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CIHM/ICMH

Microfiche

Séries.

CIHM/ICMH Collection de mêcrofiches.

Canadian Institute for Historical Microreproductions / Institut canadien de microreproductions historiques

Technical and Bibliographie Notas/Notes tachniquas et bibliographiquas

Tha Instituta bas attamptad to obtain tha baat original copy availabla for filming. Faaturas of this copy which may ba bibliographically uniqua, which may altar any of tha imagaa in tha raproduction, or which may significantly changa tha uaual mathod of filming, ara chackad baiow.

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pn Covars damagad/

Couvartura andommagéa

Covars rastorad and/or laminatad/ Couvartura rastauréa at/ou palliculéa

Covar titia missing/ Le

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titra da couvartura manqua

lourad maps/ Cartas géographiquaa an couiaur

Coloured ink (i.a. othar than blua

Encre da couleur (i.a. autre que bleue ou noire)

[~n Coloured maps/

I j Coloured ink (i.a. othar than blua or black}/

I I Coloured plates and/or illustrations/

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Légiilsture du Québec Québec

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Législature du Québec Québec

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Original copiaa in printad papar covara ara filmad baginning with tha front covar and anding on tha last paga with a printad or illustratad impraa- sion, or tha back covar whan appropriata. Ail othar original copiaa ara filmad baginning on tha firat paga with a printad or illuatrataû impraa- aion. and anding on tha laat paqa with a printad or illuatratad impraaaion.

Tha laat racordad frama on aach microficha ahal* contain tha aymbol «-^(maaning "CON- TINUED"). or tha aymbol V (maaning "END"), whichavar appliaa.

Laa Imagaa ajh/antaa ont été raproduitaa avac la piua grand aoin. compta tanu da la condition at da la nattaté da l'axamplaira filmé, at an > conformité avac laa conditiona du contrat da filmaga.

Laa axamplairoa originaux dont la eouvartura 9n papiar aat impriméa aont filméa an commançant par la pramiar plat at un tarminant soit par la darnièra paga qui comporta una amprainta d'impraaaion ou d'illuatratlon, soit par la sacond plat, salon la caa. Toua laa autraa axamplairaa originaux sont filmés an commançant par la pramièra paga qui comporta una amprainta d'impraaaion ou d'illuatratlon at an tarminant par la darnièra paga qui comporta una talla amprainta.

Un daa aymbolaa suivante apparaîtra sur la darnièra imaga da chaqua microficha, salon la caa: la aymboia »> signifia "A SUIVRE", la aymboia V signifia "FIN".

Maps, plataa, charta, atc, may ba filmad at diffarant raduction ratioa. Thoaa too larga to ba antiraly includad in one axpoaura ara filmad baginning in tha uppar laft hand cornar, laft to right and top to bottom, aa many framaa aa raquirad. Tha following diagrama illuatrata tha mathod:

Laa cartaa, planchas, tablaaux, atc, pauvant êtra filméa à daa taux da réduction différants. Lorsqua la documant aat trop grand pour êtra raproduit an un aaui cliché,- il aat filmé à partir da l'angla aupériaur gaucha. da gaucha à droita, at da haut an baa, an pranant la nombra d'imagaa nécaasaira. Laa diagrammas suivants illustrant la méthoda.

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LECTURE

SUIl

L'Entreprise du Chemin de Fer du Nord,

Donnée par M. A. BUIES, à la, SalU de Musique, la 26 mar» 1874.

Memeora,

Ce qu'il faut, ce qui est un beaoiu e^^- sentiel, une condition absolue d'existence pour Its peuples modtirnes", ce sont les grands travaux industriels, l'application vaste et répétée de la science, et des voies de coramunioation aussi nombreuses qu'é- t-.:ndues. La vie matérielle est analogue à la vie animale ; il faut qu'un pays soit sillonné de chemins de fer comfue nn membre est sillonné de miucles et de nerfs. Les voies de communication ra- pides sont comme les artères et les veines se précipite le sang : sans elles, pas de circulation, pas de vie possible. Or, le sang d'un peuple aujourd'hui, c'est le commerce, ce sont les produits de son acti- vité qu'il fait circuler dans tous les sens et qui. incessatvnient, se renouvellent. S'il refuse de se frayer des routes \ers les grands centres et les ports de mer qui servent de débouchés à son travail ci à son industrie, il s'alïaiaseni, il péiiraau milieu même de sa richense. Les parties éloignées succomberont les premièrtes, puis, la tête et le cœur suivront.

C'est à cette agonie, agonie de lui-même que le peuple de notre province assiste depuis vingt-cinq ans. Il a vu une à une ses plus balles légions s'appauvrir et se dépeupler; il a tu la plus belle ville du

ntîonde, sa capitale, accumuler lente- ment ses ruines et s'en aller vera les choses du passé ; il s'est vu, lui, on des peuples les plus vigoureux, et sans duI doute l'un des vieux doués de la terre, contraint de déserter ses foyers et <^e chercher du tra- vail sur un sol loit>.<:iia, quand le sien propre regorgeait de trésors. Ce que nous avons de rich' sses ferait la fortune d'un continent, et cependant nous n'avons pus pu nourrir un million d'hommes ! Nos mines sont inépuisables, et cependant sont les bras qui les exploitent, oH les chemins de fer qui en transportent les produits capables d'alimenter l'industrie de toute l'Amérique ? L'admirable vallée du St' Maurice offre en vain son sein in- tarissable à quiconque voudrait le presser, mais à peine quelques milliers d'hommes s'échelonnent sur cet espace que de- vraient couvrir les puissantes machines de l'industrie. La vallée du Saguenay, si brillante de promesses, il y a quelques années à peine, maintenant se dépeuple, languit et mesure, dans un abandon dou- loureux, es qui lui reste de forces pour retarder sa chiite.

