CEE2 CORRE sors TL RERTS pe rennes Fe mg © BIOLOGIE 4 À Pa COMPTES RENDUS HEBDOMADAIRES DES SEANCES ET MÉMOIRES DE LA E ; _ PARIS — L. MARETHEUX, IMPRIMEUR. ne” 4 | Ra. Te ue Et Fe ; Ee ES TS < = COMPTES RENDUS HEBDOMADAIRES 7“ DES SÉANCES ET MÉMOIRES DE. LA (63° Année) ANNÉE 1911 — TOME PREMIER (SOIXANTE-DIXIÈME DE LA COLLECTION) PARIS MASSON ET C° ÉDITEURS -_ LIBRAIRES DE L'ACADÉMIE DE MÉDECINE 120, BOULEVARD SAINT-GERMAIN (6°) LIFE COMPTES RENDUS HEBDOMADAIRES DE LA SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE SÉANCE DU 7 JANVIER {1911 SOMMAIRE Carre (ALExIS) et Burrows (Moxt- ROSE T.) : À propos des cultures « in vitro » des tissus de mammi- DORE SARA APN RUE ER IAE LAVE CaaurrarD (A.), LAROCHE (Gux) et Gricaur : Le taux de la cholestéri- némie chez les hépatiques. . . . .. Couvreur (E.) : L'action du lab est-elle un dédoublement?(Deuxième HO E) Fe AMAR ae ee RU . FLetG (CHARLES) Sur les sucs d'hypersécrétion pancréatique . . . FrouIN (Agerr) et LEDEBT Su- ZANNE) : Production d'acides vola- tils par divers microbes cultivés sur des acides monoaminés. . . .. Frouix (Acgerr) et Lis8oNNE (Mar- cEL) : Sur la nature des hémolysines formées par injection d'huile d'œnf ChezMleN lapin es LAN RE Her: (Me et A. Vicror) : Tech- nique de l'infection artificielle de l'eau pour l'étude de l’action stéri- lisante des rayons ultra-violets. . . Iscovesco (A.) : VIII. — Études stalazsmométriques. L'influence de l'hémoglobine sur la tension super- MONO ad 2e D er EEE Joczx (J.\ : Observations à l'oc- casion de la communication de MAIN Carreliet BuUrrows. NN NC Lauxoy (L.) : De l’action de mé- taux alcalino-terreux et du citrate de sodium sur la survie cellulaire (A propos d'une note récente de 20 23 19 = 26 Il Lx MANageo tte) A een ar mnt LEGENDRE (R.) et Mixor (H.) : For- mation de nouveaux prolonge- ments par certaines cellules ner- veuses des ganglions spinaux conservés à 39 degrés hors de RORTANMISM ER ENS ee A LoePer (M.) et Esuoner (Cx.) : Ac- tion vaso-{onique comparée des dif- férents produits de sécrélion gas- LR UE BR ER era RDA Are Mayer (A.) : Remarques à pro- pos de Ja communication de MM. fromnietiishonne PNA: Mezie (A.) : Sur la prise de sang, pour la pralique des séro-diagnos- tics dans les hôpitaux . . . . . . .. Moucuer (AIMÉ Lymphatiques de l'articulation du genou. . . . .. NAGEOTTE (J.) : Réponse à M. Lau- DOMAINE MEN Ar TE SE AN EU ERT Perrir (AuGusrE) : Sur la pré- sence de figures de mitoses dans JESUS SUIS OL TES SN PPT APR Pozerskt (E.) : Activation du suc pancréatique au cours de la dialyse à 39 degrés. Mécanisme de ce phé- DOME EME TE NN See AN à Rarczier (A.) et Henry (A.) : Re- cherches sur les Ascarides des car- MAVOTES 2 LE bre ave eo dE deu sa EI REGauo (CL.) et NoGier (Tu.) : Sur la stérilisation du testicule du chat par les rayons X. Conditions tech- niques de sa réalisation . . . . . .. BioLoc1e. Cou?tes RENDUS. — 19]1. T. LXX. L (o2] 28 2 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE Présidence de M. Grimbert, vice-président, puis de M. Dastre, président. A PROPOS DU PROCÈS-VERBAL SUR LA PRÉSENCE DE FIGURES DE MITOSES DANS LES TISSUS GREFFÉS, par AUGUSTE PETTIT. L'intéressante communication présentée, au cours de la dernière séance, par M. J. Jolly, relativement « aux figures de mitose que l’on observe dans les tissus séparés du corps », m'engage à signaler un fait que j'ai constaté il y a quelques mois. Sur un jeune chien, M. À. Frouin transplante uue thyroïde de vieux chien par rétablissement de la circulation sanguine; sept jours après, au cours d'un pansement, l'animal ouvre la. plaie et rompt les sutures veineuses, d'où hémorragie. M. Frouin prélève alors la thyroïde transplantée et m'en remet un fragment qui est immédiatement fixé. La thyroïde est le siège d'extravasations sanguines étendues qui dissocient le tissu interposé entre les vésicules ; l'épithélium qui tapisse celles-ci est surbaissé, souvent même réduit à une couche minuscule; la plupart des noyaux ne forment plus qu'une masse, se colorant diffusé- ment par les colorants basiques ; une parathyroïde, incluse dans le fragment, se présente sensiblement dans les mêmes conditions. Or, au milieu de ces cellules manifestement dégénérées, on observe des figures de mitoses se colorant normalement; dans la parathyroïde, celles-ci sont assez abondantes; on en compte approximativement 1-2 par champ optique d’une surface de 0,7#0070. Les cytodiérèses, en question, reproduisent les divers stades et iln'v a pas prédominance de cellules à deux novaux. Néanmoins, le sort final du transplant ne paraît pas douteux : la nécrose aurait triomphé très vraisemblablement des phénomènes de multiplication. RTE SÉANCE DU 71 JANVIER 3 À PROPOS DES CULTURES « IN VITRO » DES TISSUS DE MAMMIFÈRES, par’ ALExIS CarREL et MonrRosE T. BuRROwS. Il ne s’agit nullement dans ces expériences de phénomènes de survie -cellulaire, comme le croient certains auteurs français. La survie cellu- laire est bien connue de tout le monde, tandis que la culture des cellules in vitro est une chose nouvelle. Harrison, le premier, a montré qu'on pouvait cultiver in vitro les cellules nerveuses des embryons de gre- nouilles. La culture des tissus adultes de mammifères a été réalisée pour la première fois par nous le 22 septembre 1910 au Rockefeller Institute de New-York. Dans ces cultures, les cellules se divisent et se multiplient avec une grande activité. Le tissu rénal produit des tubes épithéliaux et Le tissu ‘thyroïdien des nappes continues de cellules thyroïdiennes. Le cartilage s’entoure de cartilage nouveau. Des fragments de peau forment de nou- velles cellules épithéliales en couches étendues. Des cellules thyroï- _diennes, ou sarcomateuses, ont été transplantées dans de nouveaux milieux de culture, et une seconde génération a été obtenue. Nous avons - aussi transplanté dans un poulet une culture de sarcome de Rous (1). Et un sarcome s'est développé au point inoculé. Nous envoyons à la Société de Biologie des photographies qui donnent quelque idée de ia morpho- logie de certaines cultures. La première photographie représente une culture de sarcome de Rous en plasma autogène, à développement rapide, fixée et colorée à l'hématoxyline. Au centre, on voit le petit fragment primitif d'où rayonne une immense quantité de ceilules. Cette culture produisit en onze heures des cellules qui couvraient une surface égale à quinze fois la surface du fragment primitif. Les autres photographies se rapportent à une culture de sarcome _d'Ehrlich. Cette culture fut faite le 16 décembre 1910, dans du plasma homogène. Elle se développa lentement. Le 21 décembre, elle fut photo- graphiée, puis fixée et colorée à l’hématoxyline et photographiée de _ nouveau. La deuxième photographie montre l'ensemble de la culture. On voit au centre le fragment primitif sous la forme d’une tache noire complètement opaque. Autour de lui, les cellules ont végété abondam- ment et formé un véritable tissu nouveau. À la périphérie, la végétation -est moins dense, et on distingue alors facilement les cellules, Lu troi- -sième photographie montre à un plus fort grossissement une partie de -cette zone périphérique et les cellules y apparaissent en excellent élat. (1) Voy. So:. de Biol., 5 novembre 1910, p-331. À, SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE La quatrième photographie représente la même région pendant la vie de la culture. Le noyau des cellules se montre comme une tache claire, tandis que le cytoplasme est légèrement granuleux. Ce sont précisément ces granulalions protoplasmiques que M. Jolly considère comme un signe de mort! Il est bien évident cependant que les cellules sont parfai- tement vivantes, comme on peut le voir dans la troisième photographie. La cinquième photographie montre une des cellules à un fort grossis- sement. Dans la culture des tissus in vitro, les cellules sont donc activement vivantes. L'interprétation que M. Jolly a donnée des résultats de nos expériences n'est nullement exacte. (from the laboratories of the Rockefeller Institute.) M. J. Joccy. — MM. Carrel et Burrows paraissent croire que j'ai attribué à la seule nécrobiose tous les résultats de leurs expériences. Il n'en est rien. J'ai déjà parlé de la dissémination active, due à l’ami- boïsme, pour expliquer l'augmentation de surface dans les cultures de tissus contenant des cellules douées de mouvements. Les photographies communiquées aujourd'hui à la Société sont des documents fort inté- ressants, mais qui suggèrent quelques réflexions et demanderaient peut-être des éclaircissements. L’augmentation de surface est très grande, mais Le fragment ensemencé est très épais, landis que le nouveau tissu qui est autour n’a que l'épaisseur d’une cellule. Les photographies, par l'abondance des cellules, par leur disposition régulièrement rayon- née autour du fragment ensemencé, donnent bien l'impression d’une culture et les cellules y paraissent réellement vivantes. Mais s'il s’agit d'une véritable culture, et non d’une dissémination, on doit observer: les signes d’une mulliplication cellulaire très intense dans le nouveau tissu. Ce point demanderait à être éclairci, car il n’est pas possible de le vérifier sur les photographies et il me parait bien important. SÉANCE DU 7 JANVIER 5 SUR LA STÉRILISATION DU TESTICULE DU CHAT PAR LES RAYONS X. CONDITIONS TECHNIQUES DE SA RÉALISATION, par CL. Recaup et Tu. NoGiEr. I. — Atat de la question. — Dans une note précédente (1), l'un de nous à mis en évidence une particularité remarquable dans la manière dont se comporte l’épithélium séminal du chat adulte après l’action des rayons X. L’épithélium séminal des mammifères adultes dont on avait jusqu'alors soumis les testicules à l’action des rayons X (rat, lapin, cobaye) ne contient que deux catégories de cellules : les cellules de la lignée spermatique, qui disparaissent consécutivement à la destruction des spermatogonies, et les éléments nourriciers (syncytium, ou cellules de Sertoli), qui sont réfractaires à l’irradiation. L'épithélium séminal du chat adulte, au contraire, contient trois catégories de celiules : les cellules de la lignée spermatique et les éléments nourriciers, qui se comportent respectivement comme chez les autres espèces, — et, en outre, de grosses cellules rondes, situées contre la membrane des tubes, parmi les noyaux de Sertoli, et qui sont réfractaires aux rayons, comme les éléments nourriciers. Ces grosses cellules rondes sont semblables, à tous égards, aux « ovules mâles », « spermatogonies oviformes » ou « grandes cellules germinatives », qu'on trouve dans les tubesséminaux du testicule fœtal, chez tous les mammifères. Mais au lieu de disparaitre au début de la période d'édification de l’épithélium séminal, comme chez le rat, le lapin et le cobaye, ces cellules persistent chez le chat, à titre d’élément cons- tituant de l'épithélium séminal définitif. La signification et le rôle des cellules oviformes dans le testicule fœtal ne sont pas encore bien connus. En l'absence dedonnées certaines, l’un de nous avait considéré provisoirement les cellules oviformes du chat adulte comme des spermatogonies souches ayant, pour une cause inconnue, revêtu une morphologie particulière. Cette conception, rap- prochée du fait que les cellules en question sont réfractaires aux rayons X, le portèrent à conclure prématurément que la stérilisation définitive du testicule du chat présenterait de grandes difficulté et serait peut-être impossible. Les nouvelles recherches que nous allons rapporter contredisent ces interprétations premières. IE. — Observations. — Pour juger du caractère définitif ou non de la stérilisation, et de la participation des cellules oviformes au repeuple- (1) CI. Regaud. Comptes rendus de la Soc. de Biologie, 19 mars 1910. Voir la figure donnée avec cette note. (ÿ SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE ment de l’épithélium séminal, il était nécessaire de réaliser les condi- tions suivantes : a) soumettre les testicules de plusieurs chats à une rontgenisation suffisante pour arrêter la spermatogénèse ; 4) attendre dans chaque cas le dépeuplemert de l’épithélium séminal: c) fixer les testicules après une survie convenable pour observer le repeuplement. Chat V. — Première rontgenisation le 8 juin, dose incidente mesurée par la teinte 2 du chromo-radiomètre de Bordier, sous filtre de 1 millimètre d'alumi- nium ; premier testicule enlevé après survie de 33 jours (dépeuplement incomplet, stérilisation seulement partielle, beaucoup de cellules oviformes); deuxième rontgenisation le 41 juillet, teinte 4 sous filtre de 1 millimètre; deuxième testicule fixé, après mort spontanée de cause inconnue, 31 jours après la deuxième rôntgenisation (plus aucune cellule séminale, très rares cellules oviformes). Pas de radiodermite. à Chat VIT — Première rôntgenisation le 4 octobre, teinte 4 fortement dépassée, sous filtre de 2 millimètres ; premier testicule enlevé après survie de 38 jours (dépeuplement à pêu près terminé, beaucoup de cellules ovifor- mes) ; deuxième rôntgenisation le 30 novembre, teinte 4 sous filtre de 2 milli- mètres ; deuxième testicule enlevé 34 jours après la deuxième rüntgenisation (plus aucune Cellule séminale, cellules oviformes extrèmement rares). Pas de radiodermite. Dans ces deux premières observations, la stérilisation complète et définilive, sans radiodermite, a été obtenue ; mais le deuxième testicule ayant recu une forte dose de rayons de plus que le premier, on pourrait croire que c'est la denxième irradiation qui a mis les cellules oviformes hors d'état de vivre et de repeupler l’épithélium. Chat IV. —R Gntgenisation unique le 7 mai, teinte 3 sous filtre de 1 milli- nètre ; premier testicule enlevé après survie de 35 jours (dépeuplement. presque complètement achevé, très nombreuses cellules oviformes) ; deuxième testicule enlevé après survie de 59 jours (signes de repeuplement dans un très petit hombre de tubes séminaux, groupés en une même région, — les autres tubes sont stérilisés ; cellules oviformes très rares). Pas de radiodermite. Chat VIL — Rôntgenisation unique le 4 août, teinte 4 sous filtre d'un milli- mètre; premier testicule enlevé après survie de 30 jours (dépeuplement presque terminé, beaucoup de cellules oviformes) ; deuxième testicule enlevé après survie de 96 jours (repeuplement très minime et localisé à de rares” tubes, les autres tubes sont stérilisés, cellules oviformes rarissimes). IFy a eu une radiodermite du scrotum, qui a guéri. LE. — Conclusions : a) f est possible de stériliser totalement et défi- nitivement les testicules du chat adulte, par les rayons X, sans lésion de: la peau. Il est nécessaire de filtrer les rayons sur 2 millimètres d’alumi- nium, et d'appliquer une dose incidente correspondant à la teinte 4 du chromoradiomètre de Bordier nettement dépassée, cela en une ou en deux séances. b) Les cellules oviformes, quoique survivant à l'irradiation et parais- SÉANCE DU 7 JANVIER rl sant parfaitement respectées par elle, ne reproduisent pas la lignée spermatique ; en effet, même-en cas de-rüntgenisation unique, elles vont -en diminuant lentement et peu à peu de nombre, Landis que l'épithélium séminal reste stérile. (Laboratoire d’Analomie générale et d'histologie de la Faculté de médecine de Lyon.) TECHNIQUE DE L'INFECTION ARTIFICIELLE DE L'EAU POUR L'ÉTUDE DE L'ACTION STÉRILISANTE DES RAYONS ULTRA-VIOLETS, par Me et M. Victor HENRI. Nous avons publié, dans une série de notes présentées à l'Acadéinte des Sciences, les résultats obtenus dans l'étude de l'action des rayons -_ ultra-violets sur les microbes; dans ces notes, la technique employée n'a pas été décrile d’une facon suflisamment précise; nous croyons utile d’insister sur cette technique, qu'il est nécessaire de suivre pour obtenir des résultats constants et comparables. Il est nécessaire d'obtenir une émulsion contenant des microbes isolés dans laquelle äl n’y ait ni amas de microbes, ni grumeaux ou particules de gélose ou de gélatine, ni substances albuminoïdes, pep- tones et pigments. s On prend un tube d’une culture jeune (de six à douze heures pour le coli) sur gélose légèrement desséchée, pour qu'il n’y ait pas de liquide de condensation qui es souvent coloré, on racle Ja surface avec une spatule, en ayant bien soin de ne pas enlever des particules de gélose: on délaie la culture ainsi ramassée dans quelques gouttes d’eau, et puis on étend peu à peu, de facon à obtenir une émulsion bien uniforme, opaleseente:; pour plusde précaulion, on fillre cette émulsion sur papier. On contrôle au microscope qu'il n’y a pas de gros amas de microbes, et on se sert ensuite de cette émulsion pour infecter l'eau que l’on se pro- pose d'étudier. Il est évident que si l'on veut opérer sur de grandes quantilés d'eau, on doit prendre des cultures sur plaque de gélose que l’on racle ensuite avec une lame en verre rodée. L'emploi de la lame est préférable à celui d’un pinceau ou d’un tampon de coton mouillé, puisque, dans ces der- _niers cas, on dissout loujours un peu de peplone et de pigments de _ bouillon qui sont absolument opaques aux rayons ultra-violets. _ Cette technique est nécessaire pour obtenir la stérilisation en um _ temps minimum; mais ceci ne siguifie pas que des liquides contenant _ des substances albuminoïdes, ou pigments, ou des émulsions très opa- 0 SOCIÊTE DE BIOLOGIE lescentes et même laiteuses de microbes, ne puissent pas être stérilisées par les rayons ultra-violets; il suffit dans ces cas d’augmenter la durée d'action des rayons, diminuer l'épaisseur et agiter le liquide; c’est cette dernière lechnique que nous employons pour stériliser le bouillon, le sérum et des émulsions opalescentes de microbes. ACTION VASO-TONIQUE COMPARÉE DES DIFFÉRENTS PRODUITS DE SÉCRÉTION GASTRIQUE, par M. Logper et CH. ESMONET.. Dans une série de recherches, nous avons voulu comparer et mesurer au moyen de l'appareil enregistreur et du manomètre l’action exercée sur la tension artérielle par divers produits de sécrétion gastrique. Nous donnerons dans cette note les conclusions résumées de nos expé- riences. ‘ j A. Injection intra-veineuse. — 1° La pepsine pure, à dose faible (0 gr. 10 centigrammes) et en dilution très étendue (10 centimètres cubes) dans l’eau, détermine un abaissement très passager suivi d'une élévation assez considérable (10 à 15 millimètres de mercure). La pepsine, à dose forte (1 à 2 grammes) et en solution concentrée (2 à 5 centimètres cubes) détermine un abaissement notable (20 à 25 millimètres), suivi d'une légère élévation. 2° Un liquide chlorhydro-peptique artificiel, comprenant une dose variable de pepsine et 1 à 2 gouttes de HCI par centimètre cube, détermine une élévation constante-de 15 millimèlres, qui paraît surtout en rapport avec la présence de l’acide chlorhydrique. 3° Le suc gastrique naturel de chien, qui est très acide, injecté à la dose de 8 à 10 centimètres cubes, détermine des phénomènes analogues à ceux du liquide précédent, c'est-à-dire une élévation de 15 millimètres environ. 4° Le contenu gastrique du chien en digestion donne un abaissement assez considérable, sans doute en raison de la grande quantité de peptones qu'il contient. 5° La macération de muqueuse gastrique de chien, aussi bien que la macération de muqueuse gastrique de lapin, produit un abaissement très important de 30 millimètres pour la muqueuse du fond de l'estomac de 10 millimètres seulement pour la muqueuse du pylore. 6° Si l’on essaie de séparer les substances précipitables par l'alcool et les substances solubles dans l'alcool, on voit que l'abaissement provoqué par le précipité alcoolique redissous dans l’eau détermine un abaisse- ment égal à celui de la muqueuse correspondante. La solution alcoo- , SÉANCE DU 1 JANVIER 9 lique évaporée détermine un abaissement légèrement inférieur. Ces modifications de tension ne sont nullement proportionnelles à la quan- tité de pepsine contenue, qui est à peine dosable, non plus qu'aux peptones, puisque la réaction du biuret est négative. B. /njeclion veineuse intra-mésentérique. — L'effet hypotenseur de la pepsine et l'effet hypertenseur du suc gastrique de chien sont considé- rablement atténués et parfois abolis par le passage au travers du foie. L'action hypotensive de la macération de muqueuse reste, à peu. de chose près, identique et les courbes sont superposables. C. L’injechon intra-intestinale de pepsine détermine une hypotension très légère et apparaissant très lentement. Celle de macération de muqueuse ne modifie guère la tension artérielle. Quant au suc gastrique de chien, chose curieuse, il détermine plutôt un abaissement progressif de la lension. Ce phénomène est peut-être en rapport avec l’exagération du fonctionnement glandulaire de l'intestin et la résorption de ses produits. Il semble qu'une deuxième injection d'une même substance détermine des effets moins accentués que la première. Cependant, même avec la macération de muqueuse, l'hypotension est encore très manifeste. Les phénomènes vaso-toniques produits par les différents extraits gastriques, joints à l’action sur le sang et sur l'estomac que l’un de nous a déjà signalée (1), montrent que la sécrétion de la muqueuse de l’esto- mac ne consiste pas seulement et uniquement dans la production d'un suc digestif. LYMPHATIQUES DE L'ARTICULATION DU GENOU, par AIMÉ Moucuer. Continuant nos recherches sur les lymphatiques articulaires (2), nous avons pratiqué l'injection des lymphatiques du genou, chez le nou- veau-né, à l’aide de la méthode de Gerota. La synoviale est tapissée d'un réseau à mailles très fines et très serrées; ce réseau est particulièrement facile à mettre en évidence au voisinage des insertions de cette membrane. Le ligament adipeux pos- sède de nombreux vaisseaux lymphatiques. Quelques rameaux très fins rampent à la surface des ligaments croisés; ils peuvent s'injecler en pratiquant la piqüre au niveau du ligament adipeux. Les ménisques (1) Loeper. Ulcères expérimentaux déterminés par injection intra-veineuse d'extrait gastrique. Soc. méd. des H6p., juillet 14910. (2) Voy. Lympbhatiques de l'articulation du coude. Comptes rendus de la Soc. dé Biologie, octobre 1910. 10 SOCIETE DE BIOLOGIE paraissent être dépourvus de lymphatiques, sauf au niveau de leur face externe, sur laquelle courent quelques vaisseaux appartenant au système des lymphatiques capsulaires. Les efférents du réseau donnent naissance à des collecteurs, lesquels rampent à la surface de la capsule en échangeantquelques anastomoses. (réseau péri-articulaire ). Les vaisseaux lymphatiques venant drainer la Iymphe de l'articulation du genou offrent un parallélisme remarquable avec les vaisseaux san- - guins articulaires. En général, chaque artère se troure accompagnée par deux collecteurs ; mais ce nombre est très variable, et nous avons rencontré jusqu'à cimq lymphatiques cheminant avec l'artère grande avastomotique. Dans la description des efférents, nous altribuerons aux divers collecteurs le nom des vaisseaux dont ils suivent ïe trajet. 1° Les lymphatiquee articulaires inférieurs internes et externes accom- pagnentles vaisseaux de même nom et viennent aboutir au ganglion le plus inférieur du groupe poplité. Dans quelques cas, nous avons vu deux collecteurs satellites de Ja récurrente tibiale antérieure se détacher de la partie périphérique du réseau du ligament adipeux pour se jeter dans les lymphatiques tibiaux antérieurs. Ils s'injectent plus sûrement en pratiquant la piqüre sur le. tendon rotulien. 2° Les lymphatiques arliculaires moyens, généralement au nombre de deux, font suite aux vaisseaux qui cheminent à la surface des Higaments croisés et aussi à ceux qui proviennent du ligament adipeux, du liga- ment axile et de toute la portion correspondante de la synoviale. Ils remontent le long de Ia veine poplilée pour aboutir au ganglion infé- rieur du groupe sus-condylien. 3° Les collecteurs articulaires supérieurs proviennent du réseau péri- rotulien et aussi de celui du tendon quadricipital. De plus, les Iympha- tiques supérieurs et externes assurent, avec les collecteurs satellites de l'artère grande anastomotique pour le côté interne, la circulation lym- phatique du cul-de-sac quadricipital. Les ‘lymphatiques articulaires supérieurs internes et externes aboutissent aux ganglions poplités supérieurs. Seuls, les collecteurs cheminant avec la grande anastomo- tique se dirigent vers les lymphatiques fémoraux dans lesquels ils se déversent au niveau du canal de Hunter. Ainsi, leur relai ganglionnaire se trouve reporté au niveau de la racine du membre inférieur (ganglions inguinaux profonds et rétrocruraux). En résumé, les lymphatiques articulaires du genou se répartissent en deux territoires : a) Un territoire principal dont les vaisseaux aboutissent aux ganglions poplités, les efférents de ceux-ci étant représentés par les Iymphatiques satellites de l'artère fémorale : SÉANCE DU 1 JANVIER : Fr à (a b) Un territoire secondaire limité à la moitié interne du eul-de-sae . quadricipital et à la région précondylienne interne. Les vaisseaux vont _ directement se déverser dans les collecteurs satellites de l'artère fémo- __ rale et par eux aux ganglions inguinaux profonds et rétrocruraux. +4 (Travail du laboratoire d'anatomie de la Faculté de médecine pe de Toulouse. VIII. ÉTUDES STALAGMOMÉTRIQUES. L'INFLUENCE DE L'HÉMOGLOBINE SUR LA TENSION SUPERFICIELLE, 11 par H. Iscovesco. 4 ._ Le rôle que peut jouer l'hémoglobine libre, au point de vue de la * tension superficielle, intervient dans toute une série de phénomènes pathologiques et comporte à cause de cela un intérêt tout particulier pour le médecin. * J'ai d'abord mesuré la tension superficielle d'une solution d'hémoglo- bine commerciale francaise (Byla). Celte solution était à 10 p. 100. Voici les chiffres correspondant à des concentrations graduellement _ décroissantes d’hémoglobine. 2° TENSION SCPERUICIELLE RE NT DENSITÉ = & ! Celle Celle: de l'eau de l’eau éoale égale à 1. à 7 dynes cént. || D [=] Ca © [=] Er obinique à 10 P- OO MODE 0,9238 MHÉONdISHIIÉ ER RPRAeR .OUS 0,927 OR ISDILLE RE NEA AT 0,9302 MHÉOUSHITES RE ë 0,942 MHÉOrdisullée, Mes Nr O0 0 ,9497 ME ONU TEE AE QUE 0 ,9562 HAÉONUISHNIÉE APAATEEURE .OU4 0 ,9042 MAO dis tILÉe eme .003 0,97 MECS Hé PME er PTT 0€ 0,9782 MÉHBONMSEIIÉ ER AREENES ë 0 ,9866 41 » O6 Q & QG G 0 0 a Et RE D: © © I OO TE © IS De BEN wewo 122 an OO e CC e.Q CL UNE Dos UE CE ES | — On voit que, à part quelques petites irrégularités, dues à des erreurs . expérimentales, la tension superficielle est une fonction presque linéaire _de la concentration en hémoglobine. La Lension monte en effet à mesure que la quantité d’hémoglobine diminue. Dans une autre série d'expérience, je me suis servi d’une puréé de 19 : SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE globules rouges de sang, lavés trois fois, puis hémolysés en les mélan- geant avec 50 p. 100 d’eau distillée. Voici les résultats : TENSION SUPERFICIELLE EN Re Ne UT > DENSITÉ Eau Eau égale à 1. | à 25 dynes cent. [| Globules rouges hémolysés . . . . 1.046,5 0,897 67,27 9 cc Ac lo théme EMA Nc VHÉOMERSE 1.042 » 0,9242 69,31 1 81C.:c: glob: hém. cc HO:dist” 1.037 » 0 .9402 10,51 7 c. ©. glob. hém. + 3 c. c. H°0 dist. 1.032,5 0,9436 10,17 6 c. c. glob. hém. + %:c: C0: H°O"dist:. 1 028 » ‘0,9619 12,14 5 c. e. glob. hém. + 5 c. c: H°0 dist . 1.023 » 0,9706 TANT | 4 c. c. glob. hém. + 6 c. c. H°0 dist. 1.018 » 0.9842 73.81 130. c.(glob.-hém EN cc O ist ED 0,9897 14,22 1 2 c. c. glob. hém. + 8 c. c. H°0 dist. .| 1.009 » 1,009 15,47 fl 1 c. c. glob. hém. + 9 c: c. H°0 dist. 1.00% » 1.000 RAI || Eau distillée. He SO A NE 1.000 » l » TRUE) On voit que dans ce cas le phénomène est plus complexe que dans celui de l’hémoglobine pure. Cela lient à l'influence pertubatrice des sels globulaires mis en liberté et aussi des lipoïdes des stroma partielle- ment mis en liberté. | Lorsqu'à une solution d'hémoglobine on ajoute de l’albumine, on constate un abaissement encore plus grand de la tension superficielle. Il y a là la répétition du fait connu que lorsqu'un colloïde abaisse la tension superficielle, l’adjonction d'un électrolyle ou d’un colloïde qui à eux seuls élèvent ja tension superficielle, l’abaissent au contraire encore plus. L'hémoglobine abaisse beaucoup la tension superficielle du sérum. En résumé, l'hémoglobine abaisse la tension superficielle de l’eau et du sérum sanguin, et cet abaissement est une fonction presque linéaire de la concentration. (Travail du laboratoire de physiologie de la Sorbonne.) RECHERCHES SUR LES ASCARIDES DES CARNIVORES, par À. Raïzzier et A. HENRY. L'étude des Ascarides des Carnivores, et plus spécialement de ceux du Chat et du Chien domestiques, a donné lieu depuis quelques années à plusieurs publications intéressantes. Alors que pendant longtemps on avait considéré les Ascarides de ces deux derniers animaux comme SÉANCE DU 1 JANVIER 13 représentant une seule et même espèce, voici que Leiper (1) en fait les représentants de deux genres distincts. Nos recherches personnelles, qui étaient en cours au moment de la publication de Leiper, nous avaient conduits à des vues analogues ; nous les avons étendues à quelques autres formes, et c'est le résultat sommaire de nos observations que nous exposons ici. Il y a trois noms de genres proposés pour les Ascarides des Carni- vores : 1° Z'oxocara Stiles, 1905 (type Lumbricus canis Werner, 1182); 2 Belascaris Leiper, 1907 (type Ascaris mystax | Zeder, 1800)); 3° Toxas- caris Leiper, 1907 (type Ascaris leonina Linstow, 1902). Mais le nom de Toxocara nous paraît devoir être éliminé, parce qu'il est impossible de savoir à laquelle des deux formes parasites du Chien se rapporte le Lumbricus canis Werner. Nous nous en tiendrons donc aux genres Belascaris et Toxascaris, dont nous amenderons les caractères d’après nos propres recherches. À. — Genre Pelascaris Leiper, 1907. — Lèvres à pulpe formant très distinctement deux lobes latéraux séparés par un sinus profond ou selle, et un lobe impair interne ; lobes latéraux progressivement rétrécis en avant en un lobule divitiforme dont l'extrémité s'incurve vers le lobule opposé. Papilles céphaliques submédianes avec une base volu- mineuse ellipsoïde qui porte deux pointes papilliformes; elles sont situées un peu en arrière du fond de la selle; papilles latérales doubles, peu visibles, situées en avant du fond de la selle. — Wales à extrémité postérieure terminée par un fort appendice conique ; ailes caudales plus ou moins évidentes; papilles ainsi disposées, de chaque côté et d’ar- rière en avant : {° un groupe de cinq papilles sur le cône terminal, sa- voir, deux subdorsales, une latérale et deux subventrales; 2° une pa- pille double subventrale en arrière du cloaque et en avant de la base du cône termina]; 3° une série longitudinale d’une vingtaine de papilles subventrales, assez distantes les unes des autres, en avant du cloaque. Deux spirules subégaux, formés par un axe et deux ailes en gouttière. — femelles à vulve vers le quart antérieur. Ovaires et oviductes pelo- tonnés dans presque toute l’étendue du corps, les circonvolutions de l'oviducte atteignant jusqu'au huitième antérieur du corps. Tronc com- mun de l'utérus long, mesurant au moins deux centimètres. Æufs glo- buleux ou subglobuleux à coque mince, creusée de fossettes semblables à celles d’un dé à coudre. 1° Espèce type : Belus aris mystax {Zeder, 1800) Leiper, 1907 (Ascaris leptoptera Rud., 1809, non 1819; Ascaris alata Bellinghain, 1839). Corps blanchâtre; stries écartées de 12 à 16 u. Lobules digitiformes; selle 1) R.-T. Leiper, Two new genera of Nematodes occasionnally parasilic in Man. British Med. Journal, june 1°t, 1907. -. 14 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE large. Ailes céphaliques étroites en avant, larges et arrondies’ en arrière, en forme de favoris, donnant à l'extrémité antérieure du corps l'aspect d'une pointe de flèche. Extrémité postérieure en cône à pointe aiguc. Müle long de 3 à 6 centimètres, souvent enroulé'en S. Extrémité caudale creusée en cuiller, à ailes linéaires bién distinctes. Spicules longs de Aum,700 à 1,900, généralèment exsertes, lérminés par une pointe obtuse. Femelle longue de 4 à 10 centimètrés. OEufs à coque finement alvéolée, de 65° à 75 de diamètre. — Espèce parasite de divers Felis; nous l'avons observée chez f. domestica, F. catus, F>:minuta, F. mani- culata, F. leo, F. pardus; parasite accidentel dé l'Homme (la plupart des cas signalés s’y rapportent). S'il se confirme qué le Chat domes- tique n’héberge que cette espèce d’Ascaride, elle devra s'appeler Zelas- caris cali (Schrank, 1788). | 20 Belascaris crenulata (Bremser, 1824). Espèce très voisine de la précédente. Nous avons reconnu l’onduiation signalée des ailes céphaliques, mais il nous est encore impossible de dire si cet aspect résulte ou non d’un état de con- traction du corps. Les spicules sont sensiblement plus longs que dans B. mystax; ils mesurent 2%m,450. — Chez un Felis onça. 3° Belascaris marginata (Rud., 1802) (non 7oxascaris peus [Rud.]| Leiper, 1907). Corps blanchätre; stries distantes de 46 à 22 u. Lobules à extrémité élargie, à peine découpée: selle étroite. Aïles céphaliques étroites et longues, semi-lancéolées. Extrémité postérieure en cône à pointe émoussée. Mäle long de 5 à 19 centimètres. Aïles caudales li- néaires, à peine visibles. Spicules rarement exsertes, longs de 750 à 950 x, à extrémité arrondie. Femelle longue de 9 à 18 centimètres. OEufs à coque finement alvéolée, de 75 à 80 de diamètre. — Du Canis fami- liaris (commun à Alfort). 4° Belascaris vulpis (Frôlich, 4789) (Ascaris triquetra Schrank. 1790). Espèce: très voisine de ‘B. marginata; spicules dé même longueur que däans cette dernière espèce, mais extrémité postérieure du‘ corps creusée en gouttièree et à section presque triangulaire; à'ailes caudales bien développées. -— Du Vulpes vulpes. 5° Belusearis masculior n. sp: Présente tous les caractères du B. marginata; mais spicules notablement plus longs: Mäle de 4 à 6 cent. 5; spicules de Imm,250 à1®2,300: Femelleide 8 àr:11 centimètres. OEufs subglobuleux fine- ment alvéolés, de 75 à 85 u. — a le Fennec (Fennecus An B. — Genre Zoxasvaris Leiper, 1907. Lèvres organisées comme dans le genre Pelasraris, mais à lobules antérieurs nettement détachés des lobes par un profond sillon, élargis et bilobés à leur terminaison. Papilles submédianes de moyenne grosseur. — Müles à extrémité postérieure sans ailes, s'atténuant en pointe, mais ne présentant pas le cône sura- jouté des Belascaris. Papilles caudales ainsi réparties d'arrière en avant et de chaque côlé : 1° un groupe de 5 papilles, savoir 2 subdorsales, SÉANCE DU 7 JANVIER {5 1 latérale et 2 subventrales; 2 une papille double subventrale; 3° une série d'au moins 2 papilles simples s'étendant en avan£ suivant une ligne subventrale, d'abord très serrées, puis s'espacant progressivement en diminuant d'importance; cetle série débule par une papille située en arrière du cloaque; une seconde se trouve au niveau de la commis- sure de cet orifice; toutes les autres sont en avant. Spicules légèrement inégaux, constitués par de simples tubes creux, non ailés. — Fermelles. à vulve située vers le tiers antérieur; ovaires el oviductes pelotonnés dans la partie comprise entre la vulve et l'extrémité postérieure; trone com mun de l'utérus très court, mesurant au plus 5 millimètres. ŒÆufs sub- globuleux, à coque épaisse et lisse. 19 Espèce type : Toxascaris leonina (Linstow, 1902) Leiper, 1907 |Ascaris leptoptera Rud., 1819, pro parte, non 1809). Corps ferme, blanchätre; stries distantes de: 5 à 8 y. Ailes céphaliques longues et étroites. Müle long de ? à 5 centimètres. Spicules très lésèrement inégaux, longs de 0®"900 à 1®%,250: l’un souvent exserte, ou tout au moins plus rapproché du cloaque. Fesnelle longue de 3 à 8 centimètres, à extrémité postérieure en cône mousse; œufs de 70 u sur 80. — Chez Felis leo, F. jubata, F. serval. 2° Toxascaris limbata n.sp.(T'oxascaris marginata!Rud. Leiper, 1907: non Ascaris marginata Rud. 1802; Ascaris canis [Werner Glaue, 1909 !1]). Corps ferme, blanchâtre ou légèrement rosé;'stries écartées de 6 à 12 y. Ailes céphaliques étroites el longues, semi-lancéolées. Hüle long de # à 6 centimètres. Spicules légèrement inégaux, à peu près également rétraclés à l'intérieur du corps, rarement exsertes, longs de 1,200 à 12%,500. Femeile longue de 6-cent. 5 à 10 centimètres, à extrémité posté- rieure un peu plus aiguë que dans le 7. leonina. OEufs en moyenne de 75 sur 85 4. — Du Canis familiaris (aussi commun à Alfort que le Æelas- caris marginata; paraît plus rare à la campagne que dans les villes) et du Canis aureus. Accidentellement chez l'Homme (Leiper). Leiper et Glaue, ayant eu affaire uniquement à cette espèce, l'ont iden- üfiée à l'Ascaris imarginala; mais il résulte nettement de l’étude de Schneider, faite d’après les Lypes de Rudolphi, que le véritable À. mar- ginata est celui que nous avons décrit comme Pelascaris. 3° Toxascuris microptera (Rud., 1819). — Nous avons pu examiner, de ce Ver du Canis lupus, deux spécimens conservés au Muséum de Paris et provenant du Cabinet de Vienne ; malheureusement ils ont été disséqués et ne se présen- tent plus aujourd’hui qu’en fort mauvais état. Un fragment d’utérus encore adhérent à l’un d'eux, nous a laissé cependant reconnaître des œufs à coque épaisse et lisse; ce qui permet de classer l'espèce dans les Toraséaris. (4 H. Glaue. Zur Unterscheidung von Ascaris canis und, A. felis {Ascuris canis s. mystax). Zool..Anz-iger, XXXVIIL, 5 Januar 1909, p. 785, fig. 1-3. 16 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE SUR LES SUCS D'HYPERSÉCRÉTION PANCRÉATIQUE, par CuARLES FLEIG. Dans une note sur les sucs pancréatiques de sécrétine (C., 7 nov. 1910, p.824), M. Lalou conclut: « Les injections répélées de sécréline permettent d'obtenir pendant de longues heures une sécrétion régulière de suc pancréa- lique. Le suc ainsi obtenu ne conserve pas une composition rigoureuse- ment constante, son alcalinité et ses propriétés diaslüsiques diminuent; celle diminution est surlou! importante en ce qui concerne la lipase. » de désire, à ce propos, rappeler, en les complétant, les recherches que j'ai faites dans un ordre d'idées partiellement analogue et communiquées à la Société de Biologie, le 2 rmaï 1908, dans une note intitulée : « Les sucs digestifs normaux et les sucs d'hyrersécrétions provoquées artificiellement. Propriétés physiologiques et toxicité du suc pancréalique normal et des sucs de sécrétine » (p. 718). J'y étudiais les différences existant entre les sucs digestifs sécrétés sous l'influence des excitants qualitativement et quantitativement normaux et les sucs d’hypersécrétions provoquées arlificitilement par des excitations plus fortes que celles qui interviennent à l’état physiologique ou différentes par leur nature de ces deruièr-s. En réalisant, sur un chien à fistule pancréatique temporaire, les conditions normales d’excitation des synergies duodéno-pan- créatiques au moyen d'injections intra-duodénales successives de suc gas- trique de chien pur ou de chyme acide provenant d’une fistule duodénale permanente établie chez un autre chien près du pylore, on provoque une sé- crétion de suc qu'on peut considérer comme « normal », bien différente de celle qui suit l'injection intra duodénale d'HCI à 3 p. 1.000 : « le temps perdu est beaucoup plus long et la quantité de suc fournie infiniment moins consi- dérable (les quantités de solution chlorhytrique et de chyme ou de sus gastrique injectées restant les mêmes); la sécrétion est même beaucoup moins intense qu'avec une solution d'HCI à 1 p. 1.000. Le suc reste extréme- ment épais et visqueux, du commencement à la fin de la sécrétion, même après des injections intraduodénales répétées pendant deux heures: il est forte- ment alcalin, coagule en masse par la chaleur et est fortement actif sur les trois catégories d'aliments. (Il n’est question ici que du suc pancréatique mixte, de toute la durée de la sécrétion.) » Au contraire, le suc sécrété après les in- Jections artificielles longtemps répétées d’acide dans l'intestin a, on le sait, un aspect tout autre, et le suc de sécrétine (après injections renouvelées) arrive à présenter des caractères physiques très différents de ceux du suc normal. Les différences s'accusent lorsqu'on compare les effets des injections intra- veineuses de suc normal et de suc récolté sous l’iniluence de doses répétées de sécrétine : la chute de pression artérielle, les modifications respiratoires, l'incoagulabilité du sang (chien), l’action sur le système nerveux, les effets excito-sécrétoires possibles et surtout la toxicité, constituent autant de phé- nomènes bien plus marqués sous l'influence des injections de suc normal. SÉANCE DU 7 JANVIER 17 Au sujet du pouvoir tryptique du suc obtenu par injections prolon- gées de sécrétine, Lalou a trouvé, comme Stassano et Billon, une dimi- nution constante de ce pouvoir, surtout sensible pendant la première heure, contrairement, semble-t-il, aux résultats d'Edg. Zunz, d’après les- quels ce pouvoir resterait sensiblement le même du commencement à la fin de la sécrétion; mes observations corroborent d’ailleurs celles des premiers auteurs Maïs, en réalité, cette contradiction n'est qu'apparente, car les conditions expérimentales ne sont pas les mêmes: dans les expé- riences de Stassano et Billon, de Lalou et les miennes, la sécrétine était administrée sous forme d’injections répétées (donc relativement rapides): dans celles de Zuuz, au contraire, elle était administrée sous forme d’une injection unique, lente et continue, prolongée pendant tout le temps de la sécrétion. L’injection lente et continue se rapprochant davantage des conditions physiologiques d’excitation humorale du pancréas par la sé- créline absorbée au niveau de l'intestin, les variations du pouvoir tryp- tique du suc oblenu aux différentes périodes de la sécrétion deviennent beaucoup moins accusées. D'ailleurs, les variations de différentes autres propriétés du suc obtenu dans ces conditions sont aussi, d'après Zunz, réduiles à leur minimum (densité, pouvoir de réfraction, lension super- ficielle, pression osmotique). — Cependant les caraclères physico-chi- miques et diastasiques du suc obtenu par injeclion lente et continue de sécrétine se rapprochent beaucoup moins de ceux du suc rormal que ceux du suc que j'ai obtenu par injection intraveineuse et prolongée du sang veineux provenant d'une anse duodéno-jéjunale dans laquelle on fait des injections répétées de suc gastrique ou de chyme acide (recueilli par fistule duodénale) (1). — Eafin, au sujet du pouvoir lipolytique du suc pancréatique oblenu par injections répétées de sécrétine, les recherches de Morel et Terroine d’une part, de Lalou d’autre part, concordent pour établir que sa diminution est considérable au cours des sécrétions pro- longées et leurs chiffres montrent que l’abaissement de ce pouvoir (me- suré par le rapport de sa valeur au début de la sécrétion à sa valeur à la fin de la sécrétion) est beaucoup plus grand que l’abaissement des pouvoirs tryptique et amylolytique et de l’alcalinité. Il semblerait donc que ce fût surtout la teneur en lipase qui diminuât dans le suc d’hyper- sécrétion. — Je crois devoir faire remarquer qu’en réalité la forte dimi- nuiion du pouvoir lipolytique n'est pas l'idice d'une diminution parallèle -en lipase, mais relève, pour une part non négligeable, de modifications dans les propriétés physico-chimiques du suc, nolamment de la viscosité (1) J'ai fait ces expériences pour démontrer l'intervention réelle de la sécré- line dans la sécrétion pancréatiqu® physiologique. Cf. G. Frec. C. R. S, B., 14 février 1903. C. R., 16 février 1903. Centralbl. f. Physiol., 28 février 1903. C. R. Soc. Biol., 7 mars 1903. Arch. gén. de méd., 16 juin 1903. Arch. int-r- nat. Physiol., 1904. BioLocre. COMPTES RENDuUSs. — 1911. T. LXX. Ÿ 18 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE et de l’alcalinité, deux facleurs entre autres qui augmentent à un haut degré l’activité du ferment lipolytique et qui subissent une diminution marquée dans le suc en question (Bierry, Morel et Terroine, Lalou). Il semble de la sorte que la teneur en diastases du suc d'hypersécrétion * s'abaisse ed ane furon à peu près parallèle pour les trois diastases. FORMATION DE NOUVEAUX PROLONGEMENTS PAR CERTAINES CELLULES NERVEUSES DES GANGLIONS SPINAUX CONSERVÉS A 39 DEGRÉS HORS DE L'ORGANISME, par R. LEGENDRE et, H. Minor. Gajal à décrit récemment (1) dans les ganglions spinaux d'animaux. jeunes, conservés hors de l'organisme dans une chambre humide, la formation; par les cellules: survivantes, de lobulations, de masses et de boules protoplasmiques naissant soit du corps cellulaire, soit de son exoe. Nous avons également signalé dans notre dernière note (2) des néoformations plus complexes observées dans des ganglions spinaux de- Chien et dé Bapin adultes, conservés hors de l'organisme à la tempéra- ture du corps dans des conditions différentes de celles employées par Cajal! Ea présente note a pour but de décrire les principaux types de ces ne formations; observées chez le Chien adulte après vingt-quatre heures. | ‘Nous rappelons qu'elles ne s'observent que dans les ganglions. conservés à 39 degrés et seulement dans.certaines cellules, généralement situées à:la périphérie, colorables en brun par la méthode de Gajal et considérées comme seules survivantes par les auteurs qui. les ont obser- vées dans les: greffes. : mi S . Cellules lobées. — Quelques cellules présenteat à leur surface des lobes. ns ou moins gros et plusou moins nettement détachés du corps cellulaire; La plupart out une forme en massue, quelques-uns sont plus arrondis et l'isthme de protoplasma qui les relie à la cellule est alors à peine étranglé. ces ‘cellules ont: déjà été vues par Lévi, Pugnat chez des animaux normaux. é par Nagéolte dans les greffes. “ae Wasses nds liées: au glimérule. — D'autres cellules, de forme- normale, ont un gloméru!e d’où partent des fibres généralement grosses qui se terminent par des masses protoplasmiques volumineuses; le plus souvent, ces masses sont situées dans la région du glomérule; parfois, les fibres qui les. porteut étant plus longues, elles se trouvent tout autour de la cellule. (1) S. Ramon Cajal. Algunos experimentos de conservacrion y autolisis del tejido nervioso. Trab. Lab. Invest. Biol. Univ. Madrid, t. VIII, décembre 1910: hs (2) R. Legendre et H. Minot. Comptes rendus de la Soc. de UE t. EXEK, Ge. 24 décembre 14910. à - SEANCE DU 7 JANVIER 48 III. Pelotons péricellulaires. — Quelques cellules sont entourées de fines fibres naissant, soit du cylindraxe, soit du corps cellulaire; certaines sont terminées par des boules ou des anneaux. Elles ont déjà été vues par Nageotte dans les greffes et bien décrites par lui. IV. Lacis péricapsulaires. — On voit autour de certaines cellules des lacis de fibres fines décrivant des arcs dans Ja région de la capsule et formant une sorte de peloton. Certaines de ces fibres continuent leur route plus loin, d'autres se terminent par des boutons ou des anneaux. On en voit naître certaines d’un cylindraxe voisin. : V. Arborisations des nodules résiduels. — Dans les capsules où se trouvent des cellules nerveuses envahies par des cellules névrogliques, les cylindraxes voisins: envoient des fibres fines, généralement courtes, terminées par des boules, où ramifiées,. ow irrégulières. Ces arborisations sont moins abon- ; dantes et plus irrégulières que celles figurées par Nageotte dans les greffes. 5$ VE. Arborisations périglomérulaires. —: La région du glomérule est générale- ment celle où l’on observe le plus grand nombre de néo'ormations. Du cylin- draxe se détachent souvent de grosses fibres à structure fibrillaire qui se terminent parfois par de grosses boucles. Il en part aussi d’autres fibres plus fines formant soit des collatérales, terminées par des boucles ou desanneaux, soit des boucles plus où moins grandes. Certaines de ces fibres retournent “vers la cellule et sont en continuité avec elle. L'ensemble de ces formations donne à la cellule soit l’aspect d'une cellule sympathique HN soit - celui d'une cellule fenêtrée de Cajal. VIT. Prolongements nés du corps celluluire: — En des points quelconques de la surface de la cellule, on voit se détacher soit de grosses fibres analogues au cylindraxe, soit d’autres fibres plus fines qui restent distinctes dans. le glomérule, ou contribuent à former les pelotons péricellulaires, ou encore, soudées au cylindraxe, forment les anses et les boucles compliquées qui donnent aux cellules l'aspect fenêètré. Ces formations sont beaucoup plus abondantes chez le Chien que chez le Lapin. Elles atteignent leur maxima plus tôt chez le premier que le second, puis ne tardent pas à disparaître. Elles sont rares chez le Chien après deux jours de conservation, et presque nulles après lrois jours. Bien que la plupart de ces divers aspects aient été déjà décrits chez des animaux normaux, leur abondance est cependant la preuve d’une réaction cellulaire rapide et intense, aussi bien dans les greffes que dans les expériences que nous poursuivons. Ils sont un indice de grande valeur de la survie des cellules ganglionnaires spinales. _ Le rapprochement de ces faits et de ceux observés dans les greffes présenterait un grand intérêt et permettrait peut-être une explication de certains d'entre eux; nous le réserverons cependant pour le moment où la suite de nos recherches nous aura fourni plus de renseignements. (Travail du Laboratoire de Physiologie générale dv Müséwm:) 920 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE LE TAUX DE LA CHOLESTÉRINÉMIE CHEZ LES HÉPAT{QUES, par À. CnAUFFARD, GUY LAROCHE et GRIGAUT. Dans un travail précédent, nous avons montré que le sérum des cholémiques contient une proportion très augmentée de cholestérine (1). Nous apportons aujourd'hui le résultat confirmatif de nouvelles recherches poursuivies dans le même but. Les dosages sont faits à l’aide de la méthode coloriméirique déerite par l'un de nous (2), mais ne portent plus comme précédemment sur la cholestérine contenue dans l'extrait éthéré de Soxhlet. Par une technique nouvelle et dont les détails seront ultérieurement publiés par Grigaut, on obtient un épuisement complet du sérum, donnant ce que nous appel lerons la icholestérine totale, qui seule désormais va nous intéresser. Les résultats fournis par celte technique sont du reste parallèles aux précédents et n’en diffèrent que par l'élévation plus grande des chitfres obtenus. Alors que par le premier procédé la cholestérinémie oscillait à l’état normal entre 0 gr. 10 et 0 gr. 40, par le second elle varie entre 1 gr. 10 et 1 gr. 80 et nous considérons comme pathologiques les chiffres supérieurs à 2 grammes. $ Nous avons divisé en quatre groupes les cas observés : Premier groupe : Hépatites et angrocholécystites avec ou sans ictère. — Nous avons trouvé: 1 gr. 70, 1 gr. 85, 1 gr. 60, 1 gr. 75 chez quatre cinrhotiques avec peu ou pas d'ictère ; 1 gr. 50 dans un cas d’hépatile aiguë évoluant vers l’ictère grave, mais terminé parla guérison ; 2 gr. 25 dans un cas d’angiocholite avec ictère par rétention; À gr. 75 dans un cas de cholécystite avec subictère. Joignons à ces faits, l’hypercholes- térinémie notable observée dans un cas d'angiocholite aiguë avec rétention et où la cholestèrine dosée dans l'extrait éthéré de Soxhlet avait atteint le chiffre de 2 gr. 50 qui descendit à 0 gr.80 après guérison. Deuxième groupe : Cholélithasiques. — Quatre cas qui ont donné un taux de cholestérine égal à 3 gr. 90, 3 grammes, 3 gr. 85, 3 gr. 85. Les deux premiers malades n’élaient que subiectériques, les autres franche- ment ictériques. L'un d’eux fut opéré et-la cholestérinémie de 3 gr. 90 tomba à 1! gr. 80. Chez un autre, ayant guéri sans opération, le chiffre de cholestérine qui élait monté progressivement de 1 gr. 95 à 3 grammes est redescendu à 1 gr. 70. Troisième groupe : Cancers du foie et des voies biliaires. — Nous avons (1, A. Chauffard et Guy Laroche. Pathogénie du xanthelasma. Semi e médicale. 25 mai1910. (2) A. Grigaut. Procédé colorimétrique de dosage de la cholestérine dans 4 l'organisme. Comptes rendus de la Soc. de Biologie, 7 maï et 14 mai 1910. SÉANCE DU 7 JANVIER 21 trouvé 1 gr. 80 chez un malade atteint de sarcome du foie sans iclère et { gr. 90, 2 gr. 80, 4 gr. 10 dans trois cas d''etère par rétention avec néoplasme. Quatrième groupe : Ictères hémolytiques. — Dans trois cas où la cho- lestérine fut dosée dans l'extrait éthéré de Soxbhlet, nous avons trouvé un chiffre normal : 0 gr. 22 et Ogr. 40 chez deux ictériques congénitaux ; 0 gr. 60 dans un cas d’ictère hémolytique acquis. Dans toutes ces recherches, les malades observés étaient au régime lacté et les prises de sang ontélé faites à jeun. On voit que l'opposition entre les ictères hémolytiques er les ictères d'autre nature se poursuit même sur le lerrain de la cholestérinémie. L’hypercholestérinémie fait défaut dans les ictères congénitaux ou acquis, elle est habituelle chez les cholémiques ictériques non lithiasiques, elle est à peu près constante et très prononcée chez les lithiasiques. Son ‘Laux diminue ou revient à la normale quand l’ictère par rétention dispa- raît par voie médicale ou opératoire. Mais si d’une manière habituelle il y a un certain parallélisme entre les degrés de la cholémie et de l'hypercholestérinémie, ce rapport n'est cependant pas nécessaire et il peut même y avoir une dissociation des deux états sériques. C'est ce que l’on peut voir par exemple chez les xæanthélasmiques et les cholélithiasiques, qui d'après nos recherches représentent les deux types les plus nets et les plus complets de l'hypercholestérinémie. ACTIVATION DU SUC PANCRÉATIQUE AU COURS DE LA DIALYSE A 39 DEGRÉS. MÉCANISME DE CE PHÉNOMÈNE, par E. PozErskr. Un suc pancréalique complètement inactif sur la gélatine et l’albu- mine, porté dans un dialyseur de collodion ou de parchemin végétal à l’'étuve à 39 degrés, ne tarde pas à acquérir une activité protéolytique très intense. L'expérience type est la suivante : On tend du papier parchemin sur cinq petits dialyseurs de Graham, de 5 centimètres de diamètre. Dans chacun d’eux, on verse 2 centi- mètres cubes de suc pancréatique de sécrétine de chien. On place ces dialyseurs sur des bocaux contenant de l’eau distillée à 39 degrés, de facon à ce que les dialyseurs plongent d’un demi-centimètre environ. _ “Ces appareils, couverts par une lame de verre, sont portés à l’étuve à 39 degrés. De temps à autre, on vide un des dialyseurs et on essaye l’activité protéolytique du suc pancréatique qu'il contenait. Le) 19 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE Après une heure de dialyse, le suc ne possède encore aucun HORNOI digestif. Après deux heures, le suc dialysé est capable de digérer un eube d’albumine en vingt heures (4). On peut remplacer le papier parchemin par une lame de collodion. Le suc pancréatique s'active alors plus lentement. [1 Jui faut quatre heures de dialyse pour acquérir une activité protéolylique manifeste. Il est bien entendu qu'un échantillon témoin de suc pancréatique, placé à l'étuve pendant le même temps dans un dialyseur qui ñe trempe pas dans l'eau distillée, ne s'active nullement. Voulant fixer le déterminisme de ce phénomène, nous avons refait pendant plusieurs mois des essais qui nous donnèrent des résullats _ très souvent contradictoires. Certains sucs pancréaliques, qui s'activaient fort bien sur du par- chemin végétal, s'activaient plus mal sur collodion. Certains échantil- lons de papier favorisaient plus ou moins l’activalion. Devant la diversité de ces résultats, il nous avait été impossible d'établir une loi générale de l'activation du suc pancréatique par la dialyse à 39 degrés. Nous avons donc été conduit à rechercher si cette activation n'était pas due à l’action chimique des impuretés contenues dans le coilodion ou le papier parchemin, impuretés qui pouvaient:se trouver-en plus ou moins grandes quantités dans les différentes membranes. Guidé par les travaux antérieurs de Delezenne, nous avons été natu- rellement porté à chercher la présence du caleium, et nous avons constalé que le collodion et surtout le parchemin végétal contiennent des quantités très appréciables de sels de ce métal. Nous avons décalcifié les membranes dialysantes en les trempant pendant dix-huit heures dans l'acide chlorhydrique dilué à 4 p. 400, puis en les lavant pendant six heures dans l’eau distillée. Le suc pancréatique dialysé sur ces membranes à 39 degrés ne s'active pas, même après vingt-quatre heures de séjour à l'étuve. L’activation du suc pancréatique, que l’on aurait-pu attribuer à la dialyse à 39 degrés, n'est due qu'à la présence des sels de calcium qui agissent sur le suc pancréatiqne au cours de la dialyse, quand le sucse trouve privé du carbonate de sodium qu'il contenait. L'activation du suc pancréalique par le :calcium, au fur et à mesure de la dialyse, est très rapide. En effet, si l'on porte un dialyseur conte- (1) Pendant le cours de son activation à 39 degrés, le suc pancréatique, qui au début se coagule par l’ébullition, perd sa coagulabilité. Une fois activé, il se trouble à peine par la chaleur. Nous avons étudié très méthodiqüement ce phénomène avec HAMCe Nicolle; nous y reviendrons dans une étude ulté- rieure. [Re er SÉANCE DU 7 JANVIER A ‘nant du sue pancréatique, non plus dans l'eau distillée à 39 degrés. mais dans -une solution de CaCË à 1 p. 400, on constate que le suc _pancréalique s'active en trente minutes. Dans cette note, nous voulons attirer l'attention sur une erreur -d’interprétation que l'on peut faire dans toutes les expériences de .dialyse. On doit toujours étudier la composition chimique de la mem- :brane dialysante et chercher l’action des sels métalliques qu'elle con- tient sur la substance à dialyser. On ne pourra, alors, attribuer à ia dialyse des résultats qui sont dus à l'action chimique des sels contenus dans la membrane dialysante. La même observation s'applique aux expériences de filtration. sur .collodion. (Travail du laboratoire de physiologie de l'fnstitut Pasteur. L'ACTION DU LAB EST ee ld. Incomptables. Exp. IL. — Le 1° novembre 1910, l’eau de la Marne à son entrée à Chà- Jlons renferme 13.864 bactéries aérobies par centimètre cube. Deux échan- tillons sont prélevés dans des conditions identiques et conservés à la tempé- rature du laboratoire, l’un à l'état naturel, l’autre salé à 10 p. 100. Les analyses pratiquées quatre jours de suite ont donné : APRÈS : EAU NON SALÉE 24 heures. . 141.120 12.440 48 — 1.250.000 16.317 T2 — Impossibles à dénombrer. 14,250 4 jours » . Id. Plus de 100.000 Exp. IV. — Le 10 décembre 1910, un échantillon d'eau de Marne prélevé au même endroit renferme 11.590 bactéries aérobies par centimètre cube. Deux flacons sont conservés à la température du laboratoire, l’un à l’état naturel, l'autre après avoir été addilionné de chlorure de sodium dans la proportion de 5 p. 400. Ces deux échantillons sont, à partir du 11 décembre, analysés tous les jours comparativement. Les résultats ont été : APRÈS : Il semble résulter des faits qui précèdent que l'addition d’une quar- tité convenable de sel marin à un échantillon d’eau est capable de mair- EAU NON SALÉE 58.900 352,800 386.000 16.820 1.600 EAU SALÉE 18.615 _ 10.980 108.030 Iocomptables. Incomptables. EAU SALÉE A 8 P. 100. EAU SALÉE A 10 p. 100. tenir sensiblement fixe pendant plusieurs jours (deux à six) le nombre : de germes renfermés dans cetle eau; après quoi, ceux-ci se multiplient dans les mêmes proportions que dans les échantillons abandonnés à eux-mêmes. Îl agit donc d’un simple retard apporté par le sel marin à Biococre. Compres RENDUS. — 1911. T. LXX. 5 66 ‘ SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE la pullulation des microorganismes. Nous étudierons dans une pro- chaine note dans quelle mesure et dans quelles conditions ce retard'est applicable à la pratique des analyses bactériologiques. Nous tenons à dire de suite que les taux de 8 p. 100 et de 10 p. 100 de chlorure de sodium qni figurent dans les expériences précédentes n’ont rien de fixe et que la quantité de sel à ajouter à un échantillon en vue de son trans- port parait devoir varier avec plusieurs facteurs dont les principaux sont la température extérieure et la richesse supposée de l’eau en microorganismes. (Laboratoire de bactériologie du VI* corps d'armée à Chälons-sur-Marne.) IX. — ETUDES STALAGMOMÉTRIQUES. LA TENSION SUPERFICIELLE DU SÉRUM SANGUIN, par H. Iscovesco. La tension superficielle du sérum sanguin est inférieure à celle de l’eau distillée et varie suivant l'espèce animale et les individus. Voici quelques chiffres : Sérum cheval. . Densité : 1028 » Tens. sup. : 13,15 dynes cent. _ Se — 1030 » = REA ee — nus — 1030 » —— 18929 — -— Fou — 1029,6 — 13,62 —— — sus _ 1028, 4 — 12,84 — On voit que la tension superficielle moyenne pour le sérum du cheval est de 73 dynes centimètres. Voici d’autres sérums : Sérum mouton... .Densité : 10301 "Tens:-sup- 11 71 = Re hs 1029, 0 Æ 72,82 Sérumehumain, A7 — 1019 » — 69,97 0 12 — RS Mb de ENTRE — 1022 » — T J'ai indiqué dans une communication antérieure qu'il suffit d’une bien petite quantité d'hémoglobine pour abaisser d'une facon notable la tension superficielle du sérum. Il est donc nécessaire, lorsqu'on veut comparer les tensions superficielles de différents sérums sanguins, d’être certain qu’ils ne contiennent pas d'hémoglobine. J’ai pris aussi la tension superficielle du. sang défibriné, c'est-à-dire du sang contenant des globules rouges et défibriné par battage. Lesang humain dont le sérum avait une tension superficielle de 69,97 avait une densité de 1063 et une tension superficielle de 74,75 dynes centimètres. l 1 1 ; . = L. SÉANCE DU 14 JANVIER 67 J'ai retrouvé plusieurs fois le même fait que le sang défibriné à une tension superficielle inférieure à celle de son sérum. J'ai étudié ce que devenaît la tension superficielle du sérum lorsqu'on le mélangeait à différentes substances étrangères. Je montrerai bientôt l'intérêt particulier que présente cette question. Voici d’abord ce que donne l’adjonction de quantités progressivement croissantes d’eau distillée à du sérum sanguin : TENS. SUPERF. DÉRSIRÉ en dynes cent. Sérumichevalr nee PS TRIER 1028 » :: 73.15 90 p. 100 sérum + 10 p. 100 eau distillée . . 1025 » 13,29 80 p. 100 sérum + 20 p. 100 RQ ne 73,43 10 p. 100 sérum + 30 p. 100 = ne. 4029,6 13,92 60 p. 100 sérum + 40 p. 100 — RATE 1016,8 14,43 50 p. 100 sérum + 50 p. 100 — ne 101% » 14,58 40 p. 100 sérum + 60 p. 100 — Be 1011 ,2 14,3 30 p. 100 sérum + 70 p. 100 — re 1008 ,4 14,17 20 p. 100 sérum + 80 p. 100 — ROUEN 13,97 10 p. 100 sérum + 90 p. 100 = 0010028 73,76 Faut dis tlée pure Tee Le 1000 » T5 » On voit qu’à mesure que la quantité d’eau distillée augmente, la tension superficielle augmente aussi, qu'elle atteint un maximum lorsque l’eau et le sérum sont en proportions égales, qu'après cela la tension diminue pour atteindre un minimum quand la proportion d’eau arrive à 20 p.100, et que de là elle fait un bond pour aller vers 75, la tension superficielle de l’eau distillée. Voiciun autre exemple : DENSITÉ TENS. SUPERF. en dynes cent. SÉRUMPRUTUNRARARE E A EE ES 1019,8 69,40 90 p. 100 sérum —+ 10 p. 100 eau distillée . . 1017,8 10,38 80-p. 100 sérum + 30 p. 100 — re 1015,6 11,48 10 p. 100 sérum + 30 p. 100 — st 1013,8 12,84 60 p. 100 sérum + 40 p. 100 — re 1011,8 13,0% 50 p. 100 sérum —+ 50 p. 100 — De 1009,9 72,13 40 p. 100 sérum + 60 p. 100 — ee 1007,9 72,16 . 30 p. 100 sérum + 70 p. 100 — RE 1005 ,9 14,35 20 p.. 100 sérum + 80 p. 100 — rs 1003 ,9 T5 ,29 10 p. 100 sérum + 90 p. L00 — a 1001 ,9 16,44 HatdiStlée EM Ca PRE EDS EE 1000 » A5 On voit que l’adjonction d'eau distillée est accompagnée d’une augmentation graduelle de la tension qui, ensuite, forme un plateau dans la zone où l’eau va de 30 à 60 p. 100; puis elle augmente à nou- veau, arrive à un maximum vers 90 p. 100, pour diminuer ensuite brusquement. 68 SOCIËTÉ DE BIOLOGIE Ces phénomènes sont dus à des précipitations et à des modifications chimiques. Les maxima correspondent en effet aux régions ou les globulines se précipilent. Je reviendrai d’ailleurs sur ce point. (Travail du laboratoire de physiologie de la Sorbonne.) DE L'ACTION D'UN SANG HÉTÉROGÈNE ET DE SES ÉLÉMENTS SUR LE COUR ISOLÉ DU COBAYE, par L. LAUNoy. Dans les recherches entreprises par Ludwig et son École sur le cœur isolé, on se servait de sang défibriné comme liquide de perfusion. Depuis les travaux de Ringer et de Locke, on emploie de préférence les liquides salins artificiels, additionnés ou non de substances (gomme, elc.), susceptibles d'en augmenter la viscosité. Depuis longtemps s’est posée la question de la valeur relative de ces deux méthodes. Pour quelques-uns la présence des substances protéiques du sang dans un liquide circulant à travers le système coronaire d’un cœur isolé, n’est pas nécessaire à l'entretien des battements de cet organe; seule la présence de certains sels est nécessaire et suffisante. Les travaux de Meruno- wicz (1874) sont favorables à cetle thèse. Dans la période contemporaine, les élèves de Kronecker, Lussana et Zunz en particulier, ont repris la question. Dans un travail récent (1), Zunz soutient que le cœur de {ortue nourri avec un liquide contenant du sang de veau est plus résistant à une intoxication donnée, que le même cœur nourri avec un liquide purement salin. Le cœur nourri avec du sang est qu par Zunz de « cœur protégé ». L'expression est imagée ; est- elle exacte ? Je me suis posé cette question et, avant toutes choses, 11 m'a paru néces- saire de définir exactement l’action du sang d’un animal d'espèce À, circulant dans un cœur appartenant à un animal d'espèce B. Je me suis adressé au cœur de cobaye et au sang de bœuf. Sur le cœur de cobaye j'ai étudié l’action de liquide de Ringer-Locke pur; celle de ce même liquide additionné : a) de 2,5 p. 100 à 5 p. 100 de son volume de sang défibriné total, b) de 2,5 p. 100 à 5 p. 100 de son volume de sérum. c) de la quantité de globules — lavés ou non lavés — correspondant à 2,5 p. 100 ou 5 p. 100 de son volume de sang. Le succès des expériences entr eprises avec le cœur isolé de cobaye dépend de plusieurs facteurs. Les uns seront réalisés par la rapidité des manipula- tions préliminaires; les autres, par la constance rigoureuse de la tempéra- (1) Ann. Soc. Roy. Sc. méd. et Nat. de Bruxelles, 1909, t. X VIT, F. 1. ù SÉANCE DU Â14 JANVIER ture du liquide de perfusion et par la constance de la pression dans le sys- tème coronaire. Ces dernières condi- tions se trouvent rigoureusement rem- plies par l'emploi de l'appareil de V. Pachon (1), que j'ai utilisé. Les résultats de mes recherches me permettent de dire que : 1° Le liquide de Ringer-Locke pur se montre insuftisant à l’entre- lien de la survie du cœur isolé du cobaye; perfusé avec ce liquide, le cœur s'épuise très rapidement. 2° L’addition au liquide de Ringer- Locke de 2, 5 p. 100 à 5 p. 100 de son volume de sang frais, défibriné et filtré de bœuf permet au cœur du cobaye de battre longtemps. Le sang de bœuf renforce l'amplitude des contractions d’un cœur non épuisé (fig. 1), mais ce renfor- cement s'accompagne d'arythmie (groupes de Lucciani). D'autre part, un cœur de cobaye épuisé en Ringer-Locke récupère rapidement son énergie première et peut la dé- passer, quand on fait passer de ce même liquide additionné de sang défibriné. 3° Le sérum de bœuf ajouté au liquide de Ringer-Locke se montre renforçant, mais l'action tonique obtenue est de courte durée: elle est inférieure à celle du sang total; par contre, le rythme des contrac- tions est quelquefois plus régulier. Un cœur épuisé en Locke ne ré- _cupère.pas son énergie initiale par le passage du liquide de Ringer- Locke + sérum. (1) Comptes rendus de la Soc. de Biol., t. LXVII, 27 nov. 1909. p. 599. | centimètre en 10 secoudes. — Début de -Locke. En + +, on fait passer le Rin du cylindre : : 2,5 centimètres Hg.) Lire le tracé de gauche à droile. — "Vitesse 1. — Cœur isolé de Cobaye. l'expérience. E Fire: (en) (de) ger-Locke additionné de 5 p. 100 ger ué avec du liquide de Rin : 36 degrés. Pression O e) (Température n + le cœur est irri de sang défibriné de bœuf. 70 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE 4 L’addition de globules lavés (3 à 4 fois avec de l’eau physiolo- gique) est sans effet; celle de globules non lavés, séparés simple- ment du sérum par centrifugation, aboutit à une action assez compa- rable à celle du sang total. Conclusions. — «) Le cœur isolé du cobaye, perfusé avec du liquide de Ringer-Locke, additionné de petites proportions d'un sang hétérogène (sang de bœuf), n’est pas réellement un cœur protégé. Il est vrai que, grâce à la présence des éléments du sang défibriné, il peut battre plus énergiquement et plus longtemps ; mais, dans ces conditions, il présente des altérations propres de forme et de rythme de ses battements. . 8) Les modifications apportées par un sang hétérogène au fonction- nement du cœur isolé se montrent donc capables de troubler l’action d'un poison cardiaque, dont on fait l'étude pharmacodynamique, et — s’il n'en est pas tenu compte — de fausser l'interprétation des résul- tats obtenus (1). (Travail du Laboratoire de Biologie expérimentale de l'École des Hautes-Etudes.) ÉVOLUTION DE LA CHOLESTÉRINÉMIE CHEZ LES TYPHIQUES, par À. CHAUFFARD, GUY LAROGHE et GRIGAUT. Au cours de recherches poursuivies chez dix typhiques, nous nous sommes proposé de voir à quel degré la fièvre typhoïde en évolution pouvait modifier le taux de la cholestérine dans le sérum sanguin. Les dosages, répétés tous les huit jours et correspondant à l'extrait éthéré de Soxhletpour nos premiers malades et à la cholestérine totale pour les malade récents, nous ont donné tons tous ces cas une courbe constante dans sa forme et sa durée. Pendant le premier septénaire, le taux de la cholestérine est faible et le plus souvent inférieur à la normale. C'est ainsi que nous avons trouvé 0 gr. 10 à 0 gr. 25 de cholestérine dosée dans l'extrait élhéré de Soxhlet et O0 gr. 90 de cholestérine totale. Dans les Di suivants, la courbe est ne voa ascen- dante jusqu'à un maximum variable selon les cas et qui s’est montré atteindre 0 gr. 65 — 0 gr. 80 — 1 gr. 55 — O0 gr. 80 — 0 gr. 78 dans l'extrait éthéré de Soxhlet et 3 gr. dans un cas dosé en cholestérine (1) Lippens (A.\ avait noté l’action toxique d’un sérum hétérogène sur le cœur de tortue; Etudes sur le camphre, etc., in Ann. Soc. Roy. Sc. Med. et Nat. de Bruxelles, 1907, p. 275. L SÉANCE DU À4 JANVIER. TA totale. La date d'apparition du chiffre maximum, dans les cas non com- pliqués de rechute, s'est échelonnée entre le 27° et le 56° jour. Au point de vue de l’évolution de la maladie, le maximum précède toujours da reprise alimentaire et se produit au moment de la déferves- cence et dans les huit jours qui suivent, alors que le malade «est encore au régime lacté pur. Souvent le maximum cholestérinique coïncide avec la lactescence du sérum sanguin, état dont on connaît la fréquence au cours de la fièvre typhoïde. Une fois le maximum atteint, la courbe s’abaisse assez rapidement pour revenir à la normale dans un délai de trois semaines environ, mais qui peut varier suivant les cas. Seru m 1: Serim Ladtescenit LT & Taux de la cholesterinémuie 5° 10° 2 G G 7 e : Jours de la maladie E E 70* 75 La courbe ci-jointe représente l’évolution de la cholestérine totale du sérum dans un cas assez grave de fièvre typhoïde, où l'alimentation n’a pu être reprise qu'après le 56° jour. Dans les cas compliqués de rechute (2 faits) ou de perforation (1 fait), la cholestérinémie tombe brusquement au-dessous de la normale. Chez un typhique, par exemple, dont la cholestérine de l'extrait éthéré était de 0 gr. 75 au 27° jour, elle n’est plus que 0 gr. 14 au 35° jour, c’esl-à- dire 7 jours après une rechute. De même, dosée quarante-huit heures après une perforation chez une autre malade, elle tombe de 0 gr. 67 à Ogr. 18. L’abaissement du taux de la cholestérinémie dans ces trois cas resta définitif et ne s’accompagna pas d’une réascension secondaire. La courbe, qui était descendue au-dessous de la normale, regagna seule- ment ses limites ordinaires et continua ainsi son évolution. Étant donné que l'hypercholestérinémie typhique apparait au déclin de la maladie et avant la reprise alimentaire, au moment où les sujels maigrissent et perdent du poids, il parait légitime d'admettre que l’aug- -mentation de la cholestérine dans le sang est peut-être en partie subor- donnée à l’état d’autophagie abbuminoïde et adipeuse qui accompagne 12 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE la fin de la période infectieuse et signale le début de la convalescence. Mais d’autre part l'hypocholestérinémie du début de la maladie, du début des rechutes, du début des perforations et l'hypercholestérinémie de la fin de la maladie semblent bien réactions, la première d'état infectieux aigu, la seconde d'’immunisation progressive, et peuvent s'expliquer par un rôle antitoxique de la cholestérine au cours de la fièvre typhoïde. La pathogénie de l'hypercholestérinémie typhique pourrait donc être con- sidérée comme double et relevant en proportions qu'il est difficile de préciser de l’autophagie du sujet et probablement surtout de son immu- nisation acquise. SUBVENTIONS La Société consacre une somme de 2.500 fr. pour l'attribution de sub- ventions à des recherches intéressant les sciences biologiques. Les demandes peuvent être adressées, jusqu'au 1% mars, au Président de la Société. Les candidats sont priés d'indiquer pour quels moyens maté- riels de travail leurs recherches nécessitent une subvention. + KT Hést l RÉUNION BIOLOGIQUE DE BUCAREST SEANCE DU 15 DÉCEMBRE 1910 SOMMAIRE Bagrs (V.) : Note sur la variété reil terminal des nerfs sensitifs . . 77 noire du pied de madura . . . . .. 73 Ciuca (M.) : L’alexine et les anti- Borezat (E.) : Sur les terminai- corps de la circulation générale sons des nerfs sensitifs dans le tissu existent-ils dans le liquide céphalo- conjonctif de la peau chez la carpe RACINE ET Ar Re 19 ePChezr la erenourlle NEA 15 Marixesco (G.) : Sur l'histologie BortezatT (E.) : Sur les terminai- fine de la polyomyélite expérimen- sons nerveuses dans le même appa- DAT EE TN ET VA PE ea 80 RSS Présidence de M. G. Marinesco, vice-président. {ss NOTE SUR LA VARIÉTÉ NOIRE DU PIED DE MADURA, “g KA par V. BABEs. D. On connaît bien le parasite de la variété jaune du pied de Madura, tandis que celui de la variété noire est presque inconnu. On sait que la variété noire est plus rare que la variété jaune; ces deux formes ne se rencontrent pas sur le même individu. La variété jaune est déterminée par des streptotrichées présenlantles caractères des actinomyces, et l’on suppose généralement que le parasite du mycé- tome noir ne doit être qu'une variété du même parasite. Il y a cepen- dant des auteurs qui affirment que la variété noire est produite par un champignon supérieur (un mucor, un aspergille ou un pénicille, etc.). Tandis que le parasite de la variété jaune est facile à cultiver, la culture de la variété noire ne semble pas avoir réussi. 6 Je me suis procuré des pièces de deux cas de la variété noire du pied de Madura. En les colorant par le Ziehl-Gram, Safranine-Gram, Giemsa, bleu —de méthylène, etc., j'ai constaté que dans mes pièces, il s’agit en effet de champignons tout à fait différents des streptotriches. On y trouve des colonies de champignons arrondies et confluentes, à disposition radiée et en même temps concentrique, formant des masses compactes = & RÉUNION BIOLOGIQUE DE BUCAREST noires ayant un diamètre qui peut varier de quelques centièmes de millimètre à six millimètres environ. La formation des masses noires commence par l’invasion et la multi- plication de corpuscules arrondis de la grandeur d'un leucocyte environ, ayant une slructure concentrique et présentant au milieu une petite vacuole renfermant un corpuscule homogène. Le tout ressemble sur des coupes à la section d’une fibre nerveuse. Ces formations résistent aux colorations mentionnées ci-dessus et même à la méthode d'Ehrlich. Ces éléments déterminent une accumulation de leucocytes polynu- cléaires et la formation (probablement aux dépens du tissu conjonctif) de masses hyalines fortement colorées par la fuchsine et surtoul par la safranine et ne se décolorant pas par l'iode. À un moment donné, le centre de ces formations rondes est occupé par une masse hyaline homogène, ou bien on y distingue des vacuoles résultant du gonflement et de la dégénérescence des corpuscules. La masse hyaline grossit par poussées successives, de sorte qu'il en résulte une structure concen- trique. Les parasites en se prolongeant sous forme de filaments courts, arrondis, d'un diamètre de 4-5 u, se présentent sous la forme de rami- fications segmentées, souvent moniliformes, gonflées par place. Is accusent une croissance périphérique radiale analogue à celle de l’acty- nomyces. . En même temps le parasite dégénère sous forme d'énormes sphères d'un diamètre de 0,02-0,05 miliimètre. Un petit grain noir est donc formé par une masse centrale hyaline compacte, safraninophile, tandis que vers la périphérie on observe de gros filaments irradiés. Il s’agit probablement plutôt de canaux vides et ne renfermant que les restes du parasite sous forme d’un peu de subs- tance amorphe et pâle. À la périphérie des grains on observe souvent des crosses ou des franges formées par la substance hyaline et dans. lesquelles pénètrent par place les terminaisons gonflées des filaments. Les crosses mêmes se continuent en partie avec des fibres conjonctives du voisinage. Par suite de la fonte du tissu environnant infiltré par des leucocytes, se produisent des abcès et des fistules renfermant les masses noires. Autour des abcès sinueux se forme une couche de tissu seléreux et ensuite une zone pigmentaire et embryonnaire avec de grandes cellules pigmentaires et avec des cellules géantes renfermant des réseaux hyalins analogues à ceux qui constituent les grains noirs. On voit de plus des globules hyalins basophiles. Il s'agit donc dans le mycélome noir, d'un parasite sui generis n'ayant pas les caractères d’un actinomyces. Comme j'avais observé et décrit déjà ici (1) une mycose avec des (1) Comptes rendus de la Soc. de Biologie, 14 avril 1910, et Centrabl. f. Bacte- riologie, t. LV, n°5 10, 41. SÉANCE DU 15 DÉCEMBRE : 15 grains noirs, il faut se demander si cette mycose n'appartient pas à la variété noire du pied de Madura. En comparant le champignon trouvé dans celte dernière maladie avec le parasite de notre mycose, on constate en effet certaines analogies : ainsi, les grains dans cette mycose sont également constitués par des masses hyalines renfermant des canaux irradiés, dans lesquels se trouvent les éléments parasitaires qui disparaissent plus tard; mais ici s'arrête l’analogie. Dans le mycétome noir il s'agit d’abord d'éléments ronds ; le mycélium est constitué de segments arrondis et gonflés qui ne se colorent pas par nos moyens de coloration et qui ressemblent plutôt aux végétations du mucor. Les parasites du mycétome noir sont beaucoup plus gros; ils se déve- loppent en partant de corpuscules ronds, concentriques, et forment à un moment donné, un feutrage dense qui montre de la tendance à se segmenter, et à se gonfler en s’entourant de masses concentriques safraninophiles. Les segments se transforment en de grands globes pâles. Les grains noirs du mycétome irritent et détruisent loujours et dès le commen- cement le tissu voisin, en déterminant la formation d'un pus à cellules polynucléaires. Au contraire les filaments de notre mycose, d’une grosseur uniforme de 2 y environ, se colorent bien et d'une manière particulière par les couleursemployées.Ilsne segonflentpasetne deviennentnimoniliformes nironds. Le parasite siège au milieu du tissu conjonctif. Il progresse en envahissant et en transformant les fibres conjonctives et détermine une prolifération fibroblastique du tissu environnant. Dans notre mycose la formation d'abcès est surtout due à l'association d’un microbe pyogène etle pus y renferme surtout de grandes cellules mononucléaires. (Démons- trations). SUR LES TERMINAISONS DES NERFS SENSITIFS DANS LE TISSU CONJONCTIF DE LA PEAU CHEZ LA CARPE ET CHEZ LA GRENOUILLE, par E. BorTEzar. On ne connaissait pas jusqu'ici les terminaisons des nerfs sensitifs dans le derme de la peau chez les poissons osseux et chez la grenouille. Nos recherches à l’aide de la méthode de Golgi et de la coloration par le bleu de méthylène nous ont permis de distinguer dans ce tissu plusieurs sortes d'appareils terminaux sensitifs, suivant leur situation topogra- phique. Chez la carpe, tous ces appareils appartiennent morphologiquement 76 RÉUNION BIOLOGIQUE DE BUCAREST au type des terminaisons arborescentes, provenant des nerfs cutanés ordinaires et formant dans le tissu conjonctif de la peau, un réseau irrégulier. De ce réseau partent des fibres nerveuses qui, après avoir perdu leur myéline, vont former les appareils sensitifs terminaux situés à des hauteurs différentes dans le tissu conjonctif de la peau. Nous avons pu distinguer les formes suivantes : 1° Arborisations terminales sous-épithéliales. — Les fibres nerveuses, de la couche conjonctive, situées immédiatement sous l’épiderme, se dirigent vers la membrane basale et perdent leur myéline dans son voisinage. Elles donnent naissance dans ces endroits à des fibres axiales pourvues de nombreuses nodosités et qui pénètrent en serpentant jus- qu’à la base de l’épiderme. Ici, ces fibres se ramifient de plus en plus, avancent le long de la membrane basale, formant ainsi les terminaisons arborescentes. Elles se croisent entre elles, d’où il résulte un tissu à mailles très larges; quelquefois il semble même qu'il y a des anastomoses entre ces fibres. Les fibres axiales sont formées de neurofibrilles et de substance péri-fibrillaire ; les nodosités sont formées seulement d’un réseau neuro- fibriliaire. Quelques-unes de ces fibres peuvent traverser la membrane basale et pénétrer parmi les cellules de la couche basale de l’épiderme. 2 Arborisations terminales dermiques. — Ces terminaisons existent dans toutes les couches du tissu conjonctif du derme de la peau. Les fibres nerveuses de ces appareils restent dans le derme. Elles se rami- fient plusieurs fois, perdent leur myéline et vont former des appareils terminaux qui sont généralement simples; ils peuvent être constitués d’une seule fibre axiale, pourvue d’un certain nombre de nodosités. D’autres fois ces appareils sont plus volumineux et formés de fibres entrecroisées, qui ressemblent jusqu’à un certain point aux pelotons terminaux connus des vertébrés supérieurs. À côté de ces appareils que nous considérons comme principaux, il y en a d’autres, secondaires. Comme les premiers, ils sont formés aussi par des entrecroisements ou réseaux fibrillaires ; mais leurs fibres sont plus minces et ont des nodosités plus nombreuses et plus grandes. Par ces caractères on peut facilement distinguer les deux sortes d'appareils. Les fibres nerveuses minces perdent rapidement leur myéline et ne gardent que la gaine de Schwann jusqu'à leur terminaison. Cela se reconnaît facilement d’après les noyaux qui forment des épaississements latéraux sur le parcours de ces fibres. Quelques fibres minces peuvent quitter ces appareils et partent sou- vent comme une ligne ponctuée vers une autre terminaison principale où elles vont former un appareil périterminal. L'origine de cette seconde catégorie de fibres nerveuses n’est pas encore connue. =7 Ca | SÉANCE DU 15 DÉCEMBRE La configuration générale de ces appareils ressemble à celle que nous avons décrite de la langue du chien (1). Chez la grenouille, nous avons constaté, dans le lissu conjonctif de la langue, des appareils sensitifs terminaux identiques à ceux qu’on trouve dans le derme de la peau des mammifères et des oiseaux. Il s’agit de terminaisons nerveuses ayant la forme de pelotons. Les fibres dont elles sont constituées proviennent des nerfs à myéline; elles perdent cette substance pour devenir des fibres axiales pourvues de nombreuses nodosités. Ces fibres se divisent et s’anastomosent pour : former un réseau de fibres minces. Leur trajet est généralement en spirale, de sorte que l’appareil termi- nal qu'elles vont former ressemble à un peloton qui contient aussi quelques cellules conjonctives. Quelques-unes de ces fibres peuvent quitter le peloton pour former plus loin un autre appareil plus petit. Ces appareils sont plus nombreux dans les couches superficielles du tissu conjonctif. Nous avons constaté des appareils sensitifs de la forme arborisante dans le périoste et dans le périchondre de la mâchoire supérieure de la grenouille. Ils sont formés par des nerfs à myéline qui pénètrent dans les cou- ches superficielles du périoste, où ils perdent la myéline et donnent par des divisions répétées une arborisation de fibres minces et noueuses, qui peuvent s’anastomoser pour former un réseau. Ces fibres pénètrent d’une facon irrégulière parmi les différentes cou- ches du périoste ou du périchondre et vont former leur Sen termi- nal au voisinage de l'os ou du cartilage. La disposition de ces appareils ressemble à celle que nous avons dé- crile dans le périoste des oiseaux (2). La même forme se trouve aussi dans le périoste des mammifères, à côté d’une autre sur laquelle nous reviendrons plus tard. (Travail du laboratoire de zoologie de l'Université de Czernowitz.) SUR LES TERMINAISONS NERVEUSES DANS LE MÊME APPAREIL TERMINAL DES NERFS SENSITIFS, par E. BOTEzAT. 5 Grâce aux nouvelles méthodes de coloration de la substance nerveuse, on à pu découvrir dans presque tous les appareils terminaux des nerfs (4) Anat. Anz., 1908, vol. XXXII. (2) Zeitsch. f. wiss. Zool., 1906, vol. LXXXIV. 178 RÉUNION BIOLOGIQUE DE BUCAREST sensitifs deux formations fibrillaires différentes : une, principale, dont les fibres proviennent des gros nerfs à myéline et qui perdent cette substance avant d'arriver à l'appareil terminal, et une autre, secondaire, dont les fibres proviennent des nerfs à myéline plus minces etqui perdent celte substance à l’intérieur même de l'appareil terminal. Nous insisterons plus spécialement sur les fibres secondaires et Les appareils terminaux quelles for- " ment. Ces fibres sont très minces et pourvues de lagaine de Schwann, ce que l’on peut reconnaître facile- ment par les noyaux qui accompa- gnent les fibres jusqu'à leur ter- minaison. L'appareil secondaire qu’elles vont former se compose de fibres axiales à marche en spirale irrégulière. Celles-ci donnent de nombreusesramifications quis’anas- tomosent pour former des réseaux. Sur leur trajet, on voit beaucoup de nœuds, souvent assez grands, et qui constituent un des caractères principaux de ces appareils secon- daires. ; Ces terminaisons se trouventaussi + bien dans les appareils terminaux À sensitifs libres (corpuscules de Pa- cini-Krause, de Golgi-Mazzoni, etc.) Section oblique dans la muqueuse que dans les appareils cellulaires D Re ce (corpuscules de Merkel, de Grandry, a et a', fibres nerveuses principales ; de Vater, de Herbst, de Meisner, de. ee anne mtonine… Dobiel, éle). Dans ces derniers, le aire, — Coloration par le bleu de terMinaison principale se met en re- méthylène. — Obj. immers. homog.2 lation avec une ou plusieurs cellules millimètres. Oculaire Compens. : 1. tactiles formant ainsi des organes simples ou composés. Quand il n'y a qu'une seule cellule tactile, l'appareil secondaire est placé autour du principal ; mais quand il y à plusieurs de ces cellules, les terminaisons secondaires peuvent entourer une ou plusieurs d’entre elles, formant ainsi un appareil péricellulaire ou péricorpuseculaire. il est certain que ces deux sortes d'appareils terminaux, principal et secondaire, sont tout à fait indépendants l'un de l’autre, de même que les fibres dont ils sont composés. | : Quant aux fonclions de ces appareils secondaires, les idées sont par- agées. Pourles uns, ils seraient sensitifs, pour d’autres, au contraire, ; Re FR de R Ç 7 SÉANCE DU Â5 DÉCEMBRE 19 ils appartiendraient au système sympathique; ils auraient donc un rôle trophique. Mes recherches histologiquessur la muqueuse palatine chezlesoiseaux (Rallus aquaiicus) prouvent que les fibres secondaires et leurs appareils terminaux sont destinés à relier entre eux les appareils principaux. Sur là figure, on peut suivre, en effet, deux fibres principales a et a'et une fibre secondaire b. Les fibres principales, 4 eta' rentrent dans la constitution des disques tactiles at et at séparés l’un de l’autre, et en rapport chacun avec une cellule tactile. On peut donc admettre, avec grande probabilité, que les deux fibres a et a’ proviennent de deux cellules sensitives différentes. La fibre secondaire 4 se termine à la périphérie des disques tactiles at el a't, formant ainsi une enveloppe péricorpusculaire &. Nous voyons que cette enveloppe est commune aux deux disques tactiles, ou corpus- cules de Merkel ; il s'ensuit que ces fibres secondaires relient entre eux plusieurs appareils sensitifs des fibres principales. Elles sont donc des fibres d'association périphériques. Il est possible que cette association renforce l'intensité de la perception. / (Travail du Laboratoire de Zoologie de L'Université de Czernowitz.) q L’ALEXINE. ET LES ANTICORPS DE LA CIRCULATION GÉNÉRALE EXISTENI-ILS DANS LE LIQUIDE CÉPILALO-RACHIDIEN ? par M. Crvca. Recherchant d’après la méthode classique la présence ou l'absence d’alexine dans le liquide céphalo-rachidien de trente individus normaux, nous avons pu nous convaintre qu'elle manque toujours. Getle même absence d'alexine a été constatée dans un certain nombre de cas pathologiques sans complications méningées (tuberculose pulmo- naire, 6 cas; scarlatine, 2 cas; érysipèle de la face, 5 cas; oreillons, 4 cas; varicelle, { cas; néphrite chronique, 2 cas: lèpre tuberculeuse, 1 cas; fièvre typhoïde, 4 cas; pleurésie séro-fibrineuse, 6 cas; pneumonie franche, 1 cas. | Même absence dans un cerlain nombre d’affections des centres ner- veux (méningite tuberculeuse, 8 cas; hémiplégie, 1 cas; sclérose en plaques, 1 cas; paralysie générale, 3 cas; gomme syphilitique du cer- veau, À cas). Dans tous ces cas le liquide céphalo-rachidien présentait une lympho- cytose marquée. Dans un cas de méningite cérébro-spinale, en conva- lescence, mais présentant un certain degré de polynucléose céphalo- rachidienne, l’alexine a manqué également. 80 RÉUNION BIOLOGIQUE DE BUCAREST D'autre part, dans un certain nombre de cas pathologiques où le sérum contenait constamment des anticorps spécifiques (fixateurs et agglutinines), ces mêmes anticorps n'ont pu être décelés dans le liquide céphalo-rachi- dien (tuberculose pulmonaire, érysipèle, fièvre typhoïde, etc.). Chez un cheval, servant depuis un an à la préparation du sérum antistreptococcique polyvalent, et dont le sérum avait un pouvoir fixa- teur de 0.1, le liquide céphalo-rachidien n’a présenté aucune trace de pouvoir fixateur. Enfin il a été impossible de trouver trace d'anticorps spécifiques (fixa- teurs el agqlutinines) dans le liquide céphalo-rachidien de six malades, dont deux avaient reçu chacun 300 centimètres cubes de sérum antidysentérique, et 4 du sérum antityphique de Besredka, à la dose de 200 à 300 centi- mètres cubes par malade. Les injections avaient été faites sous la peau. Chez deux autres typhiques dont le sérum avait un pouvoir fixateur de 0.05 et un pouvoir agglutivant variant de 1 p. 100 à 1 p. 200, nous avons par une injection préalable de solution physiologique de NaCl dans le canal rachidien, provoqué une leucocytose intense du liquide. — Chez ces deux malades, l’alexine aussi bien que les fixateurs et l’ag- glutinine spécifique faisaient défaut dans le liquide céphalo-rachidien. — Notons que la leucocytose ainsi provoquée ne comprenait que des mononucléaires en très grand nombre; ni lymphocytose, ni poly- nucléose. (Travail du laboratoire de médecine expérimentale de la Faculté de médecine de Bucarest.) SUR L'HISTOLOGIE FINE DE LA POLYOMYÉLITE EXPÉRIMENTALE, par G. MARINESCo. La remarquable découverte de la transmission de la polyomyélite infantile aux 'singes, due à Landsteiner et Popper, confirmée et com- plétée par Flexner, Leiner et Wisner, Landsteiner et Levaditi, et Roemer, a ouvert une phase nouvelle à la pathogénie de cette maladie. Nous avons pu également {ransmettre aux singes, avec M. Stanesco, le virus de la polyomyélite, provenant dulaboratoire de M. Flexner, tandis que le chien, le chat et le lapin se sort montrés réfractaires. Les lésions que nous avons trouvées dans la moelle du A7. rhesus consistent dans une méningo- myélite très intense intéressant particulièrement la substance grise, surtout celle des cornes antérieures. Les cellules nerveuses se présentent sous des aspects différents, suivant qu'on les étudie dansles préparations faites avec la méthode de Cajal ou celle de Nissl..Dans la corne anté- SÉANCE DU 15 DÉCEMBRE 81 rieure plus altérée,le nombre des celiules à diminué et les cellules radi- culaires sont plus atteintes que celles des cordons. La méthode de Nissl nous montre toutes les lésions, depuis la tumé- faction du corps cellulaire jusqu’à l’achromatose et le remplacement de la cellule disparue par une sorte de nodule qu'on pourrait appeler polyomyélitique. Ces nodules, plus nombreux dans la corne antérieure qui est la plus touchée, résultent dela pénétration et de la destruction de la cellule nerveuse morte par des leucocytes polynucléaires et par des cellules plus grosses, mononucléaires, dont le protoplasma contient des granulations jaunâtres ou bien des corpuscules inclus dans une espèce de vacuole. On trouve toutes les phases de la formation de ces nodules de polyomyélite qui font défaut dans la rage. Il y a tout d’abord invasion du protoplasma nerveux par quelques polynucléaires qui y créent des espèces de fentes ou des canaux s'élargissant à mesure que l'invasion est plus considérable. Le corps de la cellule nerveuse est donc fragmenté; cela est dù à la fonte du protoplasma sous l’action des ferments protéolytiques (?). Le nombre des leucocytes augmente et nous les trouvons non seulement à l’intérieur de la cellule, mais aussi à sa surface qu'ils enveloppent. À mesure que le processus de nécro- phagie s’accuse, des fragments de la cellule nerveuse disparaissent par digestion intra-cellulaire, ce qui nous explique la présence de fragments ou de corpuscules à l'intérieur de certaines cellules à gros noyau. Mais en dehors de ces nodules si caractéristiques, nous trouvons des change- ments de l'appareil fibrillaire des cellules nerveuses qui ressemblent singulièrement à ceux décrits par Cajal et nous-même dans la rage. Dans les cellules radiculaires et dans celles des cordons à fibrilles rouges, on constate tout d’abord par-ci par-là, à la place des fibrilles fines, des filaments épais, ondulés, qui font d’abord leur apparition dans le réseau superficiel et ensuite dans le réseau profond. On peut trouver de semblables filaments non seulement dans le corps cellulaire mais aussi dans les dendrites, mais pas dans l’axone. Parfois, on voit de véritables bandes ou rubans à la place du réseau fin et délicat qui existe à l’état normal. Donc, la formation de filaments, de cordonnets, de cordons et de rubans, partiels au commencement et généralisés ensuite, constituent la lésion précoce de l'appareil réticulé des cellules radiculaires el des grosses cellules des cordons dans la polyomyélite expérimentale du singe. Dans une seconde phase, certains de ces fila- ments offrent une désintégration granuleuse et alors on constate une raréfaction de neurofibrilles. Dans le premier comme dans le second stade il n'y a pas d’altération du noyau, mais dans la troisième phase, celle de dégénérescence granuleuse, de cytolyse et de neuronophagie, on y voit des altérations graves allant jusqu’à l’atrophie et à son homo- généisation. Dans les cellules des cordons à fibrilles noires de taille moyenne et petite, on voit à la place des travées normales habituelles BroLoctre. CompTESs RENDUS. — 1911. T. LXX. 6 S2 RÉUNION BIOLOGIQUE DE BUCAREST des filaments robustes, flexueux, ressortant d'une manière frappante sur le fond du protoplasma incolore. La disposition de ces filaments varie avec la forme qu'affectent les cellules des cordons. Nous n'avons pas constaté la désintégration des granules du nucléole, phénomène fréquent dans la rage. Autour des cellules des cordons, on voit assez souvent une prolifération des cellules satellites qui d'habitude ne pénè- trent pas à l’intérieur du corps cellulaire. Les boutons terminaux sont d'habitude altérés, et pendant la première phase de la maladie ils subissent une hypertrophie plus ou moins considérable qui est suivie, dans les cellules radiculaires, d’atrophie et de dégénérescence. Les ganglions spinaux sont toujours altérés. Au pôle supérieur on peut observer une infiltration interstitielle et, autour d’un certain nombre de cellules nerveuses, on constate une réaction des cellules satellites qui peuvent même pénétrer à l’intérieur du cytoplasma nerveux. En géné- ral, il n’y a pas de polynucléaires à l’intérieur de la cellule nerveuse. Mais la lésion la plus intéressante et la plus apparente consiste dans la modification du réticulum neurotibrillaire. Les travées de ce réseau sont beaucoup plus vigoureuses qu’à l’état normal: il tend à devenir fasciculé, - bouclé; il arrive aussi qu’à sa place on observe des espèces de rubans, de cordons, modifications tout à fait analogues à celle de la rage. Conclusion. — IL existe dans la polyomyélite expérimentale du singe une lésion précoce de l'appareil neurofibrillaire qui intéresse toutes les - cellules de la substance grise, et une lésion tardive consistant dans la disparition des cellules nerveuses radiculaires profondément altérées et leur remplacement par des nodules qu’on pourrait appeler polyomyé- litiques. 83 RÉUNION BIOLOGIQUE DE BORDEAUX SÉANCE DU (10 JANVIER 19141 SOMMAIRE CHAINE (J.) : Sur l’ordre d’appari- CHAINE (J.): Sur l’ordre d’appari- tion des diverses parties du système tion des diverses parties du système pileux chez le lapin (Revélement gé- pileux chez le lapin (Sourcils et TER AU) A PT A A ENT SAIS MÉIGCLILES) Mr EIRE 55 Présidence de M. Coÿne, président. SUR L'ORDRE D'APPARITION DES DIVERSES PARTIES DU SYSTÈME PILEUX CHEZ LE LaAPiIN (1) (Revêtement général), par J. CHAINE. Lorsqu'on examine une série de nombreux fœtus de Lapins, dont les âges s'échelonnent régulièrement du douzième jour à la naissance, on consiate que les différentes parties du système pileux n'apparaissent pas toutes ensemble, mais successivement et dans un ordre déterminé. Mes observations, à ce sujet, ont porté sur un très grand nombre d’indi- vidus; je possède, en effet, une très importante collection d’embryons et de fœtus de Lapins, recueillis de façon que les âges diffèrent les uns des autres d’un nombre exact de fois vingt-quatre heures (2). Pour cette étude, je considérerai dans le système pileux du Lapin les (4) Dans cette note, comme dans la suivante, je n’étudie le système pileux qu’à partir du moment où © est visible à la surface de la peau, soit à l’œil nu, soit à la loupe. Je n’envisage donc pas son développement histologique, ni, par suite, son époque d'apparition au sein même des téguments. (2) J’indiquerai autre part la manière dont j'ai opéré, manière qui donne une grande exactitude à mes résultats. eu TER i 8: Ex RÉUNION BIOLOGIQUE DE BORDEAUX parties suivantes : le revêtement pileux général, les sourcils, les longs poils sous-oculaires et les longs poils du museau ou moustaches. REVÊTEMENT PILEUX GÉNÉRAL. — Les germes pileux commencent à être visibles vers le 17° jour; au 18° ils sont très apparents à la loupe sur toute la surface du corps, la peau parait alors comme mouchetée d'un grand nombre de petits points. À cet âge et aux jours suivants, ils ont tous à peu près le même volume: ils sont fort petits et à peine saillants; on peut même alors considérer la peau comme lisse malgré la présence de ces germes, car ils ne sont guère perceptibles qu'à la vue. Cette disposition persiste, sans grand changement, jusqu'au 21° jour environ; à partir de ce moment les germes de la région antérieure du corps se développent plus rapidement que ceux de la partie posté- rieure ; ils deviennent plus visibles, plus gros, plus saillants que ces derniers et cela d’autant qu'ils sont situés plus en avant. Cet état s’accentue peu à peu, et au 23° jour on peut noter une différence très grande dans l'aspect des germes suivantles régions du corps auxquelles ils appartiennent. À cet âge, en effet, ils sont assez saillants sur les lèvres et le menton, un peu seulement sur la tête et les joues et, de là, vers la partie postérieure du corps, leur volume va en diminuant gra- duellement. Les poils commencent à naître dans la première moitié du 25° jour; ils apparaissent là où les germes pileux sont le plus développés, c'est-à- dire au niveau des lèvres et du menton. Puis, peu à peu, ils s'étendent vers la partie postérieure du tronc; par suite, les plus longs se rencon- trent en avant, au pourtour de la bouche. C'est ainsi qu'à 25 jours révolus, on trouve des poils assez bien développés sur les deux lèvres et au menton, et, vers les commissures buccales seulement, des poils naissants. À 26 jours, des poils bien constitués se rencontrent jusqu'au niveau des commissures buccales et d’autres commencent à naître de cette région jusqu'au niveau de l’angle postérieur des yeux. À 28 jours, le revêtement pileux (je ne considère ici que les poils net- tement constitués) atteint le niveau de l'angle postérieur des yeux, mais sans le dépasser; on rencontre, par suite, des poils sur les lèvres, le menton, près des commissures buccales, sur les joues et les régions pariélales. La fontanelle lambdatique est encore nue ou, tout au plus, revêlue de poils naissants. Au 29° jour, le revêtement pileux peut s'étendre sur toute la moitié antérieure du tronc; les poils sont longs et denses sur la tête, courts et rares sur le reste du corps. Enfin, au 30° jour (naissance), le revêtement pileux est généralisé à tout le corps, les poils étant d'autant plus longs et denses qu'ils sont insérés sur une partie plus antérieure. (SÉANCE DU À0 JANVIER 85 De cet exposé, il résulte que, si vers le 18° jour les germes pileux s'étendent d’une façon homogène sur toute la surface du corps, cette homogénéité ne persiste pas longtemps par le fait que les germes situés sur la partie postérieure semblent, ou ne plus progresser pendant un certain temps, ou avoir un développement excessivement lent, tandis qu'au contraire les antérieurs se développent comparativement beau- coup plus vite et donnent plus rapidement naissance à des poils. Le revêtement pileux progresse d'avant en arrière, avec une très grande lenteur sur les parties antérieures, beaucoup plus vite sur le train postérieur. C’est ainsi, par exemple, qu'il faut trois jours pour que les poils s'étendent du bout du museau à l'angle postérieur des yeux,un jour de ce niveau au milieu du corps et un seul jour pour tout le reste du tronc. Jusqu'à 28 jours, les poils sont courts et très ténus; ensuite, ils se développent assez vite. C’est ainsi que, sur les joues, à 29 jours, leur longueur égale à peine deux fois la distance séparant deux germes pileux ; à 30 jours (naissance), ils sont bien supérieurs à cette dimension. Après la naissance, le revêtement pileux devient rapidement touffu; les poils, mesurés au niveau de la région moyenne du corps, atteignent près de 2 millimètres; ils dépassent cette longueur à 2 jours et mesu- rent ensuite environ 3 millimètrés à 3 jours, 4 millimètres à 4, 6 à 6, etc. Du 5° au 6° jour après la naissance, le revêtement pileux a définiti- vement acquis les caractères qu'il présente chez l'adulte; les poils ont alors, entre eux, les rapports respectifs de longueur qu'ils doivent présenter suivant les régions sur lesquelles ils sont insérés. Je n'ai envisagé, ici, le revêtement pileux qu'au point de vue de son aspect général, laissant de côté toute autre question (coloration, ligne d’inser- tion, remplacement, etc. (1). SUR L'ORDRE D'APPARITION DES DIVERSES PARTIES DU SYSTÈME PILEUX CHEZ LE LAPIN (Sourcils et poils tactiles), par J. CHAINE. Dans la note précédente, j'ai décrit la facon dont apparaît le revête- ment pileux général du Lapin; pour terminer l'étude de la question, il me reste à exposer comment se comportent les autres parties du sys- tème pileux. (1) Les autres parties du système pileux sont étudiées dans la note ci-après. 86 RÉUNION BIOLOGIQUE DE BORDEAUX Sourcizs. — Les germes pileux devant donner naïssance aux sour- cils apparaissent vers le seizième jour, c’est à dire un peu avant ceux du revêtement général. Ils sont disposés en une ligne oblique par rap- port à l’axe de la tête, très droite et située immédiatement au-dessus de l'œil. Cet état persiste longtemps, les germes devenant seulement de plus en plus volumineux et de plus en plus saillants à la surface de la peau. Ce n’est, en effet, qu’au vingt-troisième jour que commencent à naître les sourcils, vers l'extrémité postérieure de la ligne sourcilière ; les suivants font leur apparition au vingt-quatrième jour, et celui qui est situé à lextrémité antérieure naît le dernier, entre le vingt-quatrième et le vingt-cinquième jour. Les sourcils restent très différents en longueur, les premiers appa- rus, c’est-à-dire les postérieurs, étant toujours les plus longs. Après leur naissance, il progressent assez rapidement, comme le montre le tableau ci-dessous pour les sourcils moyens : Avant; lasnaissance. 51/4. ee 96 Tours: HumoS — A A ee MR ST GUT See 0e DITES () Naissance 24 URL SPNOES UT RRS STTouRs Homb0 Après, la naissance: 2 3 4. 0.14 2104 jour: 6Pn » — en Ne LE met tee Seti er (QULS TS SES or MEN Pete RU a ete HA ToUrS::e 9mm» LONGS POILS SOUS-OCULAIRES. — Le germe pileux donnant, de chaque côté, naissance au long poil sous-oculaire, apparaît, comme ceux des sourcils, vers le seizième jour. Il progresse dès'lors en volume, devient de plus en plus saillant et visible. Le poil naît vers la fin du vingt-deuxième jour ou au commencement du vingt-troisième ; il présente successivement Îles mesures suivantes : Avantila naissance” APN RE NS ours Fetmm25 — en eee CO TS OUT SE Era ME — RE RE a se CN AE D OT OURS se Po An) Naissance is r QE S DSTOUTS AD mme) Aprésilalnatssanees)te it NERO Sen AC fomre 0 RES — eee on ENS Tours 140200) — ARE UT AE ee ER AO El UT STE AO LES, LONGS POILS DU MUSEAU OU MOUSTACHES. — Les premiers germes pileux devant fournir les longs poils du museau font leur apparition vers le quatorzième jour ; à cet âge, ils sont peu nombreux, deux ou troïs tout au plus. C’est là la première manifestation du revêtement pileux du Lapin. Ces germes augmentent ensuiterégulièrementen nombre, d’arrière en avant ; ils deviennent volumineux et fort saillants surtout aw moment de l'apparition des poils. Ceux-ci naissent du vingt el unième au vingi-deuxième jour, mais pas tous en même temps. Ce sont les inféro-postérieurs qui apparaissent les premiers, c’est-à-dire ceux qui Gre SÉANCE DU 10 JANVIER 87 sont issus des germes pileux les plus anciens ; ensuite, naissent, suc- cessivement, ceux qui sont situés plus en avant. Ces poils s'étendent ainsi peu à peu vers la partie antérieure de la lèvre; ce n’est qu'au vingt-sixième jour qu'ils atteignent la ligne joignant la narine à la com- missure buccale ; ils dépassent cette ligne vers le vingt-septième jour. Tous ces poils restent très différents en dimension; les premiers apparus, c'est-à-dire les inféro-postérieurs, sont toujours les plus longs. La longueur de ces derniers progresse de la facon suivante : Avant la naissance. . 23 jours : A1mm » — PA ÆS)OUTS TE: 2 mi — 26 jours : 3mm » — RE er tete ne rene et ne ED SI OURS: EL) NAISSANCE Ne ee Nr DE RTS TOUT. 4 TE» ADIeSAIAENnaAISSANCE RENTE AN ET NET TOUTM: RS, — te A ee RTS ES ET OR SE M ULTE 15) — NL ed te or à 20 A CN OAI OUES "60 LOUE) — En rene MR NOR JOUTS EE LT) De l’ensemble de cette étude sur le mode d'apparition du système pileux du Lapin, faite dans cette note et dans la précédente, il résulte que ce sont les germes des longs poils des lèvres ou moustaches qu apparaissent les premiers, puis ensuite ceux des sourcils et des longs poils sous-oculaires et enfin, en dernier lieu, ceux du revêtement général du corps. Les poils dérivant de ces germes naissent dans le même ordre que ceux-ci; le fœtus de Lapin possède donc déjà ses moustaches, ses sour- cils et ses deux poils sous-oculaires, lorsque commence à apparaitre le revêtement pileux général ; quant à celui-ci, il ne s'étend sur tout le corps qu au moment même de la naissance, entre le vingt-neuvième et le trentième jour. Enfin, il est à remarquer que les longs poils du museau (moustaches) et les sourcils naissent d’abord en arrière et s'étendent ensuite d’ar- rière en avant, c’est-à-dire que ces deux ordres de formations se compor- tent, chacun dans son ensemble, en sens inverse du revêtement pileux général qui lui, au contraire, s'étend d’avant en arrière. Le Gérant : OCTAVE PORÉE. Paris. — L. MARETHEUX, imprimeur, 1, rue Cassette. SÉANCE DU 24 JANVIER 19 B1ELECkI (JEAN) : Sur le dévelop- pement de la bactéridie charbon- neuse dans les solutions d'acides ON AR Men on on BonNiEr (PIERRE) : Traitement di- . rect de l’entérite des nourrissons . CHAUFFARD (A.), LAROCHE (Guy) et GriGauT : Le taux de la cholesté- rinémie au cours des cardiopathies chroniques et des néphrites chro- DITUES SEE RE Eee CRUVEILHIER (L.) Endotoxine diphtérique et’ sérum . : . . |. -. DargBois (P.) : Résistance du Mi- crococcus melilensis pendant la fer- mentation lactique, dans le laitage. DEccourt (A.) : Sur un procédé permettant l'examen à un fort gros- sissement, à l'état vivant, de mou- SOMMAIRE 100 90 ches de petite taille, notamment HdesDrasophies d'usine Doyox (M.), More (A.) et Porr- CARD (A.) : Nature de l’antithrom- bine. Préexistence de cette subs- tancendans/leifoie Hat nn: DunAMEL (B.-G.) : Sur un cardio- graphe explorateur à aiguille. . . . Iscovesco (H.) : X. — La notion de lisostalasmie et Jonesco-MinatesTi (C.) et BARont (V.) : Sur l’action des rayons ultra violets sur les propriétés « sensibi- lisinogène » et « précipitinogène » dursérumide Cheval RER Et nr Jonxesco (Vicror) : Sur une for- mation spéciale des cellules des ganglions rachidiens dans un cas de paralysie spinale infantile. . -. LaverAN (A.) et Perrir (A.): Sur une hémogrégarine de la vipère à COTES NE AN ET Te REMLINGER (P.) : Réaction des cul- tures microbiennes à l'agitation lRavecl'éthensuliurique 10e Présidence de M. Grimbert, vice-président. PRÉSENTATION DE MÉMOIRES. 104 Au nom des auteurs, M. Perrir présente à la Société une série de notes publiées par MM. A. Gavito et J. GiraRD, dans les Publicaciones Biozocre. Coupres RENDUS. — 1911. T. LXX. de Instilulo Bacteriologico Nacional (Mexico). —| 90 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE TRAITEMENT DIRECT DE L'ENTÉRITE DES NOURRISSONS, par PIERRE BoNNIER. J'ai montré depuis plusieurs années que par de très légères galvano- cautérisations de la muqueuse nasale, au niveau des cornets inférieurs, on pouvait solliciter directement les centres bulbaires de l'appareil digestif, et, par eux, faire rapidement disparaitre les troubles les plus divers de cet appareil. Chez le nourrisson, l'effet semble devoir être encore plus facile à obtenir que chez l'adulte ; cer si, chez ce dernier, ka disparition des troubles intestinaux a lieu presque d'emblée dans un tiers des cas, sur sept enfants de moins d’un an que j'ai eu l’occasion de traiter récemment par ce moyen direct, la guérison s’est faile sept fois dans les vingt-quatre heures qui ont suivi la cautérisation nasale. Le réveil fonctionnel des centres digestifs sous l’appel de la cautérisa- tion légère du trijumeau nasal semble de même ordre physiologique et : aussi immédiat que celui des centres respiratoires sous l'aspersion froide du trijumeau cutané en cas de syncope ou d’asphyxie. La première selle qui suit la cautérisation, — quand celle-ci touche juste, sur la muqueuse, le segment périphérique du trijumeau correspondant à l'étage bulbaire où logent les centres digestifs, — révèle une reprise très sensible de l'équilibre fonctionnel. C'est, dans ce cas, l'athrepsie, comme l'asphyxie, traitées directement par sollicitation bulbaire et par la voie de pénétration la plus directe. Des sept nourrissons que j'ai ainsi traités, et pour la plupart à la Polyclinique H. de Rothschild, l’un avait une diarrhée banale depuis deux mois, et les selles se sont moulées dès le soir même. Quatre autres avaient depuis plusieurs mois de la diarrhée verte, et dépérissaient * malgré tout traitement. Leurs selles sont redevenues normales, moulées et jaunes en vingt-quatre heures; en même temps le sommeil se régula- risait d'emblée, et l'assimilation meilleure s’affirmait dès lors par une augmentation de poids. Mais ces enfants, vus à la consultation, n’ont pu être suivis au delà de huit ou quinze jours, trois semaines au plus; car les mères, quim'avaient naturellement promis de les ramener en cas de rechute, ne sont plus revenues. Mais voici deux observations plus complètes. La première est celle du jeune Bish.., connu de plusieurs médecins de la Polyclinique, et dont le traitement a été suivi avec moi par les D' Brunier et Roques. Cet enfant, né à huit mois, pesait à sa naissance, le 8 janvier, environ 2 kilos. A done ne il fut pris de diarrhée verte, et en une semaine tomba de 4 kil. 570 à 4 kil. 090. Cette diarrhée résista à tout traitement, et durait encore, lorsqu'en octobre le D' Roques me proposa de le traiter. IL pesait alors 6 kil. 050. Le soir de la première cautérisation, les selles se SÉANCE DU 21 JANVIER 91 moulèrent et prirent même assez de dureté pour provoquer un peu de saignement aux premières défécations. La diarrhée ne reparut plus, malgré l’éruption précipitée de plusieurs dents ; maisles selles restèrent . encore légèrement marbrées de vert pendant près d’un mois. Les pesées hebdomadaires donnèrent 6 kil. 100, 230, 520, 550, 650, 970, 7 kil. 220, en dernier lieu, le 15 décembre. L'aspect de l’enfant s’est nalurellément transformé à l'avenant. Tout autre traitement avait cessé d'emblée. L'autre cas était plus sérieux. Le jeune Bou. naissait le 43 août 4910, pesant 3 kil. 250. Confié à une nourrice qui devait l’élever au biberon, il fut bientôt pris de vomissements et de diarrhée verte, Les parents, prévenus le dix-huitième jour, le trouvèrent dans un état de maigreur effrayante. Leur médecin diagnostiqua l’athrepsie et le fitaussitôt mettre au sein; mais l'enfant ne le prit qu’un jour, et les vomissements et la cachexie s’accentuèrent encore. Pendant trois semaines, l'enfant resta sans sommeil, sans mouvements, poussant de temps à autre un cri strident, de plus en plus inerte malgré trois injections quotidiennes de sérum physiologique. L’anurie absolue se montra à plusieurs reprises, et le petit malade, à peine soutenu par une cuillerée à eafé de lait maternel coupé d’eau minérale, par jour, ne pesait plus, le 20 septembre, que 2 kil. 250. Le médecin dut alors s’absenter, et son remplaçant, jugeant l'enfant perdu, se montra si décourageant, que les parents appe- lèrent le D' Klotz, qui pratiqua aussitôt une injection de sérum. L'enfant souffrit et cria près de douze heures, et retomba dans sa torpeur. Le D’ Klotz, qui suivait alors mes recherches à la consultation de Ia Poly- clinique, me demanda de voir avec lui, et de traiter in extremis cet enfant, ce qui fut fait le soir même, 21 septembre. L'enfant me parut n’avoir plus en effet que quelques heures à vivre, et ne dut sentir qu’à peine la cautérisation, tant était profonde sa tor- peur. La journée du lendemain fut encore très mauvaise, et à plusieurs reprises les parents durent le secouer, car la respiration s’éteignait, pour reconnaitre s’il vivait ou non. Mais vers dix heures du soir, vingt heures après la cautérisation, un changement radical s’accomplit : l’en- fant sortit de son agonie, s’agita, s’éveilla complètement, chercha visi- blement le sein, et se mit à têter avec ardeur. Il prit ainsi 20 grammes, et s'endormit aussitôt d’un sommeil normal. Le lendemain, il prit 40 grammes, et, par la suite, des têtées de 60, 80 grammes. Il n’eut plus un seul vomissement, et bien que ses selles, maintenant toujours mou- lées, fussent encore souvent teintées de vert, il eut, dès ce jour, un gain régulier de 40 à 50 grammes. Le 15 octobre, à deux mois exacte- ment, il avait repris son poids de naissance, après une inanition presque absolue de vingt jours. Le sachant suivi de très près par mon confrère, etle voyant prospérer par ses propres moyens, je ne lui fis pas d'autre cautérisation. Il est maintenant aussi bien que peut l’être un bébé de cet àge. 92 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE ee Une seule excitation insignifiante de la muqueuse nasale a donc permis au filet du plexus trijumeau qui aboutit, dans le bulbe, au segment qui contient les centres digestifs, de secouer la torpeur de ces centres, de les redresser en bonne attitude fonctionnelle, et en moins de vingt heures, la sidération profonde de l'appareil digestif, l'athrepsie, l'infection, l’inertie, le désarroi fonctionnel et la paralysie de défense se sont dissipés, comme se dissipe l’asphyxie quand le même trijumeau transporte dans l'intimité du bulbe respiratoire l'excitation pourtant si minime d' une aspersion froide que subit son extrémité cutanée. Et tout l équilibre nucléaire s'est repris en masse, faim, capacité digestive, tolé- rance de la muqueuse, activité mécanique, diaphylaxie intestinale, assi- milation, fécalisation, et aussi ce sommeil immédiat, gage diect de la stabilité fonctionnelle. : Mes recherches poursuivies D tomatiquement sur toute espèce de trouble organique ou fonctionnel, dans les affections les plus diverses, depuis quatre ans, m'ont montré qu'il y avait dans cette sollicitation directe des centres bulbaires, à la condition qu'elle soit extrémement légère, un procédé thérapeutique de premier ordre, oblenant très fréquemment de ces centres un retour à l'équilibre fonctionnel et à l'in- tégrité organique, sur laquelle veillent ces centres, et qui mériterait d'être essayé, au moins concurremment avec les procédés en cours, dans ces entérites du premier âge, qui enlèvent les enfants par milliers. C’est, dé plus, un moyen de dissection anatomo-physio-pathologique qui ins- truirait bien des médecins ; et j'ajoute que la grande jeunesse des sujets dont je rapporte ici l'observation laisse bien peu de vraisemblance au caractère suggestif qu'on a bien voulu attribuer aux résultats un peu surprenants que j'ai plusieurs fois publiés. = NATURE DE L'ANTITHROMBINE. PRÉEXISTENCE DE CETTE SUBSTANCE DANS LE FOIE, par M. Doyon, A. Morez et A. PoLicar». I. — Nous avons extrait et caraclérisé l’antithrombine produite par le foie sous l'influence de la peptone : 1° Pour obtenir un sang très riche en antithrombine, nous injectons de la peptone à un chien. Le sang carotidien de l'animal en expérience ‘est ensuite dérivé directement à travers un foie préalablement lavé. - Dans quelques expériences, nous avons, en plus, fait circuler plusieurs “fois le sang recueilli dans ces conditions à NES un foie excisé et ‘lavé. 2° L’antithrombine est isolée et préparée de la manière suivante : SÉANCE DU-21 JANVIER 93 . Nous séparons d'apord le plasma des globules par centrifugation. Le plasma, dont la réaction est faiblement alealine, est chauffé à 100 degrés au bain-marie pendant dix minutes. Il se forme un abondant coagulum qui est éliminé par centrifugation. Le filtrat contient la substance ac- tive : l’antithrombine. Nous coagulons cette substance en chauffant à 100 degrés le filtrat préalablement légèrement acidifié au moyen de l'acide acétique. L’antithrombine peut être redissoute par une solulion faiblement alcaline (1), coagulée de nouveau en milieu acide et ainsi dissoute et recoagulée successivement quatre fois de suite sans perdre ses propriétés anticoagulantes in vitro. 3° Purifiée par des précipitations (soit par acidification à chaud, soit par l'alcool) et des redissolutions successives, l’antithrombine donne faiblement la réaction du biuret ; elle renferme du carbone, de l’azote et du phosphore et peut donc être rapprochée des substances qu’on retire habituellement des noyaux cellulaires. : Il. — Les constatations qui précèdent nous ont donné l’idée de rechercher si un liquide faiblement alcalin, comme ceux qu’on emploie pour dissoudre les matériaux nucléaires, entrainerait l’antithrombine, En fait, sans employer la peptone ni le sang, on peut extraire (au moyen de la solution alcaline dont nous avons donné la formule, du foie préalablement lavé), soit par une circulation artificielle, soit par épui- sement de l’organe broyé, une substance comparable et probablement absolument identique à l’antithrombine qui se forme sous l'influence du sang peptoné. (Travail des laboratoires de Physiologie et de Chimie organique de la Faculté de médecine de Lyon.) X. — LA NOTION DE L'ISOSTALAGMIE, par H. Iscovesco. Il est de notion classique que l’adjonction à du sérum sanguin de quantités quelconques de sérum physiologique, laisse intactes les pro- priétés les plus importantes du sérum sanguin. , On sait l'usage et l'abus même des injections de sérum physiologique simple ou à formules plus ou moins compliquées chez les malades et les convalescents. (1) Eau distillée, 1.000; chlorure de sodium, #; carbonate de soude cris- tallisé, 5 94 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE Tous ces sérums artificiels ont une propriété commune; ils sont isoto- niques, donc, dit-on, ne troublent en rien les échanges et n PRO RL aucune modification chimique des milieux internes. Or, cette notion est, en partie tout au moins, fausse. Il ne suffit pas, en effet, qu'un liquide soit isotonique pour ne pas amener des modifi- calions chimiques du milieu interne, car, ainsi que je vais le démontrer, il faut de plus qu'il soit isostalagmique. Pour apporter la démonstration de cette affirmation, je vais com- mencer par exposer les résultats des recherches que j'ai faites sur les modifications subies par la tension superficielle du sérum sanguin après l'adjonction de quantités croissantes de sérum physiologique Es salée). J'ai fait un grand nombre d'expériences qui seront publiées en détail ailleurs, et je ne puis donner ici, faute d'espace, qu'un seul procès- verbal d'expérience à titre d'exemple : TENSION SUPERF. PENSE ren dynes cent. à Sérum cheval . . , 5. , . . Tete 1028 » Ta 9 er. + 1,6 cc, NaCl 9, p. 1000. - , 1026,2 13,55 8 c. g. E 2:c. c. NaCI 9 p. 1000. . . 1024,4 14,11 7.c. c. + 3 ç. c. NaCI 9 p. 1000. . . 1022,6 13,80 6rcec FMPe."c'eNa0l 0 Sp7/1000 1020,8 14,08 5 ç. ©. + 5 ce: ©. NaCI 9 p. 1000. . .. 4019 » 13,20 4 ç. ©, + 6 c. ©, NaCI 9 p. 1000. , , 1017,2 74,29 3 C. C. + 7 c. ce. NaCI 9 p. 1000. . . 1015 ,4 14,69 2 C. C: = 8 ©. c.: NaGl 9 p. 4000: . . .1013,6 14,20 le. ©. + 9 co. c. NaC1l 9 p. 1080. . . 1011,8 14,07 Solution NaCI 9 p. 100 . . , . . . . 1008 ,6 15,16 Si on construit une courbe avec ces différents chiffres, on constate que la tension monte graduellement jusqu'à ce que la proportion d’eau salée arrive à 20 p. 100, qu'ensuite il y a un plateau jusqu'à environ 40 p. 100, qu'à ce moment il y a une chute brusque dont le maximum est à 50 p. 100; à partir de ce moment, la tension monte jusqu’à ce que la proportion d'eau salée arrive à 70 p. 100; à ce moment, il y a une_ nouvelle petite chute, beaucoup moins prononcée cependant que la première, jusqu'à 90 p. 100 d’eau salée, moment à partir duquel la tension monte régulièrement pour atteindre celle de l’eau physiolo- gique, quand il n’y a plus que des traces de sérum. Ce qu'il y a de tout à fait remarquable dans ces courbes de tension, c'est qu'elles reproduisent d'une manière presque identique ce qui se passe lorsqu'on ajoute des quantités progressivement croissantes de sel à un colloïde lyophobe (instable) tel que le fer colloïdal (1). (1) Voir Comptes rendus de la Soc. de Biologie, LXIX, p. #23, 19 nov. 1910. SÉANCE DU 24 JANVIER 95 Or, ces élévations et abaissements de tension sont rigoureusement parallèles à des modifications graves et importantes du colloïde étudié. Le sérum sanguin se comporle donc à ce point de vue exactement comme un colloïde instable (lyophobe). Aucune autre méthode, actuellement connue, ne permettrait de déceler ces altérations physicochimiques, et la méthode stalagmomé- trique est précieuse à ce point de vue. Il n'est donc pas indifférent d'ajouter à du sérum sanguin de l'eau physiologique. Cette adjonction entraîne des grandes altérations physi- cochimiques, qui modifient considérablement les échanges, ainsi que je vais le démontrer prochainement. (Travail du laboratoire de physiologie de la Sorbonne.) SUR UNE HÉMOGRÉGARINE DE LA VIPÈRE A CORNES, par A. LAVERAN et À. PETTIT. Au mois d'octobre dernier, M. L.-G. Seurat, chef des travaux zoolo- giques à la Faculté des Sciences d'Alger, a bien voulu nous envoyer, sur notre demande, des frottis de sang de différents reptiles d'Algérie et notamment de vipères à cornes, Cerastes cornutus Linné, capturées à Laghouat. Dans plusieurs préparations du sang des vipères à cornes nous avons trouvé une hémogrégarine qui, croyons-nous, n’a pas encore été décrite. Cette hémogrégarine est du type ordinaire des hémogrégarines des Ophi- diens ; dans les frottis de sang, elle s’observe presque toujours à l’état d’in- clusion dans les hématies. Les formes jeunes sont cylindriques, arrondies aux extrémités; elles mesurent 10 à 44 & de long sur 2 p 5 de large environ. Le protoplasme a l’aspect aréolaire. Après coloration au Giemsa, on distingue, vers la partie moyenne, le noyau qui est sphérique ou qui figure une bande transversale. Autour du parasite, on voit d'ordinaire un espace clair qui s'explique par la rétraction du protoplasme, au moment de la dessiccation du sang; la capsule est peu apparente, si tant est qu'elle existe. À une phase plus avancée de son développement, l'hémogrégarine s’allonge; l’une des extrémités s’effile, tandis que l’autre reste arrondie, et l'extrémité effilée se replie sur le corps du parasite. Dans les grandes formes, le replie- ment est presque complet, c’est-à-dire que les deux parties du parasite accolées l’une à l’autre sont à peu près d’égale longueur. Les hémogrégarines repliées mesurent de 12 à 16 u de long sur 2 p. 5 à 3 p de large. À mesure que l'hémogrégarine s’allonge, il semble que le noyau se rap- proche d’une des extrémités; en réalité, le noyau reste toujours vers la partie 96 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE moyenne, si l’on tient compte du repliement. Quand le repliement est com- plet, le noyau qui se trouve au niveau de la courbure prend la forme d'un. fer à cheval, parfois il se casse en deux, ce qui pourrait faire croire qu'il s’agit d'un élément en voie de multiplication. Le noyau a une forme ovalaire très allongée dans les hémogrégarines arrivées à leur développement complet; il se colore bien par le Giemsa; on distingue, sur un fond violet, des granulations d’un violet foncé; le noyau est bien limité. Le protoplasme des grands éléments ne présente pas l’aspect aréolaire des jeunes éléments; il se colore en bleu clair par le Giemsa, et il montre des granulations chromephiles en plus ou moins grand nombre. Les hémogrégarines sont généralement entourées d'un espace clair et l’on distingue plus ou moins nettement une capsule; c’est principalement sur des hémogrégarines devenues libres que nous avons pu constater l'existence de la capsule. Dans les frottis de sang, nous avons trouvé quelques hémogrégarines sorties des hématies, mais encore encapsulées. La capsule se présentait sous l'aspect d’une ligne fine, rosée, entourant le parasite. Une hémogrégarine déphiee mesurait 26 L de long. Les hématies parasitées ne subissent que des altér ations mécaniques : celles qui contiennent de grandes hémogrégarines (situées presque toujours dans le grand axe des hématies) s’allongent un peu; elles mesurent 20 à 21 u de long, alors que les dimensions normales des hématies de la vipère à cornes sont de 18 y, sur 10 p. Les noyaux des hématies parasitées sont refoulés, tantôt latéralement, tantôt vers l’une des extrémités et parfois déformés par les pressions qu'ils subissent ; ils ne sont pas hypertrophiés. Le protoplasme a sa teinte normale; il ne devient pas granuleux. Nous n'avons trouvé dans le sang aucune forme de multiplication. Afin de rechercher ces formes dans les viscères, nous avons prié M. Seurat de nous envoyer quelques vipères de même provenance que celles qui avaient fourni le sang parasité. Au mois de janvier 1911, nous avons recu trois vipères qui sont arri- vées vivantes; l’une d'elles mesurait 42 centimètres de long, une autre 34 centimètres, la troisième 28 centimètres seulement: Aucune de ces vipères n'était infectée d'hémogrégarines, ce qui tendrait à prouver que l'infection de ces Ophidiens par l’hémogrégarine décrite ci-dessus n’est pas très commune. Dans la pensée qu'il s'agit d’une espèce hole, nous dédions à M. Seurat qui nous a procuré, avec une grande obligeance, les maté- riaux de cette note, l'hémogrégarine de Cerastes cornutus, sous le nom de Axmogregarina Seurati. SÉANCE DU 21 JANVIER 97 SUR UN PROCÉDÉ PERMETTANT L'EXAMEN A UN FORT GROSSISSEMENT, À L'ÉTAT VIVANT, DE MOUCHES D£ PETITE TAILLE, NOTAMMENT DE DROSOPHBILES, par À. DELCOURT. A la séance du 1°" mai 1909 (1), j'ai exposé les observations que j'avais faites relativement à l’apparition d’une nervure supplémentaire dans une lignée de Drosophila confusa. En continuant l'étude de cette variation et celle d’une variation analogue, obtenue par l’action de la chaleur sur Drosophila ampelo- phila, j'ai été amené à diriger mes recherches vers la détermination préalable du milieu, en particulier du milieu nutritif, l'hérédité des variations étant masquée, dans les conditions ordinaires, par l’action impossible à préciser de nombreux facteurs. Emile Guyénot, qui avait déjà étudié la nutrition chez quelques Muscides (2), voulut bien m'apporter l’aide de sa compétence et nous avons, le 18 juillet 1910, communiqué à l’Académie des Sciences les premiers résultats obtenus (3). - Mon intention, aujourd'hui, est d'exposer brièvement le procédé que j'ai employé pour la manipulation et l'examen des mouches, cette indi- cation ayant été demandée, de divers côtés, par des chercheurs que le sujet ou des sujets semblables intéressent. Nous décrirons dans un prochain mémoire les procédés employés en collaboration pour l'élevage des Drosophiles en culture pure ou stérile. Les récipients d'élevage étant quelconques, c’est-à-dire variables suivant les besoins, les mouches sont caplurées à l’aide de tubes de verre de diverses formes, également appropriées aux besoins, munis d'äne partie renflée garnie de coton et communiquant, par un tube de caoutchouc, avec une soufflerie aspirante et soufflante, mue au pied (4); l'inversion du courant d’air est produite par la rotation d’un quart de tour d'un robinet à quatre voies : air libre, tube aspirant, tube à mouches, tube soufflant (5), communiquant deux à deux à angle droit. - Le point principal est de pouvoir examiner les mouches vivantes àun tort grossissement, ce que leur agilité et leur taille exiguë rendent a (1) A. Delcourt. Sur l'apparition brusque et l’hérédité d'une variation chez Drosophila confusa. Comptes rendus de la Soc. de Biologie, t. LXVI, p. 709. (2) E. Guyénot. L'appareil digestif et la digestion de quelques larves de mouches. Bull. Scient. France et Belgique, t. XLI, 1907. (3) A. Delcourt et E. Guyénot. De la possibilité d'étudier certains diptères en milieu défini. Comptes rendus de l'Académie des Sciences, 18 juillet 1910. (4) Cette soufflerie est utilisée par les ouvriers orfèvres. (5) Ce robinet ne se trouve pas dans le commerce, maïs s'obtient par la transformation d’un robinet à trois voies, non encore percé. 98 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE priori difficile. On y parvient aisément, peut-être même plus facilement qu'avec des insectes de plus grande taille, par l'emploi de deux systèmes répondant à deux besoins différents. Le premier, destiné à l'examen très rapide de la mouche, est constitué par un simple étranglement du tube (fig. 4 et 2). L'insecte, aspiré et arrêté par l’étranglement, peut-être rapidement examiné, par exemple sous le binoculaire, et chassé par la soufflerie dans le récipient qui lui est destiné. Le second permet l'examen détaillé de la mouche. I est constitué par 1, Tube vu de profil. — 2, Tube vu de face. — «, b, c, d, Coupes. — 3, Lame. e, f, g, Coupes de la lame, — 4, Assemblage des quatre lames.. quatre lames de cristal, identiques, dont l'assemblage forme un tronc de pyramide très allongé (fig. 3 et 4). La mouche vient se coincer dans le tube ainsi constitué, à une hauteur variable suivant ses dimensions, et peut être examinée sur chaque face, au plus fort grossissement du bino- culaire. Afin d'assurer le nettoyage indispensable des lames, celles-ci sont simplement juxtaposées et maintenues par une bague de caoutchouc. Leur assemblage se fait en quelques secondes à l’aide d'une matrice en cuivre que l’on retire après la pose du caoutchouc. (Travail du Laboratoire d'évolution des êtres organisés.) SÉANCE DU 21 JANVIER 99 RÉACTION DES CULTURES MICROBIENNES A L'AGITATION AVEC L’ÉTHER SULFURIQUE, par P. REMLINGER. Jacquemot (de Grenoble) a fait connaître que si, après élimination de l’albumine et acidification, on agite certaines urines avec le tiers de leur volume d’éther, il se forme à la partie supérieure un magma huileux d'épaisseur variable, mais tellement dense parfois qu’on peut retourner le tube sans que l'urine s'écoule. Cette réaction, particulière- ment intense dans les maladies infectieuses, serait susceptible, dans certaines conditions et sous certaines réserves, d'applications au dia- gnostic et au pronostic. Il nous a paru intéressant de rechercher si les cultures microbiennes ne présenteraient pas une réaction analogue. L’agitation avec l'éther du bouillon ordinaire employé dans les labo- ratoires donne lieu à un dépôt graisseux peu abondant. Si, dans ce même bouillon, on ensemence la série des microorganismes et qu'on cherche la réaction dans des circonstances identiques (même hauteur du bouillon dans les tubes à essai; même ancienneté des cultures; addition d’une quantité identique d’acide acétique et d’éther; même durée et même force de l'agitation), on percoit des différences assez marquées dans l'intensité de la réaction suivant les divers microorganismes. Certaines espèces (méningocoque, bacille de Lôffler, par exemple) donnent une réaction peu intense. L’éther qui surnage à la partie supé- rieure de la culture ne tient en suspension qu'une quantité de matières $rasses à peine supérieure à celle qui s'observe avec le bouillon ordi- naire. Avec d'autres microorganismes (B. coli, B. pyocyanique, ete...), la réaction est plus marquée et l’on observe au-dessus de la culture un magma graisseux très épais. Avec d’autres germes enfin (B. Termo, bacilles paratyphiques À et B), la couche peut être tellement dense qu’elle forme un véritable bouchon et que le tube peut être maintenu vertical sans que le moindre écoule- ment se produise. La réaction est tout aussi nette avec les cultures stérilisées à l’auto- clave qu'avec les cultures vivantes. Au microscope, le dépôt apparait formé d’une émulsion de goutte- lettes graisseuses se colorant en noir par l'acide osmique et de microor- ganismes entraînés par l'émulsion. L'intensité de la réaction paraît être ainsi facteur de deux conditions : la quantité de matières grasses formées par le microorganisme et l'aptitude de ce germe à être mouillé par l’éther et entraîné par lui. Chez quelques espèces saprophytes, cette aptitude est tellement grande que presque tous les germes sont entraînés 100 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE dans le bouchon graisseux et que, consécutivement, la culture se trouve clarifiée. Si on abandonne à la température du laboratoire les tubes à essai débouchés, l’éther s’évapore lentement (il va de soi que, pour rechercher la réaction, les tubes à essai doivent être obturés herméti- quement au moyen d’un bouchon de liège ou de caoutchouc). Paralle- lement, le magma perd peu à peu de sa consistance, puis disparait complètement, et il ne reste plus à la surface du liquide, et surtout sur les parois du tube, qu’une mince couche de graisse et de mi- crobes. L'agitation des cultures microbiennes avec du chloroforme au lieu d'éther donne lieu à une réaction très analogue, avec cette différence que c’est à la partie inférieure du tube à essai que se trouvent entraînés les gouttelettes graisseuses et les microorganismes. Réaction à l'éther et réaction au chloroforme sont susceptibles, semble-t-il, de rendre quelques services pour l'étude des matières grasses formées par les microorganismes. (Laboratoire de bactériologie du VI° corps d'armée à Châlons-sur-Marne.) SUR LE DÉVELOPPEMENT DE LA BACTÉRIDIE CHARBONNEUSE DANS LES SOLUTIONS D'ACIDES AMINÉS, par JEAN BIELECKI. Pour étudier le phénomène de protéolyse dans les cultures de bacté- ridie charbonneuse et en voulant réaliser les conditions de la plus grande simplicité, j'ai essayé de faire pousser ce microbe dans des solu- tions d’acides aminés soit pures, soit additionnées simplement de traces de sels. Lorsqu'on introduit des germes de bactéridie dans des solutions pures d’asparagine, de glycine, d'acide glutamique ou de leucine, on peut obtenir un faible développement. Ce résultat n’est pas toujours constant, cependant les cultures ainsi obtenues, quoique chétives, se prêtent aux essais du pouvoir protéolytique. Elles présentent sur les cultures en milieux ordinaires, qui,contenant des albuminoïdes, ne peu- vent jamais être préparées exemptes de cendres, l'avantage incontes- table de permettre l’étude du rôle de très petites quantités de matières minérales dans la formation de la protéase. Je dois avertir que l’on n'obtient pas ces cultures avec n'importe quelle race, et lorsque celles dont on dispose ne se développent pas dès le début, il n’est pas non plus loujours possible de les y adapter. En général, pour que de pareilles expériences réussissent, il faut une suite de täton- a -SÉANCE DU ŸL JANVIER . AOL nements préalables, et je ne peux HENUOnNEE à ce A OEOS que les ob- servations les Rire importantes. Harré les acides aminés que J'ai employés, c'est l'asparagine qui m'a donné les meilleurs résultats; les autres, dans l’ordre indiqué ci-dessus, paraissent, étant en solution pure, de moins en moins snies à nourrir la bac- téridie. Les-solutions diluées sont nettement les meilleures. En effet, tandis que dans les solutions, par exemple, d’asparagine 1/50 ou 1/100 moléculaire le développement pour une race donnée se fait à coup sùr et dans tous les tubes, par contre, dans les solutions 1/10 moléculaire, quelques-uns des tubes ne donnent pas de culture. La qualité du milieu où l’on puise la semence n’est pas sans avoir d'i impor- tance sur la réussite. La semence provenant de cultures en solutions de pep- tone Defresne a été la meilleure; celle provenant de cultures en solution de peptone Witte moins bonne, et enfin la semence puisée dans les cultures vigoureuses et résistantes, que l’on obtient dans le bouillon de poule, souvent ne s'est pas développée. Comme on pouvait s'y attendre, ces cultures en solutions pures d'acides aminés ne peuvent servir de semence pour de nouvelles cul- lures dans les mêmes liqueurs. Par contre, les cultures dans des solu- tions d'acide aminé, additionnées d'une quantité même faible d'acide phosphorique ou de ses sels, se prêtent à des transports dans des solu- lions pareilles. Dans les milieux purs, les cellules subissent une bactériolyse intense et précoce ; au bout de quelques jours, les cultures troubles redeviennent presque tout à fait limpides. Il y avait lieu de se demander si la faculté protéolytique des cellules ensemencées n’était pas en rapport avec leur aptitude à se développer dans ces milieux pauvres. En effet, les cellules très protéolytiques se bactériolysent plus rapidement et la bactériolyse est un processus opposé à celui de l'assimilation (1). J'ai pu constater que, pour une même race cultivée en milieux ordinaires variés, lorsque les cultures-mères étaient très protéolytiques, le développement en s0- lution pure d’asparagine était nul ou faible, et inversement. On sait que le développement d’une culture est d'autant plus rapide que l’ensemencement a été plus abondant ; mais au bout d’un certain temps les cultures en milieux ordinaires finissent par atteindre une richesse microbienne comparable. Il n’en est pas ainsi dans les solutions d'acides aminés soit pures, soit phosphatées ; dans tous ces cas le déve- loppement paraît être proportionnel au nombre de microbes ense- mencés. Ceci nous porte à croire que ces solutions ne constituent pas de.véritables milieux de culture pour la bactéridie charbonneuse, et que (4) Malfitano. C. R., 131, . 293 (1906). 102 SOCIÈTÉ DE BIOLOGIE le développement doit être dû aux quantités tout à fait minimes de matières que l’on apporte avec la semence. Il n’est pas moins vrai que la baetéridie charbonneuse peut s'accom- moder de milieux excessivement pauvres; et ceci est une particularité très intéressante, lorsqu'on veut étudier l'influence que les différentes matières exercent sur la production de la diastase protéolytique. J'exposerai prochainement comment le pouvoir protéolytique de la bactéridie charbonneuse varie avec la nature et la concentration soit des substances organiques, soit des sels inorganiques, qu'elle trouve dans ces milieux de composition définie. ‘(Laboratoire de M. G. Mal/fitano, Institut Pasteur, Paris.) RÉSISTANCE DU Micrococcus melitensis PENDANT LA FERMENTATION LACTIQUE, DANS LE LAITAGE, par P. DarBois, On sait qu'une culture pure de melitensis dans du lait préalablement stérilisé conserve sa vitalité pendant plusieurs mois. Dans la nature il - n’en est pas de même : un lait contaminé par le melitensis contient toujours en même temps d’autres germes, parmi lesquels prédomine le ferment lactique, et qui sont aptes à modifier grandement les conditions de vitalité du coccus de Bruce. Que devient le M. melitensis dans le lait des laiteries, soumis aux fer- mentations habituelles? Afin de rendre ce problème soluble nous nous sommes efforcé de le simplifier, Suivant le judicieux conseil de notre ami M. Dujardin-Beau- metz, en ensemencant un lait stérilisé avec des cultures pures de 4]. me- litensis et de ferment lactique de laiterie. Voici la technique employée: Dans deux flacons de 300 centimètres cubes contenant, l’un 200 centimètres cubes de lait de vache, l'autre même quantité de lait de brebis aveyronnaise, on ajoute deux cultures de melilensis sur gélose, âgées de quarante-huit heures, émulsionnées dans 2 centimètres cubes d’eau physiologique. Pour acclimater le Micrococcus à ce nouveau milieu, on place les flacons à l'étuve à 37 degrés pendant vingt-quatre heures; c’est seulement au bout de ce temps, et lorsque le lait a repris la température ambiante, qu’on ensemence les deux flacons avec une anse de cultures de ferments lactiques de laiterie. Pendant toute la durée de l'expérience les flacons resteront à la température du laboratoire, 16 à 18 degrés, conditions analogues à celles d’une laiterie. Chaque jour, on fait des prélèvements pour l'examen de l'acidité du milieu el pour pratiquer des ensemencements sur tubes de gélose. SÉANCE DU 21 JANVIER 103 Voyons d’abord la marche de l’acidification du milieu. L'examen de l’acidité a été fait selon la méthode classique : soude décinormale et phénophtaléine. Les chiffres que nous citerons expriment les doses d’acide lactique par litre. Dans le lait de brebis, durant les premiers jours, l'acidité est faible et progresse lentement ; elle est d'environ 2 à 3 grammes. Brusquement, le troisième jour, l'acidité atteint près de 10; au cinquième jour elle est à 13, et dès lors se maintient sans augmenter sensiblement à 13,5. Pour le lait de vache la marche de l'acidité est la même, mais les acidités ainsi constatées sont inférieures à celles du lait de brebis; l’aci- dité maxima étant environ de 11,5. Les acidités que nous venons de citer sont celles du lait total, caillé et petit- lait triturés ensemble en bouillie bien liée. Placé sur un filtre, ce mélange laisse passer du petit-lait dont l'acidité est environ les trois quarts des nombres indiqués plus haut : les chiffres ainsi obtenus expriment la quantité d’acide lactique libre en dissolution, capable d'exercer une action bactéricide. Le caiïllé restant sur le filtre présente une acidilé apparemment plus forte et égale à environ les 5/4 des chifires cités pour le lait total. Cette acidité n’est qu'apparente, car elle tient en réalité à la fonction acide de la caséine, qui ne doit pas entrer en ligne de compte puisqu'elle ne peut exercer une action bactéricide. Il était utile de préciser cette distinction, faute de laquelle des erreurs peuvent être être commises dans le calcul de l'acidité bactéri- cide d’un laitage. Ces constatations faites in vitro sont conformes à ce qui se passe en réalité dans une laiterie pour les caillés et fromages. Au bout de quelques jours et tant qu’il y a du lactose libre dans le laitage, le pourcentage de l’acide lactique reste fixe. Lorsque tout le lactose est transformé, les fermentations ammo- niacales neutralisent l'acide lactique et le fromage devient alcalin. Pratiquement, pendant les trois ou quatre premières semaines de leur préparation, les laitages et fromages, malgré la présence d’une flore alcalinisante, présentent donc une acidité constante, comparable à celle que nous avons réalisée dans nos expériences. Que devient le Melitensis pendant le temps de la fermentation lactique? