleur*, pédonculées, el
ramassée.^ en ombelle comme celles dé
î'ognoii,
^7^ I P GENRE.
M A Y A C A , Ma y a ca. Aub. Juss.
Lam. {Triandrie'-monogynie. L. G.)
Caractère générique. Calice à trois divi-
sions aiguës ; corolle à trois divisions pro*
fondes et arrondies } trois étamines; an-
thères à deux loges j un style persistant ;
un stigmate fendu en trois ; capsule sur-
montée d^une pointe ; une loge ; trois
valves , chaque valv© portant deux grai-
nes à son milieu.
C'est un. petite herbe semblable à
une mousse. Les feuilles sont très-rap-
prochées, alternes, en spirale -j elles sont
linéaires et légèrement marquées de
242 HISTOIRE NATURELLE
trois nervures ; les fleurs solitaires pc-
donculées naissent des aisselles; chaque
pe'doncule porte deux écailles.
Jussieu soupçonne que les capsules
ont originairement trois loges , et que
les cloisons placées au milieu des valves
disparoissent lors de la maturité.
M
V 1 1 1« GENRE.
POLLIE, PoLLiA. Thunb. Juss. Lam.
(Hexandrie-mcnogynie. L. Gm. )
Caractère générique. Calice à trois divisions
ovales î corolle à trois divisions beaucpup
plus petites que les divisions calicinalea j
six étamines ; un style j un stigmate ; une
baie globuleuse , petite ( à trois loges ? } j
plusieurs semences anguleuses.
L A tige est anguleuse ; les rameaux
sont rares et alternes j les feuilles alter-
nes et embrassantes et les fleurs en co-
rymbe vertici!lé ; chaque pédo^ule
porte deux ou trois fleurs , et a une
\
4i^
.A». -,-:*î^,
.LE
laires pc-
isj chaque
I.
1 capsules
8, et que
les valves
ite.
l E.
ISS. Lam.
Gm.)
3 divisions
beaucpiip
licinales }
aate ; une
loges?) j
■ameaux
es altei -
rs en co-
i a une
D K s C A T. L I s E s.
!45
' ?
i^
•!,(
bracte'e à sa base; chaque verticille porte
de quatre à six pédoncules.
Jussieu rnet en doute si cette plante
n'auroit pas de l'affinité avec les asper-
ges , ou si son fruit est une véritable
baie.
IX' GENRE.
CALLISE , CdLLisiA. Loefï. Linn,
Juss. Lam. (Triandrie-monog. L. G»)
Caractère générique. Calice et corolle à
trois d''visions chacune ; trois filets par-
tant chacun deux anthères ; un style ;
trois stigmates plumeux ; capsule à deux
lojTres ( par avortement de la troisième ? )
deux graines.
Cette plante aie port de?» commelines.
F r
s44 HISTOIRE WVTUIÎFXLE.
X' GENRE.
COIVfMELINE, COMMELINJ, Tu f
Lam. ( Triandrie-monogynie, L. G.)
Caractère pénérigue. Enveloppe florale ,-
irrégulièrP} calice à trois ou quatre divi-
sions , rarolle à deux ou trois divisions ;
six étami nés, quelquefois toutes fertiles ,
mais plus souvent trois ou quatre stéri-
les î anthères avortées ayant la forme de
petites croix ; un style ; un stigmate ; uno
capsule à trois loges , à trois valves j lo-
ges à deux graines chacune j la troisième
loge et sa valve avortent souvent ou se
développent avec une ou deux graines
8ur le do&de Tuue des deux autres valves.
liA tige des comm ^ine» *»*ilher^ acée,.
rameuse, et poi^e desièuilies tngaînan-
tes;les gaines sont lor^vies, entières,
mais ne tardent pas à se fendre j les ra-
meaux ont des feuilles en spatkcs à
leur base ; les pédoncules son axi^ ai-
res ou terminaux à iine ou ai ar^
l
■^
DES COMMELTNES. 2l5
fleurs, enveloppées d'abord dans une
spathe persistante en forme de cœur.
Un petit nombre d'espèces sont privées
de spathes.
Kempfer nous apprend qu'on se sert
au Japon de la il'^ur de la commelinc
commune {^commellna communia , L.)
pour donner au papier une co.Jeur
d'outre- mer.
Ce genre est dédie à Tean et Gaspard
Commelin; botanistes hollandais.
il \\
246 HISTOIRE NATrRKLT.K
X P GENRE.
TRADESCANTE , Tradescaijti^.
Linn. Juss. Lam. [Hexandrie-monog,
L. Gm. )
Caractère générique. Calice et corolle à
trois divisions chacun j six étatnines à
filets velus ; un stigmate tubulé ; une cap-
sule a trois loges , à trois valves j quel-
ques graines attachées aux cloisons mi-
toyennes.
li E s tradescantes ressemblent pres-
qu'en tout aux commelines ; elles en
diiFèi ent par leurs filets velus.
La tradescante de Virginie [trades^
cantia Firginica, Linn. ) fleurit succes-
sivement pendant tout l'été j ses Heurs
naissent au sommet de chaque tige, dis-
posées en une ombelle inégale, accom-
pagnée d'une couple de feuilles qui
tiennent lieu d'involucre. ( Vent. )
f
4
l
CAîlTIjf,
e-monog»
corolle à
lamines à
; une cap-
es ; quel-
}iâonâ mir
ent pres-
, elles en
( trades-
rit succes-
ses Heurs
tige, dis-
, accom-
illes qui
ent. )
DES BUTOMES. 24/
III.
riusieurs ovaires, autant de capsules à uno
seule log« chacune ; fleurs en ombelle ou
en verticille , recouvertes par une colle'
rettc à trois feuilles , et portées au som-
met d'une hampe. Fiantes aquatujues,
X I r GENRE.
BUTOME, jonc fleuri; Butomus, L.
Juss. Lam. {^Ennandrie-trigynie,
L. Gm. )
Caractère générique. Calice à trois divi-
sions pétaloïdes , à corolle à trois divi-
sions ; neufétamines, dont trois intérieu-
res ; six st\ \vs ; capsules «'ouvrant inté-
rieurement par deux valves ; plusieurs
graines attachées sur toute la superficie
interne des parois ; embryon sans péris-
perme.
Le butome ombelle [butomus um-
hellatus f Linn. ) , seule espèce de ce
genre , a une iianipe haute de quatre à
i
mmémmA
■^FS*
il|l.iWHHIimbelle
rougets
irnates,
)i8 pou*
olerelto
es feuil-
, droi-
arsom-
à leur
Europe ,
e donne
lijques.
t.
signifie
n quel-
nt cette
DES DAMA80NES, 'Ag
X 1 1 r GENRE.