Et nous, habitants de Québec, oi^ en sommes nous ? Depuis vingt-cinq ans, Québec n'a pas fait un pas ; au contraire, il a vu disparaître graduellement tout ce qu'il avait acquis jusqu'alors. Oetto dàre cité n'est plus qa'uae suite de ruiogf, et

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toot l'effort de ses citoyens se perd à éta- yer, à sout^ir debout des maisons qui s'ÂJroulent, à rapiécer, à combler des cre- vasses, à refaire du neuf avec du vieux et à blanchir les loques. Quelques petites industries ont pris naissance, tuais les grandes ont disparu, et d'autres plus grandes encore, que réservait à la capitale son développement naturel, n'ont pas même vu le jour. Oui, depuis vingt-cinq ans, nous diminuons, nous cédons du terrain tons les jours, la propriété tombe d'année en année et ses possesseurs per- dent de plus en plus les moyens de la ré- tablir ; tous, en général, nous perdons ce que nous aurions pu acquérir du- rant ce quart de siècle de merveilleux progrès qui a vu s'élever par centaines des cités dans des régions inconnues, et des villes au berceau devenir de grandes métropoles.

Si le génie actif de notre époque, si l'esprit d'entreprise eussent fait pour nous ce que la nature les conviait à faire, si nous avionsseulement suivi une marche propor- tionnée à celle d'autres villes placées dans des conditions bien inférieures, Québec serait en voie de devenir aujourd'hui le premier port de mer de l'Amérique du Nord, si l'on en excepte New- York qu'il est impossible d'atteindre, même à pas de géant. Quoil Québec, capitale d'un pays constitutionnel depuis 1791, n'a pas même les éciiâces publics nécessaires. Les mi- nistères sont à loyer et ils y seront encore jasqu'à....k jusqu'à ce qu'on les réu- nisse dans une vieille caserne rafistolée pour les recevoir. Le parlement n'est qu'une masure de briques et d'otoupe que le feu avertit tous les trois mois, et que la neige envahit par vingt ouvertures au moindre vent. Les deux ou trois rues commerciales de la ville offrent en maints endroits de misérables taudis lézardé.^, crasseux, noircis, suintant la moisissure, pendant que des espaces entiers, et de vastes espaces, restent vides de toute con- struction ; à chaque pas, on heurte des décombres ; des restes do maisons, et d'autres devenues inhabitables et aban- données, se dressent partout sous les yeux ; des vieilleries de toute espèce jon- chent ce sol si jeune devraient s'ou- vrir les vastes avenues et les vivantes artères d'une ville de cent cinquante mill«

âmes ; nous vivons, nous, habitants d'un monde nonveao, comme les fossiles d'un monde ancien ; nous desséchons sur pied et nous restons renfermés dans nos mu- railles comme des momies dans leurs ban- d .lettes, attendant que nous n'ayons plus absolument rien à faire que de pleurer sur tant de débris qu'un souffle de vo- lonté et de détermination suffirait à con- vertir en splendeurs).

Voyiz nos hôtels, ils font vides ; les rues ne montrent jamais que les mêmes fi- gures, le plus souvent oisives, comme fa- tiguées de leur monotonie réciproque ; rien ne vit, pas d'animation, on n'ose re- muer de crainte de faire des taux pas. Le capital est défiant, jaloux, toujours sur ses gardes, détestant le nouveau, ne voulant rien favoriser : le commerce est craintif, il suit son sillon tête baissée, y«ux fermés, avec l'effroi des routes inconnue?. La hardiesse et la conception sont des témé- rités bien près d'être des folies ; ceux qui peuvent beaucoup ne font rien, et ceux qui feraient beaucoup ne peuvent rien.. . et, tout cela, pourquoi? Pourquoi ? parce que Québec, privé de communications l'hiver, avec le monde extérieur, vit du- rant six mois de sa propre substance, ab- solument improductif pendant cette morte saison qui du-^e la moitié de l'année, in- capable môme de rien préparer pour la belle saison qui suivra.

Et ici, plaçons, au sujet de Montréal, une réflexion dont le cours de cet écrit démontrera la justesse. Qui a fait le Montréal d'aujourd'hui, le Montréal que l'on connaît, cette ville florissante, ma- gnifique, qui, dans un quart de siècle, rivalisera ".vec New-York lui même, lorsque \r oanaux auront été élargis et que les chemins de fer y viendront de toutes les directions ? C'est le pont Vic- toria. Avant que fût construit ce pont qui met Montréal en communica- tion non interrompue, l'hiver comme l'été, avec tout le continent américain, Montréal n'existait pas ou existait comme Québec, ce qui revient au môme.— Depuis, des relations constantes avec les améri- cains, un échange quotidien d'idées, une émulation toujours entretenue, des pro- jets succédant aux projets, des entreprises nouvelles chaque jour mises en avant, un courant éD«rgique et vigoureux, «ans

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cesse rdQOuvelë, passant à travers tous les rangs de la population, lui ont veraé un sang riche et allumé un esprit d'une har- diesse telle que les plus faatuoupes oon- ceptioDS lui semblent aisément réalisables. Or, ce qu'a fait Montréal, il y a vingt ans que Québec aurait commencer à le faire, il y a vingt ans que tous les cito- yens de la capitale auraient faire un Haorifice intelligent et intéressé qui assurât la construction du chemin de fer da nord ; toutes les fortunes auraient se réunir et s'offrir pour celte œuvre patriotique qui était en mérae temps une œuvre pleine de récompense, et Québec serait en voie de devenir, comme nous le disons plus haut, le second port de mer de l'Amérique.

