- POUR L'AVANCEMENT G'. 28ÎSESSION BOULOGNE -suh M "Y? 188Ô I kc_ ,o&n ttt-u 9r.i I POUR L'AVANCEMENT DES SCIENCES Une table des matières est jointe à chacun des volumes du Compte Rendu des travaux de l'Association Française en 1899. Une table analytique générale par ordre alphabétique termine la 9me partie; dans cette table, les nombres qui sont placés après la lettre p se rapportent aux pages de la lre partie, ceux placés après l'astérisque * se rapportent aux pages de la 2me partie. Les indications bibliographiques se trouvent à la table des matières des volumes. IMPRIMERIE CHAIX, RUE BERGERE, 20, PARIS. — 762-1 "00. 1 POUR L'AVANCEMENT DES SCIENCES FUSIONNEE AVEC L'ASSOCIATION SCIENTIFIQUE DE FRANCE (Fondée par Le Verrier en 1864) Reconnues d'utilité publique COMPTE RENDU DE LA 28ME SESSION BOULOGNE-SUR-MER — 1899 — SECONDE PARTIE NOTES ET MÉMOIRES L1BRARY NEV PARIS AU SECRÉTARIAT DE L'ASSOCIATION 28, rue Serpente (Hôtel des Sociétés savantes) Et chez MM. G. MASSON et Cie, Libraires de l'Académie de Médecine 120, boulevard Saint- Germain. 1900 ASSOCIATION FRANÇAISE POUR L'AVANCEMENT DES SCIENCES NOTES ET MÉMOIRES M. FONTAOAÏÏ Ancien Officier de marine, à Limoges. SUR L'INTÉGRATION DES ÉQUATIONS DIFFÉRENTIELLES DE L HYDRODYNAMIQUE [S 2 a I — Séance du 15 septembre — Je me propose de coordonner les réflexions que m'a suggérées l'examen des équations différentielles de l'hydrodynamique. Leur intégration serait d'une grande importance pour le progrès à venir de la théorie des fluides en mouvement et ce calcul est indispensable si l'on veut enfin s'affranchir de l'obligation d'employer, suivant les expressions de Lagrange, même dans les problèmes les plus simples, des méthodes particulières et fondées sur des hypothèses très limitées. J'exposerai, à la faveur d'exemples conve- nablement choisis, l'application du procédé général que j'ai proposé pour Résoudre cette question et j'insisterai à l'occasion, sur les facilités qui en Résultent pour l'explication des phénomènes que présente le mouvement des fluides, dans des vases ou dans des canaux. 1* 2 MATHÉMATIQUES, ASTRONOMIE, GÉODÉSIE ET MÉCANIQUE 1 . — Je commence par exposer les formules essentielles de la transfor- mation des coordonnées curvilignes. D'après celles que j'ai déjà employées . on a les identités suivantes dont la vérification est d'ailleurs immédiate : (1) da dx d dx da2 da2 dx2\ dx I da d S dx d} dx dp dx dy dz ) da \dxdx dy dy dz dz I dy dx dy da ] dy da\ dx \dxdx dy dy ' dzdzj dy dp __ /da dp da dp dx dp \ dx /dp2 dp2 dp2 dx \dx dx dy dy dz dz J da \dx dy dz Id p d y dp dy dp dy\ dx \dx dx dy dy dz dz/ d y ' y {dy da dy da dy dx\ dx /dp dy dp dy dp x \dxdx dy dy dzdzjda \dxdx dydy dz dx dp \ dx dy\ dx dzjdl tW ^ dy "*" dz/dy et (2) _/ dzdx dxdz A du dxd;/ dydx A dz relations déjà obtenues dans un précédent travail (Congrès de Nantes, 1898). 2. — Soit à considérer le cas où pour tous les points d'un liquide en mouvement l'axe de la rotation élémentaire coïncide en direction avec la vitesse. Ce problème dont j'ai donné des solutions particulières peut être traité généralement comme il suit. On a pour les conditions à vérifier : (7) 2L == p-A, 1M = (/x, 2N = /x, et il en résulte que les composantes de rotation L, M, N doivent vérifier les équations : N/dL dN\ M/rfM__dL\ , l*t,L,_ u*4_ns — o, \dz dx) " \dx dyj y.dx (Congrès de Saint-Etienne, année 1897). FONTANEAU. — INTÉGRATION DES ÉQUATIONS DE L'HYDRODYNAMIQUE 5 Soient R îa rotation élémentaire et X, p, v ses cosinus directeurs par rapport aux axes rectangulaires des x, y, z ; on a : (9) L = XR, et il en résulte : M = pR. N = vR, (10) . dv dp\ /dX l(dy—7TJ-'J\^ dz) l \dz dx] Par suite les équations (8) deviennent : dv\ /dp dX dx dy ïdx p2--v2dR i XudR xdx vXdR Rdi 11) R dx R dy ldx , XpdR v2_f-X2dR pvdR + -^T7 + ô'^ + ^' + ^E + v^; + TT— -^-^-^^-^H-^--^ Rrfx R rfi/ ' Rd; dX d# dp d# 1 dx vX dR xd3 R dr" R dy dX dX — -A- v — «?/ d: dp dp dy"^~Wd~: dv dv pvdR Xa--p»dR dv d^ dx dy dz R ■0. ■0, 0, et il faut y joindre les deux suivantes ,.as , dx dx dx (12) Xd*+^+Vd^° X dR p dR , v dR dX dp dv _ Rdtf+R^ + Rd7 + d^ + dy + ds~ On en conclut (13) •H log- du. H- d^ dv dx dX dp / dv dX\ dy dy \ dz dzj dy dx dv dX dx dX dx du X du dx dv M d// l dy d^ ? et pour les conditions d'intégrabilité — + (j.A2v — vA2a — 2 \ dx "dX /dv dx \dy J dy (14) < — + vA2X — XA2v = 2 ' \dy ~d di <•) dx dy A/w2 do)2 dm2 /t*v". f/w2 G?co2 f/(o„ rf« (/?/ Gte G?û) dz 'd(na rfû), c?co2 f/a; (ty ds où a) désigne une fonction de x, y, z assujettie à vérifier l'équation diffé- rentielle : d2û) d2«) , d'-o dx2^ dy*^~ d.T" 2 Mais il faut observer que dans ces conditions /. devient nul et l'égalité (13) serait illusoire si l'on n'avait simultanément R = 0. 11 y aura donc un potentiel de vitesse et si on le désigne par û, il vient : dû dQ dQ. p = l\ = -— , g = m V = —- 1 r — nX =-t—> dx dy dz 1 d'où, en faisant w = Q CL = ^ > la constante des égalités (15) : 2R = xV ; elle se vérifie donc comme dans le cas général, puisqu'on a simultané- ment •/. = 0, R = 0. On peut encore effectuer l'intégration du second membre de l'égalité (1 3) si l'on y fait 1 = 0, ce qui la réduit à : . R C f du. d»\ , / du. dv\ , log - = | v u-—)dy — I v u. — )dz ; D* J V ds rds/ y \ dy ' (%/ ' FONTANEAU. — INTÉGRATION DES ÉQUATIONS DE i/lIYDHODYNAMIoi I. 7 car si l'on pose : d\j. rfv du. (/•> i v i iJ-~r i v "7 — \J- t- „ , rfw dz , dou — - = , — = 2 •! , «.a _1_ v« : | ° rfz j*2 + v2 — - 4- sin co cos œ cos •!/ -^ • dy x ' d^ oa; ' ar d , R , du, . , dco . . , db -— log - = — cos , , d'\ I • • I *ty x = sin il cos 'L- — \- sin co cos w cos 4> -r1 + sin w cos co sin dl. dx + sin + d7 dy ~ (cos + d* + sin + ç)*5- Pour que l'intégration puisse être effectuée il faut qu'on ait : d2co d2u dx . dv. rv sin 'b — — cos -b — — — z=z~-=z 0, cos Wco 4- — = 0, ' d-sckc ' rfyds d- ' ' d// . . dx dx . dx _ sin i/A'-co — = 0, cos •!/ - — - sin il/ — := 0, da; d.r ' dy et en intégrant : y. = F'l '/ cos 1/ — a? sin <1 1, A2w — Y" (y cos •!< — a: sin -b i = 0. On satisfait généralement à la seconde de ces équations en posant : co = — F(y cos b — x sin b) + Q, en désignant par Q une fonction potentielle de x, y, z. Substituant cette expression dans la première des équations (19), il en résulte : . , dû dO sin 'b- COS 'b—-r=0, dx ' dy FONTANEAU. INTÉGRATION DES ÉQUATIONS DE LU VDlUiDYNAMIQLE et par suite pour Cl une expression de la forme : Q =3 f(x cos '\> -r y sin tj/, a), en désignant par /' une fonction potentielle. D'après cela et si Ton pose : x cos 'b -f- y sin <\ = , la deuxième équation (19) devient : et elle est inlégrable parce que /'étant une fonction potentielle on a : dz* T d«i>2 Ce problème n'est, sous une autre forme, que celui du numéro précé- dent et, pour l'un comme pour l'autre, il faut qu'après avoir déterminé L, M,N, ces composantes de la rotation élémentaire vérifient en outre l'équation générale du mouvement de la chaleur dans un corps conducteur. Dans la question précédente comme dans celle où l'on suppose l'axe de la rotation élémentaire perpendiculaire en tous les points du liquide à sa vitesse, on connaît a priori les situations respectives de ces deux quantités. Mais il n'en est pas généralement ainsi, et après avoir déterminé les -composantes L, M, N, il faudra encore procéder à la recherche de? surfaces d'où dépend la direction de leur résultante en intégrant les équa- tions différentielles simultanées : dx du dz par analogie avec ce qui a été indiqué par Lagrange pour la vitesse du liquide. Celle-ci est tangente à une certaine courbe que, pour simplifier le langage, j'appellerai la trajectrice et qui résulte elle-même de l'intersec- tion de deux surfaces qu'on peut nommer vélocités. Par analogie, je dési- gnerai sous le nom de rotatrice la courbe à laquelle est tangente en chaque point du liquide la rotation élémentaire, et sous celui de vorticites les deux surfaces qui, par leur intersection, donnent la rotatrice. J'ai déjà fait voir que l'on pouvait employer fructueusement pour les composantes de la vitesse les expressions : (22) P = \dy dz dz dy) du, ' q " ' \dz dx dx dz) dia /dp dj__dl Me — — E \dx dy dy dx) dx-^ 10 MATHÉMATIQUES, ASTRONOMIE, GÉODÉSIE ET MÉCANIQUE J'emploierai pour les composantes de la rotation élémentaire des expressions analogues, mais où a, p, y seront remplacées, pour éviter la confusion, par \, r,, l. et la fonction E de p et de y par la fonction H de y) et de t. Ici les vorticites auront pour équations les fonctions tj, Ç, égalées à des constantes et on aura : (23) cht dl, dy dz dr, àl du d-(\ dl, dr\ dÇ dz dy) d;t \dz dx dx dz/ d;3 dS \d.r dy a?/ d#/ a:3 en désignant par S le déterminant fonctionnel des quantités \, ■rï, Ç, et par lv ?2» ?a> "1i' ""lu etc>' les quotients différentiels d\ d\ d\ dr\ dy\ ' dx ' dy' dz' dx' dy Soit co l'angle que font entre elles au point (os, y, a) les deux vorticites t., Ç, on a par une formule connue : "ZSJ + ^?+^ = Y2Z2sin et il en résulte : (24) X = dT; d;, a). YZ sin w l* = dH "s2 dE d:, YZsin m YZ sin co où X, {*, v, ont la même signification que dans les égalités (9), tandis que X, Y, Z sont, par rapport au système de coordonnées curvilignes c, y\,£, ce que j'ai désigné par A, B, C, pour le système de coordonnées curvi- lignes a, p, y. Il y a des formules analogues pour les composantes de la vitesse et ces deux ordres de quantités sont en dépendance mutuelle d'après les égalités- 2L \das dy dD dp\dE j_/f5.dY __<«). dj\dE rfa2 ds/ dp \da3 dy da2 d-S/ dy d dD "*" \dy d d di)\ dz da.J 2\I = 2,R = m dD dp _ dD dp \ dE /dD dy __ dD dy \dE dôc^ ds " dô^ da:/ dp V/ax ds da3 dic/dy 'd_dD d_dD\E + dz dxy dx da3/ dDdy\dE /dD dp _ dD d£\ dE /dD dy ,/ddD rf_^D\E \d#da2 dydaj FONTANEAU. — INTÉGRATION DES ÉQUATIONS DE l'hYDHODYNAMIQUE 11 et les équations aux dérivées partielles : 77/ 7 dxP \dx dy)1 \dz dx) ' ~ dx ' dM h ,„ (M . dh\ , adM . A/N t/.M\ rfll (26) < * — AV+(di+5>+1^+U+sr=as Lp + Me + Nr=n, 1 4. — Pour appliquer ces considérations générales, je vais les utiliser dans la solution du problème général défini par cette condition que les composantes L, M, N, de la rotation élémentaire, doivent vérifier sépa- rément l'équation aux dérivées partielles du second ordre : !£-*A.A=0. dt ? Pour qu'il en soit ainsi, il faut qu'on ait : (27) 2Mr - 2No = % , 2N» — 2Lr = C-^ , 2L? — 2Mp = / . ; dx dy dz car alors les équations aux dérivées partielles dont il s'agit résultent immé- diatement des relations que doivent vérifier les composantes de la vitesse : ^_^^ + 2Mr-2N^^,|-^^ + 2Np-2Lr = f, dt ? 1 dx dt o dy dr h , „ ,,„ 'M' (28) { _--AV + 2Lg-2M^^, ,/,: -f p 1- (o — ?\ _ 0. Des égalités (27) résultent immédiatement les deux équations aux déri- vées partielles du premier ordre : (29) p** + q** + r% = Ot L^+M^ + N^-O, (zyj pdx^'dy dz dx dy dz et comme chacune d'elles suffit avec les expressions respectives (22) et (23) des composantes de vitesse et des composantes de rotation pour déter- 12 MATHÉMATIQUES, ASTRONOMIE, GÉODÉSIE ET MECANIQUE miner la fonction y, il est clair qu'il doit y avoir une dépendance mu- tuelle entre les vélocités et les vorticites (a). Si l'on a : 71= - 2Lr = 0, 2Iv/ — 2&fj> = 0 ; c'est le cas du problème traité au numéro précédent, pour lequel on doit avoir / = constante. Mais si l'on a seulement 7j = çp(p), la fonction t, de- meurant arbitraire, on aura : d2__d or cm d¥,ls (30) «r-Wg=5aE, 2>p-2L,- = --, 2L,-2Mp = --- en posant % = F((J). De la relation qui existe .dors entre 3 et tj, il résulte que si la première de ces quantités est constante, la seconde doit l'être aussi, et on a celte proposition : Théorème. — Lorsque chacune des composantes L. M. N, de la rotation élémentaire, vérifie en tous les points d'un liquide en mouvement l'équa- tion aux dérivées partielles de la conductibilité calorifique, l'une au moins des deux séries de vorticites se confond avec une des séries de vélocités. Cette proposition peut être considérée comme la généralisation d'un théo- rème analogue obtenu d'une autre manière par M. Poincaiv pour un liquide sans viscosité animé d'un mouvement permanent (Théorie des Tourbillons, eh. n, p. 31). On peut en faire usage pour établir les La fonction / égalée à une constante duil donner simultanément une vélocité et une vorticite. L^ (31) FONTANEAU. — INTÉGRATION DES ÉQUATIONS DE L'HYDRODYNAMIQUE 13 équationsaux dérivées partielles que doivent vérifier dans les circonstances en question, les composantes de la rotation élémentaire. On a alors (Congrès de Nantes, 1898) : dx dy dz d-{ \dyd«.a dzdzjdx / d dl) d_dD\d$ / d_ dD_d_db\d^__ Q ' \dz c/a, dxdajdy \dx da%dy dxj dz dy dy n ,dy n„ . dE / d \dy dx dy dz dp \dyda.i dzdzjdx d dl) d dD\dy /d_dD ^ 2N=— — — — — ; " ~dydia dzdaj ' ~~dzd^i dxdx3' dxdz2 dydxt' la dernière des équations (31) se réduit à une identité et les deux pre- mières ne donnent à vérifier que l'équation: dx dy dz d\) db dD laquelle devient, à raison des expressions (22), de — » — ->-r- et en or- d'J-i "a2 "a3 donnant par rapport à y : jly ' dz)dxi + \dz h dx J dy* i" \dx ^ dy ] dz' dxdydxdy dydzdydz dzdxdzdx + {Bdx—dx10dxJrVdy dy^Jdy dz dz I dz 14 MATHÉMATIQUES, ASTRONOMIE, GÉODÉSIE ET MÉCANIQUE où, comme plus haut, j'ai fait usage pour simplifier des égalités: (d } dx^dy ^ dz - ' dx^dy ~t~ dz ' dx ^ dy ' d d-o = o Mais il faut encore satisfaire aux relations (30) ; or, si l'on forme leurs premiers membres et qu'on les simplifie en faisant usage de l'équation (33) , le calcul ne donne que cette seule équation aux dérivées partielles : 'dp d-; rfp dj\ d*j mdj ,d$dj\d*y \dydy dzdz) dx2 \dzdz dxdx/dif (35. i (*% (ll J_ (lî *ï\ d^__/dld±,d^dr\ , d*y ~ \dx dx dy dy) dz'1 \dy dx dx dyj dxdy (d$ dy dp dy\ d^_ /e$ dy d£ dy\ d*-; " \dz dy dy dz) dydz \dx dz dz dx) dzdx \dy- ^ dz1) dx ' \dz* "^ dx1) dy (d^.d^d^d^dydyd^ dydy Kdx1 dy1) dz ~*~ dxdy dx dy " d dydz dy d: d23 dydy dF " dzdx dz dx drp en désignant par F une fonction arbitraire. On aura donc à intégrer les deux équations simultanées aux dérivées partielles du second ordre (33; et (3o), puis à vérifier les équations linéaires : (36) *-»-*L = 0. f-^M = 0, f-fv^O. D. On peut aussi se proposer les conditions plus simples <*> f-^=°< §->=°- HAV=0- et le calcul précédent n'en serait pas modifié ; mais alors l'intégration des équations (28) serait immédiate et on aurait : (38.) k = Y-*-?"* 2 :F(P) + T, en désignant par T une fonction arbitraire du temps/. M. Poincaré a donné pour le cas du mouvement permanent, au passage cité de sa Théorie des Tourbillons, une formule analogue, mais moins précise. Gela résulte de ce qu'il a adopté, sans modifications, les formules de HeJmlioltz et de FONTANEAU. — INTÉGRATION DES ÉQUATIONS DE L'HYDRODYNAMIQUE lo Kirchhoff, moins générales que celles dont j'ai fait usage, comme je l'ai fait voir au n° 10 du Mémoire sur V Hydrodynamique (Congrès de Nantes, 1898 ; voir aussi : Hclmholtz, Ueber Wirbelbewegungen, § 5). Pour donner une application simple des résultats qui précèdent, je suppose que l'on ait : (39) $ = ax-\-by-t- cz. Il en résulte pour les équations générales une assez grande simplifica- tion, car elles se réduisent à : f (*■+ «•>£? +(*+"'> S + S r/2-' r/2v /72v d-v p- + (c2 -f a2) 3-1 -f (^ + &2) t1 - 2a6 ff v ; ï \ dy dz/dx*~\ ^z dxjdif^\ dx^ dy / dz- \S+a*t\*l&+b*iX*' dx dyjdxdy \ dy dzjdyd: ( dy dv\ d*y dF ( f/ - -U c ■ — ta — • \ dz dxjdzdx d(3 Cette hypothèse correspond au cas du mouvement de l'eau dans les canaux découverts dont 31. Bresse donne ainsi la description (Hydraulique, chap. iv, n° ti6) : « Nous admettons que le fond du cours est un plan dont les horizon- tales perpendiculaires au fil de l'eau ont une largeur indéfinie. Sur ce plan, et suivant la ligne de plus grande pente, glisse une première couche de liquide infiniment mince ; sur la première couche glisse parallèlement une seconde, sur la seconde une troisième, et ainsi de suite. » L'intégration des équations (40) permettrait de renoncer à la plupart des restrictions usitées en hydraulique, mais elle paraît sujette à d'assez grandes difficultés. Soit cependant a = 0, b = 0, c = 1, d'où p = 2; il vient : f/2y d2y _ d( /d2 y , rf2Y \ __ dy d2y _ dy d*y _ rfF rfâi" dy'z ~ dz \dx'À dif) dx dzdx dy dydz dz et en intégrant : où f désigne une fonction arbitraire. On a des méthodes pour intégrer 1G MATHÉMATIQUES, ASTRONOMIE, GÉODÉSIE ET MÉCANIQUE séparément ces deux équations aux dérivées partielles du second ordre et linéaire, tandis que l'autre est non linéaire, mais du premier ordre, et la principale difficulté de leur emploi sera de déterminer leurs solu- tions communes. Pour intégrer sans hypothèse particulière les équations (40). j'observe qu'on peut les présenter ainsi : (a2 + />2 + c2)A2y \ dx* ^ dy* dz* dxdy ' dydz dzdx) \ dx dy dz) \dx dx* dy dxdy r dz dzdx) b(dy rf'r . dyd*y dy d*y \dx dxdy dy dy* dz dydz /dy d*y dy d*y ( dyd*y\__dV \dx dzdx dy dydz ^ dz dz%) dp Soit (42) ap+b*L+<>p-_=r, d-f + dJi + '^=.o. 1 dx dy dz dx dy dz On pourra mettre les équations à intégrer sous cette forme : dY , dr dT dx dy dy dC irdC dC d¥ T A2y = aL — -f bL — + cL — -f — - • 1 dx dy dz- r/i Il en résulte : dV , rfr dr ndC , LndC , JC, rfF a — -j- 6 — - + c — aC — + 6C — -|- cC — 4- — «# «; = 0, a\-\- b[x + cv = 0, il vient par la méthode usuelle : a24-62 +c°- fdF a - «I»(/jj - - hm/ - - ?i-, îx -f- [x.y + v-)- rta24-62 -4-c2 /»rfF , aj = r» — (as + b* -f «»)C» = 2 - - — / — dx ,40) v a J dp Après avoir effectué l'intégration indiquée suivant la règle habituelle, il n'y aura plus qu'à substituer à F2 et à 0 leurs expressions (42) pour avoir une équation aux dérivées partielles du premier ordre que devra vérifier y ; on obtient ainsi : l rft/da dsr/iC a J d^ [ + $(2sc + my + »«, >.x + \xy + v- = 0, où désigne une fonction arbitraire. Cette équation peut remplacer la seconde des équations (40) et par con- séquent on a deux équations simultanées pour lesquelles, considérée-; séparément, on a des méthodes connues d'intégration. La recherche de leurs solutions communes présente néanmoins des difficultés qui ne peu- vent être abordées sérieusement qu'à l'occasion d'un problème d'hydrau- lique parfaitement défini. Je me bornerai ici à vérifier la théorie en prenant pour y une expres- sion particulière. Soit : i Y = Axa -f Ay + AV + ZBocyz + 2B'^ + 2B"jcy + 2Gr (48) j +2C'7/+2C'/z; il vient par la première des équations (40) : 2A(62 + c2) -f 2A'(c2 4- a2) 4- 2A"(a» 4- &) — 4aôB" — 46cB — 4caB' = 0 . 2* 18 MATHÉMATIQUES, ASTRONOMIE, GÉODÉSIE ET MÉCANIQUE et on a : r = 2(Aa + B"b + B'c)x + 2(B"a + X'b + Bc)y + 2(B'a + B6 + A"c)s + 2(Cff + C'ô + Ce), . C2 = 4[(A2 + B"2 + B'")*» + (B'/2 + A'2 + B2)//2 + (B'2-f Ba + A"2)s2 + C2 + C'2 + C"2] + 8[(AB" + B"A' + B'B)xy 4- (B"B' + A'B + BX")yz 4- (B'A 4- BB'' + A"B>a:] + 8[(CA 4- C'B" + C"B> + (CB" + C'A' + C"B)y + (CB' 4- C'B 4- CA>]. D'après cela, la seconde des équations à vérifier devient : 4(A 4- A' 4- A")[(Aa + B"b 4- B'c)x + (B"a + X'b + Bc)y + (B'o 4- Bb 4- A"c)s + Ca + C'ô + Ce] — 4[(A2 4- B"2 + B'')x 4- (AB" + B 'A' 4- B'B)y + (B'A 4- BB" + A"B')s + CA 4- C'B" + C"B> — 4[(AB" 4- B"A' -1- B'B)a; + (B"2 — A'2 4- B*)y -f- (B"B' + A'B -f BA> + CB'/ + C'A'4-C"B!6 — 4[(B'A + BB,, + A"B')x + (B"B'4-A'B+BA,/)y 4- (B'2 4- B2 4- A,/2)s -h CB' 4- C'B 4- C"A"]C = ^ , et pour qu'elle puisse se réduire à une identité, il faut qu'on ait : f=4[G{ax+by + cz)+K], en désignant par G et R des constantes arbitraires. On a ainsi quatre équations pour déterminer les neuf coefficients de y ; il y aura donc, dans les expressions, des composantes de vitesse et des composantes de rotation : p = %b(B'x 4- By 4- M'z + C") — 2c(B"a; 4- h!y + Bz 4- C), L = a{k' + A") — bB" — cB', q — lc{Xx 4- B"y + -fB'z + C)- la{B'x + By + A"s -\- C"), M = 6(A" + A) — cB' — aB", r = — 2Lr c/F dy dy dz dF dy dy dy (30) dy d$ dy dp\ d*? /dy d? dy d}\ d1} du dy dz dz) dx2 \dz dz "~ dx dx) dy* \ dx dx dy dy) dz * \dy dx dx dy' dxdy •dy d* 3 -l(ll(ll » dytmd^ _(dldï . ,hilh \dzdy dydz) dydz \dxdz dzdx) dzdx (d*y P-Adh \dy* ' dz*) dx d? d% d*y , g rfft rf 'dxdy dxdy ' dydz dydz ld\ d*1\dh_ /d'y d*y\ {dz*^ dx-) dy [dx1 ' t/yyc^ fê ,/"■ Y gdgdg d'y _2 -f b*) — 2a6B" — 26cB — 2caB' = 0, [(A' + A")a — &B" — cB'] A + [(A" + A)ô — cB — aB']B" + [(A + A')c — aB' — 6B] B' = 0 , [(A' + A> - 6B" - cB']B" + [(A* + A)6-cB - aB"].V \ + [(A + A')c — aB" — 6B]B = 0 , [(A' + A> — bK — cB']B' -f [(A" + A)6 — cB — aB'JB +[(A + A')c — aB' — 6B]A" = 0 . [(A' + A")a — 6B" — cB"]C + [(A" -f A)6 — cB - aB"]C + (A + A')c — aB' — 6B]C" = 0 . 11 y a d'ailleurs différentes manières d'effectuer cette identification sur lesquelles je crois inutile d'insister. Si on suppose données les quantités a, b, c, la vélocité du second ordre PONTANBAU. — INTÉGRATION DBS ÉQl ITIONS DB l'hYORODYNAMIQUB 11 doit, «'ii vertu de la seconde «les équations (51 , être une surfi ionique. Je prends pour son équation : B3j Ay + AV- *»//--■ ac'y + ac* y, ce o^i revient à supposer d,ms l'équation (48): A 0, B <». r, o, C = 0 ; il «'ii résulte, par les formules (52) : A'(c« -a») + A"(a*-h6*) — 26cB=0, \ V — B*)ô _0, (A'A*— B«)c = 0, (A"C'~ BC")b + (A'C— BC)c = 0. 54 <»n a, par les trois dernières de ces relations B = V A'A , /> \ A' c \ A' et en portant ces expressions dans la première, il vient (A' - - A")a* = 2bc\ A A — A'c2 — A'7>» = 2A'c2 - - A'c' — A'c" = 0 . Or, on ne peut pas avoir A -{- A' — 0, car alors B serait imaginaire ; il faut done que a soit nul on a donc définitivement : A y AV 2\ .VA7// ; 2C'i/ -IC'z = ■;, et il en résulte : [VI P=2c CVtz-C ry = 0, r = 0, ce qui, sans être en désaccord avec la théorie, n'otfre pas d'intérêt parce qu'il y a potentiel de vitesse. Quoi qu'il en soit, ce procédé peut être appliqué à la recherche des cas particuliers du problème des d 2 et 3. • >. — Par l'effet de la rotation élémentaire, il se manifeste dans l'hydro- dynamique une dualité spéciale sur laquelle je crois utile d'insister parce qu'il en résulte un procédé général d'étude du mouvement des liquides. Si l'on a traité une question quelconque dont les données soient emprun- b es à la considération des composantes de la vitesse, il en 'résulte géné- ralement un problème analogue, dont les conditions se réfèrent aui composantes de la rotation élémentaire. Pour donner un exemple de cette corrélation, j'examinerai d'abord le cas où le mouvement d'un liquide 22 MATHÉMATIQUES, ASTRONOMIE, GÉODÉSIE ET MÉCANIQUE s'effectue avec potentiel de rotation, c'est-à-dire le problème défini par les égalités (56) dy dz 2 dz dx A29 0. M dL dx dy A2r ~1T = 0. C'est un cas particulier du problème dont les conditions s'expriment par les égalités : dF L = a-r dx M = a — . dy N == a •— , dz où a désigne une fonction des coordonnées x, y, z et du temps t dont je m'occuperai plus loin, et il en résulte une solution analogue à celle qui a été donnée du problème corrélatif, au n° 2 du travail sur l'Hydrodyna- mique, inséré aux comptes rendus de l'Association Française (Congrès de Nantes, 1898). Mais ici, j'emploierai une méthode plus directe ; il résulte des relations (56) les suivantes : A2L = 0, A2M = 0, A*N = 0, et en posant (87) d£l dQ, dx dy N = dQ ■dz on a : dN , dM n ^û dy dz dydz 2r dL dN dz dx d~Q i dzdx d-Q, dM , dL lw = -j- + -r- = *-—- dx dy dijd.r Si donc on désigne, comme au n° 8 du travail sur l'intégration dans un cas particulier des équations différentielles de l'Hydrodynamique (Congrès de Saint-Étienne, 4897), par K le déterminant symétrique : dL dï W V (M dy v u u dN di dL dM. dN dL dM — — • m2 y2 — w'i — — f- 2uvw , dx dy dz dx dy m d: i ..M \.\i iU. — IMi Cl \ i [OU i>i S i '.'i i i (OMS mi i 'm DBOOl KAMIQ1 i on aura : rf»0 rf*û d"û rf"û, tf"û ^lj, W d*û ,/./■- dy- dz* dydz dx* dzdx d*Q d*û d _L 2 — — -— - dxdy dydz dzdx (/i/- dxdy dz* et il résulte des équations 26} : d*Q t/d»J 2 I ,/»r rf«û d*û d»û i*û ■1 dx dy* dz* dydi - dy\dydzdzdx dz*dxdy 1 &V d*Q d»Û '/jlj d«û dxdy dydz dy' dzdx IdH'/dHl d*Li d'il d'u [dW d*û V/ : ir ' dydz dzdx " ' 7? diriyj ~*~ 2 dy \ dï5 dâ» , I dn- /d-Ll d*Ll d-Q d'u " ± dz \dzdx dxdy dx* dydz 1 dW d'u d*Q d'il d*Q ilzd.i ± dx dxdy dydz dy* dzdx tdV /d*Q d*Q d'il d'il i dW (d'il d'il 1 dy dzdxdx iy eu posant pour simplifier dx' dy* dxdy dy) (60) Soit encore / II — dû ~dï «F d*Q, rfQ / d*LÏ rf»Q rf«[» rf»Û r/LJ d-ll d*Q r/:J «i| '/;/'- c/c- dt/dz ' '/•'■ \dydz dzdx dz- dxdy/ dy fd*Q d*Q \dxdy dydz dy* dz (x ' r dT . dW dû (62) ds ^ dy ' dz \ di > 24 MATHÉMATIQUES, ASTRONOMIE, GÉODÉSIE ET MÉCANIQUE Or on a : prf«Q d*Q R d*Q RdQ p^û r^û R_^Q (te2 (ted// rt*s(te ~ (te (te(% (/?/2 rf?/(/s T. dû „ r/2Q , _ d*Q , _ d2Q T. rfQ — K. — " ' P -r-T- H- Q -7— r- + R -r- = h- -r-. ay (tote aya.3. as2 (/s et par conséquent on obtient pour intégrer l'équation (62), les équations différentielles simultanées : (64) dû (lu ,dû d—r- d — - d—r dx dy dz dW T. dû r, dû rr dû nT7 / , dû\ K— R— K-r 2kPFH- — (te ai/ as \ («/ On a immédiatement deux des intégrales de ces équations différentielles et comme la dernière de ces équations est du premier ordre et linéaire on pourra toujours l'intégrer et obtenir ainsi une expression de W qui. portée dans les équations (59), permettra d'en déduire des expressions correspon- dantes pour les composantes/), q, r de la vitesse. Mais ici la question est moins simple que lorsqu'il s'agit du potentiel de vitesse et il reste encore à profiter de l'indétermination de W pour vérifier les relations : dr _ dû — = 2 , (IX en/ (65) dp dq dr dx dy dz dr dq dû dy dz ~ dx' dq dp dû dx dy " dz' dp dz Ce calcul paraît assez compliqué, mais selon toute apparence, il com- porte d'assez grandes simplifications; quoi qu'il en soit, on pourra souvent l'éviter en procédant comme il suit. Dans le cas actuel on peut présenter ainsi les formules (26) : d*Q , dll ndûdp ndûdp , ndÛdp 4.-/rt N + ;zr = 2 — £ + 2 — -£ + 2— -£ = A«(ûp)f dxdt dx dx dx dy dy dz dz d*û dll . x d-û , dll et on y satisfait généralement en posant : ,ni\ ^ dA , dA dA , (07) ûP = _ + 0,„ aq = - + ^, Or = - + «,„ où A désigne une fonction à déterminer et mlt «„ a>3 des fonctions poten- tielles. Intégrant, il vient : (68) ^ + n + Tt = A2A, FONTANEAU. — INTÉGRATION DES ÉQ1 ITIONS DE l'hYDBOOYNAKIQUI _'• en désignant parTt une fonction du temps el par les relations 6 I dû dû , dû du. . d<û. , rfo), ■j-P + t-(1+ rr-u = 1 a + -t-\--j1- dx il n dz dx dy dz , dû dû ±1 — r v dy dz dy dû du, '/<•>, . dû . dû dx », 2û — h;> > ds dy dz dx , du, d* dx dy dx dy dû '/, (/«>. dx On déduit de ces dernières P = (69) dt> dû fdtù. d(û.\ dû /dm. du>, H 1 ( — i ?) ( — ? ! dx dz \ dz dx I dy ■ dx dy "dû, t/Q, ^ dû, dx dy d^ dû , dû /'dw, da>,\ dQ /dcoo du>„' H — _L ( ; — ' » d// ' dx \dx d// \ dQ /d<«>3 d«D„\ / ~di"\djy""dF/ dû_2 dû, dû, dx ' d// ds dû dû /dco8 da>,\ dû / dw, dco3\ ds de/ \ d// d.3 / dx \ dz dx ' >' = : r: n r^ l dû, , dû, dû, dx ' d// et en éliminant p, g, r au moyen des relations (67), substituant en outre à II sa valeur : I dû /dû, , dû, , dÛAdA û — a-a — — 2 + -r- H- -r" -r \ dx dy dz / dx /dû, , dû, dx do 4- o — / — 4- — dx \ dx d'J T i ^ ~~ Wl \ dx "*" dy "^ dz + û^- ds V dr dx — dû/dio, do3\ ^dû^do), dot\ dy \dx dy ("0) dû /dû, , dû, . dûAdA dy \ dx dy dz / dy . dûfdui . dto, do>3\ /dû, dû, dû, + "^W + ^+d7J-(,,2l-dx- + "¥ + ^ dx \dx '/// dû. dû û A2A ds \ dx dy de- \ dy dz , dÛAdA i d; ' dr dû. dÛAdA dQ / dw, du>, dfa)< /(HO, U(02 (HDj ,"--, -■( — -■ — ■ —)-°>>{-Zr AT/y /dû, , dû, dû,' da d- \dx dy d; _ o — (dtù* — ^t0A __ < > dL1 ( '1^1 — ^\ — 0 " dij \dy dz ) " dx \dz dx / 26 MATHÉMATIQUES, ASTRONOMIE, GÉODÉSIE ET MÉCANIQUE On a de plus : dû rfwj 3 T __ dt^ dx^ dy^ dz + 1_ ' 'fto, , r/Q, . r/Q.,\ (fâ /r/o)., dmn\ , dû fdo>, dio3 \ (te cf(/ rfs / rfa; \ f/y rf^ / dy \ ci rfs cte ete \ dx dy et on déduit des équations (70) la suivante : dQdA dQdA dQdA (dwr dw2 d ,2 «,oj3 QA2A ■ \-Q. dx dx dy dy dz dz \ dx dy dz dQ dil dQ 1 dx - dy 3 dz Telles sont les équations qu'on peut employer soit comme auxiliaires de la méthode indiquée au numéro précédent, soit même en les appli- quant directement à l'intégration des équations différentielles de l'hydro- dynamique dans le cas dont il s'agit. En résumé on a cinq équations entre les quatre fonctions potentielles û, coj, w2, \ DIS i \v D1 i.*n vmihIiyn \\ii...i i _T où II désigne une fonction de n, l ci du temps t <•! il vienl : ±r,/\\ ti K> ÉQUATIONS DE l'hYDRODYNAMIQI i 29 par conséquent r doit être une fonction de r\ >•[ de ; et il en est de même pour xp i/*/. D'autre part il vient : d\\ d\\ d y dx ./• MS-2K r/// \ ^ '/.'/ ... ,. __ , • , . ,, . (i / il/ et L équation ( i /) ne pourra subsister que si 1 expression (/- — x — est tii i une fonction de ïj; mais en vertu de l'équation (79), / doit être une fonc- tion homogène de degré — 1 et il en est de même pour l'expression consi- dérée. Il faut donc qu'on ait : dy d / o y-b — X-f- — -, dx dy y, d'où il résulte en intégrant : a . x b -arc sin — {--■> n (a . X , b II = — arc sin — 4-- ) I <>ù a et b désignent des constantes. Par suite l'équation (77) devient: i80) dt ô ,f/2H , rf2lL d\î II n^+^)+^"J+(*'+K^") ( p=/(?«+t),,*'-(^+v)*- Pour que le second membre de cette égalité soit intégrable, il faut qu'on ait l'équation aux dérivées partielles du second ordre : /r/2F f/'2F\ dF , a d dH ^ A et on ne fait que reproduire cette équation, en égalant comme il suit les dr deux expressions de — : n , ft dH 2dF , 2a A2F + 2t,— = -— H da dp Les expressions (81) vérifient aussi la condition -^ — = 0; par con- séquent la solution du problème proposé consiste à déterminer les fonc- tions H et F(t),£) au moyen des équations simultanées aux dérivées partielles du second ordre (80) et (83). 8. — Il paraît difficile d'intégrer généralement ces deux équations, mais on peut en obtenir des solutions assez étendues. Je suppose d'abord qu'on v fasse — = 0 ; elles deviennent : J dÇ n dt 9yd^di\ ^r \ M -/Il + ■ cy- — // [Og 7] <"/ '/ — 1 dYJ ' //'.//' Il A - = 0. 71 Pour L'intégrer, je pose : H = YT, on désignant par Y une fonction de tj et par T une fonction de l; il rient en substituant et divisant ensuite tous les termes par YT : jV V b* ''■" et par suit'' : .11 Ix -f- ydy i, h/s — •'•'/// F b il en résulte : F r a 7 arotg - B = -e Y = « CV D Gn» + D ' c . 4 ïV— aV. On a donc une série de vélocités qui jouent en même temps le rôle de vortieites, bien que le mouvement du liquide puisse ne pas être perma- nent, c'est qu'alors les conditions indispensables pour qu'ait lieu le théo- rème de M. Poincaré sont néanmoins satisfaites. c/F Si on fait simplement dans l'équation (90) — = 0, il vient : US 1 (IF r - — = 2B * r= ! 2Cv/y( — 2Brf: = Ci»1 — 2BS -f- D, F = Brâ« -f A, T» «"1 J et on a pour déterminer les vélocités, les équations différentielles simul- tanées : xdx -j- ydy ydx — xdy dz BV -r A b Grf - ~21K + D Il en résulte : (By-f-A)2* J(arct«î) C D P- , g v y/ v = ^v-;--^-(Br1+A);, formules auxquelles s'applique aussi l'observation qui vient d'être faite. 10. — J'admets encore que dans les équations (80) et (83) F soit cons- tante. On a : rfH_a H - a y -e 3* 34 MATHÉMATIQUES, ASTRONOMIE, GÉODÉSIE ET MÉCANIQUE en désignant par f une fonction de m et de t, et l'équation (80) devient da df dt h\ d*f a 3a ad df f (df f 3a £cV-ir--Ç--f- et en simplifiant : da df df \d-<] 7) h ? 4a d*f . df df a dr? £--f + 8-tÇ d a az af vW-V"^0- On a d'ailleurs *; = !aç + ^ = 5ac + 2/, rf-q dï} et par suite a 7* + 2 JVo . Il faut donc qu'on ait séparément : df dt 2a La première relation ne peut subsister sans que l'on ait : — = 0, 4- + 2F + a:=0> ou bien seulement a = 0, dt p et la deuxième est une équation à intégrer dont on fait disparaître le signe intégral, en la différenciant par rapport à m après l'avoir multipliée par yj2. On obtient ainsi : ^I_hj d:L df X (<^ ' dti PV «fy* rf'1 / V rfT. •^ A + 2a/7JF dF or il résulte de la première qu'on doit avoir : de de de dF_ v_y~dt~Ue dF_ ~dt #F,3F dX, ~ U' ~ 2c ' drt ~" 2e '' ' Af ~ 2e et par conséquent a = 0. D'après cela, il vient : de #F 4- 6y wF — bx I dt de ou de de de dt by udt bx . dt w FONTANBAU. — INTÉGRATION l>K> l.ol' UIO.NS DE l'uvdiiODVN AMIQCE 3" • ,le n et si — = 0, on ;i : dt p=-t» 7 = — —' r = CV + C1; n v On a de plus pour la détermination * cos y = 0, qui exprime que le liquide en contact avec la paroi ne cesse d'y adhérer pendant le mouvement. Dans la vingt-sixième de ses leçons sur la physique mathématique, Kirchhoffse place au point de vue plus général où le liquide dont on étudie le mouvement est limité par d'autres liquides ou même par une autre par- tie du liquide considéré dont il ne se distingue que par la loi du mou- vement dont il est animé. Dans ces circonstances, si l'on désigne par pit 7n r, les composantes en un des points du contour de la vitesse du liquide extérieur, on doit avoir d'abord l'équation de condition : (94) (p — p^ cos a -j- [q — qx) cos g 4- (/■ — rt) cos y = 0. et Kirchhoff qualifie les quantités p — pt. q — qv r — )\, décomposantes de la vitesse relative des molécules en contact des deux liquides. Considérant ensuite la pression qui s'exerce sur l'élément variable de FONTANF.AU. — INTÉCIUTION DH ÉQ1 kfltttS Dl l'iim.ik «1 namu.h I .'!(» contact (2s el dont 1rs composante*, -uiv.-mt les *xes des coordonnées Xn, Yn, ZB, s'expriment par les égalités : \"fi = Nx COS a T. cm 3 + Tv COS Y = (ù cos s î„ = T. cos a - - N cos 3 -f- Tj. cos y = S cos [3 dçr - ^+4)flwm+,fl0iPï+Us+* eus y Zn = T^ cos a -f- Ta cos 3 -f T_ cos y = S cos 3 [a+s-.-+s+è-'+j,*'î Kirchhoff, par une hypothèse qui lui est propre, admet que l'on doil avoir à la limite des fluides en contact : 95 Xfl _ \n cos a + Yn cos S + Z„ cos y) Y„ - (X„ COS a + Y„ cos 3 + Z„ cos y) [ COS a = X(ft — p), cos 8 = X(gr, — 7), Z„ - (Xn cos a h- Y„ cos 3 + Zn cos y) cos y = X(r4 — r), où X désigne une constanie qui dépend à la fois de la nature du liquide considéré et de celle du fluide avec qui il est en contact. Enfin il complète ce système de conditions en admettant que les composantes Xn, Yn, Zn doivent cire, en chaque point de la surface mobile de contact, respecti- vement égales et de sens opposés pour les deux fluides. L'expérience est seule en état de confirmer ou d'infirmer la valeur de l'hypothèse proposée par Kirchhoff, mais on peut observer que les deux systèmes de conditions aux limites dont il s'a.uit devraient coïncider dans le cas où elles doivent s'appliquer aune même question, c'est-à-dire pour //, =z qt= rx = 0. Mais alors les formules de Kirchhoff deviennent : ïh cos ad4 - h cos ?( p[ + f) - '• cos v( £ + t\ dx 4- lp + 2/l COS a dx dy <(z dxj il (p cos a -f- g i'OS 3 -j- r cos 3 — 2// cos p-r — h cos y( V" + ~r ) — h ('os a( -,' h ir ■ dy ' dy dsj dx dy -;- >7 — -2// cos 3 j(p cos a -J- 7 cos 3 -f- r co> p = 0, — 2// cos Y Xr -f- 2/i cos y h cos ou bien - Y i/k N/ L/ H A' J£ l ° \s ^S^I B M T FIG. 2. OA HE a 0 Il suffit donc de prendre sur l'ordonnée HF une longueur HK — OB = z pour avoir un point K d'une courbe (z,y) qui se trouve rattachée à l'arc s de la courbe cherchée par la relation T = a — 6 ÉD. COLLIGNON. — PROBLÈME DE MÉCANIQUE | i ou bien T zdy = —dy = ads. Les aires de la courbe auxiliaire ainsi construite sont donc égale une constante près, à l'intégrale as, de sorte qu'en ramenanl les aires / zdy à une dimension a uniforme, l'autre dimension fera connaître l'arc s cherché. Il reste à déterminer x en fonction de y pour pouvoir construire la courbe. Or, de l'équation ds _*__0B dy a OA on déduit, en observant que l'on a v/IH =V^« dx = d^/\di/)--"[ adx = dy \/{j& _ Ô». Du point 0 comme centre avec OA pour rayon décrivons le cercle AV. et menons du point B une tangente BI à ce cercle. Soit I le point de con- tact. On aura BI2 = 0"B2-C)Â2, et par conséquent adx =r BI >< dy. Si donc on porte la longueur BI de H en I' sur l'ordonnée HF, le lieu du point I' sera une courbe dont les aires jBl:1I : on en déduira les valeurs de x par une réduction des aires obtenues à une même base a. Application particulière. 1° Supposons d'abord que la fonction T = > i , et entraîne une valeur réelle pour l'abscisse x. 2° Faisons ensuite <ç{y) =~> K désignant une quantité constante. Pour que cp(i/j représente une durée, il faut que K soit homogène à une vitesse, et nous poserons par conséquent 11 en appelant X une longueur. Il viendra » (y) = y 1 / — > et ds v4xv^ yfy sJU, L'intégration donne, avec une constante arbitraire C, 2 v2 Passons à la recherche de l'abscisse x. Nous aurons dx = % À dy, I It. C0LL1GN0N. — l'HoliLLMI. 1)1. Ml « v\|n[ fc. d'où l'on déduit par L'intégration, avec une nouvelle constant il * = c+î<*- L'abscisse x sera réelle, ainsi que l'aie s, si y est au moins égal à /. Nous pouvons placer la courbe de telle sorte que pour ./■ = 0, on ait y / . Alors la constante C est nulle ; si l'on veut qu'au même point s 0, il 2 faudra taire C = — -x X. o On obtient, en définitive, pour les équations de la courbe 2 m ' 1 S = 3 n\ y — *v a y/X x 2 (.v - xy?/ - x 3 /X Prenons sur l'axe OY (pj. 4) une longueur OA = X. Si nous trans- portons l'axe des abscisses parallèlement à lui-même en AX', l'équation de la courbe deviendra, en appelant, y' la nouvelle ordonnée y — X, ./• ou bien 2 y'vV 3 v/X ' équation de la développée BAB' d'une parabole. Pour avoir cette parabole, prenons le tiers inférieur des tangentes AO, MR, menées aux divers points de la courbe. Ces points 0'. L appartiendront à la parabole cherchée, puisque dans la parabole le rayon de courbure ML est double de la portion LB de normale comprise entre la courbe et la directrice OX. Le foyer de la parabole est au point F, milieu du segment O'A, ou tiers supérieur de _ X 3xs l'ordonnée OA. Elle a pour équation, rapportée à OX et Oï . .'/ - ^ - j ■ Puisque ML est les deux tiers de MR, et que les durées des parcours qui s'opèrent sous l'action de la pesanteur à partir d'un point M donné !<■ long d'une droite inclinée MA sont proportionnelles aux racines carrées des espaces décrits, la durée du parcours MB étant y l/4 ■ la -4, la durée correspondra une courbe ab, lieu des points m, telle qu'il y aura identité entre les temps du parcours des tangentes à AB et des rayons vecteurs de ab. 4* 50 MATHÉMATIQUES, ASTRONOMIE, GÉODÉSIE ET MÉCANIQUE En coordonnées polaires, on aura entre le rayon r et l'angle polaire S' normale à MN. Si cette durée est représentée par ■l(y), on devra avoir l'équation }/ 2MS' 9 ou bien m. Wj-^ Ici les variables x et y figurent avec s dans l'équation différentielle. Remplaçons ds* par dx"1 -f- dy2] il viendra en résolvant par rapport à dx, dx — dy J "';' — -. V (jMijf - -lu La solution s'obtient par quadrature. Il faut pour que l'abscisse x soit réelle que l'on ait m ■- 1° Si Ton fait par exemple •!/(//) constante, en posant gty(yf la, il viendra dx =z dy 6 y — y équation où y ne peut pas surpasser numériquement la valeur a. Si l'on fait a — 2I\ et si l'on pose y — R(l — cos a), 52 MATHÉMATIQUES, ASTRONOMIE, GÉODÉSIE ET MÉCANIQUE il vient pour l'abscisse #, x = R(a -p- sin a), sans avoir de constante à ajouter si Ton choisit convenablement l'origine sur la droite OX. La courbe est donc la cycloïde engendrée par le rou- lement sur l'axe OX du cercle de rayon R. 2° Faisons g{^{y)f = 2Ky, le coefficient K représentant un nombre constant. Il viendra dx = dy 4> dy &y — y \/k — i équation différentielle d'une droite dont le coefficient d'inclinaison est \/K — 1. Si l'on donne à K la valeur— » plus grande que l'unité, il viendra durée de l'oscillation simple infiniment petite d'un pendule de longueur y. A l'inclinaison 'k^t= v/t — 1 = 1, 98356 B correspond un angle de la droite avec l'horizon égal à 63° 14' 43", 2. La durée du parcours de la normale MN (fig. 8) à cette droite OM est égale à la durée de l'oscillation simple du pendule de longueur MP. 3° Faisons ensuite g('^(y)}- = 2K*/2, ce qui équivaut à poser Fig. 8. ¥.y) = y\/j' — • La durée du par- cours de la normale doit être proportionnelle à la hauteur de chute. On 1 aura en remplaçant K par - > inverse d'une longueur, a dx = dy \/a \/y — a ce qui donne par l'intégration œ= %Ja y/y — a, sans ajouter de constante, ÉD. COLLIGNON. — PROBLÊME DE MÉCANIQUE si Ton veut que ./■ soit nulle lorsque y a la valeur a, Bon nain On trouve comme résultat la parabole .'/ a la rapportée à son axe La fonction à intégrer devient alors dx = dy iy a- -\!J-r y -2j/ ydy a et la courbe clierchée est la parabole y* = ax rapportée à son axe liori zontal et à la tangente au sommet. On a, en effet, en élevant NS' (fig. 9) perpen- diculaire à la normale MN, jusqu'à la rencontre de l'ordonnée MP prolongée, MS' = MP-fPS' = w-f-, y puisque PN, sous normale, est égale à la cons- tante a; et par suite le temps T du trajet de M AT 4 /2MS7 . . . 4 /2/ , a2\ N,\/— , estégala^-^-f-j On peut construire une courbe auxiliaire pour le parcours des normales comme pour le parcours des tangentes. La courbe auxiliaire relative aux normales s'obtiendra en posant en Fig. y =y x" — — ydy dx l'abscisse de la courbe cherchée est égale, au signe près, à la sous-nor- male de la courbe donnée. A la cycloïde correspondra encore une circonférence; A la parabole y- = ^ax, correspond la verticale ' — a. 54 MATHÉMATIQUES, ASTRONOMIE, GÉODÉSIE ET MÉCANIQUE III. — Les résultats que nous avons obtenus pour les courbes planes, tracées dans un plan vertical, et rapportées à des axes dont l'un soit hori- zontal, peuvent s'étendre à des courbes dans l'espace, rapportées à trois plans rectangulaires dont l'un soit horizontal. Il suffît d'enrouler le plan de la courbe sur un cylindre à arêtes verticales, qui deviendra le cylindre projetant de la courbe dans l'espace. Dans cette transformation, l'axe OX de la figure plane devient la section droite et la trace du cylindre projetant à la rencontre du plan horizontal ; les tangentes conservent leur lon- gueur et leur inclinaison, et la durée de leur trajet sous l'action de la pesanteur reste la même pour chacune. Quant aux normales, les résultats s'appliqueront encore, mais seulement à la normale unique située dans le plan tangent au cylindre vertical qui projette la courbe. Problèmes divers. Étant donnés dans le plan vertical une courbe AB (fig. 10) et un axe horizontal OX, trouver le point M de la courbe pour lequel la durée T du trajet sur la tangente jusqu'à l'axe OX soit la plus grande ou la plus petite possible. On a l'équation o c =>fë , 1 y sin , r fy dp dx 1 /r relation qu'on peut écrire Le premier membre représente la différence a: — x' = CP de l'abscisse je du point M et de l'abseisse x' du centre C de courbure. Le second membre est Je double île la sous-tangente RP. Le point H est donc le milieu du segment PC, et la verticale élevée au point R coupe en deux parties égales au point I le rayon de courbure MC. Si l'on faisait rouler sur l'axe OX le cercle mené par Im trois points R, M, I, le point M, entraîné par le cercle, décrirait une cycloïde qui serait oseulatrice à la courbe donnée AB au point M; à la propriété que possède la cycloïde d'avoir une durée cons- tante pour le parcours de ses tangentes, correspond, pour la courbe oseu- latrice, la propriété du maximum ou du minimum du parcours de sa tangente menée au point M. Traitons le même problème pour le parcours de la normale. 1 l~u On aura alors T = \/ —, et on cherchera à rendre minimum ou COS ;jl V in u ydy. = 0, ou bien dxdy Uyx.y^— = d. L'équation admet le facteur dy qui. égalé à zéro, donne ! solu- tion, au point le plus haut ou au point le plus bas de la courbe. < -j'6 MATHÉMATIQUES, ASTRONOMIE, GÉODÉSIE ET MÉCANIQUE solution écartée, nous avons, en divisant par dx, une équation qu'on peut mettre sous la forme 1 -f p- dp dx 1C. La courbe AB, au point M cherché, est osculatrice à la cycloïde qui serait engendrée par le cercle JNMS, roulant sur l'axe OX. Faisons une application de ce problème à un cercle de rayon CD donné. Si l'axe OX (fig. 12) rencontre la cir- conférence décrite de C comme centre 1 avec - CD pour rayon, aux points m el Fig. 12. m', les points M et M' sur le cercle auront leurs rayons de courbure divisés en deux parties égales par l'axe OX; à ces points correspondent des maxima de la durée du parcours de la normale Mm, Wm'. Au point M", point le plus élevé du cercle, correspond une valeur nulle pour la différentielle dy; et le parcours de la normale M'p sera un minimum ; la courbe des durées présentera la forme AEM'FB, les ordonnées rappor- tées à OX représentant les durées aux points où elles rencontrent le cercle. Si l'axe OX ne rencontre pas la circon- férence de rayon ^ CD (fig. 13), la courbe des durées n'a pas les mêmes sinuosités, et les durées de trajet, nulles en A et B, atteignent leur maximum au point M", point le plus élevé de la courbe. Cherchons encore quelle est, pour un cercle donné, situé dans un plan m. Fig. 13. il». C0LL1GN0N. — PBOBLÈME DE MÉCANIQ1 i: 5" vertical et rapporté à une droite horizontale XX située dans ce plan, la tangente brachistochrone . Soit 0 (fig. 44) le centre du cercle, OA = a son rayon. OH = h la hauteur de son centre au-dessus de l'horizontale XX. On suppose a •< h, de sorte que le cercle soit tout entier au- dessus de XX. En appliquant la règle du mi- nimum, on voit qu'il faut faire en sorte que le milieu I du rayon OL qui aboutit au point cherché, soit sur la verticale BI du pied de la tangente LB. Si donc on mène l'ordonnée LP, la droite BI, dans le trapèze OLPA, esl la demi-somme des bases HO, PL. Or, on a HO = h, PL = h — a cos a, V G '/ / ' \ H A I \ \ / 1 / ( \ / 1 / 1 \ / 1 / 1 \ / y X' /B P li... 14. «■n appelant a l'angle cherché HOL. On a donc IB = h — - a cos a, et comme le triangle BIL est rectangle en L et que l'angle BIL est égal à x, on aura IL = IBcosx, c'est-à-dire 1 (h — ^ a cos a ) COS a , -) ou bien On en déduit donc ±h COS- y. - - cos a - 1 = 0. a COS a h±\Jh% — a* a I les deux racines sont, l'une cos a, l'autre > 1 ; et l'angle x est défini COS x v/r- a par son cosinus cos a = — De là résulte la construction suivante : du point H, pied de l'ordonnée du centre, on mène au cercle une tangente HA: un décrit, du poinl H 58 MATHÉMATIQUES, ASTRONOMIE, GÉODÉSIE ET MÉCANIQUE comme centre avec HA pour rayon, un cercle GAG' qui coupe OH en deux points G et G'. On aura pour les racines de l'équation proposée OG = a cos a — h — \' k- — a- a OG' = -^- = h4-\/hi — a2- COS a Il suffira donc d'élever GL perpendiculaire sur HO; la droite GL rencon- trera la circonférence au point cherché L. On peut ajouter que la tangente en L, LB, prolongée, va passer par le point G'; car OG'cosa est égal à OL =: a. La longueur OG' est double de la droite BI, et la durée du trajet de la tangente LB est égale à V/ — — ; elle est donc égale aussi v 9 ■ i K /0G' V g -\ h + \ I'1 9 • En résumé, la tangente braehistochrone est LB, tan- dis que la plus courte tangente est HA = \fh* — a'1- TABLEAU RÉSUMÉ DES RÉSULTATS OBTENUS I. Parcours des tangentes Courbe AB 1° Cycloïde . . . 2° Développée de pa- rabole 3° Tract rice . . 4,J Exponentielle 5° Chaînette : DUREE DU PARCOI JRS v? V g .7* \!9V vIR) -+'■ {y a- II COURBE ab AUXILIAIRE cercle x2 + y2 = 2Bi/ courbe X (x2 — y2) = y1 cercle x2 -f- yi verticale x = a courbe r sin \i. cos \t = a ou a2 (x2 -f- y2) = ir-r in. COLLIGNON. — PROBLÂME DE MÉCANIQUE II. Parcours des normales 1° Cycloïde .... 2° Droite : CUP.É1 DO PAFC 'i as « m iii:i. «'/ \i \ii.: \in . vl cercle x9 y* -IWij ./• 3° Parabole : '■> = " + & 4° Parabole : //- = 2a x . . . 5° Chaînette : - X X ai 7, -a) y = | \e 4-e iIIOIIC U — — , 4 /.'/ " courue x - -il \/ verticale x — a courbe rsiif- p a ou y* --a*(x* | f) VïW) « V g M. Ed. COLLIGNON PROBLÈME DES TOURS ÉQUIDISTANTES DESTINÉES A TRANSMETTRE DES SIGNAUX OPTIQUES K 16 '] — Saillir du li septembre — Soient 0 (fig. 1) le centre d'une sphère et OA son rayon : AA'A" l'un de ses grands cercles, sur lequel on prend ih:> points équidistants A, A', A ", . . Portons sur les prolongements des rayons menés à ces points, des quantités égales AB, A'IV, AB', et joignons BB', B'B\ etc. Nous pouvons faire en sorte que les droites de jonction BB', B'B"... soient tangentes au cercle, aux points C, C, . . milieux des arcs AA', A'A".. . et des droites de jonction elles-mêmes. Nous imaginerons que la spbère considérée est le globe terrestre, supposé sphérique, et que les droites finies égales AB, A'B', Ali"... sont des tours équidistantes, de même forme et de même hauteur, construites 60 MATHÉMATIQUES, ASTRONOMIE, GÉODÉSIE ET MÉCANIQUE normalement à sa surface. La disposition qu'on a définie permet de trans- mettre des signaux optiques du point B au point B', du point B'-au point B", et ainsi de suite, et assure la continuité de la transmission tout le long du grand cercle, avec le moins de tours possible et avec la moindre dépense, si la hauteur des tours est donnée, puisque la distance de deux tours consécutives ne peut être augmentée sans rendre les signaux invi- sibles d'une tour à l'autre, par suite de la courbure de la surface terrestre. Les irrégularités du sol viendraient assurément rompre l'uniformité de distribution que nous admettons ici dans une hypothèse purement théo- rique. Il est cependant intéressant de voir à quelle distance il faudrait placer des tours égales, les plus hautes qu'on puisse construire, pour baliser par une ligne de signaux optiques continus une certaine étendue de terrain, 1.200 kilomètres par exemple. La limite supérieure des tours construites jusqu'à présent est 300 mètres, hauteur de la tour Eiffel. A cette hauteur, si l'on prend pour rayon de la terre G. 370. 000 mètres, correspond une portée-limite égale à \/2M = v/2X 6.370.000><300 = 61820 environ, soit 60 kilomètres en nombre rond. L'espacement de 2 tours consécutives est le double de la portée-limite, ou 120 kilomètres ; et le balisage de 1.200 kilomètres exige 10 intervalles, ou 11 tours. La distance totale que nous venons d'admettre, 1.200 kilomètres, est supérieure à la plus grande dimension de la France, qui n'atteint pas 1.100 kilomètres de Dunkerque à Perpignan. Pour des pyramides telles que celles que l'on trouve en Egypte, en attribuant à chacune la hauteur (146 mètres) de la plus grande, on aurait \/ 2R/? = 43.130m, et l'espacement des pyramides successives serait de 86 kilomètres environ. Avec une hauteur de 146'", 408, la portée du signal correspondant à un rayon terrestre de 6.370.000 mètres, serait de 43.200 mètres, et l'espacement deviendrait égal à 86.400 mètres ; de sorte qu'il y aurait autant de mètres dans cet intervalle qu'il y a de secondes sexagésimales dans un jour de 24 heures. Revenons à notre problème de géométrie. L'espacement des tours successives dépend de leur hauteur h, et le choix de cette hauteur doit être fait de manière à réduire au minimum la dé- pense d'établissement. Désignons par y(h) le prix de la construction d'une tour de hauteur h, accessoires compris. A la hauteur h correspond une portée \/2T{h ; n + 1 tours balisent une longueur totale égale à 2mj/2U/&j et, par suite, la dépense du balisage, rapportée à l'unité de lon- gueur balisée, est le quotient : KD. COLMGNON. — PROBLÈME DKS TOURS ÊQU1D1STANTES '.I Dans celle expression, l'inconnue h figure explicitement dans les facteurs y(h) et y2Rft, et implicitement dans! le nombre n. On a, en effet, en appe lant L la longueur totale «le l'arc à garnir de signaux. 2nv/2RJi = L, l'où l'on déduit L 2\ ±\\h Par sa nature, n doit être un nombre entier. Nous pouvons étendre la signification de n à toutes les valeurs entières ou fractionnaires, en la définissant par l'équation n\ h = constante. Le minimum de (n -}- i)f{h) s'obtiendra donc en égalant à zéro les différentielles de ces deux fonctions. 11 vient /- , ndh Vhdn-\ 7^=0, f{h)dn + (n + i) Dans ces deux cas, la fonction ç est un trinôme du second degré en h. SOLUTION DU PROBLEME INVERSE. Étant donnée la fonction o(h), déterminer la forme de la tour qui justifie l'emploi de cette fonction pour représenter son prix de revient. La question se résoudra en différenciant l'équation (1) par rapport à la limite supérieure h de l'intégration indiquée. De la relation donnée fh ri, (p(A) — a wdz -j- bp j wzdz + ^ on tire en différenciant y' (h) =z ai» -f- opo>h. ou bien, en remplaçant h par s, y'(z) 10 a -j- bpz On reconnaît qu'il est impossible déposer KS Toi ItS ÊQUUMSTAHTES t)7 dans laquelle û est la section de la tour à sa base, oj la section nette à la hauteur z, et /' le rapport — de la pression uniforme I» par unité de I' surface à laquelle la matière est partout soumise, au poids spécifique /j des matériaux employés. Ce rapport représente eu réalité une hauteur. Nous aurons, pour définir la fonction y, à intégrer la différentielle y\z)dz = ta(a -r bpsjdz = Qia - bpz)e ' dz, ce qui donne = C + Oaf f Q6p/* - (P*f + QbPf (f + s)> • Pour savoir à quelle hauteur h il faut arrêter la tour, de manière à assurer l'économie des frais d'installation du balisage, on devra résoudre l'équa- tion h 9(h) C + Qaf + Qfo/* — (Qq/ + Q bPf (f + A)> ' _2/ (Qa 4- L26y)//je f A ou, en résolvant par rapport à l'exponentielle e , c = C — ilaf — Lstyy2 La solution sera fournie, en définitive, par l'intersection de deux courbes, savoir : l'exponentielle h y = ef et la parabole du second degré Qa/-— Qbpt* +(2Qa 4^ Qbpf)h — 2ijy/r y'~~ G 4- Qaf 4- Q6p/* L'abscisse du point commun à ces deux courbes sera la hauteur cher- chée. 68 MATHÉMATIQUES, ASTRONOMIE. GÉODÉSIE ET MÉCANIQUE DERNIER EXEMPLE Cherchons quelle forme il faut donnera la tour pour que le prix total P soit une fonction linéaire de la hauteur h, ce qui revient à dire que P croît proportionnellement à la hauteur. On aura alors pour z =h, hauteur totale r bp\ a -p bplij de la tour. La tranche qui demande le plus de travail pour l'élévation des matériaux est donc la tranche supérieure. La même recherche appliquée à la tour en forme de pyramide, dans laquelle on aurait „ = û-_f montre que la tranche de hauteur dz qui exige le plus de dépense pour ÉD. COLLIGNON. — PROBLÈME DES TOUHS ÉQU1DISTANTES 69 l'élévation des matériaux est celle qui est à une hauteur égale au tiers de la hauteur totale h, et la tranche qui exige le plus de dépense totale est celle dont la hauteur est donnée par la relation 1 , 2a t h — de sorte qu'au-dessus du tiers inférieur, l'élévateur de la tour demande, à hauteurs égales, de moins en moins de travail et d'effort. Au contraire, avec la forme hyperbolique, l'effort va en augmentant de la base au sommet. Si l'on cherche la pression moyenne développée sur la base Q de la tour hyperbolique définie par la relation a -\- bp on trouve, pour le poids total de la tour, A , fA , bph\ les logarithmes étant pris dans le système dont la base est e, et pour pres- A sion moyenne sur la section inférieure Q — — > la quantité i=§=s'('+Ç)- Il est aisé de reconnaître l'homogénéité de celte formule. Le facteur a est le prix de l'unité de volume des matériaux ; b est le prix de l'unité de poids monté à l'unité de hauteur, et bph représente aussi un prix rapporté à l'unité de volume, car p représente le poids de bph . . cette unité et h la hauteur à laquelle on l'élève. Le rapport — est donc un nombre; quant à la fraction -, elle représente une quantité homogène à pli, puisque bph est homogène à a, c'est-à-dire une quantité homogène à une pression évaluée au moyen d'une colonne de poids spécifique p, de hauteur h, s'exerçant sur l'unité de surface qui lui sert de base ; le résul- tat final R est donc bien une pression par unité de surface. 70 MATHÉMATIQUES, ASTRONOMIE, GÉODÉSIE ET MÉCANIQUE M. le général Michel FE0L0Y à Genève. NOTE SUR LA GÉOMÉTRIE NON EUCLIDIENNE [Q] — S ki ne c du 15 septembre — 1. — Contrairement à l'opinion de Gauss et de la plupart des mathéma- ticiens modernes, que la géométrie non euclidienne ne renferme en elle rien de contradictoire, nous allons montrer qu'elle n'est pas entièrement exempte de contradictions. Il suffît d'examiner le célèbre ouvrage de Lobatschevsky, Recherches géométriques sur la théorie des parallèles, pour y trouver des propositions qui paraissent contredire l'hypothèse fondamentale, celle qui nie l'axiome XI ou le postulat d'Euclide et qui est exposée dans les §§46 et 22. Telle est, par exemple, la proposition du § 2o : Deux droites parallèles à une t7-oisième sont parallèles entre elles, qui est en désaccord avec cette hypothèse, selon laquelle on peut mener à une droite quelconque une infi- nité de parallèles qui se coupent ou, au contraire, qui sont non-sécantes l'une de l'autre, au lieu d être parallèles entre elles. Tout dépend ici du sens de parallélisme, que passe sous silence l'énoncé de celte proposition. Si elle était exacte, toutes les droites du plan seraient parallèles. Dans le § 29, l'auteur arrive à la conclusion que si F on admet que deux des trois perpendiculaires élevées sur les milieux des côtés d'un triangle rec- t il igné ne se coupent pas, la troisième ne pourra pas non plus rencontrer les deux autres. Puis, en s'appuyant sur cette conclusion, il démontre dans le § 30 la proposition : Les perpendiculaires élevées aux milieux des côtés d'un triangle, rectiligne seront toutes les trois parallèles entre elles*, dès que l'on en supposera deux parallèles. Lobatschevsky a, sans doute, considéré cette proposition comme géné- rale, c'est-à-dire applicable à tous les triangles, car il n'a pas jugé néces- saire d'indiquer les cas où elle ne l'est pas. Or, elle manque entièrement de généralité, car il y a une infinité de triangles où ce parallélisme des per- pendiculaires médianes ne saurait exister. Tels sont, par exemple, les GÉNÉRAL MICHEL FROLOV. — SUR I. \ GÉOHÉTRIl NON EUCLIDIENNE 71 triangles équilatéraux et tous ceux dont le plus grand «les angles intérieurs ne surpasse pas la somme «les deux autres. En effet, on démontre faci- lement que, d;ms ces cas, les trois perpendiculaires se coupent en un poinl situé au milieu du plus grand des côtés <>u à l'intérieur du triangle. Donc, cette proposition, qui équivaut à admettre la possibilité des triangles, dans lesquels le point de rencontre des trois perpendiculaires est reculé à l'infini, est inadmissible pour la plupart des triangles, >,ius qu'on s'explique La raison pourquoi dans ces derniers il n'est pas permi- de supposer que deux perpendiculaires soient parallèles entre elles, quoique cette supposition reste toujours conforme à l'hypothèse fondamentale. 2. — Considérons un angle quelconque >'CP (fig. I). Soit K/c sa bissec- trice et QR la parallèle commune de ses deux côtés CN et CP. qui coupe la bissectrice en 0. Selon la notation de Lobat- schevsky, on a CO =p etl'angleNCK = H(//>. Faisons CD = CF=C0 et élevons sur CN et sur CP les perpendicu- laires Ee et Gg, qui seront parallèles à K/.\ car les biangles EDCk et GFCR sont super- posables aux biangles QOCN et ROCP, et seront parallèles entre elles, par raison de leur symétrie, par rapport à la droite Kk. Faisons AD = BF = CO, joignons A et B et nous obtiendrons le triangle isoscèle ABC, dont 1rs trois perpendiculaires Ee, Gg, K/c sont parallèles entre elles. Pour chaque angle proposé, il n'y a qu'un seul triangle isoscèle, qui possède cette propriété. Dans ce triangle on a CD >> CH, DL 2(A — B). Voici la condition de la possibilité du parallélisme des perpendiculaires dans un triangle isoscèle. On peut l'exprimer, en disant que le plus grand de ses angles doit surpasser le double de la somme des deux autres angles. 3._ Reprenons le triangle isoscèle ABC avec ses trois perpendiculaires Ee, Gg, Kk (fig. 2), parallèles entre elles. Prenons sur Ee et sur Gg deux points symétriques D' et F', élevons les perpendiculaires D'C et F'C' qui .se coupent en C sous un angle très petit. Faisons A'D' = CD', B'F' = CT\ « A' B' o 72 MATHÉMATIQUES, ASTRONOMIE, GÉODÉSIE ET MÉCANIQUE joignons A' et B' et nous aurons le triangle isoscèle A'B'C. En s'éloignant de plus en plus les points D' et F' des points D et F, l'angle en C décroîtra de plus en plus et il arrivera nécessairement que lorsque ces points viendront en d et en f, deux points tels qu'on ait angle Edf = - angle i Eda = - > les côtés A'C et 2 B'C prendront les positions aa' et W, en se détachant l'un de l'autre et en deve- nant parallèles l'un à l'autre et à la droite Kk. Alors l'angle C deviendra nul et le triangle se transformera en biangle aa'b'b ou en trois droites parallèles l'une à l'autre. Ainsi l'angle C deviendra successivement moindre que 2(A' + B'), puis moindre que (A' + B')> et même moindre que A' = B'. Il s'ensuit que les perpendiculaires Ee, Gg, Kk, supposées parallèles entre elles, ne sauraient l'être. 4. — Il semble que cette contradiction suffit pour faire rejeter la propo- sition du § 30, avec toutes ses conséquences, telles que la possibilité des horicycles, établie dans les §§ 31 et 32, celle des horisphères, établie dans le § 34, les formules trigonométriques des §§ 36 et 37, enfin avec tous les faits essentiels de la géométrie non euclidienne. Au reste, ce résultat était à prévoir, après que nous avons réussi dernièrement à donner une démonstration rigoureuse que la somme des angles intérieurs d'un triangle rectiligne ne peut pas être moindre que deux angles droits (a). [a) Théorie des parallèles. Deuxième édition, t S99- Paris, Carré et Naud, éditeurs, :j, rue Racine (Théorème XIV, pages 34-37). J. CURIE. — CONSTRUCTION DES CARTES l>K BÀBINE1 il SANSOIS M. J. CURIE Lieutenant-colonel du Génie en retraite, a Versailles. SYSTEMES DE CONSTRUCTION DES CARTES DE BABINET ET SANSON V 10 b — Séance du tS septembre — Comparaison entre les systèmes à méridiens elliptiques et sinusoïdaux. Dans les comptes rendus du Congrès de Saint-Etienne (séance du 9 août 1897), nous avons inséré un article sur le système de construction de cartes de M. Babinet. Avant de revenir sur cette question, nous devons dire que M. le colonel Laussedat nous a appris que le système de cartes à méridiens elliptiques et à parallèles reclilignes, avec espacement assurant la conservation des surfaces, est dû, en réalité, à Molhveide, ainsi que M. d'Avezac l'a signalé à la Société de Géographie et dans une brochure. Le fait est d'ailleurs constaté dans la géographie de Malte-Brun (édition de Huot, 1841). De plus, dans l'excellent ouvrage de M. Germain, ingénieur hydrographe, sur les projections géographiques, il est dit que c'est le savant professeur Molhveide de Halle qui a imaginé, en 1805, la projection dont on a f;iit. depuis 1857, de nombreuses applications, sous le nom de projection homa- lorjraphique de M. Babinet. M. Germain ajoute que ce fut Molhveide qui eut le mérite de trouver la loi d'espacement des droites destinées à repré- senter les parallèles de manière à réaliser la conservation des surfaces (p. 107 et 108). Il donne aussi (p. 110; la formule de l'espacement des parallèles (voir encore p. 319, et projection n° XVI). Dans notre article de 1897, nous définissions comme il suit la projec- tion du système Babinet : « Dans ce système, on trace un premier méridien en ligne droite, sur lequel on porte des degrés de latitude égaux. Les parallèles, comme dan> la projection de Mercator, sont des droites perpendiculaires à ce premier méridien, mais avec cette différence qu'elles sont également espacées entre elles. Sur chacun de ces parallèles, on porte des degrés auxquels on donne la longueur qu'ils ont en réalité sur le globe, mais réduite à l'échelle de la carte. Les méridiens sont alors figurés par des ellipsi - dont l'un des axes est égal au développement d'un demi-méridien et dont 74 MATHÉMATIQUES. ASTRONOMIE, GÉODÉSIE ET MÉCANIQUE les ordonnées perpendiculaires à cet axe sont les produits des ordonnées du cercle décrit sur cet axe par un rapport invariable pour un même méridien. » Ainsi que nous l'avons indiqué dans un erratum inséré dans le pre- mier volume des comptes rendus du Congrès tenu à Nantes, en 1898 (p. 110), les méridiens tels qu'ils sont définis ci-dessus, ne sont pas des ellipses, ce sont des courbes sinusoïdales dont les ordonnées perpendi- culaires au méridien rectiligne sont les produits de celles de la sinusoïde par un coefficient qui reste le même pour une même longitude. D'après l'atlas de M. Scbrader, et d'après l'ouvrage de M. Germain, la projection sinusoïdale a été imaginée par Sanson, en 1650. M. Germain donne la théorie de la projection sinusoïdale impropre- ment nommée projection de Flamsteed (p. 90 et 313, et mappemonde XVIII). Sur la figure 1. le développement du premier méridien est OP = ~ R, OR étant le rayon R de la terre. Le développement du quart OE de l'équateur est de même égal à - R • L'arc de longitude de 30° étant OM , si l'on considère les deux cercles décrits avec OE etOMn comme rayons ; si l'on mène un rayon O;^0et l'or- donnée [/,i0J ; puis, par l'intersection MJn du rayon avec le deuxième cercle, si l'on trace la parallèle MOI'' à OP, le point M' sera un point de l'ellipse qui, d'après ce que nous disions, figurerait le méridien de 30°. Méridiens ellij>ti est — = — — • Il y a donc une erreur évidente à corriger, o r> Or, le quart de l'équateur étant -> R , le quart du parallèle de 40° 7C sera - R cos L; cette latitude de 40° étant désignée par L ; et si l'on repré- OM 30° 1 sente par K le rapport — — = •— - = s« l'ordonnée M" I sera égale à OE 9U° 3 40 J. CURIE. — CONSTRUCTION DBS CARTES DE BAR IN El II vV\m,\. 73 T»0 / / ' ' ' / ' ' rP -/->>— 152} ** '' sv/ " ' S? À 1 A' S y.'/} / ' ' y^ i / ' / ' ' y^ i/ 1 1 ' ' / y 1 1 / J / N t ' i y / - i 7 > i / 1 y' HO / /lJ»o y* i Xm*o L / / i / / si/ 1 ^ If f / / / 1 / N 1 1' v F 1/ s 1/ ( l s 1 1 1 U 1 1 i 1 1 > Mr Fie. I. K 11 os I. : et celte ordoinée représentera bien le développement de l'arc de latitude, pour ta longitude *lc .'50° — (i. Si maintenant <»n reportecette longueur en M l. on obtient un point de l'ellipse Mais ce n'esl pas en M .1 qu'il l'aui reporter cette lon- gueur, c'esl en M.0L . sur le parallèle dont la latitude est '.()". L. L'erreur conststedoncàavoir associé l'ordonnée K = RcosL avec l'abscisse OJ, nu lieu de l'abscisse OL = L X K = se. Le résultat a été de reporter j»lus au non! qu'il n'aurait fallu les ordonnées qui devien- 1 1 • iil ainsi celles de l'ellipse, et de trop arrondir au pôle la configuration de la carte qui doit prendre en ce point la forme anguleuse du système sinusoïdal. Méridiens sinusoïdaux. Pour obtenir L'équation de la courbe, il faut poser y = K = \\ eos L et x = RL , d'où, après l'élimi- nation de L , — or» (S)î/-~r=R^Rros-. Si l'on veut rapporter cette courbe au point P pris pour origine, les x positifs étant comptés dans le sens de PO, ce que l'on peut faire en posant X = ^ R — x , d'où x = ^ R — X , l'équation devient : q — k - K sin -• J 2 76 MATHÉMATIQUES, ASTRONOMIE, GÉODÉSIE ET MÉCANIQUE Dans l'hypothèse K - = 1 , l'équation (S) représente une sinusoïde ù ordinaire. Dans le cas général, c'est une courbe sinusoïdale qui ne diffère de la sinusoïde qu'en ce que ses ordonnées sont le produit de celles de la sinusoïde pour laquelle K = 1 par le coefficient K. Tangente aux méridiens sinusoïdaux. M. Gouin fait remarquer que l'équation de la tangente à la courbe en ""u Vv £si • Kt: a*, Kit/ Xx . XA y = — x — sin - + -^R cos - + xx sin -J . Si l'on fait y = 0 , on trouve pour x l'abscisse de l'intersection de la tangente avec l'axe OP, une expression indépendante de K (a). Ainsi, les tangentes à tous les méridiens aux points de même latitude couperont l'axe des pôles en un même point distant du parallèle d'une longueur R tang (^ — C'est une propriété analogue à celle que présentent les méridiens elliptiques. Système à méridiens elliptiques réalisant la conservation des surfaces. Si l'on se reporte aux comptes rendus de l'Académie des sciences, on voit que, dans la séance du 3 décembre 1855, M. Babinet a présenté, au nom de l'éditeur M. Bourdin et au sien, la première livraison de ses cartes homalographiques, où, dit-il, « la proportion des espaces pris sur le globe, et les espaces représentés sur la carte est conservée » ; et il ajoute que « les méridiens sont des ellipses et les parallèles des lignes droites ». Un mémoire plus détaillé que l'auteur annonçait ne semble pas avoir été publié. Babinet ne dit pas que les degrés de latitude mesurés sur la carte sont de longueur variable, mais M. Germain expose (p. 107 et suivantes) deux méthodes par lesquelles Mollweide est arrivé, pour obtenir la conserva- tion des surfaces, à la formule (X) que nous donnons ci-après et que nous avons trouvée par un calcul différent. M. Germain donne aussi (p. 319 et suivantes) des tables que M. Jules Bourdin a calculées au moyen de celte formule. (a) Cette propriété est commune aux courbes dont l'équation est de la forme y — Kf(x). i. CURIE. — CONSTRUCTION DES I kRTES DB BARINE1 1.1 9ANSON >' Si qous considérons deux ellipses méridiennes (liliv-rcnits, leurs sur- faces seront ita'b et -. ce qui donne -2-b- 4irR», d'où h = \{\ 2 et :! pour R, la surface d'une partie quelconque de la sphère. Voici comment a été calculé l'espace- ment des parallèles pour que cette condition soit remplie : L'aire comprise entre 1 equa- teur et la latitude /, pour une ellipse dont l'axe b = KR\ 2, est : (X) j KRv/ï cos l X R\ 2 cos Idl = 2KR*(i sin 21 + -, | ■ ca r y KR\/2 cos / ; x z\ \\\ ± sin / ; et : / cos*W2 ~ f r> (cos M + Ï)dl=i sin ±1 + ^ • Comme le méridien sinusoïdal remplit exactement la condition de la conservation des surfaces, nous égalerons la surface / ci-dessus, fonction de /. ;ï la surface (A) de la courbe sinusoïdale correspondante, fonction de L, ce qui donnera une relation entre / et L, au moyen de laquelle on trouvera, pour une valeur donnée de L, la valeur correspondante de /. On construira graphiquement cette valeur de /, qui doit être mesurée sur la circonférence du méridien, et on la cotera L, pane que L est la latitude terrestre à laquelle correspond l'aire considérée. 78 MATHÉMATIQUES, ASTRONOMIE, GÉODÉSIE ET MÉCANIQUE L'aire du méridien sinusoïdal est : (A) KttK — cos L ; < RdL =Kx K2 sin L On a donc à résoudre l'équation : (X) 2KR2(-j- sin U + ^) = K \ iV sin L 1 w . , - sin 11 + i = | sin L. Pour les valeurs ci-après de / on trouve les valeurs correspondantes de L : l — 5°, 15°, 30°, 45°, 60°, 7o°, 8o°, 90° L= 6°,12o, 20°,0oo, 38°,022, 5i°,98, 70°,48, 82°,78, 89°,02, 90» La forme de l'équation a permis d'obtenir pour des valeurs de l en nombres ronds, les valeurs de L. Pour avoir les valeurs de l correspon- dantes à des valeurs de L expri- mées en nombres ronds, on aura recours à une construction graphique (fig. 4). Sur deux axes rectangulaires, on porte des longueurs 0/ = OL = Rv72 qu'on divise en 90 de- grés. Sur le premier, on mesure les valeurs de / ci-dessus, et sur l'autre axe les valeurs de L cor- respondantes. On obtient ainsi une courbe dont l et L sont les coordonnées. En portant sur l'axe des L les arcs de 10°, 20°,... 90°, on aura sur la courbe les points dont les abscisses l auront les dimen- sions en degrés voulues pour que 1 il faut la diriger d'un point K de ce méridien, situé sur un parallèle donné KM, vers un point T, du parallèle suivant SQ, situé à une distance r, du méridien rectiligne. De même, pour une portion de méridien curviligne MQ, comprise entre les deux parallèles KM et SQ, une droite MN fera l'angle a avec ce méridien si elle va de l'intersection M du premier parallèle coupant ce méridien à un point N, distant du môme méridien d'une longueur QN = r\ = ST, distance comptée à partir du point Q sur le second parallèle SQ. Cela résulte de ce que, sur la sphère, l'angle NMQ étant égal à a, dans le triangle NMQ. qui est rectangle enQ, quand on passe à la construction de la carte, la figure MKSQ deviendra un trapèze dans lequel les dimensions KS. MK et SQ seront développées en conservant leurs longueurs ; mais l'angle Q ne sein plus droit. Le coefficient angulaire de l'arc de méridien sinusoïdal MO sera — , et celui delà loxodromie, qui fait l'angle y. A./' lin. avec ce méridien, A.v^"Q Aî/ + 'i ou A// ou encore — Ar A./ A./' A./' A.* ou enfin, pour des parallèles iufiniment rapprochés les uns des autres: fil y (*) dY dy -— = /-+ tang y.. dx dx Y étant l'ordonnée de la loxodromie sur la carie. C'est à M. Gouin que dx non- devons celte expression de / V On ne doit pas poser — = tang (B x), 8 étant l'arc dont la tangente esl~-> paive qu'au lieu de la loxodromie, on obtiendrait une courbe J. CURIE. — CONSTRUCTION DBS CARTES D1 BABINE1 i.i ^\\n,,\ S| faisant, sur la carte, un angle k avec chaque méridien ûnusoïdal, et celte courbe, ramenée -in la sphère, ne ferait plus l'angle x avec les différents méridiens terrestres. Equation différentielle. L'équation ci-dessus va nous permettre d'obtenir l'équation différen- tielle de la loxodromie. Le méridien sinusoïdal esl représenté par l'équa- tion (S). '/// ,. - . ./■ Kn ilitlt'ivnliant, on trouve -f- - — k- sin - • dx -2 K En substituant dans l'équation (a) ci-dessus, <>n a : ,/\ Ktt X , E = -X8U,K+,Ba- Puis, éliminant K entre celte équation et celle du méridien, on obtient, pour l'équation différentielle de la loxodromie — — 7~[- tg a, dX RcOSjr OU du il x Intégration . Cette équation est de la loin le de l'équation linéaire du premier degré dx Pour l'intégrer, on pose j/ = it*, d'où : dz du u x On détermine u de manière à annuler le facteur qui multiplie s, en posant : du dx~^~ u R x fo _ — ig R- 0. du '' COS 7; II u cosR * 6* MATHÉMATIQUES, v>lUo\ovm. GKODKSIE Kl J UE loeti s— > s u> qu'il y ait lieu d'ajouter une constante; puis On a ensuite : m— umg », tang U dz - R tans R *R — R tg . ._ ,K C; et comme y ms r — J* \ a* a -oos-Rtga/.tg j ~ C< s^ mit ion. Ou peut encore r lin q en mettant l'équation difli Belle sous la forme M Ni te s onnue, ou bien déterminer I tang > de manière à t'ahv passer la courbe par deux points dont on a les rdonné - l i g ■ ainsi obtenu e>t celai que la loxodromie doit taire avec le tnéri- dien pour que, partant du point j . tonné, elle passe pu le deuxième point .rt, i/v - ■ - » I t»;. MM J. CURIE. CONSTRUCTION l>l.^ CARTES D] i;vi.;-i.i 1. 1 -\\»n\ 83 ( tu trouve par ce calcul, d'abord : '/, - x \ — : *%*1* i à û .'/. y., ./-, puis 11 tu « 609 H "'SK "-'■ -â)-"»(î-ê) Une fois la valeur de tg x com celle de C pourra être calculée par la rormule ci-dessus. Bn introduisant dans l'expression de tang a les coordonnées de Saint- Nazaire et de la Guadeloupe, on trouve a — 58°. Arc dr 'lin ml cercle, Unsi que nous l'avons dit dans notre travail d»- 1897, l'arc de grand , ercle peul être considéré comme ;iyant pour équation la formule : t., h- h = sin c tang B. Voici commenl doit être effectuée la transformation en coordonnées rectilignes. Pour rapporter la courbe à l'origine < » des longitudes, au lieu du point M où le grand cercle coupe l'équateur, il suflit, puisque c = y — G, de sub- stituer cette valeur de c, ce qui donne : tang 6 = sin c,- — (ii tg B ou tang L sin i 7 — G) tg B, B et •; étant calculés par la condition que l'arc de grand cercle passe par les points C et C. Pour transformer ensuite les coordonnées géographiques en coordon- ne y nées rectilignes ordinaires, on posera L=— et 6 = = r* L'équation K H cos J. devient alors : lang g = sin (ï -jJL^IgB, ou, si l'on l'ait tang B = M : tang 5 = M sin 7 — - r = M sm 7 - 1 « \ K cos L/ x i; coa - 84 MATHÉMATIQUES, ASTRONOMIE, GÉODÉSIE ET MÉCANIQUE Pour x = 0, cette équation donne sin (y — ~ \ — 0, d'où y = Ry. La plus grande valeur que puisse prendre sin (y — ) est 1, d'où \ i\ cos L/ y=z (y — -]R cos L. C'est un point dont la longitude diffère de 90° de celle du point B. On a en même temps tang- = IgB ou x = B.R. Construction graphique de l'arc de grand cercle. Voici comment on peut effectuer graphiquement le tracé de l'arc de grand cercle. La figure 6 permet, par la construction Jf d'une quatrième proportionnelle, formule (c) A ci-dessus, de trouver la longitude y du point B où le grand cercle qui passe par les points G0, G L0 (Saint-Nazaire) et Gx, Lt (La Guadeloupe, *> Grande Terre, Vigie), coupe l'équaleur. Les coordonnées de Saint-Nazaire étant L0 = 47° 16' et G0 = 4° 32', et celles de la Guadeloupe L, = 16° 31'. Gt = 63° 48', on trouve y 2 — y —34° 10' =44°:j7' d'où y = 70° 7'. Par la construction de la figure 7, on obtienda ensuite l'angle B du plan du grand cercle avec l'équateur. La formule (b) devient : tang L = sin ( y — Gj tang B, qu'on peut écrire, 1 : tang B = sin i y — G) : tang L. Ensuite. B étant connu, on obtient pour des valeurs de G intermédiaires à Gt et G : FlG. 7. G= 9° 7', 19° 7'. -29° 7', 39° 7', 49° 7'. 59° 7; y — G = 70°, 00°, 50°, 40°, 30% 20° ; L = 47". 46°, 41° 30', 36° 30', 30°, 21° 30'. J. CDRIE. — CONSTB N DES CARTES DE BABINE1 II -\\-o\ Os valeurs de G el de I. sont les coordonnées de l'arc de grand cei le allant «le Saint-Nazaire ;\ la Guadeloupe, au moyen desquelles on a tr ce cet arc sur les figures -1 -système sinusoïdal) ri :; (système à méridi elliptiques / vcodromie. Quanta la loxodfbmie, si <>n la trace de manière à la faire passer par a deux point- extrêmes donnés, elle ne s'écarte pas sensiblement de la 'iu n.' droite à l'échelle adoptée. Longueur d'une ligne tracée sur lu carte. Pour mesurer la longueur vraie d'une petite distance figurée sur la carte, on forme le triangle qui a pour ses deux autres côtés l'arc de méridien et la portion de parallèle comprise entre le méridien et l'autre extrémité de cette distance. On ramène ce triangle sur le méridien recti- ligne de manière à le remplacer par un triangle rectangle dont les som- mets ont les mêmes latitudes et dont le côté coïncidant avec le parallèle conserve sa longueur. L'hypoténuse de ce triangle est la longueur vraie cherchée. Pour mesurer un parcours quelconque tracé sur la carte, on le divise en petites portions sensiblement rectilignes, correspondant autant que possible aux méridiens plutôt qu'aux parallèles de la carte, parce que les parallèles sont plus faciles à intercaler que les méridiens. <>n a représenté sur la figure 2 un des triangles élémentaires dont la somme des hypoténuses donne approximativement le développement de l'arc de grand cercle allant de Saint-Nazaire à la Guadeloupe. D'après M. Germain, la projection sinusoïdale ne doit avoir qu'un emploi très restreint, car l'altération des angles et des arcs de méridien y croît rapidement, à mesure qu'on s'éloigne de l'équateur. seul parallèle coupé à angle droit par les méridiens. Nous pensons que ces inconvénients sont largement compensés par la facilité des constructions graphiques qui permettent de trouver la vraie valeur d'un angle et celle d'un élément de ligne compris enfre deux points. D'ailleurs, pour le tracé de la route d'un navire, on peut toujours placer la route à suivre de manière qu'elle ne s'éloigne que très peu du méridien rectiligne du réseau des méridiens et des parallèles sur lesquels on ferait le tracé, et il en est de même pour la carte d'un pays. 8() MATHÉMATIQUES, ASTRONOMIE, GÉODÉSIE ET MÉCANIQUE Projections de Mercalor et (VHiUeret. On sait que dans la projection de Mercalor, la loxodromie est une ligne droite. Celte condition est remplie par la formule (M) que M. Germain donne à la page 38 : R /7t L (M) x= — -/tang(- — - x étant l'abscisse des latitudes croissantes, mesurée sur le méridien. .Nous ne reproduisons pas, faute de place, le calcul qui nous y a conduit. Dans la projection Hilleret (1878), qui n'est qu'une perspective delà surface terrestre sur un plan tangent à la sphère, le point de vue étant au centre, l'arc de grand cercle est figuré par une droite. Conclusions. En terminant, nous appelons très sérieusement l'attention sur les cartes du système sinusoïdal imaginé par Sanson en 16o0. Ces cartes ont l'avantage, que ne présentent pas les autres systèmes, de figurer à une échelle uniforme les arcs de latitude et les arcs de longi- tude sur les parallèles aux diverses latitudes. En même .temps, elles réalisent la conservation des surfaces, bien mieux que le système à méridiens elliptiques. Dans le système sinusoïdal, les constructions graphiques (fîg. G et 7), empruntées aux procédés de la géométrie analytique, permettant de trou- ver les résultats donnés par les formules de la trigonométrie sphérique, complètent les facilités que donne l'extrême simplicité du système pour l'utilisation des cartes. Enfin, pour l'élude des questions relatives aux zones d'influence que les puissances européennes se partagent dans les autres continents, le sys- tème sinusoïdal s'impose sans contestation possible, puisqu'à toutes les facilités de tracé qu'il offre, vient s'ajouter la propriété de la conservation des surfaces el la possibilité, pour éviter sur un point important une déformation exagérée, de construire une carte spéciale en faisant passer par ce point un méridien rectiligne auquel on est libre d'assigner la longi- tude qui conviendra le mieux. ÉD. COLLIGNON. — IfOTB SOT l'exJSTENCI GÉOMÉTRIQU1 Dl RECTANCLI M. Ed. COLLIGNOE" Paria. NOTE SUR L EXISTENCE GEOMETRIQUE DU R2CTANGLE K 10 a] met du IS aepteml re A l'exemple de ootre collègue et ami M. Je général Frolov, nous allons essayer de rattacher logiquement aux axiomes consacrés la théorie îles parallèles et le postulatum qui lui sert de base. 11 sullit pour cela d'éta- blir qu'il est possible de construire un rectangle. Commençons par poser les principes sur lesquels repose toute la géo- métrie. .Nous admettons tous les axiomes d'Euclide. L'espace que nous avons en vue est l'espace réel, celui qui est connu de toute antiquité, celui qui permel ;iux corps d'exister et de se mouvoir, sans que le fait du mouvement entraîne pour eux ni dilatation, ni contraction, ni défor- mation d'aucune sorte. .Nous le concevons comme indéfiniment étendu dans tous les sens. Nous pouvons aussi supposer connues les premières propositions de la géométrie élémentaire, celles dont la démonstration n'emprunte rien au postulatum, savoir : Les théorèmes qui établissent l'existence de la perpendiculaire éle1 en un point d'une droite, de la perpendiculaire abaissée d'un point sur uiir droite; La propriété que possède la perpendiculaire d'être plus courte que l'oblique ; Les propositions relatives aux cas d'égalité des triangles, etc. A ces premières notions nous pouvons ajouter quelques propositions • pie l'on place d'habitude dans le second livre, et qui sont, comme les précédentes, indépendantes du postulatum : 1° La tangente à une circonférence <> est la droite perpendiculaire a* rayon mené au point de contact: toute autre droite menée par le même point rencontre en un second point la circonférence; 88 MATHÉMATIQUES, ASTRONOMIE, GÉODÉSIE ET MÉCANIQUE 2° Étant données une circonférence 0 (fig. 1) et une droite LL' située dans son plan, la distance MP d'un point M pris sur la circonférence à la droite est la plus grande ou la plus petite possible lorsque le point M coïncide avec l'une ou l'autre des extrémités du dia- mètre BG perpendiculaire à LL'. L'énoncé de ce théorème suppose la droite LL' toute entière extérieure au cercle. Soit BC le diamètre perpendiculaire à LL'. Abaissons MP perpendiculaire à la même droite, et joignons MO, OP, MA. La perpendiculaire MP est plus courte que l'oblique MA, laquelle est moindre que la somme MO + OA = BA : donc enfin MPOA — MO, c'est-à-dire MP > CA. Le minimum de MP correspond donc à la position C attribuée au point M, c'est-à-dire à la seconde extrémité du diamètre BC, perpendiculaire à LL'. Lorsque la droite LL' traverse, le cercle, les conclusions doivent être modifiées; la distance MP devient nulle, en effet, aux points de rencontre, et elle a deux maxima, l'un au point B, l'autre au point C. On les distingue- rait au besoin en donnant un signe à l'ordonnée MP. Pour éviter la dis- cussion de ces divers cas, on peut regarder la droite LL' comme une hori- zontale, et la droite OA qui lui est perpendiculaire comme une verticale, direction de la pesanteur. Le point B devient alors le point le plus haut du cercle et le point C le point le plus bas; et nous pourrons dire d'une manière générale que, sur une circonférence, le point le plus haut et le point le plus bas sont situés aux extrémités d'un même diamètre. Toutes ces propositions s'établissent aisément, sans recourir au postu- latum d'Euclide. ÉD. COLLIGN0K — \<>ll SDH [/EXISTENT 6ÉOMÉTRIQD1 D1 RECTAN6L1 89 § I" La première propositi le la théorie des parallèles a pour objet de faire voir que, par un point A exlérieur à une droite CD fig. 2 . on peul mener une droite EF qui ne rencontre pas œtte droite. La solution s'obtient en menant par le point A une trans- versale arbitraire AH, qui coupe CD en un point B quelconque, puis en faisant L'angle EAB égal à l'angle ABD. La droite EF ne peul avoir aucun point commun avec CD : c'est une parallèle à cette droite. Mais la construction fait intervenir une droite AD prise arbitrairement. On peut se demander si la droite EF ne varie pas de position avec la transversale dont on a l'a il usage. S'il en était ainsi, on pourrait mener par un même point A plu- sieurs parallèles à CD; si l'on en peut mener deux distinctes, on en peut mener une infinité. Le postula tu m d'Euclide affirme que toutes les droites EF menées par le point A coïncident, et ne forment qu'une seule el même droite: mais cette proposition n'est pas évidente et a besoin d'une démons- tration. On reconnaît sans difficulté" : 1° Que toute droite MN, menée par le point I milieu de AB, de manière à rencontrer l'une des deux droites CD, EF, rencontre l'autre; qu'elle a son milieu au point I; que les angles INF, 1MC sont égaux entre eux; que, par conséquent, la construction, appliquée à la transversale NM passant par le point I, conduit à la même parallèle EF; 2° Que, si l'on abaisse du point I sur CD la perpendiculaire 1G, cette droite, prolongée en IH, est perpendiculaire à la droite EF, de sorte que les droites CD, EF sont perpendiculaires à une même droite GH. dont le point I est le milieu. Ce point I est, comme on le voit, un centre pour l'ensemble des deux droites. L'existence d'un tel point montre bien que les droites CD et EF ae peuvent se rencontrer'; car, si elles avaient un point commun, elles en auraient un second, symétrique du premier par rapport au point I. et coïn- cideraient dans toute leur étendue. Plaçons-nous provisoirement au point de vue de la géométrie non-eucli- dienne, en admettant que. par le point A, on puisse mener plusieurs paral- lèles distinctes à la droite CD. Nous pourrons dire que la droite EF et la droite CD sont des parallèles euclidiennes appartenant au point l; car l'emploi de l'une quelconque des transversales Ali, HG, NM... menées par u L' c D c II iK I 90 MATHÉMATIQUES, ASTRONOMIE. GÉODÉSIE ET MÉCANIQUE ce point permet de déduire la droite EF de la droite CD, ou la droite CD de la droite EF. L'énoncé que nous adoptons réserve la possibilité, admise par les non-euclidiens, de mener par le point A d'autres parallèles queEF. rencontrant cetle droite sans rencontrer CD, ces nouvelles parallèles pou- vant appartenir à d'autres points que le point I. Notre essai de démonstration du postulatum a pour but direct de faire voir qu'on peut construire un rectangle, c'est-à-dire un quadrilatère dont les quatre angles soient à la fois des angles droits. Toute la théorie des parallèles peut se déduire de cette proposition dès qu'elle est reconnue vraie. Si, sur une base donnée AB (fig. 3), on élève aux deux extrémités A ut B des perpendiculaires AD, BC, sur lesquelles on porte des quantités égales AD = BC, et qu'on joigne DC, on aura un quadrilatère ABCD, qui a deux angles droits en A et B, et deux côtés opposés égaux en AD et BC ; mais on ne peut pas affirmer sans preuve que les angles D et C sont droits, et que le côté DC est égal à la base AB. Tout ce qu'on a pu démontrer jusqu'à présent sans recourir au pos- tulatum, c'est que le quatrième côté n'est pas plus petit que le côté opposé AB. de sorte que l'on a soit DC — AB, soit DC>AB. Au point T, milieu de AB, élevons une perpendiculaire IL à la base; la droite IL sera un axe de symétrie de la figure; les angles DLÏ, CLI sont droits, de sorte que les quadrilatères égaux A1LD, BILC, ont trois angles droits reconnus. Les droites DC, AB, perpendiculaires à une même droite IL, sont des parallèles euclidiennes appartenant au milieu K de la ion- gueur IL. Si l'on fait varier la dimension AD = BC, en ajoutant une même quan- tité DD', CC, aux deux côtés de la figure, on obtient un quadrilatère ABCD', dans lequel le côté D'C. perpendiculaire à LL', est parallèle euclidien aux droites AB et DC. La droite finie D'C est donc toute entière située d'un même côté de la droite DC. Nous pouvons regarder la droite AB comme une horizontale au-dessus de laquelle la figure serait construite. Grâce à celte convcnloin. nous pourrons dire d'une manière générale que. lorsque les deux extrémités D et C de la droite finie DC s'élèvent d'une même quantité, cette droite finie s'élève toute entière. Cetle proposition subsiste encore lorsque l'élévation commune des points D et C est accompagnée d'un déplacement latéral des deux droites AD. BC, amenant la disjonction des D ^ / / /c M Fie. ÉD. COLLIGHON. — NOTE SOI l'eXISTEWCI QÉOMÉTRIQU1 DB nniwi.ii Ml deux quadrilatères \B«'.D. A'B'C'D' (fig. I . . Plus génératemenl Bi deux droites \B. GD /<'.'/. fi , sont parallèles euclidienuee par rappoii à an point K. milieu de leur perpendiculaire commune IL, el qu'on prenne arbitrairement deux pointa©' et C en dehors de la bande on portion de plan comprise cuire les deux parallèles, cl d'un même côté de l'une d'elles, la droite finie D'C sera toute entière en dehors de la bande indéfinie ABU). En effet, s'il existait sur celte droite un point M situé entre les parallèles, les traits continus DU, MC donl l'ensemble constitue la droite finie D'C, rencontreraient chacun en un point la parallèle DC la plus voisine; les droites D'C et DC auraient donc deux points communs, et coïncideraient, résultat contradictoire à l'hypothèse qui place les points D' et G' en dehors de la droite DC. Il résulte de là que, si les points D et C s'élèvent tous deux en l>' el C, au-dessus de la position primitive de la droite DC, la droite finie DCs'élève toute entière, par rapport à la droite ÂB, au-dessus de la position qu'elle occupait d'abord. Fia. < . 11 s'a-il de montrer que l'on peut construire un rectangle, .Haut données la base AU =a, et la hauteur b mesurée sur chacun des côtés perpendi- culaires à la hase. Sur une droite indéfi- nie XX' (fig. 6), qu'on peutregardercommeune horizontale, portons de la base donnée AB = a ; prenons ensuite à partir des points A et B, dans un sens ou dans l'autre. des quantités égales AD = BC — b, représentant la hauteur donnée. Des points A et B comme centres, avec un rayon igal à b, décrivons des circonférences, que le diamètre XX' partage en deux parties égales. Nous nous occuperons spécialement des moitiés situées au-dessus de XX . vi nous menons en A et en B des perpendiculaires AL, BM à cette droite \\ . nous obtiendrons en L et en M les points les plus hauts des deux circon- férences, l'en importe d'ailleurs que les deux circi nférences se coupent ou soient extérieures l'une à l'autre. Par le point A. menons une droite AE, faisant avec AX un angle quel- conque EAX — a; au point B, reproduisons ce même angle a en IT.X ! 92 MATHÉMATIQUES, ASTRONOMIE, GÉODÉSIE ET MÉCANIQUE droites AL, BF seront «les parallèles euclidiennes par rapport au milieu de la droite AB. Elles déterminent sur les circonférences deux points E et F, qui sont également distants de la droite XX'. Abaissons, en effet, les perpen- diculaires EG, FH sur cette droite. Nous formons deux triangles EGA, FHB, rectangles en G et en H, ayant des hypoténuses AE, BF égales par hypo- thèse, et des angles EAG, FBH égaux par construction. On en déduit EG = FM. Traçons la droite EF, déterminée de position par les deux points E et F. mais dont la longueur peut être constante ou variable, et demeure indif- férente. La droite EF est parallèle euclidienne à la droite XX'. ainsi que nous l'avons dit plus haut du quatrième côté de la figure EGHF, dans laquelle les angles à la base sont droits, et les côtés EG, FH sont égaux. Elle est distincte, en général, des tangentes EE', FF', aux deux cercles; elle pénètre dans ces cercles en E et en F, et ressort de chacun d'eux en K et en I. Nous trouvons donc, en général, quatre points E, K, F, I, à la ren- contre de la direction EF et des deux courbes. Lorsque l'angle a est nul, ces quatre points sont situés en D, D', C, C sur le diamètre commun aux deux cercles. A mesure que l'on fait croître l'angle a, les distances EG, FH vont croissant, et la droite EF s'élève, en même temps les points E et K se rapprochent sur la circonférence A, et les points F et I se rapprochent de la circonférence B. Quelle valeur faut-il attribuer à l'angle a pour rendre maximum les dis- tances égales EG, FH? On a vu que cette valeur est égale à l'angle droit, car elle fait passer les points mobiles aux points les plus hauts L et M des deux cercles. Si l'on joint LM, on aura par conséquent la position la plus élevée que puisse occuper la droite EF dont les extrémités s'élèvent ('gaie- ment sur les deux circonférences. Or remarquons, qu'à partir de chaque position de la droite mobile EF. le mouvement initial de chacune des extrémités E et F s'opère dans la direction même de la tangente à la courbe qu'elle suit. Arrivée en LM, la droite mobile, parvenue à sa position la plus haute, cesse de monter, et elle redescendrait si l'angle a continuait à croître. C'est dire qu'elle reste un instant station naire; son déplacement élémentaire s'effectue suivant sa propre direction, il se réduit à un glissement de la droite sur elle-même, ce qui la laisse immobile en tant que direction indéfinie. Puisque les points E et F se déplacent toujours suivant les tangentes aux courbes qui les guident, la droite LM est à la fois tangente aux deux cercles. Cette conclusion est d'accord avec la considération des points de ren- contre E, K, F, I, qui, deux par deux, s'élèvent en se rapprochant sur les deux circonférences. A la limite, quand ils approchent des points les plus hauts, ils viennent s'y confondre en un seul et les cordes EK, FI devien- nent la tangente commune LM. ÉD. C0LLI6H0N. ROTI BOB L'EXISTENCE GÉOMÉTRIQUE Dl RECTANGLE 93 Nous sommes ainsi conduit à reconnaître l'existence d'un quadrilatère ABML. dont tes quatre angles sont droits, savoir : [es angles en A et B par construction, et les angles en I. et M comme angles formés par la tangente à la circonférence et le rayon mené au point de cont Delà, on déduit facilement l'égalité des côtés opposes LM, \P.. Les angles en A et B étant droits et les côtés \L. BM égaux entre eux, on a l'une des deux relations LM Al; ou LM \H. M lis les angles en L, M étant aussi droits, on peut appliquer les mêmes relations au quadrilatère construit >ur la base LM, ce qui conduit à poî M$ = LM ou AH LM. Les inégalités étant contradictoires et ne pouvant subsister simultané- ment, la seule conclusion admissible est l'égalité LM = AB. La considé- ration des deux triangles rectangles que l'on obtiendrait en menant l'une des diagonales, LB, de la figure, conduirait immédiatement au même résultat. Comme conclusion définitive, nous pouvons dire qu'avec les deux "limensions a et b, on peut construire un rectangle ALMB, dans lequel nous aurons kB = LM ». ALrrrMM - b. La figure est entièrement définie par la base AB, et les deux côtés adja- cents AL, BM, perpendiculaires à AB et égaux entre eux. Le quatrième LM est normal aux côtés AL, BM, et égal à la base AB. Le théorème s'applique immédiatement au quadrilatère EFGH, dans lequel nous avons des angles en G et en H qui sont droits, avec la condi- tion EG = FIL II en résulte EF = GIL et par suite EF= AB; de sorte que la droite mobile EF conserve une longueur constante, égale à la distance des centres des circonférences décrites par les points E et F. On reconnaît dans la figure le mécanisme qui sert à transmettre la rotation d'une roue \ à une roue B, à l'aide d'une bielle parallèle EF; c'est le mécanisme qu'on emploie pour coupler les roues motrices des locomotives. < in y voit, de plu-, un exemple de translation d'une ligure plane dan- son plan. Nous pouvons, en effet, amener le cercle A à coïncider avec le cercle I :. en faisant décrire à chaque point E de la circonférence A, ainsi qu'au centre A lui-même, un chemin rectiligne EF Al!, parallèle euclidien ù la direction XX'. Nous ferons voir dans le paragraphe suivant que l'existence du recta: 9i MATHÉMATIQUES, ASTRONOMIE, GÉODÉSIE ET MÉCANIQUE entraîne toute la théorie des parallèles, telle qu'elle est donnée dans les Éléments, et renferme la démonstration du postulatum d'Euclide. Y \ P X , M 3 FiG. 7. <2 O s °- L'existence reconnue du rectangle permet d'établir que deux parallèles euclidiennes, c'est-à-dire deux droites perpendiculaires à une même troi- sième, sont partout équidistantes . Soient deux droites AX, BY, perpendiculaires à la droite AB (fig. 7). Elles sont parallèles euclidiennes appartenant au point I, milieu de la perpendiculaire commune. Si nous pre- nons sur AX et sur BY deux quantités égales BC = AD, et que nous joignions CD, nous formons un rectangle ABCD, dans lequel les angles en C et D sont droits, et où le côté CD est égal au côté opposé AI». La droite CD, perpendiculaire commune aux deux droites BY, AX, mesure la distance de ces deux droites dans la région où elle est tracée; et comme CD est égale à AB, l'équidistance des parallèles AX, BY est démontrée, en quelque point qu'on la considère. La droite 1Z, perpendiculaire au milieu de AB, est un axe de symétrie pour la figure ; elle coupe donc le côté AB en son milieu I' et à angle droit; de sorte que les parallèles euclidiennes AX, BY appartiennent aussi bien au point Y qu'au point I, et, par conséquent, elles appartiennent à tout point de la droite XL. Toute transversale, menée par les points K de IX, et rencontrant AX en un poùit M, rencontre BY en un autre point M' et le milieu du segment MM' est le point K. ÎNous nous servirons encore de la propriété du rectangle pour démontrer que la somme des angles d'un triangle est égale à deux angles droits. Soit ABC un triangle donné quelconque (fig. 8). Prolongeons indéfiniment le côté AC, et, sur sa direction AX, prenons des longueurs CC, CC portées bout à bout à partir du point C et égales au côté AC. Sur CC et sur CC" construisons les triangles CB'C, CB'C", égaux au triangle donné ABC. Des points B, IV, 15" abaissons BH, B'H', B"H" perpendiculaires sur la base AX ; nous aurons trois droites égales; car le triangle CB'C, et sa hauteur B'H', i ,ii. COLLIGNON. — NOTB SUS l'eXISTKNCE i.i.h.mi. I Ulul i; Dl RECTANGLE 98 ne sont que la reproduction du triangle primitif el de sa hauteur l'.ll: de même C'B C et sa hauteur P» Il est une seconde reproduction de la figure APC avec la hauteur l'.ll On a doue à lu Gaie BU PïP B il . et \ll Cil' Cil. Si l'on joint l'.ll', B'B", on forme deux rect œgles Mil T.'p, el Mil B B', dont les base* sont égales HH'=H'H" elles hauteurs Pll,l;ir, P. Il égales. Les angles PP. IF, B"B'H' étant droits dans ces deux rectangles jomtifs, les deux droites lï'lî, B'B" sont en prolongement l'une de l'autre. I in a. de plus. BB' = IIH' = AC. Le triangle BCB' est donc encore égal au triangle donné ABC, comme ayant des côtés égaux chacun à chacun. De même, le triangle B'C'B" est égal au même triangle ABC. Les angles BB'G, CP'C, C'B'B" sont donc égaux respectivement aux trois angles du triangle APC. Peur somme est égale à deux angles droits, puisque les côtés extrêmes de ces trois angles, réunis joinlivement autour du point P. . sont en ligne droite. Il en est de même des angles du triangle donné, et le théorème est démontré. La figure nous oll're un second exemple d'un mouvement de translation*. Si l'on t'ait glisser la droite AC le long de la droite AX, et qu'on la trans- porte d'abord en CC, puis en C'C", le point B, lié invariablement au côté AC, se transporte d'abord en B', puis en B", en décrivant des droites BB', puis P>T>", égales et parallèles aux déplacements AC, CC du point A ainsi qu'aux déplacements CC, C'C" du point C; el l'on obtient le théorème : Lorsqu'une droite d'une figure de forme invariable mobile dans .son plan, glisse le long de sa propre direction*, tous les points de la figure subis.se/il des mouvements rectilignes, parallèles à la droite directrice, et les chemins par- courus pur lis divers points pendant un même temps sont égaux. Théorème. — Toutes les transversales que l'on peut employer pour tracer par un point A une parallèle euclidienne à une droite donnée VA'., conduisent à une seule et même droite EF (fig. 9). Par le point A menons la transver- sale arbitraire AD, et faisons l'angle CAD = ADC. La droite AE sera la parallèle euclidienne à BC correspon- ^ r B d g c dante à la transversale AD. Fig. 9. Par le même point, menons une seconde transversale AG, et formons l'angle GAF égal à. l'angle A.GB. La droite AF sera la parallèle euclidienne à BC correspondante à la transver- sale AG. La somme des angles du triangle ADG étant égale à deux angles droits, il en est de même de la somme des angles EAD, DAG, GAF, qui leur sont respectivement égaux, et par suite les deux droites AE, A F sont en prolongement l'une de l'autre, et ne forment qu'une seule et même droite EF. 96 MATHÉMATIQUES, ASTRONOMIE, GÉODÉSIE ET MÉCANIQUE Remarque. — - 1° L'ensemble formé par deux parallèles euclidiennes peut être considéré comme une figure invariable, qui peut glisser sans défor- mation le long de l'une ou de l'autre des parallèles composantes; la resti- tution de la figure formée par les parallèles s'opère d'une manière continue dans quelque position qu'on arrête la figure mobile ; 2° On pourrait définir la parallèle euclidienne menée par un point A à une droite BC, la position que prendrait la droite BC, supposée rattachée solidairement à une transversale quelconque AD, et entraînée par celle-ci dans un glissement le long de sa propre direction DA, jusqu'à ce que le point D vienne occuper le point A. Jusqu'ici nous avons toujours opéré sur des figures finies, limitées en tous sens, et sans faire entrer dans nos raisonnements aucune considération tirée des régions inaccessibles du plan où elles sont tracées; il en résulte que tout ce que nous affirmons est susceptible de vérification effective. Pour rattacher le postulatum à notre théorie, il est indispensable de sortir de cette réserve ; car la nouvelle proposition vise un point de rencontre de droites, qui peut être indéfiniment éloigné. Ce sera l'objet de notre dernier paragraphe. M- Commençons par établir un lemme préliminaire. Lemme. — Étant données deux droites OX, OY (fig. 10), formant un angle aigu quelconque YOX, si l'on prend sur la droite OY deux points M, M' tels que l'on ait 0M' = 0MX2, et qu'on abaisse des points M et M' les perpendiculaires MA, M'A' sur la droite OX, perpendiculaires qui tom- Y ^^ beront nécessairement dans l'angle aigu, on aura M'A' = MAX 2. Menons au point M la droite MX parallèle euclidienne à OX, en fai- sant l'angle YMX égal à l'angle YOX. La droite MX sera perpendiculaire à MA, et coupera M'A' en un point N, dont la distance NA' à OX sera égale à MA. Car les deux parallèles sont partout équidistantes. Les triangles M'MN et MO A, rectangles en A et en N, Fig. 10. KD. COLLIGNON. — NOTE SDH L'EXISTENCE GÉOMÉTRIQUE Dl RECTANGLE (.'T ont. par hypothèse. dos hypoténuses égales, O.M M.M', et les angles M'M.N . \1< »A égaux par construction. On a donc M'N = MA, et par suite M'A' = M'N + NA' = MA > 2. Par conséquent, en doublant la longueur OM, on double la distance MA . du point M à la droite 0\. La môme construction, appliquée à la longueur UM'. conduirait à un point M';, dont la distance MA à UX serait double de M'A', c'est-à-dire quadruple de MA ; et, en continuant ainsi à doubler la dernière distance employée, on arrive à celte conclusion : si l'on prend sur OY une longueur 0a = 0MX2n, la distance ^a du point a à OX sera égale à {*oc = MAX2n. On peut donc prendre l'exposant n assez grand pour que la distance y.x surpasse toute quantité donnée, quelque grande qu'elle soil . Cette démonstration suppose que la distance de deux points puisse être rendue aussi grande qu'on le voudra, et exclut par conséquent toute hypo- thèse de limitation de l'espace. Rappelons que, d'accord en ceci avec la grande majorité des géomètres et des philosophes, nous concevons l'espace comme indéfini dans tous les sens. La démonstration du postulatum d'Euclide se déduit immédiatement du lemme que l'on vient d'établir. Soient AC, BD deux parallèles eucli- diennes (fig. 11), perpendiculaires à la fois à la droite AB. Soit AY une droite quelconque, faisant avec AC un certain angle YAC. Je dis qu'elle coupera la droite BD en un point situé à distance finie, d'autant plus grande que l'angle YrAC est plus petit. Prenons en effet sur AY un point M, à la distance arbitraire AM du point A, et abaissons MX perpendiculaire sur AC. Prenons ensuite un exposant n assez grand pour que le produit MX <2" surpasse la quan- tité AB, qui mesure en tout point la distance des deux euclidiennes AC, Bl>. Si l'on prend les logarithmes dans un système quelconque, il suffira de satisfaire à l'inégalité Fig. ii. »> °p \MX.J log 2 98 MATHÉMATIQUES. ASTRONOMIE, GÉODÉSIE ET MÉCANIQUE Cela posé, si l'on porte sur AY une longueur Au. égale au produit AM X 2" r on obtiendra un point , distance uniforme des deux droites AC, BD. Il y aura donc rencontre des droites AY et BD, et nous obtenons comme résultat le postulatum : Quand deux droites sont parallèles, toute droite qui rencontre l'une ren- contre Vautre. FIG. 12. Corollaires. — 1° La parallèle euclidienne est la seule parallèle qu'on puisse mener par un point donné A à une droite donnée BD. L'épithète d'eu- clidienne est par suite inutile. 2° La parallèle AC est la positio?i-limite vers laquelle tend une sécante AB,. lorsque le point B où elle coupe la droite BD s'éloigne indéfiniment du point B, pied de laperpendicula ire commune AB (fig . 12) . Car à toute valeur finie de l'angle BAC correspond un point B à distance finie du point B. C'est seulement lorsque l'angle BAC s'annule que la distance BB devient infini- ment grande. En d'autres termes, les droites asymptotes de la théorie de Lobatschevsky coïncident avec la parallèle euclidienne qui diviserait leur angle en deux parties égales , et cet angle est un angle nul. Soient AC, BD, deux parallèles, perpendiculaires à une môme droite AB (fig. 13). Au point P. pris sur l'une d'elles, BD, élevons PN perpendiculaire à BD, et prenons sur cette droite des longueurs PM = a, PN = b, cons- tantes arbitraires. Menons les droites AM, AN. Si nous faisons mouvoir le point P, en l'éloignant de plus en plus du point B, les droites AM. AN pivo- tent toutes deux autour du point A, et leur position-limite commune sera la droite AC, parallèle à BD, lorsque BP surpasse toute grandeur donnée. Les lieux des points M et N, équidistants de la droite AC, sont les paral- lèles ///M, «N à cette droite. Les points M et N s'éloignent indéfiniment de la perpendiculaire AB à mesure que le point P s'écarte indéfiniment du point B. La parallèle AC est donc la position-limite commune aux deux droites AM, AN, lorsque les points M s'éloignent de m et n au delà de toute grandeur assignable. Il N__- - ' A H C ^•v m. -^ M|~ . l-'iii. 13. LÉMKHAV. SlUl CERTAIN -^ Nn\||{RES <;<>M Ul\ A [ uiltES W L'éloignement indéfiniment augmenté de fa droite l'MN. réduil â &éco les angles l'Ail. M AN, NAI1, sous lesquels on voil du point A les segmente 1*11, Mil. Ml. de longueurs constantes, pris sur la droite mobile. Comme vérification expérimentale qui continue ce résultat, on peut citer ce fait bien connu : L'éloignemenl de plus en plus grand d'un objet donné suffil pour réduire le diamètre apparent de cet objet à une valeur de plus en plus petite. Nous pourrions citer de nombreux exemples qui viennent à l'appui des principes consacrés. Sans nous arrêter h ces détail», notre conclusion défini- tive sera conforme à celle de MM. Rouehéet de Cbinberousse, dans la sixième édition de leur Traité de géométrie : la Géométrie pratique est la Géométrie euclidienne, et il faut admettre le postulatum comme me vérité expérimentale. (Paris, Gauthier- Villars et fils, 1891, page 593). Aussi voyons-nous la géo- métrie euclidienne employée journellement, non seulement par les eucli- diens, mais encore par les non-euclidiens les plus convaincus. M. LÉMEEAY SUR CERTAINS NOMBRES COMBINATOIRES [J 1] — Séance du 15 septembre — Considérons les puissances entières successives des nombres entiers y compris zéro, et calculons les différences des divers ordres des puis- sances de mêms exposant. On obtient ainsi les tableaux : 0 1 1 3 5 1 7 19 2 2 6 12 18 0 6 0 6 Dans chaque tableau désignons par p le rang d'une ligne quelconque, c'est-à-dire l'ordre des différences, et divisons les nombres de la première 100 MATHÉMATIQUES, ASTRONOMIE. GÉODÉSIE ET MÉCANIQUE colonne de chaque tableau par ;j! On obtient ainsi les nombres bien connus pi *) qu'on désigne par K^. 1 2 3 4 V Nombres K£ m 1 0 0 0 0 1 1 0 0 0 .. .. 1 3 1 0 0 .. .. 1 7 6 1 0 .. .. 1 15 25 10 1 . . . . Cela posé, au moyen des nombres Kfn , définissons d'autres nombres \J par les conditions initiales : et par la loi symbolique de récurrence Lf =1, G 1 0 0 0 0 0 .. . 1 1 1 1 1 1 . 1 2 5 15 52 203 . 1 3 12 60 358 2471 . 1 4 22 154 1304 12915 . 1 5 35 315 3455 44590 . 1 6 51 561 7556 120196 . ■ • * * (*) Avec la notation des surpuissances employées dans notre Mémoire du Congres de Bordeaux 1895, et dans un Mémoire paru aux Proceedinjs of tke Elimburgh Malhem itical Society, 1897-98, ou a : Uu = tô 102 MATHÉMATIQUES, ASTRONOME, GÉODÉSIE ET MÉCANIQUE Ce tableau renferme certaines suites connues ; la troisième colonne est composée des nombres pentagonaux, la ligne qui correspond à wr=2 contient les nombres de Cesaro (a). Calculons les différences des divers ordres des nombres de chaque colonne du tableau précédent. Cela donne : jp = 1 P p = S 0 1 1 0 . 1 4 3 3 0 . P 1 51 306 966 2151 50 255 £40 1205 205 385 565 180 180 0 P p = 4 1 14 45 94 . 13 31 49 18 18 0 = 6 1 202 2268 10444 31675 75606 201 2066 8176 21231 43931 1865 6110 18055 22700 4245 6945 9645 2700 2700 0 .. En examinant la première colonne de chacun de ces tableaux, on retrouve successivement les colonnes du tableau des nombres L^. C'est cette propriété que nous voulions signaler. Si on l'admet comme établie par les quelques calculs qui précèdent, on peut l'exprimer par la relation : k=^:- M. Emile LEM0IIE Ancien Élève de l'École Politecnique (6). COMPARAISON GEOMETROGRAFIQUE DE DOUZE CONSTRUCTIONS DEDUITES DE ONZE SOLUTIONS D'UN MÊME PROBLÈME [K 2 e] — Séance du 15 septembre M. Phileter a posé dans l'Intermédiaire des mathématiciens (t. VI, 1899, p. 4), sous le n° 1431, la question suivante : « Je demanderai à un lecteur (a) hoc. cit. (b) Ce mémoire est écrit avec l'ortografie de la Société lilologique française. Ê. LEH01NE. — DOUZE CONSTRUCTIONS DÉDUITES DE ONZï SOL1 riONS 103 de me donner la solution géométrique élémentaire du problème suivanl qui n'offre, d'ailleurs, aucune difficulté en employant le calcul; one indication sommaire me suffira: Construire un triangle \r><'.. connais- sant la base BC, la médiane pa riant de \ et la différence des angles B et C ». Nous avons reçu un grand nombre de réponses ; les dimensions dû Journal nous empêcheront de les reproduire in extenso dans l'Intermé- diaire et de faire autre chose que de les signaler, mais j'y trouve l'oca- sion d'une étude géométrografique métant en évidence à son propos, la diférence radicale des points de vue où doivent se placer le géomètre qui indique une solution et celui qui veut la construire éfectivement; ce sera le sujet de ce travail. Jusqu'ici, et .sans exception, seul le point de vue du géomètre a été considéré. Quand on avait indiqué, sans détails, un moyen par lequel le résultat pouvait être construit, on s'arêlait, et, si la chose était énoncée simplement, on disait que la solution était simple. La géométrografie dont j'ai exposé les principes à divers Congrès de l'Association Française (Oran, 1888; Pau, 1892; Besançon, 1893; Caen, 1894), prend la question où le géomètre la laisse, et se propose : 1° de construire avec la plus grande simplicité possible tèle solution indiquée ; 2° de choisir la plus simple à construire, s'il y en a plusieurs ; 3° de doner une sorte de mesure de cète simplicité. C'est un point de vue qui n'avait jamais été considéré, dis-je, et qui done lieu à bien des surprises, les instruments à la main, au sujet de la[simplicitéréèle des constructions que le géomètre indique, carèle n'a souvent aucun raport avec la simplicité didactique de ces solutions, et quelquefois la meilleure, à ce dernier point de vue, est la plus compliquée à construire. Le problème dont nous examinons ici les diverses constructions envoyées à V Intermédiaire des mathématiciens, a un petit historique; je ne conais pas son origine, mais il a été traité par l'illustre Bessel, et c'est un sujet du concours général de 18o0. Bemarquons que les réponses que nous examinerons donaient, corne toujours, quoiqu'il s'agisse d'une construction, des solutions seulement au point de vue du géomètre et nulement au point de vue géométrografique, le seul qui nous ocupe ici. Convenons une fois pour toutes que, à moins d'avis contraire, nous apèlerons m la médiane douée que, a le côté BC du triangle, et nous poserons B — C = 8. Nous suposons qu'on n'a qu'un seul compas à sa disposition pour éfectuer les constructions ; nous faisons encore, dans toutes les solutions examinées, les conventions suivantes, en prenant ainsi un point de départ identique pour chacune d'èles, afin de les rendre comparable- : ;k l'IG. 1. 404 MATHÉMATIQUES, ASTRONOMIE, GÉODÉSIE ET MÉCANIQUE 1° Nous suposons qu'il n'y a sur l'épure (fig. 4), à l'origine que : 1° une droite sur laquèle sont marqués AtA2 = o et M^ = m ; 2° un angle V,yV2 qui représente B — C ; 3° nous convenons de ne pas construire le triangle demandé sur un des éléments placéssurl'épurecome donées; 4° nous supo- sons B >> C ; o° corne une discussion géomé- trique du problème montre qu'il peut y avoir deus solutions distinctes, ou une seule solution répondant ré- èlement à la question (l'autre corespondant à une valeur suplê- men taire de 3, ainsi que me l'a fait remarquer mon ami Brocard), ou pas du tout, nous convenons que nous ne construirons qu'une seule des solutions, c'est-à-dire que nous nous arêterons quand nous aurons éfectivement tracé les trois côtés d'un triangle ABC répondant aux donées. Je désignerai come à l'ordinaire par N( 2m. On conclut de là la construction suivante : 1° sur la médiane AD, décrire un segment capable de o ; 2° prolonger ÂD de 1>M ésal à BIT aa ou 3° élever la per- l'iii. 3. AD un pendiculaire au milieu de AM, ce qui done le centre 0 de ABC par l'inter- section avec le segment capable ; 4° tracer les cercles 0(0A) , puis D( % ) qui coupe 0(0A) en B et C ; 5° tracer AB, AC, BC. Détails de la construction rjèom et rogra figue A. 1° Je trace (fig. 3) une droite quelconque AD, op. : (R2) ; je prends ^:zzzzzz^-d- 1 .*•< • ' \ . v -~. / i \ v " /A X / \ s ' />' Si i \ v / ' \ ' / ' \ y i ~~-~ i \ \ / > 1-- \ / | s ~~- ' I \ / ÔK- ' \ 1 v 1 s t / i i \ I \ / i / \ \"< I / I \/ ~tf ?D - \ s ' ±-' c' 6y- ^..X-.. D i * 1 V / * ' ' \ s 1 \ I * y V N 1 x *' 1 \ \ 1 / 1 \ \ / f / I'IG. 3. m dans le compas, op. : (2Cj) ; à partir d'un point quelconque A de cète droite, je porte AD = m en décrivant A(m), op. : (C,+ C3). Je 106 MATHÉMATIQUES, ASTRONOMIE, GÉODÉSIE ET MÉCANIQUE décris sur AD un segment capable de o dont j'apèle I le centre, en me servant de la métode géométrografique indiquée ci-après, op. : (4Rt + 2B2 + 8Ci + 5C3). Il faut remarquer que pour qu'un point O coresponde réèlemenl à une solution du problème, il doit être sur l'arc qui sous-tend l'angle obtus i-osifl< 2m, et sur l'arc qui sous-tend B si a >> 2m. a2 2° Nous devons construire la longueur — = DM, c'est-à-dire trouver "-Kilt la troisième proportionèle entre (|j et m. Je divise la longueur A,A2 donée (fig. 1) en deus parties égales, op. : (21^ + R2 + 2Ct 4- 2C3) ; «oit cû! son milieu. J'ai à construire ^~- Je le fais par la métode géométrografique indiquée ci-après, op. : (41^ + 2R2 -f 5Ct + C2 + 3C3). Je trace (fig. 3) Dh] pendant que j'ai | dans le compas, op. : (Q 4- Cs) ; cela servira plus loin (voir 4°). Je porte sur ÂT>, DM, égale à v 2 cète longueur -r1^1 , op. : (3d + C8). M1M2 3° J'élève la perpendiculaire au milieu de AM, op . : (2R,, + R2 + 2Q + 2C8), qui done O. 4° Je trace O(OA), op. : (2Ca + C3), qui coupe D^J en B et en C. 5° Je trace AB, AC, BC, op. : (mi -f 2R2) ; j'ai ainsi le triangle ABC par op. : (18Rt + 10R2 + 25Q + 2C2 + 16C3) ; simplicité : 71 ; exactitude : 45 ; tracé de 10 droites et de 16 cercles. Métode géométrografique pour construire le segment capable de l'angle 0 sur une droite donée AD. Soit awp l'angle doné (fig. 4). Je trace A(AD), D(AD), co(AD), op. : (4Ct + 3C3), co(AD) coupant coa et 7 une économie de op. : (2C, C»), dont j'ai tenu compte, puisqu'au . i i Fir,. 4. lieu du simbole précédent pour construire le segment capable, j'ai pris seulement op. : (4Rt -f 2R2 + 8C, + 5C„). Métode géométuoguafique pour construire — • Je trace un cercle d'un rayon quelconque (fig. 5), mais supérieur à la moitié de la plus grande des lignes M et N, op. : (C3) ; a A* ri N / / A ■c ici, N c'est ^ = wiAi' M c'est AD = m. Par un point R quel- conque de ce cercle, je trace R(N), op. : (2C.+ C2 -f C,) qui le coupe en A et en 13, puis R(M), op. : (3(^ + 0,) qui le coupe en C. Je trace AB, op. l2Rt + R2i, puis RC. op. (2Rt + R./) qui coupe AB en H RH est la longueur cherchée, car si on trace RB, BC, on voit que les deus triangles RHB, RBGsont M I 10. 108 MATHÉMATIQUES. ASTRONOMIE, GÉODÉSIE ET MÉCANIQUE RH RB „ , „TT RB2 N2 , semblables et donent — - = -— d ou RH = rr?r = vr' obtenue par RB RC RC M ' op. : (4Rt + 2R2 + oT^ + C2-f.3C2) ; simplicité : lo ; exactitude : 10; 2 droites, 3 cercles. (B). — Construction indiquée par M. Paul Niewenglowski {a). Si l'on supose le problème résolu (fig. 2), A' étant le point où la para- lèle à RC menée par A coupe le cercle circonscrit, M le point où la médiane AD coupe le cercle circonscrit K et H, les projections de M et Fig. 6. de D sur AA', on voit facilement que l'angle AMA' = 8. MD.DA = UJ . DB = — d ou — =z = » mais corne — = — , on a : 4 DM 4DA2 4m2 DM HK (a) M. P. Niewenglowski, fils de M. B. Niewenglowski, est actuèlement élève au lycée Louis-le- Grand. É. LEMOINE. — DOUZE CONSTRUCTIONS DÉDUITES l»E ONZE SOLUTIONS 10i) ri » 2 -—=,—,• En prenant (fig. 6) une droite quelconque AAj, décrivant sur Me un segment capable «le 3, prenant sur AAj le point K' tel que AH' ii- H' étant le milieu de A V on ait : 77777-, = -. élevant en K! la perpen- H k mi' ' diculaire à A.V qui coupe le segment capable en M', traçant M'Y qui est coupée en D' par la perpendiculaire au milieu de AA', menant en D' une paralèle à AV. qui coupe le segment capable en BjO\ le triangle ABC sera semblable au triangle cherché et la construction s'achèvera immédiatement. Détails de la construction géométrografiquc de B. 1° Je place (fig. 6) une longueur A.V,'— a . . .op. : . : lil», -i'« qui lonent B et C par leurs inter- sections avec la perpendiculaire à EF menée par l>. En tout, pour 5°. . op. : (6R, h 3R, f 3C, 3C Le triangle AlîG est «loue obtenu dans la solution C par op. : (25R, L3R, 26C, L6C1 : simplicité: Nil; exactitude : ">l : 11 droites, lb' cercles. Il est probable que la solution interprète des résultats de calcul ; en tout cas, exécutée rigoureusement, lèle qu'éle était énoncée, sans simpli- fications géométrografiquesj éle aurait eu un simbole beaucoup plus élevé, (D). — Construction indiquée par M. ('..-A. L.usant. Suit D le milieu de BC (fig. S), imaginons le triangle DAM directement Fig. 8. _— -_ ^ — . BA CD semblable à DBA ; il est aisé de voir que BAM = CD A et que r*î — ftt ' . HT" Donc ABM = C et MBC = S. Enfin DM = — » longueur faede à cons- truire. Donc : 8* 114 MATHÉMATIQUES, ASTRONOMIE, GÉODÉSIE ET MÉCANIQUE . DA2 2m2 1° Tracer la droite BM faisant l'angle 8 avec BC: 2° construire — ou — = t, tracer D(/) qui coupe BM en M ; 3° la bissectrice de l'angle BDM est DA et come DA = m, la construction est terminée. Détails géomètrograftques de la construction D. 1° Tracer une droite quelconque BC, op. : (B2) (fig. S), prendre sur èle BC = AtA2 = «, op. : (8G, + C2 -f C3), prendre son milieu D en utili- sant le cercle B(«) décrit pour placer G, traçant C(o) et de l'intersection de B(a) et de C(a) qui coupe BC en D, op. : (2Rt + B2 + Ct -f C3) ; tra- cer BM tel que~MBC = S en utilisant le rayon a que nous avons dans le compas, op. : (2Ri + R2 + 4Ct + 2C3). 1° est donc obtenu par op. : (4R, + 2R, + 7Ct + C2 + 4C3J. 2° Je trace D(m), op. : (3^ + C3\ qui coupe DB en i et la perpen- diculaire en D à CB (tracée pour obtenir D) en ./; par i, sans tracer Bj, je m? . - mène une paralèle à Bj qui coupe D/en K, on aDK = — , puisque dans les deux triangles BD/\ /DR on a — = gg> op. : (2Rt + Ra + 5C, + 2C3), je trace D(DK), op. : (2Cj + C8) qui coupe BM en M et Di en l ; 2° est donc obtenu par op. : (2R4 + R2 + 10^ + 4C,). 3° Je trace, en me servant des points M et /, sur l'arc de cercle MK/, la bissectrice de l'angle MDJ, op. : (2B, + R2 + 2C, + 2C3), èle coupe D(w) en A; je trace AB, AC, op. : (4R, + 2R2). 3° est alors obtenu par op. : (HRt + 3R2 + 2Ct + 2C3). La construction D a donc pour simbole total : Op. : (121^ -f- 6B2 + 19Cj i-Cj + 10C3); simplicité : 48 ; exactitude : 32 ; 6 droites, 10 cercles. Cète construction fort simple géométriquement et géométrografique- ment a été obtenue par la métode des équipollences qui done fréque- ment pour les problèmes résolubles avec la règle et le compas des solu- tions aussi élégantes que simples. (E). — Construction qui se trouve dans les Questions de Géométrie élémentaire de Desboves, 3e édition, p. 343. Cète indication a été comuniquée à Y Intermédiaire par plusieurs corespondants. MM. Betali, Delahaye, Neuberg, etc. Voici la solution : Si M est le point où la paralèle à BC menée par A (fig. 9) rencontre le cercle circonscrit D le milieu de BC, E le point où la médiane AD rencontre le cercle circonscrit, on peut construire le triangle i. LEMOIME. — DOUZE CONSTRUCTIONS DÉDUITE» DB ONZE SOLUTIONS 118 DB2 ii- MDE dans lequel on conait DE = ,— - = , — , angle A.EM 3 et l».M DA \m — DA = m. On esl donc conduit à: 1" placer DA, déterminer la lon- gueur DE, placer E ; 2? faire l'angle \K.M--o et placer M; 3° mener parD, ( :i:. paralèle à MA ; 4° placersur CB, DB = CD = |, tracer AC, AI». Détail* géométrografiques de la construction E. 1° Je trace une droite sur laquèle je place DA (fiy. 9) en décrivant !), qui place B et C sur d(?\ pour 3° j'ai donc op. : (2R, - R2 -f 3C, -f C,). 4° Je trace AB, AC op. : (4R, 4" 2R,) l donc pour simbole total - HC,); La construction E a donc pour simbole total op. : (13R, 4- 8Ra 4- 21C, + Cs simplicité : 54 ; exactitude : 35 ; 8 droites, 11 cercles. 116 MATHÉMATIQUES. ASTRONOMIE, GÉODÉSIE ET MÉCANIQUE (F). — Construction de Bessel. M. H. Brocard l'a raportêe tèle qu'èle se trouve dans l'article Ueber eine geometriscke Aufgabe, de Bessel (OEuvres, p. 360). .M. W. Stott a envoyé une solution identique. 1° Décrire (fig. 10; les circonférences Dm» D(m), D étant unpointquel- conque et tracer un? droite quelconque passant parD que DU jcoupe enB et en C; 2° par B mener la droite BE coupant D(»i; en E et tèle que EBC = 8; 3° joindre ED qui coupe DU ) en M et mener par M la paralèle MF à BE, F étant sur D(m) ; 4° mener la bissectrice de l'angle FDB qui coupe D(w) en A. joindre AB, AC. Détails géométrografiques de la construction F. 1° Je prends (7^/. 4)\e milieu ai, de AtA2. op. : (2R, +R2 + 2C, +2C8) et je tTAce(fig. 40) une circonférence D^Aj), c'est-à-dire DU)» D étant quelconque, op. : (2^ + 2C8) ; je trace D(m), op. : (3C4 + Cs) ; puis une droite quelconque passant par D, op. : (Rt + B2), qui coupe D( - \ en B et en C. J'ai 1° par op. : (3Rt + 2R2 + 7Ct + 4C8) ; Fig. m. 2° Je fais en B l'angle FBC - z 8, F étant sur b(m) op. :(2R1 - \L I 50,4-30,); (Q - \ en M et par M, je mène K. LEMOINE. — DOUZE CONSTRUCTIONS DÉDUITES DE ONZE SOLUTIONS 11" une paralèle à EB, paralèle qui coupe D(w) en F, au moyen des arcs égaus, que ED et cète paralèle interceptent sur h( A op. : i2Ht R, + .SCi + C3), j'obtiens donc (3°) par le simbole op. : i'.I;, - 2R, -3C, - C 4° Je mène la bissectrice de FDB sans tracer FI), op. : 1 rili, I'., 2C, -4- 2C,), èle coupe bon) en A, je trace AB, AC, op. : | iii, 2R,) 'v est donc obtenu par op. : (6Rt + 31^ + 2Ct -+■ -(v- et la construction totale F est représentée par le simbole op. : (UH^ + 8R, + 17Ct + 10C,) ; simplicité : 50 ; exactitude : 32 ; 8 droites, 10 cercles. La construction sur la fîg. 10 parait encore plus simple quële ne l'est en réalité parce qu'une partie des constructions est faite surlesdonées. (G). — Construction indiquée par M. Espanet. Si l'on supose le problème résolu (fig. 11) que l'on prolonge AD de U~V = ATT, il est facile de voir que la bissectrice intérieure Kl de l'angle ABA', I étant sur AD, fait avec BC l'angle -■> soit J le point ou la bissec- trice de l'angle suplémentaire de ABA' coupe AD. il est clair que les points I et J sont conjugués harmoniques de A et de A' et que l'on a : DI.DJ -~DA2. Soient P et N les points où BI coupe D(m), puisque l'on a DI.DJ = DA2, il est clair que J apartient au cercle qui est le lieu du point J tels que I étant un point quelconque de BI, on ait : DI.DJ = DA2 ; ce cercle passe par les points P, D, N. De là on déduit la construction suivante : 1° placer DB ; 2° faire l'angle IBD = - ; 3° décrire le cercle D(m) qui coupe BI en P et N ; 3° tracer le M cercle PDN ; 4° tracer la perpendiculaire en B à BI, èle coupe le cercle PDN en J ; o° tracer JD qui done A sur b(m), puis tracer AB, AC. Détails géométrografbques de la construction G. 1° Je divise (fig. 1) en deux parties égales la droite AtAa = a donée sur l'épure ; D étant un point quelconque (fig. 11), je décris D(-)et je - \ en B et en C op.: (3R, + 2R,-f U\ ::<:,); 118 MATHÉMATIQUES, ASTRONOMIE, GÉODÉSIE ET MÉCANIQUE 2° Je fais l'angle IBD = | en prenant sur DU ) à partir de C un arc CK égal à celui que le cercle de rayon \ el ayant pour centre le somet V de L'angle doné (fig. 4) sur L'épure, intercepte entre les côtés de cet angle, >J '/\ / 7 » / ; \ • / ' i \ ' i 1 1 . y > y S / / i t - «- l V 1 t --' 1 v 1 sa/ i i r i t ^s*^ ^^^ ! N .' \ i ^ p Y ' 1 ^■/ ~ -^ffB /©: ' ', ' y \ ■ ■ • i V ,' \ .»** \ 1 V / ' • \ \ i X i s . ' ■ 1 / «K' A- " s i y Vu;. •s»; i i 1 1. op. :(4Cl+ 2Ca)etjetrace>>. // BK,op. : (2R, - Rs) ; l'angle KBC = g; ±° est obtenu ainsi par le simbole . . op. : (-Hj + Rj *Ci + 2C3) ; 3° Je décris D(m) qui coupe BK en P et N. . . . op. : (3Ct + 2C3); i " Je trace le cercle PDN en me servant du rayon m, que j'ai dans le compas, pour mener les perpendiculaires aus milieus de DN et de DP. . op. :(4R, + ffit + 4Ct + 3C0 i 5° Je trace KD qui coupe Df " ) en K' et je trace K'B qui coupe le cercle PDN en J op. : (4R* + 2iy ; 6° Je trace JD qui done A sur D(m), puis AB. A.C op. : (61^ + 31U. Le simbole total de la construction G est donc: op. : (19R, -| 10H2 _|_ 15G, -r 9CS) : simplicité : 53 ; exactitude : 34 ; 10 droites ;.9 cercles. (H.). — Construction indiquée par M. Babbabin. Traçons (fig. 42) BC = o, faisons l'angle CBI = :> et abaissons CI per- pendiculaire sur Bl. t. LBMOOIE. — DOUZC GOlfSTKUCTtOlfS DÉBOÎTES M OKU SOLUTIONS 119 Élevons CI' 2m perpendiculaire à I'-»'. et décrirons sur EB une Hrcon- férence. Traçons les deus cercles IM'.I — CI), B Bl I I qui coupent la circonférence décrite sur EU com«' diamètre en I et I", F et I" étant de part et d'autre de BB. [/angle FEF' sera égal à l'ang'e \. ce qui ramène à une construction classique. En éfet, CI a sin — — = (6— c)cos (- I ;i - a cos B~" = (ô 4. C) sin ^ • on a BEa '»»< ' ff, = 2(6' + c2j et JP + -*L = ^ .. c>). " Donc HP = -5L + J3L.. >in- —y- cos- — sin- — - cos--, < lu peut alors poser, z étant un angle convenable, Bl = BE sin - cos cp CI = BE cos l sin ?, d'où Bl — CI — BF' = BE sin ( + ? I : Bl — CJ = BF = BE sin (% -f ? ) ; cos (^ — en F\ F et F étant de côtés diférents de BI. L'angle KCF'. corne l'angle FEF', esl égal à A. Soit K le point où BS coupe LU'. RBC 8. Si je prends sur L LB dans le sens convenable, arc F'K' = : arc Ck. op. : i.'-JC, — C:)i, l'angle KCF serait A - B — C ou ISO — 2C : donc en divisant en deux parties égales en IL op. : (2^ u_ h2 ^:_ 2C, — 2CS), l'arc FCK'. l'arc FCH sera tel que le segment capable de C décrit sur sa corde est l'arc FBH'K'H. 11 suit de là que si je porte dans le sens convenable arc FH à partir de B en H', op. : 3Cj + C,), et que je trace CH', op. : (2R, — K2i, ce sera le côté CA du triangle cherché. La circonférence T)(m) coupe CH' au point A, il ne me reste plus qu'à tracer AH. op. : (21^ + B2i et la construction II me done le triangle ABC par le simbole op. : (14R, — 8R2 -f 26^ + C, — 14C,); siin{»licité : «j.°>; exactitude : 41 : 8 droites, 14 cercles. (I). — Solution indiquée par M. J.-J. Duran-Loriga. Le point A (fig. 2) est sur l'hiperbole équilatère passant par B et C qui a pour asimptotes les droites passant au milieu D de BC et faisant avec o o BC l'une, un angle égal à 90 — :> > l'autre un angle égal à 180 — - » A est aussi sur le cercle Du»), le problème revient donc à trouver l'intersec- tion d'une hiperbole équilatère avec un cercle concentrique, ce qui peut se résoudre au moyen de la géométrie élémentaire. Cète solution ne répond pas, en réalité, à la question posée, car èle fait intervenir l'hiperbole et ce que M. Phileter demande c'est une solution élémentaire, c'est-à-dire obtenue avec "les éléments euclidiens, et non simplement une construction avec la règle et le compas par n'importe quel moyen, mais je note ici la réponse de M. J.-J. Duran-Loriga parce que j'y prends encore sur le fait, ce que, au point de vue de la géométrie, on apèle généralement résoudre un problème. M. Duran-Loriga le ramène à une question que l'on sait pouvoir être résolue, et cela sufit. Soit, au point de vue géométrique, mais au point de vue de la construction à faire, cela sufit si peu, cela est tèlement diférent d'une réponse qu'il m'est impossible d'examiner ici cète solution pour en déduire ses coéûcients géométrografiques. On sait bien, en éfet, que lorsqu'une hiperbole équilatère est déterminée, on peut déterminer aussi avec la règle et le compas les points où èle rencontre un cercle concentrique ; mais suivant les élé- ments qui déterminent cète hiperbole, les constructions sont diférentes et je ne sais point cèle à laquèle l'auteur s arêterait s'il alait jusqu'au bout. De cète hiperbole équilatère on conaît, ou bien l'on peut déterminer 122 MATHÉMATIQUES, ASTRONOMIE, GÉODÉSIE ET MÉCANIQUE presque imédiatement, le centre D, un diamètre BC, les asimptotes, la tan- gente en B qui fait avec CB l'angle 180 — 3, etc. Mais cornent combiner ces éléments, surabondants d'ailleurs, pour placer A? ce qui est toute la question. Il n'y a même pas, à vrai dire, de solution classique à ces pro- blèmes, quèle que soit la façon dont on combine les donées ; une réponse géométrique serait de déterminer les foyers F et F' de l'hiperbole et dans le triangle FAF' on conaitrait la base FF', la diférence des côtés F'A — FA (égale à F'B — FB) et la médiane DA. C'est une construction à chercher qui ne paraît pas du tout plus simple que cèle que M. Phileter demande Cependant M. Brocard, dans une lètre qu'il m'a adressée, déduit la cons- truction F (de Bessel) du principe indiqué par M. Duran-Loriga. 11 va sans dire que ceci n'est point une critique de la solution géomé- trique de M. J.-J. Duran-Loriga, c'est une critique générale de la façon dont, le plus souvent, les géomètres, quels qu'ils soient, croient doner des constructions quand ils en démontrent seulement la possibilité sans les examiner jamais dans leur détail, si même ils vont jusqu'au bout de leurs indications. C'est cet examen métodique et codifié qui est l'objet de la géométrografie. (J). — Construction indiquée par M. Luiz Sanchez de la Campa. Soient 2A la base BC du triangle doné, 2y l'angle BAC, m la médiane partant de A, 26 = B — C. si c et b sont les côtés BA et CA on a : b sin y -f- c sin y = 2A; cos 6 ; c cos y — b cos y = 2A; sin 8, d'où, très facilement : ■,?. — 9 A;2 cos2 6 , &2sin2 sin2 y cos2 y sin2 y cos2 y A"cos6\2 sin y /triney = k, V cos y / m" On en déduit les constructions suivantes (le lecteur est prié de faire la figure) : Je trace les deux cercles de rayons k cos 0, A sin 0, de centres g et / tels que ~g~f =^miJ\-k2, je mène une tangente comune extérieure, à ces deus cercles, i étant le point de contact sur le cercle de centre g, j le point de contact sur l'autre. La circonférence décrite sur gf corne diamètre coupe ij en p et en q (les points i, p, q, j se succèdent dans cet ordre). On a pour y les deus solutions ipg, iqg et \C = qgJrqf, AB = qg-{-qf. Détails géométrografiques de la construction J. Construisons géométrografiquement la solution de M. de la Campa quir selon l'habitude des géomètres, n'est qu'indiquée. C'est l'angle B — C = 20 qui est doné ; pour construire fde = 6 il faut donc d'abord diviser sur la i . LEMODtE. — DOUZE CONSTRUCTIONS DÉD1 [TES Dl 0KZ1 m,i i rjONS 1 -:i donée l'aDgle 2'j en deus parties égales, op.: (2R, - M., - 3C, -Cs) avec le rayon p, que j'ai pour cela dans le compas, je décris sur l'épure un cercle dont le centre esl un point d quelconque (C8). Je divise sur la donée, 2Aen deus parties égales (2R, ■- lî„ — 2C, ■' 2C., . Je mène pard une droite quelconque (Rj-fRa) sur laquèle je prends dfz= k (3C,— C3) au moyen de l'arc qui sous-tend 0, je trace la droite de tèle que fée^zQ (2R, + K, -4-3^-fC,). Je projeté f en e WT de rl\\l — U, — 30, + 3C3>; 00 a de — Acos 0. /'<• =Jt sin 0. Je trace dg perpendiculaire à <7/* en utilisant le cercle, léjà fcraoédfo) (2R, -f II, - 2C, SC^) et je prends 0(9 m (3C, -f C,). Je trace /"(/c) (i^-f C3),#') (3Gt+€,) et je trace une tangente co- mune extérieure à ces deus cercles, je peus le faire avec op : (KR, -}-4R2 + 12C,-t-6C3) par une construction où je me sers du cercle décrit sur gf corne diamètre, lequel est déjà tracé; on a ainsi les points p et g. Pour achever la construction d'une des deus solutions, par exemple cèle où iqg = Y, je trace qg, qf (4Rt + 2RS), puis q{qf) (2C, -f G,) qui coupe qg en gl tel que qg et qg^ soient de même sens et en g2 tel que gq et gg., soient de même sens. On a : ggy — AR. gga = AC. Je trace q(qi) (2Ct +C3) qui coupe g(gi) en i' et je trace qï (2Rt + R2); iqi' = 2y = A. Je prends sur qi, qX = XC ou gg, (3^ + C,), je trace XX' (2Rt + R,) le triangle qXk' égal à ABC triangle cherché, est aussi obtenu par : op. : (2~R,-i-14R2 -4- 46Cj -f 26CS) ; simplicité : 413; exactitude: 73; li droites, 26 cercles. (K). — Construction de M. A.-P. Ericsson. M. Ericsson (pseudonime) a envoyé une solution exacte et ingénieuse géométriquement parlant, mais presque autant que cèle de M. Duran- Loriga, èle est tèlement vague pour la construction définitive à exécuter qu'on peut la terminer de plusieurs façons très différentes au point de vue géométrografique. Voici la solution géométrique. Je supose le problème résolu (le lecteur est prié de faire la figure, nous ne répétons pas les notations de l'énoncé). Par D, milieu de BC, je mène une perpendiculaire à la bissectrice intérieure de A, èle la coupe en I; par B une perpendiculaire BE à DI (E sur DI). Le triangle rectangle DBF est conu car DB = ^BC et l'angle BDE = — — \ Je conais donc BE et DE. M. Ericsson démontre que l'on a BE.DE = IA.DI et corne ÏX2 — Dp — m2 on trouve DA -f- DI et Ton est ramené, dit-il, à un problème classique, il s'arète là. Je supose que le problème clas- sique que M. Ericsson a en vue est de construire le triangle rectangle ADI où l'on conait l'hipoténuse et la some des deus côtés DA-fDI. Il restera ensuite, ADI étant construit, à construire ABC. 12 i MATHÉMATIQUES, ASTRONOMIE, GÉODÉSIE ET MÉCANIQUE Détails géométrografiques de la construction K. Parmi les constructions dérivées de cète solution, toutes d'ailleurs géo- métrografiquement assez compliquées, je choisis cèle qui me parait la plus simple, je n'ai pas le loisir de les analiser toutes. J'apèle PQ la droite donée égale à DA = m, RS la donée égale à BC = a, je prends le milieu o> de RS (2RX -f- R2 + 2Cj -f- 2C3), je trace une droite quelconque (R2) sur cète droite à partir d'un point D quelconque, je prends DB=:DC = wR (2Ct 4-C2 + G3). Je divise la donée BC en deus parties égales (2Rt + R2 + 3C, + 3C3) et je fais en D avec DB un angle BDE R C = — - — (2R1 + RÎ+4C1 + 2C3). J'abaisse de B la perpendiculaire BE sur DE(2R1 + R2 + 3C, -f-3C3). D'après la solution géométrique j'ai à trouver AI + ID qui m'est donée par (AI + ID)2 = À~D2 + 2DE.BE, il faut donc construire d'abord une longueur /égale à y/2DE.BE puis la droite égale / /2 f à V-AD2-f l\ Corne j'ai AI.DI = BE.DE = -• il faut trouver la longueur — 2 v/2 et enfin construire les longueurs AI et DI dont j'ai la some et le produit, porter sur DE en DI la longueur égale à DI, déterminer alors le point A et joindre enfin AB et AC. Tout cela est fort long et, en simplifiant géomé- trografiquement le plus que j*ai pu, j'ai trouvé pour simbole total : op. : (20Rt + 12R2 + 45^ -f 25C3) ; simplicité : 102; exactitude : 65; 12 droites; 25 cercles. On peut ariver souvent à simplifier une construction, en étudiant la solution géométrique avec la préocupation seule d'ariver à une simplifi- cation de la construction. La solution K va nous en fournir un exemple. J'apèle K' cète modification à K. Je comence la construction come précé- demment jusques et y compris le moment où j'abaisse la perpendiculaire BE sur DE ; ayant fait jusques-là le sopérations (8Ri + 5R2 -1- 15Ct -f- 11C3). On a : AI.ID = BE.ED, mais AI.DI c'est le double de l'aire du triangle ADI, donc si l'on apèle h la longueur de la perpendiculaire abaissée de I sur AD on aura : h = — rrr-- Construisons h. Je prends dans le compas la longueur AL) PQ=: AD = m (2Ct). Je trace P(PQ) (C3) et je trace la perpendiculaire au milieu «j de PQ (2Rt + R2 + Ct + C,) et je prends sur ED, dans le sens ED, EAX = AD (Ct -f- C3) ; je trace D(AD) qui servira plus tard (Ct -f- C3) puis par D je mène une paralèle à AtB (non tracée) (2Rt + R2 -f- 5Ct + 2C3) qui coupe EB en B15 on a : EBt = h. Je puis maintenant construire sur la donée PQ le triangle PQx — DAI, pour cela je prends tatp = h (3Ct -f- C3) et É. LEMOINE. — DOUZE CONSTRUCTIONS DÉD1 [TES DE "N/.K SOLUTIONS 123 par p je mène une paralèle à PQ (2Rt + R, - LC, 2C8) èle coupe en y le cercle ^(^P) que je décris (2C1+C,);yP=DI, yQ l l;jetrace l » . I » -j- C8) qui place I sur DB puis I ■ «.>■ 3C, -| C8) qui coupe Dl I» A i en A. Enfin, je trace BA, AC (4R, -f-2R9) el j'ai le triangle ABC par : op. :(18R, -f 10R, -I-40CJ+23C,); simplicité : 91; exactitude : 08; 10 droites, 23 cercles, Et rien ne dit qu'on ne puisse simplifier encore, car de même qu'en géométrie on ne peut afirmer qu'une démonstration est la plus simple qui soit, en géométrografie on doit toujours regarder corne possible que des simplifications soient aportées à la façon dont on a construit. SIMBOLE DES DIVERSES CONSTRUCTIONS PRÉCÉDENTES EN ADMÉTANT LEMPLOI DE l'ÉQUÈRE, TANT POUR MENER LES PARALÈLES QUE POUR MENER LES PERPENDICULAIRES. Construction A. — L'équère n'a pas d'emploi. Construction B. — Dans 3° pour tracer JJ', au lieu de op. : (2Rt -f- R2 4- 2Cj -f 2C3 ) j'ai op. : (2tti + E -f R2); Pour tracer J/, au lieu de op. : (2R1+«S + 2C14-C8), j'ai op. : (2R't + E + R„) ; pour tracer J'K', au lieu de op. : (2Rt -f- R* + 5^ + 2C8), j'ai op. : (2R't -f- E + R„). Dans 4° pour mener en Iv' la perpendiculaire en A Ai, au lieu de op. : (4R, -f- 2R, -t-Ci + Cs), j'ai op. : (2R't -f- E -f- R2) ; pour mener par D la paralèle à VA. au lieu de op. : (2R1+Ra + 3C14-C8), j'ai op. : (2Rt' + E + R,). Ce qui done pour le simbole de la construction B avec l'équère: Op. : (lORi-flOR; 4-iiRt + 5E4-19C1 + Ca + 9Cl); simplicité: 65; exactitude : 45; 11 droites, 9 cercles. Construction C. — Dans 1°, avec le compas pour mener en A, la perpen- diculaire à AA, j'ai : op. : (2Rt + R2 + 3Cj + 3C3) et pour mener par X, la paralèle à EE, j'ai : op. : (2Rt + R„ + SCt + 2C8) en employant l'équère j'aurai op. : (2R; + E + R,) et op. : (2R; -f E ~ R2). Dans 4°, pour mener en T la perpendiculaire à EF, au lieu de op. : (4Rt -f 2R2 -f- Ct + C8) que j'ai avec le compas, j'ai avec l'équère op. : (2R't -j- E + RJ- Dans o°> Pour mener par D la perpendiculaire à EF au lieu de op. : (2R! -}-R2 + 3C, + 3C3) avec le compas, j'ai avec l'équère, op. : (2R', -f E-fR,) ce qui fait que le simbole de la construction C avec l'équère, est : Op. : (loR! + 8R; -f 4E + 12K2 -f 14C, + 7C8) ; simplicité : 60; exacti- tude : 41 ; 12 droites, 7 cercles. Construction D. — Dans 2°. pour mener par i une paralèle à Lfy avec le compas, j'ai op.: (2Rt + Ra + 5Ct + 2C8), avec l'équère, j'ai op.: (2R,' + E + H,). Le simbole total avec l'équère est donc : Op. : (10Rt — 2R; -f-E 4- 6R2 4- 14C, + C, + 8C8) ; simplicité : 42; exactitude : 28; 6 droites, 8 cercles. 126 MATHÉMATIQUES, ASTRONOMIE, GÉODÉSIE ET MÉCANIQUE Construction E. — Dans 1°, pour mener par Bt une paralèle à AtA', au lieu de op. : (2R, +R2 + 5^ -f 2C3), j'ai op. : (2R; + E -f Ra) et pour mener par D la paralèle à AM. au lieu de op. : (2Rt + R2 -f 3CX + C8) et du tracé de A(«) op. : (G» + G,) dans 1° j'ai op. : (2R', + E + R2). Simbole total : Op. : (11 Rj + 2R; + E + 8R2 + 17^ -f- C2 + 9C,) ; simplicité : 45 ; exactitude : 29 ; 8 droites, 8 cercles. Construction F. — Dans 3°, pour mener par M une paralèle à EB, au lieu de op. : (2Rt + R2 + 3C, + C3), j'ai : op. : (2R't + E + Ra). Simbole total avec l'équère : Op.: (13R1 + 2R;+E + 8Rî + 14CJ+9C,); simplicité: 47; exacti- tude : 30; 8 droites, 9 cercles. Construction G. — Dans 5°, pour mener K'J, au lieu de op. : (4RX + 2R2), j'ai op. :(2R; + E + R2). Simbole total avec l'équère : Op. : (loR1+2R'1 + E + 9R2^-loC1 -f 9C3); simplicité: 51; exacti- tude: 33; 9 droites, 9 cercles. Construction H. — L'équère ne pourait s'employer qu'une fois et cet emploi n'abaisserait pas le simbole; au contraire, il l'augmenterait d'une opération, si l'on s'en servait pour mener la perpendiculaire CI sur BI — ce que l'on fait avec op. : ^Rt + R,)— il faudrait op. : (2R;+E + R2); corne il n'y a qu'à joindre deux points, l'emploi de l'équère ne pourait venir que d'une inatention? Construction 1. — N'est pas sufisament explicitée pour être analysée. Construction J. — L'équère ne peut s'employer que pour projeter f en e par (2R', + E -f R2) au lieu de (2R, + R2 + 3C* + 3C3) et pour tracer dg perpendiculaire à df par (2R't + E + R2) au lieu de (2R, + R2 + 2G, -f 2Ca), ce qui fait pour simbole : Op. : (23R, + 4R; -f 2E -f- 14R2 -f 41C! -f- 21C,) ; simplicité : 105 ; exac- titude : 70; 14 droites, 21 cercles. Construction K. — L'équère n'est à employer que pour abaisser de B la perpendiculaire BE sur DE, ce qui revient dans le simbole général à rem- placer (2Rt + R2 + 3C, + 3C3) par (2R; -h E -f R„). Le simbole total en employant l'équère serait donc : Op. : (18Rj + 2R; + E + 12R2 -f 42Ct -f 22C3) ; simplicité : 97 ; exacli. tude : 63; 12 droites, 22 cercles. Construction K' ou K simplifiée. — L'équère n'est à employer que l°pour mener la perpendiculaire BE de B sur DE (2Rt + R2 + 3G, -f 3C3) est rem- placée par (2Ri + E + R2) ; 2° pour mener par D une paralèle à AjB (non tracée) (2Rt + R2 + SQ + 2C3) est remplacé par (2R; -f E + R2) ; 3° pour mener par p une paralèle à PQ (2Rj + R2 + 4Ct + 2C3) est remplacée par (2Ri + E + R2) Le simbole, avec l'équère, delà construction K' est donc : É. LEMOINB. — DOUZE GON8TRUCTION8 DÉDUITES bE ONZE SOLUTIONS 127 Op. : i 12H, 4-6R', -i-SE-MÔV-j-iSC, -f 16C,); simplicité : 75; exac- titude : 49 ; 10 droites; 10 cercles. Cette discussion de douze constructions peut se résumer dans le tableau suivant d'où il ressort que la construction I) fournie par la métode des équipollences est incontestablement la meilleure. Le premier nombre à gauche dans chaque colone. doue le coéficient de simplicité, le second, celui d'exactitude et les deus autres le nombre de droites et le nombre de cercles tracés. DÉSIGNATION des CONSTRUCTIONS AVEC LA REGLE ET LE COMPAS SEULS A B C I) E F H K' 71 4o 10,10 80 51 13,16 80 51 13.16 48 32 0.10 54 35 8,11 50 38 8.10 53 3i 10.9 EN ADMÉTANT AUSSI L'ÉQUÈRE L'équère n'a pas d' emploi 65 4o 11, !» 60 41 12. M i 42 28 0, 8 4o 29 8, 8 47 30 8. 9 51 33 9, 9 63 41 8,14 L'équére n'a pas d'emploi Je n'ai pu examiner de construction dérivant de la solution I, qui Q'esl pn a immédiatement : CT = - • D'autre part, l'équation (3) devient, en remplaçant z par z0 -f- /p [formule (2)] et écrivant séparément les efforts de compres- sion et de traction : h — :„ FlG. 2. (?) k f Ml H- 6p / Ma 0. Sous cette forme, elle exprime que Taire du triangle curviligne OTTt est égale, en valeur absolue, à celle du triangle curviligne OCC^ Si donc, d'un même côté de l'axe des abscisses, on trace une courbe C2OT2 lieu géométrique des points C2 et T2 tels que : CC2 = Aire OCC, . TT„~AireOTT i > toute parallèle à l'axe des abscisses coupera cette courbe en deux points C2 et T2 dont les abscisses mesureront les allongements par unité de lon- gueur des deux fibres extrêmes de la section AB pour un certain moment fléchissant ; les valeurs dep et de z0 seront d'ailleurs données par les égalités : h 1 CT h CO CT et les tensions extrêmes seront mesurées par les ordonnées CCn TT,, des points ayant mêmes abscisses sur la première courbe. De même, l'équation (4) deviendra : h — 50 (6) M — bo- r a*'Taet portons-en les valeurs en ordonnées, d'un même coté de J'axe des abscisses, aux. points C et T. Xous aurons ainsi comme lieu géométrique une courbe G4OT4 qui, jointe à la courbe initiale CjOTu permettra de ré- soudre rapidement tous les problèmes possibles sur la llexion de prismes rectangulaires, de dimensions quelconques, faits avec la matière considérée (**). Soit, en effet, dans une section transversale quelconque d'un pareil prisme soutenu et chargé d'une manière quelconque, M le moment fléchis- sant à un instant quelconque du chargement. A partir de l'origine (fig. S), prenons sur l'axe des ordonnées une longueur 004 égale au quo- tient-—et, par le point 0i5 menons à l'axe des blr abscisses une parallèle qui coupe la dernière courbe aux points C, et Ti? de part et d'autre de 04; par ces points, (*) chacune de ces courbes pourra être obtenue facilement comme il suit : à une distance arbitraire oa = a de L'origine fig. 3), traçons une parallèle à l'axe des ordonnées; par le point T, menons une parallèle à OA, qui la coupe eu B, et joi- ?nons OB, qui coupe TT, en t. On aura : — = — . d'où lt = — ■ AB OA il il sullira flanc >ir tracer le Heu du point t et de porter en i r, une longueur égale au quotienl par s de l'aire du ii-.ir. curviligne OT*. (**) La courbe C4OT4 peut être construite graphiquement comme il suit: Supposons les courbe» oc3 et 0T3 tracées, La première du : des ordonnées négatives, La tecohds du côté des ordonnées positives (fig. t ; joignons par une droite les deox points conjugués c3 et T,,, et, du point c, abaissons une perpendiculaire sur cette droite. T' étant son point d'intersection avec Lefdonnéedu point f, on vérifie facilement que n" es( égal à fiûrerse de L'ordonnée cher chée. Dès lors, si l'on prend sur l'axe des abêtisses B&ft longueur arbitraire constante TA = «, et que du point A on élève une perpen diculaire à la droite AT', cette ligne coupera l'ordonnée du point T en un point T4 dont la distance à T sera égale au produit de l'or- donnée cherchée par la constante a1, dont le eboix fixera l'échelle des ordonnées de la nouvelle courbe. Enfin on construira l'autre branche en prenant CC4 = TT4. 132 MATHÉMATIQUES, ASTRONOMIE, GÉODÉSIE ET MÉCANIQUE menons des parallèles à l'axe des ordonnées, coupant en (\ et T, la première courbe. D'après la construction faite, on aura : 1 3o C404 h ~ C4T4 h C4T4 Contraction par unité de longueur de la libre la plus comprimée = C404 ; Allongement par unité de longueur de la fibre la plus tendue = 04T4 ; Compression par unité de surface de la fibre la plus comprimée = CCj : Tension par unité de surface de la fibre la plus tendue = TTt. Enfin, pour une fibre quelconque définie par sa distance s à la fibre la C4M4 £ plus comprimée, on tracera l'ordonnée M^M telle que -— - = -, et l'on aura : Allongement par unité de longueur (avec son signe) = 04M4 ; Tension par unité de surface (avec son signe) = MM^ Conséquences diverses. — Il résulte immédiatement de ce qui précède que, quelles que soient la loi de déformation de la matière et les dimen- sions du prisme rectangulaire, la variation des allongements et des tensions M suivant l'épaisseur du prisme dépend uniquement du rapport -— -, de telle sorte que, pour une même matière et une même valeur de ce rapport, on a toujours, sur une fibre située à une fraction donnée de l'épaisseur des prismes, un même allongement et une même tension. En particulier, les allongements et les tensions des fibres extrêmes sont M des fonctions du rapport — seul ; mais, tandis que, pour les matières par- faitement élastiques (R = EX), ils lui restent proportionnels (R maximum — g — \ au contraire, dans le cas actuel, ils sont liés à — par une rela- bhy bh* r tion plus ou moins complexe traduite graphiquement, pour les allonge- ments, par les courbes OC4 et OT4, et, pour les tensions, par des courbes- analogues qu'il est aisé de déduire de ces dernières par l'intermédiaire des courbes OC, et OTr On remarque en même temps, comme corollaire, qu'à un même allon- gement et une même tension de la fibre la plus tendue (et en particulier à la tension de rupture de cette dernière), correspondent toujours, pour une même matière, une même contraction et une même compression de la fibre la plus comprimée. Enfin, la valeur de -£ variant avec M, et par suite d'une section à l'autre,. 11 R. FERET. — FLEXION DE PRISMES [MPARFAITEUEN1 ÉLASTIQUES 133 le prisme soumis à une charge fixe n'a pa<. ;'i propremenl parler, une fibre neutre, attendu que le lieu des points d'allongement nul affecte une forme courl «r. De même, quand la charge varié, la ligne neutre Be déplace. Répartition des /rusions. — La construction qui précède permel de déter- miner la tension de la matière en tout point d'une section donnée. Q esl donc facile de tracer la courbe de variation de ces tensions en fonction de ^ et d'en projeter les points à cote ronde sur la droite suivant laquelle la section correspondante se projette sur l'épure du prisme en élévation. En répétant la même opération pour un nombre sullisant de sections écher lonnéessur toute la longueur du prisme, puis joignant les points de mêmes cotes, on aura une série de sortes de courbes de niveau, lieux géomé- triques des points du prisme pour lesquels, sous une charge fixe donnée, la tension a une même valeur. En particulier, on pourra étudier, au moyen de ces lignes, la répartition des tensions le long d'une même fibre et la représenter par une courbe ayant pour base la projection de celte fibre et pour ordonnées les tensions de la matière en chaque point. Cette courbe pourra d'ailleurs être déduite directement de la figure o, après qu'on aura tracé sur cette figure la courbe OM; lieu géométrique des points tels que le produit ^ttjtX^ soit constant et égal à l'ordonnée de la fibre considérée. Répartition de l'effort tranchant (buts chaque section. — S désignant la résistance au glissement longitudinal des fibres en un point quelconque, ou encore la composante verticale, en ce point, de l'effort tranchant, on a, comme dans le cas de l'élasticité parfaite : — = — . dz dx Si donc on trace, pour un certain nombre de fibres, les courbes dont il vient d'être question, et qu'ensuite on mesure les coefficients angulaires des tangentes à ces courbes pour les points d'intersection de chaque fibre par une même section transversale du prisme, ces coefficients angulaires seront égaux aux valeurs successives de -y- dans la section considérée. On pourra donc tracer une nouvelle courbe ayant pour abscisses les valeurs de z et pour ordonnées celles de — -, et la valeur de S correspon- dz dant à une valeur de z quelconque sera égale, à une constante près, à l'aire compri-e entre l'axe des abscisses, la courbe et les ordonnées corres- pondant à l'origine et à la valeur de z considérée. On déterminera la con- stance de telle sorte que la somme des produits Sdz pour toute l'épaisseur du prisme, c'est-à-dire l'aire totale de la courbe en z et S depuis a 0 134 MATHÉMATIQUES, ASTRONOMIE, GÉODÉSIE ET MÉCANIQUE jusqu'à z = h, soit égale au quotient de l'effort tranchant total, dans la section considérée, par la largeur b du prisme. Comme vérification, les valeurs de S devront être nulles pour les fibres extrêmes. Le maximum de S a lieu, dans chaque section, non plus exactement au passage de la ligne neutre, mais néanmoins très prés de cette ligne. En répétant cette construction pour un nombre suffisant du sections transversales, et projetant sur leurs traces les points pour lesquels S a des valeurs exprimées par des nombres ronds formant une progression arith- métique, on pourra tracer, dans l'épure du prisme en élévation, les lieux géométriques des points pour lesquels S a une même valeur. Distribution des efforts autour d'un point quelconque. — Les valeurs de R et de S en un point quelconque étant connues, on en déduit, comme dans le cas de l'élasticité parfaite, les efforts développés en ce point normale- ment et tangentiellement à un élément plan perpendiculaire au plan moyen du prisme et faisant l'angle w avec la direction des fibres, par les relations : Xi-Ssiaâw-r-^il — cos 2co), Y = S cos 2w + — sin 2w. La valeur maximum de Y est mesurée par l"h\ polénuse d'un triangle rectangle ayant pour côtés - et S ; quant aux efforts normaux maximum de tension et de compression développées autour du point en question, ils sont égaux, en valeur absolue, à la somme et à la différence de cette hypoténuse et de la demi-tension longitudinale ~. Forme prise par le prisme sous charge. -— Le rayon de courbure de la M ligne neutre déformée, pour une section dans laquelle le quotient ^ a une valeur donnée mesurée par la longueur 004, est inversement proportionnel à la longueur C4TV On pourra donc, grâce à la construction qui précède, mesurer ce rayon de courbure pour toutes les sections transversales du prisme et construire de proche en proche la courbe de la ligne neutre déformée. Toutefois cette ligne ne représentera pas la déformation d'une libre. On aura la courbe correspondant à une fibre quelconque d'ordonnée z, en augmentant partout p de la valeur correspondante de la différence 3 — z0,. C.-A. LA1SAM. — Aliu. D'UNE COURBE GAUCHE M i;\ii i 1 3 i z0 (Haut mesuré, comme on l'a. vu, par le produit de la hauteur h par le . C404 rapport — - . Poutres kètérçgàné*. — Les constructions qui procèdent s'appliquent encore, à condition qu'on les modifie convenablement, au cas de poutres formées par un ensemble de plusieurs matériaux, et, en particulier, aux poutres en ciment armé, à condition toutefois que, dans ces dernières, on considère le fer comme parfaitement élastique et la loi de déformation du mortier comme identique à elle-même à toute distance de l'armature. La description de la méthode à appliquer dans ce cas allongerait trop cette note; elle sera d'ailleurs développée dans un ouvrage sur les poutres armées que nous comptons publier prochainement. Défoniidllnns permanente*. — Enfin, la même méthode permet de déter- miner la position de retour, après déchargement, d'une section quelconque d'une poutre, homogène ou non. position qui, en laison des déformations permanentes de la matière, diffère de la position initiale de la section. On trouvera, en outre, dans le même travail, la détermination des tensions rémanentes dans chaque fibre après modification ou cessation des efforts extérieurs. M. C.-A. LAISANT nrès Sciences, Examinateur à L'École Polytechnique. AIRE D'UNE COURBE GAUCHE FERMÉE ["03] — Si'iuiri- iln ■/'■: si'pinnhre — 1. _ Si l'on considère une courbe plane fermée, ou plutôt un contour plan fermé quelconque, on peut imaginer l'aire de cette courbe ou de ce contour comme représentée par un vecteur perpendiculaire au plan de la ligure et dirigé dans un sens ou dans le sens opposé, suivant le sens de cir- culation qui caractérise le signe de l'aire. Si AB est un élément infiniment petit du contour, en appelant 0 un point arbitraire du plan, l'aire UÀU est représentée en grandeur e 136 MATHÉMATIQUES, ASTRONOMIE, GÉODÉSIE ET MÉCANIQUE signe par un vecteur infiniment petit qui peut s'écrire (*) V(OA.OB) = Vab, et la représentation de l'aire totale dont nous venons de parler peut être donnée par le symbole / Vab, le signe / s'étendant à tout le contour et représentant une somme d'éléments vectoriels infiniment petits, mais tous perpendiculaires au plan de la figure, et par conséquent parallèles entre eux. Il y a, bien entendu, des contours dont l'aire est nulle; l'exemple le plus naturel et le plus frappant peut-être qu'on en puisse donner est celui de la lemniscate. Nous rappelons pour mémoire que toutes les propriétés projeclives des aires planes se traduiront par celles des vecteurs correspondants. Ainsi les projections de l'aire sur des plans quelconques seront représentées par celles des vecteurs sur les axes de ces plans ; la grandeur de l'aire est la racine carrée de la somme des carrés des aires des projections sur trois plans rectangulaires, etc. 2. — Ces notions étant rappelées, il va nous être facile de les étendre à un contour fermé quelconque dans l'espace, contour gauche en général. Considérons, en effet, tout d'abord un contour polygonal ABC. . .LA. Si 0 est un point quelconque de l'espace, et si nous considérons l'aire OAB, elle peut être représentée, en écrivant OA=a, OB = b, par le vecteur Vab, en grandeur, direction ou orientation, et sens. En effectuant la somme géométrique de tous ces vecteurs, nous aurons : 2 Vab = Vab + Vbc + . . . H Vla. Or, si nous avions choisi un autre point 0l5 en posant 010 = k, et en faisant la même opération, nous trouverions : Mais Vk2 est identiquement nul, et Vpq = — Vqp, de sorte que l'ensemble des trois premiers termes s'annule et que le résultat ^Vab est le même que ci-dessus. Le vecteur représentatif de l'aire totale estdonc indépendant du point 0. Si nous supposons maintenant que les éléments AB, BC, . . . deviennent infiniment petits et infiniment nombreux, nous voyons que la propriété dont il s'agit s'étend à un contour gauche curviligne ou mixti- ligne absolument quelconque, pourvu qu'il soit fermé (**). (*) Au facteur près - que nous supprimons constamment pour simplifier. (**) On peut encore, X étant un point quelconque de la courbe, exprimer l'aire élémentaire OXX, par Vxdx et l'aire totale pa.rJ*Vxdx ; et comme V(x + K)dx = Vxdx + VKtfx, on a : j V(x + K)dx=fvxdx + Vafdx =f\xdx, car fdx - 0, ce qui prouve que l'aire est indépendante du point 0. C.-A. LAISANT, — AIRK li'i.M COURBE GAUCHE FERMÉE 131 On peut donner de cette propriété fondamentale une démonstration extrêmement simple et élégante l :), qui dispense de tout recours au calcul vectoriel, et qui emprunte des notions élémentaires à la statique. Si. en effet, dans le polygone ABC. . .LA ci-dessus, nous considérons Ali. Bl , LA, comme représentant des forces respectivement appliquées en A,B I., la résultante de translation est nulle; le système se réduit donc :i un couple, et c'est précisément le vecteur de ce couple qui représente ce que nous avons considéré comme l'aire du polygone. On passe, du reste, du polygone à un contour curviligne exactement comme ei-dessus. 3. — Il suit de là qu'à une courbe gauche fermée (ou plus généralement à un contour fermé) sont attachées une grandeur qu'on peut appeler la grandeur de son aire, et une orientation de plan qu'on peut appeler l'orientation du plan moyen de la courbe en question. Ces deux notions se confondent avec les notions d'aires habituelles, s'il s'agit d'une courbe plane. Il est d'ailleurs bien aisé, d'après ce qui précède, de comprendre com- ment peuvent être déterminés les deux éléments dont il s'agit. Projetons, en effet, la courbe sur trois plans rectangulaires quelconques formant le trièdre trirectangle Oxyz, et appelons X, Y, Z les aires, en grandeur et en signe, de ces trois projections. La grandeur de l'aire sera y/X2 + Y2-!-Z et le plan moyen sera perpendiculaire à la droite OM, joignant l'origine au point ayant pour coordonnées X, Y, Z. En d'autres termes, OM sera le vecteur représentatif de l'aire de la courbe. 4. — Si, en particulier, nous prenons un système d'axes coordonnés rec- tangulaires Oxyz, tel que 0; coïncide avec OM, la projection de la courbe sur le plan des xij aura pour aire celle de la courbe elle-même. Sa pro- jection sur tout plan perpendiculaire à celui des xy sera nulle. Les propriétés suivantes deviennent alors intuitives : 5/ l'on projette une courbe fermée quelconque sur des plans passant par un point fixe : 1° Tous les plans sur lesquels la projection a une aire nulle passent par une même droite (A) ; 2° Tous les plans sur lesquels la projection a une aire qui reste constante, sont tangents à un cône de révolution dont faxe est (A) ; o° La projection sur un plan jjerpendiculaire à (A) est maximum. On remarquera que si les projections sur trois plans formant un trièdre ont des aires nulles, il en sera de même pour un plan quelconque. L'orien- tation du plan moyen devient alors indéterminée. Lorsque deux cylindres se coupent sans pénétration, la courbe d'arra- chement a pour plan d'orientation moyenne un plan parallèle aux géné- (*) Elle m'a été indiquée par M. Appell. 138 MATHÉMATIQUES, ASTRONOMIE, GÉODÉSIE ET MÉCANIQl E ratrices des deux cylindres. Cela résulte de ce que les projections sur les plans des sections droites sont évidemment nulles. Il est important aussi de constater que si l'on substitue à la courbe (Tj considérée sa projection (TJ sur un plan d'orientation moyenne, cette courbe plane (T,) la représente, pour ainsi dire, complètement au point de vue des propriétés concernant les aires ; c'est-à-dire que sur un plan quel- conque, les projections de l'une et de l'autre courbe auront des aires égales. On remarquera enfin que l'aire de toute surface s'appuyant sur la courbe est supérieure à la grandeur de l'aire orientée que nous avons définie, puisque chaque élément de cette dernière est la projection d'un .élément correspondant de l'autre sur le plan d'orientation moyenne. Quelques-unes des propriétés signalées dans ce numéro m'ont été indi- quées par M. Félix Lucas, qui a bien voulu s'intéresser à la question, à la suite de conversations échangées entre nous à ce sujet. 5. — Une application assez intéressante consiste dans la détermination de l'aire d'un quadrilatère gauche ABCB. On peut l'évaluer en rapportant les vecteurs au point A pris comme origine, et l'on a : V(ÀB.AQ + V(ÀC.AD)=:V(AB.AC)-~ V(ÀD.AC = V(DB.AC). L'aire est donc représentée par un vecteur perpendiculaire aux deux diagonales DB, AC, et sa grandeur est )e produit de ces diagonales parle demi-sinus de l'angle qu'elles forment. L'orientation moyenne du quadri- latère est celle d'un plan parallèle aux deux diagonales. Si l'on compare le quadrilatère AP>CD et le tétraèdre ABC©, on peut dire aussi que le volume du tétraèdre, en grandeur, est donné par le produit de l'aire du quadrilatère multiplié par le tiers de la plus courte distance des deux dia- gonales. On remarque aussi que la projection du quadrilatère sur tout plan parallèle à la perpendiculaire commune aux deux diagonales a une aire nulle. 0. — Reprenons, comme plus haut (4), un système d'axes coordonnés rectangulaires, tel que te plan des xy soit parallèle à l'orientation moyenne; et supposons, en outre, que la projection (Tj sur ce plan ayant été faite, on ait choisi comme origine 0 le centre de gravité de l'aire de cette courbe plane (TJ. L'axe des z devient alors ce que nous pouvons appeler l'axe central de la courbe. Cet axe central est complètement déterminé, comme on le voit, en direction et en position, dès que la courbe est elle- même donnée. Avec ce choix de coordonnées, soit n l'aire de la courbe (T,) et (h un élément de cette aire compris entre deux rayons issus de 0 et infiniment voisins. Si nous considérons un point M de (T) correspondant à cet élé- c.-A. I.AISAM. — AIKK d'l'M. COURBE GAUCHE FKHMÊ1 139 ment, en appehual ; son ordonnée perpendiculaire an plan des xy, nous •'•(•rirons Jz(Jt=z^t; prenons, sur 0^, le segment OQ : ; le [joint û sera ce que nous pourrons appeler le centre de l'aire de la courbe. En portant l'origine en û, on anra fjuh = 0 ; on peut considérer alors que le plan d'orientation moyenne passant par Û, c'est-à-dire le plan des xy, est le rentable plan moyen de la courbe, au point de vue de l'aire, celui dont la courbe se rapproche le plus. En résumé, le système des coordonnées, étant celui que nous Tenons d'indiquer, avec il pour origine, on a les conditions suivantes, en appelant xj/.:- les coordonnées d'un point quelconque de la courbe : j'xhhj = j xyâx, / if'dx = J xyêy, (3) / zxd\j = / i/zd.r. Les équations (Ij expriment que les projections sur les plans des zx et des z-y ont des aires nulles; les équations (2) expriment que l'origine est le centre de gravité de l'aire de la projection sur le plan des xy; et l'équa- tion (3) exprime que l'origine Û est le centre de l'aire. .Naturellement, les intégrales sont prises entre les limites qui correspondent au contour complet. Si l'on représente chaque point par les coordonnées polaires r, 6 de sa projection sur le plan des xy et par son ordonnée z, l'angle polaire 8 étant la variable indépendante, les conditions ci-dessus peuvent s'écrire : 1 fscosôdr = f-srsinfidft, jf^sin8dr= —JzrcosQcfà, (-2') />cosOf/0 = 0, /V8 sine do = 0, ,3', f;.rid<) = (\. 7. — En prenant un point lixe arbitraire 0, comme nous l'avons fait précédemment, et en faisant parcourir la courbe fermée par un point mo- bile, on obtient une représentation vectorielle; assez intéressante de l'aire relative à ce point. Il suffît, en effet, de considérer le vecteur infiniment petit perpendiculaire au plan OAA', A.V étant un élément de la courbe, et d'etï'ectuer la sommation de ces vecteurs dans l'espace, pour avoir à chaque instant la représen- tation de l'aire balayée par le rayon mobile I >A ; l'extrémité P du vecteur représentatif décrira une courbe dans l'espace, et chaque élément de cette courbe sera perpendiculaire à l'élément »>\ V correspondant, c'est-à-dire au plan langent au cône de sommet 0, ayant la 140 MATHÉMATIQUES, ASTRONOMIE, GÉODÉSIE ET MÉCANIQUE courbe pour directrice. Lorsque tout le contour de la courbe aura été par- couru, le point P sera venu en M, et le vecteur OM sera précisément celui que nous avons considéré comme représentant l'aire de la courbe, c'est- à dire indépendant du point 0. En continuant alors à faire circuler le point mobile A sur la courbe donnée, la courbe (Pj se reproduira identi- quement à partir de M, et ainsi de suite indéfiniment. Nous aurons ainsi, pour chaque point 0 de l'espace, une courbe OPMP^. .. formée d'une infinité de brandies identiques, et pour toutes ces courbes OM restera constant en grandeur, direction et sens. Les tangentes en 0, M, M„. . ., sont perpendiculaires au plan tangent au cône, au point A0 choisi comme position initiale. On voit que ces courbes représentatives dépendent non seulement du point 0, mais aussi de cette position initiale. L'étude en serait sans doute intéressante, mais elle nous entraînerait au delà des limites dans lesquelles nous tenons à maintenir cette communication. M. DEÏÏAET à Reims. RÉFORME DU CALENDRIER [529.5] — Séance du 18 septembre — A la suite d'un concours organisé par M. Camille Flammarion, il y a quelques années, pour la réforme du calendrier, un des concurrents avait trouvé la combinaison suivante, qui fut adoptée : Il serait retranché un jour de l'année actuelle ordinaire, deux jours dans les années bissextiles. Il restait ainsi 364 jours qui formeraient quatre trimestres égaux de 91 jours chacun, soit 13 semaines. Chaque trimestre commencerait un lundi pour se terminer un dimanche. Il serait composé de deux mois à 30 jours et d'un mois à 31 jours. Le jour retranché s'appellerait Premier jour de Vannée, sans emprunter aucun nom de mois ni de jour de semaine et remplacerait le premier jan- vier actuel. Le premier janvier nouveau ne commencerait que le lendemain. Là s'arrêtait la conception. Restait donc à déterminer quel serait le mois DKL'ART. — RÉFORME DU CALENDRIER lîl de chaque trimestre qui aurait 31 jours et à quelle date et sous quel nom se placerait le jour supplémentaire dos années bissextiles. Par une décision des plus fâcheuses, et c*est sur ce point que je désire attirer votre attention, c'est le premier mois de chaque trimestre qui a été adopté pour avoir 31 jours. (elle décision, qui ne repose sur aucune raison scientifique, est donc simplement arbitraire. Elle aurait les plus graves inconvénients au point de vue des échéances de fin de mois des effets de commerce, échéances qui seraient, en effet, des plus bizarres, ainsi que vous allez pouvoir en juger : En effet si le mois de 31 jours était le premier du trimestre, ce premier mois ayant 31 jours, les échéances seraient le 31 ; le deuxième mois ayant 30 jours, les échéances seraient le 30; le troisième mois ayant 30 jours, les échéances seraient le 29. puisque ce troisième mois finissant un dimanche, les effets de commerce se présenteraient la veille. C'est donc une échéance différente pour chaque mois. Frappé de ce grave inconvénient, j'ai proposé, sans y réussir, que ce soit le troisième mois de chaque trimestre qui ait 31 jours et en voici les raisons : Ps'est-il pas d'ailleurs très naturel que ce soient les mois des équinoxes et des solstices, soit des quatre saisons, qui aient 31 jours. Bien que cette considération n'ait qu'une valeur relative, on peut bien admettre, il semble, qu'elle aurait dû avoir un certain poids dans la déci- sion à prendre. Mais où l'adoption du troisième mois de chaque trimestre pour celui à 31 jours, acquiert une très grande valeur, c'est au point de vue des échéances des elïets de commerce dont il est parlé plus haut. Voici, en effet, ce qui en résulterait : Le premier mois ayant 30 jours, les échéances seraient le 30; le deuxième mois ayant 30 jours, les échéances seraient le 30: le troisième mois ayant 31 jours, les échéances seraient le 30: puisque ce troisième mois se terminerait par un dimanche. Donc, toutes les échéances de fin de mois seraient uniformément le 30; c'est un avantage inappréciable. Quant à la place à donner au jour supplémentaire des années bissex- tiles, j'ignore quelle décision a été prise. Certains ont proposé de le placer après le premier jour de l'année, en l'appelant deuxième jour de Tannée ; ce qui ne signifie pas grand'chose. J'ai proposé, sans qu'on y ait répondu, de placer ce jour à la fin de l'année, après le 31 décembre, entre cette date et le premier jour de l'an, sans nom de mois ni de jour de semaine, comme ce dernier, en le dénom- mant simplement Jour supplémentaire. N'est-ce pas rationnel ? 14:2 MATHÉMATIQUES, ASTRONOMIE, GÉODÉSIE ET MÉCANIQUE J'ai reçu à ce sujet des félicitations de savants. Ne serait-il pas utile de soumettre cette question cà la Société pour l'avancement des sciences. Cette Société est à môme de donner à cette réforme une grande chance de réussite, au moyen des sociétés savantes avec lesquelles elle se trouve en correspondance à l'étranger et de ses nombreux membres en France. Le moment est bien choisi pour cela, à l'occasion de l'Exposition de 1900 où se trouveront réunis à Paris un grand nombre de membres et de délé- gués de sociétés savantes de tout l'univers. C'est peut-être la seule occa- sion qui se présentera de longtemps de résoudre enfin cette question universelle de la Réforme du calendrier, mise sur le tapis depuis si long- temps et dont il n'est plus même question aujourd'hui. On pourrait alors commencer le vingtième siècle par le premier jour de l'an 4ucces- seurs, Gravet-Lenoir et Tavernier-Gravet. Il existe deux modèles courants de règles, la règle ordinaire et la règle modifiée, avec curseur, inventée par M. Mannheim en 1851. D'autres tyi ont été proposés mais n'ont pas prévalu dans la pratique ordinaire : toute- fois il convient de citer parmi les plus remarquables, la règle à double réglette de M. Péraux et îa règle à échelles repliées de M. Mannheim. Une règle à calculs comprend une règle proprement dite et une partie mobile, réglette ou tiroir qui glisse dans une coulisse de la règle. Elle possède différentes échelles graduées de 1 à 1<> avec subdivisions; longueurs portées sur ces échelles depuis l'origine sont proportionnelles 14 i MATHÉMATIQUES, ASTRONOMIE, GÉODÉSIE ET MÉCANIQUE aux logarithmes des nombres qui y sont inscrits ; les lectures se font sans tenir compte de la place de la virgule. La règle ordinaire porte à sa partie supérieure deux échelles identiques placées à la suite l'une de l'autre et à sa partie inférieure une seule échelle mais de longueur double. La réglette est graduée en haut et en bas comme la partie supérieure de la règle. Le perfectionnement de M. Mannheim a été de graduer inférieurement la réglette comme la règle, à laquelle elle devient absolument identique. Cette règle nécessite, pour quelques opérations, l'emploi d'un curseur. Une règle à calculs est essentiellement un instrument de proportions ; dans une position quelconque de la réglette, les nombres en regard sur ses échelles et sur celles de même espèce de la règle sont dans le même rapport ; cette propriété permet de déterminer une quatrième proportionnelle. Avec la règle ordinaire, on ne peut opérer qu'au moyen des échelles supérieures ; avec la règle Mannheim, en se servant des échelles inférieures, on obtien- dra les résultats avec une précision deux fois plus grande, mais leur emploi est soumis à des restrictions ; si nous considérons la propor- m» tion x — —, on pourra vérifier que m et n étant tous deux inférieurs en P valeur absolue à p, l'emploi des échelles inférieures exige que p soit aussi inférieur en valeur absolue, à mn ; si, au contraire m, et n sont ensemble supérieurs, en valeur absolue, à p, il faut que la valeur absolue de p soit plus grande que celle de mn. Si p ou n sont égaux à l'unité, l'opération se réduit à une multiplication ou à une division, toujours possible avec les échelles inférieures. Propriétés et description de la nouvelle règle. — La nouvelle règle à calculs que j'ai fait construire par la maison Tavernier-Gravet présente l'avantage de pouvoir, dans tous les cas, déterminer une quatrième pro- portionnelle au moyen des grandes échelles (échelles inférieures des règles ordinaire et Mannheim). De plus, avec les mêmes grandes échelles, et par un seul mouvement de la réglette, elle effectue le produit de trois facteurs et le quotient d'un nombre par le produit de deux autres. Ces pro- priétés sont obtenues, sans aucune complication dans le procédé opératoire et sans que la règle cesse de pouvoir résoudre, par un seul déplacement de la réglette, les mêmes opérations que les règles anciennes. wiA2 Certaines opérations fréquemment rencontrées telles que x = -^- ou ^Vr dont le calcul direct n'est pas toujours possible aveclesautres modèles sont ici susceptibles d'une solution générale, par un seul dépla- cement de la réglette A. BEGHIN. — BÊGLÏ \ I LLI I LS | ;;; L'approximation est généralement deux fois plus grande qu'avec les autres règles de même longueur et elle le devient quatre fou pour le produit de trois facteurs et le quotient d'un nombre j.ar on produit, tandis que la rapidité est alors doublée. Le modèle de 0m,26, qui est le plus courant, I donne une approximation relative de -==' qui peut atteindre, avec un peu 1 d liabitude.y^" dans toute l'étendue de la graduation ; c'est-à-dire que l'on aura toujours les trois premiers chiffres d'un résultat. De 100 â 200 les nombres peuvent s'évaluer aisément à 0.;! près ; de 200 à 'iOO et môme â 600, à 0.-'» près ; de 600 à 1.000 al unité près. Ces approxiin.it ions sont bien sulli-autes pour la pratique et il est extrêmement rare que l'on exige plus. Ces avantages ont été obtenus par la substitution aux échelles supé- rieures des règles ordinaire et Mannheim, d'une échelle ayant toute la longueur de l'instrument, mais dont l'origine se trouve au milieu. Cette_ nouvelle échelle est ainsi coupée en deux parties ; elle commence à v/i0= 3.162 et va jusqu'à 10, pour se continuer ensuite de 1 à 3.162. Dans ces conditions, pour représenter un rapport quelconque en faisant correspondre les deux termes pris respectivement, l'un sur la rè-!eet l'autre sur la réglette, il n'est jamais nécessaire de tirer celle-ci de plus de la moitié de sa longueur, à droite ou à gauche à volonté. Or, comme dans une moitié de la règle, se trouve moitié en haut, moitié en bas l'échelle entière, il est évident que quels que soient les termes d'un autre rapport, égal à celui considéré, il figurera sur l'instrument. Les rapports seront représentés par les nombres correspondants de la règle et de la réglette, en se servant indifféremment des échelles supé- rieures ou inférieures, ou bien des unes et des autres ensemble. Toutefois, à cause du facteur y/TÔ dont elles sont affectées, les échelles supérieures ne peuvent figurer qu'un nombre pair de fois dans un calcul. Si les deux termes de chaque rapport sont lus sur des échelles sembla- blables, supérieures ou inférieures — et ceci est toujours possible — sans m'il soit nécessaire d'ailleurs que les rapports eux-mêmes le soient, l'un pouvant être lu supérieurement et l'autre inférieurement, l'emploi du cur- seur n'est plus indispensable. La résolution d'une égalité de rapports comprend comme cas particu- liers, la multiplication et la division ; il suffit de supposer que l'un des termes devient égal à l'unité. Produit de trois facteurs et quotient d'un nombre par un produit. — Pour arriver à la résolution directe de ces opérations, j'ai ajouté sur le milieu de de la réglette, une échelle supplémentaire identique aux autres, mai-; 10+ 446 MATHÉMATIQUES, ASTRONOMIE, GÉODÉSIE ET MÉCANIQUE renversée. La distance comptée depuis l'origine jusqu'à un nombre donné est ainsi proportionnelle au cologarithme du nombre. En mettant en regard un premier facteur pris sur cette échelle avec un autre pris sur la règle, en haut ou en bas, mais de manière à tirer la réglette de moins de la moitié de sa longueur, on lira le produit sur la règle en regard du troisième facteur lu sur la réglette. Si les deuxième et troisième facteurs ont été lus sur des échelles semblables (toutes deux supérieures ou toutes deux inférieures) le produit sera sur l'échelle infé- rieure. 11 sera, au contraire, sur l'échelle supérieure, si les deuxième et troisième facteurs appartiennent à des échelles dissemblables. Pour le calcul du quotient d'un nombre par le produit de deux autres , on fera, comme précédemment, correspondre l'un de ces facteurs pris sur l'échelle du milieu de la réglette avec l'autre pris sur la règle. Le quotient se lira sur la réglette en regard du nombre à diviser lu sur la règle. Comme précédemment, il est très aisé de fixer les échelles en se rappelant le principe général que, dans tout calcul, les supérieures ne doivent figurer qu'un nombre pair de fois. D'après cela, si le nombre à diviser et l'un des facteurs appartiennent à des échelles semblables, le quotient sera sur l'échelle inférieure de la réglette. Dans le cas contraire il sera sur l'échelle supérieure. Opérations diverses qui peuvent s effectuer par un seul mouvement de la réglette. — Je ne puis traiter ici en détail de toutes les opérations dont la règle nouvelle permet la résolution. Je renvoie pour cela à mon livre (1). J'ai voulu simplement mettre en évidence les propriétés les plus saillantes du nouvel instrument. Voici quelques-unes des opérations, parmi les plus fréquemment rencontrées, qui peuvent s'effectuer, dans tous les cas, par un seul mouvement de la, réglette : élévation au carré, au cube et à une puissance quelconque d'un nombre, d'un produit ou d'un quotient ; extraction de la racine carrée d'un nombre, d'un produit ou d'un quo- tient ; extraction d'une racine cubique et d'une racine quatrième ; produit et quotient d'un carré ou d'une racine carrée par un nombre ; produit d'un facteur par le rapport de deux carrés ou de deux racines carrées. Revers de la réglette. — Le revers de la réglette porte les échelles trigo- nométriques des sinus et tangentes dans la division centésimale (ou sexagé- simale) ; elles correspondent à l'échelle inférieure de la règle, ce qui (1) Règle a calculs, modèle spécial. — Instruction sur la règle Beghin, suivie de 62 problèmes pra- tiques et industriels, par A. Beghin, licencié es sciences mathématiques et es sciences physiques. Une brochure grand in-8 de tto pages, avec 122 fïg. — l fr. 50. Librairie poh technique, Ch. Béran'gef, éditeur, successeur de Baudry et Cie, 15, rue des Saints-Pères, Paris. A. UEGII1N. ItKC-LE A CÀLCl LE I i~ donne une précision double de celle dos autres systèmei ; on peut loujours compter sur les trois premiers chiffres. a b Dans tous les cas, on résout- — r-=—. — rr par un stiUl déplacement de sin A s*n I! la réglette, en employant indifféremment les échelles inférieure ou supé- rieure ; ses derme les eu nombre pair (0 ou 2 fois). Les échelles trigonométriques permettent de résoudre l'écpiation du second degré par deux et l'équation du omi' par quatre mouvements de la réglette. Le calcul des lignes trigonométriques des angles très petits se fait, avec la réglette dans sa position normale, au moyen d'un diviseur tracé sur la règle. Pour l'opération du produit d'un facteur par le rapport de deux carrés ou de deux racines qui trouve une importante application dans le calcul du poids des pièces ramené à un seul déplacement de la réglette, j'ai conservé, mais au revers de la réglette seulement, l'échelle des carrés c'est-à-dire la double graduation consécutive 1 à 10 des règles ordinaires. On pourra ainsi avec des diviseurs spéciaux, inscrits sur la tranche et auxquels on se réfère au moyen de biseaux placés sur le curseur, obtenir directement le poids de parallélépipèdes, sphères ou cylindres de corps usuels. L'opération, plus commode qu'avec les autres modèles, est en môme temps plus avantageuse pour apprécier la variation due à l'élé- ment le plus important ; ainsi, dans une position donnée de la réglette, on pourra lire, en même temps les poids pour différents diamètres d'un cylindre d'une substance quelconque. Logarithmes. — Les logarithmes se lisent sur la tranche, sans em- ploi de la réglette. Ils correspondent aux nombres de l'échelle infé- rieure et sont indiqués par un biseau spécial du curseur. L'usage en est beaucoup plus commode que dans la disposition ordinaire. Curseur. — Le curseur de la règle nouvelle présente plusieurs perfec- tionnements. En général, on sait qu'en supprimant la lecture des résultats intermédiaires, cet utile accessoire permet d'opérer plus rapidement et plus exactement. Dans un grand nombre de calculs complexes où on doit en faire usage, tels que x = ^—~- ; x^abede, etc., l'abréviation sera très AL» importante avec la règle nouvelle, en môme temps que le résultat sera considérablement plus approché, à la fois à cause de l'emploi constant des grandes échelles et de la réduction du nombre d'opérations. Revers de la règle. — Les indications placées au revers de l'instrument 148 GÉNIE CIVIL ET MILITAIRE, NAVIGATION ont été complètement modifiées ; un texte compact a permis d'en doubler le nombre. Une table nouvelle à double entrée, donnant les trois derniers chiffres d'un carré a pu y trouver place ; elle permet d'obtenir ainsi exac- tement, en s'aidant de la règle, ceux de moins de sept chiffres. Le revers de la règle porte encore une table des diviseurs pour le calcul du poids des pièces, les charges pratiques en kilogrammes par millimètre carré, une table de l'intérêt pour 1 jour de 1 franc à différents taux et de iog M 4- r) pour le calcul des intérêts composés et annuités. Ces derniers cal- culs étaient rarement possibles avec les autres règles, à cause de l'insuffi- sance de l'approximation obtenue. Les inscriptions du revers se terminent par des constantes numériques et de nombreuses formules usuelles adaptées à l'usage de la règle. Conclusion. — Permettre à tous d'utiliser l'admirable découverte de Néper, c'est-à-dire mettre la table de logarithmes sous sa forme la plus pratique et la plus fructueuse, tout en en conservant la simplicité, c'est amener la règle à calculs au degré de perfection susceptible de la vulgariser. Cela a été le but de mon travail. Puissé-je l'avoir atteint ! M. TURC Lieutenant de vaisseau, à Toulon. MÉMOIRE SUR UN TYPE NOUVEAU DE NAVIRE SANS TANGAGE ET SANS ROULIS [699] — Séance du la septembre — L'objet du présent mémoire est d'exposer les caractéristiques d'une forme nouvelle de carène ayant pour but de supprimer d'une façon prati- quement absolue le tangage et le roulis, de manière que le pont du navire reste toujours horizontal. Quand on pense à la facilité avec laquelle la grosse mer remue les plus puissants paquebots, ce but de supprimer le tangage et le roulis paraît bien ambitieux et presque irréalisable. Aussi, marin de métier, ai-je d'abord examiné mon idée de forme de carène avec le sentiment que je me kurrais, jusqu'au jour où un examen plus approfondi m'a convaincu que la forme de carène dont je vais exposer les caractéristiques résout d'une façon pratique le problème du bateau sans tangage et sans roulis. TURC. — TYPE NOUVEAU DE NAVIRE SANS TANGAGE Kl SANS ROULIS 149 Voici l'idée qui m'a guidé : Un navire, dans un état déterminé do chargement, a une période il-' roulis (|iii varie très peu et avec l'amplitude du rouli> et avec l'état de la mer. Cette durée du roulis est donc une caractéristique du navire pour chaque état de chargement. D'un autre côté, les houles qu'on rencontre en haute mer sont de périodes très variables, mais ia période dépasse rarement 10 secondes dans les petites mers comme la Méditerranée, et 15 secondes dans les grandes étendues d'eau comme l'océan Atlantique. Or, il est un fait que la théorie a fait prévoir et, chose plus importante quand il s'agit des qualités nautiques, que la pratique a constamment vérifié : C'est que : un navire dont la période de roulis est sensiblement plus longue que la période de la houle ne roule pas ou ne roule que très peu sur cette hou h'. Ainsi, la marine française a eu plusieurs cuirassés tels que le Suffren, ie Richelieu, dont la période de roulis était d'inviron 20 secondes, et la période de tangage d'environ 6 secondes. Dans la Méditerranée, avec les houles de 5 à 6 mètres de hauteur, mais courtes et de faible période (8 à 10 secondes environ), ces navires n'ont jamais roulé, pendant qu'ils avaient sur ces mêmes houles des tangau* ■« de grande amplitude et très rapides. Ces navires ont, du reste, roulé très rarement dans l'océan Atlantique où la houle a, en général, une période plus longue que dans la Méditerranée et les rares fois où iis y ont roulé, c'est avec des houles de très longue période (15 secondes environ). Mais ces bateaux, qui ne roulaient jamais dans la Méditerranée et qui roulaient très rarement dans l'océan Atlantique, tanguaient dans ces deux mers autant que les bateaux qui y roulaient beaucoup. Pour supprimer aussi le tangage, nous utiliserons la propriété rappelée ci-dessus, en donnant à la carène des formes telles que la période de tangage soit sensiblement plus longue que la période de la houle sur les mers ou le bateau est appelé à naviguer. Or, les périodes de roulis et de tangage sont données par les formules connues : V P(r — a) V Pi'R — a) Dans ces formules : [r et 1/ représentent respectivement le moment d'inertie de la masse de bateau au roulis et au langage. P(;-_a) et P(R — a) représentent respectivement les moments de stabilité transversale et longitudinale. /' TottCLtr Fuseau- ~~ 150 GÉNIE CIVIL ET MILITAIRE, NAVIGATION Il résulte de la formule ci-dessus, donnant la valeur de la période du tangage, que pour augmenter cette période il faut augmenter 1/ ou dimi- nuer R — a. Or, V, moment d'inertie au tangage de la masse du bateau ne peut être augmenté qu'en allongeant le bateau, ce qui nuirait à sa solidité et augmenterait R en la même temps. 11 faut donc diminuer R — a et comme pour. que r — a soit positif a ne peut pas beaucoup augmenter, il faut diminuer le. rayon métacentriquc longitudinal R, par suite donner au bateau une flottaison très courte. Nous nous trouvons ainsi amené à un bateau qui-se compose schémati- qucment d'un fuseau analogue à la coque d'un sous-marin contenant les appareils moteurs, surmonté •Fiatbaia-ojv ,l'un flotteur plus court que le fuseau et par lequel le bateau proprement dit com- munique avec l'extérieur. La ligure t représenteune coupe longitudinale et. la figure â une coupe transversale au maitre-couple d'un pareil bateau. Mais cette forme qui rendrait le navire sans tangage a un grave défaut. Comme c'est la largeur de la flottaison qui assure la stabilité transversale et que la flottaison du bateau ci-dessus, très courte, serait pour assurer la finesse des lignes d'eau très étroite, il faudrait recourir au lest pour assurer la stabilité transversale du bateau. Ce lest sorait un poids perdu qu'il est facile de gagner en surmontant le ftjsaau qui constitue la coque proprement dite de deux flotteurs situés par le travers l'un de L'autre. Plus ces flotteurs seront éloignés, mieux il* assureront la stabilité transversale du bateau, ce qui nous amène à donner au fuseau une forme aplatie, de FlG. I . Flotteur Flottaison, Lest KlG. 2. Flotteur Flotteur Flottaison sorte que nous avons pour le maitre-couple la forme représentée schématiquement par la ligure 3. J'ai fait, pour un bateau de 6.000 tonnes, dont je donne plus loin les données principales, les calculs de poids avec .une exactitude suffisante pour un avant-projet. J'ai pu, tout en assurant la sécurité absolue du bateau par mauvais temps, lui donner une période de tangage d'environ .26 secondes ; période beau- coup plus longue que celle des houles qu'on rencontre couramment sur FlG. 3. TURC. — TYPE NOUVEAU DE NAVIRE SANS TANGAGE ET s\NS ROULIS [51 les plus grandes étendues d'eau, taudis que un bateau de forme ordi- naire du même tonnage aurait une péribcle de tangage beaucoup plus courte (5 à 7 secondes environ) et on rencontre courammeni sur toutes les mers des houles dé Celte période. La propriété d'avoir une longue période de langage est la propriété caractéristique de la forme de carène que je propose ; c'est elle qui assure lu suppression du langage. En disposant les poids de manière que la période de roulis ait aussi une valeur supérieure à 2(1 secondes, et les calculs m'ont montré que pour un bateau de G. 000 tonnes cela est possible dans la pratique sans sacrifier la sécurité par mauvais temps, on supprime aussi le roulis. De sorte que, on obtient un bateau à la fois suis langage et sans roulis. Alin de bien faire comprendre mon invention, j'ai représenté schéma- tiquement dans les figures 4, 5, et 0 un bateau de G.000 tonnes établi suivant mon système. La figure 4 est une élévation longitudinale. La figure 5 est une vue en plan, en supposant les cabines de tribord enlevées. La figure 6 est une coupe suivant G-6 des figures 4 et '.'>. pT Dans le bateau représenté par ces figures : F est un fuseau immergé constituant la coque proprement dite avec les appareils moteurs et propulseurs. FlG. c. 152 GÉNIE CIVIL ET MILITAIRE, NAVIGATION /"est un des flotteurs surmontant le fuseau. P est une plate-forme supportant les cabines destinées au logement des passagers. E est une des caisses étanches formées par les cabines. c sont les cheminées et manches à air. d sont les panneaux faisant communiquer le fuseau avec les cabines. A est un aileron horizontal, fixe, de grande surface, situé à l'arrière du bateau. q est un gouvernail horizontal fixe, à position variable et réglable. f/1 est un gouvernail horizontal ordinaire, automatique ou non. XX est l'axe du fuseau. La ligne de flottaison pour l'immersion normale est en x-x. Les parties contenant le lest d'eau sont ombrées. Afin de montrer d'une façon plus tangible les avantages de mon système, je vais donner le devis des principaux poids et établir les calculs de stabilité. Auparavant, je ferai remarquer que le présent mémoire est plutôt l'exposé d'une invention que l'étude d'un projet d'exécution ; aussi les formes indiquées dans les figures 4, 5 et 6 ne sont que des formes appro- chées de celles qui conviendraient pour de pareils navires et les chiffres que je donne ne sont qu'approximatifs. Je me suis attaché seulement à calculer les poids largement, de manière à les prévoir plus forts que ceux dont on aurait besoin dans la pratique pour construire le bateau et à faire les calculs des périodes de roulis et de tangage avec une exactitude suffisante pour la pratique. On a pour le bateau immergé sans tangage et sans roulis représenté par les figures 4, 5, 6 : PARTIE DU BATEAU DÉPUCE1IEH1 POIDS DI STANCE verticale du centre de gravité à Taxe du fuseau MOMENT DE REDRESSEMENT par rapport à l'axe du fuseau 5.10(1' 1.800' 400' 300' 1.600' 900' 450' 200' 320' 0m,20 11"1, 00 24"\00 0'",00 0«\00 4m.(K) O^ou 0m,00 + 36lj"" » » » » 4.400"" 7.200"" » » 1.800"» » » Cabines Combustibles . . Lest d'eau .... Bagages et colis. . Poids disponible . 870' » » » » 5.070' 5.970' 360"» 13.400'"' M = — 13.040"" TURC. — TYPE NOUVEAU DE NAVIRE sans rANGAGE I i SANS ROULIS 183 J'ai réuni en un tableau les principales données relatives à ce bateau. Tableau des principales données. Déplacement Surface de flottaison au tirant d'eau normal . . . . Hauteur des Qotteurs immergée au tirant d'eau normal Longueur du fuseau Longueur des Qotteurs Largeur des flotteurs Distance entre les deux flotteurs Largeur «lu fuseau Tirant d*eau normal flotteurs 4 mètres fuseau 4 mètres \ pouvant être réduit eu quelques minutes eu vidant le lest d'eau, ;'i Hauteur de la plate-forme supportant les cabines au-dessus de l'eau, au tirant d'eau normal . . . immersion normale li s flotteurs étant émergés de 2 mètres ininii rsion normale les flotteurs étant émergés de2 mètres immersion normale Valeur de a Valeur de r — a Videur de R— a Période de roulis à l'immersion normale les flotteurs éteint émi rgésdeâ mètres Période de tangage à l'immersion normal) Puissance de la machine, 5.970 luniH - 210 mètres carrés 4 mèln - '.tu mètr< - 40 mètres 4 mèlr< s 12 mètres 20 mètres 8 mètri s 6 mèln s li mètres + 1"\60 -f lm,G5 O'VO 0m;49 1"'.47 lm.6i 22 secondes 26 secondes 16.000 elieVilUX En résumé, ce qui caractérise la forme de coque que je propose, cest une flottaison beaucoup plus courte que le bateau, de manière à donner au bateau une période de tangage supérieure à environ 20 secondes. On a proposé les formes de coque les pius diverses en vue de supprimer le tangage ou de le rendre moins fatigant, mais aucun inventeur n'a eu l'idée de donner dans ce but au navire de longues périodes de tangage et pour cela de faire la flottaison beaucoup plus courte que le navire ; aussi 154 GÉNIE CIVIL ET .MILITAIRE. NAVIGATION quoique parmi les navires essayés, certains, tels que ceux brevetés en France, en 1892 et 1894, par M. Alexander Mac Dougall, tanguent moins que les bateaux de forme ordinaire ; tous ont des tangages brusques qui sont très sensibles et très fatigants, dus à leur courte période de tangage qui varie de 4 secondes à 8 secondes environ, selon les navires. Tandis que, un bateau de notre type n'aura de tendance à rouler ou à languer que s'il rencontre une houle dont la période propre soit d'environ 20 secondes, ce qui arrivera très rarement ; ou bien si par suite de la route et de la vitesse imposées au navire il rencontre une houle venant de l'arrière dont la période apparente soit d'environ 20 secondes, ce qui pourra arriver quelquefois. Mais alors, en raison de la grande résistance que la forme aplatie du fuseau opposera au roulis, et de la très grande résistance que cette même forme aplatie opposera au tangage ; le tangage et le roulis auront très peu d'amplitude. Un point très important, c'est que, même dans ces cas exceptionnels où notre bateau tanguera et roulera un peu, sa longue période de tangage lui assurera des avantages précieux. En effet, ce sont les mouvements brusques du tangage et les roulis rapides qui incommodent le plus les passagers ; or, les mouvements de tangage ou de roulis des navires de notre type seront très lents, par suite 'très doux et, dans les rares circonstances où ils rouleront ou tangueront, leur mouvement n'incommodera pas plus qu'un roulis de quelques degrés sur les navires ayant 20 secondes environ de période de roulis. Or, on sail que les faibles roulis sur des bateaux à aussi longue période ne fatiguent ou incommodent que les personnes exceptionnellement sensibles. La plate-forme P se trouvant, dans le bateau représenté par les figures 4, 5, 6, à 14 mètres environ au-dessus de la flottaison normale et les flotteurs offrant peu de prise à la mer, même par gros temps, l'eau circulera librement sous la plate-forme et les cabines ne recevront pas d'embruns. €es bateaux seront, par suite, éminemment confortables et conviendront particulièrement pour faire des paquebots et des yachts. La propriété de la forme de coque que je propose, de donner des navires ayant une très longue période de tangage, est due à ce que *le rayon métacentrique longitudinal R est très faible, et par suite aussi le moment d'inertie au tangage de la surface de flottaison. Il faut donc que ce moment d'inertie n'augmente pas accidentellement et pour cela que le fuseau n'émerge pas. A mon avis, la surface de flottaison indiqué (210 mètres carrés) et la profondeur d'immersion du fuseau (4 mètres) semblent suffisantes pour maintenir le fuseau sous l'eau, même par grosse mer. Si la pratique montrait que les flotteurs sont insuffisants pour main- tenir le fuseau sous l'eau, même par grosse mer, on pourrait : Soit augmenter la surface de flottaison des flotteurs ; TURC. — TYPE NOIVEAI DE NAYUIK SANS TANGACE ET SANS ROULIS l-'i.'i Soit en laissant aux flotteurs la même section, taéfiager ihiib te lul.-ui un lest (l'eau qu'on remplirait dans les cas de grosse mer pour avoir une immersion plus grande «lu fuseau. L'augmentation du tirant d'eau qui en résulterait n'aurait aucun inconvénient, puisque l'on ne ferait ainsi enfoncer le bateau que dans les endroits où il y a très grosse mer," au large, où les fonds s bat trè-; grands. Les cabines devraient, dans la construction, être élevées en conséquence de manière à être à l'abri de la mer par tous les temps. Nous adopterions pour nos bateaux les dispositions de détail sui- vantes : 1" La plate-forme P seule ferait corps avec le fuseau. Les cabines formeraient un certain nombre de caisses étanclies, quatre par exemple, comme il est indiqué dans la figure 5. Ces caisses seraient simplement posées sur la plate-forme et tenues de manière à ne pas se déplacer dans les roulis ou les tangages accidentels que pourrait éprouver le navire, mais de manière aussi à se détacher du bateau et à former radeau au cas où le bateau viendrait à couler. L'emploi de cabines flottantes n'est pas nouveau ; mais avec la forme de coque que je propose, il serait beaucoup moins à craindre qu'avec les formes de coque ordinaires, que les cabines flottantes fussent chavirées ou crevées par le bateau au moment où il coulerait. 2° Les soutes à combustible seraient divisées en parties étanches de faible volume. On remplirait ces soutes d'eau à mesure qu'on consom- merait le combustible pour maintenir le bateau dans ses lignes d'eau et assurer la stabilité. 3'1 A cause de la faible valeur de R — a, le transport de l'avant à l'ar- rière d'un léger poids fera varier l'assiette longitudinale d'une façon appréciable. \jïï lest d'eau spécial qu'on déplacerait de l'avant à l'arriére avec des pompes ou avec l'air comprimé permettrait de maintenir facile- ment l'assiette convenable. Pour assurer en marche, malgré la faible valeur de R — a, l'assiette horizontale du bateau, nous la munirons des organes suivants indiqués dans les ligures 4 et o : 1° Un aileron horizontal A, fixe, de grande surface; situé à l'arrière du bateau. Un pareil aileron assurerait en marche une assiette horizontale au bateau. En effet, supposons qu'une cause accidentelle ait incliné le bateau, l'avant en bas, par exemple. A cause des flotteurs il ne peut beaucoup s'enfoncer, donc s'il est en marche, il se déplacera horizontalement paral- lèlement à lui-même. L'aileron horizontal arrière A a pour effet de reporter la résistance du 1Ô"6 GÉNIE CIVIL ET MILITAIRE, NAVIGATION bateau à cette marche oblique sur l'arrière ; et si cet aileron a une surface suffisante, la résistance totale R sera sur l'arrière du centre de gravité G du bateau (fig. 7). On voit facilement que cette I1G- " résistance R tend à relever l'avant du bateau et par suite à lui donner une assiette horizontale. La figure 8 montre que si l'avant du bateau s'est élevé, cette résistance R aura pour effet d'abaisser l'avant Flottaison 1 du bateau. La résistance à la marche tendant toujours à combattre les embardées FlG s dans le sens vertical dès qu'elles commencent, ces embardées ne prendront jamais une grande amplitude et le bateau conservera pratiquement une assiette horizontale. 2° Un gouvernail horizontal, désigné par q dans la figure 5, normale- ment fixe, mais dont la position est variable et peut être modifiée suivant la vitesse et suivant l'immersion du bateau. 3° Un gouvernail horizontal ordinaire, désigné par ql dans la figure o, automatique ou manœuvré par un homme, pour combattre instantané- ment les déviations accidentelles de l'assiette longitudinale. Si à cause de leur forme spéciale ces bateaux sans tangage gouvernaient trop mal, on pourrait facilement leur donner une très grande stabilité de route et cela même après la construction du bateau. 11 suffirait de leur mettre à l'avant et à l'arrière des ailerons verticaux de grande surface ayant la forme des quilles de roulis. Les expériences faites en Angleterre sur des cuirassés de 14.000 tonnes et en France sur des bateaux de divers tonnages, ont montré que l'adjonction des quilles de roulis diminue très peu la vitesse. La forme de coque que nous proposons diffère trop des formes des navires en service pour qu'on puisse prévoir par comparaison avec exac- titude, sa résistance à la marche. Nous croyons cependant que, avec une puissance de 1.600 chevaux, le bateau de 6.000 tonnes étudié comme exemple aurait une vitesse de 20 nœuds environ. Notre forme de coque qui supprime le tangage, donne en même temps une grande économie de poids. En effet, le fuseau étant situé entièrement sous l'eau n'aura pas à supporter les efforts énormes dus au tangage sur les navires ordinaires. Aussi pour le bateau de 6.000 tonnes étudié plus haut, j'ai pu disposer de 1 .600 tonneaux pour la machine, 900 tonneaux pour le combustible et 450 tonneaux pour un lest d'eau destiné à être expulsé pour permettre au bateau l'accès des ports peu profonds. TURC. — TYPE NOUVEAU DE NAVIRE SANS TANGAGE ET SANS ROULIS I 57 Dans les bateaux que nous proposons, le fuseau sera presque entière- ment occupé par les machines et chaudières et par le combustible; de plus, les parties inférieures des flotteurs qui sont exposées à être immer- gées dans les crêtes des laines doivent, pour conserver au navire ses longues périodes de tangage et pour bien fendre la mer, avoir un faible volume; par suite l'espace dans lequel on peut loger des marchandises, sans accumuler dans les hauts des poids qui compromettraient la stabilité, est beaucoup plus faible que sur les navires de forme ordinaire du même tonnage. Aussi ces bateaux conviendront-ils surtout pour le transport des passagers. Us ne pourront porter que peu de marchandises ; ce sera le sacrifice à accepter pour obtenir l'immobilité de plate-forme. De pareils bateaux seraient particulièrement indiqués pour faire les ser- vices entre deux chemins de fer, tels que les lignes : Calais-Douvres, Dieppc-Newhaven, etc.... .Nous avons étudié comme exemple lavant-projet d'un bateau de ("1.000 tonnes, parce que nous sommes persuadé qu'on peut obtenir avec ce tonnage un bateau de notre type capable d'affronter les plus grosses mers de l'océan Atlantique en y tanguant et roulant très peu. Mais nous croyons qu'on pourrait, avec un tonnage de 3.000 tonnes, construire un navire de notre type capable de marcher contre les plus mauvaises mers de la Manche et qui ne tanguerait ni ne roulerait avec les houles de la Manche. Un bateau sans tangage et sans roulis, analogue à celui représenté par les figures 4, 5 et 6, pourrait avec un déplacement de 12.000 tonnes avoir une machine d'environ 25.000 chevaux, par suite une vitesse d'environ 21 nœuds et prendre 2.500 tonneaux de charbon. Les cabines permet- traient de loger environ 600 passagers dans des conditions de confortable très suffisantes pour une traversée de quelques jours. On pourrait donc, avec 12.000 tonnes de déplacement, obtenir un paquebot sans tangage et sans roulis pouvant faire à 21 nœuds environ la traversée de New-York en Europe et portant 000 passagers. Nous espérons qu'on construira un bateau suivant nos idées et que la pratique justifiera la justesse de nos prévisions ; qu'il sera pratiquement sans tangage et sans roulis, et que seuls quelques passagers exception- nellement sensibles seront incommodés par la mer. Les routes maritimes que la crainte du mal de mer fait redouter à beau- coup et éviter, seront recherchées comme plus agréables; et la mer qui est déjà le chemin économique pour les échanges de marchandises, deviendra pour les voyageurs un chemin économique et agréable. 158 GÉNIE CIVIL ET MiLlTAIRE, NAVIGATION M. A. DÏÏROT DE BB.UIGÏTAC Ingénieur di'> Art-. ..-t Mmiufuctuivs DEMONSTRATION DE LA FORMULE POUR CALCULER LA RÉSISTANCE DES CARÈNES [532.58! — Saur,' ilu l.j srpli-mljir — Au Congrès de Nantes, en IN!>8, j'ai eu l'honneur de présenter à l'Asso- ciation française pour l'Avancement des sciences un livre intitulé Calcul tlu Irarail des hélices cl des curaws. La méthode suivie était basée sur des considérations rationnelles, et le résultai des calculs la vérifiait. Toutefois, je n'en donnais pas de démonstration complète. Je crois utile de le faire. Proposition. — Où peut calculer la résistance des carènes avec une approximation suffisante par le procédé suivant : Partager la surface totale de la carène en surfaces a>sez petites pour pouvoir être regardées comme planes, et appliquer à chacune d'elles isolément la formule du sinus carre. Cecjui suit démontrera celle proposition. La formule du sinus carré, ou « formule de Newton », démontrée par Newton et Euler, a été emplovée assez longtemps pour les carènes, mais n'a pas donné- de résultats silisfaisants : on la abandonnée comme fausse pour les motifs principaux <[ue voici : (Théorie du Xauire, I II, 358 et s. et ailleurs.) I" La formule de .Newton est en désaccord grave avec les essais les plus certains ; _' Alors même qu'on adinel Irait cette formule pour un plan isolé, elle ne peut pas convenir à une. suite de plana contigus, parce que la déviation deg filets liquides d'un plan sur l'autre fausse les considérations présentées pour le plan isolé' ; 3° La formule de Newton implique que la résultante des pressions est au centre de ligure du plan mince ; or, les essais les plus sûrs, notam* nient ceux de Joe->.'|. ., nt prouvé que la résultante se déplace, du centre vers - IVxlivniilé-avaiit du plan. ;ï mesure que l'angle d'incidence décroit, etc. Voici la réponse à ces objections : 1° La formule de Newton, telle qu'on l'a comprise, ne s'applique qu'au devant du plan, et laisse entièrement de côté les effets qui peuvent se pro- \ S. MUOY DE l:nl K..NAC. — I.A RÉSISTANCE DES CARÈNES 159 duire derrière lu plu» ou latéralement, eq sur»; lesquels se produit un vide partiel dont l'effet est de rendre partiellement sensible là pression hydrostatique à l'avant du plan, laquelle s'ajoute à la pression de l'eau affluente. J'ai étudié dernièrement ces remous dans le canal d'accès de la machine de Marly. Le plan mince était fixé à divers angles d'incidence successive- ment, j'observais la différence des pressions à l'avant et à l'arrière du pjan au moyen d'un tube en U. Voici ce que j'ai constaté : A l'avant du plan, l'eau afllue limpide. A l'arrière du plan, il se produit un remous violent, parl.uil de l'exto mité amont et décroissant vers l'extrémité aval. Sous, ce remous. |e long du plan, il se produit des dépressions dont voici la marche : nulles, ou 160 GÉNIE CIVIL ET MILITAIRE, NAVIGATION presque nulles, près de l'extrémité aval, elles croissent en progression rapide vers l'extrémité amont, où elles arrivent, à certains angles, à dépasser la pression de l'eau affiuente. Ces effets sont très nets et faciles à constater. (Je n'ai pas cherché la loi de variation des dépressions, parce que le canal était sinueux et de dimensions trop petites pour qu'on pût le faire utilement.; Il résulte de ces observations: 1° Que la résultante des dépressions à l'arrière du plan, autrement «lit la résultante des pressions hydrostatiques à l'avant du plan auxquelles les dépressions permettent de se manifester, est située dans la moitié amont du plan, plus ou moins près de l'arête amont ; 2° Que cette résultante hydrostatique, aux angles où elle est sensible, se composant avec la résultante partielle de l'eau affiuente située au centre de figure, fait que la résultante totale est située dans la moitié amont du plan; 3° Que cette résultante hydrostatique, dont la valeur varie avec l'angle d'incidence, étant généralement considérable, a pour effet que la résul- tante totale se rapproche parfois beaucoup de l'arête amont ; V' Que ces diverses conséquences sont en complet accord avec les dépla- cements de la résultante totale constatés par Joëssel ; '■'> Que rien ne contredit que la résultante partielle de l'eau affiuente soi! au centre de figure comme l'implique la démonstration de Newton. Les réponses précédentes, qui justifient l'emploi de la formule de Newton, montrent en même temps que cette formule ne doit pas être appliquée seulement à l'avant, comme on l'a fait, mais à l'arrière comme à l'avant du plan mince, à l'arrière comme à l'avant de la carène. C'est pour avoir négligé cette précaution, pourtant naturelle, que. l'on a obtenu des résultats faux. J'ai opéré autrement dans l'exemple donné par le Calcul du travail des hélices et dr.s carènes. (Librairie de sciences générales, 53, rue Monsieur -le- Prince), et le résultat a concordé exactement avec l'essai. La formule de Newton peut ainsi s'appliquer partout, parce que toutes les résistances dont il s'agit reviennent à des effets de rencontre : les pressions à l'avant ; les contre- pressions à l'arriére, s'il y en a ; les aspi- rations, que l'on remplace par une pression sur une surface opposée. L'hélice étant une carène, tout ce qui précède doit s'y appliquer. Il s'j applique, eo effet, bien que les conditions spéciales de l'hélice rendent le calcul assez délicat. Je l'ai étudié en détail dans le volume précité. En résumé, l'emploi de la formule de Newton pour calculer la résistance des carènes est démontre juste par les preuves suivantes : 1° La démonstration directe pour le cas de l'avant isolé d'un plan assez petit ; I. RAVIER. — DÉVIATIONS DES BOUSSOLES DANS LES NAVIRES EN FER 161 2° L'extension par suite de l'action perturbatrice des fers aimantés du navire. .Nous appelons la figure formée par les points y « plane des champs », et la figure formée par les points ? « plane des forces ». Ite la façon dont ces figures planes dérivent de la « figure des champs » et de la « figure des forces », on déduit facilement qu'à une mosaïque di petits carrés de la plane des champs correspond une mosaïque de petits parallélogrammes de la plane des forces. La transformation de mosaïques qui fait ainsi passer de la plane des champs à la plane des forces Iran- forme un cercle en ellipse. Quand le navire s'oriente sans prendre de bande ni changer d'assiette, et en restant dans les lieux où la force du magnétisme terrestre ne chang pas sensiblement en grandeur ni direction, le point 7 décrit un cercle dans le navire ; il en résulte que le point y décrit une ellipse. C'est ce que nous appelons le « cercle des champs » et 1' « ellipse des forces ». Lecture des caps vrais par perspective. Considérons la plane des champs comme construite en mosaïque de petits carrés égaux. La plane des forces est alors une mosaïque de petit- parallélogrammes égaux qui correspondent chacun à un carré de la plan-' des champs. Ii;i GÉNIE CIVIL ET MILITAIRE, NAVIGATION Menons par les côtés «les parallélogrammes de la plane des forces des plans tous parallèles à une même direction non située dans son plan. Ces plans forment one mosaïque de prismes indéfinis tous égaux. Ce réseau de prismes détermine dans un plan qui le coupe un réseau de parallélogrammes dont la forme varie suivant la direction du plan. Pour une certaine direction du plan, on voit facilement que ces paral- lélogrammes peuvent devenir des carrés. L;i mosaïque de carrés que l'on obtient ainsi est identique à la mosaïque de La plane des champs, à l'échelle près. En introduisant alors la considération du cercle des champs et de l'ellipse d.s innés, el en remarquant d'une pari que si on inscrit en cha- que poinl du cercle des champs le cap magnétique vrai du navire qui correspond à ce point, et d'autre part que chaque rayon 0? de l'ellipse des forces est précisément la direction que prend l'aiguille de la boussole, puis enfin en introduisant la considération d'une perspective dont divers éléments peuvent varier, on arrive finalement â démontrer qu'un disque matériel gradué en rose des vents inversée sur son pourtour peut être pincé au-dessus de lu boussole dans une position telle que F œil placé à une position fixe au-dessus de la boussole voit à tous les caps l'axe de l'aiguille de la boussole couper le bord du disque au point dont la graduation est le cap magnétique vrai du navire. La position de l'œilleton, le diamètre du disque et la hauteur à laquelle on place son centre sont arbitraires. Lecteur perspectif et dromoscope perspectif. On peut donc construire un appareil de lecture pour boussole ou « lecteur perspectif » qui permettrait de lire les caps vrais directement sur une boussole ayant des déviations. Il paraît préférable de ne pas compliquer ^~T ( ( ainsi la boussole. L'emploi d'un appareil qui reproduil la perspective en dehors d'elle sur une table où sont tracées des droites rayonnantes représentant de degré en degré les directions que peut prendre l'aiguille de la boussole parait préférable. Cet appareil est ce que nous appelons le « dromoscope perspectif ». La figure ci-contre donne une idée de la disposition qu'il peut avoir. On met l'œilleton verticalement au-dessus du centre de la graduation I. BAVIEB. — ■ DÉVIATIONS DE! BOUSSOLES DANS LIS NAVIRES ES FEB l,; rayonnante de la table, quoique ce ue soit pas indispensable, parce qu'il m résulte quelques simplifications. L'emploi du dromoscope ainsi combiné trouve son application dans tous les problèmes pratiques ainsi que nous all le montrer sommai- rement. Influence sur le réglage du dromoscope dru variation» du magnétisme permanent et des changements de lieu. On démontre facilement que la droite qui joint le centre de la gradua- tion rayonnante.de la table à la projection orthogonale sur la table du rentre du disque, représente, a une certaine échelle en grandeur et «mi direction, la composante horizontale de la force qui existerait au centre de la boussole, si la composante horizontale du champ terrestre «Mail nulle, la composante verticale restant ce qu'elle est. On déduit de là et de considérations analogues ;ï celles développ pour l'ellipsoïde des forces que quand le magnétisme permanent du navire change ou bien quand le navire change de lieu, la position à donner au centre du disque varie, mais l'orientation du disque autour de son centre ne doit pas changer: il doit seulement se déplacer parallèlement à lui- même, Il résulte de là que quand le dromoscope a été réglé une première foi-. si on n'a pas modilié les fers du navire, pour faire un nouveau réglage au bout d'un certain temps, on doit simplement déplacer le pied supportant le disque sans le faire tourner, de sorte que le disque reste parallèllc à lui- même. Réglage complet du dromoscope ou premier réglage. Pour un premier réglage du dromoscope, il est nécessaire de connaître les déviations de la boussole à cinq caps différents. Pour avoir ces déviations d'une façon suffisamment exacte, il convienl de faire faire au bâtiment un tour à droite, puis un tour à gauche et de relever les déviations aux cinq mêmes caps bien espacés dans les deux tours, puis de prendre les moyennes des chiffres obtenus. On arrive alors, en manipulant le disque du dromoscope par tâtonne- ments, suivant une certaine marche méthodique, à obtenir très rapide- ment pour les cinq caps en question la coïncidence en perspective dés des caps vrais et des caps indiqués par la boussole. Quand la coïncidence existe pour cinq caps, elle existe pour tou<. 160 GÉNIi: CIVIL ET MIUTAHUE, NAVIGATION Retoucher au réglage du dromoscope en cours de campagne. Ainsi qu'il a été dit quand le magnétisme permanent du navire change ou quand le navire change de région, le disque du dromoscope doit simplement, pour qu'il reste réglé, être déplacé parallèlement à lui- même. On fait alors des observations de déviations à deux caps et on déplace le disque parallèlement à lui-même de façon à amener ses indications à fftw exactes pour ces deux caps. Sa position étant ainsi déterminée, il est de nouveau réglé. Emploi du dromoscope pour la compensation. Le dromoscope trouve son emploi pour la compensation, c'est-à-dire pour l'opération de mise en place des aimants et «les boules de fer qui servent à rendre les déviations de la boussole nulles, ou plutôt en général très faibles. En entrant dans une étude détaillée du dromoscope, on voit que la mise en place d'un aimant d'une certaine direction correspond à un dépla- cement horizontal dans un certain sens du centre du disque (1) et que la mise en place des boules correspond à un changement d'inclinaison du disque en même temps qu'à un léger déplacement de son centre. Comme conséquence : pour faire la compensation, on met le navire à un cap intercardinal : NE magnétique vrai; par exemple, et on l'y maintient, puis on ajoute successivement des aimants parallèles et perpendiculaires à l'axe du navire amenant la boussole à donner de nouvelles indications successives correspondant à la suppression successive des excentricités du pied du disque par rapport au centre de la table dans le sens NS et dans le sens Ko. On met enfin des boules amenant l'indication à être celle que donne le disque ramené à être parallèle à la table. Après ces opérations de compensation de la boussole, elle conserve linéiques déviations légères et inévitables par tous les procédés. On fait alors un nouveau réglage du dromoscope à l'aide d'observations à cinq caps; comme il a été dit plus haut, pour les connaître. En cours de campagne on retouche la compensation par des aimants seulement, sans toucher aux boules. Dans ces conditions on n'a pas à refaire d'observations pour réider le dromoscope après la mise en place des aimants. i Par exemple un aimanl ajouté flans l'axe si la boussole est dans l'axe du navire, correspond à un 'l. placemenl du centre du disque parallèle à la ligne NS de la table. I. RAVIER. — DÉVIATIONS DES BOUSSOLES DANS LES NAVIH] S EN FER 16" Réglage de la barre de Flinders. La barre de Flinders est, comme on le sait, une barre de fer doux placée verticalement, qu'on dispose près de la boussole, et donl le but esl de rendre la compensation invariablement bonne malgré les, changements de latiliide tant que le magnétisme permanent du navire ne change pas. En raisonnant sur la question, on arrive à un tracé géométrique qui permet, connaissant les positions de réglage du centre du disque du dro- moscope en deux régions de la Terre dillérentes de trouver la position qu'il doit occuper après la mise en place de la barre de Flinders bien réglée. On en déduit précisément le moyen de mettre en place cette barre de Flinders bien réglée. Emploi du déflecteur . Le déflecteur est, comme on sait, un instrument qui permet de mesurer les forces magnétiques faussées par le navire qui agissent sur la boussole et grâce auquel on peut faire la compensation sans ohservations de déviation. Il permet également, quoique par des calculs un peu délicats, de trouver la formule qui donne la loi des déviations sans en avoir observe aucune. Le dromoscope peut être réglé à l'aide de cinq mesures faites au déflec- teur sans aucune observation de déviation. Ces cinq mesures donnent cinq points de l'ellipse des forces, le réglage du dromoscope est basé sur ce que la projection orthogonale du disque sur la table du dromoscope représente à une certaine échelle cette ellipse îles forces. On représente successivement les cinq points de l'ellipse des forces que l'on connaît sur la table à plusieurs échelles, jusqu'à ce qu'on puisse amener le disque à se projeter de la façon voulue sur eux. La projection est faite à l'aide d'équerres à chapeau. L'orientation du disque autour de son centre, dans son plan se règle ensuite soit par une seule observation de déviation, soit par un raisonne- ment basé sur ce que le navire a en général un plan de symétrie pratiquement parfait. Compensation avec le dé/lecteur et le dromoscope. On règle le dromoscope avec le défleeteur, et on t'ait ensuite la compen- sation comme s'il avait été réglé par des observations de déviatinn-. IG8 GÉNIE CIVIL ET MILITAIRE, NAVIGATION Erreurs de bande. Pour étudier l'erreur de bande, on revient à la considération des figures des champs et des forces constituées en mosaïques. On arrive ainsi à des constructions de géométrie descriptive malheu- reusement un peu compliquées qui permettent, à condition d'avoir fait certaines observations d'inclinaison magnétique le navire droit ou de déviation le navire à la bande, de régler le « Iro m oscope a priori pour une bande quelconque en un lieu quelconque de la Terre. Os pion dis permettent aussi de déterminer les aimants et fers doux à placer près du compas pour annuler l'erreur de bande. La description complète de ces aimants et fers doux ne semble pas avoir été faite jusqu'ici par les auteurs qui ont traité la question par la méthode analytique. La méthode analytique aurait d'ailleurs pu y conduire. Réglage de la barre de Flinders au premier armement. Des tracés de géométrie descriptive connexes de ceux faits pour étudier l'erreur de bande donnent le moyen de régler la barre de Flinders au port d'armement sans avoir d'observations faites en une autre région, si on a pu mettre le navire à une bande un peu forte (20° au moins) dans ce port. C'est un résultat nouveau, croyons-nous, qui s'obtiendrait également d'ailleurs par la méthode analytique. M. SÏÏAIS Ingénieur on chef des Colonies, uirecteur dus Chemins de fer éthiopiens. NOTE SUR LE COMBUSTIBLE A EMPLOYER POUR LES CHEMINS DE FER DE PÉNÉTRATION EN AFRIQUE [662.6 : 621.13 (60); — Séance du 19 septembre — I Il n'est pas d'entreprise industrielle qui échappe k la nécessité absolue d'être conduite avec économie, sous peine de voir les meilleurs résultats légitimement espérés devenir tôt ou tard des résultats désastreux. SUAIS. — COMBUSTIBLE A EMPLOYER POl R LES CHEMINS DE I i R II!'.' Le continent africain, sur lequel commence lessiner un r< seau de chemins de fer, exige spécialement pour l'industrie des transports les conditions les plus économiques possibles en raison notammcnl du peu d'importance relative, au moins dans les débuts de leur hum- en exploita- tion, du trafic qu'ils sont appelés à desservir, ce qui donne comme pre- mière conséquence une élévation du prix de revient de ces transports. Les chemins de fer éthiopiens qui sont appelés à desservir lun des plus riches et des plus intéressants pays du monde, peuplé d'une race de civi- lisation chrétienne comme la nôtre, aussi industrieuse que brave, et avec laquelle nos relations, non gênées par des circonstances sociales et reli- gieuses comme sur tant de points du globe, sont appelées à prendre dans un avenir prochain un grand développement, ces chemins de fer, disons- nous, sur lesquels se fondent avec raison de grandes espérances de tralic n'échappent pas à la loi rigoureuse, à la loi d'airain de l'économie aussi bien dans leur construction que dans leur exploitation. Ce sont ces considérations sur lesquelles il est inutile d'insister, qui nous ont conduit à faire une étude spéciale de l'un des éléments les plus essen- tiels et les plus importants de toute exploitation de chemin de fer: le combustible, qui constitue, on le sait, l'une des principales sinon la prin- cipale dépense d'exploitation. C'est donc sur cette matière que peut porter l'une des plus grandes économies qu'il soit possible de réaliser. II Le pétrole est connu de toute antiquité ; mais son exploitation en grand ne date que d'une cinquantaine d'années. Il se présente sous différents aspects : C'est en Russie (dans la presqu'île d'Apchéron, Caucaseï et aux États- Unis que se rencontrent les gisements les plus considérables qui donnent lieu à des exploitations très importantes qui, depuis une vingtaine d'années, ont pris un développement énorme. Il existe aussi des gisements importants dans tout l'archipel des îles de la Sonde, notamment à Bornéo et Sumatra; ces huiles sont très employées par les indigènes et donnent lieu depuis quelques années à un certain commerce qui semble prendre actuellement une importance considérable. Le pétrole se compose d'hydrocarbures plus ou moins volatiles dont on détermine le départ successif par la chaleur. En le refroidissant, au contraire, on détermine la solidification des produits les plus lourds (paraffines). Entre les hydrocarbures liquides et les paratlines. se pla une série de corps mous (vaselines). Au point de vue industriel, les pétroles bruts comprennent trois parti. - : 170 GÉNIE CIVIL ET militaire:, navigation 1° Les carbures distillant avant lo0° et qui constituent les essences qui sont trop inflammables et s'emploient peu pour l'éclairage ; on les utilise surtout comme dissolvants. 2° Les carbures distillant entre lo0° et 200° et qui constituent le pétrole d'éclairage proprement dit. 3° Un résidu brun foncé appelé mazout. Ce mazout distillé en grande partie entre 280° et 400° en faisant inter- venir la vapeur d'eau et le vide et, en fractionnant la distillation, on peut en tirer encore des huiles lampantes, des carbures utilisables comme dissolvants, des huiles de graissage et des vaselines. Ce mazout constitue aussi l'huile noire brute de graissage dont l'emploi s'est généralisé depuis une vingtaine d'années; c'est en 1878 que la Compagnie des chemins de fer de l'Ouest a fait ses premiers essais de graissage à l'huile noire et, depuis cette époque, l'emploi de cette huile a toujours été en croissant. Le mazout est encore liquide à — 10° ; à — 30° il a la consistance du savon vert. Le naphte de Bakou donne en moyenne: 35 0 0 d'huile lampante ; 60 0/0 de mazout, 5 0/0 de déchet. Pendant longtemps le mazout n'eut d'autre emploi que le chauffage des alambics; c'était un embarras que l'on supprimait en le laissant s'écouler et former de véritables lacs auxquels on mettait le feu, ou en le déversant dans la mer Caspienne. Depuis quelques années ce mazout est employé en Russie sur une échelle considérable au chauffage des foyers de locomotives et de bateaux à vapeur ; toutes les machines de la ligne de Bakou à Batoum notamment (800 kilomètres environ) sont chauffées au mazout, ainsi que les chau- dières des bateaux du Volga et de la mer Caspienne. La consommation de mazout pour le chauffage des locomotives seules, qui était de 121.700 pouds en 1882, a atteint 22.474.009 pouds en 1892, soit environ quinze fois la consommation de 1882 (aperçu sur les Chemins de fer russes). La production de naphte brut dans la péninsule d'Apchéron, produc- tion concentrée presque entièrement autour de Bakou (la ville noire), a pris un développement considérable dont on peut se rendre compte par la comparaison des chiffres ci-après ; Production en 1879 Kilogr. 376.000.000 en 1884 1.460.000.000 en 1889 3.400.000.000 en 1893 0.400.000.000 si VIS. — COMBUSTIBLE À EMPLOYEUR POUR LES CHEMINS Dl l l II l.l A elles seules, les importantes usinas delà Société Nobel à Bakou n a reconnu aussi que l'usure des loyers est moindre avec le chauffage au mazout qu'avec le chauffage à la houille, à la condition de placer dans le foyer un autel en briques réfractaires sur lequel on dirige le jet du pulvé- risateur ; on évite ainsi des coups de feu sur les tôles du foyer et on a. en outre, l'avantage de mieux brasser le mélange d'air et de mazout, et d'obtenir une combustion complète ne donnant que très peu de fumée. L'avantage résultant de la facilité de la conduite du feu est encore plus appréciable à bord des bateaux que sur les locomotives; un seul homme suffirait, en effet, pour conduire une locomotive chauffée au mazout ; mais on est toujours obligé, par mesure de prudence, de conserver deux hommes sur la machine pour le cas où l'un d'eux viendrait à manquer ; à bord des bateaux, au contraire, et surtout à bord des navires d'un fort- tonnage ayant plusieurs chaufferies et nécessitant un personnel nombreux de chauffeurs assujettis à un travail extrêmement pénible, le chauffage au mazout permet de réduire considérablement ce personnel tout en rendant le service beaucoup moins pénible. Ces avantages sont tels que l'on vient d'établir entre Bornéo et Suez douze réservoirs-dépôts contenant jusqu'à 5.000 tonnes. Ces réservoirs sont approvisionnés par des navires pétroliers portant jusqu'à 10.000 tonnes, et ayant leurs chaufferies au pétrole. C'est donc seulement en raison de son prix élevé que le pétrole n'a été jusqu'ici employé d'une manière exclusive pour le chauffage des chau- dières que dans les pays de production ; mais son emploi combiné à celui de la houille, permettant d'obtenir par instants une production de vapeur intense ou la suppression presque complète de la fumée est applicable partout. C'est ainsi que la Compagnie du [Great Eastern Railway emploie actuellement le combustible liquide au chauffage d'une quarantaine de locomotives, que la Compagnie des chemins de fer de l'Ouest emploie ce môme combustible sur sa ligne de banlieue, de Paris à Saint-Germain, pour franchir la forte rampe et le tunnel entre le Pecq et Saint-Germain et obtenir ainsi une surproduction momentanée de vapeur qui permet d'éviter le changement de machine qui se faisait autrefois au Pecq. Au tunnel de l'Arlberg, c'est en vue d'obtenir une meilleure ventilation du tunnel et d'éviter la fumée qui incommodait le personnel des trains et les ouvriers travaillant sur la voie, qu'on a adopté le chauffage au combus- tible liquide qui est appliqué maintenant à vingt-cinq locomotives à marchandises et à douze locomotives pour trains de voyageurs. Dans une brochure toute récente sur les applications du combustible SUAIS. — COMBUSTIBLK A EMPLOYES POUR LES I BEMINS DE I l H J 73 liquide, Sir Marcus Samuel, de Londres, expose que, sur les chemina de fer des Indes, l'emploi de ce combustible prend une rapide extension el donne des résultats très avantageux : il cite ;iussi comme particulièrement significatif ce fait que les Compagnies de chemin de fer égyptiens n'onl traité pour leurs approvisionnements de charbons que jusqu'à la fin de juin 4899, désireuses qu'elles sont d'introduire sur leurs Lignes l'emploi du combustible liquide. III Il a paru à la Compagnie impériale des chemins de fer éthiopiens, dont un premier tronçon de ligne sera mis en exploitation clans quelques mois, qu'il y avait intérêt à examiner et chiffrer quels pouvaient être les avan- tages spéciaux que présenterait pour son exploitation l'emploi du mazout au lieu et place du charbon. Cette étude, qui peut s'appliquer à tous les chemins de fer africains en général, a donné les résultats suivants : Le charbon nécessaire au chauffage des locomotives peut être évalué à 45 francs la tonne, en moyenne, à Djibouti. Les pétroles d'origine russe ou de Bornéo paraissent devoir coûter environ 62 fr. 50 c. la tonne. C'est sur ces données : charbon 45 francs la tonne, mazout 62 fr. 50 c. que nous allons calculer, aussi approximativement que possible, l'économie que pourra procurer l'emploi du pétrole au chauffage des locomotives. Nous nous sommes placés, pour cette étude, dans l'hypothèse d'un train par jour dans chaque sens pour desservir le trafic de Djibouti à Harrar (distance 350 kilomètres environ). La durée du parcours, à une vitesse moyenne de %> kilomètres à l'heure, arrêts non compris, sera de quatorze heures. Les locomotives ont une surface de grille de 1 mètre carré, la quantité de charbon brûlée par heure pourra donc varier de 300 à L00 kilogrammes. Bien que le plus gros trafic doive être à la descente de Harrar à Djibouti, il est à présumer qu'en raison du profil de la ligne et de l'altitude de Harrar (2.000 mètres environ), la consommation du combustible sera plus forte pour les trains remontant à Harrar que pour ceux qui descendent à Djibouti. /° Emploi du charbon. Nous pouvons admettre que la consommation sera de 400 kilogrammes à l'heure, soit 5.000 kilogrammes pour le voyage Djibouti-Harrar, et de 300 kilogrammes à l'heure, soit 1.200 kilogrammes pour le voyage llarrar- Djibouti. La capacité des soutes à charbon n'est que de 3.000 kilogrammes 174 GÉNIE CIVIL ET MILITAIRE, NAVIGATION sera donc nécessaire, tant à l'aller qu'au retour, de faire du charbon en route ; comme, d'autre part, il n'est pas possible que le même mécanicien lasse un service de quatorze lieures consécutives, on sera conduit à changer de locomotive et de tender à un dépôt qui sera établi vers le milieu de la ligne, par exemple, vers le kilomètre 175. Dans ces conditions les quantités et les valeurs du charbon à prendre pour chaque voyage aller-retour aux trois dépôts de Djibouti, de la station intermédiaire et de Harrar seront les suivantes, en supposant un prix de 45 francs la tonne à Djibouti et un prix de revient de 10 centimes par kilomètre pour l'approvisionnement des dépôts. DÉPÔT DE DJIBOUTI DÉPÔT INTERMÉDIAIRE DÉPÔT HARRAR DÉPENSES Tonnes. Prix. Produit. Tunucs. Prix. Produit. Tonnes. Prix. produit. TOTALES Voyage Djibouti-Harrar 2.800 45 126 2.800 62 50 175 » » » » 301 » Voyage Harrar-Djibouti » * » 2.100 62 50 131 25 2.100 80 » 168 299 25 Dépknses totales par voyage (aller-retour). . . . Fr. 600 25 Soit pour l'année (300 voyages aller-retour) : 3.518 tonnes = 220.000 francs. 2° Emploi du mazout. Si nous faisons le même calcul avec le mazout, en supposant que la consommation de mazout n'atteigne que 60 0/0 de la consommation de charbon, nous obtenons les résultats suivants: DÉPÔT DE DJIBOUTI DÉPÔT INTERMÉDIAIRE DÉPÔT DE HARKAR . PoMs. Prii. Produit. l'unie. Prix. Produit. poids. pris. Produit. totales Voyage Djibouti-Harrar 1.680 «',2 50 105 1.680 80 134 40 » » » 239 40 Voyage Harrar-Djibouti » » 12.60 80 100 80 1.260 97 50 122 85 223 65 Dépenses roTALES pour le voyage (aller- retour) . . . . Fr. 463 05 Soit pour l'année (300 voyages aller-retour) : 2.110 tonnes = 100.698 francs. L'économie annuelle résultant de l'emploi du mazout sera donc de: 216.000 — 100.008 — 49.302 francs, soit en chiffres ronds 49.000 francs. A xette économie il convient d'ajouter celle résultant de la suppression SUAIS. — COMBUSTIBLE A EMPLOYER POl R LES I HEMINS DE " l B 175 des frais de manutention du charbon. Ce combustible devrait être pris à bord, chargé sur wagon, transporté et déchargé en gare, repris au moins partiellement pour être transporté aux dépôts de la station intermédiaire et llarrar, soit au moins trois manutentions de i a 5.000 tonnes ou la manutention de 15.000 tonnes à 0.o<> centimes la tonne la dépense serait de 7 à 8.000 francs, sans compter les déchets et la perte duc à l'altération du charbon; c'est donc au moins lo.ooo francs qu'il faul compter pour l'usage du charbon qui sont entièrement supprimés en employant le mazout refoulé mécaniquement dans les réservoirs. En réalité, la consom- mation du charbon calculée plus haut pour un seul train atteindra environ S. 000 tonnes, l'économie correspondante serait par suite : 40.000X5.000 7()000 en chiffres dg et go.OOO francs eu 3.o28 tenant compte des frais spéciaux au charbon. L'emploi du mazout entraînera certaines dépenses supplémentaires pour l'installation de réservoirs à Djibouti, à la station intermédiaire et à Harrar, ainsi que pour l'acquisition et le montage des appareils Holden à brûler le mazout et des réservoirs à placer sur les tenders ; mais il < si certain, a priori, que l'économie annuelle de 80.» khi francs permettra, tout en conservant un bénéfice important, de prélever l'annuité nécessaire pour l'intérêt et l'amortissement du capital à engager dans ces installations. Les devis établis font ressortir, en effet, une dépense de 160.000 francs, nécessitant une annuité de 12.800 francs pour le service des intérêts à ,vi 0/0 et l'amortissement en vingt années. Les frais d'entretien du matériel évalués à i ou o 0 0, s'élèveraient à environ 8.0011 francs, soit en totalité 20.000 francs à déduire du bénéfice brut, laissant par suite un bénéfice net de 60.000 francs environ par an en faveur du mazout et dans l'hypo- thèse d'un seul train par jour. L'économie sera évidemment beaucoup plus considérable avec une exploitation plus active, la partie des frais afférente à l'intérêt, l'amortissement et l'entretien du matériel restant invariable. En résumé, il semble résulter de ce qui précède, <[ue pour des chemin- de fer placés dans la situation des lignes éthiopiennes, c'est-à-dire une grande partie au moins des chemins de fer africains, l'emploi du pétrole comme combustible se recommande non seulement en raison des facilités d'emploi et des avantages techniques de ce combustible, mais aussi par les conditions mêmes d'exploitation des chemins de fer où la nature du trafic et son importance ont pour conséquence d'élever le prix de revient du transport. 17(3 GÉNIE CIVIL ET MILITAIRE, NAVIGATION M. L. EAYIEE Ingénieur de la Marine ÉTUDE SUR LES ACCIDENTS DES CHAUDIÈRES A TUBES D'EAU ET LES MOYENS DE LES PRÉVENIR [621.18] — Séance du 19 septembre — Historique de la question. L'emploi des chaudières à tubes d'eau se répand de plus en plus à terre, surtout dans les villes où elles satisfont plus facilement aux exigences de l'Administration pour la sécurité, et à bord des navires où leur légèreté est une qualité précieuse . < »n sait que ces chaudières sont dites incxplosibles parce qu'elles ne sont pas sujettes aux explosions à grands effets dynamiques comme les anciennes chaudières. La fréquence avec laquelle elles ont des ruptures de tubes ou autres accidents analogues n'entraînant pas de dégâts importants, mais causant souvent aux chauffeurs des brûlures mortelles, a par contre beaucoup préoccupé dès qu'elles ont commencé à se répandre. On a rapidement observé qu'elles tuaient en somme proportionnellement beaucoup plus de monde que les anciennes chaudières. Des études très intéressantes ont été publiées à ce sujet pour les chau- dières terrestres par M. Compère, l'ingénieur en chef de l'Association pari- sienne des propriétaires d'appareils à vapeur, en 1893, et par M. l'ingé- nieur des mines Walchenaër, en 1895. L'étude des accidents des chaudières terrestres est facilitée par la con- sultation du Bulletin officiel des accidents qui est publiée chaque année dan- les Annales des Mines. Ce document donne des détails sur les circonstances de chaque accident suivant les résultats de l'enquête faite par le Service des mines. Dans la marine, les chaudières à tubes d'eau semblables à celles em- ployées à terre donnent à peu près les mêmes résultats à bord qu'à terre : les ennuis donnés à terre par le calcaire contenu dans les eaux se retrouvent ;i bord par le sel marin qui s'introduit en cas de fuite au condenseur ; mais pour les chaudières à petits tubes, genre du Temple, non employées à !.. RAVIER. — Éll DE SI R LES ACCIDENTS DES CHAI DIÈRES \ H il - D*EAl ITT terre et fréquemment employées abord, Les conditions sonl sensiblement différentes. Ces dernières chaudières ont des ruptures de tubes beaucoup plus fré- quentes; Ja rupture de tube n'est pas dangereuse pour le personnel â cause du faible diamètre des tubes, mais, si le bâtiment n'a qu'une chaudière, comme un torpilleur, il est mis en détresse par l'accident, et par suite il peut se trouver en danger ; si le bâtiment a plusieurs chaudières, il résulte en tout cas de ces ruptures de tubes fréquentes une grande gêne pour le service et en particulier pour le service militaire. Statistique des circonstances d'accidents. L'étude du Bulletin officiel des accidents de chaudières pour les huit dernières années publiées (1890 à 1897) nous a conduit au tableau suivant pour la répartition des causes d'accidents des chaudières à tubes d'eau : 1 o 1 I Tubes entartrés Baisse de niveau anormale Tubes usés Tubes défectueux de fabrication . . . Défaut de circulation (provenant de dépôts en dehors du tube rompu; . Surmenage de la chaudière, l Total des accidents consistant en déchi- rures de tubes de causes connues. . Causes inconnues. Accidents autres que des déchirures de tubes ^projections debouchons,etc.) CAS OU LA l \i SE [ND1QUÉE i r\iT EXCLl SIVE CAS OU IL VA El EN MÊME TEMPS UNE \i ii;i: CA1 SE 8 9 12 1 1 2 3 3 5 1 ^ '. 3i Total 20=10 ruptures 8 de tu 1 11 Quand deux causes sont indiquées simultanément, l'une des deux toujours l'entarlrement du tube ou une baisse de niveau anormale. 12 178 GÉNIE CIVIL ET MILITAIRE, NAVIGATION Nous avons également dressé le tableau suivant indiquant à quelles rangées appartenaient les tubes qui se sont déchirés : Tubes de la rangée inférieure li Tubes des 2- et 3e rangées à partir du bas 6 Tubes des rangées intermédiaires 18 Tubes de la rangée supérieure Totai _^ Il n'a pas été tenu compte dans ce dernier tableau de quatre accidents que les indications du Bulletin officiel ne permettaient pas de classer. Pour les chaudières à petits tubes, genre du Temple, employées dans la marine, il est impossible, en l'absence de documents officiels, de donner une statistique quelconque, mais il suffît d'avoir suivi ces chaudières en service pour savoir que les ruptures de tubes fréquentes qui arrivent en service pour une chaudière qui a bien réussi aux essais, sont en général la conséquence de dépôts ou d'usure, et se produisent en général à la rangée du coup de feu. Moyens pour réduire la fréquence des avaries . ENT AUTREMENT La cause d'accident la plus fréquente est l'entartremenl des tubes. La rapidité avec laquelle ils s'entartrent rend d'ailleurs l'entretien assez assu- jettissant. Épuration. — L'emploi, pour purifier l'eau d'alimentation, des appareils d'épuration d'eau est très utile à ce point de vue, mais comme ces appa- reils donnent des résultats illusoires s'ils ne sont pas très bien conduits, ainsi que nous avons eu l'occasion de le constater, il importe qu'ils soient soumis de loin en loin au contrôle d'un spécialiste qui donne des instruc- tions à l'ouvrier qui les mène DéHncrustants. — En l'absence d'appareils d'épuration, l'addition dans l'eau d'alimentation d'un produit ayant pour but de précipiter les subs- tances dissoutes à l'état boueux, c'est-à-dire ce qu'on appelle un « désin- crustant » peut être une bonne chose, mais, comme on sait, il y a peu de désincrustants qui soient sérieux, et qui ne risquent pas de créer des dépôts eux-mêmes dans les chaudières. Le désincrustant le plus simple est le carbonate de soude, il convient très bien, mais il doit être dosé d'après L. RAVIER. — É1TDE si H l h> \. I im.n r - i»i - Cl m lui IRJ 3 \ rt'BES D*Bàl 171 analyse de l'eau, en s'il tsl intn ><1ujI en excès, les entraînements d alcaline dament des ennuis dans la machine. Alimentation dans la ra/ievr. — L'alimentation dan> la Tapeur qui Eût abandonnera l'eau, dès son entrée dans la chaudière, uuegranée partie des matières camoufles est un de-- pèus grands perfectionnements qui Mao réalisés; on s'arrange, comme ou te sait, pour que l'eau bombe dans un endmit où elle laisse bien ses dépôts avant de le quitter pour aller aiu tubes, et on évite l'ennui des chocs d'eau dans les tuyaux d'arrivée d'eau, chocs qui sont très à craindre, >oil en faisant plonges les tnyaui dans des sortes de bénitiers autour desquels l'eau dégoutte, soit en faisant arriver les tuyaux dans la vapeur avec une inclinai-- m, and aille toujours en mon- tant. Circulation. Disposition des tubes du coup de feu. — Quand l'eau natu- relle ou épurée, mais contenant encore quelques substances dissoutes, arrive dans la chaudière, elle se concentre peu à peu jusqu'à atteindre le point de saturation successivement pour les diverses substances dissoutes. Quand le point de saturation est atteint, chaque partie d'eau qui se vapo- rise abandonne ce qu'elle tenait en dissolution. La quantité de maliens solides mises en liberté est maxima dans les tubes où ta vapoostioD est maxima, c'est-à-dire dans ceux du coup de feu. De là, pour que les ma- tières solides abandonnées puissent facilement être entraînées, toute l'im- portance qu'il y a spécialement à avoir une circulation très active dans ces tubes de coup de feu, et par là s'expliquent les bon- résultats obtenus sur certaines chaudières, en particulier le dernier type de Naeyer, en adop- tant des dispositions particulières pour rendre la circulation la meilleure possible dans les tubes de coup de feu spécialement. Dans une chaudière à petits tubes, comme la chaudière «lu Temple, la formation de dépôts réduit rapidement le diamètre intérieur du tube d'une façon assez sensible pour diminuer la vitesse de circulation. Pour cette raison il y aurait grand intérêt à notre avis à augmenter sensiblement le diamètre des tubes de coup de feu, en laissant d'ailleurs tel quel celui des autres tubes. Le diamètre intérieur de oO millimètres nous semblerait uo minimum, celui de 20 millimètres étant conservé pour les autres tuh L'objection est peut-être qu'un tube de 50 millimètres est dangereux en cas de rupture tandis qu'un tube de "20 millimètres ue l'esl pas, mais la sécurité pour le personnel pourrait alors être obten l'une façon parfaite par notre système d'obturation automatique décril plus loin. Extraction sous pression ou système inverse. — Les dépôts arrivent toujours à se former, et il faut les enlever périodiquement. 180 GÉNIE CIVIL ET MILITAIRE, NAVIGATION On préconise actuellement pour les chaudières à bouilleurs un mode de nettoyage imaginé par M. Savreux, de Moutières (Somme), qui s'applique- rait sans doute avec avantage aux chaudières à tubes d'eau, et qui est le contraire de l'extraction classique sous pression à la mode jusqu'à ces derniers temps. Quand ou vide la chaudière sous pression, les dépôts, que le faible courant qui se produit ne suffit nullement à entraîner, se dessèchent aussitôt sur les parois par la chaleur et deviennent durs, adhérents et diffi- ciles à enlever. Dans !e procédé de M. Savreux, on laisse la chaudière se refroidir len- tement et complètement avant de la vider et quand on la vide, on brosse ou gratte immédiatement, et le plus rapidement possible, les dépôts qui sont alors encore boueux ou au moins peu consistants, mais qui durci- raient d'ailleurs vite si on ne se pressait pas. Élimination des graisses. — Avec des machines fonctionnant à conden- sation par surface, comme toutes celles de navires, ou bien à terre avec des condenseurs par mélange mais avec récupération d'eau, les dépôts de graisses sont ceux qui deviennent les plus à craindre, L'emploi des filtres, à éponges ou autres, qui est destiné à combattre cet ennui, demande pas mal de soin et devient inefficace en cas de négli- gence. C'est pourquoi il f;iut considérer comme très à recommander la pratique qui consiste à diminuer le plus possible le graissage intérieur, et, quand on le peut, à le supprimer complètement. La suppression complète est possible beaucoup plus souvent qu'on ne le croit, au moins sur les machines verticales, et est pratiquée en particulier sur les torpilleurs. On se contente alors de graisser les parois des cylindres aux démon- tages. MANQUE D'EAU Le manque d'eau est avec l'entartrement la cause d'accident la plus fréquente. Les précautions à prendre pour éviter le manque d'eau sont bien connues, mais on est toujours à la merci des négligences ou de l'imprévu. TUBES USÉS Le moyen qui se présente tout naturellement pour réduire la fré- quence de- ruptures de tubes par usure est d'augmenter l'épaisseur des tubes; il est naturel d'ailleurs de le faire tout d'abord pour les tubes qui sont le plu- exposé.- à crever, c'est-à-dire d'une façon générale ceux L. RAVIER. — ÉTUDE SUR LES ACCIDENTS DES CHAUDIÈRES A iu;i-iù\i 181 de coup de feu el dans la plupart des cas égalemenl ceux de la ran supérieure. La maison Belleville fait depuis longtemps ces deux rangées de tubes plus (''paisses, et l;i statistique montiv que les accidents sont proportionnellement moins uombreux sur les chaudières Belleville que sur les autres chaudières. En vue d'avoir un métal inoxydable pour les tubes, on a essayé le laiton et le cuivre auxquels on semble avoir renoncé parce qu'ils fon- daient trop facilement. On essaie actuellement l'acier à l't <» 0 de nickel sur lequel le célèbre constructeur de torpilleurs anglais. Varrmv. vienl .L- l'aire des expériences intéressantes. Ce serait surtout intéresssant pour les petits tubes qui crèvent en général comme nous l'avons dit a la fois par usure et par dépôts : rouges et intacts ils résistent en en général à la pression de la chaudière à cause de leur faible diamè- tre, mais étant rouges ils s'oxydent el finissent par devenir si min- - qu'ils crèvent. L'oxydation du tube rouge vient d'un côté de l'air et de l'autre de la vapeur d'eau et Yarrow a montré la plus grande résistance de l'acier à 2o 0/0 de nickel soit à l'un soit à l'autre. En outre, l'acier nickel résiste beaucoup mieux en cas d'acidité de l'eau de la chaudière, ou bien, quand la chaudière est arrêtée, en cas de mauvaise protection contre la rouille. TUBES DÉFECTUEUX DE FABRICATION La rupture de tube par suite d'un défaut et en particulier d'une mauvaise soudure est indiquée par la statistique comme ayant inter- venu dans un nombre assez faible de cas, quoique ce doive être la seule cause quand les chaudières sont parfaitement entretenues et con- duites. Dans un seul cas (accident du 23 février 1891) la rupture produite sans qu'il y ait eu surchauffe du tube, mais l'accident a été sans gravité parce que le tube n'ayant pas rougi s'est très peu ouvert. Dans l'accident tristement célèbre du cuirassé le Jauréguibetry, le tube s'était crevé à une soudure, mais après avoir rougi. On peut dire en somme qu'en général le défaut est non pas la eau- • de la rupture, mais le point où une rupture presque inévitable par suite de coup de feu au tube se produit de préférence, et d'ailleurs plus rapidement. Les différentes marines militaires ont trouvé intérêt, malgré la dépense, h exiger successivement l'emploi des tubes sans soudure, puis, pour les tubes sans soudure eux-mêmes, l'examen après zincage électrol y tique qui décèle le moindre défaut et permet d'éliminer à peu près 9Ûremenl tous les tubes ayant des tares. ^2 GÉNIE CIVIL ET MILITAIRE, NAVIGATION DÉFAUT DE CIRCULATION PROVENANT DE DÉPOTS EN DEHORS DU TUBE RÉDUISANT LA CIRCULATION DANS LE TUDE Les accidents de ce genre proviennent de l'existence dans les chau- dières à éléments de passages d'eau ou de vapeur trop étroits et s'obs- truant facilement par les dépôts. Les constructeurs y remédient en augmentant la section des passages. Il faut en tout cas qu'ils soient tenus très propres. SURMENAGE DE LA CHAUDIÈRE Les accidents de ce genre qu'indique la statistique se sont produits dans les mêmes chaudières à éléments, que les précédents. Toute chaudière, si on la chauffe avec trop d'activité, est sujette au coup de feu, mais l'examen du Bulletin des ureidents montre en somme que les chaudières à éléments où l'arrivée de l'eau peut être gênée par des communications un peu faibles, sont les seules où ils se sont pro- duits ainsi. Le remède est actuellement encore l'augmentation de la section des passages. ACCIDENTS AUTRES QUE DES DÉCHIRURES DE TUBES Ces accidents tiennent à des projections de bouchons de visite non autoclaves, ruptures de boulons, arrachements de tubes de leurs emman- chement-. tous faits qui sont évités par des modifications dans la cons- truction des chaudières et en particulier par l'adoption exclusive des bouchons de visite autoclaves. En outre on prescrit maintenant de ne jamais toucher, quand la chaudière est en pression, aux boulons dont la rupture serait dangereuse. UOÏENS POUR RENDRE LES AVARIES INOFFENSIVES Malgré ions les perfectionnements apportés, on n'est pas arrivé à supprimer ni même à rendre négligeables les ruptures de tubes, et la situation était si mauvaise il y a quelques années qu'on a considéré ces avaries comme inévitables et qu'on s'est préoccupé de les rendre Inoffensives. L. RAVIER. — ÉTUDE SIR LES A \ In hl s , n \i mi \\\ - \ i i BBS D*1 i\ 183 dispositions ivriioiu m:s ''Ali il -i.i!\ii | I'En >n Sur la proposition de M. l'ingénieur des minée Watakcnaër* l'Admi nistration a alors demandé l'emploi d'une façon générale du dispositions déjà essayées à diverses reprises, et en particulier dans la narine, avant pour but d'empêcher en cas d'accident l(i ûux de vapeur d déverser dan- la chaufferie, Os dispositions sont : 1° L'emploi de portes de foyer à charnière horizontale en haut, ouvrant à l'intérieur du foyer et se refermant d'elles-mêmes esQ cas de eamrant de gaz du foyer vers la chaufferie ; 2° La suppression des portes de cendrier de la façade, el leur instal- lation sur une face éloignée des chauffeurs, ou, si ce o'esl pas possible, l'installation de portes de cendrier à eharnière horizontale et à ferme- ture automatique en cas de courant de gaz du cendrier wr> la chauf- ferie ; 3° L'installation de « trappes d'expansion » placées sur les paioia de la chaudière appelées à se soulever et à déverser la vapeur par des issues non dangereuses en eas d'avarie. Ces diverses dispositions vont avec quelques recommandations pour la conduite : en particulier celle-ci qu'on ne doit pas ouvrir les portes de boiles à tubes des chaudières pendant qu'elles sont en pression. L'examen des derniers Bulletins des accidents montre que les nou- velles dispositions et les précautions qui les accompagnent donnent d'ex- cellents résultats: les accidents de personnes sont très réduits, quoique malheureusement pas encore complètement supprimés, car les Bulletins montrent en particulier que le 17 avril 1896 et le 25 octobre 1897, il y a eu des hommes blessés, les portes étant restées fermées, par suite des fuites par leurs interstices. OBTURATION AUTOMATJyl E DES TUBES OU ÉLÉMENTS E.\ I US DJS lUIHI'.l L'auteur de cette note en présence des ennui- que donnait dans la marine la fréquence des ruptures de tubes des chaudières a petits Lui même celles des derniers types, a été amené À étudier, avec le n.m-..ur- de M. A. Janet. ancien ingénieur de la marine, une .-mire solution consistant en l'obturation automatique du tube m -a- de rupture et permettant à la chaudière de continuer à fonctionner aprta une rupture semblable. La réalisation présentait quelques difficultés : un voulait trouve, .in- disposition s'appliquant facilement aux chaudière* à lunes d eau déjà lu.. I jHi GÉNIE CIVIL ET MILITAIRE, NAVIGATION construites, simple, d'un fonctionnement sûr, sans inconvénient pour le fonctionnement habituel «1rs chaudières, ne gênant pas leur entretien, et enfin d'un faible prix de revient. Ces divers points ont pu être réalisés grâce à l'idée d'un certain dis- positif très simple. Ce dispositif est le mode de tenue d'un clapet sphérique devant un tube qui consiste, comme l'indique la figure 1 ci- contre, en une simple tige entrant dans le tube, le clapet étant d'autre part empêché de tomber par der- rière par un obstacle quelconque. Le principe de notre système consiste en géné- ral à placer un clapet de ce genre à chaque extré- mité de chaque tube de la chaudière à tubes d'eau : Si le tube crève, l'eau et la vapeur qui affluent vers le trou produisent un courant violent entrant dans le tube par chaque extrémité. Ce courant entraîne les clapets, ils viennent boucher les extrémités du tube, et ils sont ensuite maintenus par la pression. La figure 2 donne le dessin exact d'une installation faite sur une chaudière Oriolle qui fonctionne ainsi depuis mai 1898, c'est-à-dire depuis quinze mois, après avoir été soumise à des expériences où à l'aide d'une tubulure branchée sur un tube et aboutissant à un robinet on a simulé des ruptures de tubes et constaté l'efficacité des clapets. Quand les tubes forment des serpentins comme dans la chaudière Belleville, les clapets au lieu d'être à chaque extrémité de chaque tube sont à chaque extrémité de chaque serpentin. Quand les tubes sont groupés par éléments comme dans les chaudières Babcock, de Naeyer, Roser, etc.... les clapets peuvent être soit à chaque extrémité de chaque tube, soit à chaque extrémité de chaque élément. Quand les clapets sont à chaque extrémité de chaque serpentin ou dément, ils fonctionnent en cas d'accident quelconque dans le serpentin ou élément, et ce qui s'échappe est réduit au volume contenu dans le serpentin ou élément, les clapets sont efficaces non seulement contre les ruptures de tubes mais également contre les projections de bouchons et autres accidents analogues que la statistique indique précisément comme fréquents surtout pour les chaudières de ce genre. Les clapets ainsi décrits sont disposés très en dehors des tubes pour ne pas gêner la circulation, ils sont mis de poids tels qu'ils ne risquent FlG, In,. 3. !.. RAVIER. — ÉTUDE SUR LES ACCIDENTS DES CHAUDIÈRES \ TORES D'EAl 188 pas de bouger par les courants ordinaires qui se produisent dans les chaudières et dont l'intensité n'est pas h comparer avec ceux qui se produisent au moment des accidents les uns êianl causés pai des dépres sions de l'ordre d'un ou deux métro d'eau au maxi n, c'est-à-dire 200 grammes par centimètre carré et les autres par des pressions de 5 kilogrammes au minimum par centimètre carré. Les clapets sont enfin tellement dégagés par leur dessin même qu'ils ne risquent pas de s'entartrer et d'avoir leur fonctionnement gêné ou de causer des ennuis de ce fait. Par contre si les bouts des tubes sont usés ou sales, c'est-à-dire dans les conditions ordinaires, ces clapets peuvent ne pas bien s'appliquer et ne fermer qu'insuffisamment les tubes. La solution de cette difficulté s'est trouvée dans l'emploi des clapets « compounds » que représente la figure 3. La forme extérieure est la môme, mais il y a sur un corps A en métal dur une couche B de plomb qui, quand le clapet fonctionne et est appliqué par la pression sur les bouts des tubes, se moule sur leurs irrégularités et donne une étanchéité parfaite. On en a eu l'épreuve sur une chaudière du Temple de torpilleur ayant l'installation : un tube ayant crevé au cours d'une sortie, les clapets ont fonctionné aussitôt, et on a continué à marcher sans perte d'eau. <>n a d'ailleurs rallumé et on est reparti le lendemain sans avoir fait aucune répa- ration. L'installation des clapets dans les chau- dières Belleville a nécessité une étude spé- ciale. La figure 4 représente le clapet du bas d'un élément : il est suspendu sous la communication entre le collecteur d'ali- mentation et l'élément par une prolon- gation en forme d'Y de sa tige entrant dans cette communication. Une des bran- ches de l'Y est démontable pour permettre l'entrée et la sortie du clapet. Le clapet du haut n'ayant pas pu être installé dans le coffre à vapeur à cause de l'eneombrement de ce coffre a été placé dans le coude reliant le tube supérieur du serpentin audit coffre, ce qui a obligé à le f en deux parties démontables pour pouvoir l'entrer, et à lui donner d'autres dispositions spéciales. 11 est représenté par la figure 5. Le principe de la tenue est toujours la tige entrant dans l'intérieur du lui.", m le clapet au lieu d'être demi-sphérique est plat et n'emprunte la forro. <\%Q GÉNIE CIVIL ET MILITAIRE. NAVIGATION sphéiïque que dans la partie destinée à porter. En outre, il repose dans une sorte de gouttière consti- tuée par une pièce, simplement posée dans Ja chaudière, qui forme pour lui une charnière libre à grand jeu non susceptible de coincement ni encrassement. La lige servant au maintien dans le tube sert en même temps pour le démontage des deux moitiés du clapet; c'est elle qui, par sa disposi- tion, étant vissée dans l'une des moi- tiés du clapet et serrant sur l'autre, rend les deux moitiés solidaires. — — r~ FlG. u. M. HOTJPETJET i ni <]<■< F'miUs et Chaussées à Montreuil-sur-Mor. NOTICE SUR LA RECONSTRUCTION D'UN PONT MÉTALLIQUE A ÉTAPLES [627.2(44.27) — Séance du 19 septembre — Le service vicinal du département du Pas-de-Calais vient de décider la consolidation et la réfection partielle d'un pont de 80 mètres de longueur, mi-partie en bois et mi-partie métallique, franchissant la Canche à Étaples, près de l'embouchure de cette rivière. La nécessité d'effectuer les travaux avec la plus stricte économie a conduit M. l'Ingénieur en Chef Marion, auteur du projet, à adopter une solution originale, qui comporte notam- ment la transformation en cantilever d'une poutre continue à travées solidaires. En outre de la partie en bois à laquelle sera substitué un ouvrage entiè- rement mélallique. l'ancien pont comprend un tablier métallique sur piles en maçonneries porté par deux poutres droites à âme pleine, divisées eu cinq travées d'environ 20 mètres. Calculé d'une façon rudimentaire pour résister à des charges très inférieures à celles prévues aux nouveaux règtemeote, ce dernier ouvrage se trouve, en outre, par suite des tasse- ments très accentués et très inégaux des appuis, soumis à des efforts bien BODPKURT. — l;K< i,.\>nii . iion i.'i ,\ POMI \ii.i\lliwii \ STAPLES 1X7 différents de «eux pour lesquels il a été étudié; dès Ion lation s'imposait. La crainte de nouveaux ImwMiiiiil» dm pili i interàîsaii de conserver la solidarité des poutres, toute nouvelle di'-ni\e|lation modifiant considéraUe- ment les efforts dan- les pièces métalliques et pouvant étue un de. destruction de L'outrage. D'ailleurs, si l'on avail maintenu la coutjuuilé des poutres, il aurait fallu, pour que le pont rer-iauré Désistât ans charges réglementaires, seniuraer l'épaisseur des semelles au d roi t des appuis; l'opération pour la semelle inférieure eût Été très compliquée et dispendieuse. \u— i -V-t-on décidé à rendre les travées indépendantes. Le procédé naturel pour obtenir pareil résultat serait de couper les poutres au droit des appuis. Mais k*s piles en maçonnerie ont un»' tues faible largeur en couronne et il eut été difficile d'y disposer le double appareil d'appui nécessaire pour EBflev >ir les extrémités de deux Ua\ consécutives. hn outre et surtout ce procédé avait le défaut d'iuuLiliser la surépaisseur des semelles existant dans l'ancien ouvrage au droit des appuis, eu annulant le moment fléchissant aux points où la solidarité des travées produit des moments considérables. La combinaison adoptée évite cet inconvénient, tout en oansensaBd 1rs avantages d'un ouvrage isosLutique, pouvant supporter -ans inconvénient le tassement des appuis. Les poutres sont coupées en deux poiuts de chacune des travées paires et reliées par des articulations, de façon à réaliser le type du cantilever. L'ouvrage est alors constitué de cinq travées indépendantes ; les travées impaires 1, 3, 5 sont prolongées au delà des appuis en rivière par des iB,ou 3,5o ii..jn Z.20 -„,i- 2.2.