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CIHM Microfiche Séries (Monographs)

ICMH

Collection de microfiches (monographies)

Canadian Instttute for Historical Microreproduction* / Institut canadien de microreproductions historiq

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Technical and Bibliographie Notes / Notes techniques et bibliographiques

The Institute has attempted to obtain the best original copy available for filming. Features of this copy which may be bibiiographicaily unique, which may aiter any of the images in the reproduction, or which may significantly change the usuai method of filming are checked below.

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Coloured covers / Couverture de couleur

I I Covers damaged /

Couverture endommagée

Covers restored and/or laminated / Couverture restaurée et/ou pelliculée

Cover title missing / Le titre de couverture manque

I I Coloured maps / Cartes géographiques en couleur

Coloured ink (i.e. other than blue or black) / Encre de couleur (i.e. autre que bleue ou noire)

I I Coloured plates and/or illustrations /

Planches et/ou illustrations en couleur

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Bound with c' r Relié avec d'- ,'

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al/ jments

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Only édition ava ?' . ' Seule édition dispo.uj.e

Tight binding may cause shadows or distortion along interior margin / La reliure serrée peut causer de l'ombre ou de la distorsion le long de la marge intérieure.

Blank leaves added during restorations may appear within the text. Whenever possible, thèse hâve been omitted from filming / Il se peut que certaines pages blanches ajoutées lors d'une restauration apparaissent dans le texte, mais, lorsque cela était possible, ces pages n'ont pas été filmées.

Additional comments / Commentaires supplémentaires:

L'Institut a microfilmé le meilleur exemplaire qu'il lui a été possible de se procurer. Les détails de cet exem- plaire qui sont peut-être uniques du point de vue bibli- ographique, qui peuvent modifier une Image reproduite, ou qui peuvent exiger une modification dans la métho- de normale de filmage sont indiqués ci-dessous.

I I Coloured pages / Pages de couleur

j I Pages damaged / Pages endommagées

Pages restored and/or laminated / Pages restaurées et/ou pelliculées

Pages discoloured, stained or foxed / Pages décolorées, tachetées ou piquées

I I Pages detached / Pages détachées

I y/] Showthrough / Transparence

Quality of print varies / Qualité inégale de l'impression

Includes supplementary matériel / Comprend du matériel supplémentaire

Pages wholly or partially obscured by errata slips, tissues, etc., hâve been refilmed to ensure the best possible image / Les pages totalement ou partiellement obscurcies par un feuillet d'errata, une pelure, etc., ont été filmées à nouveau de façon à obtenir la meilleure image possible.

Opposing pages with varyinq colouration or discotourations are filmed twice to ensure the best possible image / Les pages s'opposant ayant des colorations variables ou des décolorations sont filmées deux fois afin d'obtenir la meilleure image possible.

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This item is filmed at the réduction ratio checked below /

Ce document est filmé au taux de réduction indiqué ci-dessous.

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The copy filmed hère has been reproduced thanks to the generosity of:

Bibliothèque scientifique. Université Laval, Québec, Québec

This title was microfilmed with the generous permission of the rights holder:

Harthe Naheux Biais

L' exemplaire filmé fut reproduit grâce à la générosité de:

Bibliothèque scientifique. Université Laval, Québec, Québec

Ce titre a été microfilmé avec l'aimable autorisation du détenteur des droits:

Marthe Maheux Biais

The images appearing hère are the best quality possible considering the condition and legibility of the original copy and in keeping with the filming contract speciîicatiors.

Original copies in printed paper covers are filmed bsginning with the front cover and ending on the last page with a printed or illustrated impression, or the back cover when appropriate. Ail other original copies aie filmed beginning on the first pago with a printed or illustrated impression, and ending on the last page with a printed or illustrated impression.

The last recorded frame on each microfiche shall contain the symbol -*(meaning "CONTINUED"), or the symbol V (meaning "END"), whichever applies.

Maps, plates, charts, etc., may be filmed at différent réduction ratios. Those too large to be entirely included in one exposure are filmed begin- ning in the upper left hand corner, left to right and top to bottom, as many frames as required. The following diagrams illustrate the method:

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Les images suivantes ont été reproduites avec le plus grand soin, compte tenu de la condition et de la netteté de l'exemplaire filmé, et en conformité avec les conditions du contrat de filmage.