Noua ne voulons rien risquer, rien dire au hasard dans cet écrit qui est avant tout une étude serrée et précisa 'de la question qu'il s'agit d'exposer. Qu'on veuille ne i'=t giuvre dans notre démons- tration, et l'on se convaincra qu'il n'y a pas de destinées trop hautes auxquelles Québec ne puisse espérer et atteindre.

II

Ou peut considérer aujourd'hui, l'en- treprise du chemin de fer du Pacifique Canadien comme définitivement aban- donnée, à cause de son irréalisation telle qr'elle avait été originairement conçue. Ce chemin projeté se réduit maintenant à une ligne partant du lac Nipissingue et aboutissant au Sault Sie. Marie, près du lac Supérieur, d'où un embranchement le reliera au Northern Pacific Américain qui sera bientôt en pleine opération jus- qu'à quarante milles de Fort Garry. Da ce dernier point, la ligne canadienne s'é- tendra jusqn'à un port de la Colombie Anglaise, sur l'Océan Pacifique, de sorte qu'à part l'espace compris entre le Sault Ste. Marie et la frontière de Manitoba, le Dominion aura une ligne directe depuis la Colombie Anglaise jusqu'au lac Nipis- singue,

Maintenant, à partir du lac Nipissin- gue, une autre ligne vient toucher Ottawa, en passant par Pembroke ; c'est l'exten- sion du Chemin de Colonisation du Nord qui reliera directement la capitale fédé- it-ale avec Montréal t vient ensuite Che*

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min de fer du Nord qui n'est que le prolongement, et, pour ainsi dire, un« section de la grande ligne du Pacifique. De Québec, par le moyen du Grand Tronc et de l'Intercolouial, on arrive jus- qu'à Halifax, de sorte que voilà une ligne unique au monde, traversant lo continent Américain dans sa plus grande largeur, et dont Québec sera, comme on va le voir, ie principal entrepôt.

Il suffit de jeter un ooup-d'œil sur la carte pour se convaincre qu'une ligne suivant la rive sud du lac Supérieur de- puis Duluth, à son extrémité ouest, jus- qu'au Sault Ste. Marie, à son extrémité est, pour de se prolonger jusqu'à Qué- bec, est presque droite et par conséquent plus courte qu'aucune autre ; avec un pont traversant la rivière Ste. Marie, le fret et les passagers peuvent être trans- portés de Duluth à Québec sans transbor- dement, sur un chemin de fer d'une lar- geur uniforme, en trente heures de moins que par toute autre route allant de 1& tôte du lac Supérieur jusqu'à New- York ou Boston, attendu que la distance est de 800 milles moins grande. Il est donc établi, par ce seul fait, que les convois de chemins de fer peuvent être conduits à travers le Michigan, le Wisconsm etie Minnesota, le long du lac Supérieur, 3anB transbordement ni changement, jusqu'à Québec qui est à 480 milles plus près de Liverpool que ne l'est New- York,

Et non seulement cela. Mais, lorsque le chemin de fer qui doit atteindre le littoral de la Colombie Anglaise, en sui- vant la ligne américaine, depuis Duluth jusqu'à Pembina, et de à travers Mani- toba, la Saskatchewan et les Montagnes Rocheuses, comme nous le disions plu» haut, sera construit et relié au chemin do fer du nord, oo verra que la ville de Qué- bec est, par cette route, à 340 milles plus près de la côte du Pacifique que par toute autre route, sans compter que le poir t elle devra aboutir sur cette côte est a 500 milles plus près du Japon et de la Chine que ne^l'est le port de San Francisco, qui a déjà avec l'Asie un commerce si consi- dérable.

Ainsi donc, par une voie absolument canadienne, en exceptant l'espace compris entre le Sault Ste. Marie et la frontière do la Rivi«^re Bouge, la distanee entiPe

l'Asie «t l'Angleterre eat rnocourcio de laOO raillei.

Maintenant, qu'il s'agisse de tranaporter les produits de l'extrême ouoat à ua port quelconque sur l'océan Atlantique, il n'y a pas le moindre doute que le com- merce prendra de préférence la void qui cuit tout le nord des provinces d'Ont.irio et de Qaébeo, depuis le Sault Ste. Mûrie, comme étant la plus courte et exempte de transbordements, et qu'alors lu plus impérieux des intérêts, la nécessité com- merciale, obligera de construire un pont qui relie Québec avec la côte sud, de telle sorte qu'il se trouvera cxiater une ligne non interrompue depuis l'extrême ouest, ou, ai l'on veut, la côte du Pacifique, jus- qu'aux ports de l'Atlantique, ligne unique, incomparable, incontestablement destinée à derenir la plus grande artère commer- ciale du Nouveau Monde.

