IMAGE EVALUATION TEST TARGET (MT-3) // 1.0 i.i 1.25 1^ •^ li;^ lllââ ë Uâ il|2£ us I- u IMuu 1.4 6" 1.8 1.6 V] è /à m. m. 0% ^^ ''ac la plus grand soin, compta tanu da la condition at da la nattaté da l'axamplaira filmé, at an conformité avac las conditions du contrat da filmaga. Original copias in printad papar covars ara filmad baginning with tha front covar and anding on tha last paga with a printad or illustratad impras- sion, or tha back covar whan appropriata. AH othar original copias ara fllmad baginning on tha first paga with a printad or illustratad impras- sion, and anding on tha last paga with a printad or illustratad imprassion. Tha last racordad frama on aach microficha shall contain tha symbol — ^ (maaning "CON- TINUED"), or tha symbol V (maaning "END"), whichavar applias. Maps, platas, chkirts, atc, may ba filmad at diffarant raduction ratios. Thosa too larga to ba antiraly includad in ona axposura ara filmad baginning in tha uppar laft hand corner, laft to right and top to bottom. aa many framas as raquirad. Tha following diagrams illustrata tha mathod: Las axamplairas originaux dont la couvartura 9n papiar ast impriméa sont filmés 9n commençant par la pramiar plat at an tarmmant soit par la darniéra paga qui comporta una amprainta d'impraaaion ou d'Illustration, soit par la second plat, salon la caa. Tous les autres exemplaires originaux sont filmés an commençant par la première paga qui comporta une empreinte d'impression ou d'illustration et en terminant par la dernière paga qui comporta une telle empreinte. Un des symboles suivants apparaîtra sur la dernière image de chaqua microficha, selon le cas: la symbole — *> signifie "A SUIVRE", le symbole V signifie "FIN". Les cartes, planches, tableaux, etc., peuvent être filmés à des taux de réduction différents. Lorsque le document est trop grand pour être reproduit en un seul cliché, il est filmé à partir da l'angle supérieur gauche, de gauche è droite, et de haut an bas, an prenant la nombre d'images nécessaire. Lea diagrammes suivants illustrant la méthode. 1 2 3 1 2 3 4 5 6 Hi; I HISTOIRE NATURELLE DES VÉGÉTAUX. *.''■ I t... TOIRE NATURELLE DES VÉGÉ CLASSÉS PA Avec la citation fie II Linné , et l'indicati peut faire des plan tel nierce, ragricultiire decine , etc. des figui nature, et un GEJSERA c^j^j^g^iifrie système de Linné , avec des renvois aux familles naturelles de A. L. de Jnssieu. Par J. B. LAMARCK, de l'Institut national de France, et professeur au Muséum d'Hist. naturelle ; Et par B. M I R B E L , membre de la Société des Sciences , Lettres et Arts de Paris ; professeur de Botanique à TAthéuée de Pal-is. T O M DE L'IMPRIMERI A PA Chez Deterville, rue du Battoir, n® i^. AN XI — 1 8 0 5. * *• 'i-i/v. . • •■^Wiw^ffv^'îW? ^ ' -iv • y 1 V« _ *-• ' .*J. /• ! ^* <* ' * . . ••♦ ' * * - î^ -1'^ .— ,!rfc . ,.__J'-^tf^^l^t^- - l! If 9 HTSTOTRE NATURELLE bles par la beauté de leur feuillage et par la beauté et la disposition de leurs fleurs. On en cultive plusieurs pour l'or- nement des jardins. Leurs feuilles sont toujours simples , presque toujours al- ternes , rarement opposées , et enfin roulées en dessous par les bords , sur- tout avant leur entier développement. Leur consistance est ordinairement ferme et coriace. Les fleurs sont dispo- sées en corymbe à Textrémilé des ra- meaux. Avant de Jussîeu cette famille étoit confondue avec la famille des bicornes. On Ten distingue par les étamines dont les anthères ne sont point surmontées de deux pointes , et par les loges du fruit qui sont formées par le bord rentrant des valves. On la distingue ensuite de la famille précédente pai le fruit à plu- sieurs valves , à plusieurs loges et à plu- sieurs graines dans chaque loge. On trouve dans cette famille des gen- re9 à corolle moiiopétale et à corolle DES KALMIES. 5 polyp«^ta]e ; cependant le groupe est na- turel : on voit par-là combien est grande l'analogie entre les plantes à corolle mo- nopétale et à corolle polypctale. I. Corolle monopétale. I'' GENRE. KALMIE, Kalmia. L. Juss. Lam. ^Bécandrie-morwgynie, L. Gm.) Caractère générique. Calice à cinq divisions profondes ; corolle en cloche évasée ; limbe droit muni intérieurement de dix fossettes , extérieurement do dix mame- lons saillans , et divisé en cinq lobes peu profonds ; dix étamines insérées au fond do la corolle j filets recourbés j anthères nichées dans les fossettes de la corolle avant son épanouisiement j caj .nie à cino loges. * Les arbrisseaux qui composent ce genre s'ëlève au plus à cinq ou six pieds. Ils ont beaucoup de rapports avec le» H 4 HISTOIRE NATURELLE arbrisseaux du genre suivant. Lcnrs Heurs , portées sur de longs pëdonculcs munis de bractées à la base , forment des espèces de corymbes à l'aisselle des feuilles ou à l'extrémité des rameaux. lies kalmies sont originaires d'Amé- rique j on les cultive dans nos jardins à cause de la beauté de leurs fleurs. On en connoît quatre espèces. La kalmie à larges feuilles [kalmia latifolia ,\Àm\. ). Cette espèce est ori- ginaire du nord de l'Amérique , et cul- tivée dans nos jardins. Sa hauteur est de six pieds ; il est toujours vert , et fleurit une partie de Tannée -, son tronc est droit , ses rameaux sont prolifères , et leur ensemble forme un corymbe. Ses belles fleurs d'un rouge vif un pen pourpré, sont également disposées en corymbe à leur exl. émité. Les feuilles cparses et ramassées au-dessous des fleurs , sont longues de deux pouces en- viron, moitié moins larges, rétréciesen pointe aux deux bouts , très-entières DES K A T. M î K S. 5 à îrur bord , d'un vert fonce , presque sans nei vures , polies , fermes etportce»^ sur de courts pétioles. Les pédoncules sont longs de plusd^un pouce , cliargé» de petits poils visqueux et ne portent cliacun qu'une fleur. Les corolles sont longues d'un demi-pouce.- Le bois de cet arbrisseau est très- dur. On l'emploie au Canada à faire des essieux, des poulies et d'autres ouvra- ges pareils. Le bois de la racine est jaune comme du bui», et employé aux mêmes usages. On prétend que se» feuilles sont un poison pour les brebis^ les bœufs , les chevaux , et qu'au con- traire elles sont saines pour les cerfs et les chèvre»; Kalnùa , du nom d'un botaniste suédois* 6 HISTOIRE NATURELLE I r GENRE. RHODODENDRON, Rosage; i?Jïo- DODENDRUM, L. J. Laiii. ( Vécati" drie-monogynie. L. Gm. ) Caractère générique. Calice à cinq division» profondes \ corolle un peu en entonnoir ; limbe ouvert et à cinq lobes \ dix étaini- nés courbées en arc de bas en haut j cap» suie à cinq loges. Les arbrisseau:s: de ce genre habitent presque tous les montagnes, en Europe, en Amérique , &c. On en cultive quel- ques espèces , à cause de l'extrême beauté de leurs fleurs. Ilss'élèvent de- puis la hauteur d'un ou deux pieds jus- qu'à sept àhuit. Leurs branches sont or- dinairement tortues. Les feuilles , dans plusieurs espèces, sortent de boutons coniques , ëcailleux , qui terminent les rameaux. Les fleurs naissent à l'aisselle des feuilles où terminent les rameaux- Elles forment un épi ou un corymbe , ^ DES RHODODENDRONS. 7 et sont solitaires sur de longs pédoncu- les , accompagnées de bractée à la base. Le rhododendron ferrugineux (ro^ dodendrum ferrugineum , Lin.). Cet arbuste couvre d'immenses étendues de terrein sur les Alpes et les Pyrénées, lorsqu'il est en fleur, pendant l'été. Les montagnes qu'il tapisse brillent au loin d'une couleur rouge.lOn ne le rencontre qu a une élévation de sept cents )ise« au-dessus du niveau de la mer. Sa hau- teur est d'un à deux pieds; il est bran- chu , irrégulier , tortu , raboieux, tou- jours vert ; mais nu dans la partie infé- rieure. Les feuilles sont entassées au sommet des rameaux, et du milieu d'elles s'élèvent de nombreuses fleurs rouges, grandes comme celles de l'o- ranger, etdisjjosées en grappe sur d'as- sez longs pédoncules. Les feuilles vertes et luisantes en dessus , couvertes d'une croûte couleur de rouille en dessous, dures et presque sessiles , sont longues d'un pouce ou un pouce et demi , oblon- 5 HISTOIRE NATURELLE giies et repliées en dessous par les bords. Les corolles sont en entonnoir,et un peu courbées en arc. Deux pétales inférieurs soni plus étroits. Les habi tans des montagnes se chauf- fent avec cet arbuste. Le rhododendron pontiquc ( rhodo- dendrum pontïcum , Linn. ). Il croît dans le Levant , à Gibraltar , dans les lieux humides et ombragés. Sa hauteur est de cinq à six pieds •, il est toujours vert. Son tronc est gros comme la jambej et garni, dès la base , de branches touf^ fues, inégales, tortueuses, nues. Les feuilles sont éparses et disposées vers le sommet des ram disposées aux aisselles des feuilles, ou à l'extrémité des ra- meaux, sont solitaires, ou en grappe, et accompagnées de bractées. L'azalée pontique ( azalea pontica , Linn. ). Cette plante croît abondam- ment aux environs de Trébisonde,avec le rhododendrum ponticunu Elle ne se -distingue de cette plante que par sa corolle jaune , qui n'a que cinq é ta- in i nés, et par ses feuilles qui sont ci- liées. L'odeur des fleurs de cette plante ressemble à celle des fleurs de la chè- vrefeuille; mais elle est incomparable- ment plus forte ; elle excite des vapeurs et cause des vertiges. Le miel que les abeilles tirent de ces fleurs rend furieux ou ivres ceux qui en mangent. Xcno - phon rapporte que lorsque l'armée des Dix mille approcha de Trébisonde, les soldats ayant mangé le miel des ruches qu'ils trouvèrent autour de la ville , DES AZALÉES. n « il leur prit un dëvoiement par haut » et par bas, suivi de rêveries, en sorte )) que les moins malades ressembloient j) à des ivrognes , et les autres à des » personnes furieuse^ » On voyoit la tej M comme après M néanmoins n\ » cessa le lendem|(in,|Bnviri )) heure qu'il av( » dats se levèrent )) triçme jour , mais^ » se trouve après ayoirpnf^nTforte « médecine », Asulea , d'un mot grec qui signifie être sec. ■•*». .-r- IS HISTOIRE NATURELLE II. Corolle presque polyyétale. liÉDi IV GENRE. iDON , Ledicrj Ledum, L. J. Lam. ijDécandrie-monogynie, L. Gm. ) Ct^actère générique. Calice très -petit à \^ HÉnfl dents } corolle à cinq divisions très- - {léofondes; dix étamines à anthères oblon- gùèfe^t droites ; capsule à cinq loges, ter- minée par le style et s'ouvrant par la base. On connoît tro? s espèces de lédons, une espèce croît en Europe , les autres croissent en Amérique. Ces arbustes vivent dans les lieux marécageux, licur aspect est agréable ; leurs feuilles sont roulées en dessous par les bords. Les fleurs solitaires sur des pédoncules munis de bractées , terminent les ra- meaux sous la forme d'un épi épanoui en corymbe. DESLÉDONS. i5 Tue Uàon des marais (ledum palus- tre, Linn. ). Il croît abondamment dans les lieux ombrages et maréccigeux des contrées septentrionales de l'Eu- rope; mais il est très-rare ailleurs, et on ne le cultive que très-difficilement dans les jardins. Il s'ëiève à la hauteur d'un pied ou un peu plus. Sa tige , nue à la partie inférieure et branchue , porte à son sommet des rameaux cou- verts de duvet roussâtre et garnis de feuilles éparses, presque sessiles, lon- gues d'un pouce et linéaires, roulées par les bords comme celle du romarin , vertes en dessus et couvertes en dessous d un coton couleur de rouille. Un co- rymbe de fleurs blanches termine les rameaux. Le calice est à peine appa- rentj les corolles ont trois ou quatre lignes de diamètre. Chaque fleur , avant son développement, est enfermée dans une écaille concave et rougeâtre. II naît quelquefois de l'extrémité des rameaux à la base du corymbe des fleurs des ra^ liotaniqwe. X, 3 i4 HISTOIRE NATUKKLLfc: ineaux stc^rilcs qui font paroître les ileurs jatérales ou centrales. L'odeur de cetarbuste est très-péné- tranle «t un peu narcotique. On le met avec le linge pour chasser les teignes. Dans le Nord, les cultivateurs en met- tent dans leur grenier avec leurs grains, et il en iAoh^nc les rats. Los paysans de la Suède le font bouillir dans l'eai. , et lavent avec la décoction leurs bes- tiaux pour faire périr leurs poux. En Allemagne , on le fait entrer dans la composition de la bière pour la rendre odorante; mais il lui communique, avec sa bonne odeur, sa qualité nar- cotique. Le lédon à feuilles larges ( ledum la^ tlfoUum, Linn.). Thé de Labrador. Il habite les lieux marécageux au Canada, dans le Groenland, au Labrador. On le cultive plus aisément que le précédent. Au reste, il lui ressemble parfaitement. Seulement, il est plus grand dans toutes ses parties. Ses feuilles sont ovales I V (J DES RHODOllA, &c. i5 obîoïigues, ses fleurs sont plus nom- breuses. Dans son pays natal on le prend eu 'nfusion en forme de thc^. Celte infu- Mon est pectorale, odorante etagreable. Ledum ou Lédon , nom que Diosco- 1 ide donnoit à une espèce de ciste. V% Vr ET Vir GENRES. RITODORA.Linn.Juss.Lam. ( Décandrie-monogynie, ) BEFARIA. Mut. Linn. J„ss. Lam. ( I>odécandrie-monogynie, ) ITEA. Linn. Juss. Lamarcfc. {Pentandrie-monogjnie. Voy. 3« vol.) l6 HISTOIRE NATURELLE VINGT-NEUVliME FAMILLE. BICORNES, Ericje. Jiiss. Caractère de famille. Calice d'une pièce persistant , ordinairement inférieur et profondément divisé ; corolle monopc- tale, quelquefois profondément divisée, insérée le plus souvent au fond du calice ou sur une glande calicinale, et rarement au sommet du calice, i>e desséchant ordi- nairement sans tomber après la floraison; étamines en nombre déterminé, distinc- tes , et insérées au même point que la corolle ; anthères très-souvent fourchues à leur base , mais se renversant presque toujours et présentant les deux cornes en haut j sommet des cornes percé d'un pore par où s'échappe la poussière séminale j ovaire ordinairement supérieur} un style • tin stigmate très -souvent simple j fruit supérieur ou inférieur divisé en plusieurs loges , et contenant plusieurs graines j très -rarement une baie j ordinairement une capsule à plusieurs valves portant à leur milieu une cloison , et fixées par leur base à un axe central ; graines en général (crès-petites ; périsperme charnu. Les anthères, dans la plupart des DES BICORNES. I7 genres (Ir la famille, se prolongent en deux pointes à leur base. Ce caractère distingue le groupe et explique le nom de bicornes que Linné a donné aux plantes qui le composent. Ces végétaux se plaisent dans les lieux sauvages , et lorsqu'on les cultive , ce n'est que par des soins infinis qu'ils prospèrent. Il» sont répandus dans diverses parties du globe j quelques - uns affectent des ré- gions et des stations particulières. Tous ou presque tous , sont ligneux ; ils for- ment des touffes étalées sur la terre , ou s'élèvent en petits arbrisseaux très-ra- meux. Leurs feuilles sont simples , or- dinairemeiit très-petites et dures ; tan- tôt alternes , tantôt opposées, tantôt en verticille. Les fleurs affectent diverses formes et diverses dispositions. Elles sont très souvent globuleuses et couleur de chair. Quoique petites , elles parois- scnt quelquefois assez grandes , relali- rcmcnt aux dimensions des autres par- ties de la plante. Ce groupe est divise en deux séc- hons. Lapi rnièresc rapproche des » îiododracees par Vom aire supérieur , maiJ elle en dilFùre par les anthères fourchues et les cloisons du fruit atta- chées au miheu des vulves» La seconde a de l'affinité avec les campànulacées par l'ovaire inférieur ; mais elle s'en, éloigne par le port, par la structure des anthères, parle fruit, qui nes'ouvre l>oint par les côtés, par le suc qui n'est point laiteiix. Les plantes de cette famille ont le bois dur, fragile comme du verre, se calant net sans plier. Parmi les fruits qui sont en baie, plusieurs ont une sa- veur agréable. On les recherche , ou comme médicament, ou comme ali- ment , ou à cause du principe colorant qu'ils contiennent;. ' ) DES BRUYBRiia. I.9 L Fruit inférieur. I"' ET ir GENRES. CYR iLLA. Gard. Linn. Juss. Lam. ( Pentandrie-monogynie, ) BL^RIA. Linn. Juss. I.am. ( Télrandrie-monog. Voyez 3« vol. ) IIP GENRE. BR UYÈRE, Eric A. T. L. J. Lam.- ( Ocùandrie-nwno^nie, L. Gm. ) Caractère générique. Calice souvent dou- ble, à quatre divisions profondes j co- rolle en cloche , en grelot ou en tube et à quatre divisions j huit étamines j an- thères à deux corues ou fourchues, sail- lantes hors de la corolle , ou enfermées dans son intérieur ; stigmate ordinaire- ment à quatre divisions ; capsule à quatre lo^ocj , à q.uatr€ valves , et ceinte par le calice. I»r.s bniycreg forment un î^q^ ^^enres 20 HISTOIRE NATURELLE les plus nombreux. Ces arbrisseaux , cependant , ne sont point répandus dana toutes les parties du globe. Ils s'ëlendent en ligne droite du pôle nord au pôle austral sur un certain nombre de de- grés de longitude , sans pénétrer dans les deux Indes. Sur cent quarante es- pèces connues , quinze ou seize seule- ment habitent l'Europe , toutes les au- tres croissent en Afrique , au-delà des tropiques, -i Cap de Bonne-Espérance. Les espèces d'Europe ont des fleurs très- brillantes et très-agréables à la vue,mais petites. Les espèces d'Afrique sont plus belles , plus grandes , et quelquefois d'un magnifîqueaspect. Ces arbrisseaux sont encore presqu'aussi remarquables par le nombre et la petitesse de leurs feuilles, que parla beauté de leurs fleurs; ils s'élèvent depuis quelques pouces jusqu'à plusieurs pieds, et sont ordinairement très - rameux. Leurs feuilles sont simples , très-entières, lies- rapprochées^ rarement épar«es ou op- DES BRUYÈRES. 21 posées, mais presque toujours verticil- lées à chaque nœud des rameaux. Les rameaux portent les fleurs à leur ex- trémité , ou bien elles naissent à l'ais- solle des feuilles. Elles affectent diverses dispositions; le plus souvent, cepen- dant, elles sont disposées en faisceau ou en groupe. Comme toutes les plan- tes de la famille, les bruyères aiment les terres dures et les lieux sauvages ; on ne parvient à les cultiver qu'avec peine; mais leur beauté, et sur-tout la diffi- culté de leur culture, en a fait un objet de luxe , et l'on en trouve de niaffiiifi- qncs collections chez les amateurs assez riches pour leur donner les soins qu'elles es.\gent, La plupart des bruyères indigènes ne peuvent vivre que dans le midi de l'Europe. La bruyère commune ( erica pulgaris, Unn.) vit indifféremment dans toutes les contrées de cette partie du monde. C'est de toutes les plantes qui l'habitent , la plus répandue et la n ' I 22 HISTOIRE NATURELLE Pl"s com,„u„e. Elle couvre d'immen,c5 contrées. Ou k trouve dans tous le, iieux sauvages et stériles. Quelquefois elle revêt seule la nudité' de la terre, mais communéneiU elle vit avec l'ai- relie la busseroUe , le licbeudes rennes et le l,chen dislande. Elle se mêle en- core avec Ja fougère, etcroît volontiers alombredupinsauvagejjamaisonne atrouve à l'ombre du hêtre j elle sem- We lu,r son approche; elle disparoît encore dès qu'on porte la culture dan» les heux qu'elle habite. Cet arbuste ne s'élève qu'à „„ ou deux pieds, mais ses racines sont pro- fondes ; .1 se ramifie prodigieusement, et forme une tonlTe. Son tronc est cylin- drique, tortueux, très-dur et tenace Ses rameaux sont effilés, enveloppés de fc'..lles , et terminés par „„ épi de pc t. tes fleurs d'un rouge vif, „„ pe„ t„. chces et tournées ordinairement d'na -« coté. L'eWce de la plante est rou^ geâtre; les feuilles sont opposées etsem- UES BRUYERES. 25 blent disposées sur quatre rangs et im- briquées. Leur longueur est d'une ligue- elles sont sessiles, foites en fer de i\d elle, épaisses, trigones et collëes sur les rameaux par leur base. Les fleurs nais- sent à leur aisselle et sont presque ses- • siles. Le calice est double ; Tintërieur, l'ius grand que la corolle, est forme de quatre folioles semblables à des pétales; et il accompagne le fruit. La corollç est en cloclie , le style est saillant au-de- iiors, les anthères sont en crête. On attribue à la bruyère des proprié- tés apéiitives , diurétiques etdiaphoré- tiques ; mais elle est moins utile comme plante médicinale que comme plante économique. Dans les lieux où elle est abondante , elle fait la litière des bes- tiaux. Il est des contrées où la bruyère est le seul bois de chauffage. Dans le nord on la mêle à l'écorce de chêne pour tanner les cuirs ; on la mêle encore au houblon dans la préparation de la bière, j on en f^t enfin des balais dans . V H 24 HISTOIRE NATURELLE le midi de la France. Elle sert de pâ- ture à plusieurs animaux. Les vaclies , les chevaux, et quelquefois les chèvres et les moutons la mangent lorsqu'elle est encore tendre. Le lapin se cache dans la bruyère , et s'en nourrit j plu- sieurs oiseaux se nourrissent de ses grai- nes j les abeilles font une ample moisson de miel sur ses fleurs. Erica , d'un mot grec qui signifie briser, parce que les anciens lui suppo- soîent la vertu de briser ou de dissoudre le calcul de k vessie. ij DES ANDROMÈDES. 25 I V« GENRE, ANDROMÈDE, Andromède, L. J. Lam. ( Vécandrie-monog, L. Gm. ) Caractère générique. Calice très -petit à cinq divisions ; corolle en cloche ou en grelot , à cinq divisions recourbées en de- hors ; dix étamines renfermées dans la corolle i capsule à cinq loges et à cinq valves. Ce genre a les plus grands rapport» avec celni des bruyères. Les fleurs sont les mêmes ; elles ont seulement un cin- quième de plus dans le nombre de leurg divisions ; elles sont disposées aux ais- selles des feuilles ou terminent les ra- jneaux ; les feuilles sont , en général , iucompaiablement plus grandes que celles des bruyères. La plupart desan- fïromèdes croissent dans le nord de l'A» mérique et de l'Europe. On en connoît vingt-six espèces. Andromède , nom poétique. licitanique. X. 3 iM»»1<*..bre; sa hauteur diminue en Italie: en *i-ancectenE,pa,.„ecen'estpIusqu'„„ arbrisseau de quatre à six pieds. Sa tifie est droite el nue; sa tétegaruie de nom- breux rameaux couvcrtsdc belles feuil- les épaisses et luisantes comme celles du laurier, et terminées par de jolies 8'appesdefleurs blanches ou incarnate, «"xquelles succèdent des baies rouget grosses comme „„e cerise et couvertes d aspérités qui les rendent semblables à des fraises ; les fleurs ne s'épanouis- sentqu en automne. Les fruits qui por- tent le nom d'arbouses, et dont la cou- Jeur rouge contraste avec le verd gra- c.eux du feuillage, mûrissent pendant i ete et ne tombent que lorsque l'arbris- seau a développé des fleurs nouvelles. Anisi, pendant toute l'année , l'arbon- 1>8 HISTOIRE NATURELLE «icr est couvert de fleurs ou de fruits , et souvent de tous les deux à-la-fois. Ji'écorce de sa tige est crevassée j l'é- corce des jeunes rameaux est rougeàtrc et Jiérisse'e de quelques poils. Les feuil- les sont longues de deux ou trois pou- ces, ovales , lancéolées , bordées de dents aiguës et portées sur de courts pétioles. Les grappes sont rameuses et ordinairement inclinées vers la terre. Les fleurs sont assez nombreuses et por- tées sur des pédoncules anguleux. Les corolles sont longues de deux ou trois lignes , alongées en œuf et diaphanes. Les baies contiennent plusieurs petites graines osseuses. On connoît plusieurs variétés de cet arbrisseau. Elles sont fondées sur la forme et la grosseur des fruits , les fleurs , rouges , simples ou doubles , et les feuilles panachées. Les arbouses sont bonnes à manger et moins indigestes qu'on les dit. Ou les vend dans les marchés de plusieurs il HES ARBOUSIERS. 29 villes de l'Italie et de l'Espagne, Dans la Provence elles sont moins bonnes, inoins grandes, plus acerbes que dans les pays chauds. Les feuilles et l'ëcorce de cet arbrisseau sont astringentes On les emploie en Espagne pour tanner les cuirs. L'arbousier andrachnc^ {arbutus an- drachne, L. ). C'est un des plus beaux arbrisseaux qu'on puisse cultiver. Jl a le port et la forme de l'oranger, et son aspect est magnifique lorsque ses fleurs sont épanouies et que les belles panicu- les qu'elles forment s'inclinent vers la terre du sommet de ses nombreux ra- meaux. Il croît spontanément dans tout le Levant, dans les îles de l'Archipel, aux environs de Damas, de Smyrnc ,' ^nir le bord des chemins. Son écorce tombe tous les ans, et alors la surface polie de sa tige devient d'un beau rou- ge de corail. 11 fleurit au printemps et en automne, et durant toute l'année il est couvert de fleurs et de fruits- il Bo HfSTOinE NATURELTH ressemble presque tlaiis toutes les par- ties à Farbousier prcccdcnt, mais il est incoiiiparablcmciit plus beau. Ses fcuil- Ics sont plus grandes , dentées moins profimclément à leur bord , < t celles qui iiaisscnt au voisinage des /leurs sont pai faitcment entières. La panicule est très -grande et composée de plusieurs grappes latérales de quatre ou cinq pouces de long, et d'une grappe ter- minale. Chacune d'elles naît de l'ais- «elle d\uie feuille, et porte plusieurs ilcurs d'un blanc jaunâtre et solitai- jcs sur des pédoncules velus et vis- queux , accompagnés à leur base /i une écaille rougealrc et presque triangu- laire. Les fruits sont des baies ovales charnues, d'une couleur rouge orangée, longues d'un demi-pouce^ chagrinées à leur surface et contenant des graines cartilagineuses presque triangulaires. On mange le fruit de cet arbousier. Il a le même goût que le fruit de l'arbou- sier unedo. i DES AllHOUSlERS. T>1 L'arbousier des Alpes {arbutus Al^ pinay L. ). Cet(e espèce se plaît dan» la région des friniats. Ainsi on la ren- œnire stir les sommets des plus hautes montagnes, et dans les vallées glacées de la Laponie et au Canada. Elle aime à vivre à l'ombre de l'airelle et cherche la fraîcheur en rampant sur la terre au milieu de la mousse qui la recouvre en paitie. Ses tiges menues, cylindriques et rameuses , nues à la base et feuillëes à leur extrémité , sont longues d'un de- mi-pied à un pied et demi ou davantage. Ses feuilles longues d'un pouce, oblon- gues , élargies au sommet et rétrécies eji pétiole à la base , sont ciliées et fine- ment dentées dans leur moitié supé- rieure. Elles sont minces et délicates, \m peu ridées et croisées de nombreuses lurvures qui lesfontparoître réticulées. Ses fleurs paroissent dès que la neige est fondue. Elles sont petites, blanchâtres et disposées en grappe à l'extrémité dea rameaux. Ses fruits sont des baies sphé- 3i HISTOIRE NATURELLE riques d'une couleur bicuo. Kilos ont la grosseur et le goût des baies du cassis. Dans les Alpes et dans les pays du nord on les sert sur les tables comme les fruits du myrtille. L'arbousier raisin d'ours ; la busse- role {arbittus uua ursi ,lÀ\m,). Cette espèce ressemble à la précédente sous plusieurs rapports. Elle croît dans les mêmeslieuxetàrombre,maiselleaime ii»i sol pierreux. Elle rampe comme elle, mais ses tiges sont fermes et plus nombreuses. Ses feuilles ont la mènir forme et les mêmes dimensions; mais elles sont épaisses, coriaces , très-entiè- res , persistantes et d'un beau vert. Les grappes de ses fleurs terminent de mê- me les rameaux , mais elles sont incar- nates et d'un aspect très-agréable. Les baies sont rouges et d'une saveur âpre nn peu acide. Les baies et les feuilles de la busseroljp sont regardées comme un excellent diu- réticj^uc, Lçs observations modernes ont I DES P Y R O L E S. 53 prouve que c'est un remède précieux contre le calcul. V r GENRE. CLETIIRA. Gron. Linn. Juss. Lam. ( Voy. y vol. Décandrie-moncg. ) VIP GENRE. PYROLE, Pyrola. t. L. J. Lam. (^Décandrie-monogynie. L. Gin. ) Caractère générique. Calice très -petit à cinq divisions profondes ; corolle presqua polypétale , à cinq divisions très -pro- fondes, élargies à la base et rapprochées par le sommet ; dix étamines renfermées dans la corolle ; stigmate à cinq crénelu- res j capsule à cinq loges et à cinq valves. Les pyroles croissent dans les ré- gions froides de l'Europe , et se retrou- vent la plupart dans l'Amcrique sep- tentxionale. On en connoît six espèces. Les unes sont herbacées \ les autres ont 54 HISTOIRE NATUl^ELLE la tige ligneuse et forment de petits ar- brisseaux. Ordinairement la tige est nue et s'élève du milieu des feuilles radicales. Quelquefois les feuilles sont alternes ou presqu'en verticille sur la tige. Les fleurs sont cfuelquefois solitai- res à Textrémité de la tige , mais ordi- nairement elles y forment une ombelle ou un épi. Elles sont toujours accom- pagnées de bractées. La pyrole à feuilles rondes {pyrola rotundifolia , L. ). Elle ccoît dans les terreins humides et ombragés , au nord de l'Europe et de l'Amérique, dans la Virginie et le Brésil. Elle est vivace, et ses feuilles ne périssent point pendant liiiver. Sa racine est jnesqu 'horizontale et en forme de corde. Elle jette une ro- sette de feuilles arrondies , épaisses , polies et portées sur d'assez longs pétio- les. Du milieu des feuilles s'élève à la hauteur d'un pied une tige nue , ferme , anguleuse et terminée i^ar un épi de petites fleurs couleur de lait avec une DES P Y R O L E S. 0.) i légère teinte rose , portées sur de couirs p(3clonciiles et tounioes perpendiculai- rement vers la terre. Laileur, avant son entier épanouissement , a la forme et la grosseur d'un petit pois. Les divisions de la corolle sont orbiculaires et conca- ves. Le stigmate courbé en trompe d'é- léphant, se relève, sort de la corolle et se fait place entre ses divisions. Les anthères des étamines sont renversées sur les filets , de manière que leur pointe regarde le fond de la fleur. Toutes les pyroles sont amères, très- astringentes et vulnéraires. Celle-ci est la plus commune et la plus employée. On emploie sa décoction intérieurement ou en fomentation. Pyrola , de Pyrus , à cause de la res- semblance des feuilles avec cejles di* poirier. i)6 HISTOIRE NATURELLE Vra% IX^ ET X^ GENRES. EP ACR IS. Forst. L S. Juss. Lani. ( Pentandrie-monogynie. ) GAUTHERIA. Kalm. L. Juss. Lam. ( Décandrie-monogynie. ) BROSSEA. Plmn. Limi. Juss. {^Pentandrie-monogynie. V". 