BAMASONE, flûteau ; D^^t^so^
NiUM. T. V Juss. ^Lisi^^. L. Lam.
{Hexandrie-hexagynie. L. Gm. )
Caractère générique. Calice et corolle à
trois divisions chiicun ; six étamines; «ix
ovaires; six styles; six capsules pointues
disposées en étoile : chaque r;,psale sans
valves et à deux ou trois graines.
Lks fleurs sont en ombelle j lea feuil-
les &Qsi lancéolées ou ovaks.
Bamaaonium vient d^i grec etsi^ni-.
I fie dompter.
Botanique. VI.
21
il
-iT'r^-.
-vmsffmr^
. .IIMIU...Jil.
25o HISTOIRE NATURELLK
X I V^ GENRE.
' ALISMIË , plantain d'eau j Alisma,
lu, J. Lam. (^Hexandrie-polygynie,
L.Gm. )
Caractère générique. Calice et corolle à
ti'ois divisions chacun j six étamincs ;
ovaires nombreux ramassés en tête ; cap-
sules sans valves ; une seule graine atta-
chée par le hyle au fond de chaque cap-
sule } embryon replié transversalement
sur lui-même et sans périsperme } radi-
cule inférieure.
Les fleurs sont en ombelles ou en
panicules ; les rameaux et leurs sous -
divisions sont réunies trois à trois en
verticilles. Les feuilles sont lancéolées.
S' %\
LE
. E.
Alisma,
olygynie.
corolle à
staminés ;
tête ; cap-
aine atta-
aque cap-
rsalement
me ; radi-
es OU en
urs sous -
i trois en
ncoolées.
J^OftV
De^j^effe de/ .
J . Vo7v\ES TRIGLOCHTNS. 255
^chuchzeria, du nom d'un bolaui.ie
»uis.ye.
X I X^ GENRE.
TRIGLOCHIN, T^/czoc^.^. Linn,
J. Lam. {Ilexandric-trigynie, L. G.)
e^r^c/^re ^.;ne>r9«e. Calice et corolle à
trois d,v,s,on3 chacun ; six étamines :
hiets courts; anthères alongées; trois ou
SIX ovaires réunis sur un axe délié cen-
tral j autant de .tigmates que d'ovaires ;
point de styles; capsules sans valve , droil
tes pointues, chacune à une graine-
embryon h un seul cotylédon , à radicule
inférieure et sans péfisperine.
Les feuilles sont semblables à celles
clos gramiuc'es ; les fleurs naissent en
epis sur une bampe.
Triglochiu , trois pointes , en orec
parce que chaque capsule est nrdiiiaire^
uient surmojUée de troi^ pointes
\i
t
a56 HISTOIRE NATTTKRIJ.E
X X* G E N R E.
N ARTHECION, Narthe€ium. J.
Lam. Antherici/m, L. (Hexand.
hexagynie, L. Giii. )
Caractère générique. Calice pétaloïde à six
' divisiona , enveloppé à sa base par un ca-4
licule à trois divisions *, six étamincs ; six
ovaires ou davantage j autant de stigma-
tes sans .styles ; capsules réunies par leur
base , et conte^aut chacune plusieurs
graines.
Les feuilles ressemblent à celles des
graminées ; la hampe est presque nue ,
et porte à son sommet des Ûguys dispo-
se'es en ëpi.
Narthecium, mot grec qui signifie
baguette.
ï) Tî « n k L o N i A S. 257
XXr GENRE.
ÎTELONTAS, IIelosijb. Linn. Juss.
Lam. {Hexandrie-tri^ynie. L. Gm. )
Garacfi?r/?^rf«-^n\7ii^. ( orolle à six divisions;
«I . étr nés plus lonpnes qu^ la corolle;
ovJre trigone; trois 'çs^urls} cap-
sule à trois loges, à ^ .u ieil|L graines.
Les fleurs sont en epï; quelquefois
toutes les feuilles sont radicales j d'au-
tres fois elles naissent des racines et des
tiges , et la plante a le port d'un aspho-
dcUe.
K
». ,
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IMAGE EVALUATION
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1.0
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Sciences
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:!
2S8 HISTOIRE NATURELLE
XXII' GENRE.
MELANTHJON, Melanthium, L.
J. Lam. {Hexandrie-trigynie, L. G.)
Caractère générique. Corolle à six divi-
sions; six étamines; trois ovaires réunis j
trois styles \ capsules réunies, à plusieurs^
graines.
Les fleurs sont ordinairement en pa-
nicule , rarement en épi.
XXIir GENRE.
WURMBÉE, JVuRMBEA. Thunb. J.
mss. {^Hexandrie-trigynie., L. G.)
Caractère générique. Corolle tubulée , à
limbe à six divisions ; six étamines na'is-
sant de la gorge du tube ; trois ovaires
réunis ; trois styles j capsule» réunies k
plusieurs graines.
'■'pA
E.
L.G.)
IX divi-
réunis j
lusieurs
enpa-
E.
mb. J»
G.)
lée, à
S nais-
îvaires
lui es k.
\>
' Il
-i'
f . i
if
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I I, ,,i iMlliMMMinlIMii'
A^ ' ^^19
Tom . FT.
m
Ded-eve del
a, . Veratrxiiu .
J>emxmck^ Jcu^-
m
-;*
il 4
1
l
■•?Mi|«®
n.
DES VÉRATRES» ^69
XXIV GENRE.
yÉRATRE, veraire, Bellëbore blanc;
Veratrum, Linn. Juss. Lamarck.
( Hexandrie-trigynie, L. Gm.)
\
Caractère génériq. Corolle à six divisions;
SIX etammes ; trois ovaires distincts avor-
tant dans quelques fleurs j trois styles
courts ; capsules réunies à leur base, cha-
cune à deux valves s'ouvrant en dedans •
plusieurs graines membraneuses atta-
chées au bord des valves ; embryon très-
petit à la base d'un périsperme charnu.
Les feuilles sont engainantes, ova-
les , marquées de nervures longitudi-
nales; les graines sont entières j les fleuri
sont en panicule.
û
I
i i
36o HISTOIRE NATURELLE
XXV' GENRE.
COLCHIQUE, CoLCHtcuM. L. Juss.
Lam. (^Hexandrie-trigynie, L. G.)
Caractère générique. Corolle tabulée , lon-
gue , à limbe à six divisions rapprochées
en cloche ; six étamines nées du tube ;
trois ovaires réunis à leur base ; trois sty-
les } capsules à deux valves chacune , s'ou-
yrant en dedans à leur sommet ; plusieurs
graines rassemblées au bord des valves ,
dans l'endroit où les trois capsules , réu-
nies à leur base , se divisent.
Les plantes de ce genre ont l'aspect
du safran et du gentliyliis.