Ï tlt, Si, 3,t*ï 20, 22 +t-*f if^if ir-r "T~T ' * porte-à-faux dont les extrémités supportent, par l'intermédiaire d'arti- culations, les deux travées paires n08 2 et 4. Plus l'articulation est éloignée de la pile, plus on augmente le momenl d'appui par allongement du porle-à-fanx et \>\u> l'on diminue le moment fléchissant développé dan< la partie suspendue dont 00 réduit la longueur. L'emplacement des articulation- a été choisi de façon a rapprocher le [«lus possible la valeur du moment d'appui de celle du moment "' de la section conservée des anciennes poutres au droit de- pi L'on assure ainsi l'utilisation complète des massas de .métal aceunn 188 GÉNIE CIVIL ET MILITAIRE, NAVIGATION sur les appuis des anciens ouvrages toul en réduisant au minimum les renforcements de semelles aécessaires au milieu des travées. Celte disposition conserve ainsi partiellement l'avantage des poulies à travées solidaires au point de vue de l'économie du métal, et le système restant isostatique n'a rien à redouter des tassements d'appuis si dange- reux pour un ouvrage uyperstatique du type de l'ancien pont. Les articulations sont constituées très simplement par des rotules d'acier placées dans l'Ame de la poutre au milieu de sa hauteur. L'àme sera percée à remplacement des articulations et munies de coussinets d'acier entre lesquels on introduira la rotule ; deux flasques seront fixés de chaque côté de l'âme embrassant les coussinets et serrés par une couronne de boulons. Ce n'est qu'après la mise en place de l'articulation que la poutre sera coupée en allant de la rotule aux bords inférieurs et supérieurs. En dehors de cette transformation, les travaux comprennent de nom- breuses améliorations aux ouvrages existants (élargissement et réfection de la chaussée, renforcement des entretoises et des semelles, addition de deux trottoirs en encorbellement, substitution à la partie en bois de 88 mètres de longueur d'un ouvrage entièrement neuf en acier du type de l'ancien pont, etc.). Les travaux ont été adjugés à la maison Kessler et C'e, d'Argenteuil; malgré l'énorme accroissement actuel du prix des ouvrages métalliques, le montant total des travaux est seulement de 158.001) francs. M. J. POISSON assistant au Muséum. BOISEMENT DES DUNES [627.5; — Séance du l'-> septembre — En me permettant de prendre la parole dans la IVe Section j'ai désiré appeler son attention sur un sujet intéressant qui me paraît être de sa compétence. Il n'est assurément pas nouveau, puisqu'il s'agit du reboise- ment et de la mise en culture des dunes qui s'étendent aussi bien dans le département du Pas-de-Calais, que dans celui de la Somme. Son intérêt est le même en Belgique où des résultats très satisfaisants ont été obtenus près d'Ostende, sur les côtes de cet État voisin de la France. I. POISSON. — BOISEMBN1 DES DUMES 189 En disant plus haut reboisement je fais allusion à de vieux souvenirs, jiuisque, d'après des documents historiques empruntés à une publication -ur celte importante question en Belgique, il parait qu'en certains poii du littoral de ce pays, du \n" au wu siècle, des forêts existaient là où la dune aujourd'hui a repris ses droits, et que ces parties boisées étaienl alors très giboyeuses (I . On retrouverait même, àde faibles profondeurs du sol, des tronc- d'arbres assez conservés pour en reconnaître l'essence, et qui témoigneraient qu'en ces lieux existait jadis une végétation arborescente qui a disparu. On se demande si ces végétaux étaient réellement spontanés ou s'ils étaient dus aux efforts de la population existante à cette époque lointaine? La première hypothèse est plus acceptable que la seconde. En quelques points du littoral, du côté de la forêt d'Eu, on voit actuellement la végéta- tion s'avancer très près de l'Océan. On peut voir également entre Mers el le Bourg d'Ault, sur la falaise qui a été respectée jusqu'alors par la mer, des bois d'une certaine importance dont les arbres, il est vrai, sont écimés par les vents violents de l'ouest et du nord-ouest, mais ces bois forment encore une protection suffisante pour que dans leurs enclaves on fasse des cultures diverses assez rémunératrices. Les bois ou les forêts dont il est parlé dès le xue siècle en Belgique étaient-ils au niveau de la mer ou surélevés sur une portion de la falaise? C'est ce que l'on ne dit pas. Quoi qu'il en soit, c'est sur les parties stériles du littoral existant qu'il importe de fixer son attention et de diriger ses efforts. Les résultats con- cluants que présentent les dunes de Condctte. à la porte de Boulogne-sur- Mer, et le Touquet (2), non loin de l'embouchure de la Canche, où près de 2.000 hectares de dunes ont été couverts d'arbres et d'arbustes variés par la persistante énergie de deux propriétaires, prouvent qu'il suffit de vouloir pour boiser les dunes et leur donner une valeur incomparable avec celle qu'elles avaient auparavant, puisque, sauf la location qui en est faite dan- certaines communes pour la chasse du lapin, on n'en retire absolument rien. Toutefois, pour ce qui est des parties intérieures et relativement protégées on est arrivé à faire comprendre aux populations campagnard réfractaires habituellement aux progrès agricoles, qu'avec un peu d'engrais on peut obtenir dans la dune d'excellentes pommes de terre, des betteraves et des asperges dont généralement on ignore l'habitat à l'état spontané. C'est dans les îlots sablonneux, par suite de la désagrégation des roches granitiques, qu'on rencontre l'asperge à l'état sauvage eu Bretagne. Cons quemment les sables maritimes sont le sol de prédilection de ce légume recherché. : /.. Bois* ment du littoral maritime belge, pai L. Van der Sv i Le Touquet. Histoire d'une forêt, par F. It. de La Tréhonnais. i J90 GÉNIE CIVIL ET BBUTAIBE, NAVIGATION Mais si l'on veut faire en toute sécurité ces cultures, on ne peut guère y prétendre sans arrêter les particules arénacées formant la dune, que le vent chasse en temps sec vers l'intérieur des terres et pouvant les anéantir promptement.il faut donc; par un rideau végétal d'une épaisseur suffisante, protéger ces cultures. Pour toutes ces raisons, on le comprendra aisément, le boisement s'im- pose, soit qu'il s'agisse de donner une valeur intrinsèque aux dunes, avec ce seul rondement, ou que l'on songe à en tireT un meilleur profit par la production de légumes ou même de fourrages. Ainsi des graminées et des légumineuses croissent volontiers dans ce sol, la luzerne notamment, et le pénètrent profondément par leurs racines en le consolidant. Pour encourager les hésitants ou convaincre les incrédules en matière de boisement, bien qu'il ne s'agisse pas ici du littoral marin, mais d'un terrain essentiellement sablonneux comme celui des dunes, on peut citer l'exemple de la Sologne qui, jusqu'à une quarantaine d'années en arrière, ne faisait rien pour améliorer son état misérable, et cela depuis que la Sologne est habitée. Il a fallu la généreuse et patiente initiative du marquis de Vibraye, puis la création de la ferme de Lamotte Beuvron, sous l'Empire, pour mettre un terme à cet esprit de routine, dont on ne serait jamais sorti sans les efforts louables du savant philanthrope précité et de l'établissement qui l'imita pendant de nombreuses années. C'est par millions que l'on dis- tribua gratuitement aux propriétaires des plants d'arbres susceptibles de végète* dans un sable aride où, de place en place, le sous-sol imperméable retenait les eaux pluviales, et qui formaient alors de petits lacs d'où se dégageaient en été les miasmes fiévreuxbien connus des Solognots. Aujour- d'hui la Sologne n'est plus reconnaissable ; c'est une immense forêt d'arbres peu élevés, il est vrai, mais les chasseurs y abondent, ce qui est déjà d'un bon rapport, et l'on a commencé à y exploiter les bois régulièrement. Enfin-, les lièvres sont à peu près inconnues maintenant dans cette région naguère redoutée des voyageurs et où, en fait de cultures, on ne voyait alors que de maigres champs de seigle. <»n peut se demander, a priori, comment il faut opérer pour atteindre ce résultat tant désiré dans les dunes? Doit-on commencer par le bord de mer en y plantant avec persistance l'Oyat des Picards (Psam ma arenaria des botanistes) qui rend tant de services pour consolider les sables, puis diri- ger ses efforts en arrière de cette ligne plantée? Cette méthode semble être la meilleure, mais c'est peut-être prendre la difficulté trop résolument ? Si la mobilité de la dune est indiscutable, c'est évidemment la voie à suivre ; mais si en certains points le vent ne chasse pas trop le sable vers l'intérieur, on pourrait procéder en arrière de la dune la plus rapprochée de l'Océan. Ce cas se présenterait là où sur le bord même de la mer s'est formé un rempart naturel par l'élévation un peu marquée du sol et ou J. Poisson. — liorsr.MEM m- DtiKBS 191 celui-ci est déjà spontanément garni d'oyats. Toutefois, àuaa de telles conditions on pourrait planter derrière ce rempart, en M dirigeant rers l'intérieur, les plantes arbuslives qui croissent facilement en dune. Cesl alors que l'on emploierait en boutures le sureau, le Iront, le lyciet, le tamarix (T. ongHea), le peuplier, les osiers de diverses sortes, dont on tire rait par la suite un parti utile. Puis on sèmerait à la voler tes graines de plantes consolidantes suivantes: arréte-bo-iif (Otowiia reperii}, tel ajoncs et le genêt à balais, la luzerne. On associerait ace Enêlanige les gramini qui aiment le sable : agrostide maritime, agrostide vulgaire, le Cd/mmi- gmsfis epifu'ios, le Festwea temdfolia. Ces semis se feraient de préférence au commencement de l'automne, alors que l'atmosphère est généralement calme et les nuits un peu fraîches et humides, conditions favorables pour la germination des graines. Dès les premiers jours de novembre, on aurait chance d'avoir un gazonnement suffisant pour le maintien de la surface avant les tourmentes de l'hiver. L'entreprise du boisement devrait se faire par portions suivant une ligne dont une des pointes ferait face aux vents dominants en commençant, si possible, vers la droite de la dune, pour s'allonger vers l'intérieur, puis recommencer dans le même sens pour une autre portion de dune en saison favorable. De cette façon, si les plantations les plus exposées souf- fraient, il n*en serait pas de même de celles qui seraient en arrière. C'est lorsque les arbustes et les arbrisseaux plantés auraient déjà une végétation suffisante, comme couvert, que des plantations de jeunes pins et d'autres essences seraient faites. Enfin des glands de chênes seraient semés et intercalés à l'abri des arbustes déjà existants. On varierait les espècesen choisissant naturellement celles qui ont le plus de chance de réus- sir dans un sol de cette nature spéciale. Les quelques plantations de cbênes que l'on remarque à Condelle et au Touquetfont très bien, il est regrettable qu'il n'y en ait pas davantage. En certains points de la dune la violence du vent est telle que les arbres n'y tiendraient pas. Dans ce cas on devrait porter ses soins à multiplier seulement les espèces de petite taille. Ces indications sommaires peuvent varier dans les détails et suivant le milieu, elles seraient garanties par les moyens misen pratique déjà au Tou- quet et en Belgique, où les résultats ont été si heureux. On comprend que pour des entreprises de la sorte la théorie doive s'appuyer sur une pratique raisonnée ; c'est le critérium de toute opération culturale quelle qu'elle soit. Je ne m'étendrai pas sur les travaux de nivellement du sol qui peuvent n'être que partiels et suivant l'inégalité plus au moins marqué de la dune. Cette main-d'œuvre, quand elle est vraiment nécessaire, est inéluc- table; il est inutile d'y insister. 192 Gl NIE CIVIL H MILITAIRE, NAVIGATION En supposant l'intention bien arrêtée d'entreprendre le boisement des dunes, une question d'une importance e;i pi taie se posera tout naturelle- ment, c'est le côté économique à étudier, le problème à résoudre Qui fera les dépenses de pareils travaux .' Dans les dunes d'Étaples et de Gondette. m, ni d'intelligents propriétaires qui ont sacrifié une partie de leur avoir pour réaliser cette généreuse idée. .Mais si l'État, les Départements ou les Communes ne viennent pas prêter leur concours à l'entreprise, les dunes attendront longtemps encore avant d'être transformées si l'on compte uniquement sur l'initiative privée. Quand on lit attentivement le beau travail d'ensemble d'un homme de génie, M. Chambrelent, continuateur de l'œuvre qui a immortalisé Brémontier, < t qui ont l'un et l'autre, par leurs persistantes études, doté la France d'une surface de près 700.000 hectares de forêt, on comprend les êcueils auxquels on se heurte lorsqu'il sagit de trouver les ressources nécessaires à une entreprise aussi gigantesque. Cependant l'étendue des dunes des départements de la Somme et du Pas-de-Calais n'est pas com- parable à celle des landes de Gascogne; les obstacles à vaincre ne sont pas mêmes et conséquemment les dépenses seraient beaucoup moindres. On pourrait d'ailleurs s'en référer aux voies et moyens relatés dans les Rap- ports de l'inspecteur général des Ponts et Chaussées susnommé, ou, ce qui serait plus conforme aux convenances, s'en rapporter aux savants compétents de la IVe section devant lesquels j'ai l'honneur de lire cette ébauche, et en les priant de vouloir bien trancher la question, conformé- ment aux usages en matière de travaux publics. Mon but, comme je le disais précédemment, n'est pas de faire une communication étudiée, importante et qui demanderait du temps pour être présentable; j'ai pensé, puisque nous étions en pays de dunes, à solliciter la Section du (iénie civil et militaire de vouloir bien provoquer une dis- cussion sur le boisement des dunes, si toutefois elle juge que la chose en vaille la peine. Je profiterais le premier des débats qu'elle ne manquerait pas d'amener et des utiles conseils que MM. les Ingénieurs sont plus que quiconque à même de fournir sur cet intéressant sujet. Pourquoi attendre, comme on l'a l'ail en Sologne pendant de longs siècles, avant de se mettre .1 l'œuvre? Ce serait tout à l'honneur de l'Association française d'avoir pii> l'initiative de cette résolution en faveur d'une contrée où elle a été >i bien accueillie. A la suite d'une courte discussion sur cette communication, le Président de la IV'' Section, après avoir consulté les membres présents, décide de porter à l'ordre du jour du Congrès de P.tOO l'étude du sujet dont il vient d'être question. Il propose d'en saisi;' les Sections d'Agronomie, de Bota- nique ''t celle du dénie civil et militaire. GItOSSETESTE. — LE BOT RAIL I>\\> l. \ LANGUE PRA5ÇA1 193 M. GROSSETESTE Ingénieur, ancien élève de l'Écoli > LE MOT RAIL DANS LA LANGUE FRANÇAISE, SON ORIGINE [412 (44) — Séance septembre — Après 1830, \emoirail, qui jusqu'alors ne se trouve pas dan- les diction- naires français, s'est introduit dans la langue usuelle à l'occasion de la création des voies ferrées; il désigne un objet bien déterminé, la barre de bois ou plus généralement de fer, qui dans ces voies sert au roulement des véhicules. Il est prononcé comme raille. Ce mot est venu d'Angle- terre, où il sert à désigner le même objet ; mais il a une signification plus étendue; d'une manière générale, il désigne une barre (un objet de forme allongée suivant une ligne droite), — un barreau, — le bord hori- zontal d'un cadre, — une barrière (une barre servant à fermer un passage). Littré dit que ce mot rail en anglais vient du mot gaélique rhail; ce serait donc le même mot dans les deux langues. L'objet désigné par ce mot, la barre, la bande ou la règle de bois ou de fer, a été utilisé à l'ori- gine, dans les mines du pays de Galles ; l'origine de l'objet serait gaélique, du moins pour l'Angleterre. Quelle est l'origine du mot? J'ai posé dans Y Intermédiaire de VAfas (513, IV, p. 197,1898; ia question suivante: Existe-l-il dans quelques patois français un mot qui, prononcé rhél, ou approximativement, ait le sens de barre de bois, de fer, etc., ou de barrière? (Une erreur a fait imprimer rkil au lieu de rhél.) Deux réponses ont été données, pour lesquelles j'exprime ici mi - remerciements à leurs auteurs : 1° (D'Argi). — Dans le patois du Hainaut (le rouchi), on emploie le mot riceule, probablement du latin régula, pour désigner une règle de maçon. A Lille, on dit rieu/et. (C Hacart, Dict. rouchi, p. 409.) 2° (Akabéj. — Le mot rhil, rille, morceau de lard ; règle à l'usage des maçons. (Dictionnaire du vieux langage français, Lacombe. L767, t. Il, p. 477.) Voilà donc deux mots : rieule ou rieulet, et rille, qui sont l'un d'origine 13* IQ4 GÉNIK CIVIL ET MILITAIKE, NAVIGATION flamande cl l'autre du vieux langage français, très proches comme phoné- tique et comme sens du mot anglais rail. Dans les dialectes du bas allemand on trouve pour exprimer le même objet les mots suivants, représentés par une orthographe très variée, mais par une prononciation peu différente : regel, regehel, riegel... dans lesquels le g ou le gçh se prononce communément avec le son d'un j ou d'un y. . Dans la langue française nous trouvons les mots raie (anciennement roye) _ roye (d'un champ), et, avec le même sens, dans le Berry et la Saintonge, raye, raiye, rêge; enfin le mot règle qui désigne la barre avec sa forme géométrique. Littré donne pour l'étymologie du mot règle, en latin régula, en nor- mand nulle : le latin régula, prononcé communément reyula, se présente avec toutes les probabilités, sinon des certitudes, comme l'origine de tontes ces orthographes diverses, avec une phonétique semblable ou du moins très analogue Terminons par le son I, le français mie, et nous aurons exactement la prononciation anglaise du mot mil, si étrangement défiguré par la pro- nonciation adoptée en France; dès lors on est autorisé à dire que le mot rail ne serait qu'un mot du vieux français revenu de l'étranger avec son ancienne prononciation peu modifiée. J'ai cherebé inutilement dans la langue française une syllabe qui, écrite rail, ne se prononce pas raille. Depuis quelle époque cette syllabe se l>rononce-t-elle ainsi, uniformément, dans la largue française? Certains de nos collègues pourraient aider à fixer ce point. Au mot raye ajoutons le mot français voie, qui se prononce encore maintenant vouée, et nous aurons le mot composé d'origine essentielle- ment français rai/c vouée, dont la prononciation esi singulièrement proche du mot anglais rail ira;/, qui a la même signification. La prononciation française raiîfe pour le mot rail est absolument défectueuse, c'est là un exemple assez fréquent de mots passés autrefois à l'étranger et qui nous reviennenl avec un aspect exotique, parce qu'ils ont conservé une forme qui. dans leur pays d'origine, s'est modifiée avec le temps. La région où se lient le Congrès pourrait, sans doute, en fournir de nombreux exemples. L. GAUCHY. — EMPLOI DE L' ALUMINIUM POIT; U NAVIGATION PLUVIALE I M. L. CAUCÏÏY tagénleur-Construcleur. L'EMPLOI DE L'ALUMINIUM POUR LA NAVIGATION FLUVIALE Mission Hourst, mission Marchand, efc.t ;6fa9.7 : 626.61 — Séance du 20 septembre — L'emploi de l'aluminium dans les différentes branches de l'industrie est une des questions les plus intéressantes qui s'offrent à nous parmi les applications récentes des découvertes scientifiques. Les qualités encore mal définies du métal, la diversité des applications possibles, la multiplicité des recherches entreprises dans tous les sens, les résultats obtenus (quelquefois contradictoires et trop souvent inexpliqué jusqu'à présent), tout cela a naturellement donné naissance aux opinions les plus opposées et les plus exagérées sur l'aluminium. Pour les uns, et surfout dès les débuts, l'aluminium avait toutes les qualités ; il était propre à tout. Puis il y eut des déboires inévitables : el l'on en conclut un peu vite qu'il n'avait que des défauts, qu'il n'était bon à rien. Et pourtant l'aluminium n'avait mérité « ni cet excès d'honneur, ni cette indignité. » Comme à toute chose, il faut lui demander ce qu'il peut donner, rien de moins, mais rien de plus. Peut-être pourrons-nous contribuer pour une part à délimiter le ch:imp des applications de l'aluminium en exposant comment on a employé ce nouveau métal dans la construction des bateaux, et comment ces bateaux se sont comportés dans les circonstances très diverses et souvent très diffi- ciles où ils ont effectué leur navigation. Les résultats constatés auronl d'autant plus d'importance que l'on n'a guère eu jusqu'à présent d'autre occasion d'employer l'aluminium par grandes quantités et pour des piè de grande résistance. Il est bien entendu que l'on ne s'occupe ici que des alliages légers d'alu- minium, et non des bronzes d'aluminium qui sont des alliages lourds, où il entre fort peu d'aluminium et dont les propriétés et les conditions d'em- ploi sont toutes différentes de celles des alliages ïégert. 196 GÉNIE CIVIL ET MILITAIRE, NAVIGATION L'Etienne Le bateau démontable l'Etienne a été construit en juillet-août 1893. C'est, de tous, le premier en date. 11 était destiné à la mission Monteil sur le Haut-Oubangui. Nous verrons tout à l'heure que, depuis lors et après bien des péripéties, il a fait aussi tout le voyage de la mission Marchand, et que c'est à bord de /[■tienne que le commandant Marchand est arrivé à Fachoda (10 juillet 1898). Le commandant Monteil avait besoin, pour assurer ses transports sur le Haut-Oubangui, d'un bateau pouvant charger de 10 à 12 tonnes ; c'était facile à obtenir. Mais il fallait que ce bateau fût extrêmement léger, qu'il fût très facilement et très rapidement démontable en fragments de 27 à 30 kilos, pour être transportable par porteurs, qu'il eût un tirant d'eau aussi faible que possible, et malgré cela qu'il fût assez résistant et assez simple de construction pour assurer, pendant des années peut-être, son service à travers des difficultés sans nombre, sur un fleuve très mal connu mais rempli d'écueils, au milieu d'un pays dépourvu de toutes ressources et de tous moyens de réparation ou même d'entretien. Les conditions à remplir se compliquaient. Il semblait presque impossible à ce moment d'arriver à les réaliser, soit avec un bateau en bois, soit avec un bateau en fer ou en acier. On s'adressa à la maison H. Lefebvre qui, résolument, proposa d'em- ployer l'aluminium, soumit des plans qui furent approuvés et construisit l'Etienne. La tentative était audacieuse ; elle fut couronnée d'un plein succès. 11 n'en est pas moins vrai qu'à cette époque, on n'avait que des données assez peu précises sur les résistances que l'on pourrait obtenir avec l'alu- minium. On n'avait surtout aucun précédent qui put servir de base aux études* On n'avait, enfin, aucun outillage permettant de laminer en- grandes quantités les tôles et profilés nécessaires à cette construction. M. H. Lefebvre se mit immédiatement à l'œuvre, avec l'aide de M. Jules Dreyfus, représentant de la Société Électro-métallurgique de Froges (char- gée de fournir le métal) et de M. Charpentier-Page, industriel au Yaldoie, près Belforf chargé de le laminer en tôles, cornières, barres, rivets, etc.) Enfin, on obtint les matériaux nécessaires, au prix de bien des essais et des difficultés, et l'Etienne fut construit (t). (1) Nous avons dû nous étendre un peu longuement peut-être sur ces détails préparatoires, parce qu'il s'agit ici du premier bateau qui ait été construit en aluminium, parce que l'expérience acquise à cette occasion a largement été mise à contribution pour les bateaux construits postérieurement, et aussi parce qu'il était juste de citer avec éloge le nom des trois industriels qui, les premiers, ont par leur initiative et leurs travaux, ouvert la voie où d'autres ont marché depuis. Nous retrouverons d'ailleurs leurs noms à plusieurs reprises au cours de cet exposé. L. CAL'CHY. — EMPLOI DE [/ALUMINIUM POUR LA NAVIGATION l II \i\! B 11». Description. — Quelques détails tout d'abord sur Les matériaux empli Le métal ou plus exactement l'alliage léger qui lut choisi était formé de 94 0/0 d'aluminium et de 6 0/0 de cuivre. L'aluminium entrant dans cet alliage était encore assez impur, puisqu'il contenait 5 0/0 de métaux divers (1er, silicium, etc.) On était donc bien loin, à cette époque, du métal à 99, o 0/0 de pureté que l'on obtient aujourd'hui. Les tôles devaient avoir une longueur de lm,20 et une largeur de 0"',7u au minimum, .sur 3 millimètres d'épaisseur. Ce n'est pas sans difficultés que l'on obtint, avec le nouveau métal, les tôles, les cornières, rivets, etc. L'alliage à 6 0/0 de cuivre donne en effet une assez grande résistance, mais très peu d'al- longement; il est assez dur à travailler, tant au laminage qu'au forgeage. ,11 importe de dire que l'aluminium fut employé nu, c'est-à-dire sans être recouvert d'aucune peinture, ni d'aucun enduit protecteur quelconque, même au contact des pièces d'acier, des boulons, des parties en bois, etc. Nous dirons plus loin ce qui a pu en résulter. L'Etienne, destiné à naviguer à la voile, à la pagaie ou à la cordelle, est une sorte de chaland à fond plat. Il est formé de vingt-quatre parties ou demi- tranches, dont viDgt sont inter- changeables (les quatre dernières forment les deux bouts et sont interchan- geables entre elles). Le poids de chacune des parties est de 24 kilos seulement, sauf pour les quatre parties des bouts, dont le poids est pour chacune de 32 kilos. Le bateau démonté est donc très facilement transportable par por- teurs. L'embarcation, une fois montée, forme cinq caissons isolément étanches, dont trois interchangeables. Les tranches sont reliées entre elles ainsi qu'avec une solide quille plate en acier, au moyen de boulons. Le montage et le démontage sont donc extrêmement faciles et rapides et n'exigent, pour tout outillage, qu'une clé à écrous. Le montage peut être fait en deux heures par trois hommes. L'embarcation comporte une tente-velu m sur toute sa longueur, une lisse en chêne pour les pagayeurs, un fond en bois blanc et tous les accessoires néces- saires à la manœuvre. Longueur totale 12 mètres. Largeur 2m,S0 Profondeur 0m,70 Poids total 1.050 kg. (dont 950 d'aluminium). Chargement 10 tonnes. Tirant d'eau à lège 0"',04 Tirant d'eau en charge 0m,40 Les services de /'« Etienne ». — L'Etienne fut essayé sur la Seine, à Paris, le 23 août 1893, en présence de M. Delcassé, sous-secrétaire d'État aux Colonies, du commandant Monteil et de nombreuses notabilités militaires et coloniales. Pour démontrer péremptoirement la solidité du bateau, le constructeur nhésita pas à charger, en une demi-heure, 12 tonne-; de pierres de taille, sur la frêle coque d'aluminium. Rien ne bougea; pas une tôle ne fut faussée ; pas un joint ne laissa passer l'eau. 198 'iÉNIE CIVIL ET MILITAIRE, NAVIGATION L'expérience était décisive. Le soir mémo, le bateau démonté était emballé et expédié en Afrique. Ceci se passait en 1893. Laissons maintenant la parole à M. le comman- dant Marchand, qui, de Fachoda même, le 40 décembre 1898, donnait des nouvelles do, l'Etienne dans les termes suivants : « J'ai encore ici une autre embarcation en aluminium, espèce de « bac », avant et arrière carrés, comprenant, à l'origine 10 à 12 tranches, lon- gueur 12 mètres, largeur 2m,50, épaisseur des plaques 3 millimètres, quille d'assemblage en acier, fond plat, et qui s'appelle l'Etienne, du nom du député. C'est une embarcation difficile à manier surtout en remontant le courant, mais merveilleuse pour passer dans le Grand Marais. Elle charge jusqu'à 12 tonnes. » Elle est partie de France en 1893, avec le commandant Decaze, qui la porta dans le Haut-Oubangui pour faire les transports. » Le capitaine Julien l'eut pour la reconnaissance de la rivière Kotto en 180$, puis elle fut déposée au poste de Mobaye, sur le Haut-Oubangui où je la retrouvai (servant de baignoire) en mai 1897. L'enseigne de vaisseau Dyé l'enleva en septembre de la même année et, démontée, l'apporta à Fort-Gouly (Kodjalé) sur le Haut-Soueh. Elle fit plusieurs voyages dans le llruve entre mes postes, coula plusieurs fois dans les rapides, fut attaquée et crevée cinq fuis par les hippopotames du Soueh et du Bahr-el-Ghazal, finalement, munie de deux voiles carrées et descendant le courant, arriva ainsi le 10 juillet à Fachoda où elle est actuellement. Je l'emmène aussi dans le Sobat. » Donc, dès le 10 juillet, le commandant Marchand, avec le premier groupe de la mission, atteignait Fachoda à bord de l'Etienne. Il eut tout le temps d'occuper et de fortitier la place, enfin de s'y installer complètement avant le 2o août, date à laquelle il fut attaqué par les Derviches, venus eux-mêmes pour prendre possession de Fachoda. C'est seulement le 29 août, quatre jours après que le commandant eut repoussé l'attaque des Derviches, que le Faidherbe arriva avec le reste de la mission, ayant mis quarante-deux jours à effectuer son voyage. Ain>i c'est bien l'Etienne qui a permis au commandant Marchand d'at- teindre le premier Fachoda, avant Derviches et Anglais, en gagnant cinquante jours sur le reste de la flottille. Cela tient tout simplement à ce que tienne, bateau en aluminium, à fond plat, calant ï centimètres à lège, passait par-dessus tous les obs- tacles et naviguai! dans quelques centimètres d'eau, ce que l'on n'eût obtenu avec aucun autre bateau. Aussi n'esl-il pas surprenant que le commandant Marchand, parlant non seulement de l'Etienne, mais encore de plusieurs autres bateaux en alumi- nium, dont il sera question plus loin, ait conclu en ces termes : « A la L. CAUCHY. — EMPLOI DE LAIA M1MI \l POIR r.A XÀY16ATI0N mi \l\ll 189 question de savoir si ces bateaux ont rendu des services à h mission Congo-Nil, je réponds: Oui, de très grands services! » Le « Vejsdenesse » A vrai dire, en parlant ici du Vendenesse nous sortons un peu du cadre de cette étude, consacrée à la navigation fluviale, car le Vendenesse est un yacht de course, exclusivement destiné à la navigation maritime. Néan- moins, il est impossible de l'omettre complètement, d'abord parce qu'il a effectué en rivière une partie importante de sa carrière, et surtout parce que le hasard des circonstances a réuni dans l'existence assez courte de ce bateau de multiples expériences, fort intéressantes pour l'étude de l'aluminium. Description. — Le Vendenesse fut construit à la fin de l'année 1893, pour M. le comte J. de Chabannes La Palice, par la Société des Ateliers et Chantiers de la Loire. Il fut lancé, à Saint- Denis, le o décembre 1893. Le plan des formes est dû à M. Godinet, et le bateau devait tout d'abord être construit en bois. Mais M. de Chabannes La Palice, frappé des avantages qui pourraient être obtenus par l'emploi de l'aluminium, résolut d'employer ce métal, et s'adressa dans ce but à M. Victor Guilloux, ingénieur de la marine, hors cadre. M. Godinet modifia ses plans primitifs pour tirer tout le pani pos- sibledela légèreté de la coque, et les caractéristiques du Vendenesse, tel qu'il fut construit, sont les suivantes : Longueur à la flottaison 12 mètres Longueur sur le pont ]7m,40 Largeur au fort 2m,8o Déplacement à la tlotlaison du plan !•> tonneaux Poids du lest 15 tonneaux Surface de voilure 180m2 (On trouvera les plans du Vendenesse et une étude des plus complètes sur ce bateau dans le journal le Yacht, numéro 823. du 13 décembre 1893. Dans le même journal ont aussi paru depuis lors les résultats des campagnes du Vendenesse et des études sur sa conservation, etc.) La coque du Vendenesse est en acier et en aluminium, l'acier formant l'ossa- ture rigide, et l'aluminium l'en tôle et cornières», formant 'e bordé et les deux cloisons transversales qui divisent la coque en trois compartiments étanches. L'alliage employé est encore à 6 0, 0 de cuivre. 11 provient des Usines de la Société Électro-Métallurgique de Froges, et a été laminé à ITsine Charpentier- Page (de même que pour l'Etienne). Il entre dans la coque 1.700 kilogrammes d'acier, et LlOOkilogrami d'aluminium ; le poids total (2.800 kilogrammes) est donc extrêmement faible par rapport au déplacement (15 tonneaux) ; et la coque réalise en légèreté un. économie de plus de 40 0/0 sur une coque similaire, en bois. Il est à remarquer néanmoins que le Vendenesse n'était pas et n'avait [•■ être démontable, comme ce fut le cas pour l'Etienne et pour la plupart des bateaux mentionnés plus loin, ce qui a simplifié bien des détails de construction et de montage. 200 GÉNIE CIVIL ET MILITAIRE, NAVIGATION Pour protéger le bordé en aluminium contre l'action de l'eau de mer, M. Guilloux recouvrit toute la coque d'un triple enduit, adhérent, imperméable et qui devait empêcher les végétations et incrustations marines. les services du « Vendenesse ». — Aussitôt mise à l'eau, et avant d'être armée et gréée, la coque du Vendenesse eut à subir une épreuve très dure, et dont les résultats furent tout à fait satisfaisants. Les constructeurs voulurent s'assurer que le Vendenesse était en mesure de supporter à la bande les efforts simultanés du lest et de la voilure. Pour cela, par l'intermédiaire d'un système d'amarrage fort ingénieux. une traction latérale fut exercée au moyen d'un treuil puissant. L'inclinai- son fut portée et maintenue assez longtemps à 40°. Au cours de la visite minutieuse qui suivit, on ne constata ni une déformation, ni un défaut d'étanchéité. Malheureusement, si les résultats des essais furent excellents, il n'en fut pas de même de ceux de la navigation. Après sa première campagne, le Vendenesse dut être ramené en 1895 à Argenteuil où il fut réparé chez M. H. Lefebvre, sous la direction personnelle de M. l'ingénieur V. Guil- loux. Ces réparations portèrent sur une assez grande quantité des tôles du pont et du bordé. (On trouvera sur ce point des détails très intéressants dans quelques numéros du journal le Yacht, ainsi que dans le livre de M. Adolphe Minet Y Aluminium . 2 volumes, chez Bernard ïignol, 1898.) .Malgré tout ce travail, le Vendenesse n'existe plus; et sa destruction est certainement due, pour une grande part, à l'action de l'eau et de l'air de la mer sur l'aluminium. Le « Jules-Davoust » Le Jules-Davoust a été construit à la fin de l'année 1893, comme le Vendenesse. 11 n'a fallu que 59 jours exactement pour laminer le métal, construire la nique, aménager tout l'armement et les accessoires (mâture, voilure, artil- lerie, roofs, etc.). /.c Jules-Davoust a été mis à l'eau le Ier janvier 1894. Il était destiné à la mission hydrographique du Niger, commandée par M. le lieutenant de vaisseau llourst. Les qualités que le commandant de la mission exigeait du bateau étaient une légèreté aussi grande que possible, un très faible tirant d'eau et une grande facilité de montage et de démontage. On chargea des éludes et de la construction, M. H. Lefebvre, qui venait de fournir récemment à la mission Monteil, pour l'Oubangui, l'embarca- tion démontable en aluminium VÉtienne. L. CAUCHY. — EMPLOI DE L* ALUMINIUM POUF i.\ NAVIGATION FLUVIAL! -!<>l El pour ce nouveau bateau, on résolut encore d'employi r l'aluminium. Description. — On utilisa, comme pour l'Etienne et le Vend lu métal à G 0/0 de cuivre, fourni par la Société Electro-Métallurgique de l el laminé par M. Charpentier-Page. La coque du Jules- Davoust, entièrement en aluminium, est divisée en huit tranches, constituées chacune par deux demi-tranches. L'ensemble forme trois compartiments étanches séparés par des cloisons en aluminium. L'embarcation comporte deux roofs et une cale centrale, le roof d'avant sert d'habitation au commandant et à son second, le roof d'arrière es! réservé à l'équipage et au personnel nègre de la mission. Une tente mobile aménagée vers l'arrière du roof d'avant protège, contre le soleil ou la pluie, les officiers et leurs aides pendant les observations hydrogi phiques, ainsi que le timonier. Enfin le Jules-Davoust est armé de deux canons à tir rapide, et porte tous les accessoires nécessaires aux travaux hydrographiques de l;i mission. L'embarcation navigue à la voile, à l'aviron, ou à la pagaie, etc. Longueur totale 1-2". s:; Largeur de la coque 2m,80 Largeur hors lisse 3m,20 Profondeur de la coque 0m,80 n . t ( longueur *m,00 Roof avant ] , .„„ , je reçus l'ordre de rentrer en France. Baudry fatigué, atteint heureusement plus au moral qu'au physique, m'avait précédé de deux mois. Comme je l'ai dit, noslaptots avaient été congédiés, par mesure d'économie, disait l'ordre. Notre matériel était dispersé. Le bateau restait à Bafoulabé, non monté et dans quel état, grand Dieu! On aurait juré que les pièces en avaient été intentionnellement faussées à coup de marteau. Nos chronomètres, de petites montres de torpilleurs, chefs-d'œuvre de précision d'un véritable artiste, M. Thomas, servaient à Badoumbé, d'horloge au télégraphiste du poste! Nos ballots, etc. » La mission reprise. — Le Davoust lancé sur le Bakhoy. — Le 20 juillet, à Bafoulabé, j'étais précisément en proie à une rage froide, en face des pièces faussées du Davoust, quand on me remit une dépêche (Ordre de reprendre la mission). » Incidents divers. — Étroit, violent, embarrassé, et surtout rendu diffi- cile par un courant violent, tel est Fafa. II y a deux passages très durs, Le premier surtout. Nous embarquons comme guide le propre fils du chef de village qui devait plus tard nous rendre visite à Say. dràce à lui et à ses aides, nous franchissons sans trop de difficultés, le premier rapide... Le soir, nous sommes à karou. L'Aube (chaland en bois) a encore touché, mais très légèrement; tous ces chocs ne sont pas faits pour améliorer L. CAUCHY. — EMPLOI DE L ALUHIRIl H im R |.A NAVIGATION l l.i \ i u.i: 203 l'étanchéité de sa ci >que, et l'eau qu'il embarque est, de plus en plus, un sujet d'inquiétude et de fatigue. Il feut, toutes les heures, vider la i lie, an grand détriment du repos de ses passagers, éveillés périodiquement par \> bruit des seaux. » Episode du l'i mars. — C'est le 14 mars que nous avons vu terrible Labezenga; nous pouvons vivre longtemps, je suis certain que personne de nous ne l'oubliera... Soudain, devant nous, au détour d'une petite pointe qui intercepte la vue, je perçois un bruit singulier, nue -orte de mugissement vague. En même temps le courant augmente, nous somn entraînés avec une rapidité d'au moins 8 kilomètres à l'heure. Nous prétons l'oreille; mais au même instant, nous apercevons le dente barré sur toute sa largeur — neuf cents mètres environ — par une muraille de rochers au-dessus de laquelle bondissent les eaux... .Nous nous appro- chons avec une rapidité qui me parait vertigineuse. Au tiers de la largeui sur la droite, il me semble qu'il y a moins d'écume; effectivement c'est la passe, la porte, c'est là qu'il faut nous lancer, l'ourrons-nous y arriver » Notre vitesse s'accélère encore, le fleuve aspire le bateau vers la passe où il se déverse dans le bief inférieur, on se sent tomber, on éprouve l'attraction du tourbillon; enfin, comme une flèche, nous avons franchi le pas. » Aux autres maintenant. Aous nous retournons : un cri d'effroi sort de nos bouches. Le Dantec \ chaland en bois;, qui venait derrière s'est subitement arrêté, son mat craqué s'est abattu sur l'avant sous la vio- lence du choc, les hommes ont été précipités au fond de l'embarcation. Le chaland est échoué sur une roche...; reste l'Aube, son sauvetage est plus que difficile, d'autant que son gouvernail a été cassé dans la maixeiivre. On lève l'ancre, l'Aube tombe dans le rapide, mais il ne peut éviter recueil fatal au le Dantec. Il touche, se déjauge complément du côté tribord. Est-il crevé? Aon, sa vitesse est telle qu'il passe quand môme. Il est sauvé. » C'est là le premier passage de Labezenga, le plus facile. Nous taisons à peine quelques centaines de mètres, une véritable chute de 0m,60 de haut nous barre la route. Partout, il nous semble, la roule est coupée, sans aucun espoir de pouvoir franchir les obstacles qui l'obstruent. C< partout, spectacle effrayant, une chute ininterrompue, des bouillonne- ments et un courant de sept à huit milles au moins. Le fleuve se tord littéralement sur lui-même et se déverse alternativement d'une de - rives vers l'autre. Il y a certainement une différence de plus de deux mètres de niveau à niveau. » Épisode du 4î> mars. — C'est le même spectacle que la veille, un passage étroit, un courant d'enfer, ce sentiment d'aspiration de l'abîme, qui fait le cœur se serrer, la respiration s'arrêter. A droit u avec un vacarme effroyable, l'eau rejaillit sur d'énormes blocs. Tout 204 GÉNIE CIVIL ET MILITAIRE, NAVIGATION coup une secousse formidable, le bateau manque sous nos pieds. C'était le tour du Davoust. Un écueil inaperçu a crevé le bateau sur l'avant, dans ma cabine. Par la déchirure, d'une trentaine de centimètres, l'eau entre à flots. Nous avions une telle vitesse en choquant notre écueil, que le chaland grimpa dessus et y resta un moment suspendu avant de le franchir, avant de se retrouver en eau profonde. Par un bonheur inouï, mon domestique, Marné, se trouvait au moment de l'accident dans ma cabine et la voie d'eau s'ouvrit presque sous ses pieds. Oter son burnous, le rouler en boule, l'introduire dans la blessure de la coque, fut pour le brave garçon l'affaire de quelques secondes, juste le temps pendant lequel la roche nous soutint, nous empêchant de couler à pic. Nous étions sauvés. » On pourrait continuer ainsi, jusqu'au bout du voyage. On retrouve à tout instant celte indication textuelle : « Des rapides, des rapides, des rapides. Le fleuve ne cesse pas d'être terrifiant; cinq ou six fois par jour nous échouons, risquant à chacune de crever nos bateaux. Dans la journée du 30, l'Aube s'échoue trois fois, dont la dernière sérieusement. » En somme, après une navigation de 3.600 kilomètres, après plusieurs centaines d'échouages, et malgré les difficultés et les dangers inouïs d'un pareil voyage, la mission, au grand complet, parvint à Wari, aux boucles du Niger. Elle n'avait perdu ni un homme, ni un bateau. (1 était difficile d'atteindre un résultat aussi complètement satisfaisant, au milieu de difficultés si nombreuses et si terribles. Quoi qu'il en soit, la coque du Jules- Davoust, démontée, fut rapportée à Paris, où elle est conservée chez son constructeur, à nu, et telle qu'elle a effectué tout le voyage. Nous verrons tout à l'heure les enseignements que l'examen de cette coque peut fournir actuellement au point de vue de l'emploi de l'aluminium. Le «Grall», le «Bro.ni», le «Sansariuc» et le «Livrelli» Les résultats très encourageants obtenus par l'emploi de l'aluminium dans la construction de YÉtienne pour la mission Monteil (Oubangui) et du Jules-Davoust pour la mission llourst (Niger), décidèrent l'Administra- tion des Colonies ;ï faire construire, pour le service des transports sur nos fleuves africains, un certain nombre de bateaux démontables en alu- minium. On chargea des études <'l delà construction M. H. Lefebvre, qui avait déjà fait ses preuves avec l'Etienne et le Jules-Davoust. On adopta des types divers pour répondre aux exigences des services à assurer, et on les exécuta par séries, c'est-à-dire que plusieurs bateaux L. CÀUCHY. — EMPLOI DE L'ALUMINIUM POUR LA NAVIGATION FLUVIAL1 commandés simultanément sur un même type, et destinés à un même service, devaient avoir cl eurent, en effet, toutes leurs parties interchan- geables de l'un à l'autre. Nous allons donner quelques indications sur chacune de a - si i La première comprenait cinq chalands destinés a la flottille du V Au moment de l'expédition de Kong, l'un des chalands lui expédié direc- tement à Grand-Bassam. Il y a des raisons de craindre que toutes s< - parties soient encore sur la plage ou aux alentours. Il u'esl pas à ma connaissance qu'il ait jamais été monté, et l'on peut supposer qu'il est en fort mauvais état, exposé depuis quatre ans comme il l'est au contact de l'air salé. Les quatre autres chalands de cette première série parvinrent succes- sivement au Niger, et font encore partie de la flottille. Description. — Ces quatre chalands portent les noms de quatre officiers morts avi c le colonel Bonnier dans le guet-apens.de Gondjam. Le métal employé est un alliage d'aluminium à 3 0/0 de cuivre, choisi parce qu'il donnait autant de résistance que l'alliage à 6 0/0 employé jusqu'alors, el qu'il était bien plus facile à travailler. Le métal fut fourni par la Société Électro-Métallurgique de Froges, et laminé en tôles, cornières, fers U, f< rs à T, etc., par la Société des Forges de Sedan, qui créa spécialement |un outil- lage pour obtenir les profils déterminés et demandés par le constructeur. Cet alliage donna aux essais les résultats suivants : Résistance minima à la rupture : 20 kilogrammes par millimètre carré, allongement correspondant : 16 0/0 sur barrette de 200 millimètres. Ces chiffres ont été. à cette époque, considérés à juste raison, comme très satisfaisants. Toute la coque fut recouverte d'une triple couche de peinture spéciale 'lent la composition fut indiquée par M. l'ingénieur V. Guilloux. Le Grall a la forme ordinaire d'un chaland ; le fond est plat, les parois laté- rales sont verticales, les deux extrémités légèrement relevées sont pointues, de sorte que l'avant et l'arrière sont exactement pareils. Il est formé en principe de douze caissons étanches indépendants. Les huit caissons du milieu sont interchangeables ; ceux des bouts le sont entre eux, et le gouvernail peut être placé, suivant les besoins, à l'un ou l'autre bout, ce qui évite les évolutions. On peut faire varier le nombre des caissons intermédiaires suivant l'importance du chargement, la hauteur d'eau dans le Niger, etc. De plu-, cette disposition réduit au minimum la gravité des conséquences d'une avarie à la coque, et permet la suppression ou le remplacement rapide de la partie endommagée. Le montage et le démontage s'exécutent très facilement, sans autre outil! qu'une clé à écrous. En effet, toutes les jonctions sont assurées au moyen de quilles longitudinales, qui enveloppent extérieurement le bateau d'un réseau de bandes d'acier (fers à T et cornière- Chaque caisson porte un segment de chacune de ces quilles (trois >"U> le fond, et deux latérales) et ces segments s'asserobleni bouta bout au moyen dédisses extérieures boulonnées, analogues à celles qui relient les rails de chemin de fer. Il n'.\ a donc pas un seul trou à percer ou à boucher au ' 206 GÉNIE CIVIL ET MILITAIRE, NAVIGJ VTION moment du montage, pas un joint à rendre étanche. Il si 3oixantaine d'éclisses, en serrant les écrous à fond. L'oyffit de boulonner une être rendue plus simple. oération ne saurait Le chaland est muni de deux mâts symétriquement placés, d i. mobile et de longueur variable, ainsi que de tous les acces»iïfcrae tente-velum pour naviguer soit à la voile, soit à la remorque, soit autrement. « nécessaires Les dimensions sont les suivantes : Longueur de tête en tête (avec 12 caissons). . . . 17m,08 Largeur hors membres 3m.30 Creux sur quille à la ligne des baux du pont . . lm.2u Déplacement lège 4.200 kilogr. Tirant d'eau correspondant 0m,082 Immersion par tonne de chargement 0"\019 Chargement total (avec 12 caissons) 50 tunnes. On voit que ces bateaux, malgré leurs dimensions (d'ailleurs, un peu grandes pour bien faire) sont extrêmement légers, et peuvent facilement naviguer, même par les plus basses eaux. Le dispositif le plus original de ces chalands est celui qui a permis leur trans- port sur roues depuis Rayes jusqu'à Bammako, c'est-à-dire à travers 600 kilo- mètres de broussi . Chaque caisson comportait, comme accessoires mobiles, deux fusées d'essieu, prolongée- par une pièce forgée qui venait se boulonner à chaque bout de la portion de la quille centrale portée par ce caisson. De telle sorte que l'on pouvait, eu quelques minutes, monter le caisson sur un train à deux roues, dont la quille même formait l'essieu. Cette sorte de voiture se trouvait d'elle-même exai tement équilibrée. On boulonnait à l'avant du caisson une autre pièce formant volée et. s'appu\ant sur les quilles latérales, et l'on pouvai1 ainsi, au moyen d'une iimonière, atteli r un mulet, qui suffisait à transporter le tout. Fusées et volée étaient d'ailleurs disposées pour permettre l'emploi des roues et limonières des voitures Lefebvre, dont il existe des approvisionnements dans tous les postes du Soudan. C'est aiusi que les quatre chalands furent transportés par caissons, du Sénégal au Niger. Comme on le voit, ces bateaux présentaient nombre de particularités inté- ressantes: le métal dont ils étaient fait-, le mode de jonction des éléments, le dispositit de transport sur roues, autant de choses nouvelles qui attirèrent l'attention d'un grand nombre d'ingénieurs. D'ailleurs, les travaux furent soumis à la surveillance permanente du Service des Constructions navales et des Service-, techniques des Colonies, et M. l'Inspecteur général du génie mari- time vint à plusieurs reprises se' rendre compte par lui-même de tous les détails intéressants. Les service* du «Gra//». — Le premier do ces chalands fut monté et ssayé sur la Seine, à Paris, le 26 décembre 18,.*i, en présence de M. le -.lierai Hourdiaux, directeur de la défense au Ministère des Colonies. Quelques-uns des caissons avaient été amenés sur roue9 et attelés, L. CAICIIY. EMPLOI M. L \Ll M1MI M POl I. LA \ VVU. \ I lu\ | Il \ [ALI 2l I . d'Aigenteuii ù Paris, i>;h- la route, Les autres avaient été amenés, dotUats, par la Seine. Ce premier chaland, nommé primitivement le Sainte-Claire-DeviUe, fut ensuite démonté, et expédié ;ï Saint- Louis (Sénégal), nu il lui monté de nouveau et essayé en présence du Gouverneur général h de nombreux officiers. Hemorqué sur le Sénégal, de Saiut-Loui> à ha\e>, il lui enfifl monté sur roues par caissons, el amené à Bammako sur le Niger, < mois. C'esl encore M. le commandant Marchand qui va nous dire ce qu'il en advint : « Dès mon arrivée à Loango, en juillet 189b, j'ai découvert les tranches de ces bateaux dans un magasin de débarras où elles commençaient à se détériorer depuis près de deux années qu'elles y avaient été déposées ou oubliées. » Les tranches du Pleigneur^ seules, avaient été portées par les sen- tiers des monts Mayombo jusqu'à Loudenia où elles avaient été arrêtées par ordre de Libreville dans les premiers jours de l'année 189d. » Dès que le transport des gros approvisionnements de ma mission approcha de sa fin. je fis faire un voyage d'essai avec 2o0 charges (8 tonnes) de matériel entre ce point et celui de Kinibedi, en octobre 1896. Celte expérience ayant donné de bons résultats, le Pleigneur fut redé- monté ei transporté par terre de Kinibedi à Brazzaville, en novembre de la même année. L. CAUCHY. — EMPLOI DE L ALUMINIUM POl R i \ NAVIGATION PU l'IALl 209 » En même temps je donnai l'ordre à Loango d'expédier toulea les tranches du Crampel et du Lau3têre, où elles arrivèrent on décembre. Il manquait à Brazzaville trois tranches du Crampel et un caiïsoo poui dans l'humidité des magasins de Loango. » De décembre à janvier 18!>~, le Pleigneur et le Lauzière furent remontés sur le Stanley Pool par les soins des ateliers de la marine, à Brazzaville, dirigés par le regretté commandant Morin, m irl depuis. Ils partirent sur l'Oubangui, remorqués par les vapeurs Ville-de-Bruges el Antoinette, avec un chargement de 10 tonnes de matériel, et arrivèrent h Bangui en février et en avril 1897. » Des rapports qui me furent fournis par mes officiers relative ni au service et à la valeur de ces bateaux . il résulte que le type esl excellenl et la navigabilité parfaite, ainsi que l'étanchéité. » Le « Commandant-Bezançon », etc., etc. Une troisième série de bateaux démontables en aluminium comprend un assez grand nombre de pirogues, destinées aux fleuves africains et dont la forme générale rappelle d'aussi pr'.'s que possible la forme des pirogues indigènes. Ces pirogues furent construites également par M. H. Lefebvre à la même époque, dans les mêmes conditions, et avec le même métal que le Crampel. le G rail, etc. Elles ont été établies sur des types très voisins les uns des autres, mais non pas identiques, bien que, naturellement, toutes celles qui étaient destinées à une même colonie fussent exactement pareilles et eussenl toutes leurs parties interchangeables. Description. — Ces pirogues sont constituées par trois, quatre ou cinq caissons élanches indépendants, ces caissons étant interchangeables dans une même série. Chaque caisson est formé d'un bordé en tôle d'aluminium et d'une membrure en cornière ou autre profilé d'aluminium. Les jonctions sont assurées, comme dans les chalands du Niger, par une série d"éclisses boulonnées extérieurement. Le montage est donc on ne peut plus simple. Chaque pirogue est munie d'une lisse en bois pour les pagayeurs, d'une tente-velum et d'accessoires divers. Elle peut naviguer à la pagaie, à la gaffe la remorque, etc. Les dimensions générales sont : Longueur totale 10 à 12 mètres. Largeur hors lisse lm,20 à 1"\60. Profondeur 0m,î,Ô à 0m,60. Poids d'un rais>on 70 à 75 kilogr. Poids total 350à400kil< Chargement 4.000 à 6.000 kilogr. Tirant d'eau en charge 0m,30 à 0m,35. I, 210 GÉNIE CIVIL ET MILITAIRE, NAVIGATION Quelques-unes de ces pirogues, en particulier celles du Niger, sont disposées pour pouvoir être transportées sur roues. U pirogue étanl démontée, on place l'un des caissons du milieu sur un train formé d'un essieu coudé, de deux roues et d'une limonière des voilures Letebvre; on place sur ce caisson Les deux ou trois autres caissons engerbés; H. dans ces conditions, il suffit d'un mulet, d'un âne, ou de deux ou trois hommes pour transporter imite la pirogue à travers la brousse. C'est ainsi que ces petits bateaux oui atteint le Niger. Les semices du « Commandant-Besançon ». - - Deux de ces pirogues fu,enl employées par le génie militaire à Madagascar dès le début de la campagne de 1895. Elles ontfait jusqu'à la lin, sur la Betsiboka. l'Ikopa el leurs affluents, un service des plus fatiguants. Elles étaient d'autant plus commodes queleur légèreté les rendait très facilement transportables par portage à terre et leur permettait de remonter, sur les rivières, en bii n des points où des embarcations plus lourdes n'auraient pu atteindre. Quelques autres ont été expédiées au Niger, où elles sont encore employées tout particulièrement au service des courriers, surtout à la saison des basses eaux. Une dizaine d'autres fuient envoyées à la Côte d'Ivoire avec la colonne de Kong. De même que pour le chaland dont il a été question plus liant, il esl à croire que ces pirogues sont restées depuis lors dans leurs caisses, au bord de la mer, et qu'elles n'ont jamais été montées. Il est probable qu'il en reste peu de chose. Enfin, pour terminer, donnons ici les renseignements transmis par M. le commandant Marchand sur l'une de ces pirogues qu'il emmena jusqu'en Abyssinie : « Il y avait une autre embarcation en aluminium dans la flottille destinée au Haut-Oubangui et partie de France en I8U4. C'était une pirogue en aluminium de 12 mètres de long el lu',t)0 de large, en cinq tranches, avec un soufflage en planches, construite sur les indications du lieutenant de vaisseau Bezanron, morl en iN'.iodans le Kuilou. » Cette pirogue, montée sur le Kuilou, à Loudenia, dès 1894 (fin de l'année ou commencement de 18(.»oj, remonta cette rivière jusqu'à Biediet, démontée la, resta très longtemps sous une soupente au poste de Comba, où je la découvris eu septembre 1N!)G. o Je la fis porter à Brazzaville et monter sur le Stanley Pool. Elle remonta le Congo el l'Oubangui, puis le M'Bomou, passa la crête de partage entre les bassins du Congo et du Ml, fut remontée en mai ES'.»" au poste des Bapides, sur le fleuve Soueh, descendit le fleuve avec moi, franchit le Crand Marais, entra dans le Ghazal et le Nil. Elle faisait partie de la llottille de ma mission qui arriva à Fachoda le 10 juillet de cette année. L. CAUCHY. — EMPLOI Dl L* ALUMINIUM POUR LA NAVIGATION FLUVIALE 211 d Et dès demain, évacuant Fachoda, cette pirogue remontera le Sobal eL le Baro pour entrer eu ^byssinie. Il esl très probable qi ferai apporter jusqu'à Obock, où elle sera en juin 181)9. Ii.ub la Qotlille de la mission, cette pirogue, qui peut portée jusqu'à 8 tonnes, j compris l'équipage, porte le nom bronzes, et les seuls dont nous nous occupons ici. La Luna (o tonneaux), l'Aliimin (10 tonneaux), autres yachts construits récemment à Rostock pour des particuliers, et destinés aussi à la naviga- tion maritime, n'auront probablement pas une carrière plus longue que les précédents. Enfin, tous les canots en aluminium, avec ou sans moteur; construits mi peu partout, (à Zurich, en Angleterre, aux États-Unis, etc.) n'ont pai encore donné lieu à des observations scientifiques notables. Et c'est pourquoi cette étude a été, dés l'abord, limitée au matériel de navigation en eau douce, où nous sommes déjà en possession d'exj riences nombreuses, prolongées, et pour la plupart satisfaisantes. 212 génie civil et militaire, navigation Conclusions Il ne nous reste plus qu'à dégager les conclusions qui ressortent de cette série d'expériences, afin d'en tirer, pour l'avenir, les enseignements qu'elles nous offrent. Tout d'abord, y a-t-il lieu d'employer, dans certains cas, pour la con- struction des bateaux, l'aluminium de préférence à d'autres métaux ou au bois? Si oui. dans quels cas? Il est certain que si l'on est obligé d'avoir un matériel démontable, il ne faut pas songer à employer le bois, malgré les avantages multiples qu'il présente au point de vue des réparations, etc. Et alors, si les circonstances font de la légèreté une condition primor- diale, soit pour les transports par terre, soit pour la navigation elle-même, il vaudra mieux employer l'aluminium que l'acier. Chose singulière, malgré la différence de prix des deux métaux, les arguments économiques viendront souvent, dans ces circonstances, renforcer ceux qui ont trait au poids pour imposer la même solution. En voici un exemple frappant : un bateau est destiné à aller naviguer sur l'Oubangui ou tout autre fleuve analogue ; il faut l'y transporter. On construira donc un bateau démontable. Mais une pièce d'aluminium pesant 30 kilogrammes (une charge de porteur) a une surface bien plus grande et forme une fraction de bateau bien plus considérable qu'une pièce de fer de même poids. Les fragments étant plus grands, il s'ensuit que la con- struction, le montage et le démontage sont plus rapides et moins coûteux. Ainsi se trouve déjà regagnée une notable partie de la. différence de prix des matières premières. De plus, pour un bateau de dimensions données, il faut 100 porteurs s'il est en aluminium ; il en faut 2o0 environ s'il est en fer. Tout compte fait, une fois les bateaux arrivés en Afrique, et leur transport payé jus- qu'au port de débarquement, une fois les porteurs recrutés, payés, nourris. île. ou gagne la différence de prix des deux bateaux (fer ou aluminium; si l'on marche huit jours. Et si l'on marche un mois, on trouve un gros bénéfice à avoir un bateau en aluminium. Sans compter que l'on passe en bien des endroits où l'on ne passerait pas avec un bateau en fer. Aussi n'esl-il pas surprenant que la plupart des bateaux en aluminium aient été construits, comme nous l'avons vu, pour des missions ou explo- rations coloniales. On sait maintenant les services qu'ils ont rendus. Cela ne signifie nullement qu'il sera pratique et économique d'avoir un bateau en aluminium pour la navigation ordinaire; mais cela montre qu'il y a un véritable intérêt dans certains cas. à préférer l'aluminium. Nous avons vu aussi que les progrès récents de l'éleclro-chimie et de la L. CAUCHY. — EMPLOI DE l/ALUMINIUM POl i: LA NAVIGATION FLUVIALE 243 métallurgie permettent d'obtenir couramment et par grandes quantil a le métal sous les diverses formes nécessaires (tôles, profilés, rivets, etc., etc.). Nous avons donc les matières premières, et nou- savons les travailler. Une nouvelle question se pose alors : Ces matériaux présenteront-ils une résistance suffisante pour la construction de pièces de grandes dimensions, soumises à des efforts puissants ou à des chocs violents, tels que les bateaux ? A cela, la réponse nous est donnée par quelques expériences caraeti ri- tiques et très concluantes : Le jour où Ton a fait à Paris les essais de l'Etienne, un a placé sans hésiter lu2 tonnes de pierres de taille dans cette coque d'aluminium don: les plus fortes tôles n'avaient pas plus de 3 millimètres d'épaisseur. Rien n'a bougé, ni bordé, ni membrures, ni rivetage. Un peu plus tard, lors des essais du Vendenesse à Saint-Denis, on put se rendre compte plus complètement de la remarquable résistance d'un»' coque en aluminium. Puis, lorsqu'on fit les essais du Grall, on voulut vérifier la solidité du rivetage, établi uniquement au moyen de rivets en aluminium, fixant tôles et profilés en aluminium. Pour cela, on remplit d'eau les caissons qui formaient les éléments du bateau ; c'était un poids total de 9 tonnes d'eau par caisson, exerçant une pression considérable de l'intérieur vers l'exté- rieur, sans aucune contre-pression de l'extérieur. Pas un rivet ne bougea, pas une goutte d'eau ne suinta. La résistance était donc tout à fait satis- faisante, aussi bien que l'étanchéilé. Enfin, en dehors de ces expériences, faites pour ainsi dire sur les chan- tiers, des voyages comme ceux du Davoust ou de ÏElienne ne démontrent- ils pas mieux que tout que l'on peut tenter les aventures les plus péril- leuses, affronter les rapides, les brisants et les écueils de tous genres, et s'en tirer en somme à bon compte? * ■:, Une dernière question reste à examiner : Comment l'aluminium, ainsi employé, se conserve-t-il? C'est là le point le plus important, celui qui décidera, dans un très grand nombre de cas, de l'emploi ou du rejet de ce métal, pour quelque usage que ce soit. Et sur ce point, les opinions les plus différentes, les plus contradictoires, et naturellement les plus extrêmes, ont été émis» Il ne nous appartient pas de décider entre les affirmations de cbimis éminents et d'avis contraires. Qu'il nous soit permis seulement d'indiquer g] | GÉNIE CIVIL ET MILITAIRE. NAVIGATION quelques faits précis et facilement constatâmes. Et, restant dans les limites que nous nous sommes tracées, nous nous en tiendrons aux bateaux dont il a été question plus haut. Dés l'abord, nous avons à constater deux cas : dans le premier, les bateaux ont navigué en mer ou sont restés quelque, temps au bord de la mer, et toutes les expériences montrent qu'alors le bateau n'a pu fournir qu'une courte carrière; il est même arrivé à quelques-uns que l'on n'a pas tenté de les faire naviguer. Dans le second cas, le bateau a été sous- trait a l'action de l'eau ou de l'air de la mer, et, malgré les difficultés sans nombre, il a toujours rendu de bons et durables services. Et ebose plus remarquable encore, les contacts hétérogènes (fer ou acier contre aluminium, etc.) pas plus que la présence ou l'absence de peinture, ne semblent avoir d'influence notable sur le degré de conservation du métal en eau douce. En effet, ['Etienne ;i élé construit il y a six ans, avec du métal fort impur; il n'a élé recouvert d'aucune peinture; il avait une quille d'acier, boulonnée à nu sur l'aluminium ; et il dure encore, et il a fait dans les conditions les plus difficiles tout le voyage de l'Atlantique à l'Abyssinie. Ce n'est pas qu'il ait été trop soigneusement entretenu ou abrité. Le com- mandant Marchand l'a retrouvé servant de baignoire (12 mètres de long !) dans un poste où il étail abandonné depuis des mois. Mais... il avait été monté dans l'intérieur dès son arrivée en Afrique, et n'avait pas séjourné sur la côte. Il est môme probable qu'on n'avait pas tout d'abord espéré qu'il irait si loin... et si longtemps. Le Davoust nussi était à métal nu, avec contacts directs de l'aluminium sur le fer et l'acier. Il date de six ans aussi ; il est resté des mois, presque des années, abandon r.é à Radoumbé, au Soudan, démonté, les pièces dis- persées, faussées, etc. Et pourtant, il a fait par la suite 3.600 kilomètres de navigation sur le Niger, et l'on sait clans quelles conditions: échoué trois ou quatre fois par jour, tiré au sec pendant plusieurs mois sur le sable, à Fort Archinard, remis à l'eau, lancé par le fleuve sur des cen- taines d'écueils; rien ne lui a manqué de ce qui aurait du le détruire. Et existe encore. Mais lui non plus n'a pas eu à souffrir du contact delà mer, et s'il a été longtemps abandonné, c'est à 1.500 kilomètres de la côte. Ce n'est pas à dire que le métal soit « à l'état de neuf » mais enfin, il tient et même clans des trous où sont encore aujourd'hui emprisonnés des boulons en acier, ces boulons sont dévorés par la rouille, mais les parois d'aluminium du trou lui-même n'ont pas bougé. Cela est d'autant plus facile à constater que la coque du Davoust est revenue à Paris chez son constructeur. On pourrait prendre bien d'autres exemples, on arriverait aux mêmes constatations pour tous les bateaux soustraits à l'influence de la mer. L. CAUCHY. — EMPLOI DE L'ALI MINIUM POl H l \ NAVIGATION l I l \ l \I.F. - I ■ > Si l'on prend les autres au contraire, les <-lm-r- ebangenl immédi ment du tout au tout. .Malgré les soins minutieux apportés à sa construction, mal :ré des n t- rations considérables effectuées après sa première campagne, malgré - peintures protectrices, etc., le Vendenesse n'existe plus. LeCrampel, le Lauzière Bile Pleigneur sonl restés près de deux ans i Loango avant d'être montés à Brazzaville, sur le Congo. Cela a suffi p i ir que le commandant Marchand n'ait pu les emmeneT au delà de Bangui, malgré les qualités reconnues du modèle de ces bateaux. Le fleuve, se: né d'écueils, devenait trop dur pour leurs coques oxydées; le moindre choc aurait suffi à crever les tôles. Et pourtant l'aluminium avait été complète- ment recouvert de peinture. Le Fraisse et le Husson. identiques aux précédents, n'ont jamais quitté Loango jusqu'en 1899. Ils n'ont jamais été déballés. Au boul de qUalre ans de séjour au bord de la mer, on n'a pu que les ramener en France, pour en revendre le métal au poids. Et pourtant le- Commandant- Besançon, construit en même temps qui cinq précédents, et avec du métal identique et protégé par la même pein- ture, a accompagné aussi la mission Marchand jusqu'en Abyssinie. .Mais il faut dire que le lieutenant de vaisseau Bezançon, dont ce bateau porte le nom, avait pu, avant de mourir, le faire remonter immédiatement àquelqi centaines de kilomètres dans les terres. Il avait aussi été abandonné pen- dant des mois « dans une soupente » ; mais il n'était pas resté huit jours sur la côte. Enfin, inutile de rappeler encore les quelques bateaux construits en aluminium pour la navigation maritime. Ni peinture, ni entretien, ni soins, rien n'y a fait. Ils ont été perdus avant d'avoir servi. La marine en a d'ailleurs conclu, peut-être un peu vite, que l'aluminium n'est bon à rien ! * * A notre tour, que devons-nous conclure de tout ce qui précède ? Nous dirons franchement qu'à notre avis, le momenl n'esl pas encore venu de formuler une conclusion définitive dans unsens ou dans l'autre. On avait trop espéré de l'aluminium, il y a eu des déboires. Puis on en a trop médit et pourtant il a rendu des services précieux, mais généralement ignorés. Il est certain qu'il faudra bien des années encore avant que l'on i naisse et que l'on manie l'aluminium comme on le fail aujourd'hui pour le fer ou l'acier, et il est certain ainsi que toute expérience se paie. Les chimistes devront chercher les moyens d'obtenir un métal de plu 21 G GÉME CIVIL ET MILITAIRE, NAVIGATION plus pur et homogène ; les métallurgistes chercheront de leur côté à rendre aussi uniformes que possible les conditions de fabrication. Enfin un pro- grès considérable serait obtenu si l'on parvenait à recouvrir l'aluminium d'une couche protectrice (autre métal, peinture ou vernis) suffisamment couvrante et adhérente pour empêcher tout contact entre l'aluminium et les agents oxydants de l'air et de l'eau flj. Ce dernier progrès réalisé étendrait indéfiniment le champ des appli- cations de l'aluminium. Quoi qu'il en soit, et dès aujourd'hui, bien des résultats déjà sont acquis, que l'on doit constater dans le passé et qui permettent d'espjrer pour l'avenir. 11 nous a semblé que l'exposé de ces travaux d'une industrie qui est bien française, ne pouvait qu'être utile, pour sa modeste part, au progrès de la chimie et de la métallurgie de l'aluminium. Et c'e?l pourquoi nous avons pensé qu'il ne saurait être mieux à sa place qu'en un Congrès de l'Association française pour l'avancement des Sciences. M. CONSIDERE Correspondant de L'Institut, Ingénieur en chef d< - Ponts >-i Chauss es : Quimper. [721-23J ÉTUDE DU BÉTON ARMÉ — Séance du 30 septembre — Ejjjosé. — Pendant longtemps, les constructeurs n'ont employé les maçonneries et les pièces métalliques que séparémentet ont fait le possible pour en assurer l'indépendance et éviter ainsi les inconvénients qui pou- ut résulter de dilatations inégales. Mais, depuis quelques années, des hommes entreprenants ont associé, aussi complètement que possible, le fer et le béton et ont inauguré un nouveau mode de construction que l'on désigne généralement sous le nom de béton armé ou de sidérociment. 11 es! essentiellement constitué par des pièces en béton ou en mortier dont i ii renforce, au moyen de barres de métal noyées dans la masse, les parties soumises à des efforts de traction ou de cisaillement et plus rare- ment les parties comprimées. En général, les barres de métal sont brutes et indépendantes les unes M M. Wahl nslructions navales, détaché au Ministère des Colonies a fail à ce suji i des recherches intéi tu qui si- poursuivent actuellement au port de Cherbourg. i 0N3IDÈRE. — lli hi i>i Bl l"\ MME 1\ des autres. Quelquefois elles sonl assemblées par les pn très divers, dont je ne peux songer à rendre compte. Le succès a couronné l'initiative des inventeurs du bétoo armi constructions nouvelles onl déjà reçu d'innombrables applications. De tous côtés, on construit des usines, des magasins, des estacades, d< - r< voirs, des conduites d'eau, etc. Les palais de L'Exposition universelle de 1900 offriront de nombreux exemples de l'emploi de ce nouveau mode de construction. Quelques ingénieurs, notamment ceux des Compagnies de chemins de fer, ont déjà utilisé le béton armé dans la construction des travaux publics. M. llarel de La Noé en a fait, pour l'établissement des chemins de fer départementaux de la Sarlhe, d'importantes applications qui onl vivement excité L'attention. Mais on doit reconnaître que la plupart des ingénieurs et les administrations supérieures des travaux publies des divers pays hésitent à employer le béton arme autrement qu'é titre d'< et on comprend les raisons de leur indécision que je vais indiquer brièvement. Objections. — Il résulte d'innombrables expériences que Les béions i I es mortiers de ciment employés dans les constructions ne peu vent supporter, sans rupture, des allongements supérieurs à un dixième de millimètre pai métré environ. Si donc on les associe au fer pour supporter des efforts de traction, il semble qu'ils doivent se rompre lorsque les armatures métalliques ont subi ce faible allongement. Or, le métal ne travaille alors qu'à l'effort minime de 1 kilogrammes par millimètre carré et, par suite, dans les constructions usuelles en béton armé, où l'on donne aux arma- tures des dimensions assez réduites pour que les efforts extérieurs leur imposent des tensions de 8 à 10 kilogrammes par millimètre carré, le mortier qui les englobe, semble devoir se fissurer dans les partie- i, ndues. Sans doute, les protagonistes du nouveau mo le de construction répondent en montrant les ouvrages qu'ils ont exécutés et qui paraissent eu bon état, mais leurs adversaires répliquent qu'ils sont de date bien récente, que la désagrégation du mortier doit augmenter graduellement quand les efforts se répètent, qu'elle détruit peu à peu. sans doute, L'adhérence du fer et du béton et prépare des voies par lesquelles l'air et l'eau arriveront au métal, l'oxyderont et amèneront la ruine des ouvrages. On a cherché à éclaircir la question du béton armé en faisant des i riences sur des poutres travaillant par flexion. II est inutile de re< hercher si leurs dispositions étaient de nature à faire la lumière ; je me' bornerai à constater qu'elles n'ont pas conduit .ï établir une théorie du béton armé qui soit généralement acceptée et que les opinions les plu- répandues les suivantes. 218 GÉNIE CIVIL ET MILITAIRE. NAVIGATION Hypothèses fuites. — Certains auteurs ont remarqué qu'on ne voyait pas de fissuras dans les poutres qui avaient pris des allongements voisins d'un millimètre par mètre; mais ils n'ont pas fait le nécessaire pour vérifier s'il n'en existait pas d'invisibles à l'œil. D'autres ont admis que le béton tendu se désagrège et ne contribue pas, dans une mesure notable, à la solidité des pièces armées; pour expliquer la grandeur des résistances observées et la faiblesse des flèches, ils ont été forcés d'ad- mettre que les propriétés mécaniques du métal noyé dans le béton sont modifiées, et notamment que son coefficient d'élasticité et sa résistance sont augmentés dans une mesure très importante. La question des maçonneries armées demande donc à être encore élucidée, et j'ai cherché à apporter une contribution à son étude. État du béton armé avant chargement. — Avant d'examiner comment fe nouveau matériau se comporte sous l'action des forces extérieures, il importait de savoir si, par suite de l'hétérogénéité des éléments qui le composent, il ne s'y produit pas intérieurement des efforts inconnus. Les variations de température pouvaient sembler dangereuses, mais on a reconnu que les coefficients de dilatation du fer et du béton sont sensible- ment identiques et que le béton armé peut supporter, sans dommage appréciable, des écarts de température de plusieurs centaines de degrés. On ne s'est guère préoccupé jusqu'ici des variations qui se produisent dans le volume des matériaux pendant la période de prise et de durcisse- ment ou par suite des variations hygrométriques, et on comprend que l'attention des constructeurs ne se soit pas portée sur ce point tant qu'on n'a fait que des maçonneries ordinaires, dont aucun élément intérieur ne gênait les dilatations ou les retraits. Aussi la question est-elle fort peu connue, bien que des essais intéressants aient été faits de 1886 à 188! ». à l'École des Ponts et Chaussées, sur les variations de volume des mortiers non armés. Leurs résultats n'ont pas été publiés, et c'est tout récemment que, dans leur ouvrage : Le ciment de Portland et ses applications. MM. Busing et Schuman ont donné les résultats des expériences analogues que MM. Meier et Schuman ont faites en Allemagne. Mais, à ma connais- sance, rien n'a été fait pour étudier les effets que les variations de volume des mortiers produisent dans les maçonneries armées. Nouvelles expériences. — Tour élucider cette question, j'ai fait faire des prismes ayant liO centimètres de longueur avec des sections variées. Dans les uns. mi avait placé, au centre, une barre unique de fer rond; dans d'autres, on avait noyé quatre gros fils de 1er placés symétriquement près des angles: d'autres enfin n'étaient pas armés et servaient de termes de comparaison. La moitié de ces prismes étaient formés de mortier de ciment pur de ' ONSIDJ RE. — t M ni rON v 210 Portland el les autres de mortier dosé à »'><>'> kilogrammes de ciment par mètre cube de sable. La moitié des prismes oui été conservés dans l'eau douce, el les autrw laissés à l'air sec Dilatations et retraits des mortiers et bétons non armés. — Pour les mortiers non armé<. j'ai trouvé des résultats analogues à ceux déjà connus. ('eux qui -<>nt conservés dans l'eau, se dilatent régulièrement avec une vitesse qui est maximum au « l « '• l > 1 1 1 et qui dimii graduellement. Pour le ciment pur, l'allongement atteint i)"""..'in en moins d'un mois, I milli- mètre en un an, et le maximum de l""".2it ;ï 2 millimètres en deux ou trois ans. Le mortier, dosé à • ><•<• kilogrammes prend des allongements trois foisi moindres environ. A l'air, au lieu de se dilater, le> mortiers se contractent suivant une lui qui n'est pas continue. Dans les prismes formés d'un ciment pur qui supportait l'aiguille de Vical au bout de douze heures, il s'est produit, pen danî les huit ou dix premières heures après gâchage, un raccourcissement supérieur à 0mm,50 par mètre, puis le retrait s'est arrêté pendant trois jours, et a même fait place à une dilatation extrêmement petite que les instruments très sensibles permettaient seuls d'observer. La contraction a repris ensuite sa marche avec une vitesse régulièrement décroissante et le raccourcissement total a atteint, en quinze à trente jours, la valeur de I millimètre. En deux ou trois ans. il arriverait au maximum de !""".. 'io à 1 millimètres; on le sait par les essais de l'École ^^ Ponts et Chaussa Sans chercher à expliquer complètement l'anomalie présentée par la variation des retrait- pondant les premiers jours qui suivent la prise dans l'air, je ferai remarquer que les mortiers sont complètement mouillés pai l'eau de gâchage et se dessèchent progressivement. L'évaporation qui se produit à leur surface et qui diminue graduellement jusqu'à cesser complè- tement au bout de trois ou quatre jours, maintient leur température au- dessous de celle du milieu ambiant de quantités qui vont on décroissant. Les prismes, plus froids au début que l'appareil de mesure^ se réchauffent donc peu à peu et la dilatation qui en résulte,, contribue, tout au moins, à masquer le retrait produit par la prise du mortier qui ne cesse jamais d'augmenter pendant les premier^ joui- do prise. Comme dans l'eau, les mortiers dosés à 600 kilogrammes ont subi, dans l'air, des variations de volume environ trois fois moindres (pi'' celles du mortier de ciment pur. Ces faits étant connus, il est facile de prévoir sinon l'importance, moins le sens des phénomènes que la prise du ciment doit produire dans les prismes armés. 220 GÉNIE CIVIL ET MILITAIRE, NAVIGATION Dilatations et retraits dis mortiers et hélons armés. — Dans l'eau, le mortier tend à s'allonger et les armatures métalliques s'opposent à cette tendance. Il doit donc se développer des tensions dans celles-ci et des compressions dans le béton ou le mortier qui les enveloppe et les efïorts contraires s'équilibrent grâce à l'adhérence considérable du métal et du béton. Les efforts intérieurs ainsi développés sont favorables à la résis- tance des maçonneries armées, puisqu'elles diminuent les tensionsdu béton qui est médiocrement apte à les supporter et augmentent, au contraire, celles du métal qui résiste parfaitement aux efforts de cette nature. Dans l'air, l'effet est évidemment inverse et se produit dans le sens le plus défavorable, puisque avant l'application des charges qu'il doit supporter, le béton est déjà soumis à des tensions intérieures. Il est bien clair que ces efforts intérieurs sont d'autant plus forts que le mortier est plus riche en ciment et tend à prendre de plus forts retraits. On comprend aussi qu'ils doivent augmenter avec le pourcentage, c'est- à-dire avec la proportion de la section du fer à celle du béton. Quelques chiffres sont indispensables pour en faire apprécier l'importance. Mortiers armés (/ans l'eau. — Dans un prisme en ciment pur armé d'un fer central dont la section était le 1 /17e environ de celle du mortier, rallongement constaté après soixante-trois jours d'immersion était de 0mm,22 par mètre de longueur. Un calcul extrêmement simple permet d'en déduire que le fer subissait une tension moyenne de ikg, i par millimètre carré, et que le mortier qui fournissait la résistance nécessaire pour équi- librer cette tension, supportait une pression moyenne de 2okg,4 par centi- mètre carré. Dans un prisme de même dimension qui était formé de mortier à 600 kilogrammes, la tension moyenne du fer était de lki;,2 et la pression moyenne du mortier de 7 kilogrammes. Les efforts intérieurs résultant des réactions réciproques de deux maté- riaux associés pour former un prisme sont forcément nuls aux extrémités et, par suite, plus grands dans la partie centrale que la valeur moyenne calculée pour la longueur entière d'après l'allongement total des armatures de bout en bout, le seul qu'il soit aisé d'observer et le seul, en tout cas, que j'aie mesuré. Sans entrer dans le détail des considérations qui m'ont amené à cette conclusion, je crois pouvoir dire que les tensions et pressions intérieures qui existaient vers le milieu des prismes en question, dépassaient de 250 0 au moins, les chiffres déjà très élevés qui ont été indiqués ci-dessus comme moyennes. ( In comprend aisément les conséquences pratiques de ces faits. Le mortier, étant à l'état de compression dans les prismes armés qui ont I ONSIDÈRK. — ill l>i l»i BÉTON \i.mi l*\ fait leur prise dans l'eau, commencera par se décomprimer el arrivi l'étal d'équilibre moléculaire si l'on applique à ces prismes des efforts extérieurs de traction qui les allongent de quantités convenabli Si les efforts extérieurs reçoivent ensuite de nouveaux accroissements, le mortier prendra de nouveaux allongements avanl que sa limite d'< licite soit dépassée et qu'on puisse, par suite, redouter la moindre ait* tion. <)r ces allongements, qui oui pour eii'el d'abord de décomprimer, ensuite d'étirer le mortier dans la limite élastique, augmentent la tension préalable que la dilatation du mortier avait donnée à l'armature. Un calcul très simple montre que, dans le prisme en ciment pur dont il a été question plus haut, l'armature prendrait une tension de kilogrammes, environ, par millimètre carré avant que le mortier ou le béton subisse des efforts supérieurs à sa limite d'élasticité. C'est là un avantage considé- rable et, quand même on devrait limiter à cet effort de 5 kilogrammes le travail du fer, ce qui n'est nullement nécessaire, ainsi qu'on le verra plus loin, le métal des maçonneries armées n'en serait pas moins employé très utilement au point de vue économique, car, étant à l'état brut et sans aucun assemblage, il coûte, à poids égal, la moitié, au plus, du prix du métal des constructions rivées et on ne fait pas travailler celui-ci à plus de 6 kilogrammes, en moyenne, par millimètre carré de section totale. Mortiers armés dans l'air. — Si les variations de volume des mortiers immergés sont favorables à la résistance des maçonneries armées, il est évident, a priori, que le retrait des mortiers exposés à l'air sec exerce, au contraire, une influence fâcheuse sur leur résistance. Dans un prisai ciment pur, le fer était, au bout de soixante-trois jours, soumis â une pression moyenne de 5 kilogrammes et le mortier à une tension moyenne de 28ks.~ par suite du retrait de celui-ci. Dans un prisme analogue formé de mortier renfermant 600 kilogramu de ciment par mètre cube de sable, il s'est produit, dans le l-r. une pression de 2 kilogrammes, et, dans le mortier, une tension de 12 kilo- grammes en moyenne. Comme pour les prismes immergés, on peut admettre que, pour 222 génie civil et militaire, navigation prismes exposés à l'air, les efforts maxima dépassent de 25 0/0, au moins, les efforts moyens et, par conséquent, que, dans les prismes en question, la résistance opposée par les armatures à la tendance au retrait du mortier avait déterminé dans celui-ci des tensions d'environ 2N1 " 1 ,25 = 36 kilo- grammes pour le mortier de ciment pur et 12 kilogr. 1.25 = ; 15 kilo- grammes pour le mortier dosé à 600 kilogrammes de ciment. Ce sont là des efforts sensiblement égaux à la résistance à la rupture de ces mortiers. La discussion des résultais fournis par ces prismes et par d'autres où le rapport des sections du 1er et du mortier était de 1 17e et de 1, 3oe environ tend à prouver que, dans les prismes suffisamment armés et conservés à l'air, le mortier supporte, avant l'application d'aucune force extérieure, des ten- sions sensiblement égales à sa résistance à la rupture. Ces tensions augmentent, par suite, tant que la résistance s'accroît par l'achèvement de la prise. Quand le mortier est tonné de ciment pur ou renferme une très forte proportion déciment, par exemple 1000 kilogrammes par mètre cube de sable, le retrait qu'il tend à prendre, à l'air sec, dépasse ce qu'il peut supporter et il se brise, de dislance en distance, perpendiculairement aux armatures. Les mortiers maigres renfermant 100 ou 500 kilogrammes de ciment et les bétons maigres renfermant 300 à 400 kilogrammes ne se iissurent généralement pas, mais ils sont mis en tension par la résistance des armatures comprimées. C'est précisément le contraire de ce qu'on doit désirer et de ce qui se produit dans les maçonneries armées qui restent sous l'eau. Si l'on n'avait, sur la ductilité du mortier, que les connaissances anciennement acquises, les effets des variations de volume résultant de la prise ou des variations liygromélriques conduiraient donc à considérer l'emploi des armatures métalliques comme recomniandable seulement pour les maçonneries immergées et comme périlleux pour les ouvrages exposés à l'air. Sans doute, il présente, en effet, plus de garanties dans le premier cas que dans le second, mais, même dans celui-ci, il peut être très avan- tageux, grâce à la faculté de s'allonger bien au delà des limites précédem- ment admises que possèdent les mortiers et que j'ai fait connaître dans une communication du 12 décembre 1898 à l'Académie des Sciences. Cette faculté semblant paradoxale, je crois devoir, avant de parler des expériences qui en démontrent l'existence, faire comprendre pourquoi elle est, au contraire, toute naturelle et, dans ce but, suivre la voie par laquelle je suis arrivé à la prévoir. En 1885, j'ai publié dans les Annales des Pouls et Chaussées un mémoire sur l'emploi du fer et de l'acier où j'ai énoncé, au sujet de la striction des métaux, des idées qu'il est indispensable de rappeler. CONSIDÈRE. — ÉTi DE Dl BÉTON vi.mi Striction. — Si l'on soumet à une LractiuD longitudinale une bai re cj 1 in - drique ou prismatique de fer ou d'acier, elle - étire d'abord régulier ment en s'amincissant dans toute sa longueur. Klle prend ainsi un allongement uniforme qui, pour l'acier doux, par exemple, esl c unpris entre 13 ±:\ 0 0. Puis, subitement, la nature de la déformation change complètement. En un point de sa longueur, la barre diminue brusquemenl de section, tandis que. partout ailleurs, elle cesse complètement de s'allonger. I ne êtrangli ment, qui a reçu le nom de striction, se dessine et se creuse de plus >'ii plus. La section s'y réduit à la moitié ou môme au tiers de la section primitive de la barre et diminue jusqu'à ce que la rupture s'y produise enfin. Dans cette section, l'acier s'allonge de ion. 200 et jusqu'à 2o0 0/0. Son explication. — On avait vu dans ce phénomène une simple consé- quence du fait évident que toute matière, étant imparfaitement homogène, présente une section de moindre résistance par laquelle die doil périr. Mais, pour que cette section se déforme seule et dans une mesure énorme, pendant que les autres cessent absolument de s'allonger, il ne suffit pas qu'elle soit un peu plus faible; il faut, en ouLre, qu'à mesure qu'elle se déforme davantage, sa résistance totale n'augmeute pas ou même qu'elle tende à décroître pour rester inférieure aux résistances des autres section- qui ne se déforment plus. On peut encore donner la forme suivante à celte proposition évidente : Il y a, ou non, striction suivant que l'augmentation de résistance par unité de surface de la section transversale que produit un nouvel allonge- ment est, ou non, insuffisante pour compenser la diminution de l'aire de- là section transversale qui esl la conséquence de cet allongement. La striction se produit presque toujours dans les bons fers et les aciers doux carbures et manganèses lorsqu'on les soumet à la traction. Cli surprenante au premier abord, rien de semblable n'a lieu dans la flexion ; toutes les sections qu'on soumet au même effort, se déforment également jusqu'à ce qu'elles commencent à se fissurer presque simultanément. La raison de celle différence est facile à découvrir. Tandis que l'aire de la section transversale diminue dans les barres soumises à la traction, elle reste à peu près constante dans la flexion, parce que la partie comprit] se gonfle pendant que les fibres tendues s'amincissent. Par suite, dans la flexion, la résistance totale augmente indéfiniment avec la déformation, parce que les tensions et pressions par unité de surface s'accroisa ni Bans que faire de la section diminue. Si donc une section fléebit un peu plus que les autres, elle devient vite aussi résistante qu'elles et cesse d< déformer plus rapidement, de telle sorte que l'allongement moléculaire 224 GÉNIE CIVIL ET MILITAIRE, NAVIGATION atteint partout son maximum, au lieu de ne se produire que dans une section étranglée comme dans la traction simple. Le mortier a peut-être une striction. — Il est naturel de se demander si. bien qu'on ne l'ait jamais observé, la striction ne se produit pas dans les mortiers et bétons comme dans les métaux, si ces matériaux n'ont pas la faculté de prendre des allongements beaucoup plus grands que ceux que révèlent les essais de traction et si là n'est pas la cause des propriétés inexpliquées des bétons armés. S'il en est ainsi, le mortier et le béton doivent supporter dans la flexion des allongements sans rupture plus grands que dans la traction simple, comme le font les métaux. L'allongement d<> flexion est double ou triple de celui de traction. — Le fait est facile à vérifier et les essais que j'ai faits comme ceux qu'a bien voulu faire faire, sur ma demande, M. Debray, chef du laboratoire de l'École des Ponts et Chaussées, ont montré qu'en moyenne, le rapport des allongements que le mortier prend dans la traction et dans la flexion varie. en effet, entre 1/2 et 1 3. Les armatures doivent augmenter l'allongement. — Les armatures doivent augmenter l'allongement du mortier s'il est sujet à la striction. En effet, lorsqu'une section plus faible que les autres tend à s'allonger davantage, en dépassant la limite d'élasticité, le mortier dont l'élasticité est altérée, ne fournit pas une tension beaucoup plus forte, mais les armatures qui parti- cipent à sa déformation et dont l'élasticité n'est nullement altérée, produisent un supplément de résistance qui croît très rapidement avec l'excès do déformation. L'allongement de toute section d'un prisme en mortier armé qui tend à se déformer plus que les autres, doit, par suite, s'arrêter jusqu'à ce qu'il se soit produit partout ailleurs des allongements presque égaux, et la rupture ne peut avoir lieu que lorsque toute la longueur du prisme a pris un allongement voisin du maximum dont la matière est capable. L'allongement moyen mesuré entre deux repères est donc, pour le mortier ou le béton armé, très voisin de ce maximum, tandis qu'il lui est de beaucoup inférieur pour le mortier et le béton non armé, dont la section la plus faible se rompt avant que le reste de la pièce se soit sensiblement déformr. Résultats d'expériences. — L'expérience a confirmé ces prévisions et on peut donner les chiffres suivants comme moyennes des résultats que j'ai obtenus : l'our le mortier essayé : 1° par traction sans armatures; 2° par flexion sans armatures ; 3° par traction avec armatures ; 4° par flexion avec arma- tures, les allongements moyens des mortiers renfermant de ï'î.'i à 000 kilo- C0NSID1 RE. mi in lii i;i \*<\ \kmi grammes de ciment par mètre euh.- oui été de 0 10, 0 1 à 2 millimètres. Dans ces limites, les allongements oe varient pas beaucoup avec le dosage. Travail possible des armatures. — Pour juger l'importance de ces < J i fT< ■ - rences, il faut mettre en regard les tensions par millimètre carré des arma- tures métalliques qui correspondent à ces allongements. Le coefficient d'élasticité du fer étant toujours voisin de 20 < !<>', ces tension- sont de 2. o. 16, 20 à 40 kilogrammes. On voit quelle erreur considérable on commettait en tirant des es>ai- par traction faits sur des mortiers non armés cette conclusion que, dans les maçonneries armées, le métal travaille à 2 kilogrammes, au plus, avant la désagrégation du béton qui l'entoure. En réalité, il peut travailler dix à vingt fois plus dans les poutres armées travaillant par flexion. Vérification de l'absence de fissures. — Il ne suffisait pas de rechercher, à l'aide de la loupe, s'il n'y avait pas de fissures dans les mortiers qui paraissaient intacts, car elles auraient pu rester inaperçues. J'ai fait détacher, à la scie, des baguettes parallèles aux armatures et j'ai constaté- non seulement qu'elles présentaient de grandes longueurs sans fissures, mais encore que, malgré les allongements considérables qu'elles avait ni subis, elles conservaient une résistance égale à celle que le mortier pr> lait avant toute fatigue. Il est donc démontré que le mortier peut supporter, sans se désagn ni même se fissurer, des allongements dix et vingt fois plus grands qu'on jie le pensait. Tel est le fait d'ordre scientifique dont la démonstration est particulièrement à sa place ici. Mais il y a bien des réserves à faire au point de vue pratique et elles seront longuement développées ailleurs. I ta (j CÉN1Ê CIVIL Et SOLITAIRE, NAVIGATION prismes armés travaillant par flexion, l'allongement sans rupture varie de ! à 2 millimètres. Il faut ajouter qu'il n'atteint des valeurs supérieures à I millimelre que dans la mesure où l'allongement élastique des armatures dépasse lui-même 1 millimètre, valeur correspondant au fer doux ordi- naire. C'est, on effet, une loi générale que les armatures perdent presque toute éfftoadtê, au point de vue de la préservation des fissures, quand leur limite d'élasticité est dépassée. On le comprend facilement, car, pour un même accroissement de l'allongement, l'augmentation de résistance devient subitement dix à vingt fois plus faible dès que la limite d'élasticité est dépassée e(, par suite, au point de vue des fissures, tout se passe alors comme si la section des armatures devenait subitement dix à vingt fois plus faible. Il en résulte que les grands allongements ne sont obtenus que par l'emploi de l'acier ou du fer écroui. Altérations de l'élasticité des mortiers et bétons. — Dès que l'allongement du mortier a dépassé celui qui se produit dans les pièces non armées, on constate un fait important. La matière s'allonge de plus en plus, en con- servant une tension presque constante, ce qui revient à dire que son coefficient instantané d'élasticité est alors voisin de zéro. Si après avoir chargé le prisme armé, on le décharge graduellement, il se produit aussi un fait qu'on ne pouvait guère prévoir. Dès qu'on a enlevé une fraction de la charge qui varie de 1 10e à l/5e, le coefficient instantané d'élasticité du mortier ou du béton prend une valent très faible qui peut descendre au 1 10e des valeurs connues. Si après avoir déchargé la môme pièce armée, on la charge de nouveau, le- coefficient d'élasticité prend une valeur voisine de celle qu'il avait pen- dant le déchargement, mais un peu plus forte au début du rechargement et plus faible ensuite. Les matériaux associés et soumis aux mêmes déformations subissant des efforts proportionnels à leurs Coefficients d'élasticité, il en résulte que, lorsqu'on décharge et recharge alternativement une pièce armée, le mortier ou béton y est soumis à des variations d'efforts et, par suite, à des fatigues considérablement moindres qu'on ne devait le prévoir d'après les valeurs cofflltiés des coefficients d'élasticité des mortiers ou bétons non armés. Plus K'iir coefficient d'élasticité diminue, plus ils échappent h la fatigue et on comprend que celte propriété assure aux maçonneries armées une résis- lance aux efforts répétés qui n'est pus encore connue complètement, mais qui est certainement considérable puisque, ainsi que je l'ai constaté, le mortier avait conservé sa résistance initiale dans un prisme qui avait supporté L39é05S répétitions d'un effort de flexion produisant des allonge- ETUDE D > \ \mu méats de 0œin,545 à I ,,IU,270, c'est-à-dire cinq à douze fois pi la que ceux que supportent les mortiers non armés Influence du milieu où le mortier a fait prise ou e t onservé. — Il importe de déterminer l'influence qu'exercent, sur les propriétés des mortiers et bétons, la nature du milieu dan» lequel ils onl fait prise ou ont et consen et les dilatations ou compressions intérieures qui se sonl produit s pendant leur durcissement. En ce qui concerne les bétons ou mortiers maigres qu'un emploie généralement dans les constructions expos l'air, je oe Buis pas encore en mesure de préciser L'influence du milieu el il faudra de nouvelles expériences pour en déterminer exactement les lois. Mais, en comparant le;> résultats d'expériences laites sur de> mortiers de dosages très différents, on constate un t'ait intéressant. Des prismes armés formés de mortier de ciment pur ef conservés à l'air se sont rompus sous des allongements, à peine égaux à la moitié de ceux qu'ont supportés des prismes >em niables faits en mortier dosé à 900 ÈLÎIo- immes. Cette infériorité des mortiers de ciment pur. quand ils sont armés et conservés à l'air, semble ne pouvoir s'expliquer que par les tensions intérieures qui s'y développent pendant la prise, attendu qu'en prismes non armés, le mortier de ciment pur a, au contraire, une très grande supériorité sur les mortiers ordinaires au point de vue de l'allon- gement aussi bien qu'à celui de la résistance. Pour compléter l'étude du béton armé, il reste à déterminer les lois de sa résistance aux efforts de glissement ou de cisaillement, qu'on combat pai l'addition d'armatures transversales ou obliques. 11 sera nécessaire de faire de délicates expériences pour élucider cette importante question. Mai-, en oe qui concerne la résistance, l'élasticité et l'allongement de traction, il semble que les faits dont je viens de rendre compte, permettent de eompreûdn qui se passe dans les bétons armés. Peut-être ces faits ont-ils un intérêt plus général c* suffirait-il de quelques expériences pour prouver qu'un certain nombre de matériaux tels que les verres, porcelaines, faïences, etc., qu'on considère comme incapables de supporter de notables allongements sans se rompre, peuvent, en réalité, comme les mortiers, se déformer beaucoup plus qu'on ne le pense, pourw qu'on les associe à des armatures métalliques qui les empochent de périr par striction locale et les forcent à prendre, partout à la fois, l'ail ment moléculaire dont ils sont capables. (i)Compti Sciences, 12 228 GÉNIE CIVIL ET MILITAIRE, NAVIGATION M. E. FEKET Ancien Élève de FÉcole Polytechnique, Chef du laboratoire des Ponts et chaussées de Boulogne-sur-Mer. ADDITION DE POUZZOLANES AUX MATÉRIAUX D'AGRÉGATION DES MAÇONNERIES T721.2 [721.23] — Séance du £0 septembre — Etat de la question. — La propriété, connue depuis longtemps, qu'ont les pouzzolanes de former avec la chaux des composés capables de durcir sous l'eau, a rendu ces matières particulièrement précieuses en un temps où l'on n'avait que la chaux pour lier les maçonneries et où l'on ignorait encore le principe des chaux hydrauliques. Depuis la découverte des ciments, matériaux hydrauliques par excel- lence, l'importance des pouzzolanes s'est progressivement réduite et on ne les emploie plus guère maintenant que dans les pays où on les a sous la main (1). Pourtant une ère nouvelle semble devoir s'ouvrir pour ces produits, par suite de leur emploi comme addition aux ciments en vue d'améliorer ces derniers tout en abaissant le prix de revient des mortiers. On sait maintenant d'une manière bien certaine que la prise des ciments est accompagnée d'une mise en liberté de chaux. Si donc, au lieu de laisser cette chaux s'hydrater, se dissoudre, se sulfater ou se carbonater à la longue, suivant la nature du milieu où le mortier est conservé, on incorpore dans ce dernier une matière capable de se combiner avec elle en formant de nouveaux éléments de cohésion, le mortier devra se trouver amélioré par cela même. Toutefois cette théorie a rencontré et rencontre encore des détracteurs intéressés ou non convaincus. Aussi avons-nous jugé utile d'entreprendre de nombreuses séries d'ex- périences en vue d'abord de la vérifier, puis, cette vérification faite, de comparer entre elles les actions des principales pouzzolanes connues, natu- relles et artificielles, et surtout enfin de rechercher quelle amélioration i il faut faire toutefois une exception en faveur du ciment de laitier, mélange tout préparé de chaux éteinte et d'une pouzzolane artificielle déterminée. R. FERET. — ADDITION DE POUZZOLANES M \ MATÉRIAUX d'.VGUÉCATION peut résulter de leur emploi dans les mortiers ex] l'actioi . apo- sante de l'eau de mer. Ces essais sont maintenant à peu près terminés; avant d'en publier le détail in extenso, nous allons résumer rapidement ici lis principales ilusions qui s'en dégagent. Rôle physique des addition* pulvérulentes. — Des recherches dont la <]• - cription nous entraînerait trop loin nous ont amené à reconnaître que les mortiers les plus compacts et par suite les meilleurs éta'ent ceux dan- la composition desquels entrait à peu près une partie de grains très lins puni- deux parties de grains aussi gros que possible, sans grosseurs intermé- diaires. Les gros grains étant constitués par le sable et les fins par le ciment, l'application de cetteformule conduirait, la plupart du temps, â un mortier beaucoup trop riche et trop coûteux. Il sera donc avantageux de mélanger le ciment d'une autre poudre plus économique et le résultat cherché sera encore dépassé si celte poudre exerce en outre sur le ciment une action chimique favorable au durcissement, ce qui, nous allons le recon- naître, est le cas des pouzzolanes. Action chimique des pouzzolanes sur les ciments. — Si, après avoir gâché un ciment portland avec de l'eau, on l'abandonne à un durcissement pro- gressif et que, de temps en temps, on attaque par l'eau sucrée un petit échantillon, préalablement pulvérisé, du ciment durci, on constate que la proportion de chaux dissoute par l'eau sucrée est d'autant plus considé- rable que le ciment a durci plus longtemps avant l'essai (1). Il en es! de môme si, avant le gâchage, le ciment a été additionné d'une matière inerte. Au contraire, si, au lieu d'une matière inerte, on lui a ajouté une pouzzolane en poudre, la quantité de chaux abandonnée à l'eau sucrée après durcissement est moindre et, à partir d'une certaine durée, reste stationnaire, ou va même en diminuant. C'est ce que montrent notam- ment les exemples relatés par le tableau ci-dessous : i il ne faudrait pas considérer cette proportion de chaux dissoute comme mesurant exac chaux libre contenue 'luns le mortier: la proportion trouvéevarii suivant lesconditio l'expérience et n'a de va in m- que par comparaison avec les chiffres fournis par d'autres morti exa :tement de la même manière. 230 GÉNIE CIVIL ET MILITAIRE, NAVIGATION H É S I G N A T 1 0 N des LIANTS Ciment port I and . . . Autre ciment portland. parties égales 1 do second ciment j Gain légèrement tor- uorlland et de : ( T^t 4,0 2,8 POIDS DE CHACX ENLEVÉ PAR L'EAU SUCRÉE A IN POIDS 100 DE CIMENT HYDRATÉ (1) après une durée de durcissement de: 1,0 4.(» î.r 3,2 3,0 i.T 4,9 3.5 3,1 5,8 5,3 3,4 3,4 6,6 ■ i. i 3,4 3,4 6,1 3,2 3.4 7,3 6,4 2,8 3,4 7,3 G. 7 2,3 2,9 7.5 / . / a 3 2,7 9,7 9,4 1,9 1,8 (0 2 grammes de ciment hydraté, finement pulvérisé agités pendant io minutes avec 150 <-i>t' d'eau sucrée à —.chaux dissoute dosée par ncl titré dans 1 251c»»3 du liquide filtré rapidement. Il en résulte bien nettement que la pouzzolane s'est combinée à une partie de la chaux mise en liberté. Reste à voir si cette action chimique a pour conséquence d'augmenter ou de diminuer la résistance. Modification des résistances. — Si l'on mélange dans les mêmes propor- tions à un même ciment portland, d'une part, une matière inerte en pou- dre fine, d'autre part une pouzzolane en poudre de même finesse, et qu'avec les deux liants ainsi constitués et un même sable, on compose deux mortiers de même dosage, on constate qu'après une même durée quel- conque de conservation dans des conditions identiques, la résistance du second est plus forte que celle du premier. 11 peut même se faire qu'elle dépasse celle d'un mortier de mêmedosage dans lequel le liant aurait été formé de ciment seul, et qu'ainsi le mélange de ciment et de pouzzolane manifeste une énergie plus grande que le ciment pur. Le tableau ci-dessous relate le* résultats obtenus ainsi avec des mortiers de même composition, faits avec un même ciment et diverses poudres inertes ou pouzzolaniques. On remarque que ces poudres ont des énergies très différentes et que les plus fortes augmentations de résistance ne correspondent pas aux plus grandes proportions de chaux neutralisée. R. FERET. - ADDITION DE POUZZOLANES AUX MATÉRIAUX D'AGREGATION .' I DESIGN \ T I c \ plus ou moins poqzzolanique Cimenl sans addition étrangère Pierre inerte PeUZ.dU \'0l,l\ illIC'-ln|r Trassd'AnderBach(Bëiu) Laitier non trempé. . Briques |iilé<'> . . . . Gaize léger1 ■ towéflée. Pouzzolane de Pépies. Pouzzolane de Rome. . Pouz.doNebraska Êt.-I . - Gaize crue Terredi Santorin(Cyclades Pouz. artificielle, M. \ . Laitier trempé. . . . Autre Laitier tr< mpé . Autre laitier trempé . - -I 11 Muiiii! l; MAIGRE i OVPOEH 1 i"N 'lll m • ■Il poids J a - - -2 Il 1 y 1 i 1 1 1 i 1 î 4 î 1 i 1 î 1 î 1 i 1 i 1 i 1 i 1 \ 1 i 1(1 10 10 In 10 10 lû 10 10 10 It) 10 10 10 10 lll kit itiOll d'un an 1 • I • - IIH'I Z '8 B. « *■ -— 7 96 'm .il 20 39 29 86 :;:; 6 i 35 12 ■1' 41 29 48 in 59 i:; 15 33 ." >.' > 38 "»7 il 113 51 110 •;i 113 56 133 60 0,73 0,30 o.r, o,w 0,33 0,26 8,16 0,30 0,2o 0,23 0,23 0,42 0,41 0,43 1 1 . 51 1 en pi s ~z J- — r S > - -r ■2 0 1 1 1 1 1 1 1 1 1 1 1 1 1 1 1 1 1 1 1 1 1 1 1 1 1 ; 1 1 1 1 n u. 171 318 US 215 266 206 ! ■ 280 184 226 176 201 289 218 256 230 251 l'T 301 [,66 0,76 0,50 M. -21 0,45 0,4 0,32 0,51 0,80 / . 0, 0,79 1 Cnargi 1 en traie en ke ire pou 1 pre un pris couteaux parallèles distants de n-" .10. . s grammes de mortier finemsnl pu! lanl 15 minutes tvei t à — ; chaux dissoute dosée pai HCl litri dans lide filtré nt. -orte de laitier trempé exempl île soufre. Action de l'eau de mer. — Dans les exemples qui viennent d'être cités, les mortiers, bien qu'immergés dans l'eau uV mer. ne présentaient, au i d'un an, aucune trace de désagrégation. Il n'en esl malheureusement [>as toujours ainsi ; en particulier, quand l'eau de mer agit avec une certaine différence de pression, de manière à suinter à travers le moi Sets peuvent être désastreux. Des expériences faites dan- 1 litions sm mortiers obtenus en associant à une quantité >i<: sable 110 p constant soit de ciment pur, soit de mélanges du même cio une «232 GÉNIE CIVIL ET MILITAIRE, .NAVIGATION poudre inerte et diverses poudres pouzzolaniques, nous ont montré qu'en général les mortiers les premiers désagrégés ont été ceux au mélange de ciment et de poudre inerte; puis sont venus ceux où le ciment était employé à son état naturel; enfin les mortiers aux mélanges de ciment et de pouzzolanes ne se sont que très rarement décomposés. En présence de ces résultats, dont l'intérêt n'échappera à personne à cette époque où maints ingénieurs sont d'avis qu'on a perdu le secret des maçonneries capables de résister sûrement à l'action chimique de l'eau de mer, nous avons obtenu facilement que des expériences fussent entreprises sur une plus grande échelle, principalement dans les ports de Boulogne et de Calais, sur divers mélanges de ciment portland et de diverses pouz- zolanes, parmi lesquelles on s'est surtout attaché à étudier un produit d'origine française, la gaize des Ardennes, qu'on pourrait au besoin avoir à peu de frais et en grande abondance. Jusqu'à présent, les résultats de ces essais sont satisfaisants, mais il y manque encore la sanction du temps, sans laquelle, surtout en pareille matière, on ne saurait poser de conclusions fermes. Choix des proportions. — Les meilleures proportions dans lesquelles on doive mélanger le ciment et la pouzzolane varient suivant les matières 120 100 \. rouzzolane deRomc. a. Gai?c légèrement tor- réfiée. 3. Pouzzolane du Ne- lmi-ka (États-Unis) go h. Trass. ;>. Laitier trempé. 6. Briquet (jilùes. r. I Ciment Proportions Je! (Pouzzolane i dont on dispose et la nature de l'ouvrage à exécuter. Le seul moyen de les déterminer est d'étudier comparativement des mélanges variés du ciment et de la pouzzolane donnés. It. FERET. — ADDITION DE POUZZOLANES Al \ MATÉRIAUX d'aGRÉOATIOM Sans entrer dans le détail des expériences, qous donnons dans la figure ci-jointe les lois de variation de l'énergie ou aptitude â don- ner des mortiers plus ou moins résistants, de tous les mélanges p sibles d'un même ciment et de six pouzzolanes différentes : l'éne du ciment pur étant représentée par 100, on voit que certains mêlai . ont des énergies supérieures. En général, avec les bonnes pouzzolanes, le mélange à poids égaux a une énergie qui ne diffère guère de celle du ciment pur, mais, sauf avec certains laitiers trempés, en présence desquels la proportion de ciment peut être considérablement réduit.', l'énergie du mélange diminue rapidement quand le poids de ciment s'abaisse au- dessous de la moitié du poids total. Pour les ouvrages en mer, on doit essayer de même les divers mêlai au point de vue de leur résistance à la désagrégation chimique, ce qui peut conduire à une proportion toute différente de celle qu'on aurait choisi* uniquement d'après la comparaison des résistances mécaniques. Choix de la pouzzolane. — Pour la même raison, les pouzzolanes qui augmentent le plus la dureté des mortiers ne sont pas nécessairement celles qui doivent inspirer le plus de confiance dans les travaux maritimes. Par exemple, les laitiers trempés, auxquels correspondent presque tou- jours les résistances les plus élevées bien que la proportion de chaux qu'ils neutralisent soit relativement minime, doivent, en raison de leur forte teneur en alumine et quoique nous n'ayons aucune preuve expérimentale à l'appui de cette suspicion, inspirer certaines craintes dans le cas où le mortier est destiné à être baigné par l'eau de mer. Dispositions pratiques. — Il est essentiel, pour que la pouzzolane puisse développer toute son activité chimique, qu'elle soit réduite en poudre très (ine. Comme, d'autre part, il est très difficile de mélanger convenablement à la main des matières pulvérulentes, le mélange devra se faire par de- procédés mécaniques, par exemple au moyen de cylindres à boulets sem- blables à ceux qu'on emploie dans diverses industries. Il pourra d'ailleurs être fait soit à la fabrique, ce qui présenterait certains inconvénients, en raison de la difficulté pour le consommateur de contrôler les matières em- ployées et les proportions prises, soit, de préférence, sur les chantii mêmes, quand l'importance de ceux-ci justifiera les frais d'une installation spéciale. Conséquences économiques. — Il est inutile d'insister sur la grande écono- mie qui résulterait, pour les constructeurs, du remplacement il'- plus de la moitié du ciment entrant dans leurs mortiers par un-' matière qui oecoû rait guère que son prix de transport. Huant aux fabricants de ciment, 23 i GÉNIE CIVIL ET MILITAIRE, NAVIGATION nous ne croyons pas qu'ils doivent appréhender une diminution de vente, car le meilleur marché et l'augmentation de sécurité des maçon- ru lies de ciment ne pourront que faire prendre à ce mode de construction un développement plus considérable, de sorte que l'augmentation du nombre des fournitures compensera sans doute rapidement la diminution d'importance de chacune considérée individuellement. M. GODARD Ingénieur en chef de la Marine, Directeur des ateliers de la Société des Générateurs Belleville. L'EMPLOI DU PÉTROLE SEUL OU MÉLANGÉ AU CHARBON, POUR LE CHAUFFAGE DES CHAUDIÈRES [665.5 : 621.18 — Séance du 21 septembre — NATURE ET VALEUR DES COMBUSTIRLES Le combustible liquide le plus généralement employé est le résidu de la distillation du pétrole ou du naphte appelé mazout, astatkis ou huile lourde. C'est une substance très visqueuse à la température ordinaire de 15"; sa densité est de 0,910 à 0,920; son point d'inflammation très élevé le rend pratiquement inoffensif à manipuler et à emmagasiner. Le pouvoir calorifique du mazout de bonne qualitéest de 10.500 calories environ, mais les variations d'un échantillon à l'autre sont très impor- tantes; elles atteignent, d'après Scheurer-Kestner, 1.500 calories, de sorte que le pouvoir calorifique du mazout peut aller de 9.000 à 10.500 calories. Celui des bons charbons de Cardiff ou d'Anzin, les seuls que nous considérons ici, est de 8.500 calories environ. Le rapport des puissances calorifiques du mazout et du charbon varie donc de 1,06 à 1,%%, La composition centésimale des huiles lourdes est la suivante d'après les récents travaux de M. Mailler : HUILE LOURDE d'Amérique de Bakou Carbone 80,894 87,000 Hydrogène 13,106 12,944 Oxygène » » GODARD. — L'EMPLOI Di; PÉTROLE POl lt II: CHAUF1 tGE Dl 3 I M VUDII Kl La composition des charbons de Cardiffel d'Ànzin, donl nous comparions plus haut le pouvoir calorifique à celui «les huiles lourdes, esl la suivante : Cardiff. An/m. Carbone HO. 27 92 Hydrogène 4,39 l.Q Oxygène, azote, soufre 5,34 3,8 D'après ces compositions, la quantité d'air théoriquement nécessaire pour brûler un kilogramme de chacun des combustibles est environ de Huile lourde Il" .J Charbon N'"V> Dans la pratique, il est nécessaire de compter sur une dépense d'ail réelle très supérieure à la dépense théorique. Pour le charbon, celte dépense réelle est sensiblemenl double de la dépense théorique. Pour le pétrole, on n'a pas de chiffres aussi précis; des auteurs Russes comptent jusqu'à 24 mètres cubes d'air pour brûler un kilogramme de pétrole. Ce chiffre parait un peu élevé; nous prendrons 20 mètres cubes, c'est-à-dire un peu moins, relativement, que dans le cas du charbon, pour tenir compte de la facilité plus grande qu'il y a à mélanger les gaz dans le deuxième cas. Nous admettrons donc : 'ov Huile lourde 2Ô*a Charbon l-'>m:! Si Ton rapporte la quantité d'air nécessaire pour la combustion à la quan- tité de chaleur produite, on trouve que pour obtenir 1000 calories, il faut introduire dans le foyer lm:,,76 d'air lorsqu'on brûle du charbon et lm8,90 en brûlant du pétrole. Il faut donc plus d'air, pour produire une quantité de vapeur déterminée, en brûlant du pétrole qu'en brûlant du charbon. Disons à ce propos qu'on a indiqué quelquefois parmi les avantages du chauffage au pétrole la possibilité de supprimer le tirage forcé à bord des navires. C'est une erreur complète, surtout lorsqu'il s'agit du chauffagi mixte au charbon et aux huiles lourdes. La vérité est qu'il faut au con- traire augmenter le tirage en passant de la chauffe au charbon seul à la chauffe mixte, si l'on veut obtenir la même quantité totale de vapeur dans les deux cas avec le meilleur rendement possible. DIVERS TYPES DE PULVÉRISATEURS Nous allons, dans ce qui va suivre, passer en revue les différents types actuels d'appareils à brûler le pétrole, en ne parlant que de ceux qui ont reçu une application industrielle. 236 GÉNIE CIVIL ET MILITAIRE, NAVIGATION Tous les brûleurs à pétrole employés maintenant ont pour fonction première d'amener le combustible à un état de division extrême, de le pulvériser, de manière à produire un mélange aussi intime que possible du combustible et de l'air. Ils se différencient les uns des autres par le procédé employé pour réaliser la pulvérisation et forment trois classes nettement distinctes : 1° Pulvérisation par la chaleur seule. 2° Pulvérisation par la vapeur ou l'air sous pression. 3° Pulvérisation par la pression seule. Dans les brûleurs de la première classe , le combustible est amené sous pression dans une partie de l'appareil chauffée par la flamme même qu'il s'agit de produire; il s'échauffe, se vaporise en partie et se pulvérise finement au sortir du bec d'allumage. Pour mettre en marche un brûleur de ce type, on commence par chauffer le vaporisateur avec une lampe de plombier, par exemple, et lorsque l'allumage du jet a eu lieu, la combustion continue d'elle-même. Le brûleur de ce type le plus connu est celui de la lampe Wells. Le vaporisateur s'encrasse assez vite, d'autant plus vite que les huiles employées sont plus denses et que la température est plus élevée ; d'où nécessité de nettoyages fréquents. Aussi, malgré sa simplicité, ce genre d'appareil n'a pas été, croyons-nous, appliqué au chauffage des chaudières. Les pulvérisateurs de la deuxième classe sont de beaucoup les plus nombreux. Les premiers appareils de l'espèce essayés en France, vers 1883, furent présentés à la Marine par M. d'Allest, ingénieur en chef de la Compagnie Fraissinet à Marseille. La description des appareils d'Allest a été publiée dans le Génie Civil de 1887 ; ils sont à jets annulaires de pétrole et de vapeur. Le pulvérisateur Holden très connu en Angleterre, où il a été appliqué Air.fât I'IG. I. sur un certain nombre de locomotives du Great Eastern Railway (fig. 1) est un pulvérisateur à vapeur à jet annulaire de pétrole, avec arrivée d'air GODARD. — L'EMPLOI DU PÉTROLE POUR LE CII\U I IGE DES CHAI DU m - 237 au centre du jet. Une couronne de jets de vapeur, extérieure au corps du pulvérisateur, sert à entraîner une partie de l'air nécessaire â la com- bustion par le trou à travers lequel l'appareil entre dans le foyer. Des essais de chauffage au pétrole seul ont eu lieu en 1898 mit le contre-torpilleur anglais Swiy avec l'appareil Holden; les résultats ont été médiocres. On n'a pas pu faire produire à la chaudière plus des deux tiers de la puissance qu'elle avait fournie avec le charbon. Ces essais n'ont pas eu de suite. A cette même classe appartiennent les appareils du système de l'ingé- nieur italien Cuniberti,dont on s'est tant occupé en Europe il y a quelques années. Ce sont des pulvérisateurs de petites dimensions spécialement étudiés pour les chaudières type locomotives des torpilleurs. La pulvéri- sation se fait par la vapeur prise à la chaudière, qui doit être mise en pression préalablement au moyen d'un fourneau spécial qu'on place dans le foyer. La mise en pression exige vingt ou vingt-quatre heures. Lorsqu'on a de la vapeur, les appareils fonctionnent bien, sans fumée, grâce au revêtement en briques réfractaires dont est muni le foyer. Nous croyons que ce système n'a pas été employé sur des chaudières à tubes d'eau parce qu'on rencontre de grandes difficultés à établir le revêteuienl en briques nécessaire pour obtenir une bonne combustion. Le pulvérisateur Rusden Eeles (ftg. 2) est encore à jet annulaire de Fie. pétrole; le jet de vapeur est à l'intérieur du jet de pétrole et une enveloppe extérieure de vapeur contribue à chauffer le combustible notablement plus que ne le font les appareils précédents; la pulvérisation est di fait fortement améliorée. Ce pulvérisateur, très connu en Angleterre, a été employé à bord du S.S. Halliots dans les essais qui ont eu lieu à bord en septembre 1 Ce navire appartenant à la Shell Transport et Trading Cy, Limited, Je Londres, est destiné au transport en vrac des pétroles de Bornéo. Les deui 238 GÉNIE CIVIL ET MILITAIRE, NAVIGATION chaudières cylindriques à retour de flamme étaient disposées pour la chauffe au pétrole seul, avec un pulvérisateur seulement par foyer. Les essais auxquels l'auteur de cette note a assisté ont été très satis- faisants. Le pulvérisateur Guyot à jet central de pétrole est représenté par le croquis de la figure 3. Jl a l'avantage de s'obstruer moins rapidement que les appareils à jet an- || nulaire, mais lorsqu'il est encrassé, il est né- cessaire de le démon- ter pour le nettoyer. Le dernier pulvéri- sateur de la deuxième classe dont nous par- lerons est celui que MM. Delaunay-Belteville et C,e ont employé sur le croiseur Protêt, sur les cuirassés Charkmagne, Gaulois, Saint-Louis et sur les autres navires en construction munis des chaudières de leur système. Tous ces navires sont disposés pour Je chauffage mixte au charbon et au pétrole. La figure 4 donne les détails de ces pulvérisateurs. Comme dans le pul- '-; ~ — ' Fia. 3. Fig. ',. \( risateur Guyot, l'arrivée du pétrole se fait par un trou central. Une aiguille F, mobile dans un presse-étoupe, permet à chaque instant de déboucher l'orifice du pétrole* L'appareil est disposé tout spécialement pour fonctionner à l'air comprimé, déjà employé dans les générateurs lïelleville au brassage des gaz du foyer. Il est monté sur le collecteur B ordinaire d'air comprimé. Une buse II complète le pulvérisateur. Le jet de pétrole déjà pulvérisé la traverse en entraînant de l'air provenant de l'extérieur par les trous 4. GODARD. — L'EMPLOI Dl PÉTROLE POUK LE uimii [Al Dltltl L> mélange ainsi formé d'air el de pétrole forme ù la sortie de la bus< une aappe large et peu épaisse, qui fjedt ainsi brûler presque compl nn'iit avant de rencontrer les tubes. B. Tu i l; irole. i Biol< un de i" lin. :.. La figure o indique la disposition à bord des navires précités des pul- vérisateurs avec les pompes à pétrole et les réchauffeurs à pétrole. Les pulvérisateurs qui viennent d'être décrits fonctionnent aussi bien avec la vapeur qu'avec l'air comprimé, mais il n'est pas nécessaire dans lé premier cas de réchauffer le pétrole préalablement à son arrivée au brûleur, comme on doit le faire lorsqu'on emploie l'air Comprimé. A la troisième classe appartiennent les appareils qui produisent la pulvé- risation directe d'un jet de pétrole sous pression et préalablement chauffé. Ils se composent essentiel- lement d'une vis A (fig. 6) entre les filets de laquelle s'écoule le combustible sous pression. Il y prend un mou- vement de rotation rapide qui, se continuant à l'exté- rieur de l'appareil, suffit pour séparer les molécules du liquide et produire la pulvérisation. Ce type d'appareil a été surtout employées Russie* En particulier à la station centrale d'électricité de la gare de Novorossik, sur le chemin de fei du Vladicaucase, on a obtenu des résultats excellents avec des appareils installés par l'ingénieur Tchensnoiditsch, qui depuis s'est fait en R une spécialité du chauffage aux combustibles liquides. AVANTAGES ET INCONVÉNIENTS DES DIFFÉRENTS SYSTÈMES DE PI ""N Il y a lieu tout d'abord de remarquer que dft&fl tous ! sairc d'avoir une pompe spéciale alimentant de p< trol. tous les brûleur* 240 GÉNIE CIVIL ET MILITAIRE, NAVIGATION d'une grande installation et que par suite il y a de ce fait une dépense commune aux brûleurs de tous les types. La pulvérisation par la vapeur est la première en date et certainement la plus simple d'installation, sauf dans le cas des chaudières qui possèdent déjà un collecteur d'air sous pression pour le brassage des gaz de la combustion du charbon, puisque dans ce dernier cas il faudrait ajouter un collecteur de vapeur pour les brûleurs. Comme nous l'avons dit au début de cette note, le mazout est très visqueux à la température ordinaire et il faut le chauffer pour le rendre lluide. La vapeur apporte naturellement avec elle la chaleur nécessaire pour obtenir une fluidité suffisante et par suite une pulvérisation convenable. De là le succès des pulvérisations à vapeur. Lorsqu'on a voulu remplacer la vapeur par l'air comprimé, on a cherché à réchauffer cet air sans beaucoup de succès, à cause de sa faible capacité calorifique. Pour obtenir une bonne pulvérisation par l'air comprimé, il suffit de réchauffer préalablement le mazout ; tous les pulvérisateurs à vapeur peuvent alors donner de bons résultats avec l'air comprimé. Le grand inconvénient de la pulvérisation par la vapeur est la dépense d'eau douce qu'on évalue de 3 à 8 0/0 de la production totale de la chaudière, suivant l'intensité de la combustion. Cette vapeur introduit en outre dans le foyer un grand volume de gaz inertes ou même susceptibles de se dissocier, ce qui contribue encore à diminuer le rendement. Avec l'air comme agent de pulvérisation, on supprime complètement la perte d'eau douce lorsqu'on dispose d'un condenseur à surface et, de plus, la quantité de vapeur disponible est augmentée, car les compres- seurs à air n'absorbent certainement pas 1 0/0 de la vapeur totale pro- duite ; l'air comprimé sert, en outre, à la combustion au lieu d'encombrer le foyer comme le fait la vapeur. Enfin, la pulvérisation par la pression seule est évidemment la plus simple et la plus économique de toutes, puisqu'elle n'exige comme dépense que celle de la pompe à refouler le pétrole, qui est commune à tous les systèmes. FOYERS Le mazout pulvérisé par l'un quelconque des appareils décrits ci-dessus est susceptible de brûler très régulièrement avec une flamme blanche et presque sans fumée, mais il est nécessaire, pour obtenir ce résultat, que les foyers dans lesquels s'opère la combustion soient disposés de telle sorte: GODAUD. — L'EMPLOI DU PÉTROLE POUR LE CHAI l PAGE Dl 9 CBAU1 _'i I 1° Que les jets de pétrole rencontrent des surfaces incandes qui produisent l'allumage d'une façon ininterrompue. Dans le cas du chau mixte au charbon et au pétiole la couche de charbon incandescente qui couvre la grille assure l'allumage; il n'est, d'ailleurs, pas possible de modifier le foyer comme l'exigerait l'emploi du pétrole puisqu'il faut conserver la grille à charbon. 2° Que le pétrole pulvérisé et l'air nécessaire à sa combustion soient intimement mélangés pour réaliser une bonne combustion ave le moindre accès d'air possible. 3° Enfin que les flammes du pétrole se répartissent assez régulièrement sur la totalité des surfaees de chauffe directement exposées à leur action, pour qu'aucune partie de ces surfaces n'ait à souffrir d'une surchauffe locale. Dans le cas du chauffage au pétrole seul, le foyer est en général constitué par un four en briques réfractaires disposé dans les parties des chaudières formant le foyer et le cendrier pour le chauffage au charbon. La figure 7 représente un foyer intérieur d'une chaudière cylindrique Fie. chauffée au pétrole seul. C'est la disposition adoptée à la station d'élec- tricité de Novorossik, dont il a été déjà question précédemment à propos des pulvérisateurs. La figure indique suffisamment les dispositions qui sont d'une grande simplicité. Dans le cas de chaudières à tubes d'eau, où 1rs tubes sont placés immé diatement au-dessus du foyer, il est beaucoup plus ditlicile que dans li d'un foyer cylindrique intérieur d'obtenir le brassage complet des gaz de la combustion et surtout une égale répartition de la flamme sur tous les tubes exposés directement à son action. Le chauffage mixte au charbon et au pétrole ne permettant pas d'ap- porter de modifications aux foyers ordinaires, il faut disposer les brûleurs de manière que la flamme du pétrole se mélange aussi complètement que possible à celle du charbon et surtout qu'elle ne vienne pas produire 244 GÉXTE CIVIL ET MILITAIRE, NAVIGATION de surchauffe locale sur les surfaces de chauffe. Ou ne peut agir que sur la forme et la direction du jet de pétrole. Avec les foyers cylindriques intérieure, il suffît de diriger l'axe du jet assez bas pour qu'il ne rencontre pas les tôles du foyer; le tirage, entraî- nant les llammes dans le sens de la longueur du foyer, les mélange conve- nablement. La tigure 8 représente le foyer d'un générateur JVIleville du cuirassé Charlemacjnc (avec la disposition des brûleurs à pétrole pour chauffage FiO. S. mixte). Il y a quatre brûleurs dans chaque foyer, fortement inclines vers la couche de charbon. (Irâce au dispositif de buse prolongeant le pul- vérisateur (voir fig. 4), les jets ont une largeur très grande par rapport à leur épaisseur et l'on arrive à répartir la flamme du pétrole dans toute la largeur du foyer sans chauffer localement les tubes. RESULTATS ORTENUS Il est bien difficile de se rendre un compte exact des résultats réelle- ment obtenue par les différents expérimentateurs, car les chiffres de vaporisation indiqués dans les ouvrages ou mémoires traitant de la com- bustion du pétrole dans les foyers des chaudières ne sont pas, en général, accompagnés d'indications suffisants, ni sur les conditions de l'essai, ni sur la valeur calorifique du combustible employé. Les uns sont donnés sans collection des températures de l'eau d'alimentation et de la vapeur; les autres ont, au contraire, subi des corrections très différentes. C'est GODAKD. — L'EMPLOI 1)1 PÉTROLE POI i; 1.1. | nu n \,,i |)(.. CIIAUDI1 pourquoi les chiffres publiés sont absolument disoovdaoU enta eux. ÎS'ous en citerons quelques-uns cependant à titre d'indiealii.n. Chaudières chauffées am péttvk tend. Les chaudières de l'Exposition de Chicago (\ onl donné, d'après M. Richard, 15 kilogrammes de vapeur par kilogramme de combustible sans autre indication. Il est probable qu'il s'agil d'une vaporisation de 100° à 100°, comme on les donne d'une manière à peu près générale eu Angleterre et eu Amérique. En 1889, à Moscou, une batterie de chaudières à bouilleurs, liml" à o kilogrammes, ont donné une vaporisation dr 18 kilogramme-; d'eau ramenée à 0° par kilogramme de pétrole pouvant fournir 11.460 calories ('Sainte-Claire Deville). La pulvérisation absorbait 4 0/0 de la vapeur pro- duite (1). M. Tchensnoiditsch. dans le compte rendu de ses expérience- ifc N dVnu par kilogramme de pétrole, la production étant de 20 kilogrammes de vapeur par mètre carré de surface de chauffe. La pression à la chaudière était de 14kL'..j30 et la température de l'i d'alimentation 7°, 4 centigrades; la vaporisation, ramenée de pxi' à W ressort ainsi à 15k2 par kilogramme de combustible. Ghtméièrm chauffées au pébrok et ou ckeerbon mélangés. La même chaudière du Gharkmagne dont il vient d'être qpBeotioB a donné les résultats suivants dans une épreuve au chauffage mixte, au pétrole et au charbon, le 8 janvier 1898 : Durée de l'essai Combustible brûlé par heure ) Charbon . et par mètre carré de surface de grille j Mazoul. . "" Le charbon était de la briquette d'Anzin ordinaire. (\) Schitkeiî-Kbstner. l'ouroir niUiripqite des combustibles. 244 GÉNIE CIVIL ET MILITAIRE, NAVIGATION Vaporisation par mètre carré de grille-heure. . 1.037 kilogr. Vaporisation par mètre carré de surface de chauffe 32k,2 Pression de la vapeur 14 ,8-4 Température de l'eau d'alimentation 7°,0 Surface totale des grilles om'2,33 Surface de chauffe totale 171m2,29 La vaporisation par kilogramme de combustible ramenée de 100° à lOfr ressort à 13ks,l. Le rendement du générateur ressort à 73,5 0/0, chiffre qui est rarement atteint dans les mêmes conditions de production avec le charbon seul par les meilleures chaudières. Conclusions. On peut tirer de ce qui précède un certain nombre de conclusions pratiques : 1° On possède maintenant un grand nombre de pulvérisateurs suscep- tibles d'un bon fonctionnement avec la vapeur ou l'air comprimé comme agent de pulvérisation; il en existe même dans lesquels on n'emploie aucun fluide. Le choix des appareils dépendra donc seulement des condi- tions spéciales à chaque installation. 2° Le pétrole exigeant plus d'air que le charbon pour produire une même quantité de chaleur, l'emploi du pétrole seul ou mélangé au charbon nécessitera un tirage supérieur à celui qu'on emploie avec le charbon seul, dans les mêmes conditions d'installation et de production totale. 3° Le pouvoir calorifique des huiles lourdes de pétrole ou de naphte est très variable d'un échantillon à l'autre : 9.000 à 10.500 calories par kilogramme. Le rapport de ce pouvoir calorifique à celui des charbons types de Cardiff et d'Anzin est compris entre 1,06 et 1,22. On peut indiquer facilement une limite supérieure de la vaporisation qu'on peut obtenir dans l'état actuel de la construction des chaudières, en considérant qu'une très bonne chaudière chauffée au charbon et pro- duisant de 30 à 35 kilogrammes de vapeur par mètre carré de surface de chauffe, n'a pas un rendement supérieur à 75 0/0. Il n'est pas vraisemblable que ce rendement puisse augmenter par le seul fait de la substitution du pétrole au charbon. Dès lors un pétrole dont le pouvoir calorifique est de 10.500 calories fournira : 10.500 >< 0,75 _ 7.875 calories utilisées. Cette quantité de chaleur correspond à une production de vapeur de II. LA VALETTE. — AUTOMOBILES DANS LES COLONIES 245 lik-,6 d'eau ramenée de 100° à 100° ou bien à 1 lk~,8 d'eau | vaporisée à 200°. 4° L'absence complète de fumée, si précieuse au point de vue mili- taire, ne correspond pas à l'allure de combustion donnant la meilleure utilisation; elle indique l'admission d'un excès d'air dans le foyer el par suite une perte de chaleur. Il faut produire une très légère fumée pour être dans les conditions de meilleur rendement. M. H. LA VALETTE Ingénieur-Inspecteur des travaux publics des Colonies. AUTOMOBILES DANS LES COLONIES — Séance du H septembre — Un des moyens les plus puissants pour mettre en valeur des territoires nouveaux est de créer, au début môme de l'œuvre de colonisation, l'industrie des transports, tant pour le ravitaillement et l'importation que pour l'exportation des produits du sol. Aussi, toutes les fois que cela est possible, la construction d'une voie ferrée apparaît-t-elle comme la meilleure solution pour utiliser les richesses du sol et assurer le développement de la colonie. Malheureusement, l'incertitude des résultats immédiats que l'on peut attendre de lignes coloniales quelquefois très coûteuses, l'insuffisance du rendement, les capitaux considérables à immobiliser comme frais de pre- mier établissement, sont, bien souvent, autant de bonnes raisons pour retarder la création d'un réseau de chemin de fer ou pour en paralyser le développement. On ne peut cependant songer à utiliser les moyens de transports que l'on trouve sur place au début de la colonisation. Suffisants pour les besoins des indigènes, les procédas rudimentaires de transports, aussi ingénieux qu'ils puissent être, ne répondent nullement à un trafic n lier d'exportation ou d'importation. Bien plus, lorsque les distances à desservir sont importantes el lorsqu'il devient utile d'assurer à époque fixe la circulation d'un tonnage élevé de marchandises, le transport à dos d'homme constitue une véritable impos- 240 GÉNIE CIVIL ET MILITA II: E, NAVIG V'J'ION sibilité. On se heurte à des difficultés insurmontables tant au point de vue du recrutement des porteurs qu'à celui de leur ravitaillement. A Madagascar, où ce mode de transport a été porté à un haut degré de perfection par les Hovas qui avaient créé une caste spéciale de porteurs (borjanos), on a reconnu rapidement les inconvénients que présentait le portage à dos d'homme pour effectuer le transport de grandes quantités de marchandises. Lorsque, dans la colonie où doivent s'effectuer des transports, il n'y a pas de routes, les animaux de bât ne sont avantageusement utilisés que s'ils peuvent être nourris avec les ressources mêmes du sol. Le roulage ne peut être organisé qu'exceptionnellement; il faut, non seulement que le sol soit assez dur, assez résistant pour supporter le poids et l'action des roues, mais aussi que celui-ci présente naturellement une conti- nuité presque parfaite dans toute l'étendue du parcours à desservir. En fait, on ne trouve que rarement des terrains sur lesquels on puisse effectuer du roulage sans qu'il soit besoin d'établir des routes, à moins que ce ne soit dans des terrains peu accidentés. La traction animale ou l'emploi de véhicules mécaniques ne peuvent donner lieu, dans ces conditions, qu'à des exploitations intermittentes ne fonctionnant que pendant des périodes de temps correspondant à des saisons convenables et variables suivant la colonie. Si, au contraire, le trafic de la colonie, ou des considérations poli- tiques ont justifié la création de routes et de pistes dont la transforma- tion en routes est facile, le problème de la 'raction animale et de la traction mécanique sur route se pose exactement de la même façon que dans nos pays, en tenant compte, bien entendu, des prix relatifs à la matière première nécessaire au ravitaillement. Toutefois, il convient de remarquer que l'ouverture d'une route ne suffit pas à assurer l'organisation immédiate d'un service régulier de transport. On peut évidemment espérer que, sur cette voie, des entre- prises privées de transport viendront s'installer et offrir leurs services à la colonie et aux particuliers, mais il ne faut pas se dissimuler que leur organisation présente de grandes difficultés. L'animal de trait qui doit se reposer à chaque étape ne peut, sans compter les accidents ou les maladies si fréquentes dans les colonies, assurer des trajets de plus de 2o à 30 kilomètres par jour à la vitesse de 3 à o kilomètres à l'heure. De plus, ces animaux qu'il faut importer la plupart du temps, ne trouvent que rarement leur nourri- turc dans la région à parcourir. Lis transports sur routes effectués par animaux de bât ou animaux de trait sont donc grevés de frais qui maintiennent les prix élevés et donnent lieu à des tarifs très différents de ceux de la métropole. II. l\ \ U.KTTE. — .M lnMoi.ii i LES COLONIES 1 i . Celte situation a mggéié k'idôe de tecamx aux voitures automobiles. Les derniers ceacours et ii dehors des frais de transport du matériel et du pevsannei. La traction mécanique apparaît même comme la solution économique de» trans- ports dans la colonie, si les tarifs auxquels elle donne nninneriff consti- tuent une amélioration à l'état de choses existant, et contribuent, par cela même, au développement du trafic, préparant ainsi rétablissement de la voie ferrée, seul et ultime moyen de colonisation. L'avenir de l'industrie des transports mécaniques sur mule tient «Inné au prix de revient; la question est de savoir s'il peut descendre au-dessous de celui de la traction animale. Il y a en conséquence lieu dfenvkaget succes- sivement chaque mode de transport et d'établir, sur des bases aussi sem- blables que possibles, les prix moyens de revient par tonne kilométrique. Nous empruntons dans ce but à 31. le capitaine Houdaille les chiffres <[Qi résultent de son étude sur le prix des transports aux Colonies. Portage a dos d'homme. — Les prix varient essentiellement suivant la colonie. Au Soudan, pendant la période de 1898 à 1895, le prix éte la tonne- kilométrique était de 4 à 5 francs. Actuellement encore, le transport à dos d'homme s'effectue dans les mêmes conditions de tarif. Au Congo. l'Administration a passé un marché Faisant ressortir le prix de revient de la tonne kilométrique à 3 francs. A Madagascar, où, avons-nous dit, le portage se fait dans les meilleures conditions, la tonne kilométrique revenait, en 1895, de ± fr. 80 <•. h 3 fr. oOc. Le nombre des porteurs était, à ce moment, d'environ 3.000. Lorsqu'en 1898, le trafic augmentant, tant pour le commercé que pour l'AdminisI ration, le nombre des porteurs se fut élevé au chiffre de près de 22.000, le prix delà tonne kilométrique monta de 3 fr. 50 <•• à i fr. 80 '•.. suivant les conditions de rapidité et de charge imposées à ceux-ci. Le commerce laissant les bourjanos libres de s'arrêter a leur gré et ne lixant pas de délai d'arrivée, le prix fut inférieur à .'5 fr. 80 c. la tonne kilométrique. L'Administration, imposant au contraire l'arrêt aux gîtes d'étapes au point de vue de la sécurité des colis transportés, dut payer jusque 4 fr. 90 c. 248 GÉNIE CIVIL ET MILITAIRE, NAVIGATION Dans le premier cas, le bourjanos peut porter des charges lourdes : 50 kilogrammes; dans le second des charges de 25 à 30 kilogrammes. mulets de bat. — Dans les pays dont la traversée n'offre aucune ressource pour leur nourriture, on a dû renoncer à l'emploi des animaux. En effet, un mulet et son conducteur exigent environ 6 kilogrammes de nourriture par jour, il peut porter 100 kilogrammes comme mulet de bât et traîner 300 kilogrammes sur une voiture légère, chiffres maxima qui ne sont d'ailleurs pas souvent atteints dans la pratique. Il en résulte que le mulet de bât a un rendement nul lorsqu'il a parcouru 415 kilomètres, aller et retour ; c'est dire qu'un rayon de 200 kilomètres constitue une limite à partir de laquelle le mulet de bât est inutilisable s'il doit porter la totalité de sa nourriture. Pour un mulet attelé et sur le même parcours la nourriture pourrait repré- senter encore le tiers du chargement. Il faut, de plus, importer les animaux nécessaires pour remplacer ceux qui ne peuvent s'acclimater, d'où il résulte un aléa continuel dans les dépenses de premier établissement. Dans le cas où la nourriture peut se trouver sur place, le rendement annuel d'un mulet de bât pour 200 jours de travail (la saison des pluies entraîne un chômage d'environ quatre mois,) 100 kilogrammes de charge utile, 25 kilomètres par étape, en supposant le retour à vide, est de 250 tonnes kilométriques. Pour rendre comparables entre eux les résultats de l'application des différents modes de transport, nous examinerons deux cas correspondant à des entreprises l'une d'importance moyenne, l'autre plus considérable. [►ans le premier cas, nous escompterons un transport de 500 tonnes à 200 kilomètres soit 100.000 tonnes-kilomètre et, dans le second cas, une entreprise de 5.000 tonnes sur 200 kilomètres, soit un million de tonnes-kilomètre. Dans ces conditions, les prix de revient de transport par mulet de bât s'établissent ainsi qu'il suit : Frais de premier établissement. i.ono.noo -too.ooo DE TONNES-KILOMÈTRE TONNES-KILOMETRE Achat de mulets . . . . . . Fr . Harnachements Abris des conducteurs et des ani- maux Totaux Fr. 2.400.000 320.000 400.000 . 60.000 400.000 60.000 3.200.000 440.000 II. LA VALETTE. — AUTOMOBILES DANS LE9 COLONIES Capital de premier établissement par tonne-kilomètre . . . Fr. 3,20 â i.'i1» Intérêt annuel à 6 p. 0/0 ... . 0,192 à 0,28i Entretien annuel. i.ooii. non mo lii i < • n x i > kiioMi ni rONKBS-KILOll Remplacement des animaux . Fr. 600.000 80.000 Salaire des conducteurs 2.000.000 2 10. (X K) Nourriture des mulets 1.400.000 160.000 Frais généraux (surveillance, direc- tion, soins médicaux) l.Oiio. 000 120.000 Intérêt du capital 192.000 26.400 Totaux .... Fr. 5.192.000 626.400 Prix de la tonne kilométrique. . 5,19 à 0.2b' En supposant comme ci-dessus un transport à 200 kilomètres, la nour- riture des animaux étant emportée en totalité, le rendement annuel d'un mulet sera de 500 tonnes-kilomètre pour 200 jours de travail, en traînant 100 kilogrammes de nourriture et 200 kilogrammes de charge utile. Les prix de revient du transport par voitures s'établissent alors ainsi qu'il suit : Frais de premier établissement. 1.000. I '00 DK TONNE- KILOMETRE TONNES-KILO* Achat de mulets Fr. 1.200.000 160.000 Achat des voitures (de 500 à 600 fr. l'une» 1.000.000 120.000 Harnachement 200.000 30.000 Abris du personnel et mulets . . . 200.000 ' Ateliers de réparation i:;o,ooo :;(>-(l(>" Totaux .... Fr. 2.150.000 3! H) .non Capital de premier établissement par tonne-kilomètre. . . . Fr. 2,73 à 3 Intérêt annuel à 6 0, 0 0,165 à 0 s>50 GÉNIE CIVIL ET MILITAIRE, NAVIGATION Entretien annuel. Remplacement des animaux . . Fr. Salaire des conducteurs Nourriture des mulets Ateliers de réparalions Frais généraux Intérêt du capital Amortissement et entretien d'une route pour voiture légère . . . Totaux . . . . Fr. Prix de la tonne kilométrique. Fr. traction mécanique. — Conservant l'hypothèse admise pour le calcul des animaux de trait, comportant le retour à vide, nous trouvons qu'une voiture automobile portant 2 tonnes, effectuant 50 kilomètres par jour de marche, pendant 200 jours, fournira annuellement un travail utile de 10.000 tonnes-kilomètre. En supposant la route établie par la colonie, mais l'entretien restant à la charge de l'entreprise de transport, le prix de revient de la tonne kilométrique s'établira de la façon suivante: Frais de premier établissement. i.ooo.ooo 100.000 DE TONNES-KILOMETRE TONNES-KILOMETRE 300.000 40.000 1.000.000 120.000 700.000 80.000 100.000 20.000 800.000 100.000 165.000 23.400 100.000 80.000 3. 165.000 463.400 3,17 à 4,64 1.000.000 100.000 DE TONNES-KILOMÈTRE TONNES-KILOMÈTRE Achat des voitures (transport, mon- iale, voitures de réserve) . Fr. Ateliers A 1 «ris pour les voitures et bureaux. 2.500.000 350.000 400.000 150.000 2n<). 000 50.000 Totai Fr. 3.100.000 550.000 Capital de premier établissement par tonne kilométrique. . Fr. 3,10 à 5.50 Intérêt annuel à 6 (10 0,186 à 0,330 i .ooe.nnii .-,110.1 II 10 Tu. m m 240.000 oui) 950.000 të.flOO 230.000 80.000 400. 000 60.000 L86.000 ooo 160.000 toO.OOO 1 .969.080 ia».Mo -1. nu à L29 m. i \ \ \iii ri:. — ai rOMOBii bs i>w~ i Dépenses annuelles. Entretien du matériel 20 0/0. l'r. Combustible Salaire des conducteurs Ateliers de réparation Frais généraux, etc Intérêt du capital Entretien de la route Total . . . . IV. Prix de la tonne kilométrique l'r . si nous nous plaçons maintenant dans des conditions un peu meilleures au point de vue de l'utilisation du matériel, en ce que, sui ce même parcours de 200 kilomètres, le tannage a l'inafoctaiiori sérail double du tonnage à l'exportation, le prix de revient pourrait ôtre nota- blement abaissé. Supposons le cas d'une route coloniale à fortes décli- vités, nécessitant des véhicules munis de moteurs puissante en nombre suffisant pour assurer le transport ainsi réparti : 1° A la montée : 3.000 tonnes, 100 tonnes de dépêches à la montée, 200 tonnes représentant 1.000 voyageurs avec 125 kilogrammes de bagages à la montée, au total 3.300 tournes. 2° A la descente : 1 .ijoO tonnes, 50 tonnes de dépêches, 100 tonnes représentant 500 voyageurs avec 125 kilogrammes de bagages à la descente, au total 1.700 tonm s. Trafic total : o.OOO tonnes : Le prix de revient du transport de la tonne kilométrique en trois éléments. 1° Amortissement du matériel et des installations;, uous admetti (comme cas le plus défavorable, une durée de cinq ans : 2° Les frais normaux d'exploitation ; 3° Bénéfices de la Société d'exploitation, Irais généraux, a 252 GÉNIE CIVIL ET MILITAIRE, NAVIGATION Pour évaluer ces trois facteurs du prix total, nous devons faire un certain nombre d'hypothèses que nous pouvons tirer du tableau résultant des concours des poids lourds (1897-1898) (1). ■1° Poids utile transporté par véhicule : 2 tonnes. 2° Prix d'un véhicule rendu sur place : 23.000 francs. 3° Vitesse commerciale : à l'heure : 3 kilomètres ; — par jour : 50 kilomètres. 4° Consommation de combustible : Charbon par tonne kilométrique utile : 2 kilogrammes ; Essence par tonne kilométrique utile : 0kg,400. Pour transporter les 3.300 tonnes dans un sens, il faut 1.650 voyages. En sens inverse, les voitures seront théoriquement à demi-charge, soit 33 départs par semaine correspondant à 30 départs de marchandises et 3 de voyageurs. Chaque voiture mettra, pour faire le voyage : Stationnement au départ et entretien, vérification. 4 jours. . . , , /250 kil.\ „ Durée, trajet a la montée I — — — ) o — Stationnement à l'arrivée 2 — Durée du trajet à la descente. 4 15 jours. soit deux voyages aller et retour par -mois. 33 -v 15 Il faudra donc : ^_x = 70 véhicules en service et le quart, soit 18 véhicules pour la réserve et le ravitaillement; soit, au total : 88 véhi- cules. La première mise d'installation peut donc s'évaluer ainsi : 88 véhicules à 25.000 francs Fr. 2.200.000 Hangars et matériel d'atelier 250.000 Total Fr. 2.450.000 Frais généraux d'organisation 15 U/0. . . Fr. 367.500 Intérêts pendant les deux premières années à 6 0/0 294.000 Soir au total Fr. 3.111. 500 En chiffres ronds Fr. 3.150.000 (1) Chiffres du rapport : 1° 1 à 4 t. 200. 2° 6.000 à 26.500 francs. 3n 7 à 10 kilomètres; 70 à 100 kilomètres. 4° lks,4à3"s,2; 0*e,300 à 0"«,370. II. LA VALETTE. Al rOMOBIl ES DANS i I ce qui grève la tonne kilométrique en ce qui concerne l'amortis» mi ni du .. . . . 3.180,000 matériel de = — ■ , — = n |> «cnj o.ouo t. X 250 kil. . ;5ans "•■•"• Les frais d'exploitation d'un voyage aller ri retour peuvent s'évalua comme suit : Combustible : 2 fois 250 kil. 2 t. X 2 kilog. char- bon - 2 t. de charbon à 80 francs Fr. . . 160 ou 2 fois 250 kil. >< 2 t. ;< (il -. iuu pétrole = 0l,400 de pétrole à 000 francs la tonne IV. Graisse, chiffons ±:\ 10 journées de mécanicien européen à 15 francs. . . 150 10 journées d'aide indigène à 3 francs 30 5 journées d'ajusteur pour réparation à 15 francs ( i au départ, 1 à l'arrivée) 75 Fr. ;>20 soit pour les 1.G50 voyages aller et retour une dépense de : 1.650 X 520 = 858.000 francs. ce qui grève la tonne kilométrique pour les frais d'exploitation de : 808.OOO o.000TX450K ~ U'b*°' Si enfin pour les frais généraux et divers nous prenons 20 0 0 des prix de revient, il résulte une augmentation de 0.20 (0,504 + 0,685) soit environ 0 fr. 25 c. L'évaluation du prix de transport de la tonne kilométrique ressort donc à Amortissement Fr. 0,504 Frais normaux d'exploitation 0,0s."; Frais généraux 0,250 Fr. 1,439 soit en chiffre rond 1 fr. 50 c. Ce prix de revient peut être augmenté des dépenses afférentes à la route dont l'entretien et quelquefois la construction son! à la cha de la société d'exploitation. Dans ce cas il convient d'ajouter au chiffre ci- dess 1° L'intérêt du capital de l'établissement; 2° Les frais d'entretien. 234 GÉNIE CIVIL ET MILITAIRE, NAVIGATION Une route empierrée de deux couches de cailloux roulés de 12 centi- mètres, peut être estimée en moyenne à 20.000 francs le kilomètre, soit 20.000 250 - •*; . 000 . 000 représentant à 4 0/0, 200 . 000 francs d'in- térêt annuel. Si d'autre part, nous évaluons à 800 francs l'entretien moyen du kilo- mètre (ouvrages d'art non compris), nous trouvons une dépense annuelle de: 800X250 = 200.000. La roule représente donc une dépense annuelle de 400.000 francs, ce qui grève le prix de revient de la tonne kilométrique dans le cas , . . , 400.000 choiS1'de:o.U00X2o0 ;31 ce qui fait ressortir définitivement le prix de revient de la tonne kilomé- trique à 1,439 -0,32 = 1,76. Soit, en chiffre rond 1 fr. 80 c. ■■':- * Pour résumer les renseignements que nous venons d'exposer, nous pouvons rapporter à l'unité tonne-kilométrique les trois éléments princi- paux servant de base à l'étude d'une exploitation correspondant à un trafic déterminé. 1° Prix de revient; 2° Capital de premier établissement ; 3° Frais annuels généraux. Le capital social peut être considéré comme se composant du capital de premier établissement auquel il convient d'ajouter le fonds de roule- ment nécessaire à l'exploitation, ainsi que les frais de constitution, d'émis- sion et dans certains cas les intérêts intercalaires. Pour plus de simplicité nous évaluerons le fonds de roulement à la moitié «les Irais d'exploitation dans le cas de la traction animale. Pour une entreprise industrielle importante se rapprochant de celle des chemins de fer nous admettrons d'après M. Bricka, Inspecteur général des Ponts et Chaussées, que le fonds de roulement peut être évalué au Tiers des dépense? annuelles d'exploitation. Ceci posé, nous pouvons établir le tableau comparatif du prix de revient d'importation > retour à vide ) ainsi que les conditions de mise en exploitation rapportés à la tonne-kilométrique avec les différents svstèmes de transport, dans l'hypothèse des tonnages spécifiés ci-dessus. H. LA \ \l.i:i m . \i rOVOMI ES DAV9 i i - COLOS Tableau des prix de revient, capitaux de premiei AtabliOMM et de mise en exploitation rapportés à la tonne kilométrique, retour à vide. MODE DE 'l;AWi'i;i rr;i\ Mnii'is de bat nourris avi ie> ressources du paj s Mulets de bal portant leui nourriture Voitures bperes , uniaial nourri a\ee les ressWSTtM > du pays Voitures automobiles, chaut fées au pétrole, ii'-.sihi par tonne kilométrique utile. 5,« à 6,26 i un \i. 'Il KM établisse menl h-. 3,80 a l.id I ONIW I M fl. .'.M» a :i fr Rendement i vsa\ détenir nul. - l*ii\ de revient infini :î.I7 a 4,64 2 a L30 2,75 a 3.M :î, 10 à 5,53 1.50 à . . B i 5 II 0 60 a 1.32 i i, 82 On peut conclure de ce qui précède que le transport [var voitures ;iut< »- mobiles est plus économique que le transport par homme, par mu.Vi de bat et par voilure attelée. Le capital de premier établissement et le capital social sont un peu plus élevés dans le cas des automobiles, mais il y a lieu de tenir compte dans ce cas, de la possibilité d'étendre les moyens de transport au fard à mesure de l'accroissement du tralic. Le prix de revient de la koaae kilométrique, tout en comprenant l'amortissement du matériel, l'intéré! de ce capital, ainsi que les frais résultant de L'entretien des rootes -ur lesquelles les voitures sont appelées i circuler, ressorl an contraire à un chiffre moindre que dans les autres modes de transport. En sorte que le transport par automsèàle apparaît comme le plus avan- tageux si, bien entendu, le trafic esfl gumeaat pour oowmr l'ensemble des dépenses d'établissement dr la route, des frais de ion entretien el l'amortissement des véhicules. Exploitation. — Lorsque la roule à desservir efll divisée n i •« - » i longues (de 25 i 10 kilomètres, et si l'intensité du trafic justifie l'établis sèment de nombreux dépôts, avec l'outillage i wrer l'entretien el le bon fonrtiotmeineni des véèicttJes automobiles, la m d'exploitation relève des règles ordinaires qui doivent tenir compte 2o6 gûnie civil et militaire, navigation exigences commerciales des transports et, dans certains cas, des corres- pondances. Les voilures doivent, par la simplicité de leurs organes, pouvoir être conduites par des indigènes, qui seuls peuvent supporter les fatigues d'un service de cette nature sous un climat tropical. Chaque dépôt sera dirigé par un ouvrier européen ou indigène capable de remédier à toutes les avaries qui se produisent en cours de route. De cette façon un véhicule ne risquera pas d'être abandonné par son conducteur, et celui-ci pourra toujours ainsi avoir recours au chef du dépôt le plus proche. L'exploitation « en chapelet » paraît devoir présenter, dans ce cas, de réels avantages en ce sens qu'elle assure d'une façon aussi parfaite que possible la continuité du service de transports. Si, au contraire, la route présente de longues étapes; si les dépôts et les ateliers de réparations sont en outre échelonnés irrégulièrement dans les principaux centres et à grande dislance, il y a intérêt à ne faire voyager les voitures que par « train ». Dans ce cas le départ des voitures doit être combiné de façon à faire voyager un certain nombre de véhicules en même temps. Chaque véhicule peut alors être conduit par un personnel indigène et le train entier être placé sous la direction d'un contremaître, qui pourra procéder avec quelques aides à toutes les réparations utiles en route. Le contremaître, chargé d'assurer le bon fonctionnement de tous les véhi cules en marche, veillera avec soin à ce qu'aucune voiture ne reste en arrière. Il peut être même avantageux, dans les premiers temps du service tout au moins, de former des trains assez importants (quitte à diminuer le nombre des départs pendant le mois), pour que chaque train puisse être accompagné d'une voiture auxiliaire à demi ou tiers de charge utile et munie d'outils, pièces de rechange et approvisionnements divers. Chaque véhicule doit être muni de réservoirs à combustible suffisants pour assurer son fonctionnement pendant l'étape la plus longue. Toutefois, il conviendrait dans certains cas de prévoir des réservoirs supplémentaires assurant une provision de combustible correspondant à la consommation nécessaire pour effectuer le quart d'une étape moyenne. Une voiture arrêtée en cours de route, pour manque d'approvision- nement, pourrait ainsi être ravitaillée par les trois voitures suivantes au plus en supposant qu'elle ait déjà parcouru une partie de l'étape. Les postes-abris, à chaque étape, seront approvisionnés par des véhicules spéciaux donnant lieuàun mouvement de voitures déterminé, dans chaque cas particulier, par les besoins de l'exploitation générale. Nous n'avons pas tenu compte, dans nos précédents calculs, de ces véhicules auxiliaires, car II. I.A VALETTE. — AUTOMOBILES i>w> LES COLONIES les dépenses y afférentes étaienl comprises dans le prix de revient du combustible rendu au point des moyennes distances de l'exploitation. Il y aurait lieu de parler égalemenl des magasins dans lesquels - placés le combustible, les matières premières, les pièces de rech mge, mais ils ne comportent aucunes dispositions spéciales. Cependant l'emploi de l'essence pesant 680° h 710° oécessite des pi cautions sérieuses, non seulement pour le transport, mais aussi pour l'emmagasinage dans les pays chauds. Certains commerçants ont adopté pour le transport de leur essence des fûts en tôle d'acier essayés à 5 kilogrammes, de 100 à 200 litres de capacité. Ces fùls sont eux-mêmes placés au milieu de sciure de bois dans des tonneaux en bois cerclés de fer. Celte manière de procéder, qui a donné d'excellents résultats, peut être recommandée. Malgré une bonne fermeture des bondes, il faut cependant compter de 10 à 15 % de perte par saison chaude. Une mesure qui paraît bonne consiste à immerger les fùls métalliques contenant l'essence dans un cours d'eau ou dans de grandes citernes remplies d'eau. L'emmagasinage en terre ou en cave présente des inconvénients, tant en ce qui concerne la perte, qu'au point de vue des dangers de l'accumu- lation des vapeurs d'essence. L'emploi d'huiles lourdes de pétrole facilitera dans une liés large mesure la manutention des combustibles tout en abaissant le prix de revient de la tonne kilométrique, le prix d'achat de ces huiles étant moin-; élevé que celui de l'essence. Mais les véhicules fonctionnant aux huiles lourdes n'ont pas encore fait l'objet d'applications en service régulier. Voitures automobiles. — Il est bien difficile en l'absence de précédent dans l'exploitation des voitures automobiles aux colonies de fonnu 1er les conditions dans lesquelles celles-ci doivent être étudiées. D'ailleurs chaque exploitation comporte, par le but à atteindre et par les condition pro pré- au pays, des dispositions spéciales qui seront à déterminer dans chaque cas. Toutefois on peut admettre qu'en général on ne devra pas chercher une trop grande légèreté dans la construction. Des châssis robustes, suffisamment élastiques pour ne pas se déformer sous les chocs de la roule; un cadre spécial distinct du châssis pour supporter le moteur, sont à recommander. Le moteur doit être le plus simple possible, robuste et d'une vérification facile. Le graissage de tous les organes doit être automatique et abondant. Tous les organes doivent être d'un accès facile permettant de les réparer i: 258 GÉNIE CIVIL ET MILITAIRE, NAVIGATION et quelquefois même de les remplacer tout en démontant le minimum de pièces. La question de savoir quelles sont les transmissions les plus avan- tageuses pour être utilisées dans nos colonies se pose en son entier sans que l'expérience ait pu encore nous donner de renseignements à cet égard. Parmi les plus usités, citons la courroie et les trains d'en- grenage. De quelle façon les courroies se comporteront-elles sous l'influence des variations hygrométriques à la saison des pluies, et comment résisteront- elles dans des pays où le bois se conserve difficilement ? On ne peut à ce sujet faire que des hypothèses. Le même doute existe en ce qui concerne la commande des roues, l'ave- nir montrera quel est le système qui prévaudra, celui de la chaîne, celui de l'engrenage droit ou engrenage d'angle avec joint à la Cardan. Les roues métalliques donnent de bons résultats, quoique un peu lourdes ; les roues à rayon de fil d'acier (genre bicyclette) ne sont pas suf- fisamment robustes et sont coûteuses et difficiles à réparer. Il y a intérêt à avoir un grand diamètre de roues pour diminuer la résistance au roulement. Les roues de 0m,80 à 1 mètre pour l'avant et I mètre à lm,20 pour les roues motrices sont le plus généralement employées. Les bandages des camions et voitures à marchandises en fer sont d'un bon usage, leur largeur dépend de différents éléments dont le principal tient à la nature du sol sur lequel les véhicules sont appelés à circuler. II n'a pas été fait jusqu'ici, à notre connaissance, d'expériences en vue de déterminer en ce qui concerne les automobiles, comment varie le coefficient du roulement avec la largeur des bandages. Les expériences faites en 1897 par MM. Michelin et de Dion ont eu pour principal objet d'étudier l'influence de la nature du bandage, c'est-à-dire de démon- trer la supériorité du pneumatique sur le bandage en fer. Force nous est donc de nous en rapporter à des expériences déjà anciennes dues à Morin dont nous donnons ci-dessous la principale con- clusion. « Sur toutes les routes pavées et en pierrement solide en bon état d'en- tretien et même en assez mauvais état, quand le fond est solide la résis- tance au roulement est, comme sur le pavé, à peu près indépendante de la largeur de la jante. » (Morin, p. 133.) Rumford trouve une légère diminution d'effort de traction, lorsque la largeur du bandage augmente et il donne les chiffres suivants pour les efforts de traction par tonne (exprimés en kilogr.) à la vitesse de 10 à 12 kilomètres à l'heure : H. LA VALETTE. AUTOMOBILES l'W> LES 'Ml.- LARGE1 R M..- JANTES 0,ii 0 l kil. i à 00 54 a 60 t:; a so lc.il. \i à 17 il à 50 GO à 75 kii. :;7 .i VI il .. ii ..Il a 55 L'emploi du caoutchouc aux bandages des roues n'est guère justifié que dans les voilures à voyageurs; il donne plus de douceur au roulement el diminue légèrement le coefficient de résistance au roulement. M. Michelin donne les chiffres suivants à une vitesse de 11 à !ï kilomètres à l'heure : Bandages. Bons Macadan sec en fer. • a caoutchouc. 0,0:!:> 0.030 0,040 0,036 0,046 0,013 0,034 0,0-28 — légèrement boueux. . . — légèrement détrempé . . Vieux macadan un peu défoncé .... Les bandages en caoutchouc ont été utilisés dans la première applica- tion de la traction mécanique aux colonies, faite aux Indes en 1870 avec des locomotives construites à Edimbourg par Thomson. Un service de plusieurs mois a permis de dresser le tableau suivant : • — { ■ -il < r. — ■- 7 \ s> — •M - 73 - Lé 9,8 | 5 l'IMl d'ép du oao eu lui TOT \ l. iaseui ulch' limètrea par kilomètre Omnibus ù vapeur . l°\o-20 0«"»,3Q 11.15» 17.120 30 im ii il 7:; Remorqueur de 8 che- 1"»,320 0m,30 ' 9,5 4.480 :vi 0,007112 Remorqucurdr 1 fcche- t»,829 y i' 8,1 7.680 81 0,0109 Remorqueurde 14che- 1™829 M 1) 11. '.i 6.720 220 Remorqueurdel4i li'-- |m?829 » » 5.120 54 Q.01104 260 GÉNIE CIVIL ET MILITAIRE, NAVIGATION Au point de vue de la route il y a intérêt à ce que les roues des voi- tures aient des jantes larges et principalement dans le cas des bandages en fer ; mais, d'un autre côté, les jantes larges font naître une résistance au roulement augmentant rapidement avec la charge dans les virages du véhicule. Il en résulte que, pour se rapprocher des conditions théoriques les plus favorables, il y a intérêt à diminuer la largeur de la jante des roues autant que le permet la dureté du sol. Routes. — Les voitures automobiles sont construites de façon à pouvoir, avec des moteurs de quatre à vingt chevaux, circuler sur toutes les routes et gravir des rampes ayant exceptionnellement 12 centimètres par mètre, sur une courte distance. Mais afin de pouvoir utiliser toute la puissance normale du moteur avec le maximum de charge utile que comporte la voiture, il y a intérêt à ce que les rampes, tout au moins celles qui sont longues, ne dépassent pas une déclivité de huit centimètres par mètre. Les courbes nécessaires pour le virage des voitures automobiles sont très variables suivant le type de véhicule en usage. Les voitures légères à voyageurs peuvent tourner dans leur propre longueur, un train composé de deux voitures et d'un remorqueur Scotte, peut avoir besoin de 15 à 30 mètres suivant le mode d'attelage. Pour des voitures de 1.000 à 3.000 kilogrammes il suffit de 4 à 8 mètres pour tourner sans être obligé de faire du recul. Il faut également tenir compte, dans la construction de la route, de l'obligation d'augmenter les rayons de courbure, en vue de la possibilité d'aborder les virages en vitesse. Ce rayon de courbure variable avec la vitesse adoptée et avec la stabilité du véhicule sera à déterminer dans chaque cas. En fait, des rayons de 10 à 15 mètres répondent parfaitement aux types de véhicules actuellement en usage à la vitesse de 8 à 15 kilomètres à l'heure dans les courbes, étant bien entendu qu'en ligne droite les véhicules peuvent prendre telle vitesse que comporte leur mécanisme. Ponts. — H n'est pas possible de formuler les conditions relatives à l'établissement des ponts, conditions essentiellement variables suivant la portée, la nature des culées et les moyens de transports. Toutefois cer- taines règles générales peuvent s'appliquer dans la plupart des cas où les ponts sont destinés à un service d'automobiles. Les clauses suivantes suffisent à les résumer. Les essais peuvent comprendre : H. LA VALETTE. — Al ["0M0B1LES DANS il - COLONIES 201 1° Une charge permanente de 200 kilogrammes par mètre superficie] ; 2° Une charge roulante composée d'une file de voitures sur quatre mètres de longueur pesant 3.000 kilogrammes compris l'attela? 3° Une charge roulante composée d'une voiture automobile pesant 9.000 kilogrammes, sur deux essieux distants de deux mètres chargés l'un à 4.000 l'autre à 5.000 kilogrammes. La chaussée du pont doit avoir deux mètres cinquante au minimum et être bordée de deux trottoirs de façon à éviter que les patentes des roues viennent buter contre les montants du pont. Le pont doit être aussi léger que possible et tous les éléments de sa construction ne peser que 700 kilogrammes environ avec des dimension- inférieures à six mètres. Il convient en outre de calculer le pont pour qu'il pui»e être mis en place par voie de lancement. En résumé, l'organisation d'un service d'automobiles sur une route existante ne présente aucune difficulté technique, les conditions écono- miques de son exploitation sont faciles à déterminer. Cependant, si dans la métropole on connaît le rendement d'une exploi- tation d'automobiles sur une route solide et bien entretenue, les rensei- gnements font défaut lorsqu'il s'agit d'un service à établir dans les colonies. L'étude d'un pareil service devient un problème qui comporte un grand nombre de facteurs inconnus. Des expériences sur les lieux mêmes, par des exploitations prudemment conduites, pourront résoudre successivement la part d'inconnu afférente à ce mode de transport dans nos colonies. Une première tentative va être faite dans ce sens par M. Félix Dubois, au Soudan, à la suite d'essais entrepris par lui en 1898 avec deux véhicules. Quarante camions munis de moteurs de neuf chevaux sont envoyés au Sou- dan pour assurer les transports entre Badumbé, point terminus de la ligne ferrée de Kayes à Bafoulabé et le Niger en suivant la route de ravitaille- ment. Leur parcours pour atteindre le Niger sera d'environ trois cents kilomètres. M. Félix Dubois compte l'accomplir en huit jours. D'autre part, la Société des Transports Coloniaux se propose également d'envoyer des véhicules automobiles pour organiser à Madagascar un transport de voyageurs et de marchandises entre Mahatsara et Tananarive. La distance de 250 kilomètres sera couverte en quatre jours avo des véhicules pouvant porter 1.200 à 1.800 kilogrammes. 262 GÉNIE CIVIL ET MILITAIRE, NAVIGATION M. A. PETITON ingénieur, à Paris. CONSIDÉRATIONS GÉNÉRALES SUR DES MEULES NATURELLES ET ARTIFICIELLES [614.8] — Séance du 20 septembre — On emploie depuis longtemps dans l'industrie du fer, des meules en grès et des meules artificielles. L'usage de ces appareils se répand de plus en plus dans tous les ateliers petits ou grands où on travaille le fer, l'acier et la fonte, et c'est par milliers que les meules existent à Paris seulement. Dans les premiers âges de l'humanité, l'homme aiguisait avec une sorte de frottoir les outils ou engins dont il se servait. Dans l'âge de fer, il eut l'idée d'employer, pour ébarber et aiguiser les pièces en fer, d'autres pièces munies de petites aspérités. La lime était créée ! Un pas de plus en avant dans l'ingéniosité et la réflexion, et l'homme trouvait la lime rotative, autrement dit la Meule. C'était toujours l'objet à travailler qui était fixe et l'outil qui était mobile, comme dans la lime, mais cette lime étant animée d'un mouvement de rotation, le travail produit était d'autant plus considérable que la vitesse de rotation de la meule était plus grande. L'homme rencontrait là comme toujours un nouvel obstacle à surmonter, une nouvelle difficulté à vaincre : la grande vitesse que devait avoir la meule pour produire un travail sérieux, entraînait très facilement comme conséquence la rupture de ladite meule dont l'éclatement occasionnait presque toujours des accidents mortels. Nous sommes obligé d'entrer dans quelques détails pour bien faire comprendre quelles difficultés on rencontre dans le travail des meules et ce que nous proposons comme palliatif pour une certaine catégorie d'ac- cidents. Les meules se divisent en deux grandes classes : 1° Les meules naturelles dont nous ne dirons que quelques mots ; 2° Les meules artificielles. A. PKI1T0H. — IfBOLBS NATMFii V.; / V îles naturelles. Les meules naturelles sont en gré?.'?] pour ai eu oulils. sciit pour ébarber. diminuer n arbre er iux en fonte dont l'un est fixé sur l'arbre et l'autr- ré au r écrou ; que si le trou central est trop grand on ajoute une douille en f ou en fer, mais en se gardant bien d'en jui peu- vent déterminer une rupture. Que la meule étant m- 264 GÉNIE CIVIL ET MILITAIRE, NAVIGATION qu'elle ne présente pas de faux-rond et ne fouette pas; qu'on la tourne soigneusement pour éviter cet inconvénient et qu'on la sonde avec le mar- teau sur les deux faces, etc. ; 5° De la vitesse de la meule. Ou rappelle que la vitesse dépend de son diamètre et de sa qualité (qui n'est jamais certaine) ; qu'il sera prudent d'adopter une marche de vitesse normale de 13 mètres par seconde à la circonférence pour être au-dessous notablement de la vitesse de 1.000 mètres par minute soit 16m,66 par seconde que peut supporter normalement une meule en grès; et on adoptera cette marche prudente, afin de n'avoir rien à craindre d'une accélération de vitesse qui peut toujours être à redouter si le régulateur du moteur ne fonctionne pas bien ; qu'on pourra avoir des nombres de tours par minute variant de 165 à 100, correspondant à des diamètres variant de lm,o0 à 2m,50 et que, comme une grande meule peut passer par toute cette série de dimensions, il est nécessaire d'avoir pour elle des poulies de commande de différents diamètres; 6° De l'essai de la meule. On rappelle qu'on doit, avant de mettre une meule en service, la faire tourner à vide pendant un certain temps à une vitesse un peu supérieure à sa vitesse normale, et qu'on ne doit pas lui imprimer une accélération trop grande de peur de fatiguer la meule et de diminuer sa cohésion; qu'on fera tourner régulièrement pendant une heure environ; qu'on veillera lorsque la meule aura été mouillée pendant le travail, avant de l'arrêter définitivement, à ne l'arrêter qu'après plusieurs petites reprises de quel- ques tours de rotation pour bien la faire sécher ; 7° De l'enveloppe prolectrice. On rappelle qu'il convient d'entourer la meule d'une armature solide. 2° Meules artificielles. Les meules artificielles constituent dans la marche du progrès, un pas de plus en avant, au point de vue de la rapidité du travail et de l'économie qu'elles réalisent, mais, bien entendu, avec tous les inconvénients, imper- fections ou dangers auxquels l'homme est condamné par une loi immuable, dès qu'il fait un petit pas en avant dans le cercle des connaissances humaines. Les meules artificielles se répandent de plus en plus dans l'industrie pour le travail des métaux. Elles remplacent souvent les grandes meules en grès qui ont un grand volume, qui sont lourdes, qui ne peuvent par suite marcher qu'à des vitesses modérées relativement, enfin qui ne peuvent travailler qu'en se servant de l'eau, ce qui peut rouiller les métaux que l'on meule. Enfin la meule en grès présente encore cet inconvénient qu'il est bien plus difficile A. PETITON. — MEULES NATURELLES II \l; i II h ni i et dispendieux de faire changer la dureté d'une meule en grès que d'une meule artificielle. La meule en grès généralement sert à meuler les grosses pi Les meules artificielles sont appelées aussi meules d'émeri. Cette désignation comprend les meules faites de vraiémeri et à et les meules faites de faux énieri, c'est-à-dire de silex, quelquefois NATURELLES M Mil n n u ri ; Très souvent la meule munie de sa poupée qui est fixée an moyen de boulon> sur un banc horizontal, tourne au-dessus de ce banc plein dudil banc, donl eUe n'es! séparéeqae j)ar un intervalle très faible. Très souvent, il n'y a pas de support et l'ouvrier meule la pièce«u la présentant à la jante de la meule, en tenanl la pièce à meuler an dessus du diamètre horizontal de ladite meule, sur laquelle il appuie la pièce. Dans le mouvement de friction, la pièce à meuler esl rei - contre l'ouvrier qui la maintient serrée contre la jante de la meule, en subissant de légères oscillations dans le sens vertical ; si dans cette opi ra tion, l'objet à meuler passe au-dessous du diamètre horizontal de la meule, il est entraîné par le mouvement de rotation très rapide de la meule et tend à passer sous la meule. Très souvent, l'objet à meuler échappe à ce momenl des mains de l'ouvrier et passe au-dessous de la partir inférieure de la jante, el ti souvent alors, l'objet ayant des dimensions plus grande- que l'intervalle qui sépare la jante de la meule, du banc en buis, est coincé entre les deux, l'éclatement est immédiat suivi presque toujours de la mort d'un ou de plusieurs ouvriers. C'est sur ce fait que nous avons vu se reproduire bien souvent que nous tenons à attirer l'attention. Il serait bien facile de remédier au mal dans ce cas. Il suffirait que la partie du banc, au-dessus de laquelle tourne la meule, fut complètement enlevée ou fut entourée complètement; l'objet à meuler tomberait dans le vide et aucun accident ne se produirait par suite. Nous le répétons de nouveau : une grande partie des éclatements de meules, dont nous avons eu à nous occuper, viennent de la disposition vicieuse précitée : écartement insuffisant existant entre la meule et le banc placé au-dessous. Nous proposons par suite le vœu -ni vaut : « Que pour éviter un très grand nombre d'accidents suivis de mort provenant de l'éclatement de meules artificielles tournant au-dessus d'un banc fixe, l'Administration compétente exige que l'espace restant entre le banc fixe qui supporte la poupée delà meule et la meule, ait des dimensions suffisantes ou que le banc soit coupé, ou encore que cet espao soit entourée de façon suffisante pour que l'objet a meuler venfcnt à échapper des mains de l'ouvrier meuleur, ne puisse jamais être coïnd entre la jante de la meule et le banc. » Après cette communication, et après discussion la section du I ivil a émis le vœu suivant : « Oue, pour éviter un très grand nombre d'accidents suivis de m provenant de l'éclatement de meules artificielles tournant au-dessus d'un 2G8 GÉNIE CIVIL ET MILITAIRE. NAVIGATION banc fixe, l'attention des inspecteurs du travail soit appelée sur la néces- sité qu'il y a de donner à l'espace restant entre le banc fixe qui supporte la poupée de la meule et la meule des dimensions suffisantes ou que le banc soit coupé, ou encore que cet espace soit entouré de façon suffisante pour que l'objet à meuler venant à échapper, etc. » M. le docteur AMANS A Montpellier. CONSTRUCTION DE PHONOGRAPHES A LONG BANC [534.43 — Séance du 13 septembre — Les phonographes de mon invention sont des tours parallèles à poupée fixe et contre-pointe mobile, à vis et coussinets de chariotement inter- changeables. La longueur des phonogrammes est liée à la longueur du banc. L'appareil que j'ai apporté a 200 millimètres comme longueur de banc, avec 12o millimètres de distance entre pointes; il permet des auditions de huit à dix minutes. J'en fais construire un autre de 600 millimètres de longueur de banc, et 450 millimètres environ de distance entre pointes ; la cylindrée durera de trente à quarante minutes ; ce n'est pas plus dif- ficile de construire un tour à plus long banc pour une heure d'audition sm . et la majoration de prix serait z • . - : - — >>, n peu considérable. Ces nouveaux tours sont plus simples et plus robustes que les machines améri- caines ; la reproduction n'est pas plus intense, mais la voix est plus naturelle et il n'y a jamais de ratés, si longue que soit l'inscription. Le chariot est muni d'une raboteuse, incontestablement supérieure à tous les outils américains. Pour une inscription de trente minutes d'audition il faut de longs J &=>* K'<=ri heureuse assimilé la gravure du son au tournage du bois ou des métaux. Les outils habituels du tournage dérivent du prisme ou du cylindre : les sommets du prisme piochent dans la matière, les arêtes tranchent. Ave Le type cylindre, les sommets disparaissent et l'arête est courbe; le cylindre est plein (burin (tes graphophones) ou ceux (gouges). Soit B A C, l'intersection d'un tel outil prismatique ou cylindroïde par une section droite du cylindre à tourner; A B représente le dus, A le tranchant, A C le ventre, * l'angle du tranchant, p l'angle dn vwotw avec le plan tangent au cylindre. Dans les tbéories qu'on a esquiï sur le travail de ces outil.-, on considère la largeur du copeau, son épais- seur, la consistance de la matière et les angles a et ; : on suppose les lignes du dos, du ventre et le tranchant rectilignes ; on ignore la vil. sm de rotation, et la viscosité de la matière. Une théorie qui élimine de tek facteurs ne peut être qu'incomplète. C'est la pratique qui indique les meilleurs a, p et les meilleures formes de tranchant |><>ur le travail du bois et des métaux; on a choisi parmi ces formes celles qui paraisseul le plus convenables pour la consistance de la pâte et on 1rs a appliqué) l'inscription phonographique, soit au rabotage. La raboteuse d'Édison est prismatique à troncatures planes; le burin inscripteur est un cylindre de saphir, à tète un peu creuse; le burin de* graphophones est un cylindre coupé obliquement Ces formes conviei à la rigueur pour les pâtes dures, mais ne valent rien pour le« molles ou demi-dures; le burin s'encrasse-d bafouifle : telle une chai rue dans une terre grasse. Les pâtes dures donnent un bruil In.. |. 272 PHYSIQUE si on vcul faire un profond sillon pour avoir plus d'intensité ; elles altè- rent aussi le timbre de la voix. Du reste, même avec les pâtes dures on a souvent des ratés. La gravure du son diffère notablement du tournage, et c'est une pre- mière faute d'appliquer à un genre de travail les outils d'un autre. Le burin à sons est un outil mobile, agité de vibrations continuelles ; il monte et descend dans la matière des milliers de fois à la seconde ; moins il rencontrera de résistance, plus profonde sera sa hachure : mieux il se débarrassera des molécules arra- chées, et plus nette sera l'inscrip- tion : excessivement agile, péné- trant, tranchant, toujours propre et luisant, telles sont les qualités requises pour un burin à graver le son. J'ai consulté alors... les animaux (1), et l'expérimentation aidant, j'en ai déduit une forme qui convient admirablement pour le travail phonographique. Prenons une tige d'acier de 15/10 à 20/10 millimètres d'épaisseur, bu- rinons-la au tour et donnons-lui les formes successives suivantes : 1° Je lui donne la forme d'un tronc de cône ; la base du cône est le ventre, la surface en est le dos ou le versoir ; quant à Ja figure BAC, c'est le coin de pénétration ou encore le coutil. Sous cette forme rudimentaire l'outil risque de s'encrasser le coutre, si on tra- vaille une substance molle ; 2° Je fais au ventre un ombilic et je donne au dos une double courbure. L'angle a est l'angle du coin ou du coutre; l'angle ,3 varie suivant la profondeur de l'ombilic. Cetoulil est parfait pour le rabotage; il convient moins bien pour l'inscription du son: les hachures sont parfois trop larges, s'enche- vêtrent et on risque d'avoir de l'écho si on parle trop fort ; on a de bons résultats avec des sons peu intenses ; 3° Pour avoir une bonne charrue à reproduction nette, intense, il ne faut pas que le tranchant soit une courbe plane, Sur la circonférence , En étudiant la tête des animaux qui travaillent dans 1- matières molles (eau, vase sable matière écalej.j'a.étéfrappédeTaconstancedeslignesàd ..„,, observer et comparer lesSïde trygle, marsouin, onlophage, etc. wiupaieries ieits ue FlO. 2. h' AMANS. — QUELL1 EST LA MEILLEURE FORMI Dl BURIN PUONOGRAPHIQU1 primitive, je choisis un poinl quelconqui immet, le point d'attaque «lu burin. Je conserve la ligne dorsale \i'> ma Dite el à gauche do cette ligne, je lime le versoir, de manière â obtenir ligures ci-contre. La ligne amnp est la projection du tranchant Bur un plan perpendiculaire au manche du burin ; (or) est la projection du main lie sur ce même plan. La ligne a'm'rip' est la projection du tranchant sur on plan parallèle à l'axe du manche; on voit par ces prdjecliona que la ligne du tranchant n'est pas plane et qu'en outre le versoir amp esl plus étroit que le versant anp. Il va sans dire que le ventre est ombiliqué. La flèche F indique le sens de marche du chariot, et la Qèche Q le - de rotation du phonogramme; on voit que le burin s'avance, le versant étroit en avant. Ici nous retrouvons cette disposition universelle, que j'ai montrée dans tous les organes de locomotion : un versanl étroit en avant un versant large en arrière. Je ne saurais préciser géométriquement la nature de ces courbes; une fois les principes généraux posés, c'est par L'expérience que j'ai donné les meilleures coupes. Une charrue à coutre mince, c'est-à-dire a petit, et à versoirs étroits est une charrue pointue, bonne pour des pâtes dun on prendra des versoirs plus larges pour des pâtes molles. Lorsqu'on a bien façonné le stylet, eu égard à la consistance de la pâte, on peut enre- gistrer tous les sons avec une grande netteté et sans ratés. Lorsque la source sonore est très intense et donne au burin une grande amplitude de vibration, il faut augmenter la pression du burin sur la pâte, la vitesse de rotation du cylindre. Comme le burin pénètre profondément il faut des versoirs plus étroits que pour de faibles amplitudes : pour évi- ter, en outre, la superposition des inscriptions et par suite l'écho, il faut ou bien augmenter la largeur du chemin spirale par une vis de charriote- ment à plus grand pas (1), ou employer une bobine déplus grand dia- mètre. L'augmentation du diamètre a en outre une influence sur la netteté ; il semble qu'avec une faible courbure, le burin travaille mieux, mais surtout si l'amplitude des vibrations est grande (2 . En résumé on peut continuer â phonographier avec les outils de tour américain, de même qu'on peut limer avec une scir, ou scier avec une lime; mais si on veut faire du bon travail, il faudra tenir compte de la nature de ce travail, de la consistance de la pâte, de l'amplitude des vibi tions et façonner l'outil en conséquence. La forme nouvelle que je préco- nise m'a toujours donné de meilleurs résultats que les prismes, cylindi pleins ou gouges. i J'ai fait cette expérience : avec un chemin do 4-10 millim que le chemin habituel, j'ai pu faire de pi remarquable. 2 Ona prétenduque L'emploi des gros cylindres décuplait l'in mentation bien sensible. 18* 274 PHYSIQUE Un mot sur le rabotage. Le solide de révolution {fuj. 2) fait d'admi- rables copeaux avec toutes les pâtes cireuses, ou à base de stéarine. Les variables de cet outil sont le coutre, l'ombilic et le diamètre du tranchant. Avec les pâtes dont la consistance se rapproche plus ou moins de celle de la stéarine, les chiffres suivants donnent de bons résultats : Diamètre du tranchant, S millimètres; Angle de l'ombilic, 10 à 15°; Angle du coutre, 20 à 25° (ce qui fait 30 à 35 pour l'angle à la base du cône primitif). Avec les matières plus dures, on peut augmenter le diamètre, l'angle du coutre, diminuer celui de l'ombilic (1). Un autre angle qui a son importance c'est celui du plan du tranchant avec le cylindre à tourner (angle B de fig. /) ; mais ici nous entrons dans la pratique habituelle du tour; c'est le choix de cet angle qui dislingue un ouvrier expérimenté d'un novice. Cet angle a autant d'importance, qu'il s'agisse de prismes, de gouges ou du cône ombiliqué, soit pour raboter soit pour inscrire. La pratique seule indique le meilleur angle à donner dans chaque cas particulier. Ce qui est certain, c'est que le cône nasi- forme ou en tête de marsouin fait des copeaux sans fin là où le saphir d'Édison fait de la poussière ou de la boue. M. A. TÏÏRPAIN " Docteur ès Sciences, Préparateur de physique à la Faculté des Sciences de l'Université de Bordeaux. SUR LA PROPAGATION DES OSCILLATIONS ELECTRIQUES DANS LES MILIEUX DIÉLECTRIQUES [538. 56] — Séance du IS septembre — Deux théories se disputent l'honneur de prévoir les lois de la propa- gation des oscillations électriques. La première, édifiée par von Helmhollz, complétée par M. Duhem, offre l'avantage de rattacher l'interprétation des expériences hertziennes aux doctrines classiques de l'électricité. (l)J'ai pu ainsi faire de jolis rubans avec desalliages métalliques, qui me refoulaient tous les autres types de burin. Je recommande encore le type marsouin pour le tournage du bois mou sur les tours à métaux. \. M RPAJN. — PROP si.mion &*S OSCILLATIONS ÊLI La seconde, proposée par Clerk Maxwell, nécessite le rejet doctrines ; elle oblige à les remanier complètement si l'on w ut interpi les phénomènes de l'électro-statique. Depuis crue Hertz a appris â produire aisément de« oa mI.iIk.h- i triques et à observer leur propagation, de nombreuses rech mentales ont été entreprises dans le but de confirmer ou d'intlrmer l'une de ces deux théories. Les résultats de ces recherches ont conduit leurs auteurs û énoncer des lois qui sont en apparence contradictoires. Les expérimentateurs ont alors pris rang tantôt parmi les défenseurs de la théorie d'Helmholtz, le plus souvent parmi les protagonistes de celle de Maxwell, solvant les conclu- sions qu'ils déduisaient de leurs expériences. Pour discuter la légitimité de ces conclusions, il faut énoncer les hypo- thèses des deux théories adverses ainsi que les lois auxquelles ces hypo- thèses conduisent. En comparant ensuite â ces énoncés les lois expérimen- tales immédiates qui résument les expériences entreprises sur la propagation des oscillations électriques, on peut se rendre compte des hypolh nouvelles introduites par les expérimentateurs pour amener leur- exp< riences à vérifier l'une ou l'autre des deux théories en présent I Maxwell suppose la propagation dans les diélectriques As lui de dépla- cement exclusivement transversaux. Cette hypothèse lui est suggérée par le désir de soumettre au même mécanisme les phénomènes lumineux et les phénomènes éleclriqu Cette hypothèse le conduit à énoncer les lois théoriques suivantes ! I. — jM vitesse v0 de propagation dans h- vide des flux électriques de déplacement (flux transversaux) est égale a la vitesse l de la lumière dans le vide : v0 = U. II. _ Dam un diélectrique, la vitesse de propagation s dès ftu& é d cernent (flux transversaux ) est en raison inverse de la rfl pouvoir inducteur spécifique I\ du diélectrique : v' V K La théorie de Helmholtz suppose la pr dans 1e- diète PHYSIQl I de fiux de déplacement transversaux el celle de fiux de déplacement longi- tudinaux. Cette théorie, convenablement modifiée par M. Duhem l l), a conduit ce théoricien à énoncer les lois suivantes, que nous nommerons lois de Helmholtz-Duhcm. I. - - les flux électriques longitudinaux se propagent dans tous les diélec- triques avec la même vite® \ ;ui est celle V de la lumière dans le vide : V = v0 = u. U. - Les flux électriques transversaux se propagent dans le vide (et pra- tiquement dans l'air) avec la même vitesse \\-,quc les flux longitudinaux: 111, _ Dans un diélectrique, la vitesse de propagation v des flux trans- -mx est en raison inverse de la racine carrée du pouvoir inducteur spécifique K du diélectrique : v Iv I.a deuxième loi de Helmholtz-Duhem se ramène, en définitive, à la pre- mière loi de Maxwell. La troisième loi de Helmholt/.-Duhem est identique à la deuxième lot de Maxwell. Quant à la première loi de llelmholt/.-Duhem. elle n'a pas son équiva- lent dans la théorie de Maxwell, qui n'admet pas de Qui de déplacement longitudinaux. U Les belles expériences de M. Blondlot (2) sur la vitesse de propagation des ondes électro-magnétiques dans l'air concordenl indifféremment avec la deuxième loi de Helmholtz-Ouhem et avec la première loi de Maxwell. Quels résultats susceptibles de confirmer ou d'infirmer les autres lois théoriques l'expérience fournit-elle ? les expériences effectuées par MM. L. Avons et H. Hubens (3) sui I P. DlHKJi. S ■ : ''«"«*• L 'l' '.ectrique, t. VI. p. 4M. 18 •i • pfacematf [Ibid., isi>6'- K. Blonmot. Comy . .- • i Sciences, 1 0N.IH. p. $î8, 9 novembre 1891. . 11. RU8KIS. N ;iti/tvi, t. X1.1I, p. ssi, i >si . A. Tl lil'AiN. — PROPAGATION i-i - OSCILLATIONS BLI l'huile '1'' pétrole, par MM. Coud <•( Zeemann l) sur I la loi expérimentale Buivante : Pour les oscillations '/ni excitent un même ré onateur, /-■ ru longueur (Fonde I dans l'air a la longueur (tonde I' dans un diélectrû égal à In racine curer ,ln pouvoir inducteur spécifique 'lu diél i rapport a l'air : /' y R !Nou< di'si^nons par les lettres/, ries longueurs d'onde observé présumer si elles >. t.-ls .,u. la eoorWi y soit maxima et miniina. C'est là ce qui caractérise la iyaaétne du tème par rapport à la normale central-. Il est aké de voii qo à admettre que toutes les sections planes, normal- i wtl PW>- cipale, sont des ellipses. Cela étant posé, je vais d'abord donner une démonstration nmpi 284 PHYSIQUE fait, démontré par Sturm pour la première fois, que tout faisceau réfracté dû à un faisceau homocentrique est assujetti à rencontrer deux droites rec- tangulaires, dans le cas particulier où le point lumineux est sur une nor- male à la partie utile de la surface réfringente. Soient 0 le point lumineux,' et E l'ellipse d'intersection par un plan dx2 rf)/2 normal à la normale ON. Son équation et -^ + -^ — 1 puisque les coordonnées sont infiniment petites. Soient au point M, MM ' le réfracté de OM, et M ' son intersection avec le plan P ', situé à la distance NN ' = l de N. J'appelle dx', dy ' les coordonnées de M ' par rapport aux plans principaux. J'ai dx ' = y (/, dx, dy) dy'=^ (l, dx, dy) ou en développant : dx ' — 6t (/) dx + 62 (0 dy dy' = iÇ (l) dx +, 7J, (0 dy. Mais les axes choisis étant certainement des axes de symétrie pour la courbe lieu de M, il faut que, en changeant dx en — dx sans changer dy, dx change de signe, de même que dy se change en — dy', si on change dy en — dy sans changer dx. Donc, on a. dx' = B(l)dx, dy' = ri(/)dy, dx1 dy2 d'où on tire pour le lieu du point M' ^n)ai + y'('/)62 = *' La section est donc une ellipse, qui se réduit à une droite pour 6(7) = 0 ou -r\{l) = 0. Les droites ainsi obtenues sont situées dans les plans princi- paux et dirigées parallèlement aux sections principales. D'ailleurs, le pied d'une d'elles sur l'axe est donné par la réfraction dans le plan principal, et ce point est indépendant de la section E. Donc, les deux droites que nous avons trouvées sont les mêmes pour toute la région de la surface située autour de N. Cherchons maintenant dans quelles conditions nous pouvons effectuer la correction de l'astigmatisme. Nous dirons que la correction est effec- tuée quand les rayons auront été amenés à concourir en un même point de l'axe. Supposons qu'il en soit ainsi pour les rayons réfractés dans les deux sections principales ONT, ONP'. Cela veut dire que les pieds des deux droites de Sturm sur l'axe sont confondues. Donc les rayons assujettis à les rencontrer toutes deux passeront par leur intersection et seront homo- centriques. 11 suffit donc pour corriger complètement un faisceau que les corrections soient faites pour les plans de symétrie du système astigmate. Je vais maintenant démontrer qu'il faut que les plans de symétrie du système correcteur et du corrigé coïncident. En effet, quand des rayons situés dans un même plan rencontrent une surface astigmate dans un plan autre qu'un plan principal, ils se réfractent en formant une surface gauche. Ils ne peuvent donc concourir en un même point. Soit alors le faisceau réfracté correspondant aux rayons A. BROCA. — SUR LA CORRECTION DE l'aSTIGMATI situés dans une des section» principales du premier systèni l urne ils sont dans une section principale, ils se réfracteront en restant dans le môme plan. Ils rencontreront la deuxième surface suivant une section plane. cette section est une section principale, les rayons réfractes une deuxième fois couperont Taxe. Si ce n'est pas une section principale, Lia ne la cou- peront pas. On ne pourra donc songer à établir une correction pour le système total que si les deux plans de symétrie des deux systèmes com- posants sont confondus. Cherchons maintenant ce qm b€ produit quand la correction est faite ainsi. Supposons un rayon situé dans l'un des plans de symétrie, nous pour- rons avoir son réfracté en faisant dans ce plan les constructions habituelles. Nous déterminerons ainsi le foyer et la droite principale correspondant à celte section plane. Faisons la même construction pour le plan rectangu- laire, nous aurons un autre foyer et un autre plan principal. Supposons que nous ayons à corriger un dioptre astigmate, et que nous ne puissions avoir recours pour le corriger qu'à une lentille infiniment mince et ast'^mate. .Nous pourrons, en plaçant cette lentille à une cer- taine dislance, calculer son astigmatisme de manière à superposer les foyers relatifs aux deux pians de symétrie. En général, les droites principales ne seront pas superposées. Le faisceau issu d'un point à l'infini sera ho- mocentrique, mais on voit immédiatement que le faisceau dû à un point à distance finie ne le sera pas, à cause de la différence même des dis- tances focales et de la superposition des foyers. Parmi toutes ces lentilles minces, il y en aura une qui superposera à la fois les foyers et les plans principaux, c'est celle qui sera appliquée con- tre le dioptre. 11 suffit pour le voir de faire la construction classique qui donne le plan principal et le foyer d'un système composé. Dans tous les autres cas, la correction ne sera qu'approcher. Montrons dans celui de la correction normale de l'œil astigmate. Dans ce cas, le système à corriger a une puissance de 56 dioptries environ et nous sup- posons que son astigmatisme ne dépasse pas 4 dioptries. Au delà de cette limite l'expérience prouve que la correction est toujours défectueuse. Le verre correcteur est toujours placé au foyer antérieur de l'œil, ou an moins dans ses environs immédiats. La construction bien connue montre que, dans ce cas, le foyer du système total ne coïncide plu» avec celui «lu deuxième système composant, mais que la distance focale du total est la même que celle du deuxième système seul. Ceci s'applique exactement quand la lentille mince correctrice est au foj Dans le cas qui nous occupe, elle ne pourra êlre à la fois au foj ux méridiens de symétrie, mais ce qui suit sera exact à un infiniment près, puisque l'astigmatisme du système esl supposé infininw Quand la correction sera faite dan- ce cas au point de vue de l'hom< 286 PHYSIQUE tricité, les distances focales seront les mêmes que clans le système non corrigé. Ceci peut se voir aisément. La formule qui donne la distance focale d'un système composé de deux autres de distances focales " — — L — II e étant l'abscisse du premier foyer du deuxième sys- e tème par rapport au deuxième foyer du premier système. Si la coïnci- dence du premier foyer du deuxième système avec le deuxième plan principal du premier système a lieu e = — ?" et <ï>" = = ^ + x -,. Si nous avons corrigé un système astigmate par un cylindre à géné- ratrices situées dans un des plans principaux, et au foyer de celui-ci, nous aurons à considérer pour l'autre méridien une distance focale y" = cp" + 6 * rr ? et la distance focale du système total sera $" = œ" -]- 8 -j- tj -4, , t\ 2 m 8 désignant la distance de la lentille au foyer du méridien. Or tj = — — IL n étant l'indice de lumière vitrée, (c'est une application de la formule $' = r , donc $ = s 4- t, ( -4 — 1 n — 1/' r» '^?" w^ Or, 9", est toujours très grand, dans le cas qui nous occupe, la correc- tion parfaite ne peut donc jamais avoir lieu. On devra donc, pour avoir l'image d'un point dans chacun des plans principaux des systèmes, employer deux plans principaux différents, les foyers étant confondus. Donc, si la correction est faite pour l'infini, elle ne le sera pour aucun autre point . Une autre conséquence se tire de là : c'est que si on construit l'image d'un même objet dans les deux plans, les dimensions de l'image ne seront pas les mêmes. Une expérience facile à faire en convaincra les astigmates notables. Ceux-ci peuvent, en effet, voir nettement de deux manières, soit en déformant irrégulièrement leur cristallin, soit avec le verre correcteur. Il est aisé de voir que, si un objet leur semble carré dans le premier cas, il leur semblera rectangulaire dans le second. CH. V. ZENGER.— MOUVEMENT d'OTI T<>ll'II DANS LE CHAMP UAC.NI I h..| I M. Ch.-Y. ZEMER Professeur à L'École polytechnique de Prague. LE MOUVEMENT D'UNE TOUPIE DANS LE CHAMP MAGNÉTIQUE D'UN PUISSANT ÉLECTRO-AIMANT 538 (J — Séance du 48 septembre — J'ai fait à Paris pendant l'Exposition universelle de 1889 dans la salle d'expériences du Bureau central météorologique, que M. le directeur E. Mascart avait gracieusement mise cà ma disposition, une Bérie d'expé- riences sur le mouvement d'une sphère creuse de cuivre rouge, soutenue par une ficelle élastique assymétriquement au pôle d'un puissant électro- aimant. (Comptes rendus de l'Académie des sciences, 4 septembre 1889. En mettant la sphère en rotation rapide par la torsion du lil de soie, qui sert à la suspension de ceUe-ei du côté de l'axe magnétique, Le mou- vement orbiculaire elliptique commence, imitant le mouvement planétaire orbiculaire et rotatoire. Ce mouvement est produit par les courants «hui- la sphère en cuivre rouge induits par le pôle magnétique. Les courants étant repoussés par le pôle, qui les a induit, il s'ensuit que le mouvemen! planétaire orbiculaire est dû à l'action inductrice du soleil, considéré comme un puissant électro-aimant sur la sphère planétaire en rotation, répulsive et non attractive, comme on l'a considéré jusqu'ici. L'hypothèse Newtonienne n'est, du reste, erronée, comme «n a reproché à ma théorie électro-dynamique, que dans le signe dr l'action qui est négatif au lieu d'être positif, c'est-à-dire attractif. Il n'y a pas autre chose à faire que de substituer à la loi de Newton la loi de Gauss, modifiée par Riemann, sur l'action à distance de deux aimants en mouvement. L'idée m'est venue de remplacer la sphère, suspendue par une Scelle en soie tordue et placée à côté de l'axe magnétique d'un puissant éle aimant, par une toupie en rotation sur un miroir parabolique d tane, comme il est employé dans la lampe électrique de Dubosq. Le miroir enfumé est placé sur le pôle d'un puissant électro-aimant, de manière que le pôle coïncide avec le sommet de la parabole, dont l'axe est en coïncidence avec l'axe magnétique de l 'électro-aimant. L'axe pointu de la toupie est placé au bord du miroir parabolique, el 288 PHYSIQUE doit décrire en tombant une courbe parabolique, et monter de l'autre côté, comme une boule qu'on laisserait tomber du bord du paraboloïde monterait de l'autre côté, accomplissant ainsi un mouvement de pendule oscillatoire. Tant qu'on active l'électro-aimant par un courant de 10 à 30 ampères et de 100 à 120 volts, on observe un mouvement orbiculaire elliptique inscrit sur la surface du miroir parabolique enfumé. Le cercle noir est l'image noircie (fig. 1) du miroir, (a) il représente dans la photographie le point de départ sur le miroir parabolique, où était placée dans l'expérience la toupie mise en rotation par une ficelle déta- chée rapidement de l'axe, autour duquel on l'a enroulé. La rotation rapide à proximité du pôle puissant produit des courants d'induction d'autant plus puissants, que la toupie a des dimensions plus grandes et que le champ magnétique est plus puissant. On voit tout de suite l'effet répulsif du pôle de l'électro-aimant sur les courants induits dans le disque de la toupie en cuivre jaune ou en bronze phosphoreux. La courbe ouverte parabolique se transforme rapidement en courbe close elliptique (a) vers (b) et suivent alors les ellipses c, d, f, g, h, k, etc. On remarque que les apsides ou la ligne qui joint les points les plus rapprochés et les plus éloignés du pôle magnétique (m) se trouvent en rota- tion rapide (déplacement du périhélie de la planète). M. Tisserand a bien voulu, comme il m'a promis, recalculer l'orbite de Mercure, en vue d'expliquer la variation irrégulière,, ou du moins inexpli- cable en totalité par les lois de Kepler et Newton. Il a trouvé que la loi Gauss-Riemann, comme j'ai proposé en 1889, rem- plaçant les lois de Kepler et de Newton, n'altère sensiblement les cons- tants de l'orbite planétaire à l'exception de la position du périhélie et puis l'excentricité de l'orbite. C'est ce qu'on voit exécuté par la toupie dans l'expérience. Tandis que la rotation de l'axe d'orbite est très vive, le changement de l'excentricité de l'orbite elliptique est beaucoup moins apparent. Mais la résistance produit par le frottement du point de l'axe et du miroir enfumé, réduisant la vitesse de rotation de la toupie, réduit aussi la force du courant induit, la répulsion est rapidement amoindrie et les ellipses se transforment de plus en plus en cercles décrits autour du pôle magnétique. Imaginons que la toupie représente une comète se mouvant en courbe ouvert (parabolique ou elliptique) dans la direction de Jupiter par exemple, la photographie ne représente-t-elle pas alors l'histoire d'une comète (par exemple celle de Lexell) capturée par la planète géante? CH.-V. ZENGER. — MOUVEMENT DUNE TOUPIE l>\\-> l I I II \ M I • KAGNl I l'.'i ! 28 I Ne peut-on expliquer la formation du cinquième Batellite de Jupiter, ainsi : une comète capturée par Jupiter, vient sous l'influence de Jupiter, considéré comme électro-aimant d'une puissance énorme, de trans- former son orbite parabolique en orbite elliptique, se changeant de plus en plus en orbite à peu près circulaire avec rotation rapide de la longitude du périhélie, comme M. Tisserand l'a trouvé pour le nu quième satellite de Jupiter i84° à peu près) (l).Cc mouvement rapide des apsides du cinquième satellite de Jupiter doit être l'effet de la résistance toujours croissante par le milieu à proximité de Jupiter, ellr fait diminuer la vitesse de rotation de la comète, transformée en satellite, comme la toupie Fir. \. se mouvant au début en orbite parabolique, suivant les contours miroir, transforme en approchant du pôle de l'électro-aimanl orbite en orbites elliptiques, pour finir, par l'amoindrissement de excentricité, par des orbites se rapprochant plus ou moins de cercles, qui, (,) voir les comptes rendus. L'orbite du cinquième sateUile de Jupi . 19* 290 PHYSIQUE de leur côté, se rétrécissent de plus en plus, à cause du mouvement rota- toire de plus en plus lent, et de la répulsion rapidement décroissante du pôle sur les courants induits affaiblis. Voilà l'histoire du mouvement d'une comète capturée par une planète puissante, comme l'est Jupiter, depuis le commencement jusqu'au mo- ment où elle doit tomber dans l'atmosphère de celle-ci près du point (m), leur orbite touchant la planète, représentée dans la figure 1 par le pôle de Télectro- aimant. La courbe décrite par le pôle terrestre peut être reproduite par la toupie tournant dans le champ d'un puissant électro-aimant. , M. Flammarion a publié dans le Bulletin de la Société Astronomique de France (octobre 1898) le résultat des observations des astronomes sur la variation de latitude produite par le mouvement en apparence irrégulier, FlG. mais périodique du pôle terrestre. On a attribué ce mouvement à la varia- tion d'équilibre produit par le mouvement de l'atmosphère et de la mer. Mais c'est bien l'action variable en certaines limites de la force induc- trice du soleil sur notre planète en rotation constante. De même qu'elle fait varier le magnétisme terrestre produit par l'induction variable du magné- -CH.-V. ZE.NGER. — MOUVEMENT DUNE TOUPIE DANS LE I BAMP «AGNÉTIQ1 i Usine solaire, ainsi la toupie tournante dans le champ d'un puissanl 6le< tro- aimant reproduit à s'y méprendre, la courbe dessinée par M. AJbrecht, de la marche du pôle terrestre depuis le 1er janvier 1890, jusqu'au 1er juin 1897 (firj. 2). La toupie est placée excenlriquement au pôle de l'électro-aimanl près -du bord d'une lentille concave de verre de 190 millimètres d'ouverture. La lentille enfumée reçoit l'image du mouvement de l'axe de la toupie. On remarque trois mouvements différents (fuj. 3) : I 1G. i. 1° Le mouvementée précession produit parla friction du point de la toupie sur la surface du verre ; 2° La friction étant variable, on remarque une autre courbe dessinée sur celle de la précession, la courbe de nutation ; 3° Le mouvement orbital de l'axe irrégulier, comme celui de la courbe du pôle terrestre (12e mouvement), mouvement en latitude. Les deux mouvements sont représentés par des petites courbes sinueuses inscrites dans les figures (2,aj et (3,^), ce sont de petites ellipses roulantes sur la courbe de précession (voir le Nutoscope, Monthly, Notice R I Society, London, 1872) ; le mouvement du pôle de la toupie montre enfin des irrégularités apparentes très ressemblantes à la courbe du pôl< restre dessinée par M. Albrechl d'après les observations de 1890 à des changements de latitudes terrestres (fig. 3). 292 PHYSIQUE M. A. TÏÏRPAIN Docteur es sciences, Préparateur de physique à la Faculté des Sciences de l'Université de Bordeaux. SUR LA MULTIC0MNIUNICATI0N EN TÉLÉGRAPHIE AU MOYEN DES OSCILLATIONS ÉLECTRIQUES [538.52] — Séance du 48 septembre — Envisagé de la façon la plus générale le problème de la mullicommuni- cation en télégraphie peut s'énoncer ainsi : Étant donné qu'un fil conducteur unit deux lieux déterminés A et N et passe par une série d'autres lieux, B, C, D..., L, trouver un dispositif qui permette l'entretien de communications télégraphiques simultanées entre A et B, A et C,... A et N, et aussi entre B et C, B et D,... Be/N, et ainsi de suite jusqu'à la communication entre L et N ; en un mot entre tous les groupes que l'on peut former en combinant deux à deux de toutes les manières possibles les villes que relie le fil imique. Si ce problème n'a pas reçu de solution générale, des cas particuliers en ont été étudiés et résolus avec succès. La construction des appareils télégraphiques actuels a atteint une per- fection telle qu'il paraît difficile de les surpasser tant qu'où s'adresse, comme dans le télégraphe multiple Baudot, à des moyens mécaniques, et que l'on cherche à rapprocher les communications successives entre les divers récepteurs et manipulateurs reliés par une même ligne. Il semble que la solution du problème ne puisse progresser qu'au moyen de principes physiques permettant une communication vraiment simultanée entre les différents postes. C'est ainsi qu'un télégraphe multiplex a été réalisé par Paul Lacour, en utilisant un dispositif accoustique indiqué en en 1860 par l'abbé Laborde. M. Mercadier a récemment repris cette idée et a réalisé le dispositif qu'il nomme duodéciplex. Il semble toutefois difficile de permettre à l'aide de mouvements sonores l'entretien simultané sur une même ligne d'appareils télégraphiques abso- lument quelconques : Bréguet, Morse, Hughes, etc. Nous avons appliqué les propriétés des oscillations électriques à la solu- tion du problème ainsi envisagé et nous croyons être arrivé à le résoudre dans ses lignes principales. Nous indiquerons tout d'abord les propriétés particulières des oscilla- tions électriques que nous avons utilisées ; nous décrirons ensuite les dispo- sitifs employés et les principales précautions dont il faut s'entourer pour appliquer avec succès ces propriétés. A. TURPA1X. — si it LA MULTICOMMUNICATIOH h\ rÉLÉGRAPHU I Hertz et les physiciens qui ont répété ses expériences ont étudié les oscillations électriques dans un champ constitué par deux fils métal] i qui parallèles qui se terminent du côté de l'excitateur par deux plaques de concentration respectivement parallèles aux plateaux de l'excitateur et voisines de ceux-ci. Ce champ d'oscillations, qui constitue le champ ordinaire à deux fils de Hertz, présente la propriété bien connue suivante : Un résonateur circu- laire de Hertz, déplacé à partir de l'excitateur en maintenant son plan perpendiculaire à celui des fils de concentration présenté des alternatives de fonctionnement et d'extinction. On dit qu'il décèle ainsi le système dés ventres et des nœuds successifs des ondulations stalionnaires élagées le long des fils. Nous avons montré, en 189o, qu'un résonateur circulaire de Hertz pré- sentant une coupure de quelques centimètres, indépendamment de celle offerte par le micromètre, présentait les mômes phénomènes. Supposons que les deux plateaux A et B [de l'excitateur soient disposés parallèlement, aussi éloignés que possible, et flanqués chacun de deux plaques métalliques indépendantes, parallèles au plateau d'excitateur dont elle concentre les effets et dont elles sont d'ailleurs le plus rapprochées possible. Si l'on joint le fil 1 à l'une quelconque des plaques a, a' voisines de A, et le fil 2 à l'une quelconque des plaques b, b' voisines de B, on constitue un champ ordinaire de Hertz à deux fils. Si l'on joint les deux fils \ et 2 à deux plaques voisines du même plateau excitateur (fil 1 et plaque a, fil 2 et plaque a' ; ou encore fil 1 et plaque b, fil 2 et plaque b'), le résonateur déplacé le long des deux fils ne décèle plus aucun sys- tème de ventres et de nœuds. Il y a interférence tout le long du champ. On sait, en effet, que chaque fil considéré seul agit sur le résonateur. Pour distinguer le champ à deux fils ainsi obtenu du champ ordinaire à deux fils de Hertz. nous lui donnerons le nom de champ interfèrent. On peut très aisément transformer un champ interfèrent à deux fil- champ ordinaire à deux fils sans changer les communications des Qlg avec les plaques de concentration a, a', b, b'. — Il suffit pour cela d'intercaler Y , 294 PHYSIQUE dans une coupure In faite sur l'un des fils une longueur additionnelle de- fil imn égale à la demi-longueur d'onde des oscillations qui excitent le résonateur servant à l'investigation du champ (fig. 1). Le champ est-il interfèrent entre l'excitateur et la longueur additionnelle, il sera ordinaire à partir de la longueur additionnelle, et inversement. On peut d'ailleurs transformer la partie du champ qui est champ ordinaire en champ interfèrent : il suffit de supprimer à l'aide d'un pont p la longueur additionnelle de fil intercalé. On conçoit aisément qu'il sera dès lors possible d'impressionner à volonté et à distance un résonateur par la mise en place ou l'enlèvement du pont mobile qui supprime ou intercale la longueur additionnelle de fil. Supposons, en effet, qu'on ait constitué un champ interfèrent à deux fils. Un résonateur placé à l'extrémité des fils la plus éloignée de l'excita- teur demeurera muet tant que le pont commandant la longueur addition- nelle la supprimera. Il sera actionné dès que le pont sera enlevé ; une longueur additionnelle égale à la demi-longueur d'onde du résonateur à influencer étant alors intercalée sur un des fils, le champ interfèrent est transformé en champ ordinaire et le résonateur, situé en un ventre, fonctionne. Supposons en second lieu qu'on ait constitué un champ ordinaire, à deux fils. Un résonateur placé à l'extrémité des fils la plus éloignée de l'excita- teur fonctionnera tant que le pont commandant la longueur additionnelle de fil la supprimera. Il cessera de fonctionner dès que le pont sera enlevé; la longueur additionnelle étant alors intercalée sur l'un des fils le champ ordinaire est transformé en champ interfèrent et le résonateur cesse de fonctionner. L'expérience montre encore que l'on peut actionner à volonté un réso- nateur placé à distance sans être obligé de tendre les deux fils de concen- tration du champ depuis l'excitateur jusqu'au résonateur. Il suffit que les iils soient distincts jusques et y compris la région où doit s'intercaler la longueur additionnelle de fil. Les deux fils sont réunis à partir de cet endroit. Le fil unique qui les prolonge ainsi propage ou ne propage pa* l'oscillation de l'excitateur suivant que le pont qui commande la longueur additionnelle de fil est ouvert ou fermé. En mettant en œuvre ces divers phénomènes qui se résument : 1° A constituer des champs interférents ; 2° A actionner à distance et à volonté un résonateur, et en joignant à ces faits le facile fonctionnement d'un résonateur à coupure, on peut résoudre le problème qui nous occupe dans toute sa généralité. ÎUIU'AIN. SUK LA MULTICOMM l M' A I l< »N ï.\ I M I ..Il Vl'lll h II Supposons qu'on établisse une série de couples de lil> aboutissant loua en un point commun à partir duquel un seul til es! tendu, le iil de ligne. — Sur l'un des fils de chacun de ces couples une coupure esl pratiqui une longueur additionnelle, différente de l'un des couples à l'autre, est établie et commandée par un pont. — Chaque lon- gueur additionnelle correspond à l'un des différents résonateurs situés au bout de la liune. A l'arrivée de la ligne s'épanouissent à nouveau toute une série découplés de fils de longueurs dill'érentes à l'extrémité de chacun desquels se trouve le résonateur qui y correspond. La figure 2 indique ce dispositif pour deux résonateurs différents. On voit que. suivant que les deux ponts sont tous deux ouverts ou tous deux fermés, ou l'un ouvert et l'autre fermé, les deux résonateurs sout tous deux muets ou tous deux influencés, ou l'un muet et l'autre influencé. On peut donc ainsi actionner à dislance celui dis deux résonateurs que l'on veut et cela tandis qu'un autre expérimentateur actionne ou non l'autre résonateur. On conçoit que, si ces résonateurs sont à coupure, on peut utiliser leur fonctionne- ment à l'entretien par une pile locale d'un appareil télégraphique quelconque. Il suffit que le pont situé à lastation de départ et qui commande le résonateur à influencer soit lui-môme invariablement lié au dispositif transmetteur de l'appareil télégraphique que l'on veut utiliser. On conçoit également que l'on puisse, avec un semblable dis mettre en communication simultanée, non seulement plus de deux pc situés à chaque extrémité de la ligne, mais un ti ind oombre postes étages tout le long de la ligne. Il suffit poui q teurs employés soient tous différents entre eux et qu'ils soi accordés avec les plaques de concentration et les Ion - additionnel de fils avec lesquelles ils doivent correspondre. a Fn £96 PHYSIQUE En réalité, pour que les résonateurs fonctionnent bien indépendamment les uns des autres, il n'est pas possible d'opérer avec un seul excitateur à plateau disposé dans ebaque poste, du moins s'il s'agit d'actionner simul- tanément plus de deux ou trois résonateurs. Il devient alors indispensable de constituer des excitateurs pour ainsi dire monochromatiques qui, émettant d'une façon très active une oscilla- tion de période déterminée, soient susceptibles d'actionner vigoureusement un résonateur donné, d'ailleurs choisi par tâtonnement à l'exclusion des autres. Nous décrirons ici un moyen fort simple de constituer une série d'exci- tateurs monochromatiques. Il consiste à disposer, dans une cuve remplie d'huile de pétrole, côte à côte, toute une série de couples de sphères de laiton de diamètres décroissants arrangées comme suit : D.C.B.A.A.B.C.D. Dans le modèle que nous présentons au Congiès on a pratiqué au fond de la cuve et le long de ses parois des rainures où s'engagent les épaule- ments de pièces de bois destinées à supporter les sphères métalliques. — Ces pièces de bois sont d'épaisseur différentes suivant le diamètre de la sphère qui s'y trouve fixée ; l'épaisseur du support atteint le tiers du dia- mètre de la sphère. — On a pratiqué dans chaque pièce de bois une ouver- ture circulaire d'un diamètre de 4 centimètres plus grand que le diamètre de la sphère. — La surface latérale de l'ouverture cylindrique ainsi con- stituée est recouverte de clinquant et en communication avec un fil métal- lique extérieur. — La sphère est fixée au milieu de cette ouverture à l'aide d'une bague de bois de 2 centimètres d'épaisseur. Les lamelles de clinquant ainsi disposées au voisinage d'un équateur de chacune des sphères et qui les entourent complètement jouent le rôle des plaques terminales des fils. Toutes les sphères étant placées dans l'huile et à quelques millimètres les unes des autres, on les excite avec la même bobine de Ruhmkorff. Chacun ('es couples de sphères de même diamètre se trouve alors, par raison de symétrie, le siège d'oscillations de même période pour chacune des deux sphères, mais de périodes différentes pour chaque couple. Ces oscillations sont concentrées par les lames de clinquant qui avoisi- nent les sphères et propagées ou non jusqu'au résonateur en accord avec le couple de sphères considéré, suivant que le pont qui commande au départ la longueur additionnelle de fil relative à ce résonateur est ou non fermé. A. TURPAIN. — SLR LA MULTICOMMUNICATION in l h.» m; vi-hii J1', III Nous avons expérimenté ces dispositifs sur une ligne aérienne mesurant 170 mètres de longueur disposée autour des bâtiments de la Station d'élec- tricité de Bordeaux-les-Chartrons. On n'avait pris, pour l'établissement de cette ligne, d'autres soins d'isolement que ceux en usage dan- la disposi- tion des lignes télégraphiques ordinaires. Trois postes étaient établis, l'un A au commencement de la ligne, l'autre B au 2/3 delà longueur, le troisième C à l'extrémité. Quelques-unes de ces expériences ont été réalisées en temps de pluie, cependant les cinq résonateurs accordés qui permettaient la réception entre A et B, A et C, B et C, B et A, C et B ont toujours fonctionné indé- pendamment les uns des autres et sans que, une fois réglés, l'envoi d'un signal destiné à l'un d'eux soit reçu par un autre. Deux de ces résona- teurs étaient complets et on lisait les signaux par l'apparition d'étincelles de longue et courte durée ; les trois autres résonateurs étaient à coupure et entretenaient des électro-aimants. En résumé, on peut assimiler l'emploi des oscillations électriques dans ce dispositif à l'emploi des vibrations sonores, et cela de la manière suivante : Qu'on suppose un tube acoustique reliant deux ou plusieurs postes et muni à l'arrivée et au départ de plusieurs embouchures. Les embou- chures, au départ, concentrent le mouvement sonore qu'émettent diffé- rents tuyaux sonores que nous supposerons, pour plus de simplicité, au nombre de deux seulement, l'un donnant le la, l'autre le sol. A l'arriv< en face des embouchures, se trouvent placés des résonateurs acoustiques, l'un capable de renforcer le la et sourd au sol, l'autre capable de renforcer le sol et sourd au la. Les transmissions faites au départ sur le la et sur le sol cheminent de concert ; à l'arrivée, le partage se fait grâce à la présence des résonateurs acoustiques de Helmholtz. Il se passe un phénomène analogue dans le dispositif électrique que nous venons de décrire. Si nous reprenons l'énoncé général du problème, nous pouvons dire que. grâce aux différents excitateurs qui fonctionnent dans échelonnésA,B,C,...N, un cortèged'oscillations.électriques de périodes dif- férentes se propage sur la ligne AN. Le triage de ces oscUlalionséleclnquei faità chaque résonateur qui garde et renforce cellesde galion respondant à sa période et laisse cheminer les autres; ces derni< : M tour, sont reçues chacune par le résonateur qui lui est propre. 298 PHYSIQUE M. A. TÏÏRPAO Docteur es sciences, Préparateur de plnsique à la Faculté des Sciences de l'Université de Bordeaux. SUR LA TÉLÉGRAPHIE PAR ONDES HIRTZIEIVNES : LA TÉLÉGRAPHIE DITE SANS FILS [538. 52j — Séance du'4 18 septembre — Pour mener à bien ses essais de communications sans fils à petite distance, M. Marconi n'a imaginé aucun appareil nouveau, mais il a fait preuve d'un choix des plus judicieux en empruntant à M. Righi l'os- cillateur qui produit les ondes qu'il lance dans l'espace, à M. Popoff et à M. Branly, l'antenne et le radioconducteur qui lui permettent de diriger ces ondes au départ, de les capter à l'arrivée. Associant ces divers appareils avec un bonheur parfait, M. Marconi est parvenu à transmettre sans conducteurs interposés des ondes électriques à des distances de plusieurs kilomètres. Après les expériences si démons- tratives qui se poursuivent encore actuellement entre Wimereux et la côte anglaise, la communication sans fils à petite distance, au moyen des ondes hertziennes peut être considérée comme définitivement sortie de la période des essais. Un des inconvénients des dispositifs actuels réside dans l'obligation où l'on se trouve de placer les antennes à une très grande hauteur. Pour atteindre 20 kilomètres, il a fallu (expériences de Berlin) placer les antennes à plus de 2o mètres de hauteur ; à Wimereux, le mât qui porte la plaque terminale de l'antenne mesure 50 mètres. D'autres inconvénients sont à signaler : l'insécurité des communica- tions, faciles à intercepter sans en troubler l'échange ; l'impossibilité d'empêcher deux ou plusieurs postes voisins de s'influencer mutuellement. Il est à craindre que le jour où plusieurs postes seront étages sur nos côtes, il soit malaisé de bien assurer leur fonctionnement indépen- damment les uns des autres. Toutefois, il ne faut pas trop insister sur ces premiers inconvénients que l'habileté des expérimentateurs et la connaissance, de jour en jour plus complète, qu'ils prennent des phé- nomènes utilisés, ne tarderont pas à éliminer. Nous ne voulons ici examiner qu'un point que nous croyons impor- tant à fixer pour l'essor même de la télégraphie dite sans fils. Les expériences de M. Marconi autorisent- elles à considérer comme résolu le problème général de la télégraphie sans fils? En admettant A. TURPA1N. — SUH l.A TÉLÉGRAPHIE l'Mi ONDES HERTZIENNES L'affirmative, peut-on, pénétrant dans le domaine des espoirs, prévoir qu'un jour plus ou moins proche des systèmes dérivés de ceux emp actuellement permettront la distribution à toute distance de centaim de kilowatts, et cela sans un seul lil conducteur? ou bien, a juste titre plus modestes et par là même plus utiles, ces expériences peuvent-elles marquer la solution pratique et définitive de l'important problème de la communication sans fils à petite distance? problème si important .ï résoudre par les multiples applications utiles qu'il comporte : communication entre les bateaux-phares et la côte, entre les navires qui se rapprochent, entre les convois qui se croisent si nombreux aujourd'hui sur nos lignes ferrées, etc., etc. Quels que soient les perfectionnements qu'on apporte aux dispositifs actuels, il paraît impossible de transformer les procédés de communica- tion à petite distance sans fil en procédés méritant le nom de télégraphie sans fils au sens strict du mot. Nous croyons qu'on ne saurait trop s'élever contre l'habitude fâcheuse qui s'établit de désigner les belles expériem «le M. Marconi et de ses émules sous le nom de télégraphie sans fils. Lorsqu'on ' prononce aujourd'hui le mot de télégraphie, l'esprit reporte aussitôt à cette merveilleuse application de l'électricité qui permet à toute heure le transport de la pensée d'une rive à l'autre des océans. Bien des gens s'imaginent à tort que les expériences de Boulogne sont le prélude d'une nouvelle télégraphie et que les essais faits sur de petites distan vont bientôt permettre l'échange de télégrammes entre Brest et New- York, San Francisco et Yokohama sans l'interposition d'aucun conducteur. Plus modestes avaient été nos devanciers qui, le jour où ils rendaient pratiques sur des distances de 80 kilomètres la télégraphie optique, ne l'avaient pas pour cela pompeusement décorée du nom de télégraphie suis fils. .Non seulement le public est amené à croire, par l'emploi impropre des mots « télégraphie sans fils », que la suppression de tous les conducteurs télégraphiques n'est plus qu'une question de temps, de perfectionnements plus ou moins heureux, plus ou moins prochains, mais il s'esl même trouve des ingénieurs qui se sont illusionnés au point de décrire des dispo sitifs qu'ils supposent aptes à permettre la télégraphie el la téléphonie sans fils entre l'Amérique et l'Europe. « Pourquoi, écrit avec assurance M. Guarini Foresio, au cours de description d'un brevet, du sommet de la tour de New-York, n'en pas un faisceau de rayons à une tour ou une montagne des Iles Bermuda d'où il sera ramené aux îles Açores et de là en Portugal, d'où i encore ramené en Espagne et de làà la tour Eiflfel à Pa en plaçant, le cas échéant, des répétiteurs à ces stations intermédiaires En se servant des nombres mêmes calculé, par M. Guarini-1 les 300 PHYSIQUE altitudes à donner aux antennes des postes intermédiaires varient entre 4.000 et 18.000 mètres. En admettant, ce qui est douteux, qu'il y ait économie à construire des sémaphores aussi élevés, au lieu d'établir des câbles sous-marins, deux raisons principales s'opposent à ce que la télégraphie sans fils par ondes hertziennes puisse s'effectuer entre des stations aussi éloignées. La première est que les faisceaux d'ondes émis qui peuvent être consi- dérés comme cylindriques sur un petit parcours, sont en réalité coniques et n'affectent jamais la forme cylindrique que l'on s'efforce de leur donner. Dès lors la puissance du transmetteur devra augmenter en raison directe du carré de la distance à atteindre, et l'on se trouve obligé de supposer l'établissement de véritables usines électriques pour arriver à donner aux oscillations une puissance capable de porter utilement leur action à d'aussi grandes distances. Ne sait-on pas déjà que quelles que soient les précau- tions que l'on prend pour maintenir à grande distance, en un faisceau parallèle, l'émission d'une source ou lumineuse ou sonore, le faisceau ne cesse pas d'être conique. Il en sera sans nul doute de même des oscillations électriques qui se rapprochent des ondes sonores par les grandes longueurs d'onde qu'elles présentent, et qui sont parentes des ondes lumineuses par la période du mouvement vibratoire qu'elles propagent. Or les ondulations lumineuses hypothétiques sont de l'ordre du millième de millimètre et cependant les miroirs et les lentilles qui les concentrent n'arrivent pas à en assurer le parallélisme passé 50 ou 60 kilomètres. Quelles difficultés n'éprouvera-t-on pas à concentrer les ondulations élec- triques qui affectent en moyenne de 40 à 50 centimètres de longueur? La seconde raison pour laquelle les ondes électriques émises par les radiateurs seront incapables d'actionner des récepteurs — fussent-ils encore plus sensibles — placés à d'aussi grandes distances, est due à l'absorption que les milieux interposés entre les deux appareils, l'air lui- même, ne manqueront pas de produire. 11 en est ainsi pour les ondes lumineuses : malgré tous les perfectionne- ments qu'on y a apporté, nos phares sont bien incapables de porter leur lumière à des distances qui sont les moindres de celles que franchissent nos télégraphes. En résumé, si l'on peut dire que les communications sans fils par ondes hertziennes sont pratiques sur de petites distances, il serait témé- raire de prétendre qu'elles puissent, sans l'aide d'aucun conducteur, permettre l'échange de signaux à toute distance quelque grande soit-elle. L'ingénieuse combinaison de M. Marconi risquerait, en négligeant le domaine des applications vraiment utiles et pratiques qu'elle peut à très juste titre revendiquer comme sien, en prétendant s'appliquer à la télé- graphie à toute distance, de se heurter à des insuccès certains. A. TURPAIN. — SUR LA TÉLÉGRAPHIE PAB ONDES BBftTZIIrlRSS 501 Tel n'est pas d'ailleurs, nous le croyons du moins, le but que l'inven leur de la télégraphie dite sans fils se propose. M.Marconi a i;m preuve, dans les divers essais qu'il a entrepris avec succès, d'un jugement trop sûr, d'une trop grande sagacité, tant dans le choix de Bes dispositifs que dans celui des lieux où il a disposé ses appareils pour se laisser aller à quitter le domaine des réalités acquises pour entrer dan9 celui d'espoira qui seraient des rêves. Loin de servir l'essor de cette application d'- ondes hertziennes, il risquerait alors d'en compromettre les utiles effets en concentrant vainement des efforts coûteux à la recherche d'un ; blême dont la solution dépasse vraisemblablement les limites de ce qu'on peut légitimement attendre par la mise en œuvre des oscillations électriques. Est-ce à dire que les oscillations hertziennes ne puissent être utilement employées dans la télégraphie courante? Évidemment non. Que l'on suppose un fil tendu entre deux stations, s'arrétant aux postes intermé- diaires et il est aisé de concevoir la possibilité d'assurer, grâce aux ondes électriques, la communication télégraphique simultanée entre les divers postes échelonnés sur le fil. Cette application nouvelle des ondes hert ziennes, qui nous est propre, peut marquer, croyons-nous, un réel progn - la dans télégraphie courante en permettant, non pas de supprimer tout fil de communications, mais en réduisant ces fils à un nombre minimum. M. le docteur LEDUC Professeur a l'École de Médecine de Nantes. ÉTINCELLE GLOBULAIRE AMBULANTE (I) [537.52 — Séance du l'J septembre — Lorsque deux pointes métalliques très fines et bien polies, en rapport chacune avec l'un des pôles d'une machine électro-statique. repo* perpendiculairement, à cinq ou dix centimètres l'une de l'autre, but une plaque ou sur un papier photographique au gélatino- bromure d'argent à surface brillante, le papier reposant sur une plaque de verre, et le tout étant placé sur une lame métallique, il se produit une effluve autour de la pointe positive, tandis qu'à la pointe négative il se forme un globule lumineux; lorsque ce globule a atteint une grosseur suffisante, on le voit se détacher de la pointe qui cesse complètement d'être lun mettre en route, se déplacer lentement sur la plaque, reculer (D nous avons présenté une note sur tte expérience à l'A 3 juillet 1809 302 PHYSIQUE était repoussé par un ressort, avancer de nouveau, faire des détours, s'arrêter, puis se remettre en route vers la pointe positive ; lorsqu'il arrive à celle-ci, l'effluve s'é- teint, tout phénomène lumineux cesse, et la machine se désamorce comme si ses deux pôles étaient unis par un con- ducteur. Si l'on soulève la pointe positive pour la reporter sur un point voisin, la même série de phénomènes se repro- duit. La vitesse avec laquelle le globule lumineux se déplace est très faible, il met de une à quatre minutes pour parcourir une distance de cinq à dix centimètres. Parfois, avant d'at- teindre la pointe posi- tive, le globule éclate en deux ou plusieurs globules lumineux qui continuent individuelle- ment leur route vers la pointe positive. En développant la pla- que, on y trouve tracée la route suivie par le globule, le lieu d'écla- tement, les roules des globules résultant de la division, l'effluve autour de la pointe positive ; enfin, en arrêtant l'ex- périence avant l'arrivée du globule à la pointe positive, la photogra- phie ne donne la roule que jusqu'au point d'arrêt. Le globule semble FlG. 1. I)r LEDUC. — ETINCELLE GLOBULAIRE IMBULANTI rendre son trajet conducteur. Si, pendant le voyage du globul< i projette une poudre sur la plaque, du soufre, par exemple, le suivi par le globule est marqué par une ligne de petites aigrettes pi au- tant l'aspect d'un chapelet lumi- neux. L'expérience réussit sur une plaque voilée par la lumière, laquelle ne communique pas à la couche sensible la conduc- tibilité que le globule lumineux produit sur son trajet. Les étincelles globulaires décrites par G. Planté (1) et Righi (2) sont, par leurs modes de production et par leurs caractères, très différentes de celles étudiées dans cette note. G. Planté se servait d'un condensateur à diélectrique de mica et à armature d'étain ; il mettait chaque armature en rapport avec l'un des pôles de sa machine rhéoslatique, à un endroit où le mica était perforé il se produisait une étincelle, 1'étain fondait, le mica brûlait et cette combustion se propa- geait en produisant le globule lumineux ambulant. Les phénomènes étudiés par Righi sont les lueurs des tubes à vide, et leurs vitesses de propagation étaient telles qu'un miroir tournant était nécessaire pour les étudier. De tous les phénomènes élec- triques connus, celui que nous décrivons semble présenter le plus d'analogie avec la foudre) (1) Recherches sur l électricité . (2) L'éclairage électrique; 304 PHYSIQUE M. André BLOMEL Professeur à l'École des Ponts et Chaussées. SUR LA SIMPLIFICATION DES UNITÉS ÉLECTRIQUES [537.71] — Séance du 20 septembre — Inconvénient de la situation actuelle. — Une complication très grande des unités électriques provient actuellement de la coexistence de deux sys- tèmes parallèles. Il existe en effet non pas un, mais deux systèmes d'unités électriques (électro-magnétiques) : le système C. G. S. parfaitement simple dans ses définitions, et qui a pour base le centimètre, le gramme et la seconde; et le système pratique de l'ampère, l'ohm et le volt qui a pour base le quadrant terrestre, 10_" gramme et la seconde. Les rapports entre lès deux systèmes sont en fait peu simples puisque les unités pratiques se déduisent des unités C. G. S., par des puissances de 10 fort variées: — 1, 7? 8? 9^ _ 9? etc., et que, dans bien des cas, on prend des multiples. 11 faut, par suite, un vrai calcul pour passer d'un système à l'autre, et finalement on n'emploie pas moins de 14 puissances de 10 comme le montre le tableau I ! Il se présente en outre une curieuse contradiction dans l'emploi de ces deux systèmes: en électricité, on n'emploie guère que le système pratique, sous prétexte que les unités C. G. S. manquent de noms concrets et que leurs valeurs sont trop grandes ou trop petites pour la pratique ; au contraire, en magnétisme, où, des noms concrets font également défaut et où l'unité de flux est certainement trop petite, on n'a créé jusqu'ici aucune unité dans le second système. 11 en résulte que les industriels, notamment les constructeurs de machi- nes, sont obligés d'employer à la fois les deux systèmes, et, pour ne pas risquer de se tromper, ils ont introduit dans la littérature technique des ' équations empiriques, non cohérentes, choquantes pour les physiciens telles que : F = 0,47tNI pour la force magnéto-motrice. E = Nn*.10~ pour la force électromotrice. Enfin, sous prétexte de simplifier, on force les praticiens à adopter, poul- ies calculs de capacité et d'inductance des lignes, une unité de longueur égale à 109 centimètres, dont l'oubli donne lieu à de nombreuses erreurs. A. BLONDKL. — SIMPLIFICATION DES UNITÉS KLICTBIQUB9 303 Toutes les tentatives faites depuis quelques années pour unifier les unités électriques et magnétiques sont roter-, sans buco -. Les uns, à la suite de V American Jnstitute of ElectriccU Engineers, ont proposé iûi ment de confondre les unités magnétiques pratiques avec les unités C. G. S. et de leur donner des noms tels queGauss, Weber, etc. Mais cette proposition, qui porte atteinte aux conventions admis* -, ne résolvait pas la question, puisqu'elle ne change que la forme, el non le fond des unités. Aussi la proposition est-elle restée isolée jusqu'ici. D'autres, parmi lesquels j'ai été moi-même (1), ont cru trouver cette solu- tion logiquement dans la création d'unités magnétiques nouvelles, cohé- rentes avec le système pratique (109 c. 10— "g. s.) dont dits constitue- raient l'achèvement. Mais, par suite des relations de dimensions correspon- dantes : rc^ t" ; avec * = l^'S dans le vide, il faudrait admettre pour la perméabilité magnétique du vide, qod pas l'unité comme on le fait ordinairement, mais 109, ce qui est aussi peu satisfaisant que de prendre 109 pour unité de longueur pratique. Il est à craindre du reste qu'un nouveau système de ce genre ne puisse réunir l'adhésion des électriciens en général, d'une part parce qu'il exigerait la connaissance de nouveaux noms et de nouvelles définitions, d'autre pari parce qu'il pourrait donner lieu à des confusions avec le système américain. 11 aurait pour lui la logique, et pourrait dispenser les praticiens de la con- naissance du système C. G. S.; mais il n'en dispenserait pus les physiciens et ne ferait qu'accroître pour eux le nombre des unités à connaître. Le système pratique peut être délaissé aujourd'hui.— En présence de ces constatations, on est bien obligé de reconnaître que lasolution la plus radicale et la plus simple de l'unification des unités électriques el magné- tiques pour les besoins de la pratique consisterait à employer un système, le système C. G. S., et on est conduit à mettre en discussion l'utilité du système pratique électrique et les motifs mêmes de sa créfttdOD Or, il est facile de voir que, d'une part, ces motifs n'ont plus de valeur aujourd'hui et que,d'autre part, on pourrait très bien se passerde ce En effet, à l'époque où il a été imaginé, par S.-W. Thomson, il y a un quart de siècle, on ne connaissait rien de l'électricité industrielle • et l'on ne songeait guère qu'à une seule application, la télégraphie. détonnant par conséquent à ce que l'on ait trouvé 1 unilé I courant trop grande et qu'on ait cru nécessaire de la remplac :r par une (1) voir ma note sur les unités magnétique» au Coi " <896- 306 PHYSIQUE unité pratique 10 fois plus petite ; mais cette raison n'existe plus aujour- d'hui que les réseaux de distribution des grandes villes comptent les ampères par milliers. De même aujourd'hui que l'on fait des transports d'énergie jusqu'à 40.000 volts rien n'empêcherait de prendre une unité de tension 10 fois plus grande que le volt. Or il est facile de voir que ces deux changements uniformiseraient de la façon la plus heureuse les rapports entre les unités pratiques et les unités C. G. S., en les ramenant tous aune seule puissance de 10, la puis- sance 109. L'hectowatt deviendrait l'unité de puissance, ce qui serait éga- lement un avantage. Mais du moment qu'il n'interviendrait plus qu'un seul rapport, pour- quoi serait-il nécessaire de donner aux multiples des unités C. G. S. par ce rapport des noms spéciaux, plutôt que de désigner le multiplicateur lui- même par un simple préfixe, comme ceux qu'on emploie déjà, déca, heclor kilo? Il est évidemment logique d'agir de même pour la puissance 109. Perfectionnement du système C. G. S. — Il ne subsiste plus alors aucune raison d'employer le fâcheux système 109 C. 10 — 11 G. S., à côté du système C. G. S., puisque ce dernier peut se suffire à lui-même dans toutes les applications possibles : il ne reste donc qu'à le concrétiser en donnant des noms à des unités électriques, comme les Américains l'ont fait déjà pour les unités magnétiques, et pour les mêmes motifs. Leur tentative qui, isolée, est illogique, devient alors excellente et digne d'adoption. Ils l'ont fort bien senti eux-mêmes, car YElectrical World a publié récem- ment un article dans ce sens (1), où il préconise la création de noms nou- veaux ; mais cette proposition n'était pas accompagnée de propositions explicites et l'auteur (M. Kennellyj admettait que ces noms seraient em- pruntés aux langues anciennes et qu'on créerait des vocables nouveaux pour toutes les puissances de 10. J'étais arrivé de mon côté et indépendamment aux conclusions que je viens d'indiquer (2); mais je proposais de conserver pour les unités c. g. s. les noms des unités pratiques précédés du mot néo. MM. Hospitalier (3) et Blondin(i) ont exprimé la crainte qu'il en résultât de sérieuses confusions; bien que celles-ci eussent été, je crois, bien difficiles, je n'ai aucune objec- tion à faire contre l'emploi de noms nouveaux pourvu que ce soient des noms d'hommes comme pour les unités C. G. S. magnétiques déjà dénom- mées par les Américains, de façon qu'il ait une complète uniformité de notation (5). (1) Ëlectrical World, 1899. (2) Industrie électrique, 1899. (3) Ihid. Ci) Eclniriuje rlerlrique. CD Les mots tirés du prec, dont lia généralisation serait difficile, seront ainsi réservés aux unités fondamentales de la physique générale : dyne, erg, etc. A. BLONDEL. — SIMPLIFICATION DES UNITÉS ELKCTBIQ C/l w p GO P go P P Ph ^ "S" P ^ PS - P h W £ Q g CO g Iz; P j GO B rvi 0) O fi e A O A a A n 3 O *1 A A T* -^ ** _ r O fi fi fi A A 2 fi A A 1 ■ A *-l O *e a> O M ► o fi P " ? fi e A A TH S *h fi n - V. A A a A fi A 0 • ja b c — fi fi fi o A a O = p •n < 8 £ — O fi fi A A A a A a A *H § | B b A fi fi £ fi A 0 A A A A vH 5 S o a A A A A A A A A O *H - 7 su S 5 O fi .- .5" a A a fi fi A A A A A T* O. « 1 fi fi fi fi A a A A A A O *H ~ en : . w 2 . 0. z • P --. - 9 U ^ 3 s 3 ce a o -y es - 7 c C O 4) P o c Ci C '3 0 = ■3 308 PHYSIQUE Je propose par exemple la liste suivante de noms (1) : w p in £> m Cm h— ( O c» ^ g 2 « (^ w S- o ^ c ^ g O o E3 a 1 / £ 1 Ifi 1 0 2 I s X R A A « A Ô c ^H c < \ H c c ■y s a 6 (-o 1 o 1 'r< Il s — c lyper yperl O a. a. ? ^ i » S J ^ f ^ « " A ft a Q A CD r*s a E kr,T O *"* 1 p R P a P fi A H 1 " '•< ! S 1 12 ' 3 rjj c N (73 / f— ■Ji rt ( S § 1 2 o g 2 S ~ eo Ë? K \ Z C S P x p 2 w Q S u | U- . C « zfi f = - O I1 lilligah » P * * « fi A m •* 1 1 o ô .'5 1 (5 fi fi S R « fi A u T< -~ *5 CS o 1; ? CD O i 0 3 tH si Q *3 s ta. s « A m — - t£> »r^ 1 ci o E- 1 •^ 1 « « » Cî A O Q ' \ * O R c_ ■xi >a L_ »H r- K < c* C 4-9 C 'I a C C c £ c a c a a a 2 c et r s 1 c c « a '5 u u a 3 H c < a u 'W Ils sont répartis entre les divers pays exactement dans la même pro- portion que les noms des unités pratiques correspondantes remplacées. On pourrait se rappeler facilement les unités nouvelles en remarquant que thom, poisson, max, arag, ont des consonances analogues à ohm, coulomb, watt et farad qu'ils remplacent, que galva est déjà employé (1) J'indique sur ma liste le nom patronymique de Lord Kelvin et non son titre nobiliaire.de même que nous connaissons les maréchaux de l'Empire sous leurs noms : Davout, Berthier, etc., et non prince d'Eckmuhl. prince de Neufchàtel. l.'n thom parait d'ailleurs plus euphonique qu'un kel, et rappelle mieux mnemoniquement l'ohm qu'il remplace. A. BLONDEL. — SIMPLIFICATION DBS i\ni.- KLBCTRIQUES comme radical dans le sens de courant, (galvanomètre, galvanique, el et Franklin dans le sens de hautes tensions (franklinii nfln helmholts et henry commencent par la même lettre. Ce tableau est à compléter toul naturellement pai celui des uni magnétiques de V American InsHtute avec lequel il ue fera qu'un. Le nom de Hertz pourrait être réservé pour l'unité de perméabilité magnétique quand l'idée que la perméabilité n'est pas un oombrc abs- trait mais une quantité physique, aura fait son chemin; mais c ue elle semble encore étrangère à des auteurs éminents, il sérail peut-être prématuré d'en parler au prochain Congrès. La création de préfixes est plus dillicile si l'on veut s'en tenir toujours au grec, suivant la tradition, pour les former; c'est ce qui doil faire désirer de le réduire au minimum. 11 est facile devoir qu'il suflit d'en attribuer aux puissances croissant de 3 en 3, puisqu'on compte aisément de 1 à 1000. Kilo et milli nous sont fournis déjà pour 101 el 10 par le système métrique; il convient de conserver pour méga el micro l'accep tion classique 106 et 10'6 , et par conséquent pour faire des Iriades complètes jusqu'à 1015, il faudrait créer 6 mots pour 109, 10", I0,s et leurs inverses; malgré le charme de la symétrie en matière «le nomen clature, je ne vois pas jusqu'à nouvel ordre d'utilité sérieuse pour 1012 etlO'12. Je proposerais donc de se contenter provisoirement de hyper- et hypo pour les multiples les plus courants 109 et 10" et ano et calho pour 1015etl0-u; si 10la devient intéressant plus tard, il sera temps de lui donner un nom ; c'est le besoin qui doit faire naître l'organe et non l'or- gane qui doit devancer le besoin. Je m'arrête car il y aurait beaucoup à dire sur ce sujet, et sans doute d'autres objections se présenteront avant qu'un système définitif soit éla- boré; l'essentiel pour que la discussion aboutisse à un résultat pratique, c'est de lui donner comme base, non un projet vague, mais une propoi précise et explicite qui manquait jusqu'ici. Pour mieux préciser ces changements et faire comprendre toute la valeur logique et pratique du nouveau système, les deux tableau ci-dessus résument comparativement les noms et les rapports des unités dans I an- cienne terminologie et dans celle que je propose. Il suffit de jeter un coup d'œil sur ces deux tableaux pour apprécier I la simplicité du second en comparaison de la complication du premiei et comme il est manifeste que le second système donne une aussi complète que possible aux besoins de l'industrie on ne voil qui pourrait justifier la conservation indéfinie du premier. Il a pu parfaitement justifié, comme je l'ai dit, au moment où il a été m de H)On «marquera que,si j'ai réduit l'emploi des multiples sur mot e ,o, en réalité rien n'empêche .l'en créer d'autres 1- j 310 PHYSIQUE même en 1881 lorsqu'il a été adopté officiellement; mais il semble qu'il est au fond le résultat d'un malentendu et que ce serait rendre un service à nos successeurs de les débarrasser des conséquences de celui-ci. Pour la pratique, l'adoption de la nouvelle nomenclature n'entraînerait que des modifications de langage peu importantes et peu gênantes. Il serait facile par exemple de s'habituer à dire 11,0 hyperfranks au lieu de 110 volts, 10,0 galvasau lieu de 100 ampères, 1 hypermax au lieu de 1 hectowatt, etc. (1). Les médecins, qui évaluent ordinairement les cou- rants entre 1 et 200 milliampères, les compteraient entre 0,1 et 20 milli- galvas, etc. Conclusion : En résumé, le moment paraît venu de donner des noms corrects à toutes les unités C. G. S. électriques et magnétiques afin de pré- parer la disparition spontanée du système pratique. Il me semble indis- pensable d'ailleurs de ne pas séparer les unités électriques des unités magnétiques, sous peine de n'obtenir qu'une solution incomplète et illo- gique de la question. Ce serait une belle tâche pour le Congrès de 1900 et j'aime à espérer qu'elle le séduira. Je serais heureux si, sans attendre cette époque, les physiciens que ce sujet intéresse voulaient bien discuter cette idée pour la perfectionner et en préparer la réalisation s'ils l'acceptent. généraliser et uniformiser le mode de formation de ces multiples en formant des triades régulières des puissances de 10; on aurait par exemple, les préfixes : Kilo-, Duo-, Tri-, Quatro-, Quinto-, 106 109 to1* ■ I015 et les préfixes : Milli-, Billi-, Trilli Quatrilli-, Quintilli-, Pour. . . . . . 10-3 10-6 10-9 10-15 10-1' les puissances intermédiaires n'ont pas besoin de préfixes spéciaux, car on peut toujours compter sans difficulté de l à 1000 dans les intervalles. Mais je crois qu'il vaut mieux ne pas trop demander à la fois et se contenter des puissances 3, 9 et 15. Moins on créera de noms nouveaux, mieux cela vaudra. (I) Comme le kw actuel joue dans l'industrie un rôle important, on pourrait conserver, en outre» exceptionnellement cette puissance io de l'unité C. G. S., sous le nom de kowatt, par exemple. A. BLO.NDEI.. — HESURE DBS FAIBLIS < IENTS Dl BELP-UIDUCTIO 311 M. André BLOOEL NOUVELLE MÉTHODE POUR LA MESURE DES FAIBLES COEFFICIENTS DE SELF-INDUCTION 7 34 — Séance du iO teptembrt — Objet de la méthode. — La plupart des méthodes actuelles pour la mesure des faibles self-induclions sont peu pratiques, parce qu'el ■exigent l'emploi d'un pont de Wheatstone dont les bobines possèdent •elles-mêmes de la self-induction et do la capacité. La méthode de Joubert, très commode pour les grosses inductions, devient inutilisable pour les petites bobines, d'une part, parce qu'on manque d'ampèremètres el de volt-mètres à courants alternatifs assez sensibles, et, d'autrr part, parce que la constante de temps des petites bobines étant très petite, la diffé- rence de potentiel aux bornes U diffère peu de la chute de potentiel ohmique ri; la self-inductance / est très mal déterminée par l'équatioD fondamentale (1) = ^, T La méthode nouvelle que je vais indiquer est à l'abri de es deux inconvénients; elle a pour but de rendre dans les laboratoires des ser- vices analogues à la méthode de Joubert. Principe de la solution. — La solution repose sur une propriété -électro-dynamomètres de torsion qui est la suivante : si la bobine fixe el la bobine mobile d'un électro-dynamomètre sont parcouru- par deux courants alternatifs diphasés semblables, c'est-à-dire ayant une même courbe périodique à l'échelle près, mais décalés entre eux d'un quart de la période principale, le couple électro-dynamique est nul. Cela est évident dans le cas de courante simplement sinusoldau on sait que, dans ce cas, le couple produit par deux courants alternatifs d'amplitudes I et J décalés de l'angle ? est proportionnel à : IJ cos 5 et s'annule par conséquent pour ? — 312 PHYSIQUE Il est facile de voir qu'il en est de même pour des courants alternatifs i et j plus complexes mais semblables. Développons-les en séries deFou- rier, en posant pour abréger — = w ; les alternances opposées étant symé- triques, il n'y aura que des harmoniques impaires. (2) i = \i sin (at + I3 sin (3y/t r'(R + r') Deuxième dispositif. — Au lieu d'employer un étalon de self-induction, on peut aussi bien ajouter des résistances connues dans l'un ou l'autre circuit pour égaliser les constantes de temps ; mais il faut alors des résis- tances rigoureusement mortes et pouvant supporter un courant de 1/10 d'ampère environ; il faut, en effet, employer des courants assez intenses pour ne donner au cadre de l'électro-dynamomètre que des impédances faibles (quelques dizaines d'ohms), si l'on veut mesurer avec précision les inductances des bobines industrielles de peu de résistance. Soient encore x et r l'inductance et la résistance déjà mesurée de la bobine étudiée S, L et R, les constances de chaque bobine de l'électro- x dynamomètre. On met la bobine S dans l'un des circuits; si -est plus grand que on doit ajouter, pour ramener l'appareil au zéro, une résis- R tance r' dans ce circuit. Quand la déviation s'annule, on a : d'où (7) L+a _ L R — /• -f /•' = " R x = L R Si L est connu, x est donc donné par une simple proportion. 314 PHYSIQUE X Quand - est plus petit que -, la résistance r' doit être ajoutée à l'autre branche et l'on a, quand la déviation est nulle : L + a; L D'où : (8) R + r ' ' R -f r' (x — r') x = L R +r' Pour éliminer L dans ces formules (7) ou (8), il suffit de faire une mesure de comparaison sur une bobine de self-inductance connue. Cette deuxième méthode, avec de simples résistances, est la plus com- mode, et c'est évidemment celle qu'on emploiera de préférence. Sensibilité. — Cherchons les conditions les plus favorables à la sensi- bilité, par exemple dans le cas de la formule (7) : Appelons yt et y2 les angles de décalage des courants dans le premier et le second circuits par rapport aux forces électromotrices agissantes. On a : to- v ■ lO fi " for v R wL + x R-fr +~P et la lecture de l'instrument a est, d'autre part, proportionnelle au sinus de la différence de phase» et en raison inverse des impédances : k sin (Yt v/R2 + «2L2 [V/(R 4- r + r'f -f- w2 (L -f xf] L'angle yt — y* étant faible, le sinus peut être remplacé par la tan- gente. D'où : = k- o:>L ~R " u>(L-\-x) R + r -f r' œ(L -\- x)~ R + r + r'_ y/(R2 + co2L2j [(R -t- r + r'f + ar(L + xf Dans le cas ordinaire, les self-inductances seront petites devant les résistances et on pourra écrire approximativement : L(r + r') — ïix = k (O a L k (o R2(R + r + r')1 R[1 + _R_ r +7' R -;• + r' R(R + r -)- r') A. BL0NDEL. — MESURE DES FAIBLKS COIFFK !l \[- I>K SKI f-p- A une petite variation &, correspond i d variation : lll ~ /,(.. i; i; /• / - qui mesure la sensibilité. Celle-ci est. comme ou le voit, d'autant plu- grande que la fréquence est plus élevée et la résistance totale plus \- tite. I. constante /.• étant proportionnelle au produit des nombres de spires des deux cadres iet, par suite, à la self-induction Li et à la force électromo- trice et en raison inverse du coefficient de torsion < il v mieux se placer dans le cas où on peut la négliger devant celledes bob, 316 PHYSIQUE de l'électrodynamomètre. Par exemple, on emploie un induit de 1/20 d'ohm avec des bobines de 10 ohms au moins. Variante. — Au lieu de la méthode de réduction à zéro, on pourrait, dans le cas de courants diphasés sensiblement sinusoïdaux, employeravec le même instrument une méthode de déviation sans étalon de self-induc- tion. On ajoute alors un micromètre de torsion semblable à ceux des électro-dynamomètres ordinaires et on ne fait qu'une seule lecture après avoir intercalé la bobine S dans l'un des circuits ; en même temps on mesure par deux ampèremètres les courants dans les deux branches. La déviation a est proportionnelle à : IJ sin 3 en appelant 3 la différence des décalages ? et (ho t rfûT' ~dû>' les raPPorts de divergence mesurés dans ces deux plans res- i pectivement autour du point d'incidence. Dans les appareils étudiés, le plan d'incidence étant plan de symétrie, on a 6 — 90°, sin 6 = 1 et d'autre part l'un des deux rapports de diver- gence est donné par la relation et l'autre est égal à — ndoi. =: n'du' i do dr" Il reste donc simplement : kids cos S do (2; de = x* dr L'éclat apparent de la surface en M pour un œil placé en 31 à la dis- tance x est donc, d'après ma brochure de 1894 : (3) k n i, en posant : //\ do (4) u = — cos o. dz On peut lui donner une autre forme, car en appelant n et n! les indices du premier et du second milieu : (5) n si u 3 = n' sin r : d'où, /a. do n' cosr (o) ■ — ■= , dr n cos o d'où, en substituant dans l'équation (1), il vient : ,_, , ki de cosr /n'y (i) de = X* \1l Cette équation indique que, pour un œil placé en M, la surface d cos r cos 0' dw cos r' cos 0 La face d'entrée est verticale ; on se donne un foyer unique et l'on exprime que tous les rayons issus du foyer doi- vent sortir parallèlement à l'horizon (1). On a donc, pour la figure o. les trois formules : n sin r = sin 0, n sin r' = sin 0', 8' = r -f r'. On en déduit immédia- tement : FlG. et cos r = cos r cos 0' -f- sin r sin 0' sin r' = sin 8' cos r — sin r cos 0'. / sin 0 \ tgS' = vy/n2 sin2o — 1/ En portant ces valeurs dans l'équation (12), il vient d°>' „,. . „,. -—- = cos o(l -f- tg r tg 0 ). d'où, en vertu de (2) et en faisant tg r = sin 0 (13) dto 1 d(û' cos o v/ n2 — sin2 0 1 1 sin- 6 y//i2 — sin2 2(\ "" — sin2 0 — l) On obtenait ainsi une valeur de u et par suite de i décroissante du centre (1) Mémoire de M. Reynaud, sur L'éclairage des cotes, page 383. A. BLONDEL. — PROPRIÉTÉS PHOTOMÉTR1QI BS I au bord dos lentilles, comme l'indique pai exemple la figure G tirée de ma brochure de 181» î . Cet éclat moyen peut se mettre sous une forme plus simple qui qui se prête facilement à un développement en série : do) w = — c<> (14) = 1 — d sina8 ci Mil- ', -,' ' sin- n(n — 1) L 2 n n(n — \) lsinaS 3sin*8 , I5sin68 1 i ô ,.2 r ô 4 r UT7 8 n4 24 //' On peut aussi calculer u par logarithmes, en écrivant : log (1 — U ) — 2 log sin o — - log ( 1 — r^ ) — l< \- » — l >g (fJ - 1). 2 /r si on prend la surface rayonnante vraie, l'éclat vrai est, comme on l'a vu, en négligeant l'absorption : nli l . tg à 1,6 Le facteur u doit donc être égal au rapport de la surface vraie à la surface fictive, ou sensiblement au rapport de t/0 la hauteur h à la hauteur CE = h' . II est facile de le vérifier en supposant les an- neaux assez petits pour que leur face soit sensiblement plane et les rayons qui le traversent sensiblement parallèles. On a 1,2 o,a 0,6 •> alors en effet dans le triangle ABC les relations : 0,2 BC cos r AB cos(o' — r) 1,0 u/a OU h' h cos r D'où coso' cos (8' — r) h' ci >s r cos o' 1 h cos [o' — r) 1+tgf/tgr C'est bien la même valeur que celle de u déduite [de (l'eq générale : Uû u — cos o — = du'~ 1 -J-tgrtgS' 324 PHYSIQUE En pratique les anneaux sont légèrement courbes et la hauteur h' peut être un peu différente. Il suffit alors de la mesurer sur l'épure ou de la prendre dans les tables de construction de la lentille. On fera de même pour les anneaux caladioptriques, dont toute la face de sortie est utile en général. Remarques sur les applications pratiques. — On remarquera que les résultats trouvés ci-dessus sont très généraux, car je n'ai fait aucune hypothèse ni sur la forme de lampe ni sur la répartition de son éclat. Dans l'application il conviendra de voir tout d'abord quelles sont les parties réellement lumineuses de la lentille. Dans une lentille du premier type concentrant dans une seule direction, si l'observateur est placé très loin sur l'axe il verra la lentille entièrement lumineuse puisque le profil est calculé pour rendre parallèles tous les rayons issus du centre optique, et les dimensions de la source sont toujours assez grandes pour compenser le déplacement du foyer des différents anneaux par défauts de construction. Si l'observateur se rapproche, la zone éclairée n'embrasse plus toute la lentille mais se rétrécit. Elle conserve néanmoins le même éclat que précé- demment si l'éclat de la source est uniforme, comme c'est le cas par exemple pour un arc électrique. Rien de plus facile par conséquent que de déterminer la loi de variation de l'éclairement le long de l'axe d'un projecteur à lampe horizontale. La source est le cratère de l'arc, facette circulaire brillante ; il suffit de déter- miner pour chaque position de M les rayons extrêmes issus des bords du cratère et passant par M. Leurs points de sortie du projecteur déterminent le périmètre de la surface éclairante, à laquelle on n'a plus qu'à attribuer l'éclat AA;'(1 — a)i. Si la source présente des éclats variables, il faut attribuer à chaque point m de la lentille l'éclat i correspondant à l'éclat de la source dans la direction du rayon incident en m ; cette étude devient alors très complexe et ne peut être faite qu'expérimentalement. S'il s'agit d'une lentille de deuxième espèce, éclairant tout l'horizon, les rayons ne sont déviés par elle que dans le sens vertical ; la surface éclai- rante se réduit donc à une très étroite zone verticale dont la largeur appa- rente est celle sous laquelle on aperçoit la source elle-même. Et encore les anneaux présentent-ils des bandes sombres horizontales qui coupent cette bande. A chacune des parties éclairées on attribuera un éclat toujours calculé par la même formule j — kk'(l — a)j et la puissance lumineuse totale sera la somme de toutes les parties : P = S*;. E. NOELTING. — NOUVELLE DÉMONSTRATIOH DE LA FORMUI.l D1 kikm On remarquera que dans le premier type de lentille !«•- deux élém< proportionnels, surface éclairée el puissance lumineuse, son! indi pendants de la dimension de la source pourvu que celle-ci entoure compl< tement le foyer, tandis que clans le second il- dépendent essentiellement du diami tre horizontal de la source. M. E. IfOELTOG Directeur >le l'École de «liirnic île Mulhouse. NOUVELLE DÉMONSTRATION DE LA FORMULE DE KÉKULÉ POUR LE BENZÈNE I I I -- Séance du tS septembre — Il est assez malaisé de donner, dans les cours de chimie, aux élèves, une démonstration de la formule de Kékulé, facilement compréhensible. Les démonstrations de Ladenburg, Hubner, Wroblewchi, Koerner el Griess sont, il est vrai, très rigoureuses, mais longues, compliquées, et peu à la portée des commençants. En me basant sur des faits connus et dea expé- riences personnelles, je suis arrivé à établir une démonstration nouvelle que je donne depuis quelques années dans mes cours et qui es! saisie facilement, même par les débutants. C'est pourquoi il sera peut-être «le quelque utilité de la faire connaître. Je m'appuie sur les mômes principe! que mes prédécesseurs. Je démontre premièrement que quatre des six atomes d'hydrogène, sont équivalents entre eux, ensuite que, \i--.i-vi- d'un atome d'hydrogène, il y a deux couples de symétriques; enfin je me base sûr l'étude des xylènes pour établir la position des d< i isomères. Appelons les six atomes d'hydrogène du benzène a, b, c, d, e el f. En nitrant le benzène, nous obtenons le nitrobenzène « H \.'n ^ppeloi l'atome d'hydrogène substitué. En transformant le groupe VzO sui sivement en AzH% Br et CH3, nous obtenons le toluène r. Il .< H , où le groupe CH3 occupera naturellement aussi la position a. En mirant te toluène, nous obtenons trois nitrotoluènes isomères, ortbo, meta C6H*(CH»)(AzOa). Soient 6, c et d les atomes d'hydrogène remp par le groupe AzO2. En réduisant les trois nitrotoluènes, on a trois 326 CHIMIE dines isomères, C6H4(CH3)(AzA2), et en oxydant celles-ci dans des condi- tions appropriées, trois acides amidobenzoïques, C6H4(COOH)(AzH2). En éliminant le groupe CO2 de ces trois acides amidobenzoïques, on obtient trois anilines C6H3AzH2, dans lesquelles le groupe AzH2 occupe naturel- lement encore les positions b, c et d. Or, ces trois anilines sont identiques entre elles et identiques avec l'aniline où le groupe AzH2 se trouve en a ; donc a = b = c = d. Prenons maintenant l'orthotoluidine dans laquelle CH3 est en a et AzH2 en b. En la nitrant dans des conditions appropriées, on arrive à obtenir simultanément quatre nitrotoluidines isomères, C6H3(CH3)(AzH2) (Az20) fusibles à 107, 128, 91 et 97°. Si maintenant nous éliminons, par la réaction diazoïque, le groupe AzH2 de ces quatre nitrotoluidines, nous obtenons quatre nitrotoluènes. Celui dérivé de la nitrotoluidine, p. def. 107°, est le paranitrotoluène que nous avons appelé ad. De la nitrotoluidine, p. de f. 97°, nous obtenons le métanitrotoluène ac ; la nitrotoluidine, p. de f. 128°, nous fournit un nitrotoluène identique avec celui-ci, dans lequel le groupe nitro est en e. De là, il s'ensuit que, vis-à- vis de a, c et e sont symétriques, donc c = e. Enfin, le nitrotoluène af, obtenu au moyen de la nitrotoluidine p. de f. 91°, se trouve être identique avec ab, donc b et /"sont symétriques vis-à-vis de a : b = f. Or, comme nous avions a = b = c = d, et que nous avons c = e et b = f, nous avons démontré l'identité des six atomes d'hydrogène. Par le fait même, nous avons démontré aussi qu'il existe trois, et seulement trois dérivés bisubstitués isomères, qu'on a appelés ortho, meta et para. Représentons le schéma du benzène par l'hexagone classique : f vi- et examinons maintenant à quelle position 12, 13 ou 14 correspondent les dérivés ortho, meta et para. On voit qu'un dérivé 12, C6H4A2, doit donner deux tridérivés C6H3A2B : et -N A E. NOELTING. — NOUVELLE DÉMONSTRATION DE LA PORM1 LE DI KEK1 Ll ïtl Un dérivé 13 doit en fournir trois : /> Enfin, un dérivé 1 i n'en fournira qu'un seul Si nous transformons les trois nitrotoluènes en toluKliins, toluènes bromes, C6H;CH3Br, et xylènes CHHCH3)2 et que nous préférons les dérivés ni très, amidés, hydroxyles de ces derniers, nous trouvons que l'orthoxylène en donne deux, donc il est 12; le meta en fournit trois, donc il est 13; enfin le para n'en donne qu'un seul, donc il est 1 ï. Les trois xylènes se laissent transformer aisément en acides phtaliques, C6H*(COOHj2 ; la constitution de ces derniers se trouve donc établie. En considérant la formule du benzène avec les doubles liaisons alterna- tives, on pourrait être tenté de trouver une différence entre les dérivés 12 et 16 et 13 et lo : B ^ V V Or, en fait, des différences n'ont jamais été observées. De môme, il ne semblerait pas impossible que des corps : et ./\ V 328 CHIMIE ne montrassent des différences. Les seules expériences sur ce sujet, due.