3«» vol.) I 1. Ovaire inférieur ou à demi -inférieur. Xr ET XIP GENRES. ARGOPHYLLUM. Forst. LS. Juss. Lam. ( Pentandrie-monogynie. ) MJESA. Forsk. Juss. Lam. ( PentamL moîicgynie. Voy. 3» vol. ) DES VACCINIONS. 5/ * XII r G É N RE. VACCINION , Vaccinium, L. Juss. Lam. ( Octandrie-monog, L. Gm.) Caractère générique. Calice posé sur l'o- vaire, à quatre dents ou entier ; corolle en cloche , à quatre divisions courtes ou très-profondes , rejetées en dehors ; huit étamines insérées sur Je réceptacle , et quelquefois saillantes hors de la corolle ; anthères portant deux arêtes sur le dos , et terminées par deux pointes j haie in- férieure ombiliquée , à quatre loges, et contenant peu de graines. Les vaccinions sont de très-jolis ar- brisseaux ou sous-arbrisseaux qui s'é- lèvent d'un à deux pieds jusqu'à la hauteur d'un homme. On en connoît vingt-sept espèces. Presque tous sont indigèjies de FAmérique. Leur feuil- Hge est quelquefois toujours verd. Les ienilles sont alternes , et les écailles qui couvrent leurs boutons avant leur dc- Butanique. X. 4 58 HISTOIRE NATURELLE veloppement, restent très-souvent à îa base des rameaux. Les fleurs sont pé- donculëes, solitaires aux aisselles des feuilles, ou disposc'es plusieurs ensem- ble au sommet des rameaux. Elles sont toujours accompagnées de bractées ; quelquefois elles ont dix étamines , et la corolle a cinq divisions. Le vaccinion myrtille ( vacciniiun myrtillus, L. ) , vulgairement l'airelie , le mouretier. Cet arbrisseau croît abon- damment dans plusieurs contrées de l'Europe, dans les bois, les bruyères, les landes. Il s'élève à un ou deux pieds, se ramifie dès la base de la tige , et ne porte de feuilles que sur les jeunes ra- meaux. Les rameaux sont verds, effilés et rélevés ainsi que la tige d'angles sail^ lans. Les feuilles , semblables à celles du buis, mais plus grandes et moins fermes , sont alternes, presque sessiles et finement dentées à leur bord. Les fleurs blanches, teintes de pourpre, rondes et grosses comme un petit pois, m. ' îl DES VACCINIONS. ^9 sont M)îitaires à raisselle des feuilles et porfc'essrr un court pëdoucule recourbe vers la ierrc. Le fruit est une baie bleue un peu plus grosse que la corolle, creusée d'un ombilic au sommet , et remplie de petites graines blanchâtres. Les fruits du myrtille portent dans les différentes parties de la France les noms de bluetsjde raisins de bois, de mou- rets. On les sert quelcjucfois sur les ta- bles: leur saveur est très-agréable pour bien de personnes. On en fait un extrai t, ou bien on les sèche et on les réduit en j)oudre , et unies prescrit en médecine , soit comme rafraîchissans , soit contre les diarrhées. Leur suc méléavecdu vin blanc le colore en rouge, et les mar- chands de vin s'en servent pour le fal- sifier. On peut même préparer du vin avec ce fruit. Les baies , écrasées et bouillies avec de l'alun , donnent à la laine une couleur violette. Mêlées avec de l'alun , du cuivre et quelques noix de galles, elles donnent au fil une cou- II '•O HISTOIRE NATUriEU.E ieur bleue , pl„, „„ „,,„^ .^^^^^^ ^.crasees avec quatre partiea de cha.ix . accinium uhg.no.um , L. ). Cette espèce croît rope Sa hauteur est d'un à deux pieds Sa t.ge est irrégulièrement ramifiée et' porelesfe„i,leset les fleurs à ses exLl mites supérieures. Ses petites feuilles à peine ongues de quatre à cinq lignes, «ont élargies et obtuse, au sommet pi^sque sessiles, réticulées en dessous,' tres-entières à leur bord et polies s„; à celles de l'espèce précédente et éga- ,fT-- 1>ES VACCINIONS. 4l Icjnent disposées. Les baies ont une cou- Feur noire. Leur saveur est agréable ; si Ton en mange trop, elles causent une Ic^gère ivresse. Feuilles persistantes, Vaccinion , vigne de Judée ( iracci- itîum vitis-idœa, L.). Cet arbuste se conCond au premier aspect avec la bus- seroif. Il croit dans les bois des monta- gnes de l'Europe septentrionale, et daiis la Suède. On le plante en bordure dans l€s jardins à la place du buis. Ses tiges sont rameuses, menues, longues d'un pied, et inclinées vers la terre. Ses ra- meaux sont garnis de feuilles et termi- nés par une grappe de fleurs d'un blanc rougeâtre et penchées vers la terre. Les feuilles fermes et coriaces, légèrement dentées àleur contour et roulées en des- sous par les bords , sont longues d'un demi-poticc, ov.iles,, obtuses^ vertes en dessus^ pâles et couvertes de points noirs «rn dessous; Les corolles sont en cloche ; 42 HISTOIRE NATURELLE les baies d'an beau rouge et d'une .sa- veur aigreletle. Elles sont très-rafraî- chissanles; on les confît au vinaigre • elles teignent en rouge. Le vaccinion oxicoccus , le canne- berge {vaccinium oxicoccus , L ) Ce petit arbuste vit dans les marécages de 1 Europe ; il rampe à travers la mousse ( spagnum palustre , Lin. ). Sa tige est rameuse et dëliëe comme un fil. Elle est garnie à sa partie supérieure de petites leuilles luisantes, et termine'e par deux ou trois fleurs rouges solitaires sur de très-longs pédoncules colores. Les feuil- les sont presque sessiles , longues de deux ou trois lignes , ovales, très-entiè- res , rephe'es par les bords et d'un vert- bleuâtre en dessous. Une ou deux pe- tites bractées naissent sur les pédoncu- les ; les corolles sont à quatre divisions profondes et réfléchies sur le calice • les éfamines restent droites ; les baies sont roLigrs , acides et très-agréables an goilt quand elles ont éprouvé ks premières DES EM PET RU M. 45 gole'es. T3ans le Nord , on les mange con- fites , au sucre ou en gele'e. On en iait nn syrop pour calmer les ardeurs de la fièvre. Ces fruits sont un excellent re- mède pour toutes les maladies aiguës qui exigent des rat'raîchissans. Parmi les bestiaux , les chbvres et les moutons mangent seuls cette plante. Vaccinium ( Virg. PI. Gai. ) , formé , selon Varron, de Vacca pro Bacca , quasi baccatus frutex, arbrisseau char- gé de baies. III. Genres qui ont des rapports avec les Bicornes. XIV^ ET XV^ GENRES. EMPETRUM. Tourn. Linn. Juss. IIUDSONIA. Linn. Juss. {Dodécand. monogynie. Voy. 3« vol. ) i 44 HISTOIRE NATUHhlJ.K TRENTlinB CAMILLE. LES CAMPANULACÉES. duPA^ NUL^C£yS. Jus». Caractère de famille. Calice posé sur l'o- va,re et à limbe dirisé , corolle monopé- chin^ '"T" ?" """■"** ''" ""« . « lé- chant ordinairement «ans st détacher .ouveii. régulière , à limbe divisé , étami- «es insérées immédiatement au-dessoua de la corolle presque toujours en i.om- Ja corolle (ordinairement au nombre de cinq ) i anthère, libres , mais quelquefois réunie, „va.„ glanduleux à son som- n et adhérant au calice dans toute sou étendue, quelquefois danasapartie infé- rieure seulement ; un style , u„ stigmate Tnt 1? 'r^ • "'"' "^p^"'* "-ï'-"---- ^ent a trois loges, quelquefois à deux, *mq ou SIX contenant ordinairement im grand nombre de graines attachées à l'an- gl.. «teneur des loges, et s'échoppunt par des ouvertures faites sut les c&tVs de la capsule. I*A plupart ilcs campaimlacées vivent p.t^ l'o- ►pé- ( sé- ler ^ mi- >ous >m- i do (le fois. »m- fé- ate re- un n- nt de It DES CAMl»ANULACÉES. 45 en Europe, et plusieurs se plaisent sur les montagnes ; les autres eroissent dans diverses contrées du globe , mais prin- cipalement dans l'Afrique , au Cap de Bon ne -Espérance. Presque toutes sont herbacées j quelques -unes ont la tigo ligneuse et forment de petits arbris- seaux. Presque toutes contiennent un suc laiteux ; toutes ont des feuilles sim- ples , presque toujours alternes , quel- quefois entières ou sinuées , mais plus souvent dentées j quelquefois les dent» sont terminées par un petit tubercule blanchâire. Les fleurs son*^ diversement disposées aux aisselles des feuilles ou au sommet des rameaux j quelquefois elles sont réunies sur un réceptacle com- mun , comme dans les scabieuses. Plusieurs espèces ont de très-belles fleurs , et sont cultivées pour l'orne- ment des jardins : quelques-unes sont employées comme remède , d'autres comme aliment. Dans plusieurs espèces le suc laiteux est acre et caustique \ 46 HISTOIRE NATURELLE dans quelques-unes c'est un poison vio* lent. On distingue aisément les campanu- lacées des bicornes, par la manière dont s'ouvrent le» capsules , par la forme de leurs anthères qui ne sont point four- chues , et ensuite par le suc laiteux qu'elles contiennent. Ce dernier carac- tère leur est commun avec les plantes de la famille suivante : elles ont encore les feuilles alternes, les fleurs quelque- fois aggrégées , et les anthères reunies comme les chicorac^es j mais elles se distinguent essentiellement de cette fa- mille par la nature du fruit, la forme de la corolle , son insertion et l'insertion des ctatnines. . DES M I C H A U X I E S, 4/ Anthères distinctes. I" ET ir GENRES. CER ATOSTEMA. Juss. ( Décandrie^ Tnonogynle. ) FORGESIA. Comm. Juss. {Pentand. monogynie. Voy. 3' vol. ) IIP GENRE. MICHAUXIE, MicHAuxiA. L'Her. Vent. MiNDiuM. Juss. ( Octandrie- monogynie. L. Gm. ) Caractère générique. Calice à seize divi- sions , dont huit renversées sur l'ovaire ; corolle en qlochç , courte, à huit divi- sions profondes et ouvertes ; huit étami- nes ; filets courts en forme d'écaillés j anthères très-longues ; stigmate à huit divisions étalées en étoile ; capsule à huit loges , contenant plusieurs graines et cou- ronnée par le calice. La micLauxie campauuloïde (/Tzt- I 48 HISTOÎKE NATURiXLt chauxia campanuloïdes , Lw. ) est la seule espèce du genre. Elle ne diffcie (les campanules que par le nombre des parties de la fleur. C'est une belle plante qui croît sponîanément dans la Syrie , dans les vallées du mont Liban , et qu'on cultive au Jardin des Plantes. Elle s'ëlèvc à deux ou trois pieds. Sa tige est herbacée, simple et divisée au sommet en rameaux disposés en panicule. Ses feuilles inférieures sont longues de quel- ques pouces, lancéolées, découpées pro- fondément , et semblables aux feuilles de la chicorée j les supérieures sont moins longues , moins découpées , et embrassent la tige. Toutes les parties de la plante sont hérissées de poils courts et roides. lies fleurs sont blanches , grandes, un peu semblables aux fleurs de la grenadille ( fleur de la passion ) , clair-semées sur les rameaux , presque sessiles et pendantes. La fleur qui ter- mine les rameaux est toujours épanouie avant les fleurs inférieures. ) est la diffîie bre tics ; planlo Syrie,. >an, et ^.es. Ello lige est iommet jle. Ses de quel- ées pro- feuilles es sont ëes, et rties de i courts Lnclies , c fleurs ssion ) , presque jui ter- panouie fV I Dégrevé JëT. 1 • 3 . Campauxila arù ^ ■ Ti'aclieJimn . i lîES CAMPANULES. 49 Michauxia, du nom d'un natura- liste français. I V^ GENRE. €ANARINA. Linn. Juss. Lam. ( Voy. '6' vol. Héxandrie^monog. ) V^ GENRE. CAMPANUr K, a^MPANULA/toxxvn, 1j' J. L. (/ c und, monog. L. Gin.) Caractère générique. Calice tantôt à cinq divisions , tantôt à dix , dont cinq ren- versées ; corolle en cloche à cinq divi- sions ; cinq étamines dont les filets sont dilatés à la base ; anthères longues ; ua stigmate à trois divisions j capsule de Vor- me variable, à trois loges et rarement à cinq. Les campanules sont au nombre d« plus dequatre-vingtsespèces. Elles sont répandues dans les quatre parties du iiioiide ; mais la plupart cioiçsent en Botanique. X. ^ i 5o HISTOIRE NATURELLE Europe et au Cap de Bonne-Espérance. To.-tes sont herbacées, à l'exception do quelques espèces qui forment de petits arbrisseaux j toutes contiennent un suo laiteux, doux. Leurs feuilles sont al- ternes ; leurs fleurs sont bleues et très- belles à la vue ; tantôt elles sont soli- taires aux aisselles des feuilles , tantôt en faisceau j tantôt elles sont solitaires au sommet de la tige , tantôt en épi ou en panicule. Elles sont accompagnées de bractées. La surface de la plante est tantôt rude et hérissée de poils, tantôt dépourvue de poils et unie. On cultive pour l'ornement des jardins , quelques belles campanules. L'usage des plantes de ce genre en médecine est très-borné. Quelques espèces sont employées com- me légume ; leurs racines sont ordinai- rement grosses, tubéreuses, et contien- nent un principe nutritif assez abon- dant. 'v ■M » E S CAMPANULES. 5l Capsule pyramidale ; feuilles dépoisr» vues de poil et ordinairement étroites^ La campanule raiponce j la raiponce ( campanula rapunculus , L. ). Cette plante croît en France, dans la Suisse et en Angleterre. Elle est cultivée dajis les jardins potagers. Sa racine est grosse, blanche et en forme de navet. Sa tigo est verticale , haute de deux pieds , sil- lonnée , divisée à sa partie supérieure en rameaux roides, courts et redressés. Ii( s feuilles sont ondulées , dentées à leur bord et disposées alternativciiient sur la tige. Les inférieures sont longues d'un ou deux pouces , ovales , oblou- gués et pétiolées; les supérieures sont sessiles, plus courtes et lancéolées. Les fleurs sont bleues, et forment à la partie supérieure de la plante une panicule lesserrée et alongée. Elles sont ordinai- rement trois ensemble à l'aisselle de cha- que bractée, et la fleur moyenne est portée sur un plus long pédoncule ^ue f '■ W f « ^ 52 HISTOIRE NATDÎIELLE ]ps deux latérales. Les divisions du ca- lice sont étroites , et trois fois plus lon- gues que l'ovaire. La corolle est longue d'un demi-pouce , quelquefois blanche et à cinq divisions peu profondes et ou- vertes. Au printemps, on mange en salade la racine et les feuilles de cette plante avant qu'elle ait développé la tige. Cette campanule est peu employée en méde- cine} on la regarde comme apéritive, rafraîchissante, et propre à augmenter le lait des nourrices. La campanule pyramidale ( campa-- nulapyramidalis, L. j. Elle est spon- tanée dans la Carniole et cultivée com- me plante d'ornement dans les jardins. Elle vit deux années et fleurit pendant l'été. C'est une des plus belles campa- nules. Ses tiges sont hautes de quatre ou cinq pieds, très- droites, eflilées, simples , garnies de feuilles dans toute leur longueur , et à leur partie supé- rieure de grandes fleurs bleues ou bJaa- dH co- us Ion- longue >lanche i et ou- salade plante . Cette méde- ritive, nenter impa-* spon- 3com- irdins. ndant ampa- juatre filées , toute supë- bJaa- D E s C A M P A N U I. E s. 5.> cîies qui forment un superbe épi. Toute la plante est dépourvue de poil; lors- qu'elle est "vigoureuse, la tige porte vers, son sommet des rameaux courts et re- dressés. Les feuilles sont crénelées -, les. radicales sont en cœur et portées sur de longs pétioles ; celles de la tige sont insensiblement plus courtes, lancéolées €t sur des pétioles moins alongés. Les fleurs sont rassemblées par bouquets et portées sur des pédoncules courts. Les corolles sont courtes, en cloche évasée > et à divisions un peu profondes. Capsule pyramidcde ^ feuilles rudes et ordltiaire^nent larsies. La campanule gantelée ; gant de No- tre-Dame ( campanula trachelium ^ L. ). Cette espèce croît dans toute l'Eu- rope, dans les bois et le long des haies. On la cultive dans les jardias comme plante potagère et d'agrément. Ses JQeura doublent quelquefois ; sa racine est yauclie ^ grosse et rameuse \ ses tiges 54 HISTOIRE NATURELLE sont hautes de deux pieds, anguleuse»^,, ordinairement simples et garnies de feuilles alternes semblables aux feuilles de l'ortie commune;. ses fie lurs grandes, bleues, violettes ou blanches, sont dis- posées vers rextrémitié supérieure de la plante , etnaisseni trois ensemble sur chaque pédoncule ; le pédoncule est plu» court que la bractée qui l'accompagne. Toute la, plante est hérissée de poils rudes.. Sinus du calice renversés sur l'ovaire, La campanule à grandes fleurs (cam^ panula medlunv , L.). Cette espèce est une des campanules dont les fleurs sont les plus grandes. On la place dan» les plate-bandes des jardina à fleurs. Elle est spontanée dans les lieux arides du mididela France, dans l'Italie et TAl*- lemague. Sa tig.e est haute de deux pieds „ droite, cylindrique, uapeu ra.- meuse et feuillée. Ses feuilles sont oblonr gués , légèrement crénelées , et assea éi ■S % .:& ITES CAMPANULES. S5 semblables à celle» de la bugîose. Les fleurs sont pëdonculées , disposées à la partie supérieure de la plante, et droites vers le ciel. Le calice est court et mar- qué de replis à sa base. La corolle est oblongne, ventrue, longue environ de deux pouces , ordinairement bleue, quelquefois purpurine ou blanche. Le stigmate est fendu en cinq. La capsule a de gros replis sinueux sur sa surface. Cette campanule vit deux années ; elle est toute hérissée de poils rudes au tou- chei.. Capsules prismatiques, La campanule miroir de Vénus (crtz/z- punula spéculum , Linn. ) , le mi- roir de Vénus. Cette jolie campanule croît en Europe, au milieu des bleds ; elle difiFère beaucoup des autres espèces par son aspect. Sa tige haute de six à douze pouces, estmenue, très-rameuse, étalée , garnie de petites feuilles, et ter aiinée, ainsi que \a^ rameaux ; par de H I 56 HISTOIRE NATURELLE folies fleurs d'un pourpre violefc, pé- doncolëes et ncaissant de l'aisselle des feuilles. La corolle, pendant le jour, est plane et en rouej 1© soir, elle se ferme, et forme un pentagone à angles trancbans. Les divisions du calice sont déliées et aussi longues que la corolle : les ëtamines n'ont pas les filets dilates à leur base d'une manière bien pronon- cée. La capsule est longue et prismati- que j les feuilles sont sessiles, ovales, \m peu pointues et légèrement dentées. Cette plante est annuelle et fleurit en e'ié. .Campanuïa , c'est-à-dire, petite clo- che; ainsi nommé à cause de la forme des corolles. DES TRACHÉLIES. 67 V 1° GENRE. TRACIIÉLIE, Tr^chelium, T. L. J. Lam. {Pentandrk-monog. L. G.) Caractère générique. Calice à cinq divi- sions ; corolle en entonnoir, à tube long , à limbe à cinq lobes ; cinqétaraines ; filets non dilatés àla base comme dans les cam-^ panules ; stigmate en tète ; capsule à trois loges. Ce genre ne réunit que trois espèces , dont deux croissent au Cap de Bonne- Espe'rance. Leurs fleurs sont en co- ryinbe et accompagnées de bractées. La trachélie bleue ( traçhelinm cœ- ruleurriy Linn. ). Cette espèce croît en Italie , en Orient , dans les lieux om- bragés. On la cultive dans les jardins comme plante d'agrément. Sa hauteur est de deux pieds. Sa tige est droite, cy- lindrique et divisée ordinairement au sommet en rameaux ouverts et termi- Kiés par un corymbe de petites fleura 58 HISTOIRE NATURELLE très-nombre uses, d'un bleu d'azur, dé- liées conmic un fil et très -jolies à voir. Lt'ensembledes corymbes partiels forme un corymbe général. Les feuilles sont pétiolées , disposées alternativement sur la tige, longues d'un pouce et demi, ovales , aiguës et dentées. Toute la plante est dépaurvue de poil. Klle est bisannuelle. Ses fleurs s'épanou- sent pendant Vété et durent long-temps. Trachelium, d'un mot giec qui signi- fie cou; peut-être ainsi nommé à cause de la longueur du tube de la corolle» VIP — IX^ GENRES. ROELLA. L. J. Lam. (^Pentandrie- monogynie. ) GESNERIA. PI. Liun. Juss. Lam. ( Didynamie-angiospermie, ) CYPPIA. Berg. Linn. Juss. Lamarrk. ( Pentandrie-moîiog, Voy. 3^ vol. ) ^ « »«' DES SCCKVOLA. 6^ X' GENRE. SC(EVOLA, ^-^arf^oz^. L. J. Lam. ( Pentandrie-nwnogynie. L. Gm. ) Caractère générique. Calice à cinq divi- sions; corolle irrégulière , ♦u;u;'''«e j tube fendu longitudinalenient on des, us , et terminé par un limbe à cin | v? ' vi*io .a iné- gales , imitant une lèvre niérieuie, et disposées comme les doigts a'une main ouverte ; cinq étamines ; style sortan» uu- dehors de la corolle par la fente du tube; stigmate velu, applati ; Irupe arrondi , nu ou couronné par les divisions du ca- lice , et contenant un noyau tuberculeux, ridé I à deux loges et à deux graines. Les arbrisseaux qui composent ce genre n'ont point de suc laiteux. On en connoît trois espèces , dont deux croissent dans l'Inde. Leurs feuilles sont grandes , épaisses, entassées à l'ex- trémité des rameaux , et laissent en tombant des cicatrices tiès - marquées. Ses pétioles sont munis à leur base d'une 7 s ( i €o HISTOIRE NATURELLÏS petite touffe de poils. Les fleurs naissent à l'aisselle des feuilles , disposées trois à six ensemble sur un pédoncule deux ou trois ibis fourchu. Chacune est accom- pagnée de deux bractées. X I^ GENRE. PHYTEUMA, Phyteuma, L. Ju«s» Lam. (^Pentandrie-munog, L. Gm. ) Caractère générique. Calice à cinq divi- sions; corolle en roue ; tube très-court j limbe à cinq divisions longues et linéai- res ; cinq étamines j stigmate à trois di- visions profondes j capsule à trois loges. Ce genre comprend seize espèces. Elles sont herbacées , eî leur racine est vivace et ordinairement grosse et en forme de navet La plupart croissent sur les montagnes d'Europe ; les autres viennent dans le Levant , dans l'Armé- nie. Lf ur tige est ordinairement simple ; leurs feuilles radicales sont ovuinaire- t ., «^_ D ES P H YTEU M A. 6l ment beaucoup plus larges que les feuilles de la tige. Les espèces d'Europe ont les fleurs en tête ou en épi au som- met de la tige; les espèces exotiques ont les fleurs éparses et aux aisselles des feuilles. La corolle avant d'être épa- nouie, forme un tube autour des éta- mincs et du pistil ; ses divisions se sépa- rent d'abord par la base , et s'ouvrent ensuite en formant un angle très-ou- vert. Le phy teuma en épi [phyteuma spi- cala, L.). Cette plante croît en Europe dans les bois, sur les montagnes. Sa ra- cine est longue, épaisse, cylindrique; sa tige est simple, haute d'un pied ou davantage , garnie de feuilles et termi- née par un long épi de fleurs bleues ; les feuilles radicales sont en cœur den- tées , pétiolées : celles de la tige sont sessiles, lancéolées et peu dentées; l'é- pi des fleurs s'alonge successivement , les fleurs sont accompagnées de brac- tées linéaires plus longues qu'elles j le Jiotaiilque, X. 6 .■■♦^JPBS," •'— f r, t f, 63 aiSTOIRE NATURELLE stigmate est bleu et A deux divîsîona profondes ; la capsule est à deux loges. Quelquefois les feuilles sont marquées d'une tache noire en forme de crois- sant ; quelquefois l'épi est double ; quelquefois les corolles sont à quatre divisions. On mange la racine de cette plante comme celle de la campanule raiponce. P/iyleiima (^yjiosc. PI. ), d'un mot grec qui signifie engendrer; ainsi nom- mé à cause des propriétés qu'on lui at tribuoit. II. Anthères réunies. X I F GENRE. LOBELIE, LoBELiA, L. Juss. Lam. ( Pentandrie-nwnogynie, li. Gm. ) Caractère générique. Calice à cinq dents j corolle irrégulière; tube plus long que le calice , fendu longitudinalement en dessus ; limbe à deux lèvres 3 la supé-: <. visiona K. loges, irqnees 5 crois- ouble ; quatre plante ipoiice. m mot si nom - L lui at . Lam. hn,) dents j >ng que lent en a supé- D K S L O n /i L ï E S. 6S rieiiro à deux divisions profondes , l'in- férieure plus grande et à trois divisions j cinq examines } anthères réunies en cy- lindre ; stigmate simple , quelquefois à deux divisions , velu ; capsule à deux ou trois loges et s'ouvrent au sommet. On connoît quarante-huit espèces (le lobëlies. Quelques-unes seulement croissent en Europe ; les autres se trou- vent en Afrique et en Amérique. Ce sont des herbes ou de petits arbrisseaux remplis d'un suc laiteux souvent très- caustique et quelquefois vénéneux. Leur tige est droite ou couchée j leurs feuilles sont alternes, entières ou dé- coupées ; leurs fleurs sont souvent très-belles et ordinairement disposées en épi terminal j les étamines réunies par leurs anthères et quelquefois par leurs filets, forment à leur sommet avec le style qui traverse, leur gaîne , un cro- chet en bec d'oiseau. Plusieurs lobélies sont employées comme plantes d'agré- jnent ou plantes médicinales. 6t lirSTOlUR NATirRKLLK La lobciic caidinalc, (loùeliacardi' nalis, L. ). Elle croît siioutancmcnt dans la Virginie sur le bord des riviè- res , et on la cultive depuis long- temps dans les jardins d'Europe , à cause do la beauté de ses fleurs. Elle est herba- cée et sa racine est vivaco. Elle est hau- te d'un pied et demi ; sa tige est simple , droite , cylindrique , feuillëe, et termi- née par une grappe de grandes fleurs d'un pourpre éclatant, un peu tournées d'an seul côté et d'un aspect très-agréa- ble ; les feuilles sont presque sessiles , pparses, longues d'un à trois pouces , ovales , lancéolées et dentées. Toute la plante est un peu velue. La lobélie anti-siphilitique [lobelia sip/iilUica, L. ), vulgairement la cardi- nale bleue. On la trouve spontanée dans la Virginie et dans d'autres parties de l'Amérique septentrionale, dans les bois, les lieux humides et le bord des rivières : elle est depuis long-temps cul- tivée dans les jardins d'Europe, à D r. s LOB i) LIES. 6/> cause de ses belles fleurs. Elle est her- bacée et sa racine est vivace ; sa tige est Laute d'un à deux, pieds , ordinaire- ment simple , droite , sillonnée, garnie de feuilles , et terminée par un épi de ileurs bleues y presque sessiles ; les feuilles sont sessiles, alternes , ovale» lancéolées , un peu rudes , très légère- ment et inégalement dentées , longue» de deux ou trois pouces à la base , et in- sensiblement plus petites vers le som- met ; les fleurs sont longues d'un pou- ce , et solitaires ; les divisions du calice sont lancéolées , pointues et les sinus sont réfléchis comme dans plusieurs campanules. Il est hérissé de poils blancs , ainsi que les angles de la co- rolle de la tige et la surface des feuilles ; la corolle a deux renflcmcns au-dessous de la lèvre inférieure. Cette plante est employée en Amé- TÎque pour guérir les maladies véné- riennes. La découverte des vertus de cette lobélie est due au célèbre bota-- fi h 4' 66 HISTOIRE NATURELLE «liste suédois M. Kaliii. Les sauv83««i boivent la dëcoction de la racine. Celte racine est acre, purgative et vomitîVe. La lobélielcngiflore (/(j^e/i« longf^ flora,lj. ). Cette espèce cîaît à Saint- Domingue, à Cuba, à la Jamaïque et à la Martinique, le long dti> ruisseaux. On la cultive au Jardin des Planter. Son poi . est 'It'gant : elle s'élève à la hau- teur d'aii pied j sa tige est garnie de iciiilJe.^ ]4>iigaes de cinq ou six pouces , obiougues-lancéolées, quelquefois en- tières , quelquefois découpées latérale- ment en dents profondes et irrégulières; les fleurs sont solitaires aux aisselles des feuilles, et presque sessiles; la co- rolle est couleur de lait et très-belle à la vue. C'est un tube cylindrique très- délié , long de trois ou quatre pouces, droit , et terminé par un limbe ouvert en étoile. Cçtte plante est très-caustique , très- vénéneuse. Elle est fameuse à Saint- Damiugue sous le nom de ouedec. ^, 3~':ï:1.-v, DES L a U K L I E S. 6/ La lobëlie du Chili [lohelia tujpar L.). Elle croît sur les montagnes du Chili , et acquiert la hauteur d'un homme. Sa tige droite, assez épaisse, dure, creuse Jette quelques rameaux simples, ailés et feniUés, et se termine par une grappe de grandes fleurs d'un rouge vif. Les feuilles sont d'un vert-blanchâtre, ovales, lancéolées, entières, éparses, sessiles et prolongées en aile sur les ra^ meaux. Les fleurs sont longues d'uH pouce et demi ou deux pouces , en tube, i-enflées , velues en dehors, ainsi que les calices et les pédoncules. Le suc de cette plante est un des poi- sons les plus prompts. L'odeur des fleurs excite de cruels vomissemens : an a vh perdre la vue pour s'être frotté les yeux avec les mains après avoir froissé ces fleurs avec les doigts. La lobélie brûlante ( lohelia urens , L. ). Cette espèce croît en France, en Espagne, en Angleterre, dans les landea et les bois. Elle fleurit en été. Sa racine \ "- t i 68 HISTOIRE NATURELLE est vivace et formée d'un faisceau de fibres. Sa tige est simple, effilée, haute d'un pied ou davantage , anguleuse , garnie à la partie inférieure de quelques feuilles écartées , et terminée par un épi de petites fleurs bleues. Toute la plante est dépourvue de poil. Les feuilles sont minces, longues d'un pouce ou d'un pouce et demi ; les inférieures sont en forme de spatule , prolongées en pétiole et presqu'entières à leur bord ; les su- périeures sont sessiles , lancéolées et dentées. Les fleurs sont presque sessi- les, droites et munies d'une bractée linéaire, Lea divisions du calice sont moins longues que le tube de la corolle ; rorifice de la corolle est taché de blanc. Les divisions de la lèvre inférieure sont étroites et pendantes. Cette lobélie a une saveur vive et piquante. Lohelia, du nom d'un botaniste fla^ mand. DKS JASIONES. ^9 X 1 1 1« GENRE. JASlONEjJ^sioNE, Linn. Juss. Lam. ( Pentandrie-monogynie. L. Gm. ) Caractère générique. Fleurs réunies sur un réceptacle commun nu , et ceintes d'une collerette de plusieurs folioles; calice à cinq divisions j corolle à cinq divisions étroites , très-profondes ; cinq étamines ; anthères réunies en cylindre ; stigmate fendu en deux ; capsule à deux loges s'ou- vrant parle sommet, et couronnée par le calice. Ce genre ne comprend que deux es- pèces , dont une exotique. Leur tige est souvent simple ; les feuilles sont simples et alternes ; les têtes des fleurs sont so- litaires au sommet de la tige ou des ra- meaux; les fleurs sont petites et nom- breuses. La plante a l'aspect d'une sca- bieuse. Jasione (Diosc. PI.) , nom donné par les Grecs à une espèce de campanule. m i : k 1*1 70 HISTOIRE NATURELLE Ll..