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COMPTE RENDU
DES RRAVAUX DE LA SOCIETÉ D'AGRICULTURE,
HISTOIRE NATURELLE ET
ARTS UTILES DE LYON,
Depuis le 2 Décembre 1812, jusqu'au 1.7 Septembre 1813.
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COMPTE RENDU
DES TRAVAUX
DE LA SOCIÉTÉ D'AGRICULTURE, HISTOIRE NATURELLE ET ARTS UTILES DE LYON,
DEPUIS LE 2 DÉCEMBRE 1812, JUSQU'AU 1 SEPTEMBRE 1813;
Par M -L.-F. GROGNIER, Professeur
vétérinaire, Secrétaire-Adjoint.
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COMPTE RENDU DES TRAVAUX
DelaSoctiétéd Agriculture, Histoirenaturelle et Arts utiles de Lyon , depuis le 2 décembre 1812, jusqu'au 1. septembre 1815.
MESSIEURS,
ME ES dernier siècle que de bons esprits imprimèrent ce mouvement d'améliorations qui a changé la face de notre Agriculture. Les Sociétés agricoles se for- mèrent à la même époque ; elles durent exercer la plus grande influence sur les heureux chan- gemens qui furent opérés.
Parmi ces réunions d’Agronomes pleins de zèle pour le perfectionnement du premier des arts, la Société d'Agriculture de Lyon, fondée par des hommes tels que les Poivre, les La Tourette , les Rozier ,ne tarda pas à se distinguer.
Dispersée dans les temps funestes de nos troubles civils, cette Société fut une des pre- mières qui, au retour de l’ordre, rouvrirent leurs séances. Au moment de sa restauration, elle s'adjoignit plusieurs artistes et quelques hommes versés dans l'étude des sciences natu- relles ; elle pensa, avec raison, que l’histoire
6 Société d'Agriculture de Lyon. |
de la nature et la théorie des arts utiles se liaient à l'Agronomie par les rapports les plus intimes. Un plus grand intérêt dans les séances, une augmentation de richesses dans le porte- feuille, furent les fruits de cette heureuse adoption.
Combien il eût été à désirer que la Société d'Agriculture de Lyon eût publié dès son origine les résultats de ses observations et de ses recherches ! Nous posséderions le dépôt le plus précieux, où serait consignée l’histoire de notre Agriculture depuis un demi-siècle.
Vos devanciers, Messieurs, vous ont laissé des regrets que vous voulez éviter à vos suc- cesseurs ; et tel est Je motif principal de la publication annuelle de vos Comptes rendus.
Je vais mettre sous vos yeux celui de l’année qui vient de s’écouler.
Je tracerai en premier lieu l'analyse des Mémoires et Observations présentés par les Membres titulaires ; je ferai connaître ensuile les productions utiles qui ont été envoyées par des Correspondans, ou communiquées par des Auteurs étrangers à la Société.
Je ne terminerai pas ce Discours sans déposer un tribut de regrets et d’éloges sur la tombe de ceux de nos collégues que nous. avons eu le malheur de perdre dans le courant de cetle année.
OUVRAGES
DES
MEMBRES TITULAIRES.
es
AGRICULTURE.
Sox Excellence le Ministre de l'intérieur a consulté la Société sur différentes questions relatives à l'Agriculture de l’arrondissement de Lyon: elle a voulu connaître les divers systèmes d’assolemens mis en pratique, les labours donnés aux terres destinées à l’ensemencement des céréales , les espèces d’engrais employés; l’époque de l'introduction des prairies artificielles, et leur influence sur l’amélioration de l'Agriculture ; la formation des haïes, et les soins qu'on leur donne; la description des charrues et des autres instrumens aratoires usités dans cet arrondisse- ment.
Cette série de questions a. donné lieu à trois excellens Mémoires qui vous ont été lus par MM. de la Chapelle, de St-Trivier et Riverieulx de Chambost. Le premier. avait recueilli, ses
Notions sur la Statistique agricole de l’arrondissem. de Lyon.
8 Sociélé & Agriculture
observations dans les campagnes qui environnent Lyon; M. de St-Trivier a fait les siennes dans le canton de l’Arbresle et dans les communes circonvoisines ; M. de Chambost a observé la culture des montagnes du Lyonnais. Les trois Mémoires de nos Collégues ont été fondus en un seul , que vous avez adressé au Ministre de l'intérieur.
Ce travail très-substantiel est peu susceptible d'analyse; tous les problèmes proposés y sont complètement résolus; on y voit jusqu’à quel point les assolemens varient, selon que les terres sont cultivées par les propriétaires eux-mêmes, par des métayers, par des grangers, ou livrés à de gros fermiers qui sous-afferment. Presque par-tout le tiers du domaine est abandonné à la jachère. On voit des terres qui, cultivées par de petits propriétaires ou de petits fermiers, ne restent jamais en repos; elles fournissent alternativement des céréales, des grains de mars, des légumes, du chanvre, et d’autres productions analogues à la nature du terrain.
L’assolement des grands domaines est bien différent ; le voici : 1° année, jachère; 2€, fro- ment ou seigle; 3.°, jachère; 4°, froment ou seigle. Sur quelques parties seulement, l'orge ou l’avoine remplace l’année de jachère, ete. Dans d’autres cantons, les deux moitiés d’un domaine
de Lyon. 9 se reposent alternativement. Pour diminuer ou faire disparaître tant de jachères , ce sont moins les lumières qui manquent que les bras et les engrais.
Le nombre des labours varie selon la nature du terrain ; deux suffisent quelquefois ; on, en fait jusqu’à huit. La première façon s'appelle somander où dérompre ; la seconde, biner; la troisième, refendre où refaire ; la quatrième , lever en long , etc.
Après avoir exposé en détail le manuel du labourage , nos collégues parlent des engrais. Sur les montagnes on brüle les bruyèreset les genêts ; ailleurs on enterre la vesce noire, le trèfle, le lupin; le marc de chou-colza et la colombine sont, à petites doses, très-efficaces dans les vignes. Autour de Lyon, on tire un très-grand parti des immondices des rues, des résidus de certaines fabriques, de la poudrette, etc. Ces engrais vigou- reux sont répandus sur les terres maraïchères. On fait un grand usage du plâtre pour les prairies artificielles.
Ces sortes de prairies ne sont guère cultivées dans l'arrondissement de Lyon que depuis trente à quarante ans. C’est ce genre d'amélioration qui a fait de grands progrès depuis quelques années : on commence à jeter du sain-foin sur des terrains arides ; on les dispose ainsi à recevoir des céréales.
10 Société d'Agriculture
Le trèfle est la légumineuse fourragère qu'on * cultive le plus: on le sème sur une récolte‘ de céréales en végétation ; on a une prairie l’année suivante, et on évite la jachère.
Quoique les prairies artificielles ne soient pas aussi répandues qu’elles devraient l'être , elles ont déjà produit de grands biens; on leur doit une économie de travail et d'engrais pour la culture, la destruction des plantes parasites, l'augmentation des fourrages, la multiplication du bétail, une plus grande masse d'engrais.
Après avoir développé les avantages des prairies artificielles, et répondu aux objections qu’on a élevées contr'elles, on expose, les pro- cédés qui sont employés pour former les haies.
Pour clorre un champ, on l'entoure d’un fossé, et on plante de laubépine; on, marie quelque- fois cet arbuste avec le prunelier, le groselier épineux , l’églantier ;.la tonte de ces haies donne des fagots pour le four; elle a lieu tous.les trois ou quatre ans, etc. |
La description très - détaillée de la Charrue usitée dans l'arrondissement termine le travail de MM. de la Chapelle, de Saint-Trivier et de Chambost. Cet instrument se compose de deux manches, d’une seule oreille, d’une pièce de bois nommée sep ou alamon, au bout de laquelle le soc s’eufile; d’une autre pièce de bois nommée l'ége ou
de Lyon. 12
cambossé, qui reçoit le fer nommé coutre; d’une troisième pièce nommée flèche , où l'attelage est fixé, etc. Le plus souvent cette Charrue n’a point de roues, et alors on l'appelle sochet; selon ses dimensions et sa force, elle a différens noms. La plus forte s'appelle 6aferse ; on s’en sert pour dérompre : la moyenne est employée pour le binage; on la nomme coutrière; elle n'a qu'un seul manche. La plus petite est nommée plaine; elle ne peut servir que pour les troisièmes façons; elle n’a point de coufre.
Pour remplir complètement les intentions du Ministre, M. de la Chapelle a tracé .le dessin de la Charrue lyonnaise, dont il est presqu'impossible de donner une idée claire parunesimple description. On rappelle, en finissant, la Charrue à neuf socs de M. Riche, dont le succès se soutient dans les environs de Lyon. l
M. Cochard , :que vous: comptiez parmi vos Correspondans les plus distingués , ayant été fixé dans cette ville par des fonctions publiques, a, passé au rang des Titulaires. Le jour même où il a pris séance en celte qualité, il vous a lu un savant Mémoire sur le canton de Sainte- Colombe.
Après avoir décrit tout ceiqui est relatif à la - topographie de ce canton, à ses revenus, à
Statistique du canton de Ste-Colombe-
lès-Vienne.
12 Société d'Agriculture sa population, etc., M. Cochard en donne Fhistoire.
Les Romains, trop resserrés dans Vienne, jetèrent trois ponts sur le Rhône. Une nouvelle ville s’éleva sur la rive droite du fleuve ; elle fut nommée Vienna pulchra. . . . . un village rem- place cette cité. Tout autour de ce village, et à une longue distance, la terre est couverte des débris des palais et des temples qu’avaient bâtis les Romains : quelques-uns de ces fragmens sont précieux pour l’archéologue. M. Cochard en à formé un très-riche cabinet ; il a rassemblé pareïllement un grand nombre de médailles, d'inscriptions et d’autres monumens qui lient l'histoire de Ste-Colombe à celle des Romains et des Gaulois.
Dans le moyen âge, ce petit canton fut célèbre; il appartint aux Rois de Bourgogne, aux Em- pereurs d'Allemagne. Il devint le théâtre des longues guerres qui divisèrent les Archevêques de Vienne et de Lyon avant la réunion du Dauphiné ; 11 était sur la frontière de France, et par conséquent un poste militaire important. Ses habitans jouèrent un grand rôle du temps des guerres civiles de religion.
Nous ne suivrons pas notre Collégue dau les recherches profondes auxquelles il s’est livré ; nous devons nous borner à extraire ce qu'il dit
de Lyon. ) 13
de plus intéressant sur l’Agriculture de Sainte- Colombe. C’est un pays vignoble qui a peu de terres à blé, encore moins de prairies, et où néanmoins on entretient un grand nombre de bestiaux. On y nourrit des chevaux, des bœufs, des vaches, des ânes, des chèvres, des moutons et des porcs, avec des débris d’hortolage, de raves, de pommes de terre, avec l'herbe qu’on ramasse dans les vignes, les feuilles dont on dépouiile les ceps après la vendange. L'industrie supplée à tout, parce qu’elle sait tout employer.
La proximité de Vienne excite le cultivateur à s’adonner au jardinage ; il récolte des melons qui se vendent à Lyon. Les engrais ne sont pas épargnés ; les récoltes se succèdent sans aucune interruption. Les femmes font des recuiles : c'est une espèce de fromage que l’on prépare en faisant bouillir du lait de vacheet de brebis, en lui donnant de la consistance par la présure, et le plaçant dans de petits vases en terre cuite, troués en divers endroits pour procurer l'écoulement du petit lait. Ce genre de fromage a un goût de noisette qui plaît infiniment, et qui est dû à une feuille de laurelle qu’on y fait infuser.
L'industrie des habitans de Sainte-Colombe ne se borne pas à l'Agriculture ; elle s’exerce encore à la fabrication de petites étoffes de laine. On voit des femmes, des enfans, des vieillards
Pépinière dé-
partementale.
14 Société d'Agriculture occupés dans des fabriques qui ne se reposent jamais. L'amour du travail anime tous les citoyens; il écarte le vagabondage et la mendicité. Des détails très-intéressans sur les usagés, les mœurs et le caractère des habitans de Sainte- Colombe, terminent cette Notice qu’on pourrait citer comme un modèle en ce genre.
Un Mémoire qui vous, a été présenté par M. Carelle sur l'état actuel de la pépinière de ce département, peut être considéré comme appartenant à la statistique agricole.
Notre Collégue fait l'historique de cet éta- blissement ; il rappelle que c’est l'illustre Rozier qui conçut la première idée d’une pépinière aux environs de Lyon; cet Agronome célèbre la fit placer à Vaise. Flle était dans un état prospère, lorsqu'elle fut détruite par la révolu- tion. Au retour de l’ordre, elle fut rétablie, mais non dans l'emplacement qu’elle occupait. On la mit au jardin public de la Déserte, sous la surveillance de quelques membres de la Société d'Agriculture. Bientôt ce nouveau local se trouva trop resserré, et ce ne fut qu'aux Charpennes qu'on put trouver un plus vaste emplacément.
Les Charpennes présentent de grands incon- véniens ; M. Carelle les fait sentir avec force. « Les Charpennes, dit-il, sont situés dans un
de Lyon. 15
département étranger, le sol en est par-tout le même; c’est un sable infertile et humide, qui a peu de profondeur ; la surface plate du terrain n'offre aux semis aucun abri; les vents du nord et ceux du midi exercent tour-à-tour leur fureur sur ces jeunes plants : aussi ne deviennent - ils assez fréquemment que des arbres rabougris, quelques soins qu’on donne à leur culture. Les arbres fruitiers ne peuvent pas résister à l’hu- midité du sol. Le Rhône, dans ses inondations fréquentes , envahit la pépinière; l’année dernière ce fleuve renversa les clôtures, et déracina un grand nombre d’arbres, etc. »
De ces différens motifs et de quelques autres également puissans, notre Collégue conclut qu'il conviendrait de retirer la pépinière _départe- mentale des Charpennes , pour la rétablir dans le local même où Rozier l'avait placée.
Vous avez fait, auprès de M. le Préfet et du Conseil général du département, des démarches dont le résultat remplira sans doute les vues de M. Carelle. On peut s’en rapporter, pour le succès de cette mesure, au zèle éclairé de MM. les Membres de la Commission de la Pépinière départementale.
Rés Rast-Maupas , qui depuis près d’un demi- Surle Ginkgo siècle, cultive, dans sa pépinière à Ecully, des Biloba.
Sur noyers ricains.
deux amé-
16 Société d'Agricullure
arbres exotiques, dont un grand nombre sont destinés à enrichir nos forêts, nos vergers et nos jardins, vous a présenté un rameau fleuri du Ginkgo Biloba (arbre aux quarante écus.)
Cet arbre, vous a-t-il dit, originaire de la Chine, n’est introduit en France que depuis 1798. On ne croyait pas qu’il pût fleurir dans nos climats. M. le professeur Gouan le vit en fleurs à Montpellier, et il publia cet évènement comme un fait remarquable en botanique. La floraison du Grn/go Biloba sous le ciel de Lyon est bien plus étonnante encore. Les amateurs se sont empressés d’aller visiter cet arbre. dans la belle pépinière de notre respectable Collègue; il a 16 pouces de diamètre et 18 pieds de hauteur; il a été planté depuis trente ans; il s’est élevé sans aucun soin, sans aucun abri; il était encore dans lenfance quand il a supporté le rude hiver de 1789.
M. Ras! à encore mis sous vos yeux des fruits da noyer noir ( Juglans nigra VirginianaL.), et du noyer pacanier ( Juglans olivæ-formis L.) ; il vous a donné une Notice sur ces deux arbres qu'il cultive dans sa pépinière depuis vingt ans.
Situés
de Lyon. 17
Situés sur le même sol, ils ont acquis l’un et l’autre environ 30 pieds de haut et 33 pouces de circonférence.
Le noyer noir produit une grosse noix dont le brou vert pourrait être utile pour les arts : son. amande fournirait de l'huile excellente ; mais la plus grande utilité dont pourrait être l'arbre , consiste dans la qualité de son bois. MM. de Malesherbes et de Fenille font le plus grand éloge de ce noyer; ils invitent les agri- culteurs à le propager, d'autant mieux qu'il réussit dans les terrains humides, qui sont contraires aux noyers de nos pays.
L'autre espèce, c’est-à-dire, le pacanier (jaglans olivæ-formis L.) fut envoyée d'Angleterre à M. Rast : son fruit, très-petit, a quatre arêtes bien marquées, ce qui constitue, sans doute, une variété; car d’après les descriptions des botanistes, le fruit du pacanier est lisse. Notre Collègue crut devoir consulter M. Bosc, ins- pecteur général des pépinières : ce savant ne voulut pas déterminer cet arbre; il le renvoya à M. Michaux , qui lui donna le nom de jglans amara.
M. Rast n’a point adopté cette dénomination ; il persiste à regarder son arbre comme une variété du juglans olivæ-formis ; il se fonde principalement sur l'autorité de feu M. Lezermes,
B
Sur du fro- ment hivernal semé en mars.
18 Societé d'Agriculture
directeur de la Pépinière impériale du Roule, et Correspondant de la Société. Cet Agronome avait fait un long séjour en Amérique ; il en avait observé les arbres; il reconnut le noyer de M. Rast pour être un pacanier, et il déclara qu'il n’en avait pas vu en France de plus beau.
M. Rasf possède à Ecullÿ huit ou dix espèces de noyers américains, tous bien acclimatés. Combien il serait à désirer qu'ils s’introduisissent dans nos forêts | .
M. Rast ne borne pas son zèle à la culture des arbres.
IT vous a fait part d’une expérience qu'il a tentée dans son domaine d’Ecully , pour savoir si l’on pouvait semer avec succès, en mars, du froment hivernal. Le célèbre Duhamel avoue n'avoir pas réussi en semant au printemps le blé d’hivér ; il raconte, que lors du fameux hiver de 1709, qui fit périr presque tous les blés d’au- tomne, les Agriculteurs qui en semerent en mars furent obligés de les laisser sur pied toute Fannée ; ils n’en obtinrent une récolte que dans lété de 1710. M. Rasf a été plus heureux que Duhamel.
Au printemps dernier, il a fait semer du froment de mars, et, à la suite de ce blé, on a
de Lyon. ” 19 semé du froment d'hiver. Ce dernier n’a pas été aussi prompt à lever que l’autre ; mais, à la fin de juin, la hauteur des deux variétés s’est trouvée presque égale; la maturité du blé d'hiver a été plus tardive seulement d’une huitaine de jours.
M. Rast a mis sous les yeux de la Société uné petite gerbe de chacun de ces fromens; celui de mars était barbu, l’autre était sans barbe. Il à présenté un troisième échantillon de froment : c'était du blé sans barbe, qui a été semé en octobre dernier, et qui,le 2x juillet, n’était pas encore moissonné.
M. Rast est le seul, dans sa commune, qui sème cette dernière espèce, il la cultive depuis plus dé trente ‘ans avec succès, sans que cette longue expérience ait pu faire ouvrir les yeux de ses voisins.
M. Æast se propose de répéter, l’année pro- chaine, son expérience sur l’ensemencement en mars du blé dit d'hiver. Il serait sans doute avantageux d’accoutumer cette variété au chan- gement de saison, d'autant que le blé dit de mars est rare, cher et d’une qualité inférieure dans
un mois auquel on est souvent obligé de renvoyer les semailles.
Après le blé, le maïs tient un des premiers rangs parmi les végétaux nourriciers. Une variété
B 2
Du maïs précoce, dit quarantain,
20 Société d'Agriculture
de maïs est nommée quarantain, parce qu’il lève, croît et mürit dans l’espace de quarante jours. Une plante si précoce devrait remplacer par-tout le maïs ordinaire; on devrait en étendre la cul- ture; on en obtiendrait facilement .deux récoltes dans une année; elle suppléerait à la disette des grains, etc. Mais peut-on cultiver dans nos climats le maïs quarantain ? C’est ce qu’à voulu constater M. Guerre.
Il reçut en 1808, du Directeur des jardins de Saint-Cloud, quelques épis de maïs pré- coce. Il en planta vers la fin d'avril 1809 , dans un champ où le maïs ordinaire avait précé- demment réussi; la maturité ne fut parfaite qu’au bout de 60 jours; des grains de ce maïs furent plantés en 1810, la maturité fut encore retardée; en 1811, elle le fut davantage; enfin, le 15 avril 1812, une bicherée fut plantée de maïs provenant de la récolte précédente, et à cette quatrième génération la maturité se fit attendre près de six mois. M. Guerre observa qu’à mesure que son maïs perdait sa précocité, il acquérait du volume et les autres caractères qui le rappro- chaïent du maïs ordinaire.
La conséquence qui découle de cette expé- rience est facile à saisir: il n'existe qu'une espèce de maïs ; cetie plante müûrit dans quarante jours en Amérique sa patrie originaire, et au bout de cinq ou six mois dans nos pays.
de Lyon. 21
S'il est triste, dit M. Guerre en finissant,
d'enlever à l'Agriculture et à l'Economie rurale une branche de richesses que plusieurs écrivains nous promettaient si libéralement, il est du moins avantageux de se préserver des frais et des dégoûts que traînent après elles les fausses
théories, et qui justifient trop la funeste opi-
niâtreté avec laquelle les cultivateurs repoussent souvent les découvertes les plus utiles.
La propriété qu'a la laitue de servir de nour- riture aux vers à soie, n’est pas une découverte : on sait depuis long-temps, en Italie et dans les environs de Paris, que les feuilles de laitue peuvent suppléer à celles du mürier; mais ce n’est
que dans le cas de disette absolue des dernières
qu'on a recours aux autres. M. Carelle pense que la laitue est préférable au mürier pour nourrir les vers à soie ; il se fonde sur une observation dont il a communiqué à la Société les détails authentiques.
Il a vu, dans le département du Jura, des.
vers à soie manger avec avidité les feuilles de laitue, ét n’éprouver aucune des maladies aux-
quelles’ ces insectes précieux sont sujets dans ce département, quand on les nourrit de feuilles
de müriér. Il à fait filer, en sa présence, des cocons provenus de vers à soie nourris de laitue;
De la laitue pour nourrir les vers àsoie.
22 Societé d'Agricullure
il a cru reconnaître que la soie en était plus forte et meilleure que la soie ordinaire récoltée dans le pays; la filature en était plus facile. Cette soie était, à la vérité, plus jaune que celle des pays du midi.
M. Carelle ne regardant pas comme décisives un petit nombre d’observations , il se propose de les multiplier. Le résultat important qu'il s'en promet est la possibilité d'élever des vers à soie par-tout où l’on pourra cultiver des laïtues.
Mais est-il convenable d'élever des vers à soie par-tout où ces insectes pourraient réussir ? Le développement d’une nouvelle branche d’imdus- trie agricole n'étouffe-t-elle pas trop souvent d’autres branches plus précieuses ?
Le sol, les engrais, les capitaux, les bras étant bornés, il vaut mieux employer nos moyens reproducteurs à étendre , à perfectionner les cultures dont nous reconnaissons les avantages , qu'à en introduire de nouvelles.
Ainsi, quoique les prairies artificielles aient fait de grands progrès dans notre département , cette amélioration peut encore s'étendre; et quoi- que le gypse soit employé comme engrais sur les trèfles , il pourrait l'être plus fréquemment. Mais il serait à désirer sur-tout que cette substance ne fût pas altérée par la fraude de ceux qui, en. font commerce.
de Lyon. 23
Vous avez senti, Messieurs, que le succès de la culture des prairies artificielles était en quel- que sorte subordonné à la cessation d’un pareil abus ; et c’est ce qui vous a déterminés à prendre en grande considération la réclamation de plu- sieurs cultivateurs contre le mauvais plâtre qui se vend à Lyon.
M. Socquet, professeur de chimie, vous a présenté un rapport sur cet objet important. Vous avez adressé ce rapport à M. le Préfet, et vous en avez publié les conclusions par la voie des journaux.
Les procédés indiqués par M. Socquet pour distinguer le gypse de bonne qualité, sont à la pue des simples cultivateurs. Ils consistent ; 1.0 à délayer dans le vinaigre le plâtre, et à observer s’il ne se déclare aucune effervescence , et si le vinaigre conserve son acidité ; 2.2 à le délayer dans l'eau , et à former une pâte qu’on fait sécher au four après l'avoir pesée. On la pèse encore quand on l'en retire.
Par la première expérience, on s'assure que le plâtre n’est pas mêlé de plâtras de décombres de bâtimens et d’autres carbonates câleaires qui feraient effervescence avec le vinaigre.
Par la seconde épreuve, les débris de plâtras.
délayés dans l’eau se feront sentir aux doigts
et si cette pâte est mise au four, elle y perdræ
Moyens de reconnaître le bon plâtre à fumer les trè-
fles.
Considéra-
tions sur confection d’un Code rural.
la
24 Societé d'Agriculture
beaucoup plus de son poids que la même quantité de bon plâtre. La raison en est que le mauvais plâtre ayant, avant l'opération , de l’eau de cristallisation , en prendra beaucoup moins que le véritable gypse pulvérisé ; et par conséquent, il pèsera moins en sortant du four, que le. sel terreux qui aura retenu de l’eau pour. se. cris- talliser.
Quelque simples et faciles que soient les procédés propres à reconnaître. altération : du gypse, il est bien à craindre que les marchands de cette substance ne continuent de tromper les cultivateurs. C'était pour prévenir les effets de cette fraude, que vous avez sollicité de M. le Préfet des mesures administratives propres à la réprimer.
Vous avez pensé, Messieurs, qu’une question de police administrative, liée à la prospérité de l'Agriculture, n’était pas étrangère à vos travaux.
D’après des considérations semblables, vous avez entendu avec le plus grand intérêt un Mémoire de M. le chevalier Riboud, membre.de Finstitut ef du Corps législatif, sur la confection, d’un Code rural. | |
Le but du travail de notre savant Collègue est de prouver qu'un Code rural est. nécessaire pour compléter le système. de. notre nouvelle,
: de Lyon. 25
‘ législation , et d'indiquer les bases fondamentales sur lesquelles ce Code protecteur de l'Agriculture doit reposer. |
De bons esprits ont au contraire pensé que tout ce qui concerne la législation et la police rurales ayant été prévu par le Code Napoléon, le Code pénal, des Règlemens particuliers, etc. un Code rural serait serai à et que d’ailleurs ses dispositions ne pourraient pas s'appliquer à toutes les localités. Telle est l'opinion qu’a déve- Joppée avec talent M. de Chassiron , dans le sein de la Société d'Agriculture de la Seine.
M. Riboud avait d’abord partagé ce sentiment, et il avait conçu le projet de réunir dans un cadre méthodique. toutes les dispositions, tous les principes relatifs à la législation rurale, qui sont épars dans différens codes; il se livra à ce travail ayec ce zèle pour. le bien public dont il est cons- tamment animé. Mais en dépouillant ces réper- toires de lois; pour en extraire les matériaux d’un manuel de législation et de police rurales, il trouva des lacunes, -des répétitions, des incerti- tudes , des obseurités, des disconvenances de toute espèce, et il sentit l'impossibilité de composer un système complet avec de pareils élémens. Il a été conduit par ses recherches et ses réflexions aux conséquences suivantes, qui terminent la pre- mière partie de son Mémoire :
26 Société d'Agriculture
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»
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« 1.0 Un Code rural est nécessaire.
» 2.0 Nos lois sur cette partie sont insuffi- santes, incomplètes, disséminées en d’autres lois dont elles ne sont point l’objet principal. » 3. Ces dispositions éparses ne forment point un véritable Code rural.
» 4° Leur rassemblement méthodique, quoi- que utile dans l'état actuel, n’en ferait point un code complet.
» 5.° Des additions, changemens, modifica- tions et rectifications séraient nécessaires.
» 6. Il faut donc un nouveau Code qui ren- ferme les principes, les définitions et indica- tions des cas; leur classification, celle des peines à infliger aux crimes, délits et contraventions; les règles de compétence et celles d'exécution du Code.
» 7.2 Toute fraction d’un grand état doit être soumise aux lois générales de cet état.
» 8.9 Le Code rural doit être une loi générale, applicable à tous les individus et à tous les points du territoire français. » ge Si des exceptions partielles, extraordi- naires , sont reconnues indispensables, elles doivent être comprises dans le Code; elles ne peuvent être que temporaires et provisoires.
» 10. Si ces exceptions ne concernent point le fond de la loi, mais seulement le mode d’exé-
de Lyon. 27
» cution de certaines dispositions, le Code n’a » point à s’en occuper ; il y est pourvu par les » mesures que le ministère public et les autorités » administratives et municipales ont le droit de » prendre comme par le passé. »
Tel est le précis de la première partie du travail de M, Riboud. Dansla seconde il exposera ses vues sur les objets qui mériteront une atten- tion particulière lors de la rédaction du Code rural.
Une question qui se lie aux grands intérêts de Agriculture, vous a occupés dans plusieurs séances ; il s'agissait de savoir quelle est la
meilleure base de l'impôt foncier. Vous avez en-
tendu dans cette discussion MM. de bete et de Poncins.
Le premier a déployé de vastes connaissances sur FEconomie agricole et politique, pour prouver que le revenu des terres n'étant presque jamais en raison directe de leur valeur capitale, et cette valeur capitale étant la seule mesure des richesses territoriales, c’est elle, et non le revenu, qui est l'unique et véritable base d’un impôt foncier pro- portionnel. Il s’est appuyé sur l'autorité de l’élo- quent et profond Portalis, qui, pensoit que le revenu étant variable et peu facile à estimer, il serait préférable et plus juste d’asseoir l'impôt foncier sur la valeur capitale.
Sur l'assiette de l'impôt foncier.
28 Sociélé d Agriculluré
M. de Poncins a combattu avec force ce sys- tème ; il a prétendu que, s'il était adopté, l'impôt pèserait sur des valeurs de convenances, d’affec- tions, tels que l’air, l’eau, l’ombrage , la pro- menade, le voisinage d’une grande ville; que ces valeurs capitales, qui ne produisent que de l’agré- ment, seraient bientôt absorbées par l'impôt; que leur juste évaluation serait impossible, et leur consistance sujette à toutes les varia- tions, etc.
Nos deux honorables Collégues n’ont pas épuisé cette question; ils avaient encore lun et l’autre beaucoup de choses à dire, lorsque M. le’ Président a cru devoir fermer la discussion; il s’est fondé sur.ce que la question de l'assiette de Fimpôt, appartenant plutôt à l'Economie politique qu'à l'Economie rurale, n’était pas du domaine direct des Sociétés d'Agriculture. La Société a dû sacrifier au but de son institution le plaisir d'entendre plus long-temps MM. de Montbellet et de Poncins.
de Lyon. 29
ART VÉTEÉRINAIRE.
ANAL ELLE LUL
M. Rainard, professeur de maréchallerie à l’Ecole impériale vétérinaire de cette ville, vous a communiqué, sous le titre modeste d’Aperçu sur l'histoire de la Ferrure, une dissertation appro- fondie touchant l’origine de cette pratique.
_Bourgelat et Lafosse avaient soutenu que les Grecs ferraient leurs chevaux. M. Rainard discute les témoignages sur lesquels se sont appuyés ces deux hippiatres célèbres; ces témoi- gnages ne lui paraissent rien moins que décisifs; il leur oppose plusieurs passages de Xénophon, dont les sages préceptes sur la conservation de l’ongle du cheval, prouvent incontestablement que de son temps on ne le garnissait pas de fer. _ Passant ensuite aux Romains, notre Collégue
examine si la ferrure était pratiquée parmi eux. Il cite les textes de Pline, de Suétone, de Catulle, de Virgile, d’Apulée, de Vegèce, souvent produits pour démontrer que les Romains ferraient leurs chevaux ; il en conclut qu'ils les chaussaient , c’est-à-dire, qu'ils attachaient à leurs pieds des souliers ou des bottes garnies de fer, quelquefois d'argent , même d’or. Cette chaussure , d’abord inventée pour protéger des pieds malades ou
Origine de la ferrure des chevaux.
30 Société d’Agricullure délicats, fut employée dans la suite comme ornement ; ce fut un objet de luxe.
Si la ferrure , telle que nous la pratiquons, avait été usitée chez les Romains, comment concevoir que dans tous les écrits vétérinaires qu'ils nous ont laissés, il n’y ait pas un seul mot sur les maladies que cause la ferrure, où auxquelles la ferrure remédie ?
Notre Collégue est descendu jusqu’au 12.° siècle pour trouver le premier auteur qui a parlé des accidens causés par la ferrure. Ilest porté à croire que cette pratique, telle qu’elle existe parmi nous, n’a commencé à être en usage que dans les temps de barbarie, qui suivirent de près la chûte de l'empire Romain. Les Germains ét les Francs s’avisèrent d’enfoncer des clous dans les pieds de leurs chevaux pour leur attacher des chaussures, et ces chaussures devinrent par la suite des croissans. Le plus ancien fer connu fut trouvé dans le tombeau de Childéric L; il appartenait sans doute à son cheval de bataille enterré avec lui.
Les écrivains anglais rapportént que l'usage de la ferrure s’introduisit dans leur île à la suite de Guillaume le Conquérant. L’intendant des maréchaux de ce prince fut un seigneur considérable qui avait pour armes six fers de cheval.
I
O1
de Lyon.
Une charge analogue fut instituée à la Cour de France, et celui qui en était revêtu parut dans la suite à la tête des armées ; c’est sous Philippe-Auguste qu'on vit pour la première fcis le maréchal ou intendant des écuries com- mander les armées, sans renoncer à son titre de maréchal. :
L’étymologie de ce terme dérive de deux mots celtes, mar cheval, slack ministre ; le maréchal du prince est appelé, dans quelques chroniques, præfectus fabrorum. Ce qui prouve que la direction et la surveillance de la ferrure étaient dès-lors une des principales attributions de ‘son office.
Ainsi, il résulte des recherches de M. Raïnard, que du temps des Grecs les chevaux étaient nu- pieds, comme de notre temps les chevaux arabes, tartares, etc.; que les Romains s’avisèrent de chausser, de botter ces animaux ; que nos ancêtres les ferrèrent avec des clous qu’ils enfon- cèrent dans la corne.
Ces résultats sont confirmés par des fouilles qu'on vient de faire sur le mont Auxois, dépar- tement de la Côte-d'Or : on a trouvé, au milieu des ruines d’une ville romaine, une espèce de sabot de fer, qui fut visiblemennt destiné à être attaché par des courroies au pied du cheval.
Le savant Mémoire dont je viens de vous donner une analyse rapide, est le tribut d'admission
Ruses des maquignons.
32 Société d'Agricullure d’un professeur vétérinaire dont le zèle vous promet une suite de travaux importans.
Un autre professeur vétérinaire, M. Gohier, qui est dans l'usage d'enrichir annuellement votre porte-feuille de ses observations ; vous a lu cette année un grand nombre de Mémoires dont vous avez apprécié le mérite.
Deux de ces Mémoires sont relatifs à la jurisprudence vétérinaire, et tendent à dévoiler les ruses des maquignons.
M. Gohier nous a fait connaître une fraude qui avait pour objet de vendre un cheval affecté d’une boîterie ancienne , et un moyen coupable d'arrêter momentanément d'écoulement nazal dans un cheval morveux. Voici le précis de ces deux observations.
Un cheval boîteux est reçu dans les infir- meries de l’École vétérinaire ; il avait une plaie à l’avant-bras gauche, et le genou du même côté était engorgé. Cet accident, attribué à un coup de boutoir, n’empêcha pas la vente de Fanimal, M. Gohier ayant assuré que la bles- sure était légère et d’une guérison facile. Elle guérit en eflet en peu de temps, mais la clau- dication ne cessa pas pour cela, et il fut reconnu que la plaie avait été faite exprès pour masquer une cause ancienne et profonde de
__ claudication
de Lyon. 33 claudication. Il s’éleva un procès entre le vendeur et l'acheteur. Le Tribunal de Commerce de Lyon prononça en faveur du premier; le jugement fut motivé sur ce que la boiterie ancienne, qu’on appele de vfeux mal, n’est point rédhibitoire à Lyon, quoiqu’elle le soit à Paris, et sur ce que le marché avait été conclu sans aucune garantie convéntionelle.
- Un autre cheval qu’on avait acheté depuis peu, boitait à cause d’une bleime. La maladie ne fut pas d’abord reconnue; l’acheteur crut l'animal atteint de boiterie de vieux mal; il attaqua le vendeur, et probablement il eût perdu son procès, si les parties ne se fussent arrangées à l'amiable, Cet arrangement fut tardif, et on n’évita pas des frais de justice, de fourrière , etc.
: M. Gohier pense que d’après les articles 164x et 1643 du Code Napoléon, la boiterie de vieux mal bien reconnue aurait dû être un motif suffisant pour faire annuler le marché. Les raisons sur lesquelles il se fonde sont bonnes ; cependant , puisque dans chaque pays certaines maladies des animaux domestiques sont seules rédhibitoires, et que la claudication de vieux mal n’est pas de ce nombre à Lyon, le Tribunal de Commerce de cette ville a dû juger comme il l’a fait. Il serait sans doute à
G
34 Société d'Agriculture
désirer qu'on ne parlât plus de maladies rédhi- bitoires, et que toutes les fois qu’il surviendrait des contestations dans le commerce des chevaux, on se renfermât dans les articles cités du Code Napoléon, ‘dont les applications seraient déterminées par les rapports des gens de l'art.
La morve est une maladie qui, dans tous les pays, a été rangée dans la classe des maladies rédhibitoires; aussi les maquignons cherchent-ils tous les moyens d'en cacher les symptômes. {
Quand la morve est récente, elle ne s’an- nonce guère que par un flux qui coule d’un seul nazeau. On peut l'arrêter en tamponnant ce conduit; et c'est ce qu’on avait pratiqué sur une rosse amenée à l'Ecole vétérinaire pour y être sacrifiée, et sur un cheval qui y fut conduit pour être examiné. Le premier de ces animaux, atteint d’une morve invétérée, portait depuis long-temps, dans la cavité nazale droite, une éponge qui lobstruait entièrement. On avait introduit dans lun des nazeaux du second , un tampon de papier pour arrêter lécoulément morveux. Notre Collégue soup- connant, par quelques indices, une morvé cachée, examina l'animal avec attention, et ïl parvint à découvrir la ruse du maquignon.
de Lyon. 35 — Quelques sages réflexions sur les fourberies qui se glissent dans le commerce des animaux,
terminent l’intéressant Mémoire de notre Col- légue.
L'observation ‘suivante offre une nouvelle preuve de l'instinct du chien, et ce n’est pas la moins touchante de ce genre qui ait été recueillie.
Une chienne épileptique était renfermée dans “une loge à l’infirmerie de l'Ecole vétérinaire ; la douleur lui arrachait des cris aigus. Une chienne levrette, beaucoup moins malade, logeait à côté; le sort de sa voisine qu'elle n'avait jamais vue, lui inspire la compassion Ja plus vive; elle saisit le moment où l’on ouvre les deux loges, pour s'approcher de lépileptique ; elle lui prodigue les caresses les plus tendres, se couche près d'elle, la presse Sur sa poitrine; l’autre paraît sensible à ces témoignages d'affection , elle semble moins souffrir. Ces scènes se répètent souvent; on les laisse ensemble, les accès épileptiques sont moins forts. Quand on les sépare, la levrette témoigne son affliétion ; on l’a vue couchée à la porte de la loge de l'épileptique, et chercher, pour ainsi dire, à la consoler à travers la porte. Elle carressait les Elèves qui apportaient des
C 2
Exemples d’affections morales dans
les animaux.
Os d’un fœtus
plongés dans une matière purulente,
36 Sociélé d Agriculture
L alimens et des remèdes à l’objet de son affection.
Elle guérit, on l’a rendit à son maître. et l'autre ne tarda pas à mourir.
Une jument appartenant à un régiment de dragons était triste, maigre, et refusait demanger. On chercha en vain à reconnaître sa maladie ; enfin , on apprit qu'elle avait nourri un poulain qu'on lui avait enlevé depuis peu; au lieu de la consoler par de bons traitemens , on l'avait maltraitée, parce qu’on l’avait supposée méchante. M. Gohier la fit placer entre deux chevaux très- doux ; l'élève qui en avait soin eut ordre de la traiter avec douceur; on la promena souvent ; on lui donna de bons alimens, dont la quantité fut augmentée par degrés. On n’administra aucun remède ; l'appétit, les forces, la gaieté, lembon- point ne tardèrent pas à revenir; elle sortit des infirmeries dans l’état de santé le plus parfait.
La cinquième observation de M. Gokier est relative à un phénomène physiologique remar- quable.
Une vieille jument mourut à l'Ecole vétéri-
naire; on trouva dans sa matrice les os d’un
très-petit embryon complétement dénudés de chair, détachés les uns des autres, et flottant dans une mucosité putride. La face interne de la poche membraneuse qui les contenait était
de Lyon. 37 légèrement enflammée et son col rétréci; cette inflammation parut être chronique.
On n'observait sur les os de cet embryon aucune trace de parties molles; quoiqu’ils fussent bien formés et faciles à distinguer les uns les autres, ils pouvaient être contenus. presque tous dans un dé à coudre. La mâchoire postérieure était le plus volumineux de ces pelits os; venaient ensuite les côtes sternales. Les os des extrémités étaient beaucoup plus courts.
Les observations de fœtus désorganisés, con- servés dans la matrice des solipèdes pendant plusieurs années, ne sont pas rares; M. Gohier nous en a cité plusieurs, consignés dans les instructions vétérinaires et dans d’autres recueils.
Le fait qu'il a recueilli oflre de singulier la,
propriété qu'ont eue les petits os de ce fœtus, de s’être conservés intacts dans un foyer purulent.
M. Gohier.examime dans le sixième Mémoire qu'il vous à communiqué, si la gourme est contagieuse. Après avoir démontré toute l’im- portance d’une pareille question, 1 rapporte les opinions émises à cet égard par les hippiatres. les plus célèbres, tels que. Solleysel,; Garsault , Bourgelat , Chabert , Brugnone ; etc. La plupart de ces auteurs considèrent la gourme comme. éminemment contagieuse : ils . pensent même,
/
Sur le carae:
tère conta-
gieux de la
gourme chevaux.
des
38 Société d'Agriculture
qu'un vieux cheval peut prendre la morve en habitant avec un poulain gourmeux ; mais ils citent rarement des faits bien positifs à l'appui de leurs sentimens. M. Gohier a jugé que des expériences directes étaient le meilleur moyen de décider cette question ; il en a tenté six dont il a exposé les détails. Les conséquences qu'il a cru pouvoir en tirer sont les suivantes :
1.° On a beaucoup exagéré le caractère conta- gieux de la gourme ; il ne paraît pas que Fhabitation dans des écuries où ont logé des gourmeux , ou l'usage des objets qui leur ont servi, soit suffisant pour propager a maladie.
2. L'inoculation sur la membrane qui tapissé les cavités nazales semble le seul moyen de la communiquer aux poulains qui ne l'ont pas eue.
32 À l'égard de ceux qui l'ont eue, cette inoculation ne paraît produire aucun effet, même quand on la répète plusieurs fois.
4° Le caractère contagieux de la matière qui coule des nazeaux d’un animal qui jette la gourme , est infiniment moins marqué que celui de la matière prise aux nazeaux d’un animal morveux.
5% Enfin, la gourme inoculée étant sans doute plus bénigne que celle qui se déclare spontanément , et la maladie n'attaquant ‘pas deux fois le même individu , il serait avantageux
de Lyon. 39
d’inoculer la gourme aux poulains, comme on inocule le claveau aux bêtes à laine.
M. Gohier ne donne au reste cette idée que comme une conjecture très-probable ; il nous promet de nouvelles expériences sur ce sujet intéressant.
Le septième Mémoire de M. Gohier a pour objet la nature de la gale des animaux domes- tiques. IL n’est que l'annonce d’un travail consi- dérable que prépare notre laborieux Collégue.
Depuis la publication de l'ouvrage de M. Walz, vétérinaire allemand, dans lequel se trouve décrit avec tant de détail l’acarus scabiei du mouton , M. Gohier cherche cet insecte sur tous les ani- maux galeux qui entrent dans les infirmeries de l'Ecole vétérinaire; il l’a trouvé sur le chien, le chat, le lapin, et enfin sur le cheval. Il s’est
assuré que les acares, transportés d’un individu:
sur un autre de la même espèce, y pullulent et déterminent la gale; qu’ils meurent bientôt sur
un animal d’une espèce diflérente de celui qui
les a fournis. Ce fait prouve que la gale ne passe pas d’une espèce à une autre. |
Mais la gale est-elle toujours due à Facare ? M. Gohier a cru reconnaître que cette maladie existait quelquefois indépendamment de ee ciron.
Sur la nature de la gale.
Sur lacare de la gale du cheval.
40 Sociète d'Agriculture
Le traitement externe lui a toujours suffi pour la guérir ; et parmi les topiques anti-galeux, il en est un dont l'effet lui a paru remarquable par son efficacité et sa promptitude ; c’est le sulfure de potasse en lotions.
M. de St-Didier s’est aussi beaucoup occupé de l’acarus scabiei du cheval; il a étudié cet insecte en naturaliste ; il l’a dessiné avec soin, et il a gravé lui-même son dessin. Vous avez arrêté que le Compte rendu de vos travaux serait enrichi de cette gravure. (1)
L’acarus scabiei de l’homme est connu depuis long - temps; il en est fait mention dans les ouvrages d'Abenzoar, médecin arabe du douzième siècle ; Moufilet en parla dans le seizième ; Hauptman, Rédi, Certoni l’ont observé et décrit; Linné le crut de la même espèce que l’acare de lafarine et celui du fromage. De Geers, Fabricius, Latreille lui ont assigné ses véritables caractères spécifiques.
M. Galès, dans un savant Mémoire sur la gale , a de nouveau décrit et figuré cet insecte. M. de St-Didier est porté à croire que le dessi- nateur ou le graveur en a altéré les formes, à
(x) Voyez à la fin du Compte rendu.
de Lyon. 4i moins que, comme le soupçonne M. Galès, on
n’en trouve de plusieurs espèces dans la même maladie,
. M. de Saint-Didier ne prononce rien sur la fidélité de la gravure qui termine le Mémoire de M. Walz; il se contente de dire que si elle est exacte, l’acare du mouton est bien différent de celui du cheval, principalement par la ma- nière dont les membres sont articulés.
C'est ce dernier seul que notre Collégue a examiné avec la plus scrupuleuse attention, et dont il a donné le dessin.
Il a représenté séparément le mâle et la femelle fécondée.
Peu de temps après la fécondation, on voit aux deux côtés de l’anus de la femelle, deux mamelons très-saillans qui semblent destinés à recevoir des parties analogues appartenant,au mâle ; ces mamelons disparaissent dans la suite.
À l’époque de l’accouplement, la partie posté - rieure du ventre du mâle prend une couleur de rouille; cette couleur s'efface quelques jours après. Il semble que l'introduction a lieu au- dessous des mamelons de la femelle , qui restent visibles en entier sur la partie supérieure du ventre.
42 Société d'Agriculture :
Le mâle est plus petit, moins arrondi que la. femelle ; ses deux pattes postérieures sont armées de soies plus longues. Dans les deux sexes, les pattes de derrière seulement sont terminées par deux longues soies inégales, tandis que dans l’acare de l'homme, tel que le décrivent de Geers et Fabricius, les quatre pattes postérieures sont pourvues de soies.
de Lyon. 43
HISTOIRE NATURELLE ET ARTS UTILES.
M. le docteur Saïssy vous a communiqué de belles observations sur quelques animaux byber- nans ; elles font suite à celles qui ont mérité à l'auteur un des grands prix de la première classe de FInstitut.
La marmotte, le hérisson, le lerot et la chauve-souris ont été le sujet des recherches de M, Saissy.. Il a voulu savoir, 1. quels sont les alimens auxquels ces animaux donnent la préférence ; 2.° le témps où ils s’engourdissent, celui où ils reprennent leur activité ; 3.° s'il y a du danger à les réveillér avant le terme que la; nature a assigné à leur sommeil ; 4.2 s'ils absorbent tout le gaz oxigène respirable; 5.2 enfin, s'ils peuvent! vivre long - teraps dans un aïr méphitique.
Pour résoudre ces différens problèmes, notre savant Collégue a multiplié, avec la sagacité qu’on lui connaît, les observations et les expé- riences ; il-les-a-suivies pendant plusieurs années. mr les découvertes dont il Ne la zoologie :
2 Les marmottes, les hérissons, etc. soûf omnivores ; ils boivent peu.
Observationg sur quelques mammifères
hybernans.
Expériences sur le gaz oxigène.
44 Société d Agriculture
2.2 L’engourdissement et le réveil de ces, animaux hybernans dépendent impérieusement du dégré d’élévation ou d'abaissement de la température atmosphérique, sans qu'il y ait pour ces phénomènes aucune époque fixe et déterminée.
32 On peut les réveiller quand ils sont pro- fondément engourdis, sans aucun danger pour leur vie, en prenant toutefois la précaution de ne pas les faire passer trop précipitamment d’une température basse à une température trop élevée.
4° Ces quadrupèdes (si on en juge par le hérisson) ont la faculté d’absorber tout le gaz oxigène de l'air atmosphérique, et:ils peuvent respirer pendant un temps assez considérable dans un air qui n’est plus propre à la combustion! et qui asphyxierait tous les autres animaux à sang chaud. ::
52 Enfin , les mammifères hybernans sont, de tous les animaux , ceux qui, plongés dans un air méphytique, résistent le plus à son action délétère.
M. le docteur dr ne borne pas ses travaux à de profondes recherches sur la zoologie ; il se livre encore à des expériences délicates de chimie. Il vous a lu un Mémoire dans lequel il a cherché
de Lyon. 45 à prouver que la lumière qu’on dégage des corps fluides n’est due qu’à la présence du gaz oxigène, et que ce gaz est le seul qui contienne de la lumière combinée avec le calorique. Pour arriver à cette découverte, l’auteur s’est livré, conjointement avec MM. Eynard et Raymond , à une longue suite d'expériences dont
il a cru pouvoir tirer les conséquences sui- vantes :
1.0 Les gaz ne sont lumineux qu’autant qu’il entre du gaz oxigène non dénaturé dans leur constitution.
22 Le calorique sans l’oxigene est inhabile à la production du feu et de la lumière.
3.° Le gaz oxigène est un corps pondérable éminemment compressible , qui, exclusivement aux autres gaz, recèle et le calorique et la lumière.
4° Le calorique et la lumière sont deux corps de nature différente et distincte.
5.0 Enfin, la lumière combinée avec le calo- rique, fortement exprimée du gaz oxigène au moyen de la pompe foulante , embrase les corps
combustibles qu’elle rencontre, et constitue du feu , etc.
L’Auteur est porté à croire, d’après ce dernier fait, que le feu n’est pas d’une nature
Propriétés tinctoriales de quelques plan- tes indigènes.