Les exemplaires originaux dont la couverture en papier est imprimée sont filmés en commençant par le premier plat et en terminant soit par la dernière page qui comporte une empreinte d'im- pression ou d'illustration, soit par le second plat, selon le cas. Tous les autres exemplaires origin- aux sont filmés en commençant par la premiè e page qui comporte une empreinte d'impression ou d'illustration et en terminant par la dernière page qui comporte une telle empreinte.

Un des symboles suivants apparaîtra sur la dernière image de chaque microfiche, selon le cas: le symbole signifie "A SUIVRE", le symbole V signifie "FIN".

Les cartes, planches, tableaux, etc., peuvent être filmés à des taux de réduction différents. Lorsque le document est trop grand pour être reproduit en un seul cliché, il est filmé à partir de l'angle supérieur gauche, de gauche à droite, et de haut en bas, en prenant le nombre d 'images nécessaire. Les diagrammes suivants illustrent la méthode.

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MICROCOPY RESOLUTION TEST CHART

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"" NOMS POPULAIRES

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NOS INSECTES

Causerie faite devant la Société du Parler français AU Canada à sa séance solennelle du

20 MARS 1919

OKOROIS MAHinX

Entomologiste provincial Professeur à r Université Laval

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Imprimé par

L'ACTION SOCIALE Ltée

103, rue Ste-Anne, 103

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NOMS POPULAIRES

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DE

NOS INSECTES

Causerie faite devant la Société du Parler français AU Canada à sa séance solennelle du

20 MARS 1919

OSOROKS MAHEUX

Entomologiste provincial Professeur à l'Université Laval

QafBKC, JDIH lUI

Imprimé par L'ACTION SOCIALE Liée 103, rue Ste-Anne, 103

AU LECTEUR

Faite dans le but dmiércsser le public à une partie de la zoologie encore peu connue chez nou.^, celte cawerie n'a aucune prétention scientijic,ue. L'auteur ne se réclame d'aucune espèce d'infaillibilité. Il a visé à donner de nos insectes les noms les plus typiques sous une forme qui plaise à l'auditeur nullement préparé à écouter une trop longue ou trop sèche nomenclature. Pour cela il a laisser de côté plusieurs noms qui devraient trouver place dans une liste complète. Celte liste reste à faire ; et il serait bon qu'un entomologiste entre- prit de la dresser. On se rendra compte alors que certains noms désigne,, ' nsectes différents selon les région.^, tels "crève-T'>,eux'\-f, ippe rt' abord", ''taon -te. L'auteur espère . un nul, :lu1e . .,, a...ez de loisir, pour parcourir la pr...nce iraiu, 'lera er st. compatriotes d'un glossaire

entomoloijique.

LFS NOMS PIIPULAIIIES DES IMSKCTKS Al CANADA

r/histoire naturelle fait la renommée et la bonne fortune (le notre ville : voilà hitn une chose «Jont nous étions loin de nous douter. Depuis je ne suis combien d'années, elle contribue à attirer chez nous, des milliers de voya^jeurs, de touristes, de millionnaires, avides de distractions et en quête de curiosités. L'objet principal de leur visite à la vieille cité n'est pas, comme on le croit généralement, d'admirer un site idéal, ou de faire un pèlerinage jjatriotique à divers endroits historiques. Non, ces richards viennent à Québec pour voir, avant tout et par-dessus tout, le placi<le repré- sentant de la race canine qui monte la parde au-dessus de la porte centrale du bureau de poste ; le reste n'est qu'acces- soire. Songez bien que Québec est la ville du Chini d\,r et que, de ce fait, elle exerce sur t(,iis ciux qui ont lu le roman de Kirby l'attraction d'une min* au i loins ('orée.

Québec n'es, toutefois pas la seule ville ni possède un animal mystérieux. Sans parler du Sphyiu, TÉgypte attire, paralt-il, de partout les météorologistes qui vont y admirer ces nuées d'un genre très original que sont les nur'es de sav- ierelles. Le visiteur à peine débarqué à Mexico recherche

Ce travail a été lu à la séance solennelle de la Société du Parler Français, le 20 mars. 1919. N. D. L. B. ^«leie uu rarier

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avidemnientle Fulgora porte-lanfenie et épingle à son chapeau, avec une satisfaction non dissimulée, cet insecte tellement luntineux qu'il sert habituellement de guide dans les ténè- bres et pourrait régler, à l'avantage de tous, la <iuestion de l'éclairage domesti<iue. Xe voulant i)as rester en arrière, les gens du Brézil ont découvert, toujours dans le royaume des hôtes, une façon peu banale de soigner la réclame de leur patrie. La prodigue nature les a dotés d'insectes aux formes élégantes et aux riches couleurs, que d'habiles joalliers enchâssent dans l'or et l'argent, montent en épingles, pen- dentifs et colliers. Cette mode . naturelle, si l'on peut dire, a traversé l'océan et trouvé à Paris les élégantes qui pouvaient la faire valoir.' Certains buprestes aux reflets d'azur ou d'émeraude, de magnifiques charançons écarlates ou dorés, brillent au cou de ces dames d'un éclat très fascina- tcur. A ce coin])te, on peut affirmer sans crainte d'erreur, <iue les insectes sont bien portés.

Chez nous, nous nous sommes contentés de les porter sur la main ; et c'est surtout vrai de ces sortes de papillons dont nos salons regorgent. Depuis que le terrible Kissing- hvg, d'accablante, mémoire, est complètement disparu des colonnes des journaux et des esi)rits superstitieux, la po{)u]arité des insectes a pris de telles proportions qu'elle ferait envie à plus d'un aspirant aux honneurs municipaux, provinciaux et autres, ("est à ce point que notre lan- gage est rempli de leurs noms : ce sont tantôt des ternies d'admiration, tantôt des termes de mépris : mais toujours

ils constituent des superlatifs difficiles à enfoncer et

Dieu sait si nous sommes passés maîtres dans l'art d'outrer les complinicnts aussi bien q*ue de pousser à l'extrême les opprobres.

Crojcz-en le ténioiirnage de certaine maman : son fils est fin comme une mouche, rif comme un taon, traiailleur comme une frcmille. Le garçon du voisin est haut comme ça et on ne se gène pas de dire <iu'il est gron comme un pou. Par

(1) Cf. .Iac(|ues Boyer, In«prtos utilisés en bijouterie, litrue française politique et littéraire. Sème année, no 23, p. 632.

contre, trop généreusement doté d'organes de locomotion, le monsieur d'en face est irrévérencieusement qualifié d'araignée à grandes pattes. La petite fille qu'on n'aime pas plus qu'il ne faut a-t-elle le teint légèrement barbouillé qu'on la déclare noire comme une puce ; mais de la demoiselle de la maison, qui tend habilement ses filets autour du célibataire récalcitrant, on dira avec conviction qu'elle est une fine mouche. Malheur à celle dont le cœur est en équilibre instable, on chuchotera avec un air de i)itié, que c'est un papillon qui hutine de fleur en fleur et jamais ne se pose.

Par ailleurs, nos Nemrods pèchent à la mouche ; et com- bien d'autres qui jamais ne prennent le frétillant poisson, prennent facilement la mouche. Un ami est plutôt irascible et on lui demande : Mais quelle mouche vous pique ? D'au- tres se contentent d'être dans la position fort désagréable d'avoir la puce à l'oreille ; on dit même que cela leur rend service. Enfin, certains noms d'insectes sont employés à de moins louables usages : ils servent à souligner des défauts déjà suffisamment déplorables. Ainsi on dit au monsieur obséquieux qu'il est collant comme une guêpe ; et à l'individu hir.sute on répète qu'il est laid ou velu comme une chenille. Le dernier terme du mépris, entre gamins, c'est de se traiter mutuellement de petit ver.