A la base de la bulbe de l'année prë-
cëdente et dessous ses enveloppes , naît
une petite bulbe jetant des racines par
sa partie inférieure , et donnant nais-
sance à un bouton revêtu d'une gaine
cylindrique à moitié plongée dans la
terre, et fendue d'un côté à son sommet.
imr wEMi '^
1
reu-
DES COLCHIQUES. 261
Doux à six fleurs sortent de la gaine;
elles ne jont point accompagnées de
feuilles : celles-ci ne se montrent qu'avec
les fruits; elles sont alongées, marquées
de fines nervures. Les feuilles radicales
sont engainantes ; celles qui naissent
sur les tiges les embrassent à demi. Ces
tiges portant chacune un fruit, ne se
montrent qu'après la chute des fleurs.
Cependant la bulbe se gonfle de jour en
jour; celle de l'année précédente , prèle
à se détruire , est repoussée ; celle de
l'année suivante commence à se déve-
lopper. L'ancienne bulbe est pour la
nouvelle ce que le cotylédon et le pé-
risperme sont pour l'embryon ; elle l'en-
Teloppe à sa naissance , ensuite placée
sur le côté , elle la nourrit dans sa jeu-
nesse; enfin, elle se flétrit et disparoit
quand l'autre est vigoureuse. Ordinai-
rement la même bulbe en produit deux
à-la-foia , l'une inférieure , l'autre su-
périeure ; la première se déyeloppe
comme on vient de le voir ; l'autre plus
Botanique. VI, a3
2f)2 HISTOIRE NATURELLE
foible donne à peine des fleurs, et ne
produit pas de fruits.
Le colchique a une odeur forte et
nauséabonde; sa bulbe est employée en
cataplasme. Prise intërieurement , c'est
un poison très-actif ; l'ëmétique et le
lait chaud lui servent de contre -poison.
On peut cependant s'en servir en mé-
decine ; mais cela demande beaucoup
de prudence. En faisant macérer dans
du vinaigre et du miel la rapure de col-
chique, on obtient Poxymel colchique
de Storck, vomitif ou diurétique, sui-
vant que la dose est plus ou moins forte.
Ce remède est précieux dans Phydro-
pisiect rasthme pituiteux. Les pilules
de poudre de colchique sont le plus puis-
sant des fondans contre les obstructions.
I^ pulpe de la bulbe lavée dans l'eau
donne une farine très -fade , avec la^
quelle on préparc un bon amidon. Il est
à remarquer que l'ancienne bulbe n'a
aacune âcreté. C'est dans la nouvelle
que sont concentrées toute» les proprié,
tes de cette plante.
LE
rs, et ne
forte et
ployëe en
ent , c'est
lue et le
e -poison,
r en nië-
)eaiicoup
Ter dans
^e de col-
olchique
[ue, sai-
ns for te.
l'hydro-
s pilules
lus puis-
uctions.
isTeau,
avec la-
)n. Il est
ilbe n'a
louvelle
proprié*
DES MÉRENDÈRES. 265
X X V r GENRE.
MÉRENDÉRE, Mebender^, Ram.
( Hexandrle-trigynie, )
Caractère générique. Corolle campanule©
a SIX divisions , terminées inférieurement
par autant d'onglets longs , étroits et
rapprochés en tube j anthères en flèche
hxéos sur les hlets ; trois ovaires réunis à
leur base; trois styles déliés; trois cap-
sules , à deux valves chacune, s'ouvrant
en dedans ; graines attachées sur le bord
des valves jusqu'au point de séparation
des capsules.
Cette espèce nommée par Ramond,
merendère bulbocode {merendera bul-
bocodium), ressemble singulièrement
au bulbocode printanier. Elle croît dans
toutes les prairies et sur toutes les pe-
louses des Hantes -Pyrënëes, depuis
trois cents jusqu'à onze ou douze cents
toises au-dessus du niveau de la mer. Sa
ileur solitaire et sessile paroît au com-
m^
364 insToinF. naturelle
wiencement de l'automne. Les feuille»
ne commencent à poindre qu'ai)rès la
chute de la fleur. Elles sont au nombre
de trois, longues, étroites, charnues;
elles se courbent et se plient en gout-
tière à la dernière époque de leur dé-
veloppement. Le fruit ne sort de terre
qu'au printemps suivant, et alors il e.st
impossible de distinguer cette plante
du colchique do montagne ( colchicum
montanum, Linn. ). La bulbe se com-
porte absolument comme dans le genre
précédent.
Le nom de merendera est celui que
les Espagnols, au rapport de Clusius,
donnent à des plantes analogues.
I
DES LILIACÉE5.
Z>IXli;M£ FAMILLE.
LILIACÉES, LiLiA. Ju88.
Caractère de famille. Corolle inférieure \
six divisions, dans la plupart égales et
régulières; sixétamines naissant à la ba«o
des divisions } ovaire simple et supérieur;
un style ou point ; trois stigmates; cap-
sule supérieure à trois loges , à trois val-
ves î valves se repliant intérieurement
pour former les loges , et portant lea grai-
nés attachées à leur bord, ou bien ne so
repliant point , ayant chacune une cloi-
son mitoyenne , au bord de laquelle sont
^ fixées les graines ; graines ordinairement
planes, rangées en deux séries dans cha-
que loge ; embryon dans un périsperme.
PaESQUE toutes les plantes de cette
famille sont herbacées. Les tiges sont
ordinairement verticales et simples •
les feuilles radicales sont quelquefois
engainantes ; les autres souvent alternes
et rarement verticillees. Les fleurs sont
grandes, colorées ; apparentes, et dans
•«
'3
c66 HISTOIRE NATURELLE
beaucoup d'espèces elles pendent vers
la terre ; leur style est alors plus long
«juc leurs c lamines; leurs divisions sont
séparées jusqu'à la base. J'en excepte
l'yucca, dont la corolle est moins pro-
fondément divisée. Cette plante a la
ti^e et les feuilles d'un aloès.
1" GENRE.
l^^
i
ÏÏi
TULIPE , TvLiPA. Linn. Juss. Lam.
( Hexandrie-monogynie, L. Gm. )
Caractère générique. Corolle campanulée ,
à divisions redressées et sons nectaires:
point de style ; stigmate sessile ; capsuJo
oblongue, trigone , à angles obtus, h,
valves réunies par des fils croisés en ré^
seau ; graines planes.
Les feuilles sont engainantes et ra^
dicales; la hampe presque toujours dé^
nuée de feuilles, porte une seule fleur
redressée.
\»i-*'
.E
eut vers
«lus long
ions sont
excepte
)ins pro-
rite a la
J)>n, ^.
^*'l^ J^»0'.
s. Lam.