- vi. M POSE ES. Caraciétj, Fleurs tabulées réunies dans un calice commun et sur un réceptacle com- * mun ; point de calice propre, si ce n'est l'enveloppe extérien»**» 'I" N graine sou- vent prolongée au dessus «l'elle eu forme d'aigrette ; corolle monopétale posée sur l'ovaire , tantôt flosculeuse , c'est-à-dire tubulée , et terminée par un limbe régu- lier, souvent fendu en cinq au sommet, tantôt ligulée , c'est-à-dire tubulée et prolongée en une languette latérale en- tière ou dentée au sommet ; ordinaire- ment cinq étamiiies p ortées par la corolle, libres par les filet ,, réunies par les anth'- res (anthères seulement rapprochées dans }sL dernière section des radiées); ovaire inférieur , simple , posé sur le récept de , surmonté d'un style |ui travers le tuba des aiichères , et se termine par un stig- mate ordinairement divisé en deux et rareme t simnle ; ur ^ graine nue ou ai- grettée; embryon sans périsperme; radi- cule inférieure. Fleurs toutes flosculeuses dans le Caiiceco;'mun ^ ou toutet» iigulées ou radiées , c'est-à-dire flosculeuses au centre et Iigulées à la . irconférence. On donne le no dr omposées : des 71 DES Composées* plaiites dont les fleurs sont formëcs par la réunion de petites fleurs particuliè- res, dispos» 'es toutes sur le même ré- ceptacle eteuvironnées d'une enveloppe commune; qui ont en outre une corolle monopétale insérée sur l'ovaire, et les éiamines réunies par leurs anthères» Les plantes réunies sous ce titre i'or- ment la série la plus élend. du règne végétal. Ce sont , en général , des herbes annuellrs ou vivaces , dont les feuilles sont presque toujours alternes et les fleurs presque toujours termi uales. On donvîe à l'^is^eloppe commune des pe- tites flf^urs, ie nom de calice commun ; et l'o , Jitqne ce calice est simple , lors- qu'il est C( ^osi, d'un seul rang de fo- lioles ou d'écai^' v, on le dit caliculé ^ lorsqu'étant simple il est ceint à sa base de plus petites écailles ; il '^st imbriqué j lorsqu'il est formé de plu ieurs rangs d'écaillés ou folioles qui se recouvrent les unes les autres comi «e les tu les d'un toit. La ba^e intérieure ou le , trc du i 7» ♦ i HISTOIRE NATURELLE calice commun porte le nom de récep^ tacle. Sa surface est unie ou pointillée , garnie de ails ou couverte d'ecaillep. C'est sur le réceptacle que sont immé- diatement insérés les ovaires des petites fleurs particulières. Outre l'enveloppe pi opre de la graine , Tovaire est recou- vert d'une seconde enveloppe qui l'em- brasse si exactement, que bien souvent elle n'est point distincte. Cette enve- loppe extérittire a été quelquefois re- gardée comme le calice de la fleur. Elle déborde ordinairement le sommet de l'ovaire sous la forme d'une membrane courte , entière ou dentée ; elle se pro- longe encore sous forme d'écailles , de soies ou de poils réunis en aigrette. La corolle naît immédiatement ou média- tement sur Fovaire , suivant qu'il est garni ou privé d'aigrette. Cette corolle est lin tube terminé par cinq dents, ou prolongé en une languette latérale, c'est- à-dire, en une lame longue et étroite. Dausie premier caS; c'est xxnjleur.on; DES COMPOSÉES. y5 dans le second cas, c'est un denù-fleu- tjn ou une fleur ligulée. Lorsque la fleur composée est toute formée de fleurons, elle porte le nom de flosctdeu.se ; lors- qu'elle est toute formée de demi-fleu- rons , elle porte celui de demi-Jloscu- leuse ou ligulée *, on la nomme radiée, lorsqu'elle est formée de fleurons dans le centre et de demi-fleurons à la cir- conférence. Les fleurons et les demi- fleurons sont tantôt hermaphrodites , tantôt mâles, tantôt femelles, tantôt neutres. Les étaminessont insérées vers le milieu du tube de la corolle j leur nombre est presque toujours de cinq. Les filets sont très -déliés , distincts; mais leurs anthères sont réunies par le» «ôtés , et forment un tube au travers duquel s'élève le style, surmonté d'un stigmate , quelquefois simple , mais or- dinairement à deux divisions courbées en dehors. L'ovaire devenu fruit res- semble aune graine nue; son enveloppe extérieure persiste et ne s'ouvre point; llutanique. X. 7 i ^i lll.Hiniiuc n\T(ihi;m,i: «OH (ii^toMo nV<)MiioiMl filoiA Mil v\\ ni »'uiiroiiin^. l/(rioiir«>. I.«i H^iiiiiHi ll^v^ niilliiNioN MMihrllniiriil livtroiiijxiMi'tiM dr IoiiIini Uf* |iLiiili*N i|iii loin ir^Moiiililpiil pur \vn m\i\VHiu\\tn)[i\vH. Ainsi, naiil (jiiiitjim iuf4 liis ruHVM oi\ (Tlli^ n'iiiiiuii (Irrt un- ivro."* iirHl point pail'ailo, ri doim Iom- tl <|iu h il omI an rr.slo Iivm fm^iln t|„ | rvrr la (liHifiillô par I HfconrM {\v raniilo^ IV i iinp.iNNiblo (Ir n«' point nipportor il o.s tîf\HV«,\m^lMnv{UiMii'««^ii»imlnirllo;inMif» iUiiM iino Nirio nn.sNÏ «^trndno, on l< m iMio.s son! inlininitMtl nippi oi^Ih'h les iiiu( tlrsanlros, l«\s divisions iu^r,rN,sairrM \)ouv î><»i v«'nii A la comunN.saiiro {\v {-.vu ôIich «ont liî\s ilillitMlcs t\ l'Iablir ri, IrrH pou iranrliôrs. Li\s bulunisItiH n'oni pan «'(«' duccoivi snr los priniùpalcH. 'rtninu loi I. «Vi)it ToniU^ Ir?» siennes .snr la ionno cl«* la rorollo ; crllos de Liniu^ , an con liuiio, «OMl clublii\s sur la ini'ijcncc ou I t t); tumn oi[ Un 4 les mut ONpoUI' Ï'VH poil [mn vlr nicloi 1 niio de Il cou îiicc ou I» I, H ra M V o H p. I** «. 7^5 l'/ih l'iriirti t\t'H or/MiiM'w Hi)%iti U. C l'N (M vi^ioiN , riMiilrm ntir lu rorMtiiil *'loi^riroly garnie égale. ) I L Réceptacle nu ; graines surmontées d'un aigrette simple. 111° GENRE. Juss. Linn. Gcura<^tère générique. Calice cylindrinue . serre , composé d'écaillés paraNèles , é.a! les , et garni à la ba.e de petites écailles ; Wfleurons peu nombreux ^ aigrette ^RMN^NTs^s , fleur penchée , en KLf.F. îcs. Tous les pté les chè- t plus quand L E. Juss. Lanii ■polygamie >ntées d'un LE. OEs, Vaill. ylindrique , iNèles , éga- !:^5s écailles j »» aigrette tchée , en f I ■à %^( ! Jye yUitii'/t \fcu/t'. 1 ■ Chondj'illa . % • Scnola . 3 . llici'aciutu . ^ . J^JCJiR . tet lofn ■ JC, o flfTëltlt' . DES C O N D n 1 L L E S. ui I V" G E N 11 E. CONDRILLE, Cosdrilla, Tourn. Linn. Juss. Lani. Caractère générique. Calice cylindrique ^ serré , composé d'écaillés parallèles , éga- les , et garni à la base de petites écailles ; demi -fleurons peu nombreux j aigrette pédicuiée. Ce genre et le précédent sont à peixie distincts l'un de l'autre; ils ne diffèrent que par l'aigrette de la graine, qui est ses- sile dans l'un et portée sur un pivot dans Fautre ; mais ce pivot est quelquefois si court que l'aigrette en paroît dépour- vue. D'après cela , Lamarck a eu raison de confondre ces deux genres en un seul. On connoît une vingtaine d'espèces; la plupart sont exotiques , la plupart sont annuelles ; les autres sont vivaces ou à tige ligneuse. Leurs feuilles sont entiè- res , découpées ; leurs fleurs sont ordi- :i > ',» » ï X) \ 82 H16TOÎRE NATURELLE îmirementjauuesj quelquefois elles sont bleues (ui violettes. La condrille des murs {prenanf/ies muralisyli. ). Cette espèce est une des plus communes. Elle croît en Europe , dans les lie ix couverts et sur les vieux murs. Sa tige est haute de deux ou trois pieds ; elle est garnie do feuilles à sa partie inférieure, et terminée par une panicule de petites ilcurs d'un jaune- pâle. Les feuilles sont lyrées et dentées. Les feuilles radicales sont pétiolées longues de trois ou quatre pouces , et ont ]e jobe terminal triangulaire. Celles de ' ^k^^ sont embrassantes , plus cour- tes, et ont le lobe terminal alongé La panicule est sous-di visée en pédonculcvS très-rameux, très-déliés, très-ouverts. Le calice est long de trois ou quatre li- gnes, et renferme cinq demi-fleurons. Toute la plante est lisse; l'aigrette de la graine est sur un pivot. L'espèce ren- tre par ce caractère dans le genre con," DES CO ^D RILLES. 8.1 tes vaches, les chèvres et les mou- tons mangent cett* plante. La. condrille à feuilles de jonc (con- drillajuncpa,lA\m. ). On tfouve i.ette pJan'n dans les vignes et sur le bord dos champs eu France , en Allemagne dans là Suisse. Elle fleurit pendant l'e Elle s eîcve à deux ou trois pieds. . .c hge naît du milieu d'une rosette de leuilles radi= '-s longues , découpées la- t«-ralement t ctppli(|uces sur la terre. Mais bientôt les feuilles se sèchent; la tige devient dure et s^o divise eu nom- breux rameaux très -effiles, presque nus, semblables à des joncs, garnis de petites feuilles linéaires, très-entières, et de petites fleurs jaunes portées sur des pédoncules très-courts. On dit cette plante apéritive. Condrilla (Diosc. PI.) d'un moi greo qui sigmïie pruneau , parce (^ ae le suc du condrilla Juncea se grumelle ^sè- ment. û .,^.. IMAGE EVALUATION TEST TARGET (MT-3) /. {/ V.<^ (L ^ 7r - M <•■ '■ ' 64 HISTOIRE NA.TURELLE „) V GENRE. LAITUE, LdcTucAn Tourn. Liim. Xuss. Lam. Caractère générique. CdXice presque cylin- drique , et quelquefois ventru à la base , composé de plusieurs écailles inégales , imbriquées et un peu membraneuses à leur bord j aigrette pédiculée. On connoît une quinzaine d'espèces île laitues ; les unes indigènes, les au- tres exotiques. La plupart sont annuel- les ; quelques-unes sont vivaces. Leurs feuilles sont embrassantes, entières el plus souvent découpées. Ijeurs fleurs sont ordinairement jaunes et rarement bleues. Elles sont disposées au sommet de la tige, soit en grappe , soit en pani- cûle corymbiforme. La laitue cultivée ( lactuca sativa , L.). C'est parmi les plantes potagères une des plus anciennement connues , la fe; HHB ¥ 1 \\ . Limi* le cylin- la base , négales , ses à leur espèces , les au* annuel- 5. Leurs tières el s fleurs irement sommet: ;n pani- sativa , otage res nues y la DES LAITUES. 8,tI î)ïus généralement cultivée et dont les Variétés sont les plus nombreuses^. Son origine est inconnue. La variété la plus commune , celle qui produit sa tige sans pommer, et qui semble moins perfec- tionnée par Ja culture, a les feuilles ar- rondies, oblongues, rétrécies vers ia base, ondulées sur le bord, tendres et d'un vert-pâle. Du milieu d'elles s'é- lève , à la hauteur de deux pieds , une tige cylindrique , épaisse , verticale , garnie à sa partie inférieure de feuilles insensiblement plus petites que les ra- dicales, embrassantes et en cœur- elle est terminée par un corymbe de petites fleurs d'un jaune-pâle, très-nombreu- ses et tournées vers le ciel. Toute la plante est dépourvue de poil et remplie d'nn suc laiteux. Elle est annuelle. On compte cent cinquante variéte's delà laitue cultivée. On peut les rap- porter à trois variétés principales. 1. La laitue pommée [lactuca satwa ropUata, Banb. Pin. ia3). Avant de ]iyianiquc, X, o -J. 86 HISTOIRE NATLREU.E développer sa tige , elle offre une large touffe de feuilles arrondies, ondulées, bosselées et concaves. Les feuilles in- térieures, pressées les unes contre les Autres, se recouvrent mutuellement , et forment une tête arrondie , qu'on nomme pomme ou cœur de laitue. Cette variété est celle qui produit le plus de eous-variétés. 2. La laitue frisée ( lactuca saliva cWspa, Bauli. Pin. laS.). Ses feuilles sont découpées en lanières , dentées et crépues sur les bords. Elle for me très- peu la tête. Cette variété n'offre que peu de sous-variétés. 3. La laitue romaine ou cliicon ( lac- tiica sativalongifolia. Lactiicaroniaîia dulcisy J. Bauh. 2. p. 998 ). Lesfcuilks sont alongées , arrondies au sommet ^ rétrécies à la base , verticales , placée s les unes contre les autres sans se serrer, saiis former de tête compacte ; elles ne sont ni froncées, ni bosselées, ni amères, comme les deux variétéfl précédentes. 4 e large lulées , les iii- itre les ment , qu*oii î. Cette plus de saliva feuilles itées et lie trcs- fre que •n ( lac- Oman a- feuillrs ►nimet, placée s serrer, slles ne imeres, dentés. DES LAITUES. 8/ Celte variété n'offre encore que peu de :jo us- varié tés. De tous les temps, la laitue a tenu le premier rang parmi les plantes po- tagères. Les lloniains, en particulier > eu4aisoient un de leurs mets favoris. Elle est excellente et de facile digestion, soit cuite, soit crue ou eu salade. Ëllo est émoUiente , rafraîchissante , cal- mante ; elle tempère la soif, les ardeurs d'estomac , remédie à la constipation , procure le sommeil, et devient très- utile aux hypocondriaques. C'est avec cette plante qu'on guérit l'empereur Auguste d'une hypocondriacie entre- tenue par des obstructions, et qu'on regardoit comme désespérée. En gêné* rai, la laitue convient aux tempéramens bilieux et robustes. On prétend que son abus s'oppose à la reproduction. Le suo mêlé avec du nitre, et appliqué exté- rieurement , calme les douleurs de tête et le délire de la fièvre. Les graines sont comptées au nombre de quatre petites À S8 HISTOIRE NATURELLI-J semences froides. On en prépare une éinulsion rafraîchissante , calmante , anti-putride. La laitue scariale {lactuca scariola ). On trouve cette laitue en Europe dans les lieux incultes et pierreux, sur le bord des chemins , des vignes , le long des haies. Sa tige, haute de trois pieds et davantage, d'une couleur blanchâtre, lisse , armée de quelques piquans à la partie inférieure et feuillée, se termine par une panicule alongée de petites fleurs d'un jaune pâle et un peu vis- queuses. Les feuilles sont alongées , embrassantes , demi - ailées , fermes , vertes , lisses , bordées de dents irrégu- lières et piquantes, et garnies postérieu- rement d'une série d'épines le long de la nervure moyenne, Linné donne pour caractère distinctif à cette plante d'avoir les feuilles inférieures tordues à leur -base pour présenter leur tranchant per- jpendiculairement à Thorizon. Elle ç^ Annuelle. W 1-. ïre une mante , iriola ). »pe dans :, sur le , le long is pieds icbâtre, ms à la termine petites eu vis- mgées y erraes , irrégu- stérieu- long de ne poiiF d'avoir à leur lîit per- Elle c*ti DES LAITUES. 89 La laitue vireusc {lactuca virosUj L.). Elle semble se confondre avec l'espèce pre'cedente. Ses feuilles inférieures sont seulement moins découpëes , plus lar- ges , plus ouvertes : elles sont quelque-» fois couvertes de taches d'un rouge- brun. Ces deux espèces , mais particulière- ment la dernière , contiennent un suc très-amer, narcotique, et d'une odeur nauséabonde : ce suc , épaissi , peut cem-» placer l'opium, dans beaucoup de ciiv constances. Lactuca , ôe lac, lait ; ainsi nommé à cause de la couleur du suc propre. »r' 4 ' il tp HISTOIRE NATURELLE V P GENRE. LAITRON, SoncsDs. Tourn. Linii. Juss. Lam. Caractère générique. Calice renflé à la basé et composé 4e plusieurs écailles inégales, imbriquées j aigrette sessile» liA plupart des plantes de ce genre croissent en Europe. On en compte une vingtaine d'espèces: presque toutessont annuelles; quelques-unes sont vivaces^ une espèce est ligneuse. Leur tige est garnie de feuilles, plus souvent décou.- pées qu'entières. LesfIeurS; en générai, d'une couleur jaune, sont quelquefois Tiolettes ou bleuâtres ; elles sont dis- posées à l'extrémité supérieure de la^ tige. Le kiitron commun, Tulgairement le laitrondoux [sonchus oleracetts, Tj.)^. Cette espèce est la plus commune du genre , etejxraême temps celle qui vai>ie .'il •il !t it Lin 11» i la base légales, J genre pte une tes son t. ivaces^ tige est^ dëcoiL- e'nérai y quefoia >nt dis- i de la rement '1/5, L.)». une du ni vax>ie DES L A I T RO N 9. ^A davantage; elle croît dans toute VEn^ rope , dans les jardins , les lieux cul- tivés et fertiles , quelquefois dans les lieux incultes et pierreux -, elle fleurit tout l'été. Le plus ordinairement sa tigp est haute d'un pied et demi ou deux pieds, droite, tendre, creuse,. garnie de feuilles embrassantes , divisée en quel- ques rameaux très - ouverts , souvent dichotomes , et terminés par de petits eorymbes de fleurs d'un jaune pâle. Les feuilles sont bordées de dents piquantes; les inférieures sont aîongées , les supé- meures sont toujours ovales lancéolées. Tantôt elles sont entières , tantôt elles sontdéttoupées en lobes dont le terminal est plus grand et deltoïde ; tantôt les dents sont peu nombreuses et peu. pi- quantes , tantôt elles sont très -nom- breuses, très-piquantes. Les pédoncules des fleurs sont courts , lisses , quelquefoi s un peu cotonneux à leur sommet. Le pédoncule supérieur est plus court que ifis autres. Les calices sont lisses , co- ^2 HISTOIRE NATURELLE niques et renfles à leur bord inferieui^ Le suc laiteux de ce laitronest très* abondant. La plante est amère , aptfri- tive, et recommandée contre les obs- tructions. Elle a toutes les propriétés du pissenlit et de la chicorée. Danslenord on la mange en salade, lorsqu'elle est jeune. On fait encore cuire les feuilles tendres, les racines et les jeunes pousses avec les autres plantes potagères. Les chèvres , les moutons, les chevaux, les vaches et les lapins aiment beaucoup celte plante. La chair des lapins nour- ris avec le laitron a un goût plus agréa- ble. Sonchus , d'un mot grec qui signifie creux ; ainsi nommé, sans doute, parce ^ue les tiges sont creuses. îst très- , aperi- es obs- ietésdn le nord elle est feuilles pousses es. Les ux^les aucoup i nonr- \ agréa- signifie , parce DE fit IIIÉRÂCIONS. 93» V I r GENRE. HIER A CI ON, Épervière-, Hiera^ ciUM. Touru. Linn. Juss. Lam. Caractère générique . Calic© orale , com- posé de plusieurs écailles inégales , iui* b ' lées ; aigrette sesslle. Ce genre comprend plus de quarante espèces: la plupart croissent en Europe^ sur les montagnes. Leurs feuilles sont rarement découpées ; leurs fleurs sont disposéesau sommetd'une tigefeuillée, ou d'une hampe s'élevant du milieu d'une rosette de feuilles radicales. Li'épervière piloselle (hieraciumpi^ losella y L. ). On trouve cette plante dans les prés secs , les pelouses, dans les lieux sablonneux, sur les coteaux arides, et les vieux murs. Sa racine , lonf et fibreuse, pousse une rosette de feuilles et des rejets rampans feuilles. Du mi- lieu dç U rosette s'élève , à la UautcTir \ h % ! E s C R E P I D E s. V 1 1 1^ GENRE. 07 CRÉPTDE, Crépis. L. Juss. Lam. Caractère générique. Calice composé d'é- cailles disposées sur un seul rang , et ac- compagné à sa base de petites écailles le plus souvent étalées , et quelquefois se détachant ; aigrette ordinairement ses- sile. On compte une quinzaine d'espèces dans ce genre : presque toutes sont an- nuelles; les autres sont bisannuelles ou à racine vivace. Presque toutes crois- sent en Europe. Leurs tiges sont garnies de feuilles plus ou moins découpées. Elles portent à leursommet des fleurs jaunes remarquables par les écailles éta- lées qui ceignent le calice. Crépis f en gixc chaussure. I» ■:l Bolanique. X. S 'i V 1 I fi (1 98 HISTOIRE NATURELLE IX*— XP GENRES. DREPANIA. Juss. HEDYPNOIS. Tourn. Juss. Lam. HYOSERIS. Linn. Juss. I^m. {Syn^wiésie-polyg, égale, V. '6' vol. ) X I r G E N R E. TARAXAQUE, Pissenlit; Taraxa- cuM. Hall. Juss. Lam. Caractère générique. Calice formé de plu- sieurs écailles droites, disposées sur un seul rang , et garni à la base de plus pe- tites écailles inégales \ les unes et les au- tres renversées après la maturité des grai- nes , aigrette pédiculée ; graines striées ; garnies de rugosités transversales à la base et d'aspérités au sommet. Les espèces qui composent ce genre ëtoieni réunies avec le genre leontodon de Linné Leurs feuilles sont radicale^j ; et du milieu d'elles s'élève une hampe sui montée d'une fleur. ES. Lam. im. y- vol. ) E. î de pïu- »s sur un plus pe- ît les au- desgrai- s striéCsS ; aies à la ce genre ontodon idicale^ ; s hampe DES T A R A X A Q U E S. 99 Le taraxaque pissenlit ( leontodon taraxacum ). Cette plante croît par toute l'Europe , dans les prés , le long des chemins; on la trouve même au mi- lieu des rochers des plus hautes mon- tagnes. Sa racine est alongëe en fuseau, et laiteuse. Ses feuilles sont longues de quelques pouces , et étalées en rond sur la terre ; elles sont, suivant les lieux, entières ou un peu dentées , pennali- fides ou roncinées, nues ou hérissées de poil. Du centre des feuilles s'élèvent successivement, depuis quelques lignes jusqu'à la hauteur d'un pied environ, quel ques hampes cylindriques , creuses , tendres , succulentes , et surmontées d'une belle fleur jaune. Les écailles du calice sont lisses j les écailles du calice extérieur sont lâches, ou réfléchies vers la terre , ou pressées contre le calice in- térieur : les unes et les autres se ren- versent pendant la maturité. Les ai- grettes qui couronnent les graines s'épa- nouissent sur leur support, et forment. il •If '; I lOO HISTOIUK NATURELLK par leur ensemblo, un peft globe qui se détruit au moindre souftle. Le pissenlit possède c^ininem nient toutes les propriétés des chicoracées -, il est amer, apéritif, diurétique, fébri- fuge. La racine sur- tout est un excellent diurétique. Le suc exprimé ou Tinfu- uion de la plante, se prescrivent contre les obstructions , la jaunisse , l'hydro- pisie , les fièvres intermittentes rébelles, les embarras du poumon , et les mala- dies de la peau. On mange les jeuiu's pousses en salade. Les vaches, les che- vaux , les moutons, mangent cette plan- te; les chèvres n'en veulent point. Taraxacunij nom qu'Avicène et Sera- pion donnoient à la chicorée. obe qui !in nient icccs; il , fébri- ^ccllcnt rintu- t coiitru 'Iiydro- ëbelles, s niala- \ jeunes lesciie- te plau- it. etSerii' DES L I O N D E N S. I O't î II. . lîéceptacle nu j aigrette plumeuse. X I î r GENRE. LIONDENT, Leontodon. L. Juss. Luin. Caractère générique. Calice composé d'é- cailles presqu'égales, imbriquées sur deux ou trois rangs ^ aigrette sessile. Ce genre comprend une douzaine d'espèces , toutes indigènes de l'Europe ^ et ordinairement à racine vivace. Leurs feuilles sont toutes radicales , comme dans le pissenlit, et les fleurs solitaires sur une hampe. Leontodon, dent de lion, en grec, ainsi nommé à cause de la forme des feuilles. ft ;/ <■ I «• t i. 102 HISTOIRE NATUREI^LE XIV GENRE. PICRIDE , Pi CRIS, Linn. Juss. Lam. Caractère générique. Calice composé d'é- cailles disposées sur un seul rang, et ac- compagné à la base de petites écailles lâches ; graines striées transversalement; aigrette sessile. Ce genre ne comprend que quatre ou cinq espèces; elles ont une tige, et sont très-rudes au toucher. Picris, amer, en grec. X V GENRE. SCORZONÈRE, Scoezouera. T. Linn. Juss. Caractère générique. Calice alongé, com- posé d'écaillés inégales , larges à la base , membraneuses à leur bord et imbriquées; aigrette sessile, en forme de toile d'a- laignée. La plupart des scorzonères ont k» feuilles entières à leurs bords j leiu& I ■'^ ^ DESSCORZONÈRES. lo5 fleurs sont quelquefois pourpres. Ce genre comprend plusieurs espèces. La scorzonère d'Espagne [scorzonera Hispanica , L.). On trouve cette plante dans les pâturages secs de l'Espagne , des départemens méridionaux de laFrance, et on la cultive dans les jardins pota- gers. Elle est vivace , et fleurit en été. Sa racine est alongce en fuseau , noire en dehors , blanche en dedans , et rem- plie d'un suc laiteux -, de son sommet naît une touffe de feuilles lancéolc?es , longues de deux ou trois pouces, et den- tées en scie à leur bord ; du milieu d'elles s'élève , à la hauteur de deux pieds environ , une tige ronde cannelée , creuse, un peu velue , un peu divisée, et garnie de feuilles semblables aux feuilles radicales, mais insensiblement plus petites et embrassantes. La tige et les rameaux se terminent par une seule fleur jaune. Les propriétés médicinales de cette plante sont peu certaines j la culture H 1 i ni \ li)i HISTOIHE NATURELLE peut avoir détruit celles qu'on lui aU tribuoit. La racine contient un suc doux , nourrissant. Elle est de facile di- gestion. Scorzonera , du mot catalan scorso , qui signifie vipère, X V I« G E N R E. TRAGOPOGON, Salsifis, Cercifisî Tragopogon. Tourn. L. J. Lam. Caractè-e générique. Calice alongé , sim- ple et découpé profondément en divisions égales ; aigrette sessile et en forme de toile d'araignée. Les plantes de ce genre ont le port des plantes du genre précèdent: on en connaît plusieurs espèces. Les fleuri sont quelquefois bleues ou purpurines j elles sont quelquefois solitaires , sur una liampe qui s'élève de la racine entre les. feuilles radicales. Le salsifis des près, vulgairenicu!: i dï:s tragopogons. io5 barbe de boac(^tragopogonpratense, L.). Il est commun dans les prés de l'Eu- rope *, il fleurit au printemps , et vi* deux années. Cette plante est lisse et polie , et offre le port d'une graminée. Sa racine est alongée en fuseau, noire en dehors et blanche en dedans. De son sommet naissentde longues feuilles très, étroites^ mais dilatées à leur base, très» entières à leur bord et ondulées-, du mi- lieu d'elles s'élève, à la hauteur d'un pied et demi, une tige cylindrique, un peu branchue et très-garnie à la partie inférieure des feuilles, semblables aux radicales , pliées en gouttière à la base et très-embrassantes. La tige et les di^ visions sont surmontées d'une grande fleur jaune. Le calice est d'une lon- gueur à-peu-près égale à celle des demi- fleurons. La graine est sillonnée et mar» quée , entre les sillons , de rugosités transversales. Cette plante est apéritive, dépura- tive, et contient un suc fort doux;. Ou i I 106 HISTOIllE NATURELLE tiittiige, dans le nord , les jeunes pousses en salade, ou cuites comme les tfpi- nards. Les racines onl une saveur qui approche beaucoup du salsifis cultive. Cette plante ; ainsi que les scorzonèrcs, fournissent, dans les pâturages, une très-bonne nourriture aux bestiaux. La tisa une faite avec la racine est très-adou- cissante dans les ardeurs d'urine. Le saisi Bs à feuilles de poireau ou commun (^iragopogonparrifolium ^Ij.). Cette espèce croît spontanément dans ]a Suisse, et on la cultive dans les jar- dins potagers de la France ; elle vit deux années. Elle ressemble à Tespèce pré- cédente par le port ; mais ses dimen- sions sont plus grandes j ses feuilles sont proportionnellement plus larges -, ses Heurs sont violettes. Le calice est dé- coupé en douze divisions , et deux fois plus long que les demi-fleurons. Cette esptce est plus employée dans la cuisine qu'en médecine. Tragopogon , barbe de boucj en grcv» 3 ( l î DES IIELMINTIA, &c. 107 XVII« ET XVIIP GENRES. HELMINTIA. Juss. Lam. UllOSPERMUM. Scop. Juss. ( Syngénésie-polyg, égale. V. 3* vol. ) IV. Réceptacle garni de paillettes ou de poils \ aigrette plumeuse ou velue. XIX" — XXP GENRES. GEROPOGON. Linn. Juss. Lam. HYPOCH^RIS. Vaill. L. J. Lam. SERIOLA. Linn. Juss. Lam. {Syngénésie-pofyg. égale. V. 3" vol. ) XX IP GENRE. ANDRL\LE, Jnvry^lj. L. J. Lam. Caractèrt générique. Calice simple , arron- di , découpé profondément en plusieurs- divisions presqu'égales et quelquefois de petites écailles; aigrette velue , sessile ^ réceptacle garni de poils. Les plantes de ce genre sont remar- V. 