Autre chose. Une nouvelle ligne, en voie de construction, devra relier avant longtemps Toronto à Ottawa. Cette ligne amènera le commerce de Toronto, d'Hamilton, de Détroit et de Chicago à Québec, sur une largeur de voie uniforme et par une route 25 milles plus courte que la route actuelle du Grand-Tronc. Le fret de toute nature pourra ainsi être expédié à Québec des extrémités de la province d'Ontario et placé dans les navires en partance pour l'Europe, pan- dant que le fret arrivant d'Europe, sera également expédié de Québec ù Toronto, ou bien au Sault Ste. Marie d'où il sera écoulé dans les états du Michigan, du Wisconsin, du Minnesota, dans le Mani- toba et jusqu'au Pacifique. Cette route sera à la fois la meilleure pour les émi- grants ; car, à leui arrivée à Québec, ils pourront être dirigés vers leurs destina- tions respectives sans changer de train.

Entre l'Europe et l'Asie, Québe3 placé comme au centre, comme point d'abou- tissement des voies ferrées et des voies maritime? qui relieront entra eux trois continents, quelle splendide perspective I La province de Québec devenue, non Beulement le pivot de la Confédération, mais encore de l'Amérique du Nord, et sa capitale réalisent eufia la destinée infinie pour laquelle la nature l'a créée ! Les innombra'ûles produits de l'Ouest, les cargaisons du Japon et de l'Angleterre

passant sons foa pieds, et cola, grâce au chemin de for du Nord servant de pro- longement à la grande ligne du Pacifique, chemin t '.nt désiré, tant attendu, qu'on croyait i: ("Sire [ilus qu'un rêve, et qui, avunt tr( i^ ans peut-éire, sera une réalité !

Li ville dis souvenirt», de l'histoire et des ruines ne se contentera plus du passé pesant sur elle de l'amas accumulé d'une poussière séculaire; elle i.e tîc contentera plus de la poédie de bori site et de la pom- pe grandiose du vaste panorama qui l'en- veloppa on s'écartant comme pour agran- dir l'eSfiacQ autour d'elle ; elle ne se con- tentera plus d'avoir de magnifiques dé- bris et d'être belle encore dans son dénû- ment et sa déchéance, elle deviendra, aussi, elle, une ville du nouveau monda, elle se tournera vers l'avenir et en aspire- ra le poullla puissant qui flotte sur tant de c'tés naissantes et déjà merveilleuses ; elle prendra sa i)lace, éclatante et superbe, dans l;s splendeurs de ce monde encore inconnu et cependant si près de nous ; la cité de Champlain et dr! Montcuhn se- couera les langes épaisses de son berceau, devenu presque une tomba ; elle jettera au vent '<a poussière, et, sans rien perdre des gloires attachées à son nom, s'élancera dans la clarté de l'avenir, plus fiàre en- core de ce qu'elle peut être que de ce qu'elle a été.

Nous, la génération iictuelle, nous ver- rons le commencement de ces grandes c'aoses, nous verronM les lueurs grandis- santes de cotte splendide aurore; et, ce qui mieux vaut, nous aurons écarté les voiles qui la couvrent, nous aurouii fait le grand elïbrt pour déchirer le nuage qui s'appesantit depuis si lorjgtemps sur nos têtes, et nous aurons livré aux généra- tions future.", spectacle inoui, une ville enfant sortie do ruines, avec une jeunesse dont nul ne peut prévoir le terme. Pour avoir attendu un quart de siècle, Québec prendra un quart de oiècie d'avance ; il sufiira de vingt ans pour faire une ville nouvelle sur des remparts démolis, tristes vestiges du passé, avec de larges avenues conduisant à des campagnes rayonnantes, au litju des tristes ruelles oii nous traînons aujourd'hui péniblement nos pas. Tout le Québec de l'avenir est dans l'œuvre accomplie du Chemin do Fer du Nord, et ce Québec n'aura rien à envier au

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passe auquel il apportera, au contraire, une majeaté nouvelln el dei aplendeuni à jamais ine£fa9able!i.

Maintetiaiu quo nous avoi^B devant noua l'onsemblo de cet avenir nnngiiifique, voyons en détail ce qui contribuera à le former. Laissons la place aux fait8 sjuIh, ils sont ossez éloquents pour convaincre en même temps que pour éblouir,

III

La position géograohique do la ville ! de Québec est telle que, (ùt-olle abandon- née, et ses habitants fûssent-iU atteints d'une léthargie incurable, lo grand cou- rant de l'ouest s'y fraierait f )rcéfnent un passage, un nouveau peuple viendrait l'habiter, et les besoins du commerce y crééraieni en peu d'années un entrepôt immense. Québec est une ville nécessaire. Noua sommes arrivés à cette époque certaines entreprises, longtemps retar- dées, longtemps combattues, mais cepen- dant inévitables, s'imposent à tous les es- prits et les entraînent avec une force irré- t-istible. On voudrait reculer encore la construction du chemin de fer du nord que personne ne l'oserait, que personne no le pourrait. Ce chemin est aussi néces- saire aujourd'hui que des rues et des mai- sons l'ont été jusqu'à présent, et aucune R.)rce d'inertie ne saurait l'empêcher d'être fait. Il se ferait, pour ainsi dire, malgré nous': ce qui ne signifie pas qu'il ne faille pas s'en mêler ou ne pas seconder par l'effort de toute une population le vaillant esprit d'entreprise de l'homme qui s'est définitive uent chargé de son exécution ; nous voulons seulement établir b puis- sance de nécessité avec laquelle cette en- treprise se présente, et son succès plus certain que toute volonté hur.iaine, plus grimd peut-être que toutes les espérances. La port de Québec peut contenir toutes les marines du morde réunies et donner passage au commerce de l'univers ; la ca- pitale n'est pas seulement située de f.içon à être un entrepôt imn.-nse, mais encore une cité manufacturière de proKiier or- dre; sa dette consolidée ne s'élève qu'à un peu plus de $2,600,000, auxquels il convient d'ajouter lo million qu'elle a souscrit pour le chemin de for du nord, et

cinq mille dollars. Cette dette, peut-4tre assez lourde aujourd'hui, quoiq,uo bien insignifiante, comparée à celle de la plu- part des villes américaines, sera à peine sentie dans quelques années, alors que la population aura pris un accroissement rapide et que le développement du com- merce sera tel que la seule difTorence des fortunes euifira à effacer l'intérêt de la dette avant dix an?.

Une dette n'est jamais lourde, du reste, lorsqu'une population est prospère; et la Grande Bretagne, malgré sa dette énorme de cinq milliards, ne s'en aper- çoit que pour s'en glorifier; elle y puise môme son principal élément de puissance et se tait une richesse de ce qui l'eût mené à la banqueroute, sims le prodigieux essor de son commerce dès la lin des guerres de l'empire. Les Eltats-Unis, pourtant si taxés, ue se plaignent de le«r dette que lorsque les désastres financiers viennent fondre sur eux ; et quand leur industrie aura, grâce à la protection, pris le vaste élan (te celle d'Angleterre, ils se rappelle- ront à peine l'énorme fiirdet. . que la gé- nération précédente leur aura laissé. Montréal, chargé d'obligations, ne de- mande qu'à doubler la charge par toute espèse de grandes entreprises publiques. Et ici, qu'on nous permette une vérité qui a tout l'air d'un paradoxe :

Un pays jeune doit s'endetter avec plaisir, avec «m[)ressement, quand c'est pour s'ouvrir des communications et se créer des débouchés, et que ses ressources propres sont au- lessus du capital qu'il emprunte. Toute dette est alors une for- tune en g^rme, pirceque l'avenir est là, non seulement qui la eolde, mais qui en centuple enore les effets bienfaisants. Pour devenir un grand pays et un grand peuple, il ne tant donc pas craindre de s'endetter : nos enfants p;iieront et ils en seront bien contents.

La valeur moyenne des exportations faites annuellement du port de Québec s'é ève à onze millions, et, sur ce chiffre, le bois seul preud une part de neuf mil- lions, tandis que la valeur des exporta- tions s'oiove pour Montréal à près de treize millions, quelque chose comme$l,500,000 de plus. Les bateaux de la compagnie du Eichelieu, qui transportent une grande

une dette flottante de sept cent quarante- ! partie du fret local, ne voyagent que

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pendant «ix mois et demi de l'nnn(;5e, et le (rrnnd-Tro!>o no p';ut plufl suffire «u- jourd'hui aux bepoinn toujours croinsants ilu commerce ; il en résullo que le chemin de fer du noni aura au moiiiH Ha part lé- gitime du commerce qui m fait entre les deux ville!», outre qu'il desservira une région aucune concurrence n'existe.

Jifl p'iys qui .s'étend sur la rive nord du fleuve, entre Montréal et Québec, est très-riche en produetiotia agricoles et mi- nérales, outre qu'il oflVo à l'industrie toutes ler4 ressources ettous its moyens de grande exoloilation industrielle.

Lu terre cr. culture, qui s'étend sur une profondeur variable de vingt à cinquante milles, et comprend environ 2,730,000 acre?, donne de magnifiques récoltes de foin, d'avoine, do blé, d'orge, de pois et de patates ; les [ iîiurages y .sont incom- parables ot la population y dopasse 225,- 000 àmis. Il s'y trouve plus de vingl- cinq grands moulins ù scie qui produisent trois cent cinquante millions de pieds de bois par année ; les forgts donnent 8000 tonneaux de fer ; les fabriques do laine, de machines, de clous et de papier, ainsi que les moulina ù farine, tous sur une grande échelle, quoique peu nombreux, sont situés dans le voisinage immédiat de la

igne.

Trois-liivières, situé i\ égale distance des deux grand» s villes de la Provime, augmente sensibiement depuis quelques années ; le commerce de bois aurtttui lui a donné une impulsion considérable. Tout le monde sait que la valléj du St. Mau- rice est une «les futures vaches grasses du pays; à l'extréiniié du chemin des Piles se trouve un magnifique pouvoir d'eau, oïl les bois variés qui s'étendent sur la vaste région du St. xVfaurice, peuvent être travaillés et transportés immédiatement en chemin de fer, soit à Québec, soit à Montréal, soit à un endroit quelconque des Etat-Unis^ s;ma changer de chars. Les billots, qui descendent aujourd'hui le St. Maurice et qui fournissent deux cents millions de pieds de bois aux mou- lins de Troifc-Rivières, avec beaucoup de frais et de risques dans leur passage à travers les rapide-', pourraient être bien plus aisément découpés aux Piles et trans- portés de directement sur le train. Depuis» lea Piles jusqu'à 8oi::!sante-dijs;

millefi plua haut, In rivière n*a pas de courant, de eorte que rien n'est plus facile (\[i0 d'y retenir et classer lea billots ; en même temps, Ich bois dura qu'on ne peut faire porter à la dérive ni transporter d'aucune façon, et qui par conséquent no rapportent encore rien, trouveront immé- diatement dans le chemin de fer un ins- trument d'expédition pour eux sur les divers marchés du monde; de plus, le transport des ouvriers et de leurs provi- sions, et l'emploi d'un steamer sur le St. Maurice, au sein roéme de cette vaste région forestière, apporteront un aliment considérable à l'embranchement des Piles et sufl&ront, en peu de temps, à lui donner de beaux bénéfices.

