IMAGE EVALUATION TEST TARGET (MT-3) A .<,v 1.0 l.l 1.25 |£0 «*^» IIIII^K u 1.4 IIIIII.Ô V] <^ /] /: V PhotogTdphic Corporation m\; % 0' A «S"' '%- 23 WEST MAIN STREET WEBSTER, N.Y. U580 (716) 872-4503 rt^ Ifi %' CIHM/ICMH Microfiche Séries. ClhM/ICMH Collection de microfiches. Canadian Institute for Historical Microreproductions / institut canadisn de microreproductions historiques \ \ Tachnical and Bibliographie Notas/Note* tachn'quas at bibliographiquas Tha institute has attamptad to obtain tha bast original copy availabla for filming. 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Tha last racordad frama on aach microficha shail contain tha symbol «^(rtisaning "CON- TINUED"), or tha symbol V (maaning "END"), whichavar applias. Las imagas suivantas ont été raproduitas avac la plus grand soin, compta tanu ds la condition at da la nattaté da l'axamplaira filmé, at an conformité avac las conditions du contrat da filmaga. Las axamplairas originaux dont la couvartura en papiar ast impriméa sont filmés en commençant par la premier plat et en terminant soit par la dernière paga qui comporte une empreinte d'impression ou d'illustration, soit par le second plat, selon le cas. Tous laa autres exempleireft-.J» 'M PABIS, IMPRlilEniE ADMINISTRATIVE DE PAUL DUPONT, ta, ROE DE CRENELLE -8Al:K SI \l \TH \ ,> %i I / P HISTOIRE NATURELLE nK,s MAMMIFÈRES AVEC l'iNDICATIO.N DE LEUas SIOËUHS, ET DE I.KinS nAPPORTS AVEC LES ARTS, LE CONMEnCE ET L'ACniCULTUnE M. Paul GERVAIS PROFESSEUR DE ZOOLOGIE ET D'ANATOMIE COMl'ARÉE \ l\ lACllIE UFS SCItNCtS UE Mom'tLLICn PRIMATES, CHÉIROPTÈRES, INSECTIVORES ET RONGEURS. PARIS L. CURMER RLE RICHELIEU, 47 (\u pitiiMiiiit). M DCCC LIV. Le rropriéUire-édit.ur se r/scivî le àroi- d» IraàuiUon c^ d: piroduciicn m;me firlioUe on K.anre oa à létrangor. \ l N puissant intérêt se rattache à la connaissance des êtres organisés de 'y toutes sortes que la Nature a répandus sur le glolje terrestre avec une si ■J adniiral)le profusion ; mais le sentiment de curiosité que leurs myriades rùf' «l'cspèces excite en nous, prend un caractère plus sérieux, lorsqu'il s'agit ^«^^ de la classe des Mammifères. C'est parmi ces Animaux, les plus intelligents de tous, les plus forts et les plus parfaits en organisation, que l'Homme a trouvé ses auxiliaires indispensables : le Chien, ce serviteur k la fois intelligent et dévoué ; le Cheval, (lui lutte avec nous dans les combats; le Bœuf, si utile à l'agriculture que les Égyptiens en' avaient fait un des objets de leur adoration; le Mouton, la Chèvre et plusieurs autres encore, qui ont été dans tous les temps des sources intarissables de richesses. C'est aussi aux Animaux mammifères que nous empruntons nos plus belles fourrures. Enfm la recherche des Cétacés, qui donne heu à une branche importante de l'industrie, a successivement con- duit les navigateurs sur tous les points de l'Océan, et elle a été, dans plusieurs occasions, la cause de curieuses découvertes géographiques. . A chaque pas, dans la tie, l'Homme est en rapport avec les Animaux Mammifères, et, 1'"^ l'AHTlK. Il lorsqu'il étudie lotir conConnaiioii annloiniquo ou <|u'ii cliordic h les soigner dans leurs maladies, il acquiert bientôt dos connaissances nouvelles aussi utiles à Tari de Ruérir qu';^ la sccncc |)ro|)r('m(.nt dite. lA |.liilos..|.ino eli..-nièni(j doit l.oaucon|) h cette partie do l'histoire naturelle, soit (|u'ello cherche à appriVier les aplitud.-s intellectuelles ou instinctives (|ui disliiigtg|i les es|.^ces, soit qu'elle élahlisse les lois admirables suivant les(|uelles ces dernières ont été réiwrlioîi entre ks, continents et dans les différentes mers. Que saurait-on sur la nature humaine si l'on n'avait comparé l'Homme aux espèces qui S3 fnppiochont le plus de lui par leur organisation, cl que serait l'IIoinme lui-mèn.e si la Providence n'avait placé au-dessous de lui sur cette terre la clause entière des Animaux mammifères dont il tire des services si variés et des produits si j.ombreux ? L'intéressante division du règne animal, port de ses progrès successifs, l'exposé des principales classilieations dont les Manuniferes ont te 1 objet, et quelques remarques sur les modilications q„'i, „ous a paru convenable d apporter dans l'exposition méthodique des Animaux dont nous traitons dans ce livre La descnption méd.odique des Ordres, Faciles, Genres et Espèces vient ensuite. Elle forme la plus grande partie de l'ouvrage et fait connaître les mœurs, l'utilité, l'organisa» tion, etc. des Animaux mammi-^^res dont elle s'occupe successivement. Les principaux groupes que nous avons cru devoir admettre, et dont on trouvera le tableau plus détaillé à la lin de l'introduclion, sont au nombre de quatorze. Les onze pre- miers comprennent des espèces terrestres et les trois derniers des espèces marines On pourrait donner à ceux-ci le nom de Thalamthériens et aux précédents celui de Géothé- riens. Voici la liste des uns et des autres : 1. PRLMATES, , 2. CHEIUOPTÈRES, 3. INSECTIVORES, 4. RONGEURS, î). CARNIVORES, 6. PROROSCIDIENS, 7. Jl'.MENTES (,ii Pctclijiih'niu's hciOi- l'vrcs cl (( uuiijts impairs. S. RISl'LQTES ou Hutninants et Ihuhji- dermes omnivores et ii doigts pairs,. 9. ÉDENTÉS divers, 10. MARSUPIAUX (mm, il. MONOTRÈMES, 12. PHOOUES, l;i SlHÉNiuEs, li. CÉTACÉS. INTRODUCTION CARACTÈRES GÉNÉRAUX DES MAMMIFÈRES Les MaDimifères, (|iic les anciens séparaient mai à |iropos en deux catégories diCtérentes, sons les noms de Quadrupèdes vivipares el de Cétacés, forment la première classe des Vertébrés. Ils rentrent dans la division des Animaux pro|)res à cet embranchement, (|ui aont ponrvns d'nne vésicnle allantoïde et d'i;-; amnios, avant lem- naissance. Ils sont vivipares, et, lorsipi'ils vieimcnt au monde, ils ont déjà la l'orme extérieure et les principaux caractères analomi(ini's ([u'ils conserveront pendant le reste de leur vie ; aucun d'eux ne subit donc de véritables métamc-plioses, et, sous ce rapport, ils ressemblent aux (liiseanx et aux Keptiles proprement dits, dont ils ont le mode de développement, tandis (lu'ils ditlèrent des Batra- ciens, Animaux iilus analogues aux Poissons véritables, sous presque tons les rapports, et •jni sont, connue ceux-ci, dépourvus d'amnios et d'allanloïde. Après leur naissance, les jeunes Mammifères ont encore besoin dos soins de leurs parents, et ils tirent mémo leur première alimentation du cor|)s de ces derniers, leur mère les nourrissant pendant un temps plus ou moins long à l'aide du lait (|ue sécrètent les glandes manunaires. La présence de ces glandes, (jui est constante chez toutes les es|)èces de la classe (pu va nous occuper, a valu à ces Animaux le nom même de Mammifères, im le(iuel on les désigne généralement. Leur corps est presque toujours couvert de |)oils, ce (pii permet de les distinguer à la pre- mière vue (le tous les autres Animaux ; leurs mouvements sont faciles el très-variés ; leur cerveau est plus développé (|ue celui des autres espèces, et il accpiiert dans certains d'entre eux un volume considérable ; on lui reconnaît aussi plusieurs |)arties cpii ne <(i retrouvent point ailLMirs ou cpii n'y existent cpi'à un élat tout à fait rudimentaire, conune le cor|)s calleux, la |)rolubérance annidaire ou [.ont de Varole, etc. Leurs relations avec le monde extérieur sont aussi plus variées, plus actives et plus com|)lètes , et on constate dans les parties de perfectionnement (|ui accompagnent lem-s organes des sens, dans leurs api)areils de la nutrition ou de la re|)ro(iuction, ainsi que dans la conformation de leur squelette, quebpies autres caractères dont rinqiortancc n'est pas moindre et qui sont en même lemi)s en rapport avec leur pro!)re supériorité. Telles sont, pour ne i)arler d'abord (pie du s(p.elette, l'articulation du crâne avec la première vertèbre cervicale au moven d'un douole condyle et l'imiwssibililé dans laquelle se trouve le maxillaire inférie4u- d'être comme celui des ovipares, décomposé en plusieurs pièces pour cluKp.e côté. Nous y ajou- icrons, comme ayant aussi une valeur incontestable, le mode d'inq.lanlation des dents qui se fait toujours au moyen de racines enfoncées dans des alvéoles osseuses; la présence (iv.pientc, mais non constante, de plusieurs racines à certaines dents; la nature nul- iuonau-e des organes respiratoires; la disposition spécial.- de leur parencbvme; la séparation 'lu thorax d'avec l'abdomen a,i moyen du diaphragme; la présence de"(iuatre cavités au cœur, la chaleur élevée du sang; la forme habiluellement circulaire de ses globules elc Lertains Mammifères se rapproclieni évi.lemmeiil .!.■ riioimne; d'autres ressembleni plus •mx .,Mpare>. n ,1 .mi .m, comme les Celacés, les Lamanlins et même les Phoques qui ^■' INTRODUCTION. prcscnteni, dans leur forme ci dans la nature de leurs mouvements, une certaine anaiocie avec les Poissons. Toutefois, il importe de constater (luc celte analogie se borne à rappa- rencc extérieure et (iirclle est appro|)riée au milieu dans letinel vivent ces \nimaux Quoi (]u'il en soit, les Mammifères ne forment «prune seule et même classe- mais leurs principaux groupes pourraient être rapportés à plusieurs sous- classes différentes Telles hont : 1" celle des Placentaires terrestres, qui sont Jléférodontes; elle comprend la plus grande partie de nos espèces „ro].res à Pancien et au nouveau continent; H 'colle des Monodelphes Jfomodontes, mieux connus sous le nom iVÉdentês ; 3» celle des implacenlaires .Varsupiautc; 4» celle des Monotrémes, qui sont également sans placenta, et 5" celle des laUmothericns ou des Mammifères marins. Ces derniers ne diffèrent notablement des Plal centa.res terrestres que par leur ai.parence générale, et ils sont en tout semblables à eux par la complication de leur cerveau et par leur mode de développement II REMARQUf:S HISTORIQUES Los anciens ne connaissaient qu'un très-petit nombre .les Mammifère^ qui sont aujourd'hui décrits dans les ouvrages dos naturalistes, parce (pie ce n'est .ju'à une épo.pe tout à fait récente que les nations ont établi entre elles ces transactions (pii relient toutes les sociétés luimaines et qui permettent aux divers peuples d'échanger paisiblement entre eux les produits natures des pays qu'ils habitent. Grâce aux progrès de la civilisation chez les peui)Ies de l'Europe occidentale, le globe entier est aujourd'hui bien près detre connu, et Ion a réuni ses productions continentales ou mantunes dans de vastes m.isées qui font honneur aux temps modernes. Les civilisations antérieures n'avaient pu opérer ce curieux recensement des productions naturelles que le Créateur a dispersées avec une si étonnar !e régularité dans les eaux de la mer, sur les îles m. a la surface des continents, et l'isolement dans le.piel ces peuples sont le plus souvent restés les uns par rapport aux autres , ne leur ont pas même permis de se communiquer les documents obtenus par chacun d'eux. 11 ne i.araît pas, en eiïet , que les connaissances scientili.pies des Assyriens ou des babyloniens et celles (pie les Hébreux ont reçues des É-vptiens ou des Phé- niciens, aient notablement profilé aux Grecs et aux Uomains. On suit ÎVien la marche de h civihsalion vers l'Occident après les transformations (pi'elle a subies en Orient • on voi't ||uel.pies colonies dirigées par des con.piérants ou |.ar des marchands qui s'établissent dans la région méditerranéenne, et cela à des éiw.pies irès-éloignées de nous, mais les souvenirs <|ui en sont restés dans la mémoire des peuples ont un caractère plus héroï(pic (jiie réel- lement historique, et si utiles qu'aient pu être les notions des anciens, rclalivcs à l'Histoire iNatnrelle, elles ne sont pas au nombre de celles (pi'on se transnirtlait alors avec la civi- lisation. Aussi faut-il clu'rcher sé|.aréinent dans les monuments d.>s Egyptiens dans des mines encore à peine connues de ri-rdiitectiire assyrienne, dans les livres sacrés des Hébreux ou dans les premiers poètes de la Grèce, les détails à l'aide desquels on essaie maintenant de refaire I histoire des premières découvertes scientili.pies. D'ailleurs, l'autorité de ces anciennes civilisations était restée circonscrite dans des limites assez étroites, peu éloignées, comme on le sait, criaille analogie Iionie à l'appa- iiiiniaux, isse ; mais Iimus fl'ércntcs. Tcllos nipren.d la plus it; S» celle (les s iniplaccii (aires et 5° celle des enicnl des Pla- iiiblables à eux onl aujourd'hui i(|ic tout ù lait les les sociélés ïuxlcs prcduiis le globe entier mtincntales ou es civilisations turclles que le , sur les îles ou iivent restés les les documents Mentili(|ucs des us ou des Plié- 1 niareli(> do |;i l'ieiil : on voit lablissent dans ■1 les souvenirs Ujue (jue réel- kcs à l'Histoire avec la civi- ens, dans des s des Hébreux lie luain tenant ns des limites îur ï^ervail de lit èli'c iiicuii- ■ sur réjeudiii' I\TR01)LCTI0.\. vu de l'Europe, de l'Asie ou de l'Afrique; les principales espèces de (|uadrupèdes, propres à ces trois dernières parties du monde, étaient presipic entièrement ignorées et celles que l'on connaissait n'avaient donné lieu à aucune étude un |)eu sérieuse. Lorsque les Carthaginois eurent dépassé les Colonnes d'Hercule , c'est-à-dire le détroit de Cibrallar, ils no reciieiHireiit à leur tour que des renseignements imparfaits siir les Animaux de l'Aliique ooeideulale, et d'ailleurs ces doeiiments nous sont restés presque entièrement inconnus. On ne sait |)a.< exactement jusqu'où se sont étendus leurs voyages et les obser- vations (|u'ils avaient faites sur les espèces propres aux régions du grand Atlas , sur les- quelles s'étendaft plus particulièrement leur domination, ne sont pas parvenues jusqu'à nous. Les documents anciens (pu; la science possède sur cette dernière région lui ont été fournis par les Uomains, lorsipi'après des luttes si longues et si persévérantes ils eurent substitué leur domination à celle de Cartilage. Ces délails historiques nous expliquent comment les ouvrages anciens sont si souvent muets à l'égard d'un grand nombre d'Animaiix qui nou^sont aujourd'hui fauiiliers. Les écrits d'Aristote. (pii nous donnent une idée de la science des Crées à l'époque d'Alexandre, ne parlent guère que des espèces propres à la Créée elle-même, cl tout ce (pi'ils disent de cer- taines autres, répandues dans la région barbaresfpie, dans le bassin du Nil, dans les parties occidentales de l'Europe ou de l'Inde, est le plus souvent incorrect. Aristote n'est exact ipie lor.v|iril parle des Mammifères indigènes, c'est-à-dire des Mam- mifères de la Crècc ou des iiays qui s'en rapprochent le plus ; encore méle-t-il souvent à des faits positifs beaucoup d'erreurs populaires. Ce qu'il dit des Oiseaux qui vivent en Crèce ou qui y viennent, des l'oissons (pii habitent dans la mer, sur les côtes do ce pays et de différents Mollusques ou Zoopliytes propres aux mêmes eaux, est aussi d'une justesse remarquable. Il faut aller ensuite jusqu'à Gesner, à Belon et à Rondelet, c'est-à-dire jusqu'à a Renaissance pour trouver d'aussi bonnes observations ; aussi doit-on se demander comment assertion des anciens qn'Aristote aurait obtenu, |)ar les expéditions d'Alexandre, des détails sur les Animaux de l'Inde on sur ceux de l'Egypte a pu être acceptée .;ar tant d'auteurs , et l'on comprend diflicilement que G. Cuvier lui-même ait pu ajouter foi au récit d'Athénée sur les sonnnes immenses (huit cents talents ou à peu près trois millions de notre monnaie) que le ciel des Peripaléticiens aurait reçues d'Alexandre pour faire taire des recherches scientifiques Pline n est probablement pas plus véridique qu'Athénée lorsqu'il nous parle des nombreux collecteurs (plusi.^urs milliers d'hommes) qu'Alexandre aurait mis en même temps à la disno- sition de son précepteur. Les écrits de Ttiéophraste , qui fut le disciple et le successeur d'Aristote, ne nous donnent pas davantage l'analyse de ces i.rétendues observations d'histoire naturelle que ant d hoinmes , tant d'argefit et tant d'expéditions aventureuses n'auraient pas manqué de lourmr. Callisthene, élève et petit n.veu d'Aristote, accompagna bien Alexandre comme savant niais 11 lut mis à mort par les ordres du grand capitaine pen.Iant le cours de l'expédi- .on Alexandre, irrité contre lui , le lit périr dans les supplices-à Cariate, en Bactriane, et ISr "' "°"' '"'' '"'■"' ''" "' ''"'""""■ "' «"^''''^•''"""^ ^1"^ <^'*"i^t"^"e avait déjà Aristote n'a connu les productions de l'Inde que par l'ouvrage .le Ctésias et celles de 1 Lgyp e que par le récit d'Hérodote. Certains détails d'histoire naturelle relatifs à l'Égvpte ou a Asie-Mineure aux.p.els il est fait allusion dans la Bible ne parvinrent pas jusqu'à lui à itelo !;.'""? 'r/"'"'' '" '"^''"' '" ''"' 1"^' "°"^ "'«"^'«"^ ^«"^'«^"«^ '"'"« 1^"^ '^"erennes encjeloi édics des Chiiio.s et des Japonais. VI" INTRODUCTION. Le Péri %o5n istorias d'Aristotc, que nous regardons souvent comme l'expression de la I science zoologi(iue chez les anciens, n'est donc que le résumé des observations faites I dans leur propre pays par les philosophes ou les savants de la Grèce, et ce résumé sans doute, comme la plupart de leurs écrits, été Jort souvent altéré dans les copies qu l'ont transmis jusqu'il nous. On aura la démonstration de ces deux propositions en relisant simplement l'histoire des Mammifères telle qu'il en est question dans Aristote. Elle comprend une cinquantaine d'espèces qui, pour la plupart, sont communes dans l'Europe orientale. Celle» du nord de l'Afrique ou de l'Asie occidentale et méridionale qui y sont menltonnécs sont en généra! mal délinies, et quelques-unes idonnenl lieu h des erreurs qui indiquent souvent un travail de pure compilation. C'est ainsi qu' Aristote, en parlant de la Marlichore, d'après Ctesias, il est vrai, attribue à cet Animal une triple rangée de dents; la taille, la crinière et les pieds du Lion; la face et les oreilles de l'Homme; des yeux bleus; un corps rouge cinabre; une (|ueue telle que celle du Scorpion terrestre, armée d'un aiguillon et de pointes qu'il lance comme des traits. « Sa voix, ajoute-t-il, semble être le son réuni de la (Irtte et de la trompette; il a la vitesse du Cerf, est cruel et avide de chair humaine. » (Aris- tote, traduction de Camus, t. i, p. 69.) Voilà un exemple des contes qui ont servi de base à l'histoire naturelle pendant une si longue suite de siècles, et à toutes les époques les auteurs les plus judicieux, n'ayant pas les connaissances réellement scientifiques que les modernes ont seuls possédées, ont souvent accepté comme véridiques les récits les plus mensongers et les fables les plus bizarres. Quelques-uns semblent même les avoir recherchés de préférence, et Pline, qui appartient au premier siècle de l'ère actuelle, est l'un .de ceux qui ont mis le moins de discernement dans le choix de leurs récits. Les Romains aimaient les Animaux, mais comme objet de curiosité plutôt que comme moyen d'instruction scientifique. Leur goût pour les Bestiaires les a souvent engagés à faire venir à grands frais du centre de l'Europe, de l'Asie occidentale et surtout du nord de l'Afrique, des Carnivores de grande taille comme des Ours, des Panthères, des Hyènes, des Lions, même des Tigres, ou des Ongulés plus ou moins gigantesques, parmi lescpiels nous citerons les deux espèces d'Éléphants, les Rhinocéros à une corne et à deux cornes, l'Hip- popotame et la Girafe. C'est vers la fin de la république et pendant les premiers temps de l'empire que ces exhibitions paraissent avoir été plus communes ; mais l'histoire naturelle n'en a guère plus profité que la morale, et tout ce qu'elles nous ont appris se résume dans des luttes où l'on voit des Hommes, quelquefois même des Femmes, aux prises avec des Animaux féroces, dans des carnages sans nombre et dans des nombres très-probablement exagérés. En effet, on compte par centaines les Animaux féroces et d'espèces rares que les Romains disent avoir fait périr dans leurs cirques; mais si nombreux que fussent alors ces Animaux dans les forets de la région méditerranéenne où on les prenait pour la plupart, ils ne l'étaient cer- tainement pas autant qu'on pourrait le supposer à la lecture des relations exagérées que les écrivains nous ont transmises au sujet de ces spectacles barbares. L'abbé Moiigez a pris la peine de faire un relevé complet de tous les Animaux dont il est question à cette occasion, et, dans le Jardin des Plantes, nous avons reproduit, d'après G. Cuvier, la liste qu'il en a dressée. La phrase suivante, que nous empruntons au résiuné que G. Cuvier a publié de ce travail de Mongez, donnera une idée de la confiance que l'on doit avoir dans les indications qui nmis sont parvenues sous ce rapport : « Probus, h son -triomphe, planta dans le cinpie une forêt où se promenaient mille tenaient mille INTRODUCTION. „ Aulruches, mille Cerfs, mille Sangliers, mille Daims, cent Lions et autant de Lionnes cent Léopards do Lybie et autant de Syrie, trois cents Ours, des Chamois, des Mou^ fions, etc. » Pline, qui vivait deux siècles avant le règne de Prob.is, avait déjà recueilli (juelques détails analogues, quoique moins exagérés. Son ouvrage est une élégante compilation, u.ais comme nous l'avons déj;\ dit, il manque de critique. On y trouve cependant beaucoup de faits qu'Aristote n'avait pas connus, et il y est question d'un plus grand nombre d'espèces tant exotiques qu'indigènes. ' Oppien, poète grec du troisième siècle, donna sous le nom de Cynégétiques, m ouvrage relatif aux chasses assez analogue i\ celui que Xcnophon avait écrit plus de six cents ans auparavant, et l'on attribue à Elien, compilateur du même pays et de la même époque qu'Oppien, un Traité sur la nature des Animaux qui est intéressant à consulter parce qu'il renferme des passages tirés de beaucoup d'auteurs qui ne nous sont pas parvenus C'est pendant le siècle précédent qu'avait vécu Galien, médecin célèbre né à Pergame qui avait étudié à l'école d'Alexandrie. Galien fut l'un des fondateurs de l'anatomie et de là physiologie, et c'est principalement dans ses écrits que les médecins apprenaient l'anatomie antérieurement à Vésale. Nm.s verrons en traitant des Singes , que le Magot est l'espèce qu'il a le plus disséquée. ' • ' L'histoire naturelle avait fait peu de progrès à Rome pendant le règne des empereurs et elle n avait pas été plus étudiée ailleurs pendant le même temps. Il en fut de même lorsque le christianisme s'établit sur les ruines du paganisme, et, pendant tout le moyen âge elle fut abandonnée comme les autres éludes libérales. On ne trouve que peu de documents qui s y rapportent dans les Pères de l'Église, encore sont-ils loin d'ètr2 toujours exacts C' a.ns, que saint Augustin parle d'une dent de géant qu'il aurait vue sur le rivage d'Utique et qm aurait pu taire cent de tios dents ordinaires. Cette dent, qui bien certainement n était pa celle d un homme provenait probablement de quelque Éléphant ou d'un Mastodonte; mais ce ce qu 11 est fort dificile de décider, ces deux genres de Proboscidiens ayant lais é "un et I autre des débris fossiles dans le sol du nord de l'Afrique Saint Isidore, de Séville, évêque et chroniqueur, qui vécut de 870 A 636, est souvent cité comme naturaliste mais on ne peut pas dire non plus qu'il ait réellement ait fa re de rogres , la science. G. Cuvier. qui le donne avec raison comme un compilateu tr leu mstruit, ajoute : « On ne parle de son ouvrage dans l'histoire des sciences que comme d^un momimenl de l'ignorance du temps où il vivait. . A l'époque de saint Isido?e le mo en â" avait deja commencé, et la même ignorance devait durer presque auUint que lui Les Scand'i- av.s étaient alors supérieurs dans les lettres et dans les sciences aux uatLs du centre e. le Lurope, e ce furent les Arabes d'Espagne qui réveillèrent plus tard dans ce pavs dans le Languedoc le goût des études libérales. ' ' Au xie siècle, les chrétiens, qui cherchaient à s'instruire, se rendaient à leurs écoles et :^^^2:i^: :t'^ '"■■ ''' ^^" ''''^'- '^ ^'^ ^ ••aideiziL: 0 uele , Vnh n.^^ "'"'"' '" '*''"' '''^'^' et complétés, et ce fut vers cette scolastiqres. ' ''"' ''""'"'"'^' ^ ''''''''' ""^ ^' «^'■»"^'« ""^«"té «"Près des révtL'r'Liiu 'Tllomafd'I '""'' "' '''''''''''''' ^■<^"'^"''^« 'Commençait cependant à se •o ;onv J Tr """ •""?'' P"' ''' ^''''' ^"^^ ^'' ''^''''' '"' «^''«'«"^ familières . 1 on iionve dans 1 ouvrage encyclopédique d'Ai;: ;e Grand beaucoup plus de notion zoologunies nm dan« \ristot(> nù in; =»-• - « . . i ' "oiions ,u_ (.an.. Aiisiotc (jU! lui sert tupcudant de base. Plusieurs Animaux du nord 1 TARTIE. b " . INTRODUCTION. de l'Europe y sont mentionnés pour la première lois et cela d'une manière assez exacte. Albert le Grand mourut en 1280. Ses leuvres n'ont été |»ul)liées (pi'en 1651. La Renaissance, qui donna le signal des grandes découvertes géograplii<|ncs , eut par là une heureuse influence sur les progrès des sciences naturelles. Sans aucun douie ce lurent ces deux ordres de connaissances, la géograi)hie qui étendait la domination des souverains et riiistoire niUurelle qui donnait lieu à tant d'applications économiques, qui ont le plus con- tribué, à partir de cette époque, à accroître le bien-être des nations occidentales; ce sont elles qui leur ont livré peu à peu le globe presque entier. Les voyages et les établissements des Portugais sur ia côte occidentale d'Afrique, la découverte du cap de Bonne-Espérance , l'arrivée des b;Uiments européens dans la mer des Indes. ' . découverte de l'Amérique mérdionale, et, plus lard, la colonisation de l'Amérique du Nord et celle des terres australes, devaient transformer la civilisation en lui permettant 1 exploitation d'un grand nombre de productions étrangères à l'Europe ou (|ue l'Europe ne produisait qu'en trop petite quantité. Cette activité, que les admirables applications de la mecamipie, de la physique et de la chimie, devait plus lard seconder avec tant de succès, ouvrit aux nations modernes des relations bien autrement étendues que celles établies autre- ois par les Phéniciens, les Egyptiens, les Grecs, les Carthaginois ou les Romains, et elle fournit a la science le moyen de s'enrichir en même temps d'une foule de découvertes impor- tantes. ' Des voyageurs hardis et savants explorèrent successivement tous ces pavs nouveaux pour les Européens; les Animaux si singuliers qu'ils y rencontrèrent frappèrent leur imagination, et les naturalistes éprouvèrent souvent une grande difficulté à les dénommer lorsqu'ils i.aru- rent a leurs yeux pour la première fois. Aussi leurs récits se ressentent-ils souvent de cet étonnement, et les exagérations ou les erreurs de quelques-uns d'entre eux ne le cèdent point a celles que les anciens nous ont léguées. Plusieurs naturalistes appartenant à l'époque de la Renaissance ont laissé de grands noms dans la science ; tels sont Gesner, AIdrovand, Belon', Rondelet, auprès desquels se • placent Margrave, Bontius et quelques autres moins connus peut-être, mais dont les décou- vertes ne manquent pas non plus d'intérêt. En même temps les anatomisles faisaient au-i le précieuses recherches. Fabricius d'Aquapendente, Vésale, Harvey, Riolaii et tant d'au- res encore appartiennent à cette grande époipie et méritent d'être cités ici, car leurs découvertes reposeiit autant sur l'observation anatomique des Mammifères que sur celle de 1 Homme, que Galien avait à peine entrevue n tii.ele de. plantes. Ce fut un savant anglais, Jean Ray, .p.i publia i,, p,.o„,ie,. ouvrage de zoologie méthodique. Son Synopsis mUmlica anunaluun, qui parut n IGi.a, e i ^ grande inlluence sur les progrès de la classidcation. Ray ne traite dans ce volumeq A imaiK mammières, qu'il appelle Quaé-upMes vivipares, comme l'avait Ad. Arist I les divise en plusieurs groupes, d'après la considération des pieds, suivant q' i, guicules ou ongu es. Certains rapprochements liiits par Ray mon.ren qu'il av it " h S ncSrr: j:;"ri: tt'' - '' '' ^-'""'^ '^ "'«' "^ ^"""' -^'^"^^ • ^--^ ^- re ei ii lele au maitic, car il fait remarquer qu'il y a des Animaux dont le cœur a deux ventricul s comme celui de ces Quadrupèdes, dont la génération est é^^alei ei iv ,>a r a respira, on pulmonaire et le corps en partie couvert de poils, qui n W , .m è eux pieds au lieu de quatre; le Manati ou Lamantin pa exemp e. Rav le a des Phoques, comme on l'a l^tit souvent depuis, et, en p riant de/véri, , e « c i^ e assez exacte. nouveaux pour INTRODIOTION. xi voir qu'ils oni l'organisation des Quadrupèdes vivipares et point du tout celle des Poissons. Aussi en appelant les Cétacés des Pisces Cetacei seu Belluae MAniNAi:, ajoute-t-jl que, « sauf le milieu dans lequel ils vivent, la configuration extérieure de leur corps ilujuram corpom externam), leur peau privée de poils et leur mode de progression , qui est la nage, ils n'ont presque ricai de commiui avec les Poissons, tandis que l'ensemble de leur organisation s'accorde avec ce que l'on connaît chez les Quadrupèdes vivipares. » Suivant le naturaliste anglais, les Quadrupèdes vivipares seraient mieux nommés si on les appelait des Vivipares pileux. Un autre mérite de l'ouvrage de Ray, c'est d'avoir fait, l'un des premiers, un emploi habituel de la nomenclature binaire. Les Quadrupèdes y sont classés par genres, et chaque espèce a pour dénomination le nom de ce genre, suivi d'un mot spécilique servant à la qualifier. De là à la réforme opérée par Linné il n'y avait (pi'un pas ; cependant il fallut toute la science et toute l'influence du naturaliste suédois pour faire accepter celte nomen- clature que les natiu'alistcs reconnaissants appellent indifféremment aujourd'hui nomenclature binaire ou non)enclature linnéenne. Linné est le grand naturaliste classificateur du xvni« siècle. Dans les diverses éditions de son célèbre ouvrage intitulé Sjjstema naturœ , il a successivement perfectionné sa méthode mammalogi(pie. Si dans la première de ces éditions, il laissait encore les Cétacés parmi les Poissons, sous le nom de Plagiures {Plmjiuri), dans les suivantes, il mit en pra. tique le conseil donné par Ray, et , grâce à quelques indications nouvelles de Bernard de Jussieu, il réunit dans une seule classe, sous le nom de Mammalia, qui veut dire pourvus de mamelles, tous les Vivipares à sang chaud, soit quadrupèdes, soit bipèdes. Ces Animaux furent alors répartis en sept ordres, sous les dénominations suivantes : 1" PniMATEs, d'abord nommés Antropomorphes. Ce sont, indépendamment de l'Homme, les Singes, les Lémures et les Chauves-Souris, auxquels il joignit, dans plusieurs occasions,' hsBradypes ou Paresseux, qu'il a quelquefois, et avec plus de raison, classés parmi les Brutes ; 2° Br.uTA, ou ces mêmes Bradypes réunis aux Myrmecophaga ou Fourmiliers, aux jl/flH/s ou Pangolins, aux Dasypus ou Tatous, et, ce qui est moins convenable, au mina- a'ros, à YEUphant et au genre Trichecus , qui réunit le Lamantin , le Dugong et le Morse ; 3» Feuae, ou lesbétes féroces. Ce sont les genres P/wca , Felis, Viverra, MustelaUi ceux des Didelphis, Talpa , Sorex et Erinaceus, qu'on a dû éloigner des précédents; i" Les G 1, 1 II ES , répondant à nos Rongeurs ; \o La Pecoha, ou les genres Camdus,i»/oAc/tws, Cervtis , Camelopurdalis e[ Dos; 6» Les Belluae, ou les genres Equus, Ilippopotamus , Tapirus et 5ms. Linné avait d'abord, employé pour ces Animaux le nom de Jumenta, dont nous nous servirons mais sans s'étendre aux Hippopotames et aux Sus ou Sangliers qui sont des Bisulques; . 7" Les Cete, vulgairement CcKicés. Pendant que les nouvelles éditions ou les simples réimpressions du Systema uaturœ se succédaient et réi)andaient le nom de Linné dans toutes les écoles de l'Europe, la mamma- logie s'enrichissait de nombreuses découvertes par les soins de, quelques autres oRserva leurs. Bulïon concourut plus (lue tout autre à cette rénovation par la publication de son im- mortel mivrage. Kn même temps qu'il travaillait à étendre les horizons de la science, il réunissait et discutait les matériaux épars dans les récits des voyageurs ou dans les écrits des zoologistes. L'exact Daubenlon, son collaborateur habituel," assurait, par des descrip- -- lions iaut t\iérirure.-. (|ii'analonnquos, le >ignalenienl «les espèces. '"' INTRODUCTION. Ce fut la nomination de Buffon à l'intendance du Jardin du Roi qui décida de la vocation de ce célèbre écrivain. Chargé en chef de l'administration de ce grand établissement, Buffon prit histoire naturelle générale pour objet principal de ses nouvelles éludes, et il voulut f|u elle entriit dans une voie toute nouvelle. Un des plus grands services que la science lui doive, ^^st d'avoir reconnu le pre- mier que les Animaux ont été distribués à la surface du globe conformément à des règles précises. Ses vues sur la géographie zoologi(,ue ont été étendues et singulièrement perfec^ données depuis qu il a été possible aux naturalistes de comparer plus exactement qu'il In avait pu le faire les espèces de l'Afrique avec celles de l'Inde et celles des régions arcti- m1',JL '"'"" ''""?'. "''' '""' ^' '■^•"'^''"'"•^ septentrionale. L'observation des Mammifères propres a Madagascar, et, plus particulièrement encore, celle des espèces mlrabennes a aussi permis d'ajouter de nombreuses remarques aux découvertes que Buffon avait dej/i entrevues La comparaison des espèces qui vivent dans chaque continent avec celles qui les y ont précédées et qu'on n'y trouve plus qu';^ l'état fossile, a donné plus conlTer iIm'' 't'" "' ''\'"'^'"'"""^^'<^ ""« '"^PO'-'-^"^'e philosophique qu'on ne sa rai t conte ter. Les Mammifères, qui sont, .le tous les êtres organisés, les plus compliqués dans eur structure et ceux qui sont appelés à jouer le rôle le plus important au sein dé la cZ ion sont aussi ceux dont la distribution à la surface de notre plagtea été soumise aux ègle les plus précises et les plus évidentes. La dispersion de <,i.elques-uns d'entre eux sur ous les points du globe est le fait de l'Homme et point du tout celui de la nature- elle est postérieure au grand cataclysme diluvien ou même tout à fait récente. Les espèces ain rendues cosmopolites, sont des espèces domestiques ou parasites, et sans l'Homme c^ Animaux mammif res seraient restés cantonnés dans les limites qui leur avaient été imposées La^pr'opTe'nrtu're '' '' '" "'''"""' "'""" '''"'' ' ''^" "'"*^^ '"" ^«"^'^'""'^"^ '^ '""^"^ Pallas, naturaliste allemand au service de la Russie, joignit à la précision de Daubenton les lend nces méthodiques de Linné, et s'il n'arriva pas à la même hauteur de vues que Bulïo!) Il sut néanmoins imprimer à la science une heureuse impulsion, en rattachant plus directe- ment encore que ne 1 avaient fait Réaumur, Guettar.l et quelques autres en France, la paléon- ologie a lanatomie zoolog.que, parla comparaison des espèces fossiles de Mammifères avec ILS VIValilG^. yicq-d'Azyr trop tôt enlevé aux sciences, se rendit célèbre comme anatomiste, et, à Imiitalion de plusieurs autres , il publia une classilicatiôn mammalogique. Adanson, plus connu comme botaniste, Lacépède, qui a surtout écrit sur les Reptiles et les Poissons et • quelques savants non moins célèbres, rendirent aussi des services à la zoologie Les natundistes de l'Angleterre, de la Hollande et de l'Allemagne, écrivirent aussi sur les Mammilères, scit pendant le xvme siècle, soit pendant le commencement du xk». 0„ ..singue parmi eux Shaw, Pennant, Allamand, P. Camper, Storr, Schreber. Bliimen- bach, etc.; leur exemple trouva de nombreux imitateurs. L'Espagnol Azara donna de bonnes observations sur les espèces du Paraguay, et, plus récemment! il a été publié sur la meine brandie de la zoologie des ouvrages considérables et de nombreux mémoires Quatre des grands naturalistes dont la France s'honore, Etienne Geoffroy-Sain't-Hilaire Gerges Cuver, de Blainville et Frédéric Cuvier, ont surtout contribué, p.u- leurs impôr: tants travaux, a mettre la mammalogie dans la voie féconde où elle fait maintenant des progrès rapides. E. Geoffroy et G. Cuvier, d'abord associés dans leurs études, ne tardèrent pas a se proposer chacun un but différent mais qui f„t également éievé. On doit ai. piemier INTRODUCTION. xm de nombreuses descriptions d'espèces et de genres , ainsi que des reclierclios d'anatoniie |)hilosophi(iue qui ont une très-grande importance. Nous aurions à en parler longuement si la théorie anatoniique et la tératologie devaient nous occuper ici. Le second s'attacha surtout à distinguer exactement les organes des Animaux, et les découvertes brillantes (|u'il a faites en comparant les espèces antédiluviennes A celles du monde moderne ont eu la plus grande influence sur les progrès de la paléontologie, dont il est un des principaux fondateurs. La classilication à la fois précise et simple que G. Cuvier donna des Mammifères a joui d'un grand crédit, et, encore aujourd'hui, beaucoup d'auteurs l'emploient telle ([u'i! l'a formulée dans la dernière édition de son ouvrage sur le Uègne animal, (|ui a paru en 1830. La classification qu'il avait admise en i798 dans son Tableau élémenlaire des Animaux, et qu'il dit avoir de grands rapports avec celle que Storr avait propo>'e en 1780, n'est pas moins intéressante au point de vue historique, et nous croyons utile de la repro- ■ duirc ici en regard de l'autre. Nous y avons ajouté quel(|ues indications synonymicpies. CLASSIFICATIONS MAMMALOGIQUES DE G. CUVIEU. CLASSIFICATION DE 1789. I. Quadrumanes {Quadrumana de Blu- mciibach ) , ou les Singes cl les Makis. II. Carnassiers, comprenant : a. Les Chéiroptères; b. Les Plantigrades (lidrissons, Miisarui- giios cl Ours); c Les Carnivores (Maries, Chais, Chiens, Civcltcs, Didelphcs). Fil. Rongeurs (6'alement dans les eaux de h mer c) à h» surface der. continenls. iNTnoDi r/rioN. xv C'est 011 parlifiilier ce (|iie notre iMMèlire niiiiln" ('Malilil pour Tordre tics Carnassiers. Il a aussi persisté dans sou opiniou cpie l.is Cétacés élaieul les roprésenlaiils marins des Édcnlés, el il a fait de prétendus Cétacés herbivores, qui sont les Dugongs el les Lamantins, des . genres marins analogues aux Éléphants, (pie, suivant lui, ils re|)ré8enlent dans les eaux salées. On ne peut nier, en effet, qu'i^ divers égards les Sérénides ne soient plus semblables \ aux Éléphants (ju'aux ongulés. C'est ce (pii a conduit de Blainvillc à établir pour ces deux sortes de l'roboseidiens, les uns quadrupèdes et h tromiie allongée, les autres bipèdes et à lroin|)c rudimenlaire, son ordre Aas Gravi(jrades. Eniin après avoir le premier rapproché les Monotrèmes des Marsupiaux, le même naturaliste a aussi été le premier à les en séparer comme sous-classe, mais sans les en éloigner comme le font encor(! beaucoup d'auteurs, et il a (hmné à celte troisième sous-classe de sa méthode le nom d'OrnithodelpIiex, exi)rimanl (pie les organes de la re|)roduction y sont établis d'après un modèle analogue à celui qui caractérise les Oiseaux et les quadrupèdes ovipares. Frédéric Giivier a rendu à l'histoire naturelle des Mammifères des services qui ne sont pas moins imporlants et qui prennent également rang à c(Jté de ceux de son illustre frère. Ses recherches sur les caractères fournis par le système dentaire, dont il établit les différentes loiinules avec tant de soin ; la description des espèces nouvelles ou jusqu'alors mal con- nues, (pi'il a pu observer dans la Ménagerie ou dans les galeries du Muséum, et surtout ses observations sur l'intelligence et l'instinct des Animaux soiit justement appréciées des savants. Descartes avait émis l'opinion singulière que les Animaux sont comparables à de simples automates, et (pi'ils constituent pour ainsi dire des machines animées tout à fait diffé- rentes (le l'espèce humaine par la nature des fonctions qui les mettent en rapport avec I» monde extérieur; aussi leur refuse-t-il la notion de leurs propres actes. La théorie de I automatisme des bêtes qui, avait été acceptée en iiartie par Buffon, a été critiquée avec autant de raison que de finesse par La Fontaine, lorsqu'il disait dans sa l;iblc des Deux lïats (lu Itemrd et de l'Œuf: L'animal se seni afriié Dd mouvements que le vulgaire appelle Tristesse, juie, amour, plaisir, douleur cruelle, Ou (pielque autre de ces élats. Mais ce n'est pas cela, ne vous y trompez pas. Qu'est-ce donc? Une montre. Kt nous? c'est autre cliosc. Voilà de la façon que Descartts rex|)ose. Ocscarlcs, ce mortel Condillac et les philosophes sensiialistes tombèrent dans un excès opposé à celui de Des- carlcs, lorstpi'ils accordèrent sans distinction à tous les Animaux, non-seulement la sen- sibilité, mais aussi de l'intelligence. G. Leroy publia un svstème peu différent, dans ses Lettres philosophiques sur les Animaux, et ce fut aussi la tlièse favorite de l'ingénieux Dupont de Nemours. Les longues recherches de F. Cuvier lui ont fait voir que dans les Mam- mileres les sentiments passionnels se manifestent sous deux formes bien distinctes • les uns plus semblables à l'intelligence humaine, et, comme elle susceptibles de perfectionner les actes qui en relèvent; les autres plus nettement détinis, si précoces qu'on pourrait les appeler mnes, et si peu modifiables qu'ils semblent rester les mêmes, quoique les circonstances extoneures se modifient. L'éducation ne peut rien sur les espèces ainsi organisées, et les individus qui composent ces espèces sont incapables d'être rendus plus parfaits. L'expérience qu! modilie les ruses des premières est pour ainsi dire sans effet sur celles des secondes. :i XVI INXnODUCTION. F. Ciivier a ooiisaciV' pliisit'iirs niéiiKtiics ;i ces iiiithessanlos (|iicslioiis , et il s'est aussi occupé de la doincslifation au |)oiut de vue de ces causes ou des uu)dillcalions (|ui eu résul- tent. Il se proposait de donner h ces travaux une plus grande extension , et il eu aurait fait rohjet d'un ouvrage spécial si la mort n'était venue lui interdire, comme ii tant d'autres, la réalisation du projet ipii le préoccupait depuis tant d'années. M. Flourens, à (pii les sciences naturelles et leur histoire doivent tant, a clierclié à suppléer à cette |M'rte regrettable en publiant le livre intéressant (pii a i»our titre : Ik'mmé unalytùiue det observations de F. Cuvier sur l'imlinct et l'inteliujence des Animaux. Les physiologistes recherchent aujourd'hui, avec plus de chances de siiccJîs que fiall n'avait pu le l'aire, les rapports (|ui existent entn; les aptitudes des Animaux et la conformation de leur encéphale, et nous verrons (|ue l'on peut tirer de irès-hons caractères /ooiogirpus de la conformation de cet organe. Le volume plus ou moins grand des lohes olfactifs, les varia- tions (pic les hémisphères cérébraux présentent dans l'apparence, dans la disposition et dans le nombre de leurs circonvolutions; l'absence de ces circonvolutions chez (piehpies espèces sont des caractères importants à signaler, (pioiipi'ils soient loin d'avoir la valeur qu'on leur avait d'abord attribuée. C'est ainsi (pie dans un même ordre, et parfois aussi dans une même famille, on trouve cerlaines espèces pourvues de circonvolutions et certaines autres (|ui en manquent : ce qui est rapporté avec l'élévation plus ou moins grande; de ces espèces dans leur groupe respectif. Les deux premières familles de lu classe des Mammifères ou les Singes et les Lémuridés nous en fournissent également des exemples. Après les grands mammalogistes dont nous venons de rappeler les travaux, nous pou- vons en citer beaucoup d'autres. Le nom d'A.-G. Desmarest occupe un rang distingué |)armi ceux des Français qui se sont occu|)és des Mammifères, et nous placerons auprès de lui ceux de Uesmoiilins, de Lesson, de Laurillard le collaborateur de G. Cuvier; et des savants actuels, MM. Valencieimes , qui a publié avec Cuvier un grand ouvrage sur les Poissons; Duvernoy, qui a succédé à de IJlaiii- ville dans la chaire d'anatomie comparée du Muséum; Uoiilin, S. Rousseau, Ch. Bonaparte, Jotirdan, Lereboulel, Schimper, F)eslongchamps, Piicheraii, Doyère, Joly, Gerbe, etc. Les nombreux et savants naturalistes voyageurs que notre |)ays a fournis à toutes les par- ties du globe n'ont pas rendu à la scienc(s de moindres services : Lesueiir, l'iiilatigable compagnon de Pérou, Duvaucel, Diard, Leschenault de la Tour, Delalande, Augusre de Saint-Hilairc, Garnot, Milbert, Jacquemont, les frères Goiidot, F. Kydoux, Devilliï et tant d'autres (jue la science regrette; et parmi ceux qui ont survécu à leurs fatigues, MM. Qiioy, Gaimard, d'Orbigny, Verrcaux frères et plusieurs autres encore complètent la liste de ces hommes aussi instruits que dévoués qui ont tant contribué à accroître la réputation sciunti- fl"que de la France. Plusieurs des naturalistes célèbres de l'Allemagne ont aussi concouru avec distinction aux j)rogrès récents de la mammalogie; auprès d'Illiger, de Wagler, de J.-B. Fischer et de ipiehpies autres non moins connus, on cite avec distinction MM. Lichlenstein, Nalterti, Uup|)d, Kaup, André Wagner, Pcters, etc. M. Temminck est A la tète des naturalistes hoM' i ' dais qui nous ont fait connaître, quchpies-uns en sacrifiant leur propre existence, les ritnes lu'oductions de l'Inde insulaire et du Japon, et la Hollande, qui avait tant contribué aux pro- grès de l'histoire naturelle pendant le xv!!" et le xviii'' siècle, n'est pas restée au-dessous de sa vieille réputation. Parmi les naturalistes belgec, ;.ous devons surtout mentionner M. de Sélys-Longchamps, à cause de ses excellents travaux lit m uoniammalogie. IX, nous poii- , iMînoDiiCTroN. , XVII r.(>s imiversilt^s du Nord ont égulenieni payé leur trihul h la science |»ar les découveilcs de mi MIsson, Sundcvall et Kschrichl, ou de MM. V.. Fischer, Brandt et Nordinann, (|ul cDiitiiiiicnl vu Uussii' les traditions scionliliiiiies du célèhre l'alias. i/Aui^ielerre, (|ui avait possédé limiter, Home, etc. . compte aussi des naturalistes du pre- mier mérite, et, parmi eux, MM. J.-K. Cmy, Uichard k»wen et Walerliouse, dont les travidix ont tant contribué aux derniers progrès de la manunalotçie. Le goût de cette grande nation pour les sciences naturelles a et.' émir-enmient favorable aux découvertes scle«lill(|ues, et le caractère i\ la lois lil)re et populaire des institutions qu'on jM fondées dans ce but a déjà donné les |ilus liem-eux résultats. C'est dans les grandes collections de Londres (pio sont déposés les types décrits par llardwicke, Leach et Bennett, par MM. ILimilton Smilli, 0'<;ilbv, Could, Martin, etc.; ainsi qu'une partie de ceux dus aux travaux de M. Andrew Smitli, dans le su.l de l'Afri(pie; de M. Hodgson, dans le nord de l'Inde, et do plusieurs habiles inamma-f logistes américains. l Les zoologistes .|iie nous venons de citer et beaucoup d'autres non moins distingués dont nous rah,.,'lh ions r .' Mrs les trava(r\ , ne se sont pas toujours bornés à rechercher dans des pays lointains les Animaux mannnitères les plus rares et les plus curieux, h en observer les mœurs ou ii eu décrire avec soin les particularités soit extérieures, soit intérieures; plusieurs • i;l.'ies en deux catégories primordiales, suivant (pi'ils sont QiAonieKor.s, et alors nourvm il m Inism bien développé, ou qu'ils sont BieftoKs, leur bassin étant alors rudimentaire ou nul; les premiers sont ou dépourvus d'os marsupiaux ou, au contraire, pourvus d'os 'Jiarsupianx, .e .|ii. permet de les partager en deux nouveaux groupes, composés chacun il' iihisieurs ordres distincts. (I ) llhloire naturelle des Oiseaux, pn,. M. Kmni.imiei Le Maont. 1 .nu, ,,„.■. 18,.,, par M. Isidore (.eot/rou-SanU-tWaire (ir.-S" K.Mi-ai. .In journal VKclw du Monde savant ..ci:,d>é na " £^. ^ .^,.f ^^!:'''' ^•-''!'"> ''■Hisloi..e na.n,.ello .!.• Pan. Tal.U.an .hcso en 18.7. et \ar m, j. p,,y^.,.^ vnummuim niiiriiiBiiWiWirwi XVIII INTP.ODIC.TION'. P CLASSIFICATION MAMM ALOlilOrK DE M, ISIDORE GEOFFROY-SAINT-HILilRE. QUAlUlLPÈbES (DASSIN BIEN I) K V niOPl'K ) SANS os MAP, sriMU X. A Vi.i; IIS M AIISIPIA fX . oiiduds. FA.M1I.I.|:S. TRIBUS. l'illK'ricii.i. 1 Si\rrs Ylanopilluriens. 1. l [llaïKilieiis. ] (liKirisieus. '. -J. I.KllrnillKS jtl'/HHriMS. 1 \Galfi!jifiix. PRIMATES. f ;i. Tahsidks. i. (;m:mo.>ijnKs. TARDIGPADrS. S III. CHEIROPTERES. (!. rAl.lioPITIlKC.lniis. T 11... „^. ..Al'li'roiiiHlieiis. \Jtliiiiiil(iiiliieiis, onDHES. !l Xoi:tii.iomi>i;s, 10. VAlIPIItlIllis 11. llrsMiiiiii)i> ( 1-2. l'iiTimis sSlàiiiHlcrmidis. Il'liijl/i:slii:iiinix. KRMVnilFS, i;t. Vivi;ui\iiir;s !n IIUl'IMriFS.. Ut. PlIOCIDKS. h:<. Tiiii'.iiiU.iiiDKs Ki. KiM'I.KIllllKS. Ll/K.v//i/(C«V. ^Virerrieiis. f.aiiicii.s. Ilyfiiieiis. Félifiis. 51 ; III. l'.IMM.KIlIlll S. 2 117. TlPAÏDKS. 1 V"- CiVMMIiinKS. l\Sf..TlïillES.'||,. >U,;i,„s,;|;i,||ip::s t nSNCEURS. lin. Soiiii:iiii;s. '•M ïviPiiirs ^I'"ll>i''"^ -'• '■^'■'""■^•■tf.l'rij-ocliliinnis I---> s.iiTMhts \Snurieii.i. "■ ^'"'•""■•^•(/1;-<7n«i.r«.9. , tlaaliit'it'us. •il. Ml nini;s. . . illiriais. jlliiioiliciin, llleliiiinieiis. l-2(. l's, rii(isTiiMiiii:s. Ii'\. Sl'M.AllIlKS. [ili. lIvsrPiiiiiiiKs. •J7. I.i'.i'iiiiiii: s. I. MAFSUPIAUX U. PAsvrniDis \ (i. l)iiiKi.piiiiii,s. CARNASSIERS.'''. 1. MviiMi.iiniDKS. '.'i. ÏMi'iiPi:i)iiii;s. i:i. (.AViiiiis, U'/.V('(ÏC(('H«. ■ ' (l'anciis. VI. PACHYDERMES. i'I llYlur.lliKS. 1:|||. r.i.i;pii\NTiiii.s. yil. ÏAPiiiiiii.s. :'.!!. ItiiiMicr.itiiiis. J):!. llii'Piip.irmiiir.s. :i;>. KoniiKs. ..,, i'M'i. ('. iMi-iiiirs. ^"- ' ,.V().v(7i;,',/,ï. r.UMNANTS. /.,- iv ,,„. y'-tiiiiHiiimittiriis '" ' "jCfir'icnx. ■: ■\iililiii'ii'l,x. ISK«l-lll,\i;FlliS = \ii,i\.n:s. 11. l'inUMiiiii;--. \', |||ias(.iii.ai;i;ti- ; iiKs. s. Mti:i',iipiiiiK^. il. I>iivm:iii.ii\iiiii.s III. lu. niiMTliiiiillvvi'.llI- nOHDTRÉMES.^i.i.:"!,';,^,,,,;,. - \' BIPÈDES (BAS.SIN nllIllMENTAIBIÎ OU Mil.) SIRÉNICÉS. (;',; II. CÉTACÉS. C'k.^^ ^- 1-1 V, Mixvrihis. llAi.iciiiiiiiiins llVTIMhl.s. IIki.piiimmU. l'iivsr.ii uiiiKS, llAl.llMhKS. . ^.....^'V. A, IiMHODLGÏION. XIX TAini: ou Mil.) ' III CLASSIFICATION ADOPTÉE DANS CET OUVRAGE iXiTrnrs. AI.ICIJdlllDFlS. vn-iiiiis. Ki.l'iiiMhi'.-;. MV'illl KIIH.S, Ai.i;Mni;s. , Tonte classilicalion csi l'oxprossioii des connaissances acquises au moment où elle est publiée, aussi n'est-il pas étonnant que les nouvelles découvcries de la zoologie y apportent (les modilications incessantes. La multiplicité des classilioations ma.nmalogiques que les natu- ralistes ont succcssivemonl proposées dans ces dernières années s'explitpie par le grand nombre de travaux importants dont les Animaux mammifères ont été lécemment l'objet, et les modilications ([ue leurs propres auteurs ont souvent fait subir à la plupart d'entre elles, nous montrent assez que la science n'a point encore dit son dernier mot sur ce point. Ouoi(iue les Mammifères soient de tous les groupes (pii composent le règne animal celui (pi'on a le mieux étudié, il reste beaucoup à faire à leur égard. Les savants ne sont pas même d'accord sur la manière dont il faut en arrêter les principaux groupes; ils ne sont pas non plus lixés sur la valeur réelle des différences anatomiques dont ils se servent pour délinir cliacun d'eux. C'est ainsi que les uns pensent avec Ray, avec Linné, avec G. Guvier, que la Id'épondérancc appartient aux caractères tirés des organes locomoteurs, tandis que d'autres préfèrent avec de Blainville ceux du mode de parturition; d'autres employant avec Tie- demann les particularités offertes par le cerveau, d'autres .encore ayant surtout recours, avec F. Guvier, à la considération du système dentaire. On ne s'est préoccupé (pie très- rarement des espèces fossiles dans la classilication des Mannnifères, et cependant la notion de leurs caractères rend souvent plus facile l'étude des esjièces actuelles. Dans (pielques occasions elle a montre que certains genres que l'on croyait très-différents les uns des autres, connue par exemple les lIip|)opotames et les Ru- minants, appartiennent à une seule et même série, les fossiles nous fournissant plusieurs cliainons dont la destruction a si largement interrompu la série de ces Animaux qu'on les croirait essentiellement dilTérents entre eux. Les uns et les autres sont de véritables Bisul- (|nes, et cependant la plupart des auteurs réunissent encore les Sangliers et les Hippopotames aux Glievaux et aux Rhinocéros, sous la dénomination de Pachydermes, tandis (ju'ils l'on! avec les Riuninants un ordre à part; ce qui est contraire aux indications fournies par la Italéontologie et par l'anatomie comparée. C'est pourquoi nous rétablissons dans cet ouvrage l'ancien ordre des Bisulques , dont il est (h'jà question dans Aristole, et celui non moins naturel des Jtnnentés au(|uel les Chevaux et les Rhinocéros serviront de tyjjcs. L'Ktude sinudtanée des Mannnileres vivants et des Mammifères éteints a le grand avan- tage de mieux nous liiire apprécier les règles aux(pielles ces Animaux ont été assujettis dans leur apparition et dans leur réiiartitinn à la surface de notre planète; et, en nous permettanl luu' comparaison plus complète des caracif'res propres aux uns et aux autres, elh^ nous permet de mieux juger de la valeur de leurs afiinités res[iectives et d'en reconnaître, poiu' iiiii>i liiri', la liiiation. XX INTRODUCTION. TABLEAU ANALYTIQUE DES DIVISIONS PRINCIPALES DE LA ClASSE DES MAMMIFÈRES ADOPTÉES Dl.\S CEI' OIVRACE. I. - MAilMlFÈllES TElini^STllLS. nu- 1. ilimodelphes ou placenlaires. A, Il(5tt'rodoiUos, c'est-à-dire à dénis de sieurs sorles. n. Discoplacenlaires ou pourvus d'uu pla- cenla discoïde : ORDRE DES PRIMATES. ORDRE DES CHÉIROPTÈRES. ORDRE DES INSECTIVORES. ORDRE DES RONGEURS. b. Zonoplaccnlaires ou pourvus d'un pla- centa circulaire : ORDRE DES CARNIVORES. c. Polyplacentaircs ou jjourvus d'un pla- centa diffus; ORDRE DES PROBOSCIDIENS. ORDRE DES JUMENTÉS ORDRE DES BISULQUES. B. lloniodontos, c'est-à-dire à dents d'une seule sorte. ORDRE DES ÉDENTÉS. SOIS-ORDBE DES TAnDIGBAnES. — MYnMiicol'II.VOES. — DASVl>ODES. — M A X I D É S . 2. liiiit(tcenl(tii'es. A. Didolplios. OliDUK DES .MAItSl'PIArX. . Hois-ouDUi; i)i:s sAiiu;ri:s. — DAsvuiirs. — MVIl.MlicolUiiS. , — SVNDACTVMÎS. — l'IlASCOLO.MI'.S. /i. Oniitliodelplu's. OUDRE DES MONOTUKMES sois-oiiDiiii i)i:s li c II 1 1) ni; s . — onMTiiouin.Ngiiis. 11. — MAMMIFKliKS MAliLSS. 3. Iiwoiiims (hins leur mode de iilacciitiUion. z ic i (; L 0 1) o N T 1-; s \.Mi'iiiTiii;nEs. .1. IIdt(5rodontes. ORDRE DES PUOQLEH. ORDRE DES SIRÈNIDÉS. B. lloniodontes. ORDRE DES CÉTACÉS Comprenant les Dauphins, les Cachalols et les Baleines. Uiioi(|iies oxplicalions rcroiit aisûnitMit comprondre les hases do celte classilicalion dans iaiiiieile nniis avons essayé de tenir com|)le de i'ensendile des caractères, tout en les snhor- dounanl les mis aux autres, conforinénient à leur vaieiu- respective. Nous nous servirons des mêmes signes ipie dans le tableau (pii piécède. Certains Manmiilères sont |)oiirvus de placenta pendant leur vie intra-utérine, et c'est par rintennédiairedece placenta (pi'ils adhèrent à leur inèn- et (pi'ils en reroiveiil du sang: on les nonmic alors macoildircs m Monodclplies. h'aiilivs sont dépomvus de placenta; dans ce second cas, ils joignent à (picli|iie.> autres caractères iniporlanls, celui d'avoir consiam- i NT HO DICTION. XXI ment un os marsupial. Cos iMammirèrcs iiiplacenlairos sonl les Mcimipiiiux ou lUihiplicx , ol les Monotrèmcs ou Oniilhodelplies. I! y a donc, on considérant le mode de développement, trois grandes talégories parmi les Animaux de la classe (pii nous occupe. i. Les MAMMlFÈnES PLACENTAIRES qui Ont dcux modcs d'oxistcncc bien dirtéreiils. Les uns, qui vivent à terre <»u dans les eaux douces, ont (pialre membres proi)res à la Incnmolion ordinaire; je leur ai qiiebpu'fois donné, ainsi qu'aux Didelplies et aux Ornitlin- del|ilies, l'épillièle de Gêyfluriens, qui signilie Mamndières terrestres. La [iluparl destiéoliié- 'riens placeniaires ont des dents diversiformes , tandis (iiio les aulre-,< ont des dents unijoinies et plus ou nioms semblables entre elles. Les nnniists ^onIEs ut uesis ciiiz le Ciiun, avec les c.oines fi les îioi.viiies ue laii, 2/3 iIc grur.i!. .1. Les Placentaires terrestres à dents diversirormes, ou les llétcrodimles , se lai>seut partager à trois catégories, d'après la l'oruie de leur placenta et ipielques autres caractères. On doit principalement à M. Milne lidwards d'avoir établi la valeur ([ue présentent ici les (lilTérences tirées de l'appareil placentaire. a. Les uns sont discophtcentuircs, c'est-à-dire pourvus d'ini placenta discoïde connue celui du fétus humain : ce sont les Puim.vtf.s, les CuEinoPTKUES, leslNSKcrivonKset lesKoNGKins, constituant autant d'ordres distincts. /'. D'autres sont zonoplaceiitaires , c'est-à-dire pour- vus d'un placenta zonaire, analogue à celui du Cliieu; ils ne constituent qu'un seul ordre, celui des Cauxi- v()iu:s. l'utExr.i D;scuïiii'. — OEue ut L.\n\ e. Enlin il en est qui ont le placenta dilTus, et par consé(pient multiple. Ce sont les PolypIacenUtires divisés en trois ordres, sous les noms de Puo- nosciniicxs, Jimenti;» ou l'acliy- dermes herbivores et Bisllques ou lliiniinaiils cl Porcins de Vic(|-d'A/.vr. Les' Porcins reçoivent aussi quel(pu;lbis le nom de Pacliv(lt'n!!f>. niunivorcs. 1^..^CE^^^ / nci:;; — OK i k Ciiie.x. (U'iipri'S M. Cofili' ) XXII I\T1I0I)LCT1()\. Ml. il l'i le h-\T i un I I • . — nlii iiE V m: lit , li. Ij's riiicciilaiivs icnvslios ;i doiits iinilbnuos cl d'iino sfiilc ;oi'lr, (!ii les lltmoùon- les, soni 011 général désignés par \c nom (I'Kdem i;s. Quoi(|ii'oii n'en lasse le pins sonvcnt iiu'iin seni ordre, ils prcsonlcnl des earacièies l'orl dilïérents les nns des autres, eoninie lions le verrons en trailanl des Tartl'Kjvmh's on Paresseux, des Miimiropliafies ou Tonr- miliers, des Dasypodes on Tatous et des Manklcs ou Pangolins; aussi sera-t-il pins eonrornie aux principes de la elassiliealion naturelle de les partager en plusieurs ordres dilléreiits, ou tout au moins en plusieurs sous-ordres. K fUf. IloMiuirvri:. - Lts i.tMs uc iaii u it- ui;ms ut iiKMn.ii;i-:Mi;Nr ui- (:,vaiii:\MH (l-miiillc il.'s iMm-), kimii,1. ii.il. Les VlaoMaires mnrins on les mdimolhmcits , vivent dans les eaux marines; ils ont les pattes disposées pour la natation et le corps iilns ou moins l'iisiloriiie. Les l>lio(iues sont les seuls parmi eux (pii aient encore (|natre memlires, les autres n'en ont (jnc deux. Tons ces Animaux ont autant d'iiitelligence (pi(« les Mammifères terrestres les plus favorisés sous ce rapport, l'Iiommc excepté, et ils ont aussi le cerveau très-periectionné. Ils senililcnt représenter dans les eaux marines certains ordres ipie nous venons d'iiKlMincr parmi les espèces propres au sol dos continents et des îles, et de Hlainvillc avait proposé de les réunir à ces dernières. Les divers Aninianx de ce groupe, dont il y a des représentants dans la nature actuelle, sont les l»iiooiKs, (pii sont comparaldes aux Carnivoivs; les Sini;MiMis, (pii rappellent à tant d'égards les |>r(.!m-cidirii-, ..( i,., Ckiaci-s, ronipivnnni !,■> i>aiipliin>, le- Cachalots et les kimikI imI INTRODIT/rrOM. xxiri Hiili'iiies. Les Cétacés sont lloiiiodonles comiiie les Kdoiilés, et nous avons vu qu'ils étaient i regardés par do BlainviUe eonnne étant les Édentés de la mer. " ± Certains Maniniilères |>rivés de placenta ont la gestation utérine de très-courte durée niais Ils y su|)plécnt par une sorte de gestation inannnaire dite inarsnpiale, et dans la plni)art des cas leurs mamelles sont entourées d'une i)ocIie (mamipium), ce qui les a (ait ai)peler JJ/ar- sKpinux : on les nomme encore mammifères didelphes. Ils sont tout aussi faciles à diviser en groupes (pie les Édkxtks, et l'on pourrait considérer ces groupes comme formant aillant d'ordres particuliers; l'un d'eux serait fourni paries Sarigues, dont toutes les espèces sont américaines. Les autres sont les Dasuures, les Mijr- mécobies, les Synilactyles (comprenant les Plialangers , les Tarsipèdes, les l»éramèles elles Kanguroiis) etenliii les Pluiscolomcs. Tous ceux-ci sont de l'Aiislralie ou des parties de l'Asie insulaire (pii s'en rapprochent le plus. C'est dans le même continent qu'on a recueilli les débris fossiles des Aoto- Ihériiims et des Diprotodous, Marsu- piaux étranges ipii étaient les géants de celle grande division niainmalogi.pie, comme les Mégatliériiims, les Mvlo.lons les Clvol,,- dons et tant d'autres dont on .léeouvre en Amérique les débris enfouis' dans 1^ sol, é^aieiu ceux (le la grande division des Edentés. ;!. i.esden,i,,.s des Minimilères s..nl bs ^fomtm,m ou M.niMJFl^RES onNlTlli). DELPHES, parmi les(piels on ne connail (pie les deux genres Onutlio- ylijinque et EchUlnê, qui consliliienl l'un et l'autre un sous-ordre distiiicl. Ce sont des Animaux quadrupèdes, iiiplaceiilaires, qui se distinguent des précédents par l'absence de véritable ntériis, par la présence d'un cloaipie, par celle d'os coraroïdiens distincts et par quebpics autres caractères (pii \("> rapproclient des Ovipares. Uiioiqiie les Mammifères iMono- Irèmes soient bien inférieurs aux aiilres Animaux de la même clas|,0(nies m^ uit.:^ "m""":' '""' ^'" ■' """ ' "'"■" '""^ -"-'^">'^ "« ..'m r; : ne loiis les Mannmleres terrestres, .pi'ils soient Placentaires ou non Placentaire .0 i(k bien laiie comprendre ,p,el est le mode de réparlition à la surface In ^lobe des T^TT ''"'"''"' ^ ''/"-'"""•''« Mèrodontcs on Moi.odeiplies ordi, li^^^l-t ihiMTMiiniivxgn; nvissaxt. XXIV .INTRODliCTrON'. Las Phoques, les SinhUdés et les (À'tacé.s l'oraieni de leur coté autant d'ordres à part, très-faciles à séparer les uns des autres. Il faut y ajouter l'ordre éteint et encore mal connu des Zeiiglodontes, dont la paléontologie a dernièrement enrichi la zoologie. Il nous serait plus dilTicile il'assigner, dès à présent, une place précise aux prétendue.^ Sa- rigues fossiles du terrain oolillii([ue de Sloneslield, en Angleterre. Quoiqu'on ne puisse leur refuser la qualité de Mammifères > ces singuliers Animaux, qui sont les plus anciens de tous ceux que l'on connaisse encore dans la classe des Mammifères, n'ont été jusqu'ici décrits que d'après quelques débris seulement, et il est impossiiile de juger assez bien de l'ensemble de leur organisation pour dire quelle est leur véritable place dans la méthode naturelle. Ce sont les Amphithères. Nous les avons placés hors do rang, ainsi que les Zeuglodontes, qui sont (le gigantesques Mammifères, dont les restes fossiles abondent dans certains dépôts marins de rAniéri(ine septentrionale apiiartenant à l'époque tertiaire moyenne. 1 ^ i!;- /=■ -ilM wmmfmW (loHii.i.r:, du Cabvit. (T. I, p. •>); ) ORDRES FAMILLES, GENRES et ESPÈCES DE LA CLASSK DES MAMMIFERES ORDRE DES PRIMATES Ammaux mammifères, pourvus de quatre extrémités onguiculées, propres à la locomotion ordimnre , dont les pouces, aux membres antérieurs ot plus fréquemment encore aux membres postérieurs, sont opposables aux autres doigts comme ils le sont aux membres supérieurs citez l Homme- disposition qui a valu à ce. Animaux le nom dr (,)„adru- I' ■ l'Aline. OUI) ni-: dks i>niM \tks. J& i mânes, qiœ fous ne méritent cependant pas. Organisation , mode de développement 'et apparence (jéné.rale rappelant sensiblement V espèce humaine, surtout dans les premiers genres . Intelligence plus nu moins déeeloppée. Régime habituellement frugivore, quelquefois insectivore. Les Primates sont vulgairement connus sous les noms de Singes, de Sapajous et de Makis. // faut leur adjoindre le genre Cheiromys et peut-être aussi celui des Galéopilhèques. Le célèbre naturaliste stu'dois f/inné apportait un goût exquis dans le choix des nombreuses dénominations qu'il était chaque jour obligé d'inventer pour édilier son Système de la Nature. Ce lut lui qui proposa d'appeler Primates, c'est-à-dire Premiers ou Primats des Animaux, l'ordre par lequel nous commencerons cette histoire des Mammifères. Il y plaçait, avec l'Homme, non-seulement les Singes et les Makis, dont l'organisation se rapproche plus ou moins de celle qui distingue notre espèce, mais aussi les Chauve-Souris et les Paresseux qui ont dû en être séparés, lorsqu'il a été permis d'apprécier plus exactement les particularités organiques qui les distinguent. Les véritables Primates ou les Animaux de ce premier ordre jouissent du privilège d'exciter vivement la curiosité; ils méritent aussi toute l'attention du philosophe. Si d'au- tres espèces de Mammil'ères ont acquis une égale célébrité , à cause de leur grande taille et de leurs habitudes féroces, ou, au contraire, à cause de la facilité avec laquelle elles se soumettent à la domination de l'Homme, il n'en est certainement pas (pii justifient mieux l'intérêt qu'on attache à les bien connaître. La pétulance de certains d'entre eux, la lenteur réfléchie de quebpies autres, la variété ainsi que la mobilité des aptitudes chez le plus grand nombre, la finesse des instincts chez tous, et en même temps la forme du corps, toujours plus ou moins analogue à la nôtre, enfin les allures de ces singuliers animaux , leur physionomie presque humaine et la similitude à peu près con- stante de leurs mouvements avec ceux que nous exécutons sont autant de faits curieux qui excitent la curiosité du vulgaire et retiennent, sans jamais lui donner satisfaction, l'attention de l'Homme observateur. C'est pour ces motifs que chez tous les peuples, civi- lisés ou barbares, les Singes sont recherchés avec soin, et cpi'on les garde en captivité pour s'en amuser ou pour s'instruire, quoiqu'il soit impossible d'en obtenir aucun autre service. A toutes les époques, ils ont inspiré les mêmes sentiments, et, dans quelques pays, ils ont joué ou jouent même encore un rôle imjjortant dans la religion et dans les préjugés nationaux. Les Egyptiens avaient fait du Tartarin le symbole de l'une de leurs divinités princi|)ales. Les Grecs , plus éloignés que les Egyptiens des pays habités par les Singes, et n'ayant sur plusieurs d'entre eux (pie des renseignements tout à fait incomplets ou même erronés, ont laissé dans leurs écrits une foule de notions fausses qui nous mon- trent comment la nature si ambiguë de ces Animaux avait dès lors frappé l'imagination des Hommes. Dans d'autres cas , on les a étudiés dans l'intention de perfectionner les connais- sances anatomi(iues, et de suppléer ainsi à l'impossibilité dans laquelle on se trouvait d'étu- dier dans l'Homme lui-même les détails de la structure humaine. Plus récemment, et sur- tout depuis les graiuls voyages et les conquêtes lointaines qui ont accompagné ou suivi l'époque (le la Renaissance, les naturalistes ont ajouté do nombreuses espèces à celles d'ailleurs peu variées (jue les anciens avaient connues. OliniU'; DKS PIIIM\TI,S. j( Les liavaiix de BiiiCoii ou di! son dévoué l'ollalioraleiir Daidieiitoii oui surlout éclairé l'Iiistoiio lies l'riinaics ; elle doit aussi de précieuses ae(iiiisiiions aux leelierolies de mi CeotlVoy Sain t-Hllaiie père etiils, ou de F. Cuvier, en France, el de heanconp d'autres naturalistes français on étrangers dont nous ra|.pelleroiis les noms dans cet ouvrage à mesure que roccasion s'en présentera. Aux principaux Singes propres à l'ancien continent ou au nouveau, aux Makis et à (piel(|nes Animaux voisins cpie Buffon cl Daubenton connaissaient, et cpie Linné avait inscrits dans son Système, sont venus s'ajouter |)liisieurs espèces aussi nouvelles que remarcjuahlcs, et t]id, pour la i)lupart, ont servi à l'établissement de genres particuliers. Les Colubes, la |)lupart des Semnopiihèques, beaucoup d'esi)èces appartenant ;iux antres genres de Singes, cl même plusieurs de ces genres dans les diverses tribus des Vithêciens, des S(qmjous et des Omslilis; les Galagos, l'Indri, VAye-Ayeon Cheiromys cl ksGaléopUhèqiies n'étaient pas connus lors(pie bidl'on et Daubenton publièrent leur histoire des Singes cl des autres Animaux du même ordre, ou ne l'étaient encore (|ue très-imparfaite- ment lorsque ce célM)rc ouvrage parut. De ce nond)re était aussi le Curille, qui a élé confondu ;tvcc le Chimpanzé imiy\e dans ces dernières années. Le Potlo, déjà signalé i)ar Bosmann , voyageur hollandais du dix-septième siècle, n'a élé revu qu'en 1830, et on n'a pas connu plutôt en nature les Clielroyales de (k'offroy Saint-IIilaire dont il est cependant (piestion dans les manuscrits du voyageur Connnerson , qui avait acconq)agné Bongainville. ^ Comme on le voit, la science moderne s'est enrichie, au sujet de ces Animaux, d'un grand nombre d'observations inqwrtantes, et leurs mœurs, leur répartition à la surface du globe, les particularités |)rincii)alcs de leur organisation ont été également étudiées avec som. Aussi leur classilication est-elle aujourd'hui parfaitement établie; en même temps la plupart des erreurs qui s'étaient accréditées à leur sujet ont pu être reconnues cl remplacées l»ar des detads plus exacts. Beaucouj) d'auteurs, imitant en cela Blumenbach ot G. Cuvier ont préféré la dénonnnation de Quadrumanes à celle de Primates, (pii a néanmoins prévalu' Pour les mêmes naturalistes, l'Homme , (pie Linné regardait comme le premier des Prin)ates' et le Galéopithè(pie, (|ui en est, au contraire, le dernier, ne doivent pas être classés dans le même ordre que les Singes, les Sapajous et les Makis ou Lémuriens. Le Galéoplthèquc est range par Cuvier à la lin des Chéiroptères ; el l'Homme constitue à lui seul, dans la méthode de ce célèbre naturaliste, l'ordre des Bhmnm, ainsi nommé par Blumenbach, et dont la place est marquée avant celle des Quadrumanes. N'ayant pas à traiter ici de l'espèce humaine je ne dois pas discuter, avec tous les détails ,p,e comporterait le sujet, ce point de doctrine scientdiqne. Je me bornerai donc à dire (|ue si c'est à l'organisation elle-même que l'on emprunte les caractères qui doivent servir à la classilication des espèces, on donne à ceux de la station et du mode de progression par lesquels l'Honnne diffère des premiers Singes une trop grande importance, en faisant de l'Homme le type d'un ordre à parf que si c'est ' au contraire, rinielligence que l'on consulte et siirtoul la supériorité morale, l'établissemeni d un ordre distinct pour cette espèce privilégiée n'est pas suflisanl pour exprimer cond.ien elle diffère de toutes les autres. Quant au Galéopilhèqne, les caractères qui le distinguent ne sont m assez différents de ceux des derniers Primates, ni assez semblables à ceirv ,lu Cheiroptere, pour qu'il soit possible dé le séparer du premier et de le réunir au second .Nous on parlerons donc en tcrminani l'Ordre qui comprend les Singes, les Sapajous, ainsi ' 1 1 1 1.. ILS ill ti K I S . Quant à la dénomination de Quadrumanes, sous hupielle on a réuni les Singes et les Makis, en faisant allusion aux pouces opposabb-s ,j„i font do leurs quatre extrémités dos mains comparables à celles de rilomme iMlo ost bien loin de s'appliquer à la totalité d os OIIDIIK DKS l'IllM \TKS. Ih espèces (|ui l'oiii itoiirliinl m'no, el je ne parle pas ici des (ialéopitiic(|iies , (pii n'onl des ponces opp(isiil)lcs ni aux nienil)ri'sanléritMii's ni anx poslcrieurs. Il y a dos espèces parmi les Qiiadrinnanes de Itlunienhach et de (îuvicr, ipii n'ont pas (piaire mains, dans le sens propre de ce mol, car tilles mantjnent pins on moins eomplétemenl de pouces anx membres supérieurs. Tels sont les Colobcs, ipii sont d'AI'ri(pn% et les Atèles, ainsi (|ue les Kriodes, i|ni appartiennent, an •ontraire, à la tribu des Singes américains. D'antres ont bien un ponce complet aux membres supérieurs, mais ce pouce suit la même direction (pie les autres doi},'ls, el il n'est pas plus opposable ipie celui des carnivores cliez lesipiels il ac(|nierl le it. Ce sont les Ouistitis on a 1 Arctopitlu même de^ré de dévelop|)ement à cause de celle parlicularilé, c'esl-à-dire Singes à mains d'Ours. Plusieurs Lénuuiens sont aussi dans le même cas, et il en est de même du genre Clieiromys. Sous ce rapport, les Animaux (pie nous venons de citer sont phil(')t l'editnanes à la manière des Sarigues et des l'Iialangers, (pie Quddnumim'n , comme les Singes de l'ancien inonde et les Makis. On doit l'aire i\ wl égard une renianpie très-imporlante pour la juste appivcialion des caractères pliysitpies de rilonime, le iiremier de tous les IM'imales, el, pour tous les natu- ralistes, le premier des Aniinaux. Chez l'Honinie, c'est le pouce des membres supérieurs ipii est opposable et ipii contribue à l'aire de la main cet instriimeiil si paiiail et si en raiiporl, par son exrpiise sensibilité ainsi (pic par la variété de ses mouvements, avec la supériorité de riiil('Hiji;ence liiimaine, dont elle est le principal inslruinenl. Le pouce des membres inférieur,; est, an contraire, dirigé dans W. inénie sens ipie le rcsti! dc's doigts. C'est l'in- verse (pii a lieu chez les autres animaux : nul n'a de pouces opiiosables anx membres anté- rieurs, SI ceux des membres postérieurs ne sont aussi dans ce cas, et ipiand il n'y a fjn'iine seule paiiv de ponces opposables , ce ne sont jamais ipie les iionces de dcrriiTc. Ile «Ml . I 1 il" groiM. r.i! OUAVO, (,l. r.nionr, 1,1 rVi OUDHK DKS l'HIMVTKiS. ft L'ordre des h'iinales toiii|irend un iioinlire coiisidi'rahli! d'issiiètos, prt'S de deux cents, qui loules sont l'iiciles à reeonnintre eoninie telles par l'ensend)l(i de leurs earaelères. Toute- lois, il esl iiii|H)ssil)e d'en l'ialdir une diagnose absolunieul rigoiu'eusc, aueiin de leurs caraetères n'ayant (uie ( nnsianee al(soIii(\ (h) peut dire cependant ipie ces Anjuiaux soûl des Manuuil'eres pourvus de (piatro nienihres , à doigts on(,'iii- eulés, destinés à uiarelier on mieux eiu'ore à grimper, et (pii dilïèreiit des autres l'amiiles également (piadru- pi'des et oiiguieulé(;s, parée (|u'ils ont presque ijeiiém- Ifiiu'iil le pouce des meni- lires postérieurs, et, /h'- (lUt-miiH'nt, celui des mem- bres antérieurs opposable aux antres doigts; /(• plus souvent leurs mamelles sont pectorales et au uondiie de deux scidenient; leurs dents, pirsque toujours de trois sortes , sont ajipropriées ,'i im réf;'inio plus ou moins Iriigivnre. Illant ajouter (pie leur cerveau , di' plus eu plus sendilaljle à celui Les CHKIUOMYS [Clieiivmuda , Is. (Jeoffroy). Leur seule esp(;ce connue est le sinfjnlier Aye-Ayc de Madagascar, tpii réunit à plusieurs des caractères propres aux Lc-ninriens une dentition tout à fait conjparable à celle des Kongeurs; i° Lt^s (lALÉOlMTHKQI'KS (Gah'ointliecidn'y Animaux pourvus de membranes des- tinées au vol, qui rappellent celles des Écureuils volants, et des Phalangers volants. Ainsi que nous l'avons déjà dit, ils vivent dans certaines iles de l'Inde. FAMILLE DKs SINGES Dans l(! laiigago ordinaire, et nu'mo dans celui do la science, le mot Singk (Siinia) reçoit une sigiiilicatioii l)iea arrèt(;o, mais |)lus éloiidue que celle «luo Buffoii avait essayé de lui doimor. Dans sa maiùijro de voir, ou aurait dû n'aiipeler ainsi que les espèces à formes i)lus semblables à celles do riionimo, (■gaiement dé|)ourvues do (pume et n'ayant jioint d'abajoues. Ces espèces sont les mômes (|uo l'on a nommik's depuis lors SiNciis anïhuoi'omoiu'hks. (( J'appelle Singe, dit IJul'fon, un Animal sans (lucnie, dont la face est aplatie, dont les dents, l(îs mains, U;s doigts et les ongles ressemldeiit à ceux de l'Homme, et qui , comme lui , marche debout sur ses deux pieds : cette dédnitiou , tirée de la nature môme de l'Animil et de ses rapiiorts av(;c celle de l'Ilommo, exclut, comme l'on voit, tous les Ainmaux (jui ont dos (jueues, tous ciiux (jui ont la face relevée ou le museau long; tous ceux qui ont les ongles courbés, crochus ou pointus; tous ceux ijui marchent plus volontiers sur (luatre tiue surdiuix pieds. » Le Pillwvos des Grecs ou rAnimul de (ialieii , (jue nous verrons èlre le mc'ine (ju(! le Magot des naturalistes modernes, est regardé à tort comme un de ees singes [)ar Buffon. Ladéliiiitioii s'appli([uo au contraire fort bien à rOrang-Oulan, au(|U('l il raiiporte non-seulement ce (jui a trait à cet animal , mais aussi ceipie l'on savait de son temps au sujet du Cbimpan/é, par les récils (les voyageurs. 11 y ajoute le (liliboii. Au-dessous des Singes véritables, Hufl'on classe les 4 K\Mii,hK i»i:s si\(;i:s. I llalmiiiiH, parmi losciuols il .li.«*liii(fn,., outre le Cyriocr-itlmlo on MiikoI, Id Piipion, In MniKlriiJ et i'Ouaii.lcntii. Après los SiiiK.w et If.s Haltouiii-i, il décrit lus Uwnom, u \i\hmu\ ipii los- si-mblciit aux uns ot aux autres, mais qui ont «le longues qurnu-s, cVsi-tVdirft tics ipicnny nnsH loiiKncs on pins lonifnc-» i\\w h> corps, o Hnfion en comptait iicnf espèces , et il los •'•nnmère dans fonlrt' suivant : les M/icm/ii,:H , les hihis , les Mnlbroithn, les Matignhcys, lu Monv. le Callilrkhe. le Tnlitpoin et le /Voi/r. Tontefois, llnlïon n'admet pas .pu! ses trois i'atr%'ories soient ans,i distinctes (pi'on serait tenté de le croire. Kntre les Babouins el Il>8 (iueiions vient se placer le Mabmn ; et le Minjol . d'ailleurs di^tin;zn(! k tort du l'itliéipie, à lVs[)èco dnipiel il a|)partieid, relie les Singes aux IJahonins. Uuffon ajoute (pi'il no s.) trouve ilans le nouveau continent in Singes, ni llalionins, ni (Juennns, et (pio les animaux do l'Amé- riipie (pie Ton a appelés des Sint;es forment deux catéf,'(H-ies h. part, les Snpnjmia ol les « SngouiiiH, tons très-différents de tons les Sinxi's de l'Asie et de l'AfriipK-. » (lo fut en 1700 (pio l<; célèlin! nalnralistn français publia, dans h' WS' volumfl d» sou l/inloirc iKitnrvIlc, sa nomenclature des Sin^'es. Les autours ipii l'avai(int |)récéd»5 avaient mal ilécrit n\ ;<énéral les Animaux (|ue l'on désigne encoro par cette dénomiiwition, et dont los Singes proprement nres de Mannnifèros fournissent dos espèces à l'ancien et an nouveau coninients, et (pi'il en est mémo , comme celui des liais, (jui ont des re|)résentants jus(pio dans la \ouvelle-Hollan(le, los genres do Primates sont très-régulièrement distribués à la surface 'lu globe. (\m\ de l'ancien continent joignent à des d(Mits semblables à celles de l'Iiommo |)ar lo in)mbre et par la formule, une disposition parlicnlière d(.'s narines et (pieNiues autres carac- tères à l'aide dos'iuols il ost facile de los distinguer dos genres américains, ot ceux-ci ne se laissent pas moins aisément séparer les Primates inf(-rieurs (pie l'on réunit, dans beaucoup do cas, on une seule famille, sons le nom de Lémuriens, emprunté au mot latin Lciniir, par lo(iuol^ Linné avait désigné le genre (pii comprend les Makis. Ils sont d'ailleurs de deux sortos : les viTitables Sapajous, dont les genrtîs sont assez variés, et los Ouistitis, animaux plus polils (pie les précédents et moins nombreux en espèces. Malgré le sens plus limité ([ue Ituffon avait essayé de donner au mot Singe, les naturalistes ont continué de l'applitpier aux nombreux Animaux (pie, dans \k langage ordinaire, on appelle également ainsi, Uulïon lui-même n'a pas tenu compte, dans la suite de son ouvrage, de la distinction (|u'il avait établie. Les Singes, rigoureusement parlant, sont doue ces Mammifères, les uns propres k l'ancien continent, los autres particuliers au nouveau, (pii ont avec l'Hommo une ressem- blance plus ou moins grande dans les l'ormos extéri(Hires , et dont les allures ou les gestes ont -souvent une telle analogie avec les nôtres que, de tout temps, les savants et lo vulgaire ont et(! uicorlams s'ils ne d(>vaient i)as êlns associés généri(piemcnt à notre (.roi)re espèce. l-os Singes sont des Animaux (pii vivent pour la filupart sur les arbres ou dans les [)ays rocailleux, (jui se nourrissent do fruits, do bourgeons, d'œufs, (luebpiefois aussi d'insectes. Un les reconnaît aisément à leur organisation , dont les principaux traits concordent avec • ceux (lue le genre buniain présente à un degré si élevé de perfection ; leur (x-rveau et leurs autres organes profonds; leur apparence extérieure, et, en particulier, la formo do leur Ole, la place ot le nombre de hnirs mamelles, |e„rs pouces des , membres supérieurs, 0 I) ns snni'oiii r>i>ii/w..i.i,.. 1..,. 1 .• . .... . ' '^ ' plus .souvent opposa!)!es :m\ .-înlros doigt? . lenr sh; liiHi approchant d»^ plus en plus de la il' \ 8 OUDHK l>KS PniMVTES. verliciilo, niiiis sniis jaiiiuis l'Atre compiélomoiit, et cortainps communanlt's dmis l(.'s nptiludos iiiU'Ilpttuellps ; tout, dans cos Animaux, acciisi; une incontostabic i'i'ssoinl(lani»> avec rHoninie et une su[>ûi'ioril(' [lar ra[)port aux autres iiuadrupèdcs. Touturois, celte ressend)lanoe diniiiuie à mesure que l'on descend dans la série «les genres ([ui composent la famille des Singes; et, tout en conservant les traits fondamentaux du groupe ampiel elles appartiennent, les dernières espèces montrent dans leur intelligence autant cpie dans l(Mn- cerveau, dans leurs formes aussi bien que dans la structure de leurs princifiaux organes, une infériorité évidente, si ou les compare aux premières et surtout à l'Homme. Ans Ouistitis sont précisément ces Singes inférieurs auxiiuels nous venons de faire alhision. Ils prennent rang après les Sapajous, Animaux également américains, avant lesipiels on doit , au contraire , placer les Singes de l'ancien continent, (leux-ci ont , dans leur système dentaire et dans tous leurs organes, des affinités plus grandes avec l'esijèce humaine. Ainsi, nous aurons à parler successivement de trois groupes de Singes \w\\ différents les uns des autres et dont chacun constitue une tribu distincte , savoir : 1° Les PiTlIKClKNS iPilliri/iwx) nu Singes de l'ancien continent, dont la fv)rmule dentaire est la même (|ue colle de rilonnne. 2" Les ClînilCNS ISdjxyinis) on Singi l'ithèques, ; à colle des e at'x carac- une cloison le nez fasse m 10 OHDnK DKS PRIMATKS. La pr(3inièi'e (lentilioii rossemblo aussi à la nôtre , ol se composo dn viii^t dents ainsi réparties : deux paires d'imiisives à cliaque mâchoire , une paire de canines et deux pair(!s seulement de molaires. Les vingt dexts de hit de i'ksi'&ce hi'juink, gmndciir niiture'.lo. I.ES TlNtiT llFVrs m LUT RF I,'Oll\^G t:T SES QÏ'^TIÏE PîlE^llfenKS GROSSES ItL'NTâ l'E'tybTwrrs, grnnihMir nalurclle. Les Singes de la première tribu ont encore beaucoup d'autres traits communs avec l'Homme, mais ceux que nous venons de signaler, étant plus faciles à saisir, ont , à cause de cela , une plus grande importance aux yeux des naturalistes classificaieurs , et nous nous bornerons à leur seule énumération. Le nom sous leiiuel nous avons inscrit cette prom^'-ro tribu est le même qn\\ emi)loyé M. deBlainviile. PillK^qttr, oi,])i{r suite, Pithrciens ou /W(efî«? viennent du mot grec Pithecos, (::i3r,xo;) , que les anciens ont fréi|ui'mment employé, et ipii s'appliquait, dans la langue des (Irecs, tantôt aux différentes espèces do Singes qu'ils connaissaient, tantôt à l'une de ces espèces prise en particulier. Cette espèce, (|ui était alors celle (ju'on recevait le plus fré(piem- ment en Europe, est la même qui vit dAns h\ nord de rAfrii|ue, et que nous appelons le Magot. Le substantif Pilliecos entre aussi comme racine dans la composition do |)lusieurs autres dénominations , les unes eniployé(!s par les anciens , les autres imaginées par les modernes pour désigner des Sing<'s soit d'espèces africaines, soit d'espèces asiatiques. C'est ainsi (ju'il est question dans Ctésias, dans Strabon et dans Pline, d'un CcrcopilJwcos , c'est-à-dire d'un Pitlièiiue pourvu d'une queue, et (pi'Aristote parle d'un ClwiroplUwque ou Pithèque à forme de CiOcbon. ()uoi(|u'il rest(! encore quelque doute sur la détermination spécifi(iue du Cercopithèque (j\ie Ctésias dit asiatique, et l*line, au contraire, éthiopien, et ipi'il soit encore impossible d'assurer ce (|u'était le Clioiropilhè(|ue (lu'Aristote mentionne sans h; décrire, les naturalistes modernes ont eniiiloyé les mêmes dénominations en arrêtant la valeur d'une manière [lius précise, nuffon donne le nom de Ccrcopil/iccos comme ayant le sens attaché par lui au mot (Juciioii, et M. lie HIainviile a (iuel()uofois substitué au nom générique des Cynocépiiales, tel que les définissaient liuffmi et C. Cuvier, celui de l'.liivropillionin.ci il n proposé poiu' d'autres gem'os des noms terminés égalcnicnt par la désineiui' Pithkptv. Y. Cuvier a linmmé Sriniio- s GnO-i'ES IH'NTi ' ^^^^H ce l'ÎIomiiie, WÊ (l(! cela , une t-^^^^^H l)ovnoi'i)us à 9 n'a employé ■ roc Pilliocos, '^^1 a langue des ^H l'une de ces '^^1 lus frtMjucni- I^B appelons lo ^m sieurs autres ^m PS modernes ^B st ainsi ((u'il y 1 t-à-dire d'un 01 [ue à forme lercopitlioquo ' •{! impossiMo ^ s naturalistes manière plus ar lui au mot c('|iliales, tel -^ |iour d'autres '41 illiiô Sritmo- -^ FAMILLE DES SINGES. n pitli('(/itcs un ffpnro de Singes asiatiques dont il y a emiron vnigt espèces connues; le ïalapoin est devenu lo type du genre Miopil/wcns de M. L Geoffroy; le Cynocépfiale nègre, celui du genre Cynopitlwciis du même auteur; et lo .Maca(iue (hilada de M. Rupjiel, son Tlieropithccus. C'est pour rappeler que la première famille des Singes comprend différentes sortes do Pithèques, que M. de BlainvillfMui a rendu le nom même de Pillwrpœs, dont nous nous servi- rons aussi pour iii(li(pier les mêmes Animaux, c'est-à-din; l'ensemble des Singes propres à l'ancien continent. Buffon, qui les distinguait on Singes véritalilcs. Babouins et Guenons, avait, le premier, compris (|u'ils forment un groupe naturel bien distinct de tous les autres ! et (pi'on ni! saurait les mêler, connue on le faisait avant lui ou comme on l'a fait quehjuefois depuis, aux Singes américains. Les Pithèques, ou mieux les Singes Pitliécoides , diffèrent autant de ceux-ci par leurs caractères organiques qu'ils en sont éloignés par la position géographique des contrées fju'ils liabitent. Ce sont les mômes Animaux qu'E. (iooffroy a nommés Catarrhmins , pour rappeler la disposition de leurs narines, (|ui diffère notablement de celle des Sniges américains (ses Platyrrhimus) , et permet, dans la plupart des cas, de les en distinguer à la première vue. On les a aussi appelés Simiida', Pitliecidfi', etc. MANr.ABET * cni.i,En bum:, FEMiiiK ( Colarrhinin ) Narines (rriiiinalos (,:r.icicn condiieiil). l/i de Brnml. mit. Nnrinrs liiliTiilos (,Yoiii Grico aux travaux des naturalistes, l'histoire de ces Animaux est j^ , n et SI 1 on ajoute à ces obs.u'vations zoologi(|ues et géographi.|ues , les détails anat iqnos ou Pliysiologiques que les mêmes naturalistes ou MM. de Blainville, Owen et beaucoup d'autres ont pubhes, on rocomiaîtra .|uo la tiibu des Pitliéciens est actuellement l'une .ios mieux connues parnu colles .[ui composent la classe .les Maumiilères. Bien n'a été néglig,; dans 1 examen quon a fait .le ces Animaux, et les principales collections ,lo l'Europe se sont enril e nos d une foule do préparations fort curieuses. Ce sont aussi ces Mammifères ,,ue l'on ro- cliorclio avec le plus de soin dans les Ménageries. ->u!^ wll't!!!!';! T '"' '^"""""' ^^^^-r'-PP^^^^'^^s -lo l-Honune par leurs (V^rmes exb^rieures M b en que pa leurs caraclerrs analomiques. Leur front est plus saillant <]ue celui d'aucun c es, et, pa conséquent, une plus gran.lo intelligence. Leurs yeux sont rapprochés et du ges en avant; leurs oredles s'éloignent peu de la forme hu.naine; leurs doux narines son s paroos par une o,ro,to cloiso:,; le,,,., ^lonts sont en même noml,re que les nôtres et somX biemenl .-oparUes en incisives, canines et n,ola.res; ils n'ont, comme 'enfant, que ^g . 12 OIJUKE DES PJUMATES. (11! luit, et Inur sqnulotlc, surtout iluiis les prcmiùros espèces, offre la plus grande analogie nvoi5 lo S(|iiol('tto iuimiiiii. I/liyoïdo de la plupart dos cspècos, le stonuim lar^o et aplati do cdlos qu'on nomme Anthropomorphes, la conformation du corps chez celle des trois premiers genres, la briùveté du coccys chez un assez grand nond)ro sont autant de particularités dis- linclives des Pithéciens (jui démontrent le mieux le ra|iprochement étahli par les naturalistes entre l'IFomme et le Singe, et l'on no saurait en contester la justesse dès (jue l'on a pu voir rOrang, le (loriJIe, le Cliimi)an/.é, ou même d'autres espèces de lu famille des l'illièiiues, quoi(|ue tontes n'aient pus le même degré de ressemblance avec l'Iiomme, et (lu'il y ait encore comme nous le montrerons , un très-grand intervalle entre lui et les Singes même les plus intciligi'nts. l ne lionne classitication des Singes devait rendre un compte exact de la différence qui existe dans l'intensité des ressemblances signalées entre l'Homme et les Pithè(iues des divers genres. Les naturalistes (jui s'en sont occupés ont, en effet, essayé de l'exprimer, mais ils ne seul peut-être encore arrivés à un résultat bien certain que relativement aux [)remières espèces, et je n'oserais aflirmer qu'ils aient raison de jtlacer à la fin de la série, comme plus éloignés do l'homme et du Chimpanzé ou du Gorille, les Cijnocqiltalos, dont l'intelligence ne le cède certainement point à celle des Singes à longue (jucue (les Guenons de Buffon). L'opinion que nous émettons ici est d'ailleurs celle de Buffon lui-même, pnis(|ue, dans sa nomenclature des Singes, les Babouins, c'est-à-dire les Cynocéphales des naturalistes actuels, prennent rang immétliatement après les Singes Anthro[iomorphes, tandis (jue ses (iuenons viennent les dernières, comme moins semblables à l'espèce humaine. Quoi(iu'il on soit, nous nous confor- merons à l'usage qui a i)révalu, et nous ne parlerons des Cynocépliules qu'après avoir exi)0sé l'histoire des autres Pithéciens. Cette première tribu des Mammifères sera partagée ainsi qu'il suit en cinq groupes secondaires : 1» Les ANTIIUOPOMORI'IIES {Anlhropomorpha) , comprenant les genres Troglodytf., Gorille, Ouang et Gibbon. 2° Les SEMNOriTllKQL'ES {Semnopithdcicns) , divisés eux-mêmes en Nasique, Semno- PITHÈQUE, proprement dit, Puesbytk et Golobe. 3" Les GUENONS {Cercopitlwcictis) , ou les genres Miopitiièque et Cercopithèque. 1'^ Les VACAQLES {Macacicns), qui se partagent en Magot, Mangabey, Maimon cl Macaque. 5" Les CYNOCÉP 11 ALES(6'>/«occ7)/(rt//('?is), ou les Cynopithèqu ES, Mandrills,? A pions et TnÉROPiTiiiiQUES. De ces cinq groupes, le troisième seul est exclusivement africain; les quatre autres, au contraire, ont chacun des genres |iarticuliers en Afrique et dans l'Inde. Ln seul genre de Singe existe maintenant en Kuroi)e : c'est celui des Magots, dont runi([ue (.-spèce est re[iréscntée pur rpielques individus sur les rochers de Gibraltar, et, assnre-t-on, dans quelques autres points méridionaux de la Péninsuie. Le Magot vit aussi au Maroc et en Algérie. Des Singes uijpurteiiant à celte tribu ont fait partie des populations animales qui ont pré- cédé les espèces actuelles sur le globe. Des débris de Singes fossiles ml été constatés en Franco dans les dé|iartemenls du Gers et de l'iléruull; en Angleterre, en Grèce et en Asie, dans les dépôts sous-himalayens. Ces Singes fossiles sont, pour lu Franco et l'Angleterre seulement ; l" une espèrt^ voisine des Anthropomorphes, mais distincte, comme geme, de ceux d'aujourd'hui. Nous lui avons donné le nom générique do l'HopiUifcus; elle répond au l'illwcus antifjuus ûo M. de Bluin- ville, el au l'rotop'Ulwcus aitlniuus dr M. Lartri. i|iii v\\ a découvert les seuls débris connus iule analogie I et ils ne sont > espèces , et > éloignés do ne le cède 'o[)inion que omenclaturo Is, prennent viennent les lous confor- iivoir exi)0sé inq groupes OGLODVTF., DE, SemNO- )PITHÈQUE. Maimon ot .s,Papions > auiros, au nre de Singe représentée Iques autres qui ont pré- constatés en et en Asie, UIKON ir ton i'^^' du Gabon. peoc voisine lUS lui avons \\. de lîlain- îbris connus m ^s> s i: u ^ 0 in T n k »: r s h n n s i- e s s v i. a m- s , gnir.ik'ur niturere. FAMILLE DKS SINC.ES. 13 dans les lorrains à ossemcMits do Maslodmilu , du Hliiiio- Ciîros , etc. , du Gers. — 2" Le Soinitopitltccus inouspcusii- liiiiii.i, dont j'ai recueilli (iuol(|ucs débris à Montpellier dans un dépôt moins ancien (|uo celui du (icrs, mais (|ui ren- ferme aussi des ossements do Hliinocéros et de Mastodontes dilTérents, il est vriu, par leur espèce, de ceux du Gers. — .3" Macacus pliorcnns de M. 0\v(!n. Il était contemporain de VElephas priinit/i'Hiits ou fjrand Eléphant fossile d'Kii- ropo, et du Rhinocéros à narines cloisonnées, qui habitait aussi le même continent. — -i" Macacus eocœnus , é^^ale- ment décrit par M. Owen. Il a vécu à la même éiio(|ue que les Pacliydtu'mes du genre Lopliiodon , et ses débris ont été trouvés dans un terrain que les géolofîues rapportent au môme étage que le calcaire grossier dont on se sert à Paris pour la plupart des constructions. La découverte do débris fossiles appartenant à la famille des Singes a été faite , pour la première l'ois, en 1837, par M. Lartet, habile géologue d'Auch , qui s'est occupé avec beaucouji de succès de la recherche des Mammifères fossiles, et au(iuel on doit, non-seulement de magnilifiues collections d'ossements antédiluviens, mais aussi la description de plusieurs espèces éteintes (jue l'on ne connaissait |ias avant lui. Celte découverte eut dans le monde savant tout le retentissement qu'elle méritait. On en comprendra bien l'importance , si l'on se rajipelle que non-seulement on n'avait pas encore observé un seul ossement qui pût être rapporté à un Animal du groupe des Singes, mais (lu'on avait pour ainsi dire posé en principe ipie ces Animaux, pas plus que l'Homme, n'avaient existé antérieurement à la dernière révo- lution dont le globe a été témoin. Cuvier lui-même , après avoir examiné les nombreuses espèces éteintes de Ma.nmifères dont la science lui doit la restauration, avait fait remarquer qu'on n'avait trouvé avec elles (I aucun os de Singe , fàt-il d'espèce perdue. » Il est vrai qu'il n'avait pas ajouté , comme plusieurs auteurs semblaient le lui faire dire, qu'on n'en rencontrerait pas plus tard. Cuvier so servait cependant du fait do l'absence des Singes parmi les fossiles alors connus, pour donner plus de probabilité à une opinion, déjà soutenue par Buffon , que l'apparition de l'Homme a eu lieu à une époque géologiquement peu ancienne. Tout semble, en effet, démontrer que l'Homme n'a été créé que postérieurement à l'extinc- tion dos nombreuses populations animales et végétales auxquelles ont succédé les Animaux et les Végétaux d'à-présent. Buffon avait dit que l'Homme était lo dernier et le plus parfait ouvrage du Créateur. Sans contester le second terme de cette proposition, divers auteurs ont refusé d'admettre le premier, et ils ont dit qun l'Homme était aussi ancien sur cette terre, non-seulement ([ue les Animaux et les Végétaux existants ou que certaines espèces éteintes à une époque peu reculée, mais aussi que tous les autres Animaux et Végétaux qui, dans l'opinion de la plupart dos naturalistes , ont habité le globe à des époques antérieures à l'apparition des espèces cpii lo i)euplent aujourd'hui. Nous produirons dans cet ouvrage bien d'autres preuves contre la théorie qui soutient la simultanéité (ra[)parition dos êtres organisés. i'our ne pas insister davantage sur ce point, relativement aux Singes fossiles de la tribu d(!s Pithèiiues, nous nous bornerons donc à dire qu'antérieurement à l'époque non)mée dilu- vienne [)ar les géologues, de même (pio pendant cette éj)0(iue, il a existé des Singes, et que les gisements dans les(juels on en rencontre les débris ne permettent pas do douter qu'ils n'aient vécu en Asie, oii il y en a présentement beaucoup d'espèces, et aussi en Europe, oii lo Magot de Gibraltar représente seul la même famille de Mammifères, et uniquement sur une très petite surface. 14 OUI) HE DKS PHniATKS. ANTHROPOMORPHES V ^ Comme lo nom l'indique , les Aiitin-opomorphcs sont , de tous les Sinyes , ceux qui ressem- blent le plus à l'Homme. Aucun n'a de (lucuo, et les (iibbons, qui occupent le dernier rang parmi eux, sont les seuls ((ui aient des callosités fessières. Tous ont les membres antérieurs plus longs (juo les postérieurs, et ils s'en servent pour s'aider dans la marcl.e. Leur station, qu'on a comparée à celle de l'Homme, est plutôt obli(iuo que droite. Leurs dents molaires ont la couronne ornée de petits tuberculc's émoussés. Leur sternum est large et aplati. SiUBSiii d'Ubaio jBrNi, il2 de gnnil. mit. SienMH D'OntnG iDiLii, 1/J ili< grand, nat. On connaît quatre genres de ces Animaux dans la Nature actuelle. Ce sont ceux des Troglo- dytes, Gorilles, Orangs et Gibbons, auxquels se joint celui des Pliopithùques , dont la seule espèce décrite n'e%'ste plus sur lo globe. Gknre chimpanzé {Troglodgies , E. Geoffroy). Si, comme il est convenable de lo faire, on tient compte, dans la classification, do la similitude dans la forme extérieure , de la conformité dans l'organisation interne, et des rapports que présentent l'intelligence, les instincts et les phases successives (|ui maniuent les divers âges de la vie, le Chimpanzé, le Gorille et l'Orang-Outan se disputent incontestablement , et presque avec des titres égaux , la première place après l'Homme. De tous les êtres qui peuplent le globe terrestre ou qui ont animé sa surface antérieurement à l'époque actuelle, ce sont, (sn effet, les plus semblables à l'Homme lui-même. Doués d'une véritable intelligence, iiuoique bien inférieurs à l'Homme sous ce rapport, ces Singes ont aussi dans leur organisation, dans leurs mouvements, dans les états divers sous lesquels ils se présentent à nous, des ra|)porls incontestables avec notre propre es- pèce. On reconnaît en eux un véritable acheminement de l'animalité vers le type humain. Tou- tefois, comme il y a encore plus de la IJête que de l'Homme dans ces Animaux, leur ressemblance avec nous a qucli;ue chose de choquant, et c'est avec une véritable satisfaction (lue nous poursuivons, dans les détails d'une sage analyse scientifique , les différences i)ar lesquelles ils restent si fort au-dessous de notre espèce. La plupart des anatomistes (jui se sont occu- 1" Partie, page 14. qui rossem- dernier rung 3s .mti'rieurs iCur statiim , molaires ont !^ rond, nat. X des Troglo- dont la seule eiiublo de lo •ieure , de la îlligence, les liiuipanzé, le titres égaux, re ou qui ont semblables ù Homme sous dans les états Ire propre es- lumain. Tou- ressemblauce ou (juo nous lar lesquelles e sont occu- ire Partie, page îj. " . iM ri h" r \ I. Ac Yvo\\\. \/\() A( (jY\\\i\c\\Y. 1'" Purtli-, p:iKO M. A/S ii; (,^Y(\\u\a\Y. FAMILIJ-: DES SI\fiES. |.^ p.5s de celle comparaison ont ncconlé a.. Cliimpan/é la première place parmi les Sinj^es aii- thropomorplifis. r e. - Co ran- lui appartient incontestablement , si l'on s'en rapporte aux apparences exté- noures ou même à la similitude des allures; car le Chimpanzé, et, après lui, le Gorille, rap- pel ont mieux l'Homme que ne le fait l'Orang-Outan ; mais, quoi .,u'on on ait dit, co dernier doit avoir la primauté si l'on tient compte de l'expression de sa physionomie et même de son ■"tolhgenco, probablement plus fine que celle du Chimpanzé et bien certainement supérieure d celle du (.on le Ln gage incontestable de cotte supériorité ex.ste d'ailleurs dans la confor- mation cérébrale de 1 Orang comparé aux de-x autres Singes que nous venons de citer Le genre du Chimpanzé, facile à différencier des Orangs, s'éloigne bien moins sous certains .apports de celui du Gorillo. Nous montrerons cependant, à l'article de ce dernier, qu'il doit !,rr '■""tl^'^P''"'''; ,;>'"' 1»'>' «" «"il. l'Orang, le Gorille et le Chimpanzé diffèrent moins e.itre eux qu Us ne s éloignent de l'Homme; et si, à défaut d'une comparaison plus complète on met les unes a côté des autres les charpentes osseuses d'un Homme, d'un Orang , d'un' Chimpanzé ot d unGorille.. ou simplement leurs tôles, on reconnaît immédiatement dans nomme, 1 être supérieur et privilégié à l'exclusion de tous les autres, et l'on comprend mieux ks aulier, caractères anatomiques par lesquels il diffère des Singes anthropomorphes '■" VMK ni »»[■«, i/f. C F II VF (!■ IM M i |\, 2/.). LlUIE US OlIlUIM Wt, (3 CRItVaAi uF. ClIIMPlMF, J'â. Illl'ii -! I ' ^ 16 ORDRE DES PRIMATES. Alors on peut dire avec Fénolon : « Ce dedans do l'Homme qui est, tout ensemble, si Indeux et si admiralile, est précis(5ment comme il doit ôtre pour montrer une boue travaillée do main divine, El l'on reconnaît «[u'en travaillant le corps des Animaux la divinité n'a pas fait preuve d'une moindre puissance, mais qu'elle a eu d'iiutres desseins. » ^ Dans l'Homme , la capacité crânienne rappelle à la sagacité de l'observateur lo cer- veau si volumineux que le crâne sort à protéger, et (jui est l'agent intermédiaire entre une grande intelligence et des organes accomplis. On se demande alors si les Singes, qui ont été appelés Antliropomorphes par les naturalistes, parce ([u'ils ont plus d'analogie avec l'Homme que tous les autres Animaux , ne sont pas plus semblables sous ce rapport aux derniers des Pithèquos , quoiqu'il faille les placer plus près de l'Homme que c((ux-ci. En effet, tout ce qui distingue l'Homme de la brute n'existe chez eux qu'à l'état d'ébauche, et à mesure (ju'ils avancent en âge, les quelques traits par lesquels, au contraire, l'Homme ressemble à la brute , acquièrent chez les Singes un développement bien plus grand cpie chez lui, et qui change d'une manière complète la forme de leur tête osseuse; c'est dans la partie la plus importante de l'économie qu'existent les différences les plus évidentes. Le CniMPA.NZK ou lo Simia troglodytes des auteurs linnéens {Troglodi/lcs niger do beaucoup de naturalistes actuels) , a servi de type au genre Troglodyte. 11 a le corps couvert de poils noirs, sauf auprès du coccys , où ils sont blancs. Il atteint environ un mètre et demi de haut ; mais , comme il ne se tient pas absolument debout, son éléva- tion ne paraît pas aussi grande. Sa face approche de la couleur de chair; ses oreilles sont grandes , membraneuses , mais arrondies et bordées ; son front est peu saillant, même dans le jeune âge; ses arcades sourcillières prennent bientôt un développement considérable, et son museau s'allonge, mais sans faire autant de saillie que celui de l'Orang-Outan, dont il diffère aussi par un moindre déve- loppement des lèvres. Ce Singe , de tous lo plus semblable à l'Homme par les proportions de sou corps , et dont l'intel- ligence a même paru à (|uelques auteurs, mais sans doute à tort , être supérieure à celle de l'Orang, vit dans les vastes forêts de la cote occidentale d'Afrique, principalomenl dans la région coniuic sous le nom do Gabon. On le signale imssi dans lo pays d'Angole. Los récits auxijuels il a donné lieu de la part des voyageurs (Hablissent prescjue tous une confusion entre ses mœurs et celles du Gorille, ([u'on n'a bien connu (jue dans ces derniers temps ; et ce que l'oti sait de positif au sujet du véritable Cliinipanz('' a principalement été observé sur les jeunes individus de cette dernière espèce ([ui ont été trans- portés vivants en Europe et que l'on a conservés queliiue temps dans les ménageries. Les anciens ont peut-être eu connaissance de cette curieuse espèce , mais ils en ont parlé dans des ternies si vagues qu'il est le plus souvent impossible de deviner si les citations qu'on leur emprunte à cet égard s'appliquent réellement à des Singes anthropomor|)lics ou à THommo lui-même, tant le sons en est obscur ou altéré. Ou s'accorde cependant à penser que les Kennnes sauvages tuées i)ar les soldats de l'amiral carthaginois Haniion , lors de son fameux périple, et (pi'il nomme des Coril/es, n'étaient que des femelles de Chimpanzés, on bien des Animaux do l'espèce à laquelle les nindornes ont donné le même wnm de (lorilie, C IlIW P t>'ZK VI VA NT Al M r s K f M (IRji), 1/3. l\ M it ensemble, si boue travaillée divinité n'a pas 'vateur lo cer- liaire entre une ^in/^es, (]ui ont l'analogie avec ce rapport aux ne C(!ux-ci. Kn d'ébauche , et à aire, l'Homme grand ((ue chez t dans la partie Ijltes nigcr do 11 a le corps viron un métro îomme il ne se out, son éléva- ;randc. Sa face de chair; ses iiembraneuses , ; son front est le jeune âge ; rennent bientôt lérable, et son ms faire autant 3rang-0utan, 1 moindre déve- Singe , de tous omnie par les et dont l'intel- îlques auteurs, Hrc supérieure ans les vastes taie d'Afriiiue, ! imssi dans lo urs établissent ien connu ipie i Chimpanzé a I ont été trans- igeries. Is en ont parlé citations qu'on norphes ou à idunt à penser n , lors de son liimpanzés , ou Mil. .](, (;nrii|(._ de la côte occidentale d'Afrique vivant \écii un M iiscnni (le l'ai ^ en 1837 cl 1838, et connu sous lo nom do JACQl'ELIM. FAMILLE niîS SINGES. (7 C'est pourquoi nous commencerons par reproduire ce curieux docun.,;.l, mais en rappelant d'abord les paroles par Ics.iuelles M. de IJIainvillo exprime des doutes à c(,>t c^'ard. « En effet, (ht co célèbre anatomisto, tout en acceptant comme vrai (juc ce peuple (des (iorilles) habitait une île montagneuse dans un lac qui lui-mômo (Hait au milieu d'une île situ(5e sur la rivo occidentale d'Afri(iuo, fait g('ograpliique encore aujourd'hui absolument inconnu , il suffit do fan'O observer (pie le g.'mtjral carthaginois dit absolument (jue c'(5taient des Hommes et non dus Animaux, et parce que les Femmes, seules prises (les Hommes s'ÔUml (:-chapp(:«s dans les montagnes) , se dc:'fendaient avec les ('ents et avec les ongles et ne voulaient pas suivre bén(:'volemont leurs ravisseurs, qui (surent la barbarie do les -tuer, ce n'est [wis une raisou pour être mis au ra-ig des botes. » Voici lo document (jui a donné; lieu à cotte controverse: Les Carthaginois avaient décrét() (suivant quclipies autours, mil',; ans; suivant M. Walcke- naer, cinr] cents ans seulement avant Vi-ro chrétienne) , (iu'Hai..ion, l'un do leurs amiraux, naviguerait hors de? Colonnes d'Hercule, aujourd'hui nommées détroit de (iibraltar, et qu'il fonderait (les villes Libyphéniciennes. Il appareilla donc, emmenar.L avec lui trente mille Libyphéniciens , tant hommes quo femmes. La première ville fondée par Hannon hors du détroit fut Thyniiatérion {Dumalhir) , puis il passa devant Soloé, promontoire do Lvbie, couvert d'arbres touffus, oîi il éleva un temple à Neptune. Il vit ensuite un lac, peu éloigné do la mer, rempli de nombreux et grands roseaux, et dans lequel il y avait un grand nombre d'Eléphants et d'autres bètes sauvag(>s qui y prenaient leur pâture. Après avoir dépassé ce lac d'une journée do navigation, il fonda, sur les bords de la mer, les villes appelées Karicon tckhos (Kapincv Tct/o?), Gytté, Lcris, Melitta et Arambys. Étant parti de là, il aniva au fleuve Lixus, dont les bords étaient habités par des peuples pasteurs ou les Lixytes, ((ui devin- rent les ;imis des Carthaginois. Au-dessus habitent, dit le périple, les Éthiopiens inhospitaliers («;£vot), dont le pays est plein de bètes féroces, entouré do grandes montagnes desiiuolles sort, disent-ils, lo Lixus, et (lue fré(iuentent des hommes d'une figure étnmge («X^oeouoc^oi), qui sont les Troglodiites (habitant les grottes et les cavernes). Les Lixytes disaient'qùe ces hommes vont plus vite à la course que des chevaux. Ayant pris chez ces Lixytes des inter- prètes, Hannon navigua pndant deux jours vers le soleil levant, et il trouva au fond d'un golfe une petite île où il fonda un établissement nommé Cerné, u Par là nous jugeâmes, ajoute-t-il, (lue notre navigation, depuis le détroit, était égale à celle (lue nous avions faite depuis Carlhage jus(iu"aux Colonnes. De Cerné, nous arrivâmes à une estuaire après avoir passé un grand fleuve nommé Chrémétès (le Sénégal) ; cet estuaire a trois îles plus grandes •lue Cerné. « Après douze autres jours de navigation le long de la mémo côte, qu'habitaient unique- ment des Ethiopiens qui no voulurent point entendre les Carthaginois, et dont les interprètes hxytes ignoraient eux-mêmes la langue, la flotte mouilla devant do grandes montagnes cou- ronnées d'arbres touffus. Le bois de ces arbres était odoriférant , veiné ou jaspé. Après deux jours encore de navigation, on entra dans un golfe de mer incommensurable (le golfe do Guinée) , lequel , des deux ciités , offrait une terre plate , d'où pendant la nuit les Carthaginois virent des feux qui se portaient do tous C(Més et qui changeaient do place, tant.M plus grands tantôt moins grands (sans doute les feux (lue les nègres ou Éthiopiens, .jui dorment le jour' allument la nuit lorsqu'ils se livrent à leurs danses aux flambeaux). Do là, après avoir fait do l'eau, on navigua pendant cin.i nouveaux jours jusqu'à un grand golfe que les inl(.rprètes do 1 expédition dirent s'api)eli r l Corne occidentale. Dans ce golfe était une grande île, et dans celte lie, un grand estuaire marin (h^rr, ïaXaa^o.Sr,î) . De cet estuaire s'élevait une autre île dans la.iuelle, étant descendus , nous ne vîmes, pendant le jour, rien que des forêts mais pendant la nuit, beaucoup de feux allumés, et nous entendîmes la voix des flûtes un im- mense tapage et un grand bruissement de cimbalcs et de tambours. La peur nous prit et les (levms nous ordonnèrent d-abandonner l'île. Ayant promptenient appareillé, on passa le long dun pays tout en feu qui exhalait un parfum d'oncens, et dos ruisseaux de fou (sans doute I" PARTI I', „ 18 OUI) ni-: DUS piiniATris. I\i ïl si if t dos laves volcanii|iies) coulaii'n* do collo imMo dans la nier. La terre, à cause de la chaleur, était insupportable. Pendant (|uatn! jours ou suivit celte côte, et, pendant la nuit, la terre était remplie do flammes. Au milieu était un feu très-élevé, plus p-and que les autres, et (lui semblait toucher les astres. Celte montagne s'a|)pelait le Char des Dieux {Omv oyrukv.). Il fallut encore trois jours de navigation le long do ces ruisseaux enflammés pour arriver à la Corne du Sud. « Dans le fond de co golfe était aussi uno île semblable à la première, (jui avait un lac, et, dans ce lac, était une autre île remplie û'/lomincs sauvages. En beaucoup plus grand nombre étaient les femmes , velues sitr tout le corps, que nos interprètes appelaient GoriUes, Nous les poursuivîmes, mais nous ne pûmes prendre les Hommes; tous nous échapjtèrent par leur grande agilité, étant crenuiobalos (c'ost-à-dire (jui grimpe sur les rochers les plus escarpés et les arbres les plus droits) et se défemlant en nous lançant des pierres. Nous no prîmes que trois femmes qui, mordant et déchirant ceux (jui les emmenaient, ne voulurent pas les suivre. On fut forcé de les tuer. Nous les écorcliAmes et nous portâmes les peaux à Cartilage; car nous ne naviguAmcs pas plus en avant, les vivres nous ayant manqué. » Le rapport d'IIainion fut déposé dans le temple de Saturne, à Carthage, et les peaux des Gorilles placées dans celui de Junon (Aslarté). Pline, qui (m parle, n'en mentionne que deux au lieu de trois, et il dit qu'on les a vues au même lieu jusipi'à la prise de Carthage, qui arriva 146 ans avant notre ère. Tant (|u'ils n'ont bien connu que le Chimpanzé, c'est à cette espèce que les naturalistes modernes ont attribué les Gorilles d'ilannon , et il semlile bien difficile, comme elles avaient tout le corps velu , d'y voir autre chose que des Singes plus ou moins semblables à ceux do cette même espèce. Cependant M. Savage, ainsi que nous le verrons, a donné au grand Pongo de Battel et do lîuffoii , (|u'oii avait jusiju'à lui confondu avec le Chimpanzé, le même nom de Gorille; et M. Dureau de la Malle, membn! do l'Institut de France, a admis que cette autre espèce Anthropomorphe était bien réellement le Gorille do l'amiral carthaginois. C'est cei]U0 je n'oserais affirmer, le récit d'ilannon pouvant s'ap|jli(|uer aussi bien ou même mieux au Chimpanzé qu'au Gorille de M. Savage. D'ailleurs, les deux Singes d'Afrique se rappro- client l'un et l'autre de l'Homme par leurs formes aussi bien que par leur intelligence, et comme ils habitent tous doux la même région, on resterait incertain, si la possibilité ([n'eu- rent les soldats carthaginois de prendre en vie trois de ces prétendues Femmes sauvages ne semblait indi(iuer que c'étaient plutôt des Chimpanzés (|ue des Gorilles de Savage. Ceux-ci sont tellement robustes (juc plusieurs Hommes n'en ,,. raient point venus à bout, même d'une seule femelle, et leur énorme corpulence eût certainement été mentionnée dans le récit de l'amiral. La limite extrême de co voyage des Carthaginois le long de la côte occidentale d'Afri(jU0 avait été fixée par les géographes du dix-huitième siècle au sixième degré de latitudes Nord , c'est-à-dire à la côte d'Or; d'autres géographes la reportèrent même en deçà du ving- tième, au cap Blanc , ou même au cap Bojador, l'ouvrage lui-même, par la repro- duction (ju'en a donnée Buffon dans son llisluirc mliivene (T. XiV, ]). M\ édition in-'i»). Cependant il confond à tort ce Singe avec rOrang-Oulau de l'Inde, lors(iu'il fijoute : Eral lue Sali/rus qmdriipes, ml iib huiimna specic qumn prw se fort vocaluv Indis Orang- Outan, Homo stjlcestrh, uli africanis Quojas morrou. Ce qui lève toute incertitude au sujet du Singe observé par ïulpius, c'est (lu'il le dit ongman'e de la cote d'Angole [ex Angola roMum). Toutefois, les détails recueillis parce medecni étaient encore insuffisants, et une espèce aussi intéressante par ses rapports avec la nôtre mentait d'être étudiée d'une manière plus complète (lu'on ne le fit alors. Ce n'est qu'à la fin du dix-septièmc siècle (lue des connaissances réellement satisfaisantes ont été recueillies au sujet du Chimpanzé. Un habile anatomiste anglais, nommé Tyson, ayant eu l'occasion d en (lisse(iuer un exemplaire jeune .(ui était mort en Angleterre, en fit le sujet d'une excel- lente monographie anatomi.,ue qui parut en 1699, sous \c Ûive iWinatomy of a Ptgm>j In résume dû a l'auteur lui-même donne une idée du soin .lu'il api.orta dans son travail, dans cquel une comparaison aussi exacte qu'on pouvait alors la faire est poursuivie entre le lygmee, c'est-à-dire le Chimpanzé, et notre propre espèce. Tyson le rapproche de l'Homme par quarante-huit particularités dont nous reproduirons l'indication dans la double intention detre agréable aux personnes (lui ont étudié l'anatomio humaine, et de rendre en même emps hommage au talent d'observation dont l'auteur y fait preuve. Nous avons conservé ordre et les termes employés par Tyson et IJuffon, en nous bornant à mettre entre paren- llieses quelques refioxions indispensables. Les analogies signalées par Tyson entre le Chimpanzé et l'Homme consistent : 1 En ce .lue le Chimpanzé a les poils des épaules dirigés en bas et ceux de l'avant-bras tant plus laige et plus aplatie «lue celle des espèces ordinaires; ^o j„„, ,, ^ ,„ ,,^^.^j, ,' ommn" les s' ' ""5 "? '"^"•"^' '^ '''^-^^^'^^'"" "^"^ '" '-•"'^ carti.aghieuse est m ô s"n4 Vo 0 '^^^^^ '"•! '" •'"'^^^■^' ""' ^«"^ P^l-'tionnellement plus gros que ceux cette exngeiation a He iorl souvent reproduite depuis Tyson), au lieu que les Singe, ne 20 onnnK drs primates. sont pas confornu^s h cotto fin; C" en co (lu'il n des fcssos plus fj;rossos (pio tous les autres Sinpros (mais ccimndanl liien moins fortes <]uo celles do l'Ilonuiie) ; 7" on co (pi'il a des mollets nux j/nnhos (ces mollets étant cependant moins p'os, et jiar conséiiuent formés par des mnsrios moins puissants ot moins liion disposés pour la station verticale (pie ceux des llonnnes , m(*mo les moins liien doués sous ce rapport, les nouv(!aux Hollandais, |>ar exemple); H*» en co que sa poitrine et ses épaules sont plus lar^'es ipic celles des Singes; 0" son talon, plus Ion;;; 10" en ce (lu'il a la membrane adipeuse placée, comme l'Homme, sous la |)eau; It" le [léritoine entier, et non percé ou allongé comme il l'est dans les Singes; 12" les intestins plus longs (pie dans les Singes; 13° le canal des intestins de différents diamètres, el non pas égal ou à pou près égal comme dans les Singes (co caractère et (piehiucs autres sont susceptibles do critit|U(') ; 11" en co (pio le cœcum a l'appendice vermiculairo, comme dans rilomme, et aussi en co ijue le commencement du ccMon n'est pas si prolongé (pi'il l'est dans les Singes; 15°onco ([ue l'insertion du conduit biliaire el du conduit pancréatique n'ont (ju'un seul orifice commun, au lieu que ces insertions sont à deux pouces de distance dans les (iuc^ions; l(i" en co (pie le ctjlon est plus long (]ue dans les Singes; 17° en co (pie le foie n'est pas divisé en lobes, comme chez eux, mais entier et d'une seule pièce; 18° en ce (pie les \aissoaux bdiaires sont les mc'^mes que dans l'Homme; 19" la rate, la mtime; 20' le pancréas, le même; 21° le nombre des lobes lu poumon , le mf-me ; 22» le péricarde attaché au diaphragme, comme dans l'Homme, et non pas comme il l'est dans les Guenons et autres Singes analogues; 23' le ccino du cœur plus émoussé que dans les autres Singes ; 24° eu ce (ju'il n'a pas d'aba- joues ou poches au bas dt;> jouos, comme les (îuenons, etc. ; 25" en co (pi'il a le cerv(!au beaucoup plus grand que ne l'ont ces Singes, et, dans toutes ses parties, exactement conformé comme le cerveau do l'Homme (nous verrons (ju'il y a cncoro ici exagération, quoi(iue le cor- veau du Chimpanzé et surtout celui de l'Orang soit bien supérieur, dans sa conforr.i.'ition , à celui des Singes ordinaires et (juo sa masse soit également bien plus grande) ; 26° le crtine, plus arrondi et du double plus grand (]ae dans les (iuenons; 27° toutes les sutures du crùne sem- blables à colles de l'Homme ; les os appelés ossa trlquclra woriiiinna (os wormiens) se trou- vant dans la suture lambdoïde, ce ([ui n'est i)as dans l(>s (iuenons; 28° il a l'os cribriformo (la lame criblée do l'etbmoïde) et le crisla Ualli , ce (luo les (iuenons no présentent pas ; 29° la selle, sella cquina, comme dans l'Homme, au lieu quo dans les Singes cette partie est plus élevée et plus proéminente ; SO» lo processus ptérygoïdien , comme dans l'Homme ; 31° les os des tempes et les os appelés ossti brcgmalis (les os iiariétaux) , comme dans l'Honunc; ; cos os sont d'une forme différente dans les (lueuons, etc. ; 32° l'os zyg()mati(iue petit, linuiis quo chez ces derniers il est grand; 33° les dents plus semblables à celles do l'Homme qu'à celles des autres Singes, surtout les canines (son cxcmiilairo était jeune) el les molaires; 34° les a[)ophyses transverses des vertèbres du cou, les sixième el septième vertèbres, res- semblant plus à l'Homme; 35° les vertèbres du cmi ne sont pas [lercées, comme dans les Singes , [lour laisser passer les nerfs; elles sont [)leines el sans trou dans le (liiimpanzé comme dans l'Homme; 36° les vertèbres du dos et leurs apophyses sont comme dans l'Homme, el, dans les vertèbres du bas, il n'y a ([ue deux apo[)liyses inférieures, tandis ipi'il y on n (luatre dans les Singes; 37° il n'y a que (pialre lombaires, el dans l'Homme cin(| ; 38° les Singes ont six ou sept vertèbres lombaires; 39° l'os sacrum est com|)osé do cinci vertèbres, comme (hms l'Homme (M.>l. Owen, de Ulainville el Duvornoy n'en comptent, avec raison, (pie (juatre) ; les Sing(!s n'en ont habituellement (juo trois; 40° lo coccys n'a (pie quatre os, comme dans l'Homme, el ces os ne sont pas troués, au lieu ipie dans les Singes ordinaires, et, en par- ticulier, les Guenons, il est composé d'un plus grand nombre d'os, et ces os sont troués (en partie pour le passage de la moelle) ; 41° il n'y a que sefit vraies C(itos, et les extrémités des fausses C(jtes sont cartilagineuses, cl les côtes sont arlicul(''es au corps des vertèbres ; dans les Guenons, il y a huit paires de vraies côtes, el les extrémités d(>s fausses côtes sont osseuses, et hnir arliculation =e trouve placée dan? le- interstices enlie le,-- verlèbies; M" fns du ster- FAMlLLIi DES SINCES. 