Gm. )
»anu!ée ,
ictaires :
capsule
>btU3 , ^
s en ré-»
s et ra%
urs" dë^
le fleur
^ iulina
2 liiliuni .
^fOmÎMhM*
■ ;
tl
'\
DES ÉRYTHRONIES. 267
Gœrtner observe que quelquefois la
tulipe a quatre loges.
l^ulipa, mot turc d'origine. On lit
dulipan dans Caesalpin.
I P GENRE.
ERYTHRONIE, Erythronivx^
L. Juss. Lam. ( Hexandrie. )
Caractère générique.. Corolle campanuléejr
divisions rapprochées à leur base , et re-
pliées en arrière à leur partie moyenne ;
les trois intérieures ayant chacune à leur
base interne deux callosités ; étamines
courtes ; capsule globuleuse , amincie à
sa partie inférieure } graines en fornis
d'oeuf,
ïiEs feuilles sont radicales et engai-
j^antes j la hampe porte une seule fleur
pendante.
Erythronium (Diosc.) d'un mot greo
qui signifie rouge, k cause de lacouleuK
de la corolle.
t.f
'jGH
a
^i
l(
HlSTOmE NATURELLE
^11' GENRE.
MÉTHONIQUE.^uperbe,^™,
--.. Ju. G.o.,os.. Linn. La,„.
( -ttexandrie, )
<^'^rac,êregénénçue. Corolle ouverte k ^'
Visions étroites #.^ i« ""verte à di-
«raine, gîob;,:;;^^;;"-'' '" ^'"'" J
bryon petit replié surluî ^- !' ""■
I.» .«'.1. . "^* «»'cliinues.
■^a methonique superbe C 1/ •
cvnU , ' ^"'^ ^'P*=« «le ce genre
Cl oit sur la côte de Malabar S« f '
est tubéreuse, et «a t7™ ^^ "'"«e
S.->pa„te.Se;feiresÏe,rer,"'
^"e^du„p,ed,du«yeftvifetbrilia„t,
DES MÉTHONIQUES. 2J6()
indifféremment alternes ou opposëcs ,
resserrées à leur base en pétiole très-
court, sont ovales, lancéolées, marquées
de fines nervures longitudinales, et se
terminent en une longue pointe tour-
née en vrille, à l'aide de laquelle cette
plante débile s*atlache aux corps envi-
ronnans. Ses fleurs sont pédonculées,
Irès-grandes, pendantes, et naissent à
l'aisselle des feuilles ; elles sont d'un
vert pâle avant de s'ouvrir, mais une
fois épanouies, leurs longues divisions
ondulées et rejetées en amère, se colo-
rent de jaune à leur base , et d*un rouge
ëclatantà leur sommet. Leurs vives cou-
leurs contrastent avec le vert rembruni
du pistil.
Les indigènes de la côte de Malabar
attribuent de grandes propriétés à la
partie de la racine qui est tournée verg
le nord. Au rapport de Rheede , le fruit
est employé quelquefois pour faciliter
les accouchemens.
Methonica , nom du Malabar.
270 HISTOIRE NATURELLE
H
I V GENRE.
UVULAIRE, Uruz^Rf^. L. J. Lam.
( Hexandrie. )
Caractère générique. Corolle à divisions
redressées, creusées à leur base d'une fos-
sette distillant un nectar ; étamines plus
courtes que le style ; stigmates divergeas
et recourbés; capsule oblongue, trigoue ;
graines arrondies j comprimées.
Les plantes de ce genre ont le port
des convallaires. Leurs feuilles sont ses-
ailes ou embrassantes; leurs pédoncules
sont axillaires, et portent une ou deux
fleurs. Michaux a observé plusieurs
uvulaires de l'Amérique septentrio-
nale , ayant une baie au lieu d'une cap-
sule. Ce caractère ramèneroit ce genre
dans la famille des asparagoïdes.
Uvularia, ainsi nommé parce que les
fleurs sont disposées en petites grappes.
DES FRITILLAIRES. 27I
V GENRE.
TRITILLAIBE, Fritillaria, Lin.
Juss. Lam. {Hexandrie.)
Caractère générique. Corolle campanulée,
à divisions redressées , creusées à leur
base d'une fossette arrondie , distillant
un nectar ; étamines plus courtes que le
atvle ; capsule oblongue , à trois angles
obtus; graines planes.
La racine a deux bulbes; la tige est
verticale ; les fleurs .sont terminales ,
solitaires et nues , ou disposées en épi
lâche et accompagnées de spathes.
Fritillaria àcfriiillus, cornet à jouer
an dez , probablement à cause des pe-
tites taclies carrées dont l'intérieure de
la corolle est parsemée , et qui repré-
sentent en quelque sorte un damier.
w
f ,
272 HISTOIRE NATURELLE
Vr GENRE.
IMPÉRIALE, lMP^ni^r.rs. Ussieu.
Fritillaria. L. Lam. {Hexand.)
Caractère générique. Corolle campanulée .
a divisions redressées , creusées à leur
base d une fossette arrondie , distillant
un nectar } étamines plus courtes que le
style î capsule à six angles , à bords tran-
chans , à valves réunies par des fils croisés
en réseau j graines planes.
La racine est tubéreuse ; la tige est
«impie , nue à sa partie moyenne , ayant
des feuilles à sa base et à son sommet,
et au-dessous de ces dernières, portant
«X fleurs axillaires et pendantes. Les
capsules sont redressées.
L'impériale classée dans Unné sous
le nom de fritillaire impériale {fiittl-
laria invperialik , L. ), seule espèce de
ce genre , paroît être originaire de la
Perse. Elle est venue en Europe par
---^■-'mtmgmk'M
DES IMPÉRIALES, •.,■;
Comtantinople. On la cultive dan,, ..o.,
parler.es , E s YUCCAS. 277
«M panicule, accompagnées chacune
tl'iiuc spathe, naissent du milieu dv»
feuilles. Ce genre diffère des plantes de
cette famille par son stipe et ses fleupa
en panicule, et il a quelques rapport»
avec les bromelloïdes.
L*yucca à feuilles d'alocs (y acm û/of.
folia,lj.) a un stipe élevé j dos feuille»
roides, d'un vert-brun, épineuses à leur
bordj des fleurs pourpres, odorantes,
en panicule serrée. Cette belle plante
croît à la Jamaïque et à la Vera Crux.
Les Indiens en recueillent lès feuilles,,
et en retirent par divers procédés des
filamens semblables à ceux du chanvre.
Us en font une toile pour leurs ha-
macks.
4\
'•TèP-
II
378 HliiirOIRE NATUREi TE
ONZIEME FAMILLE.
BROMELOIDES, Bromelia. Juss.