'I lOÔ Mis roiRE NATURRLLIî «\uables par un duvet très -doux qui c^otivre loutes leurs parties. Ou eu con- jOiDitpeu d'espèces. V. Réceptacle garni de paillettes ; aigrette for- mée d'arêtes ou de dents , ou graine dé- pourvue d'aigrette. XXIIP GENRE. CATANANCE, Cupidonej Cjtm^ N^iNcHE. Touru. L. Juss. Lam. Caracti're gé,:ériqiie. Calice composé d'é- cailles sèches, imbriquées ; graines cou-^ ronnées par cinq soies qui forment l'ai- grette. Ce genre comprend troisespèces dont une indigène; les deux autres croissent dans la Crète. Ces plantes sont annuelles et remarquables par leur calice , qui paroît argenté. Elles n'ont point le 343 laiteux. Z.a cLipiJone bleue {catananchc ccB^ Si MW DES CATANANCES. I09 ruleaj L. )'Elle est corn nune clannle» licuxstx^riles du midi de la France et de l'Italie. Sa racine pousse plusieurs lon- gues feuilles étroites, pliëes en gout- tière, velues et bordées de quelques dents écartées , mais quelquefois alon- gées et aiguës. Dî /iiilieu des feuille» s'élèvent , A la hauteur de deux ou trois pieds, d<-. tiges menues, striées, velues , presque dépourvues de feuilles, et di- visées au sommet en pédoncules très- longs , effilés , garnis de quelques écailles brillantes^ et surmontés d'une têle do fleurs. Le calice est arrondi, argenté, brillant , composé d'écaillés ovales , sè- ches, peu serrées , transparentes et tra- versées d'une ligne brune. Les demi- fleurons sont bleus et velus en dehors ; les anthères sont noirâtres. La décoction de la racine , prise intérieurement , est apéritive. Les feuilles, pliées et appli- quées en cataplasmes , sont dcsssica- tives. Dotanique. X. 10 no HISTOIRE NJITURELLK XXIV« GENRE. CHICORÉE, CaicoRiuM. Tourii. Liuii. Juss. Lam. Caractère générique. Calice double j l'in- térieur à huit divisions prolondes , droi- tes ; l'extérieur un peu ouvert , à huit divisions profondes ^ plus courtes } grai- nes terminées par un rebord à cinqdents. On connoît trois espèces de cliicorées : Tune est vivace, l'autre bisannuelle -, la troisième annuelle. £lies croissent en Europe. Leur tige est garnie de feuilles plus ou moins découpées. Leurs fleurs sont bleues, sessiles et groupées une à six ensemble aux aisselles des feuilles. Parfois l'nne d'elles est portée sur un long pédoncule. La chicorée sauvage {chicorium in' tyhus , L. ). On trourve cette plante en Europe , dans les lieux incultes et sur les bords des cbeqjins. L»a culture lui DES C IT 1 C O R y^: E 8. 1 I I fuit subir de grands changemens. Dans les chttiiips , sa hauteur est d'un pied ou d'un pied et demi. Des feuilles sembla- bles à celles du pissenlit, naissent de la racine. La tige s'ëlève du milieu de* feuilles, garnie dans sa moitié infé- rieure , de feuilles continuellement plu» petites que les radicales, de manière que sa moitié supérieure en paroît dé- pourvue. Elle se divise en rameaux au sommet. De grandes fleurs bleues nais- sent le long des rameaux et de la tige , et sont communément deux ensemble à l'aisselle de cbaque petite feuille. Ou trouve sur les bords des écailles du ca- lice, et quelquefois sur leur surface et sur la surface de la plante , des poils glanduleux. Cultivée dans les jardins, cette chi- corée s'élève à quatre ou cinq pieds. Sa tige est plus droite, plus rameuse j ses feuilles sont moins découpées , moins velues. Laracineestalongée en fuseau et remplie d'un suc laiteux ^ et les fleurs m ■ |.«^.< mil' iï? I 112 HISTOIUE NATURELLE «ont quelquefois rouges ou blanches. La chicorée sauvage est ainère , sto- machique , très-apéritive , et propre à purifier le sang. On prend son suc ex- primé ou son infusion , contre les obs- tructions , sur-tout celles du foie, contre les fièvres rebelles , contre Thypocon- driacie. On mange les jeunes pousses j elles ont le goût du pissenlit. On avoit prétendu substituer sa racine au café; mais elle n'en a que Tamertume , sans en avoir Fagrément. Les vaches et les cochons ne touchent point à cette plante. La chicore'e endive , ou des jardins, l'endive [chicorium indivia , L. ). Cette plante paroît tenir son origine de l'es- pèce précédente-, cependant, elle est annuelle , au lieu que la première est vivace. Sa tige est un peu roide , ra- meuse et s'élève à la hauteur de deux pieds. Ses feuilles sont dépourvues de poil et élargies à leur sommet. Ses fleurs sont bleues , elles bractées sont ciliées. Ii;i 1>E s C lï I C O R fî K S. 1 iS CcUc plante a beaucoup v&v'ui paL' la culture : on réduit ses yarictés à troia priticipaleS. 1°. La scarrole ( intyhus sàtiva la^ ilfolia , seu ijidivia vulgaris , Bauli. Pin 121. ). Ses feuilles sont très-larges, et simplement dentées. û°. La chicorée blanche ou petite en- d Ive (Jiityhus saliva angustlJbliay'B'diih» Vhi. i'j5. ). Ses feuilles sont étroites, et simplement dentées. S*». La chicorée frisée {intyhus crispa, Bauh. Pin. 125. ). Ses feuilles sont pro- fondément découpées en grandes la- nières et plus ou moins finement frisée ou crépues, selon les sous- varié tés. La chicorée des jardins est plus agréa- ble au goiit , et moins araère que la chi- corée sauvjsige. On lui enlève presque toute son amertume, en la faisant blan- chir , par la privation de la lumière : à (.et effet, on la cultive dans une cave , ou bien on lie eâ un paquet la touffe e. I tl4 I1IST01KR NATIJHBI.M8 tlos IVntillosH radicales uvuiit le dëvolaiv» peinent de la ti^o. Les chicorées fournissent un aliment très-sain ; elles sont d'un grand usage sur nos tables: on les mange cuites ou crues en salade lorsqu'elles sont blan» ches. Chicoriumy d'un molgrcc qui signifie //nv//ro , oinsi nommd parce que la chi- cort^e se trouve par-tout. I I X X V G E N R E. SCOLYME, 5coz/iirerj.Tourn.Linn. Ju6s. Lam. Caractère générique. Calice ovalo , com- posé d'écaillés imbriquées, rétrécics en pointe épineuse , et entoure des bractées roides et également épineuses j gr«in«*s renfermées dans les paillettes du récep- tacle , et surmontées chacune de deux. ou trois arète:>. Le genre comprend trois e.*?pèces ; rujie auuudle; l'auUe ]bi$aunm:ile ; U lîES 8COLYMES. 11 5 ti'oisi^iiic à rucino vivacc. £llcfl crois- Bont en Franco et dans lis Levant ; eflcs ro«soniblent à des chardons. Leurs feuil- les sont épineuses, et se prolongent par leur base sur la tige , en forme d'ailes également c^pineuses. Scolymua ( Diosc. PI.) d*un mot grec qui signifie je déchire } ainsi nomme à cause des piquans dont la plante est ar- mée. ^S^-*:s, f W 1 I t si ■ '> Il 6 HISTOIRB NATURELLE TRENTE-DEUXIÈME FAMILLE. LES CYNAROCÉPIIALES , C^nj- ROOEPHAL.1!:. JUSS. Caractère de famille. Calico commun , com- posé de plusieurs rangs d'écaillés imbri- quées \ réceptacle commun couvert de poils , ou plus souvent de paillettes ; Heurs flosculeuses, tantôt tontes herma- phrodites , tantôt neutres à la circonfé- rence et hermaphrodites au centre , tan- tôt , et ce cas est très-rare, hermaphro- dites et femelles mêlées ensemble ; fleu- rons neutressouvent irréguliers ; fleurons hermaphrodites , à limbe à cinq lobes ré- guliers , avec cinq étamines et un stig- mate simple ou fendu en deux, crdinai- rcment articulé sur le style } graines cou- ronnées d'aigrettes sessiles , simples ou. plumeuses.. On a remarqué un mouvement d'irri- tabilité dans les étamines d'un grand nombre de plantes de cette famille , au ■kMnpsde la fécondation. JLcs cj'iiarocéphales sont presque DP. s ATRACTYLES. II7 toutes herbacées-, leurs feuilles sont al- ternes ; leurs fleurs naissent ordinai- rement au sommet des tiges et des ra- meaux. I" GENRE. ATRACTYLE, Atractylis. Linn. Juss. Lam. {Syngénésie-poly garnie- égale. L. Gm. ) Caractère générique. Calice double ; Tex- térieur lâche et composé d'écaillés pin- natifideset épineuses ; rintérieur imbri- qué et entouré par le premier ; fleurs hermaphrodites, toutes flosculeuses ou ligulées à la circonférence j graines à ai- grettes plumeuses , sesailes ; réceptacle garni de paillettes ou de soies roidcs. On connoît huit à dix espèces d'a- tractyles originaires du midi de TEu- lope ou de T Afrique. Ce sont désherbe» dont souvent les racines sont vivaccs. Ventenat observe que les fleurs de Ta- ivactylis guminifera^ qiui n'a point de t U M 8 . K à. m c;, >( HISTOIRE NATURELLE lit formëesde fleurons Iiermapliro- ditesj que celles de Vatractylis humilU sont toujours radiées ; que celles de Ya- tractyliscancellataXc sont quelquefois, et il soupçonne qu'on doit réunir à ce genre le carthamus salicifolius, dont le* aigrettes sont plumeuses. L'atractyle gummifère {atractylis. gummifera^Jj.). Cette plante croît en Italie , en Crète , en Barbarie dans les lieux incultes et brûlés par l'ardeur du soleil. Sa racine est vivace , en fuseau , longue de dix à douze pouces , épaisse comme le doigt , charnue , blanche in- térieurement , et laiteuse : les feuilles longues de dix à vingt pouces , sont fer- mes, lisses^ ou un peu laineuses, pcnna- tifides, lobées et disposées en rosette sur la terre j les lobes sont inégaux et dente- lés, les dents terminés en épines jaunâ- tres; les pétioles sont en gouttière. Les fleurs longues de quinze à vingt lignes , souvent solitaires, sessiles, ou portées surdeshampes très-courtes, sont défen- DES ATKACrYLES. 119 dues par des bractées alongées , obtuses, épineuses à leur bord. Le calice est double ; les folioles extérieures sont éga- les , peu serrées, roides , laineuses, aussi longues que la fleur, et terminées ordi- nairement par trois épines. Le calice intérieur est cylindrique , imbriqué ; ses folioles extérieures son t ovales-oblo n- gues , terminées en pointe ; les infé- rieures sont scarieuses , étroites et sans épines. Tous les fleurons sont herma- phrodites , violets , à limbe à cinq dé- coupures , à cinq étamines , et les an- thères sont réunies. Le style dépasse leur tube ; lestygmate n'est point arti- culé. Les graines sont oblongues et ve- lues ; l'aigrette est sessile, plumeuse , blanche, longue j les soies sont rameuses à leur base. Le réceptacle est charnu , concave , garni de paillettes brillantes blanches , souvent comme déchirées à leur sommet. Cette plante fleurit en automne : à cette époque, les feuilles sont dejsséchées et consumées par les t: Il i M l2o HISTOIRE NATURELLE chaleurs de l'été; elles se renouvellent pendant l'hi ver,e t restent ver tes j usqu'à la fin du printemps. Le colle^ delà racine et le réceptacle delailcur laissent échapper une gomme inodore, insipide, d'un jaune pâle, adhérente aux feuilles et au calice. Les Maures la recueillent , et en font une glu pour prendre les oiseaux. La racine et le réceptacle , cuits dans l'eau bouil- lante, et assaisonnés avec de l'huile et du beurre , font une excellente nour- riture. Alractylis ( Théophr. Ty'iosc.') fuseau ou quenouille , en grec. Les tiges ser- voient à faire des fuseaux. f. DES CUISIONS. 121 II- GENEE. CIRSION,CNIQUEi CtnsiuM, Cnicus. Linn. Juss. ( Syngénésie- poly garnie égale. L. Gm. ) Caractère générique . Calice renflé , à écail- les iji)briquée.s, entières, épineuses, sou* vent entouré de bractées ovales , oblon- gues , et munies de dents épineuses ; tous les Ueurons hermapliroditea ; réceptacle velu; aigrettes ordinairement plumeuses. Les espèces de ce genre ne sont pas encore suffisamment conn ues pour qu'on en puisse fixer le nombre d'une manière précise. Plusieurs croissent en Europe j ce sont des herbes avec ou sans épines. Lamarck a réuni au genre serratula, les cnicus centaurioides et cernuus. De Jussieu regarde les cnicus arcana comme étant du genre carthamus. Cnicus (Hippocr. Théoph. Diosc. PI.) d'un mot grec qui signifie ya^/ze ; ainsi nommé à cause de la couleur des fleura dans quelques espèces. Botanique. X. M V I II I t i 123 HISTOIRE NATURELLE IIP GENRE. CARTIIAME, C^RTHAMUs, Touni. li. J. Lam. Csicus, T. [Syngénéaie- polygamie-égale. L. Gm. ) sommet ; toutes les Heurs hermaplirodi- tes ; aigrettes velues , sessiles j réceptacle garni de paillettes soyeuses. On connoît quinze à dix-huit espèces de carlhaines, soit indigènes, soit exo- tiques. Ce sont des herbes à feuilles al- ternes, plus ou moins épineuses , à fleurs souvent environnées de bractées et à écailles calicinales extérieures chargées de plus d'une épine. Le carthame des teinturiers {partha- mus tinctorius , Linn. ) , vulgairement safran bâtard , graine de perroquet Cette plante croit sans culture , en Egypte et dans le Levant. On la cultive Tofn .vf. ii 3 . Aj'clîujii . ■»^HH'W"i [■nnwni'i— **'^*^>)*' .• 5 / 1 1 i II \ 11 , hP< li ^1 1 if i ' lu ao i< lie rc so SCJ ra ro ap lei lei ro cil csl au roi en Er toi i«t.- DES C ART H AME S. 125 ^ans quelques endroits de l'Europe. Sa ! ige est droite , haute d'un pied et demi , cylindrique, lisse et rameuse vers son sommet. Ses feuilles sont simples , en- lièrcs, borddes de quelques dents épi- neuses ; les radicales sont oblongues , rctrëcies vers leur base; celles de la tigo sont plus petites et demi-embrassantes. Les fleurs sont terminales, assez gros- ses , solitaires à l'extrémité de cbaquo rameau. Elles ont leurs fleurons d'un rouge-safran; leurs feuilles calicinales, appendiculées , foliacées , épineuses , et leurs graines dépourvues d'aigrettes. La graine de ce cartbame est un vio- lent purgatif pour Tbomme. Les per- roquets en mangent avec avidité et s'en engraissent sans être purgés. La fleur est employée en teinture pour donner aux étoffes de soie une couleur cerise, rose ou ponceau. Les plumassiers les emploient aussi dans leurs teintures Enfin , on en fait un rouge qui sert à la toilette des dames. On prend des fleu- 124 HlSTOinE NATURELLE roiis (le cartliamc sëcliës ; on les met clans dos sacs de toile qu'on plonge dan» une eau courante. Un homme muni do sabots monte sur les sacs et les pétrit jnsqu^à ce que Teau sorte sans aucune teinte jaune et absolument claire. Après cette première opération , on môle avec le cartbame environ cinq à six pour cent de son poids pesant de soude ou do cendres gravelëes ; on verse par-dessus de Teau froide , et on obtient une li- queur jaunâtre qui, mêlée avec du jus de citron , dépose une espèce de fécule qui s'attache au fond des vaisseaux dans lesquels elle séjourne , et qu'on trans- vase successivement jusqu'à ce que la couleur rouge soit épuisée. C'est cette fcnnle qui , mêlée avec du talc en poudre et du jus de citron , forme , après avoir été séchée , le rouge végétal qu'on vend A Paris. Il en existe un autre moins beau et moins cher que l'on fait avec la pré- paration de cochenille nommée carmin. Quelquefois les marchands fripons sxxh- \m '"»■'■% '♦ f^:*-^ V DES C A R T H \ M E S. 1 23 sfilueiit à ces deux espèces de rouge, celui qu'ils préparent avec le cinabre, et qui est d'un prix beaucoup plus bas; mais il y a un moyen très-simple de dé- couvrir la fraude. Le rouge végétal peut être décoloré par l'esprit-de-vin-, les li- queurs alkalines produisent le m^me effetsur le rouge animal, et Tune et l'au- tre de ces deux substances ne décolorent jamais le rouge minéral. Le coton teint par le cartliamo ne supporte pas l'action du savon , parce que la partie colorante est soluble dans les alkalis. Il prend donc une teinte v^3lette qui se délaye dans Teau. On peut cependant lui faire subir un léger savonnage en le passant immédiatement après dans une eau acidulée par le jus du citron ; par-là , il ne reprend point sa première couleur , mais une nuance lilas qui est encore agréable. Ta couleur du carthame, dit Ber- tbolet , ne supporte pas long-temps l'ac- tion du soleil , mais elle s'affoiblit sans & '■ 1 2.G HISTOIRE NATURELLE changer de ton. On peut donc lui ren- dre sa première intensité par une se- conde teinture ; mais pour que cette opération réussisse , il faut commencer par tenir l'étoffe en bain dans l'eau al- kaline de carthame , et n'y ajouter du suc de citron qu'après l'avoii' ainsi im- prégnée de substance colorante. La couleur du carthame est si fu- gace , qu'il n'est guère possible d'en pro- fiter pour la peinture. IV** G E N R E. CARLINE, Carlin A. Tourn. Linn. Juss. Lam. ( Syngénésie-polygamie>' égale. L. Gm. ). Caractère génér. Calice imbriqué ; écailles extérieures sinuées, épineuses, rappro- chées à leur base , écartées à leur som- met j écailles intérieures , cartilagineu- ses^ luisantes , colorées , ouvertes , for- mant des rayons ; tous les fleurons her- maphrodites j réceptacle garni de pail- L K DES C A R L 1 N E S. 11 J^ l'ettes découpées à leur sommet ; aigrettes plumeuses ; soies formant à leur base par leur réunion une sorte d'anneau. Cf. genre appartient à J'Eùrope et k FAfrique. Nous n^en connoissons jus- qu'à présent aucune espèce d'Asie ou d'Amérique. On en compte environ douze à quinze. Ce sont de petites plan- tes herbacées, produisant de grandes fleurs très-remarquables par leur cou- ronne calicinale ; elles sont quelqviefois privées de tige; leurs feuilles sont sou- vent pinnatifides-épineuses. La carlihe acaule ( carlina acauUs , L. ). Cette plante croît dans la France méridionale , en Italie, en Espagne , en Allemagne, dans les lieux secs et mon- tagneux. Sa racine épaisse , obîongue , fibreuse , jette des feuilles pétiolées , oblongues, un peu sinuées , dentelées , épineuses à leurs bords, cotonneuses et blanchâtres des deux côtés, étalées sur }a terre en large rosette. Du ceiilre de actte rosette naît une grande fleur large 128 HISTOIRE NATURELLE de quatre à six pouces, presque sessiîe, ayant une belle couronne calicinale, blanche en dessus et un peu purpurine en dessous. Le réceptacle est épais et charnu ; les feuilles extérieures du ca- lice sont très-épineuses. Les habitans de l'Auvergne , des Py- rénées et de la Suisse mangent le ré- ceptacle comme nous mangeons les ar- tichauts. La racine ; dont la saveur est amëre et acre , est rer jmmandée comme stomachique^ vermifuge et diurétique. Carline vient , dit-on , de carolina , et carolina de carolus, parce que la car- line fut employée du temps de Charlc- magne contre la peste.. ,^ïÇ3Ei. DES C Y N A R ES. 129 V^ GENRE. CYN ARE , Artichaut , Cardon-, Cr- NARA, T. L. J. Lam. {Syng, polyg. égale. L. Gm. ) Caractère générique. Calice très -grand, renflé, à écailles imbriquées, charnues à leur base, épineuses à leur sommet ; tous les fleurons hermaphrodites; réceptacle charnu muni de soies \ aigrette longue y plumeuse. Nous connoissons un petit nombre d'espèces de ce genre. Ces plantes sont des herbes à racines vivaces , à feuilles très-grandes, pinnatilides-ëpineuses , à calice d'une grosseur remarquable. Elles croissent dans l'Europe méridionale et sur les côtes de Barbarie. Le cynara humilis , dont la fleur est radicale, dont les écailles calicinales sont dépourvues d'épines et munies de cils palmés comme dans \es)acea, doit appartenir, selon de Jussieu , à un autro genre. 4 J I ■•>» V^i i , r*i ■-*, 1.^0 HISTOIRE NATURELLE L'artichaut commun (^cynara scoly- nius f L. ). Cette plante croît sans cul- ture dans les re'gions méridionales de l'Europe. On l'ciève dans nos potagers. Sa racine est grosse , longue , en fuseau 5 elle jette une tige verticale , épaisse , cannelée, cotonneuse, rameuse, qui s'élève à deux ou trois pieds. Ses feuil- les sont alternes, fort grandes, molles^ un peu épineuses, profondément dé- coupées , à découpures dentelées ou même pinnatifides , d'un vert-cendré en dessus, blanchâtres et un peu coton- neuses en dessous. Sa fleur est purpu- rine , terminale , fort grosse -, elle s'épa- nouit en mai et juin. Les fleurons sont irritables. L'infusion des fleurs dans Feau froide, à laquelle on ajoute un peu de sel, coa- gule le lait. On se sert dans la Tartario de ses fleurs pour faire le fromage. Les racines passent pour diurétiques. On mange le réceptacle et la base de sea écailles qui nourrissent médiocrement, i!i ^1 DES C Y N A RES. 101 se digèrent avec facilité, constipent et augmentent le cours des urines. L'artichaut carde ou cardon d'Espa- gne ( C} nara cardunculus , 1j.). Cette plante croît sans culture dans les pro- vinces méridionales de la France , de l'Espagne, de l'Italie et de la Sicile. On en cultive une variété dans les jardins potagers pour les usages de la cuisine. La tige droite , épaisse , cotonneuse , un peu rameuse , épineuse à son sommet à cause des feuilles supérieures qui se pro- longent sur la tige , s'élève j usqu'à qua- tre ou cinq pieds. Les feuilles sont gran- des, pinnatiddes, plus étroites que celles de l'espèce qui précède , munies d'une longue épine jaunâtre à l'extrémité de chacune de leurs découpures, d'un vert- blancbâlre en dessus , fort blanches et cotonneuses en dessous. Les fleurs sont bleues , terminales, un peu moins gros- ses que celles de l'artichaut commun , et ont les écailles de leur calice peu char- nues , terminées chacune par une épine ^ f ■^; l32 HISTOIRE NATURELLE très-aiguë et assez longue. La côte des feuilles fournit un aliment tendre et délicat. Pour faire perdre à cette plante son amertume naturelle , les jardiniera l'enveloppent de paille ou de fumier, et lient les feuilles en un faisceau serré ; elles s'étiolent et prennent une saveur fort agréable. Vr GENRE. ONOPORDE, Onopordium. Linn. Juss. Lam. (^Syngénésie-polygamie* égale. L. Gm. ) Caractère générique. Calice grand , renflé , imbriqué \ écailles nombreuses terminées en épines ; tous les fleurons hermaphro- dites ; stigmate fendu j réceptacle al- véolé, garni de paillettes très- petites , adhérentes à la base des graines} aigrettes composées de soies formant un anneau à leur base par leur réunion. On ne connoît qu'un petit nombre d'oiiopordes. Ce sont des plantes lierba- iïS»! DES O N O P O R D E S. ^?î^ cées, en général très- élevëes, garnies de grandes feuilles épineuses, souvent couvertes d'un duvet laineux, et assez semblables par leur forme à celles de l'acanthe. Les onopordes croissent dan» la partie méridionale de l'Europe. On en trouve une espèce en Arabie. Miller remarque qu'autrefois on cul- tivoit plusieurs de ces espèces pour la table ; mais c'étoit avant que les jardins fussent fournis de beaucoup d'autres plantes qui leur sont bien préférables. Il est rare à présent qu'on en fasse usa- ge -, elles n'exigent aucune culture , il suffit de laisser disperser leurs graines : elles se reproduisent sans aucun soin. L'onoporde acanthe ( onopordium acanthium , Linn. ). Cette plante croît en Europe , sur les bords des chemins et dans les lieux incultes. Elle est bi- sannuelle. Sa racine est blanche, ten- dre , charnue, grosse, peu ramifiée, presqu'en fuseau. Sa tige s'élève à trois ou quatre pieds j elle est épaisse , blau- Botunique. X. »a *î lo4 HISTOIRE NATUREMK rhâti'o , couverte d'un duvet laineux , striée , presque tctragonc , membra- neuse sur chaque angle dans toute sa longueur , divisée en rameaux nom- breux et étalés. Ses feuilles sont trt;s- grandes , ovales, oblongues, si nuées , an- guleuses, munies d'une épine à chaque angle , garnies des deux côtés d'un du- vet blanchâtre. Ces feuilles se prolon- gent sur les tiges, en forment les va^tH' branesdont nous avons parlé plus haut, lesquelles sont sinuées^ dentées, hé- rissées d'épines. Les fleurs, de couleur blanche ou purpurine, sont solitaires ou réunies à rextréniité des branches; les écailles calicinales sont roides, di- vergentes, aiguës, jaunâtres , garnies de duvet , comme les feuilles et les tiges. Il y a une variété dont les feuilles sont presque entièrement vertes. On emploie les lacines ensUcoction au commencement de certaines ma- ladies vénériennes. Cette racine , re- cucilUe au printemps ; est boune à \ ï ^■t. \ DES ONOPORDES. l55 iiianrairies et les pâturages ; elle se multi- plie beaucoup dans ces derniers. Calçitrapa , composé du mot latin calx , dessous le talon en français , et d'un mot grec qui signifie je tourne ; ainsi nommé parce que le calice du cen- taurea calçitrapa ressemble à la ma- chine du genre appelé chaussetrape, X r G E N R E. SERIDIE, SbRIDIA, J. CE^TAUREd. liinn, L^m. Car acière générique. Calice formé d'écai Iles imbriquées, cartilagineuses, épineuses, palmées à leur sommet ; fleurons du dis- que hermaphrodites ; fleurons de la cir- conférence neutres j aigrettes courtes , ii •I l l48 HISTOIRE NATURELLE quelquefois ciliées ; réceptacle garai de paillettes soyeuses. Les centaurea sonchifolia et aspera de JÀnné appartiennent à ce genre. Serisa , nom donne par les anciens à l'espèce de centaurée, appelée mon-^ tana par Linné. X I r GENRE. CNIQUE, Cnicus. Vaill. Gœrtm Centaurea, L. J. Lam. {Syngén, polyg. frustranée, L. Gm. ) Caractère générique. Calice renflé , com- posé d'écaillés imbriquées j terminées par une épine armée d'épines latérales, et entouré de f^'uilles ovales , oblongues, à dentelures épineuses ; tous les fleurons hermaphrodites ; graines couronnées de deux aigrettes , l'extérieure en forme do petit calice , l'intérieure en faisceau de £lets noirs et comme épineux j récepta- cle garni de paillettes soyeuses. Le cnique bénit ou chardon -bénit {centaurea henedicta, L. ). Cette plan- I>ES C NIQUE S. 1^9 te, seule espèce de ce genre , est iina* herbe des provinces méridionales de Ift. France , d'Espagne , et de plusieurs île» de l'Archipel. Sa racine, qui est blan- che , jette quelques tiges rougcâtres,. très-velues, lanugineuses, foibles, ra- meuses et hautes d'un pied et demi. Ses feuilles sont obloiigues, df utelé"*, ve- lues , d'un vert -clair , tia^ersét:. par une nervure blanche et un ^ 0 HISTOIRE NATURELLE rësiea, &c. On conserve dans les bouti" ques une eau distillée de chardon-bénit, que Ton prescrit dans les potions oor^ diales et sudorifiques, I I. Hcaîlles du calice sans épines. XII r GENRE. \ JACEE, Jacea. t. J. Centaurea. Ïj. Lam. (^Syngénésie-polyg, frustr, li. Gm.) Caractère générique. CaWcf) formé d'écaillés imbriquées, cartilagineuses , ciliées à leur sommet \ fleurons du disque , hermaphro- dites ; fleurons de la circonférence ordi- nairement neutres (hermaphrodites dans le centaurea nigra , L. ) ; aigrettes quel- quefois ciliées ., réceptacle gcrni de pail- lettes soyeuses. Ce genre comprend plusieurs ccn^ laurées de Linné. On y remarque le tentaureaphrygia, Linn. , dont les ai« s Il . > DES C y A N E S. l5l grettes sont très-courtes; les centaurea nigra et speciosa , L. , qui n'ont point d'aigrettes, ou peut-être dans lesquelles celte partie se détache assez prompte-* nient pour qu'il soit diflScile de l'apper. ce voir. Quelques espèces sont de petits arbrisseaux -, tantôt les feuilles sont simples, tantôt pinnatifides. Ventenat croit qu'il faut rapporter au genre ser-^ ratula , le jacea nigra , dont tous lea fleurons sont hermaphrodites, XI V^ GENRE. ! CYANE, Bleuet, Barbeau, Aubifoin 5 Cyanus, t. J. Centaurea, Linn, Lam. ( Syngénés. polyg.frustranée. Xi. Gm. ) Caractère générique. Calice formé d*écaîlles imbriquées, cartilagineuses, ciliées à leur sommet ; fleurons du disque , hermaphro- dites ; fleurons de la circonférence , plus longs que ceux du disque, neutres , irré- guliers , à limbe découpé en lanières j ai-* Il l52 HISTOIRE NATURELLE grettes courtes, légèrement ciliées j ré- ceptacle garni de paillettes soyeuses. De JussiEU, qui a rétabli ce genre de Tourùefort, y rapporte plusieurs espè- ces de centaurées, qui toutes ont les feuilles simples. De ce nombre est la cyane bleuet ( centauria cyanus , L. ). C'est une herbehaufe d'un pied et demi à deux J)ieds, très -commune dans les champs, parmi lea blés. Sa tige est ver- ticale et striée ; ses feuilles sont longues , étroites, les inférieures ont quelques dentelures latérales, les autres sont par- faitement entières ; les unes et les au- tres sont , ainsi que la tige et les ra- meaux, garnies d'undutet blanchâtre. Les fleurs naissent aux sommités -y elles sont solitaires et remarquables par leurs fleu;rons stériles fort grands, et disposés en couronne. Leur couleur est consr tamment bleue dans les lieux incultes; mais la culture les nuance de la ma- nière la plus agréable \ elles prennent toiiUs les teintes, excepté le jaune. ' r%' re« DES C Y A N E 5. 1 55 L'eau distillée des fleurs de bleuet est recommandée pour l'inflammation des yeux ', mais elle difiFère peu de l'eau pure. L'infusion de cette plante est un peu amère, et pourroit être d'une plus grande utilité. Les fleurs donnent une belle couleur violette qui devient bleue avec l'alun , et dont on se sert pour la peinture et l'écriture. Ces mêmes fleurs, lorsqu'on les broie avec le sucre , lui communiquent leur couleur, et l'on se sert ensuite de ce sucre pour colorer les teintures, les crèmes, &c. Les vaches, les chèvres et les moutons mangent cette plante , dont les chevaux et les cochons ne veulent point. Cyanus ( PI. ), d'un mot grec adopt© par les Latins , qui signifie bleu ; ainsi nommé parce que la première espèce qu'on a connue , étoit à fleurs bleues. K/. B fi ' 10 4 HISTOIRE NATURELLE X V^ GENRE. RHAPONTIQUE , Rh.4pontici/m. Vaill. Juss. Centjure^^ L. Lam. (Syngén. polyg.frustranée. L. Gm. ) Caractère générique. CdWc^ioxmh dJéc^iW es imbriquées , desséchées et scarieuses à leur sommet; fleurons du disque herma- phrodites j fleurons de la circonférence neutres; aigrettes rarement simples, plus souven* ciliées; réceptacle garni de pail- lettes soyeuses. Ce genre , institué par Vaillant et fondu par Linné dans son genre cen-' taurée , a été rétabli par de Jussieu. \\ comprend onze espèces de centaurées. L'aigrette est forniée d'un petit nom- bre de soies courtes et inégales dans le centaurea splendens , Xj, La jacée des prés {centaurea jacea, Linn. — "E. centaurea alba, L. — V. centaurea amara, L. ). Il paroi t, comme Va dit L^raarck , que ces trois cspèr^a I) & DÈS RIIAPONTIQUES. 