Il ne faudrait i)as conclure de ces expressions usuelles que les noms populaires des insectes sont nombreux au Canada français. Non, notre glossaire entomologique n'a pas la richesse des formes qu'il est appelé à désigner. En fouil- lant tous les recoins de notre i>rovince. il n'est pas certain que nous puissions trouver plus de cinquante expressions insec- tologiques, si on me permet ce mot. A la pauvreté évi- dente de cette nomenclature, on peut apporter comme raison principale, l'absence de leçons spéciales sur les. insectes dans nos diverses maisons d'enseignement.

Du reste, l'insecte se charge de jeter la confusion dans les esprits, en se dissimulant, dans son enfance, sous les nippes d'un ver ou d'une chenille. Tout le monde ne peut pas découvrir un futur insecte aux ailes agiles dans ce que l'illus-

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tre Fabre appelle un bout irinlestiri qui chemine.' Tant pis pour l'insecte, senihle-t-or. dire, s'il n'est jamais (|u'un misé- rable saucisson qu'on écrase avec mépris ; il ne tient «(u'à lui de ne pas se montrer sous cette livrée de va-nu-picds ! A vrai dire, ce ne sont pas les noms qui manquent, mais nous n'avons pas l'occasion de les apprendre. La langue française est riche en noms d'insectes qui ne peuvent, en aucune fa(.on, effarouclu r le sens musical de qui que ce soit. Mais on a généralement peur qu'un excès de connaissances n'amène à sa suite un déploiement intempititif de haroqueric scientifique, comme disait Provancher.'

Ce danger n'est pas imminent, puisqu'il faudra toujours avoir recours aux termes poi)ulaires pour se faire comi)ren- dre. Jugcz-en vous-mêmes. Que je vous parle du I.acli- nosterna fusca, de la ^Vralacosoma americana, ou encore du Culex pipiens et vous aurez raison de i)ousser les hauts cris et de réclamer contre ce vain étalage de jargon tech- nique. Cei ondant, vous me comprendrez parfaitement si je parle du (jos barbeau noir, Aeja chenille à tente, et du marin- goidn commun. Les noms vulgaires ont donc leur utilité, et c'est à bon droit que notre peuple, pour se venger sans doute des méchants insectes qui le dévorent vivant, leur a donné des noms.

Tout d'abord, il existe dans notre parler populaire des termes qui servent à désigner la classe entière des hexapodes, c'est-à-dire des insectes. Ain.si, on dira : les bibite.s, les petites bêtes, les insectes, et parfois aussi, les inscques. En général, on appelle mouche tout insecte qui vole. Je retrouve dans La Minerve, celle de naguère bien entendu, cette défini- tion plaisante du mot mouche : " Le mot mouche en français s'applique, dit-elle, à tout insecte qui n'est pas désigné par un autre nom vulgaire ".* En cela, le rédacteur de la ^Minerve, l'ancienne toujours, se montre excellent disciple

(2) Cf. Fabre, Soutenira entomologiquea, 4ème série, p. 300.

(3) Cf. Naturaliste canadien, IX. p. 383.

(4) Cf. La Minerve, 17 décembre 1877, dans une réponse à l'abbé Pro- vancher.

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dance, comme autrefois la manne des Hébreux, et qu'elles s'évanouissent avec une étrale rapidité.

L'ordre des Orthoptères est un des moins riches en espè- ces ; par contre, ses individus aiment à faire parler d'eux et manquent tout à fait de savoir-vivre. Nous rencontrons ici des voyageurs turbulents, grands amateurs de sauts en longueur, et tournant sans répit la manivelle de quelqu'invisi- ïïë Plin« le J«tne qui donne le nom vulgaire '^ê^oitâhe nn.v divers insectes plus ou moins bons voiliers.' Cette parenté scientifique, au premier degré, était probablement insoup- çonnée de part et d'autre ; mais il est tout de même intéres- sant de noter comment les grands esprits se rencontrent à travers les sièf>'"s.

Pénétrons plus avant dans le royaume df la gent ailée et étudions de plus i)rès les noms les plus typi([iies, rrés sou- vent de toutes pièces par nos gens, pour désigner certains animaux à six pattes.