{^JJexandrie^monogynie, L. Gm. )
Caract, de famille. Enveloppe florale à six
divisions plus ou moins profondes » for*
mant une corolle y ou un calice et une co-
rolle distincts, tantôt supérieurs^ tantôt
inférieurs ; divisions égales ou inégales ,^
trot d'entr'elles alternes avec les troJ&
autres, étant sensiblement plus grandes;
six etamines prenant naissance , soit à la
base , soit au milieu des divisions , soit
sur des corps glanduleux recouvrant l'o-
vaire î ovaire sii-iple , supérieur ou info-
tieur ; un style ; stigmate fendu en trois.
Fruit à trois loges ; baie ne s'ouvra nt
point ou capsule à trois valves j loges k
une ou plusieii rs graines.
Les feuilles sont engainantes et d'or-
dinaire radicales. Les ileurs sont dispo»
aées en épi , en panicule ou en çorymbe \
chacune a une spa^be.
Dans la famille- ^ écpiente , Fenve-
R t: s b r o m e r, o i d e s. 279
loppe iloraie funiie une corolle à divi-
sloiis profondes , ordinairement rcgu*
lière, ou dont rirrcgularité est peu mar-
quée. Dans celle-ci, mx contraire, lea
six divisions sont commuuément irré-
gulières. Celles du centre, tantôt plus
grandes, tantôt plus petites, offrent une
corolle , tandis que les divisions exté-
rieures ont la consistance calicinale«
. Dans les liliacées , la corolle se développe
à la base de l'ovaire. Dans les brome-
loïdes, elle se développe quelquefois à
sa base , quelquefois à son sommet. Ici
le fruit est une baie ou une capsule ; là ,
sans exception, c*est toujours une cap-
suie. Les fleurs de ces dernières sont
souvent solitaires , peu nombreuses et
pendantes au sommet d'une tige ou
d'uno hampe verticale. Les fleurs des
broni^îo'iV'es foriîx^nt un épi, une pani-
cule ou une corymbe qui s'élève du mi-
lieu des feuilles radicales. Dans les li-
liacées , les feuilles de la racine ne sont
pas toujours engainantes j celles dtj h
I
l
Soo lIISTeniE NATUREf.LK
tige sont sessiles , souvent distribue'es^
en spirale, quelquefois en verticille, et
toutes sont molles et fiexibles. Dans les
bromeloïdes , les feuilles sont engai-
nantes, radicales et dures. Enfin, le»
liliacées ont une racine tubéreuse ou
bulbeuse, et les bromeloïdes une racine
rameuse et fibreuse. Il est dans l'une et
l'autre famille deux gL ires que le port
réunit alors que le caractère de la fleur
les sépare j c'est l'yucca el l'agave. Tous
deux ont un spadix plus ou moins haut ,
couronné de feuilles fermes, divergeur
tes , terminées par une épine j tous deux
portent une belle panicule terminale :
mais dî^s l'yucca, la corolle à divisions
très-profondes est inférieure; et dans
l'agave, au contraire , la corolle en en-
tonnoir a son tube fixé au sommet de
l'ovaire ; l'yucca a plus d'analogie avec
les liliacées , et l'agave en a davantage
avec les bromeloïdes ; l'un et l'autre
ont des rapports avec les aloès.
■*'-r
DES BROMELOÏ D ES. 2^^
Anatomie des Bromeloïdes^
Xerophita Madagascariensîs. Jussieu,
liA tige de cette plante est formée cl&
filets réunis par le tissu cellulaire.
Chaque filet est composé, i». d'im
cylindre central, de fausses trachées,
de tubes criblés de pores et de tissu cel-
lulaire alongé de la base au sommet;
2\ d'une enveloppe de tissu cellulaire
assez lâche recouvrant le cylindre cen-
tral ; 3°. d'une seconde enveloppe re-
couvrant la première , et composée de
cellules très-alongées , d'un diamètre
très-petit, formant ce que j'appelle /mT^.
cellulaire.
Le tissu cellulaire, bien qu'il soit lie
dans toutes ses parties, est disposé de
telle manière qu'il semble se paitager .
entre les filets-, il forme une zone autouc
de chacuL' d'eux.
Les filets solides, semblables à ceux
que nous avons observés dans les fou^
;•?•
à
282 HISTOIRE NATURELÎ.E
gères , se joignent , se divisent , se joi-
gnent encore , et forment alternative-
ment des cylindres plus ou moins épais ;
quelquefois aussi ils s'unissent en grand
nombre , gagnent peu à peu la super-
ficie de la tige et se prolongent en bran,
elles. Je n'insisterai pas sur ce fait • je
renvoie encore à mou anatomie des fou-
gères.
La circonférence de la tige du xero^
phyta ne diffère en rien du centre j Iç
tissu n'est ni plus ni moins serré , et il
n'y a pas la moindre apparence d'ëçorcft^
m
i
y
, se joi'.
^native-
is épais ;
n grand
'• super-
n bran^
fait j je
des fou-
11 xero-^
itrej le
'é , et il
'ëçorçe-i
i> fi d B U R M A N N E s. 285
L
Ovaire supérieur.
I" ,G E N R E.
BURMANNE, Buhm^^^,^. l J„.„.
I^"i. ( Voyez 3' vol. Hexandrie^
tnunogynie. L. Gm. )
11° GENRE.
TILLANDE, r.^^^»,,^. ^ j„^,
Lam.
Carac/^re générique. Calice à trois divi-
sions ; corolle à trois pétales ou xnonopé-
tale tabulée à bord à ttois divisions :
étam.nes attachées au fond de l'enve-
loppe florale ; capsule trigone à angles
Stéer^^^^^^^^'^^^-'^-fi^^^^^^
Beaucoup d'espèces sont Iierbacéeg ,
parasites ; les unes ont le port de l'a-
gave , les autres de l'aloès ou des ananas
'M
a
V
284 HISTOIRE NATURELLE
Dans la plupart, les fleurs naissent on
epi ou en panicule au sommet d'une
hampe.
ÏW/««ç/*,„ , du nom de l'auteur de
la Flore d'Abo.
I I.
Ovaire inférieur.
III' GENRE.
X:EROPHYTE,Jt^«o^^r^^.L j.
Lam. ( Voyez 3c vol. Hexandrie.
monogynie. )
i
naissent on
iinet d'une
l'auteur de
E,
'xandrie-
"'^mtmmm
7^^
Paa
%
I ï
lil
m
i
Jie^eve dfl
Jironiolia .
Itete^r tfculp .
w&pr TJciû^y
DES BROMÈLES. 285
IV GENRE.
BROMELE, Ananas; Bromeuh. L.
Juss. Lam.