1 55 ae Linné, ne sont que des varie tés d'une seule espèce , que je nomme , à 8on exemple , jacée des prés. C'est une herbe vivacc commune dans les prés eecs , sur le bord des bois et des haies. Les variétés B. et V. se rencontrent or- dinairement dans les régions australes de l'Europe. Dans cette espèce, les tiges sont rameuses, anguleuses versleur som- met, hautes de huitpouces à trois pieds. Les feuilles sont éparses , lancéolées , pointues, bordées de quelques dents écartées, quelquefois très-entières, ver- dâtres, et souvent un peu cotonneuses et blanchâtres. Celles de la racine ont quelquefois une ou deux découpures latérales assez grandes. Les fleurs sont purpurines, solitaires au sommet de chaque rameau, et ont leui; calice sec, scarieux , argenté du bord , et ensuite rougeâtre ; les écailles inférieures sont- petites et un peu frangées ; les supé- rieures ont leur bord comme déchiré , et ne sont point véritablement ciliées j iïpî l56 HISTOIRE NATURELLE comme dans le centaurea nigra , L, liCs fleurons stériles sont plus grands que les autres : Taigrette est simple et se détache prompteiiient. Cette plante passe pour vulnvira'rc ; elle a été recommandée en gargarisme contre les aphtes , le gonfiement des aïoygdales . EOe fournit une belle tein- ture jaune, ^t :muX remplacer la sar- rettc. Elle est ivriilUi dans les prairies , mais non (km les pâturages, car tous les bestiaux la mangent. X VF GENRE. CENTAURÉE, Ambrette ; Centau- rea. L. J. Lara. {Syngénésie-polyg. frustranée. jL. Gm. ) Caractère gênérique.Ca\\ceîorïn^dJèc?\\\es imbriquées , simples , entières ; fleurons les ciiùvie.H , les cliovaiix, et sur-lout les iiioiiloiis , la iiiuiigeiit ; les vaelien iTy toLiclienL([Li(;i'areiiiciiLjicscucUoiisn'eii veulent point. La «enalule devs teinturiers ( .srrrr/:- ii//(i li/wluriif L. ). C»îll<^ espèce, à laeine vivaee , eroît dans les prairies humilies ou niaréea'^eusos. Sa li^(; est verticale, grêle, baule de trois pieds environ et rameuse à son sommet*, ses feuilles sont fermes et très-lisses , ova- les, entières ou pinnatiGdes, et à lobes lancéolés j celui du sommet est Irès- giand; leur bord est toujours duntelc. Des fleurs longues et cylindriques, pur- purines ou blanches, ayant des écailles minces , ss, i)[ luiii'A Ihuii'M Hdiil. IcniiiiKilc.H ; vi , dans un grand nombre ir«i.s[)cîCCJH , clisj)oscoscu coryjnbc, I. Kt'Moptuclcini ; grnljnî ai^'.mllru j IIosées en corynibes terminaux ou axil- îaiics. Lainarck croit qu'on doit réunir ■ iA'v P 17 1 HISTOIRE NATURELLE au oenre des cacalla , les espèces d'eu- putoire dont le calice n'est pas imbri- qué. Linné divise ce genre en quatre sec* tîons : la première comprend les eupa- loires à calice à quatre fie ur s ; la se- conde , ceux à cinq fleurs ; la troisième , ceux à huit fleurs ; la quatrième, ceux à quinze fleurs _, ou davantage, L'eupatoire à feuilles de chanvre ( eupatorium cannahinum, L. ). Cette plante est commune en Europe, dans les lieux aquatiques , sur le bord des ruisseaux et des ibssés humides. Sa ra- cine est oifîique et vivace. Elle pro- duit des tîgei. hautes de trois ou quatre pieds , 03 lîïidriques , un peu velues , d'un vert rougeâtre, pleines do mocjlc, garnies de feuilles et rameuses. Ses feuilles sont opposées, presque sessiles, divisées en trois folioles lancéolées , dentelées ; celle du milieu est un peu plus grande. Les fleurs sont rougenhes ou ])urpurinoS; terminales, di.sposc'c's DES E U P .TORES. 1 75 en corymbe coin p' se et un peu dense. Les cttlii s contiennent cuk| Heurs re- niarquubli's par leur- 8f3'les fort sail- laris. Les écailles calicinales sont oblon- gues , obtuses , un peu colorées à leur sommet. Cette plante est amëre. Gessner a prétendu que sa racine étoit un pur- gatif tr^s - actif. Boerbaave la recom- ni^ndoit dans les fièvres intermittentes. . infusion des ^Builles et des ileurs , le suc exprimé, xtrait , s'emploient couimc apéritifs , diurétiques , dépu- ratifs dans la cacbexie , l'iiydropisie , les obstructions, la migraine, les ma- ladies de la peau. Extérieurement on applique les feuilles bouillies en cata- plasme sur les parties oedémateuses , les gonflemensdu scrotum •, on s'en sert encore pour déterger les ulcères. Les chèvres mangent cette plante , dont ks autres animaux ne veulent point. Eupatorium (Dioscor. PL); ain^l nommé de Mitliridate, roi de Pont, .siu'iioinmé Eupntor, >\ «.1 ^M i Ë IMAGE EVALUATION TEST TARGET (MT-3) 1.0 ^1^ lâi l.l ^ m ^ hS. 12.0 1.8 L25 iu il 1.6 V] A '» /À '^â'J. ^m '«r O 7 Photographie Sciences Corporation 23 WEST MAIN STREET WEBSTER, N.Y. 14580 (716) 872-4503 45" 4i^ 176 HISTOIRE NATURELLE f . IIP GENRE. CONYSE, CoNYSA. T. L. J. Lanu iSyngén. polyg. superflue, L. Gm.) Caractère gêner. Calice arrondi ou ovale , cylindrique , formé d'écailles imbriquées souvent aiguës ; fleurons du disque en en- tonnoir , à limbe à cinq lobes , herma- phrodites j fleurons de la circonférence très-grèles , à limbe à trois dents, femelles et fertiles } aigrettes simples et sessiles. Ce genre très -nombreux, et répandu dans les quatre parties du monde, com- prend des herbes et des arbrisseaux dont les feuilles sont simples et alternes^ et dont les fleurs sont disposées en co - ryrabe terminal. La conyse commune Çconisa squar- rosa , L. ). Cette plante croît en Europe dans les terreins secs , sur le bord des bois et le long des haies. Sa tige est her- bace'c , droite , dure , haute de deux: pieds, rameuse. Les fleurs sont jaunâ- C^ -i f DES COnVseS. 177 très , un peu rougeâtres en dehors ; les feuilles sont sessiles, entières , ovales , lance'olées , pointues. Cette espèce est aromatique , amère, carminative , emménagogue. On rem- ploie en décoction dans la chlorose. La conyse anthelmintique ( cojnysa anthelmintica , L. ). C'est une plante herbacée, originaire de l'Inde; elle s'é- lève à la hauteur de trois à cinq pieds. Sa tige est verticale , cylindrique, striée^ couverte de duvet vers son sommet. Ses feuilles sont ovales , lancéolées , dente- lées , rétrécies en pétiole à leur base , rudes au toucher. Les fleurs sont pur- purines et assez grosses ; elles viennent aux sommités sur des pédoncules sim- ples , latéraux ou terminaux. Leurs écailles calicinales sont lâches , en lan- guette , et les extérieures sont un peu plus longues que les autres. Les fleu- rons, au nombre de vingt-cinq envi- ron , sont tous hermaphrodites , selon Desfoiitaines, r'I^ Ï7^ HISTOIRE NATURELLE C«lte plante est amcre. On Temploîe pilce dans l'hnile ou en décoction dans l'oau pour dissiper les rhumatismes Jes douleurs de la goutte et les pustules du corps , en l'appliquant en fomentation. La pondre de ses graines se boit dans l'eau chaude pour la toux , les coliques venteuses, les vers des cnfans, et pour provoquer les urines. Conysa vient, selon Ambrosinus, d'un mot grec qui signifie gale , dè^ mangeaison ; parce que les anciens se fier voient de la conyse pour guérir la gale. 1, I V GENRE. BACCHARIS, Baccante ; Baccharis, li. J. La m. ( Syngénésie-poly garnie superflue, L. Gm. ) Ce genre ne diflPère de la conyse que par le calice très-ouvert dans la matu- rité et par les fleurons femelles , à limbe "^î^p.' DES CHRYSOCOMRS. 179 presqu'entier , mêJt's avec les heruia- phi'odites. Baccharis ( Diosc. PI. ) , du nom de Bacehus. V" GENRE. CHRYSOCOME, CnRr»ocoMA. L. J. Lam. ( Syngénésie-polyg. égaUu L. Gin. ) Caractère générique. Calice hémisphéritfne ou ovoïde imbriqué ; écaiUes obloogues , convexes en dehors; tousles fleurons her- maphrodites, à limbe à cinq lobes } style court ; aigrettes simples, sessiles ^ sou- vent ciliées. Ce genre croît dans toutes les parties du monde. On en connoît une trentaine d'espèces. Ce sont des herbes ou des ar- brisseaux à feuilles simples, comniii- nëment ëparses ou alternes, et à fleurs solitaires ou en cor3'mbe terminal. Chrysocome ( Diosc. PL ) , chevelure d'or , en grec. >i l8o HISTOIRE NATURELLE ti Vr GENRE. GNAPHALE, Gnjphalium, L. J. La m. {^Syngénésie-polyij, superflue, L. Gm. ) Caractère générique. Calice composé d'é- cailles imbriquées , inégales , arrondies , sèches, colorées j fleurs floscuîeuses ; fe- melles mêlées à des fleurs hermaphrodi- tes et remarquables par leurs corolles , intègres , à peine visibles j aigrettes plu- meuses dans la plupart , et quelquefois simples. Ce genre comprend xm grand nom- bre d'espèces de tous les climats. Ce sont des herbes ou des arbrisseaux ordinai- rement couverts d'un duvet cotonneux et blanchâtre, ayant des feuilles sim- ples et alternes et des fleurs terminales floscuîeuses, remarquables par leur ca- lice, communément imbriqué d'écaillés luisantes et colorées. Le gnapbale stoechas ou inimoiielle f DES GNAPKALES. l8l jaune {gnaphalium stœchaa , Linn. ). C'est un très-petit arbrisseau des pro- vinces méridionales de la France. Sa tige, haute d'un pied, est rameuse, dure, blanchâtre. Ses feuilles sont alternes , titroites , linéaires , cotonneuses , blan- châtres. Ses ileurs sont d'un jaune doré et disposées en corymbe terminal. On se sert de toute la plante, excepté des racines. On l'emploie en infusion. Elle est vulnéraire , diaphoré tique. XiC gnaphale dioïque ou pied-de-chat {^gnaphallum dioicum, L. ). C'est une très-petite plante vivace, qui habite les montagnes de l'Europe. Sa racine est l'ampante ; sa tige , haute de quelques pouces, est 1res -simple, avec des ra- meaux rampans; ses feuilles sont alter- nes, les inférieures sont rassemblées; elles sont quelquefois en spatule et quel- quefois linéaires , mais toujours sessi- les, très-simples, cotonneuses et blan- châtres. Les fleurs blanches ou roses sont disposées en corymbe. Ces fleurs Botanique. X, 16 / iSa HISTOIRE NATURELLE sont detersives , bëchiques , incisives : on les fait infuser comme le thé. Gnaphalium (Diosc. PI.) vient d'un mot grec qui signifie duvet, Y IV GENRE. T^VLKQiOyFiLAGo, Tourn. Linn. Juss. Gnaphalium. Lam. (^Syngénésie- polyg. nécessaire. L. Gm. ) Caractère générique. Calice pentagone im- briqué ; fleurs flosculeuses , le plus sou- vent hermaphrodites, à quatre étamines et à quatre lobes ( les fleurs centrales mâ- les , et les marginales femelles , selon Linné ) ; graines ordinairement ai^ret- tées ; aigrettes courtes et plumeusesj grai- nes marginales accompagnées de paillet- tes caliciuales. liEs espèces de ce genre sont de pe»- tites plantes cotonneuses et blanchâtres. Leurs fleurs sont souvent réunies au sommet des tiges et accompagnées de folioles formant à leur base une espècQ i--i 'i DES FILAGOS. ïB3 (l'involucre commune. Lamarck et plu- sieurs autres botanistes ont cru devoir conibndre ce genre avec les gnaphaies ; et en effet, il est assez difficile de les dis- tinguer, caries caractères que j'ai cités plus haut ne se rencontrent pas dans toutes les espèces. Le filago germanique {fllago germa- nica , L. ). Cette planle herbacée croît en Europe dans les champs. Ses racines sont simples et dures ; sa tige est verti- cale, divisée en deux, quelquefois en trois; ses feuilles sont alternes, sessiles, simples , blanches, et se prolongent sur la tige ; ses fleurs sont disposées en py- ramide au sommet des branches ou axil- laires. liCs feuilles sont dessicatives , astrin- gentes , rcpercussives ; on s'en sert en décoction ; on en retire une eau distillée qui n'a aucune vertu. Il !)\! -^1) l84 HISTOIRE NATURELLE Vlir — XVIIP GENRES. U KUHNI A. L. J. ( Pentandrie-monog. ) AGERATUM. L. J. Lam. ( Syngén, polyg. égale. ) ELEPHANTOPUS. Vaill. L. J. Lam. ( ^yf^gén. polyg, séparée, ) CHUQUIRAGO. Juss. Lam. {Syngén. polyg. égale. ) MUTISIA. L. S. Juss. Lam. {Syngén. polyg. superflue, ) BARNADESIA. L. S. Juss. Lam. ( Syngénésie-poly garnie-égale, ) XERANTHEMUM. T. L. J. Lam. ( Syngén. polyg, superflue. ) LÈYSERA. L. J. Lam. {Syngénésie^ polygamie-superflue. ) SHAWIA. Forst. Juss. ( Pentandrie^ monogynie. ) SERIPHIUM. L. J. Lam. ( Pentand. monogynie. ) STCEBE. L. Juss. Lam. ( Syngénésie- polygamie- séparée, Voy. 3*^ vol. ) jyES ÉRIGER ON». l8& I h B^ceptacle nu ; graine aîgrottée ; fleur» ra- diées. ( Danii le tussilage et le aéneçon il y a des fleurs flosculeuses ) XIX' GENRE. ÉRIGERON, Erigbron, L. J. Laim ( Syngén. potyg. superflue, L. Gm. ) Caractère générique. Calice oblong , im- briqué , inégal ; demi-fleurons nombreux et à languettes linéaires } aigrettes sim- ples. Ce genre, composé d'une trentaine à'eïpcces herbacées, croît dans toutes les parties du monde , mais plus parti- culièrement dans les climats tempérés et même septentrionaux. Le.* demi-lieu rons sont blancs , pourpres <.nx jaunes. ii'érigeron du Canada. ( m^g^row Ca- nadènse, L. ). Sa tige est velue, blan- cijàtre; ses feuilles sjmt linéaires, lan- céolées, ciliées, d'uavei;t -blanchâtre; li; 186 HISTOIRE NATURELLE «es ileurs très- nombreuses , petites, disposées eu paiiicule, à fleurons d'un jaune-pâle, à demi-fleurons très-étroits, très-petits , d'un blanc couleur de chair. Si l'on mâche les fleurs de cette plan- te , elles excitent une sensation analo- gue à celle de la menthe poivrée , mais plus piquante, et laissant un retour de fraîcheur comme l'cther. Ces fleurs pul- vérisées ou en infusion , sont anti-spas- inodiques, emménagogues; elles soula- gent les hypocondriaques , les hystéri- ques ; elles sont utiles dans l'anorexie eausée par des glaires. L'érigeron acre ( erigeron acre, L. ). Cette plante d'Europe a une tigs d'un pied de haut , des feuilles lancéolées , étroites , ciliées ; des fleurs de grandeur médiocre , solitaires sur des pédoncules alternes. Les fleurons sont d'un gris- jaunâtre : les demi -fleurons de couleur de chair, très-courts j les graines ornées, de longs poils. Les fleurs pulvérisées ont réussi 1 J) E 8 A S T È R E S. 187 connue b/cliiques, incisives, dans les affections calarralcs de la poitrine. Erigeron (TJiéoph. Diosc. ) , ^vieil- lard printemps , en grec. L'érigcron des» anciens est notre séneçon, nommé vieil- lard dn printemps, parce qu'il se cou- vre proraptcment d'un duvet blanc. XX* GENRE. ASTÉRE, ^^T^/ï. T. L. J. Lam. ( Syngén, polyg, superflue, L. Gm.) Caractère générique. Calice imbriqué, ayant les écailles inférieures larges ; demi-flcu- rons au nombre de plus de dix et lancéo- lés } aigrettes simples. Ce genre, qui croît dans tous les pays , comprend quarante à cinquante espèces. Quelques-unes sont ligneuses ; la plupart herbacées. Les feuilles sont entières ou découpées sur les côtés, ou même pennées. Les fleurs sont en pa- iiicule ou en corymbe3 les fleurons vio-. I' ■ ' l(ï 188 HISTOIRE NATUllFXLE lels, aa pourpres , ou blanchâtres. L'al- tère des Alpes a sa tige simple , termi- née par une fleur solitaire. L'astère amelle {aster ameîlus , L). Cette plante croît dans le Languedoc , la Provence et en Italie , dan« les lieux montueux et arides. Sa racine est vi- vace ; sa tige est droite , haute de deux pieds ou un peu plus, cylindrique ,^ du- re , rameuse et un peu velue. Elle est garnie dans toute sa longueur de feuil- les lancéolées , obtuses , sur - tout le» inférieures , rudes au toucher y légère- ment velues et comme ciliées à leurs bords. Ses fleurs sont belles , terminales et disposées en corymbe ; leur disque est jaune -, leur couronne d'un beau bleu , et leurs écailles calicinales sont obtuses et ciliées^ Cette belle plante est cultivée dans les jardins. Il paroît qu'elle a été connue de Virgile , et que c'est d'elle dont il parle dans ce vers : Bst etiamjlos i?ipratis, cui nomen amellch» Georg. I. '*- dans DES S O L I D A G O S. 189 u4ster ( Dioscor. Plin. ) , étoile , en grec. X X P GENRE. SOLIDAGO, Verge-d'or; Solidago. li. J. Lam. ( Syngénésie-polygamie.'^ superflue. Le Gm. ) Caractère générique. Calice composé d'é- cailles imbriquées y inégales , dressées , rapprochées, demi -fleurons au nombre de cinq environ ; aigrettes simples. Ce genre comprend quatorze ou quinze espèces herbacées, à racine vi- vace, la plupart originaires de l'Amé- rique ; un petit nombre d'Europe. Les fleurs sont disposées en panicule -, la cou- ronne est jaune , si ce n'est dans le soli- dago bicolor , où elle est blanchâtre. Le solidago verge d'or {solidago virga aurea jIj. ). Celle plante croît en Eu- rope dans les pays montagneux et hu- mides. Sa tige est haute de trois pieds^ fli 190 HISTOIRE NATURELLE tortueuse, cylindrique, cannelée, an- guleuse ; ses rameaux sont rassemblés, droits , termines par des panicules de fleurs. Ses feuilles alternes, oblongues, pointues , dentelées en scie : celles du sommet sont parfaitement entières. Ses fleurs sont jaunes. La plante a un goûtstiptique, amer. Elle est détersive, vulnéraire. On em- ploie les feuilles en infusion ou cnma- ixière de thé -, réduites en poudre , on les donne dans du vin blanc. Tous les bestiaux la mangent volontiers , lors- qu'elle est fraîche. Solidago ; ainsi nommé à cause de ses propriétés en médecine. n ée, an- jmblës, îules de 3ngues , lies du ;res. Ses :, amer. On em- i en ma' dre, on Fous les s, lors- se de ses DES IN U LE s. 191 XXir GENRE. INULE, Aunëe; Inul^, I,inn. Juss. Lam. {Syngénésie^polyg. superflue, L. Gm.) Caractère générique. Calice imbriqué , à écailles larges ; Jes extérieures sont plus grandes que les autres demi-fleurons nom- breux } anthères munies à leur base de deux soies ; aigrettes simples. Vingt à trente espèces, Ce genre croît dans tous les pays; il est composé do Jîlantes herbacées, à fleurs jaunes, axil- laires ou terminales , souvent réunies en corymbes. La tige est ligneuse dans l'mule à feuilles de pin. L'inule Iiélénie {inula helenium, h ) Cette plante croît naturellement en France, en Angleterre, en Allemamie en Italie, &c. dans les prés ombragés ' gras et montueux. On la cultive dans les jax'dins. So, racine cit épaisse , char- \ ) I, !!.-■ »■< 192 HISTOIRE NATURELLE nue , branchue , brune en dehors , blan- che intérieurement-, d'une saveur acre , un peu amère et aromatique -, d'une odeur douce et agréable , lorsqu'elle est sèche. Cette racine jette une tige ver- ticale un peu rameuse. Les feuilles ra- dicales sont pétiolées, fort amples, ova- les ou ovales lancéolées, pointues, un peu dentelées, ridées en dessus, coton- neuses ou blanchâtres en dessous. Elles ont un pied et plus de longueur. Les feuilles de la tige sont moins grandes , ovales, pointues, sessiles , embrassantes. Les fleurs sont terminales , fort grandes, jaunes, radiées , à demi-fleurons , nom- breux et un peu étroits ; elles sont re- marquables par leur calice , dont les écailles , presque comme dans les syl- phes, sont élargies et ovales. La racine de cette plante est toni- que , alexitère, stomachique , incisive , vermifuge, emménagogue, détersive et résolutive. On l'emploie avec succès pour fortifier l'estomac relâché ou k x^. DES TUSSILAGES, igj affoibli par des humeurs pituiteuses , pour favoriser Texpectoration , dans l'asthme humide , pour tuer les vers , calmer les coliques venteuses, et reme'- dier aux affections hystériques. En gë« néral , elle «st utile dans la cachexie , les pâles couleurs , les maladies de la peau , et on s'en sert à l'extérieur comme détersive. Inula (Diosc.) ; les anciens disoient €«w/a, qu'ils faisoient synonyme d'^ in ri •Il [ Xi r T94 HTSTOÎRE NATURELLE phrodites , et fleurons de la circonFé- rence déliés , à limbe à deux dents ou en- tières , feuielles et fertiles ; fleurons des fleurs radiées ( tussilago , T. ) » herma- phrodites ; demi- fleurons linéaires , fe- melles et fertiles ; aigrettes simples, ses- si les. . # '\ On coniioît une trentaine d'espèces de tussilages indigènes ou exotiques. Beaucoup ont leurs feuilles radicales cl Jeur hampe terminée par une fleur so- litaire ; quelques-uns ont une tige sim- ple , feuillée , et surmontée d'une ou plusieurs fleurs. Le tussilage pelasite (tussilago peta- sites , L. ). C'est une herbe qui croît en Europe, sur le bord des ruisseaux, et autres lieux humides. Sa racine est grosse , brune en dehors , blanche en dedans. Les feuilles sont radicales , ex- trêmement grandes , presque rondes , un peu dentelées , soutenues par un j)é Liole très-long, cylindrique et charnu. Les hampes, d'un demi-pied de haut nns TussiLAG fis. 195 et toutes couvertes de duvet, portent des écailles étroites et pointues, eu guise de feuilles. Les fleurs sout ter- minales et disposées eu thyrse ovale; elles paroissent au printemps, avant les ibuilles, qui sont peut-être les plus grandes qu'on connoisse dans les plantes d'Europe. La racine est amère, sudorifique, résolutive et vulnéraire. Son odeur est très-aromatique, et s'affoiblit beaucoup par la dessication. On ne l'emploie pres- que jamais. Le tussilage commun (^M«5//a;joyàr- fara , L. ) a sa hampe garnie d'écaillés membraneuses, terminée par une fleur solitaire , radiée , et ses feuilles angu- leuses, dentelées et cotonneuses en des- sous. On emploie les fleurs contre la toux; ce qui a fait donner au genre le nom do tussilago ( PL ) , du mot latin ius.ûs. I 5 .'<^ . Î96 HISTOIRE NATURELLE XXIV^ GENRE. I f SENEÇON, Jacobee-, Senecio. Linn, Juss. Lam. Caractère générique» Calice simple comme forme d'une seule pièce , droit , conique et caliculé , ou garni à sa base de peî'tes écailles , lesquelles sont noirâtres à leur sommet ; écailles calicinales renversées dans la maturité ; fleurs flosculcuses (dans le senecio , T. ) ou radiées ( dans le jaco- bœuy T. ) ; les fleurons ou demi-fleurons de la circonférence femelles. On connoît soixante-dix h quatre- Tingts espèces de séneçons indigènes ou exotiques. Ce sont de petits arbrisseaux, et plus souvent encore des herbes à feuilles entières ou pennées. Les demi- fleurons sont de couleur purpurine , dans quelques espèces , et sont courts et prèsqu'entièrement tubulës dans ^ d'autres. Le séneçon commun {^senecio vul- 1 i Tofn .A' Pitt; jtf^ . E. . Linn. e comme conique e peî'tes es à leur nvcrsées ses (dans le jaco' ■fleuroni quatre- ïènesou Lsseaux, erbes à s deini- mrine , . courts s dans no vu l- -De.reve de/ . X • Seiiccio . % . Tag^ctos , 5 . ClirysAutLojnTun , •V j I / F|f ':} fraris , L. ). C'est une l;eibc d'Europe: »a racine est petite, fibreuse, blanchâ- tre ; sa tige est fistule use , rameuse, -iiaute de quelques pouces. Se» feuilles sont embrassantes , pinnatifides , si' inidcs , épaisses. Ses fleurs sont ras- semblées au sommet des branches , on éparses. Toute cette plante est sans odeur, fade, légèrement acide , émolliente , rafraî- cliissante, et réputée vermifuge On en tire un suc; an en fait une décoction pour lavement, fomentation et cata- plasme. Ce séneçon n'est pas in utile dan les pâturages; car les vaches et les chè- vres la mangent ; mais les moulons et les chevaux la négligent. Senecio ( PI. ) , de senex , vieillard ; ainsi nommé à cause des aigreiles des graines qui sont composées de poils blancs. •• ■«: J98 HISTOIRE NATrRELLB XXV GENRE. TAGÉTE, (Billet d'Inde; Tagstes, Tourn. Linn. Juss. Caractère génér. Calice d'une seule pièce , formant un tube denté à son sonnuet } ileurs radiées; dcmi-lleurons peu nom- breux , larges ; graines surmontées de cinq arêtes en forme d'aigrette. Les espèces de ce genre sont origi- naires d'Amérique j elles sont herbacées, et répandent une odeur très - Ibrte et désagréable. Leurs feuilles sont ailées et parsemées de points brillans. Leurs ileurs sont jaunes et se doublent avec facilité. On cultive depuis très -long -temps dans les jardins , les tagetes patula et erecta. Ces deux espèces sont remar- quables par la beautr. de leur feuillaf^j et de leurs fleurs. Elles ont entr'clic3 beaucoup de ):eâseiii]>Iaixcu Leur liau- DES T A G i<: T E Si *Ti m ' t M ?f il i H-. 300 HISTOIRE NATURELLE XXVI* GENRE. DORONIQUE , Arnique ; Doroni- cuM. T. L. J. Lam. Arnica. L. J- ( Syngén. polyg, super jl. L. Gm. ) Caractère générique. Calice formé de deux rangs d'écaillés linéaires , égales ; fleurs radiées ; toutes les graines , ou seulement cellei lu disq[ue , couronnées d'aigrettes simples. Lamarck a rcuni , avec raison , les genres arnica et doronicum de Linné , qui n'ont point des caractères suffisans pour autoriser la division. Les doro- niques de Linné ne diffèrent des arni- ques qu'en ce que les graines de la circonférence ne sont point surmontées d'aigrettes. Le genre doronique de Lamarck com- prend dix -huit espèces herbacées ou ligneuses, indigènes ou exotiques. La doronique pardalianclie ( doroni- ilt W^:. DES DORONIQUES. 201 eum pardaliancJies , L. ). On trouve cette plante en France, en Allemagne, en Suisse , &c. dans les lieux ombragé» et montagneux. Sa racine est tubéreuse, oblongue, noueuse, traçante, vivacc •, elle jette une tige de deux ou trois pieds , cylindrique , striée , parsemée de • poils, feuillce , rameuse. Les feuilles radicales sont pétiolées , en cœur, ob- tuses, molles , un peu velues , et créne- lées vers leur base : celles de la tige sont alternes , ovales, pointues, den- telées , et rétrécies à leur base en nnc oreillette embrassante. Les fleurs sont grandes , jaunes , portées chacune sur un pédoncule simple , assez long. Les graines de la circonférence ne sont pas aigre ttées. Il s'est élevé anciennement, dit La- marck , de grandes disputes an sujet de la racine de cette doronique. Les un» ont prétendu que c'étoit un poison , d'autres , au contraire , l'ont regardée coir me un contre -poison, et Font rangée i ■À i . r 202 HISTOIRE NATURELLE parmi les cordiaux. Il y en a qui as- surent que c'est un poison au moins pour les animaux à quatre pattes , et particulièrement pour les chiens , qui meurent immanquablement sept à huit heures après en avoir mangé. L'il- lustre Gesner a eu la hardiesse d'eu prendre deux gros, et n'en a point été incommodé. On a prétendu néanmoins qu'après huit heures de cette prise son corps s'enfla , et qu'il éprouva une foiblesse pendant deux jours, qu'il ne fit cesser qu'en prenant un bain d'eau chaude. On a même dit qu'il en étoit mort, mais c'est une fable, puisqu'on sait que Gesner mourut de la peste , à Zurich, en i5G5. Plusieurs sa vans, par la suite, ont fait voir, par quantité d'observations , que presque tout ce qu'on a dit sur les qualités nuisibles de la doronique , étoit imaginaire. La doronique à feuilles opposées ( do- ronicum oppositifolium , Lin.). Cette plante croit fni Europe , sur les mon- \ •>^.i DES DORONIQtJES. 2o5 tagnes , dans les bois et les près mon- tneiix : sa lige est cylindrique , légère* ment velue, peu garnie de feuilles, et s'élève d'un pied à un pied et demi ; elle est quelquefois simple et unifiore ; d'autres fois elle porte une couple de rameaux courts, et environ trois fleurs. Ses feuilles radicalessontovales-oblon- ^-ues , entières , marquées de nervures longitudinales comme celles du plan- tain , ordinairement au nombre de quatre, embrassant le bas de la tige par une gaîne courte; les feuilles de la tige sont opposées, lancéolées; la fleur esl terminale , grande , belle , d'un jaune d'or ; les fleurs des rameaux , lorsqu'ils s'en trouvent, sont toujours un peu plus petites. Toutes les graines sont aigret- técs. Toute la plante, dit encore Lamarck, est odorante , Acre et slernutatoire ; ce qui lui a fait donner le nom de fabac des Vosges. Elle est tonique , vulné- raire , diurétique , résolutive , et quel- i I ê I l 2o4 HISTOIRE NATURELLE quefois un peu vomitive. Elle convient à ceux qui ont fait de grandes chutes , dissout le sang caillé , est fort utile dans les obstructions des viscères , et se donne souvent avec de grands succès dans la paralysie. L'infusion de ses fleurs arrête les crachemens de sang. La poudre de cette plante , et sur-tout les aigrettes de ses graines, font étermicr violemment ; c'est pourquoi elles sont très- bien indiquées dans les afiec lions soporeuses. Doronicum (Diosc. ), formé selon quelques auteurs, d'un mot arabe qui signifie poison de léopard. f î r» ' onvient chutes , rt utile res , et s succès de ses lang. La tout les Iternncr les sont Sections tié selon rabe qui DES PERDICIUM, &c. 2o5 XXVIP — XXXIV* G^^^ PERDICIUM. L. J. ( Syngén. polyg, superflue. ) CINERARIA. L. J. Lam. ( Syngén. polygamie superflue, ) OTIIOMA. L. J. Lam. ( Syngénésie- poly garnie-nécessaire» ) DIDELTA. L'Hër. Juss. Lam. {Syng, polygamie-frustranée. ) PECTIS. L. J. Lam. ( Syngén. polyg. superflue. ) BELLIUM. L. J. Lam. ( Syngénésie- polygamie- superflue. ) GORTERIA. L. J. Lam. [Syngénésie- polygamie-frustranée, Voy. 3" vol. ) Botanique. X* 18 1 ^1 ■ 1 2o6 HISTOIRE NATURELLE 1 1 1. Réceptacle nu j graiiiee nues ou non aigret- tées ; ileurs radiées. XXXV GENRE. CALENDULE , Souci ; C^lendul4. Lam. {Syngénésîe-polyg. nécessaire, L. Gm. ) Caractère générique. Calice simple formé de folioles égales; fleurs radiées; fleurons du centre mâles ; fleurons voisins des de- mi-fleurons hermaphrodites j demi-fleu- rons femelles et fertiles ; graines souvent membraneuses, courbées ou planes et en cœur j celles de la circonférence différen- tes des intérieures. Ce genre comprend quatorze espèces; les unes croissent en Europe , les autres en Afrique : elles sont annuelles ou à racine vivace ; une espèce est ligneuse. Leurs feuilles sont peu ou point décou- pées ; et un peu ruçles au loucJier : leurs ^W !• SI DES CALENDULES. 