46 Société d'Agriculture. sui generis ; et que son existence dans les corps est seulement accidentelle.
Le Mémoire précédent est relatif à la chimie qu'on pourrait appeler transcendante. Celui que vous a lu M. Mouton-Fontenille se lie à la chimie manufacturière; il a pour objet d'in- diquer les couleurs que les plantes indigènes de notre département peuvent imprimer à la soie, à la laine, au fil et au coton.
L'auteur pense, avec Je savant d’Ambourney ; que presque toutes les plantes renferment des principes colorans dans leurs diverses parties. La difficulté ne consiste pas à extraire ces couleurs, mais à les fixer sur les différens tissus ; et si l’agt de la teinture n’a pas fait jusqu'ici les progrès que semblaient promettre les belles expériences de d’Ambourney, il faut
en chercher la cause dans l’usage où l’on est
de n’employer pour la teinture qu’un très-petit nombre de plantes connues et de négliger les autres.
Malheureusement les teinturiers ne sont pas botanistes , et les botanistes s'occupent fort peu de teinture.
M. Mouton-Fontenille a résolu de faire tourner ses grandes connaissances en botanique au profit de l'art tinctorial; il nous promet une
de Lyon. 47 suite d'observations et d'expériences sur les pro- priétés colorantes d’un’ grand nombre de végé- taux que nous foulons aux pieds. Les travaux qu’il a entrepris serviront à l’agronomie, en montrant aux cultivateurs l'utilité de certaines plantes qu'ils regardent comme inutiles où nui- sibles, en donnant à ces plantes une valeur vénale et engageant à les cultiver.
La première plante qui ait attiré l'attention de M. Moulon-Fontenille est la petite rave, variété du raphanus sativus L. 1] en a fait bouillir l'écorce , et cette décoction lui à donné, par le moyen de certains réactifs, des nuances différentes. Avec lalun il a obtenu une belle couleur rose; avec l'acide acétique, un rose plus foncé tirant sur le rouge; avec l'acide sulfu- rique, une très-belle couleur rouge. Il a pré- senté des échantillons de drap de soie et de laine teints par ces diflérens moyens.
H s’agit de savoir si ces couleurs sont solides ; c’est ce que notre Collégue n’assure point : il déclare modestement qu'il n'offre qu’un essai, le résultat d’une tentative, et qu’il se borne à donner des indications aux Gonin aux Raymond qui travaillent avec tant de succès au perfec- tionnement des teintures lyonnaises.
Comparaison entre le sucre de betterave et celui de cannes.
48 Société d'Agriculture .
Une des plus belles applications de la chimie à l’économie publique et domestique, est sans doute l'extraction du sucre de betterave. Mais ce sucre indigène est-il égal en qualité à celui de canne? Le profond Æauï, ayant reconnu que ces deux espèces de. sucre se cristallisaient de la même manière, .les avait déclarés identiques. La Société d'Encouragement pour l'industrie nationale a publié une expérience tendant à prouver cette identité. Tel est néanmoins l’emi- pire du préjugé, que le sucre de betterave est regardé comme très-inférieur à celui de canne.
M. Eynard a voulu dissiper cette erreur ; c’est le but du Mémoire qu’il vous a communiqué, dans lequel il rend compte des expériences com- paratives sur les deux espèces de sucre, qu'il a faites en présence de MM. Barre, Carrelle et Leroy.
Il avait reçu de MM. Bourrit et Couderc du
sucre de betterave provenant de la manufacture de M. de Lessert, et c'était M. de Lessert lui-
même qui leur avait remis cet échantillon. Ainsi il ne peut y avoir aucun doute sur son origine. Ce sucre était extrêmement blanc. M. Eyrard a eu de la peine à trouver du sucre de canne d’une
égale blancheur. Les deux échantillons ont été réduits ‘sépa- rément en consistance de sirop; on a employé la même
de Lyon. 49 mème. quantité d’eau pour l’un et pour l’autre. On a donné à déguster ces deux sirops à plusieurs personnes exemptes de prévention , ignorant d’ailleurs lequel des deux était composé de sucre de betterave ; les uns ont cru reconnaître une pa- rité parfaite; d’autres ont donné la préférence au sirop de canne, d’autres à celui de betterave.
M. Eynard, voulant rendre plus concluans les résultats de cette expérience comparative, l’a ré- pétée en réduisant en sirop deux cassonnades d'une égale beauté , l’une de canne et l’autre de betterave. Cette dernière lui fut fournie par M. Barre, notre Collégue, qui lui-même l'avait fabriquée.
Le résultat de cette seconde épreuve, qui a été faite en présence de la Société, a paru être à l'avantage de la cassonnade de betterave ; son goût a été trouvé plus franc, et sa saveur pour le moins aussi marquée.
I est si difficile de distinguer le sucre de bette- rave de celui de canne, qu'il n’est pas étonnant que l’on donne, dans le commerce, du sucre indi- gène peur du sucre colonial. Cette substitution est prouvée par la petite quantité de sucre dit de Belterave qu’on trouve dans les magasins, tandis qu’il en sort de si grandes masses des nombreux ateliers qui se forment par-tout.
D
Sur la cons- truction des chaudières.
50 Société d'Agriculture |
On vend, d’un autre côté, sous: le nom de sucre de betterave, un mélange de sucre de canne et de sucre de lait; cet amalgame, constituant une denrée d’une qualité très-inférieure, ne contribue pas peu à décrier le sucre indigène. Les mesures qu'a prises le Gouvernement pour atteindre cette fraude, ne l’ont pas fait cesser entièrement:
Le succès des grandes manipulations chimiques peut dépendre, jusqu’à un certain point, de la bonne construction des vaisseaux dont on se sert.
M. Faissoles s'est occupé des moyens de donner aux chaudières la forme la plus économique; il a cru trouver que cette forme serait celle qui repré- senterait une paraboloïde et non un cône tronqué, à bases parallèles, terminé par un segment sphé- rique, comme on les construit ordinairement.
Les avantages de la forme paraboloïde sont, suivant M. Faissoles, la. facilité de connaître, d’une manière expéditive, la capacité du vaisseau et l'économie du combustible.
Il est de la dernière importance pour les ar- üistes, de pouvoir connaître promptement la capa- cité des vaisseaux qu'ils emploient. Cette connais- sance est utile au salpètrier pour la saturation de ses eaux mères par la potasse ; au brasseur, pour mettre les doses convenables de matières qui
de Lyon. Sr
entrent dans la composition de la bière; au rafi- neur de sucre ou de salpêtre, pour ne pas trop étendre ses dissolutions, et ne pas faire évaporer de l’eau en pure perte.
- L’Auteur prouve, par des calculs algébriques, que la solidité d’une chaudière qui aurait la forme d’une paraboloïde , serait la moitié de celle d’un cylindre de même base et de même hauteur; il prouve ensuite, par les mêmes pro- cédés, que la forme paraboloïde présente le foyer le plus propre à réfléchir les rayons du calorique et ceux de la lumière, et que tout en économisant le combustible, elle facilite les dissolutions, les évaporations que l’on fait journellement dans dif- férens arts utiles au Gouvernement et précieux pour la Société.
- M. Madiot, directeur de la pépinière dépar- tementale, a communiqué des notes précieuses sur la culture de trente-une espèces d’arbres de la famille des conifères, qu’il cultive dans la pépinière confiée à ses soins. M. Madiot élève un grand nombre de pins sauvages (pirus sylvestris L.) ; il en sème les cônes dans des terrains exposés au nord. Le pin pinier (pinus pinea) est mis, dans les premières années, à Pabri du froid qu’il ne peut supporter qu’à l’âge de cinq à six ans. Le pin d’Alep (pinus halepensis) B 2
Observa- tions sur la culture de
quelques arbres résineux+
52 Société d'Agriculture
craint particulièrement les hivers humides. Le pin à crochets (pénus uncinata. Decand.) brave les vigueurs du froid.
Le pin du lord Weymouth (pinus strobus ) mériterait bien d’être multiplié ; il réussit faci- lement sur les terrains argilleux; son bois est plus compact que celui des autres pins; les anglais en font un grand usage pour la construction de leurs vaisseaux. Le pin cimbro, au contraire, croît si lentement, que la culture doit en être aban- donnée. Le sapin commun ( abïes faxifolia ) demande à être semé à l’ombre; son bois est très-dur; il se durcit encore dans la terre et dans l'eau. Les pilotis des fameuses digues de Hollande sont en bois de sapin commun.
Après avoir donné tous ces renseignemens, M. Madiot parle de plusieurs autres arbres rési- neux également cultivés dans la pépinière impé- riale du Rhône. De ce nombre sont le sapin blanc, le noir, celui du Canada, différentes espèces de melèze, des cyprès, des genèvriers, etc. Tout ce que dit M. Ma ‘1 est fondé sur plusieurs années d'observations et d'expériences.
de Lyon. 53
MÉTÉOROLOGIE.
M. Willermoz vous a présenté la 173 série de ses observations météorologiques. Le premier tribut en ce genre que vous ait payé ce laborieux et respectable vieillard, date de l’époque même de la restauration de la Société ; il a été exact à l’acquitter à la fin de chaque trimestre.
Le tableau ci-joint présente le résumé de ses observations, depuis le 1.ff août 1812, jusqu’au 31 août 1813.
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de Lyon. 53 M. Faissoles , qui possède dans le faubourg de Vaise un vaste jardin, a observé attentivement les altérations que ses arbres ont éprouvées par les froids rigoureux de 1810 ; le thermomètre de Réaumur descendit à 17 degrés. A cette tempé- rature un cyprès est mort; plusieurs figuiers exposés au midi, et quiavaient été empaillés, ont paru morts; coupés ras-terre, leurs-racines ont été reconnues vives; elles ont fourni au printemps etdans l'été, des jets vigoureux ; et en 1812 ils ont produit quelques figues.
Un acacia-a perdu son écorce et s’est desséché du côté de l’ouest; le côté opposé a conservé sa force végétative. L'écorce d’un autre arbre de la même espèce s’est brisé du côté du nord-ouest ; une foule innombrable d'insectes se sont nichés dans la solution de continuité. L'arbre n’a pas laissé que de se rétablir; il a donné quelques fleurs en 1810, et un plus set memes en 1814 et 1812.
: Un althéa a perdu la majeure paie de l'écorce de:son tronc du: côté, de l'ouest. C'est aussi du même-côté que deux vernis du Japon. (aylanthus glandulosa) souffrirent beaucoup, etc. "Tous les: arbres,de M. Fayssoles qui ont été garantis de l’ouest,,, quoiqu’exposés au nord, n’ont point éprouvé d’altérations, il conclut ävéc raison de cette observation, que l'intensité du froid n’auraiè
Effets sur plusieurs ar- bres de l’hi- ver de 1810.
Surle maïs, par M. Par- mentier.
56 Société d'Agriculture -
pas suffi pour endommager ses arbres, s'il n'était pas survenu des vents d'ouest chauds qui soufflèrent pendant les étés de 1810 et 1811.
OUVRAGES DES CORRESPONDANS.
Vous êtes dans l'usage de vous faire rendre compte des ouvrages, tant manuscrits qu’im- primés, que vos Correspondans! vous adressent ; vous prenez ainsi connaissance: de cés produc+ tions, et vous êtes à même: d’en apprécier le mérite. | 1]
Les rapports qui vous sont présentés sur cés: objets, donnent fréquemment lieu à des discus-: sions approfondies , dont les résultats sont envoyés’ aux auteurs des Mémoires, toutes les’ fois que vous le jugez convenable.
M. Parmentier vous a adressé son livre intitulé: Le Maïs ou Blé: de Turquie, considéré sous tous ses rapports. M.-Guerre vous à fait éonnaître cet ouvrage du Nestor des Agronomes; il vous a dit que les expériences consignées dans ce Traité. furent faites il y a trente ans, et réunies dans'ün° Mémoire qui fut couronné par l’Académie des: Sciences , Belles - Lettres et Arts de Bordeaux. C'est ce travail perfectionné qui est publié au
de Lyon 57 moment actuel ; il renferme tout ce qu’on peut dire d’important touchant l'histoire du maïs; les phénomènes de sa végétation , ses espèces, ses variétés, ses maladies, ses ennemis , les terres et les climats qui lui conviennent , les engrais qu'il exige, On y.met en parallèle les méthodes de culture usitées en Béarn; dans le pays des Basques, dans le Haut-Languedoc, en Bourgogne, en Bresse, ete. On y fait.remarquer, par là plus judicieuse critique, les avantages et les inconvé- uiens de.ces différentes pratiques.
Ce que dit M. Parmentier sur les usages di maïs n’est pas moins précieux; selon lui; rien n’égale, pas même le froment, la richesse du blé. de Turquie. On peut le manger en légume, frit, grillé, bouilli, en vermicel, en biscuit de mer, en. poudre alimentaire , en pouding ,; etc. étc. On peut en faire du pain sans y rien ajouter, ou-en y ajoutant du seigle, de l'orge, des pommes de terre; on peut en extraire de l’amidon , du sirop, du sucre; en faire dela bière. M. Parmentier décrit toutes les manipulations propres à ces diflérens résultats; et ce: qui reste, quand on les a-obtenus, fournit aux Resigues une excellente nourriture, In « tort
Il serait, sed dit, M. Guerre en faischus . de ne pas partager:toutes les opinions qui sont consignées. dans, ce livre; mais le nom de
Sur les pruneaux et autres fruits secs; par M. François de Neufchâteau.
58 Sociélé d'Agriculture
M. Parmentier, soutenu de tant de lumières et de tant d'expériences , doit être d’un grand poids aux yeux de tout Agronome de bonne foi. :
Le nom de M. François de Neufchäteau est aussi depuis long-temps une autorité en Agro- nomie. Cet Agriculteur recommandable vous a communiqué, cette année, un ouvrage'‘intitulé : Mémoire sur les pruneaux et autres fruits secs , et principalement les prunes du midi. M. Deschamps vous a rendu compte de cet ouvrage. ?
Le sujet qui y est traité est beaucoup plus important qu’on ne le pense, 1.° pour l’économie du ménage; 2.° pour le commerce, et principale- ment pour l'épicerie; 3.2 pour la matière médi- cale. Olivier de Serres rangeait les prunes entre les choses les plus prisées des champs , et il cite celles qui étaient les plus renommées de son ‘temps. La liste qu’il en donne est bien courte, en compa- raison de celle que nous devons à Laquintinie et à Duhamel. Ces deux derniers auteurs en ont passé un grand nombre sous silence, que M. François de Neufchäteau fait connaître.
Il s'attache d’abord à décrire les différentes variétés de prunes que récolte le midi; il parlera , dans un autre Mémoire, de celles que fournit le nord de l’Empire. Il expose la récolte des prunes à Brignoles, à Digne, à Castellane; les procédés usités pour les faire sécher, les moyens de per-
de Lyon. 59
fectionner cette dessication. Il parle ensuite des prunes d’Ente, dans la ci-devant Guienne, dont il se fait un grand commerce d’exportation à Bor- deaux. M. François de Neufchäteau voudrait que cette belle espèce de prunes fût plus connue; que l'arbre qui la produit fût essayé dans diverses contrées. M. de Rafin, maire de Clairac, ville auprès de laquelle on cultive cet arbre avec soin, lui a envoyé de ces prunes, et des renseignemens précieux sur la manière d’en tirer parti. M. de Neufchâteau a inventé quelques procédés pour la préparation des pruneaux, leur infusion dans l’eau-de-vie sans sucre. Il a fait usage avec succès de la marmite américaine, etc.
M. le Rapporteur conclut, en. disant que les propriétaires , les habitans des campagnes, et sur-tout les bonnes ménagères sont intéressés à mettre à profit les instructions que donne, tou- chant les pruneaux, notre respectable Correspon- dant. M. Deschamps , après avoir rendu compte de ce: Mémoire, indique plusieurs fruits qui pourraient remplacer les pruneaux ; de ce nombre sont différentes espèces de cerises, les pêches de vignes, beaucoup de pommes, et presque toutes les espèces de poires; il recommande sur-tout le rousselet de Reims.
Vous avez reçu de M. Zullin, votre Corres-
Des prairies ‘artifièielles ;
pondant à Genève, son ouvrage sur les prairies par. Lullin.
Sur l’origine du cachou; par M. Amo- reux. ;
60 Société d'Agriculture Ê artificielles d'été et d'hiver, et sur la nourriture des brebis et l'amélioration d'une ferme dans les environs de Genève.
M. de Chambost, en vous présentant l’analyse de cet Ouvrage, vous a dit que lAuteur y avait rassemblé tous les renseignemens utiles sur l’éta- blissement et l'entretien des prairies naturelles et des prairies artificielles ; qu’il a joint les résultats de sa propre expérience à ceux de l'expérience des auteurs les plus recommandables. Les détails exposés dans cet Ouvrage, ajoute M. de Chambost, sont précis, les essais ultipliés; il conclut en disant, « que l’Ouvrage de M. Lullin, écrit avec » simplicité et sans prétentions, intéresse et » attache ; que les agriculteurs y trouveront cer- » tainement une source d'instructions et'de con- » naissances, et des motifs d'encouragement dans » la culture des prairies el lentretien dés ani- » maux. »
Le même Correspondant vous a envoyé deux cahiers de son Almanach du cultivateur; l’Auteur se propose d’exposer successivement, dans cet Ouvrage périodique , tous les détails des occu- pations agricoles, réparties dans chaque mois de l’année; la collection complète embrassera sans doute tous les travaux des champs.
M. le docteur Amoreux vous a soumis une dis- sertation historique et critique sur Forigine du
de Lyon. 61 cachou. M. Mouton-Fontenille vous a présenté l'analyse de cette nouvelle production de notre laborieux et estimable Correspondant.
L'opinion des naturalistes, dit le rapporteur, a été partagée au sujet de la plante qui produit
la substance végétale, connue dans le commerce
sous le nom de cachou.
M. Amoreux à démontré que cette substance provient de deux arbres très-diflérens, savoir : de
lareca catéchu, plante de la famille des palmiers,
et du mimosa catechu, espèce du genre des sensi- tives. M. Amoreux a déployé beaucoup d'érudi- tion pour prouver cette double origine du cachou.
Le même Correspondant vous a adressé une Traduction libre d’un opuscule latin sur les truffes, composé par Alphonse Cicarellus, auteur du 16.° siècle.
M. Mouton-Fontenille vous a fait un rapport sur cette traduction, qui est enrichi d’annota- tions sur le texte, et d’un préambule historique rédigé par le traducteur.
Le Mémoire de Cicarellus avait, pour ainsi dire, disparu ; M. Gouan en possède une copie manuscrite qu'il tient du grand Haller ; ce ma- nuscrit a été confié àM. Amoreux, qui l’a traduit librement , et a suppléé à ce qui y manquait pour
Traduction de l'ouvrage deCicarellus,
sur les truffes; par le même.
Sur les dahlies; par M. Thiébaud deBerneaud.
62 Societé d'Agriculture
former une monographie de la truffe. Notre Cor- respondant à examiné avec soin la nature de ce singulier végétal, sa propagation, ses diverses espèces et variétés, ses ennemis, les différentes ma- nières de le découvrir, etc. ‘Tout ce qu'il dit sur ces questions obscures suppose de profondes recherches. M. Amoreux propose de semer ce végétal ; il indique les procédés de sa culture.
M. de Fontenille pense que l'ouvrage publié par M. Amoreux, sous le titre de Traduction, appar- tient à ce dernier beaucoup plus qu’à Cicarellus.
Le même Rapporteur vous a fait connaître deux Mémoires de M. Thiébaud de Berneaud, votre Correspondant à Paris.
Un de ces opuscules traite de la culture des dahlies et de leur usage comme ornement des jardins et comme plantes économiques. Cet Ou- vrage se divise en plusieurs paragraphes, qui comprennent l’histoire de ces plantes, la des- criplion du genre, celle des espèces, leur culture, leur usage dans l’ornement des jardins, leurs avantages comme plantes économiques, comme fourrage, comme engrais.
M. Thouin avait avancé que les racines longues et charnues des dahlies pouvaient servir à la nour- riture de l’homme et à celle des animaux. M. Thiébaud ne se contente pas de confirmer
de Lyon. 63 cette opinion; il ajoute que ces mémes racines méritent d’être placées, sous le rapport de l’uti- lité, à côté de la pomme de terre et du topi- nambour.
Le second Opuscule de M. de Berneaud a pour titre; Mémoire sur le cactus opuntia, vulgairement appelé raquette, et sur les différens avantages que l'industrie française peut en retirer.
L’Auteur examine successivement les carac- tères des cactus en général, ceux qui sont parti- culiers au cactus opunlia; il décrit en détail cette espèce, ses variétés, sa culture, ses propriélés et ses usages. [! parle ensuite de la cochenille fournie par cette plante ; il en signale deux sortes, l’une qu'il appelle fre et l’autre sélvestre. I] termine son Mémoire en faisant des vœux pour la naturali- sation du caclus opuntia dans les départemens méridionaux de la France.
Le même Correspondant nous a adressé un Mémoire ayant pour titre : Description et usage de la Lembertine. M. Barre a rendu compte de ce Mémoire, qui n’est autre chose qu’une apologie d’une machine, dont les grands avantages sont d'offrir la simplicité, l’économie ét sur-tout la propreté.
Surle cactus opuntia; par le même.
Sur la lem- bertine, ou machine à pétrirlepain; parle même.
Annonce d'une ma- chine propre à séparer la graine de trèfle de son enveloppe.
64 Société d'Agriculture
On lui reprochait quelques imperfections ; M. Lembert les a fait disparaître. Au moyen des corrections qu’il a imaginées, la caisse peut re- cevoir un mouvement de rotation, au lieu de celui de va ef vient, qui était bien moins propre à opérer le mélange de l’eau et de la farine. Cette machine a été rendue propre à préparer le levain, et cela par un mécanisme particulier. M. Thiébaud s'étend beaucoup, dans son Mémoire, sur la pré- paration des levains.
Il recommande fortement aux cultivateurs le bouchoir de fonte, inventé par M. Lembert, qui a l’avantage d'économiser le combustible, en fermant exactement le four et y conservant plus long-temps la chaleur, etc.
M. Barre est parfaitement de l'avis de M. Thiébaud sur les avantages de la Lembertine. W regarde cette invention comme propre à faire époque dans les annales de l’économie domes- tique et de l’industrie nationale.
La Société a arrêté qu’un modèle de cette ma- chine serait exposé dans le lieu de ses séances.
M. Ras! de Maupas vous a communiqué, de la part de M. Chesneau-Desportes , votre Corres- pondant au Mans, département de la Sarthe, l'annonce d’un égrenoir fort commode et très-
expéditif
de Lyon. 65
expéditif pour séparer la graine de treffle de son enveloppe.
Avant l'invention de cette machine, que l’on doit à un simple paysan, on battait la graine de treffle comme le blé, à bras d'homme, ou par le moyen d’un moulin à pilon, qu’une roue adaptée à un long cylindre faisait mouvoir; ces deux mé- thodes avaient leurs inconvéniens : par la pre- mière , il se perdait beaucoup de grains ; par la seconde, il en était beaucoup écrasé. L’une et l’autre exigeaient beaucoup de main-d'œuvre. L’egrenoir du Mans opère par deux hommes , en huit heures seulement, ce que deux hommes ne pouvaient faire qu’en dix journées de travail. Des Commissaires, chargés d’examiner cette machine, ont déclaré qu’elle offrait une économie dans la proportion de 1 à 10; elle ne revient toute fabriquée qu’à 20 à 21 fr.
La Société, toujours empressée de propager les découvertes utiles, a délibéré que cette machine serait présentée aux cultivateurs du département.
Vous n’avez pas oublié que M. Rast vous pré- senta, dans une séance de l’année dernière, un échantillon du bois de gymnocladus Canadensis, arbre précieux qui tive dans sa pépinière. M. Valentin, votr spondant à Nancy, vous a adressé cette année des siliques du même arbre;
E
Sur Île gymnocladus Canadensis 3
ar M. Va= entin.
Sur quel-
es autres
objets de bo- :
tanique; par le mème.
€6 Société d'Agriculture
ces fruits provénaient de deux individus plantés dans le jardin botanique de Nancy, en 1750, lors de la création de ce jardin par le docteur Bagard, sous le roi Stanislas. . y a trois ans, dit M. Valentin, que ces deux arbres ont fleuri pour la première fois, et ils ont porté des siliques , dont les semences parfaitement müres, ont levé, et ont produit beaucoup d’autres plants. L'année dernière, même floraison et même récolte. Dans lannée 1812, les deux arbres ont fleuri, mais les graines des siliques n’ont pu par- venir à leur maturité.
Dans un voyage que fit M. Valentin, de Lyon à Nancy , en 1811, il vit ces deux arbres plantés Jun près de l'autre; ïl fut très-surpris de tes voir lun et l’autre porter des siliques. Plus de trente ans auparavant, il avait connu ces deux indi- vidus; il croyait, d’après Linné, qu'ils étaient dioïques , et qu’ils ne fructifiaient point parce qu'il manquait un des deux sexes. Il est bien convaincu aujourd’hui que cette espèce est mo- noïque ; ainsi, les botanistes ont une erreur à rectifier touchant la fructification du gymno- cladus Canadensis, très-improprement nommé par Linné, guillandina dioïca.
M. le docteur F7 alerts a fait part de quelques extraits de sa correspondance avec les
de Lyon. 67 Etats-Unis d'Amérique ; il nous a appris , 1.0 que les fruits non mûrs du persimon ( Dios- pyros Virginiana ), ou plaqueminier , pro- duisent plus de tannin qu'aucune autre subs- tance végétale.
2° Qu'un robinia pseudo-acacia ayant été frappé violemment par la foudre après sa flo- raison, ses feuilles se desséchèrent , tombèrent et l'arbre parut mort. Quelques jours après, il donna des signes de retour à la vie ; de nouveaux boutons commencèrent à se développer, et il en sortit de nouvelles feuilles. Mais ce qui est plus digne de remarque, c’est que cet arbre fleurit une seconde fois, plusieurs semaines après la chute des premières fleurs, qui eut lieu en même temps que celle des arbres voisins, -de la même espèce. Ce second eflort n’a point épuisé l'arbre, qui a continué à croître et à pousser des branches chaque année; il était en très-bon état trois ans après cet accident.
Le même Correspondant nous a marqué qu’il n'avait vu nulle part, en France, un sophora Japonica, aussi gros et aussi élevé que celui qui existe dans le jardin botanique de Dijon. Son tronc est divisé en deux branches à environ deux pieds de la terre; peu au-dessus de la bifurcation, Fune des branches a quatre pieds et demi de circonférence ; c'est la plus considérable,
E 2
\ _ Traduction d’un Mémoire sur l'olivier, Fo M. de Bel- eval.
Analyse française de deux Ouvra- ges italiens, sur l’'Agricul- ture , par M. Gasparin,
68 Sociélé d’'Agricullurè
Il ne me reste plus, pour terminer la Notice des Ouvrages que vos Correspondans vous ont adressés, qu’à dire un mot sur deux traductions de l'italien. L'une appartient à M. de Belleval, un de vos Correspondans à Montpellier ; l’autre a été faite par M. Gasparin , votre Correspondant à Orange.
L'Ouvrage traduit par M. de Belleval a pour titre : Mémoire sur lolivier, par M. Tavanti ; M. Laudun vous a parlé de cette traduction.
Après vous avoir fait connaître , par une analyse lumineuse, tout le mérite de l’Ouvrage italien , qui fut couronné par la Société royale Florentine , dite des Georgofili, M, Laudun a rendu justice aux talens du traducteur ; il la félicité d’avoir choisi, pour le faire passer dans notre langue, un ouvrage qui renferme les pré-
-ceptes les plus solides sur la culture d’un arbre
qui fait une des principales richesses de nos départemens méridionaux.
Pour nous mettre à même d’apprécier le mé- rite des agronomes Italiens, M. Gasparin à traduit par extraits une grande partie du Dic- tionnaire raisonné des livres d'Agriculture, Art -
vétérinaire, etc., par Philippe Ré, professeur
d'Agriculture à l’Université de Bologne. Il a
de Lyon. 69 traduit encore plusieurs articles du Calendrier géorgique, publié par la Société d'Agriculture de Turin, pour l’année 1877.
M. de St-Didier vous a entretenu du travail de notre Correspondant ; il a ajouté de judi- cieuses réflexions aux théories agricoles italiennes, que M. Gasparin a mises sous vos yeux. Les plus remarquables de ces théories sont, 1.° le fau- chage et le pâturage des blés en vert, proposée par M. Giobert :
22 La formation des prairies avec le clemalis flamula et le clematis vitalba L., par M. Massimi ;
3.0 La substitution du phalène œil de par, aux vers à soie ordinaires, ou le croisement de ces deux insectes, par M. Fabron: ;
4° L'emploi des fumigations d’acide muria- tique oxigéné , et de la chaux en poudre, contre la maladie des vers à soie, dite des blancs. Ce remèdeest proposé par M. Modeste Parolletr, etc.
Telles sont, Messieurs , les productions utiles que vos. Correspondans vous ont adressées, et sur lesquelles vous avez entendu des rapports intéressans.
Je dois maintenant vous rappeler les hom- mages qui vous ont été faits par des Agronomes jaloux de coopérer à vos travaux, quoique étrangers à. votre Société,
Sur la pani- fication L la pomme de terre, par M.
de Moncel.
70 Société d'Agricul!ure
MÉMOIRES
OFFERTS par des Auteurs étrangers à la Société.
M. Boyer de Moncel, proprittaire dans le département de la Loire, vous a adressé, par l'intermédiaire de M. Chancey, une Note sur la panification de la farine de pommes de terre.
Cet Agriculteur a obtenu d’un double déca- litre de pommes de terre, pesant environ 40 livres , les produits suivans : farine sèche, en- viron 7 livres; premier son, 6 livres; gros son ou écorce, 8 livres; parties aqueuses ou déchet, 19 livres. Il à fait entrer dans la fabrication du pain les 7 livres de farine et les 6 livres de premier son ; il a eu de 20 à 21 livres de pain ; il présume que dans cette quantité de pain, le son entre pour environ 12 livres, et la farine au plus pour 8 livres ; cette dernière prenant très-peu d’eau dans la panification.
M. Boyer de Moncel n'a pas nourri ses ouvriers de pain fait uniquement avec des pommes de terre, mais il a mêlé à la farine de cette racine, de la farine de seigle, dans les proportions suivantes : six doubles décalitres
de Lyon. 7 de blé seigle, faisant 180 livres de farine privée de son, ont été joints au produit de dix doubles décalitres de pommes de terre; le tout lui a
rendu assez régulièrement 510 livres de pain, .
bon et bien nourrissant; pour avoir cette même quantité de pain, en n’employant que du seigle, il lui en eût fallu onze doubles décalitres, en y laissant le son, c'est-à-dire, sans en rien ôter.
Quoiqu'il y ait peut-être quelque chose à rabattre aux calculs de M. de Moncel, 11 n'en est pas moins vrai que la panification des pommes de terre , usitée depuis peu de temps, offre les ressources les plus précieuses, sur-
tout dans les années de mauvaise récolte des:
céréales. ”
Vous avez reçu une Notice sur la fabrication du sucre de betterave dans le département de la Meurthe, par M. Mathieu, pharmacien à Nancy , lun des actionnaires d’une fabrique de sucre, dite de la Magdelaine.
M. Mathieu déclare que dès l’année 1800, il s'était occupé de l'extraction du sucre de bette- rave; il est par conséquent un des premiers chimistes qui ont cherché à introduire en France la grande découverte de M. Achard.
Ce ne füt qu'en 1811 que M. de Kersalaun fonda:
Fabrication du sucre de betterave, par M. Mathieu, de Nancy.
Plantation des friches, par M. Viallart de St- Morys.
72 Société d Agriculture la fabrique de la Magdelaine, à deux lieues de Nancy. Cet établissement a été porté à une perfection étonnante. Dans le même temps, M. de Dombale Elevait une fabrique du même genre à une demi-lieue de Nancy. Ses essais lui avaient fait entrevoir uu produit de 6 kilo- grammes. par quintal métrique; cette quantité ne s’est pas retrouvée dans ses travaux en grand. On avait d’abord procédé à l'extraction du sucre par cristalisation, et de cette manière on obtenait un kilogramme de sucre par quintal métrique des racines. Après avoir adopté le procédé de Bonmatin, les produits ont augmenté et il y a eu économie de temps. Le département de la Meurthe renferme actuellement sept fabriques de sucre, qui dans trois mois ont travaillé sur 23 mille quintaux métriques de betteraves , ‘et produit sept à huit cents quintaux métriques de eassonade.
M. Viallart de St-Morys vous a soumis un Mémoire sur la plantation des friches et terrains
imcultes. M. Delorme vous a rendu compte de.
cet Ouvrage.
M. de Si-Morys n'aime pas les robiniers ou faux acacias, les érables à feuilles de fréne, les sophora, les myrica, les eylanthus, les
de Lyon. 73 azederach. Il permet tout au plus la culture de ces arbres sous le rapport de l’agrément. Ceux qu'il désigne pour la plantation des friches , sont d’abord, dans les moindres terrains, le pin d'Écosse, le pin maritime, celui de l’île de Corse et le saule Marsault, auxquels on pourra joindre le bouleau ; et en: suite, si le terrain se trouve moins mauvais, on ajoutera à la plantation le merisier, le frêne, le châtaigner et le tilleul, ainsi que l'épicea et le mélèze.
On voit que M. de S-Morys propose d'en- treméler les arbres résineux et les arbres non résineux. C’est là le but principal de son Mé- moire. Les premiers, dit-il, doivent être élevés dans des pots; on ne doit les planter qu’à l’âge de 3, 4 à 5 ans. Cet Agriculteur n’a peut- être pas bien calculé la dépense de cette mé- * thode.
D'un autre côté, l’association des arbres rési- neux et non résineux pourrait-elle long-temps subsister sans nuire aux uns ou aux autres? Ce n’est pas ainsi que procède la nature: partout où le pin et le sapin prospèrent, on les ren- contre en grandes masses; à eux seuls ils forment des forêts, et là où ils dominent, les autres arbres osent à peine se montrer.
Machine à tordre pour fabriquer de &rossescordes, par M. Bony.
Monographie
dupemphigus, ar M. Stanis- as Gilibert,
74, -. Société d'Agriculture
M. Bony, cordier et adjoint à la Mairie de Brignais, vous a fait connaître ;. par l'organe de M. ZLeroy-Jolimont, une machine de son invention , au moyen de laquelle il cable une corde à trois torons, de 5 à 6 pouces de circon- férence et de 700 pieds de longueur, en n’em- ployant que deux ouvriers et deux vaches tandis que pour obtenir le même résultat, il. lui fallait auparavant treize ouvriers. Le travail est maintenant plus expéditif, le produit d’une qualité supérieure. Les cordes fabriquées par M. Bony sont employées pour l'exploitation des mines de Rive-de-Gier ; l'expérience de quatre années démontre que ces cordes ont une plus grande force et durent plus long-temps que celles qu'on fabrique par les moyens ordinaires.
La découverte de M. Bony intéresse l'Agri- culture sous plusieurs rapports, mais princi- palement parce qu’elle économise les bras, le temps et la dépense; il offre de grands avan- tages aux corderies impériales, et peut faire tourner au profit de notre Agriculture des sommes employées en importations de cordages pour la marine.
M. le docteur S/anislas Gilibert , digne fils d’un de vos émérites les plus recommandables, vous à fait hommagé d’un excellent ouvrage
f
de Lyon. * 75 de médecine, qu'il vient de publier sous le titre de Monographie du pemphigus, ou Traité de la maladie vésiculaire. J'ai eu l’honneur de vous soumettre l’analyse de ce livre, et vous vous êtes empressés de joindre votre suffrage à celui des Sociétés savantes qui ont prononcé sur son mérite; vous avez souscrit au jugement de la Société de Médecine de Paris, qui a
donné à l'auteur une médaille, tout en regret-
tant que la rigueur des. lois académiques ne lui ait pas permis d’adjuger à l'ouvrage le prix qu’elle avait proposé pour le meilleur Mémoire sur le pemphigus.
M. le docteur Parraf vous a adressé l’Ou- vrage qu'il a publié sous le titre d'Eloge de Marc-Antoine Petit, lu dans la séance publique de la Société de Médecine de Lyon, le 30 juillet 1812.
Je vous ai entretenu sur cet Ouvrage, et vous avez jugé qu'il n'était pas possible de peindre avec plus de talent et de fidélité la physio- nomie morale de notre illustre concitoyen. Vous avez ordonné que l'Ouvrage de M. le docteur Parrat füt honorablement déposé dans votre bibliothèque.
Vous avez pris la même délibération à Fégard des Ouvrages suivans qui, étant imprimés et
Eloge de M Petit.
Ouvrages
imprimés, dé-
l
osés à la bi-
liothèque.
76 Société & Agriculture suffisamment connus du public, et ne pouvant être la matière d'aucune discussion, n’ont pu être l’objet d’aucun rapport.
1. Recherches expérimentales anatomiques et chimiques sur la physique des animaux hibernans, notamment les marmottes, les loirs, etc.; Ouvrage qui a remporté le prix, le 4 janvier 1808, à la classe des Sciences physiques et mathématiques de l’Institut impérial; par M. le docteur Saissy, Membre titulaire de la Société.
2. Rapport sur les fièvres rémittentes et intermittentes , observées à l’'Hôtel-Dieu de Lyon, depuis le 1. juin 1806, jusqu’au 1. octobre 1812, avec des réflexions sur l'utilité et sur l’abus du quinquina ; lu en séance pu- blique, le 16 mars 1813, en présence du Conseil général d'administration des Hôpitaux de Lyon; par M. le docteur Laudun, Membre titulaire de la Société.
3.2 Compte rendu des observations faites à FHôtel-Dieu de Lyon, par MM. les Médecins de cet Hôpital, sur les maladies régnantes depuis le 1. juillet 1811, jusqu’au 1. juillet 1812; lu en séance publique, le 16 mars 1813, en présence du Conseil général d'administration des Hôpitaux; par M. le docteur Desgaultière.
de Lyon. 77 4% Réponse à M. ZLouis-Aimé Martin, sur
sa critique du Traité élémentaire d’Ornitho- logie de M. Mouton-Fontenille , professeur d’'his- toire naturelle à l’Académie et au Lycée de Lyon, par l’Auteur du Traité.
5.° Eloge de Joseph Dombey, médecin, bota- niste du roi, par le même.
6.2 De l'extinction de la chaux, thèse sou- tenue devant la Faculté des sciences de lUni- versité impériale, le août 1812, par M. Cadet Gassicour, pharmacien de Sa Majesté l’'Em- pereur et Roi, Correspondant de la Société.
7° De l'influence du climat et de l’habi- tation sur les plantes et les animaux en général, par M. Pignols, pharmacien.
8.° Procès-verbal de la séance publique tenue à l'Ecole impériale vétérinaire de Lyon, le 22 mai 1812, pour la distribution des prix aux Elèves.
9° Procès-verbal de la séance publique de la Société de Médecine de Lyon, tenue le 30 juillet 1872.
10.0 Etat des acquisitions faites par la Biblio- thèque publique de Lyon, pendant le cours de l’année 1812, publié par M. Delandine, conservateur. |
11.0 Annuaire de la Société d'Agriculture et de Commerce de Caen, pour l’année 1812.
78 Société d’Agricullure
12.0 Lettre sür l'utilité de la culture des fèves et des pommes de terre dans le dépar- tement du Calvados. À
13.2 Programme de la séance publique de la Société d'Agriculture de la Seine, tenue le dimanche 6 septembre 1812, sous la présidence de M. le Sénateur comte François de Neuf- château.
142 Programme d’un Concours annuel pour la culture ; dans les jachères , des racines et plantes améliorantes ; par la même Société.
15.2 Programme d’un Concours pour les pro- priélés rurales les mieux dirigées; par la même Société.
16.2 Programme d’un Concours pour des notices biographiques sur les hommes qui mé- ritent d’être connus par les services qu'ils ont rendus à l'Agriculture dans les diverses parties de l'empire Français.
17.2 Rapport sur les travaux de la Société d'Agriculture du département de la Seine, pendant l’année 1817, par M. Silvestre, secré- taire perpétuel de la Société, membre de lIns- titut, impérial. |
18.0 Rapport fait, le 1. avril 1811, par M. Aubert du petit Thouars, sur la manière de diriger les arbres en espaliers, par M. Siauve, jardinier à Vaux-Praslin.
de Lyon. 79 *19.° Rapport fait à la Société d'Agriculture de la Seine, sur le concours relatif aux mé- moires historiques sur les progrès de PAgri- culture française depuis 50 ans, par MM. Petit- Beauverger , de Cernon, Yvart et François de Neufchäteau , ainsi que Sur le concours qui con- cerne des renseignemens détaillés sur la tenue des fermes.
20.2 Compte rendu des {séances de la Société d’Amateurs des sciences et des arts de la ville
de Lille.
La Société reçoit plusieurs Journaux de science; elle est dans l’usage de les remettre à quelques-uns de ses Membres, en les char- geant de lui faire connaître ce qu’ils renferment d'important sous le rapport de l'objet de ses travaux; c’est ainsi qu’elle se tient au courant des découvertes les plus récentes. MM. Socquef, Giraud de Montbellet, de St-Didier, Fayssoles, Leroi-Jolimont et Grognier, etc. ont pré- senté sur ces Journaux des rapports plus ou moins étendus, selon l'importance des ma- tières.
Vous avez fait des acquisitions précieuses et des pertes douloureuses.
80 Societé d'Agriculture
Vous avez admis parmi les membres titu- laires :
MM. de Beauregard, de Beost, Lassene, Dujat-d'Ambérieux , Saissy, de Terre-Basse fils , et Raynard.
Vous avez mis au nombre de vos Corres- pondans :
M. Holwoët, Préfet du département de la Loire. | ”
La mort vous a enlevés :
MM.Bredin , de Vitri, vétérans, de Magnieu et Giraud de Monbellet, membres titulaires.
NÉCROLOGIE.
de Lyon. 81
NÉCROLOGIE,
M. Louis Bredin, Directeur de l'Ecole impé-
riale vétérinaire de Lyon, membre émérite de
l'Académie et de la Société de Médecine de la
même ville, vétéran de la Société d'Agriculture, Histoire naturelle et Arts utiles du département du Rhône, Correspondant de la Société d’Agri- culture de la Seine, naquit , en 1738, à Auxonne, dépar nent de la Côte-d'Or. Sa famille le des- tinant à létat ecclésiastique, l’envoya à Dôle pour y étudier sous les Jésuites. Un prospectus publié par M. Bourgelat, pour la formation d’une Ecole vétérinaire, étant tombé dans ses mains, sa vocation fut décidée. Il obtint une place gratuite à l'Ecole qui allait s'ouvrir; il fut inscrit le cinquième sur la liste des Elèves. Les quatre vétérinaires qui l'avaient devancé ont disparu depuis long-temps; ainsi pendant longues années il a été le doyen des disciples ‘de Bourgelat.
M. Bredin n'avait pas encore terminé ses cours d’études, lorsque des épizooties désas- trueuses se déclarèrent dans plusieurs pro- vinces.
ia
M. Bredin; vétéran,
82 Societé d Agriculture
- M. Bredin fut envoyé en Auvergne , en Bour- bounais, en Saintonge, dans le pays d’Aunis ; par-tout il eut à combattre une contagion meur- trière, presque par-tout il obtint les succès les plus signalés. L'année suivante , il arrêta les ravages d’une épizootie qui avait éclaté dans le Dauphiné, et s’était montrée aux portes de Lyon. Des services si importans, proclamés par lesauto- rités administratives, ne contribuèrent pas peu à donner de la consistance à une institution naissante,
Quelque temps après , M. Bredin reçut l’ordre de se rendre à Naples pour choisir des. étalons destinés à la régénération de nos chevaux; la manière dont il s’acquitta de sa mission, lui mérila les éloges de Bourgelat et les récompenses du Gouvernement. Il obtint la médaille que le Ministre accordait aux vétérinaires qui s'étaient distingués par des succès remarquables dans la pratique de. l’art; et il fut appelé à l'Ecole d’Alfort. [l y enseigna d’abord la Botanique, ensuite la Matière médicale et la Pharmacie.
Ce fut en 1778 que M. Bredin eut à pleurer la perte d’un protecteur, d’un ami, d’un père, Bourgelat mourut; deux ans après, M. Bredin futj nommé Directeur de l'Ecole de Lyon.
Cette Ecole était alors dans un état de dépé- rissement qui présageait sa destruction prochaine;
de Lyon. 83
secondé par M. Hénon son digne collaborateur, M. Bredin y rétablit l’enseignement, la disci- pline, la comptabilité.
M. Terret, Intendant de Lyon, rendit, en 1790, un témoignage authentique au zèle sans borñes et au rare désintéressement de MM. Hénon et Bredin.
Mais ce fut à l'époque fatale de nos troubles civils, que le Directeur de l'Ecole vétérinaire de Lyon eut besoin de tout son courage et de tout son dévouement.
L’Etablissement se trouva sans aucun revenu ; M. Bredin qui ne recevait rien sur son propre traitement, s'engage en son nom, et sa mo- dique fortune devient l’'hypothèque de toutes les dettes de l'Ecole.
Cependant Lyon est assiégé, les bombes tombent dans l'Ecole, les Elèves vont être dis- persés, le Directeur les réunit dans une petite maison de campagne qu'il possède; ils y sont logés et nourris à ses dépens. Lyon est pris, le bruit des armes a cessé, les Elèves rentrent dans les bâtimens qui leur sont rendus, et leur vertueux chef est proscrit, il dérobe par la fuite sa tête à l’échafaud.
Lorsque la fureur révolutionnaire fut calmée, et que la justice eut repris son empire, la noble conduite de M. Bredin fut appréciée;
Fa
M. de Ma-
gaieu.
84 Societé & Agriculture on lui accorda des indemnités qu'il ne de- mandait pas.
Un Gouvernement réparateur ayant mis un terme à l’état des choses le plus déplorable, M. Bredin put couler paisiblement les derniers jours de son honorable vieillesse. C’est le 17 mars dernier qu'il a terminé sa longue carrière; la religion de ses pères a recueilli son dernier soupir.
La postérité dira que c’est au zèle sans bornes; à l'inébranlable persévérance de cet hommé dé bien, qu’un Etablissement cher à l'Agriculture, fut redevable de sa conservation.
M. Denis du Rosier de Magnieu , était issu d’une des familles les plus distinguées de l’'an- cienne province du Forez. Destiné à suivre la carrière militaire, il entra dans les Gardes Françaises, à l’âge de 13 ans, avec le grade d'Officier. A la mort de son père, se trouvant Vaîné de sa famille, il quitta le service pour se marier, à l'âge de 23 ans. Ce fut alors que, possesseur de la belle terre de Magnieu , il com- imença à s'occuper d'Agriculture. L’enthou- siasme de la jeunesse pour la nouveauté, ne lentraîna point au-delà des bornes; il sut, dans les essais auxquels il se livra, tenir un juste milieuentre la légèreté qui fait tout adopter,
de Lyon. 5 et l'ignorance routinière qui porte à repousser tout ce qu'on ne connaît pas.
La révolution le surprit dans ces douces occupations. Sa double qualité de noble et de grand propriétaire , devait le rendre suspect aux partisans du système niveleur des personnes et des fortunes. En 1794, il fut arrêté et jugé par la Commission révolutionnaire établie à Feurs par le Représentant du peuple Javogue, ci-devant Procureur fiscal de la Justice seigneu- riale de Magnieu. 11 eut le bonheur, contre toute attente, d’être renvoyé absous par cette Commission, au grand déplaisir de Javogue, qui la cassa pour ce fait même, en reprochant à ses Membres d’avoir le cœur orfévre.
Echappé à ce danger, il ne tarda pas à s'éloigner des lieux où sa fortune le mettait trop en évidence; ce fut alors qu'il vint fixer sa résidence à Lyon.
En 18or , peu d'années après la restauration de la Société d'Agriculture , il en fut nommé Membre titulaire, et il en suivait les séances autant que ses affaires et de fréquentes absences pouvaient le lui permettre.
Il fut aussi appelé au Conseil municipal de la ville de Lyon, à l’époque de sa première organisation ; et dans ses assemblées, il s’y fit
86 Société d'Agriculture
toujours remarquer par des vues sages et judi- cieuses, et par des opinions mesurées.
Dans la dernière session du Corps électoral de ce département, il fut nommé candidat au Corps Législatif, ce choix fut confirmé par le Gouvernement. Pendant le séjour de six mois qu'il a fait à Paris lors de la dernière assemblée du Corps Législatif, sa santé avait commencé à s'altérer. Revenu à Lyon dans les premiers jours du mois de juin, il fut attaqué d’une fièvre catharrale péripneumonique , avec com- plication d'humeur goutteuse, à laquelle il à succombé après quatre-vingts jours d’alternatives de craintes et d’espérances, que cette cruelle maladie a successivement présentées ; il était à peine âgé de 54 ans. La Société a payé un juste tribut de regrets à la perte d’un Membre aussi recommandable.
Les deux Collégues dont il me reste à rap- peler l'honorable souvenir, tinrent la plume dans vos séances. L'un fut Secrétaire de la Société pendant plus de dix ans; il l'était en- core au moment où toutes les sociétés savantes et de bien public furent dispersées par la révo- lution ; l’autre n’a fait que paraître à votre Bureau, une mort foudroyante vient de le frapper. |
de Lyon. 87
M. Etienne de Vitri, originaire d’une famille noble du Beaujolais, naquit à Lyon en 1721. Il entra fort jeune dans l’ordre des Jésuites. Ces hommes si habiles dans l’art de distinguer et de mettre en œuvre tous les genres de talens, reconnurent bientôt dans M. de Vüitri un esprit d'ordre et d'économie, une activité pleine de prudence, beaucoup de fermeté tempérée par une grande indulgence, toutes les qualités qui composent lexcellent administrateur ; ils lem- ployèrent à gouverner leurs colléges. AL. de Vitri était à la tête de celui de Marseille, lorsque la société des Jésuites fut supprimée en 1762.
A cette époque il revint à Lyon; n’ayant pour subsister qu’une pension extrémement modique. Il fut accueilli par l’Intendant et les principaux Magistrats de la cité; plusieurs emplois lui furent offerts, il n’accepta que ceux auxquels nul traitement n’était attaché. Un dépôt de mendicité existait à la Quaranfaine : le désordre le plus complet régnait dans cet établissement; il touchait à sa dissolution, lorsque la direction en fut confiée à M. l'abbé de Vitri. Bientôt tout changea de face, une bonne police et une exacte discipline furent introduites dans cette maison ; elles sy maintinrent jusqu’à la révo- lution.