Caractère générique. Calice tubulé à trois
divisions i corolle à trois pétales plus
lon^s que le calice , ayant chacun un ap-
pendice a leur base ; étamines attachée,
au sommet de la corolle , ou sur u„ corp.
glanduleux recouvrant l'ovaire ; anthères
droues, en 1er de flèche, stigmate divisé
*^n trois ; ba.e ayant un ombilic à son
commet; loges à plusieurs graines.
^ Les espèces de ce genre sont herba-
cées -, quelques-unes sont parasites. Le»
ft^uiUes sont radicales, canaiicul^es, sou,
Vtiit épineuses à leur bord Les iîeurs
sont disposées en épi, en corymbe ou
en panicule.
L'ananas a une saveur préférable à
tous les fruits d'Europe. L'espèce d^
bromèle qui le produit ( hromelia ana-
nas, L.) a des feuilles radicales creu<
P^otanique. VI. ^c
I
IJ
i
iic^^ HISTOlllE NATURKri.R
secs en gouttière, épi lieuses à leur bord,
assoz semblables à celles de Taloès, mais
moins épaisses et moins succulentes. Sa
lige est verticale , haute d'environ deux
pieds , garnie de quelques feuilles cour-
tes -, ses fleurs sont bleues, terminales ,
réunies en épi trcs-serré ; les ovaires
sont très -rapprochés ; les baies en mû-
rissant s'unissent les luies aux autres,
et composent un seul fruit semblable,
par sa forme, au cône du pin. Ce fruit
est jaunâtre en dehors et blanchâtre
en dedans ; son sommet est couronné
d'une touffe de feuilles qui , étant mise
en terre, produit une nouvelle plante.
Il naît aussi des rejetons sur les côtés ;
mais ils sont plus lents à se développer.
On connoît plusieurs variétés de l'a-
nanas. Les plus estimées sont V ananas
pain de suire, et V ananas pomme de
Tiiinette. Cette dernière est la seule dont
Je fruit ne fasse point saigner les gen-
cives.
Le bromcle,.fmanas, est originaire
DES B R O M h L E S. 287
cîcs Indes orientales ; transplanté eu
Amérique, il s'y ^st multiplié avec une
extrême facilité. On le cultive en Eu-
rope dans les serres. Le fruit donne par
expression une liqueur enivrante , ([iii
fortifie, arrête les nausées, réveille les
esprits , provoque les urines. Les fem-
mes enceintes doivent s'en abstenir.
On mange aussi l'ananas confit.
Je dois ajouter que la culture fait
avorter les graines.
Brornella , du nom d'un bolanislc
suédois.
tiSS
HISTniRp; NATTînF.frH
I l' t
V* G E N R E.
rURCni5:E,/'r/;rrirF^. Vent.
AoAVw. Linn. Jnsn. I,nm.
Caracfht f^Mriqun. Coroll,, cumpnnnl/i»
« «IX divisions «^pnlrs ; rtnmincH nftiir,hé<»i
sur une «lando qui rrronvro l'ova.rc ;
filets npphitis v«ni In hd.s»., ni«u« nu som-
met, nr sortant point do ]ji coroll« j Myiff
épnia à sa partir» inlV-rieure } stigmate à
trois lobes peu inarc^ués.
La furcr^e est une plante bulbeuse,
à feuilles radicales, catmliculdos , dis-
postfes sur plusieurs rangs, épineuse»
sur leur bord. La hampe est trè^s-dlc-
V(?e , garnie dans preâquc toute m lon-
gueur de rameaux alternes, plusieurs
fois divisas, couverts de fleurs et munii
à leur base de feuilles eu forme de .spa-
the. Cette plante , qui est la plus belle
de cette famille, a fleuri sur la fin do
vendémiaire an n , dans le jardin du
I) r, « r ij If r it i': ic ft. y 89
Miinc^iiiti (l'IiiHloii'o niiliiidllo do l'iitJN.
( /oy. Ih I)r«( riplion (Io V^•lll^«lWll iImii>«
In Ixillrliii (In lu .Sotii'lr )iliilt>iiuilî()iio
dw Piiiii, II" 7H.) Lu li(iMi|)(' (|iii doi;iNoit
tl(^ (|iifilinA Ni'pl ponroH pui juin , «'«'Irvu
à lu liunl^-nr do Iniilr dnix pind?»-, nt
il r«l pn.l uhin r|ir«llr Ht) \'Ci\ i^lrvrn dii-
V/iiila/^r, HÎ lu pluritd n rrtl rli'«uiHin pur
lo i'ioid ((((*il lit NUI la liti -»■'
JkSSOÈ^'i
boi
1^ K s A T. O è
P9
>"illir pour lui donner plus de con-
s^sfance ; après quoi on la verse dans
des calebasses : elle y durcit avec le
temps.
rariÏt" ""'■"'■■'^ ««""prend plu,,ie„r,
vauete*: ma™, quoi qu'il e.i soi t,io
SUIS porté à croire que le climat et a
preparai.o„i„fIue„tpri„eipalemeuts„r
la nature des suc, „/<,^,. l, ,„^^^
e.tb„lla„tettra„spare„t; réduit en
poudre ,1 est d'une couleur jaune sa-
Iran , d un goût amer et aromatique ,
d "ne odeur forte et pénéirante : l'hé-
patique est d'un rouge-brun et livide •
sa poudre est d'un roux jaunâtre ; !'„„'
etlaulxenousviennentdel'Amérique,
lin to•'"^"'f*'^«yP'«'l^-^'al-
lm,mo,nsesl,mé, estreconnoissable
à on odeur nauséabonde, semblable à
celledela myrrhe: on le recueille en
^n „: 'rf '"'^""" ^^' ^"- ^'"^"^^
«ont purgatifs et toniques
Les Hotlentots font leurs carquoi,
»vec les t,ges d'une espèce dWo«., que
' ;.
5oo IITSTOIRR NATURELLE
Linné indique sous le nom spécifique
de dichotoma.
PInsitîurs ahès fournissent un fil
très-fort , avec lequel les Indiens de la
Giiiane font des bamacks et des voiles;
et les Portugais , des bas , des gants, etc.
Aloès ( Dioscor. ) , mot grec , dont
l'origine est orientale.
s-
I
I
i'
ï
nasSÈ^i
^^ ■
DKS ANTHÉRIQUES. 5oi
I I.
Fleurs en épi ; racines fibreuses ; corolle à
six divisions portant les étaminea à leur
base.
Iir ET IV GENRES.
ANTHÉRIQUE , ^ifranmcrM. L.
Juss. Lam.
PHALANGE, Phalangiui^. Linn,
Lam. Juss.
Caractère générique. Corolle à divisions
trè.^-profondes , ouvertes ou rapprochées.
Filets des étamines déliés et velus ; un
stigmate; capsule triangulaire; graines
anguleuses.