Par galanterie, plutôt que par ordre d'importance, nous commencerons notre revue chez les Xévroptères. Les plus gros individus de cet ordre, insectes au corp» long de deux pouces, aux yeux démesurés et aux ailes de gaze finement réticulées, sont les élégantes libellules dont le nom popu- laire est demoiselle, ou, plus rarement, et je ne sais par quel excès d'indélicatesse, demoiselhs galeuses. Les sœurs cadet- tes des libellules portent bien leur nom d'éphémères, tant elles sont délicates, inoffensives, secouées par la moindre brise ; les ailes frémissantes, l'abdomen retroussé en une courbe gracieuse et portant coquettement trois fils longs et ténus, elles semblent venir se mirer dans nos fenêtres en attendant la mort prochaine. Pour le peuple, ce sont les manne»,' peut-être parce qu'elles tombent du ciel en abon-

(5) Cf. Pline le Jeune, Histoire naturelle, livre XI : " Dans les forges de Chypre on voit voler au milieu des flammes une grosse mouche de quatre pieds. On l'appelle pyrale ; d'autres la nomment pyrauste. Elle vit tant qu'ellereste dans le feu : si elle s'envole à quelque distance, elle meurt." Il s agit ici d'un papillon nocturne et non d'une mouche. Cité par Bouvier, La tie psychique des insectes, p. 7.

(6) Cf. Provancher. Les noms vulgaires des insectes, dans le Natura- liste Canadien, III. p. 139.

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l)le crécelle. Notre :uvatcrcV.c est le type de ce {jroupeineiit ; son nom français est crùjuet." A côté des aanter des pren- nent jdace de soinljres musiciens qui nous chantent au cré- I)i:scule leurs aiirres sérénades. Dans l'orchestre des hctes. les «.'rcnouilles tiennent l'archet d'une ronflante contre l)asse. les firillon;:, ciue notre i)euple dénomme à tort cri- ijiicl.i ou criquets noirs, radont avec enthous.asme les cordes d'un violon criard ; ils en tirent des sons cjui ne sont nulle- ment comparahles à ceux que vous venez d'entendre.

Ce sont deux groupes d'Ort ioi)tères <iui aiment les larf,'cs esi)aces et la liberté. Il en est d'autres (|ui préfèrent le voisinage de l'homme, la chaleur de du foyer, l'abondance de son garde-nuinger. Je veux i)arier de deux insectes c]iar;iés des anathèmes de tout l'univers, mais «pii ne s'en ])ortent ni niicux. ni pire. Vous avez deviné qu'il s'agit du harhcau de cuisine (ou blatte orientale) et de sa sceur honnie et oxécrée : la blatte germanique, la (Irgoûtautc coqicrclle (le noire pays.^ D'où vient ce nom à rude consonnance ? Kst-ce à l'origine hoelir de la l)ête ? On croit générale- ment que c'est une corruption audacieuse du mot cockroacli par lecjuel les Anglo-saxons dé.signent cet insecte, v^e ne serait donc (ju'un anglicisme de plus ! Pourtant, le mot CDiinr relie appartient au vieux français : c'est le nom qu'on donnait autrefois dans les abbayes, aux femmes chargées de veiller les chanoinesses, dejjuis l'extrême-onction jusqu'A leur enterrement.^ Entre le rôle de ces coquerelles et celui <les nôtres, je ne jtnis voir qu'un i)oi;it de ressendilance : \c ites deux i)assent h', nuit éveillées, l?s unes auprès des a 'onisantes, les autres autour des plats convoités. Les Canadiens u eut certes pas demandé à ces dames la permission d'employer

(< J I,a véritalilc s.iuterelli' est peu connue <iu peuple. Ses représentants sont très rares eomparés aux eri(|nets. Elle .se .listingue «ie ceux-ci par sa couleur verte et par ses aiitenn-s fort longues.

(Si /!liih-ll(i girma:iic<i ou F.ctdliid ■jirmanira.

(9) Cf. Itescherelle .Aine. Sourcait i1ictioiniai,-r national, toiue I, p. 0t)2 : ■• |,a doyenne «lu chajjitre a le droit «le nomuier le solliciteur «lu clia- P'tre et I écolâtre. «le [)lacer l'intiriuière e' le.s coqucrAlca et ilf» 1 vs «leslituer «luaui! il y a cause ". (.1. «le la IIoussuvo'.