20/ fleurs sont ordinairement terminales. Dans les espèces d'Europe, elles sont jaunes , et les graines sont courbées ; dans les espèces d'Afrique , les deux; fleurons de la circonférence sont d'un violet pâle ou blanchâtre, et les graines sont planes. Le souci des champs {calendula ar- vensis , L.). Cette espèce est d'Europe , et croît abondamment dans les champs et les vignes. Sa tige est grêle, cylin- drique , se divise en rameaux ouverts , et s'élève ordinairement à la hauteur d'un pied. Les feuilles sont longues d'un à trois pouces, ovales, plus étroites à la base , entières ou un peu dentées : les radicales sont rétrécies en pétiole ; les autres sont sessiles, embrassant alter- nativement la tige. Les fleurs termi- nent la tige et les rameaux , et sont or- dinairement solitaires. Toute la plante est plus ou moins hérissée de poils. Les graines forment des espèces de capsules qui ne s'ouvrent point, et hérissées n j (» i 208 HISTOIRE NATURELLE loiigitudiiialenient d'aspérités sur U d'o8. Ctîlles de la circonlerence sont plus longues, plus étroites ; celles du centre sont membraneuses , courbées, creusées en nacelle d'un côté , et convexes de l'autre. Le souci officinal ou des jardins(crt- lendula officinalis ,1a.) ne paroît être qu'une variété du souci des champs : il est seulement plus grand dans toutes ses parties. Ses fleurs doublent par la cul- ture, et varient en couleur du jaune pâlo au jaune safran. Les soucis fleurissent en tout temps. Les fleurs ont une odeur forte toute particulière , qui se perd par la dessi- cation. Elles sont céphaliques , anti- spasmodiques et emménagogues ; on les emploie rarement comme remède. Dans quelques pays, on les mange infusées dans du vinaigre , avant leur dévelop- pement ) leur suc donne , avec l'alun , une teinture jaune. On s'en sert , dans quelques endroits , pour colorer le i •S»' 'i B E s C A ï. E N n tr L K S. '20^ beurre. L'herbe est amère: les vaches, les moulons, les chevaux et les chè- vres , la mangent néanmoins j les co- chons n^en. veulent point. Le souci pluvial {^calendula pluvia^ lis , L. ). Cette espèce est d'Afrique , et cultivée dans nos jardins. Sa fleur s'ou- vre à sept heures du matin , et ne se ferme point avant quatre heures du soir , si le temps est beau -, mais si elle ne s'ouvre point le matin à sept heures, ce même jour il tombe de la pluie. Il n'annonce pas cependant les pluies d'o- rage. Ce souci a un demi-pied de haut. Sa tige est droite , rameuse , velue , striée, garnie de feuilles alternes, lon- gues d'un à deux pouces , et surmontée ainsi que les rameaux par une grande fleur portée sur un long pédoncule droit, nu et filiforme. Les feuilles sont sinuées et dentées à leur bord j les inférieures sont en spatule , et les supérieures li- néaires. Les demi-fleurons sont entiers, blancs intérieurement, violets à l'exté- w ; n i p"- k -A •JIO llISTOnU-, NAI IJIII.Ï.I.F. rieur, et le double plus long que le ca- lice. Calcnditla ; ainsi nomme parce que le souci dcsjardinsneuril tous les mois, toutes les calendes , suivant le calen- drier des Romains. XXXVr GENRE- MATRTCAIRE , Chrysbnc-, Margue- rite -, Matricabia, t. L. J. Lam. CiiRisA^rnsMc/M. Tournef. Liuu. Leucantjiemum. Tourn. Chama- M ELU M. Tourn. ( Syngénéaie pofyg. superflue. L. Gra. ) Caractère p;cnériqiic. Calice lit'mîsphérique imbriqué ; fleurs rncliées. Lamarck, à l'exemple de Ilaller et de Scopoli , a réuni le matricnria de liinné au chrysantheinum du même auteur, sous le nom générique ùematri- rc/r/V/. Nous adoptons cette idée qui nous paroi t très-judicieu^ Les mutiicaires 1) r s M A T R I c yvi n F. s. a 1 1 eomprcnncnttleslierbns et deA arbusten indigènes ou exotif|ues, à fouillos al- ternes, simples ou découpées , et à fleurs terminales, le plus souvent disposée» en corymbo. La matricaire partlienic {matricaria parlhenium^ Lin. ). Elle croit dans les lieux incultes et sablonneux de l'Eu- rope ; ses liges sont herbacées , verti- cales, fermes, cannelées, lisses , rameu- ses , et liaulcs d'environ deux pieds. Les feuilles sont alternes, pctiolées et deux fois pennées *, les dernières divi- sions sont incisées et un peu obtuses. Les ileurs naissent aux extrémités de» li^Ts et des rameaux , sur des pédoncules disposés en corymbe \ elles sont de gran- deur médiocre ; leur disque est jaune , et leur couronne blanche. I^es écailles du calice sont étroites, et les intérieures sont un peu scarieuscs au bord et à l'ex- trémité. Cette plante a une odeur forte , pé- nétrante, désagréable et une saveur \ } ^ I I 212 HISTOIRE NATURELLE amère. C'est un reméile tonique , sto- machique , anthelmintique, emm(?na- gogue , anti-histérique , &c. Ce sont les feuilles et les extrémités fleuries qu'on emploie. On Taduiinistre intérieure- ment ; on la prend en décoction , en infusion ou bien on lait pren^lre le suc clarifié. Lamatricaire camomille (matricaria chamomilla, L. ). C'est une herbe qui croît en Europe , dans les champs cul- tivés. Ses tiges sont cylindriques, lé- gèrement cannelées , souvent rougcA- tres , lisses , hautes à -peu -près d'un pied et demi, et garnies de feuilles scssiles, lisses, d'une grandeur médio- cre , et deux fois pennées ; les dernières découpures sont linéaire*? , simples ou bien à deux ou trois divisions. Les ra- meaux sont uniiiores, disposes en co- rymbe irrégulier. Les fleurs sont ter- minales , leur disque est jaune et leurs demi -fleurons sont blancs. Les calices sont à peine hémisphériques et compo- iW^TBrf 1 î , sto- mcna- lont les i qu'on 'icurc- >n, en ; le suc ricaria rbequi ps cill- es, lë- •ougen- is d'un feuilles inédio- rnières plos ou Les ra- en co- nt ter- 3t leurs calices conipo- \ I DES MATRICAIRES. 2l5 s«^s de folioles lancc^olëes, un peu ob- tuses , de ^rrandeur à-peu-près égale , scarieuses sur les bords et à leur extré- milë. On emploie les feuilles et les fleurs CM médecine ; mais on préfère ces der- nières qui ont une odeur un peu aro- matique et une saveur mucilagineuso un peu amère. Les fleurs donnent , par la distillation , une liuile essentielle d'une belle couleur bleue. Leur décoc- tion est tiès-aalée ; elles sont carmina- tives, utérines, discussives, anodynes, anti-spasmodiques, détersives, éraol- licntes et fébrifuges. Matricaria, ainsi nommé à cause de ses vertus médicinales dans quelques maladies des femmes. i! 4j 21 i HISTOIRE NATURELLE %\ ï> r 'f XXXVIP GENRE. BELLIDE, Pâquerette; Bellis. L. Jiiss. Larn. [ S yn^énésle-poly garnie- super/lue. L. Gin. ) Caractère génêri(pie. Calice hémisphérique formé d'un seul rang de nombreuses écail< les d'une longueur égale ; fleurs radiées. Ce genre comprend trois espëcesj Elles sont annuelles ou vivaces ; elles ont une tige rameuse ou une hampe. Leurs fleurs ont la couronne blanche ou bleue et le centre jaunâtre. La bellide vivace i^ bellis père nnis , Linn. ) , vulgairement la petite margue- rite Cette petite plante croît abondam- ment dans les prés ; elle tapisse les bords des chemins et les pelouses. Elle fleurit en tout temps, et ses fleurs offrçnt tou- jours leur face au soleil en suivant sa direction. Ses feuilles forment une ro- sette d'un diamctre de trois ou quatre IWi* M DES OSTEOSPERMUM, &c. 2|5 pouces. Elles sont alongces en spatule , très-entières , sessiles et étalées sur. la terre. Du milieu de la rosette s'élève, à la hauteur de deux à quatre pouces , une hampe droite , cylindrique , menue et surmontée d'une fleur d'un demi- pouce de diamètre. Son centre est jaune; sa couronne est blanche et formée de demi-fleurons très-nombreux. Cette plante produit par la culture une multitude de variétés. On la re- garde comme vulnéraire, détersive et un peu astringente ; mais ses vertus son t très-foibles. Oji la mangeoit autrefois comme plante potagère. Les moutons la broutent dans les pâturages. XXXVIII* ET XXXIX* G^^\ OSTEOSPERMUM. Linn. Juss. Lam. ( Syngénésie-poly g. nécessaire. ) LIDBECKIA . Berg. Juss. ( Tétrandrie- monogynie. Voyez 3' vol. ) * If '?;. r ■--«■; r 216 HISTOIRE NATURELLE IV. Réceptacle nu ; graine nue ou non aigret-^ tée ; fleurs llosculeuses. XL" GENRE. TANAISIE, Tanacetum. T. L. J. Lam. ( Syngénésie-polyg. superflue, L. Gm. ) Caractère générique. Calice imbriqué hé- misphérique ; fleurs flosculeuses ; fleurs de la circonférence , souvent à limbe à trois dents et femelles, plus rarement à cinq dents et hermaphrodites ; graines nues et échancrées au sommet. Dans ce genre , les feuilles sont sim- ples ou pennées, et les fleurs sont sou- vent en corymbe terminal. La tanaisie commune ( tanacetum bulgare, L. ). C'est une plante herba- cée , cultivée dans nos jardins. Sa ra- cine est longue , ligneuse et rameu§e j ses ti§es sont hautes de trois pieds au i I <*-^ ^ ' \ DKS TANAISIES. 217 moins, cylindriques, rayées, remplies de moelle , légèrement velues ; ses feuil- les sont deux fois pennées, découpées comme par paires , dentelées ; ses fleurs sont disposées en corymbe terminal. Il y a une variété à feuilles crépues. Cette plante est amère et désagréable au goût , stomachique , carminative , vermifuge , vulnéraire, détersive. La tanaisie balsamite ( tanacetum balsamita, L.), appelée vulgairement menthe-coq, herbe au coq , coq des jar- dins. Cette plante croît dans les con- trées méridionales de l'Europe. Sa ra- cine est oblique , longue , fibreuse ; ses tiges sont hautes de deux pieds, velues , rameuses , blanchâtres , pâles ; ses feuil- les sont ovales , entières , dentelées , pétiolées j celles du sommet sont sessi- les. Les fleurs naissent au sommet, dis- posées en bouquet. Cette plante est d'une saveur un peu amère, mais aromatique , agréable ; elle a l'odeur de la menthe. On la regarde BQtanuiue. X. nj V I n 2l8 HISTOIRE NATURELLE comme stomachique, aiili-ëmëtique, carminative , céplialique , anti -narco- tique , vulnéraire , résolutive j la grain» est vermifuge. X L F GENRE. ^ ARTEMISE, Armoise, Auronne , Absinthe ; Artbmisia. T. L. Jass. Lam. Abrotanum, Tourn. Absin- THiUM. T. (^Syngénésie-poljgamie" superflue. L, Gm. ) Caractère générique. Calice arrondi , im- briqué ; écailles rondes rapprochées , co- lorées (vertes dans Vabrotanum de Tour- nefort ) ; fleurs flosculeuses , les femelle» mêlées avec les hermaphrodites et à peine visibles; anthères à peine réunies ; grai- nes nues ; réceptacle nu ( garni de poila dans Vabsinthium de Tournefort ). O N connoît une cinquantaine d'es- pèces d'artemises , soit indigènes , soit exotiques. Ce sont de petits arbrisseaux ou des herbes remarquables, en général, ; I i'i DES ARTEMISES. 219 par la ténuité de leur feuillage et par le duvet blanc et soyeux qui les re- couvre. L'artemise de Judée ( artemisia Ju" dàica , L. ) , vulgairement sementine , barbotine , poudre à vers ou se.rn.en con- tra des pharmacies. Cette plante croît dans la Judée , l'Arabie , les contrées boréales de l'Afrique. C'est un arbris- seau un peu velu , grisâtre , et qui s'é- lève à un pied et demi. Ses feuilles sont petites, planes, presque ovales, obtu- ses, découpées en plusieurs lobes, un peu cotonneuses, et d'une couleur cen- drée ou blanchâtre; le lobe du milieu est plus large que les autre?. Les fleurs sont globuleuses , petites, pédonculées , réunies en panicule rameuse, dont les ramifications terminales sont aussi pé- donculées. Il est vraisemblable que c'est la graine de cette espèce ou peut-être de la sui- vante, que l'on vend dans les pharma- cies sous le nom de poudre à vers ou i i* - Ji i \ ■"w ■1 ;■ i' ï 2j0 HISTOIRE NATUHELLE de semen contra vermes , et qui nous est envoyée sèche du Levant par la voi« du commerce. Elle est en petites télcs oblongues , d'un vert-jaunâtre, d'une saveur très-amcre , avec une légère acri" moiiie aromatique , d'une odeur aro- matique dégoûtante, et qui cause des nausées. Rauwolf, qui a parcouru Ics^ pays orientaux , dit que c'est une es- pèce d'absinthe que les A abes appel- lent scheha, qui croît près de Beth léem , et qui est semblable à notre absinthe y mais les feuilles qu'on trouve parmi cette graine sont toutes différentes de celles de notre absinthe. Paul Herman croit que c'est une espèce d'auronne qui se trouve dans la Perse et dans quel-» ques pays de l'Orient. On croit cette poudre utile contre les lombrics et toutes sortes de vers, de quelque manière qu'on la prenne, soit à cause de sa grande amertume que les vers ne peuvent supporter, soit à cause de son sel semblable au sel ammoniac ^; \} i \ H V i ^A^ ."■# E li nous la voi« )8 le tes d'une re acri" ir aro- ise des ;iru les. ine es- appel- liléem, linthe 'y. parmi lies de .trman nie qui i quel-» contre ers, de e, soit :|ue les i causa oniac,. i B K s A R T R M I S F. S. 221 par lo moyeu duquel clic incise et dis- sout la pituite de l'estoniac et des in- testins, et qui cache dans son seiu les vers et en entretient lesœuls. Elle for- tifie l'estomac, dissipe les vents et ex- cite l'appétit. [Geoffr. Mat. méd. San- tûlliie , anc. Encyclop. ).. L'artemise de Perse {^artemisia con- tra, L.). C'est, selon Linné, un petit arbrisseau droit , paniculé , dont la lige est cotonneuse, blanche , et les rameaux plus cotonneux encore. Ses feuilles sont très - petites , linéaires , palmées , un peu obtuses , souvent ramassées comme par paquetset cotonneuses. La paniculé qui soutient les fleurs est composée de rameaux très- souvent simples, sur les- quels sont épars de très-petits épis ova- les, alternes, formés chacun d'un amas de fleurs fort petites , sessiles , imbri- quées , et moins cotonneuses que les autres parties de la paniculc. Les petits épis ovales et imbriqués des fleurs sessiles ; que Linné attribue 1 1 u 222 HISTOIRE NATURELLE h celle plante , font soupçonner qne c'est celle dont Tavernier fait mention , et que ce sont les mêmes petits épis qu'on remarque dans la poudre à vers des pharmacies. ( Voyez l'espèce ci-des- sus. ) Tavernier, célèbre voyageur dans l'Orient , raconte que la sementine croît dans le rovaume de Boutan , dans la Haute-Inde, vsitué vers le bord septen- trional du Mogol , d'où l'on nous ap- porte aussi le musc et la rhubarbe avec cette graine; il ajoute qu*elle croît en- core dans la Garamanie , province sep- tentrionale de la Perse , mais en si pe- tite quantité, qu'à peine suffit-elle pour l'usage des habitans de ce pays. ( Geaffr. Mat, méd. ) L'artemise abrotane {artemisia abro- tanum , L. ) , vulgairement l'auronne des jardins , la citronnelle , l'auronne mâle. C'est un arbuste des contrées mé- ridionales de l'Europe. On le cultive dans les jardins. Sa tige, haute d'envi- ron trois pieds, porte plusieurs bran- ! I ler que întion, i£ épis ! à vers I ci-des- ur dans le croît, clans la ?epten- ms ap- be avec 01 1 en- ice sep- 1 si pe- lé pour Geqfr, 'a ahro- aronne uronne îcs më- cnltive renvi- bran- i DES ART EMISE S. 22:> elles rameuses-, ses rameaux sont redres- ses et chargés de feuilles pétiolées , di- visées en découpures menues, linéaires, et d'une odeur forte qui approche de celle du camphre et du citron*, elles sont cliargées d'un duvet rare et très-court. Les fleurs sont jaunâtres et ont leur calice couvert de duvet; elles naissent le long des rameaux supérieurs, dispo- sées en grappes menues et terminales. Elles sont axillaires, presque sessiles, et les feuilles qui les accompagnent sont la plupart simples, étroites et linéaires. La saveur de cette herbe est aroma- tique , acre et fort amère ; elle est in- cisive, apéritive, hi^térique , vermifuge, répercussive : on prétend qu'en se la- vant la tête avec leur décoction , cela fait venir les cheveux et les empêche de tomber. L'artemise stragon ^artemisia dra- cunculus , Lin. ). Cette plante, à racine vivace , croît dans la Tartarie et la Sibérie. On la cultive dans les jardina i ■yi u 324 % '' i ifl HISTOIRE NATURELLE potagers. Sji racine jclte plusieurs tigey grêles , hautes de deux à trois pieds» herbacées, dures, lisses, rameuses. Ses feuilles son tëparses, simples, entières, scssiles , étroites , lancéolées et lisses ; les plus grandes ont deux pouces de long. Les premières feuilles que porte la plante au printemps sont quelquefois découpées à trois lobes. Les fleurs sonfe fort petites, jaunâtres , et naissent dans la partie supérieure de la tige et des rameaux , dispersées en petites grappes axillaires. Cette plairte a une saveur acre, un peu piquante, aromatique, et qui n'est ccpendaii t pas désagréable. Elle est puis- samment incisive , apéritive , stoma- chique, anti-scorbutique, répercussive et emniénagogue : on l'emploie comme assaisonnement dans les salades. En France, on fait un vinaigre d'estragon fort en usage en cuisine. En Angleterre, son eau distillée est estimée pour .em- pêcher la coutagion de la pester T nn DES ART r: M I s K S. 22/> L'aitoinisc comnmno ( arUmisia vulirariHi L. ) , vulgairement l'Iicrho de Saint Jean. Cette plante, à racine vi- vace . croît dans les lieux incultes ^ sur le bord des champset deschemins, par toute la France, dans diverses au- tres contrées de l'Europe, et même de l'Asie. Sa racine, qui est longue, li- gneuse , fibreuse et rampante , jette plu- sieurs tiges verticales, cannelées, ra- meuses, hautes de trois à cinq pieds. Ses feuilles sont pinnatiQdes et incisées; les supérieures sont à découpures presque linéaires. Les fleurs sontsessiles, oblon» gués, ou presque cylindriques , ont leur calice un peu cotonneux j leurs fleur» sont pales et roiigeâtres, et disposées en plusieurs épis latéraux qui naissent dans les aisselles supérieures , et qui, tous ensemble, forment de langues grap- pes terminales. Cette plante est emménagogue, anti- liistérique, anti -spasmodique etapéri- live. Extérieurement elle est vulnéraire 'Il 226 HISTOIRE NATURELLE et détersive ; elle est d'un fréquent usage pour les funnies. Haller pense que c'est de cette plant© que l(\s Chinois et les Japonais tirent le moxa dont ils se servent. Ce moxa est une bourre , une sorte d'amadou qu'ils préparent avec la moelle des tiges de l'armoise , et qu'ils font brûler srr la partie douloureuse de ceux qui sont attaques de la goutte.Cette sorte de cau- tère les guérit ou les soulage^ dit-on. Artemisia (Hippocr. Dioscor. PI. ) , d'uir/■ 1^ wmm SpHB mmmmm aS'J HISTOIRK NATURELLE j)ieds , sYlcve du milieu d'une losrlte de grandes leuilhîs ovalesoblougiies et étulées sur Ta terre ; elle est droite , Icrme, cannelée, et divisée vers sou sonnnet en lunioaux redressés , sur- montés d'une tète do fleurs. Sr.s feuilles sou disposées par paires de dislanctîeu dislance, et réunies par leur base de manière à former des réservoirs assez glands, sur-tout à la partie inférieure de la tige, et dans la plante cultivée , pour conlt nir depuis un verre jusqu'à une demi pinte d'eau. Ces fouilles sont insensiblement plus peti tes vers la part ic supérieure de la plante, et plus étroites que les feuilles radicales ; les unes et les autres sont dentées. Leurs nervures et les côtes de la tige sont armées de piquans roides et courts. Chaque tête de Heurs est ceinte et environnée d'une collerette de folioles étroites , formes , et pareillement hérissées de piquans. Les fleurs sont innombrables et comme euiihàssées entre deforlei» pailielles plus » DES DIP8AQUES. 255 longues qu'elle» , et terminées eji poiiilo aiguë et recourbée. Les corolles sont d'un bleu rougcatrc, petites, et à qua- tre lobes inégaux. On regarde les têtes et les racines de cette plante comme sudorifiques et diurétiques; mais ces propriétés sont peu constatées. Les tètes sont plus pré- cieuses sous le rapport économique , pour les bonnetiers, lescardeurset tous les labriquans d'éJofles en laine. On lornie de plusieurs têtes réunies , une sorte de brosse dont on se sert pour lever et applanir les poils. Le dipsacus sihestris et le clipacicus lacinialus , L. sont deux espèces très- voisines de celle-ci. La première s'en distingue par les paillettes du récep- tacle, qui sont droites au lieu d'être recourbées à leur sommet la seconde en diffère par ses feuilles profondé- ment découpées. Dipsacus (Diosc), d'un mot grec qui signifie ayant soij) ainsi nommé "Botanique. X. 2.1 254 HISTOIRE NATURELLE parce que l'eau des pluies et de la rosée se rassemble et séjourne dans les cavi- tés formées par la réunion des feuilles. IIP GENRE. LA SCABIEUSE , Scjbiosa. Tou^n. li. J. Lam. ( Tétrandrie-monogynie, L. Gm. ) Caractère générique. Fleurs réunies en têtes planes ou convexes , ceintes d'un calice commun , simple et profondément dé- coupé ou formé de plusieurs folioles im- briquées ; deux calices propres posés sur l'ovaire ; corolle tubulée à quatre ou cinq lobes ordinairement inégaux ; quatre ou cinq étamines saillantes hors de la co- rolle ; stigmate échancré ; graine couron- née par les calices propres qui persistent; le calice propre extérieur et membra- neux , scarieux ; l'intérieur est composé d'arêtes rayonnant en étoile ; réceptacle des graines convere, couvert de paillet- tes ou de soies. On compte une quarantaine d'espèces de scabieuses. La plupart croissent en DES SCABIEUSES. 255 Europe -, plusieurs vivent en Afrique, et quelques-unes en Asie. La plupart sont annuelles; plusieurs sont vivaces ou bisannuelles, quelques-unes ont la tige ligneuse. Ces plantes sont très-agréa- bles à la vue. Leurs feuilles sont quel que- fois entières, mais ordinairement très- élégamment découpées. Presque tou- jours les Heurs terminent les rameaux. : souvent, dans les têtes qu'elles forment, les corolles de la circonférence sont ir- régulières, et plus grandes que celles du centre -, lorsque les corolles sont tombées , les calices prennent de Fac- croissement , et l'on observe alors avec facilité leur merveilleuse structure : le calice propre extérieur naît réellement sous l'ovaire-, mais il Fembrasse si étroi- tement qu'il paroît faire corps avec hii. Dans certaines espèces , il est évasé et environne l'ovaire sans paroître faire corps avec lui. Les trachées sont très- visibles dans les feuilles des scabieuscs qu'on déchire transversalement. I '^^^6 HISTOIRE NATURELLE I Corolles à quatre lohes. La scabieuse succise ( scahiosa suc- W«rt, Lin n. ), vulgairement mors de diable. Elle croît en Europe, dans les bois et les prés un peu humides. Sa tige , menue, cylindrique, et garnie de quel- ques paires de feuilles, s'élève à la hau- teur d'un à deux pieds, et se divise ordi- nairement à son sommet en pédoncules très-longs, nus, étalés, et surmontés d'une tête arrondie de fleurs bleues ou blanches. Les feuilles sont un peu fer- mes; tantôt nues et tantôt hérissées de quelques longs poils ; quelquefois mar- quées à leur bord de taches brunâtres : les inférieures sont ovales-oblongues et entières; celles de la tige, ovales lan- céolées, rétrécies, mais réuniespar leur base , dentées à lecir bord et quelque- fois incisées. Le calice commun est fort court. Les corolles du centre sont égales à celles de la circonférence. Là racine de cette scabieuse est grosse, I l ^ DES S C A B I E U S E ». 'jl^J fjarnie de fibres , et son exlieniité est tronquée comme si elle avoit cassé net en l'arrachant , ou comme si elle eût été mordue j de là le nom de mors de diable. La saveur de cette plante est un peu' amère et astringente. On s'en sert en décoction dans l'esquinancie catarrlialej. on l'applique sur les plaies. Avant le développement des fleurs, les feuilles fournissent une teinture verte : on peut en teindre du fil ou de la laine en les faisant bouillir ensemble dans de Teau. Dans la Suède, on récolte cette plante ttu mois de prairial , et l'on en prépare une fécule verte par une fermentation analogue à celle employée pour la pré- paration du pastel. La scabitLise des cliamps ( scahiosa arvensis , L. ). Celte espèce croît dans les champs, en Europe. Elle est ordi- nairement hérissée de poils rudes au toucher. La tige est droite, haute d'un à deux pieds , branchue ^ et terminée , •■*f,j HBS HISTOIRE NATURELLE ainsi que les branches, par de longs pédoncules nus , surmontés d'une tête de fleurs. Les feuilles sont découpées presque jusqu'à la nervure moyenne, en lanières étroites et écartées ; la supé- rieure est toujours lancéolée ; les feuilles inférieures sont ovales, pétiolées. Le calice commun est composé dejolioles aussi longues que les fletirs j le disque des ileurs est convexe ; les corolles de la circonférence sont plus grandes que celles du disque. Les unes et les autres sont d'un bleu pourpre. Cetto scabieuse est vivace; elle varie considérablement. Sa tige est quelque- fois simple , et n'a qu'une fleur. Les feuilles sont quelquefois entières ou sim- plement dentées. Les fleurs sont quel- quefois blanches ou couleur de chair. Toute la plante a une saveur désa- gréable. On^.a prend en infusion comme e-rpectorar dans la toux catarrhale, et comme dépurative contre la ^ale, les dartres et les autres maladies de la peau DE s S C A B I E IT S E S. 25g On l'emploie encore en fomentation, dans les ulcères. Les bestiaux la man- gent. Elle teint en vert. Corolles à cinq lobes, La scabieuse noir-pourpre'e ( sca^ biosa atro-purpurea , Linn. ). Elle est .originaire de l'Inde, et cultivée dans tons les parterres. La couleur triste et me'lancolique de ses fleurs lui a fait donner le nom de Jleur de veuve. Sa tige est haute de deux pieds , droite , menue , et divisée en plusieurs ra- meaux un peu rapprochés , dressés , élevés à-peu-près à une hauteur égale , et surmontés chacun d'une belle tête de fleurs. Les feuilles inférieures de la plante sont peu découpées , mais les supérieures sont divisées en lanières longues et étroites". Les corolles sont d'un pourpre noirâtre, et cette couleur, peu commune , contraste d'une manière toute pailiculière avec la blancheur des auLlièies. Aprè5 U Iiule des corolles , &% \ 260 HISTOIRE NATURELLE le fruit s'alo nge et prend une forme ovale. On trouve des variétés de cette ficabieuse , à fleurs blanches ou incar- nates. Scabiosa, de scahies ; ainsi nomm<5 à cause des vertus qu'on attribue à l'es- pèce nommée arvensis , pour guérir la gale. I % K^fi I V ET V^ G E N R E S. F I KNAUTIA. L. J. Lam. ( Tétrandrie- monogynie. ) ALLTONIA. Linn. Juss (^Tétrandrie- monogynie* Voyez 3^ vol. ) KES VALERIANES. 2^1 I. Fleurs distinctes, V r G E N R E. V^ALERIANE, Valeriana, Tourrr. li. J. Lam. ( Triandrie-monogynie^ L. Gm.) Caractère générique. Calice très-petit; co- rolle tabulée , terminée supérieurement par un limbe à cinq lobes , et très-sou- vent prolongée iriférieurement au-des- sous de son poî^'t d'attache , en un cul- de-sac ou un épfc»c L ylus ou moins long ; un , deux , trois ou quatre étaraines ; ua à trois stigmates j yne graine nue o'j une . capsule à trois loges, à trois g^-aines , et ne s'ouvrant point. Une trentaine d'espèces composent ce groupe très-naturel dans son ensem- ble » mais dont les parties de la fructi- fication pourroient fournir, par leur nombre et par leur lornie, de très-bons caractères pour établir plusieurs genres* if . f 262 HISTOIRE NATURELLE Tantôt le calice est à peine apparent^ et à bord entier ; tantôt il est plus vi- sible , denté ou divisé assez profondé- ment ; ordinairement il est formé par des poils roulés en spirale qui se déve- loppent en aigrette lors de la maturité de la graine. Tantôt la corolle n'a preS' que point de tube ; tantôt le tube est très-alongé. 11 se prolonge inférieure- ment en un éperon alongé , mais quel- quefois l'éperon n'est qu'indiqué par une bosse , quelquefois aussi on ne voit ni l'un ni l'autre. Le limbe est régu- lier on irrégulier, ou à deux lèvres. Les espèces ont constamment ou une seule étamine, ou deux , ou trois, ou quatre^ un ou trois stigmates échancrés ou glo- buleux. Dans certaines espèces, le pé- ricarpe est à peine distinct de la graine , et la graine paroît nue •, dans d'autres , il forme une capsule : les graines ofifrent encore des formes très- variées. La plu- part sont aigrettées, msis il en est qui n'ont point d'aigrettes. ' DES VAL E RI AN E S. 263 La plupart des va^ ianes sont très- odorantes, sur-tout dans leurs racines; quelques-unes sont inodores et insipides. Toutes sont herbacées, mais plusieurs ont leur racine vivace : presque toutes croissent en Europe ; elles s'élèvent de deux ou trois pouces à deux ou trois pieds. Leurs feuilles sont entières ou de'coupées latéralement. Les fleurs sont ordinairement disposées en corymbe à l'extrémité de la tige ou des rameaux. Dans une espèce, les sexes sont séparés, mais dans les fleurs mâles ou femelles , on trouve les rudimens du sexe qui manque. Quelques auteurs ont réuni, sous le nom i\efedia, les valérianes dont le fruit est une capsule à trois loges. La valériane rouge ( valeriana ru- hraj Lin. ). Elle croît dans le midi de l'Europe , en Barbarie , dans les fentes des vieux murs , des rochers, et dans les lieux pierreux. On la cultive dans ks parterres. Sa tige et ses rameaux (* r 1 1 M flf4 HISTOIRE NATURELLE sont termines par un corymbe de ilci. «» rouges ou blanches, très-dëliées ettns- nombreusefl. Toute la plante est lisse ; elle est haute de deux à trois pieds. Ses feuilles sont d'un vert bleuâtre ; les inférieures sont lancéolées, péliolet^ , entières à leur bord, et les supérieures ovales pointues, sessiles, rénnies par leur base, et quelquefois dentées dans leur moitié inférieure. La corolle ne jporte qu'une étamine qui est saillante tors du tube ; le tube est long, délié , comprimé, et quelquefois divisé par niie cloison en deux tubes traversés. — ^ ' luiî par 1 etamine, l'autre par le style; iVjrronest droit; le limbe est à cinq lobes ouverts et irréguliers. La graine est grêle, et snrmontée d'une aigrette. Dans la Sicile, on mange en salade cette valériane. Ses fleurs ont une odeur parfumée qu'on pourroit obtenir par le moyen de l'huile, comme celledu jasmin. La valériane phu {yalerianaphit, L.