Les espèces de ce genre ont des
feuilles imbriquées, fistuleuses ou suc-
culentes ; des ëpis de fleurs terminaux
ouaxillaires, souvent rameux. Après
la germination , la première graine
porte latéralement à l'extrëmitë d'un
••
»ii>,iMW-. . --mt^mi
502 HTSTOIRK NArURRLLE
fil le petit bourrelet qui accompagnoit
l'embryon dans la graine.
Anthericum vient de deux mots
grecs, dont l'un signifie /5e«r, et Tautre
épi.
La phalange , dont le nom est le
même que celui d'iine autre plante ,
qui passoitpourgucrir la irorsure d'une
iiraignee appelée phalangium par les
Grecs, diflere de l'antliérique par des
étamines dénuées de poils, et sa ger-
mination qui ressemble à celle de l'as-
phodellc.
^' GENRE.
ASPHODELLE, ^...o...... I.
Juss. Lam.
Caractère générique. Corolle à ,r • •
fibreuesouforme'esd'unfaisceaudctû-
, '^"'"^ ^•""""'le développée, se mo
A^ u ^ ' ^^^"X OU trojs pieds
^e haut ; sa racine est tubéreuse , vi-
jace; ses feoines sont radicales, don.
r- en s,a,ve, douces au toucher, l„i-
'-tcsctdWbeauvertisahau,„
1
ii
5o't HlSTOinF NATTTTtELLK
eyliridrique, lisse, luisante , de la gron*
seur du petit doigt , simple on rameuse.
Les fleurs, grandes et blanchtitres,
disposées en ëpi , sont très - sernies ;
chacune a luic spatlie membraneuse ,
lancéolée , d'une couleur brune. Sou-
vent sur le même épi les fleurs de la base
sont en fruit; celles qui viennent im-
rnédiatcment au-dessus sont défleuries ;
plus haut elles sont en pleine floraison ;
au sommet elles sont encore en bouton.
*- La station de cette plante s'étend de
l'Espagne en CarnJoîe : elle est com-
mune dans les cnviroris deNarbonne :
on la trouve aussi dans les Pyrénées ;
elle couvre quelques montagnes de
moyenne hauteur, et ne descend point
dans les vallées.
Les racines de cet asphodelle ont
une acreté qu'elles perdent dans l'eau
bouillante. Dans les temps dedisette on
en a quelquefois extrait une farine,
avec laquelle on a fait dn pain.
Les anciens plantoient ïasphodelh
» K s BASILE S. 5()5
«npWis (les tombeaux : lo viil^'airo
cioyoit que les mancs des nioil^ «'en
nourrissoient.
Mpliodellu.^ ( Diosc. PI. ) signiHe
iceptre en grec.
III.
Pleurs en épi ; racines bulbeuses; coroll»
tubulce à sa base.
V r GENRE.
BASILE, Basîj.ma. Juss. Fritilla"
RiA. Linn. Lam. ( Voyez 3» voL
Mexandrie-monogynie. )
5t)6 IIISTOIUE NATURELLE
V J r G E N R J^.
HYACINTHE, lÎYAciNTHus. Linn.
Juss. La m.
Caractère générique. Corolle globuleuse ou
tabulée , à six divisions plus ou moins
profondes ; ovaire ayant trois pores à son
sommet ; un stigmate ; chaque loge de la
capsule à deux graines : germination de
Tasphodelle.
L'espèce la plus commune de ce
genre est Vhyacinthe non-écrite ( hya-
cinthus non-ficriptus , Linn.). Elle croît
en Angleterre , en Espagne , eu Italie,
en Suisse , en France , en Perse : on la
trouve fréquemment aux environs de
Paris : ses feuilles sont lancéolées ; ses
fleurs disposées en épi ; sa corolle est
quelquefois bleue, quelquefois blan-
che , tubulée , globuleuse à sa base ; ses
divisions sont roulées en dehors \ son
•tigmate est humide ; chaque fleur est
DES P H O R M I O N S. ^07
Rccompa^nu^e de deux spatlies, ordinai-
romcMit plus longues qu'elle. Cotte plan-
te aime les bois et les lieux ombrages.
Ce n'est point la fleur sur laquelle le»
poètes feignent qu'Apollon, au déses-
poir d'avoir tuë Hyacinthe, écrivit ses
j^f'mlssemons pour en éterniser la md-
iru)ire. Uhyacinthe des anciens est le
ih'Iplanium ajacis : on y voit ces
caractères AIAIA, ou plutôt ceux-ci:
AIAIA,
A^HPet IX' GENRES.
PlIORMION, PnoRMîUM. Forst. J.
CiiLAMiDiA, Gœrt.
MASSONE, Massonia, Thiinb. Juss.
son
3o8 HISTOIRE NATURELLB
I V.
Fleurs en épi ; racine bulbeuse ; corolle à
six divisions portant les étaniines à leur
base.
: u
X^ G E N R E.
CYANELLE, Cyanella. Liiin. Juss.
Lam. (V. 3« vol. Ilexaiidrie-monog,)
X r GENRE.
ALBUQUE, AhBucA. L. Juss. Lara.
Caractère génér. Corolle à trois divisions
intérieures droites, rapprochées, glan-
duleuses à leur sommet , et à trois divi-
sions extérieures ouvertes i trois étarai-
nes stériles opposées à celles-ci ; trois fer-
tiles opposées aux autres ; style épais en
pyramide renversée ; stigmate pyramidal
aigu , entouré de trois pointes planes j
germination de Tasphodelle.
Selon Tliunberg, toutes les ëta-
uiines de Valbuque visqueuse sout fer-
^fVXÊ^^^
BBS 5CILLES. ^0^
tîles. Le même auteur dit , que les
Hottentots mâchent la tige de la grande
alhuque [alhuca major) , pour se dé-
saltérer dans les grandes chaleurs. Cette
tige est succulente et mucilagineuse.
Albuca , dérive iValbus , blanc,
X I I« GENRE.
SCILLE, S CILLA. Linn. ^ tss. Lam.
Caractère générique. Corolle tout-à-fait
ouverte se détachant proinptemcnt. Fi-
lets des étamlnes applatis et dilatés éga-
lement à leur base ; un stigmate : geimi-
nation de l'asphodelle.
Ce genre se confond avec le genre
ornitogale.