11 -

leur nom à aussi vi' usaj/e. En France, on dira le caiirrelal, le cafard, bien que la '.laite n'ait rien ù faire avec les fiens qui ont le cafard.

Chez les insectes colorés de rouL'e, de brun ou de noir, et aux ailes supéri-ures fortement «•ornées (leur nom leclinique est Colcoptcrc.s), nous trouvons quelc)ues prétendues mouches bien connues de tous : la inoiicfic à feu, munie d'un systènie d'éclairajie intermittent, e' à liKiiielle les Français donnent le joh noni de luciole ; la mouche à patali dont la iourdeui et l'embonpoint rappellent tout autre cliose «jue l'éléRance d'une mouche.

11 existe, en i)lus, dans cet ordre, plusieurs familles d'insec- tes de proie qui font ripaille d'espèces nuisibles et nous rendent ainsi de grands services ; travaillant pour leur nor-riture. la question ouvrière ne se pose pas pour ei-x, mais ils appliquent certaines théories bolchévistes à leurs con- frères moins bien armés."

Une espèce entre toutes se fait remarquer parla multitude de ses individu? : c'est une jjctite bestiole hémisphérique, à livrée rouvre tachée de deux points noirs.' Nos gens n'ont pas manqué d'e.\i)loiter ce costume ori^^'inid -uix dépens de nos miliciens d'avant-guerro ; par analogi': de co ileurs. îa minus- cule moitiée de bouîe -ouge est devenue un petit .soldat. Le nom est bien trouvé quand on voit avec quel entrain le petit /soldat charge l'ennemi et le passe au 61 de ses mandi- bules acérées.

Un hôte de nos armoires, le dermeste du lard,'' porte le nom de petit cador, sans allusion politique, car sa robe n'est ni rouge, ni bleue, mais d'un noir semé de gris. Il fera plaisir aux amateurs de musique d'apprendre qu'il y a des accidents musicaux jusque dans les noms d'irnsectes ; ainsi, le petit

{10) Leptinolama dccemlincita. On l'-ippelle généralement doryphore ou liiirbiiiu de lu jm^nnu- de t'~rre.

(11) Ces VoUn,,lèrr« app.-irtiennent aux familles suivantes : Ckindelida. tarahid(F. Staplwhiiidœ et VocrineUidœ.

(12) .IdaHa bipuiictaly..

(13) Dermestes lardarius.

12 --

-^'entionnoiis encore pnrn.i !p, i , c-es sortes de tauhes nui sur ni ''"'''^••'"^- »» c-oléoptères

^^^ "- tôtes : pour Just fier '" 1 '''^ 'T'"' ""■^— combat, ils se laissent hXZnZfT '' '''"""'.•«"es ,,e d-^ 'an.pes. On les appelle .""î ^^^''"'"'-^ '<"=» autour

'^"^ convient ,u-àdenne"rs.i{";''"'' ''"'"""'" ^ ""'" ^e P-tensuUe.etaussno:,::; ;:;i'^'7"* '''"!--^- ^'s frap! Q->' neconnnit les ..^.i,^;',''^ '?'•''•;•'- ">«tpaséteinte. «"X Jon,.ues cornes nui doi ! f' ""'"'■'"'- ^es insectes -e ressen„.,auce i^Jn^r^:l^^'f^^^^^^^^ 'eur non, ï nos ^rrand-n!ères faisaient n. '""■'"' ''^»'"^'Jeuse oue

7"tes. Et ces barheax *;'""? " """•^"^ 'J-- ' ^- -nts prodigieux ors X:"?'7 ''"^'^ '''''^ '''"-"'- sont des ra..c.tr,e pour les 1 "'"'''^'^ '''' ^' ^^^s : ee

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""■'■l'"- fc- effet. s-„git-il