M. de Vitri.
88 Societé & Agricullure
À ce dépôt fut joint un hospice pour les insensés-incurables , et ce fut encore M. l'abbé de Vitri qui administra ce nouvel établisse- ment.
Une Société charitable, dont l’objet essentiel était de secourir les ouvriers sans travail, se forma à Lyon, M. de Vitri en fut un des membres les plus actifs.
M. l’Intendant appela autour de lui des hommes versés dans les connaissances utiles, et animés du zèle du bien public, pour les con- sulter sur tout ce qui pouvait intéresser l’agri- culture , le commerce et les arts: M. Fabbé de Vitré fut nommé un des premiers à ce conseil.
L'Ecole vétérinaire eut à lutter en naissant contre de nombreux détracteurs : M. de WVitri prit avec chaleur la défense de cette institution, et il n’a jamais cessé de s'intéresser vivement à sa prospérité. ;
Cet homme, dont l’activité pour le bien était inépuisable , laissait à d’autres l'honneur des mesures utiles qu'il avait provoquées, des amé- liorations importantes qui étaient son ouvrage.
Quoiqu'il eût un style facile, il n’a imprimé que deux Mémoires, l’un sur la meilleure cons- truction des fours, l’autre sur les chemins vicinaux. Ces deux productions renferment desvues précieuses qui se sont reproduites dans d’autres’
de Lyon. 89
ouvrages, sans que leurs auteurs aient indiqué la source où ils ont puisé.
Plusieurs Mémoires manuscrits de M. de Vitre, sur l’emploi de la marne, les prairies artifi- cielles, etc., existaient dans le porte-feuille de la Société d'Agriculture ; ils se sont perdus pendant la révolution.
Nommé Secrétaire, il présenta plusieurs rapports qui se distinguaient par une lumineuse simplicité.
Son extrême modestie n’empêcha pas que son mérite ne fût connu au loin; il fut de l’Aca- démie de Montpellier, de la Société d’Agricul- ture de Turin, de la Société patriotique de Milan, de la Société d'Agriculture de Bath et de celle de Manchester.
En 1793, M. de Vitri abandonna les ruines de sa patrie, il se réfugia à Paris; n'ayant, à l’âge de 72 ans, aucun moyen de subsistance, il entra dans les bureaux du Ministre de l'in térieur, où il remplit pendant quelques années des fonctions obscures et subalternes; son mérite perça, il fut nommé chef de bureau, et ensuite Membre du Conseil général d’agriculture, arts et commerce. La Société d'Agriculture de la Seine le mit au nombre de ses Membres ordi- naires,en l'an 7.
M.Giraud de Montbellet,
go Société d’'Agricullure
La fortune lui sourit dans les derniers jours de sa vieillesse; il trouva l’aisance et le repos chez Mad. la comtesse de Fontanes sa nièce ; l'homme illustre qui est à la tête de l'instruction publique , a prodigué à ce vieillard les soins et les égards les plus touchans.
Presque centenaire, M. l’abbé de Vitri n'avait rien perdu de la force et de l’activité de sa tête, de la fermeté de sa mémoire, il avait conservé ses manières douces, son humeur gaie, son ton aimable. Il est mort en octobre 1812, dans les sentimens religieux qui avaient animé sa vie.
M. le Grand-Maître de l’Université et un grand nombre d’autres personnes distinguées ont accompagné ses obsèques.
M. George-Marie Giraud de Montbellet naquit à Lyon en 1760. Il avait à peine 16 ans lors- qu'il entra, comme sous-lieutenant , dans un régiment d'infanterie ; il parvint rapidement au grade de capitaine. Tout lui annonçait un brillant avenir dans la carrière des armes, lorsque Mad. sa mère, née Cropet de Varissan, mourut. M. son père le rappela auprès de lui et désira de le voir établi.
M. de Montbellet sunit à Mlle. Pauline de Colbert , fille de M. de Colbert, maréchal des
de Lyon. 91 camps aux armées du Roi. Peu de temps après il quitta le service militaire pour se consacrer tout entier aux devoirs de père de famille et à administration de ses grandes propriétés.
Il se livra avec ardeur à l'étude des sciences physiques et naturelles, qui jettent un si grand jour sur les théories agronomiques. Il conçut des améliorations ; et pour les exécuter, il prit ‘le parti de faire valoir par lui-même une partie de ses vastes domaines, les autres furent mis ‘à moitié fruits. Ces paisibles et honorables travaux l’occupèrent tout le temps que la révo- lution exerça ses fureurs; il en fut préservé par l'amour de ses ci-devant vassaux auxquels il avait servi de père. :
Parmi les améliorations qui ont placé M. &e Montbellet au rang des meilleurs agronomes de sa province, on peut citer l'introduction ‘des charrues propres à défoncer la terre plus pro- fondément qu’on ne le faisait avant lui; l’usage de faucher les blés au lieu de les couper à la faucille ; le sarclage des blés; ladoption de nouveaux engrais; l'établissement d’un grand nombre de luzernières ; la plantation d’une mul- titude d’arbres tant indigènes qu’exotiques , prin- cipalement du mélèze dont il a fait de charmans bosquets, prouvant ainsi que cet arbre résineux
#2 Sociélé d’'Agricullure peut réusssir dans les plaines tout aussi bien que sur les flancs des hautes montagnes.
Ses délassemens les plus ordinaires étaient la culture et la taille des arbres fruitiers, qu'il entendait parfaitement.
Il faisait ouvrir, dans la morte saison, de larges fossés pour profiter des eaux et assainir ses terres; cette amélioration lui ofirait un avantage précieux pour son cœur, celui d’oc- cuper pendant l'hiver un grand nombre d'ouvriers, qui, manquant de travail , auraient pu manquer de pain.
Tout en versant des secours abondans dans le sein de l’indigence invalide , il ne faisait l’au- mône aux pauvres capables de travailler, qu’en leur procurant de louvrage. Ses préposés avaient ordre de ne pas renvoyer ses ouvriers, même dans les momens où la main-d'œuvre était plus dispendieuse que productive.
Cet habile agronome fut un des premiers qui, dans son département , se livra à l’amélioration des bêtes à laine. I fit venir des beliers et des brebis de race pure; il construisit des bergeries qu'on pourrait regarder comme des modèles en ce genre ; on le vit luiler avec une grande cons- tances et une rare sagacité, contre les incon- véniens d’une localité défavorable à l'éducation des bêtes à laine. Il cherchait à confirmer la
de Lyon. 93 fameuse ‘expérience de Rambouillet, que es mérinos peuvent réussir par-lout, à la faveur des soins les plus éclairés et les plus attentifs.
La routine a opposé de grands obstacles au bien que M. de Montbellet aurait voulu faire autour de ses immenses propriétés. Ses exemples et ses succès n’ont déterminé jusqu'ici qu’un très-petit nombre de cultivateurs à labourer au-delà de 4 à 5 pouces ; à adopter le fauchage des blés, qui économise évidemment du temps, des bras, du grain et de la paille. On sarcle encore scrupuleusement les orges , les sarrasins, les maïs, et on néglige cette façon pour la récolte principale.
Nous avons entendu dans nos séances notre honorable Collégue se plaindre avec douleur des grandes difficultés qu’on éprouve pour l’or- dinaire à opérer le bien. Il regardait les Sociétés d'Agriculture comme un centre de communi- cation très-propre à répandre les bons procédés agronomiques. Il était assidu aux séances autant que pouvait le lui permettre le soin de ses domaines. Notre porte-feuille s'est enrichi de plusieurs excellens mémoires sortis de sa plume, dont quelques-uns traitent de questions d’art vété- rinaire, auquel il n’était rien moins qu'étranger.
Il accepta la place de Secrétaire-adjoint, et après en avoir rempli les fonctions quelques
94 Société d'Agriculture années, il fut nommé Secrétaire, et il pré- senta un nouveau projet de règlement beaucoup plus simple que l’ancien, la Société s’est em- pressée de le sanctionner.
M. de Montbellet a été enlevé, le 27 août 1813, à la Société d'Agriculture de Lyon, dont il était un des Membres les plus distingués, à l'agronomie dont il a perfectionné plusieurs pratiques, aux indigens qu'il nourrissait, à une famille respectable qui ne se consolera jamais.
Notre respectable Collégue a été emporté par une attaque d’apoplexie, le 27 août 1813.
de Lyon. 9
PROGRAMME D'UN PRIX
Proposé par la Société d'Agriculture, Histoire Naturelle et Arts utiles de Lyon.
Lee
SuIET pu Prix PROROGÉ.
Jusqu'à quel point convient-il de propager dans nos climats la culture des Arbres exo- tiques, sous le double rapport de l'utilité et de l'agrément ?
On demande que les Concurrens appuyent leurs assertions sur des observations et des faits bien constatés.
CONDITIONS DU CONCOURS.
|
Les Mémoires doivent être adressés francs de port, avant le 30 juin 1814 (ce terme est de rigueur), à M. Grognier, Secrétaire-adjoint de la Société, à l'Ecole vétérinaire.
Les Mémoires ne porteront point le nom de l'Auteur, mais seulement une devise. On y
96 Sociêté d'Agriculture
joindra un billet cacheté qui contiendra la devise, indiquera le nom et l'adresse de lAuteur.
On n'ouvrira que les billets des Mémoires qui obtiendront le prix, ou la mention hono- rable.
Le Prix, qui est une médaille d’or de 300 francs, ou la même valeur en numéraire, au choix des Auteurs, sera distribué dans la séance publique du premier mercredi de sep- tembre 1814.
Les Membres Titulaires de la Société sont seuls exceptés du concours.
TABLEAU
‘de Lyon. 97
TADBEAU
DES MEMBRES
De la Sociéte d'Agriculture , Histoire naturelle et Arts utiles de Lyon.
BU RE A U. MM. Le Comte pe Boxpy , Président d'honneur. De Lacnassacxe, Vice-Président. SATA RANES Secrétaire. GrocniEr, Secrétaire-Adjoint. Leroy-Jormmonr, Secrétaire- Adjoint, chargé des archives. Barre, Trésorier.
MEMBRES TITULAIRES.
AN 1798. MM. MM. GILBERT. GROGNIER. RAST DE Maupras. LAUDUN. RIEUSSEC. TABARD. SIONEST. WILLERMOZ oncle.
Moutron-FONTENILLE.
G
98 Société d'Agriculture
1800. MM. DuyAT-D'AMBÉRIEUX. 1801. Le Chevalier Nucus. Descamps aïné. MOGNAT DE L'ÉCLUSE. DASSIER DE LACHASSAGNE. 1802. GoNIN. CARRELLE. BELLEZ DE ST-TRIVIER. SAINNEVILLE. FAISSOLES. MorpiÈRE: RAYMOND. 1803. AATHAUDDELA FERRIÈRE. 1804. REy-MoNTLEAN. PASSERAT DE LA CHA-
PELLE.
1805. MM. GOHIER. VILLIEU.
1806. LEROY-JorIMonT. LomBARD.
1807.
# GREPPO fils. MoGNaT DE LIERGUES. EyNARD. MapioT. - 1808. PONNAT. BARRE. ARTAUD.
1809. JAMBON.
Porcins.
18r0. Le Comte DE BoNpy.
PELLETIER.
RIVERIEULX DE CHAMBOST | Hippolyte DE RosIÈRE.
s
de Lyon. 99
1810. MM. Ruozz fils. St-Dipier. Aimé DÉ LAURENCIN.
1811,
DE VARENNE-FENILLE.
SOCQUET. MARTIN aîné. DE LA CHANCE. DE Truscui.
GUERRE. 1812:
CocHARD.
Le Chevalier RiBouD.
MM. ‘ : PERRET. DELHORME. MARTIN jeune. ROBIN DE BEAUREGARD: LASSÈNE. DE Bros. DujAT DES ALIMES. SAISSY. TERRE-BASSE fils:
RAYNARDi
ASSOCIÉS VÉTÉRANS.
MESSIEURS
BARGES, propriétaire, à Neuville,
CHANCEY , directeur du troupeau du département du Rhône, à Belleville.
DumarEsr , propriétaire, à Lyon.
FnossanD , naturaliste, à Paris. .
G à
400 Société d'Agriculture
MM.
* GERANDO-CHATEAUNEUF , propriétaire, à Rillieux. LaNoix, pharmacien, à la Guillotière.
LEcamus, naturaliste, à Paris. Roux, professeur de mathématiques, à Lyon. TROLLIER-FETAN, propriétaire, à Lyon.
ASSOCIÉS CORRESPONDANS,
MM.
AMOREUx, médecin, à Montpellier.
ARTAUD, propriétaire , à Arles.
AULANIER , propriétaire.
BaunreR , ingénieur des mines, à Paris.
BEGoN, propriétaire, à St-Hippolyte.
BERGERON-SESERIN, propriétaire, à Bordeaux.
BERNARDON , propriétaire, à Messimi.
BINAT;, propriétaire, à Belleville.
BOESSE, propriétaire, à la Thenaudière.
BonaIRE, Préfet des Hautes-Alpes, à Gap.
BRAVET, médecin , à Annonay.
BRUGNATELLI, physicien, à Pavie.
Buniva, naturaliste, à Turin.
Busson, ingénieur, à Paris.
CADET DE VAUx, de la Société d'Agriculture de la Seine à Paris.
de Lyon. 107
MM.
CADET-GASSICOURT , pharmacien de S. M., à Paris.
CaRRET, Membre de la Cour des Comptes, à Paris.
CARTIER-TROLLI, propriétaire, à Trolli.
Le Comte CHAPTAL, Sénateur, à Paris.
Le Comte CHASSET, Sénateur, à Paris.
CHENAUD-DESPORTES, propriétaire, au Mans.
CHIRAT aîné, propriétaire, à Souzy.
CLÉMENT , ancien Juge à la Cour de justice criminelle, à Montpellier.
Cuvier , membre de l’Institut, à Paris,
Davi, propriétaire, au Ripeau, près de Tours.
DELON , propriétaire , au Pompidou.
Le Baron DEGÉRANDO, Secrétaire-général du ministère de l’intérieur, à Paris.
DELAMBRE, Membre de l’Institut, à Paris.
DErorx-MARESCREUX, propriétaire, à Marescreux.
DE Rosny, à Valenciennes.
DeEscHAMrPs, propriétaire, à Lausanne.
DE VELLAY , professeur de mathématiques, à Lausanne.
Le Comte D'HERBOUVILLE , à Paris.
DouErre-RicHARDOT, propriétaire, à Langres.
DuBoucHAGE DE BRANGUES, propriétaire, à Brangues.
DuBouCHAGE, propriétaire, à Grenoble.
Ducros, bibliothécaire, à Grenoble.
DuHEsME, général de division.
DumarcHé, propriétaire, à Pont-de-Vaux.
DupaLais, propriétaire, à Valence.
DuvauURE, propriétaire, à Crest.
Fauyas DE ST-Fonps, naturaliste, à Paris.
FAURE-BIGUET, propriélaire, à Crest.
Yo2 Société d'Agriculture MM.
FLeury, propriétaire, à St-Vallier.
FiNGUERLIN, négociant, en Suisse.
Le Comte FRANçoIs DE NEUFCHATEAU, Sénat. à Paris.
GALLoIs, ingénieur des mines, à Paris,
GASPARIN, propriétaire, à Orange.
GREPPO père, propriétaire, à Montellier,
GROFFIER , médecin , à Chälons-sur-Marne,
GuERIN, médecin , à Avignon,
HAUTEVILLE, propriétaire, à Vevay.
HERICARD DE THURY , ingénieur des mines, à Paris.
HiLaIRE, Sous-Préfet, à Vienne.
Hozvosr, Préfet du département de la Loire, à Mont- brison.
HuzarD, Membre de l'Institnt, à Paris.
Jussreu, Membre de l'Institut, à Paris.
Le Comte LAGEPÈDE, Grand-Chancelier de la Légion d'honneur, à Paris.
Lamarcy, Membre de l'Institut, à Parts.
LAMARTINE, propriétaire, à Mâcon.
LAPIERRE, professeur d'histoire naturelle, à Roanne.
LAROCHEFOUCAULT , propriétaire, à Liancourt.
LAVALETTE, propriétaire, à Grenoble.
LAVEIRRIÈRE, Ingénieur en chef des mines et usines de France, à Paris.
LATOURNELLE, propriétaire, à Coligny.
LEROY-CHAMPFLEURY, propriétaire, à Genay.
MARCEL DE SERRES, naluraliste, à Montpellier.
MARTIN, propriétaire, au Pont-de-Beauvoisin.
MAURICE, propriétaire, à Genève.
MENyJot-D'ELBENNE, propriétaire, à Couléon.
1
de Lyon. 103 MM. Moranp, Membre de l'Institut, à Paris. MoscHATI, physicien, à Pavie. Le Comte Nayac, Conseiller d'Etat, à Paris. Nozz, Inspecteur général de PUniversité, à Paris. PALMIERI, botaniste, à Milan. PARMENTIER , Membre de l'Institut, à Parts. PATRIN, Correspondant de l'Institut, à Paris. PErIER (Scipion), négociant, à Grenoble. Picrer DE RICHEMONT, propriétaire, à Genève. Print, professeur de botanique, à Milan. PosuEz PE VERNEAUX , Secrétaire de légation, à Paris. PotToT , médecin, à Paris. PROST, médecin, à Paris. PuTHOD DE MAISON-ROUGE, propriétaire, à Mäcon. RAsr-DEZARMANS, Secrétaire-général de la Préfecture, au Mans. REVERONI, propriétaire, à Fontaines. RaumrorT, Correspondant de l'Institut, à Paris. RouGrER-LA-BERGERIE , Préfet de l'Yonne, à Auxerre. SAINT-VALLIER , Sénateur, à Paris. SALOZ, vétérinaire, à St-Pétersbourg. SAUSSEY , Sous-Préfet, à Trévoux. SCHREIBER , Directeur des mines, à Almont. SERVIN-CORNON, propriétaire, à Cornon. SOULIGNÉ, propriétaire, à Foulle-Tourte. SYLVESTRE, Chef de bureau de la divis. d'Agriculture, au Ministère de l'Intérieur, à Paris. TERREBASSE père, propriétaire, à Terrebasse. THIÉBAULT DE BERNEAUD, homme de lettres, à Paris. Tous, Membre de l'Institut, à Paris.
104 Société d Agriculture MM. THouIN, jardinier en chef du jardin des Plantes , à Paris. TROUFFLAUT, ancien professeur de botanique, à Autun, VAIvoLET, propriétaire, à St-Lager. VALENTIN, médecin, à Nancy. Vazoup, propriétaire, à Fleurieux-sur-l Arbresle. VERNINAC, ex-Ambassadeur en Suisse, à Paris. VipAILLAN, propriétaire, à Auch. VizLars, professeur de botanique, à Strasbourg. VitaLiIs, propriétaire, à St-Vallier. VozrTA, physicien, à Pavie. WaATon, médecin, à Carpentras.
de Lyon 10
TABLEAU
Des Maensres du Bureau de la Société d'Agriculture, Histoire Naturelle et Arts utiles de Lyon, depuis son établis- semené.
Présidens. Gnmsnr , 1798, 1709, 1800, 1801, 1802. Bureau DE Pusx , 1803, 1804, 1805. D’Hersouvizce , 1806, 1807 , 1808, 1809, 1810. Fay DE SarHoNnay, 1811, 1812.
Président d'Honneur. M. pe Bonpy, 1811, 1812, 1013. Vice-Président. M. De LacHassacnE, 1806, 1807, 1808, 1809, 1810, 1811, 1812, 1813.
Secrétaires. MM. Rœussec, 1798, 1799, 1800, 1801, 1802, 1803. Mouron-FonTteniLiE , 1805, 1806, 1807, ( per- pétuel ) 1808, 1809, 1810, 1811. Ginaup DE MonTBELLET, 1812.
106 Société d'Agriculture de Lyon. Secrétaires- Adjoints. MM.
Mouron-FontEnILLE , 1798, 1799, 1800, 1801.
TaBarD, 1802, 1803, 1804.
Gimaup DE MonTeLLer, 1805, 1806, 1807, 1808, 1809, 1810, 1811.
Grocnier, 1812, 1813.
Leroy-Jocimont, 1812, 1813.
Trésoriers.
MM. Rasr ne Mavpas, 1708, 1799, 1800, 1801 , 1802. Sionesr, 1803, 1804, 1805, 1806, 1807, 1808, 1809, 1810. Barne, 1811, 1812, 1813.
107
TABLE DES MATIÈRES.
AGRICULTUR_E.
Nortoxs sur la Statistique agricole de l’arron- dissement de Lyon, par M. de la Chapelle,
de St-Trivier et Riverteulx de Chambost, pag. 7 Statistique du canton de Sainte-Colombe-lès-
Vienne , par M. Cochard,
Pépinière départementale, par M. Carelle,
Sur le ginkgo biloba, par M. Rast-Maupas,
Sur deux noyers américains, par le même,
Sur du froment hivernal semé en mars, par le même,
Du maïs précoce, dit quarantain, par M. Guerre ,
De la laitue pour nourrir les vers à soie, par M. Carelle ,
Moyens de reconnaître le bon plâtre à fumer les trèfles, par A7. Socquet ,
Considérations sur la confection d’un Code rural, par M. Riboud ,
Sur l'assiette de l'impôt foncier, par MM. de Montbellet et de Poncins,
_.
11 14 15 16
18
19
24
27
r08 Table ART VÉTÉRINAIRE.
Origine de la ferrure des chevaux, par #7.
Raïnard, 29 Ruses des maquignons, par M. Gohier, 32 Exemples d’affections morales dans les ani-
maux, par le même, 39 Os d’un fœtus plongés dans une matière puru-
lente, par le même, 36 Sur le caractère contagieux de la gourme des
chevaux, par le même, 37 Sur la nature de la gale, par le même, 39 Sur lacare de la gale du cheval, par AZ. de
Si-Didier , 40
HISTOIRE NATURELLE ET ARTS UTILES.
Observations sur quelques mammifères hy- bernans, par AZ. Saissy, 43 Expériences sur le gaz oxigène, par le même, 44 Propriétés tinctoriales de quelques plantes in- digènes, par M. Mouton-Fontenille, 46 Comparaison entre le sucre de betterave et celui de cannes, par M. E ynard, 48 Sur la construction des chaudières, par ÆZ. Faïssoles, 4 50 Observations sur quelques arbres résineux, par M. Madiof, 91
des Matières. 109 MÉTÉOROLOGIE.
Tables météorologiques, par M. Willermoz, 54 Effets sur plusieurs arbres de l'hiver de 1810,
par M. Faissoles, 55 OUVRAGES DES CORRESPONDANS. Sur le maïs, par M. Parmentier, 56
Sur les prunaux et autres fruits secs, par AZ. François de Neufchâteau , 58 Des prairies artificielles, par M. Lullin, 59
Sur l’origine du cachou, par M. Amoreux, 60 Traduction de l'ouvrage de Cicarellus, sur les trufles, par le même, Gr Sur les dahlies, par M. Thiébaud de Berneaud, 62 Sur le cactus opuntia, par le même, 63 Sur la lembertine , ou machine à pétrir le pain, par le même, ibid. Annonce d’une machine propre à séparer la graine de trèfle de son enveloppe, par ÆZ.
Chesneau-Desportes , 94 Sur le gymnocladus Canadensis, par M. Fa-
lentin , 65 Sur quelques autres objets de botanique, par
le même, 66 Traduction d’un Mémoire sur Folivier, par
M. de Belleval. 68
Analyse française de deux Ouvrages italiens, sur l’agriculture, par #£. Gasparin, ibid.
110 Table MÉMOIRES
OFFERTS par des Auteurs étrangers à la Société. Sur la panification de là pomme de terre, par M. de Moncel, 70 Fabrication du sucre de betterave, par 4. Matthieu, de Nancy , gi Plantation des friches, par M. Viallart de S-Morys , 72 Machine à tordre pour fabriquer de grosses cordes, par M. Bony, 74 Monographie du pemphigus, par M. Stanislas Gilibert , ibid. Eloge de M. Petit, par M. Parrat, RE E Ouvrages imprimés, déposés à la Bibliothèque, 76
NÉCROLOGIE.
M. Bredin, 81 M. de Magnieu ; 84 M. Etienne de Vitri, 87 M. Giraud de Montbellef , 96 Procramme d’un Prix, 95 Taszsau des Membres de la Société, 97 Vétérans, 99 Correspondans , 100
Tasreau des Membres du Bureau, depuis l'établissement de la Société, 105
Fin de la Table,
Expxicarion de la Figure de l’Acare de la Gale du
Cheval, grossi environ 5500 fois au microscope.
£. 1. L'Acare femelle, fécondé. 2. Le même Acare, vu de profil.
:8. Partie postérieure de cet Acure, immédiatement après l'accouplement.
4. Cette même partie, vue de profil.
5. L'Acare mâle.
6. Le même, vu de profil.
7+ Partie postérieure du corps de cet care, immédia- tement après l'accouplement.
8. Cette partie, vue de profil.
9- Partie postérieure du corps des deux Acares accouplés,
À , l'Acare mâle. B, l'Acare femelle,
Dora. Cette planche de l'Acare n'a. pas été gravée par Mr Za $r-Didier, comme l'annonce le Compte rendu ; mais elle l'a été, en son absence, par le S4' Giraud, graveur à Lyon,
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COMPTE RENDU
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DE LA
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ET ARTS UTILES DE LYON;
Pendant le cours de l’année 1814.
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COMPTE RENDU
DES TRAVAUX
DE LA »
SOCIÉTÉ ROYALE D'AGRICULTURE, HISTOIRE NATURELLE ET ARTS UTILES DE LYON,
PENDANT LE COURS DE L'ANNÉE 1814; Lu en Séance publique, le mercredi 17 Août
même année, par M. Grocnier , Professeur vétérinaire , Secrétaire de la Société,
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COMPTE RENDU DES TRAVAUX
De la Société Royale d'Agriculture , Histoire naturelle et Arts utiles de Lyon, pendant le * cours de l'année 1814.
L, Séance a eu lieu dans une des salles du palais St-Pierre ; elle avait attiré un concours nombreux d'amis des Sciences, de l'Agriculture et des Arts. M. de Lachassagne , président , a prononcé le discours suivant :
« MEssiEURS,
» De tous les arts, le plus utile est celui qui » procure à l’homme sa subsistance : c’est le vé- » ritable et le principal objet de votre Institu- » tion , à laquelle vous avez été fidèles. Vos » règlemens prescrivent des séances publiques : » vous ne pouviez choisir une époque plus » mémorable que celle où vous venez de re- » prendre le titre de Société Royale d'Agricul- » {ure , qui vous fut accordé par Louis XV, en » 1764 ; et où un Gouvernement antique et
»
»
Société royale d'Agriculture protecteur , qui fit si long-temps la gloire et le bonheur de la France , nous est rendu avee le meilleur des Rois. Louis XVHIE vient nous soustraire à tous les fléaux dont l'Agriculture était menacée : son premier bienfait est une paix inespérée , qui, ramenant la tranquillité dans nos campagnes désolées, leur fera bientôt oublier tous leurs maux. Nos contrées désertes vont se repeupler , et recevoir de nouveau les présens de Cérès : vous n’aurez plus la dou- leur de voir vos routes encombrées d’hommee libres , enchaînés comme de vils malfaiteurs , maltraités par des conducteurs barbares , et entassés chaque soir dans des repaires infects, où ils contractaient des maladies qui les mois- sonnaient à la fleur de leurs ans. Le vieillard débile ne se verra plus arracher son dernier enfant , dont le sang 'arrosait les sillons de l'Allemagne épouvantée; cet enfant, son unique ressource pour le nourrir et pour cultiver son champ jadis fertile, mais depuis arrosé de larmes amères , qui en augmentaient la sté- rilité.
» La Société n’a pas cessé de consacrer son temps à des vues utiles. Suspendue pendant la tourmente révolutionnaire , elle reprit toute son activité , aussitôt que le Gouvernement eut jeté sur elle un regard de protection : le bien
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de Lyon. 7 public fut toujours l'unique but de ses travaux. » Le ministre de l’intérieur Chaptal, en assis- tant à une de ses Séances , lui accorda, sur les fonds du département, 600 fr. par an ; la Ville y a ajouté une somme égale. Ces modiques secours ne lui ont pas fourni de grands moyens ; cependant des prix ont été donnés , des récom- penses accordées à des découvertes nouvelles , des médailles distribuées. Ce mode d’encoura- gement est celui qui aurait la plus grande influence ; il serait à désirer qu’on l'employât souvent dans ce département , soit pour la bonne culture et les plantations, soit pour l'amélioration des animaux utiles et le perfec- tionnement des races.
» Que de raisons , Messieurs , doivent porter l’homme des champs à chérir les compagnons associés à ses travaux | La récompense des soins qu'il leur donne se renouvelle chaque jour ; leur laitage , leur toison , et après leur mort , leur chair , leur peau , leurs nerfs , et jusqu’à leurs os même , tout est richesse et profit pour le cultivateur.
» Les partisans de l'Agriculture remarquent avec intérêt , dans le recueil de vos comptes rendus de chaque année, que vous ne vous êtes pas bornés à de simples théories, mais que vos réflexions judicieuses et vos exemples
Sociéte royale d'Agriculture ont contribué puissamment à étendre les avantages d’une pratique éclairée. » Vous ne voustêtes livrés qu'avec réserve et sagesse à des mesures ordonnées ,qui méritaient peu votre confiance ‘et dont le résultat ap- pauvrissait vos champs ; je veux parler de la culture d’une racine qui absorbait une grande quantité de sucs nourriciers , sans rien rendre au sol dont elle était tirée , puisqu'elle était délournée de son meilleur emploi, la nourri- ture du bétail , et destinée uniquement à pro- duire quelques quintaux de mauvais sucre. » Espérons, Messieurs ,que les premières Au- torités de ce département préteront à nos travaux un utile secours , et que M. le comte de Bondy , notre président honoraire , fera parvenir notre vœu au pied du trône , au des- cendant de ce bon Henri, qui chérissait les cultivateurs : il lui dira que les amis de l’Agri- culture et des Arts, réunis à Lyon , sont au nombre de ses sujets les plus fidèles, les plus dévoués , et qu'ils sont dignes de sa puissante protection. »
Après ce discours, M. le Secrétaire a lu de
compte rendu, dont la teneur suit :
de Lyon. 9
Messreurs,
Placée sous le ciel le plus favorable, offrant aux rayons du soleil les sites les plus variés, arrosée par un grand nombre de fleuves et de rivières navigables, baignée par les eaux de deux mers, habitée par un peuple ingénieux et actif, la France semble être naturellement la contrée de l’univers la plus propre au développement de l'industrie, au mouvement du commerce , à la production de toutes les richesses agricoles.
Cette Nation, si favorisée de la Providence , n’a cependant vu fleurir dans son sein l’Agricul- ture , le Commerce et les Arts qu’à l'avènement de la race auguste des Bourbons.
Rappelez-vous , Messieurs, ce qu'était notre Patrie sous les derniers Valois ; considérez à quel point de grandeur et de prospérité elle s’éleva sous Henri IV : secondé par un grand ministre et un profond agronome (Olivier de Serre ), Henri créa l'Agriculture française. Lyonnais nous lui devons d’avoir naturalisé l’insecte précieux qui file la soie, et fondé l’impérissable prospérité de notre ville. Ce grand homme vécut trop peu de temps pour faire descendre l’aisance jusque dans la chaumière du dernier cultivateur.
Le petit-fils de Henri IV rendit toutes les
10 Société royale d'Agriculture
Nations tributaires du commerce et de l’industrie de la Nation française ; son pavillon flotta glo- rieusement sur toutes les mers; tous les genres de grandeur signalèrent son règne, et le 17. siècle reçut son nom.
Le successeur de Louis XIV n’a-t-il aucun droit à la reconnaissance des Français ? Mais il a fermé les plaies dont toute régence afffige un peuple ; il a fait aimer en Europe la bonne foi, la loyauté de son cabinet ; sous son règne paci- fique se sont perfectionnées et ont acquis de la profondeur , les sciences exactes et naturelles, qui ont tant d'applications aux besoins de la vie ; dans le même temps, on a vu fleurir les arts libéraux qui embellissent l'existence.
L’Agronomie prend un grand essor sous Louis XV : les Duhamel , les Châteauvieux , les Réaumur, les d'Aubenton, publient leurs belles découvertes ; de bonnes méthodes se répandent dans nos campagnes ; des races précieuses d’ani- maux utiles sont introduites ; de grands chemins sont ouverts , des canaux creusés, des ponts construits ; les produits de la terre circulent librement; la valeur des fonds territoriaux est plus que doublée.
À cette époque, les Sociétés Royales d'Agri- eulture et les Ecoles Vétérinaires sont instituées. Ces établissemens , fondés par Louis XV , ont
de Lyon. IT sans doute bien mérité de l'Agriculture ; un homme d'Etat (M. l'abbé de Montesquiou) vient de leur rendre un éclatant témoignage , dans une grande circonstance.
Louis XVI ! à ce nom auguste et vénéré , que de souvenirs se réveillent dans les cœurs ! Ce Roi , qui aima son peuple comme une tendre mère aime son fils unique, pouvait-il être indif- férent à la prospérité du plus utile des arts ? À peine assis sur le trône , il abolit la corvée, la main-morte , la servitude personnelle , toutes les entraves qui génaient le développement de l'Agriculture; il rendit de sages ordonnances pour la libre circulation des produits de nos champs et de nos vignobles. Des secours , des encoura- gemens de toute espèce furent prodigués aux cultivateurs.
L’impulsion puissante, donnée à l'Agriculture de la France sous ses rois légitimes, s’est pro- longée à travers les convulsions de l'anarchie et les vicissitudes de la révolution ; mais pour pro- duire tous leurs trésors , nos champs attendaient le retour du père de famille. .
Avec quels transports, Messieurs , vous avez applaudi aux mémorables évènemens qui ont relevé le trône paternel de Saint Louis et de Henri IV !
Au milieu de la crise violente qui devait
12 Société royale d'Agriculture
amener ce grand résultat , vos séances furent suspendues ; elles se r’ouvrirent par la manifes- tation solennelle des sentimens trop long-temps comprimés dans vos cœurs.
_: Vous n'avez pas oublié le discours que votre Président prononça dans cette circonstance.
»
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D
« Depuis son rétablissement , vous at-il dit , la Société s'est ocoupée avec ardeur et persévé- rance de lavancement de l'Agriculture , du perfectionnement des Arts utiles ; elle n’a point été détournée de son but par les se- cousses qui ont agité la France. Enfin, un jour plus heureux luit sur notre belle patrie; la Providence nous ramène cette dynastie auguste qui, pendant huit cents ans , fit le bonheur des Français; cet évènement , à jamais mémo- rable , nous promet des siècles de paix et de prospérité.
» L’Agriculture , le Commerce et les Arts fleuriront à l'ombre du sceptre légitime.
» L'amour de notre bon Roi animera notre zèle, soutiendra nos efforts ; et si jamais nous obtenions un de ses regards , nous aurions reçu notre plus douce, notre plus glorieuse récompense.
» Que tardons-nous , Messieurs , à reprendre le nom dont nous nous honorions autrefois ? Louis XV daigna nous conférer , en 1762, le
» 2 D)
»
de Lyon. 13 titre de Société Royale ; ce titre, que nous. ne cessons de porter depuis 24 ans, nous l'avons toujours mérité; il ne nous sera pas enlevé désormais. Vive le Ror! »
Ce cri éminemment français a retenti à plu-
sieurs reprises dans le liew de vos séances.
Après cet élan de vos cœurs, M. le Président
ous a proposé de consigner dans un acte publie, les patriotiques sentimens dont chacun de vous avait déjà fait éclater publiquement le témoï-- gnage. La délibération: que vous avez prise à cet égard, fut ainsi conçue :
> »
« Fe Société , animée pour l’auguste Maison des Bourbons , de cet amour filial qu'aucun évènement n’a pu altérer dans le cœur des Français , partageant avec toute la Nation le bonheur et la joie dont l’a pénétrée le retour de Louis XVIII au trône de ses ancêtres ; remplie de reconnaissance et.d'admiration pour la magnanimité des Souverains , qui, de tant de nobles efforts, n’ont voulu recueillir d’autre prix que le salut de la France, l'union de l'Europe et la paix de l’univers ;
» Déclare , à l’unanimité , qu’elle adhère avec transports aux actes du Sénat , et à ceux en particulier de la ville de Lyon , qui, en pro- clamant la déchéance de Napoléon Bonaparte, ont reconnu les droits imprescriptibles de
14 Sociélé royale d'Agriculture de Lyon.
» l’illustre race des Bourbons au trône de » France et les droits non moins sacrés des _» Hautes-Puissances à l’éternelle reconnaissance » de la Nation. » |
Les circonstances qui précédèrent le grand évènement auquel vous avez applaudi avec 'en- thousiasme , furent critiques et orageuses ; ce m'est point dans ces jours d’agitation qu’on à pu se livrer à de tranquilles recherches sur les sciences. Aussi, Messieurs , le porte-feuille de vos travaux pour l’année qui vient de s’écouler , est-il moins riche que celui des années précé- dentes.
AGRICULTURE
ET
ART VÉTÉRINAIRE.
Parmi les Mémoires qui vous ont été lus, un des plus importans est celui de M. Cochard , sur la Statistique de Condrieu.
Notre savant Collégue traite successivement de la topographie de cette petite ville, de son étendue territoriale , de ses revenus, de ses contribu- tions , etc. ; il en trace l’histoire en remontant jusqu'à sa fondation ; il rappelle tous les évè- nemens de quelque importance, dont le canton de Condrieu a été le théâtre.
Les grandes maisons du Lyonnais, les Grôlée, les Villars , les d’Albon pourraient trouver dans la dissertation de M. Cochard de nouvelles preuves de leur noble antiquité. On y voit qu’en 1392 le Châtelain de Condrieu était noble homme Guillaume d’Albon, chevalier, bailli de la terre et baronnie de l'Eglise.
« La famille d’Albon , ajoute M. Cochard, est » une des plus illustres de la province ; on la » croit issue de celle des anciens comtes d’Albon,
Statistique de Condrieu, par M. Co chard.
16 Societé royale d'Agriculture
» souverains du Dauphiné. Peu de maisons en » France peuvent se glorifier d’avoir produit » autant d'hommes célèbres que celle-ci. Le Ma- » réchal de St-André, qui a joué un si grand rôle » sous Henri FF, François IE et Charles IX, en » était issu ; il en est de même d'Antoine d’Albon » qui occupa successivement les siéges archiépis- » copaux d'Arles et de Lyon. Cette famille antique » a donné vingt Comtes à l’Église de Lyon, sept » Abbés à l’abbaye de Savigny , six Abbesses à > l’abbaye-de St-Pierre, et un très-orand nombre » de Chevaliers à l’ordre de Malte. »
Nous ne suivrons pas M. Cochard dans ses recherches historiques et de biographie, nous passerons sous silence les améliorations qu'il a proposées relativement aux établissemens publics, etc. Nous ferons de grands sacrifices pour nous borner à ce qui intéresse plus particulièrement la Société d'Agriculture.
Le territoire de Condrieu est, selon M. Cochard, un des meilleurs vignobles de France ; il produit du vin blanc dont la réputation se soutient avec avantage depuis plusieurs siècles , et qui acquiert en vieillissant la couleur et le goût du Malaga. Le raisin qui le donne est connu sous le nom de Vionnier , les grains en sont petits, serrés, et deviennent d’un beau roux aux approches de la
maturité.
de Lyon. 17 maturité. On croit que ce plan fut apporté de Dalmatie par les ordres de l’empereur Probus.
Le Chapitre et le Consulat de Lyon offraient, en présent d'honneur, du vin de Condrieu aux princes et aux grands seigneurs qui passaient dans cette ville.
Voici la méthode suivie à Condrieu pour faire et conserver ce vin si renommé.
Le raisin n’est recueilli que lorsqu'il a atteint une parfaite maturité et qu’il commence à pourrir; aussi ne vendange-t-on à Condrieu que quinze jours environ après les communes voisines. À mesure qu’on apporte le raisin au cellier, on le jette sur le pressoir, et à la fin du jour on le presse ; des tonneaux neufs, de la teneur de deux bectolitres 75 litres, reçoivent le vin; il y demeure jusqu'au soutirage.
On soutire ce vin d’abord huit jours après qu’il est confectionné , et avant la fin du mois on le colle pour le dépouiller des parties muqueuses dont il est surchargé ; on le soutire de nouveau jusqu’à deux et même trois fois, en laissant toujours écouler quinze à vingt jours entre chaque opération : c’est ainsi qu’on parvient à le clarifier et à lui procurer cette limpidité qui en fait un -des agrémens. À chaque soutirage , on mûte le tonneau beaucoup plus fortement que pour le vin rouge : ce procédé lui donne du corps,
B
18 Société royale d'Agriculture
On colle ce vin, en plaçant dans de l’eau un demi-bâton de colle de poisson , qu'on y laisse pendant vingt-quatre heures; on pétritensuitecette colle jusqu’à ce qu’elle soit parfaitement détrem- pée : elle est alors délayée dans un tiers d’eau- de-vie et deux tiers de vin blanc sec, en quantité suffisante pour donner au moins un pot ; on bat le tout dans un vase, et on le jette sur le vin qu'on remue fortement avec un bâton, afin que la colle produise son eflet. Cette opération se ré- pète à chaque soutirage ; mais ce qu’il est essen- tiel d'observer , c’est de choisir pour cela un beau temps et où le vent du nord domine.
Le vin blanc ainsi conditionné dure quinze à vingt ans; il s’en fait des envois considérables à Paris.
Propriétaire d’une vigne dans le canton de Condrieu, M. Cochard emploie un procédé qui lui est particuliér, pour conserver au vin blanc sa douceur : il le dépose, au moment où il sort du pressoir , dans des bennes ou de grands baquets, et l'y laisse pendant vingt-quatre heures ; il le met ensuite dans les tonneaux, après avoir enlevé l'écume formée à sa surface, et l'avoir purgé de sa lie; par ce moyen , la fermentation s'établit plus difficilement , et le vin conserve plus long- temps son goût sucré.
Enterminant le chapitre du vignoble deCondrieu,
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de Lyon. 19
M. Cochard nous apprend que le fameux vignoble de l’'Hermitage doit son origine à celui de Con- drieu. Un bourgeois de cette ville se fit hermite; il établit sa cellule sur une montagne inculté dans les environs de Tain ; il employa ses loisirs à briser les rochers qui entouraient sa cellule ; ïl planta des ceps tirés de Condrieu ; ils réussirent parfaitement. Son exempleexcita l'émulation, eton vit le plus précieux vignoble s'étendre sur les flancs d’une montagne jusqu'alors absolument stérile.
M. Chancey vous a communiqué une notice détaillée sur les variétés de pommes de terre cultivées dans le département.
Les rouges longues et les rouges rondes dont le goût est excellent , sont les variétés les plus an- ciennement cultivées; elles furent, il y a plusieurs années , atteintes de la maladie nommée ririe , qui en a presque anéanti la culture dans nos montagnes. Elles furent remplacées par les grosses blanches , dites jambolettes ou pommes de ferre à cochon. Cette variété, qui était cultivée en Angle- terre pour le bétail, fut introduite dans ce dépar- tement par M. Tabareau , alors directeur de la Poste aux lettres. Elle est très-productive, mais très-inférieure au goût à nos anciennes rouges ; elle ne produit que cinq livres de fécule par bichet, tandis que les rouges en rendent de 9 àro.
B 2
Variétés de pommes de terre du dé- partement ,
par M. Chan-
ce.
—s
20 Societé royale d'Agriculture
En 1785, on planta les premières rouges d'Amérique ; cette variété est aussi productive que les grosses blanches ; elle est aussi d’un goût in- férieur à celui de nos anciennes rouges : les marchés de Lyon sont actuellement toujours fournis des rouges d'Amérique ; ils le sont aussi de la variété dite jaune ronde, d'Amérique , excel- lente au goût , qui furent introduites à peu près en même temps que les rouges américaines.
Cette année, dans le mois de juillet, nos mar- chés se sont trouvés fournis d’une autre variété dite anglaise, jaune, hälive , pomme de terre ronde aplatie :c’est principalement la commune de Caluire qui la fournit ; on en doit l'introduction à M. Guillaud, qui la reçut de Suisse, d’un cultivateur à qui un AngJlais l'avait envoyée.
Quelques amateurs cultivent la jaune longue, d'Amérique, dite karicot.
D’autres préfèrent la rouge longue, d'Alsace : c’est, de toutes les variétés, la meilleure au goût,
On cultive encore la rouge longue, hâtive, de Lorraine, à corolle bhnche, ainsi que la rouge ronde, également à corolle blanche, dont les fleurs ne fructifient pas : toutes ces variétés sont d’un bon goût, et la dernière est très-productive.
On cultive enfin la violette que quelques-uns appellent norre : cette variété est d’un goût supé- rieur à la grosse blanche, mais inférieur à la plu-
| de Lyon. 21
part des autres variétés; elle a le mérite d’être hâtive et de se conserver long-temps bonne à manger.
M. Madiot a mis sous vos yeux une variété nouvelle de pomme de terre qu’il cultive depuis plusieurs années, à titre d'expérience, dans l’en- clos de la pépinière départementale. Les tuber- cules de cette variété sont constamment petits, irrégulièrement ronds et minces, d’une couleur noire, légèrement jaspée de jaune dans l’intérieur. Les feuilles de cette plante sont crépues, profon- dément découpées, d’un vert-olivâtre; les tiges sont rampantes, les fleurs petites et d’un beau bleu -céleste.
M. Madiot a nommé cette variété Solanum tube- rosum nigrum : il serait, selon lui, très-important de la multiplier; elle est très-précoce, et réussit sur les terrains les plus sablonneux ; on n’en con- naît pas, dit-il, d’une saveur plus agréable.
Le même Collégue, qui est chargé de la direc- tion de la pépinière départementale, vous a fait connaître une espèce nouvelle d’arbre légumi- neux; il l'appelle Robinia pseudo-inermis. Les caractères de cette espèce sont : un bois droit et ‘ lisse, des feuilles larges d’un vert-clair gai, alter- nes, ailées avec impair, portées sur un pétiole
De la Pomme de terre noire, par
M. Madiot.
Sur le Robiniæ Pseudo-inermis par le même.
Sur le Rosier sans épines , parle même
22 Société royale d'Agriculture
caniculé, composées de dix-huit à vingt folioles ovales; les fleurs et les siliques sont très-volumi- neuses. Cet arbre pousse si rapidement, que les jets d’une année ont de douze à quatorze pieds; son bois a desrapportsavec celui du Frêne. Comme le Robinier épineux il réussit dans les plus mau- vais terrains.
M. Madiot ayant recueilli des graines de cet arbre, il les a semées. Elles ont produit un arbre semblable. H se fonde surce fait pour le regarder comme une espèce et non comme une variété. M. Madiot cherche à multiplier cette espèce : dans quelques années d’ici il y en aura un grand nombre de pieds à la pépinière départementale.
Ce Pépiniériste zélé a obtenu, en semant des Foses-de-Provins, un Rosier sans épines, à fleurs doubles ; il multiplie ce bel arbuste par la grefle, la bouture.et la marcote.
Le KRosier sans épines de M. Madiot a la tige droite, d’un vert-luisant; les feuilles pinnées avec impair; les folioles sont au nombre de sept, ra- rementde neuf; les pédunculessont recouverts d’un duvet épais, au lieu d’aiguillons; les fleurs, tou- jours pleines, se composent d’un grand nombre de pétales crépues:, d’un rouge-éclatant, presque sans odeur ; d’étamineset de pistilsen petit nombre et Lrès-courts.
de Lyon. 23
Le Rosier des Alpes (Rosa alpina), est pareiïlle- ment sans épines; mais ses fleurs sont simples , tandis que le Rosier de M. Madiot , portant de superbes fleurs doubles , est bien plus propre à orner nos jardins ; et il lui appartient de
démentir un proverbe fameux : Point de roses sans épines.
Celui qui se dévoue à la culture des arbres, doit en étudier les maladies. M. Madiof vous a lu un Mémoire sur une affection qui attaque les racines de plusieurs arbres; elle est causée par une plante parasite nommée Mucor, Mucedo L. C’est une espèce de champignon sans chapeau, qui ne poussé que dans l'intérieur de la terre, et principalement aux pieds des arbres ; il n’attaque les racines que d’un seul côté. Dès qu’un arbre en est atteint, ses voisins ne tardent pas à l'être. On reconnaît cette maladie aux symptômes suivans : L'arbre est per- clus, il ne pousse que d’un côté; les feuilles se crispent, elles jaunissent; les branches se couvrent de chancres; l’arbre ne tarde pas à mourir.
L’amputation des parties affectées, l’onguent de Forsyth, l'éloignement du fumier, tel est le traitement qui convient contre cette affection. Notre Collégue nous a montré des racines de
Pommier, de Noyer et d'Amandier, que le Mucor, Mucedo avait fait périr.
Sur unefinala- die des arbres, par le même.
Des chenilles du Pin, par MM. Rast et
Fortenille.
Sur le Ginkgo bilole , par M. Rast.
24 Societé royale d'Agriculture
MM. Rast-Maupas et Mouton- Fontenille vous ont parlé d’un insecte qui nuit à quelques arbres résineux : c’est la Chenille du Pin.
Un Membre de l’ancienne Société d’Agricul- ture avait publié que cette Chenille pouvait suppléer le Vers à soie; M. Rast s'est assuré, d’après sa propre expérience, que cet insecte ne peut pas se propager par des moyens artificiels; que la soie de ses cocons se file difficilement et se ramollit dans l’eau chaude.
M. Mouton - Fontenille a mis sous vos yeux un nid de Chenilles du Pin, et il vous a donné, sur les mœurs de ces insectes processionnaires, des détails jusqu'ici peu connus.
IL n’est pas plus facile de tirer parti des Che- nilles du Pin , que de se garantir de leurs ravages. Mais comme elles n’attaquent qu’un petit nombre d'arbres résineux, pourquoi ne pas cultiver, de préférence, ceux qui en sont exempts? De ce nombre sont le Pin maritime ( Pinus maritimus ), celui de lord Weymouth ( Pinus strobus), etc. La culture de ce dernier arbre serait très -avan- tageuse en France, sous d’autres rapports: il croît très-promptement, et son bois est très-estimé.