La acille maritime {scilla mariti^
ma, L. )a une bulbe très-grosse , rou-
geâtre, formée de plusieurs tuniques
épaisses et charnues: ses feuilles sont ra-
dicales , verles , épaisses , visqueuses ,
loiigups d'un pied : du milieu des fcuil-
Botanique. VI. 27
I
•A-
5lO
HISTOIRE NATURELLE
les s'élève unehampo très-longue char-
gée de fleurs blanches , disposées en
corymbe terminal ; les spathes étroite»
et lancéolées sont comme brisées. La
bulbe donne une tige , des feuilles et
des fleurs sans être mise en terre. Son
suc irrite les yeux ; il est acre, amer,
nauséeux, apéritif, diurétique, pur-
gatif, émétique et anti-asthmatique :
c'est un remède très-énergique, qui de-
mande à être administré avec beaucoup
de ménagement.
Scilla ( Tiiéoph. Diosc. ).
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s
DES ORNITOGALES. 3ll
XII I* GENRE.
ORNITOGALE, Ornitogalum. L.
Juss. Lam.
Caractère génêr. Corolle ouverte. Filets
des étaraines applatis ; trois alternes plus
larges ; un style ; capsule trigone : ger-
mination de rasphodelle.
Dans Fornitogale jaune ( ornltoga"
lum luteum , Linn. ), les fleurs sont
presqu'en ombelle.
Uornitogalum umhellatum , Linn.
est appelé vulgairement dame cTonze
heures, parce que ses fleurs fermées
durant la nuit, s'ouvrent à cette heure.
Ornitogalum (Diosc. PL), laitd'oU
seau, en grec.
/
3ia HISTOIRE NATURELLE
V.
Ml
Fleurs en ombelle ; racine bulbeuse ; co-
rolle à six parties égales.
X I V« GENRE.
AIL, Ognon, Poireau j Allium. L.
Juss. Lam.
Caractère générique. Corolle ouverte ; ua
stigmate; une spathe à deux divi^iiun.s,
contenant beaucoup de fleurs au sommet
d'une hampe : germination de l'aspho-
delle.
Les espèces de ce genre ont le -^'S
feuilles fistuleuses ou planes j leura
fleurs en ombelle lâche ou serrée ; quel-
quefois au lieu de porter des capsules,
elles portent des bulbes. Dans quelque»
espèces, trois filets alternant avec les
autres sont surmontés de trois pointes ;
celle du milieu soutient l'anthère.
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DES AULX. 5l5
La bulbe est sphërique dans le cepa
de Tournefort, cylindrique dans son
porrum , composée dans son allium,
'Lmné avoit d'abord adoplé ces trois^
genres ; il les réduisit au genre allium,
d'après la critique de Haller.
^ Presque toutes les espèces habitent
l'Europe. Quelques - unes cependant
croissent en Afrique et en Asie. Linné
distingue:
1°. Les espèces à feuilles planes
^laissant de la tige, et à fleurs à cap-^
suies.
^ :2". Celles à feuilles comme les pre'-
cëdentes , mais à fleurs bulbeuses.
3^ Celles à feuilles cylindriques,
naissant'de la tige, et à fleurs à cap^
tuîes.
4». Enfin , cellesdont toutes les feuil-
.les sont radicales.
L'az7 oignon ( alllumcepct , Linn. ) ,
cultivé dans nos potagers , rentre dans
la quatrième section : sa bulbe est dé-
1 I
5l4 HISTOIRB NATURELLE
primée , arronclie ; formt;e de tuniques
churaues, solides, appliquées les unes
sur les autres; elles sont blanches ou
jrougeàtres, ce qui constitue deux va-
riétés sous le nom d'ognon rouge et
d'ognon blanc : ses feuilles sont radi-
cales , cylindriques , pointues , fistu-
leuses ; sa hampe , haute de trois pieds ,
nue , cylindrique , renflée dans son mi-
lieu , s'élève dVntre les feuilles. Les
fleurs sont terminales et ramassées en
tète arrondie.
La bulbe de cet ail est acre, d'une
odeur pénétrante : elle est diurétique ,
venteuse, aphrodisiaque. On s'en est
servi quelquefois avec succès dans l'hy-
dropisie; elle réussit dans les rhuma-
tismes chroniques , la teigne , les dar-
tres ; la variété rouge est plus acre que
la blanche ; Tune et l'autre sont plus
douces dans les climats chauds que dans
les climats froids. C'est par cette raison,
dit-on , que les Israélites prisoient si
haut les ognons d'Egypte 3 mais celte
•«-»; A
i
DES AULX.
Oli>
raison ne suffit pas pour expliquer la
différence dans les goûts des nations.
Jj'ail cultive (allium sativum , Linn. ),
qui conserve sous un ciel brûlant sa sa-
veur acre et caustique, entre dans tous
les alimeiis des peuples méridionaux.
Cette plante appartient à la section
d'aulx à feuilles applatics, naissant de
la tige et à fleurs bulbeuses -, sa racine
est composée de plusieurs bulbes for-
mées de timiques fort minces j sa tige
a un pied de haut ; ses fleurs bulbeuses
sont en ombelle arrondie. La bulbe do
Vail cultivé est antiliistérique , diu-
rétique , vcrmiluge , anti- pestilen-
tielle : elle excite la transpiration ; son
odeur est si pénétrante qu'elle infecte
le lait , la respiration et même la sueur :
on l'emploie dans l'Iiydropisie , les obs-
tructions , les maladies eu tanées , et dans
toutes les maladies qui résultent d'ato-
nie , d'épaississement et de stagnation
dans les humeurs.
Tout le moihle saii que les Egyptien»
itfMM
il i'
I
5i6 HîSToiRr: natuuet.le
acloroicnt l 'ail : les Grecs , a « con traire,
ravoienten horreur: les moissonneur*
et les soldats romains s'en nourrissoient.
On rapporte que Vespasien dit à un
jeune homme qui lui demandoit un
gouvernement : « J'aimeroh mieux
» que tusentisses /'ail que le parfum ».
Les Gascons et les Espagnols en ont
toujours fait un grand usage j et l'on
a observe que lorsque les gens de tra-
vail s'abstiennent d'en manger , leur
digestion devient plus laborieuse. Dana
les pays méridionaux de l'Europe, ce
goût ne s'arrêta pas toujours au peuple,
il gagna les gens de la cour. Eu i268,
Alphonse , roi de CastiUe , qui avoit
une répugnance extrême pour Vail,
institua un ordre de chevalerie, dont
les statuts portoient entr'autres cho-
ses, que ceux des chevaliers qui au-
roient mango de Vail ou de Voigrwn,
■ne pourroient paroître à la cour, ni
communiquer avec lea autres cheva-
fi
â
%
':'S.
i
i5
•ir* ;- i .
DES AULX. 3l7
liers pendant un mois. La dîme fie l'ai/
rendoit plus de mille ëcus par an à l'ar-
chevêché d'Alby.
Àllium ( Pi. ) latin radical.
VIN DU TOME SlXlàM£.
/
■-^^•tin.Mfi^Ê!'-'-