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de remplir nos demeures d'insectes bourdonneurs, malpro- pres à l'excès, dangereux pour la santé de tous et dej bébés surtout, inca])ables de manger .^ans mettre les pieds dans les plats : les Diptères nous fournissent, avec une prodi- galité excessive, les mouches tout court, ou les mouches de maison. Le citadin s'avise-t-il d'aller chercher le bon air et le repos à hi campagne, qu'il est chaque soir assailli par des nuées d'ennemis invisibles qui, après un léger murmure d'avertissement, viennent puiser le sang de ses veines et laissent une cuisante blessure : tel? sont les insidieux cou- sins nos trop fameux maringouins, bêtes d'ombre et de sang. La larve du maringouin vit dans l'eau elle se livre à des exercices d'acrobate et plante de façon impeccable le somer- set : notre parler populaire la dénomme culbuteux, lève-cul ou ctilbutun ; en cela, il est permis de penser que Jean-Baptiste brave pour le moins les règles du bon goût ; du reste, vous «avez qu'il n'y va pas de main rte quand il croit trouver un nom approprié. Par con' ^, certaine mouche dorée qui se nourrit de fumier est dite poliment mouche jaune. Je n'insiste pas sur les miser \bles brûlots, sur les taons ou guêpes à cheval, et autres parasites de l'homme et des animaux.»'

Chez les papillons ou Lépidoptères, aux couleurs si riches et si variées, nous connaissons les petits anges, nom que le perple donne aux papillons de petite taille et habillés de bla ic. Bien canadien aussi le mot mite que nous appli- quons à tous les papillons dont la chenille se fabrique des habits à même nos vêtements.'' On leur donne, en France, le nom de teigne, il y a la teigne des pelleteries, des vêtements, etc ; consolons-nous, car nous avons des teignes : teigne du chou, teigne de Voignon, et combien de gens collants comme une teigne.

(17) Mouche de maison. Musea domcttica ; maringouin, Culex p pisien; taons, famille des Tabanidœ ; brûlots, famille des Simulid(r.

(18) On nnsidère souvent le mot mite comme un anglicisme. Cepen- dant le mot anglais '" mite " désigne des Acariens, sortes d'Arthropodes à 8 pattes de la classe des .Arachnides. Ces animaux n'ont aucun rapport avec les teignes, appelées en anglais clothet moths, etc. Du reste, les Aca- riens sont inconnus au peuple.

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Toutes les larves des papillons sont des chenilles : che- nille de ci. chenille de ça, chenille de toutes couleurs, che- nilles de tout ce que vous voudrez. Il y a toutefois quelques exceptions, connue le ver à chou, les cern tjrù, etc. N'ou- blions j)as la vache à Hyron, nom donné quelquefois à la chenille fortement puhescente et hérissée du Spilcsoraa ; et je m'en voudrais de passer sous silence les arpente uses, et puis les petits mùiOM.'*, bruns et noirs, que l'on voit du prin- teiiii)s à l'automne, trottiner comme des «ens affairés.

Enfin, n«.s mouches à miel, ou al)eilles, sont, avec les guêpes, les bourdons et hsfréviilles, les seuls individus que le peuple connais.se chez les hyménojjtères.

Tels sont. Mesdames, ^fessieurs. rapidement et incom- plètfment énumérés les principaux noms populaires de nos insectes. Avais-je raison de dire dès le début que la moisson n'en est pas abondante ? Elle voisine le dénuement, si nous songeons qu'il existe thi is notre province plu.sieurs milliers d'insectes nuisibles et qui mériteraient bien d'avoir un nom. IMais pour en arriver là, il faudra faire une guerre acharnée ù ces deux terribles insectes dont parlait autrefois le regretté monseigneur Laflamme. et (lu'il nommait plai- samment : hjnorantia vulgaris et indifercidia jntblicn.^ Ce sera alors l'âge d'or pour le collectionneur d'insectes qui n'entendra i)lus les gens dire, en sourdine, autour de lui, en se i)ortant une main à la tête : Pauvre homme, c'est qu'il (sl malade ! Et francheinent, les entomologistes ne seraient pas fâchés, si la bouteille du collectionneur devenait un article indispensable à la toilette de toute personne bien élevée.

(19) Provanrlier, toe. cit., III, p, 14U.

(20) Dans une conférence faite devant l'.\ssociation forestière du Canada en 190-1.