\ i de ileu.s s et tr« s- est lisse ; lieds. Ses trc ; Ie« e'iiolt >ërieuies nies i^ar ées dans roi le 110 saillante f , délie , ^isë par averses . le style; : à cii)(| a graine iigrette. n salade nt une obtenir celle du 1 i 5 DES "' A t ife R I A N E S. 265 La grande valériane. Cette valériane croît en Ei iX)pr dans les bois et sur les montagnes; on la cultive dans les parterres. Sa tige est haute de i is ou quatre pieds, menue , un peu brar- cliue, et surmontée, ainsi que le tneaux , d'an corynibe de petites f blanches. Ses feuilles radicales sont li- gues d'un ou deux pouces, portées sur tle très-loi «s pétioles, oblongues ou ellip- tiques, m 1 glanduleuses à leur bord , très-entières, ou un peu crénelées. Les feuilles de la tige sont par paires ccar- tées. Les inférieures ont souvent deux ou trois lobes à leur base ; les supé- rieures sont découpées en plusieurs lo- bes lancéolés, aigus, très - entiers ; le dernier seul ement est quel q uefoi s denté. Toute la plante est parfaitement dé- , pourvue de poil. Les fleurs so>it accom- pagnées de bractées alongé en alêne. La corolle offre une bosse à la place de l'éperon ; ses lobes sont (îrénelés : elle a trois étamines et trois itigmates. Botanic|ue. jL. 39 V] <^ //, Ta y IMAGE EVALUATION TEST TARGET (MT-3) 1.0 J^ ^ .5 l.l If làâ t m !r lia 12.0 1.8 11-25 mil 1.4 iiiiii.ô Photographie Sciences Corporation ^^^ ^ iV \\ ^<* ^<î> 23 WEST MAIN STREET WEBSTER, N.Y. 14580 (716) 872-4503 i I a66 HISTOIRE NATURELLE ^Laracfhede cette plante est em- poyeeenmédecme.EUeestvivace, g'osse h„„,o„tale.etgarmeendes: sou. de gros^s fibrea. Son odeur est forte, desag..e=able, et sa saveur aro- «?at,q„e ; ede est anti-spasmodique . d^w-etique, emme'nagogue, céphalique. l.a valenane officinale (,.«/.;.«,„<, op^«a&v, Lin. ), vulgairement la va- le.-bstance cornée j radicule inférieure ou supérieures €£TTB ÙLm\\&, dit Ventenat; à k- I-. { f n H'.i, 272 HISTOIRE NATURELLE quelle il est facile, en considérant \e9 caractères que présentent les feuilles , de rapporter les plantes qui la compo- sent, même lorsqu'elles sont dépour- vues de fleurs et de fruits, renferme des herbes , des arbustes , et des arbres munis de rameaux, en général axillai- res , et toujours opposés. Les herbes , annuelles pour la plupart , ou vivaces par leurs racines , sont ordinairement droites, quelquefois couchées sur la terre , et hérissées de poils crochus ou d'aiguillons qui s'attachent à tout ce qui les touche. Elles ont une tige té- tragone ou anguleuse. Les unes crois- sent dans nos climats ; les autres sont exotiques , ainsi que les arbres et les arbrisseaux , dont la tige cylindrique a une direction droite. Les feuilles qui sortent des boutons coniqiies , dépour- vus d'écaillés, sont simples, très -en- tières, verticillées au nombre de trois et même de dix , ou opposées : dans ce dernier cas, elles sont réunies à leur ff ' J>ES RUBIACÊES. a/ 5 base par une gaine ciliée , ou par des stipules intermédiaires, qu'on peut re- garder comme les rudimens deii feuillet qui manquent à ces plantes pour être verticillées. Les fleurs hermaphrodites et quelquefois stériles par l'avortement des organes sexuels , affectent différentes dispositions. On trouve , dans cette famille , des plantes employées dans la médecine et dans les arts. I'' 1^ !t 274 HISTOIRE NATURELLE I. Fruit à deux coques et à deux graines ; le plus souvent quatre étaraines ; feuilles verticillées dans la plupart j tige ordinai- rement herbacée. l«r GENRE. ASPÉRULE, AspERULA, L. J. Lam, Gallium , Aparine, Cruciata, T. ( Tétranclrie-monog, L. Gm. ) Caractère génér. Calice à quatre dents; co- rolte en entonnoir , à quatre divisions , rarement à trois, et trois étamines ; deux baies sèches , globuleuses , non couron- nées, réunies, et contenant chacune une graine. I Quelques herbes, un très-petit nombre d'arbrisseaux , composent ce genre originaire d'Europe et de l'Asie: les fleurs sont terminales ou axillaires. Li'aspérule odorante ( asperula odo- rata , L. ) , vulgairement le petit mu- guet Qu riiépati(iue ëtoilée. C'est une % Jï7£?i,»*7^-*w1l&W*' ' 2^^ DES ASPÉRULES. jolie plante berbacëe qui croît en Htt- rope, dans les lieux couverts et mon- tueux. Sa lige est grêle , verticale , sou- vent indi visée, lisse, anguleuse, feuillée, haute de six à dix pouces Ses feuilles , réunies sept ou huit en verticille , sont longues de six à dix-huit lignes , ovales- lancéolées , ciliées. Les fleurs , petites et blanches, sont disposées en corymbe , terminales au sommet de pédoncules communs. Aux fleurs succèdent de pe- tits fruits velus. Cette plante, sans odeur quand elle est fraîche , en acquiert en se séchant ; elle est un peu astringente, tonique, apéritive , emménagogue, recomman- dée en infusion contre l'ictère et les obstructions commençantes du foie. Se- lon Graelin,.elle fournit par la com- bu . ion , plus de potasse qu'aucune au- ti-e plante. Les chèvres , les vaches, les moutons elles chevaux, mangent l'as- pérule odorante. L'aspérulc cynanchique ( asperuîa 4 > i'î r 276 HISTOIRE n\ti:rklt,p rynanchiva , L, ), vulgairement l'iiorbe à fîsquinancic. Cel^«î herbe, dont la ra- cine est vivace , croît en Allemagne, en Angleterre , en Franco , en Suisse , en Italie , en Orient , dans les lieux sa- blonneux et arides \ sa tige , redress(5e , liante quelquefois d'un pied et demi, est trcs-rameusc , grêle , anguleuse. Ses rameaux sont très-écartt^s. Srs feuilles sonttUroites , linéaiix^s , redressées , lon- gues d'un ponce au plus , quelquefois très-petites, très -inégales, rëunies en verticille de trois, cinq ou six, dont celles opposées ordinairement plus lon- gues. Ses fleurs , petites et blanches ou rougeà très , naissent en cory mbes pédon- cules dans l'aisselle des feuilles , à Tex- trémité des rameaux. La corolle est tantôt à trois , tantôt à quatre divisions. Cette plante a été recommandée , comme dé ter si ve, en gargarisme , con- tre l'esquinancie. Sa racine , cuite avec du vinaigre très-fort , teint la laine en rouge j elle remplace la garance dans le ,T.P ut riirrne dont la ra- UcmagiiC) !ii Suisse , îs lieux sa- redressée , et demi, aie use. Ses vs feuilles ssées , Ion- uelquefois 'eu nies en six , dont t pluslon- anchcs ou bes pédon- es , à Tex- îorolle est divisions, nmandëc , sme , con- cuite avec la laine en ce dans le I 'Ill C( ri ta ce ti ti( '•'Mfé:»mr»- ■ DES GAILLETS. 277 Gotland. Tous les bestiaux mangenfi; cette plante , excepté les cochons. Asperula, du mot latin asper; parce que plusieurs espèces de ce genre sont rudes au toucher. I r GENRE. GAI-^LET ou CAILLELAIT, GALLIUM. L. J. Lam. (^Tétrandrie- monogynie, L. Gm. ) Caractère générique. CdWce à quatre dentsj corolle en roue à quatre lobes , rareroen i: trois lobes et trois étamines \ deux grai' nés non couronnées » arrondies, lisses dans le genre gallium de Tournefort , rudes dans Vaparine du même auteur. Ce genre comprend une quarantaine d'espèces d'herbes lisses ou âpres , por- tant souvent des fleurs terminales en corymbes panicnlés ou axillaires. On trouve les gailleis dans toutes les par- ties du monde , et à toutes les tempé- Botunique. X. a4 > 278 HISTOIRE NATURELLE ratures. Quelques-uns ont quatre fduîK les à chaque verticille ; d'autres en ont cinq ou davantage : tantôt les fleurs 8ontb1ancbes,tantôtelles sont jaunâtres ou rougcàtres. Le gaillet blanc {gallium mollugo , Linn. ). Cette plante est commune en Europe, le long des baies, sur le bord des chemins humides, dans les prés, &c. Ses racines sont rampantes ; elles jettent des tiges foibles et rameuses , quarrécs, lisses, qui s'élèvent à deux ou trois pieds. Ses feuilles sont ovales- linéaires ou lancéolées , obtuses , terminées par une pointe isolée , lisses , ouvertes , réu- nies au nombre de huit sur les tiges , mais moinsnombreuses sur îesrameaux. Les fleurs sont blanches , petites, pédon- culées, disposées en panicule trcs-rami- liée et oblongue. Les ovairessont lisses. La racine de ce gaillet teint en rouge , comme la garance. Elle est astringente et dessicative. Le gaillet jaune (^a//i«w i^e/i^m^ L.). l-'^iS»^''»»»'-'^-^ D E s G À I L L E T s. 279 Cette plante est commune en EurojKî , dans les prés , le long des haies , et sur le bord des chemins. Ses tiges sont pres- que verticales , hautes d'un pied à un pied et demi, à quatre angles obtus, un peu velues dans les individus non cultivés , dures et noueuses inférieure- ment. Les feuilles , au nombre de huit et davantage à chaque verticille , sont linéaires , étroites , pointues , à bords roulés en dessous, d'un vert-foncé en dessus , avec un sillon longitudinal , un peu dures et ouvertes ou même souvent rabattues. Les fleurs sont nombreuses, petites, jaunes , d'une odeur agréable , portées sur de courts pédoncules , et disposées au sommet des tiges , en pa- nicule oblongue. On observe de petites feuilles ou bractées aiguës , situées à la base des pédoncules. Elle est un peu astringente, vulné- raire et dessicative -, elle passe aussi pour céphalique , anti-spasmodique et anti- liistérique. On se sert de ses sommités. î ■■ î w % 280 HISTOIRE NATURELLE fleuries ; elles ont , à ce qu'on dit , la propriété' de cailler le lait. La racine est propre à teindre en rouge, et l'herbe macérée ou bouillie avec de l'alun , teint les étofiPes en jaune. Gallium ( Diosc), formé d'un mot grec qui signifie lait; parce que les feuilles desséchées, dit Ventenat , accé- lèrent la coagulation du lait. IIP GENRE. GARANCE, Ri/Bi^, T. L. J. Lam. ( Tétrandrie-monogynie, L. Gm. ) Caractère générique. Calice à quatre dents; corolle campanulée , à quatre divisions , quelquefois à cinq divisions et à cinq éta- mines ; deux baies arrondies et li«ses. L E genre garance , qui ne comprend qu'environ dix espèces , croît dans toute l'Europe , au Chili , dans le Levant , dans la Barbarie , ou au Cap de Bonne- Espérance. La plupart, des espèces sont f:V4i DES GARANCES» 281 herbacées j quelques-unes sont ligneu- ses j toutes ont leurs tiges et leurs ra* meaux quadrangalaires , ordinairement âpres et rudes au toucher, et leurs fleura sont très- petites, et réunies en corymbe^ axillaiife ou terminal. La garance des teinturiers (^ruhia tinctorum , L. ). C'est une plante herr bacée qui croît sans culture dans plur sieurs provinces de France , particu- lièrement dans celles du midi. On la trouve aussi en Suisse , en Italie , &o. le long des haies , parmi les buissons, et dans les vignes. Sa racine est grosse et rampante -, elle jette des tiges de deux ou trois pieds de haut , à quatre angles saillans , rameuses , foiblcs , vertes et parsemées d'aspérités en épines cro- chues. Les feuilles en verticille de qua- tre à six , sont lancéolées , longues d'un à trois pouces , bordées d'aspérités épi- neuses \ la nervure moyenne en est éga- lement garnie en dessous. Les fleurs , à corolles petites et jaunes, naissent eu I r 282 HÎSTOTRE NATURELLE corymbe dansTaisselledes feuilles et i l'extrémité des rameaux. Les baies mû- res sont noires et brillantes ; l'une des deux avorte souvent. Selon Forster le tissovayanne rouge des Indiens de la baie d'Hudson , n'est autre chose que notre garance. Cette plante croît , dit-il , en lieux humides , dans les engrais et les terres légères ; les Indiens s'en ser- vent pour teindre la peau du porc-épic d'Amérique. La garance est cultivée en France , en Hollande , et dans d'autres lieux de l'Europe ; on en fait un grand usage dans la teinture. Sa racine con- tient un suc rouge que l'on extrait par difierens procédés. Pour accroître le produit de cette plante, on couche les tiges et on les couvre de terre ; elles se tranforment en racine , et le suc coloré devient ainsi plus abondant. La racine de garance , dit Lamarck , est d'un usage fort étendu dans l'art de la tein- ture des laines ; elle leur donne un ronge, à la vérité; peu éclatant, mais ji» r DES GARAN CJE 8. 28.> qui résiste à l'action de l'air et du so- leil ; elle sert aussi à rendre plus so- lides d'autres couleurs composées; enfin ]a couleur que donne cette racine prend bien sur le coton , et y devient plus ou moins belle ou solide , suivant la qua- lité de la racine que l'on emploie. La racine de la gar'ânce est apéritive, diurétique , dépurative , emménago- gue. L'usage de cette plante rougit lea os des animaux, ce qui a fait penser, sans aucun fondement d'ailleurs, qu'elle étoit bonne contre le rachitisme; cette- même plante rougit le lait des vaches; En général les animaux maigrissent lorsqu'ils mangent de la garance. Rubia, formé du mot h. tin r libère , ainsi nommé, parce qu'une espèce du genre est employée à teindre en rouge» ï 384 HISTOIRE NATURELLE IV — VU* GENRES. ■I SHERARDIA. L. J. Lam. ( Tétrand. monogynie. ) CRUCIANELLA. Linn. Jiiss. Lam. ( Tétrandrie-monogynie» ) YALANTIA. T. L. 3. Lam. {Tétrand, monogynie, ) ANTHOSPERMUM. L. Juss. Lam. ( J^étrandrie-digynie. Voy. 3* vol. ) I I. Fruit à deux coques et à deux graines; qua- tre étamines ou plus, rarement cinq ou six feuilles d'ordinaire opposées, et réu- nies par une gaine ciliée; tige pre:ique toujours herbacée. Vlir — XIV^ GENRES. IIOUSTONIA. L. J. Lam. ( Tétrand, monogynie, ) KNOXIA. L. J. Lam. ( Tétrandrie^ monogynie, ) k'^-rv.i v:as«6.-*. DES CATESBÉES. 285 SPERMACOCE. L. J. Lam. {Tétrand. monogynie. ) DIODIA. Gron. L. J. luBLm. {Tétrand. monogynie. ) GALOPINA. Thunb. L. Juss. Lam. ( Tétrandrie-digynie. ) RICHARDIA. Houst. L. Juss. Lam. ( Hexandrie-monogynie, ) PHYLLIS. Linn. Juss. ( Pentandrie- digynie, Voy. 3* vol. ) IIL Fruit simple , à deux loges , à plusieurs graines ; quatre étamines ; feuilles oppo- sées \ herbes ou arbrisseaux. XV GENRE. CATESBÉE, Catesbma, L. J. Lam. ( Tétrandrie-nwnogynie, L. Gm. ) Caractère générique. Calice très- petit , à quatre dents j corolle grande, en enton- noir, à tube très-long , insensiblement dilaté, à limbe à quatre lobes } étamines \ à u i \ 286 HISTOIRE NATURELLE très-longue.s attachées à la base de In co- rolle • anthères ubloii^ues et saillantes ; un stigmate ; baie en form^ de prune , couronnée par le calice , contenant plu- sieurs graines ; deux loges ; réceptacle central tenant la place de la cloison mi-^ toyenne qui n'est point terminée, mais forme autour de lui une espèce de châssis proéminent. O N connoît deux espèces de cates- bëes originaires de l'Ame'rique. Ce sont de petits arbrisseaux, très - ëpineux, à feuilles semblables à celles du buis ; elles sont opposées, et les épines sortent de leur aisselle. Les ileurs solitaires et pen- dantes naissent entre les feuilles et les épines. La catesbée prunifère {cateshœa spi- nosa, L.). C'est un arbrisseau originaire de l'île de la Providence. Sa tige d'envi- ron quatre pouces de diamètre, s'élève à douze ou quatorze pieds. Ses feuilles très -petites et la forme ovale, nais- sent en faisceau sur le vieux bois. Ses épijies sont ouvertes, ses Heurs à co- DKS ItEDYOTIS, &C. 28; rolle jaunâtre ont jusqu'à six pouces dd long ; leur tube grêle et très - prolongé , se termine par un entonnoir à quatre lobes. Cette plante fut apportée en Europe en 1 720, par milady Catcsby. Son fruit est gros comme un œuf de poule. Sa pulpe ressemble à celle d'une pomme mare et est recouverte d'une peau jau- ne et mince. Ce fruit répand une douce odeur -, sa saveur est acide et agréable. Catesbœa , du nom d'une anglaise qui s'est livrée à la botanique. XVr — XXIV GENRES. , HEDYOTIS. L. J. Lam. {Tétrandrie- monogynie» ) OLDENLANDIA. PI. L. Juss. Lam. ( Tétrandrle-monogynie. ) CARPHALEA. J. Lam. ( Tétrandrie^ monogynie. ) COCCOCrPSILUM. Brown. J. Lara. ( Tétrandrie-monog. Voy. 3 vol. ) < I î m i 288 HISTOIRE naturels; GOMOZIA. Mut. L. S. Jusj. Lam. ( Tétrandrie-digynie. ) NACIBEA. Aubl. J. Lam. ( Tétrand. rnonogynie. ) TONT ANEA. Aubl. Juss. Lainarck. ( Tétrandrle'monofTynit\ ) PETESIA. Brown. Lin*. luss. Lam, ( Tétrandrie-monogynie. ) FERNELIA. Corn mers. Juss. Lam. ( Tétrandrie-monog. Voy. 3* vol. ) IV. Fruit simple à deux loges, à plusieurs grai- nes ; cinq étatnines ; feuilles opposées j souvent arbrisseaux. ( X X V G E N R E. CINCHONA ou QUINQUINA, CiKCHONA. L. J. Lam. {Pentandrie- monosr L. Gm. ) Caractère gc^r/^iic. Calice conique à cinq dents ; corolle en entonnoir , à ïirabe k cinq lobes } tube long , à angles peu sail- étrand» rnarck. ) . Lam. I . Lam. vol.) irsgrai- posées ; E. riNA, andrie- e à cinq limbe 4 leu sail- DE» CINCHONA. atg )ans{ lobes lancéolés de la longueur du tube } cinq étamines j filets attaché» au milieu du tube ; anthères linéaires et re- dressées j ovaire conique , à angles peu aaillans; style de la longueur des étami- nes ; stigmate épais fendu en deux } cap- sule couronnée par le calice , divisée en deux loges par les valves rentrantes for- mant un réceptacle, et s'ouvrant en do- dans par le milieu ; plusieurs grainea oblongues , comprimées, entourées d'uno aile membruneuse. Le quinquina, genre de W knitJriqno mëridionalc^n'admetjusqu'àce jourque sept espèces, dont quatre sont en? ployéci en mëdecine. Ruiz et Pavon en ont dé- crit quelques autres , mais ces spèces «ont encore très -douteuses et peut être ne sont que des variétés, comi le l'a pensé M. Zea. Les espèces de quin- quina sont d( s arbres dont les rani eaux sont cylindriques, si ce n'est vei les sommités , où ils prennent quatre an- gles peu marqués. Les fleurs sont dans la plupart disposées en panicules termi- BoUnique. X. aS • Mi ■Il \\ : f \i ^ f I ''H 29D HISTOIRE NATURELLE nales et les pëdoticulcs sont à trois di- visions. Le quinquina orangé ( cinchona lari' cifotia , Mut. cinchona ojficinalis , L.). Cette espèce est hybride ; elle croit seU' lement à Santa-Fé de Bogota et au Pé- rou , et elle y est fort rare. ÏD'après M. Mutis , on doit redouter qu'elle ne se perde entièrement. Les rameaux sont recouverts d'une écorce rousse souvent rude au toucher , par les inégali tés et les cicatrices transversales que laissent les feuilles en tombant. Les feuilles sont pé- tiolées, ovales ou ovales-lancéolées , ai- guës , sans aucun duvet de l'un et de l'au- tre côté , mais un peu pâles en dessous ; elles sont longues de deux à quatre pou- ces^ et portées sur des pétioles d'un demi- pouce creusés en gouttière. Les stipules sont petites et aiguës ; la panicule termi»- nale est lâche, tricholome ; ces pédon- cules et leurs divisions sont un peu co^ tonneux, accompagnés de quelques pe- tites bradées éparses et solitaires» Led ^'mm^- trois di- ma lan- lis y L.). roît seii' t au Pé- près M. ile n€ se ux sont souvent tés et les ssent les sont pe- lées , ai- tdel'au- iesïious ; tre pou- Lu demi- stipules le termi»- 1 pédon-^ peu co^ ques pe- leSk Led DES CINCHONA. 29> lîents du calice sont très-courtes. Laco* roJle n'a pas un pouce de long ; elle est cotonneuse extérieurement j ses lobe» sont aigus, laineux intérieurement et plus courts que le tube. La capsule est oblongue, )isse> longue d'un demi-pouce> marquée de quelques lignes peu sail- lantes. Il est facile de confondre l'écorce de cette plante avec celle du quinquina jaune. On ne peut les distinguer par l'aspect de la cassure, quand elles sont mélangées danslc commerce. Il est donc nécessaire de les pulvériser et de les comparer avec la poudre et la teinture qu'on en retire. On reconuoît l'écorce du quinquina orangé , dit Alibert , aux caractères sui- vants : 1°. Sa couleur intérieure est d'un jaune foncé et tirant sur le fauve. 2''. Lorsqu'on la mouille, sa couleur devient plus intense et proprement fUuvç. ''û I '■'â" ~». «W^-J?»».'-»»» ■ ?"!! ; 8 292 HISTOIRE NATURELLE 3°. Sa couleur loin de s'afFoiblir par la pulvérisation, augmente d'intensité et est peu susceptible d'être altérée par l'air. 4°. Une quantité déterminée de cette poudre mise en infusion à froid dans une quantité déterminée d'eau , pen- dant vingt- quatre heures , produit une teinture foible , presque eans écume, et semblable à celle de Fécorce mouillée. Elle a beaucoup d'amertume. 5°. La même infusion exposée au feu et poussée jusqu'au degré de l'ébuUi- tion , donne une teinture plus chargée et d'une couleur plus vive : elle mani- feste un principe amer^ plus actif en« core. 6°, La poudre de la même écorce, infusée dans l'esprit- de-vin, donne un© teinture absolument analogue à la pré- cédente. 7". Lorsqu'on mâche quelque temps l'écorce, on lui trouve non-seulement celte amertume propre à tous les quia- _Yk ^^ ►lir par itensité rée par le cette d dans , perl- ait une Line , et )uillëe. au feu ébulli- îhargëe j mani- tif en- 5Corce , ne une la prë- temps eincnt quin- I DES C I N C H O K A, sgiî tique qui est propre à son espèce. 8°. La salive prend une teinture fauve; elle devient déliée et ëcumeuse.. 9". L'écorce ne cause point d'astric- tion sur la langue , le palais et les lèvres. 10°. Lorsqu'on examine la cassure du quinquina avec la lentille, on y ap- perçoit des fibres longitudinales paral- lèles, en forme d'aiguilles. 11°. La couleur intérieure est d'un ^aune pâle. 12^. On apperçoitdans les interstices du bois la poudre agglomérée sèche et de couleur fauve. C'est dans cette espèce de quinquina que réside la propriété fébrifuge par ex- cellence. Il seroit important qu'on s'oc- cupât à propager cet arbre et à le rendre plus commun dans les pays où. il croît. Sa culture plus soignée pourroit four- nir à toutes les nations de l'Europe une branche de commerce aussi étendue que profitable^ .'V •^•^■iUMBS'"' ,-* »•»..-**,«*.■ ê ■y 294 HISTOIRE NATURELLE Le quinquina rouge ( cinchona ob^ longifolia. Mut. ). C'est un grand ar- bre extrêmement abondant dans les forêts de Santa - Fé de Bogota. Les au- teurs de la Flore péruvienne disent qu'il habite de préférence le voisinage des torrens , près de Chinchar , Cuchero et Chacaguasi. Son tronc est vertical , cylindrique, recouvert d'une écorce assez lisse , d'un brun cendré , jaune en dedans , amère acidulée , mais point désagréable. Les anciens rameaux sont cylindriques, lisses, bruns; les nou- veaiix sont tétragones, feuilles et d'un rouge pâle , leurs angles sont obtus. Les feuilles sont opposées, pétiolées, gran- des , oblongues et ovales, très-entières , pâles, brillantes en dessus , veinées en dessous -, les veines sont purpurescentes et garnies à leur base de poils blanchâ- tres et nombreux. Les plus grandes feuilles ont un à deux pieds; les pétio- les sont demi -cylindriques, pourpres, longs d'uxa à deux pouces^ les stipules mm^ and ar- ans les Les au-' î disent [)isinage juchero ertical , écorce aune eu is point ux sont es nou- I et d'un tus. Les s, gran- ntières , inëes en escentes )lanchâ- grandes es pétio- >nrpres , stipules DES C I N C H O N A. agS 8ont ovales aiguës •, elles se détachent prompteraent. Les panicules sont ter- minales, redressées, grandes, tricho- tomes, feuillées. Les pédoncules sont multiflores ; les pédicelles sont accom- pagnes de bractées très-petites , ovales- aiguës , promptes à se détacher. Le ca- lice est pourpre et petit. La corolle lon^ gue d'un pouce, odorante et blanche; le limbe est ouvert et un peu velu inté- rieurement. Les anthères sont en fer de flèche. La capsule est longue de six pouces, oblongue, un peu striée, et lé- gèrement courbée. Les graines sont jau-. nés , ovales , bordées d'une membrane çèche et déchirée inégalement. Les fleurs de cet arbre répandent une odeur très -suave et analogue à celle de l'oranger. L'exportation de ce quinquina de Santa - Fé , en Europe , auroit de grands avantages. Les expé- riences faites à Londres et à Paris attes^ tent son efficacité et ses vertus. M. Zécaobserve;, dit Alibert, ^ue quoi* fi/ i "••««■"■ii y 296 HISTOIRE NATURELLE que la couleur de l'écorce de ce quin- quina soit sujette à beaucoup d'altëra- lions ; il y a néainnoins des caractères assez constans , qui servent à la faire reconnoître. 1°. L'écorce bien sèche et 8an«s altéra- tion accidentelle , présente dailë son in- térieur une couleur rougeâtre. 2°. Mouillée et comparée avec l'é- corce sèclie, elle maniieste une couleur plus intense. 3°. Lorsqu'on la réduit en poudre, elle conserve une couleur plus uni- forme. 4°. L'infusion à froid donne une teinture plus chargée que le quinquina orangé, presque sans écume, de cou- leur rouge semblable à celle de l'écorce mouillée , d'une amertume qui lui est particulière; 5°. L'infusion à chaud' donne une teinture plus chargée encore, sans écu- me, d'au rouge plua vif^ assez seuiblar îm . temmà,' •* î quin- al tëra- actères A faire altéra- son in- 11 '■ e- couleur ijoudre, LIS uni- tie une inquina de cou- l'écorce . lui est tne une ans écu- seuilila»- DES CINCHONA. 297 ble à la couleur du sang, d'une amer- tume plus considérable. 6". Son infusion dans Fesprit-de-vin fournit une teinture analogue à la pré- cédente. f\ Lorsqu'on mâclie l'écorce , elle a une saveur amère , propre à son espèce, et qui a quelque chose d'austère. 8^, Cette écorce cause une astriction et une sorte d'aspérité sur la langue et le palais, et plus sensible sur les lèvres, lorsqu'on les frotte avec la langue. 9^*. Lorsqu'on examine la cassure à la loupe, elle présente des fibres longi- tudinales parallèles en forme d'aiguil- les, beaucoup plus rapprochées que cel- les du quinquina orangé. 10°. Sa couleur est pâle et rougeâtre. 1 1^. La poudre agglomérée dans les interstices du bois est d'un rouge plus vif. Ce quinquina joint aux qualités des autres espèces , celle d'être éminem- ment astringent. On Fa employé uli- i\ Il 1' 298 HISTOIRE NATURELLE lement pour arrêter les progrès de la gangrène et autres affections de cette nature. C'est un médicament perni- cieux dans toutes les aff\)ctions qui dé- pendent d'une altération du système des forces vitales. Il ne convient point aux personnes d'une constitution ar- dente et bilieuse ; mais on peut l'ad- ministrer avec succès aux personnes qui sont affectées d'une sorte de relâ- chement dans les solides. M. Mutis pense que le trop Ion/* isage de ce quin- quina dispose le plus ordinairement aux obstructions dçs viscères, »Ma jau- nisse , à l'hydropisie. Cette espèce rem- place le quinquina orangé qui, com- me on l'a vu , est très -r rare dans lo commerce. Le qiiinquina jaune ( cinchona cor- difolia,M.iiiisy pubescensj Vahl, mi- cranta , R. et Pav. ). Ses rameaux sont pubescens à leur sommet. Ses feuilles sont pétiolées , molles, veinées , pubes- eeutes en dessous. Les pétioles ont ^mm. D ES CIN CHO N A. 299 ^eux pouces de long. Les panicules sont terminales , trichototnes ; les pédon-- cules partiels sont divisés en deux ou trois parties. Les pédicelles sont très- courts et uniflores. Les bractées sont très-petites et placées à la base des pé- dicelles. Les dents du calice sont pe- tites, ovales et aiguës. La corolle est semblable à celle de l'espèce précédente. La capsule est longue d'un pouce, cylin* drique , un peu anguleuse. L'usage de cette plante a été inlro* dnit dans la médecine en 1 740. Sa res- semblance avec l'espèce primitive , fit long-temps croire que c'étoit la même, quoique son écorce n'offrit pas la même activité. Des quatre espèces c'est celle dont la vertu agit avec le moins d'é- nergie. Nous avons fait remarquer, dit Alibert , que rien n'étoit plus facile que de confondre l'écorce du cinchona cor^ difoUuy avec celle du ci nc/iona lanci- folia. Les caractères qui suivent ser- vent pourtant à les faire distinguer. l M 000 HISTOIRE NATURELLE 1°, L'ëcorce bien sèche présente dans «on intérieur une couleur d'an jaune paille. 2°. L'écorce mouillée dans Teau et comparée avec la sèche , manifeste une couleur plus intense. 3°. Lorsqu'on réduit ce quinquina en poudre, il acq.iert une couleur en- core plus pâle , qus , par l'action de lair , devient à sa surface semblable à celle de l'écorce. 4°. Son infusion à froid fournit une teinture plus chargée , sans écume, d' une couleur plus vive , et se rapprochant beaucoup de l'infusion à froid faite avec la poudre du quinquina orangé. 6°. L'infusion à l'esprit de- vin-donne une teinture semblable. 7° .Lorsqu'on mâche cette écorce , on lui trouve une saveur araère particu- lière à cette espèce. 8^ La salive est d'un jaune paille, déliée, et à peu d'écume. g\ L'écorce ne cause aucun senti I "Es C IN Cil ON A. 5oi "eut d'aslriction et dVeté sur la lan- gue et au palais. !""