Notre respectable Collégue vous avait montré, dans le courant de l’année dernière, une branche fleurie de Ginkgo biloba. Cet arbre originaire du
dé Lyon. °5 Japon , fleurit difficilement en France, il faut l'attendre long-temps. Les individus de cette espèce qu’on cultive à Paris, avec le plus grand soin , n’ont encore donné aucune fleur. M. Rast a été plus heureux queles Pépiniéristes dela capitale;
cette année il a vu fleurir pour la seconde fois ‘
dans sa belle pépinière d'Ecully , le Ginkgo biloba. Les fleurs de Ginkgo que M. Ras! a mises sous vos yeux , sont toutes mâles ; elles sont en forme de chatons, comme celles du Noyer; elles en diffèrent par leur insertion. Les chatons du Noyer sortent des branches, tandis que ceux du Girkg0, s’échappent du milieu des bourgeons qui produisent les feuilles. Si7% s’est trompé quand il a dit que chaque bourgeon de cet arbre contenait un seul chaton ; M. Rast y en a compté jusqu’à sept.
Le Ginkgo biloba est très-intéressant par la forme et la position de ses feuilles ; son port est très- élégant : il serait bien plus précieux si après nous avoir donné des fleurs , il nous donnait des fruits.
Plus qu’octogénaire , M. Ras! n’a rien perdu de son ardeur pour les progrès de l'Agronomie ; il vient de se livrer à une suite d'expériences , pour constater l’avantage de fumer les terres avec des plantes enterrées vivantes. Pour y parvenir , il a divisé un champ en trois parties égales. L’une de ces parties a été fumée, et on y a mis des pommes
Plantes enter- rées vivantes
comme engrais
par le même.
26 Société royale d Agriculture
de terre. Du lupin a été semé sur la seconde. La troisième, qui était en jachère, a été la- bourée trois fois et recouverte de fumier de li- tière.
Les pommes de terre ramassées, la portion de terre qu’elles occupaient a été. semée en froment; il en a été de même de la partie sur laquelle avait été jeté du fumier de litière. Le lupin s'était élevé à une trop grande hauteur dans toute la portion de terre où on l'avait semé, pour quil fût possible de l’enterrer à la charrue. On a été obligé de larracher à la main, on l’a ensuite couché daris les sillons qu’on a tracés. La herse a: passé sur ce terrain , et comme les deux autres, il a été semé en froment.
Aux mois de mars et d'avril, le froments’est trouvé d’un vert plus foncé sur la partie qui avait été fumée avec du lupin; et à la récolte, les épis:y étaient évidemment plus pesans, mieux nourris et un peu plus abondans.
Deux hommes ont été employés à arracher le lupin et à le coucher dans les‘sillons; le travail de ces deux journaliers n’a pas été plus long que celui qui a été nécessaire pour l’épanchement et la division du fumier d’écurie, sur la terre qui a été fumée de cette manière.
M. Rast se propose de continuer et de varier ces belles expériences : il sèmera, pour les enterrer
de Lyon. 27 vivantes , des gesses, des vesces ; il sèmera aussi du sarrasin.
M. Fayssolles s’est occupé des Cerceris , espèce d'insectes utiles à l’agriculture; il vous a démon- tré! d’après M. Bosc, combien ces animalcules sont précieux, puisqu'ils font la guerre à des charansons destructeurs des blés.
Le savant Olivier a reconnu huit insectes de genres différens qui mangent ; pendant l'hiver, le collet des racines des graminées ; il a observé cinq autres espèces d'insectes qui font périr les neuf dixièmes des premières. Si les unes disparaissaient seulement pendant deux ou trois années, les autres se multiplieraient au point de faire aban- donner la culture des ceréales : c’est donc à certains insectes que la Providence a confié la conservation de la principale nourriture de l'homme,
M. de Saint - Didier continue ses observations microscopiques sur les Acares de la gale ; il s’est assuré que ces insectes ne diffèrent point entre eux, soit qu'on les prenne sur le mouton, sur le bœuf ou sur le cheval; il a vu , sur le mouton, des Acares bien diflérens de ceux qu'a dessinés M. Valz; reste à savoir si les des- sins de M. Walz sont inexacts, ou sil pullule
Insectes utiles à l’agriculture,
ar M. Eine
Des Acares de la gale, par M. deSaint-Didier
Expériences d’empoisonne- ment, par M.
erd.
28 Société royale d Agriculture
plusieurs espèces d’Acares sur les moutons ga- leux.
Nous sommes arrivés, Messieurs, à la partie de ce compte rendu, qui a pour objet des travaux sur l'Art Vétérinaire.
Vous vous rappelez que M. Raynard, pro- fesseur de maréchallerie et de jurisprudence vétérinaire , vous a présenté quelques vues sur les empoisonnemens , et qu’il s’est livré à une suite d'expériences dont il a tiré les conséquences suivantes :
1. Les chiens supportent, avant de mourir, une forte dose de muriate de mercure suroxigéné; il faut une dose encore plus forte d’acide arsénieux pour les empoisonner : cela tient à l’extrême facilité avec laquelle ils rejettent les matières contenues dans l’estomac.
29 Les symptômes que l’on remarque après linjestion de l’une ou de l’autre de ces deux subs- tances sont à peu près les mêmes: les lésions internes ne difièrent que lorsque l'acide arsénieux a été donné sans être bien dissous dans l’eau; dans ce dernier cas, on trouve des escarres à la bouche et a l’estomac.
3.° Letartriteantimoniéde potasse, donné à fortes doses, éxcorie la membrane muqueuse de l’estomac. L'auteur croit avoir remarqué la même altération
\
de Lyon. 2g à la face interne dela vessie; le poison avait donné lieu à une fréquente émission des urines. 4° Lorsqu'on traite par des réactifs , tels que la dissolution de potasse et de chaux, le nitrate d'argent, l'acide muriatique, etc., les matières contenues dans les premières voies des animaux empoisonnés, on n’observe pas toujours les pré- cipités qu’on obtient constamment quand on opère in vitro. On peut conclure de-là qu’il faut être extrêmement réservé quand on est appelé à pro- noncer en justice sur des cas d’empoisonnement.
M. Gohier , également professeur à l'Ecole Sur la Cau- royale vétérinaire, vous a communiqué plu- pas sieurs observations sur les avantages de la Cau- CA M. térisation par approximation , dans le traitement j des eaux aux jambes , et dans celui de plusieurs autres maladies externes du cheval. Ce Praticien habile procède de la manière suivante à cette opération : Il fait tourner autour des jambes malades , à environ un pouce de distance, de gros cautères plats, faits en forme de lozange, etc. L’écoulement augmente d’abord , il diminue en- suite peu à peu, et finit par tarir. L'action du feu est secondée par des lotions fortement astrin- gentes , faites avec l'écorce de chêne , le sulfate d’alumine ou de zinc, etc. Ce procédé, combiné avec quelques remèdes internes , a guéri, dans
Sur FEpi- zootie régnan- te, par MM. Gohier et Gro- garer.
30 Société royale d'Agriculture
l'espace de vingt à trente jours , des eaux aux jambes invétérées. Ce même traitement a fait disparaître des ulcères malins, entretenus par un vice farcineux , scorbutique , etc. Il est inu- tile de dire que, dans ces cas , les maladies essen- tielles étaient combattues par les remèdes con- venables.
L'épizootie cruelle , qui s’est déclarée dans ce département et dans un grand nombre d’autres, au moment où les armées étrangères y ont pé- nétré, a été l'objet des recherches de MM. Gokier et Grognier.
M. Grognier fut chargé par ML. le Préfet, de prendre connaissance de Pie" et d’en diri- ger -le traitement; il vous a communiqué le rapport qu'il a présenté à ce magistrat.
Ce rapport a été imprimé et publié par ordre de l'Administration.
Le Mémoire que M. Gohier vous a lu sur le mème sujet, subsistera dans les annales de PArt vétérinaire,
Selon mon honorable Collégue, lEpizootie régnante est un catarrhe aigu des membranes muqueuses , compliqué de diarrhée et quelque- fois de dyssenterie. La cause prochaine de cette maladie lui paraît difficile à déterminer ; quant à sa cause éloignée , elle n’est autre chose que la
de Lyon. #1 communication des bœufs hongrois avec ceux de nos pays. M. Gokier décrit avec précision et clarté les symptômes de l’Epizootie ; il fait connaître les lésions organiques qu’elle produit ; il expose le pronostic qu’on en doit tirer ; il démontre les grands avantages du traitement prophylactique , et l'incertitude de presque tous les traitemens curatifs ; il compare cette contagion à un grand nombre d’autres qui se sont montrées à diffé- rentes époques ; il rappelle les mesures de police et d'administration , qui furent prises dans ces graves circonstances ; il discute , avec sagesse, ce qu'on à dit pour et contre l’assommement des bêtes infectées ; il examine jusqu’à quel point l'usage de la viande de ces animaux peut être dangereuse ; il cite à ce sujet des exemples ter- ribles , rapportés par les auteurs.
Ces exemples n'étaient pas inconnus à M. Gro- gnier, lorsqu'il avança , dans son rapport à M. le Préfet , que la viande des bœufs atteints de YEpizootie régnante au premier degré, et même au second , pouvait Être mangée sans inconvé- nient ; il se fondait sur un très-grand nombre d'observations recueillies dans sa tournée ; il se fondait encore sur le caractère de la maladie in- flammatoire , bilieux , muqueux, mais nullement contagieux pour l'espèce humaine. Il est bien démontré que les seules contagions qui puissent
32 Société royale d'Agriculture
passer des animaux à l’homme, sont éminem- ment putrides et charbonneuses.
L’effrayante rapidité avec laquelle le charbon et l’ichor gangreneux s’introduisent dans le corps de l’homme, ne peut pas être révoquée en doute.
Toutes les voies par où ce venin mortel peut pénétrer ,_sont signalées dans un autre opus- cule dont M. Gohier vous a fait hommage. Ces voies de communication sont , à l'égard des ani- maux, au nombre de seize , tandis qu’à l’égard de l'homme ils sont seulement au nombre de six. Chaque assertion énoncée par l’Auteur, re- pose sur plusieurs observations puisées , ou dans sa pratique, ou dans les ouvrages des Auteurs vétérinaires les plus accrédités , tels que Bour- gelat , Gilbert, Vicq-d'Azir, MM. Huzard, Chabert, Brugnone, Buniva.
L'ouvrage de M. Gohier n’eût pas été complet, s'il se fût contenté de faire connaître les dangers, sans exposer les moyens de les prévenir ; mais il n’a pas mérité ce reproche. Il a tracé avec mé- thode toutes les mesures à prendre pour préser- ver les bestiaux des miasmes contagieux. Cette partie de son travail est d’un grand intérêt dans les circonstances actuelles. La plupart de ces mesures sont du ressort de l’autorité administra- tive ; elles sont prescrites par des ordonnances , des règlemens dont M. Gokier rapporte les sages
dispositions.
de Lyon. 33
dispositions. Si ces mesures devenaient indispen- sables dans ce département , elles seraient exé- cutées avec cette douceur mélée de fermeté , qui caractérise toute magistrature paternelle.
M. Grognier a donné lecture d’un Mémoire, ayant pour titre : Recherches sur la digestion dans le cheval.
L’Auteur s’est proposé de considérer dans les organés digestifs de cet animal , quelques parti- cularités auxquelles on n’a accordé jusqu'ici qu’une légère attention, et qui n’en sont pas moins importantes sous les rapports de la phy- siologie et de la matière médicale vétérinaire.
Portant, en premier lieu, ses regards sur les organes de la déglutition du cheval , il démontre les dangers des breuvages quand l’animal est très- faible ; il signale une espèce de gargouillement dans ces circonstances , comme étant d’un funeste présage. Il examine ensuite la structure anato- mique du voile du palais ; celle des glandes sali- vaires : il conclut de cette recherche , que les Vétérinaires modernes emploient trop rarement les mastigadours dont les anciens Maréchaux faisaient le plus fréquent usage.
Examinant ensuite l'organe principal de la digestion , M. Grognier remarque que le cheval est le seul animal ayant un estomac distinct,
C
Recherches sur la Diges- tion du che- val, par M, Grogniers
34 Societe royale d'Agriculture
dans lequel cette poche ne soit pas la portion la plus vaste du tube intestinal ; il a fait des expé- riences pour en évaluer la capacité; il s’est assuré qu’elle ne pouvait pas contenir, à beaucoup près, la quantité de liquide qu'un cheval boit d’une seule haleine ; preuve que le liquide ne fait que traverser l’estomac. Le peu de sensibilité de cet organe l’a étonné : presque toujours il loge des œstres qui le creusent et le sillonnent dans tous les sens , sans que le cheval paraisse s’apercevoir du travail de ces insectes rongeans. La ténacité vitale des œstres est prodigieuse ; les poisons les plus actifs ne peuvent les atteindre ; et pour em- poisonner le cheval lui-même , il faut des doses étonnantes de substances caustiques ou narco- tiques : c’est ce qui résulte d’un grand nombre d'expériences tentées par M. Grognier. Ce Vé- térinaire en tire la conséquence que , pour agir sur le cheval, les médicamens doivent avoir une très-grande activité ; et que si les substances ad- ministrées ordinairement aux chevaux malades ne produisent rien, c'est parce qu’on est trop fidèle à suivre les prescriptions timides de Bourgelat.
Une autre conséquence qui découle de ce que dit M. Grognier sur la structure et le peu de sen- sibilité de l'estomac du cheval, c’est la fréquence des indigestions , mais presque toutes , pour ainsi
de Lyon. 35
dire ; mécaniques. Le foin, mais sur-tout le son,
_ donnés en trop grande quantité, lui paraissent très-propres à déterminer ces accidens d'autant plus fâcheux , que le cheval est privé de la faculté de vomir. L’Auteur expose quelques vues nou- velles sur les causes de ce phénomène et sur les intentions de la nature, en disposant ainsi l’es- tomac du cheval.
Quelques considérations sur les moyens de prévenir les indigestions qui enlèvent, en France sur-tout , un si grand nombre de chevaux , ter- minent le Mémoire de M. Grognier.
Je viens, Messieurs, de vous présenter une Observations analyse succincte des Mémoires sur l’Agronomie UE et l'Art vétérinaire , qui vous ont été communi- Willermoz: qués dans une année trop féconde en grands évènemens politiques, pour n’avoir pas été stérile en découvertes sur les Sciences et les arts. I] fal- lait de la force de caractère pour se livrer à de paisibles travaux , lorsque le bruit des armes re- tentissait par-tout, et que les plus effrayantes catastrophes étaient suspendues sur nos têtes !
Au milieu de tant d’alarmes et de tant de secousses politiques , M. Willermoz, un de nos plus respectables Collégues , n’a pas cessé un seul jour d’observer les vicissitudes atmosphéri- ques; il a enrichi votre porte-feuille des résultats
C 2
36 Societe royale d'Agriculture intéressans des observations météorologiques qu’il a recueillies dans le cours de l’année qui vient de s’écouler.
Je n’ai pas besoin de vous rappeler que, depuis la restauration de la Société, M. Willermoz a été exact à vous offrir, tous les trimestres , le ré- sumé de ses observations sur les vicissitudes de l'atmosphère.
Je vais maintenant , Messieurs, vous faire connaître le petit nombre de Mémoires relatifs aux Arts utiles, qui vous ont été communiqués.
de Lyon. 37
ARTS UTILES.
M. le docteur Saissy vous a lu deux Mémoires de médecine : lun a pour objet une surdité complète avec mutisme , guérie à la faveur des injections portées dans la trompe d’Eustache par la voie des narines ; l’autre traite des propriétés chimico-médicales du charbon de bois.
Le premier de ces opuscules est le plus im- portant ; en voici le sujet :
Une fille , âgée de 18 ans , était complètement sourde depuis l’âge de 4 ans ; la cause de la sur- dité fut une fièvre adynamique, dont l'humeur délétère se porta sur la gorge et les oreilles ; cette fille était en outre affectée d’une suppuration ha- bituelle, qui se faisait jour par le conduit externe du côté droit. ,
NL. Saïssy injecta de l’eau de balarus tiède dans l'oreille interne , de chaque côté , en la faisant pénétrer par les narines; le liquide sortit par l'oreille externe , et entraîna une grande quantité de pus. La malade commença à entendre , Mais seulement de l'oreille droite. On poussa par le conduit auditif externe de cette même oreille ; un liquide qui passa dans l’arrière-bouche : preuve que la membrane du timpan était perforé,
Sur une Sur dité avec mu- tisme , par M. Jaissy,
38 Société royale d'Agriculture
M. Sarssy dirigea un rayon solaire dans le con- duit auditif, et il s’assura que la membrane du timpan était détruite dans presque tout son tiers inférieur, Des injections furent faites , une fois tous les jours , dans l’une et l’autre oreille, par la trompe d’Eustache. Après huit jours de ce traitement , la suppuration de l'oreille droite cessa , et la malade entendit par cette oreille. Au 15.° jour, elle entendit de la gauche; au 25°, Vouïe était plus forte et plus distincte, La malade commença à articuler quelques mots.
Au bout d’un mois, l’eau de balarus fut rem- placée par l’éther sulfurique très-étendu.
Au 50.° jour, la jeune personne entendait fort bien par les deux oreilles.
M. Saissy pense que cette fille entendit plutôt de l'oreille droite que dé la gauche, parce que du côté gauche la trompe d’Eustache, la caisse du tambour, et peut - être les cellules mas- toïdes étaient obstruées par une matière tar- tareuse ; difficile à détacher par les injections. La perforation de la membrane du timpan, du côté droit , facilitait d’ailleurs l’écoulement du pus ; la suppuration était établie aux cellules mastoïdes. De cette circonstance dont M. Sarssy s’est assuré , il a conclu que, malgré la perfo- ration de la membrane du timpan , c'était par les narines, et non par le conduit auditif externe, que les injections devaient être pratiquées.
Oÿ
9
Cette conclusion suppose des connaissances anatomiques sûres et précises.
Mais la manœuvre à mettre en usage pou- vait être inefficace, incommode , douloureuse : M. Suissy a écarté ces inconvéniens , en imagi- nant et façonnant lui-même des algalies , à l’aide desquelles il a sondé la trompe d’Eustache avec autant de facilité qu’un habile Lithotomiste exécute l'opération du cathétérisme.
M. Saïssy n’a pas terminé son Mémoire sans se livrer à des recherches d’érudition sur les divers procédés employés pour rendre l’ouïe aux sourds ; il fait connaître les opinions émises à cet égard par AÆiolan, Rolfincius , Morgagni , Couper et d’autres Médecins célèbres ; il entre dans des détails étendus sur la méthode de sonder la trompe d’Eustache par la bouche , qu’a inventée un Maître de poste, lequel la pratiqua sur lui-même avec succès.
De lexamen impartial des moyens proposés ou.employés jusqu’à ce jour, M. Sarssy conclut, avec raison , que celui dont il fait usage est le plus simple et le plus efficace ; il a l’avantage précieux de n’altérer en rien les parties consti- tuantes de l'organe de louïe; et, dans tous les cas où il n’y a point de vice de conformation , il porte le remède dans le lieu même qui est le siége du mal.
de Lyon.
Sur les Pro- priétés chimi- co - médicales du charbon de bois , par le même,
40 Société royale d'Agriculture
Le second Mémoire de M. le docteur Saissy roule sur les propriétés chimico-médicales du charbon de bois.
Sans suivre l’Auteur dans ses recherches et ses réflexions , nous nous bornerons à indiquer les conclusions de son travail.
1.0 Le charbon de bois, dit-il, est un puis- sant antiseptique , d’abord par la faculté qu'il a d’absorber et de condenser en lui-même les gaz, sur-tout les gaz putrides ; en second lieu, par Vacide carbonique qu’il contient : ce gaz agit d’abord en neutralisant les gaz putrides qui s’exhalent des corps dont la combustion s’est emparée ;
2. Ce serait à tort que l’on voudrait borner la propriété antiputride du charbon de bois à sa faculté absorbantes
3.° Enfin , l’acide carbonique est identique, quel que soit le corps duquel il est extrait , l’ex- périence et l’observation ayant prouvé que le gaz acide carbonique contenu dans la craie , le mbût de raisin, la bière, avait les mêmes propriétés que celui du charbon de bois.
Les propositions énoncées par M. Saissy ne sont pas à l'abri des objections les plus graves.
de Lyon. 41 : M. le docteur Eynard, à qui les Sciences utiles et les Arts économiques doivent tant de procédés ingénieux et de découvertes importantes , vous a fait connaître une machine en usage depuis long-temps en Suisse et en Allemagne, et qui est propre à faire du verinicelle avec la pomme de terre cuite à l’eau ; il vous a présenté en même temps une machine de son invention , beaucoup plus simple, et qui peut remplir le même but. -, La machine usitée en Allemagne, consiste dans un tube de bois d’un pied environ de lon- gueur , et de trois à quatre pouces de diamètre. Ce tube porte intérieurement , et dans sa partie inférieure , un épaulement qui sert à soutenir et à arrèter une plaque en métal, percée de trous ronds, d’une grosseur convenable. Un piston agit, à l’aide d’une presse supérieure à vis et x bonnet , sur les pommes de terre pelées , dont le tube est rempli; il les force à sortir en vermicelle par les trous de la plaque inférieure ; et attendu que le bâti de la machine est supporté à une certaine hauteur par quatre pieds , le vermicelle peut être reçu dans un vase placé au-dessous du tube, dont la direction est verticale.
M. Eyÿnard a substitué à cette machine une simple seringue en étain, terminée en forme d’arrosoir. Le fond du tube de cette seringue est fermé exactement avec un morceau de bois bien
Machine pret à faire e vermicelle de pommes de terre, par M. Eynard,
Du Cheva-
let-scie , le méme.
par
42 Société royale d Agriculturè
ajusté. M. Eynard a mis sous les yeux de la Société , du vermicelle de pommes de terre, fa- briqué depuis deux ans, d’après le procédé qu’il à indiqué. Ce vermicelle s’est trouvé parfaitement conservé.
Le même Mécanicien vous a montré le modèle en petit, d’une machine propre à couper avec facilité le bois de chauffage.
Dans cette machine sont réunis , à l’aide d'un assemblage également simple et solide , un che- valet et une scie ; ce qui a déterminé M. £ynard à l'appeler Cheralet-scie. La scie se meut entre deux coulisses, ce qui rend sa marche invariable, et empêche qu’on ne puisse en fausser la lame.
Sa marche est d’ailleurs horizontale, la scie sé trouvant maintenue dans cette position par une potence dont la branche la plus longue et des- cendante embrasse le montant postérieur de la scie , tandis que l’autre branche ; supportée par un rouleau supérieur fixé au cadre de la maz chme, porte à son extrémité un contre-poids qui, étant mobile , sert à régler la distance du centre du mouvement, et à partager également Femploi des forces entre les mouvemens alterna- tifs d'extension et de flexion des bras.
L'usage de cette scie présente les avantages suivans :
de Lyon. 43
L’ouvrier est à peine courbé ; il est placé soli- dement sur ses deux pieds ; ses bras n’ont à exé- cuter que le mouvement de va et vient ; ces deux mouvemens rencontrent à peu près la même résistance , parce que celui qui exigerait le plus de force , est secondé par la descente du contre- poids ; enfin, il suffit que la main qui conduit la scie appuie légèrement pour la faire mordre sur le bois qui est placé sur le chevalet.
M. Eynard , après avoir établi, d’après les lois de la mécanique et de la physiologie, tous les avantages de cette nouvelle scie , prouve que lon peut, par son usage , faire sans fatigue la moitié plus d'ouvrage qu’on n'en fait avec une scie ordinaire.
La première idée de cette machine est due à M. Gensoul, auteur de l'appareil du chauffage à la vapeur , pour la filature des soies. M. Eynard a développé Fidée de M. Gensoul, et il l'a exé- cutée avec succès.
Un autre habile mécanicien , M. Jambon, à présenté à la Société les modèles de plusieurs machines de son invention , que je vais tâcher de décrire en peu de mots.
L’une de ces machines est un abal-jour simple et commode : par les mouvemens qu’on lui donne, il laisse entrer autant de jour qu’en ont besoim
Abat - jour
mécanique R
}
ar M. Jam-
o7?,
44 Societé royale d'Agriculture
ceux qui travaillent à un art difficile et délicat. En le faisant monter et descendre , on ménage le jour , on porte l'ombre ou la clarté sur les objets , etc. Les lattes sont montées avec des chaînes de fer à anneaux ronds , de grandeur et de dimensions semblables. Les traversières destinées à supporter les lattes, sont aussi en fil de fer ; elles sont fixées de chaque côté, par une boule , à la grande chaîne qui sert de monture à Fabat-jour. Les moyens de faire monter et de faire descendre cet abat-jour , Sont les mêmes qu'on a pratiqués jusqu'ici. La nouvelle monture en chaîne n’oppose aucun obstacle à ce double mouvement. On fait mouvoir le tout, de l’inté- rieur de l'appartement , par une ouverture pra- tiquée à la traverse inférieure de la croisée. On adapte à l’entrée de cette ouverture, une poulie de renvoi, sur laquelle passent les cordes desti- nées à faire mouvoir l’abat-jour.
Notre collégue a exécuté en grand son abat- jour mécanique, à la demande de plusieurs par- ticuliers de cette ville , qui se félicitent de l’avoir adopté.
Une autre invention du même Mécanicien n'a pas obtenu un moindre succès : c’est une cheminée qui , à l’aide d’une disposition particu- lière , s'oppose à ce que des étincelles ou des éclats de bois enflammés , puissent être lancés
de Lyon. 45 dans un appartement dans lequel il n’y a per- sonne.
Le moyen employé par cet Artiste distingué, pour arriver au but qu’il s’est proposé, consiste en un treillis fort serré, fait en fil de fer, assez mince pour qu'il puisse avoir une certaine sou- plesse. La hauteur et la longueur de ce treillis sont proportionnées à l'ouverture de la cheminée; il est arrêté par une de ses extrémités, et cloué dans toute sa largeur sur un rouleau ou cylindre en bois , placé dans une position verticale , exté- rieurement à un des jambages de la cheminée.
Ce cylindre d’une certaine grosseur et d’une hauteur suffisante , se meut sur lui-même à l’aide de deux pivots qu’il porte en haut et en bas; il est encore armé d’un ressort à boudin, ou d’un contre-poids disposé de manière que, par son jeu, le treillis s’enroule de lui-même sur le cylindre.
Lorsqu'on veut empêcher les étincelles ou les éclats de bois enflammés d’être lancés par le feu sur le parquet ou sur les meubles de lapparte- ment , on déroule le treillis qui porte, à son extrémité supérieure et dans toute sa largeur, un fil de fer assez fort pour le tenir développé, et on l’arrête à un bouton ou crochet qui est placé à l'extérieur du jambage de la cheminée, opposé à la position du cylindre,
Couvre-feu par le même.
Aperçus sur JlaMinéralogie du déparie- ment, par M.
Barre fils.
46 Société royale d'Agriculture
Veut-on rendre libre l’ouverture de la cheminée? on décroche le treillis , et alors l’eflet du ressort à boudin ou du contre-poids, suflit pour enrouler le treillis sur le cylindre; il est arrêté dans sa marche par un petit crochet placé à côté.
Ce cylindre sur lequel s’enroule un treillis , nuirait à la décoration d’un appartement si, pour le recevoir , on n'avait disposé un placard à droite ou à gauche de la cheminée.
Tels sont , Messieurs , les Mémoires relatifs aux arts utiles, qui vous ont été communiqués ; il ne me reste plus, pour compléter l'analyse des travaux de la Société, qu’à dire un mot sur deux ouvrages d'histoire naturelle : l’un a pour objet la minéralogie de ce département ; l’autre, la Flore de nos contrées.
Le premier est un Aperçu minéralogique sur le département du Rhône ; il vous a été lu par M. Barre fils. Le second contient la description des plantes qui croissent spontanément autour de nous : il a pour auteur M. de St-Didier.
M. Barre fils s'occupe depuis plusieurs années à explorer notre département ; on n’en avait pas jusqu'ici soupçonné les richesses minéralogiques. : En parcourant le Mont-Cindre, M. Barre a trouvé des ammonites de toutes les espèces, des rautilites d’une grosseur extraordinaire, des dactilites, es-
de Lyon. 47
pèce de pholades pétrifiées , etc. ; il a rencontré près de Couzon, des variétés de chaux carbonatée cristallisée, d’une rareté extrême.
Près de Chasselay, de la Tour, de Vaugneray, de Chaponost , existent des filons de plomb jadis exploités, de la barite sulfatée en abondance, des cristaux de titane.
Différentes espèces de grès utiles pour les arts, sont communes dans les environs de l’Arbresle : on vient d’y découvrir une mine de charbon. Dans le voisinage gissent des filons d’antimoine; depuis peu les paysans en ramassent des échantillons qu'ils viennent vendre dans notre ville.
On trouve à Chaponost des granits renfermant des grenats; on y trouve aussi de la barite sulfatée de la plus grande beauté , etc.
Les communes de la Tour, Sourcieux, Che- viney , Sain-Bel , Chessy, récèlent des trésors dont la richesse a étonné le célèbre minéralogiste M. Schreiber. Votre pays , disait ce Savant à M. Barre , est une seconde Saxe. W s’étonnait beaucoup que de tant de mines, on n’exploitât que celles de Chessy.
M. Barre a examiné avec la plus grande atten- tion les mines de Chessy ; il en donne dans son Mémoire une description détaillée.
Ces mines sont cachées dans des bancs calcaires abondans en pectinites, nautilites et gryphlites.
48 Societe royale d'Agriculture La colline qui les recèle n’est élevée que de quelques toises au-dessus des terrains environnans.
Leur exploitation remonte aux premiers temps de la monarchie. Jusqu'à Charles VI, elles firent partie du domaine de la couronne; Jacques Cœur en obtint, sous Charles VIT , le baïl général. IL n’y a pas long-temps qu'on voyait des outils portant sa marque : c'était un cœur gravé sur la tranche de ces outils. Colbert en obtint la con- cession de Louis XIV ; elle fut accordée ensuite à - M. de Blumestein,saxon d’origine, et très célèbre mi- néralogiste ; elle resta long-temps dans sa famille, et passa à M. Jars , de l'Académie des Sciences , auteur d’un voyage minéralogique très-estimé. Le fils de cet homme célèbre est du nombre des concessionnaires actuels.
Les anciens travaux de ces mines sont immenses; ils ont été poussés à plus de six cents pieds sous terre : si l’eau ne remplissait pas une partie des puits et des galeries , deux ou trois jours ne suf- firaient pas pour les parcourir.
Le minerai est un mélange de cuivre, de fer et de soufre; on voit dans le Mémoire de M. Barre , les procédés employés pour l’extraire, le trier, le calciner, et pour obtenir ce qu’on appelle le cuivre de cémentation. L’Auteur rappelle le terrible incendie qui eut lieu en 1812, lorsqu'une montagne factice , formée de pyrithes de rebut ;
s’enflamma
de Lyon. 49 s’enflamma tout-à-coup ;il fait connaître les moyens que les ingénieurs employèrent pour prévenir les effets de ce vaste incendie.
Ce fut vers la même époque, qu’un riche filon fut découvert : il se compose de cuivre carbonalé bleu, substance nouvelle pour nos contrées.
Ce filon court du sud au nord , avec une incli- naison de 33 à 35 degrés; sa largeur est de douze à treize toises : on l’a déjà suivi dans une longueur de cent toises.
Le nduveau minerai bien lavé donne trente. cinq à trente-six pour cent, tandis que le cuivre pyri- theux, le plus riche des anciennes mines, n’a jamais donné plus de dix pour cent.
Ce filon nouvellement découvert intéresse la métallurgie par sa richesse ; 1l intéresse le natu- raliste par le grand nombre d'espèces et de variétés de mines de cuivre qu'il offre : quelques-unes d’entr’elles® ne S’étaient trouvées jusqu'ici qu’en Hongrie et même en Sibérie. Les gangues de ces mines présentent aussi des formes et des nuances très-curieuses ; c’est un grès tantôt rougeâtre , tantôt blanc, tantôt dur, tantôt friable ; c’est quélquefois une argile roüge , ou blanche , ou verte : le: grès rouge’est souvent traversé par des ‘vêines de !chaux carbonbiëé très“blanche, offrant la variété cristallisée , que M. Hauy appelle Pris- malique.
D
5o Societe royale d'Agricullure
M. Barre a mis sous les yeux de la Société uné centaine d'échantillons de minerai recueillis à Chessy; il les a rangés sous quatre espèces, chaque espèce offrant de quinze à vingt variétés.
Les quatre espèces sont, r.° le cuivre carbonaté bleu ayant pour appendice le cuivre carbonaté bleu épigène ; 2.° le cuivre carbonaté vert; 3.2 le cuivre oxidulé ou cuivre vitreux; 4.° le cuivre oxidé ferrifère.
La première espèce ne s'était trouvée jusqu'ici que dans les mines de Sibérie et de Hongrie ; c’est celle qui est la plus abondante dans le nouveau filon : elle offre quinze variétés.
La seconde espèce, ou le cuivre carbonaté vert, admet quatre variétés.
Le cuivre oxidulé ou cuivre vitreux eñ admet dix : toutes ces variétés sont décrites avec le plus grand soin par M. Barre: Ce minéralogiste promet de décrire dans un autre Mémoire les variétés de l'espèce désignée sous le nom de cuivre oxidé Jerrifère.
La Société a exprimé le vœu que le travail important dont je n’ai pu donner qu’ane analyse incomplète , fût poursuivi avec la sagacité dont nôtre Collégue a donné des preuves ; et qu’il fût publié par la voie de l'impression.
de Lyon. 51
Le travail de M. de S/-Didier est destiné à voir le jour, il a pour objet la Flore de nos climats: chaque article offre le dessin d’une plante et celui des organes de la fructification , et des autres caractères les plus essentiels de cette même plante; ces dessins, exécutés par M. de S/-Didier lui- même, unissent l'exactitude à l’élégance. En regard des dessins, on lit la description botanique de la plante, ainsi queses usages, sous les rapports de l’économie rurale et domestique, de la méde- cine et des arts. M. de St-Drdier a mis sous les yeux de la Société le manuscrit et les dessins du premier volume de cet ouvrage. Il travaille au second ; il s’occupe aussi à faire graver ses dessins; il ne tardera pas à faire jouir le public de la Flore Lyonnaise.
Flore de nos climats, par M. de St-Di- dier.
Rapport sur
les moyens d'affaiblhr les atteintes por- tées à l’Agri- culture par l'état de guer- re.
52 Société royale d’Agricullure
RAPPORTS.
Un petit nombre de Rapports vous ont été présentés. Vous avez entendu avec le plus grand intérêt celui que vous a lu M. Cochard, sur les moyens de réparer ou d’affaiblir les atteintes portées par l’état de guerre à l’agriculture de ce département.
Vous aviez été consultés sur cette question, et
_ vous l’aviez renvoyée à une Commission composée
de MM. Cochard, Rast- Maupas et Margaron ; c’est en son nom que M. Cochard vous a exposé les pertes immenses éprouvées dans nos cam- pagnes, par l'enlèvement d’un très-grand nembre de bestiaux , et les ravages qu’une épizootie cruelle exerce sur ceux qui nous restent. M. le Rapporteur craignait que nous n’ayons pas des moyens suf- fisans pour cultiver la terre; il pensait que la récolte des trémois serait à peu près nulle cette année ; mais c’est principalement pour la récolte de l’année prochaine, qu’il a exprimé les plus grandes craintes : car , dit-il, comment fumera- t-on la terre quand on manquera de paille et de bétail ?
Dans les communes où les troupes ont campé, les terres ensemencées ont été foulées aux pieds,
de Lyon. 55
les arbres à fruits, les ceps de vigne ont été brûlés , quelques villages ont été pillés de fond en comble, d’autres, qui ne se sont pas trouvés sur la ligne militaire , ont été ruinés par des réquisi- tions sans nombre et sans mesure, etc.
Heureusement que le produit principal de ce département est le vin et non pas le blé : ainsi, ses pertes ne sont pas aussi difliciles à réparer qu’on pourroit le croire.
Les principaux moyens que propose M. Cochard pour atteindre ce but, sont, 1.° de procurer des de- bouchés pour la vente du vin; 2. de ne laisser subsister sur les entrées du vin que les droits d'entrée appartenans aux villes; 3.° de réduire l'impôt sur le sel, dont le taux excessif nuit sin- gulièrement à l’agriculture , ete.
M. Fayssoles vous a donné un aperçu des dom- mages que le fléau de la guerre a causés aux babitans du faubourg de Vaise qu'il habite ; il a cherché à évaluer en argent ce qu’a dépensé ce faubourg en objets de réquisition et de nourri- ture des gens de guerre, et il ne croit pas exagérer en disant que ce faubourg a été grevé d’une somme de soixante-quatre mille francs.
Si un faubourg d’une médiocre étendue a dé- pensé 64,000 francs, quelle a été la dépense de la ville de Lyon ? quelle a été celle du dépar-
Dommages causés par la guerre au fau- bourg de Vai- se.
54 Société royale d'Agriculture tement ? quelle a été celle de tous les départemens qu'ont inondés les innombrables armées de la Coalition ?
Les traces de la guerre commencent néanmoins à s'eflacer par-tout ; bientôt nous jouirons, au sein de l'abondance et de la paix , des ineffables dou- ceurs d’un Gouvernement paternel.
Ancien M. Rast-Maupas a déposé dans vos archives, l'ecsronte du Un porte-feuille contenant toutes les pièces d’un combustible. ‘Concours ouvert en 1786, par l’ancienne Société d'Agriculture de Lyon.
La question proposée était ainsi conçue :
Trouver le moyen d'augmenter d'environ un fiers, au thermomètre de Réaumur, la chaleur produite par une cheminée ou par un poële, en ne consommant que la méme quantité de bors.
MM. Leroy , Guerre et Fayssoles ont compulsé ces Mémoires; ils vous ont rendu compte des vues utiles qu'ils renferment, et vous avez vu avec étonnement que l’un des concurrens, qui n’obtint pas le prix, avait exposé plusieurs dé- couvertes sur la combustion, qui depuis contri- buërent à la gloire du comte de Rumfort.
Rapportsur L'année dernière, vous reçûtes du Mans un ar dE Eye Egrenoir, machine propre à dépouiller facilement - nard. et dans un espace de temps fort court , la graine
de Lyon. 55 de trèfle de ses enveloppes. Vous avez nommé cette année une Commission pour essayer cette machine : cette Commission a été composée de MM. Eynard , Jambon, Rast-Maupas et /ey de Montléan. Elle a rempli sa mission en présence d’un grand nombre de membres de la Société,
et vous a fait son Rapport par l'organe de M. Eynard.
Il résulte de ce Rapport, que l'Egrenoir du Mans remplit parfaitement le but que son in- venteur s’est proposé: la graine de trèfle, soumise à son action , se dépouille de ses enveloppes sans efforts et en peu de temps ; elle n’est nullement endommagée par cette opération.
M. Jambon a ajouté à cette machine quelques perfectionnemens , et il s'est empressé d’en faire un modèle en petit. Vous avez recommandé lEgrenoir du Mans aux cultivateurs qui sentent toute l’importance de l’économie du temps et des bras dans les travaux champêtres.
Deux autres Rapports vous ont été présentés. Hs avaient pour objet deux ouvrages imprimés ; l'an , sur l’Agronomie; l’autre , sur l'Art vétéri- naire, dont les auteurs appartiennent à la Société.
Le premier vous a été adressé par votre hono- rable correspondant , M. Thouin, de l’Institut,
Rapport sur l'ouvrage de ! M. Thouin , relatif à la cul- ture des ar- bres: par. de St-Didier.
56 Societé royale d'Agricullure
et vous avez chargé MM. de St-Didier et Madiot de vous en faire connaître le mérite.
L’éüvrage de M. Thouin est relatif à la culture des arbres ; il se compose de la réunion de plu- sieurs Mémoires. M. de St-Didier vous a donné Vanalyse claire et précise de chacun de ces Mé- moires : tout ce qui concerne les arbres y est traité avec profondeur. Ainsi, l’auteur parle des moyens de faire naître ces grands végétaux par les semis, de les conserver et faire prospérer par les plan- tations. Les cultures convenables , les différens travaux , l'éducation appropriée à chaque espèce, la taille, etc. sont les objets de ses recherches. IL développe les modes divers de leur multiplication par le marcottage, la bouture , la grefle. Il déter- mine enfin les destinations variées qu’on peut leur donner; on peut les employer en haie, en palissades , en lignes, en massifs.
Tout ce que dit l’auteur est appuyé sur une longue expérience ; il a essayé presque toutes les méthodes qu'il recommande , et il en a constaté les avantages. Quelques-unes néanmoins avaient élé conseillées avant lui, par des Agronomes re- commandables : telle est celle qui consiste à isoler, au moyen d'un fossé circulaire, un jeune arbre planté dans un massif. M. Touin appelle ce
dé = 1 . - CRI procédé : plantalion en taupinière. Le savant et
de Lyon. 97 malheureux Varenne de Fenille en parle dans ses ouvrages ?
Les Mémoires qui traitent des marcottes et des boutures, sont remplis d'observations et de réfle- xions très-intéressantes sur plusieurs phénomènes physiologiques peu connus, et dont l’auteur a su déduire des conséquences importantes sous le rapport de la pratique. Il montre, par exemple, contre l'opinion générale, que la reprise des arbres résineux et verts est tout aussi assurée que celle des autres arbres , lorsqu'on emploie les marcottages, et sur-tout les boutures.
Ce Professeur célèbre expose dans le sixième Mémoire la monographie complète des grefles ; il y fait connaître plusieurs pratiques dont il est l'inventeur : telle est la greffe ingénieuse tentée avec succès au Muséum, qui consiste à insérer sur de jeunes orangers des rameaux chargés de feuilles et de fleurs. On voit, par l'effet de cette opération, des fruits sur ces arbustes avant l’année révolue ; ces charmantes miniatures peuvent, à la faveur des soins et des ménagemens convenables , persister pendant plusieurs années.
Le recueil plein d'intérêt , dont nous a entre- tenus M. de S1- Didier, est terminé par un Mémoire sur l'emploi du mâchefer, pour former des aires impénétrables aux vers et aux insectes,
58 Société royale d'Agriculture
et pour réchaufler par l'absorption des rayons lumineux les terrains crétacés et blancs.
M, de SI-Didier a conclu, en disant que tous les Mémoires dont se compose le recueil que vient de publier M. Thouin, sont marqués au coin d’une théorie lumineuse et d’une pratique con- sommée,
Les principes agronomiques, développés pro- fondément dans cet ouvrage , sont ceux que pratique M. Madiot, et qu'il avait puisés dans les cours du Muséum d'Histoire naturelle, où M. Thouin enseigne l'Agriculture depuis longues années.
M. de St- Didier s'étonne , en finissant , de ce qu’en France ce n’est que dans la capitale qu’on peut suivre des cours d'Agriculture, tandis que les écoles où l’on enseigne le premier des arts sont si multipliées en Angleterre et en Alle- magne. Il émet le vœu qu’une Ecole d'économie rurale soit établie dans notre ville.
La Société n’a pas oublié le projet qui lui fut présenté sur cet objet, il y a plusieurs années ; elle se rappelle l’intérêt que ce projet inspira à NL J'Herbouville , et les obstacles qui s’opposèrent à son exécution. Espérons que ces obstacles s'éva- nouiront bientôt. Le temps ne peut pas être éloigné où se développeront avec vigueur tous les germes
de Lyon. 59
de la prospérité et de la véritable richesse de notre belle France.
Le livre que vous a soumis M. Gokier , et dont M. Rainard vous a rendu compte, est un recueil de Mémoires sur l'Art vélérinaire, dont la plus grande partie avait déjà été adressée à la Société royale d'Agriculture de Paris, et avait valu à l’auteur plusieurs médailles d’or, et le titre de Correspondant de cette Société célèbre. Ainsi, avant d'être publié, le mérite de l'ouvrage de notre /Collégue était reconnu , et son succès assuré.
M. Gohier a recueilli des observations et tenté des expériences sur toutes les parties de la Science vétérinaire. Il parle d’abord d’un cas très-singulier d’hermaphroditisme dans un cheval, et d’un fœtus de poulain dont les os étaient bien formés , et qui était tellement petit, qu'il pouvait être contenu daus un dé à coudre.
Il rapporte les expériences auxquelles il s’est livré pour constater les propriétés médicales de l'ellébore blanc, et les qualités vénéneuses de l'azédérach. Il rapporte les épreuves qu'il a mul- tipliées pour déterminer jusqu’à quel point est contagieux Je virus morveux ; il expose les ten- tatives qu'il a faites pour inoculer le virus. de la gourme; il conclut de ses recherches sur cet
Rapportsur l'ouvrage de M. Gohier, re- latif à la Méde-
cine et à la Chirmgie vé- térinaires; par
M. Rainard.
60 Société royale d'Agriculture objet, qu’il seraït avantageux de gourmeliser les poulains de même que lon clavélise les agneaux.
Trois maladies peu connues sont les sujets de trois Mémoires , où elles sont décrites avec le plus grand soin. Ces trois maladies sont la courbature , le mal de tête de contagion , et les verrues singulières qui affectent souvent les che- vaux blancs ou gris. L’Auteur examine dans un autre Mémoire , si les animaux domestiques sont sujets au croup. Il se prononçe pour l'affirma- tive, et il appuie son opinion sur des faits pé- remptoires. ‘
On croyait à cine à la régénération de la totalité de longle du cheval. M. Gohier a vu plusieurs exemples remarquables de cette régé- nération ; il en explique le mécanisme , et il donne les moyens de la favoriser.
On avait prétendu que la vaccine était le pré- servatif assuré de la maladie des chiens, connue sous le nom de catarrhe nazal. M. Gohier op- pose à cette assertion des expériences positives. Il à pareillement fait justice des prétendues grefles animales , annoncées avec assurance par üun Docteur italien , d’après un ancien Chirur- gien français.
M. Rainard vous a donné l’analyse très-étendue de ces diflérens travaux ; il vous a parlé d’autres Mémoires du même recueil , que la nécessité
de Lyon. 6x d’abréger me force à passer sous silence. On peut conclure de son rapport, que l'ouvrage qui en fait l'objet est d’une grande utilité, non-seulement pour les Vétérinaires, mais encore pour les Agriculteurs , les Ecuyers , les Amateurs de chevaux , et tous ceux qui s'occupent des Sciences physiques et naturelles.
Plusieurs volumes doivent suivre celui que M. Gohier vient de publier Ils ne lui seront sans doute pas inférieurs ; et leur auteur se placera au rang des Ecrivains qui auront le plus con- tribué aux progrès de l’Art vétérinaire.
,
Je ne dois pas passer sous silence un opuscule de M. Gohier, sur lequel M. Rarnard_ vous a aussi parlé : c’est un tableau synoptique des.vices rédhibitoires reconnus dans la plupart des ci- devant provinces du Royaume. M. Raïnard vous a fait connaître le plan de cet opuscule, et le degré d'utilité qu’il présente.
Un assez grand nombre d’autres ouvrages im- primés vous ont été adressés par leurs Auteurs ; vous ne les avez pas crus de nature à être ren- voyés à l’examen d’une Commission ; vous vous êtes bornés à les faire honorablement déposer dans votre Bibliothèque. En voici la liste.
62 Sociélé royale d'Agriculture
OUVRAGES IMPRIMÉS, Adressés à la SocrÉTE par leurs Auteurs.
1.° Tableau synoptique des différentes voies par lesquelles les maladies épizootiques conta- gieuses peuvent se communiquer , soit des ani- maux aux animaux, soit des animaux à l'homme, avec les moyens propres à prévenir cette com- munication ; par M. Gohier, professeur à l'Ecole royale vétérinaire de Lyon, etc. ;
2.9 Rapport sur l’Epizoolie régnante, présenté à M. le comte de Bondy , préfet du département du Rhône; par L.F. Grognier, professeur à FEcole vétérinaire de Lyon, etc., le 7 mai 1814 ;
3.2 Avis du Directeur de l'Ecole royale vété- rinaire de Lyon , aux Propriétaires des bêtes à cornes, du département du Rhône, sur lEpi- zootie régnante ;
4° Arrêté de M. le Préfet provisoire du Fihône ; concernant l’Epizootie régnanté, dû 17 avril 1814;
5.9 Avis de M. le Préfet provisoire du Rhône , aux Habitans des campagnes , concer- nant l'Epizootie régnante, du 179 avril 1814 ;
de Lyon. 63
6.2 Arrêté de M. le Préfet du département du Rhône, concernant l’Epizootie régnante , du 28 août 1814;
7 Constitution médicale, ou Résumé des maladies observées à l'Hôtel-Dieu de Lyon, pendant le 4€ trimestre de 1812 et le 1." de 1813 , suivi de réflexions générales sur ces ma- ladies , lues dans le Comité des Médecins de l’Hôtel-Dieu de Lyon , le 17 juin 1813 ; par M. le docteur Laudun , médecin de FHôtel- Dieu , etc. ;
8.0 Tableaux de concordance des genres d’un pinax des plantes européennes ; par J. P. Mouton- Fontenille de la Clolte , professeur d'Histoire naturelle à la Faculté des sciences de l’Académie de Lyon, etc. ( Cet ouvrage est dédié à S. À. R. Moxsteur , Frère du Roi. )
9. Coup-d’œil historique , agricole , botani- que et pittoresque sur le Monte Circello ; par M. Thiébaut de Berneaud ;
10.0 Opinion de M. Riboud, membre de la Chambre dés Députés, sur lé projet relatif aux finances , séance du 30 août 1814 ;
11.0 Exposé et développement des motifs de la proposition présentée à là Chambre des Dé- putés , par M. Riboud , le 30 juin 1814 ;
12.0 Précis de ce qui s’est passé en France, relativement aux bêtes à laine d'Espagne , depuis
G4 Sociélé royale d'Agriculture leur introduction jusqu’à : l'époque actuelle , et moyen d'en ranimer la propagation ; par M. Tessier, ispecteur-général des bergeries, etc. ; 13.0 Résumé des motifs qui doivent détermi- ner la liberté d'exporter des mérinos et leur laine ; par M. Tessier ; 14.9 Réponse à un Mémoire intitulé : De lEx- portlation des laïnes françaises ; par M. Tessier ; 15.0 Notice sur la Bergerie impériale du dépar- tement de la Sarthe ; par M. Tessier ;
16. Notice sur l’Épizootie qui a régné en 1812 sur les troupeaux des Lèêtes à laine des dé- partemens méridionaux de France ; par M. Les- chenault , inspecteur particulier du 1. arrondis- sement des dépôts de beliers ;
17.0 Notice sur une variété hâtive de pommes de terre , cultivée en 1813 dans le jardin du conservatoire des Arts et Métiers ; par M .Sageret, membre de la Société d'Agriculture de la Seine ;
18.0 Mémoire sur-les Semis de la Solaunée parmentière on pomme de terre, d'après les expériences faites à diverses époques , et récem- ment en 1813, par M. Sageret ;
19.° Lettre de M. le comte François de Neuf- chäteau, sux un moyen d'économiser les pormes
de terre de semence ; 20.9
de Lyon. 65 20.° Instruction rédigée par ordre de 8. Exec. le Ministre dé l’intérieur, dans laquelle sont indi- qués les travaux les moins coûteux et les plus économiques , auxquels on peut se livrer avec succès , pour suppléer aux semences de mars , lorsqu'elles n’ont pu être faites aux époques or- dinaires ; par MM. Challan , Yvart , Tessier, Sylvestre , de Lasteyrie, Petit de Beauverger , S2-Martin ; À 212 Notice sur M. Parmentier, membre de la Société philantropique , décédé en 1813, lue à l'assemblée générale , le 21 mai 1814 , par
M. Huzard ;
22° Notices biographiques sur MM. Hubert- Paschal Ameïilhon, Edme-Hilaire Garnier Des- chênes , Etienne de Vitri, et Michel Beljambes , membres de la Société d'Agriculture du départe- ment de la Seine ; par M. Sybestre, secrétaire perpétuel ;
23.9 Discours prononcé au nom de la Société d'Agriculture, du département de la Seine, le 21 décembre 1813, par M. Sybesfre , secrétaire perpétuel de la Société , sur la tombe d’Antoine- Augustin Parmentier, membre de la Société , et son ancien président , mort le 17 décembre 1813;
24.9 Programme de la Séance publique de la Société d'Agriculture du département de la
E
66 Societé royale d Agriculture
Seine , tenue le dimanche 25 avril 1813, sous la présidence de Monseigneur le comte de Monta- livet, ministre de l'intérieur ;
25.° Rapport fait à la Société d'Agriculture du département de la Seine, dans la séance publique du 25 avril 1813, sur le concours des Mémoires et Observations de médecine véterinaire-pratique; par MM. Bosc, Desplais, Girard, Huzard, Olivier, le comte S/-Martin de Lamotte ;
26.2 Supplément à l'Annuaire de la Société d'Agriculture du département de la Seine , pour lan 1814;
27° Mémoire de la Société d'Agriculture de la Seine, T. 1,9,10, 12, 13,14, 20 et 26;
28.° Programme d’un concours pour les essais comparatifs sur l’enfouissement des plantes pour engrais ;
29. Précis analytique des travaux de la Société des Sciences , Arts et Agriculture de Nancy, pendant le cours des années 1811 et 1812 ;
30.2 Compte rendu des Travaux de la Société d'Emulation et d'Agriculture du département de VAin , pendant l’année 1813 ; par M. Gabriel de Moyria , secrétaire-adjoint ;
31.° Programme des prix que la Société , éta- blie à Paris pour l’encouragement de l’industrie
de Lyon. 67 nationale , se propose de décerner dans les années 1814, 1819 et 1817;
32.0 Instruction sur lutilité de la culture des féves et des pommes de terre dans le départe- ment du Calvados ;
33.0 Circulaire relative à la culture du Pastel ;
34.2 Notice sur les Bains de Bagnols , dépar- tement de l'Orne ;
35.2 Notice sur la troisième exposition publique
des productions des arts du département du Calvados ;
36.2 Description de l'ouverture de lavant-port de Cherbourg , qui a eu lieu le 27 août 1813;
37.2 Notice sur M. Leclerc de Beauberon, rec- teur de l’université de Caen , etc. ;
38.0 Fête décennale de la Société d'Agriculture et de commerce de Caen, célébrée le 1.% août 1811;
39.2 Programme d’une fête donnée par la So- ciété d'Agriculture et de Commerce de Caen, à M. le Préfet du Calvados, le 18 juillet 1810 ;
40. Discours adressé aux Commerçans notables de Caen, convoqués le 26 avril 1810 , pour pro- céder à la nomination des juges du Tribunal de commerce de cette ville.