-^ à M. Lobry de Bruyn, ont montré l'identité de : CAz CAz CWO OCH3 OC1 II avec — oc«ir> Il m'a semblé intéressant de chercher de nouveaux faits dansjcette direction. Le binitrotoluène voisin : |CH» AzO2 — AzO* qui est maintenant facilement accessible, était un point de départ tout indiqué. En remplaçant successivement les deux groupes AzO2 par réduction, dia- zotation et traitement ultérieur approprié par A et B, puis par B et A, on obtient des dérivés à comparer. J'ai fait l'expérience sur des subs- tances assez différentes, les deux chlorocrésylols : en» CH 3 HO Ci et \— OH les bromocrésylols : Cil' Cil3 HO — Br Bl (OH les cyanocrésylols : cm Cil3 HO CAz CAz OH Dr ALOV. — CYANURE DOUBLE D'URANIUM il I • I i CM et autres, et j'ai toujours constaté l'identité complet* laits concordent parfaitement avec la formule oscillatoire de Kékulé et surtout av< nouvelle formule aux valences partielles d<- Thiele : /S M. le Docteur ALOY Préparateur de chimie à l'Université de Toulouse. SUR LE CYANURE DOUBLE D'URANIUM ET DE POTASSIUM [547.1 Séance du 13 septemlre — Le cyanure de potassium donne dans les sels d'uranyle un précipité jaune soluble dans un excès de cyanure alcalin. La plupart des auteurs ont admis qu'il se formait dans cette réaction un cyanure double d'ura- nium et de potassium, mais le composé ainsi prévu n'a pa- été isolé. La solution dans le cyanure de potassium refuse, en effet, de cristalliser par concentration et laisse déposer même à la température ordinaire une poudre jaune rougeâtre formée en majeure partie de cyanure d'uranyle. Le cyanure double de potassium et d'uranium peut, au contraire, faci- lement être produit en laissant digérer à une douce chaleur le sulfure ou le cyanure d'uranyle récemment précipité avec un grand excès de cyanure de potassium. La meilleure méthode pour le préparer parait être la sui- vante : A une solution assez concentrée d'acétate d'uranyle maintenu vers 40°, l'on ajoute des fragments de cyanure de potassium ; il se forme tout d'abord un précipité jaune volumineux de cyanure d'uranyle qui, bi se transforme en cyanure double cristallisé, jaune pâle peu soluble dans le cyanure de potassium. Pour le débarrasser du cyanure d'uranyle non transformé on le dissout dans une petite quantité d'eau et l'on ajoute à la solution filtrée un grand excès de cyanure de potassium. I nuire double se dépose alors sous la forme de prismes clinorhombiques de couleur jaune. Ces cristaux peuvent être séchés à 100 sansdé. m] «ition, 330 CHIMIE ils sont solubles dans l'eau et insolubles dans l'alcool absolu, l'alcool faible les dissout avec facilité. La solution aqueuse qui est d'un beau jaune précipité la plupart des solutions métalliques, elle donne en particulier avec l'acétate d'urane un précipité de cyanure d'uranyle : elle peut être évaporée sans décomposition sur l'acide sulfurique à la température ordinaire et fournit ainsi des cristaux jaunes clinorhombiques. Le cyanure uranico-potassique appartient à la classe des cyanures doubles instables , les acides dilués décomposent sa solution en donnant un précipite de cyanure d'uranyle soluble dans un excès d'acide. Je me propose de compléter cette étude et d'étendre la méthode précé- dente à la production d'autres cyanures doubles d'uranium. M. ïï. CAUSSE Agrécé à la Faculté de médecine de Lyon. SUR LA MORPHINE 547] — Séance tlu fS septembre — La morphine a pour formule C1TH19Az03 et contient trois atomes d'oxy- gène. MM. Beckett et Wright d'abord, M. Hesse ensuite, ont obtenu par l'action des chlorures ou des anhydrides d'acides, des dérivés bisubstitués, de ce fait, on a déduit que sur les trois atomes d'oxygène, contenus dans la molécule de la morphine, deux sont unis à l'hydrogène sous forme d'hydroxyle. En ce qui concerne leurs fonctions, les recherches de M. Grimaux ont montré que l'un d'eux était phénolique, et le second alcoolique, probable- ment secondaire; toutefois la différence entre les deux fonctions est prin- cipalement basée, sur l'isomérie des deux dérivés monacétylés, et sur ce fait que la méthode d'éthérification des phénols, appliquée à la morphine, ne permet que la substitution d*un seul radical alcoolique à un atome d'hydrogène. Les tentatives faites pour obtenir des dérivés trisubstitués avec la mor- phine, ou bisubstitués avec la codéine, étant restées sans résultats, la nature du troisième atome d'oxygène et son rôle sont encore indécis. A la suite de ses recherches, M. Ivnorr, se basant sur l'étude des produits de dédou- H. CAUSSE. — Mit LA MORPHINE Moment de la morphine, arriva à la c ilusion suivante: la morphine contient un hydroxyle phénolique, un hydroxyle alcoolique, et un Iroi âème atome d'oxygène indifférenl qui es1 vraisemblablemenl celui qui de liaison ; ainsi qu'il arrive dans les oxazines, où l'atome d'oxviïène i>l d'azote respectivement en position ortho et para servenl de liaison ;i deux groupes CHa. Cette hypothèse a permis à M. Knorr d'expHquer le dédou lih'inentde la méthocodéine, sous L'influence de l'anhydride acétique, qui fournil un dérivé phénanthrénique et la ^-oxyéthyldinéthyiamme, el de donner à la morphine la formule de constitution suivante : c.i'ir. mi i ii- Ces conclusions n'ont pas été acceptées par .M. Vis, qui déduit non 'I-' ses recherches personnelles, mais de considérations théoriques lin,- de l'ensemble des travaux publiés sur cet alcaloïde, et sur ceux qui l'accom- pagnent dans l'opium : 1° que la morphine n'est pas un dérivé du phénan- thrène, mais que ce carbure se forme par des réactions secondaires; 2° que la constitution de la morphine est analogue à celle de la papavérine et de la narcotine, c'est-à-dire représente un dérivé phenylisoquinoléique du méthane; 3° la morphine contient deux hydroxyles, l'un fonctionne comme hydroxyle phénolique, l'autre comme hydroxyle alcoolique, et le troisième atome d'oxygène est probablement de nature élhérée, susceptible de pren- dre le caractère phénolique après le dédoublement de l'alcaloïde, sous l'in- fluence de l'anhydride acétique, en dérivé dihydroxylé du phénanthrène, tandis que l'hydroxyle alcoolique persisterait dans roxéthyldimélhylainine. Enfin ce caractère éthéré du troisième atome d'oxygène permettrait de concevoir l'existence de trisubstitués de la morphine, comme la triben- zoylmorphine de Pollstroff, qui a été niée successivement par .MM. Beckett et Wright d'abord, puis par M. Hesse; comme suite à sa critique. M. \ ris donne à la morphine la formule de constitution suivante : en (.HUM Cil Cil Cil COU cn« en Os. ur.u \/ \,„_\ A/ cil «.il Cil I.II Cil Dans ce qui suit, je vais montrer que la morphine contient le troisième atome d'oxygène sous forme de carbonyle CO, «tan! susceptible de donner, 332 CHIMIE avec le concours de l'hydrogène naissant et de l'anhydride acétique, un dérivé triacétylé, et, d'autre part, de perdre ce même groupe CO à l'état de CO2 sous l'influence des oxydants, et que la codéine ou méthylmorphine donne également une diacétylcodéine. Triacétylmorphine. — C17H17Az(C2H302j3 — H20. Dans un ballon, on in- troduit 20 grammes de morphine, 400 grammes d'anhydride acétique et 20 grammes d'acétate de sodium sec et fondu, on dissout le tout à une douce chaleur, et on ajoute ensuite 20 grammes de poudre de zinc, le bal- lon est adapté à un réfrigérant à reflux, on porte à l'ébullition, et on main- tient cette température jusqu'à dissolution du zinc, ce qui demande huit à neuf heures, puis on laisse refroidir. Le contenu du ballon se prend en une masse cristalline retenant toute la partie liquide; on ajoute 300 gram- mes d'anhydride acétique, tant pour délayer les cristaux que pour insolu- biliser les acétates de zinc et de sodium. Cette séparation est importante, si l'anhydride en retient une quantité, même faible, la distillation est très pénible et de plus, vers la fin de l'opération, il se produit une sapo- nification; la morphine se trouve régénérée en presque totalité. Après deux jours de repos la cristallisation des acétates étant complète, on essore, le liquide est filtré et distillé dans le vide jusqu'à réduction au quart; on laisse refroidir, on ajoute un demi-litre d'eau distillée; la solution brune est décolorée au noir, filtrée et précipitée par l'ammoniaque étendue. On obtient un dépôt blanc cristallin, qui est lavé, séché, puis dissous dans l'alcool méthylique bouillant, par refroidissement la triacétylmorphine cristallise; une seconde cristallisation la donne à l'état pur. La morphine triacétylée cristallise avec une molécule d'eau, qu'elle perd à llo°; à l'état anhydre elle est fusible à lo8°, à Joo° lorsqu'elle contient la molécule d'eau de cristallisation. Le dérivé monoacétylé fond à 187" (Beilstein), le dérivé diacétylé à 171-172° (Bœyen, 109° (Hesse). Les solu- tions dévient à gauche, et le pouvoir rotatoire moléculaire est (a)D = — 180°. La triacétylmorphine est insoluble dans l'eau, dans les lessives alcalines, ou les solutions de carbonates alcalins, à froid; à chaud, elle est facilement saponifiée; elle est soluble dans l'alcool méthylique ou éthylique, surtout bouillants, le perchlorure de fer, l'acide sélénieux en présence de l'acide sulfurique, et l'acide azotique ne donnent aucune coloration. Chauffée à l'ébullition avec une solution très concentrée d'acétate de sodium, la triacé- tylmorphine est en presque totalité saponifiée. La saponification est com- plète, si on la chauffe avec de l'eau de baryte additionnée de son volume d'alcool, en tube scellé et au bain-marie, la solution prend une teinte brune et, par refroidissement, abandonne des cristaux de morphine. Composition. — L'analyse de la triacétylmorphine hydratée nous a II. CJL1 SS1. — SU! LA M< »iii-ii i donné : C— 64,3, 64,î: 11 — ". Calculée pour la formule C il- \ + rl*0 : C — 04.00: 11— ti.7. Détermination des acétj les. — Elle ;i été effectuée eu saponifiant la tria tylmorpliine, soit par la potasse alcool iqu< 100 en tube Bcel par l*eau de baryte additionnée de bod volume d'alcool. Dans le premiei nous avons obtenu G';', i de soude normale, dans le second, ~ centimètri cubes, soit en moyenne <>* .7 pour I gramme de dérivé triacétylé. qui correspond à 0,402 d'acide acétique, et la théorie pour la formule (.'"U'WztCnFOy — 11*0, indique 0,417. La formation de triacétylmorphine peut être interprétée de la manière suivante : sous l'influence de l'hydrogène naissant, dû à la réaction du zinc sur l'acide acétique formé, le carbonyle CO est transformé en fonctioo alcoolique secondaire CHOU, qui est ultérieurement éthérifiëe par l'anhy- dride acétique. La triacétylmorphine forme avec les acides des sels : ceux-ci son! solubles, difficiles à obtenir en cristaux nets, cependant L'oxalate se pr< sente sous la forme de houppes soyeuses bien définies. On le prépare en saturant une solution aqueuse tiède d'acide oxalique avec la morphine tri- acétylée, on évapore d'abord au bain-marie, puis sous la cloche à acide sulfurique, ce qui donne l'oxalate. Diacétylcodéine. — O'H^AziTJWhC'IFOV-. On dissout à une douce chaleur 10 grammes de codéine et 10 grammes d'acétate de sodium sec et fondu dans 200 grammes d'anhydride acétique, on ajoute 10 grammes de poudre de zinc, et on chauffe le tout au réfrigérant à reflux jusqu'à dis: lution du métal. On laisse refroidir, il se forme une abondante cristallisa- tion d'acétate de zinc et de sodium : on délaye la masse dans 150 gramn d'anhydride acétique; après 24 heures de repos, on filtre, on essore les cristaux, on les lave avec un filet d'anhydride. Le Sltratum est distillé dans le vide jusqu'à réduction au quart du volume primitif. Le résidu froid, étendu d'eau distillée est décoloré au noir, filtré, et précipité par l'ammo- niaque étendue, on obtient un précipité blanc pulvérulent, qui est lavi l'eau distillée, et desséché. Pour le purifier, on le dissout dans l'alcool méthylique bouillant, qui dépose des cristaux en se refroidissant : une seconde cristallisation donne le produit pur. La diacétvlcodéine est en cristaux prismatiques, incolores, anhydre fusibles à 12:-M:>;o. Le dérivé monacétylé fond à 134° H uW* dans l'eau, ils se dissolvent dans l'alcool, l'éther, le chloroforme, en pro portion beaucoup plus forte que la triacétylmorphine. I liques dévient à gauche, et le pouvoir rotatoire esl = — *30°. 334 CHIMIE Composition. — L'analyse de la diacétylcodéine nous a donné : C, 68,2 • H, 7,3 0/0. Le calcul pour la formule C17H17Az(CH30)(C2H302)2 indique C. 68,o;H. 7,0 0/0. Détermination des acétyles. — De môme que pour la triacétylmorphine, cette détermination a été effectuée en saponifiant 1 gramme de diacétylco- déine, soit avec l'eau de baryte alcoolique, soit avec la potasse alcoolique en tube scellé à — 100° : nous avons ainsi obtenu 0,28 d'acide acétique, la théorie pour la formule précédente indique 0,30 de cet acide. Chlorhydrate de diacétylcodéine. — C22H27Az03HCl. — Ce sel se prépare eu saturant de l'acide chlorhydrique étendu de son volume d'eau, avec de la diacétylcodéine, et évaporant à une douce chaleur presque à siccité. Il se forme un amas composé d'aiguilles incolores de chlorhydrate, répondant à la formule ci-dessus. En effet, le dosage du chlore a donné Cl trouvé 8,1 0/0 calculé Cl — 8,4 0/ 0. Iodomélhylate de diacétylcodéine. — C22H27Az03CH3I. Ce dérivé prend naissance lorsqu'on abandonne à lui-même un mélange de une partie de diacétycodéine et quatre parties d'iodure de méthyle. Le mélange d'abord liquide abandonne peu à peu des cristaux, et en quelques jours se prend en une masse cristalline. On chauffe celle-ci sur un bain-marie pour éli- miner l'excès d'iodure de méthyle, puis on fait cristalliser le résidu à deux reprises différentes dans l'alcool éthylique bouillant. On obtient ainsi des aiguilles incolores, parfois légèrement colorées en jaune, fusibles à 230°, insolubles dans l'eau, peu solubles dans l'alcool méthylique ou éthylique froids, plus solubles dans ces mêmes solvants bouillants ; qui donnent à l'analyse des chiffres concordants avec ceux de la formule précédente. En effet, nous avons trouvé I, 23,7 0, 0. Calculé 24 0/0. Iodoéthylate de diacétylcodéine. — C22H27Az03.C2H3I. On l'obtient en traitant la diacétylcodéine par trois fois son poids d'iodure d'éthyle, en tube scellé à la température de 100°, pendant quelques heures. Par le refroidissement, le contenu du tube se prend en une masse cristalline. On ouvre le tube, on évapore l'excès d'iodure, et le résidu, constituant une masse solide cristalline, est purifié par cristallisation dans l'alcool. L'iodoéthylate est en aiguilles incolores, fusibles à 245°, insolubles dans l'eau, solubles dans l'alcool éthylique ou méthylique. A l'analyse, nous avons obtenu I. 23 0/0. Calculé 23,4 0/0. lodoisopropylate de diacétylcodéine. — C22H27Az03C3H7I. Ce composé se forme en chauffant quelques heures en tube scellé, à la température de 100° U. <:\t --i . — MU Là *| un mélange d'une partie de diacétylcodéin el ti ia partii d propvlc: sonnais à un traitement identique aux présente sous la forme d'aiguilles incolores, faibli - eu se d< i imp 160°, et très peu solubles dans l'alcool et l'éther. Le de l'iode i duit à la formate indiquée. En effet, nous avons trouvé I. 22,9 0 0. culé 22,8 0/û. /'./■Diiihi/i/ru/i' de monobi-ontnrp/ii/ie. — (.11 BrAzO'.HRr. J'ai ,|, dans le compte rendu du Congrès d.' Nantes, quelques dérivés bromes de la morphine, sans indiquer toutefois L'existence d'un.' moaobromomorphine que je n'avais pu obtenir par le procédé qui donne des composés a teneur en brome plus élevée. On obtient lamonobromomorpbine en bruinant l'alcaloïde à froid eu | sence de l'acide acétique; à cet effet, un fait un mélange de lll'.r à 50 0 0, oO grammes, acide acétique cristal li sable, 50 grammes, eau distillée, I"*»: on ajoute ensuite 5 à 6 grammes de brome; d'autn- part, on dissout 10 grammes de morphine dans ^."i grammes d'acide acétique étendu de 2'i grammes d'eau, on verse cette solution dans la précédente, la décolo- ration est immédiate et complète, et bientôt se déposent de nombreux cristaux. Après quelques jours de repos, on essore, on Bêché le dépôt a l'air, on le lave avec de l'eau distillée. Pour le purifier, ou le dissoul dans 10 fois son poids d'eau bouillante, qui L'abandonne en ae refroidissant sous la forme de longues aiguilles incolores. Lamonobroniomorpbine, préparée comme il vient d'être lit. «>l en aiguilles incolores, insolubles dans l'eau et dans l'acide acétique, solubles dan- l'al- cool éthylique ou méthyliquc, peu solubles dans l'éther el I'- chloroforme. Elle fond en se décomposant; traitée à l'ébullition par l'acétate de sodium et l'acide acétique, elle donne une base qui contient du sodium. Mai- son étude encore incomplète ne nous permet pas de dire s'il s'agit d'une com- binaison métallique de monobromorpliine, ou d'une combinaison dou Le dosage du brome nous a donné Br. 3o,6 0 0. Le calcul pour la foi mule C17H1813rAz03HBr indique Br 35,9 0 0. Oxydation de lu morphine par l'acide iodiuue. — L'existence d'un dérh triacétylé de la morphine obtenue dans les conditions mentionnées plus haut rendait probable la présence d'un groupe CO ; noua avons cherché à le mettre en évidence en oxydant la morphine par l'acide iodique. <>n dise 10 grammes de morphine dans 50 centimètres cubes d'acide acéliqui étend à un litre avec de l'eau distillée, la solution est versée dan- un ballon fermé par un bouchon à trois trous : l'un reçoit un tube qui amène de I gène pur, le second, un tube à brome, le troisième est relié à un flacon c tenant une solution concentrée d'iodurede potassium, suivi d.- deux au 336 CHIMIE flacons remplis d'eau de baryte. On porte la solution à l'ébullition, puis on fait arriver le courant d'oxygène, pour chasser l'acide carbonique contenu dans l'appareil, lorsque les gaz sortant ne donnent plus de trouble avec l'eau de baryte, on procède à l'oxydation. A cet effet, on verse dans le tube à brome une solution d'acide iodique au 1, 5e, et la laisse tomber par petites portions dans la solution de morphine; le liquide se colore d'abord en brun, et peu après l'iode distille en même temps l'eau de baryte se trouble et dépose du carbonate. Lorsque les vapeurs sortant du ballon n'entraînent plus d'iode, on met fin à l'opération. Le carbonate de baryum formé est séparé, lavé, introduit dans une capsule et dissous dans 10 centimètres cubes d'HCl normal, et l'excès de cet acide titré avec la soude normale, nous avons aussi trouvé que 6CC,7 d'HCl avaient été neutralisés, ce qui cor- respond à 0,1474 de CO*. La théorie pour la réaction CnH19Az03 — CO2. donne 0,14o, c'est-à-dire qu'une molécule de morphine perd une molécule d'acide carbonique, incontestablement fournie par le groupe CO. Après l'oxydation il reste une substance qui n'a pu jusqu'ici être obtenue à l'état de pureté suffisant pour en permettre l'analyse, elle contient de l'iode en partie substitué, en partie additionnée. L'hyposulfite de soude, l'acide azo- tique étendu enlèvent bien l'iode d'addition, mais celui de substitution résiste au moins partiellement. Nous reviendrons ultérieurement sur l'étude de ce composé que nous avons pu préparer ces temps derniers en quantité suffisante. L'ensemble des faits relatifs à la formation d'une triacélylmorphine et d'une diacétylcodéine, joints à cette circonstance que la morphine cède une molécule d'acide carbonique, quand on l'oxyde par l'acide iodique, permet de conclure que cet alcaloïde contient le troisième atome d'oxygène sous forme de groupe CO, et. d'autre part, de représenter nos connaissances actuelles sur la nature des trois atomes d'oxygène que contient la molécule par la formule suivante : 'OH OH -CO -T l J. SCBORR. — VITESSE DE DISSOLI i LS DANS i.'i \i M. J. SCHURE, Professeui a i Lj itluçon. SUR LA VITESSE DE DISSOLUTION CES SELS DANS L EAU — Séance du 20 teptem bre — Les propriétés des solutions salines ont donné lieu à un grand nombre de recherches dans ces dernières années à cause des hypothèses divi qui se rattachent à leur constitution. La molécule chimique d'un sel dissous est-elle associée à un nombre plus ou moins grand de molécules d'eau, avec ou sans polymérisation .' I lu bien, devons-nous regarder une solution comme un bain èlectrolytique où les ions auraient leur existence propre, avant le passage d'un courant trique? Ces hypothèses conduisent nécessairement à des conséquences différentes, et il est nécessaire, pour mieux saisir la nature intime du phé- nomène, de l'envisager à des points de vue aussi variés que possible. Dans ce travail, j'ai étudié la vitesse de dissolution des sels dans l'eau, en suivant une marche analogue à celle des vitesses de réaction, telles que l'éthérification. La richesse du liquide est déterminée aux différentes époques, parla facilité plus ou moins grande que des courants d'induction mettent à le traverser : ces courants sont dus aux mouvements du cadre d'un galvanomètre Deprez et d'Arsonval. VITESSE DE DISSOLUTION DES SELS DANS L'EAU La conductivité d'une solution saline varie avec son degré de concentra- tion. Si l'on connaît une relation entre ces grandeurs, on déterminera la vitesse de dissolution d'un sel, en mesurant la conductivité à des inter- valles de temps réguliers pour en déduire la richesse du liquide à mêmes époques. La mesure de la résistance des liquides présente des difficulté- spéci dues aux phénomènes de polarisation des électrodes. Aussi a-t-<>n employé des méthodes détournées, moins précises en général que les méthod dinaires, ce sont: 1° la méthode électrométrique; 2° la méthode rants alternatifs: la première est surtout usitée en Franc en Allemagne. Elles exigent un outillage compliqué' et une j dans l'expérimentation. J'ai pensé que l'emploi exclusif du galvanoD était suffisant dans un grand nombre de cas; l'appareil ilement 338 CHIMIE transportable et son installation peut être effectuée dans tout laboratoire de chimie. I. _ Principe de la méthode. — Une partie du liquide est intercalée dans le circuit du galvanomètre et l'on communique au cadre une dévia- tion déterminée. Livré ensuite à lui-même, il effectue une série d'oscilla- tions autour de sa position d'équilibre. Si la résistance est assez grande, son mouvement est périodique, mais les oscillations s'éteignent plus ou moins rapidement, suivant l'amortissement que subissent les courants alternatifs d'induction. Cela posé, comptons le nombre des oscillations effectuées jusqu'à ce que l'amplitude soit réduite de moitié. Ce nombre détermine la concentration du liquide. Les mesures étant répétées pour différentes concentrations, il sera facile de dresser une table ou de tracer la courbe de l'amortissement en fonction de la richesse du liquide. Il ne reste plus qu'à appliquer ces résultats à la mesure de la vitesse de dissolution, en observant l'amortissement du courant à travers la solution, à des inter- valles de temps régulièrement espacés ; l'examen de la table ou de la courbe donnera la richesse du liquide à ces mêmes époques. Dans ce qui précède, j'ai supposé que l'amplitude initiale était le double de l'amplitude finale. Comme cette condition n'est pas toujours réalisable, il est nécessaire de définir l'amortissement d'une manière plus rigoureuse. Soient : t la durée de la période complète, n le nombre des oscillations complètes écoulées quand le cadre oscille entre les amplitudes vers A ; o°) Un siphon R de 3 millimètres de diamètre environ etde 38 centi- mètres de longueur; il a été choisi assez large pour qu'il puisse être rempli ou vidé rapidement, et assez long pour que les résistances liquide- qu'il renferme soient supérieures à 20.000ohms environ elles peuvent atteindre 200.000 ohms). II. La seconde branche du siphon vient aboutir au fond d'un petit vase B qui reste ouvert et est muni également d'une électrode impolarisabli I . Ce vase repose sur un bloc de paratiine P. III. — Les électrodes C et C sont reli au galvanomètre G et à une pile Daniell d'après le schéma ci-contre (fig. 2); une dérivation RfNM permet d'obtenir une dé- viation initiale du cadre du galvanom Ire: une clef Z sert à fermer le cadre soit sur la pile, soit sur la résistance H. III. — Manche d'une expert nce. — On introduit dans l'eau du vase A un poids dé- 1 terminé de sel, soit — de son équivalent I en grammes (ce mi correspond à -j d'équivalent par liti , ^prôa une- E Daniel 340 CHIMIE rents essais, je me suis arrêté à cette valeur parce que, avec des masses plus petites, la solubilité est souvent trop rapide pour être mesurable, tandis que, pour des masses plus grandes, la température s'abaisse par- fois de" plusieurs degrés, de sorte que la température delà résistance R est mal connue. On ferme le vase et l'on insuffle de l'air. Puis on fait passer une partie du liquide, environ 15 centimètres cubes dans le siphon et le vase B. Aussitôt après, le décrément logarithmique doit être déterminé. A cet effet, le courant de la pile est lancé dans le galvanomètre de manière que l'image se déplace de 150 millimètres sur l'échelle divisée qui est placée à 1 mètre du miroir; le glissement des curseurs M et M' sur deux résistances iné- gales permet d'atteindre rapidement ce résultat. On fait ensuite une manœuvre de la clef Z. Son déplacement de Zt en Z2 produit la suppression du courant de la pile et en même temps la fermeture du circuit du galvanomètre sur la résistance R. Aussitôt on commence à compter le nombre des oscillations complètes et l'on s'arrête quand l'amplitude correspond à une division voisine de 75 millimètres, c'est-à-dire qu'elle est environ la moitié de l'amplitude initiale. 11 est nécessaire de contrôler le résultat par une seconde mesure ; du reste, cette double mesure dure au plus 1 minute. Dès qu'elle est terminée, le liquide est ramené par aspiration dans le vase A. Je résume dans le tableau suivant la marche d'une expérience : 0 minute. Introduction du sel dans l'eau et mise du bouchon. 1 — Agitation du liquide par deux insufflations. 2 — Prise d'essai et mesure des décréments. Retour du liquide. 3 — Agitation du liquide par deux insufflations. 4 — Prise d'essai et mesure, etc. IV. — Tracé des courbes d'amortissement et de vitesse de dissolution. — Pour les expériences préliminaires, je prépare plusieurs solutions inégale- 111 ment concentrées, renfermant, par exemple, -> ^> j-... d'équivalent par litre d'eau. Elles sont mises successivement en A et dans le siphon R, de manière qu'on puisse évaluer l'amortissement dans chaque cas. Il ne 111 reste qu'à tracer une courbe dont les abscisses soient — » ^> r---etles ordonnées les décréments A = S — B'. Soit MN une semblable courbe {fig. 3). Elle sert à tracer ensuite la courbe de la vitesse de dissolution dont les coordonnées seront le temps t et la concentration x. Pour trouver le point A' de cette courbe qui correspond à un temps donné, soit t = 2 minutes ; .»• -Concentration mol J. SCHORR. — VITESSE DE DISSOLI n I D] DANS 1 "i \r il on porte le décrément A oD, déterminé â cette époque, sur l'axe des ordonnées et par D,on mène la paral- lèle à Ox jusqu'à sa rencontre en A avec >1N. Si l'on porte les temps sur (H, les deux lignes A V et2A', parallèles aux D axes, donnent par leur intersection le point A' cherché. La courbe M'IV, ainsi obtenue, ( indique évidemment la rapidité avec laquelle se fait la dissolution. Il im- porte cependant de définir cette vi- tesse par les considérations suivantes. V. — Considérations théoriques. — Désignons par P la masse de sel mise dans l'eau et par x la masse de sel dissoute à l'époque t. La loi des masses, qui régit un grand nombre de réactions chimiques, telles que la saponification, l'interversion du suri.-, etc., est sans doute applicable à la dissolution d'un sel, c'est-à-dire que la dx vitesse de dissolution — à l'époque t serait proportionnelle à la m (P — x) de sel qui reste à dissoudre d'où la relation : FlO. 3. (i) I = c- (L'équation étant homogène en P et x, ces quantités peuvent être éva- luées en fractions d'équivalent, comme il a été l'ait précédemment.) L'intégration donne ensuite, pour les conditions de l'expérience : (2j G = 7lose(p^)' La valeur de C, ainsi calculé, aux différentes époques de la dissolution, doit rester constante, si l'hypothèse de la loi des masses est exael D'après l'équation (1), la vitesse à l'origine \-jA aurait pourvaleui P.C et il serait naturel de prendre pour la définition de la vit. - ficient de vitesse d'un sel, la quantité C. Mais il est également possible qu'à l'origine le phénomène soitbi moins simple et que la quantité C ne devienne constante que da suite de la dissolution. 342 CHIMIE La discussion des résultats de l'expérience devra nous renseigner sur ce point . VI. _1 Résultats. 1° Vitesse de dissolution du chlorure de potassium. — La matière pulvérisée est passée dans un premier tamis contenant envi- ron 100 mailles par centimètre carré, puis elle est secouée sur un second tamis qui est à peu près deux fois plus fin que le premier, de manière i 3 i que la grosseur des grains à dissoudre aient un diamètre moyen de - de millimètre. On ne saurait, en effet comparer la vitesse de solubilité de deux sels dont les cristaux présenteraient des surfaces très différentes. Le sel ainsi débarrassé, par le second tamis, de la poussière qui l'accom- pagne, est mis dans le vase A contenant de l'eau à 17°. 2, à raison de - d'équivalent par litre, ou de 3sr,73 dans 200 centimètres cubes d'eau. 4 On effectue les mesures indiquées, et l'on observe le thermomètre qui indique bientôt 16°,6. Cet abaissement de 0°,6 reste à peu près constant pendant l'expérience, parce que le refroidissement dû à la dissolution ultérieure et plus lente du sel est compensé, d'une manière approchée, par le réchauffement dû à l'air dont la température est voisine de 17°,2. Voici le tableau d'une sérié de nombres obtenus dans ce cas : t = minutes. A = décréments. X - =: concentrali 41 : 60 51 : 60 56,5 : 60 58,6 : 60 - log/— — \ ations. ' l ' "~ ï ) 2 0,056 • 41 : 60 0,575 4 0,069 51 : 60 0,474 6 0,073 56,5 : 60 0,473 8 0,080 58,6 : 60 0,472 La quantité G ne devient pas rigoureusement constante. Cependant à partir de la 4e minute, la moyenne des valeurs deC est égale à 0,473, les écarts pouvant provenir des erreurs d'expérience. Au contraire, la pre- mière valeur 0,o7o est beaucoup plus grande que les suivantes, et comme ce fait est général, il me semble qu'on pourrait l'expliquer en disant que les cristaux sont recouverts d'une fine poussière avant leur introduction dans l'eau. Or, au début de la dissolution, cette matière tenue se dissout très rapidement avec une constante Cv puis les cristaux eux-mêmes pour- suivent leur dissolution normale avec un coefficient C2 . Il est à remarquer également que le coefficient C2 est d'autant plus voi- sin d'une constante, que la masse de sel employée est plus grande (je ne .!. SCHURR. — VITESSE DE DISSOLUTION D] • Y. w crois pas toutefois que la loi des masses ne soil vraie que i^r L'emploi d'un excès de sel pour que la solution puisse ôtre aatun 2° Autres sels. — Enfin la comparaisoa des vitesses de dissolution pour les différents sels doit être faite aux mêmes époques, par exemple, à là 4e minute ou à la Ge minute, etc., pour que les relations entre les dif- férents coefficients C restent invariables. Hans le tableau suivant, la première colonne renferme l'indication des sels ; la seconde donne la constante initiale C, et la constante finale I calculées comme pour le chlorure de potassium; la troisième colonne donne la température initiale de l'eau : la quatrième, L'abaissement mini- mum observé pendant la durée de l'expérience. a =0-0 = Décrément 0,070 0,060 0,050 O.CO 0,030 0.020 0.010 0 1 j_ 8 ■V = Concentration moléculaire | gm.n. \t = Temps La quantité de sel dissoute est égale à 1 de son équivalent en gram- mes pour 200 centimètres cubes d'eau, ce qui revient à la '^«>» moléculaire 7 par litre d'eau (Jig. 4.) 4 3 H CHIMIE FORMULES KC1 . . Kl. . . KBr. . AzII*Cl. NaCl. . |(SO«K") l(SO*Mg + 7IFO) |(SO*Zn + 7H20) i(SO*Cu + 5H20) i OEFFICIENT de VITESSE c, 0,57 0,90 0,69 1,24 0,69 0,47 0,80 0,57 0,95 0,45 rBIPïBATCEE INITIALE 0,27 0,47 0,43 0,43 0,18 0,32 0,29 0,29 17°, 2 18°, 6 18° 18°, 2 19° 19° 21°, 8 21°, 9 '19°, 2 UAISSBMEKT de rBMPKRATCRE 0°,6 0°,6 0U,6 0'J,6 0°,0 0n,20 0°,15 omo 0°,0 AzO'K. . AzO'Na. . Az03Azll* (Az03)2Pb 0,47 1,15 1,50 0,35 0,65 1,10 0,35 0,26 20° 18J 1S°.8 17°, 9 0",85 1°,05 0°,3 VII. — Conséquences et conclusions. 1°) Ce tableau montre que si les sels sont groupés d'après leurs fonc- tions chimiques, leurs abaissements moléculaires de température sont sen- siblement les mêmes dans chaque groupe. Le chlorure de sodium fait exception, comme si pendant la dissolution, il se formait des hydrates avec dégagement de chaleur compensant la chaleur de dissolution du sel. Q 2°) En second lieu, le rapport des coefficients de vitesse ~ est sensible- ment le même pour chaque groupe, exception faite pour les sels de sodium. 3°) Une loi d'addition exigerait que le coefficient de vitesse d'un sel puisse être considéré comme la somme des coefficients des radicaux élec- tro-positifs et électro-négatifs dont les théories chimiques supposent l'exis- tence. Celte loi ne semble pas applicable : ainsi, le coefficient de KBr — 1,2 AzH'Cl 2,1 |(S0*Mg + 7rP0) - 1,7 i(S0'Zn4-7H20) 2 ' 1,6 ^SO'Cu-foH'O) 2 1,6 AzO'AzH* 3,1 J. SCHURB. — VITESSE DE DISSOLUTH DANS [/BAI AzO'AzH'est égalât,! fois celui de AzO'K, tandis que le AzH'Cl est égal à 2,1 fois celui de KC1. 4°) Les conditions physiques et mécaniques de la dissolution doi être les mêmes pour tous les sels. Si les conditions chaogenl également pour chacun d'eux, tous les coefficients varient dans le même rap] de sorte que leur valeur relative reste invariable. Par exemple, une > tion moins prononcée du liquide produit une diminution des coefficients de vitesse ; une pulvérisation plus grande des sels donne une augmenta lion. Avec ces restrictions : Kl se dissout 1,6 fois plus vite que KG. KCI. KC1. - |(SO'K«). - i(SO*K») - i(SO*K») AzO K 5°) Dans la pratique courante, on apprécie la vitesse de dissolution d'un sel par l'inverse du temps qu'il met à se dissoudre. Cette méthode paraît assez exacte lorsque la loi des masses est vrai»'. En effet, admettons que la solution soit regardée comme finie quand il i ( y ne reste plus à [dissoudre que — — du sel; alors logt, ( ) est à log 1000 = constante. La relation fondamentale (2) devient : C.t = constante, c'est-à-dire que le coefficient de vitesse C est inversement proportionnel au temps que le sel met à se dissoudre d'une fraction déterminée. Mais nous avons vu que C n'est pas constant au commencement du phénomène, et d'autre part il est difficile d'affirmer qu'au moment môme où le solide disparaît définitivement dans le liquide, on en soit arrivé dan- chaq à la même fraction de la masse initiale. Le procédé pratique ne doit donc être adopté que dans une première approximation, . souvent même les résultats, trouvés pour un mémo sel, m parables entre eux, et il faudrait prendre alors la i nombre de mesures. ;j4(l CHIMIE 6°) Les coefficients de vitesse de dissolution n'ont pas de relation avec les conductibilités moléculaires. Ainsi AzH*Cl qui est deux fois plus soluble que KC1, a la même conductibilité que ce dernier. Pour la même raison la vitesse de diffusion ne présente pas de rapport simple avec la vitesse de dissolution, car la vitesse de diffusion varie sensiblement comme la conductibilité électrique. L'examen des courbes ci-contre (fig. 4.) complète ces comparaisons. Les courbes des décréments représentent d'une manière très approchée, les courbes des conductibilités électriques, car pour un galvanomètre donné, le produit du décrément (8 — 8') par la résistance du circuit est un nombre sensiblement constant pour les grandes résistances (V. le Journal de Phy- sique, octobre 1892, où j'ai démontré cette propriété); or, la résistance du galvanomètre est de 200 ohms, tandis que les résistances liquides du siphon sont voisines de 100.000 ohms, c'est-à-dire que dans notre étude, la résistance du galvanomètre est négligeable. On voit donc que l'ordre des courbes des conductibilités diffère beaucoup de l'ordre des courbes de vitesse. Je conclus de mes résultats que la formation des ions dans une dissolu- tion n'a pas lieu au moment du passage du corps de l'état solide à l'état liquide. Comme d'autre part la dilution est d'abord infinie avant qu'elle ne prenne sa valeur définitive qui est finie, et que les partisans des ions admettent que l'ionisation est complète, en général, pour une dilution infinie, on peut se demander à quel moment se produit l'ionisation pen- dant le phénomène de la dissolution. L'hypothèse des hydrates dissociables est beaucoup plus simple et suffit à expliquer les diverses particularités de la dissolution, comme elle a déjà expliqué la loi des conductibilités (et mes courbes semblent corroborer cette loi) et le raccordement des droites (M. Etard) qui représentent la solubilité des sels en fonction de la température. !.. KATHIAS. • «SUEES D INCLINAISONS l>\\- i M. E. MATHIAS MESURES D'INCLINAISONS DANS LA RÉGION DE TOULOUSE Conformément à l'engagement pris dans ma commonication auConf de Saint-Étienne (4897 ce à la subvention que VA ition française pour l'avancement des sciences .1 bien roula m'accorder - n ! - j'ai fait, au mois d'août de cette année 1898, une campagm isive d'inclinaisons dans le but de contrôler les résultats des mesures antérieures de cet élément, dues pour la presque totalité à mon ancien assistant M. Pitte, et qui avaient présenté des singularités bizarres notamment dans la région de Tbil, d'une part, et dans celle de Solomiac, d'autre part. l tte fois, j'ai fait les mesures moi-môme, mon assistant, M. Pii Déjean, ayant pour unique fonction de tenir le carnet et d'eu r les lectures. Je me suis toujours servi de la même boussole de voj construite par Brïinner et appartenant au Laboratoire de Physique de l'École normale supérieure. A cette occasion, je prie .MM. Violli Brillonin, qui ont bien voulu continuer de me confier cet instrument, d'agréer mes plus sincères remerciements. Les anciennes aigtùDes de Briinner, s'étant oxydées à la suite de la campagne si pluvieuse de 1896, ont dû Être remplacées par dons aiguilles de V. Cfaasselon. I'>ien que construites avec an grand soin, ai nou- velles aiguilles ont manifesté des singularités dans tel point qu'au mois d-- juillet 1898 l'aiguille n L donnait pour Toulouse des incli- naisons trop faibles de lî minutes, tandis que l'aiguille n° - donnait ilemeni des inclinaisons par défaut, mai- de 8 minutes seulement De nombreux essais m'ont permis de reoonnaltre que, malgi aiguilles suivaient un régime de déviations toujours le mén valent servir à taire des mesures absolues pourvu que Pen de chacune d'elles fût connue I . M lis cela même Q*< I lit 1 Des : iesurea ultérieures onl ; résidait pas [«.-plu son hoi trumeut. 348 MÉTÉOROLOGIE ET PHYSIQUE DU GLOBE la carte de l'inclinaison dans la région de Toulouse que je me propose de construire ne devant contenir que la différence de l'inclinaison en un lieu avec l'inclinaison correspondante de Toulouse. J'ai procédé alors de la manière suivante : le 3 et le 10 juillet 1898, j'ai déterminé avec les deux aiguilles considérées l'inclinaison magnétique à l'observatoire de Toulouse et j'ai trouvé les nombres suivants : Toulouse. — Inclinaison. : i; = 60° 50' 3 ) 3 juillet 1898 : de 7h 40™ à 8h 15»' du matin i = 6Qo M, g I, — - 60° 46' I . ( i; = 60° 13' 3 ) — de 8" 20'» à S» 57"' du matin *, _ fi0o gg, m\h = 60° 51' 4. ( I' = G0° 39' 7 ) 10 juillet 1898 : de 7» 54»' à 8" 48'" du matin ',__ 6Qo 6, g I, = 60° 43' 3. I i 1 ( l', = 61° l'I ) — de 8" 54"' à 9* 24»' du matin * _ 6Qo 3g, 4 I2 = 60° 50' 25. La différence (Toulouse-Parc i avait alors les valeurs suivantes : 3 juillet 1898 . . . A, = — 4° 12' 3 A2 = — 4° 6' 8 10 juillet 1898 . . . A, = — 4° 15' 0 A2 = — i° 8' 15 Moyenne = — 4° 13' 65 Moyenne = — 4° 7 5 J'ai adopté ces deux moyennes pour les valeurs de (Toulouse-Parc) rela- tives à l'aiguille n° 1 et à l'aiguille n° 2. D'autre part, en un lieu X, les mesures me permettaient de connaître pour chaque aiguille la valeur de (X — Parc) relative à l'inclinaison. En retranchant la valeur de (Toulouse-Parc), pour une aiguille donnée, de la valeur correspondante de (X — Parc), on obtient celle de (X — Toulouse) qui doit être sensiblement la même pour les deux aiguilles, si les mesures sont bonnes. Les mesures ont porté sur cinquante localités; les résultats obtenus sont consignés dans les tableaux suivants où : H. G. — Haute-Garonne. G = Gers. T. G. = Tarn-et-Garonne. L. G. = Lot-et-Garonne. E. MATIIIAS. — MESURES D'INCLINAISONS DANS LA I t>l roi'I.OI c: O 1— F r 1 1 | 1 1 1 1 l 1 1 f— I '_3 r JO r — : : z z 1 S. r. tt « » r. ~ - -* i i ^ O» O "M /. r. r. i - o * O SE — — + + "f + 1 i 1 1 1 h 1- ;- r ;~ r _ ._ • -. - _ = Z / x ~ îO w c -d ".D SC r. — ce ~l .t -c — J. -" — :i K _ ^ . v v ^ ^, ^. ^. v •■ ^ .. « . , ^ r>o - r ~^* — X 1^ r. ". y z z ro :: 7 1 i - _ < — o — — r — — O O O O — Z - - z z CD _ - - _ - — — - o ô ô ô Z C z O C z z z Z - c ; ; ô - O ô - J Il 1 T T T T + + +++ 1 Il II " O O O C: — — - Z o ~ o z r . . z JO r c r : : 00 JC M Tl — X o Jï X r. JO X _ L" o -7" 7 1 - — — y ôo r- ©* oo *-— > v^ Jfi — -- --■ qD 71 i - *. -- : b *-* V _ . - - 1 < C Jfi O JO — Si - « . ■— . T 1 — — — — O O _ — _ _ - • < 1 o c o o >* 00 -* 00 Mil z z — M 1 1 o 1 1 ._ .- 1 1 c o o o - - -- -- M II 1 -- 1 •- 1 -- 1 -- 1 : : 1 1 1 1 1 1 | au «* os co X CD r^ C» JO r- I— l^ -I :'. 7-1 t— X JO J0 71 — CD X — z r-» r— oo oo t-> l- r> r-> 1 - X K i - i - i - 1^ X i - - a ffl a i." iO JC JC JO .". ifi kO .7 . " • T IC • -. • à .- . . : . ■ _ _ _ _ _ - - : z krii ..* ...» ~» >4« s* •# — ^- — >* «g! xj a -- *— - - — .- .- .- 3 - - y. » CD e© «O CO CD CD — CO — CÇ .D '^ D — z -_: _ — c - ■7. O O O O JC jC O o ~ o o ;■: o O ■ — *. 7 - -.7 z r r S < r- c» «o -«h — i- L^ 33 ÎC — os x ;~ ;~ •D .- 1 -i — ',-1 _. x ■ . _ CO OS CD CD c-« — JO 1 - ro io b r> - •" '— r. -- t-> N 71 0C " r. © c-: ;: c ao o ... JO M co «* 00 ** ** — — .7 — JC Jfi . . . " . . - - c c o c C O O «<■* s o O — i Ô -_ c o o O O C C ^~ o O o O o Z. i Z z z o o o - — - CO CO CD CO — --Z cd CO CD CO CO CO CO CO — •-) — ■_ _ CO CO CC — 11 11 II II Il II 11 II Il H Il II II H Il II Il II II Il II II Il Il II r r - — -1 — - 1 ■ • «ce en uj — C en en g en ^ s C! tn en en r. S en /' • b / u o 5 S £ z 0> «f CO f< ~r io o Jfl ft -M -71 o ce oo cb ~z — JO S '.7 — 7"l ô JC — < 71 B S i : z — »n — f-- *r- r. JO cO Os ■>■ ce «* ~ eo JO r- ô 5i 5i 50 ~Z X D. *^ -- \~z d r. r. S -~ *^» — '/. 'G3 -r; .cïî -ri .- .- -^ «ed -^ -ri 'ccî 'cd '^ '^ ,— •« •d -:S ■ri ■' -.-; -.-r 00 «* O CO cm -r o f- JO ; z ~~ JO ô JO t- — _ = = = l— 00 CO o O ■*« O "«f b o f- 71 — — 7 1 . : JO JC 00 -H bi éc c CM jo oo b r< 71 -f X X 71 : — ^< • • • . . . d • — >«— ■ ' ^^ — , r s. O d ■z 6 (H. G iit ^imon o ^3 d aa 3= ~~ i • i "9 i :. 1 a 1 — : • 1 I ' i. w v_- >S o 1 S o 1 - 1 x 1 1 •s à i 1 - s 1 i i Lo Grès Launac 1 c '3 a M >■ -y Bretx i Auleriv s s a - D > — d g — ■r. oo =, eS o es 1 c« c 'O ^-" O o SO ÎO o !■*) O m o O JO iO JO /T, o •^i IO es Ol "H X o X CM ÎO ~* t- z v »,_ ^ ^ ^_ «^ ^ ^ »« ^. *■ H oo .- o JO fM — ^ "^ •=# CM 1^» Ci CO OS X > CM .2 CM CO CO .2 CO CO «* ^ •^ ,Çfi co CO CC oo rz es rt S + | + + + 5 + S + + + + 1 + + + + o o O O IO JO ÎO o ÎO O ÎO o JO o 50 JO o o O CO O O ÎO JO ÎO o cm 00 JO IO JO ** co c?1 CM CO ÎO -* — M CO X M -H CO co x cr cm -n z a o c X co OS 00 1- CO CM co ï- ~* co «* CO co -* -91 l^" — ■ — r- o co c -o -" H ~ (M -H CM CM CO CO co co ■co co co co «* "^ -* ** ^ sjl x* co et ro et co — --- c o o o o - - - o >-> c O O - g - - z o o - - O O O O o o o o o o o o o o O O O O o o O O O O o + + + + + + + + + + + + + + + + + + + + + + + + + JO o JO O O JO o © o o o o o o o jq jo c CC o JO O O îO O' 5 o Z ce ce co 00 O ■ri OS CM CM ~* co 3 o M «* x* X x co IO CM Ct L^ O M JO JO «n CO O0 co co — ** CO co O co 1^ x-jl O îO Ï0 - CM O r- c -•- X CM «* « ** CO CO et «* CO 00 co «4 CO CM CM ^1 CM CM CM CO co co et et ?i co ^ o o o o o o c o o o o o o o o c ; o O C o ~ z z - en 1 co eo 1 1 CO CO 1 1 co co 1 1 CO co 1 1 co co 1 1 co- co 1 1 CO CO 1 1 'CO co 1 1 CO CO 1 1 co co 1 1 co et et et co 1 1 1 1 1 X Os ~. 35 -H I— X) 05 ÎO c 'CO' IO -** JO su -o X r- iO ** f O ffl •* ■* X X t~ CO X CO C© 70 X l- r^ r- t^> t» X X X X r- r- 00 00 î— ï— 00 - jo jo ÎO JO ÎO JO ÎO ÎO ZC3 S£2 îO ÎO jo ;o JO IO JO îO JO JO JO JO JO JO JO C o o o o o o o c o o o o c c c o g o o o o o o o o ~* "5? ~* "* ~* ■** «$ ^ «!*< v* ^* «* X* «* ^ ^ri v-> ^ V* «^ VriH V5-* -.-« «^ ■.■" Z CO co CO CO co co CO CO CO CO CO CO CO CO "CO co O CO o ce ce co cô ce — ce — .. — y ÎO £-- O o O IO co — O Q cr o CO O O îO JO co «* o JO O C IO o z \ ■^ O «O CS O t~- CO L^ -n co CO IO CM -e* X C-" os «* ~ M ix o iO «n - — \ CD i Z coï° ** t~- Tl CM r- ^ ti »* IO ~* O co X ^1 CM CM *!}< r^ -^ r^- co oc> '• t T S -r< -rH CM CM «s* CM CM CM «H M co co CM CO CO co CM CM CM CM CM CM ^i o 0 o o o o O o o o o o o o o o o o o o o o o o c < ■9* ^H — — l T* ■*- : ■H <«H — — ' "!-l ■— — — — — — H — —H -^ -H -r« -- —i — < 1 * CO - ■CO o co co CO CO co co co CO CO CO CO CO CO CO ■e ro co co o ce — Il II Il II Il II Il II Il II Il II Il II Il II Il II Il II H II H II II 1 -■ O - eS f. O es O o- t/: aq eu eu Q CD CD CD CJ CD CD CD CD — H3 -* 3 1 =3 O 3 | = 1 3 = 1 =1 1 3 3 1 a- 1 3 |. «a Q •»—9 5 "^^ •i — s • — : r- r- t— X 00 X o O <3) O -H -H G.\Ns i\ RÉGION DE 10UL0! s. y. Z = o c — -J S o o S es C_5 -~ 3 © jo jo o o o ~ -.-. I"- — 03 r-. i - -.-. A x I - ce co ro co ~- co pq -m oi -m -m -m — + +-!-+ + + + + S -7 i5 '5 O ^5 ■"■ ~. 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MATHIAS. - MESURES D INCLINAISONS DANS !.\ RÉGION DE rot'LW Ces mesures démontrent que les singularités supposi es de la i [çion de Thil et de la région de Solomiac a'existenl pas et que la distribu tioi l'inclinaison magnétique dans la région de Toulouse est des plus régulii Si cette distribution est régulière, on doil pouvoir exprimer simplement l'inclinaison d'une localité X de la région en fonction de l'inclinaison correspondante de Toulouse, on, et; qui revient au même, la différence M de l'inclinaison de X et de l'inclinaison correspondante de Toulous une fonction simple de la différence des longitudes et des laliludi ra- phiques de X et de Toulouse; pour nue région peu étendue, on doil pouvoir se contenter d'une relation linéaire et avoir : M - x(à long) \- y(l lat), x et y étant deux constantes à déterminer (1). On trouve aisément que, dans l'étendue de la carte que j'ai entreprise (0° à -2° de longitude, 43° 15' à 44° 15' de latitude), le coefficient x est voisin de 0,13, tandis que y est voisin de l'unité, les différences (A long.) et (A lat.) étant expri- mées en minutes. La méthode la plus précise de détermination de x el de y consistait évidemment à employer la méthode des moindres carrés appliquée à un grand nombre de localités situées dans toutes les régions de la carte. M. B. Baillaud, directeur de l'Observatoire de Toulouse, a bien voulu charger du calcul des coefficients x et y en utilisant 103 mesure- de l'in- clinaison effectuées par M. Moureaux, M. Fitte ou moi-même. Il a trouvé ainsi : x = 0,129 y 0,936. La comparaison de la formule M 0,129(A long.) 0,936 A lat.) esl donnée dans le tableau suivant : Ll ICAIITÉS A LONG. A LA 1. A/ OBS Ai CALC. D1FPBRESCE - 7' 45 _f- 6' 58 + 7'C0 + :,' 20 ['80 L'Isle-Jourdain (Fftte). -f 23' 25 4- or 25 '■' 60 4- 3' 24 — i — 20' 85 27' '.:. -f 25' 2< i — 2 Montauban Y 25 23' 75 : fcO 22* 78 • Verdun-sur-Garonne . -f 13' 15 4- li -_'> t ! — I BeanmoDt-de-Loaagne (Fitte). + 27' 65 + 15' 65 18' 20 1 0 -f- Y 10 L3'85 !'.' W 1 — I i \i. n. Negreanu a employé une relation d magnétisme terrestre i.'n Roumanie. 354 MÉTÉOROLOGIE ET PHYSIQUE DU GLOBE LOCALITES Villemur Villebrumier . . . La Bastide-St-Pierre Bressols Grenade Castelferrus .... Cox Miradoux Mansonville .... Le Grés ...... Launac Saint-Cézert .... Lévignac Bretx Venerque Mérenvielle .... L'isle-Jourdain (Math.) Thil (Mathias). . . . Vianne Port-Sainte-Marie. . . Miramont Sauveterre Vazerac La Bastide-du-Temple. Marsac Poupas . Gimbrède . .... Astaffort Francescas Espiens Saint-Clar (Fitte). . La Sauvetat .... Maignaut Castéra-Verduzan. . Jegun Aubiet Gimont Labribe Solomiac (Mathias) . Homps Montfort Sarrant Faudoas Escazeaux (Mathias) A LONG. + + 2' 45 0'65 5' 55 7' 15 7 15 - 22' 20 + 2 V 90 + 41' 30 + 37' 51) + 21' 25 + 16' 65 - 16' 85 + 16' 35 + 15' 65 + l'15 + J8' 15 + 23' 15 + 18' 45 + 67' 85 + 64' 0 + 23' 50 + 11' 35 + 10' 30 -f 15' 45 + 37' 80 + 36' 80 + 43' 85 + 48' 45 + 61' 85 + 65' 00 + 41' 30 -f 55' 90 + 6i' 05 + 61' 60 - 59' 00 + 40' 75 + 35' 25 -f- 34' 45 + 33' 50 + 36' 15 + 38' 25 + 31' 85 + 31' 15 -+- 26' 25 A LAT. + 15' 55 + 17' 85 -f 18' 15 + 21' 15 -f 10' 00 + 23' 95 + 9' 10 + 23' 45 70 + + + + 2 1 •' 6' 25 8' 10 9' 80 3' 30 5' 70 — 10' 65 + l'05 + 0'15 + 5' 90 + 35' 0 + 38' 05 + 36' 40 + 39' 15 34' 55 + 28' 55 + 20' 05 + 21' 35 + 24' 15 + 26' 85 + 27' 25 + 33' 70 + 17' 30 4- 14' m + 16' 00 + 11' 55 + 8' 65 -f 2' 10 + 1' 00 + 9' 55 + 11' 85 + 11' 95 + 10' 98 + 9' 95 + 13' 75 + 13' 15 a; obs. + + + + + 16' 60 + 16' 60 + 21' 60 + 2L' 50 + 9' 00 + 25' 50 + 12' 30 + 27' 25 + 29' 20 + 9' 95 -f 10' 30 + 12' 30 8' 10 9' 95 7' 40 3' 70 5' 20 9' 35 + 42' 95 + 47' 80 + 37' 60 + 41' 75 4- 37' 50 4- 30' 80 4- 24' 80 4- 28' 00 + 29' 15 4- 35' 55 ::i' 10 4- 44' 80 + 25' 15 + 21' 50 + 23' 00 + 19' 00 4- 17' 90 4- 10' 55 4- 7' 00 + 15' 00 4- 14' 85 + 16' 30 + 17' 45 4- H 70 + 15' 70 4- 16' 60 a; calc DIFFERENCE + 14' 25 + 16' 80 -f 17' 71 + 20' 70 + 10' 30 -|- 25' 27 -f 11' 73 4- 27' 27 + 27' 96 + S' 60 + 9' 73 + 11' 35 + + + + 5' 22 7' 37 9' 80 3' 33 3' 20 7 90 + 41' 52 + 43' 90 + 37' 10 + 38' 11 + 33' 70 4- 28' 72 4- 23' 65 + 24' 70 + 28' 26 + 31' 40 + 33' 50 + 39' 93 + 21' 45 4- 20' 73 -j- 23' 24 + 18' 76 -f 15' 70 4- 7' 23 + 5' 50 + 13' 40 + 15' 40 + 15' 85 -j- 15' 20 + 13' 43 4- 16' 90 + 15 + + + + 2' 35 0'20 3' 90 0'80 l'30 0'20 0'60 0 l'20 — 1' + '70 àô 0'60 0'95 2' 90 2' 60 2' 40 0'40 2' 00 l'45 l'40 3' 90 0'50 3' 60 3' 80 2' 10 l'15 3' 30 0'90 4' 15 2' 40 4' 90 3' 70 0'30 0' 20 0'20 2' 20 3' 30 1/50 l'60 0' 65 0'45 2' 25 0' 70 l'20 0'90 E. MATHIAS. — MESURES D INCLINAISONS DANS M ni . I Un W III - Beaumoat-de-Lomagot (lathias) Larrazet Cordes-Tolosane . . Albi Auch Condom Gaillac Lavaur Lecloure Montauban .... Nérac Saverdun Montech , Saint-Paul-sur- Savrc Mauvezin Marignac Bellegarde Saiut-Maurin . . . . Riscle Boussens Montréjeau Sainte-Marie Solomiac (Fitte) . . . Aucaniville Comberouger . . . . Escazeaux (Fitte). . . Esparsac Lavit Saint-Arroumex . . . St-Nicolas-de-la-Grave Castelm;i}ran . . . . Thil (Fitte) Cadours Cologne Tournecoupe. . . . Plieux Auvillars ..... Valence-d'Agen . . Auterivc Marmont-l'achas . . La Plume Saint-llilaire . . . Puymi'rol Bourg-de-Visa . . . A LONG. + 27' mi 22' 38 + 19' 93 — 41' OS 53' 26 65' 95 — 26' s:, — 21' '.:; I- 3o'3.3 + Y 25 67' 50 — 7 50 + 13' 00 + 13' 90 35' li) + 31' ii() -_'ii' 70 33' 80 f 02' 45 29' 25 + 53' 55 35' 50 -f-33'50 + 14' 55 + 21' 00 |-26' 23 -f 31' 35 + 32' 05 -I- 27' 65 + 26' 05 + 25' 35 + 18' 45 24' 15 -;- 28* 7:> + 30' 00 + 43' W + 33' 83 33' 7:. — 0' 90 + 52* 25 55' W 56' 65 + 40' 50 4- 20' 95 A I.AI h,' 00 lu' 20 22* 85 + is'ii;, + l'95 21' 13 + 17' 35 5' F. 18' 95 + 23' 7:; 31' 2:. — 22' :;:. 20' 65 + 5' 05 7 15 + 13' 40 + 3' 75 + 35' 95 + 2' 50 — 25' 60 - 31' 15 3' 00 + 11' 85 11' 15 + 14' 95 13' 15 + 17' 55 + 21' 03 + 22' 73 + 27' 15 25' 03 + 5' 90 + 7 lu + IV 73 + li 08 + 19' 95 + 27' 08 + 20' 55 - 15' 60 + 28' 65 29* 90 + 36' 70 34 + 30' nu 19* 73 20' 7(1 26' 2U + 12' '.o + 10' 60 + 28' 90 + 13' 30 + :;' no + 28' 10 + 24' 60 + 40' 90 - 10' 70 + 24' 90 + ■'.' 60 - 10' '.() + 20' 35 + 9' 25 + 30' 15 + 15' 90 — 27' 90 — 10' i,3 + 5' 23 + 27' 20 + lu' 00 + 11' '.3 + 11' 10 + p.r mi + 21' 3(1 + 22' (in + 27' 23 + 24' 13 + 13' 80 + I + 5' 90 25' 30 . >' 85 28' 50 + 28' '.•■■ - O'ou + 32' on 34 :••' 20 + 38' 75 I 20' 86 .' 96 11' 60 8' 7(i 28' 30 I ii' 77 + 2'(»3 24' 26 11' 73 + 37' 90 — 24' 84 21' 00 + ' + 1 r 22 16' 62 + 6' 18 + 38' oo + 14' 27 — 211' 1- 2i' 2 1 + 7' 34 1 5' 10 12' 30 + 16' 7(1 + 13' 70 201 '.7 + 23' 84 24' 86 y 78 + 21 + 7 03 + 0' 77 + pi' 03 ! 24' 27 + 30' 39 — 14 + 33 • li IHHH + + + + + + + + + + + + + + + + 1 90 e 60 n 50 ii' 95 ; 10 r 85 _'• 10 ;;' oo r 90 0'80 :;' 7o :;' 50 r 15 l'un 7 70 2 60 ï 10 Il 90 Y 60 r 50 £ 80 I 50 ■1 60 i I" 6' 13 i 356 MÉTÉOROLOGIE ET PHYSIQUE DU GLOBE LOCALITI S A LONG. A I.AT. M OBS. M CALC. DIFFÉRENCE Cazes-Mondenard. . . + 15 75 + 37' 00 + 31' 93 + 36' 67 + V 70 Saiot-Clar (Mathias) . + 40' 80 -1-17' 25 j- 20' 70 -j- 21' 40 + 0' 70 + 47' 30 + 14' 20 -f 25' 35 + 19' 40 — 5' 95 51' 55 + 35' 15 38' 20 -j- 39' 56 + r 40 63' 05 — 5' 95 + 8' 70 + 2' 70 — 6' 00 + 7' 95 — 9' 05 — Il' 00 — 7 40 — 3' 60 Villefranche-(le-La B. ■ _ 15' 05 - 12' 85 — 10' 50 — 13' 97 — 3' 50 Castelsarrasin . . . . •20' 45 26' 03 + 26' 90 4- "27' 20 + 0' 10 Tant que la différence entre les valeurs calculées et observées de M ne dépasse pas en valeur absolue 2 ou 3', on peut, avec beaucoup de vraisem- blance, attribuer cette différence aux erreurs inévitables des déterminations et considérer la station correspondante comme fournissant une distribution régulière de l'inclinaison. Lorsque la valeur absolue de la différence est plus grande et atteint 5, 6, 10', on devra en général conclure à une distribution irrégulière et à une anomalie à l'endroit correspondant, car des mesures d'inclinaison bien laites ne comportent pas ces erreurs. Lorsque la différence est de l'ordre de 4' on peut suspendre son jugement; en toute rigueur, avant de conclure à une anomalie positive ou négative de Tordre de 4' ou 5', il faudrait recommencer la mesure et voir si la deuxième mesure donne la même différence que la première. A cause de cel;i. je serai très réservé sur les conclusions qui se rapportent aux localités qui ont fourni des différences de cet ordre. La nécessité de recommencer certaines mesures deviendra évidente à la lecture du tableau suivant : LOC ELITES Solomiac Escazeaux Beaumont-de-Lomagne L'Isle- Jourdain . . . . Thil Saint-CIar M OBS. + 27' 20 h 14' s:; + 11' lo 16' 60 18' 20 - 19' 75 4' 60 5' 20 - 13' 80 9' 35 25' 15 20' 70 Ai CALC. |- 15' W + 15' W + 15' 70 + 15' 70 - 18' 20 + 18' 57 + 3' 20 + 3' 20 + 7 90 + 7' 90 + 21' 15 - 21' 40 DIFJ BRENCE + + + 11' 80 0' 65 4' 60 tt 90 O'OO 1' 20 1' 40 2' 00 5' 90 1' 45 3' 70 0' 70 OBSERVATEURS Fille. .Mathias. Fille. Mathias. Fille. Mathias. Fitte. Mathias. Fittc. Mathias. Fitle. Mathias. CH.-V. ZENGER. — LA PÉRIODICITÉ DBS rEHPÊTES Les mesures de M. Fitte, à Solomiac, Ea i/.<;mi\ el Thil, étaient doa I chement mauvaises : la mesure de Sainl Clar par cet observateui n'él itl parfaite qod plus. On aurai! pucroireàdes an alies dans ces locaJi tandis que c'est la régularité qui est la règle el qu'il ne subsiste rien anomalies supposées de Thil el de Solomi La formule linéaire donnée plu* haut parall donc s'appliquer dans oui»; l'étendue de la carte que je me suis proposé de construire ; elle esl même valable pour Riscle qui esl notablemenl en dehors de la carte. Des mesures ultérieures permettront sans doute de précis* r si les lo lités i|ui ont donué des différences un peu fortes représentent véritable- ment des anomalies dans la distribution de l'inclinaison ou si on esten présence derreurs fortuites d'observation. M. Ch.-V. ZENGEB, Professeur à l'École Polytechnique d« Pi LA PÉRIODICITÉ DES TEMPÊTES, D APRÈS LES OBSERVATIONS DE 1886 A 1895, AUX BORDS DE LA MER ALLEMANDE [551.55 — Séance du l> septembre — J'ai montré à plusieurs reprises que la périodicité des tempêtes dépend de l'action inductrice du soleil et des décharges d'électricité directe dans l'atmosphère terrestre pendant les passages des essaims périodiques d'étoiles filantes, dont le potentiel électrique est très différent de celui de l'atmosphère terrestre. La série décennale des observations de tempêtes aux bords de la mer, en Allemagne, apporte la preuve la plus concluante de cette hypolhès ! me parait donc assez important de comparer ces dates de la : solaire, 12.*; jours environ, et celle des passages de aims périodi d'étoiles filantes à travers notre atmosphère, avec les jours de lera des dix dernières années. wo MÉTÉOROLOGIE BT PHYSIQUE DU GLOBE â ■ s -r, ^ 5 S T- ■ I ' ' r •• -i - i i- y — I- I - Tl -I • ■M -M 53 ■M ea ■ ~\ v, V. «o ■ -rï ■m "M -M "M Si i* ♦O "M _J -J -:i -M -M ■M ?! U ►H se H S S il' o - «» «* ~* W ce d PQ _ *° s « w H (h M -M CM 0 oo * >c z: y. x M |. I-, |, i- > if5 »» *4 '- ■ 7 ift •M -M 5-) îl J) N 11 co t-. X a 0 *H Ci m * 10 00 00 00 X a 99 a 05 oc - oo oo X X X X X X X X o l> oo 05 o H Cl r^ vt Ifl X X 00 00 a a a a O) a 00 X oo X X 00 X X 00 X (0h(0fflOTHN01*C cococoooaosaœosc cooooooooooooooooocc n n th ( ll.-v. ZENGBR. - l \ Pi RIODK in DBS PI Ml'i i ~ Tl > Vi ■M ■M 71 ■M - = 5 3 • a ?i r, ?, ?, s Tl S 1 S 1 - -1 1 - -1 -1 -1 -1 - -1 ?. s • • 3 7 1 • t Tl 71 -M 1 71 ■M SN 9! 5-1 -M • ■ri "M Tl -1 "M «o 7- < s: r X r X -A • y. i- 1- 1- i « ■x. ,, 1 - 1- i- • u 1 M X o s '^ tf ■-= - ce W * CD ,t * Ift .-' S lA ^ i* ■i s H M 1 u 0 •* I '- > *4 1_ «.* u 0 l -M •M Tl - ti O 1? t! • Tl T — •M •w •-= .r -^ - 11 T . . . . ='££££ 00 r: 0= 36 ~ 3C CO «3 < ■M •- -" j;— — — — ~ -~ — "> Vi îi 7~i Tl Tl S Ti 7i -i i - i - i - i - i- I- i- i - ' - - 1 i ■M -M 71 71 71 71 71 71 71 71 71 3 71 7i 71 71 -| -| 71 71 71 71 71 -, 71 Tl Tl Tl Tl 71 71 71 -' ■=. -' = = =' = =' = = = = ;, 71 71 71 71 71 Tl 71 71 Tl -, -, — — ' sa r; 9. ~ —. _ — •*- — — X X X X ■ co r^ X 03 o *H 01 co «* 10 X X X X 03 03 0) 03 r. 03 ao oo X X 00 X oo X X oo o t^ X 03 O •H CI M ■* m X X X X r. 03 09 03 r. r X X X X X X X X X / oi^ajœoxNO'i'ii 00000000O3C3O3O) ooxooooooooaoxxoo 368 MÉTÉOROLOGIE ET PHYSIQUE DO GLOBE En jetant un coup d'œil sur la Table nous voyons : 1° Que les jours de tempête se répètent dans le même mois, à peu près aux mêmes dates ; 2° Que les jours de tempête forment très souvent des séries de jours placées sensiblement entre les mêmes limites de dates et produisant ainsi des groupes de jours orageux ; 3° Que ces séries sont produites par des séries de jours de perturba- lions électriques dues au passage des essaims périodiques d'étoiles filantes, ou par ces essaims et la période solaire (induction maximum», formant ensemble série M. Y. EAÏÏLII Professeur honoraire à la Faculté des Sciences de Bordeaux, à Montfaucon-d'Argonne [Meuse). SUR LES OBSERVATIONS PLUVIOMÉTRIQUES FAITES DANS LES RÉGIONS ARCTIQUES AU NORD DU 60f DEGRÉ DE LATITUDE [551.57(43)] Séance du 13 septembre. — Au moment où l'attention publique est appelée sur les régions polaires par les tentatives de reconnaissances faites et sur terre et sur mer et dans les airs, il semble opportun de résumer nos connaissances sur ces régions. .l'aurais dê>iiv limiter cette étude sur l'eau atmosphérique, aux régions polaires proprement dites, en dedans du cercle polaire (66°30') là où le soleil commence à ne plus se montrer au-dessus de l'horizon chaque jour de "l'année; mais le nombre des points d'observation n'est que d'une trentaine, et, en s'y bornant, on ne pourrait avoir de résultats un peu généraux. Pour rencontrer un nombre suffisant de stations, au moins en Europe, j'ai cru devoir descendre jusqu'au 60e degré, au nord duquel des observa- tions ont été faites sur près de deux cents points (1) ; et cependant, en Sibérie, on ne rencontre encore que trois grandes séries de plus : Tou- rouchansk, Sourgout et Berezow. Les diverses régions polaires en deçà du 60e degré sont, dans l'ancien continent asiatico-européen, en allant du détroit de Behring vers l'ouest dans toute l'Asie jusqu'à l'Oural : la Sibérie septentrionale, où les stations sont rares, avec la Nouvelle-Sibérie, et la terre de François- Joseph. (1) En Europe il y a, en oirtre, de petites séries de quelques années entre 60° et le cercle polaire, mais on peut 1 décote. V. haï UN. — OBSERVATIONS PLUVIOX*TR1QUES En Europe: la Russie septentrionale, qui renferme une Lreutaine de stations jusqu'à Saint-Pétersbourg, avec la Nouvelle-Zemfa le Spitzberg; puis, une grande partie de la Scandinavie jusqu'à l psal el Christiania, où elles deviennent plus nombreuses, avec les lies Shetland et Feroe, où elles sont nombreuses eu égard à la superficie de ces petits archipels. Dans le nouveau continent américain, en allant de L'Atlantique vers l'ouest : le Groenland avec l'Islande, où il y a quelques stations, et les grands archipels occidentaux qui le relient aux terres qui continuent au nord le Canada et les A.-W'estern-Terrilories, dans lesquels il n'y a que quelques stations très clairsemées; elles se terminent par le Klondike et l'Alaska qui confinent au détroit de Behring, dans la mer duquel il y a une station, et l'île de Behring qui dépend de l'Asie. Jusques il y a une vingtaine d'années, pour savoir ce qui >e passe dans les régions arctiques on n'avait guère que les observations faites pendanl une dizaine d'années à partir de 1852. Mais, depuis I8~.'i à 1880, des stations météorologiques ont été établies sur un assez grand nombre de points en Europe, et aussi sur quelques-uns en Asie et dans L'Amérique du Nord, de sorte que l'on possède maintenant des données pou va ni établir ce qui se passe dans ces régions jusqu'à 81° W au fort Conger dans le Groenland, mais où les observations n'ont duré que deux années. lJes observations ont été faites au delà du cercle polaire, 66°30', dans une trentaine de localités ; mais il n'y a qu'une vingtaine de stations où elles ont duré assez longtemps, au moins quatre années, pour fouonir de véritables moyennes. Il n'y a que Sredne-kolymsk, Verschoiansk, Obdorsk dans la Sibérie, Teriberka et Kola dans la Laponie russe, Karesuando et Jockmock dans la Laponie suédoise, neuf stations dans la Laponie norvégienne. Une, Grimsey (Akureiri)en Islande; deux, Upernivik el Jacobshawn, au Groi n- Jand occidental. Mais dans les latitudes moins élevées, à partir du 60e degré, existe»! une centaine de stations avec des durées de 10, 20 et parfois de lo années comme à Archangelsk et Pétrosavodsk et môme 30 ann comme à Kern, en divers points de la Norvège, el même de 40 aun comme en Suède. Les principales sont : Rodschevo, Yakoutsk, Marchinsb ><•. Olekminsk dans la Sibérie orientale ; Tourouehansk, Sourgout el Bereaow dans la Sibérie occidentale; environ u2ocn Russie, autant en Laponie rus et Finlande; une quinzaine en Suède, 35 en Norvège, une douzaine par moitié dans les îles Shetland et Feroe. Dans le Nouveau-Monde, il y en a seulement une douzaine : (5 en Islande, 3 au Groenland, une dans les N.-Western-Territories et une dans l'Alaska, sur la mer de Behring. Toutes les observations sont publiées annuellement : pour la Sibérie, la 364 MÉTÉOROLOGIE ET PHYSIQUE DU GLOBE Russie et la Laponie russe, dans les Annalen des physikalischen Central- Observatùriums. Celles de la Finlande se trouvent surtout dans YOversigt at Finska Vetensk. Sockt. forhandl: et les Observations météorologiques publiées par l'Institut météorologique central de Finlande. Celles de la Suède et de la Norvège, dans les deux publications spéciales, Meteorologiska akttai- gelser i Sverige, et Jahrbuch des Norwegischen meteorologischen Institute. Des séries anciennes de Suède restées inédites m'ont été communi- quées par M. Hildebrandsson. Celles des îles Shetland sont publiées dans le Journal of the Scottish meteorological Society , pour les années récentes ; les anciennes restées inédites m'ont été communiquées par M. G.-J. Symons, dont la science déplore la perte toute récente. Celles des îles Feroe, de l'Islande et du Groenland sont publiées surtout dans les Meteorologisk Aarbog. Pour l'Amérique du Nord, elles se trouvent dans les Report of the meteor. Service of the Dominion of Canada et dans les Monthly Weather Reports du Canada et aussi ceux des États-Unis. Les moyennes données dans le tableau final comprennent toutes les années jusqu'à la fin de 1890 et, pour les séries courtes, jusqu'à la fin de 189oet quelquefois de 1896. Au point de vue de la quantité annuelle, dans toute la zone glaciale, celle-ci est plus ou moins faible. Dans toute l'Asie septentrionale ou Sibérie, les moyennes sont très faibles et dépassent rarement 200 millimètres jusqu'à une grande distance de la côte ; à Yakoutsk, elle est de 182 (1); c'est seule- ment dans les parties intérieures plus méridionales qu'elles sont plus ('levées et atteignent 36S millimètres à Sourgout, sur l'Obi. Dans la Russie d'Europe, les moyennes sont plus élevées ; au voisinage de la mer Blanche, elles ont 38o à Arkhangelsk et même 401 à Solovetzkii; dans l'intérieur, elles atteignent jusqu'à 568 (la moyenne de Paris) à Sermaksa. Si, dans la Laponie russe, elles s'abaissent parfois à 188 à Kola, elles s'élèvent, dans la Finlande méridionale et sur la côte, jusqu'à 663 à Orimattila. Il en est de même en Suède et dans la Norvège intérieure ; mais la côte de Norvège est dans des conditions toutes différentes sous l'influence du Gulf-stream qui, après avoir longé les côtes de l'Irlande et de l'Ecosse (2), vient exercer son influence sur la Scandinavie. La moyenne, qui est de 600 à Christiania, à la limite de son action, s'élève à 1000 à Mandai et à des quantités beaucoup plus fortes de Bergen à Domsten, puisqu'elle atteint 2032 à Floro. Elle diminue ensuite à 1000, de Christiansund à Lodingen, (1) Des observations faites à Yakoutsk pendant 13 années, 1817-18, 1843-46, 1862-67, 1870-73, donnent une moyenne presque double de celle-ci. - Sut ! ■' ' ' «identale, dans l'île de Skye à Portree, par 57°24' de latitude, la moyenne des i;; années 1866-83 est 2,076,5. V. RAUL1N. — OBSERVATIONS PLUVI0MÉTRIQU1 et, le refroidissement du courant continuant, elle n'e9l plus que de 648 â Gjasvaer, près du cap Nord. En des parties rentrantes de la côte, elle descend parfois au-dessous de 300, comme à Uten. Les moyennes assez fortes dans les îles Shetland y approchenl de 1000; mais elles sont plus considérables sur les Feroe, <>ù elles varienl de 1 169 Kvalbo, à 1740 à Thorshavn et atteignent même 2264 â K.\ igig Sur les cotes d'Islande, les quantités faibles au nord, 376 à Grim (Akureyri), atteignent de 6 à 70O sur la côte occidentale, faisant face au Groenland, et enfin même 1250 à Westinanno sur la côte sud, qui reçoit directement le Gulf-stream. Au Groenland, elle est de 1203 à Ivigtut, vis-à-vis de la côte méridionale d'Islande, et de là, en remontant la côte occidentale sur la baie de Baffin, elle diminue graduellement, de manière à être réduite à 220 à Upernivik, et sur l'autre rive, au fort Conger par 81°44', elle n'est plus que de 98. Les stations si rares dans toute l'Amérique au nord du Dominion of Canada n'accusent que des moyennes très faibles, 262 à kingawa-Fiord, 190 au fort Rae et 372 au fort Saint-Michael, dans la mer de Behring. Une station, le fort Simpson, dans les parages du fort Rae, donne pour \ ans l'énorme moyenne de 2477, mais je suis porté à croire qu'il y a erreur et que c'est l'épaisseur de la neige qui doit être réduite au dixième. Au point de vue de la répartition trimestrielle de la flûte entre les saisons météorologiques, dans toutes les régions polaires, on ne retrouve pas les sept ou huit régimes pluviaux très distincts que présente la Franct . mais seulement les trois de la France septentrionale et des Pays-Bas, et un de la France méridionale : V. Maritime. Printemps et été un peu secs; automne et hiver plus pluvieux (Limoges). VIL Semi-maritime. Hiver et été pluvieux (Bar-le-Duc). IL Semi-maritime. Série ascendante de l'hiver à l'automne l 'Ly i. . I. Continental. Hiver le moins et été le plus pluvieux (Moulins). Ce dernier régime, le régime normal en rapport avec la température qui règle l'évaporalion et par suite la pluie, tantôt arrive jusqu'aux côtes comme dans la Suède, et tantôt est refoulé plus ou moins loin dan- l'inté- rieur, comme dans la Sibérie, la Russie et l'Allemagne. C'est ce que j'ai établi dans une carte pluviométnque de l'Europe produite à l'Exposition universelle de 1880 et dont un extrait pour l'Europe occidentale a paru dans les Annales du Bureau central, 1888, t. I. Le Gulf-stream, qui donne beaucoup de vapeurs et de pluie pendant les saisons chaudes, et de brouillards et de neige pendant les saisons froidi amène une augmentation de pluie et de neige pendant les saisons froid laquelle occasionne la transformation du régime I continental e i régime V maritime. 366 MÉTÉOROLOGIE ET PHYSIQUE DU GLODE Son influence se fait sentir d'une manière très intense sur toute la côte de Norvège jusqu'au cap Sviatov, et même au travers de la mer Blanche jusqu'à la Nouvelle-Zemble, qui semble former la limite d'une action importante, car au delà, sur toute la côte de Sibérie, jusqu'au détroit de Behring, on ne rencontre plus que le régime intermédiaire semi-mari- ime VU, qui s'avance fort loin dans l'intérieur des terres. Le Gulf-stream y existe bien encore, mais il est trop refroidi pour avoir une influence aussi marquée que sur les côtes de Norvège. En Sibérie, le régime I continental de l'intérieur se montre de Kuschka el Rousskoe-Oustie par Yakoutsk, Marchinskoe et Tourouchansk à Obdorsk sur l'Obi. Le régime semi-marin VII commence assez avant dans l'inté- rieur à Sredne-Kolymsk et se montre dans toutes les stations côtières, Markovo. Sagastyr et Tolstyi-Nos. Le régime maritime V fait complè- tement défaut. En Bussie, le régime I existe partout on peut dire; II se montre acci- dentellement àSolovetzkij. et VII dans deux stations de l'intérieur, Jarensk et Pinega. Le régime V ne se montre qu'à la Nouvelle-Zemble. La Finlande est surtout occupée par le régime I, ainsi que la Laponie lusse. Le régime II se montre à Orimatlila, Skalskar et Hogland ; le régime VII à Sodankyla et Uleaborg au nord, Ruopio et Kisko au sud. Enfin, le régime V se montre dans la Laponie russe au cap Sviatov et à Teriberka ; sur le golfe de Finlande, au sud, à Abo, Helsingfors. Dans la Suède intérieure c'est Je régime I qui, en Norvège, ne se montre guère qu'à Christiania et environs. Le régime VII se montre à Karesuando, Jockmock, Ostersund, sous l'influence de la côte septentrionale. Le régime V se montre sur divers points du golfe de Bothnie, en face de la Finlande, et il occupe toute la côte occidentale de Norvège. Ce régime envahit presque entièrement les îles Britanniques et à plus forte raison les îles Shetland et Feroe, ces dernières étant placées dans le centre du Gulf-stream. Il occupe aussi toutes les côtes d'Islande et du Groenland méridional. En remontant la côte occidentale, on retrouve les régimes semi-maritimes II et VII et enfin le régime normal I que donnent les deux années d'observation du fort Conger par 81°44' de latitude. Le même régime se montre aussi à Kingawa, d'où il occupe tout le Canada et les N.-W. -Terri tories. Une année d'observation l'indique à Ooglamie, à la Pointe Barrow. Aux forts Bae et Simpson, les régimes Vil et V semblent bien établis et sont probablement dus à l'influence du grand lac de l'Esclave. Enfin, le régime VII existe à Saint-Michael, sur la rive orientale de la mer de Behring, comme à Markovo sur la rive occidentale. En résumé : Pour h quantité annuelle, généralement moyenne dans la zone tempérée, V. RÀUL1N. — OBSERVATIONS PLDVIOMÉTR1QUES elle va en diminuant à mesure qu'oD s'avance dans les régions pola ce qui est une conséquence naturelle de la moindre évaporation due aux basses températures de ces régions. Elle arrive à êtn môme inférieure à 200 millimètres; au fort Conger, à 8°16' du pôle, point extrême des observations, elle n'atteint même pas lut) millimètres. Elle devient très forte sur les côtes de l'Océan Atlantique septentrional longées par le Gulf-slream, 2032 en Norvège, 1204,6 au Groenland surtout dans les îles qu'il baigne, 2265 aux Feroe. Pour la répartition trimestrielle de saisons, on retrouve dans les régions polaires arctiques les divers régimes de l'Europe et de l'Asie septentrio- i aies, établis dans ma carte pluviométrique de l'Europe. Régime I. Hiver le moins et été le plus pluvieux ; c'est le régime essen- tiel des régions intérieures de l'ancien continent, tant en Sibérie qu'en Russie, en Finlande, en Suède et même dans la Norvège méridionale. C'est aussi celui du Canada et des N.-Western-Territories. Régime VII. Hiver et été pluvieux. Il se trouve sur toute la côte de Sibérie et jusqu'à une assez grande distance dans l'intérieur. Il se continue par la Laponie, le nord de la Suède et les parties intérieures orientale- de la .Norvège. Il existe sur divers points, du Groenland à l'Alaska. Régime H. Série ascendante de l'hiver à l'automne (Lyon) ; il se montre principalement sur le pourtour de la Fin lande et en Suède, sur les côtes de la mer Raltique, qui joue ainsi le rôle de mer méridionale, à l'instar de la Méditerranée. Il existe aussi en Groenland. Régime V. Printemps et été un peu secs ; automne et hiver plus plu- vieux. Les mers polaires, en raison sans doute de leur glaciation pendant la moitié froide de l'année, ne donnent pas sur les côtes de la Sibérie les vapeurs abondantes qu'elles fournissent dans les régions tempérées ; aussi le régime V n'y existe-t-il sur aucun point. 11 commence en Europe dans les parties avancées en mer, la Nouvelle-Zemble, le cap Svialov. le cap Nord, d'où il forme une zone continue sur la côte de Norvège. S. mi- l'in- fluence du Gulf-stream il se prononce très fortement dans les îles Shetland. Feroe et l'Islande. On sait qu'il envahit presque complètement les lies britanniques sous ses quatre formes possibles. Ces deux régimes II et Y sont aussi occasionnés sur leurs rives par les lacs Onega et Ladoga et par les golfes de Finlande et de Bothnie et la ; Raltique. qui semblent jouer, par rapport à la Scandinavie, le rôle de mer méridionale analogue à celui de la mer Méditerranée sur la France. Dans le nouveau continent, les observations si rares et de courte durée indiquent ces régimes au nord du Canada et des N-Western-Territoriefi occupas par le régime normal I, mais il n'est pas encore possible d< naître et d'établir des zones régulières contiguës. Suivent les tableaux de 178 moyennes et de deux stations complet 368 MÉTÉOROLOGIE ET PHYSIQUE DU GLOBE **" — u^ !_) > >• •— < Hwioay , M CO oc ira °- 1 co x 1 35 anawaoaa -' '<-, "g ira Ol x i~ es l- «■ l ,- amiu i.\<*\ CD K - — » l I l CM 15 lO O: CO *"! 1 auaoïno - co .ra OS •« CM -— -* àuawaidas ira CM 1- ira ira os" o CM co" co O l.lnV O o 'y: CM c- 1- o X CM ■^ 00 t- — CT. 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S 10.7 — — 32,9 11.0 105,5 38,0 49,0 9,0 36,0 187.1 40.0 — 19.0 21.0 — 7,0 59.0 59,0 22,0 11,0 18,0 48,0 187(1 251,0 0.0 38.0 9.0 4.0 7,0 8,0 72.5 25,5 34,0 22.0 7,0 24,0 1877 216.0 6.0 0.0 3.0 11,0 0.0 27,0 63.0 26.0 20,0 29,0 23,0 8,0 1878 203.0 4.0 24,0 22.0 18.4 14.4 7,1 22,4 6.1 43,5 24,2 11,0 6.2 1879 219,1 8.5 16.2 6,0 18,4 3.2 6.2 25,6 27.7 20.0 7.0 41,1 39,2 1880 252.3 11.2 15.0 27.1 0.2 28.0 9.0 10,4 26,1 34,0 30.4 32,4 22,2 18^1 375,4 46.9 22 2 31,6 13.9 9,7 28,6 42.8 95.8 14,5 36,2 15,6 17,6 1882 260,9 47. S 30.0 6. S 20.1 7.8 16,2 40,0 52.2 19,8 5,4 6,4 14,4 18*3 251,8 26,0 8,2 26.0 5.4 34.0 13,8 0,3 53,0 44,5 24,2 4,6 12,2 1884 372,8 33,4 13,4 7,2 15.2 9.8 29,1 46,6 6,6 76,0 74,5 53,0 8,0 1885 386.5 27,4 3.6 16.6 6.7 21.9 34,3 92,0 17,1 12,1 54,8 63,1 30,9 1886 277.:! 7.8 8.0 23.4 12. S il ; 5,0 62.6 32,0 30.5 23,0 47. 1 12,8 1887 437 , 1 21.8 20.4 24.6 17,4 5.1 8,6 83,4 98,8 28,0 14,2 69,4 39,4 1888 303,6 33.3 20.1 16,8 9.1 18.5 12.3 57,4 40,0 29,1 32,8 15,9 18,3 18^.9 343,9 18,3 6.8 14,0 6,0 8,1 83,4 94.7 56,9 15.5 13,7 18.5 8,0 1890 293,0 Il 8 1.8 1 5.6 6,3 14,4 22,2 83.3 74.1 22.9 34,2 6.0 10.4 GROENLAND OCCIDENTAL — UPERNIVIK (Latitude : 72 "47') IN71 IS75 1876 1877 1878 187!) 1880 I8SI ISh2 1883 18-4 1885 1S86 1887 1888 1889 1890 1891 1802 1893 1894 QUANTITES ANNUELLES El MENS UELLES — 9.2 22.3 67,8 24,3 14,5 339,9 10.8 03.2 77,1 39,6 12.4 1,1 7,8 49.3 49,0 10,1 5,2 428,9 35.5 67,7 41.5 0.7 9.4 0.0 62.0 80.1 28,6 36,5 50,1 285,2 23.7 26.3 83,5 6,4 9.2 4.9 9.4 28. e 51.0 22,6 11,4 351.0 34.9 5.3 37,0 4. s 29,8 79,2 36.0 35.7 6.7 5,5 52,6 — 1.2 — 1.3 6.9 2.9 — 16.0 22. S 13.7 20,3 — — — — 11.2 1,5 - — 38.9 16,4 17.6 38.3 13.0 276.4 38,1 9.7 10.1 95,0 5.2 26,8 27,4 19,5 10,8 8,2 14,7 103,5 3,6 2.1 3,4 2,6 4.8 0.3 30.0 0,0 12.4 16,8 18,5 175,9 o.o 4.7 ."..s 0,6 3.0 10,9 33.6 26.5 25,4 22,5 12,2 — — — — 21.9 21 o 5.0 0.0 9,7 3.0 13,0 13,7 123.3 10,5 1.4 18,1 0.1 3.0 7.6 8.7 40,2 6,5 10,7 7,2 106.3 4,6 8,9 18,2 0,0 0.9 2,7 16.0 1.2 9,5 14,7 20,0 — 3.0 9,9 20.3 — 4.0 1.2 11.4 23,7 29,8 97,2 0.0 195. 6 1.0 20,8 io.o 15.7 30.4 0.9 4.5 12.9 11.2 21,6 27,0 — 0.0 0.0 — 0.0 0.0 0.0 00,9 42,3 20,9 6,1 — 100.1 0.0 12.0 0.0 0.0 1.3 1.8 3.1 31,1 18.3 13.4 13,8 — 0.2 0.0 '.."). 1 11.1 17.9 8,6 6.4 15,0 — — 11.3 332.7 2o.o 19.2 59,1 5,1 18.6 0.0 9,6 16.8 49,5 42.2 70.7 299.1 31,5 3.1 11.1 17,5 15.7 6,4 11,8 48,0 16,8 13.9 60,0 182,3 28,3 3,0 1.3 6,3 33,3 5,1 3,9 24,4 34,1 22.9 19,9 68.5 8.3 16,8 8,2 24,1 1,6 10,9 0,0 21.7 0.0 9,3 9.0 10,3 0,0 8,0 4,4 9.2 15,3 50,3 0,0 Allen. . . Moy. gén. Upemivik. — Année 293.4 Hiver 55,3 Print. 38.1 Été 116.2 Aut. 83.8 Rég. VII — 230,2 — 44,3 — 54,0 — 61.2 — 70,7 — Il ARBK R A CLOT. — LE CLIMAT DU PLATJ \l DE I INGHES M. l'abbé EACLOT Directeur de l'Observatoire de Langres. LE CLIMAT DU PLATEAU DE LAIMGRES 551. 544.32) — Séance du 18 septembre — Le Plateau de Langres, dont le point culminant, à environ \1 kilomètres au sud-ouest, atteint 516 mètres, forme avec les monts Faucilles, avec les- quels il se relie au nord-est, la grande ligne de partage des eaux dont les unes se dirigent vers la Méditerranée et les autres, partie vers la Manche, partie vers la mer du Nord. Ce plateau, entrecoupé de vallées orientées du sud-ouest au nord-est. appartient au climat vosgien. Bien que la France, prise dans son ensemble, ait un climat tempéré, on peut, cependant, la diviser en trois zones correspondant aux trois types : marin, continental et mixte. Or, le plateau de Langres doit à sa position géographique d'avoir un climat continental ; mais sa situation orographique lui donne aussi celui d'altitude, puisqu'il s'élève à 4 ou 500 mètres au-des- sus du niveau de la mer, de sorte qu'une série de phénomènes météoro- logiques lui fait une place à part dans la catégorie des divers climats de France. La climatologie étant l'observation raisonnée des différents élé- ments qui donnent à un pays sa physionomie météorologique: pression atmosphérique, température, état hygrométrique, vents, nébulosité, voyou s quelle est l'allure de ces éléments sur le Plateau de Langres. 7. — Pression atmosphérique. Si nous prenons pour normale les moyennes des 14 dernières années, nous constaterons comme moyenne annuelle réduite au niveau de la m< 762mm,9. Quant aux moyennes saisonnières, la plus élevée, celle de l'hiver s (764,8) est supérieure à l'annuelle de lmm,9; la plus basse, celle du prin- temps (160,8), reste de 2mm,l au-dessous, celle de l'été (762,8) lui est j presque identique, et celle de l'automne (763,1) ne la dépasse que de 0" . I De décembre à février les moyennes ne varient que de quelques dixièmes (de 761,6 à 761,9). Mais en mars survient une baisse de 4 à '■> millimètres : qui s'accentue en avril et ne s'atténue que faiblement vers mai. De juin à 378 MÉTÉOROLOGIE ET PHYSIQUE DU GLOBE août elles se maintiennent vers la normale; puis survient en septembre une hausse sensible (764,2), suivie en octobre d'une baisse non moins sen- sible (761,9), à laquelle succède en novembre une nouvelle hausse (764,2), de sorte que la pression est aussi variable en automne que constante en été. Les plus forts écarts accidentels ont eu lieu l'hiver. Ainsi on a observé une moyenne de 773,8 en février 1891 et une de 756,2 en janvier 1895, l'une en excès de 8mm,9, l'autre en déficit de 8œm,7 sur leur normale; mais le minimum absolu des moyennes mensuelles s'est produit en novembre 1887 T »... ! i. Les écarts des 14 hivers sur leur normale varient de 761 à 767,8; ceux des printemps de 759,1 à 76 l, des étés de 761,8 à 763,8 et des au- tomnes de 760,9 à 766,7. C'est donc en chiffres ronds un écart extrême de 0 à 7 millimètres pour l'hiver et l'automne, de 5 pour le printemps et de 2 seulement pour l'été. If. — Température. Le climat du plateau de Langres étant, comme je l'ai dit, continental, est par lui-même excessif. Vingt années d'observations donnent une nor- male de 0° l'hiver, 8°,5 au printemps, 16°, 7 en été, 9° en automne; soit de 8°,6 pour l'année, d'après les moyennes des températures extrêmes, en excès de quelques dixièmes sur celles des observations trihoraires. Voici du reste le tableau des moyennes mensuelles des 20 années écou- lées : De 1878 à 1897 (de décembre 1877 à novembre 1897) : i a S / - = V Décembre Janvier Février Mars . Avril . Mai. . Juin. . Juillet. Août . Septembre Octobre . Novembre - 0,10 - 1,30 - 1,58 4,66) 8,52 12,19 ) h 15,85 ) 17,43 16.90 ) h 1 ï ,20 ) h 8,48} h 4,37 Moyenne de l'hiver + 0,06. Movenne du printemps + 8,45. Moyenne de l'été 16.74. Movenne de l'automne 0,02. \ Moyenne annuelle 8,37. On voit par ce tableau que si la température mensuelle passe en avril et octobre par la moyenne annuelle, elle n'y arrive pas par une marche régu- lièrement calculée sur celle du soleil. La progression de l'hiver à la fin du printemps n'est pas rigoureusement proportionnelle à sa décroissance de \';i;i i;\. LOT. I i: CLIMAT i»i PLATEA1 01 I \\..m .'i l;i lin de l'automne. Tandis que de décembre i janvier l< refroj- S dtesemenl continue dans les proportion» do réchauffiemenl qui k proloi de juin à juillet, nous trouvons en février ane hausse de î .'.' i laquelle oe correspond en août qu'une baisse de 0",5\ Aussi les plus grandi froid* sont-As aussi rares en février crue tes phis erandes chaleurs sont fréquente en août. De janvier à mars, la hausse est en deux mois de <'>■•. et de juillel à septembre la baisse n'est dans une période égale que de 3 .-! Mais en £ revanche, les deux derniers mois du printemps ne sVehau tient nue de 7 et les deux derniers mois de l'automni' se refroidissent de !)".s. Pendant les vingt années précitées, voici dans quelles limites festnoye - saisonnières et annuelles se sont écartées de leur normale. Elles nul nrif pour l'hiver de — S°,6en 1880 à &,9en 1884, pour le printemps de ii",7 en f 1887 à 1 1 ,'i en 189», pour Tété de L4°,7 en 1883 à IX". I m «97, potf - l'automne de 7°,2 en 1887 à 1 1°,7 en 180.">. Quant aux moyennes annuelle s, descendues à 7°, 'i en 18X8 et 1891, elles se sont élevées à 9°,4 en 1892, 1895 et 18! 17. - Le mois le plus froid de la période est décembre 1870 avec sa moyenne de — 8", 9 et le plus chaud juillet 1881 . dont la moyenne est 2O0, i . Si nous recherchons maintenant la limite des températures extrêmes, I nous reconnaîtrons que cette limite n'est pas la même sur le plateau et î dans les vallées. On a constaté — 29° à la Liez (Langres-vaHée), où le froids de — 2 cen- timètres le 14 janvier. Après un court dégel, survinrent de nouvelles chutes d'au moins 30 centimètres, avant la fin du mois; le dégel ne devint défi- nitif et général que le 9 mars. Rarement la hauteur de neige dans les hivers doux dépasse 10 centimètres. Cependant, au cours de celui de 1896-97 des couches accumulées du 2 ï janvier au 1er février se sont éle- vées au maximum de 30 centimètres; mais ce jour même, 1er février, sur- vint un brusque dégel qui découvrit presque entièrement la terre en vingl quatre heures, fait d'autant plus étrange que la probabilité et la rapidité du dégel sont en raison inverse de la quantité de neige. Aussi ne l'ai-je jamais observé antérieurement ni postérieurement à cette date. Il faut conclure de ces divers exemples qu'il n'y a pas à Langres de cor- rélation nécessaire entre les hivers rigoureux et les hivers neigeux, bien que souvent ils se confondent entre eux, et les dates, soit d'apparition, soit de disparition de la neige. Les orages, très rares sur le plateau de Langres du 13 septembre au 15 avril, atteignent leur maximum de fréquence et d'intensité en juin. La H grêle, rarement à craindre avant la dernière quinzaine de mai, n'est guère à prévoir au delà du 1er septembre. Les orages qui surviennent en novem- bre et décembre, arrière-garde de l'été attardée sur les contins de l'hiver, sont l'indice que celui-ci va probablement avorter. Ceux qui se produisent en mars, comme avant-garde téméraire de la belle saison, provoquent au contraire presque toujours un refroidissement assez sensible pour ramener les lendemains la neige et les frimas. Quant aux brouillards, fréquents dans la saison froide du commencement . d'octobre à la fin de mars, ils sont de deux natures. Les uns ne recouvrent que les sommets; les autres restent stagnants dans les vallées, sans dis- puter au soleil la possession du plateau. Les premiers accusent i lécrois sance rapide de température dans la verticale et annoncent le mauvais temps. Les autres révèlent une inversion thermique qui est ordinairement 382 MÉTÉOROLOGIE ET PHYSIQUE DU GLOBE une garantie du beau. Je dis ordinairement, parce qu'en mai et juin ces brouillards de vallée font souvent pressentir l'orage. C'est quand, au lieu de se dissiper aux premiers feux du soleil, ils s'élèvent en formant des fracto-stratus qui se transforment eux-mêmes pendant leur ascension en cumulo-nimbus. Ces brouillards attestent alors que l'inversion à laquelle ils ont dû naissance était faible et fugitive, de sorte qu'ils ne tardent pas à rencontrer en s'élevant dans l'atmosphère, déchirés en fracto-stratus géné- rateurs de cumulo-nimbus, une température décroissante et un air plus ou moins voisin du point de saturation. Un autre phénomène, fréquent l'hiver sur notre plateau, c'est celui du . givre, qui charge de fleurs glacées les arbres des forêts au point d'en cour- î ber les branches et d'en provoquer parfois la rupture. Le givre commence la dernière quinzaine de novembre, est plus fréquent en décembre et ne se produit que rarement au delà de février. De décembre à février, il dure souvent plusieurs jours consécutifs; mais en mars il disparaît toujours quelques heures après le lever du soleil, assez chaud à cette époque pour transformer le brouillard en stratus ou pour le dissiper. La formation du givre est favorisée par la coïncidence du régime de surpression avec le vent du sud-est, qui est à la fois assez humide pour produire le brouillard, surtout quand il succède au vent du sud, et assez froid pour le transformer en givre. On subit dans ces conditions un abaissement de température qui se prolonge pendant toute la durée du brouillard, c'est-à-dire pendant plusieurs jours, et qui nous isole en un ilôt de froid sombre qu'entourent des contrées inondées par le soleil. L'état hygrométrique est extrêmement variable. Bien que les moyennes % mensuelles tombent très rarement au-dessous de GO 0/0 en toute saison, I* les variations diurnes sont parfois excessives, surtout le printemps et l'été. = Le degré d'humidité s'élève fréquemment à 100, point de saturation, sur- ^ tout à la fin de l'automne et l'hiver, période pendant laquelle il peut s'y ■- maintenir des journées entières. Il n'est pas rare qu'il tombe au-dessous w de HO; mais un phénomène inouï, c'est celui du 27 mars dernier, jour où l'hygromètre enregistreur à 3 heures du soir descendait à zéro, tandis que le psychromètre n'accusait plus que 1°, au moment du maximum thermique du mois. A peu près à la même heure l'observatoire du Parc Saint-Maur n'enregistrait que 7U psychrométriques. IV. — Circulation atmosphérique. Année moyenne (de 1888 à 1897), les vents soufflent sur le plateau 127 jours de sud à ouest-sud-ouest, 94 de ouest à nord-nord-ouest, 70 de nord à est-nord-est, et 03 de est à sud-sud-est. Ils sont 21 jours variables ou nuls. \1UJÉ RACLOT. — LI CUMÀ1 D1 1 l \ 1 1. u ht LANGEES Si nous considérons comme equatoriatu ceux qui provoquent ou main- tiennent le dégel, c'est-à-dire les courants d'est-sud-est à ouest pu le sud et comme polaires ceux qui au contraire amènent ou maintiennent la gelée en hiver, eVst-ù-dire les vents d'ouest-nord-ouesl à est parle oord, nous aurons une prédominance annuelle de 61 jours en faveur des premiers. Si d'autre part, nous regardons comme continentaux tous ceux qui SOUfft du nord au sud-sud-est par l'est, et comme marins tous \cs autres, du sud au nord-nord-ouest par sud-ouest, la prédominance de ces derniers sera de 98 jours. Toutefois cette proportion varie selon les saisons. La pr$pondé rance équatoriale est sensiblement la même l'hiver et l'été; mais elle centue en automne, tandis que l'équilibre se rétablit au printemps, gril au régime, eu avril et mai, des vents polaires auxquels nous dévoua tant de gelées tardives et désastreuses. Les vents sud-ouest sont dominants et ceux de nord-ouest et de sud-est transitoires. Quant à ceux de nord-est, sans être dominants, ils peuvent persister pendant des semaines entières, surtout au printemps, s'ils n'ont pas régné l'hiver; mais ils peuvent aussi disparaître pour des mois entii au lieu que les vents du sud-ouest sont à la fois, au moins aussi persévé- rants et plus fréquents. Il y a donc deux vents de régime, le sud-ouest et le nord-est, et deux de transition, le nord-ouest et le sud-est. Celle diver- sité trouve son explication dans la distribution sur la surface de l'Europe des pressions atmosphériques, dont je n'ai point à parler ici. Les vents du midi sont brûlants l'été et tièdes l'hiver, ceux de nord-ouest, nord et nord-est sont froids l'hiver et frais l'été. La température apportée par les autres varie suivant les saisons. Ainsi les courants sud-ouest et ouest, étant marins, sont relativement doux l'hiver et tempérés l'été par la nébulosité qu'ils produisent. Ceux d'est et de sud-est sont aussi froids en hiver que chauds en été, parce qu'ils sont continentaux. Celui de sud-est a même ceci de remarquable que, s'il est anticyclonique, ou dû à un gime de surpression installé au nord-est de l'Europe, il devient en hiver, après à peine un ou deux jours, inévitablement glacial. Cteal alors que surviennent souvent les plus beaux givres avec d'épais brouillards. Quant à la vitesse du vent à Langres, sa moyenne varie annuellement de 43 à 16 kilomètres à l'heure et son maximum de Tu à 80 kilomètres. Il est remarquable que ses plus grandes vitesses correspondent aux directions de nord à est. Ceci s'explique par la situation topographique de la ville. En éperon à l'ouest sur la vallée de la Marne, qu'elle domine du sud-ouest au nord d'une hauteur de 140 mètres, elle reçoit sans obstacles les forU vents de bise activés par les dépressions du golfe de Gênes. Vu contraire, les courants de sud à ouest que provoquent les dépressions océanien] rencontrent au sud une résistance de frottement dû au contact du plateau et viennent se heurter à l'ouest à des sommets boisés d'où il leur faut - 384 MÉTÉOROLOGIE ET PHYSIQUE DC GLOBE gouffirer dans une série de vallées transversales qu'ils doivent successive- ment franchir avant de nous aborder, V. — Nébulosité. La moyenne de nébulosité descend de 63 l'hiver à 52 au printemps et à 46 l'été, pour remonter à 55 en automne. Les mois les plus nébuleux sont novembre, décembre et janvier, représentés par 65, 64 et 66; les plus sereins, août et septembre, qui ont pour chiffre 43. En 14 ans d'obser- vations (de 188.') à 1898; les moyennes saisonnières se sont écartées de leur normale de 14 l'hiver et l'automne et de 13 l'été, dans les deux sens. Au printemps, cet écart est de 20 en déficit et de 10 en excès, comme il ressort du tableau ci-dessous : , on ( V9 en 1891 = — 14 Hiver: normale 63 , __ .„_ , ., ( 77 en 189/ = -f- 14 32 en 1893= -20 10 , ko ( 32 en 1893 = m n temps : normale o2 \ __ .___ 1 / 62 en 1898 = , , . ( 33 en 1887 = - -13 Lie : normale 46 „ft .OÛO 0 ' o9 en 1888 = -f- 13 . . . ,.,. ( 41 en 1895 =—14 Automne : normale o-j __ ,_.__ ( <>9en 1892 = + 14 Si nous considérons isolément chaque mois, c'est celui de septembre qui nous offrira le plus grand écart (de 12 en 1895 à 66 en 1896, nor- male 43) et celui de janvier le plus faible (de 80 en 1886 à 51 en 1891, nor- male 60). VI. — Résumé. Le climat de Langres étant continental, sa température se rapproche de celle de Paris l'été, mais s'abaisse au-dessous d'au moins 3° l'hiver. Cet écart s'accentue quand le plateau est couvert de neige, à l'exclusion du voisinage; car il pleut souvent à Paris et même à Sainl-Dizier, quand il neige à Langres, sans que le fait contraire se produise jamais. En hiver, les varia- tions de température sont d'ailleurs plus sensibles et plus rapides qu'en toute autre saison. Ce sont les conséquences de la guerre que se font alors les éléments. Tant que régnent les courants océaniens, nous participons à la douceur du climat marin, pourvu toutefois que les dépressions persistent du sud-ouest au nord- est; car dans ces conditions le vent persiste lui- même chez nous du sud à l'ouest. Mais dès qu'un courant du nord ou de l'est vient à s'établir sous l'influence du déplacement des dépressions de l'ouest à l'est, il amène souvent en quelques heures un abaissement de Dr RAPPIN. — i \ \oi M i AÉROPLANE 10° à j.'i". One simplement la trajectoire des dépressions se modifie en quittant la route sud-ouest-nord-est pour prendre celle du nord-ouest-sud- est, le refroidissement, pour être moins sensible, n'en si ra pas moins prompt et bientôt la neige et la gelée succéderont à la pluie sous L'influence des courants nord-ouest. Si la température est très variable en hiver, elle l'est également au prin temps. Après quelques jours d'un doux soleil, survient souvent en avril et en mai une bise qui rend les nuits glaciales. Aussi les gelées blanches, très fréquentes à cette époque, viennent-elles détruire bien des espérances, du 18 avril au 13 mai. Celte situation s'explique par le régime simultané des courants polaires et des faibles pressions. L'été est ordinairement chaud; mais les beaux jours y sont interrompus par des orages qui, s'ils ont l'avantage de rafraîchir l'atmosphère, ont trop souvent aussi l'inconvénient de produire bien des dégâts. L'automne est la plus belle saison pendant sa première période, celle de septembre. Ce mois est, en effet, par suite de la coïncidence des hautes pressions et des courants équatoriaux, plus agréable que mai, soumis au double régime opposé. En octobre surviennent les grandes pluies avec les premières dépressions hivernales, et à son déclin les premiers brouillards. Enfin novembre intro- duit l'hiver avec son cortège de givre et de brouillards persistants. M. le D' RAPPIN Directeur du Laboratoire de bactériologie, i Nantes UN NOUVEL AÉROPLANE [533.6. — Séance du 20 septembre — La plus grande difficulté à laquelle on se heurte lorsqu'on se livre a l'étude du problème si captivant de la direction des aérostats ou d^ appareils d'aviation, réside dans l'emploi d'un moteur à la fois puissant et assez léger pour être véritablement approprié à son but. En effet, dans l'état actuel de nos connaissantes, la puissance d'un moteur étant souvent en rapport avec son volume et son poids, il s'ensuil que l'on tourne ici dans un véritable cercle vicieux : l'emploi d'un moteur léger demeurant insuffisant pour actionner les hélices ou les pro- 3gg MÉTÉOROLOGIE ET PHYSIQUE DU GLOBE pulseurs et réciproquement, un moteur plus puissant supposant par son poids à L'élévation de l'appareil aérien. Pour parer à ces obstacles, j'ai pensé qu'il serait possible de tourner en quelque sorte la difficulté, par la combinaison de plusieurs sys- tèmes. Le modèle que je propose, tient à la fois du ballon et de l'aéroplane. En voici la description succincte : la partie médiane est constituée par un aéroplane d'une surface plus ou moins étendue, supposons par exemple, pour fixer les idées, un rectangle de 10 à 20 mètres de longueur sur .'i à 10 mètres de largeur. Des quatre angles de cet aéroplane partent des tiges se rendant oblique- ment et au-dessous aux quatre côtés d'une petite nacelle. Celle-ci porte à l'arrière un gouvernail à la façon ordinaire et à l'avant une hélice destinée à la progression du système. Au-dessus de cette nacelle, ou mieux, au-dessus même de la surface de l'aéroplane et reliée par un arbre vertical à la nacelle, est disposée une seconde hélice pour l'ascension. Enfin, de chaque côté, reliés auxl parties latérales de l'aéroplane et faisant en quelque sorte corps avec lui, se placent deux ballons allongés en forme de fuseaux, dont le volume est calculé de façon que leur force I)1' HAPPIN. — UN NOTJVE1 IÉHOPLANE ascensionnelle soi! suffisante [mur équilibrer exactement dans r.m au niveau du sol, l'ensemble même du système, de teHe sorte que le I est en équilibre parfait à ce niveau. Par cette disposition, le poftfc même de l'appareil se trouve pour ainsi dire supprimé et il mflH de là crins légère impulsion pour lui communiquer les mcnrremente dfe pi don et d'élévation. Il reste maintenant à étudier la question du moteur. Jus(|u'au jour où Ton aura trouvé un moteur suffisamment puissant pour actionner les hélices et rendre ainsi ce système complète- ment indépendant et en faire un véritable automobile aérien, voici le dispositif que je. croirais devoir adopter, au moins pour les expériences* L'appareil ne porte pas, à proprement parler, son moteur avec lui. Il rceoit en effet sa force de terre, elle lui est transmise par une ijmamo génératrice actionnant une petite machine motrice de faible poid^. placée à bord et reliée à la première au moyen d'un fil. Pour assurer l'indépendance du système et faciliter autant que possible ses mouvements de translation et d'ascension, le fil, de longueur variable. est enroulé sur une bobine munie d'un ressort qui, tout en permettant le déroulement, maintient constamment rattache à une tension conve- nable. L'autre extrémité du fil est à trolley à roue, glissant sur un fil de terre, et comportant un dispositif spécial destiné à assurer le contact parfait et constant dans toutes les positions de l'appareil. Le courant de retour s'effectue par un second til parallèle au premier ou s'enroulant autour de celui-ci et affectant la même disposition. On se rend certainement compte par cet exposé, qu'il ne s'agil pa d'un appareil vraiment indépendant et libre, mais cette combinaison aurait du moins un avantage. Elle rendrait, je crois, plus faciles les essais de ce genre d'appareils et permettrait de faire un ml nombre d'expériences, (ira ce à ce moyen, il serait possible de mieux préci-ci les conditions d'équilibre et de stabilité des aéroplanes, la vitesse qu'il convient d'im- primer aux propulseurs, soit pour l'élévation, soit pour la proj a, enlin beaucoup dfe points demeurés encore incertains, puisque les systèmes que l'on a construit jusqu'ici sont le plus souvent livrés à eux-mêmes ou incapables d'être dirigés par suite de l'absence d'un moteur couve* nable. Bien des points de détail, d'ailleurs, ne peuvenl être Axes dam courte notice, qui a plutôt pour objet de faire connaître ridée: Ainsi, il serait facile, comme on le l'ail ordinairement, de rendu l'aéroplane mobile dans une certaine mesure, autour d'un are médian el transversal et de faciliter par suite l'ascension ou la descente en faisant 388 GÉOLOGIE ET MINÉRALOGIE varier sous un angle déterminé, soit en avant, soit en arrière, l'incli- naison de la surface plane. De même, la forme de la nacelle serait aisément modifiée et sa distance du centre de la machine avantageusement diminuée. Tous ces points seraient fixés par l'expérience. Ce système pourrait être construit à peu de frais, au moins sur de petites dimensions, et je crois qu'il serait intéressant de l'expérimenter. Il constitue d'ailleurs, à mes yeux, plutôt un appareil d'étude et c'est à ce seul titre que je le présente. NOTA. — Depuis la présentation de cette note, j'ai modifié un peu la torme générale de cet appareil en adaptant pour l'aéroplane et le ballon qui l'entoure la tonne circulaire. Dans ce nouvel appareil l'aéroplane devient un cercle plus ou moins étendu et se trouve entouré, à une distance convenable, par un ballon en tonne d'anneau. Cette modification donnera encore une plus grande stabilité au système. M. C. Eg. BERTRAND sseut à la Faculté des Sciences de Lille. PREMIERES OBSERVATIONS SUR LES NODULES DU TERRAIN HOUILLER D'HARDINGHEN. I. - LES PLAQUES SUBÉREUSES CALCIFIÉES [551.7(44.27)] — Séance du la septembre — 1 . Dans cette communication, je ne m'occuperai que d'une seule des catégories de nodules trouvés dans le terrain houiller d'Hardinghen. 11 s'agit, il est vrai, de nodules très spéciaux qui n'ont été rencontrés jusqu'ici que dans cette localité. Ce sont des lames épaisses de carbonate de chaux. -2. Ces nodules ont été d'abord trouvés au puits la Providence pendant les années 1880 à 1885. Je les y ai vus en place dans la voie principale. Ils étaient, croyons-nous, dans la veine à boulets. Il en a été extrait un certain nombre qui ont été abandonnés sur les terris de la Providence et de la Renaissance, où nous les avons retrouvés en mai 1890 sur une indication de M. Ludovic Breton. Mon collaborateur dans ces études, le regretté Maurice Hovelacque, recueillit à cette époque tout ce qu'il put découvrir. J'en recueillis encore quelques spécimens dans mes excursions de 1891 et 1892. Depuis lors, ces échantillons sont devenus très rares autour des vieilles fosses. Ces mêmes plaques calcaires ont été retrouvées par C.-EG. BERTRAND. — NODULES DU TERRAIN HOUILf.ER DHAHI»IN(,III M. Ludovic Breton dans l'exploitation de se la Gla >p- tembre IX'.iii. I»ans ce nom sèment, le> plaques venaient d Marquise ; elles y caractérisent cette veine. Grâce à M. Breton el a. - j'ai eu occasion d'examiner un très grand nombre de ces nodules spéciaux et d'en recueillir une belle série de spécimens. 3. Le faciès de ces nodules calcaires est absolument caractéristique. Fraîchement extraits de la couche de houille, ce sont des plaqm^ gris brun, à cassure transversale cristalline vers le centre, à cassure lerreusi près de la surface. L'acide chlorhydrique versé sur la tranche ne reli aucune structure figurée, mais libère une poudre brune, contrairement aux nodules carbonates du Lancashire. Ils ont été fracturés après solidifi- cation et resoudés par de grandes lames de calcite tardive. Les tranches d'ensemble, faites à l'émeri, montrent des traits noirs agzaganl dans l'épaisseur de la plaque ; ces traits noirs indiquent les canaux de filtrat ion dune matière fluide très foncée. La plaque est entourée par une croûte de charbon bien individualisée, qui se détache avec elle de la houille enve- loppante. Le nodule calcaire agissant comme corps dur et de faible retrait, alors que la masse bouilligène entourante se contractait fortement, la matière de la houille s'est déchirée et légèrement laminée à peu de distance de la surface du nodule et tout autour de lui. C'est un fait «le même ordre que l'exemple bien connu des nodules siliceux du boghead d'Autun. 4. Les plaques de la Providence étaient beaucoup plus épaisses que les plaques de la Glaneuse. La plupart, ayant subi une longue exposition à l'air, avaient perdu leur croûte de houille. Elles étaient presque blanches. Leur surface irrégulière montre de vagues mamelons losangiques dessinant un réseau si peu net qu'on ne pouvait affirmer qu'il s'agit là de fragments végétaux. Il a fallu rencontrer une plaque exceptionnellement grande, que je conserve au Laboratoire de Botanique de l'Université de Lille, pour voir avec toute la netteté désirable que ces nodules calcaires d'Hardingben représentaient des restes végétaux calcifiés. La découverte de ce grand échantillon est encore due à M. Ludovic Breton. En faisant tomber la croule charbonneuse des plaques de la Glaneuse, on met à nu une surl'a dont les impressions rappellent de suite celles d'une plaque d'< o. Ces nodules sont répartis dans toute la hauteur de la veine Marqu couchés à plat, répartis sans ordre ni orientation. Il* y sont exti ni nombreux. 6. Il s'agit de plaques de liège minéralisées par localisation électivi carbonate de chaux. Ces lames subéreuses, préalablement pourri gonflées d'eau, avaient été amenées à la consistance d'un molle que de la gelée de groseille ou qu'une gelée gélosique à 0,004. Vu sa mollesse, cette gelée se serait effondrée sous son poids en se déchi ;j<)0 GÉOLOGIE ET MINÉRALOGIE si elle n'avail été complètement immergée dans une autre gelée brune, amorphe de consistance analogue ou très peu différente. La consistance gélosique des plaques subéreuses est montrée par leur attitude affaissée et par les déchirures qui coupent l'intérieur des plaques les mieux conservées. Ces Gssures rappellent les déchirures de la -vlée brune fondamentale du Brown oilshale de Broxburn et celles de la masse d'algues du boghead de Resiutta. Contrairement à ce qui se voit dans les nodules du Lancashire et de Westphalie, aucun organe radici- forme ne pénètre ces plaques subéreuses amollies et ne s'étend entre elles. I\ir ces caractères encore, la veine Marquise diffère profondément des autres veines de houille. Elle ne présente pas de superpositions de végé- tations. 7. La taille de ces plaques est très variable. Les plus petites ont quelques centimètres de côté. La plus grande que j'aie recueillie mesurait : longueur 7o centimètres, largeur 40, épaisseur 2o. Certaines de ces plaques sont formées par une seule pièce isolée. D'autres résultent de la superpo- sition de deux ou plusieurs lames subéreuses. Quand ces lames sont peu nombreuses, deux ou trois, elles sont souvent alignées parallèlement. Lors- qu'elles sont plus nombreuses, les plaques sont souvent croisées. Les lames d'une plaque se recouvrent sans s'écraser, mais toutes ont une attitude affaissée qui montre l'intensité de leur amollissement. Elles ont souvent enfermé entre elles une partie de la matière génératrice de la houille entourante. Et, selon le cas, ou bien celle-ci obéissant au retrait a subi la transformation en houille ordinaire en même temps que le reste de la masse, ou bien, au contraire, prptégée efficacement par la gelée subéreuse, prenant un peu des propriétés de celle-ci, elle s'est minéralisée aussi par action élective; elle se présente alors comme une zone brime entre les lames subéreuse. Dans ces régions, nous voyons la matière génératrici' de la houille faiblement contracte ; il nous est possible de lire quelques-unes de ses caractéristiques. D'après un recensement portant sur un grand nombre de plaques tirées de la veine Marquise, j'ai trouvé les pourcen- tages ci-après : Plaques formées d'une seule lame de liège 14,02 flaques formées de deux lames collées parallèlement l'une à l'autre, l'une des deux pouvant dépasser l'autre 41,28 Plaques formées de deux lames de liège croisées 0,02 Plaques formées de trois lames collées parallèlement 10,32 Plaques formée de trois lames croisées 0,80' Plaques formées de plus de trois lames, toutes parallèles . . . 12,04 Plaques formées de plus de trois lames dont certaines croisent les autres 14,62 C.-EG. BERTRAND. — NOfKHJES 1>1 l i.i.i: m n«u il.l.i i; d'HARDINGHEN '.'.'1 03,iiî de ces plaques porten4 déàc sur elles-mêmes la trace d'u i aligna mont, mais cet alignemenl s'efface dès que te nombre dea lames posées s'élève au-dessus de trois» n. Je n'ai jamais trouvé de parcelles minérale ckoliqfues entre eei lames subi reuses» 9. Ces lames subéreuses nous offrent un remarquai»!. • exemple de localisation élective d'une espèce déterminée de matière ftûnérale SUT un substralum organique bien défini. Tandis que ces lame BUfeéréu gélifiées sont toujours en carbonate de calcium, les sti^inana-. pourri» comme elles, avec lesquels elles sont mêlées, sont toujours eu BMéWBe compacte alors même que le stigmaria repose directement sur un.- plaque subéreuse ou lorsqu'il est enfermé entre deux de ces plaques. 10. Ce qui surprend beaucoup quand on examine les sections mitatees de ces plaques, c'est que celles d'entre elles où la roche est la plus fine h où la structure paraît devoir être la mieux conservée ne présentent aucune structure figurée reconnaissable. On y voit une fine poussière brune, faite de fragments bruns brisés à angles vifs. Il est bien difficile devant ce résultat* de se représenter qu'on est en présence d'un des faits de conservation les plus extraordinaires qui aient été rencontrés. C'est qu'en effet la structure figurée initiale de l'objet a disparu par suite de medifica- tions secondaires tardives qui se sont faites sans altérer la forme d'ensemble du fossile. C'est un nouvel exemple de ces modifications secondaires des roches sur lesquelles M. F. Cayeux appelait récemment l'attention des géologues. H. En multipliant beaucoup les coupes, on rencontre parfois surit- sections transverses des plages où l'on distingue des éléments cellulaires régulièrement alignés. Ces éléments ont une section presque carrée mesu- rant 30 à 80 jx d'épaisseur sur 50 p de largeur, sans aréoles ni raies sur les faces latérales. Ces éléments se touchent directement sans interposition de rayons ou de lames d'éléments différenciés. On conclut de suite tissu secondaire de nature subéreuse. Ces éléments étant allongés. fil»ril'.»rnie. non cloisonnés transversalement, on y reconnaît l'allure si spéciale des lames tubéreuses épaisses de quelques Lépidodendrons. La nature du tis-u est donc établie par ses caractères morphologiques propres et par e<»mpa- raison avec des tissus de plantes connues. Vu l'uniformité de la structure que j'ai rencontrée, il m'a semblé que toutes ces plaques subéréul provenaient d'une même espèce végétale et très probablemrnl du LepidQ- dendron u- observions aux extrémités de l'élément cellulaire. Il me semble, au con- traire, que là où la cavité cellulaire est limitée par un trail brun très mince, analogue à la lame mitoyenne, on peut voir dans ce trait la couche limite interne de la paroi cellulaire humifiée et imbibée de bitume. La cavité cellulaire elle-même a été partiellement remplie, surtout à ses extré- mités, par un bitume qui, en se rétractant beaucoup, a permis dan- cette région le développement de grands cristaux tardifs. Le bitume central est directement continué par les filets et les lamelles injectés dans l'épaississe- ment. Au total, on dira donc gelée molle à structure figurée, soulignée par imbibition et par localisation du bitume. La cavité cellulaire de l'élément et les fêlures de leur paroi ont été partiellement comblées par la matière imprégnante. Ce qui est extraordinaire comme conservation, c'est qu'une gelée aussi molle ait pu être fossilisée. lo. Ce mode de destruction des éléments subéreux par gélification est très rare. .Malgré les recherches spéciales que j'ai faites dan- les plages les mieux conservées, je n'ai vu aucun corps liyurer que je puisse consi- dérer comme représentant certainement des restes des bactéries qui au- raient été les agents actifs du gonflement ou de l'humification des parois subéreuses. La calcite qui a minéralisé ces lièges est pourtant toute pleine de corps bactéri formes. Pour aucun, je n'ai pu établir avec certitude que ce fût une bactérie. Beaucoup de ces corps bactéri formes onl été reconnus comme étant des microcristaux, des inclusions bullaires et des grains de pyrite. Ces corps baclériformes sont bien rarement fixés à la membrane à la façon d'une bactérie posée contre une lame végétale ou qui a pénétré dans son épaisseur. Ces éléments baclériformes sont particulièrement visibles sur les coupes longitudinales. Les coupe- radiales les présentent souvent vus à travers un feuillet de la zone brun clair qui semble ! montrer dans la paroi ou collés à la paroi. La valeur probatiw de tels photogrammes est pourtant nulle, comme l'établit un examen attentif des trois séries de coupes. S'agit-il là de moulages imparfait- .le restes d'. g 394 GÉOLOGIE ET MINÉRALOGIE nismes bactériens? S'agit-il, au contraire, exclusivement d'inclusions accidentelles sans rapport avec des organismes figurés. J'ai pu reconnaître de nombreuses inclusions inorganiques. Je n'ai pu établir nettement pour aucune que ce fussent des organismes bactériens. Je ne puis donc dire que j'ai constaté certainement la présence de bactéries dans ces plaques subéreuses calcifiées. 16. Alors se pose la question : Quel est le processus par lequel la structure figurée de ce tissu a disparu, l'objet conservant sa forme d'en- semble? Les causes de cet effacement sont secondaires et tardives. Les principales sont le retrait combiné avec des recristallisations locales. Les stades de cet effacement sont les suivants, en partant de l'état de conser- vation que j'ai considéré comme le meilleur, mais qui n'est probablement déjà qu'une étape dans la voie de l'effacement de la structure. Stade i. — Le corps brun central se brise par retrait en une fine pous- sière dont les fragments à angles vifs sont encore contigus et alignés au centre de la cellule. Les dimensions de ces fragments tombent à la taille des éléments bactériens actuels (1). Stade n. «"■ Les lames mitoyennes sont brisées par retrait; cette rupture s'étendant dans la zone brun clair casse lames et stries. Il y a d'abord persistance de l'alignement des fragments de la lame mitoyenne. Il est encore possible de délimiter le contour de l'élément cellulaire et de recon- naître la disposition rayonnée du tissu : mais, par suite d'une recrislallisa- tion de la région centrale de chaque élément, les fragments du corps central pulvérisé perdent leur alignement. Quand ce stade est avancé, les amas de poussière centraux se relient latéralement et obliquement entre eux ainsi qu'aux lignes noires d'infiltration bitumineuse. Il est possible encore, en cet état, de reconnaître un tissu subéreux, grâce à l'alignement des lames mitoyennes. Stade m. — La recristallisation s'étendant à la région des lames mitoyennes et dans l'étendue de l'épaississement, l'alignement des frag^- ments des lames mitoyennes s'efface ; il en est de même de celui des épaississemenls et des filets bitumineux qui les injectaient. Il en résulte d'abord des bandes obliques, à peu près parallèles, de menus fragments bruns qui, partant des grosses lignes d'infiltration, s'étendent en ondulant dans la masse calcaire; puis toute trace d'arrangement régulier disparait et, lorsque les menus fragments organiques et bitumineux produits par le (I). Quelle que soit la taille des fragments brisés, on ne voit ni lames ondulées ni lames contournées ou plissées indiquant que la disparition de la structure soit due à un tremblotement de la gelée subé- reuse. C.-EG. BERTRAND. — Nourri.- M ii:itli\l\ Moi il.l.ru l> m mumm.ih n retrait ont clé déplacé- dans le plan li< >i i/.c uilal n de ces lames.— c. Le dépôt des lames subéreuses gélifiées dans une gelée brwae bumique, chargée de spores et de menus débris. Lu gelée brune tombai! en même temps que les plaques. Elle faisait prise et soutenait toas tes corps dont elle esl chargée. Une lame de gelée brune s'est trouvée parfois enfermée dans des sortes de chambres formées par l'empilement des lamea subéreuses. — d. La minéralisation des lames sabéwuses par localisation électivedu carbonule calcique. — e. Lu même temps, ou bien peu ;qn -. s'est produite une abondante imbibition bitumineuse. — /'. La tran-l'or- i nation de la masse vôgéto-humique chargée de bitume en houille soûs l'action du retrait. — g. L'ellacemcnt de la structure des plaque- tubé- reuses par une fragmentation des parois végétales biiuuuni.-ee- et d« lames bitumineuses sous l'action du retrait, en même temps qu'une di-<> lution partielle du calcaire accompagnée de iv« ri-lallisalion. permettait le déplacement des menus fragments et la disparition des aligoemen — h. LesJ ruptures macroscopiques des plaques et la soudure de leur- morceaux par la calcite tardive. 396 GÉOLOGIE ET MINÉRALOGIE Les plaques subéreuses calcifiées d'Hardinghen fournissent à la fois un exemple très remarquable de la fossilisation d'une gelée organique d'origine bien définie et un très beau spécimen de l'effacement d'une structure figurée par des modifications tardives de la roche qui ont changé son agencement intérieur sans altérer sa forme. M. COSSMAM Ingénieur, à Paris. OBSERVATIONS SUR QUELQUES COQUILLES CRÉTACIQUES RECUEILLIES EN FRANCE [564.551.77 (44)] — Séance du 13 septembre. — Hakpagodes Pelagi, Brongn. PL I, fig. I et 4, et pi. II, fig. 6. 1821. — Slrombus Pelagi, Brongn. Arin. des Mines, t. VI, p. 554, pi. VII, fig. 1, 1842. — Plerocera Pelagi, d'Orb. Pal. franc, terr. crét., II. p. 304, non\A, CCX1I. [858. — — Pictet et Rénevier. Foss. terr. api. Perte du Rhône, p. 43. pi. V, fig. 1-2. 1863. — — Pictet et Campiche. Foss. terr. crét. Sainte-Croix, II, p. 571. pi. XCI, fig. 1-2. Test épais. Taille très grande ; forme courte, globuleuse ; spire conique, peu allongée, à tours très convexes, étroits, séparés par des sutures linéaires ; der- nier tour égal aux quatre cinquièmes de la hauteur totale, très ventru, excavé à la base, orné de cinq carènes spirales, arrondies, terminées par des digita- tions assez grêles, dont les deux postérieures se recourbent vers la spire ; entre ces carènes, existent des costules spirales, également arrondies, égales entre elles, séparées par des interstices plus étroits ; on en compte deux entre la seconde et la troisième carène, trois entre celle-ci et la quatrième, deux entre cette dernière et la cinquième, puis deux ou trois sur le cou jusqu'au canal ; la costule comprise entre la première et la deuxième digitation ne se montre guère que vers l'ouverture, et est généralement confondue avec la seconde carène. Ouverture étroite, à bords presque parallèles, arrondie dans l'angle inférieur, terminée en avant par un canal digité et fortement recourbé vers l'extérieur ; labre épais, avec un rebord réfléchi sur l'ouverture qu'il contracte au milieu, en deçà des digitations, non sinueux à la base, se raccordant en arrière avec la spire, par une courbe largement arrondie qui dépasse presque le sommet de la spire ; columelle excavée, lisse, non tordue en avant; bord columellaire calleux, très largement étalé sur la base du côté postérieur, détaché au milieu et retroussé par un large sinus, dénivelé et appliqué en avant sur la région ombilicale. COSSMANN. — QUELQUES COQUILLES CRÉTACIQUES Kl l i BILLIBS l.\ FEAS( i Dimensions. — Hauteur totale : 130 millimètres ; diamètre, sang Les digita- tions : 95 millimètres ; -angle spiral : 80 à 85 de{ lesurésurla mire aule. Observations. — Ainsi que l'a fait remarquer Pictet, dans sa magistrale Étude sur les fossiles du terrain Crétacé de Sainte-Croix, cette espèce a donné Lieu i de nombreuses confusions ; en se limitant au type que Brongniart avait en vue, quand il a décrit l'original, il faut exclure toutes les provenances Déocomiennes, de sorte que Plerocera Pelagi doit uniquement désigner la forme urgonienoe, qui se trouve aussi dans l'Aptien inférieur de la Perle du Rhône, près de Cenève. Par conséquent, la figure reproduite dans la Paléontologie française, el d'ailleurs visiblement restaurée, représenterait plutôt P. Desori Pictet el Cam- picbe, qui est une espèce voisine, mais distincte, caractérisant un niveau bien inférieur à celui où l'on recueille P. Pelagi. A l'exception des deux fragments délabre, figurés par Pictet, je ne sacbe pas que cette espèce ait jamais été décrite d'après des écbantillons munis de leur test; on ne la connaît et on ne la figure généralement que d'après des moules internes, plus ou moins fraîchement conservés; c'est dans cet état qu'elle esl lithographiée dans l'ouvrage de Pictet et Rénevier, de sorte que les différences signalées par Pictet, entre P. Pelagi et P. Desori, sont difficilement appréciables. Les magnifiques échantillons munis de leur test que m'a communiqués M. Curet, et qui proviennent du gisement classique d'Orgon, où l'espèce en question n'a- vait précisément pas été signalée, me permettent de compléter les lacunes inévitables des descriptions faites d'après des moules; c'est même une excel- lente occasion de compléter aussi la diagnose du Genre Harpagodes Gill, dans lequel doit être classé P. Pelagi. Ce Genre a été institué, en 1898, d'après P. Oceani Brongn., espèce voisine de P. Pelagi, provenant du Kimméridgien, et on l'a classé dans les Chenopo- didœ, tandis que Pterocera, qui appartient aux Strombidœ, à cause du sinus basai que présente le contour antérieur du labre, ne comprend plus actuelle- ment que les formes vivantes ; ultérieurement, Piette en a encore distrait Malaptera (Type : P. Ponli). qui est caractérisé par les extensions palmées que porte le labre, sur son contour, entre les digitations. Or, la constatation que j'ai faite, chez Harpagodes, d'une contraction du contour du labre, en deçà des digitations, confirme complètement la séparation de Malaptera ; car il est bien évident que, si le labre se réfléchit vers l'ouverture, ce caractère ne peut s'allier avec celui d'un contour reliant les digitations entre elles, dans le même plan, et formant cette apparence palmée qui caractérise Malaptera. D'autre part, l'excellent état de conservation du bord columellaire, sur les deux échantillons que j'ai étudiés, fait ressortir une autre particularité inté- ressante : c'est le sinus que forme son contour extérieur, sur la base, et < j ui sépare la large expansion que prend en arrière la callosité columellaire, de la dénivellation antérieure, par laquelle elle vient s'appliquer jusque sur le cou. En ce qui concerne les digitations, Pictet a cru remarquer que deux d'entre elles au moins se terminent parfois en massue; les deux échantilli ne me permettent pas de confirmer cette observation; leurs digitations sont courtes et paraissent grêles, régulièrement atténuées. Enfin le canal sipbonal, qui est à peu près complet sur l'un de 0 a d échantillons, est très grêle, fortement recourbé en arrière, de sorte que la restauration, l'aile dans la figure de la Paléontologie française, semble, à ce point #98 GÉOLOGIE ET MINÉRALOGIE de vue, relativement exacte, et que Harpagodes se rapprocherait, par ce carac- tère, des véritables Pterocera, vivant dans les mers actuelles. Localités. — Orgon, dans les calcaires blancs (PI. I, fig. I et 4, et pi. Il, fig. 6), coll. Curet. — Morteau (Doubs), Sainte-Croix, Châtillon-de-Michaille, Perte du Rhùne, d'après Piclet. — Aptien inférieur et Urgonien. Harpagodes Desori, Pictet et Campiche. PL H, fig. 5. l84o. _ pterocera Pelagi, d'Orb. (ex parle). Pal. fr. terr. crét., II, pi. CCXll. iS50. _ _ d'Orb. Prod., II, p. 71, n° 156. 1863, __, Pterocera Desori, Pict. et Camp., Foss. crét. Sainte-Croix. II, p. 575, pi. XC, fig. 3-4. Moule interne, subgTobulmx, à spire un peu allongée, composée de cinq à six tours très convexes ; dernier tour occupant les trois quarts de la hauteur totale, excavé à la base, orné de cinq carènes spirales très anguleuses et très saillantes à leur extrémité; entre ces carènes, sont intercalées descostules arron- dies, épaisses, presque aussi saillantes, sauf vers l'extrémité contiguë à l'ou- verture ; on en compte une continue entre la première carène postérieure et la seconde, deux entre la seconde et la troisième, trois entre la troisième et la quatrième, puis deux entre la quatrième et la cinquième, et encore deux entre celle-ci et le cou du canal. Ouverture et digitations non conservées sur lYrbiintillon ci-dessus décrit. Dimensions. — Hauteur : 110 millimètres; diamètre ; 85 millimètres. Rapp. et diff. —Cette torme néocomienne a été s -parée, avec juste raison, par Pictet et Campiche, qui ont fait remarquer que : le galbe général de la coquille est beaucoup plus allongé que celui de P. Pelagi: le dernier tour est moins grand par rapport à l'ensemble de la spire ; la costule, intermédiaire entre la première et la deuxième carène, se prolonge plus longtemps, au lieu de se con- fondre avec l'une d'elles; les carènes sont plus anguleuses à leur extrémité, et, au contraire, dans le jeune âge, ne sont guère plus saillantes que les costules intermédiaires. Il est probable que si l'on connaissait le test de cette mutation, on y signalerait encore d'autres différences, non moins importantes, et particu- lièrement dans la longueur ou l'orientation des digitations, le contour du labre, etc. Localités. — Vandeuvre (Aube), dans la tranchée du chemin de fer à l'est de la gare /'/. //, fig. SJ; ma coll. — Sainte-Croix, Vesency„ Sassenage, d'après Piclet ; Vassy, Marolles, Allauch, Géovreissiat, d'après d'Orbigny. — Néoco- mien inférieur ou Valangien. Harpagodes Beaumontianus, d'Orb. PI. II, fig. 2. 1842. — Pterocera Beaumontiana, d'Orb. Pal. fr. terr.. crét., II. p. 305, pi. LCXIIL 1850. -~ — d'Orb. Prod. II, p. 104, n° 687. 1863. — — Pict. et Camp., loc. cit., p. 582. Test épais. Taille très grande : forme trapue, plus large que haute ; spire très courte, composée de trois ou quatre tours un peu convexes, séparés par des COSSMANK. — QUELQUES COftl Mi&KS I ttl rAI IQl i - RJSi i i ;i i IKS EN 1 RAM I sutures linéaires: dernier tour très ventru, occupanl les huit neuvièmes de la hauteur totale, médiocrement excavé à la base, orné de cinq carènes spira très saillantes et arrondies, inégalement écartées, terminé - par des digitationa un peu gibbeuees à leur naissance, paraissant pointues a leur extrémité Libi entre ces carènes, existent des copules spirales, beaucoup plu- miftcee el pea saillantes, égale.? entre elle;- et séparées par des rainons de même largeur : on en compte une entre la suture et la premier, cafèoe. BW i oiJW ta première el la seconde carène* quatre entre la seconde et la troisième, dix entre la troi sième et la quatrième, trois entre la quatrième et la cinquième; l;< niutilati.iu de l'extrémité antérieure de la coquille ne permet pas de compter au delà. Ouverture peu dilater, aussi haute que la coquille, à bords parallèles, I ment évasée en arrière et en avant ; labiv épais et contracté au milieu, en >i des digitations. échancré en arrière, entre la pr< mière et la seconde, avanl sa jonction avec le bord opposé, également muni d'une sinuosité antérieure i otre la quatrième et la cinquième digitation ; bord columellaire calleux, lisse, bombé, très largement étale sur la hase, avec une sinuosité peu profonde vers les deux tiers de sa hauteur. Dim'nsions. — Hauteur : 120 millimètres; diamètre, sans les digitationa : lu") millimètres ; angle spiral, mesuré' sur la spiiv seule : '.ut d.-ur. -. Rapp. et iliff. — Cette espèce, qui se trouve dans l'un des mêmes gisements urgpniens de Franee que //. Pelagi, s'en distingue aisément, non seulement par sa forme beaucoup moins haute, plus trapue, par son galbe plus ventru el [Mi- sa spire plus courte: mais encore par le nombre plus grand des costales inter- calées entre les carènes principales, par la différence de grosseur entre • costales et les carènes, de sorte que l'aspect de l'ornementation est tout autre au premier coup d'œil; en outre, les carèni - -ont plus épaisses, plus saillantes dos le jeune âge, et elles s'atténuent davantage près de la naissance des digil tions, qui paraissent moins grêles et plutôt gibbeuses à leur base, moins allon- gées à leur extrémité libre; enlin le labre est moins contracté au milieu et rétrécit moins l'ouverture, qui a ses bord.- plus parallèles; le bord columellaire est bien plu- largement étalé sur la base, mais échancré sur son contour anté- rieur. Pour tous ces moi ils, la séparation proposée par d'Orbigny, qui n'avait cependant que des moules à sa disposition, est tout à l'ait justifiée. Il est dom- mage que la mutilation de l'unique échantillon avec test, d'après lequel j'ai complété la diagnose de //. Beaumontianus .1). nr me permette pas de décrire le canal antérieur et la courbe sinueuse du contour de l'ouverture- dan» cette région. Localités. — Orgon, dans les calcaires blancs [PI. //. /''' '"' peul désori s aucune confusio'n possible, dès l'in.-u»ut qu'on n« ni lune ni l'autre, sous le u. ique Pteroççra. 400 GÉOLOGIE ET MINÉRALOGIE CENTROGONIA (1), nov. gen. Taille assez petite ; forme muricoïde, pyramidale à cinq pans ; spire médio- crement allongée ; cinq costules saillantes, se succédant régulièrement d'un tour à l'autre, terminées en arrière par une épine obtuse ; la surface porte des traces très obsolètes de larges rubans spiraux. Ouverture petite, courte, ter- minée en avant par un bec court auquel aboutit un bourrelet basai ; columelle peu arquée, portant deux plis épais et saillants, qui la divisent en trois parties égales; bord columellaire assez largement étalé en arrière, quoique peu distinct, détaché en avant et séparé du bourrelet par une petite perforation ombilicale. Type : C. Cureli, nov. sp., de l'Urgonien d'Orgon (fig. ci-contre), coll. Curet. Observations. — Par quelques-uns de ses caractères — et notamment par le bec basai de l'ouverture, auquel aboutit un bourrelet évidemment formé par les accrois- sements de ce bec — ce nouveau Genre se rapproche de Purpurina et de Pseudoscalites, que Zittel classe dans une nouvelle Famille Purpurinidœ, avec Purpuroidea, qui a aussi, comme notre Centrogonia, une callosité columellaire assez largement étalée sur la base. Mais Centrogonia s'écarte de tous les membres de cette Centrogmia Cureti cossm. pamjne par sa columeMe à. peine excavée, munie de deux gros plis ou gradins, dont on n'aperçoit jamais la trace chez les Purpurinidœ; d'autre part, autant que je puis en juger par quelques stries d'accroissement peu distinctes, le labre ne forme pas, en arrière, sur la rampe suturale, la sinuosité arrondie qui caractérise Purpurina, et il semble, au contraire, qu'il aboutit orlhogonalement à la suture. L'aspect général de la coq :u° vressemble incontestablement à celui des Muricidœ ; mais, outre que l'ç >mire ne se termine pas, en avant, par un véri- table canal, la columelle est 1 .en différente. En définitive, je ne crois pas qu'on puisse placer Centrogonia dans les Siphonostomes ; le bec basai et le bourrelet y aboutissant existent chez un certain nombre d'Holostomes, quoique, cepen- dant, l'ouverture de ces derniers n'ait jamais la forme anguleuse et presque pointue que présente l'extrémité antérieure de notre étrange coquille. Ce serait donc à la limite entre les deux groupes de Gastropodes qu'il y aurait lieu déclasser le Genre Centrogonia, non loin des Trichotropidœ, quoiqu'il s'en écarte par tous les caractères essentiels. Il constituerait, jusqu'à présent, le seul représentant d'un groupe isolé, à affinités douteuses, pour lequel il ne me paraît pas nécessaire de proposer encore un nom de Famille . Centrogonia Cureti, nov. sp. (PL I. fig. 2-3). La diagnose générique est à compléter, en ce qui concerne l'espèce-type, par les quelques indications suivantes : Six ou sept tours un peu convexes, séparés par des sutures linéaires, que (1) Ketcçov, épine ; yoivia, angle. COSSMANN. — QUELQUES COQUILLES CRÉTAC1Q1 l - IM in LIES EN FF [01 borde une rampe très étroite ; dernier tour occupant les trois cinqui la hauteur totale, probablement orné de sept à huit rubans spiraux, à peu i entièrement effacés par l'usure, sur Les échantillons décrits ; lus,, convi . qu'au bourrelet du cou et perforée par une l'ente ombilicale entr boorreh t et le bord columellaire qui est un peu détaché en axant : le pli inférieur de la columelle forme un gradin transversal, tandis que Le pli supérieur est plus obliquement tordu. Dimensions. — Longueur probable : 22 millimètres; diamètre : 13 milli- mètres. Localité. — Orgon, deux individus (PL I, fig. 2-3), coll. Curet. — Urgonien, dans les calcaires blancs. PSEUDOMELANIA (?) PACHYMORPHA, nOC. sp. (PL II, fig . 3). Taille grande ; forme courte, trapue; spire médiocrement allongée, à galbe conique; plus de dix tours, dont la hauteur dépasse à peine le liera de la lar geur, un peu convexes, séparés par des sutures linéaires et enfoncés; surface lisse, avec quelques stries d'accroissement curvilignes, non rétroeu rien tes à la suture ; dernier tour égal aux deux cinquièmes de la largeur totale, convexe et très arrondi à la base, qui est imperforée ; ouverture courte, semilunaire, vrai- semblablement holostome ; labre arcqué ; columelle excavée, peu calleuse, fai- sant un angle arrondi à sa jonction avec le contour supérieur. Dimensions. — Longueur probable : 115 millimètres: diamètre: 53 milli- mètres. Observations. — Le classement générique de cette coquille m'a beaucoup embarrassé : elle ne peut, à cause de la direction de ses stries d'accroissement, être placée dans le Sous-Ordre Entomotœniata ; l'absence d'un véritable canal ne permet pas de la rapprocher des Cerithidœ ni des Rostellaria ; d'autre part, elle ne semble pas avoir l'ouverture aussi arrondie et versante en avant <|ue les Pseudomelania. C'est cependant dans ce dernier Genre que je me décide â la classer provisoirement, jusqu'à ce que l'examen d'échanlillons plus complets me permettre d'achever la vérification de ses caractères génériques; en tous cas, dans l'état de conservation, et en raison de la taille de l'individu ci-dessus décrit, j'ai pensé qu'il serait intéressant d'en publier la diagnose et la figure. Localitr. — Orgon, un individu (PI. Il, fig. 3), coll. Curet. — Urgonien, dans les calcaires blancs. LlTTORINA (?) URGONERSIS, 110V. Sp. (PL II, fig. 4). Taille moyenne; forme ovoïdo-conoïdale ; spire assez courte; quatre ou < inq tours, dont la hauteur atteint la moitié de la largeur, très cou. arrondis, séparés par des sutures linéaires, ornés de funicules granuleux : dernier loui peu près égal aux trois cinquièmes de la largeur totale, arrondi à la base, qui parait imperforée, orné comme la spire; ouverture mutilée. . . Dimensions. — Longueur : li millimètres ; diamètre : 9 millimèti Rapp. et diff. — Quoique cet échantillon soit dans un bien mau\ 402 GÉOLOGIE ET MINÉRALOGIE état de conservation, je le crois bien distinct de toutes les formes urgo- niennes ou néocomiennes , actuellement connues et généralement décrites comme Turbo. Je ne crois pas que les coquilles mésozoïques, que Ton a l'habi- tude de rapporter à ce Genre, y appartiennent réellement ; il n'est guère pro- bable que ce soient des LUtorina, quoiqu'elles s'en rapprochent davantage ; mais on ne pourra établir un Genre nouveau sur des hases certaines que quand on disposera d'échantillons ayant une ouverture intacte. Localité. — Orgon. un individu (PL II, fig. 4), coll. Curet.— Urgonien, dans les calcaires blancs. Delphinula obsoleta, nov. sp. (PL II, fig. 1). Taille moyenne ; test épais ; forme déprimée ; spire courte et surbaissée ; périphérie du dernier tour ornée d'une couronne de tubercules obsolètes ; base du dernier tour arrondie, paraissant dépourvue d'ornementation, peut-être sous l'effet de l'usure du test, largement ombiliquée au centre ; ouverture arrondie, projetée latéralement. Dvmensions. — Diamètre : 17 millimètres; bauteur : 10 à 12 millimètres. Rapp. et diff. — Voici encore une coquille dont l'aspect est bien fruste, et qui , cependant , se singularise d'une manière suffisamment certaine pour qu'il ne soit pas téméraire de la décrire. Aucune espèce authentique de Delphinula n'a encore été signalée dans le Système crétacique; j'en connais plu- sieurs dans le Système jurassique; celle-ci, qui forme le lien entre ces dernières et les espèces tertiaires, s'en distingue par ses gros tubercules. Localité. — Orgon, un individu (PL II, fig. I), coll. Curet.— Urgonien, dans les calcaires blancs. LÉGENDES DES PLANCHES Planche I Fig. 1 et 4 — Harpagodes Pelagi [Brongn.], réduit de moitié. . . . Orgon. — 2 et 3 — Centrogonia Cureti, Cossm. , grossi deux fois. .... Orgon. Planche II Fig. 1 — Delphinula obsoleta, Cossm., grossi deux fois .... Orgon. — 2 — Harpagodes Beaumontianus [d'Orh.], réduit de moitié. Orgon. — 3 — Pseudomelania(?) pachymorpha, Cossm., Id. Orgon. — 4 — Littorina (?) urgonensis, Cossm., grandeur naturelle . Orgon. 5 — Harpagodes Desori, [Pictet et Camp.], réduit de moitié Vandeuvre — 6 — Harpagodes Pelagi [Brongn.], Id. Orgon. KILIAN. — LA a ZONE DU BRIAN) 0NNA1 M. KILIAN Professent à la Faculté des Boience* de Svenoble, LA ZONE DU BRIANÇOIMNAIS Essai dé synthèse tectonique. — Séancedv (S septembre — Les récentes et belles études de M. Termier (1) sur les « oajgKS de recouvrement » du Briançonnais et sur les charriages vraiment formi- dables que cet auteur suppose s'être effectués dans les AJpes frai* ai» dans les montagnes voisines du Piémont, ont motivé de nia part, et de celle de M. Haug des observations et des réserves (2) qu'ont entièrement confirmées depuis un certain nombre de faits nouveaux constatée dans Les environs de Guillestre i3). Il me semble utile de formuler brièvement ici, et sans entrer dan- le détail, la conception que de longues années de recherches m'ont amené à me faire de la structure de la région de nos Alpes que M. Diener i a appelée la Zone du Briançonnais. Les travaux nombreux consacrés depuis quelques années aux principaux massifs cristallins de la chaîne alpine ont montré que ces « inas-n- cen- traux » ne représentent le plus souvent que les restes de saillies beaucoup plus considérables encore, de l'écorce terrestre ; on y voit la trace de pli- nombreux et il est actuellement démontré qu'ils ne sont, dan- beaucoup de cas, que les racines de plis aigus qui parfois s'étaient couches, empilés et avaient affecté, ainsi que MM. Marcel Bertrand et Kiltei l'ont -i bien mis en évidence pour le Mont-Joly et le Mont-Blanc, la série complète des assises sédimenlaires. C'est également ainsi que, d'après M. Termier, le massif du Pelvoux représente les racines profondes d'une série de plis qui devaient avoir une acuité et un dévéloppemenl très grand constituaient un très important faisceau déversé vers l'Ourst. R s'oppose du reste à considérer ce faisceau de racine* isociina mme la portion profonde d'un vaste éventail composé, déjeté dans son ensemble (I) BuM. Soc. géoL de Fmme, |* seine, t. \\\n. IM64M» (■>) Bull. Soc. géol. île France, 3 série, t. XXVII, p. <3) C. R. Ae. des Sciences, ■>', juillet et 7 août i*9'j et jj janvier 1900. (4) GebîïgSbau ffer 'Westalpen, 1*92, Vienne (tempslcj 404 GÉOLOGIE ET MINÉRALOGIE vers l'Ouest, mais dont les parties hautes, aujourd'hui disparues, s'épa- nouissaient et divergeaient vers l'Est et vers l'Ouest. La zone du Briançonnais, située à l'Est de la série des massifs centraux de la première zone alpine (Mont-Blanc, Pelvoux, etc.), est constituée dans sa presque totalité par des assises sédimentaires dont le faciès parti- culier (1) a déjà plusieurs fois été signalé ; c'est à peine si elle offre, en de rare localités, quelques pointements anticlinaux de granité (Plan-de- Phazy,prèsdeGuillestre; ou de micaschistes (Hautecour près Moutiers). La structure en éventail composé est le trait le plus essentiel de cette zone ; elle a été signalée en Savoie par M. Marcel Bertrand, puis constatée par moi entre la Grave (Hautes-Alpes) et Oulx (Italie) (2); elle se poursuit vers le Sud où elle atteint, dans les massifs de Prorel et de Pierre -Eyrautz, une complication extrême qui a suggéré à M. Termier une interpréta- tion différente de la nôtre. Mais la disposition en éventail reparaît très nette dans la région du Col des Ayes, ainsi que je l'ai établi en collabo- ration avec M. Lugeon (3) ; elle se retrouve, plus simple, dans les vallées du Guil et du Cristillan (i), et M. Franchi en a récemment signalé les traces vers le col du Roburent, sur la frontière italienne. Or, si l'on rétablit, d'après les coupes précédentes — en tenant compte de l'épaisseur des diverses couches sédimentaires et du fait que les assises superficielles affectent parfois, en raison de leur plasticité, des formes de plissement suit plus compliquées, soit plus simples, mais en général quelque peu différentes de celles des couches profondes — la forme du noyau cristallin qui constitue l'axe de l'éventail briançonnais, on obtient un ensemble fort analogue à ce que devaient être le Pelvoux et le Mont-Blanc avant que l'érosion en eût entamé les masses granitiques et gneissiques. Ouest Est. ■■ :~'~~: Schistes cntstai'^s et Gramte Fig. I. — Schéma «Je la structure de l'Éventail briançonnais, au Sud de Briançon. — h, Houiller. — t, Trias. — J, Jurassique. — II, Schistes lustrés. — em, Fiysch. Nota. — Cette (igure est purement théorique, mais elle rend compte des dispositions des couches dans les parties visibles snr le terrain. Ces considérations m'ont amené à considérer la zone du Briançonnais H) J'ai reconnu que ce type briançonnais, très particulier, des sédiments est relié aux types voisins soit dauphinois, soit piémontais, par des passages et des intermédiaires incontestables. (2) Bull. Serv. Cartes géol., n° 69, t. X, 1899. (3) C. R. Ac. des Se., janvier 1899. (4) Kilian, C. R. Ac. des Se., janvier 1900. Voir, pour les coupes détaillées de ces régions intéres- santes, Bull. Serv. Cartes géol. île France, n° 75. KILIAN. — LA a ZONE D! BRIANÇONNAIS comme un massif central très allonyc, dispt ventait con de sa couverture sédimentaire. Si, contrairement à ce qui a lieu pour celle zone, les massifs du Mont- Blanc, du Pclvoux et d'autres encore, ont été profondément décapés l'érosion, cela tient à la surélévation locale des axes de plissement dans ces massifs. Une telle surélévation ne se présente pas dans la partie Fran çaise de la zone briançonnaise, mais il semble, ainsi que l'admet M. Il.ni.. qu'en Suisse, le massif du Golhard et peut-être les Alpes bernoises appar- tiennent à cette zone dont l'axe serait momentanément surélevé entre 1«- Rbône et le Rhin. Ainsi constituée, la zone axiale du Briançonnais est limitée à l'<»ucst et à l'Est, par deux profonds synclinaux sur lesquels ses bord> viennent se déverser en replis multiples, notamment à l'Ouest où la poussée au vide a occasionné à plusieurs reprises les dispositions tectoniques connues sous le nom de « Vorfaltung » (Guillestre). Ces deux synclinaux sont : à l'Ouest, le synclinal des Aiguilles d'Arves (zone du Flysch de M. Ter- mien, qui sépare le massif du Briançonnais du Pelvoux, s'épanouit au Sud. dans l'Embrunais et qu'occupent de puissants dépôts de Flysch, repliés sur eux-mêmes et continuant les lambeaux de ce terrain qui existent dans l'éventail briançonnais (Furfande, etc. ) ; à l'Est, le grand synclinal des Schistes lustrés, qui comprend une partie des Alpes piémon- taises ; ces schistes forment là une suite de plis secondaires très serrés et confinent, à l'Est, à une nouvelle zone antielinale, celle qui borde les plaines italiennes et que constituent des micaschistes et des gneiss en partie attribués au Permo carbonifère. Les plis secondaires de ces deux synclinaux forment des ensembles isoclinaux : dans la zone du Flysch, ils sont tous déversés vers l'Ouest; dans la zone des schistes lustrés, ils sont tous déjetés vers l'Est. Il est facile de saisir, d'après ce qui précède, l'importance de la zone du Briançonnais dans l'économie structurale des Alpes occidentales, dont M. Marcel Bertrand a, dès 189i, indiqué la symétrie par rapport à l'éyen tail houiller » de Maurienne et de Tarentaise ; à celte individualité tecto- nique se joint, ainsi que j'espère le démontrer dans une autre occasion, une remarquable homogénéité dans les faciès des dépôts sédimentaires qui dénote une individualisation datant au moins du début des temps secondaires. 406 GÉOLOGIE ET MINÉRALOGIE M. CAÏÏÏÏ à Saint-Maurice (Seine). NOTE PRÉLIMINAIRE SUR LES BRYOZOAIRES DE TOURS [546.7 (44.54)] — Séance du 18 septembre — Le niveau inférieur du Sénonien était classique dans la Tranchée de Tours. Malheureusement, les constructions récentes ont tout caché. Cepen- dant, dans les rues mêmes du faubourg Saint- Symphorien, on trouve encore <;à et là quelques affleurements fossilifères. La craie, très sableuse, est remplie de Bryozoaires très bien conservés. Ils sont très visibles à l'œil nu, après la moindre pluie. J'ai recueilli quelques kilogrammes de cette craie. Après lavage et triage, j'ai pu dresser la liste suivante de 80 espèces de Bryozoaires. Il me reste encore quelques espèces à déterminer. De plus, je n'ai encore cherché ni les espèces rares ni les petites espèces. Je me suis borné à l'étude des espèces les plus volumineuses et les plus communes, d'une détermination facile. L'étude détaillée de cette riche localité fournirait au collectionneur certainement au moins ioO espèces. En donnant ici cette liste préliminaire, je tiens essentiellement à signaler la facilité avec laquelle un amateur peut se faire rapidement une belle et complète collection. L'ostracisme dont est frappée, en France, l'étude des Bryozoaires est incompréhensible. Il n'y a pas d'animaux plus faciles à se procurer et en grande quantité. Sur toute l'étendue des côtes de France il suffit de se baisser pour en trouver, soit sur les pierres, soit sur les algues et les sertulaires rejetées par la mer, soit en péchant la crevette, soit dans les filets des pécheurs. Le moindre dragage conduit avec les filets habituels des pêcheurs en ramène des quantités prodigieuses. Quant aux Bryozoaires fossiles, il y en a dans tous les terrains, et ils ne sont pas plus difficiles à se procurer que tous ces minuscules mollusques qui font la joie des amateurs. La richesse des localités bathoniennes de Normandie est connue depuis un siècle. Dans les sables du Mans, les Bryozoaires sont abondants; la marne cénomanienne, dans le sud-ouest du bassin de Paris, en est aussi CANU. — NOTE PRÉEMOfl \llil. -I H EBS BRYOZOAIRES DE rOURS pétrie. Le Voronien est presque partirai d'une richesse moulée! inooi vable if.hinoii, Chàtellerault. P.ini.iv. I,i vallée du Loir). Rien n'est plu- curieux que d'examiner tes mors maisons de Sawnmi construit lufl'caii : partout scintillent de petites plaquettes de Bryeaoaires. Dans te Sénonien inférieur, sur dos centaines «le kilomètres carrés, . Cribrilina interrupta, d'Orb., P. F., pi. 719, fig. 5-8. Opksillid 1 . Rhagasostoma Aegon, d'Orb.. P. F., pi. 66i, fig. S-IO. R. Anliopa, d'Orb., P. F., pi. 664, fig. 1-1. R. Aegle, d'Orb., P. F., pi. 664, fig. .7-7. R. Atalanta, d'Orb., P. F., pi. 668, fig. 1-3. Gargantua hippocrepis, Hag., M., pi. Il, fig. 17. DiASTOPOMDjE. Slomatopora granulata, Edw. R., pi. 16, fig. 3. S. ramea, Rlv. Edw. R., pi. 16, fig. 1 . S. (Proboscina) crassa, Rœmer, Reuss, R., pi. V.\, fig. 3"t-37. S. (Pr.) cornucopicc, d'Orb., P. F., pi. 633, fig. 11-13; pi. 634, fig. 7-9. Diastopora papillosa, Reuss, d'Orb., pi. 639, fig. 6-7. I). tubulus, d'Orb., P. F., pi. 641, fig. 9-10; pi. 758, fig. 13. D. grandis, d'Orb., P. F., pi. 639, fig. 4-5. Ditaxia anomalopora, Goldf., d'Orb., pi. 773, fig. 7-13. Idmoneid.k. Reptotubigera ramosa, d'Orb., P. F., pi. 131 , fig. 1-3. ldmonea marginata, d'Orb., P. F., pi. 749, fig. 20-23. 1. commuais, d'Orb., P. F., pi. 730, fig. 6-1<). I. triangularis, d'Orb., P. F., pi. 612, fig. 11-13; pi. 169, fig. tl-lî. I. dorsata, Hag., M., pi. 2, fig. 10. I. carinata, Rœmer, N., pi. 5, fig. 20; d'Orb., P. F., pi. 749, fig. 1-6. Reticulipora papyracea, d'Orb., P. P., pi. 641, fig. l-">: pi. lus, fig. 3-10. R. obliqua, d'Orb., P. F., pi. 768, fig. 1-2. R. Ligeriensis, d'Orb , P. F., pi. 609, fig. 1-6. Retecava clathrata, Goldf., d'Orb., pi. 610, fig. 7-41; pi. 790. fig. 5-9. Sulcocava sulcata, d'Orb., P. F., pi. 789, fig. 1-3. S. cristata, d'Orb., P. F., pi. 789, fig. 4-8. Entalopiiohid.k. Entalophera proboscidea, Edw., R., pi. 12, fig. 2. E. proboscidea, var. rustica, Hag., d'Orb., P. F., pi. 754, fig. /s- 410 GÉOLOGIE ET MINÉRALOGIE Spiropora macropora, d'Orb , P. F., pi. 751, fig. 5-7. Sp. micropora, d'Orb., P. F., pi. 75*, fig. 12-14. Sp. verticillata, Goldf., d'Orb., pi. 7M, fig. 11-19. Peripora pseudospiralis, Mich., d'Orb., P. F., pi. 715, fig. il-13. Mesenteripora meandrina, S. Wood, non. M. compressa, Goldf.. d'Orb. Ileteropora costata, d'Orb., P. F., pi. 77 't. II. Royana, d'Orb., P. F., pi. 621, ftg 4-8. M. arborea,Koch und Dunker, d'Orb,, P. F., pi. 171, frg. 4-6. Laterotubigera flexuosa, d'Orb., P. F., pi. 75i, fig. 2-4. Fascigerid.e. Fascipora flexuosa, d'Orb., P. F., pi. 744, fig. 16-17 . Lichenopohid^;. l'avotubigera flabellata, d'Orb., P. F., pi. 752., frg. 4-8. Licbenopora pocillum, d'Orb., P. F., pi. 615, ftg. 1-4. L. irregularis, d'Orb., P. F., pi. 645, ftg. 9-12. L. papyraoea, d'Orb., P. F., pi. 646, ftg. 9-13. Cytisid^e. Tiuncatula carinata, Reuss, d'Orb., P. F., pi. 7.97, fig. 5-15. T. gracilis, d'Orb., P. F., pi. 798, fig. 1-5. Semicytis disparilis, d'Orb., P. F., pi. 795, fig. 12-15. Desmeopora semieylindrica, Roerner. Cerioporid.e. Semicava variabilis, d'Orb., P. F., /)/. 790, fig. 14-20. Ceriopora mamilla, d'Orb., P. F., pi. 793, fig. 3-4. C. cryptopora, Goldf., Hag., M., pi. 5, fig. 6. C. polytaxis, Goldf., Hag., M., pi. 5, fig. 2 Ceid^e. Cea lamellosa, d'Orb., P. F., pi. 787, fig. 11-13. Filicea velata, Hag., d'Orb., P. F., pi. 786, fig. 1-4. F. subcompressa, d'Orb., P. F., pi. 788., fig. 5-7. Melicertitid.e. Melicertiles (uberosa, d'Orb., P. F., pi. 736, fig. 9-15. M. semiclausa, Mich., d'Orb.. P. F., pi. 736, fig. 20-21. M. gracilis, Goldf., d*Orb., /;/. 735, fig. 4-8. M. magnifica, d'Orb., P. F., pi. 740. Elea lamellosa, d'Orb., P. F., pi. 625, ftg. 11-15. Foricula aspera, d'Orb., P. F., pi. 712, ftg. 1-5 F. KERFORNE. — 4«8ISES ORDOVICtRimES DD MASSI1 ARMORICAIN il! ABREVIATIONS I'.. — M. Edwards.— Mémoires sur ta Cfieie» Eènmes, etc. Ami. a . oat. I R. — REUSS. — liu'lmi. kivicle, lSi,s. M.— IIagknow. — Bcyoy. .Waastrirhter Kxei.lt'. 1851, P. F. — D'Orbigny. — Paléontologie françpiae. Bryoz., m-/., 1833, R. — Marsson. — Bryoz. Weissen. scbreibkreicte Rugen, 1887. M. F. KERFOME préparateur de Géologie el de Minéralogie à l'Université de Rennes. CLASSIFICATION DES ASSISES ORDOVICIENNES DU MASSIF ARMORICAIN l [591.7 (44.6) — Séance du 19 septembre — L'Ordovicien est très bien représenté dans le massif armoricain : il a été divisé en un certain nombre de niveaux, se différenciant par leur faune et par leur fac'es. Ces faciès sont variés et souvent trompeurs : des grès, en effet, corres- pondent quelquefois à des schistes et réciproquement; de plu-, certains niveaux ont une épaisseur assez variable, selon les points où on les étudie. Il nous a paru intéressant de passer en revue les principales parties du massif armoricain où l'Ordovicien a été étudié et d'en déduire la classifi- cation et la correspondance des assises, autant que l'étal des études géolo- giques en Bretagne permet de le faire actuellement. Certain- points Boni encore obscurs, nous espérons que de prochaines études de détails vien- dront peu à peu les éclaircir. Les limites de l'Ordovicien sont précises en Bretagne. <»n le fail géné- ralement, et nous croyons que c'est avec raison, débuter au grès armori- cain, début souvent indiqué par une tranôgressk». T<»nt le moM8 d'accord pour le terminer au-dessous des grès dits « culminants qui supportent ou contiennent les ampélites avec Monograptus. Il n y a aucun fossile commun entre l'Ordovicien et ces couche» supi rien Les couches inférieures au grès armoricain, dans lesquelles eu peut (1) Ce travail a été fait au laboratoire de géologie de il nivi rail 41 2 GÉOLOGIE ET MINÉRALOGIE espérer rencontrer un jour la faune primordiale, n'ont fourni jusqu'ici, comme fossiles incontestables et bien caractérisés, que quelques Lingules. Les assises ordoviciennes de Bretagne se prêtent facilement à une division en trois sous-étages que nous désignerons provisoirement sous les noms d'Ordovicien inférieur, Ordovicien moyen et Ordovicien supérieur. L'Ordovicien inférieur est caractérisé par un faciès gréseux et une faune de Bivalves et de Lingules, accompagnés de quelques Crustacés. Il est remarquable qu'on n'y ait pas encore trouvé de Graplolites. L'Ordovicien moyen est caractérisé par un faciès en général schisteux et ardoisier, rarement gréseux. Il contient une riche faune triîobitique parmi laquelle Calymcne Tristani Brongn, est le fossile le plus abondant. On peut le considérer comme caractéristique de ce niveau. On trouve assez rarement quelques graptolites (Didymograplus). L'Ordovicien supérieur présente un faciès variable, tantôt schisteux, tantôt gréseux, tantôt l'un et l'autre. Il est caractérisé par le genre Trinucleus. On y trouve quelques rares graplolites (Diplog?*aptus). Entre ces deux derniers niveaux existe un terme de passage, en général peu épais, contenant encore Calymene Tristani Brongn. avec un Trinu- cleus spécial : le Trinucleus Bureaui OEhl. La présence de Calymene Tristani nous fait ranger ce niveau dans l'Ordovicien moyen, mais comme terme de passage. Nous allons passer en revue les principales régions ordoviciennes connues du massif armoricain et donner quelques détails : Finistère. — Dans une série d'études (1) que nous avons publiées sur l'Ordovicien du Finistère, nous avons montré que l'on pouvait y distinguer les niveaux suivants : l Tufs et Calcaires de Rosan. Ord . sup .... I Grès de Kermeur. f Schistes de Raguenez. ( Schistes de Kerarmor à Trin. Bureaui. Schistes de Morgat. Grès de Rerarvail. v Schistes du Courijou. Ord. infér. . . . j Grès armoricain. Nous avons déjà donné assez de détails sur ces couches pour n'avoir pas besoin d'y revenir ici. (1) Kerforne, 1897. Le niveau à Trinucleus Bureaui dans le massif armoricain et en particulier dans la presqu'île de Crozon, Bull. soc. scient, et m. Ouest, t. VI. Kerforne, 1898, Note préliminaire sur le Silurien de la presqu'île de Crozon, Bull. soc. scient, et m. Ouest, t. VII. Kerforne, 1S99, Sur l'Ordovicien de la presqu'île de Crozon (Finistère). Comptes rendus Acad. se, 16 janvier. Ord. moyen. !'. KERFORKE. ASSISES ORDOVlClENNES DU MASS11 ARMORICAIN il: Ille-et-Vilaink. — Dans l'Ille- et- Vilaine, qoiis trouvons deua bien distincts, suivant qu'on étudie l'Ordovicien au nord ou au Bud du département. Dans le nord, le faciès est plutôt gréseux. L'Ordovicien inférieur est représenté par le grès armoricain, présent son faciès habituel ; mais il est pour ainsi dire azoïque. L'Ordovicien moyen est représenté par des schistes Vitré, Saint- Ger main-sur-Ille, Lrcé, etc.). Cea schistes présentent deux niveaux qu'aucune assise gréseuse ne sépare : un niveau inférieur et un niveau supérieur; celui-ci est l'équivalent des schistes de Morgat. A quelques métrés de! qui le surmontent, prés de Champeaux, nous avons trouvé, en plusieur- points, cette faune avec Placoparia Tourneminei Bow., etc. Tout le monde connaît les grés de Saint-Germain-sur-Ille, la Bouëxière, etc., qui viennent ensuite. Ces grés, puissamment développés contiennent une faune un peu spéciale : Calymenella Baj/ani Trom., Trinuclev Lamellibranches, Oiiliis, Diplograptus. Ils semblent se relier aux grés du silurien supérieur ; peut-être cependant quelque horizon schisteux de peu d'importance les en sépare-t-il? Certaines observations que noua avons faites tendent à le prouver, mais elles ne sont pas encore ass complètes pour nous donner la certitude absolue. Ces grés paraissent représenter tout l'Ordovicien supérieur. A Saint- Médard-sur-Ille, M. Lebesconte a trouvé dans des schistes, situés immédia tement au-dessous d'eux, un Trinucleus, que nous n'avons pas vu. Ci peut-être le Trinucleus Bureaui. Cette détermination serait précieuse en qu'elle préciserait la base du grès de Saint-Germain : il commencerait alors avec l'Ordovicien supérieur. Si cependant ce n'était pas le Trinucleus Bureaui, on aurait là l'équivalent des schistes de Raguenez (Finistère), schistes qui n'ont pas encore été signalés dans cette région et ce serait alors là la base de l'Ordovicien supérieur. Dans le sud, le faciès est bien différent : dans un travail récent I . nous avons montré qu'on pouvait admettre la classification suivante : Schistes de Kiadan. Ord. sup. . . . j Grès grossiers à Orthis Bcrthoisi Rou. Schistes psammitico-argileux. Grès du Chàtellier? Ord . moyen • • • { Schistes de Traveusot. Schistes de Bain. Ord. infér. . . . | Grès armoricain. L'ensemble de l'Ordovicien dans cette région est beaucoup plus schis- (O Kerforne, 1899, L'Ordovicien au sud de Rennes Itull. toc. '• Vlli- 414 GÉOLOGIE ET MINÉRALOGIE teux ; de plus, le grès armoricain est remarquable par la richesse de sa faune. Mayenne. — En général, dans la Mayenne, d'après les publications de M. OEhlert et nos observations personnelles, on trouve la succession sui- vante : Au-dessus de l'Ordovicien inférieur, représenté par le grès armoricain, toujours semblable à lui-même, vient l'Ordovicien moyen : ce sont des schistes qui, à leur partie supérieure, présentent un horizon paléontolo- giquement semblable à celui de Morgat, par exemple dans la localité bien connue d'Andouillé. Au-dessus se trouve le terme de passage : les schistes à Trinudeus Bureaui OEhl. L'Ordovicien supérieur consiste en grès jaunâtres, tendres, psammitiques, sans fossiles. Dans le sud, vers Montigné, l'Ordovicien est un peu différent ; il se rapproche de celui du nord de l'Ille-et-Villaine, dont il n'est du reste que la continuation vers l'ouest : ordovicien supérieur gréseux et fossi- lifère, surmonté de quelques schistes avant les grès du silurien supé- rieur. Cotentin. — Le Cotentin nous paraît plus difficile comme équivalence de niveaux ; c'est du reste une région qui nous est moins bien connue. L'Ordovicien inférieur n'y présente pas de difficultés. L'Ordovicien moyen est parfois plus gréseux qu'ailleurs : les grès des Moitiers d'Allonne à Calyntene Tristani, appartiennent incontestablement à l'Ordovicien moyen. L'Ordovicien supérieur est gréseux et schisteux. A Ecalgrain, il y a des schistes, dont la faune a été étudiée par M. Bergeron (lj; nous les assi- milons complètement à nos schistes de Haguenez (Finistère; ; ils seraient donc à la i>ase de l'Ordovicien supérieur. Quant aux autres grès du Cotentin, ils ne sont peut-être pas tous exac- tement du même âge. En tous cas, on y a signalé (Dalimier, M. Bigot), un niveau schisteux supérieur avec Trinudeus. L'Ordovicien supérieur paraît donc y être assez complexe. Calvados. — L'Ordovicien est admirablement développé et facile à étudier à May-sur-Orne ; nous avons reconnu (&) les niveaux suivants, que nous pouvons classer ainsi : (1) Bergeron, 189'., Bull. soc. géol. Norm., t. XV. (2) Kerforne, 1893, Note sur l'Ordovicien de May-sur-Orne, Bull. soc. scient, et m. Ouest, t. II. Ord. sup, F. KERPORNE. - kfl&ISES OBDOV1C1ENHE6 Dl MASSI1 IRMORICAIM permel- tant de distinguer : 1° Une zone septentrionale où les grès dominent : Calvados, Colentin, etc ; 2° Une zone plus schisteuse ; 3° Une seconde zone gréseuse, moins puissante que la première : Sainl- Germain-sur-IUe, Montigné, etc; 4° Une zone méridionale schisteuse où les schistes prédominent de plus en plus à mesure qu'on s'avance vers le sud. Si on considère le faciès dans le temps, au lieu de le considérer di l'espace, on voit que le début de l'Ordovicien a été, 60 liret.uuie. franche- ment et universellement gréseux ; l'Ordovicien moyen corirspund a ue période plutôt schisteuse ; avec l'Ordovicien supérieur, le l'aues gréseui prédomine de nouveau, mais il est moins général et moins cxcIum! qu< pendant l'Ordovicien inférieur; c'est plutôt en néalité un faciès schisteux. Quant à la faune ordovicienne, malgré sa richesse, elle présente d son ensemble un caractère d'homogénéité remarquable. Elle varié ai ■ les faciès, compliquant ainsi la question des équivalences de niveaux. Me plus, un très grand nombre d'espèces passent d'un niveau à I anti- bien qu'on est souvent obligé de prendre comme base d'étude lé maxi- mum de développement d'une espèce plutôt que sa piéaeace, et encore 416 GÉOLOGIE ET MINÉRALOGIE faut-il tenir compte des modifications de faciès et de considérations géo- graphiques mal connues, paraissant avoir une grande influence sur l'évolution et la distribution des espèces. M. I.-E. SAUVAGE Conservateur du Musée de Boulogne-sur-Mer. CATALOGUE DES REPTILES TROUVES DANS LE TERRAIN JURASSIQUE SUPERIEUR DU BOULONNAIS [568 : 551.76 (44.27)] — Séance du 18 septembre 1899 — Depuis qu'en 1894 nous avons donné la liste des reptiles recueillis dans le Jurassique supérieur du Boulonnais (1), nos connaissances sur ces ani- maux se sont accrues, de telle sorte qu'il y a lieu, il nous semble, de dresser un nouveau recensement de notre faune herpétologique. Les parties inférieure et moyenne des terrains jurassiques du Boulonnais n'ont encore fourni que peu de reptiles. Du Bathonien nous ne connais- sons que quelques dents de Téléosaurien dans les couches à Bhynconella obsoleta et quelques débris d'un Plésiosaurien dans les couches sl Bhynco- nella elegantula. Le Callovien moyen, couches à Cosmoceras Jason, Scr- pala vertebralis, est plus riche; nous connaissons de ces couches un Pté- rodactylien ind., quelques débris d'un Sténéosaure ind., le Steneosaurus intermedius, Bigot ; du Callovien, couches à Peltoceras athfeta, du Cal- vados, un Ichtyosaurien ind. et un Plésiosaurien de grande taille, le P/io- saurus ferox, Sauvage (Liopleurodon), quia été retrouvé au même niveau en Angleterre. L'étage Corallien ne nous a fourni qu'une vertèbre d'Ich- thyosaure (couches à Hemicidaris intermedia). Le Jurassique supérieur est, par contre, beaucoup plus riche en rep- tiles ; les espèces sont au nombre de 40, ainsi réparties : ORD. ORNITHOSAIRIA 1. Rhamphorhynclius suprajurensis, Sauvage. Rimméridgien : zones à Aspidoceras caletanum et à A. longispinum. (I) Les reptiles du terrain jurassique du Boulonnai?. (C. R. Acad. Se; 1894; p. 926.) ll.-E. SAUVAGE. — REPTILES DD IURASSIQUB JUPÊWEUH Dl B0UL0KNAI [\1 OKI>. DINOSA1 l;i\ S.-Ord. SaUROPODA. lui. AtLANTOSAORIDI ■2. l'elorosaurus humerocristatus, Hulke Caulodon precurtor, Sauvai Portlandien supérieur du Boulonnais; Kimméridgien d'Angleb rre; Jurassique supérieur du Portugal. •'!. Murincsaurius lypus, Sauvage. Kimméridgien supérieur. S.-OnD. Théropoda. Fam. Megalosacridées i. Megalosaurus insignis, E. E. Deslongchamps. Depuis les couches à Aspidoceras cakkmum jusqu'à la partie supérieur du Portlandien, où l'espèce est plus abondante. Kimméridgien moyeu du Havre. Kimméridgien du Wiltshire, Angleterre. Jurassique supérieur du Portuj S.-Ord. Or.mthopoda. Fam. des 1<;i:ani>i>» l'î septembre — Depuis près de trois ans, les visiteurs peuvent admirer, dans l'u salles du Louvre, le magnifique trésor de Boscoreale donné par ! Ed. de Rothschild et décrit par .M. Héron de Ville - : mai (1) M. Smith Woodward a bien voulu identifier les es - - -ladra dans les collections du British Muséum. i20 BOTANIQUE pièces d'argenterie n'intéressent pas uniquement l'archéologue ou l'artiste, elles ne nous initient pas seulement au luxe intérieur d'une riche villa romaine du premier siècle de notre ère, le naturaliste lui-même peut y glaner quelques renseignements sur les animaux et les plantes connus des anciens et employés comme motifs d'ornement par les artistes de l'anti- quité. Je me limiterai, dans la présente notice, à l'étude des plantes et, pour être mieux compris, je résumerai d'abord les particularités relatives à la découverte et à l'histoire de cette remarquable collection d'orfèvrerie. Le trésor de Boscoreale, ainsi nommé de la localité dans laquelle il a été trouvé, sur la pente du Vésuve, à 1500 mètres au-dessus de Pompéi, se compose de 95 pièces d'argenterie (1) de valeur artistique inégale et d'époques différentes, mais toutes antérieures à l'année 79 de notre ère, date de la catastrophe dans laquelle disparurent Pompéi et les villas envi- ronnantes ; à part trois objets d'un usage exclusivement féminin : deux miroirs et une sorte de vide-poche, toutes les autres pièces du trésor conslituaient le service de table d'un riche affranchi romain ; ce sont des coupes de formes variées, des canthares, des phiales, des aiguières, des gobelets, des salières, des plats, des casseroles, des moules à pâtisserie, des cuillers à puiser, etc. ; plusieurs de ces ustensiles, décorés avec un goût exquis, sont vraisemblablement des originaux grecs ou des copies de modèles helléniques exécutés par des artistes alexandrins, et cette par- ticularité explique l'emploi, comme motifs décoratifs, de plantes et d'ani- maux grecs ou européens mélangés à quelques espèces plus spéciale- ment égyptiennes. Les végétaux, au nombre d'une quinzaine, que j'ai pu reconnaître sur les diverses pièces du trésor de Boscoreale, représentent des fruits, des légumes, des céréales et enfin quelques plantes d'orne- ment ; je les énumère dans la liste suivante, en ajoutant, pour chaque espèce, quelques renseignements historiques et des remarques criti- ques (2). Ficus Carica L. — Les figues sont assez nombreuses sur les vases de Boscoreale, on les reconnaît notamment sur la phiale d'Alexandrie, sur la coupe dite à la marmite et enfin sur l'un des gobelets aux squelettes où l'un de ces macabres personnages tient, dans la main gauche, un (O Sans compter quelques bijoux de-femme: bracelets, pendants d'oreilles, bague, chaîne double, en or, placés dans la même salle que le trésor proprement dit, mais dans une vitrine spéciale. (2) Dans ces remarques, j'ai cherché à établir, d'après les documents antérieurs à l'an 79 (J.-C.) qui nous son! parvenus, une relation entre les plantes figurées sur les vases de Boscoreale et leur exis- tence en Egypte et en Italie, c'est-à-dire entre la patrie des artistes qui ont exécuté les principales pièces du trésor et le pays où elles ont été découvertes. Les ouvrages consultés et auxquels le lecteur pourra se reporter sont les suivants: Loret, Flore pharaonique, ■<■< éd., 1892. — Apici Cœli, De re coquinaria, éd. Schuch, 1874. — Dierbach, Flora Api- zionc délie piarUerœppreseniate nei dipinli Pompeiani, 1879 H1 Kl). BONNET. — PLANTES REPRÉSENTÉES SUR LES ^ tSIS Dl i_l grand plat rempli de figues. Le fruil du figuier est souvenl mentionné par les auteurs grecs et latins ; on le trouve parmi les offrandes funéraii des hypogées égyptiens : une peinture murale de Beni-Hassan, reprodui pari oger Die Pflans. d. Alt. Mgypt. tab. IV) d'après Rosellini sente la cueillette des figues par des singes apprivoisés el dres travail : enfin les ligues et le figuier sont Fréquemment peints but les murs des triclinium pompéiens. Olea europaea !.. — L'olivier figure, soit comme arbre à fruits comes- tibles, soit comme plante d'ornement, sur la phiale d'Alexandrie et sur deux canthares dont la panse est entourée d'une élégante couronne de bran- ches d'olivier à relief très accusé; je rapporte également à l'olivier, en raison de la forme et de la disposition des fruits, un rameau ci» lé sur la coupe au sanglier, dans lequel M. Héron de Villefosse a cru reconnaître le laurier (Laurus nobilis L.J. L'olivier est au moins aussi anciennement connu que le figuier ; il commun dans les tombes pharaoniques à partir de la XXe dynastie; Unger en a reproduit (Die Pflanz. d. Alt. Mgypt., tab. III, fxj. 34), d'après Lep- sius, une figure qui rappelle tout à fait le rameau de la coupe au sanglier : Columelle énumère une dizaine de races d'olives et nous apprend que les variétés à gros fruits étaient réservées pour la table, tandis que les arbres à petits fruits étaient exclusivement cultivés pour la production de l'huile; on a recueilli des olives dans les maisons de Pompéi el l'oli- vier lui-même se reconnaît sur les fresques d'Herculanum et de Pompéi. Apicius mentionne plusieurs fois les olives de même que les figues: enfin une coupe du trésor d'Hildesheim (ier siècle de notre ère), mais d'une fac- ture moins élégante que les canthares de Boscoreale, est comme eux entourée de branches d'olivier. Vitis vinifera L. — On reconnaît plusieurs grappes de raisin parmi les détails de l'emblema de la phiale d'Alexandrie ; sur la coupe au Bauglier. d'autres grappes s'échappent d'une hotte à demi renversée : toutes ont des baies grosses, ovoïdes, rappelant certaines races encore cultivées à notre époque dans les régions méridionales et orientales du bassin méditer- ranéen. Les raisins, notamment ceux à gros grains, ne sont pas rares tombes pharaoniques; Apicius et les agronomes latins parlent longueur des produits de la vigne; les fresques pompéiennes contiennen breuses représentations aussi bien de la vigne fructifère ou stérile que d« grappes seules. J'attribue également au Vitis vinifera L. les feuillages qui entourée deux élégantes coupes de Boscoreale et que M. Héron de Villi id< 422 BOTANIQUE lifiés avec le platane ; dans ces feuillages, je ne puis reconnaître, malgré un examen attentif des originaux et des héliotypies, ni la forme des lobes, ni les dentelures de la feuille du platane d'Orient (Platanus orientalis L.), le seul spontané dans l'ancien monde ; à la vérité, la vigne a le plus sou- vent, mais non toujours, les feuilles cordées à la base, caractère qui man- que à la plante de Boscoreale, mais on sait combien sont variables les feuilles de la vigne; de plus, l'aspect flexueux des jeunes branches ciselées sur les coupes de Boscoreale rappelle bien mieux une liane grimpante et flexible comme la vigne qu'un arbre à rameaux rigides comme ceux du platane ; au reste, on comprend plus facilement la présence de la vigne que celle du platane sur des coupes destinées à figurer dans les festins ; c'est ainsi qu'on peut voir dans le trésor d'Hildesheim une coupe entourée de guirlandes de pampres. A un point de vue différent, je signalerai encore la présence d'une vigne chargée de grappes sur une autre pièce d'orfè- vrerie ancienne exposée au Louvre, à côté du trésor de Boscoreale, la tiare d'or offerte au roi Saïtapharnès par le sénat et le peuple d'Olbia (1). Quant au platane (Platanus orientalis L.), il paraît n'avoir été que bien rarement employé comme motif décoratif par les artistes de l'antiquité ; on n'en a jusqu'à présent trouvé qu'une seule peinture à Pompéi dans la maison d'Apollon ; c'était cependant un arbre très estimé des Romains pour l'ornement des villas et des jardins (Cf. Varron, Virgile, Cicéron, Pline l'Ancien, Pline le Jeune, etc.), et les topia?ii (2), suivant la mode ridicule de l'époque, savaient, en le torturant, le rendre nain ou lui donner, par la taille, des formes bizarres. Punica Granatum L. — Dans la corne d'abondance que tient à la main l'emblema de la ville d'Alexandrie, on remarque une grenade qui représente, suivant M. Héron de Villefosse, la communauté juive de cette ville ; une grenade se voit encore avec d'autres fruits dans une corbeille de la coupe dite à la marmite. Le grenadier est représenté sur les murs des hypogées égyptiens et son fruit fait partie des offrandes funéraires ; Apicius nomme les grenades granata ?nala, et le grenadier ou ses fruits isolés sont communs dans les fresques de Pompéi et d'Herculanum. Pinus Pinea L. — Deux cônes de pin pignon font partie des attributs de la ville d'Alexandrie, sur la phiale de ce nom, et on en reconnaît un autre dans la corbeille de fruits de la coupe à la marmite. Les cônes de pin pignon apparaissent en Egypte, parmi les offrandes funéraires, dès la Xïïe dynastie; ils deviennent plus communs dans la nécropole gréco-romaine (1) Cf. Collignon: La tiare d'Olbia in Monuments Piàt, vi faac. t., 1899. (2) Horticulteurs-paysagistes qui avaient la spécialité de tailler les arbres en forme d'animaux ou d'objets divers. Dr ED. BONNET. — PLANTES REPRÉSENTÉES - LES VASES Dl » du Fayoum; Apicius nous renseigne sur ! &mand< in (pinei nuclei) dans la cuisine romaine; l'arbre enti rameaux fructifères ou des cônes seul-, ne sont pasran 9 dans les p< ii murales de Pompéi et d'Ilerculanum; on en voit aussi dans la mosaïque de la maison du Faune. Malus communis Lain. — Au sombre des victuailles variées que l'artiste a représentées sur la coupe dite àla marmite, Bgurenl des pommi elles ressemblent à notre pomme d'api, laquelle correspondrait, p. i If- diverses variétés connues des anciens, à la pomme pélisienne de Pline (leste Desfontaines i. Dès la IXe dynastie, le pommier 'lait assez communé- ment cultivé par les anciens Egyptiens; on voit, à Pompéi, dea pommes mélangées à des grenades dans une peinture de la maison d'Adonis UK.N;h>l Mil- - l. l.Ks \ \s; -, m d'Alexandrie, est un blé sans barbes I ; l'autre, Bur l'un des va cigognes, à épia plus gros etlongiieincnt barbus, parait être \eT.turgidumL. La représentation du Né et de la moisson est assez fréquente but lea monuments de l'ancienne Egypte et aussi sur lea fresques Pompéii ont s; enfin, des grains de froment oui été souvent extraite des tombes pha niques et des maisons de Pompéi ou d'Herculanum. Sorghum cernuum llost. — Une autre céréale, dont la culture est plu- spéciale à l'Afrique, se reconnaît très facilement sur le rase aux cigogni 3; c'est une variété du sorgho commuai (Sor;/liu m mUgo/rePen. ,à pani< compacte et penchée, dont quelques auteurs ont fait une espèce sous le nom de S. cernuum. Il n'est pas certain que les Egyptiens de l'époque pharaonique aient connu le sorgho; Schweinfurth le nie formellement tandis qu'Alph. de Candolle pense que la plante trouvée dans les tombes appartient au sorgho sucré fS saccharatum Pers.J ; à cette même espèce il rapporte égalemenl le grand millet, que Pline dit avoir été introduit en Italie de son temps. Puisque les orfèvres alexandrins ciselaient le sorgho sur les vases de P.oscoreale, on peut en conclure que cette céréale était commune dans la Basse-Egypte dès le premier siècle de notre ère ; par contre, cette môme plante devait être inconnue, à la même époque, ou tout au moins très rare dans l'Italie méridionale, car la seule représentation du sorgho com- mun (S. vuhjare Pers.J qu'on ait constatée à Pompéi, fait partie d'un paysage auquel la présence de l'éléphant et du lion imprime un caractère nettement africain. Papaver somniferum L. — A côté du sorgho, sur le vase aux cigognes, le pavot officinal se reconnaît à ses grosses capsules subglobul«u-e-. cou- ronnées d'un large disque crénelé sur les bords et portées par de longs pédoncules. Suivant Pline, qui rappelle à ce propos l'anecdote de Tarquin le Superbe, on cultivait, de très longue date, en Italie, deux espèces de pavot, le blanc et le noir (P. candidum et P. nigrum), qui correspondent à deux races du P. somniferum des modernes; les graines du pavol blanc, rôties et accompagnées de miel, constituaient un mets fort en honneur auprès des vieux Romains; mais, à l'époque de Pline, les gens de la cam- pagne seuls usaient encore de cet aliment; le lib. XX, cap. 76, de I H naturalis contient d'intéressants détails sur l'opium et sa préparati nous apprend, en outre, que l'opium d'Alexandrie était toujours moins adultéré; on a conclu de ce passage de Pline que le pavot oflw devait être connu des anciens Égyptiens, ce qui n'est pas absi (i) Plusieurs pieds de froment .ans barbes font d'Olbia. 426 BOTANIQUE démontré, attendu que cette plante n'a pas été trouvée dans les tombes, ni reconnue sur les monuments de l'époque pharaonique; elle n'est pas non plus figurée dans les fresques de Pompéi, d'après M. Cornes, qui n'y a vu que le P. Rhœas L. Le P. somnifcnnn est plusieurs fois et parfaitement représenté sur la tiare de Saïtapharnès, que j'ai déjà eu l'occasion de citer à propos d'autres espèces. Rosa sp. — Une élégante guirlande de roses entoure chacun des gobelets dits aux squelettes ; cette association de la reine des fleurs avec l'image delà mort était, chez les anciens, une allusion à la brièveté de la vie et à la nécessité d'en jouir sans retard ; on sait que dans les festins les convives, et souvent même les coupes, étaient couronnés de roses (1) et, ce qui paraîtra sans doute plus étonnant à nos modernes gourmets, la rose entrait dans plusieurs préparations culinaires; Apicius donne (lib. I et IV, cap. 4 et 178) la recette d'un vinum rosatum et celle d'un minutai ex rosis; Dierbach rapporte la rose d' Apicius au R. centifolia L. et M. Cornes a cru reconnaître les R. damaseena Mill et R. centifolia L. parmi les pein- tures de Pompéi ; enfin le R. sancta Rich. a été trouvé, en Egypte, dans la nécropole gréco-romaine d'Haouara. A part cette dernière détermination qui est certaine, toutes les autres identifications des diverses espèces ou variétés de roses connues des anciens ne reposent que sur des présomp- tions ; quant aux guirlandes des gobelets de Boscoreale, elles sont presque uniquement composées de boutons qu'il est impossible de rapporter à l'une des variétés actuellement connues ; quelques rares fleurs épanouies, assez maladroitement représentées par l'artiste avec quatre pétales, sont simples, ce qui justifierait l'emploi presque exclusif des boutons dans la composition de ces couronnes, car on sait que les roses à fleurs simples s'effeuillent avec la plus grande facilité dès qu'elles sont épanouies. Hedera Hélix L. — Sur le canthare de Bacchus enfant, ce dieu, che- vauchant une panthère, porte en sautoir un rameau de lierre, tandis qu'un petit amour tire l'extrémité d'une longue branche du même arbuste qui entoure le corps de la panthère. Le lierre, inconnu des Égyptiens de l'époque pharaonique, n'a été trouvé qu'une seule fois dans la nécropole gréco-romaine d'Haouara, mais c'est un motif ornemental souvent employé dans les peintures de Pompéi et d'Herculanum ; on le reconnaît aussi parmi les plantes représentées sur la mosaïque de la maison du Faune . (1) Cf. : Saint-Olive, Les Romains de la décadence p. 60 ; S. Blondel, Recherches sur les couronnes de fleurs, p. 79. — Sur l'histoire de la rose consulter : Cli. Joret, La rose dans l'antiquité et au moyen âge. II. J0DIN. — FORMATIONS SECONDAIRES l>i I I Quercus Robur L. (pedunculata Ehrh ohleraa de la pi d'Alexandrie est entouré d'une couronne formée de branches alla d'olivier et de chêne. Le Q. pedunculata Ehrh. D'existé pas en Kgypt«\ mais il esl commun en Italie e1 en Grèce dans la région montagneuse; le cl irno Rouvre (Q. pedunculata Ehrh. et Q. sessiliflora Sm.) eal fréquem- ment représenté dans les paysages et les bosquets peints sur les murs d< 9 maisons de Pompéi; une branche de chêne, portant des glands, figure aussi dans la mosaïque de la maison du Faune. Telles sont les identifications que je propose pour les plantes qui déco- rent les pièces d'argenterie de tîoscoreale; quelques espèces restent cepen- dant indéterminables, soit par suite des déformations que leur a fait subir la fantaisie de l'artiste, soit encore parce que certaines parties des i ont souffert de leur long séjour dans les cendres du Vésuve. Enfin, outre les plantes de la tiare d'Olbia que j'ai mentionnées inci- demment dans ce travail, on reconnaît encore sur ce bijou royal : un arbuste stérile, probablement un laurier (Laurus nobilis L.J, une mon. tylédone aquatique, sans fleurs, ni fruits, à côté d'un dauphin et plusieurs dattiers (Phœnix dactylifera L.) également stériles, mais dont l'identifi- cation ne laisse aucun doute. M. Henri JOEII ' septembre — Les formations secondaires, et particulièrement les formation- secon- daires internes, apparaissent de très bonne heure dans la racine des B ginées. Chez une plantule dont Taxe épicotylé commence â pi ine développer, la racine présente déjà de nouvelles formations qui surajoutées aux tissus primaires. Le mode de développement et la structure des ris ondain leur homogénéité apparente, présentent un certain nombre de p que nous allons étudier chez certains genres. Alkanna tinctoria Tausch. — Les formations secondai] (\) Travail fait au Laboraire de Biologie végétale de Meau, dir 428 BOTANIQUE épaisses. L'assise génératrice subéro-phellodermique (a.g.e. /?#. 'I) se forme aux dépens du péricycle; elle fonctionne très activement et donne naissance à une couche épaisse de liège (À fig. Ij. qui ne tarde pas à s'exfolier, et à du phello- derme d'aspect normal (Pli. fig. 'I). Au bout d'un certain temps, cette assise cesse de fonctionner; mais, à ce moment même, aux dépens de la plus interne des assises de cellules phellodermiques, se reforme une nouvelle assise génératrice fa.g.e.2 fig. 1) dont le fonctionnement est identique à celui de la précédente. Nous assistons ainsi, dans ce genre, à la formation typique de rhytidomes. L'anneau libérien est assez épais; il est séparé du bois par une mince couche de tissus jeunes, développés de part et d'autre de l'assise génératrice interne. Le massif ligneux a, en coupe, une forme à peu près pentagonale, formé de bois et de parenchyme scléreux. Il s'étend à peu près jusqu'au centre de la racine. Cependant, cinq régions semblent ne pas devoir se lignifier, au moins totale- ment, ce sont cinq bandes radiales partant de la région centrale et allant au milieu des côtés du pentagone dont nous venons de parler. Fig. 1. — Alkanna tincloria. — Coupe de racine âgée. — B, Bois. — h, Liber. — Ph, Phello- derme. — a.g.e., a.g.e.2, assise génératrice externe. — 1, ">.,, liège. Anchusa officinalis L. — L'assise génératrice externe, en se développant aux dépens du péricycle, exfolie l'écorce, dont les cellules primitivement sphériques ont été complètement aplaties par la pression venant de l'intérieur. La zùne génératrice libéro-ligneuse est assez peu développée. Le bois secon- daire s'est formé de chaque côté de la lame vasculaire primaire (la structure primaire étant binaire) et, par conséquent, en dehors des faisceaux libériens pri- maires. Il n'y a eu aucune formation ligneuse secondaire, dans le prolongement de chaque faisceau ligneux primitif ; aussi trouve-t-on, en cet endroit, une sorte de rayon de parenchyme non lignifié fp, fig. 2). En deux points diamétralement opposés, m et m', l'assise génératrice a donc fonctionné pour donner naissance à un parenchyme qui ne subit aucune différenciation. En outre, après une cer- taine lignification uniforme de chaque côté de la lame vasculaire primaire, le tissu produit par l'assise génératrice interne cesse de se différencier suivant certains arcs seulement; on peut assister de la sorte à la naissance de rayons de parenchyme cellulosique a, devenant d'autant plus longs que le diamètre de la racine est plus considérable, et parta- geant, pour ainsi dire, le massif ligneux en un certain nombre de secteurs réunis au centre par leur pointe. m' Fig. 2. — Anchusa officinalis. — Coupe de racine âgée. — a, rayon du parenchyme cellulosique. — b, secteur ligneux du cylindre central. — m, m' portions de l'assise généra- trice qui ne donnent jamais de bois, mais du parenchyme p. H. IODIN. — FORMATIONS SECONDAIRES D1 LA RACINE DES BORRAGINI X on ne a alba D. — Les choses se passent à peu pi ,(,1,. précédent, et l'aspect des tissus est presque le môme. Toutefois, 1rs \ bois sont ici de calibre plus petit, et le porenchj me qui relie les vais» aux dans les secteurs b (fig. 2) n'est pas sclérifié; mais il s<- distingui uettemenl du parenchyme des secteurs tels que a; en b, les cellules ont, en coupe tran des dimensions sensiblement égales dans tous les sens, tandis qu'en a i Iles > plus longues dans le sens radial. Borrago officinalis. L. — L'assise génératrice externe, née comme précédem ment, donne très peu de liège. Le massif vasculaire central est constitué, de la môme manière, pai deux groupes de vaisseaux ligneux secondaire, développés de chaque côté de la lame ligneuse primaire. Au début, le mérislème né vers l'intérieur de l'assise génératrice interne, a formé, par la différenciation de certaines de ses cellules, quelques vaisseaux de bois secondaire. Au bout d'un certain temps, en même temps que se forment de nouveaux vaisseaux, le parenchyme inter- calaire se sclérifié vers l'extérieur. En résumé, si l'on examine une coupe de rarine de Borrago arrivée à ce degré de développement, on voit que la disposition des éléments vasculaires ligneux est la sui- vante (fig. 3) : 1° Au centre, dans un paren- chvme non différencié, des vaisseaux de bois fw- ■■ - ,.,.,.; n i racine âgée. — L, Liber. — B, Bo secondaire dissémines ; 2° autour de cette première zone, une seconde, représentée par un parenchyme entièrement sclérifié, dans lequel les vaisseaux de bois secondaire sont un peu pin- abondants. Pulmonaria officinalis L. — Dans la racine de Pulmonaria, on voil apparaître relativement peu de formations secondaires. Elles commencent à appai beaucoup plus tard que dans les genres précédents, ce qui permet d'étudier mieux qu'ailleurs le mécanisme de leur apparition. L'assise génératrice externe fait toujours complètement défaut, l'écorce, avec son assise pilifère.a toujours identiquement le même aspect que dans la racine très jeune. I interne se forme d'une façon al sol n normale, se développant, en dedans faisceaux libériens, aux d< pi as renchyme médullaire, 1 1, en deh faisceaux ligneux, au\ d< cycle. Par rapport aux faisceaux ligneux primaires (B„ fig. vaisseaux de bois secondaire apparaissent toujours dans qui les sépare, c'est-à-dire en face des faisceaux libéri< mme la Fig. 4. — Pulmonaria officinalis. — Coupe de racine âgée. — A, arc vasculaire secondaire. — Bi, bois primaire 430 BOTANIQUE possède, en général, de cinq à six faisceaux primaires, dans le genre Pulmo- naria, on voit de la sorte cinq à six arcs vasculaires (A, fig. 4) séparés en deux par l'assise génératrice, et formés de bois à l'intérieur et de liber à l'extérieur. La moelle reste complètement parenchymateuse ; à un certain moment, cependant, il s'y forme, en plus ou moins grand nombre, des vaisseaux séparés par des cellules qui conservent leurs parois minces. Le parenchyme qui sépare les vaisseaux ligneux du bois secondaire ne se lignifie jamais, même chez les racines les plus âgées. Cynoglossum officinale L. — Les formations ligneuses secondaires consistent uni- quement en vaisseaux généralement réticulés et ponctués, assez clairsemés dans le parenchyme du cylindre central. Ce parenchyme, issu de l'assise génératrice interne, formé de cellules tantôt polyédriques, tantôt arrondies, formant entre elles des méats, reste toujours cellulosique. Amsinckia angustifolia. — Au moment de l'apparition, normale d'ailleurs, de l'assise génératrice externe, les formations secondaires internes sont déjà très développées. En effet, on peut voir de nombreux vaisseaux de bois secondaire réunis les uns aux autres par un paren- chyme déjà fortement lignifié. Mais cette lignification, relativement précoce, s'arrête au bout d'un certain temps, et la zone de tissu secondaire qui se forme alors se compose de vaisseaux parsemés dans un parenchyme qui reste cellulosique. Ce n'est que plus tard que la lignification recom- mence et se fait de la même façon qu'au début. En résumé, dans la tige âgée (fig. 5), le système ligneux nous apparaîtra ainsi constitué : des vaisseaux de bois distribués à peu près régulièrement entre trois zones concentriques, dont l'externe et l'interne ont un parenchyme lignifié et l'intermédiaire un parenchyme cellulo- sique. 13 Fig. 5. — Amsinckia angustifolia. — Coupe de racine âgée. — B, Bois. — L, Liber. Lithospermum officinale L. — L'assise génératrice externe est toujours péri- cyclique. Au moment où elle apparaît, les formations secondaires internes sont peu développées. On ne voit guère encore à ce moment qu'une dizaine de vais- seaux ligneux, de chaque côté de la lame ligneuse primaire, et séparés par un parenchyme issu de l'assise génératrice. Ce parenchyme ne se différencie pas, et, pendant la croissance de la racine, de nouveaux vaisseaux apparaissent à côté des anciens, dans le sens radial. Dans la racine adulte, on voit donc des files plus ou moins continues de vaisseaux, séparées les unes des autres par des sec- teurs d'un épais parenchyme cellulosique. Echium vulgare L. — Les vaisseaux de bois secondaire apparaissent de bonne heure, se formant aux dépens du tissu parenchymateux central (fig. 6). Ce tissu, non différencié au voisinage du centre, commencera à devenir ligneux à partir d'une certaine limite; c'est également à partir de cette limite, que la formation des vaisseaux deviendra beaucoup plus active. Donc, à la première II. JODIN. — FORMATIONS SECONDAIBEH "i ! région, région centrale, où l'on trouve peu di •. non différencié, se superpose une seconde, où les vaisseaux sont très nombreux dans un parenchyme Bcléreux. Cetle région externe est elle-même divisée en un cer tain nombre de secteurs par des rayons de patvn iup — B B lis. — L, I cellulosique. Le méristème fourni par l'a génératrice interne se différencie très rapidement en liber el en bois, si bien m11, le liber et le bois sont très rapprochés, et que le cercle de boi~ est extrêmement développé par rapport au diamètre de la racine. C'est sans aucun dont»- parmi les espèces de Borraginées annuelles, dans le genre Cerinthe. que les formations secondaires ligneuses sont le plus développées. Omphalndes linifolia Mœnch. — Au moment de l'apparition des formations secondaires externes, les formations a ■ "n daires internes sont très développées {fig. 7). Le liber forme un anneau très épais; quant au bois, il est représenté par des vaisseaux de petit calibre, au mi- lieu d'un parenchyme entièrement BClé- rifié. Cetle sclérification se l'ait (h- proche en proche, au fur et à mesure de la formation du méristème issu de l'as génératrice interne ; les vaisseaux de bois s'alignent régulièrement tes un- â côté des autres, dans le sens radial. Dans la racine âgée, il ne reste plus m tout. Fift. 7. — Oiniilinloilcs hnijoha. — Coupe de ° . . racine ag«e. - b, Bois. - h, Liber. - dans le massif bgneux, que deux zo p, parenchyme non différencié, extrêmement restreints. Il' >li liguil; (p. fig. 7), formées de trois à quatre cellules très petites, et situées à la |>oint«- des faisceaux ligneux primaires. Myosotis intermrdia Link. — Le nombre des vaisseaux Ligneux i rable, et la sclérification du parenchyme intercalaire se lui u très inégalement. Sijmphylum officinale L. — La croissance de la racim peut-elle atteindre des dimensions relativement consid système vasculaire y est très faiblement représenté. On voi • groupes de vaisseaux, très peu nombreux | v. fig. 8 432 BOTANIQUE parenchyme du cylindre central. L'assise génératrice ne donne qu'en des points assez éloignés, du méristème, destiné cà donner, par la différenciation de ses cel- lules, les éléments vasculaires. Les arcs générateurs de ce méristème sont, en moyenne, de huit à dix pour une racine de taille moyenne, et la lormation des vaisseaux n'y est pas très active. Heliotropium curassavicum L. — L'assise génératrice externe se forme, comme ..B chez les plantes précédentes, dans le péri- cycle, en exfoliant les cellules de l'endo- derme, dont les débris subsistent encore très longtemps. Cette assise fonctionne Fia. ? - Symphytum officinale. - coupe de en donnant, vers l'extérieur, un liège peu racine âgée.— B, Bois. — L, Liber. — v, vais- Thnnrlnnt Pt YPr„ l'intéripur un tissu seaux de bois disséminés dans du parenchyme1 aDonaam> et Aeis 1 intérieur, un ussu non différencié. phellodermique très épais. Le méristème issu de l'assise génératrice interne se différencie très rapide- ment, de sorte que l'épaisseur de la zone génératrice libéro-ligneuse est peu considérable. L'assise génératrice est composée de deux sortes d'arcs générateurs alternant régulièrement : les uns donnent du méristème se différenciant en bois et liber, les autres produisent le parenchyme qui sépare les secteurs ligneux à l'intérieur et les îlots libériens secondaires à l'extérieur. Echinospermum Lappula Lehm. — Les formations subéro-phellodermiques sont extrêmement peu épaisses. Les formations ligneuses sont relativement très développées, et la lignifi- cation du tissu intervasculaire est absolument complète. En outre, le calibre des vaisseaux de la région centrale de la racine est considérable. Lycopsis arvensis L. — La structure est à peu près la même que dans le genre précédent. En résumé, on constate en même temps, dans la racine des Borragi- nées, des formations secondaires externes et internes. Seules, les forma- tions secondaires externes peuvent faire défaut, notamment dans le genre Pulmonaria. L'assise génératrice externe se forme toujours aux dépens du péricycle, elle donne une mince couche de liège et un phelloderme assez épais. Dans le genre Alkanna, on constate la formation de rhytidomes. Les formations secondaires internes, dont la présence est toujours cons- tante, sont représentées par un tissu dont la différenciation en bois et liber est plus ou moins complète. Dans les genres Omphalodes et Cerinthe, cette différenciation est à peu près totale. Dans les genres Alkanna, Anchusa, Echium, le massif ligneux est divisé par un certain nombre de secteurs cellulosiques. Dans les genres Amsinckia, Borrago, la différenciation du pa- renchyme central se fait très irrégulièrement en affectant souvent la forme d'anneaux; enfin, elle est extrêmement réduite dans le genre Symphytum. C.-A. PICQUENARD. — LA FLORE II II. PAYSAGE EN i; l M. C.-A. PICQUEMRD iilimper. LA FLORE ET LE PAYSAGE EN BASSE-BRETAGNE [581. 9(. — Séance du U septembre — Simple note, destinée à mettre en lumière quelques caractères saillants de la flore de la Basse-Bretagne. Séparée de la Bretagne de l'est (ou Haute-Bretagne) par si langue, par les costumes et par les mœurs de ses habitants, par l'aspect de sou paya par la ligne des isochimènes qui passe à peu près par Vannes et par Saint- Brieuc, la Basse-Bretagne est séparée aussi de la Haute-Bretagne par 1 aspect de certaines stations de plantes. C'est surtout à l'intérieur que l'on peut relever les traits les plus caracté- ristiques de la végétation et je me bornerai, en conséquent, à L'examen rapide de trois stations de l'intérieur. 4) En dehors de la prédominance des landes à Ulex europœus et nanus dans la Basse-Bretagne, nous devons noter dans ces landes l'absence de plusieurs plantes que j'ai appelées xérophiles et qui sont largement répan- dues dans beaucoup de landes pierreuses de la Haute-Bretagne, à Bavoir Helianthemum umbellatum, Astrocarpus Clusii et Festuca Poa. L'absence de ces plantes en Basse -Bretagne n'est pas liée à la nature du sous-sol, puisque les terrains schisteux où on les trouve ne manquent pas en Basse- Bretagne. Je crois plutôt que ces plantes s'arrêtent à l'ouest, près de la ligne des isochimènes qui marque la limite entre le climat marin el le climat continental. On verra plus loin que les grandes espèces que j'ai appelées hygrophiles et qui sont si développées en Basse-Bretagne franchissent avec peine, vers l'est, la ligne des isochimènes et sont mal représentées dans la Haute-Bretagne. 2) La flore des marais est aussi toute différente dans la Haute et dans Basse-Bretagne. Au lieu des marais fangeux, encombrés de Phragi communis, de Sparganium ramosum, de Glyceria spectabilis, de riparia, de Nasturtium amphibium, etc., qui sont si noml n Haute Bretagne, on ne trouve guère, à l'intérieur de la B M1"' marais tourbeux à Sphagnum où croissent Erica tetralix, .1 Drosera rotundifolia,, D. intermedia, Pinguicula ■ \ 434 BOTANIQUE ossifragum, Viola palustris, Carex vulgaris, Sphagnum Pylœi, Peucedanum lancifolium. 3) Mais la végétation observée dans les bais offre quelques caractères extrêmement saillants. Je laisse de côté les plantes vasculaires et je jette un coup d'oeil sur la flore lichénologique qui, en Basse-Bretagne, présente un aspect si particulier. Il est inutile de chercher en Haute-Bretagne des arbres décorés presque partout en abondance par le chevelu d'énormes Usnœa florida, dasypoga, ceratina et articulata et de Borrera flavicans ; par les thalles non moins développés, non moins nombreux, de Stictapulmonacea, de Stictina limbata, sylvatica, fuliginosa, scrobiculata, de Ricasolia herbacea et même de Bicasolia glomulifera, de Stictina Dufourei et de Sticla aurata, etc. A part ces trois dernières espèces, tout cela est banal en Basse-Bretagne et donne aux forêts de cette région leur cachet de forêts insulaires. En plus, il faut remarquer que plusieurs de ces espèces sont d'une grande fertilité dans les forêts bas-bretonnes. Citons Les Usnœa florida et ceratina, Stictapulmonacea , Stictina scrobiculata. Est-ce qu'à la forêt du Kranou, dans les montagnes d'Are, en un point que baignent souvent les nuages, je ne vois même pas, fait exceptionnel pour l'Europe, fructifier régulièrement le Sticta aurata ? Il y a ici relation entre l'humidité constante de l'air et le développement des Lichens et c'est pour cela que les espèces citées sont si rares en Haute- Bretagne, où le climat devient sensiblement continental, partant plus sec. Donc, grand développement des landes à Ulex europœus et nanus ; pré- sence de nombreux marais à Sphagnum ; pullulation des grands Lichens foliacés et fruticuleux sur les arbres des forêts, voilà, trois caractères extrê- mement saillants qui différencient la flore de la Basse-Bretagne de celle de la Haute-Bretagne. MM. C.-Eg. BEETRAO et F. COM AILLE SUR QUELQUES CARACTÉRISTIQUES DE LA STRUCTURE DES FOUGÈRES ACTUELLES [587] — Séanee du 13 septembre — L'organisation du stipe et de la fronde des Fougères actuelles révèle-t-elle un type unique reconnaissable dans les diverses subdivisions de cette classe? Quelles sont les caractéristiques de cette structure? Les retrouve-t-on chez les Cycadées? Inversement, voit-on poindre dans l'appareil végétatif C.-EG. BERTRAND ET F. CORWÀIU». ,, , ,,,., ,„ . des Fougères la préparation des oaractéHsiiqoea du tyçe cycadéen ! i sont les questions que les auteurs de (Wttfe note ,. ,|,. résoudre. Ils procèdent par exemptes coneteti. l'iv,,,,,: ,-,,„, u.e poral de départ la structure connue de la fronde de l^Otmomlè; ils montrent ,,,. trace foliaire est un assemblage de pièce! .■Irni.Mi.mv. ,,„■,,„ ,„>,,, ■ soit comme un groupe trachéen duquel parteWl deux lames Ifgn différenciations divergentes, tapissées «le Uflet sût leurs dfcttJ fae*, wrl comme un faisceau bipolaire. Deux faisceaux oonséètttinl étàfil unis pat leurs pôles trachéens voisins, les groupes trachéens dèviènnenl ainsi des pôles doubles. Il n'y a pas actuellement de rtnèotts dfcbiaiveB permetttal de choisir l'une ou l'autre de ces deux unités». Pourtant la secondé p s'appliquer à un plus grand nombre de faits. On la retrouve chtez tés Sèlâgi- nelles. L'analyse précise des formes fossiles permettra peut-être de décide] laquelle de ces deux solutions il convient d'âdfcrptèB. l'.n se rumiflànl dans la partie supérieure de la fronde, la trace foliaire conserve toujours le même caractère. En rentrant, au contraire, dans le stlpe; I., foliaire se jette sur deux masses réparatrices composées de vaisseaux scalariformes. Dans cette partie inférieure, le pôle double médian de là trace foliaire conserve une position constante. Il s'éteint dans lamasse ligneuse unique résultant de la confluence des deux groupes réparateur-. Les trachées voisines de la périphérie du bois sont séparée- de si m par des vaisseaux grêles, la différenciation y progresse suivant deux ligni - divergentes. Dans ce stipe, le centre de figure 7 d'un faisceau bipolaire élémentaire tombe souvent entre deux groupes ligneux. Il n'y .1 de tra- chées que dans les six ou sept dernières traces foliaires eu émission. Comme caractère propre aux Osmondacées, le liber externe du stipe; seul développé, y forme une couronne continue. Dicksonia montre la trace foliaire plissée en autant de lobes qu'il y a de pôles doubles. Chez l'ijiitlwa, les lobes s'isolent les uns dc> autres. Le premier type d'unité libéro-ligneuse apparaît ici réalisé d'an concrète. Les centres de figure des faisceaux bipolaires sont placés dans lé tissu fondamental, entre deux groupes libéro-ligneux consécutifs. Chez YOnoolea, Polypodiacée à indusies en disques pehéèj on const une réduction prodigieuse de l'are médian postérieur de la trac ' un caractère propre de TOnoclea. Les deux extrémités des arcs latéraux sont. au contraire, très développés: c'est là un caractère polvp de même de la réduction des ares latéraux antérieurs: I quatre pôles doubles symétriques deux à deux. Deux sonl postérieurs autres sont marginaux antérieurs. \ ers le haut de la fronde, il 3 u'on des deux arcs latéraux dans Je plan de symétrie de la froude el formation d'un pôle double postérieur et médian. Dans ! ratrice montre un pôle double voisin du bord ext< 436 BOTANIQUE vaisseaux scalariformes. Ce pôle reste visible pendant les deux et demi, trois et demi segments qui précèdent la sortie de la trace foliacée. Chaque groupe libéro-ligneux peut recevoir, en outre, selon sa position, une demi- trace foliaire droite ou gauche. Par rapport au pôle double enfermé dans le groupe réparateur, on voit encore deux lames ligneuses à différenciations divergentes. L'organisation du stipe et de la fronde conserve donc les mêmes caractères essentiels que chez l'Osmonde, mais avec une plus grande indépendance des deux moitiés de la trace foliaire. Il y a du liber tout autour de chaque masse ligneuse. Toutes les autres Polypodiacées se rattachent au type de YOnoclea. Les variantes portent surtout sur le degré de complication et de dispersion de l'arc postérieur de la trace foliaire. La trace foliaire des Gleichenia est celle de l'Osmonde avec un arc anté- rieur fermé. Son stipe grêle offre une masse réparatrice pleine avec deux, trois ou six pôles doubles, suivant les points choisis et les espèces analysées. — Le stipe d'Aneimia reproduit celui d'Onoclea, alors que sa fronde a la même trace foliaire que celle de l'Osmonde. — Lygodium montre une trace foliaire simplifiée avec un stipe semblable à celui des Gleichenia. — Avec une trace foliaire presque identique à celle des Lygodium, Marsilia et Pitularia nous présentent un stipe pourvu d'une couronne libéro-ligneuse continue où les pôles doubles sont marginaux. La trace foliaire des Marattiées nous montre une forte tendance à l'isole- ment des pôles doubles, la production d'un arc postérieur multiple et la production d'un arc antérieur qui se conserve très haut dans la fronde. Helminthostachys reproduit les Marattiées dans la région régulière de son pétiole. Les segments élémentaires de la trace sont plus condensés vers l'insertion de la fronde sur le stipe. L'arc antérieur est très développé chez les Helminthostachys. Les Bolrychium daucifolium et virginicum reproduisent le dispositif de l' Helminthostachys, avec tendance à disposer les éléments scalariformes en files rayonnantes. En môme temps le liber antérieur se réduit beaucoup. Chez Botrychium lunaria, la trace foliaire a l'aspect d'un faisceau uni- polaire à liber externe. Cette trace doit toujours être lue de la même manière. Masse ligneuse à pointement polaire double antérieur. Liber externe développé, liber interne atrophié ou plus exactement, réduit. Celte trace se bifurque vers le haut un certain nombre de fois, de manière à donner un arc antérieur puissant qui se rend dans la pièce fructifère. Dans sa partie inférieure, le pôle double s'éteint en rentrant dans un système réparateur. Les vaisseaux scalariformes de ce système, Ltous remarquablement grêles, tous primaires, sont alignés, d'où une très vague ressemblance avec un tissu secondaire. Le liber interne est réduit. Le liber externe est seul développé. Malgré ces variantes d'aspect, la carac- P. PETIT. — DIATOMÉES DE LA WANCHB Kl DI l'ATLAJITI \ '•' tt ristique du stipe et de la fronde des Fougères ~'v retrouve • Le dispositif des Ophioglosses in-si que la répétition de celui des B ili ychium. Ce caractère d'un pôle double s'éteignanl dans une masse n parai se trouve pas chez les Cycadées. Inversement, le faisceau unipolaii lier nettement spécialisé de la lige des Cycadées el leur faisceau folia unipolaire à bois centripète ne su rencontrent pas chez laFc . el rien n'y indique la préparation de ces laits. Il faudra donc être très prudent dans l'acceptation d'un groupe des Cycadofilicinées qui réunirai! à les caractères des Fougères et ceux des Cycadées. à 1,1 lui'. M. Paul PETIT Ancien pharmacien, à Saint-Maur (Seine . DIATOMÉES RARES OU PEU CONNUES DES COTES FRANÇAISES DE LA MANCHE ET DE L'OCÉAN ATLANTIQUE 581.69(551 V — Séance du 18 septembre — Le présent catalogue n'est que la suite ou le complément de celui que j'ai présenté au Congrès de Nantes de 1898. Parmi les espèces citées, il en est quelques-unes qui étaient déjà connues en Europe, mais qui n'avaient pas encore ét<; indiquées sur nos côtes Iran çaises. Plusieurs sont exotiques ; ces dernières ont sans doute été appor- tées par les navires ou par le Gulf-Stream. Cocco.neis (Ehr.) C. (Orthonis) aspera. Perag. D. M. F., p. 21). PL Y. /'.y. 13. Mastoglola Bp. Pérag. Diat. Villefr., PL 3, fig. 31 (oubliédans le texte). Hab. Saint-Lunaire (Tempèréet Petit). — Saint-Malo. A. R.— Trouvéâ Ville- franche. Pérag. 11 est certain, si l'on tient compte de la longueur, de la largeur d du nombre des stries, que cette espèce diffère du Mcutogloia atperuia (Diatomiste /, p. 161, PL 23, fig. 12). C. quarnerensis (Grun.) A. S. : Nord Sec. Diat. p. 93, /'/. ///. / et Atlas. PL 192, fig. 20-24. — Rkaplwncùs nuarnerensis Grun. Verhand. i 1802, p. 381; t. IV, fig. 24. Hab. Saint-Malo et île de Batz. Cette espèce, bien caractérisée, n'avait été jusqu'ici signal 438 BOTANIQUE du Nord, et par M. Pi-icigallo, à Yilleiranche et à Barcelone, dans la Méditer- ranée. Amphora (Ehr.) A. Gneflii (Grun). Clôve Syn. II, p. 113. — A. Grœflii, variété Grun. in A. S., atlas, t. XXV, fig. 40; non A. Grœflii Grun, in A. S. atlas, t. XXV, fig. 42. — A. Debyi. D1 Leudui;er. Diat. Malésie, p. 10, PL 4, fig. 4. — A. Grœflii. Pérag. D. M. F., p. 211, /'/. 40, fig. 20, et PL 47, fig. 4. Hab. Saint -JVIalo ; île de Batz. — Indiquée par MM. Clôve et Peragallo dans la Méditerranée, à Naples et aux îles Baléares. Cette espèce est assez répandue dans l'Océan Pacifique, d'où elle aura été introduite dans nos parages par les navires. D'après M. Clève, le type de l'es- pèce est la variété de Grunow. (A. S. atlas /. c, fig. 40) ; quant à la figure 42, on doit avec raison la rapporter à une forme de VA. Grevilleana. A. decussata. Grun. m Hedwgia 1867, p. 23, Month. M. J., vol. 18, p. 178, PI. 195, fig. 9. — Clev., Syn. II, p. 128, PL IV, fig. H. — G. B. de Toni, Syll., p. 378. — Pérag. D. M. F., p. 222, PL 49, fig. 24. Dimension des valves : long., 109 à 112 \x; larg., 18 p. 20. Hab. Assez répandue dans la Manche, à la pointe de Bretagne : Huîtrières de Cancale ; Saint-Malo ; et surtout à l'île de Batz. — The Engl. Channel (Deby) ; Banyuls et Langdoc (Pér.). Dans la récolte abondante que j'ai laite à file de Batz. j'ai rencontré plu- sieurs Irustules complexes, dont un composé de quatorze valves juxtaposées. A. rbombica. Kitt. in A. S. atlas, t. XL, fig. .3.9(nomen). — Clève, Syn. II, p. 127. — Pérag. D. M. F., p. 221, PL 50, fig. 4. Long., 115 à 136 [x; larg., 20 ., à bord dorsal fortement courbé, bord ventral concave: à P. PETIT. DIATOMÉES DE l \ M.\\. H1 i i DE i Ml INTI .strie- moniliformes, rayonnantes, 8 dans 10 p, raphé arqu bord ventral, dont il est séparé par une ligne longitudinale de ions très visibles. Habit. Sainl-Malo : ile de Ikil/.. — ludiquée |.:u M. r ,.,_.iil et aux Qes l'.aléares. Otie espèce, donnée par le Prof. Clève c me le synonyme de VA, mttata if. Sm., ne se rapporte pas â cette dernière. II. Péragailo donne une bonne ligure du IVustule il. e.). fig. 21. Diatomojmiles ne pas d'accord. Malheureusement, je n'ai pas été assez heureux pour pouvoir étudier des Auricula vivantes, mes récoltes n'ayant été examiné) mon retour à Paris. Plusieurs auteurs nnt observé te plasma vivant des kuricnla, et nous avons : 1° M. F. Schiitt, BaciUoHoceœ, p. 134; 8° le Prof. P. T.Qève, Syn. N. D., part. I, p. 19; 3° le l)r G. KarSten, Dint. S,. Kielcr Bucht, p. 113, Ces auteurs ont, tous les trois, dbservé que les auricula ne possèdent , méditer. Clèvi . S\ d. I. p. 121. llali. La Rochi Ile, sur les coquill'ag s. \. lî. Indiqué è VUiefranche el aux lies Baléares par MM. Clèv< el P dlo. P. maroccanum. Cl. Syn. I, p. 12. — Rhoicosigma maroccanum. P Pleuros., p. 32. /'/. IX. fig. 22, el I». M. F., \>. 177. /'/. 36, fig. I. Ilah. I.a Roch< lie, sur les coquillagi s. \. C. Indiqué à Naples . t an Maroc par M. Péragallo. Cette espèce à* valves étroites se distingue surtoul par des extrémités aiguës. A.mpiuproha i Ehrenb irg . A. gigantea. Grun. Verhandl. 1860, p. 568, i. M.//.'/. /-'• — CI.. Syn. I. p. 18, PL I, fig. 0. — Pérag. D. M. F., p. 187, /'/. 38, fig. <:. Ilah. Saint-Malo, sur la vase. A. R. A. pulchra. Bail. Smiths. Cpnt. H. p. 38, /'/. 2, fig. /'.'. — \. II. Syn., PL 22 bis, fig. I. 2, 4. — A. alata var. pulchra Clève, Syn. I. p. 16. Lpul dira. Pérag. D. M. F., p. 183, PL :'>7 . fig. I-L Long, (li s valves, I32|x,86. Hab. Ile de Batz. R. .le pense que c'est la première fui- que cette . M. I •- p. 190. pL 40, fig. I et 2. Hab. Ile .le Batz. Saint-Malo. — Trouvée à Villefranche Pér. . Cette magnifique espèce n'est pis très rare dans h Mao lie. A. (Tropidoneis?) constricta-. Ehr. Amer., p. 122, t. II. VI, fig. - Klz. Bacill., p. 107, t. XXIX . fig. 34. - W. -m. S. B. h., vol. I. i PL XV, fig. 126. — A. de Bréb. ni. -. s. (nomen : non Stauroncia rons tricta. Clève, S\n. I. p. 145. — Non Staur. constricta. I' -■ 0. M. i p. 56, PL VII, fig. 32, 33. Non. Nav. simulans I t. B. I'.. p- 60, I /('./. 3. Frustnle, vu par la zone, largement arrondi aux sommets centre ; valves oblongues, long. 54 a 127 \l, I "'"' milieu, à sommets subaigus ; valves légèremenl dilatées m des sommets; largeur de la valve a ren.ln.it -le la contraction : serrées et peu apparent.-. 25 à 27 dans 10 Hab. Le Havre, à l'étal .le pureté; indiqu x- ' bisson. m. s. s. 442 BOTANIQUE Les figures de cette espèce ne sont pas toutes très bonnes ; les meilleures sont celles de W. Smith et celles de A. de Brébisson, qui, malheureusement, n'ont pas été publiées. La figure de Rails in Pritch. Inf., PL XII, fig. I, est exacte, mais insuffisante. Il s'est produit une certaine confusion à regard de cette espèce. M. le'Prof. Clève, dans sa synopsis Navic. Diat., n'indique pas YAmphi. constricta Ehr. en traitant le genre Amphiprora, bien qu'on trouve cette espèce décrite et figurée dans Ehrenberg. Kutzing, W. Smith et Rabenhorst. M. Clève indique seulement cette espèce comme synonyme du Stauroncis constricta Ehr. ce qui est inadmissible. Le savant diatomiste suédois a sans doute été mis en erreur par la note que l'on trouve dans l'atlas de Ad.Schmidt ft. XXVI. /«/. 35 à 39) et qui dit que le Stauroneis amphoroides Grun. doit avoir pour synonyme YAm- phi. constricta Ehr. L'auteur de l'Atlas a sans doute voulu dire le Stauroneis constricta Ehr. ce qui eût été exact. M. Clève n'aura probablement pas con- trôlé l'indication de l'atlas, d'où son erreur de synonymie. Le Dr de Toni (Sylloge, p. 202) rapporte aussi, avec doute cependant, le Stauroneis amphoroides Grun. à son Libeîlus constrictus, auquel il donne pour synonyme YAmphi. constricta Ehr. M. Péragallo (D. M. F., p. 56) donne également YAmphi. constrictaVf. Sm. comme synonyme de Stauroneis constricta Ehr. Il suffit de ieter un coup d'ceil sur la figure du St. constricta. d'Ehrenberg, dans Mikros. Lebens in Sud und Nord Amerika, taf. I, 2, fig. 12, et sur la figure de VA. constricta Ehr., Amerika taf. .2, VI, fig. .28, et aussi sur la figure 126, PI. XV, de AV. Smith, pour voir de suite qu'on ne , peut identi- fier deux espèces aussi différentes. Comme conclusion de ce qui précède, je suis d'avis de conserver Y Amphi- prora constricta Ehr. comme espèce particulière. Surirella. (Turpin). S. Comis. A. S. atlas, t. IV , fig. 3, 7. — Pérag. D. M. F., PL 59, fig. 6,7, 8. Longueur, 72^,8 ; largeur, 47p.,32. Valve ellipsoïde ; aire centrale étroite et lancéolée, très finement striée et bordée par une bande de stries, 16 dans 10 p. ; côtes se bifurquant en appro- chant de la marge de la valve,; à l'intérieur de la bifurcation se trouvent une ou deux rangées longitudinales de fines ponctuations. Hab. Ile de Batz. A. R. — Indiquée par M. Péragallo, sur la côte du Mor- bihan, sans localité. Campylodiscus (Ehrenberg). C. parvulus W. Sm. in Ann. N. IL 1851, p. 7, PL I, fig. H; et S. B.D., p. 30, PL VI, fig. 56. — Ralfs in Pritch. Inf., p. 801, PL XXV, fig. 22, et 28 (mauvaises). — V. H. Syn., p. 191, PL 17, fig. 2 (très bonne). Valves petites, subcirculaires, long. 54;i.60, larg. 53 y- ; côtes : 4 dans 10 p, interrompues par un sillon qui produit un coude dans les côtes voisines des sommets ; aire hyaline centrale assez étroite. Hab. Ile de Batz. C. C. — Indiqué à l'île de Bréhat, par le Dr Leuduger {Diat. des Côtes-du-Nord. p. 21). Le C. parvulus W. Sm. est très répandu sur les côtes de la pointe de P. PETIT. — DIATOMÉES M i\ MANCHB il DE l'aTLANTI ii: Br< tagne : je le cite seulemenl dans ce catalogue pour essayer de faii raltre la confusion donl il a été l'obj< t. Beaucoup d'auteurs fonl 'lu C. parvulus le synonyme du »'.. rimul (Greg) = C. Thuretii (de BrébT), M. J. Deby (Campyldd, p. 30) Sonne : C. parvulus l . ou C. Thuretii, si un peu plus loin p. S) : C. simutau = C. parvalue Thuretii. On trouve, dans la planche VII du mon n 8, C. simulans, et, fig 37 : C. Thuretii, qui donnent à penser que L'auteur veut établir un caractère différentiel antce ces deux espèi Pour moi, la sculi" différence des Bgures provient de la position des val Gregory, T. M. S., vol. V, p. 97, avail reconnu l'identité des deux el en avait avisé il»' Brébiss on, en lui 'lisant qu'il conservait le nom C. simu- lans i|ui avait la priorité. Le Dr G. B. de Toni (Syll.,p. 622) fait aussi du r Van Beurék montre les lieux espèces en face l'une de l'autre, ce qui permet de juger de la différence et de remarquer que le G. BrmuUane rappelle le rtruc- ture du Siirinella fastuosa. De ce qui précède., il neate 3 conclure que le C. panvulus. w. vm. est bien une espèce particulière et distincte, ayant ''pendant de L'analogii la tonne du C. crebrestriatus Grev. dessinée A. S. alla-, t. \IY, fig, 28 et t. LUI, fig, 18; mais chez ce dernier l'aire centrale est beaucoup plus large. C. deeorus de Bréb. Variété : pinnata. Dérsg. DiaL fle Villefranéhe, p. PI. Pi. /. fig. I el I). M. F., VI. 50, fig. y et S. Bah. Iluitrièrcs de Caneale. IL Coscinodiscus ' Ehrehberg). C. subtilis. Fin-. AbamII. lier. Akad. lSïl. p. US, Ulf. I. III. fig. — Mikro-.-n., noinbivii.M- QgUfi !S. — A. S. allas. I. l.VII. fig. //. /•'-'. 28, -'■'•' t. LYIIL fig. 37 (sans nom-.. — V. IL Syn.,, P- 21-8, VI. /.;/. fig. I . Diamètre des valves, 145 a. Hab. Saint-Malo, lie de Batz, huîtrières de Caneale. A. Ii. Déjà indiqué par M. Péragallo, à Villefranche. C. ''niialis. Ehr. Mon. Bec Akad 1844, p. 78. — Mikrog., Q br< figures. — Gregory, D. C., p. 501, FI. XI. fig. ','■>. — V. II. Syn.,J»/. fig. B. Diamètre des valves, 1"'7 à le.:};/. Hab. La Rochelle, sur les coquillages; le Château Oiénra . dan- lee bui- trières. A. Ii. — M. Béragallo l'indique comme raie à Villeiranche. 444 BOTANIQUE M. Ch. LE GENDRE l'ir-i'U'iit de la Société botanique du Limousin, Directeur de la Revue scientifique du Limousin. CONTRIBUTION A L'HISTOIRE DU GUI [583.941] — Séance du 18 septembre — Au mois d'octobre 1898, j'écrivis pour la Revue scientifique du Limousin un article sur le gui. Mon but était simplement d'appeler l'attention des cultivateurs de la région sur une plante très répandue — trop répandue — de leur faire comprendre l'urgence de combattre son développement. Je sais que M. Bonnier s'est efforcé de démontrer que cette plante para- site n'était pas nuisible à son support, qu'elle constituait avec lui une association hétérogène à bénéfices réciproques dont profitait l'arbre porle-gui. L'un de mes correspondants, M. Pouyaud, a qualifié très justement le rôle du gui. « C'est, a-t-il dit, un prêteur à la petite semaine. » La pratique est là pour démentir les conclusions de M; Bonnier. Une touffe de gui, il est vrai, est sans influence sur le support, mais cent touffes de gui ne tardent pas à le faire périr. Donc, il faut détruire le gui et, comme les baies transportées par les grives vont s'implanter sur des arbres éloignés, il est nécessaire qu'on ne laisse pas, au propriétaire ou au fermier, la liberté d'agir à sa guise ; la destruction du gui doit être rendue obligatoire. * * * Mon article du mois d'octobre eut pour conséquence de me faire entrer en relations avec un homme très documenté sur le gui. Voici, en effet, cinquante ans que M. Charles Guérin, propriétaire au Mesnil-Thébault, par lsigny-le-Buat (Manche), s'en occupe. D'un autre côté, les questions que j'ai posées dans l'Intermédiaire de la Revue m'ont valu un grand nombre de lettres, en sorte que je suis arrivé à réunir des matériaux dont l'importance augmente chaque jour, ce qui me donne l'espoir de résoudre certains problèmes soulevés par le mode d'existence d'une plante qui, d'après de Candolle, « semble destinée à faire exception à toutes les lois ordinaires de la végétation ». (II. LE GENDR1 . C0NTRIB1 riON A l'iIISTOIBE i • i CI i * En traitant très sommairement ce sujet devanl mes collègues de i i dation française, je me propose de les intéresser au uni: il- feroal des remarques qui ont échappé à d'autres observateurs el il- ne s'abstiendront certainement pas de me transmettre ces remarques. C'est, par suite, avec une arrière-pensée très intéressée que j'écris mon mémoire. L'étude générale du gui et la centralisation de tout ce qui B*y rapporte dans une seule main, voilà le moyen de dissiper les obscurités que n'ont pu encore percer les savants qui ont recherché les conditions mécaniques et physiologiques du développement d'un être dont il a été cependant beaucoup parlé depuis la plus haute antiquité jusqu'à nos jours. J'ai l'inébranlable conviction que les observateur-, en signalant les faits qu'ils ont vus, peuvent rendre des services immenses à la science. Ils feront évanouir bien des hypothèses. Aussi est-ce â eux que je fais appel. C'est d'eux que j'attends cette lumière que les plu- ingénieuses théi ont été presque toujours impuissantes à faire jaillir. * * * Les erreurs sont nombreuses. Quand elles ont été intercalées dans le texte d'un ouvrage, elles se reproduisent dans mille volumes .t alor> on s'épuise en efforts stériles pour les détruire. Il faut donc les combattre ônergiqueinent quand elles apparaissent, même lorsqu'elles semblent de peu d'importance, parce que. réunies, elles finissent par faire boule de neige et servir de base à des théories nuisibles aux progrès de l'esprit humain et à l'application des principes d.- la sciem i dans la vie pratique. Il m'est facile de citer quelques exemples. Le cultivateur est instinctivement porté à s'abstenir des travaux qui lui paraissent pas indispensables. Qu'il connaisse la théorie de M. Bonnier, il ne songera plus — s'il y songe quelquefois — â détruire le gui i assistera avec la plus réelle indifférence au développement sur ses ai de touffes qu'on lui a dit être plutôt utiles que nuisibles. Je ne citerai qu'en passant les propriétés curatives qu'on atti gui, suivant qu'il vient sur le chêne ou sur l'aubépine. Nous sav< le feuillage du parasite peut être plus ou moins large, d un moins foncé, suivant son support, sa composition chimique reste, sa valeur médicinale est certainement bien au-d tation qui l'avait fait baptiser Wydd, c'estrà-dire plant, pal S'agit-il d'apprécier la beauté du gui ? La S 446 BOTANIQUE nièrement, le 7 avril 1899, nous disait que le gui vulgaire, le gui de pommier ou de peuplier, avait des feuilles maigres, de petites baies pâles, tandis que le gui de chêne était superbe avec ses baies en touffes, avec ses feuilles accouplées qui forment des espèces de croissants sur les branches. Or, de tout cela, il ne faut pas croire un mot. Le gui de chêne est toujours moins ample que le gui de peuplier, le peuplier étant le support par excel- lence du parasite. Dans le Bulletin de la Société royale de botanique belge, AI. Emile Laurent déclare que le gui se ressent de l'influence du sol qui lui fournit les matières minérales par l'intermédiaire de l'arbre nourricier ; il affirme que, dans les terrains granitiques, le Cantal par exemple, le gui habite sur le chêne, tandis que, dans les terrains volcaniques voisins, on le trouve surtout sur le pommier et le peuplier. Pendant plus de dix ans. voyageant chaque jour en pays granitique, j'ai longtemps cherché le gui sur le chêne et je ne l'ai vu qu'une seule fois. Quant au Cantal, Mi Caumartin, inspecteur des eaux et forêts dans ce département, m'a écrit qu'il ne l'y avait jamais vu. Du reste, de nombreux botanistes n'ont jamais vu le gui sur le chêne et certains, de Candolle par exemple, ont mis en doute son existence. Qu'on me permette de citer à ce sujet une curieuse anecdote que je tiens de notre sympathique confrère, M. le docteur Clos. En 1882, M. Lambert avait découvert le gui de chêne au château de M. Gilède de Pressac, à Saint-Jean-de-Kyrie-Eleison, près Toulouse. Le fait parut tellement sur- prenant que la Société des sciences physiques cl naturelles de Toulouse nomma, pour aller vérifier la découverte, une commission composée de MM. Timbal-Lagrave, Dr Jeanbernat, abbé Marçais et Lambert. Une autre anecdote, que je trouve dans une brochure de l'abbé Dulac, mérite d'être contée. En 1789, un garde forestier rencontra dans la forêt de Châtillon, près d'Essaroy, du gui de chêne; il en remit deux touffes à son maître, le comte de Chastenay de Lanty. Celui-ci jugea le phénomène assez curieux pour faire faire une cage vitrée afin d'enfermer l'une de ces touffes et de la mettre à l'abri de toute atteinte. Quant à l'autre, elle fut envoyée à l'Assemblée nationale ; on ne sait pas si, malgré la gravité des événements, l'Assemblée chargea une commission de déposer un rapport sur ce fait extraordinaire. M. des Étangs a porté 1 histoire à la connais- sance de la Société botanique de France en 1870. * * Dans Y Intermédiaire de IAFAS, MM. Lignier et Guérin ont posé diverses questions auxquelles il n'a été qu'incomplètement répondu. Nous allons les reproduire et en ajouter quelques autres : CH. LE GKNDRJE. — COHTBIBOTIOM \ l'hISTOIRI Dl CCI Possède-t-on quelque- indioations anr la pollinisation du gui? Quels sont lbs insectes qui fréquenti ut la flaur di Gomment expliquer Ltansenoe complète du uni dans certain de la France, la vallée de l'Kscaul par exemple .' Quelle esl L'influence de l'altitude Bur le développement du gui? Kxiste-l-il uu rapport commun, que juBqu'ioi on n'a pu encon d i entre les arbres — • appartenant â 'les familial trèfl «1 illV-riMil» > — qui BOUl connus pour être choisis de préférence; oomme support, par le gui .' Quelle est,, sur l'implantation et la végétation du gxiiv l'influence de la direction des branches, de la rugosité al de l'épaisseui de L'éoara M. Guérdn croit que le veut est Ta-ent qui favorise la pollinisation. Toutefois, en février dernier, il a vu plusieurs insectes visiter des touffes de gui en fleur, M. Gonod d'Artemare m'a écrit que le l: ni étail lié- raie ., I ssel, dire dans un pays ayant plus de 600 mètres d'altitude. C'est la oonfinnaiion de mon appréciation sur la plus ou moins grande abondance du suivant la situation topograpbique des lieux; je crois qm- le uni esl plut abondant dans les plaines que dans les montagnes. Lorsqu'une baie de gui s'est fixée sur une branche d'arbre, que la graine a échappé aux dangers qui la menacent et que les radicules ont épuisé la nourriture fournie par le mucilage que contient la baie, m ces radicule- rencontrent une écorce dans laquelle la sève ne circule plus, il parait probable qu'elles deviennent alors incapables de fournira la jeune plante la nourriture nécessaire à son développement et que le sujet ne tarde pas à périr. s Pour terminer ce mémoire, il me paraît utile de le faire suivre de trois chapitres consacrés : 1° A la liste des arbres porte-gui ; 2° A la liste des chênes porte-gui ; 3° A la bibliographie se rapportant au uni. Pressé par le temps, je n'ai pas la prétention d'avoir dressé des tableaux complets. Mais j'y ai fait figurer quelques renseignements inédits qui pourront aider les membres de l'Association française dan- l'étud laquelle je les convie. Tous les renseignements que mes confrères voudront bien me Ira mettre seront publiés dans la Ravue scientifique du Lui: i° Arbres Porte-Gui Cette liste et les notes qui l'accompagnent on travaux de M. Ch. Guérin, la Revue scientifique du Buurbonm 448 BOTANIQUE de V Académie de géographie botanique, la Feuille des jeunes naturalistes. les brochures de MM. Gagnepain et l'abbé Dulac, les renseignements qui m'ont été fournis par ceux de mes correspondants cités dans la Revue scientifique du Limousin. J'y ai joint quelques notes qui me sont person- nelles. La liste des arbres porte-gui est assez longue. Il est impossible de faire un classement d'après la fréquence du parasite sur chaque essence, parce que certains arbres, rarement cultivés ou cultivés d'une façon spéciale, indigènes ou exotiques, se prêtent plus ou moins facilement à l'invasion. Mais, pour plusieurs espèces, j'ai consigné des renseignements de nature, je crois, à jeter un peu de lumière sur la question très complexe des conditions arrêtant^l'implantation du gui ou la favorisant. * * Tilleul (Tiliaeuropœa). — Aujourd'hui divisé en deux espèces : Tilleul à petites feuilles (T. parviflora ou microphylla) et Tilleul à grandes feuilles (T. grandifhra ou platyphyllos). Le gui l'envahit facilement, surtout sur les grands tilleuls connus, en Limousin, sous le nom de Tilleuls de Sully. On le trouve aussi sur d'autres espèces moins répandues telles que : T. argentea, mississipiensis, pubescens et rubra, Erable champêtre (Acer campestre). — L'érable porte-gui serait commun aux environs de Paris; ailleurs, on le rencontre rarement. — Sur les pentes du Forey, M. Le Grand a trouvé du gui sur le sycomore (A. Pseudo-Platanus) Pour compléter la liste, il faut ajouter les érables suivants : A. rnonspe&suia- num, platanoides, rubrum et saccharinum. Marronnier d'Inde (.Esculus Hippocastanum). — On m'a signalé un marron- nier garni de gui à Combat, commune de Vicq (Haute-Vienne). Vigne (Vitis vinifera). — Ce ne peut être évidemment qu'un fait accidentel. Acacia (Robinia Pseudo-Acacia). — ■ C'est un hôte que le gui parait aimer, car j'ai vu en Limousin des acacias qui en étaient absolument couverts. Un autre Robinier est cité par M. Le Grand, d'après M. de Rocquigny- Adanson (R. gondoniniana). Genêt à balais (Sarothamnus Scoparius). — Un bien petit arbuste cependant, qu'on coupe souvent, ce qui ne doit guère permettre au gui de s'y implanter. Cytise faux-ébénier (Cytisus Laburnum). Pavier jaune (Pavia lutea). La famille des Rosacées est une de celles qui renferment le plus d'arbres porte-gui. Pommier (Pyrus Malus) — C'est l'arbre porte-gui par excellence, grâce à la négligence des cultivateurs. Poirier (Pyrus communis). — En Limousin, le poirier partage le même sort. M. Guérin affirme que le gui y est très rarement rencontré dans la Manche et il semble en être de même dans les Hautes-Pyrénées. Pourquoi ? La réponse est difficile, car les deux arbres sont très voisins au point de vue de leurs caractères et je ne crois pas que la grive ait une préférence plus marquée pour l'un que pour l'autre. Alisier (Sorbus torminalis). ril. LE GENDRE. — C0NTRIB1 iio\ a i HISTOIRE Dl '.il Alisier «le Fontainebleau (Sorbus latifotia). Sorbier des oiseaux (Sorons Aueuparia). — A. <'.., ce qui B'eiplique fa il< n les grives ayant une grande prédilection pourcel arbre dont elles mao n fruits. Cormier (Sorbus domeslica). — C. dans Le Cher, cous dil M. Quignon, doute partout où on rencontre le Cormier, qui Gui défiut dans | régions. Allouchier (Sorbus Aria). IS'éllier (Mi'spilus germanica). — On 'lii que le néflier porte-gui i commun. Aubépine (Cratœgus oxyavantlia). — En Limousin presque toutes lesaub p en arbre portent du gui. D'après l'abbé Dulac, dans les Haul !8-Pyn oées, I serait CC. sur la variété monogyna et introuvable sur les autres. Il sérail - mt de voir si cette préférence existerait partout. A/érolier (Cratœgus Azerolus). Amélanchier commun (Amelanchier vulgaris). Cotonéaster (Coloneaster vulgaris). — Environs aule(Safe Caprœa). Saule pleureur (Salix babijlonica). Osier rouge (Salix vitellina). Grisard (Populus canescens). Peuplier d'Italie (Populus fastigïata). — R., ce que l'on attribue à sa forme pyramidale qui en éloigne les oiseaux viscivores. Brouillard (Populus nigra). — CC. Peuplier suisse (Populus virginiana). — CC. Tremble (Populus Tremula).— A. C. M. Guérin a vu, au Mesnil-Thébault, un arbre portant cent touffes de gui — ce qui l'a tué du reste — alors que tous les trem- bles voisins étaient indemnes. Dans la Haute-Vienne, aux environs de Château- neuf, les trembles porte-gui sont assez communs (Filhoulaud). Peuplier du Canada (Populus canadensis) . Peuplier de la Caroline (Populus angulata). Peuplier blanc (Populus alba). Dans le Bulletin de l'Académie, M. Guignon cite, sur la route de Fontainebleau à Provins, deux rangées de peupliers blancs (300 arbres environ) dont 11 seulement ne portaient pas de gui. Par contre, ainsi que je l'ai dit plus haut, près de la Charité-sur-Loire, M. Gagnepain a constaté que 95 peupliers blancs ne présentaient aucune trace de gui, bien qu'étant à côté d'arbres parasités. Faut-il rechercher les causes de ces diffé- rences dans des conditions physiologiques autres? Il est peu probable cependant que, dans l'un comme dans l'autre cas, les écorces ne se prêtent pas de la même taçon à l'implantation. La nature du sol agit-elle ? Voilà une nouvelle question à résoudre. Hêtre (Fagus silvatica). — R. En Limousin, où le hêtre est commun, je n'ai jamais vu de hêtres parasités. Châtaignier (Castanea vulgaris). — On a signalé à M. Guérin du gui sur un châ- taignier aux Biards (Manche). Malgré mes recherches et mes demandes, je n'ai pas encore pu constater le même fait chez nous, bien que le châtaignier y soit exceptionnellement abondant et que nous eu possédions de très vieux dont l'état de décomposition paraîtrait se prêter à l'envahissement d'un parasite. Chêne (Quercus Robur dont on a fait les Q. pedunculata et sessilijlora) . — Nous réservons pour un chapitre spécial les chênes porte-gui, bien que les considéra- tions que nous venons de faire valoir démontrent qu'il est des essences, très répandues, où le gui parait encore être plus rare que sur le chêne. Chêne vert (Qucrcus Ilex). Chêne rouge (Q. rubra) . Chêne des marais (Q. palustris). ru. LE GENDRI . CflOnSSl TON \ LBISTOIRI i>i ,,i i Chêne .1 feuilles de saule (Q, Phellot . Noisetier Corjhu meiiama . i;. il. mi. (Philippe : Hanche, LeiBiards (Guério . Charme ^''irpuius Betultu). — i;. un ,iit cependani que lea charmei po sont commuas aux environs de l'an.-. Noyer (Juglans regia). l'in sylvestre l'inus silivstrù . Laricio (l'inus Luricio\ Sapin de Cilicie (Ahirs alicira). Sapin argenté (Abies ptrtinata). Fpicea (Abies excclsa). Mélèze (Larix europœa . Il paraît que le gui est commun sur les conifères dans le Brandébo la Thuringe, dans la Forêt Noire. Le parasite est plus petit que sur tes autres arbres. Pour terminer cette longue liste, j'ajoute qu'on peut encore rencontrer li sur le Tulipier, le Magnolia, le Cognassier du Japon, le Laurier-rost il - im- plante aussi facilement, dit M. Guërin, que sur le pommierj, I des pourceaux. M. Guérin a établi un l'ail très intéressant <'t qui peul tournir l'explication de certaines anomalies. La lirmière esl indispensable à la germination des graines de gui. Il a aussi constaté que, quand le mucilage est desséché, les oiseaux grimpeurs sont friands des graines et en enlèvent beaucoup ; que certains u i d< petites limaces jouent le même rôle. Voilà des données qu'il ne laut pas perdre de vue dans la recherche des -blu- tions auxquelles il est utile d'arriver. Chênes Porte-Gui (1) Aube. — Forêt de Troyes (Jean Cbalon). — Pans le Naturaliste Bon» Cantal. — M. Emile Laurent affirme que les cbènes porte-gui soni très com muns dans les terrains granitiques de ce département, tandis que M. l martin. inspecteur des eaux et forêts à Aurillac, dit n'en avoir jamais vu. (fl, Trt6 . "•■lit, m. Gadeau .!>• Kerville vient de m'envoyai uni a.- la Normandie. j'v trouve des renseignements du plus haut intérêt, u liscussion savante entdansli cadri de i Smoire. Mais je ne veux pas, avant sa publii .,i,- cniii'r. iv. .1 pendant ponvoix, «ans être u afin de rectifie) deux erreurs qui se sonl gl i, ibord une ern phique : la forêl di Beine-IrrW l'Eure. i)du< Ib Manche, il laul supprimer la chaire 'le Vel inexactitude. L'auteur des Légendes normande» dam l'arrondi lyte Sauvage, avait écrit, en parianl de la chaire de V< Ui i -. qui , s rlad cbfine, il ut cueilli qaelquee tiges du . lyalemenl que ce gui n'avait jamais existé que i confirme ce que j'écrivais au mois de mai dernier, da (nqposd'un chônequi,de loin, me paraissait portei ranche de poirier s'enlai On ne saurait trop . 1873. Chalon (Jean'). — Revue des Loranthacées. Mons, 1870. — Un mot sur la ger- mination du Gui. Chateaubriand. — Les Martyrs. 1837, I, ix, p. 253. Cazes (Alphonse). — X oies sur le Gui et notes botaniques. Bulletin de la s Ilamond, 2e série, p. 164; 3e série, p. 77. Chevallier (Abbé L.). — Contribution à la flore de la Sarthe. Ri nique, t. VIII, juillet 1890. Du Hamel de Monceau. — Diverses observations sur le Guy. Mémoires de l' demie française, 1740. Dulac (Abbé Joseph). — Aguilanneuf. Paris. Librairie ancienne et mod< Ed. Rouveyre et G. Blond. Étangs (S. des). — Note sur un exemplaire de ('-ni de chine qui bibliothèque de Châtillon- sur -Seine. Bulletin de I" Société botanique de 1 1 i. WII, p. 24. Fouché (Rapport de M.). — Destruction obligatoire du éance du 13 juin 1897. Gaspard (Dr B.). — Mémoire physiologique sur le G expérimentale et pratique de F. Magendie, t. VII, p. -'-■ Gaulois (Le) du 2 janvier 1894. — Le Misllt Gillot (Dr). — Note sur un Guide chine. Société d*h séance du 13 juin 1897. 454 BOTANIQUE Guérin (Charles). — Notes sur quelques particularités de l'histoire naturelle du Gui (Bulletin de la Société linnéenne de Normandie, 4e série, 6e vol., 4e fasc). — Expériences sur la germination et l'implantation du Gui (mars 1882 à décem- bre 4889), Revue de Botanique, bulletin mensuel de la Société française de Bota- nique, numéros d'avril-mai 1890. — Les chênes porte-gui (Bulletin de la Société normande d'études préhistoriques, t. IV, année 1896). — Observations biologiques sur le Gui (1893-1897). Bulletin de la Société linnéenne de Normandie, 5e série, 2e vol., 1er fasc). Guignon (Abbé). — Le Gui d'après les observateurs (in Feuille des jeunes natu- ralistes), Bulletin de l'Académie internationale de géographie botanique, 8e année, 3e série, n08 117-118. Hersart de la Villemarqué. — Barzas Breiz. Larbalétrier. — La question du Gui, le Gui plante sacrée, parasite, ornemen- tale, fourragère et médicinale (Cosmos, 48e année, n° 741, p. 42). Laurent (Emile). —Mémoire sur le Gui (Société royale botanique belge, 1890). Lecoq (Henri). — Étude sur la géographie botanique de l'Europe. Paris, 1854. Le Gendre (Charles). — Revue scientifique du Limousin, 3e vol., p. 281, 309; 4P vol., p. 47, 61, 76, 95 et 126. Le Héricher (Edouard). — Revue trimestrielle de la Société d'archéologie d'Avranches et de Mortain, janvier 1882. Maison rustique {Nouvelle). Paris, 1775, 10e édition. Olivier (Ernest). — Liste des arbres porte-gui (Revue scientifique du Bourbon- nais et du centre de la France, 7e année, nos 80 et 81, 11e année, n° 131). Pline. — Histoire naturelle, livre XVI, chap. xxiv. Pouyaud. — Revue scientifique du Limousin, 3e vol., p. 30i. Règne végétal, année 1891, p. 21, 36, 47 et 165. Rodin (H.). — Les plantes médicinales et usuelles. Sarcé. — Midi agricole, année 1899. Spalikowski (Dr). — Remarques sur la croissance du Gui dans la Seine-Infé- rieure et l'Eure (Le Monde des Plantes, octobre 1896, n° 83). Théis (Alexandre de). — Glossaire de Rotanique, p. 483. • M. Adrien TISON Préparateur à la Faculté des Sciences de Caen, MÉTHODE NOUVELLE DE COLORATION DES TISSUS SUBÉREUX [581.8] — Séance du 18 septembre — La méthode de coloration que nous allons exposer est basée sur l'emploi de certaines couleurs ammoniacales. Parmi les matières colorantes que nous avons essayées en vue de la coloration des tissus subéreux et qui nous ont donné d'heureux résultats. A. TISON. — MÉTHODE NOI vi l l i | ORATION Dl nous citerons en première ligne le violet dl le dahlia, acide de Mangin; puis le vert de méthyleel le vk>l< Paris. Los solutions colorantes sont pré] de la mônw façon que la fuchsine ammoniacale. Dana une dissolution alcoolique coi desdites matières colorante-, on verse peu à peu de l'ammoniaque jusqu'à décoloration la plus complète possible. Il est préf< rabîe d'arrivi i obtenir cette décoloration avec le minimum d'ammoniaque néa pour cela on ajoute ce dernier par petites portions en laissant reposer te mélange entre chaque addition. Les solutions ainsi obtenues peuvent - conserver quelque temps en vase bien clos, et en cefc le vert acide de Mangin et le violet de gentiane sont préférables aux autres matières "do- rantes que nous avons indiquées. Comme ces solutions ammoniacal»'- sont destinées â une i tude de parois cellulaires, il est préférable de nettoyer tes eoupes par l'eau de javelle avant leur emploi. On les plonge ensuite dans l'une quelconque des solutions ammoniacales précitées. On les y laisse pendant quelques minutes, de même que cela est indiqué dans l'emploi de la fuchsine ammoniacale pour la coloration des tissus subéreux et lignifies; mai-. au lieu de laver ensuite les coupes dans l'eau pure ou légèrement acidulée par l'acide acétique comme dans ce dernier cas, on les lave dans de l'eau acidulée par o à H» 0/0 d'acide chlorhydrique. suifurique OU azotique. Dans ces conditions, les tissus subéreux de la coupe sont Bénis cd en violet ou en vert, suivant le colorant employé'. Les coupes peniuil être ensuite montées directement dans la glycérine. Ce procédé a le double avantage de donner aux tissu- subéreux une coloration intense et d'être très rapide. Il en possède encore un troisième, qui est le suivant. Si, au lieu de laver les coupes dans de l'eau acidulée par l'acidechlo- rhydrique, sulfurique ou azotique, comme nous l'avons indiqué plus haut, on les lave dans l'eau pure, on obtient le môme résultai qu'avec la fuchsine ammoniacale, c'est-à-dire que la coloration apparaît i la fois sur les tissus subérisés et lignifiés, les premiers étant toutefois colorés avec un peu plus d'intensité. On peut ainsi examiner Jes coupes tées dans 1 ulycérine au point de vue de la localisation des deux tissus. Si l'on ensuite spécifier la localisation de chacun d'eux, il suffitderepi coupe et de la porter dans l'eau acidulée indiquée plu- haut: lignifiés changent immédiatement de coloration, puis l<*pa rapidement si Von emploie f'ean acidulée par l'acide sulfuriqui plus lentement si l'on emploie l'acide chlorhydrique : I subéreux seuls restent teintes, leur coloration primé dimmu leurs pas d'intensité pendant celte opération. 456 BOTANIQUE La fuchsine ammoniacale, employée dans les mêmes conditions que les colorants ci-dessus énoncés, ne donne aucun résultat. Quoique cette note ait pour but principal de faire connaître un nouveau moyen de préciser la localisation de la subérine dans les tissus, nous indi- querons cependant, en outre, un procédé de double coloration, tissus subéreux et ligneux d'un côté, tissus parenchymateux de l'autre, obtenue avec les couleurs ammoniacales précitées au moyen d'une seule manipu- lation. Il suffit d'ajouter à la solution ammoniacale, au moment de s'en servir, un peu d'une solution aqueuse concentrée de rouge congo. On laisse les coupes environ cinq minutes dans le mélange, puis on les lave dans l'eau pure jusqu'à ce que la couleur ammoniacale soit suffisamment apparue sur les tissus ligneux et subéreux. Ce lavage a en môme temps pour effet d'en- lever l'excès de rouge congo fixé sur les tissus parenchymateux. La double coloration ainsi obtenue est d'une grande netteté, surtout si l'on emploie le vert acide de Mangin ou le vert de méthyle , la teinte verte donnée par ces colorants aux tissus subéreux et ligneux tranchant plus nettement, sur la teinte rouge orangé donnée par le rouge congo aux tissus parenchymateux, que le violet des autres couleurs. Nous conseillons de plus l'emploi du vert acide de Mangin de préférence au vert de méthyle, la solution ammoniacale du premier s'altérant moins que celle du second. Les doubles colorations obtenues par ce procédé se conservent longtemps sur les coupes montées à la glycérine neutre. M. Fernand CAMUS à Pu ris ETUDE BOTANIQUE SUR L'ARCHIPEL DE BREHAT COTES-DU-NORD) [581.9(44.11)] Un récent séjour à Bréhat m'a permis, malgré la saison avancée et la sécheresse exceptionnelle de l'été, de faire des observations assez suivies sur sa flore. J'en envoie à la Section un court exposé. L'archipel de Bréhat, situé près de la petite ville de Paimpol, n'est séparé du continent que par un chenal d'environ deux kilomètres de largeur. L'île principale, de forme très irrégulière, mesure trois à quatre kilo- mètres dans son plus grand diamètre. Elle est flanquée, à l'est et à l'ouest, d'une dizaine d'îlots qui tous, sauf un, n'atteignent que quelques cen- i. CAMUS. — BTUD1 BOTANIQ I SLR L'ARCHIPEL i laines de mètres, et d'un nombre considérât)! onl un sommet toujours émergé el portent quelqu m phai mique. Ile principale el il<>t- onl leurs borda déchiquetés à l'infini el projettent eu un»; multitude <>nt cultivés et bien cultivés. I reste, où le sol manque de profondeur, où même le granit affleure, i l'état de lande ou de maigre pâturage. Le climat de Bréhat est d'une extrême douceur. Des Géraniums-lieri tapissant les murs sur plusieurs mètres carrés, des Fuchsias, des \- et autres plantes frileuses y passent l'hiver en plein air. Le Myrte, le Figuier, le Laurier-tin. le Laurier-sauce abondent dan- les jardins, et ce dernier se retrouve buissonnanl à l'étal sauvage sur les rochers de quelques îlots. Malgré les. vents, l'île est loin d'être dépourvue d'arbres. On y compte beaucoup d'Ormes d'assez belle venue, des Frênes, dont l'un parait centenaire, et un petit bois de Pins entoure le fort. <>u voit encore dans les jardins, outre des arbres fruitiers de taille plus humble, des Mûriers, quelques Noyers, trois ou quatre Eucalyptus atteignant cinq a six mètres de hauteur, et, chose remarquable dans une lie, au moins quatre Châtaigniers qui, en ce moment, essaient de mûrir leurs Bruits, et dont l'un, poussé sur un escarpement inaccessible, pourrait être consi- déré comme spontané. Par contre, d'autres espèces se comportent mal a Bréhat : ainsi je n'ai vu qu'à l'état rabougri de rares Kobinia» et Esculus, et les deux Chênes probablement uniques de l'archipel forment d'humbles buissons dans l'île Verte. En raison de son peu d'éloignement de la côte, l'archipel de Bréhat n'a pas l'isolement et. par suite, n'offre pas l'intérêt botanique des lies de la côte atlantique bretonne ou vendéenne, dont quelques-unes onl >umi la matière de catalogues spéciaux. Je crois cependanl qu'une étude Bur Bréhat n'est pas inutile, ne fût-ce qu'à titre de comparaison avec les atlantiques. Le département des Côtes-du-Nord est, d'ailleurs, l'un « moins connus de la Bretagne au point de vue botanique, et, en de sa partie orientale, c'est-à-dire de l'airondissemenl de Di l'objet d'aueune étude suivie. Pour Bréhat même, je a ai r dans la Flore de l'Ouest de Lloyd que six espèces : W MelUotus parviflora, Scrofularia peregrina, I' ecMnatus, Ornithopus ebracteatus. J'ai retroui " 1,1; l'exception de la dernière. 458 BOTANIQUE La flore phanérogamique de Bréhat paraît comprendre au maximum 350 espèces, chiffre encore assez considérable eu égard à la faible super- ficie (310 hectares) de l'archipel et au manque de certaines stations (sables, marais, ruisseaux). L'île de Groix, bien plus variée sous le rapport des stations, et dont la superficie égale presque cinq fois celle de Bréhat, compte environ 500 espèces, parmi lesquelles des espèces qui n'arrivent point jusqu'à la Manche. J'ai personnellement constaté dans l'archipel 310 phanérogames et cryptogames vasculaires. Malgré le soin que j'ai pris de recueillir les moindres débris desséchés qui trop souvent tombaient en miettes, nombre d'espèces printanières n'ont pu être déterminées ou cataloguées : j'estime celles-ci à une vingtaine. En ajoutant les espèces qui, pour une cause ou pour une autre, ont dû échapper à mes recherches, on arrive à un total approximatif de 340 à 350. Au lieu de donner une liste complète, forcément aride, de mes récoltes, je crois plus profitable de passer en revue les stations principales avec leurs plantes caractéristiques. Les cordons de galets qui bordent plusieurs criques, particulièrement dans les parties occidentale et septentrionale de l'île, ont pour principaux habitants : les Crambe maritima, très beau sur plusieurs points et mûris- sant bien ses fruits, Rumex rupestris, Crithmvm maritimum, Triticiuit repens, généralement glauque et dont les épillets offrent diverses varia- tions ; Chrysanthemum maritimum, Glaucium luteum et Cakile Serapionis, tous deux rares à Bréhat; Phragmites communis et, sur quelques points, Solanum dulcamara. Ce dernier est bas, buissonnant, à feuilles plus lisses et épaisses, mais il conserve ses taches nectarifères : il n'affecte donc pas à Bréhat la forme remarquable signalée par M. Avice non loin de là, parmi les galets du Sillon de Talbert. Il faut encore citer les Parietaria officinal is et Beta maritima, deux plantes qu'on trouve à chaque pas dans l'île et dans les stations les plus diverses. Le fond des petites anses, souvent atteint par la marée, et dont le sol argileux retient bien l'humidité, est bordé d'un tapis parfois serré, com- posé des Glyceria maritima, Juncus maritimus, Plantago maritima, Glau.r maritima, Suœda maritima, Spergularia marginala. qu'accompagnent géné- ralement, surtout quand affleure le roc, les Frankenialœvis. Statice occiden- talis el Limonium, Juncus Gerardi et acutus (ce dernier souvent magnifi- quement développé), Inula erithmoides, Atriplex port ulacoides et des formes curieuses de Y Atriplex patula. Les Triglochin maritimum, Salicornia radi- cans, Aster Tripolium sont plus localisés. Le Salicornia herbacea ne se montre que dans l'îlot de Béniguet. Le Suœda fruticosa, non signalé' encore sur la côte bretonne de la Manche, forme de beaux buissons sur plusieurs points du fond de l'anse de la Corderie. Les parties élevées de la côte sont couvertes de pelouses roses compo- l . CAMUS. ÊTUD1 B01 kNIQl B SI H i IB MPI i i.i | surtout il'1- .1"'" /trin-n.r ci earyophyUi nain, de tonnes minuscules des Plantage Corc Cerasthm tetnintlnnn. Manchia erecta,8agina apetala <-\ maritima, l lium .siihhrniiii'iuii, stfkUum <■[ snihriim. Lût us hispicluji ou un,: mus . Polyeorpan tetraphyllwm, Sedum aéra et angUoum, Anthen Hnmnlrn Cu/unirnr (('.. I .. . Sur cipale, mais abondant dans les îlots de Fûtes! . Ces cotean nus, poiu la plupart, couronnes par des entassements de rochers dont la surface «ai les fentes donnent asile, indépendamment dfune partie des plan énumérées, aux SSene maritima, Spergutaria marine, Cnrlileuria liimim I nihilinis pemhilimis. Ilcdrru llr/i.r -oiivriil p. .rtnir (fa YOrobunrh/' Uni. Armeria maritima, Crithmum maritimum. Toutes ces espèces tant aven> danles ; elles sont souvent accompagnées par les bonteera psridfjmewum, ligastnm m/gare, Teucrium Stosraakma, WtâynUm nutùn», Èsplenmm hmcedahm, Pteris agutâma, et aussi, mais moins rréquemnaent, pat les Asp/enimn marinum et Poli/si ichum FUix mas. Le fond de la végétation des landes est constitué par les I h'.r f>ir<>j,«>„< etGaUii. Erica emerm, CoŒum mdgaris et Pteris aquMim. L'fffcs etem- pœus est probablement introduit. J'inscris sous le nom A'Ulex Gaitii, plutôt que sous celui dT. nanus, \\n ajeaw assez variable comme battu, anus qui dépasse d'ordinaire celle de TU. mmu\ du continent, dont il l'aspect ni la couleur. Il fleurit peu à Brébat. tandis qu'à pareille ènoajDfl j'ai vu, dans certaines parties de la Bretagne, des landes couvrt,-. di asm espèce chargée de fleurs du plus bel effet L'SWoa cûatreo e «M h Calluna sont réduits à une taille naine sur certains points battus ,|, particulièrement à la pointe du Paon. Le CaWam prend ators rasntcl d'un buisson compact, haut à peine de quelque santiaretres, ou ranaaauatet feuilles se serrent d'une façon très curieuse. Le geneta'iaèita peint les landes à Bréhat: on l'y voit seulement, et encore assez rarement, sount de buissons bas et serrés sur les coteaux maritime. Us I mi bruyères sont peu intéressantes, pane qne ces plant- ne I place au développement d'antresesuéee*, Il n'eu est pas-* ra où dominent les «erw. Ces derniers (banmssenf au conserve une humidité favorable aux espèce» prtns luunl les Agrostiss BanOmm deeumBem, Anttoaxmtkun sylvatiewm, Tïvrinria kirta, UoOtoéBon auùm Primulavulgaris (parfois très abondant), Eupl dans l'île principale, mais commun dans p! 400 BOTANIQUE rosa, Hieracium Pilosetta, Tormentilla erecta, Thymus Serpyllum (qui llcurit peu), Beloniea officinalis, Linum catharticum, Radiola linoides, Erythrœa CentauHum, Polygata vvlgark. Quelques parties (exceptionnel- lement; humides, surtout à ia pointe du Paon, m'ont donné le Pedicularis sylvatica et de rares représentants des Anagallis tenella et Wahlenbergia hederacea. Les Brunella vulgaris, Veronica officinalis, Galium saxatile, Cicendia filiformis, Ononis repens (var. y de la Flore de l'Ouest) sont rares, et je n'ai vu que dans l'îlot de Raguenez les Hieracium umbellatum et Scorzonera humilis. Enfin on trouve, çà et là, des Carex et des Luzula indé- terminables d'après les feuilles seules. Une bonne partie de ces plantes des landes tapisse les berges à pic ou fortement inclinées de la côte, quand celles-ci sont un peu abritées. C'est là qu'on trouve encore quelques espèces rares dans l'archipel : Carex extensa, C. Hornscliuchiana ? Hypericum pulchrum (îlot de Béniguet), Calamagrostis epigeios, Rubia peregrina, Inula Conyza, Lathyrus pra- tensis (anse du Port-Clos). J'ai déjà dit que les lieux marécageux d'eau douce sont très rares et de très peu d'étendue. Je n'y ai vu que les Scirpus maritimus, Heleocharis palustris, Hydrocotyle vulgaris, Polygonum amphïbium, Ranunculus Flam- mula, Lemna minor, et, représentés par quelques pieds seulement, Helosciadium nodiflorum, Ranunculus sceleratus, Cardamine pratensis, Nas- turtium officinale. VApium graveolens, fréquent dans cette station dans toute la région maritime, ne s'est nulle part présenté à moi, à Bréhat, dans des conditions d'incontestable spontanéité. Les cultures, qui sont principalement des moissons et des champs de pommes de terre, n'offrent que peu de plantes intéressantes. En dehors des espèces vulgaires, je citerai seulement une forme basse du Stachys palus- tris, signalée dans les mêmes conditions à l'île de Batz (Finislère), les Inula dysenterica, Matricaria Chamomilla, Briza minor, Cynosurus echi- natus, plutôt localisé, Phalaris minor, au contraire commun, Sonchus areensis, Silène gallica, Equisetum arvense, de rares taches de Cuscuta Trifoiii, Thlaspi arvense, et quelques pieds du Vicia varia évidemment importé. Les murs rappellent par leur végétation celles des rochers : Umbilicus, Sedum (acre, anglicum, rupestre), Polycarpon, Cochlearia, Hedera et son Orobanclie (1). De plus, Festuca rigida, Bromus rigidus, Polypodium vul- gare et, çà et là, Erodium maritimum et Lepidium Smithii. Les lieux vagues, le bord des chemins, m'ont fourni les Malva mcœensis, fort rare, Torilis nodosa, Erodium moschatum, Calamintha ascendens (La Corderie) et trois Ombellifères qui, bien que d'origine suspecte ou (1) Vis-à-vis du « Cabaret artistique des Décapitas ». un mur a son chapeau couronné, sur environ deux mètres de longueur, d'un Lierre qui portait 27 tiges û'Orobanche Hetlerœ. F. i \Ml 8. in DE BOTAIfIQl i 31 ; '\n- mi'i i i \.,| même d'origine étrangère avérée, n'en jouenl pas ins, dance el leur large dispersion, un pôle important dans la l'archipel: Famiculum officinale, Smyrnium 0 un •■[ /' sativum, celui-ci absolument acclimaté. Citons encore, comme intéressants à divers titres, le Haphanu» mariii- mus, très rare sur la côte occidentale de l'île principale, mais qu'on retrouve dans plusieurs Mots et qui abonde a Béniguet; le Lava arborea que je n'ai vu à l'état sauvage qu'à l'île Verte; un Ra m in- core déterminé qui se voit, ça et là. parmi les blocs de rochers le* pins escarpés; VOriganum vulgare, abondant à la Bulte-Sainl-Michel ; les Verbascum Thapsus et nigrum, tous deux rares; le Lotus corniculatus, ré pandu dans des stations très diverses, souvent nain et presque toujours avec des feuilles épaissies ; un Arum en fruits (probablement t. italicum . commun le long des murs ombragés; le Cochlearia anglica, tn - rai • dans une anse de la côte ouest, près du moulina mer; le Sambucut Ebulus, dans l'îlot de Lavrec; le MelUotus parviflora, peut-être d'origine étrang mais qui se maintient (dans la partie méridionale de l'île depuis plus d'un demi-siècle ; le Digitalis purpurea, confiné aux hauteurs qui couronnent leGwerzido; le SciUa autumnalis, plante généralement commune dans la région maritime, totalement absente de l'archipel, sauf sur un tout petit îlol de 15 à 20 mètres au plus de diamètre, où d'innombrables pieds forment des pelouses compactes sur le peu de terre qui recouvre le granit. Lalïorule spéciale des puits comprend : Scolopendrium officinal* . Asplenium lanceolatum, A. Adiantum nigrum, marmum et, plus rarement, /'■■ chu m Fi/ix mas. Enfin, on remarquera l'extrême rareté de certaines plantes ubiquisl des Fumeterres représentées par un seul pied du Fumaria Borœi, a Béni- guet; des Dipsacus sylvestris et Lychnis vespertina, dont j'ai trouvé à peine quelques représentants; des Lappa, dont j'ai vu seulement un groupe de deux ou trois pieds (L. major?) près des mur- d'une chaun — jusqu'à nouvel ordre — l'absence des Herniaria, Eryngium, Artemi Centaurea, Ilex, Echium. Parmi les espèces qu'on doit s'attendre à trouver a Bréhat & la propice, je crois pouvoir signaler aux chercheurs VOphioglossum lui cumetl'Isoetes Hystrix, découverts sur la côte voisine duconlii le Dr Avice. et à qui Bréhat offre des stations parfaitement appro LesMuscinées sont bien représentées â Bréhat. J'ai trouv 115 espèces, qu'un examen microscopique approfondi au être de quelques unités (lj. Les deux seules espèces de Mousses vraiment mariu i une Noie spéciale sera publiée sur les Mus W)u2 BOTANIQUE le voisinage du flot, Grimmia maritima et Ulota phyllantha saxorum (!.'. maritima C. Miill. et lùndb.) existent l'une et l'autre à Bréhat, la première abondante sur plusieurs points, l'autre beaucoup plus rare. On y trouve également les Mousses qui, en Bretagne du moins, sont presque exclusives du littoral : Triohastomam littorale et flavovirens com- muns, le premier surtout, quoique invariablement stériles, et Pallia lli'imii, et enfin une intéressante série d'espèces occidentales ou méridio- nales qui jouent un rùle important dans la végétation bryologique des départements de l'ouest de Ja France : Trichostoiiiuin mulabile, Barbula atrovirens, cuneifolia et squarrosa, Entosthodon Templetoni (RR à Bréhat même, mais abondant en face sur le continent à la Pointe de l'Arcouesti, Webera Toz-eri, Eurhynchium circinatum, etc. La végétation bryologique arboricole est très pauvre et sans intérêt. L'Ulota phyllantha arborum parait manquer. Aucune Spliaigne n'existe à Bréhat ; mais sur plusieurs points humides des landes se montre le Leucobryum glaucum. Parmi les Hépatiques, on peut noter : Plagiochila spinulosa, Jungermania acuta, Saccof/yna vilioulosa, Lejeunca ininutissima, Erullania fragilifolia, Riccia nigtretia. Je n'ai pu accorder la même attention aux autres groupes de Crypto- games. J'ai remarqué cependant que celui des Lichens paraît moins bien représenté à Bréhat que sur d'autres points de la côte bretonne. Je n'ai vu dans l'île que quelques rares échantillons des Physcia flavicans, Lecanora holophœa et autres espèces généralement répandues sur le littoral, et je n'ai pu trouver trace de deux belles espèces de l'île de Groix : Sticta aurata et Physcia leucomela, bien que j'aie recueilli le premier de ces Lichens sur la côte peu éloignée de Perros-Guirec (1). Au dire des Bréhatins, le Champignon de couche (Psalliota campestris) ne serait pas rare : j'en ai vu des exemplaires bien développés après quelques matinées pluvieuses. En dehors de ceux-ci, je puis à peine citer quelques Agaricinées, un Lepiota, un Coprinus, le Maraxmim Oreades. J'indique encore pour mémoire un bel échantillon du Eistulina hepatica sur un Frêne, de nombreux mycéliums d'Erysipke, des Urédinées, dont un Puccinia sur Statice occidental is, etc. Appendice. — Je consigne ici les résultats d'une descente d'une demi- heure dans l'île Modez ou de Saint-Modez. Celle-ci, longue d'environ un kilomètre, quoique peu distante de Bréhat, n'appartient pas au groupe qui mérite le nom d'archipel de Bréhat. Elle en est, en effet, séparée par (0 Après l'envoi de cette Note au Congrès, j'ai encore passé quelques jours à Bréhat. Les Phanéro- games et les Muscinées ne me fournissant plus guère de sujets d'études, j'ai reporté mon attention sur les Lichens. J'en ai noté environ 80 espèces dont j'espère donner la liste. i . ..AMI S. in Dl B01 wioi i UIO I iR* MPI L 0 i \i un chenal profond praticable en tout temps | tfmnagp. EàHe est* au contraire, rattachée au ('-)e 2 folioles à nervation pennée normale. 3e _ 4 _ _ i) P. Vuillemin. — Phylum des Anthullis, 1892. (2) Beitrâge zûr wissenschaftlichen Botanik, I. Leipzig, i858. (3) Recherches sur le rôle physiol. de l'eau dans la végétation, p. 16O, t. XX, Ann. Se. Nat. liot., 189S. (.'.) Edmond Gain. — Développement des Lupins à cotylédons mutilés. — A. F. A. S. Congrès de Saint-Étienne, 1897. E. GAIN. — VARIATION ET SYMÉTRIE D1 LA FEUILLE Dl LUPINUS U.IM v d'ordre des feuilles. Nombre d< V' feuille, » folioles à nervation pennée aormaJi 3 3 — — 6e 0 — — : — 5 — — 8e — 4 — — 9e 7 — — Bourgeon floral. Un intérêt spécial s'attachait à l'étude anatomique d'un échantillon aussi varié, comparé à d'autres moins polymorphes, mais B'écarlanl aussi du type normal. Avant d'étudier ce polymorphisme, il est utile de rechercher >'il existe ailleurs que chez le Lupin des cas similaires à celui que nous signalons ici. Le travail très documenté du P. Vuillemin, ou celui de Penzig I . nous fournissent les observations suivantes : Il existe une feuille primordiale unifoliée chez les Trifoliées. Le fait a été constaté chez Medkago,MdUotus, Trigonella, Trifolium,Ononis. Des i sp trifoliées : Hedysarum flexuosum, elegans, coronarium; Desmodium panicu latum, ont plusieurs feuilles unifoliées, et les feuilles suivant.- «.ut. en i >utre, une foliole unilatérale très petite. Le Robinia Pseudoacacia a une feuille primordiale à limbe large, la suivante a cinq ou trois folioles. P. Vuille- min cite aussi un pied de Clianthus Dampieri qui a présenté deux feuilles unifoliées et une bifoliée. Le Galega a trois folioles à la deuxième et à la troisième feuille; cinq à la quatrième; sept-huit à la cinquième; sept-dix à la sixième. Dans le genre Trifolium (T. pmten.se, médium, agrarium . on a cité le nombre des folioles quatre, cinq ou sept, comme résultant d'un dédoublement des folioles latérales sous l'influence d'une nourriture abondante. Medicago sativum (2), M. lupulina, Phaseolus peuvent aussi présenter, par multiplication ou réduction du nombre des folioles, des feuilles qui semblent passer au type paripenné. Certaines de» - formes sont même très fréquentes, par exemple la forme si connut- dite Trèfle à quatre ou à cinq feuilles. Onobrychis petrœa, œquidentata, vaginalis, présentenl à la preu feuille une, deux ou trois folioles. Dans le genre Onobrychis, la différei tion de la feuille primordiale est clairement liée à la faiblesse de la t tation au début. Or, c'est justement le cas pour le Lupin que nous BÎgnalons spécialement ici : une altération du bourgeon terminal due à un ins (i) Pflansen tératologie. (2) Gémeau de la Makliéke. — Notes tératologiques. Bull. S 470 BOTANIQUE ayant considérablement ralenti et retardé la végétation jusqu'au dévelop- pement d'un des bourgeons axillaires des cotylédons. S'il est vrai que l'existence des feuilles primordiales est un caractère important, qui peut renseigner sur les affinités des plantes et leur filiation, on peut insister sur ce fait que, dans le cas observé par nous, Lupinus, sous des influences analogues, réagit comme Onobryçhis, en produisant des feuilles semblables aux feuilles primordiales de ce dernier genre. On voit, de plus, que, à des degrés divers, les genres Trifolium, Medi- cago (Trifoliées), Galega (Galégées), Robinia (Galégées) et surtout Clianthus, Hedysarum et Desmodium (Hédysarées), présentent aussi normalement des caractères qui, accidentellement, peuvent se trouver chez Lupinus. § II Dans le Lupinus albus, plusieurs feuilles ayant le même nombre de folioles peuvent présenter divers modes de symétrie, ainsi que nous allons l'expliquer. De plus, la nervation palmée d'une foliole, que nous avons signalée plus haut, résulte d'une modification que l'anatomie peut élu- cider. Pour expliquer les divers cas, il est commode de suivre d'abord le développement d'une feuille normale de Lupin complète à sept folioles. Feuille à sept ou cinq folioles symétriques (planche III, fig. 1 à 6) . — Les sept folioles ne naissent pas au même point et suivant le vrai type verticillé. Elles sont groupées à l'extrémité du pétiole. Leurs pétio- lules sont opposés deux à deux, sauf celui de la foliole médiane qui termine le pétiole. En somme, le type palmé se présente nettement comme un type imparipenné dont les insertions sont très rapprochées. On sait que le développement est basipète, comme l'a indiqué Trécul (1), pour les feuilles digitées. Comme nous l'avons vérifié, les stipules naissent simultanément avant les autres folioles ; nous les négligerons dans ce qui suit. De sorte que les schémas suivants indiquent le développement et la symétrie ordinaire de la feuille du Lupin blanc. IX Fig. i. (1) TRÉcut. — Mémoire sur la formation des feuilles [Atm. Se. Nat., 1833, t. XX, 3e §, p. 23b). E. GAIN _ VARIATION ET SYMÉTRH M LA il il i i Dl LDP1MUS ALUL'S L. Vli X 1 l'x Y x2 FlC. ï. M Fie. 3. H N 2'x •3' Fio. '.. Schémas montrant les folioles qui caractérisent les divers types de feuilles du Lupinus albus L. — La foliole dorsale et médiane est désignée par le chiffre U ; les groupes latéraux sont en (d et L') (2 et Z) : les deux folioles ventrales sont en 3 et 3' A. Type de feuilles imparipennées normales à sepl folioles. — B. Mern, i cinq folioles. C. I). E. F. G. H. I. K. Types de feuilles imparipennées anormal C. D. E. Types à six lolioles présentant un développemenf unilatéral c< dente! ou un avortement d'une foliole (1' manque en C; t manque en D; '!' manque en E). H. I : Types à quatre folioles à développement unilatéral accident ! i avortement. F. Type à cinq folioles avec développemenf unilatéral ré| été. G. K. Types à quatre ou trois folioles réalisés par suit.' d'un dévelop unilatéral total. M. N. Types de feuilles paripennées. M. Feuille à six folioles. V W cinq lolioles. ... Les schémas m. d. c, montrent la marche des faisc< aux d m q 472 BOTANIQUE correspondent aux schémas M. D. C. (2' ayant avorté en 1) et 1' ayant avorté en C). Ces schémas théoriques indiquent les anomalies, mais ne représentent pas les changements de symétrie qui en résultent. Certains types imparipennés pouvant extérieurement donner une apparence paripennée (D. H. L), et, inversement, le type paripenné (N) pouvant donner extérieurement une apparence imparipennée. On comprend parfaitement ce développement en prenant la feuille adulte et en suivant la marche des faisceaux dans la région supérieure du pétiole, et de bas en haut, on voit le pétiole (planche III et fig. 1 à G) s'aplatir et unifier son cercle de faisceaux qui, jusque-là, était formé d'îlots isolés. Bilatéralement et simultanément, le pétiole donne deux parties proémi- nentes au milieu desquelles s'isolent deux faisceaux (f3) (fy venant des parties latérales et ventrales du pétiole. C'est l'origine des deux folioles externes et ventrales de la feuille. Ces deux folioles, avant de se détacher définitivement de l'axe du pétiole, prennent de plus en plus une position ventrale. Par le même mécanisme, symétriquement, extérieurement et latéralement, deux autres faisceaux s'isolent (/'2 et f£ en prélevant les deux parties latérales du faisceau médian. Celui-ci, diminué considérable- ment, se divise en trois parties dont l'une est médiane (/0) et dans le plan de symétrie, les deux autres (f± et f[) latérales à cette dernière. Si on se rappelle que le développement est basipète, c'est-à-dire en sens inverse de ce que nous venons d'énumérer, on voit que le mécanisme général de la formation des folioles est un développement basipète bilatéral répété trois fois et laissant, au début, un faisceau médian (f0). Dans le cas de la feuille à cinq folioles symétriques, tout se passe de même, sauf que le développement bilatéral est répété seulement deux fois. Il manque les deux folioles (f3.f's). La symétrie reste la même. On comprend facilement que des conditions de nutrition puissent diminuer le nombre des paires de folioles, ou même l'augmenter, comme on l'observe chez le Lvpinus angustifolius. Feuille à six ou quatre folioles (planche III, fig. 7 à 13 et 16 à 22. — Ici on peut concevoir la symétrie de la feuille comme se rattachant à deux types différents : 4) Ij type imparipenné anormal. Celui-ci existe dans les feuilles où l'on voit anatomiquement subsister la foliole terminale, bien que le nombre des folioles soit pair ou quelquefois impair. 2) Le type mripenné, où il n'y a pas de foliole terminale. Type imparipenné anormal. — Il peut présenter deux cas différents : Premier cas. Le bourgeonnemenl des folioles /,. /',. fs, au lieu d'être !.. GAIN. — VARIATION BT SYMÉTRI1 Dl l\ i l i ll.l i i > t LUPINUS mi.i régulièrement bilatéral, peut être unilatéral, soil une seule Fois accidentelle ment ( ii^ . C.D.E.H.I.)> Boil plusieurs fois fig. F. <.. K. . Ce mode de développement n'est pas un avortement ordinaire, puisqu'il n'y a aucun indice anatomique «les folioles qui manquent â la place où elles devraient être. Dei \n mk cas. Le développement bilatéral existe, mais une des folioles latérale- de l'un ou de. plusieurs des groupes /"j, /'.,. /'..,. avorte bientôt reste minuscule. La précocité do l'avortemenl est telle que souvenl l'ana tomie seule peut l'indiquer. Extérieurement, la feuille composée ressemble tout à fait à celle du premier cas. On voit que ce deuxième cas, qui présente un avortement très caractérisé, se rapproche nettement du premi< r cas. On peut supposer que le premier cas est une variante qui résulte de la fixation d'une monstruosité fréquente et devenue héréditaire. L'obser- vation prouve que l'avortement a souvent pour cause i simple lésion mécanique. Dans les deux cas qui précèdent, on comprend qu'il puisse en r< sulter des feuilles de six et quatre folioles, ou môme à cinq et trois, car anomalies peuvent se produire pour la feuille normale a sept ou pour la feuille normale à cinq folioles. Il en résulte donc que, parmi les feuilles à moins de sept et notam- ment pour celles cà six ou à cinq folioles, il y a différents types de symétrie correspondant aux causes différentes qui produisent la réduction du nombre des parties du limbe. En ce qui concerne la taille des folioles, le développement est très inégal. La foliole symétrique de celle qui avorte prend parfois une grande taille et bénéficie de l'avortement. (Ex» : /'.:. pi. IV, ûg. 22.' Le temps qui sépare l'apparition des folioles qui se forment successi- vement influence beaucoup la capacité < le croissance de chacune d'ell Variation de la symétrie des feuilles à six folioles premier et deuxième cas). — Nous allons étudier la feuille à six folioles, mais ce qui la concerne s'applique facilement aux type- plus réduits. La symétni finale des feuilles est très altérée et diversement suivant les cas. Trois types de symétrie en résultent fréquemment pour les feuilles à six folioles: Premier type de symétrie. —On remarque souvent que le groupe venir (/•,/-,') des feuilles à sept, ou le groupe (ff,) des feuilles à cinq f est représenté par une seule foliole et, en même temps, uve anormal. On peut voir cette foliole unique prendre plus ou moins et souvent rigoureusement, la place médiane à la partie ventrale du pél Elle est alors équidistante de {fft ou [fj[ . C'est, en somn fication de la loi d'équidistance que Hofmeistera formulée à pro| I 474 BOTANIQUE développement des pièces florales. Il en résulte donc une feuille à deux folioles médianes impaires, l'une normale au sommet et à la face dorsale du pétiole, l'autre anormale, à la face ventrale et en bas. Ce changement de symétrie est surtout bien réalisé pour les feuilles du type E (premier cas). S'il s'agit au contraire du deuxième cas, c'est-à-dire d'un avortement, le rudiment avorté s'oppose à ce que la nouvelle symétrie soit aussi parfai- tement réalisé. Ce type de symétrie peut être dit médian double. Deuxième type de symétrie.— La feuille peut se former avec développement uwilatéral (premier cas) ou avec avortement (deuxième cas), suivant les types C. D. H. Dans ces exemples, les folioles manquantes appartiennent toutes au même côté (F. G. K.). Je n'ai observé qu'une seule fois une feuille n'ayant pas f[ et f2. Cet exemple correspond à un avortement vrai qui peut porter sur les deux côtés. Il est très rarement réalisé, car le nombre des feuilles examinées a été très grand. Théoriquement, cepen- dant, cet exemple unique est intéressant, puisqu'il montre comment sur un axe la ramification alterne peut résulter d'une ramification suivant le type opposé, modifié. La symétrie, dans les cas précédents, est irrégulière et très variable. Les groupes (fj'n) à développement régulier bilatéral ont alors une capacité de croissance moindre ou plus grande et il en résulte des feuilles où non seulement la structure bilatérale est altérée, mais aussi où le développe- ment respectif des folioles est inégal. On a alors une asymétrie très caractérisée, les cas ne sont pas très rares et ce sont surtout les avorte- ments (deuxième cas) qui les produisent. C'est le type asymétrique. Troisième type de symétrie. — Quand il n'y a d'anormal que le groupe (f/!, i comme en D., ou (fj[) comme en C. H., le groupe fzf3 peut rester placé symétriquement par rapport au plan de symétrie du pétiole. La consé- quence, c'est que les feuilles f0 et f[ sont déplacées très tôt après leur apparition, et occupent une situation déjetée du côté de la foliole (f'%) manquante. Une telle feuille réalise alors une symétrie nouvelle par rapport au plan médian. Elle a ses folioles disposées par paires de chaque côté. La disposition symétrique des folioles (f3) s'explique très facilement en suivant le développement : quand les folioles (f3) apparaissent, les folioles /,, et /"î sont déjà déplacées et la loi de Hofmeister impose aux folioles i/3) leur situation symétrique. Ce type à 6 ou à 4 folioles peut être appelé /atéral. Extérieurement, il donne une feuille à apparence paripennée ; en réalité, la foliole impaire existe mais elle est déplacée. Type paripenné. — Celui-ci peut aussi réaliser un changement de symétrie ou une asymétrie vraie. Premier cas. Le développement est bilatéral deux ou trois fois sans K. GAIN. — VARIATION ET SYMÉTBJ1 DI l.