A part Trois-Rivières, il y a des chof>!- lieux considérables sur la rive nord du fleuve, tels que Lorette, Cap-Santé, Kiviôre-du-Loup, Berthier, l'Assomption et surtout Jolieite, qui est situé à onze milles de la ligne, et dont la population a'éîèveà 8000 âmes

Ces chefs-lieux fourniront par eux- mêmes un joli appoint au commerce local, c'est-à-dire celui qui sa fera sur la ligne même ; mais il est impossible d'établir ni même de concevoir ce que l'industrie seule du bois apportera de ressources à ce commerce. La région forestière, si- tuée sur la rive nord du fleuve, est presque infinie ; de nombreux pouvoirs d'eau la traversent, de sorte qu'il sera ex- trêmement facile de conduire ce bois jusqu'au chemin de fer, de le préparer et de l'expédier sur place dans tous lea pays il fouve un marché.

Le fer deviendra aussi un des aliments principaux du ommerce local ; on sait on quelles quantités il existe, non seule- ment dans la vallée du St. Maurice, mais encore en divers autres endroits sur la rive nord ; oe fer serait transporté des mines à la ligne principale par de courts embranchements, de sorte que l'un des plus riches et des plus abondants pro- duits de la province trouverait bientôt un moyen de transport qui lui a manqué jusqu'ici, et l'exploitation en ferait un» source de richesse inépuisable.

Le général Seymour, ingéuieur-en-chef du chemin d* fer du nord, en estime le revenu annuel i^ $1,453,000, en basant ses calculs sur l'état de choses actuel} Be«i'>

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1om«nt pour le commerod local, et à $730,000 pour le transit, oe qui donne un rerena total de plus de deux millions. La compagnie du Hichelieu fait, elle, en chif- fres ronds, $500,000 par année, et de bénéfice net, à peu près $150,000 ; l'an- née de la compagnie Richelieu, ne l'ou- blions pas, ne dure que six mois ; et, à oe sujet, qu'il nous Hoit permis de dire un mot en passant sur la jalousie qu'inspirerait, prétendon, à la compagnie Richelieu et au Grand-Tronc, la construc- tion du chemin de fer du Nord.

IV.

Cette jalousie, si ella existe, est absolu- ment inintelligente, et il faut de bien fortes preuves pour y croire ; le Grand- Tronc a peut-être plus de raotifi pour la ressentir, mais ces motifs sont insuffisants, commo on peut s'en convaincre. Il se peut que quelques individualités, dans ces deux grandes compagnies, voient notre chemin de fer d'un mauvais œil ; mais, comme corps, elles n'ont rien à en crain- dre : au contraire.

La compagnie du Richelieu fait un commerce tout è fait à part ; aucun che- min de fer au monde ne pourrait lui en lever son fret et qu'une très faible partie de ses passagers, ceux qui sont en retard ou trop pressés. Tout le monde sait que le transport par eau est beaucoup plus économique que par ierre, et que, dans la belle saison, les vcyageurs prêtèrent de beaucoup les bateaux aux chemins de fer. Et puis, c'est un bien grand préjugé que celui qui fait redouter la concurrence ; c'est elle qui fait vivre le commerce au lieu de le tuer ; ce qu'elle tue, c'est le monopole, lui-même souvent son propre ennemi. La concurrence multiplie les moyens de transport, les met à la portée de tous, stimule l'envie de produire par la facihté de l'expédition, p.,ar8uit le pro- ducteur partout oii elle peut l'atteindre, lui offre les moyens à son choix de vendre ou d'acheter, triple, décuple pour lui les occasions d'étendre ses affaires, apporte en toutes choses le mouvement et dis- perse la circulation qui est la vie. Deux "^ marchands, deux industriel)», deux hôte- liers font plus dans un endroit qu'un seul ; ils répandent oertains gotlts qui

deviennent dcn besoins, et ce." besoins on créent d'autres à r..illni : on veut des mé- thodes nouvelles, des étoffas meilleure» et i\ meilleur marché, on vent dos plats diffôrernmont apprêtés ; do la concur- renco qui, sous une foule do forinc", so prête aux goûts ou aux bos )ins dos ci)n- aornmateur.-", et en grossit incessainmont le nombre. S'il y a une ligne par eau, fuites une ligne par terre, et vouj* h"n oertnin que la pre- mière augmentera si^s prolUs. Cela est bien simple. Lo surplus du commerce nouvellement créé no peut pus tout s'é- oouler par la môme voie, lo choix du pro- ducteur varie, il prend le moyen de trans- port qui convient le mieux suivant les lieux «t les circonstance?, et il se trouve que l'ancienne ligne hérite d'une partie du commeroe et du mouvement qui ré- sultent do l'établissement do la nouvelle ligne. Tous les hommes qui ont la véri- table intelligence des airuires et qui con- naissent les lois de la proluction, sont d'accord dessus ; la compas?nie du Riche lieu n'a donc rien à pcrilra, et ne beaucoup à gagner par la construction du chemin de fer du nord.

Quant au Grand-Trotic, ah ! s'il est vrai que le Grand-Tronc mette de;* bâtons dans les roues, c'est autant en pure perte que c'est étroit et aveugle de sa part. Il ne peut pas empêcher jamais qu'il s'éta- blisse une ligne t<ur la rive nord, pour une vaste région do pays en grande partie déjà ancienne, cultivé», importante), et qui est totalement privuo des chemins de fer dont elle a un besoin absolu. Il ne peut pas faire en sorte que toutes les vil- les principales de la rrovinca élant du côté nord du fljuvc, c'est précisément ce côté qui n'ait pas eos moyens de com- munication, que la moitié du pays soit complètement négligée et abandonnée au profit de l'autre rnoiiié, et que, des garan- ties plus que sufïi^antes étant offertes aux capitalistes, ceux-ci ne voient et n'enten- dent «en, et ne comprennent Wans l'uni- vers que les exposés du GranvUTronc. Il ne peut se faire que 1 ; fleuve St. Laurent n'ait qu'une seule rive, et que du côté opposé, ce soit le néant au lieu d'être un pays extrêmement riche, mais qui, tant qu'il n'aura pas de chemin de far, sera oomme s'il était extréoiemeut pauvre.

8 -

Non ; aa point o,^ on sont aujourd'hui l nnîtro qu'il n'avait reçu ouo de« /?nK«^- les chosefl, tonto l'inlhienco et touto l'on- de tous côtd» «t n.i'il nll^„?. ,- ^ °^ position du Grand Tr ,no ne feraient rieEjoo.mo'"-. ^^^ - '"" ''^"""" " "" -* ''évidcnoe dt! sa maladresse lo contrnin

et ^^.

drait peut-6tro le premier X lu recounnî- tre. En travaillant contre lo chemin de fer du nord, le Orand-Trono travaillerait contre aes propres intérêts. .Jamais doux lignes de chemin do for ndcessaires ne se

lonto. Oi\ ces messieurs pui- saient-ils tant de science ? on se le de- mande ; à coup sûr, ils no sont pas ins- pirés, et l'Eiprit Saint, dans les temps do oriBe, ne se confie pas à tout le monde. La meilleure réponse à faire à tous ces mauvaw contep, c'est que nous n'avons

pendant que les cannux du Saint Liureni no recevaient qao lu p. c. du commerce de l'ouest, lo canal Erio, passant à travers

lagit poi vivre ou do mourir, et que, si nous vou- lons vivre, il faut do suite, énergique- racnt, immédiatement, rejeter toutes les ' il ■■

l'état de New-Yoïk, en recevait 85 p. o. I oiusm H., mni n r..,^ ^ i/t

Voulez-vous Bavoir nnnl« «on» u„ .iT " o"ï^o»J«"r8 uitaQuûbeo plus de ma

\oulez-vous savoir quels sont les che- mins de fer qui réalisent les plus beaux bénéfices aux Etats-Unis? ce sont préci- sera înt les deux chemins suivant chacun une rive du canal Krio. Lii oii la pro- duction est égale aux moyens de trans- port ou les dépasu', toute nouvelle ligne

. pli.„ ^^ .„„,

que tous les chemins de fer au monde ne pourraient lui faire de bien.

Comment 1 messieurs, nous habitons la capitale de la plus ancienne et de la plus riche province du Dominion, et c'est pré- cisément cette capitale qui u, de toutes les villes, lo moins de communicitiona

anciennes lignes qui profitent de cette augraentatior..

Du reste, les actionnaires du Grand Tronc eu doivent ôtre convaincus. Ha savent fort bien que leur chemin de fer a plus de fret aujourd'hui qu'il n'en peut transporter, que, par conséquent, l'éta

nord de deux fleuves qui, pour ainsi dire n'en font qu'un, et c'est précisément cette* rive qui n'a pas de chemins de fer! Entre la capitale du Dominion et la capitale de la provincu i! n'y a pas de communication directe ; cette chose inconcevable, inex- plicable, nous la voyons tous les jours

blissement d'une nouvelfe "l";gnë," loi'n^îe' ! trtes'LST':i \ÎT'' V'^' ^"«'

fuire, et que. d'ailleurs, .1 y a, sur le côté ' ^^ ^ - '^^ ^^^^^ d avancer d'un

nord du St. Laurent, toute une région àpeu

près inexploitée, dont les produits, ne

pouvant être iransporté-i par le côté sud,

ont absolument besoin d'une ligne sur

leur propre terrain.

pas r Ah I c est que pour toutes les er-tre- prises publiques on se divise par coteries ce n'est dIus l'apure de tout le monde' c'est l'affaire de tel ou tel qui a ses partil sans ; uu entrepreneur devient un simple cantiidat. Si Québec était privé de pain et que doux boulangers fussent sur les rangs pour savoir à qui lui en fournirait /, ^ , , ,. , de suite ils diviseraient la ville en don^

élan étabh, gardons-nous soi- et tout lo monde mourrait de faim nlutôT lent de prêter l'oreille à toutes ces qu'une moitié cède à l'autre ^

V.

Cela gneusement

rumeurs, à tous ces rapports venus de sources toujours impossibles à tracer, qui fuient invariablement devant le point d'iuterrogation clair et net.

M. McGreevy n'était pas plus tôt arri- vé en Europe depuis deux ou trois jours que dé*à les nouvellisteB frtieaieu» oon»

Nous n'avons pas d'esprit public, cet esprit qui fait céder l'intérêt personnel au bien général, le bien général auquel tout le monde participe.

On croit qu'on n'a rien à gagner person- nellement à voir une ville en bon état prpipère, avec de large» rue», toutes leâ

I

ftu'ilité!) et tous hn ilûhouchd'i pour lu cointnerc', «ît voilà pourquoi d'une vil'o, (If)tii lu riaturj a fait un chef- l'djuvre, noiiH nvotiH réussi ù faird commo une vieille ti âcboiro pleine do trouy, s'agi- tent enc rj quelques donts brunlantCH.

La corporation a toutes len p:inea du monde à faire do petites améliorations in- dispensableB ; pourquoi ? parceou'il suf- lit de quelques propriétaires fos.-'iles, dai s uno rue ou dans un qunnier, pour tout retarder, tout empêcher. Si un quartier n besoin d'une chose, un autre itilervieni immédiuti'inent pour rumpôcher de l'a- voir ; de même pour uno rue, pour un simple bout de rue ; on a dan;* l'idée que ce qui peut être l'avantage de l'un es' n'jce.-3airetnent au préjuJico dn l'autre, et voilà pourquoi l'on n'avance à rien.

Qu'est-ce (jui a fuit les villes améri- cainee, Messieurs? c'est l'esprit public. Chacun est d'abord citoyen d'une ville entière, avant do l'être de tel quariifr, de telle rue, l'habitant, de telle maison. Quand i! s'agit d'un intérêt général, il s'oublit- momentanjJraent, parof qu'il sait bien que plus tard il y trouvera son compte. Aussi, vous voyez des homnies riches qui font des cadeaux de 50, 60, 100, 200,000 pias- tres à des iostitutions publiques ; vous en voyez comme cela dans toutes les villes américaines. Ici. nous possédons l'Institut Canadien qui n'a pas encore reçu de cadeaux de $50,000. Chacun pour soi, et Yiiilà pourquoi Québic n'avance ù nen. Que j'entreprenne une chose évi- demment utile à tout le monde, mon voi- sin de suite me mettra des bû'ons dans les roues, et s'il ne trouve pas de l âions, il se mettra le corps en travers pour m'o- bliger à rester sur place. Aujourd'hui, voilà qu'on est en voie d'entreprendre un chemin de fer qui est le sang, la moelle le pain de Québec ; tout le monde est d'accord là-dessus. Eh bien ! le croirail- on ? Il y a encore deux partis ; les adhérents de Tun seraient enchantés que l'autre échouât, et ils ne prennent pas la peine de penser un instant que ce nouvel échec serait la ruine définitive de l'entre- prise ; ils s'imaginent qu'ils pourraient revenir, eux ensuite, avec d'autres moyens, d'autres combinaisons, d'autres hommes, et que les supplantés les laisseraient tran^

quillement faire la chose à leur griS et en cueillir tons les fruits. Ils ne voient pas qu'ils ne font qu'éttrniseï de cette sorte uno luite qui est tu ruine de \ovi9, une lutte qui, si elle réussit encore, nou>« forci ra à plier bagage et à quitttr pour tvjiijours ce pauvro (.Québec qui ne aer:i plus qu'un tas do pousi'iôre dans dix ans.

Comment I voua n'en avez donc pas encore assez des ruines d'aujourd'hui ! Faut-il que toute la ville y passe ? Eh pardieu ! que lo diable en personne vien- ne cont-truire le cheiriin do fer du nord, et laisflfz-lo faire. Les habitants seuls do Champlainy trouveraient à redire : pour moi, quoique lo diable soit mon plus grand ennemi, je n'aurais peu d'objection à prendre un aous-oontrat. Fiuissons- eo uno fois pour toutes.

L'exécution du chemin de fer du nord est maintenant entre les mains d'un hom- I me qui oil'in des garanti* s sérieuses; pour I as." lier cette exécution, le gouvernement I U fait des sacrifices réels, do nature à sa- tisfaire les capitalistes les plus exigeante. Entendons nous, entendons-nous pour se- conder cette œuvro ; ajoutons tout le poids et tout l'élan du patriotisme à l'ac- tion du gouvernement et même aux cal- culs intétesbés. On n'obtiendra jamais qu'un entrepreneur, fût-ce même sir Hugh Allur, cet homme désintéressé au point de donner en pure perte 350,000 dollars, s'offre en sacrifice sur l'nutel de la patrie, et nouâ fasse des chemins de fer qui lo ruinent. Sachons donc être contents et satisfaits quand nous avons un entrepre- neur qui remplit toutes les conditions désirables et qui, déjà, a donné pour $150,000 de contrats et soui-contrats. Il me semble que c'est aller assez ronde- ment en besogne, et qu'à moins d'être résolu à s'ensevelir sous les ruines de su ville, on ne peut en demander d'avantage en si peu de temps.

Sachons voir un heureux prélude dap<« ce commencement, et ayons confiance pour le reste. Si notre confiance est en- core une fois trompée, eh bien I nous n'au- rons plus qu'à remettre notre cause à Dieu^ et à en appeler aux puissances cé- lestes pour faire ce qu'il semble qu'aucune puissance humaine ne peut accomplir.