( Les neuf derniers articles ont été adressés à E 2
68 Societe royale Agriculture la Société par M. Lair, secrétaire de la Société d'Agriculture et de Commerce de Caen. )
La Société reçoit les principaux journaux qui ont pour objet les Sciences et les Arts ; elle est dañs l'usage de les remettre à quelques-uns de ses Membres , en les chargeant de lui faire con- naître, par un rapport verbal, ce qu’ils renfer- ment d’important sous le rapport des matières qui sont le sujet de ses recherches ; c’est aïnsi qu'elle se tient au courant des découvertes les plus récentes. MM. Saïssy , Barre , Fayssoles , Leroy - Jolymont, Grognier , ont présenté sur ces ouvrages périodiques , des rapports plus ou. moins étendus , dont quelques-uns ont donné lieu à des discussions intéressantes.
Vous étiez arrivés à l’époque de la clôture de vos séances , et vous vous félicitiez de ce qu’en vous rendant compte de vos travaux , votre secré- taire n’aurait à déplorer la perte d’aucun de vos collégues. Mais dans ce moment même, M. le docteur Gilibert touchait au terme de sa longue et honorable carrière.
Je ne renverrai point à un autre temps le tribut de regrets et d’estime que je dois payer, en
de Lyon. 69
votre nom , à la mémoire de cet homme respec- table.
Plusieurs Membres titulaires ayant passé à la classe des émérites, ou ayant changé de rési- dence, ils ont laissé des places vacantes : vous les avez remplies en appelant MM. Margaron , pro- priétaire et maire de Dardilly ;
Guillemet, professeur de physique à la Faculté des Sciences de l’Académie de Lyon ;
Thorombert , avocat , membre des Sociétés lît- téraires de Lyon et de Bourg ;
Barre fils , pharmacien et minéralogiste.
Vous avez inscrit sur la liste de vos corres- pondans , le nom illustre de M. de Fontanes, Grand-Maître de l’Université royale de France.
Je vous rappellerai , Messieurs , en finissant , les sentimens dont vous fütes pénétrés à la lec- ture d’une lettre ainsi conçue :
« Un vœu spontané s'échappe de tous les » cœurs , se répète de bouche en bouche. On » désire que la statue du bon Henri soit rétablie » et devienne, comme par le passé, le plus » bel ornement de la Capitale.
» Le nom de Henri IV est gravé dans tous » les cœurs, il est prononcé avec le même » attendrissement par le Magistrat et le Guer- » rier , par l’Agriculteur et le Commerçant.
Présentation 49. A. R: Monsieur,
mo Societé royale d'Agriculturè
_» Le pauvre, dans sa chaumière , répète » encore lexpression simple et naïve du vœu » que formait le meilleur des Rois en faveur » des plus pauvres de ses sujets. »
Votre Président vous proposa de souscrire pour le rétablissement de la statue du bon Henri. C’est à l'unanimité et par acclamation , qu'une proposition de ce genre devait être
adoptée. Vive le Roï !
Un Prince, héritier de la noble franchise, de l'ineffable bonté et de l’affabilité touchante u bon Henri, a paru dans nos murs ; il a daigné recevoir une députation de la Société royale d'Agriculture : M. de Lachassagne qui la présidait , a parlé en ces termes :
« MonsEIGNEUR,
» La Société royale d'Agriculture vient vous » présenter ses respectueux hommages; ses vœux » sont comblés , puisque les descendans du « grand Henri, qui aimait les agriculteurs , » leur sont rendus et les protègent. Nos modestes
2
p)
pb] » »
de. Lyon. 71 travaux ont un but d'utilité publique , que V. A. R. saura apprécier.
» Daignez, Monseigneur , être , auprès de Sa Majesté , l'interprète de nos sentimens de
fidélité et d'amour pour son auguste per- sonne. »
S. À. R. Moxstreur a daigné répondre :
« Continuez, Messieurs , à améliorer la cul- ture des champs#Le Roi connaît l'importance et l'utilité de vos travaux ; soyez bien per- suadés que le sûr moyen de le servir et de lui plaire , est d’être utile à l'Etat. »
M, Thorom- Éert. sur la végétation,
M, Guillemet, sur les con- naissances que doit posséder l'Agronome.
72 Sociélé royale d'Agriculture
SÉANCE PUBLIQUE.
Après la lecture du Compte rendu , M. Tho- rombert a prononcé son discours de réception ; il a parlé de la végétation; il a développé , avec
un talent distingué , les paradoxes suivans :
10 La tendance naturélle qu'ont certains élémens les uns vers les autres , le centre d’affi- nité autour duquel ils se réunissent , déter- minent la naissance du végétal ;
2.0 La résistance moindre qu'il éprouve en s'élevant , à cause de la raréfaction de Fair, détermine son ascension ;
3.2 L’attraction qui l’attire également dans tous les sens vers la terre, l’oblige de tenir , en s’élevant , la ligne perpendiculaire ;
4° Enfin, le plus ou moins de raréfaction de l'atmosphère , le plus ou moins de chaleur, dé- veloppée par Paction de la lumière, le déter- minent à s’incliner de tel ou tel côté.
M. Guillemet a aussi payé le tribut que le règlement exige des récipiendaires. Il a prouvé , dans un discours de peu d’étendue, qu’un Agro- nome doit avoir des connaissances précises sur
de Lyon. 73 Yorganisation végétale, la physiologie des plantes , la théorie des engrais , l'art chimique de con- naître et de préparer les terres. Il a démontré enfin les rapports qui lient la Botanique à l'Agronomie.
M. Deschamps a lu une notice sur la possibi- lité de retirer différentes couleurs de la feuille de la vigne, prise dans un état convenable de maturité.
Ce Chimiste a fait ramasser des feuilles de vigne qui, par les progrès de la végétation , étaient devenues rouges ; il les a fait sécher et les a fait servir aux expériences suivantes :
Une poignée de ces feuilles a bouilli légère- ment dans une suffisante quantité d’eau ; on a passé la décoction, et on y a trempé un éche- veau de soie aluné, pendant une demi-heure ; cet écheveau en a été tiré teint en rose-clair.
Un autre écheveau de soie ayant été mis pen- dant une demi-heure dans une eau de potasse , a ensuite été trempé dans le bain de feuilles de vigne , il a acquis une couleur de bronze-clair.
Un troisième écheveau de soie a trempé pen- dant demi-heure dans une eau qui tenait en dissolution de lacétate de plomb ; on l’a mis ensuite dans le bain de feuilles de vigne ; il y a contracté, au bout de quelques minutes , une belle couleur nistache.
M. Deschamps sur le principe colorant des feuilles de vigne,
74 Société royale d'Agriculture
Un quatrième écheveau , passé au mordant de sulfate de fer, et mis dans le bain , a pris ; au bout d’un quart d'heure , une couleur de cigogne-olive.
Un cinquième écheveau , passé au mordant de nitro-muriate d’étain , et mis dans le bain de feuilles de vigne , en est sorti avec une cou- kur de lie de vin.
M. Deschamps a présenté à l'assemblée , des échantillons de soie, teints par les procédés qu'il venait d'indiquer.
La séance a été terminée par la lecture des Programmes de deux sujets de prix; l’un de ces programmes a été lu par M. Guerre , l'autre
par M. Eynard.
de Lyon. 75
PROGRAMME D'UN PRIX
SUR LA CULTURE DES ARBRES EXO®FIQUES.
La Société avait proposé , l’année dernière , pour sujet de prix, la question suivante :
Jusqu'à quel point convient-il de propager dans nos climats, la culture des arbres exotiques , sous le double rapport de l'utilité et de l'agrément ?
Cette question ayant peut-être paru trop étendue, aucun Mémoire n’a été envoyé au Concours.
Cependant , la Société ne pouvant se dissi- muler l'importance d’une discussion sur l'utilité ou les inconvéniens que peut présenter la cul- ture des arbres exotiques, trop vantée par les uns, trop dépréciée par les autres, croit devoir reproduire la question sous un point de vue plus borné ; elle la propose en ces termes :
Quels sont les arbres exotiques, fruitiers , forestiers et dagrément, que lon cullive avec le plus d'avantages et de facilité dans nos climats ?
76 Societé royale d'Agriculture
La question ainsi restremte, devient plus
susceptible d'être traitée dans l’espace d’une année.
On demande que les concurrens appuient leurs assertions sur des observations et des faits bien constatés. d
CONDITIONS DU CONCOURS.
Les Mémoires doivent être adressés, francs de port, avant le 30 juin 1815 ( ce terme est de rigueur), à M. Grognier, Secrétaire de la Société, à l'Ecole royale Vétérinaire.
Les Mémoires ne seront point signés ; ils porteront une devise. On y, joindra un billet cacheté , qui contiendra la devise ainsi que le nom et l’adressé de l’Auteur.
On n'ouvrira que les billets des Mémoires qui cbtiendront le prix ou l’aceessit.
Le Prix, qui est une médaille d’or de 300 fr., ou la même somme en numéraire, au choix de l’Auteur couronné, sera décernée dans la Séance publique, du r.°" mercredi de septembre 1815.
Les Membres titulaires de la Société sont seuls exceptés du Concours. (
de Lyon.
PROGRAMME D'UN PRIX
NI ne |
POUR L'INVENTION D'UNE NOUVELEE MANIÈRE DE RAMONÈR LES CHEMINÉES.
Le ramonage des-cheminées est une des opé- rations les plus importantes de l’économie domestique : on sait à quels dangers expose le défaut de ramoner les cheminées, ou un ramo- nage incomplet.
Lorsque les tuyaux des cheminées avaient de grandes dimensions, un homme, ou au moins un enfant, pouvait les parcourir dans toute leur étendue et en atteindre toutes les faces et les inégalités. Cette manière de ramoner les cheminées était sans doute la meilleure; mais depuis que les tuyaux des cheminées sont réduits à de petites dimensions et qu’on les devoie en diflérens sens, ce mode de ramonage est devenu impraticable ; on lui a substitué un fagot qu'on tire de biais, au moyen d’une corde. Quelque forme que lon donne à ce fagot, il n’atteint pas entièrement les quatre
78 Soctélé royale d'Agriculture
côtés de la gaine, et il ne détache qu’une partie de la suie; aussi voit-on souvent le feu prendre à des cheminées récemment ramonées ; on a vu d’autres fois le fagot tellement engagé dans les sinuosités de la gaîne, qu’on a été obligé d'y mettre le feu.
Frappé de ces inconvéniens, un Membre ütulaire, qui ne veut pas être connu, a fait verser , dans la caisse de la Seciété , une somme de cent francs, pour la découverte d’un mode de ramonage des cheminées, préférable à celui qui a été usité jusqu’à ce jour.
Pour remplir les vues de bien public, qui animent un de ses Membres, la Société met au concours le problème suivant :
Trouver une machine qui remplace, avec avan- age, le fagot de bouleau dont on se sert pour ramoner les cheminées, telle que serait un man- nequin élastique dans tous les: sens, capable de se préler aux diverses formes et dimensions des tuyaux des cheminées.
Ce n’est ni par un Mémoire, ni par un plan, mais seulement par la présentation de la machine elle-même, en état de fonctionner, que les concurrens peuvent remplir les vues de la Société.
Le Prix sera de cent francs en numéraire, et la Société ajoutera à cette somme une de
de Lyon. 7Ù ses médailles d'argent. Il sera décerné dans la Séance publique, du premier mercredi de sep- tembre 1815.
Les machines et mémoires explicatifs doivent être présentés à la Société, avant le 1.7 juillet, ou adressés à M. Grognier son Secrétaire, de- meurant à l'Ecole royale Vétérinaire.
On fera l'expérience des machines en pré- sence des concurrens, s'ils se font connaître; et s’ils veulent rester inconnus, ils renfermeront leurs noms et leur adresse, dans un billet cacheté, qui contiendra aussi une devise, pa- reille à celle qu'ils placeront en tête de leurs Mémoires. Les billets ne seront ouverts qu’au- tant que les Mémoires auraient été jugés dignes du Prix ou d’une mention honorable.
80 Société royale d'Agriculture
NOTICE
SUR M. GILIBERT.
M. Jean-Emmanuel Gilibert, ancien premier médecin de Stanislas Poniatouski, Roi de Po- logne, et Inspecteur des Hôpitaux de S. M. en Lithuanie ,ancien professeur d'Histoire naturelle, Botanique et matière médicale à Grodno, à Wilna, à Lyon; ancien Président de la Société d'Agriculture , et du Jury de l'Ecole vétérinaire de cette dernière ville; Membre de la plupart des Sociétés savantes de l’Europe, etc. etc., était né à Lyon en 1741 : sa famille le destinait à l’état ecclesiastique ; sa vocation l’entraïîna vers la médecine : il partit pour Montpellier en 1760. Deux ans après il soutint avec éclat sa Thèse; elle avait pour sujet : /e pouvoir de la nature pour la guérison des maladies. W ÿ expose les principes hypocratiques dont il ne s’est point écarté pen- dant un demi-siècle de la pratique médicale la plus heureuse.
Peu
de Lyon: 8t Peu de temps après son retour de Montpel- lier , M. le docteur Gilbert publia un livre inti-
tulé de 7 Anarchie médicinale, qui le fit connaître du grand Haller.
Le ministre de Portugal et celui de: Pologne, demandèrent en même temps au plus illustre Médecin du siècle, un sujet capable de fonder une Ecole de médecine. Haller leur proposa M. Gilibert; celui-ci opta pour la Pologne, et il partit pour” Grodno en 1775. Cette ville eut bientôt un superbe jardin botanique. Notre com- patriote fut appelé à Wilna; il y enseigna l'Histoire naturelle et la Médecine avec un succès brillant : les Polonais admiraient la manière facile et élégante dont il s’exprimait en latin. Le Roi l’honorait de sa familiarité. Il daigna tenir son fils sur les fonds du baptême.
Bientôt des intrigues de cour dégoûtèrent M. Gilibert du séjour de la Pologne ; l’excès du travail avait altéré sa santé : il obtint sa retraite, et revit sa patrie en 1783. La confiance publique ly attendait; il fut nommé, en arrivant, Médecin de l’'Hôtel-Dieu, Médecin en chef des épidémies, Professeur au Collége de médecine, Membre de PAcadémie des Sciences et Membre de la Société royale d'Agriculture de Lyon.
Estimé, chéri de ses concitoyens; le premier
82 Société royale d'Agriculture dans son art, heureux dans l'intérieur de sa maison, M. Gilider! coula dix ans de bonheur...
En 1793, les bons citoyens eurent un mo- ment de triomphe ; M. Gililert fut nommé Maire; les anarchistes ne tardèrent pas à pré- valoir. M. Gilibert fut plongé dans un cachot. On n'osa pas l'envoyer à la mort.
Lyon prend les armes, M. Grlibert. est un des principaux moleurs de ce généreux mouve- ment; il préside la commission départementale. Lyon cède plutôt à la famine qu'aux eflorts de l'armée qui presse ses murs ouverts de toutes parts; une colonne intrépide, commandée par le brave Précy, se fait jour à travers les lignes ennemies. M, Gilbert, le fusil sur l'épaule , marche à l'avant-garde de cette colonne. Bientôt il est forcé d’errer d’asile en asile. Il voit pen- dant 18 mois la mort marcher sur ses pas.
Rentré dans sa chère patrie , il y retrouva là confiance publique. Le temps qu’il dérobait à la pratique la plus étendue, il le consacrait à l’en- seignement de l'Histoire naturelle et à la pu- blication d'ouvrages importans sur cette vaste par- tie des connaissances humaines. Il fonda le Jardin botanique de la Déserte, et il fut un des restau- rateurs de Ja Société royale d'Agriculture , His- toire naturelle et Arts utiles.
On Favu présider dans lemême temps.un grand
de Lyon. 83 nombre de Sociétés qui s'honoraïient de le compter parmi leurs membres : il occupait le fauteuil _ de l'Académie, de la Société de médecine, de celle d'Agriculture, du Conseil d’Administra- tion, de l'Ecole centrale, du Jury de l'Ecole vétérinaire, etc.
Il entretenait une correspondance suivie avec plusieurs Savans du premier ordre. Les étrangers de marque, qui traversaient notre ville, ne man- quaient pas de visiter un homme dont la réputation s'était étendue dans l’Europe entière; son. cabinet était toujours plein de :malades. qui allaient chercher des secours, et de jeunes Médecins qui allaient chercher des leçons. Sage économe de son temps, il le distribuait de manière à suflire à tout; une constitution robuste se prêtait aux excès du travail.
Sa santé s'altéra profondément en 1810; des eceès fréquens de goutte et des douleurs aiguës ‘dans la vessie, le forcèrent à garder la chambre; il a souffert pendant quatre. ans avec une inal- térable patience, et il a succombé le 2 Septem- bre dernier, étant âgé de 73 ans.
Voici la liste peut-être incomplète des ou- vrages qu'a laissés M. le Docteur Géibert :
1.0 Les Chefs-d'œuvre de M. de Sauvage, où Recueil des dissertations de cet Auteur, qui ont remporté le prix dans. différentes Académies ,
F2
84 Société royale d'Agriculture
corrigés, traduits ou commentés par M J.-E. G, Lyon, 1770, 2 vol. #n-12 ;
2.0 L’Anärchie médicinale. Neufchâtel, 1772; 3 vol. i7-12;
3.0 Indagatores nature in Lithuania; anno 1781, Wilnæ; typis sacræ regiæ majestatis pensès Aca- demiam; un vol. 77-8.0;
4° Exercilium Boïanicum ir Schola principe universitatis vilnensis peractum die 15 mensis julii, anno 1782, præside Joanne Emmanuel Gilibert ; x vol. in-12;
5.0 Prœlectiones Artonii de Haër , coloniæ Al- lobrogam, 1784; 2 vol. ën-42;
6.2 Caroli Linnæi Bofanicorum principis systema plantarum Europæ , curante Joanne Emmanuel Gilibert, etc. Coloniæ Allobrogum, 1785; 4 vol. in-8. »
79 Caroli Linnæi fundamentorum botanicorum pars prima ; Coloniæ Allobrogum, 1786; 2 vol. in-8.° (Le 3€ vol. de ce Recueil parut en 1787.)
8.0 Joannis - Emmanuel Gilibert, adversaria medico-practica ; Lugduni, 1791 ; 1 vol. #n-8.0 ;
9° Joannis-Emmanuel Gilibert, exercitia phy- tologica ; Lugduni Gallorum, 1792; 2 vol. ën-8.° ;
10.2 Démonstration élémentaire de Botanique. (Cet ouvrage, qui est à la quatrième édition, avait d’abord été destiné spécialement pour les Ecoles vétérinaires , et le plan: en avait été conçu par
de Lyon. 85 MM. de la Tourette et Rozier. Ces deux Savans s’adjoignirent M. Gilibert,et celui-ci a publié seul la 3.° édition de ce livre,en 1787 , et la 4° en 1796; il l'a augmenté au point d'en constituer quatre gros vol. 1-82, au lieu de deux qu'il avait dans la 17° et la 2€ édition );
11.9 Le Médecin naturaliste, ou Observations de Médecine et d'Histoire naiurelle ; Lyon, an 9—1802;1 vol. 7-12;
12.0 Abrégé du Système de la Nature de Linné ; Lyon, an 10— 1812; 1 vol. 7-8;
13.° Histoire des plantes d'Europe; Lyon,1806; 3 vol. zn-8.°;
14° Le Calendrier de Flore ; Lyon 1809 ; 1 vol. zn-8.9
On voit que la plus grande partie des ouvrages de M. Gilibert sont relatifs à la Botanique ; c’est comme Botaniste et continuateur de Linné, que son nom est connu de l’Europe savante. Deux genres de plantes portent le nom de Gäibertia: l’un a été constitué par le célèbre Gmelin, Vautre par MM. Ruiz et Pavon, auteurs de la Flore du Pérou.
Le fils de M. Gilibert se montre digne du nom recommandable qu’il porte. Jeune encore, il a
86 Société royale d'Agriculture
publié sur la Médecine plusieurs ouvrages, dont l'un intitulé Traité du Pemphigue, Ai à valu des distinctions académiques et. l'estime. des premiers Médecins du Royaume. Il:est des fa- milles privilégiées , dans lesquelles la science, les talens et la célébrité, sont un héritage M se transmet de père en fils.
de Lyon. 87
TABLEAU DES MEMBRES
De la Société d'Agriculture, Histoire naturelle et Arts utiles de Lyon.
BUREAU. MM. Le Préfet du départ. , Le Maire de Lyon, Le Baron ne Lacnassacne, Vice-Président. Grocnier, Secrétaire. Leroy-Jorymoxr , Secrétaire-@djoint, chargé des Archives. Barre, ‘Trésorier.
MEMBRES TITULAIRES.
Présidens d'honneur.
AN 1798. MM. MM. Rasr pe Maupras. Mouron-FoNTENILLE PE RIEUSSEC. LA CEOTTE.
SIONEST. GROGNIER.
88 Société royale d'Agriculture
I 798 ML.
Laupux. TABARD.
WIiLLERMOZ oncle, 1800.
DuJAT D'AMBÉRIEUX. 1801.
Le Chevalier Nucues. DEscHAMpPSs aîné. MOGNAT DE L'ÉCLUSE. Le Baron DE LacHas- SAGNE.
1802. GoNIN. M CARELELE. DE ST-TRIVIER. DE SAINNEVILLE. FAISSOLLES. DE MoibiirE. Raymonp.
1803. DE LA FERRIÈRE.
1804. MM.
REY DE MONTLÉAN. DE LA CHAPELLE. DE CHAmBosr.
1805. GOuHIER. DE VILLIEU.
1806. LEROY JoLyMoNT. LoMBARD.
1807. GREPPO fils. MOGNAT DE LIERGUES. EyNarp. MaAD10T.
1806. PonNAT. BARRE. ARTAUD.
1809. JAMBON. DE Poxans,
de Lyon. 89
1810, Le Comte DE Bonpy. PELLETIER. Hippolyte DE ROSIÈRE, DE Ruors fils, DE St-Dinren. Le Comte pE LAURENGIN. 1811. DE VARENNE FENILLE. SOCQUET. MARTIN aîné. DE LA CHANCE.
- GUERRE.
1812, CocHARD. Le Chevalier RiBour. Le Chevalier PERRET.
1812. DELHORME. MARTIN jeune. 1813. ROBIN DE BEAURECARD. LASSENNE. DE Bsosr, DuJAT DES ALIMES. SAISSY. DE TERREBASSE fils. RAYNARD, 1814. Le Comte D'ALBON. MARGARON. GUILLEMET. THOROMBERT.
BARRE fils.
ASSOCIÉS VÉTÉRANS.
MESSIEURS,
BARGES, propriétaire et manufacturier à la Guillotière.
CHANCEY, à Belleville,
90 Société royale d'Agriculture MM.
DumarREsr, propriétaire, à Lyon.
FrRossarp, näturaliste, à Parts.
DE GERANDO-CHAFEAUNEUF , propriétaire, à Rilliew. Lanoix, ancien pharmacien , à la Guillotière.
Le Camus, naturaliste, à Paris.
Roux, professeur de mathématiques, à Lyon. TROLLIER DE FETAN , propriétaire, à Paris.
Nota. Quelques membres de la Société ne'sont peut- être pas nommés dans la présente liste, avec les qua- lités qui leur conviennent. Dans ces jours de restau- ration, chacun reprend ses titres anciens et plusieurs personnes acquièrent des titres nouveaux. Le Secré- taire de la Société ‘n'a pas reçu des documiens suflisans pour qualifier d’une manière convenable ;ses :hono- rables Collègues. Les erreurs dans lesquelles ik a pu tomber, seront rectifiées dans la liste qui sera publiée l'année prochaine.
Les erreurs de ce genre seraient bien plus nom- breuses s'il publiait Ta liste de MM. les Associés correspondans , il a été autorisé à ne pas la placer à la suite de ce Compte rendu. é
Les renseignemens qu'il se procurera sur les qua- Bités de MM. les Correspondans , sur-tout les indi- cations qu'il puisera dans l'Almanach royal , le met- tront à même de dresser l’année prochaine une liste exacte de tous les membres de la Société,
de Lyon. < gt
TABLEAU
Des Meusres du Bureau de la Société d'Agricülture, Histoire Naturelle et Arts utiles de Lyon , depuis son établis. sement.
Présidens. MM.
Guisenr, 1798, 1799, 1800, 1801, 1802. Bureau pr Pusy, 1803, r804, 1805. D'HerBouviLzE, 1806, 1807, 1808, 1809, 1810. Fay pe SarHonNay , 1811, 1812.
De LacHassAcNE, 1814.
Présidens d Honneur.
M. ne Bonpx, 5811, 1812, 1813. NI. »’ALsoN , 1814.
Vice-Président.
M. pe LacHassaene, 1806, 1807, 1808, 1809» HOED, TOI1: TRI2, 1653. M. Exnanp, 1814.
92 Société royale d'Agricullure de Lyon.
Secrétaires. MM. Rœussec, 1798, 1799, 1808, 1801, 1802, 1803. Mourox-Foxrenixze, 1805, 1806, 1807, ( per- pétuel) 1808, 1809, 1810, 1811.
Giraup DE MoNTBELLET, 1812. GRoOGNIER, 1814.
Secrélaires- Adjoints. MM.
Mouron-FonTENILLE , 1798, 1709, 1800, 1801. Tasarp, 1802, 1803, 1804. GirauD DE Mon1BELLer, 1805, 1806, 1807, 1€08, 1809, 1810, 1811. GrocniIEr, 1812, 1813. Leroy-Jozymonr, 1812, 1813, 1814. Trésoriers. MM. Fast ne Maupas, 1798, 1799, 1800, 1801, 1802. SioNEsT , 1803, 1804, 1805, 1806, 1807, 1808,
1809, 1810. Barre, 1811, 1812, 1813, 1814.
TABLE
DES MATIÈRES.
93
AGRICULTURE ET ART VÉTÉRINAIRE.
STATISTIQUE agricole de Condrieu, par 4. Cochard , pag.
Variétés de pommes de terre du départe- ment, par M. Chancey,
De la pomme de terre noire, par M. Madiot,
Sur le Robinia pseudo-inermis, par le même,
Sur le Rosier sans épines, par le même,
Sur une Maladie des arbres, par le même,
Des Chenilles du pin, par MM. Rast-Maupas et Fontenille,
Sur le Ginkgo biloba, par M. Rast,
Plantes enterrées vivantes comme engrais, par le même, 4
Insectes utiles à l'Agriculture, par A7. Fays- solles,
Des acares de la galé, par M. de Saint-Didier,
15
27
94 Table des Matières.
Expériences d’empoisonnement , par M.
Ruinard , 28 Sur la cautérisation par DS en à par
M. Gohier, 29 Sur l’épizootie régnante, par MM. Gohier
et Grognier, 30 Recherches sur la digestion du cheval, par
M. Grognier, 33 Observations météorologiques, par #1. IWil-
lermoz , 35
ARTS UTILES.
Sur une Surdité avec mutisme, par A. Saïssy, 37 Sur les propriétés chimico-médicales du char-
bon de bois, par le même, 40 Machine propre à faire le vermicelle de
pommes de terre, par M. Eynard, 4 Du chevalet-scie, par le même, 42 Abat-jour mécanique par M. Jambon, 43 Couvre-feu , par le même, 45 Aperçus sur la minéralogie du département,
par M. Barre fils, 46 Flore de nos climats, par M. de Saint-Didier, 5i
RAPPORTS.
Rapport sur les. moyens d’affaiblir les at- teintes portées à l'Agriculture par l'état de guerre, par M. Cochard, 58
Tuble des Matières. g5
Dommages causés par la guerre au faubourg
de Vaise, par M. Fayssolles, 53 Ancien concours sur l’économie du: combus- tible, 54
Rapport sur un égrenoir, par M. Eynard, ib. Rapport sur l'ouvrage de M. Thouïin, relatif
à la culture des arbres, par M. de Saint-
Didier, 55 Rapport sur l'ouvrage de M. Gohier , relatif
à la médecine et à la chirurgie vétérinaires,
par M. Rainard, 59 Ouvrages imprimés, adressés à la Société par
leurs Auteurs, 62 Présentation à S. A. R. Monsreur, 70
SÉANCE PUBLIQUE.
M. Thorombert, sur la végétation, 72
WT. Guillemet, sur les connaissances que doit posséder l’Agronome , :bid.
M. Deschamps, sur le principe colorant des feuilles de vigne, 73
Programme d’un prix sur la culture des ar-
- bres exotiques, 79
Conditions du concours, 76
g6 Table des Matières. Programme d’un prix pour l'invention d’une nouvelle machine propre à ramoner les
cheminées, 77 Notice sur M. Gilibert, 80 Tableau des membres de la Société, 87
Tableau des Membres du bureau de la Société depuis son établissement, ; gi
ERRAT A.
Page 13, ligne 1°°, ne cessons, lisez cessons.
Pag. 20 , lig. 8 , qui furent introduites , lisez qui fut introduite.
Pag. 43, lig. 3, le mouvement, lisez les mouvemens.
Pag. 64, lig. 21 , Solaunée , lisez Solannée,
Pag. 69, lig. 11 , de Lyon, lisez de Dijon.
Pag. 76, lig. 20 , décernée , lisez décerné,
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COMPTE RENDU DES TRAVAUX
DE LA
SOCIÉTÉ ROYALE D’AGRICULTURE,
HISTOIRE NATURELLE
ET ARTS UTILES DE LYON,
Depuis le 7 décembre 1814, jusqu'au 6 sep- tembre 1815,
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COMPTE RENDU DES TRAVAUX
DE HA: SOCIÉTÉ ROYALE D’AGRICULTURE ,; HISTOIRE NATURELLE , ET ARTS UTILES DE LYON,
Depuis le 7 décembre 1814 , jusqu'au 6 sep- tembre 1819,
Par L.F. Grocnier , Professeur Vétérinaire, Secrétaire de la Société.
1817.
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COMPTE RENDU
DES TRAVAUX
DE 14 SocIÉTÉ ROYALE D'AGRICULTURE ; HISTOIRE NATURELLE ET ARTS UTILES de Lyon, depuis le 7 décembre 1814, jus- qu'au 6 septembre 1815.
Msssisuns ;
La Société d'Agriculture de Lyon , dont l'origine remonte au 12 mai 1761, était à peine instituée qu'on vit , dans les campagnes qui entourent cette ville, se manifester cette ten- dance aux améliorations agricoles qui depuis , ont si fort élevé le prix des baux à ferme, et la valeur des propriétés territoriales.
Jetons un coup-d'œil rapide sur quelques- unes de ces innovations heureuses , et voyons si la Société leur fut étrangère :
Les prairies artificielles , inconnues dans l'an- cienne province du Lyonnais , Forez, et Beau- jolais , furent introduites dans les terres de MM. de Monspey et dans celles de quelques autres grands propriétaires qui , pour la plupart,
Améliorations introduitesdans le département depuis la fon- dation de la So- ciété,
Influence de la Société sur ces heureuses innovations,
6 Société. Royale d'Agriculture
étaient Membres de la Société. En vain une routine aveugle s’opposa d’abord à ce genre de culture , il ne tarda pas à s’étendre. Bientôt avec de nouveaux moyens de les nourrir, on vit les animaux domestiques se multiplier dans une progression si rapide, que ce nombre est main- tenant quadruple de ce qu'il était alors.
La masse des engrais s'est accrue dans la même proportion ; la terre est devenue plus féconde ; d'inutiles jachères ont fait place à des prairies verdoyantes, à de riches guérets.
Les cultivateurs ayant appris à connaître la valeur des engrais , ne se bornent plus à ceux que fournissent leurs bestiaux , ils en cherchent par-tout. ,
Ils vont acheter de la râclure de cornes à St-Claude et à St-Etienne. Ils transportent dans leurs champs les boues et les immondices des villes , et ne dédaignent pas d'employer les pro- duits de l'exploitation de nos fosses d’aisance.
Le lupin et d'autres végétaux , qui rendent plus à la terre qu'ils n’en ont reçu , sont cultivés pour être enfouis ; la propriété ferti- lisante du gypse est reconnue , et cette subs- tance réduite en poudre est répandue avec succès sur les trèfies et les luzernes.
Les engrais devenus indispensables ont été
de Lyon. 7 appréciés à leur juste valeur depuis qu'on a com- mencé à ne plus croire aux sels fertilisans de la terre, et à la nécessité de la laisser re- poser pour lui donner le temps de reproduire de prétendus sels consommés par la végétation.
On sait, Messieurs , d'après vos instructions, que le terrein auquel on confie des semences , ne peut guère fournir aux plantes que de l’espace et des points d'appui , et que c'est dans les irri- gations , dans les influences atmosphériques, principalement dans les engrais que ces mêmes plantes trouvent les matériaux nécessaires à leur développement et à leur fructification.
C'est encore vous, Messieurs , qui avez appris aux simples cultivateurs , qu'un sol qui semble avoir été totalement épuisé par une espèce de végétal , conserve encore de la fertilité pour une autre espèce ; que certains végétaux pompent par leurs racines les substances dont ils se nour- rissent , tandis que d’autres les aspirent par leurs feuilles.
C'est grâces à vos conseils et à vos exemples que la rotation des récoltes , usitée dans vos domaines, est adoptée autour-de vous.
N'est-ce pas vous et vos respectables dévan- ciers qui avez triomphé de l'obstination avec laquelle les paysans de cette province , comme
8 Societé Royale d'Agriculture
ceux de la plupart des provinces du royaume, repoussoient ce turbercule précieux qui exige peu de soins , $’'accommode à tous les sols, pros- père dans tous les climats, échappe à toutes les intempéries , qui peut servir à la consom- mation un instant après être sorti de la terre, ét qui sans doute nous fut envoyé par la Pro- vidence pour nous préserver à jamais de la famine ?
Vous vous rappelez avec quel zèle infatigable Fun de nos collègues, digne émule de Parmentier, propagea jadis la culture de la pomme-de-terre ; avec quelle chaleur il en démontra les avantages ; avec quelle sagacité il indiqua les races qui devaient être cultivées de préférence !
Une plante crucifère qui recèle dans ses graines une huile capable de suppléer l'huïle d'olive, était peu connue autour de Lyon avant l'année 1774, époque à laquelle l'abbé Rozier enseigna la ma- nière de cultiver ce végétal et d'en retirer les produits. Le Co/za n’est pas la seule plante oléa- gineuse dont cet illustre fondateur de la Société ait étendu la culture , il a encore recommandé avec quelque succès la Navelte et le Lin.
J'ai cité un Lyonnais dont le nom ne se pro- nonce qu'avec respect par tous les agronomes. Son buste placé dans le lieu de vos séances,
de Lyon. | 9 son effigie gravée sur les médailles de vos prix , témoignent assez combien vous appréciez les grands services qu'il a rendus à l’agriculture de la France , et plus particulièrement à celle de son pays natal.
N'est-ce pas cet habile agronome qui a perfec- tionné la culture de la vigne, dont les produits constituent la principale richesse de ce dépar- tement ? N'est - ce pas lui qui nous a appris l'art de conduire la fermentation et de gouverner les vins ?
Plusieurs d’entre vous ont amélioré leurs vignobles en suivant les préceptes de ce profond œnologiste. C'est en marchant sur ses traces , qu'un autre savant agriculteur (il m'est permis de le nommer puisqu'il a terminé son honorable carrière ) , que M. Bergasse a étendu la répu- tation des vins du Beaujolais, et a trouvé lé moyen de les faire vieillir en très-peu de temps.
L'abbé Rozier tréa une pépinière aux portes de Lyon, il propagea dans le Lyonnais le goût des arbres et les principes de leur culture; il fut en cela puissamment secondé par ses deux illus- tres amis, MM. de la Tourrette et Gilibert.
M. de la Tourrete, qui tint la plume dans cette Société , avait réuni dans un de ses domaines une vaste collection d'arbres étrangers dont les
ro Société Royale d'Agriculture espèces les plus précieuses furent bientôt répan- dues par ses soins dans les forêts , dans les jar- dins , dans les vergers de la province.
M. le professeur Gilibert , après avoir appro- fondi l’histoire des arbres , comme celle de toutes les parties du règne végétal , s'attacha constam- ment dans ses cours publics à lier l'agronomie à la botanique ; il planta le jardin de la Déserte, qui attend encore la statue de son fondateur. On se rappelle que ce savant recommandable présida la Société avant l'époque funeste de nos troubles civils , et qu'ilen réunit les membres épars , du moment où un peu de calme eut succédé à la violence de la tempête.
Messieurs l'abbé Rozier , de la Tourrette et Gilibert aidèrent le célèbre Bourgelat à établir et consolider une institution agronomique qui n'a- vait eu aucun modèle dans aucun siècle , chez aucune nation.
L'Ecole Vétérinaire , fondée un an après la Société d'Agriculture, fut à sa naissance en bute aux traits de la malveïllance , et trouva un appui dans une réunion d'agriculteurs qui, par leurs lumières et leur existence dans le monde, étaient bien faits pour diriger l'opinion publique. Ces hommes distingués aimaient à suivre les déve- loppemens de cette institution naissante ; ils
de Lyon. 11 encourageaient les maîtres et les disciples , ils assistaient à leurs exercices publics. Plusieurs d’entr'eux ne tardèrent pas à prendre place parmi les maîtres.
M. de la Tourrelte. créa le jardin botanique de l'Ecole et fit présent à l'enseignement d'un ouvrage qui n'a pas cessé d'être classique.
M. Gilibert apprit aux élèves la propriété des plantes pour l'hygiène et la médecine des bes- Liaux ; et M. l'abbé Rozier fut pendant quel- ques années le directeur de l'établissement.
L'Ecole Vétérinaire , dont les travaux se lient d'une manière si intime aux travaux de la Société d'Agriculture , peut aussi être con- sidérée comme une amélioration agronomique. En effet , depuis qu'elle existe , les animaux domestiques sont mieux nourris, mieux logés, mieux soignés ; leurs maladies mieux con- nues , sont plus souvent guéries ; les épizoo- ties sont plus rares et de plus courte durée.
Si cet établissement a été utile à l'agricul- ture , qu'il me soit permis de rendre ici un hom- mage public à MM. Bredin et Henon qui furent long-temps inscrits sur la liste de vos émérites. Cet hommage leur est bien dû , puisque c’est leur dévouement sans bornes , et leurs efforts réunis qui ont sauvé l'Ecole Vétérinaire ,
12 Société Royale d'Agriculture prête à tombér dans l’'abyme de la révolution.
Plusieurs sciences voisines de l'agronomie en éclairent la théorie et la pratique , enseignent les moyens d'en utiliser tous les produits ; telles sont l'Histoire naturelle , la Chimie, la Méca- nique , etc.
Des hommes versés dans ces sciences , ou qui se sont fait dans les lettres un nom distingué, ont de tout temps siégé au milieu de vous; plu- sieurs vivent encore, et je laisse à l'un de mes successeurs le soin de louer ces derniers, me bornant à vous rappeler quelques-uns des noms illustres dont votre liste s’honora. Je cite parmi les minéralogistes, MM. de Blumestein , Jars, Lecamus, Patrin, Alléon: Dulac, et encore /a Tourrette ; car il est des noms qui se présentent sans cesse quand on parcourt le cercle des talens et des services.
M. de Blumestein a conduit avec une rare sagacité de grandes exploitations minéralogiques dans trois provinces.
M. Jars a beaucoup perfectionné celles de St- Bel et de Chaissy ; on lui doit un ouvrage im- portant de minéralogie qui lui ouvrit les portes de l'Académie des sciences.
M. Pairin , admis au rang des Membres de cette Académie célèbre, dut cette distinction à
de Lyon. 13 ses voyages savans , prolongés jusqu'aux extré- mités du monde.
M. Zecamus exploita les mines de houille qui forment une des grandes richesses de ce dépar- tement ; ses vues et ses découvertes sont sou- vent citées dans les œuvres de Buffon.
M. Alléon Dulac , avocat à Lyon , et grand amateur d'histoire naturelle, recueillit des faits précieux , les consigna dans un volumineux ou- vrage et traça d’une main savante la statistique du Lyonnais , Forez et Beaujolais.
Enfin personne ne connaissait aussi bien que M. de la Tourreite la riche minéralogie du Lyon- nais ; il s’en était profondément occupé , avant de’se livrer à l'étude des plantes , et avait re- cueilli un immense cabinet que les voyageurs visitaient avec empressement, |!
Si nous considérons les arts chimiques, écono- miques et industriels , nous aurons un tribut à payer à la mémoire de M. le’docteur Willermoz qui,avant des’asseoir parmi nous,avait enseigné la chimie dans la fameuse Université de Montpellier.
Nous dévrons un semblable tribut au bon abbé de Viry , qui s'occupait avec tant de sollicitude des fours et des usines ; et à MM. Brisson et Roland de la Platière | à qui nos manufactures
sont redevables de tant d'heureux perfectionne- mens,
14 Société Royale d'Agriculture
En citant les hommes supérieurs qui nous ont -- dévancé dans la carrière, pourrais-je oublier celui qui créa la prospérité de’ deux colonies françaises, transporta d'un hémisphère à l’autre une foule de végétaux précieux, fit connaître à la France l'agriculture de l'Asie, et perfectionna les tein- tures de Lyon ? A ces traits peut-on meconnaître M. Poivre , l'un de nos plus illustres compatriotes?
Pourrais-je passer sous silence l'architecte des plus beaux jardins de l'Europe , le paysagiste élégant qui s’est placé entre Zendtre et la Quin- tinie ,... MN. Morel, dont le nom a mérité si bien d'être transmis par l'abbé Delisle, à nos derniers neveux ?
Un souvenir non moins précieux nous rappelle cet agronome respéctable, qui fit tant d'efforts pour propager la pratique dusemoir et la cul- ture des müûriers : le zèle ardent de M. Tomé n'en fut pas moins louable , pour n'avoir pas obtenu complètement le succès qu'il espérait.
Plusieurs autres noms recommandables se pressent sous ma plume ; mais il est temps de terminer cette imparfaite esquisse , tracée uni- quément pour prouver que si des amékiorations ‘importantes ont enrichi l'agriculture de ce :dé- ‘partement , votre Société a puissamment. con-
‘ribué à les introduire et à les propager.
de Lyon. 15
De plus longs détails sortiraient des bornes d'une simple notice ; ce n’est que dans un tableau d’uneétendue proportionnéeà son sujet qu'on peut espérer de signaler dignement à la reconnaissance publique tous ceux dont les noms sont inscrits sur vos annales. Peut-être essayerai-je de vous présenter un jour l'histoire de leurs travaux , et de là joindre à celle des Lyonnais qui depuis la renaissance des lettres se sont fait un nom dans l'agronomie et les sciences qui tour à tour lui prêtent l'appui de leurs découvertes et de leurs nombreuses observations.
J'ai dans ce moment une autre tache à rem- plir. Je dois vous soumettre l'analyse de ce que vous avez fait pour l'avancement de l'agronomie pendant le cours de l’année 1815.
Je rendrai compte successivement des obser- vations que vous avez recueillies sur l'Agricul- ture, sur l'Art vétérinaire , sur l'Histoire na- turelle, sur les Arts utiles. Je mentionnerai les rapports qui vous ont été présentés sur des ouvrages importans, ou sur des objets d'utilité générale; et je ne terminerai point ce discours, sans payer , en votre nom, un tribut de regrets et d'estime à la mémoire de ceux de nos collè-
gues que la mort nous a ravis dans le courant de cette même année.
16 Société Royale d'Agriculture
AGRICULTURE.
Statitisque agi. M. Cochard continue ses utiles recherches sur cole d'Ampuis ; Ja statistique du département. par M. Cochgrd, Il vous fit connaître , en 1813 et en 1814 ; l'agriculture de Ste-Colombe et de Condrieu , et il vous a donné , dans le courant de cette année, des détails très-intéressans sur les communes d'Ampuis et de St-Cyr ; elles sont renommées par leurs vignobles , qui furent Pobjet des travaux et des améliorations de l'abbé Rozier. Cet habile agronome y cultiva un domaine que possède ac- tuellement M. Cochard son digne neveu. Il est peu de canton en France dont la fécondité égale celle de la plaine d'Ampuis. « Nulle part, » dit notre estimable collèoue , la nature n'offre » une plus riche végétation ; nulle part aussi » l’industrie agricole n'est plus perfectionnée. » Hommes, femmes, enfans dévancent chaque » jour dans les champs le lever de l'aurore, et la >» nuit les surprends encore dans leurs travaux » rustiques. Cette terre très-légère , très-meu- » ble, fécondée par l'engrais, cultivée soigneu- 5 sement , rend avec usure les productions qui » lui sont confiées ; jamais élle ne repose : tou- jours
de Lyon. 17
» jours une récolte remplace une autre récolte ; » aux melons succède le froment; à celui-ci » la pomme-de-terre , les raves, le blé-noir ; » sous l’abricotier croïssent des légumes ; ailleurs, » le jardinage occupe un terrein considérable ; » et de distance en distance on voit le chasselas » marier ses rameaux aux arbres ; par-tout » enfin l'œil sé promène agréablement. Ce ta-. » bleau si mouvant, si varié, charme l'imagi- » nation, et fait naître la joie. Les fameux » jardins d'Alcinoüs , chantés par Homère , ne » pourraient, comme l’a dit un auteur , soute- » nir la comparaison avec les jardins d'Ampuis. » On ne voit dans cette plaine ni murs, ni fossés : des bornes et des sentiers y séparent seuls les héritages, tant on y apprécie la ferti- lité du sol et le moindre espace de terre à cul- tiver. C'est-là qu'entre les abricotiers et, les chasselas müûrissent ces fruits délicieux si-con nus sous le nom de melons d'Ampuis, pour venir ensuite couvrir nos marchés, où leur vente offre un produit si lucratif qu'il suffisait jadis à l’acquittement de toutes les contributions de la commune. iq La plaine d'Ampuis est bornée par un rocher friable, dans les flancs duquel l'industrie a su eréer le plus riche vignoble du département,
2
18 Société Royale d'Agricullure
et l'un des plus renommés da Royaume, celui: qui produit les vins de Côte-Rôtie. On distin- gue trois qualités de ces vins ; le plus précieux est caractérisé par sa belle couleur , son feu et son parfum; il exhale l'odeur suave d'un bouquet de violettes ou de framboises ; agréable à boire dès la deuxième année, on peut le con- server 25 ans : on en faisait jadis des envois considérables en Angleterre , en Allemagne, en Russie et à Paris.
Deux espèces de ceps constituent ce vignoble: celui qui donne la serine noire , et celui qui four- nit le vionnier blanc. Comme on ne jette dans la cuve que deux espèces de raisins, on a pu les recueillir dans un état de maturité parfaite , et us éprouvent une fermentation plus régulière.