\ Ml ll.l.l ni l.l P1NUS \M:I - !.. foliole médiane impaire. Le groupe /',/,' donne, dès le d< but, deux foli jumelles et identiques placées symétriquement de part i-. ici, il se divise en deux seulement. La symétrie qui en résulte esl du type /atéra/, puisqu'il n'y a pas de foliole médiane. Nous avons vu que le type imparipenné anormal (".. h. Il pouvait amener un déplacement de /'„ et réaliser aussi le type de symétrie latéral. Extérieurement, ce dernier cas ne se distingue presque pas du précédent, quoique le processus qui les réalise soit bien différent. Le type paripenné latéral » est cependant d'une symétrie plus parfaite, parce que les deux folioles i/',/',') sont identiques par l'origine et par la taille adulte Dans le type imparipenné « latéral », au contraire. i/'„ et /\) sont deux folioles qui, quoique symétriques par rapport au plan de la feuille, sont d'origines différentes, et souvent prennent une taille un peu différente. /,, devenant un peu plus grand. L'étude anatomique du développement montre bien la différence entre le type paripenné « latéral » et le type imparipenné anormal « latéral ». Celui-là ditlére de celui-ci comme une vraie dichotomie diffère d'une fausse dichotomie à avortement unilatéral. Existe-t-il des feuilles du Lupin où le développement serait d'abord dichotomique (sans f0), bilatéral, comme dans le cas précédent pour /',/',' i i/'/:), et ensuite unilatéral (f3) f/4) comme pour les feuilles imparipennées anormales ? Nous ne l'avons pas observé, malgré nos recherche-. Si < . n'existe pas. cela donne une importance plus grande à Pexistencedu oas de vraie dichotomie parfaite signalée plus haut. L'établissement d'une vraie dichotomie et du type de symétrie « latéral » semble, d'ailleurs, peu com- patible avec un développement unilatéral d'un ou de plusieurs des groupes. Si le cas est réalisable, c'est donc plutôt par un avorte nt : cas accidentel, toujours susceptible de se produire. Feuille à trois folioles (planche III. fig. \i et lo). — Elle peul provenir simplement d'une feuille normale avec non-développement des groupes (l\ /Y) (/*, /V). Elle peut provenir aussi des modifications que -ul.it la feuilli folioles réduite à trois. Les feuilles à trois folioles sont, d'ailleurs mais on les observe assez facilement en privant très tel la plantule de : deux cotylédons. C'est ainsi que nous avons pu en obtenir po étudier. Elles n'ont pas présente de fait nouveau ne rentrant | cas précédents. Feuille à deux folioles .planche IV. fig. 1\ et 23 . - L feuilli 476 BOTANIQUE folioles se comprend très bien d'après les données précédentes. L'étude anatomique de l'unique exemplaire obtenu a montré qu'elle appartient au type paripenné, par dichotomie vraie du faisceau vasculaire du pétiole. Le développement et la structure sont très symétriques, sauf l'anomalie supplémentaire venant de l'inégal développement des stipules. La stipule s', en raison de son adhérence et de son plus grand développement, amène une structure asymétrique du pétiole dans la région oo', qui influence naturellement la structure de la région o' o". C'est en o" que se produit la dichotomie. Dans cet exemple particulier, on voit, pour ainsi dire, une cause de l'anomalie qui caractérise le type paripenné. Cette cause n'est pas nécessaire à la production de la monstruosité ; les feuilles de Lupin à six folioles le prouvent, et aussi le cas du Trifolium agrarium à quatre folioles, dessiné par P. Vuillemin (Loc. cit. pi.) et qui semble aussi se rattacher au type dichotomique. Feuille à une foliole (planche IV, fig. 23). — Nous n'avons étudié qu'un échantillon de cette feuille, qui doit être aussi rare que la précédente. Elle se présentait avec stipules asymétriques. A l'insertion sur la tige, l'appareii vasculaire était disposé non symétriquement par rapport au plan médian ; ceci explique le développement inégal des stipules en lar- geur. Le pétiole était, vers le milieu, identique à celui des feuilles à sept folioles. Vers le haut il s'aplatissait beaucoup, et la rangée des faisceaux ne se refermait pas en un cercle continu comme dans le cas ordinaire. Dans la partie dorsale du pétiole il restait trois gros faisceaux dorsaux, qui auraient pu donner trois folioles et qui n'en donnèrent qu'une seule, mais à nervation palmée. Cette feuille à foliole unique a donc une structure imparipennée. Les nervures étaient peu saillantes et moins diffé- renciées qu'à l'ordinaire, caractères qui rappellent ceux de certaines feuilles primordiales vraies chez d'autres genres de Papilionacées. La foliole unique n'était donc pas homologue d'une foliole simple, mais bien d'une foliole trifoliée arrêtée et modifiée dans sa différenciation. Conclusions. 1° Accidentellement, le Lupin blanc peut présenter au début de sa végétation des feuilles très différentes du type ordinaire à S ou 7 folioles. On peut, sur un seul individu, observer des feuilles à 1, 2. 3, 4, 5, 6, 7 folioles. 2° Quand elles se produisent, les premières de ces feuilles, soit par la nervation, soit par le type de symétrie, semblent pouvoir être homologuées aux feuilles primordiales des autres Papilionacées. 3° L'apparition de ces feuilles exceptionnelles est en rapport avec la nutrition mais peut très bien indiquer un retour à un type ancestral. K. GAIN. — VARIATION El SYMÉTBO DI LA i 1.1 ii.i.i 1,1 LUPIN! i La feuille actuelle du Lupin présente, dans sa symétrie, d< rations très sensibles dues s«»it à des avortements, soit â la Bubstitutioo du développement unilatéral au développement bilatéral habituel. 5° En raison de la fréquence de ces variations, il Bemble qu'on eu peut conclure que la feuille du Lupin blanc esl dans une période d'évolu- tion. En outre de la symétrie imparipennée, un deuxième mode de symétrie coexiste, tenti à se définir ot à se maintenir, pour réaliser dan- la \ tation le type paripenné. 6° Les feuilles ayant un même nombre de folioles, mais moins d< peuvent appartenir à des types différents de développement. La feuille à G folioles, par exemple, qui est la plus fréquente des anomalies, peul conserver la foliole médiane et réaliser un type imparipenné anormal, ou bien présenter une dichotomie terminale sans foliole médiane, c'est-à dire un type paripenné. Suivant le cas, il en résulte une aouvelle symétrii ou bien une asymétrie vraie. Au lieu du type symétrique médian habituel, on voit souvent se produire le type médian double à deux folioles médianes, le type latéral sans foliole médiane ou le type asymétrique. Celte varia- tion considérable manifestée par la feuille du Lupin, et par celle des autres genres cités, semble montrer que le type foliaire des Papiliona est encore en voie d'évolution. Explication de la planche III Divers types de symétrie de la feuille des Lupinus albus. L. 1. 2. 3. 4. 5. 6. Feuille de Lupin normale à sept folioles. Structure et symétrie imparipennées. 1. Coupe transversale de la base du pétiole de feuille de Lupin blanc : /. liber, b, bois. Cette coupe s'applique à tous les types de la feuille du Lupin. Pour la ligure 6 et pour les ligures 10 à 21, on a indiqué seulement par d< s lignes les faisceaux Libéro-ligneux. 2. Coupe transversale de la partie supérieure du pétiole, au-dessons de la digi tation. 3. Coupe vers la naissance de la digi tation. On voit se séparer les deux folioles inférieures ventrales (3.3') et le début des folioles latérales 2.2 i et 3. Coupe au-dessus de la coupe 3. I es tolioles l î 9e -parent. On voit le début des folioles (1.1') et la foliole médiane (/ô). 7. 8. 9. Feuille à six folioles. Structure imparipennée el symétrie du type médian double. 7. Coupe montrant que le groupe (3.3' a un développement unilatéral. foliole f 3 ne se développe pas. 8. On voit le développement bilatéral du groupe 2.2 et la foliol fond à prendre une position ventrale médiane. 9. La foliole/- 3' est devenue médiane ventrale el l'on roil la | tolioles i .1.0.1'). Le dessin .9 correspond à une coupe qui est faite à un un celui qui est ligure au dessin ■"> de la feuille précédente et au destin // 478 BOTANIQUE de la feuille suivante. En 9, on voit la symétrie du type médian double qui s'achèvera par l'isolement de (&• // f0)- 10. il. 12. Feuille à six folioles. Structure paripennée. Symétrie du type latéral. Le développement est dichotomique au début (f{ f{) et reste bilatéral pour les folioles (2.2') (3.3'). En 11, on voit le début de la dichotomie apicale de la nervure médiane. En 12, les six folioles sont isolées et montrent leur symétrie du type latéral, sans foliole médiane. 13. Feuille à quatre folioles. Structure imparipennée anormale, Type asymé- trique ayant une apparence extérieure paripennée. 14 et 15. Feuille à trois folioles. Structure imparipennée. Type asymétrique présentant une foliole double (/". d) qui est formée par f0 + f{. Explication de la planche IV Types de symétrie et variation de la fouille du Lupinus albus L. 16. 17. 18. Feuille à six folioles. Structure imparipennée avec développe- ment unilatéral du groupe (2.2'). L'absence de la foliole 2 amène le déplacement du groupe (1.0.1'). Il en résulte une symétrie du type latéral ; mais les folioles ont une taille inégale, ce qui altère la symétrie. 19. 20. 21. Feuille à six folioles. Structure imparipennée. Le développe- ment est bilatéral avec avortement précoce de la foliole 2. Cet avortement amène le déplacement du groupe (1.0.1') et réalise finalement une symétrie du type latéral, mais sans qu'il se produise de dichotomie comme dans le cas de la ftg. 12 (PI. III). 22. Feuille qui a donné les coupes 16, 17, 18. On observe un grand dévelop- pement de la foliole f2r qui a bénéficié de l'avortement de (f2). 23. Feuille de Lupin unifoliée dont le limbe a une nervation palmée et repré- sente trois folioles non séparées. Les stipules sont très inégalement développées en largeur. 24. 25. — Feuille de Lupin bifoliée à stipules très inégalement développées en longueur. 24. Pétiole très grossi de la feuille 25, pour montrer la marche des faisceaux libéro-ligneux qui se rendent dans les stipules et dans les folioles. De Oen 0'le pétiole est concrescent avec la stipule s'. Il en résulte deux cordons vasculaires (m.l') parallèles, qui réalisent une sorte de symétrie binaire. En haut le fais- ceau m se dichotomise et donne deux folioles normales semblables. La structure et la symétrie sont ainsi paripennées. 213. Détail des faisceaux du pétiole et des stipules d'une feuille ordinaire pour comparer avec 24. 27. Schéma représentant le développement basipète d'une feuille ordinaire «le Lupin blanc à sept folioles. Structure et symétrie imparipennées, normales, comme dans la coupe n° G, PI. III. 28. Schéma représentant le développement basipète d'une feuille anormale de Lupin à six folioles à développement apical dichotomique. Structure paripennée, symétrie du type latéral, comme dans la coupe n° 12. PI. 111. 29. Schéma représentant le développement basipète dune feuille impari- pennée à six folioles avec avortement ou non-développement de la foliole (/,.2). Un déplacement amène une symétrie du type latéral comme dans les coupes n0i 18 et 21, PI. IV. E. ROZE. — PLANTES OBSERVÉES \f \\i SIÈCLE EN w.,1.1. 1 1 uni: 30. Figure très schématique, com Bpondant à un dév< luppemenl unilal groupe :'...!' i el déplacement de 3, réalisant le type médian douJ une feuille à six folioles, comme dans la Qgure 9, plani ne lll. M. E. EOZE LES PLANTES OBSERVEES AU XVI" SIECLE EN ANGLETERRE PAR CHARLES DE LESCLUSE [581.9(42) 1 — Séance du 20 septembre — En IuliS, Turner avait, avant de mourir, publié la troisième partie de son New Herbal, qui donnait déjà quelques détails sur les plantes de la Grande-Bretagne. Il nous a semblé qu'il y aurait un certain intérêt à ras sembler et à faire connaître les observations botaniques qu'avait pu faire peu après, en Angleterre, Charles de l'Escluse ou Clusius, pendant les deus voyages qu'il y fit en l.'JTl et 1581, et qui se trouvent disséminées ça et là dans son Rariorum plantarum Historia (1601). Nous rattacherons au pre- mier de ses voyages celles des Observations de Clusius qui oe sonl datées, mais qui ont eu en général pour objet des espèces assez communes pour avoir pu tout d'abord attirer son attention. C'est ainsi qu'il signale le Tamarix çjevmanica L. (Myrica sylvestris U. p. 40J (1), qu'il avait remarqué en Angleterre dans quelques jardins, le Spartium Scoparium L. (Genista uulgatis, p. 10'! . très répandu partout, ÏUlex europœus L. (Scorpius I, p. 1067, "Ju"'1 avail observé dan- divers localités, et YEryngium maritimum L. (Eryngium marinum, p. I l.l\ croissant spontanément dans des lieux maritimes aveedes racines traçantes dans le sol. Voici ce que dit Clusius au sujet du Nartissus Pseudonarcissus L. Pseudo Nar tissus, p. 164J: « 11 est certain que lé Pseudo Narcissus croit w com- munément dans des prés assez voisins de Londres que. dan- ce bo célèbre appelé Ceapside (2), les femmes de la campagne, au y apportent une telle quantité de ses fleurs printanières que l'on eo orner toutes les tavernes. » i Page du Iï'ir. plant. Hist. et nom sous lequel Clusius 2 Nous reproduisons les noms anglais des villi - tels qu'ils se trouvent imprin le Bar. plant. Historia. 480 BOTANIQUE Charles de l'Escluse avait aussi remarqué qua Londres se trouvait le Corylus Avellana L. (Corylus, p. 10J, à fruits courts et assez durs, sembla- bles à ceux qu'il avait observés dans d'autres pays. A propos du Co/chicum autumnale L. var. (Colchicum anglicum albo flore. p. 199;, Clusius s'exprime ainsi : « Lobel avait observé cette variété en An- gleterre, dans la campagne du Somerset, près de Bristol ; lorsque je me rendis chez lui et chez M. Morgan, en 1571, ils m'en donnèrent quelques bulbes. A mon retour à Malines, je mis ces bulbes en terre (1); ils fleurirent et, au printemps suivant, avec leurs feuilles qui m'ont paru plus étroites que celles de l'espèce, ils me donnèrent des graines. La racine n'est pas différente de celle de cette espèce. » Et au sujet de l'Iris Xyphium L. (Iris bulbosa II sive violacea, p. 211); « De ce que Matthias de Lobel, médecin et très éminent botaniste, avait le premier communiqué cet Iris en Belgique, par quelques bulbes envoyés d'Angleterre à ses amis, je croyais que cette plante y croissait spontané- ment. Mais, quand je me rendis en Angleterre, en 1571, c'était en vain que je cherchais cet Iris dans les champs et sur les collines. Ce ne fut que lorsque j'arrivai à Bristol, où Lobel m'attendait, que j'appris de lui qu'il l'avait connu pour l'avoir vu cultiver dans des jardins où il l'avait récolté pour l'envoyer de Londres à ses amis. Il est vraisemblable que cet Iris avait été apporté par les navires qui, d'Espagne, font souvent relâche à Bristol, et qu'il provenait soit de l'Espagne, soit du Portugal. » Au-dessus de Windsor, séjour des rois d'Angleterre, Charles de l'Escluse dit qu'il avait trouvé YErica arborea L. (Erica Coris folio I, p. 41 J, ainsi que YErica cinerea L. {Erica Coris folio VI, p. 43J, qui fleurissait au mois de Septembre. Voici ce que dit Clusius. à propos du Chlora perfoliata L. (Centaurium parvum flavo flore, p. CLXXXJ : « J'avais observé cette plante en Angle- terre, en 1571 , dans le Parc d'Hornam, du Comté d'Essex ; elle était en fleur en Septembre. Mais dix ans après, je retrouvais cette même plante en Angle- terre, très bien fleurie en Juillet; elle était très abondante sur une certaine petite colline, entre Gravesende et le Château de l'ill. Seigneur de Cobham, Gouverneur des Cinq ports » . Enfin, Clusius s'exprime ainsi au sujet du Scofopendrium officinale Smith var. laciniatum (Phyllitis laciniato folio, p. CCXIXJ : « Lorsque j'étais à Bristol, en 1571, Lobel me conduisit à la Grotte de Saint- Vincent, où il avait recueilli cette plante. J'en déracinais de mes propres mains quelques pieds, qui étaient pareils à ceux qu'il m'avait envoyés, mais alors tout à fait tendres et délicats. Plus tard, en revenant d'Angleterre en France, j'en remarquais plusieurs pieds semblables dans un certain puits, non loin de (l) Charles do l'Escluse a dû faire cette culture, a Malines, dans le jardin de Dodoens, qu'il appelle dans sa Correspondance, notre Jardin. E. ROZE. — PLANTES OBSERVÉES \l \\i" SIÈCLE l\ \\..i i i i u. '.sj Boulogne, pendant que j'attendais le Courrier qui devait me conduire jus- qu'à la stai.ion la plus proche, où l'on devait changer de chevaux. Le voyage que Charles de l'Escluse lit eu Angleterre en 1581 lui permit de faire de nouvelles Observations. Nous faisons suivie les - des plan- tes de ce qu'il dit à leur sujet. Trollius européens L. (Banunculus glomerato flore, p. -'>~). — « J'ai \n cette plante, en 1581, apportée récemment à Londres des montaf septentrionales de l'Angleterre. » Astragalus montanus L. (Onobrychis W, p. CCXL). — « Pendant mon voyage en Angleterre, en 1581, j'ai pu voir cette plante rare qui était cul- tivée à Londres, dans le jardin du très docte Jean Richaeus, pharmacien royal. » T/ii/mus Acinos L. ? (Acinos Dioscoridis, p. 354). — c J'observais cette plante en fleur, au mois de Juillet 1581, pendant que, dans L'attente d'un temps favorable pour naviguer, je me rendais chez LUI. Seigneur de <.<>!>- ham, Chevalier de l'Ordre de la Jarretière et Gouverneur des Cinq ports. Je me rappelle que je n'ai vu aucune plante qui, à mon avis, ne se rapporte mieux à l'histoire de Y Acinos de Dioscoride. » Pedicularis sylvatica L. (Alectwolophus III (joins alterum, p. u Al . — « J'ai recueilli des pieds de cette espèce, en Avril 1581, offrant des (leurs pourpres, ou d'un beau rouge, ou blanches, dans le Domaine de l'Ill. Richard Garth, à Groutz, au-dessus de Londres. » Malrivuria PartheniumL. var. (Parthenium pleno'flore, p. 337). — « L'Ill. et très aimable Richard Garth, Primicier de la Chancellerie de Londres, m'avait très obligeamment envoyé à Vienne, en 1579, un dessin et des graines de cette plante. Deux ans après, j'ai pu l'observer fréquemment, lorsque, pour des affaires importantes, je retournais à Londres, où je tais tout un semestre. » Endymion nutans Dumt. (Hyacinthus hispanicus, p. 177'. — « Cette plante ne se trouve nulle part plus abondamment que dans des prés el des lieux herbeux voisins de Londres, et môme éloignés de cette ville, où je me souviens d'en avoir récolté des pieds qui avaient une hampe haute d'une coudée, laquelle portait trente fleurs, d'un pourpre tantôt intense, tantôt plus pâle, et parfois même tout à fait blanches, ou bien en partie pourprées et en partie blanches. Or l'honorable et diligent pbarma Jacob Ga.ret junior Belga(l) m'avait écrit qu'il en avait trouvé ayant (i) C'est ce même Jacob Garet qui avait envoyé plus tard à Cli ' de I Pomme de terre itUegrœ stirpis p. LXXX). D'après une remarque faite > Jackson, dans son Compte rendu fin Journal of botany de notn H rait probable que Jacob Garet (dont le qualificatif Bilga ne le tôt comme originaire de Venta lui,, arum, le moderne Win Gérarde, qui l'appelait «' my brother apothecari»' », avait dû faire ce dessin d'après un pie Pomme de terre de Gérarde. qui l'a cultivée le premier à Londr. - ' »"« variété différente de celle qu'a décrite Charles de l'Escluse. Il est à regretter que i n ait pas donné de détails à ce sujet. 31* 482 BOTANIQUE fleurs couleur de chair ; il m'en avait môme envoyé ensuite deux bulbes, dont l'un ne put se conserver, mais dont l'autre me donna une élégante fleur, couleur de chair et produisit ensuite d'autres bulbes, en 1591, d'une manière surprenante. » Orclds coriophora L. (Orchis V, p. 268J. — « J'ai observé cette espèce en Angleterre, dans des prés voisins de la ville de Londres : elle avait un épi de fleurs pourpres, d'une odeur infecte. » Typha angustifolia L. (Typha média, p. CCXVJ. — « J'ai remarqué une espèce particulière de Typha, tenant le milieu entre les autres espèces. C'était en 1581 : la plante s'était abondamment développée dans un fossé marécageux, près de la Chapelle de Tyburn, non loin de cet endroit où l'on enterre les malfaiteurs qui ont été pendus (quibus ab maleficia laqueo gula fracta est) .C'est à un mille de la ville de Londres, du côté qui regarde l'Occident. Ce Typha a des feuilles beaucoup plus étroites que celles du Typha vulgaris. et un épi plus grêle; il est plus grand cependant que ce Typha minima que le Dr Penny conservait parmi ses plantes desséchées entre des feuilles de papier et qu'il m'a montré ; cette autre espèce a été décrite par Pena et Lobel dans leurs très savants Adversaria. Le Typha dont je parle était fleuri en Juin » . Quercus Ilex L. (llex Londinensis prior, p. 23J. — « J'ai vu cet arbre assez petit, en 1581, à Londres, dans un jardin suburbain, sur la rive droite de la Tamise, au-dessus du pont qui relie les deux côtés de la ville : il avait de nombreuses branches, sur lesquelles se trouvaient insérées sans ordre des feuilles semblables à celles de Y Ilex hispanica. Il était en fleur vers la fin de Mai, un peu plus tard qu'en Espagne, et laissait voir ses glands, dont je n'ai pu connaître l'époque de maturité, car je quittais l'Angleterre le mois de Juillet suivant. Un autre Ilex (Ilex Londinensis altéra) s'est mon- tré à moi beaucoup plus grand : il était cultivé dans le jardin du Château royal de Westminster. On ne pouvait le comparer avec le précédent, car son tronc était si gros qu'une personne n'aurait pu l'embrasser. » Hyssopus officinalis L. var. (Hyssopus angustifolia spicato flore, p. 356j. — « Je n'ai pas vu cette plante; mais le dessin m'en a été envoyé de Lon- dres parle très obligeant Jacob Garet junior. Je me rappelle que j'ai trouvé à Londres une autre variété, très voisine de l'Hyssope vulgaire, mais qui présentait de nombreux rameaux fastigiés, formant comme une sorte de touffe épaisse. J'ai voulu la rapporter à Vienne, en Autriche; mais elle périt pendant mon voyage. » Pinguieula vulgaris L. (Pinguieula, p. 311 J. — « Le Dr Penny, médecin de Londres, me disait, en 1581, que cette petite plante, à fleur tantôt bleue, tantôt blanche, se trouvait dans plusieurs localités en Angleterre, et que, dans les régions septentrionales, où elle se montrait avec la Primevère à fleurs rouges, on l'appelait Butter ivort, c'est-à-dire « Herbe au beurre », E. KOZE. - PLANTES OBSERVÉES 41 XVI1 SIÈCLE in \\..u i i iiltl ■de ce qu'elle a l'apparence grasse du beurre, el qu'on a l'habitude de I • n ployer pour les soins adonner aux cr<\ dee mamelles des \ mais que dans le sud de l'Angleterre, où cette plante croll i gaiement, la pommait Whyt root, parce qu'elle l'aisaii périr les moutons i|ui la brour talent à défaut d'autre nourriture. » Primula vais var. aoauliê L. (Primula verts pallido flore kumilis, p — • « Les Anglais l'appellent Prim roosen el Cowe Slyppe. Lorsque j'éta en Angleterre, où cette planle se montre abondamment dans les boit récemment coupés, je remarquais qu'elle avait une Ileur d'un blanc de Jait. » Primula uemvar. dateur L.(Primula refis, p. 301^.— « Pendant que je me trouvais à Londres en 1Ô8I, j'ai appris du !►' Thomas Penny que cette plante croissait en abondance dans les pn'-s humides el les p&tumges du Nord de l'Angleterre. 11 en est résulté que, pour me l'aire plaisir, I"' très savant et très aimable Richard Garth, Primicier de la Chancellerie de Lon- dres, voulut bien prendre le soin d'en faire venir plusieurs pieds, encore fleuris, de l'Hexarehat de Derby et de W'ibsey, non loin de la ville d'Halyfure; on y avait joint des pieds de Piiiyukula et le Trollku en fleur. C'était avant mon départ de Londres et je les envoyais à mes amis à An- vers. D'après le Dr Penny, les paysans anglais appelaient celle Primevère Bird ct'in, c'est-à-dire yeux d'oiseau, nom sous lequel ils désignaient aussi le Cardaminc jiratcnsis. » Bwertm peremms L. (Gertiam punctata l'enmri, p. :\U\). — ■■ l'avais ;'i peine oublié de parler de cette élégante espèce de Gentiane, que j'avais observée moi-même sur quelques montagnes, lorsque, pendant mon séjour à Londres, en l§8à, le l)r Thomas Penny, en raison de notre amitié, m'en communiqua un dessin et une description : par suite de la fréquence du pointillé qui se voit sur les Heurs, on l'appelle Gcnliaw/ pmateta. o Hyoserû mdnima L. (Hieratium minimum, p. CXLIIL — « J'ai reçu i lementeà Londres, en 1Ô81, du D Thomas Penny, un dessin el une à cription de cette plante. Elle croit fréquemment en Angleterre, dan- Lee moissons, sur une terre sablonneuse el friable. » Carduus dissedus L. (Cirsium anglicum Jl ou CirsUm hrihunwum . p. CXLV1IL).— « Le Dr Penny m'a aussi communique à Londres, en 1681, un dessin et une description de cette espèce, qui se trouve dans des pi au pied du Mont Engleborow, le plus élevé de l'Angleten», dan.- le < omlé d'York. La plante tleurit en Juillet et Août, » Géranium tuberomm L. ? (Géranium bit/bosum Penstai, p. même, à Londres, en 1581, le J»r Penny me communiquait lu d on et le dessin de cette plante, que j'avais reçue de moi fcrta Bavant ami ïur- ner, médecin anglais, en provenance du Danemark, i RubusChamœmorus Tu. (Chamamorus angticana, p. U8j. — < h dois 484 BOTANIQUE encore au Dr Penny (1), médecin de Londres, d'avoir eu communication du dessin et de l'histoire de cette plante élégante, sous le nom de Chamœ- morus. Cette espèce aime les endroits découverts et neigeux : elle se trouve en abondance, parmi les bruyères, sur le Mont Engleborow, le plus élevé de toute l'Angleterre, à douze milles de Lancastre. » Achillea Ptarmica var. p L. (Ptarmica pratensis pleno flore, p. XIIJ. — « Cette élégante variété croît en Angleterre, dans quelques prairies, d'après l'obligeant Jacob Garet, parfumeur à Londres, qui m'en a envoyé un dessin. » Ribes rubrum L. var. (Ribes monocarpos, p. 119J. — « J'ai appris, par une lettre que m'adressait de Londres Jacob Garet, que, sur celte variété, le fruit, semblable à celui du Groseillier ordinaire, quoique un peu plus gros, ne se trouvait pas réuni à d'autres pour former une grappe, mais qu'il se montrait seul et unique sur le pédicule, comme cela se voit sur YUva crispa. » Crépis sibirica var. y L. (Hieracium britannicum IV, p. CXLJ. — « Je n'ai vu nulle part cette plante à l'état spontané, mais seulement à Londres dans les jardins des très doctes Jean Richaeus et Hugo Morgan, Pharmaciens royaux, qui l'appelaient Cichorium montanum ; elle y avait été apportée des régions septentrionales de la Grande-Bretagne, où elle croît spontanément. » Les autres plantes que cite Clusius, dans son Rar. plant. Historia, pour les avoir observées en Angleterre, n'étaient pas d'origine anglaise. Ce sont YHypericum balearicum L. (Myrto-cistus Pennœi, p. 68,) dont le Dr Penny lui envoyait un dessin en 1580 et lui montrait l'année suivante un échan- tillon desséché, provenant de l'Ile Majorque; un certain Plantago (Plantago latifolia exotica et P. angustifolia exotica, p. CIXJ dont son ami Jacob Garet junior lui envoyait un dessin en 1592, et qu'il avait vu cultivé dans le beau jardin du noble anglais Edward Points, en 1581 ; puis la Batate, (Convolvulus Ratatas L., Batatas, p. LXXVII) dont il se rappelait avoir acheté à Londres, au commencement de l'année 1581, des racines assez fraîches, pesant plus d'une livre, mais qu'il ne put conserver pour les rap- porter à Vienne, comme il en avait l'intention. Enfin Clusius cite encore quelques autres plantes qui n'étaient pas d'ori- gine anglaise, mais qui lui avaient été envoyées d'Angleterre, ou bien dont il devait la connaissance à ses amis ou correspondants de ce pays. C'est ainsi qu'il dit avoir reçu du Dr Thomas Penny le Coronilla varia L. ? (Securidaca Pennœi, p. CCXXXVILJ, que son ami avait récolté dans le Gene- vois, non loin de Ponte tremulo, sans l'avoir encore vu nulle part ailleurs. Clusius parle également des plantes suivantes : Cornus suecica L. (Chamœpericlymenum, p. 59,) . — « Cette plante élé- (1) Le Dr Penny ne parait avoir rien publié. Mais Charles de l'Escluse a fait connaître les descrip- tions de son ami dans son Rar. plant. Historia. E. ROZE. — PLANTES OBSERVÉES M V s INGLETERBI 188 gante, dit-il, doit sans nul doute être rapportée au Periclymenum ; sa li- gure et sa description m'ont été obligeamment communiquées en raison de notre amitié par le Dr Thomas Penny, avec d'autres 1>- 1! Fritillaria imperialis L. (Tusai potyanthes, p. 128J. — « J'ai appris de Jacob Garet, parfumeur à Londres, qu'en l'année 1582, il avail eu un pied de cette plante qui portait soixante-douze fleurs, i Peltaria alliacea L. (Thlaspi montanum L p. CXXXIJ. — « Par des grai- nes de cette espèce, que j'avais envoyées de Vienne à mes amis, j'ai appris que celte plante s'était acclimatée dans les jardins de L'Angleterre, Gnaphalium margaritaceum L. (Gnaphalium americanum, p. '■'>!'). — « Jacob Garet junior m'avait envoyé d'Angleterre, en 1588, des souches de cette espèce qu'il m'écrivait avoir reçue d' Amérique. Il ne lui avail pas donné de nom. Elle me paraît être très voisine de celle que j'ai décrite dans mes Observations sur les plantes de la Hongrie, Livre III. après l'avoir reçue en 1580, comme ayant été apportée du Nouveau-Monde et sous le nom de Gnaphalium americanum, du très docte et très obligeanl Richard Garth, Primicier de la Chancellerie de Londres. » Argcmonc mexicana L. (Papaver spinosum, p. XC1IIJ. — « Jacob Garet junior m'avait de Londres envoyé d'abord une capsule avec quelques grai- nes de cette plante, mais sans lui donner de nom ; il avait reçu ce fruit avec d'autres choses apportées par un navire. J'avais semé ces grain* mais elles ne germèrent pas. Puis Joachim Camerarius, fdsdu célèbre mé- decin de Nuremberg, rapporta de Londres en 1592 de la graine de cette espèce qui s'y était développée cette année môme. Cette graine germa et me donna la plante que je décris. Il la nommait Fico de/ inferno, c'est-à- dire Figuier infernal. » Phascolus... (Phaseolus peregrinvs indicus, p. CCXWIIJ. — Il s'agissait d'un Haricot, à graine bicolore, moitié noire, moitié blanche, que Clusiu-> avait reçu de Jacob Garet et qu'il avait trouvé assez nouveau et rare pour le mettre sous les yeux de ses Lecteurs. Holcus spicatus L.? (Panici americani sesquipedalis spica, p. CCXVI). — « Jacob Garet, dit Clusius, m'avait envoyé de Londres, en 1592, un épi de cette plante : cet épi était épais, très ferme et compact, s'amincissanl insen- siblement jusqu'à sa partie supérieure, et d'une longueur d'un pied et demi. Jacob Garet ne me l'avait pas envoyé tout entier; mais il m'avait ap| qu'il l'avait acheté à un navigateur anglais, de retour di Je n'ai pas connu la plante qui produisait cet épi. parce que les m'ont paru être trop vieilles pour être semées. » lUicium anisatum L. (Anisum Philippinarum wwutorum, p. — « Celte plante, dit encore Clusius, diffère beaucoup d- I Elle a été rapportée, il y a quelques année,, d- [les Philippines .qui - trouvent éloignées de la Chine de presque deux cent- milles . par I- ' 486 BOTANIQUE gateur anglais nommé Thomas Candi, lorsqu'il revenait de sa navigation autour du monde. J'en ai reçu de Londres des particules d'ombelles (fruits) et des graines qui m'avaient été envoyées par les très aimables Hugo Mor- gan, pharmacien royal, et Jacob Garet, parfumeur. Ces graines ayant la saveur et l'odeur de l'Anis, ils l'avaient appelée Anisum. Mais Jacob Garet m'avait appris que le nom donné à la plante par les Insulaires était Damor, et que Thomas Candi avait rapporté ce nom écrit en caractères chinois, c'est-à-dire les lettres tracées dans le sens vertical et se suivant de haut en bas, ce qui est le mode d'écriture usité dans ces contrées. » Telles sont les Observations qu'avait pu faire, au xvie siècle, Charles de l'Escluse, sur des plantes d'origine anglaise ou étrangère, et dont il devait en grande partie la connaissance aux amis qu'il s'était faits en Angleterre. M. Lucien DANIEL Professeur au Lycée de Rennes. LE PRINCIPE DE LA PARENTÉ BOTANIQUE EN FAIT DE GREFFE [581. 1] — Séance du 20 septembre — Ce fut en 1763 qu'Adanson, dans ses Familles des Plantes, posa le fameux principe de la parenté botanique qui réglait les conditions de réussite des greffes : Deux plantes ne peuvent se greffer avec succès l'une sur l'autre que si elles appartiennent à la même espèce ou au même genre. » Ce principe fut adopté aussitôt par la majeure partie des naturalistes et des agriculteurs. Mais, plus tard, de nombreux succès de greffes entre plantes disgénères firent modifier l'énoncé, auquel on ajouta ou la même famille. Tout le monde connaît l'application que de Candolle fit de ce principe pour fixer la place des Hortensia dans la classification, après des essais de greffe qu'avait entrepris, à son instigation, le fameux Tschudy, le restaurateur de la greffe herbacée. Faire cette application, c'était admettre que la similitude dans les carac- tères de reproduction chez les plantes, caractères dominateurs en fait de classification botanique, entraînait fatalement la similitude dans les carac- tères internes et externes des appareils végétatifs et dans leurs fonctions. Or, dans une même famille, un même genre, parfois une même espèce, L. DANIEL. — PRINCIPE DE LA l'Uii:\n. BOTANIUUI i\ 1 vil m i;h on trouve à la fois des plantés forl dissemblables comme végétation : DDessoDl herbacées, les autres ligneuses; elles peurent être de grands taille ou rester naines, contenir <\c> produits variés, etc., ••te. On conçoit que l'application rigoureuse d'un tel principe devait enta ner plus d'un mécompte, même dans les plantes ligm uses, le que l'on ait greffées en grand nombre et de tout temps. L'exemple le plus caractéristique qu'on ail cité sous ce rapport i contredit celui du Poirier. Cet arbre M's(,udr très difficilement au Pom- mier, son voisin le plus immédiat dans la classification, el il réussit au contraire très bien sur le Cognassier, l'Épine blanche, etc., qui appartien- nent à des genres beaucoup plus éloignés. Bien plu-, m le Poirier reprend facilement sur le Cognassier, celui-ci ne[réussit pas but le Poirier. Pour- tant, dans ces greffes inverses, la parenté botanique n';i pas varié. Les partisans du principe de la parenté botanique se sont tirés d'affaire en disant qu'il s'agit là d'une très rare exception, concernant la seule famille des Rosacées. Rien de semblable ne s'observe dans l'immense majo- rité du règne végétal. Cette nouvelle conception avait le grave défaut de ne B'appuyer que sur un nombre très restreint de faits. On sait, en effet, combien est petit le nombre des plantes qui ont été greffées par rapport au nombre de celles qui n'ont été l'objet d'aucun essai de greffa II était doue dangereux de généraliser dans des conditions semblables. Tel était l'état de la question, il y a une dizaine d'années, quand je com- mençai mes recherches sur la greffe des plantes herbacées. J'ai obtenu, an cours de ces recherches, un grand nombre de résultats qui ne peuvent s'expliquer par le principe de la parenté botanique et qui montrent que l'exception olïerte par les Rosacées est loin d'être isolée. Je ne veux point revenir ici en détail sur les faits de ce genre que j'ai déjà décrits dans divers travaux auxquels je renvoie ceux que la question pourrait intéresser (1). Telles sont les greffes de Laitue sur Salsifis, qui réus- sissentou non suivant que la racine servant de sujet est jeune ou âgée ; les greffes de Carthame sur Soleil annuel, qui réalisent des greffes antre plantes de sous-familles différentes, quand des plantes de genres même très voi- sins dans les mêmes sous-familles des Radiées et des Flosculeuseï ne peuvent se greffer entre elles ; les anomalies que j'ai constatées dans la facilité de la reprise des greffes disgénères dans les familles di - ! 'mi- neuses, des Crucifères, des Ombellifères, des Solanées, des Corn] Ainsi les greffes disgénères ne réussissent qu'entre plantes voisins dans les Légumineuses, genres appartenant a une même tribu.; elle (O L. Dank-1, Recherches œorphologiqnae al fbjs * ' nique, »M • - La «nation dans la pale et l'héridMa d naturelles, Botanique, t. Vin, 1899.; ^ KOTAV réussissent rarement entre plantes de tribus différantes dans les Crucifères, et un pou plus souvent dans les Ombellifères, quand au contraire le sut i s fréquent entre tribu? différentes dans les > inées : enfin elles réussis sent putois entra plantes de sous-familles différantes dans les Compost - où presque toutes les Chicoracées - - adent entra elles quand les Floscu- louses et les EladU ess eut d'une façon tout autre. à ces résultats montraient que. dans un grand nombre de greffes, les différences phys pies entre les plantes associées et la nature de leurs produits ont s l'importance que les caractères usités en classification et que ordanee dans les caractères extérieurs n'entraîne point fatale- mont 1. a dans la nutrition générale, comme on la {re- tendu l . s ^ Ses que je viens de réussir oette année parle procédé de la greffe- mixte ^viennent ?i l'appui de ees conclusions et sont plus démonstratives encore. Ce sont les greffes de - - r micr sur Cognassier pour les plantes ligneuses et celles de Ycnumia ; .; sur \ S ,,marivm pour les plantes herbacées, 1 . ■ est une plante à branches retombantes et peu tireuses. Kilo reprend difficilement sur Cognassier, mais elle s'y main- tient et finit par pousser si on laisse au sujet quelques branches fouillées que l'on taille de façon à obtenir entre le sujet et le greffon eet équilibre variable nécessaire au maintien de la symbiose. C'est un exemple de plus à ajouter aux anomalies signalées dans les Uosae. - s, 1 i greffe de fcraORM sur Xar,. De roussit point si l'on opère par le proeedé de la greffe ordinaire, mais seulement par le procédé do la greffe- mixte, l.o greffon et le sujet restent de plus petite taille que les témoins. Mais le succès d'une telle greffe montre bien que la distance de deux plantes dans la classification peut être é. asidérable sans que disparaisse pour eela la possibilité du greff. I . \ ithium appartient à la /'ami, . s vmbrosiaeeos. que la plupart des si - placent à la suite de la famille des Composées, Quelques elas- sifieateurs. comme Hautier dans sa Flore des environ de Taris, rangent ees plai - os les l rticées. D'autres, comme Bâillon, ete.. en font une sous- famille spéciale ou une tribu de Composées dégénérées, qu'ils rapprochent s H. .... - In voit que. la pbue dos Xanlhium étant très discutée, tartre dans le (Mfetù%«feta S sw Li greffe afes jw. es s . - -.(. s permettent d'espérer que, par ce même pro- .... . s -voisines. I [trochemen! La s e diflicullâ t nt on une véritable gn - - qui amène le bons résultats effectuant un s ss : une hrilft s - el l'on ivni arrn - .mitonir l'association. Oest une question i. Uh\ I btHAtii I L. — KOTI ait le cal d'appliqu» l le C botanique à la gldfe. de la greffe du .V' ■'//' dans les Corn; \ • ;:.' lesqnellei qu Héliantholdées. L'application du prii dot • tte bizarrerie qu'il : trait de l à âne solution ern - ou la L conclusion de ces faits -'in. : mou a /'/ parenté botanique pan famille. Une foui jj'i . Uti dont ■ ion trop a*. /a point du tout proportionnalité rigoureuse entre l degré» d'à/finîtes earaeU > i par le* te/ familles, terme* oui, d'ailleurs, ne absolue et dont le* limite* sont souvent l'objet bota Il est possible cependant que le grefl pai l'étude d'un caractère an atomique, puisse, dan- certains cas, fournir certaii -ei- au point de vue des affinités. I. que nous av donnés montrent bien qu'il ne faut pas plus abuser de ce car-: ;t que de tout autre. }DI. J. P0ISS05 et BÉÏÏAGrEL NOTE SUR LA ■ MIMULUS LUTEUS L. DANS LE DÉPARTEMENT DU PAS-DE-CALAIS - : — - — L'apparition dans Doti - o d'une plante exotiq au milieu, se répandant et persistant oomn. toujours un fait intéressant pour le botaniste berl '. qui | une contrée dan- le but d'en bien connaître la flore. On aime à en -avoir l'histoire, a découvrir k duction. à constater sa marche pr - ne manquent jamais de tenir leurs urs au courant de l'étrangère a été à nouveau rencontr- 490 BOTANIQUE Parmi les plantes introduites presque volontairement, comme celles que l'on a signalées aux environs de Paris (1), à la suite de la guerre de 1810, amenées par les fourrages de pays lointains, bien peu se naturalisent et toutes celles qui se sont montrées à cette époque ont disparu successivement après quelques années de séjour. Il en est de même pour les espèces introduites dans les ports à la faveur des marchandises débarquées. Par contre, d'autres espèces s'implantent, et ce ne sont pas toujours les plus décoratives ou les moins encombrantes, telles sont, par exemple, le Mat ricana discoidea, l'Erigeron canadensis et YHelodea de la même patrie, dont l'Europe se serait bien passée. L'espèce dont il est question dans cette note n'a pas les inconvénients des précédentes, ou jusqu'à présent ne mérite pas les récriminations des populations auprès desquelles elle s'est développée, et enfin c'est une plante cultivée en France depuis près d'un siècle pour la beauté de ses fleurs ; il s'agit du Mimulus luteus L. Celte Scrofularinée est originaire de Californie. Elle a donné, par les semis et les croisements avec d'autres espèces du genre, des variétés nom- breuses, et l'on s'explique qu'elle ait pu s'échapper des jardins, où on la cultive, pour se répandre au dehors , observation qui a déjà été faite, comme nous le mentionnerons plus loin. C'est dans un petit village reculé du Pas-de-Calais, à Aix-en-Ergny, canton d'Hucqueliers, arrondissement de Montreuil-sur-Mer, que l'un de nous avait observé, l'année dernière, cette espèce y croissait abon- damment. Nous l'avons vue encore en fleur en cet endroit le 25 sep- tembre de cette année. Elle se plaît dans les prés humides et surtout le long de la petite rivière l'Aa, qui prend sa source à Bourthes, à 5 kilo- mètres d'Aix-en-Ergny. Parmi les plantes à demi submergées : le Cres- son, le Sium angustifoliinn, etc., on voyait se dresser les tiges terminées par les inflorescences du Mimulus, qui portaient les dernières fleurs jaunes très apparentes de cette espèce ornementale. Nous n'avons pu savoir par les rares habitants de ce village s'ils avaient connaissance que cette plante fut sortie d'un jardinet du voisinage. Le Mimulus luteus L. avait déjà une localité d'introduction bien connue en Alsace et signalée vers 1850 par Fr. Kirschleger dans la Flore de cette province. Il dit à son sujet : « Naturalisée sur les bords de la Bruche et des ruisseaux qui en découlent depuis Framont jusqu'à Molsheim ». Puis aussi : « Vallée de Wasserbourg, depuis la maison du curé jusqu'à mi-chemin de Soultzbach » ; ce qui donne à penser que c'est du jardin du curé que les graines si ténues des Mimulus se sont répandues aux alen- (1) Gaidefkoy et Mooillefaiuxe. Florula obsicUonalis. (Bull. Soc. bot. de France, t. XVIII, p. 246, XIX, p. 266.) M. I UN. Il; Y 11 l . UISN1L. — PARASITES im i i;\i - DES INNÉL1DI tours et. de proche en proche, l'espèce se sera largement étendue d le pays. Enfin, relie ]»l;inte -V-i aussi naturalisée à une date moins an< ienne dans la Côte-d'Or. La Société dauphinoise d'échanges botaniques a dis tribue. sons le ii° 3292 de ses collections, la plante qui nous occupe. Elle a été recueillie par le botaniste N. Garnier dans les prairies humides des environs île Saulieu. La localité du Pas-de-Calais que nous venons de citer n'esl peut-i pas la seule de ce département, mais d'après les renseignements que nous devons à l'obligeance de MM. Mouillefarine, Copineau el Gonse, qui connaissent bien la ûore du nord de la France, on n'avait pas encon indiqué la présence de cette plante dans la région. En dehors du territoire fiançais, sa dispersion n'esl pas moins étendue. Ki i Allemagne et en Autriche, ce Mimuhu a été signalé dans de nom- breuses stations (1). On l'indique aussi en Angleterre. Cette facilité d dissémination et cette persistance à se maintenir nn Europe, prouve une vitalité el une tendance à l'adaptation peu commune, et qui mérite d'appeler l'attention. MM. M. CATJLLERY et F. MESNIL SUR LES PARASITES INTERNES DES ANNÉLIDES POLYCHETES, EN PARTICULIER DE CELLES DE LA MANCHE .591.23:595: — Séance du l"> septembre — Au cours de nos recherches sur les Annélides Polychètes, non- avons été- amenés, pendant ces trois derniéros années, à observer un as» / grand nombre de parasites internes des animaux de ce groupe. Nos études oui été faites sur les côtes de la Manche, suit aux environs du cap de la Hague, soit à Wimereux. Leurs résultats sont donc, pour une part au moins, une contribution à la faune du Boulonnais. Le temps ne nous permet pas de faire ici une description détaillée de chacun des types d< ces parasites. Nous ne pouvons guère -pie faire allusion â chacun de mais on jugera ainsi de leur variété el de l'intérêt qu'offre actuellement leur recherche (2). i e. Fiek. — Flora von Schlesien, 1881, p. Î25. 2 Nous entionné,e lre,quelqi emti i ■*" munition, notamment de M. do Saint-Joseph. 492 ZOOLOGIE, ANATOMIE, PHYSIOLOGIE * * A. — Métazoaires. 1° Annélides. — On connaît deux exemples de Polychètes parasites dans d'autres Polychètes. Ce sont deux Euniciens : 1° Labrorostratus parasiticus S.-J., trouvé par M. de Saint- Joseph (1) dans divers Syllidiens ; 2° H ematocleptes terebellidis Wir., trouvé par Wiren (2) dans le sinus sanguin péri-intestinal d'une Terebellides. Une vieille observation de Koch (3) est probablement un troisième cas à joindre aux deux premiers. Il s'agirait d'un Lombrinérien para- site dans une grande Marphyse. 2° Crustacés. — Les curieux Copépodes de la famille des MonstrilHdœ, dont M. Malaquin doit entretenir le Congrès, et qui vivent pélagiquement à l'état adulte, se développent en parasites internes des Annélides. Cela rend compte de particularités de leur organisation définitive , sans cela énigmatiques (absence de tube digestif, etc.). L'observation de leur parasitisme a été faite tout d'abord par l'un de nous à la Hague; M. Giard (4), puis M. Malaquin (o), en ont fait connaître les détails. A la Hague, nous avons rencontré des Monstrillides chez un Spionidien (Polydora Giardi, Mesnil) et chez un Syllidien (Sillis gra- din). M. Malaquin les a trouvés chez des Serpuliens (Filigrana implexa et Salmacina Dysteri), au Portel. 3° Trématodes. — Les Trématodes sont représentés par de très nombreuses larves de Distomes enkystées et provenant de Cercaires. On en trouve dans la cavité générale de presque toutes les Annélides marines. Nous en avons vu chez divers Cirratuliens, Spionidiens, Serpuliens, etc., etc. Les kystes sont toujours entourés d'un manteau plus ou moins épais de phagocytes transformés en tissu conjonctif. Ces larves sont très difficiles à déterminer spécifiquement. Elles doivent achever leur développement dans des poissons ou des oiseaux de mer. 11 y a lieu d'admettre toutefois que la même Annélide est parasitée tou- jours par le même Distome, un Distome donné pouvant d'ailleurs se rencontrer dans plus d'un hôte. Il y a donc une correspondance entre les hôtes et les parasites, comme cela s'observe pour la plupart des autres groupes. Nous cite- rons, à l'appui de ces affirmations, les observations que nous avons faites sur YArenicola marina. Nous y avons toujours trouvé, à Arcachon, à Concarneau, à la Hague et à Wimereux, un Distome que nous avons pu reconnaître, à cause de la disposition particulière des crochets péribuccaux, pour le Distomum (Echi- nostomum) leptosomum Yillot. C'est toujours lui qui parasite PArenicole. Mais on le retrouve encore chez une Scrobiculaire (Villot) et chez les Synaptes (Cuénot). Il a été recueilli adulte chez un Tringa. 4° Cestodes. — Dans l'intestin du Polycirrus denliculatus, de Saint-Joseph (6) a observé un scolex de Tetrarhynchus . (1) Ann. Se. nat., Zool. (7), t. V. (2) Bih. lill K. Svenska Vet. Akad Handl., t. XI. (3) Neue Denks. d. allg. schweiz. Ges., t. VIII, 1847. (4) C. R. Ac. Se, 29 avril 1893 et 16 nov. 1896. (5) C. R. Ac. Se, 28 déc. 1896 et 11 janv. 1897. (6) Ann. Se. nat., Zool. (7), t. XVII, p. 235. M. CAULLERY ET F. MESNIL. PARAS1T] 3 INTERNES DES WMliii 5" Nématodes. — On connaît quelques exemples de Nématod< -; enkysl la caviti générale d'Annélides (nous en avons troin chez .lu./, culata\, ou libres «lans le tube digestif (de Saint-Joseph en Bignale notamment chez les Polycirrides «le Dinard {[) et aussi chez Audouinia tentaculata . 6° Orthonectides. — Ce groupe inférieur si intéressant, établi à Wimi par Giard et réétudié plus tard, encore à Wimereux, parJulin, n'étail connu, il y a quelques années, que par trois ou quatre espèces parasites d'Echino- dermes ou de Plathelminthes. Or, aujourd'hui, on en connaît cinq es] parasites d'Annélides Polychètes : a) Iiliovalura pterocirri S.-J., trouvé par de Saint-Joseph chez un Phyllodocien (Pterocirrus macroceros) à Conearncau. b) Une rspèce entrevue par Fauve! chez Ampharete Grubei et ti"i~ es] découvertes par nous à la Hague. c) Rh. Julini, chez Scolelepis fuliijinosa. d) /.'//. Metchnikovi, chez Spio martinensi<. e) Stœcltarllirum Giardi, chez Scoloplos Miilleri. Cette dernière constitue un type très intéressant et assez distinct des autres. B. — Protozoaires. 1° Infusoires. — Chez un très grand nombre d'Annélides marines, on trouve des Infusoires voisins des Opalines, mais ne présentant qu'un seul macronu- cléus rubanné et un micronucléus ; des auteurs antérieurs, et en particulier de Saint-Joseph, en ont rencontré plusieurs espèces. Nous les plaçons dans le genre Hoplitophrya Stein. Nous en avons vu chez divers Cirratuliens, Spionidiens, Serpuliens, etc. Ils sont extrêmement communs. 2° Sporozoaires. — Ce sont surtout les Sporozoaires, groupe de parasites internes, par essence, qui offrent, chez les Annélides marines, une variété el une abondance remarquables. Comme on va le voir, il nous a été donné d'en rencontrer non seulement des espèces nouvelles, mais plusieurs types spéciaux, inconnus jusqu'ici, et qui enrichissent notablement nos connaissance sur cette classe importante de Protozoaires. a) Grégarincs. — Les Grégarines étaient à peu près les seuls Sporozoaires signalés avant nous chez les Annélides. Elles sont extrêmement fréquentes. H n'y a peut-être pas d'Annélide qui n'en présente une ou deux espè< - route- fois, dans l'état actuel de la science, on ne peut dire que, l'on connaît vraiment une Grégarine que si l'on possède tout son cycle évolutif et en particulier ses sporocysles. Or, il est extrêmement rare d'observer directement ceux-ci chez les espèces des Annélides. Ils se forment hors de l'hôte el sont très difflei obtenir. Léger a pu en observer quelques-uns. De notre côté, nous en avons eu dans un cas. Les Grégarines des Annélides sont, pour la plupart, intestinales. celles-ci, on peut distinguer trois catégories principal Tn< telles que YUlivina elliptica Ming. i'Audouinia fiUgera, probablem< à la Sycia inopinata Lég. i'Audouinia sp. ; -1" des Dicystid (I) A>m. Se. nal., Zool. (s), t. X, p. 1S1. 494 ZOOLOGIE, ANATOM1E, PHYSIOLOGIE variées (Ineora Labbé, Doliocystis Lég. (1), ete.), et enfin 3° des Grégarines qu'il faut rattacher aussi aux Dicystidées, mais qui ont une forme toute spéciale. Elles sont némaloïdes , présentent des mouvements de flexion raides, des myonèmes longitudinaux très développés. Elles ont été, à plusieurs reprises, confondues avec des embryons de Nématodes, qu'elles rappellent beaucoup par leur aspect. Ce sont les Selenidium de Giard. Elles sont très nombreuses chez les Annélides à vie sédentaire (Spionidiens, Térébelliens, Cirratuliens, etc.) Nous en avons étudié une assez grande variété et, dans un cas, nous avons obtenu la sporulation. Les spores se distinguent de celles des autres Gréga- rines (au moins dans l'espèce que nous avons eue, Sel. echinatum de Dodecaceria concharum) en ce qu'elles renferment quatre sporozoïtes au lieu de huit. Il y a aussi, chez les Annélides, des Grégarines cœlomiques appartenant aux genres Gonospora, Urospora, Ceratospora, elc>, quelques-unes très curieuses, comme Gonospora longissima de Dodecaceria concharum. (3) Coccidies. — Nous avons été les premiers à signaler les Coccidies chez les Annélides. Nous en avons trouvé en abondance, comme c'est toujours le cas pour ces parasites, chez Capitella capitata, Notomastus lineatus, Scoloplos Miilleri, Pygospio seticornis, Polydora jlava, Spio martinensis. Il y en a certainement encore chez beaucoup d'autres espèces. Pour aucune d'elles, nous n'avons obtenu les sporocystes qui se forment hors de l'hôte, de sorte que leur position systématique dans le groupe ne peut encore être fixée. On observe, d'autre part, très aisément la multiplication asexuée. Mais nous n'avons pas pu recon- naître les deux catégories de gamètes, ni vu la conjugaison, et il est à supposer que les Coccidies des Annélides présentent, à ce point de vue, des particula- rités qu'il y aurait à étudier. y) Toxosporidium. — Nous donnons une place à part à une forme de para- sites que l'on rencontre chez plusieurs Sabelliens et qui a déjà été aperçue autrefois par Leydig (2), mais sur laquelle on n'avait que des renseignements extrêmement vagues. On l'aperçoit surtout dans les cellules phagocytaires fixes ou mobiles de la cavité générale de l'hôte, sous forme de croissants immobiles, dont l'aspect rappelle, au premier abord, une spore de Sarcosporidie. Le noyau renferme deux gros caryosomesen croissant de lune. Chez les mêmes hôtes, on trouve, dans les cellules de l'épithélium intestinal, des groupes de sphérules qui sont peut-être la phase de multiplication endogène de ces parasites. Ces sphérules tombent sans doute ensuite dans le sinus sanguin péri-intestinal et s'y trans- forment en croissants que l'on y voit grandir. Ils sont peu à peu englobés par des phagocytes. C'est là tout ce que nous savons de ce parasite, dont les affinités sont, par conséquent, bien obscures ; nous le rapprochons provisoirement des Grégarines cœlomiques. Nous en avons observé notamment chez Fabricia sabella, Oria Armandi, Amphiglene mediterranea (où Leydig l'avait déjà rencontré), Jasmineira elegans et Myxicola dinardensis. Nous proposons pour lui, en raison de sa forme et de son habitat, le nom de Toxosporidium sabellidarum. Nous le décrirons ailleurs avec plus de détails. ô) Siedleckia. — C'est encore une forme aberrante que nous rattachons aux Sporozoaires et que nous avons découverte chez Scoloplos Mulleri Rathke. Nous (1) Léger a décrit les kystes à sporocystes de Doliocystis polydorœ et D. nereidis, C. R. Ac. Se, janvier 1893. (2) Zeilsch. fur iciss. Zool., t. III, 1831. M. CAULLEBY ET 1. KSSNIL. — - PARASITE* INTERNES DE! wm.iim venons de la retrouver dans un ■• tricien, Ai i rfmUi Aud. et Edw.. Elle se présente en vermicules multinucléés, nématoldes, semblables, nu pi mier al)ord, i'i un Selemdium. Nous ayons décrii boq évolul I . Ju ; tout au moins, nom n'avons observé dans boq cycle, ni stade intracellulairt . m forme sporulée exogène. Rien n'indique qu'il eu existe. Nous avons rap] h< ce parasite des Ammbidium Cienk.. s) Alicrosporidies. — Nous avons trouvé, el ce son! les premiers exemples signalés chez les Annélides, une Glugéidée chez SoolelepU fuliginosa el i hi /. Scoloplos Miilleri. Elle appartient probablement au g. GiugeaTbél. Elle pat sitait divers tissus, notamment l'ectaderme et Li système nerveux. I. ellipsoïdales mesurent 4-3 p. de long sur 1,5-8 u de large. %) Aplosporulies. — Enfin nous avons eu l'occasion d'ûbsi rver plusû lin para- sites qui nous paraissent se bien grouper en un lype commun et Qouveau, rentrant aussi dans les Sporozeaires, où il aurail ta valeur d'un ordre, les Aptosporidies (2). Ce n'est pas ici le lieu de définir ce groupe en détails. Nous le ferons ailleurs (3). Disons seulement que ce sont des parasites de la cavité générale, se présentant sous forme de masses plurinucléaires, aboutissant i des agglomérations de cellules en lames plates ou en morulas pleines. Chaque cellule, en s'entourant d'une membrane donne une spore monozoïque. Nous avons déjà décrit l'un de ces parasites [Bertremia capitêllœ) | 1 que l'on trouve chez Capitella capilata. Nous en signalons ici, pour la première fois, deux autres : l'un, parasite dans les cellules intestinales et finalement dans le sinus sanguin péri -intestinal d'IIeterocirrus viridis l.ghns ; il affecte la l'orme de morula ; l'autre, parasite de la cavité générale de Scolo)>los Mùlleri etconstituaul des plaques oblongues. Us constitueront le genre Aplospuridium et B'appelleront A. helerocirri et A. scolopli. Nous avons rattaché au même groupe divers autres parasites des Invertébrés. 3° A côté de ces parasites, qui se rapportent plus ou moins étroitement aux Sporozoaires, nous avons encore à mentionner deux autres types d'organismes dont les affinités sont beaucoup plus obscures, qui sont peut-être même végétaux. a) Le premier forme le groupe que nous avons déjà décrit (5) sous le nom de Metchnikovellidœ. Les Metchnikovella sont parasites, non des Annélides - I • mêmes, mais des Grégarines intestinales des Annélides ; elles paraissenl nom- breuses et variées. Elles se distinguent entre elles par la forme ei la dimension de leurs kystes et le nombre de spores qu'il» renferment ihuit, seize ou trente- deux). Nous avons observé des MatchnikoveUa dans les Grégarines de S martinensù, Capitella capitata, CapUellides Giardx, Pygospio aaticorms, .1 uéoatawd tentaculata, Nereis Duiuenlii. Il y en a égalera -ni chez les Sekmidiu m , p Le second groupe dont nous voulons parler a un tout autre aspect. Il -'■ présente sous forme d'un blastomycète qui pullule dan., lac me g de de l'hôte. Finalement, ses éléments deviennent de longs fuseaux adculaires, où les colorations décèlent quelques petits points chromatiques centraux el de oom- (D C. R. Soc. Biol,, 16 novembre 1898, el Mitée i. /..-,,.. 1 -i De a-v.oj-7, simple. (3) cet ordre a été d lini plus minutieusement aux C. /;. Ae. Si ., 18 oct. i (4) C. R. Soc. Biol., 2 v. Is'jT. (5; C. H. Ac. Se., 15 nov. is'J7. 496 ZOOLOGIE, ANATOMIE, PHYSIOLOFIE breux granules disposés en spirale. C'est chez un Sabellien, Potamilla Torelli, que nous l'avons trouvé. Rien de semblable n'avait été vu jusqu'ici chez les Annélides. Mais chez quelques Crustacés (Daphnies, Orchesties), on avait observé des productions très voisines et l'une d'elles a été soigneusement étudiée dans sa morphologie et son action sur l'hôte, chez une Daphnie, par Metchnikoff (1), qui lui a donné le nom de Monospora. Chez la Monospora, le fuseau est une asque et renferme une longue aiguille qui est la spore unique. * Tels sont les principaux types de parasites internes que l'on connaît chez les Annélides. En ce qui regarde leur dispersion, elle est très inégale, suivant les groupes. Nous n'en donnerons ici qu'une idée. Les Orthonec- tides sont très localisés. Nous ne les avons recueillis qu'en des points très limités. Par exemple, Stœcharthrum Giardi est abondant chez Scoloplos Millleri, dans une très petite station de l'anse Saint-Martin (la Hague). Nous ne l'avons jamais vu à Wimereux. Toxosporidium sabellidarum est presque constant chez Fabricia sabella à la Hague. On ne le trouve jamais dans les innombrables individus de cette espèce à Wimereux. Les Metchni- kovella, les Monospora, les Aplosporidies paraissent aussi assez étroite- ment cantonnées. Par contre, Siedleckia est également abondante à Wime- reux et à la Hague chez Scoloplos Mulleri. Les Grégarines et probablement les Coccidies sont aussi des parasites à large distribution géographique. On voit, d'autre part, quelle variété de types s'observe parmi les para- sites internes des Annélides. Beaucoup ont été rencontrés pour la pre- mière fois par nous dans ces trois dernières années. Si l'on tient compte de ce que nos recherches ont été limitées à un nombre restreint d' Anné- lides et à deux localités (Wimereux, la Hague), on voit combien le champ d'études est vaste et combien il promet encore de trouvailles intéres- santes. Le vaste groupe des Sporozoaires en particulier, dont les diverses parties sont encore mal rattachées les unes aux autres et présentent des complications souvent encore fort obscures, dans leur cycle évolutif, est représenté par des formes nombreuses et variées. Nous n'avons donc pas cru inutile d'appeler sur ce sujet l'attention des zoologistes s'occupant d'Invertébrés marins et, sur la côte boulonnaise, il y aurait probablement encore beaucoup de faits intéressants à découvrir dans ce domaine. (1) Virchow's Archiv, I, t. XLVI, 1884. L. ROULE. — LES POISSONS Kl l.i:s II.. 1 1 i - M. |, \ M. Louis EOÏÏLE Professeur à la Faculté des Sciences de roulo LES POISSONS ET LES PÊCHES SUR LE LITTORAL DE LA CORSE [639 (45.9)] — Séance du 18 septembre — Les régions exploitées par les pêcheurs comprennent cinq parties prin- cipales : 1° Les étangs littoraux, qui communiquent avec la mer par d'étroits goulets. Les poissons y sont en grande quantité, mais le nombre de leurs espèces est restreint. Les Muges, les Dorades, les Anguilles y dominent ; 2° Les fonds côtiers, jusqu'à 20 et 2o mètres de profondeur. Sur la i orientale, sauf au nord vers le cap Corse depuis Bastia, et au sud rers Porto-Vecchio et Bonifacio, ces fonds sont surtout sablonneux ; leur pente est faible. Sur la rive occidentale, ils sont rocheux; leur pente «si plus raide, abrupte et à pic en certains points. La faune en est abondante : Labrus, Conger, Goblus divers, etc. Elle est plus riche sur la côte occi- dentale que sur l'autre ; 3° Les prairies de Zostères, depuis 10 et 15 mètres de profondeur jus- qu'à 30 et 40. Cette région est la plus riche et la plus exploitée. Les poissons les plus caractéristiques sont les Scorpènes, les Mullus, les Zeus, et autres. On y recueille également de nombreuses Langoustes et quelques Homards. Au large des prairies se trouve une bande, faite de fonds à Mélobésies, où pullulent, en certains points, les Gorgones et le Corail. La faune des prairies de Zostères s'y retrouve, et il s'y ajoute des D< ntex, des Pagellus, etc. ; 4° Les fonds vaseux, qui commencent vers une cinquantaine de m< très (en moyenne) de profondeur et se continuent sous la haute mer. La faune comprend des Merlans, des Grondins, des Raies, des Scyllium, etc. ; 5° Enfin les zones superficielles de la mer et leurs poissons à migra- tions périodiques plus ou moins régulières: Sardine-, anchois, Maque- reaux et Thons. Les pécheurs exploitent surtout les trois prend, i la cin- quième. Ils délaissent presque la quatrième: ils lenl pas l'outil- lage suffisant pour y pénétrer avec fruit. Ils n'ont point de grands chaluts, et n'y parviennent qu'à laide de lignes de fond. Leurs principaux engins sont les suivants : . 498 ZOOLOGIE, ANATOMIE, PHYSIOLOGIE 1° Des nasses de plusieurs grandeurs. Ils prennent ainsi les Langoustes, et les poissons des fonds cô tiers ; 2° Les lignes de fond, qu'ils jettent au large pour arriver à la troisième zone et à la quatrième (prairies de Zostères, fonds coralligènes et vaseux) ; 3° Les filets traînants, ou chaluts, de petite taille. Les pêcheurs les traî- nent à l'aviron, ou les tirent de la côte après les avoir jetés à une faible distance du rivage. Ils ne parcourent ainsi que les fonds côtiers d'une faible profondeur ; 4° Les trémails. Ceux-ci sont de deux dimensions. Les plus grands, faits d'une double muraille de filets, sont tendus dans les fonds rocheux et dans les prairies de Zostères. Les plus petits, composés d'une seule bande de filet, sont jetés dans les fonds côtiers. C'est avec ces engins que l'on prend la plus grande partie du poisson ; 5° Des seines, de deux tailles. On se sert de ces filets dans les golfes et les criques, sur les fonds de menu gravier, si nombreux sur le littoral de l'île. On les jette en mer et on les retire de la côte. On prend avec eux, non seu- lement le poisson du fond, mais aussi celui de la surface, lorsqu'il en existe; 6° Les poissons des zones superficielles de la mer sont surtout pris avec un grand filet, le sardinal, barrière flottante mesurant 300 à 400 mètres de longueur sur 10 à 15 mètres de hauteur, suspendue à la surface de l'eau par des flotteurs en liège. Cette outillage ne diffère guère de celui que l'on utilise sur les côtes du bassin occidental de la Méditerranée. Il s'en écarte par l'absence presque complète des filets traînants de grande taille, si employés en d'autres lieux, notamment sur notre littoral de la Provence et du Languedoc. La quantité de poisson ainsi recueilli est considérable. On la consomme sur place, faute de moyens rapides de communication. Aussi le prix du poisson est-il fort bas, inférieur du tiers, ou même du quart, à celui du continent. Pendant l'hiver seulement, quelques expéditions en petit nombre sont faites sur Marseille, Nice et Livourne. En revanche, les Langoustes, qui supportent plus aisément les traversées, sont l'objet d'un trafic impor- tant, sauf pendant l'été. Pourtant, à la suite d'une pêche trop intensive, pratiquée sans relâche pendant l'année entière, leur nombre commence à diminuer. En hiver également, surtout en décembre, les Anguilles des étangs sont transportées àNaples en grande quantité. A plusieurs reprises, on a tenté d'établir, en divers points, des madra- gues pour prendre les Thons. On a été obligé d'y renoncer. Les passages de ces animaux sur les côtes corses sont des plus irréguliers, et les Mar- souins, fort nombreux, causent trop de dégâts dans les filets. On a essayé aussi d'installer des usines pour la préparation des sardines de conserve ; le défaut d'ouvriers a entraîné leur fermeture à bref délai. S. .101 IU).\1.\. |.i: (|| m | \ N A|,, ||; ;,,,, M. S. JOURDAIN Ancien Professeur de l'Université di - LE CHALUTAGE A VAPEUR — Seanae du M septembre — Dans ces dernières années, la pèche des poisson- ée mes à t'aide du chalut, pèche déjà dévastatrice, est entrée dams une phmuT de suractivité par suite de l'application de la vapeur à la direction des navires chalutiers et à la manœuvre du chalut lui-même. Il m'a semblé qu'au point de vue économique, il y avait lieu de s'inquié- ter de l'énorme destruction de poissons de toute taille résultant de l'emploi de ces engins perfectionnés. Dans l'examen de cette question, je ne me placerai point, comme on l'a fait, au point de vue de la concurrence redoutable que les chalutiei vapeur sont appelés à faire aux chalutiers à voile. Tout progrès comporte un déplacement d'intérêts dont l'effet n'est que momentané, et qui ne doil point motiver, comme on l'a préconisé souvent, des mesures prohibitives condamnées d'ailleurs à devenir stériles. Mais il y a une autre face de la question que les économistes onf le devoir d'envisager. Le chalutage à vapeur, procurant de beaux bénéfices, est appelé;') prendre une extension considérable. Il sera fait non seulement des Hécatombes de poissons ayant atteint la taille marchande, mais encore la destruction des alevins dépassera toute idée, menaçant de tarir les sources de production. Dans la Manche, pour me borner à la portion de la mer qui oous-mtén davantage, la production étant impuissante à combler les vides l'ail- par la destruction, un appauvrissement nous menace dans un xvtau peuéfoig J'ai beaucoup fréquenté les pêcheurs. Il existe chez ces hommes, d d'ailleurs de tant de qualités, mais en général peu instruit-, des opin et des sentiments contre lesquels il est bon de se mettre en Le marin, frappé de la prodigieuse fécondité du champ qu'il exploite, !«■ croit inépuisable. En outre, la lutte pour fexistence ayant ciel lui \me âpreté toute particulière, atténue considérablement be souci de i Le présent seul le préoccupe, et il ne s'inquiè: mm ù w\\< telle méthode de pèche sera préjudiciable à ses voisin n. La Manche, me dira-t-on, communiquant avec l'Atlantujiir. d'un. 500 ZOOLOGIE, ANATOMIE, PHYSIOLOGIE et la mer du Nord, de l'autre, possède ainsi deux sources importantes de ravitaillement. Ce serait à mon sens une grave erreur de trop compter sur cette ressource ; un grand nombre d'espèces de poissons vit et se reproduit sur une aire peu étendue, de sorte qu'un dépeuplement localisé est pos- sible et serait durable. L'extension probable du chalutage à vapeur sur les côtes françaises de la Manche et surtout sur la rive anglaise de cette mer aurait pour résultat inévitable la destruction de diverses espèces formant un appoint important à la consommation ichthyophagique. Telles sont les observations que j'ai l'honneur de soumettre à l'Associa- tion, en émettant le désir qu'elles soient le point de départ d'une discussion contradictoire où les gouvernements intéressés puissent trouver les bases d'une réglementation qui, je crois, finira par s'imposer. M. MAURICE Professeur à l'Université catholique de Lille, Directeur de la station d'Ambleteuse. LA STATION BIOLOGIQUE D'AMBLETEUSE (PAS-DE-CALAIS) [590.7i44.27j] — Séance du IS septembre — La station biologique d'Ambleteuse, qui dépend de l'Université catho- lique de Lille, a été fondée en 1804. Sa raison d'être est toute autre que celle des laboratoires qui ont été établis jusqu'ici en France, tant sur les côtes de l'Océan que sur celles de la Méditerranée. Ces derniers, en effet, visent surtout à procurer aux natu- ralistes tous les avantages d'une installation et d'un outillage aussi parfaits que possible et les moyens de pêche les plus variés, de manière à leur per- mettre de poursuivre dans les meilleures conditions possibles leurs travaux scientifiques. L'idée qui a présidé à l'installation du laboratoire d'Ambleteuse est toute différente. Il a semblé qu'il fallait combler une lacune et faire profiter le plus de travailleurs possible des richesses de nos côtes. Les professeurs de l'enseignement secondaire et de l'enseignement pri- maire supérieur sont tout spécialement invités à venir se perfectionner dans les études qui font en classe l'objet de leurs leçons. C'est pour eux MUJUICE. — STATION BIOLOGIQUE d'àMBLBTEI tout parliculièremenl qu'ont été construits les laboratoires 1 1 aquariums «'t qu'ont été institués un certain nombre il»' cours. <>n g voulu leur permettre d'employer utilement le temps des vacances et de B'inslruiri dans leur spécialité. Voici comment ce programme a pu être réalisé à la station biologiq d'Ambleteuse. Voyons d'abord ce qui concerne L'installation proprement dite : Un premier bâtiment ne comprenant qu'une vaste salle permet à une vingtaine de travailleurs de se trouver réunis; chacun d'eux a sa table placée devant une grande fenêtre convenablement orientée. C'est le labo- ratoire proprement dit, le lieu où se donnent les conférences et où se font les travaux pratiques de dissection et de microscopie. Dans le milieu de la pièce, et sur toute sa longueur, s'étend une double rangée d'aquariums facilement accessibles et alimentés d'eau de mer par un grand réservoir dont l'eau est renouvelée tous les jour-. !><• la BOrte, chaque travailleur a derrière lui son aquarium particulier, dont il use comme il l'entend, et, en outre, un certain nombre de bocaux et cristalli- sons placés sur une tablette appropriée. Quelques aquariums sont affectes aux animaux et aux plantes d'eau douce, dont on rencontre un<' très mande variété dans les marcs des dunes. L'ameublement de ce laboratoire principal comprend, en oui re. une biblio- thèque, déjà fort complète, qui fournit à chacun de nombreux manuels généraux, tous les livres nécessaires aux déterminations et aussi quelques traités spéciaux dont on peut avoir besoin. Ne faut-il pas tout d'abord s'assimiler les points conquis et ne pas redécouvrir inutilement ce que d'autres ont trouvé avant nous ? Le fond de la pièce est occupé par un grand tableau noir qui sert aux démonstrations. Ce tableau est flanqué, d'un côté, par une étagère portant une collection de tous les types recueillis dans la localité et aussi des objets devant servir aux dissections; de l'autre côté, par un meuble garni d'un grand nombre de réactifs sans lesquels il n'est plus possible aujourd'hui de se livrer à des études scientifiques sérieuses. Enfin des tableaux, portant des dessins très agrandis des principaux t) que l'on rencontre sur la plage, sont fixés aux mur-. Chacun peut ainsi rendre compte, de suite et sans efforts, de l'anatomie et de l'emb des êtres représentés. A proximité de ce laboratoire commun, ainsi qu'on pourrail l'appe se trouvent, dans une construction séparée, des pii es ù pi ivenl reries naturalistes désireux de travailler a l'écart pour y fair spéciales. C'est un ancien chalet (Chalet des QuatreSaù qui a été affecté à - 502 ZOOLOGIE, ANATOMIE, PHYSIOLOGIE usage. Là sont encore rassemblés des matériaux d'études, de la verrerie, et aussi les engins et outils dont on se sert pour les pêches variées. Enfin quelques chambres du haut du chalet sont destinées aux étudiants. Une attention toute spéciale a été apportée à la qualité des instruments : loupes, microscopes composés et microtomes ont été choisis avec le plus grand soin ; c'est là l'essentiel. Avec des instruments imparfaits on ne sau- rait faire d'études sérieuses. Enfin, les engins de pêche sont variés et nombreux. L'outillage du labo- ratoire, qui s'accroît chaque année, permettra bientôt d'effectuer des dragages et de ramener ainsi du fond de la mer, pour les naturalistes et les collectionneurs, des animaux nouveaux pour eux. La pêche pélagique, celle qui se fait à la surface à l'aide d'un filet fin, est, elle aussi, l'objet d'une attention toute spéciale. Quantité d'animaux transparents, d'embryons et de larves ne peuvent être recueillis que par ce mode de pêche. L'étude du Plankton n'est-elle pas d'ailleurs en ce moment partout à l'ordre du jour ? Les professeurs de collège, désireux de compléter leurs connaissances en sciences naturelles, trouvent donc à Arnbleteuse tout le nécessaire, aussi bien en ce qui concerne les locaux mis à leur disposition qu'en ce qui regarde les instruments scientifiques et la bibliothèque. Les travailleurs peuvent y arriver sans aucun bagage, il leur sera fourni au laboratoire tout ce qui peut leur être utile pendant leur séjour ?u bord de la mer. Les cours sont donnés à Arnbleteuse sur des matières variées et appro- priées aux auditeurs. Chacun des groupes de travailleurs y trouve un programme en rapport avec le genre d'études qui l'intéresse tout spéciale- ment. Plusieurs séries de cours, conférences et travaux pratiques sont ainsi organisées pendant les vacances. Ces cours sont donnés par M. le professeur Maurice, directeur de la sta- tion, et aussi par plusieurs professeurs de l'Université catholique qui viennent traiter des matières qui leur sont plus spécialement connues. Citons notamment M. le docteur Rogie, professeur d'anatomie humaine, qui, en 1898, fit en quelques séances un court et substantiel exposé de l'anatomie du cerveau dans la série animale et des théories les plus récentes sur le système nerveux et son fonctionnement. Parfois, d'ailleurs, d'aimables travailleurs étrangers à l'Université font profiter les hôtes du laboratoire du fruit de leurs études. C'est ainsi que M. l'abbé Guillemet, professeur àlssy (Saint-Sulpice), donna, en 1898, trois conférences très intéressantes, avec projections, sur les points les plus importants de la biologie générale, et notamment sur les premiers dévelop- pements des êtres animés . M Al lilC.F.. — STAÏloN l:|n| m.,1.,1 I I.' VMI'.I.I I II Quant aux Iravaux el manipulations il'- laboratoire, collèges, par M. l'abbé L«n grand, \> eera inouï nommé « chef des travaux pratiques grâce à la libérale initiative de N.\. SS, les ÉvàÇCPSS de Cambrai et d'ÀTras. Constatons d'ailleurs avec plaisir combien œui des professeurs A odl- lèges déjà initiés aux sciences naturelles, les anciens^ | rrait-on dire, font volontiers les éducateurs des nouveaux venus, laul sur la plage, lors de la récolte des animaux, que dans le laboratoire, lors des manipulations et du rangement des collections. Une innovation très appréciée en 1XW fut celle des MOUTsionS gèok)- giques. Au cours de deux excursions dont le point de départ Mail la ville de Marquise, on étudia spécialement les terrains primaires du bas Boulonnais. Toute la série dévonienne, carbonifère el bouillere de M p fut passée en revue. Les excursionnistes rapportèrent une collection de roches et de fossiles de ces intéressante- assises. Les études géologiques seront continuées en 1000 par la strie ftel ter- rains secondaires. Les heureux résultats de cette bonne organisation ne Se KmX pis fail attendre. La station biologique d'Ambleteuse jouit WBptfès fte MM. les profes- seurs de collèges, depuis sa fondation, d'une faveur qui va grandissante d'année en année. C'est ainsi que, pendant les mois d'août et septembre 1898, vin -.M -«roi* d'entre eux y firent des séjours plus ou moins longs. La plupart appartenaient aux deux diocèses de Cambrai et d'Arn-. Mais il en vint aussi d'ailleurs; et ce résultat doit être attribué m gmode p*J disons-le de suite, à la lettre si piste et si clairvoyante que M K-.-mrird. recteur de l'Université catholique de Lille, avait nomment NN.-SS. les Évêques de France et ci MM. les Directeurs de Sémiaaires sur l'utilité de l'instruction scientifique dans le clergé, M **** notamment à Ambleteuse : un professeur du ffiocèse ie Pari-, d-u\ celui de Beauvais et un de Lyon. Des adhésions ont été 8BVOV cèses de Moulins et de Bayonne. Nul doute que. peu • •l,M suivantes, le mouvement commencé ne se continue. Le plus grand nombre de ces Messieurs en 1'"1* collèges; cependant quelques-uns d'entre eux sonl pi ;" JP* sophie. Ces derniers comprendront de plus en plus qu'il le sable d'avoir certaines connaissances scientifique*. Ll pM !■■ 504 ZOOLOGIE, ANATOMIE, PHYSIOLOGIE touche-t-elle pas par bien des points aux sciences naturelles? N'utilise-t-elle pas les résultats acquis par elles? Ne faut-il pas notamment connaître les théories transformistes, aujourd'hui inscrites dans les programmes officiels de l'enseignement secondaire ? Pour être complet, ajoutons que quelques jeunes élèves, les plus studieux de leurs classes, ont accompagné leurs professeurs et ont passé quelques jours au laboratoire avec eux. C'est là un bon exemple que nous espérons voir suivre par d'autres. Ne pourrait-on pas parfois également récompenser d'un succès quelque bon étudiant en lui donnant une bourse de vacances à la station biologique? Disons enfin que peu à peu les maisons d'éducation et les collèges libres arriveront à être dotés des collections indispensables pour la préparation aux examens. La station biologique d'Ambleteuse sera prochainement à même d'en fournir de suffisamment complètes; mais les collections les meilleures et les plus profitables seront toujours celles qu'auront faites eux-mêmes MM. les professeurs soucieux de donner un enseignement utile et pratique. N'est-ce pas la même chose pour les démonstrations, et l'élève ne pro- fitera-t-il pas toujours davantage d'une dissection faite devant lui par son professeur que des explications les mieux données et des lectures les plus complètes ? Nous ne parlerons pas ici des étudiants en sciences naturelles de l'Uni- versité catholique de Lille ; ils vont à Ambleteuse faire deux séjours pendant chaque année scolaire (1). Tels sont, dans leurs grandes lignes, le but de la station biologique d'Ambleteuse, son organisation et les résultats obtenus. Les États-Unis de l'Amérique du Nord, où l'étude des sciences naturelles est si fort en honneur, nous ont devancé dans l'installation de laboratoires institués sur le type de celui d'Ambleteuse. Là, les différentes branches des sciences peuvent être étudiées dans des Écoles d'été (Sunimer Schools). Ce sont des cours analogues à ceux qu'on donne dans nos Facultés, mais dans lesquels, avec l'esprit pratique des Américains, on fait voir davantage les faits, sans plus de théorie qu'il n'en faut pour les relier dans l'esprit. Ces cours sont organisés pendant les grandes vacances des écoles pri- maires supérieures (High Schools), des collèges et des Universités, afin de permettre aux élèves et aux professeurs de ces différents établissements de compléter leurs études et d'y recevoir l'initiation théorique et pratique. Quelques notables professeurs des grandes Universités américaines en (1) Nous ne mentionnons pas non plus les résultats scientifiques obtenus jusqu'ici au laboratoire d'Ambleteuse; ils sont déjà importants. MAI MCE. — STATION BIOLOGIQUE d'aMBLZTU forment le comité directeur en dehors «le toute attache offlcii II'- : la I Amérique ne connaît que l'associatit «n des volontés convei sont surtout de jeunes professeurs (Privat-docents, maîtres d* ■ qui y donnent des cours. Dans chacune des Universités, des centaines d'instituteurs el d'institu- trices vieiment aûsi étudier pendant leurs vacances les branches divi des sciences humaines et s'exercer aux manipulations des appareils de physique, «le chimie, etc. Pour la biologie marine, c'est la station do ]\'no5 ZOOLOGIE, ANATOMIE, PHYSIOLOGIE procure en outre en abondance aux naturalistes, les habitants des plages sablonneuses. Les faunes d'eau douce et terrestre sont également très riches. La flore maritime et celle des dunes se montrent à Ambleteuse dans toute leur beauté ; plusieurs espèces de plantes ne se rencontrent plus en France que dans ce coin reculé du Pas-de-Calais, où l'industrie n'est pas encore venue apporter son souffle délétère. Au point de vue géologique, on peut étudier les coupes les plus instruc- tives, avec nombreux fossiles, dans les terrains dévonien, carbonifère, jurassique et crétacé, tant dans l'intérieur des terres que sur la plage, le long des falaises, depuis Boulogne jusqu'au Gris-Nez et au Blanc-Nez. Enfin il existe dans le voisinage plusieurs stations préhistoriques très intéressantes. Sous le rapport de la tranquillité pour l'étude, Ambleteuse n'est pas moins bien choisi. Les travailleurs trouvent dans ce petit village de 680 habitants, tout le calme nécessaire à leurs études. En été, et ce point a une très grande importance, les quelques étrangers qui s'y rendent en villégiature constituent une société d'élite : hommes d'études et pères de famille qui y viennent se reposer des labeurs de l'année. Ce milieu sérieux et distingué est tout à l'avantage de cette petite station balnéaire, et contraste avec la société mondaine et désœuvrée que l'on . rencontre souvent sur les autres plages. Ajoutons, pour être complet, qu' Ambleteuse possède un bon hôtel, plu- sieurs pensions à des prix très raisonnables, et que, pendant Tété, des voitures publiques font, plusieurs fois par jour, le service de la gare de Wimereux (6 kilomètres). Il est donc aisé de se rendre à Boulogne et, tout en jouissant du calme de la campagne, on peut utiliser les avantages que présente toute grande ville, notamment pour se procurer une foule d'objets incommodes et coû- teux à transporter et qui sont utiles dans un laboratoire. L'installation que possède à Ambleteuse l'Université catholique de Lille se trouve située dans le bas du village, tout contre l'ancien port; et deux fois par jour, à marée haute, l'eau arrive jusqu'au pied même des cons- tructions. De leur fenêtre de travail, les naturalistes ont vue sur la pleine mer et sur l'entrée du port de Boulogne. On le voit, l'agréable se marie avantageusement avec le sérieux et l'utile. Émettons, en terminant, le vœu de voir les professeurs de collèges mon- trer de plus en plus de l'initiative et du zèle. Que le goût des sciences naturelles s'accentue parmi le corps enseignant; et, peu à peu, l'œuvre d' Ambleteuse se développera, et avec elle le niveau des études scientifiques dans l'enseignement secondaire. D i. i UQ1 in. — HOU -i i; l'i 11 DE M PI \m. , .,<.- M. le Dr Arthur TAQUIN NOTE SUR L'ETUDE DU PLANKTON — Séance ilu ix septembre — Les nombreuses expéditions scientifiques armées par la plupart nations ne se sont guère occupées dos recherches quantitatives eu l'Iank- ton comme matière nutritive contenue bu Ben des eaan ooéamqni Seule, l'expédition du Vaiknud a été année spécnriemeul pow des recherches de ce genre. Mais il ne sutïit pas, pour tirer des déductions, 'li- se contenter, comme l'a fait Hensen, de tracer une grande cmkx -m l'Atlantique en jetant par-ci par-là quelques centaine» de coups de file! d'une ouverture de 1 à 2 mètres, puis de compter les animaux incojeàlhs. Cette grande croix me parait un œ posé connue inconnue sur (Immensité des flots ; le problème biologique reste à résoudre. Si l'on pouvait entretenir toute l'année de telles expédition», tout serait pour le mieux, mais, de temps à autre seulement, une ration ae paj luxe. Le grand tort de ces expéditions, très coûteoaef d'ai Il« -m ~. esfl de se pas nous donner d'observations continuées longtemps et i|ue;ui nouai de vue de l'étude du Plankton, elles ne peuvent nous donner les renseigne- ments dont nous avons besoin. Pour se rendre compte de la dispersion du Planktaa I la «face des mers, ce n'est pas une simple croix qu'il faut y tracer mais un quadrille 1. plus serré possible; il faut la sillonner de lignes très rapprochées le long desquelles on ne se contentera pas de disséminer un certain Domhwedi stations de pèche, mais d'établir des observations etmtii manièreque devra se faire l'étude quantitative du l'Iankton. et la méthode de M. Gaston Buchet, c'est-à-dire des pêcto mde vitesse, tourne ta difticulté que nécessite l'armement d'expéditions coût» rnirt de recueillir une immense quantité d'observation- en mettant à profit «s nombreuses lignes de navigation dont 1rs bâtiment- sillonnent la plii| des mers. Les planktonmètres, très in-euieuN et à rmmwmenl n* pie. imaginés par ce naturaliste peuvent être uns enun tes» marins. Depuis longtemps M. Buchet cherche à provoquer - du Plankton ; mais, pour atteindre ce résultat, il fau l'msta 508 ZOOLOGIE, ANATOMIE, PHYSIOLOGIE Maury, intéresser les marins aux questions relatives à la flore et à la faune marines, comme le savant américain l'avait fait pour les questions ayant trait à la météorologie océanique et aux études physiques et statiques de la mer. Il faudrait qu'à bord des transatlantiques ou des navires de guerre il y eût une personne qui s'occupât de recueillir des observations sur la dis- tribution du Planklon à la surface des mers. Le médecin ou le « purser » me paraissent tout indiqués pour ce genre de recherches, car ils ont beau- coup plus de loisirs que les officiers. Si, à bord des nombreux paquebots qui sillonnent pendant toute l'année la surface de l'océan Atlantique, par exemple, et suivant des routes presque toujours les mômes, on recueillait des observations continues sur lePlank- ton, on aurait, suivant toutes ces lignes, des données extrêmement impor- tantes sur la variation du Plankton pendant le cours de l'année. Pour faciliter ces recherches il faudrait mettre entre les mains des per- sonnes préposées aux observations un matériel simple, peu encombrant, de maniement facile, ne nécessitant que peu de travail et permettant de recueillir du Plankton pendant la marche du navire sans en modifier ni la vitesse ni la course. Les planktonmètres de M. Buchet, outre qu'ils présentent les condi- tions susmentionnées, permettent de recueillir du Plankton d'une manière continue: condition delà plus haute importance. Il faudrait, d'autre part, pour simplifier beaucoup la besogne de la cen- tralisation des documents, employer constamment les mêmes méthodes en se servant toujours d'un matériel uniforme. Je voudrais maintenant attirer l'attention sur les relations qui existent entre les phénomènes météorologiques et certaines manifestations du Plankton. Dans l'étude du Plankton on a trop négligé de tenir compte des nom- breuses conditions météorologiques lors des observations. Le domaine de la météorologie paraît trop étranger aux naturalistes, et, au cours des nombreuses expéditions zoologiques, on s'est surtout appesanti sur les conditions de température, sur les variations dans la densité et l'on a voulu, au moyen des données ainsi recueillies, expliquer un grand nom- bre de manifestations biologiques du Plankton ; mais d'autres phénomènes entrent en jeu. Malheureusement la météorologie océanique est encore bien rudimen- taire. Mais il est à espérer que l'initiative de S. A. le Prince de Monaco pour ce qui concerne l'établissement d'observatoires météorologiques su divers points de l'Atlantique, portera des fruits et qu'on multipliera les centres d'observations. Il en existe déjà deux, un dans i'Est sur l'île San !>'" A. TAQUIN. NOM. si il I.'l.ll |,i hl p| \ Miguel et un autre dans l'Ouest à cent lieues plus loin sur l'Ile Floi c'est en plein océan qu'il faudrait recueillir des observations; ell seraient pas viciées par le voisinage des continents. Il faudrait étudier L'établissement de bottées météorologiques renfermant des appareils automatiques enregistreurs dont les indications seraient relevées de temps à autre. Ces bouées pourraient sauner ! les conditions de profondeur rendraient L'opération possible. Au point de vue météorologique, j'attire tout spécialemenl l'attention -iu- les phénomènes du magnétisme océanique. L'étude des manifestations multiples des courants électriques qui parcourent les mers devrai! conduite de front avec l'étude du Plankton. Mais, rien dans cel ordre d'idées n'a été fait jusqu'à ce jour quoique cependant beaucoup de mani- festations biologiques du Plankton paraissent rire en corrélation intime avec les phénomènes magnétiques: je veux parler de la Iumination de la mer. Qui n'a vu, pendant ces. belles nuits calmes des régions tropicales l'océ m briller de mille et mille points lumineux? Non seulement, alors, les petits animaux pélagiques projettent de la lumière, mais aussi les grands. !>■ - bancs de poissons de toutes tailles répandent de la clarté et, pendant bien des nuits, j'ai pu observer dans le golfe de Guinée entre autres, à l'avant du navire, des animaux d'assez grande taille, s'enfuir rapidement devant l'étrave du steamer en traçant des sillons lumineux en zigzags. Les auteurs se sont attachés à trouver chez les petits organismes du Plankton des organes producteurs de la lumière et sécrétant une matière spéciale, la noctUucine, principe photogénique absorbant de l'oxygène et dégageant de l'acide carbonique. D'autres auteurs admettent que la lumière que di gent ces animaux est due à l'oxydation des gouttelettes de graissr loj dans la masse du corps, mais ce fait est loin d'être prouvé et Khvoros- tansky n'a pas trouvé sur le corps des Sagittes d'organes de Iumination. Le phénomène de Iumination de la mer ne s'observe pas toute- les nuits et tous les auteurs reconnaissent, dans leurs descriptions, que c'esl Burtout pendant les nuits bien noires, calmes et chaudes que ce phénomène s'observe le plus souvent. Il faut donc pour sa production tout un concours de circonstances météorologiques sans lesquelles les animaux pélagiques n'émettent pas leur lumière (on « favorable nights » , «lit Agasstz, i ' plus loin: On a calm « summer night »). Le même fait s'observe d'ailleurs terre et c'est par des nuits noires, calmes et tièdes que non tient certains animaux, mais des plantes dégagent de la lumi C'est aussi pendant ces nuits que la tension magnétique est ta pi dans les couches superficielles de la mer, la tension di nte. ainsi que la température. Chaque fois que ces conditions se reproduisent, on voit lu ricb OIO ZOOLOGIE, ANATOMIE, PHYSIOLOGIE faune augmenter à la surface et le phénomène de la lumination se produire. La lumination de la mer s'observe aussi lorsque la mer est agitée, mais, dans les cas relatés, on constate la présence d'un nouveau facteur météo- rologique: l'orage, la tcm/têle. S. A. le Prince de Monaco, signale le fait que durant deux tempêtes que 1' « Hirondelle » essuya pour revenir d'Amérique, les lames, brisant avec violence contre le navire, lançaient sur le pont des masses d'eau chargées de matières phosphorescentes. Ce fait vient à rencontre de l'opinion de beaucoup d'auteurs qui admettent que le Plankton, dans son oscillation diurne, s'enfonce pour échapper aux influences nocives de la surface agitée. La densité n'a guère plus d'importance au point de vue du retrait des animaux pélagiques, car Hensen a observé que la lumination de la mer continuait pendant une forte pluie. On a aussi observé que, pendant les aurores boréales, la lumination delà mer était très intense. Il est, d'autre part, à remarquer, au sujet de la lumi- nation des animaux en général, que le phénomène n'est pas toujours visi- ble, qu'il n'est plutôt qu'accidentel, se montrant certaines nuits et pas d'autres, et plus fréquent là où la tension magnétique est habituellement plus grande (régions tropicales;. Ce fait montre que des animaux, sans posséder le moindre organe sécrétant la « noctiluline », peuvent de temps à autre répandre de la lumière. Il en est d'ailleurs ainsi d'un grand nombre d'animaux, et qui n'a vu, pendant des nuits d'orage, alors que tous les corps sont fortement chargés d'électricité, le poil des chevaux et des chats répandre de la lumière ? Pendant ces « favorables nights » la tension magnétique est très forte à la surface, la quantité d'électricité dont sont chargés les animaux ma- rins, aussi bien que terrestres est très grande et le fluide s'écoule douce- ment de leur surface sous forme de lueurs. Chez certains animaux ces lueurs ne s'émettent que d'un seul point qui, appelé organe lumineux, serait plutôt un organe condensateur ou mieux un organe transformant le le fluide magnétique en lueurs. Il est à remarquer que ces organes ne produisent de la lumière que pendant ces mêmes nuits, c'est-à-dire au moment où la quantité d'électricité est très grande dans la nature. On conçoit facilement que cette propriété d'émettre de la lumière ne peut être un moyen de défense, comme l'ont prétendu certains auteurs, sinon ces animaux seraient souvent sans défense ; c'est plutôt une mani- festation passive prenant naissance sous l'influence d'une circonstance spéciale qui est Y état magnétique océanique. On a d'ailleurs constaté que la luminosité des animaux marins est augmentée par l'action de l'élec- tricité. Khvorostansky a observé, en conservant des animaux pélagiques (Sagittes), que leur lumination commençait régulièrement à 11 heures de la nuit ; en comparant ce fait avec celui de l'oscillation du Plankton, on i)' a. TAQUIN. -- son; si k i/inii. m im.\ est frappé de cette cégalarité, qui l'ait naître L'i l< d'une phénomènesavec d'autres d'ordre cosmique. En eff< i. cette r< gulai L'oscillation du Plankion a été parfaitement obe< Loimaux a| raissont a certaines heures de la nuit et disparaissenJ .1 d'aulne, citions périodiques du lManklon. apparitions si disparitions diui rapport avec certaines heures du jour, ou .ivre Lee iBMfmnri et, q qui est le plus frappant, avec une période d'un certain aenibrv d'année». |»aiai»»eiil en corrélation étroite avec les phénomènes magnétiques. 11 en sérail de même pour les migrations de pois->>n- Gl on particulier [mur l,i sardine, que l'on a vue déserter certaines régions pendant quinze an-, puis de 0 veau revenir abondante. (Période sei/.ennale de Bruck. Quant a la disposition du IMankton en Sttii D bandes a la suri des océans, je ferai remarquer à ce sujet les mtéreseaoles nbservaJione die Dubois, sur l'orientation des colonie- microbiennes sous l'influence du magnétisme. On conçoit aisément toute l'importance qu'aurait la recherche des causes qui déterminent l'oscillation verticale du Plankton, sa réunion en essaims ou longues zones, les changements de position de ces ma cantonnées d*aniniaux pélagiques. Par l'observation dans un grand nombre d'endroits à la fois el dans le même endroit pendant toute l'année des changements qui s'opèrent au sein du IMankton, en comparant ces observations avec les données mi rologiques, surtout magnétiques, recueillie- simultanément, on arriverai! à prédire l'apparition du Plankton dans telle ou telle région, à tel OU tel moment de l'année, sa disparition a tel ou tel autre ; les heures de l'oscilla- tion verticale pour un endroit déterminé ; on en déduirait aussi les causes de la disposition du Plankton en zones et essaim-. Pour être fixé sur les causes qui déterminent l'oscillation verticale du IMankton, la luminalion de la mer et la disposition des animaux pélagiques en zones et amas, il faudrait multiplier li rations sur la répartition du Plankton à la surface des mers, il faudrait aussi avoir des 'I - MU l'orientation de ces bandes mouillantes, sur leur- déplacements, bui les changements qui s'opèrent dans leur orientation et le» répartition en port avec les saisons. Mais, pour arrivera saisir les luis qui règteftt les nombreux poenomi biologiques que présente le Plankton, il faudrait que son étude toi cooti- nue. non seulement sur toute la surface des mer- du gtobe, mais 1 pendant toute l'année dans les même- para-e»: OU Oûfei : termes de comparaisons avec les phénomène- pkysiqj milieu. Ces observations du Plankton contin ndani ' temps que les observations météorologiques et des courants magnétiques océaniqu, - M ''"'I- I ol2 ZOOLOGIE, ANATOMIE, PHYSIOLOGIE concernant la physique et la statique marines seraient comparées entre elles. La centralisation, l'étude et la comparaison de tous les faits recueillies au cours de toutes ces observations de différents genres, jetteraient une vive lumière sur un grand nombre de questions, tout en réduisant à néant beaucoup d'hypothèses dont on sent le peu de fondement mais que l'on ne peut renverser à cause que l'on ne connaît rien de mieux et que l'on manque de base. Malheureusement, pour ce qui concerne les observations météorologiques, la plupart des météorologistes n'admettent pas encore le grand rôle que joue le magnétisme terrestre dans la production des phénomènes météoro- logiques, mais ils devront cependant finir par reconnaître que l'étude des phénomènes électriques du globe est la base de la météorologie. M. ¥. C. Mc IITOSÏÏ Professeur à l'Université de St-Andrews. SUR LA PRÉSENCE DU ROUGET GRIS (TRIGLA GURNARDUS, L.) ET SA PONTE DANS LES EAUX LITTORALES ET EN HAUTE MER [591.9] — Séance du 18 septembre — Dans les remarques j qui vont suivre, le rouget gris est pris comme exemple pour mettre en lumière certaines particularités des ressources de la mer, et il est d'une certaine importance à cet égard. Dans les recherches de chalutage de 1884 (Royal Commission) le rouget gris est rangé, au point de vue du nombre, le troisième sur la liste des poissons commer- ciaux ; seuls l'églefin et le merlan lui sont supérieurs en nombre. Dans ce rapport les poissons sont groupés comme cela se fait dans les statistiques de ce genre par mois et "par stations, et il ressort en conséquence qu'un petit nombre de grondins se trouve dans le chalut de janvier à février, mais qu'on en trouve un plus grand nombre en mars, encore plus en avril, et qu'enfin ils atteignent leur nombre maximum en mai dans la baie de St-Andrews. On les trouve encore en nombre considérable, mais toutefois moins abondants, dans la même baie en juin, juillet et août, et dans ce dernier mois leur nombre s'accroît encore à neuf milles au large. M'' l.NTosil. — LE R0UGE1 un- il SA PONTE Toutefois, on ne les rencontre pas seulement dans les eaux littoi Smith Bank, près de Caithness, il- étaient en nombre considérabli avril et non complètement mûrs, et il en ('-Uni de même d 30 brasses de profondeur et à une distance de i à 8 milles au Bud -est de l'île de May. En mai, à une profondeur de 32 à îi> brasses el à une dis- tance de 2o à 38 milles déterre, ils étaient aussi en très grand nombre et en train de pondre. En juin el juillet on les trouvai! encore au larç quelques-uns en période de ponte. Au milieu du mois d'août les grands rougets étaient extrêmement communs à 15 milles de terre, deux coups de chalut donnant respectivement 363 et 456 spécimens. Ces faits prouvent que les grondins sont rares dans le chalut tant à la côte qu'en haute mer dans les premiers mois de l'année : ils deviennent plus abondants en avril, et ils atteignent leur nombre maximum en mai et juin dan- les eaux littorales et en nombre considérable en haute mer. Dans 1rs a Ressoui de la mer », d'après les statistiques du Garland (1) le rouget présente un des faits les plus évidents en ce qui concerne les poissons ronds el montre plus ou moins le graphique formé par les animaux marins pendant l'année, la partie très centrale large se trouvant dans les mois chauds el se rédui- sant à un point en janvier et en décembre. 11 y a toutefois des différences dans les diverses localités : ainsi dans la baie de Sl-Andrews la pêche du rouget est presque double de celle du Forth, et les plus grand- s| mens (dépassant 11 pouces) sont beaucoup plus nombreux au mois d'août, tandis que ceux de 7 à 10 pouces et ceux au-dessous de 7 pouces onl leur maximum vers la fin de juin. Dans le Forth aussi les maximums de capture de rougets au-dessus de 11 pouces dans ces dix dernières années ont été observés dans six mois différents : avril, mai, juin, juillet, août, septembre, chacun de ces maxi- ma a été atteint un nombre variable de fois. Mai est le plus fréquent de trois maxima; toutefois août reste continuellement a la même hauteur dans les totaux pour les poissons en général dan- les statistiques du Garland. Il est douteux toutefois qu'une pareille augmentation en août soit due à une seconde migration pour la ponte, comme le su] le Dr Fulton, le distingué superintendant du Fishery board. On trouve les maxima de ceux «I.- 7 à 10 pouces pendant deux seulement : mai et juin; le mois d'août n'atteint jamaisà une préi min< ceux en dessous de 7 pouces atteignent leur maximum pendant cinq n de mai à octobre, le mois de juillet n'étant pas compris. I.- fait q de la plus petite taille (dont la plupart ne pondent pas) montrent um forte tendance à s'accroître pendant certains mois di vrait rend ceux qui attribuent cet accroissement (dans les ..aux lil (D Le Garlandest le liteau du Fishery l 514 ZOOLOGIE, ANATOMIE, PHYSIOLOGIE cette fonction (la ponle). L'expérience prouve que la ponte du rouget continue depuis la fin d'avril jusqu'en septembre et qu'il n'y a pas d'ac- croissement d'oeufs pendant le mois d'août et même les œufs sont moins abondants qu'en juin. De plus, les rougets en état de ponte sont communs dans la haute mer pendant la même période, et pendant qu'il est rare de trouver les stades porte-larvaires ou de très jeunes rougets dans la baie de S^Andrcws et dans le Forth, ils sont très abondants dans la haute mer. En outre, il y a d'autres poissons dont le nombre augmente en août, et bien que cet accroissement ne soit pas aussi considérable pour les spé- cimens de grande taille il n'en est pas moins vrai qu'il faut en tenir compte. Il est curieux que, quoique le rouget gris soit cité dans le livre bleu comme un poisson qui fraie au rivage, le Fishery board of Scotlaml n'ait pas invoqué cet exemple pour justifier les mesures prohibitives prises contre le chalutage dans de vastes cantonnements. Le tableau suivant expliquera peut-être la raison de ce silence. Considérant les différentes circonstances dans lesquelles les travaux ont été poursuivis pendant les deux périodes quinquennales (notamment en ce qui concerne les mois, l'inégalité des chaluts dans les différentes sta- tions, la durée des chalutages et autres faits) il est remarquable que les divergences ne soient pas plus prononcées. En effet, aucun poisson n'est plus apte à prouver d'une façon définitive que la position prise dans les « ressources de la mer » est celle qui concorde le mieux avec les faits. Un tel poisson est tout à fait aujourd'hui dans la position qu'il a toujours tenue dans l'océan. Il serait à désirer que mes compatriotes suivent l'excellent exemple donné par l'importante ville où nous sommes réunis, et d'autres villes en France et qu'ils donnent au rouget plus d'importance sur le marché au lieu de le jeter très souvent par-dessus bord comme un poisson de qualité inférieure. Il n'y a pas à craindre une décadenee sérieuse dans nos pêcheries maritimes; lorsque nous subissons cette crainte, souvenons-nous du hareng avec ses œufs déposés sur le fond et rétléchissons combien plus facilement il souffrirait des manœuvres des hommes plus que presque tout autre poisson de mer comestible avec des œufs transparents et flottants, ou pélagiques, largement disséminés par les marées et les courants. D1 CATOIS. — LIS VOUS OU ICTIVKS i i 1.1 ^..•.^ -, , _ M. le Dr CATOIS Professein oie d. m RECHERCHES HISTOLOGIQUES SUR LES VOIES OLFACTIVES ET SUR LES VOIES CÉRÉBELLEUSES CHEZ LES TÉLÉOSTÉENS ET LES SÉLACIENS [591.48:597.5, — Séance du 19 teptembn — Les recherches que je poursuis depuis plusieurs années Bur la Strut histologique de V encéphale chez les Poissons m'ont permis d'apporter quel- ques connaissances nouvelles relativement à l'étude des voies olfcu des voies cérébelleuses chez les Téléosléens et chez les Sélaciens. La présente communication n'est qu'un résumé trèi sommaire de mes observations effectuées au moyen des méthodes classiques modernes (Golgi-Cajal). VOIES OLFACTIVES CHEZ LES TÉLÉOSTÉENS Il existe manifestement chez les Poissons osseux une voie olfactive à direction centripète et une voie olfactive à direction centrifuge. La voie centripète comprend : 1° une voie sensilive olfactive périphérique et 2° voie sensilive olfactive centrale. • La voie sensilive olfactive périphérique relie la muqueuse olfactive aux éléments du bulbe olfactif ; cette voie est la mieux connue ; elle est consti- tuée par les filets olfactifs représentant les prolongements cylindraxiles des cellules bipolaires de la muqueuse nasale ; réunis en faisceaux liliril- laires plus ou moins volumineux, ces filets olfactifs gagnent la couche superficielle du bulbe olfactif et pénètrent dan- les gkmérules où il- terminent en se divisant en arborisations variqueuses et Qexueuses com- plexes. (Premier relai.) La voie sensilive olfactive centrale relie les éléments du bulbe olfactif aux masses grises centrales (sphère sensorielle olfactive-deuxième Cette voie est encore fort peu connue et a été de ma pari l'on recherches suivies et d'observations nombreuses : elle est représent cessivement par les prolongements protoplasmaliques des cellules initi du bulbe olfactif, par ces cellules elles-mêmes et par leurs j BU cylindraxiles. La bandelette olfactive tractus olfacti majeure partie par l'assemblage de ces cylindres^axes et p £16 ZOOLOGIE, ANATOM1E, PHYSIOLOGIE télencéphale (corpus striatum) au moyen de deux faisceaux (strie olfactive externe et strie olfactive interne). La strie olfactive externe se remarque sur la partie moyenne, postérieure et externe du rhinencéphale (lobe olfactif) ; peu étendue, elle dessine une courbe à concavité externe et est formée de fibres courtes à direction cen- tripète qui vont s'épuiser dans la partie externe du télencéphale (tractus bulbo-corticalis). Cette strie olfactive externe n'entre pas dans la constitu- tion de la commissure inter-lobaire. La strie olfactive interne, beaucoup plus compliquée que la précédente, constitue en quelque sorte une voie longue ; elle est composée de fibres à direction centripète et de fibres à direction centrifuge (je reviendrai plus loin sur la nature de ces fibres centrifuges). Située dans la partie inférieure du rhinencéphale, elle se dirige horizontalement en dedans et en arrière vers la profondeur du télencéphale. Examinons d'abord son aspect macros- copique : après avoir atteint la commissure interlobaire, cette strie olfac- tive interne se recourbe de dedans en dehors, embrassant dans la concavité de la courbe ainsi formée le faisceau basai (tractus strio-thalamicusj, puis vient se perdre dans les régions postérieures et supérieures du Corpus striatum (tractus bulbo-epistriaticus). Examinée au point de vue de sa structure microscopique, la strie olfac- tive interne présente les caractères suivants : elle entre dans la composi- tion de la commissure interlobaire (partie supérieure de cette commissure) et constitue de la sorte un chiasma olfactif. Les fibres qu'elle renferme émettent quelques collatérales et vont s'épuiser dans le télencéphale en se mettant ^en connexions avec les prolongements protoplasmatiques de cer- tains neurones du corpus striatum. La voie centrifuge est constituée par des fibres qui viennent se terminer et se ramifier dans le rhinencéphale au niveau des prolongements proto- plasmatiques des cellules milrales ; ces fibres représentent les cylindres- axes de neurones situés dans la partie inférieure du télencéphale (base du corpus striatum). Nous avons vu plus haut que ces fibres à direction cen- trifuge s'observent dans la strie olfactive interne; précisant davantage, j'ajoute qu'elles sont situées, surtout, dans la partie interne de cette strie. VOIES OLFACTIVES CHEZ LES SÉLACIENS Il existe également chez les Sélaciens une voie centripète et une voie centrifuge. Les caractères de la voie sensitive olfactive périphérique sont les mêmes chez les Sélaciens et chez les Téléostéens. Par contre, la voie sensitive olfactive centrale présente chez les Sélaciens un peu plus de complexité ; c'est ainsi que les fibres centripètes émanées du rhinencéphale abordent I)r CATCHS. — LES VOIES 0L1 ACTIVES ET LES VOIES CÉRÊBELLI M " le télencéphale par son bord externe el supérieur (tractus olfacti fibres sont variqueuses, contournées cl flexueusea : elles êmettenl de m breuses collatérales et se bifurquent, puis se terminent par des extrén unes qui entrent en connexions avec les dendrites de neurones multipo laires à longs prolongements protoplasmatiques. Le cylindre-axe di neurones se dirige le plus souvent horizontalement en dedans el un peu en arrière; une partie de ces cylindres-axes contribue à former la com- missure antérieure du corps strié I pars superior). La voie centrifuge est plus difficile à analyser chez les Sélacieru que ch< / lus Osseux. Les fibres qui constituent cette voir viennent s'épuiser dans les régions glomérulaires du bulbe olfactif et m'ont paru provenir «lu oeuror* i situés dans les parties inférieures et postéro-latérales du télencéphale, au voisinage des fibres du faisceau basai itractus strio-thalamicus . Ainsi donc, les relations directes entre le rhinencéphale el le lélen phale apparaissent nettement chez les Poissons ; les centres olfactifs corli eaux des vert<''brés supérieurs (centre hippocampique, corne d'Ammoo) manquant chez les Poissons, le rôle de ces centres semble dévolu à une grande partie du ganglion basai (stammganglion — lobes antérieurs des anciens auteurs). Ajoutons, de plus, qu'il existe aussi chez les Poissons une voie mutin olfactive, ou voie descendante, formée par des fibres nerveuses reliant la sphère olfactive aux noyaux d'origine réelle des nerfs moteurs périphé- riques. — Fibres se rendant dans l'hypothalamus et le ganglion de l'habe nula, d'une part, faisceau de Meynert, faisceau pédunculo-mamillaire, de l'autre, représentent les divers chaînons de cette voie descendante. VOIES CÉRÉBELLEUSES Les pédoncules cérébelleux sont, chez les Poissons, au nombre de II de chaque côté : pédoncules cérébelleux postérieurs (inférieurs dans l'ana- tomie humaine i, pédoncules cérébelleux antérieur* supérieurs dans I ana- tomic humaine) et pédoncules cérébelleux latéraux ou moyens. D'une façon générale, nous pouvons dire que ces divers pédoncules sonl formés de fibres ascendantes et descendante^ (centrifuges el centripètes, le cerve- let étant pris pour centre), ce qui explique les contradiction- des au classiques dans l'interprétation des phénomènes de dégénén sont donc des faisceaux mixtes. L'analyse minutieuse et attentive de nombreuses préparations Cajal) me permet aujourd'hui de résumer mes observations; des connexions du cervelet avec les autres parties de l'encéphale Poissons est une des plus délicates à traiter, et je va un aperçu rapide et nécessairement très sommai' 518 ZOOLOGIE, AXATOMIE, PHYSIOLOGIE Les pédoncules cérébelleux postérieurs se composent de fibres ascendantes ou centripètes et de fibres descendantes ou centrifuges (le cervelet pris comme centre). Les fibres ascendantes provenant de neurones situés dans la moelle épinière et dans le bulbe, pénètrent dans la couche granuleuse du cervelet en formant ce qu'on appelle les fibres mousseuses ; j'ai pu véri- fier ce fait, déjà signalé par les auteurs classiques : Edinger, Van Gehu- chten et Cajal. Ces fibres ascendantes entrent encore en relations avec les noyaux ter- minaux ou avec les racines des nerfs trijumeau, auditif et vague. Les fibres descendantes ou centrifuges m'ont paru provenir du cylin- dre-axe des cellules de Purkinje ; ces fibres se rendent directement dans le cordon antéro-latéral de la moelle et se terminent au voisinage des cel- lules motrices de la corne antérieure. Ainsi se trouvent confirmées les observations mentionnées par Van Gehuchten dans ses recherches sur le système nerveux de la truite. Les pédoncules cérébelleux antérieurs mettent en relations les centres gan- glionnaires optiques ainsi que les noyaux du thalamencéphale avec le cervelet. L'étude de ces pédoncules est difficile et leur analyse est complexe; ils constituent, en effet, des faisceaux multiples : 1° Un faisceau reliant le cervelet aux corps genouillés et au thalamus et composé en majeure partie de fibres à direction centripète. 2° Un faisceau associant le cervelet avec le diencéphale et le mésencè- phale et venant s'épuiser dans la région hypothalamique au voisinage de la partie postérieure et terminale du faisceau basai ( tractus s trio- thaï ami- cus) ; ce deuxième faisceau comprend des fibres centripètes et des fibres centrifuges. 3° Enfin, un autre faisceau à direction presque verticale, s'étendant de la partie inférieure de la valvule du cervelet et venant aboutir au voisinage du noyau d'origine du nerf oculo-moteur commun. Les fibres qui entrent dans la constitution de ce faisceau ont une direction centrifuge. Les pédoncules cérébelleux moyens ou latéraux sont pour ainsi dire ébau- chés chez les Poissons et en quelque sorte diffus ; plus développés chez les Sélaciens que chez les Téléostéens, ils unissent le cervelet au bulbe et à l'isthme de l'encéphale. Ces pédoncules sont constitués par des fibres ascendantes ou centripètes et par des fibres descendantes ou centrifuges. Les fibres ascendantes ont leurs cellules d'origine dans les noyaux du pont ; leurs terminaisons s'effectuent dans Técorce cérébelleuse et parais- sent contribuer à former les fibres grimjxmtes disposées le long des pro- longements protoplasmiques des cellules de Purkinje. Les fibres descendantes partent de l'écorce cérébelleuse et semblent provenir des prolongements cylindraxiles des cellules de Purkinje pour HEURT, — Hi'ii KILH - ÉUCTEIQCKS 1>E l\ BOTI ' 19 aller s'épuiser en partie dans le? moyamx dv ]>■> ri part cornes antérieures du cordon latéral de la m J'ajouterai enfin, pour terminer cet exposé rapide d que dans certaines préparations bi-m imj - j'ai pu le cervelet des Poissons la pi - de fibre» mtrvué - Bon - oommiararalea ou d'association, dî«pn«Aw soit tran- meut, d'avant en arrière. M. Charles HEXRT Onne. LES PROPRIÉTÉS ÉLECTRIQUES DE LA SOIE ET DE LA LAINE CONSIDÉRÉES COMME UN NOUVEL AUTO-RÉGULATEUR DE LA CONSTANCE DE LA TEMPÉRATURE ANIMALE .591.61 — >'• m 'in 19 stplembre — Chacun sait que la soie et la laine, après frottement de la main, de l'air, etc., se chargent, la première d'électricité en généra] négative, la seconde d'électricité, en général, positive. Voici la méthode par laquelle j'ai reconnu dans les décharges électriques qui se produisent entre l'air et la soie, à la suite de la friction de l'air, une l'onction auto-régulatrice de la constance de la température animale I mploie pour ces études un thermomètre enregistreur Richard à mou- vement d'horlogerie très rapide. Dans une première série d'expériences. j'enveloppe.!) ala- blement chauffé du thermomètre d'une gaine de soie rendu.- plus éJectri- sable par un apprit négatif. La résisuvité de cette soie apprêtée, mesurée au voltmètre multicellulaire de lord Kelvin, est environ le double de celle delà soie ordinaire et à peu pn s égale à celle de la gutta : a ; temps sec et pas trop électrique, donne, après frottement, des étiacelk - de 15 centimètres. Je laisse ensuite se refroidir le thermomètre. J même opération avec la soie ordinaire. Dans une deuxième série d'expérii - e porte à une certain tare, soit o2 . le même réservoir préalablement em trique : je le laisse se refroidir. Je fais la m pération a. ordinaire. Appelons vitesse de refroidissement le même i d" eéserv ir sur le milieu, soit lu •. divisé par le temps qp 520 ZOOLOGIE, ANATOM1E, PHYSIOLOGIE rétablir entre les températures du réservoir et du milieu ; je constate que, dans la première série d'expériences, cette vitesse est plus grande ou aussi grande pour la soie électrique que pour la soie ordinaire, plus petite au contraire pour la soie électrique que pour la soie ordinaire dans la deuxième série d'expériences. Dans la première série d'expériences, au début, les soies, étant à la tem- pérature du milieu, s'échauffent au contact du réservoir : dans la deuxième série, au début, les soies, étant à la température du réservoir, tendent, au contact avec l'air, à se refroidir. Ainsi quand la soie électrique tend à s'échauffer, elle se refroidit plus rapidement que la soie ordinaire, et, quand elle tend à se refroidir, elle se refroidit moins vite que la soie ordinaire. Comme la soie plus électrisable renferme un apprêt, sa chaleur spéci- fique est accrue et son pouvoir émissif est sans doute diminue ; la vitesse de refroidissement dans les deux séries d'expériences devrait être moindre pour la soie électrisable, car elle met plus de temps pour s'échauffer et pour se refroidir que la soie ordinaire. Il y a donc, dans la première série d'expériences où la soie électrisable présente une vitesse de refroidissement plus grande ou égale, une cause perturbatrice. D'autre part, les variations de ces vitesses de refroidisse- ment semblent bien liées à l'état hygrométrique de l'atmosphère et con- séquèmment aux manifestations électriques de la soie, plus grandes par temps sec. Enfin, il est possible de faire Y expe riment um crucn. Je supprime les propriétés électriques de la laine en lui incorporant l'apprêt négatif : la laine apprêtée se refroidit moins vite que la laine ordinaire aussi bien dans le cas d'un échauffement initial que dans le cas du refroidissement permanent. Donc, les propriétés électriques de la soie ont pour effet de tendre à assurer la constance de la température en produisant du froid lors de l'élévation de température et sans doule aussi du chaud lors du refroi- dissement. Je retrouve les mêmes phénomènes, mais à un degré bien moindre avec le coton ordinaire, dépourvu de toute propriété électrique et le même coton rendu légèrement électrisable par le même apprêt négatif. Il est plus difficile de mettre en évidence cette auto-régulation thermique pour la laine, quoiqu'elle existe certainement. Le mécanisme de cette auto-régulation paraît être le suivant : lorsque le tissu électrique, dans le premier cas, s'échauffe, l'air inclus dans ce tissu se dilate ; en se dilatant, la particule d'air quitte le tissu après friction, c'est- à-dire, électrisée ; elle revient se décharger sur le tissu après une trajec- toire extérieure qui produit un mouvement d'air réfrigérant. Lorsque le C. HENRY. PR0PRI1 rÉS ÊLEl RIIQ1 i a |.> | \ ...,, i i D| n , us tissu électrique, dans le deuxième cas, - refroidit, l'air inclus .1 ini se contracte ; en se contractant, la particule «l'air tend à pénétrer plus i rieurement dans le tissu: par friction, elle s'électrise; donc elle revi se décharger sur le tissu après une oscillation Bur place: d'où moindre accès de l'air froid ex t< ''rieur. Voici quelques vitesses «le refroidi— mimt du réservoir : y, le lit sY'chaufl'anl au début et I'. le iis>u se refroidissanl toul le temps : v V Soie ordinaire 0,392 1,00 Soie plus électrisable 0,853 0,666 Coton ordinaire 0,416 0,624 Coton positivement électrisable . . O.i" 0,888 Laine ordinaire électrisable ... 0.S-»' 0,769 Laine neutre 0,33 0,481 En réalité, une enveloppe en contact, d'un côté avec une source chaude comme l'organisme et de l'autre côté avec le milieu présente Bur sa chaude une vitesse proportionnelle à y et sur sa face froide une w proportionnelle à V. En résumé, nous rencontrons dans les propriétés électriques de la BOie et de la laine un nouvel exemple de ces mécanismes auto-régulateurs par lesquels l'organisme assure sa stabilité et que l'on trouve dans maint cha pitre de la biologie et de la physique générale. La laine qu'on trouve, sous le poil, dans la fourrure des mammifères assure moins efficacement que l'enveloppe du Bombyx la constance de la température â cause du carac- tère positif de l'électricité at sphérique. Le souffle électrique pro luit p;ir les décharges a encore l'avantage d'accroître notablement l'évaporation cutanée et l'émission thermique (Lecercle, Bordier) el de produire des quantités notables d'ozone. On voit l'intérêt que présente pour l'hygiène l'emploi de soies douées au maximum de propriétés électriques : ces tissus ont reçu le nom de soies « diélectroses o ; ils sont l'objet d'études médicales. 522 ZOOLOGIE, ANATOMIE, PHYSIOLOGIE M. le D' Henri MARTIN SUR LE DÉVELOPPEMENT DE L'APPAREIL VENIMEUX DE LA VIPERA ASPIS ÉVOLUTION DU CANAL VENIMEUX [591.44] — Séance du 20 septembre — Les recherches que j'ai entreprises sur le développement de l'appareil venimeux de la Vipera aspis m'ont déjà permis d'établir que la glande venimeuse et la crête dentaire des crochets provenaient d'un bourgeon unique chez l'embryon (1). Ce bourgeon unique ne tarde pas à se diviser pour donner deux bourgeons secondaires : l'un, interne, est l'origine de l'appareil dentaire ; l'autre, externe, forme l'appareil glandulaire et ses annexes. C'est de ce dernier que nous nous occuperons ici. Il faut remonter à un stade très jeune pour trouver la différenciation de ces deux bourgeons ; c'est en effet au stade que j'ai désigné par la lettre E, correspondant à un embryon de 4 millimètres de largeur de tête, décrit et figuré antérieurement, que j'ai trouvé la première trace de division du bourgeon initial. Sur la planche V, figure 1 (2), l'éminence BV représente le bourgeonne- ment des cellules épithéliales de la région glandulaire primitive. Les cellules ectodermiques caliciformes paraissent soulevées par une couche profonde dont les éléments sont en activité de division. Dans la couche profonde, les cellules sont sphériques et à gros noyau. Dans la région saillante qui plonge dans le mésoderme, les cellules limitantes sont plus allongées. L'ectoderme en rapport avec la cavité buccale perd son caractère à ce niveau, les cellules cubiques n'existent plus, et on ne trouve plus que la couche limitante externe. 11 est vrai- semblable que les cellules cubiques en se modifiant et en se multipliant ont fourni les éléments de ce bourgeon glandulaire. La même remarque s'applique au bourgeon dentaire BC. Au stade I, largeur de tête : 4mm,5, longueur du corps : 0 centimètres, (PL V, fig. 2), le bourgeon glandulaire BV a pris une forme plus accen- tuée et sa constitution a subi des changements. (1) Comptes rendus de F Association des Anatomist es, session 1899, p. 36. (2) Sur toules les figures contenues daus la Planche V, j'ai dessiné l'appareil venimeux du côl<3 gauche de la tête de l'embryon. D1 il. HAHTIN. — APPABIIL \i\imi i\ VIPERA ISPIfl L'amas de cellules rondes qne nous avions trouvé précède tent Lissociéèt les cellules, au lieu d'être Berrées ! litres, sont dispersées: cette disposition existe d'ailleurs dans !<■ bourgeon den- taire BC. En mêmetemps, les cellules épithéliales qui limitent taconni les deux bourgeons se sont multipliées, tanl en surface qu'en profondeur, celles qui touchent le mésoderme sont plus grandes, el leur plateau, au contact du futur tissu eonjonctif, est devenu clair. Le stade J, un peu plus âgé que le précédent, nous montre très nette- ment la différenciation des deux bourgeons /'/. 1 . //>/. 3). Lors de mes deux premières communications, j'avais déjà insisté sur ces stades ; depuis, j'ai recueilli, cet et. '-, de nouveaiu embryons, parmi lesquels vient se placer ce stade J; la, j'ai trouvé nne preuve nouvelle que le mode de développement de cet appareil est bien tel que je l'ai décrit, en contradiction, d'ailleurs, avec les interprétations de I'- En effet, dans cette figure, le bourgeon BV dépasse de beaucoup le bourgeon dentaire BC, et il n'est pas douteux que le bourgeon le plu- saillant ne soit l'origine glandulaire; sa situation, ici, correspond ■ \ac- tement aux rapports que l'appareil prendra plus tard. On ne trouve pas, à cet âge, de modification sensible dans l'étal à - cellules. En suivant la série des coupes en arriére du point figuré ici, on trou- verait le bourgeon BC plus développé, car la glande venimeuse, toul en prenant naissance contre la crête dentaire, se trouve un peu en avant du point où se développera la coque dentaire des crochets. I-'' stade M, — largeur de tète : S millimètres, longueur de corps : »im,;; {PL F, /<.'/• — nous amène à une transformation plus sensible. Le bourgeon glandulaire lîV s'est considérablement accru; il peut se diviser en trois régions : le pied en contact avec L'épithélium, le corps. -t la tête. La tète ne se trouve pas figurée sur ce dessin, car les coupes qui la sectionnent passent en arrière de celle reproduite i<ï. Elle est légèremenl renflée; c'est la partie proliférante active, car elle doil former b glande. Les cellules épithéliales du pied et du corps PL \. [<:/■ >■ ^ ■ ~""1 serrées et à gros noyau, tandis qu'à l'intérieur du bourgeon elles Boni plus clairsemées. Dans le mésoderme qui entoure ce bourgeon, se trouvent, pour la première fois, des traces de vaisseau sanguin important. S nous examinons la portion terminale du bourgeon vesumea où nous avons signalé la tète, on trouve sur la coupe PL I cellules épithéliales sphériques, garnissant la périphérie di mais n'affectant plus la régularité de> cellules du corps. \ I intérieur la tète, les cellules sont encore sphériques, mais plus unies par des prolongements qui donnent à cette part» l ''• réseau. 524 ZOOLOGIE, ANATOMIE, PHYSIOLOGIE Le mésoderme, ME, qui environne le bourgeon ne lui est pas abso- lument contigu ; il existe une zone presque libre ZC. Les cellules' méso- dermiques sont un peu plus tassées sur la limite de la zone que j'appellerai aire claire. Dans cet espace, on voit des tractus, qui émanent des cellules con- jonctives en formation, gagner les cellules épithéliales du bourgeon glandu- laire. Ces tractus sont-ils, au contraire, d'origine épithéliale? C'est ce que les coupes les plus fines ne peuvent montrer nettement. Indépendamment de ces tractus, il existe dans l'aire claire quelques cellules isolées dont les prolongements forment des tractus limitant des mailles. Sont-ce là des cellules épithéliales migratrices CM, qui vont chercher des points d'implantation dans le tissu conjonctif, ou bien des cellules conjonctives qui viennent se fixer sur le bourgeon épithélial ? Cependant, en un point de cette coupe, les cellules épithéliales proli- fèrent plus activement et forment un petit amas, en dehors du bourgeon venimeux, autour duquel le réseau de tractus est plus compliqué. Ailleurs, en deux autres points de celte même coupe, nous trouvons une cellule épithéliale accolée à la périphérie du bourgeon et entourée d'un réseau. Ces deux cellules ont un noyau coloré fortement comme les autres cel- lules épithéliales et n'ayant pas encore subi de modification. Ces détails me font penser que les cellules en question, dans l'aire claire, sont d'ori- gine épithéliale. Leur rôle ne paraît être que celui d'agent fixateur de l'organe glan- dulaire. Au stade 00 (PL V, fig. 6), embryon de 6 millimètres de largeur de tête et de 7 centimètres de longueur de corps, la portion terminale du bourgeon glandulaire montre des points de fixation plus nombreux ; les tractus pro- toplasmiques ont formé des travées avec protoplasma granuleux et entourent des lacunes mieux limitées La. Le tissu mésodermique ambiant s'est transformé en tissu conjonctif assez dense ; les cellules possèdent un noyau allongé TC et des prolongements fibrillaires serrés concentrique- ment, donnant déjà l'aspect d'une gaine. A la partie supérieure de la coupe se trouve une incisure S où plonge une cellule conjonctive. C'est là, pour la première fois, que nous pouvons saisir la pénétration d'une cellule conjonctive dans le tissu épithélial. Ce point de pénétration correspond à une région du bourgeon où un travail important s'effectuera plus tard, je veux parler de la portion criblée du canal (1). C'est donc un premier phénomène de remaniement auquel participe le tissu conjonctif. (1) Bulletin île là Société zoologique de France. Assemblée générale 1899, page 106- — Étude de l'appareil glandulaire venimeux chez un embryon du stade V : Vipera aspis. — Région criblée : ligure 8. n' il. HARTIN. — APPAREIL VENIMEUX Dl i\ \nin\ \M'b Au stade Q (PL V. fig. 7 I, embryon de »'•' ,'i de largeur de lél de longueur de corps, il n'existe point encore de lumière dansl'inl : du bourgeon venimeux. Ce bourgeon prend dès maintenant un aspecl très diiïérenl el tères délinilifs s'accentuent. Le pied qui formera la gaine gingivale prend des rapports inten avec les crochets en formation, el la région désignée sous le nom di I se transforme en un canal plein, dont la coupe transversale esl repn dans la figure 7. C'est le début de la région cribl< e. La gaine conjonctive GC est formée d'un tissu plus dense, el le lu conjonclif TC qui unit cette gaine au tissu propre esl encore assez lâche. Le tissu propre du canal TP esl toujours cette même prolifération épilhé liale que nous avons désignée jusqu'ici par les lettres l'-V bourgeon veni- meux), dans les figures précédentes. 11 se présente dans cette portion de canal sous forme ramifiée à la coupe. La tête de ces ramifications I! p sède des amas de cellules plus serrées et en activité de division ; c'est par ce phénomène de proliférations que nous assistons à la formation de canaux multiples de la région criblée qu'on trouve chez l'adulte et les embryons âgés. Ici, les ramifications se présentent sous forme de petits bourgeons K, isolés du canal principal ; mais cet isolement n'est qu'appa- rent, puisqu'en suivant les coupes on les trouve rattachés au canal prin cipal. L'action du tissu conjonctif paraît se borner ici au remplissage des sillons survenus à mesure que de nouvelles ramifications se produisent ; il n'est pas possible d'affirmer que la poussée conjonctive détermine travail. La figure 8 de la planche V appartient au même embryon, stade Q, représente la partie presque terminale de notre bourgeon venimeux, c'est-à-dire la glande. Nous trouvons une disposition peu différente de celle du canal. Le tissu propre s'est renflé en un lobe LO, et a même donné un lobe accessoire LO', séparé du premier par une cloison conjonctive. En bas du lobe principal, un étranglement commence à se faire sentir, c'est l'amoi d'un troisième lobe. Dans le canal non plus que dans la glande, il n'existe aucune lumière : tout ce tissu épithélial est compact et aucun pb taomène de - cr ti< n n\ si encore possible. Cet aspect change en passant au stade 5 embryon de largeur de tête et 9cm,8 de longueur de corp~. La figure 9 représente, au stade S, à un degré plus avancé, la région figurée en 7 au stade Q. Le canal principal Tj> est sensiblement réduit A 526 ZOOLOGIE, ANATOMIE, PHYSIOLOGIE augmenté de nombre ; on s'achemine graduellement à l'aspect criblé défi- nitif. II est à noter que, pour la première fois, nous trouvons le canal principal perforé d'une lumière; toutefois, les ramifications n'en possèdent pas encore. Les cellules épithéliales qui constituent ces canaux sont mieux différen- ciées, la couche périphérique commence à prendre des cellules d'aspect cubique. Notons encore que la glande possède l'ébauche de ses quatre lobes défi- nitifs, et que déjà le canal excréteur principal de chaque lobe possède une lumière. Mais il est intéressant de constater, au contraire, l'absence de lumière dans les voies venimeuses, au niveau de la gaine gingivale. La perfora- tion cesse au point où le canal fait un coude, en avant et en dedans, pour se continuer avec la gaine gingivale ; celle-ci, d'ailleurs, est encore compacte. En résumé : 1° La glande venimeuse chez la Vipera aspis provient d'un bourgeon épithélial. Ce même bourgeon donne, en se divisant, une autre branche qui formera l'appareil des crochets. 2° Le bourgeon glandulaire croît très activement ; sa direction est d'avant en arrière, en passant au-dessous de l'œil, pour gagner la région temporale. 3° Sur son parcours, le bourgeon semble abandonner des cellules épithé- liales qui lui servent de point de contact ou de fixation avec le méso- derme. 4° Le tissu conjonctif pénètre dans les vides, autour des ramifications secondaires, sans pour cela déterminer le travail de prolifération. .j° La lumière des voies venimeuses s'établit d'abord dans la portion moyenne du canal (région criblée), et presque en même temps on la trouve dans les canaux principaux de la glande. Ensuite, la portion antérieure du canal se perfore et la gaine gingivale ouvre plus tardivement, peu de temps avant la naissance. M. CAUSARO. — RESPIRATION BRANCHIAL! ult / LES. mi -i i i .,:. EXPLICATION de LA PLAN( m \ Fis. t. — Stade /••'. — Embrj ml - Bourgeon épithélial. — Grossissement : HO d — BC, bourg i — E, épilhélium j. _ Stade I. — i;\ d venimeux. — Bl . b — • nent : ns diamèli in;. 3. — 8tade J. — BV, i rgeon venimeux. — Bt. boui — Grossissement : HO diamèlri ciG. 4, _ Stade M. — ISO diamètres. — n\. !>• — E. épitbélium. ,. — stailr M ment : HO diamètres • — Coupe d n BG cellules périphériques du bourgeon venimeux. — CM, cellule.— B 1 -. — mi;, mésoderme. Fie 6.— Stade 00. — Portion terminale du bourgeon venimeux m — s, cellule conjonctive. — Te, tissu conjsnctii de ! , — La, — thélial 'lu bourgeon venin • I,,,. 7. — Stade Q. — Coupe du canal. —Région criblée. — ■•■ < conjonctif. — TP, tissa pro inal. — R, ramifications. — Gi Fia. s. — Embryon. Stadt Q. — Coupe de la région glandulaire. — G, - joQctif. — V, Vaisseau. — LO, lobe principal. — lu', loi Jiiiii'.tres. Etc. ». — Embryon Stade S. — Région cribléi lai. — <•. gaine. — Tp, canal pi — R. ramifications. — Gros I : )6n diamètres. M. Marcel CAÏÏSAO Laval. SUR LA RESPIRATION BRANCHIALE CHEZ LES DIPLOPODES — Stance du 20 eeptemin Pendant le mois de mai 1891, je rencontrai sous des pem oompl ment submergées dans un ruisseau, aux environs d Aix-< ■n-1'r..v. : plusieurs Myriapodes de la famille des PoLydamidœ, el appartenant, d'« la détermination qui en a été Bute par M. BrOlamann, à l'a cksmus superus Latzel. Placés dans l'eau, ces animaux Dfl I dévaginer la partie terminale de leurtube digestif, qui taisait alors willu sous la forme d'une double ampoule. Depuis cette époque, j'ai pu faire même observation à Laval, sur une autre espèi- P mugak ' bel, mais dont aucun exemplaire n'a ét<; trouvé dans l'eau. L'étude anatomique du tube digestif montre- que l'in* formé de deux parties : l'antérieure, la plus lou- tres riche en fibres musculaires, et formant de rjwnbiwii replM trM 528 ZOOLOGIE, ANATOMIE, PHYSIOLOGIE saux; on peut la nommer rectum. La postérieure, beaucoup plus courte, se termine en se fixant sur les bords de l'écaillé et des valves anales; elle constitue une sorte de poche, la poche rectale, dont la paroi est mince, translucide et dépourvue de fibres musculaires. Tandis que le rectum n'est relié aux parois du corps que par un réseau lâche de très fines trachées, la région antérieure de la poche rectale est rattachée au pourtour de l'anneau périanal par de nombreuses bandelettes striées. Lorsque la dévagination se produit, sous la pression du sang, les valves anales s'écartent ; leur plus grande dimension, longitudinale au repos, devient transversale; elles forment alors avec l'écaillé anale un anneau supplémentaire incomplet dont la région dorsale manquerait (anneau anal). Les bandelettes musculaires de la poche rectale, distendues, sont alors très visibles au travers des parois minces de celles-ci. Quand la pression san- guine diminue, ces bandelettes se contractent et font rentrer la poche, en même temps que les valves anales reprennent leur situation primitive. Cette disposition spéciale de l'intestin terminal, non encore décrite, a été aussi rencontrée par moi avec tous ses caractères chez de grandes formes de Polydesmidœ exotiques, non encore déterminées, et que j'ai pu étudier grâce à la bienveillance de M. le Professeur E.-L. Bouvier. Quand on examine au microscope un individu vivant avec son rectum dévaginé, on aperçoit bien à travers la mince membrane de cet organe de très fines trachées qui, au premier abord, pourraient le faire comparer, au point de vue fonctionnel, aux branchies trachéennes des Ephemeridœ, des Peiiidœ, etc.; mais ces trachées y sont vraiment trop peu abondantes et trop éloignées de la paroi. En même temps, on y voit nettement un courant dorsal de globules san- guins qui semble sortir de sous la pointe anale, se dirige vers Varrière, puis se partage en deux courants dont chacun parcourt l'une des ampoules dévaginées, en gagnant la face ventrale. La présence de ces courants conduit à considérer la poche rectale comme jouant le rôle d'une véritable branchie, des échanges gazeux plus ou moins importants pouvant s'y pro- duire entre le sang et le milieu extérieur. De nombreuses observations m'ont permis de conclure au rôle respira- toire de la poche rectale. Les Brachydesmus trouvés sous l'eau l'ont toujours été dans des endroits où le courant était très rapide, et, par suite, l'eau très aérée. J'ai pu garder sous l'eau, pendant longtemps, des Brachydesmus et des Polydesmus qui, de temps en temps, dévaginaient leur poche rectale ; leur résistance à l'asphyxie était d'autant plus longue que l'eau était plus aérée. De plus, j'ai conservé pendant plusieurs mois des P. gallicus dans de la mousse humide; j'ai pu les voir maintes fois rester longtemps avec leur poche rectale sortie; cette attitude ne me paraît pouvoir s'expliquer qu'à la condition que ces animaux l'aient utilisée pour leur respiration. B. BATAILLON. LE Bl kBTODl i:\ii ET L1 PABAB1 I J'ai rencontré aussi, dans les deux Familles des Julidœ et d l'existence d'une poche rectale avec tous li indiqués pn ment. Sije n'ai jamais observé la dévagination chez les Glomerù, j plusieurs fois des Juius conservés dans la mousse humide dévi leur tube digestif et rester eu cel état plus ou moins longtemps, cornu font les Polydesmidœ dans des circonstances analogui La poche rectale des Diplopodes doit donc Bervir à la respiration bi chiale soit sous l'eau, soit dans l'air humide. On pourrai! la regarder comme une disposition ancestrale rappelant l'origine aquatique des M podes, et l'invoquer pour considérer les Diplopodes comme plus primitifs que les Chilopodes. M. E. BATAILLON .nt à l'Un LE BLASTODERME ET LE PARABLASTE CHEZ LES POISSONS OSSEUX ;591. 49 597.5] — Sémce du m septembre — La question de l'origine du parablaste.chez les poissons reste des plus obscures malgré l'abondance des matériaux accumulés, H peul ôtn - il bon de préciser des divergences souvent plus apparentes que réelli s. I. — L'idée la plus généralement admise aujourd'hui est que les < ments parablastiques dérivent du blastoderme. S' isolent-Us à la périphérie seulement? S'isolent-ils, au ami mire, sur toute la face inférieure du gernu Le processus peul varier suivant les types, et <>n trouve toujours la première opinion accompagnée de quelques réserves. Le problème se pose mieux de la façon que voici : Les cellules parablastiques ont-elles une origine précoce ou un tardive ? Correspondent -elles à drs noyaux séparés du gern lulion? Sont-ce, au contraire, des éléments différent rement une autn destination, détachés par division ou émig disque ? Dans un mémoire sur les premiers stades du développement 34* 530 ZOOLOGIE, ANATOM1E, PHYSIOLOGIE poissons et les amphibiens (1), j'ai adopté la première alternative. Or, tout récemment Reinhard (2), à la suite de recherches sur le genre Leuciscus, conclut à une émigration tardive des cellules du germe, suivie d'une fusion à la surface du vitellus. (Il est regrettable que l'espèce ne soit pas indiquée, mes recherches personnelles ayant porté particulièrement sur L. jaculas.) Je voudrais faire ressortir que les observations sur des types iden- tiques ou voisins concordent, et que la différence d'interprétation peut provenir souvent de l'insuffisance des matériaux étudiés. La concordance ressort en particulier de ces lignes de Reinhard : « Die Kerne, die Bataillon beschreibt, entourés chacun d'une masse » granuleuse très chromophile, avec des prolongements qui s'enchevêtrent » en se ramifiant de façon à donner en surface un réseau très riche, sind Zellen die in dem Dotter eindringen, um zur Bildung des Periblastes zu » dienen. » Mettons seulement à part le mot eindringen, qui répond à une inter- prétation. L'auteur confirme l'existence de ce réseau cellulaire parablas- tique que je décrivais en juillet 1896. Il parle ailleurs d'une action de ce réseau sur le vitellus « zùm Theil von den Zellen verzehrt ». Or, j'ai longue- ment développé mes vues personnelles sur l'élaboration de la substance chromatique aux dépens des réserves vitellines (loc. cit., p. 302-304). Quant aux mouvements amœboïdes que je n'ai pas expressément indiqués parce qu'il n'est pas possible de les saisir, ils sont impliqués par les phé- nomènes de nutrition que j'ai décrits et par la formation même de la lame parablastique. « Le parablaste, a pris une limite nette et bien définie sur ses deux faces, à la face inférieure comme à la face supérieure, ses éléments ont donc rétracté leurs prolongements pour se fusionner en une lame mince et continue, bordée à sa périphérie par cet épaississement, ce rempart dont j'ai déjà parlé. La coupe ne nous offre qu'un ruban grêle, plus large aux extrémités, avec une série de noyaux clairs et irréguliers. » (Loc. cit., p. 310.) Reinhard rapporte exactement les mêmes faits. Reste l'interprétation qu'il donne : 1° De ses propres figures (Zellen die in dem Dotter eindringen) ; 2° Des miennes : Seine Fig. 1, Taf. XIII, entspricht meiner Fig. 2 und stellt also eine der jûngsten Entiviekelungsphasen des Periblastes dar. Ici, nous cessons d'être d'accord. 11 est regrettable que la description de Reinhard ne remonte pas à des stades plus précoces. Car, si mes observa- tions sont vérifiées par l'un, elles le seraient vraisemblablement par les (1) E. Bataillon, Nouvelles recherches sur les mécanismes de l'évolution, etc. {Arch. de zool. exp., 3e série 1897.) (2) Reinhard, Die Bedeutung des Periblastes.... in der Entvyick. der Knochenfische. (Archiv. /. Mik. Anat.) B. 52, 1808. E. BATAILLON. - l.l BLASTODERME il II PARABLASTB I autres, je les considère donc provisoiremenl commi questions : 1° Voit-on mis stades jeunes le blastoderme nettement /unit,- n su ; inférieure comme le marque le savant russe dans sa première figure (\s deuxième u'offre plus cette limite, l>i<'n qu'indiquant une fusion plus avancée) .' L'émigration dont il parle implique an eflel une séparation primitive bien nette. Or, même au stade que j'ai Qguré el auquel il tail allusion, la démarcatioo cal douteuse, irrégulière, du Fait qua le para- blaste fournit des éléments au blaatoderme. C'eal un lui que Reinhard n'admet pas, mais sur lequel mes observations conoordenl parfaitement avec celles de Eleoneguy, Berent, etc. lui réalité, eette limite inférieure du blastoderme n'existe pas à l'origine, et je ne l'ai vue se préciser qu'à la fin de l'évolution du parablaste : 2° Mais, dans l'hypothèse de Remhard, quelle origine et quelle destt attribiierii-i-on aux noyaux ■■«tus territoire ce} 'lu luire qui existent de bonne heure a la sur/are i/u vile/lus ? J'ai montré comment les membranes verticale* correspondant au* pee miers cloisonnements blastodermiques s'arrêtent dans le germe à upe e r- taine distance : comment les fuseaux, orientés verticalement verslestade à trente-deux éléments, donnent un noyau inférieur libre, la cellule sup< rieure complétant inférieurement sa membrane. Ces no\au\. libres dans une zone intermédiaire (Zwischenscliiclil de Samasaa montrent souvent des mitoses très nettes et représentent l'origine du parablaste. Mais peut-être serait-il injuste d'insister sur les lacunes dû l'exposé de Reinhard, car il déclare lui-même n'avoir pu bénéficier, pour échelonner ses stades, des avantages delà fécondation artificielle. Sans vouloir généraliser des faits qui -appliquent a de* types détermi- nés, essayons donc de rapprocher les animées concordantes. a) Chez des formes comme la Vandoiee et le Vairon, j'ai reporté l'ori- gine du parablaste à un stade précoce. Le processus, par son allure, rap- pelle celui décrit par Hoffmann chez certains poissons Ottarins ou la sépara- tion coïnciderait avec la première division nucléaire. b) Par la suite, ces noyaux deviennent le centre de véritables éléments irréguliers qui s'anastomosent pour donner le réseau parabuutique que j ai décrit (hottersyncytium de Sobnitm observé également par / Samassa et Hein /tan/. cj Ces cellules parablastiques fournissent un -vilain temps, par I mitosique, des .'déments au germe. Opinion soutenue égalei Kupffer, Bnlfour. Van Beneden, tknnegug, Berent, Bo& Beinhard. d) Enfin, elles rétractent leurs prolongements el fournissenl une limitée portant des noyaux qui entrent dans une pb 532 ZOOLOGIE, ANATOMIE, PHYSIOLOGIE Les observations de Reinhard ne sont pas en désaccord avec ' les miennes, mais elles ne justifient pas ses conclusions. Une étude suivie de l'évolution parablastique chez Leuciscus jaculus ne permet pas de supposer une forma- tion tardive. II. — L'étude physiologique du développement blastodermique, jointe à une observation attentive des éléments, m'a permis d'interpréter certains faits curieux. La réserve chromatique qui préside aux premières divi- sions s'épuise rapidement. Aussi observe-t-on bientôt des figures de mitose chez lesquelles la substance colorable paraît faire défaut ou, en tout cas, n'est représentée que par des granules d'une ténuité extrême. Mais le triage du plasma et des réserves, incomplet au niveau du vitellus, suivant l'opinion de Von Kowalewsky, est également incomplet au niveau du germe. L'élaboration du matériel nutritif (inclus ou non dans les cellules), fournit de la chromatine aux divisions ultérieures. Aussi les figures de mitose sont-elles de mieux en mieux caractérisées ; aussi se localisent- elles finalement dans la profondeur du germe et au niveau du parablaste. Le temps d'arrêt qui correspond à la différenciation définitive et au repos final de la lame parablastique est révélé par l'étude de la fonction respiratoire : il correspond vraisemblablement à l'épuisement de certaines réserves à la surface supérieure du vitellus. L'extension du blastoderme en surface paraît être la conséquence de cet épuisement et coïncide avec un relèvement marqué de la courbe respi- . ratoire. L'observation et l'expérimentation prouvent donc nettement qu'une démarcation ne s'établit entre le blastoderme et le vitellus qu'à la fin de l'évolution parablastique, au moment où l'extension va commencer. Le blastodisque et la surface vitelline forment un tout continu (au point de vue de la composition), avec un matériel de réserve de plus en plus abon- dant à mesure qu'on arrive à la profondeur. Henneguy avait déjà dit, à propos de l'Épinoche : II n'y a pas de limite nette entre le germe et le parablaste ; cette limite est constituée par des cel- lules en voie de formation qui se détachent du parablaste pour s'ajouter au germe (1). L'épuisement de la substance chromaiique au début de la segmenta- tion, sa réapparition ultérieure par un travail élémentaire sur les réserves étant des faits saisissables, nous sommes armés pour interpréter certaines figures spéciales qui échappent dans une large mesure aux métachroma- sies. On sait combien la valeur de ces réactions est aujourd'hui discutée. Sans accepter l'idée des partisans exclusifs de la théorie physique des colo- rations, on peut dire que ces colorations ne sont pas étroitement spécifiques. (i) hennegut, Recherches sur le développement des poissons osseux, {J. d'Anat. et de Plujsiol. 1888). B. BATAILLON. — LA PIGMI \i \n<>\ .ni / i.i -, MÉTIS DE POU J'ajoute qu'à la suite d'observations longues affirmer ['absence complète d'éléments ligures au niveau d< unes plaques équatoriales. Voilà donc des noyaux chez lesquels on retrouve tous les i uai tères de i ■ mitose, division el mouvement des centres, un fuseau el des asU rsmaf liijues. Les métachromasies caractéristiques de la nucléine Faisant d< i Reinhard se prononce pour la division directi . parce que : bei der Défini- tion der mUolischen Theilung, die Segmentirung der chromaiischen Sub tanz die grossie Rolle spielen muss und wird. loc. cit.) Remarquons que l'auteur exprime simplement à nouveau i opinion que j'avais déjà combattue. Je n'envisage pas la question de savoir si la division dire te est un p cessus in extremis éliminant tout.' mitose ultérieure. Il B'agit d'un cas par- ticulier. A l'ancienne formule de Fleinming pour la mit ajoutent aujourd'hui les mouvements des partira achromatiques el en particulier des centrosomes. Ma conclusion sur ce point garde donc la forme sous laquelle Reinhard l'a contestée : « C'est affaire de définition. En tout cas, je ne pense pas qu'on pui- se baser sur cet exemple, comme le fait Reinhard, pour opposer à Zi< et von Rath des divisions mitosiques succédant à des divisions amito- siques. La division directe des noyaux parablastiques dont il fait mention diffère beaucoup plus du cas considéré que celui-ci ne diffère lui-même de la mitose vraie. » (Ixtc. cit.) Au reste, les biologistes n'ont qu'à se reporter aux Bgures mêmes de Reinhard (1) pour se prononcer en pleine connaissance de cause. M. E. BATAILLON Professeur adjoint à l'i SUR LE DÉVELOPPEMENT DE LA PIGMENTATION CHEZ DES MET S DE POISSONS OSSEUX t5-' ' — - — Des observations faite- en 1896 m'avaient montré que poissons d'eau douce sont susceptibles de croisements arti , rhhhard, Zur Frage Qber die amitotische 1 o34 ZOOLOGIE, ANATOMIE, PHYSIOLOGIE Des types morphologiques assez distincts (Leuciscus rutilas, Leuciscus jaculus, Phoxinus lœvis, Cyprinus Gobio), se prêtaient à l'action réciproque des éléments sexuels, en ce sens que les œufs se segmentaient normale- ment et subissaient une évolution plus ou moins complète. Mais ces œufs n'arrivaient pas à l'éclosion ; et la question se posait de savoir si l'arrêt constaté relevait de conditions extérieures accidentelles ou de conditions , intrinsèques. Des recherches analogues faites par Appelloff (I) sur des types marins paraissent éliminer la première hypothèse ; et mes expériences de cette année, comme celles de 1896, cadrent avec cette manière de voir. Le développement, régulier jusqu'à un certain stade, semble ralenti et s'arrête à un moment donné, quelques soins quon apporte aux conditions de milieu. Outre la fécondation régulière d'œufs témoins de Phoxinus lœvis, d'une part, de Cobitis tœnia d'autre part, j'ai pu réaliser dernièrement les deux combinaisons suivantes : Phoxinus lœvis $ X Cobitis tœnia cf. Phoxinus lœvis $ >< Cyprinus auratus cf. Les œufs du premier groupe ont subi pour la plupart la segmentation régulière ; mais un vingtième seulement sont arrivés au stade de la crête embryonnaire. Un seul alevin a quitté l'œuf au cinquième jour, avec les caractères que j'indiquerai pour le groupe suivant. Il est mort sans avoir résorbé sa vésicule. La fécondation portait sur plusieurs centaines d'œufs. On peut donc dire que, dans la règle, cette combinaison gagne tout au plus et ne dépasse pas le stade de la crête embryonnaire. La deuxième combinaison a évolué d'une façon parfaite, aussi régulière au moins que la fécondation de vairon pur (témoin). Mais il faut signaler le même ralentissement dans les processus. Les matériaux croisés, a la quatre- vingt-seizième heure, ne sont pas plus avancés que les témoins à la soixan- tième et l'éclosion est sensiblement retardée. Les œufs de vairon pur éclosent en masse le troisième jour ; les embryons croisés ne commencent à sortir que quarante-huit heures plus tard et la période d'éclosion dure plusieurs jours. J'ajoute que les métis sont beaucoup plus grêles, que la vésicule étranglée dans sa partie moyenne ne se régularise pas comme chez les témoins, qu'elle ne se résorbe pas, et que tous les sujets meurent le onzième ou le douzième jour. (1) Appelloff, Ueber einige Resullate (1er Kreuzbefruchtung bei Knochenfischen (Bergens Muséum Aarbog,n°», -M 7), f89S. E. BATAILLON. LA PIGMENTATION CHEZ Dl MÉTIS I i f. Vppellûff, pour deux de ses combinaison! irriv* s dei maux '■! bien visant-. Hais, m l'eipérience sur l< difficilement d'aller plus loin, il c'en est pas de même pour l< d'eau douce sur lesquels <>n observe oormalemenl la résorption du i Lac paraison des vairons témoins el des métis accun nettement chez ces derniers, a la période critique, un arrêt comparable a celui q cidaif dan- mon premier lot avec l'apparition de la crête embryonnain . / h rein ni dans révolution, la mort arrivant a un stade /'lus ou »< précoce, plus ou moins reculé : voilà deux points gui devaient tire n évidence avant le /"il qui << fixé spécialement >n<"t attentù \\\\)r\\r,[\ signale avec raison un retard dans les divers processus évolutifs. D'après mes observation-, il y aurait une réserve ;'■ (aire en ce qui con- cerne la pigmentation des yeux ••! la pigmentation générale 'In '■ gumenl : à moins qu'on ne distingue entre les processus évolutifs, ce qui sérail peut- être plus logique. L'embryon de vairon pur développé à une température d'environ \~ . quitte sa coque au bout de trois jours : il est absolument transparent yeux ne sont pas pigmentés. Cette pigmentation 'I'- l'œil a'apparaissait chez mes témoins qu'au commenoMiirnl du sixième jour. Les métis placés, autant que possible, dan- les mêmes conditions de température et d eclairement montraient déjà cette pigmentation dans l'œuf mi quatrième j<>ur. On peut dire que chez eux le caractère était aussi accentué deux jours avanl l'éclosion que chez !<• type pur deux jours api' Pourtant, leur évolution est en relard : el je précise. Cette pigmentation .1.' l'œil sur les métis apparaît dès que l'ébauche céphalique -V-i dessin* e à l'extrémité de la crête nerveuse adhérente au riteUus -m presque t. .ni.' son étendue, la région caudale commençant à peine à se détacher. < eateo somme la morphologie extérieure des vairons purs à la soixantième heure; or, ceux-ci n'auront les yeux pigmentés qu'au sixième jour. Les cellules pigmentaires du tégument apparaissent ensuite. On les voit de plus plus nombreuses au bord supérieur du viteUus, puis en arrière jusqu'à l'extrémité de la queue. On pouvait se demander si de légères différences de température d'éclaiivment ne fourniraient pas l'explication du phénomène, - qu'il suit. Des expériences de contrôle Eûtes sur des fi condatiom pur expo—- -nit à la lumière, soit à l'obscurité à des lemp de lo'à 20°, ont permis d'éliminer complètement cette hyp optimum pour le développement rers H . A la U les embryon- .'dosent avec one avance de quelques " •'»« I puis ils meurent. Quant à la pigmentation de l'œil aux dû tures, soit à la lumière, -oit à l'obscurité, je 536 ZOOLOGIE, ÂNATOMIE, PHYSIOLOGIE rence sensible. L'observation garde donc toute sa netteté. Mais, jusqu'à plus ample informé, il me paraît difficile d'en tirer parti. Si l'évolution de ces métis pouvait être considérée comme régulière, on serait conduit à chercher l'origine des phénomènes dans une action directe de l'élément sexuel mâle. Si, d'autre part, l'étude des types purs (Cyprinus auratus et Cobitis tœnia) au même point de vue du développement de la pigmentation confirmait celte hypothèse, on pourrait peut-être songer aux cas de prépondérance masculine de Eimer (1), ce qui reviendrait à cata- loguer un fait ; peut-être encore, en précisant un peu plus, tenir compte de l'importance du noyau dans l'élément sexuel mâle, et se reporter à l'idée de Haacke (2) qui fait du noyau le substratum héréditaire des parti- cularités chimiques de pigmentation. Je n'ai pu féconder des œufs de Cyprinus auratus. Mais une fécondation de Cobitis tœnia m'a permis de constater que les embryons du type pur n'étaient point pigmentés, alors que l'unique métis ayant dépassé le stade de la crête embryonnaire et signalé plus haut l'était déjà. Ce métis ne se distinguait en rien de ceux de la deuxième combinaison et devait mourir comme eux sans avoir résorbé ses réserves. Il est donc difficile de parler de prépondérance masculine. Cette pigmentation précoce ne semble pas pouvoir être rattachée direc- tement à une particularité de structure ou de composition des éléments sexuels. L'identité complète des métis dans les deux combinaisons, un relard accusé dans l'évolution, l'arrêt du développement à des périodes que l'on peut considérer comme critiques : voilà des faits qui attestent des conditions physiologiques mauvaises. Les processus évolutifs sont gênés, et je serais porté à séparer de ces processus d'édification proprement dite, la pigmentation qui a pour base des produits de destruction. La pigmentation hâtive dans une évolution ralentie s' expliquerait peut-être par des l roubles nutritifs que la mort à échéance fixe permet de soujjçonner. En 1891, j'avais développé une idée analogue sur la formation du pigment noir dans la régression chez les amphibiens (3) ; elle ressort assez nettement des recherches plus récentes de P. Carnot sur le mécanisme de la pigmentation (i). En mettant à part toute considération finaliste pour n'envisager que les mécanismes, on pourrait dire : toute cause d'affaiblissement ou d'irritation peut entraîner la formation du pigment chez les cellules capables d'en donner. (i) Eimer, Ueber die Arbildung und Vervvandtschaft bei den Schwalbenschwanzartigen Schmettcr- lingen (Verh. Deulsch. Zool. Ges., 1893). (2) Haacke, Ueber Wesen, Ursachen und Vererbung von Aelbinismus, etc. (Biolog. Central!).. XV. 1893). (3) Bataillon, Kech. anat. et expérimentales sur la métamorphose des Anoures (Annales de l'Univer- sité Lyonnaise, 1891). Ci) P. Caknot. Recherches sur le mécanisme de la pigmentation (thèse). Bulletin Scientifique de la France et de la Belgique, 1 896). I . BORDAS. — 0RGAN1 3 S1PBOD1 I IKI R.S M v: Mii- il est clair que l'application du principe au cas spécial d parlé implique une étude élémentaire attentive el une ex péri m plus étendue. J'entreprendrai h et l'autre au cours de la sa prochaine. M. L. BORDAS eux es sciences naturelles, Docteur en médecim illc. ÉTUDE COMPARÉE DES ORGANES REPRODUCTEURS MALES DES COLEOPTERES ;591.4G : liO!. — Séance 'lu îd septembre — Après L. Dufour (1825), quelques entomologistes onl étudié les glandes génitales mâles, soit d'une famille, soit de certaines espèces appartenant à l'ordre des Coléoptères. Parmi ces auteurs, nous pouvons citer Suckovv (4828), Burmeister (1832), Stein (1847), F Leydig 1889 . Palmen 1884 H. Beauregard (1886), K. Escherich (1894), P. Blatter 1897), etc. — D'autres Zoologistes, tels que Ormancey (1849), Régimbart \x~~ I Verhoeff (1893;, La Valette Saint-George 1886 . Heidei 1889 . Vœltzkow 1 1889 1, Ballowitz (1890), Auerbach 1893), A. Lécaillon 1898 itc, onl eu particulièrement en vue l'armure génitale, l'embryologie ou la mor- phologie des spermatozoïdes. Jusqu'à présent, aucune étude générale comparative n'a été faite sur l'ensemble des organes reproducteurs mâles des Coléoptères, -i < omp dans leurs formes et leurs dispositions. De nos recherches, résumées ci-dessous en quelques mots, concernanl deux cents espèces environ, appartenant aux diverses ramilles de l'ordre des Coléoptères, il résulte que les glandes génitales mâles de ces inseï malgré leur prodigieuse variété de formes, la complexité apparenl la disposition que présentent les glandes annexes, les canaux d et éjaculateurs, malgré les multiples complications et la polymorpbie qu'affectent les testicules et l'armure copulatrice, peuvenl oéanmoinï ramènera deux formes types fondamentales, aul "desqui I toutes les autres, si différentes au premier examen. D'autre part, cette variété morphologiq [u'affi d ol ducteurs mâles ne présente pas une importance ipital au poinl delà systématique, car on rencontre souvent des dil ;i-<- 538 ZOOLOGIE, ANATOMIE, PHYSIOLOGIE dérables chez des insectes ayant entre eux beaucoup d'affinités et apparte- nant à une même famille naturelle. Les glandes génitales mâles des Coléoptères, malgré leur extraordinaire polymorphie, peuvent se grouper autour de deux types assez simples, des- quels nous avons fait dériver toutes les autres formes. 1er Groupe. — Coléoptères à testicules simples et tubulcux. Dans cette section, comprenant les Cicindelidœ, la nombreuse et inté- ressante famille des Carabidœ, les Dytiscidœ, etc., les testicules sont formés par deux tubes cylindriques, plus ou moins sinueux et pelo- tonnés. C'est vers leur extrémité terminale que se forment les spermato- zoïdes, tandis que la partie proximale, généralement élargie, joue surtout le rôle de vésicule ou réceptacle séminal. Les autres parties composant le système génital mâle sont constituées par deux glandes accessoires cylindriques, plus ou moins allongées, tor- tueuses, parfois pelotonnées, assez constantes dans une même tribu, mais variables de formes d'une famille à l'autre. Viennent ensuite le canal éja- culateur et l'armure copulatrice. Cette dernière comprend le pénis et un système de pièces chitineuses latérales (valves ou paramères), générale- ment différentes, suivant les espèces, comme forme et disposition. 2e Groupe. — Coléoptères à testicules composés et fo?*més d'utricules ou ampoules spermatiques multiples. Ce second groupe est susceptible lui-même de deux sections compre- nant : 1° Testicules fascicules, et 2" Testicules disposés en grappes simples ou composées. 1° Testicules fascicules. — Les Coléoptères dont les testicules sont fas- cicules, c'est-à-dire formés par un faisceau de tubes courts, en forme de massue et allant s'ouvrir à l'extrémité des canaux déférents, sont compris dans les tribus ou familles suivantes : Cetoninœ, Geotrupinœ, Copriinœ, Aphodiinie, Mdolonthinœ, Lucanidœ, Chrysomelidœ (sauf quelques genres), Longicornes, Curcu/ionides, etc. Chez toutes ces espèces, les testicules sont, de chaque côté, au nombre de deux (Judolia, Cerambyx, etc.) à six paires (Cetonia, Lamia, etc.). Ils ont la forme de petits disques à bord circulaire et à faces supérieure con- vexe et inférieure légèrement concave. Chacun d'eux comprend un nombre fort considérable (00 à 150) d'ampoules ou utricules spermatiques, aplaties ou tronconiques, élargies extérieurement, amincies du côté interne et s'ou- L. BORDAS. ORGAK1 9 SRPR0D1 I H.l'rv- MALKfl \i.uii directement à l'extrémité antérieure dilatée du canal d canal est, dans la plupart des », mine sinueux. Les vésicules séminales, qui proviennent des dilatation* canaux déférants, sont au contraire allongées, larges, tubu vent, la plupart, de nombreuses sinuosités, lies glandes annexes ou. accessoires présentent la forme de tul» - ordi- nairement longs, contournés ou parfois môme pelotonm Le reste de l'appareil génital comprend : I " les vésicule* séminales, î canal éjaculateur et .')" ['appareil copulateur. _: Testicules en grappes. Les testicules peuvent parfois affecter les formes de grappes simples ou composa s. Les Coléoptères dont les organes : sentent cette disposition sont compris dans les familles suivante- : Cantha- rididœ, Hydrophilidœ, Silphidaï, Staphylinidœ, Elateridœ, < occinelUdœ, dé- ridas, quelques Chrysomelidce Timarcha, Melasoma, etc. . TeUphoridœ, etc. Chez toutes ces espèces, les testicules sont pain (sauf chez les Mêla ma) et ont la forme de masses ovoïdes ou sphériques, â surface ■ \ ôrieure Irrégulière, granuleuse et mùriforme. Chacun d'eux comprend un grand nombre d'ampoules cylmdro-coniques, élargies et arrondies extériei ment, amincies du côté interne et se groupant parfois au nombre de deux ou de quatre (Clérides, Téléphorides\ CoccineUides, etc. avant de B'ouvrii à l'extrémité antérieure du canal déférent. D'autre- fois, elles sont « i i-j m ►— sées le long d'un conduit central commun (Stophylinides, etc. ou consti- tuent une grappe composée {Silphides, Elatérides, etc. On le voit, les glandes génitales mâles des Coléoptères, même dan- leui maximum de complication, peuvent se ramènera deux formes typiques relativement simples et comprennent les six parties suivantes : les testi- cules, \e& canaux déférents, les vésicules séminales, les glandes asm ou accessoires, le canal éjaculateur et {'appareil copulateur. EL Escherich (1894) et P. Blatter (1897) ont désigné les gtau soires de- Coléoptères sous les noms de mésadéniew et d'ectademet suivant leur oriyine probable mésodermique ou ectodermique. Les rechercbi - em- bryogéniques les plus récentes, celles d'Heymoi L lillon (1898), bien que nous démontrant l'origine ectodermique de l'intestin moyenetdescetfttfe**ea?ue#e*de la plupart des insectes, ne nous apprennent rien sur le modede formation des glandes annexes < ni i nous désigné sous ce nom ces organes à sécrétion hyaline et muqueu dénomination a, en outre, l'avantage de ne rien préjug D'autre part, leur structure histologique, l'absence d'intia interne, la nature glaireuse de leur sécrétion, leui d'une famille à l'autre, leur mode d'embouchui qu'elles sont formées par le feuillet mésodermique dont d déférents et les vésicules séminal 510 ZOOLOGIE, ANATOMIE, PHYSIOLOGIE Quand ces glandes sont au nombre de deux ou trois paires chez le même individu, leur produit de sécrétion varie de l'une à l'autre. Leur forme, leur disposition, leur volume, la structure de leur épithélium interne, etc., présentent également des variations assez considérables, suivant qu'on examine ces organes à l'époque ou en dehors des périodes de reproduction. D'après Palmen, la partie terminale de l'appareil génital mâle des Coléop- tères, d'apparence impaire, provient d'un système primitivement double dont le développement a dû se produire, soit par confluence des canaux déférents, soit par invagination des téguments. Deux faits que nous avons observés au cours de nos recherches sur les Coléoptères viennent confirmer les vues précédentes et apporter un nouvel argument en faveur de la théorie concernant la nature primitivement paire du conduit éjaculateur. Ces faits sont les suivants : 1° La présence à peu près constante d'un bourrelet médian, générale- ment peu développé, qui prend naissance à la partie antérieure du conduit et fait légèrement saillie dans son lumen central ; 2° L'existence de deux canaux éjaculateurs complètement séparés qu'on trouve chez certains Longicornes (Lamia, Bathocera, etc.). Ces deux conduits sont longs, très flexueux, libres dans leur moitié antérieure, mais •enveloppés dans leur seconde partie par une membrane commune. Quoi- que réunies dans une gaine unique, les parties terminales peuvent facile- ment se dérouler et vont s'ouvrir séparément à l'extrémité antérieure cor- néo-membraneuse de l'appareil copulateur. Au point de vue histologique, les diverses parties composant l'appareil génital mâle des Coléoptères, comprennent les couches suivantes : muscles circulaires et muscles longitudinaux, membrane basilaire (m. propre) très mince et assise épithéliale interne. Ces diverses couches sont très variables, quant à leur structure et à leur épaisseur, suivant les régions considérées (canaux déférents, vésicules séminales, glandes accessoires, etc.). Les cel- lules épilhéliales présentent aussi des variations de formes assez notables, suivant les parties de l'organe et surtout la saison pendant laquelle l'ob- servation s'est faite. Le lumen central du conduit éjaculateur est entouré d'une intima chiti- neuse, plus ou moins épaisse, tantôt lisse et tantôt hérissée de piquants solidement implantés et de formes très- variables. Cette intima est sécrétée par la couche cellulaire chilinogène sous-jacente. BOS H M l-PARIS. ■ l 01 n.l BS l>t • IMI i i Dl LA PI V»! M. BOSTEAÏÏX-PAPJS l Ceroay-l RÉSULTAT DES FOUILLES DU CIMETIÈRE GAULOIS HALLSTATTIEN DE LA PIERRE-POIRET, A PONTFAVERGER MARNE 571 9 (44 32)'. — Séance d ■ ■' nbre — Sur le territoire de Pontfaverger (Marne), â 2 w. 800 au sud esl d< bourg, au lieu dil les Husses, el loul près du dolmen de la Pierre Poin t. cimetière gaulois de la P I 3. Cimetière gaulois do M •re gaulois du Ton: Cimetière gaulois de Lois des Bou1 ;' I 542 ANTHROPOLOGIE été découvert un cimetière gaulois d'une époque très primitive, à en juger par le mobilier que nous y avons recueilli avec M. Cauly, et qui a été remis à M. Nouvion, propriétaire du domaine, que nous remercions bien sincèrement au nom de la science. Cinquante sépultures à inhumations y ont été fouillées, et environ trente sépultures incinérées y ont été également découvertes. Presque toutes les tombes inhumées ont environ 2 mètres de profondeur; elles sont creusées dans la grève ; les squelettes sont tous recouverts de pierres. Deux tombes sur trois étaient orientées de l'ouest à lest, le squelette regardant le soleil levant; les autres étaient orientées du nord au sud. Les incinérations étaient moins profondes; elles avaient de 1 mètre à lm,o0 de profondeur. Des pierres recouvraient presque toujours aussi les vases en terre grossière qui renfermaient les cendres. Le mobilier recueilli dans ce cimetière est très pauvre : il y a absence complète d'armes. On y trouve une poterie très grossière dont la forme principale est la jatte plate ; quelques torques en fer, ainsi que des bracelets armilles, quelques fibules du genre dit hallstaltien, et quelques grains d'ambre accompagnés d'amulettes, dont une canine de loup percée d'un trou de suspension. Cette nouvelle découverte vient encore confirmer ce que j'ai avancé l'an dernier au Congrès de Nantes : que les rives de la Suippe ont délimité deux races distinctes à l'époque gauloise, car cette industrie n'a pas de rapport avec la belle industrie gauloise dite Marnienne. M. BOSTEAÏÏX-PAEIS à Cernay-les-Reims. ÉTUDE COMPARATIVE DES INDUSTRIES PRIMITIVES DE LA MARNE, DEPUIS L'ÉPOQUE PALÉOLITHIQUE JUSQU'A L'ÉPOQUE GAULOISE MARNIENNE [571.9(44.32)] Séance du 13 septembre — Lors de notre dernière réunion au Congrès de Nantes en 1898, l'un de nos sympathiques collègues d'outre-Manche, M. William Law Bros, mem- bre de l'Association britannique pour l'avancement des sciences, que j'ai eu l'honneur de voir à Cernay-les-Iieims, lors de la visite qu'il a bien voulu faire aux collections que je possède, m'avait exprimé le plaisir qu'il aurait B0STEA1 \ PARIS. IKB1 STBU B PRIMITI à comparer râdustrie primitive dans la Mai .,..-, im, miers hommes on Angleterre, depuû le- temps lee plus l'époque Marnienne. Heureux de pouvoir aecéder à ion dôaii , hein, m aussi de lui tau que la région du nord-est de la France si plui apôcialenient h temenl de la Manie) est riche et lëeonde en objets provenant de l'iiidustrie de nos ancêtres, j'ai été amené a préparai une iéri< de cartons résumant l'évolution de l'industrie dans la Marne, depuis les temps les plus reculés, ainsi que les différentes phases par lesquelles elle a dû passer avant d'en arriver au fini qui caractérise l'époque dite Marnienne. Le dépariesnent de la .Marne, dan- ta constitution géologique superfi- cielle, comprend dans rarronUissemeoi de Vitry-le François et Saints Ménehould, les dernières assises de l'époque jurassique. L'arrondissement de Chàlons appartient au terrain crétacé ou leoûndaire; rafrondissemenl de Keims et celui d'Épernay appartiennent en partie au i que secondaire) et au tertiaire. Les terrains secondaires de la Marne <>nl donne au\ géologues, MM. Péron et Schmit, de nombreux documents sur la Canne de cette période. Le tertiaire éocène a été étudié aussi par M. le docteur Lamoine dans ses gisements do Cerna y-les-Keiins et do la montagne de Reims. I1' études il est résulté que dos faunes analogues d'Amérique ont pu être comparées et trouvées identiques comme Ressemblance, malgré les dis tances énormes qui séparent les gisements. La faune quaternaire se rencontre dans tous les limons et grèves qui avoisinent les cours d'eau de la M. une. il n'est pas de jour qui ne permette d'en découvrir de nouveaux spécimens. C'est dan- ces limon- ou vières que nous retrouvons les premiers instruments travailles par l'homme aux époques paléolithiques i|in ont précédé l'époque campi- gnienne. Ces instruments sont abondants sur tous les plateaux et les falaises qui dominent les cours d'eau de la Marne. <>n a pu, du reste, en juger par les échantillons que j'ai eu l'honneur de soumettre à la section et provenant des Btations d'E< ueil, Sacy, Villedom mange, le Mont de Berru, la vallée de la Vesle, Sera) et Prin, dam vallée de l'Ardre et Marleinont, canton de Reuwei ^rdenne L'industrie, très grossière, de cotte époque cous conduit au ûéolithiqi que nous retrouvons partout dans toutes les vallées pn 9 d do préférence à proximité des affleurements de terrain de silex d'eau douce ou de rognons de silex noir. I stations, telles qu'à Berru par exemple, l'industrie nèolithiq de ressemblance avec l'industrie de l'epo.), M France. oii ANTHROPOLOGIE On y remarque que le néolithique a passé par plusieurs phases avant d'en arriver à la pierre polie. Dans ces stations on aperçoit le com- mencement de la vie pastorale si bien caractérisée par les fusaïoles qui dénotent déjà l'industrie embryonnaire de la laine, produit des troupeaux. L'époque du bronze proprement dite ne paraît pas avoir existé dans la Marne, quoique cependant on y découvre de temps à autre quelques spé- cimens épars et isolés, soit dans les forêts, soit dans les tourbières des vallées de nos cours d'eau. Il est à supposer pour la Marne que si l'époque du bronze ne s'y trouve pas représentée comme dans le centre et le midi de la France, c'est que le fer doit y avoir fait de très bonne heure son apparition, apporté sans doute par des migrations de races nouvelles venues de l'est et qui se sont implan- tées dans notre région, choisissant de préférence les grandes plaines cham- penoises. A l'origine de cette occupation, l'homme néolithique semble s'être réfugié dans les forêts qui couronnent tous les massifs tertiaires, et j'ose avancer qu'à l'heure actuelle on pourrait encore voir une différence au point de vue anthropologique entre les habitants des plaines et les habi- tants des hauteurs avoisinant les forêts. Les nouveaux habitants des plaines, dits « Gaulois-Hallstattiens », sont venus avec le fer dans la Marne, et vous pouvez juger de leur industrie par les spécimens que j'ai l'honneur de vous exposer et provenant des différentes stations que j'ai explorées. J'expose en même temps l'industrie de l'époque dite « Gauloise-Mar- nienne » des environs de Reims ; c'est l'industrie gauloise arrivée à son apogée. M. le Dr SPALIKOWSKI Rédacteur en chef des Archives provinciales des Sciences, à Petit-Couronne (Seine-Inférieure). ESQUISSE ETHNOGRAPHIQUE SUR LES POPULATIONS DU DÉPARTEMENT DE LA SEINE-INFÉRIEURE [572(44.25)] — Séance du 15 septembre — Bien que faisant partie de la province de Normandie, dont il renferme la capitale, le département de la Seine-Inférieure ne présente pas aux yeux de l'anthropologiste des types aussi caractéristiques que l'Eure, le Calvados, la Manche et l'Orne. Dr 8PÀL1K0WSKI. — POPULATIONS DE LA ^ im -im i un i in Il y a lii«'n peu tic Normands, en effet, dans 1 1 & in i qui s'y rencontrent Boni nettement cantonnés dans le pays de Cau i P ailleurs, la population est hétérogène, et qous avons là un bel exeinp confusion et la population s'est accrue à peu près d'un quart. Mus. en revanche, les cultivateurs ont été refoulés ailleurs, !»■> autochtones n'ont pas tardé à contracter des alliances étrangères, et, actuellement, de Rouen à la Bouille, il n'y a plus guère de vrais Normands, ou ceux qui y sont nedépassenl pas la proportion de 5 0/0. Eh bien! voilà un fait qui ne s'est pas encon pro- duit dans l'Eure, le Calvados et surtout dans l'Orne. Voulez-vous encore d'autres exemples ? Partez alors du Tréport, complè- tement bouleversé depuis la création de la plage de Mers; longez la • vous serez étonné de la multitude de casinos et lieux de plaisance que vous rencontrerez, et notez que si un casino amène la richesse il entraîne aussi l'anéantissement presque total de la race indigène. Du I Havre, les stations balnéaires ne se comptenl plus : voici Crie sur-Mer, Dieppe Varengeville, Quiberville, Saint- Aubin, Sottevill< Saint-Valéry, Veulettes, les Petites et Grandes-Dalles, San,; P Fécamp, Yport, Vattetot, Étretat, et j'en oublie. La publicité a naturellement produit ses effets. Chaque an gneurs affluent, quelques-uns s'y fixent, construisent des cha 35* 546 ANTHROPOLOGIE Le Parisien inculque ses mœurs; le provincial, imitateur s'il en fut jamais, s'applique à rejeter les vieilles habiludes pour se conformer au goût du jour, il refuse de se marier avec des jeunes filles du pays, va chercher ail- leurs, et les enfants qui naissent n'offrent plus rien de particulier, les indices de coloration des yeux et des cheveux, céphaliques et faciaux, sont là pour le prouver. J'avais essayé de dresser des listes de ces derniers, j'ai dû y renoncer tel- lement les résultats sont variés : peu ou point d'indices prédominants, telle est la caractéristique des populations maritimes de la Seine-Inférieure. Jadis la brachycéphalie était la règle, aujourd'hui la doliehocéphalie s'observe couramment. Les indices supérieurs à 81 sont rares et ceux de 78, 79, plus fréquents. * * Dans les grands ports de mer, la confusion est pire encore. La Seine- Inférieure est, en effet, un des départements les plus ouverts à la marine marchande; de plus, sa proximité de Paris et la commodité de ses lignes de chemins de fer favorisent le commerce : des navires de toutes nations entrent dans ses bassins, il n'en faut pas plus pour que le mélange des races s'opère. Je n'oublierai pas également de rappeler que le Havre et Dieppe sont les ports d'attache de grands steamers dont les uns vont à New-York et les autres à Newhaven. L'élément anglais s'infiltre peu à peu dans les couches profondes de la population, et cette infiltration s'opère d'autant plus sûre- ment qu'elle est plus lente. L'anthropologiste a donc fort peu de documents précis à glaner sur le littoral de la Seine-Inférieure, mais en revanche il peut faire une abondante collection d'observations sur les effets de la civilisation et la diffusion du commerce international. * * Tout différent est l'aspect des populations du pays de Caux. On les connaît encore peu et mal, mais elles sont plus homogènes, quoique cependant moins arriérées que dans la plaine du Neubourg et la campagne de Caen. Fatalement, le paysan cauchois subit l'influence du milieu qui l'entoure. D'abord, il voyage, il fréquente les marchés, les foires; les plus riches envoient leurs fils et leurs filles dans les collèges et pensions de villes. Ceux et celles qui retournent chez leurs parents, c'est le petit nombre, apportent un peu d'instruction et de bonnes manières; généralement, les fils de fer- miers refusent de reprendre le chemin du hameau, ils préfèrent rester en D SPALIKOWSKI. — POPULATIONS DB U vill ' :«H«-i "I Paris pour continuer leurs études dam L une carrière libérale. L s jeunes mie- elles m penaionf de religieuses, ne rêvent plus que marie à i , i , . - ,,.Mi:, rejettera les propositions de jeunes cultivateurs, riches u . .; v, , sans 1 1< >i 1 1 connu, sans presuj Ces derniers sonl donc obligi - d é] ser des lill.- de feruie, luoina 1 élevées il est vrai, mais qui ne rougiront pas de mettre li mai Voilà pourquoi l'élément cauchois se conserve u près ii Les vrais Cauchois le seront de pars en Ois, parce qu'ils vivent du produit de la terre. Les habitants \ sonl d'ailleurs souvent à leur aise, beaucoup |x>ssedeiil d'assez grosses fortunes et les transmettent a teun .•niant-, qui les fonl encore prospérer. Le type anatomique cauchois est loin d'être le même que celui des plaines de l'Eure ou de Caen. Ici, la l'ace est un peu plus ovale, moins rougeaude, le aez moins arqué et le front plus haut, l'embonpoint est le même. Les cheveux sonl le plus souvent blonds et les yeux intermédiaires ou bleus. La moyenne de la taille est comprise entre ! ,598el ! L'érudit docleur Chervin avait avamr qu'il existait, dans I Seine-L rieure, deux races d'hommes de stature différente, el le savant auteur affirmait que dan- le- arrondissements de Diepj i de Neufcbàtel ->• trou- vaient les tailles les plus élevées (I). Ceci est rigoureusement exact, j'ai noté moi-même le t'ait. Quanta l'indice céphatique, il varie entre 79 el 81, sans jamais - au-dessus. Dans l'arrondissement de Neufcbâtel, au contraire, l'indice moyen est de < ine -lnu I bonne voie de se dénormandiseï; si je puis me lervij i D» A. CiiF'iviN. Géographii n» pour Pavancemenl des - 548 ANTHROPOLOGIE Le mouvement est rapide dans la vallée de la Seine et sur le littoral; plus lent dans le cœur du département, il n'en est pas moins manifeste. On peut estimer que dans vingt-cinq ans l'évolution aura fait son œuvre, la transformation sera complète; c'est peut-être le seul département fran- çais qui ait si promptement modifié son caractère. Il ne restera pas le seul, j'en suis convaincu, car le département des Bouches-du-Rhone n'est pas éloigné du même résultat; les autres l'imiteront malgré eux, le tout est une question de temps. M. le Dr SPALIKOWSKI ! Rédacteur en chef des Archives provinciales des sciences. L'ENSELLURE LOMBO-SACRÉE A BOULOGNE-SUR-MER ET A DIEPPE [573.9(44.27)] — Séance du 15 septembre — Je ne suis pas le premier à indiquer l'ensellure lombo-sacrée comme caractère ethnographique des races françaises. MM. Lagneau et Duchenne de Boulogne, l'avaient tout d'abord notée chez les Espagnoles, et plus tard chez les Boulonnaises. Elle était, en effet, un signe distinctif « d'une partie des femmes de Boulogne-sur-Mer et surtout des belles et vigoureuses habitantes du Portel, village situé à l'ouest, à trois kilomètres de cette ville. Cette ensellure, ou incurvation lombo-sacrée, ainsi que la légère courbure dorso-cervicale en sens con- traire, qui en est la conséquence, donnent beaucoup de grâce à la forme du tronc dont les contours sont onduleux. Les femmes ainsi conformées pré- sentent en outre des mains et des pieds petits et bien attachés, un cou bien modelé, de belles épaules, une taille élégante (1). » Il n'y a pas qu'à Boulogne-sur-Mer que l'on observe Tensellure. Je l'ai notamment étudiée à Dieppe, où personne, je le crois, ne l'avait encore signalée. Trente-deux Dieppoises ont été examinées par moi ; sur trente-deux, onze présentaient l'ensellure lombo-sacrée. De ces onze dernières, neuf étaient Polletaises d'habitat et d'origine. En même temps j'ai relevé deux autres cas à Puys, village situé non loin de Dieppe. A Rouen, l'ensellure n'existe pour ainsi dire pas (1 cas sur 1000). Mais (1) Lagneau. Sur l'incurvation lombo-sacrée comme caractère ethnique.— Bull, de la Soc. d'An- thropologie de Paris. Tome I. 28 série, 1886, p. 633. Dr BPALKOWSKI. l'bNSI LLURB D d'où provient cette anomalie Bquelettique F M. Lagneau Insistai! tx i icoup sur l'origine ihérienne comme cause d'ensellnre qui lerail pour ainsi dire un certificat de nationalité espagnole. II se basait but le texte de Denya le Périégèle, parlant des enfants des Ibères, QaiSc; i.- u>v, qui habitaient dans les parages des îles d'où l'on extrait l'.iain. Tacite voyait aussi danslea Silures des Ibères immigrés en Grande-Bretagne, a [beros veteresti casque sedes occupasse, fidem faciunt. i [Âgricolœ vita c. XI. Je ne serais pas éloigné d'admettre connue vraie l'assertion de Tacite, ce qui expliquerait alors l'existence des femmes ;i ensellure dans la région de Ouistreham (Calvados), ancienne colonie anglo-saxonne; mais je oe \<>i- pas d'origine ibérienne chez les Dieppoiscs. A la rigueur, on pourrait admettre le croisement avec l< sa Anglais, mau n'est-ce pas une simple hypothèse ? J'aime mieux voir dans l'ensellure une anomalie produite par L'habitude de farder, et par là même de conserver l'équilibre rompu. M. le docteur Guerlain (1) admet aussi que cette courbure du rachis est toute mécanique. « Pour gravir des pentes, dit-il, on se plie plus ou moins pour abaisser le centre de gravité et diminuer l'effort. Alors, la colonne s'incurve. » Je m'attache d'autant plus fortement à cette explication, que j'ai pu trouver un cas typique aux halles de Rouen. Une jeune fille, habitua depuis l'âge de quatorze ans à porter des fardeaux trop lourds pour ses forces, présentait à vingt ans une ensellure remarquable. Je crois donc que l'ensellure peut être provoquée par la seule habitude de conserver l'équilibre rompu, et qu'il serait assez facile de rencontrerdefl cas d'ensellure ailleurs qu'en Normandie. Les Polletaises dont j'ai parlé offraient un déformation du rachis parce que toutes, dès leur enfance, étaient employées aux rudes travaux de pêche lorsqu'elles aidaient à décharger les barques pleines de poissons. Encore une fois, je ne reconnais comme cause de l'ensellure, la plupart du temps, que l'excès de travail; c'est une déformation professionnel! l'on veut; cela ne m'empêche pas de faire des réserves sur les causes ethni- ques qui peuvent la provoquer. (O Sur l'ensellure I rée. — BuU. de la Soc. d'Anthropologie de Parie. T p. 106. O-JO ANTHROPOLOGIE M. l'abbé EEEÏÏIL à Clermont fOise . L INDUSTRIE DES LIMONS QUATERNAIRES DANS LA REGION COMPRISE ENTRE BEAUVAIS ET SOISSONS — Séance du IS septembre. — Ce travail a eu pour base mes propres recherches sur le terrain, que j'ai essayé d'étendre par l'étude de toutes les collections de la région. Je tiens à remercier ici toutes les personnes qui m'ont ainsi permis d'étudier le fruit de leurs récoltes, mais je veux surtout manifester toute la reconnais- sance que je dois à mon ami Pouillet, percepteur à Clermont, pour les services sans nombre qu'il m'a rendus en mettant à ma disposition, non seulement sa riche collection, mais aussi sa grande connaissance des sta- tions préhistoriques et des collections de la région, et aussi pour le dévouement constant avec lequel il m'a si souvent accompagné dans mes courses. Je veux aussi remercier particulièrement de leur aimable accueil le Dr Baudon, M. l'abbé Mùller, et MM. Lemagnen et Rendu. Dans la région sur laquelle porte mon étude, l'industrie se rencontre dans les limons partout où quelqu'un l'y a cherchée. Grâce à de nom- breuses exploitations de terre à brique, les régions crétacées sont criblées de stations, ainsi qu'il est facile de le constater sur la carte que j'en ai dressée. Au contraire, sur les plateaux tertiaires, l'industrie se fait rare, du moins dans les collections, par suite de la difficulté de découvrir de& instruments, en l'absence de toute briqueterie. Cependant, là où des recherches soigneuses ont été faites, par l'abbé Mùller, près de Senlis, par Vauvillé, à l'est de Soissons. et par moi-même au sud-ouest de cette ville, une industrie abondante a été rencontrée. Des silex se trouvent de-ci de-là à la surface des coteaux que le ravinement a dénudés; d'autres sont ramenés par la charrue, là où le ruissellement a réduit suffisamment l'épaisseur des limons, c'est-à-dire à la naissance des pentes et des ravins. La matière employée par l'homme quaternaire était surtout celle qu'il rencontrait sur place; cependant, en raison de sa supériorité, le silex de la craie déborde fortement sur les régions tertiaires, et se rencontre en ABBÉ BREUIL. — I.'lUUM lui DU llM->\- QUATKIUU1B faillir quantité dans la basa «allée du Théraù - ails, «t. p encore, à plus ée ïo kilomètres du pays de craie l A.mbleny, • près de Soissons, Dan- 1.'- pays de calcaire -rossier, on a beaucoup taillé le i siliceux, le silex veiné, et môme la calcédoine <■[ le calcaire 'lui provenant des caillasses, par exemple à Vieray, "ù. en outre, tient quelques éclats de grès lustre de Beattohamp; cette matière devient prépondérante à Condé et à Preste, à l'est île Soissens. Le faciès industriel le plus répandu n'e-t pas différent de ceoju'i ailleurs : en général, il y a un peu moins de ooupe de poing qi à Saint- Aclieul, un peu plus qu'à Montières; les deux Eaciec ae retsoavent; Allonne, près de Beaumûs, ae diffère pas de Saint-Acheul, et à Monceaux, près de Bulle, le coup de poinu est aussi exceptionnel qu'à Mont D'ailleurs de nombreuses séries sont néco-aires pour dillérencà leux aspects locaux d'une même industrie. Dans l'Aisne, à Vierev. les coups Je SlZav tttil/t: fend, lié roug poin- sont très rares, et les grands éclats Levallois dominent beaucoup 1 les formes moustériennes typiques, pointe etracloir. y sont peu fréquentes, ainsi que les instruments usuels (du moins retouchés), encoche, bec latéral et grattoir; il y avait, dans cette localité ivoir toupe et////. I . entre les ferme- de Vauxcaslille et de Beaurepaire, un vaste atelier dont o» retrouve les nombreux éclats et nuclei : j'ai pu note! la situation stau- graphique des silex de cette station, -race à une petite carrière ou* dans les caillasses sous-jacentes aux limons. Voici la coupe que j'ai relevée : A la surface des couches éocènes, se rencontre d'abord une formeti de simple altération sur place des couches ar-ilo-main- m contenant de nombreux quartiers de rognons sfliceax oan ' Au-dessus, ravinant la couche précédente, K trouve une Cormatioa ANTHROPOLOGIE ruissellement (couche 2), ayant amené un remaniement sur place de la formation d'altération, en y ajoutant des fragments des roches de toutes les couches supérieures détruites précédemment par l'érosion ; cette forma- tion consiste en général en un limon très argileux, fendillé, surchargé de fer et contenant, disposés par paquet, des galets tertiaires innombrables, des blocs de grès, de meulière, et des débris des caillasses. En divers points du plateau, ce limon présente des nids de concrétions quartzeuses et calcédonieuses formées dans son épaisseur. C'est par-dessus cette couche que s'est formée, à ses dépens, la couche (couche 3) du limon quaternaire, à la base duquel se rencontre l'industrie dont nous nous occupons. A Monceaux, commune de Bulles (Oise), la coupe des limons (voir coupe et fig. 2J que j'ai dressée suivant les indications de M. Lemagnen, présente aussi la position des silex acheuléens à la base de la formation JPïveau. de.? j-iZ&c-' taillés. *~> > > p- > Ca.tlloutis > ■> > de base Craie foi^îlt Se lMli. 2. limoneuse; celle-ci repose presque immédiatement sur la craie, présen- tant à sa surface altérée un léger cailloutis de silex anguleux. Avec les silex taillés on a trouvé de grands ossements, qui n'ont pas été conservés. Les silex acheuléens, trouvés à Méru par l'abbé Mùller, occupent la même situation stratigraphique à la base des limons ; il en est de même pour les silex quaternaires de Sainl-Martin-au-Bois, recueillis par Pouillet. au contact des lignites exploitées sous le limon. Les limons sont ordinairement très pauvres en faune, et même totale- ment dépourvus de tout débris organique. M. Janet a bien rencontré une dent d'éléphant indéterminable, dans des formations sur pente mal datées; c'est une donnée trop incertaine. Les travaux d'un excellent géologue, de M. l'abbé Lambert, publiés dans les Bulletins de la Société académique, de Laon vers 1865, nous four- niront quelques données plus sûres. A Chauny (Aisne), au lieu dit la Tombe-Regnier, sous des quartiers de grès empâtés dans le lœss, il a rencontré à la base de ce dernier des restes d'éléphant, rhinocéros, bœuf et cheval ; l'espèce n'est pas indiquée. ABBK BREU1L. — L'INDUSTRIE DE9 LIMONS 00 ATI BU AH De même à Trosly-Loiro. il a trouve, au milieu de poches de ! n. pénétrant dans des têtes de chat : éléphant, hyène, ours, cheval, bœuf, cerf, petits rongeurs ; c'est, eu somme, la faune du gisement de Coem Mais, bien que ce dernier, si riche en faune el en industrie, icbe très intimement aux limons quaternaires, au point «le vue de la date el du mode de la formation, certaines particularités locales nous empé bentde le comprendre dans notre travail. Dans l'industrie précédente, les lames fines sont très rares, surtout les petites lames, le nombre des pointes moustériennes est restreint, el leur facture indécise, enfin les nombreuses variétés d'instruments d'usage sont réduites à quelques-unes et les petits disques sont absents. Ces caractères pourront donc nous servir à distinguer de l'industrie de la base des limons d'autres industries à niveau stratigraphique différent. Je parlerai spécialement de deux stations que j'ai étudiées ave.' plus de soins : celle, bien connue, de la Butte de la Justice, à Bracheux, el «elle de Fitz-James que j'ai découverte et observée longuement. A Bracheux, les grands éclats Levai loi s et les racloirs sont rare-; les coups de poing très peu fréquents, mais à facture le plus souvent admi- rable ; au contraire, les pointes moustériennes sont franches, nombreu» s, très habilement retouchées, les petits disques très abondants, ainsi que les petites lames fines, d'aspect magdalénien. Le petit grattoir appâtait. avec le grattoir en creux et diverses variétés de pereoir. Le Dr Baudon possède l'un de ces derniers tout semblable à ceux des grottes mousté- riennes du Midi, et M. Janet en possède un autre, sur bout de longue lame, très analogue à ceux de Cro-Magnon. Une autre pièce, à M. Baudon, m'a particulièrement frappé, c'est une pointe assez légère, relaiil. v but les deux faces et sur toute sa largeur comme une feuille de laurier soluti enne, dont elle a la forme générale. Un instrument du même type, mais plus lourd, se trouve dans la collection Pouillet ; il provientde Troussi Saintc-Euzoye, où il était associé avec un coup de poing triangulaire d'une exceptionnelle finesse. Un éclat, retaillé en double pointe et recueilli Baudon à Heilles, peut être rapproché des précédents, ainsi qu'une taillée sur les deux faces en amande à double pointe, trouvée à Mont- gerain, par M. Rendu, associée à un disque, de grands éclats Levalli fines lames, de grandes pointes moustériennes, un coup de poi mente dune perfection égaleàcelle de Bracheux, el quelques autr» s coupa de poing de divers types. Parmi ces derniers, une forme m signaler, exagérant le type à terminaison carrée, de telle sorte que tranchant transversal prépondérant lui donne l'aspect d'un gi '" l néolithique; un autre, du même type, mais de provenan. se trouve dans la collection Janet. De-ci de-là, quelques fiml penser que des recherches soigneuses amèneraient à d'inl 354 ANTHROPOLOGIE vations sur l'extension de ce faciès industriel. Par exemple, un petit disque de Fournival-Largïlière, à M. Lemagnen, et les admirables coups de poing ovoïdes et lancéolés de Saint-Just-du-Marais, près Beauvais (Coll. Lemagnen). Un autre faciès industriel est celui de Fitz-James, près Clermont de l'Oise ; il y avait là un atelier de lames, comme le démontrent de très nombreux nucléi. Pas de coups de poing, en cet endroit ; les grands éclats Levallois y sont très peu fréquents; les lames, surtout les petites, très com- munes ; je n'y ai trouvé que trois disques, un grand et deux petits, peut-être un burin, quelques mauvais perçoirs d'usage, une pointe très peu nette, un très mauvais racloir, mais aussi un certain nombre de grattoirs, dont un très caractéristique, fait sur un large éclat Levallois finement retaillé ; pourtant le plus grand nombre sont très frustes ; parmi eux, quelques-uns sont sur bout de lame, et nous amènent à comparer à Fitz-James d'autres localités. A Laboissière (Somme), sur les confins de l'Oise et de la Somme, le Dr Lavoine, de Tricot, a recueilli de très nombreuses lames, de larges éclats retaillés en grattoir et racloir, une pointe moustérienne, et un grattoir sur bout de fine lame absolument magdalénien comme type, et qui, sauf sa patine spéciale des limons, ne serait nullement déplacé dans une série de Laugerie basse ou de La Madeleine. Un autre, tout semblable, a été recueilli à Coivrel par M. Rendu. A Clairoix, près de Compiègne, à la base de limons épais de 7 mètres, se trouve une station d'un aspect assez indécis, avec pointe, racloirs, scies, en nombre infime, mais surtout présentant des éclats Levallois non retouchés et de fines lames assez nombreuses ; je n'ai pas vu les limons de Clairoix et les indications que j'ai recueillies à leur sujet sont trop peu pré- cises; je me contente donc de signaler cette localité. Elle a pourtant cela de commun avec Fitz-James qu'il n'y a pas de poing, et que les lames fines sont nombreuses; les séries d'instruments en grès de Beauchamp, recueillis par Vauvillé sur les plateaux à l'est de Soissons, à Chassemy, Chivres, Presle, Condé-sur-Aisne, sont aussi bien indécises comme aspect(l); Vauvillé y a pourtant recueilli quelques disques, un racloir-gratloir et de petites lames qui nous font plutôt penser à l'industrie de Fitz-James ou de Bracheux, qu'à l'industrie acbeuléenne typique. Mais ia situation strati- graphique de ces objets est trop mal établie ; il en est autrement à Fitz-James et à Bracheux, où j'ai pu faire le relevé des coupes et des niveaux. A Bracheux (coupe et fig. 3), les limons se rencontrent particuliè- (O J'ai, depuis mon rapport à Boulogne, vu les réGoUes de grès taillés fuites autrefois autour de Condé par M. Wimy, de Braisne, appartenant aujourd'hui à M. Delvincourt, de Crécy-Saint Serre ; c'est une industrie très analogue à Montières et à Yierzy. ABOÉ i.i;l i il . — [/INDUSTRIE DIS l i\l"\s QUATK.ÏINAII ramenl sur la partie orientale de la Butte de la Justice ; i sables à huîtres de Bracheux; leur épaisseur, <|m atteint pn Sables dr Brachaui constate partuuiltèrvmctil , n A ri B I 10. mètre sur la déclivité, devieut très faible au sommel de la butte où la charrue atteint presque partout la couche archéologique ; en ce poinl silex occupent presque la base des limons; en effet, à l'époque de leur abandon, la dénudation y était sans doute assez active pour entraîner toute formation limoneuse antérieure sur les flancs de la butte. En endroit, au contraire, les silex taillés, en cordon presque continu, occupenl la partie supérieure des limons, à 20 à 25 centimètres de profondeur. L'industrie de Bracheux n'est donc pas à la base des limons quaternaires. C'est ce qui arrive aussi à Fitz-James (coupeiA fig. I . où j'ai pu le cons- tater, grâce à plusieurs briqueteries. L'Ergeron, épais de 1 à S mètres, n'est '1 7" à brique i" t\,ii: ■ •ntu.it zrgeron ■ de limon I 10. '.. exploité que sur 2m,30 environ; le niveau archéologique est placé l"i..jO de profondeur, à la surface d'un faible cordon discontinu de petits cailloux anguleux blancs et de galets tertiaires; la partie sopéri l'Ergeron, rubéfiée et décalcifiée, présente aussi un cordon de très asti* cailloux. Non. ronclurons donc, que. tandis QJM l'indostiie K* al< occupe la base des limons d'autres beîee Mnstriafe, très vow dustrie moustérienne du Midi, et prés«tBn*«ertaiM poî doute accidentels avec l'industrie m.-.pl.-d.-nieniip oo solutréen» se rencontrer à la partie supérieur*- de ces mêmes Un* 556 ANTHROPOLOGIE Ces conclusions n'ont, évidemment, qu'une valeur éminemment régio- nale; pourtant, il est intéressant de voir qu'une succession analogue a déjà été établie par l'étude des graviers et des limons de régions voi- sines, spécialement à Chelles et à Menchecourt. Nota. — De nouvelles recherches dans le Soissonnais m'ont confirmé dans mon opinion de la très grande extension et abondance de l'industrie acheuléenne dans cette région. J'ai rencontré, comme type remarquable, de superbes coups de poing absolument triangulaires (Maast). M. l'abbé BEETJIL à Clermont (Oise). LA GROTTE DE ROTOMA, PRES DE KONAKRY (GUINEE FRANÇAISE) COMPTE RENDU DES TRAVAUX DE MM. MoUTH ET Roi'X [571.81 (66.5] — Séance du 48 septembre — Mon ami Pouillet m'a chargé de vous communiquer un rapport que lui a envoyé M. Roux, trésorier-payeur de la Guinée française, sur une fouille exécutée par lui et M. Mouth, chef du service des travaux de la colonie, dans une grotte voisine de Konakry. Je ne fais que résumer ce travail, qui est particulièrement dû à la dili- gence et aux soins de M. Mouth. Je ferai seulement quelques remarques supplémentaires au sujet de certains types industriels, que m'ont permis de formuler un certain nombre d'objets envoyés à mon ami Pouillet et qu'il a mis aimablement à ma disposition. La grotte de Rotoma est une cavité profonde de 4 mètres, sur 10 mètres de long, sous-jacente à une immense roche de latérite; au niveau de la grotte passe un sentier à peine large d'un mètre: au delà, à plus de 40 mètres plus bas, un lac saumâtre, profond en cet endroit ; il est alimenté par la rivière Kakimbou qui forme en ce point une chute, et dont l'eau est excellente; le poisson foisonne dans le lac, qui communique avec la mer à 500 mètres de là par un passage dans les palétuviers, aux alentours duquel pullulent les huîtres. Au-dessus de la grotte, le roc inaccessible; c'est donc une situation admirable pour la défense et la facilité de la vie. Al. i.i i;i;i:i il . - l.\ GR01 ii. Dl ROTOMA, PKÈfl Kl Les couches qui remplissaient la grotte Furent enta horizontales. Voici ce que révélèrent les rouilles : a) Une couche superficielle 20 a 28 centimètres) de terrain limon récent mêlé de coquilles d'huttres brisées, ava des traces de charbon. b) Couche analogue, composée du même mélange de terre limon de cendres, de même épaisseur, mais contenant un b and nombi débris de poterie et quelques outils de pierre. En certains points, il pas possible de discerne!- la couche '/ de la couche b. Les poteries qui ont été trouvées dans cette dernière appartiennenl en grand'' partie à une première catégorie présentant la même pâte que - elle des indigènes actuels, qui mélangenl encore des coquilles pulvi : l'argile; la consistance de ces débris est peu résistante; la plupart ornés' de dessins beaucoup plus variés et plus linis queceuj de la< inique moderne de la région. Quelques autres fragments s-.nt bien plus résistants et très supérieurs en dureté à ceux dont nous venons de parler et à la poterie actuelle, puisqu'il est presque imp de l< - i la main. D'autres enfin sont très grossiers, d'une pâte épaisse oe pré* ntant que peu de consistance, et paraissant avoir été simplement >■•- bée au soleil. e) (Épaisseur de 40 à 50 centimètres). Terrain limoneux contenant une grande quantité de pierres taillées et polies, ainsi que des polissoirs, i des morceaux de quartz, de faibles traces de charbon el un Beul mon d'os. — La pierre qui a été surtout employée est une hématite brune très siliceuse, à aspect un peu jaspoïde; les éclats en étaient obtenus par coups donnés aux parois de la grotte, sur les parties ou la roche, plus dure, formait des rognons ferrugineux. Les éclats ont été retaillés eu grattoirs, racloirs, pointes de javelots, ou façonnés en forme de couteaux parfois retouchés vers la pointe; il y a dc> haches taillées et poli.- en hématifa gn s, en roche schisteuse et limonite, d.-s percuteurs, ainsi que des*poli« et sans doute aussi des meules (d'après la photographie , ainsi que de - broyeurs (d'après la photographie). Les haches atteignent rarement 15 centi- mètres, il y en a d'allongées, d'ovoïdes: dans la série de mon ami Pouilletse trouvent en outre deux ciseaux double- polis, en roche schisteuse el lin nite, épais et très courts; deux pointes de javelot en hématite de forme absolument solutréenne; une pointe de flèche à tranchant transversal et un grattoir sur bout de lame également en hématite : il y a de plus un nombre de petits éclats de quartz et quartzite, dont un i-i.nl!. et d'autres à forme pointue comme des point signale d'ailleurs treize autres point-- en cristal è roche. \ ■ polissoirs, nous mentionnerons que l'un d'eux port d< nettes, et qu'une des pierres plates, qui serai.nl plutôl percée d'un trou rond qui semble fait de main d'hoiui ■ Oû8 ANTHROPOLOGIE Le fait de l'hématite taillée, surtout avec cette habileté, est entièrement nouveau ; on avait déjà rencontré des haches polies en hématite dans le nord de l'Afrique, mais jamais d'industrie s'en servant au même titre que du silex et avec une habileté vraiment surprenante, eu égard surtout à la grossièreté de la matière. C'est aussi la première donnée paléoethnologique qui vienne jeter quelque lumière sur le passé de cette partie de l'Afrique. Espérons que la bonne fortune de MM. Mouth et Roux, secondée par le bienveillant appui de M. Cousturier, gouverneur, ne se démentira' pas, et qu'ils pourront encore mettre la main sur quelque autre gisement aussi intéressant que celui qu'ils ont étudié avec tant de soin et de peine. Ils ont l'intention de faire figurer leurs séries à la prochaine exposition, et espèrent bien recevoir alors la visite de nombreux préhistoriens et ethnologues. 11 me semble intéressant d'ajouter à la suite de ce travail quelques détails sur le folklore de la grotte de Rotoma, que M. Mouth et M. Roux ont recueillis. Jusqu'en 1893, les indigènes Sousous ne s'approchaient qu'en tremblant de la grotte, et M. Mouth n'y put pénétrer à cette époque qu'accompagné de noirs étrangers au pays. Maintenant, cette frayeur est bien diminuée, soit à cause des défrichements exécutés aux alentours, soit, surtout, à la suite des progrès incessants du mahométisme, qui absorbe le prestige de la secte fétichiste des Cimons. Le Kakimbou, telle était l'appellation donnée par les Bagas à la grotte, au lac et au rocher, était considéré comme une divinité très redoutable, rendant des oracles, obéie avec terreur; ce fut longtemps le seul roi du pays, d'après le chef du village de Rotoma, et son influence, c'est-à-dire celle de la secte des Cimons, était très grande. Tantôt on y devait apporter des bœufs, des moutons, de l'eau-de-vie même, pour s'attirer la bienveillance du dieu, tantôt même le Kakimbou réclamait des sacrifices humains. Jusqu'à ces dernières années, des agapes s'y donnaient, et tout chef baga y devait sacrifier pour se rendre la divinité favorable. Toutes les victuailles devaient être absorbées, et les animaux égorgés, ainsi que les ossements, étaient précipités dans le lac! \l.i:|. BREU1L. — LE NÉ01 llllh.M I ENTRE Bl w \ US M. l'abbé BREUIL A Clermont Oise . LE NÉOLITHIQUE DANS LA RÉGION COMPRISE ENTRE 8EAUVAIS ET SOISSONS i I • I — S — Il sullit d'avoir étudie avec soin l'industrie néolithique de quelque région pour se rendre compte de ta multiplicité des aspects qu'elle n Il y a certainement diverses causes à invoquer pour expliquer ce Lut: c'est d'abord la succession chronologiques que, seule, la stratigraphie | *♦ - 1 » t établir d'une manière sûre; puis la division du travail et les difler* régionales et même simplement locales. Je me bornerai à décrire brièvement les caractères saillants des faciès principaux du néolithique dans la région que j'ai étudiée; je ferai ensuite quelques observations sur les variations de ces types et mit leur répar- tition. Le premier faciès dont je parlerai est le faciès campignien proprement dit. Ses formes typiques sont : de nombreux tranchets et cise un très netsel taillés à grands éclats, des pics, petits et fort rares, de 1res nombreux - toirs ronds et ovoïdes, ordinairement assez épais, parfois plus ail : avec lesquels se rencontrent de très nombreux outils d'usage: poinçons, encoches très variées, scies, becs de perroquet, lames à côté rah itta : ins- truments à plusieurs fins, quelquefois grossiers burins, et ; toul à rail rare- ment, des hachettes taillées à grands celais et des lames fines. — Lee outils d'usage sont très sensiblement supérieurs, comme retouches (les grattoirs exceptés) à ceux que j'ai recueillis au Campigny, près Btangy, ou qui avaient été récoltés par d'Ault, Salmon et Capitan. Il est rare de trouver une station bien pore de cette industrie : plusi se trouvent sur la limite des commune- de BreuiHe-Sec el de FÏU toutes proches les unes des autres. La principal. He de l au Sud-Ouest de la ferme des Sables. Toutefois je ■ rqu'elle soit aussi entièrement dépourvue de pierre polie que je l'avais tout d i pensé... Il est vrai que, malgré des rechercl trouvé qu'un seul petit fragment de hache polie, et pas une - Mon ami Pouillet. plus heureux, va trouve unehache complètement p toutefois j'ai rencontré des débris de haches poh s. et 560 ANTHROPOLOGIE imparfaitement polie, à des distances très minimes; en particulier, je signale un ciseau grossier, d'aspect très campignien, retaillé dans un débris de hache polie ; il est bien difficile d'établir s'il y a une différence chrono- logique entre ces objets et la masse de l'industrie. (1). Le Bois-Colette est bien une station d'habitation, comme le démontre une grosse meule que j'y ai trouvée, et certains silex qui en proviennent supposent qu'il y a encore des foyers dans le sous-sol. — La station voi- sine de Fitz- James semble, au contraire, être une station de pure exploi- tation ; on y trouve surtout des déchets de taille, avec de nombreux percu- teurs, et un nombre considérable d'outils d'usage très grossiers ; parmi ceux-ci se trouvent des tranchets, des pics, ciseaux bien nets, mais rares, des burins d'usage, becs latéraux, perçoirs, grattoirs et surtout racloirs. La plupart sont faits d'un silex cassé naturellement auquel un petit nombre de retouches ont permis de servir au même titre que les instruments de même type obtenus par un travail plus compliqué ; parmi ces outils d'usage si grossiers, on remarque des séries de pics d'usage formés d'un rognon natu- rel allongé, façonné en pointe grossière à un bout, et dont l'autre bout, épais, peut s'empoigner facilement, et semble, assez souvent, avoir servi de marteau. — Parmi les éclats retaillés, ce n'est pas sans étonnement qu'on remarque qu'il y a surtout des pointes, de type pseudo-mousté- riennes et des racloirs très nets.— Tel est ce que nous pourrions appeler le faciès d'exploitation du campignien, qui se retrouve un peu partout sur le sol crayeux, mais presque pas dans les collections, à cause du misérable aspect qu'il présente. J'en ai constaté aux environs de Bulles, d'Airion, de Noinlel (cf. note 2), et le docteur Capitan, non loin de la gare de M) La collection, très considérable pour cotte station, de mon ami Pouillet, percepteur à Cler- mont, provient en partie de récoltes faites il y a vingt ans par M. Decuignières, ancien maire de Clermont; tous les objets avaient été soigneusement étiquetés; parmi ceux qui portent l'étiquette Bois-Colette, l'immense majorité répond à notre description ; toutefois il s'y trouve une flèche losan- gique très élégante en silex lacustre des caillasses. C'est le seul fragment de cette matière, et même de roche étrangère (un galet de calcaire rose à entroques excepté) qui provienne de là ; c'est donc, de toute manière, un objet importé, qui rentre, à ce titre, dans cette règle générale de la région étudiée ici, que, le plus souvent, les objets importés — haches polies, lames, grattoirs, sont très en avance sur l'industrie locale, de très rares stations mises à part. Il y a encore, parmi les objets de la collection Decuignières, et parmi ceux récoltés par Pouillet, deux objets qui sont comme des essais de fabrication de la pointe de flèche (?) à tranchant trans- versales, mais tout différents des types que nous retrouverons sur les plateaux tertiaires voisins, au 'point de vue de la technique, et infiniment plus grossiers. Ils rappellent un objet identique, que j'ai découvert au fond du foyer de Campigny, et qui n'a pu être publié par d'Ault, Salmon et Capitan dans la relation de leurs fouilles, parce que je le leur en ai parlé trop tard. Deux ou trois haches taillées ou un peu polies auraient aussi été trouvées au Bois-Colette (récolle Decuignières, coll. Pouillet). Si ces objets doivent être rapportés à la station, nous devrons dire que ces stations ne sont pas entièrement dépourvues de pierre polie. Je remerde mon excellent ami Pouillet de l'aide très puissant qu'il m'a prêté dans mes recherches soit par sa superbe collection locale, que j'ai pu étudier avec grand soin, soit par sa connaissance approfondie des stations préhistoriques et des collections de la région, au milieu desquelles il m'a si constamment guidé. Voir aussi, pour le Bois-Colette, mes récolles, que j'ai données au musée de l'École d'Anthro- pologie. (2) L'abbé Barret, qui a découvert les puits d'exploitation du Nointel et les a étudiés avec soin, y a trouvé des pics en bois de cerf, ordinairement très simples (de Mortillet, alb. n° 585), parfois consti- tués de deux pièces, un andouiller fixé à angle droit dans un trou de la palme d'un bois. Ces pics ABBÉ BRJEDIL. — LE NÊ0L1THIQ1 i i Catenoy; mais il est bien probable que le fa» campignieo (terme provisoire el à sens tout di d distinguer bien profondément, et, pour ce qui d Nointel c'est plutôt à ce deuxié faciès que ces stations d'exploitation se rapporter. Je ne dirai rion de la répartition du faciès d'exploitati impi nien, non plus que de celle du campignien typique; il semble impossible, pratiquement, de le distinguer du post-campignien, à moins d'avoir pu faire des stations une étude approfondie ; mais il esl bien rare de trouver un collectionueur qui se donne la peine de séparer chez lui le mobilier de deux, stations voisines. — Toutefois il ne me parait pas se trouver de campignien typique sur les plateaux tertiaires dont je me suis occupé, et, même sur la craie, les stations bien pures en sont bien peu nombreuses, si même il y en a de véritablement pures. Le post-campignien (et nous ne donnons à ce terme toul provisoire, qu'un sens purement logique, et nullement chronologique), esl beaucoup plus facile à suivre. Pourtant il varie beaucoup suivant les localités el sur- tout suivant les régions. Nous signalerons deux faciès principaux tri - >li-- tincts dans leurs stations bien franches: celui dei régions crétacées el celui des régions tertiaires (voir note i) ; ces deux désignations ne doivent pas être prises dans un sens trop strict, car il y a transition d'un type à l'autre, et dans une certaine mesure, compénétration. Des stations à caractères assez proches du deuxième faciès remontent, vers le Nord, jusqu'à Bulles, à Troussure-Saint-Eu/<»w (coll. Lemagnen, de Bulles, et coll. Pouillet, de Clermont), et à Saint-Paul, à l'ouest «le Beauvais. A ces exceptions près, toutes les stations du pays crétacé sont d'un type assez homogène, bien que quelques affinités locales rapprllrnl les approches du deuxième faciès, le long de la ligne Beauvais-Clermont. D même des affinités 'très franches pour le premier faciès se remarquent pour la plupart des stations du deuxième faciès situées à l'ouest du Thé- rain, et sur la limite du plateau crétacé du Thelle. Le camp Barix I en un excellent exemple (coll. Baudon â Mouy). Le faciès de- pay- .!•• ■ raie se ont été trouvés en divers lieux . à I nous o'avons pu contrôler ces données, mais les bois de cerf qu'on nous ihmuimii pi rément de puits ou d'exploitation dans la craie. Le D« Baudon a un quartier .i-' h éclats, qui vient d'un puits de Nointel ; j'ai relevé des puiti Urion, mais je ne les ai pas rouilles ; il est à nolei latérales, étaient creusés Mans une craie pauvn mystérieuse. (1) Il serait peut-être plus rigoureux de désigner le deuxième t» - gnien des vallées et des bords du plateau; il est bien i arrosée, et dont les plateaux, profondi-imut di chiq présentent un grand développement de bords • - Le premier faciès pourrait être dit, i surtout sur le plateau crétacé, peu ai • des grands cours d'i s d'ailleura oui qu'un travail d'attente, comme une enquête prélimin 562 ANTHROPOLOGIE retrouve bien de-ci de-là sur la région tertiaire, mais peu abondant, peu étudié, surtout, parce que, là, il n'est pas riche en pièces de collection. Ce premier faciès se rapproche beaucoup du campignien, dont il n'est, en somme, qu'une variété ou un dérivé. Mais il a de très grands pics, quel- quefois polis (exemples de grands pics polis = Rémérangle, Noyers-Saint- Martin, de la coll. Pouillet; le plus grand pic taillé que j'ai vu, mesurant 34 centimètres, appartient à M. Duboille, ancien greffier, de Breteuil) ; il a été trouvé à Ménil-Saint-Firmin, dans une excavation creusée dans la craie) ; ses tranchets, le plus souvent, sont moins nets, passant au grattoir et surtout à la hache. Les ciseaux, très souvent assez finement taillés, sont ordinairement plus allongés, très fréquemment incomplètement polis (coll. Lemagnen, de Bulles; Rendu, de Maignelay). Enfin il y a bon nom- bre de vraies haches, très nombreuses dans certaines stations, tantôt épaisses et grossières, comme à Ebeillaux (coll. Duboille, Lemagnen et l'abbé Muller), à Royaucourt (coll. Rendu); d'autres fois relativement fines et petites, comme aux environs de Bulles (coll. Lemagnen et Pouillet), souvent plus ou moins complètement polies (diverses stations de ce faciès, et spécialement Ebeillaux, et quelques autres stations très riches n'ont pas de pierre polie du tout, semble-t-il, malgré la grande abondance des docu- ments que j'ai pu examiner). — Les grattoirs sont souvent moins gros, moins épais que dans le campignien ; assez souvent, ils sont allongés et grands, passant à la hache, ou encore, petits et ronds et même circulaires. — Il n'y a pas de flèches du tout dans le Nord du département de l'Oise (sinon plusieurs pièces fausses) ; quelques-unes se rencontrent aux appro- ches du pays tertiaire, mais certains types sont particulièrement rares, tels que la pointe de flèche à tranchant transversal, si commune dans le stations du pays tertiaire. — Les toutes petites hachettes polies de Grand- Fresnoy (coll. Pouillet), Villemétry (coll. Muller), et de tant d'autres loca- lités tertiaires ne se retrouvent pas non plus, de même que les beaux ciseaux polis, rares, mais très constants dans les stations des bords du plateau. On peut donc considérer comme certaine la contemporanéité des deux faciès du post-campignien (cf. note 1); d'ailleurs, nous l'avons dit, le faciès (I) lue raison bien simple semble expliquer la rareté relative de la pierre polie dans la région crétacée et même sur les plateaux tertiaires qui s'avancent au nord de la rivière d'Oise, c'est qu'il s'y trouve très peu de grès, et qu'il y est fort mauvais ; les polisseurs y sont donc très rares et fort petits. M. Lemagnen, de Bulles, en possède un à main, formé d'un petit rognon de grès allongé (grès ferrugineux de la baie des sables de Bracheux (?) portant d'un côté des rainures étroites très obliques, et de l'autre, une seule large ; un autre, encore à main, gros comme le poing, sphérique à trois larges facettes, portant une rainure, provient de Breteuil, et appartient à M. l'abbé Muller, curé de Saint-Leu-d'Ksseivui. Pouillet en a vu un du côté de Noyon assez volumineux, mais porta- tif. L'abbé Barreten a publié un fort joli, portatif, d'Épineuse; sur une face, sont des rainures étroites, et de l'autre une large cuvel le. Un autre fut recueilli près de Senlis, par de Caix de Saint- Aymour ; il est immeuble et se trouve actuellement -dans le jardin de la maison « rue de la Poulaillerie » à Senlis, appartenant à M. de Caix. Dans l'Aisne, il y a un beau polissoir à Marisy-Sainte-Cenevieve, publié par Pilloy dans la revue Ut Picardie; un autre est à Nesle, près de Fère-en-Tardenois (renseigne- ment Trouvelot, ingénieur, à Soissons). J'en ai trouvé trois beaux depuis deux ans; deux à Vierzy, AllliK BREU1L. — LE KÉ0UTHJQ01 KHTB1 BEALVAIS i de l;i régira crétacée se retrouve bien parfois mm tn région lerl bien Ion d'une gtaaik \ ■ 1 1 1 « * • . au milieu d'un I plutiMu - duquel s'échelonnent les stations du deuxième i;n ies : d'autrr p.n :. i sure et Bulles, sur la (.-nue. mais dans des localités 1res prllent le deuxième facieB, et les stations sur le bestiaire du versan de la vallée du Tlirrain ir pai q seulement à un bout. Reste le néolithique, que nous dirons 1<- plus avancé, lermi morphologiquement, mais dont la signification chronologiqui p d prise < | u< - dans un sens très peu étendu. Nous en signalerons plusi stations bien caractérisées, quoique présentant des différences i une à Clermont, au lieu dit Belle-Assise (coll. Breuil, à l'École d'anlh. ; une à Bury, sur le Thérain (coll. Baudon); une aui Igeux, près d.- Pont-Sainte-Maxence (coll. Pouillet, une à Rfontgerain, Ois 11. R une à Queue-d'Ham, dans la forêt de Villers-Cotterets (coll. Pl< Pouillet); une à Corcy, Aisne (coll. Sainte»; mu- à Cm- I. Waii. ilet -Vauvillé) ; une à Vierzy (coll. Breuil); une à Quincey-sous-le- Mont, sur la Vesle (Wattelet), etc. (la plupart des stationsjau sud ouest de Soissons). Les grandes et fines lames en silex local dominent beaucoup, mais il y en a aussi en silex étranger ; le silex veiné des caillasses, pai exemple, remonte très loin vers le nord-ouest, Beauvais, Bulles, Maignelay 1. I silex du Grand-Pressigny, ou du moins un silex analogue el en toul étranger à la région, a aussi fourni la matière de nombre de superbes pièces : une lame, pochée a Jaulzy, dans la rivière d'Aisne ave. un éclat de jaspe dont la belle couleur rappelle singulièrement les jasp - de la Vienne recueillies par le I»' Capitan), mesure 33 centimètres; ell superbement retaillée sur la pointe et les côtés t ; lesenvironsd vais en ont fourni plusieurs (coll. Janet). A Vierzy (Aisn ail ■ un nombre relativement grand en a été récolté; à Catenoy, Ponlhieu avait trouvé une de ces grandes lames (coll. Baudon); d'autres provien- nent de Belloy (coll. Lavoine), de Bulles (coll. Pouillel el L u Barberie (coll. de Maricourt), de Compiègne p Boulet), de Cires (coll. Brunel ; elles Bont parfi ou m une, de Bailleul-le-Soc (coil. Pouillet), oe l'est qu'à la p >inte, une autre, magnifique, de Francastel Ois oll. Poui presque entièrement poli ; j'en p >ss de une, venant de \ i Le silex veiné importé sur la hes bien polies, parfois de Di tioo des grand 1 1 haches bien ; d iil surajouté aux industries locales •1 uite. remercier particulièrement M. B qu'il a bien voulu me f aire I atienl plusieurs merveiUes, en parUi uii limètres. o66 ANTHROPOLOGIE Soissons, qui a été entièrement polie sur les deux faces et retaillée sur le polissage, du côté du dos. Une partie des grandes haches doivent être rapportées à ce faciès indus- triel ; toutefois, bien que leur répartition soit manifestement beaucoup plus dense sur le tertiaire ou à son voisinage immédiat, on ne peut guère douter qu'elles n'aient été contemporaines de certaines stations pourtant grossières ; toutefois, ce n'était pas le produit de l'industrie locale de cette région, pas plus que les lames en silex de Pressigny (?) et les haches, brunissoirs et marteaux en roches éruptives (1). Au sujet des haches, je constate qu'à Moru, avec de grandes et belles haches et diverses poteries, une très belle emmanchure de hache a été trouvée, qui me paraît bien avoir été façonnée avec un outil métallique; d'ailleurs l'association géo- graphique frappante d'objets en bronze (haches plates, à bord droit, à talon, lances, même flèches et quelques autres objets) à des stations néolithiques un peu avancées (deuxième faciès post-campignien et néoli- thique type avancé), et, en certains cas, leur association réelle et bien nette (dolmen de Montigny-Lengrain, de Mareuil, etc.) ne me paraît guère permettre de douter que les objets en bronze dont nous avons parlé, sinon d'autres encore, se soient simplement surajoutés à la civilisation néolithique, sans la modifier foncièrement. Nous en parlerons plus expli- citement ailleurs. Il me paraît aussi fort probable, sinon tout à fait certain, que l'apposition ou l'existence d'un faciès plus raffiné n'a pas empêché la survivance ou la coexistence même très étendue d'un faciès plus grossier et archaïque ; c'est l'impression que l'on retire du fait de la présence presque constante dans les stations grossières de post-campignien, d'un petit nombre d'objets se rapportant à un faciès bien supérieur. Il semble bien que, dans beaucoup de cas, c'est la division du travail qui a produit le faciès local du néolitique avancé. Ainsi, la station de la Belle- Assisse, à Clermont (Oise), est évidemment un atelier, et les nuclei à lames y abondent (toutefois j'y ai trouvé une meule) ; ce semble un peu être le cas de Cuise- la-Motte, selon Yauvillé, et de Quincy (Aisne) (Wattelet). En d'autres cas, on est bien embarrassé : aux Ageux, dans une station sur des sables dépendant de l'argile plastique, il y a quelques (1) Les marteaux percés trouvés dans la 'région sont en petit nombre, mais de types relativement variés. Ponthieu en a eu un à Saey-le-Grand (et non au camp de César de Catenuy, renseignement du Dr Capitan) (coll. Baudon). Un autre vient de Breteuil (coll. Lemagnen), un de Bailleuil-le-Soc (coll. Pouillet), un de Barberie et un de Remy, tous deux à M. Plessier. Ces marteaux se rapprochent plus ou moins des figures 511 et 51 3 de l'album de M. Mortillet. Un, fragmenté, en silex, vient de Royallieu (coll. Quesnel). (Cf. alb. préh., fig. son.) Un, cassé et réparé, du musée de Beauvais, vient de l'Oise, à Creil, un autre (cf. album préh., fig. 502) a été péché dans le Thérain, à Montataire (Mus. Beau- vais). Un autre à M. Rendu, de Maignelay, vient de Montgerain, de la station mentionnée déjà : Tarète du tranchant est très mousse et disposée transversalement an trou, comme dans une hermi- nette. Un galet tertiaire aplati, de Wari ville, à M. Lemagnen, a été percé très habilement et porte des traces qui indiquent qu'il a servi de marteau (cf. album préhist., n° 498). Nos connaissances pétro- graphiques sont trop superficielles pour nous permettre d'entrer dans le détail des roches érup- tives employées. Un autre marteau appartient à M. l'Instituteur de Villers-Hélon (Aisne), d'où il provient. \r.l:i i.i.i l il.. - LE NI 04 ITHKJ couteaux eo aile* lacustre, avortés pu le* m > si, où l'on trouve eo place, dans les caillas* a, • partie dei oombreuaei el superbes lames n i • p silex de la craie; or, oeUe-oj se trouve a plusieurs kilomètres au □ . d'autre part, aucune lame se porta la nooiodre Irao d*u . m. Mil de scie, et, en l'ait d'outils .1 l . qui h. aemb bien usés nos plu-, il n'y a que quelques rares gratfa ira, • - ai i ronds, les autres pseudo-magdaléniens, -m- boul de loogae lam< (i outre cela, un petit |Hilis-oir en grès I rainure, poui poinb • .!'. Allnnii de MortUiet, a0 •'»'.':; : un.' plaquette circulaire min entièrement polie et àfeordsamin terminant en Lranchant mou et un broyeur en gréa; pas de Qècbea, paade ciseaux m de trancb pas de hache polie, paade bronse, au moiiia jusqu'ici. Mai- il reste des stations biea caraotéri crois, comme stationsd bitation ; nousoiterona ton! apéciatement, .1 Montgerain, la station du boisde Montgerain et di Petit-Dieu, où M. Renée a l'ait de nombri Il y a trouvé un fragment d'épée en brosse, un latrtrtu percé, de n breux lissoirs en calcaire dur, de nombieu-e- laine- Inès, quelqu à retouches latérales à l'extrémité, une Bêche très simple losaup<|ue, grandes et belle? haches, bien polie-, une flèche eylindri<|u< polissoir à o> fragmente. dc< piattoirs identiques a KSI des LgetlX j plus, deux outils rappelant le campigaien : un ciseau dosbie laàuV fin et un tranchet un peu poli. La station de Bury. étudiée par le l>r Basdoa, a. comme toutl tions précédentes, de nombreux pointa de contact morphologiques 1 outils en silex magdaléniens ; longues si Bnes lames, _iaii n- -ui U.ut de lame, et petits et rond-, pointe à très fines retouches ; mais aus>i quartier de hache bien polie et débris de poterie grossi re asuJ débris animal uV minal.lc1 : défense de sanglier . Elle s'a au. -un rapport ai voisines, par exemple celle du Camp lïarhei . A lîuli.s. dans les travaux du clieunn de ter, on d< . .vnt ssosiesrs vases laits à la main, a— 01 h- à des haches bien p - belles l) ce n'est pas la 1 . elle '--i •■'•ii-i.i: puisque llninenae majorité du silex des borde l'Aisne sont d fabrication bui pUc le matière de quali •Tinont 1» 1 1 1 1 ~--«- P"'ir i , pte rhypothea utilise? entièrement, puisqu'un ■ autres formes instrumentales i ainsi que l'ai r QteniB. I ne l'avais faii à mon t'>nr. | conlicnn.nl 568 ANTHROPOLOGIE lames en silex de la craie et du tertiaire ; presque tout fut perdu par suite de la mauvaise volonté des surveillants. M. Lemagnen put seulement recueillir une portion de vase de forme très remarquable et plusieurs belles lames ; la poterie est ornée de larges moulures semi-circulaires en creux. La station de Javage (terroir de Corcy, Aisne) a donné à M. Sainte de nombreuses et belles lames dont une partie est retouchée en grattoirs terminaux pseudo-magdaléniens, avec des flèches ovalaires et losangiques ; non loin de là se trouve une station du deuxième faciès post-campignien. La station du bois de Montgerain, dont nous avons parlé plus haut, se trouve aussi à proximité d'une station toute différente, celle du cimetière de Montgerain, qui est d'un post-campignien premier faciès grossier. A Vierzy (terres de la ferme de Vauxcastille), cette industrie était très abondante au lieu dit le Bon-Duel, il y a quelques années encore, lors- qu'on a commencé à faire des labours profonds ; elle a fourni de grandes haches bien polies, de nombreux et grands couteaux en silex lacustre et de belles lames retouchées en pointe de lance et en grattoir très allongé en silex du Grand-Pressigny (?) ; actuellement, on ne trouve plus rien en ce point, même des silex (j'y ai recueilli une petite meule plate en grès lustré de Beauchamp); au contraire, les environs immédiats en four- nissaient en beaucoup de points, surtout du post-campignien le plus grossier. Il semble donc que là il y avait une vraie superposition, et, en tout cas, une juxtaposition presque aussi difficile à expliquer sans succession. Une remarque sur la conservation des silex venant des stations de ce faciès a son prix : les silex des Ageux sont tellement frais comme cassure et comme couleur, et, le plus souvent, si peu lustrés, qu'on les dirait éclatés d'hier (1). Les silex de Montgerain et de Bury sont aussi très frais, à angles très vifs et le plus souvent nullement patines, ou tout au plus un peu teintés de jaune verdâtre, comme les moins patines des silex d'époques diverses de la terre à brique remaniée que l'on trouve à Étouvy, près Montières (Somme) ; il arrive aussi assez souvent que les silex trou- vés très loin des stations de ce type, mais s'y rapportant, industrielle- ment, soient bien moins patines que la majorité de l'industrie locale ; ce serait peut-être un indice pour établir l'introduction relativement récente de ces objets au milieu de stations industriellement moins avancées. En tout cas, il me paraît intéressant de souligner les nombreux points de contact de ce dernier faciès industriel avec celui de certaines palafittes, de Clairvaux, en particulier, où l'on retrouve les mêmes lames retaillées en grattoirs pseudo-magdaléniens et en scies, avec les flèches en forme de feuille et les haches bien polies. (1) La station de Belle-Assise (Clermont), oùj'ai fait beaucoup de récoltes, m'a fourni, pour tout outil d'usage : un retouchoir en grès lustré de Beauchamp (?) quelques grattoirs pseudo-magdaléniens, un grattoir rond et épais, plusieurs encoches et perçoirs très grossiers. Dr i wi l an l.l \i;i;i. BRIUIL. — KXl i i. Ainsi nous avons trouvé dans la région étudiée 1 d< il ' craie qui se rapprochent beaucoup du campignien de ! ■ plus fines et moins pauvres en haches ; d'autn - intimemenl lit miùres, où les pics et les haches de toute sorte sont Dombn ux, l'outillage général du campignien et son aspect, et paraissenl se sur les plateaux crétacés, et aussi un peu au centre des plateaux lertiaii d'autres, bien plus fines, mais retenant encore beaucoup de trait pigniens, y ajoutent beaucoup de flèches variées et des formes bii d polies ou habilement taillées, se localisant Burtout Bur le bord des plateaux ter- tiaires ; ces deux derniers faciès tbrmenl les neuf dixièmes de l'industrie du pays, auquel s'ajoute un dernier Faciès, à rares stations, qui est un développement tout particulier et très élevé, mais très localisé, se rappro- chant de l'industrie des palafites. Nous pensons que le bronze n'est pas r\c.[iii< D I Man- uni- partie des stations des deux derniers faciès. Nous examinerons plus spéciale ni ce point dans notre travail sur le bronze. MM. le Dr CAPITAL et l'abbé BKEUIL EXCURSIONS PRÉHISTORIQUES AUX ENVIRONS DE BOULOGNE-SUR-MER ' I — Séance du IBsepUmb Sur les indications de notre maître et ami le docteur Bamy, o avons fait une excursion le long de la côte, de Wissant au cap B Sur la plage même de Wissant, en remontant vers le uord, nous av. pu constater dans la falaise la présence de débris de | abond (D Je tiens à remercier toutes I< les -i!:i "■'"'|l !i ment de ce travail en mettant leurs collections à ma disposition ; I ckTinont;. m. leD'BaudonjdeMouj ;U. B des remerciements axàM. l'abbéMQUei député, de Maignelay ; à M. Pleaeier, 4 : I Pommier Aisne ; i M. leD'Lavoine, -M-Brui, M.Que«iiei,deCompiègiie,el M Il est bien entendu que je me garde de tiellement région il et comme une œuvre d rruil d'un • étude.- proprement dites ; on ne devra de stratigraphie ; ce n'était \>.\= mon but, qui él fait iusqi a. La parole esl : Encore pensé-je reprendre tout le pa plètement étudié. 570 ANTHROPOLOGIE d'une terre noire bien cuite; ces fragments semblent se rapporter à des sortes de jattes de dimension moyenne. Un petit fragment de bronze indéterminé n'a pu nous servir à dater ces poteries dont l'aspect rappelle la céramique du ve au vme siècle, mais qui pourraient être moins anciennes de plusieurs siècles ; les poteries de cet âge sont, on le sait, fort difficiles à déterminer exactement. Nous avons ensuite parcouru les grandes dunes qui se trouvent en ce point et qui portent le nom de Vrimetz. Dans toutes les parties abritées des vents nord-ouest et formant, des cuvettes, on trouve des silex dont bon nombre sont des fragments brisés ou roulés; mais on rencontre aussi des éclats, des lames parfois retouchées. Nous y avons trouvé un large grattoir, très bien retouché, avec la patine blanc grisâtre très luisante des sables, que nous avons remis à M. le doc- teur Sauvage pour le musée de Boulogne. Continuant nos investigations vers le nord, nous avons pu reconnaître dans la falaise, un peu avant le hameau de Strouanne, l'existence des kjoekkenmceddings, jadis étudiés parLejeune. La coupe, un peu variable suivant les points, nous a paru être la sui- vante : a) Sable de la dune moderne : J mètre à lm,75 d'épaisseur. b) Couche de sable noir stérile : 0m,10 à 0m,lo d/épaisseur. c) Sable de la dune ancienne : 2 mètres d'épaisseur moyenne. d) Sable noir remplacé par places par un ) „ 1A . Am /A ,,, 1 -» . i f 0m, 10 a 0m, 40 d épaisseur lit tourbeux (silex taillés, débris de > ■ " . , , . I (très variable), poteries, faune, coquilles marines) : ) e) Argile noire du Gault : 2 à 4 mètres. La couche b nous a semblé, bien que nous n'y ayons rien rencontré, présenter les caractères d'un sol d'habitat. Dans la couche d que nous avons fouillée en plusieurs points, nous avons rencontré des os entiers ou brisés et des dents de sus, de bovidés et d'ovidés (fortement colorés en noir) et une canine de petit carnassier. Nous n'avons rencontré qu'en petit nombre des coquilles de moules assez petites et de cardium. Les silex sont assez nombreux et fortement colorés en noir également. Ce sont ou bien des éclats avec caractères de taille très nets ou des silex roulés ou bien encore brisés avec écaillures sur les bords qui ont. en somme un aspect très analogue aux silex brisés des gisements tertiaires d'Aurillac ou de Thenay. On peut se demander si ce n'étaient pas des silex ramassés le long de la côte (venant par exemple du Blanc-Nez, distant seu- lement de quelques kilomètres) par les misérables habitants de ces Kjoek- D I \l'll \N I l \i .1.1 BRI l IL. IOXS PI kenroceddings et utilises les uns tels quels, tes rai mentaire. Les « I ■ ■ ï » r i — de poterie sont assez abondants, la t< plus noire à l'intérieur, mal coite, renfermanl coqailli Tantôt eHes présentent une surface externe liste, tantôt on 3 i preinte très manifesté soit d'une tresse plate de jonc un échantillon 1. de la siirl'.ict' d'iin petit panier (quatre échantiUoi Il s'agit là de la raçon la pins manifeste de 1 comme le fonl encore quelques sauvages actuels, comme le Caisaû ni j les Indiens de l'Amérique du Nord, les Japonais préhistoriques et nombre d'autres peuples primitifs. Le procédé de fabrication de ces poteries esl le suivant. Le sauvage fait un panier très Qnemenl tressé, puis il en enduit l'intérieur d'une couche de trnv de quelques millimètres, en appliquant fortement cette terre contre le panier sur lequel eTle se moule exactement. Le tout est ensuite mis dans le feu qui broie le panier et cuit la lem reste donc un vrai vase dont la surface extérieure reproduit exactement toutes les aspérités de la paroi interne du panier. Nous signalerons aussi dans cette couche un galet ovoïde, plat, en limo nite, du volume environ d'un petit œuf et présentant à une de ses extrémi- tés un trou naturel manifestement élargi de chaque côté par un travail volontaire. Sur une de ses faces, il existe des Btries semblant faites au silex. Nous avons également offert cette intéressante pièce au musée de Boulogne. Ordinairement cette couche archéologique repose mr l'argile du Gaull dans la partie supérieure de laquelle quelque- pièces sont Nous avons terminé notre excursion par l'exploration do sommet du Blanc-Nez. de la déclivité qui le sépare à l'est du pointa l 1 •'• d met de cette dernière colline. Sur toute celte surface uousavoi - atré, disséminés en général par Ilots, de nombreux silei taillés a patine Man- che (parfois en amas, connue au sommet pieds. Bealfort-Bi.ayincoirt (Canton d'Avesnes-!e-C<>mte, arrondissement , au-dessous de laquelle il I anneau en bronze, des silex et des débris de charbon. BiBNVILLERS-AU-BoiS nton de Pas-en-A dois, arroi. Pierre légendaire nommée Pierre de Saint-El •>. ■2 mètres, sur lequel on prétend q >■ o74 ANTHROPOLOGIE COULOGNE (Canton de Calais, arrondissement de Boulogne-sur-Mer). Des dolmens ont été signalés par Ernest Deseille, à l'Écluse, près de Coulogne, mais nous ignorons ce que sont ces monuments. Dury i Cunton de Vitry, arrondissement d'Arras). Un menhir a été signalé sur cette commune par Harljaville, dans son Mémorial historique et archéologique du Pas-de-Calais. Frencq (Canton d'Étaples, arrondissement de Montrcuil). Cet le commune possédait autrefois un menhir haut de 10 pieds, soit environ 3m,2f>, signalé au xvne siècle par Malbrancq, dans ses Annales des Morins. Il a été depuis renversé et brisé. Fresnicourt (Canton de Houdain, arrondissement de Béthune). Sur une hauteur dominant le pays, à une centaine de mètre3 à droite de la route conduisant du village de Fresnicourt au hameau de Verdrel, au lieu dit les Bises- Pierres, s'élève le plus important dolmen connu du département du Pas-de-Calais. Ce monument, désigné sous le nom de Table- des- Fées, est fort Fig. |. — Dolmen de la Table-des-Fées, à Fresnicourt (Pas-de-Calais), vu du nord-ouest. intéressant, bien qu'il ne soit plus en très bon état. 11 devait primitivement former une allée couverte coudée, d'une dizaine de mètres de longueur. Six supports et une table sont encore à peu près en place. Les supports ont les dimensions suivantes : n° 1, longueur 1 mètre, épaisseur A _ Sud A. DE Mouiil.l.l I. \Im\i \n sis m, bai i 1 1 1 ... i i D| mi ; ir •_'. longueur 2» ,63, épais» m 0 épaiSMOr maximum 0,n,»S; ir | . I < > 1 1 _ i ■ . - 1 1 1 n»3, lun-iu'iir u"'.n-_\ épaisseur 0*»,4G ; n°ft, toogueu W ■ Au fond de l'allée, Les supports n°« 1, 2, 3 el I Ibrmenl une ehaml devait avoir au moins lm,60 de Largeur, 8 mètres de longu< ur el plus de li. mteur. La sculi' lable qui subsiste s'est un peu déplacée. Elle es) actuellement n. née vers lot. Sas dimensions sont : 3m,8Q dans sa plu environ 2^,50- dans sa plus grande largeur, h 0m,,60 65 d'épaisseur ! elle es! fendue el fortemenl ébréchée. On voil au dessous d'elle quelques m. nts qui en ont probablement été détachés. Sa lace supérieure porte d • vastes excavations, sortes de bassins absolument naturels. D'après les légende? qui ont cours dans le para, ces dépressions marqueraient L'emplacement delà tête et du tronc des victimes immolées Bur ce soi-disant autel. Ou montre même les trous dans lesquels auraient été scellés les anneaux servant au • .le- liens qui i naieni les victinn tes rigoles par lesquelles leur sang dail i la |ilu> grande Batisfai tion «lu dieu d'aloi s. T' >iit- b l( a pierres qui composent len imenl Boni des gr - pi is sur place. S'il faut en creire Lequien, qui explora Les lieux en 1888, la Table- des-Fées aurait lui ; fn- -le tout un groupe dithique . em presque complet à cette époque, mais dont il esl à présent difficile '!<• reconnaître avec quelque certitude auif chose qu dolmen ci-dessus décrit Quatre dolmens, distants l'un de l'autre de 37 mètres el reliés par de petits menh aurai, ut formé un grand losang ur duquel était une ëûceintfe triangulaire également compi - pierres levées et entourant un menhir,. Du "" des ang • losange, «Hait le dolmen encore existant. En face de lui, à l'est, m u un deuxième dolmen, donl le couverture consistait en une dalle d de long sur *»,70 de large et ,30 à "".Tu d'épaisseur. situés au sud el au nord se composaient : l'un de quatre « i droite, deux à gauche, et d'une grande lable de 6»,20 de l large; l'autre de supports el d'une table brisée donl .1 ne n Au nord-ouest .le ta grande enceinte losangique se géminés, composés de gros blo grèsel re .uvraol d'énormes pierres. Kntin, au sud .lu losange - ul no mee Il a peut-être existé plusieurs dolmens aux / l.i i.r.M.i S — Suppoi ts, I l.lMr. P — Fragments du table. Iiu i. — Dolmen de la Tabli i Fresnicourl ! Échelle : i, tuu. 576 ANTHROPOLOGIE exploitent le grès dans ces parages y ont détruit une quantité de blocs. Cepen- dant il est impossible d'avoir entière confiance dans la description de Lequien, car l'imagination tient plus de place que la froide observation dans le rapport qu'il a publié. Gauchin-Legal (Canton de Houdain, arrondissement de Béthune). Sur la place du village de Gauchin-Legal, ou le Gai, près de l'église, au bord de la route de Thérouanne à Arras, est une très curieuse pierre, dite le Gai ou Galet de Gauchin. C'est un rognon naturel de grès de forme très régulière. Qu'on se figure un gros caillou ovoïde légèrement aplati, mesurant environ 0m,50 de plus grand diamètre. Une de ses extrémités, tronquée, montre une surface plane plus ou moins irrégulière, de forme ovale, dont le grand diamètre a 0m,37 et le petit diamètre 0m,29. Ce que ce galet offre surtout de particulier, c'est qu'il est retenu par une chaîne en fer, longue de lm,10, à une borne en grès grossièrement équarrie, qui mesure 0m,57 de hauteur au-dessus du sol. La chaîne est fixée à des anneaux scellés d'une part dans la surface plane du caillou et, d'aure part, au sommet de la borne. Cette pierre est l'objet d'une bizarre légende. On raconte dans le pays que, lorsqu'elle était libre, elle commettait de fâcheuses indiscrétions. Elle allait la nuit se placer devant la porte des maisons habitées par des maris malheureux et le lendemain c'était dans tout le village un véritable scandale. Lorsque les pauvres époux ayant reçu la visite de la pierre furent nombreux, ils se concer- tèrent et la firent enchaîner, afin de mettre un terme à ses malencontreuses pérégrinations. On dit aussi que, depuis lors, toutes les femmes de Gauchin sont fidèles. Les exploits de cette pierre remonteraient, paraît-il, au xve siècle. C. Boulanger, dans une communication faite cettr année à la Société d'an- thropologie de Paris, rapporte d'autres légendes dans lesquelles il est question de combats. Le galet représenterait [alors le vaincu enchaîné par le vainqueur. GlVEXCHY-EN-GoHELLE (Canton de Vimy, arrondissement a" Arras). On a signalé sur cette commune deux tertres contenant des souterrains : l'un de forme pyramidale, nommé Bouland; l'autre, dit du Catet. Ce sont des mottes féodales. Hénin-Liétard (Canton de Carvin, arrondissement de Béthune). D'énormes blocs ;bruts de grès'ont été retirés, d'après Terninck, des fonda- tions de l'église de Hénin ; mais rien n'indique qu'il y ait eu là un monument mégalithique. Hervelinghen (Canton de Marquise, arrondissement de Boulogne-sur-Mer). Découverte, sous une pierre plate, de quatre squelettes humains, signalée par Ernest Deseille, en 1885. \. de mortillkt. — monuments mégalh do pag-di Soudain (Chef-lieu de canton, arrondissement de Bëthun L'Inventaire des Monuments mégalithique» de France, | » 1 1 1 > I î * - en i • sur cette commune, une pierre sur laquelle nous ne possédons au gnement. l/il.-i i s Equbrchin Canton de \ nny, arrondissement d'Arrat . Suivant Terninck, au lieu «lit les Grandes-Bornes, une pierre, encoi tante, serait nommée au Beurre. LANDRETHI N-I.E-NoRD (Canton de Marquise, arrondissement dr Boulogne tur-M Sur le territoire de cette commune, presque à la limite de celle de I erqu< b, sur un mamelon de 40 mètres de lon.u el 20 mètres di large, apparaissent des pierres brutes de diverses grosseurs, parmi lesquelles il en e.-i qui Bemblenl dessiner un cercle, qu'on a parfois pris pour un cromlech. Mais ce n'< Bt pas un monument mégalithique. Les pierres en question sont tout simplement des pointes de roches calcaires émergeant du sol. Au dire de Leroy, qui a soigneu- sement examiné l'ensemble, il n'en serait pas de même de trois pierres si t •à 14 mètres du cercle. Ces dernières, qui mesurenL de 0" l,9 I i I ,20 de hauteur, se détachent du sol et occupent une position verticale, ne touchant terre que par une extrémité très petite, eu égard à la masse entière. Le fana cromta b comprend 12 gros blocs, assez rapprochés les uns des autres, et 64 autres moins apparents. Ces rochers portent dans le pays le nom de Danse des Neuches. Il existe sur leur compte diverses légendes. Suivant un récit rapporte par Henry, ce sérail une danse de noces. Trois des blocs représentent les musicien.-, deux violons 1 1 une basse ; les autres représentent le marié, la mariée, le père, le notaire el les invités. Us auraient tous été changés en pierre pour avoir continué A d tandis que passait le Saint-Sacrement porté à un malade. Suivant une autre variante, une noce de paysans passant par là aurait été pétrifiée pour avoir refusé de s'agenouiller devant une procession. D'autres racontent que des fées, qui avaient «-uutume de se réunir autn en ce lieu, afin de s'y livrer à la danse, se seraient une nuil oubliées et, ayant passé l'heure assignée, auraient été incontinent transformées en rocbi rs. on dit aussi, d'après Tailliar, qu'une bataille aurait été livrée bui que les groupes de pierres rappelleraient la position des combattanU l'action. Lens (Chef-lieu de canton, arrond ' d* B I Près des chemins de Béthune et de La B u» de 3 mètres et large de 0»,65. Terninck rapporte qu'elli '• n 578 ANTHROPOLOGIE ques années avant 1880, en même temps que six autres moins grandes, qui se dressaient an point de jonction des chemins d'Aire et de Liévin. Lorgies (Canton de Laventie, arrondissement de Béthune). Il a été signalé sur cette commune de grandes pierres levées, au sujet des- quelles nous n'avons aucun renseignement précis. Mont-Saint-Éloi (Canton de Vimy, arrondissement d'Arras). Les deux menhirs connus sous le nom de Pierres-Jumelles ou Pierres d'Acq sont situés sur la commune de Mont-Saint-Éloi, à une faible distance à gauche du chemin qui monte du hameau d'Écoivres et se dirige vers Villers-au-Bois, près d'un vieux moulin à vent. On les voit d'ailleurs de fort loin. Ils sont dis- tants l'un de l'autre de 8m,92. Le plus petit a 3 mètres de hauteur, lm,52 de largeur et 0m,70 d'épaisseur; il est fortement incliné vers le nord-ouest. Le plus grand, légèrement penché vers le nord, mesure 3m,30 de hauteur, lm,52 de largeur et 1 mètre d'épaisseur maximum. Tous deux sont en grès, un peu amincis à leur partie supérieure, et portent des cupules qui semblent n'être que des trous naturels. Ces cupules sont plus nombreuses sur le grand, sur- tout sur la face regardant le sud. Certaines [d'entre elles ont jusqu'à 4 cen- timètres de profondeur ; leur largeur varie de 2 à 10 centimètres. Fig. 3. — Les Pierres-Jumelles, à Mont-Saint-Eloi (Pas-de-Calais). Suivant une tradition locale, accréditée par les Chroniques de l'Abbaye de Saint-Élqi, ces pierres auraient été dressées en 862, par Baudouin Bras-de-Fer, pour perpétuer le^souvenir des deux victoires qu'il remporta en ce lieu sur le roi de France, Charles le Chauve. Baudouin ayant enlevé Judith, fille du roi Charles, dont il voulait faire son épouse, le père irrité prit les armes pour se venger ; mais, vaincu, il finit par condescendre aux désirs du Flamand ; il lui \. D M0RTILL1 l. Mi. M Ml Ms vu ui.iiiinii i s i,( p , accordai Bile et érigea en sa faveur laFlandn des recherches auprès des menhirs, le comte de Brandi taire du terrain, rencontra des cercueili en gi nfermantd< i en fer. Ces tombes, probablement mérovingii unes, -< mblaient ven de la tradition. Lee Pierres-Jumelles ont aussi été appeléei Pierree-D Il existe à ce sujet une légende. Dans les boii de ta commone de Mont-Saint-Éloi n voient d énort de 15 à -" mètres cubes, p » - tur le sol ou an |mu enta i qui ont été brisés, quelques-uns recouvraient, dit-on, d< a ossements humains et «les poteries grossières, mais on ne dit pas b'Us reposaient -ur des rappoi Oisy-lb-Vbrgbr mon de Marquion, arrcnditeemêni dWrrag). A l'ouest du village d'Oisy, près du moulin de Brichambault, bot un aujourd'hui émergée du vasle marais tourbeux dans lequel la rivièi prend sa source, s'élève un menhir connu -ms le nom du fi iftou du Vieux-Marais. Il mesure -i1".'1'» de hauteur au-dessus du toi. Ss coupe, A la i donne à peu près un rectangle dont les grands côtés ont lm,08 et I ,10, t ■' !• - petits côtés ti"',70 et 0u,,8O..Sur la face sud-est, à t mètre oV la b remarque un creux arrondi peu profond, absolument naturel, d'environ 0 de diamètre. La roche est du grès, dont le gisement le plus proche se trouverait, selon Ter- ninck, à t ou Ef kilomètres. Ce menhir, bien qu<- légère- ment incliné, serait, dit-on . profondément enfoncé dans le sol. On prétend même qu'il plongerait jusqu'au fond du marais qui, d'après les dires les plus modérés, se rencon- trerait à 8 m. trea au-dessous du niveau des eaux. C'est, du moins, ce que rapporte Bréan. A eût'- du menhir se voyait jadis unr autiv pierre plus petite, qui est aujourd'hui enterrée à 1 ou -2 mètres de piofondeur. Elle passait dans Le paya pour 1'' Gendre de la grossi pi' ri-e. On raconte, au sujet de cette dernière, di- verses histoires plus ou moins invraisemblables. Les uns croient qu'elle pousse et gran- dit insensiblement. D'autres, au contraire, prétendent qu'elle s'enfon disparaître dans le marais. - ux, . -* elh aurait 580 ANTHROPOLOGIE élevée. On dit aussi qu'elle était anciennement entièrement recouverte par les eaux. Orville (Canton de Pas-en- Artois, arrondissement d'Arras). Au milieu d'un bois placé sur le sommet d'une colline voisine du village est une clairière nommée Pelouse ou Plouse-des-Fèes. En cet endroit, dit Terninck. la charrue rencontra un grès brut de 2m,o0 de long sur lm,50 de large, excavé sur sa surface supérieure et reposant sur trois autres pierres un peu plus petites. Il est peu probable que ce soit un dolmen, car il n'y avait au-dessous de la grande dalle aucune trace de sépultures. On a trouvé dans le voisinage des tombes mérovingiennes. Outreau (Canton de Samer, arrondissement de Boulogne-sur-Mer) . D. Haigneré et E. Sauvage ont signalé, en 1867, la découverte d'un petit dol- men dans les garennes d'Equihen, à l'extrémité sud-ouest de la commune d'Outreau. Il forme une chambre longue de 2 mètres et large delm,40. orientée N.N.O.-S.S.E. La paroi faisant face à l'E.N.E. consistait en un support de cal- caire portlandien assez effrité, n'ayant que 0m,90 de long sur 0"'.70 de haut. Celle qui faisait face à l'O.S.O. était construite partie en blocs de grès ferrugi- neux simplement superposés, partie en fragments plus ou moins considérables de calcaire portlandien. Au N.N.O., un support de lm,2o de long sur 1 mètre de large et 0m,25 d'épaisseur fermait la chambre, qui semble avoir été ouverte à l'autre bout. Le tout était recouvert d'une ou deux tables en calcaire qui, effon- drées et brisées, gisaient dans l'intérieur, s'appuyant sur le mur de l'O.S.O. Le fragment le plus important avait un peu plus de 1 mètre de long sur 1 mètre de large. La chambre était précédée d'une sorte d'avenue se prolongeant vers le S.S.E. sur une longueur de 6 mètres. Les pierres composant le monument doivent venir de 3 kilomètres. On a rencontré dans ce dolmen les débris de neuf squelettes humains, des haches polies et divers instruments en silex. Un monument du même genre a été découvert vers 18o7, près de là, sur le terrain Grandsire. Non loin du dolmen détruit se trouvaient trois mottes. Une d'elles, de forme ovale, nommée la Tombe-Fourdaine, mesurait 30 mètres de grand diamètre et 23 mètres de petit diamètre. Elle contenait vers le pourtour les restes d'un cromlech dont l'enceinte n'était complète que du côté de l'est. Ce cromlech comprenait encore vingt-deux pierres, blocs de calcaire portlandien et de grès ferrugineux, disposées en ellipse de 25 mètres sur 18 mètres de diamètres. Trois de ces pierres mesuraient lm,80, 2 mètres et 2m,10 de long sur environ 0m,80 et 1 mètre de haut et 0m,3û à 0m,40 d'épaisseur. Les autres étaient de même hauteur, mais beaucoup plus petites. Au milieu de l'enceinte se trouvait une sépulture néolithique creusée dans l'argile et recouverte de deux plaques de grès. D'autres sépultures ont été rencontrées au-dessus. Pi H EN (Canton de Guînes, arrondissement de Boulogne-sur-Mer). Terninck a cité dans cette commune des tombes en pierre recouvertes de dalles, sans donner de détails pouvant permettre de les dater. HE MiiliTlI.I I I . MONI \n \ h mi CALI1 IIIQ1 ES DU PA ROCLINCOI UT Canton nord et arron liuemenl mI;1 s KM (Canton de Vitry, arrondiseemeni cTArra» . A 2 kilomètres au S. 0. du village de Sailly, à une faible distance delà limite de la commune de Boiry-Notre-Dame, rar le sommet d'un coteau d'où la me s'étend fort loin de ton- -Yiïve un tumulua >l grandes dimens II devait avoir autrefois la forme d'un cône tronqué ayant à bb base undian d'environ 30 mètres et une hiiuteur de 5 mètres. La plate forme qui le couronne a une dizaine de mètres de diamètre. Six pierres j sont plantées, dis] cercle et espacées entre elles d'un peu moins de 1 mètres Le cercle quelles i ,.,. , _ partie do 11 des S forment a un peu plus de i mètres de diamètre. grès s'élevant de (>".<'<<> à 0"»,80 au dessus du sol, et mesoi largeur Elles ont également <>"'.:;<» d'épaisseur do sont un peu plus étroites du côté intérieur, l Le sommet porte, sur la face qui regarde le centi de 8 centimètres de saillie. Ces bornes t ANTHROPOLOGIE partie intérieure comprise entre la base et le talon, qui est repiquée avec un certain soin. La portion inférieure, enfoncée assez profondément dans le sol. est presque brute; elle mesure, d'après Bréan, Lm,40 de longueur, et elle est solidement maintenue en place par des blocs de grès superposés à sec. Les pierres ont, par conséquent, une longueur totale d'environ 2 mètres. Les vieux habitants du pays sont unanimes à affirmer qu'une septième pierre, »|ui a disparu, existait encore vers 1815 au centre du cercle. Suivant leurs dires, cette septième pierre était arrondie et plus grande que les autres. L'un d'eux a affirmé à Bréan qu'elle portait une inscription en caractères indéchiffrables. Des fouilles ont été entreprises dans ce tumulus. en [876s à l'aide du produit d'une souscription due à l'initiative de la Commission d'archéologie et d'ethno- graphie du Musée de Douai et de la Société des sciences et des arts de Douai. Bréan, chargé de les diriger, fit creuser une tranchée traversant de part en part la butte artificielle. Cette exploration a montré que le tumulus était composé de terre sablonneuse, mélangée de cendres et de débris de charbon, recouverte d'une couche d'argile, supportant elle-même une couche de terre végétale. Uans ...uniin-rrurTT/rrr-. 'a terre sablonneuse du ^ e V. :mt FlG 6. — Tumulus des Sept-Bonneltes, à Stiilly-en-Osltwenl (Pas-de-Calais). Echelle : i/soo. fond , on rencontra des fragments de poterie et des silex taillés: lames, grat- toirs, pointes de flèches, etc. Ces objets sont au musée de Douai. Cela semble indiquer que le tumulus a une origine fort ancienne, mais les eu- rieuses pierres auxquelles il sert de base sont certai- nement beaucoup plus ré- centes. D'après S. Bottin, sur une carte dressée, il y a plus de trois cents ans. ce tertre serait indiqué sous le nom de Signal aux Feux. Il n'est plus connu actuel- lement que sous le nom de Mont des Sept- Bonnettes. On dit aussi les Sept- Fillettes, les Sept-Harcon nettes. Marconnette veut sans doute dire petite borne, et bonnette a peut-être aussi le même sens. 11 existe sur ce pseudo-cromlech diverses légendes. Suivant une tradition locale, que rapporte Bréan, six jeunes filles réunies sur la plate-forme du tumulus pour se livrer au plaisir de la danse, à l'heure où l'on célébrait le service divin, auraient été métamorphosées en pierres. La borne du milieu aurait représenté le ménétrier qui les accompagnait. Suivant une autre histoire citée par Terninck, il faudrait voir dans les pierres des vedettes placées là par une armée pour sur- veiller les mouvements de l'ennemi, et remplacées par des blocs de grès pendant que l'armée se retirait en secret. Tailliar raconte encore qu'on croit dans le pays qu'à une époque qui se perd dans la nuit des temps une grande bataille a été livrée en cet endroit, et que les pierres ont été élevées en souvenir de cet événement. A. DE M0RT1LLET. «OKI KBNTS NI GALITH1Q1 S a i s - - 1 i >-Makui , (Canton île Marquion, «rond Terninck Gui mention d'une forte ilalle brute & Ce n'est qu'une pierre à légende sur laquelle, au vu - déposa, dit-on, sa tête qu'un amanl éeonduil venait de Lranch jouit dans le pays d'une grande vénération. Les femmes j vont en pèlei pour demander la guérison de leur- bestiaux et obtenir le don de fllei le lin avec finesse. Près de lu est une fontaine légendaire dans laquelle périt l'amant criminel. Tout Ku le ^ ne (Canton de Yitry, arrondissement il'Arras). On a signalé à la limite de la commune de Tortequesns P de celle de L'Kcluse (Nord) un menhir. C'est un bloc naturel de gPèfl de fora bizarre, dont la surlace est complètement lisse. Le sommet de la pii ora de deux bourrelets, qui sont lortoment rerdlés à la partie supérieure 1 1 Boudés l'un à l'autre. Les rentlements ont la même forme, mais l'un d'eux est an peu plus long et plus gros que l'autre. Cette pierre est située but le bord du Trin- quige, affluent de la Sensée, toul près et à gauche «h- la roule, ail sortant de Tortequesne et avant d'arriver à L'Kcluse. Elle ■ été presque oomplètemenl enterrée lorsqu'on a rehaussé la mute qui réunit les deux villages. On o'en voit plus actuellement que le sommet, qui oc dépasse terre que d'une vingtaine de centimètres, et mesure i8 centimètres de largeur. Nous ignorons la longueur de ce grès, qu'on nomme Autel des Lares ou plutôt in Laàra. Ce dernier m retrouve dans le voisinage appliqué à une autre pierre: il B'agil d'une clef de voûte en grès, avec écusson armorié, dressée contre le talus d'un chemin sur la commune de L'Kcluse, et portant le nom de Capdle des bulres. TUBERSENT (Canton d'Étaples, arrondissement de Mou treuil). Il existe sur cette commune une énorme pierre, sise près du boise! du ban de Zeuluc, et nommée les Tuffes de la Roque. Klle a tour à tour été Indi comme dolmen et comme menhir. Ce n'est, suivant L. Cousin, qu'un blix e tique de grès, autrefois d'un volume considérable, mais aujourd'hui fortement réduit. Il mesurerait encore, d'après Cousin, 3m,80 de longueur, environ 3 m de largeur, et de lm,40 à 2 mètres d'épaisseur. D'après Terninck, il aurait '• de long sur -2 mètres de large et l mètre d'épaisseur. Sur sa Eaee Bupéri< m voient quatre larges rigoles creusées au ciseau, traces de tentatives d'exploitation divisant le bloc en cinq morceaux. Au sud, et à proximité de cette pi« trouvent quatre tumulus. Verquin Canton et urrtmiimtmeni iit Mita On a signalé près de Verquin, au lieu dil la de 4 mètres, parfois donné,, com un menhir. Il i colonnetteen grès,située denier, une p tite i bapeU. >]<■ tière, au point d'interseetion du chemin de Verquin h N 584 ANTHROPOLOGIE quigncul à Houchain. Cette colonne, de forme rectangulaire avec les angles abattus, est assez grossièrement taillée et faite d'un seul morceau de grès. Le sommet se termine par une sorte de chapiteau qui a dû anciennement supporter une croix en pierre. Elle mesure près de 3 mètres de hauteur, et repose sur un soubassement de 60 centimètres de haut, dans lequel elle est scellée, et qui est lui-même assis sur deux dalles juxtaposées ayant 20 centimètres d'épaisseur; ce qui donne à l'ensemble une élévation d'environ 4 mètres. Le nom que porte l'endroit peut laisser supposer, ou que la croix a disparu depuis fort longtemps, ou que la colonne a été taillée dans une grande borne existant antérieurement. VlLLERS-AU-BoiS (Canton de Vimy, arrondissement d'Arras). Dans les bois de Villers, comme dans ceux de Saint-Éloi, on rencontre de gros blocs de grès sous lesquels, au dire de Terninck, on a parfois trouvé des ossements humains et des poteries grossières. Vimy (Chef-lieu de canton, arrondissement d'Arras). La commune de Vimy possédait une motte de 110 mètres de largeur sur 13 mètres de hauteur, surmontée au moyen âge d'un château fort. Terninck nous apprend qu'en la détruisant, on trouva des sépultures à plusieurs niveaux, et au-dessous, dit-on, des caveaux en pierres brutes contenant des vases grossiers. Étaient-ce des dolmens? Nous manquons de renseignements suffisamment précis pour pouvoir l'affirmer. Wimille (Canton nord et arrondissement de Boulogne-sur-Mer). Sur un mamelon dominant la rivière de Wimereux, au-dessus du lieu dit le Ballon, où se dresse l'obélisque commémoratif de la mort de Pilâtre des Roziers et Romain, se trouvait un tumulus de 7 mètres de diamètre sur lm,S0 de hau- teur. E. Sauvage et Dutertre ont constaté qu'il renfermait une vingtaine de tombes en pierres brutes, disposées en cercle irrégulier et entourées d'une sorte de cromlech formé de dalles posées à plat. Ces tombes, véritables dolmens de dimensions fort réduites, consistaient en caissons composés de plaquettes de pierre posées de champ, s'appuyant en général sur un dallage de fond, et recou- verts de pierres plates un peu plus grandes. Elles mesuraient 0m,68 à ln\25 de longueur, 0m,47 à 0m,64 de largeur, 0m,40 à 0m,54 de prolondeur, et contenaient des squelettes humains repliés et couchés sur le flanc droit, accompagnés de quelques silex taillés. Vers le centre était un amas de grosses pierres brutes de 2 mètres de long sur un peu plus de 1 mètre de large. Deux des caissons ont été reconstitués dans la cour du Musée de Boulogne-sur-Mer. Résumé et Conclusions Nous n'avons eu à nous occuper, dans cet inventaire, que de trente- trois communes sur les neuf cent trois que comprend le département du Pas-de-Calais. De ce chiffre, il nous faut même retrancher douze indi- A. DB M0RT1LLET. MONUMENTS MÉGALITHIQUES D1 PA calions, dont cin s monuments mégalithiqu Des dolmens ont été signalés dan- dis corni i< b, m us • elui d Ivesa le Comte aussi bien que celui d'Orville sont fort douteux, et is ne ; -'■dons que des renseignements trop vagues et trop incomplets pour pouvoir lion- prononcer avec quelque certitude en ce qui concerne ceux indiq i Coulogne, Givenchy-en-Gohelle, Pihen, Roclincourt el Vimy. Une donc, en fait de monuments pouvant être rangés sans hésitation dana la catégorie des dolmens, que la Table-des-Fées de Fresnicourt el les petits coffres de pierre découverts à Outreau et à Wimille. Ces derniers sont aujourd'hui détruits, sauf les deux exemplaires de Wimereui transp au Musée de Boulogne. Des menhirs ont également été mentionnés dans dix communes, mais il • ■n est parmi eux un certain nombre au sujet desqurl» non-- ->inmes insuf- lisamment renseignés; tels sont ceux d'Izel-lès-Équerchin, de Lorgies, de Kouvroy et celui de Tortequesne. La Grande-Borne de Verquin n'est pas an monument mégalithique. Nous ne pouvons citer, comme menhirs i peu près certains, que celui de Frencq et ceux de Lens, actuellement détruits, celui de Dury. qui a peut-être subi le même sort, enfin les Pierres- Jumelles de Mont-Saint-Éloi et le Gros-Caillou d'Oisy-le-Vergi r, existants. Quant aux cromlechs, sur les quatre signalés, deux seulement sont incon- testables. Ce sont ceux d'Outreau et de Wimille, qui n'ont, malheureuse- ment, pus été conservés. Ils servaient très probablement à retenir les terres des tumulus, au bord desquels on a retrouvé une partir des pierres dont ils étaient composés. Le troisième, la Danse-des-Noces de Landrethun-le- Nord, n'est qu'un groupe de roches naturelles à légende : et nous ignorons complètement l'âge et la destination du quatrième, les SepUBonneltes de Saillv-en-Ostrevent. .Mais si les monuments mégalithiques sont aujourd'hui bien peu nom- breux dans le Pas-de-Calais, ils ont dû être autrefois beaucoup plus abon- dants. C'est du moins ce que semble indiquer IVtud.r. MORTILLET. — Mo\l \ir.\ ou commune de Landrethun et Ferquee, villag* sur-Mer [Mémoires de la Société royale tt Arras pour | des lettres et des mis. t. 1. 1818, p. 331). — A /<•. t. V. 1810, [>. 321). Sbricouri Vliint'i n" . — Bauduin de fer, comte de / d'Acij Mémoires de l'Académie d'Arrae, i. \\\lli. 1861, p. I Lejbi m: E.)« — te* différents âges préhistoriques dansle départem» nt dit P Calais (Association française pour l'avancement d i sciences. Compte n n lu .: session. Lille. 1*71. p. 591). Leqiien. — Procès-verbal n ne saurait donc, pour la région que nous étudions, considérer l'industrie du bronze comme générale et chronologiquement distincte des dernières phases du uéoli thique des départements de l'Aisne, de l'Oise et (l«- la Somme. Le bronze semble bien plutôt un article d'importation, arrivant par les grandes voies commerciales que sont !<"- fleuves, du moins sous forme de matière pre- mière. L'échange, le commerce, l'éparpillant autour des foyers d'importa- tion, sa répartition devient de moins en moins dense à mesure qu'on éloigne. H est d'ailleurs certain que les haches étaient t lues sur place, car des moules de haches à talon, â ailerons et à douille ont été trouvés un peu partout; je ne connais pas de moule de- autres objet-; le- petits usten- siles, tels que les poignards, les épingles, etc., étaient forgés, soit fragments d'épée ou d'autres objets, soit avec de petites barres soigneuse- ment dressées au marteau dans ce but. Les épées, pourtant nombreuses (80 au moins, dont 40 entières), et la plupart des objet-, les haï hes, les lances, plus nombreuses encore, ne sont représentés dan- l< - i ai bi qu'à l'état de vieux bronze, à refondre .m à réparer. Lorsqu'on étudie la com- position des cachette-, elles semblent bien plutôt la propriété d'acheteurs de vieilles ferrailles que celles d'un marchand ou d'un vrai fondeur; c'est un fondeur d'occasion, mais surtout nn petit forgeron, qui fait un poij avec un tronçon d'épée. refait la pointe d'une lance ou le tranchant d'une hache, absolument à la façon du serrurier qui t'ait on ciseau avec une vieille lime. Examinons par exemple, la cachette de Plainseau Amiens, musée de cette ville), la plus importante avec celle de Fouillo) (ou plus exactement d< Marier- Somme), suivant l'enquête de d'Ault du Mesnil); il q'j a p ut pas deux haches semblables sur quarante à peu près complet - i t de nom- breux débris); presque toutes sont usagé -. et n'ont besoin, poui que d'une simple réparation : quelques coups de marti lu sur le lran< I pour lui rendre son fil et sa continuité; plusieurs l'ont déjà subie. Il en est nl- droits oe se trouvent pas non plus dan- les cachettes. Les haches à talon se trouvent beaucoup isolémenl dans I \ l'Oise : elles représentent de beaucoup l'objet le plus répandu ; elles sonl associées ordinairement, dans des stations néolithiques, a\ des épées, des flèches et des haches à ailerons, el bien d'autres objets. Dans plusieurs cachettes de la Somme, la hache à talon est Beule : repré sentée à Ponthoile par cinquante quatre exemplaires de diverses formes, affûtés, à Bernay, par douze ou treize (coll. Evans. Je remercie tout particulièrement Sir John Evans de la bienveillance avec laquelle il a bien voulu me donner tous les renseignements dont j'avais besoin sur sa riche collection, et avec laquelle il a bien voulu me la faire visiter, lors de mon voyage à Nash Mills). Dans l'Aisne et l'Oise, les cachettes de i époque sont insignifiantes comme nombre d'objets : < inq haches à talon sous un grès, à Arcy-Sainte-Hestitue (cf. Moreau); deux Beulemeo Chouy (renseignement Doyen), etc. On sent que le bronze s*) fait rare. J'ai rencontré plusieurs échantillons appartenant à des formes aber- rantes; l'un, trouvé au camp de BailleuL-sur-Thérain Musée de Beauvais . ressemble, comme proportion, à la hache fig. 07 du livre d'Evans; la lame est séparée du talon carré par un fort bourrelet circulaire, el au sommet du talon, en son milieu, un trou est percé d'une face à l'autre pouf l'assujet- tissement d'une cheville ; un objet très voisin se trouve dans la cachette de Ponthoile (Somme). M. Plessier, de Compiègne, auquel je suis redevable d'un gran l nombre de matériaux, m'a signalé une hache, malheureusement perdue, mais qu'il a eue entre les mains, pêchée dans l'Oise, au Plessis-Brion : elle iinement ciselée. M. Plessier la rapporte au type figui du M Préhistorique de de Morlillet. qui, d'ailleurs, a beaucoup d'analogie, de proportions et de formes (le tranchant à part)avec les haches précédentes. Une autre hache à talon, un peu ciselée, provient du faubourg de Brest, à Beauvais (coll. Evans). Les haches ,, ailerons se trouvent rarement -euh- : dan- la cach d'Érondcl (Somme), elles sont représentées par onze grosses hach petits ailerons semi-circulaires, dont une seule à anneau latéral, ass une grandehache à talon et anneau latéral, à des débris gros bracelets très simples à tige cylindrique. Ce type de hach . H) Je dois noter ici un objet, venant des environs de Cires : - » à soe que John Evans décrit comme accom, se rapproche beau, p de la figure 3ï la base delà] n saillie, à droil 594 ANTHROPOLOGIE épais, à petits ailerons avec ou sans anneau latéral, se retrouve à Caix, représenté par quatre pièces, avec une hache à ailerons, plus légère, mais sans anneau latéral, un grand saumon de bronze en forme de pioche percée, et beaucoup d'autres objets, parmi lesquels des débris d'épées, et une °rande épingle ciselée. C'est la seule cachette où la hache à aileron soit seule. Dans l'Aisne, je n'en connais que deux échantillons : de la Ville-au-Bois, près Craonne (Aisne) (Coll. Edouard Piette) et de Remies (Aisne). Au contraire, elles sont relativement fréquentes à proximité de Compiè^ne, mais presque toujours en connexion avec des haches à talon, des épées, des couteaux et poignards à soie : dans les stations de Catenoy, du mont Ganelon, de Saint-Pierre-en-Châtre (en cette station la hache à aileron n'est représentée que par des types avancés, et la hache à talon par des moules) ; à Pont, c'est toujours le gros type épais qui se retrouve, avec des haches à talon et un fragment d'épée. A Vendeuil- Caply, avec une hache à talon, il s'en est trouvée une autre en connexion iiéo°Taphique, à ailerons si faibles, que ce sont plutôt des bords droits élevés et rabattus. A Pontpoint, elle est réunie dans une cachette à des haches à douille de type très aberrant. Dans les grandes cachettes de Saint-Roch, du Plainseau, à Amiens, et de Marlers (Somme), décrite comme de Fouilloy, la hache à ailerons est représentée par un tout petit nombre d'exemplaires, d'un type très avancé. M. Van Robais, d'Abbe- ville, possède une herminette à ailerons et anneau paraissant venir d'une cachette des environs. La hache à douille usuelle est très abondante dans les grandes cachettes I Dreuil, Saint-Roch, le Plainseau, Marlers, Saint-Pierre, Pontpoint, Croutles, Brécy), mais bien plus clairsemée dans sa répartition en dehors des cachettes, que la hache à talon ; elle est bien plus commune dans la vallée de la Somme qu'ailleurs. Il y a très rarement de vraies haches ou hachettes vatines dans les cachettes ; ces haches ne sont communes nulle part, et se trouvent isolément, de-ci de-là, ordinairement sans connexion apparente avec les autres types, Les autres types de haches à douille portent des ornements très variés, sur lesquels il est inutile d'insister. Quelques-unes de ces haches, très peu nombreuses, sont aberrantes comme forme. L'une est figurée par de Mortillet [fig. 784), et vient d'Abbeville; une autre, du Musée d'Amiens, et provenant de la région, ressemble aux figures 155 d'Evans, et 779 de de Mortillet, mais en exagérant beaucoup le développe- ment des flanques rappelant les ailerons; une du même genre, provient de la cachette de Pontpoint; une autre, venant du faubourg de Ham, à Amiens, est à douille carrée; la lame s'élargit brusquement, vers son milieu, et jusqu'au tranchant ; une autre, à petite douille carrée, filets ornementaux en forme d'ailerons, et tranchant très élargi, provient aussi de Pontpoint (cachettes). IBBÉ BREUIL. — l'àGE DU iuiu\/r IM I Noua àflsrons quelques objets remarquables provenant cachettes : à DreuM, an couteau à manche eoulé d'ans arëra lame (oolL Bvaas) Uns. préhiB. fig, 876), et m i un seul côlô tranchant, l'autre formas! dos» l o resoir lunule iche composé d'un double anneau (Musée de PéDonne), ù Saint Rocli \ une grande spirale plata. \u Plainseau, (Amiens), une spirale «mutable, une petite enclume, un montent « 1« • mon cf. fig. '.'Tu de Mortilli ane faucille à- douille (cf. fig.QQi de Mortillel l) et u petit anneau lai un couteau à douille et lame ondulée (cf. de Moii iilii , //'/. 868 . \ M >■ Somme)» des montant» de more sembla!) 1 -lui du Plamseai fragments de couteau à boni cane (de Hortillet, fig. 880 . \ Saint P i Pontpoint, un gsaod et bel hameçon ; â Bréoy, dcui faucilles A bouton arrondi. Un montant «le mon en are de ossele, de forme inédit pproehanl un peu de celui {fig. 969) de de .Mortillet. provient du confluent de r Usne et de l'Oise; il se: rapporterait plutôt i La hacha i ailerons un .i douille, comme synchronisme, mais il ae s'est pas trouvé es hachi douille en es peint ni aux environs. D'autres ><>nt en bois de cerf; celui d'Ailly-sur-SoBune sat presque sem- blable à celui de Sainl-IMerre-en-Chàtre <•/. \ll>. pn'di. fig. 972), et de Moru (Oise). Ils devront aussi se rapporter. mcs^phoiogiqJMemenl parlant. au faciès industriel d'où la hache à dbuaUeest encore absente. Les épées sont nombreuses, il y a des lames (M rapièpes, des ép déciles à Languette avec encoche, ou bous de swet, surtout * pistiliformes à poignée plate peucée de trou- de bon -i-. parfois d'un.- tend-, avec des coches latérales, le plue souvent, â la naissance de la» lame. On en rencontre des- débris dans toute- les cachettes, sauf dans celles oè la hache à talon est seule, h dans presque toutes les stations : deux sont d'un type aberrant ; l'une, trouvée a Ih-HK (Somme dues la tourne, lame droite un peu triangulaire et poignée apportée, i tttasmei enroulées. L'autre, à poignée coulée du même coup que la lam large pommeau ovale et concave, a un état civil assez incertain : aile vien- drai! de la Somme, peut-être de liraucourt .' . la poignée, le pommes un tien de la lame pistiliforrae sont admirablement ciselés. I t. .. peine un peu altéré, doit provenir d'une cachette, mais non ds sur sa provenance. En dehors des ileux rasoirs que nous avons signalés, □ sons plusieurs autres» L'un d'eux, venant des tourbes de Picq (Musée de Péronne), ai an autre, de Nampteuil m it-fl H) Bile vient Lien de latrouvaiUei squeded i notre wrchéotogique, en affinant quelle ai 596 ANTHROPOLOGIE Moreau., Mus. de Saint-Germain), sont ovaies-oblongs et à soie; un autre, oblong, à languette et trou de rivet, vient d'Aiguisy (Aisne) (coll. Moreau. Musée de Saint-Germain) ; un autre semi-circulaire (cf. fig. 1184, de Mor- tillet) à deux larges bélières sur le dos, vient de la Somme, à Abbeville (Mus. Saint-Germain), c'est vraiment plutôt un grattoir ou un racloir, de même qu'un autre du Plainseau (Amiens), trapézoïde, à tranchant situé latéralement comme celui d'un racloir moustérien, et à trou percé trans- versalement, au milieu du dos. Nous ne pouvons passer sous silence un splendide torque en or, trouvé à Saint-Leu-d'Esserent (Oise), en 184..., par M. Houbigant (actuellement au cabinet des médailles); c'est un torque funiculaire, fermant par deux simples crochets à bouts un peu renflés ; nous le mentionnons comme de l'âge du bronze ; en effet, il est presque exactement semblable à un autre, trouvé à Fresné-la-Mère (Calvados), dans une cachette de bronze, apparte- nant à John Evans, contenant, entre autres objets, des haches à douille ; la seule différence de quelque importance est que les crochets du torque de John Evans sont simplement cylindriques, sans renflement. Une aulre trouvaille d'or, faite au mont Ganelon au siècle dernier, pourrait peut-être aussi se rapporter à l'époque dont nous parlons. L'étude relative des formes industrielles de l'âge du bronze nous mon- tre donc nettement l'antériorité de la hache plate de cuivre pur sur les autres types de hache, celle de la hache à bords droits, sur la hache à talon ; celle-ci commence en compagnie de la hache à bords droits dont elle dérive, se trouve parfois seule, et se perpétue, au moins dans l'Oise, jusqu'à l'apparition des types les plus raffinés de hache à ailerons ; celle-ci ne se trouve qu'exceptionnellement isolée dans les cachettes d'un autre type de hache ; dans ses formes archaïques, elle est toujours associée à la hache à talons, et même, pour l'Oise, dans ses types les plus récents; ces dernières, dans la Somme, sont toujours associées à de grandes cachettes de haches à douille, une seule fois, dans l'Oise, enfin, parmi les haches à douille, les haches dites vatines ne se rencontrent jamais avec les haches usuelles et les nombreux objets qui les accompagnent. Les épées, rapières ou épées pistiliformes à soie plat et rivet, sont déjà répandues avec la hache à talon dans des localités où elle est associée à la hache à ailerons, même les épées à encoches latérales à la naissance de la lame. Les couteaux et poignards à rivet ou à soie sont plus anciens que ceux à douille. Telles sont les conclusions que nous avons pensé pouvoir formuler, après avoir compulsé une grande quantité de matériaux, et réuni un grand nombre de documents sur la région. Je tiens à remercier, en terminant, toutes les personnes qui m'ont aidé dans mes recherches et que je n'ai pas encore remerciées, et spéciale- P. i i il 3( "ME. — MODE l'i. : ORMA NON Dl ment M. Salomon Reinach, conservateur d M. Delambre, conservateur du Musée d'Am M. de G rend Greenwell, M. le I' Baudon, M. Doyi q, de i ■ et beaucoup d'autres personnes, que oous ne pouvons aommer • i . ■ r i -iiii [ > 1 . ■ résumé. Nous espérons pouvoir l »i« • 1 1 i. LBBESCONTE. — MODE DE FORMATION D1 DÉTROIT Dl PA précédent « 1 « • la lin de la péria l : ou ea totalité, la séparation momentanée des deux paya I \niii oe que la géologie sou apprend sur ce premier raouvenv la lin du Pliocène. l'IUMli i;i: l-i liiuni ivi l.Uï.F. »E£ ILES BKITANNI0CK8 IM ium 1 L'une des plus fortes oscillations récentes B'esl produite A la un d période pliocène. In affaissement du -"l a permis à la mer d'envahir presque toute la Bretagne, la Normandie, le uord de la France et de la Bel- gique, le sud de l'Angleterre, etc. Les roches anciennes onl été dénui et arrachées et les dépôts tertiaires, qui n'étaient pas abrités dans les vallées, ont été nivelés et entraînés par la mer. L'Angleterre a pu .éJtre à cette époque, soit momentanément de la France, soit rejointe seulement par un isthme plus ou moins • kroit OU par des terrains découvrant à mer liasse. C'est pendant celte période d'immersion que se sont déposés les galets mariais pliocène*, dont les éléments, quartzcui pour la plupart, son! très roulés et fortement patines (3). Ils sont recouverts par [os tabla ma pliocène* fossilifères (4)9 qui ont dû avoir une épaisseur considérable, juger par les restes énormes qui existent encore, après toutes Les dénu- dations et bouleversements des périodes plus récentes. Ml MÊME PÉRIODE e(»\ [|\L\ I vi E DBS BLES MITAHHlfiUES l'L l YliLI. Au début du quaternaire se produisit une période d'émersiou qui a pu faire rejoindre en partie L'Angleterre au continent. Cet exhaussement «lu sol interrompit le dépôt marin des sables pliocène». Les roches anciennes, brisées à leur sommet parce mouvement, produisirent de vastes que j'ai appelés K (5), dont la plupart des éléments ont fourni les gra i de base et les graviers bruns ou ont été roulés et entraînés à ta mer, par les cours d'eau, pour former les anciennes terrasses. Les eaux mannes, retenues dans certaines partie- du pays, où elles ne trouvaient pas «I i lement, changèrent peu à peu de nature, ce qui permit aux argih i Les Invasions marines occas nées pu les oscillations du \ la lin de l'ère prie la Cornouaille, la Bretagne, L i massif central, le Bornai, IcsAI] profondément les Gaules. La CornoaaiUe >ion pénètre jus golfe aqnitanii --ulfe DaédHezranéen remonte }nsg i i 3 Idtm. I Idem. I' I - _ . _ • - .' : MB. I '•!.■ • Hennés. 600 ANTHI0P0L0GIE tourbes quaternaires de se déposer. C'était, comme je l'ai dit. l'époque où vivaient YElephas antiquuset le Rhinocéros Merckii, etc. Ces animaux purent passer en Angleterre sur l'isthme du Pas-de-Calais qui allait disparaître. Pendant que cite tourbe se formait, un régime de pluies torrentielles amena la formation des graviers de base quaternaires aux dépens des éboulis K. Dans les parties du pays à l'abri des incursions de la mer, ces graviers de base se sont continués par les graviers bruns quaternaires (1). Dans les autres endroits, ils ont été interrompus par l'invasion marine quaternaire dont nous allons parler. DEUXIÈME PÉRIODE INSULAIRE DES ILES RRITANNIQUES DE LYELL. FOItMATION DÉFINITIVE DU DÉTROIT DU PAS-DE-CALAIS Le nouvel affaissement du sol de l'époque quaternaire détermina le retour offensif de la mer sur les terrains anciennement occupés par elle. Grâce à l'affaissement, les flots, venant des deux côtés à la fois, eurent facilement raison des dernières parcelles de terre. Les deux bras de mer, en se rejoignant, formèrent un vaste courant qui devait continuer à creuser et à élargir le détroit du Pas-de-Calais, qui séparait définitivement l'Angleterre de la France (2). Là, du reste, ne s'arrêtait pas l'effet de cet affaissement. La mer envahit toutes les côtes de France, de Belgique, d'Angleterre, du Portugal, d'Espagne, d'Italie, etc. Les auteurs signalent l'envahissement de Sangatte, des Flandres, de l'Artois, de la plaine mari- time de Holque, de la vallée de la Somme jusqu'à Abbeville, du Havre, de la Seine, d'une partie de la baie du Mont-Saint-Michel, de Binic, Saint-Miehel-en-Grève, Roscoiï, Kerguillé, Penhors, anse de Tudy, estuaire du Blavet, rivière d'Étel, ainsi que les côtes de la Vendée, du Poitou, l'étang de Berre (Méditerranée), Villefranche (Rhône), Antibes, les environs de Nice, les Marais Pontins (Italie), etc. C'est l'époque où la mer a déposé les anciennes terrasses marines (Raised-Beach de Sangatte), qui doivent leur nom à ce qu'aujourd'hui elles se trouvent placées en terrasses à 10 et 16 mètres au-dessus du niveau moyen de la mer. On voit ces terrasses le long du littoral flamand, entre autres de Sangatte au cap Gris-Nez, à Aurigny, près de la baie de la Cor- ci ) Idem. (2) Dès cette époque, les courants marins avaient déjà la direction de ceux de nos jours. Ceci a été constaté à Sangatte par les apports dans les anciennes terrasses de galets siliceux du Portlandien, de ceux des grès paléozoïques du Bas-Boulonnais et des galets de granité rougeâtre du Cotentin et des Iles Normandes (Prestwich). Un fait très intéressant aussi, c'est la direction des courants torrentiels de cette époque, du Sud-Ouest au Nord-Est. Elle a été constatée en 1892 par M. Erens Alph. dans son travad : Le Courant normano-breton de l'époque glaciaire et le transport des roches originaires des côtes occidentales de la France jusqu'au sud des Pays-Bas. (Extrait des archives Teyler, série 2, t. IV, 18920 Elle a été constatée aussi par M. Rutot, en 1897, dans son étude des modifications du sol des Flandres, et en 1897 par MM. Lebesconte et Bézier dans leur description stratigraphique des terrains de la Vilaine.) P. LEBESCONTE. — MODE DE FORMATION Dl ; i Dl PAS D! beletie. à 10 mètres au-dessus de la mer ; a G .• rai * j el I les le> de Lihou el de Brèchou. D'autres terra Elance, de Sainfr-Michel-en-THerm, du cap Saint-Hosp environs de Villefranche Rhône) et d'Antibes Gwyn-Geflfr posées d'amoncellements énormes de coquilles. MODIFICATIONS SUBIES PAft LE LITTORAL DEPUIS i/ORIGUII Dl DÉTROI1 DU PAS-DE-CALAIS JUSQU'A NOS IS I Une période d'émersion se produisit avant l'invasion des Gaules par les Romains. Le relèvement des anciennes terrasses et les éboulis Lconsl en France, en Belgique, en Angleterre, etc.. prouvent ce mouvement. Cette émersion n'a pas été assez accentuée pin m- faire disparaître de nouveau le détroit du Pas-de-Calais et rétablirune communication quel conque de l'Angleterre avec la France, mais elle a été suffisant poui diminuer la profondeur de la Manche et pour relever certains fonds de galets fossilifères. Lyell, d'Archiac, Leith-Adams, Sauva.. ■ ont signalé d< nombreuses trouvailles d'ossements de mammouths dans la partie méri- dionale de la mer du Nord et dans le détroit qui sépare l'Angleterre de la France. Dans la baie de Saint-Rrieuc, les anciennes terrasses renferment quelques outils en silex éclaté, empâtés dans la partie supérieure du ciment ferrugineux. Pendant cette période continentale se déposèrent successive- ment des sables fins jaunes et gris, tantôt purs, tantôt argileux, de l'ar- gile tourbeuse, de la tourbe, des graviers et sables gris bleuâtre et de la glaise bleu grisâtre avec son limon noir. Les coupes (2) montrent terrains reposant tantôt sur les graviers bruns ou les graviers de tantôt sur les terrains marins relevés. On trouve dansées couches Bos primigenius Boj. (l'I rus d< le Renne, Cervus tarandus Linné, que César et Pline indiquent égal< o dans la forêt hercynienne. De plus, la tourbe, dans sa partie inférieure, renferme des objets gaulois (3). Des monnaies et objets gallo-romains trouves a la partie supérieure de cette tourbe dans maints endroits, en France, en Belgique, en ^ogli terre (4), etc., prouvent que les Romains ont envahi ces pays vers la lin i Dans mon travail : Période» géologiques, etc., j'ai do avant rapport aux modifications subies par le P Krêtdu sujet, devoir les produire dauTcelravai pu recueillir de nouveau. i Périodes -allo-romaine et franque, etc. Lebesconte. BulUt - 3 M. Bétencourt a ramassé deux haches polie» au mUiea au nord de Wimereui Pas-de-Calais . Dans les I - du littoral flamand Gossblbt, Cours France el I jique), on a tr 261 a 207 1. Ces tourbes reposent sur des formations manni "' ■ »l • 602 ANTHROPOLOGIE d'une époque d'émersion alors que la tourbe, les argiles tourbeuses, les graviers et les sables gris bleuâtre se formaient abondamment. Jules César indique qu'il trouva dans les Flandres et l'Artois toute une région à l'état de plaine tourbeuse et souvent inondée. 11 indique que de tous côtés s'étendaient en Gaule des étangs, des marais, des forêts maréca- geuses, formant autant d'obstacles à la marche des armées. En possession des Gaules, Jules César passa la Manche avec une flotte, pour conquérir la Grande-Bretagne, 5o ans avant Jésus-Christ. C'est vers la fm de cette période d'émersion que Diodore de Sicile constatait, pendant l'occupation romaine, que l'on passait encore à pied sec, à marée basse, de la Grande-Bretagne dans l'île de Wight et qu'il en était de même pour les autres îles de la Manche. Jules César indiquait également que presque toutes les villes de la côte étaient situées sur des promontoires ou langues de terre. On ne pouvait les aborder à pied lorsque le flux couvrait le rivage, et le reflux laissait les navires engagés dans les bas -fonds. Un nouvel affaissement lent du pays commençait et la mer envahissante devait ronger et déchiqueter les bords du Pas-de-Calais et des côtes de France, de Belgique et d'Angleterre. Cette période d'immersion donna naissance, sous la mer, à la formation des nouvelles terrasses (1). D'après Elisée Beclus, le sud du Devonshire s'est affaissé au moins de 6 mètres depuis les temps historiques. Le détroit du Pas-de-Calais gagna en profondeur et en largeur, La grève de Sangatte, près Calais, couverte d'eau au plein, montre, à mer basse, des restes d'an- ciennes maisons d'où on a retiré des médailles gauloises et des médailles- romaines (2). Les auteurs signalent l'existence d'immenses forêts et maré- cages, qui formaient encore, à l'époque romaine, un cordon de végétation séculaire entre la mer et la terre cultivée. Ces forêts et marécages ont disparu lentement sous l'envahissement progressif des flots. Le même sort a atteint nombre de villes, de ports, de villages, dont on cherche en vain les traces sur les côtes de France, de Belgique, d'Angleterre, etc. La faible alti- tude de certaines côtes permit à la mer de pénétrer assez profondément dans le continent. Les tourbières du littoral flamand furent recouvertes par des dépôts marins de 3 nfètres d'épaisseur (3). Pégot-Ogier indique que Jersey sur les révolutions du globe, p. 241) indique que les pièces de monnaies, les haches, les armes et les autres objets trouvés dans les tourbières d'Angleterre et de France sont aussi d'origine romaine. Dans les marais de la Lys (Flandre) où ont été trouvées, entre la tourbe et la tangue marine, des monnaies de Marc-Aurèle et de Posthume, les phénomènes se sont épanouis librement et sans secousses dans une plaine où l'on ne peut invoquer l'effet d'un remaniement (A. Chèvrement). On a découvert, dans la forêt de Hartfleld mon loin de l'embouchure de la Tamise), des routes romaines à la profon- deur de 8 pieds dans la tourbe. (1) Périodes géologiques gallo-romaine et franque, Lebesconte, Bullet. Soc. scient, et médit: Ouest, 1898. (2i Coi/siN, Mémoires de la Soc. dunkerquoise , l.'.0 volume. (3) Gosselkt, Cours de géographie physique du nord de la France et de la Belgique. p. LEBESCOHTE. — M< >E FORMATION DC DÉTROI1 Dl PA lu! séparé du continent par un gué dam ta seconde moitié «lu qu'au vu i" siècle la mer y avait formé un chenal. Dans la baie du M Saint-Michel, elle envahit | »« - 1 1 a peu la ton'! de S y, qui e it le mont, ''i eMe dépassa Pontorsos et \nirain, allani jusqu'aux commi Songeai, Ancrv, Boncej Dnrocher . Les nouveties terrasses marines dépoiéeB bobs la mer pendant sion sont formées par des afteirisserneaai oonsidérablei de coquilles, de débri- de coquilles, de galets, de sables ans et grossière, de tangu< l se sont déposées souvent sur des éboulis amenés et aplanis par la mer. Les couches de cette invasion marine renferment, dans la vallée inc, Lebescontc llullrt. Soc. « et médic. Ouest). (2) Description slraligraphique de la Vil., Lebescontc • franque, Lebesconte liullrt. 5 1S98. (3) Notre Mon heurte les données 9e la science pùistocèae. Li tefossUas BâoiiUuao avons eu la bonne fortune de trouver en pi modem. faits le long de la Vilain ■ avons rapproché soi observations de toutes celles qui " Belgique, etc. Nou? faisons un appel à .1- pour :i sommes persuadés que cet appel sera entendu et qu'un jour I Tàge récent et moderne de i >, Lithologie mouvement lent d'affaissement du sol semble s'être prolongé jusque vers la moitié du \vu° siècle La mer déposa â cette époque de* sables grossiers, «les coquilles et de la tangue. Ces dépôts <>nt quelquefois i mi d'épaisseur. Sur le continent se déposa le limon supérieur, qui no présenté à Rennes des monnaies du \\ BÎècle. Depuis environ la moitié du wir siècle le sol se relève en Bretagn dans les pays environnants. Le mouvement, d'abord assez brusque, est devenu actuellement presque insensible. L'un des produits de cette période est le limon de lavagi i cailloux disséminés, qui proviennent des êboulis N. Un exhaussement brusque dej terrains a formé ces éboulis par le brisement de- tôtes de bancs et des pluies torrentielles ont raviné les divers limons et les éboulis, les déposant brusquement, pêle-mêle, sans que les éléments aient eu le temps de se séparer par ordre de densité. Les limons de lavage contiennent, à Rennes, dans la vallée de la Vilaine, des monnaies et objets des xvne et x\m siècles. Dans certains endroits, les eaux douces ont formé la tourbe moderne que l'on voit dans plusieurs coupes (1) et qui continue i se former de nos jours dans certaines parties des marais de Dol et de Hedon. Sur le continent aussi, les roches continuent à s'altérer. :.i se décom- poser de nos jours, et leurs parcelles sont entraînées par le vent ou le ruissellement. Les cours d'eau roulent des sédiment- vaseux ou sableux et à leur embouchure les couches successives qui recouvrent les anciens lits ont jusqu'à 20 mètres et 30 mètres de puissance. Sous la mer se forment des dépôts de galets, de sables, de coquilles, de tangues. Des vases calcaires remontent dans les rivières jusqu'à une grande distance de leur embouchure, donnant le bri. L'argile supérieure des Polders se forme encore, en Belgique, a l'en bouchure des fleuves, et en Bretagne ce sont des formations très pui santés de tangue {traër) et de maërl. De nos jours, le détroit du Pas-de-Calais et les côtes de la M in ; soumis à des érosions très fortes sous l'influence des venta ; la force des courants de l'Océan, de la Manch Les éboulements et le recul de certaines falaise- sont coi (i Périodes géol. gallo-romaine et franque. lebesconl <306 ANTHROPOLOGIE raient faire croire à un affaissement du sol. Par contre, des atterrissements considérables se forment sur les points retirés des mêmes côtes. Ce que la mer ronge d'un côté, est apporté à la rive sur d'autres endroits. Le Havre et Honneur ont eu leurs ports, envasés depuis le moyen âge. Trouville et Deauville avaient autrefois la mer au pied de leurs coteaux ; mais, actuellement, les apports incessants de sable donnent déjà un recul assez considérable. Dans la baie du Mont-Saint-Michel, il y a également des apports considérables. La baie se remplit de coquilles brisées ; puis celles-ci disparaissent sous une épaisse couche de tangue, au fur et à mesure que la profondeur et l'agitation des eaux diminuent. Dans les anses où il existe un calme relatif, un repos presque complet des eaux, les derniers sédiments sont composés d'une argile légère et impalpable, sur laquelle poussent spontanément d'abord une plante grossière appelée criste-marine (salicornium herbacea), puis l'herbu (agrostis maritima), sorte de gazon court, fin et serré, dont se nourrissent les moutons dits de pré-salé (1). Telles sont les modifications subies par le littoral depuis la formation du détroit du Pas-de-Calais. MM. le Dr ^mand DELISLE ET AriTl&Tlfl YIEjE, Docteur es sciences naturelles, à Paris. RECHERCHES DE PRÉHISTOIRE DANS LE DÉPARTEMENT DE LA LOZÈRE [571.81 (44.81)] — Séance du 18 septembre — Les recherches auxquelles nous nous sommes livrés pendant l'été 1899, soit ensemble, soit isolément, ont été faites dans les vallées du Tarn, de la Jonte et sur les Causses Méjean et de Sauveterre, c'est-à-dire dans une des parties les plus curieuses du département de la Lozère. Pas n'est besoin de refaire ici la description des vallées du Tarn et de la Jonte, si bien décrites déjà. Elles sont creusées très profondément dans les couches épaisses du calcaire jurassique qui s'étend de l'Est à l'Ouest depuis les Cévennes jus- ii) Maridor, Mémoire sur l'entreprise de dessèchement des baies du Mont-Sainl-Michcl et des Weys, Paris, -1878. Dr F. DELISLE ET A. VIRÉ. — RECHERCHES In. PRÉHIS LA \.nft:\ qu'à la Dorùngne. Les plateaux du calcaire jurassique, avec des allil de 250 à 1.100 mètres, forment ee qu'on appelle la région de i dans la Lozère, l'Aveyron et te Quercy, Le Causse Mêjean, portion importante du département de la l s'étend comme une presqu'île abrupte, entourée de bautea (alaises, i renient déeoupées, sauf sur un peint qui le relie aux Cévenni d'isthme très étroit?, désigné dans le pays sous le nom d'Eschino d' \ le dos d'âne. Partout ailleurs le Tarnon, le Tarn, la Jouir et le Vél l'isolent des causses et terres voisines et les vallées de ces cours d'eau, étroites, encaissées, se terminent vers le haut par des (alaises dont la hau- teur varie entre 300 et 000 mètres. En allant du Rozier-Peyreleau ,\ Meyrueis1, par la vallée de la Joute, on voit à tout moment la haute falaise qui borde les causses Méjeau rive droite) et Noir (rive gauche) percée d'ouvertures» de fissures oombi de dimensions et déformes variables. Ce sont des grottes et des couloirs parfois très vastes et très longs, les uns faciles à visiter, (U^BCulemeni de peu d'étendue, et souvent utilisés comme abris pour tel troupeaux. Après l'ascension du thalweg de la vallée on arrive au pied de la I dominant à pic de 80, 100, 150 m. très; un sentier la suit, entre le MeyniaJ et les Douzes, deux petits hameaux sis au bord de la mule qui \ Meyrueis, sentier assez facile et donnant accès à plusieurs grotte». La Baume Julien, du nom de son propriétaire, présente deui ont» l'une très grande, i mètres de large sur îmètres de hauteur, pactidleu obstruée par une large dalle de calcaire tombée de la voûte, et âne plus étroite, 1"',Ô0. séparée de l'autre par une travée de 3 mètres de ' sur 6 mètres de longueur environ. Cette grotte parait avoir été fouillée anciennement dans différents pointa* Le sol eu a été plus ou moins rema nié excepté vers le fond ; à partir de 10 mètres de l'entrée, il est cou de pierrailles, parfois volumineuses, formant une couche èpaisi rien à l'aspect ne permet de supposer qu'elles aient jamais été déniai B une profondeur totale de 15 naètrea et " ,;-^ . ronds concentriques, re- poussés et saillant en dedans (fig. 2). Hj&tff Fig. 2. — Coupelles en bronze. Les restes du squelette étaient en très mauvais état. Les os ayant été (1) Le nom de l'Aven Armand est plusieurs foi; cité ici, purée que c'est un point typique, facile à retrouver, et qui peut-élre sera un jour aménagé pour Le public, et par suite très fréquenté. Dr F. DEL1SLE ET A. VIRÉ. — RECHERCHES D PREHISTOIRE presque complètement brisés ou écrasé] par le poids des piern le dessus de la sépulture. Une partie des os du crâne a pu être recueilli.- et, une foia les fragi rapprochés, il est possible de constater que le guerriei enseveli soui tumulus était un homme d'un âge avancé, ainsi qu'il résulte de l'étal des sutures de la région postérieure du crâne, et de l'examen des d l'usure est très prononcée. Malheureusement toute la moitié antérieure da crâne et la base manquent. Il n'est pas possible de donner une mena tion, quelle qu'elle soit. La pièce la plus complète est la mâchoire supé- rieure réduite au plancher du nez et des limes maxillaires avec l'arcade dentaire dans son entier, sauf un certain nombre de dents. La voûte pala- tine est profonde, étroite. Maxillaire supérieur : largeur minima. . 62, S millimètres. Longueur 53 Yoùte palatine: {Largeur 37, S Profondeur .... 15 Ainsi que nous l'avons dit, les dents sont manifestement usées, à l'excep- tion de la deuxième grosse molaire de chaque côté dont les cuspides - intactes. De chaque côté, la dent de sagesse est absente. Ce qui dislingue cette pièce, ce sont les dimensions de la fosse incisive avec la fosse canine qui sont d'un tour plus marqué que les racines incisives médianes, el des canines très développées, ont soulevé la portion alvéolaire correspondante. Le fémur droit a été recueilli en deux morceaux, il mesure 435 milli- mètres de longueur. Les saillies osseuses sont très développées et la ligne âpre présente une véritable colonne extrêmement rugueuse. Le second tumulus de grande dimension que nous avons rouillé, esl plus rapproché de l'aven Armand, à 100 mètres. Il avait lm,50 de hauteur, 7 mètres de diamètre à la base. Sa composition était la même que pour le précédent. Au centre, une dépression d'environ lm,60de long indiquait qu'il y avait eu là un tassement. Ayant fait enlever les roches sur une longueur de im,80 et sur une lar- geur de lm,30, nous mîmes à découvert une couche de terre brune, un peu rougeâtre par places, onctueuse au toucher, dans laquelle avait été inhumé un sujet du sexe masculin, vigoureux et de grande taille, d'après la position el la 1 de la sépulture. Malheureusement ce qui restait du squelette élail 614 ANTHROPOLOGIE de rares débris extrêmement friables. Nous avons recueilli le plus possible les débris du crâne et nous avons pu le reconstituer partiellement (fig. 3). Ici la sépulture était très bien délimitée. On avait disposé les pierres régu- lièrement, de façon à circonscrire exactement la sépulture, sur les quatre côtés, formant de véritables murs verticaux en pierre sèche et bien appa- reillés par rangées sur une hauteur de 70 à 80 centimètres Le grand axe de cette tombe était dirigé du nord-ouest au sud-est, et le sujet couché sur le dos, la tête penchée sur le côté droit, ainsi que l'indiquait la position du temporal gauche. Aux pieds était placée une grande dalle de 80 centimètres de long sur 2o de large et 15 d'épaisseur, sur laquelle se trouvaient dispo- sées cinq rangées de pierres de moindre volume. Le bassin et les cuisses avaient été écrasés par les roches plates qui avaient formé primitivement la voûte de la sépulture effondrée depuis. Autour de la tête se trouvaient de nombreux débris de poterie apparte- nant à plusieurs vases du même genre et dont nous présentons un spéci- men. Ces poteries étaient ornées de peintures. Autour d'un fragment de l'humérus gauche se trouvait un bracelet de fer fortement oxydé (fig. 4 et 5). D'après l'un des corps de vertèbre loaibaire que nous avons pu voir, ce sujet avait dû être atteint d'une affection de la colonne vertébrale, cette Fin. j,. — Vase en terre cuite. Fig. 5. — Bracelet en fer. vertèbre présentant les stalactites osseuses caractéristiques des affections de cette région. Les os du crâne qui ont pu être rassemblés, ont permis de reconstituer à peu près complètement la moitié droite. On peut donner comme à peu près exacts le diamètre antéro-postérieur maximum, 175 millimètres et l'iniaque, 173 millimètres, mais pas d'autres mesures. Les arcades sourci- lières sont bien développées. On a l'impression d'un crâne haut, étroit, assez allongé, partant dolicho- céphale, tandis que le précédent se rapprochait davantage de la brachycé- phalie par l'aspect de la région pariéto-occipitale. Enfin, nous signalerons les récoltes de poteries romaines faites en divers points du causse Méjean et du causse de Sauveterre (Bagneous ou Banicous, mot dans lequel on veut voir une corruption de Balnei. la Poterie, Plô del Biaû, etc.). Ces poteries se divisent en deux catégories : 1° Poteries rouges du type ordinaire, dit Samien, avec dessins de relief h P. RAYMOND. — PONDS M I LBAMU RlOLITH . | . d'animaux, lion dévorant on taarean, chien*, etc., plant* variée, tels «i1"' rinceaux, tleur de lya héraldique, el L2" Poterie plus groeaièro, plue épeiase, de teintée généralement m ou grieàtre, sans ornements ou avec des ornemei nétriques, que nous sommes tentée, sauf avis contraire des spécialif comme des poteries indigènes conservées par les Cauetenards Dans toutes nos trouvailles, sauf une, noua avons trouvé les deu • intimement mélangée. Leurs gisements étaient toujours situés au fond dt les dé- pressions appelées « Botschs •, <■(, simple coïncidence sans doute, près l'Egypte, 1. i, Paris 1896; t. n. Paris 1897. l Sur de Morgan, loo. cit. E. CHANTRE. — ÉTDM CRANI0L0GIQU1 cas.', en Arménie et en Asie-Mineure, rester indifférent ata découv< paléeethnologiquefi de la vallée du Ml, et j';ii voulu, à mou tour, étudier la question sur place. Dansée but j'ai visité — durant les hivers 1898 el 1899— les nécro- poles diles préhistoriques, signalées par M. de Morgan dans la Haute- Egypte, ainsi que les collections qui en proviennent. Grâce enfin a une autorisation spéciale, j'ai pu faire des fouilles dans onenéeropole des envi- rons de Louqsor, sur la rive droite do Nil. Elle est située à 15 kilomètres au nord de Thèbes, dans la commune di Khozan. et se divise en deux sections : l'une au nord du village, à i kilo- mètres du Nil. se trouve au lieu dit Cheikh-lienet-Neri ; l'autre est au sud du village et à 6 kilomètres du fleuve. Quelques jours de fouilles m'ont permis de constater l'existence de nombreuses sépultures analogues a celles de Negadah, El Amra, etc., mais appartenant à une population moins riche que ces dernières. Aidé d'une vingtaine de fellahs, j'ai pu faire ouvrir plusieurs centaines de tombeaux creusés à même l'argile, dont le Nil quaternaire a recouvert tout le pays. Aucun indice extérieur ne révèle la présence des sépultures qui n'ont été découvertes, du reste, que par les travaux de culture. Actuellement on ne peut constater leur position que par des sondages superficiels, la plupart étant comblés par du sable. Les fosses, irrégulièrement espacées, sont, le plus souvent, séparées les unes des autres par 3 ou 4 mètres et sont généralement disposées en quinconce. Presque toutes sont orientées nord-sud. Leur profondeur atteint 2 mètres; leur longueur moyenne est de 3 mètres et leur largeui de lm,50. Les tombeaux renferment de deux à six corps, lesquels sont tous étendus. Chacun est accompagné de son mobilier funéraire. Celui-ci se compose à peu près toujours de deux ou trois pièces. Les plus riches présentent des vases en terre grise cylindriques, asseï solides, ornés de cercles ou de grands chevrons ; des amphores, des vases vernissés, rouges, d'une assez jolie forme allongée, peints en noir près de l'ouverture; des plats, de petites assiettes et des coupes rondes ou ovoïdes, ornés de dessins peints en blanc ou en jaune; des bracelets en coquilles ou en roche schisteuse; enfin des pendeloques également en roche schis- teuse, représentant grossièrement des oiseaux, des poissons, des tortnes, des barques, des rondelles, des rectangles en forme de fer de rabot. I objets se trouvent généralement dans des plats, placés près de la tète du défunt. Ajoutons, pour clore la série de ces mobiliers des pauvres, des peignes et quelques figurines en os et en ivoire. Ces objets, ainsi que la céramique, rappellent absolument ceux que l'on a trouvés dans les tom- beaux qui renfermaient des armes et des outils en silex : ces derniers semblent ici remplacés par l'ardoise. Les corps, à Khozan, sont éteadsw et 020 ANTHROPOLOGIE non accroupis comme cela a été constaté dans des nécropoles analogues. Un tombeau, dont le mobilier funéraire était assez riche, n'a présenté aucun squelette ni aucune trace d'ossements. Ce fait me paraît indiquer que l'incinération était peut-être usitée quelquefois. Une des urnes conte- nues dans la tombe, en parfait état de conservation, était pleine de cendres. Sauf plus amples informations, il est possible de rattacher ces nécropoles à celles qui ont donné des objets semblables et que des documents précis ont montré pouvoir remonter au temps de Menés, au plus lard. J'ai recueilli, durant mes fouilles, plus de deux cents crânes, mais la plupart, ayant perdu toute trace de matière organique, sont devenus d'une friabilité extrême. De ce fait, la moitié à peine ont pu être rapportés en France. Sur ce nombre 35 seulement (24 hommes et 11 femmes) m'ont paru pouvoir être utilement mesurés. La population préhistorique de Ivhozan est en bloc dolichocéphale. L'indice céphalique moyen est de 73.47 (-24 J = 73,07 et 11 $ = 74,72). Mise en série DE 35 CRANES DE LA NÉCROPOLE DE KHOZAN 24^—119. Nommes. Femmes. 68 68,42. 69 69,89. 69.95. 69,89. 70 71 71,42. 71,11. 72 72,04. 72,77. 72,92. 72,97. 72,34. 73 73,30. 73.59. 73,03. 73,40. 73,59. 73.14. 74 74,28. 74,19. 74,99. 74,15. 74,85. 74,72. 74,15. 74,72. 74,71 75 75,84. 75,27 76 76,08. 76,66. 77 77,53. 77,53. 77,64. 78 78.88. La mise en série des indices individuels des hommes montre un maxi- mum de fréquence entre 72 et 74, et les indices extrêmes, un cas ou deux, ne dépassent pas 68,42 et 77,53. Chez les femmes, ces extrêmes ne montent qu'à 69,89 et 78,88, et le maximum de fréquence se trouve à 74. La dolichocéphalie est donc moins prononcée chez les femmes que chez les hommes, mais l'indice vertical auriculo-bregmatique de 85,71 pour les hommes et 84,76 pour les femmes montre une légère hypsisten- céphalie qui ne diffère que d'une unité entre les deux sexes. E. CHANTRE. — ÉTUDE CRANI0L0GIQ1 i 621 La mise en série des crânes de Khozan montre encore que 16 0 *• des hommes et 30 0/0 des femmes présentent des indices BUpérieui à ~. i Ce fait tendrait à prouver qu'il y a eu mélange entre cette population, peut-être autochtone, et une autre race moins dolichocéphale, sans doute envahissante. Chez les hommes comme chez les femmes l'occipital est globuleux, quelquefois môme proéminent; les bosses pariétales sont assez souvent prononcées, surtout les crânes surbaissés. Les sutures sont, en général, simples et fines ; quelques-unes pourtant sont grossières et compliquéi Des os wormiens se sont rencontrés sur six sujets. Le front est peu large dans cette population. La moyenne du diamètre frontal maximum est de 105 millimétrés, et celle du frontal minimum esl de 92 millimètres. L'indice moyen de l'ensemble est de 97,62. Ce! indice est un peu plus élevé chez les hommes que chez les femmes. La suture médio-frontale chez les adultes est fort rare : je ne l'ai trouvée que chez deux sujets féminins. Le front est souvent fuyant chez les hommes et généralement droit chez les femmes. La face est étroite ; son indice ophrio-alvéolaire est de 70,83 pour la série entière ; il diffère peu entre les deux sexes (71,79^ ; 70,21 Ç). Uo léger prognathisme-alvéolaire- n'est pas rare chez les femmes. Les orbites sont moyennement larges. L'indice orbitaire est de 86,49 pour l'ensemble. Il est plus fort chez les hommes que chez les femmes (rf = 89,20 ; Ç = 84,69). Le diamètre bi-orbitaire externe moyen est de 93 millimètres. Celui de l'inter orbitaire est de 24 millimètres. Les gens de Khozan étaient mésorrhiniens. L'ensemble présente un indice nasal moyen de 52,08. Il est plus fort chez les hommes que chez les femmes k/» = 52,08; Ç = 50,0). La hauteur moyenne des nez est le plus souvent, chez ces dernières, inférieure à ce chiffre. Le trou occipital est des plus variables. Il est pourtant losangique chez le plus grand nombre. Son indice moyen est de 82,55. Il est de 84,37 chez les femmes et de 82 chez les hommes. Si maintenant nous voulions comparer nos crânes de Khozan â eux des nécropoles d'El-Amrah, Beït-Allam, Kawamil et Négadah, nous verrions qu'ils présentent entre eux un air de famille incontestable. Leur- indices céphaliques moyens, ainsi que leurs autres caractères craniolo- giques, les rapprochent plus toutefois de leurs frères de Kawamil et de Négadah que de ceux de Beït-Allam et d'El-Amrah. Seulement le type paraît à Khozan plus homogène que dans ces nécropoles. Probablement contemporaines et parentes, ces populations diflféraient quelque peu dans leurs usages : les unes étaient, du reste, riches, le* autres pauvres. C'est, du moins, ce que l'étude du mobilier funéraire a démontré. Les habitants de Khozan étant sans doute, comme de nos jours, 622 ANTHROPOLOGIE de paisibles et pauvres cultivateurs, ont eu moins l'occasion de se mêler à d'autres populations plus riches. Il n'en était pas de même à Négadah, devenu un centre administratif. Quant à chercher des rapprochements entre les matériaux craniologiques extraits de ces diverses nécropoles pré- historiques et des types ethniques quelconques étrangers à l'Egypte, et à en déduire des conclusions plus ou moins vraisemblables, en vue d'établir l'origine des pré-Égyptiens, je ne le tenterai pas pour le moment. J'estime que les documents sont encore trop peu nombreux pour essayer d'expri- mer, même provisoirement, une opinion durable. Toutefois, la majorité des archéologues qui ont étudié cette question de très près donnent à cette population une origine asiatique. MM. de Morgan (1), Jecquier (2), Widmann (3) et quelques autres la font venir de Mésopotamie. M. Schweinfurth la fait venir, lui, de l' Arabie- Heureuse (4). Les raisons de M- de Morgan sont relatives à la linguistique, à l'écri- ture, à l'importation des métaux, des arts ; au mode de construction des sépultures, à la faune et à la flore. L'introduction en Egypte de la brique crue, dont l'invention est bien chaldéenne, compte parmi les arguments les plus importants parmi ceux que présentent MM. de Morgan, Jecquier et Wiedmann. Un autre argument, non moins concluant, c'est l'usage constant du cylindre, si essentiellement chaldéen, pour imprimer le nom du roi sur les objets lui appartenant. Les tombes royales de Negadah et d'Abydos ont donné toute une série d'empreintes de ces cylindres. L'abon- dance enfin, dans ces tombeaux, de vases en pierre analogues à ceux de Tello, est un fait qui vient encore renforcer la thèse de ces savants archéologues. Pour M. Schweinfurth, l'Arabie méridionale doit être regardée comme un des foyers les plus importants du genre humain. Les relations de ce pays avec l'ancienne Egypte sont prouvées par l'importation des arbres sacrés, le Persea et le Sycomore, qui furent cultivés en Egypte dès la plus haute antiquité, comme le prouvent des inscriptions de la IVe dynastie. On a trouvé, du reste, des fruits de cet arbre dans les tombeaux d'Abydos. Ces arbres, qui appartiennent à la flore spontanée [de l' Arabie-Heureuse, se rencontrent également dans l'Abyssinie du Nord. Ils ont pu pénétrer dans la vallée du Nil par la mer Rouge et la Nubie, et c'est cette route qu'ont dû suivre les envahisseurs, pasteurs et pêcheurs, à l'époque néoli- thique. D'après M. Schweinfurth, c'est dans les montagnes de l'Etbaye que l'on doit trouver les traces du passage de ces tribus asiatiques d'où (1) De Mo gan, loc. cit., t. II, p. 22. (2) Ibid., p. 203. (3) Ibid., p. 229. (/,) Note sur certains rapports enlre l'Arabie-Beureuse et l'ancienne Egypte, d'après son récent voyage dans l'ïemen (Soc. khédivale de Géographie, 1890). L'âge de la pierre en Egypte (Ibid., 1897). E. CHANTRE. — i il i IIOLOGIQ sortit plus tard la nation égyptienne. Il est naturel de penser qu l'expansion de la vie des parleurs, !>•> émigrés furent attirés rers ' terre promise aux riches pâturages. Pourlesavanl botaniste, lesdescen- dants de tes premiers conquérants de l'Egypte se trouvent parmi les peuples chainiliques, tels que les Béghas, dont les tribus les plu- connues sont celles des Ababdeh et surtout celles des Bischarieb. J'ai eu l'occasion d'étudier en détail, aux environs d'Assouan, un assez grand nombre de ces Béghas. On sait que ces déshérités sont actuellement relégués dans leurs montagnes de l'Elbaye par leurs nouveaux conqué- rants du .Nord. Un des faits ethnographiques qui ont le plus frappé Schweinfurth, c'est la simplicité de leurs mœurs, de leurs u-tcnsiles d< ménage, dont quelques-uns sont en pierre ollaire, fréquente dans l'Etb Ces ustensiles rappellent ceux que l'on a trouvés à AJbydos et à Négadah. Quels que soient la valeur et l'intérêt de ces données archéologiques et ethnographiques, je persiste à croire que c'est par l'étude morphologique des populations actuelles de l'orient de l'Egypte, ainsi que par celle des crânes des anciens Egyptiens, que l'on arrivera à la solution de la question. En attendant que j'aie pu achever de mettre en œuvre les très nom- breuses observations anthropométriques et craniologiques «pie j'ai recueil- lies depuis plusieurs années et surtout durant les deux derniers hivers, je présente dans le tableau ci-contre un résumé des données acquises sur ces matériaux réunis par moi et par d'autres antérieurement à 1899. 624 ANTHROPOLOGIE 0> 00 fi fi R * fi o ■^fr ce oa fi fi •« os es r- l— r» r- ce in GO 00 CO LU Z) < x CL o t* a> ^ m (0 t^ ■o A u lf) m t* OQ fl) 3 ce •tf H t« ff Z i— i o CC S CQ +j < d) O - 0) CQ S! G) *~. ■iH fï. U fl T3 rt rrt a o Pi >> Kl) CQ CO fl «8 O co 0) fi fi fi fi fi in fi R fi fi fi -• fi R R •^ 0 ^ t» CO -st UO GO Ci OS eo eo co co eo ce r- r-« t- r- r— i-~ fififiAfififififtRfifi CM ift CM O r- CM ifl ifl «00 X Cft (M CM >îl CM CM CM r- i— r- t- r~ r- RfififififiRR fififififiRRRRfifififi RfifiR^fifiRfifiRRRSfi fO CO - R fi R » O pfifififififififififififififi • W es • t- z C ^ H u 9 1 2 " o ta z ta Z i, s <• s «• ta O PQ Q H Q W H • • ■ W CS CE H • Z • H Z O Z ■* * rf H "* 33 O ù ï PS g H ■< S o M o M z 11 - -II QHCQHCQQQtal • w * H . Z h <: m ta § B fe Z es H ■<; en u u o z es es • w es • H Z • -*! U S ea cj es w £ a en o u S z ■<. ce fei w ta pa Z ■< 3 w o z ce es I I I CH- cn «-a *- CD ^£ CO r .3 Of l3 3 2 £ 5? CM ~o « i— i S en oa co CO -C0 ■a jg 3- b en _?2 — j ■*- .SI c '=' > "•P r~ •'—s Ë C5 1 _r — £. il) ta CO — co rV co *^ O 3 'S f •2 .S .2 3 j- o -co T3 t, -co ta « — 3 c/p -C eo ~ - ■- CO — . of^, Ot eo ^^ ^« ' C?l C5 ° . •— T" ■* DO CD ■CN 5 GO C0 03 .5 C '3 .2. ^ >, M ? ° » CO iO «M -ao "co X ^ _- en en — — co CB '3' 's5 en en t- es Ot" Of o CM en — eu en 3 ^ 2 S s -r, •= ^ S 50 -; es — ^ c ^s es; "-Ô .3 co co 60 3.-3 -3 .ar-co i ^^ [jtj co 3" -5 ° 3- 2*^3 3 o CO _ en ja -= .s t- >2-C0 CO te t. P5-W ta co c c en w "3 C — .3 "S c t- = (■ a S 2 -3 "3 9 » o Cv O m ce S iO C/l M — i p^g -3 ï ta "P X en 3 ■3 o 3 eo tC ce en c a ~— — 6» C ?» i _o H r^ i^, en 3 3t £Q _Ç0 ^5 "S 3 s S 3 co p -g â s QJ 3 t3 .3 £ - *-• en - . en co "F • en • O »j CM M o - co ■=■ C0 •-; 3 3 3 en g, en '-o :5 O w g »0 co'^ co' S O S en r' en 3 ta co 5,0 F » o « co S Q 3 s -s CO en - -co co i. P3CU 3. eo >> — 6C CO 'ta fi, £ » 3.5 O 3 C o CO S en ^-^ S en co co '5 ■* bD co •Ot • o CM in . CM ' en . iO . CO ^ • 3 3 -n 3" £ c «r 3 S ^ •S ^ *b *b ta S co o " •— 5 OhCO S -3 CM 3 cri e- P I z 1 hS td o 3 3 S « p _ | ta p3 Ot CM > -5 co ce co - u a co a co c/3 Cfl 3 co -3 13 en 3 3 '■cil fcc ta 2^ CO •> 3 3 "3 O 1-4 3 — — O 3 Ji S "g ia! 3 ^"° en ■s -o 3. ce 60 3 ta CCI fcc 3 *b 3 „ « *^ 3 CO 3- ""5 <— -M S » „ en ^ 3 CO CD S ** ' « » 3 3 3 3 O bO en ►^ .Cir en « ca < en c » s «) s't, '- ^ 2 S 2 r^ 6o re ■- - - - en - 3 >3 3 "3 « S ««H '-' "b c5S o eo f S o ë co O •3 co »■« C co 60 SJ ta M Dr J. HEItOLL. — LA NAINE LHAURElfS M vitu Cette mise en série montre c«' fait du plus haut intérêt que j'ai d signalé, à savoir que non seulement les Bédouins berbères du Fayoum, les Barabras de Bigeh et les Fellahs de Gournah, se rapprochent par leurs indices céphaliques des gens de Khozan et de la plupart des nécropoles de la Haute-Egypte, mais encore d'autres peuples anciens et modernes de la vallée du Ml et du nord de l'Afrique peuvent être groupés autour d'eux. De ce nombre se trouvent, en effet, les Thébains «les M . WI1I et XXVIe dynasties, des Berbères d'Algérie, Tunisie etTripolitaine; enfin des Nubiens d'Eléphantine et des Barabras des Cataractes. Si l'on voulait comparer encore lés indices céplialiques de ces divers groupes, tous Africains actuellement, on arriverait à les rapprocher de ceux de quelques asiatiques, tels que les Babyloniens, les Palmyriens, les Phéniciens et les Arabes. M. leD! ■ J. EEBOÏÏL de Ni mes Membre de la Société d'Anthropologie de Paris, de la Société d'étude des Sciences naturelles de Nimes. LA NAINE LHAURENS MARIA [573.9] — Séance du 10 septembre — En mars 1809, j'ai eu l'occasion de voir dans une baraque de foire, à Mimes, une naine, Maria Lhaurens, qui n'a pas, je crois, été décrite, du moins d'après ce que m'a dit son barnum et d'après les recherches que j'ai faites. Aussi m'a-t-il paru intéressant de l'étudier aux points de vue anato- mique et physiologique, et de vous en présenter l'histoire, les photographies et la radiographie. Maria Lhaurens est née à Torric, province de Lérida (Espagne), le 10 août 1803 (attestation de la mairie de Perpignan, d'après une cédule espagnole. Je tais cependant une réserve sur la date de la naissance de Maria Lhaurens, cette naine me paraissant un peu moins âgée. Le père de Maria Lhaurens a eu vingt-sept enfants, avec trois femmes. Six sont encore vivants. Maria Lhaurens est la troisième enfant du premier lit. Le père et la mère de Maria Lhaurens étaient bien portants et de taille ordi- naire. Sa mère mourut quand elle avait quatre ans, le père est mort à quatre- g26 ANTHROPOLOGIE vingt-seize ans. La grossesse qui devait donner naissance à Maria Lhaurens a évolué sans incidents notables. A sa naissance, Maria présentait tous les caractères d'une enfant normale. Vers l'âge de trois ans, elle cessa de grandir, sans cause apparente. Réglée à onze ou douze ans, elle a toujours joui d'une bonne santé. Elle se plaint cependant d'une constipation habituelle qui nécessite des laxatifs fréquents. Maria Lhaurens maflge beaucoup et de bon appétit. l'IG. 1. Fie Fig. 3. Dans la station debout ou la marche (fig. I, 2, 3), Maria Lhaurens est toujours inclinée en avant : les membres inférieurs sont légèrement fléchis. Cette stature vicieuse est due à des déviations rachitiques généralisées portant principalement sur la colonne vertébrale (lordose) et sur les membres supé- rieurs et inférieurs (courbures des diaphyses, nouures des épiphyses, subluxa- tions). Les membres supérieurs sont fléchis, les mains reposant sur le ventre ou les flancs; elles sont étalées, les doigts sont épais et courts. Les mains, continuelle- ment en mouvement, présentent des mouvements saccadés, rythmés. L'attitude générale de la naine Maria Lhaurens rappelle celle de la maladie de Parkinson, mais en diffère cependant par certains points. La peau est molle, flasque, infiltrée de graisse. Les cheveux, assez abondants, sont légèrement grisonnants, bruns foncés. Maria Lhaurens a une tresse (de ses propres cheveux) de 55 centimètres de longueur. Les sourcils brun foncé sont grisonnants. Quelques rares poils grisonnants au pubis. Yeux : cécité depuis un an et demi, cataracte double. Oreilles normales, ouïe bonne. I)r .1. REfiOUL. — Là \\i\i: LHAURENS m m.i v Parole nasillarde, aiguë; il \ a parfois une véril otriloquie, lorsque Maria Lhaurens chante. Maria parle l'espagnol el un peu h >on intelligence est peu développée, très Limitée. Face ridée, jours pendantes. Nez Large, épaté. Lèvre supérieure amincie, rétractée. — La lèvre Inférieure, un peu recouvre le bord libre de la lèvre supérieure. Chute à peu près complète des dents: pas de dents à la mâchoire Bup à la mâchoire intérieure, il n'y a à droite qu'une canine cassée el nue prémolaire normale. Pas de goitre. Au thorax, il y a un chapelet rachitique très accusé. L« cœur h les poumons ne présentent pas de lésions pathologiques nettes; il j a cependant un peu d'artério-selérose et un certain degré d'emphysème pulmonaire. Le pouls est à 104, la respiration de 20 par minute. Les seins sont assez développés et pendants, les mamelons Boni -< L'abdomen est gros. Ilasque, tombant, surtout dans la région sous ombilicale. De l'ombilic partent une série de plis allant s'étaler m éventail dans les régions inguino-génitales. Je n'ai pu examiner les organes génitaux ni savoir si Maria Lhaurens était vierge ou non. Poids et mensurations. — Le poids de Maria Lhaurens est de l\ kilogrammi -. Les mensurations, suivant les indications de M. Manœuvrier, se divisent en quatre groupes : I. — Hauteurs au-dessus du sol : Du vertex (taille) 90 centnu.ii Du conduit auditif "s — Du menton (pointe) • "1 De l'acromion 69 De la fourchette sternale 69 De l'articulation du coude :,,> De l'extrémité inférieure du radius >1 — — — du médius V< — Du mamelon 62 — De l'ombilic — Du bord supérieur du pubis ; ■ — De l'épine iliaque antérieure et supérieure. . . W — Du grand trochanter 39 Taille assise :,,; — IL — Largeurs : Bi-acromiale -" centimètre. Bi-manvlonnaire Bi-iliaque externe -' Bi-trochantérienne Bi-humérale 628 ANTHROPOLOGIE Largeur de la main droite : 4 métacarpiens 6 centimètres. 5 - 7 1/2- Longueur du médius 3 1/2 — Largeur — 2 — III. — Circonférences : Thoracique 61 centimètres. De la ceinture 66 — De la cuisse (supérieure) 38 — — (inférieure) 33 — Du mollet 23 — Sus-malléolaire 18 — Du bras 20 — De l'avant-bras, maximum 17 — — minimum 14 — Du cou 28 — IV. — Tête : Diamètre antéro-postérieur (maximum). . . . 178 millimètres. — métopique 179 — — transverse maximum 144 — — bi-zygomatique 124 — — frontal minimum 94 — Oreille, longueur 64 — — largeur 28 — Nez : hauteur 32 — « 'largeur -34 _ Bouche (diamètre) 43 — lèvre supérieure 4 — lèvre inférieure H Largeur interorbiculaire 20 — hi-oculaire externe 84 Hauteur du front 40 — Indice céphalométrique 80 89. (Sous- b rachycéphale) . Examen radiographique. — La radiographie de la naine Maria Lhaurens faite au laboratoire de M. F. Garcin, à Nîmes, montre les déformations sui- vantes du squelette : La radiographie de la tête n'indique pas de déformations nettes des os. Thorax. — Les poumons paraissent sains, le cœur est en position normale. Membres supérieurs. — Des deux côtés, les déformations sont semblables. Les clavicules sont un peu irrégulières et tortueuses. Les humérus sont rac- courcis, tortueux, irréguliers; ils présentent une courbure à concavité interne I)r J. RIBOUL. — LA HAINE LHAURENS MARIA 630 ANTHROPOLOGIE très accentuée. L'extrémité supérieure est volumineuse, déformée. L'empreinte deltoïdienne, très saillante, simule une exostose; la gouttière de torsion est très accentuée. L'extrémité' inférieure est irrégulière, noueuse, les saillies normales sont exagérées. Les articulations du coude sont irrégulières, déformées; les cubitus seuls prennent part aux articulations. Avant-bras. — Les cubitus présentent une courbure à concavité interne très marquée, leurs épiphyses inférieures sont augmentées de volume, noueuses. Le lailius s'articule normalement en bas avec le cubitus et les os du carpe. Le corps du nidius, d'abord parallèle à la moitié inférieure du cubitus, le croise à sa partie moyenne et se porte en haut et en dehors, en décrivant une courbe à concavité inférieure et externe. Ensuite, l'extrémité supérieure du radius; amincie, va se perdre dans les parties molles de l'avant-bras, immédiatement au-dessous de la région du coude. Les os du carpe sont tassés, irréguliers. Les métacarpiens et les phalanges sont rabougris, noueux. Bassin. — Le détroit supérieur du bassin est à peu près symétrique des deux côtés. Ses dimensions sont les suivantes : Diamètre transverse maximum 102 millimètres. antéro-postérieur 55 — — oblique maximum 90 — Membres inférieurs. — Les déformations sont semblables des deux côtés. Fémur. — Courbure de la diaphyse à concavité interne. Nouure des épiphyses avec exagération des saillies normales : apophyses, condyles. L'axe du col forme avec le corps du fémur un angle de 133 degrés. Tibia d péroné. — Courbure de la diaphyse à concavité interne, nouure des épiphyses avec exagération des saillies anormales. Les os des pieds sont lassés, noueux. D'après son baraum, la naine Maria Lhaurens est en France depuis près de deux ans; très pudique et très pieuse, elle ne se sépare pas de son cha- pelet. J'ai eu beaucoup de peine à la mesurer, à la radiographier, et surtout à la photographier nue. Elle est cependant très gaie et rieuse. Dans sa baraque, elle file du lin quand elle est assise; quand les visiteurs viennent, elle danse en sautant et en poussant de petits cris aigus; elle fredonne même des chansons. D'après l'histoire de Maria Lhaurens et les lésions du squelette révélées soit par l'examen direct, soit par la radiographie, cette naine me paraît être une naine rachitique, dont l'arrêt de développement s'est produit à l'âge de trois ans, par troubles cérébraux. I)' «.il. I \«.i II. — UH CAS DI TCBEBCULOSE HM. m. M M. le Dr Ch. FAGUET de l''i igueux . Ancien i nef de Clinique i ûirun la i û ull UN CAS DE TUBERCULOSE HERNIAIRE [616.995:610.34) — Séance •/« 15 teptembre — La connaissance de la tuberculose herniaire esl de date récente. Itien que cette affection ait été obserrée et reconnue par Craveithier ! . en 18G-, il faut arriver à cee dernières années pour trouver an travail d'en- semble sur cette question. M. Lejars (2), en 1880, dans son étude sur les « néoplasmes herniaires et périherniaires » en relate sept observations. Après lui, M. Jonnet réunit tous les cas connus, — onzi — el publie dans la Revue de Ghirwgie, en 1891, une excellente monographie. Depuis celle époque, quelques autres cas ont été observés : on les trouvera rapportés dan- les thèses de MM. Th. Renault (Bordeaux, 1894) et C. Nunlin (Paris, Wl . Aux observations déjà publiée> et dont le nombre est encore relative ment restreint, j'en ajoute une nouvelle qui m'est personnelle et que j'ai recueillie à l'hôpital Saint-André de Bordeaux, pendant que j'avais l'hon- neur d'être chef de clinique dans le service de M. le professeur M. Lane- longue. Voici ce cas : K.NTÉROCÈLE INGUINALE GAUCHE. — TUBERCULOSE PRIMITIVE ClBUMBUUn MJ W«B DU SAC HERNIAIRE. — CURE RADICALE. — MoRT DE TUBERCULOSE GIMHM.ISÉE SIX MOIS APRÈS L'INTERVENTION CHIRURGICALE. — AUTOPSIE. Henri C..., 18 ans, cultivateur, entre à l'hôpital Saint-André, salle n- 11. lit n° 32, service de M. Lanelongue, pour une hernie inguinale gauche. Aucun antécédent pathologique héréditaire ou personnel ; on ne retroVM en particulier aucune tare tuberculeuse, syphilitique OU rhumatismal.. Notre malade n'a présenté dans son enfance aucun signe de scrofule : il s'est noi lement développé ; on ne relève chez lui aucun des signes d'une con>uin lymphatique ; il n'a eu ni blennorragie, ni orchite. Sa santé a toujours été excellente jusqu'au mois de mai 1892, époque a (1) Crcveiumek, Trmté a? antimite pathologique géaérale, fans 1861 ' I (2) Lejars, Néoplasmes lnnimres ai périheraUrinB, Gatottêdot tiêpitau C3) Jos.nesco, Tuberculose herniaire. Revw: de Chirurgie, m;irs et juin l ■ 632 SCIENCES MÉDICALES laquelle il éprouva, en soulevant une lourde charrue, une douleur vive dans la région inguino-scrotale gauche, et constata en même temps à ce niveau l'exis- tence d'une tumeur du volume d'une petite noix. Les douleurs ressenties au moment de l'effort se calmèrent assez rapidement par le repos : la petite tumeur s'effaça momentanément, mais le malade remarqua que la disparition de cette tumeur ne fut pas définitive : elle reparaissait à chaque effort ou sous l'action de la toux. Pendant longtemps il ne se produisit aucun trouble fonctionnel, saut quelques coliques ayant pour point de départ la région inguinale gauche, s'irradiant ensuite à tout l'abdomen ; néanmoins la tumeur augmentant peu à peu de volume, Henri C... se décida à se faire examiner et à entrer à l'hôpital Saint-André. État actuel (20 novembre 1892) : Ce jeune homme, de taille moyenne, semble jouir d'une excellente santé. L'examen de la région inguino-scrotale gauche fournit les renseignements suivants : A l'inspection, on constate à ce niveau une saillie anormale, siégeant sur le trajet du cordon, offrant à peu près le volume d'un œuf de poule. Cette tumeur a une forme à peu près régulièrement cylindrique, augmente de volume lors- qu'on fait tousser le malade. Pas d'altérations de la peau, qui a conservé tous ses caractères normaux. Au palper, la région inguino-scrotale présente les particularités suivantes : le testicule, l'épididyme occupent leur position normale et ne présentent dans leur sensibilité spéciale, leur forme, leur volume, leur consistance, aucun caractère pathologique. Immédiatement au-dessus de ces organes, on trouve une plaque de consistance fibreuse dans toute son étendue, ayant à peu près la grandeur d'une pièce de 2 francs. Cette plaque est indépendante du testicule dont elle recouvre cependant l'extrémité supérieure. Enfin, au-dessus de cette plaque, on rencontre la tumeur précédemment indiquée, de consistance molasse, sonore à la percussion, réductible dans l'an- neau inguinal avec un bruit de gargouillement caractéristique, présentant en somme tous les caractères classiques d'une entérocèle réductible. L'anneau inguinal est très élargi et se laisse facilement pénétrer par le doigt qui perçoit très nettement le choc intestinal pendant la toux. En résumé, on rencontre successivement de bas en haut, dans la région inguino-scrotale gauche : (a) le testicule et l'épididyme sains ; (6) une plaque indurée sur la nature de laquelle on n'est pas absolument fixé, mais qui paraît siéger dans le fond du sac ; (c) une entérocèle réductible. L'exploration des autres régions de l'organisme où sont susceptibles de se produire des hernies est faite avec soin, et ne révèle rien d'anormal. L'examen des appareils digestif, pulmonaire, cardiaque, urinaire, etc., est négatif. L'état général est bon. La cure radicale de la hernie inguinale gauche est décidée et pratiquée après les soins préliminaires habituels le 24 novembre 1892. Opération : Antisepsie rigoureuse du champ opératoire. Incision de 8 cen- timètres environ sur la hernie en suivant la direction du cordon ; le sac est isolé des divers éléments du cordon dissocié, puis ouvert largement; il renferme un peu de liquide séreux et une anse de l'intestin grêle dont l'aspect est tout à fait normal. Cette anse est attirée au dehors, puis facilement réduite dans la cavité Dr < II. I AGUET. — I \ ■ \- DI M u i. CI I m RNIA1 abdominale après un examen attentif. Lecollel du l laolé, attii en bas et en dehors, ligature entrecroisée el ligature d'ensemble aocatgnl nir le pédicule du sac qui esi ensuite Beclionné immédiatement bu ligatures; suture des piliers et reconstitution du '-niai inguinal an sutures superficielles au crin de Florence. Pansement udre d'i fbrmi . ,ura/e -i u salol, ouate Balicylée, ouate ordinaire. Suit - opératoires excellentes : réunion p. m- première intention. Le malade guéri quitte l'hôpital trois semaines après l'opération. / amen de la pièce. — 1° Macroscopiquement : L'aspect de la pièce pi' senti au premier abord tous les rua. tères que l'on retrouve habituellement a men d'un sac herniaire. La surface interne est lisse, régulière el la Béreu» péritonéale n'offre superficiellement rien d'anormal : pas de saillir-, |i nodosités appréciables ni au fond du sac, ni sur les parois, ni au niveau du collet. La surface externe ne présente aucune particularité importante : â signaler seulement son irrégularité et la présence de débris de tissu conjonctif, vestiges des adhérences rompues pendant l'isolement du sac. L'épaisseur dis parois est uniforme et mesure environ '■'< millimètres sur les parties latéral* au niveau du collet. Le lond du sac est occupa tout entier par une plaque qui mesure à peu près la largeur d'une pièce de 2 francs. Cette plaque, dont l'épaisseur atteint son maximum vers le centre, environ o millimètres, va en s'amincissant d'une façon insensible à mesure qu'on se rapproche de ses bords. Elle se confond à sa périphérie avec les parois latérales du sac, sans ligne de démarcation nettement appréciable. Sa consistance est uniformément dure, fibreuse, sans irrigularités, sans nodosités. Lxterieurement, sa coloration • -i blanc rosé et rien ne la différencie des autres portions du sac. A la coupe, elle crie sous le scalpel, et rappelle les caractères du fibrome par son aspa consistance, sa coloration, sa structure macroscopique. 2° Examen microscopique : Des fragments des parois et du fond du sac ont durcis dans l'alcool et après coloration en masse dans le picrocarmin de Kanvier ou le carmin de Orth, et inclusion dans la paraffine à .'i->'\ coupés au microtome mécanique de Viallanes. Les coupes mesurent environ ' ;x d'épaisseur. (a) Les parois et le collet du sac ne présentent histologiquement rien d'anormal, si ce n'est une prédominance et une densité plus grandes du tissu conjonctif. (b) Le fond du sac offre des lésion- tuberculeuses très nettes. Les tubercules sont disséminés en très grand nombre dans toute l'épaisseur du derme de la séreuse; ils sont séparés les uns des autres par des cloisons fibreuses qui se coupent sous des angles divers et qui foi nient ainsi des loges quadran- gulaires, pentagonales, hexagonales, etc. Quelquefois, ces cloisons fibreuses ne se réunissant pas, déterminent des loges qui communiquent entre Les tubercules sont surtout nombreux et petits à la périphérie. IN constitue.- par des follicules inconnaissables à leurs cellules géantes et a leurs éléments épithélioïdes et lvmphoïdes. Harement on ne rencontre que deu trois follicules par tubercule; la plupart du temps ils -ont beaucoup plus i- breux. Les tubercules paraissent enfouis dan- un tissu fibri nx: impossible de déterminer quels sont les rapports avec le- vaisseaux lymphatiques. 034 SCIENCES MÉDICALES En résume, il s'agit d'une tuberculose locale du fond du sac herniaire. Mai 1893 : Henri C... revient à l'hôpital ; depuis trois semaines environ, il s'est amaigri très notablement, il tousse, il a eu plusieurs hémoptysie*, peu abondantes. État général assez mauvais, perte de l'appétit. A l'examen, on ne trouve rien d "anormal au niveau de sa région inguino- scrotalc gauche : sa hernie reste guérie radicalement ; mais l'exploration de la cavité abdominale révèle l'existence d'une péritonite tuberculeuse à l'orme sèche nettement caractérisée. Les ganglions pelviens et mésentériques sont augmentés de volume et facile- ment accessibles. Appareil pulmonaire : submatité aux deux sommets et plus particulièrement à droite. A l'auscultation : (a) Poumon droit : Craquements humides au sommet, respiration rude, souffante, saccadée dans les autres parties de l'organe. (b) Poumon gauche : Mêmes symptômes, un peu moins accusés. Les organes génito-urinaires, le cerveau et les méninges paraissent sains ; du côté de l'appareil digestif, nous avons noté une dyspepsie assez marquée et quelques vomissements. Sueurs nocturnes. Les signes non douteux de tuberculose péritonéale, pulmonaire et l'état général mauvais, font écarter toute intervention chirurgicale et le malade est envoyé dans une salle de médecine, salle n° 19, service de M. le Dr Mandillon, où il meurt de tuberculose généralisée le 22 juin suivant. M. Labrunie, interne du service, a fait avec grand soin l'autopsie de ce malade et a pu constater des lésions tuberculeuses dans le péritoine et les ganglions abdominaux, les plèvres et les poumons. Foie graisseux. Les reins, la vessie, les testicules et les épididymes, le cœur paraissent sains. La région inguinale gauche du péritoine ne présentait pas de lésions plus accentuées que dans les autres parties de la séreuse abdominale. La cicatrice externe résultant de l'intervention chirurgicale est normale. L'examen histologique de fragments des divers organes a confirmé la nature des lésions constatées macroscopiquement. Seul, l'examen bactériologique du poumon a permis de constater la présence des bacilles de Koch. En résumé , il s'agit, dans ce cas, d'une tuberculose primitive circon- scrite du fond du sac herniaire, tuberculose qui s'est généralisée malgré une intervention qui paraissait avoir été précoce et complète. Ilr G. FEUIŒ. — I-ll'Il l I RIE m MAINE 1. 1 DIPHTI lui \\| \ M. le D' G. FERRÉ i Faculté «le M DIPHTERIE HUMAINE ET DIPHTERIE AVIAIRE [616.231. — S.mir, du i • ■■ \ ■■ mbre — I Dans une série de travaux effectués par quelques-uns de mes élèves bous ma direction et par moi-même, je me suis attaché à étudier les rapports qui peuvent exister euliv la diphtérie humaine et la diphtérie aviaire. La transmission de la diphtérie humaine aux oiseaux étant démontrée depuis longtemps, pour essayer de connaître l'autre face de la question, j'ai étudié dans un certain nombre de cas d'affections pseudo-memluaneu» - de la volaille les microbes qu'on pouvait y rencontrer. Les volailles observées ont présenté des caractères cliniques locaui variés. Les fausses membranes étaient tantôt blanchâtres, tantôt jaunâtres; tantôt plates, tantôt gaufrées ou villeuses ; tantôt concrètes, adhérentes, tantôt relativement molles ou facilement détachables; quelquefois elles ont présenté l'aspect gangreneux; dan- quelques cas les animaux portaient des nodosités dans la région sous-buccale ou dans l'intestin. Je ne parierai pas des accidents généraux, mais j'insisterai sur ce fait que quelques-unes de ces volailles étaient paralysées. Ces aspects cliniques différents correspondent-ils à des entités morbides différentes? Je ne saurais répondre à cette question d'une façon satisfai- sante, le nombre d'animaux observés par moi au point de vue bactériolo- gique ne tue paraissant pas assez grand. Cependant, je dois dire que j'ai constaté que l'aspect des fausses membrane- ne me parait pas devoir constituer un critérium absolu. On observe, en effet, soît dan- I. - pi ri d'augment, soit dans la période de déclin des formes gangreneuses, des aspects de fausses membranes bien nettes. D'antre part, chea le même animal, on peut observer simultanément des formes de fausses membranes soit lisses, soit gaufrées ou papillomateuses, défausses membranes blanches à l'orifice du larynx, des fausses membranes jaunâtres sur la voûte pala- tine, sous la langue, aux commissures du bec. Ici. Dfltnme pour tes affections pseudo-membraneuses de l'hon , il faudra avoir reçu: 63G SCIENCES MÉDICALES l'examen bactériologique pour fixer le point de savoir si l'aspect clinique correspond à des entités morbides. Imbu de ces idées, j'ai toujours désigné sous le nom de diphtérie aviaire toute affection pseudo-membraneuse vraie produite chez la volaille, recherchant quels pouvaient être les points de contact de ces affections avec les affections de môme nature observées chez l'homme et en particulier avec la diphtérie humaine dont les formes, après tout, ne sont pas toujours aussi caractéristiques qu'on pourrait le croire et qui nécessitent souvent l'intervention du diagnostic bactériolo- gique pour être caractérisées. J'ai étudié ces affections pseudo-membraneuses presque exclusivement chez la volaille ; je les ai étudiées dans deux cas seulement chez le pigeon, animal sur la diphtérie duquel M. Loffler a fait, en 1884, une étude très importante. Mes travaux se rapportent donc surtout à un cas particulier de la diphtérie aviaire, à la diphtérie des volailles, ou si l'on veut, comme je l'ai expliqué plus haut, aux affections pseudo-membraneuses des volailles. II J'ai isolé de ces fausses membranes, en dehors de certains microbes qui se présentent assez irrégulièrement, des espèces microbiennes variées: des microcoques, des diplocoques, des staphylocoques, des streptocoques, le pneumo-baeille, le bacillus coli communis, un autre bacille que nous avons assimilé au bacillus coli communis et enfin le bacille de Loffler (1). Le bacille que nous assimilons au coli-bacille ressemble, pensons-nous, à celui qu'ont décrit MM. Haushalter, Loir et Ducloux. Ce bacille a les propriétés de culture du coli, mais il en diffère à première vue par la dis- position de ses éléments, qui peuvent se placer dans les cultures sur sérum en lignes parallèles. Il est vrai que nous avons isolé d'une entérite chro- nique humaine un bacille ayant les attributs du coli et se présentant avec cet aspect morphologique^ D'autre part, en étudiant l'action de ce bacille sur le lait et sur le bouillon lactose, nous avons vu qu'il se comportait comme le coli-bacille. Nous l'avons donc assimilé à ce dernier (2). La dis- position des éléments de ce bacille en forme de lignes parallèles pouvant au premier abord et après une coloration simple le faire confondre dans les premiers ensemencements de fausses membranes avec le bacille de Loffler, nous avons employé pour les distinguer de prime abord un pro- cédé particulier. Je pratique la double coloration par le Gram au cristal violet: le bacille de Lof lier, qui prend assez irrégulièrement le Gram ordi- (1) Ferré et Fagoet. Contribution à l'étude des rapports qui existent entre la diphtérie humaine et lii diphtérie aviaire. (Soc Anal, et l'hys. de Bordeaux, 6 juillet 1896.) — Ferré. Congrès international d'Hygiène. Madrid, avril it>98. (2) Ijoc. cit. D1'".. FBRRÉ. — DIPHTÉRIE HUMAIN! M DIPHTÉRIE IVUIRI Daire, prend bien au contraire le Gram au cristal violet, tandis qui bacille coliforme ne prend pas «lu tout le violet t ■ Je ne saurais affli cependant d'une façon formelle que tons les échantillons d< ba i prenant pas le Gram au cristal violet que noua avons trouvés dans la diphtérie aviaire soient des colibacilles, étant donnée la variation propriétés zymogènes constatées. L'autre bacille peut être bien du bacille de Lôffler, j'en ai donné par ailleurs les raisons (2). J'ai complété mes recherches .1 ce sujet sur un»' objection faite par Ri. Lôffler. .l'ai montré que la toxine de ce bacille était neutralisée dans son action par le sérum antidiphtérique ordinaire en les mélangeant m vitro et que, ce que j'avais du reste signalé déjà même sérum antidiphtérique immunise préventivement les volailles contre l'action de celte toxine (4). J'avais également signalé auparavant l'action curative exercée par ce sérum sur la dipthérie aviaire (g et ^ut la paralysie déterminée par l'injection de la toxine de ce bacille diphtérique aviaire 6< Il y a même plus: j'ai vu que le sérum des chevaux normaux qui jouissait de la propriété de préserver le cobaye contre l'action d'une culture du bacille de Loffler humain, préservait également les volailles contre l'ac- tion de la toxine de ce bacille aviaire. Je crois donc qu'il est impossible de nier, dans certains cas du moins, l'identité de ce bacille avec le bacille de Lôfller. Du reste, je dois ajouter que j'ai envoyé à M. Calmettes. sur sa demande, un échantillon de ce bacille : mon -avant collègue en a reconnu la nature lôfflérienne et il a même trouvé que sa toxine tuait le cobaye au 1 10" de centimètre cube. Je dois ajouter également que pen- dant les trois années que j'ai cultivé ce microbe, sa toxité a diminué cer- tainement; je m'en suis aperçu dans la suite de mes expériences. Ce bacille de Loffler se retrouve dans les formes variées des affections pseudo-membraneuses de la volaille. .Nous avons, dans un certain nombre de cas, constaté sa virulence, mais nous ne l'avons pas recherchée dans tous les cas: de sorte que si nous pouvons dire que nous avons trouvé du bacille de Loffler dans la diphtérie aviaire, nous ne pouvons pas dire que dans tous les cas où nous avons retrouvé ce bacille morphologique- ment >emblable au Lôffler, il s'agissait du bacille de Lôffler vrai. Nous tiendrons compte de celte distinction dans ce qui suivra. Ce bacille se retrouve assez souvent dans la diphtérie aviaire. Dans une i fkhr*. Diphtérie humant et diphtérie aman. Irch • wx.joln I (2) Ferhe. Congre» de Madrid. (3) Ferkl Diphtérie humaine et diphtérie aviaire. Arch. Clin, de Bordeaux, juin i ■ M)Fbrrb D e humaine et diphtérie aviaire. Soc. d'Anal, et Phy* lEitRK Diphtérie humaine et diphtérie aviaire. Arch. Cun.de B Fbrbb. Conh butionà Fétude du ■ de réparation I ; • Phys.di I I jmvi.T 1898. -Congr "T) Ferr*. Diphtérie humaine et diphtérie aviaire. Soc. Anat. tt P " 1898 ) f)38 SCIENCES MÉDICALES série récente de recherches, dans treize cas je l'ai retrouvé huit fois. Je ne l'ai trouvé jamais pur. Il est fréquemmenl associé au pneumo-bacille, au coliforme ; dans l'association interviennent souvent les raicrocoques, les staphylocoques, les streptocoques. Je l'ai trouvé dans certains cas associé à des microcoques et à des diplocoques uniquement mais rarement. Au moment où nos premières recherches ont été publiées, elles mettaient en évidence l'existence du bacille de Loffler, du bacille coliforme, et per- mettaient de les distinguer. Elles ont mis également en évidence la présence du pneumo-bacille. M. Valiez, dans des recherches contempo- raines dos nôtres, recherches que nous ignorions, a trouvé lui aussi du bacille de Loffler dans la diphtérie aviaire. Depuis lors, MM. Gratia et Liénaux ont trouvé dans la diphtérie du pigeon et une fois chez la poule un bacille semblable au Loffler de virulence faible pour le cobaye. Par ailleurs, tout récemment, le bacille de Loffler a été retrouvé dans la diph- térie des volailles. Nos recherches sont donc confirmées en ce qui concerne les volailles et je dois dire que nous avions trouvé pareil bacille morpho- logiquement semblable au bacille de Loffler chez les deux pigeons que j'avais examinés. Le bacille de Loffler semble donc se retrouver non seulement dans la diphtérie des volailles, mais encore dans celle des pigeons. J'ai employé ici l'expression de bacille de Loffler, car il faut entendre que tout bacille morphologiquement semblable au bacille de Loffler qui est virulent pour le cobaye (et M. Gratia et Liéneaux trou- vent qu'il est virulent, quoique faiblement, pour le cobaye et le pigeon) n'est pas du pseudo-diphtérique mais bien du bacille de Loffler. Je ne puis m'empêcher de faire remarquer que nous avons trouvé dans les affections pseudo-membraneuses de la volaille et cela d'une façon assez suivie précisément les espèces microbiennes qui sont réputées comme déterminant par excellence les affections pseudo - membraneuses de l'homme, à savoir le bacille de Loffler, le coli-bacille, le pneumo-bacille. Le bacille de MM. Loir et Ducloux s'y retrouve aussi comme ces auteurs l'ont déjà vu. Dans ces conditions, est-il impossible d'admettre que ces affec- tions pseudo-membraneuses de la volaille soient transmissibles à l'homme et que l'une d'elles, en particulier, celle qui contiendra du bacille de Loffler virulent, la diphtérie vraie de la volaille si l'on veut, sera capable de déterminer l'évolution de la diphtérie chez l'homme ? Certains observateurs admettent que, dans certains cas rares, la diph- térie aviaire peut être de même nature que celle de l'homme et que dans ce cas il doit y avoir transmission de l'homme à la volaille. Sans vouloir faire remarquer qu'ils acceptent ainsi implicitement l'existence de la possi- bilité de la transmission de l'oiseau à l'homme, je me permettrai de pré- senter quelques observations. J'ai trouvé des bacilles de Loffler virulents, chez des poules diphtériques I i HUÉ. — Dll'llinui iii\i\i\i BT DIPHTÉR1I \\i\iiu provenanl de villages ou de hameaux où il n'y avait nulle trace de diphl humaine. Je dois dire inversemenl que j'ai trouvé du bacille virulent chez dea volailles prises dans ane localité où coexistaient les deux epidén D'autre part, le nombre de cas dans lesquels on trouve du bacille roor- phologiquem< nt semblable au bacille de Ltiffler n'est pas faible. D eas, je l'ai rencontré huit i'<>i-. Dans quatre de ces huit as, j'ai recherché sa virulence pour le cobaye. Dans I" premier cas, ane culture de sept j< a tué le cobaye en ;><) heures à îs heures, ane culture de douze jeun l'a tin en six jours ; dans le second cas, une culture de douze jours l'a tué en huit jours : dan» le troisième cas, une culture de douze jours en un mois demi ; dans le quatrième cas, une culture de douze jours s'est montrée inoffensive J'ai injecté chaque fois un centimètre cube de cultun I faits concordent avec ceux que j'ai déjà signalés et parmi les é hantillons de ces bacilles morphologiquement semblables au bacille de Lôffler, il en est qui sont de véritables diphtériques. Je pourrais l'aire remarquer également que ces bacilles peuvent i assez abondants dans les fausses membranes. Je citerai un cas dans lequel sur dix-huit prises faites en des points variés sur les premiers tubes d'ensemencement, j'ai trouvé dix-huil fois ce bacille <•( il était virulent: dans un second cas, douze fois sur douze prises, dans deux autres cas, six fois sur six prises. On a pensé que ce bacille morphologiquement semblable au bacille de Lôffler est du pseudo-diphtérique. Je ne nie pas qu'on puisse trouver dans ces fausses membranes du bacille pseudo' diphtérique, mais cepen- dant il ne faudrait pas faire jouer à ce dernier un rôle trop considérable car certains de ces bacilles qui sont nettement virulents pour le cobaye sont réellement des bacilles diphtériques. J'estime t\r plu- qu'on ne peul pas limiter la qualité de pseudo-diphtérique au défaut >U' virulence oouj le cobaye, car on sait que les bacilles de Lufller vrais peuvent ne pas être virulents pour le cobaye, mais l'être en revanche pour la poule, le pigeon elles petits oiseaux et notamment pour le cal fat ainsi que l'ont démon- tréMM.Sinionnin et Benoit. Je pense donc que l'on n'aura le droit de consi dérer comme bacilles pseudo-diphtériques que ta bacilles qui seroutaviru- lents pour le cobaye, la poule, le pigeon et les petits oiseaux. 11 ne faudrait pas s'étonner outre mesure, du reste, de la présence rela- tivement fréquente de ces bacille.- morphologiquemeal semblablei bacille de Lôffler dans les fausses membranes des poules et des Nous avons démontré depuis longtemps que dans la gorge des volailles, des pigeons, d'autres oiseaux, il existe de tels bacilles I . Certains de I iei;i.k et FA6GBT, Ctmtribmtion à fétudt desroppot diphtérie aviair* - Anat. et Phys., de Bordeaux e ■ chez les animaux sains. Th. Boi invier 18 640 SCIENCES MÉDICALES ces bacilles sont capables, après avoir été isolés, de faire des fausses mem- branes sur l'oreille du lapin, sur le pharynx de la poule et du pigeon, sur la muqueuse cloacale de la poule; ils sont peu virulents pour le cobaye, mais bien virulents pour le pigeon : ce ne sont donc pas des pseudo-diphtériques mais des diphtériques, et, sous l'influence de causes appropriées, ils peuvent récupérer une virulence plus grande et devenir les agents de la transmission à l'homme. Pareils bacilles existent du reste dans les voies respiratoires supérieures de l'homme et je ne serais pas éloigné de penser que ces bacilles sont le point de départ de certains cas de diphtérie. Quant à ce qui concerne les bacilles contenus dans la gorge des volailles normales, n'oublions pas qu'ils sont souvent associés au bacillus coli communis, au pneumo-bacille, microbes qui par eux- mêmes sont capables de donner des fausses membranes, et cette interven- tion peut changer peut-être les caractères que posséderaient les fausses membranes développées par le bacille de Loffler s'il évoluait seul et donner ainsi à la maladie des aspects variés. Nous avons signalé également la présence de ces mêmes bacilles, bacilles de Loffler, peu virulents pour le cobaye mais bien virulents pour le pigeon, dans le cloaque de la poule et du pigeon et insisté sur ce fait au point de vue de l'étiologie générale de la diphtérie (1). III Des faits et des considérations que nous venons d'exposer, il résulte qu'il existe chez les volailles atteintes d'affections pseudo-membraneuses des cas dans lesquels on trouve des bacilles de Loffler et d'autres microbes diver- sement associés les uns et les autres, tous microbes que l'on retrouve par excellence dans les affections pseudo-membraneuses de l'homme. Dans ces conditions l'idée d'une contagion possible de la volaille à l'homme cesse d'être une hypothèse gratuite quoique la preuve directe n'ait pas été faite, et l'on doit prendre des mesures prophylactiques sérieuses contre la diph- térie aviaire. Dans une circonstance récente, une épidémie de diphtérie humaine ayant coexisté avec un épidémie de diphtérie aviaire, M. le Préfet de la Gironde me fil l'honneur de me demander d'étudier la question et d'indi- quer les mesures qui devraient être prises contre ces épidémies. Malheureu- sement, au moment voulu, l'épidémie aviaire avait cessé ou à peu près. J'ai pu observer cependant deux poules diphtériques portant l'une et l'autre du bacille morphologiquement semblable au bacille de Loffler. Dans un cas ce bacille était du vrai bacille de Loffler, car un centimètre cube de sa (1) Mêmes indications qu'au renvoi précédent. Dr G. KEltRÉ. — DIPHTÉBIE HUMAINE El DIPHTÉRIE \vi\n.i '.il culture luait le cobaye en 36-48 heures. L'animal qui avait fourni ce bacille est mort après avoir présenté des symptômes de parésie 1res uets. J'ai vu en outre (Uns la localité deux volailles portant encore des n fausses membranes présentant des phénomènes paralytiques très d Cette observation confirme ce que j'ai déjà dit, à savoir que les volailles diphtériques peuvent présenter de la paralysie. Dans le rapport que j'ai adressée .M. le Préfet de la Gironde, j'ai indiqué les résultats précédents et insisté sur les mesures prophylactiques à prendre en tenant compte de l'emploi qui peut être t'ait du sérum antidiphtéri- que contre la diphtérie des volailles. J'ai montré par ailleurs (1) que le sérum antidiphtérique peut agir sur les fausses membranes de la diphtérie aviaire, sur la paralysie déterminée chez les volailles par l'injection de la toxine de ce bacille aviaire et dans ce dernier cas curativemeut et préventivement. Dans un travail paru récemment, M. Laug (2) a vu que le sérum antidiphtérique agissait curali- vement et préventivement contre la diphtérie des volailles. Récemment encore, j'ai traitéquatre poules atteintes d'affections pseudo-membrani uses spontanées par ce sérum. Deux d'entre elles qui présentaient du bacille mi »r- phologiquement semblable au bacille de Lôfflar eu abondance ont puéri : la troisième, qui n'en présentait pas du tout, a guéri au bout d'un temps très long après avoir présenté dès les premières injections une amélioration sensible ; la quatrième, qui présentait seulement quelques-uns de ces bacilles associés à de très nombreux bacilles ne prenant pas le Grain et à des streptocoques, a succombé. Les résultats m'ont paru assez intéressants pour être rapportés. D'autres auteurs ont rapporté des faits positifs ou bien des faits négatifs, je n'y insiste pas pour le moment. Quoi qu'il en soit, du moment qu'on a obtenu des résultats positifs par ce procédé, il est bon de le mettre en œuvre, car la diphtérie aviaire fait des ravages considé- rables dans les exploitations industrielles agricoles de ces volatiles. lui résumé, j'ai proposé, lorsqu'une épidémie de diphtérie aviaire se produit dans un poulailler, d'évacuer ce dernier et de séparer les volailles en deux lots, les volailles atteintes et les volailles encore saines. Aux volailles saines, on injecte un demi, un ou deux centimètres cube- de sérum antidiphtérique ordinaire entre les deux scapulum et on les sur- veille ; si l'une d'elles devient malade on l'isole. Quant aux volailles malades, on peut les détruire par le feu, plumes et corps, après les avoir sacrifiées ou bien on peut essayer de les guérir. Pour cela, on leur inject point déjà indiqué uq ou deux centimètres cubes de sérum antidiphtérique rie humaine et diphtérie aviaire. Arch.Clin.d I la Toxine diphtérique aviaire. tfoc.Anai. et Phys., de Bordeaux, : Madrid, 1898.)— Fkbrb. Diphtérie humaine et diphtérie aviaire. Uori 25 juillet, 19 septembre 1898. : Lang, Recueil de médecine vétérinaire, 13 janvier 181 11 (342 SCIENCES MÉDICALES tous les trois jours jusqu'à terminaison de la maladie : elles guérissent, quand elles guérissent, généralement dans un laps de temps de quinze à vingt jours. Il serait bon peut-être d'employer en même temps le sulfate de fer, qui, d'après l'expérience courante agit bien sur la diphtérie aviaire: on agirait ainsi à la fois et sur le bacille de Lôffler qui peut se trouver dans les fausses membranes et sur les auties microbes. Pendant ce temps, on désinfectera le poulailler d'après les principes que l'on trouve indiqués dans les traités de médecine vétérinaire, mais on ne le fera réintégrer aux volailles guéries qu'après un temps d'isolement relativement long, égal à celui qui est employé dans le cas de diphtérie humaine. On désinfectera également, bien entendu, les locaux qui ont servi pour l'isolement. J'ai insisté également sur les inconvénients qu'il y a à laisser lss fumiers trop près des maisons d'habitations, à laisser établir une trop grande promiscuité entre les poules, les pigeons et les habitants des des fermes ou autres* locaux, surtout les enfants. Ces règles prophylacti- ques importantes, qui ont été établies depuis longtemps d'après l'observation pure des faits, ont reçu du fait de nos recherches une confirmation plus ample, et je devais, au point de vue de l'application pratique, les joindre aux résultats que nous avons fournis au point de vue thérapeutique et étiologique. M, le Dr Samuel BEMHEIM à P;ni.v TRAITEMENT DE LA TUBERCULOSE D'APRÈS LA MÉTHODE DE M. LE PROFESSEUR LANDERER [616.995J — Séance du 18 septembre — Les recherches de M. Landerer remontent à l'année 1888. Dès cette époque, le savant professeur de Stultgard a observé l'action efficace, bien- faisante et curative, du baume du Pérou sur les lésions tuberculeuses d'ordre chirurgical. L'acide cinnamique est contenu dans le baume du Pérou, qui, d'après Tappeiner, est composé de 50 à 60 0/0 d'éther benzil-cinnamique, 10 0/0 d'acide cinnamique et 30 0/0 de résine. On le trouve, en outre, dans le styrax, dans le baume de tolu et dans quelques espèces de benjoin. Le ben- join de Sumatra, par exemple, renferme des quantités assez considérables d'acide cinnamique, tandis que le benjoin de Siam n'en contient point. Il !>r s. BEBNHEIM. — it.aiii .mi.m i.i LA n B1 Ri I i esl insoluble dans l'eau froide, soluble dans l'eau chaud* facilement dans l'alcool et dans l'éther; quand il esl pur, il form beaux cristaux M. mes inodores. Le principal sel employé esl le cinnamate de soude ou hétol qui se dissoul facilemenl dans l'eau. I Quels sont les phénomènes physiologiques amenés par le cinnamate de soude ? Ce sont surtout MM. les docteurs Richter et Spiro qui onl étudié ces points si intéressants. D'après eux, l'acide cinnamique possède sui l'organisme tuberculeux une propriété chimico-tactique. C'est pour ce fait que l'injection produit autour de la lésion une hyperleucocytos - importante. Celte propriété chimico-tactique a été contrôlée scrupuleusement par de nombreuses expériences, et malgré l'aridité du sujet, nous sommes obligé d'en rapporter certaines dont le clinicien comprendra toute l'importance. Nous tenons à rappeler, avant d'exposer le résultat de ces expérien - d'une part, que lîuchner et d'autres biologistes ont constaté chez certains corps à action chimico-tactique la propriété de faire augmenter le nombre de leucocytes; d'autre part, Metschnikoff lui-même considère l'inflamma tion comme une chimico-taxie générale se produisant dans le sang. Prenons au hasard une expérience faite par M. Spiro. Voici un lapin de forte taille auquel on a injecte dans une veine de l'oreille une émulsion d'hétol. On a constaté dans le sang de l'animal les faits suivants : Avant l'injection : 8.000 leucocytes : rapport 1 : :21e jour. Injection. Après 4 heures : 31.440 leucocytes; rapport I : 143 Après 24 heures: 10.220 leucocytes ; rapport 1 : 170 23e jour, nouvelle injection intraveineuse Après 3 heures : 71.186 leucocytes; rapport I : 51 Après lo heures : 26. 3S0 leucocv tes; rapport I : 187 Après 24 heures : 21.100 leucocytes; rapport 1 : 216 Après Î8 heures : 15.310 leucocytes; rapport I : 380 Après 72 heures : 7.634 leucocytes; rapport 1 : 162 Nous ne rapporterons pas d'autres expérimentations animales qui res- semblent de fort près à celle relatée ci-dessus. Voyons comment leD* Spiro interprète les faits. L'auteur soutient tout d'abord que cette hyperl tose est beaucoup plus active par l'injection intraveineuse que par l'injec- tion sous-cutanée. Cette assertion n'est pas tout à fait exacte : la phagt tose obtenue s'établit plus rapidement par la voie vasculaire, mais s'obtient tout aussi efficace par l'injection sous-culai MM. Landerer et Spiro ont remarqué tous deux que l'augmentation du (544 SCIENCES MÉDICALES nombre de leucocytes se produit environ une heure après l'injection ; elle obtient son maximum au bout de trois à quatre heures, quelquefois au bout de huit heures, puis le nombre diminue pour se rapprocher de la normale au bout de trente-trois à quarante-huit heures. Il faut alors renou- veler une nouvelle injection, car on n'a pu obtenir une sorte de leucocy- tose chronique. Les auteurs ont noté aussi que, dans cette phagocytose. Se sont les cellules polynucléaires qui prédominaient. Existe-t-il à la suite d'une injection d'hétol une hyperleucocytose réelle, ou bien y a-t-il simplement un déplacement de ces leucocytes qui se por- teraient de préférence vers un point déterminé? En examinant les diffé- rents organes d'animaux injectés, M. Spiro a constaté qu'il se produisait dans ce cas une hyperleucocytose générale aussi bien dans les organes centraux que dans les régions vasculaires périphériques. Cette augmenta- lion de leucocytes se produit directement dans le torrent circulatoire, avec prédominance dans les veines. Les organes hémopoïétiques exercent cependant une certaine influence. En effet, chez les animaux privés expé- rimentalement de leur rate, celte hyperleucocytose est beaucoup moins considérable et ne se produit qu'avec des doses relativement élevées d'hétol. Fait très important à noter, tandis que les globules blancs se multi- plient ainsi et se portent surtout vers le foyer malade, les hématies ne subissent aucune altération à la suite de ce traitement. Leur nombre n'est ni augmenté ni diminué : il en est de même de l'hémoglobine qui n'est aucunement impressionnée par l'injection d'hétol. Iï Ainsi donc le point histologique essentiel qu'il faut retenir, c'est que l'hétol, grâce à son influence leucocytosique, entraîne un processus inflammatoire assez actif. Tout autour des foyers tuberculeux s'établit une inflammation nécessaire pour atteindre la transformation fibreuse. Aussi ne faut-il, à cause de cette réaction si franche, ne jamais commencer par une dose élevée. Il est facile de comprendre, en etïet, qu'une réaction inflammatoire trop active, qui se produirait autour d'un noyau tuberculeux, pourrait causer des phénomènes locaux trop violents et mobiliser ainsi les bacilles contenus dans le foyer. Nous verrons du reste plus loin comment on doit appliquer cette méthode. Examinons maintenant les résultats qui ont été obtenus jusqu'à ce jour. M. Landerer a publié deux cent quarante et une observations de malades atteints de différentes variétés de tuberculose et traités par l'hétol. Voici d'abord quarante cas légers de tuberculose pulmonaire sur lesquels Dr S. BERNHE1M. — TRAITEMENT Dl l\ rOBIBCtJLOSI douze malades ont été considérablement améliorés, un est mortel viogl sept ont été guéris. Parmi les malados améliorés, plusieurs ont suivi le traitement d'une façon invgulière ou incomplète; quant au décédé, il s'agissait d'un jeune homme de dix-sept ans atteint de pleurésie bacillaire avec tubercules pulmonaires et fongus tuberculeux de la main gauche. Il reçut à la fin de l'année 1896 environ vingt injections d'hétol. L'état des poumons s'amé- liora considérablement, les bacilles disparurent des crachais et L'état du malade se releva. Augmentation au poids : 6 kilogrammes. Apres un grattage des endroits fongueux de la main le malade fut renvoyé. M. Lan- derer apprit qu'il avait succombé un an après ce traitement d'une affection aiguë, probablement une granulie. Voici trente-huit autres cas de tuberculose pulmonaire avancée, sans fièvre essentielle, avec ou sans cavernes. Par le traitement à l'bélol, M. Landerer a obtenu vingt-huit fois l'amélioration, quatre cas de mort et six cas de guérison. A relever parmi les malades améliorés, le cas d'une jeune femme dont l'état allait en s'empirant malgré son séjour prolongé dans un sanatorium; grâce aux injections d'hétol l'état général se releva, les signes subjectifs s'amendèrent et la femme put supporter très bien une grossesse relativement pénible. Dans cette même série, sont compiis plusieurs phtisiques qui ne tirèrent aucun bénéfice d'un séjour dans un sanatorium, et chez lesquels une amélioration très sensible et très rapide se manifesta à la suite des injec- tions d'hétol. En traitant quatorze phtisiques atteints de tuberculose avancée, M. Lan- derer a obtenu neuf fois de l'amélioration, et chez certains malades une amélioration très sensible, et cinq morts. \ l'autopsie d'un des tuberculeux, l'auteur a remarqué le fait suivant dont l'intérêt n'échappera à personne : l'examen microscopique permit de constater une formation très nelt< de tissu conjonctif jeune au niveau des parois des cavernes et autour des nodules tuberculeux. Ce développement de tissu conjonctif s'étendait aussi dans l'intérieur des foyers. M. Landerer a également essayé sa méthode dans seize cas de tuber- culose aiguë. On sait combien le pronostic est grave dans ces formes qui se terminent presque toujours par la mort. L'auteur a obtenu les résultats suivants: quatre améliorations ; une guérison ; deux cas stationnais neuf morts. Dans onze cas de tuberculose laryngée, les résultats ont été assez favo- rables. Les ulcérations bacillaires de huit malades ont complètemeni disparu, l'état d'un tuberculeux s'est amélioré et deux ont succombé. Ici l'auteur a pu suivre au laryngoscope le processus des ulcérations tuber- culeuses du larynx. Au bout de quelques injections d'hétol on voit appa- raître sur la surface ulcérée d'un jaune pâle de petits bourgeons granuleux (546 SCIENCES MÉDICALES rouges. Les ulcérations se rétrécissent de la périphérie vers le centre. Le bord de l'ulcération est entouré d'un léger bourrelet irrégulier d'aspect. L'épilhélium, qui recouvre l'ancienne ulcération, est très fragile et se détache fréquemment. Aussi faut-il continuer assez longtemps le traite- ment, quatre à cinq mois, pour assurer la guérison définitive, il faut aussi employer des doses graduellement élevées et M. Landerer atteint, dans ces cas, rapidement 20 et 25 milligrammes d'héfol. Sur vingt et un malades atteints de tuberculose intestinale ou de périto- nite chronique, M. Landerer a observé trois améliorations, une mort et dix-sept guérisons. Les troubles morbides cèdent assez.vite au traitement, et on a rarement besoin d'avoir recours à un autre traitement médicamen- teux. Souvent, la cicatrisation est si rapide qu'il peut se produire une sté- nose intestinale. M. Landerer a traité par sa méthode un malade atteint de tuberculose intestinale grave où le rectum était intéressé. Plusieurs années après le traitement et la guérison, le médecin delà famille constata une sténose modérée du rectum. Les formes uro-génitales et surtout la tuberculose de la vessie et des reins sont extrêmement graves. M. Landerer a traité à l'hétol six cas sem- blables, et il a obtenu les résultats suivants : deux morts, une amélioration et trois guérisons. Dans la forme de tuberculose chirurgicale des os, des articulations et des parties molles, M. Landerer a utilisé, concurremment avec les injections intraveineuses de cinnamate de soude, l'application directe d'une autre combinaison de l'acide cinnamique : le cinnamylmétacrésol ou hétocrésol qui est appliqué directement sur la lésion. C'est une poudre cristalline, blanche, insoluble dans l'huile, la glycérine, peu soluble dans l'eau et faci- lement soluble dansl'éther. Ce médicament exerce une action très favorable sur les plaies tuberculeuses fraîchement raclées où on assiste, tout comme dans la phtisie laryngée, à la formation de jeunes bourgeons et à la cicatri- sation. Il faut cependant manier l'hétocrésol avec ménagement, car il dégage une grande quantité d'acide cinnamique susceptible d'être absorbé trop abondamment. Il faut donc panser avec prudence les plaies tuberculeuses très étendues et n'appliquer à leur surface qu'une légère couche d'hétocrésol. Quand la tuberculose chirurgicale est compliquée d'un foyer interne, on peut associer au traitement local des injections d'hétol et on obtient ainsi des résultats plus prompts et plus satisfaisants. Comme l'acide cinnamique et ses composés n'exercent aucune influence sur d'autres bactéries que le bacille de Koch, M. Landerer conseille de panser les plaies tuberculeuses où le streptocoque est beaucoup plus abon- dant que le bacille, avec un mélange d'iodoforme et d'hétocrésol, le pre- mier médicament pour maintenir l'asepsie au foyer et le second pour combattre l'action nocive du bacille de Koch. ltr s. BBRRHEIM. — lUUll.Ml \i D] i \ n M. Landerer a Boigné Boixanterquinze malades atfc formes de tuberculose des os, des articles ou des parties molles, i parlerai pas de ses interventions chirurgicales, qui u'onl rien de particulier et qui ont toujours été très limitées. L'auteur a obtenu les résultats sui- vants : dix-sept Ibis l'amélioration, cinq morts, donl un malade hémorragie cérébrale et un autre par méningite, trois états stationnai deux amputations pour plaies multiples el «Instruction étendue de Liss enfin quarante-huit guérisons. Dans cette même catégorie, peui être classée une Bérie de cas de tub culoses multiples graves, où la bacillose des poumons ou d'autres organes coïncidait avec des lésions chirurgicales. M. Landerer rapporte six ol valions semblables où il obtint trois fois l'amélioration, une mort par phtisie pulmonaire très avancée et deux guérisons. La tuberculose des ganglions est fréquente, plus fréquente qu'on ne le ligure. Baumgarten, en pratiquant un très grand nombre d'i utopsies, affirme ;:voir trouvé des bacilles de Koch dan- 50 0 0 de cas, m \me chez des sujels qu'on croyait absolument indemnes de tubi rculose. J'estime que cette statistique n'est aucunement exagérée, car il existe peu de sujets qui ne soient, à un moment donné de leur existence, touchés par le bacille de Koch. Ce micro-organisme est charrié par la voie lymphatique et s'arrête à sa barrière naturelle : le tissu ganglionnaire où il rencontre heureusement des éléments de défense. Quelquefois cependant, ces défenseurs sont insuffisants, et il se développe alors une tuberculose des -a liguons. Hans ces formes bacillaires, l'acide cinnamique donl ou peut employer des doses plus élevées, parait souverain. M. Landerer a traité quinze malades dont dix ont guéri, deux se sont améliorés cl un cas s'esl terminé par une fistulette. « La marche de la maladie sous l'influence du traite- ment, dit l'auteur, est simple. Les ganglions deviennent plus mobiles, plus petits, plus durs : les uns disparaissent entièrement, les autres per sistent à l'état des nodosités du volume d'un pois, dures, faciles à déplacer. Les ganglions qui, après un traitement d'environ six semaines, ne Boni pas devenus plus petits, sont ou bien calcifiés, ou bien liquéfiés au centre. » La tuberculose du cerveau el des méninges esl restée jusqu'à ce jour tout à fait réfractaire à l'acide cinnamique. S'agit-il 1 1 d'une virulence trop excessive des bacilles? Ou bien la leucocytose locale ne se produit-elle que difficilement au niveau des méninges ? M. Landerer ne peu! rép cette question. 11 n'eu est pas de même de la tuberculose cutanéeoù l'acide cinnamique adonné d'excellents résultats. Les observations de M. Lan o1 d'au- tant plus de valeur qu'elles remontent à une da Ici le (348 SCIENCES MÉDICALES produit médicamenteux est employé en injections locales sous la formule suivante : Acide cinnamique / 1 gramme. Chlorhydrate de cocaïne ) Alcool 20 - Une ou deux gouttes de cette solution sont injectées dans chaque nodule, et on peut injecter dans la même séance jusqu'à dix tubercules. « L'action immédiate, dit M. Landerer, consiste en une petite tache jaune de l'éten- due d'une lentille au niveau de la nodosité. Cette tache provient de l'acide cinnamique qui s'est précipité ; puis se développent de la rougeur et du gonflement, qui disparaissent au bout de trente-six à quarante-huit heures. La nodosité s'affaisse ensuite, sa surface pâlit, et au bout de quelques semaines, elle a pris un aspect qui ressemble à la peau normale. A la fin du traitement, qui est très long, il n'existe plus que des nodosités aplaties. La guérison du processus se fait à partir de la profondeur. » En traitant douze cas de lupus cutané, M. Landerer a obtenu quatre fois l'amélioration et sept guérisons définitives. J'ai traité moi-même, par cette même méthode, quarante-trois malades. Mes observations sont beaucoup moins anciennes que celles de M. Lan- derer. Certaines d'entre elles remontent à dix mois et je rapporterai ici surtout les onze premières, me réservant de publier les autres plus tard. Établissons d'abord un fait qui me semble exact. M. Landerer attache une très grande importance à l'injection intra-veineuse. Or, nous avons fait tantôt des injections intravasculaires, tantôt des injections intramuscu- laires, et nous n'avons noté aucune différence d'action. Il est démontré, du reste, physiologiquement que le tissu cellulaire résorbe fort bien les solutions médicamenteuses dont l'action se traduit tout aussi bien que par la voie vasculaire. Tout au plus, peut-il y avoir un relard de quelques minutes, ce qui, dans l'espèce, n'a aucune importance. Pour le reste je partage absolument l'opinion de M. Landerer. L'hétol que j'ai employé constamment, est l'un des plus puissants agents d'hyper- leucocytose, et il exerce une influence spéciale sur les bacilles de Koch ou ses toxines, action que nous ne pouvons encore traduire qu'en hypothèse. Mais ce qui est certain, c'est que les injections d'hétol faites à un tuber- culeux éveillent un processus inflammatoire autour de la lésion et une tendance à la transformation scléreuse. Ce qui est certain aussi, d'après mes expériences et celles de M. Landerer, c'est que l'hétol, en dehors d'une hyperleucocytose passagère, n'exerce aucune action spéciale sur d'autres maladies aiguës ou chroniques où nous l'avons essayé. Ceci dit, je résume en quelques lignes les onze observations dont je viens de parler. I)r S. BERNHEIM. — TRÀ1TEMEN1 in i\ uni; si Obs. I. — M11, M..., vingt huit ans, a perdu un frère 'l'une phtisie pulmo- naire et l'a soigné pendant toute sa maladie. Elle dépéril elle-même depuis plusieurs mois, vient d'avoir plusieurs hémoptysies el elle -• présente A moi avec une l'ace pale, très amaigrie, très faible. Inappétence el Qèvre. Ext lion abondante. Sueurs nocturnes. A la percussion, submatité des deux fosses sous-épineuses plus accentu» droite. Craquements des deux côtés, souffle caverneux à droite. Bat illes dai crachats. Injections de février au commencement de mai. La malade reste au repi - dans les environs de Paris. Dès la sixième injection, l'appétit revient, le som- meil est bon, les sueurs disparaissent. Au bout de deux mois la mal.nl. 2 kilogrammes. L'expectoration diminue el les crachats renferment moins de bacilles. Au bout de trois mois, la malade a gagné î kilogrammes el les crachats ne renferment plus de bacilles. L'état général esl excellent. L objectifs, sauf une submatité du sommet droit, ontdisparu. La patiente demande à reprendre ses occupations. Je l'ai surveillée depuis et le bien-être s'esl main- tenu. Obs. II. — M. I âgé de quarante-trois ans, négociant, a perdu ses trois enfants de bronchite et de méningite tuberculeuses. A divorcé d'avec sa femme qui l'accuse d'avoir empoisonné ses enfants. Se présente à moi avec une caverne bacillaire du sommet gauche et une fistule anale suppurant avec abondance. Après avoir tranché cette fistule, je panse la plaie avec de Phétocrésol. En outre des injections glutéales d'hétol sont pratiquées de mars au l'i juin. La plaie anale guérit en sept semaines. L'état général s'améliore considérablement. Le malade gagne du poids et des forces. Au 20 avril, il a augmenté de 9 livres: les crachats contiennent encore des bacilles. Au 1"' juin on ne trouve plus de bacilles. Quant aux signes objectifs, la submatité est plus accentuée au sommet gauche et c'est à peine si on entend la respiration à ce niveau. Obs. III. — MUe W..., âgée de dix-sept ans, présentée par M. le D1 Dumont, qui a du reste pratiqué les injections d'hétol, a perdu un frère de tuberculose. Présente elle-même de la submatité aux deux sommets et des craquements. Ëlal général déprimé, face pâle. Conservation du tissu musculaire. M. le l»! Dumonl fait une douzaine d'injections à cette jeune malade dont les crachais n'ont pas révélé de bacilles. L'état général s'améliore considérablement et les phénomènes objectifs disparaissent. Obs. IV. — M. H..., comptable, trente ans. A travaillé dans un bureau un camarade mort de phtisie. Se présenta à moi avec une petite caverne du sommet gauche et des craquements du sommet droit. Liai général mauvais. soumis au traitement à la fin de février, il reçoit une injection tous les deux jours jusqu'à la fin de juin. Après la quinzième injection, on ne trouve plus de bacilles. Le malade reprend facilement du poids et des forces. Il deman rentrer dans son bureau, ce que je lui défends. A la lin du mois d'avril, il as?ez robuste pour reprendre ses occupations. On continue les injections, et A la fin de juin, les bacilles font défaut dans les crachats. Les signes objectifs ont changé. On n'entend plus qu'une respiration très obscure au sommet gau< J'ai revu depuis plusieurs fois ce malade dont l'état général satisfaisant - maintenu. tioO SCIENCES MÉDICALES Obs. V. — M. B..., vingt-neuf ans, fils d'un médecin, étudiant en médecine, lui-môme, a été envoyé pour des lésions bacillaires graves des poumons d'abord dans les montagnes d'Auvergne, ensuite en Algérie, d'où il me revint en mars 1891) avec des craquements aux deux sommets, un profond amaigrissement et une grande faiblesse. 11 me fait l'aveu d'une impuissance complète. Injections de fin mars au commencement de juin. Le traitement a l'air d'impressionner tout d'abord ce malade. Il maigrit un peu. Je diminue les doses. Puis après la quatrième piqûre l'appétit est meilleur, les nuits excellentes. Au bout de la huitième injection, le malade constate avec satisfaction sa vigueur génitale. Puis l'amélioration n'a fait que s'accentuer et à la fin de mai on ne trouve plus de bacilles. La respiration, qui reste obscure aux deux sommets, ne révèle plus d'autres signes morbides. J'ai revu en juillet et août, presque quotidiennement, ce jeune homme dont l'amélioration s'est maintenue à la grande surprise de sa famille. Obs. VI. — Mme D. . ., âgée de vingt-huit ans, vient d'allaiter un enfant mort de méningite. Depuis la mort de son enfant, elle a dépéri un peu, transpire souvent la nuit et tousse un peu. Elle vient me consulter pour des noyaux durs du sein gauche qu'elle attribue à un restant de lait. Ces nodosités sont dissémi- nées dans le sein dont le volume est augmenté. A l'examen, je constate de l'adénopathie axillaire gauche et de la respiration soufflante des deux sommets, Je tiens en observation la malade qui a, les jours suivants, de l'hémoptysie sur- venue le matin à la suite d'une toux irritante. Chaque soir, vers les six heures, la température oscille entre 38° et 38°,5. Je pose le diagnostic de tuberculose mammaire et j'applique les injections d'hétol du 1er mars au 20 juin. Graduel- lement les indurations mammaires et les ganglions de l'aisselle se résorbent sur place et les troubles morbides des poumons disparaissent également. Augmen- tation du poids 3k§,2o0. Obs. Vil. — L. . ., jeune homme de vingt-quatre ans, comptable, réformé de l'armée pour une bronchite tuberculeuse. Il se présente à moi avec une caverne du sommet droit et de l'infiltration du reste du poumon. Respiration obscure et saccadée à gauche. Nombreux bacilles dans les crachats. Amaigrissement et fièvre. Les injections d'hétol sont commencées le 2 avril et continuées jusqu'au 1er juillet. L'état général s'est considérablement amélioré. Le poids a augmenté de 6 kilogrammes. Le malade crache moins, mais les crachats renferment encore des bacilles. L'état local s'est modifié. A droite, les râles sont nombreux et le gargouillement a presque disparu. Au sommet gauche la respiration est alvéolaire. Sur mon conseil le malade va passer trois mois dans les montagnes d'Auvergne, avec l'intention de reprendre le traitement au mois d'octobre. Il m'a écrit depuis que l'amélioration s'est maintenue. Obs. VIII. — F. . . , homme de trente ans, employé, a perdu plusieurs proches parents de phtisie. Se présente lui-même en mars avec de l'infiltration tuber- culeuse de toute la moitié du poumon droit. Nombreux bacilles dans les cra- chats. Sueurs nocturnes, inappétence, amaigrissement, fièvre. Injections laites régulièrement de mars à juin. L'état général s'est amélioré d'une façon ines- pérée. Plus de fièvre, ni de sueurs, l'appétit et le sommeil sont bons. Augmen- tation du poids, 11 livres. Le malade tousse encore un peu le matin, mais on ne trouve plus dans les crachats que des streptocoques et des tétragènes. Dr S. BERNHEIM. — TRÀITEHENT DE IV rUBERCULi 651 Obs. IX. — Jeanne K..., fillette de neuf an-, qui a en une pleur y a quelques mois. Elle vient me consulter pour une toux coquelucholde commencement d'avril. Après examen, je trouvai des tiares d'adhéreno base droite du poumon et de la submatité et des craquements au Bommel du même côté. L'examen des crachats décèle des bacilles. Cette entant très grande, qui avait déjà perdu un frère et une sœur de méningite tuberculeuse, fut pla< dans d'excellentes conditions d'hygiène dans les environs de Paris, et je lui fis des injections d'hétol à doses infinitésimales pour commencer. Traitement pour- suivi d'avril au 1er juillet. La toux, qui était fatigante, a disparu. L'étal géné- néral s'est modifié à ce point que des parents éloignés ne veulent croire à la gravité du mal. Le poids du corps a augmenté de 2k-,~r>0. Les phénomènes objectifs se sont modifiés également : la respiration est devenue presque nor- male au sommet droit ; on entend encore quelques frottements-râles à la ba Plus de bacilles dans les crachats. Obs. X. . . — Marie P. . . , jeune fille de vingt-deux ans, ayant perdu sa mi i e de phtisie. Est atteinte elle-même d'une lésion du sommet gauche: petite caverne bacilles dans les crachats. Quoiqu'il y ait eu un peu d'uiiiaimissement, l'état général est encore satisfaisant, lorsqu'en avril on commence le traitement. Je n'ai fait que dix-huit injections glutéales à cette malade, dont l'état général devenu florissant. Plus de bacilles dans les crachats. Augmentation du poids: 3 kilogrammes. A l'auscultation, on n'entend plus qu'une respiration obscure du sommet gauche. La submatité persiste à ce niveau. Obs. XI. — Jules T. . ., homme de trente-neuf ans, négociant, vient de perdre sa femme de phtisie pulmonaire. A maigri beaucoup depuis plusieurs semaines. a des sueurs nocturnes, tousse chaque matin. L'expectoration peu abondante ne renferme point de bacilles. Au sommet gauche, la respiration est souillante: au sommet droit, on constate de la submatité de la fosse sous-épineuse et de la région claviculaire : on entend à ce niveau quelques craquements. Injections glutéales du 2 mai au 1er juillet. Ce malade, qui n'avait plus d'entrain pour les affaires, a repris des forces. Avec l'appétit, le poids du corps a augmenté. Plus de sueurs ni de toux. Les signes objectifs, sauf la submatité du sommet droit, ont également disparu, et la respiration est devenue quasi alvéolaire. Des autres malades soumis par moi à la méthode de Landerer je ne dirai encore rien, quoique MM. les docteurs Openot, Descamps, Koblof et d'autres praticiens aient constaté l'efficacité de l' hé toi dans la tuberculose. Je sais aussi que ce médicament a été employé avec succès dans certains sanatoria, dont je n'ai pu me procurer la statistique. III Examinons maintenant la technique de ce traitement. >"ous avons dit plus haut comment se produisait la - ison. L'a einnamique et ses composés provoquant autour de la lésion tubercul* un véritable processus inflammatoire, il faut commencer par des d minimes, surtout lorsque ces lésions sont très étendues. On a le droit d être (3o2 SCIENCES MÉDICALES moins prudent lorsqu'il s'agit d'une forme de tuberculose ganglionnaire isolée ou d'une autre variété de tuberculose chirurgicale. A côté de l'éten- due des lésions et de l'organe qui est atteint, il faut encore tenir grand compte de son état général, de la température. C'est dire qu'avant de commencer les injections, il est utile de tenir le sujet en observation pen- dant deux ou trois jours. Pendant ces quelques jours de surveillance, on examine aussi avec soin l'état du cœur du malade, ses fonctions gastri- ques, le fonctionnement des reins, en un mot on procède à l'examen des principaux organes qui jouent un certain rôle dans l'évolution de la tuber- culose. Plus le malade est faible, plus la fièvre est élevée, plus les lésions sont étendues, moins grande devra être élevée la dose initiale. C'est là un prin- cipe émis par M. Landerer et dont j'ai apprécié cliniquement l'exactitude. Dans les formes graves, on commence par un milligramme et même un demi-milligramme, on augmente la dose au bout de cinq à six injections, on passe à 2 ou 3 milligrammes, puis au bout de chaque semaine, on peut augmenter de 1 ou 2 milligrammes, pour atteindre graduellement 50 mil- ligrammes. M. Landerer a atteint quelquefois la dose de 100 milligrammes mais j'avoue que cette dose me semble inutile et qu'on obtient les mêmes résultats en employant la dose maxima de oO milligrammes. Quelles sont les indications pour augmenter ou diminuer les doses? Il faut se guider surtout sur la marche de la température. Au bout de très peu de jours de traitement, la fièvre disparaît généralement. Si alors, en augmentant la dose, on observe une ascension de la température, on peut être certain que la dose d'hétol est trop élevée et qu'il faut la diminuer. Les injections d'hétol sont absolument inoffensives. Cependant, employé à une dose exagérée, le médicament exerce une action trop grande autour des noyaux tuberculeux et on peut alors observer de légères hémoptysies : c'est là encore une indication pour modérer la dose. Il faut tenir compte de l'état subjectif du malade. Comme nous l'avons déjà dit, les injections d'hétol sont absolument inoffensives et ne doivent pas incommoder le malade. Néanmoins, si ce dernier croit être moins ■ bien, il faut augmenter plus doucement les doses. Enfin, M. Landerer, au bout de quelques injections, compte les leuco- cytes, et si l'hyperleucocytose se maintient, il juge utile ou de diminuer la dose d'hétol ou de supprimer, durant quelques jours, le traitement. Les préparations d hétol sont faites à un pour mille, deux ou à cinq pour mille dans une solution physiologique de chlorure de sodium, ou simple- ment dans de l'eau stérilisée. Personnellement, je dose chaque injection renfermée dans une ampoule aseptique; de cette façon, on évite toute infection opératoire et je n'ai jamais noté le moindre ennui. A l'aide d'une seringue munie d'une Dr S. BERNHEIM. — TRAITEMENT DE LA TUBERCULo-i 633 longue aiguille, je pousse ma solution très profondément dans le tissu musculaire des fesses, inutile de dire que je prends toutes les mesures de propreté indiquées dans ce cas. M. Landerer fait des injections intravei- neuses et il prépare son sujet exactement comme s'il voulait pratiquer la saignée. Il pousse ensuite sa solution directement dans l'une des veines superficielles du pli du coude. Il a fait ainsi plus de 500 injections et il affirme n'avoir jamais provoqué le moindre accident. De mon côté, j'ai employé maintes fois ce procédé sans ennui. Néanmoins, comme ces piqûres doivent être renouvelées souvent et pendant fort longtemps, comme, d'autre part, il n'y a aucun avantage à injecter directement la solution dans les veines, j'estime qu'il est plus simple et plus pratique d • faire des injections glutéales. IV Résumons maintenant en quelques lignes cette étude déjà si longue et concluons par des données précises : 1° L'acide cinnamique et ses composés peuvent être considérés comme des produits absolument inoffensifs, n'exerçant aucune action sur l'orga- nisme de l'homme sain. Ces agents n'ont également aucune influence sur d'autres maladies. Seule la tuberculose est sensible à son action. 2° Cette action se traduit par les manifestations suivantes : dès les pre- mières injections, il s'établit une hyperleucccylose et on trouve surtout, dans la circulation, un grand nombre de leucocytes polynucléaires et éosinophiles. Autour des foyers tuberculeux même, il se produit un pro- cessus inflammatoire qui se termine par une production de tissu conjonctif et de jeunes vaisseaux. Cette transformation scléreuse s'étend par rayonne- ment à travers les tubercules qui présentent bientôt l'aspect d'un tissu cicatriciel. 3° Ces injections d'hélol, qui peuvent être glutéales ou intraveineuses, doivent être toujours commencées avec des doses très petites, débutant k 0,001 de milligramme et allant jusqu'à 50 milligrammes, dose qu'il est inutile de dépasser. On se guide, pour augmenter la dose, sur l'état général du malade, sur la fièvre, les hémoptysies et enfin sur la leucocytose. Sui- vant les cas plus ou moins graves, on continue plus longtemps cette méthode. Mais il faut compter un minimum de trois mois et le traitement peut atteintre une durée d'un an. Le malade doit être placé dans les meil- leures conditions d'hygiène. 4° MM. Landerer et Berriheim ont réuni 284 cas de dillérenles formes de tuberculoses, et il résulte de leurs observations expérimentales, micros- copiques et cliniques, qu'on possède dans l'acide cinnamique et ses dérivés des agents capables d'exercer une influence énergique contre la tubercu- 654 SCIENCES MÉDICALES lose. Les deux auteurs citent un très grand nombre d'améliorations et de guérisons obtenue? exclusivement par cette méthode. 5° D'après M. Landerer, l'acide cinnamique serait un antidote du bacille. En se combinant avec les toxines tuberculeuses, il produirait une substance inoffensive. Au contraire, d'après Bernheim, le produit agirait comme agent phagocytaire. Le grand nombre de leucocytes mettent l'orga- nisme en bon état de défense et les bacilles de Koch ne sécréteraient plus ou sécréteraient moins de toxines. 6° L'action curative de l'hétol peut être contrôlée de visu dans les formes chirurgicales où l'on assiste sur place à une hyperleucocytose, à une production de jeunes bourgeons et à la cicatrisation scléreuse. M. leD'S. BEMÏÏEIM LA FIÈVRE DES TUBERCULEUX [612.57 : 616.995] — Séance du 18 septembre — D'une façon générale, la fièvre peut être définie par une modalité réac- tionnelle de l'organisme en présence des phénomènes morbides. Et parmi les éléments pathogènes, qui provoquent avec le plus d'intensité cette réaction, les produits infectieux, les micro-organismes, les bactéries sont au premier rang des agents fébrigènes. Les fièvres causées par une intoxication, quelle qu'en soit d'ailleurs la nature, sont de beaucoup les plus nombreuses. Quoi qu'il en soit de ce processus réactionnel, et sur lequel les biologistes et les pathologistes sont loin d'être fixés, l'explication la plus vraisemblable est celle que rapporte Fhyperthermie, symptôme dominant de toute réaction fébrile, aux phéno- mènes de dénutrition produits par les microbes ou leurs toxines. Voyons ce qu'il y a d'exact en ce qui concerne les différentes manifestations tuber- culeuses. Au milieu de tous les symptômes objectifs si variés, la fièvre joue dans la tuberculose un rôle des plus importants. Suivant certains auteurs, elle peut servir de critérium, même à la période de germination, pour établir D1 S. BERNHEIM. — U in \i;;. DES t\ BERl l l | à celte époque prétuberculeuse an diagnostic certain. D'autres lui .1! une importance si grande qu'iJs modèlenl leur conduite cliniqi Lfa peutique sur la marche thermique de ta tuberculose el ue reconnaissent que deux grandes variétés cliniques : 1° la tuberculose athermiqu tuberculose fébrile. Avant d'examiner la valeur de cette opinion el les différentes modalités cliniques de la lièvre tuberculeuse, nous désirons exposer nos idées sur le mécanisme et L'étiologie de la Bèvre bacillaii sur ses conséquents immédiates. D'après M. Sabourin, les tuberculeux peuvent avoir deux esp( lièvre : l'une qu'il appelle fièvre d'usure ou de surmenage; l'antre d< si( sous le nom de fièvre tuberculeuse. La première modalité fébrile peut se rencontrer chez tout le monde, même chez les sujets bien portants, et elle serait due â des phénomènes de dénutrition. Mais elle s'observe surtout chez les tuberculeux en libei livrant à des exercices physiques dépassant le conliiiyeni de leurs forces. « Cette fièvre de surmenage, dit l'auteur, est grave chez les malades en liberté, parce qu'il n'y a pas de raison pour qu'elle cesse; pane que tant qu'elle dure, elle éreinte le patient et l'empêche de manger; parce qui à peu elle se fond avec la vraie tuberculeuse. Le seul traitement qui lui convienne, c'est le repos. » Quant à la vraie fièvre tuberculeuse, elle existe, d'après M. Sabourin, sou- vent sans que le malade ni le médecin s'en doutent. Elle résulterait d'une foule d'actions pathologiques au milieu desquelles celle du bacille de Koch ne jouerait qu'un rôle plus ou moins accentué, « il est évident que toutes les associations microbiennes qui, avec le dit bacille, font la phtisie, peuven revendiquer une grande part dans sa production ». D'après Douillet, la fièvre des tuberculeux serait due soit à la multipli- cation rapide des bacilles, soit à la résorption par les parois des cavernes des produits sécrétés par les microbes associés, soit aux déchets «le- cel- lules ayant subi de profondes altérations et devenant ainsi de véritables poisons. Peut-être aussi, tous ces éléments nocifs s'associent pour causer la montée thermique, et de temps à autre l'un d'entre eux peut devenir prédominant suivant l'évolution de la maladie. Koch, en dénonçant la fréquence du mierococcu- fcétragène dans les crachats ou excrétions des tuberculeux: Hutinel et Grancher en étudiant les processus mixtes; Babès, en attirant l'attention sur la fréquence, dans les produits d'élimination cavilaire, du bacillus pneumoniae de Friedlai du streptocoque pyogène, du staphylocoque doré ou blanc, du bacillus pyogène fétide; Cornet, Ziegler, Marfen, Strumpell, Orth. Cornil, en s'associant aux mêmes conceptions, ont montré toute l'importance de infections secondaires dans la septicémie qui caractérise l'hecticité ultime de la tuberculose. (3^(3 SCIENCES MÉDICALES Ces conclusions, en ce sens, semblent avoir été posées par M. Maragliano lorsqu'il écrit : « L'ensemble des symptômes qui caractérisait la période ulcéreuse de la phtisie pulmonaire, la fièvre hectique surtout, dérive non pas de l'action du bacille de Koch et de ses toxines, mais de l'intervention des microbes étrangers, en particulier des microbes de la suppuration que l'on rencontre dans les cavernes et dans l'expectoration; il s'agirait dans ce cas d'une nouvelle maladie, une infection purulente transformant la tuberculose en phtisie, en septicémie chronique. » Toutefois, le regretté I. Straus — non sans sans étayer son opinion sur de sérieux arguments — refusa de s'associer à ces conclusions. Il a fait, en particulier, des recherches intéressantes sur 13 phtisiques arrivés à la troisième période de la phtisie, et présentant la fièvre hectique caractéris- tique. Jamais, il n'a pu trouver dans le sang de ces tuberculeux en pleine fièvre ni streptocoque ni staphylocoque. « Je pense donc, dit-il, que jusqu'à nouvel ordre il n'y a pas lieu de considérer la fièvre hectique des phtisiques comme étant due à une septicémie, c'est-à-dire à la pénétration dans le sang de streptocoques ou de staphylocoques. » Les recherches fort intéressantes de Jakowskoy aboutissent à des résultats absolument opposés. En semant une gouttelette de sang recueillie par simple piqûre du doigt, l'expérimentateur a obtenu, 7 fois sur 8 phtisiques, une culture de streptocoques ou de staphylocoques. On comprend l'embarras du clinicien en face d'opinions aussi diamétra- lement opposées émanant d'auteurs aussi distingués. Il serait cependant opportun d'être fixé, d'abord au point de vue scientifique, ensuite au point de vue thérapeutique. Il >"ous avons entrepris une série d'expériences d'où il résulte qu'il peut exister trois sortes de fièvre dans toutes les manifestations tuberculeuses : 1° la fièvre bacillaire pure; 2° la fièvre tuberculeuse septique; 3° la fièvre hectique. Quant à la fièvre prétuberculeuse décrite par M. Landouzy, nous pouvons affirmer qu'elle ne constitue pas une variété franche. Chez tous les malades, où l'hyperthermie revient régulièrement chaque soir, on peut déceler la tuberculose avérée par des injections de tuberculine à doses faibles, par la radiographie ou môme par un simple examen clinique et bactériologique. L'infection produite par le bacille de Koch peut provoquer de la fièvre, mais à la condition qu'il soit en voie de développement; à l'état de som- meil, le bacille ne cause pas d'hyperthermie. Ce qui prouve l'exactitude de cette opinion, c'est que l'inoculation d'une colonie de bacilles de Koch ne produit une augmentation thermique qu'au bout de quelques jours, souvent Il1' S. BKRNHEI». - I.A FIÈVRE DBS il i;i RCULI même au bout de plusieurs semaines. Vu contraire, l'inj ûmull d'une culture de bacilles cl d'une quantité infinitésimale de tuberculino occasionne sans relard une élévation 1res sensible de la température. On observe de môme, dès le premier jour, une augmentation thermi jue dans la tuberculose miliaire, dans la méningite tuberculeuse, dans la lubei lose osseuse isolée ri même dans la tuberculose des glandes Celte hy| thermie tuberculeuse pure atteint souvent un degré très élevé, comme nous le verrons lorsque nous étudierons sa marche dans la phtisie aigué; ru tout cas, une influence étrangère telle qu'un excès de fatigue, un abus < 1 1 1« I - conque ou une profonde émotion, peut contribuer à élever son niveau. La lièvre bacillaire pure n'a rien de commun, dans son allure et dans -es résultantes, avec la fièvre seplique. Cette dernière manifestation est due certainement à des bactéries étrangères et non pas au bacille de Koch. (>n peut la produire expérimentalement en injectant une culture de bacil de Koch et de streptocoques. On l'observe cliniquement chez des suji atteints d'une variété de tuberculose à marche rapide, ou d'une tubercul» chirurgicale multiple ou bien encore chez les cavitaires à lésion étendue et qui vident difficilement leur réservoir de pus. En examinant alors laséerf lion pathologique, on y trouve un très grand nombre de coques, tandis que le bacille tuberculeux y est très clairsemé. « Le mode de production de cette fièvre n'est pas clair du tout, dit M. Landerer. Voyant combien peu produisent de la fièvre les nombreux coques du pus qui sont contenus clans un abcès incisé, ou qui se forment sur une ulcération, on devrait penser que les coques du pus, dans une caverne ouverte, ne peuvenl guère davantage donner naissance à de la fièvre. On devrait donc admettre qu'il existe alors des rétentions de pus ou de substances pyogènes dans les cavernes ou les infiltrais non encore ouverts. A l'appui de celte opinion, on pourrait encore citer cette observation, d'après laquelle les très grandes cavernes, communiquant largement avec les bronches, ne s'accompagnent souvent d'aucune lièvre. En général, celle ûèvre es! consi- dérée comme une fièvre à streptocoques. Frœnkel est parvenu à démontrer sur des coupes dans le tissu du poumon l'existence de streptocoques. Nous avons pu cultiver de noire côté le staphylocoque albus retiré, sur le cadavre, de petites cavernes fermées. » A ces deux variétés de fièvre, d'origine et d'effets absolument difl nous voulons en ajouter une troisième, qui est. du reste, bien connue lièvre hectique. Dans cette dernière forme, les microbe- pathogènes plus divers, tous ceux qu'on rencontre dans les produits d'excavation pu monaire, s'associent à l'œuvre fébrile. Ils y concourent non seulement en tant qu'éléments étrangers, en tant qu'éléments pathogènes Bgurés, mais surtout comme producteurs de toxines, de ferments -lui' d'un haut degré de toxicité, qui sont résorbés au cours de l'élimination cavitaire. G58 SCIENCES MÉDICALES Il en est de l'infection tuberculeuse comme de toute autre, de la fièvre hectique ainsi que de toute autre lièvre infectieuse ; leur cause première réside dans les réactions exothermiques de dénutrition (d'où l'ascension de la température) que les agents pathogènes, véritables chimistes de notre organisme, opèrent dans l'intimité de nos tissus, avec le secours des toxines, c'est-à-dire des réactifs qu'ils sécrètent eux-mêmes. IU Examinons maintenant la courbe thermique présentée par les diverses manifestations de la tuberculose. Commençons par la phtisie pulmonaire, où nous respecterons la division classique de Laënnec. a. Phtisie aiguë. — La phtisie miliaire, d'après la division du professeur Bouchard, prend cliniquement deux aspects : 1° celui de la phtisie miliaire à forme infectieuse; 2° celui de la phtisie miliaire à formes broncho-pul- monaire et pleurale. La phtisie miliaire se caractérise par une marche particulièrement rapide, par sa terminaison presque fatale et par la présence de nombreuses granu- lations grises qui n'ont pas eu le temps d'arriver au terme de leur processus, le ramollissement et la caséfication. Parmi les symptômes qui caractérisent sinon son extrême début, au moins la période de phénomènes généraux, on relève la marche pathognomonique de la fièvre. Celle-ci débute générale- ment par des frissons répétés. « A un moment donné, disent Grancher et Hutinol, la fièvre se manifeste, et tous les phénomènes de la période pro- dromique s'accentuent; il s'y joint bientôt de la courbature, de la prostra- tion, de la stupeur, du subdelirium nocturne et tout l'appareil symptoma- tique qui révèle d'ordinaire la présence d'une infection grave. » Quelquefois, la température s'élève tout d'un coup, elle atteint dès le pn-mier jour 41°, ainsi que dans la pneumonie, et s'y maintient pendant tout le cours de l'infection. D'autres fois, on note au contraire une courbe ascendante. Elle commence à 38°, et, en augmentant de jour en jour, elle arrive vers le dixième à 41°. « La courbe thermique de la phtisie aiguë présente un grand intérêt diagnostique, disent MM. Dreyfus-Brisac et Bruhl; on n'y retrouve jamais les trois stades classiques de la fièvre typhoïde. L'ascension n'est pas len- tement progressive comme dans la dothiénentérie; l'acmé est d'habitude ass^ez rapidement atteint. A la période d'état, les oscillations sont considé- rables, comme dans le stade amphibole de la fièvre typhoïde, et l'on constate avec les températures du matin et du soir des différences qui peuvent se chiffrer par un, deux et même trois degrés. Il semble qua la I.1 -. BERNHEIM. — là i il VRI DES i i BKB ( fièvre continue se surajoute un processus fébrile hectique, el cela d'autant plus que les chutes thermiques s'aceompagnenl souvent de sueurs profu Parfois, enfin, la lièvre a un caraetère intermittent. Mais l'allure m ment symptomatique, c'est la marche capricieuse qui, le plus souvent, arte de tout type régulier. Elle peut être plu- élevée le matin que le soir (Brilnnicke) ou inversement. On fa vue s'installer pendant plusieu jours avec uVs apparences régulières, [»ni> disparaître brusquement revenir ensuite. A celte hyperthermie correspond une accélération du pools, qui esl mou et dépressible. En outre de l'irrégularité capricieuse de la lièvre, la concor- dance presque constante des deux symptômes, hyperthermie el augmen- tation du pouls, est un précieux élément de diagnostic différentiel, qui, lorsqu'on les rencontre, permettent d'éliminer la lièvre typhoïde avec laquelle la tuberculose miliaire otï're tant de ressemblance. Dès le début, le pouls est à 100, 120 el même ISO, assez réguher, sauf dans la forme péri- tonéale où il est petit, et dans la forme méningitique ou il est intermittent. Plus tard, il se modèle sur la marche de la température, sans toutefois suivre régulièrement les chutes thermiques. En résumé', ce qui caractérise essentiellement la fièvre de cette modalité tuberculeuse, c'est une allure irrégulière, capricieuse et déconcertante. Dans la gramdie forme suffocante où le symptôme dyspnée domine la scène, on rencontre également la lièvre: mais elle est moins élevée que la forme précédente, c'est-à-dire dans la forme typhoïdique. La tempéra- ture se maintient ou plutôt oscille entre 38 et 39°, mais elle monte rarement à 40 ou 4L0. Dans un travail fort intéressant. M. Joseph rapporte plusieurs observations de phtisie aiguë à forme suffocante où la température n'attei- gnait jamais 38°. MM. Leichtenstein et Hœger ont observé des cas sem- blables surtout chez les vieillards. Il esl vrai que chez ces malades, le tableau clinique est dominé surtout par la bronchite diffuse, la dyspnée et la cyanose, à ce point qu'on croit avoir affaire à une affection cardiaque. Quoi qu'il en soit, le syndrome fébrile a encore ici une valeur séméiolo- gique précieuse ; il permet de distinguer facilement la granulie i forme suffocante de l'asthme ou des affections cardiaques, la fièvre faisanl géné- ralement défaut dans ces deux dernières maladies. Dans la forme broncho-pulmonaire de la granulie. la lièvre est encore irrégulière. Il y a parfois hyperthermie le premier jour, puis détente brusque, el nouvelle ascension plus élevée que la première, toutes ces il gularités se succédant dans un délai de quelques jours. D'autres fois, le type est encore plus régulier; la température, peu élevée d'abord, suit une marche croissante pour ne tomber que quelques jours avant la mort. D certains cas, enfin, l'hyperthermie ne se manifeste que dan- les demi jours. 660 SCIENCES MÉDICALES Il n'y a aucune proportionnalité entre la température et le pouls, dont la fréquence est plutôt en rapport avec la respiration. Quelle que soit la tem- pérature, les pulsations sont presque régulières au début de la maladie. Plus tard, le pouls devient plus accéléré à mesure que surviennent les complications asphyxiques, et souvent il est si précipité qu'il est impossible de compter le nombre des pulsations. Dans la pneumonie tuberculeuse, la courbe thermique joue encore un rôle très important, surtout pour établir le diagnostic et le pronostic. On sait, en effet, que cette variété bacillaire présente une très grande similitude séméiologique avec la pneumonie franche. Elle peut débuter bruyamment par un frisson intense, un point de côté douloureux, avec signes locaux d'hépalisation pulmonaire. La température elle-même peut atteindre dès la première heure 38°oou 40°. Ce n'est cependant pas la règle. Généralement, on distingue la pneumonie franche de la pneumonie bacillaire par la courbe thermique qui, exactement comme dans la granulie, a une allure irrégu- lière. La fièvre est moins élevée, n'atteint que 38° ou 38°o, et elle n'arrive que par bonds successifs à l'acmé; elle s'élève graduellement, en passant par de larges oscillations, à 40°, se maintient à ce niveau pendant quelques jours, puis elle baisse pour rebondir encore, et tout cela delà façon la plus ir régulière. Ce qu'on observe presque toujours dans ces oscillations fébriles, c'est une différence bien sensible entre la température du matin et celle du soir. Peu élevée le matin, la température remonte le soir sous véritable forme d'accès, vers le soir, et au cours de la nuit il y a généralement une détente qui se termine par des sueurs abondantes. Cette marche hectique s'établit surtout au moment de la fonte du parenchyme pulmonaire. En même temps, les battements du cœur sont rapides, mais sans force ; le pouls est rapide, mais sans ampleur. Cette tachycardie, suivie bientôt d'une véri- table asystolie, indique une profonde asthénie du muscle cardiaque et bientôt les troubles de la circulation compliquent les phénomènes asphyxiques. b. Dans la phtisie subaiguë, le début de l'affection est rarement brusque; pour peu que l'individu s'observe, il se sent mal en train depuis quelque temps, et parmi les symptômes qu'il accuse, se trouve la fièvre. Elle revêt le type continu avec montée vespérale. Elle est coupée de frissons suivis de poussées fébriles et des sueurs abondantes survenant surtout la nuit. Ces troubles fort pénibles ont une cause de dénutrition profonde, et ils ne contribuent pas peu à amener rapidement le malade à l'hecticité presque fatale. Nous n'insistons pas sur cette forme de tuberculose qui n'est qu'une modalité clinique très voisine, et comme symptôme et comme marche, parfois même comme durée, de la forme commune qu'il nous faut aborder maintenant. I»1 S. BERNHEIM. — I.A lli.un i . * n BER( i m \ c. Phtisie commune. — La marche thermique n'esl pas la môme aux différentes étapes de la maladif. I. Première période. C'est la période dite de germination ou période préphtisique. A coté des signes physiques de capitale importance parmi les phénomènes généraux prémonitoires (anémie, dyspepsie, amaigris- sement, troubles nerveux, etc.), existe un léger degré de fièvre qui, d'après Landouzy, aurait une bien grande valeur. L'observation ther- mique est faible et, ainsi qu'on l'a dit, à celle période de la maladie « la lièvre, est plus au pouls qu'à la température ». En effet, alors que le thermomètre n'accuse guère qu'un demi ou un degré au-dessus de la normale, on peut constater de la tachycardie, et le pouls atteint 90, 100 et même 110 pulsations. Cette légère hyperlhermie apparaît le soir pour disparaître le matin. Elle peut prendre l'apparence de la fièvre intermittente ou rémittente et égarer ainsi le diagnostic, mais dans la tuberculose, l'exacerbation est vespérale et non pas matinale comme dans la lièvre paludéenne. L'accès se manifeste par une sensation désagréable de chaleur avec céphalée; la température n'atteint pas les hautes régions de la fièvre palustre; elle n'est pas précédée de frissons intenses et elle n'est pas suivie de transpiration abondante. II. Deuxième période. C'est la période de ramollissement du tubercule A celle époque, les signes généraux s'aggravent, prennent une marche alar- mante, et parmi eux se place en tête Phyperlhermie qui survient le soir el qui se manifeste par des frissonnements, une exagération vespérale et des sueurs nocturnes. Sans pouvoir préciser si cette fièvre est imputable à des poussées nou- velles de granulations dans les étages inférieurs du poumon ou a la résorption des produits de ramollissement, on peut dire que ce qui carac- térise cliniquement cette période, c'est la fièvre vespérale. Il s'agit là de la véritable lièvre septique due à la résorption des produits «l'élimination des bacilles et d'autres bactéries associées au bacille de Koch et aussi (car les deux opinions, loin de s'exclure, se complètenl aux pous- sées de nouvelles granulations tuberculeuses. La température monte le soir cà 38°o ou 39°. Cette fièvre, qu'on appelle encore frisson de résorption, augmente avec l'apparition de phelgmasies nouvelles ou de nouvelles poussées tuberculeuses. Dans ce cas même, elle peut, pendant quelques jours, prendre une forme continue el se maintenir au-dessus de 39°. C'est la période des complications redoutables, c'esl le moment des poussées aiguës de tuberculose qui précipitenl le dénouement. La fièvre, à celle période, a donc une importance très grande pour le pronostic; elle peut aboutir rapidement à la cachexie. En résumé, la fièvre, syndrome dominant, presque constant de .elle 662 SCIENCES MÉDICALES période, figure une courbe caractéristique : elle atteint 39° ou 39°5 le soir, et reste toujours au-dessus de 37°5 le matin. Elle peut être interrompue, par des périodes de fièvre continue montant à 40° et coïncide alors avec des complications pulmonaires. III. Dernière période. A la période cavitaire, les craintes que faisait pré- voir l'ébauche de la fièvre accentuée de la deuxième période, se sont réalisées. La fièvre est nettement hectique; continuelle, mais avec des exaspérations vespérales, elle présente dans la courbe de grandes oscilla- tions. Le maximum s'observe presque toujours le soir, mais parfois le sens de la courbe est renversé, la rémission ayant lieu le soir et l'augmentation se produisant le matin. La fièvre a un caractère franchement septique que concourent à lui donner beaucoup d'infections surajoutées et d'associations microbiennes. L'organisme miné par cette hyperthermie presque continue se consume rapidement : la cachexie se prépare. Si la cause première de cette pyrexie est la résorption des produits d'élimination du tubercule, ces produits ne sont pas uniquement constitués par le bacille spécifique ; d'autres agents pathogènes (pneumocoques, streptocoques, tétragènes) pul- lulent au niveau des cavernes, et leur action septique doit être aussi intense que celle du bacille tuberculeux, et favoriser son action propre en augmen- tant sa virulence. Bien entendu, la résorption de tous ces produits infectieux est favorisée par des causes multiples, telles que l'étendue des lésions, les anfractuosités des cavernes, la paresse des bronches, etc., et la fièvre est en raison directe de cette résorption. Dans la tuberculose des glandes, la fièvre, peu élevée cependant, existe presque toujours. Il en est de même des foyers chirurgicaux et surtout de la tuberculose des articulations. Mais la courbe thermique ne présente ici rien de particulier et ne se distingue pas des autres phlegmasies septiques. Par contre, on observe rarement de l'hyperlhermie dans la tuberculose cutanée, qui reste apyrétique,àmoins de complications bacillaires d'autres organes. IV Disons un mot, avant de terminer, sur la médication de la fièvre tuber- culeuse. D'après certains thérapeutes, le meilleur traitement des manifes- tations fébriles, c'est Je repos et l'aération continue. En effet, le malade au repos et placé dans de bonnes conditions d'hygiène, abaisse le taux de dénutrition et irrite moins ses lésions tuberculeuses à cause de la régularité de l'acte respiratoire. Grâce à ce repos aussi, les bactéries de divers ordres sont moins mobilisées et par conséquent elles sécrètent moins. Néanmoins la température purement tuberculeuse ne cède pas toujours et on est obligé de la combattre par d'autres moyens. Les médicaments anti-thermiques Dr S. BERNHEIM. — LES E< rOPIl ! tRDIAQUES habituels et surtout les sels de quiuine n'ont que peu d'aclion sur la fièvre tuberculeuse. Ce qui réussit le mieux, c'e>t l'antipyrioe, l'acide salicylique et surtout le cinnamate de soude en injections glutéales. Dans la li vre septique, il faut faciliter par des moyens médicamenteux ou chirurgicaux l'issue de l'hypersécrétion pathologique. Quant à la fièvre hectique, elle ne cède à aucun agent médicamenteux. Ce n'est qu'en modifiant les conditions de l'organisme, en le fortifiant, en le plaçant en meilleur étal de défens i, qu'on parvient à juguler la fièvre. M. le F S. BEMHEIM LES ECTOPIES CARDIAQUES [617.38 .611.12] — Séance du 18 septembre — Depuis les derniers progrès réalisés par la découverte de Rœntgen, il nous est arrivé maintes fois, en radiographiant la cage thoracique, de cons- tater une déviation du cœur qu'on ne soupçonnait pas. Nous avons donc tenu à approfondir cette question et à l'exposer dans une étude d'en- semble. il existe deux variétés d'ectopies cardiaques : 1° elles peuvent être cou- génitales ; 2° le plus souvent elles appartiennent à une origine pathologi- que. Quant au déplacement brusque du cœur du à une cause hraumatique, il n'existe pas, à ma connaissance, une observation où il y ait eu survie. Nous allons étudier successivement ces deux variétés. Mais, auparavant, il est utile de rappeler quelques notions anatomiques et de décrire en peu de mots la topographie normale du cœur. Le cœur est situé dans la cavité thoracique entre les poumons, le dia- phragme, l'œsophage et l'aorte, le sternum et les cartilages costaux gauches. Sa forme est celle d'un cône dont la base, dirigée en haut, en arrièi à droite, est plus proche de la paroi postérieure du thorax que de I anté- rieure. Son sommet touche presque celle dernière. Sa direction, suivanl 004 SCIENCES MÉDICALES son grand axe, est oblique en bas, en avant et à gauche, disposition grâce à laquelle le cœur affecte des rapports beaucoup plus étendus avec le pou- mon gauche, qui le recouvre en partie. La base du cœur présente deux segments distincts (Poirier). L'un appar- tenant à l'oreillette gauche, l'autre à l'oreillette droite. Le premier segment médiastinal est en rapport avec les organes du médiastin postérieur et répond sur un plan antérieur à l'œsophage, aux côtés duquel cheminent les deux pneumogastriques, sur un plan plus profond à l'aorte et à la grande veine azygos et enfin aux corps des sixième, septième et huitième vertèbres dorsales. Le segment formé par l'oreillette droite, segment pulmo- naire, répond à la face interne du poumon droit, dont il est séparé par le nerf phrénique droit. Le sommet du cœur répond au quatrième espace intercostal gauche où la pointe bat près de l'extrémité externe du cinquième cartilage costal un peu au-dessous du mamelon et en dedans d'une ligne verticale qui passe- rait par ce dernier. En outre des gros vaisseaux qui suspendent sa base, le cœur prend un point d'appui sur le diaphragme, et il est contenu dans un sac fibreux, le sac fibreux du péricarde, qui a lui-même de puissants ligaments pour le rattacher au squelette voisin. Malgré ces ligaments et les vaisseaux suspen- seurs, l'organe cardiaque conserve une grande puissance mobile ; c'est ce qui explique les fréquentes ectopies. Comment se projette le cœur sur le plastron chondro-sternal? La face antérieure de l'organe se projette sur le paroi thoracique suivant un qua- drilatère irrégulièrement trapézoïde, dont les quatre angles sont ainsi déterminés: l'angle inférieur droit répond au niveau de l'articulation ster- nale du cinquième cartilage costal droit, immédiatement contre le bord droit du sternum ; l'angle supérieur droit au bord supérieur du troisième cartilage costal droit, à 1 centimètre du bord droit du sternum ; l'angle supérieur gauche au deuxième espace intercostal gauche, à 2 centimètres du bord gauche du sternum ; l'angle inférieur gauche, pointe du cœur, au quatrième espace intercostal gauche, un peu plus près du bord supérieur du cinquième cartilage, à 0 centimètres du bord sternal gauche. Telles sont les notions élémentaires d'anatomie normale que nous vou- lons rappeler avant d'aborder l'étude des déplacements cardiaques, que nous allons exposer dans l'ordre cité ci-dessus. II A. Ectopies congénitales. — Cette variété peut se subdiviser en ectocar- dies thoraciques internes et en ectocardies thoraciques externes. Dr S. BERNHEIH. — LES ECTOPIES CARDIAQUES L'inversion congénitale intralhoracique peut s'obseï i ruche comme à droite, mais la déviation gauche esl généralement peu accentu peiDe sensible en raison même de la place normale «lu cœur. Aussi, p l-elle inaperçue. Au contraire, l'inversion droite et qui a él< décrite par Bouillaud -mis le nom àe&'exiocardie, est celle qu'on observe constamment; Hoffmann l'appelle cardionoslrophie. Due à une malformation congénitale, cette modification de situation peut offrir divers aspects que Kindrat I fort bien décrits : 1° tout l'organe cardiaque esl dévié à droite, mais con serve sa direction normale, son axe; 2° la pointe du cœur esl Beule déviée à droite ; 3°kle~cœur est complètement renversé, tordu sur son axe, el cette ectopie cardiaque est accompagnée de transposition d'autres visa n s. Le diagnostic de la dextrocardie est facile, puisque la pointe du cœur bat à droite du sternum au lieu de battre à gauche. Il faut cependant bien analyser les différents bruits du cœur el des gros vaisseaux. En effet, dans la torsion de tout l'organe cardiaque, le battement de la crosse de l'aorte et son expansion derrière la ligne gauche du sternum pourraient simuler le eboe de la pointe du cœur. Constantin Paul en rapporte deux observations. La première concerne une femme, de trente-cinq ans, qui présentait un arrêt de développemenl du côté gauche. La pointe du cœur battait dans le cinquième espace intercostal droit, à iC centimètres de la ligne médio-sternale. Le thorax asymétrique présen- tait une côte gauche singulièrement rélrécie et tordue ; le sternum oblique en bas et à gauche était cependant tel que si l'on avait suspendu parsa fourchette un fil de plomb, la pointe du cœur, suivant en cela lesdistances normales, ne se fût trouvée qu'à 8 centimètres de ce fil à plomb. Le foie n'était pas inversé. L'angle droit du cœur et l'entrée de la veine cave inférieure coïncidaient avec l'insertion du quatrième cartilage gauche ; le bord inférieur du cœur avait une longueur totale de 12 centimètres; la pointe était abaissée de 3 centimètres 1/2. « Ce cœur, dit C. Paul, était donc de grandeur nor- male avec une légère hypertrophie gauche. Il n'y avait ni bruit de —utile. ni irrégularité du rythme. » Ici l'inversion du cœur n'était pas accompagnée de l'inversion desautres organes. Il n'en est pas de même de la seconde observation de l'auteur, où l'inversion était totale. Voici en quels termes il la rapporte. Maurice M..., âgé de quinze ans au 3 janvier prochain nous sommes au 30 décembre), a un développement incomplet; il a 146 cenUmètres «Je taille, (I; Kindrat, Berliner Klin. Wochenschrift, 1*88. 666 SCIENCES MÉDICALES alors que la moyenne de son âge est de 155 centimètres. Cependant, il semble que le retard de la croissance diminue et que l'enfant se développe plus rapi- dement. Santé très bonne, caractère très gai. Le cœur bat dans le côté droit de la poi- trine, la pointe dans le cinquième espace intercostal droit, à 7 centimètres de la ligne médiane. Le bord du foie correspond à gauche, à l'insertion du sixième cartilage. Le bord vertical du cœur se trouve du côté gauche, à un centimètre et demi du bord du sternum. L'abaissement de la pointe est de un centimètre et demi. Auscultation normale (siège inverse). Le foie se trouve à gauche avec son volume normal. La rate est à droite et paraît petite. Le sujet n'est pas absolu- ment gaucher. Il écrit et dessine de la main droite. Il coupe avec un couteau de la main droite ; mais s'il veut lancer une balle ou faire un exercice de force, il le fait de la main gauche. Quand il se bat, il frappe de la main gauche. Le testicule droit descend au-dessous du gauche. Je revois ce sujet dix-huit mois plus tard, il a peu grandi, s'est élargi des épaules. Le cœur s'est développé; il présente les mêmes rapports avec les côtes, mais la pointe est éloignée maintenant de la ligne médiane de 8 centimètres et demi; l'allongement du cœur a donc été en dix-huit mois, de 15 à 1G ans et demi, de près de 2 centimètres. D'après ce qui précède, et d'après plusieurs observations analogues rap- portées par d'autres cliniciens il résulte que l'inversion du cœur et l'inver- sion totale des viscères n'ont, en général, aucun retentissement fâcheux sur la santé. Il n'en est pas de même des autres ectopies congénitales, dans lesquelles le cœur est placé soit dans la cavité abdominale, soit dans la région pha- ryngienne ou crânienne. Ces cas pourront être réunis sous le titre d'ecto- cardies thoraciques externes. Le plus souvent, dans ces cas, on peut cons- tater en même temps quelque anomalie dans la formation du cœur, une fissure de l'appareil slernal ou les traces d'un arrêt de développement de cette portion du thorax. Le cœur peut être complètement à découvert, c'est-à-dire privé de toute enveloppe cutanée et même de péricarde. L'ectocardie extra-thoracique avec cœur découvert est toujours d'un pro- nostic fâcheux: le nouveau-né succombe au bout de quelques heures; mais, en revanche, l'ectocardie abdominale, même dans le cas où il semble qu'on n'ait pas trouvé trace de péricarde, n'est pas incompatible avec le développement d'une existence qui peut atteindre l'âge mûr. EnliD, MM. C. Paul et F. Franck ont observé un enfant de plusieurs armées avec un cœur sous la peau, dans la région épigastrique. I)1 s. BERNBEIM. — LES ECTOPIKS I IRDIAQU1 III II. Ectopien pathologiques. — Ces déplacements secondaires <>u acquis sont de deux ordres: le cœur peut se déplacer en totalité dans un sens, soit en bas, soi i en haut, soit adroite, soit à gauche, ou bien il peul déplacé suivant ses ;ixes principaux, Dans ce dernier cas, ce déplacement axial s'accompagne toujours d'un déplacement plus ou moins accentué en totalité dans un sens. 1° Déplacement en bas. — Cet abaissement du cœur peut reconnatlre un double mécanisme: ou bien l'existence de lésions qui augmentent son poids et entraînent sa chute ; ou bien l'existence de pression qu'il subit de haut en b;i-. Si le cœur lui-môme est augmenté de poids, il sTiypertrophie, se dilate et déprime la cloison diaphragmatique sur laquelle il reposé. .Normalement, le bord supérieur du cœur est lêgêremenl oblique; l'obli- quité est de 2 centimètres entre l'angle hépatique et la pointe. Si, par hypertrophie du cœur gauche, la partie gauche du cœur s'alour- dit et s'abaisse, cette obliquité s'accentue ; elle peut atteindre 4 ou 5 cen- timètres, la pointe du coîur battant non plus dans le quatrième espace, tout contre le cinquième cartilage costal, mais dans le cinquième et même dans le sixième espace; le ventricule s'allonge; la pointe s'écarte de la ligne médio-steraale et au lieu de s'en trouver distante de 8 centimètres, elle peut en être à M et même à 15 ou 16 centimètres. Supposons maintenant que l'hypertrophie atteigne le cœur droit; l'an- gle droit du cœur s'abaissera par un mécanisme analogue et l'obliquité du bord inférieur diminuant, ce bord tendra à devenir horizontal. C'est ce qui arrive dans l'emphysème el dans le rétrécissement de l'artère pul- monaire. Enfin, si l'hypertrophie est totale, c'est le cœur qui en totalité s'alourdit ; le bord inférieur, sans changer d'obliquité', se déplace en bas parallèlement à lui-même et occupe un ou plusieurs espaces inférieurs. D'après Skoda, dans l'emphysème pulmonaire, le cœur celui «lu ventricule droil qui est la partie la plus dilatée. Sur le cadavre, le contrôle peut en êtrefaiiau moyen d'aiguilles, selon la méthode de Gendrin. En même temps que la pointe, l'angle droit du cœur s'abaisse. Le bord inférieur presse de toute sa con- tinuité sur le diaphragme et transmet à l'épjgastre la systole cardiaque s - G68 SCIENCES MÉDICALES forme d'un soulèvement considérable. Celte horizontalité du bord inférieur est due encore, dans l'emphysème, à l'hypertrophie des poumons, en par- ticulier du poumon droit qui refoule le foie en bas. C. Paul a enfin montré que dans l'emphysème, le cœur subit un mouvement de torsion autour de son axe vertical par suite du poumon gauche qui éloigne la pointe de la paroi thoracique, fait pivoter le cœur et amène par conséquent le cœur droit dilaté au contact de cette paroi. Citons enfin comme causes possibles de l'abaissement du cœur : un épanchement péricardique; une néoplasie (tumeurs quelconques); une traction par le centre phrénique, celui-ci étant attiré en bas par un foie hypertrophié (cirrhose) ; 2° Déplacement à gauche. — Chaque fois qu'il y a hypertrophie, le cœur se trouve ipso facto, entraîné vers la gauche, car il est maintenu à droite par la fixité de la veine cave inférieure. De môme, il existe un déplace- ment, qu'on peut appeler normal, lorsqu'on se couche sur le flanc gauche. la pointe du cœur se trouvant abaissée de ce côté de 2 centimètres par le poids même de l'organe. S'il existe dans la moitié droite du thorax un épanchement de liquide (pleurésie) ou de gaz (pneumothorax), le cœur se trouve repoussé vers la gauche jusqu'au prolongement vertical de la ligne axillaire dans le sixième ou septième espace. Généralement, la déviation est de 3 à 4 centimètres. Inversement, après une pleurésie, le poumon gauche, ne se rétractant plus, peut maintenir de son côté l'organe cardiaque. D'ailleurs, les déplacements du cœur liés à l'existence d'une pleurésie sont assez importants et assez fréquents pour que nous ayons cru devoir faire un chapitre spécial à la fin de cette élude. C'est par un mécanisme analogue d'adhérences que le déplacement du cœur à gauche s'effectue chez les phtisiques. Nous observons en ce moment trois tuberculeux chez lesquels la pointe du cœur est déviée à gauche et bat au- dessus du cinquième espace intercostal en dehors du mamelon : chez cha- cun d'eux il y a une déviation de 2 à 3 centimètres, et on a pu constater aux rayons X ce déplacement. Davies a rapporté à la Société Royale de Méde- cine et de Chirurgie de Londres une observation d'un sujet chez lequel, à la suite d'altérations tuberculeuses du poumon gauche, la pointe du cœur battait à la partie postérieure de l'aisselle de ce côté : il y avait donc là une véritable inversion d'origine tuberculeuse. 3° Déplacement à droite. — C'est l'ectopie cardiaque rencontrée le plus fréquemment. Je l'ai observée maintes fois chez les tuberculeux en voie de guérison ou guéris et chez lesquels le tissu pulmonaire, se sclérosant, se rétracte et entraîne Je cœur à droite, en arrière ou en bas. M. Ch. Gar- nier a rapporté une dextrocardie similaire observée chez un homme mort I)1' S. BERNHEIM. — LES ECTOPIES l UIDIAQUE8 d'une pneumonie a direction à peu près normale, sauf i obliquité i et tendant à se rapprocher de l'horizontale. Il est vrai que le déplacement était considérable, puisque la base arrivait au niveau du bord axillaire antérieur, et, comme il n'existait à gauche aucune cause capable d'abaisser suffisamment le diaphragme, le cœur, attiré à droite à la suite d'une sclé- rose ancienne qui avait complètement atrophié le poumon droit, avait pris point d'appui en glissant sur sa pointe et étail verni se coucher sur la partie droite de la voûte diaphragmatique. La pointe, pendant ce mouve- ment, s'élevait le long du dôme musculo-aponévrotique, taudis que la plus grande partie du bord droit descendait et que la hase décrivait une courbe entraînant avec elle les vaisseaux et augmentant consécutivement le rayon de la courbure et la longueur de la crosse de l'aorte. C'est presque toujours par pression que ce déplacement dextrogyn s'opère. Toutefois. C. Paul rapporte une observation intéressante où il s'était opéré par traction. Consécutivement à une pleurésie et à la suite d'une rétraction pulmonaire par adhérences, le cœur avait subi un mouve- ment d'entraînement à droite qui avait rapproché sa pointe de 3 centimè- tres du plan sagittal. Dans les cas de ce genre, au contraire de ce qui a lieu pour les déplacements par refoulement qui s'accompagnent d'une tor- sion sur l'axe vertical et d'une diminution de largeur du triangle cardia- que, celui-ci se présente avec ses dimensions normales, mais, seulement entraîné du côté des adhérences. Gintrae a rapporté une autopsie où on trouva dans sa direction à peu près normale le co?ur placé derrière les cartilages costaux droits. On trouva des altérations tuberculeuses dans les deux poumons, mais plus accentuées dans le poumon droit dont l'épaisseur était très réduite et dont le tissu était sclérosé et rétracté. Quand le cœur se déplace vers la droite, on reconnaît facilemenl l'ec- topie par la sonorité exagérée de la région sternale gauche et par un apla- tissement de cette région. Souvent même à la percussion de la région -liTiiale gauche, on perçoit une sonorité exagérée, du skodisme, qui pro- vient de l'expansion du poumon gauche devenu emphysémateux. Le dia- gnostic peut donc se faire parla percussion, la palpation, l'inspection et surtout par l'auscultation du choc de la pointe du cœur. Il peut s'établir aussi par la radiographie qui rend compte de la place exacte occupée par l'organe cardiaque ; 4° Déplacement en haut. — Diverses causes peuvent le provoquer. I hernie diaphragmatique, une tumeur abdominale, un épanchement das- cite peuvent refouler le cœur jusqu'à la partie supérieure du troisième (i) Un cas de dextrocardie avec autopsie, parCh. Garhier, lajuillel i- 670 SCIENCES MÉDICALES espace. L'estomac et le côlon se trouvent parfois remontés jusque dans la cavité thoracique. Dans certains cas de scoliose, le diaphragme, dont la courbure est redressée, donne au bord inférieur du cœur une direction horizontale. De même dans la paralysie du diaphragme, surtout après les repas, il y a refoulement en haut des viscères thoraciques. C'est un mécanisme analogue qui se produit dans la dyspepsie flatulente et la dilatation de l'estomac. « La pointe du cœur bat sur l'estomac comme sur un tambour et donne lieu à des palpitations. » Le diagnostic n'aura donc garde de s'égarer; il s'agit dans ce refoulement du cœur en haut de dyspesie flatulente ou de dilatation gastrique accompagnée souvent de phrénalgie ; o° Déplacement du cœur en arrière. — Causé par un traumatisme ou par les maladies du médiastin antérieur, il peut être considéré comme très rare ; 6° Déplacement du cœur suivant les axes. Torsions du cœur. — C'est Je déplacement appelé trochocardie par Costa Alvarenga. Suivant l'axe verti- cal, les torsions proviennent généralement du côté gauche du thorax. Les épanchements gauches portent la pointe en avant, refoulent en arrière l'oreil- lette droite suivant le pivotement du cœur autour de son axe qui est la veine cave. Par suite de cette torsion, le croisement des deux artères de la base est considérablement augmenté. Le bord inférieur peut, dans certains cas, basculer sur l'axe transversal. Certains épanchements pleuraux, certaines pneumonies totales, les ané- vrismes abaissent l'extrémité droite de ce bord, quelquefois de plus de 2 centimètres. 11 en résulte que ce bord reçoit une inclinaison inverse de son obliquité normale et que la pointe du cœur est remontée. IV C. Déplacements du cœur dans les épanchements pleurétiques. — Il y a lieu de les examiner successivement dans les épanchements gauches, droits et doubles : 1° Dans les épanchements gauches. — M. G. Carrière (1), de Lille, con- trôlant les données de la percussion et de l'auscultation par la phonendos- copie et la radioscopie, sur vingt cas de pleurésie gauche avec épanche- ment, reproduisant, d'autre part, expérimentalement sur vingt-quatre cadavres la lésion par injection d'eau dans la cavité pleurale, croit pou- voir formuler les conclusions suivantes: (1) Carrière, in Presse Médicale du 17 décembre 1898. D1' S. BERNHEIM. — lis ECT0P1KS I MIDIAQUES fi7| a) Les déplacements du cœur sonl presque la règle dans les épanche- ments gauches; b) quand L'épanchemenl esl de cnoina d'un litre, [nais de plus de 700 grammes, la pointe du coeur reste â peu près dans sa posi- tion normale. Dans la position verticale seulement, ou dans le décubitus latéral droit, la pointe du cœur s'abaisse de 1 à i centimètres ei se rappro che de la ligne médiane: c) quand l'épanchement esl de 3 litres, le cœur est déplacé de telle sorte que son grand axe tend â devenir vertical : la pointe s'abaisse et se rapproche de la ligne médiane; de 2l,300, elle se trouve au voisinage immédiat de l'appendice uphoSde ; d) dans les épanchements gauches de plus de 3 litres, le cœur est refoulé en masse avec la cloison médiastine vers la droite, mais il reste vertical et sa pointe reste dans le voisinage du xiphoïde ; e) jamais on n'observe la tor sion du cœur, contrairement à ce que l'on écrit dans les livres classiques. La pointe ne bat pas à droite du sternum. Et l'auteur, prouvant cette dernière assertion, déclare que jamais anato- miquement on n'a constaté cette torsion, que cliniquement, quand on croit ausculter le cœur à droite, ce qu'on entend, ce n'est pas la point.' 'lu cœur, mais l'oreillette droite ou l'aorte refoulée ; que l'examen radioscopi- que n'a jamais révélé celle torsion ; que, expérimentalement sur le c;id;i\ re, quelque épanchement qu'on produise, on ne l'observe pas davantage; qu'elle serait incompatible avec la vie par suite de l'obstruction presque fatale qu'elle entraînerait dans les gros vaisseaux; qu'en fait, elle esl impossible par suite de l'égale tension de deux feuillets du péricarde sous l'influence de l'épanchement, tension qui s'oppose à la torsion du cœur; 2° Déplacement dans les épanchements droits. — M. G. Carrière, pour- suivant ses recherches, pose encore des conclusions que nous croyons absolument exactes: a) dans les épanchements pleurétiques droits de moins de un litre, il n'y a pas de déplacement cardiaque. S'il est voisin d'un litre, on note cependant que dans le décubitus latéral gauche et dans la station verticale, la pointe est repoussée de 2 à 4 centimètres vers la gau- che; b) quand l'épanchement est de 1 à 3 litres, la pointe du cœui refoulée vers la gauche de 3 à 8 centimètres; c) quand l'épanchemenl excède 3 litres, le déplacement n'excède guère 10 centimètres ; 3° Epanchements doubles. — Ces épanchements abaissent le cœuren masse et tendent à redresser son axe. Le déplacement a lieu dans le sens de l'épanchement le moins abondant. Ces épanchements ne sont pas sans retentir sur le fonctionnement du cœur. Ceux du côté droit ont peu d in- fluence. Dans les épanchements gauches abondants, on peut noter de l'arythmie et souvent même l'arrêt du cœur. Si le malade esl debout, assis ou couché sur le côté droit, la systole est pénible et lente. Ces épanchements abondants s'accompagnent d'un dicrol (172 SCIENCES MÉDICALES même de polycrotisme, surtout si l'on fait changer de position au malade. Par contre, la tension artérielle est augmentée sans pour cela qu'il y ait proportionnalité entre la valeur de cette hypertension et l'abondance de l'épanchement. Telles sont les principales modifications de place du cœur. Au point de vue du pronostic, que comportent ces diverses eclopies cardiaques, on peut dire d'une façon générale: 1° Que l'eclopie congénitale est peut-être incompatible avec la vie ; 2° Que le déplacement intrathoracique (congénital ou pathologique) n'entraîne aucune perturbation lorsqu'il est peu accentué ; au contraire, lorsqu'il est considérable, il détermine des troubles de pression vasculaire qui ne permettent pas une survie bien longue ; 3° Que l'ectopie extrathoracique, heureusement fort rare, entraîne presque fatalement la mort. Rappelons cependant que Fr. Franck a observé une Alsacienne qui a pu survivre de longues années avec une ectopie congénitale extrathoracique : on voyait battre sous la peau le cœur qui n'était recouvert d'aucune couche musculaire ou osseuse. MM. le Dl Y. MEU À Bi D, Chirurgien de l'hôpital maritime de Berck-sur-Mer, '5 ET (j U IJj AJj j interne des hôpitaux. GIBBOSITÉS EXPÉRIMENTALES [617.39; — Séance du /s septembre — Les altérations tuberculeuses du rachis sont assez bien exposées dans nos classiques, pour qu'il soit inutile d'en rappeler les détails. Les corps vertébraux, un ou plusieurs, se trouvent détruits. Il s'ensuit une inflexion de la colonne vertébrale, une gibbosité. Si l'on réfléchit au mécanisme, suivant lequel se produit cette déforma- ])' V. MÉNARD ET GDIBAL. — 6IBB0SITÉS EXPÉRIMENTALES tion, si Ton cherche à préciser les actes mécaniques qui se produisent niveau de l'inflexion elle-même, ou à distance du point malade, on çoit vile qu'un certain nombre de questions de détail s,, ni restées solution. Dans le but de combler ces lacunes, nous avons eu recours .1 l'ex] mentation. .Nous avons voulu déterminer ce qui arrive régulièmenf après la sup- pression d'un ou plusieurs corps vertébraux dans chacune dos régions du rachis. Mais auparavant, il nous a paru indispensable d'étudier au moins d'une manière sommaire les mouvements propres au rachis. Pour faire de notre travail une élude surtout anatomique, voici com- ment nous procédons : nous fixons telle qu'elle est « au repos » l'altitude de la colonne vertébrale, chez l'enfant : c'est le mal de Poil de l'enfanl que nous avons seulement en vue; c'est lui que nous avons éti même de l'étudier. Partis de là, nous envisageons l'étendue, le mécanisme et les différents agents des mouvements physiologiques du rachis. C'est là une étude préparatoire dont les données sont importantes pour ce qui suit. i\ous mettant ensuite dans les conditions que crée la tuberculose, nous détruisons, comme elle, la continuité du rachis antérieur et nous notons une aune, les modifications qui se produisent au niveau de l'axe verté- bral. A chaque pas, à chaque donnée nouvelle, nous contrôlons la valeur de nos expériences par la comparaison des pièces expérimentales avec des pièces pathologiques. Si les résultats concordent, nous pouvons dire que la méthode suivie a été bonne et que les conclusions sont justes. Les examens ont porté sur la colonne vertébrale d'enfants d'âge diffé- rent, de 6 à 15 ans, sans qu'il y eût une différence appréciable dans les résultais acquis. Dans une première série d'expériences, le squelette vertébral ayant été simplement débarrassé des parties molles qui le cou- vraient, nous avons étudié la colonne vertébrale par l'extérieur successi- vement, au repos, puis dans ses différents mouvements, ensuite en état de déviation potlique. Pour mieux préciser les rapports que prenait, à chaque attitude nouvelle, chacune des parties constituantes du rachis. nous en avons pratiqué, à la scie, une section médiane; nous avons pu noter ainsi certain- détails que l'examen par l'extérieur avait été impuissant à nous révéler. Ce procédé a un autre avantage : il nous a permis de figurer plus faci- lement par le dessin, les résultats que nous avons obtenus: presque toutes nos gravures, en effet, représentent des sections médianes de la colonne vertébrale. Elles montrent clairement, nous l'espérons, les rap- ports des vertèbres entre elles, dans chacune de nos expériences. 674 SCIENCES MÉDICALES COLONNE VERTÉBRALE A L'ÉTAT DE REPOS c- On sait qu'à l'état de repos, c'est-à-dire dans l'attitude de la station ver- ticale la colonne vertébrale présente trois courbures, abstraction faite du sacrum et du coccyx qui ne nous occu- peront pas : une courbure cervicale, convexe en avant; une courbure dorsale, convexe en arrière ; une courbure lom- baire, convexe en avant. Colonne cervicale au repos. — La colonne cervicale, vue par sa face anté- rieure, face des corps vertébraux, face somatique, offre une convexité en avant, qui va de l'axis à la première dorsale exclusivement; c'est une courbe à grand rayon, régulière, dont le point le plus saillant est au niveau et à l'union des quatrième et cinquième cervicales. Si l'on sous-tend par une corde l'arc con- vexe allant de la première à la septième cervicale, la flèche, élevée sur le milieu de la corde, ne mesure que 6 millimètres environ, chez un enfant de 14 ans. La face postérieure ou épineuse de la colonne cervicale présente une conca- vité en arrière, très accusée, formant un arc de court rayon ; elle s'étend de l'apophyse épineuse de l'axis à celle de la septième cervicale. La flèche qui marque la distance de l'arc au milieu de la corde qui le sous- tend, (flèche de concavité), mesure 12 millimètres. Pour la production de cette concavité très accentuée, deux causes intervien- nent : d'une part, la convexité en avant de la série des corps vertébraux, qui entraînent avec eux les arcs postérieurs correspondants ; d'autre part, le peu de fig. •/. — colonne vertébrale dans l'attitude développement des apophyses épineuses verticale. Courbures normales. . ... . . des troisième, quatrième, cinquième ver- tèbres cervicales, placées au milieu de l'axe, il contraste avec le déve- Dr \. MKNAIU» Kl GD1BAL. — G1BB0SIT1 BXPÉRJMEN1 m loppement très considérable des apophyses épineuses de l'axis el d< sixième cervicale, qui sonl situées aux extrémités de l'arc. I< poinl le plus déprimé de la concavité épineuse, le point où la Qèched est maxima, répond à la qua- trième apophyse épineuse. Sur une coupe médiane de la région cervicale (fig. I et 2 les résultats précités apparais- sent nettement, et on remarque : la convexité en avant de la colonne des corps vertébraux ou région somatique; la conca- vité en arrière de la ligne des pointes épineuses, concavité exagérée par la saillie en arrière des apophyses extrêmes et par l'atrophie des apophyses mé- dianes. Colonne dorsale au repos. — Considérée par sa face anté- rieure ou somatique, la colonne dorsale est concave en avant; la flèche de concavité maxima en regard de la sixième dorsale, mesure 16 millimètres chez un enfant de 1 1 ans, 12 millimètres chez un enfant de 6 ans. Vue par sa face postérieure ou épineuse, la colonne dorsale forme une convexité en arrière dont la S> - Fig. 2. — Coupe médiane du — Courbures normales des régioi ■ — Coupe du thorax. flèche mesure 12 millimètres environ chez un enfant de 15 ans. I Ûèché de convexité maxima est en regard de la sixième ou septième apophyse épineuse. Mais, tandis que la courbe antérieure esl régulière, la courbe postérieure est rendue irngi il ière par l'inégalité de longueur et la différence de direction des apophyses épineuses: les trois premier» sales sont à peu près horizontales, longues, saillantes, semblabli - aus dernières cervicales ; la quatrième dorsale est oblique en bas; de la cin- quième a la dixième, les apophyses épineuses sont vertical a imbriquées comme les tuiles d'un toit; la onzième se relève presque hori- zontale, plus volumineuse que la précédente, qu'elle dé] - -n arrière. Ces particularités anatomiques donnent l'explication d'un certain nom- bre de faits qu'il importe de connaître dans la pratique. Sur lé sujet vivant, 576 SCIENCES MÉDICALES od peut sentir et compter facilement, à travers les parties molles, les pre~ mières apophyses du dos, de même que les deux dernières cervicales. L'apophyse la plus saillante, ou proéminente, appartient à la première ver- tèbre dorsale chez l'enfant; à la septième cervicale, chez l'adulte. On sent et l'on compte plus difficilement les apophyses du milieu du dos, à cause de leur imbrication qui les confond en une ligne continue, sans espaces intermédiaires bien marqués ; l'embonpoint augmente encore cette diffi- culté. Les onzième et douzième dorsales sont saillantes et visibles, facile- ment perceptibles et reconnaissables par le palper. Leur saillie inquiète souvent les parents, qui redoutent un mal de Pott, surtout s'il y a chez l'enfant un certain laisser aller, un peu de cyphose ou une simple laxité du rachis. Colonne lombaire au repos. — La colonne lombaire décrit, si on l'exa- mine par devant, une convexité légère, appartenant à un arc de grand rayon. La flèche mesure environ 15 millimètres chez un enfant de 14 ans. En arrière, la ligne des apophyses épineuses est verticale et même légère- ment convexe, parce que les apophyses moyennes sont plus longues que les apophyses extrêmes; celle de la troisième lombaire est la plus longue, celle de la cinquième est très petite. Sur le sujet vivant, on sent cette der- nière au fond d'une dépression, qui établit nettement la démarcation entre la crête sacrée et la crête lombaire; au-dessus d'elle, les apophyses lom- baires sont faciles à compter. Elles sont saillantes en arrière et séparées par des espaces assez larges. Cette dépression lombo-sacrée, d'une part, l'apophyse proéminente, d'autre part, constituent deux points de repère fixes, faciles à sentir qui servent de point de départ pour la numération des apophyses épineuses du dos et des lombes, à l'état normal comme à l'état pathologique. MOUVEMENTS DE LA COLONNE VERTÉlîRALE Nous n'aurons pas en vue les mouvements du sacrum sur les os iliaques ni ceux de la colonne lombaire sur le sacrum, nous ne poursuivrons pas davantage l'étude des articulations sous-occipitales, laquelle se rapporte surtout au mal sous-occipital . Nous nous bornerons aux mouvements de la colonne vertébrale proprement dite, dont nous examinerons successive- ment chaque portion, cervicale, dorsale, lombaire. Elle jouit de quatre mouvements principaux : la flexion, l'extension, l'inflexion latérale, la rotation ou torsion sur son axe. La circumduction résulte de la combinaison de ces divers mouvements. Mouvement de flexion. — Le sacrum étant fixé dans un étau, on peut b' V. HÉNARO KT 6UIBAL. — GIBBOS1T1 - EXP1 'niMKM \i fléchir la colonne vertébrale el lui faire décrire une courbe corn .iv.ini et in lui». Ihns celle ;iiliiuile, l'atlas est porté fortemenl en avant et une liun«- verticale, tombanl de son niveau, pass à -i\ travera de d en avant du sacrum. A première vue, on se rend compte que la courbe décrite par la ligne des corps vertébraux n'esl pas régulii n . En « regar- dant de près, on voit que deux régions surtout sont le si^ge du mouvement de flexion : ce sont les régions cervico- dorsale et dorso-lombaire. Au Fin. 3. — Coupe médiane du rachis en flexion forte. contraire, les régions cervicale, dorsale, moyenne et lombaire proprement dites se prêtent moins à la flexion (fig. 3). 1° Flexion de la colonne cervicale. — Au cou, les cinq premiers corps vertébraux forment, par leurs faces antérieures, une ligne absolument rectiligne, regardant directement en bas, parallèle au plan du sol ; l'oi supérieur du canal vertébral est tourné directement en avant. Au sixième 078 SCIENCES MÉDICALES corps cervical commence une courbe, fortement concave en avant, qui cesse ,ni septième corps dorsal exclusivement. Pour occuper celle position nouvelle, les corps vertébraux se rapprochent, ils se tassenl ; les cartilages intervertébraux sonl pressés par ce tassement, mais comme ils sonl Fio. ',. — Flexion de la télé el du cou.— Écartemenl des arcs postérieui des vertèbres cervicales dans cette attitude. humectés de liquide et, par' conséquent, incompressibles, \\> font saillie, hors de la ligne des corps vertébraux, sous forme d'un bourrelet annu- laire. En même temps que les corp- se rapprochent, les arcs postérieurs s'écar- leni : en effet, le» mouvements qu'exécutent les vertèbres, les unes sur les autres, peuveui être comparés à ceux d'une série de leviers. Le point d'appui est normalement au niveau de- corps; la force, dan-, la flexion, agit sur les corps vertébraux et tend à le- rapprocher; la résistance B'exerce sur les arcs postérieurs dont elle empêche l'éçartement, et fil'' est repré- sentée par la tension des ligaments jaunes et (ie- ligaments interépineux, L'écartemenl en éventail des apophyses épineuses est lie- considérable sur toute la région cervicale et à la région dorsale supérieure. Entre l'atlas et l'axis, la distance varie de 8 à 12 millimètres ; de la deuxième cervicale â Dr V. MÉNÀB.D ET GUlBAL. — GIBU0S1TI EXPERIMENTAIS la quatriè dorsale, l'espace intérimaire s'accroît partout égalemen les ligaments jaunes, qui le mesurent, prennenl une hauteur doubla ou triple de <•< I h* qu'ils <>m à l'étal de repos. Sur le Bujel vivant, dont <>n fléchit fortement le cou, l'écartement d< apophyses épineuses n'est pas sensible au doigt à la région cervicale moye ■ où les apophyses si mi cou îles; il oi aet, par contre, entre les deux dernier cen icales el les quatre premières dorsales. La flexion du cou produit enfin un résultai qu'on pouvait prévoir : (l'une part, le raccourcissement de la colonne 'les corps vertébraux, dont la hauteur diminue d'un huitième environ ; d'autre part, l'augmentation de la distance qui sépare l'arc postérieur de l'atlas de la septième apophyse, augmentation <• la quatrième â la dixiè inclusivement, la série des corps vertébraux est rectiligne ou ne décrit en avant qu'une concavité liés faible, dont la flèche est difficilement appréciable. En comparant cette attitude ;i celle ii c bien peu les choses <>ni changé et combien peu se fléchit la régi lorsale moyenne. V.ussi, le tassement des corps est-il peu accentué et la hernie <• la dixième dorsale à la dernière lombaire, il se l'orme un arc concave en avant. Pour passer de la convexité normale â la concavité de flexion, des i lifleationa notables Be produi seul entre les vertèbres. Le tassemenl descorpsesl considérable et provoque une hernie forte des fibro cartilages : les apophyses épineua lent <•! les intervalles qui les séparent passent de 3, i. 25 millimètres^ .. 8, 9 millimètres. Les ligaments jaunes s'allongent de - 3, î millimètn 080 SCIENCES MÉDICALES Ici, comme au dos et au cou, c'est la tension des ligaments jaunes et interépineux qui limite l'écartement des arcs postérieurs, comme la résistance des fîbro-cartilages empêche le tassement des corps. Le tassement des corps diminue la hauteur de la colonne lombaire d'un dixième environ, en avant, et l'écartement des apophyses l'accroît d'un quart environ, en arrière. MOUVEMENT D'EXTENSION Le sacrum restant fixé dans l'étau, nous portons en arrière l'extrémité supérieure de la colonne vertébrale, dans l'extension forte. Fig. o. — Extension forte du rachis. — Tassement des arcs postérieurs des vertèbres au cou et aux lombes. La courbe que décrit la colonne, dans son ensemble, n'est pas régu- lière. La région dorsale, presque rectiligne, présente, à chacune de ses extrémités, une courbe accentuée : l'une, à la région cervicale; l'autre, à la région lombaire. I»' V. UÉNARD ET GUIBAL. — GIBB0SITÉ9 EXPÉRIMENTAI nS | 1° Extension de la colonne cervicale. — La série des corpg vertébi l'orme un arc convexe en avant, représentant .. peu près le quarl d'une circonférence de courl rayon. La convexité -mit. d< la région i ei vi s'est donc accrue et la flèche de convexité passe de G à l.i millimètres environ. Dans cette position nouvelle, l'atlas se trouve placé dans le plan vertical ; l'apophyse odontoïde, à peu près dans le plan horizontal, elles cinq vertèbres qui suivent s'arrondissent en formant un quarl de rercle. Les corps vertébraux: sYcarlent et au niveau des Qbro-cartilages apparaît un sillon transversal. Il en résulte que la longueur totale de la colonne somatique augmente légèremenl de longueur et passe de 8 centimètrt - 8 centimètres et demi chez un enfant de 10 ans. En arrière, les apophyses épineuses se rapprochent, les lames se super- posent exactement et les espaces interlamaires disparaissent. Les ligaments jaunes font hernie, en quelque sorte, dans le canal médullaire. mtàèk HBI c srmcK Fia. 6. — Extension rorlede la tète et du cou. — Tassement des arcs postérieurs des vertèbres cervicales. Sur le squelette préparé, c'est-à-dire débarrassé des parties molles, la faculté d'extension est si grande, au niveau du cou, que l'occipital arrive au contact de la colonne dorsale et que. le crâne enlevé, on petit presque amener la pointe de l'odontoïde à regarder en bas. Mais dans dos expéril aces comme dans les dessins, que nous représentons et qui en sont la repro- duction exacte, nous n'avons recherché qu'une extension modérée : gg2 SCIENCES MÉDICALES celle qui se produit même, avec une forte extension de la tête, sur le sujet vivant ou sur le cadavre intact. Dans ces conditions, les parties molles de la région antérieure du cou limitent la projection de la tête en arrière et empêchent cette exagération du mouvement d'extension. Comment expliquer la possibilité d'une extension aussi considérable? Il faut faire intervenir le volume relativement considérable des fibro-carti- lages, comparé à celui des corps vertébraux, d'une part ; d'autre part, la faible hauteur des lames et l'atrophie des apophyses épineuses. On peut produire un tassement énorme des arcs postérieurs, tel que la dislance, séparant les apophyses épineuses de l'atlas et de la septième cervicale, diminue d'un tiers de ce qu'elle est au repos. 2° Extension de la colonne dorsale. — Dans ce mouvement d'extension, la colonne dorsale, vue par devant, décrit une très légère convexité anté- rieure; les corps vertébraux s'écartent peu, le sillon répondant aux fibro- cartilages est peu prononcé. En arrière, les apophyses épineuses s'imbriquent intimement, sans laisser entre elles aucun intervalle, et il devient, dans cet état, presque impos- sible de les compter sur le vivant. Les lames arrivent au contact, les ligaments jaunes perdent de leur hauteur, mais comme le rapprochement des lames est de faible importance, ils ne font pas saillie dans le canal rachidien, comme à la région du cou. Cette limitation du mouvement d'extension, cet obstacle au tassement des arcs postérieurs doivent être attribués à l'engrènement étroit que présentent entre eux ces arcs postérieurs ; les lames sont hautes et sépa- rées par un minime intervalle ; les apophyses épineuses sont longues, larges, presque verticales, au moins à la partie moyenne du dos, et cha- cune d'elles est étroitement serrée, presque emprisonnée entre ses deux voisines, lesquelles ne- lui permettent que des déplacements modérés en flexion, comme en extension. Dans l'extension, la colonne dorsale augmente de hauteur, en avant, et passe de 17 à 18 centimètres, chez un enfant de 10 ans ; en arrière, le tassement des arcs postérieurs la raccourcit et elle passe de 17 centimètres et demi à 15 centimètres et demi chez le même sujet. Extension de la colonne lombaire. — La série des corps forme une con- vexité antérieure très régulière; la flèche, qui est de 15 millimètres au repos, passe à 30 millimètres chez un enfant de 14 ans. Les corps, en s'écarlant, laissent entre eux, au niveau de chaque disque, un large sillon intervertébral. En arrière, les apophyses épineuses se rapprochent, arrivent au contact et limitent ainsi le mouvement d'extension ; les lames se juxtaposent et I)r V. MENARD ET GUIBÀL. — GIBBOSITÉS EXPÉRIMENTAI 1rs ligaments jaunes fbrmenl un bourrelel saillant dans le canal rachi- dien. Ce tassement des arcs postérieurs esl considérable, <•! M diminue la hauteur de la colonne lombaire, en arrière, d'un quart environ. MOUVEMENT D'INCLINAISON LATÉUALE A.u cou, ce mouvement est très étendu et il amène presque l'oreille au contact de l'épaule correspondante. Pour qu'il se produise, les disques intervertébraux sont refoulés du côté opposé et font saillie à ce niveau. Ce qui le bride, c'est la résistance des disques, le contact des apophyses Iransverses du côté de l'inclinaison, la résistance, du côté opposé, des fibres latérales du ligament commun verté- bral anti-rieur (Cruveillier). En pratique, la conservation de l'inclinaison latérale et de l'extension est le meilleur signe de l'intégrité de la colonne cervicale. Le début du mal de Pott, comme le début de toute arthrite, est marqué par la contracture musculaire qui immobilise les surfaces articulaires malades. Au cou. le mal de Pott provoque la rigidité absolue et l'impossibilité de produire à son niveau, soit la flexion, soit l'extension, soit l'inclinaison latérale. Au dos, l'inclinaison latérale est moins étendue. Elle est limitée par le contact des apophyses transverses et des côtes. Nous savons d'ailleurs que l'extension est presque nulle à l'état normal, et qu'il faut éviter de consi- dérer cet état comme pathologique. Néanmoins, un bon signe du mal de Pott dorsal, à son début, sera encore la raideur de la colonne dorsale et l'impossibilité de la flexion latérale. Pour la reconnaître, l'enfant est couché sur le ventre, ses deux bras reposant sur le bras gauche du chirur- gien, dont la main droite fixe et immobilise les lombes. Portant son bras gauche et avec lui les épaules du malade, à droite et à gauche successive- ment, le chirurgien cherche à produire l'inclinaison latérale du rachis dorsal. Si elle se produit facilement, on conclura à l'intégrité de la colonne dorsale. Aux lombes, l'inclinaison latérale est très accentuée et elle rapproche la crête iliaque des fausses côtes correspondantes : moins marquée qu'à la région du cou, plus étendue qu'à la région dorsale. MOUVEMENT DE ROTATION' OU DE TORSION C'est au niveau des vertèbres cervicales que ce mouvement esl le plus étendu; de la première à la septième dorsale, il est presque nul; de la huitième, à la douzième dorsale, il est très accentué; de la onzième à la cinquième lombaire, il est à peine constatante. Q84 SCIENCES MÉDICALES Si d'ailleurs son étude est importante en ce qui concerne les affections non inflammatoires du rachis, son intérêt est moins considérable pour ce qui a trait au mal de Pott. RÉSUMÉ De tout ce qui précède, on peut tirer quelques propositions générales. Nous les avons comparées avec les résultats obtenus par E.-H. Weber (1). Les différences sont peu considérables et doivent tenir aux conditions différentes dans lesquelles ont été poursuivies ses expériences et les nôtres; tandis qu'il les a faites sur des sujets adultes, nous les avons pratiquées sur des colonnes vertébrales d'enfants âgés de moins de 16 ans. La flexion est faible au niveau des cinq premières cervicales, de la sixième à la dixième dorsale; au niveau des trois dernières lombaires. Elle est forte à la région cervico-dorsale, de la sixième cervicale à la sixième dorsale; à la région dorso-iombaire, de la dixième dorsale à la deuxième lombaire inclusivement. Weber trouve, chez l'adulte, le maximum de flexion de la quatrième à la sixième cervicale. Malgaigne reconnaît qu'il y a de grandes variétés, louchant les points où la flexion est la plus forte. Lui et Chassaignac ont trouvé souvent que le principal mouvement de flexion, au cou, siégeait de la cinquième à la septième cervicale. Plus bas, pour les mêmes auteurs, la flexion est très forte de la onzième dorsale à la troisième lombaire et au niveau de l'articulation sacro- lombaire. La pathologie confirme les résultats de l'expérimentation; c'est sur la région où les mouvements de flexion sont le plus prononcés, à cause de la laxité plus grande des ligaments et des moyens de contention en général, qu'on observe le plus souvent la luxation des vertèbres, soit simple, soit compliquée de fractures articulaires. La statistique rapportée par Malgaigne établit qu'on peut ainsi les grouper par ordre décroissant de fréquence : Luxation de la oe cervicale sur la 6e. — de la 6e — sur la 7e. — de la 7e sur la lre dorsale. — de la 12e dorsale sur la lre lombaire. — de la 10e dorsale. — de la lre lombaire. La luxation des dorsales moyennes est exceptionnelle. (Il E.-H. Weber, Recherches anatomo-physiologiques sur quelques dispositions "particulières dans le mécanisme de la colonne vertébrale chez l'homme [Journal complémentaire, t. XXIX). I)r V. MÉNARD ET Gl'IRAL. — G1BB0S1TÉS EXPÉRIMENTA] L'extension est faible au dus; elle est forte au cou et aux lombes. I in- clinaison latérale est très grande au cou, à la région dorsale moyenne aux lombes. La rotation est surtout considérable au cou, à la région dorsale infé- rieure ; nulle à la région dorsale et moyenne aux lombes. En examinant successivement chaque région, nous voyons que 1" i est la portion de la colonne vertébrale la plus mobile : il se fléchit peu, sauf à son extrémité inférieure; il s'étend beaucoup et le tassement des arcs postérieurs y est énorme. L'inclinaison latérale et la torsion y soi il très accentuées. Le dos s'étend médiocrement sur toute son étendue; il se fléchit très peu à sa partie moyenne et beaucoup plus à ses extrémités supérieure et inférieure; la torsion y est très prononcée en bas et l'inclinaison latérale peu appréciable. Les lombes se fléchissent peu, s'étendent beaucoup ; l'inclinaison latérale y est marquée et la torsion à peu près nulle. La connaissance de ces notions physiologiques nous sera utile dans la suite ; elle sert, en pratique, à dépister de très bonne heure l'existence d'un mal de Pott : au cou, par la limitation ou l'abolition de l'extension et de l'inclinaison latérale ; au dos, par l'abolition de l'inclinaison latérale ; aux lombes, par l'impossibilité de l'inclinaison latérale et de l'extension. GIBBOSITÉS EXPÉRIMENTALES Bonnet, de Lyon, a essayé de reproduire les gibbosités vertébrales, en enlevant un segment triangulaire de vertèbre par un trait de scie : comme lui, pour produire expérimentalement le mal de Pott, nous enlevons un et plusieurs corps vertébraux successivement, en respectant les pédicules. Nous nous rapprochons ainsi des conditions que crée la tuberculose. Elle s'attaque, en effet, au tissu spongieux, ulcère, creuse, cavernis détruit les corps vertébraux, tandis qu'elle respecte le tissu compact, dont sont formés les pédicules, ou ne les atteint que secondairement. Les modifications, résultant de l'absence d'un ou de plusieurs corps vertébraux, ont été étudiées, comme précédemment, sur la colonne verté- brale entière et sur des coupes médianes. Qu'arrive-t-il d'une manière générale, quand lasérie des corps vertébraux a été interrompue? Le segment vertébral supérieur s'infléchit sur ment inférieur, sous la pression du poids du corps et des contracta musculaires, remplacé, dans nos expériences, par la main qui presse plus ou moins fortement sur lui ; le dernier corps vertébral du segment su] rieur tend à s'approcher du premier corps du segment inférieur, à prendre contact avec lui. 680 SCIENCES MÉDICALES Ce rapprochement, que nous appelons inflexion, est variable, selon qu'un seul ou plusieurs corps vertébraux ont été supprimés, selon aussi certaines particularités anatomiques que nous apprendrons à connaître. L'inflexion est complète, quand les deux segments vertébraux arrivent au contact; incomplète, quand ils restent séparés par un intervalle de hauteur variable. En s'infléchissant, le segment supérieur s'incline en avant et s'éloigne de sa position primitive ; le chemin ainsi parcouru peut être mesuré par un angle, l'angle d'inflexion, dont les côtés sont représentés par le segment supérieur en position normale et par le même en position infléchie. Une fois l'inflexion produite, les deux segments limitent entre eux un angle rentrant intersegmentaire, qui est supplémentaire, de l'angle d'in- flexion ; pour chaque nouvelle position du segment supérieur, ces deux angles varient en raison inverse l'un de l'autre. GIBBOS1TÉS EXPÉRIMENTALES A LA RÉGION CERVICALE. Si nous supprimons un seul corps vertébral du cou, le quatrième par exemple, et que nous pressions sur la série des corps du segment supérieur, celui-ci se porte en avant, s'infléchit et la convexité en avant de la colonne cervicale cesse d'exister; l'angle d'inflexion, c'est-à-dire celui qui mesure la distance de la position primitive du segment supérieur à sa position nouvelle est de 15 degrés environ; 1 angle rentrant interseg- mentaire est, par contre, très grand, mesurant 165 degrés environ. Les corps extrêmes des deux segments n'arrivent pas au contact. Ils restent séparés par une hauteur qui égale à peu près la moitié du corps vertébral disparu. Pourquoi l'inflexion est- elle incomplète ? Il faut faire intervenir ici une disposition anatomique propre à la région cervicale. On sait que les pédicules et les apophyses transverses s'attachent sur les côtés des corps des vertèbres cervicales et non pas sur leur face postérieure, comme au dos et aux lombes. Lorsque le corps cervical a disparu, les apophyses transverses et les pédicules peuvent en tenir lieu en partie, car ils restent coincés entre les deux 7. — Ablation des corps de segments et s'opposent à l'inflexion du seg- la quatrième vertèbre cervicale. ° rjr - Inflexion consécutive, sans tasse- ment Supérieur. entdesarcspostérieni's.— Intlexion " En arrière, les apophyses épineuses des troisième et cinquième cervicales s'écartent de la quatrième ; elles sont, dès lors, toutes trois situées sur le même '"$. Il G. ment incomplète par suite du coincement intersegmentaire des apophyses transverses,. I>' v. MÉNARD El GDIBAL. — GIBBOSITÉf EXPÉRIMENTAL! plan vertical. Le creux normal, que forme la série des épines cervi disparaît. Un mouvement de bascule dos vertèbres se produil autour de leurs apophyses articulaires, devenues points d'appui : il a pour résultai de rapprocher les corps, tandis que les ans postérieurs divergent en éventail. L'écarlement des arcs postérieurs est en grande partie limité par la tension des ligaments jaunes et interépineux (fig. S). Enlevons deux corps vertébraux, les quatrième et cinquième et exerçons une pression sur le segment supérieur ; il s'incline en avant el il s'inflé- chit. L'inflexion est incomplète et une hauteur de corps vertébral sépare les deux segments. La cause qui empêche le contact est la même que dans la première expérience : interposition des apophyses transversales. L'angle d'inflexion mesure 2o degrés environ; l'angle rentrant intersegmentaire diminue d'autant, il est moins obtus que tout à l'heure. La dis- tance de la pointe de la dent à la première dorsale diminue d'un quart environ. En arrière, les apophyses épineuses des troisième, quatrième, cinquième, sixième cervicales s'écartent fortement et elles for- ment , par leur ensemble, une ligne légère- ment convexe en arrière, un rudiment de gibbosité (fig. 9). Avec trois corps vertébraux détruits (3°, 4e, 5e), les choses se présentent de même et tous les signes déjà cités s'exagèrent : agrandissement de l'angle d'inflexion, diminution de l'angle intersegmentaire, accroissement de la gibbosité. Cependant, ces expériences, si on les considérait comme définitives, ne représenteraient pas les choses telles qu'elles se passent en réalité. La solution de continuité produite dans la série des corps vertébraux, soit expérimentalement, soit par le mal de Poit, empêche la transmission du poids de la tète de se faire dans les conditions normales, c'est-à-dire par l'intermédiaire de la colonne somatique elle-même. Cette transmi- se fait, au niveau du foyer expérimental ou tuberculeux, par la • des arcs postérieurs restés intacts. Aussi, par l'effet de l'attitude que prennent instinctivement les malades et de la contracture musculaire, ces arcs postérieurs se rapprochent superposent de manière à former une colonne osseuse continue, suscej - tible de remplacer la colonne somatique disparue : il se produit un I ment des arcs postérieurs. c.s. Fig. 8. — Même i s la Qgure ~. — Inflexion con pai rlébraux postérieurs. — Coincement inter- segmentaire des apo) ms- verses. I ' D.L ggg SCIENCES MÉDICALES L'étude des mouvements du cou nous a appris que la colonne cervicale possède une faculté d'extension considérable, que les arcs postérieurs peuvent subir un tassement énorme, tel que la hauteur totale des arcs posté- rieurs, dans l'extension forcée, diminue d'un tiers. Si nous reprenons nos expériences et si nous produisons le tassement sur les pièces déjà étudiées, nous voyons appa- raître, à leur niveau, des modifications très importantes. Sur la première, celle dont un seul corps était enlevé (fig. 8), l'angle d'inflexion disparaît, le segment supérieur se remet en place et la colonne cervicale redevient, dans son ensemble, convexe en avant. Les deux segments restent séparés par une petite distance ; les arcs postérieurs se rapprochent fortement et se tassent en raison des causes déjà connues : faible hauteur des lames et des pédicules, faible volume des apophyses épineuses moyennes. La saillie des apophyses épineuses forme une ligne droite verticale au lieu d'une ligne convexe en arrière : le tassement corrige donc la gibbosité ; de plus, de con- cert avec le rapprochement des segments en avant, il raccourcit la hauteur de la colonne cervicale. La production du tassement, après abla- tion de deux corps (fig. 10), donne des résultats identiques aux précédents : efface- ment de l'angle d'inflexion, remise en Fia. 9.— Ablation des corps des quatrième et cinquième vertèbre cervicales. — In- flexion incomplète par suite du coince- ment intersegmentaire des apophyses transverses. — Inflexion produite sans tassement des arcs postérieurs. i ' m. Fig. 10. — Effet du tassement des arcs postérieurs dans l'expérience do la figure 9. place du segment vertébral supérieur, qui se redresse et forme avec l'inférieur une ligne convexe en avant ; correction de la gibbosité, car les épines forment une ligne droite et verticale au lieu d'une ligne con- vexe en arrière ; enfin, raccourcissement en hauteur de la colonne cervi- cale, mesurant près d'un centimètre. Après l'ablation de trois corps, le tassement ne laisse persister qu'un angle d'inflexion modéré ; il corrige en grande partie la gibbosité, mais non complètement; le raccourcissement de la colonne cervicale augmente. En résumé, nous voyons que, au cou, l'inflexion est presque toujours incomplète. Le tassement des arcs postérieurs, fort étendu, a pour résul- Itr V. MÉNàRD ET GDIBAL. — GIHIlOM l I - EXPÉRIMEN1 \l l -> tats de superposer les apophyses épineuses, sans intervalle appréciait sorte qu'il est difficile de les compter sur le sujet vivant ; de race cir <'ii hauteur la colonne cervicale; de corriger ou d'atténuer sensiblement la i;ïbbosité due à l'écartement et à la saillie en arrière des arcs postérieurs. L'étude des pièces pathologiques confirme la plupart de ces propositions; la figure 1 1 représente un mal de Pott cervical très étendu : les cinq derniers Fus. h. — Mal de Pott cervical. Destruction de cinq corps vertébraux. — Inflexion incom corps vertébraux sont détruits en grande partie, les deux premières dor- sales sont altérées. On voit que l'inflexion est incomplète et que les deux segments sont restés à une distance considérable l'un de l'autre ; que la gibbosité est peu accentuée, malgré le nombre considérable de vertèbres détruites, et cela grâce au tassement des arcs postérieurs, au redressement du segment supérieur et au raccourcissement de la colonne cervical.'. GIBBOSITÉS EXPÉRIMENTALES A LA RÉGION DORSALE Nous étudierons d'abord la colonne dorsale, débarrassée de ses con- nexions thoraciques. Si nous enlevons un seul corps vertébral, le neuvième, par exemple, le 14 090 SCIENCES MÉDICALES c- segment supérieur s'infléchit sur l'inférieur et les deux arrivent au contact, moyennant une pression modérée : l'inflexion est complète. Sous ce rapport, la région dorsale diffère de la région cervicale ; car, au dos, les pédicules sont attachés à la face postérieure des corps vertébraux et n'opposent pas d'obstacle à l'inflexion. Le segment supérieur se porte en avant et le chemin parcouru depuis la position de repos jusqu'à la position nouvelle se mesure par l'angle d'inflexion ; il est de 25 degrés environ. L'angle intersegmentaire se ferme d'autant. L'arc postérieur de la huitième dorsale s'écarte de celui de la neuvième et il s'élève ; la huitième apophyse s'éloigne de la neuvième. Le doigt s'insinue facilement entre elles. La neuvième apophyse, appartenant à un arc privé de ses attaches somatiques, est enucléée, Fig. 12. — Ablation du corps , ., . ., , , . de la troisième dorsale. — in- chassée en arrière par la pression d en haut et flexion consécutive. ^'en bas, comme un noyau de cerise entre les doigts. Il se forme ainsi une gibbosité légère due à la saillie de la neu- vième apophyse, d'une part, et, d'autre part, à l'élévation de la huitième apophyse, dont le corps a basculé en avant . Bonnet pose la question de savoir quelle est l'apophyse épineuse dont la saillie forme la gibbosité : « Est-ce l'apo- physe épineuse de la vertèbre malade, est- ce celle de la vertèbre supérieure ou de la vertèbre inférieure à la lésion ? » Il pense que c'est celle de la vertèbre malade et nous le croyons comme lui. En effet, l'arc postérieur, dont le corps est détruit, glisse en arrière, par suite de la direction de ses apophyses articulaires inférieures qui glis- sent sur celles de l'arc sous-jacent. Les apophyses articulaires supérieures, qui regardent en haut et en arrière, pourraient être retenues par celles de l'arc sus-jacent. Mais il n'en est rien, à cause de l'élévation et de la bascule en l'air de cet arc, éléva- tion qui a pour effet de libérer une grande partie des apophyses articulaires supérieures de l'arc malade et de découvrir son apophyse épineuse, par conséquent de rendre sa taille plus appréciable. Fig. 13. — Ablation des corps des deuxième et troisième vertèbres dor- sales. — Inflexion consécutive. H' v. Ml \ \i;l> i i <.l [BAL. -- GIBB0S1 il - i:\ii i.imi ■ A. vec deux corps vertébraux enlevés, les deuxièn t troisième, l'in- (ïeiion esl complète, l'angle d'inflexion grandit, il mesure i*> degrés; l'angle ren- trant int^rsegmentaire diminue. Les apophyses épineuses des première, deuxième, troisième dorsales s'écartent en éventail et l'encoche, qui oormalemenl les sépare, augmente de dimension. Les deux arcs postérieurs, détachés de leurs corps respectifs, sent chassés «mi arrière. La gibbo- sité, déjà fort appréciable, esl causée par les deux déformations suivantes : énucléation en arrière des deux airs détachés, élévation des arcs immédiatement sus-jacents qui décou- vrent les apophyses épineuses luxées. L'ablation de trois corps, septième, hui- tième et neuvième, exagère encore ces '•"' signes L'angle d'inflexion augmente et ,,. u. - iblation des deuxième, ' îles.— [nflexii tive. dépasse V.\ dr^rés. L'angle inlersegmentaire diminue d'amant. L'inflexion est complète, puisque les deux segments se touchent. Mais le segment supérieur n'arrive pas seulement au contact de l'inférieur. Il se luxe encore en arrière de lui. La dernière vertèbre du segment supérieur repose, par sa lace antérieure, sur la face supérieure de la première vertèbre du segment inférieur resté en place. Avec un plus grand nombre de vertèbres détruites, le fragment supé- rieur s'appuie sur l'inférieur par la face antérieure de deux de ses ver- tèbres; les plus inférieures peuvent passer même en arrière du segment inférieur. Dans ce cas l'angle d'in- flexion atteint OU dépasse 90 degl Quel sera au niveau du dos le de- gré du tassement? Nousavonsdil que le tassement et l'extension sont di termes différents exprimant la même chose: la faculté, pour les arcs pos- térieurs, de se rapprocher, de juxtaposer étroitement, de manie* Fia. i5. — Ablation du corps de la neuvième ver- diminue) I hauteur totale de la co tèbre dorsale. - Inflexion. ^^ ^^ fonnenl par leur super- position. Au dos, l'extension est très faible et le tassement ne modifie xii m* m xirnuss I'ig. 16. — Ablation des corps des huitième et neuvième vertèbres dorsales. — Inllexion consécutive. 092 SCIENCES MÉDICALES nullement ce que nous avons dit (fig. 12 et suivantes). Après ablation de deux corps (fig. 13), le tassement essayé, même avec force, ne rap- proche pas sensiblement les arcs postérieurs. La gibbosjté est, de ce fait, très marquée. Le tasse- ment aurait eu pour résultat, comme on l'a vu, de diminuer l'angle d'inflexion, d'atténuer la saillie en arrière des apo- vA. physes épineuses. Il est aisé de prévoir, dès maintenant, que le dos sera le siège des gibbo- sités considérables. Après la suppression de trois vertèbres (fig. H et 17), le tas- sement en produit aucun chan- gement : la gibbosité devient arrondie, la série des apophyses épineuses formant un arc de cercle à grand rayon. En se rapportant à des pièces pathologiques, on voit se produire assez exactement les particularités que nous a révélées l'expérimentation. Si une seule vertèbre est détruite, l'inflexion est complète, au niveau du rachis antérieur ; l'arc posté- rieur, privé de ses attaches somaliques, fait saillie en ar- rière; c'est lui qui est l'élément constituant de la gibbosité : celle-ci est petite et franchement angulaire. Quand deux ou trois vertèbres ont disparu, du fait de la tuber- culose, le segment supérieur se porte en avant et l'angle d'in- flexion se rapproche plus ou X 1 1 13 moins de l'angle droit qu'il peut atteindre et quelquefois môme dépasser. L'inflexion est, en général, complète et les deux segments arrivent à se toucher ; les surfaces de contact ne sont pas régulières, le plus souvent, mais an frac tueuses, irrégulières, baignant dans le pus d'abcès froid. Fig. 17. — Ablation des corps des septième, huitième, neuvième vertèbres dorsales. — Inflexion consécutive. Dr V. KÉN IRD Kl GUIBAL. — G1BB0SI il- RXPl RIMI NTA1 Si l'inflexion s'exagère, le dernier corps du segment Bupérieui en arrière du segment inférieur et t'ait saillir dans le canal rachidien Les deux corps, situés immédiatement au-dessus, répondent, par leur antérieure, à la face supérieure du Begmenl inférieur. Cette disposition est celle que l'on observe en général sur les pi< pathologiques, celle qu'on réalise toujours par la production expérimentale du mal de l'ott. Cependant, on observe quelquefois la luxation du segment supérieur en avant de l'inférieur. Mais ce n'est pas la position primi- tivement occupée par le seg- ment supérieur. Les corps vertébraux qui s'appuient sur le segment inférieur sont détruits par ulcération com- pressée. Que cette destruc- tion soit complète et le seg- ment supérieur se luxe, mais secondairement, en avant de l'inférieur. Au niveau du rachis pos- térieur, les pièces patholo- giques permettent de voir qu'il n'y a pas de tassement. La gibbosité est considé- rable, même si la destruc- tion ne porte que sur trois ou quatre vertèbres. Elle est due à la disposition radiée des pédicules, dont les corps vertébraux ont basculé en avant, à l'énu- cléation et à la saillie en arrière des arcs postérieurs correspondant aux corps vertébraux détruits. Si l'on suit avec le doigt, de bas en haut, la crête épineuse, on sent, en arrivant sur la gibbosité, une sailli.' Dette, surplombant le me marche d'escalier que le doigt devra gravir; cette apophyse, chassée en arrière, répond au premier arc dont le corps est détruit. Au-dessus, épines forment une série arrondie et divergente en éventail; le doigl s'insinue facilement entre elles. Cette épine saillante, cette mardi- d'ea lier, sert à marquer en bas le niveau où s'arrête la destruction totale d corps vertébraux. 11 est plus difficile de le déterminer en haut. ■ , | .,. ig. — Rapport normal de lai ■ • sternum avec le rachis. G94 SCIENCES MEDICALES La disposition radiée des apophyses épineuses peut ne pas se montrer au niveau de la gibbosité. Elles se retournent, s'arrondissent et regardent en bas par leur pointe : il faut faire intervenir ici l'action des ligaments interépineux qui infléchissent les apophyses et les attirent en bas. Quand le nombre de vertèbres détruites est considérable, les gibbosités dorsales deviennent très volumineuses à cause de la facilité qu'éprouve le segment supérieur à s'infléchir sur l'inférieur, et à cause aussi du défaut de tassement. Le dos est le siège de prédilection des grosses bosses. Rôle du thorax. — Le thorax joue un rôle très important dans la morphologie de la colonne vertébrale au cours du mal de Pott. L'expérimentation et les pièces pathologiques nous ont donné, au sujet de ce rôle, des résultats concor- dants. Si deux ou trois vertèbres sont enlevées au milieu du dos, le thorax lutte contre l'affaissement du segment supérieur sur l'inférieur; il empêche l'inflexion com- plète de se produire, et .les deux segments restent un certain' temps séparés par un intervalle de hauteur variable. Le sternum est porté en avant el le thorax devient globuleux. Si la destruction porte sur les vertèbres dorsales supérieures , l'abaissement du segment supérieur n'est pas empêché. Les premières côtes s'abaissent avec lui et entraînent la fourchette du Fis. i 9. — Abaissement de la poignée du sternum el rétré- S'emum clui descend en cisscinei.l antéro-postérieur du thorax, en haut, dans la regard de la quatrième OU gibbosité dorsale supérieure. ° " de la cinquième vertèbre dorsale, alors qu'à l'état normal elle est en regard de la deuxième. En outre, les côtes inférieures implantées sur le segment inférieur s'opposent à l'abaissement des côtes supérieures, mais dans une faible mesure. D1 V. MÉNARD El GUlfiAL. — G1BB081T1 EXPÉRIMENTAI De ce cou il il résulte la projection forte de l'extrémité infl du sternum et de l'appendice xyhoïde; cette déformation, coïncidant une gibbosité interscapulaire, généralement aiguë, donne lieu à la poitrine de polichinelle. GIBB0S1TÉS EXPÉRIMENTALES A LA RÉGION LOMBAIRE lx- On saii que l'extension du rachis lombaire est très accentuée, que le tassement qui s'y produit est du quart de sa hauteur ; on peul prévoir ce qui va se passer, quand nous enlèverons un ou deux corps vertébraux. Si c'est le troisième corps qui est détruit, la convexité en avant de la colonne lom- baire disparaît, quand nous pressons sur le rachis antérieur. L'angle d'inflexion mesure 40 à io degrés. L'inflexion est com- plète et les deux segments arrivent en contact. Les apophyses épineuses s'écartent for- tement et diver- genten éventail, l'espace inler- épineux aug- mente, les liga- ments jaunes se tendent, comme dans nos expé- riences de flexion forte de la co- lonne lombaire. L'apophyse épineuse de la vertèbre mutilée l'ait sailli' en arrière; elle est le point culmi- nant d'une ligne régulièrement courbe, formée parla série des tubercules épineux lombaires. En supprimant deux vertèbres (deuxième et troisième), l'angle d'inflexion augmente encore et dépasse 45" degrés, l'angle rentrant intei menlaire diminue; l'inflexion es( complèl L'écarlement des tubercule deuxième, troisième, quatrième vertèbres esl encore plus grand. La convexité que forme la ligne des apophyses épineuses appartient à une circonférence de plus court rayon. Fio. 20. — Ablali lu corps de la troi- sième vertèbre Lombaire. — Inflexion c plète sans tassemenl des arcs pos- térieurs. Fie. 2i. — Ablation du corps de la troisième vertèbre lombaire. — Inflexion diminuée par le la>- seiuent îles arcs postérieurs. L . ■■.■■.■/ - mmoz et raoide refc iériewi lac 4. attàNK 4U4. \>. me* ; '. partie* wv^Je*, mr le *fjjei, tt k* tmefa* 4e 4e*s *erte**e* «y, ■ •* h» ■?•» s ...... *- «■ - l- i r.uh - s • l tuent inten leur hauteur duw qui .11110110 1 atrophie via letuui 1 - \ - \ - km, un* nitlu. £Îb - jvttiqi:. un, doux ^ \ , " < $ . lue \ 5 tv> ÎAI-tt, ' ' \ du t ju* \ \ ■ * \ NlU P. ;;:'.' -, . . • - S I \ \ \ \ V » J 098 SCIENCES MÉDICALES l'autre, que des intervalles insignifiants, elles s'appliquent directement. Elles ne subissent aucun tassement appréciable. En outre, on voit, après la suppression d'un ou deux corps vertébraux, l'inflexion s'effectuer assez complètement, malgré un certain obstacle opposé par la cage thoracique. Les deux segments viennent au contact à la partie supérieure du dos ; plus bas, ils ne se rapprochent que sous une pression forle. L'absence de tassement en arrière et le caractère complet de l'inflexion en avant concourent à cette conclusion simple : au dos, le degré de la gibbosité est en rapport direct avec l'étendue de la destruction des corps vertébraux. A la région lombaire, les résultats obtenus sont intermédiaires à ceux du cou et à ceux du dos. Le tassement des arcs postérieurs, en rapport avec le degré du mouve- ment d'extension, atteint le cinquième ou le quart de leur hauteur. Il est loin d'être nul comme au dos, il est moindre qu'au cou. Quant à l'in- flexion, elle est facile et complète après la destruction d'un seul corps vertébral ; on l'obtient difficilement si l'on a enlevé plus de deux ou trois corps vertébraux : ce qui tient à la longueur et à la direction horizontale des apophyses épineuses, solidement attachées entre elles. On prévoit ainsi qu'aux lombes, la gibbosité sera notablement atténuée, surtout par le tassement des arcs postérieurs. La comparaison faite entre les résultats de nos expériences et les pièces recueillies dans le mal de Pott nous a montré une parfaite concordance. Aux lombes et surtout au cou, la gibbosité n'est pas en rapport avec l'étendue de l'altération des corps vertébraux : elle est atténuée. Au dos, région des grandes bosses, il y a rapport direct entre les deux termes : destruction somatique et inflexion rachidienne. M. le Dr P. BETTEEMIEÏÏX (de Roulmixi ancien interne des hôpitaux de Paris. DES NÉVRALGIES ET TICS DE LA FACE CONSIDÉRÉS DANS LEURS RAPPORTS AVEC UN ÉTAT PATHOLOGIQUE DES VOIES LACRYMALES [616. 87_ — Séance du 18 septembre — Le but de ma communication est de présenter un certain nombre de faits cliniques établissant, suivant moi, la possibilité d'une relation pa- I)1' P. :i 1 i REMIKI IX. — DUS NÉVRALGIES M riCS DE LA Vki thogênique entre de- altérations de la muqueuse lacrymo-nasale et '■ névralgies et les lies de la face existant soit isolément, Boil asso» l< s. Le premier l'ait qui a attiré mon attention but ce point a été relaté en grande partie dans les Archives d'ophtalmologie; voici cette observation résumée et complétée. Observation I. — M. V..., '■>' ans, me consulte en avril 1897, il esl al ■ l'un tic douloureux du côté droit do la face, dont Le début remonte â 1891; les douleurs faciales furent attribuées à de mauvaises «lents à la mâchoire Bup Heure, le point le plus douloureux correspondait à L'émergence du nerf sous- orbitaire droit; progressivement les douleurs s'aggravèrent et se compliquèrent de contractures des muscles de la joue au moment des paroxysmes, Les moui ments de mastication provoquaient des crises très pénibles, le malade dormait mal, était, gêné pour son travail. En janvier 1890, l'ablation d'une partie du bord alvéolaire pratiquée par le D" Alfred Leplat avait amené une amélioration presque immédiate el la dispa- rition progressive de tous les phénomènes pénibles. Pendant neuf mois environ, M. V... n'avait rien éprouvé ou presque rien. Les douleurs et le tic ont repris fin octobre 1896 et vers mars 18{,»7, ils étaient presque aussi marqués qu'avant l'opération. Quand M. Y... me consulte en avril 1807, il attire mon attention sur un lar- moiement datant d'environ deux ans, et surtout prononcé à droite; l'injection lacrymale ne passe ni à droite, ni à gauche, le calhétérisme est assez facile. Li traitement des voies lacrymales amène en quelques jours une amélioration qui s'accentue progressivement; après quelques semaines. .M. V... est absolument débarrassé de son tic douloureux. La guérison se maintient depuis près de deux ans et demi ; par précaution, je fais le calhétérisme lacrymal toutes les deux ou trois semaines. Dans les premiers jours de mars de cette année, M. V... a eu une rechute de quelques jours qui a cédé facilement et complètement à deux ou trois cathété- rismes suivis d'injections de nitrate d'argent. Dans le cas de M. V.... le cathétérisme est sensiblement plus facile à droite qu'à gauche, et pourtant dans le côté gauche de la face, il n'y a jamais eu ni douleurs ni contractions. Observation 11(1). — Amédée C... a subi l'amputation de l'œil gauche, il a eu un abcès de l'orbite, cette cavité est comblée par des exosloses qui Boulèveot les paupières: il souffre beaucoup dans le côté gauche de La Lace, douleurs fron- tales irradiées, douleurs au niveau de l'articulation temporo-maxillaire princi- palement lors des mouvements de mastication, point névralgique sous-orbitaire très sensible à la pression. Le traitement par les sondes et les injections lacrymales mis en œuvre il } • un an environ, amena la cessation des douleurs. L'injection lacrymale a t jours bien passé, la sonde rencontre dans la moitié inférieure du canal un. d'épine osseuse. Depuis quelque temps, C... accuse de nouveau quelques douleurs dans le CDCetteobser comme celle qui pré* elle qui suit a < lalmologie avril 1898 . Je n'en environ des mouvements convulsifs qui se sont produits d'abord dans l'orbiculaire gauche : elle me consulte fin mars 1891». Son tic se produisit d'abord à d'assez longs intervalles, mais depuis six mois il est beaucoup plus fréquent et B'étend à la joue; depuis environ un mois les mouvements gagnent le front et la lèvre supé- rieure. Mme B... éprouve à certains moments une douleur lancinante au-dessus du sourcil gauche. Elle n'a jamais eu de larmoiement, rien n'attire l'attention du côté des voies lacrymales. Je fais des injections lacrymales antiseptiques; le liquide passe bien. 11 se produit presque immédiatement une amélioration, la patiente a des rémissions qu'elle n'avait pas auparavant, les douleurs cessent, les mouvements sont beau- coup moins prononcés et toujours limités à la paupière. Trois semaines environ après le commencement du traitement, M B... me signale que depuis un jour ou deux, le bleu de métli\léne instillé dans l'œil passe dans le nez et dans la bouche, colorant en bleu la sécrétion nasale et la salive expectorée; en même temps il s'est produit une notable amélioration des phénomènes morbides, et à partir de ce moment il y a eu un parallélisme à peu près constant entre la perméabilité plus ou moins parfaite du canal lacrymo- nasal et l'état de la malade; elle va généralement bien quand le bleu de méthy- lène passe de l'œil dans le nez, moins bien dans le cas contraire. Au mois de juin, pour dilférentes raisons, M"' I!... cesse de venir à ma con- sultation et réduit son traitement à des instillations de bleu de méthylène, les injections antiseptiques étant supprimées, le canal laciymo-nasal devient vrai- semblablement moins perméable, le bleu de méthylène instillé ne Iran, hit plus ce canal et en même temps le tic redevient plus fort; M"" B... a de nouveau quelques douleurs. Au mois d'août elle se remet à son traitement, je recommence à lui faire des injections antiseptiques, son étal s'améliore progressivement, elle esl quelquelois plusieurs journées sans sentir le moindre mouvement, elle ne souffre plus, son œil gauche, qui était ordinairement un peu plus petit que le droit, s'ouvi e bien que son congénère. La perméabilité du canal lacrvmo-nasal redevient parfaite, ce donl témo le passage du bleu de l'œil dans le nez. les quelques mouvements pass très espacés qui se produisent sont beaucoup moins forts qu'avant le traitement e de moins en moins prononcés. Outre ces cinq cas qui sont des guérisons ou de très notables améliora- ^Q2 SCIENCES MÉDICALES tions, j'ai observé quatre autres sujets atteints de névralgies ou de tics de la face : 1° Un homme atteint de névralgie faciale vraisemblablement d'origine den- taire, chez qui j'ai pratiqué un cathétérisme lacrymal très facile, puis que j'ai perdu de vue. 2° Une femme souffrant beaucoup et depuis longtemps de névralgie faciale ayant résisté à toutes les médications mises en œuvre et n'ayant cédé que très peu de temps à de multiples sections nerveuses; cette femme n'attache aucune importance au larmoiement qui existe chez elle; pourtant ses voies lacrymales ne laissent pas passer l'injection ; le cathétérisme est pénible et la patiente, après deux ou trois séances, ne veut plus s'y soumettre. 3° Un homme atteint de larmoiement et de tic facial non douloureux, chez lequel les injections de nitrate d'agent amènent assez vite une amélioration, mais qui ne continue pas le traitement en me donnant comme raison que ces injec- tions produisent une irritation de l'œil qui le gène pour ses occupations. 40 Un sujet atteint de douleurs faciales, liées à un zona ophtalmique, chez qui j'ai fait sans résultat appréciable quelques injections lacrymales de nitrate d'argent. Je n'ai trouvé mentionnée dans aucun traité la relation que je signale entre les névralgies et tics de la face et un état pathologique des voies lacrymales ; quelques ouvrages d'oculistique, notamment le traité du pro- fesseur Panas, indiquent le mauvais état des voies lacrymales comme une cause possible de blépharospasme. Somme toute, la notion pathogénique qui résulte des faits que j'ai observés est, je crois, sinon tout à fait neuve, au moins très insuffisamment connue; je ne crois pas que jusqu'ici il serait venu à la pensée d'aucun médecin de chercher du' côté des voies lacry- males le point de départ d'une névralgie ou d'un tic de la face, surtout dans le cas sinon ordinaire, au moins possible où les lésions génératrices du réflexe, du trouble nerveux, n'entraînent pas de larmoiement gênant et reste compatible avec la perméabilité à l'injection du canal lacrymo-nasal. CONCLUSIONS Les névralgies et les tics de la face peuvent avoir leur point de départ dans une lésion de la muqueuse lacrymo -nasale. Cette lésion peut être superficielle, ne pas s'accompagner de larmoie- ment, permettre le passage de l'injection de sorte que la relation entre la cause et l'effet n'apparaît pas dans certains cas, il faut la chercher. La meilleure conception des névralgies et des tics de la face est, à mon avis, celle qui consiste à les considérer comme des réflexes pathologiques, et avant de recourir aux moyens chirurgicaux, ayant pour but d'inter- rompre le circuit réflexe, il me paraît indiqué de rechercher avec soin, notamment du côté des voies lacrymales, le point de départ de ce réilexe. Dr LE NOIR. — DEUX CAS DE PHLÉBITE DES Ml M BRI s DANS i \ SYPHILIS 1 M. le L1 LE NOIR à Paris. DEUX CAS DE PHLÉBITE DES MEMBRES OBSERVÉS DANS LA PÉRIODE SECONDAIRE DE LA SYPHILIS 61C.951] — Séance du fS septembre — Jusqu'à ces dernières années, la syphilis des veines a peu attiré l'atten- tion des cliniciens. Pour ne pas présenter l'inlérêl qui s'attache à l'étude des lésions artérielles, les manifestations veineuses de la syphilis n'en méritent pas moins d'être signalées. Elles peuvent s'observer soit à la période secondaire, soit à la période tertiaire. Mendel (1) en 1894 et Proksch (2) en L898, ont réuni dans on travail d'ensemble, les faits épars dans la littérature. Quelques cas de phlébite syphilitique de la période secondaire ont été récemmenf publiés par MM. Thibierge et Mouthis, Fournier et Laîper. Le nombre des faits connus n'esl cependant pas considérable et le type clinique de cette affection ne peut encore être regardé comme défi- nitivement élalili. Aussi ne croyons-nous pas inutile de rapporter deux nouveaux exemples de syphilis secondaire de- veines qui nous paraissent présenter quelque intérêt. La première de ces observations a trail à un homme île trente an-, gardien de la paix, qui avait eu. trois mois avant son entrée à l'hôpital, un chancre ;ï la verge, et, un mois et demi après ce chancre une roséole assez légère suivie d'angine et d'ulcérations buccales. Quelques jours avant son admission le malade avait ressenti, sans cause appré ciable, une douleur dans le membre intérieur gauche, douleur assez viv et prédominant à la cuisse et au genou. L'examen révèle l'existence, sur le trajet de la saphène interne, d'un cordon dur, douloureux, étendu depuis le milieu du mollet jusqu'à l'union du tiers inférieur avec le tiers moyen de la cuisse, sur uoe longueur de :::, .'. m centi- mètres; il y a peu de rougeur de la peau, peu de gonflement du membre el l'on ne peut constater un œdème appréciable. Les ganglions inguinaux aussi bien à gauche qu'à droite sont volumineux. Comme accidents syphilitiques actuels on note l'existence de nombri (1) Mendel, Archives générales de médecine, 1894. (2) J.-K. Proksch, U.eber VenenSyphilis. Rome 1898. 704 SCIENCES MÉDICALES ulcérations buccales au niveau de la langue, des piliers du voile du palais, et du sillon gingivo-labial inférieur. Il n'y a pas de fièvre; les urines sont normales. Le traitement anlisyphilitique est institué; le membre inférieur gauche est immobilisé et en quelques jours les douleurs disparaissent; le cordon induré diminue peu à peu et nous n'avons à signaler qu'un seul incident survenu dans le cours de la maladie : c'est l'existence d'une hydarthrosedu genou gauche. Le malade sort au bout de cinq semaines en conservant encore une légère claudication. Dans la seconde observation il s'agit d'une jeune fille de vingt-trois ans, servante dans un bar, qui entre à l'hôpital pour des douleurs dans la jambe gauche. Ces douleurs auraient débuté huit jours auparavant et auraient été accompagnées de gonflement de la jambe. Le tout aurait disparu par un repos de deux jours et serait reparu après une journée de travail. A l'examen on constate l'existence d'un œdème qui occupe les deux tiers infé- rieurs de la jambe gauche et l'on provoque de la douleur au niveau de la ligne médiane du mollet. En raison de quelques varicosités superficielles et en l'absence de toute autre cause, on porte le diagnostic de phlébite variqueuse. Au bout de douze jours la douleur et le gonflement ont complètement disparu, mais il survient une éruption d'apparence roséolique sur la poitrine et dans le dos. La malade sort le lendemain et le diagnostic reste en suspens. Quatre jours après la malade rentre à l'hôpital avec de l'œdème des deux jambes, le gonflement ayant, cette fois, débuté par le côté droit. La roséole est maintenant très nette ; il n'est pas possible de constater la trace de l'accident primitif, mais l'apparition ultérieure de plaques muqueuses à la vulve et à l'anus et de syphilides cutanées ne laissent aucun doute sur la nature de l'infection. L'œdème des membres inférieurs diminue rapidement, mais on note, à gauche, sur le trajet de la saphène externe, l'existence d'un cordon dur. La malade sort définitivement au bout d'un mois ; toute trace d'inflammation des veines avait disparu, il n'y avait jamais en de fièvre et les urines n'avaient jamais contenu d'albumine. Ces deux observations ont présenté, avec la majeure partie des cas anté- rieurement connus, de nombreuses analogies. Comme cela a été signalé, nous avons noté la précocité de la phlébite, sa bénignité, sa fugacité, l'absence de fièvre, la prédominance marquée poul- ies veines des membres inférieurs. Dans la deuxième observation nous retrouvons aussi cet autre caractère, également connu, la fréquence des récidives et la bilatéralité. Il est cependant quelques points particuliers que nous voulons signaler. C'est, chez l'homme, la coexistence de la douleur arthralgique et de l'hydar- throse du genou avec la phlébite. A propos de la deuxième malade, c'est d'abord la rareté des cas observés chez la femme. Sur vingt-trois obser- vations réunies dans le mémoire le plus récent, on n'en relève que trois cas. C'est encore le fait que la phlébite a précédé l'éruption, fait qui n'a été jusqu'à présent indiqué qu'une fois, croyons-nous. b' CH. BREUILLARD. — UH N0UVEA1 MODB d'bXCIT\ïim\ m iwm. Dans les deux observations il y a peut-être également lieu de remarquer l'influence étiologique « I « - la fatigue el de la profession, ces deux malades (Haut obligés de rester debout chaque jour pendant de longues heures. La phlébite syphilitique de la période secondaire qous paraît être un accident beaucoup moins rare qu'on ne le pensait autrefois; il suffira vrai- semblablement île le rechercher pour en découvrir uV nombreux exemples. C'e>t un accident très léger, de peu de durée; en lin il peut être extrêmement précoce, toutes raisons qui expliquent qu'il ait pu passer souvent inaperçu ou que, tout au moins, son origine ait été méconnue. M. le D* Cli. BREUILLARD à Sainl-Honoré-les-Bains. UN NOUVEAU MODE D'EXCITATION CUTANEE. - LE MASSAGE PNEUMATIQUE [615.82] — Séance du 19 septembre — J'ai eu l'honneur de présenter, à la section des Sciences médicales, un nouvel appareil permettant de pratiquer une nouvelle manipulation thé- rapeutique, ayant pour unique champ d'action la peau. J'ai donne à celle nouvelle manipulation le nom de massage pneumatique. Le but principal de cette communication, après la description sommair de l'appareil, que mes collègues ont vu fonctionner après la séance, esl de comparer ce nouveau mode d'excitation cutanée à ceux produits par l'électrisation faradique, l'hydrothérapie et le massage manuel. J'espère ainsi montrer que, par suite d'un progrès dans la technique mécanothérapique, certaines théories courantes semblent devoir être modifiées pour la compréhension plus complète et plus large des effets thérapeutiques obtenus par l'excitation de la peau. J'espère également montrer que ces effets thérapeutiques sont plus faci- lement, plus grandement et plus sûrement acquis. L'appareil, son maniement. — La pièce essentielle de l'appareil est un bloc creux, en gomme élastique pure et molle, auquel j'ai donné' le nom d'ampoule cursive, et qui a la forme d'un ovoïde facilement contenu daus la main. Un tube flexible, également en gomme, aboutit, d'une part i cette ampoule, cl d'autre part à un appareil ,i vide, constitué essentielle- 700 SCIENCES MÉDICALES ment par un éjecteur à eau actionné par une sorte de petite pompe à incendie. Le tout est monté sur un socle-réservoir contenant un litre d'eau environ, dont la circulalion est continue. Cet appareil peut offrir un certain intérêt aux physiciens et aux ingé- nieurs. Il permet d'obtenir un vide continu et suffisant, qui peut atteindre 65 centimètres de mercure. Dès que l'appareil est en marche, l'air de l'ampoule est aspiré et si cette dernière est appliquée sur le corps, la peau est aussitôt happée par une sorte de succion énergique, et on la voit s'insérer dans l'ampoule, où elle est en même temps pincée, par suite du rapprochement des parois élastiquesv C'est alors que si, tenant à la main l'ampoule, à la façon d'une brosse, on la promène sur le corps, en l'appuyant à peine, on produit une forte traction de la peau, et il subsiste, aux endroits où l'on vient de passer, une traînée rouge plus ou moins intense, selon le vide produit. Ce vide peut d'ailleurs var.'er entre 30 et 60 centimètres de mercure, selon les indications à remplir. Dans tous les cas, aucune lésion de la peau et aucun accident ne sont à redouter. C'est à peine si l'on peut produire chez certains sujets à vais- seaux fragiles, une légère traînée ecchymotique, et l'on doit savoir que plus l'ampoule est traînée rapidement, moins le vide a le temps de se produire entre le commencement et la fin de l'application. D'ailleurs, le maniement de l'appareil est très vite acquis, et il est inutile d'insister ici sur certaines manœuvres très simples qui viennent naturellement à l'esprit de chacun. En outre, c'est le cas de spécifier que le massage doit être centrifuge et non centripète, contrairement aux règles inflexibles du massage manuel ; car la manœuvre centrifuge favorise mieux la circulation générale, en raison de la pleine activité donnée à la circulation collatérale des veines et des lymphatiques toujours munis de valvules, et elle favorise également la traction des filets nerveux sous- eutanés. Action mécanique et physiologique. — L'action mécanique du massage pneumatique peut être résumée en quatre mots : succion, friction, expres- sion et traction de la peau. Il m'est impossible de décrire ici ces divers modes d'excitation cutanée ; l'essentiel est de savoir que toute la surface du corps peut être influencée par ces actions multiples et complexes en quatre ou cinq minutes ! La sensation produite est toute spéciale et vrai- ment nouvelle, à tel point qu'il est difficile de la décrire et qu'on ne la connaît qu'après l'avoir ressentie. Si le vide ne dépasse pas 25 à 30 centi- mètres de mercure, la sensation perçue n'est pas douloureuse et, pour certains sujets, est plutôt agréable; mais si le vide est plus considérable Dr Cil. BBEDILLARD. — IN N0UVEA1 KOD1 D*KX CITAT ION CU1 et atteint 40 à 60 centimètres de mercure, ce qui esl Bouvenl nécessaire la douleur se l'ait sentir el est assez comparable à celle produite par la faradisation d'intensité moyenne. Cependant, elle esl moin mte que eette dernière el s'évanouit aussitôt, pour faire place à une sensation agréable de chaleur et d'excitabilité neuro-musculaire qui persiste. D'ailleurs, cette manipulation ne donne jamais lieu à l'excitation ner- veuse qui se produit fréquemment à la suite de l'emploi des courants induits, lesquels se diffusent toujours et ne peuvent être supportés pai de nombreux sujets, surtout s'ils -ont appliqués sur une grande surfeu J'ai coutume de faire apprécier celte action du massage pneumatique à ceux de mes confrères auxquels je présente l'appareil, en leur massant un bras, par exemple. Il suffit, dan- ce cas, de faire cinq ou six traînées sur toute la longueur du membre pour donner lieu à celte sensation nou- velle el singulière qui survient après une minute environ 1 1 que chacun décrit de la même façon : « Le membre est plus chaud, il semble plus léger, il éprouve le besoin d'agir, etc. », el cet effet observé dans un seul membre dure plus ou moins longtemps, mais rarement moins d'une heure ! On se rend compte que si le massage est exercé sur toute la surface du corps, ou au moins sur le tronc et les membres supérieurs, la même sensation se généralise, un certain degré de bien-être et d'alacril manifeste, qui a beaucoup d'analogie avec ce que l'on éprouve pendant la réaction qui suit la douche froide ; mais le résultat est plus accentué, plus certain et plus durable. C'est bien d'ailleurs une véritable réaction qui se produit, ainsi que me l'ont confirmé de nombreux maîtres en hydrothérapie, parmi lesquels je suis heureux de citer le professeur Winternitz de Vienne. Inutile d'ajouter qu'on n'observe rien de semblable après l'application de- ruinant- con- tinus ou interrompus. Donc, si le massage pneumatique est comparable à la faradisation au point de vue de la sensation produite et de la rapidité de la manipulation, ce qui est à considérer, comme on va le voir, l'analogie esl beaucoup plu- grande encore entre ce nouveau mode d'excitation cutanée et l'hydro- thérapie, puisque les effets physiologiques ullimes sont presque sem- blables. Mais il est essentiel de remarquer que l'hyperémie périphérique active, obtenue à la suite de la douche froide, exige plus d'efforts de la part de l'organisme que le même effet obtenu parle mas pneumatiq Sans doute, dans certains cas, cet effort de l'organisme peut être consi- déré comme utile et être recherché pour produire l'endurcissement au froid ou encore pour rétablir l'équilibre dans le système nerveux central. Mais dans d'autres circonstances nombreuses, où l'état général des foi 708 SCIENCES MÉDICALES est amoindri ou déprimé, la réaction hydrothérapique est nulle ou insuf- fisante, et peut, par cela même, présenter des dangers en ce sens que, la soustraction de calorique d'une part et aussi le choc nerveux pro- voqué par l'eau froide, dépassent les forces du sujet qui reste refroidi et affaibli. Tandis qu'après le massage pneumatique, la réaction se fait toujours facilement et d'emblée pour ainsi dire, et ce résultat est dû en grande partie à rappel mécanique du sang à la peau, et en partie à l'absence de l'action réfrigérante, immédiate et secondaire, produite par l'eau froide. D'autre part, le massage étant pratiqué de proche en proche, ne peut pas produire l'action perturbatrice de l'eau froide projetée à la fois sur toute la surface du corps, et qui donne lieu à la sensation d'angoisse fort pénible et parfois dangereuse que l'on connaît. Du reste, on tend de plus en plus, aujourd'hui, à dissocier en théorie et en pratique, les actions réactionnelle et réfrigérante de l'hydrothérapie. Comme on le sait, l'action réactionnelle est recherchée dans les maladies chroniques pour augmenter les actes réflexes et par suite activer la nutri- tion, tandis que l'action réfrigérante est de plus en plus employée pour combattre l'hyperthermie dans les pyrexies et principalement clans la fièvre typhoïde, selon la méthode de Récamier et de Brand. Il semble à peine besoin de faire ressortir ici la grande analogie qui existe, au seul point de vue physiologique, entre le massage pneuma- tique et le massage manuel, et par ce dernier, j'entends seulement le massage général, en laissant de côté nombre de pratiques massothérapi- ques, qui comportent des manipulations spéciales (massage abdominal, utérin, oculaire, etc., massage dans le traitement des entorses et des frac- tures). Le point important à signaler est que le massage pneumatique produit une réaction beaucoup plus considérable que le massage manuel, en raison de l'appel mécanique du sang par l'ampoule et aussi en raison de la traction plus énergique et plus régulière des filets nerveux sous- cutanés. D'ailleurs, la 'pratique démontre que la prétention qu'ont les profes- sionnels de masser les muscles est vaine et inutile : vaine, parce que la plus grande partie des muscles sont inaccessibles à la main, et inutile, parce que les muscles, presque entièrement dépourvus de nerfs sensi- tifs, ne sont pas influencés par le massage et que c'est toujours et avant tout, par l'intermédiaire des nerfs sensitifs de la peau, qu'au moyen d'effïeurages et de pétrissages plus ou moins accentués, on agit sur l'exci- tabilité neuro-musculaire. Il est bon de rapprocher ici ce fait, qu'en Chine, où le massage est en honneur depuis de nombreux siècles, c'est à la peau seule que s'attaquent les professionnels, qui lui font subir de multiples manipulations, dont la Dr CH. BREUILLAIU). — IN N0DVEA1 MODE D* EXCITATION CUTANÉI principale, là sciage, se rapproche beaucoup, quanl â la douleur el mx effets thérapeutiques, du massage pneumatique. Il me resterait maintenant à décrire les efifets du massage pneumatique sur les grain 1rs fonctions organiques, c'est-à-dire sur la respiration, la circulation, la calorification et la nutrition. Qu'il me Buffisi de dire ici que les résultats de mes recherches concordent avec ceux de tous l< - physiologistes qui ont étudié les effets des excitations cutanées. J'ai eu, à cet égard, la bonne fortune d'obtenir le concoure i lu professeur François Franck, qui, en mettant libéralement son laboratoire du Collège de France àma disposition, a bien voulu, en outre, expérimenter lui-même l'action du massage pneumatique sur la respiration et la circulation, avi appareils enregistreurs : pneumographc, sphygmographe et sphygmoma- nomètre. Les résultats observés sur un sujet bien équilibré ont été une respiration plus ample, et un pouls prenant immédiatement les caractères du dicro- tisme, ce qui est le fait d'une diminution sensible dan» la pression arté- rielle, laquelle pression, mesurée directement, est tomber de 17 à U centimètres de mercure, pour se relever d'ailleurs assez vite ensuite. Quant aux effets produits sur la calorification, on peut les résumer en deux mots : augmentation de la température périphérique et diminution de la température centrale, soit 1° d'augmentation d'une part et 0°,36 d diminution d'autre part. Quoi qu'il en soit, il faut bien admettre que ces modification- apportées dans les grandes fonctions, à la suite du massage pneumatique, sonl le l'ait de beaucoup d'autres actions physiothérapiques et mécanothérapiqu 3, et n'expliquent pas suffisamment les changements remarquables qui se manifestent dans l'activité des forces nerveuse-. On est alors obligé, pour satisfaire plus complètement l'esprit, d'avoir à considérer l'aptitude que possèdent les nerfs de la peau de renforcer l'acti- vité sensitive et motrice du système nerveux central, sans le secours immédiat de la circulation, ni même de la nutrition. On entre alors dans l'ordre d'idées et les théories si génialement conçues et exposées par Brown-Séquard, à propos de la dynamogénie et de l'inhibition. On connaît la belle expérience de Volkmann et Ch. Kichet, qui consisl à empoisonner une grenouille par la strychnine, après lui avoir dénudé partiellement la cuisse. Si, dans ce cas, on n'excite que le sciatique, aucune convulsion ne paraît ; mais si l'on vient à effleurer la peau. la tétanisation se montre immédiatement. Cette expérience n'est-elle pas décisive pour montrer clairement le : primordial et nécessaire de la peau dans le mécanisme des actes réflexes .' En reprenant la comparaison si souvent faite entre la force nerveufi l'électricité, comparaison qui paraît être de plus en plus juste, à la suite 71 ) SCIENCES MÉDICALES des nouvelles notions acquises récemment dans la physiologie du système nerveux, il semblerait que le centre cérébro-spinal représente l'usine où se produit l'influx nerveux, tandis que la peau peut être envisagée comme un accumulateur chargé d'emmagasiner une partie de la force créée, de façon à satisfaire aux demandes des organes, dont les fonctions ne peuvent se manifester sans son consentement ou plutôt sans sa coopération. La peau serait donc un véritable centre d'élaboration de la force nerveuse ! On entrevoit alors qu'en excitant la sensibilité d'une peau fonction- nant mal ou incomplètement, au point de vue nerveux principalement, on puisse exagérer ou rétablir des réflexes susceptibles de donner lieu à des actions curatives. C'est guidé par cet ordre d'idées que j'ai imaginé et employé le massage pneumatique, pour le traitement de certaines maladies chroniques. Je ne puis ici que résumer très brièvement un travail depuis longtemps en pré- paration et qui va bientôt paraître. DÉDUCTIONS ET INDICATIONS THÉRAPEUTIQUES Des faits et des considérations qui viennent d'être exposés, on peut admettre qu'au point de vue physiologique, le massage pneumatique participe de l'électrisation faradique, de l'hydrothérapie et du massage manuel général. Il paraît donc, en principe, assez légitime de conclure que cette nouvelle manipulation peut satisfaire aux mêmes indications thérapeutiques que ces trois médications, en admettant certaines réserves et certaines nuances que je n'ai pas à énumérer pour le moment. Mais cette conclusion, pour être admise, demande des preuves directes, que je crois être à même de fournir en grand nombre par les observations que je vais publier et qui ont été faites, tant dans différents services des hôpitaux de Paris que chez des malades observés dans la clientèle de ville. J'ai cru devoir prendre pour première et meilleure base de comparaison une affection bien nette, de mieux en mieux définie et dont le champ d'observation s'élargit chaque jour : la névrite. Je pense avoir ainsi évité beaucoup d'objections et de critiques qui pourraient être de mise à propos de certaines autres affections chroniques et en particulier les maladies de la nutrition. La névrite type que j'ai eu à traiter le plus fréquemment par le mas- sage pneumatique est la sciatique. 11 s'agit, bien entendu, de la sciatique chronique, invétérée, datant de plusieurs mois et même de plusieurs années, et ayant résisté à la plupart des traitements les plus en vogue. Après des succès constants et inespérés obtenus dans ma clientèle privée, je fis mes premières tentatives de traitement public à l'hôpital Dr CH. fmEUILLARI). — UN NOUVEAU MODE d' EXCITATION CUTANEl 711 Amiral, dans le service du professeur Debove, qui voulut bien mecnni plusieurs de ses malades. Quatre d'entre eux, donl la sciatique a\ résisté aux meilleures pratiques électrothérapiques el hydrothérapiqu aux médications internes les mieux indiquées, el enfin aux pulvérisations de chlorure de méthyle, auxquelles ils étaient venus se soumettre dans service, furent Boulagés ( sidérablement après quelques séances massage pneumatique et obtinrent une guérison complète après quinzi vingt applications. Ces faits étonnèrent le maître et les élèvei - m de coïncidence heureuse » e( de « suggestion » lurent naturellement pronom s. Mais la série des succès continua partout où de nouvelles tentatives furent faites, et la plus remarquable dr ces observations authentiques lut laite à la Salpêtrière, il y a trois ans, à la clinique Charcot, dans le service de M. le professeur Raymond. Je puis d'nilleurs fournir cent autres observations semblables ayant liait à dos névrites périphériques variées, disséminées un peu partout et de nature toxique, infectieuse ou traumatique. dont tous le- symptômes, J compris la crampe de l'écrivain, aussi bien que certaines amyotrophiea, ont été très vite amendés et finalement guéris. Dans ces conditions, on ne peut vraiment plus invoquer une série heureuse, et on esl fatalement amené à constater les effets remarquables du massage pneumatique et à essayer d'expliquer des résultats aussi flagrants. En analysant les effets physiologiques et thérapeutiques des principales médications externes employées dans le traitement des névrites et en éliminant ceux de ces effets qui sont communs à plusieurs d'entre elles. on arrive à voir que l'action maîtresse du massage pneumatique çonsiî avant tout, ainsi qu'on l'a déjà vu. dans les tiraillements el vraisembla- blement dans l'élongation consécutive des fdels nerveux sous-cutanés, et cela, par un procédé mécanique spécial, avec lequel le massage manuel le plus soigné ne peut pas rivaliser comme simplicité et comme promp- titude. Cependant, quand ce dernier est pratiqué par les rare- prol sionnels qui possèdent bien leur art, les résultats obtenu-, quoique plus tardifs, sont sensiblement les mêmes, principalement quand le- manipula- tions sont faites sous l'eau chaude, comme à Aix-les-Iiains etdan- d'autre- stations thermales. Mais cette médication, beaucoup trop compliquée, ne pourra jamais, à beaucoup de points de vue, entrer dans la pratique rante, et constituera toujours un traitement d'exception et de luxe : On conçoit que le massage pneumatique, qui synthétisi les princip actions thérapeutiques de la faradisation cutanée, de l'hydrothérapie et du massage manuel, et qui agit si merveilleusement dans le traitement i névrites périphériques, soit également indiqué dans un grand nombre* maladies chroniques relevant de dystropliics constitutionnelles. 712 SCIENCES MÉDICALES En soumettant les malades à ce traitement, appliqué d'une façon géné- rale, j'ai toujours constaté ce que l'on observe souvent, dans le cours d'un traitement hydrothérapique bien conduit et bien supporté : augmentation de l'appétit, accroissement des forces, diminution de la sensibilité au froid et, en fin de compte, restauration constitutionnelle. Un résultat inté- ressant et spécial à remarquer, c'est l'arrêt presque instantané des vomis- sements, dans beaucoup de cas que je ne puis pas indiquer ici. Des résultats non moins remarquables sont observés dans le traitement des affections broncho-pulmonaires et cardiaques chroniques. Chez nombre de dyspnéiques, qu'il s'agisse de malades atteints de catarrhe bronchique, d'emphysème, d'asthme ou d'affections cardiaques, le massage pneuma- tique produit un soulagement presque immédiat, en relevant le taux respiratoire et en activant la circulation cardio-pulmonaire, tout en facili- tant le travail du cœur par l'augmentation de la circulation périphérique. Les effets sont comparables à ceux qu'on observe après les inhalations d'oxygène ; mais ils sont plus durables. On peut dire, dans ce cas, que pratiquer le massage pneumatique, c'est faire de l'oxythérapie, mais d'une façon plus sérieuse et plus continue, en raison de l'activité donnée aux différents muscles respiratoires. Les mêmes bons effets sont obtenus dans la tuberculose pulmonaire apyrétique. La loux est très vite modifiée, l'expectoration est grandement facilitée, l'appétit et les forces renaissent, ce qui facilite singulièrement la mise en œuvre de la cure hygiéno-diététique, qui consiste avant tout dans le repos, l'alimentation et la cure d'air. On sait que, dans ces affections, l'hydrothérapie donne parfois de très bons résultats, mais que dans de nombreux cas, elle peut être dangereuse, en raison de son action réfrigé- rante. Rien à craindre de semblable avec le massage pneumatique, qui remplace toujours avantageusement, dans ces cas, le massage manuel le mieux appliqué et qui l'emporte de beaucoup sur l'usage des pointes de feu et des autres révulsifs. Contre-indications. — Le massage pneumatique est nettement contre indiqué dans tout état inflammatoire aigu et, d'une façon générale, dans le cours de la fièvre qu'il augmente toujours, beaucoup plus même que les révulsifs les plus actifs, ce qui montre bien sa grande vertu réaction- nelle. Par la même raison, il est également nuisible dans toutes les cachexies vraies, et en général, dans tous les cas où l'organisme est dans un tel état de déchéance, qu'il ne peut plus subvenir à un nouvel appel de forces. Cette contre-indication d'ordre général est d'ailleurs commune à toutes les pratiques physiothérapiques puissantes. Conclusions. — Cet aperçu très court de ce que j'ai observé depuis douze Dr PIERRE. — THÉORIE ET TRAITEMENT DE LA 3COI.II 713 ans en employant le massage pneumatique, peut être résumé dant conclusions suivantes : 1° Le massage pneumatique est une nouvelle manipulatian thérapeu- tique qui s'exerce exclusivement sur la peau au moyen d'une ampoule molle en caoutchouc, dans laquelle se produit constamment le vide, et que Ton promène sur tout ou partie de la surface du corps. 2° Les actions mécaniques produites sont la succion, la friction, l'expres- sion et la traction de la peau. 3° Les effets physiologiques obtenus sont une douleur analogue à celle de la faradisatïon cutanée d'intensité moyenne, et une bypérémie péri- phérique, d'ordre réactionnel, analogue à celle de l'hydrothérapie, mais plus accentuée et plus durable. 4° Les effels thérapeutiques observés dans le traitement des névrites périphériques dépassent nettement ceux que l'on obtient à l'aide de la faradisation cutanée et de l'hydrothérapie, et ne peuvent être comparés qu'à ceux que l'on obtient par l'emploi du massage manuel le mieux pratiqué, sous la douche chaude, tout en leur étant supérieurs à plusieurs titres. 5° Les mômes résultats peuvent être signalés à l'actif du massage pneu- matique, dans les dystrophies constitutionnelles, aussi bien que dans les affections cardiaques et pulmonaires chroniques. 6° Enfin, il y a lieu d'insister sur la commodité et la facilité d'appli- cation du massage pneumatique que tout médecin peut pratiquer en quelques minutes, sans fatigue et sans la moindre connaissance de la technique délicate et absorbante du massage général traditionnel. M. le D1 PIERRE à Berck-sur-Mer. THÉORIE ET TRAITEMENT DE LA SCOLIOSE [617.39] — Séance du lu septembre — Avant d'être une maladie localisée à la colonne vertébrale, la scoliose fait partie d'un ensemble morbide, d'une dystrophie constitutionnelle intéressant à des degrés variables tous les segments du squelette. Si l'on prend une scoliose à son début, il est facile de constater avec 714 SCIENCES MÉDICALES l'inflexion du rachis, l'asymétrie du sternum et du thorax, l'inégal déve- loppement des deux moitiés du bassin et à peu près constamment l'inégalité de longueur des membres inférieurs. Pour moi, cette inégalité statique est, dans la grande majorité des cas, la cause première de la scoliose. Je l'ai constatée environ neuf fois sur dix. Elle peut varier de 4 à 5 millimètres dans les scolioses légères jusqu'à 2 centimètres dans les scolioses graves. C'est généralement la jambe gauche qui est la plus courte. Elle est aussi moins épaisse de 2 à 3 centimètres environ. La différence porte à peu près exclusivement sur la cuisse ; la jambe est ordinairement égale à celle de l'autre côté; mais le pied est plus petit en longueur et en largeur. Ce raccourcissement entraîne une courbure lombaire gauche primaire et une courbure dorsale droite secondaire compensatrice de la première. C'est là et non dans la prépondérance du bras droit qu'est la cause de la localisation à droite de la courbure principale. Mais il arrive qu'on peut avoir une courbure principale droite avec une jambe droite plus courte, et inversement, une courbure principale gauche avec une jambe gauche plus courte. La raison de cette anomalie est dans l'existence de deux courbures lombaires qui se compensent l'une l'autre et qui sont suivies d'une courbure dorsale tertiaire qui sera forcément du côté homologue à la jambe plus courte. Voilà la seule explication qui me paraisse plausible de la scoliose dorsale gauche chez les droitiers, inexpli- cable pour les partisans de la théorie de la prépondérance du bras droit. Je ne nie pas que la scoliose ne puisse pas être tantôt vertébrale d'em- blée et tantôt consécutive à des lésions des organes des sens ou des muscles du cou. Mais je crois fermement que dans la majorité des cas elle a sa cause première dans l'inégalité statique des membres inférieurs. Bien entendu, l'inégalité statique ne fait qu'amorcer la scoliose. Pour qu'elle devienne une difformité, une bosse, il est nécessaire que la cause première, encore ignorée, de la dystrophie générale qui, dès le début, a frappé tout le squelette, persiste longtemps, qu'il y ait en outre des causes accidentelles d'aggravation comme une maladie aiguë, des fatigues précoces, un traite- ment mal approprié, comme il faut que les jeunes rachi tiques continuent à souffrir de leur genre d'alimentation, de leurs mauvaises conditions d'hygiène pour que leurs jambes, qui ne demanderaient qu'à se redresser, restent définitivement bancales ou cagneuses. Traitement. — A chacun des trois degrés de la scohose s'oppose un un traitement particulier qui se résume : Pour le premier degré : dans le repos relatif; seize heures de décubitus par jour, au grand air, la mer de préférence ; dans l'hygiène de l'estomac, toujours plus ou moins souffrant, plus ou moins dilaté. I)r BERTH0L0N. — ENQUÊTE 8UB l\ HJBE1 .1 WNISIE 715 Pour le deuxième degré : dans le port de l'appareil plâtré, jusqu'à* que l'attitude générale soit suffisamment modifiée, <■'< st-à-dire rame deuxième au premier di - Pour le troisième degré : dans une série de redressements progi obtenus par les divers modes de suspension verticale et latérale, d'e ci de pressions, et dans le port d'appareils plâtrés successifs ne prenant fin que le jour où la scoliose est passée du troisième an deuxième Le redressement squeleltique obtenu doit être consolidé pour chacun des trois degrés par le< exercices de la gymnastique suédoise. Pour l'appareil plâtré j'emploie la technique primitive de Sayre — corset sans ouate sur jersey — avec celle différence que l'appareil de Sayre s'arrêtait aux aisselles et que je prolonge le mien jusqu'à la base de la tète, jusqu'à la nuque en arrière, jusqu'au-dessus du cartilage hyroïde en avant. de façon à annihiler le plus complètement possible le poids de la tète. M. le D: BEMHOLOÏf .'1 Tunis. ENQUÊTE SUR LA TUBERCULOSE EN TUNISIE 616.995(61 .1) — & ■'■ ■ . nbrc — L'auteur a t'ait une enquête auprès de ses collègues français et étranf sur la fréquence de la tuberculose en Tunisie. Cette enquête était p! sous le patronage de la Section des sciences médicales de Vlmtitut de Car- thage. Les principaux résultats de cette enquête peuvent s.- résumer ainsi : La tuberculose sch,n 1rs sexes. — Les réponses des médecins et stati ques de l'hôpital italien montrent que sur cent phtisiques, on trouv Tunisie, soixantê-six hommes, trente-quatre femmes. En France, la portion est de cinquante-quatre phtisiques hommes, pour quaranù femmes. La tuberculose selon les âges. — A partir de seize ans, la tubercule plus fréquente. De seize à vingt ans la proportion des tuberculeux est deux fois plus considérable que chez l'homme. De vingt et un â nngtrcinq ans, la proportion est encore plus forte chez la femme. A partir de vingt 716 SCIENCES MÉDICALES ans, et aux âges suivants l'homme est plus touché. Dans la période de trente-six à quarante ans, l'homme arrive à être atteint deux fois plus souvent que la femme. Raretédela tuberculose pulmonaire en Tunisie.— Armée. La proportion est de 0,69 décès par tuberculose pour mille hommes sur les troupes de Tunisie (1882-1886). En Algérie, la proportion a été de 0,88 décès, pendant cette même période. Dans la période de 1892-1896, la proportion des décès par tuberculose en Tunisie a été de 0,62. Il y aurait tendance à la diminution. Hôpital italien de Tunis (1891-1898), sur cent entrées 1,20 pour tubercu- lose pulmonaire, sur cent décès 13,8 par cette cause. On compte le nombre de décès par tuberculose pulmonaire, dans les proportions sui- vantes, aux hôpitaux de Philadelphie 29, Paris et Marseille 25, Londres 23, New- York 19, Bordeaux 16, Copenhague 13, comme Tunis. Les médecins italiens de Tunisie indiquent dans leur clientèle une proportion de deux à trois phtisiques pour cent malades. Les médecins français donnent une proportion de 3 à 5 0/0. Cela tient à ce que beaucoup de tuberculeux français viennent en Afrique dans l'espoir d'y rétablir leur santé. On en trouve une très forte proportion dans les administrations et chez les colons. La clientèle des médecins italiens de Tunisie s'adresse à des natifs, ou à des gens non venus en Tunisie pour raison de santé. Aussi leur statisti- que représente-t-elle plus fidèlement la proportion de la tuberculose pul- monaire, née sur le territoire. Elle complète parfaitement les statistiques militaires avec lesquelles elles concordent. Causes de la rareté de la tuberculose pulmonaire. — Rareté des cas de tuberculose chez les bovidés tunisiens, comme l'a signalé le docteur Loir. En 1892, sur 20.247 bovidés abattus, deux étaient tuberculeux — en 1893, sur 26.992 un était tuberculeux — en 1894, sur 27.618, quinze. Vie en plein air. L'été, on vit avec les fenêtres ouvertes jour et nuit. L'hiver peu de confinement. Croyance à la contagion de la tuberculose, d'où mesures de désinfection. La tuberculose pulmonaire selon les races. — La tuberculose, assez fré- quente chez le Maure des villes, est presque inconnue chez le Bédouin, vivant sous la tente. Une cause de tuberculose chez les musulmans des villes, est la possession d'esclaves soudanais, très prédisposés à la phtisie. L'armée perd plus de soldats indigènes que de français par tuberculose. En 1892-1896, sur mille zouaves, on relève 0,59 décès par tuberculose, sur mille tirailleurs indigènes, 1,75 décès, soit trois fois plus. Sur mille chasseurs d'Afrique, 0,30 décès par tuberculose, sur mille spahis indigènes, Dr BERTHOLON. — ENQUÊTE SUH LA TUBERCULOSE l.\ IIM-IK 71" 1,1", soit quatre fois plus que chez les cavaliers français. Comme terme rie comparaison, disons que dans l'armée française, <>n a relevé, pendanl la même période, une proportion de 1,09 décès par tuberculose pulmonaii pour mille hommes. L'élémenl israélite paraît jouir d'une immunité relative. Surcenl habi- tants de Tunisie, quinze sonl Israélites, sur cent cas de tuberculose r< le> par les divers médecin- de Tunisie, sur cenl tuberculeux, dix-sept sonl Israélites. Les Israélites tunisiens vivent, cependant, entassés, dans de mauvaises conditions hygiéniques d'air, de nourriture, de boissons. Les Italiens sont rarement tuberculeux, d'après la statistique de leur hôpital. Les Maltais sont presque réfractairès à cette maladie ; sur cent habitants de Tunis, 30 sont Maltais ; sur cent tuberculeux; 11 sont Maltais, propor- tion infime. Les Français sont plus souvent tuberculeux, mais par suite d'immigration de tuberculeux venus de France. Durée de la tuberculose en Tunisie. — Sur cent tuberculeux, 6 durent six mois, 34 un an, 25 jusqu'à deux ans, M de deux à quatre ans, 12 de cinq à dix ans, 4 de onze à vingt ans, 1 plus de vingt ans. En d'autres termes, sur cent tuberculeux tunisiens, quarante dispa- raissent dans la première année. Le quart survit deux ans, un sixième parvient jusqu'à la quatrième année, un sixième enfin, représente les formes à évolution lente, et survit de cinq à vingt ans, avec des chances de succomber avant la onzième année. Si l'on compare avec la statistique de Louis, on constate en Tunisie une proportion de tuberculoses à évolution lente, plus accusée que celle observée en France. Époque des déeës par tuberculose. — On meurt le moins pendanl les mois chauds et le plus pendant le quatrième trimestre par tubercule- pulmonaire. Cause déterminante du décès.— Consomption 52 0/0, hémoptysie 19 0 0, phtisie aiguë G, 8. Le climat tunisien, sa valeur thérapeutique. — Le climat de la ville de Tunis est défavorable aux tuberculeux par suite des brusques variations de température. La Kroumirie reçoit trop de pluie ; par contre, la côte orien- tale de Tunisie et surtout la région du Cap Bon. merveilleusement sit) entre les deux bassins de la Méditerranée, recevant une quantité modérée de pluie, ayant les avantages d'un climat marin, avec un écart de 718 SCIENCES MÉDICALES 3 degrés entre la saison chaude (10°, G) et la saison fraîche (7°,6), paraissent un des points connus les mieux situés pour l'installation de sanatoria pour les tuberculeux. M. le F LOIR Directeur de l'Institut Pasteur de Tunis. LA BICYCLETTE DANS LE TRAITEMENT DES HERNIES [616.34; — Séance du 19 septembre — Au mois d'octobre 1898, dans le premier numéro du Bulletin de l'hôpital civil français de Tunis, je publiais une observation de guérison d'une her- nie inguinale par la bicyclette. Ce travail, présenté à l'Académie de médecine par M. le professeur Gariel, fut l'objet d'un rapport de M. le Dr Lucas-Championnière, rapport qu'il intitula « Guérison de la hernie par l'usage de la bicyclette. Les exercices chez les hernieux. — Usage de la bicyclette chez les hernieux et pour la complication des hernies. » Dans notre observation, un homme, chez lequel une hernie inguinale datait de quatre ans, avait été soumis saas succès à divers bandages. Il essaya de monter à bicyclette : peu à peu sa hernie sortit moins facile- ment ; au bout de trois mois la hernie ne sortait plus, après quatre mois elle paraissait guérie. Le ventre avait maigri et la paroi semblait plus solide. M. Lucas-Championnière dit dans son rapport : « L'auteur conclut de là que la hernie est guérie, et que c'est l'usage de la bicyclette qui a produit la guérison. » Il pense que ce fait n'a pas de précédent, puisqu'on défend la bicy- clette aux hernieux plutôt que de la conseiller ; et lui-même la depuis conseillée à un autre hernieux, et cela avec succès. » Il y aurait beaucoup à dire sur les différents points touchés par l'au- teur, sur la guérison des hernies par le repos et l'application du bandage, sur ces faits trop facilement admis. » Une hernie peut être masquée sans être guérie, et c'est là le fait habituel. » C'est un fait de ce genre qui nous a été rapporté . Mais tout en n'ad- I)1 LOIR. — LA BICYCLETTE l>\.\> LE t n u i i:\ii. \ l DES BERNIES 19 mettant pas une guérison au vrai sens du mot, le fail de M. Loir n'en pas moins intéressant à cause de la très grande amélioration du her uicux. » Plus loin. M. Lucas-Cnampionnière continue : « Quand on étudie avec soin et d'un esprit indépendant la prodigieuse phalange des hernieux, on reconnaît bien vite que le mouvement ne leur est pas nuisible. Les efforts de violence extrême ont pour eux de réels inconvénients; mais : coutumier de leurs forces pour des travaux réguliers est loin de causer fatalement des accidents. » Le mouvement est pour le liernieux, comme pour tous les hommes, une cause de santé. » Cherchant à instituer un exercice spécial pour le hernieux, on n'aurait certainement rien trouvé de mieux et de plus approprié que l'exercice de la bicyclette. » On peut donc nettement formuler le conseil pour les gens si nombreux qui sont atteints de hernies, qu'ils soient protégés par un bandage ou qu'ils I missent habituellement s'en passer. » M. Lucas-Championnière ajoute même qu'il ne craint pas, le cas échéant, de conseiller la bicyclette à ses opérés de cure radicale ; il en a vu qui, un mois après leur retour chez eux, usaient de la bicyclette et n'avaient qu'à s'en louer. Dans une thèse soutenue le 6 juillet 1899 devant la Faculté de médecine de Paris et intitulée : « La bicyclette chez les hernieux > . M. Mignon 'lit « que nombre de médecins avaient été au moins surpris par la communi- cation de M. Lucas-Championnière et que, consultés par des hernieux sur l'opportunité de faire de la bicyclette ils étaient encore hésitant- el décidés plutôt à la proscrire ». M. Mignon dans sa thèse cite neuf observations de hernies traitées par la bicyclette. Il signale une amélioration notable de la hernie dans quatre cas : la hernie ne sort plus ; les malades étaient âgés de 18, 35, 36, M) ans; une légère amélioration dans trois cas, chez des hommes âgés de 28, '.o ;,ns; aucune influence dans deux cas, chez des sujets l'un di et l'autre de 58 ans. Il n'a pas pu relever une seule observation dans laquelle l'usage de la bicyclette ait causé, augmenté, aggravé ou simplement rendu plus gênante une hernie. Il conclut que si l'on a jusqu'à présenl proscrit chez les her- nieux toute espèce d'exercices physiques, il en est un, au moins, pour lequel on a eu tort, c'est le cyclisme. Que tout au contraire, les hernieux trouvent dans le cyclisme, en même temps que la disparition morale, pour ainsi dire, de leur infirmité, un relèvement de leur état général, un meilleur fonctionnemenl de leurs 720 SCIENCES MÉDICALES organes et souvent une diminution de leur hernie elle-même. La bicyclette, ajoute -t-il, est pour les hernieux l'exercice de choix. Je puis aujourd'hui citer une nouvelle observation dans laquelle la bicy- clette a amélioré l'état d'une hernie, jusqu'à faire disparaître le choc vis- céral chez un homme de trente-deux ans. En somme, l'usage de la bicyclette est un mode de traitement mécanique de la hernie qui mérite d'entrer dans la pratique, en dépit d'un préjugé qui existe trop souvent. La bicyclette n'arrive du reste à améliorer la hernie que parce qu'elle oblige le cycliste à faire un exercice continu et facilement soutenu. Tous les moyens qui tendent à faire faire une gymnastique analogue peuvent donner le même résultat. Nous n'en citerons pour exemple que l'observation suivante : M. X., âgé de vingt-deux ans, a eu une hernie inguinale droite, observée dès les premières années de sa vie. On n'avait rien fait pour la contenir, et la hernie devenait de plus en plus gênante ; on considérait l'enfant comme un véritable infirme. A l'âge de quinze ans seulement on lui procure un bandage ; mais gêné par cet appareil il le quitte au bout de quelques jours pour ne plus jamais avoir recours à aucun bandage. Vers l'âge de seize ans il devient apprenti tourneur en bois ; il est obligé, pour mettre en action son tour de faire le même mou- vement qu'un bicycliste en pédalant ; et encore faut-il plus de force pour actionner un morceau de bois de quinze à vingt kilos que pour actionner une bicyclette. Dès qu'il se mit à tourner il se sentit sensiblement et graduellement mieux. Plus il se fatiguait au tour, plus sa hernie se maintenait facilement dans l'abdomen. Au bout de dix-huit mois il constate la disparition complète de la hernie. Il est aujourd'hui âgé de vingt-deux ans, fait son service militaire dans un régiment d'infanterie, et à l'examen on ne trouve plus le choc viscéral. Au xvme siècle la chirurgie avait déjà reconnu l'efficacité de l'exercice pour amener chez le hernieux l'amaigrissement si utile dans le traitement de sa maladie. Pour arriver à ce résultat la thérapeutique d'alors em- ployait des moyens tellement violents qu'ils ont fini par tomber en désuétude. Au contraire la bicyclette réalise l'exercice d'élection du hernieux et réunit toutes les conditions pour servir de traitement rationnel à cette maladie. DrOYION. — OPÉRATION CÉSARIENNE EN li.Mi'S D'ÉLECTION ~ l\ M. le Lr OVIOB" Cbîrurgii |>ii;i] immédiats des plaies opératoires. Et il s'agit ici d'une plaie articulaire ouvrant largement le tissu cellulaire pelvien et des voies veineuses et lymphatiques si consi- dérablement actives à cet endroit et à ce moment. Ceci dit pour la mère, je ne vois pas non plus que le sort de l'enfant soit particulièrement sûr dans la symphyséotomie. Tous les dangers d'un passage ralenti et difficile se retrouvent avec, au bout, le plus souvent, le forceps ou la version. Quant à l'embryotomie, elle est ici hors de discussion. Elle ne peut être qu'une ressource ultime dans l'une quelconque des opérations dont nous venons de parler et ne saurait en aucun cas être préméditée. C'est pour ces différentes raisons que je me suis décidé à l'opération césarienne dans les trois cas qui sont l'occasion de cette communication. La première de mes opérées était une ancienne coxalgique guérie avec ankylose totale coxo-fémorale en adduction et rotation en dedans, présen- tant une atrophie marquée du membre correspondant et de la moitié du bassin. Son diamètre P. S. P. mesurait bien près de 10 centimètres, mais la moitié de son bassin était seule utilisable pour l'expulsion. Elle avait d'ailleurs déjà eu un enfant qui avait dû être sacrifié au moment de l'accouchement. Dr OVION. — OPÉRATION CÉSARIENNE EN TEMPS uni. NON La deuxième était une petite femme d'une taille Inférieure à I un bassin atrophié donl le diamètre I'. S. I'. mesurai! 9 " .'■> environ el qui avait aussi subi antérieurement une embryotomie. La troisième était une petite femme, rachitique è jambes torses de 40 centimètres de long, 1 1 à grande ensellure lombaire avec mu i assin à courbure sacrée exagérée el un diamètre P. S. I'. inférieur a '.t ... l une primipare. La technique a été la même dans les trois cas, el je n'ai rien à en (lire de particulier. L'opération m'a paru facile et -an- imprévu. Je n'ai reu- contré le placenta sur ma route qu'une luis et je me suis conduit alors comme en cas de placenta prévia. Je n'ai jamais eu d'hémorragie notable. La délivrance a été l'aile de suite par la plaie utérine el sans la moindre difficulté. Je me suis assuré de la perméabilité du col, et j'y ai placé une mèche iodofonnée dans le seul des trois cas où il m'a paru un peu rigide et étroit. J'avais d'ailleurs, chaque fois, attendu le débi I du travail pour intervenir. Comme suites opératoires les choses se sont passées le plus simplenv ni possible et les suites de couches ont été idéales. Jamais la température des opérées n'a dépassé 31°. J'ai eu trois succès complets, L'involution utérine m'a semblé >e taire aussi vite que dans L'accouche- ment le plus normal. La cicatrice et la réparation de la paroi abdominale ont été plus belles •et plus intégrales que dans aucune des laparatomies que j'ai faites, et je me demande si cette perfection de la restauration n'esl pas spéciale i l'état puerpéral . J'ai terminé chaque fois l'intervention par la ligature des trompes ou leur section, et sur ce point particulier je veux dire mon sentiment. La crainte d'un malthusianisme scientifique doit-elle l'emporter sur celle de laisser courir à la patiente les dangers d'une fécondation ulté- rieure, en d'autres termes faut-il laisser à la femme, chez laquelle l'opéra- tion césarienne a été jugée nécessaire, la possibilité d'une grossesse fut La question est discutable et les avis sont partagés. Mais j'ai pour ma part, appliqué à la solution de ce problème, les raisons qui font attacher par les modernes en général à la vie de la mère, une valeur environ triple de celle de l'enfant à terme. J'ai donc chaque fois et, de parti pris, pratiqué la ligature des trompes ou leur section entre deux ligatures, respectant l'ovaire donl nous av., us appris à connaître la valeur, que celle-ci soit due à ce qu'on a appelé la sécrétion interne ou à toute autre raison de phy>iologie générale. Sur les trois femmes que j'ai opérées, cette petite intervention complémentaire n'a en aucune façon gène la fonction menstruelle qui s'est toujours accomplie régulièrement et normalement. Et je puis donner ce renseignement comme 724 SCIENCES MÉDICALES certain, ayant revu de temps en temps et tout dernièrement encore les femmes dont la première a été opérée il y a plus de trois ans. CONCLUSIONS En chirurgie et en obstétrique, comme dans toutes les sciences appli- quées, où interviennent des éléments personnels de détermination tels que l'interprétation des phénomènes, la discussion des décisions à prendre et par conséquent les aptitudes, l'adaptation, les habitudes et même les goûts de celui qui raisonne, il ne saurait y avoir de conclusions absolues. La seule chose permise est de prévoir que telles circonstances étant données, la façon de se conduire de celui qui parle ou qui écrit sera telle ou telle. Je dirai donc que, pour ma part, lorsqu'une femme portant un rétrécis- sement des os du bassin infranchissable pour un enfant à terme se présen- tera à mon observation au cours de sa grossesse, si cette femme est d'ail- leurs bien portante, si j'ai le choix du moment et les conditions matérielles opératoires, je conseillerai et je pratiquerai l'opération césarienne à terme suivie de ligature des trompes. Je trouve à cette conduite les avantages suivants : 1° Enfant à terme aussi sûrement vivant que dans l'accouchement le plus normal ; 2° Suites opératoires aussi simples et certainement beaucoup moins aléatoires que dans aucune des autres interventions possibles ; 3° Suites de couches extraordinairement simples ; 4° Impossibilité de grossesses futures. Quant à l'opération, elle est parfaitement réglée et facile à pratiquer. MM, le Dr EAPPI1T Professeur à l'École de Médecine de Nantes . ET L. FOETMAÏÏ Préparateur au Laboratoire de Bactériologie. LES FERMENTS FIGURÉS DU TUBE DIGESTIF ET LA GLYCOGÉNIE — Séance du 20 septembre — L'année dernière, lors du Congrès de l'Association pour l'Avancement des sciences, à propos de la discussion sur le diabète, l'un de nous, M. Rappin TUPPJN ET L. F0RT1INEAU. — LKS FERMENTS lu 1 1 t ; I : DIGESTIF 723 a attiré l'attention sur l'intérêt qu'il y aurait â étudier, au point de vue de la pathogénie de celte maladie, la flore intestinale du diabétique. Je m'ef- forçai de démontrer qu'il n'est guère possible, en présence de la relation bî étroite qui unit la nature de l'alimentation à la production du glucose, de ne pas attribuer aux ferments figurés qui peuplent l'intestin, une pari active dans la production de ce phénomène, et j'inférais de ces aperçus que peoi- être la pathogénie de cette affection recevrait un certain jour de rechercl entreprises de ce côté. J'ai, depuis ce temps, avec le concours dévoué de M. L. Fortineau, pré- parateur du laboratoire de bactériologie, poursuivi sur ce sujet quelques recherches, qui nous ont amenés à établir un certain nombre de constata- tions dont je désirerais, en notre nom commun, exposer ici les résultats* D'après les théories admises sur la production du sucre dans l'organisme, cette production est placée sous la dépendance de l'action de ferment» solubles sécrétés en différents points, et la propriété saccharifiante appar- tient en particulier à la salive, au ferment sécrété par le pancréas, et peut- être aussi, en dehors de la fonction hépatique, à d'autres enzymes. Lorsque, à ce propos, on relit les traités de physiologie, on est frappé par certaines remarques, en particulier sur l'action de la salive. Pour certains auteurs, et entre autres Kuss et Duval, celte propriété saccharifiante appar- tiendrait plus spécialement au mélange des différentes salives, sous-maxil- laires, sub-linguales, etc., chacune de celles-ci, au moins chez certaines espèces animales, demeurant sans action, prise isolément. Dans la cavité buccale même, cette action sur les substance» amylacées des salives ainsi mélangées, tiendrait surtout aux éléments figurés qui s'y trouvent contenus, et en particulier aux corpuscules salivaires observés pour la première fois par Leeuvvenhoek. Nous souvenant de notre premier travail, et des observations faites à ce moment et depuis sur la flore de la cavité buccale, nous avons peu» \ qu'en dehors des ferments solubles sécrétés par les cellules de l'organisme, quelques-unes des nombreuses espèces bactériennes du tube digestil, pou- vaient posséder la propriété de sécréter un ferment saccharifiant l'amidon. Il existe fort peu de travaux, du moins à notre connaissance, sur l'étude de la propriété que posséderaient certaines bactéries de produire du sucre en présence des matières amylacées. .Nous ne pouvons citer seulement qu'une note publiée en 1891, par Maumus, et préparée dans le labora toire de Straus, sur la production du sucre par la bactéridie charbonneus et surtout, l'excellente thèse pour le doctorat es sciences de notre regretté ami Vignal, dans laquelle, étudiant en dehors de toute idée d'application spéciale, la biologie du Bacillus mesentericus vulgatus, l'auteur montre que cette bactérie décompose l'amidon en produisant du glucose. Nous avons en quelque sorte repris ce travail, en cherchant à en appliquer 720 SCIENCES MÉDICALES les conséquences, sinon à la pathogénie même du diabète, tout au moins à la production de la glycogénie animale. Pour nous rapprocher autant que possible des conditions dans lesquelles une étude semblable pouvait être intéressante à ce point de vue spécial, nous avons étudié l'action de ce bacille sur les substances ou aliments que l'observation nous montre naturellement comme les sources principales du glucose et que l'on proscrit ou réduit tout au moins dans le régime alimentaire du diabétique à cause de leur teneur en amidon, et nous avons choisi les types les mieux classés sous ce rapport : 1° La fécule, telle qu'on la rencontre dans le commerce ; 2° Le pain ; 3° Enfin la pomme de terre. Avant de commencer les expériences, nous avons éprouvé différents échantillons de ces substances au point de vue de leur action sur la liqueur de Fehling. ISous avons ainsi remarqué que la fécule, étudiée directement, demeurait sans action sur ce réactif. Au contraire, sur deux échantillons de pain expé- rimentés, l'un nous a donné une réduction très marquée de cette liqueur. Enfin, de même, tandis qu'avec certaines espèces de pommes de terre nous obtenions rapidement la réduction, avec d'autres, au contraire, la recherche du sucre demeurait négative. Les variétés de ce tubercule sont, comme l'on sait, fort nombreuses, et la composition de chacune est très variable. Les conditions d'espèce, d'âger et aussi de culture, etc., font varier dans des proportions très notables, non seulement la réaction plus ou moins acide de chacune d'elles, mais encore leur richesse en cellulose, en amidon, etc., et partant en sucre produit. C'est la remarque que nous faisions l'année dernière au Congrès, et ce sont ces variations dans la constitution, qui entraînent naturellement aussi les variabilités observées dans les cultures microbiennes obtenues sur ce milieu. Il était intéressant de retrouver cette variabilité dans la réaction produite dans la recherche du sucre. Après avoir choisi dans ces divers produits des échantillons donnant une absence complète de toute réduction, nous avons cherché à composer pour le microbe à étudier, un milieu suffisamment nutritif pour obtenir une végétation abondante, et d'une composition assez bien déterminée pour permettre de suivre chaque jour la marche du phénomène en étude. A cet effet, nous nous sommes servis, à l'exemple de Yignal, d'un bouillon fai- ble, formé d'une partie de bouillon peptone ordinaire pour deux parties d'eau. Nous avons ainsi préparé un certain nombre de ballons, contenant cha- cun 200 grammes de ce mélange, et nous avons fait, de ces ballons, trois RAPPIN ET L. P0RT1NKAU. — il- FEBMIHTS DU Mi.i DI6SSTIF séries: l'une additionnée de fécule; l'autre de mie de paii pâte homogène et filtrée; la dernière de pomme de terre cuite, ch de ces substances dans la proportion de i 0 0 par rapport au bouillon. Aiin d'éviter toute transformation de la fécule de ces différents échantil- lons par la chaleur élevée de l'autoclave, nous avons employé, pour 1 - rilisation, la méthode de Tyndall, en maintenant la tempéralun et nous avons ensemencé nos différentes séries de ballons de culture. Celte expérience nous a conduits d'abord â faire une première remarque. Pour l'ensemencement, nous avion- pris un bacille de poi • de terre, conservé comme type souche dans notre laboratoire. Ce bacille possède, en effet, toutes les réactions de l'espèce des mesente- ricus : il en a la morphologie, les réactions de coloration; il liquéfie la gélatine, se cultive en nappe sur gélose et donne sur la pomme de U rre une abondante culture étalée en couche mince, plissée, en produisant à la surface des gouttelettes d'eau de condensation qui font reconnaître généra- lement cette culture spéciale. Mais la culture sur pomme de terre, du type que non- avions entre les mains prend bientôt une teinte vin peu rougeâtre qui n'est pas celle de la culture du mesentericus vulgatus: c'est plutôt la variété connue sous le nom de bacillus mesentericus fuscus que nous avions ici. Or, avec cette variété, nous n'avons rien obtenu. Malgré un séjour prolongé de nos ballons à l'étuve, à une température de 37-38°, et une abondante végétation en voile à la surface du milieu, nous n'avons pu déceler, même après p'usieurs jours, aucune trace d'action saccharifiante dans nos ballons, de quelque échantillon de fécule qu'ils lussent com- posés. Cette variété de bacillus mesentericus ne produit pas de sucre. Puur isoler un bacille de la pomme de terre autre, nous avons eu alors recours au procédé ordinaire indiqué par Koch. et qui consiste à exposer pendant quelque temps à l'air un peu de pomme de terre cuite. Celle fois, nous avons obtenu un bacille possédant toutes les réactions du mesentericus vulgatus et dépourvu de tout pouvoir chromogène. C'est cette variété que nous avons étudiée et qui nous a servi à es mencer nos différents types de ballons. Ensemencée exactement dans les mêmes conditions, ceux-ci étaient placés en même tenq» à l'étuv* 37-38°, et chaque jour, nous prélevions purement, dans chacun d'eux, une quantité déterminée de liquide de culture destinée à être éluda la liqueur «le Fchling. Dans ces conditions, ces expériences nous ont fait voir que ce bacille possédait la propriété de décomposer l'amidon en produisant du sucre, même en un temps relativement court. Voici, très rapidement exposés, les résultats que nous avons obtenus. 728 SCIENCES MÉDICALES Dans les ballons renfermant la fécule du commerce, les chiffres se sont montrés constamment les plus élevés : Le 12 août, après 24 heures d'étuve, on trouve déjà une petite quantité de sucre dans le ballon préparé avec la pomme de terre cuite ; les autres n'en contiennent pas ; Le 14, le ballon de pommes de terre donne 2 grammes 30 de sucre par litre; le pain n'en contient pas encore; la fécule donne 5sr,30 par litre; Grammes. ( Pomme de terre 2.27 Le 16. . Pain 3;30 ( Fécule 10 » / Pomme de terre plus rien Le 18. . j Pain 7 » ( Fécule 8,30 ( Pomme de terre rien Le 19. . j Pain 4 » ( Fécule 10,00 / Pomme de terre rien Le 21. . Pain 3,80 ( Fécule 10 » ( Pomme de terre rien Le 22. . j Pain 3,03 ( Fécule 7 » Comme on le voit, ce sont les bouillons préparés à la fécule qui ont, ainsi que, du reste, on pouvait s'y attendre, fourni le taux le plus élevé de sucre. Viennent ensui'e les bouillons au pain et enfin ceux à la pomme de terre. Ici, l'expérience de laboratoire vient confirmer l'observation clinique, à l'appui de laquelle M. le professeur Mossé, de Toulouse, présentait récemment un certain nombre de faits qui lui permettaient d'établir que chez le diabétique alimenté comparativement avec le pain et avec la pomme de terre, le taux de sucre éliminé est toujours supérieur dans le premier cas. Concurremment, nous avons recherché l'action de la même bactérie sur le giycogène animal. A cet effet, nous l'avons cultivée dans des bouil- lons additionnés de cette substance, mais, ici, l'effet a été nul. Il est juste d'ajouter que les doses de giycogène mises en présence des cultures étaient très faibles. INous avons tenu à étudier les mêmes phénomènes avec deux autres micro-organismes, la bactérium coli commune et le staphylocoque, à vrai dire, sans grand espoir de voir les mêmes réactions se produire. RAPPIN ET L. FORTINEAU. — Lis FERMENTS DU rUBl DIGBSTII Le premier de ees deux organismes, au moins, réduisanl les buci devait, a priori, n'avoir pas d'action sur leur production : c'est ce que l'expérience a montré. Ensemencés dans les mêmes conditions que précédemment, ni l'un ni l'autre de ces deux organismes n'a présenté d'action, même au boni de plusieurs jours de mise en culture, au point de vue de la Baccha- rification de l'amidon. Par contre, ensemencés l'un et l'autre dans des bouillons additionnés de proportions déterminées de glycose, ces deux organismes consomment celui-ci et en amènent plus ou moins rapidement la disparition. Nous avons, même de ce côté, fait avec le coli, une constatation qui nous paraît devoir être retenue. Nous avons, en effet, étudié à ce [oint de vue particulier, deux échantillons de ce genre. Le premier, que nous avions isolé des eaux de la Loire, possédait toutes les réactions d'un coli bacille type et un pouvoir fermenlatif très accusé. Ensemencé 'lan- des bouillons titrés à 4 0/0 de glycose, on ne trouvait plus, dès le lendemain, que des (races de celle-ci, et le troisième jour, la disparition en était complète. Nous avons de même étudié un coli bacille retiré des selles d'un diabétique, afin de voir comparativement si le pouvoir réducteur était aussi actif, mais, dans cette expérience, même après le huitième jour de mise en culture, la proportion de sucre contenue dans le bouillon attei- gnait encore lgr,"0 0/0. Le staphylocoque agit dans le même sens : il amène la disparition gra- duelle du sucre dans des délais un peu longs, et il a fallu quatre jours pour que celte disparition fut totale. Ici, comme en clinique, nous retrouvons cette propriété du staphylocoque de végéter en milieux sucrés; mais il ne faut pas, comme quelques auteurs l'ont pensé, attribuer à sa végétation l'augmentation du taux du sucre chez le diabétique, au moment d'une poussée de furonculose ou de l'évolution d'un anthrax. D'après ces expériences, le staphylocoque, favo- risé dans son développement par la présence de la glycose, tendrait plutôt à en amener la diminution. Loin donc de produire du sucre en présence des substances amylacées, le staphylocoque et le coli bacille consommeraient plutôt le sucre produit par d'autres espèces, et sous ce rapport, ils sembleraient devoir agir dans l'intestin à la façon de la levure de bière expérimentée, comme l'on sait, par Cassaët, clans le traitement du diabète. 11 n'entre pas dans notre pensée de chercher à tirer de ces quelque- faits des déductions hâtives au point de vue de la pathogénie du diabète : il nous a paru seulement intéressant de montrer, ou tout au moins de rappeler, qu'à côté de l'action des zymases produites par les cellules de 730 SCIENCES MÉDICALES l'organisme amenant la transformation en sucre des substances amylacées, certains microbes, ou au moins une espèce microbienne, parmi celles que l'on observe communément dans le tube digestif, possède la même faculté, tandis que d'autres, au contraire, semblent avoir une action inverse et qu'à ce double titre, pour la pathogénie du diabète, l'étude des ferments figurés de l'intestin s'impose, si l'on veut bien se rendre un compte exact du déterminisme si complexe de cette maladie de la nutrition. MM. les Drs P. LE NOIE et Henri CLAUDE à Parts, EXULCÉRATIONS DE LA MUQUEUSE GASTRIQUE AU COURS D'UNE CIRRHOSE HÉPATIQUE CHEZ UNE DIABÉTIQUE. — MORT PAR GASTRORRAGIE [617.24:611.33] — Séance du 20 septembre — La fréquence des hémorragies dans les maladies du foie est une notion classique : on les attribue généralement à un trouble circulatoire d'origine mécanique ou à une altération du sang. A côté ues dilatations variqueuses des réseaux veineux du système porte, M. Bouchard a montré la fréquence de certaines angiectasies de la peau et des muqueuses, véritables tumeurs érectiles veineuses, ayant une réelle valeur séméiologique et susceptible de donner lieu à des hémorragies abondantes. Le fait que nous rapportons a trait à une gastrorragie survenue chez une femme cirrhotique et diabé- tique et causée par des exulcérations de l'estomac. Ce cas a un double intérêt : il met en lumière une nouvelle cause d'hémorragie dans les maladies du foie en même temps qu'il vient à l'appui de la théorie de « l'origine artérielle » des ulcérations gastriques. Il s'agit d'une femme de 48 ans, entrée dans le service de M. Bouchard le 2 juillet 1897, avec les signes ^d'une cirrhose hypertrophique. La maladie paraît avoir débuté un an auparavant. On ne peut lui attribuer nettement aucune cause. L'alcoolisme est nié par la malade et l'on n'en trouve aucun stigmate. Hématémèse en mars 1897, épistaxis répétées. En juin 1897, le l'oie débordait de trois travers de doigt les fausses côtes, la rate mesurait dans son diamètre vertical 10 centimètres. Les urines ne présentaient ni albumine, ni sucre. En octobre 1897, des symptômes généraux de diabète apparaissent, et l'on constate la glycosurie. L'ascite diminue, les épistaxis sont toujours fréquentes. En octobre 1898, recrudescence des phénomènes douloureux dans l'hypo- chondre droit, foie gros et douloureux. l> p. LE NOIR ET II. CLAUDE. — CIRRHOSE HÉPATIQ T-'il Les urines son) toujours abondantes : 8 liires en moyen] la quai •le sucre (si d'environ 23 grammes par litre. On i de temps en tei un pou d'albumine. A la lin de janvier L899, congestion pulmonaire de la bi ne an o de laquelle la malade meurt rapidement pendant la naît en rej< tant quelques de sang- L'autopsie montre l'estomac rempli de sang ainsi que l'in- testin. L'œsophage offre quelques varicosités dans son tiers inférieur, el l'o distingue également autour du cardia. Le sang provient d'exulcérati< n paflt la face postérieure de l'estomac : l'une d'elles est arrondie, du diam d'une pièce de 50 centimes, l'autre est plutôl allongée et a une longueur de 1 centimètre sur 3 ou 4 millimètres de largeur. Ces exulcérations sont caractérisées par une légôreéépresaioo de la muqw qui descend en pente douce vers le fond de la perte de substance constitué par un magma noirâtre de sang coagulé. Le foie pèse 2kV-~u et la rate 430 grammes. L'examen histologique d'une des ulcérations nous montre au niveau de la principale exulcération les lésions suivantes : les glandes sont abrasées à peu près complètement; on ne constate plus au-dessus de la musculaire muqueuse que le fond de quelques culs-de-sac glandulaires dont les éléments aécrosés ae pren- nent plus les réactifs ; toute cette partie est infiltrée de globules sanguin île coagulations iibrineuses. Dans le tissu conjonctif, on constate l'existence de ramuscules artériels thromboses et dont les parois sont rompues par place. Ces rameaux émanent vraisemblablement d'un plus gros tronc qui traverse la mus cularis mucosse et offre, des lésions caractéristiques d'endartérite avec throm- bose. Les altérations ne déforment pas la muscularis mucosae. La couche cellu- laire non muqueuse est indemne. A la périphérie de l'artère malade un petit nombre de leucocytes disséminés se voient çà et là, ainsi qu'aux environs du foyer hémorragique, lie nombreux corpuscules lymphoïdes sont répandus dans la muqueuse et la sous-muqueuse, quelques-uns traversent la muscularis muci En dehors du foyer hémorragique, les éléments glandulaires sont remar- quablement conservés, grâce à la présence du sang qui a empêché la production de l'autodigestion par le suc gastrique; les autres artérioles de la muqueuse visibles sur les coupes, sont un peu épaissies uniformément, sans qu'on trouve de véritables localisations d'endartérite ni dégénérescence hyaline oa aaoylott . Noms n'avons pu colorer aucune espèce microbienne sur les coupes de la paroi au niveau des lésions. L'étude histologique du foie montre qu'il existe une cirrhose très dé?eloj des espèces périlobulaires avec prolifération- néocanaliculaires. Les cellules hépatiques sont en général assez bien conservées, les altérations se voient plutôt au pourtour dos zones périsushépaliqu* s. Dans les reins on constate des lésions très marquées iU^ épitle-lium des t contournés. En somme, il s'agit d'une cirrhose, dont nousne pouvons préciser l'ori- gine, au cours de laquelle ont apparu les symptôme- d'un diuL : - pro nonce. Mais les deux points de l'histoire de cette malade but lesquels nous voulions attirer l'attention sont : 1° La possibilité d'une hémorragie de la muqueus ique au cours 732 SCIENCES MÉDICALES d'une cirrhose par une artérite thrombosante de la paroi, fort rare com- parativement aux nombreux cas de gastrorragie dans la cirrhose par rupture de varices stomacales ; 2° Le rôle de l'artérite dans la production de l'exulcération de la muqueuse de l'estomac en dehors de tout processus inflammatoire local (Tripier). Quant à la cause même de cette lésion vasculaire, on pourrait la chercher dans l'infection broncho-pulmonaire présentée par la malade, mais s'il s'était agi d'une artérite infectieuse aiguë, nous aurions trouvé vraisemblablement dans le foyer hémorragique, au voisinage de l'artère, les microbes agents du processus inflammatoire. Il semble plus rationnel de rapporter la lésion vasculaire à l'intoxication générale engendrée chez cette femme par la cirrhose et le diabète, favorisée peut-être par l'affec- tion pulmonaire et les altérations du sang survenues dans les derniers jours de la vie. M. le W Henri CLAUDE HÉMORRAGIES DE LA MUQUEUSE STOMACALE DANS L'INANITION EXPÉRIMENTALE — Séance du 20 septembre — Au cours d'expériences sur l'inanition expérimentale, j'ai rencontré chez deux cobayes et un lapin des hémorragies de la muqueuse de l'estomac. Les cobayes avaient succombé au bout de dix à onze jours, le lapin après dix-huit jours de jeûne sans privation d'eau. Le sang était épanché dans la cavité stomacale en assez grande abon- dance, coagulé, mêlé à du mucus, et à des débris alimentaires solides (cellulose surtout) dont la présence a été souvent constatée dans le jeûne, chez les rongeurs et les herbivores. Avant d'ouvrir l'estomac, en distin- guait nettement, chez les cobayes, des taches noirâtres, visibles par trans- parence de la paroi. Ces taches sont arrondies, de dimensions variables, disséminées sur la muqueuse ; tantôt l'épanchement sanguin est recouvert par l'épithélium et les glandes, tantôt l'hémorragie s'est fait jour au dehors, et l'on trouve un caillot adhérent à la muqueuse et se détachant sous un filet d'eau. Dr H. CLAUDE. — BÉMORRAGIES Dl LA mi STOMACALE L'examen histologique permel de constater l'intégrité des glandes et du revêtement muquèux en dehors des foyers dé rragiques. Au niveau de ceux-ci, au contraire, les -landes Bont en partie détruit il en résulte une dépression de la surface de la muqueuse. Les parties qui subsistent sont nécrosées, les cellules sont il. s. main et la cavité des glandes est remplie de globules rouges. Li 3 inter- tubulaires conjonctifs sont infiltrés par les éléments du sang, ainsi que le tissu cellulaire sous-glandulaire et en partie détruites. Au voisinage de répanchemcnt sanguin ou au milieu des parties nécrosées on distingue des artérioles et des capillaires dilatés et thromboses. A la périphérie du foyer hémorragique, il s'est produit un afflux leucocytique considérable. Dans quelques cas le tissu conjonctif sous-muqueux, lui-même, est envahi par le sang, et ses éléments se montrent en voie de nécrobiose. Les artèn - de la tunique cellulaire sont remplies de sang, dilatées et ne paraissent pas altérées. Au voisinage d'une de ces érosions hémorragiques, une petite veine de la sous-muqueuse contenait un petit caillot librineux et uue grande quantité des leucocytes. Ajoutons que dans tous ces cas, le foie des animaux est très malade ; il est diminué de volume et le microscope y décèle une stéatose très pro- noncée des cellules des travées, des foyers disséminés en plus ou moins grand nombre de nécrose cellulaire, sous forme de tuméfaction tra ap- parente, vitreuse, enfin des hémorragies intraparenchymateuses. Nous pensons qu'il faut rapporter ces gastrorragies au processus d'aulo- intoxication engendré par l'inanition, ayant pour intermédiaire peut-être l'altération profonde du foie. En effet, on ne peut attribuer la rupture des vaisseaux à une inflammation primitive des glandes ou de la muqueuse, provoquée par la vacuité de l'estomac, l'hyperacidité, ou une infection gas- trique quelconque. L'intégrité de la muqueuse en dehors des foyers hémor- ragiques va à rencontre de cette hypothèse. Il faut donc admettre une altération primitive du sang ou des vaisseaux comme cause de l'hémor- ragie, mais il nous est difficile de préciser la nature des lésions, car on ne trouve dans ces foyers que de petits vaisseaux peu distincts au milieu des globules et de la fibrine. Enfin cette lésion, quelle qu'en soit la nature, relève de l'étal d'autu- intoxicalion provoqué chez les animaux parle trouble de la nutrition. L'in- toxication nous est prouvée dans nos expériences par les études cryoscopi- ques du plasma sanguin et des urines, par l'analyse chimique de celii D'ailleurs cette notion a déjà été mise en relief par M. Bouchard, qui, en 1873, dans une leçon clinique au sujet d'un cas de cancer du cardia, étudia les modifications des processus de désassimilaliun dans l'inanition, et insista sur l'élévation du taux des matières extractives dans «les urin Quant au facteur hémorragie, il est peut-être plus particulièrement sous 734 SCIENCES MÉDICALES la dépendance des lésions toxiques du foie qui sont de règle dans ces cas, et à ce point de vue l'auto-intoxication de l'inanition serait comparable à certaines intoxications où toxi-infections hémorragiques, dont l'action sur le foie est bien connue. M. le Docteur LEDUC Professeur à l'École de Médecine de Nantes. EFFETS PSYCHIQUES DE LA CAFÉINE [615.761] — Séance du 20 septembre — J'ai eu l'occasion d'observer une dame de quarante-cinq ans, sans aucun anté- cédent pathologique, dont les organes étaient parfaitement sains et dont toutes les fonctions s'accomplissaient régulièrement. Cette dame était, sans cause appa- rente, tombée dans un état psychopathique extrêmement pénible : elle était constamment obsédée d'idées tristes, ce qui lui causait une mélancolie insur- montable et une tristesse profonde ; elle était sujette à des accès de désespoir et à des crises de larmes, éprouvait de l'aversion pour tout ce qui attache à la vie, et était effrayée par les idées de suicide qui l'assiégeaient sans cesse. Elle ne présentait, d'ailleurs, aucun trouble du raisonnement, aucune altération du sentiment à l'égard des personnes et se rendait compte que rien autour d'elle ne justifiait son état psychique. Les conditions matérielles et affectives dans les- quelles elle se trouvait étaient des plus favorables au bonheur. Malgré cela elle sentait l'angoisse de la solitude et de l'abandon, l'étreinte de la misère, le déses- poir de la ruine : « Les faits et les raisonnements ne peuvent rien, disait-elle, contre ces idées et ces impressions qui m'assiègent et m'obsèdent avec toute la puissance de la réalité. » Cet état persista pendant huit mois avec des alternatives d'amélioration et d'aggravation résistant complètement à toutes les médications morales, physi- ques ou pharmaceutiques. Or, pendant toute cette période, cette dame avait contracté l'habitude de prendre à peu près chaque jour, comme tonique et comme excitant, quinze à trente centigrammes de caféine sous forme granulée. Après huit mois, ayant abandonné cette habitude, les; crises psychopathiques devinrent moins intenses et plus rares, et trois mois après elles avaient entiè- rement disparu. Cinq à six mois plus tard cette dame voulut recommencer à prendre de la caféine, mais elle fut épouvantée en voyant revenir, avec ses idées tristes et obsédantes, ses souffrances et son désespoir. Elle cessa l'usage de cette substance : la quiétude et la santé reparurent. Une autre tentative faite quelque temps plus tard pour recommencer l'usage — EFFETS PSYCHIQ1 ! S DE il CAFÉI de la caféine, eul exactement le même résultat : réapparition psychopathiqu.es, puis disparition lente des idents après que l'on eut cessé l'usage de la caféine. Il est difficile, dans cette observation, de contester la relation de i effet entre l'ingestion de la caféine et les troubles psychiques. Il n'existe là, en effet, aucune affection concomittante à laquelle un [misse attribuer les accidents, il ne semble y avoir aucune cause prédisposante, hérédi- taire ou acquise aux désordres névropathiques : qu'il existe, dans ce i une susceptibilité spéciale à l'égard de la caféine, cela est possible, pro- bable même. Toujours est-il que trois fois les accidents décrits ont apparu avec l'usage de la caféine, ont disparu lorsque l'on a cessé cette substance. Faisant part de cette observation à un collègue auquel je demandais -'il avait observé des faits analogues, il me signala le cas d'une daim', de tem- pérament nerveux, que nous avions soignée ensemble pour une bronchite grippale grave, et qui, après sa guérison, prenait comme tonique, avant ses repas, un verre à bordeaux de vin contenant environ vingl centi- grammes de caféine ; cette dame fut bientôt sujette à une vive agitation causée par des inquiétudes sans motif. Quoique ayant une large et solide fortune, elle craignait la ruine, se trouvait abandonnée, était sujetb de fréquentes crises de larmes et de désespoir. Pour remédier à cet état, on l'envoya à la campagne où elle cessa le vin de caféine. Les troubles psychiques et nerveux disparurent alors rapidement et la santé redevint excellente. Ces observations me rappelèrent à la mémoire des accidents analogues dont j'avais été témoin, mais que je n'avais pas eu l'idée alors d'attribuer à la caféine. J'avais, pendant une dizaine d'années, donné des soins à une vieille dame à laquelle, à l'âge de soixante-dix ans, son médecin avait fait prendre, pendant plusieurs semaines, soixante centigrammes de caféine par jour sous forme pilu- laire pour combattre un état de faiblesse générale. Les forces se ranimèrent, mais la malade devint très agitée, le sommeil disparut, les idées surgirent simultanément en foule dans le cerveau, idées désagréables, obsédantes, que rien ne pouvait chasser. Sous l'influence de l'obsession, causée par ces il multiples et changeantes, la malade devint mélancolique, inquiète, ell rut ruinée, dépouillée, dépourvue de tout; indigne, attendant les gendarmes pour l'emmener en prison; elle devint indifférente à tout ce qui, jusque-là, ratta- chait à la vie, vivant exclusivement avec ses convictions de dés La cessation de la caféine n'amena point, dans ce cas, 1 »a des troubles mentaux qui persistèrent, en diminuant cependant, jusqu'à la mort delà malade survenue dix ans plus tard. Dans l'opinion de la ïamiUe de cette malade, c'était une conviction absolue que les troubles mentaux, qui, sans autre cause apparente, avaient éclaté ai "36 SCIENCES MÉDICALES leur maximum d'inlensité à l'époque ou l'on avait administré la caféine, étaient dus à cette substance. Nous trouvons également dans nos notes le cas d'un homme de quarante-cinq ans, riche propriétaire, qui, pendant plusieurs mois, pour combattre les effets d'une endocardite rhumatismale avec insuffisance mitrale, prenait chaque jour quarante centigrammes de caféine, vingt centigrammes le matin et vingt le midi. Bientôt il souffre d'agitation, d'insomnie, trouve la situation de propriétaire intolérable, éprouve du dégoût pour tout ce qu'il aimait avant, essaie vaine- ment de se suicider avec de la colchicine, et finit par se pendre dans son jardin. Un autre malade, albuminurique, avait eu plusieurs fois de l'œdème géné- ralisé que la caféine seule empêchait de se reproduire ; il en prenait cinquante centigrammes par jour, vingt-cinq centigrammes le matin, même dose le midi. Cet homme, de caractère gai et jovial, perdit le sommeil, devint obsédé par des idées tristes, prit la vie en dégoût et, jusqu'à sa mort qui survint par urémie quelques mois après l'apparition de ces accidents, il fallut le surveiller pour l'empêcher d'attenter à ses jours. Un autre malade, asystolique, prenait d'une façon permanente de la caféine à cause de ses bons effets sur le fonctionnement de son cœur, il devint bientôt très agité, perdit le sommeil, tomba dans une mélancolie profonde, déclarant continuellement qu'il voulait en finir avec l'existence. Il succomba par l'asystolie. Un autre cas est celui d'un albuminurique qui ne pouvait combattre l'œdème et combattre la diurèse que par la caféine ; il perdit le sommeil, devint très agité et très mélancolique et se tua d'un coup de revolver. Tous ces malades, atteints d'affections diverses, ont donc pris, d'une façon prolongée, des doses faibles de caféine, tous ont eu des troubles psychiques identiques, identiques aussi à ceux du premier cas mentionné dans cette note, cas dans lequel l'influence causale de la caféine ne paraît pas douteuse. En 1893, M. le Dr Faisans communiqua à la Société médicale des Hôpi- taux plusieurs observations de délire caféinique chez des malades auxquels on administrait chaque jour plus d'un gramme de caféine. C'était un délire violent de parole et d'action, à caractère hallucinatoire, pouvant, dit M. Faisans, comme tous les délires de cet ordre, conduire à des tentatives de suicide î A la suite de la communication de M. Faisans, des cas semblables furent signalés par MM. Juhel-Rénoy, Rendu, Vergely et Siredey. Dans les faits que nous avons observés, les malades étaient moins vio- lents et ne présentaient pas d'hallucinations, ce qui est attribuable à ce que les doses du médicament étaient moindres, quarante à cinquante centi- grammes par jour au lieu d'un gramme ; dans ces conditions la psychopa- thie parut un temps variable de quelques jours à plusieurs semaines après que les sujets eurent commencé l'usage de la caféine; la disparition com- plète des accidents fut toujours lente et progressive. D1 LEDUC. — BADIGEONNAGES hi GA1ACOI Ceci confirme la proposition de M. Faisans : La caféine sembli s'accu- muler dans l'organisme quand elle est administrée pendant plusieurs jours consécutifs, de sorte que, si elle produit de l'excitation cérébrale et du délire, ces accidents deviennent chaque jour plus intenses et se prolongent pendant quelque temps après que l'on a supprime la médication. > M. Faisans explique ainsi la raison pour laquelle de faibles dosi a de caféine, prises d'une façon prolongée, doivent produire et produisent d< - effets toxiques. Il est résulté de la discussion à la Société médicale des Hôpitaux que, contrairement à l'opinion exprimée par M. Vergely, les altérations rénales cardiaques ne semblaient pas favoriser les accidents toxiques produits par la caféine. Nos observations sembleraient indiquer que ce sont les effets de la caféine et non la caféine elle-même qui s'accumuleraient par un usa{ prolongé. Il m'a semblé que les sujets maigres supportaient beaucoup moins bien la caféine que les sujets gras et obèses; ce qui, théoriquement, se com- prendrait par ce fait que la caféine, activant la désassimilation doit être avantageuse aux sujets ayant, la nutrition ralentie, et préjudiciable, au contraire, aux sujets dont les cellules désassimilent normalement leur substance. Il semble donc que la caféine n'est pas seulement susceptible de pro- duire un délire aigu et violent chez des malades auxquels on l'administre à hautes doses, mais, employée à doses faibles et prolongées, elle peut produire un état très pénible de mélancolie à forme spéciale, avec crû de désespoir et de larmes, pouvant conduire au suicide, et susceptible do persister longtemps après la cessation du médicament. M. le D1 LEDUC Professeur ii l'École de médecine do Nantes. BADIGEONNAGES DE GAIACOL CONTRE LA FIÈVRE TYPHOÏDE HYPERPYRETIQUE 015.778 : Ô16.927] — Séance du 20 septembre — Nous employons, depuis quelques années, le gaïacoi en badige. nna§ suivant la méthode de M.M. Linossier et Lannois dans le traitement de la fièvre tvphoïde hyperpyrétique. Ce traitement nous a donné d'excellents résultats, Pour les fa.re con- 738 SCIENCES MÉDICALES naître, nous renonçons à employer la méthode des statistiques. La valeur de cette méthode est extrêmement relative, elle est d'autant moindre que les faits et les phénomènes auxquels elle s'applique sont moins objectifs, et que la part subjective du statisticien pour les établir et les classer est plus grande. Or, dans l'appréciation des effets des divers traitements de la fièvre typhoïde par la mortalité, on compare des malades et des cas très différents, la part d'appréciation de l'observateur est très grande, et la valeur de la méthode statistique appliquée à ce sujet très réduite. Pour faire connaître l'action des badigeonnages de gaïacol dans la fièvre typhoïde nous apportons une seule observation, mais une observation prise spécialement à cet effet, grâce au concours du père de la petite ma- lade, collaborateur intelligent autant qu'instruit et dévoué. La température et le pouls ont été pris toutes les deux heures, pendant un mois à peu près qu'a duré la maladie. Différentes médications ont été employées et les courbes du pouls et de la température, dont les variations présentent un parallélisme remarquable, expriment les effets de chacune de ces médi- cations . Le cas observé est celui d'une petite fille de quatre ans sans passé patholo- gique; la marche de la température et l'évolution de la maladie terminée par la guérison, après un mois, suffirait pour établir le diagnostic, qui fut d'ailleurs contrôlé par l'épreuve de Vidal; l'agglutination fut très nette, jusqu'à une dilu- tion au trentième, et s'obtenait quoique moins nettement jusqu'au soixantième. La maladie d'ailleurs, comme dans tous les cas dans lesquels nous avons employé les badigeonnages de gaïacol, évolua sans complications, ne présentant pas d'autres symptômes inquiétants que celui de l'élévation de la température, qui atteignit 40°,8, et qui, du troisième au dix-neuvième jour tendit toujours à s'élever au-dessus de 40°. La petite malade fut nourrie avec du lait, du bouillon, de légers tapiocas. Le traitement consista à assurer le fonctionnement régulier de l'intestin à l'aide de quelques purgatifs et de quelques lavements; on administra aussi du salol et du benzo-naphtol. Mais le ventre étant resté pendant tout le cours de la maladie souple et flasque, on s'appliqua surtout à combattre les élévations de la tempé- rature qu'accompagnait toujours une grande dépression physique et nerveuse. Nous croyons devoir justifier ici, par quelques considérations, la pra- tique de l'antithermie dans la fièvre typhoïde, et les traitements sympto- matiques en général. Certains auteurs prétendent que la fièvre est une réaction salutaire, qu'il faut par conséquent respecter. L'observation nous montre pourtant tou- jours que cette réaction, qualifiée de salutaire, lorsqu'elle s'exagère, a pour conséquence constante la mort. INous voyons plus souvent l'élévation de la température favoriser qu'entraver l'infection. Les symptômes qui accompagnent les maladies fébriles s'aggravent tou- jours lorsque la température s'élève et s'atténuent lorsqu'elle s'abaisse. I)r LEDUC. — BADIGEONHAGES DI GAI Ai Enfin les bistologistes ont montré récemment que l'élévation de la tem- pérature suffit à altérer profondément les éléments anatomiques, et parmi ceux-ci Les plus importants, les éléments des centres oerveux. L'opinion qui dédaigne les médications symptomatiques est injuste; traitements symptomatiques sont très souvent curatifs. Procurer le nom- meil, supprimer la douleur, c'est souvent donner â l'organisme le plus puissant tonique et permettre aux éléments anatomiques de L'emportei dans leur lutte contre les influences morbides. Réussir, par des moyens convenablcinriit choisis de façon à être d'ail- leurs inoffensifs, à abaisser chez les fébricitants la température qui s'élève trop, c'est ménager les forces du malade, augmenter et prolonger sa i tance à la maladie, et favoriser sa guérison. Il est bien certain que l'on doit s'abstenir d'employer les moyens antithermiques pouvant porter pré- judice au malade. Dans notre cas on employa des doses très modérées de quinim- et d'an- lipyrine administrées par l'estomac et en lavement ; neuf bains de 20 mi- nutes progressivement refroidis jusqu'à 32°, vingt-trois lotions avec une éponge imbibée d'eau fraîche; entin il fut l'ait cent un l.adigeonnages au gaïacol. Les courbes de la température et du pouls nous montrent que la quinine et l'antipyrine semblent, dans ce cas, n'avoir exercé aucune action sur la fièvre. Les quatre premiers bains, sans avoir un effet bien marqué, semblent avoir exercé une action favorable. Deux heures après le premier bain la température était tombée de 39°,9 à 38°,2, soit un abaissement de 1 '.", le pouls était passé de 128 à 116. Le second bain pris le lendemain dans les mêmes conditions, ne déter- mina plus qu'un abaissement de 0°,G. Après le troisième et le quatrième bains il se produit un abaissement lent, mais durable, de la température : mais à partir du cinquième bain l'accoutumance semble .Mal. lie les bains n'exercent plus aucune action perceptible; la température s'élève réguliè- rement après eux sans qu'ils paraissLMit l'influencer en rien; on emploie alors d'autres moyens antithermiques et, en raison de leur inefficacité absolue, on cesse les bains après le neuvième. Les lotions d'eau fraîche, pure ou additionnée de div< rai - subslan vinaigre de Pennés, vinaigre ordinaire, alcool, etc.. onl une action très analogue à celle des bains. Les premières lotions abaissent régulièrement la température et le pouls, puis leur action devient moins marquée - 1 gulière; il semble se produire une véritable accoutumant'. Les gouttes de gaïacol, comptées sur une soucoupe, sont étendues sur la peau à l'aide d'un pinceau; pour éviter les pertes par évaporation, recouvre la région badigeonnée d'un taffetas gommé sur lequel on a fau- 740 SCIENCES MÉDICALES filé une flanelle pour éviter le contact froid du taffetas. Les badigeonnages de gaïacol se sont montrés dans notre observation le moyen anlithermiquc le plus efficace. Un badigeonnage de dix-sept gouttes nous a donné un abaissement de température de 2°,8, de 40°, 6 à 37°,8. Le troisième badi- geonnage, de 16 gouttes, nous donna un abaissement de 2°, 9, le pouls tom- bait en même temps de 120 à 106. L'action antithermique du gaïacol est très courte, l'abaissement de la température se poursuit durant un temps qui varie de une heure à trois heures, puis la température s'élève avec la même vitesse pour atteindre un nouveau sommet. La vitesse avec laquelle disparaît l'action du gaïacol fait supposer une très rapide élimination du médicament, et fait penser que cette substance volatile doit s'éliminer en grande partie par les poumons. Le goût que l'on perçoit aussitôt après un badigeonnage confirme celte supposition qui, si elle est exacte, confère à ce moyen antithermique une grande supériorité dans tous les cas dans lesquels, comme dans la fièvre typhoïde, il faut sur- veiller et ménager les fonctions éliminatrices des reins. Dans notre cas il ne se produisit pas d'albuminurie, la diurèse resta satisfaisante; elle dut seulement être stimulée vers la fin de la maladie, alors que le myocarde ou le système nerveux du cœur commençait à fai- blir, ce qu'indiquaient la faiblesse et la fréquence du pouls. Pendant toute la durée de la maladie, il sembla ne s'établir aucune accoutumance à l'action du gaïacol, qui resta tout aussi efficace à la fin qu'au début du traitement. Toutefois, il fut facile d'observer que l'action diminuait manifestement lorsque les badigeonnages étaient répétés sur la même surface; il suffisait d'ailleurs de changer d'endroit pour que le médi- cament retrouvât toute son efficacité. Le pouvoir absorbant de la peau semble donc diminuer sous l'influence des badigeonnages répétés. Toutes les parties de la peau ne semblent pas absorber le gaïacol avec la même facilité et, comme pour les autres médicaments, c'est la peau des aisselles et des aines qui semble avoir la plus grande faculté d'absorption. L'action du gaïacol est aussi constante sur le pouls que sur la tempéra- ture, ainsi que le montrent les courbes, et tous les autres symptômes s'amé- liorent parallèlement. Dans le cas qui fait l'objet de cette observation, le parallélisme des varia- tions des fonctions cérébrales et de la température était absolument frap- pant; dès que la température s'abaissait, l'enfant devenait enjouée, se met- tait à babiller, demandait des jeux ; aussitôt que la température s'élevait, l'enfant devenait acariâtre, puis retombait dans l'indifférence et l'assoupis- sement. Si nous mentionnons ces faits, nous ne voulons nullement en inférer que, dans la fièvre typhoïde, la stupeur n'est qu'un effet de l'éléva- tion de la température. Nous savons trop bien que beaucoup d'autres malades, les tuberculeux par exemple, ont des températures très élevées H' LEDUC. — HAHi' CES DE <.\i \< OL 741 ! j t. . - ( - - / J^ r ■444-j . 1Se--| . •-*. *'" rt *"- Ce*. Z Z Ç> 1 z z z : ■ • ' frÊEËS EË ,_— — —■ .-lS -=& ^ ; 1 — /"S- -^j 1 1--y — i — ~~^z p > y F TzEzlz 3Ë 3Ë? .. .::■- ■ ras &\ 5F -Av^- 1 — ' — ■_>► — — ï -pi- - -• ~ " ■5 — :£--^~ < — 1 1 — > — 1 "g^ 1— F _ 1 — U, UrUi i.^m b r\ zfc-1- 5 — I— îi»-- k Ti¥ir z 1 mTH — i j—t — » — , i — t L, 1 ~* -•*■ eÇ "5 •-. ^ ; : o t « ; 3 ; 1 — \ \ =____: |eeee_ W^\ l \ X . EEEEiEiÉÊE :'eeeeeeee|ee .V Jf * - E-E-EE˧|ËE ^ÉÊËfc ' p "* / f- j T~ s r; ■î z^ ». 3ÊÊËËiiiiiii -5 ~EEÉ=sl -ÊiiiiïËliiÊ ■->% + - *.' f». ••* ^ ^ *^ "î ï î 0 c t ç î 740 SCIENCES MEDICALES filé une flanelle pour éviter le contact froid du taffetas. Les badigeonnages de gaïacol se sont montrés dans notre observation le moyen anlithermiquc le plus efficace. Un badigeonnage de dix-sept gouttes nous a donné un abaissement de température de 2°,8, de 40°,6 à 37°,8. Le troisième badi- geonnage, de 16 gouttes, nous donna un abaissement de 2°, 9, le pouls tom- bait en même temps de 120 à 10G. L'action antithermique du gaïacol est très courte, l'abaissement de la température se poursuit durant un temps qui varie de une heure à trois heures, puis la température s'élève avec la même vitesse pour atteindre un nouveau sommet. La vitesse avec laquelle disparaît l'action du gaïacol fait supposer une très rapide élimination du médicament, et fait penser que cette substance volatile doit s'éliminer en grande partie par les poumons. Le goût que l'on perçoit aussitôt après un badigeonnage confirme celte supposition qui, si elle est exacte, confère à ce moyen antithermique une grande supériorité dans tous les cas dans lesquels, comme dans la fièvre typhoïde, il faut sur- veiller et ménager les fonctions éliminatrices des reins. Dans notre cas il ne se produisit pas d'albuminurie, la diurèse resta satisfaisante; elle dut seulement être stimulée vers la fin de la maladie, alors que le myocarde ou le système nerveux du cœur commençait à fai- blir, ce qu'indiquaient la faiblesse et la fréquence du pouls. Pendant toute la durée de la maladie, il sembla ne s'établir aucune accoutumance à l'action du gaïacol, qui resta tout aussi efficace à la fin qu'au début du traitement. Toutefois, il fut facile d'observer que l'action diminuait manifestement lorsque les badigeonnages étaient répétés sur la même surface; il suffisait d'ailleurs de changer d'endroit pour que le médi- cament retrouvât toute son efficacité. Le pouvoir absorbant de la peau semble donc diminuer sous l'influence des badigeonnages répétés. Toutes les parties de la peau ne semblent pas absorber le gaïacol avec la même facilité et, comme pour les autres médicaments, c'est la peau des aisselles et des aines qui semble avoir la plus grande faculté d'absorption. L'action du gaïacol est aussi constante sur le pouls que sur la tempéra- ture, ainsi que le montrent les courbes, et tous les autres symptômes s'amé- liorent parallèlement. Dans le cas qui fait l'objet de cette observation, le parallélisme des varia- tions des fonctions cérébrales et de la température était absolument frap- pant; dès que la température s'abaissait, l'enfant devenait enjouée, se met- tait à babiller, demandait des jeux ; aussitôt que la température s'élevait, l'enfant devenait acariâtre, puis retombait dans l'indifférence et l'assoupis- sement. Si nous mentionnons ces faits, nous ne voulons nullement en inférer que, dans la fièvre typhoïde, la stupeur n'est qu'un effet de l'éléva- tion de la température. Nous savons trop bien que beaucoup dautres malades, les tuberculeux par exemple, ont des températures très élevées D1 LEDUC. — BADIG&ONNAGES DE GA1ACOL ,1 1 5| ?IËËÊ " 4ffffl jffwtt _s^> p 1= ___^r= _- •^à 1 1 — Il _^-^=-^„__, i i — si \~^f- iï= — -i ^PëË 4==^ ! #p -4 • h- =F 4= IÊ 4 m 1 ' i •< z j+E ÉzÉI-Êe§ 1 — I U-j — - : •PE »rrtrh - 4 il ■ * ph4d ^~- il E= •" 1 1 j> r~-"T — i — i— H — --f 1 ■ | y 1 ,-J-, 1 r- EE j ee^eeèEee ^. 1 — 1 — . — .-^- — 1 J— — 1 — 1 "«. — )— +" 1—7- Vh-7--H--"- — |— iy - 1 o » e o ■ b ? ^~ a c- --c i. c ' --». ■* ■-' !*3 r: "s K "5 ■? r3 ; : s^ . J -E-E-EEEIE ipEEEEEESÏE ^EEEEEEEEESE ■hïïHTffl' 'EÉEEEEEÏEÈE *H#tfffl . ee|ee|eeee 1EË ==É-q EEEEEp|E JiMffî'll'fl Hi Ht .i ->. --» yy *i "5 *î a t o t t c t 742 SCIENCES MÉDICALES sans aucun phénomène de stupeur. Nous ferons seulement remarquer que l'action du poison typhoïdal semble favoriser, renforcer, par l'élévation de la température. L'abaissement rapide de la température sous l'influence du gaïacol pro- voqua de la transpiration, la rapidité de l'élévation thermique consécutive provoqua quelques frissons. Pour éviter ces inconvénients, nous réduisîmes les doses de gaïacol pour chaque badigeonnage, ce qui nous permit de multiplier les applications sans faire absorber une plus grande quantité de médicament. L'efficacité du gaïacol en badigeonnages est telle que de très faibles doses, deux ou trois gouttes produisent encore une action antithermique constante; cette action semble d'ailleurs bien exactement proportionnée à la dose employée. En appliquant, à un enfant de quatre ans, trois ou quatre gouttes toutes les deux heures, trente-six à quarante-huit gouttes dans les vingt-quatre heures, nous avons pu maintenir la température aux environs de 39° alors qu'elle dépassait rapidement 40° dès que l'on suspendait les badigeon- nages. Les doses doivent être à peu près doublées pour un adulte. Les observations faites dans cette note ne s'appliquent évidemment qu'aux faits qui y sont mentionnés. C'est ainsi que nos remarques au sujet des bains peuvent fort bien n'être pas applicables à la méthode de Brand dans laquelle on donne, fréquemment répétés des bains refroidis à 22°. Nous joignons aux courbes de la température et du pouls, établies par des mesures effectuées toutes les deux heures environ, les courbes des moyennes de vingt-quatre heures. On voit que ces courbes vont en s'écar- tant l'une de l'autre à mesure que la maladie se prolonge. L'allongement des ordonnées entre ces deux courbes est l'expression géométrique de l'al- tération, de la fatigue du myocarde ou du système nerveux moteur, alors même que l'infection s'atténue. C'est surtout de l'état des fonc- tions cardiaques que dépend le pronostic de la fièvre typhoïde ; la fréquence et la petitesse du pouls sont des symptômes bien plus alarmants que l'élévation excessive de la température; mais l'altération des fonctions cardiaques semble être une conséquence de l'hyperthermie prolongée et c'est ce qui fait l'importance de la médication antithermique. p. i3o 120 HO ioa 9° 8o T. !f,o° ■V 38" 3f 36° e* "~ «s» w; c t> «0 m «S F 1*1 'a «5 CUL C4 N •1 -- C* Ç^ 1 - .-' s\ N.- "N ■-* ' ^ _>< V. >" \ — " "- Température/ fouir FlG. 2. Dr LEDUC. — BADIGIONNAGES Dl GAIACOI NOTICE EXPLICATIVE DU GRAPHIQUE CI-DESSUS N. H. — Chaque trait de division correspond à une période de - beun -. en -1 ïu Par exemple pour le troisième jour, les traits extrêmes renforo - te rapportent i minuil du deuxième jour et à minuit du troisième jour, le trait renforcé Intermédiaire i midi du troisième jour, les traits courants, à gauche de celui-ci, se rapportent i 2 beun ,4 ! 6 heures, S heures, 10 heures, après minuil ; les traits courants à droite à 1 heures, 4 heures, 6 heures, S heures, 10 heures, après midi : g. signifie galacol, P. pouls, I. t> m- pérature. \ 10 li. après minuit, 0,15 quinine; ) G h. après midi, 0,1"> — J 6 h. après minuit, 0,60 calomel : / 6 li. après midi, 0,15 quinine; 3° jour. 4c _ i 8 h. après minuit, 0,20 — 0,40 antipyrine; b" — 6 h. après midi, une cuillerée potion analgésine: ( minuit, — — 4 h. après minuit, \ lavement quinine et antipyrine 8e — 10 h. — \ li. après midi, ( 6 h. 8 h. — badigeon, de gaïacol, 17 gouttes; entre 8 h. et 10 h. après minuit, g. 16 gouttes; midi, lavement quinine et antipyrine non gardé avant provoqué une selle abondante ; 6 h. après midi, lotion vinaigrée (vinaigre de Pennés : mhuiit, g. 16 gouttes; 4 h. après minuit, lotion; 10 h. — grand bain à 32' ; 4 h. après midi, g. 16 goutte* : 8 h. — (grands frissons de fièvre) lotion ; entre 10 h. et minuit, lotion; — 2 h. et 4 h. après minuit, — 10 h. après minuit. — 4 h. après midi, — 6 h. — grand bain à 21 : \ 2 h. — lotion ; 10" — \ entre 4 h. et 6 h. après midi, grand bain à 32" ; il h. après midi, lotion ; 4 h. — — 6 h. — grand bain à 31" : entre 8 h. et 10 h. après minuit, lotion ; 2 h. après midi, — ) entre 4 h. et 6 h. après midi, grand bain à 'M : 10 h. après midi, g. 10 gouttes : entre 4 h. et 6 h. après minuit, g. 16 — 8 h. après minuit, lotion ; entre 8 b. et 10 h. après minuit, grand bain à 32" ; 13e _ l — midi et 2 h., lotion : — 2 h. et 4 h. après midi, g. 10 goutti 6 h. après midi, grand bain à 32 entre 10 h. et minuit, g. 1»» goutti 744 14e jour (g.33 gouttes' 15e jour (g. 31 gouttes 16e jour. (j.iOgontles) 17e jour. (j.Mgonllcs) 18e jour. (g. 38 gouttes) 2 h. après minuit, 6 h. — entre 10 b. et midi, — midi et 2 h. — 2 h. et 4 1)., — 4 h. et 6 h., — 6 h. et 8 h., — 8 h. et 10 h., 10 h., \ minuit, entre 2 h. et 4 h. après minuit, — 4 h. et 6 h. — l — 6 h. et 8 h. 1 — 10 h. et midi, , midi, entre 2 h. et 4 h. après midi, — 4 h. et 6 h. — — 6 h. et 8 h. — — 8 h. et 10 h. — — 10 h. et minuit, / entre minuit et 2 h., f — 2 h. et 4 h. après minuit, — 4 h. et 6 h. après minuit, i à 8 h. après minuit. y entre 8 h. et 10 h. après minuit, — midi et 2 h., à 2 h. après midi, entre 4 h. et 6 h. après midi, à 6 h. — entre 6 h. et 8 li. — — 8 h. et 10 h. — — 18 h. et minuit, / minuit, entre minuit et 2 h. 2 h. après minuit, 6 h. — \ 8 h. — J entre 8 et 10 h., — 10 h. et midi, midi, entre 2 h. et 4 h. après midi, 4 h. _ 8 h. — \ entre 10 h. et minuit, entre minuit et 2 h. — 4 ii. et 6 h. après minuit, 8 li. — entre 8 h. et 10 h. — — 10 li. et midi, midi, 2 h. après midi, entre 2 h. et 4 h. après midi, 6 h. — entre 6 h. et 8 h. — 10 h. — SCIENCES MÉDICALES lotion ; grand bain à 32° g. 4 gouttes; g. 4 - g. 4 - lotion ; g. 4 gouttes, lotion g. 6 gouttes lotion ; g. 3 gouttes g. 2 - g. 3 - g. 3 - g- 3 - g- 3 - g- 3 - g. 5 — g- 3 - g. 3 - g. 3 gouttes i g. 5 — g. 2 — g- 4 - g. 4 — g. 4 — lotion, g. 2 gouttes; g. 3 gouttes > g. 4 - grand bain à 32"; g. 3 gouttes g. 6 - lotion ; g. 5 gouttes i g. 5 - (sous le g. 3 - g. 6 - lavement quinine et antipyrine; g- 3 - g. 3 gouttes et eau de Carabana; g- 5 - g- 5 - g. 6 - lotion et g. 3 gouttes; g. 5 gouttes puis g. 2 gouttes; lotion et g. 3 gouttes; eau de Carabana (vomie) ; g. 5 gouttes théobromine 0.20 ; lavement glycérine, 125 grammes; g. 4 gouttes; lotion et g. 3 gouttes; lotion et g. 5 gouttes; g. 3 gouttes; lotion et g. 2 gouttes; Dr LEDUC. — BÂDIGEONNAGES DE GAIACOl minuit, g. 3 gouttes entre minuil el 2 h., lotion i 4 h. après minuit, g. :; goutti entre G h. et 8 h. après minuit, g. 4 — 8 li. 19e jour. ' entre 8 h. ci 10 li. •i. 3!) gouttes) x 10 II. el iniili. entre midi et 2 h. après midi', 2 h. — entre 4 h. et G h. — G h. — \ entre 8 h. et 10 li. — 20e jour. (g. 33 gouttes) minuit, entre 2 h. ri 4 h. après minuit, g. 2 '. h. - entre G h. et 8 h. — — 8 h. et 10 h. — — 10 h. et midi, midi, 2 h. après midi, lotion h g. > gouttes; g. 3 gouttes; théobromine <>.920. lavement . g. 3 gouttes; g. 5 gouttes puis g. 6 goul g. 5 - lavement 0.20 quinine, 0.40 antipyrine; g. 4 gouttes; g. 2 goutta; • iitiv 4 h. et 6 h. après midi. g. 3 gouttes; g. 4 - g. 3 - g. 3 - théobromine ri lavement glya rim : g. 4 goutta-; lavement quinine el antipyrine; 21ejour. 6 h. et 8 h. — 10 li. et minuit. minuit, 2 h. après minuit, 4 h. — 8 h. — 10 h. — midi. g. 33 gouttes) \ 2 h. après midi, lotion et g. 2 gouttes; g. 4 gouttes; g. 5 - g- 3 - g. 6 gouttes, théobromine; lavement glycérine; g. 2 gouttes; 2 h. ;i|irès midi, g. 4 i entre 2 h. et 4 li. après midi, l.i\ G h. _ 8 h. - • ntre 8 h. et 10 h. — \ 10 h. — ' entre minuit et 2 h., 4 h. après minuit, 8 h. — 10 h. — ement, quinine et antipyrine; g. 4 gOUtte>; g- 2 - g. 5 - 22e jour J entre 10 h. et midi, /g.36ji>uiies) ] — midi et 2 h., — 2 h. et 4 h. après midi, — 4 h. et 6 h. — G h. et 8 h. — 8 h. et 10 h. g. 4 goutte- ; g. 4 - g. 4 - théobromine : lavement, quinine et antipyrine : g. 6 gouttes ; g. 4 — g. 4 - g. 4 - g. G - — 2 h. et 4 h. après minuit, g. 4 — 10 h. après minuit, théobromine 0,20: 2! jour j entre 10 h. et midi, g. 4 gouttes; (9.16 gouttes) ) — midi et 2 h., lavement, quinine et antipyrine; 2 h. après midi, g. 4 goutte- entre 6 h. et 8 h. après midi, g. 4 — !2 h. après minuit, g. 3 — entre midi et 2 h.. lavement, quinine et antipyrine; 8 h. après midi, g. 4 goutte 746 SCIENCES MÉDICALES l 2 h. après minuit, g. 3 gouttes 25e jour | 6 h. après midi, g. 4 — ( entre 8 h. et 10 h. après midi, g. 4 — En résumé, les badigeonnages de gaïacol constituent, pour combattre l'hyperthermie de la fièvre typhoïde, un moyen efficace, d'une action cons- tante, et d'une grande facilité d'application. Pour éviter la transpiration et les frissons et pour obtenir malgré la courte durée de l'action du médicament, un effet persistant avec des doses minima, il faut employer pour chaque application un petit nombre de gouttes, quatre à huit pour un adulte et répéter les badigeonnages toutes les trois heures environ si la température l'exige. En suivant ces préceptes, il ne saurait y avoir d'accidents d'hypothermie. Cette médication semble exempte de toute action sur les reins et sur la diurèse. M. leD1 DELOEE Ancien chirurgien en chef de la Charité de Lyon. ENCHONDROME DU PLACENTA. [612.992:618:36] (Môle vésiculaire). — Séance du 20 septembre — Cette singulière tumeur, unique dans son genre, a été considérée comme homologue par Robin qui l'attribuait à une hydropisie des villosités et par Virchovv qui, admettant une hyperplasie du tissu fondamental de la villosité, lui donna le nom de myxome du placenta, dont le point de départ, suivant lui, est le tissu conjonctif du chorion, ou des villosités, apporté par l'allantoïde. Pour Cayla, qui a fait une étude approfondie du sujet, le siège est la caduque (1). Je souligne une citation, que je lui emprunte et qui montre, suivant moi, qu'il avait entrevu la véritable nature de la môle : « Sous l'influence de l'imprégnation (morbide), il se fait une production par poussées successives, par un travail exogène de vésicules indépendantes, adhérentes les unes aux autres, revêtues (1) Ce point de départ est évident dans les môles observées en dehors de la grossesse. Dr DELORE. — ENCHONDROME DU PLACENTA ~î7 d'une membrane commune tendant à s'isoler à mesure qu'elles se d loppent ». On remarquera par la suite, que je ne ferai que paraphraser ce qu'avait si bien vu et dit Cayla ! V C I r fia. I. — Vue d'ensemble du tissu de la môle. — L, Lacunes. — S, syncitium. — E, substance fondamentale, piquetée de fusiformes. — C, réseaux de conjomi if. — 1, I', Y, ilôts libres ou adhérents à la végétation altéri Selon Franqué, la môle hydatiforme serait due à une activité aDor- male des cellules de Langhans, qui prolifèrent et sécrètent de la mucine en abondance. Je me sépare nettement des auteurs que je viens de citer ; je ne puis admettre l'homologie. En effet, dans deux môles vésiculaires que je viens d'examiner avec une longue attention, je n'ai pas retrouvé trace du placenta normal, tout avait disparu ; la caduque et le chorion n'existaient plus ; les villosites étaient remplacées par des végétations allongées, déformées, bossuées. Quand je dis que tout avait disparu, je vais trop loin, car toutes les villosites morbides étaient bordées d'un magnifique liséré, de cellules sphériques du syncitium et elles étaient séparées les unes des autres par de belles lacunes sanguines (firj. /, 2, 3, 4). N'est-ce pas là le secret de ces prolongements villiformes qui existent dans les môles et qu'on retrouve dans les déciduomes malins? ■V. Fis. 2. — Végétations chondromateuses. 2 lobules avec golfes communiquant avec les lacunes intervilleuses, dont les rives sont bordées de syncitium. En haut est une massue crénelée. 748 SCIENCES MÉDICALES Il est digne de remarque que le processus qui a détruit de fond en comble tous les éléments anatomiqucs fœtaux du placenta, ait respecté à peu près partout le syn- citium et les espaces lacu- naires, c'est-à-dire les élé- ments qui représentent le placenta maternel , d'après l'opinion non unanime, mais générale. Il y a incontestablement un élément morbide hétéro- topique qui s'est implanté sur le placenta fœtal et l'a désorganisé. Quel est-il? Déjà en 1896 , Durante avait entrevu les môles vi- vaces avec bourgeonnements syncitiaux, et qui lui parais- saient en train de donner naissance à un déciduôme malin, affection qui, suivant lui, est un épi- Ihélioma ectoplacentaire, provenant d'une évolution maligne du syncitium, qui envoie des prolongements protoplasmiques. Aschoff, qui, à l'instar de MM. Duval et Durante, admet que le syncitium est d'origine fœtale, professe que la môle est un choriome malin. Pour Marchand, c'est un épithéliome malin de la couche de Langhans; lequel, au dire de Fraenkel, est venu de dehors en dedans!... Cet auteur avait constaté déjà d'énormes vides, et Langhans, que le protoplasma était remarquablement clair, en même temps que les cellules isolées étaient douées d'une vitalité extraordinaire. En constatant les assertions caractéristiques d'hommes aussi compétents, on est étonné qu'ils ne soient pas arrivés à la conclusion qui s'est imposée à mon esprit, après l'étude réfléchie de plusieurs coupes. Pour moi, la néoplasie est évidente, et la môle est un enchondrome du placenta. Je puiserai le-; arguments, pour soutenir celte assertion, dans l'étude récente de deux môles sur lesquelles j'ai pratiqué des coupes dont je donne ici neuf représentations photographiques (1). Voici les résultats obtenus : 1° Le tissu morbide est renfermé dans des végétations qui n'ont, avec les villosités normales, qu'une similitude grossière (fig. 2). Le stroma hyalin est solide, élastique et d'une transparence remarquable. (\) Je 1rs dois à l'obligeance désintéressée de MM. Lumière et Bellier, elles n'ont pas subi la moindre retouche. Dr DELORE. — ENCHONDROME D1 PLACENTA 2" Des réseaux de conjonctif, a mailles fines el transparentes fig. I. I enserrent le stroma, cuire les lamelles duquel elles s'insinuent. Elles sonl destinées à jouer un rôle important. 3° De grandes capsules, se rencontrenl dans presque toutes les coupes 'ig. 3. — AA, substance fondamentale. — C, capsule cartilagineuse, ou cellule mère. — B, cellules filles, plusieurs trous vides. — 0, grand trou vide. — F, F, sillons. — G, stroma plein de fusiformes. — s, syncitium et lacune. — R, conjonctil i rant la capsule. (fig. 3 et 4). Ce sont des cellules mères, qui renferment un grand nombre de cellules filles, disposées pa.r groupes isogéniques. 4° Des ilôts ou chondroblastes se remarquent à l'état de liberté dan- les lacunes (fig. /, G). D'autres sont reliés à la végétation d'où ils émanent par une queue (fig. i,2.5,7). Ils sont d'une teinte plus foncée fig. 5). < tient à ce qu'ils sont infiltrés de cellules syncitiales chromatiqu Dans tous les Ilots où l'on voit un pédicule, il est aussi coloré que Viloi lui-même; ceci ferait penser qu'au moment où il est sorti de la végétation villiforme, il s'est revêtu de syncitium en voie de prolifération. Cette idée se rapprocherait de celle de Durante qui fait jouer un rôle important au bourgeonnement du syncitium. Je suppose que le proc hondroma- tcux active cette prolifération morbide. La vitalité des îlots est très grande, même lorsqu'ils sont isolés. Tous Fig. h. — Capsule pleine de slroma hyalin, développée au milieu d'un épaississement syncitial chromatique. "50 SCIENCES MÉDICALES les observateurs sonl unanimes à cet égard. Du reste, la netteté de leurs cellules à noyaux le prouve. La figure 7, malgré son imperfection, démontre le mécanisme de l'exode du chondrohlaste de la substance fondamentale de la végétation. On voit manifestement sa progression dans la lacune voisine, dont les rives, en bas et à gauche, possèdent l'inévi- table collerette syncitiale. Déjà la moitié du lobule est libérée. o° Aréoles ou choit droblas les. Leur forme est généralementarrondie^./, S, 8, 9). Quelques-uns cependant représentent un canal allongé ; d'au- tres ont l'aspect de déchirures (fig. 1, 8). Leurs dimensions varient. Dans une seule coupe, on en distingue des grands ou des petits. Ils sont disposés d'une façon très irrégulière dans les végétations, suivant l'évolution plus ou moins avancée du processus morbide. Dans plusieurs Ilots (fig. 6 et 7), on voit des cellules à double contour qui résident dans leur loge. Quand la cellule s'est éva- dée, elle laisse un trou, ou vide, ou rempli pius ou moins de sang (fig. 9). Après l'étude de ces signes morphologiques, j'ai conclu que les tumeurs soumises à mon examen étaient un enchondrome et comme , d'autre part, tous les histo- logistes ont donné la même description que moi , je pense que la môle hydati- forme est un néoplasme car- tilagineux. Virchow, à mon avis, est celui qui a le mieux compris la marche évolutive de Y enchondrome. Il admet que les éléments cellulaires déplacent le stroma résistant et sortent Fig. 5. — Ihl sorli. — Chromatique. — Golfe.— Deux pro- montoires. — Grand espace lacunaire vide. — Belle. substance fondamentale hyaline. — Le conjonctif la divise en lamelles. Le cliondroblaste est percé de 8 trous. Sous l'arc syncitial qui détermine l'adhérence de l'îlot et du stroma, la bordure chromatique fait défaut ; c'est le point où le cliondroblaste semble sorti. D1' DELORE. — BNCHONDROMI DTJ PLACENTA .1 de leur loge. Ce départ se l'ait brusquement, dans ud tissu él istique el met en contact la cavité qui ne s'af- faisse pas. avec le sang des lacunes, qui l'envahit. Ce phénomène secondaire est né- cessairement empreint d'irrégularité. C'est par la production abondante des lobules pédicules, qui végètent comme de véritables polypes, que s'expliquent ces singulières grappes vésicule uses, qui ont si fort intéressé les accoucheurs et les anatomo- pathologistes. Elies sortent les unes après les autres de la région qui évolue , elles entraînent du conjonc- tif, sous forme de ces chapelets, si bien dépeints par Cayla. Cet auteur a clairement démontré que cette disposition suffisait à elle seule pour les différencier des villosités normales. in; 6. — liai recouvert d'une couche de Byn- citium déchiré, faisant une queue. — An milieu, cellules cartilagineuses pâli noyaux. Au microscope, toutes ont un ilrnihi.- contour, que La figure laisse deviner. — A de, vég< i al léchirée. — m - '\ VI Fie. 7. — Cliomlroblaste sortant d.- La gangue du stroma à laquelle il adhèi dans une partie de sa périphérie. A sa pari eure, on voit Lncurvédela gangue. Ainsi s'expliquent les golfes avec promontoii ellules du lobule cartilagineux sont manifestement à double contour. Le- 1 aractères singuliers que je viens d'énumérer n'avaient pas échappé 752 SCIENCES MÉDICALES aux plus avisés, comme Cayla et Durante; aussi étaient-ils restés dans une prudente indécision. En admettant la nature encliondromateuse de la Môle, on élucide toute l'histoire pathogénétique de l'affection; on conçoit clairement la formation des grappes en chapelet ; les môles tar- dives comme celles consignées dans la thèse de Bellin et surtout celles observées en dehors de la grossesse (1) ; ainsi, Bock cite une môle chez une petite fille vierge, de douze ans et demi ; Stricker, chez une fille de neuf ans ; Schrœder, chez une fille de dix-sept ans et chez des femmes de cinquante et cinquante-trois ans, après la ménopause ; ces quatre derniers faits sont rapportés par Jacobs. Il est important, je crois, de remarquer combien la différence est grande entre la môle et le déciduome. La môle n'a point de vaisseaux. Le fœtus n'existe pas, et dans la tumeur il n'y a pas de vaisseaux maternels. Les végétations et leurs îlots vivent donc maigrement, aux dépens des hémor- ragies et des sucs utérins. Il en est bien autrement pour le déciduome qui prolifère au milieu des tissus richement vascularisés par les sinus utérins. Cette différence de nutrition n'est-elle pas la cause du développement exagéré des masses plasmodiales, si bien décrites par Durante, et dont j'ai observé, dans mes coupes, de nombreux vestiges ? Je remarquerai encore que la forme bizarre qu'affecte l 'enchondrome placentaire tient probablement à son implantation dans la cavité utérine. Ce siège suffit pour le différencier de tous les autres, car là, il est en con- tact a\ec des hémorragies journalières ; il est soumis à des contractions incessantes et il peut proliférer ses bal- lons en toute liberté. Je dirai encore que dans mes deux môles et dans toutes celles dont j'ai dé- pouillé la description histo- logique, on ne retrouve pas les caractères classiques de l'enchondrome embryonnaire, puisque la substance hyaline abonde partout où l'évolution est peu avancée. Fig. 8. — Cette magnifique figure est une végétation chon- dromateuse, percée comme un crible, de trous, dont la plupart sont ronds, et où on voit aussi des formes irrégu- iiéres. Du sang en quantité variable occupe les cavités. Ce sont des chondroblastes. (\) Semaine gynécologique, Paris, 29 août 1899. ;.v. IV DBLORE. — BNCHONDROME l>l PLACENTA Uû mot sur la chondrine. Il eùl été intéressant di n chi rcher l'ei de ce produit complexe, irop discrédité par la chimie moderne. M. corlaines critiques dont il a été l'objet, la réaction que donne Vaiun me paraît, quand elle est nette, un excellent moyen de reconnaître les enchonârômes et d'authentiquer ainsi les données histologiques. Malheu- -^* Km. ii. — Chondroblasle au milieu d'une végétation dénuée de synciliuin. in caillot polypiforme occupe une partie du vide. <»n aperçoit ; surfaces circulaires d'aspect gaufré; des fusiformes fortement teintés et très nom- breux; des cellules pâles avec noyau. Leurs formes sonl diverses. Amas irrégulier de cellules dans la lacune, en haut, à droite. reusement, des obstacles se sont présentes à moi. En premier Jieu, on pouvait supposer le néoplasma de nature embryonnaire ; or, dans celte variété, il n'y a pas de chondrine, d'après Kollicker. A vrai dire, telle n'était pas mon opinion puisque la substance hyaline abondait partout el que c'est elle et non les cellules qui donne la chondrine. Mais, en second lieu, ayant soumis à l'ébullition. pendant plus de vingt heures, des portions du tissu de la môle, je constatais que l'immersion qu'elle avait subie pendant douze jours, dans le formol, avait rendu les principes collagènes complètement insolubles et inattaquables. Si donc on veut déceler ces principes dont la chondrine l'ail partie, il importe d'éviter avec soin le contact du formol. i 7oi SCIENCES MÉDICALES M. le Dr G. PEEEIEE, DocLenr es sciences, Maître de conférences à l'Université de Rennes. SUR LA COMPOSITION DU LIQUIDE D'UN KYSTE HYDATIQUE [616.994] — Séance du 20 septembre — Le liquide que j'ai soumis à l'analyse provenait d'un kyste, inclus dans le parenchyme hépatique, renfermant trois litres de liquide et de nom- breuses vésicules. Le porteur de ce kyste, un homme de trente ans, opéré le 9 mars 1899 par le docteur A. Dayot, à l'hôpital de Rennes, est actuel- lement guéri. Le liquide, ponctionné avant la résection de la poche kystique, était incolore, inodore, neutre au tournesol, de densité 1002. Il ne réduisait pas la liqueur de Fehling et ne "donnait qu'un léger trouble sous l'action de la chaleur. EXTRAIT SEC 50 centimètres cubes évaporés au bain-marie et desséchés ensuite à l'étuve à 120° ont donné 0sr,664 de résidu. 1.000 centimètres cubes renferment donc 13s',28 de matière fixe, et par suite, 988gr,72 d'eau, la densité étant 1002. Pour déterminer les quan- tités respectives de matière organique et minérale qui entrent dans la composition de cet extrait sec, on le calcine au-dessous du rouge sombre, afin de ne pas volatiliser le chlorure de sodium qu'il renferme en assez grande quantité. Le produit charbonneux obtenu est soumis à l'action de l'eau bouillante, qui dissout les sels minéraux solubles et laisse un résidu de charbon et de matière minérale insoluble . Ce résidu calciné au rouge vif donne 0gr,0222 de cendres solubles dans l'acide chlorhydrique et essentiellement formées de carbonate de calcium, phosphate de calcium et . de phosphate de magnésium. La partie minérale soluble est formée de chlorure de sodium, de car- bonate de sodium, provenant en grande partie des sels de sodium à acide organique renfermés dans le liquide du kyste, et de traces de phosphate de sodium. Après évaporation de la solution aqueuse et fusion légère du résidu, on obtient 0'r,41 de produit. Dr G. PERRIER. — SUR LA COMPOSITION l.i LIQUIDE D'UN KYSTE BYDATIQUI Le poids de la matière minérale totale contenue dans les 80 centimètres cubes est donc 0sr, 0222 ~- 0'r, 41 -0-'.i322. cemi delà matière oi nique 0^,6ilï — 0*V«22 = 0^,2318, ou, en rapport; , tout ft 1.000 centimètres cubes : Matière minérale ,s Matière organique 4*r,696 Le dosage du chlorure de sodium et du sodium total dans la partie minérale a fourni les nombres suivants, rapportes ;iu litre de liquide : Chlorure de sodium r',733 Sodium total .']-', o.'ii dont 2-r,2-'i.'> entrent dans la composition du chlorure et l)-',779 se répar- tissent entre les acides carbonique, phosphorique et organiques qui existent dans le liquide. EXTRAIT CHLOROFORMIQUE 25 centimètres cubes de liquide ont été évaporés au bain-marie en pré- sence de kaolin granulé, et la matière sèche obtenue a été épuisée à chaud par le chloroforme dans un appareil à déplacement. La solution chloro- formique a abandonné par évaporation 0er,01o4 d'extrait formé de graisses et de cholestérine, ce qui correspond à 0?r,(J10 0/00. MATIÈRES ALRUMINOÏDES La chaleur, en présence d'un peu d'acide acétique, donne un coagulum ne renfermant que de la serine et de la globuline, dont le poids s'élève à à i?r,208 par litre. La précipitation de la globuline, d'un nouvel échantillon, par le sulfate de magnésium indique 0?1',401 de cette matière par litre, et par suite, l*r,208 — 0sr,401 = 0*'r,807 de serine. AUTRES PRODUITS CARACTÉRISÉS DANS LE LIQUIDE LU IH»: 400 centimètres cubes de liquide évaporés dans le vide et à la tempéra- ture de 35° ont abandonné du gaz carbonique que j'ai retenu par la potasse et dont le poids correspond à LiO centimètre cubes par litre mesurés à 0° et 760 millimètres. Cet anhydride carbonique maintenait en dissolution le carbonate de calcium déposé sur les parois du ballon où s'est effectuée l'évaporation. G 756 SCIENCES MÉDICALES Lorsque le liquide a été réduit au 1 /20e de son volume, je l'ai additionné d'une grande quantité d'alcool à 9o°. Cet alcool a donné naissance à un précipité que j'ai recueilli après vingt-quatre heures de repos et que je nommerai A, la liqueur filtrée sera désignée par B. Précipité À. — L'eau, agissant sur ce précipité, ne le dissout plus que partiellement. La partie insoluble est formée de matières albuminoïdes (réactions du biuret et xantho-protéiquej. La partie soluble additionnée d'alcool à 95° donne un précipité blanc dans lequel j'ai caractérisé : La leucine par la coloration bleue qu'elle donne avec un mélange de phénol et d'hypochlorile de sodium ; La tyrosine par la réaction de Piria (coloration violette avec le FeaCl après action de SO*H2 et neutralisation par C03Ba) ; La créatine par sa forme cristalline examinée au microscope ; La créatinine (forme cristalline et combinaison avec le chlorure de zinc). Liqueur B. — Cette liqueur, privée d'alcool, a été agitée avec de l'éther. qui s'est emparé des graisses et de la cholestérine y existant en petite quantité. Par évaporation, elle a donné ensuite des cristaux blancs de chlorure de sodium imprégnés d'un liquide sirupeux jaunâtre. Ce liquide sirupeux renfermait des traces d'à. succinique que j'ai caractérisé par le Fe2Cl6 et de Y urée, que j'ai dosée au moyen d'hypobromite de sodium. La quantité d'urée ainsi trouvée s'élevait à 0sr,021 par litre. Voici réunis, sous forme de tableau, les résultats de cette analyse, rap- portés à 1.000 centimètres cubes de liquide : Eau 983sr,72 Matière organique 4sr,636 , , , i Carbonate Ca / insoluble ) „, , _, Extrait sec { , ,, { Phosphate Ca i ) 13^,28 l dans 1 eau i r __ \ ( — Mg Matière minérale { } 8sr,644 i , , , i Carbonate Na / soluble \ _, , . _, , „ Phosphate Na dans 1 eau / „. , .. ( Chlorure Na Chlorure de sodium 5^733 Extrait chloroformique \ ,G[aiff . !..... Os',616 ( cholestérine ) ... ... ( Serine Osr.807 Matirres albuminoïdes , _, , ,. ,,„;,„. ( Globuhne 0?,,401 Urée <>?r,021 Anhydride carbonique , 150cmc A. succinique Leucine Matières non dosées { Tyrosine Créatine Créatinine I UttAZ. filin. , ■ K2 M. le D' CARTAZ n interne di • bôpil ÉLÉPHANTIASIS DU NEZ — 8éance du ."> Les tumeurs éléphantiasiques «lu nez ne constituent pas une affection bien rare. Depuii le nez piqué, bourgeonné, fortement acnéique jusqu'aux êléphantiasis hypertrophiques '■nonne-- envahissant tout, recouvrant les lèvres, la bouche, les joues, il est des variétés nombreuses. Arrivé à un degré considérable, l'éléphantiasis constitue une difformité fort pénibli <-ll<' ne |i"ni être dissimulée el donne au visage un aspecl repoussant. Plus fréquente dans les climats chauds, les J r j < J * - — . où elle coïn< ide pai fois avec l'éléphantiasis des extrémité s, cette affection m r ucontre encore ,!">/ souvent a Iraitemenl i 1876 p. I _• Revue de laryngologie, 13 juillet 1809. h, m n.ii de méd. de Bordeaux, 8 di 1801. ; Bull /Mr., \i\ . p. l Bull. .1 ad. de méd., i \ mai i ■ . Itn/i. Soc. de chu"., wni. p. ] - l'.nii. Soc. anal, de Pari», 8 n \rch. de méd. mil., I 758 SCIENCES MÉDICALES qui offre cet intérêt particulier d'une forme nouvelle, l'éléphantiasis carti- lagineuse dont son élève Briau (1) a donné la description détaillée. Longtemps on a reculé devant l'ablation au bistouri de ces masses énor- mes; les dangers d'hémorragie, les dangers encore plus grands, avant l'ère antiseptique, de l'érysipèle retenaient les chirurgiens ; cependant, au siècle dernier, il s'en est trouvé d'assez hardis pour entreprendre la cure de semblables difformités et la mener à bonne fin. Quand il ne s'agit que de tumeurs nettement pédiculées, de petit volume, la solution est simple; un coup de ciseau, à la rigueur, une section à l'anse caustique débarrassent le malade sans danger. Mais pour les tumeurs sessiles, non pédiculées, comprenant toute la partie proéminente des lobules et de la pointe du nez, on pouvait appré- hender des hémorragies secondaires. A l'exemple d'Ollier, qui pratique la décortication à l'aide du fer rouge, quelques chirurgiens emploient également le cautère. D'autres, et c'est aujourd'hui le plus grand nombre, n'hésitent pas à pratiquer l'exérèse avec le bistouri ; dégageant méthodiquement les parties hypertrophiées de la charpente fibro-cartilagineuse du nez et faisant suivre, s'il en est besoin, comme dans le cas de Pozzi, l'ablation d'une autoplastie et d'une restau- ration immédiate. Dans le cas que j'ai observé, j'ai dû faire choix de la cautérisation ; le malade se refusait à une opération importante et d'autre part repoussait d'une façon absolue l'adjonction d'aides ou d'assistants, par crainte d'avoir plusieurs personnes témoins de sa difformité. Voici son observation : M. X..., âgé de cinquante-cinq ans, commerçant, ayant mené une vie des plus mouvementées, voyageant beaucoup et ayant fait à maintes reprises des séjours de trois et quatre mois dans les colonies hollandaises, Java, Sumatra. Il avoue sans réticences avoir commis d'assez nombreux excès, nourriture abondante, usage un peu immodéré des boissons alcooliques, du vin de Champagne. Jamais de syphilis. Dispositions, dès le jeune âge, à des manifestations arthritiques, acné de la face et du dos ; plus tard eczémas des mains et des pieds. Pas traces de diabète ; pas d'albuminurie. Tendance marquée à l'obésité. Depuis l'adolescence, par suite de pustules acnéiques très grosses, il a eu la pointe du nez marquée de cicatrices assez profondes. Le nez commença à devenir un peu rouge il y a six ans ; le malade appliqua quelques pommades qu'on lui avait conseillées et c'est à l'application de ces pansements qu'il attribue l'origine de l'affection actuelle. Toujours est-il que depuis quatre à cinq ans, le nez s'est mis à bourgeonner, une petite excroissance se forma sur l'aile gauche et grossit petit à petit. Le lobule du nez fut à son tour envahi et peu à peu se formèrent deux masses rouges, charnues, de consistance assez résistante, parsemée de sortes de vacuoles (1) Briau. Eléphantiasis cartilagineuse du nez. (Gaz. hebd. de mal., 20 juin i89T.> D1' CARTAZ. — h.l.H'ii wn \-i- 1)1 comme des cicatrices de variole ou < le larges pustules d ai n u\ ma -.■ rotuinbent un |k>u -ur la Lèvre supérieure, mais ne L'obstruent pas du tout. Il y a trois ans, le volume du nez étant, dit le malade, an Lien moindre, il consulta un médecin qui conseilla l'ablation. Le malade b'j refusa et a oflna dans une retraite presque absolue à La campagne, B€ soumettant au régime Le plus sévère, aux dépuratifs de toute Borte. N'osant plus Bortir, plus se montrer, le malade est devenu névropathe, dort mal : il n Bte toujours dan- La journ nez couvert d'une sorte démasque ajusté à une paire de lunettes noires. Cédant aux sollicitations d'un parent que j'avais soigné autrefois, le malade vient me consulter en mars 1S9i NEZ -.,1 OBSERVATION COXXriUQUÉB PAR LE PR0FBS8B0H POMCET, l>i I M. G.... soixante-seize ans, capitaine de frégate en retraite. Début il j quinzaine d'années. Hypertrophie progressive, nez en trompe d'éléphant. I '.rosse tumeur du volume d'un œuf, descendant presque jusqu'au menton. Nécessité de la soulever pour manger, pour parler : implantation pédun culée de la largeur d'une pièce d'un franc; péduncnlc de i .1 B iiiilliin 2° Tumeur du volume d'une petite noix, occupant l'aile du nez et la narine droite. État général excellent : jamais d'excès alcooliques: aucune cause appréciable ; teint coloré ; les tumeurs charnues sont mollasses, de coloration blanchâtre. 30 octobre IS97. - Opération après éthérisation. — Ablation facile; hémorragie pour la grosse tumeur, facilement arrêtée par application de pinces hémosta- tiques et compresses avec tampons de gaze. On prend sur la grosse tumeur un assez large lambeau pour recouvrir la surface cruentée. puis on suture (fig.3el i). Guérison sans incident. Le malade quitte la maison de santé le 13 novembre 1897, quinze jours après l'opération ; il est photographié à celle date; depuis lors, il a écrit plusieurs lettres à M. Poncel : il est enchanté, le résultat s'est maintenu parlait. L'observation de M. Tellier se rapproche de la mienne, en ce sens qui eut recours à l'exérèse parle thermocautère au lieu du bistouri. Le résultat, comme on peut le voir, est des plus remarquables et B'est maintenu sans changement. 1 1 OBSERVATION COMMUNIQUÉE PAR LE DOCTEUB TELLIER G. V..., âgé de soixante-quatre ans, commissionnaire, entre à l'Hôt< D salle Sainte-Marthe n° 10, dans le service d.: M. Gangolphe, professeui suppléé par M. Julien Tellier, au moi> d'août 1896. Rien de bien particulier à noter dans les antécédents pers ou h< ; taires. Bonne santé habituelle : habitudes modérées d'alcoolisme. Emphj pulmonaire. Le malade présente de l'éléphantiasis du nez, qui a d plusieurs années, et s'e*t accru peu à peu, sans qu'il ait éprou> bien particuliers. Mais depuis quelques ...ois. la tumeur s acquis d« - proportions telles que le malade est l'objet de la curiosité ind - «*■ ' < d"~ I'101" 762 SCIENCES MÉDICALES c'est la seule raison qui lui fait santeries des petits polissons de son quartier demander l'intervention chirurgicale. La base du nez étant relativement saine, plutôt que de procéder à la décorti- cation totale avec autoplastie, M. Tellier pratique l'excision des portions hyper- trophiées au thermo-cau- tère. Intervention simple, ne présentant rien de par- ticulier à noter. Suites opératoires ex- cellentes. La photographie (fig. 5 et 6) montre le résultat deux mois après l'opé- ration . Le malade est venu le 5 janvier 1900, près de trois ans et demi après. Il n'y a pas de récidive et la forme du nez est restée la même qu'au moment où le malade a été photogra- phié pour la dernière fois. On note cependant sur le côté gauche du nez une petite plaque hypertropbique de quel- ques millimètres de dia- mètre, dont la colora- tion violacée tranche un peu sur la coloration blanchâtre du tissu cicatriciel. Le volume de cette plaque, au dire du malade, n'augmente pas. Fig. 5. Les observations d'éléphantiasis du nez ne sont pas rares ; elles avaient dû frapper les chirurgiens du siècle passé. On trouve en effet des exemples de ce genre, opérés avec une grande hardiesse et avec succès, comme en témoignent les observations célèbres d'imbert Delonnes et Theulot. L'observation publiée par Delonnes (1 ) a trait au citoyen Périer de Gurat (2) . Le portrait peint par le citoyen Boze a été reproduit dans la notice « Pro- grès de la chirurgie »; le dessin fait après l'opération se trouve dans un autre mémoire (3) édité à Avignon, où l'auteur se trouvait à ce moment comme chirurgien en chef de la succursale impériale des militaires invalides d'Avignon. 1 1 ) A. B. Imbert Delonnes. Progrès de la chirurgie en France ou phénomènes du règne animal guéris ■par des opérations nouvelles sur la fin du xviiie siècle. Paris, nivôse an VIII. (2) Dans la notice le malade se nomme Périer de Gurat; dans la mention au bas du portrait il est simplement Périer Gurat. (3) Imbert Delonnes. Considérations sur le cautère actuel. Avignon 1818. D I MU a/. - il ÊPHAN M\M^ i.i \i /. Voici le texte de cette observation, qui débute par des i onsidérauooj p liminaires sur les sarcomes. « ... Tels ont été l'origine el le développement de« sarcomes «lu citoyen Périer de Gurat, ancien maire de la ville d'Angouleme, âgé de cinquante neuf ans. homme frugal et jouissant d'une santé parfait''. Ces tumeurs, très saillantes, étaient élastiques, quoique compactes et du poids d'environ deux livres ; elles occupaient la sur- face externe du nez et se prolongeaient sans adhérence sur le muscle buccinateur et sur le menton , qu'elles ca- chaient presque en entier ; elles fermaient hermétiquement les na- rines et la bouche. » Pour respirer et parler le citoyen Périer était obligé de pencher la tête en avant et n'a- vait d'autre point de vue que la terre. Pour manger et boire il rele- vait, mais toujours avec peine des masses lourdes qui semblaient lui interdire l'usage des aliments et des boissons. Pour jouir des douceurs du sommeil ou se procurer le calme heureux Au repos qu'on trouve tou- jours si parfait dans une position horizontale il fixait à son bonnet de nuit une fronde avec laquelle il isolait, en le suspendant, un ennemi irai l'aurait étouffé sans cette précaution. » ... Cette affreuse maladie, qui, en donnant un aspect hideux au citoyen Périer, l'obligeait de se soustraire aux yen\ même de ses amis, avait com- mencé environ douze ans avant sa guérison. Les progrès en avaient paru très rapides pendant une détention de vingt-deux mois dans la tour d'Angou- lême sous la tyrannie de Hobespierre (fhj. 7 el S . » Le ciloven Robin l'aîné, chirurgien d'Angouleme. avait voulu guérir OU rendre moins dangereuses des tumeurs qui. chaque jour, menaçaient I malade d'un carcinome ou d'une attaque d'apoplexie, Pour rempli; louable objet il avait employé la ligature, mais la douleur et ['inflammation, Fia. 6. 764 SCIENCES MÉDICALES suites ordinaires de ce faible moyen, lui imposèrent bientôt l'obligation d'y renoncer. » Consulté alors par lettre, je répondis que le citoyen Périer ferait bien de se rendre à Paris, où il vint en effet, et, après avoir examiné les tumeurs avec attention, je crus à l'urgente nécessité de les détruire avec l'instru- ment tranchant. 7>r CU Peiner Giaat ancien maire danfuu/eme aqe de 5$ .an* peint par le ùi ' ^ozc.ùd au'il e/aU le i5£rum. an? ojyere sa/i* aucune espèce doc valent le 16 du t même nwtt r Le ù/ ÎYner Gutax . tel fit'U est depiuj lelTNwM* an-j queri de sa cruelle maladie paj- l'operatiarv oze voulut bien la prendre (la figure) la veille de l'opé- ration; je fis ensuite graver cette figure par le citoyen Godefroid. J'aurais désiré que le citoyen Périer eût été peint rendu à son état natu- rel pour le faire voir tel qu'il est, quatorze mois après sa guérison, mais les circonstances s'y sont refusées. » Imbert Delonnes reproduit ce texte dans sa brochure « Considérations sur le cautère actuel » et à la tin, au lieu de la note précédente, il met : « A cette preuve bien extraordinaire, j'ai ajouté, par les mêmes moyens, celle de 1 lj Ces deux clichés nous ont été obligeamment prêtés par M. le professeur Poncet. D' CARTAZ. — ÊLÉPHANTIASIS Dl NI / M. Périer de Gurat guéri, afin qa'oo pût voir qu'après avoir perdu pen- dant bien longtemps la Bgure humaine, il a pu la retrouver par ui r.ilion qu'aucun auteur n'avait décrite encore. Deux observations toutaussi curieuses ont été publiées parCivadier I la première, qui lui est personnelle, u'a jamais, que je sache, été repro- duite; la seconde est celle de Theulot. maître chirurgien à Chalon-sur- Saône. Une planche annexée au mémoire de Civadier donne le dessin des deux malades de Civadier et de Theulot. Je dois à l'obligeance et à l'habile crayon de M. Vincent, chef du laboratoire de la clinique du professeur Raymond, à la Salpétrière, la reproduction de ces curieuses tumeurs - . « Un voyage que je fis au Quesnoy en 175:; me procura l'occasion d'y voir M. ..qui avait au visage cinq tumeurs représentées dans la planche Mil (fa* y)- • Fig. 9. » La plus considérable prenait naissance à la racine et à la partie un peu latérale du nez. pendant jusque sur la lèvre inférieure, en sorte que, quand il voulait prendre des aliments, il était obligé de la relever à chaque fois. Cette tumeur qui, dans son origine, c'est-à-dire il y a dix-huit ou dix-neuf ans, était grosse comme uue noix, le devint enfin comme une grosse poire ; une seconde, formée depuis six à sept ans et grosse comme une noix, était située au-dessus du nez et presque entre les deux yeux ; la troisième, un peu moins grosse, était placée au-dessous du grand angle de l'œil droit ; la quatrième, attachée à l'aile droite du nez, ressemblai! en grosseur et en figure à une amande dans sa coque; la cinquième, située m . Description de plusieurs tumeurs carcmomaleuses situées sur le nez et aux* royale 'le chir., 1157, t. M. p. ;>n. ■> . une des figures > été reproduite dans le Tra -n el Dùplay. — Ai 766 SCIENCES MÉDICALES un peu au-dessus de l'aile gauche du nez, avait la grosseur d'une petite aveline et la forme d'une crête de coq. » M... était âgé de cinquante-trois ans, d'un tempérament vif et sanguin, ayant le visage couperosé, ayant souvent des érysipèles au visage et né d'une famille à peu près sujette aux mêmes infirmités. » Le 11 octobre, j'extirpai la plus grosse. Le tout pesait environ six onces. Survint un érysipèle... » Après ablation de la tumeur située au-dessus du nez, nouvel érysipèle qui n'eut pas de suite. » J'emportai ensuite la tumeur située sous le grand angle de l'œil droit et successivement les deux autres. » Les cicatrices sont si bien faites, qu'il n'en restera presque point de traces. Tous les amis du malade, après son rétablissement, avaient peine à le reconnaître. * 4J) Fig. 10. » Je joindrai à mon observation celle que M. Theulot a communiquée à l'Académie. La voici : » En 1732, un particulier, âgé pour lors de soixante-huit ans, se trou- vait porter à la partie supérieure des deux ailes du nez quatre tumeurs qui, ayant commencé à se former depuis trente ans, avaient acquis, sur- tout depuis cinq ans, un accroissement si prodigieux qu'elles lui fermaient les narines, couvraient entièrement la bouche et tombaient jusqu'au bas du menton (fîy. 10). Dr CARTAZ. — BLiPHAIfTIA818 Dl NEZ » Dans cet état, il ne pouvait respirecel prendre Bes alimenta qu'avi peine extrême el le volume de ces tumeurs était li considérable qu'elle* semblaient menacées d'une mortification prochaine. I oe de ees tumeun était grosse comme un œuf de poule, deux autres chacune oommi poing et la plus grosse avait le double de ce volume. Dant celle-ci, la colonne du nez était confondue et descendait jusqu'au mentoa ; elle cou- vrait du côté gauche toute la base de la mâchoire inférieure, Je crui devoir préparer le malade à l'opération par des remèdes convenables; ensuite je me déterminai à emporter les deux tumeurs moyennes, je les fis environner d'un cordonnet plat que je crus commode pour rétrécir un peu la base des tumeurs et pendant l'effusion du sang, lors de l'opération, en reconnaître la circonférence un peu plus aisément. Huit jours après, je fis l'amputation de la plus grosse et. à pareil intervalle r A. LOI*. — VWS 0BT1 N - Dans les ouvi a - LidacUques sui les maladies du i de dessina nombreux d'éléphantiasis ; pour '• pourrait inl ss .et dans l'impossibilité où je suis de les reprodui je signalerai ceux de l'ouvrage de Spencer Wats orne an lipome du nez opéré par Swift Walter tumour pen et qui consistait en une hypertrophie de toute les partie- du tenir, à proprement parler, de graisse. Dans leur ouvrage Exposé critique de la chirurgie plastique d'Ammon et BaumgarteD donnent deux dessins de tumeurs volumine - du nez qu'ils désignent sous le nom il gus et qui ne parai- pas être, en effet, de véritables élépbantiasis. Enfin, les : - Poucet. Briau, Bogdan, Jonuesco, la thèse de NedeKcbeff Lyon lv contiennent des dessins curieux de tumeurs - - chirurgiens. M. leD A. LOIR Professeur i l'école VINIFICATION. — VINS OBTENUS EN TUNISIE APRES STERILISATION DE LA VENDANGE [663.212] — Si : tu du 15 septembre — L'an dernier, au congrès de Nantes, j'ai déjà eu l'honneur trier de la vinification faite après stérilisation préalable de la j'ai indiqué que des expériences faites en Tunisie avec le procédé de M. Kosenstiehl. en IN'.'T. devaient se continuer pendant - 1898. Elles ont été faites chez un grand colon des environ- de Tin. - rant sur des foudres de 300 hectolitres, et en même temps à IV coloniale d'Agriculture de Tunis. Rappelons d'abord que le procédé Roseosliehl ri; - - îrl'emj nel de la chaleur. Il a pour effet d'empêcher les ferments naturellement déposés sur le raisin, ainsi que les germes de maladie d'entrer en En outre, il permet d'obtenir, avant toute fermentation, des moùU renfermant toute la matière colorante du raisin. . que. d s but, on peut éliminer la matière solide de la vend ge et se mettre inconvénients divers, provenant de la présence du i chapeau », dan- i 770 AGRONOMIE cuves à fermentation. Disons encore que les moûts, après la chauffe, sont refroidis et ensemencés de levures pures, et, à partir de ce moment, on laisse la vinification s'achever selon les procédés traditionnels. Nous avons rendu compte, l'année dernière, des améliorations obtenues. Mais il n'était pas permis d'affirmer que ces vins continueraient à gagner en vieillissant, et qu'ils conserveraient avec le temps l'avance qu'ils possé- daient alors sur le témoin. Aujourd'hui, il est possible de constater cette amélioration ; ainsi que le prouve le procès-verbal de la dégustation qui a eu lieu à Mâcon, par l'initiative de MM. Piguet frères. La compétence et la notoriété des dégustateurs, ainsi que la méthode suivie, excluant toute possibilité de suggestion, donnent à cette consultation un cachet de sincé- rité indiscutable, et permettent de considérer comme acquis les résultats constatés. La comparaison des vins faite en 1897 dans la ferme Pilter, à Ksar-Tyr, montre que la supériorité du vin d'expérience sur le vin témoin, constatée en octobre 1897, s'est accentuée, surtout par ce fait que le premier est resté sain et a supporté d'une manière normale l'évolution qu'y apporte le temps, tandis que le vin témoin a perdu sa couleur et sa fraîcheur, par suite de la maladie de la tourne, fléau constant des vins rouges d'Afrique, et aussi, malheureusement, d'un grand nombre de vins français. La couleur des vins d'expérience est plus belle que celle des vins témoins faits avec les mêmes raisins, avec les procédés ordinaires, sans stérilisation préalable des moûts. Les vins n'ont pas de goût de terroir, sont absolument francs, très bien constitués, et sans aucune trace d'acidité due aux maladies du vin. Tout le sucre a été employé et transformé en alcool, si bien que le ren- dement est pour ainsi dire théorique, et que ces vins sont beaucoup plus alcooliques que les vins témoins. Enfin, la macération de la grappe permet au pressurage d'obtenir un plus grand rendement en vin de presse. Le marc, après ce pressurage, présente un aspect absolument sec, ce qui n'arrive pas d'ordinaire. Pour- tant, nous avons employé les pressoirs qui sont actuellement en usage. Nous avons eu une plus-value de 13 0/0 supérieure aux rendements ordi- naires obtenus par les méthodes courantes. Ce rendement plus élevé tient à ce simple fait que la vendange entière ayant été chauffée, les parties solides du raisin sont fanées, les cellules sont désorganisées par la chaleur, et l'élasticité de ces organes végétaux est détruite. Les matières solides offrent moins de résistance à l'action du pres- soir. Ce rendement est, avec la dissolution de la matière colorante, le phé- nomène qui frappe le plus la vue des personnes qui voient ces opérations pour la première fois. En résumé, on voit par ce qui précède que le chauffage de la vendange I.. MAI.l'l.Al \. — i i - CULTURES Dl R0B1 meta l'abri de- aléas résultant des maladies du via, el pnx un a une quantité et une qualité supérieures à i elles que donne la viniûca traditionnelle. M. L. MÀLPEAÏÏX Profc- Hure à ' i riouHore du i LES CULTURES DEROBEES [338.122J — .s*. ■,//«■•■ du Ij septembre — Historique. — Lorsque, dans un domaine, ou compare les quantités d'azote enlevées par les récoltes à celles qui sont apportées parles fumures, a 20.000 kilogrammes. — bonne 1-2 à 15^000 — assez bonne. ... 9 a UUHIU — — médiocre ■> à 6,008 Culture 'il'* choux fourragère-. La culture du Pas-de-Calais accorde une place croissanfe au chou fourrager. C'est dans l'arrondissement de Saint- P>1 qu'on le rencontre 776 AGRONOMIE surtout ; partout ailleurs, la place qu'on lui accorde serait plus grande si cette excellente crucifère n'était pas exposée aux conséquences des séche- resses survenant à l'époque des repiquages. D'après la dernière statistique officielle décennale, les choux feuillus s'étendent dans le Pas-de-Calais sur une surface de près de 1 .000 hectares. Les choux fourragers sont élevés en pépinière, car ils supportent très bien le repiquage. L'élevage en pépinière est plus efficace contre les insectes : lui seul per- met, du reste, de faire la culture en second fruit après des plantes laissant le sol libre de bonne heure, et notamment après le colza, le lin, le trèfle incarnat, les fourrages coupés en vert, et le seigle. Les semis en pépiuière sont échelonnés de mars en mai ; ils sont toujours proportionnés à la sole à emblaver. La terre destinée aux choux est ameublie profondément comme pour la betterave. On fume à raison de 20.000 à 30.000 kilo- grammes de fumier par hectare. Les engrais phosphatés, les engrais liquides complètent heureusement le fumier. On ne repique que des plantes ayant la grosseur du petit doigt. Généra- lement l'extrémité des racines trop longues est enlevée afin qu'elle ne se courbe lors de la transplantation. Le repiquage a lieu en lignes écartées de 0m,60 à 1 mètre et de 0m,60 à 0m,80 sur rang, selon le développement de la variété, au plantoir. Lorsque le travail est bien conduit, trois ouvriers garnissent, par jour, une étendue de 30 à 3o ares. En grande culture, l'opération est exécutée plus rapidement à la charrue, mais la reprise est moins assurée, surtout en temps de sécheresse. Les repiquages doivent, autant que possible, être terminés fin juillet. Dans le Pas-de-Calais, on cultive surtout le chou Caulet de Flandre, dans certains cas, on emploie le chou Mœllier. Lorsqu'on a plusieurs variétés, il est nécessaire de livrer le chou Mœllier le premier à la consommation du bétail, car il est plus sensible aux gelées. Pendant la végétation les choux reçoivent un ou deux binages, parfois même un buttage. La récolte des parties alimentaires des choux fourragers a lieu en plu- sieurs fois. On enlève, quelques semaines après le repiquage, ordinairement dans le courant d'octobre et de novembre, chaque jour et à chaque pied, deux ou trois feuilles en commençant vers la base, en ayant soin de les couper à 2 ou 3 centimètres du tronc. En procédant par arrachement, on enlèverait l'œil latent existant à l'aisselle et qui fournit parfois en se déve- loppant un supplément de récolte. Il ne faut cueillir que la quantité qui peut être consommée par les animaux dans les vingt-quatre heures qui suivent l'effeuillage. Cette récolte cesse avec les froids. Pendant l'hiver, et même avant, lorsqu'il s'agit des variétés peu rustiques, on coupe les tiges rez terre au fur et à mesure des besoins. L. MALPEAUX. — LES CULT1 RES Dl R0B1 Les choux fourragers donnent des produits abondants el bygiéniq très favorables à l'engraissement et à la lactation, et donl la plupart des ruminants sont avides. Alliés au foin, ils peuvent être considérés comme dos aliments rafraîchissants et substantiels. La quantité de feuilles de choux que l'on récolte par hectare es! oonsi rable. Nous avons obtenu, en 1898, avec plusieurs varii -. les rendements suivants : Mii'llier blanc 52. 0l>0 kilogrammes. — rouge 53.300 — Caulet 62.000 Cavalier 58.0HO — Branchu du Poitou të.OOO Géant des Flandres 44.000 On a pu constater des rendements s'élevant à plus de 100.000 kilo- grammes de fourrage vert par hectare, mais seulement lorsque la culture du chou était faite en récolte principale, ce qui n'est pas le cas ici. Culture du trèfle incarnai. Le trèfle incarnat, cultivé dans le Pas-de-Calais sur une grande échelle, présente quelques avantages sérieux à signaler. Il constitue une précieuse ressource fourragère à une époque de l'année où généralement la pénurie de nourriture pour le bétail se fait le plus vivement sentir, on peu! le semer sur trèfle ordinaire manqué, après une céréale, après le colza, etc. Étant fauchable de bonne heure, on peut lui faire succéder le maïs, le rutabaga, les choux, le haricot, etc. 11 est peu exigeant au point de vue de la préparation du sol et se sème tôt; dans des conditions favorable-, il fournit presque autant de fourrage que deux coupes de trèfle ordinaire réunies ; de plus, il n'exige presque aucun soin de culture. .Mais ce qui lui donne une valeur particulière, c'est sa précocité, qui le rend fauchable une quinzaine de jours avant le trèfle violet. On peut faire du trèfle incarnat une plante de sidération lorsque la nourriture ne manque pas à la ferme. En Flandre, maints agriculteurs s'empressent, après la récolte des blés ou même des avoines, de semer du trèfle incarnat sur déchaumage. La piaule pousse vigoureusement â la sortie de l'hiver et elle est enfouie avant la plantation des betteraves ou des pommes de terre. Dans les terres légères, cette pratique demie' toujours d'excellents résultats, supérieurs à ceux que peut produire l'emploi du sulfate d'ammoniaque ou du nitrate de soude, para que, outre l'humidité donnée au sol par la plante verte, sa matière organique est très favorable à la production. 778 AGRONOMIE Dans le rayon de Saint-Omer, on sème fréquemment du trèfle incarnat dans les céréales. Après l'enlèvement de la récolte principale, le trèfle se développe vigoureusement et donne une bonne fumure verte avant l'hiver. Le trèfle incarnat semé à l'automne peut être récolté en mai, aussitôt l'ap'parition des premières fleurs. C'est dans les terres de moyenne consis- tance qu'il donne ses plus hauts rendements. Ses exigences en acide phosphorique et en potasse étant assez grandes, on emploie avantageuse- ment 100 à 200 kilogrammes de chlorure de potassium en terres légères et 300 à 350 kilogrammes de superphosphate que l'on enfouit par un labour de déchaumage. Celui-ci n'est même pas absolument nécessaire, car le trèfle incarnat redoute les terres ameublies. Sa réussite n'est assurée qu'autant que le sol est bien tassé. La semaille précède, autant que faire se peut, une légère pluie; c'est le défaut d'humidité à cette époque qui compromet le plus fréquemment les ensemencements de trèfle incarnat. On emploie 15 à 30 kilogrammes d'une semence bien jaune, exempte de cuscute, achetée avec garantie de Tannée. Pour soutenir le trèfle incarnat, les cultivateurs du Pas-de-Calais lui associent fréquemment du seigle dans la proportion de 15 à 20 kilogrammes par hectare. D'aucuns prétendent que le mélange d'un peu de vesce d'hiver au trèfle incarnat donne un produit plus abondant et en tout cas plus assuré. Le trèfle incarnat est utilisé pour la consommation en vert ; le foin qu'il fournit, en effet, par le fanage est grossier et peu appété du bétail. Comme le fourrage durcit rapidement, on commence la récolte avant la floraison. Il est préférable, lorsqu'on a récolté plus de trèfle incarnat que le bétail ne peut en consommer, de recourir, pour sa conservation, à l'ensilage. On évalue le rendement moyen à 18.000 kilogrammes de fourrage vert par hectare. A Berthonval nous avons obtenu jusqu'à 40.000 kilogrammes de produits. Culture de la vesce. Dans le Pas-de-Calais, la vesce n'est guère cultivée en récolte dérobée pour l'enfouissement en vert ; c'est regrettable, car lorsque cette légumi- neuse est semée à l'automne, l'azote de l'air fixé par les bactéries des nodosités vient s'ajouter à l'azote des nitrates, et l'opération devient ainsi plus profitable. La vesce est cultivée en mélange pour servir de nourriture au bétail ; le mélange, seiyle-vesce d'hiver, est bien connu. La semaille a lieu à la fin d'août ou au commencement de septembre. Le produit, fauchable au printemps avant la première coupe de trèfle, donne un fourrage très nutritif. Lorsque le sol est fertile, on associe en poids un tiers de seigle L. MAI II W \. — LES CTOIURI uï ROB et deux tiers de vesce; s'il est plutôt pauvre, un de seigle. A la suite de la pénurie (burragève surveat* après qui ont caractérisé l'été de I8(.»2, on a essayé, dans i Liais, la - velur. Cette plante, que l'on recommandai! en raison de sa i précocité, de son rendement ei de si valeur nutritive, est anjourd haii à p< u près délaissée1, sauf peut-être dans ^arrondissement de Mont <ù la nature du sol se prête admirablement liien à sa euliuiv. C'est dans les terres sablonneuses. légèrement caJcairest, qu'elle r. -n— il le mieux. Ses tiges atteignent parfois lim,3S <•) même I ,50 de hauteur en situation favorable. Sa culture est la même que» cette de la ses l'an tomne. Les engrais potassiques et les scories de dephospbovatien lui aonl très favorables. A l'hectare, dans les terres siliceœe», on ajovte i' 500 kilogrammes de scories et 200 kilogrammes de chlorure de potassium. Le semis est effectué au commencement de septembre, en lignes, plus souvent à la volée, en employant, par hectare, environ KO kilogrammes de vesce et 26 kilogrammes de seigle; au besoin on sème encore dans le courant d'octobre. M. Reisenthel a cultivé la vesce velue à Rernieules, près Montivuil, et il a remarqué qu'en général elle ne possédait ni la résistance au froid, ni la précocité, ni la productivité qu'on lui a reconnues ailleurs. I»e l'avi- de nombreux cultivateurs, il n'y aurait pas profit à l'introduire dam la culture du pays. Au champ d'expériences de l'École d'agriculture du Pas-de-Calais, où nous avons cultivé la vesce velue pendant plusieurs années, les rendements ont varié de 12.000 à 18.000 kilogrammes de fourrage vert par hectare. L'analyse du fourrage nous a donné les résultats suivants : Eau 80,71 Matières azotées 1,75 Matières grasses 0,80 Cellulose -"'-I* Amidon et sucres ' ■> Autres matières organique» ,iî Matières minérales 1 • '••'• |oo Culture de In moutarde. La culture de cette plante a pris, déposa quelque âne «ouf d'extension dans la région du nord. Elle réussit très bien da siliceux pourvu qu'ils soient profonds et de bonne qualité. 780 AGRONOMIE Lors du déchaumage, on sème de 12 à 14 kilogrammes de graines par hectare ; celles-ci sont enterrées à l'aide de la herse. La levée est très rapide, quand les conditions sont favorables, et six à sept semaines après la plante est prête à fleurir, c'est-à-dire bonne à être enfouie. A ce moment on fait passer sur le champ un rouleau pesant dans le sens de la marche de la charrue et on obtient de ce fait une récolte variant de 12.000 à 25.000 kilogrammes de produits verts par hectare. L'azote est ainsi restitué au sol et en outre le carbone puisé dans l'atmosphère par la plante contribue à augmenter la réserve en humus. M. Hanicotte, distillateur à Béthune, fait la culture dérobée de la mou- tarde depuis plusieurs années. Voici, d'après les résultats d'une analyse effectuée en 1897 à la station agronomique d'Arras, les éléments restitués au sol, par hectare, par une culture de moutarde ayant donné un produit vert de 10.150 kilogrammes. Matières azotées. . . — organiques . Silice Fer et alumine . . . Chaux Potasse Magnésie Soude Acide phosphorique. Acides divers 0,13 100 » Composition n/0. Élément* restitués Kilogrammes. 82,24 ( 4,82 \ azote corres .pondant . j 78,15 0,20 934,40 1,88 191,4 0,56 56,06 0,33 33,59 0,39 39,12 0,07 7,19 0,16 16,80 0,22 23,07 On voit quel supplément considérable de fumure apportent les cultures dérobées. La moutarde a encore un autre avantage qui est peut-être moins connu. Elle donne naissance, en se décomposant, à un principe acre, surtout en présence de l'humidité, et ce principe possède la propriété d'éloigner les insectes. Cette particularité n'est pas à négliger. M. Hanicotte nous écrivait récemment à ce sujet. Chaque année, ses cultures d'avoine sont ravagées par le taupin ; il espère que la moutarde semée sur déchaumage de blé et enfouie en décembre contribuera à éloigner ce dangereux insecte, qui cause des dégâts considérables dans les cultures de printemps. La moutarde blanche reçoit parfois une autre destination, on l'utilise L. MALPEAUX. — LES COLTI RI l DÉROB dans quelques localités comme fourrage vert d'arri telle, elle est non moins précieuse, surtout en raison de la rapidité d végétation et de ses qualités alimentais s. Elle convient spécialement aux bêtes bovines. <'n lui d 1e commun* ment le nom de plante ou herbe au beurre. Elle es! saine, rafraîchissante et nutritive. On évite d'en faire la nourriture exclusive des aniro non seulement elle est laxative, mais encore les vaches qui en consomment beaucoup donnent un lait abondant, c'est vrai, mais fournissant un beurre d'une saveur un peu acre. En Belgique, la moutarde est associée au sarrasin et à L'avoine dans la proportion, par hectare, de 2."j kilogrammes de moutarde, !'■'> kilogrammes de sarrasin et 80 kilogrammes d'avoine. Ce mélange convient particulier) - ment aux terres légères, fraîches et en bon état de fertilité. Cultures diverses. Le Lupin, qui constitue le principal agent de fertilisation de l'ii Mise plaine du nord de l'Allemagne, a été introduit, il y a quelques annéi -. dans le Pas-de-Calais, dans les arrondissements de Boulogne el de Montreuil, et notamment chez M. Courtois, à Âudinghem, M. Minet, ;ï Tubersent. 11 a déjà fourni quelques résultats intéressants. On le sème jusqu'à la fin de juillet; aussi sa culture est-elle possible après le seigle, le lin ou toute autre plante laissant le sol libre de bonne heure. L'emploi d'une fumure minérale (300 à 500 kilogrammes de superphosphate ou de scories, 130 i 300 kilogrammes de chlorure de potassium) lui est très favorable. On répand 80 à 120 kilogrammes de semence par hectare. Le produit généralement enfoui à la floraison. Le lupin jaune est le plus généralement cultivé. A Berthonval, le lupin blanc nous a donné, par hectare, une fumure verte évaluée à 10.000 kilogrammes. Le sarrasin est rarement seul en culture dérobée. <»n le sème jusqu'à la fin de juillet, à raison de 100 à 120 litres de semence par hectare. On fauche ou on enterre à la floraison, suivant que l'on en fait un fourrage ou un engrais vert. Dans les anuées de disette fourragère on fait, vers le milieu de l'été, un semis associant le sarrasin, le navet et le colza, ou bien encore li isin, l'avoine et le pois gris. Le colza et la navette sont cultive- depuis ! temps comme plantes fourragères ou comme engrais vert. Le colza d'hiver se sème au mois d'août sur les terres qui onl porté un- et que l'on a préparées au moyen d'un labour de déchaumage « t d'un ou plusieurs hersages. Les semis se font à la volée à raison di kilogrammes de graines par hectare. Vers la fin de mars, le colza semi 782 AGRONOMIE août commence à épanouir ses fleurs. C'est à ce moment là qu'on le fauche, lorsqu'on le cultive comme plante fourragère. Le rendement s'élève à 12.000 ou 15.000 kilogrammes de fourrage vert par hectare. Lorsqu'on veut enfouir le colza en vert, le rendement est généralement un peu moindre, car on l'incorpore plus tôt au sol. Il suffit alors de faire passer le rouleau sur la récolte et de l'enfouir par un labour. La navette d'hiver se cultive dans les mêmes conditions. Quelquefois on sème le colza en juin, après un seigle coupé en vert, pour avoir du fourrage en septembre. Alors on l'associe au pois gris ou au maïs. Nous terminons ici l'étude des cultures dérobées dans le Pas-de-Calais. On a pu se rendre compte, par la rapide description que nous en avons faite, que les plantes fourragères récoltées dans le département semblent être toujours employées à la nourriture du bétail et non à l'enfouissement en vert; mais comme le fumier produit retourne au sol, les plantes retrouvent dans l'engrais qui leur est apporté l'azote provenant des nitrates qui, habituellement, sont entraînés à l'automne par les eaux s'infiltrant dans les profondeurs du soi. A ce point de vue seulement, les cultures dérobées, telles qu'on les pratique dans le Pas-de-Calais, sont très avantageuses. Il serait à souhaiter cependant qu'elles se généralisent pour l'enfouissement en vert, car elles apportent aux récoltes qui les suivent un supplément de fumure très efficace, en même temps qu'elles introduisent une grande quantité de matière organique facile à décomposer, qui favorise la fixation de l'azote atmosphérique par action microbienne. En résumé les cultures dérobées rendent les plus grands services. Il est vraisemblable que leur usage se répandra d'autant plus vite qu'on en comprendra mieux les avantages. « Nous semons, dit M. Dehérain, du blé sur 7 millions d'hectares ; si, après la moisson, chacun de ces hectares portait une culture dérobée de vesce, elle fournirait la valeur de 105 mil- lions de tonnes de fumier, et quand bien même la culture dérobée n'équi- vaudrait qu'à 10 tonnes de fumier, elle représenterait encore la valeur de 70 millions de tonnes de fumier; or, la statistique de 1882 estime la production annuelle de fumier à 100 millions de tonnes; il dépend donc uniquement des cultivateurs de doubler la somme de matières fertili- santes dont ils disposent chaque année. » REGNAIT.!. — Ml. ni; ES D* AUTOMNE M. REGÏÏÀÏÏLT Président du Tribunal civil de Joigny, agriculteur > la Folie, par Sainl-S A PROPOS DES CULTURES DÉROBÉES D'AUTOMNE 338.122j — Séance du (S septembre — L'industriel qui voit se maintenir la baisse sur un ou plusieurs de si - articles s'efforce d'augmenter sa fabrication, afin de rétablir un bénéfice annuel en rapport avec son établissement. L'agriculteur doit procéder de même et chercher dans une plus grande exportation de ses produits la rémunération de son labeur. Toute une pléiade de savants travaille, à l'étranger comme en France, à lui en faci- liter les moyens ; au point de vue qui nous occupe, nous ne relèverons, parmi les nôtres et au milieu de tant d'autres, que les belles expériences de MM. Berthelot et Dehérain, qui ont fait la lumière sur la faculté pour le sol, par action microbienne, d'absorber l'azote atmosphérique, sur l'en- traînement des nitrates, en sol nu, par les eaux de drainage el sur l'in- fluence des récoltes dérobées comme moyen d'y parer. Ces notions nouvelles nous semblent commander une transformation des assolements; nous exposerons donc ci-après la succession de cultures par nous suivie pour les utiliser. ASSOLEMENT. — CULTURES DHIVER. — CULTQRJBS d'ÉTJÉ. La nature très siliceuse du sol et du sous- sol de notre domaine qous a contraint de choisir un assolement à court terme pour reconstituer fré- quemment l'humus. Nous avons donné la préférenceà la rotation qua- driennale, qui nous a paru, mieux que tout autre, pouvoir produire fourrages et grains au maximum. Le domaine arable, divisé en quatre soles, présentait ainsi au «1 b composition suivante : 1 2 3 4 Betteraves. Blé d'hiver. \ -ce. Blé d'hiver. Restait à choisir, parmi les plantes riches, abondanJ dulion rapide, deux variétés capables, entre la vesce et le blé qui la suit, comme 784 AGRONOMIE entre ce même blé et les betteraves (repiquées dans notre région), d'oc- cuper utilement la terre. Le moha vert de Californie et le colza d'hiver se prêtant merveilleusement à cet emploi, l'assolement fut définitivement constitué comme suit : 1 2 3 4 1 Colza d'hiver. Blé d'hiver. Vesce velue. Blé d'hiver. 2 Betteraves. Moha. c'est-à-dire que 4 hectares donnent, en récoltes, les étendues suivantes : j Colza 1 hectare l'esole. . . j Betteraves 1 _ t Vesce velue 1 3esole' • '(Moha 1 - l Blé d'hiver (grain) .... 2 — * et * SOleS ) Pailles £_.- Xotal 8 hectares Autrement dit : 6 hectares en fourrages et pailles devant grandement influencer les 2 hectares de grain. PROCÉDÉS CULTURAUX. — RENDEMENTS. A la récolte dérobée proprement dite, paralysant l'entraînement des nitrates à l'arrière-saison, et procurant au sol par l'enfouissement une fumure verte appréciable, nous avons substitué la pleine récolte hiver- nale, activée sur la première sole seulement par tout le fumier disponible à la fin d'août ; celui fabriqué de cette époque jusqu'en avril réservé à la betterave. L'avantage consiste, pour un sol ultra-siliceux comme le nôtre, à sous- sol de même nature : 1° A retenir, en les utilisant, toutes les matières fertilisantes qui pour- raient, dans cette période (septembre à mai), être soustraites par les eaux à l'action des récoltes ; 2° A profiter de l'humidité de l'arrière-saison et du premier printemps pour obtenir une nourriture verte, précoce et riche ; 3° A constituer par l'ensilage, vu l'impossibilité de faire tout consommer, d'importantes réserves qui suppléeront au défaut de parcours ou à l'insuf- fisance, pour les climats secs, des regains de prairies non arrosées ; g 4° A utiliser, autrement que par la fumure directe, la forte somme d'éléments organiques et minéraux élaborés par la récolte. RI QN M l.T. — CULTUR1 - DÉROBÉES D w . -mm: C'est qu'en effet, si le blé d'hiver, dans un sol U p, peu fertile, d'une valeur locative et vénale de iO francs el l .000 francs L'hectare, n'a l>u encore produire au delà de 2i hectolitres, les Boles fourrât première surtout, par suile de la double récolte hivernale et estivale, nous oui donné en poids et richesse des résultats comparables \% des plus fertiles régions. Le colza d'hiver ordinaire, semé le i) août 1891 < 12 kilogrammes, coût 7 fr. 80; sur un blé n'ayant reçu que 300 kilogrammes di superphosphate minéral M/16 et 100 kilogrammes de sulfate d'ammoniaque 2" -I. el après un seul labour, pesait à la coupe (15 mai 1898) I ,300 au mètre superficiel moyen, soit 45.000 kilogrammes à l'hectare sur fumure au fumier de 15.500 kilogrammes. Le même colza (variété parapluie), sur fumure de 21.500 kilograma donnait (7 mai 1899;, pour un semis du 29 août 189$, un poids de 57.500 kilogrammes, et de 52. 500 kilogrammes (27 mai 1899) pour un semis du 19 septembre 1898. Les résidus de ces deux récoltes, c'est-à-dire ce qu'il est possible de tirer h la main, lavés et ressuyés, pesaient au mètre moyen 2k*,330 pour le premier semis et 0ks,970 pour le second, soit 23.300 kilogrammes et 9.700 kilogrammes à l'hectare; la différence expliquée par les dates des semis et l'abondance des feuilles repoussées dans le premier. Sans parler des radicelles et fibrilles correspondantes, ces résidus, qui contiennent en vert 1 0/00 d'azote et 1/5 de matière sèche, d'après Isidore Pierre (MM. Muntz et Girard, engrais, 1,486), constituent certainement une importante fumure verte que la betterave pourra ne pas utili-rr. mais qui profitera aux récoltes ultérieures. La betterave fourragère (Mammouth, Vauriac, demi-sucrière rose el blanche) repiquée en juin sur fumure de 37.500 et35.5i»0 kilogrammes, à 0m,35 sur les lignes écartées de 0m,5o, sur un seul labour et un billon nage, a produit 40.500 et 35.700 kilogrammes à l'hectare; le poids moyen, à volume égal, a toujours été supérieur pour les deux demi racines, la demi-sucrière blanche tenant la tête. Nous observerons en passant que la betterave fourragère repiquée en sol très léger, infesté de plantes adventices, et notamment de la ravenelle jaune et blanche, exige impérieusement un ou deux binages à la hou cheval entre les lignes, sans préjudice de la façon à la main dans les lignes; qu'un écartement suffisant est nécessaire pour le | de l'instrument ; que, d'ailleurs, l'eau contenue dans la récolti dont les racines pesaient en moyenne 0k',862 et 0"»,760, ne devail dépasser celle indispensable à la fermentation d'un mélange de bettel et d'aliments secs. Quant à la faiblesse relative de la recolle, elle doit attribuée à la sécheresse de l'été 1898 ; nous n'obtenons de produis nota- 50* 786 AGRONOMIE blement supérieurs qu'avec des saisons suffisamment équilibrées comme chaleur et humidité. La vesce velue, semée le 21 septembre 1897 (75 kilogrammes vesce et 40 kilogrammes seigle, coût 42 fr. 50; sur blé ayant reçu même dose d'en- grais que ci-de-sus et après un seul labour, a fourni (4 juin 1898) un poids de 33.500 kilogrammes à l'hectare. Elle a donné cette année (30 mai 1899), avant floraison, 21.600 kilogrammes avec 3.800 kilo- grammes de chaumes et racines de seigle seulement. En 1897, le moha vert de Californie, soixante-trois jours après semis (20 kilogrammes, coût 9 fr. 60), donnait à l'hectare en vert 15.000 et 17.500 kilogrammes, qui se sont réduits par le fanage à 4.550 et 6.070 kilogrammes ; les résidus s'élevaient à 6.500 kilogrammes. En 1898, malgré sa résistance à la sécheresse, celte plante a été gran- dement affectée par la chaleur extraordinaire des mois d'août et septembre et son rendement a été sensiblement diminué, sans toutefois descendre au-dessous de 9.000 à 10.000 kilogrammes. C'est donc une production verte moyenne pour les première et troisième soles de , \ 51 tonnes colza ) co AAA , .. lro sole __, . 88.000 kilogr. / 37 — betteraves ) „, , l 29 -- vesce velue ) 3e sole ._ , 4o.000 — f 16 — moha ) si l'on ajoute 16.000 kilogrammes (moyenne des résidus de colza) et 1/3 du poids des betteraves (M. Muntz admet moitié des racines-engrais, • 1-148) pour feuilles et collets à 3 0/00 d'azote , ainsi que 3.800 kilo- grammes et 6.500 kilogrammes résidus de seigle et moha, on a : lre sole Pourl'étable 88.000 kilogr. Pour le sol, 16.000 kilogr. -f 12.000 kilogr. . 28.000 — 116.000 kilogr. 3e sole Pourl'étable 45.000 kilogr. Pour le sol, 3.800 kilogr. + 6.500 kilogr. . . 10.300 — 55.300 kilogr. La matière sèche digestible de la partie aérienne est ( Wolff) d'environ 13.066 kilogrammes, sur lesquels le colza seul figure pour 1.020 kilo- grammes de protéine digestible, et la fusion des deux soles donne par ( m. az. 1.060 kilogr. 1 ■ . hectare \ „ ,^ , -, ou r—r- comme relation nutritive, m. n. az. 5.472 kilogr. 5.16 REGXAULT. — CULTURES D&l d'aUTOMRE La matière sèche totale étanl de 20,474 kilogrammes» et, paill m- prises, de 28.187 kilogrammes, le rumier produit par [es bovins (X2)deS6.374 kilogrammes ou de 14.093 kilogrammes paranef pai hectare de l'assolement. RÉSULTATS FINAW ll.lt- ET ÉCONOMIQUES Il est toujours délicat d'évaluer en argent des denrées à transformel par l'étable ; cependant, comme d'éminents agronomes le font couramment, nous essaierons de présenter le produit brut de l'asselemenl ci-dessus, «pu peut, sur 4 hectares, s'établir ainsi : ( Colza, .M tonnes, à 10 fr Fr. 510 lre sole \ _. ( Betteraves, 3/ — à 10 fr ;!7n IV. SSII „ ( Blé, 24hect. à 16 francs Fr. 384 Paille, 4.500 kîlogr., à 30 fr. 0/00 138 Fr. :.l!» t YpçPP VplllP pf SPU'lp 9.9 lninw>« :'i II) IV 3e sole Vesce velue et seigle, 29 tonnes à 10 fr Fr. 290 Moha, 16 tonnes à 12 fr. o0 200 - Fr. î!tU i 4e sole Blé et paille, comme 2e sole Fr. 549 Au total, 2.408 francs pour 4 hectares et 002 francs par hectare de l'as- solement. On cite des chiffres supérieurs obtenus sur des terres de 4 à 5.000 francs l'hectare, louées en conséquence, avec des rendements de 30 à in hecto- litres de blé, et par la vente des betteraves et du blé à 20 francs la tonne et l'hectolitre, des fourrages secs à 00 et 70 francs les L000 kilogrammes (Barral-Masny; ; ces évaluations supposent une industrie annexe ou rapprochée et pour les denrées de consommation, un bétail largement amélioré et une grande habileté à le manier. Nous avons pi I i luations plus modestes qui répondent mieux, -clou oous, t dite des situations. Si maintenant, passant au côté économique du ijstèm totalisa produits en fourrages d'une part et les produits en grain d'autre part. pour les répartir ensuite sur chaque hectare de l'assolement, on constate que ledit hectare produit annuellement : 788 AGRONOMIE En équivalents de foin, 1 "F^- .', /K ., . 9.000^ _ ç> awvkg, En paille (litière) — p — — J-20U En blé, 12 hectolitres à 78 kilogrammes _ . . = 936kgr kgr Total en produits secs 11.486 Que si l'on admet que 1.100 kilogrammes d'équivalents de foin dosant 93kgr,5 de protéine suffisent à la nourriture de 100 kilogrammes vifs, et la moyenne de 246 kilogrammes de blé ou de pain par habitant (st. déc. agr. de 1892), chaque hectare assolé produira, outre la litière, l'alimen- tation : 8^300 kilogrammes 7^,5 vifs. ° 1.100 — de _936 ^grammes = 3,8 habitants. eiae 246 — En résumé, la pleine récolte hivernale, en colza d'hiver ou vesce velue, substituée à la récolte dérobée enfouie par les grands labours de novembre, assure plus complètement encore le maintien dans le sol ou dans la plante des nitrates ou autres matières premières de la production végétale. Si, pendant la morte saison et faute d'une chaleur suffisante, les réactions chimiques sont suspendues, le résultat de celles qui ont précédé n'a pas été totalement absoibé; ce qui en reste, joint à ce qui peut se produire au premier printemps, sera retenu par la transpiration de ces plantes à grand développement, qui continueront d'ailleurs jusqu'en avril, mai et juin leur rôle de plantes étouffantes. En plus de l'azote atmosphérique recueilli par la vesce et sans doute proportionnel au temps de végétation, les deux plantes envisagées régula- riseront, plus encore que la betterave et le maïs, la production fourragère des pays secs; le succès de ces dernières dépend d'un juste équilibre entre la chaleur et l'humidité ; le colza d'hiver et la vesce velue, qui résistent à des froids de 10 à 12° et même de 15 à 18° avec la neige pour abri (M. Heuzé), n'ont besoin, à des époques où l'eau ne fait jamais défaut, que d'une chaleur modérée qu'ils ont toute chance de rencontrer. C'est ainsi que, dans une période où la terre reste généralement décou- verte, sur la moitié du domaine assolé, et sans y comprendre les récolles estivales souvent aléatoires, les plantes en question, colza et vesce, après avoir paralysé l'entraînement des nitrates à l'automne et au printemps, enrichi gratuitement par la vesce le sol d'azote, et lui avoir laissé par le colza des résidus qui varient de 9 à 23.000 kilogrammes, mettront le cultivateur ou l'éleveur en face d'une production verte ou à conserver REGNAULT. — CULTURES DÉROBÉES Ii'aI m\i\i. représentant de 16 à 20.000 kilogrammes d'équivalents de foin ( \ ••) OU i ou de 8 à 10.000 kilogrammes par hectare en fourrage «1 hiver. C'esl pour lui la sécurité assurée; il pcul alors sans crainte se livrer .ui\ spéculations animales de son choix. L'assolement proposé a, en outre des résidus de valeur très appréciable, l'avantage de doubler le fumier produit. Si nos 7 million- d'hectares en blé étaient suivis, moitié de colza, moitié de vesce velue, nous pourrions disposer, avec les cultures estivales, de 3.o00.U00TX 56 = 196.1 .0001 à 10 francs, prés de 2 milliards. C'est un capital-engrais d'un milliard pour ainsi dire trouvé dans l'air et le sol et que ne pourraient fournir les banques régionales de crédit. Notre sol, si merveilleusement doué, réclame, en effet, pour donner son maximum, un capital d'au moins 20 milliards pour nos 25 millions d'hec- tares de terres assolées (800 francs par hectare); ce capital n'esl actuelle- ment que d'environ 6 à 7 milliards (stat. déc. agric. de 1892 . <>n ne doil rien négliger pour combler une différence que l'apport par le propriétaire fortuné de tous ses moyens d'action pourra seul faire disparaître. Ce der- nier trouvera d'ailleurs, et ce au grand avantage de nos institutions poli- tiques, par les soins qu'il prodiguera à sa terre, et la condition meilleure qui en résultera pour nos 6.663.000 travailleurs agricoles ('même st;it. . la possibilité de reconquérir une influence dont il s'est trop désintéres Avions-nous raison de dire que la fonction maintenant connue des légu- mineuses et les savants travaux de M. Dehérain sur les eaux de drainage et l'av?.ntage des récoltes dérobées d'automne devaient conduire à une révolution dans les systèmes de culture? De Morel-Vindé a dit excellem- ment pour son époque : « Les circonstances agricoles et économique- déterminent toujours les assolements. » Il nous sera permis de compléter la formule et de dire : « Les progrès de la science, non moins que les circonstances agricoles et économiques, déterminent les assolements. » Espérons que le monde agricole, dans sa généralité, suivant les condi- tions de sol et de milieu, saura bientôt mettre à profil les bienfaisantes découvertes d'une science toujours en éveil quand il s'agil d'accroître les ressources alimentaires de la nation. APPENDICE L'assolement décrit n'aurait qu'une valeur relative s'il n'était accessible qu'aux seuls capitalistes. L'exemple suivant démontre l'intérêt qu'aurait à le suivre le petit pro- priétaire ou fermier aidé des siens, sans grandes avances ft sans plus de crédit. 790 AGRONOMIE Sur un sol de qualité moyenne, en bon état de culture, il procède ainsi : DÉPENSES Fin août, sur 0h,50a, 6 kilogr. colza d'h. à 0 fr. 75. . Fr. 4 50 1er septembre, sur 0h,50a, 40 kilogr. vesce velue à 0 fr. 45 18 » 20 kilogr. seigle 2 » En octobre, sur 2 par- celles de 0h,50a, 2 hectolitres de blé de Bordeaux, à 16 fr. 32 » avec chacune 150 kilogr. superphosphate, à 7 fr. . . 21 » et 50 kilogr. suif, d'am., à 28 fr 28 » Au 15 mars, en pépinière, 3 kilogr. graine de bette- rave. .......... 3 » 15 juin, 10 kilogr. moha de Calif.. à 0 fr. 50 . . . . 5 » Port des graines 3 » Fr. 116 50 RECETTES En avril, 25.000 kilogr. colza, à 10 francs 0/00 Fr. 250 » 1°' juin, 15.000 kilogr. vesce, à 10 francs. . . „ 1er août, 30 hectolitres de blé, à 16 francs. . . 6.000 kilogr. paille, à 30 francs Fin août, 8.000 kilogr. moha, à 12 fr. 50. . . En octobre, 25.000 kil. betteraves, à 10 francs. 150 » 480 » 180 » 100 » 250 » Fr. 1.410 » Le travail du sol, la récolte, les transports et battage exécutés avec les ressources de l'exploitant, c'est sur 2 hectares, en fin d'année agricole, une dépense en argent décaissé de 116 fr. 50 pour un produit de 1.410 francs, sur lesquels 480 francs (blé) réalisables dès le 15 août, S'il est satisfait, il double l'année suivante la surface ainsi traitée. Il nous semble prouvé crue c'est par cette voie seule que pourra être améliorée la condition de notre agriculture, c'est-à-dire de notre première et principale industrie. M. L. DICKSON Directeur de l'École pratique d'agriculture du Pas-de-Calais. RICHESSE DU LAIT EN MATIÈRE GRASSE [637.11] — Séance du 4$ septembre — Depuis des générations l'industrie laitière a été une des branches impor- tantes de la production agricole de notre département. Peu menacée d'abord par la concurrence étrangère, elle fut au point de vue des amélio- MfKSoN. — IUCIIKSSE l" l .\M l\ HATIÈB1 GBJ ''I rations plus délaissée que les autres branches de ooti progression l'ut donc lente, mais constante. Ble Buivail paisiblement «a voie. Un jour vint cependant où à son tourelle fui atteinte. I o petil pa le Danemark, prenait fa tête du mouvement, inventait récrémeuse cen trifuge et créait les sociétés coopératives de laiterie qui ont pris un d loppemeut considérable aujourd'hui. Le beurre danois, il est vrai, ne pénétrait pas encore chez non-, mais nous supplantait sur te marché anglais. A son tour, l'Angleterre entrait en lutte; la production du blé dev< aail ruineuse pour elle; ne pouvant, libre-échangiste, mettre des droits sur une denrée de première nécessité, eHe transforma petit à petit Bon système de culture, créa successivement douze écoles de laiterie et vint encore en aide aux cultivateurs en faisant pénétrer dans les endroits les plus reculés des laiteries ambulantes, conduites par un professeur qui expliquait les méthodes nouvelles. La science venait ainsi à ceux qui ae pouvaient l'aller chercher. L'Amérique poussait les choses encore plus tom. Elle élevait de vastes stations expérimentales chargées de renseigner les agriculteurs sur les meilleures méthodes d'alimentation, ainsi que sur (a valeur des races et divisait celles-ci en deux catégories : les beurrières et les fro- mage re s. Enfin, pour aller plus vite, les éleveurs de ce pays aTrésitèrent pas à croiser les anciennes races avec les animaux qu'ils avaienl reconnus comme répondant le mieux au but cherché. Ils réalisaient ainsi la théorie émise par le savant et regretté professeur de Lyon. M. Cornevîn, qui disait que lorsqu'une race ne répond plus au besoin économique d'un pays, il faut la remplacer ou la croiser avec une race pouvant amener le résultai économique demandé. En France, le Ministère de l'Agriculture ne restait pas en arrière de mouvement et un des premiers, créait des écoles de laiterie, de froma- gerie et des écoles pratiques d'agriculture où l'on enseignait l'industrie laitière. Mais presque partout, si l'on s'occupait beaucoup de l'améiiora- tion de l'outillage et des méthodes de fabrication, on négligeait l'amélio- ration des machines ammales chargées de produire la matière premi Le Conseil général du Pas-de-Calais, dans sa session d'aotft lv demanda à l'École d'agriculture de BerthenvaJ de s'occuper de cette q lion. C'est ainsi que nous fûmes amenés à l'étudier. Avec le concours dévoué du professeur d'agriculture. M. Malpeaux, bous établîmes une série d'expériences pour rechercher les causes de la variation de la richesse du lait en matière grasse. Ces causi al aombreuses; nous nous proposons de les examiner. La principale est due à la différence des races: ainsi 15 litres de lait d'une vache jersiaise donnent 1 kilogramme de beurre, tandis qu'il faut 792 AGRONOMIE actuellement 32 litres de lait d'une flamande pour en produire une quan- tité égale. De plus, cette production est inégalement développée chez les animaux d'une même race. A Berthonval, nous avons expérimenté sur des vaches flamandes placées dans des conditions d'habitat et de nourriture identiques. Ce lot de vaches comprenait neuf têtes, et l'expérience a duré un mois. Le lait le plus riche contenait 38 grammes de beurre par litre, le plus pauvre n'en contenait que 2"sr,2. Soit une différence de 1l*r,2. On pourrait nous objecter que ces écarts, bien que paraissant tenir de l'individualité, pouvaient être influencés par l'époque de la parturition. Nous avons étudié attentive- ment le rapport qui existe entre la date du vêlage et la richesse du lait produit par chaque vache, nous avons trouvé que ce rapport est en varia- tion désordonnée, et que le temps de la lactation influe peu sur la richesse en beurre et n'est pour rien dans les écarts que nous avons observés. Nous avons noté toutefois que la proportion de matière grasse dépassait la moyenne dans les premiers temps après la parturition et diminuait régu- lièrement les mois suivants. Ainsi, il est bien constaté que, dans une même race, la quantité de matière grasse contenue dans le lait peut varier considérablement. Il en ressort comme conclusion pratique, à quel point il est important d'opérer une sélection sévère parmi les animaux de laiterie. Nous y reviendrons tantôt. Pendant longtemps on a cru que le lait des vaches donnant beaucoup était moins riche que celui des vaches donnant moins» D'après les expériences de Berthonval, ceci ne serait pas exact pour la race flamande; en effet, une des vaches expérimentées a donné tout à la fois le lait le plus riche et une moyenne de 32 litres par jour dans le pre- mier mois de son vêlage. Son rendement en beurre s'élevait à lk?,200, tandis qu'une autre vache ne donnait que 16 litres de lait par jour et 440 grammes de beurre. Il y a donc un grand intérêt pratique à se renseigner sur la qualité du lait fourni par une vache. La recherche du beurre est une opération simple ne nécessitant ni l'emploi d'instruments compliqués, ni des connaissances étendues. L'influence du moment de la traite. La composition du lait se trouve modifiée par un séjour plus ou moins long dans la mamelle. Sanson l'explique ainsi : « Le lait obéit, en effet, aux lois physiques; les globules butyreux, beaucoup moins denses que l'eau tendent à s'élever vers la surface supérieure où ils s'agglomèrent en s'altachant aux parois des conduits lactifères, abandonnant les conduits et les citernes galactophores. C'est ce qui explique que les dernières parties de la traite sont toujours plus riches en beurre. Celte augmentation peut DICKSON. — RICHESSE DU LAIT EN MATIÊR1 SRASSI être considérable; ainsi nous avons obtenu au commencement de la li d'une vache 12 grammes et à la fin do la traite V.» .;; par litre de matière grasse ». Pratiquement, ce fait a une grande importance, car il montre la né< ité de la traite à fond. La fréquence des traites a pour effet d'exciter l'activité glandulaire, elle augmente à la fois la quantité du lait et sa richesse en beurre. C'est ainsi qu'ayant mesuré pendant six jours le lait produit par une vache que l'on trayait trois fois par jour, puis pendant les six jours suivants le lait dé la même vache traite deux fois seulement, nous avons obtenu dans le pre- mier cas 82 litres de lait et dans le deuxième 7G seulement, soit une diffé- rence de 6 litres ou 1 litre en moyenne par jour. La richesse en matière grasse s'est élevée à 30sr,o par litre pour le lait de deux traites. La richesse du lait en matière grasse varie avec l'heure de la traite Le lait le plus pauvre est celui du malin; au moment de la première traite, la quantité de lait étant plus forte et celui-ci ayant séjourné plus longtemps dans la glande par suite du repos de la nuit, il n'est pas étonnant qu'on trouve un lait plus pauvre qu'aux autres traites de la journée; l'écart est parfois très grand, comme on va le voir; l'expérience a été faite sur huil vaches. Pour l'une d'elles, le lait du malin contenait 18 grammes de beurre par litre, celui du midi 27 et celui du soir 30. C'est le plus grand écart que nous avons constaté. Si l'on considère les résultats indiqués dans l'expérience précédente au point de vue de la vente du lait, on est frappé de la faible quantité de matière grasse contenue dans certains laits provenant de la traite du matin. Ainsi, le lait de trois vaches ne contenant que 19, 18 et 23 gram- mes de beurre par litre pourrait être considéré comme frauduleux. Ce lait qui s'éloigne de la composition moyenne fixée à 30 grammes de matière grasse par litre est cependant authentiquement pur. M. Pagnoul, le savant directeur de la station agronomique d'Arras, pro- pose la solution suivante : « Au lieu de considérer comme frauduleux un lait contenant une faible partie de matière grasse, il serait mieux de convenir qu'il ne sera admis comme qualité marchande que des lait- contenant au moins 30 grammes de beurre au litre, sans rien préjuger sur la cause d'une infériorité constatée ». La sécrétion du lait étant comme toutes les autres sous la dépenda du système nerveux, beaucoup de laitiers affirment que le lait des vachi s en rut est modifié tant au point de vue quantitatif qu'au point d qualitatif. Dans nos expériences, les vaches ont montré à peine une diminution au moment du rut. La proportion de matière grasse a même augmenté chez 794 AGRONOMIE certaines vaches et diminué insensiblement chez d'autres. Les résultats sont donc contradictoires. Influences atmosphériques. On connaît l'influence que l'état hygrométrique de l'atmosphère dans laquelle vivent les vaches exerce sur la lactation. La quantité de lait obtenue est d'autant plus grande, le fonctionnement des mamelles est d'autant plus actif que Ton est plus près de la saturation par l'humidité, car l'élimination de l'eau par les poumons et par la peau au détriment de la sécrétion laiteuse est réduite au minimum. Les pluies froides diminuent la production du lait ainsi que la matière grasse qu'il contient. Au delà d'un certain degré de chaleur, on constate également une diminution de la sécrétion lacteuse, mais la richesse du lait en matière grasse ne varie que dans des limites assez faibles. D'après nos expériences faites par temps froid, par temps doux et pluvieux et par temps chaud (température de 23 degrés), nous avons eu des écarts de 3 à 5 grammes de matières grasses par litre de lait. Au printemps et en été le séjour des vaches au pâturage pendant la nuit a pour effet d'augmenter la sécrétion du lait chez certaines vaches seulement. Nous l'avons expérimenté sur cinq vaches; l'une d'elles après la nuit passée à l'étable donna 10 litres de lait contenant 30 grammes de beurre, tandis que, après la nuit passée au pâturage, elle en donna 1 0 litres ne contenant que 2osr,2o. Par contre, une autre qui avait passé la nuit à l'étable ne donna que 8l,5 de lait contenant 27er,5 de beurre et 10', o avec 31 grammes de beurre après une nuit passée au pâturage. L'alimentation donnée aux vaches laitières a-t-elle ou n'a-t-elle pas une influence manifeste sur la richesse du lait ? Cette question présente pour le cultivateur une importance réelle. Nos recherches ne sont pas encore assez avancées pour que nous puissions nous prononcer d'une manière certaine. L'organisme animal est soumis à tant d'influences qu'il est difficile de se rendre compte du rapport d'un aliment à la composition du lait produit. Pour éviter ces causes d'erreur, il faut opérer sur un troupeau aussi nombreux que possible et continuer l'expérience pendant un certain temps, c'est ce que nous avons cherché à réaliser. 11 est diflicile d'obtenir d'une vache donnant un lait pauvre en matière grasse un lait riche en cette matière, car l'aptitude laitière est inégalement développée chez les individus d'une même race ; mais on peut au moyen de l'alimentation rechercher la limite extrême de cette aptitude. Nous résumons dans le tableau ci-après le résultat de nos premières recherches en ce qui concerne l'influence de l'alimentation sur la richesse du lait en beurre : DICKSON. — m< m sse M l.\ll i S ma il Escura . . Stella . . Nina . . . Frisette. . COMPOSITION DES RATIONS 1'. DE 1 1 RR1 ■M kilos Foi» •"> kil. Toi rtbai l k 13 is 18.5 S'-- 24.5 27.5 20 P. m 20 kilo, 5 kil. u I k Nui de h m ni -1 k. 9.5 |:t. 28 .ï.-> 1'. Dl 20 kilo. roi « > kil. l"l l:l KM 1 k. c a se gr. IN ■r. :. is .:, .'s 5 l'.\TI II 11 19 I* l 29 29 31.5 i ou kil. 17.5 gr mi .■u p .i • •ni il '• 13 5 38 Si l'on examine les résultats indiqués dans ce tableau, on esl frappé de l'influence du son de froment sur la teneur du lait es beurre. Pour rechercher la quantité maxima de matière grasse que l'on peul obtenir du lait d'une vache, nous avons augmenté progressivement la ration de l'animal jusqu'à ce que la richesse de son lait ae variât plus avec l'augmentation de sa nourriture. .Nous fûmes ainsi amenés à trouvei pour cette vache une certaine limite de nourriture qui, lorsqu'on la dépassait, n'augmentait en aucune façon la quantité de beurre produite. Généralisons en disant que pour chaque vache il existe une limite de nourriture; cette limite est d'autant plus éloignée que te vache esl de imilleure qualité. Il en résulte que les vaches de qualité supérieure sonl souvent insuffisamment nourries, tandis que les vaches de qualité infé- rieure le sont trop. Dans les deux cas, il résulte une perte pour le propriétaire. Il esl d évident que l'uniformité de ration est une grande erreur. Par suite, il est indispensable pour le cultivateur laitier de s'assurer des qualités beurrières de chacune de ses vaches, et de ne donner à chacune d'elles que la quantité de nourriture en rapport avec sa valeur. Cette manière de procéder lui permettra d-' plus de former un troupeau de premier ordre en éliminant les bétes ne donnant qu'une feibte quantité de beurre. Nous terminerons en disant que le cultivateur beurrier retirera de - industrie tout le profit désirable, s'il apporte autant de soin à i son troupeau qu'à l'alimentation de celui-ci et qu'à l'amélioration de son terrain. Il ne devra pas chercher à réaliser un sévi de c trois sont indispensables. i9G AGRONOMIE M. le Dr A. LOIR Professeur à l'École Coloniale d'Agriculture de Tunis! NOTES SUR LA DIPHTÉRIE AVIAIRE [516 931 : 636.218] — Séance du l'i septembre — On rencontre souvent, dans les basses-cours, la diphtérie aviaire. Je viens, grâce à l'existence du service municipal du diagnostic de la diph- térie que je dirige à Tunis, de voir une épidémie de diphtérie chez l'homme, qui a eu pour point de départ une épidémie de diphtérie aviaire. Quoique le microbe de la diphtérie aviaire entraîne, en général, chez l'homme, une maladie moins grave que celle produite par le microbe de la diphtérie toxique de Klebs-Lo^ffler, il peut donner des angines qui causent la mort des personnes atteintes. Il est donc bon, pensons-nous, de rappeler à ceux qui soignent des bêtes malades, le danger qu'elles peuvent courir de ce fait, et les précautions à prendre pour éviter la contagion. En 1894, nous avons, avec M. Ducloux, dans les Annales de V Institut Pasteur, indiqué que la diphtérie aviaire était produite par un microbe spécial, que nous avons décrit et qui est tout à fait différent du microbe de la diphtérie classique humaine. Pourtant, nous avons publié l'obser- vation suivante qui indique bien que ce microbe aviaire peut donner des angines chez l'homme : Un enfant de sept ans, habitant dans une ferme où sévit la diphtérie aviaire depuis six mois, présente une angine grave à fausses membranes peu épaisses et peu adhérentes, dans lesquelles nous retrouvons, par la culture, un bacille offrant tous les caractères de celui de la diphtérie aviaire. Ce bacille, inoculé sous la peau d'une poule, entraîne la mort de cet animal en cinq jours, et l'autopsie révèle les lésions typiques de la diphtérie aviaire, après examen microscopique et culture sur la gélatine, gélose et pomme de terre. Dans le même travail, nous avons montré qn'en chauffant ce bacille aviaire, on l'atténue et qu'on le rend inoffensif pour les poules, vis-à-vis desquelles il joue alors le rôle de vaccin. Malheureusement, l'immunité qu'il procure est de très courte durée. C. FL'R.NK. — DIVISION DE LA PROPRIÉTÉ DANS LE B< US Nous n'avons jamais rencontré, en Tunisie, de cas de diphtérie aviaire causé par le microbe de la diphtérie toxique d<' Klebs-Lœffler, comme a été signalé dans d'autres régions, par M. Ferré, entre autres, dans le Bordelais. Quoi qu'il en soit, les mesures d'hygiène sont, comme toujours le grand moyen de lutter contre la maladie. Il faut désinfecter soi.-,. ment les basses-cours, n'y laisser entrer que des oiseaux ayant subi une quarantaine de façon à ne pas introduire de germes qu'il est difficile de détruire ensuite. Il est surtout nécessaire de disséminer dans les population- l'idée de la contagiosité possible de la diphtérie des oiseaux à l'homme. M. Constant FUME -, rétaire de la Sociét i \ .'liculture à Boulogn DIVISION DE LA PROPRIÉTÉ DANS LE BOULONNAIS AU POINT DE VUE DES MODES DE CULTURE ET DES ORIGINES HISTORIQUE 338.1 44.27 — Séance du 18 septembre. — Celui qui jette un coup d'œil sur la carte du Boulonnais ou qui parcourt nos campagnes est frappé du nombre considérable d'exploitations isolées qui s'y rencontrent, alors que le village lui-même a peu d'importance en tant qu'agglomération. La population qui entoure le clocher est peu dense; nous laissons, bien entendu, de côté les centres où l'industrie est venue s'établir depuis moins d'un siècle et nous envisageons l'établissement de la propriété en tant que la forme qu'elle présente aujourd'hui remonte à une ancienne origine. Ce coup d'œil jeté sur la carte permet de voir que dans la région immé- diatement voisine, les plateaux de l'Artois et ceux de la Picardie, le | nomène inverse se produit; le village présente une agglomération impor- tante, ce n'est plus seulement un amas de maisonnettes d'ouvriei colesou de corps d'états, charrons, forgerons, aubergistes, ce sont les exploitations elles-mêmes dont les bâtiments dépendent du village et dont la culture rayonne à une distance parfois étendue. AGKoXiMIl Dans cette région, quand des exploitations se rencontrent isolées, elles ont souvent une origiue abbatiale, dont la date de fondation peut être fixes approximativement. Cette observation, qui est facile à vérifier, a été relevée par des écrivains qui ont décrit notre soi et étudié son histoire : je citerai notamment le savant abbé llaigneré J-Ju le sur le Porlus l/ius, p. 30), et M. l>e>eille dans son Introduction à l'Histoire du Pays Boulonnais, p. N). Ces deux auteurs émettent diverses hypothèses sur la cause de celle forme spéciale de la propriété, qui remonte aux temps les plus rendes ei s'est perpétuée en grande partie jusqu'à notre époque, maie suis en aper- cevoir nettement la raison d'être. J'ai eu l'occasion d'aborder ce problème dans une étude de géographie physique et économique, que la Société d'Agriculture a insérée dans le Mémorial du Centenaire qui vient de paraître. Deux ordres de faits ont exercé ici une influence décisive : 1° Le milieu physique et les modes de culture qui en dérivent : ■J Les origines historiques. Le milieu physique est suffisamment décrit el exposé dans l'important ouvrage que la ville de Boulogne a mis entre 1rs mains des congressistes. Par son climat océanien favorable à la végétation herbacée : Par son sol accidenté, qui offre des pentes qui s'opposent aux laboura; Par son sous-sol imperméable qui laisse couler les eaux à la surface et donne naissance à de nombreux ruisseaux et cours d'eau intarissables qui entretiennent la verdeur des gazons : Par son relief qui amis longtemps obstacle aux communications avec les régions voisines, la culture du Boulonnais s'est trouvée naturellement dirigée vers l'élevage et la production animale. C'est donc un type de cul- ture dérivé du type pastoral où se remarque l'élevage prédominant du cheval et auquel se juxtapose une moyenne culture pour l'alimentation en grains el fourrages des espèces chevaline, bovine et autres. Les pâturages s'étendent dans les parties basses et humides et remontent les coteaux en pente, les labours s'établissent sur les plateaux intermé- diaires; les sommets dénudes par L'érosion des pluie> — » » 1 1 1 abandonnés aux parcours des moutons ou sont boisé> et fournissent le chauffage des habitants. Il en résulte que chaque exploitation pour faire un tout el se suffise, doit comprendre une certaine étendue de chacune de c«.s parties: de là la néces- sité, dès les premiers établissements, de former un bloc spécial el à pari, de s'isoler des autres pour se constituer. L'influence historique doit être également signalée. En etïet, si l'état delà propriété avant la conquête romaine est incertain, on sait au moins que la forme communautaire était ordinaire aux tribus C. FURNE. — DIVISION DE LA PE0P1 ,,< *;99 celtiques. Il n'y avait donc pas encore apj .ii,,u ta chez les Marias. Le colonat romain a la.- dillicil. que l'allumera', ion en village est la règle à raison d s habitué dio- nalesetde- motifs de sécurité. Les désinences d..- a - . court en indiquent l'origine. Mais les noms beaucoup plus fréquents en hem, en tkun mais aère champ;, en bek& (rivière), en ber§ (mont), donnés non seulement a des villages, mais à des hameaux, à des lieux dits et à de amples expl tions, prouvent suffisamment l'origine des établissements saxons qui ont suivi et acompagné la conquête frauque. Or, avec le type saxon, nous nous trouvons eu présence d'une formation familiale différente du moule celtique et du m mie gallo-romain. Les Saxons vivant sur les rives de la Baltique et originaires eux-mé des côtes de la Norwêge étaient issus de peuples pécheurs habitués à la piraterie et aux expéditions maritni. Ils apportèrent dans leurs établissements à terre et dans leurs cooqa< de l'étranger leurs coutumes. Or, chez eux, la coutum.' de la transmis! intégrale du domaine ou de la barque existait; le père de famille posait à son gré en faveur de l'un de ses héritiers; le» autres s'embar- quaient à leur compte ou se créaient une exploitation agricole personnelle, sauf à la conquérir au dehors. Ces domaines forment un bloc non s mini- aux partages. Cette forme de la propriété saxonne, nous la retrouvons partout <• rencontrent les établissements ayant cette origine, notamment en \n- - terre où la famille communautaire celtique a été refoulée en Irlande et en Ecosse pour faire place aux établissements des conquérants. Nous la retrouvons dans le Hanovre, où le régime successoral r la transmission intégrale s'est maintenu. Cette coutume c'est l'Anerberecht. L'influence de cette forme familiale et des coutumes qui eu résul tend à maintenir l'intégrité du domaine et s'opp division. Ce sont ces deux influences, celle dérivant des modes de cultu: elle dérivant des coutumes successorales, qui ont donné à la propriété dai Boulonnais la forme qu'elle conserve enro: -•: rnde partie aujourd'hui. En effet, les coutumes successorales, favorisant la tranam du domaine se sont perpétuées jusqu'à l'époqu* moderne, puisque i. dans le coulumier du Boulonnais que tous les biens immobiliers, propriété roturière, y sont soumis au droit d'aînesse, alors qu'en P seuls, les domaines nobles ou tenus à titre de aient as autres se partageant par parts égales. La forme même de la propriété a résisté en grande partie de nos jours, 800 AGRONOMIE malgré le régime du partage égal qui est celui du Code civil ; mais ce n'est que au prix de l'aliénation totale du bien de famille qui passe en bloc en mains étrangères si les descendants sont trop nombreux, La contre- partie de notre thèse sera démontrée par l'exemple de nos voisins d'Artois, de Picardie et de Champagne où domine le village aggloméré, avec banlieue morcellée. Que voyons-nous dans ces pays ? Chez eux, les origines germaines de l'égalité des partages se sont maintenues de tous temps, même avant le Code civil pour les biens non tenus à fiefs ; d'autre part, le partage était facile, puisqu'il suffisait de tracer de nouvelles limites et prendre une part de plus en plus divisée dans la banlieue qui s'étend autour du village. C'est là qu'on peut constater le morcellement continu qui pour certains pays, la Champagne notamment, est devenu une plaie légendaire. Le village apparaît sur les plans comme le centre d'un vaste disque découpé dans le sens du rayon en tranches de plus en plus étroites. Cette contre-épreuve vous paraîtra suffisante. Il resterait à dire ce que devient la famille du propriétaire cultivateur soumis à un régime successoral contra're à ses traditions et aux conditions physiques du sol. L'enquête faite par la Société d'Agr'culure, en 1889, ne laisse aucun doute sur les résultats qui ont déclassé la famille du propriétaire culti- vateur. Je préfère renvoyer à ce travail ceux qui voudraient s'en convaincre. Il est certain qu'une solution dans le sens de la liberté, ici comme ail- leurs, aurait servi au développement harmonieux des ressources du sol et des traditions des habitants. Une législation de contrainte n'est pas plus justifiable quand elle s'impose au nom de la raison d'État, comme l'étaient les successions féodales, que celle qui s'impose à un point de vue uni- taire, mais qui va à rencontre de la stabilité de la famille. Ce procès, déjà en partie gagné devant l'opinion publique, se réglera au siècle prochain. Pour terminer, on peut se convaincre, que la question de la division de la propriété en domaines isolés ou en villages à banlieue morcellée s'élève au-dessus d'une curiosité archéologique. Elle atteint, par ses conséquences économiques et sociales, aux plus graves problèmes d'histoire et de législa- tion. J'ajoute que la solution que j'ai tenté de lui donner est avant tout basée sur l'observation des faits, la connaissance du milieu physique et les origines de la race. HUBONDl AU. — Kl - SI M vlli i v i \ i |,;\i .. | M. TBJBOOEAÏÏ i déparlementa i DES SEMAILLES EN LIGNES : INFLUENCE DE LECARTEMENT DES RAYONS SUR LE RENDEMENT, LA QUALITÉ DES GRAINS ET LA RÉSISTANCE A LA VERSE [631 82 — Séance d\ I nbre — Les semailles en lignes sont plus particulièrement généralisées dans région du Nord. Au commencement du siècle, cette méthode avai! pris surtout une grande extension dans L'empire britannique et ne semblait pas devoir s'étendre en France. Mathieu de Dombasle, dans son calendrier 'lu bon cultivateur, publié en 1821, disait en effet que «la semaille des céréales en lignes semblait perdre des partisans et que le plus grand nombre des praticiens lui préfi - rait la semaille à la volée. Il ajoutait que la semaille des céréales en li- à l'aide du semoir deviendrait bien difficilement une pratique générale de l'agriculture, principalement parce qu'elle exigeait une préparation telle- ment parfaite du sol qu'on ne pouvait espérer l'obtenir que dans certains terrains d'une nature particulière et dans les circonstances atmosphériques les plus favorables. Il y a longtemps déjà que le pessimisme du célèbre agronome est f< ment condamné. La difficulté de trouver de bons semeur-, les progrès - kilogrammes qui est remarquable pour la variété des salines. On doit considérer, dans les expériences de M. Masclef, que la quantité de semence ne descend pas au-dessous de 150 litres par hectare, môme daua les semailles à. 0"',33. 11 y aurait certainement inconvénient à pousser loin plus cet écartement, la diminution de rendement deviendrait très sensible. On s'en rend compte en examinant attentivement les chiffres fournis par les semis a 0m,23, ils accusent en effet une production presque aussi élevée que ceux àO Cela m'amène même à conclure, que pour les terres régulièrement ferti- lisées, dans lesquelles en cours d'assolement on incorpore le fumier pro- duit par l'exploitation, et qui reçoivent d'autre part des compléments d'en- grais chimiques, suivant la richesse initiale des sols et la composition des récoltes à obtenir, l'écartement des rayons doit osciller entre 0 et 0m,28. Ces distances permettent du reste facilement le binage à la houe méca- nique. Ce binage devient le complément indispensable du semis à grands intervalles. Toutes ces pratiques sont éminemment favorables à la grande produc- tion. Elles concourent vers un but commun auquel doit tendre le cultiva- teur : augmenter toujours ses rendements et la qualité de ses grain-. M. XAMBEU nte-Inférii CARTE VITICOLE DE LA CHARENTE INFÉRIEURE [310.663.5 — Séance du 19 septembre — A la section d'agronomie (voir le I vol. des comptes rendus du congrès de Boulogne-sur-Mer), j'ai résumé la situation viticole actuell* la Charente-Inférieure et les moyens d'arriver à une reconstitution du 806 AGRONOMIE vignoble. J'ai présenté, à cet effet, la cartes des zones d'égal calcaire de la commune de Saintes, la carte des terrains reconstitués dans la Charente- Inférieure, la carte des crus des eaux-de-vie à bouquet des Charentes. La carte ci-dessous des terrains maintenus et reconstitués comprend : — Étendue totale des vignes françaises de plus de cinq ans, 14.550 hec- tares ; — Élendue totale des terrains plantés depuis cinq ans, en vignes fran- çaises, 2.036 hectares ; XAMBEU. — CARTE VITICOLI DE LA « H \i;i \ i i.-i\i i un — Étendue des terrains plantés av< c d leurs directs). 1.428 nectar* - ; — Étendue «les vignobles greffés Bur cépag< américains, I7.j<;.'> h lares. Total d'hectares «le vignes : 35.300 hectai Dans l'arrondissement de Saintes Il ' _ — La Rochelle . ... L002 — — Rpchefort I . I — Saint-Jean-d'Angély. . . i.2 Marennes \ .821 — Jonzac 9.742 Total 35.300 Les porte-greffe varient selon la nature du terrain el la teneur en cal- caire; les greffons sont en général pour les vins blancs destinés â la cliau- diôre : Kolle-lîlanehe, Colombar. Sainl-Kinilimi. L'expérience a démontre quels sont ceux de ces greffons qui s'adaptent le mieux à leur porte-grelé : ainsi le Colombar s'adapte mieux au Riparia que la Folle. .Nature des cépages employés dans les terrains : 1° Contenant moins de lo 0/0 de calcaire; Riparia greffé avec folle-blanche on colombar, Solonis dans les sols humide. Via! la. 2 Contenant moins de 25 0/0 de calcaire; Riparia gloire, Rupestris sélectionnés. 3° Contenant moins de 33 0/0 de calcaire : Rupestris du Lot et autres variétés sélections Taylor Narbonne, Bourrisqou Rupestris, Riparia Rupestris. \- Contenant au-dessus de 3o 0 0 de calcaire : Toujours à l'élude; essais souvent infructueux : Mourvédre Rupestris, Chasselas X Rupestris, Aramon Rupestris, Chasselas >< Rerlandieri. Rerlandieris sélectionnés. Ces derniers cépages sont toujours très ehers; par suite la d 808 AGRONOMIE considérable et la reconstitution est lente dans ces terrains fortement cal- caires. C'est surtout dans ces terrains que les vins donnent les meilleurs eaux-de-vie à bouquet des Charentes. M. Charles DEMIAIJTTE LA BETTERAVE A SUCRE DANS LE PAS-DE-CALAIS [633.533 (44.27)] — Séance du 20 septembre — La betterave a été importée d'Italie en France au \W siècle, mais ce n'est qu'au cours du xvme qu'elle fut cultivée comme plante fourragère puis, au début du xixe, comme plante industrielle, après que le blocus continental eut empêché l'entrée en France du sucre de canne. Après les recherches d'Achard et de Delessert, Mathieu de Dombasle installa la première sucrerie. Son exemple fut suivi par M. Crespel, et c'est à son initiative que sont dues les premières usines construites dans notre dépar- tement. Jusqu'en 1837, il n'y eut pas, à proprement parler, de sucre indigène ; nous ne cherchions qu'à protéger nos colonies contre leurs concurrentes étrangères; mais les premières, abusant de la situation avan- tageuse qui leur était faite, obligèrent, par leurs prétentions exagérées, la métropole à se passer d'elles. En 1843. cédant aux plaintes réitérées de nos producteurs coloniaux, le gouvernement eut l'idée singulière de vouloir entraver la culture de la betterave, en la contrariant par des taxes graduées, sorte d'échelle mobile, dont le résultat fut de faire rechercher de grandes économies dans la fabrication, de les réaliser ensuite, et d'assurer ainsi le triomphe définitif de la betterave. Et cette suprématie lui demeura, malgré les 110 millions de primes qu'ont absorbés les sucres coloniaux, de 1851 à 1870. Pendant ce temps, les cultivateurs, unis dans la nécessité de faire face à la crise de céréales qui se faisait déjà sentir, ont fait marcher de front, dans le Nord de la France, le progrès agricole avec le progrès industriel ; les fortes fumures, les labours profonds, les soins d'entreiien que deman- dent les betteraves, les ont amenés à fabriquer beaucoup de fumier, à améliorer leur sol par les amendements, et enfin à remplacer "progres- sivement la jachère par les récoltes sarclées et fourragères. C DEMIAU1 H . - i \ l;i I II liwi \ 5U< RI DANS i i PAS-Dl l U \; La, production dépassant bientôt les besoins d< osomma çaise nous obligea à déverser sur les march< plus d'une fabrication toujours grandissante. Mais l'Allemagne ado| sivement deux systèmes qui développèrent chez elle la culture li betterave et on assurèrent le débouché au létriment des producteur! français. Ce fut le système fameux des primes à la pi duclion, pi l'exportation. Pour soutenir une lutte que la surproduction ren chaque jour plus pénible, la France adopta, en 1884, puis eu 189", les mêmes mesures que l'Allemagne; mais comme elle les adoptait plus lentement, ses efforts n'aboutirent jamais qua de médiocres résuit et ce sont actuellement les marchés étrangers de consommation qui bénéficient le plus de la situation. Il en résulte pour le producteur fran- çais la nécessité inéluctable de produire à bon marché de la betterave riche. >"ous allons donc examiner par quels moyens on peut arriver â résultat. Il parait superflu d'entrer dan- une description détaillée d'une plante aussi commune que la betterave. Il suffit do rappeler qu'elle esl bisan- nuelle, à racine pivotante, qu'elle fait partie, sous le nom de Beta vulgaris, de la famille des Chénopodiacées. C'est à fin de la première année qu'on l'arracbc pour eitraire de sa racine le sucre qui s'y est accumulé en plus ou moins grande quantité. Il est aujourd'hui reconnu que ce sucre est élaboré dans l'appareil foliacé dont la matière colorante verte, la chlorophylle sous l'influence de la lumière solaire, utilise l'acide carbonique de l'atmosphère pour en former, par un processus encore incertain, un hydrate do carbone cris- tallisable, le saccharose. Il est donc logique d'en déduire que la quantité de sucre produite sera d'autant plus grande que la surface de- feuilles - plus considérable et qu'elle aura été plus vivement impressionnée la lumière solaire. La chose a du reste été vérifiée par de nombn expériences : celle de Maercke, Péligot, et, plus près de nous, celle de M. Pagnoul, directeur de la station agronomique du Pas-de-Calais. Le sucre ainsi produit est emmagasiné dans la souche et y persiste presque complètement, quelques soient les condition- météorologiques. Ce fait •■ été établi par M. Aimé Girard, et il a été bien constaté que l'appau- vrissement relatif de la racine, quand un-' période de pluie su une longue sécheresse, n'est qu'apparent et que les nouvelles feuilles formées n'en enlèvent qu'une quantité insignifiante. Les doux éléments : sucre et eau. entrent dans la composition de la racine pour une proportion qui est toujours très voisine d>' 94 0 0. Seule, la proportion relative peut varier sous l'influée ents extérieurs, d'où la différence constatée dans la richesse de la bettei 8J0 AGRONOMIE aux différentes périodes de la végétation. Il y a lieu, dans le même ordre d'idées, de tenir compte de l'influence très grande de la variété sur la richesse de la betterave ; le fait n'a jamais été contesté. La teneur en sucre, de même que le poids de la récolte peuvent augmenter jus- qu'à la limite extrême de la végétation, comme le prouve la récolte de 1898. Les arrachages hâtifs doivent donc être évités, à moins que les industriels ne compensent, par une augmentation de prix, la perte qui peut en résulter pour le cultivateur. La durée de végétation de la betterave peut donc être divisée en trois périodes : 1° Jusqu'à fin juillet, production des feuilles; 2° En août et septembre, production du sucre, d'autant plus active que les jours sont encore longs et la lumière abondante ; 3° Dès le commencement d'octobre, sous l'influence des pluies habi- tuelles dans notre région, l'augmentation de poids de la racine est hors de proportion avec le sucre formé. Il y a donc presque toujours dimi- nution de la richesse. Nous avons dit plus haut que le choix de la graine avait une influence considérable sur le produit de la récolte, en qualité comme en quantité. Nos agriculteurs ont donc tout intérêt à acquérir ou à pro- duire eux-mêmes les variétés qui répondent le mieux à leurs besoins. Le moyen employé, par le fournisseur de graine aussi bien que par le cultivateur isolé, consiste dans une sélection très sévère et dans l'adoption de sujets qui, par leur poids, leur forme et leur teneur en sucre, se rap- prochent le plus du but à atteindre. Ainsi accumulée pendant de nom- breuses générations, l'hérédité a permis de fixer des races bien définies, capables d'offrir aux planteurs une quasi certitude sur le produit de la récolte. Nous avons été tributaires de l'Allemagne pendant très longtemps, mais aujourd'hui, fatigués de laisser à nos voisins des bénéfices que notre indifférence leur procurait, nous sommes entrés dans la même voie qu'eux et, par des moyens analogues, produisons de la graine aussi bonne que la leur et qui apporte de plus, avec elle, l'appoint d'une acclimatation toute faite. On recherche, au moment de l'arrachage, la racine de forme régulière, entrant complètement clans le sol. Ces racines sont conservées en silos pendant l'hiver et, le printemps venu, on replante celles d'entre elles qui ont accusé, à l'analyse, une richesse suffisante, qui est regardée comme telle quand elle atteint lo 0/0 de sucre. Différentes méthodes permettent d'obtenir de ces betteraves une quantité de graine plus grande que si elles avaient été simplement replantées. Nous allons les passer rapidement en revue, et nous y atta- C. DEMIAUTTE. — LA B I \\ i l SOCRI DANS LE PAS-DK-CALA1S Ml chona d'autant plus d'importance qu'elles rédriaenl le nombre de pu choisir et. par suite, permettent d'être plus difficile but leur choix. Greffage et bouturage. — Vers le mois de février, les betteraves m< r< - sont mises en terre dans une serre légèrement chauffée. Au bout de quel- ques jours, les collets poussent des œilletons que l'on détache auss qu'ils ont atteint un ou deux centimètres de longueur, et qu'on gr< (Te sur une betterave quelconque. 11 va sans dire qu'il ne faut pas négliger de supprimer les pousses qui pourraient provenir de cette betterave et autres que celles qu'on y a greffées. Dans le bouturage, l'œilleton est détaché avec le moins de chair possible et porté en terre humide, où il forme des racines. Greffes et boutures sont placées en serre, pour la reprise, puis i a pleine terre. On arrive ainsi à prendre sur une seule betterave mère, jusqu'à tri greffes ou boutures, et par suite, une multiplication considérable. La méthode du fractionnement est beaucoup plus simple, moins dispen- dieuse, mais donne des résultats moins complets. Elle consiste à diviser la betterave en deux, quatre ou six tranches h. rinces par des plans verticaux, passant par l'axe de la racine et comprenant chacune une parti, de son collet. Ces tranches sont plantées séparément et chacune d'elle- produit une certaine quantité de graines, le total obtenu est de beaucoup supé- rieur à ce qu'aurait donné la betterave plantée entière. Ces méthodes de production de graines ont été mises en pratique depuis peu de temps par quelques grands industriels ou marchands de graines. Elles sont certainement d'un emploi difficile et obligent à des soin- méti- culeux, mais elles aident à l'obtention d'une très bonne graine, et c'est un point tellement important dans la culture de la betterave qu'on ne -aurait trop souhaiter de voir l'exemple des grand- suivi par les agriculteurs moins importants. Montée en graine. — Pans tous les champs de betteraves 9e trouve un nombre plus ou moins grand de plantes montées à -rame .le- la première année, on doit considérer que leur proportion, par rapport aux autres racines, est forte quand elle atteint o 0,0, et cependant, il s'est présenta des cas où elle atteignait 20 et même 30 0 0. Bien que I. - expéi i no M. Pagnoul aient montré que ces betteraves étaient aussi riches qw autres, elles sont tellement ligneuses qu'elles sont d'un travail difficile qu'on doit s'efforcer de les éviter. Celte montée en graine paraît devoir être attribuée à trois i 1° Le semis hâtif; mais ces semis otlV. nt des avantages telle nt dérables, au point de vue du produit de la récolte, qu'il semble qu'on doive passer outre, en pratique, à cet inconvénient. 812 AGRONOMIE 2° Les soins apportés au choix des betteraves mères, et particulièrement à la forme du collet. C'est sur ce point seul que la volonté du cultivateur doit agir, par un choix judicieux des variétés employées. 3° Les conditions météorologiques ; les alternatives de temps chaud et froid, pendant lesquelles la végétation est tantôt active, tantôt lente. A cette troisième cause, aucun remède ne peut, bien entendu, être apporté. Culture. — Il est bien difficile, sinon impossible, de donner en culture des règles à peu près fixes. La nature du sol, sa composition physique et chimique étant essentiellement variables, on ne peut donc parler qu'en général. Les bonnes terres franches sont toutes aptes à cette culture, et le sol de notre déparlement remplit les conditions voulues presque partout; l'exception doit porter principalement sur les terrains des collines du Boulonnais. Pour que la racine soit pivotante et fusiforme, il est d'une grande utilité de pratiquer des labours profonds, il faut avant tout rendre le sol meuble, homogène et bien tassé. Les terrains argileux à sous-sol perméable sont ceux qui remplissent le mieux ces conditions. D'autre part, les terres noires et riches en humus sont toujours les meil- leures, parce que, s'échauffant plus vite au printemps, elles permettent de hâter l'époque des semailles ; ce qui, aux yeux de tous les praticiens, est une bonne condition de réussite. Climat. — La question du climat est essentielle au point de vue qui nous occupe. La betterave, en effet, exige au début de sa végétation des pluies fréquentes et modérées et de la chaleur qui, favorisant un dévelop- pement rapide, permettent à la jeune plante de résister d'une façon plus efficace à l'attaque des nombreux insectes. Cette première période passée, c'est un temps clair et chaud qui devient le plus avantageux. Préparation du sol. — Les labours profonds de 25 à 35 centimètres, faits avant l'hiver, sont des plus utiles, parce qu'ils donnent au terrain les qualités de pénétrabilité aux racines et de fermeté qui sont presque indis- pensables. Les façons superficielles à donner au printemps ne peuvent être trop nombreuses, ni trop profondes quand la terre est suffisamment sèche et a été bien tassée pour les semailles. Engrais. — 11 est impossible de donner au sujet des engrais autre chose que des généralités ; seuls les champs d'expériences peuvent fournir des indications plus précises. M. Pagnoul, dans notre département, fut un des premiers à préconiser cette méthode d'analyse du sol. D'après M. Muntz, une récolte de betteraves à sucre composée de C. DEMIAUTTE. — I.A BETTERAVI \ >l DANS M PAS-1H - \i \is fi 30.000 kilogrammes déracines el de 12.000 kilogrammes de ' exigerai! si kilogr. d'azote, i-> — d'acide phosphorique, 168 — de potasse, 58 — de chaux, 60 — de magnésie. '.-■ Ces divers éléments, quoique existanl dans le boI, ne se présenlenl pas aux racines de la plante dans les proportions exigées pai elles aux divi époques de sa végétation. Le fumier de ferme, par sa décomposition variable et soumise à l'effet des agents atmosphériques, ne parait devoir être employé qui si on le complète par l'apport d'engrais chimiques d'une assi milation plus certaine. Il est admis que le fumier, répandu sur le sol à l'automne, doit être enfoui par un labour profond. Son emploi au prin- temps ne se justifie que dans les terres froides el argileuses. Quant aux engrais destinés à remplacer avantageusement le fumier, il est bon de les choisir à décomposition rapide. En effet, il est urgent de sub- venir en peu de temps aux besoins d'une végétation rapide qui n'aurail que faire d'un engrais lent, prêt à agir seulement à la maturité de la plante. Assolement. — La betterave est placée en tête d'assolement, générale- ment sur fumier, puis viennent les céréales. La méthode allemande, contrairement à la nôtre, applique le fumier à la céréale qui précède la betterave . Semailles. — Elles se font toujours en lignes. Il est bien rare qu'un ait à se repentir de les avoir faites aussitôt que réchauffement du sol le per- met. On a beaucoup préconisé ces derniers temps les semailles en paqu< ts, mais, sauf en ce qu'elles facilitent le démariage, le résultat a'esl pas encore de ceux qui s'imposent. Les binages doivent être commencés aussitôt qu'on aperçoit les ligm - répétés fréquemment. Les champs ne seront binés ni trop tôt, ni trop sou- vent quand le terrain n'est pas trop humide. Le démariage doit également être effectué très lot, l'expérience l'a prouvé. Quant au nombre des pieds à laisser par mètre carré, il semble qu chiffre de 8 ou 9 doive être considéré comme le plus pratique. Récolte. — Le jaunissement des feuilles indique la maturité, mais les nécessités de l'industrie et de la main-d'œuvre ne perm< Itenl pas toujours au cultivateur d'attendre ce moment pour commencer leur arra Il est à désirer que lesefforts des producteurs de graine, couroi 814 GÉOGRAPHIE succès quand il s'est agi d'augmenter la richesse en sucre, se tournent aujourd'hui dans une autre direction : la production de la betterave hâtive. L'arrachage se fait encore à la main, les machines n'ayant guère atteint la perfection nécessaire pour surmonter les difficultés dues aux variations atmosphériques si fréquentes à l'époque du travail. Cependant l'Allemagne paraît prête à tous les encouragements dans ce sens peut-être l'Exposition de 1900 offrira-t-elle aux planteurs français l'instrument dont ils n'aient qu'à se louer. Nous n'avons fait qu'effleurer, dans cette étude rapide, les principales questions concernant la betterave sucrière. La culture de cette plante, se trouvant localisée dans quelques départements du nord de la France, y revêt nécessairement un caractère d'uniformité commandée par un même climat comme par un sol analogue. Il était par conséquent impos- sible de sortir des généralités pour faire de notre département du Pas-de- Calais l'objet d'une étude spéciale. L'industrie sucrière française, malgré les sombres prédictions dont on se plaît à l'entourer ces derniers temps, forte de l'appui des hommes de science qui s'y sont consacrés, forte de l'énergie des populations qui en vivent et confiante dans la sagesse du législateur est décidée à se défendre dans la grande lutte économique plus âpre de jour en jour. M. le Colonel MONTEIL à Paris. LES DALHOLS ET LA MER SAHARIENNE [551.58; — Séance du lo décembre — Les dalhols sont des phénomènes naturels qui n'ont pas été étudiés jusqu'à ce jour. Les deux principaux qu'il m'a été donné de voir et d'étudier, un peu su- perficiellement au cours de mon voyage de la côte occidentale au Tchad, sont compris entre ie Niger et le Goulhi N'Sokkoto (rivière de Sokkoto) dans la partie de ma route ..entre Say et Sokkoto, ce sont : le dalhol Bosso et le dalhol Maouri — Le dalhol Bosso est dans les possessions qui nous sont reconnues par la délimitation de juin 1898, le dalhol Maouri sert en partie de frontière orientale à nos possessions. C'est une étude rapide que je vais en présenter, mais qui pourra être complétée. COLONEL MONTK1L. — I.KS DULHOLS ET LA Mut SAHARIEKNI Les caractéristiques des dalhois sont les suivant* À l'apparence ils semblent rire des lits desséchés de rivière. Or l'élude du sol démontre très rapidement que jamais une rivièn pu couler dans leur lit pour les raisons suivantes : 1" Ces lits de rivière ne sont pas des vallées — on constate en effel que leur direction est oblique, perpendiculaire même parfois aux lignes de plus grande pente du terrain. 2° Ces lits de rivière vont en diminuant de largeur depuis leur point de départ rimmanny jusqu'à leur point d'aboutissement; le Niger à Boumba pour le dalhol l.osso, à Doli pour le dalhol Maouri. 3" L'apparence de leur lit présente des dénivellations, mais non une p constante et uniforme; leur apparence donne l'idée d'un immense coup de rabot qui aurait entamé la surface du sol. 4° Enfin les indigènes n'ont jamais eu la notion que quelle que fût l'abon- dance des pluies il y ait eu écoulement d'eau dans les dalhois mais bien seulement des mares plus ou moins importantes. D'autres données permettent d'établir que les dalhois sont des accidents géologiques. Leur plafond, à peine à certains endroits de 1 mètre en contrebas avec le -"1 naturel, présente, au point de vue du terrain, des anomalies très frappant'-. Alors que les terrains environnants sont des argiles argilo- ferrugineuses, — les terres du dalhol contiennent des sels de potasseet de soude exploités depuis de longues années par les indigènes. La faune est absolument différente et très reconnaissable, les cultures de mil. d'arachides, ne peuvent s'y faire. Enfin Phyphème (palmier à deux têtes), quia son habitat normal aux abords du 24e parallèle dans la vallée du Nil particulièrement, s'y trouve à profusion. De ces considérations nous avons déduit que peut-être les dalhos étaient les prolongements d'anciens sinus de la mer saharienne que celle-ci a créés à la surface du sol lors de son évacuation vers 1 océan ou la .Méditcrrannée. Cette idée nous a amené à concevoir que le fond primitif de la nui saharienne serait aujourd'hui représenté par deux versants qui s'appuient à la crêtequi part du Maroc au nord-ouest pour atteindre au sud-esl les hauts massifs où le Nil prend ses sources. Cette crête est représentée par les massifs de l'Atlas, les monts au nord de Bhat, les monts Qunnuo, les monts du Tibesti. les monts de Borkou, la ligne de partage d'eau entre Chari-Oubanghi et Nil. Dans le Tibesti, Nachtigal a signalé des cratère- qui indiquent Lien l'ori- gine volcanique de cette partie de la chaîne. Au cours d'un âge géologique dont la détermination reste à faire, une arête s'élendant des sources du Nil au Maroc s'est brusquement élevée qui 816 ÉCONOMIE POLITIQUE ET STATISTIQUE a relevé les fonds de la mer saharienne, déterminant deux versants : l'un vers le nord-est (désert de Lybie), l'autre vers le sud et le sud-ouest et le long de ces versants la mer saharienne s'est évacuée vers la Méditerrannée et l'océan. Entre les bords de la mer saharienne et les grandes artères flu- viales existantes alors sur le continent africain les dalhols ont été les voies temporaires que les eaux se sont créées à la surface du sol pour arriver à la Méditerrannée et à l'océan. Partout où l'hyphème existe il y a terrain de dalhol, c'est-à-dire des terres salifères; nous les retrouvons sur les bords du Komadougan Yobé, affluent du Tchad sur les bords du Niger, sur les bords du Sénégal. En résumé la mer saharienne ne s'est pas desséchée sur place, sauf en certains points du fond primitifs de cette mer marquée aujourd'hui par les grands dépôts salins du Tichit, du (Jualata, etc.; la mer saharienne s'est évacuée au contraire lorsque son équilibre a été bouleversé par une convul- sion géologique qui a fait surgir l'arête montagneuse qui traverse le Sahara des sources du Nil au Maroc. Nous avons la démonstration évidente qu'il s'est bien formé un versant sud dans ce fait que j'ai relevé au cours de mon voyage que le terrain monte de manière ininterrompue de M'Guégui, pointe septentrionale du Tchad, où j'ai relevé la cote 370, aux monts Tunnuo, où j'ai relevé la cote 800. Donc vouloir reconstituer la mer saharienne était une utopie irréalisable. Cette étude étendue au bassin du Sénégal, démontre qu'autrefois l'em- bouchure du fleuve se trouvait à hauteur de Richaud Toll, les lacs de Guiers et Cayard étaient de lacs côtiers, sortes de réservoirs situés de chaque côté de l'embouchure. Les terres sablonneuses de la côte entre le cap Blanc, et le cap Vert ont été constituées par les sables entraînés par les eaux de la mer saharienne, qui sont venues se heurter à ceux de l'océan. M. GrRISON-PONCELET à Creil. L'INDUSTRIE HOUILLÈRE AU POINT DE VUE INTERNATIONAL ;338.2] — Séance du IS septembre Nul n'ignore l'augmentation considérable du prix de presque toutes les sortes de charbon : la consommation, qui, depuis quelques années, n'a fait que s'accroître, dépasse, pour ainsi dire, la production. La cause en est GRISON-PONCELET. — L INDUSTRIE HOUILLERI s|- dans le grand nombre d'industries nouvelles ci laos d< un,. rents, mais surtout à cause des applications de l'électricité el de l'Exposition Universelle. Bans oublier l'extension constante des chemins de fer. Il n'est pas exagéré de dire que, depuis deux ans, les prix uV certaines catégories ont été doublés, en ce qui concerne les charbons industriels : une répercussion s'est produite sur les charbons de foyers domestiq malgré la grande clémence des derniers hivers, ces charbons étant à cause de la pénurie des charbons gras, de plus en plus utilisés par l'in- dustrie, et il est à craindre que, si nous avons, pour la proche saison à subir des froids rigoureux, nous ne trouvions majorés de plusde ï-> 0 0 les prix normaux actuels. Je ne veux pas m' étendre davantage sur les causes de la perturbati le l'industrie houillère: tout fait supposer que, dans un bref délai, l'équilibre entre les besoins de la consommation et la production se rétablira, sinon complètement, du moins suffisamment, pour que les industriels retrouvent des cours moins dangereux. Sans entrer dans le détail des chiffres de la production, lesquels sont faciles à trouver dans les statistiques, je vais seulement indiquer la \ i. «luction houillère dans le monde, en 1898, des cinq principales contrées productrices : 1° Royaume-Uni 202.130.000 tonnes 2° Etats-Unis 178.759. 001) — 3° Allemagne 91.055.000 4° France 30.337.000 — 5° Belgique 21.492.000 — Ces chiffres sont plus élevés que ceux de 1807 ; ils seront supérieurs cette année: ils sont plutôt rassurants pour l'avenir, puisqu'ils ne font que monter, et que le cube reconnu des charbonnages nous donne la certitude que, même en augmentant, ils se maintiendront au moins pendant tout le xxe siècle. Ceci dit, je me propose seulement aujourd'hui de donner un court aperçu sur les transactions internationales charbonnières. ALLEMAGNE Bassin de la Sarre. — Ce bassin est un des plus riches de l'Allemagne : il alimente toute la partie de l'Allemagne du Sud, de l'Est de la Fran la Suisse ; il ne produit que des charbons gras el di s charboi : il reçoit de la Belgique des anthracites et des charbons sans fumée. Ses mines sont exploitées par le gouvernement, et leur directeur général a rang de ministre. 5-2* 818 ÉCONOMIE POLITIQUE ET STATISTIQUE Bassin d'Aix-la-Chapelle. — Dans ce bassin se trouvent des anthracites qui ne sont expédiés qu'en Allemagne ; il produit aussi des charbons gras servant à la fabrication du coke. Une partie de ce coke est exportée sur la Belgique et une autre sur Paris. Ils s'y trouve aussi des gisements de charbon, genre Charleroi-Bascoup, qui sont expédiés, partie sur les Ardennes, partie sur la région de Yer- viers. Bassin de la Bavière. — Ce bassin possède de petits charbonnages, dont toute la production reste dans le pays ; l'extraction ne donnant que des charbons gras, la Bavière reçoit des charbons sans fumée de la Ruhr, et des anthracites de la Belgique. Bassin de la Westphatie. — Ce bassin produit les charbons les plus purs et les plus riches de l'Allemagne ; ils peuvent être assimilés pour la qua- lité aux meilleurs charbons Anglais. L'extraction en est très facile : beau- coup de veines existent à 3 mètres de profondeur, et à 30 mètres on trouve du charbon très pur. La Westphalie expédie dans toute l'Allemagne ; elle possède toutes les qualités et peut rivaliser avec tous les charbonnages quels qu'ils soient ; en temps normal, elle n'importe aucune sorte, mais exporte, au contraire, de grandes quantités sur Paris, l'est de la France, et surtout l'Italie, par Ruhrort (port du Rhin). Le syndicat de Bochum a exporté de grosses quantités par steamers (de 1.000 à 1.200 tonnes], de coke et de char- bon. Le syndicat westphalien, disposant de quantités énormes, a mis tout en œuvre pour pratiquer l'exportation, à l'exemple de l'Angleterre. BELGIQUE Bassin de Charleroi. — C'est le plus important pour les charbons demi- gras : il livre ses produits en France, en Italie, et dans une partie de l'Alle- magne, surtout en Alsace-Lorraine. Bassin de Liège. — Ce bassin est très riche, mais l'extraction y est fort pénible : le charbon ne se trouve qua de grandes profondeurs ; il pos- sède toutes les qualités, exporte en France, et, en temps normal, ne reçoit rien du dehors. 11 est en pleine prospérité, grâce au syndicat liégeois de nouvelle formation. Bassin de liions. — Ce bassin, qui est très riche, produit du charbon flenu, c'est-à-dire à longue flamme, dont une grande partie est réservée pour la fabrication du coke : ce coke, très estimé et très recherché, est expédié en grande partie en France, malgré son prix élevé. En plus de la surélévation des prix amenée par les demandes de la con- GRISON-fCm I I ET. — i'inm STRIE H04 il i 1 s|'.> sommation, les Compagnies belges onl décidé, il y a quelques moii suppression de l'escompte pour tous les marchés en renouvellement, i que toutes tes- Compagnies du Nord ef du Pas-de-Calais les onl ira les charbons se facturent maintenant à trente jours de fin de mois, délai maximum, net. sans escompte. Pour chaque mois accordé i n plus di conditions, te prix est majore de 1 -2 U i». ANCI.KTKltlIE Bqssin de Cardiff.— (Pays de Galles. | Le charbon de I lardifl cel- lente qualité et sans fumée : non seulement il suffit à la consommation de l'Angleterre3 mais encore il est exporté dans le monde entier. Ce bassin n'a nullement besoin de l'étranger. Le charbon de Cardiff alimente la marine; on l'appelle le charbon de soûle; de là son écoulement sur tout le globe. Bassin de Newcastte. (Ecosse.) — Ce bassin ne produit que des char- bons gras et des charbons à gaz : comme le bassin de Cardiff, il est phicé dans d'excellentes conditions. M. Forster Brown, membre de l'Association britannique pour l'A\;u ment des sciences, a étudié, dans le dernier congrès, les « Problêmes mé- caniques et économiques de la question de la Houille ». Cherchant à décompter les ressources de l'Angleterre en charbon de terre, M. Forster Brown estime qu'il existe près de 66.683.0Û0.niiu de tonnes de houille, tant dans la région du meilleur charbon, à des profon- deurs de GOÛ à 1.200 mètres, que dans les couches plus minées jusque 1.200 mètres. Vers 10o0, les 11 13 de ces ressources seront épui le rendement annuel ne se maintiendra plus qu'à la condition d'aller chercher du charbon moins bon à des profondeurs plus grandes. Pourtant, moyennant une augmentation du prix de revient, on pourra vivre en< deux cent cinquante ans, en admettant une consommation annuelle de 2o0 millions de tonnes. Quant au prix d'extraction il augmente, dès maintenant, surtout à cause _du renchérissement de la main-d'œuvre et de l'accroissement impôts. Colonies Britanniques. — De leur côté les colonie- britanniques mencent à prendre une sérieuse importance comme pi de houille; jugez-en: La Nouvelle-Galles du Sud a une production de . 4.38 Le Queensland " » — Victoria 230.0 Australie (production totale) """ 820 ÉCONOMIE POLITIQUE ET STATISTIQUE Canada 3.876.000 tonnes Natal ' 244.000 - Cap 227.000 - Nous espérons que M. le Ministre des Colonies voudra bien s'inspirer de ces chiffres, et qu'il ne tardera pas à produire une 'statistique de ce genre pour la France. Nos colonies possèdent, elles aussi, du charbon, mais on n'a pas l'air de s'en apercevoir ; le gouvernement, jusqu'à présent, ne s'en soucie guère, et les capitalistes préfèrent engloutir leur argent dans des entreprises aussi fantasques qu'étrangères. Je rappellerai, comme mémoire, des gisements d'une richesse extraor- dinaire au Tonkin ; ces charbons seraient utilisables comme charbon de soute. L'extraction en serait d'une grande facilité et pourrait se faire àciel ouvert; la main-d'œuvre serait absolument insignifiante ; le chemin de fer serait à proximité, et la côte n'est qu'à quelques kilomètres. Il est bon de constater que, dans ces stations, les Anglais vendent la houille de 40àoO francs la tonne. Nous sommes tributaires de cet élément de la défense nationale. Pourtant, il y a lieu d'espérer que, d'ici quelques années, ces richesses seront mises à profit : une Société d'étude est en ce moment sur place ; elle a pour président M. Grévy, ancien conseiller d'État. FRANCE Bassins du Nord et du Pas-de-Calais. — Ces bassins produisent toutes les qualités sans exception : ils n'expédient guère qu'en Danemarck et en Russie (à titre d'amitié) et dans de faibles proportions. La plus grande partie de ces charbons est expédiée dans l'Est et sur Paris. En temps nor- mal, ils ne reçoivent rien du dehors. Bassin du Midi. — Les charbonnages de ce bassin sont assez importants : ils approvisionnent le Sud-Est et le Sud-Ouest ; on y trouve des charbons maigres, des demi-gras, et particulièrement des gras. Les mines de Car- maux sont riches en charbons gras qui ne servent que pour la contrée et le nord de l'Espagne. Le bassin du Gard est venu, non sans succès, concurrencer l'Allemagne en Suisse, avec ses anthracites de la Grand 'Combe, Portes, etc. La Com- pagnie P. L. M., ayant établi des prix spéciaux très réduits pour Marseille, afin de favoriser l'exportation, les charbons de cette contrée, similaires aux demi-gras de Cardiff, peuvent franchir la Méditerranée, mais la production est trop restreinte, et les Compagnies n'ont pu conclure certains gros mar- chés qui leur étaient proposés pour l'Algérie ; elles approvisionnent néan- moins certaines Compagnies de navigation. Bassin de Saint-Étienne. — Ce bassin ne donne que des charbons gras GRISON-PONCELET. — L'INDUSTRIE HOUILLE! dont une partie sert à fabriquer du coke: ce charbon esl 1res pur el le coke de qualité supérieure ; il n'expédie que des charbons de forges pour Paris, dans une partie de l'est de la France, i i surtoul en Suisse. M depuis environ deux ans, ces charbons sont en concurn ia dans ce dernier pays avec ceux de la Sarre et de laWestphalie, qui viennent par eau et par voie de fer. a mi; m que L'Amérique possède beaucoup de charbon et les plus riches anthracites du monde. L'exportation sur l'Europe est, quant à présent, impossible à cause des frais énormes de transport. Mais les Américains ont de l'audace; ils ont l'esprit inventif, et il n'y aurait pas lieu d'être surpris si, dan- un temps rapproché, nous rencontrions leurs charbons dans nos chantiers. Le prix de revient, en Amérique, est inférieur à celui du charbon anglais et tend encore à baisser: le rendement augmente beaucoup: en 1883, il était de 103. 000. 000 de tonnes; en 1898, il s'élève à plus de 178.000.000. Les États-Unis sontdans la situation où était l'Angleterre, il va une soixan- taine d'années. Toutefois les gisements sont assez éloignés de la mer, mais les prix de transport sont très minimes. D'autre part, il existe paraît-il, en Chine, d'immenses mines de houille qui pourraient bien bouleverser le marché des régions orientales. Si cer- tains pessimistes trouvent que nous n'avons plus de charbon, nous espé- rons bien que, comme compensation, nous aurons une bonne part dan- le gâteau de la Chine. Puisque le Congrès de 1899 va parcourir, dans quelques jours, le bassin, du Pas-de-Calais, il me paraît intéressant d'ajouter à ce court exposé des tableaux concernant spécialement les bassins du Nord et du Pas-de- Calais. Ces tableaux comprennent: La production houillère du Nord et du Pas-de-Calais en 1897- 1898 : La production houillère pendant la période 1890-1898 ; La moyenne par mois des cours des actions pendant l'année 18 La moyenne des cours des années 1890 à 1898 ; La moyenne des dividendes distribués pendant ces mêmes ; Il résulte de l'examen de ces tableaux, que l'on peut consulterdans statistiques officielles, ou dans l'organe des Intérêts industriels du Nord, que la production suit une marche régulière ascendante, et, les causes qui, dans ces derniers temps, ont donné à la consommation une si forte impul- sion, venant à disparaître, nous pourrons retrouver l'équilibre détruit momentanément et fkir conséquent des cour- moins ruineux pour l'in- dustrie. 822 ÉCONOMIE POLITIQUE ET STATISTIQUE M. CACHEÏÏX Président de l'Enseignement professionnel et technique des Pèches maritimes à Pari*. LA COOPÉRATION CHEZ LES MARINS PÊCHEURS [334.6:6391 — Séance du 18 septembre — La coopération n'est pas très développée chez les marins pêcheurs. En France, le matériel de pèche est en général fourni par des armateurs, qui prélèvent sur le produit brut de la pêche l'intérêt du capital qu'ils enga- gent dans l'affaire et qui prennent en outre une large part dans les béné- fices. L'équipage se partage le produit de la pêche suivant des proportions variables. Quand une veuve ou des mousses fournissent des filets, ils re- çoivent une certaine quantité de poisson. En Bretagne on cite des arma- teurs qui retirent 20 0/0 des capitaux affectés à l'acquisition des navires qu'ils prêtent aux marins pêcheurs bretons des environs de Groix. En vue de développer la coopération chez les marins pêcheurs, nous avons organisé un concours ayant pour objet la description des méthodes employées pour appliquer les ressources des gens de mer à l'amélioration de leur sort. L'industrie des pêches maritimes étant peu développée dans la plupart de nos départements, il serait facile d'y appliquer la coopération. Si les marins pêcheurs se constituaient en Sociétés, des associations phi- lanthropiques mettraient à leur disposition des bateaux plus solides et mieux aménagés que ceux dont ils disposent actuellement. En se servant d'un matériel bien conditionné, les marins pêcheurs peu- vent réaliser des bénéfices importants, et faire l'acquisition par annuités de bateaux analogues à ceux que M. de Naeyer, grand industriel belge, a vendu à des Sociétés coopératives de pêcheurs. Les pêcheurs peuvent également s'associer pour faire l'acquisition de chasseurs à vapeur, qui ont pour objet de recueillir en mer le poisson péché, de le porter à terre et de rapporter sur les lieux de pêche les objets nécessaires aux marins. Les marins pêcheurs pourraient également aménager des étangs salés et y faire de la piscifacture, de façon à fournir du poisson d'une manière constante quel que soit l'état de la mer. CA( m r\. — Là < MPI ,n \i:u\ , m / u s M U;, En s'assooiant, les marine pêcheurs pourront fabriqui glace dont ils ont Les. .ii i. organiser un Bervioe de renseignements relatifs à leur industrie, assurer un ti.ilif Milli-ant aux Compagnies i\>- chemins de fer .pour transporter le poisson le plus économiquement possible, sa un iiioi. imiter les grand- mareyeurs américains et anglaû qui sont arriv< vendre du poisson de mer au prii de û l'r. J.:> le kilogramo propager son usaue. ÏS'otre concours ne donnera pas des résull -id-' râbles, néanmoins nous espérons qu'il servira à créer trois Soci< ratives. Le premier de nos lauréats, qui a obtenu le prix du président de la R publique, a fait les statuts d'une Société coopérative d'alimentation qui fournirait aux marins pécheurs tout ce dont ils ont besoin. Les bénéfices réalisés serviront à faire l'acquisition d'un matériel perfectionné. L'auteur du projet a recruté des personnes de bonne volonté et des capitaux pour mettre son projet à exécution. La Société sera mise sur pied par des hommes rompus aux affaires, qui feront l'éducation des marin- pêcheurs el les met- tront en leur lieu et place, dès que la possibilité en sera démontrée. Le deuxième lauréat a obtenu un prix de M. le Ministre de la Marine, il s'est occupé de grouper des marins pêcheurs disposés à devenir proprié- taires des maisons qu'ils habitent, Un troisième lauréat, auquel le jury a décerné le prix du ministre de l'Instruction publique, s'occupe de créer une société coopérative qui se chargera de la vente du poisson, confiée aujourd'hui i TrouvHle à trois personnes qui touchent de ce chef une somme de 26.000 fran D'après l'auteur du projet, une Société coopérative pourrait se chai de la vente du poisson dont il s'agit; elle dépenserait une somme de 9.000 francs et réaliserait une économie annuelle de 15.000 francs qui ser- virait à créer un cercle pour marins pêcheurs, à organiser >\r> Sociétés d as- surances, augmenter les pensions de retraite, etc. Dans divers pays, le gouvernement fait de grands sacrifices pour déve- lopper l'industrie des pèches maritimes. En Allemagne, un navire armé par l'État est toujours en K pour rechercher de nouveaux fonds de pèche, rechercher les éléments dk marines de pèche. L'État a crée des ports de pèche modèles, il a amélioré le Bervice de - vetage, etc. En France les crédits dont dispose la marine en laveur des marins cheurs sont très faibles. On peut dire que l'État fait quelques dépei ur venir en aide aux marins pêcheurs victimes de sinistres, mais qu'il t'ait bien peu pour d lopper l'industrie de la pèche. Nous croyons donc que les int< dire tous nos concitoyens qui s'occupent de l'industrie de la péohe maritime 824 ÉCONOMIE POLITIQUE ET STATISTIQUE devraient s'unir pour mettre nos marins pêcheurs dans les mêmes conditions que ceux de l'étranger. Pour prendre notre part dans cette œuvre, nous cherchons à développer en France les écoles professionnelles, où les élèves apprennent à utiliser les produits de la mer le mieux possible. Dans les onze écoles spéciales de pèche, dont nous avons provoqué la création, il en existe plusieurs où il a été créé des cours relatifs à l'utilisation des produits de la mer et à la préparation des poissons. M. Jules PHILIPPE à Genève. DE LA SUPPRESSION DE L'OCTROI ET DE SON REMPLACEMENT [336.2] PAR UNE CONTRIBUTION INDIRECTE ■ — Séance du 18 septembre — Un impôt, quel qu'il soit, exception faite de la taxe personnelle que l'on devrait plutôt appeler taxe de statistique, et que nous mettons en dehors de cette appréciation, un impôt, disons-nous, doit être juste et équitable, d'une perception normale, économique et surtout proportionné aux moyens d'existence du contribuable. L'octroi, tel qu'il est appliqué, ne remplit aucune de ces conditions. Il est injuste car il fait payer les denrées alimentaires qui sont de pre- mière nécessité pour la vie, aussi bien aux pauvres qu'aux riches ; or, il est élémentaire que dans une société bien organisée, on doit avant tout assurer l'existence relativement facile à la population et frapper de taxes le luxe et le bien-être. Il n'est ni juste ni équitable, car il pousse à la fraude et à la contrebande ; il incite donc à mal faire, et à falsifier les produits qui devraient être de première qualité, puisqu'ils sont la base de ta force et de la santé de la population en général. Personne n*ignore que dans les principales villes, à Paris surtout, les boissons sont en général falsifiées et souvent fabriquées avec des produits plus ou moins pernicieux. Cela se comprend de soi-même ; l'octroi faisant payer le droit unique sur les qualités ordinaires comme sur les qualités fines, il en résulte que les qualités courantes et de consommation journalière sont à des prix exorbitants, comparés aux qualités supérieures ; et que, pour arriver à .1. l'un ill'i . — Dl i \ -i l'Nii SSIOW Dl L*Ol n des prix à la portée < lu consommateur ouvrier, le vendeur cherche I les moyens possibles pour arriver à une vente rémunératrice, loul i restant à des prix au-dessous de la moyenne, Bans s'inquiéter de la santé publique. L'octroi n'est pas d'une perception normale ni économique, car il pi rn au premier préposé venu d'user de moyens arbitraires. Auquel d'entre nous n'est-il pas arrivé, en revenant de la promenade, porteur d'un petit paquet contenant quelques fruits cueillis av< i plaisir ou reçus avec satisfaction, que mossieu le gabelou, en disanl : Qu'avez-vous à déclarer? » l'ait palpé, faisant défaire le colis bien ordonné, le mettant sens dessus dessous, et l'ait fait ensuite passer au bureau pour faire pay< r douze ou dix-sept centimes ! Résultat : les fruits bien frais que vous \ revues périodiques, que nous avons en grand nombre. Les écritures pour le prêt du livre et le contrôle du prêt ont été réduites à un minimum qu'on ne peut dépasser, croyons-nous. Chaque lecteur a un carton à son nom à la bibliothèque. Ce carton porte le numéro du volume prèle, la date de sortie, la signature du lecteur. Le commissaire de service, lors de la remise du livre, inscrit la date de rentrée. Les cartons sont classés dans une boîte par ordre numérique. C'est un registre dont chaque feuillet, au nom du lecteur, est mobile et rempla- çable. Le lecteur est porteur d'une fiche lui indiquant son numéro d'ordre et lui donnant au dos les principaux articles du règlement de la bibliothèque. Pour que le service soit bien fait, il faut trois commissaires à chaque séance d'une heure. Les prêts de livres sont gratuits ; mais nous ne sommes pi - éloignés de penser que si c'était à refaire, il n'y aurait aucun inconvénient à faire payer une faible rémunération, tout au moins aux grandes personnes. Nous aurions, croyons-nous, tout aulant de lecteurs. La ville de Montreuil compte 3.500 habitants. Les prêts de livr ni en moyenne de 70 à 80 par séance et il y a deux séances par semaine. BIBLIOTHÈQUE ROULANTE Nous avions organisé un service de bibliothèque roulante pour les vil- lages de l'arrondissement. Mais la bibliothèque scolaire de chaque vil augmentant tous les ans, les instituteurs se sont peu adressés a nous et ce service est tombé en désuétude. DISTRIBUTION DE PUIS. — FÊTE SCOLAIRE. Une seconde œuvre qui, celle-là, a un succès considérable, est la distri- bution des prix aux écoles laïques de l'arrondissement. Le comité, afin d'activer sa propagande, a décidé, dès le début de l'insti- tution de cette œuvre, que les écoles n'auraient de prix qu'à la condition £30 PÉDAGOGIE ET ENSEIGNEMENT qu'il y ait au moins un membre ou un troue de la société dans la com- mune. Le comité donnant un prix de 3 fr. oO et un prix de 2 francs par chaque classe de garçons et de tilles, les instituteurs n'ont pas eu de peine à démontrer l'intérêt qu'il y avait à envoyer une ou plusieurs adhé- sions à la société, et c'est ainsi que nous sommes parvenus à avoir des sociétaires ou des troncs dans toutes les communes de l'arrondissement, de sorte que toutes les écoles laïques des 141 communes reçoivent nos prix. Les écoles des chefs-lieux de canton reçoivent des prix d'une valeur plus élevée. Des médailles sont aussi distribuées. Les prix ne sont pas donnés à celui ou à celle qui a obtenu la première place. Ils sont donnés aux élèves qui se sont le plus fait remarquer dans l'année par leur travail ou leur assiduité, quels que soient leurs succès dans les compositions. C'est au commencement de juillet que les instituteurs et les institutrice- sont invités à fournir tous les renseignements nécessaires pour cette distribution. Le bureau leur envoie alors un diplôme pour chaque élève désigné. Ce diplôme, signé du président, portant le cachet de la société, est remis solennellement à l'élève lors de la distribution des prix que l'instituteur fait dans sa commune. Les parents et les élèves attachent un tel prix à ce diplôme qu'on le rencontre fréquemment encadré dans la principale pièce de la maison. Quant à la distribution des prix de la société, elle se fait dans une grande fête que nous donnons chaque année au commencement d'octobre. Les instituteurs et les institutrices viennent à cette fête avec leurs lau- réats accompagnés de leurs parents. Ils entendent une conférence faite généralement par un homme politique du département, qui traite des questions intéressant l'instruction ou l'éducation au point de vue républi- cain. Afin que la fête ne soit pas trop sévère, les sociétés musicales, lyriques, etc., prêtent leur concours. Les prix consistent soit en livres, soit en livrets de caisse d'épargne, au choix des instituteurs. Les livres sont généralement préférés. Les prix qui sont distribués sont choisis au moins autant pour les parents que pour les enfants et doivent, dans l'esprit du comité, servir à la propa- gation des connaissances scientifiques, des découvertes modernes et des idées démocratiques. Le soir de la fête, un banquet réunit les membres les plus actifs de la société. E. CHARPKNTIKïl. — UN TYPE DE SOCIÉTÉ POPULAIRI D'INSTRUCTION 831 1 êtes i.i concoi as La société prend à tâche d'être de toutes les fèti régioa et s'occupe beaucoup îles concours «le tir. Elle y participe soil paj des dons en argent, soit par des dons de livres. Depuis qu'elle existe i ll<- a organisé quelques fêtes elle-même. Elle a. entre autres, donné une fête de gymnastique à laquelle elle a convié toutes les écoles de l'arron- dissement, et plus récemment encore, en 1898, elle a donné une fête cercles scolaires. Répartis en diverses commissions, tous les membres du comité, qui ont chacun leur sphère d'influence ou sont à la tête d'autres sociétés locales, sont parvenus à recruter plus de cent coaunissaires » No- taires dont la société avait besoin pour la surveillance et la direction diverses parties de la fête. cours d'adultes Pendant un certain laps de temps, de 1880 à 1n« tî. des membres de la société ont fait des cours et des conférences. l)epuis la réorganisation cours d'adultes et leur diffusion, la société les a aidés quelquefois par des subventions en argent. Elle les a encouragés surtout par la création de son service des vues pour appareils à projections. A Montreuil, il y a des cours d'adultes de dessin pour ouvrier- ef apprentis. La société a dû, pour en favoriser et en développer la fréquen- tation, donner des primes en argent à raison du nombre d'heures de présence aux cours. Le professeur tient les comptes et la remise des sommes revenant aux ouvriers, apprentis, est faite lors delà réouverture des cours de l'année suivante en présence des membres du bureau du comité. Ce système paraît donner de bons résultats. Le professeur obtient plus facilement l'ordre, l'assiduité et le travail dans son cours. CONFÉRENCES La Société républicaine d'instruction de Montreuil s'occupedes confé- rences d'une façon toute particulière depuis neuf ans. Le succès des i 01 renées avec projections lumineuses -'étant rapidement accentué, le comiti a servi d'intermédiaire entre les fabricants d'appareils et tes instii Elle fait profiter ceux-ci des remises ou des subventions qu'elle oblierH de la Ligue de l'enseignement, et quand elle n'en obtient pas. etl - "- tionne elle-même en se contentant de ee que les instituteurs peuvent recueillir de leurs auditeurs ou de leur conseil municipal pour l'achat -h- l'appareil. 332 PÉDAGOGIE ET ENSEIGNEMENT SERVICE DES VUES ET APPAREILS A PROJECTION La société a organisé un service de vues. Ce service est difficile et très coûteux. Chaque conférence, en effet, exige vingt à vingt-cinq vues au moins. Les vues sur pellicules ne donnent pas ce qu'on espérait et, pour e.i citer un exemple, les vues du journal Après l'École ne sont pas appréciées; car jusqu'à présent elles ne donnent pas d'images suffisamment nettes sur les écrans. Les seules vues qui produisent de l'effet et plaisent beaucoup sont les vues photographiques sur verre. Elles coûtent cher. Nous obtenons de la Ligue de l'enseignement et du Musée pédagogique du ministère de l'instruction publique quelques prêts de collections pour toute la saison d'hiver. Avec les vues que nous avons acquises, nous sommes parvenus à mettre à la disposition des instituteurs de l'arrondissement quarante et une collections. La plupart d'entre elles sont accompagnées d'une conférence ou d'une notice explicative qui permet à l'instituteur de donner une séance au cours d'adultes sans avoir à la préparer longuement. Ces conférences et ces notices ont été faites pour la plupart par le direc- teur de notre école communale. Ce service nécessite une correspondance très étendue ; les instituteurs sont invités à nous indiquer quelle collection ils désirent et il faut établir un roulement d'après les demandes faites. Le comité exige que l'instituteur qui profite de nos collections et de nos conférences fasse une quête avec le tronc au profit de la société. Ces quêtes sont généralement assez fructueuses. Les conférences faites à Montreuil sont d'un ordre plus relevé ; elles sont faites, en général, par des professeurs de l'enseignement secondaire de Boulogne ou d'Amiens, qui ont voulu montrer par là la solidarité qui unit tous les membres de l'Université. CERCLES SCOLAIRES Le cercle scolaire créé à Montreuil avec l'appui de la société et admi- nistré par un comité tout à fait indépendant, mais dont les membres ont été pris dans le comité de la Société républicaine d'instruction, a servi de modèle à la plupart des cercles scolaires fondés dans l'arrondissement. Les sacrifices faits par le comité pour ce cercle sont assez importants. La Société républicaine d'instruction a abonné le cercle scolaire à dix revues ou publications périodiques : la Nature, la Science en famille, la Science pour tous, le Tour du Monde, le Magasin pittoresque, le Magasin d'éducation et de récréation, le Musée des familles, le Monde moderne, Après E. CHARPENTIER. — UN TYPE DE SOCIÉTÉ POPULAIRE D'iNSTRUl H l'école, la Revue encyclopédique. Le cercle les reçoit, les conserve et les rendu la fin de l'année a la société, qui les fait relier ei les mel sur lea rayons de sa bibliothèque populaire. Pour les cercles scolaires des communes rurales, le comité B'esl fait renseigner par M. l'inspecteur des écoles primaires, avec lequel il entre- tient des relations suivies. Il a obtenu la liste des cercles les mieux orga- nisés; il les a abonnés, à titre de récompense et d'encouragement, à une ou à deux publications périodiques dont on leur a laissé le choix. FÊTE DES CERCLES SCOLAIRES Le comité a organisé, le 19 juin 1898, une fêle réunissant tous les cercles de l'arrondissement. Dans la séance du matin, les instituteurs et les directeurs du cercle, sous la présidence de M. Bayet, directeur de ren- seignement primaire au ministère de l'instruction publique, ont étudié les principes de la fondation de ces cercles, les moyens pratiques de les appli- quer. L'après-midi a eu lieu la fête proprement dite : concours de tir, de gymnastique, de foot-ball, de quilles, de ballon, de courses, de diction, de chant. Nous avons voulu coordonner les efforts des directeurs des cercles, leur faire arrêter un plan d'organisation pratique, leur montrer ce qu'on pouvait faire en mettant sous leurs yeux les résultats obtenus dans le cercle scolaire de Montreuil. Il ne faut pas s'attendre à un succès financier dans une pareille entreprise. La société a fait une recette insignifiante et une dépense considérable; elle ne pourra recommencer de sitôt. Cependant une fête annuelle des cercles est un des meilleurs moyens d'assurer une durée à une institution qui existe depuis trop peu de temps et nécessite trop d'efforts de la part des instituteurs pour qu'on puisse espérer pour elle un long avenir. CONCOURS DE L'ENSEIGNEMENT AGRICOLE L'arrondissement de Montreuil est essentiellement agricole, et afin de montrer que la société se préoccupe de la classe la plus nombreuse, celle des cultivateurs, le comité, avec l'appui de la Société d'agriculture et l'aide du professeur, organise un concours annuel de l'enseignement agricole et distribue des diplômes et des prix. Le nombre des concurrents, filles et garçons, augmente tous les ans, et ce concours excite les instituteur- à soigner particulièrement cette partie du programme. MUTUALITÉ SCOLAIRE Cette année, le comité a étudié le fonctionnement de la mutualité sco- laire et a contribué pour sa bonne part à l'organisation de celle oeuvre 834. PÉDAGOGIE ET ENSEIGNEMENT dirigée par M. l'inspecteur primaire. Le comité a fait tous les frais des imprimés et a voté, pour commencer et à titre d'encouragement, une allocation de 5 centimes par élève inscrit, et ce pour tout l'arrondissement. RESSOURCES DE LA SOCIÉTÉ Je termine en vous indiquant quelles sont les ressources de la société pour donner la vie à toutes les œuvres que je viens d'énumérer. L'arron- dissement de Montreuil ne compte aucun centre important. 11 y a 141 com- munes et 78.000 habitants. Nous sommes parvenus à grouper 627 membres. La cotisation est de 3 francs par an. Le but des fondateurs, en fixant un chiffre si minime, était d'attirer dans la société jusqu'aux commerçants peu aisés et aussi les ouvriers agricoles ou autres, afin de donner à cette société le caractère populaire et démocratique que nous recherchions avant tout. Nous avons été sur ce point absolument déçus. Après dix-huit ans d'existence, nous ne voyons pas encore arriver dans nos rangs les républi- cains pour lesquels nous fondions plus particulièrement cette œuvre. Néan- moins, le chiffre de 3 francs paraît être accepté plus facilement. Nous faisons tous nos efforts pour qu'il y ait au moins un tronc de la société dans chaque commune. Ces troncs sont tricolores; le nom de la société y est inscrit en caractères apparents. Les recettes sont recueillies deux fois par an par l'instituteur de la com- mune, sauf à Montreuil, où elles sont faites par deux membres du comité. Le trésorier adjoint centralise aussi les dons et quêtes. Des quêtes sont assez fréquemment faites soit à propos des mariages, soit à propos des réunions, conférences. Nous les signalons dans le journal avec remercie- ments aux donateurs. Bref, notre budget est d'environ 3.000 francs, et c'est avec cette faible somme que nous donnons à l'enseignement populaire l'appui effectif que cette communication vous permet d'apprécier. Nous avons eu le plaisir de voir les arrondissements de Béthune et d'Arras suivre notre exemple. Boulogne- Ville a bien une société du sou des écoles, mais c'est plutôt une œuvre scolaire de bienfaisance, et sa société, la Bibliothèque populaire, n'est pas, comme notre société, associée à la vie de l'enseignement primaire. S'il y avait, dans tous les arrondissements de France, une société comme la nôtre, quelle force en retirerait le développement de l'instruc- tion populaire I Votre association serait encore dans son programme et ajouterait quelque chose à sa gloire déjà grande si quelques-uns de ses membres voulaient suivre notre exemple et contribuer à fonder dans leur arrondissement une société analogue à celle dont je viens d'esquisser devant vous la souple et solide organisation. CACHEUX. — «AB1TAT1QN6 \ &0N MARCHÉ in ALLEMAGNE M. CACHEÏÏX à Paris. HABITATIONS A BON MARCHÉ EN ALLEMAGNE [334 . i — s lï septembre — L'état défectueux des petits logements qui a été sigualé dans tous les pays industriels, vers le milieu du xix" siècle, est dû, en Allemagne, a deux causes principales, savoir : l'émigration dans les villes et la création d'usines dans le voisinage des communes, soit urbaines, >oit rurales. L'émigration dans les villes a été constatée par le service de slali>lique qui est, depuis longtemps, parfaitement organisé en Allemagne. Nous trouvons, dans un ouvrage publié en 179'j, d'intéressants détail-- sur les maisons qui, à cette époque, se trouvaient à Mannheim et la manière dont elles étaient babitées, qui permettent de comparer l'état actuel des I ments à celui qui existait autrefois. Pour faciliter la comparaison, nous avons dressé le tableau ci-dessous : NOMBRE MOYENNE PROPORTION NOMBRE MO\ 1 N ANNÉES DE des MÉNAGES DE M \ 1 -< in < l'Ali in ;FUI.\T ,i un à In lis ie cham maisons ini'i pur maison on < : • ■ 1 1 x un: mi quatre IIICII de i à :■ 17! 15 1 . fc93 4.:iN."> 2,9 50 0/0 :;:. 0/0 3,4 >.\ 1895 3.8il 19.093 29 o o ■21 0/0 :;,;: M Ce tableau fait voir que la population a augmenté et qu'il en a été de même du nombre des ménages par maison. La proportion de maisons contenant de un à deux m i dimiii tandis que celle de maisons renfermant plus de quatre ménag considérablement. Le nombre de chambres par logement n'a pas diminué d'une manière sensible, mais celui des pièces à feu a augmenté. Avec l'aide des documents qui nous ont été fournis par M. le baron de Magnus, nous avons pu dresser le tableau ci-dessous : 836 HYGIÈNE ET MÉDECINE PUBLIQUE NOMS DES VILLES Berlin . . Breslau . Munich . Cologne . Hall . . . NOMBRE MOYEN D'HABITANTS DANS UNE PROPRIETE 1890 67 49,7 31,9 14,6 23.3 1895 72,1 51,2 34,4 15,3 25/9 DANS UNE MAISON 1890 54,9 33,9 21,8 13,9 21,9 1895 52,9 36,8 25 14,9 20 On voit que dans les grandes villes allemandes que nous citons, le nombre moyen des habitants augmente par propriété et qu'il n'en est pas de même par maison, sauf pour Berlin et Hall, où il diminue légère- ment. Ce fait, que l'on constate dans presque tous les centres urbains, tend à prouver que les maisons nouvelles sont composées de plusieurs logements. La statistique permet de démontrer que dans plusieurs villes, les petits logements tendent à devenir plus vastes, comme le fait voir le tableau ci-dessous, dressé avec les chiffres fournis par la municipalité de Leipzig : CONTENANCE DES LOGEMENTS PROPOl m on poui VILLE l 1.000 LOGEMENTS VIEILLE NOUVELLE VILLE 1885 1895 1890 1895 1 chambre à feu sans dépendances. . 16 12 8 9 1 — avec — . . 240 192 488 429 2 chambres à teu avec dépendances. . 265 262 383 415 3 - - 219 254 79 99 4 — — 112 135 21 27 5 — 148 145 21 21 Le nombre des logements composés d'une chambre à feu sans dépen- dances diminue dans la vieille ville, ainsi que celui des logements com- posés d'une et de deux chambres à feu avec dépendances ; par contre, la proportion des logements de trois et quatre pièces augmente. Dans la nou- velle ville, l'état du logement s'améliore également au point de vue du nombre de pièces. Mais nous voyons avec peine une proportion de 438 logements sur 1.000 composés d'une seule pièce. CACHEUX. — HABITATIONS \ BON HARCHl in mii.mv.m Sur 1.000 habitant-, il y avait : DANS DBS i OGBMENTS COMPOS1 - DE I à -2 pii 3 et 4 pièces \ll II.I.K \ H II 1888 '.:.'. 350 1 B90 109 va \i 1 1 i. VU 1HMS 180B 526 Ainsi qu'on le voit, dans la vieiUe viUe comme dans la nouvelle ville, le nombre de personnes habitant des logements de 1 à -1 pièces diminue tandis que celui des familles habitant 3 et \ pièces augmente. Dans toutes les villes allemandes, les circonstances ne son! pas aussi favorables, surtout au point de vue du nombre de chambres qui Boni à la disposition des habitants. Nous indiquons ci-dessous le nombre moyen d'habitant- correspon- dant à une chambre dans les diverses catégories de logements, eu ne tenant pas compte des pensionnaires et des personnes logées à la nuit : LOGEMENTS CONTENANT 1 chambre à feu sans dépendances. 1 — avec — 2 chambres à feu avec dépendances. 3 — - 4 - NOMBRE MOYEN D'HABITANTS PAR VIEILLE VILLE lient 1885 1895 2,20 3,95 5,10 ri. H 5,75 1,52 3,5a 1,58 '. . s" 5,12 à feu 1885 1895 2,20 3,92 2,54 1,82 1 . 13 1,52 3,58 2,28 1,50 i . 27 VILLE ROI H'Ilt ■ I 1885 1895 1885 1,66 1,54 1,66 1,07 3,99 1,07 1,86 2,43 5,03 1,76 1,61 5,21 ,11 1,30 1,27 Ainsi qu'on le voit, il y a encore beaucoup de logements dans de mau- vaises conditions, cardans les logement- composés d'une seule pièce, il y a un nombre moyen de 3,o8 à 4,U" d'habitants. La statistique permet encore d'établir que le nombre de maisonc étages augmente beaucoup. Ainsi, sur 1.000 logements, il y eu avait : En 1800 En l»9o A i i . :• 179 190 71 89 838 HYGIÈNE ET MÉDECINE PUBLIQUE Par contre, la proportion des logements dans les caves et dans les gre- niers a diminué dans de notables proportions. Les loyers des petits logements composés de plus d'une pièce augmentent d'une façon continue, ainsi que l'indique le tableau ci-dessous : DÉSIGNATION DES LOGEMENTS 1 pièce à feu sans dép< ndances 1 — avec — 2 pièces à feu (avec dépendances 3 - — — VIEILLE VILLE 1885 127,11 r.)2,i8 261,59 349,42 473.7'.) 1895 93,07 210,11 2<;r,,i3 35s.:;:; 470,84 NOUVELLE VILLE 1890 90,-63 163.01» 250,20 3W,10 595,70 1895 70,12 169,30 259,30 368,89 565,85 Le prix des loyers augmentant, les habitants ne sont pas disposés à supprimer l'usage de prendre des pensionnaires et de loger des personnes pendant la nuit. Cette coutume est très répandue en Allemagne, et l'on peut s'en assurer en consultant les registres de la statistique des villes de ce pays. A Charlottenbourg, on a cherché la proportion des logement s qui sont occupés par les membres d'une seule famille, et l'on a trouvé qu'il y en avait, dans ce cas, 17.748, soit 57 0/0 du nombre total des habitants. En étudiant la composition de 10.761 ménages, on a trouvé que 6.002 d'entre eux, soit 25 0/0, logeaient des serviteurs ; 3.248, des sous-loca- [taires; 1.449, des pensionnaires à la nuit ; et 62, des sous -locataires et des pensionnaires. A Charlottenbourg, 15 0/0 des familles prennent des sous-locataires et des pensionnaires à la nuit. A Berlin, la proportion est plus élevée encore ; elle y atteint 20 0/0. La coutume de loger des pensionnaires pendant la nuit est funeste au point de vue moral ; c'est pourquoi le gouvernement a essayé de la combattre, mais il n'a pas obtenu de succès. Dans les villes allemandes dont la population dépasse 100.000 habitants, la proportion des sous-locataires hommes varie de 26 à 122 0/0 ; celle des pensionnaires à la nuit (hommes), de 1,8 à 77,2 0/00 ; la propor- tion des femmes sous-locataires, de 4,8 à 30,9 0/00, et celle des femmes pensionnaires pendant la nuit, de 0,2 à 25,6. Pour se faire une idée de l'encombrement résultant de la coutume de prendre des pensionnaires, étudions la manière dont sont habités les logements dans lesquels on les reçoit. CACHEUX. — HABITATIONS \ BOM MARCHE in ALLEMAI A. Charlotteobourg, sut les [.811 ménages qui logeaient des nen* uaircs pendant la nuit : l!> occupaient de- logements d'une seule pièce; is:! — de - pièces : 872 — de 3 pièces : 107 de i pièces ; 30 — de 8 pièces et pies. Parmi les 10 ménages à I chambre qui prenaient chacun I pension- naire à la nuit, il y en av;iii 6 qui étaient composés âe I homme avi- des enfants, 4 de I femme avec enfants el 2 (4e mari et femme avec enfants. 55N logements d'une seule pièce contenaient 6 hrfbitai 229 — — 7 — 127 8 — 37 — — 9 — Il — — lu — 7 — — de 1 1 à 13 — Enfin, dans 3 logements Sennes chacun par une cuisine, il j armai dans l'un 6 habitants et dans ohac les 2 autres 7 habitants. En présence de tels résultais, les autorités municipales ne pouvaient pas rester indifférentes, mais avant d'agir énergiquemsnt, elles \ rou lurent savoir s'il existait un nombre suffisant de logements dans les ville* pour r convenablement leurs habitants et elles tirent le dénombrement des locaux vacants qui existaient, ainsi que celui des nouveaux logements qui étaient édifiés chaque année. Si nous consultons le tableau des logements vacants dams les villes allemandes, nous voyons que le taux des vacance- varie de 0,08 0 0 (proportion des vacances à Stuttgart), à s. KM) 0 (proportion retevi Breslau). En étudiant la composition des logements vacants, en voit que ce sont les plus petits qui font le plus défaut et qu'il sera* w ede provoquer leur construction. Nous n'avons pas trouvé, en Allemagne, «le tableau indiquant le nombre des maisons nouvelles et celui de l'augmentation de la population des villes, mais nous reproduisons cà-dessous un relevé d< jenre lait a Zurich, qui tend à prouver que L'importance de l'émigration vers les villes diminue : 840 HYGIÈNE ET MÉDECINE PUBLIQUE ANNÉES POPULATION NOUVELLES MAISONS AUGMENTATION DE LA POPULATION lb9i 126.497 334 12.360 1893 139.674 354 13.177 181)6 151.994 410 12.320 1897 158.504 374 6.510 1898 161.726 228 3.222 En 5 ans, il a été bâti 10.199 logements, soit 1 pour 5 personnes. Dans les centres urbains, la statistique fournit un grand nombre d'élé- ments pour se rendre compte de l'état des petits logements. Nous pou- vons encore ajouter à ceux que nous avons énumérés, ceux qui sont donnés par le service d'hygiène. En Angleterre, on admet que le taux de la mortalité est un indice de la présence de foyers d'insalubrité ; ainsi, quand, dans un quartier, la mortalité moyenne dépasse celle de la ville, la municipalité les fait inspecter d'une manière spéciale et prend les mesures nécessaires pour y remédier. En Allemagne, l'état défectueux des petits logements, dans les villes, a été relevé à l'aide de nombreuses enquêtes faites, soit par la munici- palité, soit par des sociétés, soit par des particuliers. Les funestes effets de l'encombrement dans les villes allemandes ayant été décrits de façon à intéresser l'opinion publique, de vigoureux efforls ont été faits pour les supprimer par toutes les forces vives du pays. L'État a pris part à l'action commune eu intervenant législativement et pécuniairement. Les lois promulguées en faveur des petits logements autorisent l'expro- priation des immeubles qui sont impropres à l'habitation ou qui cons- tituent des foyers d'insalubrité. Le législateur allemand tend à considérer le propriétaire qui loue ses immeubles comme un commerçant ordinaire, et il estime qu'il est tout aussi contraire à la loi de louer des logements défectueux que de vendre des aliments nuisibles à la santé. Cette opinion est adoptée en Angleterre et aux États-Unis, et la méthode d'indemniser les propriétaires de maisons insalubres expropriées, en leur accordant la valeur des matériaux et le prix du terrain, commence à se généraliser. L'État prussien est propriétaire de mines, de chemins de fer et d'autres établissements. En qualité de propriétaire de mines, il s'est occupé de mettre à la dis- position de ses ouvriers des logements convenables, et il a employé, à cet effet, tous les moyens usités par les industriels (cession gratuite de CACHEUX. — HABITATIONS A ItoN MARCHÉ i\ ILLIMAtiltl N i I terrain, prêtd'argenl avec ou sans intérêts, fourniture de matériaux, l< tion à prix réduit par exemple. Par suite de la baisse du taux de l'intérêt, les sociétés limitant Jours dividendes à i 0 Osool aujourd'hui consid en général somme ayant pour but la spéculation. Les Sociétés de bienfaisance n'uni pas non plus une grande inlluenn sur la propagation des petits logement». Les besoins de la vie augmentent dans de telles proportions, qu'on Allemagne somme dans les autres paye civilisés, les ressources de la charité sont impuissante- pour faire wivne les personnes qui ne veulent pas gagner leur vie ou que en sont incapables. Les personnes charitables ne manquent pas en Allemagne et l'on y trouve des fondations de tous les genres. Une des plus remarquables esl celle qui est due aux deux frères Fugger qui, en 15-1, tirent construire un groupe de cinquante-trois maisons à deux logements dans la ville d'Augs- bourg, pour y loger les personnes dignes d'intérêt, incapables de payei leur loyer. Les habitants de cette cité, qui existe encore aujourd'hui, sont tenus de payer une contribution de 3 fr. 25 par an, pour payer les réparations, de tenir leur logement en bon état et de dire tous les jours un pater et un ave pour le repos de l'âme des fondateurs. Les frères Fugger. pour faire vivre leur fondation, lui ont assuré une rente au moyen d'un capital placé à intérêts. Par suite de l'élévation croissante des frais d'entretien et des charges qui grèveril les immeuble-, la valeur de la rente n'est pas suffisante pour couvrir les dépenses de la fondation, mais les héritiers des frères Fugger paient la différence. Il eût été préférable de suivre le système Peabody, c'est-à-dire de louer les maisons de façon à retirer 3 0/0 du capital engagé et de consacrer les rentrées à la construction de nouveaux immeubles. Ce système a été suivi dans plusieurs Tilles allemandes et donne d'assez bon- résultats. I ni deuxième cause d'encombrement a été la création d'usine-, mai- il faut reconnaître, à la louange des [talions, que, dès que leurs affaires sont pros- pères, ils s'occupent de bien loger leurs ouvriers. On trouve parmi eux quelques exceptions; ainsi l'on cite un manufacturier qui n'a pas rempli l'engagement de construire des maisons pour loger son personnel, qu'il avait pris pour obtenir l'autorisation de construire -^n usine; mai- général, les rapports des inspecteursdu travail, qui parmi leurs attributions ont celle de visiter les maisons d'ouvriers, constatent que les logements des travailleurs sont bien tenus et bien préférables à ceux des paysai Le mauvais état des logements dans les campagnes a i talé par de nombreuses enquêtes faites soit par des corps constitue-, soil par <\>- associations. 844 HYGIÈNE ET MÉDECINE PUBLIQUE Les grands propriétaires fonciers s'occupent depuis longtemps du loge- ment de leurs ouvriers à demeure, mais il n'en est pas de même de ceux qu'ils emploient temporairement. Ainsi l'on cite plusieurs cas où des ouvriers célibataires sont logés dans des locaux impropres à l'habitation humaine. Les autorités agissent du reste énergiquement et elles viennent d'inter- dire l'habitation dans les dernières grottes où des malheureux vivaient dans la plus grande promiscuité. En résumé, la question des petits logements est étudiée d'une manière sérieuse en Allemagne, de grandes sommes sont consacrées annuellement à la construction d'habitations à bon marché et il serait désirable que dans notre pays il fût fait par les municipalités des efforts aussi considérables que chez nos voisins pour améliorer les demeures des travailleurs. M. Ch. MOROT Vétérinaire, Directeur de l'abattoir de Troyes. ORGANISATION DE L'INSPECTION SANITAIRE DES VIANDES ALIMENTAIRES EN FRANCE [614.319 (44), — Séance du 18 septembre — En 1898, à la session de Nantes, j'ai prouvé, à l'aide de documents offi- ciels multiples, que d'énormes quantités de viandes malsaines étaient débitées en France, dans un grand nombre de départements, en raison de l'insuffisance ou de l'inexistence de l'inspection sanitaire. Depuis cette époque, j'ai pu étudier la question sous une autre forme dans les règlements de plusieurs centaines d'abattoirs publics français. Je donne ci-après, au chapitre Documents, un extrait tantôt résumé et tantôt textuel d'une grande partie de ces pièces (1), de façon à faire connaître exactement la situation desdits établissements au point de vue du personnel sanitaire. Dans les cent cinquante et quelques villes examinées plus loin à ce sujet, (1)Les numéros des articles des règlements précèdent les extraits textuels et suivent les extraits résil- iais. Ces derniers renferment parfois des parties textuelles qui sont alors guillemetées. Cil. HOROT. — INSPECTION SANITAIRE DBS VIANDES \i imi m mi la manière d'être «le l'inspection «les viandes se présente bous des asp variés. Ici, ce service est confié à un diiveteur ou à un c îierge d'abattoir, à un employé d'octroi, à. un commissaire ou à un agenl de police, i un bou- cher exerçant ou à une personne quelconque appelée inspecteur sans autre attribution de qualité, en dehors de toute intervention vétérinaire, sauf dans de rarissimes cas jugés douteux par les titulaires ou contestés par les propriétaires d'animaux. Là, des vétérinaires sont chargés du service dans dès conditions très diverses. Eq certaines villes, ils opèrent seuls ; en d'autres, ils sont assi-lé. d'auxiliaires non vétérinaires, initiés aux principes élémentaires et à la pratique courante de l'inspection, agissant sous leur contrôle el leur res- ponsabilité, nommés selon les localités inspecteurs adjoints, sous-inspec- teurs, contrôleur-, vérificateurs, etc. Les uns sont exclusivement attachés à leurs fonctions sanitaires, auxquelles ils consacrent p néralement un temps de présence régulier et plus ou moins long. Les autres exercent leur profession de vétérinaire traitant concurremment avec leur service d'hj giène qui est un accessoire souvent peu attachant et parfois plus ou moins néglige. L'inspection uniquement vétérinaire comme à Pari-. Limoges, Verdun. Orléans, Ageri, Sainl-Mihiel, Chambéry, Orthez. Melun, etc., est incontes- tablement le meilleur système, quand elle comprend un nombre suffîsanl d'inspecteurs. Elle n'a que le défaut d'être coûteuse; mais cet inconvénient ne l'empêchera pas de s'imposer dans l'avenir. Actuellement, les exigences commerciales souvent exagérées, les nécessités budgétaires prétendues ou réelles, les tendances restrictives de beaucoup de municipalités incompli tement familiarisées avec l'hygiène publique sont autant d'obstacles a -a prompte installation. Elles ne permettent présentement que l'inspection mixte, c'est-à-dire effectuée avec des auxiliaires praticiens, par des vétéri- naires chefs de service exerçant leur profession comme à Saint-Étienne, Caen, Lille, etc., ou ne faisant aucune clientèle personnelle comme à Lyon, Bordeaux, Nantes, Roubaix, Dijon, Troyes, Besançon, Bourges, etc. 1 1 1. A Troyes, l'inspection de l'abattoir et des débits de viandes ;( été confiée à un inspecteur, ancien boucher, jusqu'au 31 août 1884; puis à partir de cette époque à un vétérinaire, nommé inspecteur après concoui- interdiclion de faire de la clientèle personnelle, et assisté du titulaire anté- rieur devenu sous-inspecteur. Le 1er janvier 1886, un contrôleur praticien a remplacé ce dernier mis à la retraite, et en 1894 un second contrôleur ;i été institué. (1) D'après l'art. 63 de la loi sur le Code rural du 21 juin (898, tout abattoir l'une inspection sanitaire vétérinaire aux frais de la commune. obligatoire par l'établissement d'une taxe sur les animaux akiUu>. 846 HYGIÈNE ET MÉDECINE PUBLIQUE Règlement de l'abattoir de Troyes (Aube), 29 décembre 1894. Deux contrôleurs sont « chargés, conjointement avec le vétérinaire inspecteur (chef du service) et sous sa responsabilité, de visiter et marquer toutes les viandes provenant des animaux sacrifiés à l'abattoir ». Ils le remplacent momentanément en cas d'absence pour raison de service, mais ne peuvent estampiller que les viandes absolument saines. Au moindre doute, ils consignent les animaux jusqu'au retour du vétérinaire inspec- teur, lequel visite tous les. sujets suspects de mauvaise qualité ou de maladie et a seul qualité pour faire les saisies (art. 2 et 59 j. — En outre, un des contrôleurs visite seul ou avec le vétérinaire : journellement les mar- chés de denrées alimentaires, fréquemment les débits de viande de bou- cherie et de charcuterie, les établissements des tripiers, des marchands de volailles et de poissons installés en ville (art. 2 et 93). — Toutes les viandes sont examinées par le vétérinaire ou les contrôleurs pendant l'ouverture de l'abattoir, à toute heure du jour et sauf les restrictions suivantes (1) : l'ins- pection est interrompue : 1° de 11 heures du matin à 2 heures du soir, en janvier, février, mars, avril, septembre, octobre, novembre, décembre ; 2° de 11 heures à 3 heures, en mai, juin, juillet, août (art. 58). — Les viandes foraines sont inspectées à l'abattoir (art. 83), aux heures ordinaires d'inspection, contrairement à l'art. 82, qui lixe des heures spéciales d'in- troduction. * Voir les conclusions de ce travail aux procès-verbaux de 28e session (Boulogne- sur-Mer) (2). DOCUMENTS 1. — Règlement de l'abattoir de Langres (Haute-Marne), 43 août 1833. Art. 4. Aucune pièce de bétail ne pourra être abattue avant qu'elle ait été visitée et reconnue saine par le commissaire de police ou le préposé pour le service de l'abattoir ou des boucheries. 1 bis. — Règlement de l'inspection des viandes à Langres (Haute-Marne), £?4 janvier IS'Jî. Le vétérinaire inspecteur visite à l'abattoir, de 4 heures à 5 heures du soir, les animaux vivants, puis abattus et les viandes foraines. 11 visite aussi (i) L'abattoir est ouvert de s heures du matin à 8 heures du soir, en mai, juin, juillet, août; de 6 heures du][matin à 7 heures du soir, en septembre, octobre, mars, avril; de 7 heure» du mutin à 7 heures du soir, en novembre, décembre, janvier, février. L'inspection est suspendue une heure avant la fermeture les jours ordinaires ; elle cesse à 1 1 heures du matin et l'abattoir ferme à 2 heures du soir les dimanches et fêles (art. 17). '2) Association pour l'avancement des sciences, C. a. de la 28" session. Première partie. Documents officiels. Procès-verbaux. P. 362-363. I h. \iuiuiT. - isM'i.i nos -ami \iki. m - \i\\l>i - ai imi.m \ii ces dernières aux boucheries et aux charcuteries du merché, loua Les jour* dudil marché et l» ndanl l"lj»u i «_• on j 1 1 « •< . . I.uil L'ouverture art : i ] -2. — Règlement de V abattoir de Boulogne-sur- Mer [Pa laT. 5. Les bestiaux et porcsseronl visités au memenl de tarr entrée è1 bat- toir par Le directeur ou par Le concierge délégué par Lui, à L'eflet de B'assui chaque animal est sain et peut-être livré à la consommation. Ils ae pourront entrer dans les êtables qu'après la visite, lin cas de contestation, il en référé au vétérinaire ou â tout autre expert délégué par radministration qui ne pourra être choisi que parmi les médecine, chirurgiens ou officiers de santé, 3. — Règlement de l abattoir de Mebun (Seine-et-Marne), is'it. Art. 29. La surveillance générale de l'abattoir s'exonéra paaticalièremeal el journellement, par les sains du cammiaaaiire de poUne. — Ani. 30. Ce fon< naire veillera au maintien du bon ordre, de La propreté ou de la -alubrii. dam toutes les parties de l'établissement, ainsi qu'à l'état tain des beetiasta qui leraè m introduits dans L'abattoir, en s'adjoignant, en eus de besoin, un médecin W t> ri- naire pour ce dernier objet. 3 bis. — Règlement de l'abattoir de Melun (Semer-Marne), •'>'/ josuner / Tous Les animaux abattu- sonl inspectés à rabattoir par le vétérina dîrectenr chaque matin entre 8 et N) beures, chaque soir entre 4 et ft' heures selon la saison (art. 64). — Les viandes tontines sont visitées à l'étal les jours de marché et à rabattoir les autres jours (art. 74 .— L'inspecteur peut être requis avec le commissaire de police pour visiter en ville les boucheries, char- cuteries, triperies et autres magasins de denrée.-, alimentaires (art, 80). 4. — Règlement de rabattoir du Mans (Sartlie), 3 juittet I84T, Art. 7. Après leur entrée dan.- Lee éenriee de l'abattoir ou.dans Jes échau- doirs, les bestiaux de toute espèce seront soumis à L'examen du vétérinaire, qui eniistatera s'ils sont sains et si, en conséquence, ils peuvent être Lima - à La consommation... — Art. 33. Le. vétérinaire fera tous les jours l'inspection de- bestiaux arrivant à L'abattoir et celle des viandes abattues. — A m. 53. ..Les viandes (introduites par Les bouchées et charcutiers forains) seront, coma s Le sont les bestiaux tués à l'abattoir, soumises à la \isite du vétérinaire... ibis. — Règlement de l'abattoir du Mans (Sartlie,, 19 septembre ly (Les articles 7, 84 reproduisent textuellement les prescriptiiOOl d- - ai i. T de 1847.) Art. H. «fie vétérinaire fera tous Lee jours L'inspection des beatiaux arrivante L'abattoir et celle des viandes abattues; cette inspection aura lieu de S b< u 5 heures du soir.— Art. 88. La vente des viandes des bouchera I forains ou de ceux de la ville) exposées en vente dans le lieu publie susindiq» (pour la vente publique, ancienne boucherie du Man- oepoarra avoir lieu que le mardi et le vendredi de chaque semaine. — Art. ». Alm que Les habitants puisssent être a-.-urés que ces viandes oncété reeoaamaa sadnesel proj consommation, rartiste-vétérinaire fera chaque jour de «L'ouverture de La bou- cherie publique, et à l'heure indiquée par l'Administration municipale, Lavisit* 848 HYGIÈNE ET MÉDECINE PUBLIQUE desdites viandes, en présence d'un employé de l'octroi qui en surveillera la vente, et celles qui seraient reconnues malsaines seront immédiatement enfouies. » 5.— Règlement de l'abattoir de Givet (Ardennes), 22 septembre 1841. Art. 9. « Les bestiaux amenés à l'abattoir seront soumis, à toute réquisition, à la visite du commissaire de police ou du surveillant...— Art. 67. Il est enjoint aux commissaires et agents de police de faire des tournées d'inspection dans les magasins et boutiques des bouchers et des charcutiers. . . » 6, — Règlement de V abattoir d'Orléans (Loiret), 15 novembre 1847. Art. 11. « Aucun animal amené à l'abattoir en voiture ne poura y être abattu ou y séjourner, s'il n'a été dans les 24 heures de son introduction soumis à la visite du vétérinaire. — Art. 12. Dans le cas où un animal présenté pour être introduit à l'abattoir serait soupçonné d'être mort naturellement ou atteint d'une maladie contagieuse, les surveillants devront en avertir le rece- veur ou son représentant, lequel fera immédiatement appeler un vétérinaire. — Art. 13. L'inspecteur vétérinaire est chargé de la visite de tous les bes- tiaux introduits à l'abattoir et doit porter son attention sur tout ce qui peut compromettre la santé publique dans cet établissement. — Art. 14. Il sera tenu de faire au moins une visite par jour à l'abattoir. Il sera tenu en outre de se transporter à l'abattoir, chaque fois qu'il en sera requis par le receveur ou par le commissaire de police chargé de la surveillance de l'établissement. — Art. 15. Conformément à l'arrêté portant création d'un syndicat, les syndics et adjoints des bouchers et des charcutiers pourront, provisoirement et jusqu'à ce que la visite du vétérinaire ait eu lieu, s'opposer : 1° à ce que les bestiaux qu'ils soupçonneraient d'être atteints de maladies contagieuses soient introduits dans les étables de l'abattoir; 2° à ce que les bestiaux déjà introduits soient abattus ; 3° à ce que les bestiaux abattus soient enlevés pour être introduits en ville. — Dans ces différents cas, si le syndic ou les adjoints, après l'examen du vétérinaire, persistent dans leur opposition, il sera statué par le maire ou le commissaire de police par lui délégué. — Art. 17. Dans le cas où, après qu'un animal a été abattu, il serait reconnu qu'il ne peut-être livré à la consomma- tion, le receveur de l'abattoir en préviendra immédiatement le commissaire de police chargé de la surveillance de l'établissement, qui, sous la conduite des employés surveillants et aux frais du propriétaire, fera jeter dans la Loire toutes les chairs et issues, ou les fera transporter dans tout autre endroit dési- gné par l'Administration. Il est expressément défendu d'enlever ou de dégraisser une viande qui ne peut être livrée à la consommation. — Art. 18. Dans le cas où l'autorité municipale jugerait nécessaire, pour s'éclairer sur l'état d'un ani- mal signalé comme impropre à la consommation, d'ordonner une contre-visite, les frais en seraient supportés par le propriétaire qui l'aurait réclamée, si l'ani- mal était déclaré définitivement dangereux pour la consommation. — Art. 66. Les préposés à la bascule et le concierge s'opposeront à l'enlèvement, jusqu'à ce que la visite du vétérinaire ait eu lieu, des chairs de tout animal abattu, déjà visité ou non, mais que les syndics ou adjoints des bouchers ou charcutiers déclareraient malsain. » Cil. UOROT. — INSPECTION SANITAIRE DES VIANDES \iimimuii 6 bis. — Règlement de l'abattoir d'Orient (Loiret , j > tepktmbn 1888, Un vétérinaire inspecteur, auquel toute clientèle personnelle et) interdite, inspecte à l'abattoir les animaux abattus fel les viandes foraines; 1° en mai, juin, juillet el août, de 7 heunes à 7 heures el demie du matin, de 10 tu 11 heures el de 5 heures el demie à 7 heures du soir; 2 en mars, avril, sep- tembre el octobre, «le 7 heures «'t demie à 8 heures du matin, de 1" h< un 11 heures el de 4 heures et demie à 6 heures du soir; 3° en noveml décembre, janvier el février, de 8 heures à s heures el demie du matin, de 10 heures à 11 heures el de •'! heures ci demie à î heures el demie du Boir. i dimanches et jours fériés l'inspectî lu soir n'a pas lieu (art. 3,6el 19 . L vétérinaire surveille en ville el sur les marchés publics, les étaux, boutiques ou magasins servant à la vente de la viande de boucherie ou de charcute] des poissons, volailles, gibiers, des salaisons, conserves, etc. (art. 1 et 28 . 7. — Règlement de l'abattoir de Thiers (Puy-de-Dôme), il février 1854 1). Art. 13. « Avant leur entrée dans l'abattoir et dans les bouveries,les bestiaux seront visités par le vétérinaire ou autre expert, en présence d'un agenl de police, pour s'assurer s'ils sont sains et en état d'être livrés à la consommation. — La visite ordinaire aura lieu tous les jours, de i à ■'< heures du Boir. . . 8. — Règlement de l'abattoir de Provins (Seine-et-Marne), 15 septembre 1851. Art. 4. « Les hestiaux seront visités immédiatement {à l'entrée) par le pré- posé à l'abattoir. Dans le cas où les bestiaux seraient reconnus ne pas être Bains, et qu'une contestation s'élèverait, un vétérinaire délégué de l'administration sera appelé pour ensuite être procédé ainsi que de droit. Il en sera de même pour les bestiaux reçus à l'abattoir qui y tomberaient malades. » 9. — Règlement de l'abattoir de Gap (Hautes-Alpes), 26 mai 1854. Art. 6. Les bouchers seront tenus de représenter à ['agent de police prépof l'abattoir un certificat d'origine de chaque tête de bétail émané du maire de la commune où ils l'auront acheté, constatant qu'il n'y règne poinl d'épizooliu el que l'animal était en état de santé au moment de la vente.— \i.i. 8. Ils seronl tenus de présenter les animaux qu'ils voudront abattre à l'agent de police de service, lequel pourra les faire visiter et s'opposer à l'abatage, s'ils ne son! pari reconnus sains et de bonne qualité. 9 bis. — Règlement de l'abattoir de Gap (Hautes- Alpes), 12 juin IS'J6. Le vétérinaire inspecteur visite tous les jours à l'abattoir les animaux vivants ou abattus, avec l'assistance du concierge marqueur. Ce dernier visite tou animaux vivants et abattus, et mande le vétérinaire toutes les fois qu'il a quelque doute sur la santé d'un animal ou la salubrité d'un.- viande u t. 21 . — Le concierge marqueur estampille les animaux abattu.- el les viandes forain sous la responsabilité du vétérinaire inspecteur (art. 23 el - (i) Les vian. les foraines introduites k thiers sont i fdile. visite Je {'inspecteur de VabaUoir , Arrêté municipal ui\an Art. 7. « lu vétérinaire délégué par le maire se rendra à l'abattoir tous les jours, pour reconnaître si les bestiaux son! sains. La visite aura lieu de 6 heures à 7 heures du malin, depuis le 1" avril jusqu'au 30 septembre el de 7 heures à 8 heures du matin, depuis le I ' octobre jusqu'au 31 mais. Une autre visite se fera en outre, tous les vendredis, à 1 heures du soir Dans les i as d'ur- gence, les boucher- et charcutiers pourront abattre les bestiaux qui auraient été introduits dans l'abattoir après la visite du vétérinaire, mais il- ser ml tenus de présenter les chairs et les issues de ces bestiaux à la visite sanitairt 14. — Règlement de l'abat toir de Moulins (Allier), 25 juin 1861. Art. 2. Il est interdit aux boucliers et aux charcutiers d'abattre aucune pièce de bétail sans qu'elle ait été préalablemenl visitée par le médecin-vétérinaire de l'abattoir. La visite aura lieu tous les jours à 8 heures du matin, pendant toute l'année, et en outre, tous les soirs à .'> heures pendant les mois de mars, avril, mai, juin, juillet, août, septembre et octobre; à 1 heures pendant les mois de janvier. Février, novembre el décembre. 15. — Règlement de l'abattoir de Douai (Nord), 28 mars 1862. « Tous les bestiaux abattus dans chaque journée sont disposés pour être présentés à la visite du médecin-vétérinaire qui a lieu i i heures du soir, do Ier octobre au 31 mars, et à 7 heures du soir, du Ier avril au 30 septembre pen- dant le cours de la semaine, et à midi les dimanches et joui- fériés art. — Les viandes foraines excédant o kilogrammes sont soumises è cette visite quotidienne ^art. 37). 16. — Règlement de l'abattoir de Morlaix (Finistère), lï mars 1864. Les animaux ne peuvent être introduits â l'abattoir que -'il- sont sain propres à la consommation, a En cas de doute les préposés à L'abattoir devront faire appeler le vétérinaire-inspecteur v (art. L). — «Le vétérinaire-ins] teur de la salubrité des viandes fera, au moins une fois par semaine, m. lam- inent les jours principalement consacrés à l'abatage, L'inspection des bestiaux arrivés à l'abattoir et celle des viandes abattues. \n. l i. I 852 HYGIÈNE ET MÉDECINE PUBLIQUE 17. _ Règlement de l'abattoir de Saint-Dizier (Haute- Marne), 31 janvier 1865 (I). — L'inspecteur-receveur visite chaque animal entrant à l'abattoir. En cas de doute ou de contestation, il en réfère au commissaire de police qui au besoin appelle un vétérinaire (2) (art. 9). 18. — Règlement de l'abattoir de Cambrai (Nord), 26 septembre 1866. — L'inspecteur-vétérinaire visite à l'abattoir toutes les viandes de boucherie et de charcuterie. Sa visite a lieu deux fois par jour, savoir : de 6 heures à 8 heures du matin et de 2 heures à 3 heures de relevée, du 1er avril au 30 sep- tembre ; de 7 heures à 9 heures du matin et de 2 heures à 3 heures de relevée du 1er obtobre au 31 mars (art. 29). — Le directeur de l'abattoir fait tous Us jours de nombreuses visites chez les bouchers, charcutiers, marchands de comestibles et nourrisseurs ainsi que sur le marché forain pour vérifier l'état des viandes inspectées antérieurement (art. 30). 19. _ Règlement de l'abattoir de Vendôme (Loir-et-Cher), 1er décembre 1866. — « Après leur entrée à l'abattoir et avant d'être abattus, les bestiaux de toute espèce seront soumis à l'examen de l'inspecteur-vétérinaire, qui consta- tera s'ils sont sains, et si, en conséquence, ils peuvent êlre livrés à la consom- mation. Les heures de visite de l'inspecteur-vétérinaire seront ultérieurement déterminées par un arrêté de M. le maire, d'après les besoins du service. Les animaux qui entreront entre les heures de ces visites, ne pourront être abattus sans que l'inspecteur en soit prévenu ; le proposé concierge pourra s'opposer à l'abatage jusqu'à la visite de l'inspecteur, s'il juge que ces animaux pourraient être dans un état d'exclusion. » (art. 12). — « L'inspecteur- vétérinaire fera tous les jours l'inspection des bestiaux arrivés à l'abattoir et des viandes abattues conformément à l'article 12 ci-dessus, et d'ailleurs autant de fuis qu'il sera nécessaire. Il aura droit d'inspection sur les viandes exposées en vente dans l'intérieur de l'octroi, soit par les bouchers et charcutiers de la ville, suit par reux forains » (art. 58). — Les viandes foraines seront soumises à la visite du vétérinaire (art. 59). 20. —Règlement de l'abattoir d'Agde (Hérault), /5 décembre 1866. Le vétérinaire inspecte les animaux avant et après l'abatage (art. 9 et 11). — « L'examen des bestiaux et l'inspection des viandes abattues dans l'abattoir auront lieu '. 1° le matin dans l'heure qui suivra l'ouverture de l'abattoir (ouverture le matin à 5 heures en été et à 6 heures en hiver) ; 2° le soir de 4 à 5 heures, et le vendredi en outre, dans l'heure qui suivra la fermeture des bureaux d'octroi. Une inspection aura lieu aussi tous les jours, entre 11 heures du matin et midi » (art. 15). ft> L'art. 8 da Règlement de l'abit'oir de Chaumont (Haute-Marne), du 25 juillet 1878, reproduit tex- tuellement l'art. 9, de Saint-Dizier, 1 865. (Voir Chaumont 1886, n° 77, et 1896, n° 77 bis.) (£) Règlement de l'abitloir de Saint-Dizier, 20 avril 1887. Les animaux sont visités avant, puis après l'abatage et estampillés par le vétérinaire-inspecteur ou son suppléant, le surveillant délégué (art. i, 5, 6, et 7). — Les viandes foraines sont inspectées tous les jours aux petites halles (art. 9). CH. HOBOT. — INSPECTION 3ÀM1 \nu. Dl 3 VUNDI > \i rji M \mi I 21. — Règlement ' s Art. 14. La visite des animaux destinés à La consommation sera laite A a luis par jour devanl l'abattoir : la première aura lieu à'.» heures du matin, la deuxième à 2 heures «lu soir. — Art. 15. Ces visites Beronl laites p ir les titu- laires (vétérinaires) en personne, devanl l'abattoir, el chaque Lois qu'ils seront empêchas de faire leur service, ils devront en prévenir Le maire, qui pourvoira seul à leur remplacement. 2i. — Règlement de l'abattoir de Nice (Alpes-Maritimes), 12 octobre ISG0. « Les bestiaux introduits à l'abattoir s nui visités par le vétérinaire inspec- teur p (art. 10). — « L'inspection sera renouvelée après q le chaque animal aura été abattu et. dépouillé. Elle aura lieu chaque jour Le m itin, de I" b Mires à 11 heures et demie ; le soir l'inspection sera faite, depuis le 1 octobre jus- qu'au •'! ) avril. de 3 heur.- el demie à 6 heures du soir el depuis le l jusqu'au 30 septembre, de 4 heures el demie jusqu'à 7 heures du soir. Le di- manche l'abattoir sera fermé à 11 heures du m itin el la visite des viandes aura Lieu à 10 heures. Les viandes dépecées venanl de l'extérieur devront, aussitôt Leur arrivée, être portées à L'abattoir pour \ être visitées yw 1«- vérificateu D esl expressément défendu, sous peine de destitution, au pn du service i L'abattoir, de marquer aucun animal hors La présence du vérificateur des rùu des » (art. \1 . 2i bi<. — Règlement sur les viandes foraines à Nice Alpes-Maritimes), I 't décembre IS7<'>. Les viandes foraines sonl vérifiées à L'ancien abattoir par le vétérim pecteur: 1° chaque matin, de 7 heures et demie â 9 heures du l au 30 avril et de <"» heures «'t demie â 8 beures du I mai au 30 septeml - Les soirs, sauf les dimanches el fêtes, de 2à3 heures (art. I el r 2o. — Règlement de l'abattoir d'Alger, 'i novemb « Quoique le vétérinaire soil attaché d'i manière pt rmanente à L'abattoir, la visite collective des animaux présentés pour L'abitage n'aura lieu en tonte 8oi HYGIÈNE ET MÉDECINE PUBLIQUE saison que de 8 heures à 10 heures du matin et de 2 heures à 5 heures du soir; le résultat de cet examen après le repos des bêtes sera constaté, pour les animaux propres à l'abatage, par l'application d'une marque spéciale » (art. 17). — « Les animaux introduits dans l'intervalle des séances fixées pour les visites, seront reçus dans un local spécial pour y attendre la séance sui- vante ; il ne pourra leur être porté d'aliments » (art. 18). — Les viandes ioraines subissent l'inspection vétérinaire et reçoivent la marque à l'abattoir aux heures ci-dessus fixées (art. 22). 2G. — Règlement de l'abattoir de Blois (Loir-et-Cher), S septembre 1871. « Un inspecteur vétérinaire, attaché à l'abattoir, est chargé de la visite des bestiaux qui y sont introduits, afin de surveiller tout ce qui intéresse la santé publique dans cet établissement. Chaque mois il adresse au maire un rapport à ce sujet. L'inspecteur est tenu de faire au moins une visite par jour à l'abat- toir. Il doit, en outre, s'y transporter chaque fois qu'il est avisé par le con- cierge-surveillant ou requis par le commissaire de police. L'inspecteur doit aussi examiner les viandes exposées aux petites boucheries ou boucheries fo- raines » (art. 8). — « Si, en l'absence de l'inspecteur, il était présenté des bes- tiaux ou des viandes dont l'extérieur ferait suspecter la qualité et l'état sanitaire, les employés de l'établissement sont tenus d'en faire suspendre l'abatage et d'em- pêcher l'enlèvement de la viande, si l'animal a été abattu, jusqu'à la visite de l'inspecteur » (art. 9). — Les viandes provenant d'animaux abattus à l'exté- térieur sont portées à l'abattoir pour y être visitées par l'inspecteur vétérinaire (art. 3 et 12). — « Les boucheries, charcuteries et triperies établies en ville pourront être visitées par l'inspecteur quand il le jugera convenable, depuis 5 heures du matin jusqu'à 9 heures du soir, avec ou sans l'assistance du com- missaire de police ou d'un employé de l'octroi » (art. 33). 27. — Règlement de V abattoir des Sables-d'Olonne (Vendée), 28 juin 4869. « Tous les animaux destinés à la consommation doivent être sains et de bonne qualité. Ils seront visités soit avant, soit après l'abatage, toutes les fois que l'admnistration municipale le jugera nécessaire, soit par le commissaire de police, soit par un agent spécial nommé à cet effet ; l'un et l'autre pourront se faire assister d'un expert » (art. 3). — Les viandes foraines seront trans- portées à l'abattoir pour être soumises à l'inspection du service de salubrité (art. 2). 27 bis. — Arrêté municipal sur l'abattoir des Sables-d'Olonne (Vendée), 10 juillet 4872. Art. 2. Tous les animaux destinés à la consommation doivent être sains et de bonne qualité. Ils seront visités avant et après l'abatage par le vétérinaire chargé du service d'inspection de salubrité. 28. — Règlement de l'abattoir de Laval (Mayenne), 2 janvier 1872. Le directeur-receveur de l'abattoir ayant qualité de préposé de l'octroi statue sur l'admission ou le rejet des animaux et des viandes. L'inspection, le pesage et l'estampillage sont effectués par le receveur adjoint qui s'assure à l'entrée si les animaux sont sains. En cas de protestation au sujet d'animaux refusés avant I II. MOnOT. — DRSMCTION SA N M I WDKs Al IMI \ l'AIIU s S.,.', ou après l'abatage, la qualité des animaux "u de la viande Boni api un vétérinaire appelé par l'aésiinàatraiion ■moicipak el par un expert «lu . «lu propriétaire. En cas de désaccord entn cas deux iperts, l< on -an- appel but l'- rapport d'un tiers experl di signé par lui. i m lu Bumés atteints d'une maladie contagieuse sort) retenus par le din i '■ ar el visi- tée par an vétérinaire délégué par la municipalité art. t. l. :; I ■ i^ . l'K — Réglementé* PabaAtoir de l'un Basée** Pyrénéen . 15 janvier I -~ Chaque jour, de T i s heures du matin, le vétérinaire i immissioani par la municipalité visite les bestiaux avanJ l'abatage afin de s'a.- -un r -'d- (ari. I7i. — Le- viandes foraines son! aussi soumises i as visite art. i 30. — Règlement de fabattçir de Niort Deua . '■' mon 's: ■'■ Art. l± Les préposés de l'adm indication municipale au service de Pabattoir si notamment le leceveur de l'octroi, devronl esaminar attantwemeni les >ni- n;an\ Introduits dans l'abattoir, et pour fa.-iiiter cal exam a, il- auroal le draH de les taire attacher nu de le> taise marcher -mu- leurs pense, aussi longe mp- qu'ils le jugeront nécessaire: il- exigeront, dans tous les cas, que tes anioaaui soient conduits à pird à l'étable après le pesage à la bascule. — \m. 13. Si au animal leur parait atteint de maladie, les préposée refuseroad b aaroéuction et feront prévenir immédiatement M. le commissaire de ponce, qui se transpar- lera à l'abattoir, avec un médeciu-v<'-tériiiaiiv. pour constate.!- l'état de cet ani- mal. _ art. IL Les préposés devront aussi prévenir la toisunissaère de poli» qui agirait de la même manière, si l'animal leur paraissait malade pendant son séjour dan- l'étante ou si. après t'aaatage, la viande leur semblait aaalsaim. — Art. 15. M. le maire pourra faire visiter, toutes les fois qu'il l< jugera convenable, par tel homme de l'art qu'il désignera, les animaux introduit* i l'abattoir, soit avant, soit après Fanatage, et taire constater leur état. 31. _ Règlement de V abattoir de Nevers Nièvre), 28 mon 1872. Art. 17. t Le vétérinaire attaché à l'abattoir a pour mission de procéd la visite des viandes préparée.- ou non préparées qui se trouvent soit dans l'étal ou dans le laboratoire des charcutiers ou tripiers, soit à l'étal des bouchera. — Art. 18. « Le vétérinaire doit se rendre à l'abattoir lou- les jours de 7 beui à 8 heures du matin pendant les mois d'avril, mai, juin, juillet, août -t septem- bre, et de 8 heures à 9 heures du matin pandanj les autre- mois »é térinaire, assisté d'un agent de police, examina les hastiai» attaj hés à la boni et les animaux- abattus dans les échaudoire I Vi L. l'.i. 80 el 30 , Il risite chaque jour 1rs viandes forain, s, à l'abattoir, aux heures Ludiqu - l'artii le ls (art. 49 et 50). 32. _ Règlement de police de Valenciennes Nord , 10 juin /n7;j- 10 juin h \ut. 331. Tous les jours de 8 à 9 b (Ures du matin, en tout temps, U vétérinaire ou tout autre préposé délégué par le main pour reconnaître si les bestiaux sont sains. Du I" mai ac "■'" seconde visite aura lieu le vendredi entre 7 et 8 heures du soir. Indépendamment des visites journalières qu'il est chargé de foire, le vétéri- naire inspecteur se rendra à l'abattoir au-itot qu'un CSS douteux lui signalé par le suus-inspeeteur ou tout autre agent. 856 HYGIÈNE ET MÉDECINE PUBLIQUE 33. — Règlement de l'abattoir d'Avallon (Yonne), 28 mai 1853 - 10 avril 1873 (1). Le commissaire de police, le préposé-régisseur de l'abattoir et le concierge exercent journellement la surveillance dudit établissement. Ils y veillent de concert au maintien du bon ordre, de la propreté et de la salubrité ainsi qu'à l'état sain des animaux qui y sont introduits (art. 63 et 61). — Le préposé visite chaque animal avant, puis après l'abatage (art. 17). — Si une bête lui paraît malsaine avant d'être tuée ou après, il en interdit l'abatage dans le premier cas ou refuse de. marquer la viande dans le second, et prévient immédiatement le commissaire de police. « Si le propriétaire de l'animal le requiert, le commis- saire réclamera le concours de bouchers experts ou de vétérinaires pour avoir leur avis, après lequel l'animal ou la viande seront définitivement acceptés ou rebutés » (art. 18). — Si l'animal ou la viande sont refusés, les frais de visite seront supportés par le propriétaire (art. 19). — Les viandes foraines seront présentées à l'abattoir où le préposé les visitera et les marquera (art. 12). — Elles seront soumises aux dispositions des articles 17, 18 et 19 relatives à l'examen, au rebut età la saisie des animaux malsains (art. 20). — Le commissaire de police et le préposé-régisseur pourront visiter les boucheries et les charcu- teries (art. 65J. Un arrêté municipal du 10 janvier 1880 ayant nommé un vétérinaire- expert à l'abattoir d'Avallon pour y inspecter chaque jour les bestiaux (vivants et abat- tus) ainsi que toutes les viandes dépecées venant du dehors, les articles 18 et 19 du règlement de 1853-1873 subirent les modifications suivantes dans un arrête du 1er mars 1880 : « Le préposé prévient immédiatement le vétérinaire- inspecteur de l'abattoir et le commissaire de police », s'il lui paraît que des bêtes on des viandes ne sont pas saines (art. 18). — Il appartient au vétérinaire de décider de l'admission, du refus, de la séquestration ou de l'enfouissement des bêles, à la suite des visites qu'il a le droit de faire chaque jour et à toute heure à l'abattoir (art. 19). 34. — Arrêté sur l'inspection des viandes à Soissons (Aisne), 6 avril 1875 Un vétérinaire-inspecteur des viandes, jouissant d'un traitement annuel de 400 francs, visite tous les jours à l'abattoir les animaux destinés à être tués et empêche l'abatage de ceux malsains (art. 1, 3 et 6). — Il visite les viandes, volailles, lapins, poissons et autres comestibles mis en vente au marché ainsi que les poissons exposés à la poissonnerie (art. 2). — A des époques détermi- nées ou sur l'ordre de la municipalité, il visite en compagnie d'un agent de police les boucheries, charcuteries et restaurants de la ville ainsi que le collège afin d'y constater la qualité des comestibles (art. 4). 35. — Règlement de l'abattoir de Mauleuge (Nord), 14 septembre 1876. Art. 13. « Tous les jours, un artiste vétérinaire ou tout autre préposé délé- gué par le maire se rendra à l'abaltoir pour reconnaître si les bestiaux sont sains, visiter les viandes abattues et y faire appliquer les marques prescrites (1) Les Règlements des abattoirs de Clamery (Nièvre) 29 octobre 1857, (art. 12, 17, 15, 19, 20, 64, 63., 66, et de Saulieu (Côte-d'Or), (art. 12, 17, 18, 19, 20, 62, 63, 64), reproduisent textuellement les articles 12, 17, 18, 19. 20, 63, 64, 65 d'Avallon 1833-1873, sauf qu'à Saulieu les mois préposé-concierge rempla- cent les mots préposé-régisseur. CM. MOROT. — QtgPB nO« BAKITAIR1 DES VM1TOI g mimim ui.i . par l'administration municipale. Cette visite .hum Heu de 6 I B béai - I tin depuis !«• l avril jusqu'au •"." septembre el de ' beun - «-i d< mi< A 0 ni du matin du t,r octobre au .'il mars... 36. — Règlement de V abattoir de Mirande Gert), fi octobre /s; a Le vétérinaire inspecteur fera à l'abatloir et au\ tiomii. i fréquentes que possible et aux jours el hi-urc> qu'il en. ira dans l'intérêt 'lu service ». Les bouchers seront tenus 'le se mettre â sa disposition pour les heu- res de l'inspection (art. 3). 37. — Règlement de rabattait de Tarbcs Hautê8-Pyrénéei), 83 mon 1874. Art 1er. Les bestiaux destinés à la consommation publique seront bou mis. avanl d'être abattus, à l'examen du vétérinaire-inspecteur désigné ■< cet effet par l'administration. Cet examen pourra être renouvelé- après l'abal si animaux sur pied et celui des viandes » (art. 2). — « L'inspection des animaux but pied aura lieu le matin de 7 heures et demie â 8 heures et demie; «elle des viandes sera faite dan- l'après-midi. Le médecin -vétérinaire Bera en outre tenu de se rendre à l'abattoir chaqu. fois qu'un cas d'urgence lui sera signalé par le concierge ou par un agent de l'administration municipale "(art. Il . 39. — Règlement de C abattoir et des boucherie? de Salins (Jura), 3 dé& mbn 187 i. « Le vétérinaire, chargé de l'inspection de l'abattoir, sera tenu d'j taire au moins une visite par jour, aux heures qu'il jugera convenir 1 1. A cel effet, il sera tenu par le préposé un registre où le vétérinaire devra inscrire chaque jour sa visite et y l'aire les observation- qu'il jug ra nécessaire. Le pn p tenu de porter le registre au commissaire de police tout» - I qu'il j quelque chose de signalé par le vétérinaire (art. L0).— Le prépoa de l'abattoir devra empêcher l'enlèvement de tout animal qui après l'ai Irail douteux et en prévenir le commissaire de police qui en ai rt. H). — 1 • bouchers seront visités chaque quinzaine au moins, et â des jours oon d< (',) Règlement de l'abattoir de Salin*, ïi /. les jours, sauf les dimanche- 1 u ni.iiin 8o8 HYGIÈNE ET MÉDECINE PUBLIQUE minés, par le commissaire de police, assisté de tel préposé de la villo qu'il requerra. Il devra s'assurer de leur propreté, de la salubrité des viandes et de la bonne tenue des balances » (art. 17). 40. — Règlement de l'abattoir de Villefranche (Rhône), i4 juin 4877. Les animaux sont inspectés avant et après Fabatage par le. directeur de l'abattoir qui est en même temps receveur de l'octroi. « En cas de réclamation de la part du propriétaire d'un animal reconnu malsain par le directeur, l'affaire pourra être portée devant le maire qui prononcera définitivement après avoir lait vérifier le cas par un vétérinaire » (art. 3, 6, 7). 41. — Règlement de l'abattoir de Châteauroux (Indre), 4er juillet 4887. Art. 22. Les animaux, abattus ou non, seront soumis, de la part du vétéri- naire directeur à une visite quotidienne destinée à constater leur état sani- taire. 42. — Règlement de police de Dole (Jura), 5 srptembre 4877 . Les animaux amenés à l'abattoir pour la consommation « sont toujours abattus sur bons du vétérinaire, en présence et après vérification préalable du préposé qui, en cas de doute sur la santé desdits animaux, eo informe immé- diatement le commissaire de police. Les viandes reconnues malsaines seront saisies » (art. 135). — « Les bouchers devront toujours être munis d'un certi- ficat de santé du bétail constatant qu'il n'existe dans le lieu d'où il provient aucune maladie contagieuse ou épizootique et l'exhiberont à toute réquisition » (art. 156). » — « Les viandes dépecées ne pourront être introduites du dehors qu'après examen fait par les préposés de l'octroi. Elles seront marquées d'un timbre spécial et distinct de celui de la ville. Celles qui seront reconnues malsaines ou insalubres, seront retenues au bureau de l'octroi et avis en sera donné au bureau de police » (art. 157). 43. — Règlement de l'abattoir de Chauny (Aisne), 9 novembre 4876. « Le préposé refusera l'entrée aux animaux qui lui paraîtraient malsains; il n'en permettra pas l'abatage et réclamera l'exclusion de ceux qui viendraient à être atteints de maladie après l'introduction. Avis en sera donné immédia- tement au commissaire de police qui fera faire la visite par un homme de l'art » (art. 9). 44, — Règlement de l'abattoir de Saint-Dié (Vosges), 40 octobre 4878. « Le directeur vétérinaire est chargé de la visite des animaux à abattre et de la vérification de la qualité des viandes après l'abatage » (art. 6). 45. — Règlement de l'abattoir de Draguignan (Var), 2 novembre 1879. Les bestiaux ne seront introduits à l'abattoir qu'après avoir été reconnus sains par l'inspecteur ou à son défaut par le concierge (art. 6). — L'inspection sera renouvelée après chaque abatage : elle aura lieu à 8 heures du matin et à 4 heures du soir du 1er octobre au 31 mars, à 7 heures du matin et à 5 heures du soir du 1er avril au 30 septembre (art. 10). — Le gardien se conformera pour I U. HOROT. l\M'i < m >\ SANITAIRE DES VIANOKS ALIMENTAIRES la visite des bestiaux aux prescriptions de l'inspecteur arl 77 Les vian foraines aérant renflées à l'abattoir par l'inspecteur ait. b 'u'.. — Règlement de l'abattoir du Creusai (Saône-el ■ Le vétérinaire de la ville visitera les bestiaux avant l'abatage, tous les jours, les dimanches et jour- (êriés exceptés, de 8 i 9 heures du malin, >t dimanches el (êtes but nne autorisation en Bon pouvoir, -'il- Boni sains et peuvent sans danger être livrés à la consommation. En cas de doute et sur le refus du propriétaire de l'animal, le vétérinaire inspecteur attaché à l'abattoir sera appelé, même en dehors des heures réglementaires, pour statuer sur l'état des viandes ou animaux désignés. Dans ce cas les Draw d'expertise aeronl â la charge de celui qui succombera » (art. L5). — Le vétérinaire inspecteur se rendra à l'abattoir tous les soirs, de 7 à .s heures en mai, juin, juillet, aoûl el septembre et de 3 à I heures le reste de l'année, pour examiner le- bestiaux vivants et les bêtes abattues. Les viandes foraines seronl soumisesà sa vérifi- cation tous les matins de 4 à 5 heur..- en été el de 6 à 7 heures en biv< r (art. 16). .49. _ Règlement de l'abattoir de Sentis {Oise), Ier décembre 1879. Les viandes foraines introduites en vflfe doivent être présentées à l'abattoir pour j être vérifiées par le vétérinaire inspecteur, ou en sen absence, par le gardien de l'abattoir (art. 23 el 26). — « Il sera fait, par le vétérinaire, une inspection des bestiaux de l'abattoir au moins une lois par semaine; le vendredi devra être choisi de préférence. Il ne sera .lu par les bouchers el charcut aucun droit pour cette visite. Cependant les propriétaires des viai devront payer au vétérinaire les frais de sa visite ■ (art. -I . - ; de l'abattoir défendra expressémenl d'abattre, avant que te vétérinaire ait statué, tout animal qui, à son arrivée, paraîtra malade, Mess. lune maigreur excessive» (art. 32).- Les bouchers devront, on lai de l'inspecteur, laisser dans les echaudoirs le poumon, le cœur et le foie qui auraient donné lieu, au gardien, de douter de leur qualité art 34 860 HYGIÈNE ET MÉDECINE PUBLIQUE 50. — Règlement de l'inspection des viandes de Tours (Indre-et-Loire), 13 septembre 1880. Aucune viande ne peut sortir de l'abattoir sans avoir été examinée par le vétérinaire directeur de l'établissement ou l'inspecteur vétérinaire adjoint. Un contrôleur esi chargé de signaler aux vétérinaires inspecteurs les denrées dont la salubrité ou l'état de conservation est douteux (art. 4 et 10). Les viandes foraines sont visitées au marché couvert par l'un des inspecteurs ou le contrô- leur de 6 à 7 heures du matin du 1er avril au 30 septembre, et de 7 à 8 heures du matin les autres mois (art. 20, 23, 24 et 25). 51. _ Règlement de l'abattoir de Bourbon-Lancy (Saône-et-Loire), 23 octobre 4880. « Le concierge ne devra admettre à l'abattoir aucune bête qu'il reconnaîtra malade ou tarée. Si le cas se présentait, il en ferait immédiatement la décla- ration au maire. Dans le cas où l'animal présenté serait reconnu malsain, les frais de la visite du vétérinaire seraient à la charge du boucher ou charcutier propriétaire de l'animal » (art. 3). — Le concierge marque les viandes à la sortie (art. 9.) 52. — Règlement de V abattoir de Charleville (Ardennes), 8 octobre 1881. Deux inspecteurs vétérinaires, nommés par le maire, au traitement de '750 francs chacun, assurent le service de la salubrité de l'abattoir à des heures déterminées et se concertent entre eux pour en régler l'ordre (art. 10). — L'inspecteur vétérinaire de service inspecte chaque animal avant et après l'abatage (art. 11 et 13). — Il vérifie les viandes foraines en un bureau spécial, pendant une heure à partir de l'ouverture de l'octroi et à l'abattoir après ce temps (art. 13). 53. _ Règlement de l'abattoir de Pontoise (Seine-el-Oise), 24 novembre 1881. « Le vétérinaire, inspecteur des viandes, devra toui les jours, dans la matinée, visiter les animaux et les viandes et particulièrement les animaux entrés la veille de sa visite » (art. 13). 5J.. — Règlement de l'abattoir de Beauvais (Oise), 1er août 1883. « Un vétérinaire est chargé de l'inspection des bestiaux et des viandes introduits à l'abattoir » (art. 16). 55. — Arrêté sur l'abattoir de Monlbéliard (Doubs), 2b août 1883. Art. 2. « Le vétérinaire inspecteur est chargé de l'inspection des animaux amenés à l'abattoir, des viandes dépecées venant du dehors, des étaux des bouchers, charcutiers et tripiers, et généralement de toutes les substances alimentaires destinées à la consommation.... » — Art. 3. La visite de tous les animaux devant être abattus aura lieu tous les jours à l'abattoir, de 11 heures à midi. — Art. 5. A l'entrée du bétail à l'abattoir, le préposé séquestre les animaux présentés dans un mauvais état d'entretien ou qui paraissent malsains ou malades; il doit en référer immédiatement à l'inspecteur. CH. MOROT. — INSPECTION SAMTAIIU: |ii;3 VIANDES AI IMI.N I Mil K61 56. — Règlement de l'abattoir de Saint-IA [Maneh \obrt /^s.'. Le préposé receveur est chargé de L'apposition de L'estampille sur la vian lorsque l'inspecteur n'y a pas mis opposition (art. 2). - Le vétérinaire, inspecteur de la salubrité pourra se rendre à imite heure a L'abattoir pour visiter les animaux sur pied ou après L'habillage. La viande di pea e venant 'lu dehors devra être visitée par lui à L'abattoir avant d'être marquée, l< samedi de 6 à 7 heures du matin en été, de 7 à 8 heures eu hiver el Les veilles de (oires de 2 à 3 heures de l'après-midi. Il devra en outre taire au moins tr>-i< visite» /«<< semaine et se rendre à tout appel qui lui sera adressé d'urgence par le préposé de l'abattoir ou par le commissaire de police. Si des constatations ou des vérifications de viandes suspectes sont nécessaires en ville, il devra s'y rendre également » (art. 18). 57. — Vérification des viandes foraines à Xancij (Meurthe-et-Moselle), arrêté du :o mars 1883. Article 1er. La vérification des viandes foraines par l'inspecteur non à cet effet (1) sera faite tous les jours dans le pavillon de la Halle ,\ la criée, aux heures suivantes : 1° en mars, avril, septembre et octobre, de 6 i 9 heure h du matin; 2° en mai, juin, juillet et août, de 5 à 8 heures du matin; 3 novembre, décembre, janvier et février, de 7 à 10 heures du matin. En outre, à 11 heures du matin et, le soir, de 4 à G heures, en toute saison. Le dimanchi . la vérification aura lieu le matin aux heures réglementaires de la saison, et le soir à 5 heures et demie. 57 bis. — Règlement de l'abattoir de Nancy (Meurthe-et-Moselle), f« mars 1884. Le vétérinaire-directeur est chargé d'inspecter les animaux sur pied el les viandes abattues. « Il lui est formellement interdit de taire, en qualité de i rinaire, de la clientèle en dehors » (art. 4). — Le vétérinaire se rend tréqui m ment dans les échaudoirs pour j examiner les animaux abattus (art. 31 , 58. _ Règlement de l'abattoir de Saint-Rrieuc (Côtcs-du-Xord), 2o août 181 Le directeur-receveur inspecte les animaux de l'abattoir avant el après l tage, ainsi que les viandes foraines (art. 2, 13, 17, 21 et 22). — Un vétérinaire désigné par la municipalité examine : 1° sur l'invitation du directeur, les ani- maux présumés atteints d'une maladie contagieuse (art. L> : 2° les bêtes refusées pour un autre motif, en cas de protestation, el contradictoiremenl un expert du choix du propriétaire, après quoi, s'il y a désaccord, un tiers expert désigné par le maire statut: sans appel (art. 18). 59. _ Règlement de l'abattoir de Grenoble (Isère), 10 décembi Le vétérinaire-directeur est chargé de visiter: 1° les animaux vivants am à l'abattoir; 2° les animaux abattus; 3° les viandes foraines art. -'. 1N ' -" ■ — « Le sous-inspecteur adjoint remplace dans ses tondions levétérinaii H) Vétérinaire-inspecteur des halles et marchés (art. l Je Varrità du I < févritr IBM sur Us vi foraines, à Nancy). 802 HYGIÈNE ET MÉDECINE PUBLIQUE empêché, et est spécialement chargé de la police de la boucherie. Il visite tous les jours, en été, et deux fois par semaine, en hiver, les étaux de boucherie, les charcuteries, les marchands de comestibles, de poissons et de volailles établis en ville ou sur les marchés » (art. 3). — Les viandes foraines ne peuvent être introduites que le matin, à 6 heures en été, et à 7 heures en hiver (art. 97). 60. — Règlement de l'inspection des viandes de boucherie de Lyon (Rhône), 28 juillet 4881. Le personnel comprend : un vétérinaire-inspecteur principal, chef du service, nommé après concours, avec interdiction de faire de la clientèle personnelle ; quatre vétérinaires-inspecteurs pouvant faire de la clientèle; huit contrôleurs, choisis exclusivement parmi d'anciens bouchers ou charcutiers, après examen sur leurs connaissances pratiques et sur leur instruction (art. 3, 4 et 5). — Aucune viande ne sort des abattoirs sans avoir subi l'inspection et l'estampil- lage, qui ne peuvent avoir lieu que de jour (art. 13 et 14). — Les viandes foraines sont visitées de jour : aux abattoirs, à toute heure ; à l'Hôtel muni- cipal, de 9 heures à 4 heures; à la Halle des Cordeliers, jusqu'à 10 heures du matin (art. 24). — La visite des salaisons, extraits et conserves de viandes, arrivant en gares de Yaise ou de la Mouche, et non destinés à la garnison, a lieu sur place chaque matin, pendant deux heures (art. 24). — Le service visite journellement les halles ou marchés publics, et fréquemment les boucheries, charcuteries et triperies installées en ville, ainsi que les épiceries débitant de la charcuterie (art. 38). 61. — Règlement de l'abattoir d'Arras (Pas-de-Calais), o novembre 4884. Un vétérinaire-inspecteur assermenté visite chaque matin, à l'abattoir, de 7 à 8 heures, de mars à octobre, et de 8 à 9 heures les autres mois, les bestiaux à abattre ou abattus et les viandes foraines (art. 15 et 42). — Les bêtes de troi- sième qualité, les viandes foraines et la chair de cheval sont exclusivement marquées par l'inspecteur ou le vétérinaire-suppléant délégué par lui (art. 15 et 98). — Des sous-inspecteurs assermentés visitent les denrées alimentaires sur lis marchés, à la Halle et dans les boucheries. Ils peuvent, l'après-midi, en présence du gardien-concierge, inspecter non les viandes douteuses, mais celles provenant d'animaux que le vétérinaire aura jugés, à l'examen sur pied, abso- lument sains et de toute première qualité (art. 21 et 42). 62. — Règlement de l'abattoir de Poitiers (Vienne), I ï janvier 1885. Le concierge et les préposés d'octroi examinent les animaux à l'arrivée. Si une bète leur parait malade, ils en préviennent le vétérinaire, après l'avoir consignée (art. 10). — L'inspecteur visite les animaux avant et après l'abatage (art. 22). 63. — Règlement de l'abattoir d'Auch (Gers), o février 1885. Les viandes foraines portées à l'abattoir pour y être vérifiées (art. 12), et les animaux présentés vivants en cet établissement, sont visités par le vétérinaire inspecteur : du Ie1' avril au 30 septembre, de 7 à 8 heures du matin et de 5 à 6 heures du soir; du 1er octobre au 31 mars, de 8 à 9 heures du matin et de 4 à 5 heures du soir (art. 5). — Les animaux reconnus et marqués bons à abattre sont tués dans les quarante-huit heures (art. 6). ■ il. mi nui r. — INSPC* ll"N SANI i v 1 11 1 i.i s \ivxm - tLlMEATAlBES 64. Règlement de Cabattoèr de Montpellier //> U I e vétérinaire, inspecteur principal, a bous - deux inspi adjoints (art. 3). - Les animaux son! inspectés avant et apn >i. . el 7). — L'inspection sur pied a lieu: i" chaque matin, de ~ a 10 i, du i tobre au 31 mars, et de 6 heures à 9 heures, du l avril au 30 septembre; 1 pour les besoins supplémentaires, chaque après-midi, toute L'anm e,de l i • à 2 heures art. 132). — Les viandes foraines sont inspectées à L'abattoir: " septembre, de 6 heures et demie à 9 heures el demie du matin, et de -1 a •') heures et demie du soir; du l octobre au 30 avril, de 1 heun demie à 10 heures ci demie du matin, el de -l heures è i heures el demie du soir art. 52). — Les inspecteurs adjoints visiteront parfois avec l'inspecteur principal) : fréquemment Les boucheries en ville (art. 84 el Les épiceries débi- tant de la charcuterie (art. 84), journellement, les halles, marchés el criées tari. Si . 65. — Règlement de Pabatloir d'Albertville (Savoie), 34 mars I8& Le vétérinaire inspecteur visite les animaux avant t'abatage, en i e du eemmUsaire de police ou l'un de ses agents délégués, chaque malin i 8 hi on -. du 1er avril au l octobre, el a 9 heures, du Ier octobre au !■' avril art. — L'inspecteur de boucherie en l'ait un second examen après L'abatage art. — Les \iandes foraines sont inspectées el i Btampiliées à l'abatton art. 66. — Règlement de l'abattoir de Chartres (Eure-et-Loir), S moi /sy , Le préposé de L'abattoir visite chaque animal sur pird ait. 9). — En L'absence du vétérinaire inspectent il s'assure après L'abatage sa la viande est saine (art. 65). — Tout animal douteux est examiné vivant par Le vétérinaire art.9 . — « Il est viïitr après L'abatage par Le préposé, si Le doute persiste. Il est con- signé et le vétérinaire est requis « si le doute persiste encore art. N . — Les viandes foraines sont examinées à L'abattoir par Le préposé, Ions l<> jours, jusqu'à la nuii tombante art. 34). — Elles sont déposées à l'écbaudoir banal dans Le cas où elles nécessitent la présence du vétérinaire (art. 36 , c,7. _ Règlement de l'abattoir de Fontenay-le-Comte Vendée , 6 août /s Want d'entrer é l'abattoir. Lee animaux sont exposés à La boucle dans le parc, où ils sont visités chaque matin par le vétérinaire de La monicipaliti 7 heures, du t" avril an 80 septembre, et de s à 9 heures du l r octobre au ::i mars. Dans les cas douteux. Le vétérinaire visite toujours la viande après l'abatage (art. l-i. — Le prépesé prévient le vétérinaires orne viande lui semble malsaine après l'abatage, en si un animai lui parait meez matkde pendant le séjour à L'abattoir, et il interdit rabattage de toute bête ondade jusqu'à Fan du vétérinaire (art. i» . — Le vétérinaire visita les viandes foraine- i l'abat aux heures fixées par l'art. LE art. LU . 6gt — Règlement de l'abattoir de Gavrs liliùn> . La visite des animaux vivants et «battus est faite par le tour, une heure après l'ouverture de l'abattoir, chaque matiD, et un- l. 8G4 HYGIÈNE ET MÉDECINE PUBLIQUE demie avant la fermeture, chaque soir, mais jamais la nuit. Elle n'a lieu que le matin, les jours fériés (art. 53). — Certains animaux sont visités vivants par un contrôleur, en l'absence du vétérinaire (art. 48). — Aucune viande ne sort sans avoir été visitée par l'inspecteur et estampillée (art. 52). — L'inspecteur et un contrôleur inspectent les marchés publics ; ils visitent fréquemment les boucheries, charcuteries, triperies, installées en ville, ainsi que les épiceries débitant de la charcuterie (art. 57). 69. — Règlement de l'abattoir d H 'on fleur (Calvados), l'a septembre 1885. Les viandes foraines sont visitées aux abattoirs par le vérificateur ou le pré- posé en chef de l'octroi, et, à leur défaut, par le peseur (art. 2). — Les saisies de ces agents sont, en cas de contestation, expertisées par un ou plusieurs vétérinaires dont la décision est souveraine (art. 8). 70. — Règlement de l'abattoir d'Ambert (Puy-de-Dôme), 18 février 4886. Le préposé inspecteur des concessionnaires de l'abattoir visite les animaux vivants et abattus, ainsi que les viandes foraines (art. 18). — En cas de protes- tation contre une saisie, un vétérinaire désigné par la municipalité est appelé et statue. Les frais de visite sont à la charge du propriétaire, que l'animal soit ou non reconnu sain (art. 7). 71. — Règlement de l'abattoir de Sainte-Menehould (Marne), 28 février 1886. A son entrée à l'abattoir, chaque bête est visitée par le surveillant permanent qui, s'il y a doute ou contestation sur l'état sanitaire, en réfère avant l'abatage au vétérinaire inspecteur (art. 5). — Les agents de police visitent, au moins une fois par semaine, les étables et boutiques des bouchers et charcutiers, afin d'examiner leurs bestiaux au point de vue sanitaire, et -de s'assurer s'ils n'en abattent pas en fraude. Ils examinent les viandes foraines dans le but d'en constater la qualité, et ils rendent compte du résultat de ces visites à l'inspec- teur de la boucherie (art. 14). 72. — Règlement de l'abattoir de Sedan (Ardennes), 20 mars 1886. Deux vétérinaires sont chargés de l'inspection sanitaire des viandes alimen- taires et autres comestibles (art. 2 et 9).— Ils estampillent sur place, aux frais du propriétaire (vacation de 5 francs) les bestiaux abattus dans la maison d'un bou- cher, d'un éleveur ou d'un aubergiste, par cas fortuit avec autorisation spéciale du maire, soit en cas d'impérieuse nécessité déclarée à la police ou à l'abattoir (art. 4). — Ils visitent et estampillent gratuitement les viandes à l'abattoir, deux fois par jour, aux heures déterminées par le maire, sauf les dimanches et fêtes, où cette opération n'a lieu qu'à 11 heures et demie du matin (art. 7). — Le matin des jours de marché, ils visitent et estampillent gratuitement les viandes foraines au marché couvert, de 5 heures à 5 heures et demie du 1er avril au 31 août, et de G heures à 6 heures et demie du 31 août au 1er avril. En dehors de ces heures, les introducteurs ne peuvent faire inspecter ces viandes qu'en prévenant l'inspecteur au moins deux heures à l'avance, et en lui payant, pour frais de déplacement, une indemnité de 1 franc par 100 kilogrammes de viande ou fraction de ce poids, et non inférieure à 2 francs (art. 13). — Ils sont chargés, l'un du service de l'abattoir et des constatations mentionnées à l'art. 4, l'autre, en. MOROT. — [N8PK riOS s.wn \ii;i |., \, utDl g u ,MI N| Ul de l'inspection des viandes el autres denré - alimentaires au mai dans les étaux de la ville el dans les magasins de comestibles. Il» alternent l< service au 1" janvier el au l juillet. Ils se suppléent l'un l'auti d'absence, de maladie ou de toul autre empêchement, de façon qui l soil assuré exactement el sans interruption (art. 1 1 . 73. — Règlement de Y abattoir de Constantine Algérie), 15 mat 1886, Les animaux sur pied subissent à l'abattoir la visiir sanitaire 'lu vétérinaire : le matin, île 7 à ;i heures du 1"' octobre au I mai. el de 6 a 8 beun 1er mai au Ier octobre; l'après-midi, de 1 à 2 heures, pour lis besoins Bupplé mentaires. Toute personne réclamant cette \\>\U- en dehors de l'heur "dînai n vra requérir lf vétérinaire à ses fiais a (art. 5, <) el 7 . T'j. — Règlement de Y abattoir de Fontainebleau Seine-et-Marne . S juin 1886, Le vétérinaire inspecteur de L'abattoir el des marchés publics i -i assermenté el reçoil un traitement annuel de l.OOOfrancs (art. 1 el 15), —Chaque jour, en une mi plusieurs séances, à «1rs heures fixes, déterminées d'accord entn agent el les bouchers ou charcutiers, il visite à L'abattoir les animaux vivants. constate leur état de santé et délivre les autorisations d'abatage art 2. '■< et 6 , — Aucune viande ne sort de L'abattoir sans avoir été estampillée avec Le cach< i officiel qui reste constamment entre les mains du vétérinaire (art 6).— Celui-ci yérifie et estampille 1rs viandes foraines à L'abattoir, saul Les jours de marché où il peut faire ces opérations à L'étal (art. 8). — 11 visite les halles, les marches ou Loires, et examine ies denrées alimentaires mises en vente sur la voie publique (art. 2 T6. — Règlement de l'abattoir d'Oran (Algérie , 9 juillet 1886. Les animaux sur pied sont soumis à L'abattoir à l'inspection du vétérinaire : du 1 ' mai au 1" octobre, de 7 heures à I" heures du malin et de 2 heun a i 5 heures du soir ; du 1er octobre au I" mai, de 8 heures â II heures du mai in el «le 2 heures à S heures du soir (art. ."j. 6 et 7). — Les animaux abattus • i 'h?- puiiililes seront de nouveau visités par le vétérinaire (art. Lo . 7C>. — Règlement de l' abattoir de Montaùban Tarn-et-Garonne , 22 septembre 1X86. Le vétérinaire, inspecteur principal, a sous ses ordres deux inspecteurs adjoints (art. 3). — Les animaux sont visités vivants à L'abattoir par Le vétérinaire ou L'inspecteur adjoint de cel établissement (art. 6 et 7). — Tous les animaux abattus sont inspectés d L'abattoir par le vétérinaire, à 8 heures du malin el ù i heures du soir, du l octobre au 30 avril; à 8 heures du malin et a 6 heures du du Ier mai au :>*• septembre (art. 12). — Les viandes foraines Bont transpoi I l'abattoir p ' y être visitées aux heures indiquées é l'art. 12 » el 2\ . — L'inspecteur adjoint de l'abattoir visite les animaux vivants el abattus l'autorisation el la responsabilité du vétérinaire art. 53 .— L'inspecteur adjoint du marché public vérifie chaque jour les denrées alimentaires mises en vent.' en ce lieu (art. i'1, 57 el 58). — Les inspecteurs visitent journellement Ii a rhés publies; ils inspectent fréquemment les boucheries, charcuteries el Iripi i ies installées en ville ainsi que les i piceriea débitant de la charcuterii . l police exercent cette surveillance concurremmenl avec eux dans |< lions 866 HYGIÈNE ET MÉDECINE PUBLIQUE respectives (art. 40). — Les commissaires de police font les visites indiquées à l'article 40, deux lois par mois au moins, à des jours indéterminés et variables, soit isolément, soit assistés du vétérinaire ou d'un inspecteur adjoint (art. 41). 77. — Règlement de l'abattoir de Chaumont (Haute-Marne), lo octobre 1886. Le personnel de l'inspection comprend deux inspecteurs vétérinaires (art. 3). — Les bestiaux sont examinés vivants par l'un des inspecteurs (art. 4). — Aucune viande ne sort des abattoirs sans avoir été examinée par l'un des inspecteurs. L'inspection ne peut avoir lieu que de jour à l'heure qui est indiquée par le ser- vice d'inspection, d'accord avec l'administration municipale et les exigences de la consommation (art. 9). — Les viandes foraines ne sont mises en vente qu'après avoir été vérifiées au bureau de l'inspection. Les viandes salées ou conservées arrivant à la gare y seront visitées (art. 24, 25 et 26). — Les inspecteurs visitent en ville ou sur les marchés les boucheries, charcuteries, triperies, épiceries (vendant de la charcuterie ou autre viande) et surveillent la vente du gibier à la criée (art. 2, 32 et 34). — Le commissaire et les agents de police surveillent également ces établissements, surtout pendant les chaleurs (art. 33). 77 bis. — Règlement de l'abattoir de Chaumont (Haute-Marne), 20 juin 1896. Deux employés d'octroi, l'un à l'abattoir, l'autre au marché couvert, sont chargés conjointement avec le vétérinaire inspecteur (auquel toute clientèle est interdite), et sous sa responsabilité, de marquer toutes les viandes destinées à l'approvisionnement de la ville (art. 2). — Aucune viande ne sort de l'abattoir sans avoir été visitée par le vétérinaire ou le contrôleur (art. 43). — La visite du vétérinaire à l'abattoir a lieu tous les jours : de 9 à 11 heures du matin et de 2 à 4 heures du soir, du 1er septembre au 30 avril ; de 7 heures et demie à 8 heures du matin et à 8 heures et demie du soir, .du 1er mai au 14 sep- tembre (1). La visite ne se fait pas le soir des dimanches et fêtes (art. 15). — Les viandes foraines sont inspectées : au marché couvert, le matin, de 6 à 7 heures, du 15 mai au 15 septembre et de 7 à 8 heures, du 16 septembre au 14 mai ; à l'abattoir, aux heures indiquées à l'art. 15 (art. 59). — Le service d'inspection a la charge de visiter les viandes de toute nature et les autres denrées alimentaires mises en vente sur les différents marchés, ainsi que dans les étaux, boutiques et magasins en ville. 78. — Règlement de l'abattoir de Toulon (Var), 8 mars 4887. Le personnel comprend : 1° un directeur inspecteur des viandes (vétérinaire); 2° un surveillant marqueur et un surveillant inspecteur, assermentés, estam- pillant les viandes au moment de l'inspection par le directeur; 3° un langueyeur juré des porcs, nommé par le maire, assermenté, salarié par les bouchers et les- charcutiers (art. 14, 45, 47 et 48). — Les animaux sont visités avant et après l'abatage par le directeur ou sous son contrôle par les inspecteurs (art. 7 et 10). — Les bêtes abattues sont inspectées par le directeur de 7 à 8 heures et demie du matin et de 4 à 5 heures du soir du 1er octobre au 31 mars; à 5 heures et à : 1 1 Actuellement, toutes les viandes sont soumises à la visite exclusive du vétérinaire. En vertu d'un arrêté du 29 juin 1899, cette visite a lieu chaque jour de 9 heures à n heures et demie du matin, et de :i à :, heures du soir, du |« octobre au i" avril : de sa 1 1 heures du matin, de 3 à 5 heures et de 7 heures et demie à S heures et demie du soir, du 2 avril au 30 septembre (art. lo modifié). CH. MOItoT. — INM'Ei l'inN SAMTAIM DSS m\mh \ I I \u:m \ l m - 7 heures et demie du matin, à i heures et i 6 heures el dentea du soir 'lu lr u\ril au -".n septembre (art. 18). 7'.». — Règlement de l'abattoir de Bw-te-DtK Meute . : > avril I" Un vétérinaire inspecteur assermenté, ayant Le droil d'exercer u profession de vétérinaire en dehors el en ville, est chargé du contrôle sanitaire des visa ci aulnes heures du 1 ' octobre au 31 mars, et de 6 à 8 heures du Ier avril au 30 septembre, par le vétérinaire; -• les mer- credi et dimanche, pendant l'absence forcée de l'inspecteur, par le gardien 'I l'abattoir qui consigne les viandes douteuses pour les soumettre au vétérinaire (art. 12). — Les viandes foraines sont visitées et estampillées au marché converl par le vétérinaire, les mercredi, vendredi et dimanche le matin. d< S honm à 7 heures et demie du [,r avril au .'îl août, et de 6 i 8 heures el demie «lu :'.l août au I"' avril. Après ces heure-, elles subissent les conditions de l'art. 13 de Sedan 18St; i art. 15). n" ~±. — Lessolipèdes sont \isités avant l'abatage de 8 heures du matin, après l'abatage dès que la viande est préparée. 80. — Règlement de l 'abattoir de Pontarlier (Doubs), 87 avril /vs;. Les viandes sont toujours estampillées par le vétérinaire ou Le directeur rece- veur (art. 3). — Le vétérinaire visite trois fois par semaine Les animaux et Les viandes (art. 14). — Les viandes foraines sont visitées et marquées à l'abattoir par l'inspecteur «le la boucherie (art. 21). 81. — Règlement de l'abattoir de Brest (Finistère), Ier juin 1887. Tous les jours le vétérinaire inspecteur visite aux abattoirs les animaux \ivanls et abattus, aux heures fixées par le directeur et indiquées aux bouchers par des affiches ^art. '2, G et L6). 82. — Règlement de l'abattoir de Rambervillers (Vosges), II juin 1887 I . Tous les animaux seront visités avant et après L'abatage par un vétérinaire ou son délégué (art. 2). — La visite aura lieu chaque jour aux heure- détermin par le vétérinaire sur l'avis du maire (art. '■'< . 83. — Règlement de police de Compiègne (Oise], lr juillet (887. Les viandes foraines seront visitées le matin à la halle, de '■> heur-' - i s beun - du 1 avril au 31 août, et de 7 heures à 10 heures du I ' septembre au3i m (art. 77 1. — Tous les jours, dans la matinée, Le vétérinaire inspecteur d< - Man- des visitera à l'abattoir les animaux et les viandes art. 728). -- l. - de tout animal paraissant à l'arrivée malade, blessé ou extrémemenl m (t) Les articles 2 et * «lu Règlement en vigueur de l'abattoir t v textuellement les articles 2 et 3 de Rambervillers iS87. 868 HYGIÈNE ET MÉDECINE PUBLIQUE interdit par le receveur de l'abattoir jusqu'à la visite réglementaire de l'inspec- teur qui statuera (art. 729). 84. — Règlement de l'inspection des viandes à Montargis (Loiret), leT juillet 1887. Deux vétérinaires font l'inspection des viandes de boucherie à tour de rôle, au traitement annuel de 400 francs chacun (art. 2). — Tous les animaux sont avant l'abatage visités par l'inspecteur de service aux jours et heures fixés par la municipalité. « Les bestiaux jugés douteux sont de nouveau visités après l'abatage par le vétérinaire. » L'inspecteur visite les viandes foraines au bureau de l'abattoir, ou à l'étal, soit le matin au marché à la viande à 8 heures, du 1er avril au 31 août et à 9 heures du 1er septembre au 31 mars, soit au domicile des bouchers arrivant après lesdites heures (art. 4). 85. — Règlement de l'abattoir de Rolbec (Seine- Inférieure), 1™ octobre 1887. Un vétérinaire, nommé par la Compagnie concessionnaire des abattoirs et agréé par le maire, visite les animaux vivants et abattus lorsqu'il en est requis par le préposé ou l'intéressé. Si un animal présente une affection contagieuse ou une maladie le rendant impropre à la consommation, il en avise le préposé receveur qui le fait enlever (art. 19). — Le receveur défend d'abattre tout animal malade, blessé ou extrêmement maigre et requiert le vétérinaire pour statuer à ce sujet. Si après l'abatage, le receveur, ou le vétérinaire de nouveau appelé en cas de contestation, en reconnaît le viande impropre à la consommation, il pres- crit l'enfouissement (art. 20). — Les visites ordinaires du vétérinaire sont payées par la Compagnie, et ses visites extraordinaires — pour les cas contestés — par les intéressés les ayant réclamées (art. 23). — Le préposé de l'abattoir visite et estampille les animaux tués en cet établissement et les viandes foraines (art. 55). 86. — Règlement de l'abattoir de Grasse (Alpes-Maritimes) , 27 novembre 1887. Le vétérinaire inspecteur visite chaque jour : 1° les animaux avant et après l'abatage, de 7 heures à 7 heures et demie du matin et de 4 heures à 4 heures et demie du soir du 1er octobre au 30 avril, de 6 heures à 6 heures et demie du matin et de 5 heures à 5 heures et demie du soir du lor mai au 30 septembre; 2° les viandes foraines au bureau de vérification, de 7 heures et demie à 8 heu- res du matin et de 4 heures et demie à 5 heures du soir du 1er octobre au 30 avril; de 6 heures et demie à 7 heures du matin et de 5 heures et demie à 6 heures du soir du 1er mai au 30 septembre. Sous peine de destitution, il est interdit aux marqueurs d'estampiller aucune viande en l'absence de l'inspecteur. Le vétérinaire visite le plus souvent possible les boucheries et les charcuteries, assisté d'un agent assermenté requis par lui (art. 10 et 12). 87. — Règlement de l'abattoir de Commercy (Meuse), 15 décembre 1887. Les dispositions des articles 3. 4, 6, 12, 16 et 19 sont les mêmes qu'aux arti- cles correspondants de Bar-le-Duc, 1887. n° 79, sauf les modifications sui- vantes : A l'article 4 : « vacation de 3 francs » ; à l'article 12, les mots : lundi, mardi, jeudi, vendredi, samedi (1°) et mercredi, dimanche (2°) sont remplacés par- les mots: « tous les jours »; à l'article 12, addition aux mots « gardien de l'abattoir » des mots : « en présence du surveillant en chef de l'octroi». Les viandes i II. KOROT. — INSPKl ih'.N SANITAIRE DE9 VIANDES \l IMI M Min - foraines sonl visitées el estampillées m marcl • par le i ace pagné du commissaire ou d'un -■ de police 1< s lundi el malin de S i 6 heures du l' avril au 31 soûl : de 6u 7 h< un - du l septembre au 31 octobre el du l au ■'•! mars; de 7 I 8 heures du l oovcm février art. 15).— Les solipèdes sont abattus, le matin, d l heures, du I octobre au •''! mars, el d<- '■> i 8 heures du I avril au 30 teplembn art. 36). S3. — Règlement de l'abattoir de Tunis (Tunisie . 17 décembre /ss<~. En toute saison, de 8 heures à 11 heures du matin el heures du soir, â l'abattoir, les viandes foraines sonl soumises à une inspection sani taire, et les animaux sont, par L'expert, visités collectivement avant L'aba sous le contrôle immédiat du directeur vétérinaire art. 3 el '■ . 89. — Règlement de Cinspection des viandes heures à : heures et demie et de 10 heures à 11 heures du matin, de 3 heures à I heures, de :. heures A 6 heun - el de 1 heures el demie à 8 heures du soir; du 15 octobre au I' mars, de 7 heures à s heures et de 10 heures à 1 1 heures du matin, de 1 heure i 2 heures, de •'! heures à i heures et à \ heures el demie du soir art. 7 et 8). I.. - viandes foraines sont inspectées : i au marrh,- couvert, le malin, de 7 a 10 heures du Ier janvier au I" mai, de 6 à 10 heures du l nui au ! tembre, de7à 10 heures et demiedu I septembre au l^janvier. - i inhat- toir : à II heures du matin, à -1 heures el de :. â 6 heures du soir, du I jan- vier au I mai; le soir, de '■'> â 4 lu-un-, de S ù 6 heures el de 7 heun demie a 8 heures du Ie1 mai au 1 ' septembre; le soir, de 1 i -i heures el de I à 3 heures du h1 septembre au Ier janvier art, 17 . Les inspecteur- des comestibles visitent fréquemment les boucheries, charcu- teries et triperies en ville, les épiceries vendant de la charcuterie, journellemenl les halles et marchés publics (art. :!:•>). — II- y >'\ . Le vétérinaire visite les solipèdes art. 68 : Sur pied, du 15 mai au 13 octobre, â 3 heures du matin; du 1 mais au 13 mai. à 6 heures du matin ; du 13 octobre au I mai-, d 7 heure- du matin. lût mande, du 13 mai au 15 octobre, i II heures du matin: du l« mai- au 13 mai. ,'i 1 heure du soir: du 15 octobre au I' mai-, i 11 heures du matin. Visite supplémentaire sur pied a ."i beuivs 'lu soir pendant les chaleui 90. — Règlement sanitaire des viandes et denrées aliment ■ :; août 1888. L'inspecteur des denrées alimentaires esl un vétérinaii lemenl nommé après un concours el auquel toute clientèle esl interdite. U rmenlé (art. 1). —Son Bervice comporte la visite des viandes foi U< des viandes préparées à l'abattoir, la visite des étaux, .uutiques et m 870 HYGIÈNE ET MÉDECINE PUBLIQUE mises en vente les viandes de boucherie, charcuterie et autres denrées alimen- taires ainsi que les boissons (art. 2). Art. 9. La vérification des viandes foraines a lieu à l'abattoir aux heures suivantes : 1° Pendant les mois de janvier, lévrier, mars, octobre, novembre et décembre, le matin de 6 heures à 10 heures et le soir de 2 heures à 5 heures pour les jours ordinaires; les jours de foire et de marché, la visite du matin n'aura lieu que de 6 heures à 8 heures ; les dimanches et jours fériés, l'inspection ne se fera que de 6 heures à midi. 2° Pendant les mois d'avril, mai, juin, juillet, août et septembre, le malin de5heuresà 10 heures, le soir de 3 heures à 5 heures pour les jours ordinaires ; les dimanches et jours fériés de 5 heures du matin à midi ; les jours de foire et de marché, le matin de 5 heures à 7 heures et demie, le soir de 3 heures à 5 heures. Art. 16. La vérification des bestiaux abattus à l'abattoir a lieu dans cet établis- sement aux heures suivantes : 1° Pendant les mois de janvier, février, mars, octobre, novembre et décembre, le matin de 6 heures à 11 heures et le soir de 3 heures à 6 heures pour les jours ordinaires ; les jours de foire et de marché, l'inspection du matin ne se fera que de 6 heures à 7 heures et demie ; les dimanches et jours fériés, la vérification n'aura lieu que de 6 heures à midi. 2° Pendant les mois d'avril, mai, juin, juillet, août et septembre, la vérifi- cation aura lieu le matin de 5 heures àlO heures et le soir de 3 heures à 7 heures; les jours de foire et de marché, cette vérification ne se fera le matin que de 5 heures à 7 heures et demie ; les dimanches et jours fériés, elle n'aura lieu que de 5 heures du matin à midi. 89. —Règlement de l'abattoir de Brou (Eure-et-Loir), Ier juin 1888. Le préposé inspecteur ou commissaire-expert (vétérinaire) visite les animaux vivantsetles viandes foraines entre 8 heures et 10 heures du matin (art. 2 et 10). — S'il le juge convenable, il revoit après l'abatage les animaux qui lui ont laissé quelque doute sur pied (art. 12). — Les viandes ne sortent de l'abattoir qu'après avoir été reconnues saines par le préposé de l'administration et par un délégué des bouchers nommé par ces derniers à cet effet (art. 13). 90.— Règlement de l'abattoir de Carcassonne (Aude), 10 septembre 1S88. Il y a un vétérinaire inspecteur principal et des inspecteurs adjoints (art. 3, 82, 88). — Les inspecteurs adjoints suppléent le vétérinaire en cas d'absence motivée ; ils en réfèrent à l'inspecteur principal dans les cas difficiles ou contestés (art. 82). — L'inspection a lieu avant, puis après l'abatage et seule- ment de jour (art. 11 et 12). — Les viandes foraines sont inspectées à l'abattoir (art. 36), — Les prescriptions des art. 53, 54, 55, 56 et 58 sont une répétition de celles des art. 40 et 41 de Montauban 1886, n° 76. 91. — Règlement de l'abattoir de Nîmes (Gard), 31 octobre 1888. Le vétérinaire, inspecteur principal, et les deux inspecteurs adjoints ou sous- inspecteurs ne peuvent exercer l'art vétérinaire pour les animaux de boucherie (art. 3 et 4). — Le vétérinaire inspecte chaque jour l'abattoir et CH. MOrtOT. — WSPBl riOR SANITAIRE DES FIANDES ALIMENTAIRES v~ I les halles; il (ail des visites intermittentes en vil] lesétaux ; En cas d'absence, il esl Buppiéé par le sous-inspecteur le pins ancien el 127). — On inspecteur adjoinl visite tous les animaux avanl et apn & l'abattoir (art. S, 16, 122). L'antre inspecteur adjoint visite journellc ment les halles el marchés. Il contrôle les débits de viandes, poissons 1 1 au denrées alimentaires. Tous les agents de police surveillenl lents dans leurs sections respectives (art. 96 el 97). — Les animaux aballai el les viandes foraines son! inspectés à l'abattoir, seulement de jour: du matin au soir, avec interruption de 10 heures à midi en Bemaine, l< matin exclusi- vement les dimanches el lêtes art 16, •">:>>. ■'<■>. 68, l- 92. — Règlement de l'inspection des mande» de Verdun (Meute), 3 novembre 1888, In vétérinaire français esl commissionné par le maire et assermenté c mi inspecteur des viandes et denrées alimentaires d< toutes sortes, à la Buite d'un concours passé devant unjurj spécial (art. 2 el 3). — L'exercice de tonte clientèle médicale lui est formellement rnterdit, excepté lorsqu'il est appelé commi experl ou comme conseil i,art . I). — A l'abattoir, il visite chaque animal avant et après Pabatage: de 9 heures à midi el de -1 heures à '■> heures pendant les mois d'hiver; de 8 heures el demie à midi el de 2 heures à 6 heures pendant les 1rs mois d'automne el de printemps ; enfin de 8 heures à midi el de 3 heures à 7 heures pendant l'été. En cas de réclamation des bouchers, le maire peul modifier ces heures au mieux <\<'< intérêts des réclamants [art. I s. — Le vétérinaire inspecte aux heures précitées les viandes foraines présentées au bureau de l'inspection, à l'abattoir (art. 9 et 1»>). — Le matin des jours de marché (lundi, mercredi, vendredi et samedi), l'inspecteur vérifie les viandes foraines au Marché couvert : depuis Parrivéedu jour jusqu'à 8 heures et demie en novembre, décembre, janvier el lévrier : de •'• heures el demie à 8 heures en mars, avril, septembre et octohre ; de 6 heures à 7 heures el demie en mai, juin, juillet el août (art. 10). — L'inspecteur visite les denrées alimentaires de toutes sortes exposées tu vente dans les boucheries, charcuteries el boutiques delà ville ainsi qu'aux étaux et places du Marché couvert (art. \~ el 19 . 93, — Règlement de V abattoir de Saint-MiMel (Meuse), 23 novembre Î888. Le vétérinaire inspecteur fle service examine tous les animaux avanl et q l'abatage art. î . — Il t'ait une visitée l'abattoir chaque matin à II Meure*.. Le maire peut modifier l'heure de cette visite si les circonstances l'exigent (art. 5 et 33). — Les \iandes foraines ne peuvent ôtore mises en vente qu'après avoir été estampillées à la visite quotidie du vétérinaire à l'abattoir art. — Tout accident nécessita»! Ltobatage h ;diai d'un animal sen constat par le vétérinaire de service et aux Irais du propriétaire art. 12). — En cas de nécessité, les bouchers, charcutiers, etc., onl la (acuité de faire inspecter par le vétérinaire de service, en dehors de l'heure réglementaire, -«'it les anima abattre ou abattus, suit le- viandes foraines; tes extri I uni - ne peuvent avoir lieu qu'à l'abattoir et gonl à leurs frais (art. c, el 27). Des tournées périodiques > heures du Boir, du !• o< tobre au -'.I mai - demie à 6 heures el demie du matin, de I" heui - il heures 'lu malin et de 6 heures à 7 heures du soir, du I ' avril au 30 septembre art. 10 ■ •t 16). '.»9. — Règlement de l'inspection des manda à Toulouse Haule-Garon 15 mars 1889. Le personnel île L'inspection comprend un inspecteur général (vétérinaire), chef de service, et quatre inspecteurs assermentés, plus trois sous-inspecteurs (art. 3). — Les animaux abattus et les viandes foraines sonl inspi ctés toute la journée à l'abattoir; les viandes foraines ordinaires sonl aussi visitées â la ci jusqu'à midi el celles de pore au marché de la place des Carmes art. i\ . Les agents du service d'inspection visitent fréquemment les boucheries, charcu- teries, triperies, épiceries (vendant de la charcuterie installées en ville art. 30 . — Ils visitent les poissons, gibiers, volailles, légumes, champignons, fruits, el sur le> différents marchés de la ville (art. 33). 100. — Règlement de l'abattoir de Saint-Quentin Aisne . 26 avril h Le vétérinaire municipal, ou en cas d'empêchement son délégué agréé par le maire, visite les animaux avant el après l'abatage : de • > heures à 6 heures du matin et de G heures à 7 heures du soir en mai, juin, juilletet aoùl : de 6 heures à 7 heures du matin et dr :> heures à i» heures du soir en mars, avril, septembre et octobre : de 7 heures â * heures du matin et de 4 heures à 5 heui du soir en novembre, décembre, janvier et lévrier (art. 12). — Les \ian f< irai nés sont inspectées à la balle tous les matin-, les dimanches et fêtes excepti - de 6 heures à 8 heures en janvier, février, mars, octobre, novembre el décembi de6 heures à 7 heures en avril, mai, juin, juillet, aoùl et septembre. Elles sonl en outre inspecté' s chaque soir à l'abattoir aux heures fixées à l'art . I - (arl . 19 , — L'inspecteur visite fréquemment les boucheries, charcuteries, triperii épiceries (vendant de la charcuterie) installées en villi t. 52 . 104. — Règlement de l'abattoir d'Angers Maine-et-Loire . 6 juin I-' Les animaux sont visités avant l'abatage par l'inspecteur de la salubrité (vétérinaire) (art. 2). — Les viandes sonl inspectées et estampillées à 1' loir: 1" les jours ordinaires, du 1 ' mai au 30 septembre de 6 heures à 9 heun du matin et de \ heuresà 7 heures du soir; du L octobn au 30a^ i il de 7 beu à 1<> heures du matin et de '■'• heure- i 6 heures du soir; 2 les dimanches et jours fériés en mai, juin, juillet, août el septembre de 6 heures i s heui du matin el le soir à partir de 1 heures: dans les autres mois de 7 bi a - 9 heures du malin et de midi à -1 heures du Boir. Le vendredi son-, l'inspection commence deux heures plus tôt que les jours ordinaire. I' i pour d< cas tout à l'ait imprévus, le concierge de l'abattoir esl autorisé, en d< heures Qxées pour l'estampillage, à taire cette opération à un demi-mouton et 874 HYGIÈNE ET MÉDECINE PUBLIQUE à un demi-veau, à l'exclusion de toute autre viande. Les autres parties de l'animal et les organes internes seront laissés à l'abattoir pour être ultérieu- rement inspectés (art. 4). 102. — Règlement de l'abattoir de Vitré (Ille-et- Vilaine), S août 1889. En vertu des art. 2, 9, 12, 11, 14, 15, 18, 19, le préposé surveillant de l'abattoir procède comme il est dit pour le directeur receveur dans le règlement de 1883 de Saint-Brieuc, n° 58. En outre, d'après l'art. 9, un vétérinaire commissionné par la municipalité a le droit d'inspecter les viandes et les animaux et de décider définitivement de leur admission. 103. — Règlement de l'inspection des viandes à Nantes (Loire-Inférieure), 23 octobre 4889. Deux contrôleurs inspectent les viandes à l'abattoir, sur les marchés et à domicile, sous la direction et la responsabilité d'un vétérinaire inspecteur (art. 3). — Les viandes foraines fraîches, cuites, salées, fumées, conservées ou préparées, sont inspectées au marché de Talensac, avec interruption de midi à une heure, de 4 heures et demie du matin à 6 heures du soir, au printemps et en été, de 5 heures et demie du matin à 6 heures du soir, le reste de l'année. Il n'y a pas d'inspection l'après-midi les dimanches et jours fériés (art 9). — Le vétérinaire inspecte les animaux vivants, « exposés à la boucle », de 6 heures du matin à 11 heures et de 1 heure à 6 heures du soir, sauf le dimanche après midi (art. 12 et 13). — Toutes les viandes faites à l'abattoir, sont visitées et estampillées par le vétérinaire ou les contrôleurs (art. 20 et 21). — Ces agents auront toujours entrée dans les débits de viandes crues ou cuites, salées, fumées ou conservées (art 27). 104. — Règlement de V abattoir de Limoges (Haute-Vienne), 7 novembre 4889. Le vétérinaire directeur de l'abattoir, auquel toute clientèle personnelle est interdite, fait trois inspections des viandes chaque jour : du 1er mai au 30 octobre, de 10 heures et demie à 11 heures du matin, de 3 heures à 3 heures et demie du soir, et de 7 heures et demie à 8 heures du soir ; du 1er novembre au 30 avril, de 11 heures à 11 heures et demie du matin, de 3 heures à 3 heures et demie du soir et de 7 heures à 7 heures et demie du soir (art. 8 et 9). — L'abattoir est fermé à midi les dimanches et fêtes légales (art. 5). — Les viandes foraines sont inspectées à l'abattoir (art. 57). 105. — Règlement de l'abattoir d'Auxerre (Yonne), 18 novembre 4889. Des vétérinaires commissionnés par la municipalité inspectent tous les jours à l'abattoir les animaux destinés à être abattus et les viandes foraines : 1° les jours de marché, le matin, de 7 ù 8 heures, d'avril à septembre, et de 8 à 9 heures, le reste de l'année; 2° les autres jours, le soir, de 4 à 5 heures en novembre, décembre, janvier et lévrier; de 5 à 6 heures, en mars, avril, septembre et octobre ; âe 6 à 7 heures, le reste de l'année (Art. 55 et 56). — Aucune viiinde ne [.eut sortir de l'abattoir sans avoir été inspectée et estam- pillée (art. 04). CB. MOROT. — INSPECTION SAJWTAIRI \i imi m \im - 106. — Règlement de V abattoir de Varborme nbrt /^v- i . Le personnel de l'inspection comprend ud vétérinaire inspecteur principal, deux vétérinaires-inspecteurs adjoints el un controleui L'inspa tion viandes foraines el des animaux abattus a lieu à l'abattoir i haqui soir, de î heures el demie à S heures en novembre, décembre, janvier el Février; de 5 heures el demie à 6 heures en septembre, octobre, mars el avril; d< 6 heores et demie à 7 heures en mai, juin, juillet el août. Par i v • ption, am visite Bpéciale des viandes peul avoir lieu en dehors de l'heure n - ■ m nuûre, au\ frais de celai qui l'a provoquée (art. 14 ci 28). — Une vhriU des viandes foraines se fait aussi chaque matin au bureau d'inspection, de 7 heures et demi< ,1 9 heures (art. -28). —Chaque jour, de II heures i midi, les solipèdea sont visités sur pied au domicile de l'inspecteur principal, avei perception di •2 francs par animal, el la viande esl Inspectée à la visite journalière de l'abattoir (art. 38). — Art. 45. comme l'art. 30 de louons 1888 a J07. — Règlement des viandes de boucherie à Foix Ariège), i janvier 1890, l'n vétérinaire inspecteur, au traitement annuel de .'5">u francs depuis le l« janvier 1890 (antérieurement 200 francs), visite tous les soirs à l'abattoir les animaux abattus et les viandes foraines, de '■'> à i heures en janvier, février, mars, avril, novembre, décembre, el à :» heures les autres mois de l'anni Us dimanches et fêtes, l'abattoir est fermé à I heure, el l'inspection n'a i»as lieu l'après-midi (art. 2, 3 et 10). 108. — Règlement du service sanitaire vétérinaire d'Orthez [Basses- Pyrénées), '.) janvier 1890. Le vétérinaire municipal visite gratuitement à l'abattoir les animaux de boucherie Bur pied ou abattu- el les viandes foraines, le matin, de 8 heures et demie à 9 heures et demie, e ai. juin, juillet el aoûl : de 9 heures • i d< mie à 10 heures et demie, les huit autre.- mois (2 . Il inspecte lea divers comestibl - introduit- el mis en venir en ville; il Burveille les foires el marchés à bestiaux (art. I. 6 et 13).— Il a un traitement annuel fixé à 900 francs sur L'arbitrage du Préfet^ choisi à cet effet par le Conseil municipal et le vétérinaire inspecteur (arl. 2). — Toute visite en dehors des heure- réglementaires pour les a aux abattus et les viandes foraines, est payée par Les interi se Ion les indications de M. le Préfet | a? 22 du Recueil des actes administratifs de 1888), el ord awc Le vétérinaire (art. 7 et 13). — Les jours de marché, les Maie! sont visitées gratuitement andil marché(art. 13). - Les charcutiers continuel abattre leurs porcs i domicile,àc lition de représenter les viscères poun attachés) à tonte réquisition de L'inspecteur (art. H . (l , Ttarlonne, arrêté du l« janvier 1X9». - L'inspecteur principa] ■ de l'abattoii H). — A tout de rôle hebdomadaire, les inspe. <■ halles el marchés (| s).— LecoHteoleur visite ftéquemmanl l« L'inspection se fait chaque jour à l'abattoir, - .„:•!.;• •/,...„ i,- eTUeuKS, en mai. Juin, juill, nuTt^moTs. Les vendredis et! lis de mai r au Ben dn matin I i main eTOrMn du t> «*»J 876 HYGIÈNE ET MÉDECINE PUBLIQUE 109. — Règlement de la boucherie de Louent (Morbihan), 5 mars 1880. Le vétérinaire inspecte les viandes foraines à l'abattoir, chaque matin, de ri à 7 heures du 1er avril au 30 septembre, et de 6 à 8 heures, du 1er octobre au 31 mars (art. 2). HO. — Règlement de l'abattoir de Saintes (Charente-Inférieure), 7 mars 1890. Un vétérinaire ou un ancien vétérinaire, désigné par un arrêté du maire, inspectera chaque jour les bestiaux avant et après l'abatage, ainsi que les viandes foraines, de 7 à 9 heures du matin, et de 3 à 4 heures du soir (art. 1, 2, 4, 6). — Si le vétérinaire inspecteur « fait de la clientèle, il lui est interdit de visiter les animaux qu'il soigne, s'ils sont présentés à l'abattoir. Il doit dans ce cas se taire remplacer par un collègue agréé par le maire » (art. 11). 111. — Règlement de l'abattoir de Chambéry (Savoie), 30 avril 1890. Un inspecteur vétérinaire visite à l'abattoir : 1° les animaux avant et après l'abatage, à des heures fixées par le maire (art. 45, 46, 47); 2° les viandes foraines, le matin, à 6 heures, du 1er avril au 30 septembre, et à 7 heures, du ier octobre au 31 mars (art. 53). — Pendant les heures où sa présence n'est pas exigée à l'abattoir, il inspecte le marché public, les criées diverses, les boucheries, charcuteries, triperies, épiceries et autres débits de comestibles, les écuries des bouchers et charcutiers, les clos d'équarrissage ; il visite chaque samedi le marché au bétail (art. 101). — Il visite fréquemment les ctaux, assisté d'un agent de police (art. 58). 112. — Règlement de l'abattoir de Fréjus (Var), 21 août 1890. Les art. 1, G, 9, 10, 58. contiennent respectivement et textuellement les dispositions des art. 1, 6, 9, 10, 77, de Draguignan, 1879, n° 45. 113. — Règlement de l'abattoir de Lunéville (Meurthe-et-Moselle), 30 septembre 1890. Les animaux à abattre, les animaux abattus et les viandes foraines, sont visités à l'abattoir par l'inspecteur ou son suppléant, de 11 heures du matin à midi, et de 6 à 7 heures du soir. L'inspecteur doit être prévenu à chaque entrée rar les introducteurs de viandes foraines (art. 3). 114. — Règlement de l'abattoir de Vienne (Isère), 4 octobre 1890. Le vétérinaire inspecteur visite à l'abattoir : 1° les viandes foraines, le matin, de 6 à 7 heures, du 1er avril au 30 septembre, et de 7 à 8 heures, du 1er octobre au 31 mars; 2° les animaux à abattre et abattus, le soir, de 3 à 4 heures, du 1er octobre au 31 mars, et de 7 à 8 heures, du 1"' avril au 30 septembre (art 2). — Le conservateur de l'abattoir consigne au pesage les animaux lui paraissant malades, douteux ou en mauvais état, pour la visite du vétérinaire (art. 3). 115. — Règlement de l'abattoir de la Flèche (Sarthe), 10 décembre 1890. Le directeur de l'abattoir inspecte chaque jour les bestiaux avant et après l'abatage. En cas de doute, il mande le vétérinaire. Sans avoir recours à celui-ci, CH. MOROT. — INSPECTION 8ANITAIR1 DBS VIANDES IXMBNTA1R] il repousse les animaux « dont la maigreur (ail soupçonner un< de maladie et ceux atteints de pissemenl di sang ■ : u i: \< \.. viandes foraines fraîches sont inspectées â l'abattoir par le véti i mme li sont les bestiaux tués dans cel établissement et, parle directeur, â des heures indiquées par la municipalil 69 . t t I llt'p. — Règlement de T abattoir d'Amiens (Somm* 189t. I ii vétérinaire inspecteur visite i baque jour à l'abattoir, avant 10 heures du matin, les bestiaux abattus ou â abattre et les viandes foraines. M s'j rend en outre à toutes réquisitions du service d'octroi art. -_'. S et 6). — Toutes les viandes -<>ni inspectées (art. 39 . 117. — Règlement de r abattoir de Joigny Yonne . 10 mors is'.u. Vu vétérinaire inspecteur, au traitement annuel de 800 francs, visitera chaque béte avant et après l'abatage (I). Il fera chaque jour i l'abattoir deux vis o dunt l«> heures seront réglées suivant les saisons ■> art. I, 7 et l" . Ils. — Règlement de l'abattoir • Vertu» Marne . 1 9 juin 1891. Un inspecteur vétérinaire visitera les viandes foraine- aux jours du matin el de 3 h. 1/2 ,;, 4 h. 1 2 ,|u soir eu novembre, décembre. janvier et février. Les dinramches el nies l'inspection du soir était supprimée, sauf en juillet et août lie avait lieu à u h. t/2 (art. 15, |6 et n). (II. HOB »l. — insi>i:i:t|()N samimih: DES VUBDBS ALIMENTAIRES boucheries, charcuteries ou triperies, Lee marchands de poisson, volai 1 el autres» deoréea alimentaires (art. 1. l. '■•. 66, 61 I nj . 134. Règlement •'! <'i ■•>'«•). — Lis mandes loraines seront visitées gratuitemenl au marché Le malin, de 1 heures el demie à s heures el demie 'lu I ! '" i < »l heures à 7 heures et demie 'lu l ' avril au 30 septembn (art, 37-. 125.— Règlement de l'abattoir de Bohain (Aisne), I < juin t893. Le vétérinaire municipal, ou son délégué agréé par Le maire, visite les animaux avani el après l'abatage (art. '■< el 6).— Cette visite a lieu chaque malin: de C heures à 7 heures en avril, mai, juin, juillet, août, septembi de 7 heures à 8 heures en octobre, novembre, décembre, janvier, lévrier, mars (art. 7).— Les viandes foraines sont inspectées : 1° tous les matins à L'abattoir aux heures fixées par l'art. 7 ; 2° Les jours de marché, sur la place 'lu marché (art. 31 cl :!-2i. — L. vétérinaire inspecteur visite fréquemment accompagné -lu commissaire ou d'un agent de |>"li heures à i heures 'lu soir. Km cas exceptionnels, il fait des visites supplémentaires sur la demande des bouchers qui !«• transportent .i l'abat toir à leurs frais ci versent an profil de la caisse communale l tranc par visite. En cas urgents, le préposé de L'abattoir autorise l'abatage des veaux, moutons ou porcs qui lui paraissent sains (art 10). — Les animaux sont visités après l'abo tage par le vétérinaire ou les agents de L'administration (art. 12). — Les viandes toraines sonl inspectées à L'abattoir: l' par Le vétérinaire au moment i visite; -1" avant on après cette visite par le préposé de l'abattoir, qui consigne celles d'apparence suspecte jusqu'à l'arrivée du vétérinaire art. I". . 134. — Règlement de l'abattoir de Bagnères-de-Bigorre Hautes-Pyrt 26 juillet 1894. Le vétérinaire inspecteur visite tous les matins de 10 heures & Il heu à l'abattoir les animaux à abattre. Il est « assisté, si besoin est, du commis- saire ou du brigadier de police» (art. 3). — Il inspecte ensuite les animaux abattus (art. 4).— 11 visite aussi les viandes dans les boucheries art. ■'• . — Chaque jour, il l'ait ses inspections à l'abattoir de 10 heure- du matin à midi, il les continue au besoin dans l'après-midi à L'heure qu'il fixe lui-même el qu'il notifie aux bouchers, lesquels sont tenus d'y assister ou de -\ faire représenter (art. G>. — Les \iandes Bon t enlevées de l'abattoir, le matin : de de o à 6 heures en été et de 7 à 8 heure- en hiver; 1<' soir : de 'i â nne . Ier octobre l^''i. Les animaux -ont inspectés avant et après l'abatage par le vétérin adjoint ei, en son absence, par le vétérinaire eu il solipèdes sonl admis à L'abattoir Le malin : de :, heures à 7 heures eu mai. juin, juillet, août : de- 6 heures a s heures en mars, avril, septembre, octobre ; d< T I ■i '.i heures en janvier, février, novembre el décembre, pour être visit< - avanl ou après l'abatage, dans la première période mensuelle à 7 heures, dans la deuxième à 8 heure- ,t dan- La troisième à y heures. Il- sonl eu outre vi aliaitus le soir à i heures en janvier, février, novembre et décembri ures en mars, avril, septembre el octobre : a 6 h un - o mai, juin, juillet et août art. 137, L38 el 139. N82 HYGIÈNE ET MÉDECINE PUBLIQUE 136. — Règlement de l'inspection des viandes à Roubaix (Nord), Il décembre 1891 et 23 octobre 1894. Le service comprend, sous la direction d'un vétérinaire inspecteur prin- cipal : 1° un inspecteur de l'abattoir chargé de visiter les animaux avant, puis après l'abatage et les viandes foraines ; 2° un inspecteur des halles centrales chargé de visiter les viandes foraines; 3° un inspecteur ambulant chargé de sur- veiller les établissements de vente de denrées alimentaires en ville et sur les marchés publics. Les viandes foraines peuvent entrer à Roubaix pour être inspectées et estampillées au bureau d'inspection de l'abattoir ou à celui des halles centrales : de 5 heures du matin à 7 heures du soir, du Lr avril au 30 septembre, et de 6 heures et demie à 4 heures du soir, du 1er octobre au 31 mars, avec interruption en toute saison de midi à 2 heures, avec arrêt complet à 8 heures et fermeture des bureaux à 9 heures du matin les dimanches et fêtes (art. 2, 4, 6, 7, 8, 17, 18 et 19). 137. — Règlement de l'abattoir de Dinan (Cùtes-du-Nord), 29 mai 1889, 26 mars 1892, 14 mars 1895. Toutes les viandes introduites en ville seront soumises à l'une des visites faites tous les jours, sauf les dimanches et fêtes, à l'abattoir, par le vétérinaire inspec- teur, de la façon suivante ; Le matin : De 6 à 7 heures, du 1er mars au 30 avril et du 1er septembre au 31 octobre inclusivement ; de 5 heures et demie à 6 heures et demie du 1er mai au 31 août inclusivement ; de 7 à 8 heures, pendant tous les autres mois non indiqués ci-dessus. Le soir : Le lundi, de 7 à 8 heures (toute Vannée) ; le vendredi, de 3 à 4 heures (toute l'année) ; le jeudi, de 7 à 8 heures (du 1er mai au hv octobre) ; le jeudi, de 4 à 5 heures (du Ier octobre au 30 avril) ; les mardi, mercredi et samedi, de 4 à o heures. « Le vétérinaire inspecteur peut se rendre à toute heure à l'abattoir pour visiter les animaux sur pied ou après l'habillage ; mais il est tenu d'y aller aux heures indiquées ci-dessus, et, en cas de besoin, dès que le maire l'y invi- tera, quels que soient le jour et l'heure » (art. 24). , 138. — Règlement de l'abattoir de Mont-de-Marsan (Landes), 4 avril 1893. Le vétérinaire inspecteur visite à l'abattoir les viandes foraines (sauf celles de porc), et les animaux abattus tous les matins de 7 à 8 heures en mai, juin, juillet et août, et de 8 à 9 heures les autres mois. Les animaux tués à l'abattoir ne peuvent être mis en vente « que si la viande a été reconnue saine et propre à la consommation» (art. 4). — Le vétérinaire visite les viandes foraines de porc à l"étal, de 8 à 9 heures du matin, de septembre à avril (art. 8). — Le vétéri- naire inspecteur peut autoriser l'abatage des animaux introduits à l'abattoir, après la visite réglementaire, à condition d'en faire une visite supplémentaire à son domicile (art. 11). 139. — Règlement de l'abattoir de Granville (Manche), 6 avril 1895. Le vétérinaire inspecteur peut se rendre à toute heure à l'abattoir, pour y visiter les animaux sur pied ou après l'habillage ; il doit faire au moins < II. HOROT. — MSP* H"N 3ANI3 UBB DBS VUJtBI S \I.1MI M \n. troia visitea par temame ei se rendrai tout 'il"'1 (i"i lui est adressi d'ui par le prépesé receveur ou par le commissaire de police, il visite les vian foraines à L'abattoir, le mardi el le Bamedi, di 6 â " heures da matin, du I avril au o>» septembre, et de ~ à 8 heures du matin, Ju i :;l mars (art. l i . 140. — Règlement de patice oVAùe-la-Baini Sovi Les viandes foraines sont inspectées à L'abattoir tous Les soirs, dimanche fêtes exceptés, à '■> heures, du Ier avril au I ' octobre : à 3 heures, . — L'inspecteur des boucheries visite les mimani : 1° avant L'abatage, tous les jours, autres que les dimanche-, el fêtes; _ a] l'abatage. Il s'adjoint un vétérinaire, si la viande lui parait suspect et 430). 141. — Arrêté sur les viandes de boucherie « Ântibes [Alpet-Marilim i . 29 août 1895. Toutes lee viandes de l'abattoir seront examinées par L'inspecteur I : de '> heures et demie à 6 heures du matin et à 6 heures et demie 'In bout, 'lu 1er avril au 30 septembre; de 6 heures et demie à 7 heures du matin et à i heures et demie du soir, du 1 r octobre au '!l mars (art. Ir . — Les vian tu rai nés seront visitées â l'abattoir par l'inspecteur aux heures fixées par l'art. 1"" art. 8). \i2.— Arrêté municipal sur F abattoir les boucheries ^art. -1, •'!, i el 6). I 14. — Règlement de l'abattoir de Saint- Amand-les-Eaux [Nord), 31 janvier 189 Le \étérinaire inspecteur de la salubrité l'ait une visite quotidienne ■ l'abat- toir à l'heure indiquée par le maire, à L'effet d'inspecter le- bestiaux abattus ou à abattre et les viandes foraines. Il est tenu de s'\ rendre chaque loi.-, qu'il eu est requis par le préposé de l'octroi (art. i'. — Aucune bête ae peut être I la cons malion sans avoir été soumise à son examen (art. 19 • I l-'i. — Règlement de l'abattoir : Vierson Cher , 15 février 1896. L'inspection est laite par deux vétérinaires 'le la ville à tour de rôle. El lieu une l'ois par jour à l'heure choisie par le vétérinaire 'le service. I i /, de rabottoircFAntibe$,SO octobre 1888: I gé rinsp modes. • art. » . — D (art. 33). ,S84 HYGIÈNE ET MÉDECINE PUBLIQUE L'absence de ce dernier, qui a seul qualité pour les saisies, le contrôleur rece- veur vérifie les viandes à toute heure du jour ; il consigne les chairs douteuses pour la visite du vétérinaire (art. 3, 56, 57, 58 et 59). — Sur avis du maire, les inspecteurs peuvent visiter les boucheries, les charcuteries, les triperies, les débits de volailles, gibiers et poissons, etc. (art. 84). 146. _ Règlement de l'abattoir de Dieppe (Seine -Inférieure), 26 juin 489o. La préposé à la salubrité des viandes visitera les animaux avant et après l'abatage, tous les jours, à partir de 2 heures (art. 5). — Les viandes foraines sont visitées à l'abattoir par le vétérinaire sanitaire, à partir de la même beure (art. 23). 147. _ Arrêté sur le personnel de l'inspection des viandes à Saint-Etienne (Loire), 10 mars 1897. Le personnel comprend : un vétérinaire directeur du service, un vétérinaire inspecteur, un sous-directeur de l'abattoir, un secrétaire, un contrôleur des viandes et denrées alimentaires, 5 vérificateurs des viandes, etc (art. 1er). — Le contrôleur et les vérificateurs visitent et estampillent les animaux abattus à l'abattoir et les viandes foraines, sous l'autorité des vétérinaires et d'après les instructions du directeur qui prononce dans les cas difficiles (art. 3. 4, 14 et 15). — Ils font une visite quotidienne des halles, marchés et criées de denrées alimentaires. Ils visitent journellement et à tour de rôle les boucheries, charcuteries, triperies et épiceries (vendant de la charcuterie). Leur passage est constaté dans ces divers établissements par l'application d'une estampille spéciale sur la feuille de contrôle que les commerçants visités possèdent et produisent à toute réquisition du service (art. 16). — Le contrôleur s'assure si les vérificateurs se rendent sur les points qui leur sont assignés, aux heures indiquées par les ordres de service (art. 17). 147 bis. — Règlement du service sanitaire vétérinaire de Saint-Etienne (Loire), 10 mars 1897. L'inspection des animaux tués à l'abattoir n'a lieu que de jour (art. 121). — Les viandes foraines fraîches sont inspectées : 1° à la halle, le matin jusqu'à 10 heures, depuis 7 heures et demie, en janvier, février, novembre, décembre ; depuis 6 heures et demie, en mars, avril, septembre, octobre ; depuis 5 heures, en mai, juin, juillet, août ;'2° au bureau central du service, de 11 heures à midi, sauf les dimanches et fôtes ; 3° à l'abattoir, sauf les dimanches et fêtes, le soir, de 2 à 4 heures, en janvier, février, novembre, décembre ; de 2 à 5 heures, en mars, avril, septembre, octobre; de 2 à 7 heures, en mai, juin, juillet, août (art. 173). — Les salaisons, extraits et conserves de viandes, sont vérifiés : 1° En gare, tous les jours non fériés, de 2 à 4 heures du soir ; 2° Dans les trois précédents locaux d'inspection (art. 175 et 176). 148. — Règlement de l'abattoir de Caen (Calvados), /er août 1897. Un contrôleur des viandes inspecte à l'abattoir tous les animaux vivants puis abattus, et les viandes foraines, sous la surveillance du vétérinaire inspecteur, auquel il en réfère en cas de doute sur l'état des viandes (art. 2). — Il fait cette inspection du matin au soir, de 6 à 7 heures en mai, juin, juillet août ; de 7 à BLAISE. — POUSSIÈRES DUES 11 CARDAGE Dl COTON 7 heures en mars, avril, septembre, octobn . de 7 heun el d< mit • 7 h< un s, en novembre, décembre, janvier, février. L'inspection linii ù -1 heures, lea dimanches el (êtes (art. 62 el 87). — Les agents d'inspection visitent, quand ils le jugenl convenable, Les boucheries, triperies et charcuteries en villi ou sur le marché (art. 90). I i'.l. — Règlement de l'abattoir de Cognac (Charente), 22 murs /v Un vétérinaire inspecteur, ;nn j i ici la clientèle est interdite, visite li - animaux vivants, ceux abattus et les denrées alimentaires mises en vente en ville art. 94 et 104). — A l'abattoir, il l'ait son inspection après l'abatage, de '■'> i 6 heure- du soir et seulement de jour (art. 105 el 107). — En cas d'absence momentani obligatoire pour des raisons de service, il esl suppléé pour cette inspei lion par le contrôleur-concierge assermenté, qui confisque jusqu'à son arrivée toute viande lui paraissant suspecte (art. 78). — Il inspecte les viandes foraines au marché couvert, chaque matin, de 7 heures el demie à heures el demie à 6 heures et demie, en mai, juin, juillet et aoûl (art. 119). — Il visite quotidiennement, au marché couvert, les bouchers, charcutiers, tripiers el autres marchanda de denrées alimentaires (art. 99 et 125). — Il visite une fois par semaine les boucheries, charcuteries et triperies installées en ville (art. 126 , M. BLAISE Ingénieur des arls et inanufai lui' • i POUSSIÈRES DUES AU CARDAGE DU COTON DANS LES FILATURES 613.63 — Séance du tB septembre — Quelques considérations relatives aux poussières dues au cardage du colon peuvent être présentées utilement au CoDgrès de L'Association fran- çaise pour l'avancement des sciences, et je prends la liberté de les expi - ici. Plusieurs hygiénistes ont appelé phtisie cotonnière une maladie dont la gravité varie avec les moyens, plus ou moins perfectionnés, empli pour travailler le coton dans différentes régions. En Normandie, les médecins qui soignent les ouvrier- des filatu disent que l'expression de phtisie cotonnière, employée dans différents traités d'hygiène, n'est pas exacte, et que les poussières minérali - >m- pagnant le coton sont seules nuisibles, tandis que les poussières vi g< taies 886 HYGIÈNE ET MÉDECINE PUBLIQUE ne sont dangereuses que si elles servent de véhicules à des microbes qui viennent s'attaquer aux sujets Jes mieux disposés à la maladie, tandis qu'ils épargnent les ouvriers robustes et bien constitués. Il est tout naturel de rechercher les meilleures conditions de travail et d'hygiène dans les manufactures textiles, d'éloigner le personnel protégé par la loi des causes de danger pouvant s'y rencontrer. C'est ce qu'a voulu faire le Congrès d'hygiène industrielle qui s'est tenu à Rouen du 1er au 4 mai 1899 et a donné, en terminant ses travaux, des conclusions qui se rapportent à la ventilation et à l'humidification des ateliers plutôt qu'à la production des poussières et à leur action sur l'organisme. Sans vouloir parler ici de toutes les substances fibreuses qui subissent une suite de préparations semblables, consistant à débarrasser les matières employées des impuretés provenant de leur récolte et exigeant différentes opérations spéciales variables avec leur nature, je ne dirai que quelques mots du coton. Le coton, si répandu actuellement dans le monde entier, et au travail duquel sont employés tant de bras, était inconnu de l'antiquité civilisée. Il n'a fait son apparition en Europe qu'après les croisades. Les Turcs, à cette époque, l'employaient, en effet, sous le nom de kotoun, venant des Indes, où on le récoltait. Utilisé d'abord concurremment avec d'autres matières ligneuses, ce n'est que depuis le siècle dernier qu'on est parvenu à en répandre l'usage et à le rendre plus populaire que les étoffes de lin et de chanvre provenant du pays lui-môme. Le coton provient du fruit du cotonnier et se récolte dans les pays chauds, en Amérique et dans les Indes. Ses fibres ont une longueur variable, suivant les pays de production. Elles ont de 0m,02.j à 0,m0o, qui est un maximum ; elles présentent la composition chimique de la cellulose. Mis en balles du poids moyen de 180 à 230 kilogrammes dans les pays de production, entouré de toiles grossières et de cercles de fer, il est chargé sur les navires, où il se trouve en partie soumis à l'influence de l'eau de mer, au chargement et au déchargement, aux manutentions diverses qui l'amènent à l'usine où il doit être travaillé. Les impuretés qui l'accompagnent sont de natures différentes : miné- rales et provenant du sol ou de causes diverses, végétales et venant de la plante elle-même. Par une année pluvieuse, le centre du coton tombe à terre, où il se salit et s'imprègne de toutes les poussières du sol, dont il faudra plus tard le débarrasser. Je présente ici la suite des opérations qui se succèdent pour amener le coton en balles à l'état de filé dans une filature très bien tenue et neuve de Rouen, « la Ruche ». Bl MSB. — P01 BSll BJ 3 Dl i \' I MUim.i Dl I 0T0J1 Le coton, débarrassé de boo enveloppe de toile el des cerclai en !"■ i qui l'enlourenl el le compriment, esl Boumis aux opi rations suivant r, \ 1 1 M.i Balebreaker. — Machine pour faire les mélanges; le coton provenant des balles de coton est arraché en petits morceaux Bans que la fibre soit offensée. Ouvreuse. — Le coton, battu fortement par cette machine, est débar- rassé des poussières et des grosses impuretés qu'il contient, graines, duvets courts, etc. Batteurs (intermédiaire el finisseur).— Continuation de l'opération précédente; le coton, définitivement battu après boo passage au batteur linisseur, est préparé à recevoir l'opération du carda§ PARALLÉLISME Dl - I [BRES Cardes. — Machines qui commencent le parallélisme des fibres. Bancs d'étirage, trois passages. — Complément de l'opération pn dente. Le parallélisme des fibres est complet après passage de la mèche au dernier banc d'étirage. Cette mèche est alors disposée pour recevoir la torsion. TORSIONS Bancs à broches (gros, moyen, fin et -sur/ni:. — La mèche sort du banc d'étirage passe successivement dans chacun de ces quatre bancs à broches et subit chaque fois l'opération combinée du doublage, de l'éti- rage et de la torsion. Après le dernier passage, la mèche est dispos» subir l'opération du lilau»'. filage Métiers à filer. — La mèche de bancs à broches en surfin reçoit à métiers un étirage et une torsion proportionnels aux genres de fil demandés par le tissage. Les ouvreurs et batteurs ont pour nui la préparation des ma *- tiles après la séparation des poussières minérales. I ne ventilation éner- gique et directe est appliquée à l'intérieur même des appareils. Différents systèmes sont employés tant pour ventiler ces m textiles que pour les séparer des impuretés et pour détruire l'effet de l'agglomération de la matière resserrée par la presse hydraulique. 888 HYGIÈNE ET MÉDECINE PUBLIQUE Dans les filatures anciennes et dans le Midi, l'opération, faite daus le Nord à l'aide des batteurs, est opérée d'une manière incomplète par le système dit du « perroquet », dans lequel la ventilation est insuffisante, et la quantité des poussières minérales envoyées aux cardes consi- dérable. Les cardes, dont le système est d'autant plus perfectionné que leur construction est plus récente, ont pour but de purifier davantage encore le coton déjà nettoyé aux batteurs et débarrassé d'une grande partie de ses impuretés, et d'amener un parallélisme dans les fibres dont les extrémités recourbées s'accrochent et se retiennent. Une ventilation énergique appliquée aux batteurs enlève une grande partie des poussières, mais il en subsiste encore à l'arrivée aux cardes en proportion variable, suivant la nature du coton employé et suivant la perfection du ventilateur adapté aux batteurs. Il importe donc d'amener, aussi pur que possible, le coton aux cardes et de choisir des systèmes don- nant, par une ventilation énergique, une importance énorme aux batteurs. Ainsi qu*il a été reconnu, lors des visites industrielles faites au Congrès de Rouen, la ventilation de ces cardes n'est possible qu'au détriment de la qualité du produit ; on se trouve donc en présence de deux cas : ou ven- tiler les cardes et alors avoir un produit inférieur, ou ne pas ventiler et s'exposer aux poussières. La fabrication de la ouate avec les déchets de filature présente beaucoup de poussières ; la longueur des fibres varie aussi avec la destination de celte ouate ; comprise entre deux plans parallèles gommés, elle sert poul- ies habits et possède des fibres très courtes. 11 semble que l'on doive tout d'abord séparer les cardes de la filature, afin de n'y employer jamais qu'un personnel ayant échappé, par son âge et par son sexe, aux conditions de la protection. Il faut considérer que, dans la plupart des cas, les cardes établies dans d'anciennes filatures sont disposées dans des salles contenant les métiers à filer, et que les ouvriers, employés à ces métiers, respirent les poussières dégagées par les cardes. On a donc cherché, par une ventilation puissante, à aspirer les poussières qui se dégagent des cardes. Ce système, adopté à Rouen, dans une des salles de la filature de « la Foudre », permet, en effet, de laisser les cardes sans les séparer des métiers à filer. Les salles dans lesquelles les ventila- teurs énergiques n'ont pas été installés laissent subsister beaucoup de poussières. Mais, comme je l'ai dit plus haut, la ventilation énergique appliquée aux fibres cardées tend à diminuer l'action de leur accrochage et leur qualité. La grande extension donnée à l'industrie par les nations étrangères et les nombreuses créations d'usines nouvelles en France, ont amené un BLAISl . POl SSII RES Dl ES Ai I IRDAGE Dl excès de production el de stock qui a été combattu par l'union de tous filaleurs français, ainsi que le montre le rapport du Comité de défena la filature normande. Rapport du contrôleur sur le I m mestre de 1899. La région du Nord et celle des Vosges ont pris le parti adopté en N mandie, et on compte actuellemenl en France 73 0 0 de broches adhé- rentes au comité français de la lilalure de colon adoptant le règlement suivant : « Tout adhérent doit, pendant une période de i rois mois, à dater du 1er avril 1899, arrêter le samedi, avec (acuité i\r remplacer le chôn par une contribution de 0 fr. 01 par broche et par semaine, destin encourager l'exportation. » Trois régions ont apporté : les Vosges. y.'i non lianes environ, ayant peu de stock; le Nord, 29.000 francs seulement, pratique chômage, abais- sement du stock ; la Normandie, 49.000 francs, pratique chômage, diffi- cultés particulières. Total, 1 13.000 francs. Le renouvellement du traité pendant le 3e trimestre de 1899 a décidé. Mais il faut considérer que, souvent dans la pratique, on doit opérer avec des usines anciennement construites et avec des appareil- ne p dan t pas les perfectionnements réalisés récemment. Dans ces conditions, les améliorations étant fort difliciles, il est utile de se reporter au von déjà émis et réalisé par des nations voisines, de faire approuver préalable- ment par l'administration les plans des constructions ou des machine* nouvelles. Les constructions neuves destinées à des industries seraient, de celte façon, établies dans les conditions les plus avant;: el n'emploie- raient que des appareils rationnels; elles viendraient se substituer dans un espace de temps assez restreint aux usines et aux procédés anciens. On doit conclure aussi que la perfection apportée aux différentes op< ra lions nécessaires au travail du coton vient, contribuer à la production de la matière dans les meilleures conditions de pureté, d'hygiène et de salu- brité et aussi de valeur commerciale. 890 HYGIÈNE ET MÉDECINE PUBLIQUE M. leD'LEGBJX LA SUPPRESSION DE L'USAGE DU TABAC S'IMPOSE COMME UN DEVOIR AUX HYGIÉNISTES ET AUX MÉDECINS; OU DÉDUCTIONS HYGIÉNIQUES ET MÉDICALES SUR L'ÉVOLUTION ET LE TRAITEMENT D'UN CANCROIDE LABIAL DES FUMEURS- [613.84] — Séance du 18 septembre — Parmi les trop nombreuses affections imputées classiquement au tabac, j'ai signalé, comme ayant même étiologie, les papillomes muqueux ombi- liqués de la voûte palatine, et certains ulcères de l'estomac accompa- gnés d'hématémèses, simulant un carcinome; aujourd'hui je veux vous entretenir de l'évolution épithéliale labiale, dite cancer labial des fumeurs, montrer l'influence du tabac sur sa marche, le traitement et sa terminai- son en rapport avec la suppression, la diminution, ou, au contraire, la saturation de l'économie par cette plante toxique, enfin, déduire quelques conclusions. Voici l'histoire sommaire du fait: M. V..., actuellement âgé de 71 ans, ancien soldat d'Italie, père de trois enfants adultes, de bonne constitution, comme leurs parents, était un fumeur endurci de la pipe et du cigare. D'un tempérament nerveux, actif et fort, il n'a jamais été malade, ne tousse jamais, n'est ni arthritique, ni goutteux, ni rhumatisant. Il y a douze à treize ans environ apparut sur la lèvre inférieure, légèrement à droite de la ligne médiane, une petite excoriation épithéliale qui s'encroûtait, comme d'un condylome, tombant, repoussant, tombant encore, sans jamais laisser l'emplacement cicatrisé. Le malade n'éprouva jamais de douleurs, sauf quelques picotements ou démangeaisons. La marche lente de ce mal n'inquiétait guère ce vieux brave, qui, cependant, diminuait la quantité de tabac à fumer. Les mois, les années s'écoulaient dans une relative quiétude. Vers 1888, notre homme fit la rencontre d'un compatriote médecin, qui remarqua aussitôt la lésion de la lèvre et conseilla en ami et en vrai médecin de ne pas traiter cela à la légère. Il vint me consulter. Le diagnostic sautait aux yeux ; plus tard le micros- cope le confirma, ce qui motiva l'intervention d'un maître en chirurgie. Je tus d'avis de cautériser cette érosion de la grandeur d'un centime à peine, par le feu. Il n'existait pas de ganglions lymphatiques correspondants, ni alors, ni plus tard. En soldat courageux, il voulut subir héroïquement ces ignitions profondes au thermocautère à pointe fine recourbée en crochet. Quatre cautérisations furent faites successivement à dix ou douze jours d'in- tervalle pour laisser le temps à l'inflammation locale de se dissiper, et l'ulcéra- tion fut détruite largement. D" LE GRIX. — 8DPPR1 5SI0H DI L*l BAC1 Dl i kBAl En même tempe, je conseillai de supprima lemenl le i ton I le mal, el de s'administrer comme antidote du calé en double ration, i patient n'était pas convaincu ; il voulut bien s'enj u mer moins, w ii'-ni pas l'énergie de cesser radicalement. Quant à boire plus de sal istaisail à merveille Bes goûts. Après lis quiiiiv si'-ani-i'- 1 1 u rmocaustiques, la i icatrisation se lit complet -t maintenue localement. Environ deux ans après reparut, § un centimètre vers la commissun . sut même Eouche, une nouvelle ulcération, 3urun fond Mur. coris / étendu, avec tendance à sortir en dehors de la lèvre, vers la peau proprement -lit' garnie 'il persiste à ruiner. Je lui affirme qu'il porte les germes d'un cancer; je lui démontre qu'aussitôt qu'il fume, ce cancer des fumeurs revient, et revient de plu- en plus grave, qu'il doit s'attendre à oe plus guérir, s'il fume même un cig I peut- être même est-il déjà trop tard .' C'est à la seule condition qu'il cessera complètement de fumer que .i'' consens à reprendre les cautérisations, devenues forl douloureuses, au point de vue de nécessiter la cocaïnisation ante. Cependant, cautérisations snr cautérisations, destructions profondes ne donnent pas de guérison pendant près de trois 'ans. L< mal reste stationnaire. Toutefois, le malade ne fume plu- depuis ce nou- veau traitement. Il a tenu et tiendra sa promesse. Il aurait probablement guéri par les cautérisations s'il avait persisté encore un an ; mais à bout de patient sur un conseil étranger, à mon insu, il suliii une opération radicale i Neck< chez le docteur Reclus. Voilà près de deux ans que l'intervention a eu lieu, el la lèvre se compoi m< rveille. Il ne lume plus depuis bientôt quatre ans, el il me bénit d'avoir La fermeté d'exiger ce sacrifice, vraiment cruel au début, m'afûrme-t-il, mais devenu un bonheur pour lui, et j'ajoute certainement une planche de salut. Cette observation a beaucoup d'analogie avec celle du docteur Georj Petit, publiée dans le journal de la Société contre l'abus du tabac (mars 1899, page 93) et est intéressante par son évolution, son entiti les déductions hygiéniques el médicales qui en découlent. Ce cancroïde labial, dit des fumeurs, bien dénommé ici, contribu< '■tayer son existence de vieille date signalée, sinon universellement admis Son évolution est remarquable par sa lenteur, La marche de son olcératioi en parallèle avec le degré de saturation du sujet» 892 HYGIÈNE ET MÉDECINE PUBLIQUE En effet, ce cancer d'abord guérit, parce que le tabac avait été diminué depuis quelques années, ensuite guérit plus difficilement, parce que lu fumeur reprend crânement son habitude excessive, après guérison appa- rente, enfin ne guérit plus, parce que la saturation est acquise et que, malgré la suppression complète, l'élimination est incomplète. L'opération finale semble avoir réussi à guérir le mal, parce que le sujet ne fumait plus depuis deux ans et demi environ et a continué à s'abstenir de tabac. Par déduction, il est permis d'émettre ce qui suit : 1° Chez un sujet saturé par le tabac, les plaies de toute nature guéris- sent d'autant moins vite, ou ne guérissent plus, suivant que le poison saturant persiste à être ingéré. Au contraire, les plaies de toute nature, surtout celles qui sont occasionnées par le poison saturant, ont une ten- dance à guérir d'autant plus vite et plus radicalement qu'on supprime le poison au sujet, et à ne pas reparaître si la suppression est durable ; 2° Dans l'espèce, l'influence néfaste de la saturation par le tabac semble encore se faire sentir après presque trois ans de suppression de la cause, dont l'élimination et la neutralisation physiologique trouvent un puissant auxiliaire dans le café, antidote en usage dans les manufactures de l'État, tandis qu'après trois ou quatre ans de suppression du tabac, le poison parait être complètement éliminé ; 3° Le tabac ne se serait pas implanté dans nos mœurs s'il n'avait pas eu à peu près pour contemporain le café, son antidote relatif permettant d'en masquer un peu les effets funestes. D'où il convient de conclure que la suppression de l'usage du tabac s'impose aux hygiénistes et aux médecins. L'hygiène publique doit réclamer la suppression du tabac comme poi- son pernicieux à tous les âges et insister auprès des pouvoirs publics pour interdire, surtout à la jeunesse, qu'ils ont charge d'éduquer, le tabac, dont l'habitude contractée est rarement déracinable, achemine à l'alcoolisme et abâtardit l'espèce. Les instituteurs et les médecins ont pour noble mission de faire con- naître : les uns le mal moral et intellectuel, les autres les maux physiques variés, causés par le tabac. Comme corollaire thérapeutique, je dois ajouter qu'aux intoxiqués par le tabac, il faut ordonner le café et conseiller la suppression absolue de l'usage. S'il s'agit d'un cancroïde, les thermocaulérisations espacées, au rouge blanc, afin d'éviter les hémorragies , aussi bien que les trop grandes poussées inflammatoires réactionnelles, ont pour résultat, dans les affec- tions épithéliomateuses circonscrites, accessibles, épithélioma des lèvres, du conduit auditif externe, de la glande parotide, des paupières, du col h1 A. LOIR. — LA VACCINATION DANS l i - PATS CHAUDS utérin etc. . . , d'arrêter la marche envahissante du mal, sinon de le guérir ou de le ralentir très notablement. On ne doit recourir à l'opération sanglante, dite radicale, qui est géné- ralement suivie de récidive précoce ou d'accélération dans l'évolution fatale, qu'après l'insuccès des thermocautérisations. M. le E1 A. LOIR Directeur de l'Institut Pasteui de Tunis ÉPOQUE DE L'ANNÉE A LAQUELLE ON DOIT PRATIQUER LA VACCINATION DANS LES PAYS CHAUDS ' I » *"3 — Séance du 19 septembre — A quelle époque de l'année doit-on pratiquer la vaccination dans les pays chauds? Pendant les épidémies de variole qui sévissent dans nos colonie-;, on demande aux centres vaccinogènes de fournir le vaccin, même pendant les grosses chaleurs de l'été. A cette époque, il est, pour ainsi dire, impossible d'inoculer des génisses et d'avoir de belles récoltes. On pourrait faire venir le vaccin de France i inoculer les hommes pendant les grandes chaleurs avec ce vaccin importé. Malheureusement la lymphe venant de France ne conserve pas non plus sa virulence pendant l'été. D'après M. le professeur Vallin, une longue expé- rience a montré quelle peine on a toujours eue a envoyer dans nos colonies, au Tonkin, au Sénégal, du vaccin qui conservât sa virulence à l'arrivée. Aussi a-t-on pris le parti de l'expédier dans la glace, et d'utiliser les quelques tubes qui arrivaient intacts, pour entretenir la source, au moyen d'inoculation sur la génisse, le mouflon. M. Lemoine, qui dirigeait, en 1893, le centre vaccinogène du Val-de- i .race, a observé le fait suivant : Du vaccin avait été récolté sur des génisses, le 23 aoûl e1 le 2 septembre, par des chaleurs très fortes; il fut expédié dans la quinzaine à plusieurs garnisons, où il ne donna que des insuccès, soil en vaccination bui l'homme, soit en inoculation à des génisses; cependant cette môme pulpe, inoculéeà l'homme et à la génisse, à Paris, dans les vingt-quatre heures de sa fabrication, avait donné des résultats normaux; la même pulpe, 894 HYGIÈNE ET MÉDECINE PUBLIQUE conservée depuis quinze jours au Val- de-Grâce, ne produisit qu'un petit nombre de pustules avortées. Au centre vaccinogène de Tunis, que nous avons créé en 1894, comme annexe de l'Institut Pasteur de la Régence, nous avons des passages de cowpox par génisse, qui évoluent normalement. Au début, nous avons bien eu quelques difficultés pour faire les inoculations successives en série. Les premiers passages se faisaient bien ; mais souvent, après le troisième ou le quatrième, il fallait demander en France de quoi inoculer une nouvelle génisse, la récolte avortant. Ces accidents provenaient de l'état de nos animaux vaccinifères. Autre- fois, ces animaux nous étaient fournis par les colons ; depuis que nous les choisissons soigneusement, que nous prenons ceux qui sont bien nourris, à la peau fine et souple, de couleur claire, et que M. le Directeur de l'agri- culture a bien voulu, pour assurer ce service, nous élever des bêtes de race perfectionnée à la ferme d'expériences de l'École coloniale d'agriculture de Tunis, nous avons de superbes récoltes. Cependant, en été, au moment des grandes chaleurs, les pustules avortent toujours et se dessèchent sous l'influence du siroco ou de la moindre élévation de température. Ceci n'a rien d'étonnant, puisque l'expérience montre que l'exposition de la pulpe glycérinée à une chaleur trop forte ou trop prolongée, par exemple à 41° pendant douze heures ou 30° pendant quarante-huit heures, atté- nue ou détruit la virulence d'une pulpe primitivement bonne. Ce que nous venons de dire pour les génisses doit s'étendre aux inocu- lations à l'homme ; si l'on ne peut conserver te vaccin avec sa virulence pendant les fortes chaleurs pour inoculer les génisses, il est impossible aussi de le conserver virulent pour l'homme. Que l'expérience acquise dans les centres vaccinogènes serve donc et indique l'époque à laquelle doivent se faire les vaccinations à l'homme. Ce sera un nouvel avantage d'avoir ces centres producteurs du vaccin dans les régions où il doit être consommé. Ce ne sera pas, à côté de l'économie budgétaire, un des moindres bénéfices retirés de la création de ces instituts. Ils permettent déjà d'avoir toujours à la disposition des vaccinateurs du vaccin frais, et partant, plus efficace. Mais encore ne faut-il se servir du vaccin que lorsqu'il peut être virulent par le fait de la température exté- rieure. Nous pensons donc que, dans les pays chauds, et en Tunisie en particu- lier, on doit s'abstenir de vacciner ou de revacciner les hommes de juin à novembre ; car on peut se servir, pendant cette période, d'un vaccin qui aurait été soumis aux températures indiquées plus haut comme atténuant la virulence, et n'avoir, par conséquent, que des résultats négatifs ; ceci est parfois dangereux à cause de la fausse sécurité que donne l'opération. Les insuccès peuvent aussi compromettre la vaccination aux yeux des V.-J. TAILLANT. — LE P0CH0NNS1 indigènes, qui onl déjà des préjugés contre le vaecin français el que noua n'amènerons à se faire inoculer qu'en leur démontrant l'efficacité de la vaccination pour lutter contre le fléau de la variole qui \< - di cime â un si haut degré. Si les pouvoirs publics étaient bien persuadés qu'ils ne peuvent p;i> avoir de vaccin pour lutter contre les épidémies de variole qui sévissenl pendant la saison chaude, ils arriveraient rapidement à la vaccination obligatoire, mesure si simple à- établir, de l'avis de tous, dans toutes nos colonies. M. Victor-Jules VAILLANT tulogne. LE POCHONNET, ENGIN DE BALISTIQUE DU MOYEN AGE EN USAGE EN FRANCE, EN ANGLETERRE ET DANS LES FLANDRES 355 40.4 — Séance du 15 septembre — « Déterminer la nature des engins balistiques antérieurs à L'emploi de l'artillerie à feu dans nos régions. » A cette question, qui fut proposée en 1896 par M. 11. van Duyseàla Fédération archéologique et historique de Belgique, j'apporte une répons» partielle en vous présentant le résultat de mes recherches sur un » ul de ces engins de balistique du Moyen-Age dont l'emploi a été constat» i n France, en Angleterre et dans les Flandres : c'est le Pochonnet. De tout temps, l'homme fil flèche de t.-ul bois pour défendre sa vie, qui fut un perpétuel combat; peu à peu il enrichit son arsenal primitif, qui ne comprenait guère que ses pieds, ses poings et ses ongles avec le bâton de la forêt et la pierre du sol; il le compléta ensuit'- avec une foule d'armes. d'engins, de projectiles et d'inventions offensives et défensives plue moins ingénieuses, plus ou moins efiicac Dans l'antiquité, l'arc et la flèche constituaient l'arme offensive a dis- tance par excellence ; après avoir servi les habitant- du vieux monde, elle 896 ARCHÉOLOGIE servait encore ceux du Moyen-Age ; c'est, en effet, l'arc qui décida le sort des batailles à Crécy et à Poitiers. L'arbalète est une invention du xe siècle : on voit au service de Louis IV un certain Yves de Creil, qu'une chronique de l'an 944 désigne par son titre d'arbalétrier du roi. Sa puissance parut tellement meurtrière que le pape Innocent II en interdit l'usage aux chrétiens en 1139 : la bulle du Saint-Père n'arrêta pas cependant les rois batailleurs tels que Richard Cœur de Lion et Philippe-Auguste. Lorsque fut inventé le baslon à fu, prototype rudimentaire des armes à feu portatives, l'arquebuse supplanta rapidement l'arc et l'arbalète, comme des engins surannés et inoffensifs. C'est un roi canonisé, s.rint Louis, qui organisa les premières compagnies d'arquebusiers et les plaça sous les ordres d'un grand maître. Si l'arbalète fut condamnée par l'Eglise, si l'arquebuse fut honnie comme artem mortiferam et Deo odibilem, le mousquet, à son tour, subit un sort semblable. En effet, il conférait une énorme supériorité au soldat qui s'en servait : pour rétablir la balance faussée par sun arme, le mousquetaire était traité en assassin sur les champs de bataille : pour lui, il n'y avait pas de quartier. Depuis lors, le progrès des armes à feu ne s'est plus arrêté, et rien ne fait prévoir qu'il doive jamais s'arrêter. Un jour, au Moyen-Age sans doute, un observateur ou un batailleur s'avisa d'un moyen, aussi simple qu'efficace, de venir à bout d'un ennemi: il suffirait de lui lancer une poignée ou un paquet de chaux vive à la figure; l'adversaire, aveuglé sur le coup, se trouverait aussitôt hors de combat. Adroitement appliquée aux luttes des champs de bataille, la méthode, jadis préconisée par le chantre des Géorgiques contre les émo- tions tumultuaires des abeilles, ne saurait manquer de produire un résultat analogue : Pulveris exiguo jactu compressa quiescunt. Les Anglais paraissent avoir les premiers régularisé l'emploi de ce pro- cédé de l'apiculture antique ; du moins en remarque-t-on l'application à la guerre maritime dans une circonstance mémorable. Les écrivains contemporains lui attribuent, en effet, une part considérable dans la défaite de la flotte française à la bataille du 24 août 1217 : ce jour-là, la chaux en poudre fut employée comme prélude et accompagnement de l'abordage de la nef amirale commandée par Euslache Le Moine. Leurs témoignages sur celte affaire, dans laquelle périt ce grand homme de mer boulonnais^ concordent, comme on le verra, avec une rare unanimité. Jehan d'Erlée, biographe fort véridique. bien que poète, de Guillaume \ .-i \ vu. i v\i. — il poi HONNI i Le Maréchal, comte de Slriguil et de Pembroke, i I \ la mort de Jean sans Terre, raconte cet épisode éristiqui détails qui font ressortir l'efficacité de cette averse pulvérulente. l.i coge in haute esdrecM v. Car el ne lu pas ln>| I la uéf de! moine por veir l'u trop pleine, e par estoveir pur foi i - tel t en l'iaue si parfunde Que par un poi n'i entrot l'onde, Car li trébuchez erl dedenz : .v i ot trop grant ch irge laienz ; S'i érent li cheval de pris nui veneieni à Loeïs. Tant erl cherchiée et si esteil Que petit «Je bort i aveit. Cil qui haut en la coge furenl Se porvirenl si com' il durent, principaux chevaliers français s'y trou- vaient : elle contenait, en outre, l'argent et les chevaux de prix qu'on amenait au prince Louis et un trébuchet; elle était si pleine qu'elle enfon- çait dans la mer presque jusqu'au bord. De la tnglaise, qui était beaucoup plus haute, on jeta sur les Français du sable et de la chaux vive en pondre pour les aveugler. » (G. Pelit-Dulaillis, Vieet règnedeLouis I ///. p. IfiT. i Écoutons un second récit, celui d'un autre poète auquel manque peut- être l'autorité d'un témoin oculaire tel que le précédent, qui, on le -ait. faisait partie de la mesnie du régent d'Angleterre. C'est le trouvère pi anonyme qui chanta la vie, mi-fictive, mi-historique, et la mort tragique d'Eustache Le .Moine, qui eut la tête tranchée sur la lisse de sa ai ■ en plein abordage. ... Cil des anglais de toutes para l'assalent, Mont durement si le bravaient, D;grans baces aèrent au bort; .Mais cil les Français en lent ai fort KM ne pueent dedens entr Dont counnenchierenl a ruer 'i 898 ARCHÉOLOGIE Caus bien molue en grans pos, K'il depechoient à lor hors. La pourriere moût grans leva : Che fu chou que plus les greva, Dont ne se poreut plus desfeudre, Car lor oel furent plain de cendre. Cil estoient desor le vent, Ki lor faisoient le tonnent. En la nef Wistasce saillirent Et mont duraient les mesballirent ; Tout li baron i lurent pris, Wistaces li moignes occis ; Il i ot la teste colpee ; Tantost del'enist la meslée. v. 2302. La description des deux poètes trouve sa confirmation dans deux passages que le grand chroniqueur Mathieu de Paris a consacrés à cet épisode de la révolte des hauts barons anglais contre le roi Jean et son jeune fils Henri III. Parmi les armes et les projectiles communs aux deux partis, il signale « les flèches embouties d'une fiole pleine de chaux vive que l'on jetait à bord des navires ennemis » : — . Phiolas plenas cake, arcubus per parva hostilia ad modum sagittarum super hostes jaculandas. — Cal ce m vivant, et in pulverem subtilem reductam in altum projicientes , venlo illam ferente, Francorum in oculos excœcaverunt. Il aurait, me semble-t-il, été plus exact, plus conforme aux réalités, d'écrire ex alto projicientes, puisque la coge abordeuse du comte de Warren, étant plus légère et plus haute sur bord, dominait et surplombait la nef abordée, qui était basse, lourde et surchargée à couler bas ; lancée du haut des hunes et des gaillards, la poudre de chaux devait descendre en tourbillonnant et s'abattre sur le pont comme une nuée de neige aveuglante. L'archéologue anglais Joseph Strutt, dans sa Horda Angel Cynnan, appliqua, en 1774-6, à la description des antiquités d'outre-Manche, la méthode que Montfaucon avait suivie pour celles de la France ; c'est ainsi qu'il a extrait des chroniques manuscrites de Mathieu de Paris diverses vignettes qui illustrent les emplois variés de la chaux vive à la guerre de terre et de mer, sièges de châteaux, abordages de navires, esca- lades, etc., etc. (1). La plus caractéristique (PL XXXI, fig. 9) représente la mort d'Eustache Le Moine ; Francisque Michel en a donné une autre reproduction comme frontispice de son édition d'Eustache Le Moine. L'abordage vient d'avoir lieu ; les deux navires sont accrochés l'un à l'autre par des grappins ; les Anglais font rage sur la nef française ; l'équi- page de la coque gasconne combat avec acharnement pendant que le i Voir ks planches Wll, XXXL XXXII de l'album de la traduction de Strutt par Boulard. V.-J. \ \n i wr. — ut i i"\\i r massacre sévit parmi des hommes aveuglés. In premiôi >o remarque un archer qui, l'arc bandé, vise un Français a qui il va d< ex I sa Hèche. Or, celle-ci, au lieu de se terminer par une pointe aiguiî d portée son extrémité une o phiole . la phiole du chroniqueur de Saint- AJban's : dans le court goulot de cette phiole — ampoule, cruchoo ou de forme globuleuse — le fust ou baguette est fiché comme un obturateur et sert de bouchon à la poudre de chaux ; elle doit en empêcher la dis sion prématurée jusqu'au moment où, frappant le but, le fragile récipient de terre se brisera, éclatera et projettera la poudre brûlante dans les yeux et la gorge de l'ennemi. Telle qu'elle est figurée dans la Mort d'Euslache Le Moine des Chronica Majora, l'adaptation de la phiole à l'arc, qui est le propulseur normal de la (lèche, pourrait paraître chose improbable et étrange. Il faut se rappeler que, dès longtemps, l'arc avait été adapté au jet de mèches incendiai) attachées à des flèches qui allaient porter la flamme contre les tours en bois, les ponts volants et les tentes des assiégeants, contre les toits, les maisons et les magasins des assiégés, et contre les voilures et le> cordagi - des navires. L'emploi de ces flèches à feu persistait auv Pays-Bas au temps de la lutte des Gueux contre les Espagnols. Derrière l'archer qui se dispose à. lancer ce projectile insolite, le dessi- nateur fait figurer un autre combattant : celui-ci est armé d'un engin non moins digne de remarque. De ses deux mains rélevées il étreint et se pré- pare à rabattre violemment sur un autre adversaire un bâton dont le Ih.uI libre est courbé en forme de houlette ou de crosse I . A cette courbure pend et glisse une sorte de fronde en cuir ou en étoffe, munie de ses deui brides ou coulants, l'une apparemment fixe et l'autre mobile; dans la poche de la fronde on distingue — très nettement dans le frontispice de YTSustache Le Moine de Francisque Michel, plus vaguement dan- la planche de Strutt — une phiole, c'est-à-dire un petit pot de forme globuleuse, a orifice évasé, à gorge courte, sorte de petit cruchon sans anse qui con pond, pour le galbe, les proportions et la capacité, à la phiola que Mathieu de Taris indique comme le récipient ordinaire de la poudre de chaux destinée aux opérations militaires. Si le maniement de la « phiole » emmanchée à la flèche d'un an ordinaire se comprend sans peine, celui de la « phiole assise dans poche d'une fronde n'est guère plus difficile à con» voir, Un mouvement de rotation lui imprimait d'abord une vélocité convenable, ainsi qu'il le ferait à la pierre lancée dans une fronde ordinaire. Pu s, dès qu'elle él brusquement arrêtée par une saccade ou quelque autre tour de main, la « phiole », poursuivant le mouvement excentrique que le bras ou le bâton r Cf. Planche wn. fig. B7. 900 ARCHÉOLOGIE lui avait communiqué, repoussait et écartait peu à peu la bride libre; alors, le coulant ayant une fois dépassé le bout du bâton courbe, elle s'échappait de la poche de la fronde allongée et étendue : ainsi font les cailloux et les pierres quittant les Irébuchets, les mangonneaux et les pierrières. Elle volait au but visé par le frondeur, et dès qu'elle rencontrait un obstacle, le choc brisait et dispersait en éclats sa mince paroi de terre cuite, et la poudre de chaux vive exécutait son office dans les yeux et la gorge de l'adversaire. L'efficacité de ce petit engin dans les batailles navales ressort de ces citations et de ces explications ; elle ne devait pas être moindre lorsqu'on l'employait, dans des conditions favorables, à la défense, à l'attaque et sur les brèches des villes et des châteaux. L'histoire en conserve un exemple mémorable dans la défense victorieuse que les chevaliers français, enfermés dans Harfleur, surent opposer, en 1415, à l'armée du roi Henri V, débarquée au Chef-de-Caux : aidés par la population de la ville, ils purent repousser toutes les attaques dirigées coup sur coup contre les remparts bouleversés par l'artillerie anglaise, en versant sur les colonnes d'assaut l'huile bouillante, la poix enflammée « et d'épais nuages de chaux vive », ainsi que le rappelle M. A. de Belleval dans son Az-in- court, p. 48 (1). La chaux vive contenue dans un projectile de terre figure, en outre, dans la chronique latine de Titus Livius, chapelain d'Henri V, qui accom- pagna le roi dans cette désastreuse chevauchée. La « phiola » de Mathieu de Paris y porte le nom synonyme de « olla ». Ollas etiam plenas pul- veribus adustinis sulfuris et calcis vivœ ad immitendas oculis nostrorum, si factus fuUset assaltus, ac vasa furenlium pulverum oleorumque et pin- yuium aduslinorum pro combustions et consumptione ordinationum nostra- rum, pro assaltu cùm ad mur os ascenderenl, hosiilis calliditas in mûris paraverat. Et nec potuit populus obsessus, juxta humanum judicium, se prudentius vel tutiiis quam fecerat nostris oppugnationibus reslitisse. Titus Livius, auteur de Gesta Henrici Quinti, était aumônier militaire et faisait campagne dans la chapelle du roi comme membre de la clericalis militia. Dans la visite qu'il fît dans Harfleur pendant la trêve, il remarqua l'arsenal où abondaient, à côté des feux grégeois, des pots à feu et de pièces d'artifice variés, les petits pots de terre — ollas... plenas pulve- r.bus... calcis vivœ — prêts, au besoin, à être lancés à la figure des enfants-perdus lorsqu'ils monteraient à l'assaut. Si cet engin balistique était inconnu dans sa patrie d'origine — car il était Italien de naissance : A Frulovisiis, Ferrarensis — il en comprit facilement la raison d'être i Cette héroïque défense est mentionnée par John Lydgale, dont le poème sur Harfleur et Azin- court a été reproduit en 18S7 par E. Arber dans le tome VH'de son English Ganter. V.-.I. V\n LANT. — l.i P i BONNE i parmi les approvisionnements ou i garnisons i d'une place forte située sur une frontière. L'historien des Cinque Porto, M. Montague Burrows, constate que engin était, de bonne heure, devenu d'un emploi général sur terre el sur mer, particulièrement pour la défense des châteaux, a p/an which u n/ten useful in the défense of castles (page 100 : mais l'efficacité du procédé lui parut assez problématique dans les batailles navales : // inconceivable that i>/ suça a mêlée of quick-moving vessels in asea way gt\ davantage could be gained from that plan. Ce que pouvait être l'attaque d'une tour crénelée as-i--- sur le bord de la mer, .1. siniti le représente sur sa planche XXII, fig. \ ; on la voit défendue par des archers el des arbalétriers et attaquée par un navire; sur celui-ci, outre des frondeurs el des archers ordinaires, on remarque un personnage qui. inné d'un fléau de batteur en grange, s'escrime du haut de l'étrave contre la garnison de la place. Ni Comines, ni Jean de Troyes. ni les chroniqueurs du \\ si n'ont mentionné l'emploi de la chaux vive à la défense de l.e.uivai- que les Bourguignons assiégèrent en 1472. Si de Barante el Henri Martin décrivent l'aide donnée par les femmes de la ville, détaillent les unes « montant sur la muraille pour apporter de la poudre et des munitions, les autres roulant de grosses pierres et versant l'eau chaude, la graiss fondue et l'huile bouillante sur les assaillants », ils n'ont pas, plus que Michelet et Th. Lavallée, parlé d'un engin exceptionnel, devenu sans doute hors de mode. On peut noter que Jurien de la Gravière n'a pas non plus donné place à la phiole de terre ni à Voila chargée de poudre de chaux vive parmi les engins usuels de la guerre maritime de la fin du moyen âge. Dans ses Gueux de Mer l) il écrit : « Les flèches à feu. connues sous le nom de raquettes, de rockets, de fusées, les boulets creux remplis de poix, de résine, de soufre, de poudre, ont pour objet de porter l'incendie à l><>rd de l'ennemi, soit en s'accrochant aux voiles, soit en répandant leur contenu sur le pont. » L'action aveuglante de la chaux sur les yeux de l'équipage et de ses officiers est passée sous silence. On n'en trouve plus mention au xvine siècle chez les historien- anglais, Clarendon. Whitelock, Kushworth, Carter, etc.. dan- leur- récits détail! du siège célèbre de la ville de Colchester par Pairfax. Il- racontent bien que la place investie était réduite aux dernières extrémité- et se disposait pour l'assaut final en préparant activement tous les moyen- usuels a cette époque pour le repousser. The besieged kept large caldron» of pitch simmering ail night on the curtam, ready to UuUe on to the forlor i Revue des Deux Monde», t" 1891, p. r.30-532. 902 ARCHÉOLOGIE when they advanced to the storm. A cette époque, la poix bouillante dont on aspergeait les colonnes d'assaut au moyen de longues cuillers à pot, avait donc supplanté la chaux vive lancée dans des pots de terre. La poudre à canon régnait en souveraine maîtresse, et la bombe avait fait oublier la phiole et Voila primitives et démodées. Le projectile en terre cuite chargé de poudre de chaux vive appartenait depuis longtemps à la balistique de l'Orient ; la forme même du récipient est empruntée à la céramique du Bas-Empire : les vases en forme de pommes de pin qui servaient à projeter le feu grégeois, ont été décrits par Végèce, Fronton, Léon le Philosophe et divers auteurs. Aux ingé- nieurs de l'antiquité, les Croisés empruntèrent des doctrines et des pra- tiques qu'ils appliquèrent à la marine de la Méditerranée et des mers occidentales. C'est ainsi que se forma une sorte de manuel dont M. Ch. de La Roncière cite (1) un exemplaire qui a appartenu à l'amiral Louis de Bourbon. De ce Décalogue des marines du Ponant, notons les comman- dements 1, 8 et 9 empruntés à Végèce et à Léon le Philosophe : § 1er. Sur l'ennemi lancez de la poix, de la résine, du soufre, de l'huile, « tout ce confit et enveloppé en estoupes » enflammées. § 2. Aveuglez-le « en brisant devant lui des vases pleins de chau*. §9. Sous ses pas, jetez « des pots remplis de mol savon pour le faire tomber. » Les pots de savon mou sont mentionnés en même temps que les vases de chaux dans une pièce publiée par Terrier de Loray dans son Jean de Vienne. Parmi les préparatifs du blocus continental de l'Angleterre faits par Philippe le Bel en 129o, on voit une commande considérable de pots de terre pleins de chaux : le trésorier Jean Arrode et le capitaine Michel de Navarre étaient chargés d'aller en Flandre les acheter avec le reste des approvisionnements ordinaires, de les concentrer à Bruges et de les répartir dans les corps de troupes échelonnés le long du littoral, à Boulogne et Calais sous le comte d'Artois, à Abbeville sous le comte d'Aumale, en Normandie sous Jean d'Harcourt et Jean de Rouvray et à La Rochelle sous Fouques de Melle et Hugues de Thouars. Jal (2) chiffre cet achat de pots de cliaux à cent mille cinq cent cinquante, chiffre énorme qui ne peut s'expliquer que par la grande,faveur dont ce projec- tile jouissait parmi les marins de l'un et de l'autre côté. * Le siège le plus mémorable du xive siècle, celui de Calais, va nous fournir un élément philologique important pour l'élucidation du titre même de cette étude. Lorsque Calais parut être le but désigné aux coups de l'armée anglaise. (1) Origines de In marine française, p. ■>-.'<('). (2) Archéologie navale, II, 328. V.-J. VAILLANT. — LE P0( n bientôt viotorieu&e à Créey* là protection de la pli aux préoccupations do comte d'Artois; le compte de son bailli, Pierre de Ham, conserve quelques traces des préparatifs do défense qui furent hâtivement entrepris en 1340-1347. Rar les soins de Pierre de Ham, Calais fut approvisionnée de chaux vive, destinée^ le cas échéant, à brûler les yeux de l'ennemi. On y relève en effet fâchai di de terre à mettre cauch en* pour jeter à là deffen i ■ Potier pour Al pochonné&de terre ]><>ur mettre chaut ens pour jeter auxdeffenses des castiauxde Monstf se mestiet pour cascut cent XII deniers. Au \iv siècle, le pochonné est évidemment un projectile qui avail place dans l'artillerie n < !*'-> places fortifiées, comme récipient de la chaux vive. C'est un pol de terre cuite, dont le nom est fort rare dans ! - glossaires; à l'exception de fort rares dessins, rien n'en détermine la forme ni la capacité; l'indication de sa valeur vénale — \ll deniers le cent » — ne vient guère en aide à qui cherche â se former une idée raisonnée de celte arme de jet; la terminaison du vocable paraîtrait normale pour un récipient de petites dimension», celles de la 'j. ivnade.de guerres, par exemple. Bien que fort sommaires, ces indications fournissent un commentaire précieux sur les textes de .Mathieu de Paris et de Titus Livius, les phiolès plenas vulve... super hostes jaculandas de l'un, et les <>Hn se trouvait à la veille d'Azincourt. L'échevin et argentier Robert Regnoult y fait état d'achats considérables de chaux dans le long chapitre qu'il consacre à phtsseurs mises communes et cosses nécessaires pour te et pour plusseurs garnisons ei acas fais, en oesl preset par le mnniere qui s'enssuit I : « A Vacat fait oan à Masart de Widehen, de I d " Boullongne par paiani pour chacun polkin VI ■ ■' ■ 1/ d Soc. Acad. de Boulogne, Mémoire», VU, i iSi, p 904 ARCHÉOLOGIE que le ville doit avoir sur cent MI polkins d'avantage, lequel en aoan livré par taille le somme de IL XXX polkins, dont fait à déduire pour V avantage IX polkins. reste IIe XXI polkins. Item est à déduire pour l'amen- dement d'icelle cauch, VI polkins, reste IIe et XV polkins, voilent au pris de VI sols VI deniers pour polkin LXIXfr. XVII sols VI deniers. « Voitvriers amenans du caufour ycelle cauch mise en la ghihalle et à la montée des murs derrière le maison Wemel. » <( Primes, par Jehan le Sage et Remuse, amenant ycelle cauch aux dits lieux, est assavoir le dit Sage, XVIII polkins et III quarterons, et Je dit Remuse XXV polkins et demy, ce sont XLVIII polkins I quarteron. Item, par Pierret d'Amiens et Jehan le Vasseur, voituriers, amenans icelle cauch aux dits lieux, est assavoir le dit Pierret XIX polkins et demy, et le dit Vasseur, par XVI polkins et demy, ce sont XXXVI pol- kins. Item, par Jehan d'Amiens et Camus d'Amiens, voituriers, amenans ycelle cauch aux dits lieux, est assavoir le dit Jehan par LUI polkins, et le dit Camus par XLV polkins III quarterons, ce sont IIHXX XIX polkins III quarterons. Item, par Seburnes et Morlet-Mallot, voituriers, amenans ycelle cauch aux dits lieux, est assavoir ledit Seburnes, VI polkins III quar- terons, et le dit Morlet VII polkins III quarterons, ce sont XIIII polkins. Item, par le dit Massart, sur son car. XXXVI, Somme toute, IIX XXX. » Les achats de poteries de terre figurent dans ce budget : l'argentier y a consigné les noms des fournisseurs, la désignation des livraisons et les prix respectifs de chacune. Si l'on peut reconnaître avec un certain degré de probabilité les clockes, les quennes et divers autres récipienls. employés pour essuer et affiner les mestions de poure de canon et diverses opérations concernant la défense de la place, on n'y trouve pas mention de pochonnés destinés à être chargés de chaux. C'est une lacune regrettable. A défaut d'éléments de comparaison philologique, on se trouve réduit aux conjectures sur l'origine et l'étymologie de ce vocable. Les exemples que M. S. -M. Richard a produits dans Mahaud, 1302-1329, et dans Pierre de Ham, sont expliqués dans un glossaire où pochonné est donné comme dérivé et synonyme de sac et de poche; quanl à pauchon qui figure dans une autre citation, il reste inexpliqué; mais le contexte autorise à lui attribuer la même signification et semblable étymologie. L'un comme l'autre pourrait, en dépit d'une légère variante d'ortho- graphe, se rattacher au type sac et poche, mais à une condition, celle d'accepter des sacs de terre, des poches de terre, ainsi que l'exigent impérieusement les textes invoqués. On voit, au commencement du \ive siècle, les veneurs de la grande comtesse d'Artois tendant des rois et fauchons, — rets et toiles, p. 120, et se servant de poches, — nous dirions « bourses », et de furets, pour prendre les lapins c'e ses garennes. \ .-.i. \ ullan r. — 1 1. poi honni i Au siècle précédent, lé panégyriste de Guillaume Le Maréchal m présente notre proverbe actuel, la caque -''ni toujours le harenj i* la forme contemporaine : Tos dis.... se sent la poeiche del hereng vers L4704-5) où poeiche est notre poche; el son savanl éditeur, M. P. Meyer, rappelle que Littré ae produit aucun exemple de poche avant !<• mv siècle. Lorsque le maïeur de Boulogne, sire Jehan de Rusticat, veut faire, pour l'honneur et estât de le ville warder, une courtoisie à nosseigneur Jean] le duc de Berry, à nosdame Jeanne de Boulogne la ducesse de Berry, à monseigneur le chamelier de Berry •■ et à divers personnages de haute volée, il leur fait préparer un cadeau de hareng. Douze milliers sont achetés qu'il fait trier, saler el répartir en vingt- quatre lots de 300 : Kullart Zoquelin, mercier, est payé /.//// soh II1I deniers pour XXVI aune* de kennevath prins à luy pour emballer le herenc dessus dit à XX deniers l'aune item pour corde et fil à queudre ycelles huiler,. Si le hudget de Boulogne avait Gté grosso par tout autre écrivain que le clerc de Robert Regnoult, ces balles de kennevath auraient eu quelque chance d'être dénommées poches ou pauehons. Puis, après avoir été bien et dûment armoiées des armes de la ville, les balles, poches ou pauehons destinés au duc-comte et à la comtesse de Boulogne furent par voie de chasse-marée acheminés vi ra l'hôtel de Nesles à Paris. Le pochonnet de terre cuite, germe assez débonnaire des engins explo- sifs que la science a développé en grenades, bombes, obus, torpilles et toute leur épouvantable séquelle, se sépare nettement des poches, pochons et balles repris dans les derniers exemples : de ceux-ci le canevas, la toile, une toile forte quelconque, parfois le cuir formait la matière constitutif Ne semble-t-il pas tout aussi régulierde lui reconnaître une étymologie plus en rapport avec son usage et avec les textes historique-, en éliminant le nom de fiole quia été introduit à tort dans la traduction de S. Slrultî I ' verrait plus volontiers dans pochonné un dérivé normal et un diminutif régulier de pm-hon. qui est lui-môme le dérivé normal et le diminutif régu- lier de pot, lequel est foncièrement of the earth earthy. A la même racine que pochon et pochonné, ne pourrait-on pas rattacher le surnom artésien Pocheron que portait en 1303 un chanoine d'Arrasdont le sceau est décrit el figuré par M. Guesnon dans sa Sigillographie d'Arras, p. 48, n° 359, et pi. XXXI, 16 : Sigillum Andrée dicli Pocheron cl Un exemple recueilli dans un roman du xiu6 siècle dont le héros boulonnais, suffira pour justifier ma préférence : il est prisdans la Chant d'Eustache Le Moine. Dans l'une des multiples transformations qui donnent à une partie de son existence un faux air de pantomime de Noël à la mode anglaise, on - 906 ARCHÉOLOGIE rappelle que le moine défroqué de Samer se déguise presque instantanément de religieux bénédictin en charbonnier, puis de charbonnier en potier, à l'amère confusion du comte Renaud de Dammartin. Dans ce dernier traves- tissement il troque l'âne du charbonnier contre la hotte et la défroque du potier. Au potier fist errant marchié ; Por son ane et por ses carbons Ot buires et pos et pochons (1) Dont devint Wistasces potiers, Li potiers devint charbonniers. v. 407G-SÛ Il saute aux yeux que la pacotille du pauvre potier se composait des produits courants de son industrie, l'art de terre, ainsi que le grand Ber- nard de Palissy la dénommait encore en pleine Renaissance : parmi eux le trouvère nomme les buires et les pots variés, petits et grands : il aurait pu y ajouter les gobes, les jattes, les cruchons, les saladiers, les assiettes et les cent spécimens qui encombrent encore les étalages des marchés et des foires de nos contrées. Si la pratique du xme siècle avait autorisé l'usage de l'alexandrin épique pour célébrer un héros aussi versatile, aussi protéen que le bailli du Bou- lonnais, n'aurions-nous pas, sans forcer les vraisemblances, pu rencontrer le vers octosyllabique n° 1078 allongé et complété de quatre syllabes et devenu : Ot buires. et pos et pochons et pochonnés ? Cette bonne aubaine philologique aurait fixé dans un poème boulonnais un exemple caractéristique du pochonnet, ancêtre de la grenade, parmi les produits de l'industrie céramique du pays dans une enviable triade de pots, pochons et pochonnets. Quelle est l'orthographe de ce mot? La réponse importe peu. Soit qu'on l'écrive ou le lise se terminant par un e surmonté d'un accent aigu — pocKonné; soit qu'on l'écrive ou le lise se terminant par la syllabe et dans laquelle le t est muet de soi — pochonnet — il n'y a qu'un seul et même mot sous l'une et sous l'autre forme. Dans les quelques exemples qui nous restent à produire, principalement d'après les fabliaux du Moyen-Age, i Philippe de Rémy, seigneur de Beaumanoir (Édition II. Suchier), >i- S"enfuïrent duskà Mons En Henaa par Orelois \ I. \ U1 I \M . Il I i\\| 1 lorsque nous rencontrerons soit la forme j ' "iii/rt. on pourra de la fixité du 9ena el du - m di que, jusque dans là phonétique, le nom el lacho mt qu'un ( confondenl : l'équation de poohormé pochonnet restera acquise, non stanl les variation* el les franches coudées des scril isles du temps jadis; Le mol poehonnei esl connu de La Curne de Sainte-Palaye Ù l de l'Ancien Langage . ainsi que de Léon de Laborde Glossaire frat Mbyen^Age : mais sur sa signification el sur son étymologie^ el bui celles aes congénères^ péchons, poçon, p tçonné, poç mnct, etc., leurs remarqui - sonl assez vagues ei laissent à désirer. Ces deux spécialistes le prennent â tort, à niDii sens-, comme synonyme de cuillère à pot el dféouelle : ils semblent pas avoir connu le pelil engin de guerre dont nous qous Bommes efforcé dé fixer l'objet et le mode d'emploi. Entre autres exemples ils citent : I Dans les Miraolès <[>■ saint Louis (A0 1320) : A touques ladite Murote pris! un }«>conel et vint à c Viaue-.... Bile réspondi que eie i abat pour ce que ele puisasi de Ciàue à un poçonet etc. -2 Dans les Ducs de Bourgogne \ 1467) : Cinq petits poçonncs de terre à boire tisonne, garnis le i><>rt de lecton.... D autres pochonnés d'une autre façon, garnis de lecton l'un ei Vautre de pointure. 3° Dans La vieille truande (in verbo Mindoke) : Smi pochon ot et s'escuele, Son sakelet et ses mindoke» ...Su suscote et sa goele, Son pochinnet el s'escuele, Son sakelet et ses mindoh . Lé Recueil dès Fabliaux de Montaiglbn el G. Raynaud, qui contient Les 111 dames de Pari*, composé par Watriqoel Beass ael, d< Couvin, donne un autre exemple (t. III. p. I i8). ...Druins le fort vin apporte, Qui fui par les henas versez, « Commère, or en hérons Dist Maroie Lors but chascune; mais, an\ C'on eiist tonnes ses mains C'uw" j>lus que li autres meins. l'ut tous lapez et engloutis. « Cis pochuitinz est trop petit Dist Maroie ». pur suint Vin ent, Pour boire le quartier d'un cent, \r noùt en cor Tant est bon que j'en veut 908 ARCHÉOLOGIE Parmi les nombreux documents recueillis par M. Godefroy dans son Dictionnaire de l'ancienne langue, sur le nom Poçonet, poçonnet, po- chonnet, etc., diminutif de poçon, posson, pochon, etc., qu'il définit pot, vase, tasse, burette, je citerai un seul exemple, parce qu'il a été choisi dans les archives de Tournai, dans un compte de 1476, relatif aux forti- fications de la ville. « § Somme des mises... A Auxel pottier de terre, pour sept quannes et sept pochonnes de terre ». Ce compte servirait facilement de pendant à celui de Robert Regnoult. Tout, dans ces textes, rattache le pochonnet ou poçonet au latin du Bas-Empire, pocullum ou pocillum, et à la signification de « petit pot », ainsi que l'indique C. Hippeau, dans son Dictionnaire de la Langue française aux XIIe et XIIIe siècles. Rien, au contraire, n'y désigne une synonymie avec c< écuelle ». Ils sembleraient convenir beaucoup mieux au sens de burette, que l'abbé Corblet a signalé dans le patois picard comme l'équivalent de pochonnet. A l'époque où Mathieu de Paris, décrivant le combat naval de Sand- wich, mentionnait les phiolas plenas cake, arcubus per parva hostilia ad modum sagittarum per hostes jaculandas, la burette, dérivée de buhe ainsi que buire, avait la signification de cruche, et le nom s'appli- quait au vase, quelle qu'en fût la dimension ou la matière première : terre, verre ou métal ; par exemple, à la terre cuite, ainsi que le constate une lettre de rémission de l'année 149o, citée par de Laborde : Ung jeune homme, nommé Soj'in, avoit rompu vna buhe ou cruche de terre. Quant aux petites buhes ou burettes qui faisaient partie du mobilier des églises et des chapelles, des textes du xie siècle, entre autres le dictionnaire de Jean de Gallande, établissent qu'elles portaient le nom de phialae ou phiolae : In ecclesiis debent esse... phialauna cum vino et alia cum aqua. La forme de ces burettes était familière au docte chroni- queur de Saint-Alban's, qui a décrit en véritable connaisseur le fonction- nement du pochonnet militaire; elle ne l'était pas moins à l'artiste du scriptorium qui dessina les planches du manuscrit dans lequel J. Strult recueillit les figures de son album : l'écrivain et le dessinateur ont employé à bon escient le nom latin et la forme du petit engin que nous étudions. Le pot plein de chaux de l'histoire de Guillaume le Maréchal, le pot chargé de chaux bien moulue du roman d'Eustache le Moine, la fiole remplie de chaux pulvérisée dont Mathieu de Paris décrit l'emploi, en guise de flèche, celle dont sont armés les frondeurs figurés dans le manuscrit de ses Chronica majora et reproduits par Joseph Slrutt et Francisque Michel, le pot destiné à projeter la chaux vive sur les colonnes d'assaut d'Harfleur, la burette que rappelle l'abbé Corblet, autant de synonymes ou d'équivalents du pochonné de terre pour mettre cauch ens V.-J. VAILLANT. LE P0C110NNE1 pour geler à la de/pense \ rait deux branchi - preinte, appliquée de laurier et une demi-fleur de lys coupée par la fas Décor florie et foliagé, armoiries de Béthune et galbe renflé en fuseau, caractériseraient peut-être l'origine flamande ou artésienne de ce petit 910 ARCHÉOLOGIE engin antérieur à l'artillerie à feu, tandis que la forme sphéroïdale ou ovoïde indiquerait plutôt une provenance d'oulre-Manche. S'il se révélait de nouveaux spécimens dans la région du Nord et du Pas-de-Calais, le temps viendrait de chercher à discerner les époques et les circonstances où le type du pochonnet a pu varier. INDEX BIBLIOGRAPHIQUE Rages. Histoire de Guillaume Le Maréchal, de P. Moyen 3 et 18 Vie et règne de Louis VIII, par C. Petit- Dutaillis 4 Roman d'Eustache le Moine, de Ed. Francisque Michel. . . i, 8, 7, 16 et 20 Chronica majora, de Mathieu de Paris 5, 6, 7, 11 et 20 Horda Angel Cynnan, âe Joseph Stnill 5, 6, 7, 10, 16 et 20 Azincourt, par A. de Bellcval 8 Titi Livii Gesta Henrici Y' 8 John Lydgate 8 The Cinque Ports, de M. Burrows '•> Le siège de Beauvais 10 Les Gueux de la Mer, par Jurien de la Gravière 10 Le siège de Colchester, par J. Horace Round 10 Ch. de la Roncière, La Marine Française Il Terrier de Loray, Jean de Vienne 11 Jal, Archéologie navale 11 J.-M. Richard, Mahaud et Pierre de Ham 12 et 14 Comptes de R. Regnoult, 1415-1416 13, 13 et 19 Guesnon, Sigillographie d'Arras 16 Philippe de Remy, S. de Beaumanoir 17 Sainte-Palaye, l)ictru de l'ancien langage 18 De Laborde, Glossaire français du moyen âge 18 à 20 Godéfroy, Dictionnaire de l'ancienne langue 19 L'abbé Corblet 19 et 20 Jean de Gallande, Dictionnaire 20 Les pochonnets de Lille et de Thérouanne, de MM. A. Dette et L. Théry. 21 M. Georges de LïïOMEL Membre associé correspondant national des Antiquaires de France LES POTIERS DE WIONTREUIL-SUR-MER [738 (44.27)] — Séance du l'.i Septembre J'ai voulu seulement revendiquer pour la ville de Montreuil -sur-Mu l'honneur d'avoir eu des potiers de terre, artistes d'une certaine valeur et G, DE LHOMEL. — LIS POTIERS DE UONTREUIL-SUR-MER '.'Il qui ni' - 1 1 > i v • - 1 1 1 pas ôtre confondus avec les potiers de la commune de Sorrus, ee qui ;i été fait jusqu'ici I . Montreuil, coo vous le savez, était, au Moyen \ ■•. un des cenl commerciaux les plus considérables de la France. Les guerres continuelles dont elle ;i été le thi Bituatio phique lui.onl fa.il perdre progressivemenl la place importante qu'elle occupait. Sa ruine par les Impériaux en I 537 lui porta un coup redoutable, mais m' put L'anéantir comme La malheureuse ville de Thérouanne. Peu de temps après ce désastre, Montreuil devail se relever et des I • 18, soutenue par les privilèges- des li<>i>. nous retrouvons ses commerçants réinstallés dans ses murs. Parmi les Industries qui y vivaient se trouvait. celle des potiers, qui, croyons-nous, devaienl faire extraire des Wattines de Sorrus, la terre Bervant àl leur fabrication.) Une attestation donnée en 1722 xievanl notaires par les principaux habitants tic cette commune porte que l'extraction de la terre s?j faisait depuis plus de deux siècles. Les archives de i'HôteltDieu mentionnenl Jehan Mas, potier de. terre à Montreuil, le ^21 février 1533, et Les minutes des notaires de Montreuil qui ont été conservées nous apprennent qu'en 1586 Pierre Harlé j exerçait la iiii'nn' profession (2). Aurèssa mort, sa femme, Jacqueline Thonnoire, continuaeon industrie «tson Us .la.- ques devait lui succéder en*lo89 (3). Dailleurs, à partir de 1556 nous trouvons plusieurs noms de potiei Jacques et Nicolas du Crocq donl La descendance devail maintenir la même industrie à Montreuil et à Hucqueliers (4) presque jusqu'à la Révolu- tion. Nicolas du Crocq (5) demeurail dans une maison près du rempart. Cette maison élail amazée à L'usage d'ouroir de potier de terre et tenait à L'ouroinde Jehenneton Chenal, I.' L5 décembre LB69. Puis en 1576 Jean Gressier, Guillaume Régnier et Jean Cauchois. Ce der nier avail o une maison, tenement, courl etjardinséanl en cettedite villede Montrosuil, appelée le Cul Durant et où était assis son fourà pots contenant en longueur 10 pieds ou environ et de largeur 18 .pieds ou environ. i ,:„ dehors de Montreuil et de Sorrus. nous avons ti lui ittlaume Neuville; Charles de Caube.t, mnri de Nicolle (i ,,,■,„. , i io février hOS4 a Verlon ;l luMan ilr, • | >ux d N„ •' . (.l'un, d ede m. R Gulllaun :"'^- BllVl , ,i, lorr i ii I, marchand , D partenu 912 ARCHÉOLOGIE Jean Cauchois était ■ submis et obligé ad verlir le propriétaire de sa maison chacune fois qu'il ôstait et détournait sa poterie hors de son four etchacune fois qu'il chauffait son four, n Au xvne siècle nous trouvons comme potiers de terre : Nicolas Boucher 1600, Jehan Hannocq 1628(1), François Doret 1020 2. Marcq Pellel 1639 3), Adrien Dézérable 1637, Jacques Doret 1637, Robert et Nicolasdu Crocq 1640 1), Anthoine Vuaret, 1640 3 >, Jehan Bailleu 1648, Pierre Boully 1648 6 . Claude Bailleu 1 654, Philippe Carbonnier 1 070 (7 ), Jacques Mauger 1673 8 . Pierre Désérable 1693, etc. etc. Malgré ces noms si nombreux de potiers, nous ne connaissons aucune pièce pouvant être attribuée d'une façon certaine à l'un d'eux jusqu'en 10-20. La première pièce signée d'un fabricant montreuillois est celle de François Lioret, à cette dernière date. C'est un grand vase à rafraîchir l'eau, provenant de l'abbaye de Longvilliers et qui porte l'inscription suivante: a Faict par moi franc. Doret 1626. — Claude Convenât. » Il appartient à M. Souquet, d'Etapk il se trouvait à l'exposition rétrospective de Montrerai, en 1896. Mai- a partir de 1002, nous marchons avec des preuves évidentes, puisque tous les plats dont nous allons parler sont signés par un artiste montreuillois du nom de Boully | lOj. Fil- d'un potier de Montreuil, Pierre Boully, il continua cette industrie jusqu'en 1681, date de sa mort. .Nous avons trouvé, dan- les registres de ia paroisse N.-B. de Mon- treuil, un très grand nombre d'actes dans lesquels il est qualifié potier de- terre. .Nous ne parlerons, dans cette courte communication, que des plats signés par lui ou de ceux que nous voulons lui attribuer. Le premier porte la date de 1668, il nous appartient. M. Wignier en a donné une très fidèle reproduction dans son livre intitulé : les i rjo décembre 1628. Il avait épousé Wlgance fc. . . t demeurait a . nt-Jacq M it de mariage de Jaqmio lficqnet, fil* dt . aoret e de Frar. r de ten- . . re de la pai -a. Marcq Pellet, potier de terre, mari de ; Min. des not. rgn aoL : A. Il est qua 72, '-. . . ■ ■ et à Philippe C lil, qu'il aurait quitte pour habite - rroi e:i i-~ il habi', dernière eommo n, chambre, court . srre Mille .. . . , I G. J>E LHOMBL. — LES POTIERS DE MONTRECIL-SUR-MJ 'I : Poteries vernissées de l'ancien Ponthieu. Ce plat d'un diamètre de 0 ÏG représente au centre un homme el une femme lenanl trois fleura A la main. Ils sont précédés par un âne du nom de Gilles el Buivia pai deux jeunes Gilles d'âges différents. Aux pieds de l'homme ae trouve la mention suivante : Jean Féron el ses filles dont l'une s'appelle Urne. Sous les pieds de lane on lit: F. par (i. Bouli (fait par G. Bouli sous celte inscription: Zenne Berte (1) 1663. Nous avons recherché dans les registres de catholicité la famille Péron et nous gavons retrou- vée habitant la paroisse N.-D. Jehan Péron, représenté sur le plat, étail lardier (charcutier) à Montreuil où il avait épousé Marguerite /Mis. De cette union étaient nés plusieurs enfants, entre autres Anne, représentée par l'artiste. Le deuxième plat se trouve à Rollencourt. Fait, en lGiiii, dans l'atelier de Boully (2), il représente ce potier ainsi que sa femme, Nicolle Lièvre ou Le Lièvre, qu'il avait épousée le 22 juin 1664, dans l'église N.-D. C'est Jean Mander, un de ses ouvriers qui a dû faire le plat comme celui de sainte Catherine, patronne des potiers, et qui se trouve aux environs de Montreuil. Il a été décrit dans le livre si intéressant de M. Wignier. Les dessins, les émaux et la couleur de la terre sont identiques. Il est impossible d'admettre, comme M. Wignier le dit dans son ouvrage, < [ li • ■ ce dernier plat ait été fait en 1600 puiqu'il est absolument pareil à celui exécuté en 1666. Du reste, bien que l'inscription du plat de sainte Catherine soit en partie illisible, il est facile d'y voir la date de 1662 que nous devons admettre jusqu'à preuve contraire. Le troisième plat fait par Bout ly est certainement le plu-* intéressant; nous le citons en dernier lieu à cause de sa date qui est cellr de 1680. Il se trouve au musée de Saint-Pol et grâce à l'obligeance de M. Troude, greffier du Tribunal de cette ville, nous pouvons vous en soumettre une photographie. C'est un grand plat de 0mAQc environ et certainement le plus bran que nous connaissions. Nous le désignons sous le nom de plat au Calvaire. Il représente au centre une croix à laquelle est attaché le Christ; de chaque côté de la Croix se trouvent deux personnages que nous croyons être la sainte Vierge et saint Jean l'évangéliste. Pour ce (t) On trouve dans les registres «le la paroisse N.-D., Je narl de ! rel en 1690. ■ 2 II avail épousé en février ou mars 1653. Wlga r. i! s'esl r Son acte de m nçu : « le vingt-deuxième juin i trois bans el autres solennités requises, Gabriel Boully, potier, de la pai j ,i pris femme Nicolle Le Lièvre <\>- la même i curé de N.-D. et 1 lis Fournie! diacre, Parmentier, beau-frère du dit Bouli oncle de la dite Nicolle » 58 » 914 ARCHÉOLOGIE plat, nul doute, car sous le sujet principal il porte la mention : « Faict à Monstrœuil par Gabriel Boulli, 1680 ». L'industrie de la poterie était encore florissante à Montreuil jusqu'à la fin du siècle dernier; elle y était représentée par Charles Bailleu(l), Pierre Désérable (2), Nicolas Carpentier (3), Martin Plet(4), Jacques Postel (o), Nicolas du Crocq (6), Jean-Alexis Postel (7), Louis Désérable (8), la veuve Dubuquoy (9), Louis Postel (10), Michel-André Braquehais 1785 (11), etc. De cet exposé, il est donc établi que dès le xvie siècle, des potiers existaient à Montreuil, qu'ils y avaient des ateliers et des fours et que c'est dans cette ville que les plus beaux plats, attribués par erreur à Sorrus, ont été faits en entier par des artistes et des fabricants mon- treuillois. M. Roger EODIERE à Montreuil-sur-Mer. L'ÉGLISE DE DANNES [726.5(44.27)] — Séance du i9 septembre — I Dannes est un petit village du Boulonnais, situé près de la mer, dans un fond marécageux et plein de sources, au pied du mont Saint-Frieux et du (1) En 1721, reg. de la paroisse N.-D.; Claude Bailleu, un de ses ancêtres, avait épousé vers 1650 Marie Désérable (min. des not.). (2) Le 13 décembre 1722, il avait épousé Jeanne Lcselle (min. de Desprez, notaire). A partir de la fin du xvie siècle, la famille Désérable habitait Montreuil. Un de ses membres, Nicolas Désérable, prévôt de la gueude, teste le 3 septembre 1584. (min. des not.j Un Pierre Désérable était à Sorrus en 1588 (id). (3) Le o juin 1738 (min. des not.). (4) État des maîtrises vendues depuis le 1er Janvier 1733 jusqu'au 31 décembre 1739. Il étai encore potier le 9 janvier 1769. (Dans cet état il est taxé à la somme de 43 liv. 10 sols.) (5) Min. des not. (6) En 1745 (min. de Cailleux, notaire). (7) Jean-Alexis Postel paie la maîtrise de potier de terre, le 11 mai 1740. Il verse pour finances principal, frais de quittance et sceaux 43 livres 10 sols. (Etat des maîtrises vendues depuis jan- vier 1740 jusqu'au dernier jour de juillet 1743. (8) Archives départementales du Pas-de-Calais. (9) Min. des not. m C'est de son atelier qu'est sortie une faîtière lleurdelysée, provenant de la ferme du Ménage d'Alelte et exposée par M. l'abbé Thobois à l'Exposition rétrospective. Cette faîtière portait l'inscrip- tion suivante: 1773, fait à Montrœuil par Louis Postel. (Il) Le 5 juillet 1785 (Ai'ch. dép. du Pas-de-Calais, Fonds Saint-Firmin). R. R0D1ÈRK. — L'tCLISB DE DANNES 'I'» mont de Camiers. Il apparaît de loin comme une oasis de verdure, entre les sables arides de la dune et les hauteurs dénudées des collines boulon- naises. Il y aurait beaucoup à dire sur L'histoire paroissiale de Dannes, si l'esp ne m'étsil mesuré. Mais je ne veux parler ici e/oe de la belle église qui fait l'objet de cette communication. L'histoire de ce monument est tout à fait inoonnue. <>n sait seulemenl que l'église de Dannes, aujourd'hui desservir par le curé de Camiers, a été jusqu'à la dévolution le siège d'une paroisse dédiée a saint Martin, et for- mant une dépendance de la Maladrerie de la Madeleine 6 Boulogne; la cure était à la collation des mayeur et échevins de Boulogne, es qualité d'administrateurs de cette léproserie. La liste des curés esl établie depuis I068. On ne sait absolument rien des -vicissitudes que l'église de Dannes 1 subies dans le cours dis âges; les documents sur sa construction font com- plètement défaut. L'étude des caractères d'architecture permet seule d'assi- gner une date à cet édifioe; on ne sait à quelle main en est due l'érec- tion : la communauté des habitants n'a jamais pu être assez riche poui exécuter de pareils travaux ; ce sont sûrement des seigneurs des xi\ et xv8 siècles qui les ont entrepris. J'attribuerais volontiers ce monument â la riche et pieuse maison de Blondel-Joigny, qui possédait Haïmes avec Longvilliers, au xv° siècle; la dernière héritière de cette famille, Margue- rite Blondel (morte en 1513), de concert avec son mari François de Créquy 1 mort en 1518), a rebâti en tout ou en partie les églises de Donnez, Longvilliers, lluby-Saint-Leu, Itecques et plusieurs autres de leurs terres. Le chœur de Dannes serait-il dû à la libéralité de ces époux pieu* el bienfaisants ? (1) Je n'oserais l'affirmer. Dans le présent siècle, on s'est beaucoup intéressé à la conservation et à la restauration de l'église de i tannes; à une époque que je ne saurais pré- ciser, mais qui doit remonter au règne «le Louis-Philippe, la Commission d'archéologie de l'arrondissement de Boulogne a présenté au conseil d'arron- dissement un rapport détaillé, tendant au classement de cet édifice parmi les monuments historiques (2). Ces* -ans doute après avoir eu conn san se de ce rapport que la reine Marie-Amélie accorda â régi Dannes, en 1841 et 1K45, deui donations de 100 francs chacune. Sous le second Empire, la Commission des antiquités département chargea M. Morand de rédiger, pour la Statistique monumentale du !'<><- (<■- 1 La qo • je savais à quelle famille ap leuxel un, qui se trou-, et que je n'ai pu du personnage qui a fait construire non seulemenl fait corps. Seraient rmesde la famille pport n-a pas été imprimé, q s the ; ilest ,-,,•1 prétend faire remontée l'église de Dannes aux m« et un insition. 916 ARCHÉOLOGIE Calais, une monographie de l'église de Dannes. Ce travail, réclamé plu- sieurs fois au savant magistrat boulonnais, n'a jamais été composé (1). I! y a dix ans, le monument qui nous occupe était dans un état de déla- brement lamentable : les murs croulaient de toutes paris ; les contreforts, séparés du plein de la muraille, menaçaient de s'effondrer. Camiers et Dannes avaient alors pour curé M. l'abbé Demilly, un prêtre de cœur et de goût, à qui je suis heureux de rendre ici un hommage mérité. Ce digne ecclésiastique entreprit la restauration de son église ; les travaux exécutés sous son ministère sont dignes d'éloges à tout point de vue ; ils ont sauvé l'édifice dune ruine imminente, sans altérer aucunement son caractère. D'ailleurs, l'architecte qui dirigeait cette réparation était M. Clovis Normand, dont le nom seul est une garantie de bon goût artistique et de respect des saines traditions. Malheureusement, M. Demilly a quitté Camiers en 1893. laissant son œuvre inachevée. Je préfère ne pas apprécier ici les remaniements que l'église de Dannes a subis depuis son départ ; mais je serai bien forcé de les mentionner dans le courant de cette notice. . . . Passons ! II. — Description. Telle qu'elle est aujourd'hui, l'église de Dannes est encore une des plus curieuses parmi les églises rurales de style gothique en Boulonnais. C'était aussi, jusqu'aux déplorables et toutes récentes mutilations, la plus riche en mobilier ancien. Elle mérite certainement une étude. Le plan est simple : une nef, une tour centrale et un chœur (2). C'est l'ordonnance adoptée dans la moitié au moins des églises du pays. La tour centrale est une persistance du plan roman. L'édifice est, comme toujours autrefois, régulièrement orienté. Il est malheureusement bâti presque tout entier en pierre de craie, matière éminemment friable et qui n'oppose aucune résistance à l'action corrosive des embruns. La nef est la partie la plus ancienne de l'église. Son pignon occidental est percé d'un portail en arc aigu, sans aucun ornement, et au-dessus duquel s'ouvrait jadis une fenêtre en cintre surbaissé, de petite dimension; elle est aujourd'hui murée. Son archivolte en larmier a des retours hori- zontaux. Beaucoup plus haut, à 9 ou 10 mètres du sol, une grande fenêtre en plein cintre éclaire les combles; elle est aussi pourvue d'une archivolte en larmier, sans retours horizontaux, mais amortie par deux petits culs- de-lampe en forme de pyramide renversée. (1) Jusqu'ici, cet intéressant édifice n'a guère été étudié. Je ne connais à son sujet que le rapport susdit de la Commission d'archéologie et les quelques lignes du Dictionnaire historique de l'abbé Haigneré. (Arrond. de Boulogne, t. III, p, n^., (2 Dimensions approximatives : longueur de la nef, 20 mètres; de la tour, 4 mètres ; du chœur 12 mètres. Largeur, 6 mètres environ. '•i: II. RODIÈRB. L'ÉGI ISI Dl DANN1 \ l'angle Qord du pignon s'élève une grosse tourelle cylindrique d'< - lier, qui fàil saillie â la fois sur la façade el sur l'intérieur de la net ; de ce dernier côté que B'ouvre la porte qui donne l'escalier de piern conduisant aux combles. Cet escalier en colimaçon est de trente marches l . La i elle a des solins ''ii grès comme tous ceux de la nef, et une corniche épanneléc sous h poivrière « ] ni la coiffe. Un bâtiment détruit s'accolail jadis â la tourelle ; on voit eneoiv >o iii««. 918 ARCHÉOLOGIE représentent : du côté sud, une tête d'homme, une tête de femme, des feuil- lages, une tête, des feuillages, un ange avec phylactère. Du côté nord : des grappes et feuilles de vigne, une tête avec feuilles sortant de la bouche, des grappes de raisin et d'autres feuillages. Aux extrémités est, et aussi à l'endroit de la tour d'escalier, les nervures se perdent dans la muraille (1). Les clefs de voûte figurent : une fleur de lys ; la tête de saint Jean- Baptiste clans un plat, telle qu'elle est représentée sur les vieilles enseignes de pèlerinage d'Amiens ; une ancre accompagnée de deux fleurs de lys; un lion rampant; un pélican nourrissant ses petits ; un agneau pascal. Chaque travée de voûte est extérieurement flanquée d'un contrefort à deux ressauts en talus; ces piliers, du côté du sud, sont en pierre et refaits en grande partie en 1890-91 ; mais ceux du nord sont tout en grès de falaises et semblent très anciens; on les croirait même antérieurs au reste de l'église, où n'apparaît pas ce genre de matériaux (2). Mais, selon ML Camille Enlart. il paraît que ces contre-forts sont composés de débris des démolitions d'une grande chapelle, ou bas-côté, qui a existé en cet endroit, comme on le verra plus loin. Jusqu'en ces dernières années, la nef était étrangement peu éclairée, et la pénombre où elle se trouvait donnait à l'église un aspect tout particulier. A droite, il y avait seulement, dans la sixième travée, une grande fenêtre en tiers-point, avec meneau flamboyant et archivolte, et. dans les deuxième et troisième travées, deux petites fenêtres en anse de panier, très exiguës, avec archivoltes en forme d'accolade (3). Quant au mur nord, il était com- plètement aveugle; une petite fenêtre dans la deuxième travée et une grande dans la sixième avaient été murées, pour raison de solidité sans doute. Depuis trois ans, on a ouvert une grande baie en arc brisé dans la cinquième travée sud, et quatre autres dans les quatre dernières travées nord ; ces fenêtres géminées sont d'un bon style flamboyant et copiées sur celles qui existaient dans la sixième travée, mais elles ont le double inconvénient d'altérer le caractère de la nef et de compromettre la soli- dité des murailles. A droite, dans la quatrième travée, s'ouvre un petit portail en anse de panier, avec archivolte de même forme. Toute cette muraille latérale accuse le xve siècle très avancé, et paraît postérieure à la voûte. On peut en dire autant des ouvertures de la façade ouest. (O Cette pénétration directe des nervures dans la muraille est généralement un signe du xv siècle avancé ; mais elle peut s'expliquer ici, d'un côté, par la situation de la tour d'escalier qui empiète sur la nef, et, d.- l'autre, par les refaçons delà muraille doxale, qui a été rebâtie avec la tour au XVe siècle. b caractère de la sculpture et des moulures de la voûte parait indiquer plutôt le xiv». m ne trouve ce grés de mer employé que dans des édifices très anciens: les églises romanes Groffliers et de Waben (xii« siècle), la tour de Berck (xin« siècle;, les piliers de la net de Verton (xiv* siècle , le bas du portail de Saint-Saulve, la citadelle de Montreuil, etc. (3) Il faut noter cette forme insolite de fenêtre, toute d'architecture civile, et très rare dans les ne l'ai constatée (sans archivolte; qu'à Longvilliers, dans deux petites fenêtres du transept, aujourd'hui défigurées. Espérons qu'à Dannes on laissera subsister les deux spécimens qui en restent. 1t. RODltRI. — l'ÉGLISJ DE u\n\( - L'étage inférieur de la tour date aussi du w siècle; il t'ouvre sur la aef par un arc triomphal, large et très élevé, dont les pieds-droits n'ont pas d'impostes, et, sur le chœur, par une arcade reposant ~ui deux ud. un.- grande arcade aiguë» donl les pieds-droits renforcent ceux des deux arcs triom phauz, sur nie l'ancienne porte seigneuriale en plein cintre, qui < murée il y a dix ans. mais qui .1 été rouverte en 1890 pour donner a uiir sacristie bâtie à eel endroit. Au nord, une autre arcade gothique, beau coup plus large, semble avoir fait jadis l'entrée d'une grande chapelk latérale qui communiquait aussi avec la nef et le chœur par des arcades plus basses, encore visibles -m- Les murailles. I itte grande chapelle, qu'on pourrai! aussi bien dénommer l>a~ côté, était de même hauteur que la nef principale; elle carres] lait aux quatre d oières travées de la nef (2), à la tour et à la première travée du chœur, el terminait à l'est par un mur droit percé d'une fenêtre; <•<■ chevet rectangu- laire était voûté, à en juger par les arrachements très visibles encore sur deux contreforts. A l'ouest, ce bas-côté semblerail avoir ru un i deux travées de moins que la nef principale. En connue, l<- plan général de l'église devait rappeler beaucoup celui de Saint-Léonard, près Boulogne, où c'est, au conlraire. la chapelle latérale qui est demeurée seule. M li- re venons au clochrr. La voûte de la tour, semblable à celle du clueur, de même hauteur, et plus élevée que celle de la nef, est portée sur ogives et tiernes* Le premier et le second étages de la tour, auxquels on n'aeaède que par les combles de la nef, présentent une particularité bien curieuse : ou y voit il-ux belles cheminées en pierre du xv siècle, dont les motifs rappellent ceux du jubé. Elles sont bien conservées, superposées l'une à l'autre, et pratiquées dans la muraille est. On voit, du reste, les traces du plancher qui -.'■parait ces deux étages (3). Une petite porte «'ii plein cintre mène sur la voûte du chœur. L'étage supérieur du clocher est de tués basse épofljue el date tout au plus de la période des guerres de religion ; peut-être est-il contemporain de la cloche, datée de 1578; on n'y voit pas une moulure; la présence d'un œil-de-bœuf, la forme et les proportions insolites des fenêtres accusent la (i) Le hénon, on carilium adule, coquille bivalve eon 'aDî de la ville voisine d'Étal 2 Les 1rs • - de ce bas-coié sont i peine reconnaissables dai ■- pas découvertes ; i que la chapeUi .ut à la dernier.; de la nef, à la tour el 41a premii .mille I ité l'exiatence du ban •"" clmer. — Et pourtant., il e>t à remarque! q I du mur a ' pas du tout le même que d utiea. L'appai : Le mei ne se voient qu> O) il y a cheminées dans les clochers de Lotlinghem, de 920 ARCHÉOLOGIE période extrême de l'architecture gothique, dont le règne s'est prolongé dans nos contrées, on le sait, jusqu'en plein xvur2 siècle. Cet étage est en retrait et d'une maçonnerie beaucoup trop légère; on a dû le refaire presque entièrement en 1890 ; sur la face ouest, on voyait littéralement clair à travers les pierres effritées. Chaque face est éclairée par une fenêtre en arc brisé un peu obtus, simple et sans ornementa- tion (1) ; la face est a seule un œil-de-bœuf au lieu de fenêtre. Une flèche à quatre pans très obtuse, en charpente revêtue d'ardoises, s'élève, sur base carrée, au-dessus de la tour, qui n'a de contreforts qu'à son rez-de- chaussée. Le chœur, composé de trois travées et d'un chevet à trois pans, est un assez beau spécimen de style flamboyant pur et sobre (xve ou xvie siècle) (2). Il est malheureusement bâti en mauvaise craie du mont Saint-Frieux. Par une hardiesse de construction assez rare dans nos contrées du Nord, le chevet était jeté à cheval sur une rivière. Le ruisseau ou rieude Dannes (3), jusqu'au commencement de ce siècle, passait sous la voûte qui porte le dallage du chœur, dont elle traverse l'axe à angle droit; on l'a détourné il y a environ cent ans. La voûte de ce canal est un berceau brisé ; la porte d'entrée des eaux, au sud, est murée; celle de sortie, au nord, est une large arcade en cintre surbaissé, qui soutient sur ses reins puissants une petite trésorerie ou sacristie, élevée ainsi au flanc de l'église et au-dessus des eaux, de telle sorte qu'on ne pût s'y introduire du dehors. Cette curieuse et originale construction mesure, dans œuvre, environ 5 mètres de long, 2 de large et 2 de hauteur; elle est.couverle d'une petite voûte d'ogives de deux travées, sans clefs ni culs-de-lampe, et d'un toit en appentis. Enclavée entre deux des contreforts du chœur, une grande partie de sa largeur est prise dans l'épaisseur du mur de l'église. Au-dessus de la porte de sortie des eaux, le soubassement du mur de la sacristie est amorti en talon. Plus haut est sculpté, sur une grande pierre, un écusson à trois poissons mis en pal, la tête en haut, et posés deux et un; en guise de cimier, cet écu semble porter un ornement fruste et bizarre, sorte de courroie ou baudrier plusieurs fois doublé, et que je renonce à (1) Ces fenêtres sont toutes semblables à celles de l'église de Campigneulles-les-Petites, bâtie en 1705 dans un style gothique dégénéré, et du clocher de Canlers, daté de 1684. (2) Dans notre région, il est absolument impossible de reconnaître, par les caractères d'architecture, si un édifice est du xv» ou du xvi» siècle. L'art de la Renaissance n'a pénétré chez nous que fort tard, et les exemples en sont d'une insigne rareté. Bien des monuments du xvn» siècle même n'en ont nul- lement subi l'influence. (3) « On sait que le château de Chenonceaux est bâti... sur un pont. A Annecy, l'église Notre-Dame iwii" siècle; est bâtie en partie sur un pont ; à Dannes (Pas-de-Calais), l'église fxv siècle) a sonsanc- luain -élevé sur des arcades au bord de la rivière ; à Culan (Cher, xn° siècle) et à Triel (Seine-et-Oise. xvi» siècle), c'est une route qui passe sous le sanctuaire de l'église, s (Camille Enlart, l'Art gothique et la Renaissance en Chypre, p. «6, n. \, à propos de l'église de Tochni, en Chypre, qui est bâtie sur un pont). On peut ajouter à cette nomenclature l'église Saint-Antoine de Bar-le-Duc (xiv« siècle), éga- lement construite sur une rivière, et, pour la période contemporaine, l'église d'Albert (Somme), dont le chœur est jeté sur la rivière d'Ancre. It. R0D1Ï lu . i 'ÉG1 ISI Dl h\\M - 'tj| décrire (i . Une Borte de petite fenêtre carré IrèsexiguJ irrégulièrement, éclaire l'édicule. Mus revenons au chœur lui-môme : chacune de ses lrav< i - esl puissants contreforts, carrés à la base; ils prennent ensuite la forme d'un éperon et se transforment en clochetons a feuilles frisées, ta-dessus du pinacle, ils redeviennent carres et unissent en talus sous la cornii he. Tous - contreforts étaient récemment encore dans un état déplorable, et, loin de soutenir les murs, ils menaçaient d'en accélérer la r >; en 1890, on «lut les réparer, ou plutôt les reconstruire presque en entier, but le mo des deux contreforts de l'abside, mieux conservés que les aubes et 'i111 sont encore dans leur état primitif. Les sculptures des clochetons oeufs sont restées simplement épannelées, de même que la corniche et les archivoltes des fenêtres; M. l'abbé Deinilly comptait suis nul doute faire promptemenl achever ee travail, mais son départ a l'ait cesser toute restauration intelli- gente dans l'église de Dannes. Les mur- très élevé- du chœur sont »>rne- de deux larmiers, l'un à l'appui des fenêtres, l'autre plus l>a-; tous deux conl nent les contreforts. Les fenêtres aujourd'hui ouvertes (2) smit au nombre de -i\. dont trois sur le mur sud et trois au chevet. Toutes ces fenêtres sont à trois baies, les meneaux sont modernes, et les archivoltes à rampants en feuilles de chou frisées ontdù cire, pour la plupart, refaite- entièrement en 1890. Il y avait jadis, en outre, une fenêtre à quatre divisions, ouverte au-dessus du toit de la petite sacristie ; elle est actuellement murée. Celle de l'abside, rouverte tout récemment, avait également quatre formes, dont les meneaux se voyaient du dehors au temps où elle était murée. La voûte, élevée et svelte, contraste par ses proportions élégantes ai celle de la nef, si basse et si lourde. Ses fines nervures retombent sur d< - dais à trois arcades en accolade, avec crosses et feuille- de chou. Les culs- de-lampe de ces dais, placés â plus de 15 pied- du pavé, représentent tous des croix de consécration à branches pattées et d'une ornementation vari< • Les clefs, où viennentserencontrer les croisées d'ogives et les liernes,figui un poisson, un soleil rayonnant, un calice, un cœur entoure d'épin< une croix ancrée, cette dernière récemment refaite, je crois. (D C'est ainsi que l'on figurait des écus suspendus, mais "t. One me extérieure de l'es. jeron. représente I. - ï du chœur mui leulemenl .l'une pi carrée au milieu de chacune d'elles rouvert 1< - de 1856. : i; est très ['fiable que les niches contenait plus souv. liliers de l'église, sur les mèin Suintc-Chapel dans des médaillons. Comme exemples dechœun cathédrale de Boulogne ur ire-Dame d'Avioth M Troycs (xni« si. roûtedm nonl, en Ponlhleu bées ornées de croix pattée< analogues h celles de D innés. 922 ARCHÉOLOGIE Un larmier pourtourne intérieurement le chœur, à hauteur de l'appui des fenêtres. Il s'arrête brusquement dans la première travée du mur nord, contre une petite arcade en tiers-point qui devait, comme je l'ai dit, donner accès dans une chapelle latérale aujourd'hui supprimée (1). La crédence cintrée, creusée dans le mur à droite du maître-autel, est surmontée d'une archivolte en accolade à feuilles de chou, qui s'arrête contre le larmier. Les pieds-droits de cette piscine simulent deux contre- forts en éperon, avec pinacles également coupés par le larmier. Au pan sud du chevet, dans la partie basse du mur extérieur, on remar- que une niche surbaissée à acrotère, ornée d'un écusson tout effacé, qui semble avoir été pareil à celui de la sacristie. On voit que j'avais raison de signaler cette église comme vraiment curieuse et intéressante. Malheureusement, elle a été longtemps négligée ; et le manque de solidité de ses matériaux s'ajoute, pour compromettre son avenir, au poids des voûtes et à la poussée du sol, dont la pente est fort rapide vers un ravin sablonneux qui s'étend au nord de l'édifice ; joignez à cela l'existence de nombreuses sources, dont plusieurs sortent même de dessous l'église. Les restaurations effectuées il y a huit ans ont conjuré une ruine presque imminente, et prolongeront certainement l'existence de ce monument, mais les fenêtres récemment ouvertes dans le mur nord de la nef pourraient bien avoir une action fâcheuse et neutraliser en partie les bons résultats des précédents travaux. III. — Mobilier. Jusqu'en ces dernières années , le mobilier de l'église de Dannes était des plus remarquables. Pourquoi suis-je obligé de mettre au passé les descriptions qui vont suivre ? Hélas ! les objets précieux dilapidés et bro- cantés à vil prix méritaient cependant bien un meilleur sort ; qu'on en juge. Tout d'abord, chose unique dans nos églises de campagne, cette église avait gardé des restes importants de son ancien jubé ou clôture de chœur ; cette boiserie du xvie siècle, qu'admirait tant le savant chanoine Haigneré(2), se composait de deux grands panneaux, mesurant chacun lm,49 de long- sur 2m,2o environ de haut. Chacun de ces panneaux se subdivisait en six travées, déterminées par deux montants extérieurs à clochetons et cinq meneaux en forme de groupes de trois colonnettes prismatiques, avec chapi- teaux à feuilles de chou frisées et contournées ; les arcades aiguës à claire voie étaient redentées à l'intrados, et ornées de flammes et de feuilles de i mi li récemment fait un larmier simulé en plâtre dans la travée en question. (2) C'est « ce que j'ai vu de plus beau » dans l'église de Dannes, écrivait-il en 1882. n. Il i lîi . i i U i DI D chou sur leur courbure. En haut et en bas régna* ni les combles; le boui de Crise, qui y était aussi, en a recemmenl disparu. La I il unfood gris-bleu : les feuillages étaient jaunes (ocre jaune) avec pointes vertes. Le maître-autel, qu'enclavaient les fragments «lu jubé, était une œui assez hétérogène : b table d'autel n'était qu'un grossier assemblage de planches à peine équarries î . mais le tabernacle, avec les gradins qui l'accompagnaient, était ub travail assez soigné au wn siècle: orné de l'effigie de la Vierge, il était Oanqué de quatre petites colonnettes toi i Et quelecuréd'AiiainesalkitrtlaUir dernièrement avt ai nquirhonoi - Cet étal 'le choses semble avoir existé depi 4e Bo .il' I IwnéUt, » An*. l'.-I.C, G. 31, f« 924 ARCHÉOLOGIE à chapiteaux composites, soutenant l'exposition. Sur les quatre côtés du tabernacle, on lisait l'inscription suivante : DON <> FAICToPAR IACQVE O DELARY NNEVR <0 DE O DIE IE... E O A LHO V O 1675 FRERE O D DE LA CE O LIE E FRANCH O RVE O CVREOD V OIS E (1) Il serait superflu de nous appesantir sur ces restes précieux disparus sans retour (2). Passons à l'examen de quelques objets qui se trouvent encore dans l'église. Le font baptismal, en grès, est dessiné dans le savant ouvrage de M. Camille Enlart sur f Architecture romane dans la région picarde (3). Il date de la seconde moitié du xne siècle, et se compose, suivant un plan très répandu dans le pays, d'une grosse cuve basse et carrée élevée sur cinq supports, qui sont un pied central de fort diamètre et quatre colon- nettes sou tenant les angles. Les bases sans gorges et les chapiteaux sans cro- chets, la cuve absolument lisse, affectent la simplicité la plus grande et ne rappellent guère les baptistères richement sculptés de Tramecourt, Tuber- sent, Hesdres, Carly, etc., etc. Mais le font de Dannes est cependant d'un très bon style et mérite d"être signalé. 11 mesure 1 mètre de hauteur sur 0m,96 de côté (4). La barrière de communion est en chêne sculpté, du commencement du xvne siècle, avec colonnettes en forme d'urnes, arcades cintrées, et feuillages sculptés dans les écoinçons. Le bas est en panneaux pleins recoupés. Originairement, ce devait être la clôture autour des fonts (o). Les autels latéraux, la chaire, les bénitiers sont récents et n'offrent aucun intérêt. Les niches du chœur renferment encore quelques vieilles statues de bois, contemporaines des murs ; sans doute ces vieux saints n'ont pas le d i D'après la généalogie de la famille de La Rue du Rosoy (E. de Rosny, liech. généalogiques, t. III, p. 1 307), Jacques de La Rue, procureur et notaire à Boulogne, épousa en 1609 Marguerite Le Camus, d"où : 3° François, prêtre, curé de Dannes, et W Jacques de La Rue, sieur de Cormefle, demeurant à Clenleu, allié en 1661 à Anne Pilon ; d'où Jacques, ccuyer, sieur de Cormette, marié en 1693 à Made- leine de Lattre ; d'où Marie-Austreberthe, femme de Louis de Langaigne, écuyer, sieur du Quesnoy. (2) Le tabernacle et le jubé ont été vendus en 1896 pour une somme de 130 francs à un amateur douaisien ; les irrégularités de cette vente ont été couvertes par un acte rédigé après coup. Le nou- veau maitre-autel est l'œuvre d'un menuisier des alentours qui a cru faire du gothique. (3) P. h\, fig. 22, et texte, p. 39. (4) Les marbriers et sculpteurs d'aujourd'hui devraient bien remettre en honneur ce beau type du font à cinq supports, qui remplacerait avec avantage les baptistères mesquins et étriqués à la mode actuellement. (5) Cette barrière va disparaître dans quelques mois ; celle qui doit la remplacer est déjà com- mandée ! H. RODIÈRE. — L'ÉGLISE l.l DANNES charme < le la curieuse el pittoresque série consen Mont-Cavn unique dans le pays (1 1 ; il> ae valent pas qod plus les quelques statues de pierre, 1res rares dans la région, telles quelesainl Adrien d'Oflïn, si infa saut par son costume de gentilhomme bourguignon du temps de Charles le Téméraire. Cependant, ils méritenl d'être examinés el conservés. «m y voit un saint Dominique (??), un sainl Jacques el un sainl Jean d'un bon style: le premier; un rosaire â la main, est vêtu de non el foule aux pieds un globe crucifère ; le seconda un costume de pèlerin el une coquille sur son chapeau; le troisième tient un livre el des tablettes. Une Notre-Dame de Pitié n'est pas sans mérite. Sainte Marguerite tenant un serpent, et sainte Catherine foulant aux pieds le philosophe Porphyre, n'ont rien d'intéressant. Saint Erasme, évéque, est grossier el a lu main plus grosse que la tête (2). Dans la baie intérieure «le l'ancienne fenêtre murée, au-dessus du portail occidental, est placé un saint Christophe très original et gigantesque, por- tant l'Enfant-Jésus à califourchon sur ses épaules. On sait quelle dévotion le moyen âge a voué à ce bon géant, dont la vue préservaitde morl subite pour toute [ajournée ceux qui l'avaient prié le malin. Christophorum videax, postea tutus eas. Dans la sacristie, notons une armoire à deux corps, en chêne, du xvue siècle, et un crucifix ivoire el ébène, médiocre, du x\m . Un tableau sur toile déjà ancien, représentant Notre-Dame du lîxaire et une religieuse dominicaine, a tout récemment disparu. On y lisait la date : OCTOBRE Mol. Le rapport de la commission d'archéologie de l'arrondissement de Boulogne mentionne « une croix en argent repoussé, mal heureusement mutilée », que je n'ai pas retrouvée à la sacristie, et qui a probablemenl été perdue dans ces cinquante dernières années. A l'entrée du cimetière sont deux bases de piliers hexagones, en pierre bleue de Tournay, du xv siècle, peut-être pieds de bénitiers, peut-être piliers ayant accosté un autel, ou mieux encore, ayant porté les statues de la Vierge el de saint Jean. '- IV. — Épigraphe. L'église de Daunes n'est pas datée. La maçonnerie ne porte au nie- inscription qui puissse permettre ^W-n reconstituer l'histoire. I." indice à relever est l'écusson armorié qui esl sculpté sur le mur de la sacristie, et dont j'ai parlé p. '.»20. i o?> curieuses statues ont été mises au grenier dans ces deroièri ■> Je passe sous silence quelques statues neuves eu carton-pàte el une vieill 926 ARCHÉOLOGIE On remarque, en revanche, dans cette église, divers graffites. En voici quelques-uns : Dans le chœur, sous le larmier intérieur, du côté sud, on lit l'inscrip- tion suivante qui nous donne toute une liste des curés de la paroisse : SENECA CVRE(l) M.I. CHIVÉ. PBR. CVRÉ. D'I. LY (2). 1602. M. FR. DELARVE. PBR. CVRÉ. D'I. LV. (3) EN. 1640 (4) IVSQVES. EN. 1664 (5). Dans la tourelle d'escalier, sur l'embrasure de Tune des meurtrières, ces mots en caractères gothiques : HVGVES LECONTE VICAIRE DE DANNE 158o. Sur une autre pierre : FRANÇOIS DV RIEV 1657. Ailleurs : FRANÇOIS MACQVET 1649. Ailleurs encore Et PIERRE FAMCHON 1657. Pierre Gueudré de dame ne le 1727 En haut de cette même tourelle : A PAQZ LE JEV(?) DI LE GRAN COVP DE VEN SITZ (?) 1606. n) Le chœur a été débadigeonné il y a deux ans ; cette opération a eu pour résultat de rendre plus lisible l'inscription en question ; mais un ouvrier, travaillant sans soin et trop précipitamment, a sans doute détruit les deux mots qui précèdent et que j'avais lus en 1887, car ils ne s'y trouvent plus aujourd'hui. fi) Sic. Faut-il lire d'icy ? 13) Iie-sic {/,) Le dernier chiffre n'est pas certain. Au lieu d'un o, c'est peut-être un 9. . >5j D'après les registres de l'évèché, ce curé est resté à Dannes jusqu'en 1689. II. Uul.llHi:. — i.'k.i.im. |)l |,A , Sur [e mur dosai, du coté «lu chœur : El près de là FRANÇOIS DELARVE CVR1 1651. Pierre Vérité Peronne Vérité 1600. I>;ins le foyer de la cheminée basse de l.i tour : PIERRE JEAN-B IPTIST1 POCHET HEGRET 1771 1 "7 ~ l COUVREUR DE I III ILLE Dans les combles, j'ai vu une ancienne sablièare de la charpente de la nef en forme de colonne octogone. On lit. sot la base qui esi carrée, la date : 1616 H E qui est celle de la charpente. — l>e l'autre côté : MIL- ri Ml'l J'y ai vu aussi le cadre en chêne d'un ancien tableau de confrérie, cette légende : S1 ERASME PRIE PO\ R M>\ S 1682. Ces objets onl maintenant dispara. L'église de Dannes contenait autrefois plusieurs pierres tombales. < ta les a détruites presque toutes m renouvelant le pavage dan- ces demi .innées. La plus ihtéressante de ces pierres, placée près de l'autel Saint-Joseph, était une grande dalle bleuedeTournay, mesurant I ",90 de long sur I large, et ornée de l'effigie au Irait d'un chevalier, représenté debout de face, vêtu de chausses bouffantes et d'an justaucorps avec collerette, nue et les mains jointes, l'épée au côté. Son armel «'tait .i ses pieds droite, et ses gantelets i gauche. L'inscription, gravée tout autour de la pierre, était ainsi conçue : CY REPOSE LE CORPS DE CL Whl. RESTAVLT EJN SOIN \ IV \\ l ES( \ IKK >li:\ B DE I. \ GB INDE MAISON DE DANNE QT 1 EST DIEV l'"\ R SOiN \MI.. 928 ARCHÉOLOGIE Une autre dalle analogue, mais beaucoup plus endommagée, devait recouvrir les restes de la femme de Claude Restault ; on ne distinguait plus que les pieds et le bas de la robe, et les mots : GRANDE MAISON | DE D ANNE EST DECED Les lacunes des inscriptions ne permettaient pas de dater ces pierres, mais divers actes authentiques nous apprennent que Claude Restault, escuier, sieur dudit lieu (sic), demeurait « en sa maison au village de Dannes », en 1610 et 1612, avec sa femme Marguerite Le Bon (1). M. le curé Demilly, faisant restaurer en 1890 l'autel de saint-Joseph (2), avait fait transférer ces deux dalles dans la partie basse de la nef, où elles se trouvaient en sûreté. Elles ont été depuis lors jetées dans le cimetière, où elles achèvent de se détruire sous l'action du vent et de la pluie, étant déjà brisées en plusieurs morceaux (3). Une pierre jaune carrée de 0m,2o de côté, placée dans le dallage, près du petit portail, portait l'épitaphe suivante placée en diagonale : ICI REPONS LE CORPS DE ANTOINNE CARE CURE 1759 Une dalle de Marquise, carrée, de 0m,32, fixée au mur de droite dans la première travée du chœur, portait cette inscription : (calice) ICY DEVANT REPOSE LE CORPS DE MR FRANÇOIS MARIE LEMAIRE CVRE ET DOYEN DE DANNES DECEDE LE DOVZE AVRIL 17 39 AGE DE 47 ANS ET DEMIE PRIEZ DIEV POVR SON AME 0) Minutes des notaires. (2) Ce digne ecclésiastique a fait pratiquer des fouilles en-dessous de ces dalles pour reconnaître l'existence d'un caveau qui aurait pu y exister, mais il n'y en avait aucun. Les ossements gisaienl pêle-mêle, à fleur de terre, sous le pavé ; ceux du chevalier sont d'une dimension extraordinaire ; il y a non pas deux, mais au moins cinq ou six personnes enterrées en cet endroit, dont plusieurs enfants. (3) Depuis la rédaction de ce mémoire, ces deux pierres ont été placées devant le seuil extérieur du portail latéral. C'est dire que leur destruction complète n'est plus qu'une question de jours. n. itoitii.nK. — l'éGI i-i dk DAK Ces deux dalles ont disparu. Plus heureuse, une plaquede métal d de côté, placée sur la muraille nord de la lour, auprès de la chaire, axiale encore. «m y lit : .1/ Jacqu Seneca doien de dan calice) decedé leS8*9bre 1721 Il me reste à parler des cloches. Elles sonl au nombre de deux. La plus petite, fêlée du haut eu bas, mesure 0m,75 de diamètre. Orm eà sa partie supérieure d'un cordon de feuillages, elle porte l'inscription qui >n i t : + MARIE FVT NOMEE PAR WTIloi.NK DV CAM IW TIRAN ET MARIE DV BLAISEL POVR LEGLISE DE -1- DANNES LAN 1578. Cette cloche a donc eu deux parrains et une marraine. Jean Tiran m inconnu : Antoine du Cam ou du Camp doit être un membre de la vieille famille du Camp, de noblesse boulonnaise, encore représentée aujourd'hui par MM. du Campe de Rosamel. L'état des liefs de 1572 mentionne comme tenant fiefs en Boulonnais Antoine du Camp, (ils de Jean, et Antoine, lils de Hubert (1). Quant à Marie du Biaise], sa personnalité est certaine. Guillaume du Blaisel, écuyer, sieur de FJorincthun et de Dannes, procureur de la séné- chaussée du Boulonnais en 1576, mayeur de Boulogne eu 158 1 el 1 épousa, le 11 août 1560, Antoinette de Saint- Amand, dont il eut deux fils et trois filles: l'une d'elles, nommée Marie du Blaisel, épousa en pre- mières noces, le G mai 1586, Claude de Bécourt, écuyer, sieur de Len- clos, el en deuxièmes noees, avant lii'»^. Barthélémy de Montlezun, écuyer, sieur de Busca, premier capitaine au régimenl de Picardie _. C'est, à n'en pas douter, la marraine de notre cloche. On Bail que si sœur fa Catherine apporta la seigneurie de liâmes en mariage à Nicolas Le Fuzel- lier, écuyer, sieur de Souliauville, qu'elle épousa le 20 mars 1584. La grosse cloche, don de M. Seguin, maire, a juste trois cents ans.de moins que sa voisine. On y lit : « -f L'an 1^78 j'ai été bénite par M. Cousin, curé doyen d'Étaples el nommée Charlotte-Lydie - par M Charles Lebeau et Madame Lydie Elmoore, femme Séguin. M. Beaurain étant curé él M. Abel Séguin étant i E. île Rosny, Rech. généal., t. I, p. 313. j)G • de la famille du Blaisel, mas. de M. d N| Util Rosny. Rec. hist. du Boulonnais, t. I, p. ;t 930 ARCHÉOLOGIE maire de Dannes. -\- Mon poids a été porté à six cent [sic] kilos grâce à la générosité d'insignes bienfaiteurs. » En bas, autour d*un médaillon : « Lecull etDaperon, à Amiens » (fon- deurs). Le diamètre de cette cloche est de 1 mètre. V. — Conclusion Si j'avais rédigé cette notice il y a dix ans, je l'aurais terminée en expri- mant un double vœu : d'abord, qu'une prompte et complète restauration sauvât de la ruine prochaine une de nos plus curieuses églises rurales ; puis, que l'on s'efforçât de sauvegarder, pendant ces travaux, les richesses nom- breuses d'architecture et de mobilier qui décoraient l'édifice. Aujourd'hui, ces vœux seraient sans objet. Le premier a reçu satisfac- tion ; l'église de Dannes peut, pour de longues années, braver le vent de mer et les pluies d'équinoxe ; d'autre part, on a vu quels actes de déplora- ble vandalisme ont, dans ces derniers temps, fait perdre à ce monument une grande part de son intérêt. Et ce n'est pas seulement à Dannes, hélas ! que ce fait désolant se cons- tate. Partout dans nos campagnes, et surtout depuis la prétendue restau- ration de l'art gothique, la manie des nouveautés sévit avec fureur. (1). Nos églises, patrimoine artistique du pays tout entier, sont livrées au bon plaisir de prêtres, de maires et de marguilliers bien intentionnés, mais manquant absolument de goût et de connaissances. Je remplirais déjà des volumes avec la liste des actes de barbarie dont j'ai été témoin depuis quinze ans. J'ai vu, à Blandecques, démolir un chœur merveilleux du xne siècle, exemple à peu près unique de la transition du roman au gothique, et cela sous le fallacieux prétexte qu'il n'était pas dans l'axe d'une nef neuve. J'ai vu détruire, à Pernes, une belle tour centrale, et saccager les superbes statues du Sépulcre qui l'ornait, dans le seul but de donner plus déplace aux processions pour évoluer dans l'église. J'ai vu supprimer par douzaines les curieux retables corinthiens du xvne siècle, dont plusieurs étaient des chefs-d'œuvre de sculpture sur bois, et que l'on a remplacés par de ridicules menuiseries de pacotille, d'un prétendu style ogival, qui étonnerait fort les vieux sculpteurs gothiques s'ils revenaient au monde. J'ai vu éliminer partout les vieux saints de bois, devant lesquels avaient l Surtout dans le département du Pas-de-Calais. Car j'ai pu constater que, de l'autre coté de l'Authie, il n'en est pas de même, et que les vénérables restes de l'antiquité sont généralement respecté; dans la Somme. Est-ce à la traditionnelle sagesse du caractère picard qu'il faut attribuer cet esprit de conservation intelligente ? Et. RODIÈBE. - - I.'i Gl [SI DI DANNKS si longtemps prié nos pères, et qui formaienl un vraie musée d'i phie religieuse, pour Caire place aux rades bondi ii,,i, n de la rue Saint-Sulpice. J'ai vu gratter les peintures murales, mutiler les chapiteaux, les archivoltes, e( briser les dalles funéraires. J'ai vu les anciennes ciia-ul»lr>. les ciboires, les eucei aux saintes huile-, les lampes el tous les restes précieux du vieux m liturgique passer chez les brocanteurs. Ces épaves de l'ancienne ricin nos églises auraient cependant dû être deux fois saeréi - aux veux des d tracteurs, et par le pieux louveoii des ancêtres qui s'y raAtachtit I . el pso leur valeur intrinsèque, généralement bien supérieure à cette des ustensi' les de camelote qu'on leur a substitués. Le but poursuivi dans tous ces travaux lamentables était souveal é Cochet -. Tracée par une main habile, elle serait tort curieuse. Elle oous révélerai! plus de mutilations commises par la main des marguUliers el par l<- membre dirigeant des conseils de fal trique;, que par la main des ioonoelai ou le marteau des révolutionnaires ». Je veux encore citer ici quelques lignes ou pi .S archéologique - - on devrait au : ». ., i Dieppe, .: Benseign m rtfa hish ai r.i-. 1855, p. 7». Opuscule plein .1 : beau de confrères de l'auteur pourraient faire leur | : 932 ARCHÉOLOGIE <( Pour empêcher de déplorables mutilations ou des dépenses déplacées, il serait à désirer qu'il y ait dans chaque doyenné une commission formée de prêtres et même de laïques instruits, sans la permission desquels on ne pût rien détruire, ni modifier, ni créer en fait de constructions et d'orne- mentations dans les églises : c'est le but que s'est proposé dernièrement Msr. l'Évèque d'Arras. » C'est ici que je voulais en venir: Msr Parisis avait, en effet, projeté la création de comités cantonaux, composés de membres nommés partie par l'évêque, partie par le préfet, pour régler et surveiller les travaux de toute sorte qui peuvent se faire dans les églises. J'oserai exprimer, en terminant, le vœu que ce dessein du grand évêque soit repris et mené à bien (I), et qu'une surveillance sérieuse et effective soit organisée au plus tôt par les autorités civiles et religieuses, de telle sorte que les modernes vandales, rendus pécuniairement responsables de leurs déprédations, soient forcés de renoncer à leurs entreprises anti-artistiques. Si des mesures ne sont pas prises en ce sens, promptes et vigoureuses, bientôt il sera trop tard : dans peu d'années toutes nos églises de campagne, retapées et rafistolées, se ressembleront dans une plate et sotte uniformité, et les restes de leur mobilier antique seront plus rares que les vestiges de lage de pierre. Avant que l'on ail pu faire, suivant l'exemple admirable que nous don- nent les sociétés provinciales allemandes, un inventaire méthodique des richesses artistiques de nos départements, la plupart des objets auront disparu ou seront honteusement défigurés, et la statistique monumentale des provinces de France, qui est encore à faire, sera rendue impossible à tout jamais (2). (1) C'est d'ailleurs à peu près ce qui vient d'être fait, du moins pour le mobilier ecclésiastique, dans le département de la Côte-d'Or: « Une commission de l'art religieux dans le diocèse de Dijon vient d'être instituée par Ms* l'évêque », dit le journal la Vérité du 24 juillet 1899. « Celte com- mission a pour but de préserver de la ruine les objets et œuvres d'art qui se trouvent dans les églises et les presbytères, ou qui sont placés, d'une manière quelconque, sous la garde du clergé; — d'en empêcher l'aliénation par vente, échange ou don ; — d'en assurer la conservation sur place, dans les meilleures conditions possibles ; enfin d'en obtenir et au besoin d'en procurer une restauration intelligente. a Afin d'atteindre le but qu'elle se propose, la commission a besoin de connaître tous les objets d'art disséminés dans les divers édifices religieux du diocèse. A cet effet, des explorateurs répartis par régions iront à la découverte des objets d'art ; ils prendront des photographies des statues, bas- reliefs, retables, tableaux, en un mot tout ce qui leur paraîtra intéressant au point de vue artistique. Aux photographies ils joindront des indications précises sur le lieu et l'état des objets, et, autant que possible, sur leur provenance et leur histoire. Tous ces documents, centralisés à l'évèché, constitueront un musée diocésain de l'art religieux. » Pourquoi ce qui est possible en Bourgogne ne le serait-il pas en Picardie et en Artois ? (2) J'adresse, en terminant cette étude, un cordial merci à mon éminent ami Camille Enlart, qui a bien voulu la revoir et m'a fourni à peu près toutes les bonnes données qu'elle peut contenir. J. TROOBAT. — H PÊB - MNTI-BI I M. Jules TROUBAT LE PÈRE DE SAINTE-BEUVE [844.74 920] — Séance 'lu 19 septembre — Une remarque physiologique, faite sur la plupart des hommes dislini:u< s, c'est qu'ils ressemblaient beaucoup à leur mère. Sainte-Beuve, s'endormanl le soir dans un fauteuil, la tète entourée d'un madras, pendanl 'i'"' son secrétaire lui faisait la lecture, reconnaissait ressembler ainsi àsa m Il avait l'air d'une vieille femme. Il tenait d'elle bien autrement que par la ressemblance physique. « Elle avait de la finisse d'esprit, du bon sens et beaucoup de tact », me disait, lorsque j'apportais les épreuves des Nouveaux Lundis au Constitutionnel, à partir de 1861, quelqu'un qui l'avait bien connue, le rédacteur en chef du journal, Paulin Limayrac. Disons tout de suite ses origines et parentés boulonnaises qui ont aujourd'hui tant d'intérêt pour nous. Elle est désignée ainsi sur son contrat de mariage, passé le 29 ventôse an XII (20 mars 1804 par devant Dutertre et son collègue Caron, notaires à la résidence de Bou- logne-sur-.Mer : « Demoiselle Augustine Coilliot, demeurant'- audit Boulogne, fille majeure de feu Pierre Coilliot, négociant en ladite ville el d'em vivante dame Marguerite Canne, rentière, demeurante en la même ville, assistée et accompagnée de ladite dame sa mère, du citoyen Charles Augustin-Marie Hibou-Lafresnoye et de dame Philippine Coilliot, sonépouse, ses beau-frère et sœur, dedame Jeanne-Rose Lattaignant, cousine germaine du côté paternel, du citoyen François-Xavier Wissocq, Bon époux, ancien juge au tribunal d'appel et substitut du commissaire près le tribunal criminel du département du Pas-de-Calais; du citoyen «\udiberl l'ainé, négociant, cousin issu germain du côté paternel delà future, du citoyen César Souquet, négociant, cousin issu germain du côté paternel, el de demoiselle Marie-Louise f.avillier, rentière, cousine du même côté. Ce document notarié, qui remel en lumière des noms honorables di vie provinciale et bourgeoise au commencemenl du siècle, dous rei gne sur la provenance des prénoms de Charles-Augustin que portait Sainte-Beuve. 11 les tenait du beau-frère de sa mère, qui s'appelait elle- même Augustine. Avant eu le malheur de devenir veuve l'année même de son manaf 934 ARCHÉOLOGIE moins de trois mois avant la naissance de son fils, elle n'appelait jamais ce dernier, dans les nombreuses notes qu'elle écrivait pour lui, et qui sont comme autant de livres de raison, que de son nom patronymique. Même s'adressant à lui-même, elle l'appelait encore Sainte-Beuve. Elle avait du sang de marin dans les veines. Le poète Octave Lacroix, qui fut secré- taire de l'illustre critique en des années où elle vivait encore, raconte que lorsqu'il tardait un peu d'aller la voir, rue du Montparnasse, elle disait : « Quand Sainte-Beuve viendra, il y aura bourrasque. » Ce n'était jamais qu'un grain, vite apaisé après explications où l'esprit tenait tête à l'orage. Le père de Charles-Augustin, « le citoyen Charles-François de Sainte- Beuve, directeur de l'octroi municipal et de bienfaisance de ladite ville (Boulogne-sur-Mer), y demeurant, fils majeur de feu Jean-François de Sainte-Beuve, vivant contrôleur des actes à Moreuil, département de la Somme, et de feue dame Marie Donzelle », avait été assisté et accompagné au contrat de mariage, « de dame Thérèse de Sainte-Beuve, veuve Cormier-Duvivier, sa sœur, du citoyen Merlin Dubrœuil, maire, du citoyen Antoine- Jean-Alexandre Butor, médecin, demeurant tous audit Boulogne, ayant eu pour parens non présens le citoyen François- Théodore de Sainte-Beuve, marchand de vin, demeurant à Paris, son frère, les citoyens Delahoche, propriétaires à la Neuville-Sère-Bernard, près Moreuil, ses cousins du côté maternel ». De tous les frères et sœurs de son père, Sainte-Beuve ne connut que sa tante Marie-Thérèse, veuve Duvivier, qui l'éleva de concert avec sa mère, et l'oncle dont il vient d'être question, marchand de vin à Paris, men- tionné comme parent non présent. On ne voyageait pas aussi facilement qu'aujourd'hui en 1804. « Le citoyen François Théodore de Sainte- Beuve », ainsi qu'il est appelé, demeurait place Dauphine ; il y occupait une maison à lui tout seul pour son commerce. Ce fut la première personne que Sainte-Beuve vit à Paris, en 1818, quand il y vint pour recommencer ses études terminées à Boulogne. Sa mère le conduisit chez cet oncle paternel, qui était un brave homme. La conversation roula sur le choix d'un répétiteur qu'il fallait donner au jeune homme, en attendant le collège. L'oncle leur parla d'un savant qu'il connaissait dans le quartier Saint- Jacques, un ancien chanoine de Chartres, qui s'était marié à la Révolution, et avait été conventionnel et général comme délégué aux armées républicaines dans le Nord. Il donnait des leçons de latin et de grec, et il élevait lui-même son fils, qui recevait de lui une instruction supérieure. « Mais, par exemple, ajoutait cet oncle en guise d'avis amical à son neveu, il mène cet enfant à la baguette, il est très sévère. » On conduisit le jeune Sainte-Beuve chez ce professeur, qui avait en effet le ton rude et autoritaire des anciens jours. Son fils ne lui résistait pas. Sur l'ordre J. TftOUBAI . I.i l'i M hi SAINTI BEI M de bob père, il monta bot la table el se mil à déclamer, mom k Lrompi r, tout un chant d'un poème antique, latin ou - sais plus . i. fils tl. l'ex-conventionnel était d'ailleurs capable dei deux langues. L ■ émerveille de s..n œuvre, ne le faisail pas trop voir. < et adolescent, déjà si instruit, et qui tremblait devant son redoutable i appelait Philarète Chasles. Sainte Beuve lai rappela cette première rencontre lors d'une visite qu'il recevait de lui en 1869; et lui-même, Philarète < basles, a parié, dans Bes Mémoire* posthumes, du marchand de vin de la place Dauphine, « onrle, disait-il, du psychologue le plus délicat de ootre époque», qui avait sauvé la vie au général de la Convention, en le cachant dans sa maison à l'une de ces périodes de T< rreurs partielles, qui suivirent le 9 Termidor. Le père de Philarète Chasles en avait gardé une reconnaissance à toute épreuve, autant que pouvait la ressentir un homme de sa trempe, à l'oncle de Sainte-Beuve. Un autre nom boulonnais, qui s'ajoute comme témoin à ceux de Butor, Merlin-Dubrœuil, Ilibou-Laffresnoy, sur l'acte de mariage, daté du lende- main 30 ventôse, est celui « du citoyen Francois-Xavier-André NVissocq, demeurant audit Boulogne, département susdit, profession de commissaire près le Tribunal criminel du département du Pas-de-Calais, - de qua- rante-un an>. germain" de l'épouse à cause de son épouse. » On était en ventôse de l'an XII, c'est-à-dire en mars Isui. Le père de Sainte-Beuve mourut subitement d'une esquinancie, le 13 vendémiaire an XIII. — Une remarque en passant : les actes de l'étal civil avaient soin, dans cette période transitoire où le calendrier républicain tombait en désuétude, d'ajouter en niaru«- la daedu calendrier -régorien, \ octobre 1804, ce qu'ils ne faisaient pas précédemment. La mère de Sainte-Beuve restait enceinte d'un lils qui naquit l'an Mil de la République, le 2 nivôse (23 décembre 1804). La particule lut omise sur son acte de naissance, et Sainte-Beuve ne la reprit jamais, quoiqu'elle précédât le nom de son père sur tous les actes de l'état civil, paru' que, a-t-il dit, n'étant pas noble, il ne voulait pas se donner les air- d< paraître. — Ce qui n'empêchait pas des correspondants n voit le travail du critique. La curiosité chez lui était bien un don également héréditaire, à en ju§ parla variété de livres qui lui échurent de son père. Je ne peux ici que me répéter. M. de Sainte-Beuve père n'était étranger à nen deceq publiait et qui faisait quelque bruit de s.. n temps. Il Buivait, D main, le Voyage du jeune Anacharsis sur VAtlas de cet ouvrage, et il y étudiait attentivement cette antique Géographie, qui parlait tant à son b ition. Sainte-Beuve tenait encore de Bon père, en politique aussi bien quen poésie, l'amour des coteaux modéré», célébrés dans les /' rcf«wM. Le critique, mort au Temps en 1869. se tint toujours à min quoique n'affectant pas des idées libérales, il aimait à retrouver son humeur giron- 938 ARCHÉOLOGIE dine dans celle de son père et les nombreux témoignages qu'il en avait sous la main. Homme doux et intègre, témoin éclairé de la Révolution, M. de Sainte-Beuve père collectionnait en curieux et en homme qui s'y intéressait les journaux de son temps, le Courrier de l'Égalité, le Journal de Paris, et un grand nombre de brochures. Il griffonnait sur tout papier, et là, je retrouve encore le critique écrivant ou me dictant, le matin, à sa toilette, pendant qu'il faisait sa barbe, une impression qu'il fallait recueillir. Un coin de journal suffisait pour la clouer par l'aile au passage. Il dési- gnait d'avance l'endroit où elle trouverait place dans l'article en prépa- ration . Le père de Sainte-Beuve piquait un vers de la tragédie de Mahomet : Je viens après mille ans changer vos lois grossières, sur un exemplaire, imprimé à Arras, de la Constitution du 5 fructidor an III (22 août 1795), celle du Directoire, qui suivit le 9 thermidor, et dont la première signature était celle de Marie- Joseph Chénier, président de la Convention expirante. Au dessous du vers de Voltaire, le père de Sainte-Beuve écrivait cet autre vers de Lucain : Naturamque sequi, patriœque impendere vitam. C'était la devise philosophique et patriotique qu'arborait un honnête homme, imbu de l'esprit du temps. Un exemplaire du Vieux Corddier, dont Sainte-Beuve se servit pour sa Causerie sur Camille Desmoulins, portait entre autres cette note de la main de son père : « Desmoulins avait un extérieur désagréable, la prononcia- tion pénible, l'organe dur, nul talent oratoire ; mais il écrivait avec facilité, et était doué d'une gaieté originale qui le rendait très propre à manier l'arme de la plaisanterie. » On a là le type du pamphlétaire. Sainte-Beuve en a retenu deux termes dans son article sur Camille. « Desmoulins pourtant, dit-il, n'était pas orateur; son extérieur était peu agréable, sa prononciation pénible... » Paraphrasant le reste, il traduit ainsi : « Mais ce qu'il fut vite et long- temps, c'est !a plume la plus leste, la plus gaie, la plus folle, du parti démocratique... » A quelle autre plume, dans les temps modernes, pour- rait-on comparer celle-là? Quel autre n'a d'esprit que la plume à la main, et n'est pas plus orateur que Camille?... J'en viens à ce qui concerne plus particulièrement Boulogne. Le père de Sainte-Beuve eut à pâtir quelque peu du bouleversement opéré dans les octrois, au commencement de la Bévolution. Ce n'était encore qu'une réforme, mais comme il arrive souvent en pareil cas, et quelle que fût la J. THOUBAT. — I i l'i RI Dl 8AIN1 1 BEUVI justesse et même la justice de la cause, reconnue par M. de Sainte Bew il y eu! (el il <'ii fut) une génération de sacrifii e. <>n ne rail pas d'omelette sans casser des oeufe. Cependant la lettre suivante, dont nous donnons un extrait, l'ayant déjà publiée dans nos Souvenir* sur Saint* Beuve, indique qu'on aurait pu aller moins tile, et tenir un peu plus compte non seule- ment des besoins légitimes des commis, unis aussi el Burtout de ceui de la province, que l'on nivelait. J'appelle l'attention sur ce fragment de lettre, qui sent déjà son girondinisme, opposé au système égalitaire qui allait passer sur toute la Franco, M. de Sainte Beuve père \ revendique l'intérêt régional. Ces réflexions justes, modérées, d'un membre «lu club de Boulogne, qui avait salué le mouvement populaire à son aurore, ne s'appliquent pas seule nt â l'histoire locale. On verra %\ les dernier- lignes, qui remontent à plus d'un siôde, ne Bont pas applicables à tous le- temps, et l'on en conclura peut-être qu'ils se ressemblent de plus en plus. « Votre lettre d'hier, pleine de sensibilité, de délicatesse et d'énerf écrivait, le 21 avril IT'.M. le père de Sainte-Beuve à un collègue et ami, .M. Ilizaucourt. commis aux aides à Hornoy, près Amiens, m'a, comme de raison, beaucoup plu. Quand vous parlez des impôts dont nous avions la suite, justement prosci ils par la puissance du peuple, avant «te l'être par celle de la loi: quand vous parlez des G..., des L..., etc. {des prmureurs probablement;, je vous répète et ne me rappelle tout cela que pour dénon cer tout cela à l'exécration publique... » Cette flétrissure de l'abus appelle maintenant L'esprit critique sur ce que l'on a fait pour y remédier. « Quoique la branche de revenus publics dont j'avais la surveillance, continue M. de Sainte-Beuw père, se gérât à l'instar des droits «laid.-, la haine des aides n'avait point passé aux octrois. Il n'aurait point été dif- ficile de remonter les «>etr«»i< dont les ressorts, surtout rers ces derniers temps, étaient beaucoup relâchés. Jusqu'à la lin. jusqu'au I" avril, les exercices, tant dans la ville que dans la campagne, se sont fait- -m- la plus légère difficulté... » On n'était pas pour l'abolition «l«'s octrois à Boulogne sur-Mer, en 1791. Je reprends lu lettre où l'esprit critique touche au fond des choses : « Cette ci-devant pn.vince (c'est M. de Sainte-Beuve qui B'exprime en langage du temps , celte ci-devant province, qui voit éteint un droit de plus de cent mille livres qui Bervaienl à ses chemins, i l'embellissement de sa capitale, en gémit : mais I Assemblée iiattonale, ave.- l'égalité èm droits, veut l'égalité des choses. Elle veut tout réduire à l'unité... C'est ce qu'on nous a enseigné depuis en mathématiques, el je a viens que Sainte-Beuve, qui avait appris d'anciennes méthodes, plus sim- ples, et qui a laissé des cahiers de mathématiques, — preuve qu'il les étadiées, — n'était pas partisan de la réduction à l'unité. Il la trotrail 940 ARCHÉOLOGIE trop logique, pas assez naturelle, et c'est ce que dit son père dans la suite de la lettre : « Cette égalité, cette unité, la nature cependant la détruit à chaque pas de ses ouvrages. Je suis de l'avis de beaucoup de personnes qui assurent qu'il y aura une réforme de la réforme, dans la législature suivante. Sup- posons même que l'expérience sanctionne tout ce qu'a fait l'Assemblée, on lui reprochera toujours d'avoir trop taillé dans le vif, d'avoir trop sacrifié à la postérité la génération vivante... » C'est ce que je disais en commençant, et l'observation n'est pas de moi, elle est d'un savant profondément supérieur et mûri, qui l'appliquait à la réforme de l'orthographe : « Il y a toujours une génération de sacrifiée », me disait M. Léopold Delisle. un jour à Compiègne. « Il y avait des abus énormes, ajoute M. de Sainte-Beuve : il fallait les détruire, les mutiler au moins pour empêcher leur reproduction, et non point tout bouleverser. . . » J'ai pendant huit ans entendu Sainte-Beuve prêcher cette maxime équi- table à propos de tout ce qui, dans la vie publique et politique, constitue ce que l'on appelle la grande loi du progrès, qui broie tout, sans compen- sation, sur son passage. Il la tenait évidemment de l'esprit de son père, et je la fais remonter plus haut, à l'esprit naturellement modéré qu'on res- pire en naissant à Boulogne, — tout le contraire de l'esprit révolutionnaire. « A côté de nos places détruites, on ne voit rien malheureusement, écri- vait son père qui plaide ici la cause de tous ses collègues. Tant supérieurs que subalternes, nous étions douze ici, et le nouvel ordre des choses ne montre point une place de six cents francs pour l'un de nous. Je ne crois point être ingénieux à me flatter en vous disant que tout le monde prend à moi ici beaucoup d'intérêt... » On remarquera en passant cette expression ingénieux à me flatter qu'eût certainement relevée Sainte-Beuve chez un écrivain de style et de recherche, comme il aimait à le faire. Elles lui venaient à lui-même de race. Les derniers mots que je citerai de la lettre de son père touchent à une plaie vive et toujours d'actualité : * Mais, reprenait cet homme, si réservé dans sa plainte et dans la con- duite de sa vie, pour obtenir quelque place un peu honnête, il faut aujour- d'hui tant de mouvement, tant de dépenses d'allées et venues, tant de pro- tection, en un mot un concours si rare de circonstances heureuses, que cette possibilité est plus propre à justifier le désespoir d'y réussir qu'à en encourager l'espérance.... » D'après la même lettre, le père de Sainte-Beuve avait fait quelque séjour à Blérancourt, dans le département de l'Aisne, où son correspondant et ami, « le citoyen Rizaucourt », mort le 17 novembre 1831, à plus de 8o ans, ayant quitté Hornoy, fut nommé greffier du juge de paix, le 24 pluviôse, J. rROUBAT. — LE PÈRE DE SAICTB-BBUVI '.'il deuxième année républicaine 1- février lT'.'i . Il put y taire connaissance avec la famille de Saint-Just. La lettre de Boulogne que nous venons de citer et Bur laquelle nous n'aurons plus à revenir, se terminait par un post-scriptum significatif à la date de 1701 : Nous avons un club iei dont je Buis membre. Nos orateurs ont répandu des larmes sur la tombe de Mirabeau. .Nous avons pris le deuil pour huit jours avec un service. » Entre autres documents boulonnais, Sainte-Beuve avait ^.u-.I« • <]>• son père une plaquette in-18 de 14 pagi s, Bans couverture, intitulée: Eloge funèbre d'Honoré Riquetti, cir-devant Mirabeau, prononcé dans une séance du club des Amis de la Constitution, après le service solennt l. /<■ Il avril 17!) I . •par J.-J. Leulietle, .serrurier, soldat de la garde nationale de Boulogne-sur- Mer. « Mirabeau n'est plus! » C'est par ces mots, qui retentirent alors d'un bout de la France à l'autre, que débute cet opuscule, i Mirabeau est mort, se lisait sur la faïence populaire qui servait, dans un temps où le peuple savait à peine épeler, de véhicule et de journal aux idées nouvelle Les imprimeurs du temps compliquaient ou simplifiaient le nom de Leu- lielte, qui prononça, en sa qualité de soldat dans la compagnie de la Colo- nelle, deux discours, l'un devant MM. les députés chargés de souscrire au Pacte fédératif. au nom du Régiment national de Boulogne-sur- Mer ; l'autre d.'Vanl MM. les officiers municipaux, en remerciaient de l'accueil dont ils ont honoré celui qui précède (les deux réunis dans la même plaquette in- 8 pages, sans date;. Le principal ouvrage de Leulietle. lu par Sainte-Beuve, est celui qui a pour titre: Des émigrés français ou Réponse a M. de Lallij-Tolendat (Paris, an Y de la Hepublique française 1797 . in-8° de 193 pau s). S ; Beuve a écrit, sur l'exemplaire de son père, au-de?sous du nom deLeuliette: « fils d'un serrurier de Boulogne-sur-Mer. mort malheureusement é par une voiture, qu'il n'avait pas vue à cause de la faiblesse de ses \ . Ce Leulietle méritait une biographie et probablement il l'a eue dans les annales boulonnais. Sainte-Beuve le citait comme un enfant du peuple remarquable, ou pouvant le devenir. M. François Morand a publié un recueil de Lettres de Leulietle, écrites pendant la Révolution 1 . >"e voulant parler que du père de Sainte-Beuve, je ne ferai pas l'énua ration de tous les livres laissés par lui. Les Sociétés Bavant lient reconstituées à Boulogne, comme ailleurs, après la tourmente révolution- naire. On se sentait plus ou moins à l'abri et en sécurité, sous un régime qui ne demandait peut-être qu'à vivre. Dès 1 7 '. • T . une Société d'Agriculture (1 ) Pari* et Boulogne-iur-Mer, chez Walel, libraire, rue de 11 . Ui. 042 ARCHÉOLOGIE et des Arts de Boulogne-sur-Mer se fonda. Le Règlement, dalé seulement de l'année suivante, 14 pluviôse an VI (2 février 1798), et signé des membres fondateurs, forme une plaquette in-18 de Va pages, intitulée tout uniment: Règlement de la Société de Boulogne-sur-Mer, précédé du mot : Itilitati, que surmonte un bonnet phrygien. Elle sort, à Boulogne, de l'imprimerie de Dolet, rue des Pipots. Parmi les utilités auxquelles se consacrait la Société d'Agriculture et des Arts de Boulogne-sur-Mer, noué signalerons celle qui fit l'objet, en l'an VIII, d'un prix d'encouragement à décerner en l'an XI, et qui répondait évidem- ment à un besoin public. Nous copions textuellement sur le programme imprimé de deux pages, qui porte la signature du « citoyen Sainte-Beuve » écrite de sa main : « La Société délivrera un prix d'encouragement à celui qui aura ense- mencé un quart d'hectare (demi-mesure, ancienne dénomination) en Aubé- pines (Cratœgus oxyacatdha L.J, nommées vulgairement Épines blanches, propres à former des enclos, et qui seront d'une belle venue en l'an XI. » Cela rappelle ce curé qui voulait, à chaque baptême, qu'on plantât un arbre fruitier. Au bout de quelques année?, la commune était transformée en verger. Quand on tient tant de son père au moral, un doit lui ressembler au physique. Un portrait du père de Sainte-Beuve, une miniature peinte en 1791, nous le représente avec des yeux bleus, le nez fort et fin qui, vu de profil, doit être recourbé, la narine bien ouverte; la bouche, qui devait être grande, est fermée comme par une habitude naturelle; les deux lèvres, sans être serrées et plutôt souriantes, relevées dans les coins, forment une ligne fine et longue sur laquelle la lèvre supérieure seule a un peu de relief et de contour, marqués par une légère teinte rose. Il y a une petite fossette indiquée au menton; le visage est rond et bien plein, le front large : une perruque poudrée encadre cette physionomie dont l'expression, dans son ensemble, est douce et pleine de bienveillance. Cependant on peut lire dans les yeux, qui sont bien ouverts, bien vifs et aux sourcils bien arqués, et dans la commissure des lèvres, un peu ironique, une pointe et ce coin de malice et de moquerie qu'on dit être l'apanage de la race picarde. Physionomie claire et honnête, et sur laquelle on ne lit rien que de bon, de simple, d'intelligent, avec ce que ces qualités comportent naturellement de spirituel et de fin chez celui qui les possède et les montre à ciel ouvert sur son visage. C'est franc et net, avec tout ce dont la connaissance des hommes, et peut-être aussi bien, dans le moment même, la conversation de l'artiste (qui avait nom madame Favart) peut les éclairer de fine galanterie et de malice. Le costume est celui du temps : habit bleu, collet relevé et droit, gros boulons à reflet métallique, un gilet croisé d'une étoffe claire tirant sur le CAGNAT. — l.'l MIT.IH.i i; I ttUl'SIUS jaune, à pointes et à rêvera larges, la eravi te Qneel blanche en mousseline, entourant doublement le cou bous le menton, el bien uouée entre I revers du gilet. Un peu de poudre blanche est tombée de la tète sur la col Ici de l'habit bleu et sur l'épaule. Le nez fort était celui rie la famille «•( l'on a 'lit. de ces nez, que c'étaient des in-/ (If curieux II- Bont naturellement penches bui les livres ou mit les anfractuositéa du cœur humain. Sainte Beuve tenait le sien de son p et c'est un signe physiologique qui ne trompe pas but la race dei esprits voués à l'étude, à L'investigation, tout le contraire des becs en l'air, des têtes de linotte. Je l'ai constaté chez Renan, je l'ai constaté chez Sainte- Beuve. C'est la part d'observation que j'apporte à la physiognomoi M. CAGNAT lien mi. L'EMPEREUR CARAUSIUS — x — Parmi tous les empereurs romains, il m*. mi est pas un seul qui intén plus directement la ville de Boulogne que celui que les historiens officiels nomment « l'usurpateur Carausius ». Une partie de ses exploita a eu Bou- logne pour théâtre : et le jour où il fut chassé de celte place forte marque te début de ses mésaventuri s. Il m'a donc paru intéressant, â l'occasion du Congrès, de retracer bri< ment sa carrière. Ce n'est pas que j'aie beaucoup de nouveau à en dire; bien d'autres, avant moi, ont abordé le même sujet, depuis Lenain de TiHemont jusqu'aux auteurs contemporains. Mais, en étudiant ce que chacun d'eux en a écrit, je me suis bien vite aperçu qu'ils n'étaient pas d'accord sur les détails et que, par recherche de la vérité, quelquefois même de l'originalité, il- disposaient les évém m -m- de son règne dans un ordre quelque peu différent. Le seul mérite de ces quelques pa i de présenter lea faits à mon tour de la façon qui m'a paru la plus voisine de la vraisemblance I , (1)jem i, de parti pria auler en note I cipales nul relative» l de Tillemi "»j '• 1V- p. l»et suhr. île la Gra ,"•'. prouvée i»ir k» médaiUm, Paris, n de queiqtu " p 341 et s Kaiserzeit, n. p. 121 el Buiv. ; Eckhel, Doct. mmm m Itius de Jules César, Paris, 1808, in-8» ; Hamy, Boutog 944 ARCHÉOLOGIE Depuis le début de l'ère chrétienne, Rome n'a jamais eu d'ennemis plus tenaces, plus indomptables que les habitants de la rive droite du Rhin : sous forme d'escarmouches ou de guerres véritables, la lutte ne cessa point un seul jour. Tels Auguste avait trouvé les barbares des régions rhénanes, tels les prédécesseurs immédiats de Dioclétien. Mais si les enne- mis restèrent les mêmes, du moins pris dans leur ensemble, leurs noms changent dans les récits des historiens suivant que le gros des insoumis appartient à telle tribu plutôt qu'à telle autre, suivant aussi la diversité des traditions qu'il nous ont conservées. C'est ainsi qu'à la fin du iue siècle, nous voyons apparaître dans les textes le nom de Francs que M. Mommsen n'hésite pas à attribuer aux Germains de la rive droite du Rhin (1). Leur invasion menaça naturellement la Gaule plus que les autres parties de l'Empire. Les légions qui occupaient les postes de la frontière, réparties dans ces camps fortifiés du limes dont l'étude se poursuit en Allemagne avec tant de méthode et de succès, suffisaient assez mal à la préserver. C'est avec elles pourtant que les princes de la tin du me siècle, comme Postume et Probus, avaient défendu le pays. Elles auraient réussi, une fois encore, à conjurer le danger, puisque, grâce à elles, Maximien, à peine devenu empereur, arriva à éviter un désastre (2), si à la guerre étrangère n'étaient venus s'ajouter de nouveaux fléaux, la piraterie et la révolte inté- rieure. Dans des temps aussi troublés, écrasés d'impôts, sans respect pour une autorité suprême toujours à la merci de révoltes militaires, les paysans gaulois étaient mûrs pour un soulèvement. Il ne leur manquait qu'un chef; ils en trouvèrent deux, Aelianus et Amandus. Ceux-ci recrutèrent partout des partisans, même et, sans doute, surtout parmi les bandits et les gens sans aveu, se proclamèrent Augustes et prirent la campagne, pillant, brûlant et menaçant les villes elles-mêmes. Ils se donnaient le nom de Bacaudae ou Bagaudae (3). 11 fallut une véritable expédition pour les soumettre. Maximien marcha contre eux et en vint à bout après quelques petits engagements (levibus praeliis agrestes domuit et pacem Galliae refor- mavit). Autrement plus dangereuse était la piraterie qui menaçait les côtes sep- tentrionales de la Gaule. Ce serait une erreur de croire que la côte qui s'étend entre l'embouchure du Rhin et celle de la Seine ait été, pendant (1) Histoire romaine (irad. Cagnat et Toutain), t. IX, p. 207 : « Sans doute l'assimilation déjà faite dans l'antiquité de ces Francs avec les peuplades du Rhin inférieur, en partie avec les Chamaves établis auprès des Bructères, en partie avec les Sicambres soumis aux Romains est incertaine ou tout au moins insuffisante ; mais il est beaucoup préférable d'identifier aux Francs plutôt qu'aux Alamans, les Ger- mains de la rive droite du Rhin, devenus sujets de Rome et les tribus germaniques écartées du fleuve qui auraient pris alors tous ensemble l'offensive contre les Romains, sous le nom général doFrançi (libres). (2) Incevti panegyr. Maximum., 6 (Ed. Baehrens). (3) Eutrope, IX, 21 ; Aur. Vict., de Caes., 39. y CAGNA.T. — l'eMPBBBOB CABAUSIUS 948 toute l'époque romaine, à l'abri des incursions ; mais elles n'avaienl pas, pour la paix de l'empire, de graves conséquences. D'ailleurs, une flotte spéciale était stationnée clans ces parages pour y maintenir la paix, comme aussi pour assurer les communications entre la Bretagne el le contingent. Cette flotte, dite britannique, a fait l'objet de plusieurs études [\)\ je n'in- sisterai ni sur son histoire, ni sur sa composition ; je rappellerai seulemenl que son point d'attache était Boulogne 'lont le port avait été aménagé dès le début de l'empire (2) pour l'abriter, el que sur la côte anglaise, vis a-vis, h Douvres, par exemple (3-, existaient d'autres ports militaires secon- daires; de telle sorte que le passage était gardé par le nord comme par le sud. Or jamais, semble-t-il, la piraterie ne s'était montrée si dangereuse qu'elle le parut alors: les Francs, unis aux Saxons, couraient nidacieuse- ment la mer et répandaient la terreur sur tout le littoral. On en a signalé une preuve curieuse dans une trouvaille faite en 1X57 a Briquebi-e 1 Mans un vase on recueillit, à celte époque, une quantité de monnaies qui avaient été enfouies à la bâte: elles portent les effigies de Valérien et de ses suc- cesseurs jusqu'à Maximien ; mais celui-ci n'est représenté que par une seule pièce. Le trésor remonte donc assurément aux premiers jours du règne. Contre un tel fléau le nouvel empereur essaya de lutter de son mieux. Il avait eu pour lieutenant dans sa campagne contre les Bagaudes un homme énergique nommé Carausius; il l'avait vu à l'œuvre, il en avait apprécié les qualités militaires (5) : il crut bien faire en lui confiant le soin de conduire les opérations contre les pirates; il le nomma préfet de la flotte et le chargea en même temps de la défense de tout le littoral ; pour assurer le succès, il mit sous ses ordres des détachements de légionnaires appelés des bords du Rhin et peut-être même de plus loin, ainsi que nous le verrons plus bas. Ce fut l'origine de la haute fortune de Carausius (6). 11 est assez difficile de porter sur ce général et sur les événements aux- quels il fut mêlé un jugement bien assuré, en présence de la pénurie de documents que nous avons conservés à son sujet. Nous le connaissons surtout par trois auteurs, Aurelius Victor, Eutrope, et Orose qui ont emprunté leurs récits aux mêmes sources; auteurs extrêmement concis, d'ailleurs, et d'une autorité médiocre (7t. Leur témoignage est complété par celui (1) Sa"lio, Dict. des Antiquités, s. v. Claui»; Pauly, Realencyclopédie, s. v. Classa ; Vaillant, La Classa Britannica, Coliors Morinorum, Arras, 1888, in-8°. j Desjardins, Geogr. de la Gaule, I, pi. XVII et p. 37:i. (3)C. I. L., VU. 1326. (4) Rev. Xuniism., 1857, p. 201. (5) Aur. ViCt., de Caes., 9. (6) Ibid • Parandae classiae propuls m lis Germon»» maria inféttantibut praefec.re; Eu trop. l\ H. Cum apud bononiam per tractum Belgiau et Annoricae pacanium mare accepisse. Ceci «ait en 286 ou 287 ; cf. Goyau, Chronol. de l'empire rom un, année 286. (7) Teuffel, Littérature romaine (traduction française;, III, p. 148, 150. 60* 946 ARCHÉOLOGIE d'écrits d'une autre sorte, par des panégyriques : on les a attribués autrefois à Mamertin ; les éditeurs modernes se réfugient dans l'anonymat. Mais le genre même doit nous rendre suspectes les assertions émises par l'auteur : son but, son devoir étaient de retracer, d'amplifier les hauts faits de ses héros, ennemis de Carausius, et par suite, de faire de ce capitaine et de ses actes un tableau peu flatteur. Ils l'appellent couramment « pirate » et même « archipirate », c'était presque une nécessité de leur sujet. Pour contrôler ces témoignages littéraires, il faudrait des documents d'espèce toute différente, des inscriptions. Or, la seule que nous possédions relative à Carausius, et qui a été trouvée tout récemment, est un milliaire d'Angleterre qui ne nous apprend rien ou à peu près sur l'histoire du per- sonnage. Quant aux monnaies, leur témoignage est un peu plus instructif; mais il le serait bien plus encore si les types monétaires qui s'y remar- quent n'étaient pas empruntés à tous les règnes précédents et si les légendes qui s'y lisent n'étaient point faites de ces banalités sonores que tous les empereurs se sont transmises, pour ainsi dire, avec le pouvoir, à partir du début du tu* siècle (1). En présence de tels documents, l'historien est tenu à la plus grande réserve. Carausius, ainsi que l'a montré M. Mowat (2), portait, du moins après son arrivée à l'Empire, les noms de M. Aurelius Mausaeus Valerius Carausius, Le gentilice Aurelius, précédé du prénom Marcus, appartient à presque tous les princes du me siècle; en particulier, à Probus, à Carus, à ses fils, à Dioclétien et à Maximien. Il est possible que Carausius l'ait reçu de ce dernier prince, avec le droit de cité, à la suite de ses victoires contre les Bagaudes. Quant au gentilice Valerius, il appartient pareillement aux empereurs Valérien et Maximien, auxquels il fut associé officiellement. Les deux autres noms sont gaulois ; ils constituaient les dénominations propres du personnage. On sait qu'il tirait son origine du pays des Ménapiens. Il faut voir en lui un de ces barbares, comme on en accueillait ou on en incorporait alors dans les armées et que leur intelligence élevait rapidement aux plus hautes fonctions. C'est cette condition que les narrateurs du temps ont exprimée en nous disant qu'il était génère inftmus ou vilissime natus. Aurelius Victor paraît plus précis i3) : il prétend que, dans sa jeunesse, Carausius avait été pilote ou quelque chose de tel : gubernandi — quo officio adolescent ia m mercede exercuerat — gnarus habebatur >■>; mais ceci est peut-être une légende inventée après coup ; on sait quel cas il faut faire souvent de ce genre d'assertions, où l'on sent la préoccupation (1) Saeculi félicitas, Félicitas publica, Securilai perpétua, Pax, Laetitia Aug., etc. C'est ainsi que Carausius prend sur ses monnaies le titre de consul et de pr inceps juventutis qu'il n'a certainement jamais reçu officiellement. 2) Bull, de la Soc. des Antiquaires de France, 1895, p. l'.o et suiv. (3) DeCaes., 39. I \'.\ \i. — I.'i.mii i.i i i; l \n i\ >ii a d'expliquer, avec une précision exagérée, des détails parfaitement expli- cables par ailleurs. Quoi qu'il ''M soit, Carausius, ainsi que noua l'avons vu. s'était acq par ses qualités, l'estime de Maximien ; et le choix que l'empereur lit <\< lui pour défendre le littoral de la Gaule en témoignait hautement. Faut-il croire qu'au lieu de n pondre à la oonfiance de ion souverain par dea mesures énergiques et loyales, il abusa de son autorité pour travailler à sa propre candeur ? Les auteurs n'hésitent pas à nous L'affirmer. II- admettent bien qu'il remporta des succès contre les barbares multis bar- baris saepe captù, dit Eutrope), qu'il leur enleva leur butin ereptam praedonibu8 praedam, ajoute Orose ; m. us il- l'accusent, au lieu d'avoir essayé de les arrêter au large, de les avoir laissé passer en vue de Boulogne, de leur avoir ainsi facilité le pillage des côtes de la Manche et de les avoir attaqués seulement au retour, pour leur enlever leur butin. Encore, s'il l'avait versé à la caisse impériale, la faute eût été pardon- nable et l'empereur n'aurait sans doute pas songé à blâmer une tactique qui ne lésait que ses sujets; mais Carausius gardait, paralt-il, pour lui tout ce qu'il acquérait ainsi, et s'en servait pour acheter la laveur des soldats (2). Que Carausius ait commis des abus de pouvoir, nul ne s'en étonnera : né et élevé au milieu des barbares, il en avait assurément les instincts et les traditions; et le panégyriste de Constance, en l'appelant « pirate », ne faisait sans doute qu'exagérer. Mais encore pouvait-on demander s'il n'avait pas d'autres raisons que la cupidité pour agir de la sorte; si ce ft'était pa- un peu par méthode qu'il tombait sur un ennemi repu, au lieu de l'affronter quand il était à jeun; et s'il était tellement -uré de la fidélité de ses nommes qu'il pût. sans danger, les priver du résultat le plus certain de la victoire, le pillage. J'hésite, pour ma part, à accepter sans adoucissement le jugement des historiens, écho des accusations officielles et des bavardage - de la cour. L'empereur, qui n'était pas tenu, comme noua, aux ménagements de la critique historique, voyait avec peine grandir autre mesure la puissano d'un subordonné; il 'Hait entouré de gans aesuaêmeal jaloux des succès de Carausius et qui ne négligeaient rien pour exciter le prince contre lui : il prit peur, il craignit d"avoir donné nai»anee à un compétiteur et, pour couper court à toute relléité de révolte de si part, il résolut de s'en défaire: il donna l'ordre de le nu-Un- à mort. C'était, -i la combinaison échouait, créer le danger au lieu de le conjurer, comme l'événement le prouva. Carausius fut prévenu à temps ; il se fit aussiiôi proclamer empe- reur par ses troupes, prit la mer et, laissant la côte de la Gaule aux garni- 2 Butrop., IX, U : née praeda intégra aut previneiaUmn ■ ¥H, ■ erepUm'praUmUHUfraedamnuUaexfârU 948 ARCHÉOLOGIE sons fidèles qui l'occupaient en son nom(i), passa en Bretagne (2) avec l'escadre dont il avait le commandement (3). Comment il arriva à sou- mettre à lui l'île tout entière, c'est ce que nul ne nous a raconté et je ne sais trop où certains narrateurs modernes, comme le P. Genebrier (4), ont pris tous les renseignements qu'ils nous fournissent. Ce que nous savons, c'est que Carausius se mit, sans tarder, en mesure de consolider et, au besoin, de défendre sa nouvelle situation. Il avait avec lui toute la flotte de Bretagne, la seule force maritime qui existât dans le nord de l'Empire ; par là, il était assuré de la suprématie sur mer. L'appui de l'armée qu'il commandait et des garnisons do. Gaule et de Bretagne lui assura la domination sur terre. Quelles étaient, au juste, les forces dont il disposait? Dans ce langage vague qui est le propre des auteurs de celte époque, le panégyriste de Constance nous dit « occu- pata legione romarta », ce qui a fait croire à quelques-uns que Carausius avait avec lui une légion ou qu'une légion se déclara pour lui. Le témoi- gnage~des monnaies, de celles qu'il fit frapper pour payer ses troupes, nous permet d'interpréter et de préciser la phrase de l'orateur. Elles portent la mention d'un certain nombre de légions qui, toutes, assuré- ment, étaient de son parti. On y trouve les noms de la Ire Minervienne (?). de la'lPjVuguste, de la IIe Partîiique, de la IVe Flavienne, de la VIIe Clau- dienne, de la VHP Auguste, de la XXIIe Valeria Victrix, de la XXe Primi- genia, de la XXXe Ulpienne(o). Parmi ces légions, deux, à cette époque, étaient cantonnées en Bretagne : la IIe Auguste et la XX" ; quatre, en Germanie : la Ire Minervienne, la VIIIe. la XXIIe et la XXXe; deux, en Mésie : la IVe et la VIP ; enfin une en Italie : la IIe Parthique (6). La présence des légions de Bretagne parmi les troupes de Carausius est toute naturelle ; la seule chose étonnante est de ne pas rencontrer sur ses mon- naies militaires le nom de la VIe Victrix qui, elle aussi, était cantonnée en Bretagne. Mais comme le pays qu'elle occupait au nord de l'Humber et de la Mersey, [ avec Eburacum (York) pour capitale (7), était assurément soumis à la domination de Carausius, puisque c'est là qu'on a trouvé la seule inscription portant son nom que l'on possède, il est possible que cette lacune soit comblée quelque jour à la suite d'une heureuse trou- M) Je me figure que Carausius resta toujours maître de Boulogne et de la côte. Roulez admet qu'il l'abandonna à .cette époque et la reconquit ensuite (l. c, p. 346). Cela n'est dit nulle part ; or, l'abandon du'port de Boulogne eût été une grosse faute militaire. (2)~D'où les légendes monétaires qui se lisent sur certaines monnaies de Carausius : ExperJale, veni\ (Cohen, Vil, p. S) ; Adventus Augusti (Va., p. 3). fi' Inc paneqyr. Constantin Cites, 12 : isto vero nefario latrocinio àbducta primum a jugiente privata classe qiiae olim {Galliam tuebatur. U) Op. cit., p. 50 et 51. (5) Cohen,' VII, p. 1« et suiv. (fil Cf surTemplacement de ces différentes légions, Ch. Ro'iert, Les légions romaines et leur empla- cement sous l'Empire. a) Cf. Haverfield, The roman army in Britain, p. 19. I v.n \l . — L'i Ml l. m i i; « \u M >l( 18 vaille : il su i (i t de noter I'- fait aujourd'hui sans en tirer il'- cooséqui Quant aux légions du Rhin, 'lu Danube el d'Italie dont j';ii cité plus haut les noms, je ne vois qu'un moyen d'expliquer leur présence sur monnaies d'un empereur reconnu par la Bretagne h la côte septentrionale de la Gaule, mais point au delà. Il faut admettre que des détachements de ces différentes légions avaienl été appelés en Gaule pour tenir tête aux ennemis de l'extérieur et de l'intérieur, qu'ils avaient été placés sousli ordres tic Carausius au moment nu Maximien lui confia la défense du pays répartis per littus saxonicum, qu'ils se prouoncèrenl en faveur de leur général lorsqu'il m- révolta contre Maximien el s'attachèrent dès lors i fortune. Il n'eut qu'à compléter leur effectif pour se trouver, par le fait, la tête cTuni' dizaine de légions. Voilà qui nous donne un.' autre idée des forces de Carausius que la phrase s impôts considérables 3 ■ Fort de toutes ces mesures, il attendit l'ennemi de pied ferme. L'empereur ne pouvait pas, en effet, se résoudre à l'inaction. Il tenta un coup de rorce; mais, malgré des préparatifs considérables, dénué de vaisseaux et avec un personnel tout à fait inexpérimenté des choa a mer (4), il ne pouvait espérer la victoire. Il échoua 5 . Peutrêtre eût-il essayé à nouveau l'aventure si des raisons plus puissantes ne lui avaienl 1 Mommsen, Hermêi, XIX, p metsuiv. i Inc.patugyr. Comtantio Caet., m : contracta ad dilectum mercatoribu* spolia ipsaram proemeiarwm non modmeribut trbanrum ofg 1 ihigitii illau auctorum miniiterio eruà - aller, toc. ciL (4) Inc. Patugyr., Confiant mitima m (5) Année 290, Goyau, op. cit. C'est à cette victoire que L'on imppoi maies de Car i t\po de la Fortuna rviltuc Cohen, vil, p. 89 el suiv. . 950 ARCHÉOLOGIE conseillé un autre parti. La région du Rhin, qui continuait à s'agiter, réclamait toute son attention ; d'autre part, Carausius, grâce aux précau- tions qu'il avait prises, grâce à son ascendant sur les habitants, était le seul qui fût capable de défendre la Bretagne contre les invasions venues du Nord (1). Il valait encore mieux l'avoir pour allié que pour ennemi; lui abandonner une petite part de l'autorité légitime de plein gré plutôt que de le voir se tailler par la force un royaume indépendant qu'il pouvait être tenté d'augmenter quelque jour. On se résigna donc à traiter. Carau- sius fut reconnu empereur par Dioclétien et Maximien : c'est pour célébrer cette « triarchie » que fut frappé le fameux petit bronze où on lit : Carausius et fratres sui (2). Dès lors, son autorité s'étendit sans conteste sur toute la Bretagne jusqu'au mur d'Hadrien ; sous son administration, le pays pacifié prospéra, les routes furent entretenues, ainsi que le prouve la découverte du milliaire, auquel j'ai déjà fait allusion, aux environs de Carliste ; le commerce et l'indus- trie furent florissants (3) ; si bien que lorsque Constance, en 296, reprit la Bretagne, il y trouva des ouvriers assez habiles pour les envoyer rebâtir Autun, ruinée par la guerre (4). On a môme avancé que le commerce de la Gaule septentrionale était entièrement aux mains de Carausius, en se fondant sur la grande quantité de monnaies de ce prince trouvées dans le nord de la France, ce qui n'est pas, à vrai dire, un argument suffisant. En tout cas, il étaiL maître et maître absolu du port de Boulogne qu'il occupait avec un fort effectif militaire. Cependant, de grands changements politiques allaient s'accomplir ; il suffit d'en rappeler ici en deux mots la nature. Dioclétien et Maximien, pour consolider leur pouvoir, s'étaient adjoint deux collègues plus jeunes, avec le titre de Césars ; et l'un d'eux, le César Constance, était chargé de gou- verner la Gaule. Un de ses premiers soins (S) fut naturellement de faire rentrer dans l'obéissance la province de Bretagne. Il fallait d'abord chasser l'usurpateur de la Gaule, puis l'isoler dans son île et l'en déloger. Des troupes furent envoyées contre le port d'attache de la flotte, Boulogne, dont la possession était de toute importance. Nous avons conservé sur le siège de cette ville (1) Aur. Vict., 39. Poslquam jussis ac munimenla incula.rum contra avilies bellicosas opporlunior habi- tua ; Eutrop. IX, 22. (2) Il représente le buste de Carausius accolé à ceux de Dioclétien et de Maximien, tmis trois cui- rassés. Au revers, on lit : VAX AVGGG, et on voit la Paix tenant une branche d'olivier et un sceptre. Il faut en raprocher les diverses monnaies où on lit : Victoria Cornes Augg. (Colin, VII, 27) ; Hercules Conservalor Auggg. (Ibid., 49), etc. (3) Cf. les monnaies de Carausius à la légende Abundantia Aug. 'Cohen, MI, 1, et Uberitas (Eckhel Doct. num. vet., p. 48), si tant est que ces légendes aient quelque valeur précise. (4) Schiller, Geschicltte der Rom, Kaiserzeit, II, p. 1 29. (5) hic, panegr. Constantino Aug. : qui adscilus imperio, primo adventu suo excercilum illum qui Bononiensis oppidi Uttus insederat terra pariler ac mari salpiit. — Ce texte parait bien prouver que le siège de Boulogne eut lieu aussitôt après l'avènement de Constance. CAGNAT. — l.'i:MPKHKi r. CARAU8IUS 'M des renseignements assez précis 1 1. Nous savons qu'on !<• mena à la fois but terre ou sur mer, ou plutôl qu'on coupa habilemenl les communications de la flotte avec la ville; une digue fui établie pour Fermer aux vaisseaux l'entrée «lu porl : on planta des poutres dans la passe qui y donnait ai on y immergea de gros blocs : ainsi isolée de la roer, la ville fut réduite i ses propres forces _ . An bout de quelque temps, la famine aidant, malgré la solidité de ses remparts (3), elle fut contrainte de se rendre; c'était un grave échec pour Carausius i . Il eûl été bien plus sérieux encore, -i le vainqueur avait eu une flotte à sa disposition pour | "suivre l'ennemi ; mais Constance avait entrepris le siège de Boulogne en toute hâte, Bans prendre le temps de créer une escadre (5) ; il lui restait à le faire. Pendant qu'on la formait, il marcha contre les Francs, les Chauques, les Frisons, établis aux embouchures du Rhin et de l'Escaut, que Carausius avait attachés à sa cause et sur l'appui desquels celui-ci fondait un grand espoir pour la résistance. Il les battit, et même, pour les empocher de porter secours à. leur ancien allié» il en transporta plusieurs milliers avec femmes et enfants sur le territoire romain (6 : puis il établit sur la fron- tière des forteresses aux endroits nécessaires el y laissa des garnisons. Dè> lors, il pouvait, sans arrière-pensée, passer en Bretagne et y i »* »nr- suivre le cours de ses succès. Un événement, heureux pour lui, facilita sa tache. Carausius l'ut assassiné par un de ses lieutenants, Alleetuft, qui se fit reconnaître empereur à sa place par l'armée. Il avait régné six ans. Telle est. autant que nous h savons, l'histoire deeesouveramêphémi Klle prouve qu'il ne mérite pas le mépris dont l'ont couvrit les écrivains officiels. Véritablement nous ne saurions partager leur indignation lie commande; car nous n'avons pas, pour juger l'homme et bob œuvre, les mêmes mobiles qu'eux. Son entreprise tendait, il est vrai, au démembre- ment de l'Empire ; maison n'était prasà une époque où RomeétaU intan- gible et sa domination incontestée. Ce qui eût étééteniiant, c'est que eebarbare se lût laisse retenir, dans son aventures par des-serapmeede patriotisme i mcert. panegyr. Constanlmo Aug, i; Panegyr. Conitantio Caes., fl - omnis on us (tique adventus tui nuttiioi praevertisti cepit oppn wriacensib tum- encre misera mavsm pmtiicae factmit atqm Mit olim mari fretis allu» p rtus quem slatis oicibu* aettut alternat, deftxit in aditu trabtinu ingé* nemm navibus reddidisti, etc. Ibid., t. Statim atque obsidionem nécessitât et démenti Ivtrat, eadem claustra qm prtmus meublât aestus irruperit totaque Ma, quoad usvs fuit, invicia (luctibus actes arborum • et peracta statione dilapsa sit, ut nemo dubitarel portent illum qui piratae, ne tuis open /HI>. ad victoriam sponte patuisse. Prinlem] au op. ciL ; Preuas., p. (, Deajacdlos, <',.<„,,■. ./.• h ôaWt, i. pi. ivoi et », w\ prétend qu'il -' bandonné et remplacé par un port nouveau. Celte th< parla plupart des anttqui qpnrto, toïpHmwj, Beuiagr* t*mame, !•■ mur, découverte i la poterne di a) 0n ra, ta digue ae rompll juste an moment où la « naturellement .la.:- aojdanc» une iB*exve»tion providentiel! P ■ (3 Ibid. -. 1 r. Prenss, Kai» r DiocUiian, p. 39 el suivanl 9o2 ARCHÉOLOGIE ou de loyalisme. Il ne sert à rien de le juger sur tel ou tel principe étran- ger à l'impartialité historique. L'important est surtout de constater le rôle qu'il a joué et la place qui lui revient dans l'ensemble de la vie de Rome. Je crois qu'il est difficile de la mieux définir que n'a fait M. Haverfield lorsqu'il écrit (1): «Il périt par trahison après avoir montré, d'une façon éclatante, ce que de grands navires et de grands amiraux auraient pu faire dans le monde romain. » M. J. Horace ROUND De Londres. LES BOULONNAIS ET L'ANGLETERRE AU XIIe SIECLE [944.27 « 12 »] — Séance du 20 septembre — Les relations les plus intimes ont existé entre le Boulonnais et l'Angle- terre à trois époques distinctes. Pendant la première ont été fondés, sur l'un et l'autre littoral du Pas de Calais par des peuplades congénères teutoniques, de nombreux établis- sements dont les noms géographiques observés dans le Boulonnais trouvent leurs pendants exacts dans les noms de lieux que l'on rencontre en Angle- terre. La seconde est inaugurée au milieu du xie siècle par le mariage du comte de Boulogne, Eustache II, avec la sœur du roi Edouard le Confes- seur. C'est de cette seconde époque, celle de la conquête de l'île par les Normands, et des règnes qui la suivent, que je me propose de dire quelques mots aujourd'hui. La troisième est celle de la prise et de l'occupation de Boulogne par Henri VIII au xvie siècle. * * * Le comte Eustache II avait, du chef de sa première femme, obtenu, dès avant la conquête, des terres en Angleterre ; il n'en conserva pas longtemps la jouissance. Ayant suivi l'étendard de Guillaume le Conquérant et pris part à la bataille de Hastings, il reçut, en récompense de son concours effectif, de nombreux domaines dans douze comtés d'Angleterre. Sa (1) The roman army in Britain, p. 22. ROUND. — LES BOULONNAIS 11 l'aNGLETBRBJ II \n -Il ■ l i. malheureuse tentative de 1067 contre Douvres, < l< >n i il attaqua le châ- teau avec une expédition réunie i Boulogne, eul | • conséquence la perte, temporaire du moins, de Bes Beigneui ies 1 1 di -■ - Befs. Toutefois, le Domesday Book le montre en 1086, si son fils ne lui avail à cette époque succédé, en pleine jouissance de ce vaste domaine. La plus grande partie était située dans L'est de l'Angleterre, el particulièrement dans le comté d'Essex, où il possédait une centaine de terres. C'est probablement, ainsi que j'en ai émis l'idée, à la motte Féodale d'Ongar, dont les terrasse- ments subsistent encore, qu'était Bitué <'ii Essex le chef-lieu d( seigneurie. La seconde femme d'Eustache II avait également reçu en Angleterre des propriétés qu'elle tenait directement il»' la couronne, en l'an 1086. Or, il se trouve que l'historien de la conquête de l'Angleterre, feu M. le professeur Freeman (The Hislory of the Norman Conqu&t, 1871, l\ . 7io . a cru pouvoir dire que ses trois manoirs du comté de Dorsel figurent dans le Domesday Book comme tenus autrefois par elle du roi Edouard le Confesseur, lequel doit doue les lui avoir concédés. C'esl malheureuse- ment une de ses nombreuses erreurs. \. y Domesday Book < f" s;; constate, au contraire, expressément, que ces trois manoirs étaient tenus directe- ment d'Edouard le Confesseur par une dame anglo-saxonne nommée Wulfgifu (Ulveva). J'ai réussi à identifier tous les cinq m< irs de Sainte [de : 1 ' d«- Nutfield (Notfelle), sis dans le comté de Surrey, elle fit don à saint Wulmer de Boulogne; 2" de Wjnterbourne-Monklon, de Rockhampton- lèz-Stinsford et de EighthoIes-lèz-Swanage, situés dan- le Dorsetshire, elle fil don au prieuré du Wast. >i ce u'est par le fait de. son iil-, le comte de Boulogne, Eustache III ; 3° à l'abbaye de Bermondsey, fille de Clun\ ; elle fit don de Kinwardeston (aujourd'hui Kingswi ston . Revenons au comte de Boulogne, Eustache II. grand feudataire anglais. Le Domesday Book enregistre Bon beau manoir deTring entête d< domaines du Hertfordshire, dont il dit : In totis valent ru valet \.\ll itbras de al bis denariU ad pensum ejutdem comtois (f 137 , Voilà une allusion fort nette à la possession par le comte de Boulogne d'un poids spécial en 1086 et à l'introduction de son poids dans l'Angleterre. Si l'histoire des fiefs anglais possédés par les comtes de Boulogi restée pour ainsi dire inconnue aux écrivains de l'un ••( de l'autre p il en a été de uiême de celle des seigneurs boulonnais qui suivirent le drapeau de leurs comtes outre Manche et participèrent au butin de la conquête. Au xne siècle, on trouve campés dan- leurs Befs les comtes de Guinée, les barons de Tingr) et de FiennaB,le seigneur d'Austmy, connétable du Boulonnais; les familles fieffées de I deux et peut-être de Ferques, les 954 ARCHÉOLOGIE seigneurs de Doudeauville, et plus particulièrement la famille de Marcq. Celle-ci a laissé des souvenirs durables. A Mark's-Tey, en Essex, on reconnaît le nom de la branche cadette des vicomtes de Marcq. Dans le manoir de Merks (ou Marks), en Dunmow, « Adelolfus de Merc » tenait en 1086 un fief du comte Eustache ; un « Enguerrand de Merc » le tenait en 1258 et la famille en jouissait encore en 1340. L' « Adelolfus » ci-dessus occupait, en outre, féodalement plusieurs autres manoirs du même comté; l'un d'eux subsiste encore à Mark Hall, en Latton, et ses descendants ont fait souche feuillue dans l' Essex. C'est ainsi qu'on y trouve Geffroy et Enguerrand de Merc en 1130, Henri et Simon de Merc en 1212. A cette colonie, originaire de Marcq, ajoutons un « Eustache » « de Oyes '#, fils d'Henri « de Merc », vivant au xne siècle; comme par « Oyes », il faut comprendre Oye, il s'agit donc d'une famille originaire de Marcq en Calaisis, près d'Oye. De non moins haute importance parmi les feudataires du comte Eustache, était un seigneur d'Ardres, l'Arnoul, dont la chronique de Lambert d'Ardres et le Domesday Book rapportent que son seigneur lui sous-inféoda des manoirs situés dans trois comtés : Tenet Amulfus de Arda de Comité, etc. Ces fiefs descendirent ensuite à son héritier, le comte de Guines (J.-H. Round, Feudal England, p. 462, 4). Le plus grand personnage boulonnais dont le nom se rencontre outre- Manche au xiie siècle, c'est Féramus ou Faramus de Tingry. Dans une étude spéciale que je lui ai consacrée dans The Genealogist, j'ai établi qu'il était connu en Angleterre sous le nom de Faramus de Boulogne ; que son père y était connu sous celui de Guillaume de Boulogne, et que son grand-père, nommé Geoffroi, était fils — probablement fils naturel — du comte Eustache H. De son père, Guillaume de Boulogne, on possède, au Musée britannique, une charte, et de Faramus lui-même une autre qui porte les souscriptions testimoniales de trois autres seigneurs boulonnais, l'un seigneur d'Hesdigneul, le second de Questrèque et le troisième de Liembronne : ces noms portent à penser que Faramus était déjà fieffé de Fiennes à une date qui ne doit guère descendre plus bas que 1130. De la mère de son père, fille d'un grand seigneur anglo-normand, Geoffroi de Mandeville, Faramus hérita en Angleterre de trois manoirs sis dans le comté de Surrey. Pendant le règne d'Etienne de Blois, il joua un rôle marquant comme fidèle adhérent du roi et de la reine Matilde ; cependant Henri II, peu après son avènement, le dota de terres sises dans le Buckinghamshire, à Wendover et à Eton ; il n'est pas improbable que ces largesses d'Henri II servirent de compensations pour la connétablie du château de Douvres, dont Faramus avait été, paraît-il, investi par le roi Etienne. Son nom se trouve aussi, vers cette date, au pied de trois chartes de ROIND. — LIS BOULONHÀIS Kl i ' \ m.i i i l 1.1,1 \i \n BIÈCLl Guillaume, comte de Boulogne, qui lui conférait le manoir de Hfartock dans le comté de Somerset, qui faiaail partie «lu Qef des comtes de B logne. En vertu de cette faveur, il prenait rang parmi les fôudataires n le trouve, en outre, doté de trois autres domaines dépendanl de l'honneur de Boulogne dans les comtés d' Essex, di Hertford et de Cambridge : au comte lui-même il devait le service féodal di chevaliers. Sa fille siliyl hérita de toutes ces terres^, qu'elle porta â Enguerrand ek Fienaes, qui, on le sait, trouva la mort en Terre Sainte, à Saint Jean- d'Acre, en 1189. Outre la cMtellenie de Rem adre Enguerrand recueillit, par son mariage avec l'héritière de l'araum-, «1rs proprii asidérables outre Manche. Toutefois, j'ai cru devoir, dans un ouvrage t<>ut récent, la Commune de Londres et autres étude* 1899 , me refuser à attribuer aux seigneurs de luîmes la châtelknie du château de Douvres, depuis la conquête, qu'on leur a attribuée à tort. J'ai déjà fait mention d'une antre mai-nu boulonnaise comme poe danl des biens anglais â titre il»1 sous-fiefe des comtes: c'est celle des Austruv, connétables héréditaires du Boulonnais. Au \ir siècle il- devaient à leur seigneur, le service de cinq chevaliers; une moitié de leurs fiefs se trouvaient à Covvley. en Qxfordshire, toul près d'Oxford, et l'autre à Chiche, en Essex., à l'embouchure de la Colne, et à Shopland, dans le même comté. Bnldewinus de Ostcruic... V. mil ih-s , scUicel in Schopi iand II mil i/cs] et dim iddum] et in Chiche quam Abbas tend, et in ( quaM Templarii tenait secus Qxondam II milites ei dim idiuu . Le grand prieuré de Saiatrt Isyth, di L'ordre de Saint-Augustin, l'ut fondé à Chiche du temps du roi Henri Ier; on voit eue le manoii des Angustins lit partie de la Gradation : ex donc Baldemim canstabulariiei ex confirmatione comitù Stéphane et MathOàu uxovù nie et WUIdmi cornais ,-i heredis eurum tenementum de Chiche !)03 D'une manière générale, la sculpture n'a pas été L'élément essentiel de votre décoration, elle ;i | » l ci t < » t servi de cadre ù la peinture el presque tou- jours, Lorsque sculpture el peinture concourent à une ernemenlauon soil religieuse, soit ci vite, la supériorité de cette dernière se manifesti d'une façon évidente. Le Boulonnais a pourtant eu des sculpteurs en bois de renom puisque en 1703, lorsque les religieux de Saint-Josae firent faire à leurs frais le retable du grand maître-autel (fig. I) de l'église Saint-Michel a Étaples, ils en ehargèrenl le boulonnais Crouy. Ht ce sculpteur en bois avail eu des ancêtres de métier, car, bien avant cette époque, dans la seconde moitié du xvne siècle, nous voyons, dans un marché conclu le Ie' janvier 106" avec Pierre Berrichon, menuisier, pour la façade du retable des Minimes, que les ornements sont donnés à M. G. Ennuyer, e maistre menuisier et sculpteur de cette ville (l) ». Le retable de l'église d'Etaples me paraît être le plus important mor- ceau de sculpture religieuse en bois dans le Boulonnais au wui'' siècle. Il est construit d'une forte ar- chi lecture composée d'un arc en plein cintre dans lequel s'encadre une crucifixion peinte sous l'influence fla- mande, i d'un entablement soutenu par des colonnes corinthiennes, d'une cor- niche à. ressauts couronnée par un cartouche soutenu par des auges ; de leurs mains partent des guirland< s qui vont rejoindre les vases chargés de fruits qui se trouvent à l'extrémité de la corniche. Le retable est ter- miné des deux côtés par des volutes à feuillages avec Irai nées de (leurs. Les fleurs sont larges, épa- nouie-, rendues dans tous leurs détails, sans trausfor- Fmh.— Maiire-aulel di > a i ,ài pies. maLion ornementale. Entre le cadre du tableau el les colonnes corin- thiennes prennent place deux ^panneaux sculptés en bauJ relief. 11. y U) Deseille, YAmwe Boukmnaise. 964 ARCHÉOLOGIE a dans les bustes terminés par des grappes de fleurs une force et une verve toutes flamandes. Les figurines du tabernacle sont d'un moins bon style. Les petits bas-reliefs du Christ et de la Vierge sous les traits de Louis XIV et de madame de Maintenon suffiraient à dater le travail si l'on ne savait que ces boiseries avaient été exécutées entre 1703 et 1707. Ainsi alors que le style de la Régence se préparait, que l'ornementation s'allé- geait, on s'en tenait dans le Boulonnais aux motifs décoratifs du com- mencement du règne. L'art provincial a toujours été en retard sur l'art pratiqué dans l'île de France, mais c'est surtout dans le Boulonnais que les artistes restèrent attachés pendant plusieurs générations aux mêmes modèles. Il serait donc bien imprudent de dater, sans preuves d'archives, la partie décorative de ses monuments. Comme sculpture religieuse on a un ensemble des plus complets à Boulogne même, dans la chapelle Saint-Louis, consacrée en 1702, et servant encore de lieu de prière aux malades. Le chœur est orné de lambris décorés de pilastres et de chérubins ; le retable, moins développé que celui d'Étaples, se compose d'un arc en plein cintre, d'une frise soutenue par des pilastres cannelés, d'un fronton et enfin des deux volutes qui, ici comme ailleurs, terminaient les retables à cette époque ; pour ce dernier motif le même modèle a dû servir aussi bien à Crouy qu'à l'artiste qui sculpta le retable de Saint-Louis. Le tabernacle et la chaire paraissent appartenir à une époque plus récente ; en tous cas certains détails d'ornementation, ajoutés peut-être après coup, tels que les morceaux des frises, les feuillages plats coupés par des rosaces, sont très voisins du style Louis XVI et touchent même à l'Empire. Le tabernacle contient deux bons morceaux de sculpture. Ce sont les petits panneaux en bas-relief sur lesquels sont groupés deux par deux les évangélistes avec leur attribut. Portés sur des nuages, ils n'ont rien de la mignardise ordinaire à ce genre de composition. Le dessin en est sobre, expressif, l'ouvrier possédant la légèreté de main propre aux sculp- teurs français de toutes les époques. La chaire couronnée par un dôme à baldaquin, porte également sur ses panneaux l'image des évangélistes en- tourés de nuages. Le ciseau est moins habile, le geste à la fois rétréci et déclamatoire. La construction rappelle celle de la chaire de l'église des Cordeliers, qui a trouvé asile dans la cathédrale. Les chaires du xvme siècle, dont le dôme est surmonté d'une renommée qui trompette la parole de vérité, appellent peu le recueillement. Sachons gré à nos artistes de n'avoir pas amplifié l'ornementation que la sculpture religieuse au xvme siècle prenait plaisir à surcharger d'éléments inutiles et de figures ronflantes. Ils ont su garder une sobriété relative, et oublier leurs voisins, les Flamands. HABIB BENGESC0. — B0ISIBJB8 Kl' DÉCORATIONS DANS LE B01 LONNAIS 968 Puisque le couvent des Cordeliers, choraux magistrats, qui y faisaient dit-on, de fort lions déjeunera le jour de la Saint-François, a presque disparu, nous sjgoalerons, à titre de souvenir, quelques boiseries pro- venant de leur sacristie, et actuellement recueillies chez un habitant de Boulogne (1); la nomenclature n'en scia pas longue. Ces débris se composent d'un fort joJi dessus de porte à coquilles et à guirlandes, d'un tout petit panneau où la cordelière s'enroule autour d'une hache et d'un marteau, et d'un grand panneau dont le champ est libre, avec quelques sculptures dans les écoinçons. Le retable de Saint-Nicolas n'est qu'une architecture sculptée, les pampres qui décorent les colonnes torses sont dorés; l'usage de la dorure sur le bois qui a conservé sa couleur naturelle, est fréquent en Belgique et dans le nord de la France. Parmi les boiseries qui lambrissaient les monuments civils, celles de l'hôtel de ville sont les seules qui soient restées à peu près intactes. On peut en admirer la belle ordonnnace, cette suite de grands pan- neaux formant encadrement séparés par de petits panneaux finement décorés d'une arabesque terminée par un fleuron. Une traverse d'un carac- tère un peu massif, traverse que nous retrouvons dans les battants de porte des armoires, sert de couronnement aux cadres dans lesquels prennent place les portraits des gouverneurs du Boulonnais. L'hôtel de ville ayant été reconstruit en 1734, on peut placer la confection de ses lambris entre 1734 et 1740. A celte époque, l'art si élégant et si délicat qui avait pris naissance dans les dernières années du règne de Louis XIV subissait une crise. Le Turinois Meissonnier avait répandu partout ses modèles d'ornementation dessinés d'une main habile, mais avec une fan- taisie bizarre. Les cartouches contournés, les déformations de la coquille et de ses stries affectaient les formes les plus bizarres. Ici on a échappé à celle maladie d'importation étrangère qui, fort heureusement, n'atteignit tout son développement qu'en Italie, en Allemagne et en Espagne. Les dessins dont s'y servaient les sculpteurs en bois sont sobres et symé- triques; en revanche ils pèchent par une certaine monotonie. C'est la répétition constante des mêmes motifs que nous retrouvons non seule- ment dans la môme pièce, mais encore dans le même édifice. Le petit salon conligu à la salle des mariages est garni de lambris conformes à ceux que nous venons de décrire; il contient un portrait de Louis XV attribué à Kestout, et placé dans un beau cadre en bois sculpté dont le mascaron forme à lui seul une véritable œuvre d'art. Au dessus des grands panneaux de ces deux pièces, on remarque d'autres petits panneaux dont le champ est resté vide. Ils étaient ordinairement réservés • i. H. Hagaier, rue Faidherbe. 966 ARCHÉOLOGIE aux trophées : trophées de sciences ou d'arts, trophées de guerre, trophées d'amour, trophées champêtres, que sais-je encore, glorification de tout ce qui était un métier ou un plaisir. C'est ainsi que sur les parois des murs le Moyen Age inscrivait des devises, que la Renaissance enlaçait des chiffres pour donner une physionomie à un intérieur, pour célébrer tout haut dans son foyer ce qu'on avait dans le cœur. Nous avons constaté avec regret une absence presque totale de cet élément décoratif dans les boiseries que nous avons été à même d'examiner. La Sénéchaussée démolie en 1850, avait sa salle d'audience lambrissée de boiseries à peu près sem- blables à celles de l'hôtel de ville. L'ordonnance en est différente; les grandes armoires avec leurs courbes gracieuses rompent la monotonie des lambris, mais le sculpteur a placé sur les panneaux des motifs peu nombreux et dont le dessin se rapproche de celui des sculptures de l'hôtel de ville. L'entrepreneur qui avait acheté ces boiseries comme matériaux de démolition, en a trouvé l'heureux emploi dans une des pièces de la maison appartenant à M. Farjon. Le palais des ducs d'Aumont occupé par les Dames Ursulines, a conservé quelques boiseries; malheureusement elles se trouvent dans la partie cloîtrée de la maison, où une règle sévère nous interdit d'entrer. Quelques boulonnais se souviennent encore d'un salon ovale à panneaux sculptés, compris dans les bâtiments de l'enclos de l'évêché ; nous avons la certitude que ces boiseries ont disparu, il ne reste dans le parloir des Dames réparatrices que les boiseries de la chambre à coucher de mon- seigneur Haffreingue, lambris à moulures, avec un très léger feuillage sculpté dans les écoinçons. Rue Saint-Martin, chez les religieuses du Bon-Secours, un salon a conservé son ancienne ornementation. L'ensemble en est fort agréable, mais la sculpture est large, plate, hâtivement faite. Cet ensemble plaisant à l'œil se retrouve encore dans un salon ovale de l'ancien château de Capécure, devenu aujourd'hui une raffinerie de sel. Trumeaux, armoires, tout est peint en gris, et décoré de gros feuillages peints en vert; aucune finesse dans le détail, mais du goût dans l'arrange- ment. Les artistes boulonnais n'ont jamais manqué de goût ni de sobriété. Je crois qu'on ne doit attribuer la pauvreté de leurs motifs de sculpture qu'à la nécessité où ils se trouvaient de faire vite et à bon marché. Si nous prenons pour exemple les châteaux de Rosamel et de Colembert, ces demeures seigneuriales, grands reflets de la vie du passé, dont l'éclat s'assombrit, mais dont l'image reste toujours fidèle, nous voyons que. pour les grandes pièces de réception, on se contentait de cadres destinés à recevoir soit des tapisseries, soit des toiles peintes, dont l'usage est fort fréquent dans le pays. MARIE l.n .1 SCO. — noi -khi FS ET DÉCORATIONS l>\\- Il BOULONNAIS 961 L'ornementation de la chapelle de Rosamel, d'un goûl exquis, esl faite toute entière d'un espèce de stuc ou de mortier qui se déc facilement, el ce procédé est fréquemment employé dans les chambres des deus châteaux. I s ulpture en plein bois n'a presque pas existé dans le Boulonnais au sviii6 siècle, la faveur s'en est allé»1 vers la baguette fleurie et feuillaf elle forme des cadres, «le* médaillons chantournés qui sonl toujours placés delà même façon. V.u-dessus de la chemiuée, sur les trumeaux, et au- dessus des portes, le reste des parois reçoit un encadrement à moulures, dans lequel se logent des toiles peintes et [tins rarement des tapisseries. Le dIus charmant type de celte décoration se voit au château d'Odre bâti en 1755. Trois salons onl gardé une disposition com- plète de médaillons et de cadres chantournés à ba- guettes feuillagées d'un des- sin fort délicat: l'intérêt de ces boiseries s'augmente en- core des peintures qu'elles renferment. C'est une série de sujets, les uns d'après Chardin, les autres d'après Lancret ; on pourrait, après un examen attentif, retrou- ver quelques-unes des pein- tures de ces maître- dont la copie ne nous est pas par- venue. On est, en outre, très heureux de constater que dans un château où l'on tenait à l'apparat, et le por- . trait de Louis XV, envoyé par le roi au baron d'Odre après la bataille de Fontenoy. témoigne des relations des propriétaire- de ce château avec la cour, on est heureux, dis-je, de voir que Chardin, ce grand peintre de la vie familiale el bourgeoise, était appi dans une demeure seigneuriale. I»ans le petit château d'Ilermerangues, qui nous montre des arrangements intérieurs gracieux et pratiques à la fois, car nos ancêtres savaient parfai- tement approprier les lieux à leurs besoins, nous retrouvons ces cadres à baguettes fleuries, dont l'un contient une copie d'un tableau connu d'Oudry. Fie. i. Buflï I lie a manger 'lu cl d*Hermerangues. 968 ARCHÉOLOGIE Dans la salle à manger, une niche en arc surbaissé est garnie d'étagères et d'un buffet bas surmonté d'un mari re (fig. 2), combinaison pratique el agréable à l'œil; le fond de la niche est orné d'une de ces jolies natures mortes où le:> vases, les fleurs, les fruits et les orfèvreries marient leurs tons charmants. Au château de Colembert, deux autres niches se faisant face sont réser- vées aux fontaines. A Hermerangue, ces deux niches sont placées dans le vestibule. Dans plusieurs maisons de la haute ville, les cadres contiennent des camaïeux bleus qui dépassent la moyenne ordinaire de ce genre de déco- ration (1); un peintre de l'écolede Boucher a dû passer dans le Boulonnais, car nous avons vu un fort joli spécimen de camaïeu bleu à Étaples (2) dans une fort curieuse maison qui a été une raffinerie de sel en fraude, un souterrain l'unissant à la mer. Enfin, la même facture se retrouve à Samer (3), nous avons là toute une décoration en camaïeu bleu, et celte fois au lieu d'amours, le peintre a dessiné avec beaucoup d'esprit des chinoiseries. Vous voyez que le Boulonnais n'a été étranger à aucune des modes charmantes qui se sont succédé pendant le xvme siècle, son art décoratif est un art d'imitation, mais il a bien su choisir ses modèles. JXous n'avons pu voir qu'une partie de la région, ceci n'est qu'un litre de chapitre, nous espérons que les érudits du pays compléteront et recti- fieront au besoin ce peli' travail. M. G. H, PALMEE, Bibliothécaire au South Kensington de Londres. NOTICE SUR LE CHATEAU DE DOUVRES (a) [723.42 (42.2)] — Séance du 20 septembre — L'histoire de celte belle forteresse ancienne, considérée pendant des siècles comme la clef de l'Angleterre, longtemps avant l'époque romaine, semble avoir été pour les Bretons un camp retranché ; le rempart suivait proba- (1) Notamment chez M"° Legros, rue de TOraloire. (2) Cuez M. Maillet, pharmacien rue de Monlreuil. (3) Castel Louis XV, chez M. Macloud Fourdinier. (4) Appartenait à Mme Louis Carmier. (.S) Traduction par M. Henri Malo. G.-H. PALMER. — NOTICE SUR LE CHATRAI DI DOUVRES 969 blemenl la crête de la hauteur, sur la ligne de l'enceinte extérieure du moyeu Age. Le fossé a été creusé, et a subi d'autres modifications au cours de épo- ques postérieures ; mais M. Clark, dont la mort récente qous a privés de la plus grande autorité en matière d'architecture militaire du moyen âge eu Angleterre, pensait que « le tracé général est suffisamment clair » et que « l'on peut présumer avec certitude, d'api èe son aspect propre, qu'il est breton. » Jules César nous dit qu'il attendit en vain, lors de sa première visite en Bretagne, les vaisseaux avec sa cavalerie, sur un emplacement dont la des- cription correspond exactement à Douvres, mais qu'il n'essaya pa> d'effec- tuer là un débarquement, trouvant les hautes falaises fortement occupées. Ses troupes rencontrèrent un vigoureuse résistance, lorsqu'elles débar- quèrent sur un point moins élevé de la côte, probablement près de Deal. Celle année-là (oo avant J.-C.) il ne resta pas longtemps dans l'île, mais il revint l'année suivante avec des forces beaucoup plus considérables et débarqua encore au même point. Cette fois il traversa tout le Kent, et pénétra même au-delà de la Tamise. Il doit avoir eu connaissance de Douvres, et le fait qu'il n'en fait plus mention, prouve qu'il n'y avait pas là de point de ralliement important pour les Bretons, qu'il eût été impru- dent pour lui de négliger sur ses derrières. Très d'un siècle se passe avant que Rome fasse encore sentir son pouvoir dans l'île, celte fois pour en prendre possession pendant long- temps. Aulus Plautius y vint en 43, avec quatre légions, et son maître, l'em- pereur Claude, le suivit peu après pour partager la gloire des exploits de ses soldats. Peu d'années auparavant, Caligula avait bàli un grand phare, la fameuse Tour d'Odre, près de Boulogne, et il semble que bientôt après on ait pris des mesures semblables pour venir en aide aux marins sur la côte bretonne. En tout cas, on est généralement d'accord pour assigner à celte époque l'origine des phares du château de Douvres. Cette construction ne semble pas avoir été la seule; elle dut avoir un pendant sur les hauteurs de l'autre côté du port, et des fondations, que l'on suppose être celles de ce deuxième phare, ont été découvertes au cours de ce siècle dans la drop redoubt. La Tour d'Odre s'écroula en 1644; mais d'après des récits anciens et des reproductions, nous savons que c'était une grande construction octogonale (peut-être comme les phares du château, -avec une structure intérieure carrée) s'élevant « en 12 entablements surmontés d'une arcade de plan carré à une hauteur de J 2i pieds, sans y comprendre 6 pieds de fonda- tions. Le premier étage avait 2-24 pieds de circuit, la circonférence du der- nier était de 30 pieds. Il y avait une porte à chaque angle et par consé- quent 96 portes, non compris celle de la lanterne ». Le type anglais est 970 ARCHÉOLOGIE beaucoup plus petit. Dans sa hauteur actuelle de 42 pieds, nous pouvons compter H étages, depuis les ouvertures en plein cintre sur les côtés (non dans les angles). Ces ouvertures sont pour la plupart bouchées à l'heure actuelle, mais il en est auxquelles nous devrons nous reporter à un autre point de vue. L'intérieur forme un carré de 13 pieds 7 pouces de côté, l'extérieur un octogone qui diminue graduellement, l'épaisseur du mur variant de 12 pieds à la base à environ 7 pieds au sommet. Cette diminu- tion me semble peut-être produite par la succession des entablements, comme pour la tour de Boulogne. Le sommet fut probablement aminci davantage lorsque, à peu près certainement au xme siècle, on ajouta un étage pour loger des cloches, et on ajouta à l'ancienne maçonnerie une chemise de pierre. La plus grande partie de cette dernière refaçon est tombée, mais l'ancien ouvrage peut mieux s'étudier maintenant à l'inté- rieur, où nous voyons qu'il se compose d'une maçonnerie de pierre avec deux ou trois rangées de briques romaines tous les 4 pieds. Voyons maintenant l'église attenante. Les phares ne sont pas orientés exactement suivant les points cardinaux, de sorte que la façade ouest de l'église n'est pas parallèle à la face orientale du phare, bien qu'elle lui ait été reliée. Le fait que l'orientation de l'église donne ce résultat prouve presque certainement : 1° qu'elle est postérieure au phare ; 2° que ce fut à l'origine un édifice religieux. Beaucoup contestent ce second point ; le dernier historien de Douvres, le révérend S. P. Stalham, est un de ceux qui pensent que la nef et la tour sont un réduit romain des premiers temps, auquel la haute levée de terre qui l'entoure forme une enceinte exté- rieure. Il donne une grande importance au fait que. les fondations de la tour centrale de l'église sont ininterrompues ; mais je pense que l'on pour- rait expliquer ce point autrement. M. Clark n'a pu trouver aucune trace de travail romain dans la levée de terre dont nous venons de parler, ni même dans aucun des ouvrages qui restent, et il pense que les phares, seuls de tout ce qui se trouve sur la hauteur, peuvent être attribués aux Romains en toute certitude. On a, à la vérité, parlé d'un camp élevé sur les hauteurs par Astorius Scapula, mais la station romaine permanente devait se trouver plus bas, près du port, à l'intérieur de la ville actuelle, où l'on a essayé, avec un certain succès, d'en tracer la ligne de murailles, et où on a trouvé des bains importants et d'autres restes. Des briques de la construction de ces bains portent la marque de la première cohorte britannique. M. Statham pense que la tour et la nef furent converties en église au ive siècle ; d'autres assi- gnent cette date à la première érection de la construction. Je ne puis cependant considérer son existence comme prouvée, à aucun moment de la période romaine. Quant au caractère rappelant une forte- resse, il dérive naturellement de sa position à l'intérieur du château, où G.-H. PALMKH. — NOTICE SOU LE CHATEAU DE DODVHES 9*H 0D l'adapta naturellement aussi pour s'en servir comme d'une défense intérieure. Les Romains quittèrent le pays au \- siècle; en 591, sainl Augustin el moines apportèrent le christianisme au pays devenu V Angleterre, el commencèrenl leur mission dans le royaume de Kent, gouverné par Ethelbert. On dit que sainl Augustin lui-même consacra ànouvean L'église du château de Douvres peu après, mais ceci n'a d'autre autorité que Ta tradition: on dit aussi que le fils d'Ethelbert, Eadbald, y êtablil avant l'année 640, un collège d'ecclésiastiques, que plus tard Wïhtred, en 7-25, transporta au prieur.' de Saint-Martin, qu'il fonda (Lins la ville à leur usage. Sir Gilbert Scott attribue au temps d'Eadbald l'église du châ- teau, que, si nous adoptons cette hypothèse, nous devons considérer pour la plus grande part comme le travail des missionnaires romains. Il restaura entièrement l'église en 1860-1861, et pensa que toul ce qu'il trouva alors dénotait une origine saxonne. Aujourd'hui cependant, plusieurs personnes faisant autorité, tout en étant d'accord que ce travail est saxon, lui assignent une date ultérieure el le considèrenl comme un peu antérieur à la conquête. A leur télé, M.J.T. Micklethwaite a étudié les églises saxonnes, et particulièrement leur plan dans le volume LIE de YArcheologica! Journal; il n'est pas loin de faire la preuve de celte opinion. L'église avait évidemment une galerie occidentale à laquelle on accédait en venant des phares et en passant par la porte qui a été transformée en Fenêlreà l'extrémité occidentale. La tour centrale possède plus haut une ouverture à laquelle prohablement on accédait aussi des phares par le toit. M. Micklethwaite cite d'autres exemples d'habitations reliées à des églises saxonnes, particulièrement dans les tours ouest, et également des cas où ces tours sont reliées à des galeries qui devaient servir probablement à prier la nuit. Avant de quitter le problème de l'église, en émettant l'avis qu'elle est des xe et xie siècles, nous parlerons de l'histoire subséquente du bâtiment. C'est à peu près certainement pendant la seconde moitié du xii" siècle que le chœur fut voûté, reçut ses fenêtres à arc en tiers-point et la stalle de pierre ; c'est à cette époqu- qu'il faut rapporter la porte nord de la nef, la voûte du carré du transept, l'agrandissement des arcs corres- pondanl aux bras du transept, et peut-être les deux niches dans le mur oriental des bras du transept, (primitivement ornées de dais voûtés). Les aedilia et les piscines de l'extrémité est de la nef datent d'environ Î225s et l'autel qui s'y trouvait devait probablement servir à la garnison. Les soldat- étaient responsables de la lumière qui brillait sur cet autel au moins dès I2li7. et on perça, sans doute pour eux, une petite fenêtre dans le mur ouest. Il semble que l'église ait été maintenue en bon état jusqu'au règne d'Eli- 972 ARCHÉOLOGIE sabeth, mais elle fut ensuite négligée et on la dépeint comme une ruine sans toit au xvme siècle. Elle servit longtemps de magasin, même de dépôt de charbon; la soigneuse restauration de sir George Scott, en 1860-61, l'appropria de nouveau au service divin. Lui et son entrepreneur ont heu- reusement publié ce qu'ils ont trouvé alors dans YArcheologia Cantiana Enfin nous devons à M. Butterfield, en 1890, l'addition d'une « lancet » au chœur et la décoration des murs en mosaïque. Passons maintenant de l'église à la forteresse. Il paraît certain que do bonne heure les Saxons eurent là un réduit fortifié, bien que ce ne soi! guère qu'au xie siècle que nous ayons des renseignements à ce sujet. Nous ne trouvons aucune mention certaine du château dans les relations de la tentative du comte Eustache de Boulogne, pour se retrancher avec ses hommes dans la ville de Douvres, lorsqu'il revint de faire en 1051, une visite à son royal beau-frère à Glocester ; mais dans plusieurs versions de la lutte entre Harold et Guillaume de Normandie, nous voyons qu'on donne une très grande importance à la forteresse et à son puits. Le séjour de Harold en Normandie, où, en fait, il se trouva prisonnier, quelle que soit la vérité à ce sujet, se place en 1064. Guillaume de Poitiers dit dans sa chronique que Harold, en prêtant serment, s'en rapporta au château comme « studio atque sumptu suo communitum ». Ceci veut dire que bien qu'il ne fût pas le premier à avoir dressé des ouvrages en cet endroit, il avait fait fortement travailler à la forteresse; nous devons assigner à ces travaux une date postérieure à 1053, époque à laquelle il succéda à son père en qualité de comte de cette province de l'Angleterre. Si nous acceptons comme date de l'église la plus tardive, c'est à lui qu'il faudrait l'attribuer. On a l'état d'une dépense de plus de 4.o00 livres sur cette partie du château et sur les nouveaux ouvrages avancés vers le nord, que Hubert de Burgh jugea nécessaires à la suite de l'attaque des Français, lors du siège activement poussé, mais infructueux, de 1216 par le Dauphin. La vigoureuse résistance de Hubert, la mort de Jean Sans Peur et la victoire navale qu'il remporta l'année suivante à la tête de la flotte des Cinq -Ports, rendirent inévitable le retour du Dauphin en France. L'enceinte extérieure resta alors à peu près ce qu'elle est maintenant, bien que depuis on ait retravaillé la plupart des tours et que la porte du Connétable, peut-être la plus belle en son genre qui existe en Angleterre, soit entièrement de style flamboyant. On a, à une époque récente, refait entièrement l'enceinte du côté du sud. Dans les parties anciennes, la forme des tours est très variable et on peut y étudier plusieurs variétés de défenses de flanquemcnt. La seconde enceinte enferme la grande levée de terre saxonne qui se trouve autour de l'église ; elle se dirigeait vers la falaise au-delà des murs, à peine visibles maintenant, qui la reliaient aux travaux extérieurs. La G. -H. PALMIB. — NOTICE SUR LE CHAT] LU DE DOUVRES '-'TM porte de Peverell indique l'endroit où un de ces murs de traverse les rejoi- gnait. La porte conduisant â cett< enceinte intermédiaire, Colton Gâte, est encore debout, mais à L'état de ruine. Elle détermine l'emplacement de l'en- tréè saxonne, mais c'est un travail normand, dont le haut a été refait posté- rieurement. En face, se trouvait une des trois tours avancées; celle-ci et celle de l'est qui se correspondaient, étaient carrées el probablement de l'époque normande, tandis que celle qui se trouvait juste en face de la levée de terre était circulaire et sans doute du xme siècle. L'enceinte intérieure et le donjon sont de la fin de l'époque normande, M. Clarke pense que 1153 est la date de construction du donjon; elle correspond exactement avec l'aspect delà construction; mais de 1153 à 1180 nous ne trouvons dans les Pipe Bnlls de dépenses que celles nécessi- tées pour les réparations. De 1180-1187, on dépense beaucoup d'argent, assez pour bâtir trois châteaux ordinaires ; d'après d'autres compte-, plusieurs chapitres de ces dépenses sont affectés spécialement à la « turris » et au « cingulus », c'est-à-dire au donjon et à l'enceinte intérieure. L'enceinte intérieure possède une courtine très élevée et quatorze tours sans projection intérieure qui s'élève derrière. La plus grande partie de la maçonnerie a été recrépie ou rebâtie, mais en général suivant le plan an- cien. Les constructions qui sont adossées sont les unes anciennes, les autres modernes, mais de môme style. Cette enceinte a deux portes : King's Gâte au nord, Palace Gâte au sud. Chacune avait un « portcullis » et un ouvrage avancé. Cet ouvrage est resté suffisamment complet au nord, mais la porte du sud a presque entièrement perdu le sien. Le donjon se dresse absolument seul au milieu de l'enceinte. Il a 96 pieds carrés et 95 pieds de haut de la base au sommet. Les murs ont à la base de 17-21 pieds; outre cette épaisseur exceptionnelle, ils présentent cette particularité d'enfermer vingt-sept chambres dans leur épaisseur. L'inté- rieur est divisé en deux moitiés par un mur de traverse. Puis, nous trou- vons ainsi à chacun des trois étages deux chambres d'un peu plus de 50 pieds de long sur plus de 20 pieds de large. L'entrée principale se trouve dans un bâtiment avancé comportant trois tours ; elle conduit par des approches bien défendues, qui méritent une élude sérieuse, au princi- pal étage, le deuxième, où les deux belles salles sont empâtées dans une lourde voûte en briques, construite au siècle dernier pour soutenir une plate-forme à canons, et remplissant la moitié de leur élévation. L'une contient de vieilles armes dont quelques-unes sont très intéressantes, l'autre contient des fusils modernes. On accède aux différents étages par des escaliers bien éclairés qui vont du sol jusqu'au toit, et se trouvent dans les angles N.-O et S.-E. L'orilice du principal puits est dans une chambre du deuxième étage prise dans l'épaisseur du mur. Pourtant, la maçonne- rie est exceptionnellement plane, sans presque aucune trace d'ornemenla- 974 ÉLECTRICITÉ MEDICALE tion, sauf dans la chapelle du bâtiment avancé, qui méritent d'attirer L'attention et offrent des détailsj très semblables à ceux que nous avons notés dans l'église, et qui sont contemporains. Le dernier siège du château auquel j*ai fait allusion est de 12116; bien- tôt, la forteresse eut à traverser des époques troublées : elle changea plu- sieurs fois de mains, lors de la guerre des barons contre Henri, avant que le prince Henri l'eût définitivement occupée à nouveau pour le roi en 1265. Plus tard, Edouard IV et Henri VIII firent beaucoup pour elle; on trouve des traces des Tudor dans les cheminées, etc., du donjon, mais après le règne d'Elisabeth, le château fut très négligé. Un reste de cette époque est le superbe canon de 24 pieds de long, enrichi d'armes loyales, de superbes arabesques, fondu à Utrecht en 1544, et qui passe pour avoir été donné à Elisabeth par la Hollande. Au début de la guerre civde, la faible garnison du château fut surprise par une très petite troupe au profit du Parlement, et un grand effort des royalistes pour le reprendre resta infructueux. Ce n'est plus que lors des guerres américaine et française, à la fin du xvme siècle, que le génie militaire y fit, et a continué à y faire, depuis, des travaux souvent regrettables. Les autres circonstances où le château a pris rang dans l'histoire, les visites de rois, les départs d'expéditions, etc., ainsi que l'intéressante his- toire des différents projets pour le conserver et le défendre, sortent du cadre de cette étude et ne peuvent être traitées ici. M. le Dr LEWIS JOIES, de Londres. SUR LE TRAITEMENT ÉLECTRIQUE DE L'INCONTINENCE D'URINE DIURNE ET NOCTURNE 1.616.63 : 615.84] — Séanc ta septembre — L'incontinence d'urine est un symptôme pour lequel l'électricité a été souvent recommandée; aussi me demande-t-on fréquemment d'entre- prendre son traitement électrique lorsque les médicaments ont échoué. Tous ces cas d'incontinence ne sont pas seulement nocturnes, car, dans certains d'entre eux, surtout chez les jeunes filles, l'enquête révèle un certain degré d'incontinence diurne aussi bien que nocturne; on peut constituer un troisième groupe des cas dans lesquels l'incontinence ne 1/ LXW1S J'>\|>. IIIAIII Ml - I I I M I I I'.'' I D .VliNKVI produit que pendant le jour. La comj ■ trois groupa m lec ni' es luivaj ncernant leur naturt l L'incontinence purement nocturne peut coexistei avec un sphia urétral parfaitement efficace tant que le ireilté. Ce n'est i jour <»u la nuit qui détermine l'incontinence, mai- l'état de ftommej ou «Je veille. Ainsi un sujet atteint d'incontinence nocturne peut laisseï oulei l'urine i □ tombant endormi sur un siège pendant le jour; si une règle que les mjets atteints d'incontinence nocturne dorment - profondément, et ceux dont l'incontinence est occasionnelle y -ont pli quand, par mite de fatigue, ils dorment plus profondément. Kn fait, l'incontinence nocturne, comme celle des états comateux, tient â ce que le contrôle cérébraJ des centres automatiques lombaii défectueux, et di>parait dès que le sommeil atteint un certain des. d'intensité. On peut due que chez les sujets atteints d'incontinence nocturne, le mécanisme de la mixtion est resté à l'état infantile par défaut d'éducation des centres supérieurs de * onixôl*-. Le traitement doit donc s'appliquer a taire l'éducation de ces centres, à les mettre de- nouveau en rapport avec le- centres lombaire». Dans mon opinion, l'électricité agit d'une façon réflexe par l'intermédiaire des impie— ion- douloureux qu'elle- produit; c'est pourquoi j'emploie ,-hez ' .m- une électrode périnéale, et chez les filles une électrode en Corme' de- gland placée dan- la vulve; je stimule fortement la région pendant sept ou huit minute- avec le- courant d'une bobine d'induction, puis pendant deux minute-, je produis trente à quarante* chocs suc© sifa par le courant galvanique reuv< Habituellement la première application produit un effet considérable en réduisant la fréquence de- accidents nocturnes. Le traitement doit être continué pendant plusieurs semaines, la principale difficulté «'tant dé- faire disparaître les dernières Ira •- d'une habitude- ancienne. Lorsque cela est possible, on doit apprendre au malade a coopérer au traitement {'appliquant lui-même à coi son habitudi le temps i ire à la guérison dépend, en partie, de l'intelligence du sujet. Celle-ci n - toujours d'un degré très él< •• chez les malades atteinh d'inconti- nence nocturne. Je prescris au malade de s'habituer pendant la veille â retenir l'urine aussi longtemps que possible dans la \ ■ laquelle on impose ainsi une sort- - - que pour l'accoutumer a tolérer son contenu. Je recommande d'éviter la fati-ue et les veilles prolongée-, je fais pla dans la chambre une horloge frappant fortement les heures. Je n'imp aucune restriction en ce qui ne la diète alimentaire ou la quantité de boisson. De cette manière, j'ai obtenu d'excellent- ol-ultats ; l'incontinence 97G ÉLECTRICITÉ MÉDICALE nocturne, non compliquée, tend vers la guérison spontanée lorsque les enfants grandissent, et le traitement suffit habituellement pour obtenir une guérison permanente dans quelques semaines ou quelques mois. Le second groupe, avec faiblesse diurne, comprend surtout des femmes. Le sphincter de la femme est à peine suffisant pour retenir le contenu de la vessie et pour cette raison un certain degré d'incontinence se produit plus facilement chez les filles que chez les garçons, autant que j'en puis juger d'après l'âge de mes malades. Sur 80 cas, j'ai trouvé seulement 2 garçons au-dessus de dix-sept ans et 13 filles de dix-huit à vingt et un ans. Naturellement, avec un sphincter faible, l'incontinence nocturne est plus difficile à guérir. Pour le traitement électrique de l'incontinence nocturne avec faiblesse diurne chez les filles, j'emploie une électrode différente, ayant la forme d'une sonde de métal nu que j'introduis dans l'urètre, j'agis directe- ment de cette manière sur le sphincter tout en produisant la stimulation générale précédemment décrite. Les résultats sont bons, quoique plus longs à obtenir que dans les cas d'incontinence purement nocturne. Souvent une légère amélioration dans les conditions du sphincter suffira pour permettre à la malade de se tenir sèche, excepté peut-être lorsqu'elle éternue ou tousse forte- ment. Je considère les cas du troisième groupe, incontinence purement diurne, comme résultant d'un défaut de l'urètre ou du sphincter, et comme entièrement différents de ceux dans lesquels le sommeil joue un rôle prédominant. J'ai noté vingt de ces cas traités par moi, et plus de la moitié chez des femmes mariées qui avaient eu des enfants. Parmi les autres cas, on en trouve de consécutifs à la dilatation chirurgicale de l'urètre, et un, une rareté, présentant un défaut congénital de formation de l'urètre avec absence de clitoris, celui-ci étant représenté par deux petites caroncules largement séparées l'une de l'autre. Le traitement électrique fut utile dans plus de la moitié de mes cas de ce groupe, il fut appliqué à l'aide de la sonde métallique. J'ai intentionnellement omis, dans ce mémoire, les cas d'incontinence dus à la paralysie, à la cystite, aux états irritables des organes urinaires, mais je tiens à mentionner le fait que l'incontinence d'urine peut être le symptôme principal du spina bifida occulta, et c'est un fait à se rap- peler dans l'examen d'un cas qui ne serait pas purement nocturne. Dr LEDUC. — HAYONS ÉMIS PAR UNE POINTE ÉLLCTRISÉE 'J77 M. le Dr LEDUC Professeur à l'École de médecine de Nantes. RAYONS ÉMIS PAR UNE POINTE ELECTRISEE (I) — Séance du 15 septembre — Une pointe, en rapport avec l'un des pôles d'une machine électro-statique, l'autre pôle étant isolé, est un centre actif de production de rayons non éclairants, exerçant à distance une action photographique qui permet d'en effectuer l'étude. Une plaque photographique, au gélatino-bromure d'argent, placée dans une complète obscurité, en face de la pointe, à une distance de 10 à 40 cen- timètres et même davantage, est impressionnée en quelques secondes. Les deux pôles produisent les rayons ; mais le pôle négatif a un rayon- nement plus intense et donne les meilleurs résultats. Avec le pôle négatif, on évite la production d'une aigrette à la pointe sur laquelle il n'existe qu'une petite lueur violette à peine visible, laquelle est le foyer d'émission des rayons. Des objets interposés entre la pointe et la plaque donnent, alors même qu'ils sont éloignés de la plaque, des silhouettes nettes. L'image de la source, obtenue à l'aide d'un diaphragme percé d'un trou et placé entre la pointe et la plaque, est un point. La source d'émis- sion est donc condensée au sommet de la pointe, et le faisceau des rayons émis est homocentrique. Le verre blanc et, en général, les corps transparents pour la lumière blanche sont transparents pour ces rayons, qui impressionnent la plaque photographique malgré l'interposition de ces objets entre la plaque et la source. Les corps qui ne sont transparents que pour les rayons les moins réfrangibles du spectre sont très opaques pour les rayons des pointes électrisées. C'est ainsi que des plaques de verre vert et jaune, à travers lesquelles une bougie impressionnait fortement une plaque photogra- phique, arrêtaient complètement les rayons de la pointe. Le verre rouge est tout à fait opaque pour les rayons de la pointe. i Nous avons communiqué une note sur cesujet à L'Académie des Sciences, séance du 12 juin 1899. 62* travail se fait sur une certaine profondeur des tissus qui deviennent inextensibles: ce qui explique la résistance à la dilatation et la nécessité de recourir ultérieurement à une urélrotomie. Bien différente, je l'ai dit au début, est l'électrolyse lente, au passif de laquelle il serait difficile de trouver des accidents. Newmann avance que, sur 200 cas traités par lui, il n'a jamais observé ni insuccès ni rechutes ; ces résultats son merveilleux, mais je ne pourrai, d'après les résultats de ma pratique, apporter des chiffres aussi éloquents. Mes observations personnelles, tout en étant favorables à la méthode de Newmann, ne permettent pas cependant de l'accepter comme une méthode générale. Sur un total de 48 malades traités, je relève 29 améliorations ou guérisons. Mais je trouve, par contre, une proportion assez grande (10) de rétrécis qui ont résisté complètement à l'action électrolytique. Chez deux d'entre eux, huit séances d'électrolyse lente n'avaient amené aucun résultat, bien que leurs rétrécissements ne fussent pas très étroits ; chez eux et chez les autres, l'induration des parois était médiocre, et ils semblaient devoir se prêter à l'action douce et lente de l'électrolyse à faibles courants. Je me hâte de constater qu'aucun de ces malades n'a vu, d'ailleurs, son état aggravé par les essais de cette méthode ; je ne pourrais pas en dire autant de l'électrolyse linéaire. Enfin, chez tous mes malades améliorés par la méthode de Newmann, j'ai retrouvé, soit immédiatement, soit après un intervalle plus ou moins long, une souplesse particulière du canal, telle que j'ai pu l'employer, ainsi que je l'ai dit, comme un moyen de corriger l'induration de certains urètres qui se prêtent mal à la dilatation et ont une grande tendance à la récidive. C'est là, à mon avis, l'avantage le plus particulier qu'on peut retirer de ce mode de traitement. Dans ces cas aussi j'ai voulu contrôler l'action de l'électrolyse sur la muqueuse au moyen de l'urétroscopc, et j'ai constaté que l'aspect différait fort peu deceluid'un urètre normal, C'est à peine si on voit dans le champ de l'urétroscope quelques taches blanches ou jaunâtres sur les parois de l'infundibulum; les reflets, les plis normaux se retrouvent presque toujours, 986 ÉLECTRICITÉ MÉDICALE et la plupart du temps il faut savoir que l'urètre à été électrolysé pour voir une différence avec l'aspect physiologique. Aussi une telle méthode mérite-t- elle de prendre une place importante dans la thérapeutique des rétrécissements de l'urètre. Malheureusement, elle exige une durée toujours longue, qui se compte par mois et parfois par années ; peu de malades, et j'ajouterai peu de chirurgiens, ont une patience suffisante pour atteindre le but. MM. WAELÏÏZEL et JOLAÏÏT à Boulogne. RECHERCHE DES CORPS ÉTRANGERS ET DES POINTS VISIBLES INTÉRESSANT* DANS L'INTÉRIEUR DES CORPS PERMÉABLES AUX RAYONS X Sétsawe du 19 septembre Principe. — La méthode consiste à recevoir sur un écran fluorescent ou une plaque sensible les ombres portées par l'objet éclairé successive- ment par deux sources de rayons X. Il est évident que les deux cônes d'ombre qui se coupent suivant une section de l'objet recherché ont chacun pour sommet le foyer qui a servi à les former. Donc, si on détermine sur les deux ombres portées sur l'écran ou la plaque sensible, deux points homologues m, m' et qu'on joigne ces deux points aux deux foyers, les deux lignes ainsi obtenus se rencontreront dans l'espace en un point M qui appartient au corps cherché. Cette méthode exige évidemment, pour donner un résultat précis, que les foyers d'émission des rayons X soient FlG. 1. déterminés rigoureusement à chaque opération. Détermination des foyers d'émission des rayons A. — Pour déterminer exactement le foyer d'émission des rayons X dans l'ampoule employée, WARLUZEL ET JuLANT. — RECHERCHE UV.< CORPS ETRANGERS 917 on projette, sur dew écrans BE' fakwnt antre eux un angle guëlconque, l'ombre portée par deux caoisées de Oie métalliques <[ni représente un des points 'lu corps étranger. (in marque alors sur cette tige la distance OA qui donne la profondeur du corps étranger dans la direction qu'on a choisie. Cette direction est entièrement à la disposition de l'opérateur qui, >'il esl notamment chirur- gien, pourra ainsi aller à la recherche du corps étranger par le chemin qui lui semblera le plus facile ou le pins court. MM, WARLÏÏZEL et JOLANT PROCÉDÉ RADIOGRAPHIQUE POUR LA RECHERCHE DES CORPS ETRANGERS Séance du 19 septembre — Soit un corps quelconque à examiner, contenant un corps étranger a. Nous plaçons l'ampoule en F et l'écran en E, puis nous amenons l'extré- mité d'une baguette en acier en A, de façon que l'ombre de celte extrémité coïncide avec l'ombre du projectile. Nous opérons de même pour le point C, nous marquons sur la surface du corps les points A et C. .Nous déplaçons alors l'objet ou l'am- poule de façon à obtenir l'ombre du corps étranger suivant une seconde direc- tion et nous répétons pour les points B et D ce qui vient d'être dit pour les points A et C. Nous avons donc marqué sur le corps les quatre points A, 13, C, D, qui sont dans un même plan, puisque les deux lignes AC et BD se coupent au point a. Nous prenons alors une bande de plomb de 0m,01 de largeur et de 0m,0(H à G"1, 005 d'épaisseur environ et d'une longueur suffisante ; nous la faisons passer sur le corps même par les points A, B, C, D et nous marquons ces points sur la bande à laquelle nous avons fait épouser exactement la forme du corps. ri... i . 990 ÉLECTRICITÉ MÉDICALE On écarte alors un peu les extrémités de manière à dégager la bande, en ayant soin de la déformer le moins possible, puis on place cette bande re- fermée sur une feuille de papier. La croisée des lignes AC et BD ^donne évi- demment le poiut a dont on peut dès lors déterminer la profondeur par rapport à un point quelconque de la section A, B, C, D. Ou peut alors, si l'on veut, employer l'instrument dont le croquis est placé ci -contre. Il se compose : 1° D'une tige rigide MNO. 2° Des tiges JMP, NQ et OV, fixées perpendiculairement à la tige MNO, et percées à leurs extrémités P, Q et V, de trois trous en ligne droite. La tige T est mobile dans les trous Q et V. Il en est de même de la tige T' dans le trou P. Le croquis indique l'emploi de cet instrument. On amène la tige T dans la position indiquée et on mar- que sur cette tige, à partir du point B, la longueur aB mesurée sur la feuille de papier, ce qui permet de donner la profondeur de l'objet recherché. On remarquera que l'emploi de l'appareil n'est nullement indispen- sable et qu'il suffira presque toujours d'indiquer au chirurgien l'une des profondeurs Ba, Aa, Da ou Ca. Fis. 3. M. le I1 J. BERGOIIÉ Professeur à lu Faculté de Médecine de Bordeaux. TRAITEMENT ELECTROLYTIQUE DES ANGIOMES GRAVES [616.992 : 615.84] — Séance du 19 septembre — Le traitement électrolytique des angiomes graves m'a paru présenter quelques particularités intéressantes, et, d'autre part, ce traitement est si Dr J. BERG0N1B. — TRAIT1 mim i.i.i .. »OLl riQI I DES àNGIOHJ S <.n\\i ;s '.»'.» I simple el Les FésulWAa obtenus si compléta que j'ai cru devoir exposer i» i les particularité de ce traitement. Nous- classerons, les angiomes suivant leur gravité ou leur importance, classification (|iii. a notre point do vue, esl la j»lus utile, puisque les moyens thérapeutiques sont d'autant pins actifs que la tumeur appartient à telle ou telle classe. Dans lu première classe nous mettions Les angiomes plans . formant les taches angiomateuses caractéristiques pane qu'ils ne font aucune saillie ou une saillie très faible au-dessus de la peau. Dans la seconde classe nous mettrons les angiomes simples dans lesquels les vaisseaux capillaires de nouvelle formation ne diffèrent en rien des vaisseaux normaux et ne contiennent ni lacs sanguins ni dilatation bien importante. Enfin dans la troisième classe nous mettrons tes angiomes caverneux dans lesquels le sang circule dans un système lacunaire ana- logue au tissu caverneux des organes érectiles et remplit des lacs sanguins d*un volume plus ou moins important Ces angiomes peuvent se rappro- cher de l'aneMysiue cirsoïde. el en realité on rencontre fous les termes de passage entre ces deux tumeurs sanguines. L'opinion de Broca, disant que « nombre d'auévrysines cirsoïdes ont pour origine un noevus ignoré » confirma bien ce que nous avons vu nous-même, Lue description complète de l'angiome grave ne serait pas ici à sa place; cependant nous en rappellerons les principaux caractères; tandis que dans L'angiome simple les végétations vasculaires ne s'avancent guère dans les tissus profonds, au contraire, dans l'angiome caverneux, les tissus profonds sont envahis et l'on retrouve des loges, cavités ou lacs sanguins au milieu des muscles et dans les interstices musculaires. Les artères et les veines, au voisinage de la tumeur, ont subi des modifications ; ces vais- seaux sont augmentés de volume, fle.xueux. Ces modifications de la circu- lation autour de l'angiome sont surtout nettes lorsque l'angiome siège au niveau du cuir chevelu ou au niveau du cou; dans ce dernier cas, j'ai pu constater une augmentation du volume et nombre des veines superfi- cielles de la poitrine, vraiment considérable. Certaines tumeurs, sur les confins de l'anévrysme cirsoïde en de L'an- giome, peuvent être affectées de battements presque aussi nets que si l'on avait affaire a une tumeur anévrysmale. Pour en faire le diagnostic diffé- rentiel, ou pourra remarquer que le siège de l'angiome et le siège de l'ané- vrysme sont habituellement différents; que, dans l'angiome caverneux, les mouvements d'expansion de la tumeur sont beaucoup moins marqués que dans L'anévrysme et ressemblent à des mouvements transmis Enfin la coloration de la peau mettra le plus souvent sur la voie du diagnostic .xact. Huant au bruit de souffle, nous l'avons perçu maintes fois, soit sur des angiomes à larges lacs sanguins el à développement considérable, situés au niveau du cuir chevelu soit au niveau du cou. 992 ÉLECTRICITÉ MÉDICALE Pour compléter le diagnostic différentiel entre l'angiome grave et l'ané- vrysme vrai, on se rappellera que l'angiome a une compressibilité parti- culière, qu'il se laisse réduire presque complètement, sous une pression un peu prolongée, pour reparaître ensuite lorsque la pression cesse; cette réapparition de la tumeur s'effectue plus ou moins lentement. Dans tous les cas, la surface de la tumeur qui se reforme ne suit pas immédiate- ment la main qui se retire. Lorsque la pression a cessé, on peut voir l'angiome se reformer plus ou moins rapidement, suivant que les artères qui l'alimentent ont un calibre plus ou moins large et qu'elles sont abou- chées plus ou moins directement avec la tumeur. L'effort fait par le ma- lade augmente habituellement le volume de l'angiome; la rapidité avec laquelle se fait cette augmentation de volume, à partir du moment ou l'effort a commencé, est encore une indication qu'on ne doit pas négliger de rechercher. Ce court rapprochement entre l'angiome grave et l'anévrysme n'est pas inutile, car si l'on connaît aujourd'hui le danger de l'intervention électro- lytique dans les grands anévrysmes, tels que celui de l'aorte par exemple, il est nécessaire de démontrer a priori qu'on ne court pas les mêmes dan- gers dans l'intervention électrolytique pour les angiomes graves. Si nous cherchons, en effet, à nous rendre compte de la nature des accidents cons- tatés à la suite de l'intervention électrolytique dans les anévrysmes graves, nous trouvons que l'électrolyse a eu pour effet néfaste d'affaiblir mécani- quement, par la perforation et pathologiquement par l'endarterite qui a été la suite de l'électrolyse, la paroi de la poche anévrysmale qui a été traitée. Cette diminution de résistance de la poche est une erreur et une faute d'autant plus graves, que la pression sanguine, dans l'anévrysme, s'attaque au locus minoris resistantiœ que l'on a ainsi créé et travaille sans relâche à sa rupture. Dans l'angiome au contraire, même dans l'angiome grave, la différence est considérable; à la place d'une pression élevée du sang, nous ne trou- vons dans les lacs sanguins de la tumeur qu'une pression très amoindrie. Cette pression ne se transmet à la surface extérieure de la tumeur que par des intermédiaires, loges sanguines, lacs sanguins, tissus cellulaires à larges mailles, analogues au tissu érectile, communiquant plus ou moins étroitement entre eux. La force destructive qui tente de forcer de l'intérieur à l'extérieur toute partie de paroi dont la résistance a été amoindrie, n'existe donc plus ici que dans une mesure relativement faible et il sera possible, sinon de l'annuler, du moins de lui résister et de la rendre inof- fensive par une technique appropriée. Nous devons retenir de cette comparaison, au point de vue pratique, la règle suivante : dans les angiomes de la première ou de la seconde classe, en dehors du point de vue esthétique, peu importe que la paroi de l'an- Dr J. BERGOMÉ. — thaiiimim gLECTBOLYTIQUJ DES tNGIOMKS GRAVES giôme, muqueuse ou peau, soit ou non amoindrie comme résistance, ou même détruite par L'opération êlectrolytique. Dana le traitement de l'angiome grave, au contraire, il importe beaucoup de ne pas atteindre par l'électrolyse les parois de l'angiome, Burtout lors que ces parois sont minces, affectées du battements transmis, ou qu'ell Buivent rapidement la main qui vient de les déprimer. Pronostic dans le cas du traitement êlectrolytique des angiomes graves. — Je n'insisterai pas sur la valeur, aujourd'hui universellement reconnu.'. du traitement êlectrolytique des angiomes ordinaires; lorsque la technique est bien appropriée et l'opération bien conduite, on ne doit compter que des succès, tant au point de vue esthétique qu'au point de vue de la sup- pression radicale de la tumeur. Lorsque l'on a affaire à un angiome caverneux largement développé, sans que le pronostic devienne grave, il doit être cependant plus réservé. Le traitement êlectrolytique est plus pénible, plus long surtout, à cause des parties de l'angiome qui, électrolysées une première fois et rendues tout d'abord imperméables au sang, peuvent redevenir perméables, si la rétraction cicatricielle n'a pas acquis une résistance suffisante pour résister à l'afflux sanguin qui cherche à pénétrer entre ces mailles. J'estime, malgré tout, que le traitement par l'électrolyse des angiomes graves donnera toute satisfaction à ceux qui en entreprendront hardi- ment la cure avec la technique que nous allons indiquer. Technique instrumentale. — Je n'insisterai pas sur les instruments née - -aires au traitement êlectrolytique desangiômes, ce sont ceux utilisés dan> toute opération êlectrolytique: source de courants galvaniques, milliam- pèremètre gradué de zéro à 100 mA, rhéostat permettant de faire varier insensiblement l'intensité du courant; ce sont là des instruments familiers à tout médecin-électricien. Une indication cependant, en ce qui concerne la source du courant continu : cette source, devant travailler sur une résis- tance relativement faible, n'a pas besoin d'avoir un voltage très élevé, 20 à 30 volts suffisent amplement. Aiguilles. — Je m'étendrai davantage sur les aiguilles qui doivent être utilisées dans le traitement des angiomes graves. Ces aiguilles seront tou- jours au nombre de deux, car la méthode bi-polaire me paraît toujours et depuis que je l'ai préconisée la première fois (Congrès de l'A. F. A. S., août 1890;, la méthode de choix. C'est avec elle qu'on se rend le mieux compte du trajet des lignes de flux, c'est avec elle encore que l'on lire d'une quan- tité d'électricité donnée tous les effets électrolyliques secondaires et tertiaires qu'elle est c ip ible de donner. Les deux aiguilles dont on se servira seront donc aussi rigides que possible, d'un diamètre compris entre o et 8/ 10e de millimètre, d'une longueur variable, suivant les cas, mais jamais bien 63* 994 ÉLECTRICITÉ MÉDICALE longue, (3 centimètres et demi à 4 centimètres au plus entre l'extrémité de l'aiguille et l'entrée dans le porte-aiguille), me paraît la longueur la plus convenable. On peut, avecde telles aiguilles, électrolyser aussi bien lesangiô- mes mous que ceux à parois épaisses et dures ; elles ne risquent pas de fléchir au moment de leur introduction et pénètrent à une profondeur plus que suffisante. L'isolement des aiguilles est un point important à considérer; il faut déter- miner quelle sera la longueur de cet isolement partiel pour un cas donné. Cette longueur varie dans chaque cas particulier. Une règle très simple, qui permettra de déterminer dans chaque cas la longueur de la partie active ou non isolée de l'aiguille, est la suivante que je me suis toujours bien trouvé d'avoir observée : si, d'après l'examen de lad partie à électro- lyser, on juge que l'aiguille doit être enfoncée de 2 centimètres, on décapera l'aiguille jusqu'à 1 centimètre seulement, à partir de sa pointe ; si on doit l'enfoncer jusqu'à 3 centimètres, on la décapera jusqu'à 1 centimètre et demi à partir de cette même pointe et ainsi de suite, en n'enlevant le vernis isolant que sur la moitié de la longueur de la partie à introduire dans la tumeur. En appliquant cette règle dans le traitement des angiomes graves, on pourra être à peu près sûr de ne jamais léser la paroi de l'angiome au niveau des points d'entrée des aiguilles ni même d'affaiblir entre les deux points d'entrée des aiguilles cette même paroi touchée par des lignes de flux trop nombreuses. Porte-aiguilles. — Le porte-aiguilles qui sera utilisé dans le traitement des angiomes graves mérite aussi d'être choisi avec soin. Celui dont je me sers actuellement a été décrit dans les Archives d'électricité médicale (juin 1899), je ne reviendrai pas sur cette description. Cet instrument donne entière satisfaction. On a pu reprocher à l'emploi du porte-aiguilles la nécessité d'être tenu à la main pendant le passage du courant, tandis qu'il n'en est pas de même pour les aiguilles libres qui sont abandonnées à elles- mêmes, une fois implantées dans la tumeur. Je crois pour ma part que ce défaut, reproché au porte-aiguilles, est une de ses qualités. Elle permet, cette qualité, d'orienter les aiguilles dans la direction la plus convenable et de faire varier cette orientation pendant l'électrolyse ; elle permet encore de reti- rer ou d'enfoncer plusou moins les aiguilles pendant le passage du courant ; enfin le porte-aiguilles substitue à des prises de conlact, trop souvent infi- dèles sur les aiguilles libres, des contacts parfaits dont on n'a jamais rien à craindre. Pour ces raisons je considère l'emploi du porte-aiguilles, dans la méthode bi-polaire, comme un perfectionnement très net sur les anciennes méthodes. L'emploi des aiguilles dénudées, à partir de leur pointe jusqu'à une cer- taine longueur, est le plus général; cependant je me suis servi quelquefois d'aiguilles isolées à partir de cette même pointe, jusqu'à uu centimètre et b1 J. BERGOltli. — Tlniimt.M ï.l.KCi lim.\ imi.K DES 4N6I0MBS GRAVES '.»!)."i demi, décapées dans leur p^ie moyenne el de nouveau isolée* jusqu'à leur talon. Os aiguille* doivent ocres enfoncées m selon â travers tes tumeurs de l'orme régulière, mais présentant une épaisseur ralativemesM petite. Bien qu'il oe l'aille pas exclure absolumenl ce mode d'éîectro- puncturedans les angiomes graves, il est bien raie qu'elle soit préférable I l'électro-puncture ordinaire. On comprend en effet que les chances de lésion de la paroi éleataorysée soienl doubles et que, de plus, tes chances d'hémorragie par les quatre orifices pour doua ligutlies soient également doubles. Je ne cite donc ce procédé que pour mémoire, sans le proscrire absolument, mais aussi sans le nr.iminander. Technique opératoire.— La technique opératoire dans les angiomes graves, diffère, par certains points, de celle que l'on doit utiliser dans les angiomes ordinaires. Tout d'abord il s'agit de reconnaître les points de la tumeur où dëvronl être faites les premières piqûres. Je choisis toujours les points les plus saillants, qu'ils soit affectés ou pas de battements, mais en essayant de me rendre bien compte si l'artère n'est pas dans un plan trop superficiel pour être atteinte soit directement par les aiguilles, soit indirectement, par un trop grand nombre de lignes de flux. L'éeartement des aiguilles ne doit jamais dépasser 12 à lo milimètres, pour être bien sûr de localiser, dans un noyau relativement étroit, toutes les lignes de flux, et par conséquent, toute l'action du courant. Ce dont il faut être bien sûr, c'est que les aiguilles sont assez enfoncées, à partir du commencement de la couche d'isolant, pour que la paroi de l'angiome soit bien protégée et ne puisse s'escharilier. Lorsque l'on ne peut enfoncer également les deux aiguilles, doit-on en- foncer l'aiguille positive davantage ou moins que l'aiguille négative .' Rapprocher cette dernière du centre de la tumeur ou l'en éloigner? Habi- tuellement, je dispose les deux aiguilles de manière qu'elles comprennent entre elles la partie de la tumeur dont je veux provoquer la coagulation et la régression; mais si l'une des aiguilles doit être sacrifiée à l'autre, si l'une doit être moins enfoncée, si sa partie décapée doit être plus rappro- chée de la peau, c'est toujours l'aiguille positive que je choisis et je préfère enfoncer plus profondément l'aiguille négative qui risque davantage de donner des eschares au point où elle pénètre. intensité. — L'intensité et la durée du courant sont des données très variables dans chaque cas. Cependant, je considère qu'une séance d'élec- trolyse n'a pas donné tout ce qu'elle aurait pu lorsque l'intensité ne s'est pas élevé à 40 mA avec une durée d'au moins cinq minutes. D'ailleurs, les durées et les séances ne peuvent pus toujours être fixées à l'avance : elles dépendent déjà manière dont les aiguilles ontjHé enfoncées et de ce qui se passe au niveau des points d'implantation. Si vous voyez ces points 99t) ÉLECTRICITÉ MÉDICALE d'implantation changer de couleur, même légèrement, surtout celui do l'aiguille négative, soit par le fait de la chute du vernis isolant, ou d'un autre défaut quelconque, n'hésitez pas, dans le cas d'angiome grave, à terminer aussitôt que possible la séance d'électrolyse, quitte à la recom- mencer un peu plus loin. Hémorragies consécutives, — J'arrive maintenant aux hémorragies consécutives aux opérations électrolytiques, Le danger de ces hémorragies, aussi bien que leur importance, ont été grossis, et l'on sait aujourd'hui que, dans les angiomes peu étendus, ces hémorragies s'arrêtent bientôt spontanément. Dans les angiomes caverneux ou à très larges lacs sanguins, leur bénignité, sans être aussi grande, n'est cependant pas contestable. J'irai même plus loin, et je dirai que lorsqu'une électrolyse a été bien faite, lorsque la pa:oi de l'angiome a été bien protégée, on le reconnaît à ce qu'il s'échappe, au moment où l'on retire les aiguilles, quelques gouttes de sang par leur orifice d'entrée. Cette affirmation peut sembler un paradoxe, mais en réalité il en est bien ainsi. Théoriquement, en effet, si les aiguilles ont été introduites dans un lar^e lac sanguin, de manière à y faire pénétrer leur partie isolée en même temps que leur partie active, il reste entre le caillot formé autour de leur partie active et la paroi, une mince couche de liquide non traversé par les lignes de flux, et par consé- quent non coagulée, mince couche qui doit s'échapper par les orifices au moment où l'on retirera les aiguilles. Quelquefois même le sang qui s'écoule jaillit à l'orifice comme après la piqûre d'une artère. C'est un phéno- mène que j'ai observé bien des fois dans le cas d'angiomes graves du cuir chevelu, et après les séances les mieux réussies d'électrolyse, avec de fortes intensités et des durées relativement longues ; ce jet de sang est d'ailleurs unique et se termine par quelques gouttes qui sortent en bavant de l'ori- fice. L'explication en est simple : dans le cas où la poche de l'angiome n'est que très difficilement dilatable, peu élastique, comme dans les angiô- du cuir chevelu, les gaz mis en liberté par l'électrolyse gagnent la partie supérieure de la poche et s'y accumulent. Ce volume de gaz n'est pas né- gligeable, comme on peut s'en rendre compte par un calcul électrolytique très simple, lorsque l'intensité du courant s'est élevée à 50 mA et a duré 10 minutes. La poche angiomateuse peut être alors assimilée à un réservoir de liquide, au-dessus duquel s'exerce la pression d'un gaz et l'on com- prend que, si un orifice est percé dans ce réservoir au-dessous du niveau du liquide, celui-ci puisse jaillir jusqu'à ce que la pression gazeuse soit satis- faite. Il ne faut donc pas prendre au tragique ce brusque jet de sang ; un peu de compression arrête rapidement cette hémorragie, tout au plus un léger bandage compressif est-il nécessaire lorsqu'on ne peut pas surveiller le malade à la suite de l'opération. I)1 J. BERGOMK. — ÏUAITEMEM KI.Ei ï luu.\ riQI I Dl - UfGIOMBS i,H\\ i - 99"? Dégagement gazeux. — A propos de ce dégagement, je signalerai encore un autre phénomène qu'il n'est pas rare d'observer pendant l'électrolyse des angiomes graves; l'intensité étant assez élevée, <»n voit vers la un de l'opération de grosses bulles gazeuses se déplacer dans l'intérieur de la paroi des vaisseaux superficiels et soulever nettement cette p.u<>i ; ce dé- placement peut même se faire avec un certain bruit ressemblant à celui de l'ébullition d'une faible quantité de liquide. Le gaz qui se déplace ainsi, quelquefois même dans le calibre de vaisseaux assez volumineux, est cer- tainement de l'hydrogène et l'on songe tout d'abord à l'accident grave de l'introduction de l'air dans les veines. En réalité, il ne survient rien de particulier et, quoique ayant observé bien des fois ce phénomène, je ne l'ai jamais vu produire d'accidents. Nombre de séances et éloignement de ces séances. — Lorsqu'on s'est attaqué à un angiômegrave, l'on doit, après chaque séance etquclque temps après, constater le durcissement de la partie électrolysée, la cessation des battements, s'il en existait, et l'affaissement consécutif de la tumeur à cet endroit. Dans une même séance, il faudra essayer de faire au moins trois ou quatre piqûres bi-polaires et ne pas s'en tenir à une seule; il m'a semblé que les caillots successifs ainsi formés se prêtaient mutuellement appui et résistaient davantage à la désagrégation de l'ondée sanguine. Si on le peut, si l'angiome n'est pas trop volumineux, on pourra même essayer de faire la coagulation de toute la tumeur en une seule fois par autant de piqûres bi-polaircs qu'il sera nécessaire. Ce sont là les cas de traitement les plus heureux. Résultais êl( i^nés. — .Mais, quel que soit le résultat obtenu, il ne faudra pas le considérer comme définitif, car la désagrégation des caillots et même du tissu cicatriciel formé dans l'intérieur des lacs sanguins peut ménager des récidives qu'il est important de surveiller. Aussi je considère que l'on ne doit pas trop éloigner les séances d'éleefrolyse dans l'angiome grave, sous peine de perdre, dans l'intervalle, une partie au moins du bénéfice de l'électrolyse précédente; tant qu'il y aura une partie delà tumeur déprcssible ou affectée de baitements, ou seulement de consistance molle, on devra intervenir sans laisser la désagrégation se produire. Même lors- que le résultat complet sera obtenu, une surveillance longtemps continuée et attentive sera prudente. 998 ÉLECTRICITÉ MÉDICALE M. le F H. GITILLEMOOT RAPPORT SUR LA DÉFINITION DES INCIDENCES DANS LA RADIOGRAPHIE CLINIQUE. — DÉFINITION DE LA SITUATION DU TUBE DE CROOKES PAR RAPPORT AU SUJET ET A LA PLAQUE SENSIBLE- — Séance du 20 septembre — Je vais traiter ici un sujet de la plus haute importance pour tout méde- cin radiographe : je veux parler de la définition des incidences en radio- graphie médicale, c'est-à-dire du moyen de définir la position du tube de Crookes par rapport au sujet et à la plaque sensible. En général nous ne savons pas placer notre ampoule, ou plutôt nous ne savons pas dire comment elle est placée. Nous expliquons avec plus ou moins de précision la manière dont nous avons opéré, mais nous ne nous faisons pas comprendre, parce que nous ne parlons pas tous le même langage, parce que nous n'avons pas encore un système de notation uniforme. Et pourtant l'importance de cette définition n'échappe à personne. Il est parfois impossible d'interpréter une radiographie sans savoir sous quelle incidence elle a été prise. Les ombres projetées sur une plaque photographique ou sur l'écran fluorescent proviennent de corps opaques situés dans des plans différents. En conséquence, les dimensions, les formes, les rapports de ces ombres projetées varient à l'infini suivant la position du tube de Crookes par rapport au sujet et au plan de projection. Et de fait, si nous regardons une radiographie de thorax pris d'avant en arrière, nous voyons que l'ombre du cœur, par exemple débordera d'autant plus à gauche que l'ampoule, aura été plus à droite du sternum. Comment pourrons-nous interpréter une radiographie du cœur avec précision si nous ne savons sous quelle incidence a été prise la ligne ven- triculaire? Dans certaines radiographies de thorax nous voyons des ombres parallèles au rachis : Organes médiastinaux ? Ganglions bronchiques? Tumeur débordant la projection des corps vertébraux? Sternum pris de biais par les rayons qui le frappent obliquement? Qui nous mettra sur la voie de l'interprétation vraie, si nous ne savons même pas comment a été radiographié le sujet? Dans les radiographies de corps étrangers, de fractures, de luxations, de malformations osseuses, dans toute radiographie ayant pour objet de faire Dr 11. GUILLEMINOT. — I>i:s i\C1I)i:mi - i>\\- i \ lADIOGRAPHIB CLINIQUE 9'.»*.» voir une anomalie organique, n'est -il pas indispensable avant toul de savoir dire pomment la partie intéressante a été irradiée? En outre, dans cette (''Inde des anomalies organiques, il est toujours une ou plusieurs positions dans lesquelles le fait intéressant est mis [dus spé- cialement en saillie - Quand nous l'avons trouvée, cette position d'élection, n'est-il pas utile de pouvoir la définir? N'est-ce pas indispensable, si nous voulons suivre l'évolution de cette anomalie, et reprendre ultérieurement une radiographie analogue ? N'est-ce pas indispensable pour la médecine légale, indispensable aussi pour l'étude comparée des mêmes organes chez d'autres sujets? Il est d'ailleurs toujours difficile, beaucoup plus difficile qu'on ne le croit généralement, de s'orienter dans les radiographies les plus simples, comme celles des membres, des articulations par exemple, et je ne parle pas seulement de l'incidence des rayons, mais de la position même du sujet qui n'est presque jamais évidente par elle-même et demande le plus souvent une longue réflexion. Savoir définir la position du sujet, celle de la plaque photographique, celle de l'ampoule de Crookes devrait être l'ANC de la science radio- graphique appliquée à la médecine. Aussi je crois le moment venu de pro- poser à l'appréciation des membres de ce Congrès un procédé qui, par sa simplicité, nous permettra de nous orienter, quelle que soit la région du corps photographiée et quelle que soit la position que nous devions donner au sujet. EXPOSÉ DE LA MÉTHODE La méthode que je présente permet: 1° De définir la position du sujet, la position de la plaque photogra- phique et la position du tube de Crookes, au moyen d'une formule simple, toujours la même ; 2° De reconstituer facilement, h la seule inspection de cette formule chez le sujet en question, le mode opératoire pour reprendre après un temps quelconque une radiographie identique ; 3° De reconstituer avec la même facilité une position homologue chez un sujet de taille différente et par conséquent de faire la radiographie comparée. Elle a en outre l'avantage accessoire de nous dire les dimensions, la corpulence de la partie photographiée. Voici en quoi elle consiste. On peut la décomposer en deux parties bien distinctes : Première partie. — Détermination «l'un point choisi extérieurement sur le sujet, repéré sur ce sujet dans une position donnée, bien définie, etappelé point incident ou point d'incidence. 1000 ÉLECTRICITÉ MÉDICALE Deuxième partie. — Détermination de la direction du rayon passant par le point d'incidence, rayon que nous appellerons simplement rayon incident. Nous étudierons chacune de ces opérations dans un chapitre distinct. CHAPITRE PREMIER Choix et définition d'un point incident. Nous allons voir d'abord comment nous devons choisir notre point inci- dent, puis nous exposerons le procédé par lequel ce point sera défini d'une façon mathématique. Section I. Choix d'un point incident. Les rayons émergeant d'un tube de Crookes étant infiniment nombreux, il y a évidemment une infinité de points incidents dans le champ irradié. Il s'agit d'en choisir un pour le préciser. Ce choix est évidemment libre. Nous pourrions aussi bien arriver à définir une radiographie avec un point incident choisi loin de la partie intéressante qu'avec le point le plus voisin de cette partie. Cependant, plus nous choisirons le point incident près de la région inté- ressante, moins nous nous exposerons aux chances d'erreur, une petite erreur d'angle dans la définition du rayon pouvant devenir d'autant plus préjudiciable qu'on s'éloigne du point incident considéré. D'ailleurs pour la radiographie comparée, en raison des différences ana- tomiques individuelles, il y a urgence absolue de ne pas s'écarter de la région en vue. Enfin, nous verrons qu'on a habituellement avantage à faire tomber les rayons X normalement sur la région étudiée; nous pourrons donc ainsi choisir le point même où tombe le rayon normal au plan d'appui du corps, avantage énorme, comme nous le verrons au deuxième chapitre. Pour ces différentes raisons, tout en restant libres dans notre choix, nous devons prendre en principe un point incident voisin de la partie intéressante, et autant que possible le point frappé normalement par les rayons X, Section II. Définition du point incident choisi. Pour que fa définition d'un point repéré sur le corps soit rigoureusement exacte, il faut que ce point soit géométriquement et anatomiquement déter- miné, le corps étant placé dans des positions types préfixées. Dr H. GUILLEMINOT. — DES i\' IDEKCES DANS LA BADIOGRAPHIE I UNIQUE 1001 Nous allons voir successivement le procédé de repérage et le moyen il.' placer le corps dans des positions préfixées. § Ier. — Repérage ou détermination du point choisi. l'.n géométrie plane on définit un point par ses distances â deux axes per- pendiculaires, ou, ce qui revient au même, parla loDgueur de la perpen diculaire A.B abaissée de ce point sur un axe donné CD et par la distau BC du pied de cette perpendiculaire à un point d'ori- gine C; — AB est l'abscisse, HC l'ordonnée. De même ici nous choisirons pour chaque région un axe bien défini par deux points anatomiques, et nous définirons un point quelconque par rapport à cet axe. Avant d'entrer dans l'application de ce principe à iliaque région, prenons un exemple pour bien taire comprendre le procédé. Soit un point pris dans la région de la pointe du cœur en avant du thorax. L'axe choisi pour le thorax est la ligne allant du milieu de la fourchette sternale pour origine, au milieu du bord supérieur de la symphyse pubienne. Nous abaissons une perpendiculaire de ce point A Fic" '• sur l'axe sterno-pubien; sa longueur constitue l'abscisse ; et nous mesu- rons la distance de la fourchette au pied de la perpendiculaire, c'est l'or- donnée. Nous aurions pu ainsi définir simplement en centimètres l'abscisse et l'ordonnée du point choisi, mais comme l'un des desiderata de tout sys- tème est de permettre la radiographie comparée, nous faisons entrer un deuxième facteur dans la notation, c'est la longueur de l'axe lui-même pour l'ordonnée, et la circonférence de la région pour l'abscisse. Je m'explique : Au lieu d'exprimer l'ordonnée par 7 centimètres par exemple quand la distance BC est de 7 centimètres sur l'axe sterno-pubien qui, lui, mesure g je suppose, 54 centimètres, je l'exprime par la fraction g=« Au lieu d'exprimer l'abscisse par o centimètres par exemple quand la per- pendiculaire AB mesure o centimètres, je l'exprime, en supposant que la g circonférence du corps en ce point soit de 7o centimètres, parla fraction — droite ou gauche. Cette notation a l'avantage de laisser aux deux coordonnées 5 et 7 leur valeur absolue en centimètres, et en même temps leur valeur relative par rapport à la taille et à la grosseur du sujet, ce qui permet de choisir des 1002 ÉLECTRICITÉ MÉDICALE points homologues chez des sujets différents. Ainsi le point désigné par ordonnée — 50 15 abscisse — 00 chez un sujet dont l'axe sterno-pubien sera 50 centimètres et la circonfé- rence au point choisi 60 centimètres correspond au point : ordonnée — 50 20 abscisse — 80 chez un sujet mesurant 60 d'axe sterno pubien et 80 de tour de taille au point incident. Ce point est dans les deux axes en effet le point latéral extrême situé au milieu du tronc. § 2. — Choix des positions types dans lesquelles on devra placer chaque région. En géométrie descriptive on étudie les corps dans l'espace par leurs pro- jections sur deux plans perpendiculaires. En radiographie nous avons intérêt aussi à choisir pour chaque région deux positions types telles que si nous radiographions cette région dans chacune de ces positions avec une incidence normale, nous réalisions le procédé de la géométrie descriptive. En outre, nous verrons que ce sont là les positions types les plus faciles à faire prendre au corps, les plus faciles à définir et à réaliser. Nous admettrons donc pour chaque région deux positions types : a) Une position frontale dans laquelle le corps ou la région photo- graphiée s'offre à l'ampoule en plan frontal. P) Une position sagittale dans laquelle c'est le plan sagittal qui s'offre naturellement à l'ampoule. Nous n'avons pas besoin d'expliquer ces appellations. Tout le monde connaît les sutures crâniennes, et il nous suffira de dire pour chaque région le mode opératoire. Nous allons donc immédiatement appliquer ces règles générales au tronc, aux membres, au cou et à la tête. I)r If. GUILLEMTNOT. — l>KS INCIOIN» i < MM Là RADIOGRAPHIE CLINIQUE 1003 § •'!. — Application à chaque cas particulier. I. — Radiographie du tronc. PREMIÈRE POSITION-TV II Position fronta'e. Position du sujet. — Le sujet repose sur le plan d'appui dans la position de décubitus dorsal. Ce n'est qu'exceptionnellement que nous le mettons â plat ventre, la disposition du lit d'opération doit toujours être telle que l'on puisse mettre l'ampoule en dessous. L'axe rachidien étant placé paral- lèlement aux bords longitudinaux du lit, et les épaules portant bien surson plan, la position est ainsi bien assurée. Axes des ordonnées. — C'est en avant la ligne unissant le milieu du bord supérieur de la fourchette sternale au milieu du bord supérieur de la symphyse pubienne (axe sterno-pubien) ; et, en arrière, l'axe épineux mesuré entre l'apophyse épineuse de la septième cervicale pour origine, et le croisement de la ligne biiliaqueou ligne unissant la partie supérieure des crêtes iliaques pour extrémité inférieure. DEUXIÈME POSITION-TYPE. Position sagittale. Elle est exceptionnelle, car on sait le peu d'utilité que nous tirons en médecine des radiographies du tronc pris dans le sens transversal. Que le malade soit pris en déeubifus latéral droit ou gauche, le plan d'appui doit fftre toujours celui qui supporte la hanche et la partie supé- rieure du thorax, le bras étant en abduction et flexion en avant, abstrac- tion faite de la dépression variable de la taille. Si le point incident est plus en arrière qu'en avant, on l'exprime par rapport à l'axe épineux, s'il est en avant ou sur la ligne axillaire par rap- port à l'axe sterno-pubien. — 11 vaut mieux d'ailleurs indiquer toujours par deux initiales l'axe employé. — On mettra par exemple : Position sagittale en appui latéral droit : 18 ordonnée 'axe SP)^r nhflritffifî gauche axe SP; 10 58' 1004 ÉLECTRICITÉ MÉDICALE II. — Radiographie des membres supérieurs. PREMIÈRE POSITION-TYPE. Position frontale en supination. Position du sujet. — Le sujet est en déeubilus dorsal. Le bras repose sur le lit d'opération par sa face postérieure. L'angle que fait le bras avec le corps a peu d'importance, puisque c'est toujours sa face postérieure qui repose sur le plan du lit; néanmoins il vaut mieux indiquer cet angle, et quand on le peut, toujours opérer avec le même écartement. Habituel- lement nous mettons le bras à 30° du corps à cause de la facilité avec laquelle on peut approximativement déterminer cet angle. Il suffît en effet de mesurer le long du corps, à partir du creux axillaire, une distance quel- conque, et d'écarter le bras en ce point de la moitié de la distance mesurée. Axe des ordonnées. — L'axe des ordonnées ou axe brachial antérieur est la ligne qui unit l'articulation acromio-claviculaire à l'extrémité du médius en passant par le milieu du pli du coude et le milieu du pli du poignet. On arrive facilement à trouver l'articulation acromio-claviculaire en suivant le bord inférieur de la clavicule de dedans en dehors comme le conseille de M. le professeur Farabeuf. Le pli du coude s'obtient en fléchissant l'avant bras sur le bras et, s'il y a doute, en marquant les extrémités des saillies latérales de l'humérus que Ion réunit suivant la direction des plis formés. Le pli du poignet s'obtient en unissant la pointe extrême du radius et celle du cubitus. En raison de l'inclinaison de l'axe de l'avant-bras sur l'axe du bras (170° en moyenne d'après Mouchet), la ligne brachiale antérieure est une ligne brisée. Nous compterons nos ordonnées sur cette ligne à partir de l'articulation acromio-claviculaire comme origine, mais de la façon suivante : Si le point incident se trouve sur le bras, nous écrirons au numérateur purement et simplement le chiffre indiquant sa distance (I). S'il se trouve sur l'avant-bras, nous écrirons au numérateur deux chiffres : 1° celui qui exprime la distance de l'articulation acromio-claviculaire au pli du coude, et 2° celui qui exprime la distance du point incident au pli du coude. S'il se trouve sur la main, le numérateur aura trois chiffres. Inutile de faire ressortir l'avantage de ce système qui établit les repères, M) C'est-à-dire la distance da pied de la perpendiculaire abaissée de ce point sur l'axe brachial anté- rieur au point d'origine. Dr H. GUILLEUINOT. — DES UN IDENCES DANS I. \ RADIOGRAPHIE I LIMQ1 B 1008 points d'origine des mesures, 1»' plus près possible de la région intéres suilc. tout en conservant à l'ensemble de la notation son uniformité. Quant au dénominateur, il sera composé de trois chiffres indiquanl la distance du point d'origine au pli du coude, telle du pli du coude au pli radio-carpien, et celle du pli radio-carpien à l'extrémité du médius. Occupons-nous maintenant de l'abscisse. Le numérateur sera, dans tous les cas, la dislance du point incident à l'axe brachial antérieur. Le dénominateur sera la circonférence du membre à ce point. Remarque n° 1. — Le point incident étant en général choisi sur l'axe, l'abscisse est presque toujours zéro dans l'incidence antérieure. Remarque n° 2. — Quand l'incidence est postérieure, l'abscisse est ordi- nairement exprimée au numérateur par demi-circonférence, le dénomina- teur restant le même, c'est-à-dire, égal à la circonférence. Remarque n° 3. — Dans la radiographie du troisième segment, comme les repères anatomiques sont nombreux et précis, dans le cas où l'abscisse 0 1 /2 cire, est différente de- — -ou de . — -,1e plus simple est de préciser le point cire. cire. anatomique d'incidence. N'oublions pas que notre méthode n'est faite que pour suppléer à l'insuffisance de la définition anatomique, ou pour faciliter les comparaisons. Dès lors que la région se prèle à la précision anatomi- que rapide, c'est le procédé de choix. u Remarquons que si nous employons la notation mathématique pour la main, c'est toujours la circonférence totale qu'il faut inscrire au déno- minateur. DEUXIÈME POSITION-TYPE Position sagittale en appui cubital. Position du sujet. — Ici le malade est assis, le haut du corps à peu près vertical, la table d'appui pour le bras à hauteur de l'aisselle. Le bras, l'avant-bras et la main reposent sur la table par leur face interne ou bord cubital, le bras étant, bien entendu, en abduction sur le corps à un angle droit. L'avant-bras est en extension sur le bras; la main en extension sur l'avant-bras. La main est au besoin maintenue par une équerre fixée à la table ou par un aide. S'il est ulile de fléchir l'avant-bras sur le bras, la position ne change pas, étant donné que c'est toujours le bord cubital qui repose sur le plan d'appui.. Mouchet, pour l'étude des fractures du coude, met l'avant-bras en flexion sur le bras d'un « angle obtus ». 1006 ÉLECTRICITÉ MÉDICALE Axe des ordonnées. — On aurait pu tracer un axe brachial externe qui aurait eu l'avantage de donner ordinairement une abscisse = 0, mais c'est compliquer inutilement la méthode. De même que l'axe sterno-pubien nous a servi pour les positions sagit- tales du tronc, de même l'axe brachial antérieur nous servira pour la posi- tion sagittale du bras. Rien n'est plus simple que de déterminer l'ordonnée et l'abscisse, le bras étant en extension, en rapportant ces mesures à l'axe brachial anté- rieur. Lorsque le point est médian externe, on a généralement pour abs- 1/4 cire. ext. ,., , ,. . 1/4 cire. int. cisse — ; s il est médian interne : . cire. cire. Une difficulté se présente ici, c'est lorsque l'avant-bras est fléchi sur le bras. Alors il faut toujours déterminer le point d'incidence avant la flexion. Dans le cas où, par suite de fracture ou luxation, le bras reste fléchi, on tourne la difficulté en déterminant le pli du coude que l'on prolonge sur les côtés externe et interne en s'aidant, si possible, des saillies inférieures de l'humérus dont on marque les extrémités. La distance entre l'articulation et le point du pli du coude situé dans le plan sagittal ne diffère du pre- mier segment de l'axe brachial antérieur que de o à 6 millimètres (0cm,o pour les bras d'enfant, 0cm,6 pour les grands bras d'adultes), différence presque négligeable. Aussi le plus simple pour mesurer l'or- donnée sera de la déterminer sur cette ligne insensiblement oblique, et ., . . . , 1/4 cire. int. ou ext. /lx ., 1 abscisse sera comme toujours marquée — : (1) si le point Cil c • incident est médian, ce qui est de règle (2). DEUXIÈME POSITION MODIFIÉE. Position sagittale du bras avec la main en pronation. Cette modification à la deuxième position est justifiée par la commodité qu'il y a à prendre la main sur sa face palmaire. Le bras repose sur son boid cubital. L'avant-bras, au lieu de se pré- senter dans le plan sagittal, se présente dans un plan qui devient de plus en plus frontal à mesure qu'on se rapproche de la main. Les points incidents se déterminent toujours par rapport à l'axe bra- (1) Au coude, la circonférence ne pouvant être mesurée dans la flexion, si le point incident est voi- sin du coude, on mettra la dénomination abstraite — : '. __1 sans chiffres, ce qui est assez cire, significatif pour désigner le point incident médian externe ou interne. (2) Si le point incident n'était pas médian, on augmenterait ou on diminuerait le numérateur du chiffre marquant la distance de ce point au point. médian correspondant. 1/ H. ni 1LLEH1N0T. — DES WCIMCHCM Dans la iiadh «GRAPHIE I LINIQ1 E I ce qui signifie que le point incident considéré éà se trouve à moitié de la ligne DG marquant la distance entre l'axe bra- chial antérieur droit et l'axe brachial antérieur gauche et que cette dis- tance mesure n centimètres. De sorte que cette notation a, du même coup, l'avantage de préciser la position respective des deux membres. C'est cette même notation que nous emploierons pour les membres inférieurs. III. — Radiographie des membres inférieurs. PREMIÈRE POSITION-TYPE Position frontale. Position du sujet. — Le sujet est couché sur le lit d'opération, l'axe du pied maintenu dans le plan frontal, le pied en demi-extension. Axe des ordonnées. — L'axe des ordonnées ou axe crural antérieur est la ligne qui unit l'épine iliaque antérieure et supérieure à l'extrémité du troisième orteil en passant par le milieu du pli du genou prolongé]en avant suivant le bord inférieur de la rotule et par le milieu du pli du cou- de-pied ou ligne unissant les pointes extrêmes des malléales. Nous comptons les ordonnées sur cette ligne à partir de l'épine iliaque, suivant le procédé indiqué pour le bras, c'est-à-dire avec un, deux, trois chiffres, suivant le segment, au numérateur, et les longueurs des trois segments au dénominateur. L'abscisse se compte de même façon qu'au membre supérieur. Remarque. — Cette position est non seulement la position d'élection pour la jambe, mais aussi pour le pied. Le pied en demi-extension si présente mieux à l'ampoule qu'en équerre sur la jambe. Seulement la plaque sera placée sur un plan incliné dont L'angle est déterminé faci- lement = (45° ordinairement]. 1008 ÉLECTRICITÉ MÉDICALE Deuxième remarque. — Quand les deux jambes sonL prises à la fois, l'incidence doit presque toujours tomber normalement au milieu de l'in- tervalle qui les sépare. L'ordonnée s'exprime comme d'habitude. L'abscisse, comme nous l'avons vu pour le bras, s'exprime par la formule conven- DG = ucm tionnelle » qui signifie que le point incident considéré se trouve ù au milieu de la distance DG qui sépare l'axe crural antérieur droit de l'axe crural antérieur gauche. Elle indique en même temps en centimètres la distance DG. DEUXIÈME POSITION-TYPE. Position sagittale en appui tibial. Position du sujet. — Il y avait deux positions possibles : 1° Placer le sujet sur le côté, le membre à radiographier reposant sur le lit par la face externe. Écarter le plus possible l'autre membre par la flexion (ou l'extension forcée, le premier étant un peu fléchi). L'incidence est alors interne quand l'ampoule est dans la position habituelle (ampoule en dessus). Cette position présente de nombreux inconvénients. Tout le poids du corps repose sur le membre à photographier, qui se fatigue vite, surtout si le sujet est maigre. La stabilité est douteuse, surtout dans l'extension. Enfin, le membre sain se trouve plus rapproché de l'ampoule que la partie à radiographier, ce qui doit, autant que possible, être évité. 2° Placer le sujet latéralement sur le côté sain. Une tablette reposant sur quatre pieds à hauteur variable est introduite entre les deux membres. On soulève progressivement les quatre pieds jusqu'à ce que le membre à radiographier repose franchement sur elle. On a eu soin de mettre un bon rembourage sur le lit, ce qui n'a aucun inconvénient, puisqu'il ne recevra pas la plaque. La plaque est mise sur la tablette. L'ampoule dans la position « ampoule en dessus » frappe le membre par sa face externe, ce qui a l'avantage d'être absolument comme dans la position n° 2 du bras. Les pieds sont gradués pour assurer le parallélisme de la tablette de la table. Si l'on veut prendre le membre « ampoule en dessous », il suffit de mettre le membre sain en flexion complète hors des entrepieds et de sup- primer les plateaux du lit pour donner plus de transparence. Axe des ordonnées. — Le repérage se fait par rapport à l'axe crural antérieur suivant le mode indiqué pour le bras, position n° 2. 0' II. GUILLBMIHOT. — DES INCIDENCES D JfS LA RADIOGRAPHIE CLINIQ1 B 1001* IV. — Radiographie de la tîte et du cou. PREMIÈRE POSITION-TYPE Position frontale. Position du sujet. — C'est la position naturelle du décubitus dorsal. 11 esl bon d'avoir un pupitre sur lequel repose la tête. On peut le placei horizontalement; il se confond alors avec le plan «lu lit, ou l'élever d'un ■ vilain angle — que l'on doit toujours préciser. Ce pupitre doil pouvoir permettre l'extension de la tète pour les photo- graphies de la région cervicale. Axe des ordonnées. — L'abondance des repères anatomiques dispense le plus souvent de repérer le point incident choisi quand il s'agit de la face. Néanmoins il faut, pour n'être jamais pris au dépourvu, savoir repérer sur l'axe sterno-fronto-occipital ou ligne partant du milieu de la fourchette sternale passant par le milieu du menton, la glabelle, la suture métopique, la protubérance occipitale et finissant à la septième cervicale. Cette ligne est divisée en cinq segments à partir de son point d'origine ou fourchette sternale. L'axe stcrno-hyoïdo-mentonnier ayant son origine à la fourchette (1), l'axe facial allant de l'angle du menton à la glabelle, l'axe crânien allant de la glabelle à la protubérance occipitale, et l'axe occipito-cervical allant de cette protubérance à l'apophyse épineuse de la septième cervicale. I /abscisse, par exception, comme il s'agit d'une partie sphérique, aura pour dénominateur, non pas la circonférence de la tête prise au point inci- dent, mais la circonférence prise au niveau de la glabelle en avant et de la protubérance occipitale en arrière. La longueur de l'axe occipito-menton- nier et la longueur de la circonférence occipito-glabellaire sont, en effet, les deux dimensions pratiques qui peuvent le mieux établir le volume de la tète, et par conséquent servir de base à l'étude comparée. DEUXIÈME POSITION-TYPE Position sagittale. La tête repose en plan sagittal sur un caisson lui permettant de rester normale au plan des épaules. Quand la précision anatomique est insuffi- sante, on repère le point incident sur l'axe gonio-bregmatique. Cet axe part de l'angle du maxillaire inférieur pour aboutir à la suture sagittale, au milieu de la distance qui sépare la glabelle de la protubérance occipitale, un peu en arrière du bregma toujours difficile à définir. (I) Il faut, pour cet axe (utile dans la radiographie cervicale), écrire deux chiffres au dénominateur. La longueur sterno-l.yoïdienne et la longueur hyoïdo-mentonnier. 61* 1010 ÉLECTRICITÉ MÉDICALE * * * En résumé, nous voyons que l'application de la régir- générale à chaque ras particulier ne présente aucune difficulté sérieuse et qu'il est désormais facile de repérer un point quelconque sur une partie quelconque du corps. .Nous allons étudier maintenant la direction du rayon frappant ce point. CHAPITRE II Détermination de la direction du rayon incident. Le rayon incident peut être perpendiculaire au plan d'appui (plan sur lequel repose la partie photographiée, et ordinairement aussi plan de la plaque sensible) ou oblique sur lui. Dans le premier cas, nous disons que l'incidence est normale ; dans le second, elle est oblique. L'incidence normale est toujours l'incidence de choix, à cause de sa précision, de sa commodité. L'incidence oblique, quoique rendue très simple et très pratique par l'emploi du radiogoniomètre, ne devra être employée que dans les cas spéciaux où elle est nécessaire. Qu'il s'agisse de faire tomber le rayon normalement ou bien oblique- ment sur un point donné, il est une condition nécessaire qui s'impose dans le mode opératoire, c'est la mobilité de l'ampoule. Je ne parlerai pas ici du dispositif que nous employons à cet effet à l'hôpital de la Charité, au laboratoire de M. le professeur Bouchard, M. Radiguet s'étant chargé de présenter à la Section nos appareils modifiés et perfectionnés par lui et par M. Massiot (1). Qu'il nous suffise de dire que l'ampoule est mobile en lo*us sens, qu'il est facile de mesurer les déplacements qu'on lui fait subir et que, à la seule inspection de' son support, on connaît sa dislance au plan d'appui. Dans toute radiographie, on doit exprimer, en effet, la distance de l'am- poule au plan d'appui = (signe abréviatif $») et la distance de l'ampoule au point incident (dl). D'ailleurs, quand une seule de ces distances est exprimée, il est toujours facile, si besoin est, de connaître l'autre. Nous verrons, dans la description du radiogoniomètre, combien cette opération est simple. (1) Cf. aussi Arch. élect. médicale de Bordeaux, 1899, Des Incidences en radiologie, p. 181 et 385 Mo mai et 15 août;. Dr H. GUILLEMINOT. — DF.s [XGMNCES DANS i \ RADIOGRAPHIE CLINIQUE 1 0 1 1 Nous allons donc successivemenl étudier l'incidence normale et l'inci- dence oblique. S I I ION I Incidence normal*:. Pour déterminer une incidence normale, nous avons deux procédés â notre disposition : L'un, approximatif, applicable presque exclusivement quand on opère sur lit horizontal, c'est le procédé du fil à plomb et ses dérivés. L'autre, précis, applicable à tous les cas, c'est le procédé du radio- ( liomètrc. 7.1 Procédé du fil à p'omb et ses dérivés* Tout le monde connaît le procédé du fil à plomb, qui consiste â mettre approximativement le fil à plomb dans la direction du sommet du cône d'émergence (habituellement le centre de l'anticathode dans les tubes bianodiques), la pointe étant dirigée sur le point incident. Il est facile de donner un peu plus de précision à ce procédé en rempla- çant le centrage à l'œil par un dispositif simple que tout le monde peut faire et qui consiste à embrasser l'ampoule dans un arc métallique léger supporté par un pivot en son milieu et prolongé dans son plan en bas par un crochet qui supporte le fil à plomb. Un fil métallique non flexible supporte le pivot de l'arc en dessous de l'ampoule et prend appui sur la llie de l'anode et sur le col de l'ampoule. Ce pivot peut d'ailleurs être placé à tel lieu du fil-support qu'il est utile. On conçoit dès lors que lors- que le centre de l'anticathode est dans le plan de l'arc dont les deux branches forment viseur, le fil à plomb est en bonne direction. Ce procédé du fil à plomb ne peut être employé directement si le plan d'appui est incliné. Dans certains cas pourtant, on peut tourner la diffi- culté. Voici comment. Supposons que le lit soit incliné de 30° dans le sens de la longueur. Nous tendrons un fil directeur entre l'ampoule (le petit crochet du système d'arc viseur) et le point incident. Ce fil directeur supportera le long de son trajet un fil à plomb léger. L'ensemble des deux fils sera place approxi- mativement dans le plan longitudinal, et l'angle du fil à plomb avec le fil directeur sera de 30°. Inutile d'insister sur le manque de précision de ce procédé, qui ajoute à l'imperfection du centrage du fil directeur celle de l'orientation défectueuse du système dans le plan longitudinal. Si le lit était incliné aussi dans le sens de la largeur, il serait plus diffi- 1012 ÉLECTRICITÉ MÉDICALE cile encore d'appliquer ce système des deux fils, car il faudrait orienter leur plan dans le plan vertical de la ligne de pente maxima. Il y a un deuxième moyen de tourner la difficulté : c'est le procédé de glissement des cadres avec emploi préalable du fil à plomb. On fait l'in- cidence verticale sur le point choisi en plaçant l'ampoule à une distance égale à d[ sec w (dl = distance proposée définitive, w = angle d'incli- naison), et on fait glisser longitudinalement les cadres porte-ampoule d'une distance égale à dl tgw. Si l'inclinaison a lieu dans le sens de la longueur et dans celui de la largeur, on y arrivera aussi, mais par des calculs trigo- nométriques qu'il n'y a pas lieu d'expliquer ici. Remarquons que ces procédés deviennent inapplicables si le plan d'appui est vertical. Ainsi, le procédé du fil à plomb, simple ou modifié, permet de déter- miner une incidence normale sur plan horizontal avec assez d'approxima- tion. Il permet de déterminer, dans certains cas, une incidence normale sur plan incliné avec moins d'exactitude. Il devient insuffisant dans les grandes inclinaisons et impossible dans la situation verticale. Je n'ai insisté sur ce procédé que parce qu'il est couramment employé et pour montrer ses défauts. Le radiogoniomètre évite tous ces inconvé- nients et unifie le mode opératoire. p) Procédé du radiogoniomètre. (Voir la description de l'appareil à la fin de ce mémoire.) 11 suffit, quelle que soit la position du plan d'appui dans l'espace, de placer le pied de l'instrument sur ce plan d'appui, sans aucune précaution d'orientation, de mettre les deux aiguilles à zéro,- d'amener le style sur le plan incident en déplaçant le pied, et, l'obscurité étant faite, il n'y a plus qu'à déplacer l'ampoule jusqu'à ce que le croisement des arcs soit projeté sur le centre de l'écran. Inversement, si l'ampoule est en position d'élection et qu'il s'agisse de trouver le point normal, on place l'appareil sur le lit, on modifie sa posi- tion jusqu'à centrage de la projection de la croix, et il n'y a plus qu'à laisser glisser le style, qui marque lui-même le point incident normal cherché. Section II Incidence oblique. § 1er. — Définition de l'angle d'obliquité, du plan normal incident, etc. L'angle que forme un rayon incident avec la normale au plan d'appui s'appelle Yangle d'obliquité ou angle d'incidence. On appelle plan normal du rayon incident le plan déterminé par le rayon incident et par la normale du point incident. On donne le nom de plan d'incidence longitudinal au pian longitudinal ren- Dr II. GI'ILLEMINOT. — DES INCIDENCES DANS LA RADIOGRAPHIE CLINIQUE 1013 fermant le rayon incident, ou plutôt et plus exactement au plan renfermant le rayon incidentet parallèle à l'axe des ordonnées de la partie photographiée. On donne le nom de plan d'incidence transversal au plan renfermant le rayon incident et perpendiculaire à l'axe des ordonne.-. §2. — Expression de l'obliquité. Il y a deux moyens d'exprimer l'obliquité : 1° Exprimer l'angle d'obliquité tel qu'il est et définir la situation du plan normal d'incidence ; 2° Exprimer l'angle d'obliquité longitudinale (c'est-à-dire l'angle formé par le plan transversal d'incidence avec le plan transversal normal) et l'angle d'obliquité trans- versale (c'est-à-dire l'angle formé par le plan longitudinal d'incidence avec le plan longitu- dinal normal). La rencontre de ces deux plans obliques est précisément le rayon incident. La seule inspection des deux figures ci-joinlcs fera comprendre ces deux méthodes. Le premier procédé consiste à exprimer l'angle d'obliquité HIR, et l'angle du plan HIMR avec le plan nor- mal longitudinal HIYY'. Ce dernier angle, qui se mesure en MIY, s'appelle l'azimut du plan considéré. Nous ne faisons donc ici qu'appliquer au tube de Crookes le procédé astronomique du théodolvte qui mesure la hauteur apparente d'un astre et son azimut par rapport à un premier vertical bien défini. Le deuxième procédé consiste à exprimer l'angle du plan XRX' avec le plan normal renfermant XX', et en second lieu l'angle du plan YRY' avec le plan normal renfermant YY'. Ces deux plans obliques se coupent suivant RI, qui est précisément le rayon incident. On verra qu'il suffisait de réaliser cette simple figure démonstrative pour ob- tenir un instrument d'une commodité et d'une simplicité presque puériles pour la détermination d'un rayon incident. § 3. — Mesure de l'obliquité d'un rayon d'après ces données. Nous passerons rapidement sur les procédés que nous étions obligés d'employer avant la construction du Fig. 2. — i" procédé. RI rayon incident. IIRMI plan normal d'inci- dence. YY' axe des ordonnées de la partie radiographiée (ou parallèle à cette ligne). XX' Perpendiculaire à cette ligne (axe des abscisses). HIR ( étant l'angle longitudinal, m' l'angle trans- \/l + tff ep + trf KN< F> DANS Là EU GRAPHIE CLINIQUE LOIS [a région étudiée. Il suffit aloi-s de lire Les deux angles des gomo- mètn - I . Nous deraande-t-on, au contraire, de réaliser une incidence oblique propos* Nous inclinons nos goniomètres de la quantité indiquée. Nous les fixons. Noue amenons l'extrémité du style sur le point incident. Et il a'yaplus qu'à taire voyager notre ampoule jusqu'à ce que le croisement des arcs se projette sur lecentrede l'écran 2 . Précision el eommodité opératoires, ce sont là, je le répète, les deux grands avantages de cel appareil qu'il nous reste à présent à décrire (-'J>j. Le radiogoniomètre. Le radiogoniomètre se compose essentiellement d'un socle formé d'un disque en cuivre, Le diamètre du disque est de 14 centimètres environ, celui de son ouverture de <> centimètres environ. Au\ extrémités de deux diamètres perpendiculaires l'un sur l'autre, ce disque présente quatre pivots. Chaque paire de pivots reçoit les axes des arcs viseurs: arcs demi- circonlérenciels moLiles autour de leur diamètre extrême comme axe. Chaque arc viseur est constitué par deux (ils d'acier parallèles écartes de 1 millimètre et demi l'un de l'autre. L'un de ces arcs est intérieur par rapport à l'autre, de telle sorte qu ils peuvent prendre sans se gêner toutes les inclinaisons respectives qu'il est utile de leur donner. A l'une de leurs extrémités ils présentent une vis de pression pour les immobiliser au besoin. A l'autre, une aiguille perpendiculaire à leur axe et située dans le plan de leur fente. Cette aiguille indique sur un demi- cadran spécial l'angle d'obliquité de chacun des arcs, le zéro correspon- t Quand le goniomètre loDgiuuKnal est incliné du coté du sommet de fa IMe (on à<- la racine des membres), nous appelons l'angle : angle cèphalique. Dans le caa contraire, l'angle est àxipodalique. De même, le goniomètre trans ersal donne des angles droit ou gauche (position frontale), antérieur ou postérieur position sagittale). (2) Remarquons que rien n'est plus facile de passer d'un système de notation à l'autre : si l'on a 1IB« obliquité expl fangle d'obliquité u et l'azimut ;, il est Fa«île de connaître l'angle lon- gitudinal . el lui. ■ ïrsaJ /, et inversement grâce aux relations : t'J » = vV > + ".F t _ _ \J_Ufl - >r --' ig , = ^ 'y- 3 Déjà nous avions déei I nn appareil (Areh. dCétectriàté médicale, 15 mai 1-899 permettant ta masure des an. S'il donnait la mesure de Fangle longitudinal vrai, il donnait celle de 1 angle transversal mesuré dans le plan incident longitudinal, et non dans le plan longitudinal normal, il était d'ailleurs beaucoup plus ditlicileà manipuler que ce Douvel appareil. 1016 ÉLECTRICITÉ MÉDICALE dant au moment où l'arc viseur est perpendiculaire au socle, c'est-à-dire le zéro étant au zénith du demi-cadran. Le trou central du socle, appelé voyeur, présente deux liges métalliques qui se croisent en son centre. L'une est destinée à être placée parallèle- ment à l'axe des ordonnées de la région photogra- phiée. Chacune d'elles correspond à l'axe d'un des arcs viseurs. Le voyeur a pour but de laisser voir en dessous de lui la région inté- ressante pourorien- ter le socle. Le croisement des tiges est percé d'un trou évasé en haut et en bas ap- peléletroudustyle. Un style métallique passe par ce trou et s'engage à la fois dans la fente des deux arcs viseurs. Au-dessus du voyeur on peut placer à volonté un écran de platino- cyanure de baryum percé en son centre pour laisser libres les mouve- ments du style. Le socle est maintenu par une lige triangulaire glissant dans une noix mobile elle-même le long d'une tige qui se dresse perpendiculairement sur le pied de l'appareil. Ce pied est formé par deux tiges en croix. L'utilité de cette disposition est d'orienter l'appareil approximativement avant de se servir du voyeur en mettant grosso modo la petite branche du pied parallèle à l'axe longitu- dinal de la région étudiée. FlG. 5. — Le radiogoniomMre dis;: osé i oar servir comme compas d'épais ejr. Fonctionnement de V appareil. Le pied est placé sur le plan d'appui du sujet. Le diamètre longitudinal est mis parallèlement à l'axe-repère de la région par le voyeur. L'appareil est ainsi orienté. h i. BÉCLÈRB. — l'i: IA VISION DAHS L'EXAMEN RADI08C0PIQUE 1017 L'appareil étanl orienté, il faut le mettre au point. La mise au point consiste à faire coïncider le rayon incident avec le style Elle est obtenue lorsque le croisement des arcs viseurs Be projette sur le centre du disque de plalino-cyanure de baryum. Orientation et mise au point sont deux opération- extrêmement faciles et qui se t'«»nt avec une grande précision. Le goniomètre placé dans le plan longi- tudinal indique l'angle longitudinal d'in- cidence ; le goniomètre placé dans le plan transversal indique l'angle transversal d'in- cidence. L'appareil sert aussi de compas d'épaisseur, comme l'indique la figure 6. Il est ainsi facile d'avoir la distance du point incident au plan d'appui, donnée nécessaire pour passer de d' à dp quand c'est utile. liG. 6. M. le Dr A. BÉCLEEE Médecin de l'hôpital Saint-Antoine. ÉTUDE PHYSIOLOGIQUE DE LA VISION DANS L'EXAMEN RADIOSCOPIQUE — Séance du 20 septembre Les rayons de Ronlgen ne se révèlent pas directement à nos sens ; l'écran fluorescent est l'intermédiaire à l'aide duquel nous en prenons connais- sance dans l'examen radioscopique. Ces radiations, normalement invi- sibles, excitent la substance fluorescente qui recouvre l'écran et en font une source de radiations visibles, analogue aux autres sources de lumière, au soleil, aux flammes, aux corps incandescents. Suivant la nature des obstacles interposés sur leur passage, les rayons de RôntgeD excitent plus ou moins fortement les diverses portions de l'écran et les rendent inégale- ment lumineuses; ainsi se forment les images radioscopiques. Je me propose d"étudier la fonction visuelle pendant l'examen radioscopique ; je voudrais montrer la part très importante que prennent, dans les résultats de cet 1018 ÉLECTRICITÉ MÉDICALE examen, des phénomènes dont l'étude ne relève pas de la physique, mais de la physiologie. Le sens de la vue nous sert à percevoir la lumière, les couleurs et les formes. La perception de la lumière et celle des formes entrent seules en jeu dans l'examen radioscopique. Il importe de les séparer soigneusement l'une de l'autre ; elles correspondent à deux fonctions différentes de la rétine. Aussi j'étudierai successivement d'une part la sensibilité à la lumière émanée de l'écran fluorescent, d'autre part la faculté de distin- guer les limites et les contours des diverses portions inégalement lumi- neuses de cet écran, c'est-à-dire l'acuité visuelle proprement dite. Sans rien ajouter aux notions acquises sur la persistance de l'impression réti- nienne, je dirai, en terminant, quelques mots de ce phénomène. La sensibilité rétinienne a la lumière dans l'examen radioscopique. — C'est un fait connu de tout le monde qu'après un séjour de quelque temps dans l'obscurité l'œil est impressionné par de faibles intensités de lumière qui d'abord le laissaient tout à fait insensible. Pour en faire l'ex- périence, il suffit de passer de la pleine lumière du jour dans une cave très faiblement éclairée par un étroit soupirail. On commence par n'éprou- ver aucune sensation lumineuse, on croit être dans la plus complète obs- curité ; puis, après quelques minutes, l'œil reçoit des impressions, d'abord faibles, qui, peu à peu, deviennent plus vives, si bien qu'au bout d'un certain temps presque tous les objets contenus dans la cave sont perçus distinctement. Le même phénomène se répète dans l'examen radioscopique. Lorsque les appareils producteurs de rayons de Rôntgen ne sont pas très puissants et que l'obstacle interposé entre l'ampoule et l'écran est un thorax d'adulte assez volumineux, c'est toujours une surprise pour celui qui passe de la pleine lumière du jour dans la chambre noire où se fait l'examen de ne percevoir qu'une très faible lueur émanée de l'écran, sans pouvoir dis- tinguer à sa surface aucune image, tandis que les observateurs entrés dans la chambre quelque temps avant lui voient nettement, par exemple, les images mouvantes qui correspondent aux battements du cœur et aux con- tractions du diaphragme. C'est seulement après quelques minutes de patience que l'écran semble au nouveau venu s'illuminer et devenir de plus en plus brillant. Les images que voyaient ses devanciers lui apparais- sent à son tour; bientôt il distingue, à la lumière de l'écran, les personnes et les objets qui l'entourent ; souvent même, après que l'écran n'est plus illuminé, il découvre que de nombreuses fissures laissent pénétrer dans la chambre, tout d'abord si noire en apparence, la lumière du jour. Ce fait si connu, on l'exprime communément en disant qu'il faut quel- que temps pour s'habituer à l'obscurité, mais cela n'est pas une explication. Il . n'y a pas longtemps, on tentait de l'expliquer par la fatigue à laquelle venait d'être soumise la rétine sous l'impression d'une vive lumière: elle D \. r.i . i i i.i. - m. LA VISION DANS i.ivwii.n RADI0SC0P1QUE 1019 avaii besoin ds repos avant de pouvoir recoovrer toute ss sensibilité. La part de la fatigue existe, il est vrai, pour le nerf optique comme pour les autres serfs, et c'est un élément à ue pas négliger complètement. Mais on sait aujourd'hui ds façon certaine que, dans les variations de la sensibilité visuelle dont il fient d'être question, la fatigue et le repos du nerf optique ont un rôle très accessoire. C'est au docteur Parinaud (1) qu'on doit la nouvelle Interprétation «lu phénomène. Ses recherches expérimen- tales ont démontré que te séjour dans l'obscurité provoque un véritable accroissement de la sensibilité rétinienne, d'ailleurs très inégal vis-à-vis des différentes parties du spectre solaire, qu'il s'agit en réalité d'une fonc- tion tout à l'ait spéciale à laquelle il a donné le nom d'adaptation rétinienne. S'appUyant à la fois sur des faits fournis par l'expérimentation physiologi- que, par la pathologie, par l'anatoinie comparée, il a localisé anatomique- niriit cette fonction spéciale dans certains éléments de la rétine, dans les bâtonnets, à l'exclusion des cônes, et il a fait dépendre physiologiquemenl sou existence de la sécrétion du pourpre rétinien, la substance fluoresc snte qui imbibe le segment externe des bâtonnets. Cesl -race à celte fonction spéciale de la rétine, l'adaptation aux faibles intensités de lumière, que nous pouvons voir encore convenablement avec des éclairages relativement faibles, comme celui du crépuscule, celui de la lune, celui des lumières artificielles qui éclairent les rues ou nos apparte- ment. La lumière qui provient de l'écran fluorescent est, comme celles qui viennent d'être enuinérées, une lumière de faible intensité; il n'est pas douteux que l'adaptation rétinienne entre en jeu dans l'examen radiosco- pique et y joue un rôle très important. J'ai cherché à déterminer la sensibilité de la rétine à la lumière émanée rie l'écran fluorescent avant, pendant et après l'adaptation, de la manière suivante. La propagation des rayons de Rontgen est rigoureusement rectiligne, sans réflexion ni réfraction. 11 est démontré que leur action, comme celle de la lumière, comme celle de la chaleur, varie en raison inverse du carré de la dislance, c'est-à-dire que si l'écran fluorescent, placé à une certaine distance d'un foyer constant de rayons Hontgen, reçoit une certaine excita- tion, il recevra, à une dislance double, une excitation quatre fois moindre. Ou s'assure, en éloignant l'écran du foyer qui l'excite, que son éclat lumi- neux diminue très rapidement. 11 est très vraisemblable que l'intensité de la lumière provenant de l'écran est proportionnelle à l'excitation qu'il reçoit des rayons de Rontgen, mais je n'en ail pas fait la vérification expérimen- tale et je ne crois pas que cette vérification, très difficile, ait ete faite par d'autres. J'ai supposé, toutefois, que la lumière de l'écran varie sensi- (f) H. Pa m NAiT>.. La vitiom, étude physiologique, Paris, 0< i ive Doin, éditeur, i*98. 1020 ÉLECTRICITÉ MÉDICALE blement en raison inverse du carré de la distance qui le sépare du foyer radiogène, et que cet écran fluorescent se comporte, à peu de chose près, comme le ferait, en présence d'un foyer lumineux, un écran translucide, c'est-à-dire qu'à une distance double l'écran est quatre fois moins lumi- neux, qu'à une distance triple il est neuf fois moins lumineux. C'est de ce principe que sont parties les recherches auxquelles ont bien voulu se prêter, avec une grande complaisance, MM. Andrieux, Bidault, Israëls, Leroux, Navarre et Signeux, alors externes dans mon service, à l'hôpital Tenon. Le générateur d'énergie électrique qui servait, dans une salle assez grande et tout à fait obscure, à la production des rayons de Rôntgen con- sistait en une série de trois accumulateurs Blot de 80 ampères-heures de capacitéetun transformateur Wydts-Rochefort de 25 centimètres d'étincelle. Les accumulateurs, pendant tout le temps où ils n'étaient pas employés, d'une matinée à l'autre, demeuraient en communication avec une pile de 12 éléments de Lalande à l'oxyde de cuivre, qui maintenait leur charge au maximum. Dans une première série d'expériences, chacun des externes passe à son tour de la pleine lumière du jour dans la chambre noire, les yeux fixés sur l'écran ^fluorescent qu'il tient verticalement devant lui, à une distance invariable. Il marche dans la direction de l'ampoule dont la luminescence est soigneusement dissimulée sous un voile épais. Aussitôt que l'écran lui paraît lumineux, il s'arrête. Un très gros fil métallique a été préa- lablement fixé au dos de l'écran et le divise en deux moitiés verticales ; par le contraste de l'ombre qui en résulte avec les deux plages fluo- rescentes, ce fil facilite à l'observateur la détermination de l'instant précis où l'écran lui apparaît lumineux. A ce moment on mesure aussi exacte- ment que possible la distance qui sépare l'écran du foyer des rayons de Rontgen, puis l'observateur retourne à la lumière du jour. On connaît ainsi la distance à laquelle l'écran fluorescent fournit la quantité de lumière qui représente le minimum visible pour chacun. Si l'on veut comparer la sensibilité rétinienne chez les divers observateurs, il est évident que pour chacun le degré de sensibilité rétinienne est inversement proportionnel au minimum de lumière visible. Par conséquent, le degré de la sensibilité rétinienne de chaque observateur est directement proportionnel au carré de la distance du foyer radiogène à laquelle il s'est arrêté dès que l'écran lui a paru lumineux. Quand on connaît ainsi, pour chaque observateur venant directement du plein jour, le degré de sa sensibilité rétinienne à la lumière de l'écran, on le fait demeurer pendant cinq minutes dans l'obscurité complète, puis de nouveau on mesure, par la distance du foyer radiogène à laquelle il s'arrête dès que l'écran lui paraît lumineux, le degré que vient d'atteindre DT A. BKCLÉRI. — DE LA \'lslo\ DANS L'EXAMEN RAOI0SCOP1QUB 1021 sa sensibilité rétinienne. <>n recommence l'expérience Buccessivemenl après qu'il esl demeuré dix minutes, quinze minutes, vingl minutes dans l'obscurité complète, el chaque fois <>n mesure le nouveau degré que vient d'atteindre >a sensibilité rétinienne; mais on a soin, après chaque expé- rience, de le faire retourner à la clarté «lu jour el de l'y laisser assez longtemps pour qu'il perde le bénéfice de l'adaptation précédemment acquise. Pour ces recherches il faul une salle assez longue; on peut remédii i I l'insuffisance de la salle soil à l'aide (l'une de ces petites chambres noires portatives appelées Quoroscopes, soit, connue je l'ai fait dans une autre s, 'rie d'expériences, a l'aide d'un cylindre creux obliquement coupé à l'une <\<' ses extrémités, de manière à s'encastrer complètement dans l'orbit*' de l'observateur >ans laisser passer la lumière ambiante, et fermé à l'autre extrémité par un petit écran fluorescent; dans ce cas, l'observateur a soin de fermer l'œil qui ne regarde pas l'écran et, par surcroit de précaution, de se couvir la tète d'un voile noir épais, pour se mettre complètement à l'abri de la lumière du jour. Voici le résultat des recherches du 12 juin 1898 : M. L..., venant du plein jour, voit l'écran lumineux à 90 centimètres du foyer radiogène. M. L..., après cinq minutes d'obscuration, voit l'écran lumineux à 3m,G0 du loyer radiogène. D'après un calcul très simple, on trouve que si l'on prend pour unité la sensibilité rétinienne de M. L... au sortir du plein jour, elle est devenue, après cinq minutes d'obscuration, au moins 16 fois plus grande. M. S..., venant du plein jour, voit l'écran lumineux à 4o centimètres du foyer radiogène. M. S..., après cinq minutes d'obscuration, voit l'écran lumineux à 3m, 30 du foyer radiogène. M. S..,, après dix minutes d'obscuration, voit l'écran lumineux à 4m,32 du loyer radiogène. Des calculs analogues montrent que la sensibilité rétinienne de M. S... ejt devenue, après cinq minutes d'obscuration, au moins 53 fois plus grande qu'au sortir du plein jour; qu'elle est devenue, après dix minutes d'obscuration, au moins 92 fois plus grande qu'au sortir du plein jour. Voici le résultat des recherches du 14 juin 1898 : M. N..., venant du plein jour, voit l'écran lumineux à 54 centimètres du foyer radiogène. M. N..., après cinq minutes d'obscuration, voit l'écran lumineux à 2m,ll du foyer radiogène. 1022 ÉLECTRICITÉ MÉDICALE M. N..., après dix minutes d'obscuration, voit l'écran lumineux à o mètres du foyer radiogène. Ainsi la sensibilité rétinienne de M. N... a augmenté, après cinq minutes d'obscuration, dans la proportion de 1 à lo au moins ; après dix minutes d'obscuration, dans la proportion de 1 à 85 au moins. M. A..., venant, du plein jour, voit l'écran lumineux à 79 centimètres du foyer radiogène. M. A..., après cinq minutes d'obscuration, voit l'écran lumineux à 6 mètres du foyer radiogène. La sensibilité rétinienne de M. A... a augmenté, après cinq minute- d'obscuration, dans la proportion de 1 à 64 au moins. M. I..., venant du plein jour, voit l'écran lumineux à oi centimètres du foyer radiogène. M. I..., après dix minutes d'obscuration, voit l'écran lumineux à 6 mètres du foyer radiogène. La sensibilité rétinienne de M. I... a augmenté, après dix minutes d'obs- curation, dans la proportion de 1 à 123 au moins. Pour M. I..., comme pour M. A..., les chiffres qui mesurent l'augmentation de la sensibilité rétinienne sont certainement au-dessous de la vérité : les dimensions de la salle n'ont pas permis de vérifier si l'écran leur paraissait lumineux à une distance supérieure à 6 mètres. Voici le résultat des recherches du 26 juin 1898, faites à l'aide du fïuo- roscope cylindrique appliqué au-devant de. l'œil droit : M. A..., venant du plein jour, voit l'écran lumineux à 37 centimètres du foyer radiogène. M. A..., après cinq minutes d'obscuration, voit l'écran lumineux à 3m,12 du foyer radiogène. M. A..., après dix minutes d'obscuration, voit l'écran lumineux à 6m,07 du foyer radiogène. M. A..., après quinze minutes d'obscuration, voit l'écran lumineux à 8m, 12 du foyer radiogène. M. A..., après vingt minutes d'obscuration, voit l'écran lumineux à8m,56 du foyer radiogène. La sensibilité rétinienne de M. A... a augmenté de telle sorte que, mesurée par 1 au sortir du plein jour, elle est mesurée par 30 environ après cinq minutes d'obscuration, par 113 après dix minutes, par 203 après quinze minutes, et par 22o après vingt minutes. M. B..., venant du plein jour, voit l'écran lumineux à 4i centimètres du foyer radiogène. Dr A. BÊCLÊRE. — Dl LA vision DANS L'EXAMEN EADIOSCOPIQUE 1023 M. B..., une première fois, après cinq minutes d'obscuration, \"it l'écran Inmineux i lm,25 du foyer radiogène. M. B..., une seconde fois, après cinq minutes d'obscuration, voit l'écran lumi- neux à î",63 du foyer radiogène. M. u ... après «li\ minutes d'obscuration, voil l'écran lumineux à <; mètres du foyer radiogène. M. B..., après quinze minutes d'obscuration, \<>it l'écran lumineux a7m,43du Inu'i- radiogène. La sensibilité rétinienne de M. B... a augmenté de telle Borte que, mesurée par l au sortir du plein jour, elle esl mesurée, après cinq minutes d'obscuration, une première fois par 8, une seconde fois, par .'i'>; elle est mesurée, après dix minutes, par 18o, après quinze minutes, pai 285. M. L... venant du plein jour, voit l'écran lumineux à (il centimètres du foyer radiogène. M. L..., après cinq minutes d'obscuration, voit l'écran lumineux à -2m,7S du foyer radiogène. M. L..., après dix minutes d'obscuration, voit l'écran lumineux à 8 mètres du foyer radiogène. La sensibilité rétinienne de M. L... a augmenté de telle sorte que, mesurée par 1 au sortir du plein jour, elle est mesurée environ par 20 après cinq minutes d'obscuration, par 111 après dix minutes, par 171 après quinze minutes. M. S..., au s")rtir du plein jour, voit l'écran lumineux à 9i centimètres du foyer radiogène. M. S..., après cinq minutes d'obscuration, voit l'écran lumineux à im,2(i du loyer radiogène. M. S..., après dix minutes d'obscuration, voit l'écran lumineux à Gm,84 du du foyer radiogène. La sensibilité rétinienne de M. S... a augmenté de telle sorte que, mesurée par 1 au sortir du plein jour, elle est mesurée environ par 20 après cinq minutes d'obscuration et par o3 après dix minutes. M. N..., au sortir du plein jour, voit l'écran lumineux à 76 centimètres du foyer radiogène. M. N..., après cinq minutes d'obscuration, voit l'écran lumineux à 4m,0i du foyer radiogène. M. N..., après dix minutes d'obscuration, voit l'écran lumineux à P>m,5S du foyer radiogène. La sensibilité rétinienne de M. N... a augmenté de telle sorte que, mesurée par 1 au sortir du plein jour, elle est mesurée environ par 27 après cinq minutes d'obscuration, et par 74 après dix minutes. Les recherches que je viens d'exposer font voir toute l'importance de 1024 ÉLECTRICITÉ MÉDICALE l'adaptation rétinienne dans l'examen radioscopique ; elles montrent l'ins- tabilité de la sensibilité rétinienne, qui varie d'une manière incessante suivant l'adaptation de l'œil. En raison de cette instabilité, l'évaluation numérique des phénomènes de sensibilité visuelle est, à vrai dire, illu- soire. Aussi les chiffres que j'ai cités et auxquels j'étais obligé d'avoir recours ne peuvent-ils avoir qu'une valeur très relative ; on ne saurait pré- tendre, en pareille matière, à une exactitude mathématique qu'il est sans doute impossible d'atteindre et dont la poursuite n'ajouterait rien aux résultats cherchés. Tels qu'ils sont cependant, ces chiffres aident à saisir l'énorme différence qui existe, en face de l'écran fluorescent, entre la rétine non adaptée et la rétine adaptée, l'accroissement presque incroya- ble de sensibilité que donne à la rétine une obscuration de quelques minutes. On peut dire, d'une façon très générale, que, dans les conditions indiquées , après dix minutes d'obscuration , la sensibilité rétinienne devient de 50 à 100 fois plus grande, qu'après vingt minutes d'obscuration elle devient environ 200 fois plus grande qu'au sortir du plein jour ; il est même vraisemblable, bien que je ne l'aie pas vérifié, que, passé ce délai, elle grandit encore : telle est la notion capitale qui ressort de ces recherches. L'étude comparée des variations individuelles de la sensibilité rétinienne fournit d'autres notions intéressantes. On voit d'abord que, dans les mêmes conditions apparentes, chez diverses personnes venant du plein jour, la sensibilité rétinienne à la lumière de 1 "écran est de valeur très iné- gale. C'est ainsi que, dans les recherches du 12 juin, la sensibilité réti- nienne de M. L.. . est quatre fois plus grande que celle de M. S... ; dans les recherches du 14 juin, tandis que M. N... et M. I.... ont le même degré de sensibilité rétinienne, M. A... possède une rétine deux fois plus sensi- ble. On voit que, dans les mêmes conditions apparentes, l'accroissement de la sensibilité rétinienne, au cours de l'adaptation, ne suit pas la même marche chez les diverses personnes qui se prêtent à cette étude, alors même qu'au sortir du plein jour elles possédaient le même degré de sen- sibilité. On voit que le degré d'accroissement de la sensibilité rétinienne, au cours de l'adaptation, peut varier d'un jour à l'autre, chez la même personne, sous l'influence de conditions diverses qu'il n'est pas toujours possible de déterminer, par exemple sous l'influence de la fatigue. Enfin, tout en tenant compte de ces variations journalières de la sensibilité réti- nienne, on voit qu'il subsiste, entre les diverses personnes dont on étudie l'adaptation, une inégalité permanente. Certaines d'entre elles, par la rapi- dité et l'intensité de leur adaptation rétinienne, possèdent manifestement sur les autres une supériorité marquée. M. A... était un exemple remar- quable de cette supériorité qui lui rendait de grands services dans l'exa- men radioscopique des malades ; il était toujours le premier à voir appa- i» a. BÉCLÈBB. — Dl LA \isu.\ DANS i.'iwmkn RADIOSCOPIQUI \UÏ'> rattre sur l'écran les images caractéristiques. I ependant Vf. \... él til myope el astigmate, c'est dire que l'adaptation rétinienne est une fonction tout à l'ait indépendante il»- l'état de la réfraction oculaire. Avant de pren- dre part a des examens radioscopiques, M. \... avait déjà eu occasion pendant son année de Bervice militaire, de constater l'extraordinaire faculté diadaptation aux faillies intensités de lumière dont il était doué ; au cours des exercices de nuit, parmi la centaine d'hommes dont se composait sa compagnie, il se m. mirait toujours eu possession de la rétine la plus sen- sible ;i la lumière ; c'est au point que ses chefs commençaient par douter de la réalité des objets ou des personnes qu'il «'tait le premier a apenv- voir; il lui arriva, pendant une ouit sans lune, de voir et (], ■ -mnaler, à une centaine de pas, une patrouille de trois hommes qui, cependant, ne se profilaienl pas sur le < ici ; cela parut presque incroyable. M. A... avait hérité île sa mère cette remarquable faculté d'adaptation, c'étail un véri- table nyctalope. Les notions qui précèdent n'ont pas seulement un intérêt de curiosité, il en découle un certain nombre de conséquences pratiques, très impor- tantes pour le médecin désireux d'avoir recours à la radioscopie comme moyen de diagnostic. La première, c'est que nous ne sommes pas tous également doués pour* ce genre d'examen, et qu'à ce point de vue, comme le font les astronomes pour les observations et les mesures astronomiques, chacun de nous a intérêt à connaître ce qu'on peut appeler son équation personnelle. Il existe un trouble de la sensibilité rétinienne, connu sous le nom d'kéméralopie, qui consiste essentiellement, comme l'a montré le Dr Parinaud, en une dimi- nution ou une abolition de celte fonction spéciale de l'adaptation de la rétine aux faibles intensités de lumière. J'ai cherché des héméralopes ; mais, malgré tout mon désir d'en trouver et de mesurer leur sensibilité à la lumière de l'écran fluorescent, je n'ai pu jusqu'à présent en rencontrer; cependant je crois pouvoir supposer a priori que les héméralopes feraient preuve, dans l'examen radioscopique, d'une très notable infériorité. Une autre conséquence, c'est que, pour l'examen radioscopique, le choix de l'heure, la recherche de certaines conditions ont une importance capi- tale, surtout dans le cas où les appareils de Kontgen n'ont pas une grande puissance. A l'hôpital, où les examens ont lieu presque toujours dans la matinée, on passe brusquement du plein jour dans l'obscurité. Ce sont là de très mauvaises conditions, qui expliquent en partie pourquoi les méde- cins n'ont pas fait encore à la radioscopie « sa part », pourquoi tous les hôpitaux, ceux de Paris en particulier, ne ont pas encore dotés, comme il serait nécessaire, d'une salle d'examen radioscopique, et pourquoi, dans les hôpitaux qui déjà possèdent une salle de ce uenre, elle n'est pas jour- nellement fréquentée par les chefs de service, accompagnés de leurs élèves; 65* 1026 ÉLECTRICITÉ MÉDICALE il faudrait ou bien que ceux-ci aient la patience d'attendre, pendant quel- ques minutes, que leur rétine soit adaptée, ou bien que des appareils très puissants suppléent par une intense illumination de l'écran à l'insuffisance de l'adaptation rétinienne des observateurs. C'est après le coucher du soleil qu'il est préférable, quand cela est possible, de pratiquer l'examen radioscopique ; à ce moment la rétine est déjà plus ou moins adaptée. Il importe aussi d'éviter tout ce qui peut diminuer l'adaptation rétinienne acquise par l'obscurité. Dans la pièce où a lieu l'examen, l'obscurité doit être aussi complète que possible. Il convient de dissimuler soigneusement la luminescence de l'ampoule. Il convient aussi de n'employer qu'un écran de faibles dimensions ou mieux d'avoir deux écrans, un grand pour pren- dre d'abord une vue d'ensemble du thorax et en comparer les deux moi- tiés, un petit pour passer en revue successivement les diverses régions; on peut encore, à l'aide de diaphragmes métalliques de divers diamètres, limiter à volonté la surface éclairée de l'écran : par l'un ou l'autre de ces procédés on évite qu'une trop grande étendue de la source lumineuse ne diminue l'adaptation rétinienne. Enfin, le médecin a tout avantage, dans l'intervalle de deux examens, à n'exposer ses yeux qu'à une lumière de faible intensité et, s'il est possible, à une lumière bleue ou violette de pré- férence, pour la raison que j'indiquerai plus loin, s'il ne veut pas perdre le bénéfice de l'adaptation acquise. C'est dans ce but qu'à l'hôpital je recommande aux personnes qui prennent part à l'examen radioscopique de fermer les yeux chaque fois qu'entre deux examens on ouvre la porte de la salle ou qu'on allume le gaz. Tout ce qui précède fait comprendre com- bien une véritable chambre noire est préférable, pour l'examen radiosco- pique, aux fluoroscopes à main dont l'emploi ne doit jamais constituer qu'un pis-aller. Une autre conséquence non moins importante, c'est que, s'il y a grand intérêt à ce qu'un hôpital, un établissement d'enseignement médical pos- sède des appareils très puissants pour la production des rayons Rôntgen, la même nécessité ne s'impose pas au médecin praticien. Ce dernier peut fort bien se contenter d'appareils moins puissants, partant moins encom- brants et surtout moins coûteux. S'il a soin de prendre toutes les précau- tions convenables pour pratiquer l'examen radioscopique avec une rétine bien adaptée, il obtiendra, à l'aide d'instruments très simples, d'excellents résultats, comparables à ceux que donnent, sans adaptation préalable, les meilleurs foyers radiogènes. Qu'importe, en effet, une différence du simple au double dans la longueur de l'étincelle que peut fournir une machine statique ou une bobine d'induction, si c'est au centuple et deux fois au centuple que l'adaptation fait grandir la sensibilité rétinienne? A l'hôpital Saint- Antoine, j'ai soin de faire dans une salle très faible- ment éclairée la conférence hebdomadaire qui précède l'examen radiosco- I- \. m. il m. Dl. U VISION DAMfl L'EXAMEN RADIOSCOPIQL'I 102*3 pique des malades; ainsi mes auditeurs apporteoi à ce! eiamen une n Une déjà notablement adaptée. Dani de telles conditions, j'ai pu leur monti à diverses reprises, qu'un générateur électrique aussi peu puissanl qu'une petite niaefaine de Wùnsburst, à deux plateaux, mue simplement à la main, -uilii | »! 'in' donner sur l'écran fluorescent une très bonne image des < • i _: . 1 1 1 • - thoraciqu Une dernière conséquence, c'est qu'il faul se souvenir de l'instabilité de la sensibilité rétinienne et il»' ses incessantes variations toutes les ! qu'on est tenté d'évaluer le degré de luminescence de l'écran. On ne peut, à vrai dire, mesuref exactement ce (acteur si important de L'examen radio- Bcopique; c'est l'œil qui orée surtout l'intensité plus ou moins grande de la lumière provenant de l'écran fluorescent, <-t, au point du vue physiolo- gique, il n'existe pas d'unité de lumière. Le médecin oublieux de ces no- tion^ s'expose a des mécomptes. Si, par exemple, il compare, dans nu ordre déterminé et -an- revenir en arrière, une série d'ampoules au point 'I'' vue de leur puissance radiogène, il a chance (Je décerner injustement le prix à celle qu'il examine Ja dernière, c'est-à-dire avec la meilleure adaptation rétinienne; Pour régler la durée de la pose pendant les opéra- tion- radiograpbiques, il peut se servir avec avantage de lluoroscopes spé- ciaux, tels que le posomètre de M. Cli. Brandi où des numéros ajourés dan> une lame métallique apparaissent les uns après les autres, au fur <•! à mesure qu'augmente l'intensité du foyer radiogène; mais s'il ne sait que, sans changement dans l'intensité de ce foyer, les mêmes nu- méros apparaissent aussi successivement au fur et à mesure que s'ac- croît la sensibilité rétinienne sous l'influence de l'adaptation, il risque d'attribuer à tort une certitude absolue et une rigoureuse précision aux renseignements fournis par ce très ingénieux instrument. Enfin, c'est surtout au cours de l'examen radioscopique des malades, dans l'interpré- tation des ombres portées sur l'écran, au moment de conclure, par exemple, de la plus ou moins forte accentuation d'une ombre à la den- sité plus ou moins grande du tissu osseux d'une côte, à la plus ou moins grande épaisseur d'une lame d'épanchement pleurélique, que le médecin doil avoir présentes à l'esprit l'instabilité de la sensibilité rétinienne et si - incessantes variations. Je virn- d'exposer les résultats de mes recherches -ur le rôle de L'adap- tation rétinienne dans l'examen radioscopique et. courant au plu- pressé, j'ai montré l«'s conséquences pratiques qui en découlent. Il me reste à rapprocher ces résultats des travaux du l)r l'arinaud, qui en donneront l'explication physiologique. Des reclien -lies expérimentales du I>r l'arinaud trois fait- principaux se dégagent! que je commenterai tour à tour au point de vue spécial de la radio-copie. 1028 ÉLECTRICITÉ MÉDICALE 1° L'accroissement de sensibilité de la rétine, qui caractérise l'adaptation à l'obscur, intéresse inégalement les lumières de longueur d'onde différente; il est d'autant plus grand que la longueur d'onde est plus petite. L'influence de l'adaptation, nulle pour le rouge spectral, devient considérable pour le violet et l'ultra-violet. Avec plus de précision, en cherchant pour les différentes radiations du spectre solaire, en particulier pour les radiations voisines des raies de Frauenhôfer, quelles différences existent entre la sensibilité de la rétine non adaptée et celle de la rétine adaptée, le Dr Parinaud a trouvé que l'ac- croissement de sensibilité produit par l'adaptation rétinienne est repré- senté, au voisinage de chacune des raies de Frauenhôfer, par les chiffres suivants : Kaies ABCDEFGH 0 0 50 100 500 1400 ? Le Dr Parinaud n'a pu indiquer avec une approximation suffisante l'in- fluence de l'adaptation au delà de la raie G du spectre, située, on le sait. à peu près à la limite du bleu et du violet. Il croit pouvoir admettre que la progression indiquée par ces chiffres se prolonge non seulement jusqu'à l'extrémité du spectre visible, mais encore jusque dans le spectre ultra- violet, et fait ressortir "combien l'accroissement de sensibilité produit par l'adaptation doit être considérable pour les rayons de très courtes ondes : de fait, le spectre ultra-violet, dit invisible, devient parfaitement visible avec une adaptation suffisante de la rétine. Pour îïuvpart, je n'ai pas encore cherché, malgré l'intérêt d'une telle recherche, à déterminer exactement le spectre de la lumière provenant de l'écran au platino-cyanure de baryum et à voir par l'absence de quelles radiations ce spectre diffère du spectre solaire. Mais il m'a suffi de regarder un écran fluorescent à travers un de ces petits spectroscopes à main qui servent aux recherches cliniques, pour m'assurer que le spectre du platino- cyanure de baryum est riche en radiations bleues et violettes. Puisque pour les radiations bleues voisines de la raie G la sensibilité de la rétine adaptée est déjà 1.400 fois plus grande que celle de la rétine non adaptée, il n'est pas étonnant que, vis-à-vis de la lumière complexe provenant de l'écran fluorescent, la sensibilité de la rétine adaptée devienne, comme je J'ai constaté, 200 fois plus grande. On comprend aussi pourquoi je recommande au médecin, dans l'intervalle de deux examens radioscopi- ques, de n'exposer ses yeux qu'à une faible lumière, bleue ou violette de préférence. °A° L'accroissement de sensibilité de la rétine, qui caractérise l'adaptation à l'obscur, ne porte que sur l'intensité lumineuse de la couleur qui, tout en paraissant plus lumineuse, devient moins saturée. L'effet produit par celle D1 \. BÉCLÈRB. — DE LA VISION DANS i'i.wmin &ADI0SC0PIQU1 1029 modification subjective de l'appareil visuel esl à peu près le même que si l'on ajoutait de la lumière blanche à la couleur observée. Finalement, la sensibilité pour la lumière devient tellemenl prépondérante sur celle de la couleur que, bous mie faible intensité, les couli urs spectrales les pins pures sont perçues à l'étal de lumière incolore, le rouge excepté. Le fail signalé par le !>' Parinaud esl très facilemenl vérifié au cours de l'examen radioscopique. L'écran au platino-cyanure de baryum, vu à la lumière du jour, présente une couleur d'un jaune vert, plutôt verte que jaune très caractéristique. Quand, dans l'obscurité, il devient fiuorescent sous l'influence «les rayons de liontgen, la lumière qu'il donne paraît d'abord jaune; elle se rapproche, comme couleur, île la lumière fourni'' par les lampes électriques à incandescence; puis, à mesure que l'adapta- tion accroît la sensibilité rétinienne, la lumière de l'écran paraît à la fois de plus en plus intense et de inoins en moins colorée; finalement, l'écran brille (l'un vif éclat tout à l'ait incolore. 3° L'accroissement de sensibilité de la rétine, gui caractérise V adaptation à l'obscur, fait défaut dans la « /oeca ». Ainsi, la f'ovea ne participe pas à l'adaptation rétinienne. Lis deux espèces d'éléments, bâtonnets et cônes, qui composent la couche sensible de la rétine y sont inégalement réparties. La f'ovea, ou fossetlr centrale de la rétine, placée sur le prolongement de l'axe visuel, sur laquelle vient se peindre l'image des objets fixés, ne contient que des cônes; elle est dépourvue de bâtonnets et de pourpre rétinien ou érythropsine. C'est surtout sur ce fait que s'appuie le l>r Parinaud pour localiser anatomique- ment l'adaptation rétinienne dans les bâtonnets, à l'exclusion des cônes. L'anatomic et la physiologie comparées confirment celte localisation; elles montrent la faculté de l'adaptation rétinienne, la faculté de voir conve- nablement la nuit, très développée chez certains animaux, hiboux, chouet- tes, chauves-souris, hérissons, etc., dont la rétine contient exclusivement ou de façon prédominante des bâtonnets, tandis qu'au contraire les ani- maux dont la rétine est privée de pourpre et de bâtonnets, comme les poules, les pigeons et la plupart des oiseaux, sont également privés de l'adaptation rétinienne et de la vision crépusculaire, c'est-à-dire qu'ils soûl normalement héméralopes. Pour résumer le résultat des recherches du Dr Parinaud, il y a dans la rétine humaine comme deux rétines fusionnées ensemble, celle des corn- et celle des bâtonnets. Ces deux rétines combinent évidemment leur action dans la sensation résultante, mais elles n'en ont pas moins des attributs fonctionnels parfaitement distincts. Les cônes constituent les éléments fon- damentaux dr la rétine humaine. Ils nous donnent non seulement la sen- sation du clair et de l'obscur, mais aussi les sensations innombrables des couleurs. La sensibilité des cônes est relativement jfixe, autant du moins 1030 ÉLECTRICITÉ MÉDICALE que le comportent les phénomènes de sensibilité. Les bâtonnets ne nous donnent qu'une sensation de lumière incolore. Les bâtonnets et le pourpre sont en rapport avec une fonction particulière dont le but est de renforcer par un processus spécial la sensation, de manière à rendre la vision encore possible avec de faibles intensités de lumière. Leur mode de sensibilité fait varier l'intensité de la sensation lumineuse dans des proportions extraor- dinaires, suivant l'éclairage ambiant. Dans l'examen radioscopique, nous nous servons surtout, sinon exclusivement, de la rétine des bâtonnets. Quant au processus spécial, par lequel le pourpre visuel produit cette singulière modification de la rétine qui augmente la sensibilité dans des proportions si considérables pour certaines radiations, le Dr Parinaud l'in- terprète de la façon suivante : l'action du pourpre visuel est due à sa fluo- rescence. 11 fait remarquer que les rayons du spectre dont la visibilité est augmentée, après un séjour suffisamment prolongé de l'œil dans l'obscu- rité, sont précisément ceux qui agissent sur les substances fluorescentes, et que cette augmentation de la visibilité est d'autant plus grande que les rayons sont plus réfrangibles, c'est-à-dire que leur propriété de développer la fluorescence est plus grande. C'est un point sur lequel il est inutile ici d'insister davantage; mais, comme on le verra plus loin, il est nécessaire, pour l'étude de la fonction visuelle pendant l'examen radioscopique, de signaler ce fait que, sous l'influence de l'obscuration, se développe au fond de l'œil un écran fluorescent naturel, constitué par l'érythropsine ou pourpre rétinien dont est imbibé le segment externe des bâtonnets. Vacuité visuelle dans l'examen radioscopique. — La perception des formes à l'aide du sens delà vue repose essentiellement sur la faculté que possèdent les éléments nerveux de la rétine de recevoir des excitations géométrique- ment distinctes et de les transmettre isolément au cerveau : c'est ce qu'on appelle l'acuité visuelle proprement dite. Tout le monde sait que, lorsque l'éclairage ambiant diminue, l'acuité visuelle diminue aussi. Quand le jour baisse, on cesse de voir distinctement les caractères du journal qu'on lisait avec facilité ; ce sont d'abord les plus petits caractères dont on ne peut plus nettement distinguer la forme et les contours, puis c'est au tour des plus gros caractères de devenir confus et indistincts, bien avant que soit tombée l'obscurité de le nuit. Quand, au sortir du plein jour, on entre dans la chambre noire où se fait l'examen radioscopique, en présence de la faible lumière provenant de l'écran fluo- rescent, on ne possède donc plus qu'une acuité visuelle très diminuée ; il suffit pour s'en convaincre, d'essayer de lire un journal à la lueur de l'écran. Après quelques minutes, quand la rétine adaptée est devenue plus sensible et que l'écran paraît plus lumineux, l'acuité visuelle augmente, mais il s'en faut de beaucoup que son accroissement marche de pair avec Dr A. BÉCLÈRE. DE l\ WHOS DANS l'eIAMEN RADIOSCOPIQDE K'.'îl celui de li sensibilité rétinienne. Pour s'en assurer, on penl employer divers j'ai ru recours au moyen suivant. Au foml lin Quorosoope cylindrique don! j'ai parlé plus haut, el tool contre la surface fluorescente du petit écran qui le renne ;'i l'une de ses extrémités, j!ai placé une bande de métal où un mol quelconque, le mol BIEN, se détache en lettres ajourées ; ainsi, les lettres apparaissenl lumi- neuses sur un fond obscur iquand l'écran devient fluorescent; la bande métallique asl horizontalemenl disposée, de teMe sorte qu'au-dessus el au- lessoue persiste iune assez large plage fluorescente. Voici le résultai de l'une des expériences faites avec l'instrument modifié lle expérience? D'après les chiffres ibservés, si le degré de la sensibilité' rétinienne de M. lî... mesurée au sor- tir du plein jour, était 1, après dix minutes d'obscuration il était environ UQ, et après vingt minutes, il était devenu 220. On aurait pu croire, a priori, que si M. B... était capable, au sortir du plein jour, de lire distinctement le mot BIEN sur un écran producteur d'une certaine intensité de lumière, il devait, après dix minutes d'obscuration, quand sa sensibilité' rétinienne était devenue .'JO fois plus grande, continuer à lire ce mot sur le même écran 80 fois moins lumineux. L'observa. tion montre qu'après dix minutes d'obscuration. quand il est parvenu à lire le mol BIEN sur l'écran, celui-ci. d'après sa distance du foyer radiogène, était seulement 14 fois moins lumineux qu'au début de l'expérience. Après vingt minutes d'obscuration, alors que sa sensibilité rétinienne était devenue 22<> l'ois plus grande, il n'a pu lire ce mot que sur un écran qui était seulement 88 fois moins lumineux. Je n'attribue aux chillres qui précèdent qu'une valeur relative ; c'est pourquoi je m'abstiens de rap- porter en détail les autres expériences du même genre auxquelles se sont obligeamment soumis les différents externes du service : toutes ont donné des résultats analogues, toutes ont démontré que. pendant l'adaptation de l'o'il. l'acuité visuelle croît en même temps qu< la sensibilité rétinienne, mais n'augmente pas de pair avec celle-ci. Il est un autre fait non moins certain : si grande que soit l'augmenta- tion de la sensibilité rétinienne produite par l'obscuration chez chaque observateur, son acuité visuelle en présence de l'écran demeure toujours inférieure à l'acuité visuelle qu'il possède en plein jour. Pour s'en convain- 1032 ÉLECTRICITÉ MÉDICALE cre, il suffit de faire lire successivement à la même personne, d'abord à la lumière du jour, puis à la lueur de l'écran fluorescent, avant, pendant et après l'adaptation de la rétine, une de ces échelles typographiques qui servent à la mesure de l'acuité visuelle, en notant pour chaque groupe de caractères la plus grande distance de l'œil à laquelle il est vu distinctement dans chacune de ces diverses conditions : jamais à la lueur de l'écran, même avec la plus complète adaptation, la distance de la vision distincte n'est aussi grande qu'à la clarlé du jour. Pour rendre la comparaison plus précise, on peut remplacer les caractères imprimés des échelles typogra- phiques par des caractères de semblables dimensions, découpés dans une lame métallique, et les appliquer successivement dans une chambre noire d'abord sur un écran de verre dépoli et translucide fermant cette chambre et rendu lumineux par les rayons solaires qui le traversent, puis sur un écran de platino-cyanure de baryum, rendu fluorescent par les rayons de Rôntgen : le résultat est toujours le même, l'acuité visuelle devant l'écran fluorescent demeure inférieure à celle du plein jour. D'ailleurs l'acuité visuelle de l'observateur placé en face de l'écran fluo- rescent n'est pas moins instable que sa sensibilité rétinienne, et présente, comme celle-ci, d'incessantes variations, Pour l'acuité visuelle, comme pour la sensibilité rétinienne, il convient d'abord de déterminer Yéquation ■personnelle de chacun et de faire la part de l'acuité plus ou moins normale que possède sa vision à la lumière du jour. Cette part faite, on voit que deux facteurs font varier l'acuité visuelle pendant l'examen radioscopique : en première ligne, l'excitation plus ou moins forte que reçoit des rayons de Rôntgen la substance fluorescente de l'écran, ce qu'on pourrait appeler l'intensité réelle de sa lumière, d'autant plus grande que le foyer de pro- duction des rayons de Rôntgen est plus actif et que l'écran est à une dis- tance moindre de ce foyer; en seconde ligne, l'adaptation rétinienne avec laquelle varie l'intensité apparente de la lumière de l'écran. La diminution de l'acuité visuelle pendant l'examen radioscopique donne, je crois, la véritable explication d'un fait constaté par tous les observateurs depuis la découverte de Rôntgen, celui de la supériorité des images radio- graphiques sur les images radioscopiques au point de vue de la netteté des contours et de la finesse des détails. Après l'examen radioscopique d'un malade, que, sans modifier en rien la production des rayons de Rôntgen, sans rien changer a la situation respective du foyer radiogène, du malade et de l'écran, on substituée ce dernier une plaque photographique, qu'après un temps de pose convenable on la développe et on la fixe, puisque, du cliché ainsi obtenu on tire sur papier une épreuve dite positive, cette épreuve reproduira, sans changement de dimensions, l'image radioscopique d'abord vue sur l'écran, elle lui sera superposable, mais elle sera incontestablement plus nette, plus précise, plus détaillée. Comment donc expliquer ce fait |i \. BÉCLÈBK. — Dl LA vimo\ DANS L'BXAMKM RADIOSCOPIQUE I1 paradoxal P Est-ce que ce ue sont pas exactement les mêmes radiations qui viennent impressionner la plaque et l'écran? Pourquoi l'image durable enregistrée sur la plaque et l'image fugitive aperçue Bur l'écran ne sont elles pas exactement semblables? Il convient d'écarter tout d'abord l'argument tiré de l'absence de fixité de l'image radiosco|iiq ne. \vec des images tout à fait fixes, comme celles qu'on obtient soit à l'aide d'une machine statique, soit avec de très nombreuses interruptions du courant inducteur d'une bobine, la différence- signalée persiste. M. le professeur Gariel, dans unecon- I'. -renée faite à l'Association Française pour l'Avancenienl des Sciences sur la vision cl la photographie par les rayons de Rôntgen, a donné en 189" l'explication que voici : a On peut dans une radiographie bien prise voir des détails que l'on ne perçoit pas dans l'image radioscopique : cela tient ci ce que, dans une certaine mesure au moins, les impressions s'ajoutent avec le temps sur une plaque photographique, tandis qu'il n'en est pas de même dans l'œil, ('/est d'ailleurs la même raison qui explique au moins en partie l'usage que l'on fait de la photographie on astronomie. » L'inter- prétation de M. le professeur Gariel contient certainement une partde vérité et a été d'autant plus facilement admise qu'elle a été énoncée à une époque où la radiographie exigeait toujours un assez longtemps de pose. Aujour- d'hui, on obtient avec une pose de quelques secondes seulement des radio- graphies pour ainsi dire instantanées qui n'en demeurent pas moins plus précises et plus détaillées que les images correspondantes sur l'écran ; il faut donc chercher une autre explication. Je crois l'avoir trouvée dans la différence d'acuité visuelle avec laquelle nous examinons lesépreuves radiographiques et les images radioscopiques : nous voyons les premières à la lumière du jour, c'est-à-dire avec toute notre acuité visuelle, avec l'acuité visuelle normale, si notre œil est bien conformé, tandis que nous voyons les secondes sur l'écran fluorescent avec une acuité visuelle toujours [dus ou moins diminuée. Pour être convaincu que telle est bien la raison principale de la supériorité des images radio- graphiques sur les images radioscopiques, il sutïit de faire l'expérience suivante, très démonstrative. On prend une épreuve radiographique bien faite, une épreuve du thorax par exemple, on l'examine à la pleine clarté du jour et on note l'existence de quelques fins détails, puis on examine celle épreuve loin du jour, à la lumière d'une lampe : déjà la précision des détails, la netteté' des contours s'atténuent. Enfin, on examine la même épreuve dans une chambre noire, à la lueur de l'écran fluorescent : les contours s'estompent, les fins détails disparaissent, elle se rapproche de l'image radioscopique. On peut faire mieux encore, c'est de prendre la plaque même qui a été impressionnée par les rayons de Hœntgen, ou, de préférence, une épreuve positive sur verre du cliché ; on la regarde suc- cessivement d'abord par transparence à la lumière du jour, puis appliquée 1034 ÉLECTRICITÉ MÉDICALE contre la surface fluorescente de l'écran, dans la chambre noire; alors cette épreuve apparaît très différente d'elle-même, moins nette, moins précise, moins détaillée, et reproduit assez exactement l'image radiosco- pique correspondante. S'il subsiste une différence, elle provient surtout de la structure cristalline et' de l'état grenu de la substance fluorescente de l'écran, un peu moins favorables que la surface polie de la plaque photo- graphique à la finesse et à la netteté de l'image. Du fait de la diminution de l'acuité visuelle devant l'écran et de l'infé- riorité relative des images qu'offre ce dernier, il faut surtout retenir que l'examen radioscopique, si précieux par sa simplicité, sa rapidité, son privilège de montrer les mouvements des organes, donne parfois des renseignements insuffisants et doit être complété par la radiographie. Pour en citer quelques exemples, un corps étranger mince et menu, tel qu'une aiguille, peut fort bien échapper à l'examen radioscopique et n'être décelé que par la radiographie ; au début de la tuberculose pulmo- naire, la radiographie peut révéler à l'un des sommets de faibles taches, de minimes ombres que la radioscopie n'avait pas découvertes. C'est dire qu'en de semblables circonstances la radiographie est le complément obligé de l'examen radioscopique. Comment expliquer la diminution de l'acuité visuelle devant l'écran fluorescent? Des deux espèces d'éléments qui composent la couche sen- sible de la rétine, les bâtonnets et les cônes, ce sont les cônes qui possèdent le rôle principal dans la faculté de différencier les impressions lumineuses géométriquement distinctes, d'où résulte la perception des formes ou acuité visuelle. On sait, en effet, que l'acuité visuelle atteint sa plus grande perfection dans la fovea, où il n'y a que des cônes, et baisse rapidement en dehors de la fovea et dans les parties périphériques de la rétine où les cônes deviennent de moins en moins nombreux. Dans la fovea, où les cônes existent seuls, ils y sont plus petits et plus serrés les uns contre les autres que partout ailleurs; leur diamètre atteint à peu près exactement la moitié de la plus petite distance où deux images lumi- neuses de la rétine peuvent déterminer deux sensations distinctes, ce qui montre une corrélation certaine entre la perception des formes et la dispo- sition anatomique des cônes dans la rétine. Or, on a vu plus haut que l'adaptation rétinienne fait défaut dans la fovea, que l'adaptation réti- nienne est la fonction des bâtonnets, que c'est la rétine des bâtonnets qui entre en jeu presque exclusivement pendant l'examen radioscopique. Il n'est donc pas étonnant que la rétine adaptée à la faible lueur de l'écran fluorescent ne possède, avec une sensibilité rétinienne fort accrue, qu'une acuité visuelle amoindrie. Mais pourquoi les bâtonnets sont-ils moins aptes que les cônes à isoler des excitations lumineuses distinctes? Deux raisons, l'une d'ordre anato- i- \. BÉCLÈRK. — l'i: LA VISION uvn- i'iwmin n \ SC0PIQU1 I' ini(|in'. l'autre d'ordre physiologique, expliquent cette infériorité des bâtonnets. Anatomiqueinent, les travaux de Ftamon y Gajal sur la struc- ture de la rétine montrent que chaque esl en rapport avec une cellule bipolaire, tandis qu'une seule cellule bipolaire esl affectée il plu- sieurs bâtonnets. Physiologiquement, le mode d'excitation de9 cônes est, oaieux que celui des bâtonnets, en rapport avec les propriétés isolatrices de la rétine. Chaque cône est, en effet, directement excité par la Lumière et ne réagit nullement sur les cône9 qui l'entourent, tandis qu'un bâtonnet excité par l'intermédiaire de la fluorescence du pourpre qui imbibe son segment externe transmet nécessairement une pari de l'excitation qu'il reçoit aux bâtonnets, Bes plus proches voisins. La Eaculté isolatrice des bâtonnets esl donc plus faible que eelle des cônes. Deux expérimentateurs, Von tries et Fick, ont cherché â l'évaluer exactement en expérimentant sur la rétine Fortement adaptée, à l'aide d'objets lumineux phospho eents eu éclairés par transparence. L'acuité îles bâtonnets sérail de I î à 1 l<) de celle des cônes suivant les sujets ; contrairement à l'acuité "iduiaiir prise à la lumière du jour, elle augmente du centre à la péri- phérie. Ces résultats confirment les recherches du l>r l'arinaud et contribuent à expliquer la diminution de l'acuité visuelle pendant l'examen radiosco- pique. Le fait de l'accroissement de l'acuité des bâtonnets du centre à la périphérie de la rétine et surtout la non-participation de la fovea à L'adap- tation rétinienne expliquent aussi comment, à l'exemple d'Arago qui voyait mieux les étoiles en déviant légèremeut l'œil qu'en le» fixant directement, on distingue parfois mieux certains détails de l'image radios- copiqueen la regardant un peu de côté qu'en L'examinant de face. Persistance de l'impression rétinienne. — On sait communément que les impressions produites sur la rétine persistent un certain temps, de telle sorte que des excitations discontinues mais suffisamment rapprochées, donnent la sensation d'une excitation continue. Ce phénomène j<»ue dans l'examen radioscopique un rôle important. C'est grâce à la persistance de l'impression rétinienne que. malgré la production intermittente des raynn- de Iiœntgen à l'aide des bobines d'induction, on obtient cependant sur l'écran une i maire qui paraît fixe et persistante, à la condition que les interruptions du courant inducteur se succèdent à intervalles rapprochés. Il importe donc de connaître la durée de la persistance de l'impression rétinienne. Le I»r l'arinaud a l'ail voir qu'on ne peut exprimer cette durée par un seul chiffre : il a indiqué les limites de temps entre 1. -quelles elle oscille et déterminé les influences qui la font varier. Il a démontr. expérimentalement que les différences d'intensité de l'excitation lumineuse constituent la cause principale des différences de durée de 1036 ÉLECTRICITÉ MÉDICALE l'impression rétinienne : à mesure que l'intensité de l'excitation diminue, la durée de la persistance de l'impression rétinienne augmente. En résumé, il a prouvé que la durée de la persistance de l'impression rétinienne varie suivant l'intensité de la lumière existante en 1/45 et 1/10 de seconde. La conséquence au point de vue de l'examen radioscopique, c'est qu'en tenant compte de l'adaptation rétinienne, telle image sur l'écran peut paraître fixe à un observateur alors qu'un autre la voit papillotante ; aux yeux d'un même observateur, cette image peut papilloter, puis se fixer, ou inversement, sans que rien soit changé dans le nombre des interruptions du courant inducteur. La conclusion pratique, c'est que pour obtenir, dans l'examen radioscopique, à l'aide de bobines d'in- duction, une fixité de l'image comparable à celle que donnent les machines statiques, il ne faut guère moins d'une cinquantaine d'interruptions par seconde. Au résumé, ce qui caractérise la vision dans l'examen radioscopique, c'est, d'une part, sous l'influence de l'adaptation de l'œil à l'obscur, une extraordinaire augmentation de la sensibilité rétinienne; c'est, d'autre part, malgré l'adaptation de l'œil, une notable diminution de Vacuité visuelle. M. le Dl J. BEEGOIIE Professeur à la Faculté de médecine de Bordeaux. DE L'UTILITÉ DES MESURES ÉLECTRIQUES EN RADIOGRAPHIE — Séance du 20 septembre — Tous ceux qui ont fait des radiographies ou des radioscopies savent à quels déboires on est souvent exposé, combien varient les diverses cir- constances favorables qui doivent toutes être réunies pour tirer d'un sujet donné la meilleure épreuve racliographique ou le meilleur examen radios- copique. Il semble qu'il n'y ait rien de plus inconstant et que tout est soumis à des variations que le plus attentif est incapable de prévoir. La source d'électricité, le courant fourni par la bobine, le nombre des inter- ruptions ou la fréquence du courant, la résistance électrique du tube, les s Dr J. BERf.O.NIÊ. — UTILITÉ DES MESURES ELECTRIQUES EN RADIOGRAPHIE 103" qualités des rayons X qu'il émet, le temps de pose, la distance du tube i la plaque, l'épaisseur el ta transparence des tissus pour les rayons X, la sensibilité des émulsions, sans parler des opérations photographiques con- sécutives, toutes ces conditions sont souini>rs ;ï des variations parfois con- sidérables qui peuvent s'ajouter ou se compenser pour produire les résul- tats quelquefois les plus inattendus, soit en bien, soit en mal. On s'est déjà occupé des conditions d'émission des rayons \ que l'on peut réunir sousle nom de radiométrie. Les photomètres pour rayons X, les X-omètres, les posomètres divers d'Imberl et Bertin-Sans, de Buguet, de Brandi, etc., peuvent dans une certaine mesure parer aux variations radiométriques : mais il me semble qu'on a trop laissé dans l'ombre jus- qu'aujourd'hui les conditions électrométriques de production des rayon utilisés dans la pratique médicale. Peut-être est-ce parce qu'elles sont théo- riquement très complexes. Ce sont ces conditions que j'ai essayé d'éclair- cir pour en tirer quelques enseignements pratiques devant servir à ceux qui s'occupent de radiographie ou de radioscopie. Quelles sont les mesures que l'on peut facilement réaliser au point de vue pratique ? Au point de vue théorique, il y en a un très grand nom- bre. Tout d'abord mesures caractérisant la source utilisée : voltage, résis- tance intérieure. Cette dernière négligeable lorsqu'on se sert de battent d'accumulateurs ou de courants d'usine centrale. Dans ce dernier cas l'em- ploi des rhéostats en tension si commodes pour la graduation du courant complique un peu la connaissance du voltage utile, celui aux bornes d'en- trée de la bobine inductrice. 11 est préférable, si l'on a une batterie d'ac- cumulateurs, d'avoir un collecteur d'éléments permettant d'ajouter un, deux, trois accumulateurs de plus. Le voltage est toujours ainsi parfaite- ment connu, car les accumulateurs étant convenablement chargés, le voltage qu'ils fournissent est égal au nombre d'accumulateurs accouplés en tension multiplié par deux. Le mieux et le plus simple est de déterminer pour une bobine donnée et surtout avec l'interrupteur dont on se sert, le voltage qui convient le mieux, le voltage optimum, et une fois qu'il est déterminé, de s'y tenir et de le reprendre chaque fois avant de commencer toute expérience. On a ainsi une constante, ce qui est appréciable au milieu de tous les élé- ments variables que nous allons passer en revue. Bobine. — On peut assez facilement connaître la résistance des deux circuits induits et inducteurs; leurs mesures ne présentant d'ailleurs aucune difficulté, quelques constructeurs soigneux les indiquent. Mais la connaissance de ces résistances est bien peu importante; il vaudrait mieux connaître le coefficient d'induction mutuelle des deux bobines, ou encore le nombre de spires sur la bobine inductrice d'où l'on pourrait tirer au 1038 ÉLECTRICITÉ MÉDICALE moins le coefficient de transformation de ce transformateur qu'est la bobine de Ruhmkorff (1). Mais aucune de ces quantités ne nous est habituellement connue, et dans la pratique de la radiographie et de la radioscopie nous devons tâcher de nous en passer. J'indiquerai cependant en passant un moyen qui m'a donné de très bons résultats pour modifier le coefficient d'induction mutuelle des deux bobines et que je n'ai vu nulle part pratiqué ni même indiqué dans ce cas particulier, bien qu'il soit très souvent pratiqué en électrothé- rapie. C'est de faire varier l'écartement des deux bobines inductrices et induites après les avoir rendues mobiles l'une par rapport à l'autre. J'ai fait construire pour cela une bobine inductrice mobile qui peut être intro- duite plus ou moins dans l'intérieur de la bobine induite ; on modifie ainsi, même pendant la marche et sans toucher au courant inducteur, la force électromotrice induite. N'e comptons donc aucune constante électrique facile à mesurer prati- quement du côté de la bobine de Ruhmkorff et, supposons que nous nous servons d'une bobine toujours la même, ce qui est le cas de la plupart d'entre nous. Interrupteur. — Examinons maintenant les conditions électriques dans lesquelles fonctionne l'interrupteur. C'est ici où l'on s'aperçoit de toute la complexité de la question, car pour ainsi dire, autant de constructeurs, autant d'interrupteurs, la plupart du temps nullement comparables entre eux et basés sur des principes tout différents. Pour essayer de mettre un peu d'ordre dans ce chaos nous remarquerons que, tandis que tous les interrupteurs, quels qu'ils soient, ont pendant l'interruption du circuit une résistance pratiquement infinie, quelques-uns ont pendant la fermeture, produite par eux, du circuit, une résistance négligeable, tandis que d'autres ont une résistance qui ne descend jamais au-dessous d'un certain chiffre nullement négligeable vis-à-vis de la résistance totale. D'où la division des interrupteurs en : (i) En effet dans un transformateur ordinaire on démontre que le rapport des forces éleetromo- trices primaire E, et secondaire E2 est très approximativement égal au rapport des membres de spire» du circuit primaire n' et un circuit secondaire n2. -1 — Jh — coefficient de transformation. En n. E, Ij D'autre part comme l'on a, E! lx = E2 U ou — — - li et I2 étant les intensités des courants primaires et secondaires, on a encore : n, _ I3 Les intensités dans les circuits primaires et secondaires sont en raison inverse du nombre des spires de ces deux circuits. Cela par approximation seulement, toutes réserves faites sur les modifications qu il faudrait apporter à ces formules appliquées à la bobine de Ruhmkorff, à cause de la forme particulière de la variation du courant inducteur, mais approximation suffisante dans la pratique. I>' j. BBRGONU . i i H 1 1 1. DIS HSSUR1 S ÉLEC1 RIQ1 ES EN RADIOGRAPHIE 1039 1 Interrupteurs sans résistance intérieure ; 2 Interrupteurs avec résistance intérieure. D'ailleurs cette classification esl naturelle, pourrait-on dire puisque! le comprend d'un côté tous les interrupteurs à contacl métallique tels que interrupteuTS â mercure, à mouvemenl alternatif, rotatif, etc., et de l'autre tous les interrupteurs êîectrolytiques-, Wehnelt, CaldwelJ ci leurs dérivé». ÏÀlerraptenrs sans résistance intérieure. — L'une de- conditions que l'on essaie de réaliser dans ces interrupteurs, quelle qu'en soit la construction, c'est, tout en conservant une fréquence assez grande, d'augmenter autant que possible la durée pendant laquelle le couranl est fermé et l'ihterrup-' leur à sa résistance inhuma, et de diminuer d'autant le temps pendant lequel le « ourant est ouvert. Cette préoccupation constante à laquelle satis- faction est uettement donnée, surtout dans les derniers interrupteurs rota- tifs â jet de mercure, répond aux luis électriques ^^établissement du courant dans un conducteur doué de self-inâuetion. D'autre part un peut avoir pour tous ces interrupteurs le nombre d'in- terruptions par seconde qu'ils sont capables d» produire. Pour les inter* rupteurs à plongeur aussi bien que pour les interrupteurs centrifuges à jet de mercure, il conviendra de déterminer pour chacun d'eux, et dans chaque cas particulier, la meilleure vitesse qui convient et aussi bien pi air la radiographie que pour la radioscopie de s'en tenir à cette vitesse unique qui deviendra une des constantes de l'installation. Interrupteurs êîectrolytiques: — Pour le> interrupteurs de la deuxième classe, ceux don( la résistance minima n'est pas négligeable vis-à-vis de la stance totale du circuit, pour les interrupteurs êîectrolytiques en un mot, les circonstances électriques de leur fonctionnement sont bien plus complexes; l'our les mettre bien en lumière, prenons un exemple et sup- posons une installation radiographique fonctionnant avec un interrupteur de Wehnelt modèle Carpentier à électrode positive réglable. Les conditions de voltage dans lesquelles cet interrupteur fonctionne le mieux sans qu'on ait besoin d'élever la température du liquide qu'il contient sont com- prises entre 38 et ï-> volts. Aucune autre résistance que celle delà bobine n'étant interposée dans le circuit ; fixons à 40 volts le voltage de la source: nous savons que le nombre des interruptions de l'interrupteur variera avec la surface variable de l'électrode positive, avec le coefficient de self- induction de la bobine et aussi avec l'énergie dépensée dans le circuit secondaire Dans l'interrupteur de Carpentier, on régie la longueur de l'électrode positive en la faisant plus ou moins saillir hors d'un tube de verre qui en limite la partie active. Ce réglage se l'ail au moyen d'une \ is tournant dans un écrou iixe, la vis portant la tige de platine soudée ;'i son 10 iO ÉLECTRICITÉ MÉDICALE extrémité. Hors la résistance de l'appareil varie dans de larges limites pendant ce réglage, et l'on peut dire que ce réglage aboutit surtout à faire varier la résistance totale du circuit. Ainsi par exemple, j'ai trouvé qu'avec l'interrupteur de Carpentier la résistance intérieure de l'appareil pouvait varier entre 0,7 et 0,9 ohms pour la plus faible résistance lorsque la tige de platine fait une saillie de 15 millimètres à peu près hors du tube de verre, jusqu'à io ohms à peu près lorsque la tige de platine est entière- rement rentrée dans l'intérieur du tube de verre et que l'interrupteur fonctionne comme le Caldwell. Pour montrer les conditions complexes dans lesquelles fonctionne l'in- terrupteur, je rapporterai ici l'expérience suivante: Prenant l'interrupteur de Wehnelt, modèle Carpentier, et me servant d'un voltage de 34 volts, d'un tube bi-anodique en bon état, aucun rhéos- tat n'étant intercalé dans le circuit, j'ai commencé par donner à l'interrup- teur sa plus grande résistance en amenant l'extrémité de la tige de platine à l'affleurement de l'orifice du tube. Puis j'ai fait avancer cette tige de platine constituant l'électrode positive, au moyen de la vis disposée à cet effet, et j'ai observé à chaque tour de vis quelle était l'insensité du courant inducteur, comment variaient les interruptions et l'aspect du tube. Les résultats de cette expérience sont résumés dans le tableau suivant ; le pas de la vis est d'à peu près 0m,83. Tours. Intensités. Interruptions, Aspect du tube. 0 3A Très fréquentes avec arrêts. Très peu lumineux. 1 4A Moins fréquentes, arrêts rares. Peu lumineux. 2 5A 2o Moins fréquentes, marche très- peu lumineux. irrégulicre. 3 GA Moins fréquentes, marche irré- Peu lumineux. gulière. Marche assez régulière. Assez lumineux. Régulière. Lumineux. Régulières: insuffisantes pour Très lumineux. radioscopie. Peu lumineux. Régulières: faible fréquence. Irrégulières, plus faible fréquence. Très peu lumineux. Rares interruptions. Éclairs. Électrolyse, pas d'interruptions. Pas éclairé. Ce tableau montre qu'il est à peu près impossible d'utiliser avec le Wehnelt les mesures d'intensité de courants, car le nombre des interrup- tions est en même temps modifié . Mesures des intensités de courants dans le circuit inducteur. — Pour se rendre bien compte de l'importance des mesures de l'intensité du courant 4 7 A 5 5 8A S 6 9A 7 10,75 8 10 A 2 9 10A 10 IDA Dr J. BKBGONlft. l III [TÉ DES Ml SURI 3 lu.' i R1QI i - i.\ RADIOGn.VPUIK I" i I utilisé dans le circuit inducteur, toutes les autres circonstances restant h-- mêmes, il faut utiliser un interrupteur donnant toujours le môme nombre d'interruptions à la seconde, quelle que soil l'intensité du courant qu'il interrompt; un interrupteur â mercure, • < >n un. • t très peu Bensible .i permet seulement de dire si un cliché est plus reux qu'un autre. 1 ■■■,!<■, , te essayé de dissoudre la gélatine d'un négatif faible et d'obtenir uneémulsion qui, placée dans le récipient du colorimètre, pourrait servir à égaler la teinte du cliché à mesurer, en faisant varier l'épaisseur de la couche d'émulsion. Ce procédé, bien que meilleur que le précédent, ne ma pas donné non plus de résultats bien comparables, car l'argent en suspension gagne "assez rapidement le fond du vase colorimétrique et l'éinulsion n'est plus homogène au bout de très peu de temps, 66* 1042 ÉLECTRICITÉ MÉDICALE faite sur l'œil par l'examen des clichés à la lunette colorimétrique, mais qui n'ont aucune prétention comme mesure exacte, au point de vue pra- tique, ces expressions seront peut-être plus utiles qu'une véritable mesure. Mais, dans le cas qui nous occupe, pour que cette méthode puisse con- duire à des résultats probants, il faut que la différence d'intensité des deux clichés à comparer puisse être absolument attribuée aux rayons X impres- sionnants et non aux opérations photographiques de développement, de fixage, etc., ou encore à la différence de sensibilité des plaques employées. Pour me mettre à l'abri de toutes ces causes d'erreurs, je n'ai jamais com- paré entre eux que deux clichés faits sur la même plaque, cette plaque étant ensuite développée et fixée par les procédés ordinaires ; pour faire deux clichés sur la même plaque, habituellement une plaque 31), 40, la moitié de la plaque enfermée dans une double pochette de papier noir était recouverte d'une épaisse lame de plomb qui la protégeait contre les rayons X émis par le tube pendant l'exposition de la moitié découverte. Je crois que je me suis placé ainsi dans les meilleures conditions pour que l'intensité des deux clichés obtenus fût bien comparable et que la différence de ces intensités ne puisse être attribuée qu'aux rayons X impressionnants. Voici le résultat de quelques-unes de ces expériences : Numéro Intensité Temps Distance du cliché. du courant. de pose. du tube. 392 9 ampères 30" 50 centimètres 393 9 -- 30" 50 — L'œil ne saisit ancune différence dans la vigueur de ces clichés. Cette première expérience a été faite pour vérifier si, toutes les condi- tions restant les mêmes, telles que : même tube, même plaque, même inten- sité de courant, même distance du tube à la plaque, même objet radiogra- phié (main), même temps de pose, on obtiendrait des clichés identiques. L'expérience a vérifié, comme on pouvait s'y attendre, mais comme on n'en avait pas l'absolue certitude, le résultat, L'intensité des clichés, mesurée comme il a été dit, a été trouvée absolument identique, la net- teté de ces clichés est parfaite, et ils donneraient au tirage positif d'excel- lentesl mages. Ces clichés serviront de terme de comparaison. Deuxième expérience . Numéro Intensité Temps Distance du cliché. du courant «le pose. du tube. 390 7A 5 30" 50 centimètres 391 12A 30" 50 — I)r .1. BBRGONII . — i ni il i DBS MESURES i l.l . il;i'.»: ES EN RADIOGR U'iin: I L'intensité de i es detu clichés, mesurée i omnae il a été «lit. a donné tes résultats suivants : Cliché ir 3*K): Très l'ail.. Cliché a' -î'.tl : Vigoureux. Le cliché 390 est beaucoup pèas Enbte qot ta cKchés 392 et 398. Il étaii m' : ds 8e readkre compte si le temps de pose pourrai! dans une certaine meanre compenser une intensité pfans petite «lu contant induc- teur, en un moi de savoir si, en appelant I l'intensité du couranl indnc- teuret t le temps de pose, pour une même valeur du produit l/\ on aurait des oliehés de même miensèté, <■'.-[ ce qui a été l'ait dans l'expérience suivant»' : Troisième expérience. Nui du cl Intensité ■ iirant. Temps IL 396 387 2 A I 3A '•» 3' r:,l" fô2 132 La distance du tube à la plaque est, bien entendfn, restée ta même pour ces uVn\ cliché?, et la mesure de leur intensité a dtonné les résultats suivants : Cliché' 396: 1res faible ; Cliché .'597: bon, assez vigoureux, bien plus vigoureux que 396 (à peu prés deux l'ois plus). Ces expériences ont été répétées avec des intensités différentes, et la comparaison des clichés m'a toujours donné: les mêmes résultais que ceux signalés ci-dessus. Dans un autre ordre d'idées, j'ai essayé de me rendre compte si la résis- tance du tube influe sur l'intensité du courant inducteur, toutes les autres circonstances restant les mômes; j'ai choisi pour cela une série de tubes et je les ai rangés par ordre de dureté en prenant d'abord le plus (////■ et en allant jusqu'au plus mou. Le tableau suivant indique les résultats obtenus : Numi «lu tu Dureté du tube. Intensité lue. ervations. 3 Très dur. TA :; \ peine éclairé. 7 rrès dur. TA Mal éclairé. '. Assez dur. TA o 1 h peu plus éclairé IJ Dur. TA :. Éclairé. 14 Assez mou. TA b liien éclairé. 8 Très mou. T\ :; Très éclairé. Ce tableau démontre que. quelle que soit la résistance du tube, toutes 1044 ÉLECTRICITÉ MÉDICALE les autres conditions restant constantes, l'intensité du courant inducteur ne change pas. Ce résultat peut être attribué d'une part : 1° A ce que la bobine Ruhmkorff est un assez mauvais transformateur pour que l'intensité dans le circuit primaire ne varie pas proportionnelle- ment à l'intensité dans le circuit secondaire ; 2° A ce que les pertes par effluves, dans le cas d'un tube dur, com- pensent dans une certaine mesure la faible intensité qui passe par le tube. Conclusions. — Je tirerai de ce travail purement expérimental les conclu- sions suivantes : 1° Les mesures électriques d'intensité du courant inducteur dans une installation radiographique, peuvent s'effectuer très facilement au moyen des ampère-mètres thermiques ; 2° Dans la pratique de la radiographie on ne saurait trop se rendre compte de l'intensité du courant inducteur utilisé, car l'on peut dire que, toutes choses égales d'ailleurs, et particulièrement avec le même tube et un même temps de pose, la vigueur de cliché obtenu est proportionnelle à l'intensité du courant inducteur utilisé. 3° La vigueur du cliché est bien moins augmentée par la durée du temps de pose que par l'intensité du courant employé, et l'augmentation de ce temps de pose ne compense pas, à beaucoup près, le défaut d'intensité du courant inducteur ; 4° Dans une même installation de radioscopie ou de radiographie, toutes les autres circonstances restant les mêmes, l'intensité dépensée dans le courant inducteur ne dépend en rien de la dureté du tube employé. M. le D1 FOYEAÏÏ de COÏÏEMELLES A Paris. OSMOSE ET BI-ÉLECTROLYSE — Séance du 20 septembre — La marche des liquides dans l'organisme, les phénomènes qui l'in- fluencent ou en provoquent au dehors et sans ouverture l'épanchement ou la sortie, ont de tous temps préoccupé les médecins et les savants. L'Aca- D1' iu\i.\r DB CODRMEI-I.ES. — o-mhse i.i itl-KLK.CTnOLYSE l')i.."> demie impériale des sciences de Saint-Pétersbourg posail des 1785 cette question : « Quelle est la cause qui hors des vaisseaux met les humeurs en mou- vement?» Mais lu marche elle-même des liquides dans leurs parois vascu- laires, la pénétration à travers celles-ci de diverses substances moins visibles pendant longtemps, n'en restent pas moins importantes à étudier, â connaître. N'est-elle pas la base des injections hypodermiques ou de toute introduction par frictions cutanées, électrolyse. Dutrochet fit connaître l'osmose en 1826, et Graham vit. la dialyse, pbéiK imène à double courant isolant les substances dites cristal/oïdes des col- loïde*, permettant le cheminement des premières, alors que les secondes restaient in situ. Que de phénomènes biologiques, physiques, industriels, se sont ainsi vus expliqués ! Dans l'organisme, au voisinage des vaisseaux, en les espaces intercellu- laires, les mouvements des liquides, de pénétration ou de rejet, dépendent de la tension des liquides, de la capillarité, de la contractilité vitale. Ueœos- mose, phénomène local excrétoire, ou l'endosmose, courant liquide de sens inverse et pénétrant, s'effectuent à travers les parois cellulaires, à travers le protoplasma des cellules et se font ainsi de proche en proche. La nature des corps, des sels dissous est un élément important dans le cheminement, dans sa vitesse, dans son sens même qui peut être interverti selon le degré de la solution. Le chlorure de sodium, si employé dans les applications électrothérapiques, est endosmotique quand il correspond à 0,0012o du poids de l'eau et exosmotique quand cette proportion devient 0,01 ; il en est de même du chlorure de potassium (Dr Chiaïs, d'Évian). Chez l'être vivant, l'état physiologique et les cas individuels sont encore des éléments à faire entrer en ligne de compte. Les quantités de liquides bus dans les vingt-quatre heures, et les heures de digestion comparées aux quantités et heures de rejets (urines, sueurs), fournissent des indica- tions précieuses. Les urines surtout ont été étudiées à ce point de vue ; elles sont généralement, normalement, un peu supérieures en quan- tité des vingt-quatre heures, au volume des boissons ingérées ; diffé- rentes peu après le repas de midi de ce qu'elles sont avant ou plus tard, c'est-à-dire peu denses et peu colorées ; le repas du soir agit très peu dans ce sens : plus des deux tiers des urines des vingt-quatre heures sont ren- dus dans les douze heures du jour sous l'action des mouvements, de la nutrition et il est alors très facile d'y retrouver les traces de substances ingérées anormalemei 1 1 . Quant aux chlorures, ceux de sodium, — celui-ci vanté avec l'électrolyse dans les cas de néphrite — et de potassium, varient en quantité dans les humeurs pouvant modifier leurs proportions, en vingt-quatre heures, de 12 à 14 grammes. Le plasma sanguin total d'un homme adulte ne contient 1046 ÉLECTRICITÉ MÉDICALE que 16ffr,711 de chlorures (Schmidt), mais ce poids ne peut être absolu, les excrétions varient avec les individus, leur état de santé, leur mode de vie, la température... Partant de ces données, surtout s'il s'agit d'agents anormaux médi- camenteux, il est facile de se rendre compte des phénomènes d'osmose électrique, par l'analyse des urines des patients ainsi traités ; la lithine, l'iode ont été ainsi trouvés maintes fois, prouvant la pénétration médica- menteuse. Tous les électrothérapeutes avaient d'ailleurs remarqué ces faits depuis longtemps, les interprétant souvent mal et ne les utilisant pas, par suite, rationnellement. Ainsi, sans remonter aux recherches sur la catapho- rèse de Pivati, en 1750, on trouve, dans maints travaux de ce siècle, la constatation évidente de l'endosmose sous l'action des courants électriques ; le docteur Arthuis écrivait, en 1873, que l'électricité dynamique provo- quant des actions de transport le long des fils conducteurs, amenait dans l'organisme les métaux et les acides des piles génératrices, substances nocives qui lui faisaient préférer l'emploi de l'électricité statique ; il se basait sur la saveur qu'accusaient les patients électrisés, saveur acide ou métallique. Cette sensation est plus accusée, voire modifiée, transformée même, quand on applique sur les glandes salivaires des tampons portant des substances médicamenteuses dont la pénétration, l'endosmose donne souvent la saveur de l'agent introduit. Fabré-Pelaprat, Bardet, Péterson, Edison, Oudin... ont également signalé les actions de transport électro- médicamenteux. Il est très difficile d'isoler, avec l'emploi des courants continus, les sim- ples actions de transport, osmotiques, des phénomènes d'électrolyse qui s'y surajoutent. Dès 1890, avec l'induction, je différenciai et démontrai la cataphorèse, — l'électrolyse étant nulle ou à peu près : de la peau de poulet recouvrant, entourant un papier incolore de cyanure de potassium, recevait extérieurement par deux tampons imbibés de sulfate de fer, le courant induit ; celui-ci faisait cheminer en ligne droite dans la peau con- ductrice le sel de fer qui, arrivé sur le cyanure de potassium, y formait un cyanure double de potassium et de fer, du bleu de Prusse enfin qui s'accusait par de petites taches très nettes, très bleues et ne pouvant prove- nir de simples phénomènes d'imbibition. Avec les courants continus, le transport accompagné d'électrolyse est plus complexe. Il se forme des corps doués de propriétés plus actives, d'affinités plus puissantes, de vertus thermo-chimiques — expliquait récem- ment M. D. Tommasi en Y Électro-chimie. — Les corps qui y sont sou- mis ont ce que les chimistes appellent Y état naissant. Les lois de Berthollet sur les décompositions des corps en présence sont souvent enfreintes, l»' P0V1 M l>K noiliMii.il-. — MM08I i i Bl un rROLTSI lOiT grikee à r.'iiK-ti< >n du romani électrolytiqMe déterminant l'étal naissant. Rien de plus facile avec l'iodure de potassium de dé titrer clairement la formation d'iode naissant. Et je rendis dès L890el 1894 (communications à l'institul des 24 novembre 1890 el 18 janvier 1891) plus manifestes ces phénomènes d'èlectrolyse, d'électrolyse médicamenteuse, de bi-électrolyse, ainsi que je les appelais dès lors, et portent sur deux corps en présence, en les soumeltanl à des courants contmns, par dus espôriences in vitro. Vinsi on peut opérer «me une cuve dé verre Benfârmant une solution satinée , la plus simple de toutes, est un tampon nu une éponge imbibée de la substance médicamenteuse. » 11 est évident qu'on peut beaucoup varier ces appareils, et qu'il est impossible dans un brevet d'indiquer toutes les formes spéciales des élec- Irodes qui doivent varier suivant l'organe, la maladie et l'individu : mais mon invention porte sur un ordre d'idées entièrement nouvelles, puisqu'il n'a encore été construit aucun appareil dans le but que je me propose. » Mes appareils peuvenl être formés de tous les métaux possibles, con- tenir toutes les substances salines et métalliques, tous les alcaloïdes, enfin tous les médicaments quels qu'ils soient. Seuls, ils /permettent la dialyse électrique, et le dosage rigoureux des substances pénétrées, grâce aux pesées avant et après la médication, grâce à la forme particulièrement maniable de mes appareils, et aus-i au titrage des solutions employées. ,, Le certificat d'addition du 11) février 1891 précité contenait encore: « Les électrodes dialytiques destinées à ce transport électrique des subs- tances médicamenteuses en dehors des types indiqués, peuvenl encore être ainsi formées: » 1° De tubes coudés à angles étroits avec extrémités et coudes en ébo- nite, et deux parties en verre où le niveau du liquide est visible, terminées d'une part par une membrane dialytique, de l'autre par un bouchon se vissant, et parcouru par le fil amenant le courant électrique ; » 2° De ventouses en verre et caoutchouc où arrive un lube de verre rempli de la subslance active et parcouru par le courant; » 3° De feutre imbibé' de la substance en solution ou d'un sel crislalli-é soluble par addition d'eau au momentde l'opéralioii et permettant par son dosage préalable, l'emploi du procédé par le malade lui-même, après indication du médecin. Un godet de verre Fermé d'une membrane dia- lytique peut atteindre le môme but; Dr P0VEA1 ni: <:< i-ii[x,-i>. isolants ei conducteurs tout à la fois, en communica- tion par les parties c Kictrices avec la source d'électricité et renfermant la substance active. » La pénétration électrique a'esl pas seule visée, on a pu voir qu'à propos des métaux médicamenteux, depuis appelés électrodes solubles, il était question de les Paire agir et réagir à l'intérieur de l'organisme. D'autre part, une communication à l'institul du 19 Janvier 1891 parlail de la séparation des éléments, de leur choix instinctif par les parties mor- bides, autrement «lit «In pouvoir électif de celles-ci. Il s'effectue ainsi «les actions à distance très curieuses, visibles dans les nœvi électrolysés par exemple, où la régression se fait même en dehors du circuit, parfois mieux, constituant ce que j'ai appelé le paradoxe électrique. (Précis ffélectricitè médicale, 1891, et Électricité ruratiir, 181)5.) •■:■■ ■■:■■ Ces appareil-, électrodes etrhéophores variés, se peuvent évidemment adapter à toutes les sources d'énergie électrique, toutes cataphorétiques ou osmotiques, quoiqu'à des degrés divers. Mais au point de vue des réac- tions chimiques, bi-électrolytiques, on peut remarquer que seuls, les cou- rants continus peuvent provenir des piles primaires et secondaires, ou (h'< courants de secteurs d'éclairage. Ces derniers, quoi qu'en aient pensé, il y a encore peu d'année-, les esprits les plus judicieux, ne présentent nulle- ment les dangers qu'on leur a attribués. Je me sers, ainsi quede nombreux électrothérapeutes d'ailleurs, depuis un certain nombre d'années, des cou- rants continus de la Compagnie Edison, à Paris, et je ne sache pas qu'au- cun accident ait été signalé. J'ai imaginé de grouper en un tableau rhéos- tatique mural, facile à reproduire par tous les praticiens, les courants continus, discontinus, rythmés... avec collecteur, renverseur, mouvement d'horlogerie, bobines de rechange, éclairage des cavités; cela constitue un coinpendium peu embarrassant, peu dispendieux, qui a figuré aux Expositions de la Société Française de Physique et de la Société Interna- tionale des Électriciens de 1896 (1). m) Des rhéostats très fins, parasite très résistante, où le courant vient en dérivation de lampes à ace, chaogeables à volonté, donneront une Intensité minime facile à graduer par le collec- teur interposant pins ou moins de résistances, el par Les lampes dont fampérage peul être choisi. Belon les expériences ou besoins physiologiques, physiques-ou médùtaux, que l'on demande <à l'appa- reil. kes m'ont paru égalemenl avoir des actions de pénétration, ou per- mettre des phénomènes de transport et d'électrolyse ; mais m< - recherches dans ce domaine ne sont pas encore suffisantes pour en tirer des condu- is fermes. La description des électrodes a permis déjà en grande partie de com- prendre et de prévoir certaines applications thérapeutiques ; aussi vais-je rapidement résumer celles-ci et dire surtout dans quels cas l'osmose bi- électrolytique m'a donné les meilleurs résultats. Les électrodes métalliques attaquables par les courants et les liquides organiques onl été préconisées par maints auteurs, sou- le nom d'électrodes solubles ; le cuivre, le zinc, l'aluminium, le fer, à l'état d'aiguilles, de tiges, de trocart, bi ou mono- polaires — font disparaître ou régresser maintes tumeurs cutanées ou pro- fondes; elles agissent sur les utérus parenchymateux, atones..., pouren rétablir ou régler les sécrétions. La polarité est également un élément agis- sant: on combattra l'aménorrée et la dysménorrée en reliant l'électrode intra-utérine au pôle négatif; pour la ménorragies, le pôle positif sera seul employé. Quand ces symptômes accompagnent les fibromes, les applications seront identiques; mais, dans ce cas, il conviendra de substi- tuer aux électrodes métalliques, l'électrode-tube rempli d'iodure de potas- sium ou encore d'injecter préalablement cette substance dans la cavité utérine et d'y amener ensuite le courant. Diverses tumeurs se peuvent iv-oudre de môme, Yorchite par exemple, alors par desimpies plaques feutrées placées sur elle-. Celte dernière méthode m'a donné également de bons résultats dans la bleunm-rugic, mais le tube porte médicament est préférable. On le pro- mène, rempli d'azotate d'argent au t/2oe, dans le canal urélhral et relié au pôleposilifjusqu'àceque le patient accuse un maximum de douleur. On est ainsi sur le siège de la lésion, -ur le point de départ du processus mor- bide. C'est une sorte d'instillation électrique qui réussit très bien et qui, employée dès le début, constitue une véritable méthode abortive. On peut avec une sonde à œil, de l'ouate hydrophile émergeanl en cet œil, un fil de platine à l'intérieur et la solution d'azotate d'argent constituer extem- poranément un tube électrode porte-médicament. Pour combattre l'hy- pertrophie prostatique, le traitement, quoique eflicace, étant généralement lent, j'ai imaginé une électrode dont peut se servir le malade, après l'exa- men et le réglage par le médecin. Un tube en celluloïde courbé porte un 1054 ÉLECTRICITÉ MÉDICALE œil assez large d'où émergera l'ouate hydrophile imbibée d'une solution saturée de chlorhydrate d'ammoniaque, — substance choisie à cause de son action sur la prostate quand on la prend à l'intérieur. — Un anneau en caoutchouc que l'on colle à l'endroit ^ voulu pour que l'ouate soit bien appliquée au centre de l'hypertrophie prostatique , empêche le malade d'aller trop loin, arrête ^ $ le tube en partie introduit à l'entrée de l'anus. FlG. 4 Pour les calculs de la vessie, la même méthode serait vraisemblable- ment applicable. La dissolution de tophi goutteux — et très nombreuses sont les guérisons ou améliorations que j'ai ainsi obtenues — les recher- ches de M. Yvon et les miennes sur l'électrolyse des alcalins en présence de véritables calculs, le démontrent. Mais bien que pour l'organisme on emploie des courants faibles, on ne peut, avant que des recherches faites dans la vessie des animaux en aient prouvé l'innocuité, les appliquer d'emblée dans la vessie humaine, au risque de l'ulcérer et de produire des accidents septiques ou urémiques ; on ne peut qu'émettre le vœu de voir les électrophysiologistes élucider bientôt cette question. L'électrode que je vais décrire pour l'estomac serait indiquée, mais je crains bien que la lenteur de l'action électroly tique, ne l'empêche de remplacer de siLôt la lithotritie. CGH/183IN même si le problème de son inocuité était résolu. L'élec Irisation interne de l'estomac a été réalisée depuis longtemps avec adjonction de liquide conducteur par Bardet ; l'électrode est isolée à son extrémité, sa partie conductrice étant excavée et profonde pour que, s'il y a contact avec les parois, il n'y ait pas d'éleclro- lyse de ces parois. L'électrode positive intra- slomacale avec ingestion de solution chlorhydro- ammoniacale faible m'a donné des succès dans l'hypochlorhydrie. Contre le symptôme douleur, qu'il soit provoqué par la névralgie, le rhumatisme, le cancer..., j'ai employé les alcaloïdes et leurs sels, l'alcool PARIS i, F0VEA1 DE COURMSLLBS. — OSMOSJ 1.1 BI-ÉLECTR0LYS1 1033 camphré..., Très souvent, presque toujours, j'ai obtenu avec la morphine, la cocaïne..,, appliquées avec le pôle positif, une sédatiou immédiate, plus mi iimins durable; dans deux cas «le cancers du sein, à Forme extrême- ment douloureuse, j'ai obtenu an calme, ane absence de douleur, dueanl plusieurs heures, amenant le sommeil el que a'avaiem pu produire les injection- il»' morphine Des dentistes ont pu ainsi enlever des dents avec hi cocafe i te courant continu. Et si je place ici ces applications dans cette partie de m. >ii l'inde plus spécialement consacrée à la bi-éJectrolyse, r'i -t qu'il s'y pas» également des phénomènes de décomposition chimi- que, intéressante à mentionner; en effet, prend-on des tampons de linge absolument blanc et entourant l'éponge mouillée de l'alcaloïde es solution incolore, en trouve très sowvend eux deux pôles des colorations ditVeivni. -. attestant la formation éleetrolytiqae de deux corps diûerents à chaque pôle, !»<• même que Ciniselli a àémontré la production aux dépens de l'organisme de radicaux acides el alcalins, il ne répugne pas à l'i-pril d'admettre que les alcaloïdes simples on mélangés se comportent de même; pour leurs sels, cela parait évident. Mais c'est là une étude «pie faute de loisirs et d'instrumentation spéciale, l'éleclrothêrapeute ne peut que signaler au chimiste. Il est certain que l'éleclrolyse fournissant de l;i ihaleur à certains corps qui en ont besoin peur sortir de combinaison ou se combiner, ainsi que Fa depuis longtemps démontré M. Donalo Tommasi, permet d'expliquer non seulement ['état unissant des chimistes, mais encore certaines actions inexpliquées et curatives des phénomènes électriques. Dans la tuberculose, les ventouses employées, remplies d'iodnie de potassium créosote, subissent aussi des variations de coloration. Les résul- tats thérapeutiques ont été souvent très encourageants, les signes morbides de l'affection pulmonaire diminuant d'intensité. La ventouse classique avec pompe peut être employée, ou encore diverses ventouses du com- merce avec petit récipient el fil additionnels ; pour la ventouse classique, on la remplit à demi de liquide, un fil relié au robinet ou soudé' intérieu- rement amène le courant dans le liquide. Il se passe alors un ensemble d'actions concourant à l'absorption du liquide; la ventouse a soulevé la peau, augmentant ainsi sa porosité, et le courant électrique agit dans le même sens, sans compter l'escharre, la révulsion que l'on peut aussi pro- duire si le fil amenant le courant touche la peau. J'ai souvent placé deux électrodes semblables et diamétralement opposées sur le siège d'une caverne. Malheureusement, les applications ne sont pas toujours possibles, les malades très amaigris n'offrent pas toujours une surface plane suffi- sante; en outre, les ventouses laissent des ecchymoses noirâtres assez longues à disparaître et qui effraient ou ennuient les malades et les empê- chent de recourir à cette médication... 1056 ÉLECTRICITÉ MÉDICALE De cet exposé assez long, résulte qu'existent, et même sont consacrées, les applications déjà anciennes, méthodiques, rationnelles... de la bi- électrolyse. Les observations, les faits cliniques, les multiples guérisons de ma pra- tique médicale, quelques cas, datant de plus de dix ans et que je pourrais personnellement donner coïncideraient avec celles, nombreuses, récentes, publiées un peu partout, surtout en ces dernières années. Les observa- tions médicales et les expériences de laboratoire ont contribué à appeler l'attention et à éclaircir un chapitre nouveau de physique biologique : la capillarité et l'osmose dans les tissus vivants, sous l'action de divers agents, avec des substances variées... Les pesées faciles avec mes tubes ou mes tiges solubles électrocliques permettent au physicien la détermination facile, avec un courant déterminé, du poids des substances introduites; le clinicien n'en ayant pas toujours le loisir. Labi-électrolyse, ensemble de phénomènes thermo-chimiques, accompagne toujours, avec les courants continus, l'osmose et la capillarité vivante. Quoiqu'il en soit, cet ensemble méthodique d'applications électrothérapiques, qui entre de plus en plus dans la pratique médicale, et auquel j'ai largement contribué depuis quel- ques années, méritait d'être résumé et mis au point des légitimes priorités ; c'est ce que je crois avoir fait devant vous, en ce premier fonctionnement de la Sous-Section d'Électricité médicale du Congrès de l'Association française pour l'Avancement des sciences. M. leD1 EOYEAU de COURMELLES. DE QUELQUES CAS RADIOGRAPHIQUES INTERESSANTS. — Séance du 20 septembre — Il est aujourd'hui difficile de faire du nouveau en radiographie et en radioscopie, en ce sens que ce domaine a été tellement et multiplement exploré qu'on ne peut plus guère trouver que des questions de détail. C'était d'ailleurs l'opinion que j'émettais dès mon enseignement des rayons X à l'École pratique de la Faculté de Médecine de Paris, premier U' F0VJ w l'K I 01 RMELLBS. — Ql BLQ1 KS I 18 RAD106B IPHIQI I B KMH enseignement radiograpbique, alors paru, ''il L897. Mais dans le champ des applications médicales, il n'esl pas, du reste, de détails insignifiants, !;i portée thérapeutique pouvant être très intéressante. Ainsi, voici un eas où l'on pm se demander quelle était la conduite à suivre, et où d'autres et antérieures radiographies enseignèrent L'expecta- tion. L'observation suivante est du !>' S. Bernheim, qui m'a amené l'enfant à radiographier. Elle esl très intéressante; elle démontre que, dans certains cas, la radiographie, tout en révélant de^ lésions insoupçonnées â l'examen Ordinaire, démontre la réparation possible el sans interventions. Divers cliohés rt< 1 1 ieu a | >eu d'au- dessous du foie qui en gène la vision, par une insufflation méthodique en un»' sonde appropriée^ un tube de caoutchouc, fermé à son extrémité ingérée et percé de petits trous, porte une certaine quantité de grains de plomb. Le poids joint à linsulllation d'air distend l'estomac et le rend visible. Biais je crois que le premier document durable, la première radiographie stomacale, sur le vivant n'a été prise qu'en décembre dernier, et très som- mairement publiée depuis peu (lecture à l'Académie de Médecine du 23 mai 1899 ; présentation de la radiographie). Je vais vous donner l'observation aussi complète que possible, car, vu les réticences du malade, les racontars de Fentourage, le milieu névropathique, j'ai dû éliminer bien des affirmations qui m'ont paru erronées. M.R. G.., cinquante ans, vient se faire électriser chez moi pour un rétrécisse- ment de l'estomac diagnostiqué par un grand nombre de médecins et de chirur- giens de Paris et de province, et non des moindres. A l'examen, en effet, on observe facilement à la pression, une masse dure de volume limité occupant la région gastrique. Interrogé, le patient répond que pendant de longues années il a vécu d'une vie factice, énervante et mangeant peu ou point ; il avait « l'estomac capricieux, » se nourrissant alors d'un peu de thé et c'était tout! Le malade ne peut supporter aucune sonde et le lavage de l'estomac qui a été tenté n'a pu être continué, aussi ne puis-je songer à la radioscopie ni au déplissement de l'abdomen; la radiographie, peut-être possible, est seule à tenter. 11 m'était impossible de penser à l'ingestion de petites lampes à incan- descence, qui chez les individus amaigris, m'ont permis, il y a déjà neuf ans, de voir par transparence les néoplasmes. Le 20 décembre, je prescris en même temps que l'alimentation, dans de la confiture, l'ingestion de dLx grammes de sous-nitrate de bismuth ; une demi- heure après le malade était chez moi prêta être radiographié ; la photographie prise et révélée ne donna rien. Une semaine après, répétition de l'ingestion de bismuth et de la radiographie ; ce jour là, le malade ayant eu « meilleur appétit » avait mangé plus abondamment et avait la sensation d'avoir l'estomac bien plein. Diverses radiographies de 30xM furent prises, mais la première seule a donné des résultats qui se peuvent constater sur l'image : une sorte de masse bi-trapézoidale, à petites bases accolées, représente l'estomac ; des aspects moins noirs latéraux indiquent vraisemblablement des portions sclérosés de l'organe sécréteur du suc gastrique, les côtes se détachent à droite nettement, à gauche 1060 ÉLECTRICITÉ MÉDICALE d'une façon vague avec des plans divers superposés, de lecture assez difficile. Le foie plus pâle se trouve très éloigné de l'estomac, comme s'il était également rétracté. Peu après la prise de celte radiographie, le malade très affaibli eut une angine simple pultacèc, qui présenta un caractère de gravité extraordinaire avec syncopes extrêmement fréquentes, dont on le tirait rapidement par les tractions rythmées de la langue, du Dr Laborde. J'eus alors l'occasion de voir fréquemment l'entourage et d'apprendre quelque peu les antécédents du malade, c'est-à-dire diverses tentatives de suicide par une solution concentrée de bro- mure de potassium notamment, par du laudanum, la volonté bien arrêtée de ne pas manger. On comprend qu'en ces conditions, le malade ait eu peu de peine à rétrécir son viscère central digestif et à lui donner l'aspect décelé par les rayons X. Dep'iis, le malade guéri de son angine, semble avoir bénéficié de son affection intercurrente et des faradisations stomacales faites auparavant, les aliments passent mieux et le vin rouge est toléré, — ce qui n'était plus depuis longtemps — et l'état général est meilleur. Une autre radiographie doit être prise d'ici peu, qui complétera l'histoire du malade, mais d'ores et déjà, vu cette priorité de radiographie stomacale, j'ai cru bon de donner cette observation rapide et incomplète pour les raisons que j'ai dites. J'ai répété à plusieurs reprises cette expérience sur quelques amis ayant copieusement dîné et pris comme terme de comparaison, et moi-même ayant absorbé en plus 10 et 20 grammes de sous-nitrate de bismuth ; nos estomacs étant normaux ou dilatés, nos résultats furent peu nets ; seul, mon estomac se montra d'une manière fugace, sur l'épreuve, lorsdudéve- loppement. Je me propose de reprendre ces tentatives avec des doses dou- ble ou triple du corps opaque, pour rendre l'estomac normal apparent définitivement. Quoiqu'il en soit, peu à peu, sans grands progrès réels depuis 1897, et ainsi, je le répète, que je le prévoyais dès cette époque, la radiographie étend son champ d'observation par des artifices opératoires et de légers perfectionnements dans les appareils et la vue de l'estomac rétréci, notam- ment, est absolument acquise. Ce n'est pas sensationnel, mais la marche vers le mieux est incessante, et n'est vraisemblablement pas près de s'arrêter ! Tous nos organes, conte- nant et contenu, livrent ainsi un à un leurs secrets. Il n'existe plus de corps opaques ; il n'y a plus que des substances plus ou moins perméables à la lumière obscure découverte par Roentgen ; ce n'est plus qu'une question de puissance des appareils ou d'artifices chimiques, pour qu'elles soient toutes traversâmes ; les degrés divers de transparence étant d'ailleurs des éléments^précieux de diagnostic et de différenciation. TABLE ANALYTIQUE Dans cette table, les nombres qui sonl placés après la lettre /> se rap- portant aux pages de la première partie, ceux placés après l'aslériques _ - rapporlen I à '.lies de la deuxième partie. Abus du tabac, p. 364, * 890. lents des chaudières à tubes d'eau, p. 204. 2 176. des meules, p. 210. 21 1 , £ 262. Acétylène, p. 201, 228, 235. (Hydrogénation de l'), p. 2 !0. Acide adipique, p. 2?i. Acoustique, p. 218, 263, _ 268, 271. Acte germinalif, p. 259. Actionde l'arc voUaïiue sur les gaz, p. 22 . Adam-Smith On document inédit d'), p. 344. ip/ane (Nouvel , p. 244, 385. Êite (Direction des), p. 2'ii. Afrique, p. 37, 200, 263, 331, 2 168, 811. Age de la pierre en Tunisie, p. 284. (Analyse pêtrographique), p. 285. du Pas-de-Calais, p. 196,248, 295, 296, _ 597. Agrégation des maçonneries, p. 200, 2 228. Agriculture École coloniale d'), p. .'lio. Électro-chimie agricole), p. 328. (Coopération dans I' , p. .'!37. Agronomie, p. 3ls. 2 769. Aigre D" D.). — Discours, p. 117. Amiante Électrodes en), p. 451. Air liquide, p. 72. (Oxygène de 1*), p. 237. Aire d'une courbe gauche, p, 142, * U5. Aisne (Industrie quaternaire de la région de Soîssons . p. 284, * 550. (Le bronze dans I' . p. 290, 2 588. (Œuvre de Godin, de Guise), p. 341. Algérie '< Recherches paléthénologiques), p. 278. Albumens cornés, p. 257. ' Albuminurie, p. 31 I. Alcoolisme, p. 338. AllaiNl (F.). — Discussion sur le traite- ment par le Max statique induit, p. 392. Traitement du glaucome, p. 303. Discussion sur Les courants tran-,for- 111 -. p. 451 . Allemagne (La mer allemande), p. 240, * 357. (Électrochimie agricole), p. 328. (Habitations ouvrières en), p. 361, 2 s-:;. Allier (Crâne de Beau] , p. 203. Allocution de U. Barthélémy, p. 278. — du Dr Hamy, p. -296. Aloy (D1). — Cyanure double, p. 230, * 329. Alpes-Hautes Zonedu Briançonnais ,p. i _ W3. Alternatives voltiennes dans le traitera ni de> atrophies musculaires, p. 455. Aluminium Son emploi , p. 207. 2 195. Amans 1 Dr). — Nouveau phonographe, p. 218, 2 268, -71. Mécanique animale appliquée à la phonographie, p. 263. Ambleteuse (Station biologique d', p. 266, _ .00. 10G2 TABLE ANALYTIQUE Amphioxus lanceolatus, p. 272. Analyse pétrographique, p. 285. Anatomie des Passerina provençaux, p. 258, 26 î, * 491. de l'appareil vasculaire de l'Am- phioxus lanceolatus, p. 272. Angiomes graves, p. 455, * 990. Anglais (Enseignement de F), p. 356. Angles (Fossiles des), p. 250. Angleterre (Plantes observées en), p. 260, * 479. (Côtes d'), p. 276. (Engin balistique en usage en), p. 373, * 895. (Château de Douvres), p. 374, *968. (Boulonnais et) au xir2 siècle, p. 383, *952. (Excursion générale à Douvres), p. 491 . (Excursion à Cantorbery), p. 498. 252. en che- Animaux aveugles, p. 1 Anomalies du Mercurialis annua. Anthropologie, p. 278, * 541. Automne (Cultures dérobées d'), p. 322, *783. Automobilisme, p. 166, 189. (Transport des automobiles min de fer), p. 192. aux colonies, p. 213, * 245. Aphroditiens, p. 269. ] Appareil pour Faction de l'arc voltaïque sur les gaz, p. 529. aérien, p. 244, * 385. vasculaire de FAmphioxus lanceola- tus, p. 272. venimeux de la vipera aspis, p. 274, 2 522. - à masser, p. 308, * 705. 227. p. 258, Arc à courants alternatifs, p. Archéologie, p. 373, * 895. Archipel Bréhat (Botanique de F), *456. A rdèche (Observations météorologiques dans F), p. 241. Ardennes (Stations campigniennes des), p. 280. Ardre (Vallée de F), p. 281. Ardres (Entrevue d'), p. 380. Annélides polychètes, p. 263, * 491. des côtes d'Angleterre, p. 273. Armorique (Assises ordoviciennes de F), p. 248, * 411. ArnouFil (Cel C). — École des Hautes- Études industrielles de Lille, p, 356. Arras (Excursion finale), p. 501. Arthrites, p. 461. Articulations (Mobilité des), p. 308. Ascenseur des Fontineltes, p. 506. Aseroft (V.). — Discussion sur le rou- get ;ris, p 268. La pêche au chalut, p. 268. La pèche à la ligne sus les côtes de la Galles du Nord, p. 268. 128. 22â_ 291. 5.V2. Assainissement des ports, p. 366. Assemblée générale, p. 99. Assises ordoviciennes, p. 248, * 411. Assistance mutuelle en matière d'hospita- lisation, p. 3W. Association britannique (Séances avec F), p. 215.277, 296, 317, 329. Réception, p. 4H4. Association française en 1898-1899, p. Astigmatisme (Correction de F), p. * 283. Astronomie, p. 137. physique, p. 142. Atelier de fabrication paléolithique, p. Atlantique (Diatomées rares de Fj, p. * 437. Atmosphère (Exploration de la haute), p. 243. (Électricité atmosphérique), p. 244. Atrophies musculaires, p. 455. Aiil>i*"ii (Ph.). — Mutualité scoloire, p. 355. Réforme du certificat d'études, p. 358. Anlt fin Mesnil (G. d'). — Stations préhistoriques delà Picardie, p. 282. Auto-régulateur delà constance de la tem- pérature animale, p. 274, * 519. Avancement d'un plan immergé dans un fluide-, p. 164. Babinet (Système de construction des cartes de), p. 139, * 73. Baccalauréats (classique et moderne), p. 454 . Badigeonnage de gaïacol, p. 314 * 737. Bains de lumière, p. 311. Balistique (engin), p. 373, * 895. Ballons-sondes, p. 243. Balnéation populaire, p. 367. Baratl «c — Effl ovation, électromagné- tique chaude,- p. 458. Bai»l>iei*-Delayeus. — Discussion sur la natalité, p. 339. Habitations à bon marché, p. 340. ISarl>iei* «le Moutanlt (Msr) —Mo- bilier de Pierre Brossonnet de Saint- Victor, à Béthune, p. 384. Barthélémy. — Allocution, p. 278. Bas-Boidonnais (excursion archéologique) p. 376. Basse -Provence (Préhistoire de la), p. 294. Bataillon.— Blastoderme et parablastc chez les poissons osseux, p. 275, £ 529. Pigmentation chez des métis des poissons osseux, p. 275, * 533. Batraciens, p. 394.'' Beauléon (Le crâne de), p. 293. Beauvais (Industrie quaternaire région de), p. 284, * 550. (Néolithique de la région de), p. 288, *559. Beelère.. — Discussion sur le goitre exophtalmique, p. 407. La vision dans l'examen radiosco- pique, p. 459, * 1017. de la i \i;i.k \\ u.\ i [Qi i: 1003 Beghln \. - i; dculs, pp 143 224 _ \\:. ItollSIÏIM'I. — \, , 1 I II). I F l I I, ,1 1 .ll| lui mu lus Intrus ... p. _'i,i. _ 189, lï«'i/'y.«' M \i Plantes rares des environs de Montforl l'Amaury, p. 855. I lore des ruinée, p. î P i taux des rosg( p. - Belfort Territoire de grottes de Gra vanche p. 983. Bengeoco M"* M. . Décorations inl ■ rieures dans le Boulonnais au xvih1 siè< le, p. 984, _ 983. Benoît. — Allocation, p. 218. Benzène, p. 229, _ -'<2b. Benzine Lois de substitution de . p. 237. Bergronié D'J. . — L'électricité médi cale el le médecin électricien, p. 386. Discussion sur le traitemenl par le n ux statique induit, p. 993. Mu- les courants à haute fréquence, p. 395. sur l'incontinence d'Urine, rant, p. 488 p. 408. sur le mal plantaire perfo- sur 1rs rétrécissements, p. 438. sur les courant et effluve induits, p. 139. sur 1rs courants transfor- més, p. 451. sur les rétrécissements, p. 453. Traitement des anomalies graves, p. 155, 2 990. Utilité des mesures électriques radiographie, p. 159, 2 1035. Bergues Excursion à), p. ">n8. Bernhelm (S.). — Traitemenl de la tuberculose par la méthode deLanderer p. 383 2 642. La fièvre des tuberculeux, p. 384, * 654. Ectopies cardiaques, p. 305, " 663. Bertholon. — Enquête sur la tuber- culose pulmonaire en Tunisie, p. 309, * 715. Bertrand (C. Eg.). — Terrain liouillrr d'il irdinghen, p. 246, * 388. Structure des fougères actuelles, p. 252. Besançon. -- Exploration de la haute atmosphère, p. 213. Bëthune Mobilier de Pierre Brossonnet de Saint-Victor à , p. 384. Béton armé, p. 2ns. _ 216. 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Études des industries primitives de la Marne, p. 280, * 542. Stations campigniennes, p. 280. Présentation d'objets de l'époque néolithique, p. 282. de silex taillés recueillis à Wimereux, p. 292. d'objets des industries pré- historiques de la Marne, p. 296. Botanique, p. 2M, * 419. BoucliacouiMt (L.). — Rapport sur l'endodiascopie, p. 441. Bouchard (Dr;. — Discussion sur la diphtérie, p. 302. Sur les névralgies, p. 307. Boudin. — Discussion sur le rapport de M. Poucholle, p. 354. Bou-Grara, tête du Transsaharien, p. 199. Boulogne- sur-Mer (Congrès de), p. 99. (Comité local), p. 111. (Port de), p. 213. (Visite au Musée de), 'p. 250, 296, 378. (Monuments de), p. 378. (Ensellure lombo-sacrée à), p. 282, *548. (Excursions préhistoriques aux envi- rons de), p. 291, *569. (Conférences faites à) p. 263, 469. - Excursions du Congrès de), 483. Boulonnais (Reptiles jurassiques du), p. 250, * 416. (Mollusques marins du), p. 262. (Préhistoire du), p. 278. (Campement préhistorique à Wime- reux), p. 284. (Silex recueillis à Wimereux) p. 292. ("Division de la propriété dans le', p. 325. * 797. (Excursions archéologiques), p. 376. (Église de Dannes en), p. 380. (Temple fortifié d'Estréelles), p. 381. et l'Angleterre au xne siècle, p. 383, *952. (Décoration intérieure dans le) au xne siècle, p. 384, *962. BouiMnielot. — Discussion sur l'his- toire de l'ovule, p. 255. Composition des albumens cornés, p. 256. Bourses de session, p. 113. Boussole (Déviation delà), p. 165, * 161. Itou veauH (L.). — La série du cyclo- pentane, d. 234. Bi»aemei* (G.). — Station du morit Pilât, 242. Rraeiner (Dr L.). — La microphoto- graphie et l'histologie végétale, p. 257. L'érythroxylon hypericifolium, p. 260. Bréhat (Botanique des îles de), p. 258, * 456. Bim'-iiioihI (Dr)- — Discussion sur la balnéation, p. 367. Bretagne (Assises ordoviciennes de), p. 248. * 411. (Flore de Basse-), p. 251, * 433. Iîi'4'iiil (Abbé). — Industrie des limons quaternaires, p. 284, * 550. - La grotte de Rotoma, p. 286, * 556. La néolithique entre Beauvais et Soissons, p. 288, * 559. Le bronze dans l'Aisne, l'Oise et la Somme, p. 290, * 588. Excursions préhistoriques aux envi- rons de Boulogne-s/M., p. 291, * 569. Brenillarcl (Dr C). — Massage pneu- matique, p. 308, * 705. Briançonnais (Zone du;, p. 248, * 403. Bricka. — L'automobilisme aux colo- nies, p. 213, * 245. Brissautl (Dr). — Œuvre scientifique de Duchesne, de Boulogne, p. 469. Broca (André). — Télégraphie sans fil, p. 27. Communication à la session com- mune avec l'Association britannique, p. 216. Discussion sur les oscillations élec- triques, p. 221. Correction de l'astigmatisme, p, 222, * 283. ■ Champs de force et transports d'éner- gie, p. 224. ■ Discussion sur les variations élec- triques du cœur, p. 393. Bronze dans l'Aisne, p. 290, * 588. Broiiardel (Dr P.).— Discours, p. 119. Brunoy (Bosserons de), p. 294. Bryozoaires santoniens de Tours, p. 248, *406. Bucliet (G.). — Pèches canariennes, p. 264. Dosage du Plankton, p. 265. Bug-net (A.). — Régénération osseuse chez les batraciens, p. 394. Bureaux de l'Association, p. 103. ire et 2e Sections, p. 137. 3e et 4 e — p. 144. 5e — p. 218. 6e — p. 22'J. 'e — p. 240. 8« — p. 246. 9e — p. 251. 10e — p. 262. IIe — p. 278. 12e — p. 299. 13e — p. 318. 14e — p. 331. 15e — p. 333. 16= — p. 345. 17e — p. 360. de la Sous-Section d'archéologie, p. 373. 1 Alll.K W AI.Y ïlol I. Bureau d*électrlcit«'- undiial.\ |>. 380. Burin phonographique, p. H8, *271. Cabane» néolithiques, * 615. Cachenx É. . — Coopération chei les marina pêcheurs, p. 336, 2 ,s-'-' Habitations ouvrières, p. 361, _ 835. Caféine (Effets psychiques de là . p. 313, _ 734. riiiiiin*. — L'empereur Carausius, p. 382, _ !»43. Calais (Port de), p. 380. (Excursion à), p. 498. Calcul des carènes, p. 163, * 158. Calculs (Règle à), p. 143, *142. Calendrier (Réforme du), p. 142, * l'tO. Callot (Dr). — Guérison des tumeurs blanches, ]>. 307. Campement préhistorique, p. 284, 292. Camus Dr F.) — Rotanique de l'archipel Bréhat, p. 258, * 456. Canal venimeux de la Vipera aspis, p. 274, * bî2. de L'urètre, pp. 409, 452, 455, * 981. Canalicule séminifère du Moineau, p. 269. Canaries (Pèche aux), p. 264. Canaux (Traction mécanique sur les), p. 209. sécréteurs des graines dis gutlifères, p. 259. Cancroide labial, p. 364, * 890. Cannon. — Un document inédit d'Adam Smith, p. 344. Cantorbéry ("Excursion à), p. 498. Canu. — Bryozoaires santoniens. p. 248, _ '.06. Cap de la Un, . p, 217. Gris-Nez, pp. 201, 497. Capita.il h . — Discussion sur les industries primitivesde la .Marne, p. 280, *542. sur les stations néolithiques, p. 281. Analyse pétrographique, p. 285. - I H atelier paléolithique. Excursions préhistoriques aux envi- 1065 Palier i rouleaux , ■oulis, rons de Boulogne, p. 291, _ 569. Carausius empereur, p. 382, *943. Cordage du coton, p. 303, * 885 . fureurs supprimant le tangage el le p. 162, * 148. (Calcul des), p. 163, 2 158. Carica papaya, !.. p. 255. Carnoi Digui du porl de Boulogne, p. 213. Carpentler F. . — Droits universi- taires, p. 355. Cartaz l»1 A. . — Éléphantiasis du nez, p. 315, 2":>7. Carte viticole, p. 327, 2S,,:'- de France de Cassini, p. 33t. Cartes Construction 'les . p. 139, * 73. tViaralirnga , p. Il Fumivore lavanl les fumées, p. 191. Moteur thermique Bans échappe ment, p. 191 . Discussion Bur te mouvement d'un ,i\ iateur aéroplane, p. 204. -m le béton armé , p. 208. (1rs i li.ill sur le chaufl dières, p. 210. Équivalenl mécanique delà chaleur. |i. 22.">. Cassini (Rapport sur la carte de France par), p. 331. Catalogne (de). — Discussion sur les habitations à bon marché, p. 340. Catalog ue des reptiles jurassiques, p. 250, *416. de plantes rares, p. 2.")-"). de stations préhistoriques, p. 282. Cathédrale de Thérouanne, p. 374. 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Combustible des chemins de fer de pénétra- tion en Afrique, p. 200, * 168. Commissions permanentes, p. 1<>8. Composition des albumens cornés, p. 255. du liquide d'un kyste Indatique, p. 315, * 754. Compte rendu moral, p. 128. financier, p. 132. 1000, Conférences, pp. 1, 42, 27,37,60, 72, 82, 96, 463, 469. Congrès de Boulogne- sur- Mer en p. 99, 359. de géographie, p. 331. Conseil d'administration, p. lOî. Conservation de la masse, p. 233. du centre d'énergie, p. 237. de la matière vitale, p. 238. Etude du béton armé, sur la digue Carnot, température humaine . Considère . — p. 208, * 216. Discussion p. 215. Constance de la p. 274, * 519. Construction des cartes, p. 139, * 73. Containin (F.). — Hydrothérapie en chambre, p. 360. Coopération chez les marins pêcheurs, p. 336, * 822. aans l'agriculture, p. 337. Coquilles crétaeiqueSj p. 248, * 396. Corrtemoy (J. de). — Résine du Cour- baril, p. 259. Cor*naille (F.). — Structure des fou- gères actuelles, p. 252. Cornu (Max.). — Récolte et envoi des plantes exotiques, p. 261. Correction des déviations de la boussole, p 165, * 161. Corse (Pèche en) p. 263, 2 497. Cossmann (M.). — Coquilles créta- ciques, p. 24^, * 396. Côte d'ivoire, p. 331. Côtes du Nord (Botanique de l'archipel Bréhat), p. 258, * 456. d'Angleterre, p. 273. Coton, p. 363, * 885. Couches stratifiées de la vallée de la Seine, p. 293. Courants alternatifs, p. 227, 440. ondulatoires, p. 457. de haute fréquence, p. 316, 452 et de haute tension, p. 394. voltaïques stables, p. 407. - induits, p. 439. transformés, p. 451. Courbaril Résine du), p. 259. Cours d'adultes, p. 345. Crânes, p. 293, 296, *618. Cravanche (Grottes de), p. 283. Création (temps de) p. 233. Crèche (Hygiène d'une), p. 370. I \l;| I W \l . sur iphtolmique, p. 107. tmr l'incontinence d'urine, p. inT. Traitemeal du mal perforant plan- taire, p. 108. Crokilei*. — Principi ■ d'astronomie physique, p. 1 42. _r fa Tayac, p. 294. Crucifères Pistil des . p. 256. 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Deux-Sèvres i Ibservations météorologi ■ I h.- dans les , d. 243. Développement de la pigmentation chez des métis de poissons osseux, p. 275, _ Déviations de la boussole, i . 165, 2 161. Diabète, p. 313, 730. Diatomées rares, p. 2ô2. 2 ''37. l>i<*k«*on.— Richesse dulail en matière grasse, pp. 323, 324, 2 790. Dieppe (Ensellure lombo-sacrée à), p. 282, *548. I)ieu. la matière vitale, p. 238. Digestion, pp 311, 313, 2 "4, 739, 732. Digue Carnol du port de Boulogne, p. 213. Dinosaurien (Squelette de), p. 247. Diphtérie, p. 301, 2,',:'>:'- aviaire, p. 324, 2 796. Diplopodes\ Respiration branchiale chez les> p. 275. 2^27. Direction des aérostats, p. 244. Discours, pp. 117, 119. I2«, 132, 218.278, 296, 318, 373. 386, 486, 487. Dislère lJ . Discussion sur Frédéric Sauvage, p. 147. sur le mouvement dans les canaux, p. 162. sur la suppression du tangage et du roulis, p. 162. sur la résistance à l'avance- menl d'un plan immergé dans un fluide, p. 164. sur l'automobilisme, p. 188. sur l'organisation do person- nel des voies navigables, pp. 189, 191. — sur le transporl des automo- biles eu chemin de fer, p. 198. sur !<• mouvement d'un avia- teur aéroplane, p. 204. -sur le boisemenl des dunes, p. 206 -sur l'emploi de l'aluminium pour la navigation Ûuviale, p. 208. sur le béton armé, p. 209. p. 211 — sur les accidents des meule-. sur la digue Carnot. p. 215 1068 TABLE ANALYTIQUE I)islèr»c (P.).— Allocution lors de la session corn mune avec l'Association Britannique, p. 216. Dissolution des sels, p. 236, * 337. Diverticule hépatique des Cépbalochordés, p. 273. Divisions cellulaires directes dans Je canali- cule séminifère du moineau, p. 6b9. Documents officiels, p. 99. Dolmens (Industrie humaine à l'époque des) p. 294. Dominer (F.). — L'air liquide, p. 72. Dordogne (Croze deTayacf, p. 294. Dosage du Plankton, p. 265. Douai (Excursion à), p. 50:'. Douvres (Château de), p. 374, * 968. (Excursion à), p. 491, Drapeyron (L.). — Grande carte de France, par Cassini, p. 331. Droits universitaires, p. 355. B>i>oiiiiicaii (Dr). — Assainissement des ports, p. 366. l)i*uai»t (V.-E.). — Réforme du calen- drier, p. 142, * 140. Dul>ail-ltoy . — Grottes de Cravanche, p. 283. Duclienne, de Boulogne /Son œuvre, p. 469. (Inauguration du buste de), p. 486. Dunes (Boisement et culture des;, p. 203, * 188. Dunkerque (Excursion à), p. 503. Dupin (Cyclides de), p. 138. I>isi*oy tic BiMtigitac. — Calcul de la résistance des carènes, p. 163, * 158. Discussion sur la résistance à l'avan- cement d'un plan immerge dans un fluide, p. 164. Dyspepsie nervo-motrice, p. 392. Eaux littorales (Présence du rouget gris dans les) p. 267, * 512. — de-vie des Charentes, p. 327, * 805, Echappement (Moteur thermique sans) p. 191. Eclogite (Variation d'aspect de 1') em- ployée pour la fabrication des haches de pierre), p. 285. Ecole coloniale d'agriculture de Tunis , p. 319. des Hautes études industrielles, . p. 356. Economie politique, p. 333, * 816. Ectopies cardiaques, p. 305, * 663. Effets psychiques de la caféine, p. 313, * 734. tertiaires de l'électrolyse, p. 455. Effl'uvalion électro - magnétique chaude , p. 458. Effluve induite, p. 430. Eglise de Dannes, p. 381, * 914. Egypte (Population de la Haute-), p. 296, t 618. Electricité, p. 221, 222, 223, 224, 226, 227, 229, 230, 231, 243, 244, 274, 316, * 274, 287, 292, 298, 304, 311, 519. atmosphérique, p. 243, 244. médicale, p. 386, * 974. Electro-aimant (Champ d'un) p. 222, * 287. (Recherche des débris de 1er dans les yeux), p. 440, * 979. Electrotechnie agricole, p. 328. Electrodes sta biles, p. 451. Electrolyse (Traitement des rétrécissements par F), p. 409. (Traitement par F) de l'entropion, p. 440. appliquée dans le canal de l'urètre, p. 455. bipolaire, p. 460. de Furètre, p. 452, * 981. - des angiomes graves, p. 455, * 990. Eléments figurés du tube digestif et gly- cosurie, p. 311, * 724. Étéphantiasis du nez, p. 315, * 7^7. Embouchures fluviales (Pèche dans les) p. 276. Embryogénie des Protula et Serpula , p. 296. Embryons de poule, p. 276. Empereur Carausius, p. 382, * 943. Enchondrome du placenta, p. 314, * 744. Endodiascopie, p. 441. Engin balistique, p. 373, * 895. Knlai't. — Discours, p. 373. Cathédrale de Thérouanne, p. 374. Energie électrique, p. 229. (Équation de F) p. 232. (Centre d'), p. 237. (Vitale), p. 238. Enquête sur la lubercidose pulmonaire, p. 309, * 715. Enseignement, p. 345, * 827. de la géologie, p. 246. Primaire supérieur, p. 346. Secondaire, p. 351. del'anglais, p. 356. Scientifique élémentaire, p. 357. Ensellure lombo-sacrée, p. 282, * 548. Entropion (Traitement de 1'), p. 410. Envoi des plantes exotiques, p. 261. Eocène (Fossiles de F), p. 250. Époque halstaltienne, p. 274, * 541. gauloise marnienne, p. 280, * 342. paléolithique, p. 280, * 542. néolithique, p. 282, 285, 295. quaternaire, p. 284, 3:5, * 550, 615. - du bronze, p. 290, * 588." (ateliers de fabrication quaternaire, 291 des dolmens, p. 291. de la formation du Pas-de-Calais, p. 249, 295, 296, * 597. Equation de l'hydrodynamique , p. 137, * 1. de l'énergie et de la chaleur, p. 232 I MU.i: \\ \| N flQI I LOGO Équivalent mécanique de la chaleur, p ::'. Erreur det wattmètret électro-dynamiques p. M7. Erythroxylon hypericifotium, p. 260 nu \ oyagea botaniques en . p. 261 . Etlomoi . p 313, _ 730, 7.tj ip/ei Ponl d' , p. 205, _ i><;. Éta< pathologique des raies lacrymales p. 307, »69 Ethnographie des populations de la Seine- Inférieure, p. 282, _ 544. du Japon, p. 2*0. de l'indo Chine, p. 286. du Haut Tonkin, p. 2>7. Eihylamines, p. 233. Etincelle globulaire, p. 226, 243 _ toi. Etude graphique de ta flexion des prismes p. 141,* 128. (/>/ béton armé, p 208, _ _'16. • déviations de la boussole, p. 105 2; 168. botenioua de l'archipel . 267, _ 507. craniologique, p. 293,~296, 2 618. Bvana John . — 11 y a quarante ans. (Première découvertes de L'homme pré- historique . p. 250, 296. Evolution des Uonstrillidés, p. 20$. du canal venimeux de la Vipera aspis, p. 274. 2 522. Examen radioscopique, p. 159, 2 1017. ■/m',*/* préhistorique, p. 291, _ 5 »9. archéologique, p. 375. Excursion du Congrès de Boulogne, p. 183. Excursion générale à Douvres, p. 491. à Wimereux, p. 493. à Gris Nez, p. 497. à Calais, p. 498. finale, p. 501. Existe, ce géométrique du rectangle, p. 140, ^87. /■.' ii stases ostéogéniques, p. 302. Expertise des beurres, p. 325. Exploration de la baute atmosphère, p. 243. Exposition d'automobiles, p. 200. rétrospective de la chimie, p. 229. Extirpation partielle du sterno-mastoîdien, p. 30*. Extrême-Orient (Industrie de I' , p. 333. Exulcération de lu muqueuse gastrique, p. 313, _ 730. Eyaaérle. — Du Soudan à la côte d'Ivoire, p. 331. Fabrication paléolithique, p. 291. Face (Tics de la), p. 3u7, * 698. Fauuci le C. . — Tuberculose her- niaire, p. 300, 2 631. Faradisatkm du nerf tibial postérieur, p. 408. Faune matacologique, p. 263. Febvre-Wllhélem. — Discussion sur l'industrie en Extrême Orient, p sur i.i coop ration, p I dation chei l( - l uniciers, p. 262. / Mai ires en . p. 165. _ 161. Férei| \ La natalité, p. 338. Edification d'une maison municipale dans chaque arrondissement de Paris p 339, 367,. Discus>iun sur tes habitations à bon marché, p. 340. Natalité, p. 362. I ne crèche, p. 370. Férei R. - Etude graphique de la flexion des prisme*, p, l 'il, 12*. Addition de pouzzolanes aux maté- riaux d'agrégation des maçonneries, p. 209, _ 228. Ferrand D* . Médication eupho- rique, p. 307. Ferré !><• !, *635. Fêtes du congrès de Boulogne, \>. 483. Feuille de Lupinus albus I... p. 260, 2 407. Fièvre des tuberculeux, p. 304, *654.~ paludéenne, p. 310. typhoïde byperpyrétique, p. 314, 2 737. Filage de l'huile à la nui-, p. 207. Filatures, p. 363, 2 885. Finances de l'Association, p. 132. Flandres (Engin balistique en usauc dans les), p. 373,*895. Flexion des prismes, 341 . 2 128. Flore de Basse-Bretagne, p. 251.2 433. des ruines, p. 255. Fluide Plan immergé dans nn . p. 164. Flux statique induit (traitement par le), p. 392. / 4e, p. 313, 2- 730. Fondateur, p. XVII. Fonds de cabanes néolithiques, p. 385. Fontanea.11 E. . — Équation de l*hydrodynainii]uc. p. 137. 2 1 • Fontinetles Ascenseur des p. .',06. Fermai in n du Pas-de-Calais, pp. 24*. 249. Formations secondaires de la racine des Borraginées, p. 251. 2 '1 27. Formule pour 1'' calcul de> carènes, p. 153. 2 15*. Fossile de l'Éocène, p. 250. du Miocène, p. 250. Fortlneaa L. . — Ferments figurés du Lu be digestif el glycosurie, p. 311, _ 72 i. Réaction de la tuberculine dans l'urine des tuberculeux, p. 312. Fouilles d'un cimetière gaulois, p. 27'.', *54i . dans le Jura, p. 283. dans les grottes de Cravanche, p. 283. de la cathédrale de Thérouanne, p. 374. 1070 TABLE ANALYTIQUE Fougères (Structure des) , p. 252. F©ui*niei* (E.). — Préhistorique de la Basse-Provence, p. 294. Foveau «le C. 341. Incinération des déchets des \ille>, 371. - Osmose et biélectrolvse, p. 461, * 1044. Radiographies, p. 461, * 105(j. Frédéric Sauvage, p. 144. (Note rectificative;, p. 510. Fvolov (Général). — Géométrie non eu- clidienne, p. 139, * 70. Fumées, p. 191. Fumeurs de tabac, p. 364, * 890. Fumivore lavant les fumées, p. 191. Forne (C). — Division delà propriété dans le Boulonnais, p. 325, *797. Discussion sur l'électrotechnie agri- cole, p. 328. Réforme de l'enseignement secon- daire, p. 355. Gabriac (Commandant). — Discussion sur l'organisation du personnel des voies navigables, p. 189. [37. Gaïaeol (Badigeon nage dei, p. 314, * i. Gain (E.). — Feuilles du Lupinus atbus L, p. 260, * 467. Ga.la.nte (E.). — Les finances de l'As- sociation, p. 132. Galles du Nord (Pèche à la ligne), p. 26''. Galvanisation du sympathique cervical, p. 393. Gamloyer. — Voyages botaniques, p. 261. Gard (Fossiles du;, p. 250. (Cécidies du;, p. 2-69. (Grottes du Mont-Yentoux), p. 288. (Nouvel hôpital de Nîmes, p. 369. (Néolithique du), p. 385, * 615. Gaseartl (A. père). — Enseignement scientifique élémentaire, p. 357. Gaslrorragie, p. 313, * 730. Gaule (Cimetière gaulois), p. 279, * 541 . (Époque gauloise), p. 28.', * 542. Gautliiot. — Congrès de géographie, P 331. Rapports de la géographie et de l'économie politique, p. 344. Gautiei'iLK G.). —Courant alternatif ondulatoire, p. 457. Gaz- (Action de Tare voltaïque sur Les), p. 229. Génean «le I^auiai-lière (L.)'. — Anomalies du Mercurialis annua, p. 252. Génie civil, p. 144, * 148. Géodésie, p. 137. Géographie, p. 331, * 814. (Congrès de;, p. 331. Géologie, p. 246, * 388. Géométrie (problème de) p. 139, * 40. Géométrie non euclidienne, p. 139, * 70. i Existence géométrique du rectangle, p. 140, *87. du triangle, p. 140. iPiocédé géométrique pour la cor- rection des déviations de la boussole), p. 165, * 161. GêomélrograpMe (Constructions de), p. 140, * 102. ' Gei*l»ei« iD"- Ch.i. — Origine des huiles végétales, p. 237. Pistil des Crucifères, p. 256. Recherches sur les Passerina pro- vençaux, p. 258. Germination, p. 259. Gibbosités expérimentale», p. 305, * 672. Gii*ai". 306, _ 672. <.uili<-iiiiiioi h \ | .] - 1 1 .i I pour cioéuiatograpbier le cœur, p. 158 Définition des incidënoei en i iphie, p. 158, _ <>uiiii<-t I — Exposition rétrospec tive de la Chimie, p. j.".*. Guinée française Grotte uY Rotosaa . I'- --' • l u\ r- de Godin, de Guise , p. 341. Guyot. — Discn lion -ur l. > semailles en Ligne, p. 316. Guttifèret (I iraines des . p. 159. Habitation* . Huilez: P. . -- Discussion sur le détroit du Pas-de-Calais, p. 249. Régénération comparée chez les polyclades et triclades, p. 270. Heteromorphoses comparées chea les polyclades el les cyclades, pu 271. Hardinghen terrain houilter d' , p. 246, 188 llaiiiy li' '). — Les temps préhistoriques dans la région boulon naise, p. 278. Allocution, p. 296. lloiifiot . — PrépajraUoh de la mannose. p. 234. Haut-Twkin, p. 287. Haute-Egypte Population de la) p, 296, ♦ 618. " Ihuiir-iiniiiiinr Mesures d'inclinaison dans la . p. 240, 2 347. Rouie-mer Présence du rougel grw en . p. 267, _ 512. Boutes-Études industrielles, p. '-'M. Ilitttt*. — Discussion ?ur un timbre posta] international, p. 343. sur l'assistance mutuelle en mstiftr» d'hospitalisation, p. 344. Histoire des premières découverte* de l'homme préhistorique, pp. 259, 296. du yui. p. 253, 2 '«V». de V ovule et de la grains, p. 854. d une crèche, p. 370. Bïstoi i . p. 257. Heekel Ed. . — Discussion sur le Mer- curiiilis annua, p. -l^i. Le Caries papama L., p. 2Y». Discussion sur les albumens cornés, p. 2 Biologie des Olacinées, p. 257. Canaux - :réteura dans la graine <|, s guttifères, p. 259. Hetioslat, p. 22-. //■ | la muqueuse rtoma< p. :;i ;. _ " Henry < b. . Propriété! • b eta iqui - de la laine el de lu soie ■ ■ >nxi. - Expleratfes de La hanse- atmosphère, p. 243 Beruie, ss> 308, 389, _ 631 VIS ■envasas A. . — Ésnatteo de Vém el de la chaleur, p. . Conservation de la messe, p. i Pesantes» et gravitation aniver- m Lie, p. 2.'i7. Dieu, la matière vitale et Pénei vital.', p. SIS. Héteromorphoses comparées chez tes po- lyclades el les cyclades, p. 271. Hillaret — Système de construction < I • — cartes d'), p. IN, _ 78. Homme préhistorique, p. 2">n. * _ Hôpital nouveau '!<• Nîmes, p. 399. Hôpitaux marins, p. \1. Hospitalisation assistance mutuelle en matière d' . p° 343; II. aille, p. :j:j:j, * 815. Iloii|>ein*t. — Nouveau pont cTÉta- ples, p. 205, * 186. iiiijiin't — Pèche dans les embou- chures fluviales, p. 266. Suile Filage de P) à 1. r, p. 967, Huiles végétales, p. 237. Hydrocarbure nouveau, p. 2-'!~>. Hyérodynamique, p. 137, 2 '• Hydrogénation de L'acétylène, p. 2.'io. Hydrothérapie en chambre, p. 369. Hygiène, p. 360, 2 s:.;:;- il' une erèche, p. .'!7. 381. lit' Gendre C). — Histoire «lu Gui, p. 253, _ 144, Le . Traitement de la paralysie^infantile, [>. 40b. de l'incontinence d'urine, p. 107, 2 974. l,lioiiM-l Comte G. de). — Les potiers de Montreuil-sur-Mer, p. 380, * 910. Ligature des trompes après l'opération - irienne, p. 311, * "ï-1 • Ligne Pèche à la) sur les cotes de lu Galles du Nord, p. I - Lignes (Semailles en), p. 326, £807. Idgruler. — Discussion sur le Gui, P- ->:. '. Lille (Ecole des Hautes - Etudes indus- trielles), p. 306. Limons quaternaires, p. 2*4, * 5">u. Liquide 'l'un k\ Bte bydatique, p. 315, i 754. Lutta des Bienfaiteurs, p. \\ i des Fondateurs, p. Wil. dis membres à rie, p. XXIV. générale des membres, p, \\\l\ des anciens présidents, p. 110. d>'> délégués officiels, p. 112. des savants étrangers présents au Congrès, p. 112. drs boursiers de session, p. 1 13. des journaux représentés, p. 113. dr- Sociétés Bavantes et autres insti- tutions représentées, p. 114. Littoral de la Corse/'p. 163, * 497. Uvoii h' A.. — Action des sécrétions internes, p. 299. Logements ouvriers, p. 361. Loir Dr . — L'Association française en 1898-1899 l1 12V Discussion sur la diphtérie, p. 301. — La bicyclette et les hernies, p. 309, * 718. Ki'.di' coloniale de Tunis, p. 319. Vinification, p. 319, 320, * 76!». Diphtérie aviaire, p. 32'), * 796. Vaccination, p. 365, * 893. Circoncision, p. 370. Loire Station météorologique du Mont- Pilat), p. 242. Lois régissant la matière el l'enen/ie, p. 233. de substitution de la benzine, p. 237. lioixel Agrégation des), p. 209, * 228. Magnétisme Théorie magnétique du mou- vement de la terre), p. 142. p. 222. * 2K7. (Équation du , p. 232. >!«<• inio-ii (W.-C). — Le gris, p. 267. 2 512. Mnilli'i — Groupes échangeables groupes décomposables, p. 141. Maison municipale, p. 339, 365. Mal de Potl, p. 305, 306, * 672. perforant plantaire, p, 408. .1l»ln<|iiiii. — K\olution des Monstrilli- dés, p. 269. Répartition des ifonstrillidés, p. 269. GS* Rouget 1074 TABLE ANALYTIQUE Malo-les- Bains (Excursion à), 509. Malpeaux. — Cultures dérobées, p. 321 , *77l. Manche (Diatomées rares de la), p. 252, * 437. — ^— (Annélides de la), p. 263, * 491. Mannose (Préparation), p. 334. Maria Lhaurens iLa naine), p. 289, * 625. Mariage de Richard II, p. 380. Marie (Dr T.). — Rapport sur la radio- graphieet la radioscopie stéréoscopiques, p. 395. Réactions électriques après la mort, p. 453. Marins -pêcheurs (Coopération chez les), p. 336, * 822. Marne (Cimetière gaulois de la), p. 279, *541. (Industries primitives de la), p. 280, *542. (Stations campigniennes de la), p. 280. Enseignement de la géolo- (Préhistoire de la Marne), p. 296. (Haute-). Plateau de Langres, p. 242, *377. Marseille (Université populaire de), p. 345. Martin (H.). — Appareil venimeux de la vipera aspis, p. 274, * 522. Mas (B. de). — Mouvement dans les canaux, p. 155. Massage pneumatique, p. 308, * 705. français, léger (Sa supériorité), p. 315. Mathématiques, p. 137. Matliias (E.). — Mesures d'inclinaison, p. 240, * 347. Matière (Lois qui régissent la), p. 232. Vitale, p. 238. crasse du lait, p. 323, * 790. Maturation de l'œuf des Tuniciers, p. 262. Maurice (C). — Station biologique d'Ambleteuse, p. 266, * 500. Mavré. gie, p. 246. Mécanique, p. 137. (Problème de), p. 139, * 140. Animale appliquée à la phonogra- phie, p. 263. Médecin électricien (Le), p. 386. Médecine, p. 299, * 631 . publique, p. 360, * 833. Médecins (Un devoir des), p. 364, * 390. Médication euphorique, p. 307. Mégalithes du Pa-sde-Calais, p. 293, * 572. Méjean (Causse), p. 285, * 606. Membres à vie, p. XXIV. Mcuartl (Dr V.). — Gibbosités expéri- mentales, p. 305, * 672. Menhirs des Bosserons de Brunoy, p. 294. Mer (Mollusques marins), p. 262. (Annélides polychètes p. * 491. Poissons du littoral de la Corse, p. 263, * 497. ^(Dosage du Plankton), p. 264. (Cbalutage à vapeur), p. 266, * 499. Station biologique d'Ambleteuse) , p. 266, * 500. - i Plankton p. 265, 267, * 507. 5.12. 266, 267, * 500, 507. (Le Rouget gris), p. 267, Pèche au chalut, p. 268. (Pèches sur les côtes de la Galles, du Nord), p. 268. Répartition des Monstrillidés, p. 269. Mer (Filage de l'huile à la), p. 207. Mer allemande (Périodicité des tempêtes dans la), p. 240, * 357. Mer Saharienne, p. 331, * 814. Mercator (Système de la construction des cartes de), p. 139, * 73. Mercurialis annua, p. 252. Merridov (F.-V.). — Timbre postal international), p. 342. Mesaagei* . — Automobilisme sur raute, p. 166. Discussion sur le transport des automobiles en chemins de fer, p. 198. Mesnil (F.). — Parasites internes des annélides, p. 263, * 491. Mesures des faibles self-induction, p. 226, * 311. électriques, pp. 226, 459, * 304, 1036. d'inclinaison, p. 240, * 347. *533. 210, Métaux (Hydrogénation de l'acétylène en présence des), p. 230. Météorologie, p. 240, * 347. Méthode de, coloration des tissus subéreux, p. 251, * 454. Méthylamines, p. 235. Métis de poissons osseux, p. 275, Meules naturelles et artificielles, p * 262. Microphotographie appliquée à l'histo- logie végétale, p. 257. Microscope (Origines du), p. 82. Mimulus luteus dans le Pas-de-Calais, p. 261, * 489. Minéralogie, p. 246, * 388. Miaue (A.). — Intestin du lombric, p. 271. Miocène burdigolien (Fossiles du), p. 250. Mirot (L.). — Mariage de Richard III et d'Isabelle de France, p. 380. Mission Blondiaux, p. 331. Mobilier de Pierre Brossonnet de Saint- Victor, p. 384. Moineau (Canalicule séminifère), p Môle hydutiforme, p. 314, * 744. Molgulidées (Sac rénal des), p. 273 Mollusques (Parasites des), p. 262. 269. Monde souterrain, p. 1. Montfort - VAmaury (Plantes rares p. 255. Monstrillidés (Évolution des), p. 263, de), i vbi r. \\ \i i piqi i: m::; 1/ i. irtition des), p. S Mont-PUat Station météorologique du . p. 2.: Ventoux, p. 288 MOntefI i ti ub h. mi Colonel . Tii o rif magnétique du mouvement 'le la terre, p l i-'. Les Dalbola et la lier saharienne, p. 3.(1. _ ï\\. Montreuil sur-Mei Société républicaine d'instruction de , p. :i>7 _ 827. (Potiers de . p. 380, * 910. .>l4»iiii>i«-li4>r .1.- . — l Diversité popu taire de Marseille, p. 3'i5. Monuments mégalithiques, p. 818, 894, * 57Î. de Boulogne, p, 378. Horean Dr . — Production d'ozone dan- le- courants dr Haute fréquence, p. :il6. 457. Morel Discusssion Bur le rapport Poucholle, p. 354. Mmrot. — InipeetioD sanitaire des viandes, p. 362, _ *44. Morphine, \>. 2.Î t . "^ 330. Morphologie des Pa6serina provençaux, P. 858. Mort Réactions électriques après la .p. 453. 3loi*till«'t \. dr . — .Monuments mé- galithiques du Pas-de-Calais, p. 893, 2 572 Moselle Vallée la Sm-e affluent de la . p. 282. Moteur dans Hautomobtlisme . p. 171. thermique -au- échappement . P. 191. Mont ii. — i.r.dte dr Rbtoma, p. 286, ^556. Mouvement général d'une ligure dans son plan, p. 138. «le la Terre, p. 1 'i2. dans un milieu indéfini, p. 147. d'un aviateur aéroplane, p. 202. d'une toupie dans le champ ma^u - tique, p. 222. 2 287. du Port de Calais, p. 380. Moyin <) n télégraphie, p. 22:;. _ 892. Muqueuse gastrique, p. 313, 2 730. stomacale, p. 313, 732. Mi/<< Réaction des après la mort, p. '»53. atrophie des . p. 455. Musv dr liuiilourtie. p. 250, 378. du Lames, p. 251, 296. 2 419. Mutualité scolaire, p. Naine La Maria Lhaurens. p. 289, 2 8Î5. Natalité, p. 338. 362. Navigation, p. 144. 209. 2 146. \ igation fluviale, p. 807, 809, _ l maritime, p. 162, 165, SOT, 813, _ 148, 161. a rienne, p. 808; 843, 844. Navire sans tangage ni roulis, p. 162 _ 1 18. Navires en fer Déviation de la boussole dans les . p. 16 i _ 161. V» ropole de Khozan, p. . 618. Sféolithique, p. 281, 882. Haches en pierre . p. 88 i entre Beauvais el Soissons, p. 288, _ '.59. i louches stratifiées du de la vallée Ai' la Seine; p. 293. Cabane du . p. 385; 2 615. NerfUbial postérieur, p. 408 Nerfs, p. 307, 313. 108; 463, 480, £698, 734. (Réaction des après li rt. p. 453. Névralgies, p. 307, *698. Névrites périphériques, p. 440. Névropalhies, p. 307, 313. 314, 2 698, 734. Arc Klépliantiasis du , p. 315, 2 757. XûmiIiim A..). — Langue systématique internationale, p. 358. NlcoIcuÉ H. . — Fossiles de L'Éocène, p. 250. Miocène burdigolien, p. 250. Grottes du mont Ventoux, p. 288. Nîmes Hôpital nouveau du , p. 369. Niort (Observations météorologiques à-, p. 243. XoIh'I h1' de. — Traitement du lupus, p. 458. Nùdules du terrain houille,, p. 846, 2 388. Xoclliiiiï' É. . — Formule dr Kékulë, p. 229, 2-25. Lois île substitution de la benzine, p. 237. Nombres oombinat&ires, p. 140, 2 99. Nord Canaux du), p. 209. i Hautes études industrielles de Lille), p. 356. - Excursion à Douai . p. 502. Normand Augustin et les bateaux- à hélice, p. 510. Norvège Pêche eu Norvège ■ 60. Note rectificative sur Frédéric Sauvage, p. 510. Objets île l'époque néolithique, p. 282. Observations méteorologiqueSj p. 240, 241, 842, 243. 244. sur les tempêtes, p. 240, 2 357. phiviométriques, p. 2ii. _ :>i>2. sur le terrain houiller, p. 246. 2 388. sur des coquiUes crétaciquesj p. 248, 2 396. Octroi Suppression de 1' . p. 329, 2 *2S. Odorat chez les Poisson»; p. 27:;. _ 515. OEuj Rapport entre la sexualité des em- bryons dr' poule et la formede I' . p. 276. Œufs des Tuniciera, p. 262. OEux Godin dr Guise , p. 341. 1076 TABLE ANALYTIQUE Œuvres scientiGque de Duchenne, de Bou- logne, p. 469. Œuvres scientifiques, p. 341. Oise (Industrie quaternaire de la région de Beauvais), p, 550. (Le Bronze dans 1'), p. 290, * 588. Oiseaux (Diphtérie des), p. 301, 324, *635, *796. Olacinées (Biologie des), p. 257. Ondes hertziennes, p. 222, * 298. Opération césarienne, p. 311, * 721. Optique, p. 139, 222, 227, 228, * 40, 283, 316. Oran (Catalogue des stations préhisto- riques), p. 282. Organes reproducteurs mâles des Coléop- tères, p. 256, * 537. Organisation du personnel des voies navi- gables, p. 189. Os, p. 394, 272. (Tissus osseux des Poissons;, p. 272. Oscillations électriques, p. 221, 222, *274, *292. Oslnose, p. 461, *1044. Outil à cylindrer, p. 218, * 271. Ouvrages imprimés présentés aux 3« sections, p. 217. — — à la 5e section, à la 7e et 4e à la 11e à la 13e à la 15e à la 18e 228. 245. 298. 330. 344. 359. Ouvriers (Logements des;, p. 360, * 833. Ovion (Drj. — Opération césarienne, p. 311,1721. Ovule (Histoire de 1'), p. 254. Oxygène de l'air, p. 237. Ozone (Production d'), p. 316, 457. Paléolithicpœs, p. 280, 291, * 542. de la Vienne, p. 291. Palier à rouleaux, p. 165. Pallavy (P-). — Étude la faune mala- cologique du N.-O. de l'Afrique, p. 263. Recherches palethnologiques, p. 278. Discussion sur les fouilles d"un cimetière gaulois, p. 279. Stations préhistoriques du départe- Le château de ment d'Oran, p. 282. Paliner (G.H.). Douvres, p. 374, * 968. Pansiei*. — Recherches des petits débris de fer dans les yeux énuclés, p. 440, * 979. Papillon (Dr). — Discussion sur la vac- cination, p. 365. sur l'assainissement des ports, p. 366. sur la balnéation, p. 369. Parasites internes des annélides, p. 263, * 491. végétaux, p. 255. Parenté botanique (Principe de laj en fait de greffe, p. 261,* 486. Paris (Maisons municipales dans chaque arrondissement), p. 339. Pas-de-Calais (Pont à Étaples), p. 205, * 186. Boisement et cultures des dunes, p. 205, * 188. Canaux du), p. 209. (Port de Boulogne), p. 213. (Terrain houiller d'Hardinghen), Parablaste chez les poissons osseux, p. 275, * 529. Paralysie infantile, p. 406. Parasites des mollusques, p. 262. p. 246, * 388. (Age du), p. 248, 249. (Reptiles jurassiques du), p. 250, *416. . (Musée de Boulogne;, p. 250. (Naturalisation du mirnulus luteus dans le), p. 261, * 489. ■ (Mollusques marins), p. 262. (Station biologique d'Ambleleuse), p. 266, * 500. (préhistoire du Boulonnais), p. 278. Ensellure lombo-sacrée à Boulogne), p. 282, * 548. (Campement préhistorique û Wime reux), p. 284. (Age du détroitdu),p.l96, 295,296. Campement préhistorique, p. 292. (Monuments mégalithiques du), p. 293, * 572. .. (Cultures dérobées dans le), p. 321, * 771. (Belterave à sucre dans le), p. 32), *808. Société populaire d'instruction de MontreuU), p. .357, * 827. (Cathédrale de Thérouanne), p. 374. (Potiers de MontreuU -sur -Mer), p. 380, * 910. — (Église de Donnes), p. 380. (Temple fortifié d'Estréelles), p. 381. (Monuments de Boulogne), p. 375. (Musée de Boulogne), p. 378. (Excursion archéologique dans le Bas-Boulonnais), p. 376. (Entrevue d'Ardres), p. 380. (Mouvement du port de Cal"ts\ p. 380. (Mobilier de Pierre Brossonnet de Saint-Victor à Béthune), p. 384. - (Excursions générales dans le), p. 493, 498, 501. Pastpieau (A.). — Transport des auto- mobiles en chemin de fer, p. 192. Passer domesticus, p. 269. Passerina provençaux, 258. Paupières (Électrolyse des), p. 440. Paviot. — Électrolyse appliquée dans le canal de l'urètre, p. 455. Paysage en Basse- Bretagne, p. 251, * 433. I \i;l i; w \i > riQl i 1077 Pays chaudi Vaccination dans les . p. 963, _ s )3. Peau, p. 906, _ 706 Pèche eu Norvège, p. GO, en Corsa, p. 263, * 497. Chahdage à vapeur . p. 2G6, * 4W. dont le* embouchure* fluviale»,^. 260. un Ohatut, |i. 208. a lu Ugne sur les côte* de la Galle* •lu Nord, p. 168. Pêches canadiennes, p. -T>. _ 827. Pédagogie, p. 3V">. _ 827. Pellef A . - Lee cyclidea de Dupin, p. 13S. Mouvemenl général d'une figure dana Bon plan, p. 138. i*< iiin Cli. . — Spectrographie et hè- lioatat, i>. -28. Pelssener P. . — Trématodes parasites ■ i> - mollusques, p. 262. tration Chemins de fer de en Afrique, p. 200, * 168. Péreurd !.. — Pèche en Non p. 60. Périodicité de tempêtes, p. 2'iit, 2; 357. Perrier l>' G. . — Composition du liquide d'un kyste hydatique, p. 315, * 754. i'< iiin É.). — Deux porismes de Chasles, p. 1*2. /'• tanteur, p. 237. IVwee. — Protection des œuvres scien- tifiques, p. 3it. ive p.). _ Sexualité des em- bryons de poule, p. 270. îvtitoii A. . — Accidents des meules dans les ateliers, p. 210, 211, * 262. . Discussion sur la digue Carnot, p. 215. Pétrole pour le chauffage des chaudière*, p. 212, * 234. Pétroles naturel*, p. 231. Portugal Voyages botaniques en), p. 2-51 . lMiilippc É . — Balnéation populaire, |). 367. lMillippc J.). — hiscussion sur la coopération, p. 337. Suppression de L'octroi, p. 339. * 824. Hiscussion sur lt> habitations à bon marché, p. 340. Phonographe, p. 2is, 263, * 2*s. Mécanique animale appliquée â la , p. 263. Phosphates tunisiens, p. 199, 320. Photométrie, p. 227. * 316. Physiologie, p. 262. * 491. Physique, p. 218. 268. du globe, p. 240, 2 347. Phtitie pulmonaire, p. 303, 304, 309 381 _ 042, 05 'i 715 l'imni h;-. 1 1 - - î ■ 1 1 1 sur le chauffagi des chaudières, p. 21 1 Picardie Stations préhistoriques de la . p. 182. i*l4-, p. 294. Problème de géométrie, p. 139, * 40. des tours équidistants. p. 139, * 50. Propriétés physiques des chlorhydrates, des méthylamines et des éthyïamines, p. 235. Quaternaire, p. 284, * 550. Quei'ton iL.i. — Action des courants à liante fréquence au point de vue phy- siologique, p. 394. Questions proposées à la discussion des 3e et 4e Sections pour le Congrès de 1900, p. 217. de la 16e Section (Congrès de 1899], p. 354. proposées à la discussion de la 16» Section (Congrès de 1900), p. 359. Quinine (Injections sous-cutanées de), p. 310. Raboteuse, p. 218, * 271. Races du Japon, p. 286. de rindo-Chine, p. 287. du Haut-Tonlun, p. 287. Racine des Borraginées, p. 251, * 427. Raclot (Abbé V.). — Climat du plateau de Langres, p. 242, * 377. Ra.clig'uet. — Discussion sur la défi- nition des incidences en radiographie, p. 458. Radiographie, p. 394, 395, 454, 458, 459, 461, * 986, 989, 998, 1056. . Stéréoscopique, p. 395. Radioscopie, p. 395, 454, 459, 461, * 986, 989, 1017, 1036, 1056. stéréoscopique, p. 395. Raffinage du sucre, p. 329. Rail (Le mot) en français, p. 206, * 193. Ra i»t»in ( Drj. — Direction des aérostats, p. 244. Nouvel appareil aérien, p. 244, * 385. Discussion sur la diphtérie, p. 302. Ferments figurés du tube digestif et glycosurie, p. 311, * 724. Réaction de la tuberculine dans l'urine des tuberculeux, p. 313. Rapport sur la résistance au mouvement dans un milieu indéfini, p. 147. dans les canaux, p. 155. sur Vautomobilisme, p. 166. sur la carte de France de Cassini, p. 331. sur la question proposée en 1898 par la 16e Section, p. 340. I Mil I. \WM H'." E |S?.t Rapport -m- ta radiogi ipftw «1 ta radioi leeopiqoes, p. 3'.t'>. MIT lr tniltriil>nt<\<- W Bt8, p. 109. 8Ur rendodiaseope, p. Ht. itiiniin \ . — Observations phrvio métriqui -. p. Ml, _ Ravier I.. . 1 tude el correction des déviations de la boussole, p. 16 • 161. Discussion sur le combustible des chemins de fer, p. - 11. Accident- îles chaudières à tube d'eau, p. 104, _ 176. Raymond hr P. . — Cabanes néoli Iniques, p. 385 _ 615. Rayons V. p. 394, 395, 441, 150, 454, 458, 161, _ 986, 989, 198, 1017, 1036. 1056. Réaction de la Tuberculose, 313. de l'urine, p. 313. tions électrique* apvèsla mort, |>. 453. u< ix.ui D* ,1. . — La naine Maria Lhaurens, p. 189, _ 625. Extirpation partielle du steme-mas toidit h. p. :'>n-. , Exostoses ostéogéniquee multiples, p. 302. Nouvel hôpital de Nîmes, p. 369. piton de l'Association britannique, p. 384. Recherches histologiques sur les voies olfac- tives et cérébelleuses ehes les Puissant, p. 273, _ 515. palelhnologiqw s, p. 278. des petits débris de fer dans tes yeux, p. 440, *979. dés corps étrangers i><. es plantes exotiques, p. 201. Récolles intercalaires, p. 322, _ >;- Ri ctangle Existence géométrique p. 140, 2 87. l; forme du Calendrier, p. L42, 2 140. de l'Eiisi-iijiiviifut secondaire, p. 355. du certificat d'études, p. :''">*. Réformes légales à souhaiter dans l'auto- mobilisme, p. '«84. Régénération comparée chez les Polyelades rriclades, p. 270. osseuse, p. 394. Regey. — Di n sur les habita- tions à bon marché, p. :'>40. Régime de la pèche dans lea eaibe«hures fluviales, p. -00. Régions arctiques, p. 241, _ 362. Règted <■,/ cuis, p. 143. 224, _ LA p. Vil. RégnauM É. . — Cultures dérnh i d'automne, p. 3--, _ 783. Régnier 1 1 de ta dyspei lui \u-lll.ilrice, |P. 892. — .lu ...n,. exophtalmique p. 407. Discussion bui les rétréi issements p. 138. Traiterai m de* névrite» pérrphi riques, p. i'hi. Rein Sac rénal des Hotgulidi es . 2:3. Relations internationales, p. 35K. Retny B*). i'1"1 'i~Mu|1 but te mal perforant plantaire, p. 498. indicateur à rayons \ matériartai p. ui. Renaud P.). — Électroted i agricole, p. 328. Rendement Moteur •thermique à grand . p .191. de l'arcàceuTantsallernatifSjp. 227. des récoltes, p. 320. * 80. tlf la machine statique, p. 451. Répartition . 274, _ 519. Soissons lodustrie quaternaire de la ré- gion de , p. 1864, _ 550. Néolithique de la région de , p. 288. 2 559. Somme Le bronze dans la . p. 280,* 588. 8oi*eaua. — Discussion sur la suppres- sion du tangage el du roulis, p. 163. Résistance à l'avancement • i 'tin plan immergé dans un fluide, p. 164 . Discussion sur le transport des au- tomobiles en chemin de fer, p. l'JH, 199> Soudan, p. 331. Kouliciv — Embryogénie des Protula et Serpula, p. 276. Sl>nli*kow«ki D* , — Ethnographie des populations de la Seine-Inférieure, p. 2*2. 2 544. L'ensellure lombo-sacrée, p. 282, _ 548. Spectrographe, p. 228. Squelette de Dinosaurien, p. 247. Station biologique aTAmbleteuse, p. 2GG, _ 500. de Wimereux, p. 495. Météorologique du Mont-PUat, p. 2'i2 de Langres, p. 242, 377. Stations campigniennes, p. 280. néolithiques, p. 2*1. préhistoriques du département d'O- ran, p. 282. île la Picardie, p. 282. Statistique, p. 333, 2 'slr'- viticole, p. 327, * 805. Statuts, p. III. SlcfunowMkn (M11- M.) — Terminai- sons des cellules cérébrales, p. 270. Stéphaai (P.). — Tissus osseux de* Poissons, p. 272. Stérilisation de la vendange, p. 319, * 769. Sterno-mastoïdien (Son extirpation par- tielle), p. 302. Structure des fougères, p. 252. histologique des tissus osseux des poissons, 2,2. Smti* (A.). — Choix du combustible pour les chemins de ter de pénétration en Afrique, p. 200. 201, * 168. Substitution (Lois de), p. 237. Sucre (Industrie du , p. 326. (Raffinage du . p. 329. Betteraves a . p. 329. * 808. Superphosphates, p. 320. Suppression de l'octroi, p. 339, * 82'». Sure (Vallée de la . p. 282. Sympathique cervical, p. 393. Syphilis secondaire des veines, p. ".08, *70J. Tabac, p. 364, * 890. Tu«-iini>«i l>r i-;.). - Insalubrité des lavoirs public-, p. 371. Tangage Suppression du . p. 162, _ 148. Tni'dy. —L'âge du Pal -d. -Calais, p. 248) 298. TiM|iiin \.i. — Étude du Plankton, p. 267, 2 507. Tarn Vallée du . p. 2*5. » 606. Tayac Cro/e de , p. 294. Télégraphie, p. 27. 221 . m. 223. 463, * 274, 292. 298. sans /ils, p. 27, 222. 463, 2 298. Température animale, p. 274. 2 519. Tempêtes (Périodicité des . \>. 240, * 357. Temple fortifié d'Estréelles, p. 381. Temps de Création, p. 233. préhistorique onclean . — Discussion sur les cultures intensives, p. 323. semailles en lignes, p. 326, * 801. Triclades (Régénération comparée chez les Polyclades et les), p. 270. Trigla gumadus L., p. 267, * 512. Trompes (Ligatures des i, après l'opération césarienne, p. 311, * 721. Tronbat (J.). — Le père de Sainte- Beuve, p. 382, * 933. Tmicliot. — Rendement de la machine statique, p. 451. Traitement des atrophies muscu- laires, p. 455. Discussion sur les angiomes graves, p. 456. Présentation de radiographies, p. 459. Tube digestif, p. 311, * 724. Tuberculine, p. 313. Tuberculose chirurgicale, p. 12. herniaire, p. 3l>0, * 631. (Traitement), p. 303, * 642. Fièvre des tuberculeux, p. 304, 054. pulmonaire, p. 307, 309, 361, * 715. (urine des tuberculeux', p. 313. ■ arthritique, p. 461. Tubes d'eau (Chaudières à), p. 264. Tumeurs blanches, p. 308. Tumulus du Causse Méjean , p. 285, * 606. Tttniciers Fécondation chez les', p. 262. Tunis (École coloniale d'agriculture , p. 319. Tunis (Circmaision à), p. 370. Tunisie (Phosphates tunisiens), p. 199. (Transsaharien i, p. 199. — — ■ (Age de la pierre en), p. 284. (Tuberculose pulmonaireen), p. 309, * 715. (Vins de), p. 319, * 769. Tare (H.). — Navire sans tangage ni roulis, p. 162, * 148. Discussion sur la résistance à l'a- vancement d'un plan immergé dans un fluide, p. 164. Tnr»i»ain (A). — Propagation des oscil- lations électriques, p. 221, 222, *274. Télégraphie par ondes hertziennes, p. 222, * 298. (multicommunication en télégraphie', p. 223, * 292. La télégraphie sans fils (conférence i, p. 463. Unités électriques, p. 226, 304. Université populaire de Marseille, p. 345. Uranyle (Cvanure double d') et de potas- sium, p. "230, * 329. Urètre (Canal de 1'), p. 307, 409, 452, 455, 456, * 981. Urine (Glycosurie), p. 311, * 724. des tuberculeux, p. 313. (Réaction de 1'), p. 313. (Incontinence), p. 407, * 974. Utérus (Opérations sur l'), p. 310. Utilisation industrielle de V acétylène, p. 201, 228. Vaccination dans les pays chauds, p. £65, * 893. Vaillant (A.). — Discussion sur les poussières de coton, p. 364. sur l'assainissement des ports, p. 366. sur la balnéalion populaire, p. 367. Vaillant (V.-J.). — Le [pochonnet, p. 373, * 895. Vallée de l'Ardre, p. 281. du Tarn et de la Jonte, p. 285, * 606. de la Sûre, p. 282. de la Seine, p. 293. -j heureuse (Excursion à la), p. 493. Vals-les- Bains (Observations météorolo- giques à), p. 241. Vapeur (Chalutage à), p. 266, * 499. — — d'eau de la cavité respiratoire, p. 314. Variation diurne, p. 244. Variole, p. 365, * 893. Vasclialcle (V.). — Observations météorologiques, p. 231. Vases de Boscoreale, p. 251, * 419. Vassel (E.). — Bizerte, débouché des phosphates tunisiens, p. 199. i \ i . i . i : \\\i.\ riQl i. 1083 Y h •**<•! i:. . — i : ii i.i ii i tête du l i.iii- saharien, p, 19't. Age de la pierre en l nnisie, Véhicule Automobilisme . p. is'i I Syphilis des , p. 308, _ 703. Vendange, p. 319 522. in de la Vipera aspis, p. nn, Vente de* superphosphates, p. 320. . 1 1 . 244 . Verehere D . — Hôpitaux marins, p. 12. Verger II. . - Blectroljse bipolaire, p. «soi I Résistant d< - récoltes à la . p. 326, * 801. Viandes alimentaires, p. 362, *844. ne Paléolithique de la , p. 291. VUleneuve-lès Avignon Fossiles de . p. 250. Ponds de cabanes néolithiques de), p. 385, *615. Villes Incinération des déchets des ,p. 371. Fùit/ïcatton, p. 319, _ 769. Vins drs Charente*, p. 327, 328, _ 805. de Tunisie, p. 319, _ 769. Vipera aspis, p. -~ \, _ 522. Viré \. . Le monde souterrain, p. I. Grotte des vallées du Tarn et de la Jonte, p. 285, *606. Viseur. — Disc 's, p. 318. Discussion sur les superphosphates, p. 321. sur les cultures intensives, p. 31 sur le lait, p. 32't. sur la diphtérie aviaire, p. 324. sur les caux-di'-\ie, p. 328. sur rélectrotechnie agricole, p. 328. ■n La) dan- l'examen radioscopiqae, p. 159, _ HH7. Visites des 3e et i Sections, p. 166. à L'exposition d'automobiles, p. 200. industrielles, p. 21 1. au Musée de Boulogne, p. 250, 296. aux falaises, p. 250. des monuments de Boulogne, p. 375. du Musée de Boulogne, p. 378. i ss< de dissolution des sels, p. 23 l 'in ulture, p. 327, * 805. Venu présenté aux 3a et i' Sections, p. 211. — — proposéparles 3* et Ie Sections, 217. par la 10* Section, p. 277. par les 12* et lo' Sections, p. 317. Vœux proposés par la 13* Section, p. 380. i proposés par La 15 Section, p par ii 11 v' ■ tion, p. 372. i navigables, p. 1 olfactives et cérébelleuses chex les poissons, p. 27:!. _ 515. lacrymales État patholog ique d p. 307, *698. Voisin. — La digue < arnot du pont de Boulogne, p. 213, 215. Voyages botaniques, p. 261 Vuaflart, Discussion Bur l'École il. riculture celonial de Tunis, p. 319. -m- les superphosphates, p. 321. sur le lait, p. 324. — Expertise des beurres, p. 325. Discussion sur les eaux-de vie, p. 328. Warlnzel. — Recherches des corps étrangers, p. 154, £986, 989. Il aUmétres, électro-dynamiques, |>. 227. \V<*ill (A. . - Courante) effluve Btal iqu< - induits p. 439. Wendi'i«»li <>'[ A. de . - fir-anisaiinn du personnel des voies navigables, p. 189, 190. \\ iiit-in V. . — Intestin du Lombric, p. 271. Il mu nu. r ('..nullement préhistorique de , p. 284. iSilex taillés recueillis h\ p. 202. Campement préhistorique à , p. 292. Laboratoire de zoologie maritime de . p. 495. Woriii* lîené . - Diseu-sinii -m- l'in- dustrie de l'Extrême-Orient, p. 335. sur la coopération, p. 3 — Coopération dans l'agriculture, p.:!".7. Discussion sur les habitation- à bon marché, p. 340. XiiiiiIxmi. — Discussion sur la propriété dans le Boulonnais, p. 32">. sur les Semailles en 1L p. 326. Les eaux-de-vie des Cha rentes, p. 327, 328, _ 805. Yeux énudéés, p. i'i", _ 979. ) //-• a alovfblia. p. -2~>'>. Zenger. — Mouvement d'une toupie dans leiliamp mai: nétique d'un élecl ro -aimant, p. 222. _ 287. — Périodicité dis tempêtes, p.240,*357. Zdne '/" Briançonnais, p, 248, _ 103. Zoologie, p. 262, _ 191. maritime (Laboratoires de), p. 495, *500. TABLE DES MATIÈRES SECONDE PARTIE NOTES ET MÉMOIRES Pages. [S 2 a] Fontaneau. — Sur l'intégration des équations différentielles de l'hydro- dynamique 1 [R 7 f] Collignon (Éd.). — Problème de mécanique 40 [K 16. f] — — Problème des tours équidistantes destinées à trans- mettre des signaux optiques 59 [Q] Frolov (Gal M.). — Note sur la géométrie non euclidienne 7(> [U 10 b] Curie (O1 J.). — Systèmes de construction des carte3 de Babinet et Sanson 73 [K 10 a] Collignon (Éd.)- — Note sur l'existence géométrique du rectangle . . 87 [J 1] LÉmeray. — Sur certains nombres combinatoires 99 [K 2 e] Lemoine (É.). — Comparaison géométrographique de douze constructions déduites de onze solutions d'un même problème 102 [T 2 a] Féret (R.). — Étude graphique de la flexion de prismes imparfaitement élastiques 128 [O 3] Laisant (C.-A.). — Aire d'une courbe gauche fermée 135 [529. 5] Ûkuam. — Réforme du calendrier 140 [X 7] Beghin (A.). — Règle à calculs (modèle spécial), permettant de résoudre, par un seul mouvement de la réglette, toutes les opérations effectuées par les autres règles, avec une approximation deux fois plus grande et en plus princi- palement : le produit de trois facteurs, le quotient d'un nombre par le produit de deux autres 142 [699] Turc. — Mémoire sur un type nouveau de navire sans tangage et sans roulis 148 [532. 58] Duroy de Bruignac (A.). — Démonstration de la formule pour calculer la résislance des carènes 158 [538. 74] Ravier (L.). — Nouveaux procédés géométriques pour l'étude et la correction des déviations des boussoles dans les navires en fer 161 i kBLI DBS MATIÈRES 1088 662 6 : 621.13 60 Si vis. Note but le combustible à employer poar lee chemini d< fei de pénétration en Afrique 163 621.18 Ravier L. . — Étude sur tes accidents des chaudières i tubet d'eao et les moyens de les prévenir l<6 627.2 44.27 . Houpeurt. — Notice -ur la reconstruction d'un pont métal- lique à Étaples 186 627.5 Poisson J. — Boisement des dunes 188 412 44 . Grossetbstb. — Le mot rail dans la langue française, son origine . . 193 669.7.626.6 Cauchi L.). — L'emploi de l'aluminium pour la navigation fluviale. 195 72123 Considère. — Étude du béton armé 216 721.23 1 1 .m. i li. . — Addition de pouzzolanes aux matériaux d'agrégation des maçonneries --s 665.5 : 721.18 Gooaro. — L'emploi du pétrole seul ou mélangé au charbon, pour le chauffage des chaudières 234 I v Valet»..— automobiles dans les Colonies 245 614.8 l'i h m\ A. . — Considérations générales Mir des meules naturelles et artificielles ' 262 534.43 amans Dr). — Construction de phonographes à long banc 268 534.43 — — Quelle es! la meilleure forme de burin phonographique, Bur un nouveau type de raboteuse et d'outil à eylindrer 271 538.56 ï'uii'wn A. . — Sur la propagation des oscillations électriques dans les milieux diélectriques 274 535.753 Broc a. — Sur la correction de l'astigmatisme 283 538.6 Zbrgbb Ch.-V. . — Le mouvement d'une toupie dans le champ magné- tique d'un puissant électro-aimant 281 538.52 IriiiuN A. . — Sur la multicommunication en télégraphie au moyen des oscillations électriques 292 538.52 — Sur la télégraphie par ondes hertziennes : la télégraphie dite sans fils . ." - 537.52 LBOUC |k .— Étincelle globulaire ambulante -î< » i 537.71 r.i.MMu.i A. . — Sur la simplification des unités électriques 304 537.34 — — Nouvelle méthode pour la mesure des faibles coef Bcients de self-induction 311 535.24 : 535.317 Blondel A. ). — Sur les propriétés photométriques des len- tilles de projection 3H» 541.9 NatLTlNG E.). — Nouvelle démonstration delà formule de Kékulé pour le benzène 32"> 547.1 Ai.ov D" . — Sur le cyanure double d'uranium et de potassium .... 329 547 CAUSSE. — Sur la morphine 330 r541.8 Si ii iîr (J.). — Sur la vitesse de la dissolution des sels dans l'eau .... 337 538.73 MathiAS E. . — Mesures d'inrlinaisons dans la région de Toulouse. . 347 551.55 Zenger (Ch.-V.)- — L;» périodicité des tempêtes d'après les observa- tions de 1886 à 1895 aux bords de la. mer allemande 357 "551.57 43 livuiN Y. . — Sur les observations pluviométriques faites dans les régions arctiques au Nord du 60e degré de latitude 3o2 551.5 44.32 IUclot Abbé). — Le climat du plateau de Langres 377 533.6 ltvi'iMN hr . — l'n nouvel aéroplane 385 551.7 44.27 Bertrand i -l .. . . — Premières observations mu- les aodules du terrain houiller d'Hardinghen. — Plaques subéreuses calcifiées 388 [564 551.77 44 Cossmann. — Observations sur quelques coquilles crétaci- ques recueillies en France 396 Kii.ivn. — La zone du Briançonnais 103 546.7 44.54 Canu. — Note préliminaire sur' les Bryozoaires de .Tours. . . . 406 T551.7 44.6 Kbrfornb F.). — Classification d< a ordoviciennes du massif armoricain 411 1086 TABLE DES MATIÈRES [568 : 551.76 (44.27.] Sauvage (H.-E.). — Catalogue des reptiles trouvés dans le terrain jurassique supérieur du Boulonnais 416 [530.9] Bonnet (Dr Ed.). — Plantes représentées sur les \ases de Boseoreale (Musée du Louvre) ; étude historique et critique 419 [581.7 : 583. 77 Jodin (H.). — Formations secondaires de la racine des bor- raginées 427 [581.9 (44.1)) Picquenard (C.-A.).— La flore et le paysage en Basse-Bretagne . 433 [587] Bertrand (C.-Eg.) et Cornaille (F.). — Sur quelques caractéristiques de la structure des fougères actuelles 434 [581.69 (554.461)] Petit (P.). — Diatomées rares ou peu connues des côtes françaises de la Manche et de l'Océan atlantique 437 [583.941] Le Gendre (Ch.). —Contribution à l'histoire du Gui . 444 [581.8] Tison (A.). — Méthode de coloration des tissus subéreux 454 [581.9 (44.11)] Camus (F.). — Étude botanique sur l'archipel de Bréhat (Côtes-du-Nord) 456 Cordemoy i'J. de). — Note sur la résine de Courbaril 463 [581.7] Gain (Ed.). — Variation et symétrie de la famille du Lupinus Albus L. 467 [581.9: 42 « 15 »] Roze (E.). — Les plantes observées du xvie siècle en Angleterre, par Charles de L'Escluse 479 [581.1] Daniel (L.). — Le principe de la parenté botanique en fait de greffe 486 [581.9 (44.27)] Poisson (J.) et Béhaguel. — Note sur la « Mimulus luteus » L. dans le département du Pas-de-Calais 481* [591.23 : 595] Caullery (M.) et Mesnil (F.). — Sur les parasites internes des annélides polychètes en particulier de celles de la Manche 491 [639 (45.9)] Roule (L.). — Les poissons et les pèches sur le littoral de la Corse 497 [591.9] Jourdain (S.). — Le chalutage à vapeur , 499 [590.7 (44.27)] Maurice. —La station biologique d'Ambleteuse ( Pas-de-Calais i. 5(10 [593] Taquin (A.). — Note sur l'étude du Plankton %507 [591.9] McIntosh(W.-C). — Sur la présence du Rouget gris (Trigla gurnardus L.) et sa ponte dans les eaux littorales et en haute mer 512 [591.48 : 597.5] Catois (Dr). — Recherches histologiques sur les voies olfac- tives et sur les voies cérébelleuses chez les Téléostéens et les Sélaciens .... 515 [591.61] Henry (Ch.). — Les propriétés électriques de la soie et de la laine considérées comme un nouvel auto-régulateur de la constance de température animale 519 [591.44] Martin (Dr H.). — Sur le développement de l'appareil venimeux de vipera aspis. Évolution du canal venimeux 522 [541.42] Causard (M.). — Sur la respiration branchiale chez les Diplopodes. 527 [571.45 : 597.5] Bataillon (E.). — Le blastoderme et parablaste chez les poissons osseux 52'. * [591.89 : 597.5] . — Sur le développement de la pigmentation chez des métisde poissons osseux 533 [591.46 : 595.76] Bordas (L.). — Étude comparée des organes reproducteurs mâles des coléoptères 537 [571.9 1 44.32 1] Bosteaux-Paris. — Résultat des fouilles du cimetière gaulois halstattien de la Pierre-Poiret à Pont-Faverger (Marne 1 541 [571.9 (44.32)] . — Étude comparative des industries primitives de la Marne depuis l'époque paléolithique jusqu'à l'époque gauloise marnienne. . 542 [572(44.25)] Spalikowski (Dr). — Esquisse ethnographique sur les popula- tions du département de la Seine-Inférieure 544 [573.9 1 44.27i] . — L'ensellure lombo-sacrée à Boulogne-sur-Mer et à Dieppe 548 Breuil (Abbéj. — L'industrie des limons quaternaires dans la région comprise entre Beauvais et Soissons 550 I M.I.K BE8 M \ I I! ItES lllKT r571.81 66.5 Baaun Ai.l. . — l-i < . mit.- deRotoma, près de Konakrj Gai française compta rendu des travaux de MM. lioutfa et Roux 571.2(44.34 . — Le néolithique dans la région comprise entre Bi lavais el Soiasone | 571 44 27 Capitah h el Bnj mi abbé). — Bxcnrsioas préhistorique* aai - r i \ i r- ■ 1 1 - « 1 ■ Boulagn< -m Mer 569 571.9 44.27 Uqrtuxbi \. m. . La monuments mégalithiques du r di Calais ~>~± 571.3 44.34 Uni i n Abbé). — Coup d'ail sur L'âge du Bronae dans les départements de l'Aisne, l'Oise el la Somme 588 554 42.34 Lbbescontb P. . —Époque el mode de formation da détroit du Pas-di Calais, Modifications subies pai le Littoral depuis L'origine du détroit jusqu'à nos jours 597 571.81 (44.81 Delislb I»r i et Vm A. . — Recherches de préhistoire dans Le département de La Lozère dur, 571.8 (44.83, ELvmow> l>r P.). — Boadfl de cahanes néelithiquee de Ville- neuve Les Avignon Gard; 615 Chantre r;.i. — Étude eraniologique sur La population prépharaoni que de la Haute-Egypte, Note préliminaire résumée. Nécropole de Miuzan i,1. s 573.9 ELbboul inJ.).— La naiue Lhaurens Maria G2."> 616.995 616.34 lu.ui (O* Gh,). — Un cas de tuberculose herniaire. . . . 631 616.231 I'm;ki D* G.) . — Diphtérie bumaine et diphtérie aviaire 635 616.995 r.i.uMiiiM Dr S.).— -Traitement «lu La tuberculose d'après la méthede de M. le professeur Lauderer 642 "612.57 : 616.995]. . — La fièvre des- tuberculeux 654 617.38 : 611.12] . — Les eetopies- cardiaques 663 617 39 Ménard (D» V.) et Guibal. — Gibbosités expérimentales 672 616.87 Bettremteux (Dr P.). — Des névralgies et tics de la face considti - dans leurs rapports avec un état pathologique des voies laerymales <'>!>s ]616.951 l.i Nom h' . - Deux cas de phlébite des membres observés dans la période secondaire de la syphilis Tu:; 615.82 l.i-.i i ii.i.Aiu) iDr Cb.). — Un nouveau mode d'excitation cutanée. — Le massage pneumatique 7n:> 617.39 Pierbb (D'). —Théorie et traitement de la scoliose 71:5 616.995 61.1 Bbrtholou I»1 . — Enquête sur la tuberculose en Tunisie . . 7K> 613.34 I.niK Dr. — La bicyclette dans le traitement des hernies 718 618.86 Ovion (Dr). — De l'opération césarienne pratiquée en temps d'élection et suivie de la ligature des trompes 721 Uwi'in(I)'") ci Portineau (L.).— Les éléments figurés du tube digestif et la glycogéuie • 724 617.24 : 611.33 Lk Nom (D' P.) et Claude (D* H.). — Exuleération de la muqueuse gastrique au cours d'une cirrhose hépatique chez un diabétique. — Mort par gastrorragie 730 Claude (Dr H.). — Hémorragie de la muqueuse stomacale dans l'ina- nition expérimentale 732 "615.761 Ledui l>). — Effets psychiques de La caféine 734 615.778 : 616.927 — — . — BadigeonnageS de gaîacol contre la fièvre typhoïde hyperpyrétique 7:;7 612.992:618.36 Delors LV) . — Enchondrome du placenta 746 616.994_ Perbibb (D"- G.). — Sur la composition liquide d'un kyste hyda tique. 754 Cvur.vz (Drj. — Klépbantiasis du nez 7">7 663.212 Loin (Dr A.). — Vinification. — Vins obtenus en Tunisie après stérili- sation de la vendange 769 l338.122 Malpeaux (L.). — Les cultures dérobées 771 1088 TAULE DES MATIÈRES 338.122" Reg.vallt. — A propos d^-s cultures dérobées d'automne 783 [637.11] DlCESOn D.). — Richesse du lait en matièr - Me. 790 516.931 : 636.218 Loir (Dr A. ).— Notes sur la diphtérie aviaire 7% 338.1 44.27 Fi.r.ne (C)« — Division de la propriété dans le Boulonnais au point de vue des modes de cultures et des origines historiques 797 "631.82 TniB0.NDF.Ar;. — Des semailles en lignes : influence de l'écarternent des rayons sur le rendement, la qualité des graines et la résistance à la verse . . . s"l 310. 663. 5[ Xavibfx. — Carte viticole de la Charente-Inférieure 8i 5 633.533 44.27 Demiaitte Ch. . La betterave à sucre dans le Pas-de-Calais. 808 551.58 Mô>teil f<> . — Les Dalhols et la rner saharienne 814 338.2 Grisok-Poxcelet. — L'industrie houillère au point de vue international. 816 334.6 : 639 Cachelx. — La coopération chez les marins pécheurs 822 336. 2 Philippe J. . — De la suppression de l'octroi et de son remplacement par une contribution indirect-; 824 374.5 Charfentier CE.j. — L'n type de société populaire d'instruction: la société républicaine d'instruction de Montreuil-sur-Mer 334.43 Cacssvx. — Habitations à bon marché en Allemagne 853 614.319 44 Morot Ch. . — Organisation de l'inspection sanitaire des viandes alimentaires en France 844 613.63 Blaise. — Poussières dues au cardage du coton dans les filatures. . . 885 613.84 Le Grix CDr). — La suppression de l'usage du tabac s'impose connue un devoir aux hygiénistes et aux médecins; ou déductions hygiéniques et médicales sur l'évolution et le traitement d'un cancrolde labial des fumeurs 890 "614.473 Lois 'Dr A... — Époque de l'année à laquelle on doit pratiquer la vaccination dans les pays chauds . . . . • 893 [355 40. 4^ Vaillant V. -.[ . — Le pochonnet, engin balistique du moyen âge en usage en France, en Angleterre et dan- les Flandres 89-j "738 44.27 de LrioMEi. G.)< — Les potiers de Montreuil-sui -Mer 910 726.5 44.27 Romère P, .). — L'église de Dannes 914 844.74 : 920] Trolbat (J.L — Le père de Sainte-Beuve 933 Cachât. — L'empereur Carausius 943 [944 27. - 12 »] Round (J.-H.). — Les Boulonnais et l'Angleterre au xii* siècle 952 "729.62 44.27j a 18 »] Behgbsco (M"8) . — Boiseries et décorations intérieures dans le Boulonnais an xvme siècle 962 "723.42 42.2 Pai.mkr (G. -H). — Notice sur la château de Douvres 963 616.63 : 615.84 Lewi—Jones Dr). — Sur le traitement électrique de l'incon- tinence d'urine diurne et nocturne '.»7î Leduc \ï- . — Bayons émis par une pointe électrisée 9" Pahsieb D1', . — L'emploi de l'électro-aimant pour rechercher et déceler les petits débris de fer dans les yeux énuclééa 979 [616.64:615.84 Desnos \r B. . — Résultatséloignés des électrolyseade l'urètre. 981 Wabluzel et Joli.ant. — Recherches des corps étrangers dans l'in- térieur des corps perméables aux rayons X — Procédé radiographique pour la recherche des corps étrangers 989 [616.992 : 615.84 Bkroomé Dr .T.). — Traitement électroh tique des angiomes graves 990 Gl ii.lemivoi li H . — Rapport sur la définition des incidences dans la radiographie. — Définition de la situation du tube de Crookes par rapport au sujet et à la plaque sensible 998 BÉCLERE. — Étude physiologique delà vision dans l'examen radios- copique 1D17 Bergonié (DrJ.). — De l'utilité des mesures électriques enradiographie 1036 POVEAI DE CoURMELLES I)' . — Osmose et bi-électrolyse 1044 . — De quelques cas radiographiques intéressants 1056 KltlIM \ IllX'.l ERRATA Premier volume (Table des matières) Page ")20, ligne 27, intercaler : Chantre (E.). — Résultats des fouilles en 1899 dans la nécropole prépharaonique de Khozan, près Louqsor (Haute-Egypte), 296. Page 521, ligne 40, intercaler avant 13* Section. — Agronomie : Qua- trième groupe. — Sciences économiques. Deuxième volume Page 73, indication bibliographique, au lieu de : [V ÎO b] lire : [U ÎO b] 69* IMPRIMERIE CHAIX, RUE BERGÈRE, 20, PARIS. — 7021-00. Associa T. XXV1I1. H 1, T. XXVIII PI. II <# S i - M. COSSMANN. - COQUILLES CRÉTACIQUES RECUEILLIES EN FRANCE Associai; il 12 13 » ^ E.GA1N FEUILLE DU LUPIN Il . 22 23 24 26 25 28 -■ E.GA1N. FEUILLE DU LUPIN Association i 'aise R Tp Te ...s. l(Cl Si \ .... Tp.... G. .R Ti - I ; £r £<> V !> /Ml .A j. lî.Js&ksSffr} v NV Te % ■ I ' RTIN APPAREIL VEN . 8 ! A .Me Bs CM zc Te ....Xi .B Bv Bc lemci'cier. / EUX DE LA VIPERA ASPIS