•';' °" y ^"" -Je» fibrilles longi- tudinales-parallèles, en forme d'aignil- les séparée, par de, intervalles à-Lu- trenldau^ le quinquina orange- pi.:, HÎ""'^"'*'""i--P-"-st iaunrpa'^r"""''""^''""-'^'-'"^'- M. Mutispense qne cette espèee per.t rreter plus efficacement qu'une a^ute a tendance des humeurs à la decon,p" «tion, et qu'elle a dans quelques cf - <:on,tances„„epropricc pouces, lisse, un peu resserrée à sa buse. On reconnoît , dit encore Alibert , l'écorce du quinquina blanc aux carac- tères que nous allons exposer. 1°. L'écorce bien sèclie et sans allé- latiou accidentelle, offre dans son in- t \"ï"f«'t|fM»J| --^ %i. T^ K S (II N C H () N A. 5o5 tevieiir une coulcnr blancliAtic et pres- que basanée. 2°. Par son immersion dans l'eau elle perd davantage sa blancheur, pour une couleur plus basanée. 3". Réduite en poudre, sa couleur est plus uniforme; elle est plus blan- châtre que basanée. 4°. La teinture à froid donne une teinture plus forte que les teintures des autres espèces, couverte d'ëcume sur toute sa surface; elle a un principe amer assez actif. 5°. Son infusion à chaud fournit vne teinture plus chargée et beaucoup d'é- cume , qui se dissipe facilement. 6°. L'infusion dans l'esprit -de -vin donne une teinture moins forte que celle de l'eau froide ; elle donne moins d'écume que dans les deux opérations précédentes. 7*^'. L'écorce mâchée manifeste une amertume très-active , plus acerbe et ' ti iam»L.jmsrr-^i ! 5o4 HISTOIRE NATURELLE plus désagréable que celle des autres es])eces. 8*'. La salive est de couleur basanée j elle se charge de beaucoup d'écume. 9°. Cette écorce ne cause ni astric- tion, ni âpreté sur la langue; elle com- munique , au contraire , une sorte de relâchement aux solides. 10°. Sa cassure, examinée à la len- tille , présente des fibrilles moins li- gneuses, déliées, plus fragiles, longitu- dinales, parallèles, et un peu moins rap- prochées que dans le quinquina rouge. 11°. Sa couleur blanchâtre tire sur le basané. 12°. Son suc est plus concret, épais, plus abondant que dans les autres es- pèces, d'un bhinc pâle. M. Mutis accorde à cette espèce une propriété savonneuse -, il l'indique dan» les fièvres intermittentes, rebelles, et dans les maladies chroniques ; elle influe puissamment sur les sécrétions , et comme elle est peu astringente , on doit autres sanée j ime. as trie- le com- jrte de la len- îins li- [ongitu- lins rap- i rouge, tire sur ;, épais, Ltres es- >ece une [ue dans elles, et lie influe ans , et , on doit DES CINCHONA. 3o5 la préférer dans le traitement des fiè- vres inflammatoires, toutes les fois qu'il conrient de faire usage de quinquina. L'usage du quinquina cîtoit connu des Américains av^ant qu'il le fût de» Espagnols. Les premiers en faisoient un secret. Voici, selon Geofiioi, à quelle circonstance ils en dévoient la décou- verte. Quelques arbres de quinquina étoient tombés dans un étang où ils pourrissoient; l'eau avoit pris une amer- tume insupportable ; on ne pouvoit la boire. Cependant un habitant du lieu, saisi d'un accès de fièvre, voulut étan- clier sa soif, et but abondamment de cette eau qui ne tarda pas à le calmer. Étonné d'une guérison aussi prompte , il persuada à tous ceux qui avoient la fièvre d'user du même remède ; ce qui réussit également bien. Dans la suite , ces arbres ayant perdu toutes leurs pro. priétés , et l'eau par conséquent sa sa- veur amère et sa vertu fébrifuge, on devina la cause du phénomène, et l'on ■*..*, je,f ',#*&ii Ma 5o6 HISTOIRE NATURELLE fit usage Q> il u quinquina, l^uoi qu il en soit, ce remède ne fut connu des Espa- gnols qu'à l'occasion d'une fièvre-tierce, dont la comtesse de Chinclion , vice- reine du Pérou , ne pouvoit guérir. Ce fait arriva en i638. Le corrégidor de Loxa envoya au vice-roi de l'écorcc de quinquina , l'assurant que la guërison de la comtesse étoit certaine si on lui donnoit ce iebrifuge. Le corrégidor fut appelé à Lima pour régler lui-même la dose j il la fit prendre à la malade , et elle guérit en peu de temps. Ce remède reçut alors le nom de poudre à la com- tesse. Depuis la vice-reine chargea les jésuites du soin de distribuer le quin- quina gratis ; c'est de-là que lui vient le nom de poudre des Jésuites , sous le- quel il fut connu pendant long- temps en Europe et en Amérique. Peu de temps après les jésuites de Lima en en- voyèrent une grande quantité à Rome,, au cardinal de Lugo, au palais duquel ou le distribua d'abord sous le même ■5 .1 m^ï lu'il en !s Espa- ;-tierce, , vicc- 3nr. Ce idor de orce de uéiisoii ou lui Idor fut icme la ade, et remède la cotn- rgea les 3 quin- i vient sous le- - temps Peu de r eu en- Rome,, duquel même DES C ï N C II O N A. Oo; nom et sous celui àe poudre du cardi- nal. On le donnoit gratis aux gens pau- vres, et on le faisoit payer au poids de l'or aux riches. Cette écorce continua d'avoir un grand débit jusqu'à ce que les arbres de quinquina devenant rares , quelques liabilansde Loxa mêlèrent diirérente» ccorces dans les envois qu'ils firent aux marelles de Panama dans le temps des galions; ce qui ayaiU M reconnu, le quinquina de Loxa tomba dans un tel discrédit, qu'on ne voulut plus donner seulement une demi-piastre de la livre, dont on donnoit auparavant quatre et six à Panama, et douze à Sévi lie. On prétend que l'usage du quin- quina n'a commencé à être connu en France qu'en 1 679. Ce fut un anglais nommé Talbot , qui le mit en vogue , et tiouis xivachcla de lui la manière de k pulvériser et de le doser. V il •*::, ~. ..^-■'■4lfSSf^--- 5o8 HISTOIRTS NATURELLE XXVF GENRE. POSOQUERI, PosoQvsRïA. Aubî. Jnss.Lam. {Pentandrie-monogynie. L. Gm. ) Caractère générique. Calice en toupie, à cinq dents; corolle tubuléc, très -longue, un peu dilatée et velue à sa gorge ; limbe à cinq lobes ouverts -, lobes longs et aigus -, anthères «aillantes; filets courts attaché» à l'orifice du tube ; style de la longueur du tube ; stigmate fendu en trois ; baie ovale , grande, succulente , couronnée , et contenant plusieurs graines» liE posoqueri àlongnes fleurs {posof queria longlflora , Aubl. ) est la seule espèce de ce genre. C'est un arbrisseau qui croît sur le bord des grandes ri- vières de la Guiane. Il s'élève à cinq ou six pieds. Sa tige a trois ou quatre pouces de diamètre -, son écorce est lisse, verte j son bois est blanc et dur. Ses branches naissent à deuy pieds au-dessus èÊiÊm^^ :^~*i DES POSOQUERIS. Sog de la tel TL' ,, et sont grêles , noueuses et yameuses. Sts rameaux sont opposés ^ les feuilles , longues au plus de six à sept pouces, sont oblongues, pointues, ondulées sur le bord : les stipules sont aiguës. Les fleurs sont blanches, grêles, longues d'un pied , pendantes ; elles naissent , au nombre de six, à l'extré- mité des rameaux , sur des pédicelles partant d'un pédoncule commun. L'o- vaire devient une baie jaune, grosse comme un œuf de dinde; elle est suc- culente et d'une saveur très-agrcable. Les graines sont arrondies, anguleuses, dures , coriaces : la substance qui les enloure est rouge. Cet arbrisseau est nommé aymara' posoqueri par* les Galibis, parce qu'un poisson appelé aymara y se nourrit de ses fruits. I ê 1 : OlO HISTOIRE NATURELLE V -y XXVIP GENRE. GENIPAYER, Genepa, T. K Juss. Lani. [Pentandrie-monog. L. Gm. ) Caractère générique. Calice en toupie , k bord entier ; corolle deux fuis plus lon- gue que le calice, cylindrique et à limbo ' cinq grands lobes ouverts j anthère» saillantes , longues, sessiles dans l'orifico du tube ', baie grande , ovale , charnue ^ tronquée au sommet, à deux loges, à plusieurs graines. Le genipayer d'Amérique {^genipa americana, L. ) est la seule espèce de ce genre. C'est un assez grand arbre qui croît aux Antilles et dans rAmcrique méridionale. Son tronc vertical et ro- buste est recouvert d'une écorce gri- sâtre , ridée , raboteuse ; il porte des branches qui s'étendent au loin, et sont chargées de rameaux ver tici liés, feuil- les à leur sommet. Les feuilles sont très- grandes, oblongues, lancéolées, rap- li J "i«^À.^-*:jr!! 5ii DES GENIPAYERS. prochees , et disposées en touffes. Le» llcurs naissent en oorymbe, à l'extré- mité des rameaux; le pédoncule prin- cipal est ramifié. La corolle est presque aussi grande que celle de la tubéreuse ; elle est d'abord blanche, puis elle jau- nit. Son odeur est très-agréable. Les baies sont d'un vert-blanchâtre, grosses comme des oranges, recouvertes d'un léger duvet. Cet arbre fleurit principalement en messidor, et porte des fruits murs en fructidor , en vendémiaire. Il quitte une partie de ses feuilles vers le mois de frimaire , et en produit de nouvelles durant toute Tannée. Ses baies contieji. nent une pulpe blanchâtre , d'une sa- veur très - agréable , qui ressemble à celle de la poire et du coing. Le suc de ce fruit, d'abord clair comme de l'eau , devient ensuite violet -foncé ou même noirâtre. Les Sauvages s'en servent pour se teindre la peau lorsqu'ils vont à la guerre. On peut aussi appliquer cette f :ii 5l2 niSTOlRF, NATUnni.l-E couleur sur les étoires; mais quoiqu'elle paroisse devoir rési&lcr l)eaueou|. duii» les nremiers jours , elle ne larde pas ^ se détruire d'elle-même. Les Indiens mangent les baies du genipayer; elles sont astringentes. Les chasseurs en tout grand cas , parée qu'elles Ibrlil.ent et désaltèrent. Le bois de cet arbre est d'un gris de perle. On eu fait des n.on- tures de fusils, parce qu'il prend ua poli assez beau. XXVIir GENRE. GARDÈNE, Gardénia. EU. L. J. I^im. (^Pentandrie-monog. L. Gm. ) Caractère générique. Calice à cinq dents ou à cinq découpures , quelquefois obl.que. , corolle en entonnoir , à tube ordinaire- n^entlongilimbeplane, ayant de c.ncj àneuf lobes -, cinq étamines^ anthères ses- Biles cachées dans la gorge de a corolle ou un peu saillantes ; baie scche ayant deux à quatre loges ; plusieurs graine^ dis- posées sur deux rangs dans chaque loge. Ce genre comprend plusieurs espèces •w I duiis pas à idieiiS ; elles ,n l'ont eut et )rc est 5 ivion- snd un lE. il. L. 3. Gm.) dents ou )bliques ; rdlnaire- t de cinq» hères ses- i corolle t :he ayant raines dis- ique loge. rs espèces DES G A 11 D E N E S. 5 1 :> d'Asie, d'Afrique et d'Amérique. Ce sont, des arbres ou des arbrisseaux à fleurs presque toujours solitaires , ter- ininales ou axillaires. Le gardène à large fleur (gardénia Jlorida , L.) , vulgairement gardène du Cap. C'est un arbrisseau extrêmement agréable, qui croît aux Indes Orienta- les, dans l'île d'Amboine , au Japon , au Cap de Bonne-Espérance. Sa liau- teur totale est de quatre à six pieds. Sa tige est verticale, couverte d'une écorce brune ou grisâtre, et rameuse à son sommet : ses rameaux sont un peu noueux, feuilles vers leur eiçtrémité, garnis de stipules ovales-obtuses , mem- braneuses, demi-engaînanteset solitai- res dans l'aisselle des feuilles , lesquell(;s sont opposées ou ternées , ovales poin- tues aux deux bouts , presque sessiles , longues de deux pouces et demi : les fleurs sont solitaires au sommet des i a- m eaux , blanches d'abord, puis jaunâ- tres quand elles commencent à passer j Botanique. X. 27 f t n I ij^iflÉiiiiiîi I'-- * 5l4 HISTOIRE NATURELLE elles répandent une odeur très-suave La corolle est un peu coriace, en entonnoir, à limbe de deux à trois ponces de dia- mètre, ayant de cinq à neuf lobes ovales- obtus. Le calice est divisé en cinq ou six lobes droits , linéaires , de la lon- gueur du tube de la corolle , et con- tournés de manière qu'un de leurs bords regarde le tube, et l'autre se présente en dehors. Ce charmant arbrisseau est cultivé aux Indes comme plante d'agrément. 51 l'on veut qu'il fleurisse en Europe , on est obligé de le tenir continuel- lement dans une serre chaude. Selon Thunberg, son fruit est une baie oblon- gue, anguleuse, couronnée, à une loge, et à environ cinq valves. Cette baie contient une pulpe jaune dont on se sert pour la peinture. vc La Il noir, le dia- )vales- nq ou a lon- t con- s bords întecn 3uUivé émeut. Lirope , tiimel- . Selon I obi on- ne loge, te baie t on se DES R A ND I A, ^c. 5i5 xxix^—xxxviir G^^^ RANDIA. Houst. Linn. Jnss. Lara. ( Pputandrie-monogynie, ) BELLONJA. Plin. Linn. Juss. Lam. ( Pentandrie-monogynie. ) VIRECTA. L. S. J. Lam. ( Pentand, monogynie. ) MACROCNEMUM. Brow. L. J. Lam. ( Pentandrie-monogynie. ) BEATIER A. Aubl. Juss. Lam. ( Pen^ tandrie-monogynie, ) DENTELLA. Forst. Juss. Lam. ( Pen^ tandrie-monogynie. ) MUSSANDA. Herm. Linn. Juss. Lam. ( Pentandrie-monogynie. ) TOCOYENA. Aubl. Juss. Lam. {Pen^ tandrie-monogynie, ) RONDELETIA. PI. Linn. Juss. Lam. ( Pentandrie-monogynie. ) PORTLANDIA. Brow. L. Juss. Lam. {Pentandrie-monog. Voy. 3^ vol. ) 5l6 IIISTOIRK NATURELLE V. Fruit simple à ileux loges et à plusieun graines ; six étaminos et davantage j ar- bres ou arbrisseaux. XXXIX^ GENRE. DUROIA, DuRoiA. L. S. Juss. Lam. ( Hexandrîe-monogynie. L. Gm. ) Caractère générique. Calice cylindrique , à limbe à six lobes ouverts ; six anthères oblongues , sessiies dans le tube ; deux stigmates; baie grande , ronde, velue, ayant à son sommet un ombilic formô par les dents du calice , contenant plusieurs graines applaties, rangées sur deux rangs. Le duroîa velu ( duroia erîopîla , Lin. S. ) constitue ce genre à lui seul C est un arbre de Surinam, dont les ra- meaux sont velus à leur sommet. Les feuilles nombreuses , rapprochées en touffes terminales, ovales-obtuses , un peu velues en dessus , longues d'envi- , mi^k iiisieurs ge i ar- L E. i. Lacn* jin.) rique , à inthères e j deuK , velue , srmô par plusieurs iix rangs. DES H I L L I A. î>17 ron sept pouces, portées sur des pé- tioles très-courts. Les fleurs sont ler^- minalcs , blanches, sessiles , ramassées plusieurs ensemble au sommet des ra- meaux -, beaucoup avortent. Elles res- semblent , par leur corolle , à celles du nlctanthes sambac de Linné. Les fruits sont gros comme des œufs de diudon , et très-bons à manger. On les sert, dans le payS; sur les tables. XL* GENRE. HILLIA. Jacq. L. J. Lam. ( Ifexand, monogynle. Voyez 3® vol. ) 'iopila , lui seul it lesra- tiet. Les liées en ses , nu d'envi- 'i ^ I r:Wu^-j'wK^9vr-' ^i ? >/ 5l8 HISTOIRE NATURELLE VI. Fruit simple à deux loges , h deux graines ; quatre étamines; feuilles opposéejs j pre»- que toujours arbrisseaux. X L I^ GENRE. MÈJjAJ^^ y Mel^ NE A. Anbl. J. Lam. ( Tétrandrie-monogynie, ) Caractère générique. Calice très-petit , à quatre dents; corolle petite, à tube court, à quatre lobes ouverts ; filets des étami- nes très-courts ; anthères petites, arron- dies ; drupe ovale couronné , renfermant un noyau à deux loges qui contiennent chacune une graine oblongue. On connoît quatre ou cinq espèces de ce genre. Trois ou quatre croissent en Amérique ; une croît aux îles de France et de Bourbon. Ce sont des arbres ou des arbrisseaux à feuilles op- posées ou verticillées et à fleurs , par- tant des aisselles des feuilles sur des pé- doncules rameux. Le méUne vcrticillé {melanea ver- •^-^ DES M E L A N E S. 5igr tîcillatay Lam.). C'est un arbre des îlea de France et de Bourbon ; ses branche» sont cylindriques, lisses, et d'un gris cendré. Ses feuilles sont pëtiolées , Ver- ticillees , trois à trois ou quatre à qua- tre, ovales, aiguës, un peu velues en dessous; elles ont de deux à trois pou- ces de long ; leurs pétioles sont très- courts. Les fleurs viennent sur des pé- doncules axillaires, solitaires, légère- ment velus, longs seulement de douze à quinze lignes , et assez souvent bi- furques à l'extrémité. Elles sont petites, scssiles , rangées l'une après l'autre sur le côté supérieur des ramifications de CCS pédoncules. Les étaminessont oblon- gués , presque sessiles , et ne sortent point du tube. Le drupe est gros comme un grain de froment. On a nommé cet arbre bois de Los- teau, du nom d'un habitant de l'isle-de- France , qui le croyoit simarouba vrai, et l'employoit comme tel avec succès; On s'en sert contre les hémorragies. •) 'f •wwMMWam 020 IirSTOIRE NATURELLE XLir — XLVr GENRES. CHOMELIA. Jacq. J. Lam. ( Tétran- drie-monogynie. ) PAVETA. Rbeed. Linn. Juss. Lam. ( Tétrandrie-monogynie. ) IXORA. L. Juss. Lam. ( Tétrandrie- monogynie. ) COUSSAREA. Aubl. J. Lam. (Tétraiv drie-monogynie, ) ANTIRRHEA. Commers. Juss. Lam, ( Tétrandrie-monog. Voy. 3* vol. ) f 11 II li w, "^^^^8©^ DES CHIOCOQUES. 3'21 VII. Fruit , ordinairement une baie à deux loges et à deux graines^ cinq étainines j feuilles opposées ) arbres ou arbrisseaux. XLVir GENRE. CHIOCOQUÈ , Chiococca. L. Juss. Lam. {.Pentandrie-monog, L. Gm. ) Caractère générique. Calice à cinq dents ; corolle en entonnoir j tube cylindrique j limbe à cinq lobes aigus, réfléchis \ éta- inines attachées au milieu du tube , pres- que sessiles ; anthères linéaires , non sail- lantes ; baie couronnée , arrondie , com- primée. Le chiocoque à grappe {chiococca racemcsa, Linn. ) , seule espèce de ce genre , est un arbrisseau qui croît à la Jamaïque, à Saint-Domingue , et aux environs de Carthagène ; il n'a pas plus !5'j6 histoire natitretxe Le café (l'Arabie ( coffra arabica y Ii.> C'est im arbrisseau toujours vert, dont la tige verticale s'élève de quinze à vingt pieds , et peut avoir de deux à trois pouces de diamètre. Sa par tie supérieure est chargée de branches opposées deux à deux , et situées eu paires croisées; elles sont souples , lâches, très-ouvertes, presque cylindriques, noueuses par in- tervalles , feuillées , et couvertes, ainsi que la tige , d'une écorce grisâtre. Les branches inférieures sont horizontales, et ne sont pas opposées. Les feuilles sont ovales-lancéolées, aiguës, luisantes en dessus , pâles en dessous , et longues de quatre ou cinq pouces. Les pétioles sont très-courts; les stipules sont larges à leur base, aiguës à leur sommet. Les fleurs sont blanches , sessilcs , au nom- bre de quatre ou cinq dans l'aisselle des feuilles. Leurs étamines sont saillantes. A ces fleurs succèdent des fruits ovales, gros comme une cerise , et d'un rouge brun dans leur parfaite maturité; ayant r,T,.> , dont vingt trois rieure 1 deux: )is(iC8 i certes, )ar iri- ;, ainsi e. Les 1 taies, euil les [santés Qngnes létioles : larges et. Les i nom- elle des liantes, ovales, 1 rouge ! , ayant DES C AF /: YEH s. 5l>7 un petit ombilic à leur sommet. La pulpe renferme une coque mince, à doux loges, contenant chacune une graine. Cette espèce croît dans l'Arabie, et a été transportée, parles Hollandais, de Moxa à Batavia , de Balavia h Anister- tlani , d'Amsterdam au Jardin des Plan- tes, à Paris ; et c'est d'un pied élevé à la serre de ce jardin , que son t provcn us tous les caft's que l'on cultive attiielie- ment en Amérique. En effet, ce pied fut transporté à la Martinique par Icc* soins de M. de Clieux. Ce zélé citoyen , durant son passage , qui fut long et pé- Jiible , s'est vu forcé de se priver d'une partie de la portion d'eau qu'on lui don- noit pour sa boisson, afin de conserver le précieux dépôt dont il s'é toit chargé. Les Arabes, les Egyptiens, les Turcs, les Européens , font un grand usage du café ; ils boivent , comme l'on sait, l'eau dans laquelle ils font infuser la graine rôlic et réduite en poudre. Cette bois- j0^ rr' ( 5'j8 histoire naturelle son fortifie l'estomac , sert beaucoup pour liâter la digestion, aiguise l'esprit et le ranime lorsqu'il est abattu \ elle chasse le sommeil, atténue et dissout les humeurs -visqueuses et épaisses; enfin elle est diuréti que et em ménagogue. Les personnes replè tes et pi tueuses , et celles qui sont sujettes aux migraines , se trouvent bien de l'usage de cette bois- son; mais elle est nuisible aux personnes dont le tempérament est ardent ; sec et bilieux , et à celles qui sont d'un tem- pérament tres-sensible. L^ — LIV« GENRES. CHIMARRHIS. Jacq. Jass. Lanu ( Pentandrie-monogynie. ) RONABEA. Aubl. Juss. Lam. ( Pen- tandrie-monogynie, ) PjEDERIA. L. J. Lam. ( Pentandrie- monogynie» ) COPROSMA. Forst. L. S. Juss. Lam. ( Pentandrie-digynie, ) DES GUET TARD S. ?)2Ç^ SIMIR A. Aubl. J. Lan». ( Pentandrie" monogynie. Voy. 3' voL ) VIII. Vn seul fruit à plusieurs loges ; chaque logo à une graine j étamines au nombre do quatre, cinq ou davantage; feuilles op- posées i tige souvent ligneuse. L V GENRE. GUETTARD, GuETT^nn^, L. L Lam. [Hexandrie-monog, L. Gm. ) Caractère gêner. Calice oblong , à bord en- tier, mais inégal j corolle tubulée j lon- gue , presque en entonnoir et à limbe à huit lobes ouverts; huit étamines oblon gués , presque sessiles , non saillantçs ; stigmate en massue ; drupe sec , arrondi , applati en dessus, ombiliqué , ayant six sinuosités quand il est desséché , et con- tenant une noix également sinueuse, a six loges et à six graines. ^ Ge genre comprend deux espèces; Tune est originaire de l'Inde j i autre 55o HISTOIRR NATURELLE de r Amérique. Ce sont des arbre» h grandes leuiUes , à longs pédoncules axillaires et solitaires , portant à leur «onnnot îles fleurs disposées en corynibe, et accompagnées chacune d'une bractée. Dans le nombre, il y eu a quelques-unes qui sont mâles, et d'autres femelles. Le nombre des parties est sujet à varier. La guettard de l'Inde (^guettarda npeciosa , Linn. ). C'est un arbre de grandeur moyenne, qui croît dans Tln- de, au Malabar, et dans l'île de Java. Ses feuiles sont opposées , pétioléos , ovales, presqu'obluses, molles, lisses ; les plus grandes ont huit à neuf pouces de long \ leur pétiole est long d'un pouce et demi, roussâtre , couvert de poils courts ainsi que les principales nervures. Les stipules sont lancéolées et tombent promptement. Les fleurs fiont blanches, veloutées en dehors, et ressemblent à celles du jasmin \ elles «ont portées sur de longs pédoncules communs, nus à leur partie inférieure; fl ïi - DKS GUETTARDS. 55l dichotoiiics à leur sommet, etpaitant de l'aisselle desieuilles supéiicuies. Os fleura sont sessiles et disposées loul«;» Jongitudinalcment au coté supérieur de chaque bifurcation des pédoncule;. Le nombre des lobes de la corolle varie dv sept à neui: Quelques fleurs avor- tonl On cultive cet arbre à cause de Va^ri jable odour de ses Heurs. Logucttard argenté {sruettarda ar- freniui, L. ). C'est un arbre qui croît à la Jamaïque et dans l'île de Cayenne. Ses feuilles sontpétiolées, ovales, aiguës, finement ridées en dessus , velues, ar- gentées en dessous, et remarquables par les veines transverses, situéesentre les nervures latérales. Ces feuilles ont cinq ou SIX pouces de longueur. Les stipules sont larges à Ja base et trés-aiguës à leur somnuît. Lus fleurs sont par leur forme et leur disj^osition comme dans l'espèce ci-dessus ; mais le limbe des corolles ncst communément quïi six lobes. Guettarda, du nom d'un naturaliste français. ! ;l 552 HISTOIRE NATURELLE LVr — LXIP GENRES. LAUGERIA. Jacrj. Linn. Jass. Lara. ( Pentandrie-monogynie, ) ERITHALIS. Brow. Linn. Juss. Lam. ( Pentandrie-monogynie. ) PSATHURA. Cômmers. Juss. Lam. ( Hexandrie-monogynie. ) MYONIMA. Coiïimers. luss. Lam. ( Tétrandrïe-monogynie, ) PYROSTRIA. Commers. Juss. Lara. ( Tétrandrie-monogynie. ) VANGUERIA. Juss. Lam. (Pe/z^awr/. nwnogynie^ ) MATHIOLA. Pliii. Linn. Juss. Lam> ^Penlandrie-monog., Voy, 3*^ vol.);. DES M O R I N D E S. 355 IX. Un fruit à plusieurs loges ; chaque loge à plusieurs graines ; quatre étamiues ou da- vantage , mais en nombre déterminé } feuilles souvent opposées j herbe ou ar- brisseau. LXIir-LXV^ GENRES. HAMELL.. Jacq. L. J. Lam. PATIMA. Aubl. Juss. Lam. SABICEA. Aubl. Juss. Lam. ( Pentandrie-monog. Voy. 3 yol. ) Fleurs quelquefois réunies , mais plus sou- vent ramassées sur un réceptacle com- mun } feuilles opposées j arbres , arbris- seaux ou herbes. LXVr GENRE. MORINDE, Royoc; MoniND.i, VaiL L. Juss. Royoc. Plum. Lam. {Pen- tandrie-monogynie, L. Gm.) Caractère génér. Fleurs réunies en globe serré sur un réceptacle sphérique ; calice particulier a cinq dents à peine marquées^ 1 0.)t HISTOIRE NATURELLE corolle tubulée, presque en entonnoir , à cinq lobes ouverts j anthères linéaiies , presque sessiles ; baie anguleuse , com- primée par les baies adjacente», appla- tie , ombiliquée à son sommet , contenant deux graines plates d'un côté , convexes de l'autre. A \ Ce genre comprend six à sept es- pèces d'arbres ou d'arbrisseaux des deux Indes , dont les fleurs naissejit opposées aux feuilles et dans leurs aiselles. Le morinde ombelle ( morinda u/rir- hellata. Lin. ). C'est un arbrisseau des Moluques et de la Cochinchine qui s'é- lève environ à six pieds . et qui se divise en rameaux étalés garnis de feuilles pé- tiolées , lancéolées , aiguës à leurs extré- mités, rudes au toucher. Les fleurs sont blanches latérales, réunies en tête. Le fruit ressemble à celui du pin, par sa forme. C'est une baie composée de petites drupes à noyaux, charnus , de couleur jaunâtre, contenant des grai- nes osseuses. '^'S'**;^'^ ■iMMeàMM DES MORINDES. L'intérieur du bois est blanc ou jau- nâtre vers le cœur; mais il devient rouge à la partie inférieure du tronc qui approche de la racine. Les racines sont beaucoup plus rouges, ainsi que le de- dans de leur ëcorce. Les naturels du pays font bouillir ces racines , et en obtiennent une teinture qui donne aux toiles une assez belle couleur safrrn. Si on y ajoute du bois de sappan ou tout autre bois propre à teindre en rouge, ce mélange produit une très-belle cou- leur rouge qui i\l Jtèreque difficile- ment. La pulpe du fruit est aromati- que , d'une saveur amère un peu acerbe. On donne aux enfans ces fruils fraî- chement cueillis pour les délivrer des vers. Le morinde royoc ( morinda royoc , L. ). C'est un arbrisseau de la Chine et de la Cochinchine. Aublet l'a aussi ob- servé à la Guiane française. Sa tige est ligneuse, foible , pliante, presque sar- menteuse , d'environ dix pieds de haut. 536 IIISÏOTRE NATUREfJE Elle jette des rameaux courts et sar- mmteux.Sesfeuillessout ovales, lisses, aiguësà leurscxlrémités, portéissur des pétioles courts. Les fleurs sont axillai- res vers l'extrémité des rameaux , réu- nies en tête, arrondies et petites sur un pédoncule commun. La corolle est blanche; son tube est fin, étroit, ren- flé vers l'ouverture ; le limbe est divisé en quatre lobes ovales aigus , rabattus en dehors. liCs étamines sont au nom- bre de quatre et le stigmate est fendu en deux. Les petits drupes sont chacun à deux loges , à une graine chacune , formant par leur réunion sur un ré- ceptacle commun , une petite baie ar- rondie et charnue. On se sert de la racine de cette plante pour faire de l'encre. Morinda , formé de morus et de inda, comme si l'on disoit mûrier d'Inde; ainsi nommé à cause de la ressemblance du fruit avec celui du mûner. waS*" BES CÉPHALANTES. 55/ LXVr G E N R E. CEPHALANTE , Cevhal4nthus. L. J. Lam. ( Tétrandrie-monogynie, L. Gm. ) Caractère générique. Fleurs rapprochées en tête , portées sur un réceptrcle sphéri- que , velu ; calice à quatre divisions ; co- rolle tubulée , grêle ^ à quatre lobes j quatre anthères presque sessiles , atta- chées vers le sommet du tube et non sail- lantes j style deux fois plus long que k corolle î stigmate globuleux ; capsules groupées en boules^ à quatre loges et à quatre graines , ou à deux loges et à deux graines par avortement. C E genre comprend trois ou quatre espèces d'arbustes ou d'arbrisseaux de rinde et de l'Amérique portant leurs fleurs terminales ou axiliaires au sani - met de pédoncules très-al(Micés. L.e cephalante d'Amérique ( cppha- lanthuH occidentalis , L. ). C'est v n air- r>otani']u?. X. ag 5S8 HisTOHir: nvttthrlt.e brisseau qui croît dans 1 A niérique sep- tentrionale ; sa tige un |cu rameuse , foible, cylindrique, grisâtre et ieuil- li'e dans la plus grande partie de sa longueur, s'éU ve de ciuq c\ sept pieds. ScB fcuiUes ordinairement opposées et quelquefois ternées sont petiolées, ova- les, pointues, molles, lisses en dessus -, leurs nervures inférieures sont quel- quefois couvertes de poils courts ainsi que leurs pétioles. Les fleurs sont blan- châtres fct disposées au sommet de la plante en boules pédonculées, héris- sées par les styles, et au nombre de trois, ou cinq, ou sept , forment une espèce de gt appe terminale , dont les di- visions sont opposées. Ou emploie contre les morsures de» animaux venimeux, la décoction du bois ou des racines de ce céphalante ; celte boisson passe aussi pour être un bon spécifique contre les maladies vd- ncricuncs^ ""^ [uc sep- meiise , t feuil- de sa l pieds. osées et es, ova- dessud j Lt quel- •ts ainsi ni blan- ;t de la , héris- tibre de ent une X les di- ares des tion du lalante ; être un lies \é- DES MITCHELLA, Scc. 359 LXVIF— LXXP GENRES. MITCHELLA.. L. J. Lara. ( Tétran^ drle-monogynie. ) CANEPHORA. Juss. Lam. {Pentaii- clrie-monogynie. ) EVEA. Aubl. Juss. Lam. (Tétrandrie^ monogynie. ) PATABEA. Aubl. Juss. Lam. {Tétran- drie-monogynie. ) NAUCLEA. L. J. Lam. [Pentandrie^ monogynie. Voy. 3- vol. ) XL Genres appartenant à la famille des Rubia- cées , mais dont le fruit n'est pas bien connu. LXXIP — LXXV G^^K FAGAMEA. Aubl. J. Lam. ( Tétran- drie-digynie. ) ^J>--— — #— »i*iK!»'"~' '•» •• .• Mo HISTOIRE NATURELLE, Scc. FARAMEA. Aubl. J. Lam. {Tétran- drie-monogynie. ) HYDROPHYLAX. L. S. Juss. Lam. ( Tétrandrie-monogyni^. ) Yoyez 3" vol. riN DU TOME DIXIEME. ( Tétran- LISS l^.) . Lam.. EM£.- »;^ii« jMyÊn