Ces deux races de vignes, si appropriées au sol qui les nourrit, sont perpétuées par les pro- vins. — Chaque année, à l'époque de la récolte, le vigneron marque les plants dégénérés, qui seront arrachés pendant l'hiver ; il marque aussi ceux qui les remplaceront. -- Tous les ceps sont échalassés avec du bois de châtaigner qu’on n'ôte point après la récolte. -- On taille à deux épo- qués; après la vendange et dans les premiers jours de mars. -- Les vignes placées au midi et däns un terrein sec, sont taillées dans l'au-
de’ Lyon. 19 tomne , parce qu’elles sont moins exposées à la gelée. -- Les autres sont taillées au printemps ; elles le seraient toutes dans cette dernière sai- son , si l'on n'était forcé de diviser entre deux époques un travail trop considérable pour le nombre des. bras disponibles. Cette opération s’exécute avec intelligence ; il en est de même de la grefle, pratique trop'peu usitée dans les vigno- bles , et connue à Ampuis de temps immémo- rial: on grefle en bec de flûte. Le cep ainsi régé- néré est employé l'année suivante au provignage,
Aussitôt que la vigne commence à se couvrir de bourgeons, on la fosse avec le hoyau; on la bine dans le mois de juin, et en même temps.on l'ébourgeonne. Dans les mois de juillet et d'août, on a soin de la sarcler et d'attacher les jets nouveaux aux échalas; c'est l'ouvrage des femmes et des enfans, les hommes sont occupés ailleurs.
On ne se hâte pas de vendanger ; on attend que la queue de la grappe prenne une teinte brune ; on dépose le raisin dans des cuves bien lavées , exactement nettoyées : il est même des propriétaires qui poussent la précaution. jusqu’à frotter le fond et les parois de la cuve avec de la bonne eau-de-vie. L'égrappage, tant recommandé par l'abbé Rozier , est usité généralement.
20 Société Royale d'Agriculture
M: de Prunelle , Vun des grands propriétaires d'Ampuis , et très-habile œnologiste , ne se con- tente pas d'égrapper ; il place le raisin dans un vaisseau de bois au-dessous duquel sont adaptés deux cylindres très-rapprochés , qu'on tourne continuellement , et dont l'effet est d'écraser tous les grains. Combien cette méthode est préférable à celle de fouler la vendange , qui laisse échapper tant de raisins , lesquels participant imparfaitement à la fermentation, en altérent les produits |
On est extrêmement attentif à décuver aussitôt qu'on s'aperçoit que le vin est fait. Le vin de la cuve ou de trait est mêlé avec celui du pressurage.
Lorsque le vin est dans les tonneaux , il s’y conserve et s'y perfectionne, parce qu'ils sont exactement remplis, qu'on les ouille tous les jours durant la première quinzaine, tous les huit jours durant la deuxième , et ensuite une fois chaque mois, au dernier quartier de la lune ; on soutire ce vin à la pleine lune de mars, si le temps est serein, et ‘ensuite chaque année. On a soin d'empêcher, autant qu'il est possible, le contact de l'air : ce vin n'est jamais mis en bouteilles sans qu'il soit clarifié avec des blancs d'œuf.
Tels sont les procédés usités à Ampuis pour
de Lyon. 21 la culture de la vigne, la fabrication et la con- servation des vins ; ils valloient autrefois 300 f. le double hectolitre : ils se vendent à peine au- jourd'hui 200 f. Ces vins auraient-ils dégénérés? ils sont les mêmes dans les vignobles bien tenus; mais la cupidité a sacrifié dans d’autres la qualité à la quantité ; elle a prodigué les engrais, ouillé avec des vins médiocres, et sur-tout substitué des vins de troisième qualité à ceux de la pre- mière. Tous ces abus ont diminué la réputation des vins de Côte-Rôtie. M. Cochard conseille des règlemens sévères contre ces espèces de fraudes , indignes des bons habitans d'Ampuis, que notre collègue nous a peints sous les plus belles couleurs; et c'est par ce tableau qu'il termine son intéressant mémoire :
« Les habitans d'Ampuis , dit-il , sont extré< » mement laborieux ; aussi jouissent-ils de tous » les avantages attachés à l'habitude du travail : » une certaine aisance règne parmi eux , et leur » permet de se procurer une nourriture saine » et abondante ; ils ont un air de contentement » et de satisfaction que donne seule la certitude » d’avoir rempli ses devoirs ; enfin, ils sont » doués d'un esprit naturel , d'une droiture .de » sentimens et d'une bonne foi dignes d'éloges ; » leur caractère franc, loyal, bienveillant, leur
Statistique agricole de St- Cyr - sur - le- Rhône ; par le même.
22 Société Royale d'Agriculture
» » » » » »
2)
concilie l'estime générale. Mais il est remar- quable que les hommes les plus livrés au travail , sont aussi ceux qui ont le plus d'atta- chement aux principes religieux , et une ten- dance naturelle à exercer la bienfaisance , parce qu'ils ont mieux conservé la pureté dé leurs mœurs : c'est-là également un des traits caractéristiques de ces bons habitans. Il n'est presque jamais question parmi eux de procès ou de querelles; les délits y sont rares, et l'on ne doit cette absence du mal qu’à la persévé- rance des propriétaires à ne souffrir dans la commune ni vagabonds, ni voleurs, ni fai- néans. Cette paix du cœur , cette vie si active et si bien remplie, répandent sur toutes les - figures l'empreinte de la joie, et font de ce village l'asile de la tranquillité et du bonheur. »
La petite commune de St-Cyr est voisine
d'Ampuis ; son vignoble , beaucoup moins éten- du, produit du vin presqu'aussi précieux. Ses häbitans , laborieux et pleins d'industrie comme ceux d'Ampuis , ne sont pas seulement vigne- rons , ils cultivent encore des champs à blé, des prairies artificielles , des vergers, et ils nour- rissent un grand nombre d'animaux. Leur ter- fitoire, comme celui d'Ampuis, se divise en
de Lyon. 23 plaine et en côteau ; la plaine, quoique moins fertile, produit cependant beaucoup, et ne se repose presque jamais, parce qu'on lui prodigue l'engrais. Les femmes, les enfans de St-Cyr sont continuellement occupés à ramasser , dans les bois , dans les vignes , dans les champs , les feuilles des arbres , les genets, les buis, la fou- gère. Ces produits, négligés presque par-tout , servent ici de litière; on en fait un fumier excellent pour les terres grasses et compactes , qu'il tient soulevées, en facilitant l’entrée de l'air dans leur sein ; mais malheureusement on conserye mal ce fumier : on en forme un lit quarré qu'on élève seulement de deux à trois pieds au-dessus du sol ; il en résulte que beaucoup de ses parties fertilisantes s'exhalent en effluves fétides , ou s'écoulent délayées par les pluies. On en éviterait la perte, si l'on donnoit aux tas de fumier la forme pyramidale, et si on les couvroit avec de la terre. Cette pratique est usitée dans le département des Deux-Sèvres.
N'oublions jamais que c’est à produire, à con server et à répandre à propos les engrais, que consiste en grande partie l’art de cultiver la terre. C'est à la faveur d'engrais abondans ( et ils pourraient l'être plus encore ), que les habitans de St-Cyr récoltent, sur un sol peu
D4 Société Royale & Agricullure favorable, des pommes-de-terre d'un goût excel- lent , du seigle, de l'orge, du colza , de l'avoine, des légumes, des raves très-bonnes à nourrir les vaches.
Si les prairies naturelles y sont maigres, on > supplée par les artificielles , qui, plâtrées en temps opportun, produisent beaucoup, et dis- posent le sol à recevoir les céréales.
La récolte la plus précieuse de St-Cyr se tire de son vignoble; on en obtient du vin qui a les plus grands rapports avec celui de Côte-Rôtie ; on le nomme vin de Cumelle. Xl est des con- naisseurs qui donnent à ce dernier la préférence. M. Cochard peut en parler savamment ; il pos- sède une vigne à St-Cyr. Cette vigne fut autre- fois cultivée et par conséquent améliorée par l'illustre Rozier, qui en donne la description dans son mémoire couronné par l'Académie de Marseille en 1770.
Ce savant et vertueux agronome a laissé dans la commune de St-Cyr une mémoire vénérée; il y a introduit deux pratiques précieuses : l'u- sage d'égrapper le raisin avant de le jeter dans la cuve, celui de soutirer le vin chaque fois qu'on le dépiace ; l'une de ces pratiques régu- larise la fermentation et empêche la formation d'un acide eapable d'altérer la qualité du vin.
de Lyon. 29 On prévient, à la faveur de l’autre, la plupart des maladies auxquelles le vin est exposé par une nouvelle fermentation.
IL est sans doute en France des départemens Observations
œnologiques plus renommés que celui du Rhône par la qua- 3, PR
18r4 et 1815; par M. Reyt une surface très-circonscrite, en offre de plus de Monléan.
lité des vins; mais il n’en est aucun qui, sur
variés. Les excellens vins de Cumelle et de Côle- ÆRôlie diflèrent beaucoup des vins gxquis de Thorins, qui ne ressemblent pas aux grands vins de Zachassagne , encore moins à ceux de Se-Foix.
C'est dans la meilleure exposition de cette dernière commune , que M. Reyt de Monléan possède un vignoble ; il le cultive avec ce soin
vigilant , cette active prudence qui distinguent le véritable agronome ; il vous a communiqué les tons œnologiques qu'il a recueillies.
Notre collègue a remarqué que depuis cinq ans , la grêle et les gelées printannières se re- nouvelaient autour de Lyon plus fréquemment qu'autrefois ; aussi, depuis cette époque, les récoltes en vin y sont-elles, annuellement, le quart ou le tiers d'une bonne récolte. Cette évaluation est, dans le midi, plus forte du double.
La température qui règne pendant la ven- dange influe plus qu'on ne pense sur la ferme- tation.
26 Société Royale d’Agricullure
En 1814 les vendanges se firent à Ste-Foix dans les premiers jours de septembre ; on les avança parce que la commune étoit occupée par l'étranger, et que les vignes n’y étaient pas closes. Le thermomètre de Réaumur marquoit de 14 à 15 degrés de chaleur. La fermentation dérouta la surveillance des vignerons ; plusieurs d'entr'eux décantèrent un vin léger, recouvert d'une écume blanche, et ce vin, au bout d'un mois, se trouva tellement âpre et acide , que l'on craignoït avec raison de ne pas pouvoir le conserver, quoique récolté dans une année favo- rable à la perfection du vin.
M. Reyt de Monléan difiéra ses vendanges jusqu’au 25 septembre ; toutes ses formes étaient saines et n'offroient pas un seul grain pourri. La journée était belle; un soleil sans nuages égayait les vendangeurs ; le thermomètre mar- quait 10 le matin, 15 à midi. À mesure que les benots arrivaient , on écrasait les raisins pour séparer le moût de la grappe, et le tout ensemble était jeté dans la cuve. La fermentation qui s’y établit au bout de 8 heures en dura go. Notre collègue est fondé à croire qu'il a arrêté la marche trop rapide de la fermentation par le soin répété de refouler la grappe au fond de la euve : cette grappe faisait des eflorts extraor-
de Lyon. ne. dinaires pour s'élever au-dessus du moût. Le thermomètre , au fond de la cuve, marquait 25 degrés ; il s’éleva jusqu'à 30, s'y maintint quatre heures, descendit d'un demi-degré : M. Reyt de Monléan saisit ce moment pour dé- canter. La couleur du vin était d'un rougé extrêmement foncée, l'écume était très-rouge et le goût plus sucré qu'on ne lavait observé dans les années précédentes.
Pour ‘démontrer la nécessité de refouler dans la cuve la grappe que la fermentation tend à soulever au-dessus du moût ,, M. de Monléan cite l'exemple d’un de ses voisins, qui donna à son granger des grappes qu'on avait négligé de refouler , lesquelles, pendant la fermentation, étaient resté exposées à l'air : on en tira du râpé tellement aigre qu'on fut obligé de le jeter.’
En 1815, les vignes avaient beaucoup souffert de la grêle et des gelées printannières : l'été fut assez beau; la récolte , sans être abondante, fut double de ce qu'on l’espérait. On vendangea chez M.Wde Monléan le 10 octobre, par un temps serein ; le thermomètre de Réaumur marquait 4 degrés à 6 heures du matin, 6 à midi. La fermentation fut d'une extrême len- teur. Au sixième jour , le thermomètre , plongé dans la cuve, ne marquait que 9 degrés ; on
28 Société Royale d'Agriculture
y puisa la sixième partie de la liqueur qui y était contenue , et on l'y rejeta en deux fois presque bouillante ; on méla exactement : 28 heures après, le thermomètre était à 11 d. et demi ; 4 heures après, il baissa d’un demi- degré , et l'on décuva.
Lorsque le vin est fait, on le met ordinai- rement dans des tonneaux de 2 à 5 hectolitres. Notre collègue pense qu'il vaut mieux le déposer dans de grands foudres contenant au moins 25 hectolitres : une expérience de dix années lui a démontré que l'économie que l'on fait du vin de ouillage , en se servant de foudres, couvre le prix de ces vaissaux au bout de trois années.
Voici le calcul de notre collègue :
Le foudre de 25 hectolitres , bois merrain de 15
à 18 lig. d'épaisseur , garni de 8 grands cercles en
fer, lui à coûté, il y dix ans. . . . . a8of. Dans ces dix ans il lui a fallu deux litres
de vin par mois pour l'ouillage de chaque
foudre , tandis qu'il lui fallait la même quan-
lité de vin pour ouiller chaque tonneau de
5 hectolitres. Le foudre contenant 5 tonneaux
a donc économisé , tous les mois, 8 litres de
vin; ou 96 par an, ce qui, à raison de 125.64. .
le litre, fait 6o fr., et au bout de trois années 180 f. Ainsi l'économie sur l'ouillage à couvert juste
de Lyon. 29 dans trois ans , les frais du foudre, et l'on a écono- misé de plus les cinq tonneaux , qui , bien relié , ne se vendent pas moins de 100 fr.
Le vin d’ailleurs se conserve bien mieux dans les foudres que dans les tonneaux ; il y acquiert chaque année une meilleure qualité. C'est ce que M. de Monléan x vérifié par des expériences comparatives.
L'usage des foudres ne saurait donc être trop recom- mandé aux propriétaires de vignobles , qui ne ven- dent pas leurs vins dans la 1.7€ ou 2. année.
La Société royale et centrale. d'agriculture Expériencessur la culture de plu-
? sieurs variétés un grand nombre de variétés de pommes-de- de Pommes-de- terre. MM. Barre et Madiot ont fait sur ces terre ; par M. tubercules des expériences dont les résultats cd vous ont été communiqués. \
Le 2 avril 1815, le temps étant chaud et très-sec, M. Barre fit planter dans son jardin potager, à Millery , des tubercules de 22 va-
riétés de pommes-de-terre ;. elles avaient été
vous a fait parvenir, par la voie de M. Vimorin
espacées convenablement , et désignées par une étiquette portant un numéro correspondant aux dénominations sous lesquelles on les avait reçues. La récolte s’en fit le 10 août. Voici les remar- ques de M. Barre sur chacune de ces 22 variétés.
30
Société Royale d'Agriculture.
DÉNOMINATIONS des Tu- | REMARQUES faites par M.
bercules | et N°9 qu'i!s portaient,
54 Rouge, dite lyonnaise, 37 Rouge pâle , hâtive. 38 Rouge pâle, dite d'août. 39 Rouge pâle, hâtive. 42 Rouge pâle, productive 45 Rouge pâle , chair
jaune.
46 Rouge pâle , hâtive.
br Rouge pâle, très- grosse,
55 Blanche , rosée, belle
= chair (Escaut } la St- Baron.
57 Blanche, rosée (Escaut) belle chair.
64 Blanche, rosée, très- productive ,} grosse, chair jaune (Var ).
66 Grosse jaune (Var).
70 Grosse jaune , produc- üve,
Barre | sur leurs pro- duits.
Rouge foncé , abondante et grosse. ;
Rouge pâle, grosseur or- dinaire , hâtive.
Rouge, grosseur et récolte ordinaires.
Rouge, grosseur et récolte
ordinaires. Rouge pâle, grosseur et récolte ordinaires. Rouge pâle , assez grosse et abondante.
Rouge pâle, grosseur or- dinaire, hâtive.
Elle n’a rien produit.
Rouge , très - abondante, assez grosse.
Rose blanche, très-grosse,
Rose blanche, assez grosse et abondante.
Blanche, grosse et abon- dante. Jaune, assez grosse, mais moins que la semence,
de Lyon.
"3 Grosse jaune , (Côte d'or ).
74 Grosse jaune (Arden- nes ). 75 Grosse jaune, hâtive.
82 Grosse jaune, (Forèts)
86 Grosse jaune, tardive, ( Jemmape ).
91 Grosse jaune , dite d'août.
93 Petite jaune, productiv.
105 Jaune cilindracée , très-productive.
108 Jaune, oblongue, bon
produit (Ardennes).
35 Rouge, petite, semblable à l'espèce du N.9 55, pour la couleur. Jaune, blanche, grosse et abondante. Jaune, blanche, petite et grosse , hâtive. .| Jaune, grosse etabondante. Jaune, grosseetabondante.
Jaune , peau lisse, peu abondante.
Jaune, rosée, très-petite.
Jaune, longue, toute nouée, très-abondante.
Jaune, ovale, plate et peau lisse, abondante.
M. Barre a cru devoir conclure de ses expé- riences que les races de pommes-de-terre qui nous ont été envoyées de Paris ne paroissaient pas toutes convenir au même terrein ; que parmi elles il en est beaucoup de semblables à celles que l'on cultive dans nos campagnes ; et qu'il ne convient d'introduire comme très-pro- ductives que celles qui portent les N°5 34, 45, 55,57, 64,66, 70, 74, 82, 86et 108; c€ qui fait 11 variétés sur 22. Notre collègue, au reste, ne se dissimule pas que pour prononcer définitivement il faudrait faire une nouvelle
32 Société Royale d'Agriculture
Expériences sur les Pommes-de- terre ; par M. Madiot.
plantation , séparer les tubercules hâtifs des’ autres ; il est porté à croire que les plus hâtifs sont les rouges ; il en cultive une autre espèce à peau violette et à chair jaune, qui réussit par- faitement , qui est très-abondante , assez grosse et excellente à manger.
© M. Madiof, de son côté, a fait des expé- riences à la pépinière départementale dont il est directeur ; il a opéré sur 26 espèces de tubercules de pommes-de-terre envoyées par M. Fmorin ; il les a plantées le 24 mars 1815, au midi, dans un terrein sec et léger , sans engrais. La récolte en a été faite le 24 septembre même année; il avait eu soin de compter les tubercules mis en terre, et de désigner les variétés par une étiquette portant un numéro correspondant à la dénomination sous laquelle chacune de ces variétés avait été reçue : il vous a présenté le tableau suivant de leur fécondité.
DÉNOMINATIONS des Nombre Nombre "‘Tubercules et N.° des Tub. des
. qu’ils portaient. plantés: © récoltés, x9 Rouge à bronde laberbonrg, très- CHA - sin PÉOMUQIVE LT. Hp ne 1520 11 183 3%, Rouge à bronde, variété dite lyon- , maise, ou patraque de Paris. .. . 7 . 57
de Lyon. 33
DÉNOMINATIONS Nombres Nombres et N.° plantés, récoltés. de. ci-contre . ! . .. 17 240
37 Rouge à bronde pâle , dite truffe d'août , ou - pelure : d'oignon de 3 Paris, trèsthâtive. # } / 44 001! 14 127 38 Rouge à bronde, dite bon pommier, productive, chair jaune, tachetée
de rouge. 4 92000019 y m0 7 165 39 Rouge à bronde , variété des Ar:
dennes , productive , hâtive . . . 5 8r 42 Rouge à bronde, dite coton Douay,
très-productive. . { : 4 4%,.).% z 70 45 Rouge à broude , dite de Zélinger
(Jemmape ) !chair jaune. : : : ; 3 87 - 46 Rouge à bronde ( Jemmape-) dite
commune , hâtive. : .:., .:, 2 65
5r Rouge, à bronde ( des Ardennes), épiderme nuancée , très - grosse ,
belle chaire ation og ; I 38 551 Blanche , rosée , très -belle chair
(Escaut}), de St-Barron . . . .. 2 6: 57 Blanche, rosée, dite Mouffen, belle
chair éae).. made. 2 37 64 Blanche, rosée, hs ae
variété , à chair jaune, gros prod. 1 35 66 Jaune , variété fort grosse (Sarre) : 1 57
68 Grosse, jaune pâle (Sarre). . . . 2 60
70 Grosse, jaune, variété de Douay,
bonne , hâtive, très-productive. 3 47 | ER Gr 1144
34 Société Royale d'Agriculture
DÉNOMINATIONS Nombres Nombres et N° plantés. récoltés.
d'autre part... .. (Gr 1144 73 Grosse , jaune , hâtive , ( Côte-
MODS AR ourmi tie ul 2e 3 49 74 Jaune, dite fine , plate (Ardennes) 3 40 75 Jaune , épiderme grêle, hâtive , de
DEV -enantate ren al 8 45 78 Jaune pâle , grosse et productive ,
de Dig en 21 Chorus ati 3 4t 82 Jaune , grosse ( des Forèts). . . . 4 156 86 Grosse, jaune, tardive (Jemmape) 3 42
91 Grosse, jaune (Jemmape}), dite D'AOUE © + nine je file - 2e 4 37
93 Petite , jaune , variété de l'Escaut,
dite la Hollandaise , connue très- nourrissante et très - productive. 8 98
105 Petite, jaune, cilindracée , souris jaune, bon produit (Jemmape) 4 64
108 Jaune , oblongue , comprimée, bon produit , ( Ardennes ) . . . 3 4x
112 Jaune , oblongue , comprimée ,
variété , dite de la St-Jean, de RAD SE nn fus 3 20
107 1755
Ces 1755 tubercules ont formé 8 décalitres. Les plus volumineux n'étaient pas ceux qui avaient été produits par les espèces données comme les plus grosses ; ils n’ont pas toujours eu la forme et la couleur de leur mère, et les
de Lyon. 35 espèces annoncées comme les plus fécondes n'ont pas toujours été celles qui ont le plus rendu. M. Madiot est persuadé que le plus grand nombre des variétés de pommes-de-terre qui nous ont été envoyées de Paris, est cultivé dans notre dé- partement depuis plusieurs années ; il pense que plusieurs de ces variétés , établies d'après la cou- leur ou la forme, sont accidentelles , fugaces , subordonnées au sol, à l'exposition et à la cul- ture : il a remarqué néanmoins , parmi les tu- bercules qu'il a récoltés, cinq races qui lui ont paru distinctes et dont il vous a donné des des- criptions accompagnées de dessins ; elles lui ont paru supérieures par leur qualité : ce sont les variélés N.9% 19, 68, 105, 108 et 93.
Il y a plusieurs années que notre collègue cultive des pommes-de-terre en observateur; il s'est assuré , 1.° que celles qui viennent dans un terrein aride , sablonneux , sont moins abon- dantes , moins grosses, mais aussi plus savou- reuses que celles qui croissent dans un sol gras et bien fumé; 2.° qu'un grand moyen d'aug- menter le produit des tubercules, consiste à cou- cher , avant la floraison , les branches stoloni- fères , et à les buter à chaque articulation : il a obtenu par ce procédé 70 tubercules d'un seul pied ; 3.° que pour pouvoir conserver les pommes+
Expériences sur la Pomme- de-terre , pro- jetées par M. Bast-Maupas.
36 Société Royale d'Agriculture.
de-terre , il faut les récolter par un jour sec; quand elles sont mûres, que leurs tiges sont sèches ; il faut encore éviter de les mouiller , de les mutiler et de les exposer au froid.
MM. Barre et Madiot ont récolté simultané- ment toutes les variétés de pommes-de-terre soumises à leurs expériences ; ils n'ont pas pu conséquemment distinguer celles d'entr'elles qui sont les plus hâtives. M. Rast-Maupas vous a annoncé le projet de compléter à cet égard le travail de nos deux collègues. Ce respectable octogénaire se propose de planter en plusieurs planches , dans son jardin , un certain nombre de variétés de pommes-de-terre, de les soigner comme les autres légumes , de visiter attentive- ment les tiges et les feuilles, pour distinguer le moment où elles commenceront à se flétrir ; et alors il déterrera les tubercules, pour voir s'ils ne se disposent pas à en pousser de nouveaux par leurs yeux , accident qui , paroïissant devoir succéder au point de leur maturité, doit être
prévenu avec soin , parce qu’alors la pomme-
de-terre , devenant mère, se détériore et donne de mauvais produits. M. Ras! doit ajouter à ces expériences des recherches sur le degré de pro- fondeur à laquelle_il convient de planter la
" de Lyon. 37 pomme-de-terre , et sur l’engraiïs qui lui est le plus convenable , deux objets intéressant sa croissance et sa qualité, lesquels ne paraissent pas encore bien déterminés.
: Toujours infatigable dans ses recherches, Sur lense- . mencement au M. Rast sema , au printemps de l’année dernière} intems du blé du froment que lon sème pour l'ordinaire que lon sème, avant l'hiver, parce qu’on le regarde comme a très-différent du /remois ; il obtint une récolté par le même. dont il ne put resemer le produit que le 15 avril dernier , à cause des circonstances politiques qui régnaient alors. Ce blé a très-bien levé; sa végétation s'est montrée vigoureuse; il a talé de manière à donner 5 à 6 épis par grain’; mais il a été pris par une forte sécheresse qui a arrêté la croissance des tiges, et fait avorter la plupart des gris. Cette sécheresse à été funeste aux blés de mars, et généralement à toutes les semailles du printemps. L'année pro- chaine ne nous réserve pas, sans doute, les mêmes circonstances politiques et atmosphé- riques, et alors M. Ras! pourra suivre son intéressante expérience , et s'assurer si les cé réales qu'on nomme blé d'hiver, diffèrént essen- tiellement de celles qu’on appelle tremois. É
Surles Müûriers nains ; par le même,
Sur le Guy * (viscumalbum) par le même,
38 Sociélé Royale d'Agriculture
Bien convaincu de tous les avantages qui ré- sulteraient pour ce département de la propa- gation des mûriers, M. Ras! conseille la culture de ceux qui ne s'élèvent qu'à 4 ou 5 pieds ; tels sont ceux que M. Payan , médecin et cultiva- teur à Aubenas , a introduit dans le Vivarais : on peut en cueillir les feuilles sans danger ; elles peuvent être ramassées au bout de trois ans de plantation, tandis que celles des grands müriers ne peuvent servir qu'à la huitième ou dixième année. Les müriers nains réussissent parfaitement dans les terres à seigle, et même dans les terres maigres et presqu'abandonnées ; ils bravent le froid, puisqu'ils vivent sans abri sous le ciel,dela Suède. |
M. Rast aperçut , il y a quatre ou cinq ans, quelques guis sur un des es de sa pépinière (le, peuplier de la. Caroline , populus angulata) , lequel avait plus de 15 mètres (48 pieds) d'élé- vation, et un mètre (37 pouces) de .circonfé- rence ; il .défendit de, les détruire : ils s'y mul- Hi au point qu'on en comptait plus de soixante . au printemps de l'année ; dernière. L'arbre, épuisé par ces végétaux parasites, a péri > et ceux- cl sont. morts à leur tour faute de nourriture. En observant ces guis, notre
de Lyon. 39 collègue a remarqué que les individus de cette espèce, qui se trouvent implantés au-dessous d'une branche d'arbre , ne cherchent point, comme les autres plantes, à s'élever vers le ciel, mais qu'ils poussent leurs rameaux vers la terre, et végètent vigoureusement dans cette
attitude. Quoique le gui soit dioiïque , M. Rast
a trouvé quelques fruits sur des individus mâles; d'autres plantes également dioïques ont offert à notre collègue cette particularité.
Il y a environ deux ans que M. Thouin l'aîné envoya à M. Ras! quelques pieds du lin de la
Sur le Lin de
« Nouvelle Zé-
ande ( Phor-
nouvelle Zélande ( phormium tenax ); celui- 2 sun tenus); s'éempressa de les planter dans son domaine, par le même.
à Eculy ; ils y ont parfaitement réussi : les
feuilles principales de ces plantes sont parvenues
à cinq pieds de longueur. M. Ras! a mis sous les yeux de la Sôciété deux de ces feuilles gi- gantésques ) l'une verte, l'autre desséchée ; ; la première est remarquable par une arête élevée au milieu du dos, et par un liseré rouge sur ses bords ;, bordure, dit M, Aast, qui s'observe sur toutes les feuilles de ce lin étranger. Chacun des. membres présens à à la,séance put éprouver et reconnaître la grande tenacité des filamens de cette plante. Notre collègue se propose de
Sur le Pom- mier à feuilles
d’Alisier ;
par
M. Madiot.
40 Société Royale d'Agriculture
cultiver en pléine terre les œilletons qu'il à obtenus des individus que M. Thouin lui à en- voÿés ;:1l a l'espoir d’acclimater le lin dé la Nou-
velle Zélande , qui a-supporté ; dans lé départe-
ment dela Drôme , chez M. Fressinét | un froid
de 7 degrés ( au thermomètre de Réaumur),
sans en éprouver le moindre dommage.
M. Madiot , qui, depuis quinze ans, dirige avec autant de zèle que d'intelligence , la pépi- nière du département du Rhône, vous a com- muniqué des notes curieuses et intéressantes sur
plusieurs arbres. qui Jui ont offert des espèces ou des variétés singulières, : tels sont le pommier
à feuilles d ‘alisier , P abricotier à à feuilles laciniées
de pr unelier des haies, à fleurs doubles s le malaheb
à larges feuilles, le robinier à bois anguleuxs le,
chêne à glands doux , le sycomore à: bois doré Es
le Jrêne à : feuilles de UMA ; = il VOUS à “entretenu,
encore du platane d Orient des plaies et frac.
tures des, ar bres ; CA “enfin, du mel considéré. |
comme : fourrage. LL, du AuGre, 60
1129
M. Maitiot n'a vu dite pALP a déscription d'un portier Houilles pes jt croit! neuve cette variété qu'il obtint de ‘semence. en TBo4. La tige dé cet hrbre est Btau et raboteuse 3. les jeunes poussés sont phiparines, “ponctuées
de Lyon. 4t de rouge, les feuilles simples , larges, lobées , dentées profondément, d'un vert pâle en dessus, cendréés en dessous , à nervures très-saillantes ; lés fleurs sont en corymbe, les pommes dé là grosseur d'une petite noix, d'une savenr aigre, maïs qui pourraient sans doute acquérir par là greffe un goût agréable.
Notre collègue croit également neuve une variété d'abricotier à feuilles Taciniées qi'ileultive depuis sept ans à la pépinière départémentale ; il l'a grefféé sur le prunier:ét sur l'amandiér à fruit doux. Cet arbuste se distingue par uñ tronc très-mince , des rameaux gfêles s’alün+ geant beaucoup , des boutons très-rapprfochés ; des bourgeons verts, se colorant en réugé foncé} le fruit est d'un jauné rougeâtre du: côté! du soleil, d'un jaune fauve: du côté de Fombre ; là chair en est jaune, tirant .sur le rouge, très- fondantei, parfumée ,! ne ‘devenant ‘jamais pé- teuse, et sé détachant: facilement du noyau, qui renferme une amende {rès-amière. 111541
L'auteur à trouvé-cette variété-dans tes haies qui bordent la. Saône du côté de Neuville etde
De l'Abrico- tfér à feüilles laciniées ; par
s le même:
Du Pronelier des haïes , à
fleurs doubles ;
Roche:taillée ; il l'a naturalisée dans là ‘pépinière par le même,
départementalé ; l'a éreffée sur le prunelier of dinaire et le prütiés Gômiéstique. Cét atbusté
[Du Malaheb älargesfeuilles; par le même.
42 Société Royale d'Agriculture.
élégant a des fleurs blanches très-odoriférantes , qui sont disposées en grappes ; ses feuilles sont lancéolées , velues en dessous , lisses en dessus ; il ne fructifie jamais ; il s’'accommode des ter- reins les plus stériles, et peut figurer d’une manière agréable dans les jardins paysagers , y former de jolis grouppes, et constituer de fortes et épaisses clôtures.
Cette variété a été obtenue du malaheb or- dinaire, en 1814 ; elle s'élève beaucoup plus que l'espèce qui croit dans les haies ; elle en diflère aussi par l'écorce, qui est d'une couleur brune , par les feuilles ovales, très-larges, d'un vert pâle, à nervures très-prononcées, portées sur des petioles glanduleux , velus et d'une couleur pourpre : ses fleurs sont larges, blanches , dis- posées en corymbe, exhalant une odeur agréable. Son fruit est rouge, presqu'aussi gros que celui du cérisier ordinaire ; il devient noirâtre en müûrissant , et renferme un suc d'une couleur purpurine qui teint fortement la toile (*).
() M. Madiot à mis sous les yeux de la Société un échantillon de Nankin teint ‘avec le suc du fruit de cette variété du Malahéb ; il offrait une belle cou- leur purpurine qu'aucun lavage n'a pu affoiblir.
de Lyon. 43
Le robinier à bois anguleux fut obtenu de Du Robinier à boisanguleux;
| 2 er dr semence, dans l’année 1807; il a offert pour pan le)
caractère distinctif un bois anguleux sur-tout à l'extrémité de chaque branche ; quelques-unes d'entr'elles étaient applaties, même digitées. Ses feuilles ressemblaient à celles du sophora du Japon ; elles étaient composées de 14 ou 15 folioles ; leur attitude était perpendiculaire , tandis que les feuilles du robinier offrent 18 à 20 folioles dirigées horizontalement. Les in- sectes qui bourdonnent autour du robinier or- dinaire fuient la variété à bois anguleux, et sous ce rapport elle est agréable près des habi- tations ; elle présente un avantage plus pré- cieux : ses feuilles sont tardives, ne tombent . qu'au moment des plus grandes gelées, et sont préférables à toutes les autres pour. la nour- riture des bestiaux. Cet arbre se multiplie très- e bien par la greffe, sans perdre ses caractères : il convient de le grefler sur les branches ou jeuñes Sujets de 2 ou 3 ans, là où les couches dé ‘libér sont les plus abondantes, tandis que Von choisit, pour placer la greffe sur les autres arbres, les parties lès moins ligneuses. M. Madiot commence à propager dans le département-eette intéressante variété de robinier..
B € 1 Ji
Du Chêne à gland doux; par
le même.
Dusycomore à bois doré; par le même,
\
Du Frêne à
feuilles de Su- :
mac ; même.
par le
44 Société Royale d'Agriculture
Cetté espèce est cultivée depuis quelques an- nées à la pépinière ; elle y réussit très-bien dans les expositions méridionales. Les bestiaux sont friands de son fruit, et les hommes pour- raient s'en nourrir : quand il est rôti il a un goût de châtaigne ; on pourrait le moudre et en faire du pain (*).
M. Madiot ayant semé, en 1806, des graines d'érable sycomore, il en obtint quelques pieds qui lui parurent singuliers ; les ayant greflés Sur de vieux sycomores , il les vit fleurir deux ans après; leurs fleurs se montrèrent dioïques et d'un aspect très-élégant. Mais ce qui distingue ces arbres d'une manière plus particulière , c’est une tige d'un jaune éclatant qui leur mérite un rang distingué dans les jardins à paysages.
Cette espèce c ou variété fut également obtenue de semence en 1808 ; elle a pour caractère une tige élancée Sans ARS une écorce gri- saillée, blanchätre , comme celle du bouleau, des sr qui se dirigent horizontalement, ;
des. feuilles divisées en 9 ou,r1, folioles d'un
(*) Notre collègtie à déposé sur le bureau 12 petits paquets de glands à fruits doux.
de Lyon. 49 vert pâle, à nervures très-saillantes , ressem- blant à celles du sumac. On a greffé cet arbre sur un vieux pied de frêne ordinaire , et l'on a obtenu , en avril 1812, des fleurs sessiles, presque toutes hermaphrodites (*).
Notre collègue a mis sous les yeux de la So- ciété plusieurs échantillons du bois de cet arbre, qui ressemble au bois du hètre; il est dur, pesant , peu chargé d'aubier ; il parait excellent pour la menuiserie , le charronage et même la sculpture. Sa multiplication est facile, et sa croissance rapide; il serait :très-précieux , s’il n'offrait pas un grave inconvénient : ses feuilles se recouvrent , depuis juin jusqu'en septembre ; d'un duvet cotoneux qui , emporté par le vent, cause des toux fatigantes ; c'est au point que les ouvriers qui travaillent à la pépinière redoutent le moment où il faut élaguer cet arbre ; ils éprou- vent pendant cette opération des toux et des éter- nuemens violens ; ils prennent les yeux rouges, et souvent ils crachent du sang,
»
() Le Frêne est un arbre précieux en médecine. Plusieurs de ses espèces produisent la manne; et les feuilles , presque toutes, ne sont pus sans efficacité ; prises en décoction elles écartent , selon M, le doc« teur Brion, les accès de goutte.
Du Platane d'Orient ; par le même.
Observations sur les plaies des arbres, et sur les moyens de les guérir ; par le même,
46 Société Royale d'Agriculture
L'habile pépiniériste qui vous a communiqué plusieurs observations intéressantes sur la cul- ture des arbres, vous a lu’ aussi des préceptes fort sages sur les plaies , les fractures et autres accidens que peuvent éprouver ces grands végé- taux ; il vous a fait connaître quelques-uns des procédés qu'il met en usage pour y remédier. Les solutions de continuité auxquelles les arbres sont exposés lui paroïssent avoir beaucoup de rapport …8 celles qui affectent les animaux : dans les unes comme dans les autres on observe souvent l’hémorragie, la suppuration , la dé- tersion ; l’incarnation et la cicatrisation. Chez les arbres comme chez les animaux, il est des ulcères essentiels et des ulcères sÿmptômatiques. Dans l'une et l’autre classe d'êtres organisés vivans , le grand moyen de guérir les ulcères chroniques est de les rajeunir , pour ainsi dire, avec l'instrument tranchant. Le pépiniériste, ainsi que le chirurgien , savent que les plaies simples se guérissent d'elles-mêmes au moyen du seul contact des lèvres de la plaie. C'est une cure spontanée à laquelle an donne le nom de cure par première intention. Mais les plaies peu- vent se compliquer et dégénérer en ulcères, par l'effet de plusieurs causes qu'il convient d'écarter. La principale de ces causes , à l'égard
| de Lyon. 47 des arbres , c'est le contact de l'air : le moyen le plus sûr de le prévenir consiste dans l'emploi du fameux onguent de Forsyth. M. Madiot pré- pare ce topique ainsi qu'il suit : Il prend un décalitre de bouse de vache , cinq litres de plâtre, cinq litres de cendres de bois, deux litres et demi de sable fin ; il délaye le tout avec de l'eau de savon ou de l’urine , jusqu'à consis- tance de mortier ordinaire ; il l'applique sur la plaie, rendue parfaitement unie au moyen d'un instrument bien tranchant. Les arbres qui bor- dent le quai du Rhône, et ceux qui ombragent la place Louis-le-Grand, attestent l'efficacité des moyens employés par notre collègue pour remédier aux nombreux accidens auxquels ces grands végétaux sont exposés.
M. Madiot a rencontré aux Charpennes, vil- Sur le Mai lage situé près de la pépinière départementale , lotà fleurs blan. la variété de melilot à fleurs blanches dont parle Li Lee M. Thouin dans un mémoire publié en 1788, en le regardant comme originaire de la Sibérie.
Notre collègue ayant ramassé plusieurs échan- tillons de cette variété , il les a comparés atten- tivement avec ceux qu'il avait rapportés du jar- din du Roi : ces échantillons lui ont paru exac- tement semblables. N'étant pas présumable que
Observations météorologi- ques ; par M. Willermoz.
_
48 Société Royale d'Agriculture cette belle variété de melilot se soit échappée des
jardins, on peut la considérer comme spontanée
dans nos climats. Une autre erreur sur cette plante est consignée dans le nouveau Diction- naire d'Agriculture : il y est dit qu'elle est an-
nuelle , ou tout au plus bisannuelle , tandis que
la consistance ligneuse que prend sa racine
prouve évidemment plus de deux années d’exis- tence. L'auteur a mis sous les yeux de la Société
une grosse racine de meiilot blanc ; il en a aussi
présenté des graines qu'il avait cueillies dans
son herborisation aux Charpennes ; il a engagé ses collègues à en essayer la culture, afin de
s'assurer si ce végétal n'ofirirait pas de grands
avantages pour la nourriture des bestiaux. Notre
collègue est porté à croire que cette légumineuse
peut très-bien concourir, avec le trèfie, la lu-
zerne et le sainfoin, à la formation des prairies . artificielles.
La Société ayant reconnu , dès les premiers jours de sa restauration , combien il importait à l'avancement de l'Agriculture de noter jour par jour les vissicitudes atmosphériques, elle engagea l’un de ses membres à se charger de ce soin : celui-ci s’en est acquitté avec un zèle que rien n'a pu ralentir; il a été exact à vous offrir
de Lyon. 19 tous les trimestres les résultats des observations sur l’état du Ciel, qu'il a recueillies depuis le 22 septembre 1798 jusqu'au 1.% janvier 1815.
Presque nonagénaire , M. Willermoz n'a rien perdu de son ardeur pour les succès de vos travaux et le perfectionnement de l’agronomie, Voici un aperçu de ses observations pour l'année 1815 :
1.0 La plus grande hauteur du loue a été de >7 pouces 10 lig. et demie ( c'étaient le 19 février et le 1% mars), par un vent de nord-ouest ; son plus grand abaissement a eu lieu le 28 janvier ; par un vent du nord ; et le 15 novembre, par un vent du sud, il était de 26 pouces 8 lignes.
2. Le thermomètre de Réaumur est monté, les 5 juillet et 28 août, à 25 degrés, par un vent de nord-ouest ; et il est descendu par un vent dé nord, le 2ojanvier, à 9 deg. et demi au-dessous de o.
3.° Les vents qui ont dominé durant le cours de cette année ont été ceux d'ouest et de nord-ouest ; le premier a soufflé pendant 94 jours; le second , pen- dant #4. Le nord et le sud ne se sont fait sentir que pendant 5 jours chacun ; et l'on n'a remarqué l'est direct qu'un seul jour, le 2 avril.
4°1ly a eu en janvier. . « « . 16 jours de pluie
en février. . 4 7 ou neige, en MArS. 4. . + + II entavril 1m 0 5 entiere. cs Ur
_b8
50 Sociélé Royale d'Agriculture de ci-derrière. . 58
ÉD JUIN... lnne « 14 en juillet . .. .. 15 en août. . . . . . « 16. en septembre . .. 19 en octobre . . . . 19 eu novembre . . . 12
en décembre . . . 16 159
Ainsi , l'année 1815 a eu cent cinquante-neuf jours de pluie ou de neige.
de Lyon. 51 ART VÉTÉRINAIRE.
L'épizootie qui, pendant le cours de 1814, Etat de l'épi. a envahi la moitié du Royaume, s'étant renou- zootie régnante dans l’hiver de , e 2 1515 , par M, M. Grognier a été chargé de faire une nouvelle Grognier.
velée dans quelques cantons de ce département,
tournée pour observer l'état de cette maladie désastreuse, et recommander l'exécution des mesures qui seules peuvent en arrêter les ra- vages. Ce vétérinaire a visité les cantons d’Anse, de Villefranche et de Belleville ; il vous a com- muniqué à son retour les résultats de ses obser- vations. La contagion, vous a-t-il dit, est inf- niment moins active. qu'elle ne l'était l'année. dernière ; elle a changé de caractère , puisqu'elle offre des éruptions cutanées qu'on ne remarquait -pas auparavant. Mais quoiqu'elle semble sur son déclin, il ne faudrait pas s'abandonner à une sécu- rité trompeuse. Combien de fois ce fléau ne s'est-il pas assoupi pour se réveiller avec une fureur -nouvelle ! L'unique moyen de prévenir ce mal- “heur consiste dans la stricte exécution des sages “mesures adoptées par le Gouvernement. Les -plus importantes de ces mesures sont : le sacri- fice des animaux malades, l'isolement de ceux qui sont suspects de maladies , l'exacte désinfec-
De l'inutilité des médicamens contre la peste des bestiaux ; par le même.
52 Societé Royale d'Agriculture.
tion des étables. Par-tout où ces précautions ont été prises , le fléau a disparu sans fetoutf ; elles avaient été négligées dans les lieux où il s'est montré de nouveau. Ses apparitions n’ont pas été fréquentes, parce que les autorités locales, presque par-tout fidèles à la voix du premier Magistrat du département , ont redoublé de sur- veillance et de sollicitude ; mais si, malheureu-
sement , cette sollicitude et cette surveillance
cessaient d'agir, l'épizootie se répandrait de nouveau dans nos campagnes. La médecine vé- térinaire ne pourrait opposer que de faibles digues à ce torrent dévastateur. |
Le même vétérinaire vous à soumis quelques réflexions sur l'inutilité des remèdes dans la ré- pression des grandes épizooties contagieuses ; il a rappelé cette innombrable multitude de subs- tances médicamenteuses de toute espèce qui ont été tour-à-tour administrées aux animaux frappés par l'épizootie. De tous ces médicamens, il n’en est aucun qui n'ait paru réussir quelque- fois, et qui par conséquent n'ait inspiré une perfide confiance à ceux qui ont cru les voir agir , sur-tout à ceux qui les ont mis en usage.
Le moins trompeur de ces remèdes est sans doute le quinquina ; mais à quelles doses fau-
de Lyon. . 53 drait-il le donner ? et à combien de milliers de bêtes à cornes ? M. Grognier s'est livré, à cet égard, à un calcul qui lui a prouvé que tout le quina existant dans le Royaume serait loin de suflire au traitement de l’épizootie. Le prix commercial de cette: substance exotique est connu ; il s'élèverait à mesure qu’elle s'épuisez rait, et quand les bœufs en. auraient consommé la totalité , que pourrait-on lui substituer. dans le traitement! des maladies les. plus graves. de l'espèce humaine ? d
C'est une vérité reconnue de tous les prati- ciens : rien ne peut suppléer entièrement l’écorce du Pérou. Mais en supposant que ce remède héroïque püt avoir un succédané contre la peste des bestiaux , un szccédané simple, commun, économique , faudrait-il l'employer ? M. Grogaier ne.le pense: pas, tant il est convaincu que.ce n'est pas à guérir, mais à prévenir les grandes contagions qu'il faut s'attacher. Si les vétéri- naires avaient des remèdes efhicaces, l'adminis- tration ne croirait plus aussi nécessaires: des mesures de police laborieuses et fatigantes. Les voies d'introduction s'ouvriraient de tous côtés aux germes de la maladie : un animal , en gué- rissant, infecterait tout une étable ; tandis qu'un vétérinaire habile désinfecterait une étable, il
54 Société Royale d'Agriculture _m'empécherait pas qu'une commune toute en= tière ne fût empoisonnée ; les gens de l'art qui opéreraient dans une commune, ne pourraient s'opposer à ce que la contagion n'’envahît les communes voisines, et ne s'étendit au loin; et eux-mêmes, en circulant avec leurs remèdes d'une commune à l’autre , ils seraient les véhi- culés de la contagion; par-tout la peste marcheraïit plus vite que son antidote ; des milliers d’ani- maux séraient guéris , et des millions succom- beraient avant que le AREA pût arriver jusque à eux.
Il résulte de ces considérations que l'adminis- tration seule peut mettre un terme aux grandes épizôoties contagieuses ,et que les vétérinaires peuvent alors rendre d'utiles services, non en donnant des remèdes, mais en provoquant les mesurés administratives , et teñail la main à fer exécution. | |
M. ‘Grognier a annoncé ; ‘en terminant son Mémoire , que si l'épizootie qui paraît calmée sé féveillait ‘par Teffét' de quelques circonstances , tout éfait prévu pour étoufler le fléau au m2 ment même de sa nouvelle ‘apparition. « Nous » pouvons, a-t-il ajouté, nous reposer avec » confiance sur l'activité pleine de ‘sagesse » » qui est un des attributs de l'homine d'Etat
de. Lyon. AA
» qu'un Monarque paternel a donné à ce dépar-
» tement comme le gage le plus signalé de son » amour. » ,(*)
Parmi les mesures que M. le Préfet a recom-
mandées avec tant de sollicitude , la désinfection des étables n'est pas la moins importante. L'épi- zootie ne s’est renouvelée si souvent que parce que cette précaution a été incomplète, ou même négligée ; on a mis trop de confiance dans un procédé de désinfection , accrédité par un nom célèbre. On a cru qu'il suflisait pour purifier une étable, d'y faire'quelques fumigalions guit- doniennes. NL. Groganier s'est attaché à combattre cette erreur ; il croit avoir démontré, dans le Mémoire qu'il vous a lu sur cet objet, l'insuffi- sance de toutes les raisons théoriques par les- quelles on a voulu expliquer l'action et l'effica- cité de ce moyen désinfectant ; il a cherché à caractériser ce que l’on appelle riasmes, virus, effluves délélères ; 1 a exposé les motifs d'après
(*) Les craintes et les espérances de l'auteur de ce Mémoire se sont réalisées. L’épizootie a éclaté pen- dant les chaleurs de 1815 sur plusieurs points du dé- partement ; elle a cédé en peu de jours, non à l'effica-
Sur l désin- fection des éta- bles dans Îles temps d’épi- zooties conta- gieuses; par le -même,
cité de tel ou tel remède, mais à. des mesures de!
police bien conçues et exécutées avec fermeté.
56 Société Royale d'Agriculture
lesquels il est fondé à croire que la matière de la contagion de l'épizootie régnante est d’une na- ture fixe, ne pouvant se répandre dans l'air qu'à une très-petite distance, mais capable de rester long-temps cachée dans les fentes et les fissures des crèches et des râteliers, dans les trous des murs, sous le pavé , dans le tissu des étofles de laine et de coton , ete. Ces germes pérfides , étant presque toujours enfoncés pro- fondément et recouverts d'une couche de mu- cosité desséchée, se dérobent à Faction chimique des fumigations guittonnienes ; ils attendent pour se developper, quelques circonstances par- ticulières.
C'est pour prévenir un développement si dé- sastreux, que dans beaucoup de pays de la Suisse ét de l'Allemagne, on démolit , on rase les étables infectées. M. Grognier n'a point osé proposer cette mesure extrême ; il a pensé que le feu et Veau , ces deux moyens désinfectans de la na- ture, pouvaient être apphqués efficacement sur les surfaces imprégnées de matières contagieuses, sans qu'il fût nécessaire de sacrifier l'habitation. des animaux , ni même les ustensiles qui ont servi à leur usage. Bien, entendu qu'il. faut brûler ceux qui sont de peu de valeur , comme éponges, cordes , vieux draps , linges usés, Tou
de Lyon. » 57 le fumier aura dû étre enlevé, enterré ou brûlé sur-le-champ. Tous les coins balayés avec le soin le plus minutieux, le sol excavé, les murs graltés, les auges, râteliers, planchers ; bois de lits rabotés. Cela fait, on répand à-plu- sieurs reprises de l'eau bouillante, on y plonge tous les tissus, meubles , ustensiles’; on fait rougir au feu tout ce qui est métallique. Aucune substance contagieuse, organique ou non, ne saurait résister à l'action du feu et de l'eau. Quant aux de à guittonnienes, comme elles atteignent pélit-être des corpuscules délé- tères fixés à la superficie des corps, ou volti- geant dans l'athmosphère , elles peuvent étre utiles, mais seulement après l'emploi de ic d'une toute autre efficacité.