21 Inns los jiulrcs il il (les mollets Kir dos iiiiisclus oniniL's , mhwo iplc) ; 8" (Ml l'o loii, |ilus l(tii>,'; poau; 11" lo s iiiti'sliiis plus t'1 11011 pas ("^i\\ mt susc('[ilihlos tniis riloiniiK;, iiiis les Siiiffcis ; l'un seul orifice ueuons; Ifi" eu . [las (Jivisù en ssoaux liilinires niôinc; 21" lo ii^'mo, cornnio ,'es anald^riios ; n'a pas d'aba- il a lo cei'V(!au ment conformé i)uoi(iHo le cor- inforination , à ° lo criino, plus (lu crùno som- niens) so trou- 'os cribriforino ix'scnlciil pas ; cotte partie est ommo ; 31° les ans rilonime ; 10 petit , tandis l'Homme (]u'à les molaires ; vcrt(:^l)rcs , res- )miiio dans les n|)anzé comme l'Homme, et, i y on a (jualre les Sinfjes ont S comme dans , (pie (|ualro) ; i, comme dans 3s, (>l , on pnr- ont tron(5s (en cxtrt'mil(!'S dos ibros; dans les sont osseuses, •"• l'os du ster- num osl lai'Ro, comme dans l'IIommo (dans lo (iorillo, dans l'Orang-Outan et dans los Gib- bons), et non pas («troit comme dans les (Juenons (et los autres Sinyos cpii ressemblent da- vantage aux Carnassiers sous ce rapport) ; Ali" l'os do la cuisse, soit dans son articulation, soit h tous autres (îgrards, est (plus) semblable h celui do l'Homme ; W la rotule est rondo Pi non pas lon^'uo ; .I;}" lo talon, lo tarse et lo m(:'tatarso sont comme ceux de l'Homme; 40» le doi^ft du milieu, dans lo |>ie(l, n'ost pas si long (pi'il l'est dans les Siiig(js; 47" les musvAos oùlù/uits inferior capilis, pi/rifoniiis, cl (ùceps fvmoris (biceps fiimoral), sont sem- lilables dans le (;iiimpanz(5 et dans l'Homme, tandis (lu-ils sont différents dans les Guenons et autres Singes. ^ Quoiipi'il soit facile do faire aujourd'hui (piel(pios modincations à ce travail do Tyson , il n'est fias moins remanpiablo , surtout si l'on tient compte do l'époiiuo, déjà ancienne, à la(iuel!o son auteur l'a (lubliée et du peu de progrd'S (pie ranatomie coiiparée avait encore faits. ^ Les particularités par les(pielles le Cliimpaiizé j.arait à l'anatomiste anglais s'éloigner do l'Homme jiour ressembler aux Singes, principalement aux Guenons et nur. Maca(iues, qui étaient alors les mieux connus, méritent aussi d'être rappelées, la plupart étant d'uno exactitude scrupuleuse, nous ne changerons rien à la traduction donnée par Hiiffou do cette partie do l'ouvrage do Tyson. Nous nous bornerons à rappeler (jue ce dernier auteur ne connaissait aiiatomi(iuoment aucune autre espèce de Singes Antliropomori)hes. Voici l'énonciS de ces différences (jue l'organisation du Chimpanzé montre par rapi.ort à l'Hommo, et qui tendent, suivant Tyson, à lo rapprocher des Singes ordinaires. Elles consistent : lo Jin ce que le pouco de cette espèce de Mam- mifère est plus petit à proportion (juo celui de l'Homme , (juoiquo cependant il soit plus gros quo celui des autres Singes; 2° en ce que la paume de la main est plus longue et plus droite (pio dans l'Homme; 3°ildiffèrode l'Honnne et approche des Singes par la longueur des doigts des pieds ; 4" il diffère do l'Hommo en co (pi'il a lo gros doigt des pieds éloigné, à jieu près comme un pouce, étant plutôt quadrumane, comme les autres Singes , que (|uadrupèdo (ou bimano); 5" en ce (pi'il a les cuisses plus courtes (jue l'Homme ; C" les bras plus longs ; 7» en co qu'il n'a pas les bourses pendantes; 8" l'épiploon plus ample (pie l'Homme; 9" la vésicule du fi(,'l longue et [ilus étroite; 10» les reins plus ronds que l'Homme, et les uretères différents; 1 1» la vessie plus longue ; 12» en ce .,,,'11 n'a point de frein au prépuce; 13» les os do l'orbite de l'œil trop onfonc(-s: 14» en ce (|u'il n'a ikis les deux cavités au-dessous do la selle turci(]up , comme dans l'Homme; 15» en ce (luo les i.ro cossus iiiastoide et styloïdo sont très-petits et i-rosquo nuls; 16» on ce qu'il a les os du ne/ plats ; 1/» Il diffère de l'Homme, en ce (]ue les vertèbres du cou sont courtes, comme dans les Singes, plates devant et non pas rondes, et (p,e leurs apophyses épineuses ne sont pas comme dans l'Homme; 18o .mi ce .pi'il n'y a point d'apophvse épineuse dans la CH^T1M^■^É, innin niiléricirc, 1/2 ili' t'ranil. nul. C II I M r t \ 7. i; , miiin poslcricure, l/i lit' gnrail. rnt. fonriiiui: M OHIUIK DKS Pni MATES. prcini^ro vcrlébro du cou ; 19'> il diffnro do rHoiiiinc on co (ju'il a trcizo côlcs de cIijkiup cAlé f't ({m rilommc ii'fMi a <|U(! dou/o; 20" on co qno los os des ilos sont parfiiilonicnt sondilablos à ceux des bin^'c^s, étant plus longs, plus élroils cl moins concavos i|ue dans riluninio; 21" jI diffère do l'Iloinmo en co quo los muscles suivants so trouvent dans lo corps humain ot minw quent dans lo Chimpanzé, savoir : orcipitnlos , fvoninles , dilataloreu ahiriiin nasi siu éleva' (ores hibri supcrioris , inler.spindles colli, glulwi ininiiiii, rjkimir tliyiloriim pedin , brevis et transversulis pedh; 22" les muscles, (|ui no paraissent pas so trouver dons lo Chimpanzé, et qui se trouvent (luelipiefois dans l'Homme, sont ceux (ju'on a]ipelle pi/rdiniddlin ; euro iniis- ciiliisn i/ii(idrala; le long tendon ot le corps charnu du muscle paiman'o; les muscles rt//o//t'«s et retrahens mirlculartim ; 23" les muscles élévateurs des clavicules sont cou^.no dans los Singes et non comme dans l'Homme; 24» les muscles, i)ar lesquels le Chinqianzé ressemljlo aussi aux Singes et diffère do l'Homme, sont los suivants : loiifjiis colli, peclontlin , Inlinniium dortti , (jlnlœus iiuixiiims et iiwdius , psods mdijnm olpdrrun, ilidciis inlerims , et f/ddcrone- niius hitermis ; 25" il diffère encore do l'ilomnio pur la forme des muscles deltoïde , pronalor Vddil tores et cjclcnsor polliris breiùs. En 17-10, on ht voir dans Paris un jeune Chimpanzé, le même (jui fut ohservé par Buffon, et i\m, étant mort l'année suivante, à Londres, no put être complètement anatomisé par Daubenton. Ce Singe avait été pris en Afrique. Ktant debout, il avait deux pieds quatre ou cini| pouces do hauteur, depuis lo talon jusqu'au sommet de la tète. Il était plus grand que celui qui a été décrit par Tyson sous lo nom do /'/, visiter, se promener gravement avec eux ci commo do compagnie; je I ai vu s'asseoir à table, déployer sa serviette, s'en essuyer les lèvres, se servir de la cuiller et de la fourcliette p..ur porter à sa bouche, verser lui-môme sa boisson .lans son verre lo elmqner lors-pi'il y était invité, aller prendre une lasso et une soucoupe, l'apporter sur la taille, y mettre du sucre, y verser du (lié, le laisser refroidir pour le boire, et tout cela sans autre instigation .pie les signes „n la |win.le de s„n maître, et souvent do lui-même Jl ne faisande mal à personne, s'a,.procliait mômo avec circonspection, et se présentait comme |>our deman.ler des caresses; il aimait luv.digiensoment les bonbons; tout lo mond,. lui en donnait; et comme il avait une toux fréquente et la poitrine alta.,uée, c<.tte grande quantité de choses sucrées contribua sans doute à abréger sa vie; il ne vécut à Paris qu'un été et mourut •hiv.T suivant à Londres. Jl mangeait pres.p.o de tout, seulement il préférait les .•mts m irs et secs à tons les antres aliments; il buvait .lu vin, mais en petite quantité et I" laissait volontiers pour du lait, du thé ou d'autres li.pieurs douces ,, Alall.eunM,sement l'intelligence de l'écrivam va souvent au d.-là de la valeur psyci.ologùn.e d.>s détails qu 11 rapporte. C'est ce qui est fréquenuiient arrivé dans les récits qu'on a donnés V 11". l'T "" '^"""""'- ^'' ■^'""r«P«"'"n.l.os sont pour ainsi dire un achendnement ^els Id nature humaine, mais on les assimilerait à tort aux Hommes eux-mêmes L'anniV- nation exacte des manifestations intellectuelles des Animaux qui «voisinent l'Homme pa leur s ructure ou qu. sont organisés pour le seconder par la domestication, offre les plus grandes ÏIE î-éel'ir. "''' "" ^'" ^''""•■"'^"«''""' »" "° »'"'J« P«s à exagérer singulièrement leur Les lignes suivantes, que J'emprunte à de la Brosse {Voya(,o à la càlo U)ic; nous en donnons au 7'' la liuMiro en re^'ard de celte pa>,'e ; le jeune niAle reiju dans le mciiie établissement à la lin do 1818 et dont nous reproduisons au 7'' la li^'iin! assise; et eiitln celui qui s'y trouve actuellement, et i)Our le(|uel le |»ul»lic parait avoir décidémont uceoplo la déuoiiiination iVItuiiiiiic des buis. Nous avons placé la (i^Mire de ce dernier au coine- iiKMicment de cet article. In individu plus jeune dont la poaii est montée au Musée de Lyon, mourut dans cette ville en (8."i.'}. On pourrait en citer d'autres encore, et il est iiroliable (|U0 le nombre en sera bientôt rendu jdus considé-rablo par la fré(pienco des coiiimunications tpii existent maintenant entre plusieurs de nos ports de mer et le (labon. Celles que l'Angleterre entretient aveo co [tays sont jikis nombreuses encore, et le riciio jardiu zoolojjiiiuo de Londres, eu particulier , a reçu plusieurs individus vivants do l'espèce qui nous occupe ici. Il en Csl éiialement v<'iiii en Hollande, el M. Vrolicli, savant anulo- iniste de ce pays, a publié, au sujet du Chimpanzé, un travail fort esliiiié, M. Hroderip a fait connaître, on 1835, ses observations sur un jeune Chim[)anzé (pii vivait alors à Londres. Voici comment il s'exprime ù cet égard : « L'intéressniil Aniinal dont je vais essayer de décrire les mœurs à l'état de captivité, a été apporté ù Miislol, dans l'au- tomne do celle année, par lo capitaine Wood, qui se l'est procuré sur la côte de riambie. Les naturels (pii le lui ont vendu ont prétendu qu'il venait de riiilérieur du pays, d'une distance de cent vingt mille, et qu'il n'était pas Agé de plus d'un an. La mère, «jui était avec lui, suivant leur rapport, avait quatre pieds et demi de liau- teur, et ce n'est (ju'après l'avoir tuée qu'ils ont pu jEtsE CMi».r».iK de M. urocUrip. s'cmparcr du jeune Animal. Ceux qui ont vu notre Chimpanzé pourront se rappeler la description, si pénible à lire, qu'a faite le 1). Ab(4 du meurtre d'un Orang-Outan do Sumatra, surtout quand il peint les gestes ' |)OUV(Mll plus vc (Idit pn'siilor i prmiiit'is Aiii- (lii rorvoiiu do ili> l'iiit(>lli^'uii('u iicoi'diinro nvi'C xpliiHic l'iiili'ri^t lus Aiiiniaiix et \liiiiiiuift''ies, et les, rmil liciiii- iti;2U(N (tu Idii^' ris, (lii 011 (I pli (iiis : la rcini-llo , <•! ipi'on nppo- uiinc mi\l(' l'oi.'U la liKiiro assise; k-oir (lécidi'inoiil L'i'iiiiT au coiiuî- Uus('i' (le l-ynn, st pi'()l)• îqirès ^]. Owou, Il ^ 26 OnDRR DKS PRIMATES. il en serait île m'orne du Trof/lndyle Tschégo, dont M. Duvornoy a donné l'indication dans les Complos rendus (h V Académie des sriciicos pour l'annôo 1853, et qui ropose sur l'examen du squelette ysiquc accompagne un naturel si viol.nit. Ce (;orille, .jui fut apporté à M. Franquet aussitôt après -m'on l'eul tué, avait 1 mèiro 67 .entimètres de hauteur: O.Tôde .MrconférPnrr, au col; l,.j,, a |;, poiiime, et 2.18 deiiveramv. 28 ORDRE DKS PRIMATES. Il llil ■J !i est presque ontiôrement clo couleur noiro, si co n'est sur le front, qui est brun rous- sâtre, et à la région des aisselles, dont les poils sont gris , ainsi que ceux dos aines et d'une partie dos cuisses à leur face interne. Les poils do l'avant-bras sont dirigés de bas on haut , comme chez l'IIommo, l'Orang et le Chimpanzé; ceux du dos sont plus rares quo ceux des membres et de la face antérieure du corps, et, do plus, ils ont été en partie usés pendant la vio de l'Animal , qui frottait sans doute son dos contre les arbres ou leurs branches lors- qu'il traversait des endroits boisés. Uno des planches de notre ouvrage représente ce (iorillo au 14". A côté de lui, et sur la môme planche , est un jeune sujet de la mémo espèce qui a été donné par M. lo capitaine Penaud. Celui-ci, comme tous les autres Singes pris jeunes , devait iHre beaucoup plus traitable que l'adulte. Ses narines sont moins fortes, ses lèvres moins épaisses et sa tète moins allongée. Il ressemble , sous certains rapports , h un jeune Cynocéphale. Ce Gorille a la tôto I)lus rousse que le sujet adulte , et les poils de sou corfis ont uno teinte un peu grisâtre. Il a été possible de préparer non-seulement la peau du Gorille mile, mais aussi son squelette. Cette belle pièce , jointe à un squelette de femelle dû aux soins do M. Gautier-Laboulaye, et déjà figuré par M. de Blainvillo dans son Oslûographie , ainsi qu'à dos crânes également déposés au .Mu- séum , représente suffisamment , dans la première collection zoo- logique de la France, l'espèce remarquable , à tant d'égards , sur laquelle M. Savage appela, en 1847, l'attention des natura- listes. Ce savant rapporte dans son Mémoire quo les naturels de la côte occidentale d'Afrique lui ont appris que, plusieurs années avant son siîjour au Gabon, un capitaine français, qui n'est jamais retourné dans sa patrie, s'était procuré un jeune Gorille. Tout ce que nous venons do rapporter sur l'analogie de structure qui existe entre le Gorille et l'espèce humaine fera très-aisément comprendre lo soin que les anatomistes ont ai)porté à l'étudo de ce Singe, auijuel plusieurs publications importantes ont déjà été consacrées. MM. Owen et Duvernoy s'en sont surtout occupés sous ce rapport. Nous avons cherché , de notre côté , à satisfaire la légitime curiosité des personnes qui veulent étudier l'organisation des Animaux dans ce qu'elle a do commun avec celle de l'Homme , et nous avons consacré plusieurs figures do la partie anatomique de notre livre à représenter le s(iuelette du Gorille mâle, et son système dentaire vu dans ses principaux détails. Ces figures ont été faites comparativement avec celles de l'Homme et des principaux Singes (jui méritent le mieux, avec lo Gorille , la dénomination d'Anthropomorphes. Un autre intérêt se rattachait à l'examen du Singe Gorille. Comme on n'en possédait aucun débris dans les collections, les naturalistes avaient perdu la notion de l'Animal lui-même, et ce que les voyageurs du dix-septième et du dix-liuilièmo siècle en avaient dit avait été attribué au Chimpanzé adulte. Cependant on va voir, par les citations suivantes, que le Gorille avait été très-clairement indi(|ué avant que ses dépouilles fussent parvenues en Europe. André Battel, déjà cité par lîuffon, qui avait visité la côte occidentale d'Afrique, en 1625, distinguait do r0rang-0utan,50us le nom de Pongn, un Singe plu» grand que l'/;"/port6 été consacrées. 5ns chercbé , de îi" l'organisation avons consacré ilette du Gorille i ont été faites iteut le mieux, Possédait aucun imal lui-même, mt dit avait été vantes , que le lues en Europe, ique, en 162), l'E/iJuco qui est il i I i d du Gabon. fi 1^ ^ .?> 0: :\ :w', !(&■ '^^ !R< IS? fc fci'S^F^ .^' « ».OVv\\,\.V. Vw,.vA\« du Gabon i\VUlV (ili' 1,1 l'dllccliiiii (In MiisiMiiii ili' I', FAMILLE DK8 SINGES. 20 lul-ml^mo lo Jocko ,|o Huffoii «t h Chimimn/é .los autours nctuols. Il nssumit riuo co Poi.ro est cominun.'n.cmt ,lo la Imutour .1. l'Honun... mais .i»o mn corps .,sl ,.|„s gro. ol fait ù pn. pr.^s l"" ''"" "' *'"'"'"" •''"» """'""' "r.linairo, co .|ui couvicnt très-l.iou au (iorillo. -, 1 ji-ii, la face con.m.» l'Mo.nn.o, les yeux eufonccs. ,lo lon«s chovcux aux c.Hcs do la m^^: lo visaRo nu et sans |m.iIs aussi l.ieu .,u., les oreillos ot les n.aius; lo corps l,W,'.remont velu el no .iffereKuero,oll,o,„,ne ù re.M.!rieur ,,„o par los jau.hes, parce qu'il u'a .,ue peu ou point L. io!jn,rs,T. IV. p. 371), visita après Battel les eûtes occidentales |l.' Afrique; d y signale .lo mémo l'existence .i'un Singe haut do cinq pieds, que, suivant lui, los ortugais appelaient cl Saloayo, ou le Sauvage ot les Nègres Qmja vnrnu. ., Il a , nu dire .le Johson lo corps, la lèto ot los hras ,1'uno grosseur oxtraor.linairo. Sans é.lucation il ost SI n.echant ot si f„rt .,u'il atla.pio un llomm.,, le reaverse, lui arrache los youx ou' lo blesse .langoreusemenl... Lo même auteur ajoute, mais sans doute aussi on exagérant un pou la vmté, qu'on peut lui apprendre à porter .le l'eau .lans un bassin .p.'il place sur sa t. te, ot à rendre .l'autres services. |{„ffon a pensé .,uo le Pongo n'était qu'un ûgo plus avance dune même espèce ayant pour jeune son Jocko ou Chimpan«', , ot apr.\s avoir ..'tabh, comme également possible « ,,uo le Jocko soit une variété constante, c'esl-à-.liro une race beaucoup plus p.^tilo .|ue colle .lu Pongo », il a persisté ù croire «m'ils sont .lo la nu me espèce, se fon.lant ou cola sur co .,uo la gran.leur était le seul caractère bien n.ar,,ué qu'.l connût alors pour les séparer l'un de l'autre. Tout ce quo nous avons d pr..c emment montre bien clairement .pie Buffon a été mal inspiré ot que .les caractères mtontestablos, très ac.Uîs à saisir ot .iont la valeur peut m.^me être regardée comme générique, sépa,,,nt le Pongo .le llattel .lu Jocko ou (;himpan..é. D'après M. Wilson, ,,ue nous avons d Jà cit.. ce nom do Pongo, quo Wurmb, E. (Jooffroy-Saint-Ililaire, (i. Guvier et Lacépède ont plus tan n,.phque à l'Orang a.lulle, vient .lo Mpongire qui est le nom do la tribu nef.ro et pa suite ,1., la région .,ui s'et.ui.l aux bords du Gabon, près de son omboucliure. L'aspect do c It contrée est .m.lulé et montagneux ; elle est bien arrosée par des rivières et des ruisseaux ot elle aboiule en fruits in.ligènes. Des vaisseaux oxp.;diés .le différentes parties do l'Europe ot clo 1 Am..n.,ue remoiil..nt le lleuve pour faire lo commerce .le l'ivoiro, .le l'ébèno et .les bois n- S ' '' ." ' ?" " "" '"""• ^''' "^■"^'•"'^ '« «-^^""'«"l extrêmement. Ses allures no sont pas - n : H ' T '" ?'."" •"': " '" ""'* J"""'*'^ ^"" •^"'•P^ ^'••"' «"«""^e ''"omme, ot d'ailleurs nn .m ;' '^'^"'"'"•^■y ^'' ""'""'' proportions «"*'- nue ceux .lu en S'il' « s^rbras" '"' """" """"^' '' ""^ ^"^°"' ^"'^"^""^ -" --- ^^ps Ch!minli?fn ''™"' ,'" TT' "''""'^ ^"* "° '""' P"^ ^' nombreuses que celles des hamê .' ^^'^^«.«"•^•^"••daient à dire qu'il n'y a .,u'un seul mâle a.iulto pour M S V " u, :; T ,7 :T '''■' "•'""' ^''''"""'' '"•-"^'"'' ^•"'f ''« •» communauté. ZZu^T r ' "'" '" ''"'""'" ""'• '^'^ ''^^""'''-^ ''' ''^^ Animaux : histoires •i»' '"" "^' '"PI-, l.r, par u. v.na„.„rs et .p.o tan. do livres on, répétées. Elles s'appliquaien, N fS 30 oudhk dks phi m aies. surtout nu Cliimpiiuzt' (1), ce (jui, d'après les renseignements pris par M. Savayc, est encore plus ul)surilo, et, suivant lui, elles ont probablement pour origine de merveilleux récits faits par les naturels à de créduUis marchands. Les liabitalious des (iorilles , si Ton i)eut se servir de ce mot , ra|)pellent celles des Chim- panzés, et consistent seulement en (pielques bAtons et rameaux garnis de feuilhis, soutenus par les fourches et les branches des arbrcîs. Elles ne les abritent |ias remier, il pousse un liurlement terrible, dont la forêt retentit au loin, et ipii |ieut se r(Midr(* par KIui-hIiI /iha-ohl prolongé et aigu. Ses énormes niiïchoires s'ouvrent largement à ciwKiue expiration; sa lèvre inférieure pond sur lo menloi'.; la crèle velue de ses sourcils et son cuir chevelu si; contrac- tent au-dessus de ses jeux , ce (pii lui doiuK! une physionomie d'une incroyable férocité-. Les femelles et les jeunes disparaissent à ce premier bruit; alors il s'approche de son ennemi dans un état de fureur extrême, et en répiHant avec rapidité ses cris terribles, l^o chasseur attend son ajiproche en tenant son fusil en joue; s'il n'est pas sfir de sou coup, il laisse l'Animal empoigner le canon, et, au moment oii il le porto à sa bouche (connue c'est son habitude) . il fait feu; si U', coup ne part pas, le canon du fusil est, dit-on, brisé entre les dents du Gorille, et cette rencontre devient fatale pour le malheureux chasseur. (JEMIK OHAi\(i {Siiiiia, de (luehpuis auteurs ; P<)iif/(i,iU^ Lacépède). Ce genre remar!! m iliins liiilfon, liinii' \iV, |iii;;t' ."iO: •■ n;iniir('i', Frojjfi' cl d'iiiÉlrcs v(iy:in(iirs nssiiri'iil ([n'ils riili-- veni (11' |ii'lilos (illcs do iiuif imi dix mis, ((n'ds les riiiiini'lcni ;iii di'~>us drs ailiriN cl iproii a iiidli' |i(iiics .1 k'S K'iir dlcr. Nous |ii)uvnns iijinili'i' il tous ci's lùiioigiiai;!'-, ci'liii do M, de la lirossc, i|iii a i'.mi son voya^;!» à la ('lili' d'AïKMilc vn IT"8, <•< don! nii ihius a iiiiiuiiiiii.(|U('' l'cNUMil. Ci- vDvaiîoiii' assiii'o i|ii(' les Oianns- Oiilans, ijn'd a|i|iilli- Qui:, iic^t'x , Ii'hIihiI de iir|ii(>ildio des iir^iicv-iN ; i|n'jl> les t-'ardi'ilt avi'r eux pniir on jouir; ipi'iU |r- iimii ri- ri',1 ;h'. |i;i ii a .l'ai i "iiiiii . dl d. .1 !.(!«.iiiLin. une m'ijif-^rP qui l'Iai! rcitiM' Imif, ;!»= avfr ors animaux. » 1" Partie, page 32. 'Ml 0\\.V^G-0\)W^ \\>VL\V, VV n\<.\fi \vuv\\\\i\\N , \/"i A{, (^\\\A\4ç,uv , de Bornéo. > ïl J ''1 î yi II: il \iM i ■ ... ipy»^ FAMILLE DKS SI\(iES. 31 leur squelette se rapproche do colui , dont la taille, le visase, les l)ras et les autres menil.res du corps sont si semblables aux nôtres, ipi-à la parole près on aurait bien jeter entièrement, mais atl,.i„lre que le téinoigna'^e uniforme de plusieurs voyageurs nous éclaircisse plus p;irti(;ulièrenient sur (w;lte rareté. » Allamand, naturaliste liollan.lais, (|ui a publié à La Haye uiu; édition de l'Ifistuire nalurelle de Buffon , eut, l'un des premiers eu Europe, la bonne fortune de recevoir des reiisei-nomen's nouveaux sur TOrang-Outan. In niéd.icin, nommé Heliaii, .pii résidait à Batavia, l'un des points occupés i)ar les Hollandais dans les îles de la Sonde, lui adressa, en 1770, la lettre suivante qui a été reproduite dans les SiippUhmnts de Buffon : (( J'ai été extrêmement surju-is que l'Homme-Sauvage, qu'on nomme en malais Ormig^ OuUnuj, ne se trouve point dans votn; académie; c'est une pièce qui doit faire l'oivr-nient de tous les cabinets .n.istoire natunslle. M. I»allaviciiii, .pii a été ici sabaadhnar, en a mnené deux en vie, màlc et femelle, lorsqu'il partit pour l'Europe eu 1759; ils étaient de grandeur humaine , et faisaient précisément tous les mouvemenls que font les Hommes, surtout avec les mains, dont ils se servaient comme nous. La femelle avait des mamelles précisément comme celles .l'une femme, rpioique plus pen.lantes ; la poitrine et le ventre étaient sans poils, mais d'une peau fort dure et ridée. Ils étaient tous les deux fort honteux (|uan.l on les fixait trop. Alors la femelle se jetait dans les bras du niAle et se cacluut la ligure dans soa sein, ce «lui faisait un spectacle véritablement touchant. C'est C(î .juc j'ai vu de mes propr-s yeux. Ils ne parlent point, mais ils ont un cri semblable a celui d-'s Singes, avec les.niels ils ont le plus d'analogie |,ar rapport à la manière .le vivre, ne mangeant .pie .les fruits des racines, .les herbages, et habitant sur .les arbres, .lans les bois Ic-s moins fréqu.Mités s'i ces Animaux ne faisaient i.as une ra.'c à part .pii se p.-rpétue on pourrait les nommer des monsires .le la nalun> humaine. Le nom Û'ilowuws-Sauiagvs, .pron l,>ur .lonne, leur vient des rapports .pi'ils ont .'xtérieur ...eut avec l'Homme, surtout .lans l.nirs m..uveineiits et dans une façon de penser .[ui l.'ur est sôivinent particulière, et .pi'on ne remarque point d'ans le:; autres Animaux; car .Tlle-ci est toute .lilïé.rente .le cet instinct plus ou m,.ins .léveloppé quon voil ,lans les Animaux en général. Ce serait mi speeta.^le bien curieux si Ion p„uvai[ observer .-.es Hommes-Sauvages .lans les bois, sans en être apeivu, et si l'on .'.lail témoin de leurs occupations .loniesli.p.es. Je .lis Uomm.^ sauvages p.,ur me .'.onformer à Tusa-o • car cette deuominati.m n'est point de mon goAt, par.;e qu'elle présente .l'abord une idée analogue aux sauvages des terres inconnues aux.piels ces Animaux ne doivent point être compares.... C'est dans l'île de Bornéo qu'il y en a le plus, et d'oii l'on nous envoie la plupart de ceux (juc l'on voit ici de temps en temps. » Dans le tome VH des Suppl-'^ments à V Histoire mlnrellc .le Buffon , qui ont été publiés en 178.), par Lacepè.le, il est .loiiné une figure M jeune Orang. Le mot Orang-Ontan reste pour ce naturaliste une .léa.unination commune aux Singes anlhropomorphes de l'Aln.,ue..t de 1 Archipel indien (l). Quel.iues citi-tions emprunté..s au texte lui-même feront voir que (I) Quoiqu'on ait souvont érrit le mot 0»/a« ave- „„ n iOrann-Outam) , i! ,,« ,!oit .0. m recevoir OrOin i.i^inlie sauvuiiem vivant dans/,',* Dois; Ontany veut di.c débiteur. I"' l'AnTIE, iJM if „ (1 34 OIIDMK l)i:s l>IUM\TKS. IJuffon n't5t('nl pas eacure parvenu à ilohroiiilUM- coinpIi'lciniMit la synonymie de cetlo espèce d'avec celle du Cliinipnn/i! cl nir-nie du ^n'and Sin;,^e do Hallel. (( Nous avons reconnu, dit-il, (|u'il existe réellemnnl , et au moins, doux espèces bien dis- tinctes de ces Aidmanx : la première, à laipiisile, d'après Itallcl , nous avons donné le nom ûct Pongo (c'est aujourd'hui li; (iorille) , et ipii (ssl liicn plus grande que la seconde, ipieiious avons nommée Jocko , d'après h; même voyageur (c'(!st le vrai Chimpanzé) Le Singe. que j'avais vu vivant, et auquel j'avais cru de\oir donner le nom de Jocko, était un jeune Pon;jo (non, c'était bien le jeune du Jocko, c'est-à-dire du Clnm|)anzé; il est encore conservé dans les galeries du Muséum) Afais ayant regu depuis des grandes [iides un Orang- Oulan bien différent du Pongo (c'est un véritable Orang-Oulan ), et auquel nous avons reconnu tous les caractères (|ue les voyageurs donnent au Jocko, nous pouvons assurer iiue CCS deux dénominalions de ]*ongo et Jock(t apparlieiuient à des espèces réellement différentes, et qui, indépendamment do bi grandeur, ont encore des caractères qui les distinguent. » C'est au célèbre anatomiste hollandais Camper que la science doit les premiers renseigne- ments exacts sur i'anatomie de l'Orang-Outan. Ayant dissé(|ué [>lusi(nirs individus d(! cette espèce ijui lui avaient été expédiés par ses correspondants, il publia de nombreux détails à leur égard , et plusieurs des plaiiclies de son Atlas leur sont également consacrées. Voici quelques-unes de ses observations sur les viscères : « Eu ouvrant le ventre, je trouvai, au iiremier couj) d'oMl, beaucoup de rapports entre les intestins et les viscères du cet Animal et C(!ux de l'Ilonmie; mais, après un examen plus attentif, je découvris ipi'il y avait, à plusieurs égards, une fort grande différence. Le foie, qui est très-grand relativement à la taille de l'Animal, se trouvait, en grande f)artie, du côté droit , mais il occupait cepeiulaut aussi une place; assez considérable à gaudie, ainsi que cela a lieu dans [)resqHe tous les Singes. Il ressemblait au foie du (iihbon dont Daubenlon nous a donné lu robabl(Mpio cotte manière do fuir a pu fournir matière à tous ces contes exagérés relatifs aux projectiles (jue les Orangs lanceraient contre ceux (|ui les attaquent; ce qui est complètement faux , les grosses branches (}u'ils cassent dans leur furie échappant aussitôt do leurs mains et tombant à terre. Cola est bien connu dos chasseurs do Daiaks, et ceux (|ue M. Muller avait sous ses ordres (l'un avait tué sept de ces Animaux et l'autre trois) assuraient quo l'Homme no court aucun danger dans cotte attacjue. L'Orang-Outan ne montre pas les remièrp articuintion du ,\n\gi indicateur. Lo pclago était KÔnônilomoiil d'un i.ruii rou^'o, passant nu l.mn fotinî en quH(|uos piidroils, m ou rougo vif PU d'autres. Partout lo poil était Irùs-ionj? un dessus, surtout sur le dos, où l'i formait une Wano plus épaiss») ot plus fournie. La note r-Nlig,'.,! par M. Clark sur l'Oran- OiKan, tué à Sumatra par ^]^\. Cravfiiiunnn , a |.ani dans l(« t. xv dos Ikcherclws asitiliquon. Ouoi.pip les .|.;iails (pi'dle ex[)os..- se rapportent plutôt aux earactères f,'énéii,pies (j(, l'Animal (pii a fait Ir sujet de son ohsorvation qu'à sos vérilal.los particularités spécificiuos, et (pie l'Animal fiU dépouillé avai't (pi'il ne le vît, quel- ques auteurs y ont vu l'indication d'une espèce ilistincto do l'espèe,! ordinaire, à la(|uello ils ont donné le nom do Simia Afjolii. Nous rappellerons plus loin (pie diverses autres es[M!Cos ont encore été sif,Mialées dans co «enro, m;ds sans qu'il ait été possible d'en établir jusqu'à eo jour une définition réellement satisfaisante. 1-e trajet .pie l'on doit faire exécuter aux OranRS pour les amener on Kuropo est plus long de beaucoup (pic; celui (pio doivent faire ces Chimpanzés, et In voyage est aussi plus pé- nihlo. C/esl la sans contre.iit une de- causes de leur extrême rareté dans nos ménageries, et, jusqu'à re jour, on n'u cncoro réussi a rapporter vivants qu'un assez petit nombre de ces Ani- maux, et tous étaient plus ou moins jeunes; aussi n'en avoi!S-nou3 une idée un peu exacte que pour une épo.pie où leur caractère (-st encore fcu't doux, pl(Mn de confiance, très-susceptiblo d'éducation , et, par consé(pient, fort différent do co qu'il .leviendra dans un Age [)lus avancé. Plusieurs oliscrvati'urs oui nscueilli avec soin les particularités offertes par ces mêmes Orangs', •piise sont tous montrés famili.TS, el int d'une fièvre hectique très-prononcée. MaM les soins les plus constants, on ne put lo rétablir, et il mourut après avoir langui pendant cinq mois. Peiidant les premiers jours do son embar-iuement, cet Orang Outan montrait beaucoup de défiance en ses propres moyens, ou plut(')t, lu; pouvant apprécier la cause du roulis, Il s'en exagérait les dangers. Il no marchait jamais sans tenir fortement en ses mains plusieurs c.mles ou «lueNiuo autre chose attachée au vaisseau. Il refusa constamment do monter aux niAts, quelque encouragement (ju'il reçût des personnes de l'é.iuipage; et il no fut pousse à le faire «iae par la force d'un sontiuKnit ou d'un b(>soin que la nature semble avoir porte dans celte espèce à un très-haut degr." de dév(«Ioppement, celui de l'affection « Il n eut lo (u.urago de monter aux mAts que lors.pi'il eut vu M. Decaen, son maître v monter lu.-meme; il h, suivit, et, dès ce moment, il y monta seul chaque fois qu'il 'en éprouva le desir; l'expérience heureuse (lu'il avait faite lui donna assez de confiance en ses propres forces pour qu'il osât la répéter. Les moyens employés par les Orangs pour se dé- tendre sont, eu général, ceux qui sont communs à tous les Animaux timides : la ruso et la prudence; mais tout annonce que les premiers ont une force de jugement que .font point la ■- *î 'I II IMAGE EVALUATION TEST TARGET (MT-3) ^/ // ^ ..V ^ ^ ^% ^- 1.0 l.l !!! lia «* |4.0 u •a u WUu 2.5 i.8 1^ 11111.4 i 1.6 V] pas. Il était réveillé avec le jour, et sa première action était de visiter ceux dont il recevait habituellement sa nourriture. I'(îndant la traversée il paraissait faire très-peu attention à plusieurs petits Singes de Java , ses compagnons de voyage. Une fois , cependant , il essdya de jeter à la mer une cage qui renfermait trois de ces Animaux. On suppose qu'il fut guidé dans cette action par le désir de se venger de ce qu'ils avaient reçu devant lui des aliments dont il n'avait pas eu sa part. Cependant, (pioiqu'il ne s'en occupât guère, dans la plupart des cas, M. Abel pense qu'il était moins indifférent à leur société lorsqu'il n'était pas observé , et il fut un jour surpris sur l'avant du mât de misaine jouaiU avec un jeune Semnopithèque. Couché sur son dos, et en [inrti(! couvert d'une voile, il contempla (luelqne temps avec une grande gravité les gambades du Singe qui ('tait au-dessus do lui ; iriais , à la fin, il l'attrapa i>or la E DE L'DnANQ AUII.TK HAIE, 'i/7 iK'grDIKl. Ainsi, dès l'année 1818, la question do l'identité, au moins générique sinon spécifique, de rOrang-Oulan ot du Pongo put être considérée comme résolue dans le sens affirmatif, et il ne resta plus qu'à décider si l'on devait distinguer plusieurs espèces ou seulement une seule dans le genre do ces Singes Anthropomorphes. Queltiues compilateurs n'en ont pas moins continué à parler séparément de ces deux prétondus genres , et on les trouve encore signalés comme distincts l'un do l'autre dans (luehjues publications récentes; quoique tout ce qu'on a pu observer ait démontré que l'opinion contraire était seule convenable. Wurmb, comme on l'a rappelé, distinguait un grand et un petit Orang, et il réservait au premier le nom do Pongo imaginé par Buffon , ne pouvant regarder ni l'un ni l'autre de ces Singes comme le Jocko du célèbre naturaliste français, qui est Africain et répond au Chimpanzé des auteurs actuels. La manière dont Buffon a exposé l'histoire de ces deux genres de Singes n'avait pas peu contribué à introduire de l'incerlitudo à leur égard dans l'esprit de ses lecteurs. Il intitule son travail sur ce point : Les Orangs-Onlans ou le Pongo et le Jocko; et il dit en commen- çant : «Nous présentons ces deux Animaux ensemble, parce qu'il se peut qu'ils ne fas- sent tous deux qu'une soûle et mémo espèce. 11 était peut-être difficile do mieux faire à celte époque. Les Animaux do l'Inde n'avaient encore été comparés que fort incomplètement avec ceux de l'Afrique, et on avait tellement exagéré les rapports des Singes Anthropo- morphes avec l'Homme, qu'il semblait, comme le dit Buffon, (juo rien ne leur manquât que la parole. « M. Linnœus, ajouto-t-il, dit, d'après Kjoep ot quelques autres voyageurs, que cette faculté même no manque pas à l'Orang-Outan , qu'il pense, qu'il parle et s'exprime en sifflant; il l'appelle Homme nocturne, et en donne en mémo temps une description par laquelle il ne serait guère possible do décider si c'est un Animal ou un Homme (1). » Ce que Buffon dit particulièrement de son Jocko , qu'il a vu vivant, se rapporte au Chimpanzé; mais quant aux détails qu'il reproduit d'après les auteurs qu'il a consultés , il faut y faire quatre parts distinctes : la première , pour ce qui a trait aux véritables Orangs de Sumatra et de Bor- néo; la seconde, relative aux Chimpanzés; la troisième, propre aux Gorilles; et la quatrième, se rapportant à d'autres Singes encore différents, et dont les uns sont des Gibbons et les (I) M. Is.Gcoffroy-SaintHilalrefail remarquer avec raison que cal Homme nocturne ou ce Trogloilyle de Linné, n'esi qu'une espèce nominale i rciranoher de la synonymie, comme formée à l'aide de traits empruntés aux sources les plus diverses. . VHomo troglodyte, ajoutetil, se rapporte plutôt aux grands Singes aniliropomorphes d'Asie qu'à coux d'Afrique, mais bien plus encore à divers Albinos humains. » 48 ORDRK DKH PRIMATES. i' î|i autres des Mandrills. Co a'ost qu'à la suite des travaux des naturolistos hollandais do la fin du dernier siùchs Vosmnpr, Camper, Wurnih, etc., (jue l'iiistoiro des véritables Orangs a cnm- rneiicé à s'i'cliiircir. Ses |)rogrès rtîcoiits sont ('},'uleiiieiit dus pour la plupart aux naturalistes do la iiiônu! nation (jui ont été chargés d'explorer l(!s îles de la Sonde. M. Salomon Mullor, que nous avons déjà eu l'oi'casioa do citer, assure qu'il n'existe pas moins de trois espèces do ces Animaux; mais il n'a pas été possilile, Jusqu'à co jour, de les définir avec exactitude, et encore moins d'établir fionr chacune d'elles la série complùto do ses divers ftj,""*- D'ailleurs, les cnractères soit ostéolo;;i(iues, soit phyaionomi(|ues ou do cou- leur, que l'on a indiciués à l'appui do ces distinctions, n'ont peut-ôtro pas encore reçu la sanction d'un examen suflisammout comparatif, et l'on est encore en droit do demander s'ils ont la valeur do ceux qui dislinfiuent entre elles les véritables espèces, et s'ils justifient autre chose que la distinction do plusieurs races toutes appartenant à une seule et mi^mo espèce. Dans son Cours do l'Iùaloirc des Mamwifvrcs, Geoffroy-Haint-Hilaire admet, avec Wurml), doux espèces d'Oraniîs. La iiremière, ou VOmng roux, serait U^ Simia snlyrus des auteurs, et, en particulier, de Linné; co serait aussi Vlloino sylvcstris do l'iconographe anglais Edwards, le Simia agrias do Schreber, et le Jocko d'Audebort. La mènic! espèce aurait été étudiée pur Tulpius, Camper, Vosman-, Allamand, F. Cuvier et Bory-Saint- Vincent. — La deuxième espèce serait colle décrite f)ar Wurnib, et dont le S(iuelette a été successive- ment figuré par E. Ceoffroy-Saint-Ililaire, par Audebort, et par M. do Rlainville dans son Osléographiti. Cooffroy- Saint- Ililaire l'appelb Orang brun ou do Wurmb. C'est le Pongo Wnrmbii de Desmarest. Son pelage est lirun et ses joues ont une largo excroissance charnue. — Ino troisième espèce, ajoutée par (pielquos auteurs, aurait pour type le vieil Orang décrit par Clark-Abel, en 1825 {Pongo Abelii, Lesson), dont la taille serait i)res(iuo gigantesque, car, tandis que les autres Orangs connus ne dépasseraient pas un mètre ot demi on hau- teur, celui-ci atteindrait plus de deux mètres (sept pieds anglais). — Une quatrième espèce, soupçonnée par M. de Blaiuville, serait indi(iuée par le crrtno dû aux soins de M. Wallich. M. de Blainvillo l'a provisoirement inscrite sous le nom (VOrang de Wallich. —Une cinquième est annoncée par M. R. Owen ; elle repose sur un crAiio envoyé de Bornéo, qu(! co savant anatomiste a décrit sous lo nom de Simia morio (dans le tome II des Transactions de la sociéUi zoologique do Londres) . —De. sou côté, M. Is. Geoffroy a également vu dans le jeune Orang de Sumatra , qui vivait à Paris en 1830, et dont il a fait placer la peau montée dans les galeries du Muséum, un Animal différent de l'espèce ordinaire, ainsi que do celle de IJornéo, et il lui a donné le nom do Simia bicolor. Dans son premier Mémoire sur la famille des Singes, inséré dans les Archives du Muséum d'histoire naturelle, il le définit ainsi : Pelage roux supérieurement et au milieu du ventre, fauve, blanchâtre sur le bas du ventre, les flancs, les aissolios, la portion interne des cuisses ot le tour de la bouche. » Aucun naturaliste ne s'est encore trouvé eu mesure d'établir une synonymie rigoureuse de ces différentes espèces d'Orangs, ot nous devons nous borner, pour le moment, à appeler sur elles l'atteiilion des observateurs qui pourront les faire connaître dans tous les détails de leurs caractères. GliMiE GIBRON {Il globales A'WWgçv). Les trois genres remarquables dont nous venons de terminer l'histoire ont bien plus d'analogie avec l'Homme, dans leur organisation et môme dans leur intelligence, (luo celui-ci, et cependant il n'est plus possible, mémo aujourd'hui, de le considérer comme ap[)arlenant à un autre gi'oupe. Toutefois il ne faut pas, comme lo voulait Linné, réunir dans un uième genre l'homme, les Gibbons et les trois espèces dont nous avons déjà parlé. Des différences dont la valeur est incontestablement égale à celle des carac- tères appelés génériques par tous les naturalistes actuels séparent ces dernières les unes des autres et en même temps elKïs les éloignent du genre humain. , A plus forte rais(jn , les Gibbons sont- ils dans le même cas. Inférieurs sous presque tous les rapports aux genres précédents , ils doivent Être placés encore plus loin de l'Homme FUIILLK ORS SINCES. 49 IJiM« III pr»'s à rancicn ronliiiciit iltml nous aurons h parler. Tons les (iilihoiis vivoiit ilaiis l'Iiido, soit sur In coiiliiimil, soit sur plusieurs des tlos ipii (Ml (It'piMuli'iit, telles <|U() Sumatra, Java, Bornéo, Célèhes, Manillo ot luAino le petit arclii|iel de Solo. Ils n'arrivent |)as à une taille aussi considérable (pie les Oran^s, et leur corps est narni d'une fourriu'e plus épaisse (pie celle de ces derniers, dette fourrure est Kris((, hruni^ (Ui noire, (piehpiefois, au contraire, Idanclie (^,u lilancliAire, mais sans ^Ire jamais variée comme celle des (îuenons ou de certains Cvnoiéidiales; les poils de l'avant-liras sont comme ceux de l'Ilonuiie et des autres Anthropomorphes, dirigés de lias en haut, ou plus ou mouis ohliipies suivant cette direction. La lélo parait assez «rosse, à caus(\ dos poils rjui lu revêtent; le cou est court, lu poitrine est larp'; le train di^ derri('M'e est plus failde pro|tortioiniellement (pie celui d(! devant, et il en est du nu'^nie des membres (|ui le portent. I,es bras sont, au contraire, fort allonf:('s; ce (pii i)ormet aux (iibbons do s'en servir dans la marche uussi bien ((ue ties membres posté- rieurs, sans (piilter pour ci^la la station droite ou à peu pri's droite (pii leur (!sl fimiilic-re. I,a parli(( palmaire des (pialre mains (!st \\w , ainsi ipie le dessous des doigts, dont la peau est dure et calleus(!. Le pouce des mains de derric-ro est n(îttomeut opposable, et il eu est de inl^mi! d(! C(!lui tU\s mains de devant, s prennent un assez grand allonjicment , et, chez les vieux inAles, leur |)oint(! sort de cluKpio c(Mé de la bouche. Les Gibbons ont au poignet un os intermédiaire distinct, analogue à celui de In plupart des autres Singes; hvs trois premiers genres ont, au contraire, la [m'orne conformation du carpe cpie l'Ilonuiie, Cependunt M. Vrolich donne l'Orang-Outaii comme ayant l'os mtermiidiaire. \insi (pie nous l'avons déjà dit, le crftne de ces Animaux n'a pus une grande capacité; mais il iK! se moditie pas autant avec ri\g(! (pie celui des Orangs et des (iorilles. Sa partie faciale s'allonge in('.diocremont; ses civles d'insertions musculaires ne se développcMit pas sensible- ment, et il reste, à peu de choses près, tel (pi'il était d'abord. Les rn(eurs des (iibbons conser- vent aussi le même caractère, et, en vieillissant, ils ne perdent pas, comme beaucoup d'autres Pithéciens, la douceur et la soumission (pii les distinguai((nt dans leur premier ftge; aussi peut-on leur laisser, dans les ménageries ou dans les habitations oii on les possède, une (Uitière liberté. C'est ainsi (pie, iiendant assez longtemps, on a possédé à Paris, dans un café des boul(!vards, un Singe de ce genre, sans (pi'il en soit résulté d'inconvénients, (le (iibboii avait ac(piis assez de familiarité pour venir se placer auprès des visiteurs, (jui ne maïKiuaient, du reste, d'encourager sa conlianco en l'admettant à partager leur [iropre consommation. Il grimpait avec une extrême facilité, et les moindres recoins, même les plus élevés et les plus inabordables poiir tout autre, lui étaient accessibles. l)iff(!rents Animaux du même genre ont été vus dans les ménageries européennes, (;t les anatomistes ont eu plusieurs fois l'occasion de les disséquer, Daubenton et Camper ont donné à cet égard les premiers docu- ments (pii aient une certaine importance. Plus récemment MM. ()'(iilb,y, Martin , Ls. Geoffroy et Salomon Muller ont cherché à dis- tinguer nettement entre elles les espèces du genre (îibbon, ce (ju' Alfred Diivaucel avait entrepris antérieurement, lors de son voyage dans l'Inde. F. Cuvier a fait connaître les observations (pie la science doit à ce dernier naturaliste. Quelques auteurs, et, en particulier, M. Lichtenstein , ont pmsé (\m V Honoceiitnurc des iiiaiiiti'ruiiil KAMIM,K DKH SINliKS. sr mtniiro d<'^ H II N ili'-fl^jiirrs ilaiiH |(«s (InHcriplioiis i|ui nous on sont iiarvcriiics. Hioii i|n'il s(»it (|Ufstion îles Honoccntaurcs, nu'^nic dans les livres saints, on no poiit It's rcKaiil»;!' .juc t'.iinitnf ilu^ rlics faota>our qu'on les supposo réunies dans un inAnie Animal, Èlien Imn- donne, il ost vrai, des membres antérieurs préhensiles; mais, un Kénéral. on les si|:;nali^ comnxaenant à la fois do l'Ilonmio et de l'Vni!, et la lii^in'e(|ue l'on voit do l'un do ces Animaux dans la mo- saiijue de Paleslrino, <|ui fut trouvée dans l'ancifiimu l»ro- nesle, à vin^t et uu milles do \\m\w, lui altrihuo un corps et des pieds de ^idipùdo, surmontés d'uno l<^lo luimaitu;. Lo mot Nonocentaurc est inscrit au-dossou» do cotln (l^ure. D'aulres \iiimaux sont représcnités sur la même mosa'upin : des Singes, des Girafes, dos Hieufs, dos Hippopotames, de» SanKlwrs, un \no, un Uhino(wos, un Lion, dos Hyènes , des Crabes , des Plantes du Ml, el pres(pi(> tous ont les vrais caraclères (pie nous leur connaissons. Harlhéjemv a donné la d(!scriplion de ce monument diuis un Mémoire imprimé (-n 17(M parmi ceux de l'Académie (les inscriptions el bollos-letlres. Ouelipies doutes subsistonl au sujtil do répoque véritablo à laipiclle il remonte, et, en général, on a accordé une Iroj) i^rando confiance aux d(!ssins (jui la composent, (|U(!lqu(!s-uns étant incontestabknnent do l'invention de l'artiste. Différents auteurs ont pi^nsé (|U0 lu mosaiipie de !»alestriiio faisait allusion à la dictature do Sjlla ; d'autres l'ont donnée comme rapiielant le voyage d'Adrien on Éîzy[)te, Cette seconde opiinon est aussi celle de Hartliéiomy. Sans vouloir la contester, nous forons remanpier s Animaux représentés soient jiropres à la ri';,'ioM du Nil, tous no sont ce[)endunt pas dans ce cas. Tels sont, en particulier, le PitluMiue ou Magot, et la Loutre, que l'on ne trouve en Africiue ([ue dans la réj,'iou barbarosquo, oU les Homains avaient d'ailleurs fondé' do très-grands établissements. Lo SlAMANG {Hi/lubates syntlarlijlu») est la plus f,'rando espèce du genre des (libbons. Sa ligure est noire et rappelle, i\ certains égards , celle des nègres ; su taille déliasse un mètre; ses poils sont entièrement noirs, sauf au sourcil el au menton , où ils sont noirâtres, l ne poclu* en communication avec le larynx, et (jui simule un goitre, ex- tensible à lu volonté île l'Animal , existe au-dovant de son cou. A ces caractères s'en ajoute un autre plus singulier encore : c'est la réunion des second et troisième orteils au moyen d'une membrane très-étroite dans toute la longueur de la première phalange. C'(!st cette particularité i]\û a valu au Sia- .-.,.1. J,y J<->K,l'.17^ î^a^ CioBO» Siiiia:aris, par M. Barre, missionnaire apost' liquc dans l'Inde et en Malaisie. Leur pelage est d'un fauve très-clair ; le tour do la faco blanc; ia face et la paume des mains sont noires ; le second et le troisième doigts des membres postérieurs sont réunis par une m(;mbrane juss hors de son pays natal, » • ij •■ 53 FAMILLE DES SINGES Le Gibbon Dkuil ( Hijlobatvs funorcus, Is. (iooffroy) a lo pola^i; gris cendré sur les parties supérieures et à la face externe des membres ; les [)arlies inférieures de sou corps sont noirâtres , ainsi que le devant de la t'^te en dessus. Il habite les îles Solo à l'est de l'archipel des Philip- pines. Le seul exemplaire qu'on en ait encore observé a été rapporté vi- vant par M. le D. Leclaucher, chirur- gien d(! la marine, (jui en a fait don à la ménasi'rio du Muséum. Il tient lo milieu par ses caractères entre le (iibbon cendré et le Conco- lore. Tant que U) (iibbon deuil , tjui est déposé dans les galeries de zoolo- gie , a joui d'une bomie sanlé , c'est- à-dire pi'ndant six mois, il était d'uni; agilité et d'une vivacité extrêmes ; mais son intelligence, bien (jue très-dévc;- loppée, était loin d'('galer celle du Chimpanzé ou de l'Orang. 11 connais- sait très-bien son gardien et toutes les personnes qui le visitaient fréquem- ment, et il recevait volontiers leurs caresses, mais sans s'attacher à aucune d'elles, ni même à celle (jui le soignait habiluelle- nii'ut. La société des autres Singes lui (lé|)laisait, et il fallut lui rotirex ceux (jue l'on avait essayé de lui donner pour compagnons dans la grande cage qu'il habitait. M. Is. Geoffroy s'est assuré que la voix du Gibbon Deuil était fort différente de celli- du (iibbon cendré, dont un exeni|il«rire a aussi vécu à la ménagerie ilo Paris. (j I B B 0 N ni' H \ F F L K s {Hijlobutes liaflleaii, E. (jcol- froy). Espèce souvent confondue avec le Gibbon Lar, mais que plusieurs auteurs regardent, au contraire, comme une simple variété de l'Agile. Son pelage est noir, avec lo dos et les lombes d'un brun roussàtrc; ses joues ont de longs poils tioirs chez. les femelles; les sourcils sont |)lus ou moins blaii- châtres. Le (iibboi) de llallles habite Sumatra. V. Guvier (Ml a parlé, d'après Duvaucel, sous le nom û'Ounko. Lo Gibbon AVouwou {Uijlobalcs uyilis), que V. Guvier a décrit d'après Duvaucel , est une autre espèce, (juc l'on rencontre plus souvent par couple «lu'cn famille. On l'a trouvée à Sumatra, comme les Siamangs, mais elle y (!st bien moins nombreuse. Le Wouwou, bien loni d'avoir la lent(!ur de ces derniers, est, au contraire, d'une agilité surprenante. Le Wouwou, écrivait Duvaucel, écha[)pe ainsi (lu'iiu Oiseau, et, commis lui, il ne pi^ut être saisi qu'au vol ; h peine a-t-it apcivu le dangfi' qu'il en f.il déjà ioni. (irinqiaiil rapidement au sommet des arbres, il y saisit la branche la plus flexible, so balance di'Ux ou trois fois (IntRiiN l)Ki:ii., I/IÎ grunil. il- I 14 OHDHE DKS PHIMATES. pour prendre son élan, et franchit ainsi plusieurs fois de suite, sans effort comme sans fatigue, des espaces de quarante pieds. Son intelligence, sans être aussi bornée quo celle du Siainang, paraît cependant peu étendue. Gmiiov Ar.iij, ),lî de gronil. H vit à Sumatra et, ajoute-t-on, à Bornéo. M. Waterliouso a donné, dans VHislvire naturelle des Mammifères de M. Martin, la notation musicale du cri de ce Gibbon. AlU'grelto. AccLvurando. Crcsier.di IVc.^li^^i^tIO. I! ,s Gibbon v favoius blancs {llijlobales leueogenys, O'Giltiy). Celui-ci a le pelage noir avec de longs poils sur les parties latérales et inférietires de la face; ceux du dessus do sa tète sont dirigés en iiaut. Le Gibbon Hoolocii [Hi/lolmles J/oolocli,l\. Harlan,//. scyriliis d'O'dlilby), Son pelage est noir, avec une bande sourcillièn^ "ilanclie ou gris clair. On le donne comme étant de l'Inde continentale , vers le 26"* degré de latitude , et principalement de l'Assani. Sa nourriture con- siste surtout en baies, ainsi (ju'en jeunes pousses, dont il prend le suc. Ses mouvements sont rapides; on le voit gravir avec la plus grande prestesse \v. tronc des palmiers, sauter do brandie en brandie sur les autres arbres , et fuir dans l'épaisseur des forêts dès (ju'il se sont inquiété. Cependant il se ploie facilement à la domesticité et il se nourrit alors de presiiue tous les aliments qu'on sert sur nos tables. I^es œufs, le café, ainsi i|ue le diocolat. lui sont fort agréables. Au rapport de .M. Harljin, lindiMilu qu il a possédé a donné diverses preuves de ré'ilexion. FAMILLK DES SINCiES. 55 Ainsi, il lui arriva plusieurs fois, ayant soif, de prendre un vase rempli d'eau et de le porter à ses lèvres. Le riz bouilli, le pain trempé dans le lait sucré, les bananes et les oranges étaient les mets que ce Singe semblait préférer ; il ne dédaij^nait pas non plus les insectes et même les araignées, qu'il attrapait avec beaucoup d'adresse dans les fentes des murailles. Doux par caractère, il saisissait toutes les occasions de manifester son affection pour son maître. Dès le matin, il lui rendait visite, en poussant un son guttural, Wliou! Whou! Whoti! qu'il n'îpétait pendant plusieurs minutes; puis il enlaçait ses bras aux siens, et manifestait une vivo satisfaction en recevant ses caresses. Il le reconnaissait de loin à sa voix et s'empressait d'accourir à son appel , comme eût pu le faire le Chien le plus dévoué. f- %. ( j l f TiIBBON lIlUM.OCH, 1/3. IllBBON OONGUI.nBI!, 1/3. le riiiloxion. Le (iiBBOM coNCOLonE {Ilylobales concolor), également décrit par M. Harlan, est tout à fuit noir. Il habite l'île de Bornéo. iV[. Martin l'a nommé Hijlobales MuUeri. Le (JinnoN Ciioromand:;i. {Hylobates choromnndm, O'fiilby). Il a le pelage brun cendré, de grandes moustaches noires , une barbe bien fournie , et les poils du dessus de la tAte longs et redressés. C'est une espèce incomplètement connue, que l'on dit origi- naire do l'Inde continentale. Le (lin bon cendré {ffi/lobates leuciscus) est le Womvou de Camper, mais point celui de Duvaucel et de F. Cuvier. Audebert l'a représenté sous le nom de Moloch. C'est celui que l'on amène le plus fréquemment en Europe. Java paraît être le point oîi on le trouve. Son pelage est uniformément gris cendré, avec le des- sus de la tête gris foncé et le tour du visage gris clair. Gknrk PLIOPlTHfeQlIE (PliopUhecus , P. (ierv.) La seule espèce connue n'existe plus sur le globe. C'est le Singe fossile à Sausan , dans le département du Gers , dont les débris , découverts par M. Larlet, sont décrits dans les derniers ou- vrages d(i paléontologie, sous lo nom de Plinpi- tlwcm unliquus. Ce Singe européen, était un peu inférieur aux Gibbons pour la taille, et ce que l'on a observé (le son squelette tend à l'aire supposer (jue. .MiiiioinK iNrKiiiFinr ni' l'iioi'inctQri, >1« graml. mit 56 onnnK dks i>nni\TKs. tout eu appartenant à la même division des Pithèques Antliropomorphes , il doit prendre rang au-dessous d'eux dans la stVie des genres. M, do Blainville, M. Is. (îeoffroy, M. Lau- rillard et moi en avons successivement décrit les caractères. La pièce la plus complète qu'on en connaisse est la mâchoire inférieure dont nous venons de donner la figure de gran- deur naturelle. Il l>i\rs KL Sfm \opinù:t.u K m 41 ut, gniiiil. r.n". • SE MIN O PITHÈQUES On reconnaît les Singes de cette catégorie à leur face courte, à leurs oreilles arrondies, ù leur corps assez grêle et élancé, ainsi qu'à leur queue, plus longue que ciicz tous les autres. Ces caractères ne sont pas les seuls qu'on puisse leur assigner : il faut y ajouter 1" (|ue les canines des Semnopitlièques ne sont pas très-dévelop- pées, et (lue celles de l(!ur mâchoire supérieure, sou- vent un peu plus larges que d'habitude , dépassent peu les autres dents , 2» que leurs molaires ont les tuber- cules do la couronne disposés en collines transversales, ce qui indique un régime plus exclusivement végétal que celui de la plupart des autres Primates, et concorde bien avec la forme plus compli(iuée de leur es- tomac. Cet organe, au lieu d'être simple et plus ou moins analogue à celui de l'Homme, des Carnivores , etc. , comme l'est celui des autres Singes , est remarquable par son grand allongement , et il présente , dans une grande partie de sa région moyenne, des boursouflures tout à fait comparables à celles du gros intestin ; sa partie cardiaque ou la plus rapprochée de l'onsopfmge est dilatée de manière à représenter, mais avec un développement moins considérable, la panse des Ruminants; d'autre part, la région pyloriquo est allongée, ce ijui la fuit ressembler un peu à la caillette des mêmes Herbivores. Tous les Semnopithèques ont l'estomac ainsi disposé et ils manquent d'abajoues. Il y a deux genres parmi ces Animaux. Celui qui renferme le plus d'espèces est celui des SemnopUhèquen , exclusive- ment propre à l'Inde. Deux do ces espèces, qui s'éloignent assez des autres , ont i)aru mériter une distinction générique. Ce sont le Nasiquc, Animal si singulier par le grand allonge- |mcnt de son nez, et le Presbyte, qui diffère par l'abstmce de troisième colline â la dernière molaire inférieure. Les Colobes, (|ui vivent en Afrique, sont aussi des Semnopithéciens ; leurs mains antérieures manquent de pouces ou n'en ont qu'un faible rudiment à l'extrémité du métacarpien , qui porte chez nous et chez la plupart des Singes les deux phalanges dont le pouce est constitué. C'est à peu près le seul caractère à l'aide duquel on puisse les distin- guer de* Semnopithèques véritables ch(v, lesquels le même organe est d'ailleurs plus court qu'il ne Test hafaitueliemenl che/. les Primates. {Voyet ou genre Mayol.) Estomac w SLii.sopiTiii.oi,K Kiictti 2/3 de grand, nat. h» FAMfLLK DKS SINGES. 57 Les mœurs des Somnopilhéciens paraissent pou différentes de celles dos (iuenons. Tou- tefois ces Animaux n'ont p.is la pétulance des Singes africains que nous venons do nommer. Quoique fort agiles, ils sont moins brusques; leurs passions sont moins vives, et leur régime, ainsi que nous l'avons dit, approche davantage de celui des Herbivores. Leurs dimensions égalent en général celles des grandes espèces de Cercopitlièques, mais elles sont inférieures à celles des Anthropomorphes et des Cynocéphales. L'Entello, qui représente à peu près la taille moyenne des Semnopithéciens , a un peu plus d'un riiétro quand il se tient debout, et sa queue est longue d'un mètre. Los couleurs des. mêmes Singes sont quel- quefois assez agri'-ables; mais, parmi eux, le Doue peut seul rivaliser avec les Guenons par l'élégance de son pelage; la |)lupart des autres ont en partie l'uniformité que nous avons vue chez les premières espèces, et le roussAtro, le gris, le brun ou le blanchâtre sont leurs teintes les plus habituelles. Il n'est pas probable que les anciens aient vu des Singes du genre Semnopithèque , et les Colobps paraissent leur avoir été inconnus. Ce (ju'ils nous ont laissé au sujet do l'Animal qu'ils nomment KspxoTtiOsxoç {Cercopilhecos) , est trop vague et trop entaché d'erreurs pour qu'il soit possible d'y retrouver avec certitude (juelqu'une dos espèces à très-longue queue dont cette tribu est composée, plutôt qu'une Guenon, ou, au contraire, un Macaque, ainsi qu'on l'a successivement proposé. Le plus ancien auteur qui ait parlé du Cercopithecos est Ctésias, médecin de la famille des Asclépiades, qui vivait environ quatre cents ans avant J. G., et qui, ayant été fait prisonnier à la bataille de Cunaxa, fut retenu pendant dix-sept ans à la cour d'Artaxercès. De retour à Athènes, Ctésias rédigea une histoire de la Perse et une relation sur l'Inde; cotte dernière renferme des détails d'histoire naturelle. Il y parle de deux espèces de Singes dont une, plus petite que l'autre, ayant la queue fort longue (il dit * linllniidnis, ils u'oxistont pas mi^iiiu à Suniutru, oii on les avail i>'aleiiiciit sigiialûs, (il il ii'ost pas ciioon' (jôinontié , nialj,'rô ce quo nous vouons di; riip|)eier on parlant dos anihassn- fleurs (lo Tippoo-Salioli, qu'il .y en ait en Cmiiindiinn ni ailleurs sur le continent indien. La seconde es|ièce de iN'asique, (pi'oii a indiquée dans plusieurs ouvrajfos anglais sous le nom de ^amlis inciirvus, a été coiitost«''o par d'autres auteurs; il est admis maintenant qu'elle ne ro[ioHait (jue sur l'examen d'un exemplaire encore assez jeune, et dont ie nez n'avait ni la longueur ni tout à fait la forme (pi'il ac'iuides masses, des couleurs do sa rol)0, doivent faire rej^Totter (|ue le pa}s dans lo(|uel il vit (la Coclnnchine) , ne soit pas visité plus fréipienmient par les navires euro|iéens. Kn effet, la [leau du Doue ferait une très- jolie fourrure. Pendant son voyage à bord de la Farorilc, M. V. Kydoux u vu des Doues on troupes uom- brous(!s auprès de Tourane, dans hts forets (pii recouvrent l(! littoral. Leurs mceurs ne sont pas farouches , mais à la condition (pi'on ne les inquiète pas. Los courses dos hommes do ré(iuipafj;e , et sans doute aussi (|uel(pies coups de fusils, ne tardèrent pas à les effrayer, et ils fuyaient devaid eux avec une telle rapidité que, bien (ju'ils fussent très -nombreux, on s'en procura dilliciloment cpuiliiues exemplaires. Autrefois ces animaux étaient encore plus rares dans les collections (pi'ils ne le sont aujourd'hui, et comme on n'avait point eu l'oc- casion do reclider l'erreur ih* Daubenton, (|ui les a décrits, d'iijirès une peau incomplète, comme dépourvus de callosités , on avait pris leur espèce pour type d'un ^'onre à part ; mais , nous l'avons déjà dit , ce gonn a été aban3iS1^HÊÊ^^ description à l'eu M. Dufresne, naturaliste attaché au Muséum i/ifl .1' grnnd. do Paris, qui l'a signalé, en nalôs, t;l il s amlmssa- iiiiiii'ii. Lu s l(t non) il« t i|u'oll« ne l'avait ni la 0 (lu gniiro couleurs de 110 soit pas lit une Irùb- 3U|)os nom- uis no sont hoinnies »lo effrayer , et nbroux, on incore plus int eu l'ot;- incoin[»lète, part; mais, us ne (iiffé- st aussi par , On ne les 1 pays (J'où 3té de noir; ras, gorffp, rclo |)lus ou •të) est une tmmet do la u cou sont î est blanc L' les fosses peut-être la wurprde de cphnloplaro i auteurs ) , rdeM. Hen- le nous lui (Hé impos('' ,.,«***■''■ 11E()IJK KN- ithoviis eii- u'd'luii plus la pn'nii('.'re I. Dufrusne, au Muséum signalé , en # Mtih— *■ ( I'l,.l\. ^"N>. .VA-. f/At,J',r//,}çf f „,,. ,„ ..^^ 1^^^.^^ ^ ///^/,y!t,//,, ,„ , /^.>.t/f ^//^f f f l'I ilVI.AIlAK y FAMILLK DES SlNdES. 61 1797, sous le nom de Simia cnltiUu6 , dans lo Bulleliii des sciences publié pur la Société pliilomalii|ue de Paris. Ce Singe a le visage noir, ainsi que les mains ; lo reste do son corps est d'un blanc jaunâtre, un peu plus foncé cependant sur le dos, les membres et une grande partie de la (pieue. Les poils de ses sourcils et do la base de son front forment une sorte de toupet saillant; la mâchoire inférieure porte une barbe assez allongée et dirigée en avant, L'Eiitelle vit dans l'Inde, principalement au Bengale. On no lo trouve pas dans les îles avec les autres espèces dont nous aurons à parler. Il a regu dans le pays le nom de Houhnnii, Dans le bas Bengale , où sou apparition a lieu en liiver, il est respecté par les Bengalis, (jui voient en lui un des héros célèbres par sa force, son esprit et son agilité, quo leur religion leur apprend à vénérer, y\l (pii occupe même un rang important parmi leurs innombrables divinités. Ils croient (lue c'est à ce héros (juo l'Inde doit l'un de ses fruits les plus estimés, le Mangue, qu'il vola, dit la légende, dans les jardins d'un fameux géant établi à Ceyian. C'est en punition de ce vol (pi'il fut condamné au feu, et le feu lui brûla le visage et les mains, ipii sont restés noirs depuis. I e beau-fils de (1. Guvier, Duvaucel, qui a voyagé tomine naturaliste dans l'Inde, où il a fait ou.-, ;-!'M>rv. étions que nous citons souvent, rap- porte (|uo les Hindous laissent entrer les Iluulinans dans leurs vergers , et qu'ils ont grand soin (l'empêcher les étrangers de les en chasser et surtout do leur faire du mal. Pondant plus d'un mois ([u'ont séjourné à Chandernagor sept ou huit Entoiles , qui venaient pres(}ue dans les maisons, le jardin, alors occupé par Duvaucel, s'est trouvé entouré d'une garde de pieux Brames qui, pour éviter (jnelque représaille de la part du naturaliste contre des hôtes aussi indiscrets et si imprudents, et que d'ailleurs il avait fort envie de mettre en peau pour sa collection, jouaient du tamtam afin d'écarter le dieu quand il venait manger les fiuits. « A Goutipara , dit aussi Duvaucel , j'ai vu les arbres couverts do ces Houlmans à longue (jueue, qui se sont mis à fuir en poussant d(!s cris affreux. Les Hindous, en voyant mon fusil, ont deviné, aussi bien que les Singes , le sujet de ma visite, et douze d'entre eux sont venus au- devant de moi m'apprendre lo danger que je courais en tirant sur des Animaux (jui n'étaient rien moins (|U(; des princes métamorphosés. » Auprès de l'Entelle il faut placer les deux espèces nouvelles nommées par M. Is. Geoffroy Semnoimthkquk dk Dussumif.u {!Semnopilhecus Dussunùevi) , et Si;MNOi>rrHK. C'est aussi à |ic;i de distance des mêmes Aninianx que se place le Si'innopilheciifi ii/ho- riiiereiis de Desniarest dont nous a\(iirs dt';- crit de nouveau les caraclères dans la parlie zoojogiipie du voyafiii de la Ihnilv , et qui nous paraît ètr(! le mênu! Animal (pie lo Skm- Noi'iTuiiycK ousceii de MM. lîeid, Marlin s, M^nriMituin a ,*,.,,,„..•,, i/:i ,ie k™.>i ï*< il 'M- 'A' I M • i' G2 OnUHK DES IMllMATKS. ot Is. Geoffroy. Il a lo pelago gris brun, uv(^c uuo tuiiilo un pou plus foncéo sur Ins n.'incs, nux (ivunt-briis et aux (|ualro extrémités; le dessous de son corps, le sommet de la tète ot la quuuo sont do coul.Mn- (Mmdrée; sa face est noirâtre; de pelils favoris gris vont jusqu'à l'angle do la Louche; lu barbe est courte et t)eu fournie. Ce Seninopithè(iuo vit dans la pres(iu'îlo''de Malacca. AIM. lydoux et Souleyet en ont rapjiorté plusieurs individus, sous le nom do Lotung ou LuuUm, (]ue les Malais paraissent appli(iuor aussi à plusieurs espèces de ce genre, ^\. Is. Geoffroy a récemment signalé une autre espèce de la môme section sous lo'nom de SEMNupiTHiiouE A MiiDs BLANCS (5m«o/;<7//m/« fl//>//;cs) , (l'après doux exemplaires pris a Manille par M. Jaurès , l'un d. s officiers d(î l'expédition de la Danaïdo. Ce Semnopiil.o.|uo no diffère guère dos précédents (ine par ses mains, <|ni sont de couleur claire : les antérieures gus fauve, avec les doigts on partie blancs, et les postérieur.>s d'un blanc sale un pou lavé de jaune. On appelle Semmopithèolic mugeiix (Sonnopil/wcs pruimxm, Desmarest) une espèce dont les poils sont noirs et termmés en partie par un peu de blanc à la pointe, ce (pii donne à son pelage uno/ipparenco neigeuse. D'autres Somnopitlièiiiios ont des couleurs [dus foncées. Do ce nombre est le Semnoi-itiihiolk Semmji'i nityi E jmiiie, (;:| ili' (.'[-iril. Sbm MM'ITIlli.M K \hllii:i V, I > ik' HliiKf. MAURE {SemuopHlwcas iiiaurua), appelé aussi Tvhmcou d'après son nom de ^javs. Il on est question dans les SupplémoUs à rhistoiro naturelle de Buffon , sous la dénomination do Aèfjrc. Ses poils sont noirs, ordinairement s;ms li(piolnros blanches; une tache hlanclie ou ((uolquos poils do colto coulour se remaniuent en dessus auprès d(! rorigino do la queufs; sa huppe est courte et plus fournie. On le trouve à Java. Dans son jeune âge, il est bruii rougeàtn! au lieu d'être noir. Desmarest en a parlé sous le nom de Ttschin-coo , d'a|jrès un(;xemplaire eiivové de Su- matra par Diard et Duvancel; mais ce n'est pas le Tschincou véritable (juo F. Cuvi'or a décrit et f(Ut figurer d'après les mêmes voyageurs. A côté (le celle espèce s'en placent deux autres : l'une est le Si;.\iN(.i'rriii^;()iiE hu'pé [fSi'mnQpUhecHscmlnlus, .le Haflles), qui est noir avec «lueLiues ti,pioluies blanches sur le pelage et une huppe assez longue et assez fournie. On le trouve à Sumatra ainsi (lu'à Bornéo. L'autre est le Semnopitiikule fkmoiim. {Si'iimoiùHwcm fimurtillfi ^U^ \\. Horsdeld; le même, d'après M. Is. Geoffroy, (pie le ScnniopUhnm tltrymmclns de M. Salomon Millier) Celui-ci est noir aussi, mais avec des lignes blanchâtres à la face interne des membres, sous le bas-ventre et sous la (pieue. Il vit à IJoriK'o. LeSEMN()PirnK(HE doué {SemmpithvcHS auralus , E. (icoffroy) est bien moins connu, et peut-être no faut-il pas le séparer an !ivmmpillwiit fauve doré, avec une tâche noire à (•ha. pie gciKni, f'VMlKLK DRS S|\(1ES, e'3 Le SF.M.NOPiTiifc(.»iJK coiuiONNf; [SimnopiUiflcm froriMm dp ijni .d. SKSiMiririif cjLE A iiui'i'K voiBR, 1/3 .le gr.iml. Son pelage est roux-vif, avec une touffe de longs poils en forme de iiuppe sur le sommet de la tête; il ne se renconire (ju'A Sumatra, où il a été découvert par Diard et Duvaucel, On en doit la première description au commandant anglais sir Slamfort llaflles, auiiuol ces deux naturalistes avaient d'ailleurs communi(|ué plusieurs des espèces curieuses dues à leurs courageuses explorations dans cett<î île. M. Haflles a lui-même recueilli de très-Iielles collec- tions, aujourd'hui déposées dans le Musée l)ritanni(|uo. Si:mnoi.ithkqui- aux mains iwtiKs {Somnopitlwcus /lavininmts , Is. Geoffroy). Éga- lement (le Sumatra, où il porte aussi le nom de Cimepni mi Simpaï. Ce Singe jiabite seuleim-nt <)uel(iues cantons de l'île, et le Semnopitlièiiue à iiui)po noire certains autres. M. Cray a décrit sous le nom de Prcsbijtis nobilis un Semnopitlièque avant aussi do l'ana- logie avec ce dernier, mais sur le (|ue des renseignemenls imparfaits. ^ Le Si:MNoi'rnii;oL'K dk Siam {Sumnoplt/wats siamcnsis, S. Muller et Sclilegel) ou SKMNoi.iTiih;QUK AUX MAINS NoiuKs {S. Mgriimum, Is. Geoffrov), est plus différent Son corps est d'un cendré légèr.Mnent brunâtre, et la face interne des membres, ainsi (pie les parties inlerieures du corps, sont blanches; ses .lualre mains et toute sa „ o.lr:,p-aphi, des l'rimates, l'y appelle Soulili , du nem ,\u,' portait l'un -♦■, r./..i il T Ml SFMvnpiiiiftQi E MiTnf;, )/l ilc ftr.inii 04 ORDRE DES PRIMATES. dfis squelettes de cette espèce envoyés nu Muséum par Dianl et Duvaucel. Ce nom est sans doute un de ceux par les(|uels on (lés!fj;ne l'Animal lui-mi^mo danf' les pays (ju'il habite. Le pelage du Croo est gris foncé sur le corps , sur la quouo et sur la région externe des membres ; les mains sont blanches ou gris clair; le dessous du corps et de la ((ueue sont, au contraire, d'un blanc pur. La tète est surmontée de longs poils en houppe qui sont noirâtres, ainsi que ceux de la partie supérieure du cou. On a quelquefois laissé en propre à la division dont le (Iroo est devenu le type, le nom iU' Presbi/tis. D'autres auteurs, et, en particulier, M. Gray, retendent à tous les Semnoiiithè(|ues. Cependant il n'est pas certain (pie le premier do ces noms ait été proposé avant le second, et comme celui-ci est plus conforme aux règles employées pour la nomenclature des Singes, il a été presque giMiéralement préféré à l'autre. Les Seinnopilhè(iues forment, avec les Macaques, la plus grande partie des espèces de Singes (|ue nourrissent l'Asie continentale et insulaire. Les Orangs, les Gibbons et le Cynopi- Ihèquo sont les seuls qu'on puisse y signaler avec eux. L'Afrique n'a aucune espèce de ces différents genres : les Guenons, les Mangabeys, les Mandrilles et les Cynocéphales sont, avec les Colobes, le Chimpanzé, le Gorille et le Magot, les Singes que nourrit ce dernier continent. Ce modo de répartition géographique présente une régularité sur laquelle on ne saurait trop appeler l'attention. Genrk colore {Colobm, Illiger). Les Colobes sont des Singes encore très-voisins des Semnopithèipies; leur nom, qui est tiré du Grec, signifie mutilé; il rappelle que ces Animaux manquent de pouces aux mains de devant. En effet, ce doigt n'existe point chez eux , ou bien ils n'en ont qu'un très-faible rudiment sans phalange, et qui n'apparaît que comme un petit tubercule. L'os métacarpien correspondant existe seul avec son développement ordinaire. Les Colobes ont les mœurs et l'intelligence de leurs représentants asiatiques, les Semno- pithèquos; ils vivent, comme eux, dans les grandes forêts, et ils se nourrissent aussi en grande partie de substances végétales. Leur estomac a la même complication (jue celui de ces animaux, et leurs dents présentent, à s'y méprendre, les mêmes caractères. On con- naissait déjà quehpies Singes do ce genre pendant le siècle dernier, et les naturalistes anglais Pennant et Shaw avaient parlé de l'une de leurs espèces sous le nom de Simia comosa ou Full hnUnm monkey. Le même Animal est aussi la Ommon à camail des Suppléments à l'ouvrage de Ruffon, éditas par Lacépède; cette espèce est de Sierra - Leone , sur la côte occidentale d'Afriipie, pays qui nourrit aussi d'autres Colobes. Un Animal du même genre a été trouvé en Abyssinie jiar le .savant naturaliste voyageur M. le D. Rnppel, de Francfort. C'est son Colohvs Guerczn, aujourd'hui moins rare dans les collections, grâce imx beaux exemplaires que plusieurs voyageurs français, qui ont aussi parcouru l'Abyssinie , et, en particulier, MM. Quarlin Dillon et Petit, ont plus récemment envoyés à I»aris. On a aussi reçu (juclquos peaux des Colobes propres à l'Afrique occidentale, et un naturaliste hollandais, qui a résidé dans ces contrées, M. Pele, a recueilli à leur égard de très-bons documents. Suivant M. Pele, on u trop multiplié le nombre de; espèces dans le genre Colobe, et il ne faut en admettre que quatre espèces, savoir : le Colobus Gnereza, de M. Rup[)el; le Colobm rems, de M. Van Rencden, dont il donne une très-bonne figure; le Colobus nrsinus , et le Cololms fcrrugineus, M. Pele croit que l'espèce nommée Colobus ursimis par M. O'Ciilby ré- pondrait aux Colobus perso7iatus, C. pohjcomos, C. vcUerosus , C. bicolor , C. Icucomeros et C. salamw. Le Colobus fcrrugineus aurait, de son côté, donné lieu aux espèces nominales suivantes : Cololma ferruginnm.i , C, fuUginmns, C. Pominntii et C. Tcmminchii. Ces ren- ni par Diiird pur lesquels il liabitc. •ps , sur la inuins sont io la (jucue surmontée si que ceux is laissé on •pe , le nom r, M. (Iray, il n'est pas se avant le aux règles été presque espèces de le Cynopi- pèce (Je ces lales sont, ce dernier uolle on ne ■voisins des ^s Animaux IX , ou bien ne un petit ordinaire, les Semno- it aussi en ue celui de s. On coii- stes anglais osa ou FïtU à l'ouvrage occidentale é trouvé en ion Colohvs plaires (ine )arliculier , ;u quelques lui a résidé he, et il ne le Colobus nnus , et le 0'(;ill)y ré- icomeros et nominales ■/. Ces ren- n. II. ! ' ! . M ' i ' i Ui 1 /// . > ^ ; /■/ fo/.o/ti: (il /•:/{/■:/ 1 / i , /,/„., y„. ,, i> un -isi MI-: ' • int Htrilc m- « tiwy. Mil ? (I»5<^ %■ ..^'iio*. .iijuh iifll 1 ^IWOVi- I . » - KWIILLK DKS SfNCiES. 6ft seiKiiem«'i>ls curieux iiit'rilont d'ôtro pris (tu cousidôrutioii , et il sprnit utile quo les iiatu- ralislcs (jui pourront visiter les (lifférciils Musées oîi sont consorvM's les typo3 do ces |)n'- teuduos espèces lissent ilo chncun d'eux des descriptions complètes et suscoptihles dY'tra comparées, sans les(pielles il est l)i((n diflicilo do so prononcer d'une manière délinitivo. Nous nous bornerons donc à rappeler ipieliiues-uns des caractères (|U0 les auteurs ont attribués aux principaux Colobes ilont il est ipieslion dans les ouvrais do Maminaloiiio , et nous conmien- cerons par l'espèce abyssiineniie. C'est lo CoLoiiK Gi'KiiK/A [Colohus Giierezn). Le nom spécifique (pie M. Huppel lui a donné est celui que co Sinse porto en Abyssinie. Ludolf {liist. œthiopicn) eu avait fléjà fait _ mention; mais la ligure du prétendu duere/a ([u'il a publiée est faite d'a[)rès une autre esiièce. Sait en a éffalemont parlé; .mais l(> duereza n'a été réellement bien connu (lue lorsque M. Huppel en a publié, dinis ses Nouveaux Animaux de la Faune abyssinienne, une des- cription et une figure bien faites. Nous avons reproduit l'une et l'autre, en 18.'}C, dans lo Mnf/anin île Zoohffio. Le Colobo (inereza so distinguo aisi'ment par la couleur noire de sa tMe et ; ils sont noirs, tandis (juc ceux (pii entourent la face ou qui recouvrent la queue sont blancs , aussi bien ({u'une grande tache située sur chaque fesse. Les |)ouces antérieurs sont extrêmement courts , mais cependant bien distincts et même on- guiculés. Après ces diffi'renU Colobes à pelade noir et blanc viennent ceux qui sont variés de roux i''^' l'Mcni;. 0 % » .]• fi M onDiii: i>i:s piiimatiis. plus ou moins vif ou ,lo coul-ur olivAln-. L, iU>u,u, Kk.,,,.. inki^x {Coh,>,„ f.rn.ffinous) est (i.u.s i<, pn.itu.u- ,;as. Ihiffon en .lit .|i.H.|uos mots ,lmis sns S„vpUhiicnls T VII f 66- c est V^ lh,y.Mo,,ke,j .lo l'Histoia- ,los (Jua,lm,HMl..s ,|o |V.„„n„t, |„ .sv„,/„ f,,;.,,,inoa .1.! Shaw' lo Lololm fervntnnoms .i'K. (Jnoffroy ot lo Colohm Tvmmiurkn .lo Kul.l. (lo Colol... vit à Sierra-Loono ; sou iM-h,,.,, n.ux U'vnv/m'xn . ,,usso ,.u noir sur In t.'to. et nu l.run plus ou n.onis fonce sur les parties supérieures ,lu corps, ninsi .,ue sur les membres et In queue ; ses joups sont rousses. ' ' Le(:o,,onK n i.nwNr.ex [Colnh.x fuU,f,nom<^) ,,un M. 0'(iill,y n donné comme .iislinct '^^ ' '"^''"""'■' ^-'^^ ''" '" <'""""-'• Il "^l "•'"• '"''l'-isé ou ,nis, un peu l.leuAtr , .lessus; ses joues, ses épaules, la face nx- terno do ses uvnnt-liras, ainsi <|u'uno partie des bras, des jam- bes et do la (|ueue, sont d'un rotix vif; le diissous du corps est blanoliAtreoujauiiAtro. l^e pou(!o est rudimenlaire. mais apparerd. lia seul(! espiice de ce g(!iire, dont il nous reste à parler, est le GoLonK vitAi {Co/alnis vcrus. Van Menoden, liitllrlin de VAai- dihine do liruxullos, T. V). Ce Sinf,'e vient aussi de In côte occi- dentale d' Afri(|ue. Ses mains an- térieures n'ont aucun rudiment du pouce; son pelnfjfo est nssez court, olivAtro en dessus ot sur les côtés, plus pris eu dessous et suf les membres ; sa queue est fort longue; il n'a ni camail ni [loils longs sur le dos ; sa queue est aussi longue (|uo celle des autres Golobes, mais ses propor- tions semblent moins élancées, cl il est un pou moins grand. toioBt VI'. Il, 1,8 Ji. ur.in.l. 1 I I GUENONS Les Cm j.bec.ens „„, , „„ „„^,,, habituellement sous la .lénomination do r.„o,o,n sont .les 1 .Ihecens n f«rn,es m.uns élancées .,ue celles des Semnopi,lHV,ues et des Co ,1 s' n.a.s cbe. lesquels In queue existe néa„„>oins constannnent , et avec une longj^, à m p ^ tlKv r\ iir (HiiT n , Br.ii.il. ni;l KUIILM') l)i;s SI\(JKS. «7 t'giilo à colle (lu Iront;. Co .Icn.ii.r consorvi^ iiiio (■(.rlnino .'li'w.uco dans sps |)rop.)rtions, et tandis .|U() I."» ..spims dont nous venons d.. (,.n„i,„,r l'i.i.toiiv nul la .iiicue plus ...i moins lon.banin, '•'^ <;'i''"""-^ l"'' "t lu leur r.' parti.. ,|.. la nourril.nn à niesun. qu'ils la n'eueillcnl ou qu'on la leur donn.-. Ils ne man.|w..nt pas d'intelli^'cne,.. mais ils sont très-romuants et m.\ne f..rt turl.u- I.Mils , drfaut MU. n<' lait .|u'au^'ni..nl..r avei; l'A^'e. J.eurs canines prennent un allouK.Mnent eoMsidi'ralilc , surtout chez les luiïles, et leurs donts molaires, au lii'ii d'avoir la conronno surmontée de petites collines transverses , résullant do la jonction des tidiercules donx |iar d(!ux , ont ces tuhercules énioussés et distincts , et ceux une douceur plus ou moni5 St K» Nt m ni (in Mi\ I >r I. itinr. lll^, ( '1 (!'■ criiiii). if .f^ M OUDHK OKS IMUMATES. 3 Ri'nndo, ot mAmo dn In timidité. La vivocitô dn rns Animaux dans lus mt^iiagtnics oii mi los roliont c«|)lifs peut nous donner uuo idéo dn lour pélulanci» loM(|n'iis sont en liltorlt'i. Dans les jhiimciim-s fiiivls (|irils liidiitciit i-n Afiiiiuo, ils sont prcsipic l'onstdiniiK'iit sur los «rliros, Kiinipinit avec facilitt'- jusipi'A leur rime, et s'rlnn(;anl aisonii'ot dti i'ini à l'autre. On les roncontrn par troupes. Ils so nourrissent de fruits, et, lorsque l'occasion s'en pnîseiitc, ils entrent dans les terrains cultivés, et ne lardent pas à y comnietlredes di'w^ts considt'Taljles, surtout lorsiiuG c'est l'époiiue de la rérolle. On af(irmti qu'ils niellent à colttt maraude la |ilus grande prudence, et rpie les |)lus Ak"''s, placés en arrière ou on avant île la bande (|u'ils con- duisent, veillent à sa sûreté, s'exposent li's premiers aux coiips de l'ennemi lorsipio lo danger est pressant, et assurent ainsi la retraite lors(pi'elle dcwiiMit nécessaire. On dit aussi (|u'ù leur arrivée sur le lieu du pilla^je, les Cercopillié(|uos et d'autres espèces do Sii4 KfUIld I-'AMILLK DKS SIN(;K.S. 69 pm|i|i)vri'<>s, D'autros (iiii*iions porluiil iiim ti\('hi> hlaïu'lii' (III iioiro sur Ix ii<7,, uiit* liaiiilc hhnu^hc sur lu front ou d'autn-H si^iios tVaii'inciU susrt'ptihlt's dt» norvir à Ifts cararliTisor. Ln Miisi'miiii iIi' Paris un potst'ij»' pas ciiron' loiitfH les cspiVcs roiiiiiics dans co Kroiipc, mais ih>n a drjA rrind le pins uraiid nnnil>rf', t'I plu- si(uirs d'cnlrt' files ont été vues vivantes à la MénajJferie ou s'y voient encore. MM. ()'(iiii>y, VVaterlionso ol (Iray ou nul liécrit plusieurs qu'où no po.ssèdp «ncoro tpi'à I,ondres, et M. l'eleis, n|très sou voya},''' ï»'"" ''< <'''*lo Mo/arnliiipie , eu a rapporltJ au Muséo de Heriin trois autres encore (pi'il noiunit^ (IvrcopitlifniH ari/llinirns , orUtiicvnn t'i f/aridiiH. Nous devons •'■Kuieniont citer le Cercopillmus till)otfularin de M. Sykes, cpie l'on uvail d'alionl ran^^'é parmi les Semnopitlièipies, et (pie l'on avait supposi'', mais saiis [ilns do motifs, avoir (lour palri(» l'Ili! de Madagascar, (iuoi(iue ce pays n'uil fourni jusiiu'ù ce jour aucune espùco do la faniillo des Sing((s. liCS (inenons sont au nomtire d(^s Animinix ('Mran^ers \\ nos climats (pie l'on est parvenu à l'nire reprodniri^ dans les môuaKt'i'ies européiiniu^s, et, en particulier, dans celle de Paris. Dans plusieurs ouvrages, on a fi^nirt^, d'après un vélin du Muséum, unu fumell); avec lo petit (pi'elle a mis lias dans les conditions ads et très-voleurs. On doit mémo éviter de les irriter trop fortement, car, au dire de certaines personnes, leur rancune pour les mauvais tra'lements se pr(ilon;j;erail souvent pendant dos années entières. On sait aussi (pio l(( jilns souvent ils no font pas attendre hiur veiiKoanco, et (pi'un bon coup do cro(; clii\tie la main imitrudente (pii a voulu les contrarier, (jnelipiefois même les caresser. Mais tous ne sont pas aussi nK'cliants, et il y a plusieurs catégories parmi eux. Les Cercopitli('ipies, ({uo l'on place les derniers dans la série des os[)ècos de ce Konre, sont aussi les [dus f^rossiers et les plus ù craindre. Los premiers sont, au contraire, plus carossanls, et ils ont en même temps plus de délicatesse dans les formes. Sous ces différent rappoits, les premières espèces de (luenons ont plus li'analouie avec les (Jélùens, •-' ■ (| '','1 1 w n 70 onDItK l>KS J>inM \TK!S. Voici la liste de ces petites sections : . Le Tulapoiii commence; la Mone vient ensuite, puis la Diane et (jueliiues espèces voisines; le drivet, le 'Jaliitriciie et plusieurs autres forment le {groupe suivant; et les derniers sont le Patas et le Nisnas, (jui ont déjà une analogie notable avec l(!s Mangabeys, des Animaux du mc^mo groupe que les l\Iaca(iues. |.(>s Mangabeys ont été fort souvent réunis i)ar les auteurs aux véritables Guenons, mais ils s'en dislinfjtiient par plusieurs caractères, et prin- cipalement par la présence d'un cin(|uii'me tubercule à leur dernière dfïnt molairo inférieure; et, sous ce rapport, (lomnie sous i)lusieurs autres, on doit les associer aux Macaiiues. M. Is. Geoffroy Suint-llilain! a classé de la manière suivante l(>s (iuenons dont les dé- pouilles sont conservées dans les gaUsnes du Muséum de l'aris. J.e Talapoiri n'est pas men- tionné dans lu liste iiue nous lui empruntons , parce i r u k n vv. aux u i- v h es b l a n c h e s ( de Port - Natal , sur la côte orientale d'Afrifjue). — Ciuicopithèhue Mone {de l'Afrique occidentale). C, Lue bande frontale blanclie : CEncopiTni;;0UE Diane {de Guinée et de l'île de Fernaudo-Po). — Gkrcopithkqi'e a DIADÈME ( de Gu inée ). 2° Espèces u museau un peu plus long et à formes un peu moins svelles : A. Le pelage est vert ou teinté de vert : Cebcopithèque Delalande {de l'Afrique nustrale). — Ceucopitiièque Vehvet {de l'Afrique; région encore indéterminée). — Cercopithèque Mai.brouck {de l'Afrique occidentale). — Cercopithèque G rivet {d'Ahi/ssinie et de Nubie). — Cercopithèque roux vert {d'Afrique; région indéterminée). — Cercopithèque Cali.itriche {de l'Afrique occidentale). —Cercopithèque Werner {d'Afrique; région indéterminée). B. A pelage d'un roux vif : Cercopitiièq!;!-: Patas (r/(/ *'/*^'(/rt/). — Cercopithèque nis.nas {de Aulne). M. Ls. Geoffroy a aussi doiuié, dans son Mémoire sur les Singes, qui a paru dans les Archives du Muséum et dans l'article Cercopithèques , (pi'il a rédigé pour 1(! Dictionnaire universel d'bistoire naturelle, de fort bons documents relatifs aux es|)èces dont il vient d'ètro question, et à queliiues autres dont nous exposerons les iirincipaux caractèrcis dans les alinéas suivants. Plusieurs des espèc(!s dé-criles par les naturalistes anglais ou allemands manijuenl seuls à la collection de Paris. 1 . Le C E R c o p iT H È I.) u E ï A I. A l' 0 1 N [Cercopit/iecus ialapoiu) , dont nous parlw'ons d'abord , est une jolie espèce (lue la douceur de son caractère, son intelligence et sa taille moindre (juo celle des autres Singes de l'ancien continent rendent émineinnK'nt intéressante. Son pelage est verdùtie avec les parties inférieures du corps et la face interne des membres blanches; les poils de son hoiA sont relevés et forment une sorte de Imppe large et courte ; son nez est noir, ce qui l'a fait api)eler Melarhine par F. Cuvier. M. Ls. Geoffroy, en tenant compte du déve- loppement cérébral qui distingue; le Talai)oin, de la brièveté de son museau, de l'élargissement do sa cloison internasale plus considérable (|ue chez les autres Pitliéciens, et de la petitesse de ses dernières dents molaires, dont l'inférieure n'a même (lue trois tubercules, l'a séparé génériquement des autres (iiK-nons. Il a donné à ce nouveau genre le nom de Miopithècme [Miopithc-cus). Buffonet D.iu!)eulon .ivaiont publii' une bonne description du T.ilapuifi, el île KWIILLR DKS SlNflRS. 7i Itluiiivillo u .signalé cette jolie espèce coniino devant prendre rang avant les autres Corco- |)itliè(iues iiu'eiie surpasse presipie tous en intelligence. (itiir:ni'ii i r tupois, 1/1 ilo (irir.il. Fr. Cuvier, qui a oltservé le Talapoin en captivité, le dit fort doux et très-gai. C'est un animal encore ass(v. rare, et dont on n'a même connu que dernièrement la véritable patrie : il nous vient du (;al)on. La (iuenon chevelue de quel(|ues auteurs {Cercopitlwcm pilcntus, 1'. (ieoffiov) , (|ui n'est point c(ille de Buffon, ne doit pas être considérée connue différente du Talapoin. Kn effet, on a constaté que l'exemplaire d'après lequel elle avait été décrite, et que Ton conserve au Muséum, n'est qu'une peau de Talapoin décolorée par suite d'un long séjour dans l'alcool , et que c'est même celle du sujet que Buffon et Dauhenton avaient oi)servé vivant. 2. Dos Guenons de i)lusieurs espèces ont la couleur du pelage plus ou moins variée; le niusoau (!(■ la plupart d'entre elles est court ou peu allongé; presque toutes ont des mœurs assez douces. La MoxK {Ccrcopithecus Moiin) est aussi gracieuse que le Talapoin par ses formes, et elle '■si plus jolie (|ue lui par ses couleurs; sa vivacité, qui n'est pas bruscpie comme celle de iMMucoup d'autres (Uienons, et la délicatesse de ses habitudes en font aussi un animal fort • intéressant à observer, et que l'on p(!ut laisser beaucoup plus libre que pres'iuo tous ses con- génères. Elle est [.lus grande (jue le Talapoin, mais un peu inférieure à la plupart des espèces qui vont suivre. Sa tête est de couleur olivAtro avec une bande frontale pres(iue blanche et iiiie grosse touff.! de poils jaunes sur chaque joue; son dos, ses épaules et ses flancs sont KHU tiquetés de noir; sa croupe eU noire, à l'exception de deux taches «Iliptiques de couleur l'iiinche (pu se reman[U(nit sur chaque fesse ; une tache noire s'étend de la partie supérieure '"'1 orbite à roreill(>. Buffon et Dauhenton ont connu et décrit cotte espèce. 1.0 nom d,} Mune qu'ils lui ont donné vient de )fo)ui , ]fnnh>i' ou Mounine, qui signifie Singe 72 ORORE DES PRIMATES. Mo>E MA i.K, l;7 (In gnind. iJiins plusieurs dialectes modernes des langues méridionales. Morininf est plus particulièrement employé, suivant celte acception, dans le midi de la France. La Mono liahite la côte occidentale d'Afrique, et on la reçoit du Sénégal. Plusieurs natu- ralistes ont eu l'occasion do l'étudier avec soin. Nous ne saurions passer sous silence les observations délicates, publiées en 1819, par F. Cuvier, et qui sont relatives à l'un de ces Animaux qui a vécu au Muséum. (( Ce bel individu s'est, pour ainsi dire, développé sous mes yeux, écrit le célèbre mammalogiste que nous venons de nommer. Il était extrêmement jeune lorsque notre Ménagerie en fit l'ac- c N : /, iji'i l'c Kriii.tl. CEiicni'miÈiji K iioniiin, 1/1 L'autre espèce est le G r. w- COPITIIÈQL'IÎ BLANC N K Z ( Corcopitlwciis pelnurisln ] dont on doit la description à Allamand, et dont VAscatpie d'Aui'obort no doit pas être distinguo. Son pelage est verdiitro tiqueté do roux et do noir avec les parties inférieures d'un blanc pur. Le Gi:ncoi>iTnf;QUK Pogoxias {Cercopithecus Pogonins do Bonnotl), décrit dans les Procès-verbaux do la Société zoologiquc de Londres pour 183.3, est en grande i)artio noirâtre! avec un tiiiueté blanc ou jaunâtre sur un fond noir; il se distinguo surtout par sa longue barbe blanclio (jui descend jusque sur le cou. On en a rapporté les dépouilles do l'île do Fornando-Po. G'est aussi du m^nie lieu que provient lo Geucopi- TufcQUE liii YTiiiiOTi S {CercopUlwcus erijllivolis do M. Wa- torbouso) , (pii a le corps et la tôto gris, les bras nuiràlros, pi£- ''^I^^^^^^HIi^^K^ les joues et la gorge blanches et les oreilles rousses ; sa ^^^^^^^ "'- "^^^ quouo est aussi d'un roux vif. Lo Gkiicopitiièque Mousïac (C. Ccpinis) est connu depuis plus longtemps; Marcgrave, IJrisson, Fr. Guvier, en ont successivement parlé , et on l'a vu vivant à la Ména- gerie de Paris. 11 a beaucoup de ressemblance av(!C la Mono , mais sa face est plus foncée , les touffes de ses favoris sont plus grises et il n'a pas do taches blanches aux fesses. Cotte espèce, dit F. Guvier, appartient au groupe liERC. MousTu:, i "l FAMILLE DES SINGES. 75 (le Guonons dont la Mono nous a offert lo typo, et (jui so caractéiiso principalement ,)ar la douceur, la gentillesse et le besoin d'affeclioii. En effet, lo Mouslac n'unit à un très-haut degré ces qualités qui s'allient cliezlui, comme chez la Moue et l'Ascagne, à des formes de tête particulières : un front large avancé sur In face ; un museau peu saillant; un nez bien marqué entre les ,youx ; presijue point de trace do crête sourcilièrc , etc. Les quatre espèces suivantes ne sont encore connues que par les exemplaires qu'on en conserve dans les collections de Levdo ou de Londres, ce sont : Le Ciuicoi'iTHfeQiK Diî Gami'bkll [Cercopitliccus CmtipbelH de M. Waterliouso). 11 vient de Sierra- Leone et se distingue par son pelage long et touffu, ainsi que par la direction divergente (nidant ce petit manège je continuais toujours à tirer dessus , et j'en tuai jusqu'au nombre (le vingt-trois en moins d'une demi-heure , et dans un espace de vingt toises, sans qu'aucun d'eux eût jeté un seul cri, (juoiqu'ils se fussent plusieurs fois rassemblés par compagnie, eu sour('illant, grinçant des dents et faisant mine do vouloir m'attaquer. » Auprès du CallitriclK! et du Grivet, et dans la même section que le Malbrouck , il faut citer plusi(!urs autres espèces assez voisines des deux premières pour qu'on les ait souvent confon- dues av(.'C elles; l'une de ces espi'ces est le Ci'iicoi'iTiii'M.U'K Dklalandk (Ccrcopilliccus Delalandii , Is. Geoffroy ) , dont le nom est celui d'un naturaliste français qui a parcouru Ctnc, CAL 1.1 Tin lue: l/i .k' giMi.d 78 OnnUE DES PIU.MATES. le sud (lo l'Afri(|Uo nprès Lovaillniit cl (insuitc lo Itrésil , nii il a ix'Uiii (!(» |im;i(!Usos enlloctioiis. Le l'rolèlo, l'Olocjon cl Wm\ (rmitres espèces snil Manimil'èros, soil (le Iniilos les autres classes du rèsiio animal, oui élé rapportés pour la proiniùro fois par Dolalande. I,e Cercnpillièiiuc ijui porto sou nom avait été confondu par ThunlxM';,' avec lo CallitriclK! du SéncVal. (l'est sans doul(! à la mémo espèce i|u'apparlenait ce Sin^'e AVcs , (juc Levaillanl a possédé vivant, el dont il ra- conte avec tant d(! complaisance les iirinci|)aux tours. Dosmoulins a lo premier considéré la (iuiMioii Delalande connue deviuil former une esi)èco à part, ([u'il a nonnui'e CcrcopillwcHS pusilliis Dclainnde dans son article Gue- ^ Uiiiifi du Dicliomiaire classi()ue d Histoire naturelle. M. Is. G(!offroy lui a donné un iioin plus conforme aux rèyies de la nomenolaturo en l'appe laul tout simplement Guonon Duliihmde, On reconnaît co Sin^c aux caraclères suivants : son pelade est d'un gris lé^ïèremeut olivâtre sur 1(! dos el les flancs; la face, lo monloii ot les quatre mains sont noires; laillicciis riifo-viridis , Is. Geoffroy) n'a (juo très- peu de poils roux sous la (]uouo et son pelaj^'e est vert-niussAtro en des,sus avec du gris-ver- dàlre aux épaules el aux cuisses : il est d'Afrique, probableuuMit ilo la c(He occidenlalo. Ch r.Luri niKiji K \'i-:iivrr, 1/1 de griiuil I" Ckhcoi'Itm Ki^i'K norx vi;iir, ;/."> iW grni'.il. C I K c 0 1' 1 r II (: V 1- 1 W 1. Il NU', 2/5 ilc grnr.i! . ^! 1' 1 1 lik. ^. < Lo Cb:nr.oi'rrHt;QUE Wi-uneu {CcvcopWwcus M'crncri, Is. Geoffroy) est encore assez semblable aux précédents , d'un fauve roux varié de noir , ses poils étant colorés par s^M'aiules zones de ces deux couleurs. Il est dédié à xM. Wc'rner, habile artiste au(inel l'iconoijrapliie zuolojîique doit de si jolis dessins, ot (pii a tant contribué à donner de l'intérêt à ce livre par les nombreuses (Ijrures dont il l'a «Mirichi. F\MILLR DRS SI\(1KS. t» L(3 Ckiic.opitiiI'IijI'h Malbhoiick {CoirapillKioiH ri/noxunis) est plus fucilomont rcooii- nnissiiblo ([iio lo Wornor lît on l'a dislinirui'ï plus tùt. Ilut'fon nu l'a pouitaul pas raractt'Tisr très-ueltcnicnl, mais il t huH\ dôiu'il [lar Fn'-il. ('.uvi(;r. (l'est h; Siinin cijnoaarus cl lo Siiiiia fdiDuis (le Linné. Il est ,i'is-venli\lro avec un bandeau blanc s\n' le front; ses inendires et sa (|ueun sont de couleur si'ise; son scrotum est d'un bleu cobalt. On l'a supposé à tort d(^ Uen- j;alo, mais, (|uoi(iu'il soit certainement africain, on ne s:iit pas au juste ([ueile partie de co continent il habite. Fr. Cuvier a donné, au sujet do cette espèce, quebiuos détails intéressants ipii s'applii|uent ÛKalument aux Cercopillièijuos du mAmo f,'roupe, et ([uo nous allons repro- duire, Ci: lu npiTiifijr t M 1 1 nni '■■K M M K. ri cl • LT,ini| Lorsijne le Alalbrinick est à terre il se tient toujours sur ses(piatre pattes; comme il est essen- tiellement or;^anis(; |)ijnr vivre sur les arbres et ponry ffrimper, sa marclie n'a point d'aisance. Ses jambes de derrière étant plus lon;;nes (|ue celles de devant, il en résulte (|ue la jiartie antéri(Hire do son corps ne pont pas, dans ses mouvtiments, se conformer à ceux de la partie postérieure et que celle-ci s'avance bean(M)up plus (|ue l'antre, ce «lui le force à porter alter- nativement son train do derrière à droite et à gauche, lorsiju'il veut s'avancer lentement, on à s'élancer par sauts lorsiju'il veut courir. Cette conformation , si peu favoral)le pour un Animal destiné à vivre à terre, l'est beaucoup au contraire i)our ceux ([ui doivent se tenir sur les arbres ; l'excédant de la longueur des jambes de derrière sur ce'les de devant ne nuit point pour grimper, il donne au contraire le moyen de s'élancer do branche en branche, et même d'ur arbre à l'autre ; aussi ces Singes descendent-ils rarement à terre. Réunis en tnnipes, ils peuplent avec les Oiseaux le ciel de verdure qui couvrir les forêts. La Ménagerie en a possédé un assez gnnid nombre de tout Age et de tout sexe : il n'est point d'Animaux plus agiles. Celui dont nous donnons la figure s'élançait souvent de niiuiière à faire plusieurs tours comme en volant, couché sur le cô'é et ne se soutenant on l'air que par l'impulsion qu'il se (ioiniuit en frappant de ses pieds les parois de sa cage. Ces Malbroucks faisaient rarement entendre leurs voix, qui ne fut jamais qu'un cri aigu et faible, ou bien en grognement sourd. Les mâles dans leur jeunesse étaient assez >lociles, mais dès (jue l'Age adulte arrivait, ils de- venaient méchants, même pour ceux (jui les soignaient. Les femelles restaient plus douces et liaraissaient seules susceptibles d'attacliemcnt. La circonspection est une des (jualités princi- pales du caractère de cette espèce; cependant les Malbroucks sont excessivement irritables; mais, si d'un côté ils sont violerriment poussés par leurs penchants, de l'autre ils calculent tous leurs mouvements avec soin ; et lors(iu'ils attaquent, c'est toujours par derrière et (juand on n'est point occupé d'eux; akrs ils se précipitent sur vous, vous blessent de leurs dents ou de leurs ongles, et s'élancent aussitôt i)our se mettre hors de votre portée, mais sans cependant vous perdre de vue, et cela, autant pour saisir le moment favorable à une nouvelle attaque que pour se soustraire à votre vengoan ce. L'extrême irritabilité «lu Malbrouck est cause 80 ORDRE nKS PRIMATES. H Mi m fil qu'on no peut ni l'apprivoiser coniplcHernnnt , ni lui faire supporter la contrainte . c'ost-à-diro (ju'il n'est susceptible il'uucuno autre éilueation (lue ccllu de lu nature. Dès iiu'on le violente ou (ju'on veut qu'il obéisse, sa pûtulanco cesse, il devient triste et taciturne et bientôt après il meurt. CniconTiiiniK Muniinrc», I '10 il" ci'iinl. Ces Animaux se servent do leurs mains avec beaucoup d'adresse; co sont des orf^anes (|u'ils emploient à tout; c'est avec eux (ju'ils portent ordinairement leur mant^er à la bouche, qu'ils jouent , (ju'ils se battent , et ils saisissent les plus petits objets entre leur index et leur pouce, malgré la brièveté de celui-ci ; lorsqu'ils mangent des fruits ou des racines, ils ont toujours soin de les peler avec leurs dents, et ils flairent tout ce qu'on leur donne à niAclier; ils boivent constamment en humant. Leurs sens sont fort bons sans cependant îïtre délicats, et c'est de la vue (ju'ils font le plus souvent usage. i. Les dernières espèces du genre des Guenons sont les Datas, qui comprennent le Patas véritable et le Nisnas. Leur pelage est de couleur rousse ; leur faco prend un allongement notable avec l'ilge ; leurs canines supérieures sont fortes et longues. Ces singes ont les mœurs sau- vages des Grivots et dos Malbroucks; (iuoi(iu'on les soumelto parfois à une certaine édu- cation, ils sont toujours difficiles à adoucir, et lors(iue tous leurs organes sont développés, ils deviennent également dangereux. Le CEUcoi'iTiiiiQUE Patas {Ccrcopitlicciis rubcr) est une des espèces que l'on amène souvent en Europe ; il vient du Sénégal. Buffon et Linné le connaissaient déjà. Plusieurs auteurs , supposant à tort que co Singe habite aussi la Nubie , l'ont considéré comme étant le Kêpos d'Aristoti;, que d'autres érudits ont cru retrouver dans la Mono, et que l'on pense aujourd'hui être le Grivet ou le Msnas. La couleur du Patas l'a fait appeler Singe rouge; elle est d'un fauve bri(iuc ou rouillé assez vif sur le dos, les flancs, les cuisses et la queue; les bras sont gris ainsi que les avunl-bras; les jambes et les mains sont blanchâtres comme tout le dessous du corps; le nez est noir. Fr. Cuvier a fréquemment observé les Patas, et il a pu les comparer aux autres Cercopi- thèques; il disait, au sujet de deux Singes do cette espèce, qu'il avait possédés p(in{|ant un certain temps, que, bien que jeunes, ils étaient d('jû méchants, montraient do l'emportement, lil rvMiij.K hKs si\(;ks. »t iivaiunt lo cnnietùrf ciipricieux ol l'iiinffoi'lioii tlo la pliipurt des (lunnniis, iiuiis r|u'ils jouissaiont un inôtiiu temps du toiilu la |)iMii'ti'atioii do cos Aniinniix, La foniKlIe ne difrért) pus du mâle piii' ses enuloui's, et li; l'atas à liiiiideiiii iitiir n'est lui-iii(''iiH! ipie le l'utas ordinaire, ^^S*k.t•fc:■■ (Irni'ori riii-c.nh l'iTi^. l'in il' ariiinl ni!. Quant au Pntni à hnnilvnu blanc, Préd. Guvior, qui en donne' la descripliun, ne tiéàde pa s'il rnnstituo une espèce à part ou simplement une variiHi'-. Il dit cependant que les différences qu'il sii;nalo entre c(,' Patas et celui f K Nis 1/1 de grand. 1" l'AUTH': 11 M onhllK DKS IMUMATIS. SI ,-iiirA Wi 11 m\ par PuHsalaf(|uii , t'I , il'apivs lui, |iar MM. Klirniihcrg cl 'If Klaiiivillo. Nous lu reproiluinoris ù iioti'o tour. doiiitiii' les (l(«r('o|iillici|n('H Mhikis iiu'on amenait liaiis la hassi! l'iffyiitc! ont pu passer di; là en (irùce et ù Homo, (piislqucs |Hirsoiui('s pensent maintenant (jue c'est leur espèce qu'Aristnlo et d'autres auteurs ancit^ns ont appeh'je A'c'/xw, rd que c'est aussi le (leronpillièipu) éthiopien ilo Pline. Je n'oserais dire que celte version doive (^tre délinilivement actcptée, (pjoiipi'elle soit préféralile à celle (pii fait de la Mono le véritalile Ki''|)oh, et du C.allitriclie de Buffon le véritable Callilriclie de Pline. Ce petit prohlème île synonvmie est à la fois historique c-t ^'éoi^'rapliique, et il est évident quo si Huffon avait bien connu lu patrie do son (iallitridie et celle de la Mone, il n'aurait (iiis donné comnij;uor les Mangabeys; leur taille eil la même ipie celle des Ouenons et de la plupail des Maca(|ues, et , comme les premiers de ces Siitj;cs,ils ont le contin(Md africain pour patrie. Knifon a vu deux des trois espèces ipie l'on connaît dans c(> genre , et il les a nonuuées Mfnif/iihc!/, parce iiu'il croyait «pi'on les trouvi; à Madagascar ilans les terres voisin(!s di! Man- ;.'alii'y ; liUmé avait déjà sign.dé la troisième sous le nom de Siiiiia wllnops. M A \ ( ; A B K V É 1 II I ( ) l' s ( Ccrcvccbus wtldopa) . Sa calotte rousse est bordée de blanc en arrière et le dessus de son < ou esl de la même loulenr i|UO son dos, c'esl-à-diro gris-brun ainsi «luo la queue et la face e,\teriie des membres. On ignore (luello [lartie de l'Afrique ce Singe habite. M\N<;\iu:v \ coi.i.iku di.\nc de Daubeidou et de Kréd. Cnvier {Cercuccbus cuUaris de MM. 'opinion que le savant collaboraleur de >l ^ N n ( H r. V « C O 1. 1. 1 K I) IHK\ i: , iiiii'iix niiliriiiiri' et iio>h'rli'iiri', l/'i il<" (jrnnd. Ilt\!. m .M»>r, t«n \ roLiUH «hm:. grm.d. uni, ob>(M'vations sur les antres parties de cet Ainnial observations ont été faites et elles ont conlredit ;♦ ! M OnDHK DES IMUMATKS. nuffoii s'était faito du Mungabey à collier, sans toutofois (lôtmirc ce (lu'il avait dit au sujet do la grande aflinité <|ni nipproclio celte espèce de la suivante. 't> - * w .M*.>'e.-.l In^p *i 80 . • : i OllDHK DES IMUMATi:s. «Scnrté (le la pensée de l'auteur en substituant au nom que nous venons ortent plus ou moins longtemi)s les rigueurs de nos bivers, (.'t les corrections (pi'on leur administre pour les rendre plus obéissants n'altèrent pas sensiblement leur santé, (leiiendant ils périssent en général avant la vieillesse, souvent même avant d'être* devenus adultes. Les Singes de cette espè(;o, et presi|ue Ions ceux que l'on amène dans nos climats, succom- bent à des maladies de poitrine. Quehpies-uns résistent ce|)en(iant à l'iiuniidité ou au froid . et, plu.s vigoureux l'\MILi.l<: DKS SiXCKf;. %1 iloiilc filtiihiUM' aux cliiiiigi'ineiUs considéniblcs que la ciiplivilû, lorsqu'elle n'a pas été poussée ju.s(|u'à la véritatilo iloniestication , ap|)orto dans les soutini(!nls tlcis Animaux qui y sont assujettis. D'autres fois elles leur ont voué une affeetion illimitée. Pendant les premières semaines , le jeune Macaque reste accroché à leur corps , tenant l'une nn l'autn^ des tétines entre ses lèvres, et ne remuant pour ainsi dire que les yeux, qu'il dirige avec curiosité dans tous les sens. Plus tard, la mère le laisse marcher; mais, tant qu'il n'est pas assez fort, elle ne lui permet point de s'éloigner, et au moimlre signe d'in(]uiétude, elle le reprend et se d(î ces Animaux ù terre est assez différente de celle des Guenons, et comme leurs membres sont mi(!U\ pro|)ortionnés, ils ont aussi les mouvements moins roides et moins saccadés. En les voyant gambader dans les ménageries, on reconnaît qu'à l'état de liberté ils doivent s(; tenir moins souvent sur les arbres ([ue les vraies (luenons. (l'est d'ailhnn's ce ipie conllrment les récits des voyageurs, qui disent avoir le plus souvent n^ncontré ces Ani- maux et leurs congénères dans les lieux rocailleux, sur les petites montagnes, ou mt)mo à une plus grande hauteur, sur les montagnes de l'Inde. liO Macaque de Buffon habite le continent indien et plusieurs des îles do la Sonde ou des Moluques. Les naturalistes hollandais ont constaté sa présence à Java, à Sumatra, à Banka , à Bornéo, à Célèbes et à Timor. On assure que des Singes de cette espèce se sont natu- ralisés à l'île de France (île Maurice), et l'on distingue parmi ceux de l'dide ou des îles indiennes, (jue l'on conserve dans les collections publi(iues ou que l'on voit journellement, |)lnsieurs variétés de taille, d(> teinte générale ou de figure. Mais il est encore impossible do dire s'il y a [larmi ces différents Macaques plusieurs espèces, et quelle est au juste la valeur des caractères qui les distinguent de celles plus ou moins voisines que Fréd. Cuvicr, M. Is. (ieoffroy-Saint-llilaire et divers autres naturalistes séparent du Macaque ordinaire. On a tlirrit les deux suivantes connne étant particulières : Macaqi'k iioiix Doniî; {Macaciis aurous , Is. (ieoffroy), du Bengale i;t de Sumatra. Son pelage est d'un fauve roux, composé de poils nnduleux et striés; ses membres sont gris clair à leur face externe; de longs poils couvrent ses joues ainsi que les parties latérales de sa tète. ■ m 1 ! m î' j-l l 1 il K ' ''1 f m ':| l 'h 1 ■ l .' 1 '■ t \ . -"lll > ' ! 1 t s Mtrii.iir iiiHï nriiif:, l/'l l'i" priinil, Mir. 4i,ii!i! t K*ri! soinr, t'\ Ar cr.vi.l. Mac.aol'k a fack NDiiii': i Mflcncus ccn-hniinilns \ , de Sumatra. Il a été signalé par r. Cuvier, d'après des renseignements recueillis par Duvaucel; mais il reste des doutes à son l'gard, et nous nous bornerons à renvoyer le lecteur à ce ([ue dit ce naturaliste dans son xraud ouvrage. Nous ajouterons seulement qu(^ h; calalogu la tête divergents; son corps est d'un brun roux vif plus ou moins doré, sur la léte, le corps et la face externe des membres. Cet Animal est plus rare que le précédent, dont il ne diffère pas notablement par ses habitudes. Il reste queltiue doute sur sa véritable patrie. 2" Espèces à queue moins longue que In moitié du corps et n'en égalant guère que le tiers. Macaque Ol'andkuoi; (Macacus Silenus). C'est encore une espèce dont Buffon et Daubenton ont fait connaître les caractères avec soin , et dont ils ont donné la figure. Comme file a des caractères extérieurs fort Irancliés, il est facile de la reconnaître dans les indica- tions relatives aux Sl-iges qui ont été laissées par plusieurs auteurs plus anciens. On l'a aussi décrite depuis d'une manière très-exacte, et elle est aujourd'hui fort bien connue. Le mot Onimderou a été imaginé par Duffou ; il l'a tiré de Wendoni . (|ni est , dit-il . It; nom de cet \iiinial à Ceylan La Ménagerie de Paris a possédé assez fréquem- ment des Ouanderous, et elle en a dû en particulier de très-beaux exemplainis à M. Dussumier. Conunc tous les Singes de leur espèce , ceux-ci étaient noi- râtres sur le corps , la tète et les membres , et leur face était encadrée do longs poils gris simulant une sorte de crinière; leur ventre était gris, ainsi (]ue la poitrine : la face était noire. On donne Ceylan comme étaiit principalement la patrie de l'Ouan- iliTou; mais il existe aussi sur le continent, prin- cipalement dans la |)res' la i\'atnre des Animaux des détails d'autant plus précieux (ju'ils sont souvent tirés d'au- teurs qui no nous sont pas parvenus ; ila donné sur les Singes de Vlnda des renseignements dont quelques-uns paraissent s'appliquer assez bien à l'Ouanderou. Il parle, en effet, de Singes vivant dans le Prase indien , qui ont la chevelure et la barbo blanches , tout le reste du corps noir et la queue (qu'il dit à tort longue de cmq coudées) terminée par un flocon de poils. Elien parle aussi des Singes que rencontra l'armée d'Alexandre, et il raconte à leur s)ijet, ce (pie l'on a souvent répété, (pi'ils étaient en si grande abondance (lue les soldats crurent un moment (pie (;'était l'armée enn(!mie. C'est ce Singe du Prase indien ipie Strabon ap|ielle Kercopilhecos. S'il était sClrcmenl de la même espèce que celui do. Ctésias, ce serait à t(ul qu'on aurait vu dans ce dernier un S('mnopith(''que; mais cela \w changerait ri(in à ce (pie nous avons dit sur la patrie [irobablo fin Siiig«! à longue (jueue de Ctésias, l'Ouanderou oxistiud aussi à Cevlan. Le Macaquk iMif.avs {Macacits cryllirœm'\ répond aux Macaqw à queue courte de lînffon (nommé Siniia erythrœa par Schreber) et au Patas à queue courte û\i même auteur. C'est lin Singe plus fort (pie le Maca(iue ordinaire et ipie l'Ouanderou. il a (pieUpie analogie dans les couleurs avec le Magot, mais sa (pieue est presque aussi longue que celle de l'Ouanderou. Il n'a i)as de crinière, et son pelage est ti(pieté, caractères an\(piels il faut ajouter (pu! la partie nue de ses fesses se color vivement en rouge, princii)alement à cer- I aines époques. C'est encore un Animal de l'Inde continentale. Ma(:*(.mi: h m' m s mxif, \'-i ilr yr.iiut MinviK hhksis itMEi.i.r, I,.') il" grnri'l. ' :|fîi .1,1?!! >UA F. Cuvier a donné de longs détails sur un Hliésus né à la Ménag(.'rie. Immédiatement après (Mre venu au monde, ce jeune Animal s'attacha au ventre de sa mère, s'accrochant par les quatre mains à son |)elage, et pendant (luin/e jours (Miviron il ne (juitta pas le mamelon, même pendant son sommeil. Dès le premier jour, il parut distinguer les objets et les regarder véritablement. Les soins de la mère, dans tout ce qui tenait à l'allaitement et à la sécurité de son nourrisson , aimou(;aient un dévouement parfait. Elle n'entendait pas un bruit , n'aper- cevait pas un mouvement sans ([ue son atlenlion no fiit excitée et sans (iu'(^lle ne manifestAt une sollicitude (pii se reportait entièrement sur son |)etit. Le poids de celui-ci ne paraissait nuir(! à aucun de ses mouvements ; mais tous étaient si adroitement dirigés (lue , malgré leur varit'té et l(>ur promptitude, il n'en soullVail point. Jamais elle no l'a heurté, nu-uie "1 03 onnnK dks imumatks. lit It'gèroment , ooiitro les corps Irès-incKuliors sur lestiuels ollo pouvait courir ol saulor. Ail bout (io quiiuej"»''*' environ, il coininon(;a à so litHaclior d'ello, et, dès sos premiers pas, il montra uiio adresse et une Ibrco qu'une longue pré|i'>'i>lion et des essais unnloj;ues à ((uix que font les entants n'auraient pas rendus plus parfaits. D'ahord il s'accrocha aux «rillaffes verticaux dont sa cage était Karnio, et il montait ou ilesceudait à sa fantaisie; mais sa mère somMait le suivre des yms. et des mains conmie pour l'onipèclier do tomher, ol, a|)rès (|uel- ques instants de liberté, averti par un simple altoucliement , il revenait so llxer sur elle. « D'autres fois, dit F. Cuvier, il faisait aussi (pielques pas sur la paille qui leur servait de litière, et, dès ces premiers moments, je l'ai vu se laissor tomber volontairement du liant do sa cage en bas, et arriver avec précision sur ses (|ualr(! |)alles, [)uis s'élancer contre le treillage à une lrès-grand(! hauteur pour sa taille, et en saisir les mailles pour s'y accrocher, «voc une prestess(! qui égalait au moins (;elle des Singes les plus (expérimentés. » HienlAl on vit la mèn^ chercher de temps m temps à so débarrasser do sa charge, tout en conservant la même sollicitude, car ce n'était plus pour elle un fardeau dès (luo le moindre danger pouvait étro h craindre. A mesur<> «lue les forces du petit se développaient , s;;s sauts et ses gandiados devenaient pins surprenanls. Je me plaisais à l'uxamincr, et je puis dire que jamais jo ne lui ai vu faire un faux monv(»menî, prendre de fausses dimensions et ne pas arriver avec l'iMac- titude la plus parfaite au point vers leciuel il tendait Ce n'est qu'après six semaines onviron d'un(! nonrrilure plus substantielle (pie le lait lui est (l(!vonu nécessaire, et alors im spectacle nouveau s'est pré'senlé à nous. Cette mère, que nous avons vue si ph^no de ten- dresse, mue par une sollicitude si active, (|ui supportait son petit suspendu sans riilùclie à son corps (,'t à sa mamelle, et (ju'on aurait jugé devoir porter l'amour materiu'l jus(iu'à I)rendre les aliments do sa propre bouche pour les lui donner, ne lui permi» pas de loucher à la moindre [lortion do ses repas lors(iu'il commença à vouloir manger. Dès (|u'oii lui avait donné les fruits et le i)ain qui lui étaient destinés, elle s'en emiiarait, lo repoussait aussihJt (pi'il voulait apiirocher et s'empressait de remplir ses abajoues et ses mains pour (juo rien ne lui écliappi\l. Et fpi'on ne cherche pas d'autre cause (]uc la gloutonnerie à colle action singu- lière ; elle no pouvait vouloir forcer son polit à teler: elle n'avait presque plus de lait; elle ne pouvait craindre non plus (luo ces alim(>nts lui fussent contraires : il les recherchait naln- rellemenl , et il s'est toujours bien trouvé d'en avoir mangé. Aussi la faim le rendait-elle très- pressant, très-téméraire et très-adroit. Les coups de sa njère, (lui, à la vérité, n'étaient pas très-violents, no l'intimidaient point, cl (piehiuo soin ([u'clle prît pour l'éloigner et s'emparer de tout, il parvenait toujours à d('rober un assez hon nombre do morceaux, ([u'il allait manger loin d'oUp, en ayant toujours soin do lui tourner le dos; et cette précaution n'était pas inutile, car j'ai vu cette mère, plnsi(!nrs fois, (luiller sa place et aller à l'autre bout de sa cage, (jter des mains de son petit le morceau (pi'il était parvenu à so procurer. Pour évil(;r les inconvénients d'un senlimeiil si |ieu iiiahmel, on eut la précauti(m do placer dans la cage une beaucoup plus grande quantité d'aliments que celli' (pii leur ('lait nécessaire et dont elle |iouvail s'emparer; alors le |ielit put avoir une nourriluro abondante sans trop faire d'efforts |)our l'obtenir. » 3. Espèces à i/uaiie plus courte tjuc le tiers du corps, à peine longue comme la main ou nwme presque nulle. Le Macaoi'k a (,)i kiik m: ('/Ociio\ ou l(< Mnimon de Buffoii yMncacus neniestrinus) est plus fort et plus robuste ([uo l(!s précédonis, mais il a la ipiene plus courte (pie celle d'aucun d'entre eux. Sa couleur est d'un brun iioirAlre Mtr.AQtF: « Oltri DF. COCHON, t/i dl- ariil.il .sur te (io.1. plus foncé sur Its dessus de la tète, F\MILLE DKS SINGES. M [)lus cluir sur les nuncs l'I à lu faco (;xti'riie des mt'iiiltros ; son visopo est à peu [.rès de foulciir de cliair, un |teu liasiiué repeiidiinl ; sa i|ueue u'a nuère (jue (|uinze ceiiliuiélrcs; (■lie est uu peu arquée, u; qui l'a l'ail loinparer à celle du Coclimi. Ce Macarpie a toutes lus mauvaises ipialitûs do ses cnnKénèros , et elles aciiuièreut inùmo chez lui uu l)i(Mi |)lus Ki'and de^ré de développenienl. C'est réelleuieul uu Auiuial dau^teniux , surtout lors(iu'il a pris tout sou dévelo|)peiueiit. il eu est (piestiou daus plusieurs auteurs du dérider sièele, et de nos jours ou lo voit ussoz souvent dans les Méuai^'eries européennes , où il u même reproduit. On le prend à Sumatra et à IJornéo. \a. Macaolm; uasiN {Maatcus ursiims, Is. (ieofl'roy) , qui habite la Cochinchine, est sans doiit(! le même Aiùnifd que le Mucmm mnunis do F. Guvier; sa quouo est fort courtes. Il arrive comme le iirécédent à une force assez tjrande, et il ressemble assez an Mai^ol. Toulefuis, son crâne et sa dernière molaire inférieure ont la forme caractéristiqui- des Macaipies ordinain s et réloijinent du Ma^ol. Son pelage est presiiue entièrement comimsé de lonf;s poils assez rudes, présentant des anneaux alternatlvemeul roux et noirs, d'oii résulte une coulisur gé- nérale bruu-roussAlre tiiiuetée de noir; le ne/, se détache pur sa teinte uoirùtreuu uiilieu de la couleur de chair qui oci:upe le ros'e de sa face, T u ' 1 Îl M tiMiii ï t i\»L>, l/CI ili- s-'nii.il. i;irsin a été découvert en Cochinchine par M. Uiard. F. Cuvic' u'a connu sou Macacus iiiHiinis (pio par un dessin (pie lui avait envoyé Dnvaucel, ({ui voyaseait avec .M. Diard. Le Macaolk a kack iioi ck {Maatats niwchsm) , dont on doit la première descriplion à Fréd. Cuvier, n'habite pas l'Inde comme ou l'avait cru d'abord, mais lo Japon. MM. Tem- nniick et Sclih^deu ont |)lus récemment donné une bonne description et do nouvelles (i;ïures, d'ajirès des exemplaires rapportés de ce pays par lo savant voyageur hollandais, M. de Si<'lioid. La face de ce Sinf,^! et les autres parties nues de son corps sont d'un rouge clair, un peu rosé; ses poils sont très-doux, très-fins, et à peu [très bruns-verdàtres ; c'est la seule espè(;e lie SinKc qui vive au Japon, et en même temps la plus éloignée des localités luibitées par lo iuitres Macaijues. I !. 04 nUDHK DKS PliniATKS. ^Wt^n#.^-- Wli IMI I 1 I \s anciens). Le Mufiot es! un Sin^c assez difficile à bien classer, mais «pii parait cependant être plus voisin des Macaques à queue rudiinentaire que d'aucun autre groupe. Il a les formes trapues do ces \nimaux et leur déniarclii^ lorsqu'il pose sur le sol par ses (piatre extrémités; ses lial)itnil(!S diffèrent assez peu, cl son inlelli^cencp est à peu près é^;ale à la leur, (juoique ce|)endant elle soit supérieure sous certains rapports. CiomoK! les Macaques, il est doux et susceptible d'éducation lorsqu'il est jeune, mais il devient obstiné, hardi ot méchant lors(|u'il a atteint l'âne adulte, et on est hienlôl oltli;,'é de le tenir enfcsrmé ou de rattacher avec une forte chahie. Sa force , (|ui s'est alors considéra- hlement accrue, est mise par lui'au service do ses mauvaises passions, et il semble que l'étroite captivité dans hKiuollo il faut alors le ndenir ne fasse «lu'exagérer encore ses dispositions vicieuses. Il diffère,' organiquement des Maca(iues en ce qu'il manque entièreiiKint de ipieue. u'avant, comme l'Homme et les Singes an- thropomorphes, qu'un coccis rudimentaire qui est caché sous la pe.ui. Il n'a pas non plus d'échaucrure orbilairc interne à la partie dt! l'os frontal ipii recouvre l'u-il, et le cinquième tul»ercule de sa dernioro molaire inférieure, au lieu d'ôtre sim|de,connii(> l'est onlinairement celui des Maeai|ues, est subdivisé en trois par deux petits sillons latéraux. ilkNT> IM .M Mil ijniiid. n.il. FAMILI.K DES HINCKS. •9 i; in M m M » li I) 1 , 2/"i «r.iri.l. Ckiiv»!! III Miuor, l/i il<' griinil l.t's Siiigi'H ilf colto espèce vivent dniH les muiitagiios boisée» et sur les rocliors tluiisi |ilusi(Mii's imi'ties (le la région l)iirhuresi|iii'. il y en a dans la [irovinco île Constantine, dans laj Kaliylie, dans la provineo d'Alger, ut, dans le Marne, à Ceuta ; mais on n'en trouve point dans la province d'Oran, ijui prend bien |)lntAl le caractère réelleinenl africain ipie celles d'ViKer, et surtout de Constantine. Ln des lieux de l'Algérie (pic l'on cite le plus ; >uveiil comme nourrissant des (roupesde Maiiols, est la n'^'ion du Petit-Atlas que traverse ladliiffa. i'.n allant de Blidali à Mcdi'ali, on s'arrête habituellement dans une petite auberge silui'e sur les bords de la rivière, dans l'une d(^s gorges (pii y aboutissent . c'est nn lieu trcs-favorable pour oi)server ces animaux, car, à peu près tous les jours, il en descend nn certain nombre lies montagnes avoisinantes, pour venir boire, soit au ruisseau, soit à la rivière. Kii face (leula, de l'autre c(Mé du détroit, et par coiis('(pient sur la pointe la jilns avancée do la péninsule espagnole, il y a aussi des Magots, principalement sur le rocher de Gibraltar. Les naturalistes se sont (iuel(|uefois demandé si c's Sinu'csde (librallar, iiui sont d'ailleurs ,■*■•.".>- peu nondireux, ne provenaient pas, connue les Macaques do i'Ilo-de-France, d'indi- \ iilns échappés i\ la domesliiiité et ([ue l'on aurait apportés d'Afri(pie ; mais il paraît qu'ils existent bien naturellement sur cette |iarti(! (le l'Kurope, (|ui possède d'ailleurs en c(tmnnm, av(;c U) nord de rAfri(iue, un grand nombri! d'antres. espèces terrestres, et en particulier des Mammifères, des Rep- tiles, des Insectes, des Mollus(iues , etc.; aussi pens(!-t-on que l'Kspagne était jointe au continent africain avant qu'une grande ouverture établie u travers les Gobnnies- d'Herculo eût fait conHnuni(|U(>r l'Océan avec la Méditerranée. <}uel(|ues auteurs assurent même qu'il y a aussi des Magots sur d'autres montagnes de l'Andalousie et jusipi'en Grenade. A Gibraltar, ils seraient l)ient(M détruits si la garnison anglaise, qui occupe ce point, ne les avait pris sous sa protection. licur cliasso en est très- sévèrement interdite ; on la fait cependant quelquefois, et voici iTininient on s'y prend: mmiov n'Ai.iifnm, in ii.' gr.mi ■.w. H il II'. ni ?! n i •' i Û •* onniU' hKs phimatks. '1 > .1 I on pliicn, sur les rorhcrs oii vicmimil I(;h Mni^ols, don nilclmsscs dont on n i'<'fn|>li l'inUM'icur avt'c ilu vin cl «lu intin. In trou, nuMiii^rt'' ù l'uno dos cxlrémités, csl tlis|)ost) d<» n>nnitii't> ù pcr- nii'lltt' M riiruiiiid d'v fourrer s/i lêlc sans pouvoir la rctiri'i". l'cndaiil la nuit l<'s MajfoK sont attiivs |)ar la Inuiièrr ([u'ou a plact'n auprès do ces cali'liasses, cl lorscpii' l'un d'eux a voulu eu vider une, il s'en Ironve coiffé sans (louvoir lu rotircr, el le vin (|u'l'IIo renforniait s'écoulanl sur sa ll}j;uro el dans ses vcuix , le rend plus ernltarrassé encore, ce ipii permet de le saisir. Lu Mugol était-il plus répandu autrefois dans le midi do l'Kuropc i|u'il nu l'est aujourd'hui? c'est co que lus écrits di>s anciens autours no nous disent pas, et , comme on n'un a nulle pari encore observé du restes eid'ouis dans le sol , on ne |ieut pas répondre afdrinativemenl à la i|Uestion (|uo nous venons de poser. On doit cependant rappeler ipio l'rocope, auteur tjrec du \i* siècle, a écrit ipi'il naissait en Corse des Siii;j;es presipie semhlaliles à l'espèce lininaine, et que M. de HIainvilh», dans son travail sur les Singes connus des anciens, rappelle celle assertion sans la contredire. Aucun autre document n'a élé recueilli à cet éffard, el l'on n'a encore rencontré lu dans les hrèclies osseuses de la (lorse, tu dans celles d'aucun anire |ioiMl de la région méditerranéenne , une seule pièce qui puisse appuver l'opinion que Procope a \oulu parler du Magot comme d'un \uimal autrefois propre à la Corse. Ouant au Singe fossih; qui a élé découvert dans les dépiMs iirolialilemenl assez peu anciens de la (irèce, rien ne nous dit non plus (jne ce soit un "Magot. Ili(ui an contraire, le fragment île crAne (lu'oii en a trouvé au pieil du mont Pentélicon, auprès d'AtlièniN, a paru à W. Wagner provernr d'un Animal intermédiaire aux (lihbons et aux Semno|(illiè(ines, et le savant professeur de Munich (|ui l'a décrit, en 1839, lui donne le nom de âfcsopitliocus penteliciis. ('l'est à tort (pi'on a mis fréquemment le Magot au nombre des Animaux de l'I^lgvple; les voyageurs (pii nid si souvent jiarcourn ce jjays depuis le c(tmmencemenl du \i\» siècle ne l'y ont point rencontré. On ne le trouve pas non jilus dans les parties de l'Afrique autres (pie dans celles où nous l'avons signalé précédemment. L'Age ap[)orle du grands cliangenienls dans la physionomie extérieure des ^^agols aussi hien (pie dans leur carai'lère, et nuflbii, (|ui a connu cette es|)èce en nature, (|ui l'a décrite el ipii a joint ù sa description une très-honne étude anatomitiue du mémo Animal faite par [)aul)enlon , consacre un article à part au l'itliêgini des anciens, ipii n'est cependant (pie le même Animal (jue le AFagol. Dans les Supplémunln publiés, il est vrai après sa mort, par Lacé[)è(le, IJuffon revient sur ce sujet et figure sous le nom de PHhèqnc un Singe (jui n'est (ju'un jeune Magot. La même erreur paraît avoir été commise |)ar Arislote, dont le ('.jinocrphah' n'est sans doute (jue l'Age adulte du Pilhè(iiie. (l'est c(; (pie I'-mi est conduit à |)enser par la leclure de ce (ju'il dit lui-même : (( Le Cynocéphale est tout s(îinblalile au Pithèipie, seulement il (!st plus fort el a le museau avancé, a|pprochant pi'es(pie do celui du Chien, et c'est de là (pi'on a tiré son nom; il est aussi de mo'urs jilus féroces el il a les dents plus fortes que le Pithè(pje el jilus ressemblantes à celle du Chien. » Le Pithèipie est égalonienl cité par Galion, el, comme il le rapporte, c'est co Singe que le célèbre médecin de Porgaini,' a disséqué el sur l'éUnU; duipiel il a écrit son anatomie. On sait qu'anciennement, soit à ré[)0iiuu d'lli|qiocrale, soit à celle de (ialion ou iiK^me après, il était défendu de chercher à connaître rilonnne vivant par l'cdjservation de l'Ilonmie mort; aussi les médecins n'ont-ils eu pendant longlenips d'autres notions anatomi(pies (pie celles (pi'ils avaient tirées de l'observulion dos Animaux. De toutes les espèces (]ue l'on connaissait anciennement el (pie l'on pouvait employer avec (iuei(pie succès pour se faire une id(''(! de la stinclure humaine, le l'itli'''(pie ou Magot était sans contredit la jilus favorabh-; (ialion no mampiu pas d'en proliler. il rappelh! (ju'il avait vu lesquehiues os humains (pie l'on monirait dans l'école d'Alexandrie! lorsipi'il s'y était rendu [lour su fortifier dans ses éludes; il racoido aussi (pi'il eut un jour l'occasion do faire des observations analogues sur le citdavre |)res(pie enliùremont déi'harné d'un voleur (ju'on avait lue ù peu de dislanci; de Home et ipii (Hail resté sur la graiwie roule privé de i's FAMILLK DF.S SFNC.KS. W r»ni'r «t nftUARrt: m Minnr, gruiJ nu'. iit''pnlliiro; puis, il njoulo quo ceux iiui n'auront [iiis dn ituroillu» occusions «lovrnnt t'-ludit^r, cnnitno il l'a fuit lui-inAuii*, ruiiattunio iju Pilh('-i|U(>. La lecture do son ouvroj^o prouve d'ail- IiMiis ijiril n'a pr«'Sf(Ui) licii vu sur rilnniiui^ lar liuaucoup dos di'lails tri''S-cireonsta(icl(''S iliiiis h>s(pi<'ls il l'iilro sont niiilrairos A ri> quo l'on voit dans l'cspéct' liuutainu, taudis ipi'ils sont coiifortUHs à co ipio l'on (di- scrvi'diinslc Ma^ot. Apn'-s (ialitiii, la si'i( nri! iinaliiMiiipic rosla loiijîlcuips stalionnairc, et, jHS(|u'îi l't'poipK! do lu rcunissaucH, son ana- Piinii', |in'si|ui' cnlifTcnicnt t'ailo d'apnVs lo l'illinpie, fut nirmo prise par les ninlr-cins pour cello de l'Honime, cpioiipie rv ipi'il dit du larynx, du stcriuim, do l'os intcrnu'diairc aux deux rQngi'cs du carpo , do certains nuiscles , de la forme du cœcuni , do la connninncation do l'appar<;il nasal avoi- le crAne, etc., etc., ne concorde point on , frère de Charles V et gouverneur du Lanm'uedoc, la permission de dissé-rpior cIukiuo année lo corps d'un criminel supfilicié. Au \vi« siècle parut enfin l'anatomie humaine de Vésale {DeCorporis Iniimul f(ihrka),i\ni\t les descriptions et les figures contredisaient si souvent le texte de (ialieu. Le célèhre médecin de l»liilip|)e If n'avait pas tardé à s'apercevoir, en faisant les nombreuses recherches nécessitées par celle immortelle publication, (pie Catien n'avait pas étudié sur l'Homme lui-m^me, mais lo plus souvent sur des Singes. Toutefois, la plupart des médecins refusèrent do se rendre il l'i'vidence, et (piebiues-uns, f)lus Jaloux de leur confrère que désireux de connaître réel- lement la vérité, cherchèrent à démoidrer (pu> c'était Vésale (|ui se trompait. Le médecin d'Henri IV, Hiolan , à (lui son mérite M'"S(nniel aurait dit éviter ce petit travers, et i|ui avait d'ailleurs appris l'anatoinie sur ' Ifonime et sur le Singe, se joignit à Sylvius, à lMi>liU'lie et à tous ceux cpii se disaient les défenseurs dos anciens contre le réformateur do r.Hiiiloniie. La vérité n'en fut pas moins du côté de Vésale. i'Ius récemment, Pierre Camper a voulu retrouver, en se guidant par les descriptions ana- lnnii(pies de Catien, (piellos étaient les espèces de Singes (|ue (;e dernier avait connues. Le m/'iiiuire (|u'il a réiiigé sur ce sujet a surtout pour but la réfutation des criti(pies de Vésale, |Md)liées deux siècles avant par Kustache, célèhre anatomiste italien, (pii mourut en ],-)70 ù Home, oïl il était professeur. Kustache, comme on vient do le voir, était du nombre des savants (jui soutenaient ipio i'aiiatomie donnée f.ar Calien était bien l'anatomie do l'llomni(i; Camper fit voir qu'elle reposait en grande partie sur l'obsorvatiou du Magot; mais il lui sembla que peut-être aussi elle s'était ins|)iréo de la dissection de l'Oraiig, ce (pii a été contesté depuis par M. do lîlauiville. C'est sur la description donnée par Calien de l'organe do la voix (pie Camper so fond(( principalement; il ajoute cependant : « Nous verrons par la suite que les anciens n'ont absoininetd pas connu le Siiig,' sans (pieue de Tyson (le Chimpan/é) , mais ur leur compte ont d'ailleurs été reproduits fort souvent dans les ouvragiis do compilation. Les jeunes Magots aiment la société de l'Homme on des Animaux; ils sont faciles sur lo choix de la nourriture, mais ils sont toujours plus ou moins sales, (pioKiue éducation (|u'ou leur ait donnée. Kn grandissant, ils devionneni colères, et, coiimu! |ilusiours autres Animaux de la même famille, ils expriment l'élat d'irritation ([ui leur est habituel par des mouvements très-précipités et comme convulsifs do la mâchoire inférieure, et ils les accompagnent d'un fort claquement de dents. Quand ils !u> sont jtas encore assez méchants pour (lu'on les prive do liberté ou iju'on les isole, ils donnent ([uelipicfois des maniues d'atlin'hement aux |)er- sonnes ou aux Animaux dans le voisinage desipiels on les tient. Ils aiment surtout à chercher dans les cheveux de h'ur maître on dans lo poil des Chats, des Chiens et des autres compa- gnons (pi'on leur a donnes, le-i laoMuni Miieh.'; cjui >'y. rencontrent , et, ù mesure (ju'iis les li FAMILUÎ DES SINCJKS. Îi9 ont saisies, ils Iks pniKMil à la bouclio. Ils iifjissont do ui^me oiitiv eux, (.'t les femelles cou' s.ierent lioauenup île temps à (Ipouillcr ainsi leurs petits; elles les soi^iiniit avec Umlresse. Les mêmes habitudes s'observent chez b^s CyiiDcépliales et chez beaucoup d'autres Singes. On dit que les Arabes nian;,^eiit avec plaisir la chair des Magots. Les anciens, comme nous l'avons vu, ont souvent parlé (b; celte espèce, ([ui est oucoro conniuine dai:s les parties nord de l'AIVlipie, ipi'ils connaissaient le mieux. Strabon lève tous les doutes (jui pourraient exister un sujet du PUhèque lorsqu'il nous donne l'indication de la i)atrie véritable de ce Singe. Il rapporte, en effet, que Posidonius, en allant |uu' mer de Cadix en Italie, avait longé la Lybie (Ktats barbaresiiues) , vX fju'il avait eu l'occa- sion do voir un très-grand nombre de Pilhv(/tics dans les forêts qui couvrent la ciMe de cette partie de l'\rrii|ue. Ou le prouverait an iiesoin, comme l'ont fait Camper et de IJlainville, par le texte de (ialien. \ la suite du l'ithè(iue, c'est-à-dire du Magot, nous décrirons un Singe assez analogue à celui-ci par ses formes, mais (jui vit dans lui pays très-éloigné do celui où l'on trouve lo Magot véritable; (;'est le Cynopilhôque iiri/ri', (pie l'on ])ont regarder comme établissant la Iransition des Maca(pies aux Cynocéphales, connno les Mangabi'ys forment celle des Macaijues aux (inenons. (iliNUK CV^OIMTIIÈQLE {(lympilheciis, Is. (leoflïoy). Point de traces extérieures de (]ueue ; face médiocrement allongée ; oreilles rondes et bordées ; dentition des Cynocéphales , mais avec un dévelojip uînt bien moindre des canines et de la première molaire inférieure que chez les autres espèces d(! ce gron|)e. Tels sont les principaux caractères génériques que iirésen- tent une curieuse! espèce d(! Sin^c! propre à Cé- lèbes ('t à «piehpu^s îl(!s v(>isines. CtUto espèce est entièrement noire, et sa taille est un peu inférieure à celle du Magot. Son naturel est vif, doux, intelligent, et elle semble relier encon; plus intimement les Cynoi^éphales aux Antiu'opomor- phes que ne le fait le Pitliè(|ne lui-même. On n(> siuu'ait cependant la séparer des premiers, et elle est peut-être! une preuve (ju'il faudra en reve- nir à classer les Singes comme le faisait Huffon, c'est-à-d.'re à faire suivre innnédiatement les (!spèces do la première catégorie! f)ar les Cynocé- jdiales ou IJabouins, et à reléguer les Singes à queue longue après ceux ipii l'ont courte ou nidle. Ce serait pres(|ue, comme (Ui le voit, le contraire de ce que nous avons dii faire pour nous conbu'mer à la marche généralement suivie par les naturalistes actuels. Le Singe type du gein'e Cynopithèipie a d'abord été décrit par Desmarest dans le Siip- pk'incnl k Sun Tvdilc de ManuiiaUnih', sous le nom de Cvnoci': iMi alk nkciu-; (Ci/noccplidlus iiige)')\ il ost aussi iniimifère.si\\\'\ ont paru à la même épnepie; c'esl uu\f'U'\mnl]o Ci/iiopilliecits nu/er. D'autres auteurs l'appellent )f((rficiiN uigev, parce ipi'il n'a pas les narines terminales des antres Cynocéphales, et ipi'ils l(! considèrent conn;ie une esitèce du genre Macaipie. Enfin, c'est aussi le yneticKn inalrn/tiniix de Desnionlins. On a vu vivants à Paris et à Londres plusieurs Cynopitlièepies nègres, et celte espèce a pu I lie (li>sé(|uée. Sini intestin préseMte un ccecum ample connne celui des Macaijues et long de iiiii.s pouces ; son unis nilcslni. (pie nous avons mesun'" sur rex(!mplaire i|ni avait vio figuré r, \ N fi l' iT M M.M r \K, m. I - tli' (jfjinil. I i • m L f;,. 1 1 p- 'I ' f'S , Il i \ \ \ 'A ■ { ^H f 'tWÊM s ; ^BB ■ ' 1 1 1 i- i 9 . 1 ^hH ?( ■'. i .«■ i ir m ma 1 ! I '■, :i; too oni)HE DES primates. vivant pour les vélins du Muséum, on 18:59, a iioi;6|iliale, on grec Kuvoxs'^aXo; , indiiiuaut une icssemblunce avec la lèlo du Chien, ait été employé par Arislolc pour désigner un Singe (|ui n'est très-proba- blement que le Magot dans un Age avancé , on s'en sert assez- généralement aujourd'hui pour indiquer des Singes de l'ancien monde ayant, comme les Babouins et les Mandrilles, les narines terminales, la face très-allongée, les queurs toujours grossières et les goûts sordides. (ieoffroy-Saint-Hilaire et (1, (luvier avaient c(!|)endant employé la dénomination de Cyno- céphales i)our désigner, dans leur nomenclature de 1795, le genre qu'on a depuis lors appelé Pithèque ou Magot {l'itliccus, hmiis, Maym). Il est vrai que l'acception donnée par Aris- tole au mot Cynocéphale n'est pas celle (jue lui ont conservée d'autres auteurs anciens, et (|ue plusieurs s'en sont servi pour indlipun- des esjjèces appartenant très-certainement au genre que l'on a|)|)elle actuellement du même nom de Cynocéphales. C'est ainsi (ju'Agathar- cliides, dans son livre sur la rtier Houge, et Pline, dans son Histoire natureUe, font venir les (Cynocéphales et les Sphynx des p.n-lies de rAfriijue (jui avoisinenl l'Egypte ; ce ([ui s'accorde très-bien avec la patrie des Hamadryas, qui constituent l'une des espèces de la série d(!s C/vnocéphaliens dont il a été V\ plus souvent (pieslion. Il est également probable (jue c'est à ipiehiu'un des Singes nonnnés Cy océphales par les modernes qu'Aristote a l'ait allusion sous le nom de Chéropithèiiue , en grec Xoip o::iO£xoi; , qui signifie Cochon-Singe, ou plutôt Singe à formes d(! Cochon. 'niM\TKS. w 'it DtMs iji Cl Mir.i- l'ii \ I r ^.ll■ul^. M 1 ilc gmnd. Mil. m facial pour classer Ips Sitigos. Il y a, dans certains cas, entre la face ou le i lùne îles jeunes et lies adultes, dus différences en degrés bien |)lus considérables nuo celles ([ui séparent ailleurs des tfeiu'es fort distincts, les (iibbons ot les Maca(|ues par exemple. Rn même lemjis (|ue la tête osseuse des Cynocé- pliales s(? déveloiipi' dans sa partie faciale, leurs dents, et siutout les canines supérieu- res, prennent aussi une f(n'c(! |ilus considérable; celles-ci deviennent de longs CiOCs iiussi redoutables (pie ceux des (",arnassier>' les mieux armi's. \ussi les blessures <|ue les Cynocépliales font en se défendant ou même en attaiiuant , ce (jui leur est assez habituel, surtout dans les ménageries, sont-elles profondes et par conséipient fort dangereuses. Le caractère de ces Singes devient encori' |p1us farouche (|ue celui des Magots ou de tous ceux que nous avons déjà signah-s comme subissant des modifications analogues, et ils inspirent une telle crainte lorsiiu'ils sont devenus «ilultes, «ju'une de leurs espèces est souvent ap|)elée jiar les Anglais Miui-ÏUjtr, c'est- à-dire rilonuue-Tigre. On les rencontre dans les grandes forêts, dans les lieux rocailleux ou sur des montagnes on général peu élevées. Ils sont essentiellement propres à l'Afriiiue, mais une dct leurs espèces, rilamadryas, existe aussi en \rabie. La Cafrerie et les environs du (lap, les |iays boisés du golfe de (luinée, la Hénégambie et l'Abyssinie, enfin la Nubie, nourrissent les diverses es|)èces connues de Cynocéplialiens. 11 paraît en exister huit au moins, mais toutes ne sont pas également bien comiues. En captivité, ces Animaux se font remarnucr par leurs instincts vicieux, et les liabiludes grossières (|u'ils contractent changent souvent (!n ré|)ugnance ou en dégofit la curiosité ipie leur intelligence inspirait d'aboni. \ons parlerons en premier lieu di' ceux ijui ont la (jucue très-courte; ce sont aussi les jilus variés dans leur mode de coloration. GliMiii MANDHILLK {Mandrilla ^ Desmarest). Queue fort courte, comme perpendicu- laire à l'épine dorsaU; ; face s'allongeant avec l'Age sous forme d'un long museau; narines terminales; cê)tés du ue/. mar(piés de fortes rides plus ou moins vivement colorées, et soule- vées, chez les sujets adult(,'s, par des boursoulhu'es longitudinales des os maxillaires. On en dislingue deux espèces, toutes deux de la côte occidentale d'Afritjue. Les anciens n'en ont probal)l(Miient |ioint eu connaissance. Le \l wniiif.i.i: Ciiou \s [Mnndrilld Mormon) répond aux Simia Mormon et Mnimoit des natinaljstes iinnéens et au Maiidrillc île liidfon, (pii n'en a connu en nature (jne le jeune âge. (l'est le Jlof/f/u des nègres de la (Juiné'e. On ne l'a vu en Kurope iiue depuis rétablissement des Portugais sur la côte occidentale d'Africpie. (lomme ses caractères changent notablement avec l'Age, on a, [lendant un certain temps, considéré les jeunes comme étant d'une autre espèce que les adultes; Linni'' leur a donné le nom de Siniia Maiiiiun , et Jhifl'on celui de Cliorai^. Celte erreur paraîtra Imile naturelle, si l'on examine, sur les ileux Ages d(> cette espèce, les couhiurs du corps, la forme gi'né'rale , el surloul la grandeur proporlionnelle de la face et du , mines, Ce.^ diverses uartii's .-.ont, en effet, très-diff,>- crane . amsi (jue 'M'iiippement ruiiLU'i i)i;s siNcKs. 103 n'iitos chez ces deux sortes d" Viiiinaux , (,'l leurs Imhiludes offrent une égiile diversité. Autont le jeune Mamlrille est doux et paraît susceptiljje de se perfectionner par l'édueation, autant l'adulte, 1^1 surtout le vieux mi\le, est sauva^^; et redoutable. L'extrême prépondéranee ijui' la partie faciale de sa têtu a prise sur la partie crAiiienne proprement brillant lorsque l'Age adulte commence; mais, quoiiiue ces couleurs aient beaucoup d'éclat, elles n(! sont |ias comparables à celles des cuisses; on en voit même se dévelop[ier de sendilables chez d'aulres quadrupèdes et sur des points différents du corps à l'époque oîi ils arrivent au terme de leur accroissement, telles sont les couleurs bleues, jaunes, etc., du scrotum chez le Malbrouk, le (irivet et queNpies autres. Pendant les années qui précédent le dévelo[ipement des canines, 'es Mandrilles ont la lêle largo et courte et le corps assez trapu; leur face est noire avec les doux ciMos ou rides ikî '1.; 1P t i ■' Il 1 'À 1 m 104 ORORK DES PRIMATKS . maxillaires bleues; le F"ff'' Pt tie fse», (/' Er.irJ KVMILLK DKS SINfiES. joô K. Ciivicr fijouto (iiio lu voix di; ces Animaux est sour.ln, comparnlilo à un .qmjïnoiiiciit, ft i|u'cllo semble exprimer l'articulaliou aou! ami! Les femelles restent constamment itlus peliles (pi(^ l(is mAles. Leur peau ne se colore pas d'une mauicro aussi vive et aussi hrillante; leur nez ne devient jamais entièrement rouge; mais, par contre, à répn(|ue du rut, c'est-à- du'e (•liu(|ue mois, leurs organes sexuels s'entourent d'une protubérance monstrueuse qui résulte d'une grande accumulation de sang dans ces parties, et qui a généralement une forme s|ilii'rique. Lorscjuc le rut cessf; , cette protubérance s'efface [letit à petit , pour reparaître vingt-cinq ou trente jours plus tard. Des variations , dont le détail est aujourd'hui bien connu , accompagnent les modifications plus profond(;s du crAne que nous avons déjà signalées et les changements considérables qui s'opèrent dans tout le système osseux. Le Mandrille Giioras vit en Guitu'e; il se nourrit princi|)alement de fruits; en captivité il mange à pou près do tout. Les Singes de c(!tto espèce ont les désirs très-ardents, et on leur a souvent attribué un gofit (ont particulier pour les négresses, (jui, dit-on, les redoutent extrêmement. Les récits faits à cet égard par les voyageurs (lui ont été en Cuinée semblent confirmés par la manière dont les MandrillesChoras se comportent dans nos Ménageries, (i. Cuvier a même donné des détails sur ce point dans l'ouvrage intitulé La- sMiiimrjerie du Musi'-nm, qu'il a public; avec Lacépède et V.. (ieolïroy : « Nous avons déjà eu l'occasion do parler, dit Guvier, de l'amour des Singes pour les f(>mmos; aucune espèce l'a donné des maripies plus vives (jue celle-ci. L'individu que nous décrivons entrait dans des accès de frénésie à l'aspect de quelques-unes; mais il s'en fallait bien que toutes eussent le pouvoir de l'exciter à ce point. On voyait clairement (pi'il iboisissait celles sur lesquelles il voulait porter son imagination, et il ne mampiait i)as do donner la préférence aux plus jeunes. Il les distinguait dans la foule , il les aj.pelait d(! la voix et du geste, et on ne pouvait dout(M- ijue, s'il eût été libre, il ne se fût porté à des violences. Ces faits bien constatés, observés par mille témoins éclairés, rendent très-digne de foi tout ce (|ue les voyageurs rapportent sur les dangers que les négresses courent de la part des grands Singes (|ui habitent leur jiays. » Il arrive parfois (juo certains Choras conservent plus longtemps que d'aut"es, en capti- vit(', la douceur de leur jeune Age, et l'éducation peut (ians certains cas tempérer leur brutalité jusipi'à permettre de les montrer sur lu scène, sans qu'il en résulte ni au j)liysi(|ue ni même au moral d'inconvénients pour les assistants. On cite comme s'étunt fuit remaniuer sous ce rapport un Choras que M. Cross montrait à l'Acter-Chiuige, à Londres, il y a déjà un certain nombre d'années. Ce Singe s'appelait llappij ■h'vrij, et sa réputation n'était pas restée ignorée du souverain de la Grande- Bretagne. Georges IV, qui l'honora d'une invitation spéciale pour Windsor [a spécial irivilathm to Wind- sor), .lerry savait s'asseoir d'une manière très-convenable sur une chaise, et, connue il avait à |KMi près la taille d'un homme {nearb/ fivc feel long), il y tenait une place assez r.'spectnbie. Il savait boire du porter avec autant d'aisance (|uo les habitués d'une taverne et il se servait connue eux du classi(iue gobelet d'étain {pen-kr mm/). M. Adam White, du Muséum britan- nique, dont l'ouvrage sur les Mammifères nous fournit ce récit , ajoute qu'à l'occasion .lerrv fumait la [)ipe et qu'il apportait dans cet acte important une remartiuable gravité. Le texte anglais dit en effet : RessemhUng llw grnoiUi of a f/mnan philosopher. Le M.\M)iiiM.|.; hvA\eA)\'nv.{MaHdrillaLemophen),s cAlés du cor[»s, la tête, la face extérieure des membres et une bande au bas du cou, en avant des pattes antérieures, sont couverts de longs poils très-fins, gris à leur moitié inférieure et alter- nativement noirs et jaunes sur leur autre moitié. Ce sont ces deux dermm's couleurs qui for- l™ CAUTIi:. ^4 i 1 ► [ ' ![ il 1'^ I fi .!/■ 'H II ,,„j OUDIIK l)i:S l»IU\l\TKS. „„MU la loiulo ver.h\tro .le f Animal i-our toutes l«s parties su|u:.ri...uros du corps. Dans la fomolle lu nuance est générnlemont plus pâle. Le jeune n.i\le, qui a la tAte bien nion.s allongée et les crêtes sourciîlères encore peu fléveloppéi.'s, a les couleurs (lu pelage assez seuiblublos à relies de la femelle. Ce iiui distingue à la i)re- luièrevueieMandrilloLeucophe du .Mandrill(! Clioras, c'est la (iouleur entièrement noirâtre do sa l'ace, qui n'acquiert ni le.s teintes bleues ni la rougeur terminale (pie nous avons si- gnalées chez celui-ci. Mallieu- niusomout ces teintes changent avec la ilessiccation, et les deux espèces de Mandrilles sont assez iliflicilos à distinguer d'après les exemplaires préparés de nos ;i:r;::^:on:::tr;I'r:^^ables caractères.^ Loucopho a ..'adleurs les mo.urs de son au ^u^ ^'ré^.oque de la renaissance , et en particulier par (iessner, dans un sens analogue r^^ cÏ 1^ a de nos jours. Toutefois on attribue la distinction du genre Cvnecopl. - tî!!" 'naturaliste français, qui a publié vers le nnlieu du siècle denuer un volun.e relat.f aux Munmifères s. us lo titre do liègno annnal. Iliiii. 1/5 lie (iniiiil. nul. ■f* f ; V Mi( f l' Il \ I, r Ml mu, 1/n '1'' «l'uuil »'■''■ ■(imollc igéo cl de snii ! par les iialnjiuo ijjlialo à 10 r t'Inlif I 1;=?; l'I.A 0 -, if I '^ I) viiMiir. ■ ^t* l I' l'AMILM. DKS SI\(;KS. TclHipio nom les circonscnvoiiH in, \vs ryiinct''|)lialt'^ i» 107 i|i> iiliisicni's iiiilrcs aiiti'iirs, et m \,mt KimwUw (llslinclif tdiisi '|)Oii(lc'iit (III V rtti>itni.i cl Hiihwims |>iirli.ulii>r au Kiitii|M' dfs Paiiions fois nni'dllIM'IISi fl snii i'\ln'mili''. Oiiiii<|no livs-roliii^li'H, ils lo smil n'iifiidaiil iimiIiih (im les Maiiiliillt's; ils sniil aussi niniiis lni|>iis et li iir fi'Aiic n'i profdiHlcs , t|iioi(iii'il y ait c>nc(in> iiii«> jïrniKli' diffi-n'iico t pnmvf'i""* •'•'!* iiinilillfalioiis aiisnl iilic les jciiiics l'I les adiillt.'s dans (•liaiiiiii' de If'iirs cspiTcs, M. IsidiiH! (ItMiriVoy-Saiiil-lIilairt' (r\hyssiiii«' (|ii(' M. Hn|ipcl a di'cmivi'rli', l'i siu- CVNDCKI'II Al. K \ les \iiiiiiau\ vi'ih'hii's de ce pays, le miiil s iMi a scpari! , sous lo nom do Tlwropillicnin , uno espèce 'I à laiiut'llt' il a domn- , dans sou htd oiura«a pi'cillipii' (II) (iritiilti; c'est aujourd'hui lo sol [lUllinfcphahisCihtilii). Ce Siii^'»' a les p(dls lorl loiiKS fl do coulfUr iiiAiro sur Inut.'s l.'s parties supmeun's du corps; ceux des llaucs et du lioul de la .pieuo il fauves; ses i|iialre mains sont iioirAtivs i liai iiies sont iiKuns terminales (pie celles ,l,.s iiutres ('.ynocépliaiiens; son cn\iie a cependanl la même cuilormatioii ipie celui des CviMicéphales proprement dits. 'LedïNO.'.Kcn M.i. II.VMAOïn \s {(U/iKxcpIxilun Hiniiii* ar;;enté. en partie ^'lis oli re avec mains antérieures noires; (''pauli'S e>i une ( lieanconp moins: lonL;ent de manière à l'ormer un camai les pidls sont liiiuelés et ceux df> son cou et des I simnlanl une éiiormi- perrinpie; la face 'Id e conli'iir Ile ( •liair. ha femelle reste (divAire et les poils de s lon camail s'iill(Hi}'il élad léi .llemenl de la famille de ceux connaissant récriture. L'ima^'e du même Animal était aussi le symbole par leipiel on exprimait lo rôlo du juh'o suprême des âmos , rôle .pii avait été atlrilnié à Hermès , et dans lieaucou|» il'occasions lo Tolh est ligure leiianl ou examinanl la ba- lance , an moyen do laipielle mauvaises et il fait la part des bonnes actions di's défunts, à -mesuro ipi ils si nréseiilenl I! M'Iin , ipii s était fail coniiallre comme voyageur na beaux travaux micri'!-'i'iipb'.ipii"^. ont pnblii' plusieurs , levant lui. C.liampollion , le savant tradiiclenr des liiéro- ;;lyplu,'s, el M. Klirenberg , de luraliste avant de uevenir célèbre |iar ses ti;;uies du Toth. 11 v est représenté' S ^1 ■ t ," "Il l . t •l %> 1:1 ' il i h^l 108 OltDHK I)i:s PHIMATKS. 1. 1 r foiictiontiaiil conimo jugo suprême des Amos; celle quo nous i<^|iro(Juisoiis d'après ie^rand ouvrage sur i'Égvjle est einiiruuté(> à l'un dos temples de Phil.r, île de la mer Houfic, aujourd'liui nommée Jezyret et Birbé. Sur d'autres (Igures le même person- nage est assis et il (race des caractères sur une tablette , à l'aide d'un bout de roseau. Le Tolh est toujours reconnaissable à son long museau et à son énorme clievelure (jui sinuile un(* crinière; tl'autres ligures re[irésentent le Tartarin plus jeune; telle est entre autres celle dans la(iuelle on le voit perclié sur les épaules d'un lionime, et le lîabouin avait été liouoré d'un temple à llermo- polis, et M. de IJIainville a atlril)ué au Cynoceplioliis Splii/iix, c'est- à-dire au Papion véritable , l'ancienne figure d'un jeune Cynocépliale porté; à dos d'bomme %(./'. \ l'exemple d'Aga- tliarcbides, il le fait venir des bords de la mer Bouge, ce (|ui convieid beaucoup mieux au Tarlarin (ju'à toute autre espèce de (lynocépbaliens. Le CvNocKPiiAi.r. Papion {Cynoccpholiis Sphi/iu-), (pie Buffon a nommé le Crand Papion, est , l noirAtro; les fesses sont plus ou moins violacées, suiv.iiit la i|uantiti' de sang ddUt iiiU' pc.iu est injectée. .1 H N K C \ \ iM,'' IMI VI i: )nr*i'- p ir un l-itfyp'iiii. l I î' \ l'MI > M ^ Lt , (,'1 llf gr.UliI. llill. FAMILLE DKS !SL\(iKS. 109 L(! Papioii est uu dos 8ing»?s les [)lus intelligents. Il a môino plus do pénétration que l)eau- coni» d'autres; aussi lui apprend-on jjien des tours si l'on veut s'en doiufr la peine, surtout en le prenant jeune. Il est actif, remuant, fort lascif (!t très-gourmand, et, en lui montrant des friandises, on peut le retenir assez longtemps attentif, presque suppliant, ce ijui donno le temps de bien l'oxaminer, L'ûg(! n'altère pas autant le caractèn« de ce Singe (|ue celui des Mandrilles ou du Cliacrna, et, 'luoiiju'il devienne assez souvent brutal , (lu'il soit habituellement fort emporté, il n'est pas aussi dangereux /|uo ces derniers. Quand on se tient de- vant sa cage et (ju'on lui montre une clioso ipi'il désire posséder, il se me! fiTMjuemment à danser, mais sans priîcipitation et on tenant ses deux mains do devant pendantes , à la ma- nière de personnes qui mamiuont de la gnke ou de l'habitude que coni- jiorte le même exercise. Sa voix or- dinaire est uno espèce de grognement qui rappelle assez bien celui du Co- riion; mais, dans ses moments de colère, il pousse des cris plus aigus; son agitation est alors des plus grandes. Toutefois , il est 1melles ou pour leurs petits va JHisnni vtks. I(! PiipiDO, parce iiu'ou a eu moins souvent l'occa;iion do les observer, cl il reste dans la scienco (iuel(iu(>s doutes aussi bien sur leur véritable patrie (|ue siu- les ( inaelères par les^piels ils se distiii)jiiciil les uns des autres. Les variations de couleur et n\ênie celles th'. la l'ornie du corps et de la tète (pus ces \uiinaux subissent avec l'à;;<> en rendent la dislinclion incertaine, el cette diflicnlté ost encore accrue par rinipossibililé oii l'on a été jus(iu'ici de pouvoir les étudier eomparalivement pendant leur vie ainsi (pi'à leurs différents A^'es. Le CvNOc.i;i'll \i.i-; IJ\Uoi.in [Ci/iitin'iilxiliin rxihiiiii) est l'un d(! ceux au sujet des(|U<"ls cette incertitude s'est conservée le plus lon^'- tiMups. Les auteurs ne s'accordent même pas sur ses véritables caraclères. M. Is. (Jeofl'roy en a fi-.il représcMder dans le tome II des Arrhifps du Miix('>iiii nu bel exemitlaire, (|ui avait été donné vivant à la Ménafierie par le prince de Joinville ; il le su(ipose du nord-est de l'Afruiue, et pritici- palement de la liante Kgyple et d'Abyssinie. Voici les cjn-aclères (|u'il lui attribue : pelafjje jaune, olivAtre au-dessus, blandiAtre au- dessons et à la face interne des membres; poils colorés de jaune el d(^ noir |)ar anneaux assez étendus, mais peu nombreux. Ce serait U\ Pnjno Ci/noccplidliix d'K. (li?riffrov , le lla- hoitiii de l''r('d. Cuvier , et le Cijuuri'plidhi.s iniliinwritiii >i;;nalé par M. Scbin/. dans sa trailuction du yfè/7«6' rt/n'wrt/ de Cuvier. ((nest en.'ore moins bleu rensei^'ué au sujet du Cv\'oc,kimi ai.k \m ris {Ci/iion'plinlus Aiiubia de F. Cuvier), dont les trois seuls exemplaires oi)servés par cet auteur n'ont im èUc conservés. M. ilcdcMboi'^v, cité par le savant naturaliste suédois, M. Sundeval, dit cepondant avoir retrouvé leiir-! analogues dans la Nubie, et il les regarde connue étant bien d'une espè(;(,' à part. 1/ Annbis se reconnaîtrait à la couleur noire de la partie antérieure de sa face el de ses (U'cilles; à ses junes et au l(»ur de ses veux, ipii s(Mit couleur de cliair; à ses favoris d'un jaune pi\le, caractères uuxs lianes, avec les mains et bi |ilus grande partie de la queue noirâtres; ses favoris sont i|e couleur giisAtre; ■>.! face est Irès-bnnie. Cbez la femelle, les piils du corps sont plus courts ipie (die/ les iniiles adultes, eliez les.piels ils simulent i)resque une crinière. Les jeunes nuMes sont e\l('rieniciiieiii peu diflerents des femelles. On rencontre le Cliacma dae- le^ endroits él(>vés on sur les rocliers; il y en a par exemple sur la mont igne de la Toide. qm e,l peu éloignée de la ville du Cap. Leurs liaudes. chUiv- V'VMILLK DKS SINdFS. lll ccllos (le l)fiaucou|) d'aiitrcs t-spùcos, s'iiitroiluisout souvent dans les Icitcs culliviVs, et elles V occasioiiiieiil des ravai5^es coiisidérublos. ■ yi-.} vois.;, ••.>■• jM ,:Z^ySS^Sss;&s^^'3*:r-f^z-"^' jp- r \ NOI.FI' H M K (.!)Ur,MA, l/'jil*' ^Tllll'l, tint Le Iloiimidais Kolko, qui a parcouru le sud doTAfrifiue, rapporte que les Cynocépliales Cliacnias sont si audacieux que parfois ils enii-vent aux voyap'Urs, --t sous leurs yeux, une liailie de leur repas, et qu'ils s(^ tiennent ensuite à peu de distance, narguant leur dupe par d'aUVeuscs .liTimaces; mais ce que nous avf.ns di'jà dit au suji'l des Sinîjes nous a montré suilisannuent «[u'il ne faiil pas toujours prendre à la lettre ce ipie les voyageurs ont rap- porté siu' leur compte, et c'est le ménii' molil' (pii nous a eniiièclié d(> reju-oduire, à propos des (luen(tns, les traits, fort pi(piants d'ailleurs, i]ue liCvaillaid atlrihue à son Sinpc favori, hn;s. Toujdurs est-il que les (lliacmas sont T5 IlE HIT llf SAJfir, prnii'îour imlureUc. i.curs luiriiics , ouvertes latéralement , sont séparées par uni! large cloison; aucun d'eux n'a de callosités fossi«''res, et tous, sauf les Bracliyures, ont au contraire la (jueuo plus nu moins longue. Leurs dents, tantôt au nombre de trente- six, tantôt au nondjre de trente-deux seulement , sont constamment dif- férentes de celles des Pitliéciens par le nombre di>s avant - molaires , (lui est do trois paires à chaque mftchoire au lieu de deux , comme chez ces Animaux , et une différence correspon- dante se retrouve dans leur première dentition ; tous les Cé- biens ayant en effet vingt-rpiatre dents de lait, tandis que les Pitliéciens n'eu ont (jue vingt comme l'enfant. Le ce'.'V(uiu des Singes américains, comparé à celui des Pitliéciens, montre aussi des différences dignes d'i^tre signalées, et il en est ainsi |)onr plusieurs autres points de leur organisation. T)'antre part, les Quadrumanes américains ressemblent aux Pitliéciens par la disposition giMiérale de leur système (leutaii'(>, oii l'on compte deux liaires d'incisives à chaque niAchoire, (juatre canines plus ou moins analogues à celles des Pithéciens et de dix ou quatorze molaires , dont les plus grosses ont toujours leur couronne garnie de tubercules émoussés et sont cnnfiiriiK'es pour un ré-gime plus ou moins frugivore; ils mil aussi l'apparence générale des Pitliéciens, à peu pies leur démarche, un grand nombre de ressemblances avec eux dans leur conformation anatomi(iue et sous lilnsieurs rapports une égale analogie avec l'Homme. C'est ))nurquoioii les réunit aux Pitliéciens sous la déno- miiiatioii commune des Singes, Cependant si on les étudie avec soin , on ne tarde pas à s'apercevoir que cette analogie; avec notre espèce est déjà moindre dans plusieurs points importants, et qu'à beaucoup d'égard les Cébiens sont encore jikis inférieiirs à l'Homme ([ue ne le sont les Singes de l'ancien continent. La tran- sition de ceux-ci aux Cébiens est diflicile à établir, et l'on [leut dir(! i|ue ces deux groupes sont aussi nettement séparés l'un de l'autre par leurs caractères zoologiques qu'ils le sont parleur position géographique. (Hioifpril en soit, c'est avec certaines Guenons (lue les Singes d'Ainériiine montrent le plus grand nombre d'analogies, non-seulement au physique, mai^. encore au moral. Leur iiilelligenci^ a des rapports avec celle dos premières espèces de ce genre. Dans presque liins les cas elle (îonserve aussi une douceur égale ou même plus grande encore. Moins forts que la plupart des Pithéciens, les Cébiens sont aussi plus délicats dans leurs formes que ne le sont ces Animaux, et leurs sentiments ne se modifient pas autant avec l'âge; ils conservent pi'es(pie entièrement la conllaiice et la gentillesse dont ils avaient fait preuve dès le commen- cement et ([ue les jeunies l'ilhéciens lïous ont seuls montri'es. liC plus souvent on peut les apprivoiser sims difficulté; il est même possible de leur apprendre bien des petits tou.s, à l'evécution desquels s'ofipose le plus «ouvent le naturel distrait, turbulenl ou même farouche des Singes asiatiques et africains, (joiiii le ils sont moins vigoureux que la plupart de ces der- niers, (jne leurs canines sont habi'mîlleraeiit plus courtes et (pie leurs passions sont boau- loup moins vives, les Cébiens jlmiiestiques peuvent recevoir [ilns de liberté; en Amérique, 1111 les retient Imiuemment dans les maisons, sans même les attacher, et, en Europe, on les recherche préférablement à tous les autres, (juoiqn'ils soient peu actifs et même toujours plus ou moins tristes et plaintifs. i'" PAiiTii:. 15 IliNTs Dt S.ijor a'iu'lte, ernnil. noi. i ! ■P'A "tf ici; ■-•-i 114 (HIDMK l)KS PHIMVTES. L(î nom de Côbiciis {Ccltidtp ou Cchliui) , sous lt'i|iii'l on les n'unil , est uiio inoililiciilidn (lu mot groc- kêhos, dont nous iivons (l(''jii parN') commn nyant (Hô ii|ii)liiini( par les anciens à une sorlo do Singes |)ropro à l'AlVique, mais qui ne pouvait viw. logiquement ntlril)uc' ù au- cune des espèces oméricaines. lout le monde sait en effet c|U(( les anciens u'onl nhscrvi'' aucune de ces dernières puisqu'ils no connaissaient pas le continent américaui. (le n'tssl «lu'à la suite dos premières expéditions des Kspngnols, que l'on a conmioncé à rapporter en Europe les jolies espèces de Quadrumanes (jue les hasards de la nomenclature ont fait hériter d'im nom appliqué parles anciens à une espèce africaine. Ici, comme dans tant d'autres circonstances analogues, l'habitude a prévalu sur la règle, et Erxieben a surtout contribué à assurer cetl(! nouvelle signification du mot cebiis , lors(|u'il s'en est servi dans son Système t tantôt brun-iioiriilre, tantôt roux blancliAln») et Saïniiri; les seconds ou bss Sagouins sont le Suln , le Tanuirùi , VOuinlili, le Marikhia, le /'iiirhc et le JUiro. En décrivant rOuisliti , nauiienlon fait remanpior (pie les Animaux de ce genre n'ont ijuo tronte-deux dents, et, ailleurs, il dit que le Saïmiri et les autres Sapajous en ont au contraire trente-six, ce ([ui est parfaitenient exact. Le Saki est le seul des Sagouins de Ibiffon (pii ait aussi trente-six dents, et pourtant on a nommé Sagouins, à une époque plus réconte, des Cé- biens inconnus à ce naturaliste, et (jui, avec le rm'me nombre de doiils ([ue le Saki, ont aussi la (|ueu(! lâche, ce ([ui les dislingue des Sapajous. Uo là, la séparation d'une nouvelle caté- gorie parmi les Singes américains pour y placer ceux de ces Animaux , ipi ont le même nombre do dents que les Sapajous ou Cébiens à (|ueue prenante, mais qui n'ont [las leur ipioue prenante. Dans C(;tte manière do voir la troisième division rosli' formée par les espèces à trente-deux dents, comme les cin(| derniers Sagouins de lîufl'on , et elle répond au genro Ouistiti de Daubenton et d'E. (looffroy, auijuel lllig(>r a donné li! nom Allapale. Ces trois divisions renferment chacune plusieurs genres et le nombre de leurs espèces respectives est mainlenant plus considérable qu celui de Ions les Singes américains dont liuffon avait parlé. Dans réiat actuel de la science on ne connaît pas moins de (|natre- vingts espèces de Singes vivant en Amériipio. Il est vrai (pie toutes celles iiue l'on admet n'auniient pas ('t(' sanctionnées par Ibiffon , (pu" ei"tt sans dont(( regardé beaucoup d'entre elles connue n'élanl que de simples variétés de coloration. C/osI mêiuo ro|)ini(in (pie lîlainville s'était faite de plu- sieurs do celles (|ue l'on distingue parmi les IFiirleurs, les Sajous et les Ouistitis. Buffon et Daubenton n'avaient observé aucun Singe des genres aujourd'bnt coinius sous les uotiis d'Ériode, Nyclipilliè(iue et (lallitriche; c'est donc à tort (jue l'on donne souv(!nt aux Calli- triches le nom de Sagouins (pi'ils appliquaient aux Ouistitis. D'autre part, les genres Hurleur, Atèle, Saimiri, Sajou et Saki, dont on possède depuis longtemps des exemplaires , se sont enrichis d'un nombre plus ou moins considérable d'espèces nouvelles, et il en est de même de celui des Tamarins. Ces pn'cieuses ac(|uisilions, tontes |)i:stérieures à la fui du siècle dernier, sont princip'ilemeni dues aux recherches actives des naturalistes voyageurs . et principalement à celles de MM. de Ifumboldl, Spix et Kmile Deville. Des zoologistes éminents se sont occupés de décrire les caractères extérieurs ou le^ |irin- cipales disposidons anatomi(|U('s des \niniaux dont les niusi'es se soid ainsi enricbis. Tels t FAMILLK DKS SINGES. Hft v)iit, iiiil(3|)('n(liinini(>nt des voya^'ours iiuc u"-, vouons de citer. M\F. Geoffroy -Siiiiit- llilairo pèroel llls, F. Clavier, de Blniiivilleel plusieurs autres, dont nous rappellerons les noms ilaus les pa^'es (jul vont suivre. Ia'S savants niodf!rn(.'s ont un peu varié dans lu manière dont ils ont réparti nu'tliodiipio- Mienl les Sin^'es amérieains. K. (Icoffrny admettait ((uo ces Singes sont d(? trois catéjîories différentes : 1" Los S\i'AJ()iisde Huffon, (lu'il appelle lln,oi'iTiii;ouKS, et qui comprennent les jjonres Alr/f, Ldf/iilriclic , Ifiniciir et Snj'oii ; 2" Los Gkoimtuki.uiks ou les Callil riches, Aolcs et .V«/i-/» ; .•î'' Los A n r, T 0 p I r ii i"-. ours ou les Oniniiiis et les Tainnrins. La n'Uiiion de ces trois catÔKorios formo U\ \ixm\w dos (Juadrumanes que le m(''mo auKuu- a nommé Plali/n-fiiiiiiis par o|iposition aux Catliarrliinins, (pii sont les Sinyes de l'ancien cDulinont. Spix , (|ui a traité longuement des Singes américains, a ajouté deux gcuin^s à ceux (juo nous venons d'énuniérer; l'un, qu'il appelles llmchijllwlo, aétérectilié par M. Lsid. Geoffroy dans sa description de Vlhiode; l'antre, iju'il nonnne Ufichyurc, compnind des Sakis à (lueue i)lus lourtoque les Sakis véritaliles. Si)ix donna, comme V. Cuvier le lit aussi do son côté, i\o nouveiuix détails sur \(> genre pour lequel E. Geoffroy av.nt adojité le nom d'^o^c, antérieu- rement proposé par M. de Huinholdt; et, après en avoir rétabli les caractères, il en changea le noni en iSjicliiiillwqiic. Dans son grand ouvrage sur i'Osli'Of/iriphic , M. de Hlainvillea aussi traité des Singes amé- ricains (lu'il iqipelie (k'Ons, coninK- l'avait fait Krxielien; il e.onsidère qu'ils doivent être dis- posés sérialoment du la manière suivante, (pii lui parait mieux exprimer leur supériorité ou leur infériorité relative : D'abord les Hurleurs ou Alouates, l(!s Kriodes et les Lagotridies ; ensuite les Gallitridies: puis k- Vlèles, les Sajous, les Saïmiris, les Sakis et les Nyctipitlièqucs, après lesquels vien- nent les Ouistitis et les Tamarins. Dans cette série, les premiers gem'os ont la sixième dent molaire, soit supérieure, soit iiilV'rienre, plus forte que ceux qui occupent un rang intermédiaire, et les derniers maïKiuent lie la même dont aux deux màclioires. Ino autre différence existe dans le sour désigner les Animaux tie ce genre , la dénomination latine de SUntor; mais, peu de temps avant , llliger s'était servi de celle de Mycelcs, ipii veut dire iiiufjinmiil , et i|ue son antériorité a fait préférer, bien que celli' iVAIiitilld , publiée par Fiacépède, fût elle-même plus ancienne île douz(! ans et i)lus semblable à celle qu'avait employée 15 d'fon. Les Hurleurs sont plus robustes (jue les autrcis Cél)iens. Us ont, malgré leur longue queue, une certaine analogie avec les Oraiigs, (pi'ils semblent représenter dans la tribu américaincj et dont ils ont aussi les couleurs roussàtres ou brimes. Leurs sixièmes molaires supérieures et inférieures sont fortes, et il y a, ilans toutes leurs dents mi\clielières , une certaine disposi- tion de' tubercules de la couronne qui rapiieile uii peu ce ipie l'on voit chez certains Pachy- dermes herliivores. C(>tto conformation est sans doute en rap|)ort avec la facilité nlus grande (ju'ont ces Amuii ux de se nourrir di? substances végétales, et leur estomac est compliipié. La mâchoire in" T!e;'re des Hurleurs ac(|uiert un grand développement vertical. Elle loge entre ses deux brandies une sorte d(^ caisse osseuse à parois minces, quelquefois à demi cloisonnée dans son intérieur, et (jui reçoit une jioclie en communication avec le larynx. Cette caisse osseuse n'est auti'e chose que le corps do l'os hyoïde, qui a été pour ainsi dire soufflé, et c'est à l'aide de cet appareil que la voix de ce,< Animaux acquiert le développement singulier KAMIMJ-; DKS S|\(iKS. 117 Dents di IIihi. kih iioil, ;(''"'"'• ''■"'• Chim; Dr I1b.ii.hii, 2/5 Ut grond, nnl qu'on lui coiiiiaîl, et i|ui il sug^oré aux |imiiki'.s voviiKours ijui ont [milé des Hurleurs les fables (|Ufi .Mar^ravo a rcproduitos au suji't (lo la bruvaiilc éloiiuciuîo des (■licfs (If) cliacuiK^ di' leurs troupes. IjO cartilage thyroïde du larynx de ces Singes est aussi fort développé. Pour coiiipiét(!r la carai;téristii|ue dos Hurleurs, il faut ajouter (|u'ils ont laqueue longue, en partie nue, calleusi^ à la face inférieure dans Os II Vdi lie lir Ur ii lki h , sa piirtii) terminale, et trè.s-(irelien- ■>:, ,ie grmid. mit. sile. Ces (;ét)iens sont assez lents dans leur dénjarclie, tou- jours tristes et de mœurs moins douci's iiai- les autres es[)éces américaines; ils vont par troupes, sous la con- duite d'un clief, et celui-ci est toujours un mâle. Il se pliiio, dit-oii , dans un lieu plus élevé comme fiour veiller à la conservation do la famille (ju'il dirige. Sa pititu bunde ne se met en mouvement (|ue lors(|u'il en a lui-même donné l'exemple; elle parcourt alors les arbres, passant avec calme d'une branche à l'autre e| sans sauter. (lomme il est facile d'approcher les Hurleurs, on peut se -dacer au-dessous d'eux si l'ou vent les tirr'r; mais il parait que la crainte les gagni^ bientôt , et elle est souvent assez grande pour qu'ils làclient levn's excréments, cpii tombent alors siu' les |ier:onnes ou sur les .Vnimaux qui les inquiètent. C'est ce (|ui a fait penser qu'ils avaient recours à cette tacti(iue pour éloi- gner leurs enn(>mis, et l'on a dit qu'ils iirenaient même leurs ordures avec la main pour les jeter au visage de ceux qui les inquiètent. La queue leur est très -utile pour se maintenir sur les arbres; on rapporte qu'ils s'en servent si souvent et q\i'une fois accroclié(( elle' est si tenace que, lorscju'on les a Itlessés ou même tués, ils restent suspendus, et iiu'il est assez difficile d(! se les jirocurer après qu'on les 1 tués. Dans quelipies parties de rVmériiiue on mange leur chair après les avoir fait rôtir O.s HxiiiiE ti r.inTinci! THvnoiuE ui lirnnPR, ■i/.'i lie finiml, mit. à la broche ; mais Watterlon rapporte que la ressemblance, que montre alors leur corps pelé trr m ! ;§ I ! -, i^ •* ï 1 1 i : 1 1 i 1 1 ^^ i lis OUDIIK DKS PlilMATKS. (ivcf celui (l'un pclil l'iifiiiil i|u'nu iiuniit iMMinlK'. [•('■iiuniic aux Vdviiscuis ouropiVus ijuj >,f> rofusciil ;i MiiiMjicr iTuii piiivil nn'is. Lu |.i'au (1rs llnilcurs est ('ni|il(a('(' pour la sellerie. Os Siuf;e> n'ont , connne Ions ceux ([iii iir(''e('Mlenl, iju'uii seul iielit à cliai|U(' | niw. Ln foincilo \o [iorte sin' son dos, et il s'aUa(;li(> à son cou à l'aido de ses hras. Lors(iu'elle est Irùs- efl'ni,v(V, il aniv(^ (|ue!i|nerois ([u'elh^ i'alian(lonn( iionr se sauver elle-mi^nie plus facil nient. Ouel(|ues autours l'ont, à eauso do cela, eon.Mili'rce coiiiiiiP n'avant t\[\'h \\\\ l lihle dof^n'' le-. senliuients(|i!i ainniontles femelles de pres(iue Inus l(\s autres Animaux, et il ou esi (pii ont cru eu trouver la raison dans le moindre di'vcloppeineiit des parties pnsli'rieures du crùuc; co (jui est, eu elïet , l'un des caracleres i|, > jlnrhuu's. On sait (|ue c'e>t dans la partie du cerveau (jui V est lo^'é (pK! des ('clals ((u'elle eiilend, et (jne ce ne soit pour fui' ,ivec pins de l(''^;(''ret(''; car (piel instinct lui ferait comprendre la si^Miilication de l'injure ipToii eni|iloie et ipii ne siuirait en ('Ire une [loiir elle? » On (listinu'iie pliisienrs espcncs de Hurleurs. Los cliaiige- ments ipie leur c(Mileiir épronvi! avec rà;.'e fiii suivant le sexe en avaient lait d'abord ('tablir un nombre |ilus coiisiilérabie (pie celui (pie l'on accepte maintenanl , el il jaiidra peutM'tre n'duire aussi ces dernières lors(proii les coiniaît;'a d'une manière plus conipli'te. I.e Hi m. i;i r, itoi \ t Mycvics Kciiiciilittij est VA/uiiatt: do Uuf fou, le Siniid Nciiicii/fi ih' Linné, et le Mono Colorado L, de liiiiiiboldl. Il a le dessus du corps d'un beau roux; sa tête el ses extn'-miti's sont d'im roux l'oiic('' très-vif; su face est nue et noire. Le corps et la tête ont ipiarante-cin(| cenliniètres environ: la (pieiie est un peu moins longue. Ce Siiio^e vit principalement dans la (riiyano. Le Hi Hi.Kiii A ()i i:i r. i)oiii';i-; {Vi/cclis rhrijutniin, Is. (ieolTroy) est de la Colombie, principalement sur les bords de la Majidelaiiie, dans le ^touvernement do la Nouvello-Crenade. Il port(! 1(! nom d'Artir/iialo. La deinière moitié de sa ipieue et lo dessus de sou corps jus(]ue vers les épaules, sont d'un fauve doré très-brillant; l'autre moitié de la (iiieuc est d'un roux marron assez cbiir, et le reste du corjis est d'un marron foncé. |iriiicipaleiiieiit sur les mem- bres, oii il prend une teinte violaci'c. Comme la plupart des Sin^res, lo Huiienr à (pieiie (l()r('e \it ;iar Inmiies. M. Moulin, ipii a eu l'occasion de l'observer plusieurs fois, a reiiiar(pi('' (pie l(irs(pruiie bande d'Ara^aiales doit passer d'un arbre à l'autre, tons les individus .pii la composenl a.msseiil d'une manière abs(d! nient semblable, sautant siiccessivtinenl aux ni("mes poiiils, et posant aussi leurs 11 (■ 11 1 h i n 11 11 1 \ . I :) i''\Miij,K ih;s si\(ii;s. aa |iii'(ls iiux mt'mc» placns, amuiv si rlmcun «i'ciix t-tait olilipt" (l'iinitcr, jus(|ii(' .liiiis cfs ilrlfiils, celui ((ui l'a priVéïk-. M\|. Casti'luau et Emile Devillo ont retrouvé le llurli'iir à ijueue dorée au IJrésil, dans la iiroviiice de Malli)-(iniss(>, sur les liords du Parajinav. fiîf le ituf lli iiiirn » gi f:i r iiuiiif:, l/ii cIh jjtimu.I. ni( Le lli !ii.i:lu OiMisoN {Mficoloa nrs'nms) , ou yArtiqualo do la Munograph'w publiée par lie lli:ml)i)ldl, liaiiilo |)rirH'i|ialeiiu^nl les lionN de TOréiKKiuo, en C.ulonibie; niais on |(^ trouve ■lussi au Hrésil dans phi- Mcurs provuices. Il I m n H Or IKON, 1/3 ilo Brnnd Klioiino Geoffroy, qui l'a iionuné Sli'iilor urKinun , en il séparé , sous le nom de fiUnthir /lavirawlalm et de S. fiisriw, deux autres Sinj^'cs •loiit l(j second répondrait â yOiuirine do Buffou, (jui osl l!*i ' ' mm Oi (Hivt: m Blfui.v, l/tt Ut grjml mit. IMAGE EVALUATION TEST TARGET (MT-3) 2^ // ,i <^ /}. CT/m J^ ^ V 7 w 7 Photographie Scienœs Corporation 1^>7^ 1, V 23 WEST MAIN STREET WEBSTER, N.Y. 14S80 (716) 872-4503 ■^ 120 ORDRE DES PRlMiTES, îl •■ olle-môme le Simia Belzebuth de Liane , ainsi qu'au Guariba de Margrave ; tandis que le flavicandahis serait le Choro de M. de Huniboldt. On ne les distingue plus de l'Ourson. La couleur de ces Singes est d'un roux doré, à peu près uniforme, avec la face en partie cou- verte de poils. Ils recherchent les contrées élevées et froides et se tiennent de préférence auprès des mares ombragées par les Sagoutiers. Le HunLEUR aux mai\s nonssEs {Mycefes mfimanm de Kuhl) serait la quatrième espèce de ce genre. Son pelage est généralement noir, sauf sur les mains , qui sont rousses, Spix a nommé Mycetes discolor des Hurleurs ayant les mémos caractères. On les rencontre dans le Brésil , principalement dans la région de l'Aragay, d'où hs Muséum en a reçu par les soins de MM. do Oastelnau et E. De- ville. Le Hurleur noir {Mycetes niger, E, Geoffroy), ou le Ca- raya d'Azara, est tout à fait noir dans les mâles adultes, et, au contraire, jaunâtre dans les femelles et dans les jeunes mâles ; aussi ces derniers ont-ils été décrits , comme formant une espèce à part , sous le nom de Slentor strnmineus. Les Hurleurs noirs sont de la Bolivie ainsi que du Brésil, et ils s'étendent jusqu'au Paraguay oii Azara les a observés. Ili'niKrn k\ \ muss norssfs, l/:J (11' gnii'.il nnl. H in II: m voih, 1/.*) (Il' grnml. nnt. Dans un mémoire publié en tS^-j, M, (iray signale comme nouvelles «juatre espèces du genre d'Hurleurs, sous les noms de Mycetes laniger, bicolor, auratus et villosus. Une espèce encore différente existerait au Pérou, d'après le savant voya- geur M, Tschudi. (iENnE LAGOTHRICHE(A.«- golhrix , E, Geoffroy), Les Lago- thriches ont les proportions moins robustes que les Hurleurs , et leur os hyoïde bien moins développé; leur queue est également longue, prenante et calleuse en dessous vers son extrémité. Leur pelage est très- fourni et très-moelleux , et il forme une épaisse fourrure. Lagothrichi; de Oastelnau {Lngothrix Castelnnui, Isidore Geof- froy et Dovillo), rapporté des bords ilu haut Amazone, au Pérou, par MM. Castelnau et E. Deville. On doit à M. Deville quelques observa- tions relatives au Lagothrichc do Castelnau qui peuvent nous donner Êâ^^: LAiiOTIirlclIE DE CjSIElS i/8 ili? granij. FAMILLE DES SINGES. 121 une idée des mœurs qui distinguent les Singes de ce genre. Ces Animaux sont fort intelligents, extrêmement gourmands et très-voleurs; ils s'apprivoisent, du reste, facilement et sont affec- tueux pour ceux qui en prennent soin; ils se servent de leur queue, comme les Atèles, pour saisir au loin les objets qu'ils prennent ensuite avec leur main pour les porter à leur bouche. Lorsqu'on leur attache les mains supérieures derrière le dos , ils marchent debout avec une grande l'acililc. Si on les tourmente, ils font entendre un petit grognement et projettent, do même que les Atèles et les Orangs , leurs lèvres en avant. On en a distingué plusieurs espèces, dont trois seulement paraissent être authenti(iues. Leur taille est moindre quo celle des Hurleurs, et leur naturel est plus doux. On les trouve dans la Colombie, au Pérou et au Brésil. Voici les noms de celles qu'on a décrites : LAGOTunicHE CAPPARO {Lagotkrix HumboMlU, E. Geoffroy). M. De Humboldt.qui l'avait observé sur les bords du Hio-Guaviare, l'a signalé sous le nom de Simia lagotkrix. Il a été retrouvé a l'embouchure de l'Orénoque, en Colombie et au Pérou. Laooïhiiiche enfumé [Lagothrix infumatiis de Spix, ou Lagolhrix Poppigii de Schinz). Lacothiuche guison (Lagothrix c a mis, E. Geoffroy), du Brésil. (lENUE EBIODE (Eriodos, Is. Geoffroy). Queue longue, préhensile, en partie nue et calleuse sous son extrémité. A ce caractère par leiiuel les Ériodes ressemblent aux Hurleurs , aux Lagothriches et aux Atèles dont nous parlcions ensuite, ils joignent une forme générale, une longueur de membres et des proportions plus analogues à ce que l'on voit chez ces der- niers, dont ils s'éloignent, au contraire, par d'autres points, pour se rapprocher des deux premiers. Aussi doivent-ils être considérés comme intermédiaires aux uns et aux autres , et c'est ce que confirment l'étude de leur crâne et celle de leur dentition. Il faut y joindre qu'ils ont les ongles presque aussi comprimés que les griffes des Chiens et de quelques autres Car- nassiers; que le pouce de leurs mains de devant est nul ou tout à fait rudimentairo {voyez page 4), et que leurs narines sont moins écartées que celles des autres Cébiens, et plus semblables, sous ce rapport, à celles des Pithéciens. Lne des espèces d'Ériodes avait servi de type à Spix pour établir son genre Brachyteles , mais il en avait rapproché à tort un véri- table Atèle. «Ce genre Ériode, dit M. Is. Geoffroy, est, dans l'état actuel delà science, composé de trois espèces, toutes originaires du Brésil, et encore peu connues; aucune d'elles n'a jamais été, du moins à notre connaissance, amenée vivante en Europe, depuis un individu qu'Edwards vit à Londres, en 1761 , et (ju'il a mentionné sous le noul de Singe-Armgnée , sans nous transmettre à son sujet aucune remarque intéressante. Les Ériodes ont été également très-peu observés (l.nis l'état sauvage. Spix, auquel on doit la découverte de l'un d'eux, nous apprend seule- nnnl (lue ces Sniges vivent en troupes et font, pendant toute la journée, retentir l'air de leur voix claquante , et qu'à la vue du chasseur , ils se sauvent très -rapidement en sautant sur le sommet des arbres. » L'Ekiode hém 1 dactyle (A'nWes hemidactghis , Is, Geoffroy). Il est d'un fauve cendré qui passe («u noirâtre sur le dos; (luebiues poils roux exislout auprès de i'anus. On en doit la découverte à Dclalande ; Desmarest en a parlé sous le nom d'Atèle liyi)oxantlie ; mais , d'après M. Geoffroy, ce n'est pas l'espèce (lue le prince de Neu- wied appelle ainsi dans son ouvrage sur la Zoologie Un Brcail. L'Éiuode a TUDEncuLK (i'norfes /«/ôm/er, Isidore Geoffroy ) est le véritable Ilypoxanllio. Tan Nom, main antér i«ur« gnudn , 1/4, ATin BCIZKII'TH, •("•|i««l mélaoïirpf, gmnd. nat. FAMILLE DES SINGES. |23 Ronri'S prëcédouts, et, do mémo, nue et calleiis(i vers son extrémité. Ils s'en sprvcnt comme (l'un cinciuième membre pour saisir les objets et les rupproclier d'eux lorsiiu'ils sont trop éloignés , ou , ce (jui est plus ordinaire. , pour se suspendre et s'aider dans leur inarclw ascensionnelle. Dans tous leurs mouvements, les Atèles enroulent leur (]uoue autour des rnrps qui sont à leur portée, comme s'ils voulaient se précautionner contre une cliute dans le cas oii le plan sur lequel ils s'appuient viendrait à leur mancjuer. On n'a pas constaté (ju'ils portent à leur bouclie, au moyen de cet organe, comme l'ont avancé quehjues auteurs, et, en particulier, IJrisson, Les Singes de ce genre sont fort intelligents. Sous ce rapport ils sont mAmo supérieurs à la plupart des autres Animaux de la mémo tribu. Leur crâne, surtout dans le jeune âge, l'st remanjuable par sa forme arrondie et par l'élévation notable du Iront. Ils sont doux , lents dans leurs mouvements et très-faciles à apprivoiser. Les .ft'melles ont dans la disposition (le leurs organes externes de la reproduction une particularité qui se rapproche assez do celle (|iii caractérise le sexe mâle , et quehiucs voyageurs, trompés par cette singularité de confor- mation, ont dit que, dans le genre des Atèles, il n'y avait quo des inAles et point de femelles, ce qui est , comme on le'penso bien , tout à fait erronné. AïKiE Caïou, 1/8 (lu tr.uiil liai La gracilité des Atèles, la manière lente dont ils allongent leurs grandes pattes ou leur longue (jueue, les a fiiit comparer à des Araignées (pii rennicraient leurs membres grêles, et souvent on les nomme Singes-Araignées, ce i|iii se dit aussi des Ériodes. On les amène quekiuefois vivants en Europe, et il n'est pas rare d'en voir dans les grandes ménageries , (îomme à Londres ou à Paris. Ce sont des Animaux caressants , (jui aiment la société de l'Homme autant que celle de leurs semblables, et qui craignent beaucoup le froid. Ils sont tristes, mais confiants. Quoique leur os hyoïde ait son corps un peu excavé, il est très-loin de ressembler, par son développement, à celui des Hurleurs, et leur voix n'a pas le même retentissement. C'est une sorte de sifflement doux et fli'llé, ([u'on a comparé au sifflement des Oiseaux. A l'état sauvage, les yVtèles vivent par réunions plus ou moins nombreuses et se tiennent ■lans les forets; leur nourriture consiste en Insectes; ils mangent aussi de petits Poissons, des if.. I Ji Ûs 4 y ? Il i pi »24 onnnK des primates. Mollusqups fit d'autres substancos animales. Quand ils sont peu éloignés de la mer, ils dos- condent parlois sur la plage, et ils ramassent des co(|uilles bivalves, en particulier des Huîtres, dont ils s/ivent, assuro-t-on, se procurer le mollusque en brisant la coquille entre deux cailloux. Dampierre et Dacosta rapportent que lorsque des Alèles veulent passer une rivière ou sauter d'un arbre à un autre sans être obligés du descendre à t(;rre , ils s'attacbeut les uns aux autres |iar la queue et se font osciller juscju'à ce que l'un d'entre eux , placé à l'extrémité libre do la cliaine, puisse atteindre le but au(iuel ils visent; mais il ("st plus probable que c'est là une de ces nombreuses exagérations auxquelles les Singes ont donné lieu. Les naturalistes les plus modernes ont admis l'existence d'un nombre assez grand d'espèces dans le genre des Atèles, et ils en distinguent une douzaine environ par des noms différents: L'Atklk Ciiamkck {Aleles ,pentadaclylus , appelé aussi mbpc)tli(dactylus) était déjà connu du temps do lîuffou. C'est un Singe du Pérou et de la (luyane, ayant le pelage généra- lement noir, mais (lui diffère de ceux d'entre ses congénères, qui sont aussi dans ce cas, par la présence aux mains antérieures d'un court rudiment de pouce; c'est ce caractère (|ui l'avait fait ranger par Spix dans le genre Bracliytèle. Ariit CiiAMEcu, i/1 Ue graml. nal. AiÈiK CoAiiA, t/3 lie çr.mil. L'Atèle Coaïta {Ateles paniscus) , ou le Coaïta de Buffon et le Simia paniscus do Linné, est, au contraire, entièrement dépourvu de pouce aux mêmes mains, ainsi que les autres Alèles dont nous parierons ensuite. On le trouve dans les mêmes parties de rAméri(|uc que le précédent, et, de plus, au Brésil. Il est noir, avec la face colorée en brun, conune celle d'un mulâtre. L'Atkle Cayou {Aleh's ater, Fréd. Guvier) est également noir sur le corps ot sur la face. Il a été rapporté de la Guyane. L'Atiîle Ghuva {Ateles marginalus , E. Geoffroy) , dont on doit la première indication à M. de Humboldt, a, au contraire, la face encadrée de poils blancs. C'est aussi le Coaïla à front blanc de Fréd. Cuvier et VAlclcs frontalis de Bennelt. Il a pour patrie le Brésil. AtSle Chi-va, i/3 do grand, nul. 4^^, ^ Ukli. kbuih, 1/1 do gr™d. imt. L' Vtèle Bi-LZÉni t M/l'/cv Hrmonii) a été décrit, en 1762, [m le zoologiste et physicien ATPIR MiLASOCHBlRB, 1/3 llO gr. AtIile métis, )/3 de gniml. FAMILLE DES SINGES. 125 français Brissoa, d'après un exemplaire appartenant au cabinet de Réauraur, et que l'on avait montré vivant h Paris sous le nom nui lui a été conservé. Son pelage est noir, sauf à lu face interne des membres et sous le corps, où il est blanc et plus ou moins lavé do jaunâtre, fia face est noire, mais le tour do ses yeux est de couleur claire. Dans la (îuyane espagnole on l'appelle Marimonda. La môme espèce existe au Pérou. L'ArfcLE MÉi,ANOCHEii\E {Alales melamchir^ Desmarest, E. Geoffroy, Kulil ) est gris, avec du noir sur la tAte et aux mains. Les exemplaires qu'on en connaît ont été achetés à des marchands ou à des montreurs d'Animaux, et l'on n'a pu savoir de quelle partie do l'Amérique ils provenaient. F. Cuvier en donne une figure faite d'après le vivant. L'Atèle Métis {Ateles hy- bridua , Is, Geoffroy ) est certai- nement de la Nouvelle-Grenade; il vit dans la plaine de la Mag- doleine, où on l'appells Mono-Zamho. Le premier de ces mots signifie Singe, et le second est celui que l'on donne aux métis nés du nègre et de l'Indien d'Amérique. L'Atèle Métis est, en effet, brun, et il rappelle un peu le Zambo. Il a le dessous du corps plus clair (juo le dessus; son front est occupé par une grande tache blanche à peu près semi-lunaire. Dans les bois, la présence de ces Smges est indiquée par le bruit iju'ils font en se jetant d'une branche sur une autre. Quand une mère , embarrassée de son petit , a un sant trop considérable à faire , un mâle se place sur la branche où elle doit passer et la fait osciller de manière à l'amener à la portée (le la femelle, qui profile d'un moment favorable pour s'y élancer. Si, au contraire, un jeune individu déjà fort, mais retenu par la peur, se refuse à passer dans un endroit analogue, sa mère fait devant lui le saut qu'il s'agit d'exécuter, recommence à plusieurs reprises et tûche do le décider par son exemple. (iENUE SAJOU {Cobus). Le sens du mot CebuSy tel que la plupart des auteurs récents Tont arrêté, est beaucoup plus restreint qu'il ne l'était pour Krxleben ou pour M. de Blainville, ces deux auteurs l'ayant étendu à tous les Singes d'origine américaine. 11 ne comprend également qu'une partie des espèces que Buffon proposait (l'appeler Sapajous, Ainsi délimités, les Sajous sont des Gébiens plus petits que les Atèles, moins gi'ôles dans leurs formes, mais aussi moins vigoureux (jue les Hurleurs. Leur queue est médiocrement volubili;, et elle n'est ni calleuse ni même dénudée sous sa partie terminale. Les Sajous ont les dents molaires presque a|)latios à la couronne, avec la dernière de l'une et de l'autre uiikhoire sensiblement plus petite que les autres {voyez page 113). Leur os hyoïde est de forme ordinaire. Ce sont, en général, des Animaux assez lestes, mais peu turbulents; leur taille est moyenne , et leur intelligence , leur douceur, leur familiarité curieuse , sans être importune , les rendent agréables et les font rechercher. On les connaît sous les noms de Sajous, Sapa- jous, Singes pleureurs, Singes musqués, etc. La Colombie, la Guyane, le Brésil et le Pérou en fournissent une grande variété. Ils vivent de fruits, de graines, d'Insectes, d'œufs, etc. On les trouve dans les forêts, et ils se réunisseul par troupes. Les Ocelots, les Cliatis et d'autres y V Sa^oi- ll»l•^, 1/:) (le grflml. nul. J i gniudcur nnlurrllo. 5I4IN ANTMIIKIHK KU SaJOC, tfi (II- gniiul. mtt. ^^ OHDHE DKS PH1"JATRS. Carnivores propres aux niAinos n-gions (ju'eux leui- font la cliasso, cl ils doivent («n rlôlruirB un nombre considérable. Les Sajous s'habituent facilement à la domestitùli" , et l'on en porte dans toutes les parties du monde. Ils ne sont pas rares dans la i)lupart des grandes villes do l'Europe, oîi des musiciens and)nlants les pro- mènent avec eux et utilisent souvent la facilité avec lacjuelle ces Animaux grimpent. Los Sajous peuvent arriver, en suivant les tuyaux des gouttières, jus(iuc dans les appartements, d'où ils redescendent bientôt pour porter à leur niaîtio quel(|ue pièce do monnaie qu'on leur a donnée. Ils exécutent des tours souvent fort curieux , saluent , portent les armes , exhibent un papier en guise do passe-port , montent à cheval sur le dos des Chiens, et font, avec autant do calme que de doucciur, mille autres farces dont tout le monde s'amuse. Nous rappellerons seulement ici ce que nous avons dit ailleurs au sujet de l'un de ces Animaux qui a vécu au Muséum. Il avait hérité du nom de Jack, qui était celui do l'Orang-Outan, et il méritait par son intelligence, supérieure h celle de la plupart de ses congénères, l'intérêt que le public lui portait. Passait-on sans s'arrêter devant sa cage, il appe- lait en frappant , jusqu'à ce qu'on fût revenu à lui et qu'on eùl satisfait son désir en lui remettant quelque friandise. Si on lui donnait des noisettes et qu'il lui fût impossible de les casser avec ses dents, à cause de l'épaisseur du bois, il prenait une boule , et bientôt la coque était brisée. M. Is. Geoffroy a observé chez co Singe un fait assez curieux qui doit lui faire supposer une faculté do comparaison toute particulière. In jour, on avait jeté à Jack des noix qu'd cassait entre ses dents, mais il s'en trouva une beaucoup plus grosse RTitiil. Le Faiou f;i,f,GANT {Ceints vlegmin, Is. Geoffroy) vit au Brésil, oîi il a été trouvé par M. Auguste de Saint-Hilaire dans la province de fioyaz; on le rencontre aussi au Pérou, et MM. (;astelnau et E. Deville l'ont rapporté des bords dn haut Amazone. Il a de mf-me un toupet noir, mais ordinairement ce toupet est divisé en deux parties par une sorte de gout- tière médiane ; sa couleur noire contraste avec la couleur généralement fauve du iteUige; les membres et la queue sont plus foncés i[uo le corps; la barbo est d'un blanc roux doré et elle rappelle celle du suivant. Le Sajou BAnnu [C. barbatm, K. Geoffroy) a d'ailleurs le pelage presque uniformément fauve, avec le front blanchâtre; son occiput est plus foncé que le dos. C'est un Singe do la (Juyane. Le Sajou FAUVE {Cebus flavus, E. Geoffroy, d'après Schrebor) a été rapporté de Bolivie par M. A. Dorbigny, H a, comme presque tous les Sajous, une calotte noire; mais cette calotte est brune chez les jeunes sujets, bruuàtro, au contraire, ou même simplement jau- nâtre chez ceux qui sont plus ou moins albinos; lo pelage ost fauve bruu cliez les individus normaux, Lo Sajou capucin (Cc6î« capucinus, Is, Geoffroy) a la calotte très-p.tite , avec une pointe en avant, formée de poils noirs ou noirâtres qui se relèvent un peu en arrière; les joues , les épaules et le cou sont gris tirant sur le blanc. C'est l'espèce qu'on nomme habituellement le Saï ; mais, suivant M. Is. Geoffroy, il est au moins douteux que ce soit lo véritable Saï de Cuffon, et il ost certam que ce n'est pas le Simia capu- cina de Lmne. « Il serait, s*.iou cuTciN, t/1 (11- srm.,1. d'ailIcurs , à peu près impossible, ajoute ce savant, de l'AMILLK DES SlN(iEH. 120 lapporl.'i- CCS iwiius aux espèces qui les ont ro(;us priiuilivoinont. » Les Sajous Capucins piiiiiissciil tMre communs i» lu (inyaiie et au IJivsil. I.n S,\joii CHATAIN {Celm ranliiiwiis, Is. Ccoffroy) est plus grand ijuo lo prcc('ilent ; soii pelade est d'un ciiAlaiu roux, plus on moins li(puîté sur lo corps, avec les momi)r»'s posté- rieurs, lo bas d((s avant-bras, lu (luouo et la ligne dorsale plus foncées; ses épaules sont lanves roussûtres à teinte pAle; son front et les cùtés de sa tète ont la inl^me couleur; mais sa calotte est do plusieurs couleurs, rousse ù l'occiput, noire uu vertex et sur lu ligne ijui rejoint l(! front; les mains sont brunes. Le Muséum cioit cette espèco ù f,.,, m. Poifeau, botaniste (lislinf,'ué, qui l'a rocuoillio pon- dant son séjour à lu (Inyane , ainsi (|ue beaucoup d'autres Mammifères fort curieux. Lo Sajou VEnsicoLonE {Ccbus vorskolor) uété décrit par M. Pucheran d'après un exem- plan-o rapporté do Colombie. Il est remarquable par sa taille supérieure , comme cliez lo précédent, k celle de jjrosque tous les autres Sajous. Sa tèt(! est, on grande partie, blanche, sans ligne noire médiane , et ses membres sont d'un beau roux marron, avec les mains noires. Il paraît (ju'on le trouve jus(iu'à la hauteur do Santu-Fé de Bo- gota. Lo Sajou a pieds dorés ^ji^ {Cabus clirysopiis) , que Fréd. Sou, vnisicoioBi:, I/.1 ,1c grnnd. ^luvicr uvait antérieurement dé- crit et figuré , est de plus petite dimension; sa face est largement encadrée de gris ; sa queue est gris jaunâtre, son dos un peu lavé do brun , et ses membres sont entièrement de couleur dorée , depuis lo coude ou le genou jusqu'aux doigts. Jl est aussi de Colombie, oîi il a été trouvé par M. Plée, l'un des nombreux voyageurs qui ont payé do leur vie leur dévouement à l'histoire naturelle. Lo Sajoi' a r.onc.E dlanciie [Cebus hypoleucus , E. Geoffroy) déjà signalé par Biiffou Sijui » pitiw BonÉs, 1/:) do gninil. I" PARTIE. S»ï A (iiinoK nnîiciiE, 1/7 de grand, nnt. 17 t!SO onDin; uns imiim vti;s. ot l)iiiili(Miti)ii soiis II) nom (lo Saï i) fforyu blanche, a lo tour ilo In fiu'o, lo dovuiit imrtit' de son coriis, sa «lucuo et SCS nu'iiiiin's sont, au coiitrain', à |i(M1 |ir»''s noirs. V. Ciivicr cil donne In dcscii|ilion et la (i)^nrc. Telles sont les i|Uiitoi7.(! espèces ipie M. Is. (leofj'rny retonnalt |)ar l'cxanieri des poaux conservées au Mu- séum , et dont plusieurs nppnrlieuucut à dos oxeui- plaires qu'il a pu observer vivants dans In Ménagerie. K. (luvier a aussi donné dans son ouvra^re dos dé- tails sur |ilusieurs des Sajous cpii ont vécu dans cet étalilisscment , et jilus rércmuicnt, son (Ils y a fait paraître la figure d'un Anima iimw, (|u'il désigne sous li^ nom de Snjou voniu, varirli! ii iiiomlaclw.i. Il faut h; du Crhiis cin-ifcr si^nialé plus haut. Nous on re|iroduisons la tèlo d'après j'i I''. (luvior, ■ Su » (10 mil! BU m; HE, l/:l ili' nniDil. lu mi^nic lapproi'lii'r juvraifo (le S\.iiir tniiM' (il» F. Ciwii'i), 1/1 lU' (rnnd. S\jou riiiiM', viiriOlO fl Mioiisladu'S, l/:l. Ou trouve oucoro d'autres descriptions .|o Sajnu>; dans lis publications des naturalistes. Kilos ont él(' raiipclées .lans le St/nnpsis do Fischer cl dans lo Catalogue de M. (Iray : la plu- part laissent encore itoauconj» d'incertitude. (IKNIIK CALHïniCilK {Cnllil/iru; E. Gooflroy). Il y a plusieurs espèces dans ce !,'eiiiv. Leur pelade est biou fourni; leur lîyto est inétiiocic . subniTondie; leur face courte , cl leur mâchoire inférii'un^ assez élevée; leur cpieue longue est onlièronient velue, comme celle des Sajous, mais elle est encore moins préhensile; leur taille rappelle celle des Sajous. Quelques auteurs leur ont donné le nom de Sagouins, en latin SiifjiiiHus> mais celui do CallUkrix asi plus généralement employé. Desmarost, (|ui so sert do ce dernier, fait en même teniiis usage du mot Sagoin, comme dénomination fi'an(;aiso du genre Callilriche. Lo G\LMTiiicniî A FnAisE {CallUhrix nmiclvs, E. Cioof- froy) habite les forêts du Brésil. Son poingo est brun uoinUre, avec un domi-collier blanc. Le Cm.mtrichf. a cohiii- n'iCalltUirixtorqiialus), déjà connu d'IIoffmansegg, diffère de celui à fraise |)ar la couleur roussfttre de ses parties inférieures. Il est du Un-sil. (jneli|ues auteurs lui réunissent connue simple variété In Vidtiala ou la Veuve, da M. do Humboldt DfvTs DE CnuTnicHE h 1110111» noiros, Rrnnit. n«(. PAMILLK l»KS Sl\ril>, 131 !os dans ce , iii(''tJioi'i'(' , 'licun! assez 'omnu' celle ; leur taille ilfïOUillS, (Ml énOraleinent il en inèiiii' 111 française iCnllithrio' liif/riiM, E. (iroffroy) , ijiii a la Korno ainsi iiue les* mains hluntlics et lus ihiIIm du \ eilos nuancés* du |tourpre, ,^n«^u «,f.'i->- yi:.y:j:^i^r^^. tAlLiinicHii A r.uMitii, 1,(1 lie irninil nul. Lo CALi.rniu;iii; a masque [Cfillitliri.c pcrsoiinlits, ?.. (ieoffroy) est aussi du Brésil, où il M été observé iiar M.M. de Lanjrsdorff, rnnsul de Uussio, et Auguslo do Saint-llilairo, >iiv/ml botanislo fran(;ais (|ue les sciences ont perdu récemment. Il est frris fauve, avec la i|iieuu rousso et la lt*tc, ainsi ([ue les (piatre mains, noirAtres. Sa pairie est le llrésil, et on lo trouve surtout sur les tiords des rivières nom- mées Itabapuana, Itaprineniin, Ksperitu-banto et Hio-Ducu jus(prà Saint- Mutlucu. (■A II i rnH:nf \ Misntk, 1/2 (IP gnini}. ("ai II rnimiE GHiO. !/■.' ili; (jrmnl i t, -i Èi l.e CAI.I.1TUIC111- (iiGo {Callithru f/ii/u de S[)ix) vit égaltmieut au Brésil, dans la réjîion (^«LIITUICUM A I I MAinS NOIllKS, 1,'2. 132 OnDRE DES PRIMATES. (le l'Amazone. Ses couleurs sont distribuées comme celhss du Callitricho à mas(iue, mais elles ont des nuances f)lus foncées; la tête entière est noire dans ràf,'(! adulte. Le Gau.ithiche aux mains noires {CaliUhrix mclmwclàr, Neu-Wied) est do la province do Rallia, dans l'empirn du Rrésil. Son pelage est cendré, avec la partie postériiîure du dos, les lombes et l'ex- trémité de la tiueuo roussûtres ; ses mains sont d'une tirnite fuligineuse. Le Callitiuciik MiTUft [CnUUhrix infuhttus, KubI et Liclitenstein) est gris en dessus, ronssàtre en dessous, avec une Jurande tache l)lanclie entourée de noir au-dessus des veux; sa queue est jaimo roussàtro à la l)ase et terminée de noir, ("est encore uni^ espèc(! brésilienne. Le (Iallituichi': i)ona(.'*imiilk [UnUUhnx doiiacopln- Im, d'Orbigny et P. (ierv. ) est de Bolivie. Il a tout le corps gris roux, avec la tète et le ventre plus foiuiés, tous les poils élanl annclés de noir, de blanc et do roux; la (jueue, oii ils sont d'une seule teinte, est guis brun. M. A. d'Orbigny , (|ui a |)arcouru, de 1826 à 1833, une grande partie de l'Ame- ri(pie irK'ridJonale, a rencontré cette espèce dans la province de Moxos, république bolivienne. Elle est très-craintiv(!, et vit ordinairement par paires dans les bois et parmi les roseaux qui bordent les rivières. Le Galmtuichh discolohe {CaliUhrix discolor, Js. Geoffroy et Deville) a été découvert au Pérou et dans le Rrésil, sur les bords de l'Amazone et do l'Lcayali , par M. E. De- ville. Son pelage est d'un gris plus ou moins roux et ticpieté en dessus, et, au contraire, roux marron très-vif en dessous et sur la presque totalité des membres; sa queue est grise, avec l'extrémité des poils blanche. C'est VOuappo des Indiens Pebas, et VOnaponssa dos missionnaires espagnols. Rien n'égale, dit Hl. Emile Deville, la gentillesse de ces petits Singes lors(|u'ils s'élancent d'un arbre i'i l'an- tre, les femelles portant leur pelil sur leur dos; ils ont alors la promptitude et la légèreté d'un Oiseau. Ce sont des Animaux nocturn.'s, comme on pouvait d'ailleurs le supposer à la grandeur d(.' leurs yeux. Dans la journée , ils se tiennent on boule , faisant entendre de tem()s en temps un petit cri sourd el comme intérieur, d'nii leur viennert les noms de Singes ventrilo([ues et (le Singes chantants qu'on ienr donne qnel- qiîefois. A la tombée lie la nuit, ils repren- nent leur agilib'. Les finits e; les Insectes forment leur princifiale nourriture. Ils sont doux, mais pou infi.'lligents. Cop^ndant ils s'ap- privoisent aisément , et alors ils mangent tout ce (lu'on jeur prt'sente , préf(;rant toutefois la viande cuite et les sucreries à tous les autres aliments. C V i L 1 T m c FI t I) 0 s ( i: n'y ii r i. E , ( , 2 (U' gr C* l.l.ltlllIHE lllSCOLOnE, );.1 (Ir (ÎMIllI r A 1 1. mi I r H r M o i f l;.1 lie pr.fi:il L(( Cvi.MTiiicKi: Moi.or.H ( Cnllitliri.r Moloiii] FAMILLE DES SINGES, <33 connu clopuis plu« lon^'tornp.s. 11 a été décrit en 1807 par Hoffmausogg , de Berlin. Il est condré, à poils annelés sur le dessus du corps; ses joues et son ventre sont d'un roux vif; le bout de su queue et ses mains sont prosque blancs. On le rencontre dans la province de Para, au Brésil. Le Callitriciie cuivré [CallUhrix cnpreus de Spix) est aussi du Brésil. Il diffère peu (les deux espèces précédentes. Genre SAIMllU {Snïmiris, Is. Geoffroy). Co genre comprend le Saïmiri de Buffon cl Daubenton et trois ou (juatre autres espèces ou variétés (lue l'on a séparées plus ré- cemment du Saïmiri ordinaire. F. Guvier avait déjà remarqué ([ue ces Singes devaient être distingués des autres Cébiens, et M. Is. Geoffroy, en sanctionnant cette manière de voir, a fait (lu nom de l'espèce la plus connue celui du genre entier. Pris dans ce sens, le mot Saïmni ost svnonyme de Pititesciurus (Lesson) et de Clivijtotlirix (Wagner). L(Is \nimaux ituxr S \ÏM Ht granl. luil. SAÏMini Sciintx, 2/3 Je frnuil. Saïmiih a nos nniiÉ, 2/3 ilu grnnil. nal. Saïmih ExTOMOVii AGE, 1/2 (lo çminl. nnt. Le SAÏMini ENTOMOPHAOK {Saïmiris cnlomuphagiis , d'Orbigny et P. Gerv.) est de la Bolivie et du Pérou, et c'est M. d'Orbigny qui l'a lo premier rapporté. Il est, en général, fauve, avec dos teintes verdAtros sur le dos ; il a la gorge blancbiVtre ; les lèvres, la calotte et le bout de lii iiuoue noirs. Ses formes sont grêles et gracieuses, comme colles dos précédents; mais sa ((ucue est un peu plus longue. Los poils sont annotés de fauve et de noirâtre sur une grande partie do son corps; les avant-bras, les mains et les pieds sont 'auve doré. Ce Singe voyage par grandes troupes; il se nourrit principalement d'Ortboptères et d'Araignées. M. Is. Geoffroy suppose l'existonoe d'une quatrième sorte do Saïmiris. Ce serait le Tili do J'Orénoque de M. do lluniboldt; il l'appelle Saimiri a lunulk {Saïmiris lunulalus), GK.Mlli NYGTIPITIIÈQUE {Nijctipilhecus). Les Nyclipi- tlR'(|ues de Spix, que F. Cuvier ai)polle, de son côté, Noctiiorcs, doivent cette double dénomination à leui's habitudes essentiellement nocturnes. M. do Ilumboldt , qui s'en était procuré un exemplaire antérieurement aux recherches des doux naturalistes que nous ve- nons de citer, l'avait aussi indiqué sous un nom générique particu- lier; il lo nommait Aoltis. Toutefois, ce dernier mot n'a pu être conservé, (luoique plus ancien (juo les autres, parce qu'il indique "lue les Animaux auxquels on l'a donné seraieiv ' ivés d'oreilles; ce qui n'est réellement pas. Los .Nyclipithèquos oui , au eoni aire, une comine auditive assez litM^ ftF \¥CIllMtllf:vrE, gninil. mit Pi': ■ '^ " m :>1 ;î;:iî ■'■li •: V ,4 II I !■■ iji 13ft ORDRE DES PRIMATES. soiiihliililc à cclU^ dos geiiivs (juc nous venons do d(i(!riro , et co n'est pas par la l'onsidéra - lion do cet organe qu'on peut les en distinguer. Leurs principaux traits consistent dans leur queue Irès-faiblemout prenante, comme celle dos Cailitriches et des Saimiris, et susceptible souionient, comme celle de ces Animaux, do s'enrouler autour des corps sans pouvoir les saisir ni fournir à l'Animal un moyen de suspension. Leur tête, volumineuse, mais^arrondio, permet do les séparer des Saimiris, chez lesquels cette partie est allongée, et dos;Callilriclios, clioz lesquels la face est plus courte et la surface angulaire de la mâchoire inférieure plus considérable et surtout plus élevée. Les Nyctipitlièquos ont aussi le front moins ronflé (juc les Saimiris, et leurs jeux, qui ont un volume considérable, sont pliospliorosconts dans l'obscurité. ??,.'^.;,^^.^-; :j,\;:v.-;|^„ -^^W -^ 11!" 4\ NïCTiPiTHÈgi'K, 1/5 ilf graml. mit. MM. tlumboldt, Spix et F. Cuvier ont décrit les mœurs dos Nyctipitlio([uos. Ces jolis potils Singes dorment à peu prés tout le jour, aussi bien dans les ménageries qu'on liberté. M. do Humboldt a possédé pendant cinq mois un Aote ou Nyctipithèiuo (lui s'endormidt assez régu- lièroment à neuf heures du matin, (luclquefois à l'aube du jour, et ne se réveillait que vers sept houros du soir; la lumière l'incommodait beaucoup, mais, pondant la nuit, il était aussi actif que lo sont durant le jour presque tous les autres Singes. Les iNyctipitlièquos se logent d(^ pv('n:- ronco d.nis les creux des gros arbres et ne vivent pas en troupes comme les autres. M, de flumboldt assure qu'ils so tiennent deux à deux, dans un état do véritable mo- nogamie. Touiefois, Spix dit que ceux (ju'il a observés allaient par bandes. Leur voix est forte, et, suivant M, de Humboldt, leurs cris rappellent, pendant la imit, ceux du Jaguar; ce qui a valu aux Nyctipithoiiuos, (jno l'on trouve dans les Missions de rOréno(iue, le nom ilc Mom-Ti(/re 01 de Tili-Tigre. Do son côté, Spix ariF)oll.' l'une dos espèces de ce genre Nyctipithè(iue vociféraiil. C.olle-ci est du IJrésil. Lo NïCTlPlTUiiQUr F1U.1N {NlJcnpithPCns fcUnm, WcTUMrnKp.-r Fét„, t/ia.gr,„., FAMILLK DKS SINGES. 137 Spix) , qui vit dans les bois do la province do Moxos, on Bolivio, ainsi (|uo dans les parlios du Brt5sil qui s'en rapprochont lo plus. L'espèce la mieux connue est le NiCTVPiTnfcOL'E DounoiicouLi de Fml. Cuvior et do Blainvilln {Noclhora trivirgala, F. Cuv.). Elle a tout le pelage dos parties supérieures du corps gris; les poils ont leur base noire, et sont ensuite annelés de blanc et de noir; les parties inférieures sont orangées depuis le menton juscju'à l'anus , et cotte couleur remonte sur les côtés du cou; lo dessus des yeux est blanc, et trois lignes noires, rayoniianl(*s, divisent le front; la (|ueue est d'un gris jaunâtre dans les trois premiers (juarts de sa longueur, avec le reste noir; elle a onze pouces ; lo corps et la tf'te en ont dix seulement. Fréd. Cuvier a constaté les habitudes crépusculaires et même nocturnes de son Dourou- couli; il lo nourrissait de lait, de biscuits et de fruits; mais, dans l'état do nature, l'tîspèce ost surtout insectivore, et il en est de même de ses congénères. M. île Humboldl assure que ces jolis Singes chassent aussi les petits Oiseaux, Le Nvc.Tii'iTiiKQUK DK M. DK H u MBO I, DT, au(juel roviondra on propre lo iiom (l(! A//cia miltirœ, sous la dénomination latine do Pitlwciii, Dosmarest s'est servi de ce mot pour désij;ner le gonn! (jui comprend les Sakis coinnis de son temps, (les Ani- maux reçoivent ([uelquefois le nom ûnSiiif/i's à qiwiiv de Ik'iiard, à cause des poils touffus (pii couvrent leur (jneue. Ce sont dos Cébiens assez n;mar(iuables par leur apparence extérieure. Leur tête est courte , à front assez saillant , et leurs incisives dos deux niAclioiros sont proclives, c'est-à-diro coucliées en avant ; leurs dents molaires sont émoussées comme celles dos Sajous , mais colles do la dernière paire sont plus fortes quo chez les espèces de ce genre. Les Sakis n'ont pas la (luouo ()renanto , ni même susceptible do s'enrouler autour du corps ; elle osl tout à fait lAclie et semblable, sous ce rapport, à celle dos Noctliores et des Callilrichos, ainsi (|u'à celle des Sa^'oins do Buffon (Ouistitis et Tamarins des auteurs actuels). Par une particularité tout à fait sin.-rulièro et (pi'on ne retrouve dans aucun autre genre de Cébiens, certains Sakis ont la iiueue plus courte (pie les autres, et tout au plus égale au hui- tième de la longueur du corps. M. de Humixildt avait déjà observé, pendant ses voyages dans rAméri(iue, un do ces Sakis à (pioue très- courte. C'est le Cacajao des fort'ts du (;assi(iuaire et du Bio-Negro. Spix en a découvert une seconde espèce, et, depuis lors, MM. de Castelnan et Devillc en ont rapporté deux autres, regardées aussi comme étant distinctes. C'est à ces Sakis à courte (pieuo quo l'on a réservé le nom, d'ailleurs très-convenable, de Bn.vciivi m; {Bmchyunis , Spix), (jui signifie courte queue; mais il semble (lu'on ait un peu exagéré lu valeur du caractère qui les distingue, lors(iu'on les a séparés génériquement dos autres, ceux-ci se partageant eux-mêmes en Sakis à queue longue comme le corps, et Sakis à ((ueue un peu moins longue quo le corps. Tous ces Animaux sont intelligents , assez doux et do mœurs à peu près nocturnes. Ils vivent dans les broussailles plut(jt (lue sur les arbres, ont une démarche lento, et sont, en général, fort craiidifs. Les Sajous, (pii connaissent leur |ieu de courage, les harcèlent souvent, surtout lors(iu'ils ont fait (pielques provisions , et ils les forcent bientc'tt à abandoimer la nour- riture (lu'ils s'étaient procurée. On rencontre des Sakis sur une assez grande surface du con- tinent sud-américain; mais ils paraissent n'être abondants nulle part. En général, ils vivent par couples ou i)ar petites familles; les mules |)artagent avec les femelles l'éducation des petits, et lorsque ceux-ci sont devenus assez forts, ils les chassent ordinairem(!nt do leur société. Ces Animaux ont à pou près la taille des vrais Sajous. Cependant, ils sont moins robustes que la plupart d'entre eux. On les voit assez rarement dans nos ménageiies d'Ku- ropc; n('annioins. une bonne (igure de l'un d'(nix , que P. Cuvier avait fait faire d'après le i>r SvRi riivrvi: craml. nitt. M' |!;;;; I \MiLLK i)i:s siN(;i:s. iso vivant, a i'W- [lulilit'c dans son grand ouvianc par xiii fils, M. le r'insi'iljpr (iKial (•'. (luviiT. I . Sahis ù queue Iri'S-vourIc : (1 V. N lUC 15 h A C 1 1 \ I l\ K , S|ii\. Nous parlerons d'abord dos Sakis ù (nutuo tri'S-courte, c'ost-à-iiin.' des Itrachijurcs. Un Ac.HY ini; m iiicond {lirnchijurus ruinaiiiilus) . lia ('tô di'crit avec dôlail sous ce nom do lifiwhijurns rubkumlus par MM. Is. (iunffroy et Dcvillo, dans lo travail relatif aux Sin^os (luc le iircmier do ces naturalistes a publiô dans los Archives du Musévin. La queue n'a <|u'un (K'ciniètre ; le tronc et la lùto réunis en ont (juatro et demi; la «lueuo est si touffuo ipi'ello [laraît avoir la forme d'une boule; lo pelage est d'un roux vif sur la [ires(iue totalité du (;or|)s et dos membres ; la face est rouge-vermillon , et la tète couverte do poils si ras qu'elle parait imc. Ce Singe habite la vallée du haut Amazone, du côté de Saint-Paul Olivenza. M. Deville avait réussi à ramener vivant jus(|u'à llrcst, oii il lo perdit, un do ces Brachyu- rcs ([u'il s'était procuré dans le haut Brésil. Ce jeune ot coiuvigoux voyageur, qui vient de succomber au commencement d'une seconde expédition sur le continent américain, nous a donné, à l'égard do son Itrachyure, les détails suivants : (I I.ors(iue ce Singe était en colère , il s(! frottait les mains l'une contre l'autre avec uno rapidité extrême. 11 se levait souvent ilroit sur ses patt<'s do derrière, sur lesiiuelles il marchait fort iiicn; il était très-doux pour moi et pour les personnes «(u'il connaissait, mais il n'aimait pas notre petit Indien. Il acceptait avec beaucoup de jibiisir les bananes nnires, les confitures, lolait, et, en général, toutes les choses sucrées. H buvait régulièioment deux fois par jour à mêmi! un gobelet (pi'il tenait très-bien avec ses mains. Il n'aimait pas à être couvert la nuit, à moins (pi'il ne lit très-froid; il n'aimait pas non plus la fumée du tabac; je l'ai vu plusieurs fois arracher lo cigare de la bouche, lorsiju'on lui envoyait do la fumée, et le mettre eu poussière. Lors(iu'on lui donnait plusieurs bananes, il en gardait une dans ses irains et plaçait les antres sous ses pieds. Il aimait à lécher les mains et la ligure des personnes qu'il affectionnait, n <.', r r. Af. 11 vrnE rihicond, |/fi do griir.d. BuACiiMiiE CHAUVI!, 1/6 do groiul. ;). ! 1 I l-lO OIIDIIK DKS l'UnnïKS. Ces Sakis Hriicloiiivs sont nMiianiuuhlus iiDii-s.Mil.MiK'iit par la hmvalr do |,iur (|iieuo, mais aussi |,ar la saillin «le leur froiil rt par la im.lilé plus ou moins complcl.' do \mr (t'-to.' Celui (le Al. Dcvillc i'étuit, on outre, par la coulour rougo ol oommo aviiu'o dont toute sa face était tcint<,'. Celte couleur n'était point due h un |.iKiiieiitum, car oljo s'en ullu après la mort, et, pondant la vie, on la faisait momentanément disparaître aux endroits sur loscpiels on ap- (luyjjit fortement le doi;j;l. ^ Je tiens .lo M. Deville .pie l(>s Indiens reolierclient ces Singes et (|u'ils leur donnent le nom iVAcnri. Ceux de rortaini^s Iril.us, (pii s'a[datissent arlificiellement lo front et se déforni.'nl ainsi le crâne d'une manière considéralde, disent .pie les Hommes avec celui des précédents décideront s'il en est distinct et en môme temps si ceux-ci diffè- rent véritablement entre eux comme espèces. Ainsi qu'on lo voit, c'est la mémo (luestion (|uo nous avons soulevée au sujet do la plupart des autres Sapajous dans chacune des scclions tjuo nous avons énuinérées; et celte difficulté lient à l'impossibilité dans la(iuolle sont les na- turalistes (l'établir av(;c certitude les caractères par lesquels les simjjles races diffèrent des espèces véritables. D'autre part, il est inconlestable (lue les vraies espèces (lui composent plu- sieurs des genres de la famille des Cébiens sont elles-mêmes d'une distinction plus difljcilo encore que celles que nous avons étudiées parmi les Guenons, les Somnopithèciues, etc., dans la tribu des Pithéciens. La manière dont nous les d'îcrivons ici est celle (|u'ont adoptée des naturalistes très-compétents; nous n'osons |)ourtant pas assurer (ju'oii ne doive» par la suite v apporter des modifications. 2. Sdliis à queue de lungueur ordinaire. D'autres espèces do Sakis ont la queue à i)eu |irès aussi longue (juo le corps , ce (pii les distingue do celles que nous venons d'énumérer sous lo nom de Brachyures. Ces Animaux ont les mêmes mœurs ot les mêmes particularités organi(iues ([ue ces derniers. On peut le.- diviser en groupes ainsi ([u'il suit : Les premières espèces manciuent de barbe sous le menton. On n'est pas nort plus bien fixé sur le nombre auquel on devrait U\ réduire; les deux [dus anciennement observées ont été confondues i)ar Buffon sous lo nom d(! Saki. A cause du caractère non préhensile de leur (lueuo, il les avait rapprochées do ses Sagoins (jui sont nos Oiiislitis et nos Tamarins, mais en établissant cependant qu'ils ne sont pas absolument du même genre. AL (iray a décrit deux nouv(>lles espèces de Sakis dans la partie zoologi.juo du vaisseau an- glais le Su//)hur; il leur donne le nom de Pithecia irrorala et kmcovephnla. Le Saki a r i: r I-: ULA.NciiK {Pillu'cia leucucepluthnica catalogues méthodi(iues) a pour! ype le Snki n"ur(^ .lans l'ouvi-nRc fl.< llnffon cl (l.'-ciit dans sou loxlo sous lo luiiiu'iro I. Il <'sl noir nvM lo tour .lo lu fuco .l'un blanc sale; s.)n eorps , la tôlo compriso, u vingl-neuf ou Iroute cenlimèlros el sa .jucuo va\ a Ircnte-cimi. S»Ki * itTt BH>CHiî, t,y lie uroiul. ii t. I.i; b,\M A vi;.\rui: iioi x {Pitlwcia rufwcnhir) est lo secon-l Saki île Buffon. U est hrua lavé do roussûtro avec lo ventre roux; il vit commo lo préc(5dont dans la Guyane et il y reçoit aussi lo nom (!t> Yarqiié. ' Lo Saki ochuocéphale ( Pitbecia chrysocephaUi , kulil) a les poils des parties supcM-ieures et latérales do la tète .le couleur ocracéo, mais il n'a pas la (lueuo et les membres noirs. 1^0 Saki a tètI'; d'oii [Pilhecia oclifoccpluila , Is. (leolïroy) est noir avec .lu roux doré vif sur les parties qui sont do couUmr d'ocr.f dans resi>oce pré- cédente. Dans lo jeune iigc, il a lo i)elage un pou ti.iuoté et lo dessous do son cor[)S est d'un brun marron ipii passe au roux sous la gorge. Il paraît habiter le Brésil. Le Saki Moi m- (Pitlwcia Monachus, E. (iouffroy) est plus facile à distinguer par sa tèto n'rt ii'nn, 1/2 (U- cninil. S» kl A vï.\Ti\E luirx, 1/2 lie çr, ' un ! «î"'" T' \iM. il il i •»^ (tlllHIK DKS IMini\TI'.8. ' '""' '•"^'''" ^"'' """ "'''-' ^'"'■'^" '^'' "«. I'"»' II'» l'X'f^s poils .u.i.s à ,,o,nto binndo .1 „ corps, et snrloiil pni SOS inniiis hluiiclias. Il est (lu llrûsil et du Pôr iii. s m MiusK, l/U de (jruml, imf. L(3 Saki MAiiiQioiN a {Pitlwcia Mnviqmina) , niiisi iioiiim»5 par Azani, .lui Ta .'.'ciii dniis son ouvnij,'(i sur les Quadrupèdes du Paraguay, est giis-hrun eu dessus, l'aniiolic .11 ,less.,us nvoe les poils du dos auiiolds et deux taches blanches au-dessus dos yeux. Ce Singe habite les bois do la province de Cliaco et lu rive orientale de la rivière du Pai;- guay. Le Saki Biuii.É (PiUwcia innsta, Spix) est du haut Drésil. Sa ((le et ses moins sont jouro d ocre, le dessus du cou est ferrugineux et le reste du corps noir. C'est à la môme section qu'appartiendrait le Saki no ni de V. Cuvier, s'il était constaté qu'il mt adulte; mais W devra C'tre iiréalableineut comparé à ceux (pn ont déjà été dénommés régulièrement. Les détails qu'on possède sur en Singe sont m.llheurouscment incomplets, les notes die F. Cuvier avait recueillies à son égard n'ayant point été retrouvées dans ses papiers lorsdue la ligure qu'il avait fait faire du Saki noir a été puidiéc. Lk Saki a nkz blanc {Pitliccia nlOiiuisn, \s. Ceuffrovet Deville) serait tout noir si ce n'est qu'il a sur le nez une tache blanche (pi'on ne voit pas dans le précédent,, lu moins sur le dessin qu'en a laissé Fri'd. Cuvier et (juo son fils a publié. Il est de la province du Para. 2. Los autres Sakis à longue (pioue ont sous le menton une barbe assez longue ce (lui augmente encore la singularité do leur physionomie. L'un des plus curieux est le Saki satamoi;k {Pitlieeia Satana,), ainsi dénommé pari! ^i,' mansegg; c est le Couxio do M. de Ilumboldt. Son pelage est .l'un brun noir dans le mAle et d un brun roux .ians la femelle; une chevelure épaisse couvre toute sa tête et retombe sur son front; sa barbe est très-fournie et fait une forte sailli(i en avant On le trouve dans les bois de !a région do l'Orénoque, en Colombie et dans les provinces du Para et du Rio-Négro , au Présil. ' Les jeunes du Saki sataniquc xV-m 1* ses cheveux longs ni la grande barbe des adultes, et rX^- ('il r VMII.LK DKS SINGKS. M» «^i? : *^ M s k > I s A 1 1 X I ij u r , ( /O (!o grnnil . mit OU les a i|uol(niofois considm's comme ôlfint d'uno auln; ospijcp. C.o sont il(!s jciiiii's Siikis snlaiii(iii('s ([ui ont reçu do Spix le nom di Hracliyurcs i,sra(;lito-i {llrai'li'/m'ui Isnirlitu) . liO Saki vkui {l'illwcin liifsiitn do Spix) est du haut Hrôsil; sos poils sont abondants, en général noirs et un ppu ondulés ; sa barbo est divisée (Ml ns, et, chez d'autres, il ne l'est plus du tout. Ici, c'est ce dernier caractère qu'il présente. Les griffes des Hapaliens sont . il est vrai, plus allongées que celles des Gébicns, mais c'est là un caraci,ère en ra|)i)ort avec leurs liabitud(>s plusgrimpeuses , et ces Animaux ont les narines disposées comme celles des Cébiens, Aussi K. (ieoffroy réunissait-il les uns et les autres sous le uom commun de PhtlijrrlniiiitN. Knfm, ces deux sortes de Singes sont également particuliers à l'Américjue; et, sous ce rap- port encore , elles diffèrent également des Pithéciens , dont les espèces ne se rencontrent que dans l'ancien monde. On poun-ait donc dire que les Ouistitis et les Tamarins ne sont ipie les derniers des Cébiens. Cependant divers auteurs en font une troisième tribu dans la famille des Singes, et nous suivrons ici leur opinion, quoiiiue nous ne la partagions pas, parce qu'elle a été adoptée dans plusieurs grandes collections. GknUK OLISTITI {Hapalc, llliger). Hnffon et Daubenton appellent Otiiflili une espèce de petit Singe américain ayant dans sa forme générale (pie^iue analogie avec les Écureuils, et, comme eux, vif, pétulant ci organisé pour vivre sur les arbres, dont les moindres branches ou les sommets les plus flexibles lui sont pour ainsi dire accessibles. Ce nom , imaginé par Duffon , rappelle le son articulé par l'Animal lui-même lors(iu'il donne de la voix. L'espèci; de cet Ouistiti est la même que Brisson et d'autres auteurs avaient précédemment décrite sous le nom de Sagouin {Si7nia Jacchus, Linné). Elle est une de celles «jui ont été rangées par Buffon dans son genre des Sagoins, et il en avait déjà été question dans Glusius et dans quelques auteurs du xvi' siècle. Il n'est pas nécessaire d'ajouter qu'elle était inconnue avant la découverte de l'Amérique, et, c'est pour avoir oublié ce fait que Le Guide a représenté l'Ouistiti dans son tableau de l'enlèvement d'Hélène. Le genre Sagoin , tel que Buffon l'avait défmi , répond exactement à celui auquel les natu- ralistes modernes ont étendu le nom d'Ouistiti, et qu'Illiger a nommé en latin Hnpale, par allusion à la fourrure en général moelleuse des espèces qui s'y rapportent. On en a cependant séparé les Tamarins dont nous parlerons en même temps. Outre l'Ouistiti commun , Buffon et Daubenton avaient connu quatre autres espèces d'Ha- paliens véritables; et si les mêmes auteurs ont placé av(w elles le Saki, c'est faute d'avoir connu que son système dentaire le rapproche au contraire des autres Quadrumanes améri- cains , c'est-à-dire des Sapajous ou Cébiens. Le Saki est, il est vrai, remaniuable oar la disposition non préhensile de sa (|ueue, mais c'est le seul caractère générique (lu'il partage réellement avec les Ouistitis. D'ailleurs Buffon avait di'jà entrevu (jue ce Singe n'était pas un Sagoin proprement dit, et st aisé à reconnaître et à distinguer de tous les autres Sagoins , de tous les Sapajous et de toutes les Guenons, n c'est-à-dire do tous les Singes qui sont pourvus comme lui d'une longue queue. Les caractères des Ouistitis ou véritables Sagoins sont très-faciles à saisir, et, quoique les espèces actuellement connues dans ce groupe soient nombreuses , sa circonscription est FA.MILLK DKS SINGES. 145 oncoro aussi nettement arrctéo qu'elle l'était dans l'ouvrage do Buffon après la séparation du Siiki. Les vingt-cinq ou trente espèces d'Hapaliens (juo les reclierclies des naturalistes ont fait découvrir en Américiuo sont toutes d'une taille peu considérable; leur pelage est bien fourni et leurs couleurs sont plus variées que celle des autres Singes; leur (jucue est longue, très- velue et tout à fait incapable do saisir les corps ou même de s'enrouler autour d'eux ; leurs ongles sont allongés et forment des griffes presque comparables à celle dos Carnivores, ce (|in leur a vahi quelquefois le nom de Singes-Ours {Arctopitlwqiws , E. (ieoffroy) ; mais, comme on en a fait la remarque, ces ongles no leur servent guère qu'à s'accrocher aux arbres et ils eu font rarement usage comme moyen de défense. Les Ouistiiis ont cinq doigts à chaque main; leurs pouces de derrière sont seuls opposables, ceux do devant étant rapprochés de rimiex et dirigés de mémo. (Imr;; kt mktacari»k f>R i.'Or-isTin Kr.inil, liai. Mus DBOIIIÎ DE 1,'OllSrIII A PINCEAIX, groml. mit. Dfsrs i>E i.'OrrsTtn ^miTt, Une particularité non moins importante s'observe dans le système dentaire de l'Ouistiti et de tous ses congénères : ces Animaux sont les seuls parmi les Singes américains (jui n'aient que Irenlo-deux dents. Les autres en ont trente-six, comme les véritables Sapajous de Buffon, aux- quels il faut joindre son Saki et plusieurs autres genres qu'il n'a pas eu l'occasion d'observer. Toutefois les Ilapaliens no se rapprochent pas pour cela des Pithéciens, puis(iu'ils ont trois paires (Tavant-molaires , au lieu de deux, à cluuiue mâchoire, et que, connne les Sapajous, ils ont les dents de lait au nombre de vingt-i|uatre, tandis que les jeunes Pithéciens n'en ont Jamais que vingt. C'est donc une paire d'arrièrc-molaires (jui leur mamiue aux deux mâchoi- res; à cet égard, ils diffèrent à la fois des Sapajous et des Sakis aussi bien ([ue dos Pithéciens, puisque tous on ont constamment trois paires. Sous presque tous les rapports, les Hapa- lieiis sont inférieurs aux autres Singes, et cette infériorité se retrouve dans la disposition do leur cerveau, dont les hémisphères n'ont pas de circonvolutions. ^^«<^#; l'.uwf. ii'i\ OcisTiTi ai:k iiK 37 joiiis f.'ranJ. iwl. Mai.IIOIHI s ItE I. ()l*ISTlTI AUfLTr BranU. mit. Cebveac de l'OnsTin, gninil. na!. On doit en conclure, ou du moins on en a conclu, qu'ils n'acquéraient pas le mémo dcgn'' irintelligence (lue les autres Singes, et ce ([ue i)lusieurs naturalistes ont observé sur les Oiiislilis vivants paraît confirmer cotte manière do voir. Ahisi ils ne sont pas éducables comme la ;dnpart des autre.-., même lorsqu'on les prend jeunes, et , s'ils ne paraissent pas niéchatds, l'imime beaucoup d(( Pilhéciens. il faut dire qu'ils n'ont ni la force, ni la ruse, ni surtout l'imiour de la liberté qui caractérise ces derniers , et qui , on leur rendant l'esclavage! insup- portable, les (''loigne (|(> l'jloinnii' dès (pi'ils sont assez forts pour se passer de ses services 1"' i'\'\Tii;. |!> mmmt)>mfmi tmti l4C oudhe drs primates. if j" 1 1 ou se soustraire à ses caprices. A cet égard , les Ouistitis tiennent peut-Atre plus de.. Écureuil!, que des Singes supérieurs, et, comme ils ont aussi la livrée de ces Bongeurs, on les confon- drait aisément avec eux si l'on ne constatait ([u'ils sont Primates par leurs mains de derrière, par leurs «lents , par la capacité encore assez grande do leur crAne et par l'ensemble de leur organisation. Mais, comme uous l'avons déjà dit, ce sont des Singes inférieurs à tous les autres, et ils tiennent le dernier rang dans la nombreuse caté'gorii» de ces Mammifères; leurs yeux plus écartés, le graml élargissement de leur membrane internasal, ainsi t]\w plusieurs autres particularités secondaires, mais très-évidentes, donnent à leur pliysiimomie une appa- rence bien moins humaine qu'à cnllo de presque tous les autres genres de la même famille. Cependant il ne paraît pas (juc l'on doive les distinguer comme famille à part .les autres Singes que nous avons décrits; et s'ils constatent pour ainsi dire une dégradation du mémo type, ils en montrent encore la plupart des traits distinctifs. Ils habitent les houx boisés ol vivent par petites troupes. Leur nourriture consiste en fruits, on insectes, on œufs et même en petits Oiseaux, dont ils mangent de préférence la cervelle. Les femelles, ainsi qu'on l'a constaté, à diverses reprises et sur divers couples de ces Animaux qu'on avait amenés vivants en Europe, ontjuscpi'à trois petits à cluKiue portée, tandis (jue la plupart des Quadrumanes, et même les Giieireptères, (pii hsur sont bien inférieurs, n'en ont habi- tuellement qu'un seul. En captivité, ils ne les élèvent pas toujours, et il leur arnve souvent, comme à beaucoup de Carnassiers, de les dévorer. D'autrefois cejiendant on les a vus très-atten- tifs à soigner leur petite famille , et le niAle seconde alors la fenu'lle avec beaucoup de dévoue- ment. Les petits Ouistitis de l'esjiè.-e ordinaire, (pie E. Cuvier a vu naître, avaient les yeux ouverts on venant au monde et ils étaient revêtus d'un poil gris fonci' très-ras, mais à peine sensible sur la queue. Ils s'attachèrent aussitôt à leur mère e'i l'embrassant et en se cachant dans ses poils; mais presipie aussitôt elle mangea la lèteà l'un d'eux. Cependant les deux autres prirent la mamelle, et, dès ce moment, elle leur donna ses soins aux.piels le père s'associa. Lorsqu'elle était fatiguée de porter ses petits, elle s'approchait du mâle, jetait un petit cri plaintif, et aussitôt celui-ci prenait les jeunes avec ses mains, les plaçait sous son ventre ou sur son dos, où ils se tenaient d'eux-mêmes, et il les transportait ainsi jns.pi'à ce que le besoin de teter les rendit in.iuiets ; alors il les n^portait à leur mère, qui leur domiait le sein et les lui remettait bientôt après. En général . dit E. Cuvier , le père était celui des deux (|ui en avait le plus de soin; la mère no montrait point pour ses i)eti(s cette affection vive, cette tendre soUiritu.Je qu'on aurait pu lui su[iposer. Durant le siècNi dernier, on avait déjà ou i)lusieurs fois l'occasion de voir, en Europe, la reproduction des Ouistitis. Edwards en cite un cas observé en Portugal, et, en 1778, il y en eut un autre à Paris, .l'ai vu ilans la collection anatomique du Muséum un des petits Ouistitis ([ui sont nés à c elle époipie. F. Cuvier n'accorde à ces Animaux (|u'une faibli." intelligence, quuiipio, à en juger [lar leurs grands yeux toujours en mouvement et i)ar la vivacili' de leurs regards, on soit d'abord porté à leur prêter une certaine pénétration ; ils distinguent \wn les personnes , se méfient de toutes et menacent indifféremment de leurs morsures celles leur cage. Étonné de ces maniues do frayeur, Audouin prit alors une Guêpe et l'approclia des doux Ouistitis, qu'il vit aussitôt cacher leur tête entre leurs mains et rapprocher leurs |)aupières, on fronçant le sourcil, de manière à fermer presciue entièrem(iiit k'urs yeux. Au contraire, à peine leur avait-on présenté une Sauterelle, un Hanneton ou (jueliiue autre Insecte dont ils n'avaient rien à redouter, (ju'ils se précipitaient sur lui avec ini avide empressement, le saisissaient à l'instant même et le dévoraient avec délices. (1 Ils aimaient aussi beaucoup le sucre, la ponuno cuite et les œufs (ju'ils savaient briser avec beaucoup de grAce et vider avec une adresse remarquable; mais ils ont constamment refusé les amandes de toute nature, les fruits acides ou acidulés et les feuilles qui se mangent en salade. Ils n'aimaient pas non plus la chair; mais lors(iu'on mettait dans leur cage un petit Oisoau vivant et qu'ils parvenaient à s'en rendre maîtres, ils lui ouvraient le crAno, mangeaient tout le cerveau , en ayant soin de lécher le sang qu'ils faisaient couler, et dévoraient 4ueli|nefois aussi la corno du bec, les tendons des pattes et quehiues autres parties non i.'lianmes. « Audouin a aussi remanjué (jne ses Ouistitis étaient très-curieux ; qu'ils avaient la vuo hès-perçanli;; ((u'ils tenaient beaucoup à leurs habitudes, (luoiipi'ils fussent, sous plusieurs ra|)[)or(s, fort ca|)ricicux; (pi'ils reconnaissaient parfaitement les personnes qui avaient soin d'eux (1) ; enfin que leurs cris étaient très-variés suivant les passions qui les animaient. C'étaient, lorsipi'ils étaient effrayés, des glapissements (pii semblaient sortir du gosier et qu'ils faisaient entendre en ouvrant la bouche, et en montrant leurs dents, et, lorsqu'ils étaient en colère, un siltlement bref suivi d'une sorte de croassement. Dans d'autres circonstances ils poussaient de petits sil'tleinents prolongés, ce qui arrivait surtout quand on les mettait en plein air, ou liiiii ils s'appelaient l'un l'autre par un gazouillement semblable à celui d'un grand nombre d'Oiseaux, n l/Onistiti ordinaire a le corps long de quinze nu seize centimètres, en comprenant la tête; >a (incne en a trente. Dans le petit naissant, la longueur totale n'est que do dix-huit centi- nièhcs, dont onze et demi pour la queue; les dimensions des autres espèces sont peu diffé- rentes. Ces diverses espèces ont été partagées eu deux genres, par E. Geoffroy, sous les noms de Jacchus et Midas , et en cinq sous-genres, par M. Lesson, ([ui les appelait Hapalo (syno- nyme do Jncchiis) , Mico, Midas , Ob'dipiis et Lconlopillwcus. Va\ I t b '• 1-1 3k ! . t m : , t mm :j 'I !■ r ^ WÊIÊk 1 1 .if ; ■ li'Ull reste! la II {liai fi'dv : hlaiii |iiii('( i|UO Si mi VII'U t'iUlVi Péro Ama Ta M l'ioiii dos ( Cou; fi'oy. (lo k m iku'ii sont IcIlC: (le I; ordii H'W (•mil Peiii à la FAMlLLIv DES SINtIKS. 140 h'uno iipiH^li'o Ouistiti a imnckaux \oir.s, pfir K. (iooffrov [l/opnli- pviùcillittti) , a, du vpsto, lo poliigo à peu près sciiililable ù colui do l'Ouistili ù pinceaux blancs, si co n'est ijuo la •(''lo el le liausso-cnl sont noirs ainsi que les pinccini\; L'autre, qui est I'Oiiistiti a t^tI' hl^nciik [llapalc leucoci'ph(tlii) , a aussi été décrite par E. (leof- fn\v ; son peliif^e est roux ; sa lèto et son poitrail sont lilancs; son liausse-col est noir. 2" D'autres Ouistitis niaïKiuent des poils nllonfïés en [linceaux qui ornent la tèlo des espèces précédentes. Tel est I 'Ouistiti Mico, dont Iluffon n'a connu (|ue la varii'té all)in(!, ce (lui a fait a[ipeler celtt! ('spt'ce, aiiitia nrtjvnlnla \nn' les liunéens : c'est aujourd'hui Vll'ipalc iiiehiiainis. Son pela},'() est brun en dessus et fauve en dessous; sa queue est d'un noir uniforme. Lo Mico ou Mélanuro vit au Brésil, et probablement aussi dans la Bolivie. Il i»araît (ju'on ne doit pas eu distinguer lo Jacrlnts Iciiconwros de \l. (Irav. Oi isTiTi V Tf, IK ni A^iciiE. '2 '3 ili' nriinil Oi isTiii Mii-0, ii'i il' grand. OiisTiii Mignon, grnni', nul. jj . i L'Oi'isTiTi Mignon [liapaJc pijf/mcii) , dont la disliiiction a été faite par Spix, est du Pérou. MM. de Casteinau et Dcville l'ont rapporté de la mission de t^arayacou cl du baut Amazone : il est plus petit encore (pie ses congénères. .3° Les Ilapaliens ([ui suivent sont classi's par MM. (ieoffroy père et fds dans lo genre Tamarin {Midas) , au(iuel ces naturalistes donnent pour caractère d'avoir les incisives infé- rieures égales, en bec do flûte et lo front rendu très-apparent par la saillie du bord supérieur des orbites. Les Tamarins sont plus nombreux que les Ouistitis des deux précédentes sections, (k'ux do la collection du Muséum ont été portés à seize espèces par les soins de M. Is. Geof- froy. La dis[)osition des poils de leur iHa et la coloration do leur face peuvent les faire classer il(i la manière suivante. a. Trois do ces espèces ont la tète couverte de longs poils simulant presque une crinière. L'une ou I'Ouistiti Mauikina {Uapale Ilosalia) est déjà décrite dans les auteurs du dernier siècle {roj/cz plnnchc VI). C'est un cliarmant Animal à pelage uniformément jaune doré, et dont la tête et les épaules sont recouvertes par une longue crinière. 11 paraît exister dans idusieurs parties de l'Amérique, li'lles(pie la (iuyane, le Rrésil (st l(! Pérou, et dans ces différents pays, on le reclierdie à cause de la gentillesse de sa robe et de la vivacité de son caractère; il est [)lus gai ipie l'Ouistiti ordinaire et en même temps plus apprivoisable. Ruffon a eini>runté au P. d'Abbevilh; lo nom du Marikina , et c'est ce nom qu'on a lo plus !j;éiiéralem(Mit conservé à l'espèce. D'autres auteurs l'ont iionimé Singe-Lion , à cause de sa crinière et d(i la couleur de son corps : c'est le Silky-Monhey, c'est-à-dire le Singe soyeux de IViinant. Brissoii l'avait décrit antérieurement d'aj)i'ès un exemplaire vivant (jui appaitoiiait à la marquise de l'ompadour. \ Fi \ (AO •|:!' •§' ' m f > l/()i:i^TI Tl (Il II VSl) M i, L li {Hnpnle clivynum-liis (l(f Kiilil ul lie Dpsmarosl) a l'tc diM-ouviTt au Hn'isil par lo princo du Ncu- Wii'd. Il ost noir avec lo front cl xuiL' partie do la quoiio jauiu! dorô, ot il a lus a ,int-hras, his Kcnoux, la poitriiio ainsi (pic les cùtûs d(î la lôt(' roux-inurron. L'Oi;isTiTi i.i'ONciTo [ffn- piih Ivitnina, do lliniilioidl ) a une crinièro comme Us Hlarikina, mais dont la couleur est hnni- itliviUre, sauf sur la (pieu(i (|ui passe au noir. Ce petit Sinjro a ("tt- découvert |)arle savant voya- geur (|ue nous venons de citer, dans les plaines (jui bordent la partie orientale des Cordilières, sur les rives du Pictuniavo ot du <;a(|u(!ta; ses muiurs parais- sent aussi lo rapprocher du \\i\- rikina. /'. L'Oi'isTiri l»i.\(;uK(//rt- txdii 0/ùti/nis ) et l'espèce dont nous parlerons ensuite forment une aulr(! petite cat('f,'orie dont le principal caractère (U)nsiste dans la pn-sence, sur U\ front ot au V(.'rtex, do poils plus lon.us et redressés en marn'ères do crête, tandis (|uo les parties latérales de leur front soid nues ou à poils très-ras. Le Pinclie ost aussi une fort jolie espèce dont il y a, dans Buffon et dans Fr. Cuvier, des descriptions détaillées acconipa- f;néos de bonnes li-uros. Son pelage est brun-fauve en dessus mais biiuic en dessous et sur les membres ainsi (|ue sur la huppe; sa face est noire ainsi (jue les c(Jtés do sa t(Ho; sa (lueue est l'ousse dans la première parti(,' (;t noire dans l'autre; ses oreilles sont aussi de couleur rousse ; son corps est Ion- do vin-t-cin(|' centimètres, la tête comf.rise; sa queue est à peu près double. Ou voil s divisions, suivant iju'ils n'onl de lilane ni aux lèvres ni au nez, ipiMIs n'onl d.' Iilanc qu'inix lèvres ou bien (|u"ils ou nul au noz el aux lèvres, ti. A la iiremièro do ces sous-divisions se rapportent trois Il I I > ri ri 11 K <• Mit' ï 111)1 , -2 M ilr i'^pèie> ipie l'on a plus particulièrement appelt'es Tinmiriiis , rt' st\\\[ l/Oi isrrn \ Morni'; iii, wc. {llaïKila hirolar), vjunalé d'aliord par Spix ; — l'Oi isriri M.diii; un le ïdiiiiiriii iii''f/rc de n:dïon [llnpiilc on Sii//iii- iiiis nrniilti d'Ilol'fmauso^) , — et I'Oimstii i ai'\ \i\i\s 1101 ssi;s {lliipalc Midtin) ; OIni-ci esl li! .S7//;/rt Midas do Liinié, el lo Hlida.s iijb)\(i mu d'K. (iooffrov. 11 vient de la (iuvani 1''. C.nvier en donne la di^scription dans son //isloiro (//'.S' Mammifères, ai nsi I pie i(! 1 espèce a manis Ol'lSTlTI vf'iiu:, -t i ri.' L'I'Uriil. iiiusses; leur naturel esl alisolument lo même; ils >niil vifs, ca|)ricieux, irrilaliles, mais leur intelli- gence, comme colle de tons leurs conjrénères, paraît assez bornée lorsrprcui les compare aux Sin^'os do l'ancien coidinenl, aux Atèles, ou même aux Sapajous. Fa's TaïuiU'ins Neutres et à inoiti.' lilnnc vivent dans les forêts du Jtn'sil. b. Il n'v a pas «le nom di- sous-p'nre pour les espèces ù lèvres blanches, l/un d'eux ou rOiisrrri iioi x-noiu {llopak' nifuiiif/rr de MM. Is. (ieoffroy el Dovillo) ost noir avec le dos, los londx's, les cuisses et les jandies d'un beau roux-marrun ol (luoNpios indices de liamles noires. Il osl du Ibésil ol a été découvert aux onvirons do l'ebas, sur rVmazono, par \l\l. C.astcilnau et Dovillo. l/OiisTiTi ni- DKVtM.i: {llopalc Iknlla , Is. (iooffrov) a été décrit, d'après un oxoin- jilairo rapporté du Pérou par los mémos voyaj,a'urs. Il joint aux curnctèros do rOuistiti roux-noir, des an- neluros noin.'s ol f^rises sur le dos. L'Ol'ISTITI A K110\ r .1 A i \ i; ( Ilap. /Idiifroiifi » , décrit par AIM. Is. Gooffroy el Dovillo, a aussi été dé- couvert par los mêmes voyaseurs auprès de Pobas. (1 a le front ot une partie du dessus de la tête d'un jaune-roux fiuoment tuiueté do noir. w .'■f ► t "^ ï "^^^^1 l 1 '^^^^H 1 fl 1 fli t ^J •q ! fl ^^1 n •;< . <<« .1 mu K Wkddki. {Ilapnlu Wvddi-llii) a t'tn tk'cril pnr M. i'.m\U) Dovillijot .lédi.'. mi snvHiil ((mni^ciix hotniiislo , M. Wcddcl, qui (•omposnil avoc lui ul M. (l'Ozi'r.v la eoni- iiiissioii scieiitiliiiuc qui a travorsô (i(!ux fois rAiiHMiiiue iiitcrtropicnlo. sous la (llix-ctioii (|i> M. (Il) Caltoluau. L'Ouistiti do Woddul a étû Irnuvô dans la proviiico d'A|»olobainl>a, <'ii llolivii! , par In savant dont il a reçu lo nom; il est surtout distinct par son front lilanc et sa face est aussi oncudrûo do la nn^nio cou- leur. L ' 0 1 1 s T I T I n ' F 1. 1, 1 n i: n {llapalc lUigcri, Puclioran) est encore une autreespùco; Oi'""i o» Wïiin.i., j;:i ,u. jr„„i il a la tête noire ainsi que In quouo et les mains; lo dos et los lombes variés do noir et de jaune et In reste du corf.s roux ; on le sup|>oso de Coloml.io. M. Wagner lo réunit à Vllapalv /'iiscicutlis do S|jix. C'est auprès do lui (jue so place I'Ouistiti a rnoNT NOin (Hapalc nigrifronn, h. Ceoi'- froy) , sur l'habitat duquel on n'a encore aucun renseignement certain. c. Parmi les espèces à lèvres et à ne/ de eouii.'ur blanclio, ou connaît : L'OnsTiTi i.Anri:: {Ilapalo Inbiatm , K. Ceof- froy) , à [lelago noirAtre en dessus, roux ferruf-n- neux en dessous et à tête noire ; I/Ol'istiti a calottI'; noussi: { Ilnpalr pi/cain) , qui est aussi l'une des espèces décrilo par MM. Is. (ieoffroy et Deville ; il a le dessus dr la tête d'un roux mordoré vif; lo dessus du corps varié de noir et de gris sans bandes distinctes; lis membres, la queue et le dessous du tronc noirs ou noirâtres : il a été pris à Pebas ; , c.> . , , . . . l-'f^i^'iSTiTi A MOi;sTAcni:s (//ffjw/f ww.s/ru' deSpx qu, na do roux m sur la tête ni inférieurement; il est du Pérou. MM. de Castei- nau et Devillc ly ont trouve auprès do Saint-Paul , dans la région du haut An.azone. OrisiiTi * i:ai. uiTt iioissE, grand, mit. HEMAnOI ES Sin LES CÉIÎIE\S ET LES HAPALIENS FOSSILES Tous les détails que nous venons do rapporter au sujet des Cébions ou des Ilapalions et le faU b.en constate que ces Animaux ne se rencontrent i.oint ailleurs (,u'on Améri.,ue, rond ..lus cuneuses encore les observations .,u'on a faites sur les .-spèces fossiles de ces deux groupes (... n est également qu'en Amérique .,u'elles ont été observées. M. Lund, savant paléont'.lo- ^^ste, auquel on en doit la co.n.aissance, en distingue cinq parmi les débris fossiles .n.'il a recueillis au Dresd, dans le bassin de Uio dos ^elhas, l'un des affluents du fleuve Saint- Francjois. En voici la liste ; 1" In S.Mou {Ccbiis mncrngnnlhus, Lund) ; 2" Ln (;A..Liïn,;uK dont la taille était pre.s,,ue .iouble de celle des espèces du même inm-ii {L(iUilrixprima'VHS,\Ci.); 3" ln Ckbikn ,lont la hauteur égalait quatre pieds et dont les cara.lère. in,!i,,nen! n. l'WIIIJ.K DKS I.KMinini^lS. 1A3 HiMirc ilifiï'rr'iit (II' ceux d'à |irrs(.'iit (M. Kuiiil l'apimllo I»iinioi>i riifcoi'K fl dniiiio ("i l'f>s|MVo 1(1 nom (lo ProlopillieniH brnuiliensifi) ; i" I n Ouistiti khiihI CDnimc l'Ouistiti i\ pinceaux ; j" lu Ouistiti douWo uu (limuiisiDiis et |iiu- couhi'iiui'uI plus i.'niiii| ipio ceux (|ui vivent ru.iinleiwMil (l/iipnic gromlix). FAMILLE DIS LÉMURIDÉS IMusiours dos gmu^s, do MiuiiiuiftTeH (|ui vivent diiiiH l'ancien continent, ont nvoe Ins Singes un ceilnin noinhn; de cai'act(''res coininuns, et, on particulier, le [xtuco dos pieds do (leiTi(''i'(! i)pp(»salil(! aux autres doigts. Ils ont vlv rinmis on une seule l'aiiulle, sous lo nom de Uiiiii- rUIrs, et plus rn'()uonionl encore sous celui do Lémuriens. La plupart lialiitent Madaijascar, tels s(uit l'Indri, deux autres ;^enros (]ui s'(m ro|)|)rocliont, les Mukis ut los t;iioir();,'alos. D'autnvs vivent eu Afriijuo : on les connaît sous los noms do (iula^os cl de IV'i'odicticiue. Il y (iii a aussi dans l'Inde et dans scss îl(;s : ce sont los Loris et lo Tarsier. Ouel(|uofois on a ussoijicj ù ccss Animaux l'Ayti-Ayo, et mf'ino los Gah'opitlit'iiues, (|ui en sont tr(''s-voisins, ù certains c'fjrards, ot (|ui lialiileid iValenUMit l'ancien conlinent. i\«'anmoins iiiius en parlerons S('pur(;'m(.'iit , purco (ju'ils diffi-rcnt dos vrais L(jinurid(:'S pur plusieurs purli- cularit('s iniportant(!S. La deuxieino fainilh; dos Primates i^l les doux ^'t!nres (juo nous venons do sijmblont plus(iu'aux autres Mannuifè-res; mais, iiidi'pendanuiiont do leurs af(init(!S avec les Singes dos doux continents, ils sont fa(;ilos ù eu disliiiyucr si l'on consulte ronsemblo do leurs caractè'ros, soit ext(5ricurs, soit profonds. Inférieurs jiar leur orsanisalion aux esp(!;ccs de la premiiîro famille, los L(5nmridi's eonsti- Ineiil un KToupo parfaitement naturel et hïur rt^partition f;(H)f,M'apln(iuo n'est ni moins curious() ni moins n'^ulièro que celle des Singes. Ceux de Madagascar forment doux tribus assez dis- tiiiites, sans cnmpriMidro l'Ayo-Ayo, ot l'une do ces deux tribus semble tenir dans ccsllo île, ou |iliilôt dans ce petit contiiicnit, la place (|uo los Singes supt'riours occupent dans l'Inde ot ou \l'rii|ue. Ino do ses espèces a mémo dans sa diJinarche et dans la briiH'oti;' do sa (luouo assez de ressendilanco avec l'Ilonnuo, (|uoi(piobioa plus éloigm^o do lui par sou organisution (ju'au- luno diis espèces do la famille des Singes, et dans (}uol(|ues districts on l'appelle V Homme ili-s biti». Les Li'muridés madécasses do l'autre tribu sont los Makis ot los Clicirogabis; aucun des genres de ce groupe ou du |iréc('dent ne possède d'espèce en Afriiiuo ni dans l'Inde, et chacun (le ces deux derniers continents nourrit aujsi dos genres (jui lui sont particuliers, ceux de l' Afiiipio n'étant pas los mémos que ceux de l'Inde. liuri'oii, (pil avait si bien compris la répartition géograplii(]uo dos Singes, n'avait pu réunir assez de documents pour se faire une idée entiènmiont exacte do celle des Lémuridés, Animaux dont il 110 connaissait d'ailleurs qu'un petit nombre d'espèces. Plusieurs naturalistes avaient diiniié les Loris coninio semblables aux Paresseux do l'Amériiiuo, ce (pii les avait conduit à dire ipie ces derniers ou l'Ai et l'Uiiau vivent aussi dans l'île de Ctnlan. liuffon discuta cette assertion, et il ajoute (pi'il lui paraissait (|uo le Loris poucan, mal à propos nommé Paresseux (lu Ik'iif/ale , approche plus do l'espèce du Loris (ou Loris grêle) (lue de colle d'aucun autre Aninial, et ([uo ces deux Loris se trouvent également dans ranci(!n continent. Il ajoutait dans le m''mp article ; i; Ce fait, (juo los Animaux de» parties méridionales do runcioii coniinenl no f^ l'Airrii:, 20 'Ut ri k fl ir' 3? % ,/ f ir.1 on DUE DR s l'niMVTKS. se trouvent pas clans le Nouvoaii-MoïKle, est démontré par un si ki'"ii(I nombre d'exonipies, i|u'il |)i'és(Mito iMie vérité inconteslable. » Kl i!n(^ff(.'t, non-seulement on n'a trouvé di'pnis IJurinn aucun Loris en Anién(pio, ni aucun Paresseux véritable dans l'ancien continent, mais il n'a été rencontré, ni on Américpie, ni à la Nouvelle-Hollande, une seule espèce susceptible d'être réunie à la famille des Léunnidés. Le Kinkajou, de la (luyaiie et du Brésil, dont on a voulu faire un ^çenre du même groupe, apparlient certainement à l'onln; des Carnivores. Des vues analo;j;ues à celles que lîulfon avait émises sur la différence des Mammifères propri's aux parties méridionales de l'ancien et du nouveau continent , ont été démontrées vraies |)our la Xouvelle-IIollande et pour Madagascar. Ce grand écrivain avait dit, au sujet des Makis pro- prement dits, (pi'ils sont originaires des |)arties de r.\fn(pie (trientale, et notamment de Ma- dagascar, o!i on les trouve, en effet, en grand n(nubn>. On sait aujourd'hui que ces Animaux sont (ixclusivemenl de Madagascar, et (jue, de même qu'il n'y a pas de Singes dans c(! jia.vs, il n'y a non plus ni Maki, ni Jndris en Afrique, même dans l'Africpie orieidale, dont Mada- gascar n'est pourtant éloigné que de soixante myriamètros. Aucun Mammifère autre (jue ceux qui ont été répandus par l'Homme sur toute la surface du globe n'est conmnni à ces deux pays, et ils diffèrent autant entre eux que l'Afriipio elle-même diffère île rAméri(iue méri- dionale. Mada;;ascar, ijue les géographes nous décrivent comme uni; île africaine, compar;d)lo à Fernando-I'o |)nr exemple, n'est donc pas, comme cette île, unodépemlance de rAfri(iue, car elle ne nourrit pas les mêmes [iroductions indigènes. A ce titre, Ceylan dépend de la presi[u'ilo de l'ondicliéry, Sumatra relève do celle de Malacca, et Van-Diémen est un démembrement du continent australien. Madagascar au contraire est une terre à part, comm:' rAfri{jue, comme l'Inde, connue l'Amérique du Sud et connue la Nouvelle-Hollande. C'est un celitre partice'ifU' (le po[>ulalion animale, et cela non-seulement par les ciU'actères propres do ses espèces i '■■.,. - ment indigènes, mais aussi |)ar un grand nombre de ses g(;in'es. Gommerson, ((ui avait visité cette terre après avoir accompli pr(!S(pie en entier le tour du monde avec Itougainville, fui Ui premier qui eu fit la remar(|ue. 11 dit, en effet, dans un style métaphoriijue, mais dont le sens exact est faciU; à saisir, (]ue In nnhirc sinithliiU s'vlre rctircc à Madagascar, connue dans un saitclttnire , pour y travailler sur d'autres modèles que ceux auxquels elle s'est asservie ailleurs. Nous insistons donc sur ce point : Les Lénmridés de Mndafjairar diffèrent (lénèriquement de ceux do l'Afrique, et ces derniers ne sont pas non plus les nièntrs que ceux de l'Inde. Tous ces Animaux sont néanmoins de la même famille; car, bien (pi'ils diffèrent d'espèces et même do genre, ils ont plusieurs [larticularités comnuuuvs, comme! eu ont aussi les Singes Pitliéciens et Sing(!s Cébiens. Voici quels sont les principaux traits distinctifs de la famille des Lémuris autres (on dit (lu'il est Kiihiilô). Le Tarsier a deux ongles auisi conformés à chacune des pattes de derrière. La lailli! des Lénuu'idés est en moyenne inférieure à celle des Singes de l'Ancien-Monde, et plu- sieurs de leurs espèces le cèdent aussi sous 1(! même rapport aux Ouistitis de rAméri(|ue. If.1 LliMUUIDÉS DK LINDE ET DE L'AEUIQUE Avant (!(! parler dos Lénmridés pro|ires à Madaga.^car et à quel(iues îles (jui en sont trcs- l'approchées, nous traiterons tie ceux cpii vivent dans l'Inde et en Afrique. Ils constituent cpialro genres bien différents les uns des autres, et dont on peut faire, dans l'état actuel de la science, trois Irilius distinctes. Celui des Pérodicliciues ([uo nous rapprochons des Galagos, ressemble en effet beaucoup à ce ilernier pur son système dentaire. Ces trois tribus sont celles des Loris, des (ialngos et des Tarsiers. TlUni DIS LORIS (iKMlh; LOUIS {Lorin). Ce nom. ipie i'.ulïon a pris dans une acception générique, est le inème,d'a|irès lui,qu(! les Hollandais ont em|ili>.vé pour désigner le petit Animal de l'Inde (pi'on appelle aujourd'hui li^ Loris grêle, et (pii se distingue très-bien du Loris du liengale et des îles du la Sonde, aussi ilécril pur les zoologistes du même pays, (les deux Animaux sont de petite lailie; le corps du plus fort n'est guère plus gros (pie celui d'un Ouistiti, et celui de l'autre est moins volumineux encore. Ils sont allongés, ont les jambes assez courtes , la démarche lente et bizarre, et ils jouissent de la possi- bilité de se tenir assez long- tenqis debout. Leur tête est arrondie, mais leur face s'ullong(i un peu en pointe ; leiu's oreilles sont coiu'tes et relues; leurs yeux soid volumineux et ù pupilles étndtcs et transversales, ce qui inditpiedes habitudes essentiellement nocturnes; leni' pouce de defrière est iiettemeiil opposabli' et l'ongle de leur second orteil est suliulé connue celui des antres Lénnuidés. Ci's Loris n'ont aucune trace extérieure di' qui'ue; leurs nianielles paraissent an nombre de(jualre, |iarce (pie chacune d'elles a deux tétines, et il'' ont trenle-six dents, savoir : deux paires supinieure> d'incisives assez |ielites el «emmi- l'irj) (,\(r.nr ur Koiiis i'\mssFi\, 2/:ï. (:nA^E nK l.oms c. iif. i.v, gniiul. mit. ■ri _|f 1 •! 166 OUI) HE DES l>niM VTKS. formes (l'une d'elles disiiaraît souvent de bonne heure) , deux paires d'incisives inWrieurcs gnMos et pnijcléos on avant , ainsi (|ne les eanines de In nu%o mAflioire , tandis (|ue les canines supériourcis sdiit fortes et de forme ordinaire; enfin six paires de molaires intérieurement et supérieurement : celles-ci sont appropriées à un régime frugivore. La première d'en bas est canmiforme. Indéi)endamment de leurs habitudes nocturnes, ces petits Animaux se font remar(;uer par la lenteur singulière de leur démarche; aussi leur a-t-on donné le nom de Paresseux, qui leur convient très-bien , mais «pii a le d(''faut de les faire confondre avec les Paresseux d'Américpio ou Bradypes, (jui sont des Mammifères d'un tout autre groupe. D'Obsonvillc et Wosmaér ont donné, vers la (in du dernier siècle, (pieliiues détails sur les mœurs îles Loris, et depuis lors plusieurs naturalistes ont eu l'occa- sion (1(( les observer de nouveau. On reçoit mémo quebiuefois des Loris vivants en Europe ; ils sont doux , iiioffensifs et pres(|ne entièrement dé- pourvus d'initiative , «pioiiprils aient cependant (piel(pi(> intelligence ; ils s'accommodent fort bien du régime auipiel on soumet les autres Animaux de la famille des Lémuridés. L'esf)èce à coips et à membres grêles est sur- teut singidière par la lenteur exagérée et la [irudence extrême avec la(|uelie elle marche ; ([u'ello soit placée sur un sol résistant , ou bien qu'elle grimpe contre la grille de sa cage ou sur (juel(|uo branche , l'écartement qu'elle donne à ses pattes, l'angle que font la jambe sur la cuisse ou l'avant-bras sur le bras, et enfin l'ap- parence comme paraivtique du Loris grêle, rappellent d'une manière nolatile les allures du Caméléon. Los auatomistes ont plusieurs l'ois disséqué ces Animaux , et l'on doit à cet égard de belles observations à M. Vrolich d'Amsterdam. Ceux ([ui ont cherché la cause de cette espèce d'en- gourdissement des Loris, engourdissement ijue l'on retrouve presque au même degré- cliez le Tarsier, l'ont attribuée à une disposition particulière des artères des mendires chez ces Animaux (la Itrachiale et la crurale) , (|ui se divisent sur une partie de leur trajet en un réseau plexueux , comme chu. les l»aresseux propremenls dits. Les Loris ont dans un cas seize et dans l'autre (juinze vertèbres dorsales. ()n ne connaît ipie deux espèces parmi ces Lémuridés , et on les a séparées eu deux genres disluicts, dont l'un a conservé le nom de Loris, et dont l'autre a reçu celui de Ai/ctkèbr (E. (ieoffroy). Uliger, qui ne les divise pas génériquement . a préféré, au uom consacré par Bulïon, celui de Slciiopn, dont quel(]ues auteurs se sont servis après lui. Le Louis finf:i,K {Loris yracilis) , (pi'on a aussi appelé Loris ceylanicus, etc., est le Loris pro|)rement dit de Buffon. C'est un Animal roussàlre ayant une band(> blanche sur le front et sur le nez; le dessous de son corps est plus clair que le dessus; il (!sl long de. lieux di'fimètros ou un peu plus; son iiom spécilique rappelle la gracilité de ses membres et l'allongement de s(>n llMll^ IMUK.^SEIX, l/îi lie p'iiml. FAMILLK DES LÉMI RIDÉS. 157 rnrps. C'est duns la prescjullc do Ponciicliûry et à l'île de Ceylan i|iic vil ce curieux Mammi- fère. Le Loris i'AUkssf.ux {Loris Uir- (Ugradus) , que Buffon a signalé, d'à- |irés Wosmaër, sous la dénomination (le Luris du Bengale , est un peu plus gros et surtout plus robuste ; il est roux en dessus avec une ligne dorsale brune; une bande blanche remonte des côtés de son nez et s'étend jus- (ju'au front; le dessus de son corps yst grisâtre. Son corps est long do rois décimètres et demi. Luris l'AnEsshcv, 3/t (!<■ ijninil. I.onis uuÊLK, Ij'l do grnnil. On le trouve îi Java, à Sumatra et à Bornéo, jieul-èlre aussi au Bengale, mais il y a moins de certitude à cet égard. On eu a distingué, mais sans doute à tort, une espèce sous le nom do L.javaiins. Le Loris paresseux, «[u'on nomme aussi Poucmi, est le type du genre Nycticèbe d'E. Geof- froy. La description du Loris du Bengale, ((ue Buffon avait tirée de Wosmaèr, n'a été publiéu iju'après sa mort, dans le t. Vil de ses Suppléments, C'est par erreur qu'elle attribue à cette espèce la tète décliarné(! trouvée dans un puits de l'ancienuiî ville de Sidon , et dont Uau- beiiton avait donné la description dans le t. XV du même ouvrage : celte t''''e e»t celle du Daman et point du tout celle du Loris. TRIBU DES GALAGOS Elle a pour type le genre Qalago. \'a\g nouvelle étude des Vérodidiqucs me porte à croira i|u'il doit ('gaiement en faire [)artie. (iHMlK IM';B0I)1CTK>LE {Perodictkus , Bennelt). Bosmaim, voyageur hollandais du \\M'' siècle, cpii avait été en (ininée, parle, dans le récit qu'il a laissé, do plusieurs Ani- maux particulier.-, à ce jiiys qui ii'niit été icnus (\\w dans ces dernières années. L'un d'eux est un Chevrotain dont nous rappellerons les caractères eu décrivant les espèces de ce genre; un 1 . 1 158 OUDUE DES PIUMVTES. niiti'o osl un OiiiKlrnm.iiic (|iic linsiimiiu iiiipclli! J'olhi, et dimt los iiiilnralislos inodcnios ont l'iiil suci'i'.ssivciiii'ul lin (lalii;;'!), un .X'vcliiMMjc, cl plus n'comnu'nt un ^icnvc (lislini't. Le Pi';iioi)I(;tiqi,'k Potto {PcrwlicUcus l'alto) a les oreilles à peu prés seinblahles e'i celles (les Loris el bien moins «'""l'Ies ipie celles des (.iala^os, mais il a une (pieiie tandis que les Loris on mauquenl; d'autn» part, celle (|ueue esl bien moins loniiiie (|ne celle des (la- ia^'os ; elli! est à peiu(,' é^^ale au tiers dn tnnic. Cel Animal est moins .yros (pi'iin Chai et il parail f'tre essentiellement grimpeur. Ses pieds di^ d(UTière . dont le ponce est bien s('|)ar('' et coniiih'- temenl opposable, ont lenr second orleil pourvu d'un ongle subulé et, antérieurement, sa main a aussi l(! pouce opposable, élargi à sa base et tellement écarté, que la main elle-même res- semble à un(! pince dont une branche serait formi'c par le pouce el l'antre par le reste des doigts; mais le premier de ceux-ci ou l'index pré'sente une particularité trés-remanpiable; il <'sl tout à fait rudimentaire el ne paraît exlérieuremenl ()ue comme un petit tubercule on- giiicuh'. On ne comiiiît rien d'analogue dans les autres espèces de la classe des Mammifères. MS ;? ■* > t'.n \\f. fil V r li tifin 1 II.IIE, (ir.iitl. iiai. >Um m rtiin|iii.ni,M E, giMnil. nul. JiC l'ollo a la dentition (!es Loris et des (ialagos; il se rapproche surtout de ces derniers, mais il a la première molaire supérieure nniradicnlée et la dernièi'(> |ilns courte. i\oiis n'av(iii> (lU en repi'(''>enter (pie la dentition de lait. L'exemplaire observi'par IteiinetI , eu LS'iO, élail dans ce dernier cas, ainsi (]ue celui (pi'a décrit plus récemment Al. \an der Ibieven, <■! il en est de même d'un troisième appartenant au Muséum de Paris. C'est de celui-ci (jne nous don- nous une figure en couleur. {Plnncln' I\.) IjO Polio est un \nimal assez trapu, colon' de roux brun avec un glaci' plus foncé sur le dos et gris-blanc sur les lombes, les lianes et les pattes; la partie terminale de sa qneiie e>l noire. On le trouve d.ins les forêts de la (iuinée, particulièrement aujirès de Sierra-Lenne, C'est un Mammil'èn» lent et paresseux (pii sendile établir le passage entre les Loris de l'Inde ei les (ialagos de l'Afriiiue, CiKMlK (JALACO {Giilnf/o, L. Geoffrov). Adanson, ipii a été, comme l'on sait, un grand botaniste, a aussi rendu des services fort importants à la zoologie, soit par ses travaux sur les Mollus(pies, soit par les collections manuiialogi(pies el ornithologiqiies (pi'il a laites au Sénégal. C'est à lui (pie l'on doit les premières observations sur les (ialagos, ipi'il avail en l'occasion d'observer pendiiiit sou vovage, el dont il rap|)orta en France des peaux ainsi (prini crAnc, E. Geoffroy rappelle plusieurs particularités à cet égard dans son Mi'moire intiliilé d l.e (ïalago du Séni'-gaKdescriiition suivie de considérations sur l'Animal anonyme, » mémoire (|ni a jiaru dans V/li.sloirc iinluri'lli' dvs ]lain)iiifi'')Ts de F. Cuvier. « Il y avait longtemps, dit Geoffroy, (pi'Adanson avail eu connaissance du Gnlago : des nègres ipii le servaient dnr,iiil sou séjour au SéiK'gal , ayant remanpié (pi'il prenait des notes sur toutes les productions de leur pays, lui procurèrent cel Animal dont ils lui avaient auparavant vanté la gentillesse cl ri'xirême agilité. Ce joli (Quadrupède est connu dans les déserts au del.'i de (ialain sous le nom de (in'ni/i), (jue nous avons adopté. Adanson en prit sur les lieux plnsieurs rro(iuis. Il 'mi rap- ip porta aussi qu(d(|ues dépouilles en Fiirope; et. c'est en s'aidant di 'I' movens (pie, i\o l'eliim ■ ■« Si- "■ K: l'l..l\ /V./M/W7/(///: /'oy/O /. ',. ,/„/,, /'. . ^, //, "1 s fi ! , ^ '' ; ■ • 1 I >• f ; r ^ '-I kWh% \ im,m. \ 1 } « 1 :\ \ ' f M \ li TK1 sna^HH ^■1 ^.^^^^^1 N il h: 1: laH^^I FAMILLK DKS r.lhll UIDKS. <59 à Paris, il lit cornpos((r ano iiiaiii'.lio do firaudinir iii-folio, oii h\ Galago est roiiivsoiiliî dans ji'S allitiidfs (lui lui sont io plus faiiiilicTcs. Fou Dosmouliiis fui cliargô do la jfravuro do cotlo iicllo planche, et Adanson ne l'a cnipluyûo, ni dans son Voyage au Sihw/jal , ni dans aucun antre de ses ouvrages. Occupé du projet d'une Encyclopédie sur l'iiistoiro naturelle, il y a tonjonrs destiné cette plaiiclie ainsi «lue d'autres faites avec les mêmes frais, et il est mort sans publier ces précieux matériaux. » l.e C.alago ordinaire du Sénégal , qui reçoit aussi dans ce pays le nom do Khnijrili , n'est pas la seule espèce comme dans ce genre. Outre i[ueli|ues (ialagos dénonunés par les auteurs modernes, mais dont quel(iues-uus sont trop |)0U différents do l'espèce ordinaire pour (|ne l'on imisse les en distinguer connue espèces, il faut y joindre deux espèc(^s qui sont au contraire pins grandes, mais également de couleur gris perlé, et une autre plus potile. Celle-ci est U'. (ialago de Demidoff, à tort rapprocliée du Maki nain; les autres sont loGulago à grosse (pieue et le (Jalago d'Allen. Quand au Potto de lîosmann, dont (pielques auteurs ont fait aussi un \n;nial do re genre, nous en avons parlé [irécédeminent sous le nom de Pérodiclique , parce ipTil doit évidemment constitner une division à part. Les (îalagos sont de jolis Animaux ayant à la fois l'organisation des Primates et l'apparence gracieuse des Écureuils. Us ont pour caractères leur tète assez grosse et arrondie^ , remaniuahle par ses grandes oreilles memliraiieuses et par la grosseur des yeux; leur (|ueue (^st longue et fournie; leur pelage est moelleux; le pouce de leurs pieds do derrière est opposable! aux autres doigts; leur second orteil est pourvu d'un ongle subulé et leur tarsa est notablement allongé. Ils sont du petit nombre des Primates ([ui ont trois "^ ^~~\7 ' "■--"''WW^^^ paires do mamelles; leur dents sont en même nombre que ' ^ — ' chez les Makis, les Loris et les Sai)ajous, c'est-à-dire au nombre de trente-six ; mais la forme de ces organes est bien plus semblable ici à ce (pie l'on voit chez les Makis ou Loris; les trois paires antérieures do la màclioiro inférieure étant proclives et en forme de peigne , comino chez ces derniers Animaux. Les Tialagos sont inoffensifs, presque entièrement nocturnes, et ils vivent sur les arbres ou^ ils font la chasse aux Insectes (H anx petits Oiseaux; ils mangent aussi des fruits. On les lioine snrh-nt dans les grandes forêts de Gommiers ou arbres (lui fournissent la gomme, et l(w Kuinpéens du SéiK'gal les nomment, à cause de cela , Animaux do la gomme. Il paraît (|u"ils aiment aussi cette substance, et, eu captivité, on peut leur eu donner ainsi (pie des fruits et d'autres aliments. G. Gnvier et G(;offroy-St-lIilaire imposèrent, on ITO.'», le nom lutin de Cliiruschirus , t\\n signifie Écureuil à mains, an genre qui comprend les Galagos, et, l'anne'-e suivante, dans son Mémoire sur les rai>ports naturels des Miikis, le second de ces naturalistes en parla sous le nom (prAdanson avait indi(iué. En 1811, Illiger, consé- (jnent au principe trop souvent oublié, mais au(iuel la synonymie doit plus d'un embarras, (juc les noms em- |il(\vés d'abord comme spécilnpies ne doivent jamais être pris dans uiK! accei)tiou généri(iuo , substitua le m(jt il'Ololiciiiis (signifiant oreille en forme de van) à celui (le (ialago, et il appela l'espèce la plus commune Olo- licnuH i'ittlafjo , comme antérieurement Schrebeu' l'avait appelée Lniiur (Icilnyo, C'est cette même espèce (jui est le Gai.ago ni' Sk- gmico or SÉN(ir.4i, ^|•^ iio grmia DiNrs Ki'.mO. mil. h' 160 OaiHlK DKS PIUMVTKS. N É G A L ( Galuyo scmyalensis ) des ouvrages récents de mairima- logie, ol l'on doit , à noire uvis, lui réunir celles qui ont été éta- blies sans motifs suffisants, sous les noms de ihilaijo Geoffroyii, iialago MohoH et (ialago conspi- ciUatus, Elle est d'un gris lé- gèrement teinté do roussàtre av(;c une partie de la face et les yeux do cette dernière couleur; dans les individus qui ont été con- servés pendant longtemps dans nos eulleclions le roux disparaît. La taille est un peu inférieure à celle de l'Ouistiti et le museau est plus fin. Ce joli Mammifère se rencontre au Sénégal , en Ca- frerie, dans l'Abjssiuio et dans la Nubie. Le Galago d'Allkn {Ga- tiifjo AUcni, Walerh.) est un peu plus gros. Le (iALAGo A OLEUK TOUFFUE {Galugo crassicaudntus, E. Geoffroy) est le plus grand de tous; sa teinte est à peu de chose près la môme. On le trouve dans l'Afrique intertropicule, et en piiriiculier h Port-Natal, (l'est sans doute VO. Garnotti, île M. O'Gilby. Le GAi.A(io DK DiiMiDOFF [Galugo Demidoffti, G. Fischer) est au contraire plus petit; i^tLAcn nu SKNfiiiL, 1/3 de granil. Cai.ii^ii fiK lii- Miii.f r, t/.' i!o çriin'l. rAMILLK DKS LKMIHIDKS. Iftl su laillo i't;ulo souicmciil colli! ilti (;lR'iro^'illo iiaiii , dm[ il a aussi la coulour cl rapparoiico cxti'riouro. Il ost do la càto ocuiduiitalo trAfriquo, ol particuliènsnioiit du (ialHiii. C'ost sans douto i\ ciMô do C(;Uo ospèco (ju'il faut placer lo MkroathuH myoxlnm do M. Po- li'i's, (]ui vit ou Mozaiiib: -lo. Nous no lo connaissons pas (;n naturo. TRIIU DKs TAUSIEUS (iKNniî TAHSIER {Tamm). Co nom do Tarsier, (pii ra|)polle la longueur assez grande lin tarse cliez l'Animal (pii \v. porte, a été donné par DuulMMiton et latinisé par Storr, (irofos- senràTuliingiie, dans lo Prodrome d'une méthode des Mannnil'ères(|u'il a publié en 1780. y."est Daubenton (|ui a le premier fait connaître lo Tarsier; ce ([u'il en a ilil est dcyà fort complet. Cependant ni lui ni Ruflbn n'ont di'cidé doses véritables aflinilés, ((uoiqu'ils en aient parlé en mémo temps ([uo des Makis et des Loris. Lo (lalayo ressemble encore plus jni Tarsier i|u'aucun autre Lémurien, mais il n'a été connu (ju'après lui. Cependant lo Tarsier doit être ie;j:ardé comme formant le type d'un genre à part, (.'l c'est à tort tjue M. de DIainville réunis- sait ces deux sortes d'Animaux. Si le Tarsier a, comme les Galaftos, la tête assez forto, les yeux gros, les oreilles jurandes, les tarses allongés et la (lueuo plus longue (|uo le corps, il en diffère on ce (ju'il n'a - rieures au lieu do deux. En outre ses dents ont un(^ lornie ui> peu différente de celle qu'on leur comiaît chez les (îalagos, les incisives supérieures internes sont plus fortes et plus longues; les fausses molaires inférieures sont aussi plus petites et connno genmnformes, (^t il y a (pieliiues autres particularités dans les autres dents. Do plus, le Tarsier a les deux os de la jambe réunis dans une grande partie de leur longueur, et lo second et le troisième de ses orteils , ipii sont plus courts (pie les autres doigts , sont pourvus chacun d'un ongle subnié ou mieux en forme de petit sabot ; disposition, qui rappelle ce que Ton voit Jiez la plupart des Marsupiaux australiens, mais avec cette ilillV'rence (|uecliez le Tarsier ces deux doigts restent séparés l'un de l'autre. I.c pouce de ses pieds de derrière est parfaitement opposable, et il est on- guiculé; son ongle est plat et seulement un peu coupé en pointe, connue celui des (luatriènie et cin(|uièino or "ils. Lorstpie les classiticateurs ont vou!vi assigner au Tarsier sa véritable place dans la méthode, ils ont éprouvé iiucliiues difficultés, et la coni- paraisoii (jue IJnffon en avait faite avec la (lerboisc, ([ui est un Hongeur, M'a pas p(.'u contribué à les égarer. Schreb(r l'a associé aux .Marsupiaux, s(jus le nom de Didvlphis inacrutarsus ; rennant l'a réuni aux (îerboises, en l'appelant, en anglais, WuZ/j Je, Oua ; mais Pallas a montré (ju'il s'étail lait une idée plus exacte des cari ctt-res du Tarsier en l'associant aux Li'- muridés, sous le nom de Loiiiir spcclvuiii. Plus récenunent, M. Gray en a l'ait une tribu distincte dans la mémo l'omilie, et \\. Is. Geoffroy une l'amillr à part, sous le nom de Tamilds. Lk T.viiSihu Si'i-.cMiio [_T(ii\s/ii.s Spcclruiii) est encore la seule espèce de ce genro !'■'•■ PARTIE. 21 iM T iiisitii . I,) ,li. anii'.il. , \ 'i "-1 >ij^r*^^ /'/.'WV////: (// A /// 1///. I/A /;,/,;//,,,„., ,/„„/,,„„ y l>K. M\l>\t. \^^\U i ''ij ?:.;#&- îaw FAMILLK DKS LK Ml RIDÉS. 163 une paire do canines supôrieuros no flépnssiinl pas ijoiiucoup le niveau dos molaires , et ipii pourraient ôlro prises pour des avant-moini- ^ res; enfin, ù la mftolioiro inférieure, doux CiHNP, Ht L' In mil, 3/5 ilc croiid Denis de i'Inphi, grnmi. nul. paires de dents proclives, au lieu de trois; do ces dernières, l'une est regardée comme une ca- nine, et l'autre est une incisive. Connue les trois espèces d'indris diffèrent entre elles par iiu('l<|ues carai tères tirés do la forme de leurs dents ou de leur crAnoot delà longueur d(! leur (|U(;ue,on en a fait trois genres distincts. Leur ensemlilo forme la trilm des hidrisinis ou IJchdi/oliens tU' ipielipies autours. (!e\RIî INDRI {Indris, E. (iooffroy). 11 comprend riNuiii .\ c.oimitI' ol'kli; [Indm hrcvicaudatus) , Animal singulier de l'île de Madagascar , dont la découverte est duo au vovageur français Sonnerai. C'est le plus grand dos Lémuriens ; d est haut d'un mètre lors(iu'il est diibout sur ses pattes de derrière. Son pelage est doux , très-fourni e( en grande partie noinltre; mais il a du blanc à la figure et du blanc roussàlro sur les lianes; sa queue n'a guère que trois ou ijujdre centimètres do Ion?. L'Indri est d'un nalurol doux, el , quoiiju'il ne soit que mi'dio- cremenl intelligent , il est sus- ceptible d'éducation; on peut, dit-on, le dresser pour la chasse. Sa ressemblance avec rilommo, quoiiiue bien inférieure à (telle des premiers Singes nu même à celle de certains Singes améri- cains, l'a fait appeler Homme (les bois par I(!s habitants des contrées oîi on le rencontre. C'est le [dus anlbri>|iomorpbe de Ions liîs Lémnridés. (iKNUlî PROPlTIlÈOl'l'' (l'ropilluriis, lîonnell). Il diflèn> smimil de riiidri par sa (MICIIO, (I ;'- 2^-~? I !s imi , l/S lie yininl. L qui |)resqui> aussi lor!jr>;t- qur- k' eorjts. m Ti- -•yi :i seule espèi'(> connue l'u(ieiriii:i.u |-. m vni'.Mi-: {l'roiiithct'iis diddi'mmU' Wi'iuwH), ■ .ùtl 101 OUI) lue i)i;s PIUMAÏKS. a aussi t;lô apppit'C Macvomcrus par M. Aiidrow Smilli, Ello osl un pou moins srande (juc rindri, a do niômc la faco alinngôo, mais pvosquo nuo, ot so reconnaît oncnro à son pelage, (|ui ost très-doux cl généralement varié de jaun<\tro et do hrun-noir. C'est un Animal rare dans les collections , et que nous ne connaissons encore ([uo dans celles de Paris et de Lon- dres, (lui le doivent à MM. Tolfair et Jules (îoudol. [Planche Vif/.) C.EMVK AVAHl [Avahis, Jourdan). Sonnerai avait rapporté de Madagascar et décrit dans son Voyage aux Indes, sous le nom de Maki à bourre, un Animal dont M. Jourdan, professeur à la Faculté des Sciences de Lyon, a proposé, en 1834 , de faire un genre à part, sous le nom (pi'on vient île lire. (l'est mainteiumtrAvAiii a nounRE {Avahis Utniger) . Il a, comme le Propithèque, la (|ueuo à peu près aussi longue que le corps, mais il s'en distingue, ainsi (luo de l'Indri, par la brièveté de sa facîc et par la forme un \w\\ diffénMite des couronnes (Miable de Proshnia, qui signilio Faux-Singe, et il les donnait comme devant constituer un genre dis- tinct dont il avait indi(iué fort exactement les caractères. Bufl'on a accepté cette division générique telle que Drisson l'avait établie en 1762, et il s'est servi tlu nom français (pie le même auteur avait consacré. Voici comment on peut définir aujourd'hui ces Makis {Lemur ou Prosimia) : Animaux assez liauts sur pattes; à queue longue; à museau presque aussi allongé (pie celui dos Renards (d'où le nom de Singes à museau do Renard par le(pi(^l on les a souvent désignés), et terminé par une partie nuo dans laquelle sont percées les narines, Leurs deux mamelles sont très-rapprochées des aisselles ; les doigts assez semblables à ceux des Singes ont les ongles plats, sauf le second orteil , dont l'ongle est subulé , comme chez les autres Lémuridés ; le pouce des membres antérieurs est presque aussi opposable (luo celui des |)ost('Tieurs. ïrento-six dents, savoir : (juatre petites incisives en deux paires, subgemmiformes ou plutôt eu pinces ; une paire de fortes canines , [jropres à ClMNE iiE Mak h 01' ci:. '2/;i J«' ^'r..i;(l. M\W IK SllKI VIE t:i iitssois, il'i il'' gVIKd- allouRÔ iiuo s a souvent Leurs deux S [ H s ' ^ "i l^i i l'I.MI, 'H f s ^1 •' ,1 } il 4 I "5" -' / III'. MMim;\S( \it I.\l IB iW- Oints nf Maki nniiof, grond. mit. I\MII.LK l»i:s LKMI lilDKS. I«'» (li'cliiror, et six pnii'os ih^ moliihrs à la mAclioirc supôrirarc; et « la iiiAclioirc intÏMiciin,' : trois naii'i's (if ili'iils aiilérieuros j^iMos, fonnaiil oiiscmlilc une sorln do poij,'no; les doux paires iiiloriics sont dos iiirisivos, i'cxlonio osl une canine; plus on arrière sont six molaires d(t cliaiine eùlé, dont la première seule est uniradiculée et jilus élevée t\\u) les autres. Celle-ci a été Iréiiucmment prise jiour la véritable canine des Makis. Sauf la forme des dents, ces Animaux ont la môme disposition dentaire que les Loris et les (ialagos ; ils ont aussi la mémo formule. Les Makis sont intermédiaires, pour la taille, à la Fouine et au Henanl; leur coriis est cou- vert d'un pelapo très-doux et très-fourré ; ils sont nocturnes et vivent dans les endroits boi- sés. On ne les trouve (lu'à Madafj;ascar. Leur nourriture consiste principalement en fruits ; ce qui est en rapport avec les couronnes de leurs dents molaires qui sont presque toules éiuoussées. Les Makis ont des circonvolutions au cer- veau , mais oUes sont peu nombreuses , et la •masse totale de cet organe n'est pus aussi grande que ctiez les Singes. Ce sont des Animaux doués d'une certaine iiitelli- ^ronce, assez éducables, et (pii peuvent vivre longtemps sous nos climats, «luoicju'ils soient originaires d'ui. pays extrêmement ciiaud. On en cite un ipii se portait (MU'oro très -bien après un séjour de dix-neuf «ns à Paris , (luoifiu'il redoutât beaucoup le froid. Pendant l'hiver, il s'asseyait devant le feu, et il en approcbait sa nguro ainsi que ses mains ; iiueliiuefois même il se mettait si près du foyer qu'il se roussissait le poil ou les moustaches. Plusieurs espèces de Makis ont repro- duit sous nos climats ; on en a vu à la Malmaison et à Paris. La femelle , «lui ne prodmt ,|u'un seul petit à chaque portée, a pour lui toute la tendresse possible; elle le tient cram- l„.nné sous son corps, et, dans les premiers jours , il reste comme caché dans sa longue fourrure. Il semble d'abord presque nu, tant ses poils sont courts, et on le prendrait pres(iue IM.ur un petit rat, ([uoiciu'il ait tous les caractères de ses parents, sauf leurs poils épais; mais. ;,u bout de six semaines, il est déjà fort semblable à eux sous ce dernier rapport, et il no s'en distinguo plus (pio par une moindre taille. Les Makis ont, dans leur manièr'3de vivre, beaucoup d'analogie avec les Singes, mais ils n'ont pas autant d'intelligence qu'eux. Brisson distinguait quatre espèces de ces Animaux, tiuoBuffon a réduites à trois : le Maki Mococo, 1(> Maki brun ou Mongous et le Maki-Pie ou Vari. Aujour- d'hui on n'en admet pas moins de (luinze, auxquelles il faut même ajouter celles, au nombre de six ou sept, dont on a fait plusieurs genres à part, sous les noms de Lépilémure, Hapalémuro, Clieirogalo et Microcèbe; mais il est probable (lue les quinze espèces do Makis véritables des anleurs modi^rnes n'auraient pas été toutes acceptées comme réellement distinctes par Buffon, el l'on peut supposer que lorsqu'on aura pu faire à leur égard quelques nouvelles observa- tions, plusieurs d'entre elles devront être supprimées. Sous ce rapport, le genre des Makis .>.>l comparable à ceux des Sajous, des Hurleurs, etc., de la famille dos Singes. La collection (lu Muséum de Paris, la plus riche de toutes en Animaux de la famille des Lémuriens, pos- sède, d'après MM. E. et Is. Geoffroy-Saint- llilaire, (juatorze espèces de ces Makis. Le Maki Mocimio (Uwvr Calla de Linné) œl \)ïm]m cnlièrement gris ceudré, avec CRuvE.vr UB Maki biitn, grnnd, nul. i' '! 166 ', !■* \ ! ,. OUDIIK DES pniM\TF:s. los jnuos o.l la jrorgo lilanoliàlros; il ont, on (nitro, icnianiiiuhli' par les nnnoaux noirs dont sa queue est ornée. M Mil iiocoF, /,H lie grur.d. 11..I. MiKi jiococo, (/>* lie Kniiil, niil- Lo M AKi \ A ni {Leimir Macaco de la plupart dos auteurs niodomcs) n'a point ces anneaux sur la queue, et on no les retrouve, d'aillonrs, dans aucune antre espèce; il se reconnaît à ses grandes tîtches Miuiclios et noires, irrcgnlièrement disirilmées, et variables suivant les individus; e'est ce (]ui l'a souvent lait nonuuer Maki-Pic. {Voijeipng. /.) Le Maki iioidi- ( Lmnu- mlw)\ Pérou et Lesuenr) est curieux par la bOauté do ses cou- leurs, (jui sont tout ù l'ail difrérenles de celles îles autres espèces. Son corps est, en ■;raude partie, roux vif, el il a le museau, la queue, les mains, la poitrine et le ventre noirs; une f,'rand(! surface blanche existe sur le dessus de son cou, m arrière australes qui eut lieu sur la corvette le (iéogvaphr pondant les années 1800 à 1.S03, l'ont rap[)orlé vi- vant. Ils lui ont doinié lenom sousleiiuel K. (ieoffroy, Fréd. Cuvier et tous les imlres naturalistes en ont parlé depuis lors. Nous en doinions la ligure dans nos planches coloriées. [Plniichc X.) Le M\Ki \ vi:muk hoccv: [Lcmur mhrirenU-v, M \ K I » V K> T K(. 11 n r \ IM..X. I À IP M - À 1 ., s_^H ) 1 • 1 i,f| t'il 1 " ■^" 1 ^ . \l fi;' il h m îj.*: f M 1. ^ ICO !."■ i 1 Hni\TKS. 'a'^A F WIII.LK DKS l.liMI IIIDKS. 107 |s. (It'olïro.v) a les [uirUcs infiTicun"* du loi'jis cl lis nu'iiitn'i's il'nii roiiKo marron tn-s-pcu ilillV'n'iit (It! lu.'liii i|ui l'Dlon^ In tlossus ilu dos clii:/. \fiKi \ S I N I in: J (I \h, l/'i il* prnnd le Mnki roii;;u; il vsl i)run roux ti({uoté en dessus; sa i|iii-ui- est iiiiirAtro cl si>s jouus ont une loufl'o do poils roii;;!' niai'idn. L(! M\Ki A VKNTiii'. JAiNK {Luiiiiii' /lavivcHter, Miliiic (Icitl'fro.v ) (Ml csl voisin, mais sa ^'or^ff ''st lilanclic; son vcnlii' ost Jainic, cl la faco oxlunio do SOS hicinhros csl JaunAlrc. 11 a lu faco noire. Ii(.' M\k:i A riiArsi; (hniiir collari.s , K, (icol- IVov) csl lirun jaunAlrc, plus ilaii' aux parties infé- rieures. Le nu\le a la lM<' noire et les favoris d'un jaune oi'aii|;é ; la lèle de la fetnullo est f,'rise. On en doit la déeouveile à IVron cl licsucur. Li' M A kl iiL)i\ {U'iiiar ntfus, \udclierl) appailicnl aussi à la calc^oiio des Makis à fraise, c'est- à-dire de ceux i|ui sont pourvus de favoris toulïu>. Ses ;toils sont roux dorr'ts, sauf aux joncs et sous U>. cou, oii ils sont ;:ris, et sur la li^Mie inoycnno de la tcto, nù ils sont noirs; les nicnd)res sont |.'ris rouv et le dessous du emps est jauniUre, liO AlAki A MAINS iii.ANc.ni'.s [ifiiinr (ilhinnnms, K. (ieol'lVov ) , ipie Audi^hert avait pn'CL'di'nnnent li;;uré, cl ipii est pcul-rire le Maki, mi.v pifilu hUincH de llrisson, se recoiuiaît à sa couleur ;jrise en dcssu ; Manclie à la ^ornt^ et l\ la poitrine, roussAtre an ventre cl roux ciMiiielle >nr les favoris, Celui ijoe l'on possède à l'aris provient aussi des collections apportées par IVion et Lesucui'. Les autres (.'spèces n'ont pas les jioils des joues disposés ou frais. La première, ou le Maki a r 11 o N r 11 I. A N c, ( Lc'inur dlbi/ruiin , !•',. (Icoffroy), sur le([nel Kivd. lluvicra donné do nouveaux reii- >cj;.'iii'iiients , doit son nom à la coiileiir de son front, (|ui est hlanclie , priuci|)alemenl clie/. le iiiàle, sauf cependant an iiiilien : M \ K I V MMi > I IM \ M , 1 :t lit' t;:iil:il son pel.iuc est prcsiiue eiiliciriiiciit d'une leiiitc i-Tis roux. (Iclle es- |ièfu est une de celles (jui se sont reproduites en Kurope. MiM V riiior 111, (ii: fi.ni(T,i'. 1/7 ili' gnirul 1 1 • 4*41 'Si 1i n n n^^K-l 1 ^ l(i8 OUDIUÎ DRS PRIMATKS. Lo Maki a front NOin (£c>m«»' nigrifrons, E. (ieoffroy) ost fort rapprocliô rlii pré- cédent, mais il s'on distinguo par quelques diffi'- 'SUi ronces dans la robe et par lo noir do sou front. 11 » w 1 V 1- Il n \ r NO I n , I , :! l'.i' ::r,iil ■>1 -, K 1 M 0 N r. (1 u F , '2/') ilo grniul . 1,0 M.vKi MoNcoi's {L'iniir Moikjui , Linné) nous vient plus communément, et il paraît ôtr(^ aussi plus fréquent à .Madaij;ascar. Il est gris jaunAtre on dessus et plus ou moins iilanc ou dessous; il a les joues plus jaunes avec U; tour des yeux noirs, ainsi «pie le chaniVein. nuffon a connu cette espèce et lui a aussi donné le nom do Maki brun, mais ce n'est pas le grand Mongous do ses Suppléments (jui a pris le nom de Lcmnr fulous dans la Monographie d'Ét. (Ieoffroy. Les deux figures que nous donnons du IMongous diffèrent sensiblement l'une de l'autre : la première est empruntée à F. Cuvier, la seconde ost copiée des vélins du Muséum. M»R1 MoNcois, i;a Ai.ÉML'np. [Napaleimr). DiVTS III. l.'IlAl'Al.fMlllK nilVlTIlt, gninil. D'il. lllNI ii'i'N Maki r.nis prpsquc udiilto, gmni] nal. MMûfi. ^\-vfJ l'A 1.1= M lut ou Miki uitis, 1/6 de gran'I. I ■ 'I I i i'''^' PAirrir., 22 «Et 1, ( Il ; » ^i m 170 OnDUE DES PniMATËS. Ce dernier naturaliste eu rapproche, sous lo nom U'Hapalémure olivâtre (Hapalemur oHvamis), un Animal également originaire de Madagascar, qui a le pelage plus long, plus serré et plus touffu , et dont la couleur est olivâtre teintée de roux. Une autre espèce, type aussi d'un genre à part, dans la classification de M. Is. Geoffroy, est son Lepilémuue mustélin {Lepilemur mustelinus) , également intermédiaire pour la taille aux Makis et au Cheirogaie de Milius. Son pelage est roux, avec la gorge blanche, le front et les joues gris, les parties inférieures et internes étant d'un gris jaunâtre. Il a été rapporté de Madagascar par M. Jules Goudot. Cette espèce de Lémuridés manque d'incisives supérieures (du moins dans l'ûge adulte) ; LÉPUÉMiBE MiiiiÉiiN, 1/8 ae grand. Dkms nr Um.fMiKr. , grnml. mit. ses canines supérieures sont fortes et i)ourvues d'une sorte de crochet à lem' base postérieure ; ses molaires ont de l'analogie avec celles du Maki gris et des Indris ; enfin sa queue est moins longue que celle des autres Animaux de la môme tribu. On n'a point encore de renseignements sur sa manière de vivre. Genrk CHEIROGALE {Cheirogahus , E. Geoffroy). Avec les manuscrits laissés par Commerson et (juc l'on a déposés au Muséum, existent aussi des dessins en général bien faits et qui représentent les objets les plus curieux observés par cet infatigable naturaliste pendant ses voyages. C'est d'après l'inspection de trois de ces dessins faits par Commerson à Mada- gascar, mais dont l'authenticité ne reposait malheureusement ni sur une description ni sur des pièces conservées, (lu'Etienne Geoffroy établit, en 181:2, le genre Cheirogaie. Voici un passage de la note qu'il fit imprimer alors dans les Annales (ht Mitséion, en publiant les figures laissées par le compagnon de Bougainville : <( Les Animaux que ces dessins nous font connaître ont , comme les Chats , la tète ronde , le nez et le museau courts , les lèvres garnies de moustaches, les yeux grands," saillants et rapprochés, les oreilles courtes et ovales; leur queue est longue, touffue, régulièrement cylindrique, se ramenant naturellement en avant, ou s'enroulant tantôt sur elle-même, et tantôt autour du Iroiio. Jusque-là, ce ne sont que des traits empruntés en (juelque sorte à la famille des Félis; mais ces traits sont combinés, dans les Animaux de Commerson, à des doigts aussi profondément divisés et aussi propres à la préhension que le sont ceux des Makis. On trouve également, dans ces deux genres d'Animaux, un pouce à chaque main, aussi écarté, aussi distinct et aussi susceptible de mouvements propres. Ces nouveaux Animaux n'ont , d'ailleurs , d'ongle largo, court et aplati qu'aux pouces ; les ongles des autres doigts sont étroits, grêles, aigus et dépassant de beaucoup la dernière phalange. Toutefois , celte disposition des ongles n'en fait pas des griffes comme celles des Arclopithèques (Ouistitis), des Ours et des Chats; leur FAMILLK DES LÉMURIDÉS. forme et leur position les font plus ressembler à ces ongles subulés ([ui, dans les Makis, ne fîarnissent ([ue le seul deuxième doigt des pieds de derrière. » Les dimensions respectives des trois Animaux figurés par Commerson ont fait admettre à Geoffroy trois espèces de Clieirogales , sous les noms spécifiques di! G. major, médius et minor. Le Chcirogalem minor est sans doute le Microcèbe Murin sur lequel nous reviendrons liientôt. Quant aux Clieirogalciw médius et major, il est plus difficile d'établir leur synonymie par rapport aux Lémuridés, plus ou moins analogues par leur taille, qui ont été rapportés do Madagascar par les voyageurs qui ont visité ce curieux pays depuis Commerson, et Geoffroy, dans ses Leçons svr l'histoire des Mammifères , a lui-même abandonné ces dénominations pour appeler Cbeirogale de Milius im Animal évidemment du même genre, peut-être mémo identique avec le Cheirogaleus major (jui a vécu pendant quelque temps à la Ménagerie de Paris . Le CnEii>0GAr.,E de Mimus {Cheirogaleus Milii, E. Geoffroy) est aussi le Mald nain ou MyspilhecHs lypns de F. Cuvicr [Histoire natu- relle des Mammifères). Il a les principaux ca- ractères des Makis , soit dans la forme de ses ongles, soit dans la conformation de ses dents, et il n'en diffère que par des traits secondaires. Il est aussi do plus petite taille. Sou corps est long do trente-cinq centimètres; sa queue est à |ieu près égale; son pelage est épais, soyeux, comme crêpé, et prestiue entièrement d an gns fauve uniforme, sauf sous la gorge, sous la poitrine et au ventre, qui sont d'un blanc plus ,:„,,„oou.k ue m.l>is. -m do grand. ou moins pur, Pendant son séjour h la Ménagerie , il passait tout le jour caché dans un nid qu'il s'était fait avec le foin qu'on avait placé dans sa cage, et ce n'était (pi'à la nuit qu'il commençait à sortir de sa retraite pour entrer dans un état d'activité qui durait jus(iu'au matin. Son agilité était des plus grandes , et il pouvait faire des sauts de six à huit pieds de haut. Comme tous les Animaux nocturnes, il avait les yeux très-gros et d'une extrême sensibilité. Aussi la lumière l'incommodait-elleticaucoup. On le nourrissait de fruits, de pain et de biscuit. Ce Cbeirogale diffère \\n\ des Makis, mais il est moins haut sur pattes, en outre, son squelette est peu différent du leur; il a cependant les côtes [ilus larges et au nombre de treize paires au lieu do douze; ses vertèbres lombaires sont au nombre de sept. Ses intestins ont un ca'cum i)lus large ([uo le côlon, et dont la longueur e.-.t d(! deux décimètres. Le Cheiuog ALE A Fui'iiCHE {Chciroguleus furcifcr de MM. de Blainville et Is. Geoffroy) a éti' rapporté do Madagascar par M. Jules Goudot. Il diffère du précédent par la disposition cauinifornK^ de sa première molaire supérieure , par le développement plus fort de ses incisi- ves supérieures, et par sou crftne, qui est plus allongé dans sa partie faciale et busqué sur les os du nez. Extérieurement, il s'en éloigne aussi par sa queue, un peu plus longue, et par sa coloration. Son pelage , laineux et doux , est d'un gris cendré , avec quelques nuances fauves; le dessous du corps est plus clair que le dessus ou les côtés; les pattes sont d'un roux noirâtre, et une bande noirùtro, comme veloutée, commence sur le sacrum, s'élargit un peu sur le dos, et se continue jusqu'à l'occiput, où elle se bifurque pour envoyer sur les yeux et jusqu'auprès du museau chacîune de ses deux branches, que l'on peut comparera celles d'une fourche. La queue a la couleur générale du corps dans sa première moitié ; elle devient noire dans sa second(>. Ou n'a point encore reçu d'exemplaire vivant de cette espèce. D"' même que le |>récédent , cp Cbeirogale ne diffère pas autant des Makis proin-ement dessins de Commerson. Toutefois elle ne doit pas rentrer que penser 1 1 172 0\\[)\\E i)i:s rniMATKS. dans lo même genre qu'eux, et on pourrait aussi le séparer du ClioiroKale de Milius, comme on a séparé le Lemur mnrinus on véritable Makis nain. Quant au Chviroridlem li/picm de M. Smith, nous ignorons s'il doit (^tro ou non distingué du Choirogalc do Milius, amiuiil il ressemble beaucoup, Le Cheirocale n.mn {Clwlrofjdloiis iiiiiriinis) ou lo Llttlo Moraiwo Wa Brown {Lonvr murinus, de Ponnanl) a lo corps long de (piinzo conlimètros, avec la ipiouo un pou plus longue; il est entièrement roux ferrugineux. Buffon on avait vu et fuit dessiner un individu vivant, mais il n'avait pu en faire la description complète, et l'on n'a trouvé dans ses papier.^ qu'une courte note oîi il en parle sous le nom de liât do Madagascar. V -.,^,1'A r iir mnoAti Ntix. 2/.> rti> nr.ir.il. V t FAMILLE DKS GIIKIUOMYDÉS. 173 Dnns cclto note, quo Lucépè.le a fait paraître dans lo tomo Vil -los Suppléncnls àmsMro «IX^o'dH U 10 pr'teudu Hat de Madagascar était nocturne, et ,«'.1 ava.t les mou- vements très-vifs. On le nourrissait d'amandes et de fruits. La môme espèce a 6t6 nommée Lcmur pmillus par Geoffroy-Samt- Hilaire, qui en a fait plus récemment le type de son genre Microcebus; c'est peut-être aussi le CIwirogaleus Smithu de M Gray. D'autres auteurs la regardent comme appartenant an môme genre (luo les Galagos, à cause de sa grande r(!sseml)lance extérieure avec le Galago do Demidoff. L'un des caractères les plus remarquables (lo ce petit Animal est d'avoir trois paires do mamelles, comme les espèces du genre quo nous venons de nommer, tandis que .... l,>s vnis Makis n'en ont .lu'une seule paire, laquelle est placée sur la poitrme, a peu près rnmme celle des Singes. Nous ignorons si les Cheirogales des deux espèces précédentes diffé- rent à cet égard de l'espèce type du genre Microcèbe. M. Is. Geoffroy a fait connaître «lue le rcrveau de ce dernier était privé de circonvolutions. CBnïf": w CiimnoGUE nain jfins, grond. rot. Dots du CiiEiiior.iiE sain, gr.iini. mit FAMILLE DKS CïlEmOMYDÉS I a seule espèce que l'on connaisse dans celle famille est le Cl.eiromys Aye-Aye, Animal oss nliellemeit différent de tous les autres Primates, parce qu'elle n'a que deux sortes de , nus avoir : des incisives , en mémo nombre et à peu près de même forme que ce les des tngèurs, et .les molaires assez semblables à celles des Sciuridés, et qu, sont de même se- narées des incisives par une ban-e ou es|Hice vide. r,.-NRF CHEIROMYS {Clwlromys, G. Guvier). Lors do son voyage a Madagascar, Sonnerat se procura, sur la côte occidentale de cette tle, cette espèce fort bizarre de Mammifère dont aucun naturaliste n'avait encore parlé. On pouvait la prendre, à son apparence générale, H cmelqno gros Écureuil; mais, en réalité, c'était plutôt un Quadrumane, ayant de la Usemblaice avec les Hongeurs de la famille des Sciuridés, car ses pieds de derrière avaient ,; ,,ouce opposable aux autres doigts; sa tète était arrondie, et on reconnaissait que la partie a. ébrale eu ,Hail volumineuse. La .lueue longue, bien fournie et làcbo du mémo Animal, avait d'ailleurs, autant de ressemblance avec celle des Sakis qu'avec c.îlle des Lcureuils ; mais co qui le rendait surtout singulier, c'était le gran.l allongement do ses doigts antérieurs , et comme il joignait aux caractères (pie nous venons d'énumérer un système de dentition loin à fait comparable à celui .les véritables Rongeurs , et fort différent, par conséquent, de .•elui des Primates ou ()ua,lrnmanos, on compreiul combien les zoologistes furent embarrasses lorsqu'ils essayèrent de déterminer le rang i.récis -lu'il convenait d'assigner dans la classifi- calion h 1, Ifi ' donna lo nom d'Aije-Aye, qui roppolle l'(.'xclaniation qno les Miidi'cassos d'uno autre partie do l'Ile poussèrent lorsqu'il les leur montra. L'Aye-Aye, Animal fort rare à Madagascar, n'était pas m<^mo connu des gens qui liabitent celte île. Sonnerai conserva ses Aye-Aye vivants pendant deux mois, « Je les nourrissais, ilit-i|, (](. riz cuit, et ils se servaient, pour le manger, des doigls grêles des pieds do devant, comme les Chinois se servent do leurs baguettes. Us étaient comme assoupis , se couchant la Iclc placée entre leurs jambes de devant; ce n'était qu'eu les secouant plusieurs fois (ju'on parve- nait à les faire remuer. » Ces deux Aye-Ayo ont été, jusque dans ces dernières années, les seuls qui soient venu? à la connaissance des naturalistes, et Sonnerai parait mômo n'en avoir conservé qu'un. Il lo déposa, en 1782, an .lardin du noi, à Paris (depuis lors le Muséum d'histoire natu- relle). Cet Aye-Aye est encore l'une des pièces les plus pré- cieuses de la collection mam- malogique de ce vaste éta- blissement. C'est d'après la peau bourrée du même Aye- Aye, son crâne et (juclques os tirés de ses mendires, i[w l'espèce a été décrite par les auteurs (jui s'en sont occupés. Ce[iendant, en 181'!, un autn! individu de la mémo espèce fut trouvé à Madagascar et préparé par les soins de M. de Lastelle, qui en a aussi fait (Ion au Muséum, Nul autre cabinet d'histoire naturelle ne possède encore cette espèce ani- male; mais rexem[ilaire di'l à Sonnerai a souvent été dé(;rit et figuré. Ayant pu observer ces Animaux (ni détail , aussi liien celui de M. de Lastelle que celui de Soinierat , nous essayerons d'en tracer l'histoin^ de manière à les faire hum connaître, et nous rappellerons en même temps les principales observations aux- quelles ils ont donné lieu de la part des naturalistes. La singnlarité des caractères dislinctifs des Aye-Aye , et l'intérêt des discussions scientifiques auxquelles ils ont donné lieu , nous ont paru mériter ces dévelop- pements , dont nous nous serions , an contraire, absleiui, s'il se fût agi de l'un de ces genres dont tous les naturalistes comprennent les afliniti''s de la même niainère. Dans l'édition (pi'il a publiée du Sysldiia naliira- d(ï Linné, en 1780, Omelin inscrivit l'.Vye- Ay(> parnd les Écureuils, sons le nom de Sciitrits jnadnf/dscnrieiisin. Les notes publiées sous le nom de IJulfon l'avaient Ijien comparé aux \nimaux de ce giMU'e, mais elles ajou'.iient que, par l'aplatissement du pouce de ses fiieds de derrière, il se rapprochait du Tirsifjr, ClIEIIIOMyS DE S<1N>'KIHT, (/li lU' gniIKl. CuriiiDjn s DK M. i>e "lasteili:, l/i ili' i^runl. i AMIKLK 1)1; S CIIKIIIOMVDKS. 1T5 V(irs lu niûme épn(iuc, Sclircber, tl'Erluug, on lit un Léinuiklé, et il l'uppela Lvinur psilo- dactyhts. Enfin, co fut E. Geoffroy (]ui le signala le premier coiiuneciovinit former un genre ù pari, et il dédia ce genre à son maître et ami Daubenlon. hors de lu publication do ses Li-çom d'analomie , c'est-à-dire en 1800, (i. Cuvier remplaça, par lu ilénoniinalion de Clwiruriiys , qui signifie Hat-à-Mains, le nom do Dnubenlonia, proposé deux ans nuparuvant. Il en explique ailleurs le nioUf : « C'est, dit-il, parce que l'usage de donner des noms d'Hommes n'est pas reçu en zoologie comme en botunicpie. » Quoi(iue l'on n'ait pus toujours suivi celte règle, et qu'il y ait même on zoologie plusieurs genres Cuvicria, le nom de Cbeiromys a prévalu sur celui de Dmibenlonia , bien (pu; moins ancien que lui et malgré l'idée fausse qu'il donne (le lu véritable nature réelle de l'Aye-Aye , qui n'est pas , comme ce mot semble l'indiquer, un Hongeur pourvu de mains. (l'est pour éviter cet inconvénient que Bluinville a composé beaucoup plus tard les noms d(î Myspilheais ou Myslemur par lesi|uels il exprime les doubles affinités que montre l'Aye- Aye, (l'une part, avec les Quadrumanes, en particulier avec les Lémuridés, et, d'autre part, avec les Rongeurs; mais Blainvillc n'a fait (|ue très-rarement usage de ce mot, et lui, aussi bien que Geoffroy-Saint-Hilaire , se sont liabituellemenl servi dans leurs ouvrages du Icrme employé par Cuvier, La différence d'opinions que Cmelin et Schreber avaient eue au sujet dos affinités de l'Aye-Aye se retrouve chez les naturalistes plus récents. E. Geoffroy, ainsi que G. et F. Cuvier, d'une purt, et, d'autre part, de Blainville, et après lui, M. Is. Geoffroy, ont surtout pris part à ce débat, les premiers ayant continué à rapporter l'Aye-Aye à l'ordre des Rongeurs, et les deux derniers, au contraire, le rapprochant lies Lémuridés, dans l'ordre des Quadrumanes ou Primates. Aux divers caractères propres à l'Aye-Aye que nous avons déjà indiqués, il faut en ajouter plusieurs autres. Tels sont : la position terminale des narines; l'absence de fissure verticale au milieu de la lèvre supérieure; l'ampleur des conques auditives, qui sont fort minces et ouvertes en avant ; la position des yeux , beaucoup moins latérale que chez les Rongeurs ; deux mamelles seulement , placées à la région inguinale; la nature du pelage composé de deux sortes de poils, les uns soyeux, quoique rudes, longs et lisses, les autres laineux et four- nissant une sorte de bourre à la base dos premiers; enfin la disposition touffue, mais non distique, dos poils de la queue. Quant aux mem- liros, au crâne et aux dents, ils méritent (lue nous nous y arrêtions davantage. Los membres antérieurs ont cniq doigts, comme les postérieurs, mais lu forme on est assez différente. Le radius et lo cubitus sont distincts dans toute leur longueur, et leur forme rappelle celle dos mé- mos os chez les Quadru- manes. Le carpe montre aussi, entre ses doux ran- gées, l'os intermédiaire que présentent la plupart des Animaux du môme ordre , mais que l'on retrouve dans plusieurs autres groupes. W " fl CiiASK an CHKinoMvs aiulib, groml. nul. Los dulglS sont alioUgt.'S , Main ami.h de Ciirihomvs, 1/a de Mf'iii'l il!! . îj! 170 OIIDUK DKS l>IU\l\Ti:S. I 1':; [p 1 i , \-i • iMi.uipi.Imont l'annulimo; lo médius, iipirs lui lo plus lon^sost rcmuniuul.lo par sou exlivi.Hi granliU-- l'aimulaiiT drpasso uu |)i'U rimlex, cl lo pouce, (luoiquo ôeurlô, u'osl pas recllemuiit opposable. Au contraire, celui des uieuibrus poslùrieurs l'est coini.létonieiit, et, comnio elle/, les Lémuridés, mais k un moindre deRré, lo second orteil a sou onjjlo plus ellde (jue celui des autres doigts et subulé. Lu des principaux caractènss du crâne consiste dans l'état com- plet du cercle orbitaire, et co caractère, joint à plusieurs de eux -lue présente la umm partie du s^pielelto, aurait ûà i)araître i-lus (|uo suffisant iiour faire ran^'er l'Aje-Aye parmi les Quadrumanes. La considération .les membres ne laissait non plus aucun doute u cet e^çard, car elle indi(iuait d(!s afliiiités plus grandes avec les Léuiuridés t\t< 111- CiiKIiiuMïs iriiirK, Bni;.il. ii.i!. lUnTS m (:iini;inn> junk. m-iiml. tint ne IJIainville, (lui avait rédigé, en 1816, un mémoire très-délaillé sur l'Aye-Aye, mémoire qu'il a publié dans lo grand ouvrage qu'il publiait sous le litre il'Osléographie , lorsque la mort est venue le surprendre, a donné, au sujet de quelques pièces ostéologiqucs alors cou- imes de ce Mammifère, des renseignements aux.juels nous renverrons. L'Ayc-Ave (lue le Muséum doit à M. do Lastelle est moins ùgé que celui do Sonnerai, (!t il en diffère à (juehiues égards par sa coloration. Sa face et sa gorge sont d'une nuance plus claire, et le fond de son pelage est brun au lieu d'être roux. Les poils soyeux sont plus nom- breux', et leur couleur blaiichi\lre détermine sur le dos une espèce de glacé qu'on ne relrouv(' pas sur l'autre exemplaire. Il n'a pas non plus le même nombre de dents, ce qui tient aussi à la différence d'ùge. Sa mâchoire supérieure n'a encore (lue trois paires de molaires , mais on voit eu arrière lo trou alvéolaire par où sortira la .luatrième. La première de ces dents est petite, comme chez l'adulte; les deux autres sont bimamelonnées près leur bord externe, ce qui tient au degré moins avancé de leur usure; les inférieures sont aussi au nombre de trois, comme chez l'adulte, mais avec celle différence (lue la première est fort petite, à peine égale à la première d'en liaut, taudis que chez l'adulte la dent antérieure et la suivante sont plus grosses que la troisième. Celle première dent du jeune Aye-Aye est une dent caduque, poul- êlro une dent île lait, et l'on voit en arrière des deux grosses dents molaires qui la suivent un trou par lequel sortira une autre dent, qui sera la dernière de la série. Ce jeune Aye-Aye a trois décimètres et demi pour le corps et la tête ; l'adulte mesure près de cinq décimètres sans la queue, qui est à peu près aussi longue. l'VMILLK DKS CA LHOPITHI^ICI DI^IS. m On ii'fi pas oliloiiii ili? nouveaux dncumiMits sur les nid'Urs dci l'Ave- Ave, et tout ce (|uo l'on a (lit jus(|u'i'i ce jour sur les usages au.\i|U(!ls II eiiiploui ses lonf,'s (IoIkIs aiilériours n'est pas liu tout certain. On doit aussi douter quo son régimo, à l'état libre, soit purement insec- tivore, ainsi (|u'oii l'a al'lirnié; ses dents molaires sont jilus plates (|ue ne le sont relies des Animaux ipii nian^'cnl habituellement des insectes, et ses grand((s iniîisivos doivent fairo supposer qu'il a plus d'analogio dans sa manière de vivre avec les frugivores. FAMILLE DRs GALÉOPITIIÉCIDÉS Cette famille est formée par le seul genre des (jak'opilliùqupn , (jui ne comprend qu'un petit nombre d'espèces. Ses pnnci[)aux traits distinclifs résident dans la dis|)osition pectiniforme des incisives infé- rieures, dans l'état incomplet du cer(;le osseux de l'orbite, dans la présence de deux mamelles de chaque cMô de la poitrine, dans la forme comprimée des ongles, dans l'impossibilité oii se trouve le pouce, môme aux pattes do derrière, d'être o|)posé aux autres doigts, et enfin dans la présence, de clia(pie cAté du corps, depuis l'épaule juscpi'à l'extrémité de la queue, d'une membrane servant (h; parachute, et dont les (laléopithè(ines peuvcMit s'aider pour franchir, en volant, des distances assez considérables. Ce sont là autant de piirlicularités importantes et sur les(|uelles nous allons reveinr avec plus de détails en iwn'lanl di-s ('s|)èces, d'ailleurs p((u nombreuses, que l'on connaît parmi ces Animaux. (llCNnK (iALÉOPITIlfeQUK {(inleopilhccm, Pallas). Tous les Primates (pie nous avons étudiés précédemment ont le pouce des pieds de derrière opposable aux autres doigts, quelle que soit, d'ailleurs, la conformation de leurs membres antéri(!nrs ; les CulétqjitluMiues man(|uent seuls de ce caractère. Chez eux tous les doigts sont dirigés dans le même s(!iis, et le pouce n'est é(;arlé des autres à aucune des extrémités. Ces doigts sont assez longs; mais ils sont n'unis par une mcmliranc; ils ont en outre leurs dernières |)halanges très-comprimées et garnies d'ongles arqués et crochus qui servent adniiral)l(!nient à ces Animaux pour monter le long dos arbres. Les Caléopithèques sont, en effet, des Animaux essentiellement grimpeurs; ils joignent a cette propriété celle de pouvoir s'élancer à d'assez grandes distances et de se maintenir en l'air, à la manière des Écureuils-Volants, des Anomalures et des Pétanrisles. Ils doivent cette a|)titude à une membrant» qui s'étend sur les côtés do leur corjts depuis le cou jus(iu'à l'extrémité de la queue, et (|ui est mise en mouvement par les membres à la manière d'un parachute. Cette membrane aliforme s'arrête aux poignets et aux chevilles, mais une véritable palmaturo s'étend aussi entre les doigts, qui ressemblent plutôt, par leur lormo, à ceux des pieds de derrière des Chauve -Souris qu'à ceux des antérieurs de ces dernières. La mend)rane aliforme est velue sur toute son étendue ; entre les mem- bres postérieurs, elle a une forme anguleuse, le sonnnol l'iTD iiE oniuièRK nu C.tifopiiiiigiK, I" PAHTIR Dr (iALËii'iTiiKo; t, 4/û lie (jnind. 23 \ Mu' 178 onnni-: dks pniM\TKs. .1 Cinsf 111' U AlÉoi'ii ni «ri. 31 J ili' gi'iind. flo l'an^li^ étaiil smilciiu \)i\ï l'oxIiV'iiiilV' «le la (iiii'uc l.ors(;iic cfs \iiiinaiix voient. il> (^toiidciit Ittiirs inciiilirancs fl ils olïreiit ainsi à l'iiir une Imli! irsislancc; liiir iniciic oi à pL'U lires aussi longue «lUC le Iroiie. Lnurs poils sont doux au loU' 'ht ; la IcMc est n^sn lart,'(!, nK'diocnaïKMil allongée et uu peu aplatie; Itis yt'ux ne sont pas (uissi jjros (|U0 eliP/ les Léininidés cssenliellenient nocturnes, et ils sont plus iatéianx. Le cri\n(^ diflùro dii relui de tous les autres genres du inômu or . ■ p.ir rélal incomiilot du cerele orliilaire. Il y .1 deux paires de mamollos do cliaipie rôté de lu poitrine. Cluuiuo paire est très-rai>[irorliée, et les doux manulons (jui la font reconnaître sont situés sur le mémo niveau. Los organes extérieurs d(! la reiiroduc- tion ont la mt^'uio apparence extérieure i\\w ceux des SiiiRes et d(^s l.émuridés. La femelle ;i lutérus simpif! et pyrifinme; elle ne fait ipi'un seul p'iit à cliaiiue portée. Mlle le tieid applii|tn' contre sa poitrine ou sou ventre, et lor.sipi'elle est on repos ot accrochée u (iuel(|ue tiranclie, les membranes, eu s'élendanl de cliaipio cAté du corps do la mèro, font CISUK llK Utl ÉiiPlllliyul-:, grossie 15 fois, (J'oprts M. Owi'ii. A la mi\choiro inférieure, il y qui les |)récède a une ap[iarence plus ciunnifiu'me ijue sa corresiiondiuite supérieure V" P;irlii', p;i(((' I7H. nAitiii'irniO'.H ■1. C.WA'.OVV'VWV.QW, V^''ivVw\HVVia^A. A/ô vVe (^mwhw. )| 1 vni l'iil .'•1.! Il»' sid iirl ài ils CI» (lU lui 1.(1 lus cl 11(1 IKI en ve su w rci I" ri( (k (l( V> le rii rt «s SI (Il II m SI n ei FAMILLK hKS (i U.KOIMTIIKCI DKS. «7» voit, [iliis on inntil, Imin |iiiiii'>, (l'iiici^ivcs priitlivcs. (IcIlDs-ti Mtiit livs-siiiKulicros pur riipiian'iicn (Icnlitulét! ilo Imir countiimi, ft, mr les dt.'ux itrciiiiiTos , les dciilicules s(»iU si {'Um^H ol si liii'ii fiMiiliis, iiiit) lu (Imil clli-m^in*! rcsscinlilf! à un vi'rital)lo pci^'iu'. I.('H (;(il('n[)itlii''(iii(>s n'cxistiMil ijui' ilmis les Iles tic l'iiulr; il^ vivent dans les liiirts, Miitt livs-aKiies, mémo Inrsciu'ils sont à lorrc, ol ils courent facilement. Leur modo dit pro^res- »ion a <|uel(iuo chose do colui dos Chuts, (il leurs oukIos leur permettent de s'acrroclior aux jirlires eniore plus solidenionl ipio no lo foui cos Animaux, Dans la mart ho, leurs mendiranos [tendent à la manièro d et leur caractère suuvago; ils griffent forloment lors(|u'ou les inquiète ou qu'un veut les saisir. La science doit la connaissauce de ces Animaux aux voynfj;ours Imllandais ilu wu'' siècle, ol il en est question dans llontius, on môme temps (juc d(! l'Oran^-Outan. Canu.'lli, mission- unm ol hotanisto morave de lu même épo(iue, dont Linné a donné le nom au lliiiiwlui , les nomme (;iiat-Sinf,'os volants, en latin Cnkopilhvcus. Cette dénomination rond assez hien compt(!(lo leurs princiiiaux caractères, et Pailas s'en est i)lus tard servi lorsiiu'il a do nou- veau décrit lo pronrodo ces Quadrupèdes dîu\s les Actes de l'Académie de Saint-Pélershour;,'. HufCon a omis d'on parler, et les naturalistes (|ui s'en sont occupés «près l'allas oïd hésité sur la place (|uo ces Mammifères doivent occuiier dans la méthode. Los Linnéons en ont fait une espèce do Lémuridés, sous U; nom do Lcmnr voinns, qui veut dire Mnkl- Volatil. G. Guvior, revenant à l'o|.iinon de llontius, (|ni les appelait Vcspciiillo admirabilis , les a classés |iarmi les Chéiroptères, quoiiiu'Us n'aient, en réalité, ni les dents, ni les longs doigts anté- rieurs, ni la forme do crftno, ni la plupart des caractères qui distinguent les Mamnnfèrcs do cet ordre, et (pi'ils ressemblent aux Insectivores par plusieurs de leurs caractères. C'est à l'opinion des Liiuiéens que lu i)lupart des zoologistes se rangent aujourd'hui, et do IJlainville a fait ressortir, dans son OsUkujmphic des Ldmurs, les principaux curactères par lesquels les Galéopithèqucs se rapprochent dos espèces de co groupe. Toutefois, on doit les |)lacer après toutes les auhfïs, et les considérer comme étant, par rapjiorl aux vé- rilabltis Primates, dans un étal d'infériorité analogue à colui des Ouistitis com[)arés au reste des Singes. Il est également convenable d'en faire une famille à pari , (luoique leurs espèces ne soient qu'on très- petit nombre et (lu'ellos ne constituent i]u'un seul genre. On avait, de[)uis assez longtemps, soupçonné l'existence de différentes espèces dans le genre des Galéopilliè(iuos, mais colles (jue l'on avait d'abord distinguées ne reposaient pas sur dos caractères sufllsants , et elles n'étaient guère fondées ([ue sur dos |>articularités d'iïgc ou do couleurs. Tel était, en particuli(>r, le Caldointlièquc varié d'E. Geoffroy, (jne l'on regarde maintenant comme étant le jeune du Galéo|)itliè(iue ordinaire. Celui-ci a encore reçu plusieurs autres noms. Ainsi, Geoffroy et Dosmaresl ont établi à ses dépens doux autres espèces, sons les noms do Galeopillwquc roux et marbré; mais do nouvelles recherches [taraissont avoir démontré que ces prétendues espèces n'existent pas non [dus, et l'on suppose (lu'il faut en dire autant du Galéopilhèquc de Ternale . établi d'après Séba. C'est à cette première espèce qu'il faudrait rendre le nom do GALi';oi'rriiKouF. volant {(Ja'eopillwciis volans). Plusieurs auteurs raii|iellent cependant Galeopillwquc varié, à cause du modo dt! coloration de son i»elago, ou encore Galéopilhùquo de Temminck, en l'honneur du savant directeur du musée de Leyde ([ui a boaucou[) conlriliné jiar ses nichorclios à (ni dé- lu'ouiller la synonymie. On trouve ce Galéopithèque à Java, à Sumatra »■!. à Hornéo, m 180 ORDRE DKS PRIMATES. G »Lioi'iTiu:«L't vol. i\T, l/H do srnml. Il est gris foncé ou noirAtro i)v. dessus, avec des mouchetures blanches, et comme jaspé; le dessous de son corps et de sa membrane est gris fauve; enfin ses pattes sont noirâtres et un peu poiiUillées de blanc. Sa longueur totale approche de cinq décimètres; son crâne est plus long et plus fort que dans l'espèce suivante, et ses dents intérieures sont plus festonnées. Le (lALÉoPiTHÈQiiK DES PHILIPPIN KS {GakopUlwcus phUippincnsis , Walerhous m Îi4 I i't 182 onnnE des ciieiroptèhes. Tous les organes dos Cliaiivc-Soiiiis sont disposés ronime ceux des Mammifères, et leurs principaux actes vitaux s'exécutent de la même manière : respiration, circulation, clialeur du sang, structure du cerveau, comi)Osition ostéologirpie , tégument extérieur, organes des sens, reproduction vivipare et placentaire, tout, dans ces Animaux, indicpic desMannnifî'res, et même des Mammifères très-peu différents des derniers Primates. Aussi leurs organes reproducl;^urs sont- ils presque entièrement conformés connue ceux de ces derniers, et ils n'ont liabituellemeut qu'un seul petit à clia(|ue portée. Leiu's mamelles sont également au nombre de doux et pectorales, et le pouce de leurs membres antcriem's doit être considéré comme opposable. F.es Cliauvc-Souris ne sont donc point des Oiseaux, comme on l'a dit (luelquefois, et elles tie doivent pas davantage élre regardées comme formant un acbeminement de la classe des Mammil'èjvs vers celle de ces Animaux. Ce sont bien des Mammifères, et elles ne diffèrent pas pins des autres ordres de cette classe que ceux-ci ne diffèrent entre eux. Le nom de Chéiroptères qu'on leur a donné signifie maim-ailées ; il rappelle la singulière disposition de leurs mcnd)res antérieurs , qui sont, en effet, transformés en ailes, (pioiipi'ils restent beaucoup plus semblables à ceux des Mammifères (|u'à ceux des Oiseaux. Le cnnal intestinal des Chéiroptères est coiu'tet sans cœcum; le cerveau de ces Animaux a ses hémisphères lisses, et, par conséquent, dépourvus c.Knvru nECinivE-soim^ de circonvolulions. La plupart des Chéiroptères dorment ou restent cachés tant que le soleil est à l'iiori/on, et connue le bruit les inconnnode non moins cpie la lumière, ils recherchent pour s'y abriter des lieux cpii li'ur pernunient le mieux de se soustraire aux impressions extérieures. Quoiipie nocturnes, ils ont les yeux potits ; leur lact est délicat, et ils savent se diriger an moyen de co sens dau> lesemlroits les |)his difiiciles. On avait même cru (pie les Chauve-Souris avaient un sens de plus (pie les ."aitres Animaux, mais il n'y a rien de vrai à cet égard. La délicatesse de leur toucher et 1.' linesse de leur audition siiflisent à l'explicaliou des faits observés jus- (pi'ici. Leur cri est en çrénéral fort jjercant, et leur oreille est conformée de manière à perce- voir des bruits lW's-faii«les et eu même temps des sons si aigus (pi'ils doivent éclia|)per à la Itliipart des autres Ai.iiiiaux. Leur organisation est parfaitement appropriée i)our le vol; c'est en vu»; de ce mode tout s|)écial de locomotion que leur corps est court et large; ipie leur léte est très-rapprochée des épaules; que leurs membres antérieurs sont mis en mouvement par des muscles puissants, et ipie (piatre de leurs doigts sont très- allongés. C'est aussi jiour arriver à ce résultai ipie les mêmes doigts soutendent nue partie de la membrane alaire des Chauve-Souris. F,e i)li du bras a une portion moins considérable de la mêuie membrane ; une Iroisièine partie va du doigt auriculaire à la jambe en s'altachant à l'avant-bras, an bras et aux flancs ; enlin il y en a une dernière portion entre les membres postérieurs. Celle-ci re(;oit le iioui de membrane interféinorale; elle est, en gi'uéral, soutenue par la ipieuc dans sa partie médiane. C'est celle dont le développement offre le plus de variations dans la série des espèces propres à cliafpie famille. l'u fait curieux, ipie les observations de M, Agassiz et les miennes ont mis hors de doute, c'est (pie la membrane alaire des Chauve-Souris n'existe pas |)endant les premières phases de la vie eudtryonnaire de ces Animaux, et (ju'elle ne se développe que (|uelque temps avant la naissance. En même temps (prelle se montra, jles quatre grands doigts de la main commen- cent aussi h i)ren(lre leur développement 'léfinitif, et la transformation qui doit changer le p^iijjjj.r). aniiM'i,.!!!' eu îtue véritable •'•lïc est facile à suivre dans tous ses détails. ORDRE DES CHÉIROPTÈRES. 183 On n oncore oI)servé une autre singui rite dans le développement de ces Animaux ; c'est l'apparition de leur système dentaire de lait avant la naissance. CiiAUVE-Snunis a diveiis ti:ts ht: la Vit emurïo » A Iiit . Le Si|iieiclte des Clieiroplères présente, do son côté, plusieurs dispositions dignes d'être signalées. Telles sont l'ossilicalion et la réunion très-précoce des os du crâne ; l'état toujours incomplot du corde orbitaire ; la saillie plus ou moins grande du slcrnum , qui sinnde une sorte de bréchet utilisé pour l'attache des nniscics pectoraux , toujours trcs-i)uissants ; le grand développe- mont des clavicules ; la gracilité du cubitus, ou mémo sa disparition pins ou moins com|)lète à mesure (pie le dévoloppoment s'opère; la présence d'une petite rotide cubilalo placée au-dessus de la saillie olé'crànieime; la grande mobilité de la symphyse pubienne chez les tomelles, etc. Los piods de derrière ont des ongles crochus (pu servent aux Chauve -Souris pour s'accrocher et se susperuire. Le pouce des niondiros antérieurs sert également au même usag(> ; en général , c'est le seul doigt de leurs mains (pii ail lui ongle. Il faut cepen- dant faire une exception pour les Roussettes, (jui, sauf la Cé|)ha- lolo, ont encore un ongle au doigt iiidicaleur. Les doigts allongés présonlent fpichpics variations dans le nombre de leurs phalanges, suivant les g(mreschoz les(piels on les étudie. Dans les contrées froides ou tempérées, les Chauve-Souris tom- i)ont, en hiver, dans un état d'engourdissement (jui se prolonge aidant (pie la mauvaise saison. Elles présentent alors les mêmes particularités (pie les autres Animaux hivernants. Les nombreuses espèces de Chéiroptères que les naturalistes modernes ont décrites sont répandues sur tous les points du globe ; on n'en connaît cependant que qiiehpies-iines à la Noiivolie-Hollando, et elles sont encore plus rares dans les Iles du grand Océan, La répartition g('0graphi(pie de ces Animaux est presipie aussi régulière que celle des Primates. Ainsi, les Roussettes '".r-nquent à l'Amériiiiie et se trouvent dans les diverses parties de l'ancien con- tinent, la Nouvelle-Hollande comprise (il n'y en a pas en Europe); les Uhinoloplies et les autres genres de la moine famille ([u'eux s'observent en Europe , ainsi ipie dans les pays où il y a dos Roussettes ; les Phyllostomes et divers genres plus ou moins analogues' sont iini(piement Américains, et l'on a constaté l'ancienne existence de (|uelques espèces de la méuK! famille dans les contrées où vivent ses représentants actuels. C'est ce qui résulte dos observations faites par M. Liind au sujet des Mammifères fossiles du Brésil. Au con- iraire, d'aiitros genres ont des représentants sur tons les pnin!-; du globe; tels sont ceux SrtnM'M lie Hoissiîtte, gninil. niil. .1 ît 184 OIU)«E DES CIIEIHOPTÈRES. des Molosses el des Vesperlilioiis (|iii fonriiisseiil d(!s espèces à rAméri(|iie ;uissi l)ien (lu'à raiicicn continent. Le grand genre des Vesperlilions est surtout reniar(|ual)le par la disper- sion des espèces (jui lui appartiennent; mais il faut reuianiuer ipic ces espèces sont aussi les derniers des Chéiroptères, et (pic, dès lors, il est moins singulier de voir coïncider la localisation moins restreinte de leur habitat sur le glohe avec l'incontestable intériorité de leur organisation. C'est également à la tribu de Ves])ertilions (pi'ajjpartiennent ies Chéiroptères connus dans les formations géologicpies les plus ancieimes. Qnekpu's ossenients indi(piarit des Animaux de cet ordre (p<'! l'on a recueillis dans les terrains miocènes de l'Europe, ei particidièrement en France ainsi (pi'en Allemagne, sont bien certainement des Vesp/rtilions, et il en est dp même du Clieiroptèrc (juc G. Cuvier et de HIainvillc ont décrit d'après une |)oiti(»n iiolabb! de S(pielette découverte dans les plàtrièrcs de Montmartre, près Paris, avec des os de Paho- Ihériums et d'Anoi)lotliériums. Onoi(|iie les Chéiroptères aient tous une grande rcssend)lance apparente entre eux , on peut très-aisénient les différencier les uns des autres , si l'on tient com|)te des caractères (pi'ils présentent dans la disposition de leurs doigts et de leurs membranes, dans la forme de leurs organes des sens, dans la longueur el la (lis[)(isition de leur (pieue, et surtout dans la manière dont leurs dents sont disposées. Ils présenlent à cet égard des dilTérences considé- rables, et c'est en les étus|)ècos, (il il n'est [)as toujours le même à tous les ûges dans une même espèce. Il y a une paire do canines à chaque inAchoin;, ot les incisives sont le plus souvent au nombre de deux paires, su[)ériou- remeut et inférieurement; elles sont verticales, petites ot plus ou mohis distantes entre elles. I,.! ccrclo osseux do lorbil(! ii'ost complot chez aucun IHcropien ; mais il y u toujours une l(.rt(! apophyse postori)ilaire au fj'outui, et souvent uni; apophyse postorbilaire saillante à l'os zygomatiijue. Tous les Animaux .1.^ cette famille ont la partie interKmoralo de; la mcmhrane alitornie rudimentairc, et souvent ils man(iuent de <|ueue. Ceux que l'on connaît sont tous de l'\(ri0) d'envergure. Leur tête montre à la fois de l'analogie avec celle d'un Makis et d'un Chien; celle dont nous donnons ici la (igure est de graudein- naturelle. Le pelage est noiriltre, avec du roux ù la partie postérieure du cou, sur les épaules, au museau et sur la gorge. UiifssKrru tiiiLR miik, unuul. iwii. Celtii espèce est connue dans plusieurs îles do l'archipel imlien; mais on a iinclquufois confondu avec elle d'antres Houssettes à peu près de même -landciir. I^e Musée de i.fuli; en : ! FAMIU-K hi:s l'TKROPODKS. 187 (lossédc (lus oxciniiluiic^ aiitlienliinics («xiM-diûs do Java, do Sumalia et do llaiica. Kilo oirasidiiiie dos di'giMs coiisidéralilcs. l.o nom (Vmliifr lui vient de ce que l'on inungo sa chair . coninie aussi cjello de plusieurs autres espèces de ce fieine. A Java, on l'ap[iello Kiihiiiij. I.iniié ne l'a connue (jne vaguement, niais elle est une d<(s espèces auxquelles il a fait allusion sous la dénoniinalion do Vonpcrtiliu aiiiijiynis. i\l. Toniminck , (jui a donné à son égard des documents fort exacts, en distinfiue les espèces suivantes, qui vivent dans le nii'ine orcliipol : La ilocssKTTi: ki m'cbiik [l'h-ropus ftiiierem , Teniniinck) est moins grande, à pelage hès-foncé, à membranes des ailes |)lus velues en dessous. Celle Housselte est de Sumatra, do JJornéo, d'Amlioine ci de Timor. l,a Moi ssKTTK A r.\cK NOiuK [Ploropiis pliaiop.s) est de Macassar (île Célébes); son envergure déjiasso un mètre; elle a le mascpie d'un noir profond, tandis (jne le reste delà ti'le, le cou et les épaules sont jaune paille; le corps est varié de brun et de jaune; les meni- bianos sont noires, La Iloi'ssi'T ri-; a chocpion doiik {Vhropm cUrysopruvlm) est d'un roux marron, plus nu moins jaune , avec le croupion de couleur dorée. On l'a observée à Amboine. Li Koi ssKTTK ni: Macici.ot [l'irrapus Macliloli) est [)articulière à Timor; son enver- gure ne dépasse pas un mèlre; son pelage est brun, avec le sonnnet de la tôle et la nuque jaune paille, et quelques poils jann(! doré sur la poitrine. La Horssi'ïTi; Ai.r.cTo {l'Icrvims ahrlu) , d(! Célèbes, est iires(iue aussi grande que riidule, mais elle a des formes plus trapues; elle est noire, avec rencadrcmenl de la face de couleur marron. La ItorssKTTK p\i.k {l'Irropus palli- ihi.i) , connnunc aux îles de Banca et de Sumatra, ainsi qu'à la presipi'ile do Ma- lacca , a le pelage mélangé de brun , de gris et (le blancliAlre; elle n'atteint pas une aussi gmnile taille. La HorssKTTK .MAS(ji.'Éi': {Ptcropiis per- .soiiitlii.s) a (lu blanc [)ur et du brun sur la ((■■le. M, Temniinck lui assigne pour iiaïuc |i'> îles de Haviaa'i, de IJoeton, de Héroe cl de Ternate da-.is l'arcliipel des Molmpies. 1/a HoissKTTK (;iusK {Pleropus gri- sais), rcîcueillie à Timor et à Amboine, a la tèle et le cou roux clair, avec le reste du pelage gris roussAtre. La IIOUSSKTTE A C 11 I M t; H K (/'/('- riipus jtihal'is , Ksclisclioltz ) , dont M. Jourdan a fait un genre sous le iinin i\' Ari'rodoii , a cimi molaires su|iéri(.'in'es et six inférieures , avec les Inbercules de la |duparl i)lus sail- lants ipie (riiabitude. (l'est niie grande (■s|ié('e, jjropre aux îles l'Iiilippines, et en parlicidier à celle de Lu(;on. Oui'lipies lies pUi> petites et situi.'es plus à VVM nourrissent aussi des lloasselles \oisines de l'ivlule. Jl v PU a. |iar exemple, aux Mariannes. Hi>: SSKITI (i in S h: , îï/i grnn'l. 1 m m 1 I rh¥ ""m Mor^^F^T^ fi i KMiwii»f\, ( '2 fl** i;r)iiiil. 5 '' •Ht- IlniSM-;TlF nt Vl>rMi|ln, l/i lli' glvllcl >88 ORDHI': hl'lS CIIKinoPTKliKS. MAf. OiiDV cl CiniiiKinl , (|ui pu nul dccoiivcrl 1"('s|)(m;c dans ces iirfliipcls , l'ont (ippck'c lloi s- sKTTi-: ni- Ki':!i AiniiKN {Plcro/nts Kcrniuiroiiii). Les pauvres lialtilanls do ces localités en son! tn>. friands; l'ilo (liiani en ost la plus fournie. Ini! Housse!». |ieu différente a été rapportée de.s (laroiines par MM, llonibrone cl .lac(|uinnl. C'est leur Plcro/)iis insii/itris. On HMieontre, plus au Sud, dans la Polynésie. une espèce non moins reniarquutjio sous le rap port f;éo,u'rai)hi(iue, c'est la H o ii s s i; t ri; ni-; Tom, v [rtcrofius loiif/aiius) u|iérieures et de six inférieures. Deux autres Houssettes sont particulières à l'ar- cliipel lin .lapon : l'une (|ui est spéciale aux îles Bouin, a été nommée Holsskttk a i'ii;i)s vki.i's {l'Ieropiis iirsinuii), pur le naturaliste russe Kittlitz ; sa taille est considérable. L'autre, éj. dément assez grandi;, est la Hoisskttk lainkisi-: iPloropiis dasi/inalli/.t , Toniniinck) , à pelage Irès-laineux, généralement brun mélangé de jaune; elle est du Japon même, oîi elle reçoit le nom de Sabaosiki, Les Roussettes du continent australasicn appartiennent aussi à la catégorie des lioussetto pro|irement dites. Ou n'a d'abord connu |iarnn elles (pie la lioissicrrr. a riVrr, t:i; \nni':i: t Plcrnpus po/ijocrplifiliis, Temm.) Kilo est particulière à la Terre de J)iéinen. M. (lould en ajoute une autre dans ses Maiiuna/s of Ausiralia , sous le nom de Plcmpns ronspici/ldhis. Enfin, il y a des nousselles sans cpieue, et plus ou moins analogues aux pn'cé'dee.les , à Madagascar et dans les îles ipii en (h'peiident , dans l'Inde continentale et même en \friipie. Telle de Madagascar vit aussi à lioin'bon, mais il est probabli' qu'on la donne à tort connue retrouvanl à Calcutta, à l'ondiciiéry, à Hombay. etc. Au contraire, c'est certainement de l'Inde (pie vient la Hoi'hskttk di-: Drssi mii:r (/'/c- ropiis Diissumicri , îs. (leoffrov). La HoussKTTii d'Kuwaiiuh {Pleropus Edivardsil , K. Ceoffroy) est de l'Inde conti- nentale. La Ho ssKrrE a coi; itocr, k [Pleropus rubricoUis, Drisson) est celle que t)aubenton a décrite sous le nom de Houssctlc, et (iu(! Hrisson avait antérieurement nommée Itoussclle ù cou muge. Klle est de moitié moins grande que la Houssette édule ; sou pelade est brun avec un large collier roussàtre ou doré. M. Tenuninck en dislingue la Doissi-tti; vilt, aimi: ( Pleropus rul(jaris) on la \ raie liousscttc de Brisson et de Buffoii. Klle e>t de l'île de France et de Bourbon, ppul-èlre aussi de Madagascar; elle a !n lm\\o i\o \:i préciwlcnli' . f^t vole souveiil a\ec e!l(> Inr^^qu'elle l'I.VI. i ! aB^^H I i m i; ÊÊ .1 i^^^^^H 1 1 j 1, ^^^1 ^I^IB ^^^B (i ijJ^^H ^^^IR r mHI ^R " t~^i^^^^^i ■ M 1 i : ^^^1 \ imn ^H/ , lldKsJii ' ^^^B '> ' , 'TTsi ■ 1; t ■;..^ 1 i IL ■ i' 1^ . ^^^^^B te ; ^^H i ■ :!'l i I l'I.AI noi ssirn/: hHhw \iiiis /. ,, /, II- ' ■/' './,.„>./.> UV. « Vl>V* 4*J'.^ ^'^â /À ""■a * •'/<(■- (? / Photographie Sciences Corpordtion 23 WEST MAIN STREET WEBSTER, N.Y. 14580 (716) 872-4503 FAMILLK DES PTKHOPCDES. 189 cherche sa nourriture; iiuiis ollo établit sa retraite ailleurs : au lieu de se fixer, pour dormir, dans lu creux d(!S vieux arbre-s ou dans les rochers, elle préfère les grands arbres des forêts et se suspend à leurs branches. HoissETTf vii.oAiBE, )/0 de grond. La RoussF.TTK i>aii,li':k { Pteropus stramineiis , E. (ieoffroy) appartient à l'Afrique; elle est du Sénégal et du Sennaar, et non de Timor, comme on l'a dit souvent. M. P. E. Botta l'a rapportée de la seconde de ces contrées. C'est aussi une espèce de taille moyenne, mais à mâchoires assez allongées; elle est fauve cbAtain, avec la tète, la poitrine, le dos ot le dessus des membres bruns; son envergure est d'environ quaranlc-cimi centimètres, 2. Tctc très -allongée, surtout dans sa partie faciale; dents faibles, courtes, surtout les postérieures ; nombre des dents molaires j ; langue longue et cxsertilc ; point de guette. (iENHK MAGROGLOSSE {Macroglossus, F. Cnvier). La seule espèce connue est la Roiîsskttk Kiodoïk {Pteropus inininius, E. Geoffroy), d'abord trouvée à Java par le naturaliste français Lesclienault de la Tour, et, depuis lors, dans les îles do Sumatra, Bornéo, Amboine, Banca et Timor, qui, toutes, dépendent do l'archipel mdien. C'est la plus petite des espèces de cette famille ; son corps n'a que 0,08 , et son enver- gure 0,22. Elle est d'un fauve brun sur le corps, avec queUiues places plus claires ou rrième grises ; ses membranes sont fauves ; sa langue, remanjua- blc par son allongement, n'a pas moins de deux pouces de longueur dans sa plus grande extension, tandis T'î 'p r M * cnor. i.u>sK, i;i ilf» gr.md fOO OniillK [)ES CHEinOPTftHKS. iTn.HTr'""'' '' r\ '^' ''^"^'^"'" ' ''"' '""' ••«■"«'•quables par leur odeur suave . rappe- lant celle de la rose, lui plaisent plus (jue tous les autres. Il -«AiâéJtlS^i a»ciiooiossp, 1/2 (Ip grand. :i foce c>woro plus alhmyh ; molaires, -1; Uvres supiU-mircs tombantes, principale- ment dans le sexe mâle; des bouquets de poils divergents aux épaules, également dans les mules ; point de queue. C.KNRE EPOMOPHORE {Epomophorus , IJonnett) Los llous.seltes .p,i présentent ces caiactores sont africaines. Quoiqu'on leur ait donn.5 plusieurs noms sprcifiiiuf.-s , et qu'elles jjaraissenl être, en effet, de plusieurs espèces, il est certain qu'on en a exagéré le nomlire en le portant à <]ualrc, savoir : Picropus Whileï, Bennett ; Pteropus macrocephalus , O'Gilhy; Pteropus megacephalus . Sw ainson ; Pteropus labialus , Teniininck. Les trois premières font double emploi entre elles et il n'est pas mt^me certain que la quatrième soit autre chose qu'une variété locale de la infime es- pèce. Celle-ci a été recueillie dans le Sennaar par M. P. E. Botta , dont les voyages ont rendu des services importants à la zoologie, et (jui s'est rendu célèbre par les belles découvertes (ju'il a faites de- puis lors sur les ruines do l'ancienne Ninive Les exemfdaires , décrits par les trois naturalistes anglais que nous avons cités précédemment viennent de la côte occi.lentale d'Afriiiue , et particulièrement de Gambie. L'enver-ure de ces Roussettes ne dépasse guère 0,30. M. Peters en cite une autre espèce en Mozaml)i()ue i. Les molaires sont au nombre de {: dans certaines lioussettes, essentiellement propres a l Afrique ; le crâne est plus long dans sa partie faciale et moins arqué au-dessus du cerveau ; le corps se termine aussi par une petite queue. C'est le c.mmm'. ELEl'THERLRE (/■lei;- Vierura, Qray). m%si t\y)pe\é Cynatn/cf crus. Xanlliarpga, etc.. Dests II Ki'OMdPiioim. i/l ili' grai.il. l)tM« l)K LA BorsSBTTK ll'KCÏPTl!, 3/( (Ip grill! PAMILLK DKS I>ï|::H()POI)hS. lôj Li. HoDSSRTTK n'Kr.vPT,.: {Ptoro,m Kgyptincm, K, (ieoffmy), .,ui est une .les Xari- l'i-'iTif^s (le M. (Jra.v, vit en Egypte et en Nubie; elle a 0,55 d'envergure, et a le poil Kiis brun. Elle a très-probablement fourni le modèle des dessins assez exacts de f^rosses Chauve-Souris laissés par les anciens Égyp- tiens , et dont plusieurs sont reproduites dans l'ouvrage de Rosellini {Yoy. pag. l87) ; la petite queue qui termine le corps , l'absence presque complète de membranes interfémo- rales que les dessinateurs égyptiens ont eu soin de reproduire, conviennent mieux aux Houssettes d'Egypte qu'à toute autre Chei- roplère. Actuellement, les Animaux de cette espèce sont encore assez communs dans les mêmes lieux, et ils se retirent pour dormir dans les nombreuses ruines qui nous sont restées do l'ancienne civilisation égyptienne ; on en trouve jusque dans les chambres des pyramides. La HoussETTH HOTTENTOTTi; (Pteropus liolteittolm, lùmhli et collarh) est de l'Africine australe; ses cara.îtères diffèrent peu do ceux de la précédente. 5. Diverses autres Roussettes sont égalerneitt moins grandes que celles que nous avons citées Ivs premières, et elles sont plus trapues ; leur tète est plus courte que ne l'est en général la leur, et leurs molaires sont au nombre de ^, c'est-A-dire de quatre paires d la mâchoire su- périeure, et de cinq à l'inférieure; elles difprmt aussi des premiers groupes par la présence d'une petite queue, Lo premier nom générique (ju'on leur ait donné est ceUii do CY\OPTl':nE {Cynnpterus V. Cuvier) ; elles répondent aussi aux Pachysomi-s {Pachgsnma , E. (ieoffroy). L'espèce la mieux connue est la H o u ss e t t e m a n r. t M^: k [Pteropus marginatus, h. Geoffroy), appelée aussi Pteropus iiwple.ricaudatus, E. Geoffroy ; Pteropus tittliwclieilus, Tem- niinck, et sans doute aussi de ()lusieurs autres noms, les iiutcurs ayant admis dans ce groupe plus d'espèces qu'il n'y on a réellement. On a constaté la présence de cette Houssotte à Java , à Sumatra, à Amboine et à Timor; elle n'a que 0,15 de lon- tjiiour totale, et 0,5.> environ d'envergure. Son pelage est en grande [)artie rnussAtre ou nièine orangé dans la vieil- lesse; la femelle est plus grosse que le mâle. rie » . (^ Vosperti/iu Pdllasii (les et ù Célùbes. américaines, u priis ûiiun- 3llemeiU deux is l'c rapport, rte ou nulle; )slomcs, etc.; inliiionl. Leur es diff(îreuces lais lors(iuc la qu'elles trou- (le l'un a'i'UX FAMILLE ORS PFiYLLOSTOMIDÉS. 103 Stkmoubrhb k tcsKTTss (Bouclio oiivcrlo), grossi. (le Vampire, p. 196), un portrait exaîi;('r(!, et, par suite, pou exact, mais qui indique cependant quel- (lues-unes des particularitijs (jui (lislinguont ces Ghoiropti;res do tous les autres, et en font les plus redoutable d'entre eux. (( Le Vampire a , dit -il , le museau allongé ; il a l'aspect liideux des plus laides Cliauvcs-Souris ; sa tf'to informe est surmontée do grandes oreilles fort ouvertes et fort droites ; il a le nez contre- fait, les narines en entonnoir, avec une membrane au-dessus (pii s'élève en forme de corne ou de crête pointue , et qui aug- inonto do beaucoup la difformité de la face. » Los Phyllostomes et les autres Animaux de la même famille sont fort redoutés par les habi- tants de rAméri(iuo, et comme ceux de l'espèce à laquelle le nom de Vampire appartient en propre sont les plus forts et les plus carnassiers, ce sont aussi ceux dont on a le plus .sou- vent parlé. Il en est question dans les premiers écrits relatifs à l'histoire naturelle du Nouveau- Monde. Pierre Martyr rapporte, ce iiui est d'ailleurs exact, que ces singulières Chauves-Souris sucent le sang des Hommes et des Animaux pendant qu'ils dorment, et il assure qu'ils les épuisent nu point do les faire mourir. Jumilla , don Antonio do Llloa et d'autres racontent les mêmes faits. La Condamine, (|ui visita l'Amérique pendant le siècle dernier, pour y faire des observations d'astronomie et de géographie mathématique, rapporte aussi que les Vampires inquiètent l'Homme qu'ils tourmentent, et font même périr les Animaux. Il a constaté ([ue ces Chauves-Souris sucent le sang des Chevaux , des Mulets et même des Hommes , quand on ne s'en garantit pas en dormant à l'abri sous une tente. Il y en a, dit-il, de monstrueuses pour la grosseur, et, en divers endroits, elles détruisirent le gros hétail que les missionnaires espagnols y avaient introduit et (pii commençait à s'y multiplier. Cependant il no faudrait pas croire que l'action de ces Chéiroptères, quelque méchants •lu'ils soient, ait été aussi funeste qu'on le supposerait en lisant ces récits, et- l'on trouve la preuve du contraire dans la gi'andc multiplication des Chevaux et des autres Animau.\ d'ori- îiine domestique qui se sont acclimatés dans la plupart des contrées chaudes de l'Amérique. Azara et d'autres observateurs ont donné des détails moins effrayants au sujet des blessures (pie font certains autres Phyllostomidés. Ce que dit Azara s'appli(iuo aux Chauves-Souris du snnro Sténoderme, qui ont reçu d'E. Geoffroy le nom de Ste?ioderinn rotundaium, mais qui paraissent d'ailleurs être moins redoutables que les Vampires et les vrais Phyllostomes. (( J'en ai vu, dit ce naturaliste, un grand nombre; elles étaient toutes entre elles d'une identité constante, mais elles diffèrent de toutes les autres Chauves-Souris en ce que, posées ù terre, elles y courent presque aussi vite qu'un Hat, et en ce qu'elles aiment à sucer le sang. Quelquefois elles mordent les crêtes et les barbes des volailles qui sont eudoiinies et en sucent le sang; d'où il résulte que ces volailles meurent par ce que la gangrène s'en- gendre dans ces plaies. Elles mordent aussi les Chevaux , les Mulets , les Anes et les bêtes à cames, d'ordinaire aux fesses, aux épaules ou au cou, par ce qu'elles trouvent, dans ces parties, la faculté de s'attacher à la crinière ou à la queue. Enfin l'Homme n'est point à l'abri de leurs attarjucs; et, à cet égard, jo puis donner un témoignage certain, parce «lu'c-llcs ont tnordu (juatro fois le gros du l)out de mes doigts du pieds tandis que je dor- 1''^ PAIITIK, 25 y^j ff I'" "î 104 onnnK dks cHRritoPTfeBKS. mais en pleine cnnipngne tlans des cnses. I.es blessures (pi'<'lles me tirent sans que jo les eusse senties étaient ciroulairos on ellipti(pies, d'une lifino à une Hj^ne et demie de dia- mètre, mais si peu profondes (lu'elles ne percèrent pas ontièremenl ma |)eau, et l'on recon- naissait qu'elles avaient été faites en arracliant une petite bouchée, et non pas en pi(piant, comme on |)ourrait le croire. Outre le sang qu'elles sucèrent, je juge (pie celui (pii coula pouvait être d'une demi-once (environ quinze grammes) lors(iue leur attaipio m'en tira lo jdus; mais, comme l'épanclioment pour les Cluîvaux et les Uœufs est d'environ trois onces (près de (|uatre-vingt-douze granunes) et que le cuir de ces Animo'". est très-épais, il est ù croire (jue les blessures sont plus grandes et plus firofondes. Ce sang no vient ni des veines ni des artères parce (luo la blessure ne va pas jusipie-là, mais des vaisseaux capillaires de la peau, d'où les Cliiiuves-Souris lo tirent sans doute en suçant ou en léchant. Quoiiiue mes plaies aient été douloureuses pendant (juchiues jours, elles furent do si peu d'importance que je n'v appliciuai aucun remède; à cause de cela, à cause t\ao ces blessures sont sans danger et parce (lue les Chauves-Souris ne l(!s font-tpio dans les nuits où elles éprouvent une disette d'autres aliments, nul no craint ici ces Animaux, et personne ne s'en occupe, cpioi- qu'on dise d'eux que, pour endormir le sentiment chez leur victime, ils caressent et rafraî- chissent en battant leurs ailes la partie qu'ils vont mordre et sucer. » Azara donne (luaranle-deux centimètres d'envergure à cette espèce de Phyllostomidé. Les véritables Vampires sont habituellement plus forts et aussi mieux armés, leurs caniner, étant bien plus vigoureuses et leurs molaires plus semblables à celles des Carnivores, ce qui indique des habitudes plus féroces. lin voyageur ipii a visité l'Amérique postérieurement à Azara, M. Tschudi, a eu roccasion rie voir ces Animaux au Pérou'. 11 résulte de ses observations que le sang qu'ils tirent n'excède pas une once ou deux , mais (lue la plaie continue (lueltiucfois à saigner assez longtemps , et il dit qu'il n'est pas rare de retrouver le matin les Animaux qui ont été attaqués par les Pliyl- lostomes dans un état assez déplorable et pour ainsi dire baignés de sang. M. Tschud' a eu l'une de ses Mules blessée par ces Chauves-Souris, et il ne réussit à lui sauvef la vie (ju'en lui frottant le dos avec un Uniment composé d'eau-de-vie camphrée, de savon et d'une huile particulière. M. Tschudi rapporte encore le cas d'un Indien ivre qui fut piqué pendant son sommeil par un Phyllostome. La blessure, petite, et en apparence fort légère, ([ue cette grosse espèce de Chauve-Souris lui fit à la figure, fut suivie d'une telle inflammation et d'une telle enflure , que ses traits en devinrent méconnaissables. La langue des Pliyllostomiens est toujours plus ou moins singulière; très-extensible (îhoz les Glossophages , elle est garnie à sa face supérieure , chez d'autres , et en particulier chez les Sténodermes et les Phyllostomes , de papilles qui paraissent destinées à faire l'office de ven- touses. Pour rendre plus facile la classification des espèces assez nombreuses ([ui com[)osent celte famille, nous les diviserons en quatre genres, sous les noms de Phyllostome, Gtossopliagc , Stdnoderme et Desmode, et nous parlerons. A propos de chacun des trois premiers, de quel- «lues-unes des divisions qui en ont été séparées par divers auteurs sous des noms différents. G E N R E P 1 1 Y L L 0 S T 0 M K ( Phyllostoma , E. Geoffroy et G. Cuvier). Ce genre, dont les espèces ont été pendant quelque temps réunies aux Sténodermes et mfme aux Glossophages , a ,- „„ ..„u.o.oM. P.n .. L.C.. m .e .,a„,. pour type te Fer do Lance de Buffon ( Vespertilio sniis (jue jo Miiiu (le (lia- l l'on rccou- (îii |ii(|nant, ni (jui coula rn'oii tira io \ trois onces pais , il est ù ni (les veines apiiluires de [Jnoi(iue mes l'importance es sont sans )rouvent mie coupe, quoi- mt et rafruî- slomidé. Les ;anine;; étant e qui indique eu l'occasion rent n'excède gten)ps , cl il lar les Pliyl- M. Tscliud^ a f la vie (|u'en ?t (l'une huile pendant son e, (lue cctt(! \tion et d'une Uensiblc chez rtieuiier cliez s, (le papilles fflce de ven- sification des Tiposent celte uutre genres, Glossopitfigc , parlerons , A ers, do (luel- t ét(j S(3i)ar6es différents. Phyllosloma , inre, dont les temps r(5unies jssopliapes , a m ( Vespertili" FAMILLK DKS PII VLLOSTOMIDÉS. 104 },itt£imus des auteurs du dernier siècle). Cette grosso espèce do Chuuve-Souris a dos goûts sanguinaires. Ses dents molaires sont au nonilu-e (l(! vingt (cimi paires pour tliai|n'! niA- clioire). V ce caractère se joint celui de la feuille nasale (|ui est liastiforiiie, et dont la partie t)asilaue est Lien développée; la tête est médiocrement allongée; la ineinlirane interféninralo est grande et s'étend conune un voile entre les cuisses et les jambes ; il y a un rudiment de queue, i » rinNB 1)1- l'ii VI, I osTOMf Feu m I,*nc«, 1/3 iIp groml l'iiïiiosTOMK ri:ii DE I, ASCE, (tmnd. nul. Celte espèce, la mieux connue du genre, est 1(> Phyi.lostomk Fi; ri nr. Lanck (Pliyllos- ionia luislfilum). Elle vit au Pérou, au llnisil et h la (Juyano, oii on la redoute parce (ju'ello iittaiiue fréiiuemmeut les Animaux (lom('sti((ues, et [larfois l'Homme lui-même. On trouve aussi des Anin ;ux fort semldables dans la Colombie; mais l'examen d'un crâne rap|)orlé de la vallée do la Madeleine par M. Houlin me fait regarder conmie Irès-probablo ipi'ils y sont d'une nuire espèce Ponr no pas multiplim- les divisions généri(|ues nous énumérerons, en môme temi)s que los Vampires, d'autres Chauves-Souris à 'nœurs également carnassières et à dents peu diffé- rentes de celles du véritable Phyllostome ; do ce nombre est le plus redouté de tous les Phyl- Instomidés. Le Vami'iuk s i> i: r, t r k {Phyllostoma spectmm), type du genre Vampyrus de Leacli et (le \\. Cray, Il n'a pas moins de soixante-cinq centimètres d'envergure et il en atteint parfois soixante-dix; son corps et sa tête sont longs de dix-buit centimètres; sa tt'^te est allongée; ses dents sont fortes, principalement les canines, et il a cin(i paires de molaires supérieures et six inférieures plus semblables encore à pelles des Carnivor(!S que celles des autres Chéi- roptères; son pelage est fauve. C'est le Vam- pire de Buffon , également signalé dans la plupart des auteurs i)lus anciens , tels (|ue Hrisson, Seba, etc. On le trouve dans plu- sieurs parties de rAméri(juo méridionale : à la Guyane, au Brésil, etc. Le LOI'HOSTOME SYLVICOLK (LopIlOS- tonia si/Iriivluin, d'Orb, et P. Cerv.) est plus petit , mais il a les mêmes mœurs. On le voit dans les grandes forêts qui bordent le [)ie(l oriental de la Cordillière bolivienne, au pays des sauvages Yuracarès. Son envergure est do trente-cinq centimètres seulement ; ses mâchoires ont cin(| paires de molaires supé- viiiriiiE m'ectuf, granH. r.M rieurefiicnt et inférieuroment. r- ' ' ') I « m' 1 J f tr •i \i f ¥■ r ! !!f 1 m 1 iJlf :ir^ fif* f-T^i ÏV ^ i 196 OIIDUK DKS ClIKinOPTknKS. l.itriinsTnMK svi. vicolk, gniiid. nnt liCS deux cspùiffs , (|u«! M, Gni> (ippollo lloralliv verra- (/ueuao cl C.oraU'w bn-niliciinu imniissciit .s't'IdiKiici' assc/. peu lies Ltipliostoincs. liii soroiulc iv|h)ii(| iiu I'IiiiUiihUiiiki 'irarliyoliiin il(i |iiiiii;i' ilt) Ni'u-VViu.l. Ciss l'Iiylloslomidt's »oiit uussi (le inoimlro laillo ijuc les Vuiiipires et ijuc l(!s l'iolluslomt's vi'i'itiililos ; ils parnissoiit i^lrc un iiclicmi- iicnicnt vers les (ilossoplmijcs. (iKNI\K (iLOSSOlMI \(;K {(ihmophiKjti , K. (icof- froy). 11 coinpnMid di's ChaiiV(«s-Si)iiris à rcuillc nasale moins f,'i'(Uule (|ii(! celle d(;s Pliyllostonies et des Sléno- (jermes , mais à peu près do inAme forino ; leur tùto (!st plus ailonî,'ée; leurs dents sont petites et assez unnlot^mis pour l'apparence (générale à colle des !Macro;,'l()sses, mais, en réalité, elles sont établies sur un modèle pou différent de celui des Phyllostomes quoifiuo leurs pointes soient moins rele- vées. On compte cinq, six ou peut-être mémo sept paires do molaires supérieures et si\ inférieures. liO [)rincipal caractère des (ilossopliagos consiste dans leur langue (|ui est longue, déliée, très-extensible et dont la surface est garnie d'un assez grand nombre de poils. Leur nom signifie motxji'-Ianguc et fait allusion à la facilité d'extension dont jouit cet organe qu'ils font souvent sortir et rentrer avec précipitation. La (jueue do ces Animaux est courte ou nulle et leur membrane intorféinorale médiocre ou niAme rudimeiitaire. Les (jlossopliages sont des Chauves-Souris insectivores ayant ù peu près deux décimètri"^ d'envergure. Les voyageurs fiui les ont ra|tportées du IJrésil et do la Guyane ne nous ont rien appris de particulier sur leurs mœurs, mais ils leur attribuent, comme aux précédents, l'habitude do sucer le sang de riiomme et des (Juadru[)èdes. L'une des espèces du geiu'e (llossophage a eic décrite par Pallas, sous Je nom de Vesper- tilio soricinus ; c'est le Glohsopiiage soniciN {Glvusonhaga soricina) , que Vicq-d'Azyr a nommé la Feuille; son envergure est d(* 0,25; sa membrane interfémorale est largo et sa queue nulle. Il est de la (iuyane et de i)Iusieurs des îles Caraïbes. l»'autres animaux appar- tenant au même genre de Chéiroptères ont été i)lus récemment observés par les naturalistes. Nous citerons les suivants , dont la désignation est due à E. Geoffroy. Le Gl.OSSOl'HAGE AMHLEXICACDE (GluSSOpluKJtt nniplexicau(l(ita,¥j. Geoffroy), dont nous figurons ici la lêle d'aiirès nature, est du Brésil. Il est brun, a les aihis assez, amples, la membrane interfémoiale assez étendue et de moitié plus longue que la (|ueue, (lui y est incluse; son museau est peu allongé; il n'a que cimi paires de molaires supérieures. C'est le type du genre Phyllophora do M. Gniy, dans lequel ce naturaliste range deux autres espèces également brésiliennes, sous les noms de Ph. megalolis et de Ph. nigra. Le Glossoi'hage caidat aiui; {Clussophaga ccnidata, E. Geoffroy) a la membrane interfémorale très-courte, et sa «ineue la déborde un peu. Il a été découvert au liriîsil par Delalande; c'est peut-être la même espèce (jue Leach a nommée Munoplii/llus Ikdinnni. Telle est du moins l'opinion émise à son égard par M. Gray, l'un des zoologistes conlemi>o- rains qui ont le plus étudié les Chéiroptères, Le Glossopuage sans queue [Glossophaga ecauclala , E. Geoffroy), qui est (i(ivenu lu genre Anoiira de M. Gray, a la membrane interfémorale très-courte, seulement marginale GiossoPHAOE AMPiEMCACOE, grund. nat. . K, gninil. rnt t (Hiil)lics sur muiiis rclc- iourcs ft siv s. Leur iiniii lie iiu'ils foiil int'ilioc'i'o ou IX (iL'ciiiii'Iri'^ lous ont lien précédents, m do Vi'sper- i Vicq-d'Azyr 4 iHi'go (,'t su maux a|j|jai'- naluralist(.'s, [ Glossoplui'jd igui'ons ici In brun, a les morale assez •lueue,, ([ui y i; il n'a que do M. Gray, litres espèces Ph. megaloli'i a membrane au lUésil |)ar lus Ikdinani. *s coiiteinpo- est devenu le 'ut marginale FAMILLE DKS IMIYI-LOS TOMIDÉS. 197 et sans aucuno Iraco exlériouro do (|uouo ; son corps est fauve clair et 805 membrane» pftios et transparentos. On le rencontre au Hrésil , particulièrement auprès de Hio-Janeiro. (iliMUl': M'K.NODKIIMK {Slfiwdcniia , I'). (ieoffroy). Certains (^lioiroptères américains ayant, comme les Vampires ou les l'hyllostolnes, une feuille nasale liastiforme diffèrent de cf!S \niniaux par leur réf^inii! essentiellement fruKivore, et ils ont les d(«nts aulreuu^nt cou- formées; leurs canines sont inoius longues; leurs molaires sont aplaties obliciuement h la couronne, et nwinquont des tuberiîules relevés on pointes (|utî l'on voit clie/, l(.'s Vampires; ces dents ont aussi une autre form(% et la dernière do celles (pii garnissent la nuUlioire supérieure est subarrondie au lieu d'èln^ étroite et transversale. Ces Animaux ont (piaire ou cini| paires do molaires supérieures et habituellement cimi inférieures. Lu caractère non moins important des Stiinodormes et (|ui Unit a même valu ce nom {Stenuderma, c'ost-à-diro membrane étroite) , consiste dans le peu d'étendue de l'.'ur membrane interfémoralo (pii forme une simple frange entre leurs cuisses, au lieu u hIku, rniitro hiiMliiiro h pou prt's on fer « chcviil; sim poliiRo osl hiuii fnuvo cl il u un urc blanchùlro au-dessus dus veux; 8(111 onv(3i'Kiiro L'st (l(( 0,15 à 0, .'»(). On trouve ce Choiroptoru h (luba, h llnïti, à la Jarnaùiun et, itur lo continent aim'-rii-ain , dans la (iuyano ainsi iiu'an lln'sil. l'iilissol (le Ik'aiivais avait constati'', pendant son séjour à Sainl-DoniinKUO, quo cette espèce peut so nourrir do fruits. M. Alexandre HiconI a donné depuis lors (piétines détails à ce sujet, dans une lettre qu'il a adressée à (îeoffrov-Saint- Ililaire, et que ce dernier a publiée. .(Tous les soirs, dit M. Hicord, (hsux heures après le cou- cher du soleil , ces Animaux (piittent les forêts vierpes (pi'ils liahitont pendant le jour : on les voit alors venir, [lar vol de plus de mille, so précipiter sur les arbres do sapotilles, dont ils d(;voront les fruits. On les voit souvent sur ces arbres mordre indistinctement toutes h.'s sa|)otilles , alin de trouver colles (jui sont mûres, car co n'est ([uo par le toucher que l'on s'assure tU' la maliirité do ce fruit ; ils on font un ^rand d('f,'At. Les coups do fusil ne l(îs éloignent pas; cependant s'il vient à pleuvoir, ils so retirent en eniporliuit, (Ixéo à leur dent canine, une sapotille niûro. J'ai observé ces Chauves-Souris durant une nuit ((litière, et je les ai vues reiirendro, une heure avant le jour, leur vol et se diriger vers les forêts; elles occujjcnt des lieux inhabitables , au [lied d(ach, reposent sur les St('nodermes do resp(';co dont il vient d'éfro (pieslion, ou tout an moins sur des espèces très-peu différentes. Leach a pulilié la des(;riptioii de ces Chéiroptères dans les Transactions do la Société linéonnc de Londres. On en retrouvera la ro|)roduction dans quelques ouvrages friUK^ais, et, en particulier, dans Vllintoirv des Cheii'oplùres publiée, il y a peu de tomi)s, par M. E. Desmarest. Le Sténodeumk lys (Slemderma liliiim) , décrit par K. (îeoffroy sous le nom généri(iup do Phylloslome , est aussi de ce genre ; c'est la C/i'aiwe-Soiirh brun rouyeùlrc ou qualrièwe do l'ouvrage d'Azara. Le Sténodkumi: hayk {Stonoderina lineatum) ou la Cliauce -Souris bninu ai raycn iV \~ zara, est une espèce du Hrésil et du Paraguay, (pii est plus petite \\'»MiÊ^ M' il '1 ''T tête grise, le dos et les pieds brun foncé, le dessous du corps plus clair et de cha(]ue C(Mé des épaules une fraise do poils siK.M>»ii»iin:iiLitN, Br. n«(, de couhuu" caniiello; il a ciiii| paires de molaires sup(';rieuros el FWIIM-K DKS rMrvI.LOSTOMIDI^lS. 100 siliilro h poil I» ilwsycux; ; uinérii-niii , «, «riind. niit4 (1« fusil ne i\\i't' à leur mil (MititTc, forcMs; dits |iin (io l'ou- rtibwun, (Io ou tout uu lliciroplrros oproductioii res i)ubliér, [1 g;ënéiiar un espace vide; elles sont assez petites el liidenti- iiilées à leiu' couronne. |,(!s caidues supérieures présentent à |ien de clioses près la fcu'mo des incisives de- la même ma- ilioire, mais elli-s sont moins largt's, d'avant en arrière, et un peu moins aiquétis; leur sommet est , commi! celui des incisives, en pointe» tranclianle. I^es canines inférieures sont moins fortes ot plus semblables à celles dos autres Gtioirop- lères. Le Desmode n'a que doux paires supérieures do dents molaires ; leur mi\cboiro inférieure n'a qu'une très-faiblo saillie angulaire; leur fénuir est afdali el comme marginé à ses bords externe et interne; leur os péroné est plus élargi (jue celui des autres Clieiro|)tères, et il est aplati ainsi que le tibia. Quand à leurs caractères extérieurs, ils sont peu différents do ceux des Sténodormos. Ainsi leur membrane interfémoralo est courte et ils n'ont pas do trace extérieure do la {piouo; l'oreillou est ()olit et découpé; les oreilles sont écartées ot la fouille nasale consiste essentiellement dans une portion basilaire analogue à celle des genres voisins, mais avec une partie seulement de la feuille liastiforme qui la surmonte cliez ceux-ci. Le Desmode roux {Desmodits rufiis, Neu-Wied) , que M. Waterhôuse a nommé Dcsmodus Orhigtnji et M. Dorbigny Edoslonm cineren, est la seule espèce connue dans ce genre. On le trouve au Cliili, au Pérou, en Bolivie, au Hrésil ot dans la Guyane; sa taille no dépasse pas celle do nos Vespertilions niurins ; sa couleur est brun cendré un peu roussAtro. Il attaque les Cntti: iiR DiisMnnit, grnnil. nnt. '•jAi m »* , I 200 ()]\\)M DES CHKIROPTknKS. Animaux ri rnfine les enfants emlormis pour sucer leur san^r. Quchinos autours l'ont considéré, à caus(! (le la disposition singulière de ses dents, conuno devant former uni; tribu ou môme une famille à part dans l'ordre des Choiroptcres, sous les noms de Desmoduiés ou Desmodklps. W "Il FAMILLE DKs lUTlNOLOPHIDÉS Les Rliinolopliid('s oui une feuille nasale qui rappelle celle des Pliyllostomidés, sans »*tre cependant conformée d(! la même manière. Leurs dents ressemblent plus à celles dos Vospor- tilionidés (pi'à colle dos Pliyllostomos ou des Sténodermes. Us forment plusieurs crcnros dont If s reiirésontants n'ont encore été observés que dans l'iuicien continent et en. Atistialio. lltvt; uk M 10 ci: Il M li FCi'iiLt, :l'l ilo grnnd. DtMs lit; Mi'.iij iiEii M E l.inn, 3/1 iW (jrninl. Ce sont les Mogadenncs, les Hhinoponm , les Nydêrcs, les nhijmhplws et les Ni/dophilcs. Los Rliinoloplics ont été eux-mf-mes partagés en plusieurs genres [lar quelques auteurs n;o- dernos; mais nons continuo\ons h les réunir sous une seule dénomination généri(Hie. ni ronsiilL'i'é, 1)11 nu iin'ino Dt'smoiUdrs. t(!S , sans T'Ii'o s lies Vcspcr- 1 geiiros dont en Ausliiilii'. lie giMiid, 5 Ni/cinphiliN, i ntitniivs n:n- FAMfLLR DES lUFINOLOPIUDÉS. 201 fiKNUE MKdADKiniK {Mcyadwian, K. (leoffrny). La smo dos lUiiuolopliidi's .-om- menco par des os{'ùcos à mcmbraiio interfcinorule très-ample quoique dépourvues de queue, à oreilles égaleirijut fort développées, mais non réunies sur la ligue n\édiauo et dont l'o- roillon est considérable. Ces esi)èces ont les narines surmontées d'une feuille nasale, et cette feuille est grande et conipii(iuée. Ce sont les Mégndermes, Animaux exclusivement propres à l'Asie et à l'Afrique, que l'on a regardés «luolquefois comme représentant les Phvllostomos dans l'ancien continent. Ils sont tous moins grands que les espèces d'Améri<|ue auxquelles on a donné ce nom, et l'on n'a pas la certitude qu'ils sucent le sang des Mammifères comme le font celles-ci. Leurs caractères sont d'ailleurs différents à plusieurs égards. Leurs dents, approiiriées i un régime insectivore, se composent de cinf] paires de molaires ù la mài^lioirè supérieure et de cinq à l'inférieure, de (juatrc cunines assez fortes et de deux paires d'incisives inférieures seulement ; leur os; incisif reste cartilagineux et ils ne paraissent pas supporter d incisives supérieures, au moins dans l'âge adulte; enfin c'est à côté des Hliinoloplies et non avec les PliylJostomidés qu'il convient de classer les Mégadermes. Le Mi;:(iAi)i.;nMK Lviiii {Meoaderma lA,ra , E. Geoffroy) a la feuille nasale rectangulaire et la folli,:ule qui la précède de moitié plus petite: son envergure, lors(iu'il a les ailes étendues est de trente-cinq centimètres. On h; trouve sur la côte du Malabar. ' .Mn. ÏIIF.IIMK l.\lll!, gr.lIKl, X.DX. Le M i'; f; .\ n !■: ii m k f k l' 1 1, i, !•; \ Mvijadarma (vous ) ou la rviiiUi' do Daubenton et V\ ^'■(■iirc LarUi de M. Gray, (|ui il éti' rajiporlé du Sénégal par Ailanson , se trouve aussi en (ianibie. ii a la feuille nasale lie forme îi peu près ova- liiiie, de moitié moins longue que les oreilles et un peu plus iiiurte (|ue la follicule. Deux espè(;(>s assez peu ilinr'i'entes vivent (;n Afriiiue ( Sénégal et Sennaar ), et depuis Séba , on en connaît une autre dans rjiide. Celle-ci 1"^ l'.viiri!;. Mm: im-iiMiî lEiii, i. k, criinil. nnt. 'i ■' ' %m '. \\ ki l'h 2)2 OHDIU-: l)i:s CMKIUOPTMUKS. '^Ii ■ ' t, 'i ■a :i est In Mi':r. ADKUMi; spasmk {VeiiinrUlio spiisnia do Liiiiiô il'iipivs St!l)U, pi. 56, lit?. 1 ). Hllo vil dans l'île do Java, mais n'a point cncoro étô si- feMiaU'o ailloui's. Sa fenillo osl on ('(oiir avoo la lol- liculo aussi yraiidci ol do niônio forme. (i KN IIK U II I NO 1>() M E {niiiiioponid, K. (loof- Troy). Gonro do lUiinolophions i'aoilo à distin.nnor par la potitosso do sa nionibrano nasale, «pii rap- |iolle, mais en raccourci, lo fer de lanco dos l»liyl- losloinos, par son oroillon assez f^rand, ol surtout par sa (|uouo , (pii est lonijuo et grf'lo , (il i|uo la membrane intorfémoralo no horde (piVii partie. Ses doiils sont au nombre de vin,i.'l-lniit, savoir : ipiatro caidnos ordinaires aux (llioiroptèros, une paire d'incisives, ((uatro paires do supérieurement, et deux paires d'incisives, de molaires intorieuremont. Il Kl. \ liKHM l; sI'VSMK, LT.iniI. llMt. molaires plus cimi lltvfi ni lliuvûi'iiMK MiciiopiiYi.LR, l'-' do liolon, savant naturali .le du xvi" siècle (jui avait visité la Grèce, l'Égypto el l'Arabie. de molaires s, plus ciinj 'I lie KMnil ris d'Iù/i/pti- l'Arabie. FAMILLR I)R5 niFINOLOPHIDÉS. 203 Il a allons signaler sont celles qui ont été di'crites le plus II;: r' '■-■► n i 201 ORDUK DES CHKIROI'TÈRES. souvent par les auteurs. M. (iray on ajoute deux sous le nom de jV. daninrcniiis i'I pociisis , et M. l*o- tors deux autres sous le nom de .V. lulifjiiwsa et villosa. Dents ue Nïiiikhe, (i/l dn grnnd Nli.liiin iie h TméiuïiiI!, I/'2. Ciiane iie NvcTÉiiE, 'i/l ili" gr.iml. L'espoco lu plus anciennement connue est le Nyctkiik Cvmi'Agxol volant [Nyctcris his- pidn ) , qm l)aul)enton a décrit sous le nom de Campagnol volant, d'après un exemplaire ra|iporté du Sénégal par Adau- son. Elle a le pt'iage brun roussàlre en dessus et blancliàtro en dessous. Ce IS'yctèro n'a (lue (jualre paires de molaires infé- rieures. Le NvcTiuiK m; la Thédaïdk {A'ydcris titalmïca) a été découvert et décrit par E. (Jeoffroy. Il vit en Egypte et an Sennaar; sou pelage est gris; il a 0,25 d'envergure et dépasse un peu 1(! Campagnol volant sous c(! rapport. Le Nyctkrk dk Java (Ni/cteris Jaranica , E. Geoffroy) est une troisième espèce jusqu'ici particulière à l'île indienne dont il porto le nom. C'est le type d'un petit genre nommé /V- tfiliti par M. (!ray. Gknuk niIINOLOPHE {niiinolophus, E. Geoffroy et G. Cuvier). Le genre, assez nom- breux en espèces, des Hliinoloplies comprend les Clieiroptères auxijnels on donne, d'a|irès Daubenton, le nom vulgaire de Fer A Cheval. C'est le même nom (juc divers naturalistes ont traduit en langage scientili(iue jun- le mot Hipposhleros. Ce genre est encore un de ceux ([ni |)araissent être étrangers au nouveau monde , ses espèces n'ayant été observées jusqu'ici (|ue dans l'ancien continent, y comiuis la Nouvelle-Hollande, mais point encore dans l'Amériqui' méridionale, ni même dans l'Américpie septentrionale. Elles sont faciles à reconnaître à leur feuille plus ou moins complicpiée et composée d(( deux parties, l'une basilaire à peu i)rès en forme de fer à clieval, l'au'ae moidante, en lamelle découpée, verruiiueuse ou bien en fer (ie lance et comme gaufrée sur sa face judérienre par la présence de cavités en forme de cellules; cette f(!uillo varie suivant les espèces et fournit de très-bons caractères dont on s'est seni pour leur distinction. Les oreilles des Hlnnolophes sont en cornets évasés, plus ou moins plissées auprès de leur bord externe et sans oreillon intérieur. Leur (pieue est de grandeur ordinaire et comprise dans la membrane jusqu'à sa pointe. Ces Animaux ont l'os intermaxil- laire lamelleux et moiiile, ne |)ortant (pi'une seule paire de dents incisives; inférieurenient ils ont deux ou quehiuefois trois paires de ces dents; leurs canines sont assez fortes et leurs molaires varient conformément aux fornmies suivantes : ou i^; elles sont a|)propriées au régime insectivon^. Le crAne des mêmes Chéiroptères est très-rentlé à la région olfactive; leur péroné est très-grêle, i)res(iue liliforme et accollé au tibia dans une grande parti(,' de sa longueur. On avait snpjiosé que ces Animaux étaient pourvus de quatre mamelles, deux à la Itoilrine et deux autres auprès des aines; mai» les iPiemiere,-, de ces glandes méritent seules le griind. Camp;ignol I par Ailaii- ancliàtro en )laii'es iuft'- haka ) a éli'; ,7|>t(' et an J et ili'pas>p î. Geoffroy ) ilc iiulionnc uonuiié /V- ussez iioni- iiic, 'l'après iraliste.s ont lie ceux ipii usqu'ici (|Ui.' 1 l'Aini'rii|ni' laîli'e à leur peu près en en en fer ^.v (le cellules; i s'est ser\i s on moins Je grandeur interinaxil- érieurenient les et leurs approprii;es n olfactive ; p plus ou nioijis compliquée, ayant sa seconde partie relevée en fer de lance et une sorte de s:,c naissant du centre du fer d clwval. Le HiiiNoi.oi'Ui-: uklil [lltiinoloplws luctus , Temminck) est une espèce do Java, de Su- 206 ii ■V -s' 11 :' f^ M ^y^i^ ORDRE DES CHÉIROPTÈRES. matra cl do Manillu; sa taille est assez forto; son |iolaf,'o est uoiiAtrc. Le Riii.Noi.oi'iiB lUiivoTK {ItliiitulopliHS cn- njotis, Tc'iiiminck) liabito l'ilc; (l'Anilioiiic. Lo RiiiNOLOPiiK TnfcFi.i; {lllunu/fijiliii.i trifu- lini.uf II t DEi IL. (smiul. nal. jiin ^ ni, nt'lt F IMFl. n, l/.i dr (rtMll'i PAMFLLE DES lUIÏNOLOPriIDÉS. 207 ;z forte ; son lolophtis cn- oiiic. fopitm irifii- [(ivn. i/iltas uf/inis, Himntni, )liits ininor . i à Javii et à I llliiiiolo|ili(' ir sii fuuille. lolopitns pu- ctito esiiècp, ,22 (l'euver- >iir M. Crctz- iip|ii'l. On le iHiiis il a ('ti' is piii'lics ilu ([uc 0,()S (ic it au nonibro n en Ennipi' , en Anifle- grriiid Fer ù Cheval do Daubenton et lo Horsc- Slioe but (Jes Anglais; sa feuille est cnnipliquée de larges cellules. Le lliiiNOLOPHE BiFEn {lihino- lopliiis bthaslatus ) , que Linné a considéré comme une simple variété du préciident, malgré la bonne des- friptiou (|u'en avait donnée Dau- ii(!nton dans son Mémoire publié on I7">y, est connu sous le nom do pclH Fer ù Cheval. I) Il I MtLiM'nc iiK CiMi.M I iisiiN, (îr.ir.il. n«t. U n i \oi. opii r rMiKii, trr.inil. niit li'énuméralion qu'on vient de liro montre (juc le f;enr(' llliinoloplie est représenté j)ar plusieurs espèces en Eu- rope, on Afri(|ue et dans l'Asie continentale , et qu'il est -.urlout conunun et riche en espèc((s dans les îles do la SomJe; il paraît exister aussi à Mada- lîiiscnr. E. (ieoffroy a en effet décrit, d'après les manuscrits de Commorson , un lUiinolopho lie cette région observé au fort Daupliin et qu'il nomme JHiinolopluis Commersonii. On ne le connaît encore que par ce qu'en a dit le naturaliste dont il porte le nom. e l'armi les espèces indi(iuées depuis nts incisives ; il y a en tout vingt-six donts, dont doux [laires d'incisives ot cinq de molaires à la niAclioire supérieure, ot aussi cinq paires de molaires à la mâchoire iiiférionro; !(• front est oxcavé, comme chez los Nyctères; enfin il y a do môme une apophyse poslorbilaire do l'os frontal ; mais on n(! voit à la surface extériiuire do la tête aucun rudiment do fouille membraneuse. Ce sont aussi des Anima\ix de l'Afrique ot dos parties nrvrs i.i; rtiMiit% rtuioiiC. vi do gruMi. ai, f'I lie gniid- CnjM- iii- TuMiicv I': iiniiii., 2/1 i!i' lîriinil, P\MILLK DES VRHPKirnLFONIDÉS.' SOO rlwn,.loH ,lo l'Asie; .,on„no les Nyclèros et l„s «l.i,.o,.omes, ils sont assez pou nombreux on Ko Taphirn PEnroni:; {Tophomis porforaliis, K. (Jeof- frov), ainsi nommé à causo .lo i'oxcavalion ,1,. sou front <"sl lo Ldrut volant do Daubouton. Il „ vin;^t-six ccntirnoiros (rciivcrj^uro. On (.11 a rapporlô tlos oxomplairos du Sônégal , du Sonnaar K d'Eyyiite, ot il y a dans rim.! une ospoco .pii sVn rap- proche boaucou|) , à on ii:T.'r.\:i J"*^*"' ''■'"' "" Pxom])|niro oiivoyé do Cocbincbiiu' par M. Diard. M. lUippol on disllnjïuo, sous lo nom do Taphozom imlivpnlcr , une ospoco do IVubie. Lo Tai'iiii;.n a i.onoi'ks mains (Taphozom hwfjh manus, Har.hvicko) est plus Kran.l ot distinct sous .,uo|. <|uos autres rapports. Ou l'observe aux environs de Cal- cutta. , , ^ , , . , D'autres Taphiens ont été signalés par les nnfours • ce sont lo Taphozowo maur>l>a»m , V.. Cooffroy, donné comme propre à l'île do Fian.-e • le l.phozous melanopo„on, Ton.minck, ,,„i vit h Ja^■a; lo Taphozom saccolamm, Tenuninck .|ui est commun aux ilos do .lava , do Sumatra, do Célobos, etc. ; et le Taphozom Icucoptorm rotors, do la cote mozambiipio. ' ' r.EMuc SACCOI'TKMV.V (Saccopteryx, Illiser). Il comprend 11110 espèce n'ayant (pi'uno paire do dents incisives supériouros ot Irois inférieures; ses molaires sont au nombre do ciiK] paires à • liaiiuo niikboiro. La queue est i)lus courte pendant rentrer dans son genre Ncsporlilion; mais depuis (|ue l'on a reconnu la nécessité do divis(;r celui-ci, il a été géni;- ralement admis que le genre Noclilion devait (Mre conservé, sans toutefois être retiré dos Clieiro[)tères, car, en n'-alité, sans ètro aussi disparate (pip la première opiinon de Linné tondait à le faire admettre , le genre Noclilion est cependant heaucouj) plus distinct (pi'un grand nomhre do ceux qui ont été proposés dans ces deriners temps dans le même ordre. Les Animaux de ce genre sont dos Chéiroptères véritables ; ils sont do moyenne grosseur; leurs oreilles assez grandes sont j)ourvuos d'un oreillon petit et crénelé ; leur 'nez ne"supporl("! point do fouille; leurs lèvres sont grosses, et la supérieure présente uni; double fissure y(;rticaie (jui donne à la face un aspect hideux rappelant celui de la monstruosité humaiii.,' a laquelle on a donné le nom do bvc-de-Vwvre; leur membrane alaire ne descend .pi'nii |)eu au-dessous du genou; leurs jambes sont longues, et la portion interfémorale do leur membrane, (|ui est très-étendue, dépasse le niveau des talons, d'où partent deux forts eiiorons (lui la soutiennent latéralement sans se rejoindre sur son milieu. La queue est bi,Mi loin d'aller jns(|u'au bord libre de cetto membrane; elle n'en dépasse même pas le premier tiers. La dentition des Noclilions est franchement insectivore : on y coni|)te vingt-huit dénis : deux paires d'incisives supérieures, dont l'oxlorno est cachée derrière rinlorno et plus pc-tile qu'elle; une seule i)aire d'incisives inférieure; ()uatre canines fortes et dont los supi-rioures sont un peu écartées dos incisives, les inférieures étant, au contraire, contigués entre elles de manière à rejeter los incisives en avant ; enfin ((uatre paires do molaires sup.'rieures cl cinq inférieures ; la première de celles-ci est petite. ( Sncroplorij.t Il a ('li'i (It'nit i|ii('N|ii('s aii- dnrus , Nimi- aiix (1(!S Vos- '>iif,'un (|uo la y IcrniifK' aii- I) [lar celle-ci. i {Dicliduriin • uiii{|U(' (il' Cl' ssi un Aiiiiiial li on un seul s, aussi liieii 'liyllnslomes, jne exception l il l'a inêiiK!, , fort loin des roptèrcs ; ses iix dos autres ixer à la face ms les Clini- s, et comme d'abord mise ins son tïenni il a vU'' in';m''- l'c retirô des ion do Liniii' listinct (|u'uM me ordre, me î.'rossenr; z ne supporte oul)le fissure siti! inunaiiii; escund qu'un irali; do leur it deux forts icuo est bien ;is lo premier [-huit d(!nts : et plus petite 5 su|)érioures ontro elles de eures et cinq l'I.MI. t . IH^ • i '; I! î < 1 -! ■ 1 t n m: I. VMI'.IIIOI I' MKHIKION^I.K ' / Il -, V FAMILLE DES VESPEIVriLIONlDÉS. On no trouve ces Animaux (juo d.'Mis les parlics cliaudos 211 (II) rAni('ii(iU(î inéridionalo; deux des e; (|ue on elle-même une disposition pariiculièro suivant les espèces. En f,'én('ral les Aespisitilions se reconnaissent à leur ipieue [iresipu- toujours longue et bor- dée, jusiju'au bout, par la membrane, ainsi (pi'à leur système dentaire. La plupart des animaux <|uo uous réunissons dans cette grande division ont doux paires d'incisives supéneures écartées sur le milieu, inégales, et dont l'interne est souvent bilobée; ils ont trois paires d'incisives inférieures, subégales, serrées et trilobées à la couroinie; leurs canines sont plus ou moins f(U'tes,et leurs molaires varient de dix-huit à vingt-(piatre; mais il y a toujours ti'ois paires d'arrière-molaires, d'apparence épiiK use, et une paire dt! molaires car- nassières à chaciue mâchoire. Le nombre des fausses molaires ou leur forme sont seuls incon- staids, et leurs variations constituent dos particularités doid on peut lirer de très-bons carac- tères pour l'établissement des groupes secondaires; il y a deux, une du (piel(|ucfois point du lout de ces fausses molaires à la mâclioire su|iérieure, et à l'inférieure on en compte éga- lement une ou doux paires, suivant les espèces. Les Vespertilions sont des Animaux voraces (pu ont besoin d'une nourriture abondante, vivent iirincipalement d'insectes et s'engourdissent dès que la températures baisse. Kuhl rap- porte ([u'il a vu avaler do suite treize Hannetons à res|ièco connue sous le nom de \octule, et soixante-dix mouches comnmnes scmt à [leino un repas suffisant pour la Pipistrelle, cpii est pouriant d(! moitié jjUis |)elile. Aussi est-il diflicile de conserver ces Animaux en captivité ; on réussit ce|)ondant queliiuefois à les entretenir en leur domuuit des Insectes et mieux encore de la viande. A l'état libre , ils |irennent les Insectes an vol ou à la course, car ils marciient ircs-liien et très-vite à l'aide de leurs (juatre pattes, et ils mungeut aussi des larves et de petits I '-. 212 OnDHK DES ClIEIHOPTlinKS. îi- 5 h i niollus(iuos. La plupart vivent eu société, se cachaut le jour dans des réduits obscurs, tels (|ue des creux d'arlires, des trous de murs, des dessous de tuiles, des j^n'iiiers, des coniiiles de i;raiuls édiliees , des cheminées où l'on ne fait pas de feu, des excavations de rochers des fïaleries de carrières almudonuées ou même eu exploitatinu, et des souterrains ou des cavernes. On ne les trouve pas toujours au niêiue lieu, et leurs retraites d'hiver ne sont pas les mêmes (|ue celles oii ils passent les journées et les heures les plus obscures delà nuit pen- dant la belle saison. (Juehiues-unes restent isolées ou réunies |)ar petites compagnies; d'autres, au eoidraire, se rassembiciil |)ar centaines on même jiar milliers, et nous en avons trouvé ainsi des (piaiitités extraordinaires dans l'une des églises de Paris, dans la grande tour d"\igues- Morte, dite tour de Constance, et dans la grotte de la Madeleine, (jui est située à peu de distance de Montpellier. Leurs cris aigus, (|uoi(|ue faibles, ou l'odeur musipiée de leurs excréments ne tardent pas à faire découvrir les Chauve-Souris, et, si on les n\ipiiète trof) longtemps, on les voit bientôt prendre leur vol, même en plein j(Hir, et tourner eu l'air sans ])roudrc d'abord uni! direc- tion bien déterminée. Celles (pie j'ai vues dans la grotte de la Maileleine formaient au fond de la caverne, au delà de lu grande mare (|ni en rend l'exploration à la fois diflicile et dan- gereuse, une sorte de tapisseries de fourrure, tant elles étaient serrées les unes contre les autres, et il me fut [(ossibb^ d'en prendre en un instant plus s fossiles qu'on y a ren- contrées apjiarliennent, d'ailleurs, à des espèces actuelles. Jo suis loin de nier cependant (jue Icm's espèces aient été contemporaines des grands Ani- maux perdus dont les restes sont enfouis dans ('cs couches anli'diluviennes; je fais s/ulement reiu.n- quer (pie nous manepions de faits pr(''cis sur la (laie de leur enfouissement. V une é|i(i(pie bien anteVieure à celle du creu- sement ei remjilissage des cavernes, il existait d(''jà dos Chéiroptères du g(,'m'(! des N espertilions. M. Lartet en a découvert plusieurs uiAcboires et divers ossements dans les dépôts à Mastodontes et à lliiinoci'ros de Sansan, dans le (iers, et j'ai même publié'. dan> un nuire ouvrage, |,i description de plusieurs de ces oss(}mpnts dont \> ( ; H A V V K - S 1 H.' IH S F 0 S S I L K (Iniis les iiliUrin-cîi tic Montuifirlri». Pllts ilnnl il FAMILLE DKS VESPKnTlL10MI)l^:S. 213 (lois la coniiuunicalioii à ce savant pali'ontoioffiste. ^\. Herinami tloMoyorfiii a si(j:iialé d'autres (lui sont (l'un torraiii, éy;aloniont inioiùrie , do Wciseiiaii , près Mayoni'c. Knlin, nous avons (l('.jà dil (|Uo l'on en coniunssail diiiis un(.' l'onnatioii [dus anci('nno encore : (\. Cuvier et Itlaiii- ville ont donnt", dans leur ouvnijfe tk Pali'ontolo.nie , la (ifj;uro et les caractères anatomiiiues d'une i)orlion d'un ^(luelettc de Chauve-Souris (jui a !.''[(; trouvé dans la pi(.'rre à plâtre de Mont- martre , [)rès Paris. On en voit, comme le retrace la li^ture ci-contre, la niAclioire infi'rieurn il la plupart des dents , (piehpies vertèhres, les deux clavicules, les deux bras et les deux avanl-hras pres(|ue entiers. Celte espèce éteinte a rec^u le nom de Vcspcrli/io pariniensis. Ses (lents le ra|iproclient de notre Sérotino; mais sa taille était moindre (pie celle de cette espèce. Les Vesperlilions sont a(Huellemenl représentés à la surface du glolie par de nombreuses esjièces, (|ui ont louriii à Dauhenton, à K. (ieoffroy-Sainl-llilaire, à F. Cuvier, à M. Tennninck, à M. (iray, au piince Cli. IJijnaparto et à d'autres naturalistes le sujet de travaux intéressants. \ous les classerons d'ajirès la considération de leur syslènio lenlaire. Les couleurs de ces Animaux sont en j^'énéral sombres, et la jibipart d'entre eiLX sont noirâtres, bruns ou ^Tis. On n'en cite (ju'un petit nombre (lui échappent à celle uniformité. Le Vespertiliou kirivoula , des Iles de la Sonde, est remaniuable par la disposition verf^etée des couleurs de ses ailes. f. Cvvlains VcspcrUliuiis se dmintjiwnt clos (tiilrca pitrcv qiia leur queue est moins longue tjue lu membrane inlerfeinorale. licach (Ml connaissait une esjM'ce ((u'il a nommée OEli.o dk Civii-r. (O/îllo Cncieri). Klle a, d'après lui, une seule paire d'incisives et (juatre de molaires à la iiiAehoire sup('rieure, el , à l'inférieure , deux paires d'incisives et six do molaires ; Leadi ignorait la provenance de l'exemplaire (|u'il a décrit. lue autre esjjèce un |)cu différente par son système dentaire, mais à (|ueue éfjralement plus courte (pio la membrane inlerfémorale, est le Vi:sim:iitilio\ Ai.Ecro {VespcrUlio (ilecto , Kydoux el P. Gerv.) , (|ue nous avons décrit dans la partie zoolo,u;i(pie du voya^^e de la Favo- rite, d'après un exemplaire rap|iorté de Manille par M. Fortuné Kydoux; elle n'a (pi'une paire d'incisives supérieures, et ses molaires sont au nombre de cimi à cha(|ue niAchoire. Ine Iroisièiiie est connue à Java; c'est I'Emballo.m m: monticoli: {lùnballonura nwnlirola de Kuhl), de la taille de notre Pipistrelle. ]:iùnballunura afra (Peters) est de la c('ite mo/.amlmpie. Nous rapprocherons des ()l':ilos et des Emballonures le Mijsladna Inbereulnla (Cray) (lui vit à la Nouvelle-Zélande. Sa (|ueue (,'st moins bnigue (pie la membrane et elle se termine à la face supérieure de cell(.'-ci en forme de tubercule. La tèle rappelle celle des Molosses; le pela.w est doux, gris brun, un peu plus clair en dessous (ju'eii dessus; le cor|)s a O.OI,") et I enveri,'ure 0,25. AL Lesson est le premier auteur (pii ait parlé de la |)résence d'une espèce de Chauve-Souris vivant à la N'ouvelle-Zélande. D'autres Verspeitilions à (jueiie courte se rencontrent dans rAinéii(iue nu-ridiiniale : lels sont les Proboseidea de Spix, et les Centromjcteris (Fischer), «lue l'on donne aussi comme des wnres à part dans (piehiues ouvrap:es; les Vesperlilio naso et calcarala du prince de Vi'U-Wied en font jiarlie. IL Lu assez jj;rand nombre de \esperlilions joignent au caractère d'avoir la queue de Inuffueur ordinaire et coiujirise dans la membrane interfénwrale celui de ne posséder i\\\ui(e seule paire d'ineisires^ supérieures, tandis ^m tous les autres en ont deux. On leur a conserv(' le nom de N YCTJCÉES {Nijclicejus ou iXi/cliccus), emprunté à llalinesipie, naturaliste (jui a iiilroduil dans la science tant de mots nouveaux (pie h.'s comidlaleurs eux-mêmes oui souvent u'rlige la lecture de ses ouvrages (pioiipi'ils renferment des découvertes inttVessantes. Mais cclt(> réunion des Nyctic(''OS en un seul et uK^'ine gronp(! est plus commode ipie réelle- ment naturelle, car les \esperlilions à une seule paire d'incisives supérieures diff('Tent entre cu\, comme les ^..s|,,.|!i!i,,ij^, à ,|,.|ix paires iil ôtro f(iiisi(l(''n''o commi; fitiirnissant aussi un 1)011 (■ara('l('n'; pII(! conduit aux divisions suivantes ; A. La petite fausse molaire supérieure est gemmi forme et cachée dans l'angle formé par la canine et la molaire carnassière, de telle sorte qu'elle est invisible par le côté extérieur de la série dentaire ou seulement peu visible. Lo Vespkiitilion baiibastkllk {Vcspertilio barbaslellus) , que Daubcntou a fait le pivniior connaître, appartient à cette première sous-division. C'est une espèce de petite tailli>, ayant 0,2!) d'enversuro; son pelafifo est l)ruu foncé; sa face est vcrruqueuse , et ses oreilles sont «grandes, aussi larges que iousues, et réunies entre elles au-dessus du front. QueUiuofois la fausse molaire supérieure tomt)e , et lo nombre des dents est ainsi réduit à Irenle-denv. (".elle espèce est devenue pour quehjues auteurs le typ(^ d'un senn; à part, sous les noms de Sgnolus ou liarbastellus. IjCs Itarliastelles vivent en Pmplaire, trouvé aux îles (liniaries par MM. Wehb et Hertlielot. Le Vksi'KIiïilion noctiji.r {Vcspertilio noctula), dont la né l'a décou\ert en Sardaigne, et je l'ai r(>f'u de Corse et de Nîmes par les soins de MM. Re(iuien et Crespon. Le Vkspkrtilion nocturnf, {Vesperlilio noctevagans, Lecomlo), (pii est, au contraire, un peu plus fort que la Pipistrelle, est une es|)èce du même s'ius-genre propre à r.\in('ii(|no septentrionale. B. La petite fausse molaire supérieure est plus ou moins aiguë cl placée sur le même ronti (jue les autres dents, au lieu d'être êi l'angle interne de la ranima et de lu carnassière. l'ne Chauve- Souris de France nous a présenti; ce caractère, mais nous ignorons encore ((Uei est li-C)i.(iiiE, grnml. nnt ll^^T^ m- Vhsi'tiiTiiiiiN rit: I.ksixib, V il'' Kiviml. M. Temminck donne, on effet, la môme formule den- taire an Vi:siM:irrii.u)\ discoloiik {Vespertilio discolor, Kuld), qui est une dos espèces liropres à l'Europe. On en sup- pos(! l'existonco en France, mais l'Autriclio est le pays oii on l'a observé lo plus souvent. Do Blainvilio a signalé comme ayant aussi le même modo do dentition une espèce recueillie aux Etals- Luis par lo courageux compagnon do Pérou, fou M. Lo- sueur; il l'appelle Vi-spKUTii.to.N nv. Lesiikm! {Vespertilio Le- stwiirii). 3. VcsporUlions pntirrns de tre/tte-six dents, dont viiir/t-deu.t molaires (^ de chaqtie côté), par suite de la présenee île deux patres de petites molaires supérieurement et de trois paires inférienrentent. A . Espaces connues sous le nom d'O H E I L L A H D , Le Vi:spERTiLio\ onEiLi.Ann do Daulmnton (Ves- pcrlilio atrritus) a les dents ainsi coid'orméos. C'est une* r.hauve-Souris de i)otito taille, ayant 0,30 d'iMiverguro, à poils gris ou dessus , gris cendré on dessous , assez l<>iigs, et qui est surtout remaniuablo i)ar les grandes 'iimonsions do ses oreilles et par les grands oreillons spa- iliformos qu'on voit dans leur cornet. L'Oreillard est do plusieurs parties de l'Europe : on le trouve m France, fiiissi bien dans le nord que dans le centre ou dans lo miili, mais il est rare partout; il aimo les jardins, les L'i'.x peu habités, et parait , et parait vivre isolé. J.a grandeur de I'*' TAItTI!' V K < l' i: u 1 1 L 1 iinciii inii. griinJ. imt. 28 218 onnnr, des ciiKinoi'ïfcRKS. ù SOS oreilles o;i n fait fniro un Lioiirn îk pnrl (Pi.f.coi'IS, K. (iooffrny), auquel on a rinclinio- fois associé (l'autres Vcsperlilions ayant aussi los oreilles très-grandes. li ;; i"* f ' :l|i ii^Hi "W VKnPEiiTrLiorc ORiiii.LinD, iji de grand. On en a distinguo, mais peut-être à tort, une espèce européenne sous le nom (VOreillard bré i'iinanv . Le VEsPKnTiMON (iUANnr.-onKiLi. k {Vespcrlilio macrotis et megalolis) , qui est de l'Aniéri(|ue sf'|)leiitrionale, parait, au contrairo, t'onstituoi- une autre espèce. Il a été décrit par Italinosqno et [lar M. Locomto. Il en est plus sûrement ainsi du Vksprrtilion kluyotk {Vcspcrtilio eurijolis, Natteror), qui est de l'Amérique méridionale. C'est aussi une Chauve-Souris à grandes oreilles, et, sous ce rapport, il a encore de l'analogie avec le Ves|icrtilion voili". B. Eupùcc ti/pc du (jc/iro FL 1111-; de F. Cuvier. Il existe également trente-six dents chez la petite espèce de la Guyane à oreilles courtes, arrondies et très-ouvertes , à oreillon hasliforme et à face verruqueuse et presque difforme , e. On le trouve dans une grande partie de l'Europe et même en Algérie, il vit par troupes nombreuses, se retirant pemlant le joiu' dans les endroits sombres ut, en général, sous les combles des grands liAliments. Son vol est rapide, Ses excréments, que l'on trouve amonci'lés dans les lieux oii d se cache, ont, c:imnie n II fiucliinc- m d'Oreilloril , qui est tli' Il u étL' (lûci'it Us, Naltprer) , lies, et, sous nies courtes , r]ue iliffornio, !•; iioiiiiiBLi; ? chaque côlc') s fort et l'u!) fjraiido piU'tic 'udaiit le jour 5, Sou vol est , ont, cDuimc FAMILIJ-: DKS VKSPKm'IlJOMDKS roux (lo Iti plupart îles autres Chéiroptères, uuo odeur tnus(iuée. Il a 0,15 d'ouver^nire. Sou pelade est brun cendré; son museau est assez all(iiij;é et ses oreilles en forme d(( cornet oui leur oreillon en lame pointue. SI9 I.H«>K n i.iNr> „ ,x \f.s,.Kiiiii,„N „i ui,,r,.r lus M I lu MM lits ,i '''l?;!^'''!' '""'■'""■"''';; ''■^^'■"'■'"^'" ''«"""^'^ •'« "eute-six dents, mais d'une moindre l-iille, s observent en Kurope. Quatre ont été trouvés en France, ce sont • Ke VKs..K.rm.,oN OK «ksothn {Vcspcrti/ia Jlcsc/Ucinii , Leisler) , dont les oreilles an- IM'oclient pour la -randeur de celles do TOreillard. ' Le VKsiMcnTiLio.N dk Nattkiikh (\osi>frl!/io Nolh'rcri, Kuh\} Jv/V'T"n'o"'' "''■'■''^'" {y^'m'rtilio >>,y,laciHus, lm\oi-),donl\o Vespertilion hu meval. de M. Bâillon ne diffère pas ; Kl lo Vi;sn,.:,iTn.io.N f:r,n\N(;iu; {Vvf^porlUio cmarqinalits A'.. Ceoffrov^ I) mitres sont .^^alement européens, mais n'o„i pas élé ^ ns dans notre pars. Nous citerons p pnrl.culKT le V KSPurnMON >.n,xo..Hu...; ( V.^^pcrlUh llmnophilus, 'l\.Mnminck) . .,ui n In snonde fausse molane supérieure plus petite (|ue la pren.ière. Il v.de très-tard, à rentrée V i îTFriTlI tOK iiMKr.p Il 1 1 F, Ii2 'le 220 oiiDiiK UEs ciiKinonriiKs. (le la nuit , l'I piinill riiiciiicnt Jiilli'urs iiuc sur les ( de la terre, rentrent, comme beaucoup de l{e|>tiles auslr.i- iiens, dans des genres propres à l'ancien continent. On n'y connidt aucun Phyllostomidé, mais il y a, commo nous l'avons déjà dit, deux ou trois Houssettes; la famille des liliiiio- loplies y est n^présenlée par le Nycto[ihile de (ieoffroy et jiar les Hhinolophes orangV' et mégaphylle; enlln il y a plusieurs Vespertilions. C'est parmi eux que i)araissenl se ranger les Vesperlilioindi's, nomuK'S par M. (iray ; ISocliiHna tnsiiiaiik'imi.s , Svulophilits llwildii . Stotuphilm jiumiliis. Scflaphilus firei/i et Srotophi/ns Morio. Il y a aussi un Nesperlilion a Im 11MM)I'.UI,(:, t/l. , puliliéc |iiii' h rAniéiiinic Pml, Ciivif'i'; lîiiiros (111 sur ins l)('iiii('()U|i t l'io il(''i'rili's ; »io collos (lui I ran^'ilaiislii II. 'rciniiiiiu'k )(tni' iju'il soi! i(''rii|ii('s (le la \(!.S|l(Mliiil>ll, '• un soin t'wl ili'Jà i|ii('li|U('s iicisivcs sii|m''- ! troiihiiiio il(< L'iit lo trronpi' '. L'Aint''rii|U(' 1 moins dans ion plus |M)ui' l'I à l'Ariiiiui'. poniMjn'il siijl ! Gli('in)|)l(''rr> a foni'iii ipii'l- <|n(î (i"('sp(''C('s ptilcs anslra- hylInsloMiiili', lo (les niiiiMi- les oranp'' cl ent SI! i'an;;('i' spwtiliuM a 1,1 FAMILLK DES Vi:SPI';nTILI()i\H)KS. 22r Nnuv('llr-Zt''lanil<'; c'csl lo Hti/ulftciiin hibomilalti de M. (iray , et nn anirc do i'ilo Norfolk ipii ost poil i5loi>;ées; par jour (|ueu(^ dépassant do moitié la memljrane iniorfémoralo; euliu par les soies roidos ([uo l'on voit sur leurs doif^ls de dorrioro. Ce sont dos Animaux iiidoux, h ailes étroites, mais aifîués, et dont les jambes courtes ont leur péroné presque aussi fort que le tibia, et très-aniué vn dehors; ils volent avec rapidité ol marcli(>nt |)lns facilomont (juc la |ilupart dos autres Ciliauve-Souris, Leur taillo est, en fiénéral, supérieure à celle de nos petites espèces de Vosportilions; elle é^'alo ou mémo dé- passe, dans la plupart dos espèces, celle du Murin et do la Noctulo; leur ré^'imo est esson- liolleuiont insortivoro; ils ont des incisives dont la formule varie avec l'A^e, mais ijui sont lialiiluollemeiil au nondiro do d(!ux paires à la mAchoiro inférieure, et d'une seule à la supé- rieure; les iiremièros élan! simplement bilobées à la couromie, et les un(!S et les autres ! serrées entre h^s canines, (pii s(uit fortes; ils ont tantôt «luatro, tantôt cin(| paires t\c molaires supérieures, et présentent constamment cimi paires de dents analogues à la niAclioiro inférieure. Los divers(>s osiièces du genre des Molossi^s habitent les régions chaudes et tempérées; elles nmis fonrinssent le second exemples d'un goure à la fois commun aux deux conlhienls. Tous ceux ipie nous avons étudiés ,ius(|u'à présent, soit parmi les Chciro[)tères , soit parmi les Primates, étaient particuliers au nouveau continent ou, au contraire, à l'ancien, et (|Uoli|uos-uns mémos, parmi ceux (lui hal)itent ce dernier, exclusivement cantomiés on Afriiiue, dans l'Inde ou à Madagascar, comme c'est lo cas pour la plupart dos IMtliéciens et pour les Lénuu'iilés. l no seule espèce do Molosse a été constaté(! en Kuropo. C'est le Mulossus Cculoni, Ivpo du genre Diiiops de M. Savi. Aucune n'a été signalée en Australie. (. Ci'iifiins Moloiises n'ont (jiio qunlvc paires du dents inulaires supérieures. Le MoLossK \ coi.MKii d(( Tonnninck {Mulosstis torfjufitus) , i\yio M. Ilorsliold a décrit sous lo nom généri(iue de Cliciromèle , est de ce nondu'e; c'(;st lo Molosse pêdiiiinnc do M. Tcmminck. C'est aussi la plus grande espèce comiue; sa longueur totale est de O,!."), et son envergure 0,65. On lo trouve à Hnniéo, et, assnro- l-nn, dans lo royaume do Siam. Le doigt externe de ses |iiods de derrière est enlièromont séparé dos autres, tiliro et pres([ue aussi opposable que lo pouce ijcs Qua- drumanes ; le corjis n'a que quelques [loils. Lo Moi.ossE DK l)Ai:nK\roN {Molossus Dauben- tuiiii) , dont nous avons jiarlé [ilus liant sous lo nom de ltiil-i:u/(inl , a été découvert au Sénégal par Adan- --011 ; il osl moins fort (|ui.' le précé'dcnl ; il a lo ooips t'HU couveil do puds bruns. "'"" "' '"'""■•' '' "' 222 OIIDIIK DKS CIIKinoi'TfcUKS. lif Moi,o»sr. Moi'S {M0I0S.WS mo/)s ), décru cnnimo (ispùco (lu Konro Ihjsopca par F. Cuvier, o»t «lo SiinnUni. oii il il ('II- Irouvt' pur Di.ii-il et Duvaut'el ; rVst pcut-^lro le nu'^uic i|uo lt> M, dilatatus do (picliiucs uiUt'ui!*. Im Mor.ossK oiiHsoN (Mulossus umi/iiis , H\H\) luiliiic, (lu roiUiiiJi'c, rAim'iii|iu) niéiidlDiiidi', ainsi ipio los Hf, rufiis (K. (li'dfl'nn) , rcivj; (Tcniniinck) , cl obscuriis (K. (ii'of- frov). Co dernier (lété riipporlé ili> Cuhaelth» la Martini(|ne. ainsi ipie du CDntineul Sud-Américain, par oxein|»lo, de la (invane. I.e Molosse vélocn va jusipi'à Iluenos-Ayres. I.o Molosse roux est do Sainl-Jean-de-Cura(;ao. 2. I.VS iiittrcs isinriii du nicnw (jenro ont cinq paires de molaires aux deux mâchoires. On ne connaît liien parmi celles de l'Amériiino «pie lo Molossk nasioiI': {MoIussus nasutus, Siiix, ou Syclinoiims branilivimn, K. (iooffroy) , (pie l'on trouve au Hrésil, dans la ll«'pul)li(nio arwc-ntino ot au Chili; il parait s'étomlro au nord jus(iu'à la Nouvelle-Orléans. Ce Molosso a les lèvres plissées, le tour du ne/, denticnlé, les or«>illes amples, non réunies au- dessus du front, et lo pelage do couleur ln'uu noir eu dessus et cendré en dessous; sou euver- gure est de 0,2i). '.e Moi.ossK nu Ckstoni {Mohssus Ccutoiii) , (pie M. Savi a décrit s(uis l(> nom ^éné- ri(pie de /Ji/iopn, s'observe en Italie; il a d'abord été déi,ouverl à l'ise; il existe aussi en Efivpto et dans l'Algérie. iti o 1 0 *!•( «ni'i, nriiiil nul MoLu.'.>i m. CEsto"«i, griinil . nul I)i?iis 01 MoiossE ut (,«sro>i, il ilo enind Cotte curieuse esp(''ee deCliauve-Soiiris es! sans ,ioiile l'Animal (pio Rafiiiesipie avait ai)pelé Tadarida twiiiotis . et aussi le Uolastie lUippel de la Monographie de M. Temminck. Le MoiossK PLISSÉ (Molossus plicaltis) , nommé encore Ayctiiwmits hciif/aleut^in , esl de couleur do suie, avec le dessous du corps plus pùhi; ses lèvres sont plissées; sou'envei- gure est do 0,33. 11 vit au Uongale. Le MoLOSSi' KGYPTiti.N {Molossus ivgiiptiacus) , découvert par E. (leoffroy, est do la taille de la Sérotino ; ses oreilles 110 sont pas réunies sur la ligne in(''(liaiie. Li' Moi.ossK DU Pour- Louis {Molossus acctabiihitniti) , d(Vrit par E. (^-offroy et Temminck , et d('jà signah' dans les manuscrits de Coinmerson , vit à rile-(le-Ki'anc(' et pent-iMic à Madagascar; c'est une espèce assez pelile et dont l'envergure n'a i;-. ' 0,28. La glande qu'il porte sous le cou est considé- rable, eu égard à la taille de l'Animal et lui a valu son nom la- lin; son pelag(! esl brun noir, f. 1)1 l'uUl-l.l KiMir'. i.ii n n — — ^fc.!:;,i:Sçî||^| i ( ilo çriind ORDRE uEs INSECTIVORES .hi/mnf.r mammifdrcs pourvus de quafre extrémités o/u/u/m/ées, propres à la loromotion ordinaire ou modifiées pour fuir, n ayant pas les pouees opposables: mode de développement anahujue à celui des Chei- roptères et des Primates; iutelliyencc très-peu développée; réf/ime plus ou moins insectivore; dents souvent aifpws ou garnies de tuber- rules aigus, en général moins faciles à diviser en trois sortes que ii'lles des familles précédentes, mais toujours différentes de celles des liongeurs, dont la plupart des Insectivores se rapprochent sous d autres rapports. Les plus connus de ces Animaux' sont les llùi-is- son.s, /t'-v Musaraignes et les Taupes. V Africpie et l'Asie méridionale en nourrissent tpd constituent des genres différents. L'orilro des Insorlivores ivpond, à pou do diosiîs près, à ooliii dos IkHiœ do Linné, mais il liiiil on oloigiior son gonio Uidelpliis, dont lo modo do dovelopi)omenl est lout dilIV-rent. Oiioiipie l)eanconp d'anlros Mannnifères se nouiTissont d'Insoeles , on laisse en pro|)re A •vux dont nous allons parler lo nom iV Insectivores. Ils conslilnont un ^'roui)o intermédiaire aux ordres dos Chéiroptères ot des liongeurs, ayant avee eux dos alllnités inconlestables art des formes (pii distinguent entre eux les Rongeurs. Il n'est pas juscpi'à celle des Cerbilles et des Cerboises, ou Rongeurs disposés pour le saut c' .■ ^»ieds de derrière très- allongés, cpii ne se retrouve chez les Insectivores, oii elle nous est lournic par les Macroscé- lides et les Pétrodromes. Les espèces arboricoles sont représentées i)ar les llylomys, les Ttq»aias et les Ptilocerques, et les seconds de ces Animaux ont une si grande analogie extérieure avec les Écureuils, que les Malais les désignent par le même nom ; les genres terrestres du même ordre sont les Hérissons, les (iynnmres et plusieurs autres ; les Desnians sont la répétition des Ondatras, des Myopotames, etc., dans le même groupe; enfin, les Taupes, les Chrysochlorcs, etc., y tiennent la place de ces Rongeurs éminemment souterrains, auxipiels ou a même donné le nom de Rats-Taupes, pour rappeler la sindlilude qu'ils ont avec les Taupes dans leur genre de vie aussi bien que dans ra|)parence extérieure. Indépeudannnent de leurs grandes allinités avec les Rongeurs, les Insectivores en on( aussi avec les Marsupiaux, et principalement avec ceux ipii se nourrissent, comme en\, d'Insectes. Ces ressend)lances sont telles qu'à plusieurs reprises les naturalistes ont rognnié comme Insectivores placentaires des Animaux (juisont, au contraire, des Insectivores niai- siq)iaux, et réeipro(puimenl comme Marsu|)iaux des Insectivores placentaires. Toulefuis, certaines parlicidarilés du s(pu.'letle et la disposition des organes reproducteurs, ainsi (pie la forme sons hKpielle les jietits viennent an monde, établissent entre ces deux sortes d'Aiiiiiiaiiv une différence tranchée. Il est également remarcpiable cpie les Insectivores marsn|»iaiix ei les Insectivores monodelphes, tpie l'on peut confondre les uns avec les autres, ne se ren- contrent point dans les mêmes pays. Ainsi, les Sarigues, habitent rAméri(pie mériilioiialc, où il n'existe aucune espèce de ce groupe, et il n'y a pas non plus d'Insectivores nioiio- delplies dans laNouvelle-IIollaude, qui est le pays des petits Dasyures, des petits Phalangers, du Myrmécobio et des autres Insectivores marsupiaux les plus semblables à nos Insecii- vores. Les Insectivores monod (lelphes pli Léiniii'idés parqin'lqiies-imesde leurs ospi'ces, principalement |iar lesTupaiaSiipiionf. coiiiine les Lénuu'idés , le cercle orbitaire entièrement osseux. pciT.elk'iil pas aient (l'aillciii's onsidérablc de 3 grand espace cette dil'féreiice ^ Clieiroptèrcs. et leui's vraies lie parlicularilé e MamniKtres 'taies. Certains irrit d'Insectes. l's les [nsecles, lés aux classes ils pas le caiiai nombre d'entre 1 la poursuivent ■ences considé- nsectivores, la scpi'à celle des derrière Irès- r les Macroscé- ; Uyloniys, les rande analojjie )in; les genres s ; les Desinans ipe ; enfin , les ■nt souterrains, ilude qu'ils ont !ure. L'iivores en ont ,, comme eux, tes ont reganié ;eclivorcs mar- res. Toutefois, rs, ainsi (iiic la rtes d'Animaux marsupiaux et 'cs, no se ren- :ie méridionale, clivores mono- lits Plialangors, à nos Insecli- nte encore aux (|uioiit. coninii.' FVMILLK l)i:S KlilNACIDKS. 225 Les genres dont nous aurons à parler dans ce chapitre se ;.;ronpenl autour de notre lli'i'issdn, de nos Musarai^-iiies ou de nus iaii|ies, (pii sont les seids Inseclivdres répaiiiliis en KiM'dpe; ils sont propres à l'AIrlipic, à l'Asie ou à ses iles méridionales, ainsi (pi'au .lapon et à l'Aniéricpie septentrionale. On les distingue aisi-menl les uns des antres par leurs caractères extérieurs , aux(piels se loi?:nent de très-bonnes parlicularités empruntées au nonduv et à la disposition des dents. Toutefois, il est dillieile de donner potu' ces derniers des lornudes aussi précises (pie celles (pi'on établit pour les autres ordres, et les auteurs sont loin d'être d'accord sur leur lépartilion en incisives, can'mes el molaires; c'est pounpioi nous nous attacherons de |)ré- iV'rence au nondire el à la forme de ces organes. On n'a pas non jdus établi d'muî manière précise les changements (pie l'âge apporte dans le nombre et dans la dispositi(m de ces dents. Les Insectivores paraissent être, sous ce rapport, dans une condilion tout à lait particulière; mais ce (pic l'on a dit au sujet de plusieurs d'entre eux doit être revu avec soin. Leurs organes des sens présentent des vaiialions considérables, suivant (pi'ils sont appelés à vivre dans telli's ou telles conditions, el nous parlerons des |)arliciilaril(''s (pii les distingiieiil à [u-opos de la descripiion de cluupie genre. Il en t'A de même de leur système tégumenlaire dont les deux di.posilions extrêmes nous sont offertes par le Hérisson et par la Taupe. Indépendammeni des diverses espèces d'insectivores (pie l'on connaît dans la nature actuelle, on en a décrit plusieurs autres (pii n'existent plus anjourd'lmi el dont les restes fossiles ont seuls permis d'établir les caractères disliuctifs. On en cite surtout dans les ter- rains miocènes de l'Eiiroiie, Il y en a aussi dans les dépôts à Paléollierium. Lu fait re- nianpiable, c'est (pie, dans plusieurs endroits, les débris de ces Insectivores d'espèces éteintes sont associés à ceux de certains .Marsupiaux intermédiaires aux petites espèces (pii vivent maintenant dans l'Amériipie méridionale et dans l'Australie. Dans une autre partie de cet ouvrage, nous parlerons de ces Marsupiaux, fossiles en Europe, sous le nom de l'i'ntllu'iium. On peut diviser les Insectivores (|ui vivent actuellement sur le globe en (pialre familles, savoir : I" Les ERINACIDÉS, divisibles en (piatre tril)us, sous les noms de Tupaia, Ilérisso)i, (•jimniire et Taurec ; -1" Les MACIlOSCKLIhES, (pii conipreiiiieiil les Mucroscelidieiis et les Itliynchocydiis; ;l' Les SOIIK'TDES. partagés en .l/(/,s7()"/(y«('s, SoW'iunhmti's et Dcsmaas; 4" Les TALIMDES on les Clinisoclilotry, les Sailojts, les Coudiilurcs el les Taiijws. FAMILLE DES ÉIUNACÎDÉS Les Aniinuux que nous ivuiii.ssoiis dans cette laiuill(> sont les phis ^tos de tous les Insee- livdi'es et ceux dont l'apparence exli-rieuro s'(''loijj:nc le moins de eeile des autres ManimilV'res, Li'ur appareuei' jiviiérule rapiielle assez, iiicii celle des Carnassiers, et ils ont aussi plus ou iniiiiis (l'analogie avec ces derniers dans leur rêuiiiie, (pioique les Inseetes en l'oriueiil l't'lé- nirnt esseiiliel. l.i'iir dciilitiou est égidemonl moins anormale ([ue celle des Talpoides, l't , sous ce rap|iort encore, ils tiennent des Carnivores; ils ont aussi ih; ranaloirie avec les Léniu- ridcs; cepi'iiilanlon ne saurait les placer ailleurs (pie dans l'ordre des In.seclivores, La diversité des conditions d'exislence aux(pielles la nature les a deslinés rend compte des différences do ioniie ((ui les séparent les uns des aulres, ,.( >pii ont souvent lail nu'connaitre les caractères !'■'•' l'MtTir 20 220 OUDHK DKS 1\SK(;TI VOUKS. jilus in'iifiinds ipii (li)ivoiit les l'iiiiv assncici'. li"s Tiipnhis, ^\\n vivent sur les arhrcs, ont dos foniii's plus ^irai.'iciisos ; les Ililrifisoiis , (|iii S(; ticnucnl à terre, ont le eor|is plus ramassé et leuniueue est mdiiuentaire ; losTanrees >onl les représentants des Hérissons dans la l''uuiio de .MadaiJrascar ; enfui los Gyniuures, (lui sont les seuls Eriuacidés i)ropres aux îles de la Soude, se distinguent des autres Animaux de la mémo fauiille par leur (pieue longue et nue et par leurs ilents, [)lus nonilu'euses (jné celles des genres i)réi;éd(,'Uts. TlUlU DKS TUPAIAS iS=-' Los ïupaias [Tiipaia) ont los dents mieux disposées pour le régime inseelivoro (pie les Hérissons proiirenient dits; leurs allures sont plus semlilabli's à colles Kcurouils (|u"à colles do ces Animaux, et ils vivent constanimiMit sur los arbres. Ce sont , de tous les Insoi'tivores, ceux (jui s<' rapprochent le |)lus dos Léinuridés ])ar rensomlile de leurs caractères analomi- i|Uos. Ils difforoiit oncon; dos Hérissons par l'alisonce «le pi(piaats. GknkI'; Tl'PAI a [Tupala, naflles). Les espèces do ce genre vivent sur les arhros, ol leur pliysionomio extérieure est très-semblable à celle des Écureuils, ou do ([uebiuos autres Ani- iianx ayant les niènKs habitudes. Dans les grandes îles de rindo oii vivent piincipalemont les Tupaias, les habitants les confondent mémo avec les Écureuils et ils donnent aux uns et aux autres le même nom de Tupaias ou Toiipaïes. C'est ce mot Tiipain (pie llafiles a pris pour désigner le genre lui-mèino; Diard avait proposé de l'appeler Sorox-Glis, mot composé que Desmarest a clwuigé en Glisorc.r, et (pii veut dire Loir-Mitsarai/jno; F. Cuvior le nomme do son coté Claihbalc et M. Temminck J/i/lotjalo. Malgré leur ressemblance a[iparente avec les Kcurouils, les Tupaias [leuvent eu être dis- tingués très-aisément, ainsi (pie de tons les autres Mammifères; ils ont d'ailleurs un ivgimc fort différent. Leurs doigts, au nombre de cin(i à cbaipie pied, sont terminés par dos griffes; leurs |)onces ne sont oi)|iosal)les ni on avant ni (>n arrière, et cependant les Tuiiaias ont encore l)(>aucoii|i de ressemblance avec les petits Makis; leurs ..,-.>,. (lents indi(pient un n'gime insectivore , mais elles ont aussi (|uel(|ue chose de celles des Ani- maux frugivores, et l'on sait (pi'ils se nour- Ciiwi. ir i. rMs m: Ticir» i i nnir, i vrr x . -21 il" sniinl, rissent aussi l)ien de fruits (|ue d'Insectes. Les Tupaias ont eu tout trente-huit dents, dont neuf paires supérieures et dix inf(;rieures. Les premières consistent de ciiaipie c(^tl'• en : d(mx incisivo assez longues, grêles et écartées enlrci »*lies; une dent caniniforme implant(''e la première dans l'os maxillaire; (juatre fausses molaires, dont la (juatrième est forte et [murvue d'une grosse épine à sa base interne; enfin trois arrière-molaires ayant trois tubercules ('pineuv à leur couronne et un bourrolot externe. Inférieuremenl , il y a deux paires do dents antérieures (pii rappellent à peu prè's los premières detits des liniris par leur proclivité; puis une dent |ilii» ii'lircs , oiil (Ils )liis l'iiiUJissr ('l iiis la l-'uiiiio do i>s (!(,' la SoikIl', î et nue et [nii' (Mivorc iiue les '>iils (|irà celles 'S liisei'livdres, .'lères anatonil- ai'hres, et leur les autres Aiii- lirinci|iaieiiieiit luieiit aux uns ([ue Haflles a rox-Glis, mol j»o\ F, Ciiviei' nt eu être dis- 'urs uu réprime ;; leurs pouci's leoi'e beaueoup ents, dont neiiC : deux iiieisives pi'eiulèn' dans le d'une î;l'()s^e épineuv à leur aiiléi'ieures (jui une dent iili;^ 227 FAMILLK UEb KHI \ ACIDES. petite, une antre [dus forte et taiiinifonne, trois petites fausses molaires croissant de la prc- inicre à la troisième et trois vraies molaires dont la partie antérieunï est tricuspide. Le crâne des Tupaias est remaripialile [lar le cercle osseux comparable à celui des Lénuu'idés fpii entoure cluKiue orbite, et de plus sou os molaire est percé. Leur cerveau paraît assez dé- velop[)é. Le pela-edo ces Animaux est doux, assez fourni ; il a de l'analogie avec celui des Sciuridés el avec celui (le certaines Mangoustes; leur quouo longue est en [)anaclie comme celle de la plupart des Écureuils, On trouve ces Mammifères dans les parties boisées dos îles de la Sonde. ]| y en a aussi dans rind(^ continentale; mais ils y sont [dus rares. Ce sont les (dus élégants et iVs [dus gra- cieux de tous les Insectivores. On en distingue maintenant six espèces. Le Ti l'AiA FKiiiiLGiMU X {Titpnui fcrrufjiiwn, Haflles) ou le Pvcss de Fréd. Cuvier, est pres(pie eidièreinent de couleur ferrugineuse. Son museau est notablement allongé; son corps et sa ([ueue ont ensiMuble quarante centimètres environ, dont la (|ueue fait plus de la moitié, Il est communaux îles de Java, de Sumatra et de Hornéo. '^^■■^"S"T^^i-Î3^'->-^ \ ^-^sr-3î HT T ( !■ I ( A n II 11 1 II ( \ I r \ , '-• "i de t r il;il Le TiPAi A TANA {Tiipaid linin, Italtles) est brun ronssàlre. avec le dos [.iiiueté et une l'elitc lig- e oidiiiue jihis rousse sur clia(pieép.ude. On le trouve à Sumatra ainsi (|u"à Hornéo, Sa taille '>st un [len supérieure à celle du Tu|iaia ferru,i;jneux. L'' ïiPAi \ ni: .1 w A [Tiipaiii jarauica, Haflles) e,-t (riin gris brun, liijuelé, avec la ligne 'i''s e|iaules blancliàire; il est mi peu moindre ipn' le pnViMhMil. C'est le Ccvp ou JldiKtriiif/ ''<' V. Cuvier. On l'a observ.' ,|iins les trois îles oii vil aiisNJ le Tnpaia ferrugineux. .lav sl-à-(lii'f I, a Sumatra el à Hoiik il i i î s ; j , / il 228 Olinn DKS I.N'SKCTIVOIIKS. Li; TiiMiA M 111 IN {Ifi/lof/nic iiiiirinn do Tonuiiiiick el Schlogol) n'a encore étô oh-icrvr (lira lîmiii'o. il l' Il V Ml lll^, l,''l il" gr.ir.il. Lo TiM'AiA ni Pégol' {Tupfiia pcf/iuina) , qui paraît constituer une cinijuionio ospccc. ,i été décrit par M. Is. Geoffroy , d'après des individus rapportés du l'égou (empire des Uirniaiis) par M. 15élanf.'er. Ses formes ne difléront pas de celles du Tunr. et sa couleur lo ra|)proclie du Tupaia de Java; elle est cependant un peu jikis rousse et il u'.v a qu'une sim|)le ti\clie srisàlre au lieu d'une bande sur l'épaule. Comme ses con^^éiières des îles de la Sonde , cette espi'ce vit sur les arbres, principalement dans les bois ('liais et humides. Le Tri'AiA n'Ei.i.ioT ( Tnpald /;7//o/«, Waterli ) a le pelage fauve uniforme finenienl tiqueté. On l'a rapporté des environs de Aladras. (iUNUK IIYIiOMVS [Ifijhiiiii/s, Teinminck et Scblei,'el). C'est auprès des Tupaias qu'il faut [ilacer deux genres d'Insectivores dont la découverte est encore assez réc(.'nte. L'un, ou celui des I/i/lomijs, \\o comprend i|u'une es|ièce. L'Hylomvs e.ocnoNM-r {lli/loiin/s suillux, des mêmes naturalistes) , dont iJornéo est le pays. C'est un petit Tupaia qui diffère principalement des précédents par sa (pieue rndi- mentaire et presque nue. (iKNRK PTltiOCKHQl K {Plilocornis, Gray). L'nnire genre, qui appartient à In même (rihii que les Tupaias,. es! celui des Ptilocenpies ilont l'espèce égaiemenl uniipie n'ol encore connue que d'apri's un seul exemplaire ipie le nuisét.> de Londres a reçu de Sumatra. C'est le Prii.oei; n(}i i: ni-: \a)\\ [l'Hlorinriis Loivii , Gray). Il ressemble aux Tupaias, mais sa |iliysionomi(> rap|ielle en même temps celle des Marsupiaux australasiens du ir(>iire Pliascogale. Ses dents snni au nomlire di.' Irente-liuit et sa queue, ipii est longue, a son deiMiier tiers garni de poils disliipies, tandis iiu'elle est presipie nue dans les deux autres tiers. On en doit la di'ciunerle à M. Low, ijui le prit dans la maison du rajah de Sarawack. Le Plilocei'i|ue de l.,o\v a le cràue assez semhiaiile à celui des Tupaias, mais plus court, sans perforations palatines, el pourvu d'un cercle orbilaire un peu incomplet en arrière. La li.iinie (le ses (|en(> a lieaui-inip d'analiiî^K a\er ((■il(.' de- Tupaia^; h v en a ('galemenl iieiii 0 »'lo (ilHcrvi' l'ine espèce, a ! lies Birinansî ' rapprnclie du tiklie Krisùlre , cette espèce )rme fiiicnieiil Tnpiiias qu'il .'iite. L'un , nu l iJornéo esl le I (|ueuo rudi- ipai'li(Mit il la \l uni(pio u'e.-t u (le Sunialia. aux Tupaia-, ■;iens du .u'enre longue, a sou iix autres liei'<. awaek. lis plus edui't. (Ml ari'ii'n'. l-a 'galeuieui iM'ui 220 FAMILLE DES ÉlUNAClDÉS. paires supérieures et dix inférieures. De celles-ci, les doux [iremièros paires sont déclives, iiii'gales, rinlerno étant la plus petite: la seconde est suivie de (pialn^ |ietites dents intermé- diaires inéf,'ales, dont la second(i est nidins forte (luo sa eorrespiuidante ciiez les T upaias ; enfin les (piatre dernières de la série ressemblent à celles di.'s Animaux ([ue nous venons de noninier. Pti HKtMiyl l; l)K Lu l/:i lie fl-ùlil. TRIBU DIS HÉRISSONS La Iriliu des Hérissons se compose de (iueli|ues es|ièces propres ù l'Europe, à l'Asie ou à l'Afriijue, (|ui , toutes, ont le corps recouvert de |)i(|uaiits, les dents ù peu près semhlahles à celles (les Animaux omnivores, le crAne pourvu d'une arcade zy,i:omatiiiue et la ijueue rudi- nieiiliure. Il n'y en u, à proj)rement parler, ((u'un seul penre, même en comprenant les e-péces fossiles. Ce ^fenre est celui (jui a donné son nom à la trilui. (i i:N lUUIE IUSH0^^/w7■/(rtcc»s,Linné).llc()mpr('nd(lesAnilnauxàl]ueuetrès-c((urle,àpil'(l.^ lienladactyles, à poils en faraude partie transformés en épines, et dont les nmclioires sont armées de trente-six dents, savoir: supérieurement, trois jiaires d'incisives, dont les antérieures les plus lonjiues sont écart('es l'une de l'autre ; trois paires de dénis uniradicuh'es; une i:rosse dent carnassière et trois paires d'arrière molaires tuberculeuses, dont les deux \)ve- mières sont à peu -«rès carrées et surmontt'es de (juatro tuber- cules émouss('M's ; iiif(''iieni'emeiit , (juatre paires de dents uniradiculées dont la première* est la plus longue, une car- nassière et trois arrière -molaires dont les deux premières résultent de la réunion de deux lobes, l'uu et l'autre en forme IliVTs riE Umiisson 1, Les Hérissons sont des Animaux bien co iii'iix 1 ullivi's; il inins (pn babiteni indiflérenunent les bois ou if s si^ retirent penil.nil le jiiur au pied de-, aibic-. dans do creux de iinus ou 230 onitHK DIIS INSECTlVOnES. ■Mil ; II*! n1: sons (les t,is de [lii'iTc et ils y ivsiciit diiiis un ôlal de soiiiiiolenco jns(iu'aucoup d'autres es|ièces, ces Insectes sont un poison dos jilus violents, et dont les effets désastreux ne tardent pas à amener la mort. Les Cantliarides sont même dan.ucreuses si elles ont été jinscs en petite (|uantité. Les Hérissons des contrées oii l'iiiver est ri,L;oureu\ s'engourdissent à la manière de plusieurs autres espèces pendant lu mauvaise saison. (les Animaux ont de trois à sept petits à chaque portée. Kn naissant ils n'ont pas eiicore les piquants qui constituent l'un de leurs caractères p''néri(pie.-;. Ces piquants sont leur principale iléfense, et lorsi|u'ils se sont roulés en IkmiIc, ils en ont le corps hérissés de toutes paris, en (pii empêche les llenards, les Chiens et tous les autres Animaux (|u'ils ont pour ennemis de lus saisir. Ils restent ainsi tant ipic le dan^;er les menace, mais lorsqu'ils ont juf;é (|u'ils |ieu- vent se remettre en route, ils se hâtent de retourner ù leur retraite. Il y a plusieurs esiièces de ces Animaux; elles sont répandues en Kurope, en Asie el en Afrii|ue ; celle de nos jiays s'engourdit en liiver. C'est le IIkrisso.n kliioi'Ékn {h'riiKiccus curopanm) qui hahite une grande partie de l'Kurope. Il est lon^' de vingt centimètre-;; ses pii|nants, à peine longs de trois centimètres, sont d'un brun clair avec la I>ointe hlanchàtri! ; ses poils sont d'un gris sale et pres(pie tous assiv. rudes. Cet Animal est VEchntoa des Grecs, Mxi'vo;. Les anatomistes ont réuni de nombreux détails sur la conformation de ses dif- fé'rents organes. Ouoicpi'il ail été longtemps em|)loyé en ma- tière médicale, on n'en tire plus aujourd'liui aucun parti, (tn mange cependant sa chair dans (pielques endroits. Sa peau ser- vait autrefois de cardes à cause des |ii(|uants dont elle est gar- nie , et l'on [leul em[iloyer ces derniers en guise d'épingles ; comme ils n'ont |ias les incon- vénients des é))ingles métalliques, ils sont (pielipiefois prélén-s pour les préparations anato- mi(pies (|uo l'on veut placer dans l'alcool. Quelques personnes admettent rexistenc(> de deux esjtèces parmi les Hérissons de nos pays, mais rien ne justifie réellement cette distinction. Quoi qu'il en soit, le Hérisson ordinaire n'est pas luiiique espèce européenne de son genre. Il exist(^ dans les parties orientales de rKuiïqie (>t dans les irnivinces occidentales de l'Asie une ou deux espèces analogues ipii se dislingueid de la nôln> par des caractères assez cer- laliis. -Telle est, en |iarticulier, la suivante : lli':iiisso\ A LO.NGUi'S oiiKii.i.KS {Ivnuncms uitrilus , Pallas). Il habile les bords de la mer \oire. ainsi (]ue VËrinaccus concolor de M, Martin, dont les caraclères son! moins bien ei)nnii>. lit ni' > u s t . Il ij l' t: t \ . I 1 l'a 'ïriir.il ■; alors ils so (les racines; ix , et on los lis lus jardins Tissons, une ' nuni^.-'cr des nn riloininr s Ot lldllt ll'S daii.ii'crL'Uscs 'Si ijynurcnx lison. as (Mieoru les ur ininci[ial»' jiniis, c(! ([ni ncniis de lus I' nn'ils peu- leurs espèces (le nos pays de partie do centimctres, lions annto- nce (le deux istinclion. le son ^l'enrc. les (le l'Asie s assez, ccr- hords (h; la I moins hicii I' wiiM.i', i)|.;s Kiii\ \(;ii)i;:s. 2.31 l-r. n'-ion l.inialayenno et l'Inde onl aussi leurs esix-ces d(( l!('.rissons, ot les autours d(:'cri- ' ni comme distinctes celles dont les noms suivent : Enimcvus spninnous (IJemielt) , des monts Ilnnalayas; /;'. Groyi (l)eunett) , des nKMiies mouta-nes; lù-huwvns nndkviUrts (llodyson) , de Madras; Erumcnis cullaiis, Cray) , (également do l'Inde continentale. _i;Afri(|ue nourrit aussi des Animaux de ce ncnre. Ceux (|uo l'on trouve en É-vple ont .'lé îïen(.'ralenient rapport(:'S h. resp(',re wnmxw l-rinaccs auritus par Pallas. M. Lerehoullet a propi.sé d'appeler Erinacus ahjinis le Hérisson (pie l'on ronconlre dans .piohjues parties do I Aliène, et l'on en cite deu.x autres dans l'Afriiiuo australe sous les noms d'Erinacous fron- tdhfi (lîeimolt) et livlnucrus C((/H'iisis (A. Smilli). l-es caractLMVs de nss différentes espèces auraient besoin d'être revus comparativement, et .jus(prà ce (pie ce travail ait ,'.té fmt on pinit conserver (piehiues doutes au sujet de (piel.nies- uiies d'entre elles. Plusieurs terrains appartenant à la p.Tiode tertiaire renf(.rmont des débris indi.piant des espec(.s plus ou moins voisines des Hérissons d'à présent. M. de Itluinvillo n(mmie Ericaneiis mrcnœim, uw première op.'.ce (|ui est enfouie dans les (lép(Ms miocèn(>s de l'Auver-ne, et M. Aymard, /:nmm,s tunnin une se(Jonde pro|)re aux coucbes marneuses, à Paleotberium , i\(:> environs du Puy en \elay. Les cavernes et le diluvium ont fourni dans plusieurs localités d(>s frasments de màclioires et des os (pii ont été attribués au Hérisson (U'dinaire; (pichpies-uns onl des dimensions supé- rieures et Ils indKiuontuneraceou |ieut-èlre une espèce à part : on en a fait yjù-inaceus major. TIU1][J mis GYMNURES Dents plus nombreuses (pie celles des Hérissons; |)ela-e doux; (pieuo lonjjue et nue. Ln seul s'enre. Ckmuc C VMNL'HK {Gyinnura). La seule espèce (pii le constitue est pour ainsi dire un Hérisson à corps et surloul à tèle plus allon-és (pie dans ceux (pii viennent d'être diVrils, (.\ «M l'K ipf 11 VI II I I'.') ili' BMn.l ■ f 1 ■ '' |BH 1^ f^l^^D ' ■ 1 r ■ f ' ij i^^K^H 1 ': IHl m f ipB WÊk ' ^^^^^1 \ t \ 1 e^:,... i. Lj ^^H 232 onniu*: dks iNsKc/rivonKs. à poils flo\il)los ot pourvu d'uno (|uou(3 ù [icu [)r('S nu(3 et aussi lonLru(> (pic le Inuic. Ses (lents sont aussi [ilus nninlireus(>s; il y eu a eu tnut (piaranle-(piali'e, doiil trois puiics d'in- ci-'ives enei'oeliel et éeartt''es entre elles, une canine hiradieuhV, tmis paiiTs de petites fausses molaires écorlées et i|ualro de vraies molaires àlauu\dioire supérieure, et, uif(''rieuremen», trois inii>ives, une eanine, (piatre [letites fausses molaires et trois vraies molaires do (•lia(ine e(Mt!'. C'est le GymM-HK dk H.vffM'S {(hjinniini llufllrsii) (pie sir Haflles a le premier il(Vril , maison le plaeant à tort parmi les Mverriens sous le nom do Viverm gijmnurn. MM. Viyors et llorsiield, en Ani^lcterre, et M. I^esson, en France, ont reconnu à peu prè-s en m.Miie temps la iR'cessittî d'en l'aire uu fjenre à |iart et ils lui ont donni' lo nom do (lymnure, «lue de lilain- ville rem{)lacc par celui iVlichiiiosorox, pour lui laisser sa valeur spt:'ci(i(pie (pi'il uvuit précé- demment. li'Animal dont nous parlons s'appellerait alors Echinosorvjc (/ijiniuinis. Le (iymmire est encore peu comui. Toutefois, on peut assurer (pie ce n'(>st ni un \ iverien. comme on l'avait dit d'abord, ni un Marsupial, comme on l'a pensé depuis; ses affinités lu ramènent au|)rès des Hérissons. Il est j-M'isAtrc et son corps est recouvert de poils soyeux dont la disposition et la couleur rappellent le pelasse do la Sari;.nie ordinaire ; sou museau est surtout plus allon,!,^' (pie celui des Hérissons ou des Tendracs, et ses avant-molaires ainsi (pie ses incisives sont plus ('"cartées. Sa taille est à peu près égale à celle des Hérissons, mais il a les formes plus élancées et il doit être plus afiile. Son corps a (),3."); et sa (pieiie (>,:50. On ne l'a encore observé (pi'à Sumatra. TRIBU DKS ÏAMIECS ft Le nom latin d'iilcli-n, (pie plusieurs auteurs écrivent Cciilcins, a été appli(pié comme fjént'-iipK! ù des Animaux de Ma(la.i:ascar, (pii ont une assez grande analogie avec les Héri- sons et les (lymnuix's, mais (pii en diffèrent surtout jiarce ipie leur crâne mampie d'arcade zygomati(pie. Ces Animaux ont le corps plus ou moins é|tineux; leur (pie\ie est courte ou mille. Ce sont aussi d'assez petits Animaux, (pii se nourissenl d'Insectes et (pii vivent à terre. Hiiffon en parle sous les noms de Tanrec et de Tcndrac , mais ce (pi'il en dit est un peu obscur, et ce n'est (praiirès les travaux récents de MM. de Hlainville et Js. Geoffroy, (pie l'eu a recomiu la nécessité de diviser ces Insectivores en deux genres comme nous allons le l'aiic. ('■isMUC TKM)n\C {lù-iculus, Js. (leoffroy). Comprend des Aniimuix encore très-sem- blables aux Hérissons par la forme de leur corps ainsi (pie par la nature de leurs pi(piants, e!, comme eux, pouvant se rouler eu boule. Ce sont les prétondus Hérissons de même esjiece (pic les iK'itres signalés à Ma- (lag.ist:ar par Buffon, sous le nom de Sorn. C'est, en effet, ainsi (lu'on appelle les Tendracs dans ce jiays ; ils ont le cri\neà peu près de même forme que celui des Hérissons véritables, mais sans arcade zygoma- ti(|ue, et leurs (lei\ts diffèrent de celles de ces Animaux: ils en ont trente-six, savoir : d(^n\ paires d'incisives à cluniue niàclmire , une paire de canii.es médiocres et six paires de mo- laires. On n'en connaît bien qu'une espèce, le Ti:NDn \r. i;imsi:i \ (lù'ivttliis spinosus) , (lui est Cn\NF CT riiNrs nv. Tkmihvi;, tir.n.i!. i;;i;. I(! CcnU'HfS KpillilHIIH (i (;. Cuvier, et Vliiiiiihi.-i nifjrvsrcii-s de M. Is. deoffroy. iW-A w\< ut U< tronc. Ses s luiircs d'iii- iclitcs fausses .ircmt'iit, trois cliiunio côlé. •(Miiicr iliVu'il, . MM. Vi(,'ois i nii-'ino tcmiis (]a(> (li> Itlaiii- il uvuit prôi'i!'- s. i un Vivcrii'ii. L'S ilffilUtl'S lu lioils soyiMix m imiscini est molaires ainsi ;'S Hérissons, ; cl sa (lUeiic liiiliH' comme vee les lléris- iiqiie (rariaile (>sl courte ou vivent à terre, lit est un |ien [froy, ([lie l'on allons le l'aire, l'ore très-sein- s |ii(|uanls, el, me espèce i|ne , savoir : iloiix paires de ino- wsiis) , (lui est rov, V.'i-A nue FAMILLK I)i:s KHINACini^lS. 2.13 sorte .le irérissou .l'un tiers moin.hv que le ii.Ure , très-épinoux et dont les épines ou ni„uanls ont ..ur portion apparente noire ave.; la |.ointe Mancho ou roussàtre ,lans le plus 'rrand nonii ro. Cette espèce vit à Madagascar el ne se rencontre point ailleurs. ^fs=^--'^ "i ^^^?'i .iie^/îe/ 3«iies Telfniri, l)'apr.'«s M. TcMfair, les habitants de Madagascar l'appellent /Mf««. Ce- pendant M. Mai (in ne donne à son genre Hchinops (jue trente-deux dents. <:i:mu.; T.V\ni':(;s ^Cmlcles, llliger). Les ïanrocs véritables, .pi'on nomme en latin (.'■»Mes on Cenfcnes, manquent entièrement de .|ueuc, mais ils ont le corps plus long que les Hérissons; leur t(Me est plus effilée, et leurs piquants, moins roides, sont entremêh^s do poils soveux; l.'urtête osseuse s'allonge comme celle des Sarigues ou des Potoroos de la cali-gorie des Marsupiaux, et leurs dents ont aussi quelque analogie avec celles de ces Animaux. On li'nr en compte en tout ipiarante , snvoir : CiuNK i:i iii:\rs ni Ti^ntc, gmiici. iint. trois paires d'incisives en haut et en bas, une paire de canines supérieure d un-" inférieure ^i MX panes di, molaires à cha.pie mAchoire; les canines sont fortes; les inférieures viennent , m ' > ^BS^^^Ê il il fi ii 234 OTIDIIK nr.S IVSRr.TIVOUKS. se logpi' dans une rxcuvation do l'os incisif, (|i)i l'ait tnnilicr la idiii'o oxlcnio dos iiicisivos on s'L'Iuri-nssant ; les proinièros iiiolairos sont assez éloif^iiées îles canines, Lo Tanhec soyeux {Centcles selusus) , (pie Linné appelait Krinacous ecniidatits , est l'espèce la nii(!ii\ connue. Il ne dépasse guère 0,30 de longnenr. Son pelaw, peut en faire uno petite famille à part, ayant pour type le genre des Macroscélidos. L'une des liihiis do cette famille comprend les Mncroscclhlcs et les Pdlrodnwics ; l'autre consiste dans un seul genre nouvellement découvert par M. Pélors, qui l'a iioniiiK! niiipichoci/on. Il est di'crit dans l'ouvrage que ce savant voyageur vient de publier sur les Mammifères (pii vivent en Mozambique. TRIBU DES 3LVCR0SCÉLÏDIENS GUMUC MACHOSCÉLIDE {Macrom^Udrs, A. Smilli). On nomme ainsi un groupe d'In- •ctiMires duni la fninio r.ippi lie »i'ii,il,i(.iafid celle des Gerlinises. ou mienv encore celle de- 330 oiiiHir, i)i:s nsiicTivoiiiis. 1 I :'f 11 Mi h; i •' j ' ^^r"T^ I j " M i • ' •1 rapiu'llc colli! (Ins plus polilos espèces de la famille éleiiile des AnoplDlliériinns. (les Maminiféres no sont pas oxclusivemenl insectivores ; ils maiijiciil aussi des subslaiu es vé^'élales. Leur sipielelle présente plusieurs dispositions caracténsti(pies; ils vivent uniipie- nieut eu .Vfriijue, el l'on en coi\naît plusiejrs espèces. Les lieux rocailleux et arides seul cen\ iiu ils habitent de [irérérence. Co sont de petits Aul.naux iiiolïensifs , ipi'il est liès-aisé d'apprivoiser. La t'acililé avec laipieile on les nourrit, la gentillesse de leurs allures el leur peti'-' inille les rendent iidéressants , et l'on a plusieurs fois amené vivants, eu France, des individus appartenant à l'espèce dr ce j^cnre ipn vit dans la pi'ovince d'Orau. Celle-ci est le M Ac.iiosc.i':i.i m- ni-: llo/i:r {Miivrosn-l'ulc-i lloivll , Duvernov) ou Hiil a tmin/ir des Fran(;ais établis en Al),'érie. Son pela^jc est doux, fauve en dessus, avec la baM' brune et blancliâln^ eu ilessous. La troinpi' a douze millimètres, le corjis, sans les pieds de derrière, douze centimèlres. et la ipieue dix environ. Onand l'Aniiual se tieid debout, il a à peu i)rès 10 centimèlres. Le Aiacroscélide de llozel, dont le nom spéciti(pie rappelle celui du savant au(iucl on doil les premières notions exactes sur la .géologie de l'Algérie, a été plus souvent éUidiés (|u'au- eune autre espèce; du mî'iw. ^'eure. Sou cerveau est lisse comme celui des autres Insectivores. Son sipielette |)réseute plusieurs particularités curieuses, principalement dans la forme du crAne et dans l'aplatissiMuent du sternum. Il a été décrit avec soin par M. Duvernoy, liaiis son excellent Mémoire sur cet Animal, el par M. de lilainville, dans son Osb'Uf/rnjiliii: (hioiipic ces Insectivores n'aient été mentionnés ipie ré'cemmeiil dans U^s ouvraf,'es des mammaloRistes, on les connaît cependant dejiuis assez loii}j;leiiips. Le premier autem' «pii ail parlé des Macroscélides est l'etiver, naturaliste anglais du dernier siècle, ipii avait formé une des [dus belles collections connues de son temps; il les nommait Sorcjc aranciis maxiihiis capcnsis , ce qui oxprime assez bien leurs affinités avec les Insectivores de la famille des Soricidés. M. le Oocleur Andrew Smilli s'élant procuré des Animaux aiialoj^uiis |pendanl son séjour dans l'Afrique australe, en n étuiiié les caractères avec jilus de soin, et, en 182!), il en ii fait un genrf nouveau sou> le nom de Macrosçélid" '\n" bui- Ir- naturaliste^ oui jtcreiité, r\Mfi,Lr': m; s m\ciu)S(;kliih:;s. mt Plus réponinu'iil, il on n ptihlin •|iii son côl.'. [.nipos.') ,1.. los iippel.'i- Jllmuiii!/.i. M\|. |s. (ioollV.vv cl |,,ss.mi s'en sont imssi nctiipés var» In ni^ino épijtjue. ■ . autre en Mozani- l)i(|ue; c'est celle (ju'il appelle MacrosceVuUs i'tw. tr l'irtii i>>: M u:Nosti.(ii>hs lusn s, ijnmii, iwi fii.scus. Su taille et SOS nio'urs sout les niêuies (pie dans relies dont il vient d'èln! (piestion. I.e (ilC.MU' PÉTnODHOMK (Pclni(/roiiiiis, l»eters) se rap|)roclie sensihlement du i.ré- ciMleut par sa l'orme f;én('rale, |iar son nez allo;i^('' en trompe, par ses ^raixles oreilles et par le ^'land (|i''\elopp(^ni<'nl de ncs mendires posli'rieurs , dinil les métatarsiens sont disposés iiimme (hux de-^ \niiii(iu\ (iiie iiiiu> \eiiiih> de citer. Il .( le luéii le iidimiie (le i lents et la Mt il i SI ,; I il !!fc .A I ^ ii Jt.rr., CEinBAt; tx paitb posiéhiei bf. de PÉtnciinoME, grnml. nnt. ORDRE DES INSECTIVORES. iiiônio formule , mais ses pieds de der- rière n'ont que quatre doigts uu lieu de cinq mémo au squelette. L'unique espèce est le Pkthoduome TKTRADACTytE {Pclrodromiis Ivlra- dactylus , Palors) do Tète, en Mozam- bique. Cet Animal a les mœurs des Macroscélides, mais il les surpasse en grandeur. RHYNCHOCYOIVS C; u Ml K R H Y N C H 0 G Y 0 N ( lUnjnchocyon , Peters ) . Ce genre , le seul (jue l'on connaisse dans la présente tribu, «"éloigne bien plus des Macroscélides, (pie celui des Pétrodromes. Il n'a (lue quatre doigts aux membres antérieurs, aussi bien (lu'à ceux dis derrière; ses yeux sont gros, ses oreilles do grandeur moyenne, et ses dents au nombre de trente-six, dont '.' incisives, -L canines et -f- molaires do cliaque côté. Le cr<\ne mamiuc des foramina pahlim que l'on observe chez les Macroscélides. ClIANE ET UENFS II 1 It II > M: Il 0 C t II N , gl'llllll. iml. L'espèce a rnçn le nom de Rhynchocyon ni; Ci:iim'; {Uhiinchocyon Ccrnci, Potors). Elle est brun ferrugineux avec du noir aux oreilles et à l'occiput, (il quelques tacites rouv- FAMILLE DES SORICIDÉS. 239 Bhïschocïon 1)1 Ckrsé, ijl de grand. M. Petors a donné, dans la partie zoologiquo .le son Voyage â la côte mozamhlque, une \mmv .losniption de ce curieux Animal dont aucun naturaliste n'avait pari.'- avant lui et il 1 a représenté dans tous ses détails. Les figures que nous en do.uions ici, soit pour l'Animal entier, soit pour le crAue et les dents, lui sont empruntées. Le lUiynchocvon est gros comme II' Hérisson, mais Uesl Wen plus élancé; ses poils sont flexibles et son museau se prolonge en une trompe mobile. Voici comment ses dents sont disposées : l'os incisif man.,ue de dents; le maxillaire en a huit, dont la première, rapprochée de la région inoisive est petite et comme nciculaire; la seconde est, an contraire, caniniforme. Les dents inférieures sont au nombre . • dix d.M-ha(iuo côté. M. Peters y voit trois iucisives, une canine et sept molaires, comme chez les Macroscehdes. La première de celles-ci est plus caniniforme chez le Hhvnchocvon, '■t <'ll<' a deux racines ; les trois incisives ont leur couronne bilobée. FAMILLE DES SORICIDÉS Eli.! comprend des Insectivores ayant l'apparence exttû-ieure des Rats, mais dont le museau est en trompe pointue ou aplatie et dont les .lents sont serrées et inégales, les extérieures plus fortes étant séparées des plus reculées par d'autre dents plus petites. Le nombre de ces dents varie suivant les genres et les sous-genres. Les Soricidés peuvent être partagés en trois tribus qiin nous indiquerons par leurs noms vulgaires de Musaraignes, .l-^ Soldnodonles et de ik'smans. TRIBU DES MUSARAIGNES Nous réunirons, sous une seule .lénomiiiation généri.iue, toutes les espèces de cette tribu ' nnt nous avons à parler. C'est à ces Animaux .pie l'on donne communément le nom do Mmaraignos. Ce sont les Soridim des auteurs mod.u'iies. MiNRE MUSAHAIGNE {Sorex., Linn.'). Les Musaraignes sont des Insectivores avant d peu près les formes de la Souris, mais à queue moins longue on général .pie dans cette espèce .le fiongeur, à ti^to plus ef(il.'.e, à inus.«au pointu, à .ireilles plus courtes et arron- • les, et dont le système .lentaire et les principaux caract.h-es intéri.^urs sont notablement ' iilercnts. Leurs espèces sont réfian.lues sur une grande parti.! .le la surface .!u glolie: il y en « l'iusi.'urs en Europe; d'autres vivent en Afrique, quelques-unes on Asie ou dans les îles do I H m m 4 t 1 î I 4 ■cl" 240 ORDRE DKS INSECTIVORES. riiide; l'on on connaît aussi dans l'Ainéi'iquo scpteiUrioiialo. Certaines d'entre elles sont plus grosses que la Souris, telle est en particulier celle qu'on nomme Musaraigne à queue de Rat; d'autres sont au contraire plus petites que les moindres espèces rie Rongeurs, moindres, par exemple, que le Mulot nain ou quelques autres analogues. C'est donc i)armi les Musa- raignes que prennent place les plus petits de tous les Mammifères connus. i .1 Ifl i '$h il: > MrsiimiiNF. MDSETiE (Sorex araneux), 'Fti- (Scre.T fndiem), l/'i <]<• criim'. Les Animaux do ce groupe vivent principalement d'Insectes et leur dentition permet de les distinguer aisément de tous les autres Mammifères. Ils ont en avant une jtaire de fortes inci- sives supérieures et inférieures; les premières de ces dents sont arquées et renforcées à leur base postérieure par nn t.don comprimé simulant une forte dtmtelure; les autres ou celles de la paire inférieure ont leur couronne plus longue que leur racine et en lame de couteau obtus, (juehiuefois dentelé sur son trancbant. En arrière de la grande paire d'incisives supérieures sont trois, quatre ou même cinq |)etites dents gemmiformes qui, étant placées do chaque côté entre cette incisive et les véritables molaires et offrant une forme assez anormale , sont désignées par le nom de dents intermédiaires; derrière elles , à la môme mAclioire, sont quatre paires de vraies molaires assez compliquées à leur couronne et dont la dernière est étroite transversalement ; la grande incisive inférieure est suivie de cluKiue côté par doux petites dents intermédiaires et après celles-ci on voit trois vraies molaires décroissantes. Suivant le nombre de leurs (lents intermédiaires supi'rie'U'os , les Musaraignes ont au total vingt-huit, trente ou trente-ileux dents. On établit parmi elles des distinctions génériques ou plutôt sous-généri Musaraigne con- nue; Su laille approche de c(>lle du Hat ordinaire. La plus connueest la MtsARAiGNK a (^ueik nr. Il a r (5orw ///.voswms, Pallas), dont il faut rapprocher toutes celles nommées par les auteurs plus modernes : S. nvcllanorvm , iiidiais, ca/wnsis, rœndcscoiis , gigaidois, indiais, Sonncrnli et serpentai'iits. D'après M. do liliiinville, elles ne constitueraient même (pi'une seule espèce, et le Sorcx 7inirinm de Linné n'en (iiff('rerail pas non plus. Ce qui est (.Miain, c'est (pie l'on trouve dans plusieurs parties do l'Inde continentale, diins les îles de l'airhipcl indien cl dans d'autres localités, telles que i iic Prourhnn et plusieurs autres encore, dis Musaraignes ayant la dentition des Pach.Muus iiinsi(]uo leurs autres caractères i)rincipaux. Toutes sont de couleur gris cendré, et elles no .MiSABAïusE i)t Pebbottet, frnni!. nat. ■Hrsniur.NK iiF. MunuAsciii, Kriuul. n:il. ■'' l in I tl il ; r -^■1; ;i ?! -il M ISA BAI ONE A QOEIE UE II AT, gnnd, lllll. W4 ORDRE DES INSECTIVORES. paruissoiU différer entre elles que pur leur plus ou moins grande taille. Il y on a qui ont jusciu'à quinze centimètres de longueur, sans comprendre la queue; c'est à celles-là que M. Is. Geoffroy a donné le nom do Sorcjc gigankus. F. Cuvier parle des J^Iusaraigncs à queue do Rat sous le nom de Monljoumu. Sonnerat , Les- clionault et d'autres voyageurs en ont rap[)orté des exemplaires. Dans beaucoup de localités elles passent pour malfaisantes, et leUr odeur mus- quée (tE ''lICliPDX »1 , l/i .!.■ FAMILLE DES S0RICIDÉ8. 247 (IHNUK LROTIUQUE {Urolrichun, Toinniiiick). Il roposo sur un petit Animal oyaut uiio trninpu assez alloiiKÔo et iiiot)ile; la (|uouu pros(iuo aussi longue que le corps et velue; les pieds peiitailaclyies, les antérieurs étant sensil)leni(Mit ocinfi)rnies comme ceux lii's Musaraignes. Le nombre des dents est di! trente-six, et la prennén; paire supérieure est on pyramide trian- gulaire comme celle des Solcnodontcs et des Desmans. liiiiiKiciiE TupoïriE, i!/:} (lo (rrnniî. C'est rinoTnicHii rALPoïuK {Urotricliiis talpoïdes, Tenininick) qui a été découvert nu Japon il y a ijuehiues années. Son corps a 85 millimètres et su (jueue 45 ; ses poils sont soyeux, de couleur roux cannelle, avec la base grise. La figure que nous en donnons diffère notablement de celle qu'en a publiée M. Temminck. Cependant elle a. été) faite d'après l'exemplaire, dénouuué par et; savant naturaliste, que possède le Muséum de Paris. iM il', TRIBU MES DESMANS Elle compreml des Soricidés dont les membres sont appropriés à la vie aquatiijuo, et dont lii (jneue, plus ou moins comprimée, constitue une espèce (1(« rame. Ces Animaux ont le crûne pourvu li'une arcade zygomatique ; leurs molaires intermé- iliiiires sont plus nombreuses ({ue celles des Musa- raignes, et ils ont la première paire des incisives supérieures forte et tricuspide. Quoiqu'on puisse l'ii faire deux gein-es , nous en parlerons sous le seul nom généri(|ue de Desmans. Cenue DESMAN {Mygale, G. Cuvier). Dans l''s deux espèces qui composent ce genre, le tronc est médiocrement allongé, elles poils (jui le cou- vrent, ainsi que la tète, sont iuisauls et léètèremenl Den Di UESdAS MO^*;-. I)kf.s PmiM'.K, l'i (le grsl litiiy; di- ti'ci/.c ou c|mit(>rz(î ccntinKHrcs. ilopiiis le boni lit' la ti'()in|ii; jiis(|u'à roriuiiii} de la • |U('UO. Soii poil est hruii fmivo et liiisnnt, un peu lavi' de si'is ( ii des- sous; SCS (Ulules Honl lorti's, ot sa i|ucuo , (pu n'est pns coiuprimôo dans toutf! sa lonu'iii'Ui', a ipiatorzo (■('iilimc(i-cs ; elle est écaillcusa. Le Dcsinan dos Pyrônws n'|)niuj IIIK! odcui' tivs-pi'oiioiicn," de iiiiisf. M. lira^ruicr assuiii ipio cet \iiiiiial se iioiiiTJl (•sscMilicllfmi-nl do Truites. Le DllHMAN MOSCOVITK {MlJ- f//ih: iiioscurilicn) , dont Palhis a fait riiistoiro sous lo nom de Sorrx wosriifiliis , (!st encore plus odorant ipio celui dos Pyréni'es. Il e^t imssi de |ilus gi'ande dimension, et sa ((uouo est plus fortement compriméo dans Iniite sa lonjiuour. Le corps a vin-t-deiix centimètre^ et la iiueue dix-neuf (Miviron (l'est elle (pji répand, au moy(«n do glandes, snrloiit iiomlireiises an|Mès de sa hase, l'odenr pi-opi'o u ces Ain-maux. Celte odeur se conserve trôs-liien sur les exemplaires pivparés ; aussi la (|neuo dos IJosmans est-elle, A cause do cela, l'objet d'un petit commerce. un vt''iii (lu MuN.'-'.ini. h'A 250 onniiK i)i;s inskctivomes. I.c for|iH et In iClo ont dfs |H)ils ilo deux surtos, Icsuiis en l)nnrro, les iiiitii's sovciis, liiisjiiils et (|iii rcfouvronl les iircinicrs; la coiiliMir, <|iii est ffi'iii'iiilciiicnl liniiic iinx lunliis .Mi|M'Ti('un's, ilcvicnl iii'pMitrc en di-ssous. L'nilciir iln ces Do.smaiis est .si forte (jifclle se coin- inuiiiiiiio imx Poissons (|ui mmi^'oiil leur cluiir. Ksi'fcc.Ks rnssii.KS. ^ On coiiiKiil encore, mnis à l'état fossilo seulement, pln^ieuis espèces d'Insectivores ayant In deiililion des Desinans nu une dentition peu différente. Il v en a dans les terrains ossifères du département du (!ers et en Auver^cne, leur desciiplion n ôté donnée dans les ouvrages do Paléontologie, snu.s les noms do Myyale, l'h'niiistircv et Mijsarachnc. On cite aussi dus débris de Musarnij^nes soinbluliles dans les mômes (lép(Ms, FAMILLE DIS TALPIDÉS 'il On rappr()clie de la Tanpe et l'on réunit dans la mAmo faniillo cerluins [nsectivores fouis- seurs ipn ont avec elh; une anido^'io pins apparente que réelle, leur système dmlaiie élan! (rès-diversiforme. (le sont les 'l'alpidés on TaliHiiiles (pi'il serait certainement plus con\('nali|e dr diviser en plusieurs familles. Nous nous bornerons h les diviser en tribus .sous les imms de Chrijsochlorcs, SoihpvK. C.ondyluvcs et Ttiupes, empruntés à leurs miors. Lo nomliro plus î,'i*iiiid ijos vruios nmlairus ( :;-) qm dm les «utros ^ft•nros s'expli«iii(;mil si l'ciii mlnit'tl.nt ijno l'os dents, d'ailleurs siniplos, tandis qne wlles lies autres Insectivores sont h doux collines , ne sont i|ue le dédoutdenient do ces ilernicrcs, n|dhi.)ii .|uo leur examen avait ih'jh siiAw5rée à M. de niainvillc Dans ce eus, les (luotre vraies molaires (|ui sont aidérieures clie/ les (:hr}sochlores ré|)ondraienl ù la pénnlliémo et à rant.'pénultiènio des autres Talpoides ou dos Desnians qui rosleruieni dédoublées, par suite du défaut di' roalesienrc d leurs deux nioiliés com[iosante»; la dernière no serait fllo-niômo i|u'une puitiede sa correspondante clie/. le, aulies genres. tUUfn CiiiiKocHLonE, i/j (le griiml. i-es Chrysochlorcs sont des Animaux essentiellomenl fouisseurs, cpii passent presciue enliè- lenient leur existence sous Icrre, remuant le sol avec autant ou plus de facilité' que les Taujies de l'.os pays. Leur s(|uelelto montre |)lusicurs |iarticulurités en rapport avec ces habitudes. \insi leur crAne est pour ainsi dire en coin , ayant sa partie occipitale ample, ses os zygonia- liques plus forts (pie ceux d'aucune autre espèce du même ordre, sa partie antérieure tri's- solido ot dépassant les premières incisives; enlin sa inAclioire inférieure courte, avec l'iipopliyse antîulaire considérable et la partie coronoide ne dépassant pas la hauteur do l"arliculation. Le développement de la caisse du lynqian et de l'oreille interne doit faire admettre une grande délicatesse dans l'ouïo do ces Insectivores; leurs vertèbres manipient des ossincations , eu forme de sé'samoïdes , que l'on voit chez les ïau[)es, au bord articulaire des cori)S des mêmes os sur les dernières dorsales et aux lombaires ; l'omoplate est [.lus liU'KO que celle do la Taupe et la terminaison acromiale d(( son épine s'avance au delà de l'nisertion de la clavicule. Celle-ci, au lieu de ressembler, comme dans les Taujjes, au corps d'une vertèbre de Poisson , est grêle (>t allongée connue chez le Hérisson. L'humérus n'est pas moins siugniier ipie C(>lui de la 'l'aupe, mais il a une toute aude apparence; c'est une 'orle de croissant irré'iiulier, cli.nl uii" ('xlr-'unté -^cr-'i! fuiniée jmv la lèie Kiqiéiieun' ri l'autre l'M i?' Stku n 1 .m iiK Ciiiii soi: Il 1.(111: 2/1 ilf gr.ind. : .l.:i i .11 i"- 252 onnuK ni:s inskctivorks. par une ('iKn'inc tul)('rosil('' (t'|pi- troclih'M!) (le la iiartic infcriciirc; colle -ci est pciTÛd crmi trnii , (•ninnio dans licauidiip d'aiitics cspi'L'os. La tuhéiosilé infûriouic externe du niùnie os ou ré|ii- condvlc est bien moindre (jue rinterni*; le radins el le culntns diffèrent moins (jne rimmérus de ceux de la Taupe , mais la i)alte offre la sinf,'alière partioilarité de porter un os pisiforme lieaucoup plus développé que c.'lui dos au- tres Mammifères et remontant le lonj; de l'avant-hras jusqu'à rim- mérus , avec la saillie interne duipiel il est même en connexion. C'est une disposition tonl à fait spéciale aux Clirysoclilores el (pii piîut servir à apimviM' l'opinion i\u(' le pisiforme , (pu est plus ou moins rndimen- lairo chez les autres Animaux, est un os de i'avanl-hras et non une parli(^ du carpe, comme on le dit ordinairement. Le bassin mampie de svmpliyse pubienne. Celle ilisposilion est commune aux Chrysochiores et à pinsieurs genres do Talpoïdes; elle était commandée par le volnme considéra'blo el bien supérieur à celni du d^'lroit pelvien, (pie les petits ont di'Jà lorsipi'ils viennent au monde, Les Chrysochiores étaient nonmiéiis Taupofi donk'H et Taiiiws roit/jcfi dWinérhjuc ou iV Asie par les naturalistes du deriner siècle; on ignorait alors (prelles sont exclusivement africaines. Cuvier, au lieii de les assoi'ier ,yénéri(pienieiit aux Taupes, conune l'avaient fait Brisson et Linné, les a réunies pend.mt (pu'Npie temps aux Alusar«ij;ncs, mais il eu a fait plus lard un genre distinct ipu; tous les Maturalist(>s ont adoptés. Il y a plusieurs espèces de Chrysochiores ; leur taille est à peu près la même (pie .•elle de la Taupe, mais leur corps est moins loufr, et chez toutes le pelap' a des rellels métalljipies iris(-s .pii le rend très-sin-ulier en même temps .pie irès-él.'-ant. Les caractères (lui séparent ces cs(iices les unes des autres no sont pas toujours très-évidents. L'esp.Ve la plus répandue dans les collections est la Ciinvsociii.onK nonih- {Chrw- cliloris mtron) ou la Taupe dom> de Jinffon el des naturalistes de la m(''me (■po.pu,, (lu'on a aussi appehV Chnj.suchhris capeiisis; elle habite . en effet, les parties australes de l'Afri(|ne. M. Smith en dislin-ue les C/in/suvh/oris vilUmi et lioltciiluta; M. O'Cilby le Cltri/sorh/oris ddiiuivenain, et AL Peters le C/irijtiOcIduris ubliitiiru.slris. MllMllir ANn'lllIlll IIK (llIllYKU.III.OH" , i'/l lie gnind. Il" ri: lie pr. Il', fil .i.-su» cl ill ili'5?uii> du C mu siii iii.tiiiis luii 1 ^iiiiisTiii:. mviiiil. i.iit. aA^hJiBi Celte dernière es|)èce est de la ciMo mozambi(iue ; les trois autres sont, comnii' r.^pcLe commune, jiroprcs aux parties sud du iiiêim! coiitiucnt. '' , if FAMII.M'; I)i:s TALI'IDKS. 25.1 TlinUT DES SCALOPES Animaux taltiiformos joif,'iiimt à la plii|uiit dus caractères extcrieurs du la Taupe une dcn- litioii ipii ra|>pollc , dans son cnscniblo, celle des Hoi'lcidés, et, e:i [larticulior, celles des Desmans. In seul fienre : (llîMlK SGAF^OPE {Scalops, (1. Cuvier). A|)paren('e extérieure fort senililable à celle de la Taupe, queue un peu moindre, nue, dentition assez différente, telle est, comme on vient do le voir, la déliniliou nbréfjféo du genre hcalopo. C'est donc imncipaleinent sur la disposition do son système dentaire que nous devons insister. On lui compte eu tout trente-six dents , savoir : dix [laires supérieures et huit inférieures; colles-là consistent en une |)renrlère paire de dents, encore en pyramide triangulaire, comme chez les Soleno- dontcs, les Desmans et les Chrysochiores ; deux petites presque aciculaires , (juatre un peu] plus fortes criiissanl en vo- lum(> , et trois grosses paires (le molaires hipar- lies; inférieuremont, il y a en avant deux paires d'incisiv.'s proclives, dont ''"""' "' ^''■"""'' «™'- '""■ la première est moins forte que la seconde, trois dents genimiformes et trois véritahles molaires hiparties, comme celles de la plupart des autres Animaux de cet ordre et même plus largos (lu'elles no le sont hahiluellement. I.e Sr.Ai.oi'K DU Canada {Scalups caiiadcnsùs) , a\t]M}\6 aussi Tuiipe de Virginie, et même Musaraigne aquallque par (juelques auteurs , est l'espèce type de ce genre. C'est un Utsis UE ScAtoi'E, 3/1 do griind. )inni(; 1 1 .-.jicie .1 i; > \ \i ( . i/t lie KiM 254 Oni)l{E DES INSECTIVORES. 1^^ 11- 'i/. l'\ Animal Imin condré, à poils vclouli's, iiul ost di; lit gmndcnr cl do la fnrmo des Tau[»os. Ses lialiiUidcs sont aiis.si i(!s nu'incs (juo rajlfs de ces Animaux. Son séjour lo jikis constant csl aii|.rès des ruisseaux et dans les endroits aqualiiincs. Il n'est pas démontré qu'il faille en dislin;,nier le Scahps pcnsylvanicus, qui a été décrit par Ilarian comme formant une espèce à riart. TIUHU DES CONDYLURES La dentition des Condvlures est éfïiilement établie sur* un modèle iliffércnt de celui de In Tanjie et (jui ne ressemble pas davantaj^e à ce (pie nous venons d'observer chez les Scainpos et chez les (Ihrysochlores. dette tribu ne renferme aussi ipi'un seul f;enre. Genhk CONDVLl'HE {Coudijlnm , lllip'rl. Ii n"a lui-même iprune seule espèce, et. d'après (piehpies auteurs, deux ou trois au plus, ipii sont, comme les Scalopcs, des Animaux iwu'ticuliers à rAméri(pie septentrionale. Les Insectivores du Kenre Condv- „ lure ont assez bien l'apiiarence des -^^i^ Iv^^ n z^-. i Taupes, mais leur train de devant est encore plus f,Tos , proporlionnelle- meut à celui de derrière; leur ipunie est plus longue et plus velue; leurs pattes de dmant ne sont pas aus-i élargies, et leur boutoir est terminé lloiTOiii lit CoNUYiiiit, 'i/l du grnnd. par des appendices membraneux ou petites lanières (pii entourent les narines et simulent une sorte (l'étoile. Leur nom de (londviun! signifie ([ueue noueuse; il tient à l'idée inexacte (pi'un s'était d'abord faiti? (i(f la foiiiie de cet organe d'après un exemplaire mal préparé. Les Con- dvlures nunKpient d'oreille externe, connue les Scalopcs, les Cbrysochlores, les Taupes (.'t les Desmans ; leur crâne est ass(.'z allongé. Leur systi'nie dentaire |irésenlc une (lis(iiisition assez particulière; les dents, au nombre de (piiU'anle-(|uatre , sont ainsi réparties: à la iiKichoirc supérieure, une première paire eu |)inces ou cul- triforinc; une seconde petite et aciculaire ; une troisième caniniforine; une autre bien i)lns petite, mais à peu près semblable; (mis (piatre paires CiiANn UE CoNuvLiiic, (.'r.iml , n.it. IIENIS IIE (loNIlïI.l'IlK, 'iji de griiul. biradiculées à couronne pointue (la (piatrième de celle-ci est bien plus forte (pie les autres) . et eidiu trois [laires de vraies molaires; toutes ces dents sont écartées entre elles; il en est de mèm(! des inférieures, (|ui .sont ainsi distribuées de cha(iuo côté : deux premières paires d'incisives en palettes et proclivos; une troisième fort petite; une dent caniniforme à deux racines; (piatre dents interm('diaires biradicul(''(^s à couronne cuspid(îe, et trois arrière-molaires V(''ritables. Lo cràiu! des Condylures est (ilus allongé et moins robuste ([ue celui d(>s autres Talpoïdes; l(>urs trois premières paires de (hiuls supérieures sont implant('es dans l'incisif, Le Co\nvi.i;iiK ètoiiJ: [Condylimi aidata) , qui est \i\ Sorcx crintalii.t de Linn(' ou la Taiijw à museau rloi/i' de plusieurs auteurs, est long, en totalité, de douze ou treize centi- mètres, dont six ou sept IHIIU' Il ilUi'Ue, Sm| ■p! pour 1.1 ipii'Ue !M |> ■t di>u\. lomnie celui (|(- la Taupe, mn s Taiipns. Ses LIS CDllslailt osl qu'il fiiill(. 011 it UllO OSpOCO il de celui (le la 7. les Scaiofies le es|i('H'o , o( , , (les Auiniaux L simulent une inexacte ([u'un are. Los Cou- Taupes et les ipiisjllou assez à la niiicliDJi'e le griiitil, e les autres ) , illes ; il eu est MuiiTes paires ifoinie à deux 'i'i(''i'e-ni(ilaiii's Inl (l(>s anlii'-- is rineisif. lie IJiiiii' lia Il li'ei/.e ceiili- 1 T.mpe, uiai- PAM1LLI-: DKS TALPFDÉS. moins fourni ; il est ('gaiement Élals-U nis; il a les mêmes mœurs (pio les Seal un noir vi-louti". Cet Animal lial.ite di ipes on (|uc les Taupe: 255 nis une grande partie i U%"i^ fm\\!t*i<[ninv^-;^- Ri-.inil, On en a distingue, comme espèce, leCoNDYi.rnK a lo.Vcuk ol'ihk U'omMurn »,gicamlala, Desmarest), .p,i est . u noilv, J.Ts., , eg.dement aux États-Unis ; mais ces espèces u ont pas .'.t(5 adoptées, et il on st ile nicme du CoiulyUmi prasinaln do Ilarris. "- W. (Jray se sert du mot Aslroimjctcs pour désigner généri(iuemont les GondWures. TlUliU DES TAUPES \olre Taupe, si répandue dans pres.,ue toute PKurope, est le Ivpe de celle trihu et elle <.I.MtK fALPK ^lalpa, Lmne). L'Animal de nos contrées .,ui a servi à l'élal.lis.enKnt ;:.;;;;';:: t' ^"^ -;•'-"''.''"■' •<- p- -neuv , ..Jn. ,..,. les dé.ai!; .,.;:; M ..,(,. n. Son corps lucn om d'avoir l'éK^gance et l'apparence .K^gagée de ..lui des lupaia^, de, Macroscelides ou des Musaraignes, ressemble l'nur ainsi dire h un sac ()ui se prolongerait anlcTieuremeni '■1' un (ône terminé par un groin, et en arrière par un pelit '■ipl'i'niiiio velu représentant la ^i^m^mi^'4 junlie caudale; ses (luatre mem- bres sont courts, et, dans la inurclie, il so traîne firesipie à terre. Les patles antérieures sont lermiiiées en palettes arrondies , l't elles portent des ongles puis- sants; les postérieures sont moins i'-iff^ l'f T.ucr, snul m>. '''''" "" ^ " "• vue on .I.woiis iruiid. mit. i t^ m Il ' X ' 1 i i. '. Kl I ^ pm^ggâii 250 OUDRE DES INSKCTIVOUES. DtNTs DE I. A TAirt, 3/1 lie grind fortes ot moins rojclûos on dehors; elles ont cinq doigts comme colles de devant, mais leur onsombin est moins dévcluppé ; leurs ongles ont moins de lorco et elles ont moins d'action dans les travanx de mine que la Taupe exécute. Comme cet Animal n'a (]U(! de très-iielits yeux et «lu'il manque de comiues auditives, les particîs (luo nous venons d'énumérer sont à peu près les seules (pi'il présente à l'observateur lorsque sa Itonclie n'est j)oint ouverte ; s(\s autres orifices naturels sont d'ailleurs cachés sous les poils doux et veloutés dont son corps est recouvert. Ses mamelles, au nombre de dix , sont placées à l'abdomen. L'intérieur do la Taupe n'est pas moins singulier; ses dents, tout son squelette, son canal intestinal, ses organes de la reproduction et les parties profondes do ses organes des sens présentent des particularités tout à fait exceptionnelles ; elle a quarante-ijuatre dents, toutes parfaitement disposées pour lui |)ermettre do broyer les Insectes, les Vers et les autres Animaux (!(• même sorte qui constituent sa nourriture habituelle. Cluxiue niAclioire en porte onze paires; les trois premières supérieures et les ([uatre premières inférieures sont à peu près égales entre elles et res end)leiit assez aux incisives des Carnivores ou des Singes; après elles vient, en haut comme en bas, une forte dent caniniforme diliV'- rente des canines ordinaires, i)arce que sa racine est toujours divisée en deux , et dont l'inférieure passe d'ailleurs en arrière de la supérieure. Chacune d'elles est suivie de trois petites fausses molaires biradiculées , et il y a , en outre , supérieurement iiuatre, et inféricurement trois molaires plus grosses do chaque côté. Les savants ne sont pas d'accord sur la formule par la(iuelle il convient d'exprimer cette disposition du système dentaire , et quoi(iuo tou.. admettent (luo les ijuatre paires de petites dents antérieures sont des incisives, celle de la paire externe pourrait être bien plutôt une canine, comme on verra qu'il en est do celle (jui lui correspond à la mAchoire inférieure des liuminanls. Dans le squelette, nous signalerons principalement la présence d'un osselet slylifornio situé dans le ligament cervical; celle des osselets sésamiformes qui sont au bord urticuluiru inférieur des vertèbn.'s lombaires; le resserrement extrême du bassin , (|ui est tel que c'est eu avant et non dans le détroit de cette espèce de ceinture (juc passent les petits dans l'acle de la parturition ; enfin la conformation singulière des membres antérieurs. L'omoplate y est fort longue, et la clavicule, au contraire, très-courte; l'humérus est de forme pres(pio carrée, et [lourvu bilatéralement d'une paire d'apophyses montantes et descendantes ; la main e^t pourvue d'un os parti- culier auipiel on a donné le nom de l'alcifornie; un os analogue, mais de moindre dimension, existe au mendire ]iostéri(Mn'. Presipio touti's ces par- ticularités sont aiipropriées aux habitudes essentiellement souterraines des Taupes. On sait que ces Animaux passent presque toute leur vie sous terre, qu'ils se tiennent dans les lieux sabhunieux ou riches en humus, et ipi'ils creusent eux-mêmes et avec une gramlc facilité les galeries dans lesquelles on les tnnive. Tout, dans l'économie de leurs organes, tend à leur rendre ce mode d'existence plus facile, et, autant ils sont mal à leur aise lors- ipi'ils cheminent à la surface du sol, autant ils sont agiles dans leurs canaux souterrains. Ces habitudes, que tout le monde a pu observer chez les Taufies de nos prairies, distinguent aussi les genres plus ou moins analogues auxquels on donne le nom de Chrysochlores, Sralop''^ et Condylures. Taipk n'KniOiT {Tal/ia niroprrn). Celti! espèce a le pelage noir plus ou moins lavé de couleur cendrée et comme vehnité; quelques variélés sont blanches ou de couleur Isabelle. a/1 cil ii:-xA. ï T Tvrri. ii'KfPoPR, l/.l do grnnil. FAMILLE DES TALPIDÉS. 257 Le corps ost Ion- do (iiiin/.o ou soizo re.itim.'.lres, on y comprenant la (lueuo, qui a trois cen- timètres et demi. Ou trouve la Taupe dans toute l'Europe, et partout on lui fait une guerre assidue, parce qu'elle nuit aux végétaux en i'('muiuU le sol pour la con- slruction do ses galeries ou en les arrachant pour en garnir hî nid dans lequel elle dépose ses petits. Ce|)endant elle ii'atta<|ue pas les plantes pour s'en nour- rir, et, sous un certain rapport, elle est même utile puisiiu'elie débarrasse la teiTc des larves et des Insectes (jui causent, au contraire, des dommages consi- dérables. La Tau[ie est surtout avide de ces Insectes, et elle reclierclie avec une égale glou- tonnerie les Vers, les Limaces et (jue'lques autres Animaux analogues. l n art piu'ticulier, celui du taupier, a pour olijet la destruction des Taupes, et l'on nomme rtiiiipiiicr le soin que l'on prend i)our déharrassor un champ , un pré ou tout autre terrain cultivé, des Taupes (pii s'y sont établies. Cet art exige une connaissance assez exacte des ha- bitudes des Animaux contre lesquels il a été institué, et il a donné lieu à plusieurs publica- tions oîi les manœuvres, d'ailleurs fort simples dans lesquelles il consiste, sont racontées avec beaucoup de précision. Lecourt a fait à cet égard d'utiles observations. Plusieurs natu- ralistes, parmi les(iuels nous citerons (icoffroy-Saint-lIilaire, M. Flourens et Desmarest, ont aussi donné de très-bons renseignements sur les Taupes, soit sur leurs habitudes, soit sur la manière de les détruire. Les Taupes vivent isolément, chacune d'elles ayant son système de galeries à part; ces galeries sont de longs boyaux tortueux ([u'elles creusent elles-mêmes et dont la profondeur varie suivant les saisons. Los taupinières ou les petites buttes (ju'on y remaniuo de distance en dislance proviennent de la terre ipii obstruait l'intérieur des galeries ; le plus souvent il y a dans ces dernières une cavité centrale i\ huiucUe aboutissent plusieurs allées souterraines; '■Ile est plus éle\ée (pie le reste, de manière à no pas être inondée pendant les temps do pluie; c'est lu (pic la Taupe fomelle fait son nid, et, comme il y a plusieurs issues, elle peut plus aisément s'en échapper lors(iu'elle se voit inquiétée. Le travail qu'exige le percement «Je tout ce système est principalement exécuté aux moments du l(;ver et du coucher du soleil. Les i)attes de devant et la tête des Taupes en sont les principaux instruments. Lorsipi'oii a apenju un de ces Animaux occupé au percement d'une galerie, et cela se reconnaît aux I"'lils mouvements (pi'il fuit faire au sol dans l'endroit oîi il mine, il est assez facile de s en saisir : on lui barre le passage de retour avec une bêche ou tout autre instrument, et en le fiiit sauter lui-même hors de sa galerie. Les pièges (|ue l'on emploie le |>lus géii.:- ralement pour prendre les Taup(-s dans leurs demeures sont de plusieurs sortes; les plus connus sont la Tmpière de Iklofailk et celle de Lecourt. On cherche h les placer aux endroits par les-piels les Taupes passent d'habitude. Les Animaux d<. cette espèce viennent assez rarement sur le sol ; cependant on leSy voit quelquefois lorsqu'ils changent d''' fi'ut cborclier à les proiidro, puisnu'il est alors possible do détruire à la fois la mèic et sa progtînituro. ëmmf^^àS^ ISSUES A PLEUR HE TERRAIN. Les observateurs (|ni \culeiit l'tudicr en captivilc" le genre de vie des Taupes ont lieaucoiip (le peine à les conserver vivantes : la prando étendue de terrain (ju'il leur faut, la ipiantité eon- sidérable de nourriture (lu'ellcs ennsonimcnt, et la nature spéciale do leurs aliments sont autant d'obstacles (jui enipiViient d'en élever dans des caisses ou dans des espaces trop cir- conscrits, pour les examiner pendant queliiue temps. Ciiiendant, indépendamment des Insectes. (Il's Larves, des Londirics ou des Limaces qui forment leur nouiTiture liabituelle, elles niau- j-'cnt iiussi des Cireniuilles et des cadavres de petits Oiseaux. On i même reman|iié que, si l'on place enseinlile 'ien\ Taupos du même sexe, la plus faible est bientôt dévorée, et l'on ne retrouve plus que sa peau et ses os. Après avoir assouvi sa i'aiin, ki Taupe est touruicnléc lodo détruire RiU.IN. VELLES EMEMT LE MÂLE. .ÎEMT. Mil lipaucoup iinnntitc' ron- ilimonls soul iicps trop t'ir- dcslnswtos, e, elles iiiau- nian|iit' quo, vorée, et l'on it tourmentée FAMII.LK l)i;s TALPIDKS. 259 V>n une soif ard.nto ot clto soif est si impérieuse que, s. l'on preud u., .lo ces Animaux par peau du n.u .a qu o„ rapp,,..lie d'un vase rempli d'eau, on le voit, .lit-on, boire avec L ditL, malf,'ie la f;éne (lui aeconq.aHiio une send.jable position lîeaucoup .l'auteurs ont affirmé quo les Taupes ne vovaiont point ; cela est inexact, e. .les bM. w. ons nonihreuses ont n.ontré le contraire. C'est également à tort qu'on les a crues petit, le nerf spécial .|ui s'y rend est aussi d'un moindre volume w?nr! l^f '" Kurope une seconde espèce do Taupe qui a été nommée Taupr ri. f^i ^^"'^"T^ '"':'""'• '^""'■■^'"" '"^" f""^ ^'^^'''" ''"^^ I" précédente, a les veux plu faibles encore et paraît avoir aussi le boutoir plus aplati. Cette Taupe n'est, suivant iliflérelue """''' ''"'""" '""^'" '"""'"' "*'"""'' '" ''^""""' •^°'"'"'-' •^'"^"^ '""^ à fait Elle a été d'abord signalée dans les Apennins, et depuis lors on la distinguée connue f xistant aussi en (.rece, dans le midi de la Franco, eu Suisse et à Hambourg. Ce n'est i.eut- être (jne la pctde Taupe .|u'on i.rend aussi .lans beaucoup d'autres endroits de l'Knro| e lon'et (arle de l'existence de Taupes véritables en Algérie, et d'autres naturalisteJdi.ent quil y en a aussi .lans 1 Inde et ,lans L'Amérique septentrionale; mais il faut faire ,leux remar- ques a c(>t eganl. J)'abord ces indications n'ont pas toutes la certitude désirable et e ,suile \ se pourrait .j,,,. les Annnaux .lui leur ont donné lieu ne fussent pas d.s la même espèce , ne les laupes européennes. Quant aux Tau|,es ,1e l'Algérie, elles sont plus donl..,ses encoiv mi.un natnrahsle ne les ayant revues, malgré les nond.reuses leclie.ches do/.. .)] .g;o(|ni ont .ni lieu dans ce pays di').uis plus do vingt ans. L(.s auteurs (|ui ont parlé des Taupes de l'Inde ne donnent aucun (|(Hail sur leurs véritables caractères spécillques, et il n'est pas démontré ciue celles de rAméricjue se[itontri()imle soient autre chose (juo d(!s Scalopos. Lu Taupk wouGLiiA [Tulpa wan/jimi . Temminck) , du Japon, est certainement une hasd '-'■^'"^■'-''^ ''f «"J"^'"^''^''"^ '-l ''<5<^'^'^verl, on Kuropo, dos -"- "» --""^ II ".■".nt u genre des véritables Taupes. La plupart ont été décrits parAF. d.. itlainvillo '1 Mu es lossile dans les dépôts lacustres ,lo la Limagne (Pny-d.-Dùme). - Le Tafpa (Lcntot) est de bansan, ,lans lo département .lu (Jors. - C'est aussi le .isem.-nt .lu Ta/»u J— ..anivilh,). - Le Vi..,n. p„ra,o.us (M. .le M.,.-) est un antre '^:^^i^Z ti.i.nnn,,cene; Il en a été recueilli ,,u<.|.iues .lébris ù Weisenan, près Mavence -Le ';tM';m - ■'''''^'::'^ (Owen) était aussi un lns..c.iv.,r.. .le .v gnuq,..; mais ii'é.ai, de pi": l'IUunent cmnu .loid ,1 a et.'- recueilli ,,nel.|ues .lébris .lans !.. terrain .hluvien ,1e l'Vieqelerro 9 ▼ litM.iii.T.ri't •i I ilP grand. rtiiî DE Iaipe wnoniin vue tn (lc^slls, gr.ir.d. n:it ! a 'ti. I ' 1' !,i ORDRE DES RONGEURS An f maux mammifères pow'i'us de quatre extrémités omjuiculées, propres à la locomotion ordinaire, au saut ou au fouissement ; n'ayant point le pouce opposable; pourvus de deux sortes de dents dont les antérieures ou incisives sont fortes , servent à romjer et sont au nombre de deux seulement à chaque mâchoire; les autres, ou molaires, étant presque constamment uniformes, peu twmbreuscs et séparées des précédentes par vn espace vide nommé barre. Quelques espèces seulement portent à la ?miclioire supérieure une paire de petites dents avant -molaires rappelant les dents intermédiaires des Insectivores, Le cerveau est très~rarement pourvu de circonvolutions. L or(janisation (jénérale est peu différente de celle des Insectivores ; le mode de déveloptpement est disco-placentaire comme celui des Mamnn'fères des trois ordres pré- cédenls. Les Rondeurs sont presque toujours de petite dimension; ils sont dépourvus de véritable intellUjence^ pour la plupart herbivores on frugivores, quelquefois onmivores; on en connaît des représentants dans toutes les parties chi qlobe, Madagascar excepté. Ces Aninuiux sont vulfjairenœnt désignés sous les noms de Lapins. Ecui-euib, Porcs- onnnK dks noNCKins. jet h[)i(s, Hais, etc. //.y Nont fort nombreux en espèces et constituent (ilu- si'eurs familles susceptibles d'être partagées en deux sous -ordres, suivant qu'ils ont une paire d'incisives supérieures supplémentaires ou qu'ils en sont privés. Lo mot latin (jlircs, ^\\x^^ les Latins donnaient aux Loirs, a ûté clioisi par Linnij pour liôsigncr l'oriin' des Honneurs, et adopté par proscjUG tous les iialuraiistes, Vicii-d'Az^r lui a ce|)ondant préféré celui do Ikulenles, et Storr celui de llusorcs. Los nombreuses cs[)èces nuxiiuelios on l'upplitiuc se relient entre elles par de nombreux caractères, et elles sont assez faciles ù distinguer des autres Mammifères par les |tarticularités (juc nous venons d'énumérer, et principalement par la disposition do leur système dentaire; mais ce caractère, eu ap[>a- rencc essentiel des llouf^eurs, ne suflirait pas à lui seul pour faire reconnaître ces Animaux, et il est utile do constater (ju'il coïncide bien avec ceux (pii font des Mammifères dont il va être question un {groupe de lu série des Monoloplies tlisco-placentaires. Ainsi le Pliascolomc, qui appartient à la sous-classe des Marsn|)iaux, a la fornmlo dentaire des llongeurs, et lo Daman, avant d'avoir été suffisamment étudié, leur avait été réuni, tandis (lu'il rentre dans la même famille ([ue le Ubinocéros. Enfin, il faut ajouter que les Honneurs, (iuoi(iue disco-i)lucen- taires comme les Primates, s'en distinguent aussi bien que des Insectivores |iar plusieurs par- ticularités importantes. Aussi ne rloit-on pas leur adjoindre le genre des Clieiromys, (juoiqu'il ait une dentition semblable îLla leur, et il est plus ipio |)robablo que le genre Pillwclwir (!(( V. Guvior, qui a lo pouco des pieds de derrière opposable aux autres doigts, devra également èlro placé dans un ordre différent. Los Rongeurs forment une réunion très-naturelle; cependant leurs nombreuses espèces peuvent être partagées on plusieurs fanaillos , et il est mémo convenable de les diviser en deux sous-ordres. Les uns n'ont, comme lo Mal, l'Écureuil et la plupart des autres, qu'une seule paire de dents incisives à cliacuno dos niAclioires ; tandis que les autres ou les Lièvres , les Lapins et (luchpies rares es- pèces (|ui leur ressemblent, ont en arrière des incisives su[térieures communes à tous Cil»»! DE t.tiidiiïs ALi'is, gr.iid. rnt, r.ntNt n'Asoï ALI lus, grand, nat. les Hongeurs, une paire d'incisives supplémentaires plus petites. Sous ce rapport et sous (|uel(iues autres plus im|)ortanls encore, les Animaux de la même famille que le Lapin s'él(iign:iit du type connnnn et méritent par consé(|uent d'occuper une place à |)art. L'en- semble des autres Animaux du même ordre a pour types les plus coimus le Hat , l'Écureuil , le Porc-É[)ic et le Coclion d'Inde, et, comme le Hat est do tous celui (juc nous connaissons le mieux, les voyageurs et même les zoologistes se servent souvent de son nom pour désigner le plus grand nombre des Animaux du même sous-ordre, {[uelie \t('rieiir loul à Inil dilTi^ronl, comme les (ierlioises et les llnls-Tiiupes. Cela est on liariuonio avec les (auditions (i'exisl(uic(î diins les(|uelles ces Animaux ont (•l(' |.la(!('s par la Nature, el il eu est de m(^me de leur taille, (juoiipie (Ml moveniie elle soit iiirérienro à ('(^IJe de tous les autres ordres de Mouodel|ilies, les lns((clivores et les Cheiropleros excepti'.,. Le Caltiai, lo Casto'-, ie Doliciici;, d le Porc-Épie sont les plus !.M'andes esp(:'ues de Hon- neurs du monde actuel; mais lo premier de ces Animaux n'r^:\\o pas la ^l'osseur d'une Brebis. La ^'randt^ inajorit(5 des autn^s senros do Hongeurs ariive à une taille heaucoup moindre, et la Marmotle ainsi (pie l(> Li(''vn> comptent encore parmi les gnissi's espt'ces de cet ordre. L'Mcmeuil, le Surmulot et le liât nous donnent une iih'e des dimensions moyennes de la plupart des autres. Il en est beaucou[i (pu ont encore un moindre xolume et (pii Ii> (■('dent nu'm;' au Mulot (!t à la Souris. i\i', nmoiUb les (dus petits Honneurs sont sup('ricurs en V(Mume aux plus i)etites esp(''ces de Musaraijrnes ipie nous avons sij,Mial('es dans le cliapilre pr('c(''denl , et la taille des autres surpasse sensihlement celles des Insectivores, auxquels ils ressemblent le |ilus à (liff(:'rents t'jfards. C'est ainsi (pie les Écureuils et les Marmottes ont des dimensions moyennes plus fortes (pie celles des Tu[taias (!t des llylomvs; (|ue les Porcs-Épics sont bien plus fjtros (pie 1rs Ih'rissons; les Hats s Desmans de Moscou et des Pyiviu-es; les llats-ïaupes «pie les Taupes, et les fierboises (]ue les Macroscelides. S(nis le rapport de la taille l'avanta.t;.' reste donc aux Hon- neurs, Animaux (jui trouvent plus facilement à se nourrir (pie les Insectivores. L'espèce do parall(:'lisme (pii existe entre les Insectivores et les Hon^'eurs de la jurande cat('f,mrie des Mammif(''res (lisco-|ilaeentaires pourrait être pousst'e [iliis loin, et elle a ôlv aussi envisaf,'('e sous d'autres rapports (pie celui do la taille, principalement par M. Isid. Geoffroy. Ainsi «luo le remaniuo ce savant naturaliste, il y a (ui fj;.'n('ral dans l'ap|iarence ext(''rieure (le ces Animaux correspondants, les uns insectivores et les autres Itongeurs, et, en nu'iiie temps, dans leur organisation jirofonde, des analofiies plus curieuses encore. On remanpie aussi (juc certaines csfu'ces appartenant à la grande division des Marsupiaux au>traliens r('p(:'tent dans leur propre groupe certaines des formes animales (pie les Insectivores et les llongeurs fournissent aux autres -continents. Chez les llongeurs cetl(! diversit(:' des formes, en rapport avec les liabitu(l(!s terrestres, fouisseuses, arboricoles, a(iuati(iues , etc. , des Ani- maux (juo l'on observe, a d'ailleurs a((piisune intensité plus grande encore que chez les insec- tivores, et les modilicatioiis des organes locomoleurs et seiisoriimx par les(pielles elle se manifeste sont dos plus proAjiides. C'(;st ce (jui a conduit i)lusieurs naturalistes à l'opinion (lue les Insectivores et les Rongeurs , plac('s fort loin les uns des autres par certains i lassi- licatours, sont des Animaux d'un seul et iiK^me ordre. C'est là un autre c.ùW'. int('ressant de riîtnde comparative do ces d(ux groupes, et M. de Quatrefages en a fait ressortir ipiel.pies considi-rations tout à fait dignes d'inti'rêt dans un travail sur les Ctiraclêrcs :iiolo;/i(jiirii dvs liongeurs, ipi'il a \m\M en 1810. A c(>rtains (-gards, en effet, une Souris diflore moins d'nn(> Musaraigne, une (lerboise est moins éloignije d'un Macrosc(:'lide, un nat-Taui)c moins oppose à une Taupe ou à une Chrysochlon', (pie ne le sont entre eux les insectivores ou les llon- geurs (lue nous citons ici connue exenifiles. L'n Cochon d'Inde ressemble en apparence si pou à une Marmotte ou à un Écunmil, et un porc-Épic paraît d'abord si (■!oign('> d'un CliincbiMa, iju'on douterait de la réalit(j do leurs aflinit('s si l'on u étudiait leurs caractères profonds, au lieu de se borner à contempler leur apparence ext('rieure. Aussi \ic(| d'Azyr, (pii a\ail cepen- dant fait une (jtude assez approfondie de la plupart de ces Animaux, pla(,ai(-il le Ibirisson el les Tanrecs dans lo nu'nie grand geniv orc-Kpic, et le Desman à (ôti; de l'Ondatra; mais les caractères dn la d(!ntition , el avec eux (piehpies autrc-^ dispositions du sipielelle dont l (Ires fort tlll H\l li(>auuou|i iir Mills, (!(>> In il ililïi'ronl, is (l'existeiico II' leur taille, ii(l(,'l|ilies, lo 'CL's (le llon- ossour (i'iiiic Ile li('aiicou|i s o.spcSt'CS (le lis inoyonnos me et iiui U) it su|H'neurs i> le l'Iiupitrc auviuois ils oltos ont lies P(llTH-l^|)ic> S (111 les Oii- iiiipos, pt U'> le aux Hnii- li' la Ki'"ii'l»' ie a été au>>i iil. GeolTriiv. :e exiiTieiiiv :'t, en iiiènn' Du n'iiun'iiiii' ; au>lr.ili('iis iV(ll•('•^ l'I 1(1> des formes . c. , (les Alli- iez les Insei- lelles elle se > ù l'o|iinioii tains , lassi- ilérossaiit ijc tir i|uel(HH's 'lu(jiqit(:s (les moins (riinc loins o|i|iii>i' iiii les Uoii- reiice si peu Cliiiirliii' i, irol'onils , iiu avait ((«iieii- Ihiiissoii cl e rOiiilaIra ; luelelte dont onnuE DKs Jio.NGKLna. jgj on no samait méconnaître la valeur, ne permettent pas do ropproclier les uns des autres les n..n.eurs et les Inseelivores, dont la pl^sionomio extérieure si la m.^mo o t vn m ne.,.s.,n.t ,.s non plus féloi.iement dans le,ue, .. a .„ plus souv^U tl^AZ:: M roliservation nous conduit à séparer les deux catégories dont il est ici .lueslion elle 11..US nidi.,ue en même temps ,p,Vlles doivi-nl être pli.c.Vs r„ne à c.Vé d r ^ n.é.ho.10. ut nous avons ainsi la clef de leurs rép.Hitiô ns J.l:.^^;^,^^lZ^ ||uc chacune des conditions d'exiMence dans les.,uelles tous deux son 1 . ' , .^^ nature ..mporte une reproduction Jnsip.à un i.ttain po::;;^ ,; Z:'Z^:^l l|.v^.^ relation, et ,ue la prineipa.e dif^rence entre les uns et les autre! d;:r::;;o:;^ «>u..|,p,es détails feront mieux eomf.rendre |-importanco des particularités secondaires onr 1-sipielles les dilferentes familles de Itou.^cnrs différent entre elles ot .mi ont ,„ n i ^ ,rune manière claire, sinon entièrement naturelle, les nombre^s:!!:;::;;;: ':.;'';;;;;::: \o..ins i,r SiiwK ^.1 lUr èi-imî-.'i, 1/2 ,1c itr™!. Le peln_ ■ lial.ituellemenl doux et moelleux de ces Animaux devient roide et même épi- neux I un. .,ue ,„..s-uns, et parfois il se compose en partie de piquants dont la longueur est .■onsideraiile comme el.ez les Porcs-Épics; mais les Honneurs épineux ne sont pas ou- X tr, T "ÎTV r '" '"''"""' ''" '"''""^^' ''' ^^°'"^-^' ^'^•' -»' l^i^ »'«i"« d' , M f ■ '^""''"""' '""""'''' "' f"''' ^'^"^ simplement un peu plus rigides ',""!';. I "0 nmdrait pas chercher dans les variations .,ue présente ainsi le pelage > iaue.es foii amenlaux delà classiflcation, car il , a dans plusieurs familles des espèces P > epmeux et d'autres ù poils doux. Le Perchai et le Uat du Caire, qui est le tvp^' lu .oa,o Acomys , sont des Muridés épineux. Le. E chian s, ,ui ont aus,i des ;i. uants , se pL U r- 1 JV r. Il*, 201 onnuK DES iioNfiKi us. à côté (les Ccrcoîiivs , rniiis los llystricioiis fl le» 8)iit?lli('rit'ns sont tous plus «u moins épi- neux, lti'au('oii|> , la fourrure de ces Hongeurs offre peu do ressources pour l'industrie ot elle n'est pas recli(?rchée. Il en est tout autrement de ceux (jui ont à la liase des poils ordinaires une bourre plus ou inoins fournie et chez lesipiels ces poils sont souples et délicats; on lus recherche ave(! soin et lieoucoup d'ontro eux sont l'objet d'un commerce fort étendu; les plus estimés sont eu général particuliers aux réj^ions du Nord ou aux lieux élevas des pays plus méridionaux; tels sont en particulier les Écureuils des ré^'ions se|dunlrionales de l'ancien et du nouveau continent, le Chinchilla, plusieurs espèces dis Lièvres, etc. D'autres espèces non moins pré- cieuses par leur fourrure sont aquatiiiues; les plus utiles pour nous sont le Castor, l'Ondatra et le Myopot.ime, ii; i i Mil. OT N(i>, iiR rmuc. F, .1/1 ilf grand Les Hongeurs sont en général très-féconds et ils se multiplient rapidement. Tout le mondo sait avec parlement.s n'esi point à l'abri de l'invasion lies Animaux de ce genre; les Souri» s'y multiplient avec une extrême rapidité si on no leur o|ii)Oso les Chats et les souricières. Les Lafiins et les Cochons d'Inde pullulent aussi avec une égale rapidité et, sous ce rapport, ils surpassent nos autres Mammifères doine>- liipies. Il est vrai que leurs congénères sauvages n'ont pas autant (h; petits à cha(pie [lorléo et r|uc l'influence des circonstances dans lesquelles l'Homme a placé ces deux espèces do Rongeurs contribue singulièrement ù augmenter leur fécondité. En gi'néral , les jeunes Ron- geurs naissent sans poils et avec les yeux fermés; cependant les Levraults font exciiplion et les jeunes Cochons d'Inde courent déjà très-bien et broutent facilement dès le premier jour; cela provient de ce que la gestation de ces derniers a une durée bien [dus longue que cello des Lapins, des Rats ou dos Écureuils, dont les petits naissent ?ans poils et incapables do irtari-lier. oiiDni' in:s no\(iKtins. ^j. Lo n,.n.l,r.. .I.s ,n,uu..|l.,s ,.>l .ss.z vnri.l.l.. : Ins CorlHMrs ,ri,„lo „•,.„ ont .,... .Im.x, mnUn! F u u.ls. f.. pos.hon . , ns .,rK«nes nVst pas non plus la n.ôme duns tous les Konros. Lo, « an. ..s n.«n>n.alr,.s .l.s Cochons ,rin,l,. sont in.uinal.s , ,|',,nt,vs ponn-s on ont snr l'aiwl ,n,. , -•t In poU..n.o; .nlin Hi.-s sont plaaVs sur h. Ilanos .-t pres.p... .lorsaLs ch... corl^. s t"^ .l.> 1 .\.n,..,Mn.. n...ri,lio„al,., ,., .,. paHin.lior duv. Ins M.vopotan.,.s. (»„..l,nes ..p s lo R , K-urs. I.S I apins ..„■■. an„vs. ont ôt.^ sonu-nt ôtn,li.Vs par les on.h^^î4.is :: ^^ !„ •"""• 'l'."V';lo,.,H.nu.nt a .•.„•. fait pn.s,,uc aussi oon.piût.n.onl .p.o celui ,los Oiseaux N , lus -ornerons a rappeler M ^no les Lapins. lo« Coel.ons .i'In.l... les Hats. les Keureuils et o les autres Hon^vurs .|ne l'on a pu observer i\ cet .«ard ont nu placenta .liscokl.. et qu'il, ros- sen. hl,.nl par ..onse.,n,.nt aux espèces ,|es trois onlres .p,e nous avons ,|,jA ,ié.,.its. Ce sont .ailleurs les ...nuers lleterodontes che.. lesquels nous aurons à si^^naler ce n.o,|o de placenta '•( N cloront la première de.i sMes .pii (Composent la classo des Mammifères ^- noml.n.uses particularités, ,lont la description pourrait do.n.er lieu *à des remarques ■ n tantes, devraient être signalées dans le squelette des Rondeurs. Nous nous l.or er " t le.. ,pH. la tele osseuse de ces Animaux n'a pas une «rando capacité cérél.rale, que ^. . nasale y est en R.néral étendue, et que le cercle orhiiaire n'est jamais com 1^ n. d clos, quelle que so.l la .r leur que les apophyses post-orhitair.. acquièrent .lans •■Haines espèces. Ui mAchoire inférieure n sou condyle ollontfé au lieu d'être transv.-rsal '■ qui lu, permet d'exécuter les mouvements de va et vient indispensables à l'action dô 7"«"''- ''''' "^ '"" •• '""^'H^"""" -lui -l habituel à ces Animaux et qui a do Tidéo .1" "OUI par lequel on .lésiKuo l'ordre iui-mème.Che^ beaucoup d'espèces, le muscle ma s a une disposition spéciale : il envoie en avant nu n.isceau considérîible , ,i passe auX^ .!.> I o.il e sous 1 arcaile /ygomatiquo pour aller s'insère. „s la fosse canine , f. la.n.elle d ;:!';,::;? ';f7''«"t «ne perforation plus ou moins grande placée entre l'os maxillaire et l'os mal. (elle perforation se confond presque complètement avec le véritable canal sous- ..Intaire; elle varie beaucoup de forme dans la série des Rondeurs, ol elle peut fournir do bons caractères pour la classification naturelle do ces \nimaux Le non.bre des vertèbres est loin d'être constant : le Capromys et le Co-^ndou ont sei/a dorsales; l'Oryclere des Dunes, le Pôrc-Epic et le Castor en ont quatorze; il v en a ti4o ou seuleinen dou.e chez, les autres Rongeurs. Les vertèbres lombaires varient entre six et seid .nais II ny en a que cinq chez les Porcs-l^lpics et les Goëndous. Lo sacrum su compose dJ trois ou ,,uatre vertèbres, plus rarement de deux. Les variations qui existent pour les cau- dales sont pus grandes. Le Rat Pilori en a trente-six; l'Écureuil des Indes, trente-deux • plusieurs autres hcureuils, vin,t-cinq; l'Anomalure, trente et une; les Marmottes, viii.t oii .n«l-quatre; les apnis, dix-huit; le Hamster, quii.e; l'Oryctère des Dunes, quatoive; le Lemmin;.-, on/e; l'Agoni,, neuf; le Zommi, huit, et le Cochon d'In.le, six La clavicule est tantôt complète, tanl.H incomplet, ou pres.pie nulle. On s'en est servi oomnie guide ,lans la classification de ces Animaux et on les a quel,,uefois partagés ;„ deux groupes suivant qu'ils ont de fortes clavicules ou .les clavicules ru.limentaiirs; ces .lernfc" ont auss. ete appelés Acli.liens iAc/eùlii, Desm.). Les Lièvres n'en ont qu'u,.; imparfaite t . n y en a pas ,lu tout clie. les Caviens. Au contraire elle est parfaite chez les Écureuils les Rats , les (.astors , les Aiiomalures , les Porcs-É|)ics et beaucoup .l'aulres L humérus .les Rongeurs .daviculés ressemble plus à celui des Carnivores, et celui dos Ron- g.;u,vs a clav.cules ru.lin,e,ifai,-es ou nulles a |)lus .l'analogie avec celui .les Ongulés L'extré- nnte inf..,,,.,,,,, d.. cet os est surtout variable .lans sa f.n'me; .lans certains cas, il est percé .1 un grarul tr.M, ,l«iis la f.isse olècranÙM.ne, d'autres f..is il en ,nan.,ue; mais chez certaines Pspeces ,1 porte un canal au-,lessus du condyle interne. L'humérus du Castor est très-élarsi à son extrémité cubitale, de manière à ren.lre plus faciles les mouvements .le natation quo tut Animal doit exécuter; lo radius et le cubitus restent séparés à tous les Ages et dans toutes !''« PAIITIK. •il 200 OnORE ni'S nONOKL'RS. "i '•*! 4 *! IIl MHlt s JIC OHXMl ('.\B'*I 2,5 (!c' grand. IIisiKurs ne f.isTon notii, ),2 (le gruMil. lIrMtnrs »?. MtnvoTiE, gnvii.l. iHit. los espèces, mais il n'en est pas (le même du péro-i', qui se soude souvent au lil i.i dans une partie notable de sa ion- p;ucur. Les doigts ne sont pas constamment au nombre de cin(i, et dans corlaiiies espèces ceux de derrière sont réduit * à trois. Il y a fré(]ucmmc'iit un os intermédiaire entre la pre- mière et la seconde rangée du carpe. L'astragale a une forme semblable à celle qu'on lui con- naît cliez les Primates, cliez les Insectivores et clicz la [ilupart des autres Mammifères monn- (lelplies, les Uisulques et certains Édeiités excejilés. Il est peu d'ordres qui renferment des espèces aussi différentes les unes des autres, par leur mode de locomotion, (pie l'ordre dos Rongeurs, et cliez lesipiclles on puisse mieux con- stater les particularités organiques (lu'entraînent toutes ces différences de séjour. Il y a dis Rongeurs ca;iables de franclnr dans l'almosplière des espaces considérables et qui semblent voler, tant ils apportent di^ précision et de vigueur dans l'exécution de leurs longs sauls aériens. Ce sont les Ecureuils volants, ou les Ptéromys et les Sciuroptères, et los Anomalures qu'on leur a (pieliiuefois associés. Les expansions cutanées que ces Animaux ont sur les flancs et (pii pendent entre leurs niemiires, les replis analogues qui s'étendent entre li's cuisses et sur la base de la fpiouo des Anomalures, ont été comparées à des ailes et ils servent en effet à les soutenir en l'air, comme le font ceux des Galéopillièiiues et des Pélau- ristes. Les Écureuils, les Loirs, certains Rats, les Coëndous et quelcjnes autres sont essentiel- lement destinés à vivre sur les arbres, mais ils n'ont pas d'expansions cutanées étendnrs entre les membres. Chez les derniers de ces Animaux la ipieue est même préhensile, comme celle des Kiiikajous et de la jibiparl des Singes qui vivent dans le même pays (,ïenx. D'autres Rongeurs se tiennent plus volontiers à terre. Ceux-ci se rapportent à deux catégories bien distinctes l'une do l'autre, surtout si on n'envisage que les esiièces extrêmes : les nus marcbent avec facilité mais sans sauter; ils ont les membres postérieurs peu différents de ceux de devant; les autres au contraire n'avancent guère que par sauts et par bonds; leurs pieds de derrière sont beauciui]) plus fin'ts ipie les antérieurs et leur ipieue est en général allongée. Pruni ces Animaux sauteurs on reniai qui' siirtmit les (ieriioises, dont les longs métatarsiens der. second, Iniisiènic et (pialrièmc doigts smit sondés en un seul os, comparable au tarsi; des Oiseaux. Il y a aussi, et en grand nombre, des Rongeurs qui fouillent le sol pour s'y cacher. Certaines espèces marcheuses , sauteuses ou même arboricoles ont également celle habitude, mais elle est [lortéo à son phis grand développciiient chez les Rongeurs de la Iriliii des Rats-Taupes, ipii sont ici les représentants des Talpoïdes insectivores. Ces Rats-Taupes vivent dans les galeries qu'ils se sont creusées et ils offrent pour principales parlicularités un corps trapu, des oreilles courtes ou nulles, une (pii'ue plus ou moins rudimenlaire, des doigis forts et armés d'ongles falciformes; enfin des yeux toujours plus petits que ceux de-, espèces terrestres, et quelquefois si rudimentaires, que la peau passe au-devant d'eux smiis s'ouvrir soii> la forme do paupières. Il y a aussi des Rongeurs aquatiques; on les trouve «laiis des localités fort éloignées les nues des autres. Le Caslor vit sur une surfaro assez gran . riiéinisplière boréal; le Cam|iagiiol aiii(ihibie ou le Rai d'eau habile l'Europe; rOmlalra est de r\méri(pie seiitenlrionale, oii l'on retrouve d'ailleurs le Castor; li- Alyoïiolame ou Coypnii fait pmlie de la faune >ud-aniiMicaiiie, et l'Ilvih'oUlvs de lil NoUNelie-lloilande. Ce m iiE M\rvot:e, lil. vM. liféres nionn- I autres, (liir 0 mieux con- ir. fl y a iIin qui sonihlcnt loiiRS sauts 1 Auomaiuros ont .sur les ;at entre ii's s ailes et ils et (les Pt'lau- >nt ossentioi- ées étonilui's isilo, comme pays (, l'eiix. iix eatégoiics nés : les uns renls de ceux ;; leurs iiieds rai allonfiée. UK'latarsiens itlile au larse sol pour s'y iilemcnt celli- rs (le la Iriliii Itats-Taupes pailicularili'S iienlaii'e, des luo ceux (liN it d'eux sans ) trouve dans ■07. frran . ■ ' l'Ondatra est (' mi CiiypiMi loliande. T.es onouK DES noNGEins. trois genres sont fort diversement organisés , et c'est bien à tort dans une seule famille. 207 iju'ou les a jiis(|u'ici réunis Toutes ces p,n'licn!avilés dniis la forme du corps et dans la composition des membres ont moins (l'importance (ju'on no serait d'aliord porté à le supposer, cl l'on élahlirail une dassi- aissait uidiiuemoiit guider par ceux des ca- laipie groupe naturel peut fication [leu naturelle des Itongeurs si Ton se 1 ruct(:'res tjui sont en rapport avec la manière de vivre. Kn effet, cl être re|)resent(! par (lueliiues-uiis do ses genres dans des conditions d'habitat assez opposéi y en a nui vivent sur les arbres, mais (pii ne volent des Ainsi il y a des Sciuridés (pii volent ; il pas, et d'autre.: se tiennent plus près du sol ou creusent mémo n'est peut-être «pie le représentant a(piatiquo de la mf-me famille. L'Ondatra appartient plus certainement à la tribu des Campagnols, (juoiiiu'il vive dans l'eau comme le Castor, et l'Ily- dromys est de celle des Rats. LesCoèndous sont des Hystricidés (|ui se tiennent sur les arbres. el les Porcs-Épics des Hystricidés ternaires; enfin le Myopotame est, pour ainsi dire, un Ca- promys lluviutile, et il doit être rapproché de ce dernier dans la classilication méthodique, Le principal caractère des Hongeurs est tiré de leur système dentaire, (pii seconqiosededeux sortes de dents seulement, des incisives et des molaires. Les incisives, dont il y a toujours une paire forte et tranchante h chaque mAchoire, sont longues, arquées et revêtues, à leur face antérieure, d'une bande ('paisse d'émail. C'est à l'aide de ces dents (pie les Rongeurs cou- pent l(>s subsliuices dont ils se nourrissent, (pi'ils rongent les fruits durs, les écorces, le bois, coupent les branches et attaciiicnt îles matières plus dures encore, les os, par exemple; elles peu\ent aussi ser\ir à leur défense, el les blessures qu'elles font sont le plus souvent redini- tables. Ces dents poussent pendant toute la vie; elles prennent dans riut('rieur des mâchoires une livs-forle inseriion, grAceà leur racine longue et unique ipii s'enfonce profondément dans l'intérieur des os et passe souvent au-dessous des molaires à la mâchoire supérieure aussi liieu qu'à l'inférieure. Il arrive donc (pie les incisives suiiéric-ures, s'enfoncent, non-seulement dans l'os incisif ou inlernuixillaire, mais aussi dans le maxillaire; aussi a-t-on pensé quehpiefois ([ue ces dénis pouvaient être considérées comme ébud des canines et non do véritables incisives. A ra|ipui de cette manière de voir, on a allégué «pu; si les grandes dents antérieures de la inAchoire supérieure sortent des os incisifs, elles sont en réalité implantées dans les maxil- i laires, ce ipii est le caractère des dents caniin.'s; mais il faut objectm' (pie c'est dans les us ' incisifs ou intermaxillaires qu'elles coinnienci>iil à se diivi.'lopper, tandis (pic les canines n'of- frent jamais cette particularité, et (pie lesdiMix petites dents (pii sont pl;ic(''t!s en arrière d'elles, l'iicz les Lapins, restent aussi dans les mêmes os sans attc.'indre, dans aucun cas, les iiia\illaire-. Malgré leur énorme di'veloppement, tes deux paires de grandes dents à couronne coupante ou pointu-" nuTiteiit (huic bien, eoiunie cc'lles de la mâchoire siii.érieure des Élé- l'hants, la denoniinalion de diiits incisives. Par suite de leur enfoncement dans l'os maxil- laire, les dents inci>ives des liongeurs éi(>ndent quebiuefois leurs racines justiu'auprès des molaires el même an delà de rinseition d,. celles-ci; c'est ce que les Céoryipies montrent d'une manière très-évidente, et cependant personne ne >onge à y voir de véritables dents molaires, c(> (pii , à noire avis, ne serait pas plus erioniié que de les considérer connue caniiu'^. Elles poussent pendant Itinle la vie, mais elles s'usent au:. si constamment par l'usage qu'en font |e, lion.^rurs et elles conservent à peu près les liK'mes proportions à Imis les ài;vs. Si l'une d'elle-, vient à manquer, celle (pii lui e-t opposi'e n'i'prouvaid jilus de frotte- ment, s'allonge sans s'user el elle peut sortir de la boui'he à la manier.' des défenses des Éléphants, ou >e replier en dedans el devenir une canse de (hfAn-- uule; c'est ee (pie l'on a plusieurs lois observé ehe/ les Lapins et clie/. les Rats, Le Castor '■a a aussi fourni iu> exenqde, e( il pounaii s'en présenter djie. d'aubes gcna's. CiivNr l'H (itcuiM,n r, çr.iml. lui ; ^ ii lU^ 268 iil ;î; oitDr.K Diib iîois(;i-:li;s. m î. Les (loi.ts incisivos soûl suivies par uu espace vide ou barre .pii les sépare ,les in(.iairc«< Le nombre le plus habiluol des molaires est de trois ou quatre [.aires à clianuc luAcl.oiro: mais il s'élève à ciinj chez les La;,'()mys , et même , siinérieuremenl , à six daus les Lièvres et les Lapins. Chez les llydromys de la Nouvelle- Hollande, il des- Desis rj'IlÉr loPiioBif , 2/1 clc Braiiil, [)i. Ms MOiAini;s D'il viinoM ï>, 2/1 de grand. cond au contraire .^ doux eu haut coimno eu bas. M. Petors a constaté la présence! de tin.| paires de molaires à Vniw et à l'autre mâchoire dans uu Hiuigeur voisin des Batliyergues qu'il a rapporté do Mozamlii(pie et (ju'il nomme lléliophobie. Qu'i'lles soient au nombre de deux paires, de trois, de ((uatre ou de cinq à chaiiue maxil- laire, les dents molaires des Hongeurs sont uniformes ou à peu près uniformes, assez souvent é-ales entre elles et elles ne |.euvent èlre distinguées nettement eu avant-molaires, i.riuci|iale et arnère-molaire, comme celles des l'rimales ou des Carnivores. Cependant beaucoup de Sciuridi's ont leurs quatre molaires supérieures précédées par une molaire plus petiti^ appelée dent ;::eiO()iiforme ou caduque, (jui est une sorte d'avant-molaire comparable aux petites dents, .|ue nous avons nommées dents intermédiaires chez les Insectivores, l ne semblable dent axistc aussi chez (luebiues espèces de Rats, tels (jue les Smiuthus et les .Mérïone.s; on la re['-oav(; encore chez plusieurs Gerboises. Les dents molaires des l{onp:eurs sont ap|»roprii'es à des régimes assez peu Vfuii's. Essentiellement herbivores chez les Lapins et les autres Animaux de la même famille, elles ont leur U\[ composé d'une ou deux hunes verticales com- posées d'ivoire entouré par une couche d'émail. Dans d'au- tres genres, l'émail forme dans leur niasse des replis rubanés qui leur donnent i.lus de solidité, et .lonf hvs contours divers ou les hgures varié.'s d.mvnl être consultes avec soin pour la caractéristicpie des espèces, et souvent |)our l'établisse- ment des genres. D'autres fois ces comi.lications de ri'inail se i.rodiiisent surtout à la partiis co- ronale, et, au lieu de rentrer dans la substance des (lents par le tlanc , elles s'y introduisent par le sommet, aussi lors(pie l'usure a oiitamé ce dernier, délermiue-t-elle des îlots elliptiques ou arrondis formés d'émail. Leur nombre et li'ur disposition ne sont pas moins changeants, el l'âge eu modilie souvent la disjtosition d'une manière très-notable, parce ipie la coujie de C(!s enfoncements donne d(is dessins dif- férents, suivant la hauteur de la couroniio à laquelle l'usure les rend «pparents. Dans un tri's-grossiis. Dir-.x- uE R.tî 4 I -W ffr^nd OUDIIE DES lU)N(JELns. 260 'S molaires, ijuc niAclioirp ; 2/1 de grnnd. isenco do i.iiu| s Ijalliyerguos ^lifKiuo niuxil- ussez souvent ■es, [iiiiici[iiili' boaiicoup (lo \H'liU'. a|ipoléu pelilas (lents, niililalile di'iil Tioiies; ou lu )rii;('s doiM'iil ir l'élablissc- complioatioiis i la partie co- > la substance • iiitroiluisont ;urc a ontanii- iits elli|)liipii;s ir nombre i^l s clian^eanls, a disposition que la coupi' dessins dil- i couronne à its. Dans uii ti-i iiEili. m: llMit: (nio'iiin.^ ili.' t'irnii.' tuboiTulcux'] troisième cas, ce sont les surlaces latérales qui sont llexueuses, anguleuses, etc. Nos espèces vulgaires de Campagnols présentent cette disf)osition à un degré très-développé et ia couiio de leurs dents est ou zigzags. Enfin la cou- ronne [)eut être tuberculeuse et ses variations dépendent alors do la conformation de ses mamelons, c'est-à-dire do leur saillie, de leur (■paisissement , etc. ; c'est ce que l'on voit chez les espèces granivores, comme les llats, et mieux encore chez celles qui sont frugivores, comme les Loirs. Une semblable disposition est à pou près générale chez les Sciuridés. On coniprend l'importance (ju'il y a d'étudier toutes ces variations dentaires, non-seulement pour acipiérir une connaissance plus exacte des l'oinbreuscs espèc(!s de cet ordre, mais encore pour arriver à comprendre leurs mours et les régimes plus ou moins spéciaux qui leur sont habituels. Dans la classilication générale des Hongeurs, on tient également compte de la disposition radiculée ou non de leurs dents molaires; mais il ne faut pas donner à ce caractère plus de valeur qu'il n'en a réellemeid. F. Cuviei', (jui a étudié ces Animaux avec le plus grand soin et (lui a tant contribué aies faire mieux connaître, attacha d'abord b<_-aucoup tropd-imp.3rtunce h la i)résence ou à l'absence de racines distinctes aux dents molaires des Hongeurs, et dans le grand article sur les Mammifères, (pi'il a insi'ré dans le t. LIX du Dicliounnire dcj Sciences nfituirl/cti , il divisa ces Animaux de la manière suivante: l" ceux (pii ont dos m;\ch(!lières radiculées mais simples; 2'' ceux ipii ont les mùchelières radiculées et com{)osées; 3" ceux (jui ont les màclielières sans racines. Les premiers sont en général granivores, les seconds' sont omnivores el les troisièmes sont he.bivores. Mais, en se servant de cette classilication , F. Cuvi(!r a i)ien soin de dire ([ue les trois sections iju'elle lui donne ne sont pas assez naturelles pour recevoir le nom d(; familles, .|uoi(|u'elles soient nécessaires poui' faciliter l'élude. Xujouni'liui on i)eut aller plus loin et apprécier plus exactement les véritables aflinités (pn; les Ainmaux du même ordre ont entre eux. Il est convenalile de tenir compte du caractère fourni par la présence ou par l'absence de racines aux molaires des Hongeurs; mais on ne saurait y voir une parti(;ularité suscepUble d'(Mre ndse au premier rang dans l'arrangement des genres, et cela est si vrai (jue, dans certains Cam|iagnols, les dents ont des racines chez les sujets adultes, tandis (lu'tillei en nian(|uent constamment chez les jeunes sujets des m('mes espèces, ou, à tous les âges, chez les autres espèces du même genre. Ailleurs on constate aussi que des Animaux, très-peu dif- fi'reuts par l'ensemble de leurs princijtuux caractères, sont, les uns |)ourvus, et les autres an coidraire d('pour\us de racines à leurs dents molaires. Comme cotlo diversité se reproduit dans plusieurs groupes naturels, on doit nécessairement lui refuser la valeur (|ue F. Cuviisr lui avait j)rovisoirenient donn('e à une épo(pi.. où la science ne [wssédait pas tous les docu- ineuts (ju'elle a r(!CU(!illis plus récemment et (pii sont en partie dus il ce naturaliste. Les Hongeurs ont les deux dentitions (pi'on a également constal(V>s cIk^z la plupart dos autn^s Animaux manmiifères. Avant la sorlie des dents persistantes dont nous venons do signaUu- les dispositions gi-nérales, ils en ont possi'di' d'ai;tres dont la chute a eu lieu à une époque plus ou nujins rapprocli('e de la naissance, soit avant, soit après, et (pii composi^nt leur système dentaire de lait. On doit supposer (pie leurs incisives se n^mplacent pondant la vie nitra-utiuine; car, dans aucun cas, on n'en a ajHnvu la chute chez des Animaux di'jà nés, et chez les Cochons dinde la paire unii|ue de molaires (pii compose, comme chez presque tous i m m 270 m OnORK DKS nO!S(JEURS. Il les auli'os noii{.'(Mir.s , la dcMilit ion (le liiit lotnho aussi avant la naissanco. OllS- i|iia('(''(î .N\bn\?iT, gr. nat. ('.(ifait nn'ifuv a l'iô drcouveil par (;. Cuvicr cl par .son aide, M. K. |{ seau. Chez les auli'os Uoiiiitiur- cctto nicmo pairo d(i dunls n'est icn im'apivs (|ni' l'Animal a déjà man^'t', et chez les espèces à (lualro paires de niulaires, sa elnile coïncide à peu près avec l'apparition de la quatrième (lent. Les Lièvres et l.'s Lapins (pii ont plus de quatre paires de niolairos ont aussi i)lus d'une |iaire de dents de lait à cliaciuo m.Wioiro ; supérieu- rement ils remplacent es tr OIS premières do clia(|uo vù[v et inférieurement IIIMS III JKIM. I.(1M.\, tr.iml. im:. les deux premières. On a aussi constaté dw/. eux le remplacemeni dc^ la paire accessoire des Incisives supérieures ipielque tenqis après la naissance. La dent (jui doit succéder ici à la petite incisive de la première dentition se montrant iiors de son alvéole avant la clnite de cette mémo dent, il en résulte (pie la ^'rande |iaire, ijui est commune aux l>a|iins et aux autres Rongeurs, caclic momentanément derrière elle deux i)aires do dents plus petites, au lieu d'une seule; c'est ce ipii donne alors aux Léporidés, mais seulement pendant un temps assez court, six dents au lieu de quatre, et c'est à cause (le cela (pi'on a comparé leur dentition à celle des kan;;uroos. (]ui ont en effet six incisives stipih'ieures ; mais le rapprochement est |ieu exact puisque les six incisives supérieures des Kanguroos soid per- sistantes, et (lue celles des Ln|iins résultent de la présence simul- tanée do quatre dents de lemplacement, dont deux viennent d'ap|)a- raître et de deux d'Mits de lait, (pii ne vont pas tju'der à tondicr. Certains Ainmaux de la famille des Sciuridés ont, comme nous l'avons déjà dit , cim] paires de molaires à la niilclioire supth'ienre. Conforménienl à la rè^le énoiHM'e plus haut (pie chez les Ron.seurs, ipii ont plus de (juatre paires de molaires, il v a plus d'une iiaire de molair-s de remplacement, on devait supposer (pi'ils irinplacent deu\ paires de ces (ient< Kn effet , on leur en voit paraître deux nouvelles, niiiis seulement pour la mâchoire supérieure, ainsi (pie je m'en suis assuré. Ce sont, une fausse molaire gcmmi- forme et une molaire de forme ordinaire. 11 est fàch(>ux (pi'aucun naturaliste ne nous ail encore appris comment s'opère le remplacemeni des dents chez h's ilonp.'urs, tels (pic le Sminthus. la Mérïone et plusieurs (ierlioises, (pii ont aussi une molaire gemmirorme en avaiil des trois dents molaires prupivs aux antres Animaux de leurs i^roupes respectifs. On sait ([u'un rajiport constant exiït(( entre le mode de nourrilniv des Animaux et la fonne (le leurs (Knils; une semhlahle relation s'ohs(>rve toujours entre les (IlmiIs et le canal iMlr-tiii.d, également vu vue du ri'gime alin.eidaire. La plnp;.,! des Kongeurs vivent de sulistances végétales el ils ont U; tube digestif notalili'- ment idlongé; leur ccecum est principalement reinaniuahle par son ampleur. C'(;st chez \r> espèces exclnsivcment lierhivmrs, comme les Lapins, les Lièvres et les Lagomvs, (pi ■ le rennement coral acipiiert son plus grand (lé\eloppement; il a aussi une coinplicalion supi- riciire à celle (iti"(ni lui voit cli;'z les autres Animaux. Sa cavit,' est cloisoniK'e inhirlcuremciil et sa capacité ('■gale à peu près dix fois celle de l'estomac. Chez d'anlres c-spèces le ccecniii a (jualre fois le volume de l'estomac : ce sont les Campagnols, les Hamsters, les ilals- Taupes, etc,donl le régime est en partie granivore; dans les Marmotles et les Spenno|iiiil(-, sou ampleur et celle de l'estomac s'é(|uivalent à peu près; enlin ■liez les ^fvoxidés ou les Loirs et les (iraphinres, il n'v a pias de dilalalion au coimneiicemcnt dn gros intestin, cl, par consé(iuent, point du tout de cœcum, ce (jni est une exceiilion encore unique dans l'ordre qui nous occu|)e. Les chiffres suivants font connaître la lonunenr du canal intestinal cIkv (pieNpies-uiies des principales espèces . Lcineuil commun. 2.S!»i; l'térom.vs éclalanl, ;i,i2i; MarnciUe drs Alpes. 3,,S:j1; Loir, 0,810; Souris, 0,:.:j;{; |',at noir, l,l'Jj!; Siiinmlui , 2,2;!1; Mal d'eau. I.2Î2: /enmii. I.5')i: Orv-d.iv ,U-, Dunes. t.,>;0; l'-»ic-Kpic, 7,(i3r); C.ipniuivs. :,.mi. ORDRE DKS RONGEURS. 27i Pnca 5,080; Affonli, 5,170; Co.l.on ,rin,l., 3,0l>9; Lièvre, G,033; Lnpin do Garonno, i,;}98; LiipiiKlomostKiuo, 1,0.jO; L;i-onivs, l,SC8. Plusiours llongours maiiquct .lo la vésicule .lu fiel, mais In pius fîran,l nomhro en pos- se. 0 une Leur fmc ne présente riea de bien particulier , si ce n'est chez, les Capromvs et chez le Plag.odonte ou ses lobes sont décomposés en nombreux lobules secondaires, ce nui lui donne une apparence racémeuse ou à peu près en grappe, dont le fuie des autres Animaux ne fourint aucun exemple. Les détails dans lesr|„ols nous sommes entrés relativement aux caractères anatomiciues des Rongeurs ne paraîtront pas superflus si l'on se rappelle tout Tintérèt .p.i se rattache' à la connaissance do ces Animaux, parmi lesquels on compte tant d'espèces nuisibles à nos cul- tures, et, en même temps, un si grand nombre do genres curieux par la singularité de leurs fornu.s extérieures et par la finesse do leur instincts. On sera donc fort étonné lorsque nous dirons que les naturalistes ne les ont bien connus que dans ces dernières aniu'rs, et -nie Buffon et Daubenton n'avaict encore réuni à leur sujet qu'un très-petit nombre d.; documents U'^ Animaux étant plus petits que les autres, on s'était contenté de les si-nah-r comme étant des Rats peu différents des nôtres ou même idcnti.pies avec eux toutes les fois cu- n-mls ou Marmottes, un petit nombre de Rats en apparence analogues entre eux, le Porc-Kpic et certaines espèces voisines, la (ierlMiiso, dans la.pielle on croyait retrouver le Saplum de la Rible, les Cabiais, les Lièvres et les Lapins; tels étaient, avec un très-petit n.^mbre d'autres les seuls Rongeurs dont il fut question dans les ouvrages publiés jus.iu'à la fin du dernier siècle ou même juqu'aux premières années du siècle actuel. Ce n'est qu'à une époque plus rapprochée de la nùtre que l'on a compris l'intérêt qu'un examen approfondi de ces Animaux pourrait offrir, et, lorsqu'on s'en est occupé, on a bientôt reconnu .pie le sujet était tout à fait digne de l'attention des observateurs. Il n'y a pas, dans toute la classe des Mammifères, un groupe qui possède un plus "raml nombre d'espèces que celui des Rongeurs, et il n'en est pas non plus dont la disnersion ù la surface du globe soit plus étendue. L'Afrique, l'Asie et les deux .\mériqn sont riches en Animaux de cet ordre. L'Europe lui eniprunti; plus do la moitié de sa population mammifère, et 11 y a des Rongeurs dans beauconi. d'îles .pii sont privées de Mammifères appartenant aux antres groupes; quelquefois même ils y constituent, comme le Phlœomys aux i>liilippines, les Caïa'omys et le Plagiodonte aux Antilles, dos genres particuliers et qu'on" ne retrouve point sur l-> terre ferme. Enfin la Nouvelle-Hollande, qui ne p(,ssnle guère, en fait de Mammifères, rre pour ùssurer qu'elle n'en possède réellement l"!», et que d.- npuvo!l(>s reclierciics no contrediront pas l'indication qui nous est fourni.! par l'état artiiel d,-' la science. li '\) .Si I', on n,lnict, fomnu> on I.- f.rl açscz Knu'raii'iiiont, que rilûiiimc et le Chien v sont venus d'ailleurs, Il iM coruluil a «lire quo as Hoiv^eurs et ,|,„l,|ues CJuiroplères cités .lans cet onvraile sont le.; seul-, M:„n- lliil'è ixs tnoiioili Iplies i|iio iiolie espéee ail reneonli'ùs à l;i .Nmivcile llullamle lorsiiirelle s'y eM é(alili( bJii li 272 ORDRE DKS RO\(;K[RS. m tliPiLotis Alliil'f.Di', lit I» N'iir V KM r- 11(11 i»si)f, (,((],• grnnil. La (]istribu(ioii (l(>s Animaux ilc Cet onlro outre les (liflorciils coiitiiients nii'ritait d'iMn; sitriialrc , car la nature, en l'()|ii'rant, parait s'être astreinte à des rèiiies anaioyues à celles iiu'ellr a suivies dans la répartition des Chéiroptères. Il y a des fîrou|)es di; Roni^curs (|ui fournissent des espi'ces à tous les contres de iiopulalinns animales et (pie l'on retrouve ainsi dans des lieux très-différents les uns des autres. Dans le midi de la Kraiiee, dans l'Ainérlipie méridionale ou même à la Nouvelle-Hollande, leurs espèce:, sont assez jieu différentes enliv elles, et elles no diffèrent guère que par des caractères de valeur sous-fiénérii|ue, Nous en avons un exemple renianiualile dans les Ronfleurs de la triliU des Rats ou Muriens, celle de tout l'ordre (pii réunit la plus iirande mulliplicilé d'espèces. I.es Campagnols proprement dils et les genres dépendant de la même série (pi'eux .sont liéjà moins étendus, et bien qu'il . aient des représentants dans l'ancien et dans le nouveau continent, il est facile de reconnaître qu'ils appartiennent essentiellement à l'liéniis|)lière Ixiréal , [)uisque rAfriiiue ainsi (|uo l'Ame- riiiue niéridioiiale en sont dépourvues m n'en présentent que (luelipies tvjies aherrants et fort rares. D'ailleurs on pourrait tout aussi iiien réunir ces derniers h. la division des Muriens c(>smo|)olites (pi'à civile des Campatinols. La famille des Lièvres s'éloiinie des autres par tant de caractèri's (ju'on devrait la distraire do l'ordre des Rongeurs. Elle est aussi l'une d(!s plus répandues sur le glohe , puis(|ue ses es|îèces se rencontrent depuis l'Amérlipu! nw^ridionale et le cap de Homie-Kspérance just|tie sur les rivages de l'Océan glacial arliipie, La grande catégorii! des Sciuridés , dont les espèces, subdivisibles en plusieurs tribus, ont des formes si variées, un pelage souvent si éi'latanl et des allures en général si graciimses, est (ie même l'uiu! des plus étendues, et les deux continents s'en partagent à peu près égale- ment les nombreux sous-genres. Néanmoins il est facile de niconnaître (lu'cillt! ap|iartie!it surtout à riiéndspbère l)oréal, et plusieurs des genres (|ui la composent, tels (]uo les Écu- reuils-Volants, les Marmottes, les Spermoiibiles, etc., ne fournissent aucune espèce à l'iiémi- •«lilière austral, et les Écureuils sont incomparablement moins mulliidiés dans cet liéiiiis|ilière que dans l'autre. Les Castors sont encore des Animaux limités aux terres boréales, et il en est ainsi des autres groupes du même ordre qui sont à la fois coiumuns au nouveau continent et a l'ancien, mc'ritnit d'Hta ogiu's à l'dliis ilonj^inirs (|iit retrouvo ainsi iiis l'Aim'riiiiK! rfônnitcs ciili'i' ii|Uo, Nous (Ml riens, {'('Ile di' roprcmciit dits ieii (|u'il'. iiioiit rlo r(".oiiiiiiitr(! Iisi (lUC l'AllH!' u'iTauls cl l'iirt 1 tlos Murions ■ail la distraira , puisinK* ses U'HinCO JUS(|U(! nrs tribus, onl ?ra('i(ms(s, csl ni près ('nali'- isllii apparlif'il (luo los Kcu- pèro à l'iiénii- 'ct liéniispliêrc réalos, cl il m veau cnnlinent onnRE DRs noNGEuns. 273 La loi (le loc-alisalion s'a,-.- lAtrières dos environs de Paris, les lignilos d'Apt et los calcaires du Piiy en Velay sop.t , en France, les seuls gisements un [)ou anciens .lui nous en aient encore fourni des débris. Lo nombre .les Rongeuis .•onnus. sans y comprendre los fossiles, approche do six cents espèc(js, et les genres dans lesquels on les a partagés sont fort multipliés. Il y a loin .1.! leur classification actuelle à celle que Linné et los naturalistes do la même époque avaient établie, et dont nous donnerons une idée en la ropro.iuisant comme Omelin l'a exposée dans la der- nière (:'dition .lu Sysleim nnturw. ^ Los genres n'y étaient encore .ju'au nombre .lix , et ils ne renfermaient qu'un petit nooibro d'espèces chacun ; co sont les suivants : Ihjslrir (.piaire espèces); Caria (huil espèces); Castor (.ieux espèces' la deuxième est |<. Cuslurhuidobrius, .jui est très-iirobublem.ent le même An^vial que |e Cnjuni) ; Mv.s (,}ua- !'■'•' PAKTIE. " 3. ; n fi 1 M ffiT ^ Il ri,; nm ': !;.,! ! 274 onnniî des rongeurs. raiitc-doux cspAcos); Airlomys (sopt t-spùccs) ; Sciiinis (viiigt-linit ospùcos) ; Mijoxus (riouzo espèces); llip-a.t (deux tsi)èe('s, qui sont les Dnmiiiis, mijoiinl'liiii classés, avec raison , au|>rùs des Rliiiun'i'ros). A cctlo t'poipio (178!)) , l'allas avait puliiir depuis qnejipies années le lie! ouvrage sur les Rongeurs (I) dans lequel il a si savr..,;;nont éclairei l'Instoire ortanle de la manmialogie à la(pielle divers naturalistes étrangers, tels ipie MM. Gray, A. Wagner ou lirandt, et i)lus particulièrement notre savant ami M. Waterliouse. ont aussi fait faire récemment des progrès aussi rapides qu'importants. Les détails minutieux dans lescpiels M. Waterliouse est entré au sujet des Rongeurs (pi'il a pu observer, et les données précieuses ipi'il en a tirées pour la distriimtion géograpliiiiue et pour la classification naturelle de ces aniniiiux donnent à ses redierclies une très-grande valeur. De mon côté, j'ai essayé, dans plusieurs occasions, d'ajouter des documents nou- veaux à ceux que l'on possédait déjà relativement ;iu même ordre, et j'ai fait en même temps une nouvelle étude des espèces fossiles que l'on coimaît. Ce travail m'a conduit à modilier dans certains points la classification des Rongeurs, (|uo je diviserai d'abord eu deux sous- ordres sous les noms de DiipUcidenlés et de Jloinjriirs onUnnircs. Avant d'en commencer l'Iiistoire, je parlerai d'un genre dont il est encore im|)Ossiijle de décider la véritable place, parce ijuil n'est établi (pie sur l'examen d'un dessin envoyé de l'Inde par Duvaucel , c'est celui des P i t n i'; c h i': i w s [Pithcclieirus) : ce Rongeur est décrit comme ayant le pouce des pieds de derrière opposable aux autres doigts, ce qui lui a valu son nom iK^ Pitliechdir, signifiant main de Singe. Je l'aurais [lass' sous silence si je ne le trouvais men- tionné parmi les Mammifères Rongeurs dans la liste ipu! MM. Temminck et Sidilegel ont publii'e des Animaux ûv. l'arcliipel indien. Voici comment F. Guvier en a parlé dans son llislolrc des Mammifères : (I) Novm sfii'ckn qiiadnipetium e (ilirium ordiiie ciim itlitslralloribiis complurium ex hoc ordine animalium, iiuctortï Velio Sim. IVvixvs. Iii'i", Ei'lnuïric, 1778. (-2) ViO(|-(l'A7.yi', (iiii s'est lieuucoup servi de runvi-a^'i> de Piillas, a iiaitii'^(; les Roiiiieurs eu dix ealép;ories i|u'il nommait des genres. Ce sont : I" les Seinriens iSciiirii), roni|ii'enant vin^l espèces ; 2" les Keurenils volants [Sciiiri volantes), (|iialic espèces; "" les Gliriiis {Gliriiii), on Its Mai-nioltes, les Campagnols et les Hais, (pia- liM/.e,. espèces; "I" les Sueiuiieins {Siiniiiii'iili), eompi-enant les Ciivia de I.inné et de ("iineliii; G'"' les Kssni'dli's (luaiirili}, pi'onpe de six espèces loni à fait aeliliciel; 7" les Planicjuenes ll'Ianicitiidati), ou le Castor, l'Ondaira et même le Desinan; S') les Saulenis (Sallalorcs) on les (ieiboises, tiois esjièces; 9" les Donble-Dents (Dnplici- Ueiilcs), ou les l.èpoiidés, dix espèces; 10' les Kpineux {Spiiiosi), on les Hystrieieiis d'aujourd'hui, ailx(picN sont uisui'ies le ei'isson cl le- 'rani'ecs. ORDUK F)ES nONT.EUnS. 375 ^s); Mi/oxiis classés, avec ivnigo sur hîs [2) ; mais los ter honui'oup ^^^rlls la dcs- fait coiiiiaiti'o iiisi (|uu (luiis li. r,t!il(is (les li'Jà rt'iiiii (les !' suilonl an\ w rt''('ll"iii('iit as iiifôriour à i([uos, ot ceux le ont ôlé re- |iriiiatti.'ii(lnes >les (lu t<'Ui|is occupés avec \r lui ilaus les es l{(iuf,^<;urs. ii cnntrihué à i naturalistes rc savant ami orlnnts. igours (|n'il a ()gi'apliii|ue et I très -grande 'umeiits iiou- nicnie temps lit à nioditicr II deux sous- impossible (In voyé (le l'Inde comme nyaiil 1 son nom di^ rouvais nieii- Sclilegel ont nié dans son 'ine animalium, 1 dix ('ul("ii;oriis j'iiiTuiU volant» l les Uals, ciii[i f It's Kssor'illr-; ,'iistor, rOmlalni Ik'iits (Diiplici- II, aiix(|iicl~ M'iit (iliMln IMTIHiCIlKlIl {l'itlii'clwiru.s , V. Cuvier). « Tant ipie j'ai cons(>rv() l'osp('raurP qu'un jour les papiers laissés par M. Alfred Diivaiicel me seraient rendus; (pio les iiom- lireuse.s notes (pi'ij iii'aiiiioii(;ait [)ar sa correspondance et ([uo les dessins (|u'il avait fait faire pour mon ouvraf^e tomberaient entre des mains assez fidèles [)our les ailresser à sa famille, uprès (lu'à Madras il eut succombé aux fatigues et aux dangers de lonl(.' espèce; tant , dis-je ' que j'ai eu l'espoir de recouvrer les richesses (ju'il avait accumulées par ipiaire années dô travaux, j'ai dil ne point publier les Animaux de il m'avait eiivové les peintures, sans y joindiv do (lescriidioii ni surtout de ces détails pleins d'intérêt et de vio dont il savait si l>iou animer leur liistojre, (I Aujour(riiui(|), après dix ans d'attente, je dois renoncer à la pensée (|ue l'héritage scientili(pi(! de mon ami pourra m'ètre un jour rendu; mais, eu même temi)s, naît pour moi le devoir de faire connaUre tout ce (|ui, dans les envois (ju'il m'a faits, se trouve être assez complet pour iiue la science en puisse proliter, et pour ut pas davantage le considéivr comme une Sarigue, à cause de ce pouce des membres antérieurs et di^ s,( i|neni> non pre:.aiite. M) FoviMT IKy, I 'îl un t ' ^ifl^^^H f^^ SI IH ï; ■ 1 î;4 ■ 270 ()Ui>ni-; DKS U().N(ii;i iis. It^ ri , , (( l)'ii|ii'i's cos tnrnrtùrcs lin^s des t)rf,'(inos du niuiivi'inniil, le PillK'clii^ir nous prt'sonlcniii le lyjio d'un jJtcnrc nouveau d proliHlilcniciit do l'ordre des Honfjcur.H, ou ih* la fiiniillc des IV'diniancs; ninis ( l'ttc iiucslion rcstcr.i doulcusc jns(iu'i'i ce 'in'on «il conniiissaiici' de son système do denlilioii. (( Los cnulours do son pelnfro, d*un brun fauve uniforme, ( t s/i tiucuo noire i'éloif,'npnt éjïalemont dos f,'enros doiil nous venons de iiarler, Ku e(T' l. toutes li>s es|iéces i|ui conslilueul ces iiomcs sont revi^tues .l'un poliip' terne, et elles sont en assez p-aiid nombre pour ipi'on puisse en induire (pi'il n'est pus dans leur nature (|u'elles soient rovi^lues d'un polafio lirillanl. (( Jo ne pni^ iiuiiipier rn la (aille de cet Animal ni sa pairie, Sous le premier rapport, en le jugeant i ir analogie, nous lui don.ierioiis la taille o'un auwui liai, (juiuil au\ eoidrées oii il vit ol où il se retrouvera sans douto un jour, j'ai lieu de présumer, de l'époiiuo oii il m'est parvenu et des peintures qui ai'compa!,M\ai<'nl la sieime , (pi'il est orijriiiairo dos proviiiees du nord liu llen.urale, si ee n'est des [larlies occidentales de Sumatra. » Dans leur ('numération dos \nimaux propres aux Iles de l'Inde, MM. Temminck et 8clde,i,'el citent le IMlliécliéir |iariiu les Mannnifères llon^^rurs, mais sans rien ajouter ii ce ipie F. (luvier en a dit. Ils le mettent an iiombre de ceux (pii sont particuliers à l'ih^ de Java et ne le mentionnent |ias dans la liste des espùces (pii vivent à Sumatra ou dans les autres Mes de l'ardiipel indien. V en ju^'er piu' la ligure duo à Duvaucel, lo Pithédiéir mo somido avoir bien jdus d'analogie av(!c ie^ riiliiccn/iii's (p. 230) (jn'avec les llongenrs, mais je ne jinis donner à l'apjiui de ce rapprmlit ment aucune obsorvation précise, n'ayant observé II l'itliécbcir dans aucun des Musées (pio j'ai visité.s. SOlS-OltOUl': DBS DliPLIClIlKM'iiS Dans la classification par llliger dans son l'rodntino d'un systrnio des Mdnunifrrcs, publii- à Uerlin en 181 <. llliger s'est servi, comme Vic(i d'Azyr, du nom di^ Dujilicidentés {Ihi/ili- cidentata) pour désigner ce sous-ordro dont d'autres naturalistes ont placé à tort les espèces au milieu do la série des Mongeurs proprement dits. Il n'y a rt , l'fi 1(1 (■(iiiln-cs oii il |ii() ou il m'est I provinces (lu Tcmniini'k cl oult'i' il ce (juc ' lie Jiivii cl U(! ■mire-, tics (lo ilile c'ivdir liieii puis iloiiiiei' à 'illiccliùir ilatis LS yK'.ilio mnlho- >inpr('niiiit les , depuis loi's, res pnrco quo ' iiiii(|U(! dans nie pain' plus uelipie valeur, (le leur crAiie, issi la plupart u^nic ((uo celle '('/•cs', pulilié ù entes {Diipli- jrt les es[ièces ps, les Li'jM)- iie perniotli'iil pas do parlngcr on plusieurs fiimilies l.is espèces , soit vivantes, soit fussiles, de Ihipl dentés (|U(! l'ou coiinatt luiiinteuiiiit. Tels sont la pn' ICI- seuce d'au moins cinq paires do molaires A chaque mâchoire . la forme plus ou moins distnictem.'nt hilamellée de ces dents, la \m- K.ieur de leur filt et le maïKpie de raciuris distinctes, sauf cependant pour les dents de lait. I,e crAue s fréquentent, au contraire, les hois ou l(!s |)laines, mais on eu ren((Mitre des espèces aussi liion dans les régions chaudes de l'Al'ri(pie que sur le sol ^'Jaci' du pAle arc,li.|ue ou dans les grandes chaînes de montagnes, à une hauteur considérahie au- dessus du niveiui de l'Océan. Ainsi, piMidant que les uns se plaisent sur les .sables chauds et mouvants du désert, d'autres pullulitnt an milieu des neiges pr.-iiuo porpéluelles des hautes montagnes ou du ctircle f.olaire arctique. Plusieurs espèce:, de , .s Animaux sont (;stimi;es, soit |ionr leur chair, soit (mur leur fourrure. Les Hon;,'eurs de la famille d<>s Léporidés ne sont pas absolument nnuveaux sur le ^lobo lenrstre. Outre (jue les ossements de Lièvres, de Lapins et de l.ii;;omys observés dans les cavernes, les l)rèclies et les alluvions, montrent .ju'il y avait en Europe, el, en particulier, en France et en AnKlelerre, des Aidmaux de ces trois caté;,'orics [lendant l'éjioiiue pléisloiieno ou ilihivienne, on a consL.té qu'il .ivait aussi vécu des Léporidés lorsque les terrains nonnnés pliocrnes et miocènes [lar les «éolo^ues se sont déposés dans nos contrées. Les débris de Léporidés que l'on rencontre dans ces derniers, soit à (>Einni;en ou à Montpellier, soit à Sansan, a Issoire, à Saint-(;érand-le-I>ny, à Montabu/.anl ou à Weissenau, et par conséquent en Suisse, en France et en Allemaffne, no laissent aucun doute sur l'existence de certaines espèces aiqiartenant h la même famille que les Lièvres et les Lapins pendant les deux épocfues Seolo|,'iques (pii ont précédé. Ces esjiècos, antérieures à la dernière des faunes (pio notre ;;Iobo ait reçues, ont servi a la distinction de plusieurs f,'enres parmi les(piels nous citerons seulement Celui des Tiltinonn/s de M. IFermann de Meyer. C'est avec les Lagnmss actuels (ju'elles ont lo plus d'aiialonie. Jo renvoie , pour plus de détails sur ces fossiles, à ce que j'en ai dit dans ma Zoo/of/ic et P(il(!u)itol()fjif fraiiç/iiticH. On p(!ul diviser les os[)èces actuellement vivanlos de la familhî dos Léporidés en doux fçcnros Iirinciiiaux : 1» {ça W ires [Irpns), ipii comjirenneiit aussi le,- Lapins et les ùtrpohujis, et 2" les Lagomija, (jui sont des Lé[ioridés plus petits el d'une forme assez différente. Le Lièvre était lo Lapros ().aY(.'),-) des «irecs et il en esl ijuestion sous ce nom dans Arislote; l'Animal (pio le même pliilosi)|)lie nomn.e Dnsijpns (A-x^uzou;) , ce i|ui veut dire pieds velus, esl le Lapin. Il est donc très-fichoux que Linné ait trans()orté ce dernier nom aux Tatous (f;enre l)asyf)us, Linné) , (jui sont des Animaux américains fort différents de ceux (|ue les anciens ont dési^rnès par h; même mot. En parlant du Dasi/ptis, Arislolo dit ipie cet Animal a du (mil dans les Joues et(iu'il en a aussi sous hjs pieds; mais, ainsi qu'on en a l'ait la remarque, ces carac- leres sont é,ir;,|eiiient appli( = îles nu Lièvre, l't Camu-- doute ipie le /Jasi/pns soit réellement ii M I 'Il 'I! I- 4 l ^ti. n^.w. v^^ .o^..^'^ IMAGE EVALUATION TEST TARGET (MT-3) V] ê 7 Photographie Sciences Corporation // ''/ 4> Éfr,^ k /A% s"" C<7^ -« /. f/. 1.0 ^ us, »- u Uuu [2.2 m Il 1-8 l.l 1.25 11= 1.6 ,» ► ^ « 23 WEST MAIN STREET WEBSTER, N.Y 14380 (7t6) 872-4503 fe^ '^^ U.A 278 ORDHE DES RONGEIRS. fiiffôreut (lu Lagos. Mais Polybe, (lui a écrit peu do temps api es Aristote, distinguo tiivs- nettemeiit le Liè'vro et lo Lapin l'un de l'autre ; il emploie même pour désigner le premier un mot Cuniclos (KwvtxXo;) , emprmité du latin Cuniculus ou Citinlus, et qui a pour origine l(j mot ibcrien ou espagnol , qui signifie Lapin ; c'est le mémo qui sert de racine au nom des Lapins dans pres(|ue toutes les langues modernes. En effet, lo Lapin est appelé Coniglio par les Italiens, Conejo par les Espagnols, Cocllto par les Portugais, Coiiij par les Anglais et Connin ou Connil dans l'ancienne langue française. Les Anglais l'appellent aussi Uabbit et les Allemands le nomment Kaninichen. Athénée, l'osidonius et Strabon ont parlé du Lapin comme Polybe, et Élien, qui on a traité dans un cliapitre différent de celui qu'il consacre au Lièvre, fait remarquer (jue le mot Cuniclns ■ (ju'il emploie pour le désigner est tiré do celui (|uc les Ibéviens donnent au même Animal. C'est à Pline (jue Camus reproche d'avoir donné aux mots Imagos et Dasypus une signifi- cation différente de celle admise précédemment par Aristote. (i 11 a employé sans discernement, dit Camus dans ses notes sur Aristote, les trois noms Lepus, Cuniculus et Dasypus. 11 y a des endroits où il est évident qu'il a traduit le mot Dasypus d'Aristote par celui do Lepus, et d'autres où il a fait de ces deux noms deux Animaux différents (ju'il compare l'un à l'autre; ailleurs il ne sépare pas moins le Cuniculus du Dasypus. 11 y a longtemps qu'on lui a reproché cette confusion, et ses annotateurs, ou ceux qui ont voulu prendre sa défense, n'ont pu rien dire de fort clair pour le justifier. Je crois donc «lu'il faut tenir, avec Budéo, Bochart et Klein, que le Dasypode et lo Lièvre sont le même Animal. » Cependant ou pouvait induire le con- traire de ce (}u'Aristote dit (luelquo part qu'il n'y a point do Dasypodcs à ltha(iue, et que lo Lagus est plus petit dans l'I'.gypte que dans la Grèce (Liv. Vlll, chap. xxviii); car si lo Lagos et le Dasypus étaient de la même espèce, il n'est pas [u'obable qu' Aristote aurait employé dans la même phrase et pour désigner la même espèce deux mots ayant pour lui le même sons. L'opinion de Camus est donc peu i)robablo et elle a dû être abandonnée. Los auteurs (jui se sont occupés de commenter les textes anciens (et ils ont été nombreux à la fin du moyen ûgo, à la renaissance et au xviii" siècle), avaient été plus embarrassés encore [lar quehjues passages de la Bible, où il est (juestion de deux Animaux, lo Saphan et VArnobct/i, (juc lo texte hébreu classe parmi les Animaux (jui ruminent, ([uoiqu'ils n'aient pas les pieds fourchus. Voici comment il eu est (piestion dans lo Lvviliquc, chap. xi, vers. 3 et 4 (j(! me sers do la traduction de Lemaistre de Sacy): (( Le Lapin (pii rumine mais(iui n'a point de corne fendue est impur; lo Lièvre aussi est impur, parce (jne, quoiqu'il rumine, il n'a pas la corne fendue. » Camus, à son tour, a voulu interpréter ce passage: ((Dans la ici de Moïse, le Lièvre est mis au nombre des Animaux qui ruminent. Bochard assure (jue personne n'a con- firmé celte observation ; cela peut être à l'égard des Lièvres de nos contrées. Cependant il y a trois singularités à observer , dont deux sont remaniuées par Aristote et confirmées i)ar les modernes; la troisième par plusieurs naturalistes et ()ar Khnn entre autres c'(!st (|u'on a -vu dos Lièvres cornus et qu'il n'est pas rare d'en trouver de tels en i\'or\vége. Voilà bien des traits d'analogie avec les Animaux ruminanls, et Morcurialis fait voir que, (juoiciue le Lièvre n'ait [las quatre estomacs , il n'est nullement impossible qu'il rumine. i> Mercurialis est un médecin italien du xvi" siècle. P. Camper a repris son assertion, et, dans sa Letton sur la Rumination des Animaux purs et impurs (t. 111. p. 57 de ses œuvres) , en parlant des Jiièvres et des Lapins, il dit : «Ces Animaux ruminent incontestablement, malgré lo doute (|ue Buffon a voulu faire naître à cet égard, » et il se fonde sur la position des molaires chez ces Animaux; (juant aux Lièvres cornus, il n'en parle pas, et aujourd'hui on ne croit j^tlus à leur existence; mais (jue deviennent tous ces arguments relativement au Lapin, du moins depuis que l'on sait (juo le Saphan de la Bible est le Daman et point du tout notre Lapin. La grande érudition de Bochart ne l'avait pas trompé sur ce point, et il disait d(''jà, on 165.3, dans son IJierozuicon: (( Saphan non est Cuniculus, scd tnajoris mûris genus » , c'est-à-dire : Le Saphan n'est pas FAMILLE DES LÉPORIDÉS. 279 lo Lapin , mais un genre do Rat plus gros. C'»;st, on effet, par erreur que les Septante ont tra- duit Saphmi par lo mot Dasypus, et les modernes par celui de Cunicuhis ou Lapin. Il est vrai que la difdculté n'est pas aussi aisée à éclaircir à propos du Lièvre, et qu'en traduisant le mot Arnebelh du texte hébreu par Lagos, qui veut dire Lit-vro, les Septante ont eu raison, puisque les Arabes et les habitants de la Syrie donnent encore, à l'espèce de Lièvre qui est dans leur pays, le nom AWrnebelh. Les mouvements que le Lièvre fait constamment avec sa bouche lorsqu'il est au repos , et qu'on a pu prendre pour une sorte de rumination , seraient- ils le seul motif de l'opinion dos Hébreux, c'est ce (jue les observations des modernes n'ont pas encore complètement décidé. Genre LIEVRE {Lcpus, Linné). Oreilles plus ou moins grandes et on cornet; yeux la- téraux; face allongée; narines en fonte, mobiles et sans muffle; corps plus ou moins allongé, plus fort en arrière (ju'en avant, ayant les pattes postérieures plus longues que les anté^ rieures et disposées pour le saut; cinq doigts aux pieds de devant; quatre à ceux de derrière; queuo courte, relevée, velue; de six à dix mamelles ; dents incisives principales larges aux deux mâchoires , celles d'en haut marquées d'un fort sillon vertical sur leur face antérieure ; six paires de molaires supérieures dont la dernière, petite, simple et à fût ovalaire ; cinq paires inférieures, la cinquième étant beaucoup plus petite que les autres, plus simple et plus oblique. Le genre qui comprend le Lièvre et le Lapin so partage en deux sous -genres, (ju'on peut nettement distinguer l'un de l'autre si l'on ne considère, parmi les Animaux nommés ainsi, que ceux qui vivent dans nos contrées, mais qui semblent se confondre l'un avec l'autre lorsque l'attention so porto sur certaines espèces exotiques. On a établi plus récemment une troisième division pour le Lepus liispidiis, sous le nom de Garpolagus. Nous aurons donc à parler successivement 1" des Lièvres ou véritables Lepus; 2" des La-' pins que M. Gerbe a nommés Cunicuhis, tpioique ce nom ait été employé précédemment par Waglor dans un autre sens , et ."î" des Carpohtgus. I. Les LlÈVUES. On les reconnaît aux particularités suivantes : Corps allongé; oreilles grandes; pieds longs, surtout ceux de derrière; queu(> toujours bien évidente. Ces Animaux no se creusent pas de galeries connue le font les Lapins; leurs pcilits sont déjà velus en naissant et ils ont les yeux ouverts. LiicvnE TiMiDK [Lepm timidus). Cet Animal que Ruffon et Daubenton ont décrit avec soin , a reçu do Linné le nom sous leijuel il est inscrit dans les ouvrages de zoologie métho- diiiuo ; après le Castor c'est notre plus grande espèce de Rongeurs. Ses caractères sont connus (le tout lo monde, et il suffit pour le faire distinguer des espèces qui lui ressemblent le plus do rappeler qu'il a les oreilles, le corps et les jambes plus longs que le Lapin domestitiue; qu'il est aussi plus grand (pio la plupart des variétés de ce dernier et que son pelage est gris fauve, jaspé de brury,snr les parties supérieures; que ses oreilles sont grises et terminées de noir; i|Uo sa (juouo est en partie noire en dessus; (|ue le dessous de son corps est plus ou moins blanc et que ses jjieds sinit gris fauve avec la plante rousse. Les lièvres de celte espèce conservent les mAmes couleurs en hiver qu'en été , ils sont seulement plus fournis pendant la mauvaise saison; ils diffèrent à cet égard des Lièvres dits changeants, qui deviennent alors pi'es(jne PMiièrement blancs. Quelques Lièvres timides sont cependant blancs, mais par Denis du Lièvre aciite, granJ. uni. m v\> 4 li 280 ORDRE DRS RONr.ElRS. iilbiiiismo; ils lo sont en toute saison; Jours yeux sont rouîïos comme ceux des Lapins blancs et la pointe de leurs oreilles n'est plus noire. Au contraire, les Lièvres changeants ijui out pris leur pelage blanc d'hivc'r conservent du noir au bout des oreilles et ils n'oiil jias les yeux colorés t:i rouge comme les Animaux eiitièremeul all)inos, [)arce (jue le pigmentum ou la matière colorante qui est dans l'intérieur de ces organes n'a pas cessé de se dévelo[)per. Lo Lièvre ordinaire est plus élancé (jue le Lièvre changeant et il ne se tient pas dans les mêmes lieux. Les jeunes Lièvres ou Levrauts ont le pelage plus foncé que les adultes. Chtz les vieux, il est au contraire plus pâle. En général , les mâles se distinguent des femelles par leur der- rière plus blanc ; ils ont aussi la tête plus arrondie , les oreilles plus courtes et la queue un peu [)lus longue. Daubenton a longuement décrit les particularités que présente le pelage du Lièvre en pre- nant pour sujet de ses descriptions des exemplaires tués en Bourgogne. Cette province est une de celles qui fournissent au commerce le plus grand nombre de peaux de Lièvres. Il on vient aussi de l'étranger et principalement de l'Allemagne. Los peaux du Lièvre changeant eu pelage d'été sont assez fréquemment mêlées à celles du Lièvre ordinaire. Buffon a parlé du Lièvre au point de vue général , et ce qu'il en dit s'applique autant à l'ensemble des espèces du sous-genre des Lièvres qu'à celle de nos contrées; mais les observations de mœurs qu'il a publiées ont surtout rapport au Lièvre ordinaire. Suivant lui, les Animaux de cette espèce ne vivent que sept à huit ans au plus, et il ajoute : « La durée de ta vie est, comme dans les autres Animaux, proportionnelle au temps de l'entier développement du corps; ils prennent presque tout leur accroissement en un an et vivent environ sept fois un an; on prétend seu- lement , qui pouvoit avoir huit piis de iarpe et la [lassoicnt et repassoient en la lon^'ueur de di'ux cens pas plus de vinj-'t fois derant moi. I) Buffon ajoute au récit de Du Fouilloux : « Mais ce sont là sans doute les plus fîrands efforts de leur instinct; car leurs ruses ordinaires sont moins fines et moins reoherciiées; ils so contentent, lors(iu'ils sont lancés et poursuivis, de courir rapidement et ensuite de tourner et retourner sur leur pas; ils ne dirigent pas leur course contre le vent, mais du côté opposé; les femelles ne s'éloignent pas tant que les mâles et tournoient davantage. En général , tous les Lièvres qui sont nés dans le lieu môme où on les chasse ne s'en écartent guère , ils revien- nent au gîte, et, si on les chasse deux jours de suite, ils font le lendemain les mêmes tours et détours qu'ils ont faits la veille. Lorsqu'un Lièvre va droit ou s'éloigne beaucoup du lieu (îi il est lancé, c'est une preuve qu'il est étranger et qu'd n'était dans ce lieu que passant. Il vient, en effet, surtout dans le temps le plus marqué du rut, qui est aux mois de janvier, de février et de mars, des Lièvres mâles, qui, manciuant de femelles en leur pays, font plu- sieurs lieues pour en trouver, s'arrôtent auprès d'elles; mais dès qu'ils sont lancés par les Chiens , ils regagnent leur pays natal et ne reviennent pas. » Les Lièvres ladres ou ceux qui ont la chair mauvaise et pâle vivent dans les lieux bas et humides; ceux des plaines élevées et des collines oîi abondent les herbes aromatiques sont meilleurs et leur chair est plus colorée. Ainsi que le dit Buffon, la chasse du Lièvre est l'amu- sement et souvent la seule occupation des gens oisifs de la campagne : comme elle se fait sans appareil et sans dépense, et qu'elle est à la fois utile et lucrative, elle convient à tout le monde. « On va le matin et le soir, au coin du bois, dit l'habile écrivain, attendre le Lièvre à sa rentrée ou à sa sortie; on le cherche pendant le jour dans les endroits où il se gîte; lors- qu'il y a de la fraîcheur dans l'air par un soleil brillant et que le Lièvre vient de se gîter après avoir couru, la vapeur de son corps forme une petite fumée que les chasseurs aperçoivent de fort loin, surtout si leurs yeux sont exercés à cette espèce d'observation. J'en ai vu qui, conduits par cet indice , partaient d'une demi-lieue pour aller tuer le lièvre au gîte. Il se laisse ordinairement approcher de tout près, surtout si l'on ne fait pas semblant de le regarder, et si, au lieu d'aller directement à lui, on tourne obliquement pour l'approcher. Il craint les Chiens plus que les Hommes , et lorsqu'il sent ou qu'il entend un Chien , il part de plus loin : quoiqu'il coure plus vite que les Chiens, comme il ne fait pas une route droite, qu'il tourne et retourne autour de l'endroit oii il a été lancé , les Lévriers qui le chassent à vue plutôt qu'à l'odorat, lui coupent le chemin, le saisissent et le tuent. Il se tient volontiers en été dans les champs, en automne dans les vignes et en hiver dans les buissons ou dans les bois, et l'on peut en tout temps, sans le tirer, le forcer à la course avec des Chiens courants; on peut aussi le faire prendre par des Oiseaux de proie : les Ducs, les Buses, les Aigles, les Uenards, les Loups, les Hommes lui font également la guerre; il a tant d'ennemis qu'il ne leur échappe que par hasard et il est bien rare qu'ils le laissent jouir du petit nombre de jours que la nature lui a comptés. » Les Lièvres portent environ trente jours et le nombre de leurs petits est de deux , trois , quelquefois quatre et plus rarement cincj à chaque portée. Les femelles sont sujettes à la superfétation ; leurs petits no tettent guère que quinze ou vingt jours après lesquels ils so séparent. La nourriture de ces Animaux consiste en jeunes pousses , en herbes diverses et principalement en herbes aromatiques; pendant l'hiver ils mangent aussi des racines. La chair du Lièvre fait partie des viandes noires ; elle est savoureuse et excitante : celle des Lièvres d'Arabie et d'Afrique est succulente. Cependant la loi do Moïse en avait interdit l'usage aux Hébreux et le Coran la défond pareillement aux Mahoniétans. I'* PARTIE. 36 u ; «0 382 onniui nns noNCEins. Lo Liùvro timide u'oxisto pas iiillouri? i]u'en Earo|)o, et dans co continent môme, il y a dos Animaux qui, tout eu tHant bien du même sous-gonro, n'appartiennent pas à la môme espèce. Ceux qu'on en distingue lo plus aisément sont les Lièvres clinngoanls qui vivent dans les grandes cliaînos de montagnes et dans plusieurs régions du Nord. Urisson en avait fait son Lopus (ilbiis; Pallas les a nommés Lcpus varinbilis, mais do nouveaux renseignements sem- blent établir que sous ces noms do Lcpus timidus et Lcpus varinbilis, tcls(|ue l'allas lui-même les avait définis, on a encore confondu diverses sortes de Lièvres. Plusieurs zoologistes récents les considèrent non-seulement comme des races , mais comme de véritables espèces à cause de la valeur qu'ils attribuent aux caractères par lesquels elles se distinguent les unes des autres. M. Schimpor, do Strasbourg, a réuni, dans le musée de cette ville, un grand nombre do Lièvres et do Lapins pris dans des localités très-différentes. Il nous a écrit qu'il avait reconnu que, sous le nom de Lepus timidus, on confondait, en effet, plusieurs espèces, dont deux si; rencontrent en Franco. L'une vit surtout dans les déparlements du Centre et dans ceux du Nord ; l'autre est du Midi. RL Schimper a réuni colle-ci à l'espèco d'Italie et d'Espagne (Lcpus meridionalis do Gêné) ; c'est celle du Languedoc et do la Provence, qui diffère, de l'autre par ses proportions et par quoliiues traits de sa coloration. Malgré les renseignements cpie M. Scliimper a bien voulu me fournir à cet égard, je no peux encore établir tous les carac- tères qui séparent lo Lepus meridionalis de Gêné du Lepus mediterraneus de M. Wagner, que jo signalerai plus bas, à propos des Lièvres africains. Les parties de l'Kurope qui confinent l'Asie possèdent aussi un Lièvre qui , mieux étudié , a paru différent do l'espèce ordinaire, c'est le LiÈvnE caspien {Lepus caspicus). Il fréquente les bords do la mer Caspienne, ce qui lui a valu son nom spécifique. Pallas l'avait rapporté au Lcpus timidus. Enfin il paraît en être de même pour le Lièvre de la Suède. M. Nilsson établit que c'est aussi une espèce à part et il lui donne le nom de LiiîvnE blanciiatiie {Lcpus canescens). Celui-ci est gris blanclifttrc on dessus et blanc en dessous; il a les oreilles noires à leu.- pointe ainsi que sur une partie do leur bord postérieur : c'est lo Lièvre do la Suède méridionale, oîi il remplace l'espèce ordinaire, celui-ci ne s'étendaut pas au nord au delà du Danemark. Lo LiÈvnE CHANGEANT {Lcpus variobiUs, Pallas), ipii répond au Lièvre blanc {l^cpus albus do Brisson) , est rcmanjuable par ses cliangements do couleurs ; gris fauve ou simple- ment fauve en été, avec le bout des oreilles noires et la queue grisûtro, il devient d'un beau blanc de neige on biver, mais en conservant encore la pointe de ses oreilles noire. C'est un Animal à pou près gros comme le Lièvre ordinaire , mais moins liaut sur pattes et à oreilles un peu plus courtes. Les Lièvres variables vivent principalement dans la Russie et sur quel- ques montagnes dos autres parties do l'Europe centrale, ainsi que, dans une partie du nord de l'Asie. On les trouve également en Ecosse; le Lièvre d'Irlande leur appartient peut-être aussi, et ils se retrouvent dans les Pyrénées. Cette espèce aime les lieux froids et la couleur blanche, qu'elle prend en biver, ainsi que l'abondance do ses poils lui permettent de vivre au milieu des neiges sans en souffrir. Sa blancheur l'aide aussi à échapper plus facilement à ses ennemis, et sans lo bout noir de ses oreilles elle serait entièrement de la couleur du sol neigeux qu'elle affectionne. Les peaux ' de ces Animaux et des races ou espèces qui s'en rapprochent le plus sont très-eslimécs des fourreurs. Lorsqu'elles sont blanches, elles imitent bien l'hermine et on les emploie souvent à la place de celle-ci. Beaucoup de palatines blanches et les épitoges des gens de robe sont généralement faites avec du lièvre variable. Cette fourrure n'est pas moins recherchée eu Chine qu'en Europe. La chair du Lièvre changeant est moins bonne que celle du Lièvre timide, mais elle n'est pas mauvaise, et, dans beaucoup do lieux, les Lièvres que l'on vend sur les marchés appartiennent à cette espèce ou à celles (ju'on en a tout récemment distin- guées. On en vend dans i)lu?ieurs do nos départements pyrénéens. FAMILLE DES LÉPOniDÉS. ;e8a Aufiiï'S (lu Lièvre cliongoanl so plucont plusieurs espèces europôonncs assez pou diffL-rontes par leurs caractères pour qu'on les ait confondues avec lui jus(iuo dans ces derniers temps; d'<'i|)iès les autours les plus récents, elles seraient nu nombre (|(> rpiotre, savoir : Le Lcpus (iqiiilumus do M, Dliisius, (pil ri'iiond au Lepus rariuùilis /iijbriiliis de Pallas, au Lepuf médius do M. Nilsson, et au Lepus allakus distingue par M. tiruy, d'après Evers- mann. Il est do l'Europe boréale et du nord do l'Asie. Le Lcpus borcfilis de M. Nilsson, qui ost do la Suéde. ]1 est bien conslalé que celui-ci devient blunc on liiver, sauf à la pointe dos oreilles qui reste noire. Le li'piis hilwriikm do M, Yarrcl. C'est le Lièvre d'Irlande; des observations plus récentes ont fait penser qu'il no devait pas étro séparé du véritable Lièvre variable. Le lcpus alplnus. M. Scliimpor u aussi constaté dos différences entre les Lièvres \ ariables des Al(>es et ceux de la Hussie, et ii a proposé de désigner les premiers par le nom do Lcpus (ilpinus; d'après ses observations, les Lièvres variables des Pyrénées seraient plus sendjlablos à l'esiièco de llussie , et il ne lui paraît pas possible do les en séparer. Le LiiiVRK TOLAÏ {Lepus tolaï , Pallas) tient à ki fois du Lièvre ordinaire et du Lièvre clianffcantj mais sa lèto est plus lon^'ue, plus comprimée et plus étroite ; son pelage peu diffé- rent do celui du [iremier no cliange pas non plus on liiver. Lo Tolaï habite la Sibérie, la Mongolie, la Tartarie et môme lo Thibet. Quand on le chasse, il fuit droit devant lui /m lieu de cliercher, comme les deux autres espèces, à dépislcr son ennemi par dos détours et il gagno les fentes des rochers ou quelque autre cavité pour s'y réfugier. On lo nomme indifféremment Lièvre ou Lapin de Sibérie , [larce qu'il a aussi quel- ques rapports avec les Lapins. L'n Lepus plus rapproché du vrai Lièvre existe dans le petit Thibet ; c'est le Lepus libelamts do M, Walorhouse, peut-être identiiiue avec le Lcpus oiostolus de .M, Ilodgson, que nous cite- rons plus bas, Lo Népaul et les contrées voisines ont aussi fourni à M. Hodgson deux autres Lièvres qu'il nommo Lepus pallipes et Lcpus œinodins : leur authenticité n'est pas encore prouvée. Cos diverses espèces ne sont pas les mêmes (juc celles do l'Inde , où l'on en connaît main- tenant deux, savoir : LiÈvnic M os s KL {Lepus nigrkoUis do F. Cuvier), dont la patrie ost essentiellement l'ilo do Java, Lo dessus do son corps est roux ti(iueté et les parties latérales passent au gris; sa queue est gris brun en dessus; les membres antérieurs sont roux en dehors; la gorge et les parties inférieures du corps sont roussùtre clair; l'oreille, blanche à sa base, a son extrémité noire et le reste roux; le dessus du cou et la nuiiuo sont brun noirâtre. La mémo espèce sç retrouve à l'île Maurice, où elle a sans doute été introduite par l'Homme. On dit (|u'elle existe aussi dans l'Inde, à Madras, au Uengale et dans lo Deccan; c'est alors le Lepus kurgosa do Uuchanan. Le Mossol est de la taille d'un gros Lapin. Le LiKvnE a queuu boussk {Lcpus ruficaudatus , Is. Geoffroy) ressemble plus au Lièvre ordinaire, mais on peut néanmoins l'en distinguer à sa queue plus longue, rousse en dessus au lieu d'être noire, à sa tâche oculaire qui est moins prononcée et à ses joues, qui sont d'un roux très-mélangé de noir; son poil est plus rude que celui de notre Lièvre et sa taille un peu moindre. Il habite le Bengale, dans les plaines qui bordent le Gange. On l'a retrouvé au Népaul, dans les monts sous Himalaya. Faute d'avoir reconnu que c'était bien le Lièvre ruficaude, M. Hodgson le décrit comme nouveau sous lo nom de Lepus macrotus. Il y a aussi une espèce de Lièvre dans la Chine, et M. Gray en a donné la figure dans ses lUuslralions ofindian zoology, sous le nom de Lcpus si/wnsis. L'Afrique et l'Arabie paraissent filus riches en Uongeurs de ce groupe qu'aucun des autres continents. Ces Aniiuaux trouvent dans les grandes plaines qui en constituent le sol beau- coup d'endroits très-propioes à leur nuilti|)lication. Aux différents Lièvres africains dont nous allons donner la liste, il faut ajouter le Lii:\iu; wÉDiTKUUA.NKiix {Lcpus mcdilvira/icus) , 11:1 5: t- i^r 2.S1 onnni': des noxciEtns. (jui forme aussi une cspùco ù piirt. Il ost plus pflit (|uu iiolro Lièvro l'omniun li'Kuiopp, soit (lu centre, soit du midi; sa cliair est aussi Irès-iiifùricuro ; c'est lo Lièvre do rAl«ério ul de la Sicile. Lo LiÈvnF. DK SvniE {Lepus syriacm) liabito Jo mont Liban, ou il est conuu sous le nom arabe iVErncb ou Aernvb, ([ui correspond si bien au mut litjbrou Anicbel cmplovô par la lliblc. Ainsi (jue le précédent, il est décrit dans l'ouvrage publié par iM, Elironberg sous le titre de Syinbolœ physicw. Lo Lièvre d'Auabie {Lepus arabicus, Ehrenb.) est do l'Arabio déserte, particuliè- rement auprès de Gonfodah et de l'Arabie heureuse par Lolieia. Il n'a point de tache noire aux oreilles et sa queue est brun noir on dessous. Il en est «luestion dans lo livre (|ue nous venons do citer. LiicvnE d'Égvi'TE {Lcptts (pgypHus, E. Geoffroy). Il est en j,M'ande partie fauve tiqueté par endroits, surtout à la tète, et blanc eu dessous; sa queuo est noire à la face supé- rieure et blanche à l'inférieure; ses oreilles sont d'un roux brunâtre avec l'extrémité noire. Cette espèce vit en Egypte, comme l'indique son nom; sa taille est celle du Lapin, mais ses oreilles sont proportionnellement f)lus grandes que celles du Lièvre commun. Le L I È V n E d ' A B V s s Y N I E ( Lepus hnbessi- nicus, Hemprich et Ehrenberg) a les oredles moins grandes et la face plus semblable à celle des Lapins. Il a été observé en Abys- sinie , auprès de la plage d'Arkiko. Le Lii':vnE isabeli.e {Lepus isabelli nus), décrit par le D. Crotzschmardans V Allas zoo- logique de M. lluppel , est de Nubie; c'est lo même que le Lepus œthiopicus de MM. Hem- prich et Ehrenberg : c'est une espèce assez petite. On le rencontre dans la Nubie et dans le Dongola. Les Lièvres sont aussi représentés dans l'Afrique australe (>t l'on reconnaît très-nellement deux espèces parmi les Animaux de ce genre, (ju'on a rapportés de celle [lartie du globe. Elles ont les proportions du Lièvre ordinaire, mais elles s'en distinguent par plusieurs caractères évidents. Lne troisième moins bien connue a reçu le nom de Lepus arcnarius, que iious nous bornerons à signaler. Le LiiiVRE DES Rochers {Lepus saxatilis, F. Cuvior), aussi nommé Ijipus nifinucha, longicaudalus et fumigalus, est le Berg Haas ou Lièvre do montagne des Colons. Il est grand comme le Lièvre ordinaire d'Europe, a les oreilles très-longues; a le col roux , la gorge noire et les membres gris brun ainsi que les côtés du corps; lo bout de ses oieilles est noir. Il vit dans les montagnes. Le Lièvre du Cap {Lepus Capensis , Linné) est gris un peu roussAtre, avec la gorge et les membres roux; le bout des oreilkfs noir; le bout du museau roussûlre et la (|ueuo noire en dessus. Ses oreilles sont fort grandes et ses pieds très-allongés. Les Hollandais lo désignent par le nom de Vlahte haas, qui veut dire Lièvre de |)laine. M. Waterliouse lui réunit le Lepus ochropus de M. Wagner, et il pense que le Lepus avenarhts de M. Is. Geoffroy n'en est peut-être que le jeune. Linné et Thunberg ont parlé du Lièvre du Cip, mais c'est par I.iivnf u'KcïPiE, 1/1 ili' grond. FAMILLE DES LÉPOIliniiS. ^6 F. Cuvior, par M. Is. (jooffroy et pur M, VVatorliouso, t|iio sus cuructéro» ont été déflnilivc- niiiiit établis. On comptd six ou sept sortes ijo Lièvres dans l'Amérique scplcnlrioimio, non comprises <|Uf!li|ues-unos do colles (|uo M. Hnclimann a ])ruposé de distinguer, mois sans leur assignor des caractères réellement sufllsaiils , et il y en a une également distincte do celle do l'ancien continent dans l'Amérique méridionale. Lo LifcvnE AUCTiQiiK {Leptis articits, Leacli), «jui est décrit dans l'appendice au Voyage «lu capitaine Hoss , a été d'abord considéré comme lo véritable Lièvre timide ; erreur à lu(|uellu les Lièvres changeants d'Europe ont d'ailleurs également donné lieu : c'est lo Hawchoch des Indiens Copper et VOiikalik des Esijuimaux. Il est gris on été et devient blanc en Inver, sauf sur le bout des oreilles. On lo rencontro dans le Labrador, du côté do la baie de Bal'fln et au (îroënland. C'est aussi le Lcpus ijlacialis de Leacli; su tuillo est un peu supérieure à celle du Lièvre changeant d'Europe, qu'il représente sur le continent américaii;. Le LifcvnK d'Améhique {Lepus arnerkanus, Erxieben) est gris lauve varié do brun ou été, avec le dessous du cou et lo ventre blancs; ses oreilles n'ont pus de noir au bout et sa (pieue est grisAtre (mi dessus ; en hiver, il devient blanc , sauf sur la (jucuo et les oreilles , «jui conservent leur couleur d'été. Il habite une grande partie de rAmérii]ue septentrionale, no fait pas do terrier, mais se cache dans des trous qu'il trouve tout faits, principalement au pied dos arbres; il no craint pas de se réfugier dans les murais lorscju'il est poursuivi, et, à ce «juo l'on assure, il grimpe mémo sur les arbres pour y trouver un abri. Sa femelle fait deux ou trois portées par an, chacune do deux petits. On lo voit depuis lu cûlo nord -ouest do la baio d'Iludson jusque dans les Florides et en Caroline. Le LiKvnK dk VinciNiK {Lupus virgitiianus, Harlan) est aussi do la catégorie des Lièvres cliangeanls. Son pelage est brun grisàlro en été et blanc en hiver, avec lo tour des yeux do couleur fauve roussàtre à toutes les épocpies de l'année. C'est uno es[)èce des États du Centre et du Midi , habitant les marais et les prairies qui sont au pied des montagnes. Lo Lepus Duuglasii do M. Cray ou Lcpus pahistris, llachmann, paraît originaire do lu Californie et du Texas. Le Lepus Bennetlii do M. Gray vit en Californie, et le Lepus callotis do Waglur habite le Mexi(|ue. Je terminerai cette énumération par ce qui est relatif au Lepus do rAmérii|ue méridionale. C'est le Lièvre Tapéti {Lcpus brasiliensis, Linné). Il a la queue bien plus courte (|ue la plupart des autres espèces du genre, et quoi(iu'il ait les teintes vives do plusieurs Lièvres, on peut dire avec Azara (ju'il n'est réellement ni Lièvre ni Lapin. C'est une espèce fort dis- tincte des autres , |)lus petite quo notre Lapin do Garenne , à pelage varié de brun et do jau- nAtro on dessus , ayant un demi-collier blanc sous le cou et les oreilles beaucoup plus courtes ijne la tête. Lo Tapéti ne se creuse point de terriers ot il vit à lu manière des Lièvres, établissant son gllo dans les bois; sa femelle n'a qu'une portée par an et mot bas deux petits, (|uel(iuefois trois , plus rarement quatre ; sa chair ressemble à celle du Lapin , mais elle est moins savou- reuse. Au Paraguay on ne la mange pas. Celte espèce est connue au Pérou , au Brésil ot au Paraguay. On a dit que c'était le Citli de Fernandez, ce qui a fait supposer qu'elle est aussi de la Nouvelle-Espagne. II. Les L/VPINS {Cuniculus, Gerbe) ont les caractères principaux des Lièvres, mais leurs oreilles, ainsi (juo leurs pattes, sont moins longues; leurs petits naissent nus et avec les yeux fermés ; enfin ils font des terriers et vivent en société. Ils sont moins nombreux on espèces, mais c'est parmi eux (juo se classe le Lapin domestique, dont l'utilité pour l'Homme est incontestable, et qui est d'autant plus précieux que, en mômo temps (ju'on mange sa chair, on sait aussi tirer do sa peau et do ses poils un parti fort avantageux. Nous avons déjà vu, en traitant des Animaux que les anciens ont appelés Lagns, Dasijpus et Cuuiculus, qu'il n'était point question d'une manière certaine du La|iin douiesliijue dans S li'i « il SI ' l .u .. tr. onnni: dks noNCEins. los ouvniKOH «tes (îrccs. Si ilos Lupins (l'K.spnKiio s'y Irouveiit slKtiait'H, co sont dus Lupins saiiV(iK<'s ili) ce pays cl lum les liiipins cli li* Lapin des liois ou des l'orlu'i's et non le Lapin doinestii|ue, (iependani il n'ust pas iinpussiblu <|U0 l'on dûnionlm (|uuli|m! jour ipiu l'Iine a voulu dési^^nor cos trois sortes d'Animaux rondeurs .par les noms de Lcpiis , i)tini/i>us et Cnnlcnliia, mais cela est encore loin d'cMro certain, et il est ini'^me impossililc do ne pas ref,'ardcr, jus(|u'à itreuvo (lu conlroiro , les deux mots Uaaijpua cd Ciiiiicitliis comme étant synonymes l'un do l'autre et comme s'applindi'o le second au Lapin domestiipie, car très- proliahlement onooro co dernier ne descend pas du Lupin sauvage de nos pays, De nouvelles reclierclies fuites avec nllonlion dans les t(!xtos anciens et en vue do résoudre le petit problème do l'origine réelle dos Lupinaque nous élevons en captivité ofliiruient un intérêt incoiileslalile. Lo Laimn domestique (Lepua domcsticus) est facile à distinguer dos Lièvres par les caraclères (pie nous avons dt'jil si{?nalés ot par (pushiues autres encore, tels (pie ccuix de son sipielelle. Son crAne est plus étroit à la région faciale et proportionnellement plus lonn; les expansions do ses os frontaux, »iui s'étendent au-dessus des orbites, sont moins larges et ont de moindies écliancrures aiit(;rieure et postérieure. Tous ses os sont moins forts, et ceux des membres ont mus lon^jneur proporlionnellemenl moins considérable. D'ailieurs, les iiKMiies dispositions ^'énérales [irésident à la conformation de ces deux Animaux, et, à part (jnelipies difféfencos do valeur sous-Kénéri(|ne, ils sont or^'anisés de ni(*me. D'autres espèces du iiicme genre se (Iistinj4;uent aussi de l'un et de l'anlro par (piehpies particularités lé|,'ères de la fonne du corps ou do celle du s(|uoletto; tels sont lo Lvpiis niyricullis et lo Lepus InupiUiis. In dos truits tlifttinctifs do la tt'te osseuse des La|)ins et des Lièvres consiste dans la siiuc- turo celluleuse et réticulée de la bruncbo montante de l'os maxillaire, nu-dessus et on avant du trou sous-orbituire. Les traces d'une scmblablo structure se retrouvent sur plusieurs points do la boHe crinieune , priiicipalemont chez les sujets avancés en ûge. Lu communica- tion du cercle orbilairo avec la fosse temporale y est étroite, et celle dernière ne se disliii;:uo (pic très-imparfaitement, à cause de la forme inv^nlièrement siiliéroïdale de la lioîte céré- brale et do la position toute particulière dos crêtes destinées uux insertions musculaires, Les oii)iles sont considérables et communi(iuenl l'une avec l'autre auprès du trou du nerf oiiliipic; les os du nez et la l)ranclie montante des incisifs sont fort allon^'és, ce (jui est en rapport avec lu forme de la face et de la barre; les trous incisifs sont très-jrrands , et ils ne sont séparés do l'échancrure des arrièro-narint.'s I (lus LapiiiH i> l(* Dosiipiit V, |l('ll(lllll| lier coii trois liais c((lii csl iqu'à preuvo t|)) l'uulro et II faut donc (l(i|iloslii|tu<, los i>ays, Du i) n'soiiilio II' .Mit un iutmH ivros par les > ('(Hix (l« son lus loii^c; les lai'Ki's et oui , {.'l coux lies 1, l(is iiu'nu's part (|ut'liiiu!s i'(vs (lu niriiK" s (io la forinii lus. laus la sti'uc- .s ot ou avant sur plusieurs commuuica- ' so (lisliii^'uo a li()ît(! t'('ri'- iculairos. Les nerf oi>lii|n('; rap|K)rl avec ' sont s(''|iari's sont le niaxil- esl ossiliô cl aussi ri'iilW't' iaiil un (l(!'vc- :lii'z cos Ani- l(!s Lièvres et us Pacliydoi"' lie |)lut(jt (liw ICC analogue; )resquo entiè'- lairo est plus ble, et l'apo- Lo Lii'vre et !S chacun. Ils transverses', t; leurs apn- 1 aux ntu^'^'l''^ piiisx.intïf (lu dos ot dos lombes do furtos insortioiiii; c'ost ce (|ui permet à coh Animaux du sauter avec tant de faeililt''. Ci. Cuvier enmptfî rpuitro vertehres an sacrum du Lièvre et deux seulement ù celui du Lapin ; mais celti; dirférenee tient seulement ù ccrAnienne, mais il n'on a pas au-dessus du condyle interne, et sa pouli(! in- fi'rieuro présente une gorpo intSdiune ayant, du chaque côl<5, une nuire gorge moins largo et [dus raccourcie. SgrlllTIl t)i ttCiN, l/l (11.' gnlnd. Lo radius et le cuhilus l'oslent distinct» dans toute leur étendue, quoi(iUo très-fortement uppli(pi()s l'un contre l'autre; la saillie du coude est consiih^rable; le pouce, quoi(jue très- évident et fortement onguiculé, est plus court ([uc les autres doigts. Aux pieds do derrière , on renianpie la fusion du péroné avec le tibia dans une étendue ijui excède leur moitié iiifé- rionic; l'aslragale ne diffère pas par su forme de celui des Animaux que nous avons pnîcé- di'inmeiit étudiés, et il n'y a ([ue (juatre doigts ù cha(iue pied de derrière, môme au s(iueletle. La plupart des pièces (jui entrent dans la composition du sipieletto des Lapins sont faciles à (iislinguer, et mémo, en prenant d'autres Animaux que ceux do nos contrées, on peut uisé- jiK.'iil reconnaîlro si les os (jue l'on observe ont été fournis par des Lièvres ou des Lapins, ou bien par des Animaux de nicmc taille, mais qui ajjpartiennent, comme par exemple le Chat, la Fouine, la Marmotte, etc., à des genres plus ou moins différents. Los Lapins domesliquos varient notablement dans leurs couleurs; indépoiuiamment do ueux qui sont gris, et quo l'on peut regarder comme plus seuiblubles que les autres au typo ^)rimitif, il y en a de noirs, do roux et do blancs, et d'autres qui présentent un mélange de l'une ou mômo do plusieurs do ces dornii par voie de ologiquc. Ces 3S plus fortes aco, celle dos race ordinaire 1 !) été olitonii tio de couleur noirâtres, et Vest le Silvcr plus long que 10 do la laine, nt quelquefois tm de RussK orte de rni)u ■ 'est [iliUôt uni' ipin d'Angora, lart des autres 'd , c'est (|u'ils ;. Aucune des et , parmi les idérée comme s bas. Cepen- es, ou constate très-douteuse Lu|iin domes- us petite ; ses ) ceux fournis Animaux sous 'il en avait été , et comme on même espèce, y a dans cette elle consiste à utres pays, olfe l'ersique, acce|)té l'opi- !cs le connais- saient, et il paraît que les seuls endroits de l'Europe où il y en eut nncionnoment étaient la (irèce et rEs|)agno ; Ile là on les a transportés dans les climats [ilus tempérés, comme eu Italie, eu France, en Allemagne, où ils se soûl naturalisés; mais dans les pays plus froids, comme en Suède et dans le reste du Nord , on ne peut les élever que dans les maisons, et ils périssent lors(iu'on les abandonne à la campagne. » On ignore si les Grecs et les Homalns avaient des Lapins clapiers, rien dans leurs écrits no se rapportant à eo point, (lui est pourtant un de c(!ux qu'il importerait d'abord d'éclaircir. Quoi qu'il en soit , il n'est pas permis de douter ([ue les Lapins sauvages n'aient été ancien- nemcni aussi répandus en Italie, en France et dans d'autres parties do l'Europe tempérée (]u'ils le sont aujourd'hui. On en a la preuve dans les débris osseux, depuis longtemps entouis dans le sol, que ces Animaux ont laissés dans plusieurs jtarties do l'Europe. Beaucoup de cavernes et divers atterrissements dont le dépôt remonte à une époque [)eu éloignée de celle dite diluvienne, ont fourni nor -seulement des ossements di; Lièvres, mais aussi dos osse- ments de Lapins, et ceux-ci paraissent indi(}uer i)lusieurs espèces fort semblables , d'ailleurs, au Lepus cuniculus. On en signale jusque dans la Belgique , on Allemagne et eu Angleterre. Ainsi nos Lapins sauvages no proviennent pas de Lapins airicains qui auraient été répandus sur notre sol par les anciens, et d'ailleurs les Lapins du nord de rAfri(iuo constituent, comme les Lièvres de la morne région , des espèces différentes de nos Lapins et do nos Lièvres de rEuroi)e. Est-ce leur séjour dans les habitations et l'action directe de l'Homme (jui ont transformé les Lapins de garenne en Lapins claniers? Rien ne nous autorise à l'admettre, et la véritable origine de ces derniers ne nous est pas connue, si ce n'est peut-èlic celle des Lapins dits d'Angora, qui sont donm-s comme originaires de la ville d'Anatolie dont ils por- tent le nom. On attnbue la même origine aux Chèvres et aux Chats à longs poils. Ce qui est plus certain, c'est (lue le Lapin domestique était autrefois beaucoup moins ré- pandu qu'il ne l'est aujourd'hui. Les voyageurs enropéens l'ont porté dans la plupart des pays où ils so sont établis, et dans quelques endroits, les Animaux de cette espèce ayant été abandonnés à eux-mêmes, se sont considérablement multipliés et sont devenus sauvages, sans prendre toutefois les caractères do notre Lapin de garenne. Ceux que l'on retrouve maintenant aux îles Falklaud ont été décrits à tort par MM. Lesson et Garnot comme formant une espèce à part , sous le nom de Lepvs warjeUanicus. Ils sont d'un noir violacé , maniués ça et là de taches blanches ; leurs oreilles sont d'un beau roux. MM. Lesson et Garnot ont pensé (juc ces Lapins étaient indigènes dos îles où on les trouve maintenant ; mais l'observation qu'ils supposent en avoir été faite [lar Magellan dès l'année 1520 doit être regardée, suivant M. Darwin, comme se rapportant au Cavia mistralis ou Kcrodon Kimj'd et non à un véritable Lapin, quoique le célèbre navigateur portugais se soit servi du mot Conejos, qui veut bien dire Lapin. On a souvent appliqué ce nom à des Rongeurs plus ou moins semblables en apparence au'i Lapins véritables. Les Lapins domestiques ou clapiers , que tant do personnes élèvent en Europe et dans d'autres parties du monde , donnent lieu , par leur gi-ande multiplicité , à des transactions commerciales ([ui ne sont pas sans importance et qui touchent mémo à plusieurs diîs bran.- ches do l'industrie. Indépendamment de leur chair, ces Animaux fournissent en effet leur peau que l'on emploie de diverses manières, soit en laissant le poil attaché au derme, ce qui donne alors une assez bonne fourrure , soit eu utilisant sé|)arément le jtoil et le derme. Le derme du Lapin, débarrassé de son pelage, sert sunout à la fabrication de la colle, et son poil est i)rmcipalement employé dans la chapellerie , quoiqu'il ait moins do valeur que celui du Lièvre et tiue depuis quelque temps on lui ait substitué la soie. Autrefois le Lapin servait encore à un autre usage; sa graisse ainsi ijue colle du Lièvre étaient employées en pharmacie , l'une sous le nom ik'Axungia cunkuli et l'autre sous celui ^YA.T.nngia leporii. Dans beaucoup do fermes et autres établissomonts analogues , on élève des Lapins; il s'en i"^' p.vnTiK. 37 m !!>« 290 ORDBE DES RONGEtnS. fait souvent de grandes (éducations. Les bénéfices (|u'on en lire peuvent être considérables si l'on a soin d'approprier convenablement les locaux dans lesquels on les tient, et si l'on use de certaines précautions sans lesquelles la mortalité ne tarde pas à dépeupler la lapinièro et à transformer en pertes tous les bénéfices qu'on espérait obtenir. C'est là la grande culture du Lapin domestique, et il est facile d'améliorer la chair et le pelage de cet animal i'!>r U> choix d'une bonne nourriture, par le bon entretien et par la propreté. La petite culture du môme Animal est plus fréquente encore : beaucoup de familles, soit dans les villages, soit même dans les villes, espèrent faire un emploi avantageux des restes de leurs repas de chaque jour et en même temps de quelques lierbes potagères dont le prix est peu élevé , en nourris- sant des Lapins dans leur cour, quelquefois dans leur cuisine, et, à l'occasion, jusque dans l'unique chambre qui sert à la fois de cuisine, de salle à manger et do chambre à coucher. Le Lapin des cours ou des garennes forcées est le Lapin clapier, et il partage souvent le nom de Lapin de choux avec les Animaux de même espèce qu'on élève dans les circonstances tout à fait défavorables que nous venons de rappeler. C'est sur ces Animaux , dont les feuilles du choux sont, en effet, la principale nourriture, que les maladies sévissent avec le plus d'intensité; les paralysies, le rachitisme, l'hydropisio ou les hydatides abdominales en enlè- vent la plus grande partie , et ceux qui survivent assez longtemps pour devenir mangeables ont la chair tout à fait décolorée et d'une saveur fade ou désagréable (jue l'on aurait fait dis- paraître en donnant à ce«i Animaux des locaux plus aérés et plus propres , et une nourri- ture plus accommodée à leurs besoins. Dans les pays de rochers, là oîi abondent les plantes aromatiques de la famille des labiées, on peut procurer aux Lapins domesti(]ues un fumet qui diffère peu de celui des meilleurs Lapins sauvages. L'exploitation du Lapin clapier a attiré l'attention do quelques agriculteurs sérieux , mais elle a aussi suscité, surtout dans ces dernières années, diverses publications qu'on iw saurait prendre à la lettre, quoique les bénéfices exagérés qu'elles promettaient leur aient donné un certain crédit, surtout auprès des gens des villes, dont quelques-uns se sont aisé- ment laissé persuader qu'on pouvait se créer un très-bon revenu en élevant des Lapins. C'est ainsi que M. Despouys n'a pas craint do garantir vingl mille francs par an à ceux qui consa- creraient à l'éducation des Lapins, et conformément à ses préceptes, un capital de cinq cents francs. — (Voir Le Lapin domestique, brochure in-S». Paris, 1838). Au contraire , quelques propriétaires ont traité la (jucstion sérieusement. Mon collègue à la Société d'agriculture de l'Hérault, M. Bouscaren, a écrit sur ce sujet une petite notice (lui est le fruit de ses observations personnelles , et dont nous croyons utile de reproduire ici les principales données. (( L'ne des principales causes ue réussite , dit cet habile praticien , est de tenir les Lapins sur des litières fraîches et abondantes , renouvelées tous les quinze jours , dans des locaux secs et aérés. L'on est ainsi à l'abri de ces mortalités dues, la plupart, à des maladies occa- sionnées par leur voracité pour les plantes aqueuses, ou par la iialpropreté et l'humidité. Il faut séparer les jeunes des adultes; les grands nuisent toujours aux petits, (lui ont besoin d'une nourriture plus substantielle dont les [jIus âgés s'empareraient aux dépens des i)lus jeunes s'ils étaient ensemble , tout eu les foulant dans leurs brus([ues mouvements , surtout lorsqu'ils ont peur, et tout le m-^nde connaît leur poltronnerie. (( 11 faut donc les séparer au moins en deux catégories ; l'une d'un mois à deux , l'aulce do deux à trois et quatre mois. Alors ils peuvent être vendus. Lu Lai)in, communément, pèse trois kilogrammes; les femelles peuvent commencer à devenir mères à six mois. A cet ftge, séparez-les dans des loges d'au moins deux mètres carrés. Un seul niàlo i)eut servir huit femelles. Vous lui faites parcourir les huit compartiments de huit en huit jours, de sorte qu'au bout de deux mois, il est à présumer que toutes vos huit femelles seront jjleines , un mois suffisant pour la portée d'une Lapine. La femelle de votre loge n" 1 ou la [iremière visitée par le mâle vous aura déjà donné une nichée dont les petits auront un mois lorsiii rude n'est encore connu que dans le royaume d'Assam; il y v'>i [)lus commun dans les montagnes que dans les plames, et il se terro comme le font les La[)ins d'Eur()[)e. ' M. Dlyth a fait les remanjucs suivantes sur le crâne de cet Animal ; il est beaucoup plus solide et plus fort que celui des autres Lcpus, et toutes les modifications qu'il présente con- courent à ce but, mais sans le soustraire aux conditions réellement caractéristi do la dernière molaire que nous avons signalée à la mâchoire supérieure des Lcpus. Leur crâne est plus prolongé et plus aniuo que celui des Lièvres ou des Lapins; l'espace inter-orbitaire y est étroit, et les orbites sont comme dirigées en dessus; enfin la branche montante du maxillaire n'a pas l'appareiico ré- ticulée que l'on remarque chez les mêmes Animaux. Ces |)etits Hongeurs ont iiuehiue similitude avec le Cochon d'Inde dans leur apparence extérieure; mais ils appartiennent, par leur dentition et par l'ensemble do leurs caractères, à la même famille (lue les Lièvres; ils sont fouisseurs, vivent de sub- stances végétales et font des provisions pour l'hiver. On ne les trouve que dans l'hémisphèro boréal , et ils se tiennent principalement su'- les montagnes élevées ou dans les régions du nord; leur voix est forte; elle a été cou.,' 'c au cri d'appel de la Caille. Dans son ouvrage sur les Clircs, l'allas a donné d'excellents .létails sur ces Animaux, et il a caractérisé plu- sieurs (les espèces (pi'on en connaît. Kilos vivent ilaus les parties orientales de l'Europe, en DESIS de LtGOUVS ALI' IN, 2/1 riiici|ialeaii'nt le désert de (iube, hw FAMILLE DES SCILRIDÉS. 295 (•outrées monluouscs situées au delà du lac Buïkal cl les sables ou les fies du Salonga, en Asie. Le Laoohys iiYPEnBonÉEN {Lagomys hyperborcus , Puilas) n'a que treize centimètres de lonj^; sa fourrure est épaisse, gris brun, un peu lavé do roussûtro; ses oreilles sont bordées de blanc. Jl a été décrit d'après des exemplaires du Tchuktcbi, (jui est à l'extrémité nord-est de l'Asie, au nord du Kamtscliatka et auprès du détroit de Beliring, Le Lagomys roussatre {Lagomys rufesccns, Gray) se tient dans les collines rocail- leuses du Caboul. Le Lagomys d'Hodcson {Lagomys Ilodgsonii , Blytli) est des pentes sud -ouest des monts Himalaya, On donne comme une troisième espèce propre au c(.'ntro de l'Asie le Lagomys du Ni:- PALL {Lagomys Ncpalcnsis, llodgsnn) du Nepaul et du ïliibet. Une (luatrièmo babiterait les vallées du Penjaub; c'est le Lagomys dk Royle {Lagomys lioyUi, 0'(;ilby), découvert jtar le naturaliste do ce nom dans la montagne! de Clioor, à une élévation de onze mille cinij cents pieds (mesure anglaise). Lu partie zoologi(iue du Voyage aux Imlcs do Victor Jacqucmont rapporte (jue ce voyageur a vu le môme Lagomys à Kanawer, dans la vallée d'Yurpo (;t dans le Penjaub, au Cacbemyr, dans la liante vallée oii lo Sind et le Gombour so séparent. Le Lagomys .de Royle se tient parmi les pierres et dans les anciens éboulements. liO Lagomys Princeps {Lagomys Prhiccps, Ricbardson) est propre à la chaîne des montagn(!s llocbouses (lui parcourent et traversent presque complètement l'Amériquo scpten- Irionalo dans sa longueur. ()n l'a observé depuis le 42« jusiiu'au 60" degré de latitude. Les Animaux (l(« cette espèce vivent dans les endroits pierreux, et ils étal)lissent leur demeure entre les pierres. On les voit souvent, après le coucher du soleil , grimper sur (iuel(|ue frag- ment de rocher pour s'appeler entre eux ; leur cri est une sorte de sifflement aigu. Il SOUS-ORDRE DES RONGEURS ORDINAIRES Les Rongeurs do ce secoml sous-ordre n'ont jamais (|u'uno seule paire de dents incisives, en haut connne en bas; ils se partagent en plusimn-s familles, dont nous parlerons successi- nient sous les noms de Sciuridôs, Casioridds, Hgslrkidos, Clûiwmydos, Pseudostomidé.i , Dipu- didiis, Myoxidés et Miiridds. liCur ensemble répond exactement aux llodentes d<; Vicij-d'Azyr. FAMILLE DES SCIUR[DÉS Kn plaçant à la tête des Rongeurs la famille des Léporidés, nous avons cherché à éliminer un ceitaiii nombre d'espèces, et rendre, par c(;la seulement, |)lus facile l'exposition des nom- breux genres dont il nous reste à parler; mais nous n'avons pas prétendu établir (|ue les Lapins soient s>qi(:'rieurs aux autres Mammifères du même ordre; ils sont, au contraire, inférieurs à la plupart d'entre eux par la conformation de leur cerveau. Une seconde famille de Rongeurs comprend les Écvrcuils, les Marmottes et les espèces volantes aux(iuelles les zoologistes donnent les noms de Sciitvojitères et de PlJromys, et ((ue l'on appelle aussi Pu/a- tuuclifs, L'oiisemblo de leurs espèces u été divisé en plusieurs génies qui, tous, ont pour w ùi 206 OnDRR DKS HONC.El US. caractères communs uno cortaino forme de crAno; des dents molaires radieuléos, au nombre do (lUiitro paires à cliaijuw mAciioire, et souvent ^\^^ cin(| i\ la supérieure; le corps |)lus ou moins élancé ; la (picue assez lonf,Mie et souvent lloconneuse, toujours veiuo, et |>ortant quel- quefois ses poils sous la forme d'un païuiclic élégant. Ce sont des Animaux essentiellement fîranivores , dont les uns vivent sur les arbres et les autres , au contraire , à la surface du sol où ils se creusent des terriers. 11 est facile de distinguer les Sciuridés de toutes les autres espèces du même ordre. Tou- tefois, nous croyons ([u'il faut en rapproclier le Castor, (lui forme uno famille à part, très- voisine do la leur, ou peut-être même uno simple tribu dans leur propre famille. Le Castor, qui est un Animal aiiuatique, présente plusieurs particularités urs une importance incontestable. Les genres do Sciuridés véritables sont les suivants : Pleromys , Marmotte, Spcrmophile, Sciuroptère et Écureuil. On pourrait les partager en plusieurs tribus. Les Ptéromys et les Sciuroptèrcs ou les Sciuridés, (jui sont pourvus de membranes ali- formes, doivent être éloignés l'un de l'autre; ils sont faciles à distinguer entre eux par quelques caractères, principalement par la forme de leur crûno qui rappelle tantôt celui des Marmottes , tantôt celui des Écureuils. Los Ptéromys sont dans lo premier cas et les Sciuroptèrcs dans le second. Gknre PTÉROMYS {Ptéromys, 0. Cuvier). Tête de même forme que celle des Marmottes, surtout dans les parties osseuses; oreilles un peu plus grandes; corps moins trapu ; queue plus longue et en panache ; uno membrane s'étend sur les flancs entre les membres antérieurs et les postérieurs ; elle se prolonge en pointe saillante près du poignet ; dents molaires flexueuses à la couronne et faiblement rubanées, au nombre de j;- , avec la première supérieure prescjuc gemmiformc. CnviE 1)1! PiKnoMvs i-iiT i inisT k, (çniml. n.it. DBKr» UE Ptbbomïs l'Ét u iiKiE, 3/t (lo grunil Les Ptéromys sont des Animaux do l'Asie méridionale et des îles de l'Inde. On en connaît plusieurs espèces, toutes plus ou moins remarquables par la vivacité do leurs teintes. Ces Uongours ne sont pas moins curieux jiar leur agilité, qui égale celle des Écureuils, et ils ûos, au nombre I coi'|)s plus ou l't iiorliiiit t|U('l- cssciuicllcnionl i surface du sol no ordre. Tou- 0 à part, très- illo, Lo Castor, apport avec ce mont (les Mar- ■icurcs et do la molaires, sou- mais lo crâiio maïKiuo d'aiio- ipio celui (tes ràuo a clicz les , Spcrmophilo, Ticmbranos ali- • entre eux par lie tuntùt celui mior cas et les que celle dos 5; corps moins {•1. \\\ , 3/i (lo gran*! On en connaît 1rs teintes. Ces icureuils, et ils jém p i i i! l'I, w^ 'h l>K .1 W \ ' .1 \£,M- w l'iiiiiiMM <(;i,(Tt>t, l/:l ili' (iriiiil, M''' rwiii,!,!'. i>Ks scn ihdh^s. 207 tloivniit ù lH volaiitoH lour oiiiivicii- (Iniit mieux i\\iv icliii d'I-A'un.'UilH volants, l/uspiVf la plus ( ninuu! est lu suivante ; Ptéiiomvr éclatant {VtcroiinjH nil'ulm). Son pelage est marron foneé en dessus et roux lirillant ou dessous; sa queue est lirun foncé ; V' corps a O.i'j ot la <|ueue O/tA, Ou lo trouve h Java ainsi ipi'ù Itornéo. La première de ces îles nomiit aussi les l'tc'ruiiii/H i-lrf/am, sngiUn et gimilnbris. (/'/, XXV,) l.e Pli'fi>iuy.s p'.'liiitriiiln est do l'tlo do Oeyiauot, assure-t-(m, ile, (1(.h Moluques et dos Philippinos, mais il odl probable (|u'ou a confondu plusiimrs es- pèces avec lui. Quelques autres, hieii ctMlainonient différentes, se renconlrind dans l'Inde c.ontinoulale. De ce noiid)re est le Pii^iiioMvs simim.k {Pkrumyit inornalua, Is. (;(M)ffrov), (|U(! Jac(piemout a pris dans ' '"'^^^■K\\>"^^"'^ ■ le royaume d(> Cachenivr. Il se nourrit de fruits sau- WWif^ va>{es, dort le jour dans ,les trous d'arbres et sort le i'^*>">«»» -i«-".k, m .1- am,,,,. soir, Kii hiver, il s'on^ourdit, (hi fait des fourrures avec sa peau. (illMlli iMAnMOTTK {Arcluiiii/s, Schreber), Les espèces du genre Marmotte ont le corps lourd et bas sur jandies, les oreilles médiocrement lon|,'ues, la (jueuo plus courte (|uo le corps et voluo ; leur taille diffère pou de celle de lu Mar- niott«j des Alpes , et elles ont do même les dents tubercu- leuses ; leurs iiiolairiîs supérieures sont au nombre de ciii(| de clia(pie côté; les tubercules forment sur les (|uatre |)rin- cipales deux collines disposées angulairement; inférieure- ment, il y a quatre molaires dont le tubercule antérieur interne s'élève sous lu forme d'une pointe émnussée, Li; crAne des Marmottes a des apophyses postorbitaires qui man(pi(Mil, au contraire, ù celui du Castor et se retrouvent chez les autres Sciuridés; le pouce de leurs membres anté- rieurs est tout à fait rudinientaire. Ces Animaux vivent en géni'ral dans les régions montagneuses; on les trouve on Europe, PU Asie et dans rAméri(}ue se|)tei;trioiiale ; leur régime ù l'état de liberté est fsssenliellement herbivore et granivore; mais, en captivité, ou peut les nouiTir avec des substances très- variées. Tous sont fouisseurs, et ils se creusent, sur les terrains inclinés, des cavités qui leur .ervent d'habitation; ils sont peu actifs et tombent, pondant Tliiver, dans un sonuneil léthargique très-profond, La Marmotte des Alpes (Arctomys Marinolta) , que Linné t!t Pallas no séparaient jias généri(iuement des Rats, vit dans plusieurs parties des Al|tes; dans celles de la Savoie, elle n'est pas rare, et c'est là ((uo la prennent ces industrieux enfants qui savent gagner leur vie eu montrant , dans les grandes villes, des Marmottes auxquelles ils fout exécuter, bon gré mal gré, divers petits exercices. Les tours ((u'ils lour opprcnuont sont peu variés; mais, grâce ù la chansonnette bien connue dont l'enfant les accompagne, ils obtiennent tou- joiu's un égal succès. La Marmotte est, d'ailleurs, un objet de curiosité pour les citadins, I'* PAUTIE. 38 Urkts iioiuiiiîs nr MAUMori p, liriiiil. ii"l. mmrmm ■MniMM 298 OUDUK DKS nO\(lELHS. loiî,'iH's dos moi\lii^rii('s ([u'cUc liabito. Sa tuillo osl à peu prrs nu^nio pour ceux (|ui sont pou éloi^nôs dos moiila^riics .lu'cUo lu . . - celle (l'un Lapin, mais sa foi'ino est. sonsiblonical (lilïéivnlc, ci son poil est aussi d'imo auln; iiatnrn : il est sris fuuvo plus ou moins lavé de roux ou de biuu par endroits , noirAlro au nature; il est gris fauve plus ou moins lavé de bout do la (pieue, et presque blanc sur les patte '■'-=2yîi^?S^Ms^!S^^^^^isf^ MuiMotn- i>Es \i.PF.s, 1/3 (II' gnmil. Cette espèce établit sa demeure dans les lieux inclinés et creuse dans la terre une galerie en forme d'Y dont la double branch(.' se termine on Un cul-de-sac dilaté. C'est dans cet élargissement que se tiennent les Marmottes, et elles ont bien soin do le tapisser d'herbes sèches lors(iue le moment de leur engourdissement approche. Lors(|He le froid commonco, elles bouchent l'ouverture uni(iuo do ce terrier. CIkkiuo galerie réunit plusieurs individus, et (juand le froid les y a engourdis, on les trouve serrés les uns contre les autres, mais séparés entre eux par une couche de fourrage. C'est à la fin de septembre , ou au plus tard vers le commencement d'octobre ([ue ces Animaux se calfeutrent ainsi. Quehjues ant(!nrs disent (lu'on captivité les Marmottes ne s'engourdissent pas. Les habitants des Alpes mangent la cliair di; ces Rongeurs et leur peau est employée i)our f;nre des bonnets ou iiour garnir les colliers d(>s chevaux. Les Marmottes sont connues depuis longtemps; leur espèce est le Mus olpinus do Pline, (lesner, célébra naturaliste suisse du xvi'^ siècle, a donné i\ leur égard de très-bons détails dont lluffon s'est servi dans la rédaction de son article! sur les Marmottes. Toul(!fois , il rest(! bien (jueliiues observations i\ faire pour connaître exactement leurs mœurs, et leur histoire est encori! embarrassée dcî plusieurs assertions ipii n'ont certainement aucun fondement. Telle est, entre autres, celle (jui a trait à la manièni dont elles transportent dans leur demeure les herbes i|ui leur servent de litière. « On assuns dit Buffon, ([ue cela se fait à frais et travaux communs ; que les unes coupent les herbes les plus fines , iiue d'autres les ramassent , et et tour à tour elh^s servent do voiture pour les transporter au gilo : l'une, dit-on, se couche sur le dos, se laisse charger de foin, étend ses pattes en haut i)our servir de ridelles, et ensuite se laisse traîner par les autres , qui la tirent par la queue t't prennent garde en même temps que la voiture ne verse. » On trouve des Marmottes dans plusieurs parties de nos départements des Alpes. Ainsi, il y si ù peu |ir(''S i (ruiii' autre , n()iii\li'o au •(! iiiio galorio j'csl dans l'ol isscr (i'Iioi'liL's (i coniinciu'i' , individus, ot autnis , mais au plus tard l(iues auteurs dpes mantçent u pour {garnir inus do Pline, s-imns détails lefois, il rest(! L>ur liistoiro (!st idonient. Telle u' (lenioun! 1rs rais et travaux ramassent, ci -on, se coucliu lie ri(lell(!S, et ;arde on même les. Ainsi, il y II m i , i 1 : 1 : 1 Ph^^M i ^^B »9 s^lB^^^I \mÊ i fWH j mIbB 1 1^1 1 H '^I^H "^^^H ! M ''Il « <* aWjl^^M \\\lll ■1 1 f i .S f ^^I^^H^I InN bt ■(ï ■ 1 1/ /// I/o///: ///: oi i:ni-:r , i,/. /„ i/ ■ , »yi. //^ VMIIÎIOl I SI l'IKN'inilO M.K 'f \\\lll. u ,?-^ 'm m Ifs m. II ' .-î 'i/î' fîi I 1'» is'il ■ i /-m : i i ■ ,.'■■1 Mil ^^^^^^^^^^ '''{: FAMILLE DES SCllRIDES. 200 en a dans ceux ilc l'Isère , dos Hautes-Alpes et dos Bassos-Alpos. On ajoute? (lu'cllos exislcnt aussi dans les Pyrénées , co quo je n'ai point encore ou l'occasion do confirmer. Autrefois , les Animaux du même genre étaient [)jus répandus on France, et nous connais- sons en Auvergne, aux environs do Paris et à Niort, des gisements où l'on trouve des os pétrifiés d(! Marmottes. L'une dos deux espèces aux(iuciles ces débris appartiennent est VArc- tomys primigcnidik M. Kaup, également fossile, dans le dudié do liesse Darmstadt; oUo ('lait un pou i)lus forte que la Marmotte des Alpes. Une seconde est VArclomys arvcrncnsis des environs d'Jssoire. L'ne autre espèce fossile, assez grande pour un Rongeur, est le Plcsiarctonvjs Gcrvaisii de M. lîravard, (]ui est d'une épocjuc bien plus ancienne. C'est une des espèces éteintes de Mam- mifères (|ui ont été découvertes dans le dé{iart(!ment de Vaucluse. Quoique grande; au moins comme les Marmottes, elle avait plus d'analogie avec les Écureuils par la forme surbaisséo. t\o SOS tubercules dentaires. L'Europe possède une seconde espèce de Marmottes vivantes : c'est la M aumotte Bon ac {Arclomi/s Bobac) do l'Europe orientale et do l'Asie septentrionale. Elle diffère à (luelques égards de VArclomys alpimis, et babite dos lieux moins élevés, se tenant do préférence dans les endroits secs et exposés au midi. On la trouve depuis la Pologne jusqu'au Kanitscbalka. Au sud, elle s'étend jusqu'au Tlnbel et aux Himalayas. Celle espèce vit par sociétés de trente à (juarante individus; elle constitue deux variétés, l'une presque noire, l'autre beaucoup plus claire et dont il vient des peaux en (luantité sur le marché d'Odessa. Elle est [ilus coniuie sous lo nom de Marmotte do Pologne. La Marmotte a longue queue (ylj'dOHiys cfl!«^rt<î/s, Is. Geoffroy) vit en Asie, dans la vallée de (iombour. Jaciiuemont l'a observée à trois mille cimi cents mètres d'élévation. Elle no fouit pèco l,i inniiis élnigiiée de imlre pays est |p Snn n-iF m srmsinrinr f. m ,i.. ciwi .Mtr.NOTTi 1 LOsofE « r r r r , 1/2 (1« Fniml. énl i i'if *i!, rH '■'1 300 OnnilK DKS noNT.KLns. MOPiiiLK SoLSMK {Spcrimphllus cilillus, n'-poiidiint au liliis cililhis de Palliis). Son \w\i\^o est gris brun ou dessus, tadié de blanc par froutteleltes , et blanc eu dessous; sa taille est à peu près celle du (lociiou-d'Iinle, mais il a le corps [)lus allongé. On le rencontre en Bolif-'nie, en (iallicie, en Silésie, en Hongrie, en Pologne, etc. ; il vit en général solitaire, mais, dans (jucliiucs réjiions , il est très-abondant et il occasionne de grands dégi\ts dans les terres cultivées. En 18"j0 , lus Housliks ont été si nombreux tians le gouvernement d'Ekaterinosiav, près la mer d'Azof , orle sur le dos : iiuelipies autres ne sont pas inoins élé^^'antes. Celles-ci ont r(M;u les noms sui- vants : Spcniiophiliis ludovictanus, Parryi, lUdmrdmnu, Fruiicliliuii, Jfccc/icci, Douçjltinn , laïc ml ix et lloudii. SPBnMOrHIlt K IIlEiZE LIGNES, \j\ ilcg'.atiil. Le Spermopliile de Hichardson se tient dans les plaines (|ui bordent le Saskalclicwan , et il place s(!s terriers dans l(( sable; ils sont profonds (it commencent par un monticule (pii sert de belvédère à l'Animal, pour rejjarder si les environs sont libres et s'il peut sans danjrer aller cliercber sa nourriture. Les niftles se battent avec fureur pour la possession des femelles. Les S[iermo[(|iil(^s d(! Hichardson [)ass(!nt l'hiver sous terre et ils ne sortent ([ue lorsiiue la nei;re est fondue. On trouve alors dans leurs abajoues des petits bourgeons de l'anémoiu^ de Nnttal, et le corps a une couclic épaisse de (graisse. Ces Ronfleurs servent de pAturo aux Oiseaux de proie. Le Carkajou les poursuit aussi et les Indiens les tuent [lour les manjjer; mais ils nmlti[)lient rapidement, leurs portées étant de six à sept petits. Le Spermopbile de Hood, iiu'on appelle aussi Écureuil de la fédération et, à cause de sa fourrure, Marmotte-léopanl , est connium sur les rives du Missouri : il est très-nuisibli! aux jardins. CkmU'; SCILHOl'Tl'înK (Sciiiroplents, F. Cnvier). Les Sciuroptères joignent à des formes (pii rappellent celles des Écureuils une membrane fort semblal)le à celle des l'téromys. Cette membrane s'étend de chaiiue côté de leurs corps, entre leui's membres antérieurs et les postérieurs, auxiiuels elle est fixée. ^^ ^^^^ Kilo est velue comme celle des IMéromvs et fournit éj;al(.'meiit aux ^^^ ^. à^^^H^Tv^ Sciuroptères un véritaole paraclnile, iprils étendent en écartant leurs membres et (pii ralentit leur chute ou facilite leur ascension lorsiju'ils s'élancent d'un arbre sur un autre. Les SiJuroptères reçoivent plus particulièrement h; nom du cuvin u%. i',.nr..!i l'v/iituiHii('.^.r\ diiii^ le^ pavsdîi ilsvi\i'Mt on le-, noninii' /■.'ciin'iii.'s iiMmi i-.i' J \n * ' 4;^ 302 OUDRE DES nONGElRS. volants, aussi bioii (|uo les IHéroinys. Toutefois il est uisé (lo les eu (listiuj,'uci' |,'ciiL'riiiuenuMit. Leur eràiK!, au lieu irèlre fait cominc relui des Marmottes , a f)lus tranalogio avec celui des Écureuils; Ic'ur luom- brano so lorinino près du poignet par uu lobe arrondi, tandis que celle des IHéroinys présente, au même endroit, une pointe saillante; enfin leurs dents mo- laires ont la forme de celles des Écureuils, tandis (|ue celles des Ptéroniys ont des sinuosités fort compli- (|uées do l'émail qui indiiiuont un acheminement vers la forme des dents ruhanées. A cet é^^ard, les Sciu- ro|)lèrcs sont réellement intermédiaires aux Spermo- pliiles et aux Tamias ; enllu ils ont les yeux fort gros. Uisis iiE PoLAiot'ciiE, t cotte occasion qu'on avait do mieux couuailre leur espèce a été perdue pour la science. Cette négligence est d'autant plus fâcheuse, ([uo si beaucoup de voyageurs ont parlé des Assapans, il en est pou qui aient étudié leurs mœurs avec détails. La plupart so sont attachés à décrire les couleurs do ciss Animaux et surtout l'espèce de vol qui leur est habi- tuel. Leur organisation elle-même a été pendant longtemps mal connue , et jus(|u'à F, Cuvier on les a confondus, ainsi que les autres espèces du même genre, avec les Pléromys, qui n'ont pourtant ni la même forme de crAno ni la même disposition dentaire, quoiqu'ils leur ressemblent beaucoup extérieurement. C'est là un nouvel exemple de la cnnvcnianco (|u'il y a do ne jamais assigner aux Animaux une place dans la méthode naturelle sans s'être assuré préalablement de la co.iformation do leurs parties intérieures. Ln examen , ;\ la fois plus pro- fond et plus complet, peut seul faire comprendre l'importance de certains caractères exté- rieurs auxquels on n'avait pas d'abord accordé assez d'attention , et les exemples analogues nous montrent (ju'avec une apparence extérieure fort semblable certaines espèces peuvent être, en réalité, susceptibles d'être rapportées à des groupes fort différents. Nous on verrons plus loin un nouvel exemple chez les Anomalures qui paraissent si voisins des Écureuils volants et (}ui ont pourtant si pou de véritables affinités avec eux. On connaît dans l'Amérique septentrionale une seconde espèce do Polalouches, c'est !(• SciunoPTÈRE SABiuN {Sciuroptenis sabrimts) dont Forster a parlé le premier sous le nom de Grand IicureuU volant, et sur lequel M. Richardson a donné de nouveaux détails dans le Zoological Journal. Celui-ci est plus grand (jue le précédent; on le trouve auprès du lac lluron. GExNRE ECUREUIL {Sciuriis, Linné). Les espèces, que nous réunirons sous cette déno- mination , sont gracieuses dans leurs formes , vives dans leurs mouvements et toujours plus ou moins semblables par l'ensomble dos caractères qui les distinguent à notre Écureuil vul- gaire; toutefois elles en diffèrent plus ou moins par certains caractères, tels que la forme di; leur tête, la grandeur de leurs oreilles et l'épaisseur de leur queue; ce qui les a fait diviser en plusieurs catégories par les naturalistes. Il ne nous a pas paru nécessaire d'accepter ici ces divisions comme constituant do véritables genres, d'ailleurs elles sont peut-être trop nom- breuses, et nous nous bornerons à établir deux groupes principaux d'Écureuils. Le premier sera celui des Tamics ou Tamias, dont les habitudes sont encore à demi- terrestres et rappellent celles des Spermopliiles ; lenr crâne est sensiblement allongé et leurs dents ont les tubercules encore assez saillants. Le second des groupes principaux du genre Sciuriis , ou celui des véritables Écureuils, se partagera lui-même en plusieurs petites catégories (|ui concordent assez bien, comme celles distinguées parmi les Tamias, avec la répartition de leurs nombreuses espèces à la surface du globe. Les véritables Écureuils vivent essentiellement sur les arbres; leurs oreilles sont ux en Ki'iiônil plus gros cl luur (jucuc, ijui ost liit'ii velue, est souvent tlistii|ue. A ne considérer (|uo cortaiiies do leurs espèces, on les sé|)arerait aisément des 'l'aniias les plus terrestres. De uièuie (pie les Taniias, les Écureuils véritables ont ipialre paires de molaires à cliaiiue luAclioiro et iiuelipiefois une cinfpnùmo ù la m;\i;liuire supérieure; celle-ci est plus petite (|ue les aulrc'^ et pourvue d'une seule racine, I. Les ÏAMIVS, piu' lesquels nous coninieneerons l'énumération des Srinriis, ont presi)ne l'apiiaronce extérieure de nos i'icureuils, mais ils resseinlilenl encore im peu aux Sperniophiles. Ficurs lialiitudes sont à moitié terrestres; leiu' [\u>. celle des vrais Écureuils et souvent elle est moins longue; li'urs oreilles sont ainsi moins ^'raniies et toujours sans iiinceaux; eiitin leurs molaires ont les tubercules de la couronne assez saillants. Lors(|u'ils ont une molain^ supplémentaire, cette dent est aussi plus forte, {'l, h cet é;,'ar(l, elle rappelle celle des f^em'es précédents; de plus la tête des Tamias dépasse en lon;;ueur ci'lle des autres Kcnreuils. Plusieurs de ces Animaux sont remaniualiles par l'élé^tance de leurs couleurs. Il y en a en Afri(|ue, dans l'Inde et dans l'Amériiiue septen- trionale. Certains auteurs en font plusieuis ffenres. Parmi lesïamias africains ou les (iicoscii iu:s de M. A. Smith, nous citerons rKcciiKi ii. FossovKLii {Sviiirii.i fosKor ou i'r!/llirv])iifiiU'>i linnéens) cpii iippartienl à la Faune du Séné^^al. Ses ontj;les forts et très-pro|)res à fouir rappellent les lialiilniles aux bande latérale cou|)ant la teinte verdàlre des lianes. On trouve en Abyssinie et dans les contrées australes de rAfrii|ue plusieurs espèces ipii s'en rap|iroclient. Leur doscriiition est due principali^ment à MM. Hup|iel et A. Smitli. li'Kcu 111:1:11. Laiiv (6't'i///7/* iiisiijnis, V, (liivier) est do .lava et de Sumatra. Il est roux plus ou moins varié de sris ou do noirâtre, et so distinguo surtout par les trois bandes longi- tudinales noires ipi'il porte sur l(! dos. L'KciMiKiJU, I) 1:1.1; s si; HT {Sciiinis Iklcssertii , P. Gerv. , ou le Scivriis nul/liiicdliin de M. Watorliouso) a aussi trois bandes noires sur le dos, mais elles sont plus courtes et moins tranchées ol le fond do son pelage ost brun olivacé. Il habite le Nil-derrhies dans rimbmst/iii. L'KcuuKiMi. PALMisTK dc Huffoii {Sciiinis paliiKiruiii , (Imelin) est comme rKcnreuil Dolosscrt, une os|)èc,e plus jtotite (pio l'Écureuil vulgaire. Il est gris brun jilus ou moins lavé d(( fauve, avec trois bandes longitudinales blanchâtres sur le dos; lo dessous du corp.; est blanc et hniueuc roussàtro. On lo trouve dans l'Inde, principalomcnt sur les palmiers, M. Les- son faisait du Palmiste sou genre Funambule. M. Watorliouso a distingué sous le nom de Sciiinw Irisli'ialus une ospèci^ restée jus(ju'alors confondue avec le Palmiste ordinaire. L'ÉciUKUii- suissK {Sctiiriis ulrioliis, Pallas) ost une jolie espèce propre à l'Ainéiipie seplcntrioualo, ainsi >t Imiers. .^1. Lés- ons le nom de (linair(>. L' à rAm(''ri(|iie en partie rous- lalos noires et lussi [)lus petil ù terre (jue sur îfs à deux ou- ; lat('rales (|u'il d'iiiver. Celles- rainos. n>s Ihiduniiiiin, Dires, une sur les esfx'ces l'e 'ptenlrionali-. re,rfti;i itiaii. ilil, (lelle-ci e t l'AMiLM'! t)F,s srunini'is. 305 plu«. ^'rande. Son corps a 0,2.-| el s,i (|, ojS; elle est fauve ond(' de ro\i\ et de noir; ses oreilles sont noires. Cet écureuil a ('•1(5 (K-eouverl en (;aliforni(- par le iiaturalis|(. dont il porto le nom, II. Ix's l^lc.t nia'ir.S vnvisontla t(*te plus courte; les oreilles 'plus limfïiies, (pieliiuefois «amies (l(; pinceaux; la (lueue panaclii'e et tirs-souveiil disli(pie, c'est-ii-dire à poils diver^'cnts pres(|ue eomnio les barbes d'une plume; eiilin les dents molaires h tubercules (•mouss('s. heur molaire supph'inentairo do la mA( lioiro sup('rienro est pelilo ou im'mo nulle. Ce sont dos Ani- maux (pii vivent pres(iuo conslanunent sur les arbres, oii ils ('tablissent leur nid; leurs allures sont vives; leur roiio est i'l(V'ant(- el b-ur genro do vie plus on moins send)labl(! à celui des Kcureuils do nos contn'os. On peut t'tablir parmi eux plusieurs petits p-oupes. Les espt'ces de chacun d'eux occupent en ^'('iK'ral une circoiiscri[)tiou i,'('osrapliiijue n'^ulicremeiit limitiV. Los plus nombreuv sont propres ù l'Inde ou à ses îles; d'autres ne se trouvent (pie dans l'Am(''ri(pie septentrionale ou bien dans rAm('ri(|uo m('ridionale; enfin ceux (h- rAfri(pie siuit ('Wilement susceptibles (['(Mn; s('par(:'S eu une petite section naturelle. Les deux espt''ces r('|)an- dues en Kurope peuvent elles-m(''mes être S('par(:'(,'s de toutes les autres [)ar (|Uel(|ties-uiies de leurs particularit(!'S. La forme du crAne fournit h) meilleur caractiiro que l'on puisse om|)lo,ver pour distinguer ces diverses sections les uikis des autres. Los l'ùmn'tdls d'Iùtro/U! sont facilement reconnaissabics à leur (|ueue longue comme !(• corps et bi('ii fournie, à leurs oreilles ornvc^ d'un pinceau do poils, ù leur crAno bus(|U(5 et assez ('largi, enfin à leurs dents molaires su|)(5rioures au nombre do ciu(i paires. On n'en a loiigt(unps distingiu; (pi'uiii^ seule esp(:'C(! ou rÉcuiiKUii, VLLOAini; {Sriiiriis vulgaris) , qui est roux vif, plus ou moins varié do gris sur les Hancs ou sur d'autres iiarties et dont lout(i la face inf(;rieure, depuis le nKMiton jus(iu'à la région analo, est do couleur blanche. L'I^lcureuil a deux (b'cinKHres environ pour lo corps ot autant pour la (|ueuo; colle-ci est d'une l(;intc plus fonctjo (jue le dus. ;iii.i lif î if •.m ORDIIK DKS ll()\(iKl US. Oiiniiiuo cet hÀ'urcniil soil lniii il'iHic lu plus joli lio lous wux (|uo l'on commit dans \o iiii^iic soiis-Keiiro , il n'on est pu» moins fort Kiacit'iix ol fort l'U'wint. Par ya taille, par In p'iitill('ssi> (le su (li'iiiarflic, t''(>st un dis Aiiiiiianx les |ilus iiilùiv^aiits de nus rontm-s; aussi le rtTlicn;li('-t-tin dans toute rKuiopc jiour relever en riiplivilé. et la denii-fainiliarité dont il est susfeplible ajoute eneore à ra^rénienl (pi'on n\ tire. Ilufl'on a écrit, au sujet de l'Écureuil, une do ces pap's i|ui rendent si altaidiante la lecturo de son ouvra;;e. Connue la plupart des autres Écureuils, l'espèce vuljjaire vit par paires et elle s(i lient sur les arbres, qui l'ornieiit sou séjour lialiiluel. Cliaipi» couple eu choisit un d(! préférence et il y établit son liabitation consistant on une [jotite bau^o à peu près spliériiiuo et couverte do mousse (|ui la dissimule le mieux possible. La capacité en est assez grande pour ipie le père, la mère et les pelils puissent y trouver place. L<"> Écureuils ne s'en écartent 1,'uère que pour aller cliorcber leur nourriture ou so jouer au milieu du feuillaKo sur l'arbre ml^nw i|ui iiorle leur demeure ou sur ceux (|ui en son! |ieu éloijrnés. Dès (pi'ils sont inipiiétés , ils cherchent ù fuir, d'autres lois ils rentrent dans leur nid et ils y trouvent un refu^'c assuré contre les Chats ou les Oiseaux do proie (lui sont, avec l'Ilommo, les seuls emiemis (|u'ils aient it redouter. Ces Hon^'eurs sont d'une ^'raiide propreté; ils passent lieaucou|i de temps ù se lisser le pelade; leur nourriture consiste en fruits ù coipie plus ou moins dure; leur cri, (|ui est très-ai;,'u, décèle (|uel(iuefois leur présence. C'est dans le nord de l'Kurope et de l'Asie ((u'existo l'Éci'nKi'iL PETiT-onts. La plupart des auteurs le re^'ardent connue n'étant (pi'une simple variété de l'Écureuil vulî^air(^ Ce Mil-Cvh est très-C(m)num dans certaines contrées c^t on lui fait une chasse active, alin do lirocurer au commerce les peaux connues sous le môme nom et ipii sont l'unt! de nos four- rures les plus agréables. Le Pelit-Gris est une pelleterie à la fois ri(^lie et simple; il est h'wr et en même teni|)S fort doux au toui'lier. La teinte fauves qui s'étend sur |)res(pie tous les poils du dos, lu blanc pur des parties inférieures, la nuiuice rembrunie do lu quouo sont rehaussés jiar le ^l'i^i '|ui est la couleur principale du corps. Le Pctil-drin de Huffon est d'une autre espèce ([ue celui-ci. Il vil aux États-Unis. Une espèce différente du Pelil-(Jris et de l'Écuntuil vuljfaire a été distinguée sous le nom d'ÉcuiiKLir, Ai.i'iN {Sciiirits tilpimis , F. Cuvier). Kilo comiu'ond les Écureuils des Alpes et des Pvréni'es, (pii sont d'un brun très-foncé avec des tiquetures jaunAtres sur toutes les parties su|iérieures du corps et d'un blanc très-pur sur les inférieures; la face interne de leurs membres est j:rise et leuniueue est noirùtro ; leur taille et leurs allures sont les mêmes que dans l'Écureuil vulgaire. On trouve aussi ces Écureuils dans les pays (jui avoisiuenl les ^fraudes chaînes de montagnes, dont il vient d'être question, Liie autre espèce européenne est plus distincte encore, c'est l'Éci'iir.uiL du Caucask {Scinrits Caiicatiicuti, Palias), (pie l'on ne voit que dans les monlaf,'nes de ce nom et dans l'Asie Mineure. Sou pela^M' est gris-brun en dessus, brunjaunAtre en dessous et brun jaunAlni sur la (lueue, avec ipiehiues poils à pointe blanche; il se nourrit do fainos ol do noisettes, el, dans les montagnes d'AdsIiara, de la semence du Piinis uricntalis. 11 y a un grand nombre d'Écureuils dans les autres parties du monde. 1. Nous parlerons d'abord de plusieurs espèces africaines qui nous ont aussi montré (piel- (pie analogie avec les Tamias. La forme particulière de leur crAne dont le front est plat, la face assez courte et la partie cérébrale bombi'e, en t'ont un [letil group(! à part. Klles ont (juatre paires do molaires ù l'une ol ù l'autre mAchoire; leurs oreilles sont courtes ol man()uent de poils on pinceaux; leur queue est cylin(lri(|uo. L'une d'elles, qui est d'Abyssinie, a servi à M. Ehn.'nborg pour rétablissement de son Genre \F.ni:s, c'est le Sciurus abyssiiiicus de ce naturaliste. L'ÉcuniiuiL a Qvv.m anm;m':i- {Sciimis aiiiuilaliis, Desm.) s'en distingue |)lus par les couleurs quo par la forme générale; il est gris verdAirc en dessus et blanc en dessous avec la queue amielée do noir et de blanc. L'ÉcLiiKLiL iiAunAUKsnijK (Sciurus gi'l:ilits) , iiu'on iieut en rnpprodier, quoiqu'il ait cinq OIIMIlU lIllllH lO I tiiillc, |ijir la •iinlircs; iiiissi liliiiriU' ilmit il lie l'Écuri'nil, FAMILMi DKS SCIl I\II)IÏH. 307 paiii's (le tmiliiiics suiPiTii'urcs, a ciicoro d'autres ('(nilcurs. Il ot pris iniiii liVciciiiciit lavi^ ilo roussAlro, un peu plus foiii!!' sur lo dos cl plus gris en dessous; deux Iwiiidi'. hlancliAlres sr'pin'ées par uim> liaiido liruiie de la nit^ine leinte ipie le dos s'étendent depuis l't'iiaule jus- ipi'au eroupiiin ; la cpieue est en panache sans (^\>v ilislli|ue. Celte jolie espiVe vil ilans l'empire du Maroc; on l'a possédée vivante à la MénaKerie du Mnsénni. lile se tient sur éférenco et il y et couverte do ur «pie le père, cuèrt! (|ue pour ic^nie <|ui porto , ils clierclienl outre les Chats 'lit 11 redouti'r, isserlo (Hilare ; est très-ai^'u, is. La plupart I vulfjaire. Ce iRlive, aiin do I! do nos four- lo; il est léfjer ' tous les poils sont rehaussés jnis. 0 sons lo nom s dos Alpes et itos les parties leurs momlires lans l'Écurouil lies chaînes do DU Caucask ' nom et dans hrun jaunAiro noisettes , et , i montré qnol- iit est [liai, la Iles ont (pialnt manijuent do t de son Cionro :l'E an.m;m';e rme îîénérale; ir et (le hianc, liiiu'il uit cinq l.i.iuriii n mu ui tsgu >;, l/t i!o griind. 2. Les Écureuils do VAmcritjiw scplviilrhiink- ^oni aussi nombreux que ceux do l'Jndo, mais ils constituent un sous-j;enro différent. Loin- crâne est plus allon^jô et plus courlié, moins élar;,'i an dianfrein, à lioîte céiéhraic moins ample. Ils ont tantôt cin(i paires de molaires supérieures, tantôt au ciintraire i|ualre scnienient; mais, dans le premier cas, leur molaire suii|ilémentairo est ftrèle et comme aciculaiie; elle mampie clie/ 1' Kci uimmi. cai'Istii \tk (Sriiinis vdinnIrnUifi, Hosc) et die/ (piel(|nes autres, li'ls ipie U's Sciiini.s iiif/i'r<'\ Cantlliihnisis. I,e Capistralo, ipii est un des mieux connus de ce ),'rou|ie, a le pelaj-'e ^;ris de fer ou noir en dessus et la télé noire avec lo bout du museau et les oreilles do couleur hlanclie. Il est jilns fort (|ue l'Hcureuil vul^raire et mantjue, conmie presi|ue tous les Ainmaux de ce ffroupe, de pinceaux aux oreilles. l'armi les Écun'uils nord-américains (jui possèdent la petite dont molaire supérieure, nous citerons l'Écureuil (jth de In Carolliu' et VÉcun-uU tjrin brun do llosc. 3. Lue autre petite section éj,'alement fondée sur iiuehpies parlicularités anatomi(iuos con- cordant avec un mtule spécial de dislriliution f,a'onraphiiiue com|irend certains Ivurcuils (pii ont VAmêri(/ue nwridiomile pour patrie. Leur front est on (général pou bomlié; la courbure suiiéiiouro de leur crAnc est brisée à la li^jno interoculairo, mais la forme j:{''nérale on est comme chez les l'Aurouils do l'Amérupie sei)lentrionalo, c'est-à-dire plus allonîjéo (jue dans les Macroxus indiens; en outre, 1..' chanfrein est moins élarfri que chez ceux-ci et (pie chez les f.utros espèces do l'ancien continent. Il y en a de plusieurs espèces. L'une d'elles est l'I'î Cl) iiKUiL paii.i.î; {Sciurus straiiiineus , P. Cerv. , \o\i\fic do la Bo7iUe), aussi décrit sous lo nom d'Éciu'.ciL du Neboix par M. Is. (iooffroy, dans lo Voyage do la corvetle la Venus: il a (piatre paires do molaires à clhoino uiAcboire; ses poils sont assez courts, noiràtre> et terminés de jaune paille doré; la feinte ou le ;,'lacis fauve qui •■a résulte , ni mir. 308 ojiduk dks h()\(;eirs. os{ plus vif iiux Ininlics et à la fuci' fxlcriic drs mciiilircs iiost(''ri('iii's; los (luatro oxln'inik's .sonl (• , lo cr;\ne aplati, le nez busqué, le chanfrein élargi et déprimé et la queue disti(iue; leurs mo'aires sont au nombre de ijualre paires, (pieli|uefois de cinq à la mâchoire supé- rienre. (jes Animaux forment une section à part.ijui est, avec celle des Écureuils nord-américains, la plus importante du genre, et leurs espèces ont des coul(iurs plus belles que celles des espèces répandues dans les deux autres pays. Parmi colles qui sont pourvues de iiuatro flaires de molaires supérieures se placent deux Ecureuils dont la taille est supérieure à celle do tous les autres. La première est le (iuAND Eciuiklil {S-iunis iiKi.tiniiin, (imeiin) (jue Siiimerat dé,ij| sous le nom du Cnmd licumiil du Malubur (/'/. AAIV). Il est plus (pi(. double de celui d'Europe, et ses couleurs sont remari|uables par leiu- vivacité. Le dessus de sa tèle, ses lianes el ses jandjos sont do couleur marron |)ourpro ; une tache placée transversalement près des épaules, la parties postérieure du dos, les lomix's et la (|ueue sont d'un beau noir; lo dessous du corps et la lace interne des memliros sonl jaune pâle. Le corps a 0,10 de long et la (lucuo autant, Cet Écureuil est prosi|ue aussi gros iiu'un Chat. L'EcruKLiL lucoLoiii-; {Scinrim biculur, Sparmann) est brun foncé ounoirAtreen dessus et roux vif on dessous; ses yeux sont entourés de noir. 11 a près d(^ 0,.3") de longueur pour le corps et autant pour la queue. Il habite firincipalemeid Sumatra et Java. M. Is. Geoffroy en distinguo l'Éci 111:111, \ vi:Nriii: nom: {Sciiinis fliD'circnlcr) iU> Su- matra. Fauve h'gèremoiit brunâtre en ilessns a\ec le dessous du corjis, les membres el les liane, roux doré. Son corfis a 0,-30 et sa (pieue 0,.50. Le Sciuriis epliippiinii el le Sciurus hypolciwiis apparlioiiiienl au même groupe. Ils sont aussi des îles de la Sonde. D'autres, du même auteur, ont une cinquième molaire supérieure; leur face est un peu plu> étroite et leurs os du nez sont moins arqués (juo chez los précédentes espèces. 11 y en a en même temps sur le continent et dans les îles. Plusieurs d'entre elles portent sur les côtés du corps dos bandes dont la couleur diffère do celle dos parties voisines. L'EciiiKiii, \ oii',''K Di; c.HiiVAi. {Sciiiriis hippnnis . |s. rieuffroy) a jn ventre et la région 1H:nt< NOUiiit^ IIF-: i/liciiiEiii \ \^•i^H^ imm.. jtfV luatro oxtivmiU's lal a élô rapporU'- raii(jais(>. [lar SOS coulours. à la (iiiyaiio, au iiiili'iirs. I,a |)lus IcilItlMlL (IliKIl- !(.' nom (h; Crnnd 110 osl liombô ou souloniciit. Il so a fait aussi dos la (luvaiic ol !(* IIS lou.iruo ((UO lo lil conitnun et ■n\ l'I.AWI f 'f ^ ■ ^ ;EUii » \tNTEir nniii, nuid . Simiioral lit'ii'ii (loiibli- dv ti'jui (Ole, SOS tlancs ol |)n'S(lost'|.iaulos, lossous (lu COI'JIS la (luouo aulaiil. lirAlrp on dessus ouguour pour lo eivcn(cr) do Sii- monibi'os ol los l'i groupe. Ils sont ost un pou |)lus 'S. 11 y on a on sur los oùlôs du litre ot !h réptioii ^!f« ^^I^v^i r ! 1 OnUKK DES nONGF' \ \ M I lî' ( • -'\ ^oy \ im\ \', iiuiinii ^r ,„,„.,,„„,,.,„„„. , \y\x\y./n,..,^,„ '/ illiP FAMILLE J)ES CAtSTOIllDÉS. ,'509 iiitcnic (les membres roux marron, avec le dessous du corps roux tiqueté de noir; su ijucuo osf garnie de longs [mils : clic a élu comparée à celle du Clioval, C'est uu Animal de Java ot, (ijoute-t-on, de Malacca, L'ÉcuRKLiL Di; Raffles {Sciitrus Jidf/lcsii, llorslield) est noir sur le dos el hMjueue, roux cannelle sous le corps et aux membres; il présente do cIukiuo côté, depuis la joue jusqu'à la lianclie , une bande blanche lavée d'un peu de gris ou légèrement jaunâtre. 11 est de Malacca el de IJorni'o. Lo Sciunis /Idviiiifintts, Is. (îeofl'roy, de Cocbincliinc; \c Sciurus gnsea'Oiler , Is. Geoffroy, de Java; lo Sciiirus hlvillalus, V. Cuvier, de Malacca; le Sciums bilinealtis, E. Geoffroy, de Java, el queliiues autres également indigènes des îles de la Sonde ont aussi le système den- taire et les principaux caraclèr(!s des Sciuviis liipparus et Ilafllasii. Gerlaiinjs espèces plus petites sont les iSciiinis exUis (de Sumatra et de IJornéo) et mehinolis (de Java et de Su- matra), décrits jiar MM. Salonion Muller el Scldegel. FAMILLE DES CASTOUIDÈS Les auteurs ont souvent varié la place (ju'ils donnent aux Castors dans l'ordre îles Hon- geurs. Nous avons essayé, dans un Mémoire publié il y a déjà plusieurs années, de faire voir i|ue leurs aflinités les rapprocbaient des Si'iuri(i('s , el (pi'ils devaient être considérés comme formant un groupe voisin do ces Animaux. M. Watorliouse, dont les travaux ont tant con- tribué à perfectionner la classification des llongeurs, a accepté cette manière do voir. Nous parlerons donc ici des Castors. Ces Animaux, si célèbres par la singularité do leurs instincts , sont aquatii[ues , el , comme tels , on les a souvent associés aux autres espèces du même ordre ([ui vivent aussi dans l'eau, Leurs pieds palmés les ont fait ranger dans la même famille i\m\ le Myopolame, l'Ondatra et mémo l'Hydromys; mais les Caslors n'ont point l'or- ganisation do CCS derniers, et il est préférable, do les rapprocher des Sciuridés. Us ont, en effet, la même conformation crânienne (jue les Écureuils et les Marmottes, cl ils si! rajipro- chenl encore de celles-ci jiar |ilusieurs autres |)arlicularités importantes. Les caractères (|ui les isolent et qui juslidenl peut-être leur distinction comme famille à part, consistent dans la disfiosilion palmé(! île leurs inembres (lostériours et dans la forme écailleuse et élargi(f en pa- lelti^ do l(!ur queue; cet organe concourt avec leurs pattes do derrière à les rendre très-bons nageurs. Trois ou (juatro gonros établis par les paléontologistes jiour des espèces éteintes depuis un temps plus ou moins reculé doivent être ajoutés à celui des Castors actuels : on leur a domié les nonis de Slcncoflbcr (E. Gfîoffroy), Cluilicoiiujs (Kau|i) et Castoroïdcs (Forster). La seule espèce de ce dernier est connue (ra[)rès des ossements trouvés dans un marais voisin du lac Ontario, dans rAméri.>oz cnurle-^ pI amnidie^', ipieup Ifj f ^M '!■ « ' ÎWÊ V m 1' ■1 1 '(< ■ 1 \ \ ^ '■ ■ -■ ^H ' fi^ ftp ( ■ n , J IL 1 >i^ 1 310 OUDllE DES HONGEUnS. élargie ou palello ovalairc, aplalio cl écailleuso sur ses doux faces; pieds h cinq doi^'ls , les postérieurs palmés; ongles forts, celui du lus foncéii, les individus iiivant \\\g(y SJâ:-: , il ne |iaraîl s ils étaient it plus ([u'eu nné les rcn- in'"ioiili'iiii'iit FAMILLE DKS CASTOHIDÉS. 3(1 limités à une portion du Hliôn((; mais ils vivaient, il y a peu do temps encore, sur une étendue liicn plus considérable du cours de ce neuve et dans ses principaux affluents, le Gardon, la Durance, l'Isère, etc. Il y avait aussi des Castors dans la Somme, dans la Saône et ailleurs. La petite rivière de niêvrc ([ui se jette dans la Seine, à l'entrée do Paris, semble leur devoir son nom , et dans lo Midi on les a|ipelle encore Vibré, dénomination ijui a sans doute la môme orii^inc- (|ue colle do niàen-, fihpy, etc., (lu'on leur doiuio aussi dans d'autres pays. Il y a encore un certain nombre de Castors dans la partie méridionale du Hhône, ot l'on doit s'éton- ner que plusieurs autours aient afdrmé la disparition complète de ces Animaux dans notre pays ; cependant il est à craindre (lue cette extinction ne soit procliaino. Les dégâts que les Castors occasionnent |)arfois dans les plantations, ot, en particulier, dans celles qu'on nomme oseraies ou saussaies; le i)rix do leur fourrure; leurs poclies d(! custoréuni qui ont une cer- taine valeur dans la droguerie; leur cliair qui est boiuie à manger; enfin le soin que les naturalistes mettent à se procurer ces Animaux pour les Musées , sont autant de causes qui ou activeront la destruction. 11 faut y ajouter l'extension que prenneut cliaiiuo jour la naviga- tion du lUiAne et la culture de ses rives. Actuellement on tue de temps en temps des Castors auprès d'Arles , ainsi qu'à la hauteur do D(!aucairc et Tarascon, ou même auprès d'Avignon; (luelquos-uns remontent encore au delà jus(iu'au Pont-Saint-Es|)rit, et il peut en venir accidentellement dans l'embouchure de l'Lsère. Dans certains cas , il on entre aussi dans le Gardon et dans la Durance. Ceux qui restent dans le Hhône fré(iuenteiit les îles do ce fleuve et ils se retirent dans dos terriers qu'ils creusent eux-mêmes sous la berge. Nulle part , ils ne construisent comme ceux de l'Amérique, car la présence de l'IIomnif! est un obstacle constant à l'exercice do leur instinctive industrie. Dans un(! propriété de la Tour do la Motte, à trois lieues de Saint-(iill(;s (département du Gard) , un des terriers habités aujourd'hui par des Castors fut mis à découvert par l'éboule- mont d'une digue : il servait à plusieurs individus. Sa longueur était de (juinze mètres environ et il occupait toute la largeur de la chaussée. Dans son intérieur on reconnut plusieurs compar- timents, et l'un d'eux renfermait dos branches de saules prises au dehors et dont quelques- unes fixées en terre, dans l'intérieur du repaire, avaient même poussé des feuilles. En général , c'est pendant les grosses eaux et au moment môme des fortes crues que l'o"' prend des Castors. Leurs îles, leurs terriers, les endroits où ils se nourrissent étant aloi.. inondés, ils viennent dans des lieux plus élevés pour y trouver des aliments, et comme ces lieux sont aussi ceux que rifomme habite le long du fleuve, les Castors y sont plus exposés à être tués ou faits prisonniers. En ISiÇ, pendant une crue, on eu a pris un sur le port même d'Avignon. Dans quelques endroits on les attrape en creusant des trous dans lesquels on met des tonneaux défoncés et recouverts seulement de branchages, d'herbe et d'un peu de terre. Si les Castors tombent dans ces pièges, ils ne peuvent plus en sortir; on s'en empare alors et il est facile de les conserver vivants , car ils ne cherchent point à mordre et ils sont peu difficiles sur le choix des aliments. Les jeunes pousses des saules sont cependant la nourriture qu'ils préfèrent, et il est très-probable (juc le pnncipe particulier qu'elles renferment donne au castoréum son caractère dominant et son odeur. On tue do temps eu temps des Castors au cliàteau d'Avignon, on Camargue. Le musée d'Aries possède dos jeunes ilo cette esitoce pris sur les bords du fleuve et, dans plusieurs autres musées, on on conserve des exemplaires adultes qui viennent du Rhône proprement dit ou de sa petite branche. Nous en avons nous-mêmo ac(iuis un on 1846 pour lo cabinet do la Faculté des sciences do Montpellier, et nous avons eu l'occasion d'eu disséquer plus récemment doux autres. L'année 1840, qui fut marquée par une si tenlblo inondation, paraît avoir été funeste à ces Animaux. Alors on eu tua plus que d'habitude. Anciennement ils étaient bien plus nom- breux dans lo Rhône; on doit même croire que pendant le siècle dernier ils étaient communs, puisque les religieux d'une ancienne chartreuse, située sur la rive droite du fleuve, à Ville- I 312 onnnR drs noNORuus. neuvo-les-Avignon, iivuipnt rangé la clinir tlo ces Hnngt'urs parmi les viande» maigres et qu'ils on vendaient des saucissons fort estimés dans lo pays. Les ossements do Castors que l'on trouve enfouis dans lo sol sont lo moyen le plus certain que l'on ait pour constater l'ancienno existence de ces Animaux dans certains Houx oU leur race n'existe plus de nos jours; mais, comme il y a dans plusieurs endroits des débris do l{on)j;eurs qui en sont voisins, quoi(iuo distincts cependant i)ar leur espèce ou niCme par leur genre, il faut avoir soin do comparer exactement les débris fossiles do ces Castors à ceux des individus do notre époque. Voici l'indication des localités propres à la Franco où l'on a trouvé des os qui m'ont paru (^tre ceux du Castor ordinaire, c'est-à-diro du Castor /Ibcr : C Diluvium d'Abbevillc (Somme) ; — 2" Tourbières do Bresles (Ois(i) ; — 3" Tourbières du Port-à-r Anglais, près Paris; — 4° Tuf de Resson (Aube) ; — ô» Diluvium do la Forté- Alops (Seine- et- Oise); — 6" Diluvium de Soute (Cliaronte-Inférieure) ; — 7" Caverne de Voidon, près Joyeuse (Ardèche) ; — 8" Caverne de Lunel-Viel (Hérault). Los restes observés auprès d'Issoire (Puy-d(;-D/\me) sont pcut-fitro d'une autre espèce, malgré leur grande ressemblance avec celle d'à-présent; ils répondent au Castor issiodo- retisis de l'abbé Croizel. D'autres sont certainement différents, et ils appartiennent à des faunes plus anciennes; tels sont les suivants , (}u'on a aussi recueillis en France : Castor des Barres, près d'Orléans; — Castor slgmodus, P. Gerv., do Montpellier; — Castor subpyrcnaicus , Lartet, do JJonrcpos (llauto-Ciaronne) , et do Ville-Franclie-d'Astarac (Gers); — Castor sansa»k'?ms, P. Gerv., de Sansan (Gers); — Castor viciaccnsis, P. Gerv. (lo genre Stcncofibcr, E. Geoffroy) do Saint- Geraud-lo-Puy (Allier). Les Castors fiber existaient encore en Angleterre durant l'année (188, mais il y a long- temps qu'on les y a détruits, et ils n'y sont plus connus, comme dans plusieurs autres parties de l'Europe, que par leurs restes fossiles. La vallée du lUiin est dans lo mf-me cas. Toutefois, il y on a encore dans plusieurs parties de l'Autriche , dans la Prusse, dans la Pologne!, dans la Russie d'Europe et dans la Russie d'Asie. On on connaît dans plusieurs endroits sur le cours du Danube, Cavcrno de utro espèce, stor issiodo- 1 anciennes ; ntpellier ; — lie-ii'Astarac ùs, V, (lerv. il y a long- iieurs autres ieurs parties :is la Russie nieper, dans der, dans la ont observé îuls, princi- envirous do sieurs autres Is s'étendent ment à l'est ! polaire. Au [u'il y en ait nous d'éiiu- leur casto- des anciens parlent; ils y en a plus lutres li(Mix. s ossements ent. Asie sont la mais on sait au treizième - <■ t> 'Il FAMILLE DES CASTORIDÉS. 3(3 siècle et par conséquent avant que l'on ne connût les Castors américains, parl(* des curieuses constructions (|uo font les Animaux do cette espèce. D'autre part, (luohiues autres auteurs déji\ éloigné do nous confirment cette assertion; elle est mémo vndo pour les Castors d'au- jourd'lmi, f .r si la >,'rando majorité de ces Animaux ne construit pas, il on est i|ueliiues familles (pii, plus traïKiuilles (]ue les autres, sont restées fidèles aux anciennes habitudes do leur espèce. C'est ce ([ui a été vérifié par M. do Meyerinck. Cet observateur a publié, en 1827, la description des constructions faites par une colonie de Castors allemands dans lo Mafîdeboury; , près de la petite ville do Darby et h peu do distance du lieu où la Nutlio se jette dans l'Elbe ; cet endroit est même comui sous lo nom do Mare aux Castors {Dlberhwltc) , Les buttes (|u'ils y construisent sont en tout semblables h celles dos Castors américains. Ce|)endant la très-grande majorité des Animaux de cette espèce se contente, en Euro|)0 aussi bien qu'on Asie, do creuser des galeries souterraines. 11 est vrai qu'elles sont lo plus souvent fort longues , et que la même habitude se retrouve aussi chez certains Castors do l'Amérique auxquels on donne, à cause do cela, lo nom do Castors terriers. Leurs galeries ont souvent été comparées à celles des Blaireaux et dos Loutres. Il y en a qui n'ont pas moins de cent pieds de long. Les voyageurs ont beaucoui) vanté l'intelligence des Castors constructeurs, mais on mémo temps ils l'ont souvent exagérée, et quehiue curieuses que soient les huttes ou les digues faites par ces habiles architectes , lo sentiment qui les dirige n'est guère supérieur à celui quo les autres Mannnifères instinctifs apportent dans leurs travaux. Par sa constante uniformité et par la spontanéité, qui en est un dos caractères principaux , il relève, en effet, des phéno- mènes instinctifs (lui sont , comme on le sait , bien inférieurs à ceux qui prennent leur source dans l'intelligence proprement dite. Les Castors y apportent sans doute plus do discerne- ment que les abeilles et les oiseaux n'en mettent dans leurs travaux do nidijication , mais les résultats auxquels ils parviennent ne sont pas sensiblement supérieurs à ceux quo ces derniers obtiennent. Voici, d'ailleurs, comment se passent les choses: Lne ou plusieurs centaines do Castors se réunissent dans les endroits qui sont le mieux appropriés à leur genre de vie, principalement au bord de ces lacs si variables par leur grandeur et on nombre si considérable qui existent dans l'Amérique septentrionale. Ils con- struisent , soit sur le lac , soit sur lo trajet de quelqu'un des cours d'eau qui s'y rendent , des huttes fort bien faites dont les matériaux consistent surtout en branchages et qui forment une sorte de dôme assez élevé; au-dessus du niveau habituel des eaux, mais l'extérieur en est clos de toutes parts comme une cloche. Dos pierres , des fragments do bois , de la terre povrie servent à mieux soutenir ces habitations , et leur intérieur est simple ou divisé en com- partiments, mais sans qu'il y ait jamais plusieurs loges superposées. Au plancher de ce petit intérieur est un trou, et l'Animal doit plonger pour rentrer dans sa demeure ou pour en sortir. Les barrages ou les digues des Castors ont pour effet d'éviter qu'à l'époque où les (!dux baisseront le p:^urtour de leurs demeures ne baigne plus , et , dans certaines rivières , ds ne craignent pas d'on^eprondro la construction de semblables digues sur une largeur de près de trente ou quarante xXiètres. Ils leur donnent environ trois mètres do base et seulement deux pieds d'épaisseur au i oint le plus élevé; elles sont faites de branchages, do troncs d'arbres , de pierres et de boi e. Les Castors, ainsi qu'eu l'a dit, coupent leur bois en amont des points oli ils veulent bi\tir, et c'est au m-jyen de leurs fortes incisives qu'ils abattent les arbres qui doivent leur être utiles. Pendani qu'ils les rongent à une petite hauteur au-dessus du sol, ils écartent les copeaux avec leurs pattes de devant , et lorsque l'arbre est prêt à tomber, ils le regardent à chaque nouveau ciup de dents pour voir où en est le travail, et ils ont bien soin de l'abattre du côté de la rivière. Alors ils le dépouillent plus ou moins complètement do ses branches, et ds le font flotter jusqu'à leur établissement. Les huttes sont plus ou moins grandes; elles peuvent avoir plusieurs compartiments, i^^ PAUTIE. 4Q 311 OIIDUK f)KS n()\(;Kl lis. dont clmcmi a sou oiilréo parliculiùiK oiivciU' dans le platoiid , niuii jamais dans la paro ('xléricurf ; d'autros fois L'Iles n'ont pas do cloisons. (Jualre vieux ot six ou huit jeunes vivent on },a'néral dans clnupio cabane', priiicipalenient pendant l'hiver, car en été les inAles se tiennent isolés, s'éloignent |)lus ou moins des colonies, et couchent sur la lierre ou dans des leniors. En autonuK! et en hiver, ils reviennent aux constructions, réparent les anciennes huttes ou en construisent de nouvelles, et s'associent chacun à une femelle. Celle-ci porte i|uatre mois, (it elle met bas de deux à cin(| petits, rarement six. Toulo la coloino concourt à l'édification des digues, mais cha(|ue cabani' est un travail particulier et ipielipies individus seulement s<; chargent de son exécution. Les Castors constructeurs sont encore très-répandus en Amériiiue, mais autrefois ils l'étaient bien duvantugo ; leur nombre a donc sensiblement diminué, principalement dans certains lieux, h cause de la ciiasse active (ju'on leur a faite. Kn ll'ia, on a expédié de Montréal, i)our la nochello, cent vingt-sept mille peaux de Castor, sans compter vingt-six mille sept cent cinipiante autres envoyés par la compagnie d'Iludson pour l'Angleterre. Avant l'établisse- ment des Européens dans ces contrées, les Indiens chassaient déjà les Castors, mais ils en détruisaient une bien moindre (juantité, c.u' ils se conlenlaieiit de ceux ipii étaient nécessaires pf)ur les vêtir, n'en ayant alors aucun débouché connnenial. Les environs du lac de l'Ksclave et de la baie d'Huiison, le lac Supérieur, lo lac Huron, le Canada et mémo le nouveau Brunswick, ainsi ijue la Nouvello-Écosse, ont conservé beau- coup de Castors; on en voit, mais isolément, à l'Jlo do Terre-iN'euve, J)ans le nord du nouveau continent, ces Animaux mangent des écorcos do peupli((r, de saule, d'aune, de magnolia fjlaiwa, de UquiiUimbar sli/mci/lim, de fnhw [frajcinus ro- limdifolia), de sassafras, etc. En Europti, ils reclicnhenl, outre les jeunes pousses et l'écorce des saules, celles des peupliers et dos bouleaux, les racines des nénuphars, et, ajoule-t-on,les prêles. M. tlo Meyerinck a con- staté qu'ils peuvent couper des saules de trent(^- cinq à cinquanto-cinci centimètres do diamètre. Sur les bords du Rhône, on reconnaît les bâtons abattus par les Castors à la forme en bec de flûte que présente l'une de leurs extrémités. Le casloreum ou la substance odoriférante dos Castors est employé comme antispasmo- dique ; il est sécrété par uik; double poche située auprès de l'anus, sous les téguments, au-dessus dos sacs à huiles (|ui ont à peu près la mémo forme et hî même volume;. L'oridce commun des poches de chaque c(Mé se voit bilatéralement au dehors , à côté de l'anus. Dans la pièce représentée par la figure ci-conlre, on a isolé la pocho au castoreum et la poche à huile du côté droit, et on les a ouvertes; celles du côté gauche sont entières, et l'on voit lys muscles qui les recouvrent en partie. Les Castors présentent quehiues autres particularités dignes d'intérêt; les principales sont fournies par leur squelette et ont rapport au genre de vie aquatique de ces Animaux. Telles sont la largeur de l'iiuraérus et celle du fémur, dont les trois troclianters sont très-saillants; la présence au carpe et au tarse d'un os particulier, etc. Le cerveau des Castors manque de circonvolutions. Sous ce rapport, il ressemble à celui des Animaux inéducables et ch(>z lesquels un instinct inné, incapable de perfection, est l'uniqnn mobile do phénomènes remarquables sans doute, mais qui n'ont ni la variété ni la I.Es l'OciiFS iJi- CASTontrM Kl tEs POCHES A iiriiE, l,;i, préparnlion de M. Drnndt. (iiis |{i pai'o curies vivent les iiiAlcs SI' ou tluiis lies 3S uiicioiuics Icllc-ci porte nid roiii'dtnl lus individus s ils l'étaient n'tuins lioux, ûul, pour la lo s(!|)i cent l rétablissu- , iiiiiis ils on l n('i'('ssaires FAMILLK UKS CASTOIUDKS. innhilité de l'intclliKenco v(jrilnblo. Co cerveau est ceiieudaul assez volumineux surtout iluns ses hémisphères. Il est incon- leslalilement supi'riein* dons sn .>,triietnrn à cidni du l,apin ou du Lièvre et il a aussi inio musse plus considéralile. Nous le pré- sentons ici do gnmdeur nalurello sous doux nspocls différents. 816 |«i : I >v H CciM tu Vf. (Usion, gninil. nul,, vil île prcUl el fil dcssu». lac Huron, serve Iteau- peuplier, de rajeunis ru- jiousses et lupliurs, et , cipalos sont laux. Telles ;s-saillaiits; ressemble à rlection, est vurir'té ni la L'estomac dos Castors est biloculaire et allongé ; on y distingue, auprès do l'orinco cardiaque ou fl'sopliagien, un épaississement considéiabb*, d'apparence discoïde, qui est formé [lar la ri'union de glandes particulières coniiuirabh.'s à celles du ventricule succenturié des Oiseaux; l'appareil nnisculairo du cardia est plus développé que celui du pylore. L'intestin a un ciecnin anqile, long d'un demi-mètre; dans un Castor du llliône, l'intestin grêle avait cinq mètres et demi, et le gros intestin deux mètres et vingt centimètres. Dans un autre, ce der- nier intestin égalait seulement un mètre soixante-dix. Le foie est pourvu d'une vésicule bi- liaire. On a vu à la Ménagerie de Paris des Castors du Hln^ne, du Danube et de l'Amérique se|itentrionale. F. Cuvior a constaté que ceux do ce dernier [lays, qui sont cependant très- sociablc's dans l'état de nature, deviennent déliants les uns pour les autres lorsipi'ils sont en captivité, el qu'ils se livrent mf'me d(> violents combats lorsiiu'on vent les réunir. Ils sont néanmoins fort doux àréuarddes autres Animaux, des Chiens, par exenqile; ils ne le sont pas moins |iour l'Homme, se laissant toucher et Iransporter à la main d'un lieu à un autre avec la plus grande confiance. « Il est à remarquer, dit à cette occasion F. Cuvier, (juc certains Animaux, ipioiiiue d'espèces différentes, contracteront plus aisément de l'affection l'i n pour l'autre, lorsqu'on les réunira , que ceux qui appartiennent à la même esp<'>ce; disposition en apfiarenco opposée à l'instinct de la sociabilité, mais qui, au contraire, lui est constamment unie et comme pour le renforcer. » Un Castor du Illiône a fourni au même auteur une olisorvalion qui mérite également d'èlri! rapportée, et dont on s'est souvent servi lorsiju'on a voulu établir la difl'éronco (jui séfiare l'instinct de la véritable intelligence : « Co Castor était, dit-il, logé dans une très- grande cage Ciu-réc , grillée sur deux de ses faces ; mais , en dehors d'une des grilles , était un volet, et, entre elle et lui, se trouvait un espace vide où l'Animal pouvait atteindre au travers des barreaux do la grille avec ses pattes et son museau. On lui donnait habituellement pour nourriture des branches de saules dont il mangeait l'écorce, et dès qu'elles étaient dépouillées, il les coupait en petits morceaux et les entassait derrière la grille fermée du volet. Ce fait me révélant le iienchant de cet Animal à bâtir, je lui fis donner de la terre mêlée de paille et de iiranchos d'arbres; le lendemain, je trouvai toutes ces matières entassées derrière la grille; mais , comme il ne travaillait jamais au grand jour ni en présence do spectateurs , je fis entiè- rement fermer la cage par des volets oii je f>raliment avec sa louche, a il n.' |.araissait ni.aiiv a ce travail au.'uii ..nire; h mesure -lu'il pla.;ail .es mat.:'riaux, il les pressait fortement avec son mus..au les uns .•.)ntr.' I.'s autres. ..f. h la (In. il en r.'snita une masse .'.paiss,. .■! soli.le Nnivent je l'ai vu, un IxUoii au travers .lo sa Kueul.., clieivhant à renf..n.-er h coups iv.L.u. hW'H .lans l'cliflce, sans antre Lut ai.parent .pie .l'y placer co corpi-là .lo plus. Lors.|uc los m..rc.-aux .le l.ois .l.'pnssai.M.t la snrfa.-o .h- la grille, ils .'.taient h l'inslant cou[k'.s à son mv.-au. S..uveiit H mNait à la t.M'r.! .1.' .onstruction lo pain ou los racines .pi'.,,, lui .l.)imail aussi p..ur iionrnturo et .ju'il no mangeait pas; mais II los on retirait .|uan.l il .'-tait i.ress.'. par la faim. Sa propret.' .'tait eMr.'.m.-. ()nai..l il „.. .I.)rmait pas. il n'.'lait ..cup.» qu'à so lisser 1.. poil et ù I.. ,|.'p.,niil..r .l.-s pins petit.'s impuret.'s. Il nmiiKoail toujours assis .lans l'onu, ot y plongeait ses aliments, (l'était en c.-la quv consistait t..ul.> son existence .luranl le ,|.)ur, .pu .'.tait |M..s,pie enli,'.r..ment r..m|,li par 1- s,)inmeil. I.ors.p.'il so crovait mena.'.',, il faisait enlen.Ire un lirnil sonr.l , frappait av.'c f..rco .le sa .|ueue c..ntre la terre', el si l'iiuiui.'- tu.k> dovonnit plus gran.Je, il so jetait av.-c colère sur l'<.l.jel .,ni en .'■lait cause. C/élait donc par un mouveimMit lout à fait inslin.'lif et macliinal <|uo co Cast..r .■tait porto à construire • aucun., circonstance eM.'ri..uro no l'y .l.'t.^rmiiiait ; s..n intellig.^ii.^,. ,m- pieiiait au.un.. parti H satisfaisait avouglémenl un besoin aveugle lui-même. L'espace .|u'il remplissiit .le terre 11 on ..tait pas mu-ux U'um par son travail , et il no pouvait résulter aucun bion-être pour lui .10 toutes los peines .pi'il s,, .lonnait par là, .lans toutes los saisons comme dans tous les temps, » FAMILLE DES lïYSTRICIDÉS La plupart dos Hystrici.lés {llyslrlrù/œ. Gray. Waterliouse, etc.) ont une certaine rossem- blanco avoc los Codions par la nature do leurs poils, ot en mémo lem|)s i)ar la forme .lo l.-ur c^rps,^par leurs allures grossi.'.ros et par .luel.iues autres particularités secondaires, .loiil le 1 orc-tpic, lo Coclion .rin.ie et lo Capromys nous donnent une i.l.'... 11 m'a semblé .nie l'on devait prendre ces derniers Animaux pour types .lo la graiulo famille .|ui n^nferme avec los Porcs-hpics ot genres v..isiiis, los Écl.imys, les Cahiais, los Agoutis, les Pacas, los Cbin.il.illas les bynetheros et beaucoup ,1'aulros encore dont on peut faire plusieurs tribus bien distincl..s Tous ont .|uatrc paires de .lents molaires, r-t ces molair.vs, égales entre elles, i.résentont à leur couronne des replis ou .les enf.mcoments .le l'émail .|ui donnent à la coupe de leur ÙM une iguro plus ou moins compli.inée. Leur taille est supérieure à colle de la plupart .les autres longours, et c'est parmi eux .luc so place l'espèce la plus grande do cet or.lre; leur crAue se distingue par la présence .l'une grande perforation sous-orbitairo recevant une partie .lu muscle masséter, et leur mAclioiro inférieure a, sauf d..../ los Anomaluriens et chez .iu..!.iu..s espèces fossiles en Europe, une forme .ju'on ne retrouve .lue chez les Oclodonti.lés Ce carac- tère, sur leciuel M. Waterliouse a insisté avec beaucoup de raison, consiste en ce .juo la courbe qui représente la surface extérieure .le l'alvéole des .lents in.,isives do la niAclioirc infériouiv passe on de.lans du [ilan formé par l'apopbyse angulair.' do la même mâchoire, tan.lis .ui.' chez los autres «ongeurs cotte ligne courbe ot la même apophyse sont tlans un seul el mémo plan. Les llystricidés se divisent en tribus do la manière suivante : Conçus, Côhujèinj.Hs . iijilins II) |ji>u •(• (Ml nrriirc , (lii il vouiint ou 11 roriiKiit lui , s'jiiilniil i.siiit iiicltic il rU'iiiciit Jivec *s(t et siiliilc. L'oiips rcdoii. Loi'.s(ni(! les oii[i(',s h son I lui iloiiiuiit ('tiiit prcsst'' •U|)t'! qu'à so s assis (liins ic(î durant li> l ntonact! , il i si l'iniiuir- C't'lait iloiii', coiistruim ; iiicinio part; ■^ait ik' Icrro itrc pour lui ins tous les Il no rosscm- irnio (lo leur res, dont lo blô (|uo l'on 10, avoc los Cliiuchillas, 1 distinctes, ntont à leur our l'Ai uiio ■ dos autres ur orAiio s(' 0 partie du C7. (iuoI(|nes : Co carac- (! la courI)o e infériouro tiuidis (juo ul ol niênio •loijêinjeiiti . (liuM lit Coi'.iioK ii'linF, ;i/l ili' oriiml. rVMILLK l>KS lIVSillICIDÉS. 317 DiwipmlivH» , lliisltic'wiia, Atiluvvilknn . lu-i'lhymiiviig, Cliindtillwiis («|m'l.|uofui=. «ppolés C.ulhiinjviin) et AiiiiiitalitiiiiiH, TlUnU DKs CWIEISS Los (lavions no comprennont i|n'nn(^ [larlio dos ospècos (luo los naturalistes du dernier siècle avaient réuiiios sous le nom de Cdiia, collos soulomont (|ui ont los molnires sans racines, avec des ro|)lis plus on moins nonilirenx ot souvent cordi- fornius d() l'émail; ils n'ont que quatre doigts on uvunt ol trois seulement en arrière; leurs on;;les soot prosipie dos saliots; aucun n'a une véritalilo qucu. , (lot organe e?.t roprésonté clioz los Gavions par quohiuos vortibros cadiées sous la peau ot dont on no voit d'aulro Iraco à l'extérieur qu'un sinq)le tulierculo. Luur orAno, propor- lionnollonionl assez grand, a un trou sous-orbitairo ronsiilérablo, et leur inftclioirc infériouro rappollti dani» sn forme celles do plusieurs autres ^l'oupos do Ilongours presque tous propres à l'Amériquo méridionale. Les (lavions sont dos Arumaux marcheurs (pii couront avoc facilité et dont lo Cochon d'Indo peut nous domior un oxom|)lo. C'est parmi eux (|uo so place le Cubiai. Tous sont herbivores ol leur intestin est jmurvu d'un cœcnm fort étendu. On divise les Cavions m plusieurs genres sous les noms do grand Cabiai [llydvochœrm) , Dolichotis {Dolichotis ou Muni), Cobaye {Cavla ou Ann'wa) et Kerodon. I,e premier de ces genres est souvent considéré commo formant une tribu à part ious le nom d'Hydrochérions, autant 11 cause do la forme particulière de sos dents que du caractère! senn-paimé do ses ex- trémités. Tous los Cavions sont particuliers îi l'Amérique méridionale, ot c'est de cette partio du monde que nous est venue l'espèce domesti()ue à laiiuolle on donuo assez généralement lo nom (lo Cochon d'Inde. C'est aussi dans rAméri(iue ([uo l'on a recueilli los seuls débris aulhontKiuos de Cavions fossiles (jUo l'on possède encore. (iEMUi HYDHOCHÈHE {ff'/drochœriis, Drisson). Tête forte; oreilles arrondies, largement ouvertes; yeux grands; lèvre supérieure fondue; poils peu abondants, assez roidos; point do ijuouo; membres assez longs, pourvus do quatre doigts en avant et do trois on arrière. Si l'on ajoute à ces caractères (luo les Cabiais ont la dentition qui caractérise los mammifères llongonrs et qm, par conséi|uent, ils n'ont point de canines et soulemenl une paire d'incisives à clia(;uo mâchoiro, on s'étonnora que les auteurs (jui ont écrit sur eux antéfriouromenl à Ih isson aient fait de ces Animaux une espèce de Cochon , cl que Linné lui-mômo los aient appelés pondant longtemps Sus hydrocltœnis. Buffon, qui a parlé du Cabiai après Brisson, Ta (•gaiement éloigné dos ongulés , auxquels Linné ot pres(iue tous los aut;!urs l'avaient jusqu'a- lors associé; à cet t'gard, IJuffon s'exprime do la manière suivante : « Ce n'est point un C')chon commo l'ont prétendu les naturalistes ol les voyageurs; il no lui ressemble mCmo que par ((uolquos petits rapports et on diffère par de grands caractères. » On peut ajouter .itijourd'hui (|ue toutes les observations aux(iuellos co prétendu Cochon d'oau a donné lieu démontrent ([u'il n'appartient pas [)lus (]uo le Cochon d'Indo au genre qui a pour types lo Cochon domestique et le Sanglier. Hay , à qui la classification dos Mammifères doit tant do leinaniues iiiléressantes, avait pourtant fait du Cabiai le Porcus fluviatilis; Jonslon on avait parlé sous le mt'mo nom, ol Desmanhais , dans son Voyago à Caycnnc , le nommait Cochon d'o(iit\ llill , moins bien inspiré, s'il est possible, rappe'ail Hippopotame sans queue, et Peu- liant Tiipir à nez court (Thicknosed Tapir). L'espèce dout ces différents auteurs ont parlé ol Pt ,! m !, 1 i •518 OHDHK DES n()i\(iKLRS. •loiil ils avaient si mal apprécit'les affinités, est aujouni'liui bion connuodos naturalistes; c'est le grand Cahiai, Elle est encore la seule (juo l'on connaisse dans co genre. I™"| Ili iinocHiiBt CAVYDABE, l/lî (Ic grond, IhDHOciifMii. c\v\ BAiii: {ffi/drocliœriis cap!/brirfi\ tel est le nom sous leiiuel on la désigne tnaintiMiaiil. Cet Animal devient presque aussi gros cprune breliis de race moyenne; sa tt'te est volumineuse par rapport au reste de son corps; ses poils sont lirun r()ussi\tre, jikis fonci's en dessus (ju'en dessous, peu fournis et de nature sèdie; ils ne sont point soutenus par une l)onrre. L'ostéologie do cet Animal donne lieu à plu- sieurs romarciues intéres- santes et son crAne en particulier est fort cu- rieux à étudier. Ses dents ne sont pas moins carac- téris(i(iues : les incisives supérieures ont un sillon longitudinal ; les molaires ont plus de lamelles (|ue celles des autnis Caviens; celles des trois premières sui)érieuressontà peu près en forme d(! doubles co'urs non réunis, à bases situées en dehors ; la ipiatrième dent est seule aussi longue (|ue celles-ci et (ille pré- sente un(\ dizaine d'ellipses onVulièie;- , si'iiaréo les IIEM puni. n.il. tunilislcs; c'ost L'I on 1(1 (lésigiio nxMiiic; sa tiMc re, |ilu.s foiK'i's utcnus par une istéolo)j;io de cel ino lieu à plu- aniues intéres- son crAne l'u est fort cu- ti ier. Ses dents s moins ciinic- : les incisives > ont un sillon 1 ; les molaires 0 lamelles (|ue lutnvs Cdviens; trois premières isontà|)euprès ! doubles cuHU's , à bases situées ; la ipiatriènie lie aussi lon,i,'ue •ci el, <'lle pré- izaino d'ellipses , si''paréi> les ■■tt' KVMILLK DFS If VSTRICIDÉS. 3(9 unes des autres par de la matière corticale; sa première lamelle est cordiforme; la (jua- trièmo molaire inférieure est bien moins longue (pie celle d'eu liant et elle égale à peine la troisième; l'ensemble des lobes iiui les composent est moins régulier et la base des eteurs y est iiuehiuefois tournée du côté externe des madioires comme aux dénis supérieurtis. ^ Le Cabiai vit dans les pays oii il y a de l'eau et il s'éloigne peu des lacs ou des rivières; c'est en s'y jetant qu'il éciiappe à ses ennemis et il y va aussi pour ch(n-clier une |)artie des Iierbes (jui servent à sa nourriture. C'est également auprès des eaux (ju'il creuse sa demeure. Il est pacifKiuo et sert de proie aux grands carnivores, particulièrement aux .Jaguars. Sa femelle a huit paires de nu.aielles et, suivant Azara, elle fait de quatre à huit petits; d'autres auteurs disent un ou deux seulement. Les jeunes s'apprivoisent sans aucun soin et ils n'ont aucune mauvaise disposition; les adultes mêmes ne sont pas dangereux, aussi peut-on laisser libres tous ceux que l'on attrape. La cliair de ces Animaux passe pour un bon manger. Le Cabiai détruit les melons et les citrouilles , s'il eu trouve à sa portée. Lorsqu'on l'effraye, il pousse , suivant Azara , un son élevé et plein (lui dit : A , pd, et qu'il n'emploie dans aucune autre circonstance, puis il se jette à l'eau, oii il nage facilement, no laissant dehors autre chose que ses narines ou les parties environnantes ; mais si le péril est plus grand ou s'il est lilessé, il plonge et va sortir plus loin, parce (ju'il ne peut demeurer sous l'eau sans reprendre haleine de temps en temps. [1 fait parfois des traversées assez longues pour chercher d'autres eaux ; mais chaque famille conserve pendant un certiiin temps le môme repaire que l'on re- connaît aux tas d'excréments en pelottes allongées (jui l'avoisinent. Les Cabiais habitent une grande partie de l'Amérique méridionale, depuis le fleuve des Amazones jusqu'à la Plata; il y en a aussi dans le Pérou, mais point dans le Chili. On en amène qiiel(|uefois dans nos ménageries. Ce sont des Animaux assez tristes, en apparence peu intelligents et dont le cerveau a cependant montré des traces manifestes de eirconvo- lulions. Les voyageurs en parlent sous les noms de Capicanl , Cupnjyona, Cnùùn , Vwhim d'cmi, etc. Ces gros Rongeurs ne sont pas très-rares dans les environs de Caycnne el dans iTaulres parties de la Guyane. CEMUi DOLICIIOTIS {Dollchotis,nc.im.). Dans une note de son excellent traité de Mani- malogie, Desmarest, après avoir reproduit ce iju'il avait lui-même écrit eu 1829, au sujet d'un MaminiCèiv du Paraguay déjà signalé par Azara, propose d'eu faire un genre à part, si son système dentaire se montre, lors(iu'oii le connaîtra sul'nsamment, différent de celui des Agoutis. Dans le cas oii la nécessité de ce nouveau genre serait reconnu, il propose de le désigner jiar le nom de Do/icholis. L'Animal (pii a donné lieu à cette distinction générique, pour ainsi dire conditionnelle , habite l'Améri([ue méridionale et il est très-commun dans ce; lains eiidroils de la Palagonie. Azara en avait parlé comme d'un Lièvre et il est aussi léger à la course que les ('spèces de ce genre, mais ses jambes sont plus élevées, ses oreilles sont moins grandes '■t II n'a point do ijueue. Ce prétendu Lièvre pampa ou patagonien ressemble bien davanlage ;hk Caviens, principalement aux Kérodons, et le naturaliste anglais Pennanl avait mieux jn;;!' de ses affinités on le nommant Patagonian Cavij, c'est-à-dire Cabiai de Patagonie. Kuj «■llet, il ressemble beaucoup plus aux Cabiais qu'aux Lièvres ou même aux Agoutis, et lors-! qn'on a pu étuss()n a rem|)lacé le nom de Dolicholis, que Desmarest avait proposé pour ce genre, Iiar celui de Marn {Centurie zoologiquc). Il n'y a (lu'uno espèce connue : noi.iciioTis l'ATAGONiEN {DoUchoUs palagouko) . Presque double du Lièvre en dimen- sion; pelage doux, roux, brun sur le dos, passant au fauve sur les crttés, au gris sur le sacrum et les cuisses et au roux à la tête; crouijion noir; fesses blanches; membres lavés lie fauve et de gris. DuLiciioris i)t l'iniiu.Mt, l,!l ik' sçriinil. Les mo'urs de ce joli Animal ont été observées par Azara et par M. Darwin. Voici en quels tenues Azara en parle : « Il n'existe point au Paraguay, mais j'en ai va et pris beau- coup entre le 3i« et le Sô'' degré de latitude méridionale, dans les Pampas, au siuj ,!,• IUiénos-\yres, et le domicile de cet Animal s'étend sur toute la terre des Patagons. On l'ap- pelle Lièvre, mais il est plus charnu, i)lus grand (pie celui d'Espagne et très-différent même par le goiU de sa chair. On trou\e presque toujours deux Lièvres panqias réunis, un mâle et une femelle, qui courent ensemble avec beaucoup de vélocité, mais ils ne tardent pas à se faligner, et un chasseur à cheval bien monté los prend en les enlaçant ou en leur don- nant un coup avec les boules, .l'ai entendu la nuit la voix élevée, incommode et assez aigre de cet Animal, ipii dit : 0, o o, /y, et ijuaud on le prend il crie de même. Les Indiens non soumis mangent sa chair i)lanclie et nos journaliers aussi; mais ils la trouvent très-inférieure à celle (lu Tatou velu, du Tatou Mulet, du Tatou Pichiy et du Tatou Mataco. Quelipies per- sonnes m'ont dit (lue ce Lièvre mettait bas dans les viscachères, et (ju'étant poursuivi il s'y réfugiait; niîiis en ayant chassé beaucoup, j'ai vu (ju'aucun d'eux ne s'était lié, pour son salut, à autre chose (pi'à sa légèreté, (luoiiju'il eût la ressource de plusieurs viscachères .le ne les ai jamais trouvés dans leur gltc ([ue coudiés à la manière des Cerfs; et, connue ceux- ci, ils courent à d'assez grandes distances. Pris petits, ces Lièvres pampas s'apprivoisent beaucoup, se laissent gratter, reçoivent le pain de la main, mangent de tout, sortent iibre- it'((nl (le lu maison et y reviennent du UK^'Uie... Tels sont les Lièvres (|uo Itulïon dit ipi'ou a dant inforieurcs pour ce goure , iùvro on dimou- , au ;;ris sur lo mpml)r('s lavés ^.lÂÎ rwin. Voici pm i ot pris i)(',in- as, au sud (le tgnns. Ou l'ap- (liffcnMit uipiiii' '■unis, un iiiàlf :> tardent pas à m 011 jour iloii- 3 et assez aigre es Indiens non ; très-iuf(''rieure Quelques per- 3oursni\i il s'y lié, pdur son viscaclière*. Je , connue ceux- s'a|)pri\oisent , sortent lilire- bn dit ipi'on u rVMFLLE DES HYSTRfCrDÉS. ;j2( vers lo détroit do Mo-ellan, ,uais ils sont très-différents du Lièvre d'Europe, auquel il les compare, parce (|u.n outre ce .p,e j'en ai dit, les Lièvres patagons vont par jm et non par sauts lorsqu'ils ne courent point, o Ces Animaux n'ont pas les meiubros aussi dispropor- tionnés que les Lièvres, quoiqu'ils aient le corps assez élevé, et, sous ce ra|.port, ils res- semblent davantage aux A-outis. Azara nous apprend que la variété de leurs couleurs ot la souplesse assez grande de leur poil les fait recherclier comme pelleterie, et qu'on eu fait dos tapis très-agréables à l'oeil et ipii sont fort estimés. Genue KÉHODON {Kcmlon, F. Cuvier). Forme générale du Cochon d'Inde, mais avec un peu plus de légèreté dans la taille. Les molaires ont aussi une grande analogie avec celles de cet ...nimal ot avec celles du Cobaye austral; leur couronne est en double cœur irrénilier dont les deux bases sont reliées l'une avec l'autre, supérieurement au bord interne de la rau-ée dentaire et mférieuroment au bord externe; la barre est plus grande que dans les Cobayes mais les incisives inférieures sont également pointues à leur extrémité et les supérieures élar- gies; les pieds do devant ont quatre doigts ot ceux de derrière trois; la queue est réduite à un simple tubercule; lo pelage est lisse et doux. KÉnoDON Moco {Kcroclon rupestris, F. Cuv., ou Kerodon sciureus, Is. Geoffrov) Il est gris varie de brun et de fauve en dessus, blanchâtre au contraire en dessous; sa taille est un peu supérieure à celle des Cochons d'Inde et ses formes sont moins lourdes. On le ren- contre au Brésil, principalement sur les rochers qui sont situés ù peu do distance des cours d'eau. Plusieurs auteurs regardent le Cobaye austral comme une seconde espèce .le Kérodon, ol M. Cray le (juniie comme étant identi.iue avec le Kerodon Kiiigii. (lEMtE CODAYE [Cavin), Le nom générique de Gavia, proposé en 1*50 par le natura- liste Klein, a d'abord été étendu à toutes les espèces qui composent la tribu des Gavions, !"•' l'AIITIi:. ^j i 1',) M)' ' I ■ 1.! .... 9 1 i^^^i ■ '' ^1 \ w^^^ t^ii m il ! ' M , Ifl ai L'fl :522 unDMK i)i;s iioNciKi ns. cl , (If plus, (inx Aynutis et iiiix Pjiciis. I»iill;is rc^'anliiil iiiômc li> Dfiiniiii comme un Cavia ; mais lorsqu'on a nipris ou délail l'éludo dos Iton^curs, his ffcnros admis jus(|U(* vers le premier quart du siocio actuul smil tlcvcnus dos familles, ot leurs démombromonts ont même été parfois rapportés ù des fj;roupi's différents. Ainsi, pour ne parler (pic des Cru in, l'on n fait un frein-e pour le grand Cahiai, un autnt [mur le Cochon d'Indo, un troisième pour l'Agouti , un quatrit'me pour le Paca , elc. , et, dans presipie tons ccis genres, on a pu dis- tinguer plusieurs esfièces. C'est ('gaiement par suite de cette révision (|ue les Agoutis et les Pacas ont (Hé éloignés du grand C::'Jai et du Cochon d'Inde et placés dans une tribu différente. Chacune des divisions nouv(;lles a reçu un nom nouveau, ((uchpiefois même plusieurs, et, dans l'impossibilité de prendre l'ancien nom gén(''ri(pie sons une acception différente de celle (|u'il avait d'altord, on a également négligé de se scrvu' du mot Carin. V. Cuvier a fait du Cochon d'Inde le genre Anœinn. Cependant ce nom n'a (las prévalu, et la plupart des aul(!urs actuels l'emploient dans le inê-me sens du mot Cavia. N'ous lui conserve- rons aussi celte signitication. Malheureusement le nom français Cnhiai , i\m est, pour ainsi dire, la tradiu'tion de celui de Caria, est parfois donné au grand Cabiai, dont le genre s'ap- pelle en laliii Ifijdrnvhcrrus. Le genre Varia, n'-dnit aux seuls Anwma de V. Cuvier, comprinid plusieurs espèces, et parmi elles le Cochon d'Inde. Toutes ont à peu près la taille do ce dernier, et, à part la cou- leur, presque tous ses caractères extérieurs. Ce sont d(^s Animaux à grosse tète, à poils dur.>> el peu serrés, ayant ([uatre doigts aux pieds antérieurs et trois seulement aux postérieurs. Leur rpieue iw. se montre «pie sous la forme d'un petit t\ilK!rcu!e; leurs narines ne sont point entourées par un mufle; l'œil (!sl de moyenne grandeur; les oreilles sont courtes, étali'cs et arrondies à hnu' contour. Ce sont des Vninianx sans intelligence, ijui vivent |)ar petites sociétés, et que l'on trouve de préférence dans toutes les régions sableuses, bien exposées. Il y en a depuis 1(( Mexi(pie jus- qu'en Patagonie. Celle de leurs espiVes ipii diff(';re le pln> du Cochon d'Inde est lo Cobaye amiral. Cette différcMice se remanpie surtout dans la forme de sa tète et dans aAW de ses dents niolaires. Cependent on peut dire (pie t(tns les Col)ay(>s ont q\iatre paires de molaires à (diaipie mAchoire,et (jue ces dents sont irréguiie- reintMit en doubles c(eurs inégaux . disposées d'une manière inverse pour l'une et l'antre mâchoire, La figure en est un peu différente de celle des Kérodons et des Dnlicliotis. Les incisives su[)éri(UUTs n'ont pas de rainure verticale comme c(,'la s(! voit dans l'IIydrochère. Nous commencerons par l'espèce la plus rapprochée des Kérodons. C'est le CoBAVK aistii \i, [Caria aii.ilralis, Is. C(u)ffroy et d'Orb. ). Il a les molain^s en doubles coeurs assez, irri'.i,niliers, mais la barre i^sl déjà moins longue (pie C(!lle des K(Vo(ioiis, Ses poils sont , en grande partie , anneh'îs de gris , do jaune et de noir , d'oii n'vsulte une teinic générale grisàtn^; en dessous la couleur passe au blanc. Cet Animal est long de; 0,22 ; il habite les r(\ixions les plus australes de rAiin'ilipu! méridionale, et ne s'avance guènt \('is r('^(pialeuraudelàdu40''d(!gré. On le trouve communément sur les Ixmlsdu nio-N(''gro et dan-» le voisina,ii-e des rivières situ('es |ilns au sud. Il se creuse des terriers profonds sur les coleanx sablonneux et couverts de buissons, principalement à une petite distance des li(nix habili'-^. Ces Cobayes vivent |)ar familles, s'éloignent peu de leur retraite et sortent le soir ou pendant la nuit. Ce sont des Animaux assez vifs, doux el craintifs; ils r OrNTs nr CniimiN I^l^ll|■, tTaisi!. iiiil. que peli 'I' port('e. Les Indiens puelcbes les appellent Saltal , les Palagons Tirvqain, et les Espagnuiv Tucti-Turti. Dans la parti(> mammalogique du Voyage eu Am(''ri(iue, M. d'Orbigny et moi, nous avons donné de nouveaux d(.'tails sur le Cobaye austral. M. (Jray. (pii donne celle espèce aonime identique avec le Kt-rodon Kingii de Bennefi. lui conserve ce dernier nom. îQsçffw^sgi^^tsai; nnii' un Cnvia ; jus(|U(i vers If nonts mit môiiio 'S Cdvin, l'on a troisiènio |ioiif s, on a pu (lis- î los Agoutis et dans luio tribu [■{(lucl'ois mOnio < une ai'ccplion (In mot Cavin. is [iirvalu, et la us lui cnnsorvo- f'st, poiu' ainsi t le j,'enrt' s'a|i- ^urs cspi'cos, cl l , à |)ait la <'ou- !lo, à poils durs uix postérieurs, ornio (J'un petit itourées par un les on-illes sont Lir. r,o sont (les petites soei(''t(''s, ites les n'^çions l(! Me\i(pie jns- Lii (liffiiro le pins Cette (liffiu-ence êle et dans celle it dire (pie tons s sont irri'sulie- l'une (!l l'aiilrii Dolicliotis. l,iN n.vdroclK're. les molaires en 0 des K('!rod()ns, rsulto une teinte \mvA de 0,22 ; il ance giu're vers io-N(''sro et dans 1 sur les coleanv .'S lieux liahités. soir ou pondiuit . petits à cliaiine t les Espatinels llrbifiiiv et moi. une celle cspire loin. FAMILLK DKS II VST|{|(;il)|:;s. ;^23 Le CoiiAVK nK CrrLKn {Cavla Culhri , kin,) a le pelage uoir, un peu lusliv do i,run- son corps a ().2i). On le sup|)ose du IVtou. Le Con^vK a i.knts ja.m.s (Caviu flacidcu,, Brandi) a les dents incisives colorées eu jaune, tan is que les précédents les.mt hlandies. Son pelage ..t brnn jaunAlre, mél.; de Le Coda VF. i.k Simx (6««V? 5/,Ù',7, Wagler) est du JJrésil. Il „ i.s „„]!« r,,is nni...Mr sur le dos, mêK|s de blancbûtre .. de brun t^mve; une tache blandJi^:':^!' ., t;^ dernerc ses oreilles; le dessous de son corps est d., la même couleur. C'est un Animal du HexKjue, ainsi .,ue le Co«avk n.ni.LA.M {Caoia fn^O du môme aiileur Le CouAVi.; ai-kuka {Caoia aperea (Jes autems), dont la princ,; de Nen-Vied sépare deux espèces également brésiliennes sous les noms de Cacia rufc^cens et .aa^iUsZ h^ece sauvage la plus anciennement connue. Son pelage est gris roussûlro en des ;s blanchâtre en dess.jus ; sa taille est un peu moindre .,ue celle du Cochon d'Inde n ais sou cr un os fort semblable a celui de c(, dernier; ce .,ui vient à l'appui de l'opinion as" ^W alement adm.s,3 .pie (,es doux sœ-tes d'Animaux ne constituent ..u'u.ie seuli et même ^S' vit au Hresil et a la .nyane. Au rapport d'A^ara, il est .îgalenient commun au Pa ™' I se cache parmi les chardons ou l..s pailles les plus hautes dans les plaines, les enclo ei les buissons. Jl ne creuse point de terrier et ne sait point proliter de ceux .nront abmdon nf les -ulres Animaux. Il vit d'herbages, a des habitudes i„itnrn.3s, et son 1" i^ll^t^^ " ^^ Pidp, mais iiullem(,nt sauvage. Chacune de ses port.îes n'est .pje d'un ou deux petits e t^î 11 en fait .ju une seule par an. Comme il n'est pas entièrement démontré ..ne V\Xé. J, MMicb..' du Cebave (|oinesti(iue, nous C(nisa(;.reroiis à celui-ci un article à part ' ' \M V l' e » r I, I '!■ K'I .11 1 1 inv . Il Un 1,4 .le h'nr.i. 324 ORDRE DES RO.NCIEIRS. C'est lo Cochon d'Jnde ou lo Porqwl de mer dos Imhilnnts du midi. Jolniston en n parh' snus lo nom do Porcelltis indlcus , ot llrisson sous celui do Ciiiiicttliis indiens. Liiniô i'iippclio Mus porcelliis ot Mus hmsilicDsis. C'est nussi lo (iuineri-Pir/ dos Aii^'iais et lo Ferkel- Maus dos Allomniuis. Quolciuofois ou lo désiguo aussi [)ar lo mot Couis ou Coni-Coul, (jui n'ost 0 la roproduclion du cri (ju'il fait outoudro lo jilus liabituolloniont, La coloration dos Cochons d'Indo est toujours par grandes pkKjues irrésulièros noires ot jaunes sur un fond blanc. Elle est bien diflerento do colle des Apéréa el dos autres Cobayes non domestiiiuos. C'est le résultat d'une altération, ot on ne [loul l'altrihuer (pi'à la domes- ticité; elle roiiroduil à la fois les trois principales modifications dont la coloration des Mam- mifères est susceptil)le : le blanc ou albinisme, lo noir ou mélainsme, et le roux ou érytbisme. Il est prol)ai)le (lue les Cochons d'Inde ont subi (le[)uis longtemps cotte modifi- cation qui les rend on apparence si différents dos autres Cobayes, ot on les trouve déjà décrits avec ces caractères dans les premiers naturalistes (|ui ont parlé des Animaux de rAméri(iue. u Nous voyons, par les écrits d'Aldrovnnde, dit F. Cuvier, que déjii, vers lo milieu du xvi« siècle, c'est-à-dire un demi siècle après la découverte du Nouveau-Monde, lo Cochon d'Inde iivait les couleurs blanche, rousse el noire (iu(! nous lui voyons aujourd'iiui. Alors donc il avait déjà éprouvé toutes les modifications dont il est susceptible , car de[)uis deux siècles et demi il n'en a point éprouvé d'autres. » Des tapisseries et dos peintures (pii datent do François P"^ roprésontenl les Cochons d'Inde avec les caractères ([u'ils nous mon- trent actuellemoid. Un autre fait témoigne encore mieux de l'ancienneté do cet asservissement du Cobaye à l'osiièco humaine, c'est le nombre do ses petits, bien plus considérable à chaque portée que chez les Cobayes sauvages. Certains individus ont lo ()oil entièrement blanc et leurs yeux sont rouges. Quoi(|ue les fomollos n'aient que deux mamelles, elles mettent bas, à chaque portée, cinq ou six petits ot même jas(iu'à dix et onze. A la première portée, elles n'en ont habi- tuellement ([ue deux, ce (pii est aussi le nombre pour les espèces sauvages. Leur gestation, qu'on a (]uelquefois évaluée à un mois seulement, est réellement plus longue. Des observa- tions bien faites portent à soixante-six jours environ le temps ([ui lui est nécessaire ; il est vrai que les petits Cobayes, lors(|u'ils viennent au monde, ont déjà assez de force [joursuivn» leur mère; ils sont velus comme les adultes , ont les yeux ouverts, mangent aussi souvent (lu'ils tcltent , et no diffèrent en apparence des adultes (pie par une moindre dimension. I.ouis dents sont même parfaitement déveloi)i)ées, et les observations do M. Emmanuel Rousseau ont montré que colles do la dentition de lait sont déjà tombées et que les persistantes se sont montréfîs avant la naissance. Celles de lait, (|ui tombent pendant la vio inlra-utérino, sont, d'afirès ce naturaliste, au nombre total de huit, savoir : quatre incisives ot (|uatro molaires, [Voi/ez p. 270 , pour la figure,) Aussitôt après avoir mis bas, les feinellos des Cochons d'Inde peuvent recevoir lo màlo. cl les jeunes de ces Animaux sont aptes à la reproduction dès qu'ils ont atteint cinq ou six semaines. L'extrême ardeur des mâles, l'état do polygamie dans lc(iuel on les tient habituel- lement, ot le grand norabn; de petits que les femelles adultes font à cIukiuo portée , rendent leur multiplication très-rapide ; aussi Buffon a-t-il écrit qn'nvec un seul couple on pourrait en avoir un millier dans un an; mais il y a bien là (juolque exagération. Les Cochons d'Inde sont des Animaux essentiellement instinctifs; aucun signe ne révèle chez eux cette apparence d'inlolligonco dont plusioiu's autres Rongeurs donnent cependant ipiehiues preuves. Manger, engendrer el dormir, ce sont leurs seuls besoins, et les actes p(u' lesquels ils satisfont aux deux premiers tendent à les faire placer encore nu-dessous des antres Animaux du même ordre, La fré(|nence di^ leur sonnneil , l'insignifiante activité de l(!ur voillo seraient encore des signes d'inférioi'ité, si l'étude des es|)èces sauvages du mémo genre n(! nous montrait dans les Cobayes dos Animaux crépusculaires ou nocturnes, (>t (|uo le grand jour incommode jusqu'à un certain jioint. Do moine ipio li'ui> oon^'iMièivs >,iuvagt's, io-; tii i. Jolinston en indiens. Uiiiiù lis cl le Ferhcl- ■Coni, qui n'est lii'i'es uoii'os ol autros Cobayes im'à la (lonios- ilion (le-i Main- ct le roux ou s colto modift- os trouve dtjjà !s Aiiimaiix de 0 déjà, vers le ■eau-Monde, le lis aujourd'iiui. :)le, car defiuis 'S peintures (|ui 'ils nous mon- asservissoinoiil arable à chanue •liaiiuo portée, n'eu ont liulii- Lcur frcstalion, . Des observa- cessaire ; il est irco pour suivre t aussi souvent mensinn. Leurs inuel lîousseau iistautcs se sont a-utérino, snnl. uutro molaires. ce voir le màie, int cinq ou six i tient liabituel- portéc , roiideiit pie on pourrait FAMILLE DES IIYSTIIICIDÉS. 325 Codions tl'rndi) so réunissent en société, et, dans la marche, ils se suivent à la file, trottant l'un à la siiile do l'autre derrière le clief de leur ptstile colonne, en passant par tous les endroits où il a liasse et en opérant tous les détours «[u'il lui a plu d'exécuter. C'est mémo un exer- cice assez anuisant à observer (jue la marche de ces jietits Mammifères, et il est facile do s'en donner le spectacle en laissant pendant (iuel(iues instants circuler dans un endroit clos une demi-douzaino de ces Animaux, La sécrétion de leurs poches anales est sans doute ce (|ui les guide dans ces promenades. Us ont un jietit KrofjiienK.'nl pour exprimer leur contentement et dans les occasions ordi- naires un cri assez aijiu ([ue rendent assez bien les mots Coui-coni ou comi-comi. Ori^'i- naires des parties les jilus chaudes de l'Amériijue, ces Animaux n'ont l(^ pela^T ni assez fin ni assez fourni , aussi souffrent-ils de la ri^tueur de nos hivers; l'humidité leur est également défavorable. On doit donc ies soustraire à ces deux causes de destruction, (|u'ils ne savent même pas éviter en se creusant des terriers. C'est ce «[ui empêche de les tenir en liberté dans dos parcs oii ilsac(iuerraient sans doute le fumet qui leur maïKiuo, D'ailleurs ils écha|)peraicnt encore plus diflicilemeiit (juo les Lajiins aux Fouines, aux Chais et aux autres Carnassiers, Leur chair est en général aussi fade (jue celle des Lapins clapiers, et leur petite taille, (|ui rap- pelle colle des Rats , en fait un manger assez peu appétissant. Eu compensation , ils ne sont pas difficiles sur le choix de la nourriture, car ils se contentent volontiers d'herbes, de feuilles de choux ou d'autres substances abondantes en jn incipes aqueux, et comme ils peuvent aisément se passer de boire, on a cru (|u'ils ne buvaient jamais. Ils aiment aussi les feuilles des arbres, l'écorco des jeunes branches, les croiltes de pain, etc., et dans les ap|iartenienls où on les tient (luelquefois, ils se rendent inconu-'odes par l'habitude (ju'iis ont do ronger les i)ieds des meubles, lors(|ue le bois n'en est pas très-dur. On leur attribue souvent la propriété de chasser les Hats et les Souris par leur odeur. L'estomac de ces Animaux est considérable ; leur intestin grélo mesure à peu près deux mètres de long et leur gros intestin 0,32; leur cœcum est, comme celui de beaucoup d'autres Rongeurs, d'une ampleur remanjuable; sa longueur égale 0,11 et sa largeur est presque aussi considérable. On voit de chaque côté de leur anus une glandiî petite qui laisse suinter la substance (jui donne à leurs déjections une odeur assez désagréable. Les organes de la reproduction (^ le sciuelettcdes mêmes Animaux [irésentent plu- sieurs autres particularités intéressantes pour les anatoinistes, et ([ui peuvent donner une idée exacte des principaux caractères (pie les autres Caviens présentent sous ce rapport. Les prétendus Cochons d'Inde fossiles (lue l'on a signalés en Europe no méritent fias ce nom. Ceux de la Limagne sont des Pédétiens (Vo}', plus bas), lit c(;ux d'Œning(!n, en Suisse, des Animaux trc;;-voisins des Lagomys et iiu'on n'a pas encon^ pu séparer génériquement de ces derniers. On ne connaît donc dans l'ancien i;ontiiient aucun Animal, ni vivant ni fossile, que l'on doive attribuer à la tribu des Cavi(!iis : h; Cochon d'iiule ne fait point excei)tion à cette règl(^ de répartition géogi'aphi(|ue , puis(iu'il est lui-même originaire de l'Amériiiuo méridionales et que l'Homme seul est la cause do sa présence actuelle en Europe et dans d'autres parties de l'ancien coiilinont. !i il' ii fi ! signe 110 révèle; lient cependant et les actes par «ous des autres té do leur veille même genre ne et (lue le grand -dnvag''S. les TlUBU DES CELOGÉNYENS Les l»acas forment le seul genre do cette tribu. Ce sont dos Animaux assez bas sur jambes, ayant (juiitre doigts en avant et cinc] en arrière, où le pouce est riidinienlaire. [iCurs ongles sont comparables à de [totits sabots; leur tûte est grosse, et sous leur arcade zygomatique, (pii est reiilléo et conchoïdo, so re|)lie une iioclin cutanée dont l'usage est resté tout à fait inconnu; ils ont les yeux et les oreilles peu différents de ceux des Agoutis tl d<'> i'uns-Kpits ; leur queue l'sj K'diiilc à nu siin|i|i' lubercule; onhn li'ui's dents iiic>laii'e> t -tl 32A (MU)HK DES IU)\(;KIRS. oui (les racines .lislincles, vl, lorsque l'usure les a (...taniées, lour couronne parait former il un cercle d'email entourant l'ivoire dans kuiuel rentrent des replis de l'e-mail ainsi nue , .luelques olli|.so8 ot des petits cercles de cette dernière substance. Les Pacas ont été souvent réunis aux Caviens, mais la nature de leurs dents ot (iuel(|ues autres caractères les ont fait rapprocher des H>stricidés. Ce sont, comme les Agoutis et les Oaviens , des Animaux exclusivement américains. GKMlli PACA [Cwlufjcn,,, F. Guvier). On peut ajouter (luclquos caractères à ceux nue nous venons d'ennniéror, tels sont l'absence de sillons sur les incisives; la t,Tossei.v é^al.. des quatre paires de molaires supérieures et inférieures, et l'existence de deux paires de niiMnelles l'une pectorale située à lu partie antérieure do l'aisselle, l'autre à la région pubienne La poche que c(.s Animaux ont sur chaque joue est fort singulière; c'est une rentrée dénudiîe e« submuqueuse de la peau qui se luge sous la grande expansion de l'arcade zvKomatiiiue existai ' luuj.,urs au cn^ne des Pacas. Cette cx,)ansion osseuse, que l'on no retrouve .lans aucun autre «enre d'Animaux, est formée par l'os z.vKoniali(iue, et surtout par la branche /.vyomati.iue du maxillaire. Celle-ci est rusueuse et réticulée à sa surface convexe ou extérieure et la mémo apparence se retrouve sur l'os /ygomatique ' et même sur les os frontaux ; en avant de cette espèce d'abajoue osseuse est la grande perforation sous-orbilaire dont les doux portii)iis, l'une propre au muscle et l'autre au nerf, sont bien distinctes; la cavité qui roijoit le repli cutané est lisse, uni(|uemeiit creusée dans la partie maxillaire do l'arcade zygo- mati(iuo, et elle forme une espèce de caverne, ayant son ouverture largo et inférieure, dont la longu(fur peut avoir cinq centimètres et la plus grande largeur trois; son bord externe qui est le plus long est un peu épaissi; son bord interne est le [ilus court et il est fourni de cha(iue coté par la portion palatine du maxillaire, qui est située eu avant des molaires et qui se relève en forme do crèle longitu- dinale; son bord postérieur va obli.iuement de la base antérieure de la [.remière molaire à In suture maxillo-/,vgomali(iuo ; ..n avant, cette cavité osseuse (,.st limitée par une ligne plus .■troite; c'est celle de la jonction du maxillaire avec la lace inféiieurc des incisifs. Cette dispo- position anatomi(|ii(! est véritablement fort curieuse. K. Cuvier a essayé de démontrer .p.'on avait conlondu s,.us le mêm.- nom .le Paca [Cuin- culus Paca. IJrisson; Mus Paca, Linné) deux espèces bien distinctes, mais .,ue leurs couleurs permettent do distinguer aisément; cependant aucune .lifférence anatomique n'est venue (con- firmer cette séparation, et le crâne d,. c.,.s deux sortes de l'acas semble être conformé de la même manien;. La même partie du S(|uelette étudiée sur un exemplaire rapporté de Colombie par M. Houlni nidùiue au contraire une espèce très-distincte, mais «lue nous ne pouvons encore signaler (|ue par son crâne. Cd.ii .pie nous avons étudié dans la collection du Muséum est plus étroit ()ue le crâne des Pacas brun et fauv.;; son abajoue osseuse est ('.gaiement moins grande, moins étendue dans sa partie descendante et bien moins rugueuse à sa surface Nous indiquerons provisoirement celle espèce sous le nom de Paca vuesque lissk, Cwlo- gcnys sublœvis. Le Paca biuin {Cwlugenys subnigcr , V. Cuv. ) est d'uu brun chocolat sur le coriis et la face ext.M-ne des membres; il a sur les flancs des taches arrondies, blancl.Atrcs , formani trois ou quatre séries assez ré-gulières de cha(|ue (;ôté; le dessous du corps est blanc légère- ment jaunâtre. On trouve C(^ Paca au «résil et à la Guyane. Il est long de quatre ou cinq décimètres ot haut do trois envii'on. Le Pa(.a rA.ivK {Cwlogenys fulvm. F. Cuv.) a le foud du pelagtî fauve, mais d'ailleurs CiiAvt bi l'«€» BBIN, 2/5 lie griind, l' VMM, LE DKS H YSTIIICIDh'lS. 3J7 la nu^mn (.ppanmc-, les nu^m.-s taches et la in<\ino taille que |o pré(n''(io..l. F. Guvior et Des- marest .lisent que son front et s.s nl.ajou.,8 osseuses sont plus lames et plus rugueuses .mo dans le précédent; celte différeru-e ne m'a pas paru aussi s..nsil.le ((u'ils le disent, et ces deux Pacas diffèrent moins entre eux (pie du Cœ/ogenys sublœvh. Ces Animaux vivent dans les lieux secs, so creusent des "terriers et mangent des substances végétales; ils sont doux et assez lents. Ceux que l'on tient en captivité no refusent pas la PAC* BBIM. HE (J(TK1>K, I/O ilc griincl. Les Pacas montrent plusieurs particulartés anatomiques assez intéressantes; l'or<-ane mâle de ces Animaux est surtout singulier par les armatures dont il est pourvu et leur intestin est assez consid.'rable. Dans un Paca brun que j'ai eu l'occasion do t de plus ,1e trois mètres (3,20) poul- ie gros intestin ; le cœcam est consi.lérable et long de 0,35. Le genre Osikopera de M. lîarlan no repose que' sur l'examen .l'une tète osseuse .Je I aca recueillie .lans le su.l .les lîtats-mis, auprès ,1e Delaware. L-absence de documents n'iatifs a ce cn\ne n'a pas permis de .lire s'il est n'-ellement fossile, comme on l'a pensé ou s 11 appartient à un Animal mort aune époqu,' récente et dont l'espèce vivrait encore au même lien. C est une indication intéressante, mais ,pii demande .le nouvelles observations Ce Paca des htats du Sud a reçu de M. Ifarlan le nom iVOnteopora plati/cnphalus TFVÏIUl DIS DASYPHOCTIENS Les Agoutis qu'Illiger a nommés généri-piement Dasyprovla, et F. Cuvier Chloromys ont .•to souvent réunis aux Caviens ; mais ils ont, comme les Hystriciens, .les dents molaires radiculees et leur crAne ressemble plus à celui de ces derniers qu'à celui des Câblais «t des Cochons d'In.ie; toutefois il n'a pas le rentlement de la région frontale qui caractérise les «1 328 onnuK i>i;s noNdRuns. Porcs-Épics ordinuirps vl ses l'oriicts olfnclifs ne sont pus aussi .;lon(lus (|Ufl k's sions; d'aïUi'o part, ces Animaux liiffèrcnt dus Pacas, auxiiut-ls on les assoclu io [iliis soiivoiit, [tai- l'alisoncu du rojiii cutaiu- et dos abajoues osseuses (|ui eanictérisent ces derniers. Ce sont des Animaux assez élevés sur jandics, ayant cinq doigts en avant et trois seulement en arriére; leur tôto est assez allongée; leurs oreilles sont larKement ouvertes; leur train do derrière est plus fort que celui do devant et la queue tout à fait rudimentaire. Ils ont quelqu- ressond)laiice nU'-- rieure avec les Clievrotains, mais la forme do leurs oreilles et leurs incisives do Hongours l'ont bientôt reconnaîtrez leurs véritniiles affinité-*. '^^'''>'i^ '^^%^^^^ I Tts, l/l! di- oninil Ce sont do jolis Animaux, légers à la course et qui se nourrissent de substances végétales, telles que des herbes, des fruits, etc.; ce ([ui les fait redouter des cultivateurs. Ils savent, comme l(«s Écureuils, se servir de leurs pattes antérieures pour porter la nourriture à leur bouche. Leurs poils sont d'une seulo sorte, couciés, assez luisants, forts et de nature cas- sante; ceux des lombes sont itlus longs que ceux du reste du corps. Les Agoutis ne constituent qu'un seul genre dont les espèces, plus nombreuses qu'on ne l'avait cru d'abord, habitent l'Américiue méridionale et les parties de l'Ainé- riiiuo septentrionale, qui s'en rapprochent le plus. Ils vivent par troupes , établissent leurs terriers au picil des arbres. On les chasse pour leur ciiair, ([ui est un bon manger, et ils sont très-faciles à rendre domesti- ques; cependant ils sont gênants par l'habitude (ju'ijs ont de tout ronger et ils ont le caractère colèro; si on les irrite on voit, dit-on, leur poil tomber comme celui des Cerfs ou comme les piquants des Porcs-Épics et des Hérissons. Les femelles font de trois à six petits. Leur taille est comparable à celle des Lièvres et des l^apins, mais ils sont plus élevés sur jambes et leurs formes soit plus dégagées. ^?^i Moi.tiRE$ n'Anai'TI, '2/1 i|i> groml. *i<>ns; (l'niitro par l'ahscncc (les Animaux •m; leur lôlo est pliiH l'ort llilillU'O (V\l('- (io Ilongours ;es vc'gi'lak's, , Ils savont, •riliiro à lour 3 nature cns- ;enro dont les , crud'ubonl, ;ics do rAmi'- t le plus. Ils riors au pied r, (jui est un idrc doinesti- djilude (ju'iis t'olèro; si on comme celui rcs- Épies et à six petits, lièvres et des nbes et leurs Ar.oiir r.iP,.e, |,j a^, g^^j. i'AMILLK DKS il\ .TIIICIDÉS. 329 OlCNHK AGOLTI [ntmjprocUi, llliKer). Les molaires sont arrondies, soutenues à lu cou- roinie par dos re[)lis, des ellipses ou des cercles d'ivoiro qui leur donnent asso/. de rossem- hlance av.'c celles des Pecus, dos Porcs-Épics, des Aconlhions et des AthiSfuros; luit poils sont annelés et le plus souvent variés de fauve et de verdiUre.ce «lui a fait apiieler les Agoutis r.hloronuja, c'est-à-dire liala l'crts, par K. Cuvier. Ces Animaux sont plus coinius sous les noms iV Agouti et tVAcouc/ii, L'Af.ouTi ACOL'ciii {Dasyprocta ncmchy) ou VAcouchij d*; Buffon paraît être le Mus Icpo- rnnwiia Linné. Son pelag.' est brun pi(|ueté de fauve; sa croupe est noirAtro et son ventre roux; il n'a |)oint do cr<^to derrière la tète. On le trouve dans la (luynno; il paraît également ori;;inaire(ieplusieursdes Antilles. L"A(iouTi nu'Pi:; (Dasyprocta crisUita) décrit par Des- marest, d'après G. Cuvier, a lo poluge noirâtre piiiuoté de roux; les t>oils de son occiput sont allongt-s en manière de l'rèto; sou ventre est brun. On lo rencontre dans la (;uyane, et en particulier aux environs de Surinam. L'AcouTi AcuTi (Dasyprocta ncuti) ost brun piiiuetô de jaune ou de roussûtre; sa croupe est rousse. Il vit h la (luyaue et au Drésil, Wagler a décrit deux autres espèces d'Agoutis sous les noms do Dasyprocta fuUninosa et de Dasyprocta prymnolopha. M. (Jray fait remar.p.er ([uo le premier est peut-être le même (jue celui qu'il a nommé de son côté Dasyprocta nigra, et il ajoute encore doux autres espèces sous les noms do Dasyprocta punclata et Dasyprocta albida ; elles appartiennent à rVmériquo méridionale comme celles que l'on connaissait déjà. Il y a ilans les collections anatomi(|ues du Muséum de Paris un crâne d'Agouti plus lon^' que les autres et qui est peut-être d'une espèce encore différente; sa dimension indique un Animal plus grand et sa forme paraît plus allongée. Il a été envoyé do la Caroline du Sud par M. Llierminicr. F. Cuvier lui avait imposé le nom de CItloromys caroUnionsis. D'autre part le Mexi.jue nourrit des Agoutis, mais je ne puis dire s'ils sont ou non semblables à celui (pie je vi. iis .le signaler. Cependant un Agouti (jui avait été donné à la Ménagerie par M. de la Ïour-Maubour- comme provenant de cette partie de l'Amérique, m'a paru se rapprocher du CItloromys caro- hmcnsis. Les poils de sa tête étaient annelés de jaune ainsi que ceux du dos et des épaules- qu(;lques-uns à l'occiput étaient .entièrement noirs et un peu plus longs .pie ceux du garrot;' ceux de la croui)(i plus longs eucore étaient annelés de blanc. Longueur de la tête" et du tronc, 0,48; hauteur au gai-rot, 0,21 ; aux loml)es, 0,30. L'organe mâle avait, comme dans les autres espèces de ce genre, une double lame dentée en scie, et il y avait aussi auprès d.î l'anus deux glandes de la grosseur d'une aveline, fournissant une matière grasse, odorante et do couleur jaune chamois : la même sécrétion a lieu chez les autres Agoutis. M. Tiedemann a vu un de ces Animaux qui la langait par jets aussitôt .lu'oa l'effravait. Ce liquide était d'une teinte vert jaunâtre et il avait une odeur alliacée. MM. Natteror et Wagner appellent Dasyprocta nigricans une espèce d'Agouti propre aux r.'gions chaudes de l'Améri(|uo méridional.!. TUIIUÎ DES HYSTRICIENS Cette tribu comprend, non-seulement lo genre Porc-Épic, mais encore ceux qu'on en a séparés sous les dénominations ûWcanlhion et d'Atlwnre, (Jenue PORC-ÉPIG {llystrix). On a réservé ce nom à queliiues espèces assez peu distinctes les unes des autres, répandues dans le midi de l'Enropc et de l'Asie, ainsi qu'.ui !"'« l'AUTIE. 42 ' i ii Coipn i>c ciiiKt 1)1! roiinliiMc, 1,1 ili- grill il. SaO OIIDUK DKS HO\(iKlHS Afii(|uo ; ('ll(>s ont fionr ('(irncti'n's |iriiici|)iinx ; In rnrps (nifni . vdlmniiiciiv ; l.i lôli' ;in)ss(' et plus joii moins l'ciitU'i» dans sa rtvifinn fnMilii-nasiijc, ijni /psl nniuc'o t'I rocouyiT do» collulcs lr(>s-(ii''V(>lo|i|i('('s en conininnicalion avec l'appaivll nasal. La c|ii('uc psl ruiiiincntiiiro cl les piniianls sont Iniiffs; ceux do la iHc et du cou sont jxrl^lcs , llcxiblcs et dis- poses on tr<^t('s ; coux du dos très- forts et ceux do la quouo moins Iours ot on formo do tultos, atla- cliôs à la [)(.'au par un iiôdiculo grMo. Plusieurs autres Animaux (|uo Linnô rangeait aussi dons lo ffonro Poro-Épic on ont ('Its «iViuvs Rônôririuornont par los naturalistes à cause des caracléres assez différents ipiMs pré- sentent dans la nature de leurs pi(iuants, dans la longueur ou la conformation de la iiueno, et on m/^me temps dans la forme du crûno. Les vrais Porcs-Éfiics sont de ^n-os Honwurs dont les allures sont fort singulières , et (pie leur physionomie rend plus lii/arres encore. Ils vivent Isolés, se creusent do srands terriers dans les lieux déserts, et no sortent îîuère de leur retraite que pendant la nuit. Ceux des réjjions tempérées tombent dans une sorte d'en^our- dissemoiit pendant les moments les plus froids d(! l'hiver; ils cessent alors de prendre dos aliments, mais ils recouvrent le mouvement ot l'appétit dès ((ue le tem[)s est moins riffonreux. Leur réjiime est essenliellement V(''Kétal, et leur caraelère assez calme; mais, loisipi'on les irrite ou ipi'ils sont effrayés, ils redressent les lon^'s puils et les épines qu'ils ont sur le dos, aux londies el à la ipiem^ les liihes de celle dernièi'e partie liallent les uns contre les autres et imiduisent un hniit piirlirulier. Les Porcs-Kpies tronveni dans eette tactiqui* un moyen sûr de so soustraire aux attaques des Animaux carnassiers; aussi l'Homme ost-il pn^sipie parlqut leur |>rincipal ennemi. Ces IloM.ueurs ont une faraude finesse dans lo sons de l'odorat; la physionomie étrange et la sinfiularitt; de leurs ti'jjuments ont suîJKéré aux anciens ipielquos erreurs (|ul s(' sont poriiétuées jusqu'à ce jour. On a dit et l'r.n répè'e (piohpiefois encore que les Animaux de ce genre savent se défendn.' contre les a^q-essions doiU ils sont l'objet en lançant sur coux qui les in(|uiètent les piquants longs et aigus dont leur corps est en partie recouvert. On y voit des espèces de javelots dont ils disposeraient a leur gré; mais c'est là uno pure fablo i|ue Huffon a di'jà sulllsammont réfutée. Jluffon rap|)elle h ce propos un passage extrait dos Ulr- vioin-s pour ncrrir d l'I/isloh^ îles Aiiimaiu: Les analomistes de l'ancienne Académie des .sciences, on parlant dos Porcs-Épics (ju'ils ont disséijués, avaient dit : «Ceux des piquants qui étaient les plus forts ot les plus courts, éliiient aisés à arracher de la peau, n'y étant pas atlaciiés fermement connue les autres; aussi c(( sont eux que ces Animaux ont accoutumé do lancer contre l(;s chasseurs, en secouant leur pi-au, comme font les Chiens lorsciu'ils sortent do l'eau. Clandien dit également que le Porc-ftpic est lui-même l'arc, le carquois ot lu flèche, dont il se sert contre les chasseurs. » JkilTon ajoiih; avec beaucoup -le sons : « La fable est du domaine des poètes, et il n'y a pas de reproche à faire à Claudion; mais los anatomistes de l'Académie oïd en tort d'a(lo|iter celhs fable, a|iparemment pour citer Claudion; car on voit par leur propre exposé (jue le Porc-Épir ne lance |ioinl ses piquants, et «lue seulement ils tombent lorsque l'Animal se secoue. » Cependant les Porcs- Épies ne se bornent pas toujours à une défense passive, et lorsiju'ils se sentent iirossés de trop près, ils s'élancent avec impé- tuosité contre leurs agresseurs, en se dirigeant toujours do côté, de manière à opposer les piquants les plus forts el les plus acé'iés et à s'en faire une arme offensive tout à fait redou- table. Ils peuvent encore so défendre au moyen îles fortes incisives Iranchantos donl leurs mâchoires sont garnies. Les Pors-Épics aiment les fruits, mais il est faux (|ue lorsqu'ils en ont uno grande quanlili^ à leur iiortée, ils .se roulent au milieu d'eux jiour eu fixer lo plus qu'ils peuvent à roxlréniilé do leurs pii|uanls. rtrJfc-.: il' le:, 1/3 ilr griii:il. K[iic (Ml ont ('ti' •ciits i|u'il.s prt'- llc l'I (|11('U(', cl )ii,i;oiirs dont les corc. fis vivent friièn* (le leur sorlo (rciigour- (Ic prciiilm (IcH (tins rinroui'ciu. i, Idisiiu'oii les ont sur le dos , •litre les iiiitres ii|U(! un moyen ! ost-il |ires(|iie tndiiiii! (UrfHiïe u's (|iii se siiiil Aninimix de ce it sur ceux i|in vert. On y voit pure fablo (|ue extrait (Jes itlt'- AL'ud(îinio des es pi(iuants (|iii , n'y (îtant pas [ accoulunit' de r.S(iu'ils sorl(>nt ois et la tK'Clie, (I La fablo est les anatomistes on ; car ou voit ) seulement ils ut pas toujours ent avec imjx'- ! à opposer les lit à fait redou- ites dont leurs ^•aiuie (iiuuililt' t à rextr(''mité FAMILLE DKS II VSTIlIClDKs. 3.11 ■XlMrtS l'oiic-Ki'K; A tiiSrfcs, l/N >li> (jrunil. Dans la nVion m('dilerran(''enne, le, c'est au mois de mai (pie (-es pro.s Hougours su rL'cli(»r- clK'ut p.'ur s'accoupler, et c'est au mois d'août ijue les petits naissent, apn'-s une acsln- liitn (le soixante-dix jours. Les jouues viennent au monde avec les yeux ouverts et di'jà ils sont rev('lus d'(''pines , mais les plus lon^Mies n'uni «m'^ro (pie sept ligues. A cell(j ('poipio leur corps a lui-mônKs deux d(''ciin(!tn!s; celui des adultes est de huit environ. PohoÉpk; a cii^rrs {llystrix nislahi, Linn('). Il est ni)in\tro sur toutes les parties couvertes de poils, et ses ('-pines sont mari|U('es d'anneaux alternidivenicnt blancs et noirs; les tubes do sa (jueue sont blancliAtres ; sa hauteur au train de derritl'ie est de (luatre ou ciii(] di'ciuRitres, ot do trois environ an Irain d(^ devani. Sa démarche est lourde ot son museau obtus ; SCS narines sont grandes, ('/ot un Aninud singulier sous presque tous les rapports. On rapporte à cette es|K'ce les Porcs- J'pics de la ril'gion UK'ditLTOUK-onne , soit ceux de rKurojie, soit ceux de rAfri(pie se[itentrionale et des parties de rAsi(! (jui s'en rapprochent le plus. En Kuropo, il s'en trouve encore eu Crim(:'e et dans le midi de l'Italie (en particulier dans lo royaunu! de Na[)les) , en Sicile et en Espagne. Ils sont [dus communs on Algérie, et ils se rencontrent ('gaiement en Égy|ite et dans l'Asie Mineure. Le S('ii(:'gal, l(>s environs du cap de Iloiuie-Espérance et plusieurs uutivs i)rovinces do riiide, telles (pie le llengale, le ^epaul et lo Deccan , nourrissent aussi de véritables Porcs- Kpics; mais c(uix-ci sont regardés |iar la plupart des auteurs comme formant des espèces dislhictes do celle (|ue nous venons do d(!crire. Cepon- dant ces espè'ces s'en rapprochent considérablement. IHK\t. nr iTiKi-i,! l;:i .(■■ ^[Jiul I.H ANf. I.» l'i.Bl.- 1.1 l( If.^ rie i^rautl . '"m ;532 OUDHE DES nONGKLHS. ~?i ' i ■ , f ' « i: « ' ^"^^ V. Cuvior si'pnrait 1(' l'orc-Éitic du St'iié^'nl sous li' nom d'/hjsln.r Smof/dlica. Celui du Ciip lui piirnît ('^idonicnt différont; c'est pout-Ctro aussi Vlli/strix Ciiricri de M. (irny, (jui a été rapporté de (ianihie. Celui do l'iude a été aussi cousidéré comme offraut des caractèn^s spéci- fi(iues, d'ahord par A. Duvaucel, et, plus réccmmeut, par MM. Svkes et llod-sou. M. Sykos Vn\t\H'[U' I/yslrix Iciicura, et M. Hodgsou Jlyslri.r Nc-pa/eiisis. IJulïou en avait déjà douué la (i{.nuc daus le tome XII de son Histoire naliircllc. On n'a pas encore reconnu dans le crAne (le ces Animaux dos caractères liien certains venant à l'appui de cos distnictions. Les paléontolojïistes signalent (luohiues rares débris ("ossiles do Porcs-Épics au Val d'Arno, jirès Florence, et dans les environs d'Issoire. Cknuk ACANTHION {.icantliiou , F. Cuvior). Les doux espèces do ce genre no sont encore connues que très-iinparfaitemont , et il reste (pioUiuos doutes sur leur synonymie. L'une a été établie sur l'oxamou d'un s(|uelette, et l'autre d'après une seule tète osseuse; cependant les pièces (pio l'on possède an Muséum do Paris ont éti' recuoillios il y a déjà ionp- tomps, et Daubenton a parlé du s(iuolottodo l'espèce qui porte aujourd'hui le nom iVAriiiilliiou dp Daulwiihm. F. Cuvior pouso même ([ue ce wiuoiette avait été tiré do l'un (l(>s Porcs-l<;pics dissé(iués par les académiciens et dont il est (|uostion dans les Mémoires pour servir à l'Histoire naturelle des Aninimu qui ont été pul>]iés par les soins de Perrault. Toutefois, aucune observation nouvelle n'est venue faire connaître (juols étaient au juste les caractères de ces Acanlliions. Leur crAno montre une forme intermédiaire à celle dos Porcs-Éj)ics et à celle des Spliiji- gures, La ligne supérieure , vue de profd , est aussi une ligne courbe à pou près unifin-mo, mais sa courbure est moindre, et en complétant par la pensée le corde dont elle serait un arc, on est conduit à donner à ce cercle un diamètre beaucoup plus grand ((u'à celui fourni par le crâne dos Porcs-Épics. Cette différence est en rapport avec un dévoloppoment do> cellules olfactives, moindre chez les Acantiiions que chez les Porcs-Kjiics. Los os du nez no font pas les deux cinciuièmes de la longueur de la tète; les sinus sont extrêmement limités, et les cornets, assez simples, occupent un espace assez étroit. AcANTiiioN Di: Java {Acanthion jnvcinicum , F. Cuvior). Comme nous l'avons dit, il n'a été connu do F. Cuvior (pie par un crâne provenant do .Java, d'oîi il a été rap|iorté par Loschenault. .l'avais d'aliord pensé (|u'il no dif^^rait |ias suflisannneiil de celui du Porc- Épic (le Malacca pour (|u'on en fît un genre à part ni môme une autre espèce; mais un nouvel examen m'a montré quelques différences dans la forme générale, dans la disposition dos sutures (>t dans a taille, (jni est un peu supérieure à coljo de l'Animal ([ue je viens de cib-r. Cepondant MM. Temminck et Sclilogol , (pii ont pu étudier les Animaux dos îles de la Sonde d'une manière très-com[ilète, ne citent point à Java d'autre espèce d'IIystricien (pie Vl/i/slri.r fnscicuinto, dont nous parl(>rons plus loin on môme temps que des Athérures. L'Acantbion (k Java est un Animal bien distinct. Dans le Mus(:'o britanni(|ue ce nom est, on effet, appli(nié à un Porc-Épic |)ros(iuo gros comme celui d'Europe, mais sans crête sur le cou et à pi(|uants du dos canneb'-s au lieu d'être cylin- driques. Les grands piquants de ses lomhos forment des tiges cylindri(pies plus robusies ipie colles de resp(''ce ordinaire et ayant [ilus (l(! blanc (juo do noir. Cet Acanthion a le corps Uwj: de 0,52. Le nv'^mo Musée possède un M('lis do cet Acanlhioii et du Porc-Épic ordinaire, obtoini, a Londres, dans la Ménagerie de Surray. L'AcA\TiiiON DE Daubenton {Acanthion Danhentonii, F. Cuvior) est plus grand, à en juger par son crAiio. (jni a cent vingt millinièlros ; il est aussi plus semblable aux vrais Porcs-Éi)ics parle rontlomont de son cha-irrein , par la grandeur de son trou sous-orbitairo, et sa mâchoire inféri(^ure a aussi une forme un pou différente do colle do l'Acanthion de Java. Son sipiolotto est mentionné dans le catalogue de Daubenton. F. Cuvior ignore sa v(Vi- lable oiiyiuo, mais connue l'orrauK el l^'aunun- ^np|His;iionl lo> Porcs-Épics originaire- r. (Iclui (In Ciip (irny, (|ui a (Hé irarlùr (11'^. L's de la Son(i(! i (jue Vlli/shi.r L'Acantlilon (h- lie pi'os connue 'u donner au sujet des Acantliions suflisent pour montrer coml.ien co (jenre est encore imparfaitement connu. Aussi, en (829, (;. Cuvier n-t-il pris le Porc-Épic (le Malaccn de Bufl'on ou le Porr-Épk à qnouc en piiwcau pour type de son nou- veau îïenre Alhcrure , tandis (|U(>, suivant d'autnîs autours , VAranthlon Javamcuin , décrit en 1822 par F. C-uvier, ne serait (jue le inr-mc Animal connu d'après son crAne seulement. (iKiN'UK ATHÉlUin' {Mhcrnms. V.. Cuvier). IVte pou ronn('e; (|ueuo à peu près aussi lon-ue ([ue la inoili(' du corps, tormin('e en pinceau. Tels sont les principaux carac tVws jiar los(|ueIs les Atliérures se distingueiil des Porcs-Épics et (jui les en ont fait séparer fiénéri.piemont. Fischer et (|uel(|ues autres auteiu's n'('tal)liss(ir ihr,. :l.Hi ) K.'AllK'ruro à i|ueue en [)iiicoau vil u J,«va et a Snmalra; il paraît exister aussi sur (jueNiues lioiids du continent, et, en particulier, dans la pres(iu'ile de Malacca. Sr, teinte générale est d'mi linni fiuive; son corps a 0,iô, et sa (lueue 0,15. Arni':iii;niv a loncuk (}i;kui-: {AUwniriis nmcriirits) onVUijsIru: oricnfnlis de IJrisson et Vllyslrir mncronra de Linné. ]| e>t moins grand (|ue celui dont il vient d'(Mre (|ue>tion ; sa (|neue est plus longue et peut-être sans pinceau : le corps est ('gaiement couvert de pi("|uants aplatis et médiocres, (pii |e ivndeni diflicile à manier, mniie Inrs.pic l'Animal e-l H-^'- \\:\ 3S4 onDHK j>Es ii()j\(iKi ns. &■ mort ot empaillé. Ceux de la tète et des membres sont presque do simiiles poils, un peu plus durs seulement que ceux des autres Animaux; mais au cou et sur tout le tronc, co sont do véritables pi()uants, aplatis à li'urs faces supérieure et inférieure, fort aijius à leur [)ointc et pourvus à leurs deux trancbants d'un petit rebord épais. Ceux du dos sont pftles à la base et terminés do brun, un i)eu foncé; la tôte a aussi cette couleur et passe même au ferrug:ineux sombre ; l(>s pattes no sont pas armées d'ongles fort puissants ; elles ont cinq doigts en arrière et (|uatre avec un rudiment de pouce onguiculé en avant; les joues donnent insertion à un bouquet de longuets moustaches brunAtres. L'Albérurc à longue queue, dont le squelette n'a été rapporté en France que postérieure- ment à la publication du Mémoire de F. Cuvier sur les Porcs- l^lincs, (^st un Animal du la pre,s(iu'île do .Malacca. L'exemplaire en peau (jue nous en avons étudié avait été ac(juis dans le détroit de Malacca par M. F. E.>doux, sous le nom de Landa Klœle. AriiKiiLiiK AFiiicAiN {At/temm nfrimiui , Gray). Ik'nnett avait considéré comme étant l'Atliérure à (}ueue en pinceau un llystricien de la cèl(! occidentale d'Afri(iue (|ue M. (iray a de[)uis lors distingué comme espèce, sous le nom iVAlliorum afrknna {Annals ami Magazine ofnahtralhistonj, 1842). Son exeniijlairo type vient de Fcrnando-Po. Il a les piijuants séliformes sur la tète, plus durs et aplatis sur le cou et le corps; plus longs sur la croupe, mais sans être frangés en dessous ni sur les côtés. Le Muséum de Paris a reçu plus récemment, par les soins do M. Aubry-le-Cunite , un Atbéruro do Gambie, que j'appellerai Athéhurk au.mé {Alhcruva arinala). Dans cet Animal, les piquants sont bruns, aplatis, rudes en dessous et cdiés latéralement; ceux des lombes sont plus longs que ceux du dos et des lianes ; ijuelquos-uns dépassent de beaucoup les autres et deviennent ainsi des armes offensives fort redoutables, parce qu'ils forment de longues tiges épineuses, roides et pointues, (|ui s'élèvent au-dessus du corps dans i)lusieurs directions. C(!s <;pines sont, en outre, très- finement dentées en scie sur leurs bords, et il n'est pas douteux (fu'elles n'occasionnent des blessures réellement dangereuses. Les pi(iuants de la t'Me sont courts et semblables à des poils roides ; ils doivent se relever, comme la plu- part de ceux du corps, au gré de l'Animal ; les moustaches sont fortes et longues; enfin, la (luene se termine par un bouquet de tubes secs et cornés présentant sur leur trajet plusieurs renllements bulleux. TRIBU DES AULACODIENS On peut faire une tribu à part de VAuhwode, autre Hongeur épineux propre à l'AfriipKi occidentale. Son crâne est large; s(!s dents molaires sont un peu différentes de celles des Ilystriciens, et il a les incisiv('s supérieures mar(|uées chacune d(î forts sillons verticaux. Gknrk ALLACODE (Aiilacodus). Co genre, établi par Van-Swinder, (irofesseur à (ironingue, a été décrit pour la première fois par M. Tennninck dans ses Monograpliicti i/e Maiiiiiialuf/lo, mais d'unie manière assez incomplète, à cause de l'âge trop peu avancé de l'exemplaire que Ton en possé-dait alors. Ses |)rincipaux caractères extérieurs sont les suivants : corps recouvert de [liipiants à peu près égaux, de médiocre longu(!ur, couchés; museau court et large; queue garnie de poils épineux peu différents de ceux du corps; (juatri,' doigts appari'nts à chaque pied. Le crAiie dont nous avons publié la description en 1812 est trapu, élargi à l'espace inter- orbilaire, pourvu d'une crête occipitak' puissante; son trou sous-orhitaire est considéridiie; ses a|M)physes styloïdes sont bien développées, et ses caisses tympaniipies jien renllées; ses trous incisifs allongés. Le front est bombé de cha()ue côté, et les os du ne/, sont égaienienl convexes dans leur longueur, ce (pii laisse entre eux une sorte (l(! gouttière; le canal lacrymal s'ouvre en arriére d" l'apophyse jiigale du maxillaire; il e^t plus grand que clic-c les liysiri- i , un pou plus ic , co sont (lo luur pointe et 'S à la l)aso ol m ferrugineux iinq doigts eu nenl insertion 0 postiîricurc- ; Animal do la -é aocjuis dans FAMILLE DKS II VftTlUCIftÉS. :j35 ciens; la mâcl.oiro infériouro est assez semblable à celle des Capromys; la sympbyse en est larpe et sob e. Les molaires sont au nombre de Muatre paires à cbaque nu^cboi.' ; Pém i" mme.losrepbsasso. compliqués, en festons, inversement disposés pour cbaque m^choir; Il V ,. supérieurement trois n^plis externes et deux internes pour chacune .les molaires- infé neurenient, ou vo.t tro.s replis ou festons internes et deux externes. Les soum.el n ,• s do. ,os ons internes et externes se touchent presque, et la partie éburnéo qu'ils laissent en eux est tres-peu considérable. La barre ou l'espace vide ,,ui existe entre les molai e incisives est plus considérabl.. supérieurement qu'inférienrement ; les incisives sont larges e puissantes; celles d en haut , les seules qui soient sillon.uVs, ont chacune trois sillons ,, pres-iue m.,dian . qui est le |.lus marqué .le tous , et deux près le bord interne comme étant ue M. (Jray a and Maguiiiio lUts sétiformes le, mais sans e-Comte , un is cet Aniniid, IX des lombes beaucoup les s forment de Jans plusieurs s bords , et il Les pi(]uttiits omme la |)lu- ues; enfin, la rajet plusieurs re à rAfri<|ue de celles des erticaux. professeur à nogrnphks de leu avancé de jurs sont les !ur, couchés; corps; (lualre 'espace inter- considc'rablc; reiillées ; s(.'s int é;;'alenu'nt anal lacrymal c/. lo, llv.slri- OCIANGLE, AiuAcoDi; DE SwrMim, 1/8 ,u. gmnil. Aiii-Aconr dk Swixdku {Aulacodas Sivinderianm , Temminck). T/ost un Animal de eoulmir rune, a peu près gros comme un Lapin, mais ayant le corps plus long et plus b s ... pattes; H est encore rare dans les collections. La Société zoologique de I^.nd es en a -.u un exemplaire de Sierra^Léone ; celui du Muséum de Paris, que nous avons An ,^^ ■ ■■' <'te envoyé ,lu Foula-Dbialion , Sénégambie , par feu M. Heudelo ' TRI nu oi:s ERETHIZONIENS î-es II .(Hcens son des Hongenrs parliculiers à l'ancien continent et dont aucune espèce .0 se retrouve dans 1 Amérique. Les Animaux de celte partie du monde qui ressemblent le •bis a ceux dont nous venons de terminer l'histoire sont les Oursons, les Couis et les .nendous,que M. Cray a distingué comme (ribu, sous la dénomination de Gcrcolabina. Ce '0 rappela,! le caractère préhensile de la queue des Coendous, nous lui avons substitué, bm en acceptant a , minier., d.. voir du savant zoologiste anglais, ..elui ^ÉrMuo.ùe,^, .g..lemeut emprunte à l'un des genres de celte tribu. Comme il signilie simplement .,ue ce !., i 'ri i m Al 330 oudiim dks noNdi'i iis. Animaux ont (li's |ji(|iiants, il s'a|)plii|U(' ô^'alrnieiU aux diffûroiUs genres (|ui la composent. Ces genres sont au nomiiic de quatre : lù-éllùzon, Spltujgnre , Cluvluiiii/s et Cuciidoii. Les espèces qu s'y rapportent s'éloignent moins par i'cnsomlile de leurs caractères de l'Aulacaudequo des véritables Ihstricieiis, mais leurs incisives supérieures ne sont pas sillonnées; leurs piquants sont plus ou moins entremêlés de poils, ([uehiuefois même dissinuilés [>ar eux, et leur queue, toujours plus ou moins longue , est prenante dans certaines espèces ; leur crâne a une forme assez particulière : il ne présente, dans aucun cas, l'arcure régulière de la ligne supérieure qui distingue celui des Porcs-Kpics, des Acantliions, etc. (iEMlE ÉUETIIIZON {lircthizoïi, F. Cuvior). Apparence extérieure assez semblable à celle des Marmottes ; (pieue moins longue que la moitié du corps; pi(|uants courts, en partie cacliés sous les poils. Le crâne montre plusieurs particularités tout à fait caractéristi(iues, dont F. Cuvier parle en ces termes : « La tête, vue de profil, au lieu de présentin- dans sa partie supéri((ure un arc de cercle, présente une ligne presque droite, interrompue jiar l'éléva- tion des crêtes orbitaires du frontal. Les jiarties de l'organe olfactif se partagent à peu près également la longueur de la tête avec le cerveau , qui n'est en 'omiaunication (|u'avec la partie postérieure des frontaux; mais les nasaux sont courts; ils forment un paraliélogrannne et occupent un i)eu moins tlu tiers de cette longueur; les cornets paraissent avoir la même structure et, par conséipient. la même sinq)licité (jue ceux du Porc-Kpic de Java; les fron- taux, qui sont [)lats, sont garnis d'assez fortes crêtes, lesquelles se réunissent en un angle aigu pour former la crête sagittale; la fosse orbitaire, jointe h la fosse temporale, est très- grande, lorsipi'on la compare à celle des l'orcs-Kpics et des Acantlnons, et cette conqiaraisnii rend sensible la grandeur du trou sous-orbitaire et surtout le peu de largeur de rapojiliyse qui en forme la partie supérieure. L'os lacrymal est dans un état tout à fait indiinenlain; et ne dépend i)lus ipie du maxillaire, (pioiipi'il reste en communication avec le frontal. Les crêtes sagittales sont fortes et saillantes ; la caisse surpasse en grandeur celle du Poi'c -Kpic ordinaire, «luoicpie la tête de celui-ci soit du double plus grande. » L'Kui':riiizo\ Luson {/{rctldzon dorsattts) est l'espèce type de ce genre; c'est Vl/ijulrix lliidsoiiii de Hrisson, VL'rsoii de Bufl'on, et VHnslrlx dorsala de (îmelin. Cet Animal vit aux l'Uats-Lnis; il so creuse des tci'riers sous les arbres et se nourrit d'écorces, principalement de celles des genévriers, ainsi (pie de fruits il des racines de ces arbres; il a le corps long de sejit dr'cimètres environ, et la iiueue longue (Jts deux et ijuelque clioso ; ses |ii(iuants sont en partie lacliés sous les poils, surtout en biver; ils sont en |)artie blancs ou jaunâtres et en parlie bruns on miiràtres ; ceux de la croupe sont un jieu plus longs que les autres; le pelage est brun somiire, un peu glacé de blanc. L'irson se roule en boule quand on l'attaque. C'est nii Animal nocturne, qui jouit de la jn'opriété de grimper, et dont la cbair est mangeable, i.ii femelle produit annuellement trois ou ijuatre |»elits ; elle n'a ([u'une portiV. li'L'rson est ie Cfiiujuau des Indiens et VOunkctuulc des Esquimaux, ^ou^ eu donnons une figur(^ à la page 333. F. Cuvier en rapprodie, sous le nom d'Ér.i-Tnizox df. nuFFON {Eretltlzon Buffunii^. l'Animal représenté par le célèbre auteur de VUistuiru nnlurcUe , sur la planclie .51 de son douzième volume, sous le nom inexact de Cucndou. De même ([uo dans l'Lrson, la queue est très-distincle, non prenante, entièrement revêtue d'éjiines; les épines sont blanches dans toute leur longueur, sauf à la pointe, (lUi est brune; la teinte générale est blanchâtre. (iK-Mllc SlMlKKiLHE {Spliif/gurits. F. Cuvier). Animaux essentiellement grimpeurs, ayant la (iu(ïue prenante et en partie nue. Leurs ongles sont arqués, et les paumes ainsi que les plantes de leurs pattes sont élargies ; leurs piquants ne sont pas très-longs, mais ils ont leur point d'attaciie rétréci, et leur sommet est très-aigu; suivant les saisons, ils sont plus ou moins recouverts par les poils et dissimulés par eux. C'est ce qui les rond plus dan- gereux encore; et si l'on touche les Sphiggures sans précaution, on peut se blesser plus ou moins fortemenl. A cause de celle particulariié. re>pé(e principale de ce genre u clé nprisciit. Ces Lrs ospùces luclcquo par l'éléva- t î\ peu jirès 1 (|u"avoc la llélojjrrainmc i)ir la luêiiu; 'a; les fron- eii nu aiifile le, est ti'ès- ;oniparaisoii e l'apopliyse iiiiiiiii'iitaire IVoiital. Les 1 Pore -Épie •si ri/i/.slri.v iiiial vit aux paiement de l(tny de sejil Mil en partie (;l en parlie e p((ia,i,''e est ne. (l'est un ngeahle. I.a lonnons une n Diiffunii'}. e 54 de son u, la queue anches dans itre. grimpeurs , aumos ainsi gs , mais ils »ns, ils sont id plus daii- blesser plus genre a été FAMfLLK DES HYSTniCIDÉS. 337 noniniéo %./,•;.. ùwdhsa , e'esl-à-din, Porc-i;:pic insidieux. Los Spliiggures o.it beaucoup d m.alogie avec 1..S C„,M,dous, avec les,,uels (nus les naturalistes les réunissaient même avant K. pnbhcatH.a du Mémoire de F. Cuvi,.r ; mais ce .lerni.n' observateur a montré (jue leur erAne est assez différent de celui .l.'s Coendous. Los os du front y sont déprimés au lieu d'être pioemmonts; | organe de l'olfaction est aussi limité ,lans un espace moins considérable; et les dents incisives ont un sillon longitudinal. On trouve des Sphigguros depuis lo Mexique jusque dans la vallée de la Plata; il v en a aussi au Pérou. Le S,.„in.;.;nR Coriv {Splùgonrus inshUosus) , ou l'espèce ordinaire des collections, ' st Iga sigiKde dans Ikisson ; c'est un des Animaux que Cuffon appelle Coendous, et il est ' -t ;l<.ns (.uvrage d'Axara sous 1., nom ,1e Couly, Ses piquants sont, eu grande partie, Cl .'".'1 " " V '" ^"*"''' '"'""' "" "^"'^'"^ '"^ '^"'1^ ■'^''"t en général de la même ;>"! '" , a longueur s, ou ces Animaux montrent beaucoup de tranquillité dans leurs habitudes, et oîi ils ' . . .'hent sans effroi sur les branches les plus petites aussi bien que sur les troncs. Toutes leurs . -tu.ns ont le. caractère de la lenteur, et leur gortt sédentaire est si prononcé, qu'un des de> sn,,,,s observes par l'auteur espagnol passait quelquefois vingt-quatre et même quarante- • H'ures sans change.- .le lieu , ni même de posture ; il ne se déplaçait qu.. pour manger, . u I laisai communément vers neuf heures du malin ou à .,uatn. heures de Taprès-midi. . : , ,,'■" " !'" '.•' "• ■'*'■ '■™^"*''- ''"'»"•' ^'"»'" '"i^ '"i '" <-'-"'K; 'i" la lune et une autre fois à " n lie plot ; étant n.onte ,11. jour sur la fe.iètre et s'étant placé sur le bord ,lu volet , il .,e I •'•■'•ha pas depu.s u.ie aufe place. Il y passait, sans plus .le mouve.iient qu'une statue, tou e ,.mps .,u.l n'employait pas à manger, et il s'y tenait dans „..e pos.u.v él.-ange in, ; '""' r. .'■ "•' '""■ ''■' •^""'•^ '"'' '''^■""'' '" P'"' '" '1"^»«' i' «'■■'"■•"-^•'"it «■"li- ment uu les p.eds de .lernere. Il plaçait alors son corps dans une situation plus voûtée que .•elle d un Lapin; .1 avait les pattes do devant jointes ensemble et touchant presque celles de d.Tne.T. et so.. museau baisait pres.]uo c-s dernières. Quoiqu'il entrât .lu monde et qu'on l>.>rh\t, . lue regardait pas et il ne se .léra..geait pas jus.p.'à ce que son heure de d,-sce>..l.- manger I.U venue. On le nourrissait ,1e pain, de maïs, de manioc, d'herbes, de feuilles, 'I- Heurs ,>t ,1,. fruits de u.utes sortes, mais il en prenait infininuMit peu , et il aimait à va.'i,>r su ...HUTilure e.. mangeant ,1e plusieurs choses .liffé.-e..tes. On l.,i a égale.nent vu ma..ger ,lu bo.s ,1e saulo et ,1e la ci.'o viei-ge. Le Cniiy .l'A/.ara p.-e..ait s.'s aliments avec les .lents, les élevait et les soutenait aussih'd de ses .l,.ux palb^s .le .l,.vant , comme le fait l'Agouti; s,in sens le plus perfectionné était "d...'al. h. .1.1 l'appelait par son ncmi, il t,)urnait rarement la tète, et hirs.iue le froid le lo,m.ie..la.t, ou la faim, ou les puces, il faisait enten.ire sa voix, qui se bornait à un Iw prolonge et si sour.l .ju'on l'citendait à peine, il se laissait toucher avec aula.it .1,. facilité que s .1 e.U ete .1,- pierie; mais si l'attouchement lui faisait .luel.iue vinle.ice, .1 hérissait ses e|)ines, sa..s pourtant faire aucu.i mouvement du corf.s et en contractant seulement sa peau. On a -lu d," cet Animal qu'il la...;ait ses pi.iuanls contre ceux .jui ''i.i.iuii'taient; on a aussi assure .ju'.l faisait tomb,.r les fruits .l'm. arb.'e , et .lu'apivs s'être roulé sur eux, il l.-, em- porta.! clou.'s à s,'s épii;es; tont cela ..'est pas plus vrai pour le Couiv .juc pour le Hérisson ou le Porc-K[iic. A/a.-a dit avoir vu ,iuel,iuefois les excréments ,lu J.guar renqjlis ,!,> iii,iua..ts .lu Gouiy, qui, aj.)ute-t-il , sortent tels qu'ils s,)nt ent.'.'s et sans s'altérer .lans aucun point. lo .laquai- uiange .lo.ic les Hongeurs de ,",>(ie ..spè,-e, .-t il est proliablo que d'aul.'es Carnassiers ont !"■' PAIITIE. . ^3 338 OlinnK DIÎS IIONCKLHS. aussi colto liiiliitudc. Mallioureusi'iiKMit on n'a iioiiil encore de nMisoigiioniciils précis rcluli- vomeiit aux mœurs des Spliijjgures , et il reste queiiiue incertitude sur la valeur des dil'fé- ronces qui distinguent entre eux ceux ([ue l'en a jusiiu'ici réunis dans les princiiiaux musées. Desniarest et d'autres nianunaloyistes éj;alenu'nt dismigués n'ont admis (ju'uno seulo ospèco dans ce genre, mais F. (Juvier eu a décrit une seconde comme facile à distinguer, et depuis lors, on eu a ajouté deux ou trois autres. F. CuvierdoniK! aux Spltitjijiircs Cuiiiij le nom de Spliiggurus spiiwsus, et il le décrit comme dépourvu de poils; mais on sait ux (|ui t encore roidi's 11 est élargi l't lysos poslorbi- de l'autre (luo i(o dépasse peu Los dents ont ic. Cliœlotiiys siili- a do M. Licli- [1 a fait , avec :> ù part, (li'l •s, à soiiiiiu'ts fauve tciKJant • de celle du 'S plus petites; 1 été découvert eu-Uieo , au u contre et du le o,;î.j. rus Muricaiidi, FAMILLK DKS M YSTUICIDI^S. 339 Chmik S^ NKTIlknK {Hi/ncl/wrcn, V. Cuvier), vulgairement Covitduu. Lacépèdo le réunissait aux autres Kré'tliizoniens à (|ueiic prenanK", sous l(> nom latinisé d(; Cuciulu. M. lîrandt y a substitué celui de (Jcrcu/tibi'S. Les Synétlières ou Coendous vrais ont la i|ueue longue et prenante , les pattes modifiées pour grimper, le corps couvert de iii(|uauts assez ana- logues à ceux des autres genres de la même tribu, c'est-à-dire cvliiidrii|ues, rétrécis à leur base et pointus au sommet ; leurs narines sont ouvertes dans un reiillement arrondi en forme de tubercule, et leur crAne est !•(■- niarquable par uu soulèvement considéralile de la région olfac- tive. Ces Animaux sont propres à l'Amériiiue méridionale. On n'en connaît l)ien ipi'une espèce , le SïNKTUKiii: Coi; M) ou {Syiw- thcrvs prelteiisilis) dont il est question dans les premiers ou- vrages d'histoire naturelle relatifs au nouveau continent. 11 a le corps couvert en dessus do pi- i|unnls assez courts , annelés do blanc cl do noir et sans mélange do poils; sa queue a aussi des piiiuants dans une partie de sa longueur , mais ils décroissent rapidement, et elle est nue et écailleuse vers son extrémité. Le corps a six décimètres et demi do long, et la (piouc près de cinc]. Le Coendou a des allures assez singulières; il grimpe très-bien, mais sans agilité, et la protnliérance l)ruiu\tre dans laquelle sont percées ses narines contribue à rendre sa physio- nomie filus liizarre encore. On le trouve dans les lieux boisés, les arbres étant sa demeure habituelle ; ses mo'urs, à l'état de liberté, n'ont pas été décrites, et, en captivité, elles n'ont rien offert de bien particulier. On rencontre principalement ces Animaux dans la Guyane, au lÎH'sil et même au M(!xi(jue. On soupçonne qu'ils constituent jilusieurs espèces. Hrisson a |iarlé de ceux du Mexi(iuo sous le nom d'Hi/sIrix Nuca- Uispaniœ, Dans sou hist(Mre de ce pays, llernandez les avait apjielés Iloilzlacualzin. M. Ilrandt en sépare une autre es[ièce sous le nom tle Ccirohtbcs plali/ccntrotiis. Sa patrie est encore inconnue. On en distingue aussi le C, bolii'iciusis, qui vit, ainsi ipio son nom rindi-ons sont h's Cnimnnijs, Plaf/mlonles et Mijo/wlamcs. (IK.MIK KCIII.MYS {l-diinnjs, K. Geoffroy). On no considère plus comme mmtanl la denonnnation d'Kcliimvs, cest-à-diro de Hats épineux, .|u'uno i-artie des Animaux auxquels ou l'avait d'abord appii.,uce. Le caractère d'avoir les poils de nature plus ou moins épi- neuse f)out se rencontrer en effet chez un assez gran.l nombre,, d'espèces de «onfr.'urs; et ces ospecos, tout OM. se ressemblant extérieurement, peuvent différer entre elles |)ar des particula- rités plus importantes. C'est pourfpioi l'on rapproche maintenant d(\s véritables Hats celles (jui ont, comme les_Acomys, une dentition analo-u(î à colle do ces Animaux, et par contre, on met à côté des Echimys proprement dits (juelques espèces dont le polai;v est souple et soyeux. Une particulrité [dus importante d- ces Animaux éfij- ncux consiste dans le nombre et la forme do leurs dents molaires; les vrais Échimys en ont constam- ment (luatrc paires à ctias incisives sup.'Ti.n.res cannelées, et celui dos Mosomys (Wagner), d.)nt l'espèce type manque, dit-on, .le .pi,.ue. M\\. l>ictot, Is. Geoffroy et Wallier- liouse, ont notablement ajouté à nos connaissances sur les Échimys. Nous couuiiencerons par l'espèce type .lu saus-genr.» Cevcomys, 1. Ceucomvs {Cercowys, V. Cuvier). Poils d.uix; .pieu.-, nue et écaill.'use; m.daiivs rac.icul.'es, subarroiidio à leur c.)uronn.., qui pivsonto un., .'rhancrure interne aux .lents sup.'- neures. une p\{mh' aux inférieures, el plusieur.- ile.^ inl.-riour.v. .l'émail .le form.' ..valairo, Mot.AiaES D'il cm MIS, -2/1 ilo grunir comi'iiiro |ilus la lmi;,'iif'iii' de i> ciinicItTc, Ici 1' rautn', ceux lassail ciiciirc, s, (les t'S|i(''i'C'.s oiK'lier, D'aii- 110 iiiiTilaiil la iiaux aiixiiucls ni nidiiis i'|)i- n|,'(.'urs ; ot ces dos iiaiticula- Rats oollos (|uj lar coiiti'c, on iplo ot snyonx. > Aiiiinuux i'|ii- oriiic (Je leurs ont constaïu- 0 cl t'Ilcs sont ussi nu ;;raii(| on>, ils s'éloi- l'i'al plus forte nniiiol ou du ' idi'o; ils ont 0 corps; leur isoiitiolleinent 1 , et , conimo lissours ; leur i('ri(]ue méri- -.( ni les seuls ant d(! sous- offroy, à pou te également 1 do plusieurs 'loiiu/fi et les 'ii'Aû \e jioiire dos Mcsomys y et Wallior- mnieiicerons se; molaires ; dents supé- ovidaire. FAMILM- I)i;s ll\STlll(:il)KS. 341 CRncoMvs Di IJiiKsii. {Cvrcomm cuùrulariiw, V. Cuv.). Il a été déeoiiverl au IJrésil, dans les province des Mines, par M, Auguste de Saiiil-llilidre. .Son peia^-e est kun f,.neé aux parlies supérieures, hrun pi\l.. au enniranv sur les lianes et les joues, l.lanehàire sous les wMunivs, le .ou et lu dessous du tronc; aucune épine n'est mêlée aux poils du dos ou des autres |)arties. Cmcojiis iM Iliu'. su, '.'/a (le j,'iMri(| 2 ECU I M i s proprement dits {Ecldmys, Is. Geoff.) . Le pelage est [)lus ou moins épineux >ur les i,a,lios supérieures du corps; les dents sont plus ou moins semblables à celles ,lu genre précèdent; la .lueue est également nue et écnilleuse; les tarses sont allong.'.s. tciiiMvs Di; Cavknm; {mimys eayennensk , E. (ieof.) Dos piquants assez iioml.renx; l'olage roux passant au brun sur le milieu du dos et au blanc en dessous. Cotte espèce l.abito la Guyane, ' '": in •■•■ . •A ^H fH ^.'•1, 1^1 ■■ ■ ■ .■ Ih .'a v^H "k ; ^^1 iàà lilH I. ■ III in . 111 !■ 1 \ I -, , r, r.' 312 oiiDiiK Di'S :M)\(ii:i ns. l'îcilIMYS S0H:I \ (lÙ'IlilHI/S «c/ri.vw, , l']. (ii'iiff.), le |M'lii.'i' l'oiiv, lisse/, floux cl pou iiK'lt' (lo |>iiiintiiK; il est l.liiiic ou dossoiis et au Imul dos piods. -(ri-sl un \Miiiiid r|ii Hr<'-si| ÉciiiMYs icpiMu x {lùliiiiif/sxpiiiosits, K. (îoofi'.). |'clii!.'o d'un liimi olisciu' iiiôlo d I' rnu- fioAlro ou dessus ot do Miiiic salo ou d.«ssous; |os poils miuI onlioiiiôlôs d'ai}iuilioiis loris ol iioiiiliroux; la (|uouo est plus couilo (pio la uiojljô du onrps. Kspéco di> la (iuyaiio ot du Ilivsil. ftciilMYS HISPIDR {l-chlmi/s /iinjiii/i,.s, !•:. (iontï.). Umu mux, plus olair ou dessous; k"< du do» L>1 h Ifll. l'puioux Éo.iiiMYs A Éi'iNKs nLANC h i'.-, ( /w /////, V'. ■/!hisi)iiniii , Is. (looiï. '. Des pnpiaids aplatis, iaiioi'olos, InVs-forls et très-uniuliioux , poii nu"'lés de poils, soiil ri'p/MuIns sur le dos>us du l'orps ,i»s(|u'(\ la quouo ot aux cuisses; ceux des parties latérulos ont leurs oxtrôniilés Idauolios. Ilaliile la petile île Doos, hu' la côte du llrésil , auprès de Daliia. M. is.(ioolTroy n'admet ipravecdouIccouuMo distinct, ol sous lo nom d' Kciiimy s myosi m: {/irliimys mijofiiiros) , lo ioncUvrcs /tii/osiiros de M. FJcIilousIeiu, au(piol il rôuiut d'ailieiu's les Mus Icphi.siwiiis cl riininnionifus du mémo auteur, .linsi ipo' le Luiiclwrvs hnijkamUdns de I{en;j>;or. (l'est uu Animal du lîrésil cl du l'ara,uu,iY. 3. I\ ih.OM \ S {Ni'lomijs, Jourdan). Polapro plus ou moins épineux ; (ptouo .souvent velue; tarses pou allongés; molaires formées do lobos ollipliiiuos aussi largos ([uo la oourouno. Plusieurs iW ces "spn'os sont assez |i(Mi dilTérentes dos vrais i'ichimys par leur ai)purence extérieure. .Miii. un ts iiL Ni.LOMï> uf.MiMtii, i;l lU' giMriil. Cimm; iie Nf:i.oM\>, gr.uiil nul Ni':i.o.\iYS p.\iLLÉ {.^'cluiDi/s pnh'OccHu) ou lo l.unchrrcs pnlcncon d'IIllirov et dos aulenr> nllemauds. C'est uu Animal du Bro.sil (pie Fisciior ni' distin.uvie pus du précédont, (pioiipie llligor lui-mônio ait dit qu'il on différait. Sa patrie est le Brésil. N'i'LOMVS Dic Dl.mnville {Sclonvjs lUatnvUlU, Jourdan") est une autre espèce découvorti; dans la |>roviuco do Baliia. Nki.omys niDKLPiioïDK {.\elomi/s didclphohlcs) . Espèce décrite par K. (ioolïroy et l)es- marost sous lo nom d'J-Sr/iiiiii/s didclphoïdc ; .sa ipieu", (pii est delà louffueur du corps, oi voluo dans un septiomo de son étendue ot pourvue dans le reste d'éeaillos luios ot verlicilliVs. Ni':i.OMY.s AiiMi': {Nclomi/s nniinUts, Is. (iooff.). Autre espèce étniilio sur le Uii.s hispiiliis de M. Liclitonstoin, qui u'ost pus YEchimys hispidm d'E. (iooffroy. il reste quelques dmiii's à son é;;ard. ^KI.oMvs Di-Mi-vr.Mî {Ncloiiiijs miii-vil/osiis, Is. (ioofr.). Queue velue et écaillousi>, sauf à la Imsc; corps roussàtro on d(>ssns tiipiolé de Jaune; des piquants médiocrement i'oris mu' le corps; d';uilres encore très-roides ot Irès-aplalis sur la tôle. De C.urtliagène, dans la \ou- vo!le-(ireiiade. Ni-i.oMVs nrpi'i; {\r/iiii)!/s rrinUdiis) (Ui le /.rvol l'n/iif ne i/tuvc lU'sSnpp/i'nicids tir IMdm. Son pula.ue as,My. opinou\ e>| marron en de,s->u>; sa (è(e jiruM l'onci' avec une li;4ue M.tinlii' 7. doux et pou I ilu IJfVMl. r iiit'ir- (lo riiu- iiillmis l'tiris cl iii'cldu llivsil. n dessous; les in.'iiils ii|iliilis, r le dessus du nités Idiiuclics. *ivs \i^ osi m; 'Uiiit d'ailleurs 'tyivitutldlths do tn/'i, Jourdan). piiieux ; queue jieu alloiip's; lies elllidi(|ues l'nnnc. 'l'es son! assez s Kcliiniys par re. ^^ flMIlrl Uni '1 des aidciirs xk'iit, i|Uoiinie •ee découverle 'offioy et Des- du corps, c>i et vertieillées. un hispiihix (je iiuos doules à •nilleuse, saiil' ueid loris sur dans la Nou- iiln de IJnlïnii. ligue ManrJH rAMILLK f)|.:s IIVSTIIICIDKS. 313 surlofrout dont les p,.ils peuveid se redresser ; (lueuu plus loiiyiie ipic le crps, noire dans sa preuiièro inoilic et l'auvo dansja seconde. lluMio la (iuyaiie. N 1 I nJM < m IM'f . III C V\ EW I , l/l Illlll. 1. I) VO.Tvr.OMYS {Dûctytonujs, Is, (leoff. ). Corps couvert de poils, à i|uewo seulement \-eluo à sii hase ; pallos courtes , les aulérieures tetradaetyles , à cause de l'élal tout à fait rudinieutaire du pouce, ont leurs doiu:ls inlerniédiaircs plus ll^n^:s ipie les autres, ("/est une di>pi)>ition a---!'/ caracli'i isliipie , niais ipie prcM'ulenl Un deiii'i' |ii'('M|Ui' 1 '^al plusieurs espèce^ d"Kcliiniys. J,es lamelle^ de> inulaires siiiil x'pari'es jiar ties jiiis obliipies de rénuiil et l'ornient des figures irréguliè- renieiii coi'dif(i:ines. I) \'; ri 1 I' î s TYi'i: {Dmiyloiiuj.f ///- pus, Is. (iciiii.). Autrefois iionimé /;'(■/«■- iiii/s (/((cl!//iiui.s par K. (leoflVoy. ('/est un \niiiial de 1' \iiii''riiiue inéridioiiale , pro- liableiiiciit du lîrésil, e( donl lo corps a environ In.is décinielres et demi; sa .Mo.uih- , , da.imomv,, .< 1 ,1.. „,™i ' I lieue e.>t plus loniiiie encore; ses poils ••ssez doux sont \urié3 de roux taurdon'' , de noir et de fuuvo; Une pelile liou(i|pe de poils un h n Mil OIIDIIK DKS ll(»\(ii;i US. |M'n rniili's cl lilauf, i'iin-i>^;Ui(« existe sur la lèle. \'(iih en lii:nrniis ici rnppdreiKN! eviérieiirc et le svslùme ileiitiiire, i|'a|uvs le seul exc»i|ilaii'e l'duiui. I' »' T \ 1 "M ï -. l'.'l lie tlMml. ■ 5. I.VSriUOMVS [Ldsiinmu/s, Doville). Pniiil de |iji|uauls; doids aulériours nmiiis iné^raux i|ue ceux des Daclvloiiivs; ((ucuc eiitièrenicnt velue. liAsii iioMYS VKi.L' { fMsiiiromi/s ril/osiis, Deville). Cetl<' ospèee a le dessus de la tèle blanc roussàlre; les jiiues, les m'eilles cl une ^^rande laolie dorsale noires; le reste du eorj's est lavé de roux et (l(> j;ris, sauf au ventre ipii est fauve; longueur du corps, 0,:{l; de la ([ueuc, 0,27. M. l'imilc Deville a découvert celle espèce* dans la mission de SarayucU liant Ania/.one. Il suppose ipi'i'lle peut .uniniper aux arbres. (iKMUJ (;AIMI()M\ s {Caproiiiijs , Desm.). LesCaprouiys ont les proporliuiis plus lourdes <|lle les Kchinivs et leur peiat^v n'est pasi'pineux <'oninie il est die/ la plupart de ces Animaux; il est siniplenient rude; la ipieue peu ou point velue est assez lon^Mio et écailleuse; les oreilles >ont nues; la lèvre supérieure a de fortes moustaclies et le imucedes pieds antérieurs est rudi- nientaire. A ces caractères [leu sij^nilicalifs s'ajoute celui des dents molaires ([ui sont subéf^ales, ù peu [très carrées et nuiripiées à leur couronne de zii^'-zairs réiruliers produits |iar les replis lie l'émail; io dessin en est Un peu dilTériMit aux deux mâchoires, mais il n'a |)as l'obliiiuité •pii caractérise le jjrenru suivant. On disliiiixue trois es|ièces de Capromys ot toutes Irois sont de l'île de Cuba. Ce sont de gros \iiiinaux ayant les allures des Hats, mais avec des formes plus traiiues et une taille plus considérable. Ils vivent dans les bois et dans les plantations et ont été signalés par les auteurs qui ont écrit les premiers sur l'iiistoire nalurelle des Antilles. On les connaît en espagnol sous le nom d'JIiitln'i, et ils ont été souvent comparés aux Lapins. Leur grosseur est on effet icn cxlt'i'ii'iii'i' et .144 Ut'rioiirs moins 9SUS (le lii li'di rcslc (lu corps is, (),;il; (If Ifi u'iiyucu i)s plus lourdes ; ces Animaux; isc; les oreilles ■rieurs est rudi- s re|ilis pas Piihliiiuiti' bii. Ce sont (le une taille plus pnr les auteurs ît en espofïnol eur est on effet IMMII.I.K OKH insTIIICIhl^lS. iinninpruo h colio do ces Aiiiniuux , inaiM ils «a (lilïèrenl extéricuroinout al inlérifureiiii'iit jinr (lo nombreux carachMes. IIh sont lierliivores .-l Kriuipenl assez facilement sur les arhrcs («t sur les lianes, [.«ur f..i(! pr.'senle uu(! parlieularit(' sinifulicre; les lohes .pii le composent étant divisés à leur surface par un firand nombre do jietits sillons au«stomoti<|ues (jui isoleid ainsi mi «rand nondire de l.i|iiil(>s secondaires ,|(in| on ne connaissait aucune Irncn cliez les autre» .\mmau\..l'ai cpendant constaté (pie le foie du PlaKiodonte pn'senlait la mémo disposition. f,n Keure Caprnmys a été étulili pnr Desmarest sous In nom (|ui lui a été consorv(:'. l'.u de teni|is avant, un naturaliste américain, M. Say, on avait étudié l'espèce lypo et il on avait déjA fait uu genre à part sous le nom iVlmlon ; mais celui-ci n'a i)as prévalu pnrco (lu'il avait été employé antérieurement dans un sens différent. CAPnoMvs DE FouRMER {CapromijH Fournieri, Posm. , ou fmlon piloridcs. Say) \nimal de couleur brun noirAlre en dessus et sur les côtés, gris blancliAtre eu dessous. \Àm!f de 0,42 pour lo corps ot do 0,17 pour la queue, qui est écailleuso comme celle des Hal.s. *'■ U'IIOM \-- Il F l'oi ÏIMFII, t'*î I «r.iiul. Dans son Mémoire sur lis genre Capromys, Desmarest a donne- les détails suivants sur un couple do ces Animaux (jui lui avaient été ra|)portés vivants do Cuba. « Leur intelligence mu seml)l(f, dit-il, aussi développée (juc celle des Écureuils et des Rats et bien supérieure à cello des Lapins et des Cochons d'Inde; ils ont surtout beaucoup do curiosité. Lo sens de l'ouïo ne semble pas avoir autant de finesse cpie dans les Lai)ins ou les Lièvres. Leurs narines sont toujours on mouvement, surtout lorsqu'ils llairent un nouvel objet; leur goût paraît assez délicat pour (ju'ils puissent distinguer et di-daigner les végétaux qu'on leur donne, (jui ont ete touchés [lar dos matières animales pour lesquelles ils ont beaucoup de répugnance. Ils vivent en bonne intelligence entre eux et dorment très-rapprocliés l'un de l'autre. Lorsqu'ils sont éloignés, ils s'appellent par un petit cri aigu très-peu différent do celui du Hat, et leur voix, lorsqu'ils éprouvent du contentement, est un léger grognement fort bas. Ils ne se dis- l'utent guère que pour la nourriture; lorsqu'on leur donne un seul fruit pour eux deux, alors i un son empare et se sauve avec jusqu'à ce que son adversaire le lui ait enlevé. Ils font do 1" PARTIE. 44 [ Liili] :UV) onnuK i)i-:s ito\(;F:rns. I.' ' liMi-iics |);iilH«s (l(> Jeu en se Iciiaiil di-hmil, ;i la nuiuihv. des kaii-uroiis, api.invs snli.lniriniit sur les larges piaules de leurs pieds et sur la base ilc leur (pieue, et en se poussaut avec les niaius ,)us(|u'ii ce que l'un d'eux, Inii.vaiit un unir ou un nieuhle pour s'appuyer, reprenne fie la force et regafruc" l'avantage. Ils ne se mordent jamais. Ils ont lieaiHMuijrd'indifférencn pour les autres Animaux et ne font même aucune altiMition aux Chats. Ils aiment à être Hattés et surtout grattés sous le menton. Ils ne, mordent point, mais lAtont légèreni(;nl la peau do ceux (pii les caressent avec leurs incisives. Ils ne boivent pas ordinairement, mais cependant je les ai vus (luel.iuefois humer de l'eau, ainsi (luo le font les Kcureuils. Leur nourriture consiste seulement en matières végétales, telles que choux, chicorée, raisins, noix, pain, ponnnes, thé l)ouilli, cliAtaigncs, carottes, etc. Ils sont pou difficiles sur le dioix de ces aliments, mais j'ai remaniué (ju'ils ont un goût particulier i)our les herbes A saveur forte et pour les plantes aromatiques, telles ipie l'absinthe, le romarin, le géranium, la pimprenelle, le céleri, lu matricaire, etc., etc. Le raisin hmr plaît beaucoup, et, pour en ..voir, ils se hâtaient cet été de grimper après une perche assez longue, à l'extrémité de Ia(iuelle je plaçais ce fruit. Quant à leur démarche, ce sont des Animaux pres(iue aitsolument plantigrades. Leurs mouvements sont assez lents et leur train de derrière est (H)mme embarrassé lorsiju'ils marchent, ainsi qu'on le remarijue dans les Ours. Ils sautent quelquefois en se retournant brus(iuement de la tête à la ipieue, connue le font les Surmulots. Ils courent au galop lors- qu'ils jouent, en K.isant heaucouj) de bruit avec les plantes des pieds. Lors(iu'ils grimpent, ce qu'ils foni n\w facilité, ils s'aid(ïnt de la base do leur ([ueue connue d'un point d'appui et descendent di; même; dans certaines positions, sur un bAton j)ar exemple, cette (jueue leur sert de balancier pour conserver l'équilibre; dans le repos, ils se mettent souvent aux écoutes, debout, en laissant pendre les mains, ainsi que le font les Lièvres et l(^s Lapins; enlin pour manger, ils emploient tantôt les deux mains et tantôt une seule. Ce dernier cas arrive lorsciue les cm'ps (ju'ils tiennent sont assez petits pmu' (pi'ils puissent les saisir entre leurs doigts réunis et le tubercule do la l)ase du pouce. » C.vPiiOMVs l'iiKiii-NsiM-; {(Uipromys prelwnsUis , l>oeppig). fl est un peu plus petit que le i:. Foiiniieri; il a la (jucue iiroporlionnellement plus longue, un peu préhensile et garnie de (pielques poils roidos dans une partie ,U) sa longueur et nue en dessous vers son extrémité. Le pelage est cannelle plus ou moins mêlé de gris ou de blanchâtre : cette dernièrt! teinb domine sur la tête et aux pattes. C.'t Vnimal vit aussi dans l'île de Cuba. CAi'iioMVs i)K I»oi;y {Capvomijfs Poi'i/ii, Cnérin), Suivant )F. Ouérin, il se distingue du Capromys pn'lK^nsile i)ar son pelage marron tiqueté de ferrugineux et iw jaunAtre; sa tête est jaune roux . assez |iàle en dessus el sur les côtés; la gorge et lo ventre sont blancs ; ses mons- taches s,inl lirini niairon au lieu d'être blanches, mais leur base est aussi de cette ilerniêiv couleur; la queue, un peu moins longue «pie le corps, est entièrement couverte de poils ter- \ rugineux sans espace nu en dessous. C !•: MU'; l' L \ ( ; l( ) I) ( ) \ r !•; ( i>i„!iii„i„„ii„ , F. fluvier). \pparenie exli'iienre rappriani celle des Cajtromys, et en particnlier celle du Capromys de Kournier; forme également Ira- pne; quein! moins longue ipie le corps ('t à peu près OU". I,(! foie a aussi la même conl'or- malion i\w celui de ces Animaux , mais les dents molaires ont les replis di! leiu' émail bien plus obliques et inversement disposés aux diuix mAchoires; leni' contour est en même ti'uips plus irrégulier et comnte onduh;, l'c (|ui ran- prnclie ces \uimaux d.s M>op„lanies. ,„ ^r. n^ r, u.„„m,n,k, o;, „„ ,,,,,r iivi's snliilernnnt oiissaut avuc les puyer, reprciino i|i d"iii(liffén'iK'n cnl à (*trc fliitU's iiont 1(1 peau do mais coitondaiil Leur iiourrituiT us, noix, pain, 10 choix de ces saveur forte cl la pimproiieilo, en .«voir, ils se luelle je plaçais Ht plantigrades, rrassé lor.stju'ils 11 se retournant l au H'aloi) lors- |u'ils grimpent, in point (J'appin le, cette ipieue Mit souvent au\ et les Lapins; (le dernier cas les saisir entre plus petit (juc ensile et garnie 1 son extrémité. deriiièri! Icint. 50 distinguo (In itre; sa t«;te est les; ses mous- I cette dernière ^ .-' di' ur;ii;il. KAMILM'] DKS m STltlCl Dlis. %M l>i.A(;ionoNï|.: dks HAiirrAriovs {l'Iarjiodontia a;linm). Taille et r,u'nie du Capronivs de Fournier; couleur à p<.u près send,lahle. Le pelage est généraleinenl hrnn clair sauf aux partu's inférieures, oi, il ,l,,vienl l.lond jaunâtre; la .pu'iie est entièrement nue et revêtue d écailles pentagones très-petites, serrées les unes contre les autres. Lo l'Iagiodonte vit dans l'île de Saint-Domingue, où il est C(ninu sous le nom ûv Hat rayes, c'cst-à-.lire Hat des hai^alions. Il a pour liabitu.le .le se rapprocher des maisons mais 11 ne sort que la nuit. Leî^e|et la femelle se .piittenl peu; leur nourriture principal.', consiste en racines et on fruits,, ^y-comme tous les llongeurs frugivores, ils sont fort bons a manger; aussi les Haïtiens en )fftnt-ils très-fri;uids. F. Cuvier devait à M. Alexandre «icord l'exemplaire de colle espèce qu'il avait étudié- celui dont nous avons examiné le foie et le crùne a été également rapporté, par le mémo naturidisle Il faut tres-probaldement attribuer à la mémo espè.;e ce (pi'Oviédo a écrit, vers \ir, des lloiilias de l'île à laquelle h-s Kspagnols doimèrent d'abord le nom d'Hispa>no/a et nue iious nommons aujourd'hui llaili ou Saint-Domingue. Vu rapport d'Oviédo, a il y avait dans cette île un Animal nommé //«t Animal csi dev.Mni rare. » (JENnii MYOPOTAMK (.^///opolamus, Commerson). L.. autre Animal inté.-essant .■! do.il ou lait egal.'inenl un g..nre à pa.t est le Coy|,ou des grandes rivières et des fleuves .le l'Ainé- n(|u., men.honale, princi| ..lem..nt .lu riiili ainsi ,p,.. du bassin ,1e la J>lala. Cet \ninial a une grande ivss.Mi.blau.v ..xt.'rieu.v avec 1.. Castor, .'l il a, comm.- lui, l,.s pie.ls .1.. .Jerrière IMlm.'s; mais sa .]U(;ue est .-ylindri.pie .'t nue connne celles .les liais et .tes Plagiodoutf.s sou .rai... ..si établi sur I.. type qui .•aract.hise ce .lerni..r genre; il lui ressemble ausM par 'IMcl.pies anbvs .'ara-'lèivs. ,.| il est bi.Mi évid.-ut .pi'il doit .■,. être rapproché pins .nio '!'■ l'M'l ."11... llongen,'. *r..st ,lou.- à toit q.n- l'on a fait .lu Covpou tant.H un.- ..sp.V,.. .le (M.sb.r, tanl.'.l m... .•sp.r.- d'ilyd.'oniys. (;',.st bi.i, nu \ninial .le la .ahl^ori.' .pii nous n.'cupo vn c.. m..m.;nl .■! il i„. diltcr.' g.uMV plus .lu l>lagi..dont.- sous 1.- rapiioi'l .lu svslcme ,l,.n(air.. q.i.' celui-ci ne .lifien- .lu Capromys. S.rse aux .leux mâchoires. L'n.- autre |.arliculari(.. .l.-s Aly.p.itam.'s consist.' .lans la posi- lioii tout à fait latérale et même assez relevée de leurs mamelles. Ce caractère, .[ue l'on rcirouve .l'ailleurs .h.'/ .ju.'l.iu.'s antres H.Mig.-urs leur a valu le nom .le !\l(,sluiwliis, c'est- à-dire mamelles .lorsal.>s, sous I.u|uel M. Wesmael les a décrits en 1811 , mais sans'recon- naître l'identité sp.'cili.|u.. .1.. l'.-xemplaire obs.wé p; .• lui avec le Coypou. Le m.d AIvop.>tame, que Ion tr.nive .l.'jà .laiis les mauns.'rits .1.' Commerson, et «lu'E. Ceoffroy-Saint-Hilaiir a lait préval.iir, «■xprim.' .l'ailh-urs très-bien W g.M.re .!.> vie .le l'Animal .pii" scri .1.' Ivp,- au ;;.iire du Cjypou, puis.pi'il veut .lire Hat (ou plut.M Hong.'ur) lluvialil.' .'l .iu..> le C.)vp..u habile .11 effet l.'s (\iux coui'a.ites. Cet Animal |.arait être l'uni.pi.. ..sp.''ce .lu genre, il se pourrai! néanmoins .pie Vm .nit consid.Tcr comme .listinct, mais en mêm,. (cmi.s .-omme cngénère, le Castor huhhhnm qu'a dé.r.t Molina, .-t .pi.. M. Lcsson a pris pour type .l'nn g.Mire à [larl , s.uis I,. n.un d.- (.iiLL.^.MVs. Malb.'uirusenu'nt il n'a pas élé donné potam.-; .pie ses pie.ls p.vst.'ri.-urs s.ml palmés .•.mim.' les siens; .pie sa .pi. ne a la mêm.- forni.> .'t .pi'il a .•omme lui d.' fortes iii.isi\.'s. La seul.' dilTérenc.'.pi'.ni puiss.' signaler, par r.ipp.irt an Mv.q.otame, c'es! s.Milonient .Viil p.nir îa taill.. m C. .pi'il est un jien plus pctjj ( qir.imys on au Plagi.i.lunli', (',',.>) ,|en.' . initiaiivm.nil à 348 OHDHE DES nO.N'GELHS.' toutes Ips vnii.soinblaacos «lue, dans son Hisloirc du Cliili, M. Claiule Ga,v éloijfno l'l[in,Io- brius du Coypou pour le rapporter nu genre des Loutres. Tout démontre que ce n'est pas un Carnivore, et sa place est auprès du genre Myopotame, si même il ne doit pas être réuni à l'espèce du Coypou véritable , co (lue nous ne sommes pas en mesure de décider. m La peau des .Myopolanics est recouverte de poils fins et soyeux, ayant à leur base une bourre comparab!(^ ù .x-lle des Loutres et du Castor, et elle est souvent employée aux mêmes usages nue la. fourrure do ces Animaux. Il en vient en Europe par le commerce .le la Plata, et autre- fois on on recevait encore une plus grande .juaiitité. C'est aux peaux de Coypous que l'on donne le nom de Castors de la Pluta. On les iqjpello aussi narjondin et Nutna,mmH co dernier nom est celui des Loutres en espagnol. Co n'est .pie vers l'année (810 .lue l'on .îommenca à les apport.'r en gran.l." .pianlité. (Ju les désigne également par le nom de Rats Au rapport de M. d'Orbigny, le plus grand commerce des lîosas avec les Correntinos, consiste en [)ell.!- teries de Coypous, et plus de .'ont cin.iuaiite mille. louzaines (;n furent livrées, de 1827 à 1828. Le nu'nie auteur évalue à soixante mille les peaux vendues annuellem.mt dans l.is seules villes .le Kuénos-Ayres et de Santé-Fé. Ln |)ropriétaire assurait avoir tué sur ses terres plus de SIX nulle de ces Hongeurs, et l'on calcule que clia.iuo année plus de trois millions do |)eaux .le Coypous sont livrées au commerce. On cliasse .;es Ainmaux avec .les Chiens, par.'e «pi'ils sont no.;turnes et ,,u'il faut les poursuivre de nuit. L.'s naturels Américains emplovai.'nl d.yà les peaux de C.)ypous avant l'arrivé.,' des Espagnols, el ils en faisaient des manfaux en les cousant ensemble eu nond.re suffisant. Cet usage s'est cons.u'vé chez plusieurs .le leurs nations. Le MïOPOTAME covpoi' ( Mijopolmmis coypns) ou l'Animal .jui fournil c(!s peaux est le Qmiiajn d' Vzara el 1.^ Coipu .! • Molina. Son corps est long de six (lécimètr.!s .!t sa .lueuo do quatre; Il est brun marron sur le dos, roux sur les flancs et brun clair s.uis I.! ^■eI.tl■e; il nage avec facilité et crpu,,e son terrier sur la berge. La femelle met bas .;iii,, ou six |.etils, quelquefois h:.ept , et elle les conduit ,i\e.- elle. La nourriture de cello espèce est végétale et tîioiîfiic rifuiijo- ic co n'est pns un pas être réuni à ider. \ I base une bourre X mêmes usages Plala , et autre- sypous que l'on , mais ce dernier on lîommença à lats Au rapport )nsiste en pell(!- lie 1827 à 182S. 1(!S seules villes s terres plus do niions de peaux lis, parce ipi'ils inployaienl diijà is manteaux en isieurs do leurs ces peaux est le es et sa (|ueu() lUs le ^'elltre; il 1 ou six petits, est végétale et TA MILLE DES IIVSTIUCIDÉS. 349 son caractère est fort doux; elle est susceptible d'ôlre apprivoisée, et, sous ce rapport encore, elle diffère peu du Ca[)rom.ys dont nous avons parlé plus liaut. Des débris fossiles de M>opotames ont été observés au Brésil; on en a également signalé en France , mais ceux-ci nous ont paru appartenir plutiM à la famille des Castoridés, De M.. DE Cm itlll LU , -l 1 de aiMllcl TRIBU DES CHINCHILLIENS La petite division des Cliihcliillieiis comprend trois genres de Rongeurs, tous les trois particuliers à rAméri(|ue méridionale , qui se font remarquer par l'abondance et la douceur de leur pelage, [lar leur (iu(!ue assez longue , par leurs doigts pourvus d'ongles fouisseurs, et surtout par la forme tout à fait particulière de leurs diîiits mo- laires. Ces dents sont au nombre de tiuatre paires à cliaque niilclioire , à peu près égales et composées de p!usi(mrs lanifdles obliques, alternativement formé'cs d'émail et d'ivoire. Cette disposition est compa- l'able, à certains égards, ù ce (jue l'on voit chez les Otomys; les molaires des Arcliéo- mys, genre éteint s caractères et la classification sont restés longtemps incertains. On l'emploie cependant depuis assez longtemps, et Nuremberg, Laët et Feuillée en ont fait men- tion. Molina et ,\zara en ont parlé depuis lors, et, dans ces dernières années, ^\^\. lîrookos, is. Geoffroy, Van der Hœven , Lii'liton.'itein et plusieurs autres naturalistes distingués s'en sont successivement occupés. M. de lilainville, (|ui avait vu une Vis('aclie vivante dans une ménagerie de Londres, n'avait pas reconnu sa véritable espèce, et, dans une note qu'il a fait publier à cet égard pur Dosmarest, il en faisait une espèce do Gerboise, sous le nom de Gerboise géante {Dipus 7naxiimis). La Viscache est de la taille d'un Lapin, mais ses oreilles moins grandes et sa queue assez longue, la font immédiatemenl distinguer des \iiiniaux d(> co genre; elle s'en éloigne d'ailleurs beaucoup par son organisation intérieure et par le nombre ainsi que la forme de ses dents. Son pelage est [)artout alxMulant et épais, mais il n'a pas lu finesse de c(,'lui des Cbiiicliilla. Il est gris, glaci; de brunâtre en dessus, et passe au blanc sur les parties nifénoures; les poils de la queue sont secs et roides; ils sont f il !i|i W:. 'tm^ w%^ M ri ^''^ ««i>niv DES ii(h\(;ians. Pl mnos , lo corps mosuro on longueur cin., déciniùlres et donii . et la mu.h.o ,leuN I^fs Viscaciies hal.itenl les grandes plaines de rA.néri.,ue niéridio.iaie aux.,ue]les on ..... lo no,n de Poo.n. ; elles sont surtout abondantes dans le bassin '" '•""'^'f ^" '" "'^"il' '"»i-^ à tort, originaire .le la ^ouvelle-Hollande. Dans l'état d'I^^f ''•,"'" '' »0"r"««'^^.H '1" grami..ées et d.. légunnneuses; une herbe de cette dcimeie famille nm ressemble à la luzerne, et qui recouvre une grande partie des Pampas Pj'"..l Hre leur aliment favori. Les femelles meltenl bas pendant la i,elle saison de l'bémis- pno.e sud, cest-à-dire en décembre, janvier et février ; elles ont de deux ù «luatre |.elits poui ci,a,|ue portée; la durée de leur accroissement paraît être de quatre à cinq mois; elles ont divers cris : lorsque -luehiue chose les effraie, on les entend dans leurs terri.Ts exprimer leui crainte par des sons rauur,.m,M,t sous 1,. nom de C.allomys ««n,-(^v,,raprès ),.s pc-aux inomplcles observé,'s cIm'z un f,.urivur de Paris \oici ,|uels caractères ils lui assignaient : PHa-e d'un jaun- nuaiué d,. verdàtr.' à la Inc. supérieure ,1,1 corps; ,!„.! i-au jaune ,lon>. ion dos yfiix et es sont longue'!» eux. aux(iuolles on la Platit , et du ! sont des Ani- iso parce qu'ils me fourrure de ' mnngo p;is la nenl lorsiiu'iiii erboises ; loui's <|U(' si la né- nomiireuse et iiuillitt', ils se Krallcnt a\{!c, vilk' iivail vue ell(! portait ses ide. Dans IV'Iat herbe de ceUu ! des Pampas , 3n do riiémis- i <|ualro petits ii| mois ; elles ricrs ox primer ■squ'olles sont e( d'Orbigu}-, Mil à celui dos iseud)laiK-e dn ont confondu es Viscudies; lelles on les a •pialn! doi^^s allies à celles s les noms de ^i. (!. Fischer parli' sous le ni des (lliiii- cs Ariimaux ; uites et plus e on Bolivie, lett est sans ment s(tns le eur de Paris, 1 Jaune doré . Il { Jr^ \\ ' ¥ H ^^i ''^ Ip' 1 1 j ' >' 1 ^ i i 1 . i 1 n. \\i\. \Mi;i!iiii i: iii.iiihiiiv w.v. '/ i T' ^- i l'WIIIJJ-: DKS MVSTIlFOfDÉS. 35, lav.> .1., .•.u.ssi\ln. à la f^.n- ùinMiouns !<• jau.... .1» .l.ssus ,l„ corps osl l,-;„^romon( n,„lulô dn noir; «no ligne longiUKlinaln uoiir sur l„ niilicu ,1. la partie antéiiouro .lu ,|n. • poils oxliOinemeiit lins et doux au touclicr ; moustaches noires. iif: <:i. vifn , 1/5 Mo gniml. 1.0 A^Vo//.v ,A- r;«r/.T ost nhondant sur io versant ooddontai des AiJes, dan« la province di"(.olrha;xna et en liolivie ; il sVtend à peu |.rés du XV au l«'de^ré: il sVi.Svo jus.m'à la iianlein' de dix mille et de douze niilh^ pieds. I-- r.A.,0T,s eAr...UM:i,i: ,,LnjoU, paUip.s. neunett) , dont le Lagotis cvinhjrr n'est P<'Ul-elre p,,s différent, ne s'élève pas i\ uni^ hauteur aussi considérahle. On le ren.' outre •Mitre quatre et cinq mille pieds , entre Villaviceneia et Uspalata , au Chili , surtout dans les vallées couvertes de rochers. M. (lav décrit les Lnr,otis pnl/ipes et nvm>r comme distincts un do I autre, et il donne, dans son Histoire du Chili, une honne (i;.nire ,1e ce dernier ligure à laquelle nous avons ajouté sur la planclie 0, figure 6 ,lu môme ouvrage, celles dû crâne et des dents. ^•avaiit pu compaiTr le Lagotis apporté par M. Gay avec celui qui sort d(, Iviie à l'espèce décrite par Hennelt, il r.ous se.ail inipossii.le d., dire s'ils sont ou non de la ni^ie espèce (.KXntc (IHI^CHILL A iCInncUlla, (iray). Les Chinchillas joignent ù -a forme générale u lAne et a celle des dents qui caractérisent les Lagotis ,, les Viscaches, cinq ddgls aU. pieds do derrière; leur .,ueue est longue et velue; leurs oreilles sont grandes , arrondies •ivasees e à peu près nues. MM. Lichlenstein et Van der Hceven donnent aux Ghinciiillas le nom Amérique û'Euri/olis. ■uiiiin.mnas le 1^0 CiiiNc.uu.A Lv.viGfcRi.; {Chinchilla hiuigem) est la seule espèce liien constatée de .^0 genre. C est un Animal un peu plus gros que l'Écureuil, et dont le port n'est pas le mémo- Il os moins élance; sa queue est en halai et non en panach,-, et elle n'est pas aussi longue '|uo le tronc ; ses yeux sont plus gros, mais ils ne sont pas moins vifs; sa lèvre supérieure l""'te de longues vihrisses, c'est-à-dire des espèces de moustaches composées de grandes joios roides , et ses oreilles , amplement ouv.-rtes . sont arrondies à leur bord et presque nues i.»' pelage est doux , gris perh'. un peu ondulé ; c'est lui (,u'on emploie comme fourrure sous Ifl: t . f Ill :ï I il $ Dô'l OIIDIIK DKS nONCIKl »S. le imiii ilisCliiiicliillii. l-os pollotcrics aussi (liMicalL'snuldiKlici'inrii^'irablos ù l'œil ([u'il rouniil nous vi(!iiii('u( iji' l'Anurniuo luûiidiiiualo, pi'iucipuleuioul du Chili, qui est la véiilablo paliiu (les Ciiiiicliillas. Ou ne l'onnalt Iticu leur oivanisalioa que dopuis une viiiglain. (l'ciunûes; mais dcpuin longtemps il élail i|ue,sti()ii d'eux daiis les ouvrages d'Iiistoire iialurelli , Le P. Joseph Acoslu, dons sou Histoire des Indes publiée à Harcolonue on 169/ parle do ces Hongeurs sous lo nom ((u'on V'xw a eonsorvé c Les Chincilles, dit la traduction fraueaise di; cet ouviage, sont de petits Animaux Loinmo Kseurioux (Écureuils), (lui ont un poil merveilleusement doux et lisso, et ([ui se retrouvent en la sierre du Pérou. » Lu navigateur anglais, Hiehard llawkins, dan^ son Voyage ù In mer du sud, imprimé ù Londres en 1593, en fait mention sous lo nom de Cliincliillo : « Sa peau, dit-il, est la plus douce, la plus délicate, la plus curieuse fourrure (jue j'iiie jamais vue; elle est très-estimée dans le Pérou et le mérite on effet. Peu viennent en Kspagno, par la difficulté de les .y trans|)ortor (!t parce; que les princes ou les nobles du pays s'en emparent. > D'autres auteiu's ont parlé du Chinchilla comme d'une espèce d'Écureuil. Tel est l'Espagnol Alonzo de Ovalle, dans sa Ilelatiori ///s' >ri(/ue du roi/nume de Chili, <|ui a paru à Home en 1046; tel est aussi l'auteur anonynn du Coiti/wudiuin de l'histoire du Chili publiée en Italie, à Bologne, en 1776; mais cette einur de classification en est à peiiuî une pour répii(|ue, SI on la compan? à celle du même auteur lorseju'il confond le Cliinclie, qui est une Moul'elle, avec le Chinchilla, et ipril donne au Chindu! » une fourrure si douce (lu'on en fait des cou- vertures pour les lits. )> Il paraît, en effet, ([ue les anciens Péruviens, plus industrieux que ceux de nos jour- im plntùt privés des ressources (|u'ils durent [tins tard à leurs relations avec les Européens, tissaient lo poil des Chinchillas [)our en taire des étoffes. lUiffon a uial- heureusemeii! accepté l'erreur du compilateur italien, et, a|irès avoir [larlé très-exactement du Chinrlie, c'est à-dire de la Moufette, d'a|)rès le P. Fouillée, il termine en disant que « le (( menu Animal lui paraît indiijué [»ar Acosta sous le nom do Chinchilla, lequel n'est pas (( très-différent de celui de Chinche. » D'Azara, qui n'a laissé échapper aucune occasion do critiquc^r Buffon, n'a i)as nuuuiué de relever celte méjirise. En 1782, l'abbé Molina, natif du Chili, parla aussi des Chinchillas dans sou Essai sur riiistoiro naturelle de cette contrée; mais son récit publié à Bologne est éerit de mémoire, et, par suite, peu descriptif. 11 y considère le Chinchilla comme une espèce de Bat, sons le nom de Mus laniger. Le genre Mus réunissait alors et il a continué longt(\mps à recevoir une foul(> de Bongeurs très-différents des Bats et des Souris véritables ; aussi, lors(|ue, après lo démembrement de ce groupe, les naturalistes voulurent classer convenableuKMit le Chin- chilla, ils arrivèrent à un résultat plus ou moins fautif, n'ayant pu observer les caractères do son crAne ni même ceux de ses dents et de ses doigts. C'est pourquoi (l. Cuvier préféra fain; de cet Animal une espèce inccrtœ sedis, ne sachant s'il devait le regarder connue un Écureuil avec Ovalle, comme un Bat conformément à l'opinion de Molina et de quel l"'^-^ oxact .pie pour 1.. incisives, il lui .orne do pet.t..s oreilles pointues, erreur bien pins forte -p.'il était .■ependant très-(acil.> .1 .'vit.'r, s 11 n avait confoii.lu le Lajiotis ave.; le vrai Chinchilla Los Chincliill,,. que l'on a posséilés à Lon.lres et « ]>aris n'.Haient pas tous aussi familiers I ceux .ioe. 1. vient d'.Mre question. Ilennett ..n cite un cepen.lant.pii. étant rest.!- prèsd' mo a uiee .lans ,,. possession ,1e h,.|y Kin.hton avant .l'ètre oflerl à la Société zoolo^i, ne, av^l .."H5 tenu dans un appartement , oii on pouvait le laisser en lilH.rté. (> Chinchilla était ai.nri- voise et doux ; il ,'.,ait fort actif, sautait fort bien, et pouvait attein.lr,. .m,, seul hon.ilo dtbsus d une table ..rdinaire; sa nourriture consistait princi(.al,,.meiit vu herb.-s sèches telles que du trèfle et de la luzerne. In autre Cbmchilia observé p... ,,. même auteur Ï ^-'a graines et les herbes siUTulentes. Placés .lans la mémo ca,e, sans avoir pu s'.ibserver pu.alablement a .listance. et par consé.p.ent .ans s,, .-onnaitr.. .I.^jà . ces deux Chinchillas sô ball.r.MU a outrance, et l'.,n fut oidi.é d.: les sépaivr. En s.. Haid j.t sur ce ^lit, q'^i! J^ cependant pres.p.e touj.,ms lorsque l'on réunit sans précaution des \,iimauv de la mém..' espèce, le savant mammalogiste an;.lais .;„.. nous ven..ns ,le cIMm- a combattu l'opinion publiée par M.dma, que les Cbin,.hillas aiment la compagnie ,lc l..urs semblables; mai ■ i," lo b^inoignage des v.nageurs récents est favorable à ce .lernier, et , .lans .piel.pies parties dos AiuL^s chiliennes, |,.s terriers .les Chinchillas sont si n.imbreux .-t si rapprocllés I.. les uns des autres .pi'ils ajoutent encore à la .lifliculté des ••hemins. •'iriv.iiji 1. 1, (;i ,i,.>rnn.l 'I l-«'s f,Mii..|ies ont par année deux portées .le trois ou quatre petits chacun.;; aussi l," nombre '«•>- Chinchillas est-il consi.iérabie. principal.niu.-nt .ians .'ertaines lo.'alités .l.-s An.l.'s .In Cliili !'■'■ PAP.rii:, ,. } :y 'Hl: IMAGE EVALUATION TEST TARGET (MT-3) // ^ .A 1.0 l.l 11.25 ■^ lââ II 2.2 1.4 m 1.6 V] <^ /a % % ^V^^ ^" -^'^ /^ o/^^ Photographie Sciences Corporation 23 WEST MAIN STR6ET WEBSTER, N.Y. 14580 (716) 872-4503 VSS- 354 onnnE df-s noNORins. pt (lu IV'rou; l(>ur nourrituro s(! compose Koiiéraleinenl do plantes bulbeuses; mais comme leur fourrure est un objet assez important do commerce, ils sont deven"s jiresque partout l'ottjet d'une cbasse très-activo et pour laquelle ou emploie des Chiens drossés à les prendre sans endommager leur robe. Ces Chiens sont, le plus souvent, conduits par des enfants. Un grand nombre de peau\ étaient annuellement expédiées en Europe de Valparaiso et de Santiago ; il en vient encore , mais en moindre nombre. Ces peaux sont déjà préparées , et manquent, comme presque toutes celles du commerce, des différentes pièces du squelette et même des membres, ainsi que do la queue. C'est d'après elles seulement (jue les naturalistes ont, pendant longtemps, connu les Chinchillas; aussi les vrais caractères de l'espèce étaient- ils restés ignorés , malgré le nombre immense des individus que l'on sacrifiait annuellement. Pendant la grande mode, le chiffre dos fourrures expédiées chaque année en Europe était si considérable, que les autorités chiliennes ont dî> prendre des mesures pour éviter la destruc- tion de l'espèce. Schmidt-Meyer, dans son voyage au Chili et aux Indes, publié en 1824, rapporte « que l'usage immodéré (ju'on en faisait à cette époque avait occasionné une véri- table destruction de ces Animaux, n Et cependant, de 1828 à 1832 , il s'est vendu à Londres dix-huit mille peaux de Chinchillas. A présent, on porte moins cette fourrure, en France du moins, mais elle est encore assez loin d'être abandonnée en Angleterre. Les pattes antérieures du Clunchilla sont plus courtes ([ue les postérieures , à cinq doigts; et celles-ci en ont quatre seulement; son intestin est pourvu d'un cœcum considérable!, sa dentition est établie sur le type commun aux Viscaches et aux Lagotis. Une espèce fossile, trouvé-e on Auvergne, ne s'éloigne que très- faiblement du Chinchilla sous ce rapport, et on l'a même rapportée pendant quelque temps à ce genre. C'est V Archœonujs chinchilloïdes , dont les dents sont figurées à la page 273. Sa mi\choiro inférieure est cependant , comme (îelle de TAnomalure, plus semblable à celle des Bats, des Pétromys et des Sciuridés qu'à celles des Hystricidés véritables et des Cténomydés. Le siiuelette du Chinchilla présente quelques particularités qu'il est convenable de rappeler; son crâne a les caisses auditives considérables et multiloculaires de chaque côté ; inférieure- ment, en arrière, en dessus et en avant du canal auditif, qui est subvertical, la portion supé- rieure de la caisse est mise à nu entre l'occipital et les pariétaux, et elle est séparée du canal auditif par une bande osseuse étroite, provenant de la jonction, à son côté externe, de deux apophyses, dont l'une part de l'occipital et l'autre du tem[)oral. Les pariétaux ne mon- trent aucune trace do ia suture sagittale. Les vertèbres dorsales sont au nombre do treize, cl il y a six vertèbres lombaires, trois sacrées et vingt coccygiennes ; le sternum est com- posé de six pièces ou sternèbres. Quant aux membres, les antérieurs ont une clavicule complète, c'est-à-dire allant du sternum à l'acromion , partie de l'omoplate qui est ici fort saillante; l'empreinte deltoidienne do l'humérus est développée en manière do troisième tubérosité, et la fosse olécrànienne est perforée, caractère qui se retrouve dans le Lagotis, mais qui manepie chez la Viscache. Le radias et h; cubitus sont distincts dans toute leur lon- gueur, aussi bi(Mi qu(! le tibia et le péroné; ces deux derniers os ont une longueur assez considérable; les phalanges onguéales sont, en général, |)ourvues d'un sillon à leur extrémité libre. Les mamelles des Chinchillas sont au nombre de trois paires, savoir : une inguinale et deux latérales placées à la partie antérieure de l'abdomen. Leur position est assez relevée. CiiANE DE Ciiiscnnu, gnind. mit. [fi FAMILLE DES HYSTRICIDÉS. 366, TRIBU DES ANOMALURIENS Une membrane semblable à celle des Écureuils volants s'étend sur les flancs entre les quatre membres, et comprend, en outre, l'espace interfémoral et la partie basilaire do la queue; il y a des écailles imbriquées sous cette dernière. Genre ANOMALURE {Anomalums). Le genre très -remarquable des Anomalures a été établi en 1842 par M. Watherhousc , pour un Animal jusqu'alors inconnu des naturalistes qui venait d'être rapporté de Fernando-Po par M. Fraser. C'est VAnomabmis Fraseri. Depuis lors le même genre s'est enrichi d'une seconde espèce, décrite en Hollanuu, sous lo uom (i'Aiiomalunis Pelei ; celle-ci vient de la côte occidentale d'Afrique. Envisagés dans leurs caractères extérieurs, les Anomilures ressemblent fort aux Ptéromys , et ils sont pourvus, comme eux, d'expansions aliformes entre les membres, mais ils ont aussi une membrane entre les cuisses , et la base do leur queue y est engagée. Les ongles de ces Animaux sont plus anjués et plus comprimés que ceux des Ptéromys. Leur queue est longue, en partie libre et en form'^ de panache; elle présente un caractère fort singulier dans les grosses écailles cornées, imbriquées les unes sur les autres, qui garnissent sa base en dessous. Cependant le pelage est doux et souple , et il n'y a aucune trace de piquants sur les diverses parties du corps ; les oreilles sont de grandeur ordinaire et en partie nues ; les moustaches sont fort longues. Les dents incisives sont lisses à leur face antérieure, et les molaires, au nombre de quatre paires, sont assez semblables dans leur forme à celles dos Corcomys et de certains autres Animaux qui avoisinont les Porcs-Épics ; elles ont des racines distinctes, et leurs couronnes, au moment oii l'usure les a un peu entamées , montrent quatre tlos ovalairos d'émail, entou- rées par un grand cercle un peu floxueux. Ces dents sont faiblement décroissantes do la pre- mière à la dernière pour cluuiue mâchoire. La classification des Anomalures a présenté et présente encore quelques difficultés. Pour M. Watcrhouse , ce genre est allié aux Loirs , qui constituent une famille voisine des Muridés. M. Gray a d'abord fait de l'espèce type un véri- table Ptéromys, et, depuis lors, il a placé les Anomalures dans la tribu des Sciuridés, qui ont des membranes aliformes. L'examen que j'ai fait du crâne de ces curieux Animaux m'a conduit à penser (lu'ils devaient être réunis à la grande famille des Ilystricidés, dans laquelle je les laisserai provisoirement tout en admettant qu'ils se rattachent aux Loirs et aux Thc- ridomys |)ar quehpies caractères. Ainsi que l'avait déjà fait remarquer RI. Waterhouso, le crâne des Anomalures diffère sensiblement de celui de tous les vrais Sciuridés; il manque de la forte saillie postorbitaire du frontal que l'on voit chez ces Animaux, et il a un grand trou sous-orbitairo, ce qu'on, n'observe dans aucune des espèces propres à la mènie famille. La conqtaraison de ce crâne avec celui des Loirs ne montre pas, à mon avis, un plus grand nombre d'analogies, et il ne me scniiile pas (|ue Ton diiivc considérer rVnomalur(< comme se rapprochant davantage île ces Animaux. A p^ut la (lilfi'ri'ni'i- de l'orme que préseiileiil les molaires des Anomalures, si on les Moi.AiiiEj n' Anosi H-int iiB I'ele, 2/1 de granJ 36« OHDHK DES nO.\GEURS. compare à celies des Loirs, on doit noter que ces derniers ont la réffion interoculuire .tra„„^ et tout à ^t semblable à celle des RaL. Leur i^;:;;;;;. ir X t ^S:: un peu de ce u. des Rats, mais il n'est pas non plus disposé comme celui des Anoma Lrt Le crâne des Anoma'.ures présente quelques autres particularités sur lesquelles il sei-ait mufle d-.ns,ster ,c, et qui le rapprochent, sauf pour la mâchoire inférieure, de eu des Sphiggures. Ce crâne est d'ailleurs figuré à la page 261 de ce volume Leur squelette, que nous représentons aussi, montre, indépendamment des sept vertA bres cerv,ca^s m-dmaires, seize vertèbres dorsales, et, par suite, seize paires de côte i^ neuf vertèbres lombaires , quatre sacrées , dont les deux premières sont soudées à r^de îles. Ses vertèbres caudales sont au nombre de trente et une; les premières sont Courtes ' assez ortes, et elles ont une plus grande analogie avec les sacrées; la cinquième ,e suivantes deviennent de plus en plus différentes ; la plupart de celles-ci sont grèL, allong e et bien plus semblables à celles des Écureuils et des Ptéromys, dont les Anomalures oTle mœurs qiTà celle des Hystricidés terrestres ou môme arboricoles auxquels nous les vVl compares. On sait d'ailleurs, par les observations de M. Fraser, que les Anomalures til nent leur queue relevée à la manière des Écureuils, et qu'ils lui font exécuter les mêmes mouvements. L'omoplate de ces Rongeurs esl remarquable par la carène saillante quiTmi e e bord inférieur de la fosse sous-épineuse et par la présence d^une crête partagean en dix la portion de la face inférieure de cet os, qui répond à la fosse épineuL. Il v a aussi des crêtes rudimentaires a l'omoplate sur la portion de la face sous-scapulaire , qui' est opposée a la osse sous-epineuse ; enfin l'apophyse coracoïdo du même os est très-forte. La clavicule est elle-même bien développée ; sa longueur est de 0,035. L'humérus a une forte crête delto dienne; son extrémité inférieure présente une perforation épitrochléenne. Le radius et Ip cubitus sont distincts; la partie olécrânienne de celui-ci est fort considérable Les doi^K sont au nombre de cinq à tous les pieds, mais le pouce des antérieurs est court et sa nlfa lange ongueale n'est pas, comme celle des quatre autres doigts de devant et des cinq doigts postérieurs , comprimée , arquée et à peu près semblable à celle des Galéopithèques Cette dernière disposition et la plupart de celles que nous venons de signaler" dans les membres sont en rapport avec les liabitudes des Anomalures, et elles ne se retrouvent ni chez les Pteromjs, ni chez les autres Rongeurs; elles indiquent une plus grande aptitude pour grimper le long des arbres , et en même temps un vol plus étendu et plus sûr que celui des Ptéromys ou des Sciumptères. Les écailles sous-caudales que ce genre présente seul sont disposées de manière a arcbouter contre les écorces des arbres lorsque les Anomalures s arrêtent dans leur course le long des troncs ou sur !os branches les plus verticales Les a lures de ces Animaux sont très-vives et fort gracieuses. Lorsqu'ils volent, ils se dirigent obliquement et de haut en bas d'un arbre à un autre, et ils semblent calculer avec une extrême précision la direction qu'il convient de suivre pour arriver juste au point «u'ils sn proposent d'atteindre. * Voici comment les doux espèces connues dans ce genre diffèrent entre elles- je les ai étu diées, ainsi que le squelette de la seconde, dans les beaux magasins zoologiques que MM Ver- reaux frères ont fondés à Paris. i • • Anomalure dk Fraser {Anomalurus Fraseri. Waterh.), appelé par M. Gray Pteromus derbianm en l'honneur de feu lord Derby-Stanley , qui a rendu de grands services à la mant malogie par les collections d'Animaux vivants ou préparés qu'il se plaisait à réunir Celte espèce a le pelage très-moelleux, plus long sur le dos, roux tiqueté avec la base des poils brune; le dessus de la têK, et le nez sont roux gris; les quatre pattes, la moitié postérieure de la queue et la base des oreilles cannelle foncée; le dessous du corps est jaunitre enfumé plus foncé sous la tète et le cou, ainsi (lue sous la membrane et à la région du tronc. Il v a dix écailles sous-caudales. Habite l'ile de Feruando-Po , sur la cùte occidentale d'Afrique. ■^mi'':i,ulf*^-^- PI.. WVJl. 1 Hl'l A.XOM U.l ItK />/-■ l'KI.K / //i, ,//,t//,>,i.> y, /. // ' t ■ Jir ,j^/Ét«(?/l' ,>4t.7/, ^; ■"C, ■'% /^ ;:f" ':dj^liL A sur Mut) inft'i Plai 4 FAMILLK DES IIVSTHICIDÉS. m Anomaluhk dk Pklk (Anomalunis Pvlei, Tcniniiiick). Brnn iioirAtru on dessus; gris sur la poilrino id le bus-ventro; l)lunc sur lo venlro; pourtour do la mcmliruiio ÔKalomeiit MiiDc ; (|uinzn [grosses écuilies sous-caudulrs aUcrnantos dont (^llos occupent ou jxnlio le tiers inférieur. Ce l)ciui Hongour liabitn In cùto occidontniu d'Afni|Uc. Il e^t (iguré sur notre Planche XXVIf, SyiEiETTE n'AsnmLiiiE i)« l'BiB, 1/4 de grnnJ. 3&8 onniiK DKs noNGKi ns. FAMILLE i.Ks CTÉNOMYDÉS Los nonp;miero à la dernière. Irrégulièrement subtriangulaires; la dernière inférieure cvlindriquo. Apparence et mœurs des Campagnols ordinaires; taille plus considérable. Nous en avons observé deux espèces. ("rF-Nniit HntsiiiCi, )/.1 il" griiiil K A MILLE DKS CTlilNOM Yl)l^:s. .159 Cténomr nnÉsiLiF.s {Ctenuiiiys hrmilu'nsin, llluiiiv.). Il a lo pclngo pros(|ue entit^roment roussùlrc, simf sdus lit corpH oli il osl blum-liAlrc; les poils «lo su qucuo sont liruiis. Cctto i's|)(''t'(' vil (111 IJiôsll, dans la n'puliliijiK' Ar^'onliiic cl l'u llolivic. A iiuclijui's liouos nu siul tJo Potosi, HJlo s'ôli'Vt! ù mit! Iiaiilcur «le (2,000 |)itMls sur les pciilt'S dos Andob, priiicipalcinoiil tlaiis les vallûos subloiiiiousos. Kilo s'ôtaljlil à pou do distnnco dos ouux et, dans beaucoup d'oiidroits, ollo iniiio le sol jiour crousor sus jfnlorios soutorrainus. On u distingué à tort du Cténoino liirsilion les Ctenuinijs buliL'ianHit ot Naltervri, Cténomk MACEI.LANIQUE {CU'noimjs ma/jfllanica , Uoniu-tt). Il sVdoigno pou du prôcû- dont par son nppanMico cxtôriouro , copondaiit ses poils sm\t cliAtain fauvo on dossus et sa (jUPueost l»lanclu\troaiiisi (juc ses (lattcs; ses molaires sont pluspolitos (juo celles du Cténonio brésilien et leur contour a une forme un peu différente, (le Cténomo est répandu dans tous les terrains sablonneux de la Palagonie <]ui sont socs et uridos. 11 laboure aussi lo sol do munioro à le rendre très-danu'iireux pour les voyageurs ù duîval. On cite diis restes de (Iténomos fossiles dans les lorrains à ossements do grands édentés (|ui forment le sol d'une assez grande partie de l'Amérique méridionale : Ctoiumys bunarivima (liaurillard et d'Orbigny) et Ctaiio)»!/» prÎKCiis (Owen). (lENHK PKPIIAdOMYS { Pd'pluit/twiys , V. Cuvior). Corps moins trapu ((ue dans lo genre qui préeèdo; «lueue un pou plus grande, mais n'égalant pus la moitié' de la longueur du cor|)s; pouce lies imites anlérioures liien développé; les ongles des nièiues pattes inédiocro- mont allongés; oreilles dépassant les poils de la télé; dents molaires tontes didymes, à peu prés en forme do 8, faiblement i»f|)|)iK, ol lo Spalacopiii* J'ueppigii tU) M.Wii^ncr. F. Ciivicr a cori-ttutt^ »ju'll pn-Hciilc l'un des iiirnelfrcs (|iii puraissct-l coininuiis uiix CltMinmydt'!!, jo veux purlor tl(> l'um- pU'ur rciiianiuahln du cu'cuin, (|ui i'khIc la i-apai-ilt^ de l'csloniac. 1-0 IV'piuiKoinys est un Animal à ]mi près nocturne. IM. Darwin. i|ui a ou l'occusion do l'observer, dit <|u'il frt'(|nento le» réjjions alpestres et iju'il y creuse, eoinnio les Ct/niomes, des galeries souterraines fort incommodes pour les cavaliers. A Valparuiso, on nomme te» petits llongours Curiiro. (IKNRK SCmZODONTK {Schundoii. Wuterlinuso). Corps assez trapu; oreilles m.:- diocres; tjueuo moins longue ipie la moitié du corps; ongles propres à fouir surtout ceux do devant; les molaires didymes ayant leurs deux lobes plus ou moins complètement ■■'•parés, surtout à la mAclioire inférieure. ScHizoDON BiiiN {Svluiudoii ftiMts. Watorli.). C'est la seule espèce connue. Ha couleur est gris brun en dessus, lavée de gris fauvo en dessous; ses pieL d'Orbigny et moi avons faite do l'Octodonte gliroïdo, (pioiquo cet Animal ait la tailli; et à peu près la physionomie extérieure dos deux précédents ; mais cette distinction est encore confirmée [)ar la forme des molaires (|ui sont sensiblement moins allongées. Ce caractère est surtout évident pour la (juatrième paire (jui a aussi ses replis moins oblicjues. En outre, les molaires supérieures de l'Octodonte gliroïdo sont plus triangulaires (jue celles du Dcgus, et les inférieures , au contraire , plus rapprochées do la forme d'un 8 ; enfin la (|uatrième est virguliforme et elle a son échancrure externe nu lieu de l'avoir au ccMé interne connue celle du Dégus. L'Octodonte gliroide a le corps long de 0,16 et la queue de 0,12. Cette jolie espèce a été rencontrée à la Paz, dans les Andes boliviennes, par M. d'Orbigny. MoiAims tt'OcroooNTi oiiRoior, grand, niit. FAMir.Li: MHS CTI^IiNOMYm^lS. 301 KIIp vit au milioii .l..s .nrlus .huis I..h Imios .{ui honl.M.l los Janllns. LV'Mvolioii ,|o .-.. point (iu-(|ossus «lu nivoim d.) l'Oct^a» ont ilo 3,70(» nit'trcs. OcToiinsir iiÉor», l/.l Ui' «rnnil (lEN-nK ARnOCOMK {il>roro„>n,\\fatoïh.). Co genre somble former In transition ,|.s (,lcnoniy . IJ'l dCffMml. On rencontre dos espèces de eo genre depuis le Caniida jusqu'en Californie et au Mexit|ue. Nous parlerons d'abord de ceiie qui a été ie plus anciennement décrite. FAMILLE DES l'SEUDOSTOMIDÉS. 363 Saccophûiie a bourse {Saccopliorus bursarius) ou le Mus bursarîus do Shaw. Il a lo pnlnp;n j.'!is roussâ'ro plus clair sur lo ventre que sur le dos; ses abajoues ont les poils plus ras et d'une teinte encore plus claire. Cet Animal est plus grand que le Hamster. On le trouve au Canada et au lac Supérieur. Ses incisives présentent antérieurement deux sillons, l'un médian trés-mariices végétales, soit déracines, soit de bulbes. Dans un travail récent, M. Lecomte en porte le nombre à onze espèces (1). Elles vivent principalement dans les prai- ries et dans les plaines humides. Plusieurs des noms génériques ([uc ces Animaux ont reçus des auteurs rappelliMil , comme celui de Sacccophore, les singulières poches ([u'ils ont de (le cliaqui' côlé de la Irle, tels sont ceux iVAscoiin/s et de Psoiuloi iniii Liiiiiii|iK' lie lU'oiiiii-^ |mii|iii,>i'' par M l!at n.--ii|iie , >|ni r>t ni olf>l pins nn :j6i OnDHK DES nON'GEtnS. ùi'omys. ce qui vcul dire Rats do torre et fait allusion ù l'habituflo qu'ils ont do creuser le sol f.ENRii APLODONTIE {Aplodontia, Hicl.ardson). Mal^aé la forme un peu différente d(< son crâne et celle de ses dents, ce gamc ne nous paraît pas devoir ôtre éloigné .les Sac- cophores II comprend une espèce également fouisseuse «lui habite aussi rAméri.iue septen- iionale. HL Waterl.ouse le réunit aux Sciuridés; c'est i'A.M.o..oNT>K ..épouine {Aplodontia kponna Richardson), répandue sur les bords de l'Orégon, oi. elle se réunit en sociétés et creuse de longues galeries. Son corps a près de (luatre décimètres. TUIBU DES SACCOMYENS Certains Rongeurs pourvus comme les Saccomys dcvgrandes 'd)ajoues, ayant le crAne assez semblable sous certains rapports et les dents en même nombre et à peu près de même forme composent une tribu particulière dans la même famille. Ils ont les formes moins trapues' les jambes hautes comme celles des (îerbilles; la .jucue longue; les yeux et les oreilles externes bien dévelopi.és. Ces petits Rongeurs vivent d'ailleurs dans !es mêmes contrées (ju'il aime les flours et il paraît eu effet (|u'il les recherche pour s'en nouiTir. Le Saccomys a les tarses assez longs et il doit sauter avec facilité. L'exemplaire unique (|ui en a été décrit n'est pas tout à fait adulte. C'est par l'examen de son crâne ([ue nous avons été conduit à comparer cet Animal aux Nélomvs et aux vrais Lchymys, tout en le classant parmi les Pseudostomidi's. ntM. que celui de SuccoiJhorus, h antérieur par oouséqnent à ceux ,1e Psemioslome et iVMcom„s. Il as^i-uc pnuc patiie a cliaenne des onze espèees les localités suivantes : « 'I»k"«.'/». a, i„u. S * c c 0 m s A M II 11 0 1> Il 1 1 E , 2/3 df groiid . TOIe vue on dessous. Ceomijs hispidiis : île Mexico. (ieoiiiys caiiademis, le même (|n(! le Saccoiihonis biirsariiis : du Canail.i. (kûimjs Viiu'li : île la Horiilo, île l'Alaliania ef ,1e Oéoi'gie. (kowys nuwicaims : odomvs de Phillips {DipodonS. 3G7 l'I. \l\ X -\^ ,^'>lT'^> W-M &^&: 1» ,,»S} KAMILI-I-; i)i:s i)ii>(H)ii)i;:s. 307 G K 11 OUI SB?, Il l'i' grT.U losiiuollcs In iiiiliire a pince ces Aiiiiiiiulx. lis iiiil)itoiit les lioilx s Sauterelles. Dans quelques endroits, on les redoute à cause des dégâts qu'elles occasionnent dans les terres c^illivées. Ce sont des Annnaux herbivores et granivores ; leurs dents molaires ont linéique analogie, pour la forme, avec celles des Campagnols, et sont e;i effet un jieu en zig-zag à leur couroinie ; ils en ont également trois paires à chaque mâchoire ; qu(;lques esiiéces ont une molaire plus petite en avant des molaires supérieures ; les incisives supérieures sont marquées d'un sillon vertical. L'étude anatomique de ces Animaux a été faite par plusieurs auteurs, parmi lesquels nous cite- "'"' "' f'"''"""»^ <'"'>'" '">">"J. ■V* 'le grand, rons M. Lereboullet , qui a publié des détails intéressants au sujet de la Gerboise qui vit dans les possessions françaises du nord de l'Afrique. Les anciens avaient remarqué les Ger- boises, et l'on voit ia ligure d'un Animal' de ce genre sur les médailles de Cvréno. 3(i« onniu; dks noNCKrns. Oii poul (Xirliigcr les Aiiimiiux de m groupe on trois cdttVunos, ou loiuiiit coiniiU; t|u nom- lirc ili' ildigts (]iril8 oui aux piods do (lerrioro; M. Hnindl eu a donn(5 uiio classidcaliou |)lus iiiinulii'iiso ol (|ui Vu conduit à {'(HaMissoiiioiit ilo plusicnirs coupes s^ôiiéricpios nonvclios. I, (Jcrlwiii-s n'nyaiil que trois doigta poslc rieurs, ('.«îttc division comprend les Sciutoi'odks et les Dipus do M. Itiandt. (ii;nBoi8& CKABo {Di/iiis soffittn , appelé aussi Diptis gerboa) . C'est la véritalde ^(,'r/;«/«e do Huffon; mais co Ci'Ichio nuturalist(! rapporte à tort au mènie goiuo plusieurs Animaux ayant uno organisation tout à fait différonlo, tels (pio le Kanguroo et d'autres encore. On l'a d'idiord donnée comme étant commune à mie «rande partie do rAfri(|ue, à l'Arabie et à la Hussio méridionale ; copondant il paraît que plusieurs osjjùcos ont été confondues sous ce nom, mais leur distinction n'a pas encore été établie d'ime manière suffisante. Ces Animaux sont fauve clair m dessus, blancs on dessous, a\ec la «lueue à peu près do la couleur du dos dans ses doux premiers tiers, puis blanchâtre sur une courte étendue, noin; sur une plus grande longueur et terminée de blanc. Le corps a 0,1.'» (>t la (piouo 0,20. C'est celle Gerboise que l'on voit le plus souvent dans les ménageries; la facilité avec laquelle elle ronge les bois les plus durs oblige de la tenir renfermée» dans des cages doublées do fer- blanc; elle est commune dans plusieurs parties de l'Algérie, iirincipalemont dans la province d'Oran. Duvernoy, donne à la Gerboise d'Algérie le nom de IHpm mnuritnnicus. M. Ijclitonstein , de Berlin, rapproche du Dipm jaciihis les Dipjts bipes, d'Égypto; Dipiis lelitiii, (leTartarie, près la mer Araf; Dipus hirtipes, d'Kgypte, et Dipiis /nr/opiis, de Ilucharie. If. (lerboises ni/ant quatre doigta nujc pieds postérieurs, ouïes SCIUTOMVS, llrandt. (iKiinoisi: T(^:TiiAnAc.TVi.K {Dipvs tvtradnclglus , Liclitensteiii). Elle diffère surtout des précédentes parce ([u'elle « quatre doigts aux pieds de derrière ; c'est le [loiice (pii apparaît ici, mais il n'y a pas do trace extérieure du cini|uièmo orteil. Cette espèce, dont la taille est un peu moindre (juc celle du (Jerbo, a été découverte dans h.'s déserts de la f-yliie, eiihe Siwah et Alexandrie. III. Gerboises ayant viitq doigts nu.x pieds postérieurs , ou le genre Al,VCT\(i\, K. Cuvier. {Scirteles, Wagner; Seirteta et P/algeeromi/s, Hrandt). Gruboisk ai.actaoa {Dipus Jaailus, Gmelin) ou le Mus janilus de Pallas, le Mongui do Vicq d'Azyr, la Flèche de ipielipies auteurs. Nous en donnons la figure coloriée (/'/. Xl\). Les deux doigts latéraux ne descendent pas jusiiu'à la l(>rminaison inférieure du canon ; les oreilles sont assez grandes et les moustaches longues; le iieiage est gris fauve en dessus avec la base des poils gris, et blanc jaunfttre en dessous; la (jueue est de ('ouleur gris fauve dans la première moitié ; son troisième <]uart est noir, et le quatrième blanc et en balai. Sa longueur totale est de 0,30; celle du corps égale seulement 0,25. De la Hussio méridionale, en Europe et en Asie. Gp-nBoisR ACONTiON {Dipus ncoiitiou , Pallas). Peu différente de l'Atactaga, mais plus petite; son corps n'a que 0,10; sa ipieuo mesure 0,18. Elle est aussi de la Hussio mé- ridionale. C'est aux niAmes contrées iiu'appartiennent les Dipus bracinjurus, Hlainville; Dipus mimitvs, Blainville, et Dipus plaivrus , Lichlenstein. [.a seconde est aussi le Dipus pggmwus du zoologiste de Berlin. l;no dernière cspèctî paraît spéciale au sud d(! l'Algérie. F. Cuvier, (pii la signale, lui donne le nom lYAlactnga aiwiditiis. Sa longueur, d(^ l'origine do la queue au bout du museau, est de 0,135; la cpieue seule a 0,H0. Tout le dessus rtu corps est d'un gris fauve , jaunâtre sur les côtés et sur la (jueue, laquelle est terminée par une mèche dichotome brun noir et blanclio à l'extrémité; les côtés des joues, les parties inférieures du corps, la face interne des membres et les côtés dos fesses sont blancs ; do grandes moustaches brunes garnissent les côtés du museau; les incisives sont blanches et unies; les oreilles sont presque nues. Tels sont les caractères assignés par F. Cuvier à cette espèce do Gerboise pontadaftylo FAMILLK DKS IHI>()|)[DÉS. W» i|un Slinw avait sixiialt-o sous In nom do Jerhoa, coinnio vivant lo plus onliiiainsinfînl dans l(Vi snhloHdu Sahara. Il l'appollc Alactagados rosouux, parco que, d'upivs lo voyagour unKlal», ello aiino cos vr^titaux, otquo fiartiml oii il y m a on est si^r lio la ivnoontror aussi. M. (iray signalo uno ospéco li' Alwiiitjn dans l'Indo. TRinU DKS PÉDÉTIENS lifis Pi'dfUions {pfifcllm, (îray) ont pour lypn In Ronns PtWte, aussi appolô IMamya, dont nous rapfirnohornns h» l'rlromiis, placô à tori par ipiclquos antonrs i\ (;(Mô dos l^lchiinys. r.os Animaux, ipii sont |iartic,niiors à t'Afriipio, ont ou pour ropri'sonlants onropôcns, fiiMidanl la pôriodo niiocono, los Isnioilororni/s , cpio l'on no connaît oncoro quo par los restes l'CiitTt:, 1/3 il.' (jiMtiil. ';«*?iii t)i: Pf.Dtrr, 1/:) de grnnil. fossilps (pi'ils ont laissôs dans Iiîs torrains du coiitro do rAuvorprne. Ce gonre paraît los ral- lachor aux Roiigours fossiles, tjfîuloment pourvus de seize molaires, dont nous avons parlé à la pafro 273, ot mî'um aux Anomaluros ainsi qu'aux Myoxidôs. (lENtlK PÉDI'iTE [Pedett'S, lilif,'er). \niniimx sauteurs, à corps allongé, ayant la loto îjrossc, los oreilles grandes et pointues, los yeux assez volumineux, la queue longue et velue, les pieds postérieurs bien plus longs (pio los antérieurs et à quatre doigts seulement , tandis c|ue (;eux-ci on ont cinq; enfin tons los ongles forts et disposés pour fouiller le sol. Le crâno KS nONtiKLHS. cil ont piirlt't 80HS ccllo (It'momituilioii ; mais lo mol l'cilctf» , i\m est lo pliiH niirieii, n ilrt <^lr« prtilV'it'. Ou irouv(> rtiiiii|iio ospccc l'.VfHipic auslraln, A |imi ijo distunco du cap di) llDiiiiii-KsptVaiiW!, .-t Sparmami, vova^i'iir liollaiidai.s do In fin du siocio dcriiior, (>n a d«'jà fait lufiilioii. CVsl son (iirbmi raiwiixis. I»allas a traité du inAimi Animal snus lo nom do Mus enfer. Los colons liollandaiH rappellent lievij liiutB, eci qui sih'iiille Lièvrn do montagne, (>t Speiitif liintn , c'esl-fi-dire Lièvre sanleur. C'est VAenhmnneljc des llotlentols, dénoniinalion d'oii l'on n tiré les noms de Mnnml ou Hlattint, sous lusquols il ost (piostion du IVdèto dans phisi(!urs auteurs. ("est aujourd'hui lo Pi^:nf:TK. ne Cap [IWeles eo/ieiinifi). Cet Animal a lo corps à peu près aussi long «prini Lapin, mais il est moins fort des reins, et sa queue est liien plus longue; ollo n 0,45, et lo corps un pou plus. Le dessus do la tCte, In dos, les épaules, les lianes et la croupe sont brun jainie, lé;,'èremi'nl ^'risAlre ; le dessus de la cuisse est un peu plus pAle; la janilie est plus bruuo, et elle a une linne noire vers lo talon. Il y a du lirnu jaunâtre nu^lé do blanc sur les cAtés de la léto, et les parties inférieures de tout le corps i;::'-|iT'i: ^'" PistTS ni: i'.xr, l.'ft Ar- grsn.1, l'WlILLK DKS DIIMHUDÉS. 371 Miiil lilmic.lu!» ; Id pointu lim oroilkm t-l Ioh moiistailifs v)iit imin-s; lu iiuuiiei «si il'uri roux iisuc/ vif («Il dessus rt lihmc en (Icssoiih. jusiiu'à son iniliiHi; noire, nu ronlriiir»», h sn pointe. I,(!s Pnit'tOH ou llrliimvs ninrcliont surtout ftfir Immls, A la nianiiTo ilfs Gorboisos oi «les KuiiKuroo»; aliirs ils alluiiftoiil leur qui'iK. cl (ifiiiifiil leurs piitles f|e ijevnnt npplK|ui<0!i contre leur poitrine ; iU no «ort«nt Ku(>ro r|uo lo snlr ou la nuit ; leur imurrilure consintn en ^nllslaIl(•os viV'Hales ; ih passent pres«|iie tout le jour ratliés dans des terriers qu'ils se construisent en l'ouillanl le sol à l'aide de leurs oiiRles [uissaiits, et, lorsqu'ils en sont sortis, il!) y rentrent iinniédialenieiit si quelque hruil so fait entendre. Leur précipitalioii est des plus Kraiules, et ils stinlilent pioiiffer smis terre; leur timidité osl «xcessivp. Lorscpi'ilH sont lalnies, leur voix roiisjste en un }iro«iieiiieiit assez sounl. On n rarement possédé les Pédéles en vie. Allamand, qui on a vu un on Hollande , non» aiiproiid que, |ieiidaiit s.iii sommeil, il ramenait sn tAtn outre nos jnmlms do devant, «t qu'avec, (■(•Iles de derric'n» il rahallait ses oreilles sur ses yeux et les y retenait (ippljipn^es comme pour les préserver (\v. toute atleiiile extérieure. I.es IV'déles ont deux paires do ma- melles. On j;,'ii()re eomhien ils ont de pistits il cliaipie porl(''e. (1 K.N it !•: l' tr HOM Y S {r,'tmti!/s, A. Smiil,) . Animaux coureurs, à pieds postérieurs à peine plus longs (jue les antérieurs; (pioue pres(pie aussi IdiiKiie (pi(( le corps; oreilles de forme ordinaire; dents molaires au iiomlire de (pialre paires à i luepie iiiAclioire. (:iM\p III) l'ÉmuMvii, gniiiil. util Htsr» ui I'kihiimis, ijl ili' gnm.l PKriioMVs TYi'i; {Pelromi/s lupicus , A. Smitlii. (l'est la seule ospcco (|u'on ait encore | oliservéo; su taille est à peu près celle d'iiii S()enn()pliil(>, mais sa lormo extérieure est plus / semblable à colle des Abrocoines ; son pelat?e est de couleur roussâlrc. ' l'i-KiOMt» iTri, 2,1 ilp gTsntl. 372 OBDRE DES RONGEl'RS. Cet Animal a t'tc ob.serv'' dans rAlViiiuo iiK'-ndidnalo , vors remhouclinro .Je la rivière Orange, par M. Smith, et dans le pays des Naniaquoia, j)ar M. J. Verreaux. Il se lient prin- cipalement sur les collines rocailleuses ; habitude qm a conduit l'auteur cilé à l'appeler /V/;-««(?/«, ce qui veut dire Rat des rochers. C'est là que ce petit Mnnunifère établit son nid sous les pierres ou dan.; quelque cre^-asse. Sa nourriture est essentiellement véjrétale et paraît consister principalement en fleurs do compossVs; il préfère celles des beneçons. Genre ISSIODOROMYS [fssiodoromys , Croizot). J'ai essayé de démontrer ailleurs qu'il fallait rapprocher des Ptéromys (it des Pédctes ce genre do Rongeurs dont l'espèce type avait été regardée par quelques auteurs comme congénère du Cochon d'Inde et do l'Apéréa. L'Issiodoromys , dont le nom veut dire Rat d'Issoire , a été distingué génériquement par le savant curé de Nochers, près Issoire, M. l'abbé Croizet, qui a fait faire de véritables [u-ogrès à la paléontologie des Animaux vertébrés par ôes belles recheichas sur les fossiles de l'Au- vergne, et qui a apporté dans l'étude de cotte science dos vues à la fois indépendantes, neuves et ingénieuses. Voij. page 273 pour la dentition de rissiODonoMYs. TRIBU DES CTÉNODACTYLIENS Genre CTÉNODAGTYLE {Ctemdadiilus , Gray). L'unique espèce de ce genre est un Animal africain, à corps ramassé, à oreilles courtes, à pieds disposés pom- fouiller le sol et dont les molaires sont au nombre do douze en tout. Malgré les caractères que nous venons d'indiquer, et aussi malgré les différences notables do la forme extérieure qui séparent ce genre des Pédètes, et plus encore des C'-'Ijoises, on ne peut nier (ju'il n'ait avec eux certaines analogies et (lu'il n'établisse pour ainsi dire un lion entre les Campagnols et les Dipodidés. Le crAno du Cténodactyle ;, un grand trou sous- orbitaire et son canal auditif est large et tubuleux. Deux autres ; articulantes remar(|uablos qu'il nous a présentées consistent dans l'étroitesso de sa partie faciale, en avant du trou sous-orbitaire , ce (]ui le fait ressembler à celui des Gerboises , et dans la composition du trou sous-orbitaire lui-môme. Celui-ci n'est que partiellement encadré par l'os maxillaire, dont l'apophyse zygomatique n'envoie qu'un courte et étroite portion au bord externe du trou. La racine antérieure du zygomatique complète ce bord, et son arc supérieur est en grande partie formée par l'os uuguis. M. Gray a proposé le premier de rapporter ce genre à la tribu des Campagnols; de mon côté, j'ai émis l'opinion qu'il appartenait aux Dipodidés. 11 est incon- testable qu'il tient à la fois des uns (!t des autres, et qu'il ressemble d'une part aux Campa- gnols les plus fouisseurs et d'autre part aux Pédétiens du geiu'e Pétroniys. Les Clénodactylf> ont (|uatre doigts à chaque pied; ceux de derrière, et principalement les deux externes, sont garnis .l'une rangé*; de poils roldis (jui ressemblent à un peigne. Le Ctknodactyli: de Masso.n {Cteiiodacli/liis Massoaii , Gray) paraît exister a la fois dans les régions sablonneuses qui avoisinent lo cap de Ronne-Esjiéranco et dans la région saharienne la plus voisine de Tripoli , on Rarbarie. Les premiers exemplaires qu'on en ail observés ont été rapportés de l'Afrique australe, en 1774, par Masson, botaniste voyageur au(iuel on doit aussi plusieurs belles espèces do bruyères. Leur taille est celle d'un Lagomvs et leur pelage est cendré, un peu lavé de fauve. Leur espèce a été successivement étu.liée par M. Gray, par M. Jourdan et par M. Wagner. On en conserve un exemplaire au musée de Lyon. Los dents molaires supérieures du Cténodactyle sont uniformes , avec une échancrure externe; les inférieures sont didymes, à lobes tranverses et un peu obliques; la mandibule do ces Animaux rappelle, à quelques égards, celle des Gténomys: leurs incisives sont lisses, Pallas a très-probablement parlé des Cténodactyles du nord de l'Afrique, sous lo nom .h; Mus Gundii. 11 dit, d'après Rothmann, que cette espèce, qu'il compare à un piUit La[i)n, c'est-à-dire à un Lagomys pour sa taille, a la queue courte, les pieds tétradaetyles et lo corps gris roussâtre. FAMILLE DES MYOXIDÉS. 373 FAMILLE DES MYOXÏDÉS Les Loirs ou Myoxus servent de type à lu famille des Myoxidés, et ils eu constituent lo principal genre. Ces Animaux rappellent les Écureuils par leur apparence extérieure et par leurs habitudes; mais ils tiennent aussi des Rats sous certains rapports, et ils ont eu parti- culier le crâne à peu près de même forme que ces derniers. Ils sont principalement caracté- risés par leurs dents molaires , qui sont en tout au nombre de seize, et qui ont la couronne marquée de plis transversaux de l'ivoire, de manière à rappeler jusqu'à un certain |)oint, mais avec plus de ré;jrularité , ce (jue nous avons vu chez les l'téromys. Les molaires des Myoxidés sont pourvues de racines distinctes , comme celle des Sciuridés et des genres omnivores do lu grande famille des Rats. On ne trouve ces Animaux que dans l'ancien continent , mais il y on a dans ses trois parties. Ils ne sont pas noiii'ujcux en espèces. Tous vivent sur les arbres et ils ont, connue la plupart de ceux auxijuels ce geiu'e de vie convient , les proportions du corps élégantes , les oreilles pourvues d'une con(iue auditive entière et la queue longue et en pinceau. Leur taille est infé- rieure à celle des Écureuils, et, quoiiiue leurs habitudes diffèrent peu des leurs, ils ont un régime plus complètement frugivore. Les Myoxidés qui vivent dans les régions froides ou tempérées jouiss<'nt tous de la renianiuable jjropriété de l'hibernation. Lorsque le froid com- mence, ils se retirent dans leurs cachettes et tombent dans un sonuneil léthargi<|ue, (lui dure jusqu'au printemps suivant; alors ils ne prennent aucune; nourriture, et s'ils se réveillent par instant, c'est pour retomber bientôt après dans leur engour- dissement. Les Loirs captifs ont , aussi bien cpie les J^oirs des vergers ou des bois, la pro()riét';donl nous parlons, et K. Cuvicr l'a même constatée sur un Loir du Sénégal {Mijoxus Coupeii) qu'il a possédé vivant à Paris. La température de ces Animaux s'abaisse alors notablement , et la graisse dont leur épiplonn et presque tout leur corps s'étaient accrus pendant la belle saison diminue proportionnellement à la durée de leur sommeil. C'est par la coinbuslion lento de cette substance que la vie s'entre- tient chez eux; car, (juoique leur res|iiration et leur circulation soient fort ralenties, elles ne sont pas entièrement suspendues. II y a (huix genres de Myoxidés, celui des Loirs on Uijuxun qu'on a tiuelijuefois essaye do diviser en genres siicondaires, cl celui des C'/vz/vA/H/r,,-. Le premier fourint plusieurs espèces à l'Europe, à l'Afrique ainsi <]u"à l'Asie; le second n'c'n a encore présenté (ju'ime seule réellement antlienlique ; ejN; c^l ilu sud de r\fri(|ue. (ÎK-Mlic liOlR ( /l///tt/7,s , Schreber). L(!S espèces (|u"(in a l'Iudiées avec soin ont toutes présenté la forme camielée de la surface coronale des donis molaires que nous venons de décrire en parlant des caractères généraux d(> la famille. Elles \ iveni dans les bois, les buissons ou les vergers, montrent uni; légè- reté égale à celle des Écureuils , auxiiuels elles ressemblent aussi par leurs formes extérieures, font rarement un nid, se jclirent dans les trous des murs, des rochers ou des arbres, .'t se font craindre dans les endroils cultivés par le préjudice qu'(illes occasioiment en détruisant les fruits. Ces Rongeurs ont plus de vivacilé que les Rats, knr pelage a aussi des couleurs plu> vives que celui do ces derniers ; toutefoi>, mh.mk»^ m- uroi, 4 1 ^i- l,ni n iT SoÉc; Il , aniiul imt. 374 OnDHK DES HO.XJEIHS. leurs donls et corlainos parties do luur .s(iuelelto sont aussi différemmeal conformées , ce qui permet de distinjïuer sûrement les débris (|u'ils ont laissés dans plusieurs couclics géologiques. Loin GLis {Mi/o.riw glis). Il a lo pelage d'un gris brun cendié en dessus, blancliAtro on dessous et brun autour de l'œil; les poils do sa queue sont bien iournis; cette |)artie a 0,13 ot lo corps 0,15. C'est une espèce de l'Europe méridionale et do plusieurs pays de l'Europe centrale; on l'observe en Grèce, en Autriche, on Kalie et eu Ksjjagiie; nous ne la connais- sons on France que dans la Provence et dans le I{oussillon. M. de S(d.vs la cite dans les bois de Vaux et Moveuvre (Moselle), d'après M. llollandre. 11 dit dans sa l'aune belge que pi u- sieurr persomies lui ont assuré l'avoir vue en Belgique, mais que les exemplaires qu'on lui n envoyés connue tels n'étaient que des Lérots. Les érudits supposent que c'est l'Animal nommé Glis par les Romains, qui le tenaient en ca()tivilé pour r<>ngraisser et dont ils esti- maient beaucoup la chair. Varron donne la manière de faire ces garemios de Loirs, et Apicius celle d'en faire des ragoûts. Cei)endant les personnes (|ni ont mangé la chair de ce Rongeur (lisent qu'elle est mauvaise et d'une odeur désagréable. Aristote a écrit (pie les Loirs pass(nil tout l'hiver sans manger, ce (|ui est exact, cette saison étant celle un leur engourdissement; mais il a ajouté à tort (jue le sommeil les nourrit plus que les alim(uits et que, pendant cette abstinence prolongée, ils deviennent extrêmement gras. Comme tous les Animaux donneurs, les Loirs s'amiiigrissent pendant leur léthargie; la vie, (]uoi(iue peu active en eux. s'enlrete- naiil surtout aux dépens des matières grasses dont ils s'étaient accrus en automne. l.oiii 011 s , gninil. Iiiit. Loin Li- i\0T {Mi/oxiis iiilela). Fauve bruni\tre eu dessous ainsi ipie sur la l'iicc <>\(i'nic do bras et (I(^s cuisses; bhnic en dessons, aux (|uatn' patl(>s, aux joues et ;nix épaules; (|U('ne fauve brune , puis noirAtre en dessus , et enfin blanche ; une grand(ï tache noire entoure l'a'il , se continue autour de l'oreille et s'élargit derrière elle sur les côtés du cou. Longueur du corps. 0.15; d«> la queue, 0,12. Le li(''rot est commun c'.nis une grande partie d(! l'Europe, il préfère les lieux cul(iv(''.s . approche des habitations et se tient dans les vergers, dans l(^s parcs, dans !(!s jardins, dans les bois de petiti' iHendue. Sa nourrilure consiste principalement en fruits et il eu gâte une très-grandtMjUiiiiiii,;. Sa cliaini'est pas maiispalile.i't rAnimal vivant a une odeur d(sa^riéabl<>. F\MILI,K DES MVOXfnÉS. 375 Il est InVs-fnand Pallas. Loiit MUSCAKDiN {MyoxHs avellanarius) appelé aussi Croqvo noix. C'est la plus faible des quatre espèces que ce genre possède en Europe; son pelage est fauvc! clair, un peu cendré par intervalles et blanchâtre en dessous; sa queue paraît un peu aplatie et les poils en sont distiques; elle a 0,075 et le corps à peu près autant. Ce joli petit Animal habite la plupart des Etats européens et sa présence a été constatée jus(iu'en Suèck- : il est également répandu en Angleterre, oJi l'on no voit ni le Loir ni le Lérot. Ses mœurs lui donnent autant de les- semblance avec les Écureuils que ses caractères extérieurs. Connue eux, il vit sur les arbres, dans les lieux un peu sauvages ou même dans les forêts, mais il fait son petit nid à la bifur- cation de quel(iue branche, soit sur un arbre peu élevé, soit dans un buisson; la femelle y ilépose sa progéniture, et, pendant l'hiver, les Muscardins des deux sexes s'y engourdissent et ils y passent tout le temps (lue dure leur étal de torpem-. Chaque portée est de cinij petits, (\m sont nus eu venant au monde, comme ceux des Rats ou des Lérots, et ont les yeux fermés Ou a fait «(uelquefois des Muscardins un genre distinct do celui des Loirs proprement dits , et M. Kaup propose pour ce genre le nom de Muscardins. C'est une distinction qui n'a pas prévalu. M. Wagner sépare aussi généri(]ucment des Loirs st^fi Éliomys , espèces af'-caines , dont il a donné les caractères dans un Mémoire publié en 1840. Les Loirs africains sont : Myoxus orobinus (Wagner) du Sennaar; Myoxus Coupcii (P. Cu- vier) du Sén.'gal; Myo.xus murinus (Desmarest) du cap de lJonn(>-Espérance et do la côte Mozambiciue. L'ne autre espèce est étrangère à l'Europe et à l'Afrique, c'est le Loin iîi.kgant {Myoxus r/eyans, Tenuninck et Schlegel). C'est sans doute le mémo Animal ip.o le Myoxus iincalus de M. do Siebold. Il a été découvert au Japon. Des Loirs fossihss ont été découverts eu Europe, et particulièrement en France, non-seule- ment dans les cavernes, mais aussi dans des dépôts plus anciens, soit miocènes, soit même proicènes. Les Loirs miocènes ont reçu de M. Lortct le nom de Myoxus simsaniensis ; i'm ai figuré quelqui's débris dans ma Zonloylo française ; ceux du terrain proicèno ont été décou- verts et déterminés par (1. Cuvier : ils viennent des plàlrièrcs de Montmartre, près Paris. On leur a donné les noms d(. Myoxus spcitms n\i parisiensis et Myoxus Cuvicri. (ÎKMlli; (;r,AI>illlRE {Craphiurus, F. Cuvier). Caractères extérieurs des Loirs; molairei4 |ilus petites et sans apparenci! de cannelures transvesrsales. (inAiMiii'Hi; Di; cap {Grnpimtrus capcnsis, F. Cuv.). Cette espèc(> précédemment indiquée tmr F. Cuvier sous le nom de Myoxus Caloirii, et [ilus récenuiient [>ar M. Smilh sous celui de Myoxus ocularis, a le dessus de la tête, le cou , les épaules, le dos, les flancs, la croupe 370 ORDRK DES HONGKIIRS. ol In liant des inoinbres d'un si'i>* ln'uiiAti-e; le bout tlo son ninsoan, lt>s cùlés et le dessous de sa lAto sont blanc roussitro , ainsi que lo bas des membres ; une largo bande noire s'étend I' M 0 B I R « Il 1^ B N T I N , Vatli' iinl^Tieurc, gr. mit. Pitlc iMisliTlcuri', jr. mit, (Diiprcs M. rC'lcrs.) Il i': 1, 1 0 r II (I n 1 1: » ii r, f \ r i N vu v/«s /nrtWii'mJ/s). C'est la plus forte espèce du jrein'e. Son corps upproclie pour la grosseur do celui du Lapin de garenne; il est long do trois décjiiiètres un moins; sa (lueue, (pii n'a que six centimètres, est un peu aplatie; oUo est couverte de poils roides .V P'^x^'-'^yM mm^ '. iSii^av^vv - .^^^^^^^B^^'"': ïr ■•'VA " ?-?'>»yfci_ v-^- Tl\Tiivtn(Hn ET Spaiax, )/t lie prnnil. Cet Animal est la Daipe du Cap de Lacaille, la grande Taupe du Cap do Duffon et la Tanpe des didu's d'Allamand; c'est aussi lo Mus maritiimis ûa Cmelin. Los galeries qu'il creuse sont fort longues et lellemont profondes (juc les Chevaux y trébuchent et s'y enfoncent parfois jus(in'aux genoux. L'espèce n'est jias rare dans la région du cap de Uomie-Kspérance. Sa nourriture consiste en racines et en bulbes. Dathykiigui; hotte ntot {Ikilhyergm hottcntotus, Lesson et Garnot, ou Dulhycrgiis cœcuticns de M. Craudt et liathgergus Ludivigii d(> M. Smith). Il n'a guère (|ue la moitié du volume de l'espèce [)récéd(Mite. Sou corps est long de 0,13 et sa (jueue, (jui est fort courte, est bordée de poils disli(|ues ; tout son pelage est uniformément brun gris, sauf inférieuremenl, où il passe au cendré. C'est aussi un Animal du cap de Ilonne-Es{)érance; il a d'abord été trouvé à quelques dislances do la mer , près la l^eavl. F. Cuvier mentionne deux autres Balhyergues do môme taille propres aux mêmes régions; l'une répond suivant lui à la pclile Taupe du Cap des Suppléments do lUiffon ; il {'(ipix-lle Jjathi/ergus Ihiffonii; l'autre est connue par un crAne qui fait partie de la collection d'anatomie comparée du Muséum, où nous l'avons aussi remarqué; ce crâne indique un Animal certai- iiumoit distinct du iJathvcrguo linttentot. IlK \ rs lit. (i Kun vyrK cniCKT, -'ï, ( de ffnird. FAMILLE DRS Ml'IUDÉS. 379 Une cspmMnioux connue, tiuoiiiuo [ilus rôcomnioiit (h'icouvoilo, est I»! n,VTiiVEnGUK bril- lant {Balhyvrfim .yiloïK/ciis) , (jue M. Ihii.pel a déuiit dans son ouvrage sur les Animaux tlo l'Abyssinio et ijui liabite m eflet co jjavs. 11 est un peu plus fort (jue lo llottentol, mais bien inftVi(!ur au Balliyorsuo «les dunes du Cap , et son pelaffo est d'un roux cannollo assez bril- lant, avoi; des renets métalliMues; la iHo et le ventre (lassont au brun; les incisives supé- rieures ont un faible sillon nu'dian; la queue est (^ommc dans les CanipaRnols ordinaires. Co HathjcrKue fournit à M. (îray un genre nouveau sous le nom dp Chrymmys. GliNlUî (IKOHYQ IJK {fji'orijchm , lllif,'er). On n'en connaît (lu'uno seule espèce, qm a bouucou|) d'analo-i(! avec les IJatliyerKuos , mais qui en diffère surtout parce qu'elle n'a que trois paires do molaires au lieu do (|ua(re; son trou snus-orbitaire est également petit et do môme forme ; sou canal lacrymal affecti! la niCTne dis(iosition. Co senro est surtout renianiuable i)ar lo «raud (h'neloppement do ses incisives, et les racines de celles ([uo porto la màclioiro inférieure s'étendent jusqu'en arrière do l'alvéole do la troisiènio molaire. {Figure, page 267.) (ii';oiivouii cnicKT {(icoryclms capcusis). C'est le Mus capensis (Je l»allas. Son pelade est brun avec piusi(!urs taches blanches sur la tôle, aux oreilles, autour des yeux , sur l'occiput et au niusçau ; son corps est long de 0,15 et sa queue, (pii se termine en pinceau, n'a guère plus do deux centimètres. Vit éga- lement dans les parties australes do l'Afrique; creuse aussi do longues galeries dans les terrains meubles ou sablonneux. GlîNRE RIllZOMYS {IMzomys, Cray). Formes trapues; oreilles assez petites; yeux bi{!n ouverts, quoialax zemmi {Spalax lyphlm) , ou le Mus lyphlus du savant ouvrage que Pallas a consacré à la description des Rongeurs. C'est encore un Animal à pelage doux , de couleur cendrée , un peu lavée de roussàtrc et avec (juelquos reflets violacés. Son corps a 0,22 de longuiîur. Il vit constamment sous terre, dans de grandes galeries comparables à celles des Taupes, et iju'il dispose de manière à mettre la parties (|u'il habite à l'abri des eaux {iluviales. Sa tète aplatie et presciue en forme do pelle ou de coin lui sert, avec ses ongles, pour la construction de ces terriers. Cet Animal tout à fait sin- gulier est entièrement privé du sens do la vue, mais il a l'ouïe très-fmo. On [>os considéré que par SjMilax Aristofe avait voulu tlé.^ignei- !d Taiipt' oïdinuii c. i 8M OUDHK DES HONCiKI US. M. Nortlinann croit ù rcxistonoo dit deux nspùct^s .laiis co geiiro i-t , iliiiis son truvuil sur lu Fduiie pontique, il uppclUi lu sccoiulo Spnlax do Pallan. TKIBU DES MURIENS C'est lu plus iinnibrouso do toutes colles (pic l'on distinguo parmi los Mumniifèros; mais SOS ospùcos n'on sont pas moins suscoptihlos d'ôlr(( ôlublios sur des c.iniclùros certains, parmi los.|uols ceux do la denlilion ot de la forme du crAno sont peul-^'lro les plu. impor- tants. On peut grouper les différents genres et sous-gennis à la distinction (Itisquols on est arrivé par cotto étude autour dos trois genres pnnci|)aux : los Campngnuls, les lUds ot les Gerbilks. Les espèces inlormédiairos (lui les relient los uns aux autres om[)ôclienl d'en faire dos tribus à part. 1" Des Campagnols cl des genres qui s'en rapproelienl. GliMlK CAMPAGNOL {An'icola, Lacépède). L(>s Campagnols ou petits Unis à (pn^uo courte qui vivent dans nos chanii)s sont, dans l'Europe centrale, les re|)résentants les plus ordinaires du grand genre do Murid(-s, auipiel on a donné los noms d' Arvicola . Leininus, Jlg/mleus, etc. 11 serait facile de démend)ror ce grou|)(^ en plusieurs aulnw, co (pii, Sm;.lo. « (',,. n-tour (lit-il, passo 011 KÔnn-ai iau|M.irii, [..mc .|iic ces Animaux sont rtMJnits ù un tivs-pctit iinnil.iv; mais ils iiiarclienl aussi en li^no droit*! coniniu dans leur dusccnlo vers la plaino. » ^:?sMî^^^^ \.N,: (;»MP*u\(ii. KtiiMiio, 1/3 ilp (jriinil On n Loaneoup [larlti do cos voyn-os dos Lommin-s, ol ils m.:'ritont, on offet, .l'.Mre connus .Nous ..mpruntons los dôtaiW (pi-on va liro ù M. lo profossour Cli. Martins, (lui, dans un vovay(! (lu'il a fait dans l(. Nord avo(! M. Bravais, a roncnntrô dos troupos noinhrousos d.; ces Ainniaux, ot a rôuni s lieux où les Lommings sont parvenus sont situés à l'Est des Alpes Scandinaves, et la lettre 0 qu'ils sont à l'Ouest de la m(">mo chaîne. ^■^*!**" Ti-ondhjem, 0. (Wormius); (823. Ilorno;sand, R. (Zoltorstodt) ; IS."}!. Lykselo, /;'. (Zottersledt) ; 183.3. Hossecop, 0.; 1833. Karasuando, K.; 18.39. Musnioniska , f:.; — Tméo, /;'. 1018. Niordfiord, 0. (Wormius,, 1697. Tornéo, Jî. (Rjcaut) ; 1739. Luiéo, A\ (Hœgstrœm); 1743. Lméo, E. (Hœgstrœm); 1757. Trondhjem, 0. (Gunnerius) — Knngslierg, 0. (Urunnichius); Les migrations d(»s Lemmings sont probablement plus fré(iuentes que no lo pensait Linné ; la dernière série semble l'indiquer. Sans avoir assisté au défilé .le toute la migration .le 1839*, MM. Bravais et Martins ont vu une grande partie de cette armée de Rongeurs se mettre en marche vers la mer. A Bossecop, point de départ de ces deux observateurs (latitude 70°), les Lommings étaient assez rares, ot dans la forêt marécageuse qui sépare ce village du plateau Lapon il n'y en avait pas un seul; mais, sur lo plateau, ils étaient en quuulilé :i8i ()ni)HK ORS noNT.Ki ns. iinnionsn lo 8 rt If 9 soplonibrn , cl ou lus voyiiit se rûfu^çicr snus cIkiciuc touffe dts houU'nux noirs. Au ilttHsiius di) Li limite du lionlotiu hlaiic, rt, pnr coiiséiiuiMil, ù uni; luoindro élûva- tinn, Ifl noinbn; des I.(>rnininus conHuiMieii à diniinuor ; ils n'ûtiiicnt pas cntnnuins autour du KansekciiKt (latitude, 00") t i|""''l"''' y •'"t un Kr""il nonilm' de leurs terriers , et l'iiu n'en voyait point entre kansekeino et Karasuaiido («H" .'U)') ; mais, autour d(; ee dernier vil!«K<'. qui est situé sur la rivt) K'infl'" tl» lleuve Muonio, ils t'taient In^-eommuns, quoiiiue moins aliondants (pie sur le plateau Lapon. Il n'y on avait pas non plus beaucoup sur los bords du I1euv<' ; mais, lo 21 soplornbre, près du village de Muonioniska (lat. 07" 55'), les Lommin^'s furent rencontrés c-n plus grande abondaiico dans une fonH de pins et de sapins. Il oftt été impossible do compter tous ceux f|uo l'on aporcovait dans un niAmo instant, et ils au}j;mentaient ù mesure que l'on avançait dans la forint. Ils couraient tous dans une ml^me direction parallèle au cours du lleuvt^ ("/était pr(d)ableinent la tète de la colonne. Quand les Lommings travorsonl urio plaino, ils sorronl oncoro plus leurs rangs. « Ils Iracent, dit Linné, des sillons rectilignes, parallèles, profonds do deux ou trois iloigts, et (listants l'un de l'autre do plusieurs aunes; ils dévorent tout sur leur passage, les berbes et les racines. Rien no les délourno do leur route. Ln liommo so mol-il dans leur passage, ils glissent entre ses jambes ; s'ils rencontrent une meule de foin , ils la rongent et passcMit à travers; si c'est un rocber, ils le contournent en demi-cercle et repronneiil leur direction rectiligne; un lac se trouvo-t-il sur leur route, ils lo i.'aversent on ligne droite, quelle que soit sa largeur, et très-souvent dans son plus grand diamètre. In bateau est-il sur leur trajet au milieu des eaux , ils grim|ient par dessus cl so rejolt(Mit dans l'eau de l'autre c(^té. I n lleuve rapide ne los arrête |ms ; ils se pivciiiitent dans les Ilots, dussent-ils tous y périr. » Toutefois, ils n'entrent jamais dans los maisons, et MM. Bravais et Maitins en virent Imau- coup autour de Karasuando, mais pas un seul dans les babitations. Les détails rapportés par Linné sont confirnK's par diflV'nMits auteurs, Leemius et llœgslra>m entre autres. Zetterstedt dit (|uo, dans la migration de 1023, ils faillirent faire sombrer plusieurs bateaux on traversant l'AngormanoIr, près d'IleriKesand. \ Hossecop, on a dit la mémo chose ù M. Martins; on lui a appris qu'on I83IÎ ils montèrent dans les bateaux, |)rès do Dupvig. Hycaut, cpii écrivait avant Linné et (pii paraît avoir assisté à une migration, donne dos détails analogues. « Les Lommings, ajoute-t-il, cbeminent surtout la nuit et le malin, mais ils sont tran(iuilles le jour. » C'est ce qui expli(|uo pour(|Uoi nos doux compatriotes n'ont vu des Lommings en marche (pie le malin, et pour(|Uoi, la nuit, il leur était impossible do conserver dans leur chiimlire ceux do ces Animaux (pi'ils avaient mis en cage. Ces Lommings sautaient, sifflaient et aboyaient lollemenl (ju'il était impossil)lo do dormir aui)rès d'eux. Rycaut affirme (|U0, dans los colonnes on mouvement, les femelles portent un polit dans leur gueule et un autre sur lo dos; il les a m^^mo figurées ainsi. Linnéji répété la mémo chose. Dans los migra- tions observées par MM. Bravais et Martins, on n'a pu confirmer celle assertion , attendu (jue les f(.'mclles n'avaient pas encore mis bas. Ces armées do Lommings arrivent enfin sur les bords de la mer du Nord ou du golfe de Finlande; mais, en roule, un très-grand nombre (h.'S individus ipii les composaient au départ ont succombé à une foule d'accidents, llœgstrain pense qu'une centaine à peine retourne dans les montagnes, (|ui sont leur séjour habituel. Beaucoup doivent périr de froid ; un plus grand nombre se noie en traversant les rivières, (iuoi(pi'ils nagent très-bien; la plupart deviennent victimes de la chasse (pie les Carnassiers font à leur espèce. Les Chiens des Lapons no mangent (juo la IvU' des TiOmmings, d'oii l'on avait conclu autrefois que ces Rongeurs étaient vénéneux. In Chien finlandais, .qui accompagnait MM. Bravais et Martins, on étrangla un nombre prodigieux; plusieurs fois il fit dos essais |)our les avaler, mais il les rejeta toujours avec df'goiM. Il paraît certain (pie les Bennes ont l'iiabitude do les ' mang'T, et (ju'ils se détournent de leur roule pour les poursuivre. Lrestadius a constaté ce PAMII.LE DKS MUniDÉS. ||ft fuit, c\ il n «ussi rcm/inim; i|ii(< les lloimos clovk-iiiu^il iilors sujets à ijiio iniilu-lio appelée graen m norwt^ion. Les Chèvres et le» Moutons licwlonnont éKalemoiit maluilcs quuiid ils on mangent. Los nonards ol les Isatis ne rnonlenl pas aux pi<%es dans le» endroits oii passent lus migrations de Lenirnings, reux-ci leur fournissunt une nourriture abondante; mais, l'année suivante, on en prend beaucoup , au dire des Lapons, parce (|u'ils descendent dans les |)laines pour y chercher les Leinniinh-s ((u ds avaient suivis l'uniié.. précédente. I,es Ours sont très-friands de la chair des mômes lloni^ours; les Gloutons, les Mailos , les Hermtaes on détruisent aussi en imninnsiH|uantité; enfin l(!s Oiseaux voracos, tels «lue les Corbeaux , les Corneilles, les IMes, différentes espèces de Hiboux et do Chouettes, les Coelands, etc., en enlèvent un grand nombre. Hycaut n observé (ju'ils no leur mangent que le c(eur et le foie et (|u'ils déiJaignent le reste, et M. Martins a constaté ce fait. C'est une opinion génc'-raliimf^iit répamlue dans le Nord ([ue les migrations dos Lommings , qui ont presque toujours lieu en automne, annoncent des hivers très -rudes. Ilœgslrœm a rassem!»lé quol([uos faits à l'appui do cotte opinion, et il compare ces migrations à celles des Hermines, .les Écureuils, des Maries et des Renards, qui semblent aussi pressentir les hivers rigoureux ou les froids prématurés. Pallas les attribue au n)anque de vivres. Au rapport d." Urunnichius, et c'est aussi l'avis des Norwégions, cette disette, est due à des vents constants qui dessèchent les plateaux de la La|)onie. Olaus Magnus, archevêque d'ipsal, affirme naïvement, ilans son ouvrage publié à Rome en ISa.'i, quo les Lommings tombent du ciel, soit , I. En examinant sa peau, il parut que toutes les parties blanches de la fourrure étaient plus longues que les jjarties qui n'avaient pas changé, et que les bouts seuls de cotte foiuTure étaient blancs dans toute la partie qui excédair en longueur la fourrure de couleur foncée, et en enlevant cas bouts blancs, à l'aide do ciseaux, la peau paraissait avoir repris sa fourrure d'été foncée, mais avec un léger changement dans la couleur, et précisément de la môme longueur qu'avant l'expé- rience. » Le Lemming a le pouce des pieds antérieurs complètement onguiculé , ce qui lui donne cinq doigts aux membres de devant comme aux postérieurs; il a aussi les ongles plus forts que le. plupart des Campagnols; ses oreilles sont plus courtes (juo les leurs, et il est plus fouisseur que la plupart d'entre eux. C'est ce qui l'a fait i)rondre pour type du petit groupe que plusieurs auteurs appellent Le mm us, du nom qui lui^ appartient on propre, et sous lequel il est déjà décrit dans l'ouvrage d'Oiaûs Magnus. Pallas avait désigné la môme division par le mot Myodcs, et il y i)laçait aussi deux autres espèces européennes, décrites dans sa Faune de Russie. Ce sont ses Myodcs lagurus et torqmlits. La première est de l'Asie centrale et des parties de l'Europe qui s'en rapprochent le plus; la soconde, est de la Russie boréale et vit sur les bords de la mer Blanche. Le Lcmmus scmitrkolor de M. Nilsson , (pji vit en Norwége , rentre dans la même division , et i! faut également y ranger le Mus hudsonius de Pallas , qui habite le Labrador. Ce groupe des Myodcs répond au genre Lemmus de quelques auteurs, mais on no doit pas y rapporter le Zokor, non plus que le Sukerkan, ainsi qu'on l'a fait quelquefois. 2. Une seconde section do Campagnols a pour' type le Campagnol des champs et celui des prés. C'est la plus riche en espèces. Campagnol des champs (ylnvco/a ffrra//s). Taille de la Souris; oreilles plus longues que le poil, velues ; yeux gros, proéminents; pelaga d'un fauve jaunâtre môle de gris en dessus, blanchâtre en dessous ; queue un pou plus longue ipie le quart du corps, nnicolore, jaunAtvo; pioils d'un blanc jaunâtre. C'est le Cawpognol do Rnffnn e( Paubcnton ou le Mm FAMILLE DES MLIUDÉS. 387 arvalis de Linné. M. do Sclys Lonprcliainps a fait à son égard de nouvelles et int.'-ressanles ol)seryalions, et, dinis ses études sur la Micromammnlogic , il a bien fait ressortir les enrac- lèrcs à l'aide do3(juols on pouvait le reconnaître. \^"«%v>^^®^I^L.-.-^'> Ca m l' II, \oi. iiKs CM tMi's, t/i lie (tr.inil. Ce Campagnol est un \niijial commun dans presque toute l'Europe , et, malgré sa petite taille, il peut être un fléau pour les moissons, lorsque, sous l'influence de certaines circon- stances, il est devenu abondant. Il établit sa demeure dans les plaines cultivées, parti- culièrement dans les champs de l)lé. En été, il coupe les tiges (Jes céréales pour en faire tomber l'épi, qu'il dévore, et, lorsque les gerbes ont été enlevées, il s'en prend aux r. ines dos jeunes trèfles, et il se jette ensuite sur les champs de carottes ou des autres plantes potagères; lorsque l'hiver arrive, il attaque les semailles. Quand le froid a gelé le sol, il vient se réfugier sous les meules, et il y fait de nouveaux dégâts. Quelques individus sont variés dans leurs couleurs; les uns étant noirs, d'autres entièrement blancs ou simplement blanc jau- nâtre, et (iuel(iues-uns pies ou tapirés de blanc sur la couleur ordinaire. Cette espèce s'étend non-seulement en Europe, mais encore en Sibérie, jusqu'auprès de l'Obi. On assure que l'Italie est la seule partie du en; 'inent européen où on ne voit pas le vrai Campagnol des (•hamps. Dans quelques lieux, il s'élève à une grande hauteur, et M. Schinz en a observé des individus auprès de l'hospice du Sainî-Golliard , à plus de six mille pieds au-dessus du niveau de la iner; il a constaté qu'il y forme aussi des magasins qu'A remplit avec les racines du saule des Al()es. Pendant certaines années, les Campagnols sont extrêmement nondireux dans les champs, et l'on ne peut cxpliiiuer leur présence en (luantité si considérables (ju'en supposant l'arrivée de nouvelles colonies de ces Animaux; d'autres fois, ils sont plus rares. Suivant M. do Selys, ce n'est guère (ju'uni! fois ou deux en dix ans que leur nombre est extrême. Les petits Carnassiers leur donnent la cliasse , aussi bien (jne les Oiseaux (ie proie et les Hérons. On en trouve quelquefois une dizaini! et |ilus dans h jabot de la IJuse, et leurs crânes, ainsi que les autres parties plus ou moins fracturées de leur squelette , se retrouvent dans les [lelottes vomies par les Oiseaux do proie nocturnes, après que ceux-ci en ont extrait , par la digestion stomacale, les chairs et les sucs nutritifs. Les débris des Canipagnuis y sonl souvent mêlés à des os de Musaraignes que ces Oiseaux ont également captures dan^ les mêmes lieux. -"I M Ii 388 ORDRE DES RONGEURS. Les grandes pluies qui inondent les toiTiers de ces petits Rongeurs ou dont les eaux tor- rentielles les emportent en les noyant en détruisent aussi beaucoup. Ou peut arriver artifi- ciellement au mÊmo résultat en creusant dans les champs de simples trous dans lesquels les Campagnols no manquent pas de se laisser tomber, et oli l'on vient les tuer une ou deux fois par jour. Arisloto en signalant le tort que certaines espèces de Rats font aux moissons, avait certai- nement voulu désigner le Campagnol ou quelque espèce voisine et le Mulot, qui sont l'un et l'autre les ennemis de nos champs cultivés. En effet, les pertes qu'ils occasionnent sont quel- quefois énormes , et personne n'a encore trouvé un bon moyeu pour y mettre obstacle. On estime qu'en 1816 et 1817 celles qu'ils occasionnèrent dans le seul département de la Vendée furent évaluées à près de trois millions, et les prairies furent ravagées aussi bien que les champs. Indépendamment do ce Campagnol , nos plaines et nos prairies en nourrissent plusieurs autres. Le soin minutieux que M. de Selys Longchamps , et, après lui, M. Gerbe ont apportés dans l'observation de ces petits Mammifères, nous permettra de donner à leur égard des détails très-précis. Le Campagnol fauve {Arvicola fulvus, Desm. ) est de la taille du Campagnol des champs; il a les oreilles externes nues et presque nulles; son pelage est d'un fauve jaunâtre clair en dessus et blanchâtre en dessous ; sa queue égale la longueur du tiers du corps , et elle est jaunâtre ; ses pieds sont jaunâtre clair. C'est un Animal encore peu connu et qui est môme assez rare. On l'a observé en Belgique , auprès de Liège , et en France , dans les environs de Strasbourg. M. de Selys en a pris un avec des Campagnols ordinaires. Le Campagnol incertain {Arvicola incer lus) est signalé en Provence, dans le dé- partement du Var, ot en Languedoc, aux environs do Montpellier. M. Gerbe y rapporte le Campagnol à douze paires de côtes ; les Campagnols agreste et roussâtre en sont voisins. Le Campagnol de Selys {Arvicola Sclysii, Gerbe). Celui-ci est brun ferrugineux en dessus , fauve cendré pâle en dessous ; a les pieds fauve cendré, les oreilles brunes et velues ; sa queue est brune en dessus et fauve en dessous, et elle est terminée par un petit pinceau blanc; sa taille est à peu près égale à celle du Campagnol d&s champs. Cette espèce est du département des Basses-Alpes. M. Gerbe cite aussi dans les Basses-Alpes les Arvicola glareolus et Nagcri de M. Schinz. Le Campagnol de Savi {Arvicola Savii de Sélys) est encore de la taille de celui des champs; il a les oreilles externes un peu velues, mais beaucoup plus courtes que les poils qui les entoui^ent; son pelage est gris brun en dessus et cendré en dessous; sa queue est un peu plus courte que le tiers du corps , bicolore , brunâtre en dessus , blanchâtre en dessous ; ses pieds sont d'un cendré clair; enfui il a quatorze paires de côtes. C'est une espèce ré- pandue en Italie; elle est (luelquofois très-abondante, ot le prince Ch. Bonaparte dit qu'en une seule saison il on fut tué onze mille individus dans une seule ferme des États-Romains. Elle aime les lieux secs, se creuse deux ou trois courtes galeries, plaçant séparément son nid et son magasin iiu'elle remplit de céréales nu de fèves. Le Campagnol soiiTEiiiiAiN {Arvicola sublerraneus , Sélys). Il a été premièrement distingué par M. Baillou, d'Abbeville, sous le nom A' Arvicola pralensis ; mafs cette déno- mination n'a pu être conservée parce qu'elle avait déjà été employée pour une espèce diffé- rente vivant dans l'Amérique septentrionale. Voici le résumé de ses caractères : Taille un pou moins forte (jue celle du Campagnol des champs; oreilles un peu plus courtes que la longueur des poils, presque nues; yeux très-petits; pelage d'un gris noirâtre en dessus , cendré ou blanchâtre sur l'abdomen seulement ; (lueue d(! la longueur du tiers du corps , bicolore , noirâtre en dessus , blanche en dessous ; pieds cendré foncé ; treize paires de côtes. Il habite ta Belgique et la Picardie, dans les prairies humides, mais jamais dans les FAMILLE DES MllUDÉS. â8» champs. Sa nourritur consiste principalement en céleri, on carottes, en artichauts, et il cause do grands ravayos dans les jardins maraichers. Il ost plus souterrain que les espèces voisines, et il ne multiplie pas autant que les Arvîcola arvalis et Savii. 11 mange aussi les racines du grand liseron. M. Gerbe a constaté sa présence dans les environs de Paris, à Meudon. Le Campagnol social {Arvîcola socialis) , nommé aussi Compagnon par Vicq-d'Azyr, est le même Animal que le Mus socialis de Pallas. Sa taille égale celle des précédents; ses oreilles sont larges et presque nues; son pelage est très-doux, d'un cendré pâle on dessus, blanc en dessous et sur les pieds; sa queue, un peu plus courte lab!e à celui dos Campagnols or.linaires. Sarrasin a donné, en !?£ d ns ,e 392 OUDRK DES nONGRURS. Mémoires de l'Académie des sciences de Paris, un bon travail sur celte curieuse espèce, qu'il appelle Rat musqué, comme l'a fait depuis Brisson. C'est Buffon qui a fait prévaloir le mot Ondatra. L'Ondatra a été inscrit dans le catalogue méthodique sous les noms do Castor zibetliicus (Linné) ou de Mus zibethicus (Gmolin). Ondatra musqué {Ondatra zibethica). Telle est la dénomination par laquelle on doit indiquer l'Ondatra dans les ouvrages actuels. Cet Animal est un peu plus gros que le Sur- mulot; son apparence extérieure rappelle davantage celle du Campagnol amphibie, quoiqu'il ait la queue et les pattes différemment conformées. Son pelage est i)run teinté de roux en dessus et cendré en dessous; les poils qui le composent sont de deux sortes, comme chez le Castor, la Loutre et la plupart des autres Mammifères fluviatiles; les uns plus longs sont soyeux et ils donnent au pelage son apparence générale; les autres plus courts, plus doux, constituent à la base des premiers un duvet moelleux qui fait des peaux d'Ondatra une four- rure très-chaude; malheureusement cette fourrure conserve toujours plus ou moins l'odeur du musc qu'elle doit à une sécrétion particulière versée auprès des organes générateurs des Ondatras , aussi bien dans le sexe femelle que dans le sexe mâle. Cette sécrétion acquiert même à l'époque des amours une intensité toute particulière. OsPATui MUSQrÉ, 1/5 de grand. Les Canadiens disent que l'Ondatra est le frère cadet du Castor, expression qui renl bien compte des analogies que ces deux Animaux ont entre eux dans leur manière de vivre, en même temps qu'elle rappelle l'infériorité du premier par rapport au second. Comme le Castor rOndatra vit dans les lacs de l'Amérique septentrionale ou dans les cours d'eau de eetlo partie du monde; comme lui, il forme des sociétés et construit des huttes; mais il est toujours plus faible que le Castor, et ses demeures sont aussi moins étendues; ce sont des espèces (le dômes dont l'intérieur a environ deux pieds de diamètre. Les Ondatras n'élèvent pas de (ligues pour maintenir à une élévation constante les eaux auprès desquelles ils ont établi leurs domiciles, mais ils ménagent sous leurs dômes des espèces de gradins qui leur permettent FAMILLE DES MURIDÉS. 393 .10 s'ûlover cux-m.^mns ou de de.scoiidre à niosuro -luf" lo niveau clian«ro. Plusieurs Ondatras vivent snus chacune de ces petites huttes, princi|)aleuieut en automne et pendant l'hiver; car au printemps ils s'en éloignent et vont, comme certains Castors, dans les terres dont la vcwtalion leur procure alors une nourriture abondante. Les femelles pleines reviennent les premières aux constructions; elles ont six petits à chaque portée; leurs mamelles sont éga- lement au nombre de six. Les matériaux que les Ondatras emploient pour élever leurs demeures consistent prin- cipalement en joncs ; ils les enfoncent en terre comme dos pilotis, les tressent ensuite avec régulante et les enduisent de terre glaise; ils en font ainsi une espèce do muraille de quatre à SIX pouces d'épaisseur qu'ils protègent en outre par un revêtement île joncs enlacés, ayant jus(iu'a huit pouces; la grandeur des cabanes n'est pas toujours la même. Dans certains lieux on les voit en grand nombre et on les a comparées à des villages eu miniature qui auraient dos Ondatras pour habitants. Elles sont établies sur le bord d'un lac ou près d'une rivière sans escarpement et communiquent avec l'eau par des galeries qui no peuvent servir (lu'aux Onda- tras, car les Animaux de cette espèce peuvent seuls y i)asser. Les Carnassiers ordinaires teN que les Visons, les Martes, etc. , craignent trop l'eau pour s'y Introduire, et les Loutres qui vivent dans l'eau à la manière des Ondatras et qui leur donnent la chasse sont trop grosses pour y entrer. 2° Muricns qui se rapprochent des véritables Rats. Gkmve C nie et {Cricclus, G. Cuvior). Le Hamster et quelijues espèces qui lui ressemblent sont au nombre des Muriens que l'on a séparés généri(iuement des Rats proprement dits. L'appa- rence extérieure de ces Animaux , la faible longueur do leur queue, une forme do crâne un peu différente do celle do la Souris ou du Mulot , enfin la dispo- sition particulière des dents molaires , dont la pre- mière paire a six tubercules régulièrement disposés sur trois rangs , sont les principaux caractères que l'on puisse assigner aux Cricets. Le CniCKT hamste,, {Cricelus frumentarius , Pallas) , qui sert do tvpe àcetle petite divi- sion es un Animal .le 1 Europe temp,:.rée. On le trouve depuis l'Alsace et la Belgique jusqu'aux monts Ourals, mais U ne se rencontre ni en Italie , ni en Espagne , et en France on no le voit qu'aux environs do Strasbourg. En Belgique, il habite sur- tout la province de Liégo. Cependant il était autrefois plus répandu , et certains terrains peu anciens , soit des environs de Paris, soit de la Limagne, en renferment des débris fossiles. Le Hamster est à peu près gros comme le Rat noir, mais il est plus trapu, et sa ((ueue, .jui est bien plus courte, est garnie do petits poils; ses couleurs sont un mélange do gris roussâtre en dessus, de noir en dessous et sur les parties inférieures des flancs avec trois grandes taches jaunâtres irr.,'gulières et latérales , une tache blan.^he sous la gorge et une autre en arrière et en avant de chaque épaule. Ces Animaux ont quelquefois reçu le nom de Marmottes d- Allemagne ou de Strasbourg, de Cochon de seigle, etc Ils vivent do racines, d'herbes, de fruits , et plus particulière- ment de grains qu'ils récoltent dans les champs cultivés et qu'ils onta.=isent en .luanlilés plus ou moins considérable- Desis de IIamstf 1/1 de grand. ttf. IfiHsjt:!, S/î de gr.ind. 1" PAiiTii;, 50 304 onnnK des uoNORiins. dans leurs terriers ; ils ne dédaignenl pas non plus les matières animales et leurs molaires indiquent on effet des appétits onuiivoro». Chacun a son terrier dont lu forme est différento pour les mâles et pour les funifillos : il y a sept nu huit issues à celui des femelles, et le [)lus souvent deux seulement ù celui des mîliles. Les chambres y sont multiples, et c'est dans Tuno d'elles que les Hamsters amassent leurs provisions, principalement du froment, du seigle, des fèves, des pois, de la vesco, des praines de lin, etc. Il n'est pas rare ti'en trouver jusqu'à cent kilos dans le môme trou. Pour y arriver il faut creuser à deux ou trois pieds au-dessous de la surface du sol ; leur communication avec l'extérieur a lieu par deux galeries, dont uneoblique-ct l'autre perpendiculaire. La première de ces galeries est le chemin .que suivent liabiluellemout les Hamsters , la seconde leur sert dans les cas d'alerte. IUmstfb (lAIsncc, 1/3 (le grond. Pendant l'hiver le Hamster s'enferme dans sa demeure, il y vit aux dépens des provisions qu'il a ramassées; il devient fort gras. Si le froid est rigoureux, il s'endort à la manière des Animaux hibernants. Les femelles font plusieurs portées par an , et à chaque fois elles mettent bas de six à douze petits; après un assez court allaitement ceux-ci les quittent et s'en vont ailleurs vivre de leurs propres ressources. Les Hamsters sont fort nuisibles ; aussi dans les lieux où s abondent leur fait-on une chasso active, autant pour les détruire que pour reprendre les céréales qu'ils ont accumulées dans leurs souterrains. On rapporte que , dans les environs de Gotha , ils sont si multipliés qu'on en tua dans une seule année près de quatre-vingt mille. La torro massée auprès de l'entrée oblique de leurs habitations sort à les faire découvrir. On rapproche du Hamster quelques autres espèces de Murions propres à l'Europe, à l'Asie et même à l'Amérique septentrionale. Celles que l'on rencontre dans le premier de ces conti- nents en habitent les parties centrales et orientales : la France n'en possède aucune. Ce sont les Cricetus arenarius, Phanis et Acceduln, dont Pallas a donné la description, et le Cricelus nigricnns publié par M. Brandt. Quelques espèces fossiles observées en Franco dans des teiTains d'époque miocène, ressem- blent aux Hamsters par la forme de leurs dents; j'en ai figuré qui proviennent des déparlomonts du Gers, de l'Allier et du Puy-de-Dôme [ZooL et Pol. franc). M. Lartet avait donné à celles des terrains du Gers le nom générique de GmcF.TODON, « FAMILLE DES Ml RIDÉS. 39S DcHrs ne (jebdille, ijl de gmod. Genre riEnBILLE (CerfttV/us, Desmarcst) . On en cito plus do vingt espùcfis, toutes do l'uncit'ii continent et qui se font remarquer par l'élégance do leurs formes , par l'allongemenl do leurs pattes postérieures et de leur queue, par la légèreté do leurs allures, et enfin par la forme do leurs dents. Elles n'ont qw. douze molaires en tout, comme la plupart des Ilon- geurs appartenant à la tribu des Murions, mais ces dents n'ont (|u'une seule ellipse transver- sale à chaiiuo colline et les incisives supé- rieures sont marquées en avant d'un sillon longitudinal. Quoi qu'il en soit , les (ierbilles sout bien des Murions véritables , et elles n'jont do commun avec les (lerboises qu'une certaino conformité dans les liabitudes et une aptitude presque égale pour le saut. I Les Gerbillos vivent en Afri(ine, en Asie et jians les parties orientales de l'Europe; il n'y a en Amérique aucun Animal appartenant réellement à cette division. Plusieurs do leurs espèces recherclient les lieux où l'on cultive les céréales. Toutes se rôtirent diuis des terriers où elles placent ni ii.K iiiÎRiNK, grand, nnt. 386 onnnE des noNCEuns. consorvos, et ollo ferme soignousen.o.U ces magasins pour y avoir recours lorsnno h rnm Ju.g..o sera pros,„„ nue et que les ressources .lu .anton qu'elle hXr seront .5 uir; (...mmo plus.eurs.de ses. congénères, cet Anin.al répand une odeur désagéab ' Oebbiile iiiBiNB, 1/3 de grand. La orme de ses dents et celle de son cn\ne peuvent surtou servir à 1. faire reconnaît oCvS 10 lum .erlnllus signalé par Olivier dans son Voyage dans l'empire otlmal ' e..': ';:::;;i:;;é:::j"K:':;::^.^'^''^''"^ ^^™'"^^"'"' '- ^-^-^ -' -^^ ^^^^^-^^^^^ ^-o. J^^^^. u"""" ^''''■''"" ""'""'' ^' ^"^-^ ''' ^» "-«^"r' «' •'«" «n Cite qutKiuth auties dans les régions orientales de 1' \frique LaGniBiLLE A n„ELK iiouRTK {Oerbilius brovicaudatm, F. Cuv.) a été envovée .In r.n par M J Verreaux. C'est aussi .lans l'Afrique australe que on trou V a G rBau- r" .' CA.NK {Gerbillus afer de M. Gray ou Merioncs Schleoelu de .M. Smuts ) '"■"'"""''''■ '""'- des noms difféients de ceux que nous venons ,lo mentionner, mais elles sont en général moins bu.n connues; cependant les mf-mes .lontes n'existent pas au sujet de la «ebb u i Z w e t en men e temps nuancée de l.rnn foncé ou de noirAtre; sa taille approche de celle Tu t M , i'ro r "'" "•■J^■'^'^^"""^« ^^""^ «0" f'^y^^" ^" ^«r6.n., sous le nom d S . MauMce \Vagner en parle de nouveau dans son Voyage en Agénc sous le nom .t Menones robuslus. Il l'a vue A Oran, à Mostaganem et à «Lara Les contrées les plus méri.lionales .le l'Algérie, et en particulier celles qui dépendent do I-. n;g,un saharienne, nourrissent d'autres Gerhilles plus semblables à celles dlCtTU du Sénégal que ne l'est la Gerbille .le Shaw, et qu'il serait intéressant de comp.Ïr avec celle de ces deux pays, comme on l'a lait pour les Reptiles du su., .le la région IZr^^ FAMILLK DES MUfiFOÉS. 307 ai vu il y a (.hisiours années dans la colloclion quo M. Ziil. alors résidant ù Conslonliiio, avait formée pondant .sos excursions h Souf et à Tu^rgurtli. On peut placer auprès des (iorbilies l'espèco lyjio du «enro PSAMMOM VH do M. Ruppel, ou lo PsAMMOMYs OBÈsK {Pammiiomys vbcstia, Huppel). C'est un Murien h peu près Krand' comme le Surmulot et qui semble constiluiir la transition entro les CampfiKnols (it le Konro <|ui vient di; nous occuper. Il est d'É^yple et (rAraliie. L'Arri(|ue a encore fourni (|ue|(iues autres Hongcurs plus ou moins voisins des Hais ou des Gerbilles, (|uo l'on a aussi distingués génériiiuement dos uns et des autres. (iKNHK SMINTIIIH {Sminthiis). Je laisserai auprès des Gerbilles un petit gonro do Murions quo M. Nathusius a distingué, il y a (iuel«|nes années, pour y placer une es|)Î!ce un peu moins grande (pie la Souris, ayant, à peu de chose près, la mCmo apparence (prello, ot dont le principal caracUre consiste dans la (irésence, en avant dos trois paires supérieures de dents molaires, d'une petite dent de mémo sorte, mais plus petite, qui rappelle la moloiro supplémentiiire que l'on voit si fré(iueniment chez les Sciuridés. {Voir la figure, page 268.) ' Cette espèce est le Smintiius i-oiiKifeiiK {Smintim loriger) sur leciuol M. Nordmaiin a donné de nouveaux détails dans sa l'auitc pontiquc. Elle est [)ropre à la Crimée. Son [)el«gc, (lui est gris l)run entremêlé de poils jaunes on dessus, passe au roux sur les côtés; une handè noire s'élond depuis le milieu du dos jusiju'à la iiucue. t'siiîiriiis LoBictnE, gniml, nul. M. Niisson rapporte au mi^me genre lo Mus belulimis de Pallas, observé en Scandinavie ot dans la Hussie septentrionale. Celui-ci est fauve, et il porto également une bande noire sur lo dos ; û s'engourdit , comme les Loirs , pondant la mauvaise saison. Genre MÉRIONE {Mcrioncs. G. Cuvier). L'uniciue espèce qu'il comprend a les dents en mémo nombre que le Sminlhus, et, par conséquent, \ molaires; mais celles-ci forment dos replis obliques , ce qui les fait ressembler aux molaires des Gerbilles. Dans le Prodrome d'Illiger, lo nom de Mérionc a une signification plus étendue nr et les inléTiemes le hord an'.hieuruu peucxcavés. Celle disposition rappelle la l'orme caractérisliipie Ion;;, et la (piuue 0,(t7, (lelle espèce a été déeou\erto au Cap par Delalande. (Iriuns CAFiii!, 1/3 do «rniiil. L'Oroxns .n.\.ma(juois {Oloinys bistilcnliis, F. Cuvier) est un |icu plus petit; il a les parties supérieures d'un f;ris hrun très-foncé ol les inférieures j,'ris clair; ses incisives infé- rieures ont un sillon aussi bien (pie l(!s supérii.'ures. m. A. Smith a décrit la troisième espèce do ce penro sous lo nom A' Euryotis Drandlii. Celles aux(iuolles il donne les noms d'Oluiiiys lypiciis et albkaudalus paraissent être d'un autre sous- gonre que les véritables Olomys de F. Cuvier. Les caractères distinctil's de l'espèce nubienne ne nous sont pas connus. Gkmik PlILl'lO'M VS {Plild'oiinjs , Wateiiious(0. Kes PbU'omys, dont on ne connaît qu'une si'u.le i"^pècii . -uni d''^ HoMKeur'- 'isse/ (lilTérenl-' de- \{'<.y\> piir li'ur apparonci.' ('\li ■ i'\MiM,i; in:s Ml nihKS. 3u„ rioiirc .1 Mun l'on sr-niii tm.lô .lo ra|,|.r.Kl.or.l..s C.pmrnvH ,lont il a .'t,'. ,,n..sii.,n plus hmi IN ont .•o|....Hlai.l rown.i.„lio„ .l,..s M.ni.Mis. et In prin.ipal raradm, .,ui I... .liHliuK.io \\o. ""'"'"' :^"""""^ "'"'" "''"' '""^i '""^ I" f-nn,. .1. lours ,|,.„t.. i.mlairos, ,mi (U,nl ";;•" >'"■-"" «'" l-u .1. .Tll.s ,|..s (i.Tl,il|,,s, IVMnail lonnanl à leur rouru,,,,, h oval.-H ou «lli|.s,.s |,„.„ snpan..,H h-s «„s .l,w aiilivs. I., pn.n.inv ,n.,lai,v sup, ri.ur , a tmi. .-t |,.s dHix Mmaut.s ,|,.„x s,.nl..n,.nl; à la mA.hoi,oinfni..n,v. la promim. cl la .socon.l. 'on ont irojs ,.l la .Imm- .l.nx. I,,. ||,',| p.nhal nu,nl.v .Irjà la Ira..,. .!,. n.lt. .Hsposition. J.. .ionm-.lHns la parli.. /oo|,.,i,,„,. ,|„ Nova^ /„ /lo„ii,. .|„ nouveaux .K'-luils sur les taraiîlcr.'s aiialoiiii<|ii..s d sur Ich aldniir.H 70(.l()«i,pu.s dos l»hlt'..)in}.s Inl'm/'^mi'^T" !■' /'!.""' ^''''^""""'" ''""""""^ UaCrhous,:) ,..t „„ Animal .lo ni., Lmon, q, . fait pari,.. .1.. 'ar..! , s l.|nlippin..s. L.s ,|..ux c.vo„.plain,s qn.- nou.s on avon, ■HMi.'s ..Ml ..|,. pns par M. .1. la (iironniùr.. sur les monl«Knos, ,lans la province do Nuevn- •A.Mca, a ,|„aran(o ou oin.p.anl.. li.MU.s ,!.. Manill... F/osp.Vo n'y est pas .•o,„,„n„o, ol, dans 1 espa.-e ,1.. ,U^ ans . M. .1.- la (iin.nui.'.ro n'a pu sV.. procuror .p.o ces .loux oxempluires. ,,ui son an,,.,ur,l hu, conservés au Mus.:.u,n; .'est aussi .lans TIIp Lu.„„n que M. Cumins a trouvé '" '"'""r '"' " " ''"' •"• "" ^'"'^'""•'•'•"- '"'^ ■^'^"•"- "I'|Hl..nt ces ^ros Mats l'rn-ouf. Ce sont .I..S Annnaux ass.v. vij,^onreux p.n.r n'-àsKT aux (:i,i..ns,..t l'un .1.. ceux d." M. .!.• la (Jiron- niero en avait bless.'. nn .-n se .léf..n.lai,t. Cepcn.lant ils sont sus.vplil.los .IV.lre apprivoisés PiiiÉoMïs DE i^UMixc, l/j do grand, mi Dents du Rat commis, 4/1 de grand. 400 ORDRE DES RONGEURS. ' D'après les rensoignemonts recueillis par M. Cuming, les Phléomys se nourrissent d'écorces, et c'est môme celle particularité (pii leur a valu le nom généritiue qu'ils ont reçu do M. \Va- terliousc. M. de la (iironnière assure qu'ils mangent aussi des racines et des jeunes pousses ils ne terrent pas. . Genre RAT (Mus, Linné). Quoique ce genre ait beaucoup perdu de l'extension que Linné et mCmo Pallas lui attribuaient, il renferme encore un nombre fort considérable d'espèces, nombre que les travaux récents des naturalistes et, en particulier, ceux de M. Waterhouse, ont notablement accru. Il y a .^„ des Rats sur tous les points du globe, et l'un de ces Animaux, le Surmulot, s'est établi jusque dans les petites îles de l'Océanie , à peu près les seules que la Nature ait privées d'espèces de ce genre. Ces Rongeurs sont omnivores ; ils ont en général les molaires radiculées, décioissantes i de la première à la dernière, et constamment au nombre de trois de chaque côté des mâchoires. La couronne en est tuberculeuse; mais les tuber- cules présentent des formes différentes suivant les espèces ; la Souris et le Surnmiot nous en fournissent les deux types principaux pour les Rats propres à notre hémisphère. Un troisième type (j^t celui de quelques Rats qui vivent dans l'Amérique méridionale. Ces Animaux sont très - féconds ; ils se multiplient avec rapidité, et Ils sont presque tous nuisibles, attendu qu'ils vivent dans les champs ou mPme dans les habitations; leur penchant pour la destruction fait surtout redouter ceux de la seconde catégorie. Les Rats atteignent, dans certaines espèces, des dimensions' assez grandes, et le Surmulot n'est pas le plus fort de ceux que l'on connaît. Le Perchai et le Caraco de l'Asie, le Piloris des Antilles sont, comme lui, de véritables Rats, mais ils ont une taille supérieure à la sienne; d'autres sont, au contraire, plus petits, comme la Souris, le Mulot nain et quelques-uns'' encore. On a partagé en plusieurs genres les Animaux que nous réunissons ici sous le nom commun de liats. Sans nier l'importance do ces divisions, il nous a paru utile de les réunir, provisoi- rement du moins, sous une seule dénomination générique, tous leurs caractères n'ayant pas été décrits avec une égale précision. Nous avons aussi laissé parmi eux quelques espèces plus distinctes encore, mais qu'il nous a paru préférable de signaler en même temps que les véritables Rats vivant dans les mêmes lieux qu'elles, et nous avons pris pour guide, dans cette longue et minutieuse énumération , l'ordre géographique qui a sur l'ordre réellement méthodique l'avantage de donner plus d'intérêt à celte élude. I. espèces européennes du genre des lints. Elles sont plus nombreuses dans les parties de ce continent qui avoisinent l'Asie que dans les Etats occidentaux, et deux d'entre elles qui occupent une étendue plus considérable que les autres , ont une origine étrangère ; ce sont le Rat ordinaire et le Surmulot. Ces doux Animaux nous soni venus du continent asiatique, à une époque encore assez peu éloignée. Les Grecs et les Romains ne les ont connus ni l'un ni l'autre. Ce n'est qu'au temps des Croisades que le premier s'est introduit en Europe , et le second n'y est arrivé que pendant le cours du xviii« .siècle. La Souris , au contraire , paraît être indigène de ce continent. Comme elle , le Rat noir et le Surmulot ont été portés depuis lors par les bAtiments européens dans toutes les parties du monde, et le Surmulot a pullulé à peu près partout d'une manière . prodigieuse. On le rencontre maintenant dans les contrées froides aussi bien que dans celles FAMILLE DES MURIDÉS. 40i ob la tfimpéralure est extrême, et en tous lieux, dans toutes les conditions, il montre les instincts destructeurs qu'on lui connaît dans nos pays. Se rapprochant des habitations autant qu'il le' peut, il entre jusque dans les magasins et détruit les substances alimentaires et celles que le règne organique fournit à l'industrie. Sa présence a été constatée dans plusieurs parties de l'Afrique; on le rencontre à Madagascar et dans les îles voisines; il abonde dans certaines parties de l'Inde; est maintenant commun dans les deux Amériques , et se trouve aussi dans les colonies australasiennes , ainsi que dans les îles de la mer des Indes et dans celles do l'Océan Pacifique, où les Européens ont fondé dos établissements. C'est aujourd'hui l'un des Animaux les plus cosmopolites que l'on puisse signaler, et peut-ôtro celui de tous qui fait le plus de tort au commerce et à l'industrie. La liste suivante donne le nom des espèces propres au genre Rat, qui ont été observées en Europe, Nous en décrirons plus loin quelques-unes : 1. Jl/«sî^ff/7!/s, Pallas. De Russie. '■ 2. Mm agilis, Dahne. D'Allemagne. 3. Mus agrarius, Pallas. D'Allemagne et surtout de Russie. 4. Mus minutus, Pallas, ou Mus messorius, Shaw; le MuloUnain. D'une grande partie de l'Europe. 5. Mm Pecchioît, Ch. Ronaparte. De l'Italie méridionale. 6. Mus sylvaticus , Linné ; le Mulot ordinaire. De toute l'Europe. 7. Mus hortulatms, ^oMmani}. î)o CrimÔK. 8. Mus muscuius, Linné; la Souris. 9. Mus leucogasler, Pictet. De Suisse; aux environs de Genève. Espèce douteuse. 10. Mus icdorum, Savi; le Mus Alexandrinus d'E. Geoffroy, suivant do M. do Sélys. M. Gh. Ronaparte n'accepte pas cette synonymie. 1 1 . Mus Raltus , Linné ; le Hat noir. 12. Mus decumanus, Pallas; XaSurimilot. Deux autres espèces moins bien connues sont mentionnées en Sicile par Rafinesque. Ce sont les Mus frugivorus et dicnirus. Une dernière, signalée en France, est plus douteuse encore. C'est par elle que nous commencerons. Celle-ci, ou le Mm subcœruhw de Lesson, n'est peut-être que le Rat noir. D'après cet auteur, ce serait un nouvel exemple de la facilité avec laquelle les espèces exotiques du même genre peuvent s'acclimater dans nos pays. Elle s'est établie dans les greniers de l'hôpital do la marine, à Rochefort,.et provient, suivant Lesson, de •quelque colonie lointaine, d'où elle a été rapportée dans les coffres à médicaments par les vaisseau), de la marine do l'État. Le Rat noir et le Surmulot lui font, d'après le même auteur, une guerre d'extermination. Le Rat Sounis {Mus mmculus, Linné) ou la Souris ordinaire ^ Sorice dos Italiens, Mouse dos Anglais, Maus des Allemands, Muys des Danois, est l'espèce la mieux connue, et, avec le Surmulot et le Rpt noir, celle que les habitants des villes voient le plus souvent. C'est l'Animal auquel les Romains et les Grecs donnèrent principalement le nom de [jiîiç ou Mus, C'est à la Souris que s'applique ce passa*ge do Ruffon : « Timide par sa nature, familière par nécessité , la peur ou le besoin font tous ses mouvements ; elle ne sort de son trou que pour chercher à vivre; elle ne s'en écarte guère, y rentre à la première alerte, ne va pas, comme le R;it, de maisons en maisons, à moins qu'elle n'y soit forcée; fait aussi beaucoup moins do dégits ; a les mœurs plus douces et s'apprivoise jusqu'à un certain point , mais sans s'altaclior. » « Ces Animaux , ajoute le même auteur dans son élégante description , ne sont point laids ; ils ont l'air vif et même assez fin; l'espèce d'horreur (ju'on a pour eux n'est fondée que sur les Iw'i.iSos surprises et sur rineommodilé qu'ils causent. )) On peut dire. aussi que coite espèce l'» PARTIE. 51 5Mf il H PP if ât l^iiÉ 402 ORDRE DES RONGEURS. d'horreur, ou plus siaiplemeiit cette dcfiaiico que les Souris inspirent à beaucoup de per- sonnes , fait bientôt place à la curiosité lorsque ces petits Animaux ont été pris dans quelque piège. Souvent un certain intérêt succède à ce premier sentiment si l'Animal appartient à la variété blanche, et beaucoup do gens qu'une Souris grise effraie ou dégoûte regardent avec intérêt ou élèvent môme avec soin des Souris albinos. g^^-'-^^JBg^gg^^^'uz'V-O"'''' Sovdis, 3/5 de grand. Le genre de vie de ces petits Rongeurs et tous les détails do leur histoire sont trop connus pour (luo nous nous arrêtions à les décrire. On trouve les Souris non-seulement dans les appartements, mais aussi dans les jardins ; parfois jusque dans la campagne. Leur longueur totale varie entre dix-huit ou vingt centimètres, dont la moitié environ pour la queue; leur couleur est habituellement d'un gris brun, que l'on prend souvent comme terme de compa- raison en disant d'un objet (ju'il est gris de Souris ; la nuance en est plus foncée eu dessus qu'en dessous; les pieds sont grisâtres; les yeux sont assez petits et proéminents. 11 y a plusieurs variétés dans l'espèce do la Souris; certains individus sont blancs, et ils ont les yeux rougos; ils se transmettent cette coloration par voie de génération ; ce sont do véritables albinos. Dans plusieurs pays de l'Europe, et même en Chine, on élève les Souris blanches dans une sorte do domesticité; d'autres sont pies, c'est-à-dire irrégulièrement marquées de gris et de blanc. Cette disposition est individuelle. Certaines sont plus fauves; c'est le cas des Souris propres aux contrées méridionales, et déjà, dans le midi de la France, on leur reconnaît souvent ce caractère. Dans le nord, au contraire, le gris des parties infé- ri(!ures du corps passe au blanc, et une semblable variété, qui est commune à la Suède et à l'Irlande, a été décrite , à tort, comme une espèce distincte sous le nom de Mus islandicus. Les Souris portent vingt-cinq jours; chaque portée est de quatre à six petits , qui sont nus et aveugles au moment do leur naissance et qui tottent pendant une (juinzaino do jours. Les jeunes Souris sont bientôt aptoc à se reproduire , et la multiplication de leur espèce est , par conséquent , très-rapide. La Souris se dislingue du Mulot par la forme do ses dents molaires. Ces deux espèces ont aussi quelques caractères extérieurs qui enip^'chent le plus souvent de les confondre. Le Rat Mulot (iVws syhaticus, Linné), dont Buffon et Daubenlon uous donnout FAMILLE DES MIRIDÉS. 403 Bai Miioi, 1/2 ilf grnnd. J'histoiro dans leur ouvrage, est grand comme la Souris ou un peu plus fort qu'elle. Cette espèce a le pelage fauve jaunâtre, plus vif en dessus; tout le dessous de son corps étant blanc et nettement séparé du fauve des flancs et du dos. Ses yeux sont grands et proéminents, et ses pieds blanchâtres. Elle a les oreilles grandes, noirâtres à l'extérieur; sa queue est velue, noirâtre on dessus , blanchâtre en dessous ; son museau est assez pointu. Le Mulot , qu'on nomme aussi le Bat Sauterelle, vit dans toute l'Europe et dans une partie de l'Asie; il se tient dans les bois et dans les champs; en hiver, il se retire dans les meules do blé, et parfois jusque dans les maisons , les caves ou les granges. Lo Rat nain {Mus mimitus, Pallas) est un Mulot de petite espèce; c'est là son pri-icipal caractère. Il a tout lo dessous du pelago d'un brun fauve jaunâtre, plus vif sur les joues et sur la croupe , et qui s'éclaircit sur les flancs ; le dessous do sa tôto , sa poitrine et son ventre sont d'un beau blanc ; sa queue et ses pieds sont jaune clair; ses oreilles sont courtes , arrondies et velues; elles dépassent peu les poils de la tête, et les yeux sont proéminents. Nous le figurons à la page 263. Le Rat nain , que l'on nomme encoro Mulot nain , Rat des Moissons , etc. , est le plus petit de nos Rongeurs de France; il est aussi gracieux par ses formes que par ses couleurs, et la manière dont il construit son nid ne le rend pas moins intéressant. Dans les champs oîi il vit, il entrelace plusieurs tiges de blé encore sur pied, et il s'établit vers le milieu do Umr hauteur un nid à fieu près sphérique qui rappelle celui de certains Oiseaux , et, en particulier, celui des Pouillots et de quelques Mésanges. Ce nid est protégé par la partie supérieure des chaumes très-artistement tressés avec de la paille en brins, et comme il n'a d'autre étai que les blés qui le supportent , il oseille avec eux et se maintient malgré l'agitation do l'air. C'est par allusion à la manière dont le Rat nain fait sa demeure quo Hormann , naturaliste de Strasbourg , avait donné à cette espèce le nom de Mus pendulinits. Les Mus soriciîius ai pnruulus du mémo auteur n'en diffèrent pas, et d'autres auteurs l'ont n'>!nm<'' Mii>> aronarius et Mus messorius. Cette dcrnièn' dénonnnation. qui roppelle rhabitude I '">4 OUDRE DKS HONfîKl RS. qu'il a dn vivro duiis los champs cultivés. L'ospùc a clû In.uvéo on AiiKlolcrrc cl dans l'Hu- ropo conlinentalo, depuis la Franco et la Finlande, d'une part, jus<|u'en Crimi'o et en Sibérie de l'autre. Quelques auteurs on font le type d'un sous-genn. à part sous le nonj de Micromyg. Nin DU lUi s*i\. 1/2 lie gniinl. ' Le Hat noiu (jy^w n,tllm, Lnniô), «luo IJnffon décrit sous le nom de Hat, a le» nela-e .10 couleur noirûtr., en dessus, sans mélange de roussitre, et passant graduellement au uiidie foncé en dessous; sa queue est plus longue que le corps; elle a, ou général vin-t- deux centmietres , et celui-ci vingt. "«'.vin^i Pallas le croyait originaire de l'Amérique, mais il est plus" probablement asiati.-ue • ce <,ui es plus certam, c'est que les anciens ne l'ont pas connu. L'opinion la plus générale est |iu,l s'est mtroduit en Europe à l'époque des Croisades, au retLr des blndescuî avaient s part a ces expéditions. Pourtant on ne le trouve pas mentionné d'une manière certaine Zm^^Ze "'''"''''''' ^ '"''''"'• ''''*"''■ '" ' '""'"^ '^ f'"*^"""- «"««J^^^c'-iption Lo Rat noir n'est plus aussi commun aujourd'hui qu'il l'était avant l'anivée du Sur.nulot nnl! '"'.'^'^"V^T'^"" P"'*""' ""'' ^'''"'' ^'•^'«-«'^'i^'^. i' a <1'^ abandonner un grand i ombre de localités ; dans beaucoup d'autres il est devenu assez rare. Cho. nous , il se ti "^ .0 préférence dans les granges et les greniers , sous les toits de chaume et dans I s maisoi" abandonnées , quelquefois aussi dans des terriers qu'il creuse lui-mê.ne liv!^U ^t'r'rf ' "T" ""VP'"^'*^"''^ ^"''^'^ «'«'• '"'• '^» '"omenl des amours, ils se nunt dit G. Cuvier, des combats violents, et on les entend alors pousser dos c is nui essemblent a des siflements aigus ; ils préparent avec des fouilles, de la paille, u foh, I toute autre matière convenable, des nids pour leurs petits. Ceux- i sont c mn e ce d" FAMILLE DES MURIDÉS, 405 autres ospèces, oiilièronicnt nus loi-S(|u'ils viennent au inondi', ol jls ont aussi les yeux fermés; fréiiueinmcnt il y en n jusqu'à neuf pour cliacjuo [jortéo. Hat Ml m , l/J do grocd. Le Rat Suiimulot {Mm dcciunanus , l'allas) n'est pas moins fécond, et il a, comme chacun sait , des dimensions plus fortes. Brisson en a parié sous les noms de Mus sylvcstris ot Norivcf/icus. C'est le Wandcrratte des Allemands et le Nurway-Eat des Anglais. Cet Animal est le i)lus srand , le plus destructeur et le plus méchant de tous les Rats (jui vivent on Europe ou (jui s'y sont établis. On n'a constaté sa présence dans cette partie du monde que depuis le milieu du xviii» siècle, et il paraît y avoir été amené do la Perso ou de l'Inde par la navigation. Pallas nous apprend (juc les Surmulots arrivèrout à Astracan en 1727 et qu'ils s'y montrèrent tout à coup en si grande (luantité (ju'on no pouvait rien soustraire à leurs atteintes. Ils venaient du désort do l'Ouest et avaient traversé le Volga , dont les flots on engloutiront sans doute un grand nombre. D'autre part, Buffon rapporte (luc les endroits où l'on constata pour la première fois leur présence en France sont les châteaux de Chan- tilly, de Versailles et de Marly, et (|u'ils s'y firent bientôt remarquer par leurs dégâts. Il leur donna le nom do Surnmht , qui exprime une ressemblance avec lo Mulot, tout en i!idi(fuant la supériorité des dimensions. Il y a des Surmulots qui ont vingt-cin(i ou vingt-huit centi- mètres de longueur, sans compter la queue, et l'on peut, sans exagération, les dire parfai- tement capables de lutter contre les Chats ; leur pelage est brun lavé de roussâtro en dessus, cendré on dessous ; leur queue est éeaiileuso comme celle des Rats noirs et un peu moins longue que le corps. Quoique les Surmulots passent pour les ennemis les jilus déclarés des Rats noirs , on les a cependant vus avec eux dans certaines localités. Co fait a été constaté plusieurs fois et dans des jiays différents. F. Guvier dit à cet égard : « Les Surmulots n'excluent pas nécessairement les Rats noirs d'où ils s'établissent , et j'ai vu ces deux espèces vivre sou» le même abri d I ip* , 406 onDiiK DKs noNGians. flans dos Imms coiiliffus; c'est (lu'ils Irouvaiont dans cos lieux d'abondants aliments, cl (|un les plus forts n'avaient pas besoin, pour se nourrir, de faire la guerre aux plus faibles; cor ce n'est (|ue dans v.oV.as seulement (pie les uns sont la cause de la disparition des autres, ol, comme toutes les espèces du trenro, ces Rats se dévorent entre eux lorsqu'ils sont prosst's par In faim. » Les Surmulots parcourent les magasins, les caves, les celliers, les c^gouts, et dos lieux plus sales encore. Dans les grandes villes, ils sont très- nombreux et très - redoutés ; ils viennent jusque dans les lambourdes des plancliors, s'établissent entre les cloisons, et sn montrent souvent aussi audacieux (juo malfaisants. Les établissements d'équarrissage, les fossés où l'on prépare la poudrette, les ruisseaux les plus malpropres l(>s nourrissent par milliers ; ils fréquentent aussi les ampliitiiéAtres de dissection et les laboratoires des naturalistes. Leur reproduction est Irès-rapido, et les fomolles ont jus(|u'i\ dix ou mftmo douze |)etils h c\w\m I)ortée. Certaines races do Cliiens, particulièrement celles des Terriers et des Uoules-l)ogu(^s , les détruisent avec une rare adresse , faisant aussi bon marclié d'eux ou dos Hats noirs (luô les Cliats lo font des Souris. Cependant le nombn! des Surmulots ne diminue pas sensible- mont, et, dans certaines localités, il augmente même, ces Animaux se mullii)liant d'une manière réellement inipuétante, 11 >T srnMiior, (/3 de grniil. Les endroits où l'on dépose les immondices enlevés dans Paris attirent particulièrement les Surmulots, (jui se réunissent surtout en grande (luantité à Montfaucon et dans d'autres lieux analogues. On peut juger de leur nombre par celui de leurs terriers ; ceux-ci sont souvent si profonds (]ue la solidité de certaines constructions en a été ébranlée. Parent-DucluMelet ra|)porle qu'une des personnes qui dirigent l'établissement de Montfaucon n'a préservé sa propre demeure de l'atteinte des Surmulots qu'en entourant d'une coucbo épaisse de fragments do bouteilles les fondements sur lescpiels elle reposait. Le même observateur ajoute qm si l'on abandonne pendant une nuit dans les cours les chevaux é(|uaiTis, les Surmulots en dévorent complètement la chair de miuiièru à mettre à nu tous les os dont se compose lo squelette. En hiver, pendant les fortes gelées, s'il arrivtï (|u'on ait laissé le cadavre d'un cheval sans en enlever la peau, les Uats s'y introduisent, snil par r.inus , s.iii um- \a •iaijrnée, sdal.hssonl au milieu .lu corps, en ron^cnl toutes les parties molles, et, lorsqu'au d.W.l 1. ouvriers vennont po..r enlever la peau, ils „e trouvent en dessous qu.n sZZfX' plote.nent ..charné et ,ue Ton pourrait placer dans un musée , tant il a L bien ^1 " '" lurent- Duc, Atelet raconte oncoro lo fait suivant, qu'il tenait, dit-il, de M Maiendie • « Ayant nt prendre dou.o Surmulots pour ses expériences „ phy iolo.ie, sâv nt professeur du collège do Franco les enferma dans une hoîte; mais ls s'y Ih' -re t de t î omhats que, orsqu'il arriva A son domicile, il n'en trouva plus que troi.s. cluv atuor . 0 vore les neuf autres , et M. Magendio ne trouva , assure Parent-Duchatele , d'uutr s r de leurs v.ctnnes .pie les .pieuos et .luel.iuos .l.n.ris épars ,, La grande quantité de Surmulots que l'on peut tuer en quelques jours n engagé divers dustruHs ù t,rer parti .io ces Animaux. J'ignore si leur fourrure et vr iment em , "ylo van cl mo,seo a serv. dans la fabrication ,les gants. On rapporte mCme à ... su et ue 1 ux «a.fers de irenohle avaient offert cent francs par mille de ces peaux. Si l'on '1 -M^ ;:'i:^";:uu fT l'^"'*'"*'^^-- -^ -f" -- prend, deux'cent cinquante min! r. . : ".'■"' T "" '""■''"' '■'^"^^^ ^" '** ^'''^^^^^^ -J" '"'' P«rli des Surmulots tout en encourageant leur destruction. uimuuns , PoJnïri'autonlé'riV''^ ""'•'' ^"'"'"'' "' ''"* P"" ""'"'' ^"^'«"''^'«' «^ ««r plusieurs om W """'"" f"""" ""'"■" •"•^'"^"^ " '^"'- t''°f' •■"l'i'io propagation. Un tZ t river™" """, """■'"" •'""' """■^ '" ^'"'^ '^"' "^"'■^*"''"' ^'"'""^--=-' - '--'« r'me I é^ f'"" '' ''""",''"' '""^ ""'"^ '"'''''' '^'"^' f'""'' "» «"'^o lieu s di rnlï "" ■'; ""'■ '™'' ''""''''• ^'^ "-^ <^''"'^'"^"' "«« <"' '■■'•'vr "r ù la nage S rir^ unes des autres certaines de ces îles, lorsqu'elles no sont p ncmbranes mterdigUales, ils nagent avec beaucoup do facilité. Les eaux les plus sales sont ;::":;;;. "" '^ ^'^ ^ ^'"''' "^ '■ "'^^^ ^-^ ^^^ ^■-•j- - -^^^t qu'ij ne p:!::em^ JL llo.fhnf.''" ''f '"'"' 1"'''''"«f"i« «" ïî«'?il»« dos troupes nombreuses de Rats voya- VndrewlS'f D^l''"^'""' """ "'^'"''""•''t''^. ^"^ P'u^ particulièrement celles de .MM. Huppel dont on a disting:^ ^li:; t cï^^si^;: ^" '"'"'^"•' "^ ^""' »'"« -"^P"- '- <•-'""-- n^^,:^:t'' '" """ '"" '''"'"" "'''"* P^^ ^'^ ^^P^'-^ génériquement des Nous signalorons^parmi elles le Bat de BAnnAR.E {Mus barbarus. Linné) dont la taille ' est nte nnHJ,a.re ù celle du Mulot et du Hat noir. Son pelage est gris f uve et s u ,e dn! ' : ^é r: :r:t';:e: î'™'-'^' r ''''-' --' ^-^ ^^"-^^ '-^ *^:t: oiur t',;; en Airfciic et tlle est bien connue des persoimes (,«i ont liabité celte partie de l'Afrioue C es un jol, pet,t Animal, propre, qui devient bientôt familier, et que on peu on X l'u petits e ceux-ci étaient déjà en état d'engendrer dès l'Age do quatre mois. «u"n.le llinL^st" " f " 7"""'"' (^'/'-/^««.///o, Linné) qui appartient à l'AH-iquo uusuait , les laies do son dos sont moins nombreuses lo.l^dX'i^uHetifirefïît"^^' ''" '17' r '""""^ ^'''''""* ^''^- «««ffroy. est p "' ' "•'"'^ -' ''* ^^•^'^ *^-"'"s, et 11 a ia ((ueue longue de 0,12. Son pelage est il se lient au bord ^«8 onoRK DKs noNdEuns. ui.iform.'mcnl hrun, m.Mô do fauve en dessus, et fîris juunûlro en dessou- des faux. Le Hat D'ALEXANonii; (Mus Aloxandrinm, K. Geoffroy) cgi plus semi)lal)le au Sur- mulot pour la forme et les i)roportions Kénérales ; son pelajîo est gris brun, h^sèremeut teint de roussatre en dessus, et d'un gris cendré un peu jaunAlro on dessous, avec les pattes de la couleur du dos; Il a (piolques-uns des poils du dos subépineux, aplatis et marqués d'une ranmro A leur face supérieure. C'est un Animal propre à l'Egypte. Ou dit qu'il s'est établi d.nis le nndi ,1.. 1 hurope depuis le commencement de ce siècle, et, suivant M. de Selvs- Longcbnmi.s, le ^f>,.'> teclorum, signalé en Toscane et dans les états Homains par M. Havi comme une espèce distincte, ne reposerait quo sur l'examen de Rats do celle espèce. M. de Selys dit aussi qu'on a constaté la présence du Mus Alcxamlrmus ou teclorum. dans le midi de la France , en Languedoc et en Provence. D'autres Rats africains ont présenté des caractères assez importants p-^nr que les natura- listes "'^"l cru .levoir en faire des genres à part. Voici ,les détails sur plusi.^irs d'.Mitro eux : Les UhNDROM \ S {Dendmnys, A. S.nilli), (pie nous citerons b-s premiers, rappellent, jusiju à un certain point, les Loirs par leurs allures; mais ils n'ont pas la ([ueue velue, et leurs^dents n'ont pas do plis, comme celles do ces Animaux. Une espèce de cette petite division, que nous avons observée, nous a I)résenté la particularité fort remanjuable d'avoir le doigt externe des jjieds de derrière presque aussi écarté des autres quo l'est le pouce des Quadrumanes. Les Dendromys sont do jolis petits Rqn- geurs ayant à peine la taille des Souris, et dont le pelage est gris perlé, avec une bande dorsale noire. M. Sniitli en distingue deux espèces sous les noms de Dendromys typicus et melanoUs. " lltxTs m: DnMinosrïs, 2/1 (li> grand. t J)isiinoMïs Tvi'KM s, 1/2 lit' graiiJ, FAMILLE DES MURIDÉS. 409 IohXCOMY S {Acomy,, I9. Gonff.) sont aussi d« ftiiblo tuillc. Leurs molaires sont polilu» et décroissantes. Les poils .le hnn corps sont en partie epmoux , ce (pii rappelle certaines grandes espèces de I Inde , ou bien encore les Hongeurs de l'Amtoiuo méri- dionale du genre Echimys, On en connaît trois „u .luatre espèces, dont une vit au mont Sinuï ; la mieux connue est I'Acomys du CAiiiK {Acoys cahlvinm) , décrit par E. Geoffroy sous le nom de iMus cahirinus. Cet Animal est déjà mentionné dans Aristoto; il est do la taille ri(|ue rnéridicaaio à resscmliler aux Campagnols ou à d'autres Animaux de l'ancien monde , dont ils tioiuient la. place dans ce continent, est un fait d'autant plus digne d'ètro signalé (|U(( ces derniers sont connus pour Hto oxclusivement propres à riiémis[ihère boréal. Les Murions d'Amérique ros- semlilent en m(''me temps aux lîougeurs do la famille de.» Octodontes, qui sont comme eux dos Animaux sud-américains. Lu plupart i\Qi Muridés (jui sont pro|)ros à l'Amérique méridionale ont donc des caractères par- ticuliers, et si ([uolques-uns d'entre eux s'éloignent d'une nianièri! |)lus ou moins notable du tvpo le plus ordinaire, c'est pour ressembler aux Animaux des autres pays, dont ils occupent ici In place; par oxenqile aux Campagnols de l'Kurope et do rAinéri(iue seplentrlonalo, ainsi qu'aux Loirs do l'ancien mot.iio et aux Gerbilles do l'Inde et do l'Afriiiue. M. Walcrhouso a distingué trois espèces dans le geiu'o des Reillirodons : Lo Hi;iTnnoDON type {Mthrodon typicua) de Maldonaido; lo Heitiiuo.don cimclloïde {IkUhrodon cnnicuMdcs) de Santa -Cruz, ot lo llKiTunonoN- CHiNCiiiLLOÏDE {ItvUhrodon clmicIiUloïdcs^ du détroit do Magellan. . d. Los PHVLLOTIS ou Ilcspcromys du mCme auteur comproinient aussi trois espèces, savoir : le Phyllotis de Dauwin, qui est du Chili; lo Puyllotis xanthopyge do Sanla-Cruz, et le Phyllotis ouis-fai ve du Rio-Negro. c. Les espèces dont M. \Vaterhous« fait sa division des ABHOTIiniX sont plus nom- breuses; il on décrit sept auxriuellos nous avons ajouté le Hat di; uocncns {Mus rupeslris, P. Corv. ) , ([uo MM. Gaudichaud et Kydoux ont trouvé au Chili. La taille de celui-ci est un peu sui)é'rieure à collo du Mulot. f. Les ÉLKiMOnONTKS [Eligmodonlia , F. Cuv.) , sur l.-s ilnncs, ol l,lan.- en .l..s,s..ns .|..puis I,. mont-n ius.p,',\ rondin.. (I.î la .|uoun : lolle-ci est aussi longun .pic lo corps. Le Pilori vil aux Aiitill.'s .•! .lepuis ^ loiiKlomps il on Psl fail monlion dans l.)s ouvrages .les nalnralisles. Ilochef.irl en a pari.' dans son Histoire des Antilks, .pii a paru .'m 1(159, et Dulcrlro .lans son livre sur lomi^rnourcliipc! I/un cl l'aulro racontent los dûgAts .pie tell.' grosso cs|.ècc do Hais occasionne dans les plan', talions, ' Lo «al pilori no saurait (^tro confondu avec oucunc nutro espèce do co genre , ot il ost en particulier Irès-différont du Surmulot. On no saurait en dire autant .lo cpiel.iues autres espèces quo les naturalistes ont .I.Vntes comme parliculièros ù l'Amérique mcri.lionalc , et certaines de celles (|uo nous avons passées sous sil.Mice no reposent peut-.Mre .pie sur l'observation do vérilal.l.'s Surmulots acdimat.'s dans celle partie du monde. M. Wulerliouse, do M. (lnulll, I /•i lie (jri'iiii. «KNRE HAPA LOTIS {Hopnlolis, Lich(onst..in) aussi nommé Comluvc par M. O'Cilbv Il comprend plusieurs espèces de la Nouvellc-Holkncle, qui joignent à mie .lentition très-peu ^m^: '■W Mottiiiis D'IltmoTiH, 4/1 ,ic n.,„|. PAMILLK F>KS MinibÉS. 4,- ir;:;:::;irt:;::î::::;;r:r:-^^^^ - ■ ' ""*"«■" «" " •■>«. '»H.r„l ,„, , l.i."r;,;,;„',;;„;ii:: """" " I/('S|itM(' (|u'()ii ,1 coiiniio la [.ioiiimto ('st I ' " A 1' M, o r I H A I. n 1 1. i: n k ( llapalolis nl/tiprf,, Liclit.). Los colons (l(« in \ouvvl|,. irolj,,,,,!,! l'oul n).npnr(5 h nii Lipiii, .luni.ju'il n'mf ,,oi„t la tmllo d(! cet Animal .( .,n'il ou .liffn-o [h-mx- coup |)ar son np[)arencc exli-riciiro , ujusi «lu,^. |'<'u( s'en assurer par la figure .|uo mm m •l'innons ici à la piiRo 272. Cet Harialotin est lo ConUiirc couslnwlvur «le -M. O'Ciill.^. On le roneontro prineipalenient lians la NouveHr;- (ialles. fi ' I ( A 1' A I, o T r S I) K (i o 1; L D {llltpolufin (iuul- ilii, Cra.v) a (H6 trouvé au [luvl KssinKtoii. On ne dit pas de .picile conin'c ,|(; jj, |\„„_ vollc-lfollande vient I'|Iai-ai.otisaji;lamiu; {llnpnlotis mclimuvu , (iould). (.eoff.). F.es Animaux do ce senre sont ,!,. tous les Hongeurs ceux (|ui ont |,. m„i„s d,. reinière do celh-s du haut a trois fois la lon- gueur de la seconde, et elle se comprise do trois lo|)..s suharrondis qui sont uniformément oxcavés dans leur milieu ; In seconde n'a quo •lenx parties dont l'antérieure esl nu^nie fort s;;:,;:si,« o::î;:'::;:';::;;,,:"^'''^'T , '- -i- ■■« .h» ,.»i.™ ........ ,.„. „..« „„::r :,!;: ;;:::::•::::: r :'ï ;::.:'r t^, r- ■"■ encore constaté si dans le ieune 'Vr,. 1,.. n.. , .. . '''^" '^"'*- "" "" P" * notablement palmées. Cependant les llv Ironl .^ 1, • '''™""' "" ''*'"" '"'■'' '''."l.il".lo qu'ils ont do V vro 1 • m J r? 'T ^'"™"^ '"'"'^"•1»-. <^t '^'-t n.^me .sent avoir lo corps plus eflilé. ^ " ''"' ''" ^""""'''' ' '"«''* *'« P«''«is- E. Ceoffroy, qui les a fait connaîln. aux naturalistes, en a distin.a.é deux osnèces • l'Hv eiUNt u'Ilmii, .Mvs, 4/1 ch' gr.iiiil. iix ont le pelade brun plus uu moins marr >n en dessus. HA ORDRE DES RONGEURS. UVUIIUUVS A ttNTHK UHNC, 1/5 ilu griiiil. mais celui du proniier est orangé on dessous et celui du second est blanc. M. O'Giiby n ajouté comme troisième espèce I'Hydiiomys a vknthk rAuvi- {lli/ilroiiiijs fiilrof/aslcr) , delà rivière des Cygnes; toutelois, M. (iray est d'avis (juc cette prétendue espèce et les deux précé- dentes ne constituent /_ — Ifi/lomi/s 228 — PHloccrque ,>/_ Tribu des Hkrissons 229 Genre Hérisson jV/_ Tribu DKS Gvmnijrks 231 Genre Gymnure /,/_ Tribu DKS Tamif.cs 232 Genre Tundrac /,/. — Tanrec 233 PVMILLE DES M ACIIOSCÉMDÉS 23.> TatBi^ DES Macroscklidiens. id. Genre Macroscélide id. — Pélrodrome 237 Triinti des Riiynchocyons. . — Genre Rhynchocyon . Famille des Soricidés Tribu des Musaraignes Genre Musaraigne — Crocidure — Pachyure — Crossope . — Amphisorex Tribu des Solénodontes. . . Genre Solènodonte — Urolriclw Tribu des Desmans Genre Desman Famille des Talpidés Tiubu des Ciirysociii,orks... Cenrc Chrysochlore Tribu des Scalopes Ganre Scalope Tribu des Condvlures ' Genre Condylure Tribu des Taupes Genre Taupe ORDRE DES RONGEURS — Genre Pilhécheir I. SOUS-ORDRE DES DLPLI- CIDENTÉS. Famille des Léporidés Genre Lièvre 1. Liùvros 2. Lapins 3. Carpolaguos Genre Lagomys II. SOIS-ORDRE DES RON- GEURS ORDINA 1RES. Famille des Sciuridés Genre Pléromys ' — Marmotte — Spermophile — Scinroplère — Ecureuil 1 . Taniias 2. Écureuils vrais. l'ilKOS, 238 id. 239 id. id. 211 212 214 245 240 id. 247 id. id. 250 id. id. 253 id. 254 id. 255 . id. 2fiO 275 276 id. 279 .id. 285 293 id. 295 id. 296 297 299 301 303 304 305 . 238 . . id. . 239 . id. . id. . 241 . 212 . 244 . 245 . 24G . id. . 247 . id. . id. . 250 . id. . id. 253 , /(/. 254 id. 255 . id. 2G0 275 27G id. 279 •id. 285 293 id. 295 id. 296 297 299 301 303 304 305 id. 325 326 327 329 id. TABLE DES Famillk des Castoridés..,. 309 Genre Castor ù/^ AMILLE DES ff YSiUlCl DÉS. . . 316 TniDU Di;s Caviens 317 Genre Uydrochèrv id, — Dolicliotis 319 — Kdrodon 321 — Cobaye TllIBU DKS CÉLOGÉ.NyENS . . . Genre Paca . TlUBU DES DASypilOCTIENS. . Genre Agouli TiUBU DES IIystiucieNs'. ... Genre Porc- Épie i^ — Acant/iion 332 — At/iémrc 333 Tninu des Aulacodiens 334 Genre Aulacode j,/, TniBU DKs Éhkthizoniens. . . 335 Genre Érélliizon 3, ■33 — Spidggurc ,7/ — Clwloinys 33g — Synélhère 339 TlUBU DES. G.APllOM YENS .340 Genre Échimys /,/_ 1. f^ercomys 2. Ecliiinys 3. Nûlomvs 4. Duclyloinvs 3^3 5. Lasiuroinvs ni. - o44 Genre Capromys ^■(/_ — Plagiodontc 34(5 — Myopotame 347 — Guillomys i^ ^TiiiBii DES Chinchilliens.. . 349 Genre Lagostome i^ ~ I^ngolis 350 — Chinvldlla 351 TitiBi: DES Anomaluuiens .355 Genre Anomalure /^/_ Famille des Gtiînomvdés.. . 358 Genre Clénonie /^/_ — Pdphagomys 359 ■Sc/iUudu/de 3(j() !"■ l'AllllE. id. 341 342 MATIÈRES. 4J7 Pjge». Genre Octodonte 360 — Abrocome 361 Famille des Pseijdostomv- »J''S 362 TniBU DES SACcopiioniENS. . . id. Genre Saccophorc id. — Aplodontie 30-4 TniBU DES Saccomye.ns id. ! Genre Saccomys ?>/. — Htéromys 365 — Dipodomys id, — Macrocanlo id. Famille des DiPODiDÉs 366 TniBU DES Gerboises id. Genre Gerboise jd. TniBU DES Pédétiens 369 Genre Pédète id. — Pctromys 371 — fssiodoromys 372 TniBU DES Gténodactylie.ns. id. Genre Ctenodacfyle id. Famille des Myoxidés 373 Genre Loir jd. — Grnplnuro .... 375 F A M 1 L LE DES M L UID É;s 376 TllIBU DES IIats-Talpes id. Genre Heliop/iobia 377 — BaUiyergue id, — Gêoryque 379 — nityzonujs id, — Siphné 380 — Spalax 381 TlUBU DES MUIUENS 382 Genre Campagnol id, — Ondatra 391 — ^riecl 393 — Gerbille 395 — Psantinoniyti 397 — Smintlms ;^_ — Mérione id, — Olomys 398 — Phléomys id, — ^'"t 400 — Dendromys 408 — Aconiys ,,.... îflî» Crici'toniys jd, 53 un TABLE DES MATlfcllES. Genre Saccoslo7)ws 409 — Péhmys «/. — Stéatomys id. ' — Néolome 410 ■ — Téonoma id. Sous- Genre Oxymyctère id. — Akodon id. P.lgCti Sms-Genrè Rôitlirodoii 411 — Phyllotis id. — Abrollirix id. — Éligmodonlu id. — Holocliilus /(/. Genre Hapalotys 412 — Ilydromys 413 il*. Pigl'S, 411 Id. ici. ici. id. 412 413 CLASSEMENT DES GRAVURES DE LA PREMIÈRE PARTIE Coloriée. Soire. Coloriée, Soin'. Coloriée. Soin'. Coloriée. \'oili\ Coloriée, Oraiig bicolore, en regard du titre. Squelette liumain , vu de face 14 — vu de profil id. Siiueletle de Chimpanzé mi\Ie id. Chimpanzé de la côte occidentale d'Afrique 16 Chimpanzé du Gabon 24 Squelette de Gorille 26 — de Gorille femelle id. Gorille du Gabon ". 27 Gorilic du Gabon , de la collection du Muséum do Paris 28 Orang-Outan vieux et jeune 30 Squelette d'Orang-Outan adulte 32 Semnopithèque Doue 39 Scmnopithèque Dussumier 60 Colobo (iuéréza , 65 Cynocéphale Ilamadryas 107 S(iueletle de Saïmiri Sciurin 134 Tamarin Marikina 149 Pérodiclique Potto 158 Propillièquo dindémo 103 Avulii lanigère j65 Maki rouge jgy Squelettes de Tarsier et île (ialéopitlièquo 178 Roussette d'Edwards , . |88 Noctilion-Rec-de-Lièvre 211 Lièvre et Lapins 280 Pléromys éclatant 296 Marmotte de Québec 299 Écureuil du Malabar 308 liagostome Viscache 359 Vnomalure de Pelé 357 Uactaga flèche 368 *1 ERRATA. Planche I", au lieu d'Où. \ no mcoLoiiii d'Abymnu-, Ikqi de Sumatra. Flanelle II, au lieu de ColobI' G u t; it i': z a de Suinnlra, lisez dWbyssinie. Page '^H au lieu do 11-1. Page 233, nu lieu de ^enhic TANHECtS, lisez TANREC. Page 245, ligne 45, au lieu do Oiujulés, lisez Hu minants. Page 247, au lieu de Genre IROTIUQUE, lisez l ROT HIC HE. Page 266, l'humé vus de Castor fther doit être retourné. Page 2Î.', ligne 24, nu lieu do Carpolagcs, lisez Cnrpolagucs. Page 293, ligne 1", au lieu do Caupolaceus, lisez Carpolagies. Page 301, ligne 52, au lieu do Cerceau de Polatouclw, lisez Crâne. Page 333, lit',; ;• 13, au lieu do Allidrure en pinceau, lisez Atméhluk a pinceat Page .364, au-dessous do la figure, au lieu d'ANTiinopiiiLi:, lisez Antuopiiile . K A V . ii.i:. •-f