IMAGE EVALUATiON TEST TARGET (MT-3) 1.0 l.l 11.25 Itt IM 12.2 1^ 1^ il 2-0 ii'J 1.4 m V] vl v: % >> '/^'^ j^ # ^^ i*' Photographie Scienœs Corporation 23 WeST K.A)lN STREET WEBSTER, N.Y. 14580 (716) e79-«503 CIHM/ICMH Microfiche Séries. CIHM/ICMH Collection de microfiches. Canadian Institute for Historical Microreproductions / institut canadien de microreproductions historiques Technical and Bibliographie Notas/Notes tachniquas at bibliographiquaa Tha Instituta has attampted to obtain tha bast original copy availabla for filming. Faaturas of this copy which may ba bibiiographically uniqua. which may altar any of tha imagaa in tha raproduction, or which may significuntly changa tha usual mathod of filming. ara chackad balow. 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La Raiiiiie dentée .;tfett»- ^,fe».->jwiwi- i,,i aJ • (Il M^mm-M^^^^"^ -4» f.-..--*^ ,;^l|Kl|^^JP'-*'iPl^»«^pBWf -^ w ■cr 1 . . , ciViév. •<'i' • . ■•(il w^l w I T'* «» h ,» y I iitvf t. h: "f *'M .,4. ■ stsAj., f HISTOIRE NATURELLE DES CRUSTACÉS. ALBUNÉE, Albvnea , Fahricius. Quatre antennes inégales , ciliëes ; les inté- rieures très-longues , sëtacëes , simples. Corps oblong ; queue presque nue. Dix pattes , dont les deux antérieures sont tevininées en pinces. IjBS albunées forment le passage entre les crustacés à courte queue , et les crus- tacés à longue queue. Ce sont des ani- maux d'une forme remarquable, sur les mœurs desquels on n'a que peu de 3'enseignemens. Chez eux , les pinces ne sont point terminées par deux doigts alongés , mais par un élargissement tronqué , sur lequel s'appuie , dans l'ac- tion prenante, un grand ongle mobile , et très-crochu. Ces pinces sont courtes Crustacés. II. x il! et peu épaisses. Des quatre autres pai- lles de jMittes, trois sont terminées par des ongles en crochets , et la dernière est sans ou^léà. La queue varie dans sa farine, ^elou les espèces, niciselle est toujours composée de. sept articu- lations inégales, accompagnées sur lés côtés de l'anus , des parties saillantes difficiles à décrire. Cette queue ne s'applique pas sous le ve^tre , elle se tient seuleiiaent un peu courbée vers lui, et sa partie inférieure est parse- mée de brancliies filiformes. , Les antennes intérieures sont velue?;, presque aussi longues que le corps* Elles ressemblent à celles des crus- tacés à longue queue. Les yeux sont petits, portés sur un pédicule applati, en fer aies dans une fossette de la base des antennes. Les albunées se rapprochent beau- coup des hippes avec lesquelles Fa- bricius les avoit d'abord confondues; elles en difi'èreiit, parce que leurs an* V l^.Zl^ -*i ^ DES ALBUKÉES. ' 3 tenues intérieures ne sont pas bifides , et que les pattes sont entièrement dé- pourvues de pinces. Parmi les albunées de Fabiicius , il en est une , la dentée , que ce Naturaliste ne rapportoit qu*avec doute à ce genre. Latreilléjèn l'examinant, a en effet trouvé qu'elle étoit pourvue de carac- tères ,sufKsans pour exiger la formation d'un genre particulier. Il en a donc éta- bli un nouveau sûus Je nom de corjrste, et lui a donné , pour différence spéci- fique, corcelet ovale , en pointe en de- vant ; antennes extérieures rapprochées au-dessous des yeux ^ et de la longueur du corps 5 les intermédiaires reçues en en partie dans une fossette j aucune des jDattes en nageoires 3 pinces termi- nées par une main à deux doigts ; pattes postérieures rejelées en arrière ; pinces extérieures fermant la bouche , à tiges alongées 5 le second article de l'interne fort long, et en pointe au sommet. H '(■ b\ »**'-ï .r V \ »! ! 4 HISTOIRE NATURELLE Âlbunëe symniste , Alhunea symnista. Le corcelet antérieurement tronqpié, cilié, denté ;, les pattes en pinces. Se trouve dans la mer des Indes. ; fi^tlV Albunée écus«ony ^Ihunea scuiellaUt. Le coToelet presque entier, cijié ; les pattes en pinces.^ On ignore son pâ^s natal. Albun^e dorsipe y ^Ibunea dorsipes. Le corcelet uni, antérieurement tronqué, à sept dents; les pattes comprimées; le dernier article e» faux. ^ i , i Ptf//i;. Amb. tab. 6. fig. 2. Se trouve dans là mer des Indéiû ■.'^: "^ ; '^'"' '. Albunée hérissée , Alhunea scalra. Le corcelet ovale , antérieurement tronqué , à plu- sieurs dents ; les pinces comprimées dentées des deux côtés. ... Se trouve dans la mer du Sud. Albunée dentée , Albuvza dentata, , Le corcelet uni, avec cinq dents de chaque côté ; les tarses épineux. Pepnant. Brist. Zool. 4. tab. 7. fig. iZ* Jierbst, Cane. tab. 12. fig. 71. Voyez pi. 9. fig. I , où elle est représentée de moitié dé sa grandeur naturelle. Se trouve dans les mers d'Europe et de l'Inde. I? S) '^- ■ii-*»i.,»ii-.. -^' ''tJ&- l^_^. "■-n.. nté: r. Qcef« sept e em plu- deux :ôté; frbst. Qoitié DES POSYDON. S POSYDON , PoSYDON , Pabriciu^, Quatre antennes à pédoncule simple ; celle du milieu plus courte et bifide. Anten- nules extérieures foliacées. Pédicule des yeux en forme d'écaillé. Les mains des quatre pattes antérieures sans pinces mo- biles. Fabricius, qui a établi ce genre, lui a donné un caractère très -vague , et s'est extrêmement peu étendu sur la description des deux espèces qu'il con- tient. Il est d'autant plus difficile de s'en former une idée , que ce Natura- liste ne cite pas de figure qui puisse suppléer à ce qu'on désire de savoir de plus qu'il n'en a dit. Latreille pense que le crustacé figuré dans le Muséum de Rumphius , tab. lo , /%•. 3, et qui a été donné pour syno- nyme à l'albunée dorsipe , est de ce genre. Cette opinion paroît probable , d'après des considératiojos qu'il est inu- Crustacés. II. o \ \ > I l> 6 HISTOIRE HATURELLI tile de développer ici ; mais on ne peut cependant la donner que comme fon- dée sur des conjectures. Posydon applati , Posydon depressus» La (pieue à sept écailles ; l'intermédiaire transvers» «t tronquée. Se trouve dans la rjer des Indes. Posydon cylindrique , Posjrdon cylindrus, La queue à cinq écailles ; l'intermédiaire triaugu- latre. '&• trotiTe dans la mer d«i lades. ,^f\ '\ '•aS^ DES HIPPES. HIPPE, HlPPA, Fabricius. Quatre anteones inégales , ciliées ; les inté- rieures plus courtes et bifides. Corps oblong; queue munie d'appendices en na- geoires à son origine. Dix pattes toute* dépourvues de pinces. Si les Lippes sont voisines des al- bunées par les caractères génériques , comme il a été dit à l'article de ces dernières, elles sont encore plus par leurs rapports généraux. C'est princi- palement par le défaut de pinces aux pattes extérieures, et par leurs antennes bifides qu'ils en diffèrent. Ce genre ^toit plus nombreux dans les anciennes éditions du Système Entomologique de Fabricius 5 mais ce célèbre Na- turaliste, ayant formé à ses, dépens , dans son dernier supplément, lesgen- jes sjraelhris et albunée , genres qui pnt été adoptés par Lamarck , il s'est trouvé réduit à trois espèces. Latreille, i M ^■4g'v l&9lk terminée par deux épines, dont l'infé*- rieure est la plus longue. Les antennes intérieures sont placées en dessus des yeux , du quart plus courtes que les autres , filiformes , et bifides. Les yeux «ont portés sur de longs pédicules mo* biles. Les deux pièces extérieures qui recouvrent la bouche ou les mâchoires, «ont démesurément longues et larges , relativement à la grosseur de l'animal î V •"-^-^T SES HIPPES. g elles cachent deux autres paires de mâchoires , trois paires d'antennuies , des mandibules et une lèvre. Le corcelet est presque cylindrique ou ovale alongé , sinué en avant , et terminé par trois pointes , dont les deux latérales sont plus saillanteSi 11 forme postérieurement en dessous une grande cavité. Sa surface extérieure est sil- lonnée en travers par des stries irrégu- lières, dentées, de même nature que celles qu'on remarque sur la galathée, mais non velues. Elle a , de plus, deux véritables fentes sinueuses à la partie antérieure du dos , dont la partie pos^ térieure est en recouvrement sur fan- térieure. Ces fentes ne peuvent point être regardées comme une articulation ^ servir à la courbure du corps j puis- qu'elles ne s'étendent point jusque sur lescôtésé On n'en devine pas l'usage. Les réflexions qui ont été émises à l'occa- sion de la conformation de la galathée , peuvent être également appliquées ici. lO HISTOIRE NAia RE LIE •La queue est composée de cinq ar- ticulations ; ^a première , aussi large que le corcelèt , et fort courte ; la se- condé* et Ja troisième de même lar- geur-, mais se piolongeant en saillie en leur milieu. Xa quatrième , presque carrëe ; et enfin la cinquième denii- cylindrique , deux fois plus longue que toutes les autres ensemble, et du tiers «le leur largeur , ayant à ses angles an- térieurs , de chaque côté , une nageoire j de deux articles ciliés en ses bords in- térieurs. Toutes ces articulations sont lottguement velues en leurs bords ex- térieurs. Les pattes sont au nombre de huit. Les deux antérieures ont les cuisses applaties, presque rondes, et très-lar- ges ; les jambes alongées et composées de deux articles , dont le second est terminé en pointe à son angle intérieur. La main est unp pièce ovale, pointue, très-mince , ciliée en ses bords ; c'est uue véritable rame. Ces pattes sont "■ %•*• v^ -«fc '- V très-courtes , et sont C3ai mal , lorsqu'il est eiL paires de pattes suj plus courtes , et articles , dont le d( trèsî-large et mince^ dernières sont sembi dentés à leur base ^ une nageoire de dçux pièces , un peti plus petites que celle ;de la première paire; loutes ces pattes sont fortement ciliées , et composées d'écaillés en re- couvrement. V On voit par cette description, que riiippe est un crustacé éminemment na- geur , à qui la nature a donné d'énor-i mes mâchoires pour lui tenir lieu des pinces dont il est privé, et quelle a peut-être pourvu, comme lagalathée, de la faculté de croître sans changer de peau , par la dislocation annuelle des nombreuses pièces dont la surface de toutes ses parties est composée. Il est à désirer que quelques phy- i^^ E^^'t'« ■ .-.««ste^r »?:jfe, :.■•■■ ..^_. ■'^fÉ'fi^îl Û I£ niSTOIRI IfATUHELLl /'^^^^Je» V ina|ruit soit mis à portée ' dSëtéatei* Tes -è^cea de ce genre dans "^^D-^ui* na*^,vvafi" de nous faire ^ilnÔifMjj^urs) mœurs. \\^J;* 1"^ droit^iii dernière articulation alongée. IJçuSee '°' '^** "***•*'• ^* représentée très- Se trouve dans la met^ ïa'Sud. Hippe ëmérite , ffippa emerita, Ea queue droite; latlerqière articulation ovale. ' tnvT*'; ^°°1'''- *«^- .'7. fi«.8, 9. JP./,V. ptén-: tab. 30. fig. 9. Se trouve dans la mer des Indes. ' Hippe testudinaire, Bippa testudinaria, La queue droite j |a. dernière articulation aloneée . pc{infue ; corcelet ovale. ÏTerhst. Cane, tab.* 32. 1!^. 4. |î$e houve dans Ja mer des Indes. ■•■«««iip-t IS e f>'-.»' ■*^ ■ r i,; I".'- . , ■• * »- • ■ ».. - !*• H-'' ■ ' ' ; 1 ' i: f*ej-ei J)ej'eve t/el . \ . L'Hippe sans mains > a .Le Scyllar oriental . y. s « f Qu r » 0 E ï • B ^ ger lai son lac Soi en peu est par soli \ ent por Les . . nw 1— Il WDiUii ttfKmmm *■> I ly" ' TDES RANÎNÈS* l3 M i / RANINE , RjNiNA , Lamarck. Quatre antennes courtes ; les deux inté- rieures à dernier article bifide. Corps oblong, cunëiforme, tronqué antérieure- ment ; queue petite , ciliée sur les bords. Dix pattes; les deux antérieures terminées •n pinces ; \cs quatre postérieures termi- . nées en nageoires. liE seul crustacë qui compose ce genre est connu depuis long-temps par la figure qu'en a donnée Rumphius dans son Muséum, pi, jjig, T, V, et par la description qu'en a publiée Linnœus. Son corcelet est ovale-oblong , convexe en dessus , et garni d'épines obtuses, penchées en avant. Sa partie antérieure est obtuse , et on j remarque sept parties saillantes , celle du milieu est solitaire , et les latérales sont divisées en trois. Les jeux sont peu écartés , et portés sur des pédicules assez longs; Les antennes sont épaisses et bifides. ■^k I4 HISTOIRE KATURELLB Les pinces sont romprimées, rudet au toucher , dentées intérieurement et èx- térieurement. Les doigts placés perpen- diculairement à la main, et dentétîs en dedans. Les deux premières paires de pattes sont sans poils , et onguiculées , et les deux dernières très -velues sur leurs côtés , très-applaties et plus larges à leur extrémité. La queue est courte , droite, composée de six articles velus sur les côtés. ' Ce crustacé est fort remarquable par sa forme générale , par celle de ses pin- ces , si différentes de celles des autres genres et par les articulations de ses pat- tes. Il doit avoir un genre de vie tout par- ticulier ; mais on ne possède aucun ren- seignement SUT son compte. Dickson , qui l'a figuré dans son vojage , pi, 1 5 et 1 6 de l'édition française , se contente de dire qu'il est brun , qu'il a quatre na- geoires garnies de membranes , qui ne sont pas placées sur la même ligne que les pieds, mais plus haut sur la racine «»...ES ÉCREVISSES. 2K ÉCREVISSE , ASTACUS , Fabricius. Quatre aatennes inégales ; les intérieures plus courtes, multiarticulées , divisées ea deux presque jusqu'à la base. Corps oblong , subcjlindrique , terraîné anté- rieurement par une pointe courte , sail- lante entrjB les yeux. Queue grande , gar- nie d'écaillés natatoires. Dix pattes , dont les antérieures sont terminées en pinces. Les écrevisses sont les plus connug des crustacés , à raison de l'espèce flu- viatiJe commune dans toute l'Europe, et que l'on mange liabituellement.pres- que par - tout^ aussi , depuis Aristoto jusqu'à nous, trouve-l-on peu d'ouvrages sur l'Histoire Naturelle des poissons et des insectes , où il n'en soit parié , et elles ont donné lieu à des observations aussi intéressantes pour le Physicien que pouf le Naturaliste. On a déjà vu, dans les préliminaires, les expériences qui ont été faites sur ji . 4 w aa HISTOIRE NATURELLE elles pour apprendre à conuoîlre les moyens que la nature emploie dans la reproduction des pattes , dans le renou- vellement du test des crustacés , et on a cité leur anatomie comme type de celle de tous les animaux de la classe , etc. ; on n'a donc plus à s'occuper ici que de ce qui leur est particulier Le tronc ou le corcelet des écrevisses est à-peu-près cylindrique , plus long que large , et divisé en tcte , en cor- celet et en queue. La tête est confondue avec le corcelet, mais on observe, ce- pendant, une séparation marquée par une profonde suture , ou rainure trans- versale, tracée en demi -cercle , dont la concavité est en devant. Cette écaille s'étend sur les côtés et en dessous , jusque vers l'emplacement des pat- tes 5 de sorte qu'elle fait presque le tour de tout le corps. Le devant de la tête est prolongé en bec , ou en longue pointe applatie et horizontale , qui , de chaque côté, près de son origine , est 'DIS ÉC RE VISSES. aS garnie ordinairement d'une petite épiue, et fout le long du dessus d'un rang d'é- pines semblal3les , dirigées en avant , et formant comme une espèce de crote. Immédia tementau'dessous de la grande pointe^ on voit , de chaque côté, commq des filets déliés et sétncés, ce sont les an- tennuJes composées d'un grand nom- bre d'articles entièrement senDd)lables à ceux des antennes. Chaque paire de ces antennules , qui sont mobiles , est atta- chée à une tige commune , beaucoup plus grosse , divisée en trois articles à- peu-près cylindriques, et garnis de longs poils qui y forment de grosses touffes. Les deux antennes supérieures , qui sont à filets coniques, et se termi- nent eu pointe fort déli 'e , égalent or- dinairement le corps et la queue en longueur, et sont divisées en un très- grand nombre d'articles , qui les ren- dent très-flexibles. Chaque antenne est posée sur une base mobile , composée de trois parties grosses et cylindriques, \> )\ '7/ \' a4 HiSTomi nàturkllb garnies de longs poils , et de quelques petites éminenœs. Au - dessus , et un peu à côté de qette base , il y a une ' grande pièce écailleuse , triangulaire et mobile, qui est applatie et terminée en pointe , garnie au bord intérieur d'une iVange de longs poilà. A la base de cette pièce mobile , on trouve encore une partie écailleuse, convexe 5 e« plus bas , une autre plaque avec de courtes épines, et de» éminences. Lesyeux de l'écrevisse «ont placés au* côtés de la longue pointe avancée de la tête, dans un enfoncement très -profond qui se trouve immédiatement au-dessus de la pièce triangulaire mobile , dont il vient d'être fait mention. Ils sont mobiles , et constitués de manière que l'écrevisse peut les retirer au fond de la cavité , et les faire sortir à son gré. Elle les retire toujours quand on les touche. L'œil est en forme d'un demi- globe noir , couvert d'une peau ou d'une pelli- cule membraneuse et flexible, dont la ^n DIS ÉC!lEVI8««a. 25 surface est luisante , et paroît travaillée en rëzeau , exactement comme dans les yeux des insectes ; de sorte que , sui- vant les apparences , chaque maille ou cloaque face, est un petit œil distinct. Ce demi -globe est placée et comme enchâssé dans une espèce de fourreau ou de capsule cylindrique , d'une subs- tance très-dure , ayant , au milieu de «on étendue , un enfoncement ou un rétrécissement , et à sa base un bour- relet relevé. A cette base, qui est con- cave en dessous , est attaché un muscle, qui tient de l'autre bout dans l'enfon- cement de la tête. C'est au moyen de ce muscle , qui paroît fort et nerveux , et qu'il n'est pas facile d'arracher de la tête sans le briser ou le défigurer , que l'animal en pouvant l'a longer et le ra- courcir, est en éiat de mouvoir l'œil , et de le tourner de tous côtés. L'œil et la capsule ont , en dedans , une cavité commune, remplie d'une matière noire et un peu visqueuse. Après avoir ôté î\. m i- '■ M 26 HISTOIRE NATURKLLE cette matière , on voit que les parois de Ja capsule sont raincea ; mais dures^ et écailleuses , et a i ) 1^1 SS HISTOIRE NATURELLE point de faire toucher les nageoires à la base des pattes de Ja seconde paire, et c'est au moyen d'une telle courbure' qu'elle rapproche les filets du dessous de la queue, tout près des deux ouver- tures des pattes de la troisième paire, qui donnent sortie aux œufs qv :,e est alors en état de fixer sur cr . mêmes Les ëcrevisses respirent l'eau et l'air par des ouies assez semblables à celles des poissons , ainsi qu'on l'a vu dans \e% g(^aéralités delà classe. L'ouverture, qui leur sert à cet usage, est placée en des- sous de la tête , entre les dents et le test du corcelet 5 elle est grande et pro- fonde. On voit facile ment l'action ins- piratoire et expiratoire de ces ani- maux, soit qu'on les ôte de l'eau , soit qu'on les y remette. Dans ces deux cas, il se produit un petit bruit occa- sionné par l'entrée de l'eau ou la sortie des bulles d'air qui viennent crever à leur ouverture. ^aa3»>*" '-^ DES ËCRETISSES. 3q Les pattes des ëcrevisses ont leur attache ie long du dessous du corps à une peau dure et écailleuse, et sont au nombre de dix , placées par paires. Les deux grandes puucs antérieures , ou les serres, terminées par une grosse pince, sont fort longues , et divisées en cincf parties articulées ensemble, et mobiles les unes sur les autres. La première , qui est attachéeau corps, est grôsseetcourte. La secondé , plus longue , est appla- tie des deux côtés , et garnie de pe- tites poirttes au lx)rd antérieur; environ au milieu de la longueur , elle semble divisée en deux portions par Uft suture transversale ; mais cette division n'est qu'apparente , les deux portions ne fai- sant qu'un même corps , sans: articula- tion. La troisième partie , encore plus longue , est paiement applatie dans sa plus grande étendue , mais grosse et an- gulaire au bout, ayant ordinairement, le long du bord antérieur , deux rangs M; • imiiiwiiiuiniii ■iJM«« •mm 40 HISTOIRE NATURELLE de pointes en épines. La quatrième partie est courte , grosse et angulaire , munie de plusieurs pointes de longueurs inégales; Cjnfin la cinquième partie est la pince. Toutes ces parties sont jointes ensemble par de fortes membranes mus- culci:«es, qui l^ur donnent le mouve- ment nécessaire , et chaque partie se meut cpmm.Q!Sur un pivqt ou une char- nière , mais chacune dans une direction différente., lep unes ayant un mouve- ment horizoï^tal , et les autres un mou- vement vertical ou oblique au plan de position ;. c'est pour cela qqe toute la patte peut se plier en denx, de manière que le second ou le ti:0is.ième article se trpiuve alors dans une position prèsqye; pai'ftièlle à la serre, et elle a, besoin de pouvoir se plier ; ainsi quand l'écre visse tçut rapprocher ses deux pinces l'une de l'autre. JLes .membranes par lesquelles le quatrième articleestuni au troisième et à la pince, sont très-am- ^-l'Tfc— DES ÉCREVISSES. 41 pies, parce que, dans ces deux endroits , la patte doit pouvoir ^se plier le plus. ' La serre ou la pince est une grande pièce ovale , plus large que grosse , con- vexe en dessus et en dessous, et ordi- nairement couverte de petits tuber- cules , et de petites pointes dures qui la rendent comme chagrinée, sur-tout le long du bord iiitérieur. En devant , elle est garnie de deux liges coniques, mais un peu applaties, qu'on a nommées des doigts, et qui sont également rabo- teuses. Ces doigts se terminent en un petit crochet courbé, et très -pointu ; l'extérieur est immobile , et ne fait qu'un même corps avec la grosse pince 5 mais l'intérieur est mobile , et articulé à la même pince par une mem- brane musculeuse, au mojen de la- quelle il se meut comme sur une char- nière. Le dedans de cette pince est rempli d'une masse de chair ^qui a au milieu un cartilage plat. C'est avec Grustao^«. II. $ > I (M il ^"" mtimm^miimmmmmi^m' 4a HISTOIRE NATURELLE les pinces que Técrevisse prend sa proie, la serrant avec beaucoup de force 5 elles lui servent encore de dé- fenses, car lorsqu'elle est irritée, et qu'on lui présente le doigt, elle s'en saisit , et fait d'autant plus de mal , que tous les moyens qu'on emploie pour s'en débarrasser ne servent qu'à la déterminer à augmenter d'action; il faut, dans ce cas , on casser la pat- te , ou mettre l'animal dans la po- sition de croire qu'il n'a plus rien à craindre. ; .- îjj Les huit autres pattes sont longues et effilées, divisées chacune en six articles un peu applatis , en y compre- nant celui par lequel la patte est immé- diatement insérée au corps , et ces ar- ticles sont unis ensemble par des memr branes qui leur donnent le mouve- ment de la même manière que dans les grandes serres. Les premières et les secondes, de ces huit pattes , sont termiT DES ÉCREVISSES. 40 nées par une petite pince , formée de deux doigts assez semblables à ceux des grosses pinces antérieures , avec ce^te différence que c'est leur doigt ex- térieur qui est mobile , et non Tinté- rieur; ces doigts, dont l'animal se sert aussi pour pincer , sont ordinairement garnis de petites touffes de poils , en forme de pinceaux, placés dans de petits trous ; quand il marche , il avance or- dinairement les deux pattes de la se- conde paire au-dessous des deux pre- mières , ou de celles à grosses pinces. Enfin , les deux dernières paires de pattes sont terminées uniquement par un ongle très - pointu et mobile , en forme de griffe d'oiseau. Les pattes des écrevisses , de l'un et l'autre sexe ont encore une parti- cularité des plus remarquables , c'est d'être le siège des parties de la généra- tion. On peut d'abord distinguer le sexe des écrevisses en les regardant en des- i •.:J ••"mummim l mm ) i 44 HISTOIUE NATURELLE «ous. On remarque que la queue de la femelle est ordinairement plus large au milieu qijp vers les deux extrémités ; «es bords décrivent une ligne cour])e , au lieu que celle du mâle est presque par-tout de longueur égale et à bords tout droits. Outre que le mâle est or- dinairement plus grand , il a le plus souvent, aussi, les deux pattes antérieu- res à grosses serres, plus grandes que celles de la femelle. Le dessous de la queue a déjà présenté , comme on l'a vu , des particularités propres à faire distinguer le sexe de l'écrevisse. A la base du premier article des pattes postérieures du mâle , ou de l'ar- ticle qui est attaché au corps , on voit une cavité arrondie , remplie d'une jnasse charnue ou membraneuse , en forme de mamelon , qui est percée d'une ouverture ; c'est celle, ou mieux , car il y en a une de chaque côté , ce sont celles par lesquelles l'écrevisse mâle jette sa semence. On a vu dans DES ÉCASVISSES. 45 les généralités de la classe , que Potins et Roesel avoient observé que les deux vaisseaux spermatiques aboutissent à ces ouvertures. L'écrevisse femelle présente , au même article des deux pattes de la troisième paire, tout près du corps , une grande ouverture ovale, boucbée en partie par des chairs , vi qui est faite pour donner passage aux œufs. Les deux ovaires , placés dans le corps , ont leur issue à ces ouvertures. Entre les pattes de la troisième et qua- trième paire, on voit, sur le dessous du corps , une plaque écailleuse , élevée, formée comme par deux pièces trian- gulaires , mises bout par bout. Dans la femelle , cette plaque se trouve cou- verte , au temps de la ponte , d'une matière calcaire jaunâtre , qui y tient fortement , et que Roesel soupçonne être la semence que le mâle y a versée, *Tïais sans en donner des preuves déci- sives. Ainsi, dans ces animaux, les Jîarties de la génération de l'un et l'autre > i w r- 46 HISTOIRE NATURELIB sexe sont doubles , et comme elles se trouvent en dessous du corps , il faut nécessairement que leur accouplement se fasse ventre contre ventre ; mais l'oc- casion de voir cet accouplement singu- lier est aussi difficile à rencontrer qu'à saisir. Voici ce que Baster en rapporte sur la foi d'autrui : lorsque le mâle at- taque sa femelle , elle se renverse sur le dos , et alors ils s'embrassent l'un et et l'autre très-étroitement par les pattes et la queue 5 après quoi , au bout d'en- viron deux mois, la femelle se trouve chargée d'œufs. . Les écrevisses sont toutes ovipares. Après avoir eu la compagnie du mâle , elles pondent un très - grand nombre d'ceufs qu'elles ont l'art d'attacher aux filets mobiles qui se trouvent au-des- sous de leur queue , et qu'elles y por* lent constamment jusqu'à ce que les petits éclosent. Il y a même apparence que les œufs croissent et augmentent en volume, tandis qu'ils sont ainsi at- DES ÉCREVISSE8. 47 - tachés à ces filets. Chaque filet est chargé, dans toute son étendue, tant sur sa tige que sur ses branches, de plus ou moins d'œufs , selon le plus ou moins de fécondité de l'écrevisse. On y en voit vingt , trente et même davantage, de sorte que chaque écre visse peut être chargée de plus de deux cents œufs. Ces œufs , d'un brun rougeâtre très- obscur , environ de la grosseur d'une graine de pavot blanc , dans l'espèce commune, beaucoup plus considérable dans les espèces marines , représen- tent par leur ensemble une petite grappe de raisin, parce qu'ils sont attachés aux filets par des pédicules plus ou moins longs , espèces de tuyaux qui s'élargissent à la base où ils tiennent au filet. L'œuf même se trouve renfermé dans une espèce de sac , qui est une continuation de pédicule membraneux , et qui l'en- toure entièrement. Le dedans de l'œuf est rempli d'une matière en forme 4 48 HISTOIRE NATURKLtï de bouillie roiigeâtre , et sa coque extérieure est membraneuse et fle- xible. Lorsque les petites écrevisses sont écloses , elles sont transparentes , ex- trêmement molles , mais en tout sem- blables aux grosses. Comme leur déli- catesse les exposeroit , les premiers jours de leur naissance, à des dangers sans nombre quelles ont bien.de la peine à éviter plus tard , la sage nature leur a donné , pour encore quelque temps , une retraite sous la queue de leur mère. Il n'est personne qui n'ait été quelquefois dans le c^s de manger des écrevisses ainsi garnies de petits y> quoique la pèche soit proscrite à l'é- poque où elles éclosent. Lorsque la mère est tranquille dans l'eau, on voit sortir ces petites écrevisses d'entre se* jambes , et se hasarder à ramper autour d'elle ; mais , au moindre danger , elles se retirent toutes ensemble dans leur asile. Il semble que la mère le» aver-- -■■■aif ■'.>« j»m*. SBS ÉCREVISSES. 49 tisse de ce qu'elles doivent craindre , car ce n'est jamais sans motifs fondés qu'elles fuient ainsi. Les petites ëcre- visses abandonnent cependant leur mère peu-à-peu , à mesure qu'elles grandis- sent , et on n'en voit plus guère avec elle, à la fin de la première quinzaine de leur naissance. La couleur des écre visses est d'un brun verdâtre , dans celles de rivière ; d'un brun rougeâtre , taché de bleu , de rouge, et d'autres nuances, dans celles de mer; mais, quelle que soit la couleur pendant la vie , le fond devient tou- jours d'un rouge foncé par la cuisson , ou l'action des acides. Les écrevisses , comme tous les au- tres crustacés , changent de peau toug les ans , au commencement de l'été. On a vu , dans les généralités de la classe , le détail des observations faites par Réaumur sur cette importante opé- ration : en conséquence on n'en parlera pas ici. On ne parlera pas non plus , V '! I f * * 5o HISTOIRE NATURELLE par la même raison , des deux demi- globes que l'on trouve dans l'estomac des écrevisses , avant leur mue, et qu'on a appelés pierre d'ëcrevisse, ni de la reproduction des membres de œs ani- maux. Les écrevisses de mer et de rivière croissent avec beaucoup de lenteur , et par conséquent peuvent vivre un grand nombre d'années. Des écrevisses de rivière de huit à dix ans sont encore de médiocres écrevisses. On en cite qu'on suppose de l'âge de cinquante ans. Quelques-unes, des premières, arrivent à une grosseur démesurée , près d'un mètre de long , sur un à deux décimètres de diamètre. Les secondes acquièrent souvent près de deux décimètres , sur cinq à six cen- timètres. Elles se plaisent principale- ment dans les eaux courantes et pier- reuses des montagnes. On les trouve aussi dans les lacs et les étangs ; mais leur chair , à moins que ces amas i:^. '?*-»; DES iCRETISSES. 5l d'eau ne soient alimentés par des sources voisines , n'est pas aussi bonne Elles se cachent , pendant le jour , dans des trous qu'elles se creusent , sous les pierres, sous les racines d'ar- bres , etc. -lîll est extrêmement difficile àa peu- pler d'écrevisses un ruisseau , et encore plus un réservoir où il n'y en avoit point. Peu d'animaux aquatiques sont plus délicats sur ia nature de l'eau où elles doivent vivre. On les a vues, à la suite de ces transplantations , sortir de l'eau , ( chose qu*elles ne font jamais , quoiqu'on l'ait dit , dans leur ruisseau natal ) et venir mourrir sur la terre^ C'est sur-tout lorsqu'on les prend dans une eau vive , pour les mettre dans une eau stagnante , qu'on remarque cet effet , quoique cette eau ne leur soit pas mortelle , puisque souvent il y en a déjà. Ce n'est jamais qu'à force de sa- crifier (tes individus , qu'on parvient à en accoutumer quelques-uns à leur ? i i'i "îfsoas 5a HISTOIRE NATURELLE. nouvelle habitation. Les seules eaux qui soient réellement morielles aux écrevisses , sont celles qui sont en ëtat réel de putréfaction. Elles s'accoutu- ment , avec le temps , aux fonds les plus vaseux. Les écrevisses , comme tous les au- tres crustacés , ne vivent que de subs-» tances animales. Il est très- probable que c'est par inexactitude d'observation qu'on a dit les avoir vues manger des végétaux. Tout ce qu'elles peuvent sai- sir leur est bon, soit qu'il soit en yie> soit qu'il soit corrompu. £n cas de di« sette , sur-tout lorsqu'elles changent de peau, elles se mangent entre elles. Les petits poissons , les petits coquillages, les larves d'insectes , tout ce qui se noie dans les eaux forme la base de Içur subsistance pendant l'été. Elles restent l'hiver entier sans manger, ou sans pres- que rien manger . El les ont pour ennemis, lorsqu'elles sont jeunes , presque tous les animaux qui fréquentent les eaux , I '4 DES ÉCREVISSES. 53 OU qui y habitent constamment , tels que les loutres, les rats d'eau , les oiseaux aquatiques , les poissons voraces , les larves d'insectes, etc.; mais à mesure quelles acquièrent de la force, elles en voient diminuer le nombre. Les quadrupèdes amphibies , les grands oi- seaux , tels que ceux du genre héron , et sur-tout l'homme , sont presque les seuls qu'elles aient à redouter lorsqu'el- les ont acquis huit à dix ans d'âge. Com- me elles multiplient beaucoup, il suffit de ne pas pêcher pendant quelques an- nées dans un ruisseau épuisé , pour qu'il y en ait autant qu'auparavant. Leur nombre se borne cependant d'a- près la masse de subsistance qu'elles peuvent consommer ; quand ces subsis- tanches sont rares , elles se mangent en- tre elles* ' Les écrevisses de mer aiment les côtes pierreuses , où il y a des rochers , dans les fissures desquels elles puis- sent se cacher. Elles se trouvent dan> Crustacés. II. 6 W-^ i/ 1 ! > i t T'A. 54 HISTOIRB NATURELLE toutes les mers; et, malgré la pêche continuelle qu'on en fait , elles ne sont point rare» sur les côtes d'Eu- rope. Les écrevisses de mer se prennent par hasard dans les filets , ou dans les parcs que l'on fait sur les bords de la mer , pour les arrêter à la marée descendante ; on les prend aussi aux basses marées , dans des trous où il reste de l'eau , dans les fentes de rochers, etc. Il est rare qu'on puisse employer, avec succès, à leur égard, les engins qui servent à prendre lès crabes , et autres crustacés esculens. Quant aux écrevisses de rivière , ces moyens sont extrêmement avantageux, et fort amusans à employer. Leur pêche se fait principalement le soir , parce que ces animaux ne sortent de leur trou, et ne se mettent en mouvement, pour aller chercher leur nourriture, qu'au moment du coucher du soleil. A cette époque donc , on place , dans les lieux DES ÉCKEYISSES. 5^ OÙ l'on soupçonne qu'il y en a le plus , plusieurs cercles de fer ou de bois , garnis d'un filet , et attachés par trois cordes à un bâton , plus ou moins long , après avoir eu soin de fixer solidement^ au milieu de la partie supérieure du filet, un morceau de viande quelconque; ]a plus infecte est la meilleure , mais or^ dinairement on préfère des tripailles de poulet, des grenouilles écorchées, etc. Quelques instans après que cet engin est au fond de l'eau , on apperçoit , si l'eau est pure, les écrevisses accourir de toutes parts , et se mettre à man- ger avec avidité. Lorsqu'on les voit, ou les soupçonne occupées de cette opération, on lève doucement l'engin , et quand il est arrivé à la surface de l'eau, on le tire brusquement à terre , et on ramasse sa proie , qui ne cher- che à se sauver que lorsqu'il n'est plus temps. Cette pèche produit sou- vent d'abondans résultats. Par elle on a le choix des plus belles écrevisses ^t f/ L'*. 56 HISTOIRE NATURELLE on peut rejeter le fretin , ce qui con- serve la population. C'est principa- lement en été que cette manière de pêcher est facile; au printemps et en automne les écrevisses ne sortent guère de leur trou , et en hiver eiles n'en sortent pas du tout. Alors, il n'y a d'autre moyen, pour les avoir, que de ies chercher avec la main dans leurs retraites, moyen beaucoup plus fati- gant et plus incertain que la pêche au filet. C'est ce moyen qu'on em- ploie au printemps , lorsque les écre- visses femelles sont garnies de leurs œufs , et qu'elles sont en conséquence plus recherchées des gourmets ; mais on détruit alors , en une seule pêche , l'espoir de plusieurs générations. Les autres manières de pêcher les écrevisses , telles que les baguettes gar- nies d'un morceau de viande , les fagots d'épines , au centre desquels on en atta- che également , le dessèchement des ruisseaux , fusage des flambeaux pen- WS/^h^'» f DES ÉCREVISSIÎS. 67 dant la nuit, etc. , rentrent plus ou moins dans celles qui viennent d'être mentionnées. Les écrevisses , prises , peuvent être conservées plusieurs jours, lorsqu'il ne fait pas trop chaud , dans des paniers où on aura mis des herbes fraîches , on recommande sur-tout l'ortie , ou dans un baquet où il n'y àuroit que quelques millimètres d'eau de hauteur. La grande consommation d'air que font ces animaux ne leur permet pas de vivre long-temps dans une eau qui n'est pas renouvelée. Les écrevisses de mer ne se mangent guère que bouillie dans l'eau de mer , et ensuite assaisonnées avec de l'huile, du vinaigre, du poivre , etc. ; mais celles d'eau douce se transforment , sur la ta^ ble des riches , en un grand nombre de mets. La plus simple manière de les apprêter est , comme cela arrive tou- jours , la plus avantageuse sous tous les rapports , et celle que l'on emploie le T= • • t ! r-»»-'..-*'»-',**-^' i 4 11' H |. 58 HISTOIRE NATURELLE plus généralement ; elle consiste à lé» jnettie, en vie, dans un chaudron , avec de l'eau fortement assaisonnée de poi- vre , de sel , de laurier , de thym , de rauscade , et de beaucoup de vinaigre. Quelques personnes les font cuire dans le vin blanc. On en fait aussi des coulis , c'est-à-dire qu'on les pile avec leurs écailles, et qu'on emploie comme as- i>aisonnement le résultat de cette opé- ration. La saveur des écrevisses pilées est extrêmement agréable , et se com- munique, ou se marie volontiers aux autres mets. Aussi cette manière d'em- ployer les écrevisses est elle très-vantée par les gourmets. On n'a pas de bonnes observations sur l'usage diététique des écrevisses , mais on dit que leur chair nourrit beau- coup , et forme un aliment assez solide , mais qui se digère difficilement. On les regarde en médecine, comme prupre à purifier le sang , à disposer les hu- meurs aux excrétions , à ranimer les •; «,^(«»ï*ir.» •; DES ÉCREVISSE9. ^g oscillations des vaisseaux , et le ton des solides , en un mot comme un remède incisif et tonique. On les donne à ce titre dans les maladies de la peau , dont le caractère n'est pas inflammatoire. On les emploient encore dans les obstruc- tions , les cachexies , la leucophlegma^- tie , la bouffisure, etc. Mais leur utilité médicinale est réduite à une bien pe- tite importance par la nouvelle doc- trine , et les jeunes médecins ne les ordonnent guère que pour amuser les malades imaginaires. Dans les grands fleuves de la Russie asiatique, tels que le Don , le Volga, etc. il y a des écrevisses d'une prodigieuse grandeur , qu'on ne pêche que pour avoir leurs pierres. Lorsqu'on en a une certaine quantité on les laisse pourrir , ou on les écrase , et , au moyen de l'eau, on débarrasse les pierres de toutes les parties plus légères qu'elles. Ces pierres se vendent et s'exportent hors du pays. Ces prétendus yeux d'écrevisses, cjui 'ri' m • ./'■si iV I ï i 60 HISTOIRE NATURELLE . ont joui pendant plusieurs siècles d'une si grande réputation , qui , encore ce moment , sont si fort recherchés dans le nord de l'Asie, soit comme remède, soit comme amulette , ne sont plus estimés que cqmme le plus petit mor- ceau de craie 5 et, si on en trouve encore ^ans les boutiques d'apothicaire , c'est par un reste de l'ancien usage. Ijes diverses espèces d'écrevisses de mer portent des noms vulgaires difFé- rens souvent des noms scientifiques. Le homar , par exemple , n'est pas le can- cer homarus de Linneeus , mais son cancer marinus. Le cancer homarus est le crustacé quon appelle en français langouste , et il sera décrit sous le nom de palinure. Les écrevisses dont il est question dans les voyageurs français et étrangers , peuvent appartenir aux genres voisins comme à celui-ci, car ils n'en ont pas donné de descriptions assez exactes pour qu'on puisse se for- mer une idée ^des caractères des objets k DBS ÉCREVISSIS. Cn dont ils ont parlé. On est donc forcé de passer sous silence les faits qu'ils rap- portent. Le genre écrevisse des premières éditions de l'Entomologie de Fabricius a été considérablement circonscrit dans son dernier supplément , ^attendu qu'il a fait quatre nouveaux genres à ses dé- pens. Ces genres sont palinure , palœ- mon , alphée etcrangon. Ces genres , à un seul près , ont été adoptés par La- marck , et on les emploiera ici à son imitation. Il ne faut donc pas s'attendre à trouver les espèces d'écrevisses pro- prement dites , aussi nombreuses qu'on auroit lieu de le croire , lorsqu'on se rappelle la grande quantité de crustacés qu'on appelle de ce nom. Ecreçisses à six pinces, Ecr'." isse homar , ^stacus marinus. Le corcelet uni ; le rostre denté latéralement j la basa Btipérieure avec une double dent. Baster. Sub. a. tab. i. P«fn/ia7i<. Brit. Zool. 4. tab. 10. fig. 21. Se trouve dans \n msrs d'Europe, 62 HISTOIRE NATURELLE <î- , ) Eerevissede» rivières, ^stacusfluviatiiis. Le corcelet uni; le rostre deniè lutéralemeot ; la base aTec une seule dent de chaque côté. Degeer. Ins. y.tab. 20. fig. i. Roes. Ins; 3. tab. £4, 55. Suiz. Ins. tab. i3. fi^. i5i. Pennant. Zool. Bnt. tab. i5. fîg. 27. nerbst. Cane. tab. 23. fig 9. ^qyt., ■■'-.''■'' "-^^^^^^ .rWnjW "%■ m // ^ ^ .Il Kc »'l4 ' 'wn pp '-■m a'. ro/ 71. /"a^ . fia . /Y . ji \ . Lïicrevisse de Rarton . a . li Ecr evias e c ommune . 3. Le Pag^ure strie. j I I i ; 6 \ DES ÉCRSVISSKS. 63 oâtés; 1m pincet conipnnié«ij dentolèM dei deoc cùtét. ^ S» trouve dans l'Océan. Ecreviise bleue , u4stacus cœruUscens. L« corcelet uni; ]« rostra épaù , eo aléiin, W-, denté ; le corps bleu. Se troave dânj la haate mer. ' ' Ecrevisse phosphorescente , Ast,fuîgens, Le rostre très-court, en alêne, saoi épines; !• corps blanc , presque transparent. , , Se trouve dans \ii% mers d'Amérique. PAGURE , P-rfOTHi/j , Fa3r/aW. Quatre antennes inégales ; les intérieures courtes , bifides au sommet ; les exté- rieures longues et sétacées. Corps oblong ;. queue molle ou non testacée , ayant def. crochets à spn extrémité. Dix pattes; ks deux antérieures munies de pinces. La nature a refusé aux crustacés de- ce genre les moyens de sécurité qu'elle a prodigués; à la plupart des autres ; mais elle lés a pourvus ^ d'une in- dustrie qui \^ en dédommage. En r^ffet , si les pagures ont la partie. 4, '(:! it  64^ HISTOIRE NATURELLE postérieure du corcelet , et toute la queue , à sou extrémité près , dépour- vues de test , et par couséquent expo- sées à tout l'effet des armes de leurs en- nemis 5 ils savent garantir ces parties en les enfermant dans une coquille uni- valve. Ce fait a été connu des artciens , et l'est encore de tous les habitans du bord de ia mer. Il a toujours excité la surprise de ceux qui l'ont remarqué : aussi le pagure, quoique trop petit pour servir à la nourriture de l'homme , a-t-il eu des noms chez les Grecs et chez les Romains, et en a-t-il encore , sur nos côtes , où on rappelle le ber- nard-l'hermite , ou le soldat , parce qu'il a été comparé, lorsqu'il est dans sa coquille , à un hermite dans sa cel- lule, ou à un soldat dans sa guérite. Gn a beaucoup écrit, depuis Ron- delet, sur les pagures 5 mais cependant ou est fort peu instruit de qui les re- garde. Les auteurs se sont copiés, et II- ■s DES PAGirHES. 65 depuis que l'on est dans la route de la vraie manière d'étudier l'Histoire Na- turelle , aucun observateur ne les a étudiés. Ce sont toujours des coquilles uni- valves , dont les pagures s'eïiiparent pour se loger ; mais toutes ne leur sont pas également propres. Il faut que sa grosseur soit proportionnée à la leur , c'est-à-dire , que l'ouverture soit assez évasée pour qu'ils puissent j introduire . leur corps sans gêne , mais pas assez pour qu'ils ne puissent pas le fixer. Du reste, il ne paroît pas qu'ils préfèrent une espèce plutôt qu'une autre , et si , sur une côte on les voit presque tous logés dans la même , c'est que cette espèce est la plus commune , et remplit le mieux les données conve- nables. Comme les pagiu:es portent , ou mieux traînent leur coquille avec eux, il faut encore que son poids soit proportionné à leur force, et ils doi- vent en conséquence rejeter celles qui Crustacés. IJ. 7 I t . f. 66 HISTOIRE UATURELLE sont d'une contexlure trop pesante , ou trop couvertes d'aspérités susceptibles de les arrêter. Il n'est point vrai , comme l'ont cru les anciens , que les pagures tuent leà animaux des coquilles qu'ils veulent habiter. Ils changent toutes les années de coquilles , mais ce n'est jamais que des coquilles vides dont ils s'em- parent. Voici ce que l'observation a appris à cet égard. Lorsqu'au conamencement de l'été , après la ponte et la naissance des petits, les pagures sentent arriver le moment où ils vont changer de peau , car ils en changent comme tous les autres crustacés , ils s'occupent de chercher une coquille propre à les recevoir pour subir cette opération , et les contenir ensuite , c'est-à-dire, une plus grande que celle où ils se trouvent. A cette époque , on les voit aller vers toutes les coquilles vides qu'ils apperçoivent , en mesurer la capacité , et lorsqu'ils DES PÀGUHES. ' ' 67 ont trouvé ce qui leur convient , sortir de leur coquille, entrer dans la nou- velle avec grande précipitation , et l'essayer. Il n est pas essentiellement de la nature des pagures de vivre dans des coquilles , on en connoît plusieurs qui habitent les trous des rochers, d'autres qui s'en font dans le sable. Il en est un qui se loge dans le tnbe d'une serpule. Mais il faut venir à la description de l'animal. La tête des pagures est séparée du corcelet par un sillon transverse , et est couverte d'une plaque écailleuse , à -peu -près circulaire, et légèrement convexe. Au-devant , on voit les yeux , sphériques, portés sur de long» pédicules cylindriques et mobiles , à la base desquels est une petite écaille élevée. Les antennes extérieures sont fiétacées, plus longues que le corps, avec une épine à leur base. Leurs trois pre- miers articles sont cylindriques , plua ■■'i s i -=■ ..■...^f*»- i.t,»^(*, -■ «a- » i\ . , i 68 HISTOIRE NATURELLE gros que les autres. Les antennes inté- jieures sont filiformes, courtes, com- posées de trois articles , qui font des angles ]?s uns avec les autres , et dont le dernier est terminé par deux parties coniques , composées d'un grand nom- bre d'articles très-courts ; l'une de ces parties , plus élevée , et beaucoup plus grosse que l'autre ^ est toujours garnie de poils du côté intérieur. Le corcelet est couvert d'un test peu épais sur sa partie supérieure , et d'une simple membrane sur les côtés. La queue est à-peu-près aussi longue que la tête et le corcelet pris ensemble ; elle est presque cylindrique, courbée en dessous , et contournée selon la coquille où elle est placée habituellement , cou- verte seulement d'une peau membra- neuse. Vers les côtés elle est garnie de trois paires de filets ou lames applaties, alongées , couvertes de longs poils mo- biles , articulées à leur base , et flottant librement dans l'eau comme de petites %.- DES PAGITRES. Gq nageoires. Le bout de cette queue est terminé par une partie écailleuse , composée de plusieurs pièces en forme de lames applaties , mais de figure diffé- rente , et dont les cinq postérieures , placées en quinconce , sont garnies de poils, et courbées en dessous , dans leur position naturelle , pour couvrir l'ou- verture de l'anus. La lame du milieu de cette partie est garnie, de chaque côté , d'une pièce alongée, irrégulière, et écailleuse , divisée en deux articula- tions mobiles , et qui a en dessous uii petit appendice, également écailleux; mais ce qui est bien remarquable , c'est que la pièce écailleuse d'un des côtés est beaucoup plus grande et plus lon- gue que celle de l'autre côté. C'est tou- jours celle opposée à la plus grande pince , qui est la plus grande. Ces piè- ces servent à l'animal pour se fixer au fond de sa coquille , à laquelle il adhère si fort , tant par elles , que par la courbure de sa queue , qu'on ne peut f ^1 . 31 4 yO HISTOIRE NATURELLÏ q'iie difficilement l'en arracher sans bri- ser le corps. La femelle porte , en dessous de fo- rigiïse de la queue , tout près du cor- celet , un très - grand nombre d'œufs , très -petits, ronds et rougeâtres, ras- semblés en grande masse , et attachés à des filets à -peu -près semblables à ceux qui se voient sous la queue de» écrevisses de rivière. Les pagures ont dix pattes , comme presque tous les autres crustacés. Les pinces , plus courtes , mais beaucoup plus grosses que les quatre suivantes , sont divisées en cinq parties articulées, dont les deux premières sont courtes et cylindriques , les deux suivantes gros- ses , triangulaires , et tuberculeuses ; et la dernière , qui est la main , plus ou moins ovale , ou alongée , suivant les espèces , et en général toujours tuberculeuse ou épineuse. Les mains sont souvent inégales ; il y a même quelquefois une très- DES PAftURES. 71 grande disproportion entre elles ; cette disproportion est occasionnée par la gêne que présente la coquille. Ce n'est pas toujours la même pince qui est la plus grosse. La gauche comme la droite , peuvent prendre de l'exten- sion, selon la direction des tours de !a spire , mais comme les coquilles dextres sont plus communes que les gauches, on trouve plus fréquemment de grosses pinces droites que de gauches. Les deux paires de pattes suivantes sont un peu applaties , plus longues que les pinces, et divisées en six articles , dont celui de l'extrémité est long , co- nique , un peu courbé en arc, et terminé par un ongle dur , en forme de corcelet. Tous ces articles sont ordinairement velus, et quelquefois épineux. Mais les pattes de la quatrième et cinquième paire sont d'une figure toute particulière, et très-différente de celle des autres. Elles sont courtes et appla- ties, divisées en cinq articles , à-peu- M''? 14 •' 72 HISTOIRE NATUKEL'LE près de grosseur ou de largeur ëgale et très-velues. Elles sont terminées par luie espèce d'ongle en crochet coni- que, au-dessous duquel on voit une pièce relevée, composée de petits grains velus. Il y a apparence que ces quatre pattes concourent, encore avec la queue, à fixer l'animal dans sa coquille. Les pagures marchent et traînent leurs coquilles par le moyen de leurs deux premières paires de pattes qui se cramponnent dans le sable , et tirent après elles l'animal. Bosc les a vus faire souvent cette manœuvre. Dès qu'on leur fait craindre quelque dan- ger , ils se retirent autant que possible au fond de leur coquille , et ne laissent plus voir que l'extrémité de leurs pat- tes antérieures. Tous les mojens qu'on emploie pour les obliger à sortir , excepté la chaleur du feu , sont inutiles. La rupture d'une partie de la coquille ne les force pas même. C'est du foad de cette coquille ; où DES PAGURES. ^h ils sont comme en embuscade , que les pagures saississent, avec leur grosse pince , la proie qui passe à leur portée. Ils ne vivent que de chair comme les autres crustacés. Pendant l'été ils sont fort communs sur les côtes , et sont sou- vent portés sur la grève par le flot , mais ils savent fort bien retourner à la mer. Pendant f hiver , ils s'enfoncent dans les profondeurs de l'Océan , on n'en voit plus, ou presque plus. Il eu est de même sur les côtes de la Caro- line, ainsi que Bosc s'en est assuré. On mange les pagures en Europe , mais , comme ils sont petits , et qu'il est difficile de les faire sortir de leur co- quille , on ne les recherche que lors- qu'on n'a rien de mieux. Le nombre des espèces de ce genre paroît considérable, cependant un très- petit nombre , même européennes , sont connues des Naturalistes. Cela vient de ce que , cachées dans leurs co- quilles „ on les a toujours confondues I I M ( h f^4 HISTOIRE NATURELLE avec une des deux espèces d' écrites par les anciens , c'est-à-dire celle à pince droite et celle à pince gauche plus grosse , et qu il est fort difficile de les conserver. Bosc en a observé à Dieppe , et sur les côtes d'Espagne , cinq à six espèces , qu'il croit nou- velles, mais qui se sont détruites dans sa collection, au point de ne pou- voir plus être décrites. Il en a égale- ment trouvé plusieurs inédites sur les côtes d'Amérique, dont une sera men- tionnée ci-après. On rapporte qu'il y en a, dans les îles d'Amérique, une très-grande espèce qui vit habituellement sur terre , et qui ne va à la mer que pour y dépo- ser ses œufs , et ensuite chercher une nouvelle coquille, avec laquelle elle revient sur les montagnes et dans les bois. Quand on la prend elle jette un petit cri , et tâche de mordre la main. Les habitans la mangent , et tirent de «on corps , par sa décomposition au h * '■■••' ,1. DES PAGURES. ^9 soleil , une huile jaunâtre , regardée comme un remède souverain contre les rhumatismes. On trouve, dans la co- quille d'où l'on vient de tirer, par le moyen du feu , un de ces pagures , une cl nie-cuillerée d'eau claire , que l'on regarde aussi comme un remède sou- verain contre les pustules que fait naître sur la peau le suc du raance- nilier. Il est très -digne de remarque que ce pagure conserve ou produise cette eau , qui , sans doute , sert à lubréfier sa queue , à lui donner la souplesse nécessaire. De» observations sur sa nature seroient sans doute ixilé- ressantes. Pagure miliaire , Pagurus mi li an us. Brun ; les pinces égales , entièrement couvertes (i« tubercules peu élevés , composés par de petits gvaiiu rapprochés et moins colorés. Il se trouve dans le buccin pomme , et est de la grosseur du poing. Il paroit composé d'écaillés en re- couvrement comme la galathée striée , et ses pattes sont fortement velues. Pagure cuirassier , Pagurus clibanarius, Le corcelet rugueux; le9 pioses presque égales, m ^1 IMAGE EVALUATION TEST TARGET (MT-3) 1.0 ^ 1^ Ké liî ■2.2 1.1 ta 2.0 1.8 f-25 1.4 i^ M 6" ► ^m % é!^ ^ ^M Photographie Sciences Corporation 23 WEST MAIN STREET WEBSTER, N.Y. 14580 (/16) 872-4503 ;V <^ \ a^^ -i,^ z ^ 1^ u ï jS HISTOIRE NATUREIII hérissées d'i^pipes; les jambes avec des fAisoeanx do po'da. Herbst. Cnn. fab. 23. fig. î. Se tropve daps I9 mer des Indes. . Pagure mousque^, Pagurus ^clopeiarius» , Le corcelet uni j \e% pinces égales, granuleuses | les cuisses de la seconde paire de pattes comprimées» //er**/. Cane. tab.,a3. fig. 3. On ignore sa patrie Pagure tamoour, Pagurus tyrxipanistus. Le corcelet uni, très-entier; les pieds striés; les ongles marbrés. i < Herbst. Cane. tab. a3. fig. 5. On ignore sa patrie. Pagure larron , Pagurus latro, La sttturç du eorcelet à quatjre divisiqns ; la qneoe simple, ventrue en dessous. Rumph. Mus. tab. 4. fîg. n,i:Sëba^ Mus. 3. tab. a, i.fig. 1,2. Herbst. Cane. tab. 24. Se trouve dans les Indes orientales,, dans les fentes des rochers. ' Pagure vieille , Pagurus antcu/a. Le corcelet ovale, latéralement cilié ; les pattes rugueuses et hérissées de poils. Se trouve dans la mer du Sud. Pagure bernard , Pagurus lernhardus. Les pinces épineuses ; la droite plus grosse. JDegeer. Ins. 7. tab. 23. fig. 5, 6. Fermant. Zool. Brit. 4. tab. 17. fig. 38. Jonst. Exsang. tab. 7. fig. 6, 12. Swammerd. Bl. Nat. tab. 11. fig. 1,2. Baster. Sub. I. tab. 10. fig. 3, 4. Herbst. Cane. tab. as. fig. g. ' Se trouve dans les mers d'Europe. SES PAGURES. rjfj Pagure hongrois , Pagurus hungams, Le« pinces hériatécs, noires A leur points; la droite plus grande; le corps fascié de rouge. Herbst. Cane. tab. 23. fig. 7, Se trouve dans les Indes orientales. Pagure Diogëne, Pagurus Diogene*, Les pinces épineuses , pubescentes ; la gauche plus grande. Rùmph. Mus. tab. 5. fîg. K , 4. Catesby. Carol. tab. 22. fig. 3. Kaemph. Jup. tab. i3. fig. 7. Herbat^ Cane. tab. 2^. fig. 5. Se trouve dans les mers d'Asie ei d'Amérique. Pagure strié , Pagurus strigosus. Les pinces et les pattes striées transvf^rsalement ; les stries irrégnliàres , garnies de poils courts et dentés , toujours dirigés en avant i la pince gauche plus grande , à doigts très-courts et obtusement dentés en dedans. Vqyex pi. 11. fig. 3 , où il est représenté , dans sa coquille , presque de grandeur naturelle. Se trouve dans la Méditerranée. Pagure soldat, Pagurus mi/es, La pince gauche plus grande , épineuse ; les ongles des pattes très-longs et dentés. Uerèst. Cane. tab. 22, fig. 7. Se trouve dans la mer des Indes. Pagure geôlier ^ Pagurus custos. La piuce gauche pins grande, unie; les ongles des pattes très-longs et unis. Se trouve dans la mer des Indes. Pagure diaphane , Pagurus dîaphanus, Applati; la pince gauche plus grande, unie; le dos du poignet très-large. Se trouve dans la mer des Indes. ' Crustacés. II. 8 ÎCIî lA U > ■ 1 M 1 •3 ■ . fiE 1 - :i } :! / 78 HISTOIRE NATtTIlELtTS Pftguri) chaperon , Pagurus olypeatus. Xm oorofllot uni , enH«r , eoropriiné \ U piooo gRtiohf pliiM Kranda, et loi piedi pnnetuéx. ^''' Het'Ajtt. Cnno. ttib. a3. liR. 2, A, B. 8« irouvtt dHiit k ra«r dits Indita. Pagure Iiermite , Pagurus eremitus. Loi pinv0ii hërisséea d'uspéritéi, prosque (égalai j lei aix pnllt's onlérieures nrini^oa du piiicen. 8« tvouvo duiu 1h MédiUirantitt, d triarticulëes , à der- nier article bifide ; ks extérieure» longues et sétacées. Corps oblocg 5 queue grande , garnie d*écailles natatoires. Dix pattes y les antérieure» terminée» en pinces. Les gakthées forment un de ces genres quon pourroit appelée artifi- ciels, parce qu il semble ne reposer que sur un seul caractère , mais quand on l'étudié, quand on entre dans le dé- tail de l'organisation des espèces qui le composent, on est déterminé à re- connoître qu'il est aussi naturel que celui des pagures qui le précèdent , et des palinures qui le suivent. DES OALATRÉBS. 8i Aussi les galathées font-elles partie des genres que Fabricius avoit établis aux dépens des cancer de Linnœus, dans ses premiers travaux sur les crus- tacés , et depuis Jors ont-elles été ad- mises comme genres par tous les Na- turalistes. La description absolue de l'espèce commune fera sentir en quoi ce genre diffère de celui de Fécrevisse , qui , au premier coup - d'oeil semble avoir beaucoup de rapports avec lui. Le corcelet est ovale , très-peu con-' vexe , terminé en devant par une sail- L'e triangulaire et garni sur les côtés d'épines coniques dirigées en devant. Ce corcelet paroît formé d'un grand nombre d'écaillés transversales en re- couvrement les unes sur le» autres , dont le bord est onde , velu , et plus coloré que le reste , sur-tout à deux endroits. Cette configuration , qui n'est qu'appa- rente, se fait voir également sur la queue , sur les pattes , elc* ; elle e*l i •■' f: i ,4m •ift.. *'V--* ^W'" ■ ïï i W' '■ 82 HISTOIRE NATURErLB très - remarquable , et distingue cette espèce parmi la plupart des crustacés, La partie antérieure du corcelet , où la pointe, est accompagnée de trois épines de chaque côté, et de quatre transversales en dessus , qui forment par le redressement de leur base un petit canal dans celte partie. C'est sous ces épines que sont placés les yeux , qui sont ronds , noirs , et placés sur des pédicules peu saillans. Les deux antennes extérieures sont placées sous et derrière les yeux. Elles sont aussi longues que le corps , et formées par im très-grand nombre d'articles , dont les trois premiers seuls sont remarqua- bles par leur grosseur. Les deux an- tennes intérieures sont placées entre les yeux, presque à la pointe, com- posées d'une grosse base mobile, armée de trois longues épines dirigées en avant , et de trois articulations dont la prér- mière fait un angle droit avec la base, et la dernière est divisée en deux por- SSS GALATHÉES. 83 lions coniques ; l'extérieure beaucoup plus grosse, formée d'un grand nombre de petits articles , est velue intérieure- ment. Les instrumens de la mandu- cation sont placés plus bas que les an- tennes , et comme à l'ordinaire , com- posés d'un grand nombre de pièces fort singulières. La queue est à-peu-près de la longueur du corps , un peu moins large que le corcelet, divisée en cinq anneaux, con- vexes en dessus, concaves en dessous, sillonnés comme le corcelet par des stries enfoncées , garnies de poils très- courts , et ornées de deux lignes longi- tudinales obscures. L'extrémité est ter- minée par cinq lames minces, écail- leuses, très-plates , bordées d'une frange de poils ; les deux pièces latérales sont à-peu-près circulaires , mais celle du milieu , plus grande que les autres est échancrée. Leur surface est raboteuse , et paroît composée d'écaillés en recou- vrement. #^^ââ2 ■.*< :.«*»• 84 HISTOIRE MATURELLH Les pattes sont , comme à Tordi- naire , au nombre de dix. Les deux antérieures ou les pinces sont épaisses , aussi, et, dans une espèce, beaucoup plus longues que le corps , garnies d'épines et de poils. Elles sont divisées en cinq parties , dont les deux pre- mières sont presque cylindriques , an- gulaires et plus garnies d'épines ; la cinquième qui est la main, convexe en dessous , applatie en dessus , et garnie d'épines 5 les doigts presque égaux , presque aussi grands que le reste de la main , courbés à la pointe et armés intérieurement de tubercules. La surface de toutes ces parties, et sur- tout distinctement celle des premières , est couverte d*éc;ailles arrondies , den- telées , placées les unes sur les autres en recouvrement, comme celles des poissons , velues en leurs bords y et dirigées vers la pointe. Les trois paires de pattes, qui sui- vent ^ sont beaucoup plus courtes que <,^- }^-w^. <«!»—■»—■>■•!?»». DIS GALATHÉIS. 83 les pinc€5S, applaties, épineuses, ve- lues , et couvertes d'écaillés sembla- bles à celles des pinces , mais la der- nière est fort remarquable , et d'une figure toute différente de celle des précédentes. Elle est filiforme et déliée , toute unie ou sans épine , divisée en cinq parties articulées et inégales en longue:ir, dont la troi- sième , qui est la plus longue , est un , peu courbée ; celle de l'extrémité est courte et arrondie au bout , sans onglet , mais toute couverte de longs poils. Ces pattes qui ne sont pas tout-à-fait aussi longues que leurs voisines i sont , malgré leur peu de largeur , destinées è aider la galathée dans ses mouvemens natatoires. On voit, par cette description, que ks galath^ ont beaucoup de rapports avec les écrevisses, mais on voit aussi que leurtestaune organisation articulée ou écailleuse particulière. Bosc, qui a eu occasion de prendre plusieurs galathées f|>t<»iut Les ..*4jj;3w«' 'sVî ' ' /. ..' .1*1 ï •:•■!■ ■ \''-^}. {' ^ i ..:' 1p i r I ■ % i aes mo> •ri \M' ^A: fi # X in iqn t4i^-— ■ • ' ■-'«fe;^ au m m 5 . La Stj^uillc mante J mmm ; *urt**»»,'V^>A- ■ m^-^^ÊBêi^m'-- "^•|Bl3ap9!W^.' 'mm^mmmmmmfmi'mpi '"""'^i f DBS GALATHÉES. 87 Oïl a déjà vu une porcelane et un pagure qui avoieilt une organisation analogue , et sur lesquels on ne pouroit également tenter des observations. • Lesgalathées se mangent, mais elles ne sont pas extrêmement recherchées. Galathée striée , Galathea strigosa. Le corcelet antérieurement hérissé de tubercules et cilié d'épines ; le rostre p(^intu et à sept dents. Degeer. Ins. 7. tab. a3. fig. I. Séba^ Mas. a. tab. 2g. fig. 19, 20. Pennant. Zool. Brit. 4. tab. 14. fig. 26. Berbst. tab. â6. fig. z. ' Voyez pi. 12 , fig. a ) où. elle est représentée un pea réduite. Se trouve dans les mers d'Europe, . i Galathée rugueuse , Galathea rugosu. Le corcelet rugueux , cilié par des épines , le rostre à trois dents ; les pipcës filiform,es. ^'- ■ ■ Pennant. Zool. Brit. 4. lab. 14. fig. 27. Uerlst, Cane. tab. 27. fig. 3. , Se trouve dans la Méditerranée. Galathée sociale , Galathea gregaria,, Le corcelet rugueux , cilié ; le rostre à trois dents; les antenuUes antérieures alongées. Se trouve. dans les mers d'Amérique, Galathée amplecte , Galathea amplectens. Le corcelet* uni ; le rostre court , émargioé -, les pattes intermédiaires très-longues. Se trouve dans les mers d'Amériqite. ( <' \ r > y ■ *MÎ3«^*"*î ■^■* 68 HISTOIRE NATITREIIB PALINURE, Palinurus, Fab. ( Quatre antennes inégales ; les intërieurei plus courtes , muti({ues , bifides au som- met j les extérieures très -longues, séta- cées , hispides. Corps et queue des écre- riaaea. Dix pattes y toutes onguiculées , dépourvues de pinces, et ayant des brosses ou faisceaux de poils à leur extrémité. Les patînures sont appelées langous- tes sur les côtes de la Méditerranée , où ils sont fort communs. Ils ont été connus des Grecs et des Romains sous les noms de kapabos et de locusta, Aristote , Athénée , Pline et autres , en parlent comme d'un manger fort recherché , et encore aujourd'hui ces crustacés sont des plus estimés sur les bords et dans toutes les iles de la Mé- diterranée. Ils ressemblent beaucoup aux écrevisses, mais ils en différent es- sentiellement en ce qu'ils manquent de pinces à leurs pattes antérieures. Âl„. ■••s DES paiikuubs. 89 Le corcelet des paliniires est cylin- dricfue, ord'nairement hérissé d'épines dirigées en avant , et d'autant plus gros- ses , qu'elles approchent de la tête. Leurs jeux sont globuleux, très-gros, portés sur de courts pédicules , qui se dirigent en travers , et se confondent ou s'unissent. Les antennes extérieures sont démesurément longues. Elles sur- passent du double la longueur du coir- celet et de la queue , prises ensemble. Leurs trois premiers articles sont ex- trdment gros, anguleux , et couverts de grosses épines. Les autres sont cir- culaires , allant en diminuant progres- sivement de grosseur, et hérissées de courtes épines. Les antennes intérieure* sont de deux tiers plus courtes que les précédentes , sans épines , et divisées en deux à leur sommet. La queue est composée de six seg- mens convexes en dessus ; les quatre intermédiaires avec un sillon transverse, interrompu dans leur milieu. Les côtés Crustacés. II, g ■ M ^,i ^iîi go HISTOIRE NATITRELLS sont armés d'une grande épine plate, antérieure , et deux à trois petites pos- térieures. Cette queue est terminée par cinq feuillets membraneux, fortifiés, à leur base , par des lames testacées et épineuses, analogues à celle des écrevis- ses. L'anus se trouve en dessous , à la base du feuillet du milieu. A la base intérieure de chaque grande épine la- térale', se voit, dans la femelle seule- ment , une nageoire membraneuse, et dans l'intervalle , quatre filets destinés à porter les œufs. Toutes les pattes sont onguiculées , et leur ongle est garni , intérieurement , de brosses de poils , régulièrement ran- gées , qui peuvent , au premier coup- d'œil , être facilement prises pour des épines. La première paire de ces pattes , celle qui tient lieu des pinces que pos- sèdent les écrevisses, et la plupart des autres genres, est du double à sa base, et du triple à son sommet , plus grosse que les autres. ( '-^1 9 DES PAIINURSS. ^I Les palinures ou les langoustes vivent de préférence dans les lieux pierreux. Fendant l'hiver , ilar cherchent l'em- bouchure des rivières. Ils parviennent à une grosseur très-considéBable, telle que quatre décimètres de long , sur un de diamètre. Ils sont, comme on l'a dit, plus estimés sur les côtes de la Médi- terranée , qu'aucune autre espèce de crustacés. lies œufs de la langouste sont très- petits, et s'appellent le corail de la lan- gouste. Ils sont singulièrement estimés à raison de leur délicatesse , aussi les femelles , qui en sont pourvues , se ven- dent-elles quatre fois plus cher dans le marché de Marseille. Ces œufs com- mencent à paroître sous la queue des langoustes en prairial , et j restent pen- dant deux mois , après quoi ils tombent ou éclosent. Pline raconte que les langoustes se livrent de sanglantes batailles avec leurs cornes , mais elles «e paroissent 1. LiiJ ..t.tii%i.v!t::^xÀ: h i ' 92 HISTOIRE NATURELLE pas pourvues d'armes propres à se faire ïéciproquement beaucoup de mal. Elles vivent de poissons et d'autres animaux marins , et ont la sècJie çout principal «nnemi , au rapport de Ron- delet. Linnœus a donné à l'espèce com- mune , celle que nous appelons en fran- çais langouste , le nom de homarus , croyant que c'était notre homard , qui <;omme on l'a vu , est une espèce d'é- crevisse. Ce nom devroit sans doute être changé, puisqu'il met de la con- fusion dans la nomenclature ; mais son abrogation en mettroit encore une plus considérable, en conséquence on le con- serve en latin. Palinurepolyphague , Paîinur.poljrphagus, Le corcelet légèrement épineux i le corcelet mar- bré de bleu. Hethst, Cane. tab. 33. Se trouve dans la mer des Indes. Palinure langouste , Palinurus homarus. Vert pouctué de blanc ; les segmens de l'abdomen aillonnés dans leur milieu. Rumph. Mns. tab. i. fig. A. Ptti». Amb. tab. 6. l- DES PALINTTRES. 93 fig. I. Sèba, Mas. 3. tab. ai. fig. 5. PennaîU. Brit Zool. 4. tab. 11. fîg. 22. Herbst. Cane. tab. 3 t. fig. I. Voyez pi. i3, fig. I , où îl est repcésenlé extrê- mement réduit. Se trbuve dans les mers d'Asie, et dans la Méditer- ranée, Palinure orné , Palinurus ornatus, Verd , latéralement tacheté de blanc; les segmeus «le l'abdomen unis. Se trouve dans la mer des Indes. Palinure fascié, Palinurus Jasciatus, Verdàtre ; une fascie postérieui ) blanche aux seg-- mens de l'abdomen. Se trouve dans la mer des Indes. Palinure à quatre cornes, Pah quadricornij. Les épines oculaires dentées en dessous; roux , avec des taches abdominales blanches. Serbst. Cane. pi. 29. fig. i . Se trouve dans l'Amérique méridional!?. Palinure poljphague , P'alin. polyphagus. Le corcelet un peu épineux ; les pattes marbrées de bleu. Herbst. Cane. tab. 32. Se trouve dans la mer des Indes. Palinure géant , Palinurus gigas. Le corcelet tuberculeux , antérieurement épinenx « taché de jaune. Astacus penicellatus. Olivier. Dict. Ou ignore ta patâe* »« ■'f,'« "! f'* i 94 HISTOIRE NATUHELIB CRANGON, Crangon , Fabrlcius. Quatre antennes ; deux intërieurcs courte^ ' et bilidcs ; deux extérieures fort longues^ sëtacées , munies chacune, à leur base, d'une écaille oblonguc , ciliée. Corps et queue des écrevisaes. Dix pattes onguicu- lées ; les antérieures terminées en pinces. Le crangon a beaucoup de rapports avec la crevette, mais il eu est fort bien distingué par les pêcheurs qui l'appel- lent le cardon ou le bouquet , et qui le prennent , soit pour manger, soit pour servir d'appâts à la pêche , à la ligne , des poissons de mer. Les crangons ne diffèrent des palae- mon , nom scientifique des crevettes j que parce que leur corcelet ne se pro- longe pas en pointe aiguë , et dentée en scie. Ils ont la même contexture , c est-à-dire, un test très-mince et demi- transparent, et les mêmes mœurs. Les pinces des crangouj diffèrent un ?«► DES CRAGONS. ^5 peu de celles des écrevises en ce que l'ongle est très-courbé, et se replie paral- lèlement au sommet de la main. Leurs pattes antérieures sont généralement plus courtes que les postérieures, et ils ont sous la queue des nageoires presque filiformes , mais très - longues. Leur queue est composée comme celle des écrevisses, mais les feuillets en sont plus alongés , et moins larges propor- tionnellement. Celui du milieu est ter- miné plus en pointe. Lescrangons marchent par secousse , ordinairement en avant , mais lorsqu'ils craignent quelque danger, ils se sau- vent à reculons. Ils vivent d'animaux lup/ms que le Uot tue contre les rochers ou le rivage; ils ne peuvent prendre vivans que les plus petits , car leurs moyens d'attaque sont très-foibles. Une grande quantité d'espèces de poissons , d'oiseaux aquatiques, les oursins, les astéries , etc. , en font leur pâture. Leur chair est moins estimée que celle U': .*î un gG HISTOIRE NATURELtB des crevettes, avec lesquelles on les mêle cependant souvent. Crangon boréal , Crangon hortas. Le corcelet épineux} la seconde et la troisième pair» de pattes filiformes. Fhipps. It. Boréal, tab. ic. fig. i. Werbst. Cane. tab. 29. fig. 2. Se trouve dans la mer du Nord. Crangon vulgaire , Crangon vulgaris» Le corcelet uni j le rostre court , entier. Baster. Subs. a. tab. 3. fig. 1—4- Séba, Mus. 3. tab. ai. fig. 8. Roes. Ins. 3. tab. 63. fig. I , a. Fermant. Brit. Zool. 4. tab. i5. fig. 3o. Herbst. Can. tab. 29 fig. 3,4. Se trouve dans la mer du Nord. Crangon marginë , Crangon marginatus. Le corcelet court , comprimé , en alêne ; le tout do la base de l'abdomen argenté. Se trouve à l'ile de France. Crangon monopode , Crangon monopodiunt. Lé corcelet uni ; une des maius très-grosse , para- Iclogramique} l'autre filiforme; les écailles de la base des antennes très-petites. Voyez pi. 1 3, fig. 2, où il est représeiûé de gran- deur naturelle. Se trouve dans la mer dés Indes. ,pi.' ' i ■ ' « 4*;^ 9 m .».*•.,*■- -•f- >. 1 Ék^ ■■ ■; m « • i.. ' ">?■ ' ; ' ' , - , ■■• . t-'-'. ^-..i '2'J ï, .M T«^^.-, t\r *« : • î ; I ( » . . ■■ ) ti m m ■' t î 'KMtM ^- U ir ui ï'.4 i ill M } 100 HISTOIRE NATURELLE souvent terminée par des épines. En dessous, quatre des articulations de la queue|sont, de chaque côté, accompa- gnées d'une membrane concave , dont la partie creuse est tournée en ar- rière , et au sommet de laquelle est articulée une autre membrane dont les bords sont plus épais que le milieu , et ciliés. Ces bords sont articulés fine- ment comme les antennes , et suscep- tibles , par conséquent , de prendre toutes les directions possibles dans l'ac- tion natatoire à laquelle ell«» sont spé- cialement consacrées. Les pinces sont longues , épineuses dans quelques-unes des grandes es- pèces, filiformes et unies dans la plu- part des petites. Les doigts sont égaux dans les unes et dans les autres , et quelquefois dentés intérieurement. Les deuTt espèces de palœmon les plus connues, sont la squille et la lo- custe appelées sur nos côtes, chevrettes , crevette, salicoque, caramot, etc. , e^ BES PALiEMON. 10 r dont on fait un grand usage , comme aliment, et pour la pêche des poissons de mer. On en prend beaucoup à l'em- bouchure de la Seine, de la Loire et de la Garonne , par le moyen d'un filet en forme de sac, à-peu-près sem- blable à une trouble , mais plus large et moins longuement emmanché, qu'un homme, qui marche dans l'eau, conduit devant lui en le dirigeant toujours vers les bords. Elles sont grises , tache- tées de brun, quand elles sont en vie, rouge pâle , lorsqu'elles sont cuites! Leur assaisonnement consiste aies met- tre sur le feu avec du sel et du vinaigre. Elles ont la ch. :t tendre et douce, et d'un goût très-agréable. On mange tout à raison du peu d'épaisseur de leur test. Elles se corrompent très-rapide- ment après leur mort, qui a lieu peu d'instans après leur sortie de l'eau de mer, et l'odeur qu'elles répandent alors est, comme celle de la plupart des crustacés, des plus exécrables. Il faut . Crustacés. II. lo ICI- ; i«ï< h< ']' \ 102 HISTOIRE NAÏUKELLE les faire cuire immédiatement si on veut les conserver quelques joui-s. Lors- qu'elles ont des œufs, c'est-à-dire au printemps , elles sont beaucoup plus estimées, et réellement beaucoup plus délicates. Les chevrettes sont un des meilleurs appâts que l'on puisse employer pour In pêche à la ligne des poissons dô mer , et dans beaucoup d'endroits on ne les prend que pour cet objet. C'est presque le seul dont se servent les Américains des États-Unis , ainsi que Bosc Ta observé. Les crevettes , dans leur état naturel , nagent en devant et sur leurs pieds 5 mais lorsqu'elles ont quelques dangers à éviter , qu elles veulent se sauver rapi- dement, elles se mettent sur le côté , et nagent à reculons. Elles vivent, comr^ie les autres crustacés , d'animaux marms que le flot Mi périr , de petits polypes, ou autres vermisseaux moins forts qu'el- les. Elles sont la proie de presque tous i,o3 les poissons , auxquels ils n'échappent que par Ja rapidité de leur uatalion. Rondelet rapporte , qu'en redressant l'ëpine de leur front contre le palais des poissons , qui les veulent mf^nger , elles les tuent. Il est en effet probable qu'une telle arme leur a été donnée pour défense ; mais Bosc s'est assuré que ce moyen ne leur est pas très-utile , et qu'aucun poisson d'une certaine gros- seur ii'étoit arrêté par la crainte qu'elle peut inspirer Les chevrettes sont excessivement abondantes dans certain» parages. Si leur destruction est facile, leur repro- duction est rapide, comme cela arrive toujours. La haute mer même n'en est pas privée. Bosc en a trouvé plusieurs espèces, non connues , parmi les fucus qui nagent sur l'Atlantique , à cinq à six cents lieues des continens. Il en a décrit dqux, réservant les autres pour être étudiées au débarquement; mais elles se sont malheureusement altérées I •• 11 I i' n r il II 104 HISTOIRE NATURELLE dans l'enur-de-vie où il les avoit mises. Il en est de même de trois ou quatre espèces des côtes d'Amérique qu'il croit également nouvelles, et qui sont arri- vées méconnoissables. Palaemon cancer , Paîœmnn carcinus. Xes pinces égales, épaisses, épineuses; le rostre releTé , plu» long qne les écailles des nntennes. Jlump^. Mus tab. i. «g. D. SJoan. Jam. 2. tab.245. fg. a. Séba, Mus. 3. tab. 21. «g- 4- ^^«"•*"»'' ^anc. tab. 28 fig. 1. « » . Se trouve dans les rivières d Amérique. Falaemon lar , Palœmon lar. Les pinces égales , épaisses , épiaeuses ; le rosir» âroit , égal aux écailles des antennes. Se trouve dans l'Inde. Palaernon longue-main , Palœm. hngimanus. Les pinces inégales , unies j le rostre droit, égal aux écailles des antennes. Se trouve aux Indes orientales. Palœmon courte-main , PaJœm. Irevimanus, Les pinces médiocres; les doigts plus courts que la main ; le rostre relevé , plus long que les écailles des antennes. > Se trouve dans les Indes orientales. Palœm.coromandelien, P. cotomandeîianus. Les pinces médiocres; les doigts plus courts qus la main ; le rostre égal aux écailles des a»teimes. Se trouve dans les Indes orientales. / DESPÀLAMOK. io5 Pâlaemon tranquebarique, JP. tranqueharicus , Xes pinces alongées , filiformes; les mains ovales. Se trouve aux Indes orientales. Paixmon squille , Palœmon squilla. Le corcelet uni; le bord à cinq dents; le rostr* dentelé en dessons. St'ba^ Mus. 3. tah. 2i. fig. 9,10. Se trouve dans Ifn mers d'Europe ; c'est la chevrstte des Français. Falaemon locuste , Palœmon îocusta. La corcelet uni; le rostre épais, dOntelé en dessns -, ■ni en dessous ; les doigts nlongés, fijiforroes. Herhst. Cane. tab. iiy. fig. l. Se trouve dans l'Océan ; c'est la salicoqae de* Français. Palaemon dentelé , "Palœmon serratus. Le corcelet uni , un peu caréné ; le rostre dentelé ()es deux côtés. Se troiive dans la mer du Nord. Palasmon des fucus , Palœmon Jïtcorum, Le corcelet uni ; le rostre relevé, avec cinq dents à sa pointe. Se trouve parmi les fucus nageans di^ns l'Océan. Palaemon narval , Palœmon narpal. Le coj-celet uni; le rostre relevé, presque aussi long que le corps , dentelé des deux côtés. Hei-bst. Cane. tab. a8. fig. a. Se trouve dans la Méditerranée. Palœmon pélasgîque , Palœmon pelasgicus. Le corcekt uni ; le rostre court , uni , denté de« i 11 :' Il |#i d I, I» I06 HISTOIRE NATURELLE deux côtés i le premier article de la qutuo très-grand, et les deux derniers irès-étroits et Iransparens, yoyez pi. 14. fig. a , qui le représente de grandeot naturelle. Se trouve duos la haute mer , sur les fucus nageans, où il a été observé décrit et dessiné par Bosc. Corcelet uni , terminé en avant par un rostre droit do mime longueur que lui , et avec une seule dent de chaque côté. Les antenne» supérieures bifides , portées sur l'écailIe oculaire. Les inférieures & peina plus longues et simples. Premier article de la queue plus grand que le cor- celet, et que tous les autres ensemble, servant à les renfermer. Le» deux derniers très-alongés , applatis , transparens. Les cinq écailles caudales également transparentes. Pattes courte» , toutes avec des pinces très-petites. Oelte espèce, très -remarquable par la grosseur de la première articulation de sa queue , jouit , an moyen des deux dernières , à un haut degré, de la faculté de sauter. Plus qu'aucune autre» de ce genre , elle nage par bonds. Elle se repose sur Us tiges des fucus qui flottent dans la grande mer 5 et alors toute sa queuo est renfermée ou cachée sous le premier anneau. Elle est fort abondante. Bosc a encore trouvé, parmi les mêmes fucus, plu- sieurs espèces qui se rapportent au même genre, et qui sont inconnues aux Naturalistes. Il en av bit décrit q«elque8-unM : mais il en a perdu les descriptioMs. ^1 DES ALPHÉES. I07 ALPHÉE, Alpheus, Fahricius, Quatre antennes pëcionculées , in^galeji, s^- tacëe.t ; les inférieures plus courtes, bi- fides; les extérieures plus longues, sim- ples , avec une t^caille à la base. Corps arqué, comprimé, pointu en avant. Les quatre pattes antérieures à mains armées de pinces. Fabricius n établi ce genre sur des espèces , qui toutes lui ont été en- voyées par Daldorf , des Indes orien- tales, et dont aucune n*a été figurée. Il paroit qu'il a beaucoup de rapports avec Jes palœmon , et qu'il est remar- quable , en ce qu'il a toujours les pin- ces inégales et difformes. Celles de la seconde paire sont filiformes comme dans les écrevisses. On ne sait rien de plus sur ce genre, ni sur les espèces qui le Composent. Alpbé« uvace , udifhœus, aaarus. Les pinces inégales , . dliFormes ; lo rostre court «a alêne.- '[/-'f ^'^ '*^*--' ' ■■ ' Se trouvé c^ats- les Indos orienules. . ': 1;i 4'' ri } 7Sin-^-Jt: 11! Io8 HlSTOUlï NATTTREttB Alphëe tamule , Alphœus tamulus,, Les pinces inégales , difformes ; la main gauche pins petite , filiforme. Se trouve dans la mer des Indes. Alphée Toleur y ^Iphœus rapax. Les pinces inégales, difformes; le corcelet caréné en devant ; le bec en alêne. Se trouve dans la mer des Indet. Alphée malabaricjue , Aîphœus malaharic\is , Les pinces inégales , difformes ; tine des mains courte» avec des doigts filiformes très-longs. Se trouve dans la mer «les Indes. i y PÉNÉE, PeNjEVS, Fabricius. Quatre antennes ; les extéxieures, placées au- dessous des intermédiaires , très'longues et à pédoncule accompagné d^une écaille bifide et épineuse. Antennes intermédiaires plus courtes, à deux filets. Les premières pattes^ terminées par des mains. Anten- nules extérieures longues et avancées. Ce genre est extrêmement voisin de celui des palœmon. lia, comme lui» un rostre denté. Il comprend , dans Fa- DES PÉNÉES.' 109 briciiis, trois espèces venant delà mer des Indes, où on les mange comme ici les paleemon ; mais aucune de cer es- pèces n'est figurée. Bosc , dans sa traversée d'Europe en Amérique , a trouvé , sur les fucus na- geans , un crustacé qu'il croit de ce genre, et qui est très-remarquable , en ce qu'il n'a que quatre pattes. Il en donne la figure de grandeur naturelle, pi. 14, fig. 3. Ce sera le pénée très- ponctué , Penœus punctatlssimus. Le corcelet est très - alotigé , cy lin* drique , terminé antériteuredent par un rostre plus court que lui , un peu re- levé , armé de cinq dents en dessus. Les yeux sont placés très en arrière , derrière les antennes , sous les côtés du corcelet; ils sont très-gros, et longue- ment pédoncules. Les antennes intérieu- res sont un peu plus courtes que les ex- térieures , bifides , et portées sur un long pédoncule , accompagné d'une écaille bifide à sa base. Les antennes exté- r f ai \ lïO HISTOIRE NATURELLE rieures sont plus longues que les -précé- dentes, simples et écartées. La queue est composée de quatre articles, dont le premier est plus long que les autres , et de plus , renflé à sa partie postérieure , de sorte que l'ani- flaal est toujours comme bossu dans cet endroit. Les écailles terminales sont au nombre de dinq; les deux supé- rieures fgrt grandes , l'intermédiaire courte ^t triangulaire. Les, pinces sont filiformes, et presque aussi longues que le corps. Le second article esy^ le plus long. La main est aussi longue que le second article , peu renflée, et les doigts en forment la moi- tié. Les paUes , au nombre de deux pai- res seulement, sont un peu plus courtes que les pinces , et terminées en pointe. L'animai est d'un gris jaunâtre, par- semé , dans toutes ses partie^ , d'une yna- mense quantité de petits points rouges. Il sq trouve très-abondamment sur les fucus cit^s plus haut. * f" -M , , ^% t; vpt.-.i-.Ji''- ! 'i i .'H '.s fl ' ■- îi.i, . *■ î >1 ai l'f 3i> ' ■ f ro ^1 ; n tc.- ^<.- vi *î .ùUJi,?.ii,»jlii'> ^y ;n*K!'i H''4«î ■ BlRii f^ll/.l'a^.ijo M. j4' Beà-eve del. fTTarJiai ifcu^ 1 . Le Braneliiopode siae:iial. a . TiC ralemon pelas gioue . ^^^ La. Creveite des ruieseoiix . ï -m H:.|l au îwff I ■_-y...' - *— -ÇRi-^^*!^' ■ DES PÉICÉES. III Pénëe monodûù , Penœui monodon." Le rostre épais, relevé, dentelé en 4^8us , avoc troisr dents en dessous. Se tronvf dans les mers de Tifude. Véaée modoceros , Penceus monoceros. Le rustre é]MU, denté en dessus^ ciiié en dessous. Se trouve d.ins la mer des Indes. Pënée plamcorne , Penœus planicorfiis. Le rostre court, dentelé; les aiitennes applaties eu dessus. Se trouve dwis lamer déa Indes. SQtrîtLÊ, Sqvillj ,Fabriews, Quatre antennes presque égales ; Vesirité- rieures un' peu plus longues let trificles ; les extétwiitei plus courtes , àeeoalpa^ gnées d'un feuillet oblong. Corcelet caurt ; . queue fort longue , s'élargissant vers soa extrémité , garnie d'écaillés i dp branchies découvertes. Quatorze pattes ; les anté- rieures terminées par une pièce en scié ou en peigne d'un côté. On donne, sur les côtes de France, le nom de squilie* à plusieurs crustacés ■ i 'ri , / U i .ï\ê'i I£2 HISTOIRE NATURELLE difTérens , mais plus gënéraletnent à une des espèces de ce genre, celle qu'on appelle aussi mante de mer , d'après Rondelet , à cause de la forme de ses pattes , analogue à celles de l'insecte de ce nom. Ce genre est un de ceux ancienne- ment faits par Fabricius , aux dépens des cancer de Linnaeus. Il n'a pas éprouvé de variation depuis les pre- mières éditions du Système Entomo- logique de cet auteur , car il est des plus caractérisés et des plus naturels. Le corps de la squille est, comme dans les autres crustacés , divisé en tête, en corcelet et en queue ; mais cette dernière partie , est , ici , d'un vo- lume proportionnel bien plus considé- rable que dans aucun de leurs genres. La tête est petite, confondue avec le corcelet , garnie en devant de deux yeux , placés sur des pédicules mo- biles. Chaque œil paroit double, ou comme composé de deux globes entiè- Il^i ~ - DES SQUILLES. rèment unis ensemble. A côté de ces yeux, on voit deux pièces très-plates, minces et alongées, également mobiles et attachées, une de chaque côté de la tête , a un gros article , qui est aussi mobile. Ces pièces , qui sont bordées tout autour de longs poils , ont la forme d'ailerons très-alongés, et ser^^ent pro- bablement de nageoires; elles portent, à leur base interne, les antennes exté- rieures , qui sont courtes , formées par deux articles aiongés et cylindriques , terminées par un filet simple , com- posé d'une grande quantité d'articula- tions. Sous les yeux sont implantées les antennes intérieures de la longueur du cîorcelet, composées de trois articles cylindriques, alongés, dont le derniec est terminé par trois longs filets déliés et sétacés, presque égaux , qui sont très4 souples, et divisés en une infinité d'ar- ticles. Le corceîet est beaucoup plus long que large, et sa partie postérieure plus Crustacés. II. „ r ■ 'S, 7 • r.f 1. 'M ïr4 HISTOIKE NA.TUR^LIS large que l'antérieure. Il est sillonru^, et a 5 en devant, tiois saillies , dont celle du milieu est arrondie, et les deux la- térales ponctuées ou épineuses. En des- sous , il est concave , avec une carène au milieu , à l'extrémité de laquelle est la bouche , et les organes de la man- ducation. La queue est très - longue , comme il a déjà été dit , presque égale d'un bout à l'autre, ou mieux augmentant fort peu du devant au derrière. Elle est convexe en dessus, divisée en onze an- neaux, dont les dix premiers, excepté celui qui la joint au corcelet , sont gar- nis de six arêtes «levées , longitudi- nales , qui rendent le corps angulaire , et qui , dans les trois ou quatre derniers de ces anneaux , se terminent en épine très - pointue. Le onzième et dernier anneau , qui est plus large et plus long que les autres , est en forme de pièce plate , mais relevée au milieu, tant en dessus qu'en dessous 5 ses bords sont DES SQUILLES. Il5 âiirs et ëcailleux , garnis de huit grandes épines dures et pointues. Entre les qua- tre épines postérieures , ce même bord est crénelé , ou garni d'une suite de dentelures arrondies. En dessous , il y a cinq paires de branchies très - remarquables , en ce qu'elles sont applaties et membraneu- ses , placées à la jonction des cinquième, sixième , septième , huitième et neu- vième anneaux , et à-peu-près perpen- diculairement à ces mêmes anneaux , c'est-à-dire un peu inclinés en avant , ou vers le corcelet. Elles sont mobiles à leur base , et forment ensemble , sous le ventre , comme de grosses toufîes. Chaque branchie est composée de deux pièces circulaires, très-minces et plate», comme des feuilles transparentes , gar- nies , tout autour de leurs bords , de longs filets , en forme de poils , qui flottent librement dans l'eau > et qui sont attachées l'une à côté de l'autre, |)ar un petit pédicule charnu , à une II! i^l 1 i Il6 HISTOIRE NATUHELLI grande partie , plus dure , et comme coriace , qui se trouve unie au corps. Les deux pièces plates en feuilles, qui sont en partie en recouvrement l'une sur l'autre , sont accompagnées , à leur siirface antérieure , d'un gros paquet de filets charnus, en forme de fibres,. qui flottent également dans l'eau , et qui sont unis à la grosse partie coriace dont il a été parlé. L'animal remue conti- nuellement ces ouies dans l'eau , avec une grande vivacité. Le dixième anneau de la queue est garni, de chaque côté , un peu en des- sous , d'une grande pièce écailleuse, applatie , mobile à sa base , et qui s'é- tend en dessous du dernier anneau qu'elle couvre ; en sorte qu'elle ne pa- roît pas quand on regarde l'animal en dessus. On peut cependant écarter ces pièces , et les ramener de côté. Chacune est divisée longitudinalement en trois parties , de figure fort diffé- rente, qui, dans leur situation naturelle. ©ES SQUILLES. 11-7 sont appliquées les unes sur les tutres, mais qui se laissent séparer jusqu'à uq certain degré. La partie extérieure , qui est la plus longue des trois, est en lormede lame alongée , garnie au bout d'une espèce de tête , et au bord exté- rieur de neuf épines , avec une dixième à l'autre bord. La partie en forme de tête est bordée d'une frange de longs poils. La seconde partie est composée de deux longues pointes en épines re- courbées ; et la troisième a la figure d'une lame plus étroite, bordée par- tout de longs filets, en forme de poils* L'anus est placé sous la queue , tout près du dernier anneau 5 c'est une pe- tite ouverture ovale. Les squilles ont sept paires de pattes^ ce qui les distingue de tous les autres crustacés. Elles sont de trois sortes. Les deux antérieures , ou les pinces , qui sont les plus grandes de toutes , sont attachées au-dessous du corcelet , tout près de sa base. Elles sont composées de i ^ i i ! 1 !'■ 1 ■i. I Il8 HISTOIRE NATURELtB quatre parties articulées ensemble , ef faisant des angles et des coudes , les uns avec les autres. La première , qui tient immédiatement au corcelet, est longue et assez massive , avec quelques pointes angulaires, et t?ne profonde rainure en dessous , dans laquelle la troisième par- tie est couchée tout du long , quand l'animal ferme la patte. La seconde partie est courte , et également angu- laire, ayant la forme d'un nœud, qui joint ensemble la dernière et la pre- mière partie. Cette dernière est longue, applatie , et un peu courbée , avec trois épines mobiles à son bçM»d intérieur., tout près de son origine , et dont l'in- termédiaire est plqs courte que les deux autres. Enfin , la quatrième partie , un peu plus courte que la précédente, et qui forme la tenaille, est courbée, et composée du côté intérieur , de six pointes crochues , en forme de dents de peigne , les unes toujours plus courtes que les suivantes. Dans l'inaction , cettô e^^j DES SQUIILESr ir<) jjartm est repliée contre le bord anté- rieur de la précédente , étant alors cou- chée tout le long de cette dernière , et c est avec elle que la squillese saisit de sa proie, la retenant à l'aide des six dents dont elle est pourvue , et des trois épines qui se trouvent à la pièce pré- cédente. En dessous du corcelet, iiy a encore six autres pattes, placées par paire en- tre les deux grandes , et tout près les unes des autres , qui sont également terminées par des tenailles simples , et divisées en six parties articulées , qui sont courbées et pliées de façon qu'elles font des coudes ensemble ; elles sont toutes dirigées vers la tête, mais leurs trois derniers articles sont recourbés en arrière. Elles sont entièrement cachées par le corcelet , et enveloppées de poils. La première paire est plus longue que la seconde , et celle-ci plus que la troi- sième. Le second article est long, délié et courbé 5 le troisième plus court, et If m !; \ f *? ,j» ■' { f if- 120 HISTOIRE NATURELLE renflé au milieu ; le quatrième presque globuieu-X ; et le cinquième est un cro- chet mobile , qui se replie sur les au- tres. Dans l'inaction, les six articles de ces pattes sont plies les uns sur les au^ 1res, en sorte qu'elles ont alors la figure d'une S. Enfin , la squille a encore six autres pattes longues , déliées etcj^lindriqùes, a ttachées aux bords latéraux du second , du troisième, et du quatrième anneau de Ja queue , et divisées en trois arti- cles , dont celui de l'extrémité est garni , au bord antérieur, d'une suite de poils très-serrés , qui y forment comme une longue brosse ; mais cet article n ayant pas de crochet au bout , ces pattes sem- blent être uniquement destinées à sei*- vir comme d'avirons. .. Toutes les espèces de squilles ne sont pas exactement conformes à cette des- cription, qui est celle de la plus com- mune, de celle appelée, comme on l'a déjà dit 5 mante de mer ; mais elles DBS SQUILLES. lai n'ep différent pas assez pour que le» généralités qu elle contient ne leur con- viennent pas. Le test des squilles est demi-trans- parent, et beaucoup plus mince que celui des autres crustacés de leur gran- deur^ ce qui indique qu'elles ont des moyens particuliers pour échapper à leurs ennemis , qui auroient trop de prise sur elles ; mais leurs mœurs n'ont jamais été observées. On ne trouve dans les anciens au- cune trace qui puisse faire croire que la squille leur fût connue. Rondelet est le premier qui en ait parlé , et ce qu'il en dit se réduit à la description, et à une dissertation sur les noms qu'elle porte. La squille a la chair molle , mais d'un bon goût. On l'estime beaucoup «ur les côtes de la Méditerranée , où elle est assez commune. lij 1 î f / î f 122 HISTOIRE NATURELLE Squille maculde , Squilla macuiaia* Le pouce de la pince en faux , à dix dents ; Id corpji ti'ès-uni ; le queue avec quatre dents de chaque côté. JRumph. Mus. tab, 3. iig. 2. Se trouve dans les Indes orientales. Scfuille mante, SquiUa mantîs. Le pouce de la pince en faux , à six dents ; le corps un peu anguleax ; la queue dentée et épineuse. Degeer. Ins. 7.tab. 34. fig, i.Marg. Brus. lab. 187. JSéba , Mus. 3. tab. ao. fig. a, 3. Berbst. Cane, tab. 33. fig. I. ^ VoyeM pi. 12 fig. 3, où elle est représentée trés- réduite. Se trouve dans la Méditerranée et les mers da riode. ♦ .♦ Squille raphidif , Squilla raphidia. Le pouce de la pince en faux , à huit dents ; en de- dans , la pince dentelée et épineuse. Se trouve dans la mer des Indes. Squille phalange , Squîlla phalangium. Le pouce en faux , i cinq dents ; la troisième et la cinquième plus longues ; le corps uni. Se trouve dans les Indes orientales. Squille ichneumon , Squilla ichneumon, ^' Le pouce en faux, à quatre dents; le bord de la ^eue noueux et épineux. Se trouve dans les Indes orientales. Sc[uiIIe scyllare , Squilla scyllarus. Les pinces droites , ventrues , anguleuses ; le pouc* A trois dents. DES &QUIX,LES. 123 Séba , Mas. 3. tab. ao fig. 6. Herbst. Canc^ tab., 34. fig. I. Se trouve dans les mers d'Asie. Squille ciliée , Squilla ciliata. Le pouce eu faux, à trois clents ; les deux dernierjr segmens de l'abdonien épineux et ciliés. Se trouve dans la mer des Indes. SquiHe goutteuse y Squilla chiragra. Le pouce en alêne; la base avec une nodoiité rousse. îu^? fig. 2. Se trouve dans la mer du Sud. Squille vitrée , Squilla vitrea». Le corcelet uni , caréné ; le pouce en faux , en alêne ^ saaa pointe. '" ■ ' Se trouve dans la haute mer. ; :| 1 t;t}l|i „; ,, Squille arénaire, Squilla arenaria^. Le corps maculé de bleu ;. le corcelet arrondi .,.am.^ !e pouce à huit dents. - -- Rumph. Mus. tab. 3. fig. L. Berbst. Cane, tab* §3%, fig, 2. . 1 '" Se trouTe dans la mer des Indes. '' ii\*?''M.p r- çi'il.-ilîii'l '4 h« f- 124 IIISTOIB.B NATURELLE BRAlSiCmOVOD^^BRANCHioPODA, Lamarck, Quatre antennes simples , srflftcées , inégales. Corps oblong, dépourvu de pattes, inaic ayant de cliaque côté une où plusieurs rangées de branchies oblongues , ciliées , natatoires , qui en tiennent lieu. Queu^ tiue, articulée, longue , fourchue à Tex- trémité. LEè branchiopodés ^otit des ani- ihàiix alougés, tidusparens , remarqua- bles par le grand nombre de branchies dont ils sont poutvus, et par la ma- tiière dont la femelle porte ses ovaires* Leur couleur est jaune ou rougeâlre , quelquefois, principalement les femel- les , tirent sur le verd. Leur tête est membraneuse , voûtëe et unie sur le milieu du front où il y a deux petits points noirs dont on ne peut deviner la nature. Elle est armée en avant de deux cornes démesurément grandes, relativement à la grosseur de SES BRÂNCHIOPODSS. 125 ranimai , brunâtres , transparentes , courbées en dedans , fourchues à leur pointe , et portant un angle saillant sur leur dos. Ces deux cornes ressemblent beaucoup aux mandibules des lucanes ou cerfs volans , et sont creuses et mo- biles comme elles. Elles servent sans doute à l'animal pour prendre sa nour- riture. La femelle n'en a que deux petites, simples, qui se voient égale- ment au maie, dans l'intervalle des deu?^ grandes. La bouche est placée au-dessous de la tête , tout près des jeux. Elle est saillante, et accompagnée de quatre an- tennules ou mandibules, dont la forme n'est pas facile à déterminer , à raison de leur transparence. Les yeux sont latéraux , très-gros , noirs, et portés sur un long pédicule mobile. On voit très - distinctement qu'ils sont composés d'une innombra- ble quantité de petites facettes, comme ceux des insectes proprement dits , Crustacés. II. la I . 126 HISTOIRE NATURBUE €t recouverts d'une membrane dure, transparente , qui ne les touche pas dans leur partie supérieure. Lorsqu'on frotte ces yeux avec le doigt , la couleur noire disparoît ; ce qui prouve qu'elle n est que superficielle. Les antennes sont placées en dessus, peu loin de la base des yeux. Leurs points d'insertions sont très-rapprochés , et ceux des antérieures sont sur les cor- nes. Ces antennes sont transparentes , blanchâtres; les plus petites sont com- posées de deux parties articulées à leur base dans leur milieu, mais de ma- nière à n'avoir qu'un mouvement de genoux. Tous ces caractères les éloi- gnent singulièrement des antennes or- dinaires des crustacés ; et , si on leur donne ce nom, ce n'est qu'à Cause de leur forme sétacée. I^s antérieures sont beaucoup plus longues que les posté- rieures; elles sont dirigées en avant, et immobiles, creuses dans léut inté- rieur , et manquent dans les femelles , i*:^-J.7'>^;-,£- DES BKAKCHIOPODES. I27 ce qui les distingue encore plus des véritables ^anî^nnes. Après la tête, est un cou ovale-cy- Jindrique , qui est le premier article du corps. Le corps est cylindrique , composé de douze anneaux, un peu en carènes, dont le premier est plus large que les autres , et peut être - regardé comme faisant partie du cou, beaucoup plus étroit, il est vrai, mais se prolongeant en dessous , au-delà de lui. A chacun de ces douze anneaux , est attaché , en dessous , de chaque côté de la fossette ventrale , une branchie composée de trois lames ovales ; la pre- mière , pédiculée et articulée sur le ventre ; les deux autres sessiles , et articulées ; la seconde derrière et au mi- lieu de la première; la troisième der- rière , et au milieu de la seconde. Tou- tes sont bordées de longues barbes, qui , vues à la loupe , se montrent pen- nées , et ont dans leur milieu uu vais- ; 1' n i ,1^ 4": U" ■^' ^'8^ I 128 HISTOIRE NATUHEtLE seau aérien. La première paire de bran- chies seule n'a que deux de ces lames ovales. Ces branchies forment donc un triple rang , où les dernières lames sont tou- jours recouvertes par les premières. L'a- nimal ne marche jamais dessus , et elles servent autant à l'action natatoire qu'à la respiration. Roesel prétend avoir observé que les animalcules aquatiques entrent avec J'eau dans les branchies, et sont con- duites à la bouche ; mais il est pro- bable qu'il a été induit à erreur par les bulles d'air, qui souvent ressemblent à des klopodes , à des paramécies , etc. La queue est composée de neuf ar- ticulations cylindriques , qui vont tou- jours en diminuant de diamètre. Elle est de la longueur du corps , et ter- minée par deux nageoires triangulaires , très-aiguës , un peu divergentes , gar- nies de longs poils pennés. Ces deux nageoires , dont Tune est souvent plus DIS BRANCHIOPODÏS. I29 petite que l'autre, égalent en longueur Ja moitié de la queue. Au premier anneau de la queue , en dessous, on remarque beaucoup de vaisseaux qui vont en ligne droite, et à l'articulation suivante, deux corps cylindriques qu'on ne peut méconnoitre pour les organes mâles de la génération. Dans la fe- melle , ces corps sont remplacés par deux t^rous qui se touchent 'ît se con- fondent en un seul. Les branchiopodes ont tout le long du dos un vaisseau roi!g**«tr« qui se bifurque vers la tête, et qui est Com- posé d'une suite d'utricules ovales. C'est le cœur qu'on reconnoît à son mou- vement de systole et de diastole. L'estomac et l'intestin se trouvent sous ce vaisseau. Le dernier a son issue à la base des nageoires de la queue. Les ouvertures de la génération de la femelle , dont il a été parlé plus haut, aboutissent en dedans du corps à luie poche , qui est l'ovaire. Quand s. iMi i ï?io HISTOIRE NATURELLE ' on examine celte poche avant la fécon- dation , on la trouve remplie de beau- coup de petits corps , dont les uns sont obscurs , et les autres bleu de ciel , et dans un mouvement continuel ; tous oiît une forme ovale, qui devient angu- laire à leur sortie de l'ovaire. Lorsque la fécondation est opérée, les œufs sortent du corps , et restent pendans à l'ouverture de l'ovaire , ren- fermés dans deux poches alongées, dont la transparence n'empêche pas de voir leur belle couleur bleue. Ils restent dans cette poche jusqu'à ce que les petits soient éclos. Les branchiopodes vivent dans les eaux entièrement stagnantes , princi- palement dans les fosses ou les mares qui se trouvent dans les bois , et qui sont garnies de plantes aquatiques. On les trouve dans les mares de la forêt de Bondy , près Paris , quelquefois eiv immense quantité vers le mois de ger- minal et de prairial. On eu voit moina i3i DES BRANCIIIOPODES. dans les autres saisons. Ils présentent, sur-tout lorsqu'il y a beaucoup de fe- melles pourvues de leurs ovaires bleus , un spectacle fort agréable. Ils nagent «ur le dos , toujours dans une position un peu courbée, et par saccades très- vives et très-fréquentes. Ce sont prin- cipalement les deux nageoires de la queue qui agissent dans cette opération , ainsi que Bosc l'a observé ; les bran- chies ne servent guère qu'à soutenir ce mouvenjent, et à guider la direction. Il est très-remarquable qu'il ne s'en trouve que dans certaines années. Les mares qui en éloient le plus abondam- ment pourvues n'en montrent souvent plus pendant plusieurs printemps de suite , ainsi que le même Naturaliste s'en est assuré. Lorsqu'on les tire de l'eau , ils se roulent sur eux-mêmes, et ne tardent pas à périr ; car leur dé- licatesse est extrême. Ils sont très- difficiles à conserver, même dans l'es- prit-de-vin , et ce par la même raison. !■;: I .a... il l32 HISTOIRB NATURELLE Cet intéressant animal a besoin d'être observé de nouveau , pour que son his- toire soit complète. II ne peut l'être que par quelqu'un qui habite le voi- sinage des mares qu'il préfère ; car , ainsi que Bosc l'a expérimenté , il est presque impossible de le garder plu- sieurs jours vivans dans des vases de verre. Le branchiopode a été placé, par Fabricius , parmi les crevettes 5 mais il est bien évident qu'il n'appartient pas à ce genre, et que Lamarck a eu raison d'en faire un particulier pour lui. On observe que ce dernier Natu- raliste a été obligé de le placer parmi ses crustacés pédiocles, tandis que tous ses caractères le rapprochent des cy- clops qui sont parmi les sessiliocles. Il est une autre espèce de branchio- pode qui se trouve également aux en- virons de Paris , dans les mares de Fon- tainebleau, et qui a été décrit dans le manuel du Naturaliste de Duchesne, 1 .1- DES BRANCHIOPODES. l3S SOUS le nom de marteau d'eau. Elle diffère assez de la première pour mé- riter une description particulière. Sa tête est globuleuse , armée, en devant , de deux cornes courbées , dentelées , qui lui sont perpendiculaires , de sorte quelles sont comme deux grandes dents dirigées vers le ventre. Elles ont deux articulations à leur base. Dai la femelle , ces deux cornes, au lieu d'être dentelées, minces et courbes , sont cla- vi formes et épaisses ; mais elles ont une petite épine à leur extrémité , qui remplace la pointe du mâle. Tous deux n'ont que les deux antennes antérieures qui ont été mentionnées dans la pre- mière espèce ; elles sont placées de même, et n'ont aucun mouvement. Les yeux sont également pédoncules. Le corps est plus court , plus bossu ; les branchies sont plus longues , mais ne présentent pas des différences caracté- ristiques d'une grande importance. Les organes de la génération , dans le mâle , Wi. ^-. wa» l34 HISTOIRE NATURELLE sont beaucoup plus saillans et plus gros. Dans la femelle , l'ovaire saillant re- présente une lame de sabre assez lon- gue , et les œufs qu'il contient sont noirs , et dans un mouvement continuel. La queue est composée de six articu- lations presque égales dans leur gros- seur et leur longueur , terminées par deux filets garnis de longues soies peu nombreuses. Cet animal, encore plus que le pré- cédent, a les mouvemens vifs et brus- ques, et il ne nage qu'en donnant des coups de queue rapides 5 ce qui lui a fait donner le nom qu il porte en français. Branchiop. stagnai ^Branchiopoda stagnalis. Les cornes horizontales , et les nageoires de la queue larges ; quatre antennes. Cancer stagiialis , Lin. — Gammarus stagnaiis^ Fab. — Schaejfer. Monog. 1754. fig. I, a, iz. Herlst. Cane. tab. 35. fig. 9 , oi. Voyez pi. 14. fig. I , qui le représente grossi, de plus du double. Se trouve dans les eanx stagnantes. Branchîopode ^dWMàRMX^Brançh.paîîudosa. Les cornes perpendiculaires et les nageoires de la «[aeu« filiformes ; deux antennes. DES BRANCHIOPODES. Mvller Zoo\. Dan. tab. 48. «g. i, 8. Herbst. Cane. tab. 35. fig. 3, 4, 5. Act. Angl. iT/.^. Act. A^gl. 1ÔU7, avec figures Se trouve dauii les eaax staeaantes. ZOÉ, ^C7JB^, 5o5c. Çuatre antennes presque égales , Us exté- rieures bifides et coudées; un rostre de la longueur du corcelet. Deux jeux extrê- mement gros ; pattes postérieures en nà-" geoires. Queue fourchue. Le genre de là zoé a éié établi par Bosc , sur des crustacés qu'il a décou- verts dans la grande mer , entre l'Eu- rope et l'Amérique. Il ne peut être confondu avec aucun autre , et sa place naturelle est même assez difficile à fixer. Il est de la division des sessiiio- cles de Lamarck , et la disposition de ses pattes natatoires semble Je rap- procher des polyphèmes de Muller : mais il a deux yeux , une queue arti- iw«^ ioG HISTOIRE NATURELLE culée , et , dans sa manière dëtre , des caractères communs avec les bran- chiopodes de Lamaick. Dans l'impos- sibilité de le rapprocher d'aucun das genres de ce Naturaliste , on le met à la tête de la première section des ses- siliocles, avant la crevette, pour indi- quer qu'il fait le passage entre les pé- diocles et les sessiliocles. La zoé a un corcelet presque ovale , d-une seule pièce demi -transparente , portant sur sa partie antérieure et infé- rieure un rostre droit , inflexible , mince, uni, pointu, un peu plus long que le corcelet, et formant presque un angle droit avec lui. Aux deux côtés de ce rostre sont implantés deux jeux presque sessiles , extrêmement gros , saillans , d'un bleu très-brillant , et plus bas deux paires d'antennes plus courtes que lui; les inférieures simples ; les extérieures coudées et bifides. Les ins- trumens de la mandiication n'ont pu être observés. Sur la partie eupérieuro^ i il DES ZOÉS. iZ'2 et antérieure du corceJet se voit une épine deux fois plus bngue que lui' très-large à sa base , courbée en arrière, unie, qui, l'animal vu de face, semble dans le même plan que le rostre ; et sur ses parties latérales , deux autres épines , très-courtes , recourbées en des- sous. La queue est aussi longue que le corceletsous lequel elle se couche 5 elle est composée de quatre articulations ap- platies, presque égales, très-étroites , et d'une cinquième , la terminale, beau- coup plus grande , fourchue , ou mieux en croissant , avec quelques épines courtes dans l'intérieur. Les pattes sont très - courtes , couchées sous l'abdo- men, à peine visibles, à l'exception des deux dernières qui sont très -longues et en forme de nageoires. Telle est la description de ce très- remarquable crustacé , mais il faut voir sa figure pour s'en faire une idée com- plète. 11 est nécessaire d'ajouter qu'il est transparen; comme du verre ; qu« Crustacés, II, i3 |jlK '""*"" "' ''^ i .. l38 HISTOIRE NATURiLLH les yeux , et une petite tache verte à la base de l'épine supérieure , le distin- guent seuls de l'eau dans laquelle il vit. La zoé , lorsque sa queue est repliée , patoît un globule à peine d'un demi- millimètre, qui seroit percé d'outre en outre par une épine. Elle se meut avec une grande vélocité , au moyen de ses pattes en nageoires , soit circulaire- ment , soit de bas en haut , et de haut en bas , souvent elle tourne sur elle-même. Il est impossible de voir lorsqu'elle est «n vie , à raison de sa petitesse et de sa transparence , non seulement les parties de la bouche , mais même les pattes , autrement que par leur mouvement. Bosc n'a vu qu'une seule fois cet ani- mal dans la haute mer , à cinq à six cents lieues des côtes d'Europe. Il en a entrevu un autre du même genre , dont la couleur étoit noire, et qui n'avoit point d'épine dorsale, mais il lui est échappa «ivaul d'avoir été décrit et dessiné. V^ l,.X! . lllMi!' ^l^'SkT-jtX^^M SES ZOÉS. i3^ La pi, i5 ffig. 3 et 4, représente la roépélasgique, zoea pelasgica, très- grossie, vue de côté, et en devant. On dit qu'elle est déjà figurée dans un ou- vrage allemand, mais on n'en a pas connoissance. »^ ^ ^ m CREVETTE.Gjmmarvs, Fabricius. Quatre antennes inégales , sétacées , articu- Jëes; les supérieures bifides, plus longues que les inférieures. Corps alongé , cou- vert de pièces crustacées , transverses. lies appendices bifides sur les côtés de la queue, et à son extrémité. Dix à quatorze pattes; les quatre antérieures terminées par des mains à simple crochet. Les caractères qui distinguent les crevettes des autres crustacés sont très- prononcés, et principalement dans les appendices, propres à sauter, qu'on remarque à leur queue , aussi avoient- elles été séparées des cancer de Lin- •i 'î ' ; m 140 HISTOIRE NATURELLE nœus dès les premières éditions du sys- tème entomologique de Fabricius. Lamarck avoit conservé à ce genre une latitude trop considérable, mais Latreille l'a restreint en établissant ce- lui qu'il a appelé talitre , et qui en diffère, principalement parce que les antennes supérieures ne sont pas plus longues que le premier article des in- férieures , tandis que dans les vérita- bles crevettes, ces mêmes antennes sont plus longues que les inférieures, comme on vient de le voir. . Le nouveau genre de Latreille sera mentionné ci-après. Le corps des crevettes est alongé , convexe ou arrondi en dessus , un peu atténué aux deux bouts , applati ou tes- tacé , comprimé sur les côtés , couvert de lames transverses plus ou moins nombreuses, selc- les espèces. Il est plus haut que large, ce qui fait que l'animal est obligé de se tenir couché sur un de ses cotés , lorsqu'il est ea DES CREVETTES. î/^t repos au fond de l'eau , ou qu'il y veut marcher ou nager, mais il re- prend la position naturelle à la plupart autres crustacés lorsqu'il nage entre deux eauxj La tête est ici distincte, c'est- à-dire qu'elle est séparée du rorps par une légère. incision. Elle porte sur les côtés deux yeux , et sur le devant deux paires fi'antennes sétacées. Les yeux , regardés à la loupe , montrent des plaques ovales, élevées, blanches , parsemées de points noirs. . Les antennes sont longues , les pre- mières plus que les secondes, toujours un peu .courbées. Elles sont divisées en quatre parties, dont la! dernière, la phis mince et !a plus longue , est sub- divisée en un grand nombre d'articu- lations , d'où partent de petits poils courts. Les supérieures sont un peu bifides , c'est-à-dire qu'il sort de leur troisième article , deux autres articles , dont l'un est très - court comparative- ment à l'autre. il w I H » I ■m • t. t4S HISTOIRE NATURELLE. Las in^îv'Mmens de la inanducatîon sont riioins compliqués que dans la plu- part des autres genres. Les plaques crustacées qui couvrent le corps , se pro'oiiguU de manière à former une grande cavité en dessous , qui sert à cacher une partie des pattes , et les branchies , qui , dans ce genre , sont saillantes , ou disposées en lames minces , transparentes , dirigées selon la longueur du corps. Les pattes varient en nombre, com- me les anneaux , selon les espèces. Les unes en ont cinq paires , les autres en ont sept. Ces pattes sont attachées aux premiers anneaux. Les anneaux qui n'en portent point , ont une paire de longs filets mobiles , que l'animal tient dans un mouvement continuel, quoi- que tous ses autres organes soient en repos. Chacun de ces filets est divisé en deux parties , dont celle qui tient au corps est cylindrique , et l'autre divisée en deux branches coniques ou sétacées , DES CREVETTES. I43 garnies de longs poils, et subdivisées en un grand nombre d'articulations qui les rendent très - flexibles ; cependant elles ne sont mobiles que sur celle qui les unit à la pièce cylindrique. La queup est garnie de quatre ou de six pièces aiongées , bifides , très-remar- quables , et qui , comme on Ta déjà dit, constituent le caractère le plus essentiel de ce genre. Elles sont attachées, par paires, à chacun des derniers anneaux du corps. Ce sont des parties écailleuses, applaties et mobiles, divisées transver- salement, par une articulation , en deux portions , dont la seconde est composée de deux branches distinctes , également mobiles et articulées à la première portion, qui en est comme la tige. Les pièces , attachées au dernier an- neau , et quelquefois il n'y en a que là , sont les plus longues de toutes , sont garnies de jointes en forme d'épines , et leurs deux branches sont souventter- iniuées par trois épines gemblablei. ili . 5. Il i 144 HISTOIRE NATURKLLK Toutes ces parties , excepté la dernière paire, quoique garnies d'articulations, n'ont pas de mouvement propre, elle» suivent celui que la crevette donne à sa queue 5 on dit , excepté la dernière , parce que, dans presque toutes les es- pèces , cette dernière sert à un mouve- ment de ressort , qui fait sauter l'ani- mal quelquefois à une distance consi-r dérable. Les pattes, sur lesquelles il faut re- venir, sont différentes les unes des au- tres , paire par paire. Les deux pre- mières paires sont plus larges que les autres , et ont , à leur extrémité , un grand ongle mobile , qui est la serre , et que la crevette peut appliquer sur l'articulation inférieure , dont le bord est garni de quelques épines. C'est avec ces serres, qui sont fort dififérentes de celles des écrevisses , que ces animaux saisissent leur proie , et la portent à la bouche. Les deux paires suivantes sont un peu plus longues , et moins larges un DIS CREVETTES. I45 que les premières 5 elles sont également terminées par un ongle, mais il est droit ou peu courbé, et n'est pas sus- ceptible de se replier. Enfin , les autres paires que la crevette tient ordinaire- ment relevées et appliquées contre les côtés de son corps , sont encore plus longues; la cuisse sur-tout est beaucoup plus large. Elles ne sont pas ordinaire- ment velues, mais toujours épineuses. Les crevettes savent nager avec beau- coup de vitesse , au moyen des instru- mens dont on vient de voir l'énuméra- tion , et qui tous y concourent. Elles sont extrêmement communes , tarit dans la mer que dans les eaux douces, et servent de nourriture aux poissons littoraux , et à plusieurs es- pèces d'oiseaux» Souvent on les voit accouplées , le mâle emportant la fe- melle , bien plus petite que lui, entre ses jambes. On n'a pas suivi leur ma- nière d'agir dans la suite des actes de la génération , dans leur changement ] >• ! t I 146 HISTOIRIB NATURELLB de peau , etc. 5 mais il y a tout lieu de croire que cette manière est fort peu difTërente de celle des autres crustacés. Il est possible que dans les espèces dont on va donner Fénumération , il s'en trouve quelques-unes qui appar- tiennent au genre talitre; mais il sera facile à ceux qui auront occasion d'en rencontrer , de Içs recounoitre. Crevette ampoule , Gammarus ampulla. Les pinces sans doigts ; quatorze pattes ; les cuisses postérieures , larges et applatie^. Phîpps. It. Bor. tab. 12. fig. 3. Herbst. Cane, tab. 35. fig. i. Se trouve dans la mer du Nord. - Crevette folâtre , Gammarus nugax, Xes pinces sans doigts ( quatorze pattes ; les six cuisses postérieures larges et applaties. Phfpps. It. Bor. tab. 1 2. fig. 2. Herbst. Cane. tab. 3$ fig. a. Se trouve dans la mer du Nord. Crevette carénée , Gammarus carinatus. Les pinces sans doigts; quatorze pattes; le dos ca- réné et épineux. On ignore son pays natal. Crevette treillis , Gammarus cancelliis, Quatre pinces sans doigts ; seize pattes. 3DES CREVETTES. Ï47 PaVas , Spicil. Zoo?. 9. tab. 3. fig. 18. Heibst% Cane. tab. 35 Hg. la. Se trouve dans les rivières de Sibérie. Crevette à longues cornes , Gam. longicomis. Les piaces sans doigts; les antennes plus longnei que le corps ; la queue obtuse. Gronw. Zooph. tab. 17. fig. 7. Pal/as, Spicil. Zool. g. tab. 4. fig. 9. pennant. Zool. Brit. 4. tab. 16. fig. 3i. Herbst. Cane. tab. 35. fig. 1 1. Se trouve dans les mers d'Europe. Crevette des ruisseanx , Gammarus pulex. Quatre pinces sans doigts j dix pattes. Hasur. Subs. a. tab. 3. fig. 7. G^oj^ Ins. 2. tab. 21. fig. e.JDfgeer. lus. 7. tab. 33. fig. 1 , 2. Herùsf. Cane. tab. 36. fig. 4,5. Ployez pi. ^4. fig. 4 , où elle est représenté» grosiie. Se trouve en Europe dans les eaux douces, ella tst fort cokmune aux environs de Paris. Crevette porte corne , Gammarus corniger. Les pinces sans doigts ; le rostre recourbé e« tléne ; une double corne de chaque côté du corcelet, fie trouve dans la mer du Nord. Crevelte bossue, Gammarus gihlosus, Oblougue, bossue; lesantennespUssées, très-longues» *e trouve sur les côtes de Portugal. Crevette amorce , Gammarus esca. Les pinces sms doigts ; la queue ariiculét «n «Iv&t; 1 «xtréiuité fendue. 6« ti'ûuvt dans la mgv du Nordy. in : m 1 \ '% i s 148 HISTOIRE NATURELLE. Crevette des méduses , Gammar, medusarum» Quatre pinces à un seul doigt ; la tête très-obtuse. Slroem. Sundm. tab. l. fig. 12 > i3. Se trouve sur les méduse* dans la mer du Nord. Crevette des homars , Gammarus homarî. Les segmens du corps épineux en dessus j la queut en faisceau j les pointes dentelées. Stroem. Act. Afr. 10. tab. 2. Se trouve dans la mer du Hord. TALITRE, Talitrus, Latreille. Quatre antennes simples ; les intermédiaires, supérieures, plus courtes que le pédoncule des inférieures. Corps alongé , couvert de pièces crustacées , transverses , presque égales, et appendiculées sur leurs côtés. Dix à quatorze pattes ; les antérieures terminées par des mains. Des appendices bifides à Textrémité du corps. Les talitres ont été placés parmi les crevettes par Eabricius , et en effet ils ont de grands rapports de forme et de moeurs avec elles , mais cependant DES TALITRES. 149 ils en sont fort dislinguables quand on entre dans le détail de leurs différentes parties , et qu'on suit leur manière de vivre. Latreille, le premier, les a sé- parés, et les détails dans lesquels on va entrer prouveront qu'il a eu raison. Les talitres ont généralement le corps plus épais et plus court que les cre- vettes. Leurs yeux sont plus rapprochés. Leur queue est accom pagnée d' u n moin- dre nombre d'appendices bifides. La cuisse de toutes est , en général , plus lar- ge; mais ce qui forme le caractère géné- rique essentiel , ce sont les antennes , dont les supérieures sont, dans les tali- tres , à peine de la longueur du pre- mier article des secondes , tandis que dans les crevettes, ces mêmes antennes sont plus longues que les secondes. Les crevettes vivent constamment dans l'eau , ou mieux , n'en sortent que lorsqu'- les y sont forcées par son des- sèchement ou sa corruption. Les talitres, au contraire, sont plus souvent dehors Crustacés II. 14 il ]": f •JiOfy l l5o HISTOIRE NATURELLB que dedans , du moins pendant l'ét^. Ils aiment à se cacher sous les pier- res ou sous les plantes marines , qui s© trouvent souvent accumulées sur les bords de la mer. Bosc, qui en a observé de grandes quantités sur les côtes d'Amérique , s\ir celles d'Espagne et sur celles de France , rapporte que dès qu'on enlève les pierres où l'espèce de fumier sous lequel ils sont à l'abri du soleil , dans une humidité nécessaire à leur exis- tence , ils se sauvent toutes avec une telle vivacité de sauts, que de plusieurs centaines qu'il découvroit à-la-fois , à peine en pouvoit-il saisir un ou deux individus. ' Les organes qu'ils emploient à ces mouvemens , ne sont autres que les ap- pendices de leur queue qu'ils replient sous leur corps , et qu'ils débandent ensuite, positivement comme les po- dures parmi les insectes. Ils donnent , si on peut employer cette expression. m DES TALITRES. i^r ^e continuelles chiquenodes au sol sur lequel ils se trouvent. Les talitres vivent d'animaux plus petits qu'eux, ou de corps morts re- jetés par les flots. Ils sont eux-mêmes «langés par une grande quantité de poissons et d'oiseaux. Ils forment , com- me les crevettes, un excellent appât pour prendre les petits poissons à la ligne. Ils jouissent des mêmes prérogatives que les autres crustacés , c'est-à-dire qu ils portent leurs œufs sous la queue au printemps , et changent de peau en été. Degeer les a surpris une fois dans cette dernière opération, qui s'est terminée en un clein-d'œil. ^onamelescrevettes,ilsportentleur» femelles , beaucoup plus petites , entre leurs pattes, et ce fardeau ne les em- pêche point de sauter, seulement iis'op- pose à ce qu'ils sautent aussi loin. Tout ce qu'on pourroit dire de plus sur ce genre , appartient aux crevettes. 1' 5 i -, ,. n i il } ^ ? 1 l5a HISTOIRE NATURELLE Talitre sauterelle , Talitrus locusta. Quatre pinces à crochets; quatorze pattes. ¥ allas , Spicil. Zooî,. 9. tab» 4. fig. 7. HoeseU Ins. 3. tab. 62, Frtsch. Iiis. 7- ^ab. 18. Jtfcr**/. Cane. tab. 36. fig. t. Se trouve dacs les mers d'Europe. Talitre grillon, Talitrus griUus, Deux pincflâ à crochet ; dix pattes. Voyez pi. ;i5. et fig. 2, où il est représenté grossi. Tôte comprimée; antennes supérieures de la loogueuï àvL premier article des inférieures ; les postérieures db la longueur de la moitié du corps} toutes un peu épinensc-s., Corps comprimé et composé de onze anneaux. Le» sept premiers avec un prolongement latéral distinct. Queue composée de îro'S appendices bifides; l'in- férieur le plus long; le supérieur à peine visible. Dix pattes épineuses , à cuisses larges et minces j les deux premières terminées par un» maiû ovale , à croshet simple. Cette espèce se trouve en grande quantité sur les côtes d'Amérique septentrionale où Bosc Ta observée. Elle ne ^e tient jamais dans l'eau ; mais elle habite les lieux humides, des bords de la mer, cachée sous les débris des végétaux , sous les pierres , etc. Elle saute par le moyen de sa queue , et glisse sur le sable , par le même moyen, avec une rapidité, dont on no se fait pas uue idée. Elle acquiert une longueur de dix à douze millimètres. Les oiseaux de basse -cour en sont extrêmement friands. I DES CHEVROLLES. l55 CHEVROLLE, Caprella, Lamarck. Quatre antennes inégales. Corps linéaire , avec des renflemens irréguliers, articulés y à segmens plus longs que larges. Queue . nulle, ou très-courte, et dépourvue d'é- caillesou d'appendices quelconques. Pattes articulées , disposées par paireis irréguliè-^ mebt distantes. "La forme des chevrolles se rap- proche davantage de celle de la larve des insectes appelés mantes que des crustacés ; cependant leur organisation Jes place à côté des crevettes. Leur corps est extrêmement alongé relativement à son épaisseur , non par le nombre de ses articulation? mais par leur longueur. Leurs deux anten- nes supérieures sont plus longues, et composées de quatre articles inégaux , dont le dernier est plus long, et subdi- visés en un grand nombre d'articles épineux ou velus à leur base. Les deux y u l54 HISTOIRE NATURELLE inférieures sont plus courtes , et com- posëes de trois articles seulement , mais organises de même. Les jeux sont la- téraux et sessiles. Les six articles du corps sont inégaux en longueur , pres- que cylindriques , mais souvent renflés dans leur milieu. Au premier , qui porte la tête , ou mieux , qui est la pro- longation de la tête, est attachée une paire de pattes, dont l'avant dernier article est ovale , et le dernier en cro- chet, susceptible de se courber sur le précédent. Ces pattes sont ordinaire- ment très-courtes. Du milieu du se- cond , part une paire de pattes parfai- tement semblables aux premières, mais beaucoup plus longues. Les deux sui- vantes portent des pattes , ou des tubercules entre lesquels sont les or- ganes de la génération , et qui , dans les femelles se changent en mi ovaire très-volumineux , lorsque la féconda- tion est opérée. La cinquième est or- dinairement libre. Dans quelques es- SES GHEVROILES. l55 pèces , il y en a encore deux autres dont le premier , qui est long , porte à son extrémité deux pattes courtes, onr guiculées, à quatre articles, et le der- nier, qui est très-court , porte égale- ment à son extrémité , deux paires de pattes onguiculées ; la première , inté- rieure et plus ce urte, a cinq articles ; la seconde , supérieure , en a six. Ces deux dernières sont ordinairement relevées^ Lorsqu'il n'y a que six articles à l'ab- domen , on ne trouve que ces quatre dernières pattes. Les chevrolles se trouvent princi- palement dans la mer du Nord. Leur manière de nager est singulière en ce que leur corps se relève postérieure- iiient de manière à former quelque- fois un angle droit. Leurs mœurs n'ont point été étudiées. La première es- pèce, quia été observée par MuUer, présente un phénomène remarquable; le mâle est fort différent , et a un plus grand nombre de pattes que la :^il l56 HISTOIRE NATURELLE femelle. On ne peut sernpêcher de soupçonner , malgré la confiance que lût^i'ite cet homme célèbre, qu'il a été ici induit à erreur , qu'il a con- fondu deux espèces , mais on n'en suivra pas moins son opinion , puisqu'on n'a pas de preuves qu'il se soit trompé. Chevrolle linéaire , Caprella Unearis, Quatre mains à un seal ongle; dix pieda dans !• aaâle. Cancer Jineari s. JJnn, — Cammants linearis, F ai. Paf/as, Spicil. Zool. q. tab. 4. fig. l5. Pennant. Zool. Brit. 3. tab. ï2. fig. 3a. Martin. Spitz. tab. P. fig. I. Ilerbst. Cane. tab. 36. fîg. 9 et lO, A , B. Se trouve dans la mer du Nord. Chevrolle ventrue , Caprella ventricosa. Peax mains avec nn seul ongl« ; quatorze pieds, Mul/er, Zool. Dan. tab. 56. fig. i , 3. Acta. Helv.,4, tnb. 4. fig. 8, q , 10. - Se trouve dans la mer da Nord. «'' ■ >: ?-t ■■«# •î.-'- \ l II DIS ASSLXES. 15/ ASELLE, ASELLVS, Geoffroy. Quatre antennes sétacëes, simples, inëga» jes ; les plus petites supérieures. Corps oblong, « I vert de plusieurs pièces crus- tacées , transverses , et terminé par une queue d'une seule pièce en dessus , et de deux pièces en dessous ; ces dernières s'ou- vrant sur la dernière articulation du corps. Des styles en pointes articulés et bifides à la partie postérieure. Quatorze pattes. Les aselles ont ëté long-temps con- fondues avec les cloportes , dont elles ont l'apparence extérieure , mais dont elles diffèrent cependant par deux ca- ractères essentiels , le nombre des an- tennes et la forme de la queue. Quoi- que quelques Naturalistes du siècle dernier les aient mentionnées sous le nom qu'elles portent ici, Geoffyoi doit être regardé comme le premier qui ait appris à les distinguer de ces insectes. Son exempl'î, quelque bien motivé qu'il fût, n'influa pas sur Lin-* IMAGE EVALUATION TEST TARGET (MT-3) .^ '<^ % 1.0 i.i ■ 50 "^ 2.5 ■^ lââ il 2.2 :!: U^ il» 2.0 i.8 i.25 1.4 1.6 ^ 6" ► %" * /: 'a « ;V •) ^ '%:'*' .<à^ '■^ #■ Photographie Sciences Corporaiion 23 WEST MAIN STREET WEBSTER, N. Y. 14580 (716) 872-4503 ^ <^^ %T^: u.. '/. ^ î l58 HISTOIRE NATURELLE naeus, qui continua de mettre les aselles pacmi les oniscusy mais Fabricius les réunit avec d'autres erustacés , qui leur sont étrangers sous le nom de cymothoa. Ce Naturaliste vient , dans son dernier supplément, de diviser ce genre en deux. L'un, auquel il a con- servé le nom de cymothoa, et l'autre auquel il a donné celui d'idotea , et il a annoncé qu'il étoit obligé de suspen- dre le classement de plusieurs espé- rées, faute de connoître assez complè- tement leurs caractères. Ces deux gen- res diffèrent par le nombre des anten- nules, les cymothoa en ayant quatre, et les idotea seulement deux, j Latreille, qui a jugé le caractère générique de Lamarck trop vague , qui a reconnu qu'il ne convenoit pas à toutes les espèces, a partagé son genre en quatre autres. L'un, auquel il a conservé le nom d'aselle , est formé de l'aselle des ruis- seaux de Geoffroy , ou Voniscus aqua-^^ «, ï DES ASELLES. . iSç foctt^ de Linnœus, les caractères qu'il lui a donnés sont presque ceux de La- marck^ c'est-à-dire quatre antennes distinctes , des styles en pointes , arti- culés et bifides , à la partie postérieure du corps. Il auroit pu ajouter, queue composée , en dessous , de deux lames qui s'articulent et se meuvent sur le dernier anneau du corps; ce qui est son caractère essentiellement distinctif. Le second , auquel il a donné le nom d'idptée , idotea , quoi qu'il ne com- prenne pas les espèces rassemblées par Fabricius sous ce nom , a pour carac- tère : Corps alongé; quatre antennes distinctes ; point de styles, ou de pointes articulées et bifides à la partie posté- rieure du corps qui a des lames fo- liacées et longitudinales en dessous. 11 auroit du ajouter articulées sur le bord latéral de la queue. Ce genre a pour type la même espèce que le genre aselle de Lamarck , c'est - à - dire ïoniscus^ «ntomon de Linnaeus. l6o HISTOIRE KATURSLLS Le troisième, appelé spérome, res- semble plus aux cloportes, ou mieux y aux Jules , en forme de cloporte , qu'au- cun des deux genres précédens. Il a pour caractère : Corps ovale , se met- tant en boule 5 quatre antennes dis- tinctes; point de styles à l'extrémité postérieure du corps. Une pièce ou deux , en lame , de chaque côté de la queue , mais point en dessous. Le quatrième , nommé avec Fabri- cius , cymothoa, a pour caractère : Qua- tre antennes sétacées très-courtes, corps crustacé , convexe , tronqué ou très-ob- tus postérieurement, des yeux distincts; pattes terminées par un ongle très-fort. La division de Latreille ne peut être qu approuvée 5 elle sera donc suivie ici. On va en conséquence décrire les quatre genres mentionnés plus haut sous les noms imposés par ce Naturaliste. Le corps des aseîles est applati , com- posé de huit anneaux, y compris k <£ueue. h r / DESASELLE6. iSl La tête est plus large que longue , et son bord antérieur est un peu con-^ cave. De chaque côté , on voit un mamelon ou tubercule, garni de poils courts 5 les deux jeux, qui sont placés environ au milieu des deux côtés , sont petits , noirs , convexes , et entourés de poils. Il y a quatre antennes. Les deux plus longues sont inférieures , et composées de cinq articles, dont le cinquième est sétacé et subdivisé en un grand nombre d'articles. Les deux plus courtes sont divisées en quatre parties 5 la quatrième également subdivisée. Toute» aont gar- nies de quelques poils. Au-dessous des antennes se voit la bouche entourée de ses antennules , de ses mâchoires et de ses mandibules. Les sept lames crustacées qui cou- vrent le corps sont presque égales , et leurs bords latéraux sont presque éga- lement recourbés en dessous et en ar- rière; leurs bords sont tranchans, mai» Crustacés. II. j5 .( H 1 l6a HISTOIRE NATURELLI la huitième , qui forme la queue , est plus grande, arrondie, et terminée en pointe mousse en dessus. En dessous, la queue pressente des parties qui ont besoin d'être décrites en détail. D'abord , on voit deux lames minces en forme d'ecailles , concaves en de- dans, articulées au corps par leur bord antérieur, mais libres dans le reste de leur étendue , ou seulement appliquée contre les bords de la partie supérieure de la queue. Leur bord extérieur est arrondi, et l'intérieur est en ligne droite, de sorte qu'elles se joignent exactement. Ces deux lames sont composées de deux membranes , dont l'extérieure seule est crustacée ; elles ont un vide entre elles qu'on peut quelquefois ap- percevoir. Sous ces lames , dans la cavité for- mée par la pièce supérieure , se trouve deux paquets de cinq branchies, dont chacun ressenU^ie ù une petite vessie , DES ASELLES. 16.^; applatîe et remplie d'air. Toutes ces branchies sont transparentes , parse- mées de points opaques , et garnies de quelques poils à leur base. Les trois premières sont d'une forme un peu dif- férente des deux dernières. Elles sont dans un mouvement continuel pendant la vie de l'animal. Le septième anneau du corps du mâle est garni en dessous de deux pièces remarquables; ce sont des lames min- ces , transparentes , crustacées , un peu concaves en dessoufe ou du côté du corps duquel ellei sont articulées par leur base 5 chaque pièce est divisée en deui parties par un étranglement profond ; la première de ces pattes est moins largo que la seconde , et le bord postérieur de cette dernière, qui a une petite inci- sion du côté extérieur est circulaire, est garnie d'une frange de très-longs poils. En dessous de ces pièces il y en a deux autres également plates et fort irrégu- lières. Ces pièces sont sans doute les f^ \ '• ï: ) 164 HISTOIRE NATURELLE parties de la génération du mâle ; mais on ignore comment elles agissent. La femelle a , dans le même endroit, c'est - à - dire au - dessous du septième anneau , deux petites parties ovales en forme de lames plates , bordées de longs poils, qui recouvrent une petite ouvertuxe qui communique ave^: l'o- vaire. La qucîue est garnie à sa partie pos- térieure de chaque côté , d'un appen- dice fourchu , attaché à son bord posr térieur. Ces appendices sopt composée^ d'une tige de deux articles , dont le second est le plus grand , et va en gros- sissant. Les deux branches sont atta- chées sur cette tige , en opposition, mais l'une un peu plus basse que l'autre. Elles sont subulées , obtuses , divergentes , et terminées par quatre longues soies. Le tout est garni de quelques poils , et très - flexible; mais il ne paroît pas que l'animal puisse mouvoir volontai- rement ces parties. DES ASELLES. ï65 L'usage de ces fourches n'est pas connu , et elles tiennent fort peu au corps 5 aussi, les aselles les perdent- elles souvent; elles repoussent comme les pattes des écrevisses Les aselles ont sept paires de pattes assez longues , placées sur les côtés des premiers anneaux du corps. Les deux antérieures sont beaucoup; plus courtes que les autres , et divisées en cinq parties différentes en figure. Celle qui termine la patte, forme un crochet garni de poils intérieurement, et elle s'ap- plique sur le bord intérieur de la qua- trième, qui est également velue et mê- me épineuse. Ces deux parties font donc l'office de pinces. Les douze autres pattes sont divisées en six parties iné- gales , et garnies de poils roides. Les huit pattes antérieures ont leur direction vers la tête ; les six autres sont courbées en arrière. Lorsque les aselles sont poursuivies , elles courent fort vite dans feau y mais « • l6G HISTOIRE NATURELLE naturellement elles marchent lente- ment. Lorqu'elles sont en repos , leur corps est toujours un peu recourbé en dedans. Quoique les aselles soient très-com- munes , leur histoire est encore fort im- parfaitement connue ; voici ce qu'on sait de liBurs mœurs. Dès que les glaces des marais sont fondifes , on voit les aselles occupées à l'œuvre de la génération , et elles con- tinuent à s'accoupler pendant tout le printemps et même tout l'été. Le mâle, qui est toujours plus grand que la fe- melle, se saisit d'elle, etJa porte sous son corps , la retenant avec les deux pattes de la quatrième paire , dans l'endroit où se trouve la troisième ou quatriènle paire de celles-ci. C'est ainsi qu'il la porte par-tout où il va • sans que cette femelle soit dans la pos- sibilité de lui échapper. Il la garde sept à huit jours. Quand il la quitte , elle se trouve toujours chargée sous le LES ASEL^ES. 167 ventre d'une certaine quantité d'œufs enfermes dans un sac membraneux , ou une espèce de poche. Il est très-digue de remarque que ces aselles propagent avant d'être parve- nues à leur dernier degré d'accroisse- ment. On en voit accouplées, qui ne sont pas encore à moitié de leur grandeur. Quant à l'acte même de l'accouple- ment , il n'a pas encore été observé. Si les parties de la génération des mâles sont les deux mamelons dont a parlé précédemment, l'acouplement doit être difficile. Il seroit possible de conjec- turer, en réfléchissant sur la longue jonction des deux sexes , que la fécon- dation des œufs se fait à leur isortie du corps de la femelle, comme dans les grenouilles , chez qui le mâle , comme on sait, s'empare également de la femelle pendant plusieurs jours. Geoffroy avoit soupçonné, par ana- logie , que les aselles étoient vivipares. Il ne s'est trompé qu'en partie. .Elles l68 HISTOIRE NATURELLE. , foiit bien des œufs , comme on vient de le voir , mais les petijls éclosent dans l'ovaire , de sorte qu'ils naissent tous vivans. Leur sortie du sac mem-> l)raneux , ou de l'ovaire , présente un fait curieux , qu'il est bon de rap- porter. , , Lorsqu'on renverse sur une table une aselle femelle , dont les petits sont à terme , les mouvemens qu'elle fait pour se remettre sur pied , détermine son ovaire à s'ouvrir dans sa longueur, où il y a naturellement une fente , en- suite chaque moitié à se diviser en trois portions , de sorte que cet ovaire se trouve fendu en six parties , qui laissent entre elles une ouverture très -spa- cieuse , par laquelle les petites aselles sortent à l'instant, après quoi la mère ferme son ovaire, le remet dans son premier état , et se sauve. . Les jeunes aselles sont en tout sem- blables à leur mèire; mais leur couleur ^st plus transparente. On peut voir en 1j DBS i^ SRLLES. l6g elles , à laide du microscope, la cir- culation du sang, jusques dans leurs plus petits organes. Elles cliangent plu- sieurs fois de peau ou de test , comme les autres crustacés. Demars dit avoir remarqué que les mâles ne quittoient les lemelies que vingt - quatre heures après la ponte , qu'elle les aidoient auparavant à se dé- faire de leur vieille peau , d'abord en leur décalotant la tête avec leurs pattes antérieures , et ensuite le corps avec leurs pattes postérieures. Ce fait est dans l'ordre des possibles ; mais il a besoin d'être confirmé par de nouvelles observations. Les aselles vivent sans doute de chair, mais on n'a pas d'observations qui le constate. Elles sont la proie des poissons et des oiseaux d'eau , et for- ment un bon appât pour la pêche à la ligne. C'est dans les eaux des marais qui ne sont pas en état de putréfaction , ■■-■4 j'**''I^B*'S*^ ^.s,:.j '* -.M,'/, J. 170 HISTOIUB NATURELLE qu'il faut chercher le.5aselles. Au prin- temps elles sont quelquefois si abon- dantes , qu'on peut les prendre à la poignée. En été et en automne elles deviennent plus rares. Il n*y a qu'une seule espèce d'aselle de connue. On l'appellera ici asellè d'eau douce , asellus vulgaris. Elle a été décrite par Linnaeus sous le nom d'ozii^- cus aquaticus; par Fabricius, de cy- mo/^ftoc, ensuite d'idotea aquatica. Elle a été figurée par Geoffroy, Ins. a./?/. J22 ,fig, F 5 par Sub , Hist. Ins. tab. 3o, fi.fr. la 5 par Frische , Ins. 10, tab, 3o ; par Schaeff. Eiém. tab. £2; p^rDegeer, Ins. 7, tab, 3i Jig. 7 ; et on la trou- vera également ici figurée et grossie DES IDOTÉES, i7t IDOTÉE, IDOTEJ, Fabricius. Quatre antennes distinctes. Corps oblongj^ couvert de plusieurs pièces crustacées , transverses. Point de styles , ou pointes articulées à la partie postérieure du corps. Queue large , d'une seule pil»ce ; des lames foliacées et longitudinales en dessous , ar- ticulées sur se& bordis latéraux. Les idotées de Latreille diffèrent un peu dô celles de Fabricius , mais pas assez cependant pour mériter d'en faire un genre particulier. Elles font partie du genre aselle de Lamarck, quoi- qu'elles n'aient qu'une partie de ses caractères , comme on l'a dit à l'articJe de ce dernier genre. Elles sont toutes marines, et plusieurs espèces sont con- nues depuis long-temps sous le nom de cloportes marins , d'entomon , etc. ; mais le nombre de celles qui sont dër crites est bien petit , en comparaison de celie3 qui se trouvent dans la nature. *" ; m / 1-72 HISTOIRE NATURELLE Bosc rapporte que les côtes d'Europe en fourmillent , que l'on en trouve beaucoup en pleine mer , et que les ri- vages de l'Amérique en sont également très-peuplés. La difficulté de conserver ces espèces en bon état , l'incertitude où Ton a été jusqu'à présent sur les vrais caractères génériques et spécifiques qui leur conviennent, ont été les princi- pales causes du peu de progrès qu'on a fait dans leur étude ; ce sont elles , du moins, qui ont empêché Bosc de profiter de la position, où il s'est trouvé, pour en faire connoître beaucoup de nouvelles. Le corps des idotées est de figure ovale , plus ou moins alongée , convexe en dessus , applati en dessous , et divisé en anneaux , dont les premiers , ordi- nairement , sont larges, et les autres très -étroits. Tous ces anneaux ont, dé chaque côté , un appendice plat , triangulr ire, finissant plus ou moins en pointe , et débordant le corps. La tête , placée dans la concavité du '^'t^tiM...éi.''i DES IDOTÉES. IjZ premier anneau, est moins large que lui ; mais d'ailleurs assez grande , con- vexe par derrière , et concave par de- vant , où elle a , de chaque côté , une petite ëchancrure , qui forme deux pointes émoussées. Les yeux , qui sont placés aux côtés de la tête, représentent deux petits points noirs, qui , vus à la loupe, ont une surface raboteuse et comme chagrinée, ou garnie d'un grand nombre de petits tubercules. Les antennes sont au nombre de qua- tre , deux grandes inférieures , et deux petites supérieures. Les premières di- visées en cinq parties, dont quatre plus grosses, et la dernière subdivisée en un grand nombre d'articulations. Les secondes , moitié plus courtes, divisées en quatre parties égales , excepté celle qui touche à la tête, qui est plus grosse et plus courte. Au-dessous des antennes est la bou- che , accompagnée de ses antennuUes et de ses mâchoires. Crustacés, II, l6 :u' il 174 HISTOIRE NATUREIiLÏ Le corps est terminé par une queue remarquable par sa grandeur, dont la figure varie suivant les espèces , et qui a un enfoncement de chaque côté. Elle est composée de trois pièces ou lames minces , convexes en dehors, concaves en dedans. La plus grande et la plus large de ces pièces, qui est immc-bile, est placée en dessus. Les deux autres espèces sont situées en dessous de la précédente, et chacune est attachée au bord extérieur de la pièce supérieure, dans une partie de son étendue, par une espèce de cliarnière et de liga- 'ment sur lequel elle est mobile, en sorte que l'idotée peut les ouvrir et les fermer à volonté. Cette queue , telle qu on vient de la décrire, estle fourreau d'organes qu'on apperçoit lorsque les deux pièces inté- rieures sont ouvertes. Ces organes sont des lames membraneuses, transparen- tes, élastiques, qui ressemblent, par la forme et la consistance, à de$ ailes de DES IDOTÉEf. I»75 mouches en mouvement les unes sur ies autres. On en voit i'abord quatre, at- tachées au-dessous du premier des trois petits anneaux du corps, dont les deux inférieures sont un peu plus longues et plus étroites que la supérieure. Lors- qu'on les soulève , on en apperçoit qua- tre autres parfaitement semblables , mais un peu plus longues. Entre ces dernières , se trouvent deux filets élas- tiques, moins longs que le fourreau, qui ont leur attache, par une articu- lation , à l'avant - dernier anneau du corps, et qui peuvent se mouvoir à la volonté de Tanimal. Ils ne se trouvent pas dans les femelles, et on ne connoît pas leur usage. En dessous de toutes ces parties, la cavité de la queue renferme encore d'autres paires de lames plates , placées les unes sur ies autres , et qui ont leur attache au dernier anneau du corps , auquel elles sont articulées. Les pre- mières de ces lames ressemblent aux 176 HISTOIHÏ NATUREL!» précédentes ; mais les autres sont plus longues du double , transparentes , et sans poils. Ces lames varient en nom- bre selon les espèces. Les pattes sont au nombre de qua- torze , et attachées aux sept premiers anneaux du corps, proche du bord ex- térieur. Elles sont de deux espèces. Les trois premières paires sont beaucoup plus courtes , et moins grosses que les quatre postérieures. Elles sont divisées en six parties de longueur inégales , dont la cinquième est la plus large. La sixième est courbée en arc , et pointue. Les huit postérieures sont éga- lement divisées en six parties inégales ; mais elles vont toujours en diminuant de grosseur. Toutes sont garnies de poils des deux côtés. Lorsque l'idotée nage, les lames de sa queue sont dans un mouvement con- tinuel 5 mais ce mouvement est cepen- dant lent, et permet de voir que ces lames sont composées de deux pelli- DES IDOTiES. 177 cules, qui laissent entre elles une ca- vité , souvent , mais pas toujours , rem- plie d'air 5 de sorte qu'on ne peut se refusera les regarder comme les bran- chies de l'animal. L'anus se trouve placé au bout du ventre , sous les lames 5 il est fermé par deux lèvres latérales et membra- neuses. Le mâle diffère de la femelle par les pattes , qui sont plus grosses ; par les deux demi- tubes , dont il a été parlé ; et par deux petites membranes ovales placées l'une à côlé de l'autre , au- dessous du premier des petits anneaux du veptre. Degeer pense que ce pour- roit bien être les véritables organes de la génération, d'autant plus qu'après la mort d'un de ces mâles , il sortit de ces parties une matière blanche, entortillée comme un fil , qui ressembloit à de la matière séminale. Les idotées , quelque communes qu'elles soient dans la mer , n'ont pag t^ Î7S HISTOIRE NATURELLE encore été ëtudiëes sous le rapport âe leurs mœurs. On sait seulement qu elles nagent avec une grande vélocité qu el es vivent de crustacés plus petits quelles, et quelles sont redoutée^ par les pécheurs. On ne devine pas pour- quoi elles se trouvent dans ce der- nier cas, à moins quelles n'aient été confondues avec d'autres genres , tels que^ genre callige; dont les espèces, en effet , vivent aux dépens des pois- sons. Il est même à croire que deux espèces , les idotées psore et pli vsode appartiennent à ce genre. Il est possi- ble que , dans le nombre des autres Il s en trouve encore quelques - unes qui se rapportent à des genres diffé- rens ; mais les principes génériques sont posés, et il sera facile de recon- noitre les véritables idotées, lorsqu'on sera dans le cas d'en observer. Idotée entomon , J^otea entomon. ,'*' ■* Dis IDOTÉES. '75 Oniscus entonton. Linn — Cvr^r^tt. Pennant. Zool. Brit. 4 tX^eT^^V"''^"''^'''' ^«//-.,Spicil. ZooLp.tab 5 fig r' ** '' ^^ Se trouve dana le* mers d'Europe. * ^àotée oestre ^Idoteaoestrum. . Six anneaux aur la corn.. 1» tronquée. ^'' ^ ^"<"^« conrte et s. trouve da™ les met, d'Europe. ' Mot. de la Guadeloupe, /* euad.'oup.„,U. !." ""T" ™' '« ""P' ) ta queue ovj. Se trouve dan. les mer. d'Amérique. ^1)« «.neau. .„r 1. corp., ^e». lougé. e. tt„,v dou^r' ■"• "• "«• *• «"' " «t"*»™» Ponie do par^B^r"^ " "'"" "".<*•».•«« observé. .4p.^u^",r^j;,srd:::^;ï:--r «ontle'tÎTr.x'tS!-"*'-''""''-'™*»»'. Pattes ponctuées, légèrement épineusea an nn«K, Codeur d'« W„ o^ir , 4,rt , Jfor^r t w t li * 180 HISTOIÏIE NATURELLE Idotëe américaine , Idotea americana» Douze anneaax sur le corps ; les pattes postérieureâ «longées, ronsses ; la qnene arrondie. Jiiotei» Americana. Fah. Se trouve dans les mers d'Amérique. ' Idotëe psore , Idotea psora. Treize anneaux sur le corps { la queue demi-ovale ; aiguë; le ventre nu. Stroem. A et. Hafn. 9. tab. lo. Se trouve dans la mer du I^ord. Elle passe pont spécifique contre la teigne et la gale. Idotée phjsode , Idotea physodes. Treize anneaux sur le corps; la queue ovale; !• ventre nu SuU. Hist. Ins. tab. 3o. fig. 11. Journal de Fhys. iiov. 1787. pi. a. fig. II. Se trouve dans la grande mer sur les ouïes des poissons. Peut-être appartient-elle avec la précédent» au genre calige. Idotée vittée , Idotea vittata. Dix anneaux sur le corps ; grise, ponctuée de brun, avec un large vitta jaune sur le do»; queue alongée et terminée en pointe. A été trouvée par Bosc dans la haute mer. Elle ressemble beaucoup à Taselle entomon ; mais elle est à peine longue d'un centimètre; les anneaux n'ont point d'appendices latérales, et sa queue est moins pointue. Le vitta disparoit quelquefois pas l'effet df la dessicatioo. Idotée aiguë , Idotea acumînafa. Oblongue , grise; les antennes et les pattes plus pâlesa la queue pointue. Se trouve dans l'Océan. ' '^ ^iflrratia. :m^ ') 'ih 0ÊÊÊà- .•»■ v*' --*»■• i n \K '}^ II' .» '^*-< ■"i... 4 W^J K:ltitviti$ •*'4 /'fin ■ . • 1 '■••■ ' '■ ( f*t»%> «t*». . . ,.. \r,' 1 . . liov, 17^7, pi. Si, h\: 1 n:- I ■ ■•: l. ■ t 'i« l'ir. » .' r«ffr< ww*^.*| jj\ i*yr DES CALICES. Ip7 préliminaires étendues, et le hasard seul peut amener des espèces sous les jeux des Naturalistes. On voit, mentionnés dans les auteurs , plusieurs animaux qui se rapprochent de ce genre , mai» qu'on n'ose y réunir , à raison de l'im- perfection des descriptions et des figures qu'ils en ont données. On peut même soupçonner que, parmi les espèces con- nues , il en est quelques-unes de mal- à-propos rapportées les unes aux au- tres. Celle figurée par Baster, Subs.2. tab. 8 , semble être fort différente, par exemple , du calige court de Muller. Il est très-possible que le binocle à queuo en plume, et le binocle du gastéroste de Geoffroy , appartiennent aussi à ce genre 5 mais, malgré l'exactitude des descriptions et des figures de ces Ento- mologistes , on n'ose les y réunir en conséquence on les décrira, comme un genre, à la suite de celui-ci. Il en est de même des aselles psore et phjsodej du Cnistacés. II, i9 I i, I 198 HISTOIRB NATTJRELLÏ moins on a pour motif de le croire leur habitation dans les ouïes des poissons. Calige court , Caligus curtus. Le test antérieur arrondi ; lo postérieur carré et •oort. Monoculus piscinHS. Lim.'—Fab, Act. Hafn. 10. tab. 7. fig. 1 , 7. Baster. Subs. a. tab. 8. fig. 9 , 10. Berl. Schrist. 3. tab. i. \\%. 4, 5» 6. Strom. Sundtn. tab. I. tig. 4,5, 6. Muliety Entomost. tab. ai. fl». 1,3. Voyez pi. 16. fig. 3, où il est représenté un peu grossi. Se trouve sur les poissons de uier , et en particulier •ur les nmrlans et les saumons. Calige alongé , Caligus productus. Le test antérieur arrondi; le postérieur oval» et plongé, Monoculus Salmoneus. Fab. — Berl. Schrif ten I . tab. 3. fîg. I , 7. Muffer y Entomost. tab. 21. «g. 3,4. Se trouve «ur les »aumoQi et sur les scjuales. DKS BINOCLES. '59 BINOCLE, BlNOCULVS, Geoffroy. Un seul bouclier dorsal ; corps hëmîsphi?- ri^ue ; deux antennes petites ; une espèc» de bec ; six pattes; deux^eux latéraux ; queue articulée, teruainée par des appen- dices barbues. C E S T à Geoffroy qu'on doit réta- blissement du genre binocle , dont le caractère distinctif est d'avoir le corps crustacé , une cjueue fourchue et deux yeux; mais, ici , ce genre est réduit aux deux espèces de Geoffroy , qui s'atta- chent sur les poissons. L'autre espèce sera mentionnée ci-après sous le nom générique d'à pus. Quoique les binocles, dont il est ici question , se rencontrent aux environs de Paris , et que le nombre des obser- vateurs se voient beaucoup multipliés dans ces dernières années , ils n'ont pas été trouvés depuis Geoffroy; en con- .1^ ■» I ' I. h ji ^00 HISTOIRE NATtrUELLE séquence, on est réduit à copier ce que ce Naturaliste en a dit. Xe binocle est couvert d'un bouclier ovale , échancré en avant e rrière , et divisé longitudinalement ^ .,: une sn- ture saillante. Sa tête est plus large que longue, presque hexagone. Les yeux sont placés à ses extrémités. Les an- tennes sont très-courtes, et difficiles à appercevoir , placées près des yeux , et composées de cinq articles. La bouche se termine en pointe, et se recourbe en dessous. L'échancrure postérieure de récaille est remplie par une queue formée de quatre anneaux très-courts, qui diminuent progressivement , et se terminent par deux appendices barbues, comme des plumes , que l'animal étale en courant dans l'eau. En dessous du corps , on remarque six pattes courtes, dont les bases sont fort écartées. Les binocles , dit Geoffroy , s'atta- chent à différentes espèces de poissons, auxquels ils adhèrent fortement , et i 1^ — « DBS BINOCLES. 201 qu'ils sucent par le moyen de leur bou- che en forme de trompe. Leur abdo- men est plat, pour pouvoir s'appliquer plus exactement sur le corps de ces poissons. Geoffroyindiquedeuxbinoclessuceurs de poissons , aux environs de Paris , l'un qu'on appellera de son nom , binocle de Geoffroy , binoculus Geoffroy i , et qui est représenté grossi du quadruple, pL i6Jig. 4 et 5. L'autre , auquel ce Naturaliste a donné le nom de binocle du gastéroste , binoculus gasterostei , parce qu'il l'a trouvé sur l'épinoche, gasterosteus aculeatus de Linneeus , poisson fort commua dans les ruisseaux du petit Gentilly. «•* I, '«1 >fe •i i: A w ^ I Ir 20a HISTOIRE NATURELLE CYx\ME, Py(;]V^GC)ivi/3f, Fabricius, Quatre antennes inégales ; les deux anté- rieures plus longues , sétacëes. Un suçoir simple , rétractile , sortant d'une fente courte , située sous la tête. Deux anten- nules insérées à la base de la bouche. Deux yeux. Corps ovale, déprimé, à six SLgmens pédifères. Six paires de pattes j chaque patte terminée par un crochet. Une des espèces, qui conslituenl ce genre, a été placée par Linnœus, parmi les cloportes; par Degeer, parmi les squilles ; et par Eabricius , successive- ment parmi les cloportes , les cymothoa , et en dernier lieu, dans son supplément , il en a fait un genre particulier sous le nom de pygnogonum. Elle est connue des pêcheurs français , sous le nom de pou de baleine , parce qu'on la trouve fixée sur les baleines aux dépens de la- quelle elle vit. Latreille, avant Fabricius, avoit éta- bli ce genre sous le nom de cyanie DES CYAMES. 2o3 nom que Lama/ck a adopté, et qu'on conserve ici. Le pou de baleine est assez grand , son corps étant long de trois centimètres, et large d'un et demi. Il est très-applati et subdivisé en six anneaux , dont les séparations sont très - profondes , en sorte qu'ils ne tiennent ensemble que par leur milieu. Celui qui termine le corps est moins large que les autres , et à-peu-près triangulaire. La tête est alongée, un peu conique, mais tron- quée en devant , où sont placées les quatre antennes, deux grandes et deux petites. - Les premières plus longues , divisées en quatre articles presque égaux en grosseur, mais non en longueur. Les secondes divisées en trois articles , à peine de la longueur de la tête. Au- dessus de la tête , on voit deux petits points noirs , qui sont les jeux , et en dessous, la bouche, formée par une trompe conique , accompagnée de qua- tre antennules. " ^•*-m0m*^'miS^'0^*^*^' ' t»; I: il a04 HISTOIRE WÀTUREILE Les quatorze pattes sont les par- lies les plus remarquables de cet ani- mal. Les deux antérieures, cachées sous la tête et le corps , sont plus petites que les autres , et divisées en cinq parties , dont la quatrième est large et ovale , et la cinquième a un angle très-crocliu , qui peut s'appliquer en se repliant sur la quatrième. Les pattes de la seconde, de la cinquième , de la sixième et de la septième paire, sont semblables en figure aux deux antérieures; quoique beaucoup plus grandes et plus grosses, mais les pattes de la troisième et de la quatrième paire sont d'une toute autre figure 5 elles sont longues , déliées , fili- formes , très - flexibles , de grosseur par-tout égale , et à extrémité arron- die. Tout près de leur base, en des- sous * il y a une petite pièce écailleuse , et cylindrique , contournée en bouche , et terminée en pointe aux deux bouts. Son usage n'est pas connu; enfin, au- dessous du dernier anneau du corps » DES CYAMES. ao5 •n voit quatre petites parties coniques , très-courtes , placées par paires les unes sur les autres , et dont on ne connoît pas plus l'usage. Ces animaux, remarquables, se tien- nent si fortement cramponnés sur les baleines , au moyen des griffes dont on vient de donner la description, que, pour les enlever, en vie et entiers , il faut couper une portion de la peau do la baleine. Ils se placent, de préférence, aux lèvres, aux parties génitales , contre les nageoires, lieux où ils ne peuvent être inquiétés par la baleine qu'ils tour- mentent. Quelques baleines en ont beaucoup, sur-tout en été; d'autres en ont moins ^ et d'autres point du tout. On rapporte qu'ils rongent la peau de la baleine, et qu'ils y laissent des trous comme si on en avoit emporté des morceaux ; mais c'est évidemment une erreur : le cjame ne peut que faire un trou avec sa trompe, et sucer le sang ou la graisse de la baleine. Il n a pas 20G HISTO IRE NATURELLE d'autres instrumens propres à déchirer que ses pattes avec lesquelles il ne peut faire que des égratignures , et, comme il reste long-temps à la même place, il n'a pas même occasion d'en faire souvent. I^sijig. 1 6. pi. z , représente le cyame des cétacés un peu réduit. La seconde espèce avoit été placée par Linnœus parmi les phalangium ; par Pallas parmi les acariis : par Fa- Inicius , d'abord parmi les poux , et en dernier lieu, avec la première, parmi les pygnogonum , sous le nom spéci- fique de balenarum, Brunick la regarde comme formant un genre nouveau , et probablement il a raison; car cet ani- mal paroît bien différer par la descrip- tion du pou de baleine. Il a une longue trompe saillante pour bouche; quatre petits yeux sur le sommet de la tête ; deux antennes courtes , moniliformts ; quatre articulations au corps ; celle du milieu plus élevée et plus large que DES CYAMES. 307 les autres. Huit pieds presque dgaux , fort longs , composés de sept articles très-courts , et terminés par un ongla très-robuste. Quelques auteurs disent qu'il so trouve sur la baleine , d'autres sous les pierres. Sa trompe et ses ongles cro- chus annoncent qu'il vit de sang , et qu'il se cramponne sur les animaux pour les sucer ; ainsi ce n'est que par ha- sard qu'il a été trouvé sous des pierres. Comme on ne peut prendre parti entre plusieurs savans également dignes de faire autorité, sans avoir une con- noissance plus étendue de son organi- sation , sans l'avoir étudié sur 1 a. nature , on se contentera de citer le cjame des baleines, de renvoyer à Brunich.» Ins. tab. I ,fig, 4 ; à Stroem. Sundni. tab, i , fig' 17 ',èL Baster, Subs. 3. tab. 1 2, Jig. 3 ; àPallas, Mise. Zool. tab, 14, fig. 21 et 23, pour avoir une idée de sa forme , et de dire qu'on le trouve dans la mer du Nord. n ' I ^i- 108 HISTOIRB NATURELLE CYMOTHOA, CïMOTHOA, Fah. Quatre antennes se taches, égales, épaisses, et courtes , placées dessous les yeux. Un suçoir rétraotile , sortant de dessous la tête , et accompagné de acux antennule» très -courtes. Corps composé de pièces crustacées, peu nombreuses , dont la der- nière est très-large, tronquée, et accom- pagnée de deux petites pinces. Pattes en crochet. Tabricius a établi ce genre pour renfermer divers crustacés marins men- tionnés par Linnseus «ous le nom de cloporte. Il lui avoit , dans ses précé- dentes éditions , donné un caractère fort vague 5 mais , dans sa dernière , il l'a circonscrit de manière à réduire à trois les espèces qu'il contenoit. Les autres ont été employées à former le genre idotée, ou ont été omises , faute d'avoir été étudiées sous les nouveaux rapports adoptés. Lamarck a compris , ou du moins on suppose qu'il a dCi compren- lOES CYMOTHOA. ao^ dre toutes ces espèces dans son genre aselle. La description absolue d'une espèce» observée vivante par Bosc , assurera encore plus les véritables caractères de ce genre que Latreille a adoptés. La tête est plate, presque ronde , fort large, unie, avec deux grands jeux verdâtres sur sa partie supérieure et la- térale. En dessous, elle a deux paires d'antennes postérieures placées avant les yeux, et une trompe rétractile , accom- pagnée de deux antennules au milieu. Les antennes sont , de chaque côté , placées l'une devant l'autre , et compo- sées d'environ cinq articles , dont le premier est très-gros , et les autres vont en diminuant jusqu'à la pointe 5 ils sont d'une nature plutôt cartilagineuse que crustacée. La trompe , ainsi que Im antennules sont également cartilagi- neuses , et ne peuvent se bien voir que sur le vivant. Le corps est très- bombé, composé Crustacés. II. j^ 210 HISTOIRE IfATURlLLE de sept anneaux , dont le premier est le plus long et le moins large, et les deux derniers les plus étroits. Ils sont presque unis , et terminés obtusement ^r leurs bords. En dessous , il y a quatorze pattes très-courtes , égales , et attachées de chaque côté , positive- ment sur le bord des anneaux. Chacun est composé d'une cuisse épaisse et courbée en S , d'une jambe plus mince , mais qui lui est presque égale en lon-^ gueur , et qui a , à sa base , une ou deux articulations peu visibles 5 enfin d'un ongle très-crochu, très-aigu , et presque aussi long que la jambe. La queue est composée de deux par- ties : la première , formée par cinq an- neaux plus étroits , et moins larges que ceux du corps , par lesquels ils sont en partie recouverts 5 la dernière, formée par une écaille un peu convexe, paral- iélogramique, plus large que le corps , et aussi longue que la somme des an- neaux de la queue. A sa base extérieure DES cymothoa. air €st une petite excision , qui sert de sup- port à une petite pince, composée dune articulation et de deux doigts égaux; le toa moins long que la pièce qui leur sort de support. En dessous de la queue il y a deux rangées de branchies arrondies , que leur peu d'épaisseur et leur transpa- rence, n'ont pas permis de compter. La cymothoa sur laquelle cette des- cription a été faite , étoit d'un blanc jaunâtre , de quinze millimètres de long" sur cinq de large. Elle a été trouvée par Bosc, dans les mers d'Amérique, attachée aux lèvres d'un poisson , du genre des perches, à laquelle elle tenoit avec tant de force , qu'il a fallu em- ployer un couteau pour l'obtenir sans la briser. Cjrmothoa asile, Cymothoa asi lus. Deux anneaux sur le corps ; la queue demi-ovale. Omscusas./.s. Linn. ^P ai/as , Spicil. Zool. tab. 4. fig. 12^ Petiv Gaz. tab. i55. fig. i. Plancus , Conch. Mui. Nat. tab. 5, fig. A, B. Se trouve dans \q% Mers d'Europe. .1 1 1 1 224 HISTOIRE NATURELLE eu devant . et quatre sur les côtes. ( C'est le cyclope à quatre cornes dont ii est ici question , et il a huit nageoires.) Les deux antérieures répondent peut- être aux' antennes de la mère , étant dirigées en avant , et n'ayant point leur extrémité fourchue comme les quatre latérales ; cependant ils les remuent également en nageant; enfin elles sont à-peu-près, par-tout, de grosseur égale , et leur extrémité est an?pndie , garnie de quelques petits filets en forme de poils. Les quatre nageoires latérales sont divisées , au hout , en deux bran- ches courtes , garnies de quelques poils; elles se ressemblent toutes quatre , ex- cepté que les deux postérieures sont un peu plus petites , et que leurs bran- ches sont plus courtes et plus déliées. Au reste , toutes ces nageoires , de même que les deux cornes antérieures, sont très-transparentes, et divisées en quatre articulations. Au milieu du corps y entre les quatre nageoires y on p. S: I 223 DES CYCLOPES. voit une grande tache obscure , et en avant une petite taché noire , quelque-^ fois rouge , qui sans doute est l'œil. « A moins que d'avoir vu naître ces petits animaux , on ne les prendroit jamais pour les enfans de leur mère , tant leur figure est différente , et pour m'en assurer davantage , j'ai répété la même expérience plusieurs fois de suite , et toujours avec le même ré- sultat. a J'ai ensuite placé trois de ces pe-f tits , éclos chez moi , chacun séparé- ment dans des vases où il y avoit de l'eau , et je les observai chaque jour. Au bout d'un certain temps, je remar- quai que deux de ces petits insectes avoient changé de figure ; mais, autant que j'ai pu voir, sans se défaire d'aucune dépouille. Les deux antennes s'étoient abaissées vers les côtés ; les deux na- geoires s'étoient aussi un peu ciliées en bas , et les deux postérieures se trou- voient dirigées en arrière , et appliquées V%.; ■ 226 BISXOIRE KATURELLK contre ces mêmes côtés. Peu de temps après il leur arriva un autre change- ment. La partie antérieure du corps s alongea considérablement, et la partie postérieure devint plus aiguë ; les qua- tre nageoires latérales se trouvèrent placées alors au milieu du corps. L'a- nimal n étoit plus alors si transparent. A mon grand regret , je n'ai pas pu pousser plus loin mes expériences , par la mort accidentelle des individus qui en faisoient, l'objet. » Depuis , le savant Jurine, citoyen de Genève , s'est assuré par de nou- velles expériences , que les naupliesde Muller n'étoient que les larves des cy- clopes, de manière qu'il n'est plus per- mis de douter de ce fait. Les cyclopes se trouvent dans les eaux stagnantes qui ne sont point cor- rompues j sur-tout dans celles où il y a des plantes en végétation. On en trouve aussi quelques espèces dans la mer. Il ne s'en voit pas, du moins aux en- les DIS CYCLOPBS, 127 virons de Paris, en aussi grand nombre que les C37pris et les daphnies , il y en a cependant quelquefois assez pour que l'on en puisse prendre plusieurs cen- taines en remplissant d'eau un gobelet. On les rencontre toute l'année , mais c'est principalement au printemps qu'ils sont les plus communs. Ils servent , comme les autres animaux de la classe des eutomostracés, de nourriture à tous les insectes aquatiques , à tous les vers qui habitent avec eux , et de plus aux oiseaux d'eau. Les mêmes causes de destruction agissent sur eux. Cyclope menu , Cyclops minutas, tes antennes linéaires; la queue à deux soies. Eichhom. Microsc. tab. 5. fig. K, L. Muller , Entomojt. tab. 17. fig. i , 7- Se trouve dans les eaux stagnantes. Il est fort com- mun aux environs de Paris au printemps, Cyclope bleu , Cyclops cœruleus. Bleu j les antennes linéaires ; la queue droite , à deux lobes. Muller y Entonaost. tab. l5. fig. I » 9» Se trouve dans les marais. ; h 228 HISTOIHE NATURELLE Cyclope rougeâtre , Cyolops ruhens* Rouge&tre ; les anteuaes linéaires \ la queue droite et bifurquée. Militer, Entomost. tab. 16. fig. i , 3. Voyez pi. 18. fig. 3 , oîk le mâle est figuré trôs- grossi. Se trouve dans les eaux stagoantes. Cyclope lacinulé , Cycîaps lacinulatus. Les antennes linéaires ; la qneue courte, bifVirquée. Millier, Entomost. tob. 16. fig. 4,6. Se trouve dans les marais. • Cyclope porte-massue , Cyclops clavigere. Les antennes on nias.suc , roides ; la quene bifide. Millier, Entomo&r >'ab. 16. fig. 7, 9. Se trouve dans le;i marais. Cyclope quadricoruc, Cyclops quadrlcornu. Les antennes linéaires , au nombre do quatre ; la queue bifide. •' • Lmvenhoecfr , Cont. Arc. Nat. fig. i, 3, 3. Backer, Microsc. tab. 7. tîg. i , s. -, et tab. i5. fig. i , 5. Jioesel, Ins. 3. tab. 98. fig. i , 2 , 3. Degeer. Ins. 7. tab. £9. fig. II, I £ ; et tab. 3o. fig. i , 5 , 9. Geof. Ins. J2. tab. 21. fig. 5. Muller, Entomost. tab. 18. fig. 1,4. Voyez pi. 18. fig. 4 , la femelle grossie. Se trouve dans les marais; est fort commun aux environs de Paris. Cyclope crassicorne , Vyclops crassicornh. Les antennes larges et courtes ; la queue avec deux épines. Mu lier , Entomost. tab, 18. fig. i5, 17. Se trouve dans les marais. Il est très-rare. SES CYCLOPES. 229 Cyclope porte-pince , Cyclope chelifer. Les anteones courtes , recôcrbées ; le corps sans HrticalatioDS ; la queue avec deux soies. Muller ^ Entomost. fnb. 19. fig. i « 3. Se trouve dani l'eau de mer. Il est rare. Cjclope longicorne , Çyclops longicornis. Les antennes linéaires tré^longues ; la queue par- tagée en deux. Acta. Hawn. 10. fig. 20, 23. Jlfu/Arr, Entomost. tab. 19. fig. 7*9- Se trouve dans l'eau de mer. Cyclope captif, Cyclops captivus. Les antennes linéaires ; la partie antérieure dtt corps élargie ; la queue droite , fendue. Muller , Entomost. tab. 19. fig. 10, i3. Se trouve dans l'eau de mer. G jclope minuticorne , Çyclops minuticomis» Les antennes linéaires courtes ; la queue fendue , A deux soies. Muller^ Entomost. tab. 19. fig. 14, 1 5. Se trouve dans l'eau de mer. Cyclope brévicome , Cyclops Irevicornis, Les antenaes du mâle onguiculées; les soies de U «[uene très-courtes. Act. Hawn. 9. tab. 9. fig. I y lo. Se trouve dans l'eau de mer. {\ ( ■i^^A f â3o HISTOIRE NATURELLE 1 . \ LIMULE, LiMVLUS, Fabricius. Point d'antennes. Deux antennules biarti- culées et chélifères. Deux yeux écartés. Corps couvert par un large bouclier çrus- tacé , divisé en deux pièces inégales par une suture transverse , et terminé par une queue subulée. Ging paires de pattes. B.UMPHIUS, a , le premier , fait con- noître le singulier crustacé qui forme ce genre , et l'a appelé poliphème. Comme il a les plus grands rapports de forme avec les monocles, Linnœus l'avoit placé parmi eux sous le nom spécifique de Rumphius. Fabricius , éclairé par Muller , en a fait un genre particulier sous le nom de limule , Lamarck l'a imité , mais il a rappelé le nom imposé par Rumphius pour donner celui de limule au monocle de Geoffroy, ce qui jette une giande con- fusion dans la nomenclature la plus gé- néralement adoptée en Europe. 23l DES LIMULES. La limule est connue en France , sous le nom de crabe des moluques, parce qu'il vient de la mer des Indes , mais il se trouve aussi dans les mers d'Amérique, au rapport de Bosc, qui en a pris , un jour , onze dans la rade de Charleston, dont il n'a été posses- seur que quelques inslans, un homme chez qui il les avoit déposées, les ayant fait jeter dans la mer en son absence. La limule a le corps composé de deux parties. La première, sous la- quelle est le corps , est une pièce crus- tacée, légèrement bombée en dessus , très-excavée en dessous , peu épaisse en son milieu, mais renforcée sur ses bords, arrondie en devant et sur les côtés , très-excisée , et découpée en arrière. Le bord antérieur de celte pièce se pro- longe en dessous , et forme un angle interne. Les yeux sont placés sur les côtés de cettç pièce, dans une rainure parai- ï{ a3a HISTOIRE waturelli lèle , el à quelq%' eu vtaiice de ses bords» Ils sont ovoïdeà el peu saillans. La seconde partie , sous laquelle sont les branchies , est presque aussi longue que la première, égalemmil bombée, et comme elle , échancrée postérieu- rement avec deux pointes , mais elle est beaucoup moins large, et ses bords sont de chaque côté garnis de six épi- nes courbes et assez longues. En des- sus , il y a une légère carène au mi- lieu , accompag-iée de deux rangées de courtes épines. La queue est plus longue que le corps , triangulaire , pointue à son ex- trémité , et articulée à sa base , qui est implantée dans Téchancrure de la seconde pièce. Il y a une rangée d'épi- nes courtes sur la carène , ou partie su- périeure de cette queue. En dessous , on voit d'abord , sous la première pièce , au bas de l'angle saillant dont on a déjà parlé, la bou- DES LIMULES. a33 che qui est accompagnëe de deux an- tennules extérieures , courtes , à deux articles , dont le dernier est en pince ; six in Prieurés, deux grandes mandibu- les, etc., mais point d'antennes, ce qui est très-remarquable dans cette classe. Plus bas , sont cinq >aires de pattes , à peine aussi longues que la largeur du test , les trois premières , munies de pinces très-courtes, à doigts égaux; les deux dernières onguiculées. On voit ensuite , sous la seconde pièce , une suite de branchies placées sur deux rangs, formées par des lames doubles , et d'épaisseurs inégales , qui , dans les femelles, portent les œufs dans le temps du frai. Les limules de l'Inde ont plus d'un demi-mètre de diamètre , ceux que Bosc a eus en sa possession étoient beau- coup moins grands, mais il est possible que ce ne soit pas la même espèce; il regrette beaucou[ de n'avoir pu les étudier, attendu qu'aucun Naturaliste Çi'uitac^s. n. 21 ' 1^ '4 'r'iMMMi 234 HISTOIRE NATURELLE moderne ne les a encore observées en vie, et quç l'examen de leurs branchies seulement pouvoit , à raison de leur grandeur , présenter des faits utiles à l'histoire des crustacés de cette division. Bosc a cependant remarqué que leur test est d'un brun veidâtre, beau- coup moins calcaire que celui des écre- visses , puisqu'il fléchit soiis le doigt pendant la vie de l'animal , et se casse difficilement après sa mort. Lorsqu'il marche , on ne voit aucune de ses pattes , et dès qu'on le touche , il les retire entièremerit contre son abdo- men, pose sur le sol les bords de son test , et relève sa queue , comme pour se défendre. Cette queue est très-redoutéç en Caroline , comme dans l'Inde 5 on croit que sa piqûre est venimeuse; il y a tout lieu de croire que c'est un préjugé, mais cela ne seroit-il pas, il est très-facile à l'homme de l'éviter , les mouvemens de l'animal étant très- circonscrits et très-lents. Bosc a pri? DBS LIMtTIES. 235 })resqiie toutes celles qu'il a vues par cette partie, sans penser avoir quelque chose à craindre. Ce n'est qu'après son expédition faite , qu'il a été instruit des prétendus dangers, qu'il y avoit courus. Les limules , en Caroline et dans l'Inde , dans les jours les plus chauds de l'été, viennent le soir sur les plages sablonneuses ou marécageuses , tou- jours , ou presque toujours le mâle porté sur sa femelle , qui est plus grosse, mais sans y être en état d'accouple- ment , ni cramponné violemment ; ils restent la nuit entière à moitié hors de l'eau , s'inquiettant peu de ce qui se passe autour d'eux , et ne cherchant à se sauver que lorsqu'ils se voient dans un danger déjà agissant. Ils n'ont qu'un très-petit morceau de chair bon à manger ; mais leurs œufs , qui sont nombreux , passent pour être délicats. Les Américains apellent les limules Jiing-krab , et n'en font aucun usage •11; Vil ) tj mm j.>ij.jiiii.; épines. Il y a des pinces à toutes les pattes. La couleur est par-tout d'ua blané grisâtre. 'I. .»• rî VI .-..jji.,.* a I H a^8 BISX^IUE NATURELLB APUS, Apvs, Fisch. Deux antennes simples; deux yeux distincts. Corps cuurert par un bouclier d'une seule pièce ; des pattes nombreuses et foliacées ; queue annellée, terminée par deux filets. Les crustacés dont il est ici question , ont été appelés apus par Frisch , mo- nocles par Linnœus et Fabricius, bi- nocles par Geoffroy , lirauies par Mul- 1er et Lamarck. Dans la confusion de tous ces loms j qui ont aussi été donnés à des crustacés d'autres genres , on pré- fère ici de revenir , à l'imitation de Latreille , au nom primitif, qui servira, au moins , de point de ralliement à ceux qui seroient embarrassés de l'applica- tion des autres. Les apus donc sont des crustacés cou- verts d'un bouclier ou d'un test ovale, bombé , très - mince , arrondi en de- vant, et fortement échancré sur le der- rière , qui ne tient au corps que dans DES A PUS. 2S9 un seul point de la partie supérieure do la tête.L'échancrUrepostërieure forme, avec les bords, deux angles aigus , et ses côtés sont dentelés. Sa substance est plutôt cornée que calcaire, et en con- séquence sa flexibilité est extrême. Sur son dos postérieur se voit une foi- ble carène, qui fait une fourche sur le devant , et indique la place de ia tête. Les jeux sont situés au - dessus de la tête , très-rapprochés , obliques , saillans, ovaleâ , et accompagnés d'un petit tubercule , intermédiaire sur le derrière. En dessous , ce bouclier est concave, et laisse voir deux plaques rouges , où se trouvent àes vaisseaux qui partent de son point de jonction avec le cOrps , et servent à sa nourri- ture. En devant il se replie , forme une cavité des deux côtés de la tête , et une saillie au milieu , qui couvre en partie la bouche, t'ep; L clypeus , ou le cha- peron de Fabncius. Sous le chaperon on voit deux grandes mandibules, ar* 'Mti' ,!' ïê. ■ ' nîi Îi)d I a40 HISTOIRE NATURELLE quées, envoûte, minces, tronquées, et garnies de plusieurs dents à leur ex* trémité. Les mâchoires sont doubles , et peu apparentes , ainsi que la lèvre et les antennuUes qui y sont insérées. Les antennes sont simples , très-courtes, filiformes , et insérées sous le chaperon. Le corps de l'animal commence à l'endroit de la jonction du test avec la tête. Il est composé d'une trentaine d'anneaux qui forment une légère cour- bure, et vont toujours en diminuant de largeur. Les dix premiers sont cou- caves 5 ils ont sur le côté un tubercule d'autant plus petit qu'il s'éloigne de la tête 5 dessous eux est un double rang de vésicules rougeâtres, et à côté une file de feuillets de même couleur, di- minuant dans la même progression. On voit très-distinctement toutes ces par- ties , lorsque après avoir levé le bou- clier , on regarde le dos de l'animal. Lorsqu'on considère l'apus en des- sous , on voit, immédiatement après la DES APUS. 241 bouche , uîie suite de pattes , compo- sées de trois articulations , qui devien- nent de plus en plus courtes, et finis- sent par se réduire à un point tuber- culeux. La première paire de pattes, et par- conséquent la plus longue , est pour- vue , à sa partie supérieure , de trois longs filets inégaux , dont le plus petit est le plus extérieur , et est inséré sur sa patte, un peu plus bas que les autres. Ces filets sont articulés comme les an- tennes des écrevisses , et servent à la marche de Tanimal. Toutes les autres pattes sont termi- nées par des lames ou des feuillets rou- geâtres. Il y en a un double rang. Ils di- minuent en longueur, comme on l'a déjà observé, et finissent par se perdre à la moitié de la queue. Les feuillets du rang intérieur sont pointus jusqu'au mi- lieu du corps ; mais là , ils deviennent ronds, et conservent la même forme jusqu'à la fin. Les feuillets du rang ex- 1 ■4Jî M \-' ^4a w ! s To T n K n a t o r f. m. i.* tt^riour grand isstMil do plus m plus an dépendant» junciinui (Imn tiemi l« loîigutnir, où il» diiiisiUMml tout d'un coup, et se tomuuant nv« iiianiiN <)ui nout a la «-p(;u dn tiunpi!i iipi(>« <;n avoir «Ito fir(''«. Les Mdcoudt; ot tioi«i<^ruc! rhpèa^H in- diqu^r.H par fiauiarck, coiuukî faimuit j)nrlied(iHou|i;(:n(îlimnic,(pii,c!Oïniuo on r« dit, < (jneajiond a cx'lni-c;i, h|)-. P[N 1^ 244 HISTOIRE NATURELLE . partiennenl à deux autres genres , et seront mentionnées séparément. Apus cancriforme , Apus cancrijormis. Brun chaperon , ptesque carré , étroit ; queu» tronquée entre les deux filets qui la terminent. Monocuius apus. Fab. — Binocle, Geojfroy, Ins. a. p7. 2ï. fig. 4. Schaff. Monog. lySô. tab. i, 2. Frisch. Ins. 10. tab. i. Sulz. Ins. tab. 24. fig. i53. Naturf. 19. tab. 3. fig. i — la. Se trouve iiaas les eaux stagnantes aux environs de Paris. , Apus vert , Apus viridis. Test vert ; le chaperon très-large , en demi-cercle , profondément denté en ses bords ; la queue tronque» entre les deux filets qui la terminent. Schceff. Monog. 1756, tab. 5. Se trouve dans les eaux stagnantes. Apus prolongé , Apus productus, "Vert , à corps brun ; chapperon arrondi ; qncu» avec une lame saillante, applatie entre les deux fileis qui la terminent. ^ Schœff. Monog. 1756. tab- 6. Voyez pi. 16. fig.7 , où il est représenté de presque de grandeur naturelle. Se trouve dans les eaux stagnantes aux environs de Paris. LE . res , et t. oit ; queua linent. ^rqy, Ins. a . tab. 1 , 2. 4. fig. i53. X environs r. iemi-cercle., le tronqutgr» :im I / .»»*•'• ' ■***. dus. ndi ; qacu* i deux fileis ^-y^' i de presque environs de ir fil* H£ ..^ n. . /y \ cniiOi séparément. .éi^>4 ; * . 7'l. i»;>' s \ t' ir '^ bîil» ,,{ c'env» "?t? *\>^ boni»; .a ijuc -- ; ' ! r f\ Fo/.J/Pfrr/. tS-i Pf. tb\ jypd'eve t7e/ Z,e M//ain J'cufyy . X . La Cymolkoa àctiolc 4 . .. .Le Binocle de o'eoirroy. a . Le Cyame 6 ... LaLimule poljpKeme ■ ^Ti^ Cétacés . ^...L'Apais prolonce' . 3 . Calli(£^o court . * ; IMAGE EVALUATION TEST TARGET (MT-S) fc ^ < ^ ''// "^-r PhotDgraptiic Sciences Corporation 23 WEST MAIN STREET WEBSTER, N.Y. 14580 (716) 87Î4503 'L^. .^ e 11 il 1; COU ker froj geni a fa des cipa danj tes, me, ies I Mul P( dug( noîtr cypri coqu Cri CTPRIS, Cypris, JUuller. Test Uvar.. ,«„ eacWe, deux ,„,„„« ^ ... Quelques cjpris avoient ëté dé- couvertes et décrites par Joblot et Bac Jçer , d autres par ^edermuJler et Geof- froy ; mais c'est Muller qui a étahJi ce genre dans ses entomostrates, et qui en a fait connoître le plus grand nombre d espèces. Ses caractères ont été prin- cipalement développés par Degeer dans le septième volume de ses insec- tes, et ses mœurs par un auteur anony- me, dont le mémoire est inséré dans les généralités des entomostrates de Muller. Pour donner une idée des animaux du genre cypris, il suffit de faire con- ' noitre l'espèce la plus commune , la cypris pubère, qui est le monocle à coquille longue de Geoffi-oy. Crustacés. I. _ 24^ HISTOIRE NATURELLE C'est, dit Linnaeus, une petite co- quille, unpeu plus grande qu'une graine de chou , ovale , alongëe , égale des deux bouts , bossue en devant , et ar- rondie. Elle ressemble entièrement à une coquille à deux battans ; mais , dans ces dernières, l'ouverture est du côté le plus mince, et la chair de l'ani- mal est du côté le plus gros. C'est tout le contraire ici. L*aninal qui est renfermé dans cette coquille, l'ouvre et la ferme à volonté , il fait sortir par un de ses bouts plu- sieurs filets égaux et blanchâtres, eu forme de poils. C'est en remuant ces filets , qu'il nage avec célérité , et il ne s'arrête point avant d'avoir rencontré un objet sur lequel il puisse se reposer. Dès qu'il ne nage plus , le corps entier est caché dans la coquille. Ces animaux varient en grandeur ^ selon l'âge. Leurs couleurs ne sont point constantes. Les unes ont la co- quille grise , les autres l'ont verte , DBS CTPRIS 247 OU d'une seule couleur, ou tachetée de brun, ou de jaune, ou brune ou , )aune. L'enveloppe extérieure de ce cjrpris est une véritable coquille bivalve, com- me le dit Linnœus , qui s'ouvre et se ferme par le moyen d'un ligament, de même que la came des ruisseaux de Geoffroy , la cjclade cornée de Bru- guière , à qui on l'a comparée avec raison. Le peu d'épaisseur du test, sa transparence, et sa petitesse, ne oer- mettent ^as de voir s'il y a des dents à la charnière, mais le ligament est très -visible à la loupe. Les valves, dont les bords sont garnis de poils trèsKîourts, se ferment très-exactement par -tout. Lorsque l'animal est en mouve- ment, il fait mouvoir ses difïërens membres avec tant de vftesse, qu'il est très-diffîcile d'en saisir le carac- tère, et même le nombre; cepen- dant, à force d'observer, on s'est I- a48 HISTOIRE NATUKELLB assuré qu'il en faisoit sortir de trois sortes, savoir des antennes, des pattes, et une queue. Les deux antennes , qui sortent du bout antérieur de la coquille, sont lon- gues, très -llexib les, courbées en ar- rière , divisées en plusieurs articula- tions, qui leur donnent beaucoup de souplesse et de flexibilité. Ils prennent leur origine assez loin des bords de la coquille , et ils sont garnis, vers l'ex- trémité , de longs poils qui forment «ne aigrette au bout. II y a, de plus, quelques autres poils aux différentes articulations. Le mouvement que l'in- secte donne à ces antennes est tou- jours dirigé en arrière , ou du côté du dos ; il peut les courber considé- rablement dans cette direction , et elles concourent puissamment à sa na- tation. Les pâtes , qui sortent du milieu de la coquille, sont plus difficiles à re- connoître. Il y en a d'abord deux paires DES cypRis. 24g flssez distinctes , placées l'une en de- vant , et l'autre en arrière du corps. Ces pattes sont divisées en articula- tions , et garnies de poils. Les deux «ntérieures, qui sont plus longues que les autres, et dirigées en arrière, ont plusieurs longues parties déliées , qui ressemblent à des poils , mais qui font l'office de crochets. Les deux patte» postérieures , qui sont courbées dans un sens contraire , ou du côté de la tête, sont terminées par un seul crochet pointu, courbé , et assez long. Mais outre ces quatre pattes, le cj- pris en a encore d'autres, plus petites, courbées, garnies de poils, et termi- nées par des pointes crochues , sem- blables à celles des deux grandes pattes antérieures. Ces petites pattes , qui sont également divisées en articulations , et placées entre les deux paires des gran- des, ne pressent que fort peu les bords de la coquille, et ne le font uniquement que quand l'animal marche sur quel- !r8 mm ■''•iNià m a5o HISTOIRE NATURELLE que objet , comme il le fait souvent. Il est presque impossible de compter leur nombre, parce qu'au moindre at- touchement elles se confondent ensem- ble , et ne sont plus reconnoissables. Le mouvement que la cypris donne à ces pattes , n est pas moins rapide que celui des autres , et peut-être ai- dent - elles aussi à nager , quoiqu'elle semble s'en servir principalement pour marcher. Elle perd , dans cette der- nière action une partie de la vivacité qu'elle montre en nageant. Mais , soit qu'elle marche , ou qu'elle nage, la coquille se trouve toujours placée ver- ticalement sur le bord du côté des bat- tans , où elle est ouverte. La partie postérieure du corps est garnie d'une queue double , presque toujours entièrement cachée dans la coquille. On ne peut la voir à son aise qu'après avoir fait mourir lanimal, qui ne la fait paroitre que dans certaines occasions rares. Cette queue, qui est at- «■«■■■ DIS CYTRIS. 25t tachée à la partie postérieure du corps , est alongée , plus grosse à son origine qu'à son extrémité , qui est très-déliée , courbée et dirigée en avant dans la coquille, ou vers les pattes, et ayant, près de son extrémité , une seconde courbure opposée à l'autre , en sorte qu elle a une inflection qui lui donne la figure de la lettre S. Comme elle est mobile à sa base , l'animal peut la pousser en arrière , et la faire sortir en partie hors de la coquille ; mais il faut encore observer qu'elle est double, ou composée de deux branches déliées , terminées par deux petits filets déhés, en forme de poils ; et comme ces deux branches, quand iù. queue est dans l'i- naction , sont toujours exactement appli- quées l'une contre l'autre , elle paroît simple au premier examen. La tête des cypris est large au bas, et diminue de volume vers le haut, où elle se termine en pointe alongée. C'est ^^li I i }» I î*î»' fiSa BISTOIBK NATUKELLI d'elle que sortent les antennes dont il a été parlé. A l'endroit où la téfe s'unit au corps , vers les bords de la charnière de la co- quille, on apperçoit un petit point noir, qui est l'œil de l'animal. Quelques per- sonnes ont prétendu qu'il y a voit deux yeux réunis ^ mais, dit Geoffroy, c'est en vain qu'on voudroit le faire croire, il suflBt de regarder pour être persuadé qu'il n'y en a réellement qu'un. La poitrine s'avance beaucoup vers l'ouverture de la coquille, et fait îa plus grande partie du corps de cypris. Au-dessous d'elle, auprès des pattes antérieures , est une tache noire , qui est la bouche. Elle est couverte d'une pellicule transparente , qui s'ouvre au milieu , et laisse entrevoir deux mâ- choires , qui sont marquées d'un point très -noir, à l'endroit où elles se joi- gnent. A côté de ces mâchoires se voient des antenoules blanches , qui \*X iiWl SES CYPRI8. 253 remuent sans cesse , et qu'on ne peut compter. Il n'y a pas de cloute que ces anten- nules ne servent à l'animal pour dé- terminer le courant d'eau qui doit lui apporter la nourriture nécessaire , fonc- tion qu'on ne peut pas attribuer aux antennes , comme l'a fait Baker , ou du moins qu'on ne peut leur attribuer que secondairement, à raison de leur distance de la bouche. Le ventre est presque aussi large que la poitrine ; mais il n'a que la moitié de sa longueur. Il semble formé de deux lobes marqués au milieu d'un cercle noirâtre. On voit, sur la partie supérieure du ventre , deux grands corps arrondis , qu'on a pris pour, les ovaires , et ce , avec d'autant plus de fondement ,. qu'ils contiennent quelquefois des petits grains de couleur rouge , qui peuvent être re- gardés comme des œufs. La génération des cypris est , du iÛ m /> ! n f I i w. ^54 HISTOIRE NATURELLE reste , encore inconnue. On sait seule- ment qu'elles jettent leur frai dès les' premiers jours du printemps , car on trouve des petits de très-bonne heure. Ces petits diffèrent assez de leur mère pour que Muller ai jugé à propos de les décrire à la suite de ses espèces ; mais on peut cependant les reconnoître facilement, pour peu qu'on ait l'habi- tude de l'observation et les rapporter avec certitude aux espèces dont ils' sortent. Les excrémens sont des petites mas- ses noires , cylindriques , courbées. Il en sort de leur corps plus fréquem- ment qu'on ne le soupçonneroit , d'après la petitesse et la délicatesse de ces ani- maux. Les cypris changent de peau comme tous les autres entomostrates^ mais ce qu'il y a de remarquable , c'est que ce n'est pas seulement le corps de l'a- nimal qui mue 5 la coquille même se défait d'une dépouille, comme font SES CYFRIS. â55 les ëcrevisses à l'ëgard de leur test. C'est à Degeer qu'on doit cette jolie observation, que le hasard lui fit faire. Il en a voit mis en expérience, et le lendemain, il trouva une dépouille flottant dans l'eau que le microscope lui fit reconnoître pour ce qu'elle étoit. Il vit d'abord les deux pièces de la coquille ouvertes, avec un re- bord dans tout leur contour , mais la charnière encore existante. Au milieu de ces deux pièces, et vis-à-vis de la charnière, on observe les dépouilles du corps et de ses membres , principale- ment des deux aqtennes , et de queK ques-unes des pattes ; mais le reste est si confondu , qu'on ne peut rien y recon- noître. Ce fait démontre que la co- quille fait partie de l'animal même , ^et qu'elle diffère par conséquent beau- coup des coquilles des mollusques tes- tacées qui ne sont unies au corps que par un point, et qui croissent par juxta- position de molécules. 1 I 256 HISTOIRE NATURELLE C'est dans les mares , où il y a des plantes en végétation, principalement celles des bois , que l'on doit chercher les cypris. Elles sont quelquefois si abondantes que l'eau en paroît cou- verte. On en voit moins en éié et en hiver qu'au printemps et en automne , ce qui feroit croire qu'il y a deux pon- tes par an. Elles sont rares dans les eaux où il y a des poissons, des insec- tes aquatiques , et dans celles où les oi- seaux aquatiques , tels que les canards, vont souvent. Elles ont pour ennemis non seulement les animaux qu'on vient de citer , mais encore la plupart de ceux de la classe des vers et des polypes. Le dessèchement des mares , e't leur cor- ruption pendant les chaleurs de l'élë , en font périr chaque année d'immenses quantités. Il paroît, par des observations propres à Bosc, que dans ces deux der- niers cas , quelques cypris s'enfoncent dans la boue , ferment hermétiquement leurs coquilles , et attendent que le* ^ -'{ DES CYPRIS. u}ôj pluies viennent renouveler Teau de leurs mares , et que c'est par ce moyen qu'elles se conservent dans certains lieux. Les mares, des environs de Paris, qui en sont le plus abondammeiit et le plus constamment garnies , sont cel- les de la foret de Bondj; mais on en trouve aussi dans beaucoup d'au- tres lieux. Cyprîs découverte, Cypris détecta. Coquille réniformef transparente. Ledermuiler i Micros, tab. 73. MuUer^ Entomosr. tab. 3. fig. 1,3. Se trouve, principalement an printemps, dans les eaux stagnantes , oii croit la conferve. £Ue n'est pas rare aux environs de Paris. Cypris ornée , Cjpris omata. Coquille ovale , avec une échancrure antérieure et des raies vertes. MiiJler, Eotomos. tab. 3. fig. 4, 6. Voyez pi. 1 7. fig. i et 2, où elle est très-grossie. Se trouve au printemps dans les eaux dormautes. Cypris unie f Cjpris Icet^is. Coquille, presqv globuleuse, unie. Geqf. Ins. 2. pag. 658 , n'\ 5 Vidensk Selskabs »ye Skrist. i. fig. 1 , i, 3. Crustacés. II. 23 i I' il II 4 H I\ 1 4^56 HISTOIRE NATtmSLLX Se trouve dans les «aux stagnante*. Elle a'eit pat rare aux environs de Paris. Cjpris fasciiîe , Cjprisjascîata^ Le test alongé avec une fascie verie. MuNer, Entomost. tab. 4. fig. i , 3. Se trouve dans les fossés d'eau dormante. Est rare. Cypris rayée , Cypris strîgata. Le test rénifome, brun, avec trois fascies blanches. Miillnr f Entomos. talï. 4. fig. 7, 9, Se trouve dans les eaux stagnantes. N'est pas rare aux environs de Paris. Cypris pubère , Cypris puhera. Le test ovale , velu. Joblot. Microsc. tab.si3. fig. O. Bachtr^ Microsc. tab. l5o fig. 8. Gtq^, Ins. 2. pag. 657. uo 4. Degeer. los. 7. tab. 29. fig. 5 , 10. MuUer^ Entomos. tab. 5. fiij. 1 , 5. Se trouve dans les eanx stagnantes. C'est la plaa commune de toutes aux environs de Paris. Cypris velue , Çypris pilosa^ Le test ovale, brun, antérienrement et postérieure- ment cilié. Vindesk. Selsk. Skrist. i . fig. 4 , 5. Mulier, Entomost. tab. 6. fig. 5 , 6. Se trouve dans les eaux où croissent les utricnlaires. Cypris religieuse , Cypris monacha. Le test tronqué antérieurement, avec des bandes noires. Mutter, Entomost. tab. 5. fig. 6, 8. Se trouve dans les eaux où il y a des plantes an végétation. DES CTPRIff. 25^ Cyprî» (épaisse , Cypris eras*a. Le lest un peu en masiiie ; la pariie antérieure plat krge ; une fascie oblique fauve. Mutter , Entomost. tab. 6. fig. 1 1 2. 8e trouve dans les eaux stagnantes. Cjpris blanche , Cypris candidat I IIL 1 ' ■ i i ■' .1115 let* i^ ('.r!>? (Plantes r ,'-i»r»; V jî?, e,^ :>! u u •- a«]|5it- •U â'va w I ■' ' ♦ I »4»v«u>»4 eu }M.".> • il' , :;»-'m.'>-. :.jr>t«3Sf ii:Utitj>^>iiu-< ^ '^pi^tm V' ro/J/.Pa»:». t;^Nîp7;:^^⻫»(» -A. . . t>- 274 SlàTOIKEN/VTURËLLî: La grande transparence de Ja peau ou de la coquille des daphnies permet de voir assez distinctement , la structure des mtestins et des autres parties de l'or- ganisation intérieure. On peut voir ces objets, grossis et développés, dans la planche de Schœffer , citée plus haut. Vers le haut du dos on voit un corps ovale , très-transparent , qui a un mou- vement continuel de contraction et de dilatation, c'est le cœur, dont on ne distingue pas bien les communications avec les autres parties du corps. Au milieu du dedans du corps, il y a un gros vaisseau cylindrique , tor- tueux, de couleur verte , qui prend son origine près la base des antennes, et qui s'étend en serpentant jusque près de l'extrémité de la queue. Ce vaisseau , comme on l'a déjà dit, est le principal intestin qui reçoit et digère ies alimen? dont on le voit presque toujours rempli. Il fait une courbure vers la tête où se trouve son ouverture, la véritable \ \ 2^5 DES DAPHNIES. bouche de l'animai. Il a un mouve- ment yermiculaire comme les vais- seaux des grands animaux, et on voit passer à travers les alimens que l'in- secte avale. La manière dont les daphnies 50 nourrissent ou attirent les alimens qui leur sont nécessaires est tout-à-fait sin- gulière. Quand elles ne nagent point, elles remuent les pattes avec rapidité , ce qui détermine un petit courant d'eau, qui , dirigé vers la tête , entraîne dans l'entre -deux des coquilles toutes les matières menues et les animaux mi- croscopiques dont l'eau des marais est remplie en tout temps , et lorsqu'il y en a une assez grande quantité accu- mulée, elles ferment leurs battans, et choisissent ce qui leur convient. Il paroit, par quelques observations de SchœHër et de Degeer, que les daph- nies ont, auprès de la bouche, de petites dents avec lesquelles elles tuent les les animaux avant de les avaler , mais '•'A 276 HISTOIKE NATUllLLI cela n'est pas encore constaté d'une manière assez positive pour l'assurer ici. Il paroit encore, par les observa- tions du dernier de ces auteurs, que les épines de la queue^ervent principale- ment aux daphnies pour se débarrasser des matières étrangères qui sont portées entre les lames de leurs pattes, et qui gênent leurs mouvemens. Lorsqu'une daphnie a avalé quel- que chose , on voit ce quelque chose entrer et descendre plusieurs fois dans son intestin , et enfin disparoître tout-à- fait. Vers le haut du grand intestin , tout près de la tête , on voit deux autres vaisseaux courts cylindriques et arron- dis au bout , qui ressemblent à des intestins aveugles , et dans lesquels on remarque un mouvement semblable à celui du grand intestin , mais il n'y passe jamais d'alimens. On ne peut en indiquer l'usage. La transparence de la coquille per- ^\ DES DAPHMIES. 277 met encore d'observer des muscles qui partent dans les environs de l'intes- tin, se rendent vers le dos , et ser- vent sans doute à attacher et à unir le corps à la coquille. Les plus anciens observateurs ont remarque que les animaux de ce genre muoientou cliangeoient de peau comme les écrevisses. Il n'est personne qui n'ait pu vérifier ce fait dans les marais où il y a beaucoup de daphnies , la sur- face de l'eau et les bords étant , à l'époque de ce changement , c'est-à- dire vers germinal , souvent couverts de leurs dépouilles. Ces dépouilles sont très - transparentes , et il n'y manque aucune des parties extérieures de l'a- nimal , la coquille même y est entiè.3 , ce qui prouve, comme on fa dit à l'ar- ticle des cypris, que cette coquille n'est pas de la nature de celles des moules et autres coquillages , mais de celle de la peau des écrevisses. Les daphnies ont presque dans tous H i il' I I 278 HISTOIRE NATURELLE les temps , au -dedans du corps, un grand nombre d'œufs amoncelés tout le long du dos, ou placés exactement entre la coquille et ie grand intestin. Ils sont d'abord parfaitement ronds , ayant dans leur milieu un petit corps circu- laire, qui représente le jaune de ceux des biseaux , mais peu-à-peu ils s'alongent , et on apperçoit, avec le temps , le mou- vement produit par les petits qui com- mencent à se développer. Lorsqu'ils sont arrivés au terme fixé par la nature pour leur expulsion , l'animal baisse la queue, et dans le moment même, les petits, sortent de son corps tout-à-la- fois , et comme à la hâte , par une grande ouverture que laisse l'éloigne- ment de la queue entre les deux bat- tans de la coquille , vers sa partie post*'- térieure , en dessous de celte même queue. Dès leur naissance les jeunes daph- nies, qui ne sont pas plus grosses que des atomes , nagent avec vitesse , et ne U i! MM DES DAPHNIES. ^79 difFèreiil presque de leur mère qu'en ce qu'elles n'ont pas cette courbure du dos où est le réceptacle des œufs. D'à près ces fil its, on ne douleroitpas que les daphnies ne fussent vivipares, et en effet elles le sont , mais seulement l'ï^të. Pendant l'hiver, ou mieux, le printemph elles sont ovipares, c'est-à- dire qu'elles laissent sortir leurs œufs avant que les petits aient acquis toute leur grandeur. lies Naturalistes, qui, les premiers ^ ont observé les daphnies , ont beau- coup varié sur la nature de leur ac- couplement. Les uns les ont crus her- maphrodites , mais cependant avec l'o- bligation de s'accoupler j d'autres ont prétendu qu'il y avoit parmi eux de» mâles et des femelles. Muller a résolu la difficulté. Il a reconnu des mâles et des femelles , et même décrit leur dif»» férence. ■ Le mâle , dans ce genre est généra- lement plus petit et plus alongé, ou TÇ,. rfmwiiii iw ifi ' i ', ?• 280 HISTOIRE NATURELLE mieux , moins arrondi que la femelle , et présente quelques différences exté- rieures qu'il est inutile de détailler ici. Les organes de la génération sont pla- cées derrière et plus bas que les an- tennes. Ils consistent en deux filets, un de chaque côté, articulés à leur base , tronqués à leur sommet, et qui varient dans leur forme , leur longueur et leurs accompagnemens , selon les espèces. Ces organes sont presque toujours ca- chés sous les premières paires de ^t- tes, de sorte qu'il nest pas étonnant qu'ils aient été peu remarqués , ce- pendant Joblot les avoit découverts, mais sans en deviner l'usage. Les organes de la femelle , qui a été , presque toujours , la seule figurée par les auteurs , sont placés sur la partie postérieure du dos , à la base supérieure de la queue , dans le lieu, enfin , par où on a dit que sortoient les petits. L'accouplement se fait donc de mâle à femelle, et d'une manière analogue li DES DAPHNIES. 28\ à celle des ëcrevisses et autres crusta- cés. On a figuré à Ja pl.iQ, un mâle et une femelle pour faire sentir leurs dif- férences de Ibrme, et le premier avec ses organes de la génération développés. On ignore si ces deux organes agissent à-la-fois ou séparément. Les daphnies sont extrêmement com- munes. Elles sont si abondantes dans certaines mares qu'elles en couvrent la surface dans une profondeur de plu- sieurs centimètres. Comme elles sont souvent colorées en rouge , elles ont fait croire quelquefois que l'eau avoit été changée en sang, et ont causé, par là, de grandes frayeurs aux habitans igno- rans et superstitieux des campagnes. On en trouve toute l'année , mais prin- cipalement au printemps et en au tomne. Pendant les chaleurs de l'été , une grande quantité périt, soit par le dessè- chement des mares, soit par la cor- ruption de leur eau, soit par les ra* vages de leurs ennemis. Crustacés. II. ^5,5 .. ri'. I 1 ■^ \ I f • .\ ^ 1/ 'r %^2 HISTOIRE NATURELLI Ces ennemis sont les oiseaux aqua- tiques , et tous les animaux , soit de la classe des insectes , soit de celle des vers , qui vivent dans l'eau. Le nombre par conséquent en est très-considérable. Les hydres , ou polypes , les moins dangereux sans doute de ces ennemis, en font cependant une si grande con- sommation , au rapport de Tremblej , qu'on ne peut concevoir que l'espèce puisse s'en conserver dans les mares où ces deux genres d'animaux se trouvent ensemble. Mais la multiplication des daphnies est encore plus rapide que celles des hydres. Les daphnies paroissent pouvoir , comme les cypris; mais peut-être moins, se conserver en vie dans la terre hu- mide , pendant un assez long temps. Du moins c'est par là qu'on peut ex- pliquer pourquoi il s'en trouve souvent beaucoup en automne dans les maref qui ont été desséchées pendant l'été. ''■(lf.i«iS,*».s-i- LB' i aqua- soit de elle des nombre lérable. moins nnemis, 3e con- mblej , l'espèce tares où rouvent ion des ie que uvoir , moins, rre hu- temps. eut ex- louvent maref l'été. ,,^iS'î»i»-ï>-«.**t**' .-M» Ut^.i ui^ tm ■ - 11.'. i,f'*iS" ■ 1 J. S6 >ii 1 ( 1 1» 1^ r-, t» t • » ai ».' • , il rv4M* ;*• Ui;tU!4 ui U;>Nt b t'il 1" ^nillijjliciliua tki! #ll$i*» ] C i H I mi i rt»fji.j*tw ■ 'àB4 M>Ji8. Dégrevé (/*»/• le\Kiiain ifcuJIp- 12. Daphnie phimcuBo . 4 . . . .Cyclop*^ quadricomt» 5 . . . Cvclopo roag'câti'c . S d . Polvphcmo oculc . ^41 '< I . t DES DAPHNIES. 283 Daphnie plumeuse , Daphnia pennata, postérieur "^"'' '" ^'^'°'' '' '"'' ""^° ""« P°^"'« l-^f^^'^K^^"''- ^* ***• '^-^^-5. Sc^aifer, Monog. WD. 15© fig 5, a, i. Ledemiuller, Microsc. tab. 75. tab ';/r ""' ^°'^' ^'*'- '• ^«- "• ^«^^-. E"t. «au. 1 2. hg. 4 , 7. •ont représentés grossis. Se trouve dans les mares et le^ eaux stagnantes. Daphnie longue épine, Baph, longispina, La queue repliée en dedans j le test antérieurement ttentele; postérieurement pointu. SwammerUam, Bib. Nat. tab. 3l. fig i , 3 Backer, Microscop. tab. 12. fig. 14. Degeer/ins n tab. 27. fig. I , 8. MuUer, Ent. tab. 12. fig. 8 10 Se trouve dans les eaux stagnantes. N'est pis rkr« aux environs de Paris. Daphnie camuse, Daphnia sima, La queue repliée en dedans j le test ovale , sans pointe. ' -Dj^^ar Ins. 7. tab. 27. fig. 9 , i3. Lange, Nat. Vand. tab. 2. fig. i. Joblot. Microsc. 1,2 tab i3 fig. P, Q , R. Scha!ff. Monog. tab. i. fig. n. W//*.,* Entomost. tab. 12. fig. 11, 12. Se trouve dans les eaux stagnantes Est très-com- mune aux environs de Paris. Daphnie à bec droit , Daphnia rectirostris. La queue repUée en dedans ; le test antérieure- ment ciUé ; les instrumens de la génération du u&la droits. Mulier, Entomost. tab. 12. fig. i , 3. 8» trouve dans les eaux bourbeuses. ,\ .W a84 HISTOIRE NATURELLE Daphnie à bec courbe , Daphn, carvirostris^ La queue repliéa en dedans ; le test antérieurt- nient velu ; les instruoiens de la génération du mii« « courbés et pendnns. MuUer^ Eniomost. lab. i3. fig. I , a. S» trouve dans les eaux des marais bourbeux. Daphnie pointue , Daphnîa mucronata, La queue repliée en dedans ; le test antérieure» ment et iuférieu veinent terminé par une pointe. Degeer^ Ins. 7. tab. â8. fig. 3, 8. Mt^^/er , Ent. tab. 1 3. fig. 6. 7- Se trouve dans les marais. Daphnie cristalline , Daphnia crystaîlîna^ La queue repliée en dehors; le test sans pointe, les instrumens de la génération du mâle, épais et cour' s. Degeer, Ins. 7. tab. 29. fig. x , 4. Muller^ Entomos. tab. 1 4. fig. I f 4. Se trouve dans les eaux donnantes. Daphnie sétifère , Daphnia setifera. La queue droite ; l'angle antérieur du test avec n» faisceau de poils. MuUer , Entomost. tab. 14. fig. 5 , 7. Se trouve dans les eaux dormautes. Il 1 I DSS POLT^PHiMZff. 2^h POLYPHÈME , PoLYPHEMVS, Mull. Un Sfiil œil en forme de têle ; une espace de corcelet ; deux rames , ou bras four- chus ; une queue insérée sous le ventre. Ce genre a ëlé établi par Muller , et n'est composé que d'une espèce , que quelques Naturalistes ont cru être une larve. Il est appelé par Lamarck cépha- îocle , et ne doit pas être confondu avec le polyphème du même auteur, qui est le limulus polyphemus de Fabricius. La forme du polyphème peut en effet faire croire qu'il n'est qu'une larve; mais le témoignage de Degeer, qui lui a vu faire des œufs , suffît pour convain- cre du contraire, puisqu'il prouve qu'il est réellement , pour se servir du lan- gage des Entomologistes , dans l'état parfait. La tête du polyphème est ronde , avec un casque écailleux, qui recouvre une grande sphère noire , mobile ea ifeawcwiwi tmë'Htf 286 HI8TCIRB NATUREILB tout sens , qui est l'œil. Cet œil est extrêmement gros , relativement au volume de l'animal , et il en part de petits rayons , qui vont se perdre à la surface du casque dont il vient d'être parlé. Le corps est divisé en deux parties par une espèce d'étranglement. La pre- mière , à laquelle sont attachés les bras , les pattes , et la queue , peut être appelée Je corcelet. La seconde, qui renferme les œufs et les petits , ne peut être méconnue pour le ventre. Les bras sont attachés aux deux cô- tés du corcelet , dans son milieu. Ils sont composés d'une longue tige cylin- drique , articulée au corcelet , qui se divise en deux branches presque aussi longues qu'elle. Les deux branches sont égales , et divisées en cinq articulations , dont les bases sont garnies chacune de quatre filets. La dernière de ces arti- culations a aussi trois de ces filets à son sommet. Ces six filets sont mobiles BES POLYPHÈMIS. 287 •omme les branches mêmes , et ont , au milieu , une articulation qui les divise en deux parties , et qui augmente leur flexibilité. Le polyphème a huit pattes en forme de nageoires, placées par paires , et attachées en dessous du corcelet ou de la première partie du corps ; elles sont un peu inclinées vers la tête , mais en même temps courbées en arrière , et entièrement à découvert , c'est-à-dire qu'elles ne sont point enfermées dans l'écaillé qui couvre le corps, comme le sont celles des cypris et des daph- nies. Ces pattes sont garnies de plu- sieurs filets mobiles en forme de poils, dont il y a toute une suite le long du bord inférieur , et quatre beaucoup plus longs à l'extrémité de la patte; les deux antérieures sont beaucoup plus courtes que les autres. La longue queue qui est attachée en dessous du corps , tout près de la der- *ière paire de pattes ^ n'est pas non v»..&,^ ■«. »^ .. -SSfx, '^t i a88 HISTOIPE NATURELLE plus renfermée dans le corps , ou dans une écaille, mais elle est située entiè- rement en dehors, dirigée en arrière, et appliquée le long du ventre qu'elle excède beaucoup. Elle est presque droite, ayant seulement une petite in- flexion dirigée en haut, et garnie de petites pointes en forme de dentelures tout le long du bord inférieur, et ter- minée par deux longs filets qui for- jnent la fourche. La transparence de la peau crus- tacée, qui couvre le corps , permet d'y voir quelques-unes des parties internes. On observe d'abord au milieu du corps, dans la partie antérieure , un gros vais- seau noir, courbé en demi-cercle , qui prend son origine près de la tête, et qui aboutit près de la base de la queue, où il a sans doute son issue , car c'est le grand intestin» Il n'est visible que quand il est rempli d'alin*ens. Dans l'endroit du dos où lecorceletse trouve uni au ventre, on remarque une petite I DES POLTPiiiMES. a8o tache triangulaire qu'à son battement continuel , on ne peut se refuser de regarder comme le cœur. Quand le ventre est plein d'em- bryons, il est presque ronu , ^j-^nd il est vide, il est ovale alongé. On voit ces embryons à travers la peau. Degeer les a vus sortir du corps de leur mère tous à-la-fois , et aussitôt se mouvoir avec vitesse. Ordinairement le polyphème porte la tête un peu baissée, et rapprochée des pattes 5 mais quand il la hausse ou la redresse, elle paroît comme placée sur un cou fort alongé. Il nage avec beaucoup de rapidité par le mouvement combiné des bras et des pattes en na- geoires , et toujours, dans ce cas, il se met sur le dos, position qui facilite sans doute sa marche. On ne connoît point encore le mâle du polyphème dont les mœurs ont en- core besoin d'être étudiées par quelque patient observateur. On le trouve dans \ ! I i ii? %gO ftlSTOIRB NATURELLE. les eaux dormantes, maïs pures. Bosc l'a trouvé plusieurs fois aux environs de Paris , mais jamais avec l'abondance ^e» cyclopes et des daphnies, quoiqu'on assure qu'il multiplie autant et plus que les espèces dt> ce genre. C'est pat erreur que Degeer lui donne pour sy- nonyme le monocle à queue retroussée de Geoffroy, ou la daphnie quadran- gulaire. Ce Naturaliste ne l'a point connu. Il n'a encore été figuré que par Degeer , Insectes , pL 28 , fig, 9 et i3; et par MuUer, Entomost. tab^ ^^ ffiè' i^. Les figures 5 et 6 de la p/. 18 , le représentent grossi , vu en, dessus et de côté. '/ TIK ni0 TOU> SECOV». 1i ♦■ f"^ " • '" -— *■ TABLE FRANÇAISE I. PAR ORDRE ALPHABÉTIQUE des Genres des Crustacés contenus dans le# deu2 yolumes. Alphée , Apns , Aselle , Binocle , Bopyre , Branchiopodcp Calappe , Calige, Chevrolle , Crabe , Crangon , Crevette» Cyame , Çyclope , Çymothoa « Cypris , Cjthéré* « A. B. C. tam. II, z II, II, 107 23t II. i5f II, II, ï9f 2l3 II, 124 I, II, II, ï7f 191 i55 I, 161 II. II, II, 94 x3, 20a II, 2.x ê II. 208 II, II. 24S 2S§ î% SSbi .'*• i^-'-t^^^mt^iiàà^ili' II. ; apa TABLE FRANÇAISE. D. Daphùîe, Doripe , Dromie , Écrevisse , Galathiie, Grapse , Hippe, Zâoté« , Lencosie , ï-igie , Limnle , liyncée , Matute , Maja , Ocyporle , Orythie, Pagure , Palasmon , Palinura , Péné, G. H. I. M. O. K «om. pag. II, 265 . I, 204 I) 226 If ^x II, 8b X99 II, 7 II, X7I II, II, II, 234 187 23o 26Z 225 245 z85 22a II, II, II, II, 63 97 88 Z08 TABLE FRANÇAISE, 293 266 204 226 m X99 7 I7t 234 187 23o 26Z 63 97 88 Z08 tom. pag. PioDOthère , I, 239 Podophtalme » Poh^plième, PoTcellane , I, 22X II, 285 I, 23o Fortune , 1 , 209 Posydon , R. II, 5 Ranine , S. II, Î3 Scyllart, Sphérome , SquiUe , T. II, 16 II, I&2 II, III TalUre , Zoé. •Z- II, 148 II, i3i5 ÏIN DE LA TABLE FRANÇAISE. i:^ç^«'-7.çbe'^% \ -•■'1 I TABLE LATINE PAR ORDRE ALPHilBÉTIQVS det Genres des Crustacés contenus dans Ie4 deux volumes. h Kl N^S^»«^i^i^n^ ^ii^l^pii ^ ApU8, Alphens , Asellus , Aitactti , Binocalas » Bopyras , Branchiopoda , Calappa , Caligus , Gaucer , Caprella , Craiigon, Cyamus , Cyclops , Cymothoa , Cypris , %ther« , A. », C. tom P«g» II > i38 II, I Ili 1 107 II, 157 II , 21 II, » 199 II, 2l3 II. » xa4 I » 179 II • 19Ï I , 161 ÏI , i53 II, . 94 II , 20a II 1 216 II , 20S II , 345 II , as, D. 195 iomx, p«s. Daphnia , , II> 26a Doripe , ao4 Dromia , G. 226 Gulathea , lii 8« Gammarui , II* 139 Grapsui , H. »9f Mippa, Z. ll> 7 Idotea , L. II. 117 Leucosia , II> â34 Z'igia , ii> 187 Limultts , , ii> 239 X— Les mêmes , 2 vol. iVi-ia , édition de Paris , avec 25 figures. 5 fr. Œuvres de Diderot, publiées sur les ma- nuscrits de l'auteur , par J. A. Naigeon , membre de l'Institut national, i5 gros vol. 1/1-12 , ornés de 24 figures. 36 fr. Maison (la nouvelle) rustiqtte, ou Eco- nomie rurale, pratique et générale de tous les biens de campagne , nouvelle édition , entièrement refondue , considérablement augmenté? , et mise en ordre d'après les expériences les plus sûres, les auteurs les plus estimés , les mémoires et les procédés de cultivateurs , amateurs et artistes , cha- cun dans les parties qui les concernent , par J. F. Bastien. Paris, 1798, 3 gros vol. zn-4*» , de 900 à loco pages chacun , impri- més en caractères petit romain neuf, sur carré fin de Limoges , et ornés de 60 pi. } ii»«*«*^- ii ■i en taille-douce , dont 3i doubles gr. in^oi, ce qui équivaut & 91 gr. iw-4» , nouvelle- ment dessinées d'après nature , gravées avec soin , et représentant plus de 1000 sujets d*ogriculcure , jardinage, économie rurale , etc. , brochés. 36 f. •—La même proprement et solidement re- liée. 42 ^r« Dictionnaire du Jardinier, contenant les méthodes les plus sûres pour cultiver toutes espèces de jardins, pépinières, etc. par Miller, 10 vol. 1/1-4" > ^^ec fig. 100 f. Dictionnaire Économique , contenant Tart de faire valoir les terres et de mettre à profit les endroits les plus stériles , l'é- tablissement , l'entretien et le produit des prés , tant naturels qu'artificiels , le jardi- nage , la culture des vignes , des arbres et arbustes ; le soin qu'exigent les bêtes à cornes et celles à b'ne, les chevaux , les chiens, etc.; la façon d'élever et gou- verner les abeilles, les vers -à - soie , les oiseaux, etc.; des instructions pour pré- venir les maladies, et pour les guérir; la connaissance des plantes utiles à la méde- cine , etc. , etc. , par Noël Chomel , nou- velle édition , augmentée de près de moitié , 3 gr. vol. m-Jo/, avec figures. 48 fr. Raison, Folie, chacun son mot, petit cours (te morale mis à la portée âes vieux enfans , par P. £. Lémontey, seconde édi- tion, avec cette épigraphe: « Il y a dans chacun de nous drax hommes , dont « Tan eit sage et l'aatre est fou. » Schafietbury. ivoî,i/ï-8®, 3f. Voyage du jeune Anacharsis en Grèce , par J.-J. Barthélemi , quatrième et der- nière édition , corrigée et augmentée par l'auteur^ imprimée par Didot le jeune , avec tout le soin possible , 7 vol. in-i2 , d'environ 600 pages chacun, et i vol. in-^^ d'atlas. Le premier volume est orné du portrait de Fauteur, gravé en médaillon y d'après Duvivier , broch. et étiq. ^7 fr. »— Les mêmes 7 vol. (sanr «♦^'f,) br. 21 fr, JJouvEAU Spectacle de la Natuhe , contenant les objets dont tout homme doit être instruit, parChevignard. Paris, 1798» a vol. //i-8°, imprimés par Didot y et ornés de 9 figures , brochés et étiquetés. 9 fr. Nouveau Voyage autour du monde , ea Asie^ en Amérique, et en Afrique, en 1788, 1789 et 1790, précédé d'un voyage en Italie et en Sicile , etc. , par Pages. Paris , 1797 9 3 gros vol. m-8", ornés de jolies fig. la fr. Système sexuel lzs végétaux, suivant les classes , ordres , genres et espèces , avec les caractères et les diiFérenoes de Linnë, par Jolyclerc, naturaliste. Paris, 1798, 1 gros vol. rn-^", broche. çfr. Atlas portatif général , pour servir à rintelligenoe des auteurs classiques, par l'abbé Grenet , au nombre de 92 cartes coloriées , sur beau papier, et en un gros vol. 1/1-4». 48 fr. •—Le même Atlas , partie ancienne , ou Géo- graphie comparée , au nombre de 49 car- tes , ta I vol. m-4° Zj^fr, •—Le même Atlas , partie moderne de l'Eu- rope, au nombre de 59 cartes, en i vol. m-4«. 24 fr. Descriptions DES Arts et Métiers, faites ou approuvées par MM. de l'Académie des Sciences , en 90 cahiers environ , grand m- Joiio , avec une très - grande quantité de planches en taille-douce. 5oo f. Chaque article se vend séparément , et 2 on en distribue la notice. Voyages de Pythagore en Egypte , dans la Cbaldée , dans l'Inde , en Crète , à Sparte , en Sicile , à Rome , à Carthage , à Marseille, et dans les Gaules, suivis de s^s lois politiques et morales , 6 vol. e/z-S* d'environ 3, 000 pages , caractères cicéro neuf et petit-texte , précédés d'une très- grande carte géographique de ses voyages, et ornés de six superbes figures en taille- et douce. Les 6 vol. sur beau papier, et bien iniprimé5, brochés et étiquetes. 36 fr. Atlas topographiquk des environs de Paris, en i6 feuilles, pardom Coutans, dédié et présenté au premier consul Bo- naparte , avec un volume ï/i-8", donnant par ordre alphabétique tous les lieux con- tenus dans l'Atlas, au nombre d'environ 10,000 ; on y a joint les carrés des renvois, qui en rendent la recherche aussi prompto que facile. Cet Atlas , sur une très - grande échelle , renferma Paris et ses environs , à 20 lieues à la roude. Il est très-exact , et d'une superbe exécution. —Papier ordinaire , en feuilles. 36 fr. —Collé sur toile, avec boites. 7^ fr. Suite ou Collection de vingt-cinq es- tampes , représentant les aventures do Télémaque. Chacune de ces estampes est le sujet d'un livre ; il y a ving - quatre planches pour les ving -quatre livres : la vingt-cinquième est le portrait de Fénélon, auteur immortel de Télémaque ; elle est dessinée par Marillier , et gravée sous sa direction par les meilleurs artistes de Paris. Les 25 figures avant la lettre, papier vélin, format grand m-8°. 36 fr. — Les mêmes , avec la lettre , premières épreuves, sur papier vélin. 24 f. Cette intéressante collection d'estampes peut ornec toattts les éditioas de Télvataç^u», et ornex iui caJ»is9t» / 0Sf ■ " z:z^V»^' Fablks choisies , mises en vers par J. La- fontaine^ nouvelle édition, a parties, m-i6, sur grand raisin , beau caractère, i f. 80 c. Traité de l'Orthographe Françoise , en forme de Dictionnaire , par P. Restant , nouvelle édition, revue , corrigée , aug- mentée et prosodiée d'après les principes de d'Olivet , et dans laquelle on a fait les additions suivantes : . : ^^ ^ jo On a fondu dans le corps du Diction- naire tous les termes du nouveau régime ; ao On a inséré dans le Dictionnaire Géogra- phique le nom des départemens pour tou- tes les villes de France ; 30 On a donné un Supplément à part , con- ^ tenant plusieurs plantes à phénomène , plusieurs articles d'arts et de sciences, etc.; .0 Ce Supplément est suivi d'une liste des termes ajoutés ou augmentés, et de tous ' ceux qui ne se trouvent dans aucun Dic- tionnaire de langue francoise; 5» Ces augmentations sont précédées d un Discours sur la prosodie ; par Claude-Féhx Roger , ancien maître de langue , a vol.' in^» de i544 pages , caractère petit romain • neuf , fondu exprès. ^^ ^^ Œuvres complètes de Mancini-Niver- NOIS, publiées par l'auteur, et ornées de son portrait , gravé par Saint-Aubin. Paris, Didot jeune , 8 vol. m-8% brochés. 33 t. ar J. La- ies, in-iôf I f. 80 c. \NÇOISE , , Restaut , gée , aug- principes a a fait les i Diction- m régime ; re Gëogra- s pour tou- part , con- kénomène y ences, etc.; ne liste des , et de tous aucun Dic- cédées d'un llaude-Félix jue , 2 vol.* petit romain 12 fr. iNI-NlVER- et ornées de V.ubin. Paris, )ché5. 33 f.