Un autre professeur de l'Ecole Royale vété- rinaire, M. Raïnard, vous à communiqué un mémoire rélatif aux effets du verre pilé pris in- térieurernent. Avant de vous faire connaître les expériences qu'il a tentées , il vous a rapporté les opinions émises sur ce'sujet par plusieurs auteurs : elles sont discordantes. Ze Clerc et Mahon, qui ont écrit sur la médecine légale » ait dent le verre pilé comme un poison méca- nique, Le docteur Le Sauvage le regarde comme
Sur lempoi-
sonnement par
le verre pilé;
par M. PSS
58 Sociélé Royale d'Agriculture
inerte ; il parle d'après des expériences qu'il dit avoir faites sur des animaux et sur lui-même ; il s'appuie sur l'autorité de Caldani et de Man- dauzzato.
M. Rainard cite une observation insérée dans le 3. volume des Annales de l'Agriculture française : « Toutes les poules d’un cultivateur » de Pantin, près Paris, périssaient. Le savant » M. Huzard fut consulté, et il trouva du verre ». brisé dans le jabot et le gésier de ces volatiles; s de verre dans la
» il découvrit des frag » cour où ils étaient renfermiés. »
Notre collègue a tenté ses expériences sur des chiens ; il a fait prendre à quatre de ces:ani- maux du verre en assez gros fragmens. Le pre- mier n'a éprouvé aucun accident ; le second est mort. À l'ouverture, on a trouvé l’œsophage déchiré dans une étendue d'environ deux pouces, et en avant du bras et de l'épaule une tumeur remplie d'un. pus.ichoreux et contenant des fragmens de verre. Le troisième étant mort pa- reillement , l'ouverture du cadavre a montré l'ar- rière-bouche ; l'æsophage et la membrane in- terne de l'estomac enflammés et érodés ; quelques, fragmens de verre s'étaient nichés dans la subs- lance de ce viscère. Le quatrième de ces ani- maux est celui qui a avalé la plus grande quan-
de Lyon. 59 tité de -verre ; il en a pris 166 onces dans l'es- pace de deux mois ; les fragmens avaient jusqu'à six lignes de long, et cependant l'animal n'est pas mort ; il n'a même éprouvé que de légers accidens. :
M. Rainard se croit en droit de conclure de ses recherches. et de ses expériences, que le verre de vitres et les corps qui agisssent de la même manière , donnés en..fragmens d'une certaine grosseur, peuvent causer la mort; mais que dans certaines circonstances on peut les donner impunément en très-grande quantité.
Le verre, agissant d'une manière mécanique , doit être sans eflet après ayoir été réduit en poudre très-fine ; c'est ce qui explique l'assertion du docteur. Le Sauvage , lequel ne l'avait donné et ne l'avait pris lui-même que sous cette forme. Ce: médecin a raison de refuser au verte des qualités. vénéneuses ; et; comime l'a observé M. Huzard, c'est abuser des termes que de qualifier de poison des corps qui déchirent les organes. yivans ;par leur pointe ou leur tran- chant. On ne doit entendre par poison que des substances, qui agissent chimiquement sur les . liqueurs ou les tissus de l'économie animale. où d'une manière physiologique sur les propriétés vitales.
Surunempoi. -
sonnement pré- sumé de plu- sieurs oiseaux de basse-cour ; par
M. Gohuier,
Mémoires et :!
Observations sur la chirurgie et la médecine vetérinaires ; par le mème.
60 Société Royale d'Agriculture
Après avoir établi combien il est difficile de constater un empoisonnement par l'examen chi- mique des matières contenues dans les premières voies des animaux que l’on soupçonne avoir été empoisonnés , M. Gohier cite avec détail un fait qu'il a observé avec le plus grand soin : Plusieurs oiseaux de basse-cour étant morts subitement, leurs cadavres furent apportés à notre collègue, qui en fit l'ouverture ; il-trouva des traces d'in- flammation dans le jabot et le gésier de plusieurs . de ces oiseaux , et rien dans d'autres qui avaient subi le même genre de mort. L'examen chimique des substances alimentaires , récelées dans le gésier et le jabot de ces cadavres, n’a point offert de résultats plus constans ; mais quand bien même l'empoisonnement sérait proù- vé, il ne faudrait pas se hâter de l’attribuer à la malveillance : M. Gôhier cite à cet égard plu- sieurs faits consignés dans les Annales de l’Agri- culture française, qui tous tendent à prouver que l'instinct des oïseaux de basse-cour ne les empêche pas de s’empoisonner fréquemment.
M. Gohier avait publié, en 1813, un recueil de’ mémoires vétérinairés très-intéressans. La plupart de ces ouvrages avaient été lus dans vos séances ; presque tous avaient été soumis au
de Lyon. 61 jugement de la Société centrale d'Agriculture, qui avait décerné à l'auteur deux médailles d'or} et le titre de correspondant. Cet auteur savant et laborieux , qui a donné une suite à cette col- lection , vous a fait connaître une partie de son travail avant de le livrer au public.
Vous avez vu, Messieurs , par le compte qu'il vous a rendu de sa pratique dans les hôpitaux de l'Ecole, que le nombre des animaux guéris a été à celui des morts , comme sept ou huit est à un. Vous avez remarqué que ces infirmeries reçoivent constamment quatre fois plus de che- vaux que de jumens. La cause de cette énorme différence tiendrait-elle à l'opération barbare qui dégrade les chevaux et aflaiblit leur consti- tution (*)? -- Notre collègue a vu le farcin se déclarer à la suite d'un mal de garot, d'une péripneumonie inflammatoire , et d'autres causes qui ne paraissent pas avoir de rapport avec une affection farcineuse, -- Il a observé la morve après des transpirations interceptées. -— La ciguë lui a réussi contre le farcin, et divers moyens lui ont paru efficaces contre la morve récente. -— Il a guéri aussi le tétanos essentiel à l’aide de la saignée, des narcotiques et des fumigations
(*) La castration.
62 . Société Royale d'Agriculture émollientes. —— Notre collègue a pratiqué avec succès plusieurs opérations chirurgicales , diffi- ciles où peu connues ; telles sont la saignée aux veines saphènes et céphaliques dans les porcs , la castration des agneaux , des chevaux, des cochonnets , des jeunes chiens , par la simple excision du cordon spermatique. — Il a exécuté heureusement l'opération césarienne sur une va- che. — La correspondancequ'entretient M. Gohier avec un grand nombre de vétérinaires , lui a fourni plusieurs faits remarquables ; l’un des plus singuliers est le changement subit dans la couleur des soies d’un cochon , survenu à la suite d’une vive frayeur ; nouvelle preuve que les animaux domestiques, même les plus stupides en appa- rence, peuvent recevoir de vives ét profondes impressions morales,
de Lyon. 63
HISTOIRE NATURELLE.
Divx ans se sont écoulés depuis que nous avons perdu M. Güilibert ; les regrets que nous a laissés sa mort n’ont rien perdu de leur amer- tume. Un tribut digne de la mémoire de ce grand naturaliste lui a été payé par M. Mouton- Fontenille. Notre savant collègue a tracé le portrait de l'homme recommandable , dont il s'honore d'avoir été le disciple et l'ami ; il l'a peint comme botaniste théoricien | comme no- menclateur , comme bibliographe , comme pro- fesseur. Il a fait ressortir la noblesse et la beauté de son caractère ; il a indiqué les importans ouvrages sortis de la plume féconde de cet écri- vain. Il les à divisés en deux classes ; la pre- mière comprend des traductions et des commen- taires des livres immortels du grand Zinné. Ces ouvrages , au nombre de sept, ont placé M. Gilbert au premier rang des propagateurs des doctrines linnéennes. On lui doit onze ouvra- ges originaux relatifs à la médecine, ou à la botanique. Une de ces productions , intitulée , De la Médecine considérée comme nuisible à la sociélé ; excita jadis une grande rumeur parmi
Notice sur M Gilibert ; par M. Mouton-Fonte- nille,
Procédé pour extraire du Corps des insectes et des papillons les épingles avec lesquelles on les fixe dansles col- lections d’his- toire naturelle ; par le même.
6, Sociélé Royale d’Agriculiure
les médecins. M. Mouton - Fontenille est entré dans quelques détails curieux sur l'objet dé ce livre singulier. (*)
M. Mouton - Fontenille vous a fait connoître un procédé de son invention , qui est propre à extraire du corps des insectes et des papillons; les épingles avec lesquelles on les pique pour les fixer dans les collections d'histoire naturelle. Ce procédé sera consigné dans un ouvrage que notre collègue se propose de publier sous le titre d'Instruction sur la chasse aux änsectes ; conte- nant des délails'sur la manière de les prendre ; de les préparer et de les conserver, W consiste dans l'emploi de l’alcohol bien rectifié. On en fait couler quelques gouttes, à l'aide d'un pinceau, sur la tige de l'épingle qui fixe l'insecte ou le pa- pillon. Cette liqueur ramollit les parties du corps percées par l’épingle, lequel, un instant après, peut en être détaché facilement , sans que l'in-
j
(*) Notre collègue s'est engagé à livrer à l'impres- sion une notice pleine d'intérêt, qu'il a terminée en demandant que le buste de M. Gilibert fût érigé à côté de celui de Rozier ; dans le Jardins des plantes.
Le compte rendu pour l'année 1814, contient sur M. Gilibert un article nécrologique ,‘ dans lequel se trouve la liste des ouvtages publiés par cét auteur.
de Lyon. 65 secte éprouve la moindre fracture, la moindre mutilation. Par ce moyen on peut étendre les ailes des papillons mal préparés , donner à ces parties la souplesse et le ramollissement nécessaires , afin de les manier en tout sens , et de leur faire prendre toutes les attitudes , sans craindre de les séparer du corps , ni même de les endommager.
L'’alcohol, tenant en dissolution du campbre, offre encore l'avantage de préserver les papillons, et autres insectes que l’on veut conserver, des ravages causés par les éyrrhus , les dermestes ét autres animacules chargés par la nature de hâtér la destruction des cadâvres. Cette liqueur, enfin, avive les couleurs variées qui brillent sur les ailes d'un grand nombre d'insectes et de papillons.
M. Mouton-Fontenille a exécuté son procédé en présence de la Société, qui a pu juger com- bien l’alcohol rectifié était préférable dans ce cas à la coloquinte, au quina , au musc et autres substances employées par les entomologistes.
A l'époque de la première irruption des troupes Sur la com-
étrangères dans notre département, un fabricant bustion sponta-
de Ste-Colombe, nommé Guillemet, cacha dans ;,
née d’une masse
sa cave une masse d'étoffes de laine de la valeur M. Cochard,
de plus de douze mille francs ; il ouvrait de temps en temps deux petits soupiraux pour F 5
66 Société Royale d'Agriculture
donner de l'air ; il vit un jour sortir par ces ouver- tures une épaisse fumée ; il y jeta beaucoup d’eau » et la fumée ayant cessée, il ouvrit sa cave. Il s’attendoit à ce qu'une petite partie de ses étofles aurait été détruite : tout était consumé. Ce qui l'étonna le plus, c'est de voir que le drap, sans perdre sa forme, ni même sa texture , avait noirci et perdu entièrement sa consistance. M. Cochard se trouvant à Ste-Colombe , eut l'occasion d'observer ce phénomène ; et ayant recueilli quelques lambeaux de cette étofle brûlée , il les a mis sous les yeux de la Société.
de Lyon. 67 - ARTS UTILES.
M. Jambon , que vous deviez entendre pour Nouvelle
la dernière fois, vous a fait connaître trois Brouette , de l'invention de
machines de son invention. M Jon
La première est une brouette ressemblant à un tombereau ordinaire ; elle est portée sur deux roues placées de chaque côté de la caisse ; l'essieu la traverse dans son milieu ; elle se décharge par l’enfonçure antérieure, qui est fermée par une. porte facile à ôter et à remettre en place. Lorsque cette brouette ne marche pas, elle est maintenue dans la ligne horizontale par un pied droit fixé au milieu de la traverse placée à l'extrémité de la caisse du côté des limons. Cette machine est construite et disposée de manière à ce qu'elle présente un levier de la première et de la seconde espèce, tandis que celui de la brouette ordinaire est seulement de la seconde espèce.
Dans la brouette imaginée par M. Jambon, une partie de la charge est placée entre le point d'appui et la puissance ; l’autre partie pèse au- delà du point d'appui ; d'où il résulte que le poids exerce une moindre action sur les bras du conducteur. Cette machine étant portée sur deux roues n'est point exposée à ces balancemens et
68 Société Royele d'Agriculture.
à ces déversemens qui , sur les terreins inégaux , fatiguent la manœuvre de la brouette ordinaire ; elle a enfin l'avantage de se décharger, sinon avec plus de célérité, du moins avec plus d’aisance.
® Nouveautom- L'habile mécanicien dont nous déplorons la bereau propre à berte a exposé à la Société le modèle d’un tom- transporter les terres ; par le même, terre. Ce tombereau est attaché à une corde
bereau qu'il a inventé et qu'il a nommé porte-
tendue à une certaine hauteur, comme l'est celle d'une traille ; avec cette diflérence , qu'elle est inclinée sensiblement du côté où l'on veut transporter la terre. Cette corde, qui est forte- ment tendue à l'aide d’un treuil placé à l’une de ses extrémités, porte deux poulies; la chape de l’une de ces poulies supporte, à l’aide d'une corde et à une certaine distance, un crochet en fer qui soutient le tombereau , lequel a une ca- pacité suffisante pour contenir plus de six quin+ taux de terre. Ce tombereau est une caisse com- posée d'un fond et n'ayant que deux parois verti- cales réunies par une anse en fer. Lorsqu'il est supporté par le crochet, et qu'il est du côté où l'on prend la terre, il est beaucoup trop élevé pour être chargé; on le fait descendre jusqu'à terre par le mécanisme suivant : l'autre poulie
| de Lyon. ? 63 dont nous venons de parler, et qui reste comme stationnaire du côté où l'on prend les terres» porte , à l'aide de deux cordes fixées à sa chape, une seconde poulie : sur la gorge de cette pièce passe une corde qui, d'un côté , s'enroule sur le cylindre du treuil garni de deux manivelles, et qui est maintenue dans sa position par un poids suffisant. La corde de l’autre côté porte un crochet en fer avec lequel on saisit l'anse du porte-erre. Alors le treuil venant à agir, cette, caisse est élevée plus haut qu'elle ne l'était par l'autre crochet, ce qui force son anse à l'aban- donner : on la fait ensuite descendre jusqu'à ce qu’elle repose sur la terre, et on la charge com- modément. Cette opération étant finie , on élève l'instrument et on accroche son anse au crochet qui tient à la première poulie. Les choses étant ainsi disposées , la force d'un enfant suffit pour conduire le porte-terre à l'endroit du décharge- ment. On le: décharge avec facilité en le soule- vant du côté opposé à celui où il est ouvert ; on le ramène ensuite aisément à sa première posi- tion , pour être chargé de nouveau ; et on con- tinue d'agir ainsi jusqu'à ce que l'on ait trans- porté toutes les terres. MM. Jambon ont fait usage d'une machine dé ce genre pour
creuser une pièce d’eau de 40 pieds de largeur sur 400 de longueur.
Machine pro- pre à pétrir et corroyer l’ar- gile ; par le même,
70 Société Royale d'Agriculture
Le même mécanicien a mis sous les yeux de la Société le modèle d'une autre machine de son invention, au moyen de laquelle on pétrit et Jon corroye promptement et avec facilité les terres argileuses destinées à la fabrication de la poterie et de la faïence ordinaire. Cette machine consiste en un massif arrondi, construit en ma- connerie ou en bois, et couvert avec des dales ou de fortes planches de chêne ; il a 8 pieds de diamètre, et environ 2 pieds de hauteur au- dessus du sol ; il porte dans son milieu un montant perpendiculaire, mobile sur ses tou- rillons ; deux pièces de bois d'une force et d'une longueur suffisantes pour l'effet qu'on en attend , sont fixées perpendiculairement à ce montant; l’une en haut et près du plancher, et l'autre en bas, à peu de distance dé la partie supérieure du massif. La première pièce de bois est arrêtée au montant perpendiculaire ; à l'aide d'une double entaille et de forts clous; elle est d'ailleurs supportée dans sa longueur par un pied-de-chèvre ou console en bois. L'autré pièce de bois présente un levier du second genre, mobile de haut en bas et de bas en haut; il a son centre de mouvement au milieu de l'épais- seur du montant, où il est arrêté par un tenon et ua boulon en fer; il est plus long d'environ un
‘dé FR \y180? 73 pci et demi que le rayon du massif sur lequel repose le montant ; il a quatre pouces d'équar- rissage, et il sert à corroyer les terres senques sur les bords du massif.
On met en jeu ce levier de la manière sui- vante : sur son ‘extrémité s’asseoit un ouvrier , mais de manière que les pieds portent une partié . du poids du corps ; il marche à reculons autour . du massif, se soulevant à chaque instant à l'aide d'une corde, à l'un des bouts de laquelle est.une poignée qu'il tient de la main gauche. L'autre bout de la corde est arrêté à la pièce de bois horizontale et supérieure dont.il a été question: Lorsque le poids du: corps de. l'ouvrier n'agit point sur l'extrémité du levier, celui-ci est élevé au-dessus des terres à corroyer, et, cela: a moyen d’une corde attachée et fixée par un de ses bouts aux deux tiers de la longueur du levier; et par l’autre bout, à la corde d’un arc tendu, arrêlé aux deux tiers de la pièce de bois supé- rieure et. horizontale dont il a été parlé. Le jeu
-continuel de, ce levier sert à corroyer: les terres avec toute da force que lui donne le poids du corps de l'ouvrier. Celui-ci tient, avec la main droite , une pêle d'une forme particulière , et à manche court; il s'en sert pour remuer la terre
et la placer à l'endroit du plus grand effort du levier.
LE Société Royale d'Agriculture Mi Jambon, qui a établi dans son domaine de Francheville une belle fabrique de tuiles et de poterie, y a mis en activité la machine de son _ invention , et il en a retiré de grands avantages.
Extraction de‘ Tandis que M. Jambon appliquait les lois de la fécuie colo- la’ mécanique au transport des terres et à la fa- FT End brication de la poterie , un autre de nos plus les fleurs du.car. savané collègues , M. Raymond , puisait dans la a is chimie les ‘moyens de perfectionner l'art du rod "T ténturier. Il vous 4 ‘entretenu des produits du
carthame tinctorial, ou safranum; il vous a tracé en’ prérhier lieu la description de cette plante ; ‘il'én a distingué trois variétés , l'une à larges feuilles, venant d Egypte ; l'autre, à feuilles étroites, importée d'Espagne ; la troi- sième , originaire de l'Inde, tient le milieu entre kés déux autres. Le carthame d'Espagne est le plus riche des trois. Tous ils contiennent deux principés colorans, l'un jaune, soluble dans l'eau , qui n'est bon à rien ; l’autre rouge, et soluble dans les alcalis. La première opération que l'on fait subir ‘au carthame consiste à lui enlever , par le lavage, son principe colorant jaune; et pour ve parvenir, plusieurs procédés sont mis en usage successivement. M. Raymond les fait connaître ; il démontre les inconvéniens du la-
de Lyon. 73 vage dans les sacs ét à l'aide du frottement. Le safranum de bonne qualité est celui qui se dépouillé avec le plus de facilité du principe colorant jaune ; $ï on le lave trop , il perd de son principe rouge. La qualité de l'eau contribue beaucoup au succès du lavage. M. Raymond s'est assuré que la meilleure est celle qui con- tient des sels calcaires et un: peu d'acide car- bonique libre : telles sont les eaux d'une source qui coule dans un domaine de M. Raymond , où ce chimiste a établi une fabrique en grand d'ex- traction de carthame.
La seconde opération que l'on fait sur le car- thame est ce qu'on appelle l'amestrage ; elle & pour but de saisir , à l'aide d’un alcali , le prin- cipe.colorant rouge ; elle est difficile et délicate * on y. procède par la voie sèche et par la voie humide: Lorsqu'on emploie la première, on broye 6 parties de soude d'Alicante avec 100 parties de safranum pulvérisé ; la dose d’alcali sera-augmentée ; si l'on suppose les fleurs riches en. principes rouges. Ici, comme dans'beaucoup d'autres manipulations chimiques , Aro passe science.
Le mélange des deux: poudres étant fait , on y ajoute assez d'eau pour le baigner ; on ne doit pas le fouler ; comme font certains teinturiers ;
74 Societé Royele d'Agriculture.
on le place sûr un chassis au travers duquel coule le liquide alcalin ; on l’arrose avec de l’eau froide ; on évite d'employer de l'eau bouillante » à moins qu'on n’ajoute un acide libre, tel que le jus de citron. Tel est l'amestrage à sec; il est, selon M. Raymond, préférable quand on opère sur le riche safranum d'Espagne.
- L'amestrage par la voie humide convient pour le safran du Levant. Dans l'un et dans l’autre, il faut se défier des soudes du commerce; le car- bonate de soude calciné est bien plus sûr ; c’est ce sel qu'a employé M. Raymond , à la dose de 8 parties sur 100 de safranum ; il lui avait été envoyé par M. Chaptal fils. MSN - La troisième opération consiste dans la sépa- ration de l'alcali qui s'était combiné avec le principe rouge du carthame. On se sert pour’ cela du jus de citron. Par l’action de cet acide, le principe colorant se précipite: sous forme de flacons légers d'une couleur de feu ; il se préci- pite aussi un peu de matière colorante jaune > qui a échappé aux lavages. On se sert} pour l'isoler, de mêches de coton , qui ne’s’unissént qu'au principe colorant rouge, et que l’on dé= pouille ensuite en les: plongeant dans de l'eau tenant .en . dissolution: du sel de: soude ou de tartre, à la dose de 4 livres de sel sur’ 160 de
de Lyon. è 75 fécule de safranum. L’alcali saisit cette fécule , et l'abandonne dans son état de pureté, quand on lui présente le jus de citron. On la prend, on l'étend sur des carreaux de vitre, et on la fait sécher dans une étuve ; elle s'y réduit en paillettes ou en écailles, (*)
Le signe d'une bonne fabrication consiste dans une teinte verdâtre et métallique que prennent ces paillettes en se desséchant ; couleur qui fait place au plus beau rouge , par l'addition de quelques gouttes d’eau.
M. Raymond vous a rendu témoin de ce phé- nomène , dont il n'a pas cherché l'explication.
Avant les travaux de notre savant collègue, l'usage de ce beau rouge végétal était borné à la peinture , à la fabrication des fleurs artificielles et à la toilette des dames. Les teinturiers l'appli- quent actuellement à la soie, par des procédés simples et faciles dont ils doivent la connaissance à M. Raymond. Le safranum , jadis très-rare- ment employé , valait 150 fr. l'once; M. Ray- mond Y'offre à 7o fr.
Lee n'est pas la seule amélioration importante
- (+) Ces écailles ou paillettes, mêlées avec du tale en poudre fine , constituent le fard dont quelques femmes se barbouillent le visage.
Sur la déto_ mation de Ja poudre à canon; par M.Faissoles
76 Société Royale d'Agriculture que cet häbile chimiste ait introduit dans l'in- dustrie manufacturière de notre cité.
Un autre chimiste, M. Faissoles , qui a dirigé pendant long-temps la poudrière du Ripau, près Tours , s'occupe de la rédaction d’un mé- moire étendu sur la poudre à canon; il vous a communiqué un extrait de son travail, qu'il ne regarde pas comme étranger aux arts utiles, ni même à l'agronomie ; il vous a fait connaître les expériences qu'il a tentées sur la détonation de la poudre, en se servant successivement des nitrates et des muriates de potasse. Pour me- surer la force de la poudre, il a essayé plusieurs sortes d'éprouvettes, et il s'est assuré que la plus sûre est celle dont la paroi inférieure est un cône surmonté d'un cylindre.
M. Faissoles fabriqua , au Ripau, en 1797, de la poudre avec du muriate oxigéné de po- tasse ; il la compara , à l'aide de son éprouvette, à la poudre ofdinaire, faite avec le nitre ; la force en fut supérieure, mais pas à un degré aussi considérable que l'avait pensé l’expérimen- tateur. Il crut s’apercevoir qu'elle n'avait pas été parfaitement confectionnée, et qu’elle était humide ; il se détermina à faire d'autres expé- riences ; elles ont eu lieu plusieurs années après à et ont donné des résultats remarquables. De la
de Lyon. 97 poudre fabriquée avec du muriate oxigéné de potasse , à été mise en comparaison avec de la poudre ordinaire, la quantité de sel étant la même dans l’une et l’autre. Soumises à l'éprou- vette, deux détonations de la première ont donné 182 degrés ; tandis que deux détonations de la seconde n'ont donné que 82 degrés. La diflérence est prodigieuse ; c'est pour l'expliquer que notre collègue s’est livré à des raisonnemens et à des calculs qui prouvent ses vastes connaïis- sances en chimie et en mathématiques.
L’extraction du sucre de betteraves était na- guère considérée comme un des bienfaits les plus signalés que la chimie ait rendus à l'éco- nomie politique , rurale et domestique. Une grande défaveur paraît actuellement attachée à cette découverte. Je ne dois pas discuter ici les motifs de cette défaveur, peut-être passagère ; qu'il me soit seulement permis de vous rappeler les renseignemens que M. Valentin, l'un de nos correspondans les plus distingués, vous a donnés sur quelques manufactures de sucre indigène. Il vous a dit que dans le département de la Meurthe, deux de ces manufactures étaient en activité ; l'une, à une demi-lieue de Nancy, se nomme Montplaisir , et appartient à M. de Domballe,
Sur la fabri- cation du sucre de betteraves ; par M. Valentin
78 Société Royale d’Agricullure qui la fait gérer pour son compte ; l’autre est à Pont-à-Mousson , à cinq lieues de Nancy , et appartient à MM. Marmod et compagnié, négo- cians. Chacune fait une assez grande quantité de sucre , rafiné et en poudre, absolument iden- tique, avec les produits extraits de la canne sac- carifère, et le prix de l’un et de l'autre est le même (48 s. la livre ).
Dans la fabrique de M. de Domballe, on
retire d’un quintal de betteraves deux livres de
sucre rafiné, et de 3 à 4 liv. de sucre brut. II y a 36 chaudières et un bel appareil distillatoire où l'on fait de l’eau-de-vie de deux qualités , dont la vente couvre les trois quarts des frais de main-d'œuvre et de combustible.
Les betteraves sont écrasées par des machines mues au moyen de moulins tournés par des chevaux; et l'on en exploite le suc au moyen d'autres machines tournées par des hommes. On emploie cette année (1815 ) un million de livres de betteraves qui , toutes pourront ‘être écrasées dan$ cinq semaines: L'année dernière , l'on en a obténu dix-huit-cents mille livres. Le proprié- taire assure qu'il ne perdra rien tant que le sucre rafiné sera au-dessus de 30 5. la livre , et que même il pourrait continuer à RE vi » s’il valait un peu moins,
de Lyon. 79 Les applications de la chimie aux besoins des Sur l'extrac- : tion de la géla- hommes sont innombrables. M. Eynard vous à ie des 08: par donné une nouvelle preuve de cette vérité dans M, Eynard, un mémoire qu'il vous a lu sur l'extraction de la gélatine des os. Il vous a exposé les travaux de Papin , de Proust , de Cadet de Vaux, relatifs à cet objet; il vous a fait ensuite connaître les découvertes que l’on doit à M, Darcet , fils d’un grand chimiste, dont il soutient dignement le nom. Les procédés de M, Darcet, pour extraire la gélatine des os, n'ont pas été publiés par la voie de l'impression : ils consistent à faire trem- per les os, à froid, pendant un temps donné, dans de l'acide muriatique aflaibli ; on les plonge ensuite dans l'eau bouillante , et enfin, dans un courant d’eau froide ; on les. en. retire pour les faire sécher. Tous les sels calcaires sont décom- posés par ces opérations. S'il reste un peu d'acide muriatique libre, on s'en. empare au moyen d’un peu de soude, et on finit par avoir la gelatine dans son état de pureté. Cette extrac- tion se fait en grand et avec la plus grande éco- nomie dans les manufactures où l'on extrait la soude du sel marin. M. Darcel dirige de grands établisemens de ce genre. Ce chimiste a soumis la gélatine qu'il a obtenue à l'examen de la faculté : de médecine de Paris, qui en a porté un juge- ment très-favorable.
Sur l’exploi- tation des mines métalliques dans le département du Rhône; par M. Cochard.
80 Société Royale d Agriculture
M. Eÿnard a mis sous les yeux de la Société plusieurs échantillons d'os qu'il avait réduits à leur état gélatineux; il a montré aussi des tablettes formées de cette gélatine ; il a fait voir que cette matière, quand elle était impure , pouvait rem- placer la meilleure colle-forte dans l'apprêt des étofles , la fabrication du papier , ete. Celle qui est faite avec soin peut produire le bouillon le plus nourrissant et le plus savoureux , ainsi que la soupe la plus saine et la plus économique.
Puisse-t-il n'être pas éloigné le temps où l'on verra s'établir par-tout des fabriques en grand pour l'extraction de la gélatine des os! Elles approvisionneront les hôpitaux , les autres éta- blissemens de charité, et fourniront à peu de frais de précieuses ressources aux classes de la société les plus nombreuses et les moins for-
tunées. Les agriculteurs , de leur côté, trou-
veront dans le résidu de ces fabriques un en- grais riche et abondant. Tel est le vœu que notre respectable collègue a exprimé à la fin de son intéressant mémoire.
De tous les arts chimiques, économiques , industriels, ceux qui ont été cultivés les pre- miers, qu'on a le plus approfondis, ceux dont les applications aux besoins des hommes sont
les plus nombreuses et les plus importantes , ont
de Lyon. 85, ont pour objet les substances fossiles que la terre recèle dans ses entrailles. Les mines de ces substances , dont la nature est tantôt métal- lique, tantôt saline, tantôt bitumineuse , offrent à ceux qui savent les exploiter avec industrie, des récoltes beaucoup plus riches que celles qui récompensent les travaux de l’agriculteur.
La Providence a voulu , dans sa sagesse, que toute la superficie de la terre pût être fécondée par les sueurs de l’homme; elle a caché, en même temps , dans quelques lieux circonscrits et déterminés , des matières sans le secours desquelles aucun art , pas même celui de l’agri- culture , ne pourrait être exercé ; matières dont la. privation absolue laisserait la civilisation dans une enfance éternelle. Ces matières de première nécessité existent abondamment dans notre France, et aucune contrée de ce beau Royaume n'en est si richement pourvue que le département du Rhône.
C'est ce qu'a démontré M. Cochard dans un ouvrage plein d'intérêt , dont la lecture a occupé agréablement,plusieurs de vos séances. Le travail de notre-collègue.est divisé en trois: parties ; la première a pour objet les mines métalliques de notre département ; la secoride traite du charbon fossile ; et dans la troisième, l'auteur exprime
6
82 Société Royale d'Agriculture
ses vues sur l'exploitation dés mines, et les moyens d'en augmenter les produits. (*)
En parlant des mines de métaux gissant dans les montagnes qui entourent la ville de Lyon, M. Cochard nous en trace l'historique. Tout prouve que les Romains exploitèrent celles de St-Bel et de Chaissy ; il est probable qu'ils ou- vrirent une mine d'argent près du village de Ste-Foix-l'Argentière , où l'on trouve des traces d'anciens travaux. Ce genre d'industrie dut être abandonné sous les Gots, les Vandales, les Bourguignons, qui tour-à-tour désolèrent nos contrées ; 1l ne dut pas prospérer sous le régime féodal. C'est à cette époque qu'un bachelier, nommé Hugues Jossand, découvrit une mine de plomb près de Brallioles ; il s'associa, pour l'exploiter, un riche argentier de Lyon , nommé Jacquemin ; mais un prieur de St-lrénée et un
(*) M. Cochard ayant considéré, les mines princi- palement sous le rapport statistique , j'eusse dû peut- être placer son ouvrage à la suite des considérations statistiques et agricoles sur Ampuis et St-Cyr, que nous devons au même auteur; mais j'ai Cru ne pas devoir interrompre la série des mémoires relatifs à l’agronomie , et j'ai renvoyé à la section des Arts utiles les recherches et les vues de notre savant
“collègue sur la minéralogie du département.
de Lyon. 83
Seigneur de Chamousset exigèrent d'énormes redevances , et la mine fut abandomnée. Peu de temps après, une autre mine est découverte à Courzieu ; quelques travaux sont commencés » ét ils cessent bientôt par l'effet des prétentions féodales. Dans la suite, des seigneurs du Beau- jolois voulurent exploiter par eux-mêmes les minés qui gissaient dans leurs domaines, ou dont la concession leur avait été accordée à titre de récompense militaire ; ils ne tardèrent pas à sentir combien ils étaient peu propres à con- duire des travaux de ce genre : ils vendirent leurs minés à des marchands italiens établis à Lyon , lesquels obtinrent , en 1415, qu'un. hôtel de monnaie fût institué dans cette ville. Après avoir vendu les mines , les séigneurs se faisaiént payer pour le droit de les exploiter, eË ce fut pour méttre un terme à leurs excessives prétentions que Charles VI rendit une, ordon- nance en 1413. Le Successeur de ce monarque accorda au célèbre Jacques Cœur, négociant lyonnais le bail général des mines et monnaies du Royaume, Cet homme, extraordindire mit en valeur les mines de cuivre dé Chaissy ,! de St-Bel, dé St-Pierre-la-Palue ; celles de plomb de Courzieu , de Brullioles, de Joux , etc. Les richesses qu'il
84 Société Royale d'Agriculture ÿ puisa contribuèrent à l'établissement de cette grande fortune qui excita l'envie. On oublia qu'il avait secouru l'Etat dans les momens les plus difficiles, et qu'il avait prodigué ses trésors pour la restauratien de la monarchie : on con- fisqua tous ses biens, et on le traîna dans l'exil, où il mourut misérablement. Après la réhabilitation de sa mémoire, les mines du Lyonnais furent rendues à ses fils, qui, n'ayant ni les grands capitaux, ni la vaste capacité de leur père, ne tardèrent pas à les abandonner. . Louis XI voulant encourager l'exploitation des mines, rendit l'ordonnance de 1471; elle fut sans effet : nous en voyons la raison dans un édit ‘d'Henri IL : « Peu de profit et d'avan- » cement, y est-il dit, en est proyenu par la » faute du général im mines , qui, par avan- » ture, n'était, pas expérimenté, et n'avait pas » recouvert des pays étrangers gens de cet art. » “Charles VIIT, Louis XII et François I. donnèrent , en 1483, 1498, 1515, plusieurs édits en faveur des mines. Ces lois, sollicitées par des négocians lyonnais, furent . presque toutes rendues à à Lyon, et ne pouvaient avoir pour ainsi dire, d'autre objet que les mines de notre pAIqcE presque les seules, connues en France à cette époque. Les travaux, métallur-
de Lyon. 85 giques avaient pris une grande activité, lorsque survinrent les guerres désastreuses d'Italie et la’ découverte de l'Amérique. Le Gouvernement ne’ s'occupa plus des mines ; les particuliers les né- gligèrent. — Sully lui-même, le sage Sully ne les considéra que sous le point de vue fiscal.
En 1602, un cultivateur de St-Martin-la- Plaine , trouva une mine d'or dans une terre dont le chapitre de Lyon était haut justicier : on méprisa cette découverte; et nous ignorons l'endroit où est cette mine, dont quelques échantillons avaient été essayés et reconnus riches.
L'ordonnance de Louis XIV , datée de 1680 ;' ne remédia point au mal; elle imposait des con- ditions trop onéreuses aux entrepreneurs : aussi tous les travaux avaient-ils cessé dans nos mines en 1698 , époque à laquelle M. d'Herbigny traçait la statistique du Lyonnais. Quelque temps après, la mine de Chaissy se rouvrit et fut livrée à l'impéritie, au gaspillage , à la dila- pidation ; elle fut l'objet de procès ruineux, dans lesquels figurèrent scandaleusement des hommes chargés de protéger l'exploitation.
Cette mine fut enfin, en 1708, concédée à des hommes sages et éclairés, tels que MM. Jars et Blanchet, dont la postérité la dirige encore.
86 Société Royale d'Agricullure ‘A-peu-près à la même époque, M. le maréchal de Villeroy, gouverneur du Lyonnais, amena de Saxe François de Blumenstein, et il lui fit obtenir, en 1717, la concession des mines de plomb de St-Jullien-Molin-Molette, de Vienne et de St-Martin-sous-Urfé."M. de Blumenstein est le premier qui , dans le Lyonnais , ait extrait le plomb du minerai; il approvisionna de ce métal une province qui allait auparavant l'ache- ter à la foire de Beaucaire. Son fils, Etienne- François avait en exploitation dix mines de plomb; et dans un espace de sept ans, il livra au commerce 28,848 quintaux de cette substance métallique. MM. de Blumenstein poursuivent encore avec succès la vaste entreprise formée par leurs pères. ,
De leur côté, MM. Blanchet et Jars diri- gent , avec see de sagacité, l'exploitation de la mine de Chaissy. Les bons procédés mé- tallurgiques qu'ils y suivent sont le fruit des voyages savans de M. Gabriel Jars, qui mourut à l'âge de 37 ans, et dont les belles et utiles observations ont été publiées par son frère.
On n'exploite pas , dans le département du Rhône , d'autre mine de cuivre que celle de Chaissy ; combien d'autres cependant pourraient y être exploitées ! On a trouvé, en 1766, des
dé de Lyon. 87 filons de cuivre sur les bords de l'Azergue, près des Roches-Durand. On a découvert, à plusieurs reprises, des pyrites cuivreuses , assez riches, à St-Romain-en-Galles, et dans plusieurs com- munes du Beaujolais. On avait commencé, à Chasselay , l'exploitation d’une mine de plomb.
.Ces sortes de mines , extrêmement communes dans le département, ont été constatées à Ode- nas, à Tarare, à Chambost, à Givors , à Loire, à Longes, à Ampuis, à Condrieu , à Brussieu, à Latour, à Ste-Paule. Enfin, en 1815,0on a découvert dans plusieurs hameaux de la com- mune de Joux , une mine de plomb argentifère. Aucune de ces mines n'est exploitée.
_ Nous laissons enfouis sous le sol de notre département , des trésors que la nature , libérale envers nous, y a déposés; et nous demandons à l'étranger des substances minérales que nous devrions lui fournir (*). M. Cochard déplore un état de choses si contraire à la fortune pu- blique et à l'intérêt des particuliers ; il en in- dique l’origine et en cherche le remède; mais avant de se livrer à cette discussion, il fait
(*) Selon le calcul d’un auteur, il est importé an- nuellement en France pour 355 millions de substances métalliques, en outre de l'or et de l'argent.
88 = Société, Royale d'Agriculture l'historique et il donne la description des mines de charbon fossile gissant dans les environs de notre ville. Tâchons d'analyser ce second mé- moire de notre savant collègue, et d'en faire connaître le mérite.
Des mines de Depuis qu’elles ont disparu ces vastes et belles Ro ee forêts qui vraient l'ancienne France, les par le même, q ce REMEN ce ë a
combustibles, cachés dans le sein de la terre, sont devenus , pour les usines et les foyers do- mestiques, un objet de première nécessité. IL paraît que c'est dans le Forez, près de St- Etienne, qu'a commencé en France l'extraction du charbon de pierre (* ); elle fut encouragée par une ordonnance d'Henri IV , datée de juin 1601. Malheureusement d’autres lois, rendues en 1098, 1744, 1783, 1791 et 1810, modi- fièrent , annullèrent celle du bon Henri. Toutes ces dispositions législatives s'étant trouvé inco- hérentes et contradictoires, donnèrent lieu à une Jongue suite de procès entre les concessionnaires des mines et les propriétaires du sol où elles
(*) M. Alléon-Dulac nous apprend que le charbon de terre ne fut apporté à Lyon que vers l’un 1640; son usage s'étant borné , jusqu'à cette époque , à ali- menter les fourneaux de quelques graudes usines établies dans la campagne.
de Lyon. | 89 gissaient. Dans ce conflit, qui souvent causa là ruine des uns et des autres, les mines furent tour-à-tour abandonnées, rouvertes , abandonnées encore , et toujours exploitées sans cet esprit de suite , qui seul peut assurer de grands résultats. _ Dès 1647 on tirait du charbon à St-Chamont, à Odenas , à Ste-Paule. De ces trois mines, les deux dernières sont abandonnées depuis long- temps.
En 1749 commença l'exploitation de celle de Ste-Foi-l'Argentière. Les travaux languirent pendant longues années; ils prirent quelque activité en 1771, et ils produisent, au moment actuel , un charbon qui, quoique inférieur à celui de Rive-de-Gier, est très-utile aux fon- deries de St-Bel, aux fabriques de chapeaux de Chazelles | et aux besoins domestiques d'un grand nombre de communes. Cette mine est la seule qui soit en valeur dans le département du Rhône : cependant combien d'autres y ont Le découvertes à différentes époques !
En 1763, on trouva une mine à St-Cyr-lès- Ste-Colombe. M. de Blumenstein en obtient la concession ; il extrait, à la superficie, du charbon d'une qualité inférieure; il ne pousse pas les gravaux profondément : la mine est abandonnée.
Deux mines sont ouvertes en 1777, l’une sur
99 Société Royale d'Agricullure
Ja montagne de Tarare, l'autre à -Courzieu , ne la Giraudière : la concession en est accordée à des spéculateurs qui conduisaient d’autres en- treprises. Ces mines sont bientôt fermées.
Deux autres mines sont reconnues en 1781; la première à Sacconai-sur-Chaponost, la se- conde à St-Genis : on néglige de s'assurer si elles sont riches et d'une exploitation facile.
Ne serait-il pas de la plus haute importance de sonder ces mines, et. de les mettre en valeur, au cas où leur extraction offrirait des avantages suffisans ? Mais on se contente des produits fournis par les mines de Rive-de-Gier.
Ces produits , il est vrai, sont abondans, de bonne qualité, et d’une exportation facile, au moyen du Rhône et du canal de Givors; mais leur prix commercial varie beaucoup trop et s'élève fréquemment au-dessus des facultés du plus grand nombre des consommateurs. C'est l'effet de plusieurs circonstances qu’une bonne administration pourrait prévenir ou faire cesser,
Avant l'ouverture du canal de Givors, on vendait à Lyon jusqu’à 32 s. du charbon qui ne valait, à l’orifice des puits, que 8 s. 3 d. Les entrepreneurs étaient obligés alors d'entretenir, sur la route de Lyon à Rive-de-Gier, 1000 à 1200 chevaux. Lorsqu'ils furent affranchis de
de Lyon. ot cette obligation , et que les frais de transport eurent considérablement diminués , ils ne bais- sèrent pas pour cela les prix d'une denrée de première nécessité, et dont la vente ne rencon- trait aucune concurrence. Les actionnaires du canal exigèrent des droits exorbitans ; ils favo- risèrent les accaparemens et les disettes factices. Ïls se gardèrent bien de remplir la condition qui leur avait été imposée de tenir constam- ment , à l'embouchure du canal, un magasin de 150,000 bennes ; ils trouvèrent les moyens d'empêcher toute réparation sur le chemin de terre, afin que le charbon ne pût arriver à Lyon que par un canal qu'ils ouvraient et fer- maient à volonté. - MVL. les Intendans de la généralité de Lyon prirent , à différentes époques , des mesutes pour réprimer un monopole qui compromit souvent la tranquillité de la seconde ville du Royaume 5 _ils taxèrent le charbon , et tinrent la main à ce qu'il en arrivât à Lyon suffisamment pour la consommation (*}). L'ordre qu'ils établirent subsistait encore au moment de la révolution ; il a cessé lorsque Rive-de-Gier a été démembré
. (*) Le charbon de Rive-de-Gier fut taxé, en 1782 à 25 s. la benne de pérat , et 16 s. la benne de menu. La benne de pérat vaut au moment actuel de 40 à 50 s:
82 Société Royale & Agriculture
du départément du Rhône : il ne pourra être rétabli que lorsque ce canton sera réuni de nouveau à notre département. Ecoutons parler MM. Cochard sur la nécessité d'une réunion que sollicitent d'ailleurs avec instance les habi- tans de Rive-de-Gier :
« Mais ce ne sont pas seulement ces motifs de voisinage et de localité qui doivent le plus influer sur la décision du Gouvernement ; c'est la nécessité de mettre les mines de char- bon et le canal de Givors entièrement sous la ‘dépendance de l'Administration du dépar- tement du Rhône. Il est impossible de com- primer les abus, de prévenir les fraudes en tout genre que É cupidité accumule pour faire renchérir le charbon, tant que deux administrations indépendantes et éloignées l'une de l’autre concourront aux mesures de police que cette branche importante de besoins exige impérieusement; tant que l’avidité de quelques hommes sera garantie par les len- teurs des correspondances, par les entraves qu'ils pourront faire naître ; tant qu'il ne dé- pendra pas d’une même volonté , d'une action unique , de surveiller à ce que l'extraction du minerai soit en proportion des besoins, et que les arrivages soient calculés de manière
de Lyon. 93 » qu'ils ne dépendent jamais des évènemens. » Des considérations aussi importantes doivent » détérminer une réunion que tous les intérêts » et toutes les convenances font désirer depuis » Jlong-temps. » (*)
Telle est, Messieurs , l'analyse trop incom- plète de deux mémoires roulant sur un sujet intéressant par lui-même, et qui l'est devenu davantage par la manière dont l’auteur a su le traiter. Celui-ci ayant renvoyé à l’année pro- chaine la fin de la lecture de son troisième mé- moire sur les mines de métaux et de charbon de notre département , il ne peut pas en être ques- tion dans ce Compte Rendu.
Je vais actuellement , Messieurs, vous rap- peler en peu de mots les rapports qui vousont été présentés, soit sur des productions agronomiques importantes , soit sur des objets d'utilité générale:
« (*) M. Lefebure-d'Hellencourt portait, en 1805; » l'exportation: annuelle des mines de houille de » Rive-de-Gier et de St-Etienne, à six millions de » quintaux. » M. Hassenfrats s’est convaincu, d'après des don- nées certaines, que sans la houille, l'Etat consom- merait tous les ans, de plus qu'il ne fait, treize millions de cordes de, bois (chacune de 128 pieds cubes ) correspondant à la valeur. de cent-quatre. millions de francs, et à l'exploitation de 360,000 arpens de bois taïllis.» | Le
+ * s w
Sur les prin- : cipes raisonnés d'agriculture de M. Thaër; par M. Cochard.
94 Société Royale d’'Agricutture RAPPORTS.
Le ivre que vient dé publiér M. Thaër, étant sans côntredit l’un des plus importans dont la science agricole se soit enrichie depuis l'ouvrage immortel de notre Olivier de Serres , la Société a désiré de connaître les méthodes et les idées: fondamentales d'un agronome allemand déjà cé- lébre ; elle a engagé en conséquence M. Cochard à lui en rendre compte dans un rapport écrit. Celui-ci ne s’est pas contenté de faire l'analyse du livre de M. Thaër ; il a encore exposé des vues judicieuses que la lecture de cette produc- tion lui a suggérées. C'est ainsi qu'à l'instar dés’ établisseméns dont M. Thaër a tracé lé plañ, M. Cochard propose la formation d'institutions! agronomiques dans les domaines de l'Hespice de l'aumône générale. x
-« J'ai souvent réfléchi, dit ce philantrope ». éclairé , sur les moyens de tirer un païti. pt avantageux des enfans-trouvés.. Dans nos ins » titutions , ils donnent lieu à une dépénse con-' » sidérable , et ils ne produisent rien. Ne pour ». rait-on pas en faire des agriculteurs ? Ne. » pourrait-on pas créer pour eux des écoles: »° agronomiques dans les domaines de l'hospice" »° qui les à recueillis? Ils y apprendraient tous
»
de Lyon. 95
les principes et tous les détails de la science
et de la vie agricoles; ils iraient ensuite dans les campagnes répandre leurs lumières parmi les cultivateurs. L'agriculture yÿ gagnerait beaucoup , et ces enfans , loin d’être à charge à l'établissement , accrottraient chaque jour ses bénéfices , par leurs travaux et leur activité. » Notre collègue a exprimé un autre vœu; il
à dit : « 1] faut au peuple des instructions
courtes et à sa portée. Les cultivateurs lisent volontiers le Messager botteux, le Parfait Bouvier, et la plupart dés mauvais Almarachs qui traitent de l'Agriculture; ils Hraient dé même, et avec plus de fruit, un Almanach agricole , dans lequel on réduirait en préceptes simples et faciles , l'art de cultiver la terre et de la rendre féconde. Il serait à désirer qué la Société voulût s'occuper de la rédaction d'un ouvrage aussi utile; elle ajouterait à s4 gloire, et remplirait parfaitemerit le but de son institution. Eelairés par ses leçons, les habitans des campagnes adoptéraïent rapide» ment de meilleurs procédés de culture; ils acquerraient plus d'aisance, et l'État verrait s'accroître la masse de ses richesses. »
Bien pénétrée des avantages de la mesure pro*
posée par notre collègue, la Société a nommé
NN
Sur la théorie : de M. Thaër, relative aux en- grais; par M. Eynard.
96 Société Royale d'Agriculture une commission composée de MM. Cochard,. De-Chambost ; Rast, Tabard et Grognier , pour. s'occuper de tous les développemens dont cette mesure .est-susceptible.
. De toutes les théories exposées dans l'o ouvrage. de M. Thaër , la plus profonde et la plus impor. tante étant peut-être celle qui est relative aux. engrais, elle a, mérité un rapport particulier que M. Eynard,vous a présenté. Cette théorie, a été répandue par la voie de tous les journaux agronomiques ; il serait par conséquent superflu. de la développer ici : je dois me contenter de rappeler le principe fondamental de M. Thaër , sur lequel M.. Eynard a le plus insisté :
« L’épuisement des sucs nourriciers des terres. » est proportionné, non-seulement au nombre » des graines: céréales qu'elles. ont produit, ». mais encore. à la quantité de principes nutritifs » que ces graines renferment. Ainsi , pour », pouvoir réparer d'une manière convenable ». J'épuisement des terres, il est important d'ap- ».1précier les rapports qu'ont entr'elles, les subs- » :tances nutritives contenues dans chaque espèce » de, céréales ; or, ces rapports : sont. connus » d'après les analyses : du célèbre : chimiste »-Kirwan,. ».. boghifié ré
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de Lyon. 97
Le mémoire sur les buffles que viennent de Sur un mé. publier MM. Huzard et Tessier ; est , dit M. Ras! Nan pv clair, concis, substantiel, comme tout ce qui se. relatif aux est sorti de la plume dé ces deux agronomes bufiles;, par M. éminemment recommandablés. Îl renferme ce 7*"#4Pas. que l'histoire du bufñle offre de plus important, sous le rapport de l'économie rurale. Cet ani- mal est plus fort que le bœuf, moins sujet que lui aux maladies , et particulièrement aux épi- zooties ; il s'acclimate en France, sur-tout dans les pays marécageux. On l'apprivoise et on le dresse facilement au travail. Il dévore les herbes que refusent nos bêtes à cornes, et il se nourrit sans en être incommodé, L. litières et des chaumes pourris. Sa femelle fournit abondam- ment un lait riche en crême et en parties caséeuses. Diverses fabriques tirent un grand parti des cornes , des ongles, du poil ;. et.sur- tout de la peau he buffle. On pourrait enfin , l'engraisser et en manger la chair. Un animal si précieux à été naturalisé dans ‘plusieurs con- trées de l'Europe; on en vit pendant long- temps. à Rambouillet ; et Fon en voit: encore . dans la terre dé M. Dépinay-de-l'Aye , située à St-Georges-le-Rognians.
M. Rasl joint ses vœux à ceux de MM. Husord et Tessier | poux voir se répandre en France dés
L
08 Société Royale d'Agriculture animaux capables de rendre de grands services à l'économie rurale et domestique.
Surunouvrage ML. Gohier s'étant profondément occupé de de M. Huzard, l'épizootie de 1814, ayant recueilli de sages et relatif à l’épi- ;
zootie ; par M. Gohier. causes de cette maladie désastreuse, personne
nombreuses observations sur la nature et les
mieux que lui ne pouvait apprécier dignement le mémoire publié sur le même sujet par M. l'inspecteur-général des Ecoles royales vété- rinaires de France. Trois éditions de cet ouvrage qui se sont succédées rapidement, en constatent le mérite et l'utilité; elles ont donné aux prin- cipes de l’auteur une publicité trop grande pour qu'il soit nécessaire de les exposer ici ; ils sont d'ailleurs exprimés avec tant de concision qu'ils ne sont guères susceptibles d'analyse, M. Huzard a su les renfermer en vingt-trois articles , dont j'enrichirais ce Compte Rendu si je n'avais la certitude que tous les vétérinaires et tous les agronomes ent lu et médité ces axiomes apho- ristiques.
Sur deux mé. M: Raïnard vous a fait connaître deux ou- moires vétérinai- yrages imprimés , sur lesquels M. Noÿes , vété- resdeM.Noyes; ._ . y : .
É rinaire, à fondé la demande d'un diplôme de parM.Rainard. É É
correspondant. L'une de ces productions a pour
titre : Mémoire sur les différentes conformations
de Lÿon. 99 des chevaux destinés au service des armées, suivi de quelques Notices sur les haras. L'autre est intitulée : Mémoire sur la tonte des solipèdes et des autres animaux , pour entretenir en vigueur el en santé sur-touf les premiers de ces animaux , et pour aider chez fous au fraitement de plusieurs maladies qui sans cela seraient incurables.
Le premier de ces deux ouvrages fut couronné, en 1808, par la Société Royale des sciences de Prague; il renferme l'exposition et les dévelop- pemens de quelques principes enseignés par l'illustre . Bourgelal ; il offre aussi quelques observations et un petit nombre de vues parti- culières à l'auteur. Ces vues et ces observa- tions ne sont pas sans intérêt; on désirerait qu'elles fussent exprimées avec plus de méthode et de clarté.
: Le second mémoire de M. Noyes, n’est autre chose qu'une apologie de Ja tonte des solipèdes. L'auteur y exagère les avantages de cette pra- tique ,au point de la considérer comme le n yen infaillible de guérir la gale, les dartres et les autres affections : cutannées des, chevaux, etc, M. le Rapporteur a combattu yictorieusement cette opinion , ainsi que d’autres idées de M. Noyes, qui ne lui ont pas paru mieux fondées ; il a fait ressortir en ru me, temps. ce
(]
100 Société Royale d'Agriculture
que l'ouvrage, soumis à son examen , peut offrir de bon et d'utile. Il a conclu en demandant que le nom de M. Noyes fût inscrit sur la liste des candidats pour une place de correspondant.
Sur un mé. L'ouvrage de notre illustre correspondant , à pe Ee ayant pour titre : Nouveaux motifs d'étendre la rançois - de - Neufchâteau re- Cure des Parmentières ou Pommes-de-terre, etc.
latif aux pom- traite de la conversion de ces tubercules, 1.° en mes-de-terre ;
L o 1 Lz LD Li LL , L 9 par M. Barre, Pain» 2-° en eau de-vie et en vinaigre; 3.° en
farine et en pâte sèche, 4.° en fécule inaltérable. Ayant été inséré dans la plupart des recueils agronomiques , ce mémoire est suffisamment connu du public. M. Barre n’adopte pas toutes les vues qui y sont exposées ; il ne pense pas qu'il convienne d'établir en France des distil- leries pour faire , avec la pomme-de-terre , non= seulement de l'eau-de-vie, mais encore du vi- naïigre. Les calculs auquels il s'est livré à cet égard lui ont démontré combien des établisse- mens de ce genre seraient plus dispendieux que profitables. Il propose aux cultivateurs de con- vertir en vinaigre le petit lait résidu de la fa- brication du fromage. Ce vinaigre , d'une qua- lité bien supérieure à celui de la pomme-de- terre, peut s’obtenir économiquement par un procédé que M. Barre à fait connaître SANS plusieurs années.
de Lyon. 101
La crainte de franchir les bornes étroites dans lesquelles ce précis analytique doit être renfermé , ne me permet pas d'y comprendre d'autres rapports qui ont occupé d’une manière utile et agréable plusieurs de vos, séances , mais qui ont pour objet des mémoires imprimés, ou même des ouvrages périodiques répandus par- tout ; je me contenterai de dire que ces rapports ont été presque toujours accompagnés de ré- flexions judicieuses, et ont souvent donné lieu à des discussions intéressantes : tel est celui que vous à présenté M. Laudun sur le traité des fluxions de poitrine, par M. le docteur Valentin, correspondant, et un autre rapport du même collègue sur un avis de la Société Royale d'Agriculture de Paris, relatif aux pommes-de-terre.
Tels sont encore deux rapports de M. Saissy; l'un sur la notice des travaux de l'académie de Marseille, pour 1813 ; l'autre sur plusieurs cahiers de la bibliothèque britannique.
Parmi les ouvrages qui vous ont été adressés, et que vous avez fait honorablement déposer dans votre bibliothèque, vous avez distingué les suivans :
1.0 Eloge historique de M. le Docteur Gilibert; par M. ls Docteur Ste-Marie.
Ouvrages adressés à Ja Société,
#02 Société Royale d'Agriculture
29 Notice sur M. Chinard, statuaire, lue dans la séance publique de l'Académie Royale des Sciences , Belles-Lettres et Arts de Lyon, du 30 août 18143; par Jean-Baptiste Dumas» secrétaire.
3.0 Etat des acquisitions faites par la Biblio- thèque de Lyon, pendant les années 1813 et 1814; par M. Delandine , conservateur.
4° Statistique de Condrieu ; par M. Cochard.
5.9 Mémoires et Observations sur la médecine el la chirurgie vétérinaires ; par M. Gohier.
6.9 Rapport sur les fièvres catharrales observées à l'Hôtel-Dieu de Lyon, depuis le 1.°* juin 1806 jusqu'au 1.% janvier 1814; par M. Laudun.
7 Recueil de poésies ; par M. François-de- Neufchâteau.
8.0 Enfin, le Recueil des mémoires de la So- ciélé Royale et centrale d'Agriculture séante à Paris ; ainsi que le programme de ses prix.
Relations des Vous avez regardé le beau présent qu'a bien : Sociétés d’Agri- voulu vous faire la Société Royale et centrale , culture départe- mentales avec la Société Royale qui doivent subsister désormais entre cette So-
ï centrale de ciété célèbre et les autres Sociétés d'Agricul- aris.
comme le premier gage des relations intimes
ture répandues dans le Royaume. Ces relations ont été déterminées par une circulaire émanée
de Lyon. 103
de la direction générale de l'Agriculture, du Commerce et des Arts et Manufactures.
Cette lettre, adressée à M. le Président, en
date du 28 février 1815, est conçue en ces termes :
« Monsieur le Président , une Ordonnance du Roi, du 14 juillet 1814, en rendant à la So- ciété d'Agriculture de Paris le titre et les attributions dont ‘êlle jouissait avant la révo-
lution, l’a constituée centre commun et lien
de correspondance des diverses Sociétés établies dans les départemens pour concourir aux pro-
» grès de l'économie rurale. Cette disposition, » en même temps qu'elle sera pour la Société
centrale un moyen assuré de rendre plus générale et plus efficace l'influence avanta- geuse qu'elle exerçait déjà sur le perfection- nement de notre agriculture, ne peut man- quer d'imprimer une nouvelle activité aux
travaux des Sociétés départementales , dont le
zèle se trouvera sans doute excité par ce té-. moignage de l'intérêt que le Roi veut bien porter à ces institutions, et de la protection particulière qu’il daigne leur accorder. Elles s'empresseront de répondre aux intentions bienveïllantes de Sa Majesté, en redoublant d'efforts pour remplir la tâche utile qu'elles se sont volontairement imposée.
»
104 Socièlé Royale d'Agriculture
» La plupart de ces Sociétés était déjà en correspondance avec celle de Paris, que l’avan- tage de siéger dans la Capitale faisait regarder, en quelque sorte, comme Société centrale, avant même qu'elle en eût recouvré le titre ; mais ces relations, outre qu’elles n'étaient que partielles , n'étaient assujetties à aucune règle fixe , et elles n'avaient été jusqu'à pré- sent que le résultat, en‘quelque sorte spon- tané, d'une tendance commune vers un même but d'utilité. Il est à désirer, et l'Or- donnance précitée en renferme implicitement l'obligation , qu’elles s’établissent désormais d'une manière générale et particulière. » À cet eflet, je désire qu'à l'avenir les So- ciétés départementales communiquent exacte- ment à la Société centrale les rapports de leurs travaux annuels , les programmes et les résultats des concours qu'elles auront pro- posés, qu'elles lui fassent part de celles de leurs observations qui intéresseront le plus directement l'Agriculture en général, ainsi que les améliorations remarquables qui pour- ront s'opérer dans les diverses branches de de l'économie rurale de leurs départemens respeclifs, dont il sera bon d'ailleurs qu’elles réparent une descriplien agricole complète,
de Lyon. 10% » De son côté, la Société centrale , en réunis- sant ces diverses communications, et en les comparant entr'elles, en déduira des notions positives sur l’état de notre Agriculture, sur ses progrès successifs, et sur les améliorations dont elle est encore susceptible ; elle rendra compte, dans ses séances publiques, des ré- sultats principaux dont sa correspondance lui aura procuré à cet égard la connaissance; enfin, elle continuera à publier la suite de ses propres travaux, et fera participer des Sociétés départementales à la distribution de ce recueil , ainsi qu'à celle des différentes dis- sertations qu'elle sera dans le cas de publier. » Ces communications réciproques, en rap- portant à un foyer commun les observations particulières recueillies dans les différentes parties de la France, contribueront à-la-fois à perfectionner la théorie de la seience de l'économie rurale, et à propager dans nos campagnes l'usage des bonnes pratiques agri- coles. » Je ne doute pas que la Société que vous présidez , ne se montre empressée de con- courir , autant qu'il sera en elle, à ces résul- tats désirables ; et qu’à cet eflet, elle ne se
mette en mesure de pouvoir entretenir , avec
Souscription pour le monu- ment des Brot- teaux,
Nominations.
xo6 Société Royale d'Agriculture » la Société centrale , une correspondance habi- » tuelle sur les divers objets que je viens d’indi- » quer à son zèle. Cette correspondance pourra » se faire sans frais, sous le couvert de ma » Direction générale.
» Recevez, Monsieur, l'assurance de ma con- » sidération distinguée.
» Le Directeur-général, Conseiller-d'Etat ,
» Signé BECQUEY. »
Pourquoi a-t-il fallu qu’une grande catas- trophe politique ait interrompu les relations précieuses qui venaient de s'établir pour l’avan- cement du premier des arts ?.... Exclusivement occupés de l’objet de votre institution, vous avez su, Messieurs, vous maintenir étrangers à des évènemens déplorables dont il faudrait pouvoir eflacer le souvenir.... Avant cette époque funeste, vous avez manifesté vos senti- mens en votant à l'unanimité une souscription pour l'érection du monument religieux dont S. À. Royale a posé, aux Brotteaux, la première pierre, et qui doit consacrer à jamais la mé- moire des nobles victimes du siége de notre cité.
À peine M. le Comte de Chabrol avait-i} pris les rênes de l'administration de ce dépar-
de Lyon. 107 tement que vous jugeâtes que sous ce digne Magistrat l'Agriculture et les Arts utiles obtien- draient d’honorables encouragemens : vous vous empressâtes de lui offrir le titre de président d'honneur de la Société, et vous fiîtes agréer en même temps le titre de second président d'honneur à M. le Comte de Fargues , qui, placé à la tête du Corps municipal, faisait chérir son autorité. |
Vous avez mis au nombre des titulaires M. Guetfat, mécanicien et membre de la com- mission des pompes à incendie, et vous avez inscrit sur la liste des correspondans M. Noyes, vétérinaire , résidant à Toulouse.
to8 Société Royale d'Agriculture: NÉCROLOGIE.
Notice mr Îz ne me reste plus, Messieurs, qu'à payer, F6 Li id en votre nom, un tribut à la mémoire de 4 MM. de la Chassagne et Jambon, que la mort nous a enlevés. ‘ C’est pendant les vacances de la Société que M. de la Chassagne a terminé son honorable carrière. M. Faissoles s'est empressé de déposer sur sa tombe un hommage de regrets et de véné- ration. Ce triste sujet lui a inspiré un discours plein de chaleur et de sensibilité, mais trop étendu pour qu'il me soit permis de l'insérer en entier dans le précis analytique dont vous m'avez confié la rédaction , j'y puiserai du moins l'article nécrologique que je dois à la mémoire de l'homme respectable que nous avons perdu. M. Henri-Gabriel-Benott Dassier , baron de la Chassagne , naquit le 20 juillet 1748, d'une ancienne maison du Beaujolais. Son ayeul, major des carabiniers, fut tué à la bataille d'Oudenarde en 1707. Son père servit avec dis- tinction pendant 45 ans, et mérita, par un brillant fait d'afmes au siége de Philisbourg ; la plus glorieuse récompense : le Roi lui fit présent de deux pièces de canon. Il mourut brigadier des armées de Sa Majesté.
de Lyon. 109 M. de la Chassagne dut autant à son mérite personnel qu'aux services de ses ayeux, les grades et les honneurs qu'il obtint dans la cara rière des armes; il servit avec distinction dans la guerre de sept ans , reçut plusieurs blessures ; et fut nommé premier capitaine au régiment de Lorraine, et chevalier de St. Louis. En 1782, il fut promu au grade de major des dragons; et en 1785, à celui de lieutenant-colonel au régiment de Chartres : c'est à cette époque qu'une pension lui fut accordée. Il fut membre du conseil de la guerre, et colonel de dragons en 1788. Quelques temps après ; il remplit en Allemagne une mission importante que le con= seil de la guerre lui avait confiée, et il fut em- ployé dans l'armée de M. le maréchal de Broglie en qualité d’aide-maréchal-général-des-logis de cavalerie. 3 Unissant beaucoup de sang-froïd à une grande activité, et sachant allier l'esprit administratif à la valeur militaire , M. de la Chassagne passait pour un des officiers de l’armée les plus propres à maintenir et à rétablir l'ordre et la discipline dans les corps de troupes. La révolution ayant éclatée, M. de la Chas- sagne sortit de France; il y rentra peu de temps äprès , pour: offrir son épée à l'infortuné
110 Société Royale d’ Agriculture
Louis XVI, qui le nomma maréchal-de-camp. Ne pouvant rien faire pour.son Roi, ce brave et loyal officier émigra de nouveau , pour aller se ranger sous les drapeaux des Princes. Il remplit dans leur armée la charge de maréchal- général-des-logis qu'il avait exercée en France; et eut, en 1792, l'honneur de commander l’es- corte qui conduisit, à travers mille dangers; de Drèves à Strubineins , LL. AA. RR: Mon- seigneur le Duc d'Angoulême et Monseigneur le Duc de Berri.
Lyon ayant pris les armes én 1793 contre la révolution , AM. de la Chassagne accourut dans ses murs; il commanda une légion sous l'intrépide général Précy , fut blessé dans une charge de cavalerie ; et après la chute de Lyon ; il échappa avec peine aux recherches des révo- lutionnaires, qui dévastèrent son château. Il quitta pour, la troisième fois sa malheureuse patrie, et se crut forcé de: prendre du:sérvice dans les armées de la coalition. On lui donna plusieurs grades ; il était, en 1795, commandant en second des. hussards de Choiseul. A. la tête de ce régiment, renforcé par celui d'Ow- péche, il protégea la retraite de l'aile droite de l'armée de Hollande, commandée..par Sir Albercomby ; et il reprit, près d'Arnheim,
de Lyon. | 115 deux pièces de canon qui avaient été enlevées aux hanovriens. Ces faits d'armes lui méritèrent les éloges du général anglais, qui lui confia le commandement de cinq divisions d’avant-poste. Il revit sa patrie en 1797.
Après avoir recueilli les débris de sa fortune ; M. de la Chassagne renonça pour toujours au métier des armes, et se dévoua entièrement à l'agronomie. De grandes plantations furent faites dans ses forêts; un bon système. fut introduit dans leur aménagement. Le vignoble qui porte son nom avait dû se détériorer pendant sa longue absence ; il ne se contenta pas de le rétablir , il l'améliora par des provignages bien entendus» un sage emploi des engrais, une exacte distri- bution des travaux dans les temps opportuns: Il exigea que les vases vinaires fussent tenus extrêmement propres ; et cette précaution , mi- nutieuse en apparence, contribua beaucoup à l'amélioration de ses vins. Il étendit dans ses terres la culture des prairies artificielles , per- fectionna , par des irrigations bien dirigées, ses prairies naturelles, traça un plan et com- mença des travaux pour maintenir l'Azergue dans son lit. Son projet fut adressé au ministre de l'intérieur.
Get habile agronome fut appelé dans le sein
fi Société Royale d'Agricullure de la Société dès les premiers jours de sa res- fauration ; il en fut nommé le vice-président èn 1808, ét dépuis cette époque jusqu'à sa mort, il n'a pas cessé d'occuper le fauteuil (*). Vous savez que des voyages où des maladies pouvaient seuls vous priver dé sa présence et de ses luinières. Vous n’oublierez jamais lé zèle et Ja sagesse avec lesquels il dirigeait vos travaux. Vos archives $e sont entichies de plusieurs productions àagronomiqués sorties de sa plûme : les plus importans de cés oùüvräges , que je dois ime contenter d'indiquer ici, sont un mémoire sar la cülture de la vigné, un autre sur les plantes qui pourraïent remplacer le coton , des ébservafions sur la végétation avancée de 1806, des réflexions sur les innovations agricoles ha- Sardéés | dés remiarqüés sur les articles d’agri- Etiffaes" éompris dans le projet du code rural, un aperçu sur l'agriculture de la Suisse et les éxploïtations dé M. Féllémbert.
(*) M. de la Chassagnè n'avait que le titre de He préndent, mais la présidence ayant été décernée à MM: les Préfets, que leurs fonctions ne permettaient guères d'assister qu'aux séances” publiques, , e’était constamment le vice-président qui occupait le fauteuil.
de Lyon.. 113 Comme citoyen , M. de la Chassagne ne fut pas moins recommandable ; maire de fà com- mune dont jadis il était le seigneur , il faisait bénir son administration ; membre du conseil municipal de Lyon, il portait dans les dis- cussions de cette compagnie la franchise et la loyauté de son caractère; commandant de la garde-d'honneur lyonnaise, il savait se concilier le respect et l'amour de ses subordonnés.
Cet homme respectable à succombé à une
longue et cruelle maladie dans les premiers jours de mai 1816.
M. Jean-Baptiste Jambon était né en 1754 dans un village de la paroisse d'Emeringe en Mâconais. Ses ayeux étaient des laboureurs. Le travail des champs occupa son enfance et sa première jeunesse. La nature lui avait donné, ainsi qu'à son frère Philibert, le génie de la mécanique ; ils vinrent ensemble à Lyon, s'y établirent et montèrent un atelier qui a fait pendant près d'un demi-siècle l’étonnement et l'admiration des étrangers. C’est principalement à soulager l'humanité souffrante qu'ils con- sacrèrent leurs rares talens. Sous leurs mains ingénieuses, des membres contournés se re- dressaient, des membres paralysés recouvraient 8
Notice sur M. Jambon
114 Société Royale d'Agriculture
le mouvement, des membres se formaient pour remplacer ceux qui n’existaient plus. Ils savaient dissiper ou du moins voiler à tous les yeux des diflormités hideuses , tantôt naturelles , tantôt acquises , toujours supérieures à l’art du chirurgien. Leur réputation , répandue par- tout, attira dans leur cabinet des infirmes de tous les pays. Ceux-ci s’en retournaient avec des jambes, des pieds, des mains, des hanches, des mâchoires factices. Les goutteux , les culs-de-jatte, les paralytiques trouvaient chez MM. Jambon des fauteuils qui se mouvaient, pour ainsi dire, d'eux-mêmes, dans les appar- temens. Ces grands mécaniciens ne travaillaient pas pour les riches seuls ; nous avons vu long- temps , dans les rues de Lyon, un pauvre mendiant, sans jambes et sans cuisses, aller, venir, monter et descendre , à l’aide d'une ma- chine créée par ces hommes étonnans. Ils fai- saient attendre celui qui pouvait payer leurs services au poids de l'or, soulageaient sur-le- ‘champ ceux qui n'avaient que des bénédictions à leur offrir. Des spéculateurs eussent , avec infiniment moins de talent, acquis une fortune immense : à peine ont-ils laissé à leur neveu une aisance honnête ; encore en devaient-ils une partie à leurs améliorations agricoles.
de Lyon. R 115
Ayant acheté un domaine médiocre , ils surent en doubler la valeur , en y établissant des mou- lins , une tuilerie, en y inventant ou perfec- tionnant des instrumens aratoires, y multipliant les: moyens d'économiser le temps et les bras. Ils ont vu adopter , autour de leur domaine, ‘deux de leurs inventions agronomiques ; l’une est une herse à rouleau denté, propre à la préparation des terres en labour ; l’autre con- siste en une machine cannelée , avec laquelle on teille le chanvre plus promptement que par tous les moyens connus.
Les deux frères travaillaient en commun : Philibert, étant seul initié dans les secrets de la géométrie , traçait le plan des machines nou- velles ; il ne l'arrêtait qu'après s'être concerté avec son frère. Celui-ci se chargeait d'exécuter en relief, et l'effet étant reconnu, l’un et l'autre mettaient la main à l'œuvre ; ils opéraient avec ‘cette dextérité que l’art et l'habitude peuvent bien “perfectionner , mais qu'ils ne donneront jamais. M. Philibert Jambon mourut en 1809. Un ‘tribut fut payé à sa mémoire dans le Compte Rendu pour cette année. Son frère a soutenu seul et avec honneur la réputation attachée. à ‘leur nom. Il a inventé, depuis la mort de son frère, plusieurs instrumens d'agriculture dont
116 Société Royale d'Agriculture les modèles, mis sous vos yeux, ont excité votre admiration. Il s'est donné un successeur digne de lui, digne de son frère, c'est M. Bou- chard, son neveu. C'est ainsi que dans quelques familles privilégiées , les talens et les vertus se transmettent comme d'aliénables héritages.
M. Jean-Baptiste Jambon a été enlevé à l'agro- momie, à la mécanique et à l'humanité, le 25 janvier 1816.
PROGRAMME D'UN CONCOURS. (*)
L, SoctÉËTÉ ROYALE d'Agriculture , Histoire Naturelle, et Arts utiles, du département du Rhône, a arrêté dans sa séance du 31 janvier 1817, qu'il serait proposé des sujets de six Primes d'encouragement à distribuer au com- mencement de décembre de cette année, et le sujet d'un Prix à décerner en'1818.
Les habitans du département du Rhône sont seuls admis à concourir pour les Primes d'’en- couragement. Le concours pour le Prix est ou- vert aux Agronomes et Savans de tous les pays.
(*) Des circonstances ayant retardé jusqu’à cette année 1817, la publication du Compte Rendu des travaux ide la Société pour l’année 1814 , j'ai dû insérer dans cette notice le Programme d’un concours qui sera encore ouvert lorsqu'elle sera connue du public,
de Lyon. 17 PREMIÈRE ET SECONDE PRIMES. Culture de la Pomme-de-terre.
L'année 1816 a été signalée par des intempéries
dont les ravages se sont étendus sur une grande partie de l'Europe. Elles ont été particulièrement funestes aux plantes céréales dont les produits constituent la base principale de la nourriture des habitans de la France et des pays voisins. Il en est résulté, presque par-tout, une augmentation dans le prix du pain, supérieure aux facultés d'un trop gr and nombre d'individus. ‘ Des intempéries moins longues et moins générales ont autrefois amené d'affreuses famines. Si nous -n'éprouvons pas même une disette réelle, un véritable embarras dans les subsistances ; si nous souffrons beaucoup moins que nos pères de l'inclémence de la nature , nous devons cet avantage au perfectionne- ment du système administratif et aux progrès de l'art agricole.
Parmi les améliorations recommandées avec sollici- tude par le Gouvernement , et propagées avec ar deur par les Agronomes, celle qui tient le premier rang est la culture de la Pomme-de-terre.
Indigène d'un autre hémisphère, regardée long- temps comme une plante de peu d'importance ; consi- dérée ensuite comme propre, tout au plus, à nourrir quelques animaux domestiques : on a fini par recon- naître qu'elle était le meilleur supplément du blé
*18 Société Royale d'Agriculture
Mais on est encore généralement bien loin d'apprécier toute la richésse de cette plante; et sa culture est susceptible d'une extension plus considérable qu'on ne le pense. C'est afin de provoquer cette extension, très-importante sur-tout dans les circonstances ac- tuelles, que la Société royale et centrale d’agricul- ture, séante à Paris, a proposé des Prix extraordi- maires, et que celle de Lyon propose des Primes d'encouragement. Elles seront: accordées aux deux cultivateurs du département du Rhône, qui prouve- ront, par des certificats du Maire et des principaux habitans de leur commune, qu'ils ont cultivé, en 1817, la plus grande quantité de Pommes-de-terre , ayant eu soin de donner la préférence aux plus hâtives » aux plus fécondes , aux plus savoureuses. ,
TROISIÈME PRIME.
Culture de plantes herbacées oléagineuses, particu- lièrement du Pavot des jardins.
TL est un grand nombre de plantes herbacées qui renferment dans leur graine une huile semblable à celle d'olive. La culture de ces plantes devient d'autant plus importante, que la cherté de l'huile d'olive s'accroît tous les jours davantage.
Parmi ces végétaux oléagineux, un seul est cultivé dans le département , avec quelque intérêt : c'est le Colsa. Malheureusement cette plante précoce est fré- quemment saisie par les froids du printemps, qui
de Lyon. 114 en rendent la récolte à peu près nulle. On pourrait cultiver simultanément la Navette, la Camelline , sur-tout le Pavot des jardins.
Ce Pavot, à peine connu autour de Lyon, entre avec avantage dans les assollemens de plusieurs do- maines des départemens de l'Ain et de Saône-et- Loire. Des détails intéressaus sur sa culture et ses produits sont l'objet d'un Mémoire publié par un Agronome éminemment recommandable ( M. d'Her- bouville ).
On démontre dans cet ouvrage l'identité, presque parfaite, de l'huile de Pavot, vulgairement nommée huile d’œillette , avec l’huile d'olive; on y prouve qu'elle ne renferme pas un atôme de substance nuisible ; on y fait voir enfin quel grand parti on peut tirer du mare de l'huile d'œillette pour la nourriture des animaux.
Désirant encourager la culture d’une plante si pré- cieuse, la Société donnera une prime au cultivateur du département, qui prouvera en avoir le plus récolté.
Ceux qui auraient cultivé la Camelline, la Navette, d’autres végétaux herbacés oléagineux, différents du
|
Pavot et du Colsa, seront admis au concours.
QUATRIÈME PRIME. Description des Insectes nuisibles à la vigne ; indication des moyens de les détruire.
Les Vignes du département du Rhône, principale- ment celles du ci-devant Beaujolais, ont été fré-
. 120 Societé Royale d'Agricullure quemment , et dans ces derniers temps sur-tout , ravagées par des insectes , dont le plus pernicieux est une espèce de Pyrale. Plusieurs Mémoires sur cet objet important ont été envoyés à la Société, ils renferment d'excellentes observations ; mais ils laissent beaucoup à désirer ; c’est ce qui a déterminé la So- ciété à proposer une Prime pour celui qui décrira, mieux qu'on ne l'a fait jusqu'ici, les insectes ennemis des vignes, plus particulièrement la Pyrale; qui fera mieux connaître leurs mœurs, leur propagation , leurs ravages, sur-tout les moyens de les détruire. Les concurrens sont invités à citer des faits et à les constater:
CINQUIÈME PRIME. Emplois de Végétaux indigènes dans la Teinture.
Le premier qui ait proposé de substituer, dans les usages de la Médecine et des Arts, les produits du sol français aux végétaux exotiques , fut un Médecin lyonnais, l'illustre S ‘ymphorien Champier.
Long-temps après ce savant, et à une époque déjà . éloignée de nous, l'Académie des Sciences de Lyon couronna un Ouvrage sur le même sujet. Cet ouvrage? quoique distingué, est loin d’avoir épuisé la matière ; elle y est traitée sous le rapport de la Médecine.
” La Société invite les Chimistes et les Manufacturiers du Département, à la traiter sous le rapport de la Teinture; elle décernera une Prime au meilleur Mé- moire sur les propriétés tinctoriales des plantes qui ,
de Lyon. tot croissant spontanément autour de Lyon, ou y étant acclimatées, peuvent suppléer dans la Teinture les végétaux que le Commerce nous apporte des pays lointains. Les Concurrens sont invités à citer des expériences à, l'appui de leurs assertions, ét à pré- senter des échantillons de leurs produits. La Société n'exige pas que les Expériences ayent été faites à ane époque déterminée, ni que les procédés de teinture soient dévoilés.
SIXIÈME PRIME. Pratique de l'Art vétérinaire.
L'observation des faits ne suffit pas au Praticien Vétérinaire ; jaloux de parvenir à cette expérience consommée, si capable d'attirer l'estime et la con-. fiance du public, il doit encore rapprocher les faits, les comparer entre eux; et comme ils peuvent s'al- térer et s'effacer dans la mémoire même la plus heu- reuse, ils doivent être confiés au papier à mesure qu'ils se présentent. Persuadée que cette méthode est suivie par les Vétérinaires habiles qui sont répandus dans le département , et que plusieurs des faits qu'ils ont recueillis peuvent servir à l'avancement de la médecine des animaux , la Société les invite à les lui faire connaître, et sur-tout si ces faits se rapportent à des. Enzooties, où maladies dont la cause tient à certaines circonstances de localité. Une Prime sera accordée au Vétérinaire du département qui aura en-
voyé la série des meilleures observations relatives
122. Socicté Royale & Agricullure
. aux maladies des animaux domestiques, principale- ment à celles qui ont un caractère enzootique. Les concurrens sont engagés à exposer leurs vues sur la nature et l’origine de ces dernières affections, et sur les moyens d'en faire cesser les causes.
CONDITION du Concours pour ces Primes d’encou-
ragernen L.
Chacune de ces Primes consistera en une médaille de la valeur de cent francs, ou en la même somme en auméraire , aux choix des concurrens couronnés.
Les Mémoires et Certificats doivent être adressés à M. GroëniEr, Professeur à l'Ecole vétérinaire, et Secrétaire de la Société, ou à tout autre Membre du bureau. Ils devront être arrivés avant le 15 no- vembre de cette année; ( ce terme est de rigueur }). Les concurrens doivent être domiciliés dans le dé- partement du Rhône ; ils sont libres de faire connaître leurs noms. Les Membres ordinaires de la Société sont exclus du Concours.
SUJET D'UN PRIX à décerner en 1818, sur les Maladies contagieuses parmi les Bêtes à laine.
Les Sociétés savantes ont appelé plusieurs fois les recherches et les méditations des médecins sur la pature des maladies contagieuses et sur leur mode. de propagation. Cette question , également importante et difficile, a exercé la plume d’un grand nombre d'écrivains, qui l'ont considérée presque exclusive
de Lyon. 123 ment sous le rapport de la médecine de l'homme; leurs ouvrages offrent sans doute des principes appli- cables à la médecine des animaux; mais ils en con- tiennent d'autres qui lui sont étrangers. Les concur- rens devront puiser dans ces ouvrages avec défiance et discernement ; et, s'ils ne trouvent pas dans les livres vétérinaires des données suffisantes pour ré- soudre la question , ils y suppléeront par les résultats de leurs observations et de leurs expériences.
On ne leur demande pas des théories et des systèmes; mais des faits exposés avec simplicité, en- chuïnés avec méthode, et donnant lieu à des consé- quences positives. Si ces faits, étant bien constatés, sont neufs, peu connus ; s'ils résultent de la pratique des concurrens, ils auront un grand mérite aux yeux de la Société.
Les concurrens auront à déterminer avec précision les maladies qui règnent dans les troupeaux de bêtes à laine, par l’effet d'une contagion , et à les distinguer de celles qui tiennent à l'influence d'une autre cause générale. Ils indiqueront les moyens de s'assurer de l'existence d'un principe contagieux ; ils apprécieront le degré d'activité que peuvent donner à ce principe les circonstances du climat, de la saison, du régime, etc. Ils s’attacheront à la recherche de toutes les voies à la faveur desquelles les différentes contagions pénètrent et se propagent parmi les bêtes à laine. Leurs ouvrages doivent enfin renfermer l'exposition des moyens prophylactiques et thérapeutiques les plus effi- £aces contre les maladies contagieuses de ces animaux.
x24 Societé Royale d’Agricullure Ils rempliront complètement l'objet du programme; s'ils répondent d'une manière satisfaisante aux ques- tions suivantes :
1.° Déterminer la nature des différentes maladies contagieuses qui peuvent affecter les bêtes à laine; donner les moyens de distinguer -ces affections de celles qui, sans être contagieuses, attaquent simulta- nément un grand nombre d'animaux.
2.° Faire connaître le mode de développement des maladies. contagieuses et les voyes par lesquelles la contagion pénètre et se propage dans les troupeaux de bètes à laine.
3.° Exposer les moyens prophylactiques ou théra- peutiques à mettre en usage lorsqu'un troupeau est menacé de la contagion , et lorsqu'il en est atteint.
Condition du Concours.
Les mémoires doivent être écrits en français; ils seront adressés, franc de port, avant le 15 juillet 1818 (ce terme est de rigueur ), à M. GROGNIER ? Secrétaire de la: Société , à l'Ecole royale Vétérinaire de Lyon.
Les ouvrages porteront en tête une devise. Le nom et l'adresse de l'auteur seront , avec la même devise, renfermés dans un billet cacheté.
Si aucun des concurrens ne remplissait l'objet du Programme, le Prix serait prorogé, et il serait accordé aux-auteurs qui auraient approché du but, des récom- penses proportionnées au mérite de leurs travaux.
Le PRIX consiste en une somme de six cents francs.
dde Lyon. 125
TABLEAU
DE LA SOCIÉTÉ ROYALE D'AGRICULTURE,
Au 1.% janvier 1817.
AI SSII RS Last 2
BUREAU.
Messieurs
Le Comte de Cnagroz , & , Préfet, Président d'honneur.
Le Comte de FARGUES, %, %, etc., Maire, Président d'honneur.
DEL'HORME , % , Procureur - général près la Cour Royale , Président.
Le Baron Riverieux DE CHamsosr, X, Vice-président.
Grocnier , Sécrétaire.
Leroy-Jorymonr , Secr.-adjoint , chargé des archives.
Descaawps l'aîné , Trésorier.
MEMBRES TITULAIRES.
Messieurs
1708. Rast-Maupas , propriét. , port St-Paul , n.° 93. Rieussec, & , Conseiller honoraire de la Cour Royale, à la Manécanterie. Mouton-Fontenille de la Clotte, ex-professeur d'histoire naturelle à l'Académie de Lyon.
1800.
1801.
1802.
1803.
1804.
Société Royale d'Agriculture
. Grognier, Professeur à l'Ecole royale vétérinaire.
Laudun , médecin, grande rue Mercière , n.° 12. Tabard , Professeur émérite à l'Académie de Lyon , au College. Willermoz oncle, propr., rue des Fantasques. Dujat - d'Ambérieux, %, propriétaire , place Louis-le-Grand, n° 24. Le Chevalier Nugues, % , président de la Cour Royale, à la Manécantcrie. Deschamps aîné, pharmacien , rue St- Domi- nique, n.0 73. Mognat de l’Ecluse , propr. , rue de la Sphère. Gouin , teinturier en soie, quai St-Benoit. Carrelle, propriétaire , quai de la Baleine. Bellet de St-Trivier , #&, propr. rue de la Charité. Charrier de Sainneville ( 0. % ): propriétaire, Lieutenant-général de police , rue Sala. Faissoles, propriétaire , à Waise. De Moidière (Othon }) , administrateur de la pé- pinière départementale , pl. Louis-le-Grand. Raymond, professeur à l'Ecole spéciale dechimie appliquée aux arts, palais St-Pierre. Arthaud de la Ferrière, #, propriétaire , rue des Deux-maisons. Reyt de Monléan , administrateur de la pépi- nière départementale , quai St-Clair. Passerat de la Chapelle, # , propriétaire, rue du Pérat. jé Riverieulx de Chambost, %, Colonel de la garde nationale, rue du Plat.
1805. 1806.
1807.
1808.
1809. 1810.
2811
1812.
1813.
de Lyon. 127 Gohier, Professeur à l'Ecole vétérinaire. Leroy-Jolymont, propr., place de la Baleine. Lombard, propriétaire, rue Sala. Greppo fils, propr., rue neuve. Mognat de Liergues , propr. rue de la Barre. Eynard , médecin , place St-Clair. Madiot , directeur de la pépinière départe- mentale , clos de la Déserte. Ponna. Barre , Pharmacien, place de la Comédie des Terreaux. Arthaud, &, directeur du Musée, palais St-Pierre De Poncin, propriétaire, rue St-Joseph. Pelletier , pharmacien , place du Plätre. Hyppolite de Rozière, propriét. , place Grôlee. De Ruols, propr., rue du Pérat. De St-Didier , propriétaire, rue St-Michel. Le Conte de Laurencin (Aimé), %%&, #, pro- priétaire , place Grülier. Socquet ; ancien professeur de faculté à l'Aca- démie de Lyon, au college. De la Chance, propriétaire, quai Monsieur. Guerre, avocat , aux Célestins. Cochard , propriétaire, place st-Jean. Le Chevalier Perret, # , prop. rue Ste-Héléne. Delhorme, *:, procur.-gén. près la Cour roy. Martin jeune , médecin, place Louis-le-Grand. Robin de Beauregard , propr. rue du Plat. Lasenne , propr. place Léviste. Dujat des Alimes, propr. , place Louis-le-Grand.
128 Société Royale d'Agriculture
1815. Saissy , médecin , rue du Büt-d’argent. Guettat , mécanicien, rue Bellecordière. Raynard , professeur , à l'Ecole royale vétérin.
1814. Le Comte d'Albon, (3%, 4% , etc.) ex-Maire. Margaron , maire de Dardilly. Guillemet , ancien professeur de faculté à l'Aca-
démie de Lyon , au College. |
Honoré Thorombert , avocat. Barre fils , pharmacien.
1816. Riche , propr. & St-Alban , pr. la Guillotitre.
ASSOCIÉS VÉTÉRANS.
Messieurs, Barges , prapriétaire , à la Guillotière. Chancey , à Belleville. Frossard., naturaliste , à Paris. Lanoïix,, pharmacien , à la Guillotière. Le Camus , naturaliste, à Paris. Roux, professeur de mathématiques , à Lyon.
ASSOCIÉS CORRESPONDANS.
Messieurs,
Albanis de Beaumont, à Vernas. Amoreux , médecin , à Montpellier. Arthaud ; propriétaire , à Arles. Aulanier , propriétaire.
Baunier, mgénieur des mines, à Paris. Begon , propriétaire , à Ste-Hyppolite. Belleval, propriétaire, à Montpellier.
de Lyon. 129 Boesse, % , propriétaire , à la Thenaudière. Le Comte de Bondy, (G. &), à Paris. Jonaire, :% , préfet des Hautes-Alpes, à Gap. Bravet , médecin , à Annonay. Brebisson , propriétaire , à Falaise, Brugnatelli, physicien, à Pavie. Buniva , naturaliste, à Turin. Busson , ingénieur , à Paris. Cadet de Vaux de la Société d'Agr. de la Seine, à Paris, Cadet Gassicourt , # , pharmacien de S. M. & Paris, Carret , %, médecin, à Paris. Cartier-Trolli, propriétaire, & Trolli, Le Comte Chaptal, (G. #5), à Paris, Le Comte Chasset, (C. %&), à Paris, Chenaud-Desportes, propriétaire , au Mans, Chirat ainé , & , propriétaire, à Souzy. Clément , ancien juge à la Cour de justice criminelle,
à Montpellier.
Cuvier , :: ; membre de l'Institut , à Paris. David, propriétaire , au Hipeau près de Tours Delon, propriétaire , au Pompidou. | Le Baron de Gérando ( O. %& ), conseill.-d'état ,à Parts, Delambre, #, membre de l'institut, à Parts. Depoix-Marescreux , propriétaire, à Marescreux. De Rosny, à Valencienne. Deschamps, propriétaire, à Lausanne. De Truchi, : , oficier de la garde royale, à Partis: De Vellay, professeur de mathématiques, 4 Lausanne: Le Comte d'Herbouville , (C. #}, à Parts. Douette-Richardot, propriétaire , à Langres,
9
130 Socièté Royale d'Agricullure
Dubouchage de Brangues, propriétaire , & Brangres:
Dubouchage, propriétaire , à Grenoble.
Ducros, bibliothécaire, à Grenoble.
Dumarché, propriétaire, à Pont-de-Vaux.
Dupalais , propriétaire, à Valence.
Duvaure , propriétaire , à Crest.
Faujas de St-Fonds , naturaliste, à Paris.
Faure Biguet, propriétaire , à Crest.
Fleury, propriétaire , à St-Vallier.
Finguerlin négociant , en Suisse.
Le Comte Francois de Neufchâteau, (G. 4}, & Paris.
Gallois , ingénieur des mines, à Paris.
Gasparin , propriétaire , à Orange.
Groflier, médecin, à Chälons-sur-N.
Guérin, médecin , à Avignon.
Hauteville , propriétaire , à Vevay..
Héricard de Thury , ingénieur des mines , à Paris.
Hilaire , sous-préfet, à Vienne.
Hutrel-d'Arboval, à Boulogne-sur-mer.
Huzard, :%, mèmbre de l'Institut, à Paris.
Jussieu , &, membre de l'Institut, à Paris.
Le Comte Lacépède , (G.O.%#),à Paris.
Lamarck, % , membre de l'Institut, à Paris.
Lamartine, propriétaire, à Mäcon.
Lapierre , professeur d'histoire naturelle, à Joanne.
Le Duc de Larochefoucault, 4, propr., à Liancourt.
Lavalette, propriétaire , à Grenoble.
Laveirrière , ingénieur en chef des mines et usines de France , à Paris.
Latournelle, propriétaire , à Col:sny.
de Lyon. 131 Leroy-Champfleury , propriétaire ; à Genai. Martin aîné , à St-Rarmnbert. Marcel de Serres , naturaliste, à Montpellier. Maurice, propriétaire , à Genève. Menjot-d'Elbenne , propriétaire , à Couléon. Molard , membre de l’Institut, à Paris, Moschati , physicien , à Pavie. Le Comte Najac, (C. % }, conseiller-d'état, à Paris. Noël, % , professeur d'éloquence, à Paris. Palmieri, botaniste, à Milan. Pictet de Rochemont, propriétaire, à Genéve. Pini , professeur, de botanique , à Milan. Posuel de Verneaux , à Paris. Potot , médecin , à Paris. Prost , médecin , à Paris. Puthod de Maison-Rouge, propriétaire, à Mäcon. Rast-Dezarmans , Sécr.-gén. de la Préfect. au Mans. Le Chevalier Riboud, #* , à Bourg. Saint-Vallier, (G.0. &), pair de France, à Paris. Saloz , vétérinaire, à St-Petersbourg. Scrheïber , directeur , des mines, à Almont. Servin-Cornon, propriétaire , à Cornon. Sionest , naturaliste , rue de l’enfant-qui-pisse. Souligué, propriétaire , à Foule-Tourte. Silvestre , membre de l'Institut , à Paris. De Terrebasse , propriétaire , à Terrebasse. Thiebault-de-Berncaud , homme-de-lettres , à Paris. Thouin , membre de l’Institut, à Paris. Thouin , jardinier en chef du jardin des plantes, à Paris. Trouflaut , ancien professeur de botanique, à Aulun.
132 Société Royale d'Agriculture, Vaivolet, propriétaire , à St-Lager.
Valentin , médecin , à Nancy.
De Varenne-Fenille, à Bourg.
Valoud , propriétaire, à Fleurieux-sur-l'Arbreste Verninac, ex-ambassadeur en Suisse, à Puris. Vidaillan , propriétaire , à Auch
Vitalis, propriétaire , à St-Vüallier.
Volta, physicien , & Pavie.
Waton , médecin , à Carpentras,
TABLE
DES MATIÈRES.
AGRICULTURE.
AMÉLIORATIONS introduites dans le département
depuis la fondation de la Société, 5 Influence de la Société sur ces heureuses in-
novations , ibid. Statistique agricole d’Ampuis; par M. Cochard, 16 Statistique agricole de St-Cyr-sur-le-Rhône , par
le mème, : 22 Observations œnologiques dans les années 1814
et 1815; par M. Reyt-de-Monléan 25 Expériences sur la culture de plusieurs variétés
de Pommes-de-terre ; par M. Barre, 29 Expériences sur les Pommes - de - terre ; par M.
Madiot , 32 Expériences sur les Pommes-de-terre , projetées
par M. Rast-Maupas , 36 Sur l’ensemencement au printemps du blé que
l'on sème, pour l'ordinaire avant l'hiver ;
par le même, 37 Sur les Müriers nains ; par le même, 38
Sur le Guy (viscum album) ; par le même, ibid.
Table des Matières. i3E Sur le Lin de la Nouvelle-Zélande ( Prormium- . Tenazx ) ; par M. Rast-Maupas , 39 Sur le Pommier à feuilles d’alisier ; par M. Madiot, Lo De l'abricotier à feuilles laciniées ; par lemême, 4: Du Prunelier des haies , à fleurs doubles ; per
le même, ibid. Du Malaheb à larges feuilles ; par le même, Az Du Robinier à bois anguleux; par le même, 43 Du chêne à glands doux ; par le même, 44 Du Sycomore à bois doré ; par le même, :bïd.
Du frène à feuilles de sumac; par le même, ibid. Du Platane d'Orient; par le même, 45 Observations sur les plaies des arbres, et sur
les moyens de les guérir; par le même, 46 Sur le mélilot à fleurs blanches; par le même, 47 Observations météorologiques ; par M. Willermoz, 48
ART VÉTÉRINAIRE.
État de l'épizootie régnante dans l'hiver de 1815 ;
par M. Grognier , 5s De l'inutilité des médicamens contre la peste des bestiaux ; par le même, 52
Sur la désinfection des étables dans les temps d'épizooties contagieuses ; par le même, 55 Sur l'empoisonnement par le verre pilé ; par M. Rainard , Br Sur yn empoisonnement présumé de plusieurs oiseaux de basse-cour ; par M. Gohier , 60 Mémoires et Observations sur la chirurgie et la médecine vétérinaire ; par le même, ibidu
Tuble des Matières. 3
HISTOIRE NATURELLE.
Notice sur M. Gilibert; par M. Mouton-Fontenille, 63
Procédé pour extraire du corps des insectes et des papillons les épingles avec lesquelles on les fixe dans les collections d'histoire naturelle, par le même,
Sur la combustion spontanée d'une masse d'étoiles ; par M. Cochard ,
ARTS UTILES.
Nouvelle brouette, del'invention de M. Jambon,
Nouveau tombereau propre à transportér lesterres ; par le même,
Machine propre à pétrir et corroyer l'argile ; par le mème,
Extraction de la fécule colorante rouge , contenue dans les fleurs du carthame tinctorial ; par M. Raymond ,
Sur la détonation de la poudre à canon ;, æar M. Faissoles ,
Sur la fabrication du Sucre de betteraves ; par M. Valentin ,
Sur l'extraction de la gélatine des os; par M, M. Eynard ,
Sur l'exploitation des mines métalliques dans le départ. du Rhône ; par Gothard ,
Des mines de charbon de terre ; par le raème,
136 Table des Matières. RAPPORTS.
Surles principes raisonnés d'agriculture de Thaër,
par M. Cochard , 94 Sur la théorie de M. Thaër, relative aux engrais; par M. Eynard , 96
Sur un mémoire de MM. Huzard et Teissier, relatif aux buffles ; par M. Rast-Maupas , 97 Sur un ouvrage de M. Huzard , relatif à l'épi-
zootie ; par M. Gohuier, 98 Sur deux Mémoires vétérinaires de M. Noyes ; par M. Rainard, ibid,
Sur un mémoire de M. Francois - de - Neuf- Chäteau , relatif aux pommes-de-terre ; par M. Barre, 100
Ouvrages adressés à la Société , 101
Relations des Sociétés d'Agriculture départe- mentales , avec la Société Royale et centrale
de Paris, 102 Souscription pour le Monument des Brotteaux, 106 Nominations , ibid,
NÉCROLOGIE.
Notice sur M. de la Chassagne, 108 Notice sur M. Jambon , 113 Programme d'un Concours , 116
Tableau des Membres de la Société , 125
E R R A TA.
"
Page 26, lig. 1e , 16004 ; Usez 2815.
Page 27 , lig. 18, 1815 ; Usez : 1814. k Page 110, lig. 9, Stfubineins ; Hsez : Straubinis. Poge 112, lig.20, Fellembert ; /isez : Fellamberg.
Le ET pop RATER SU ER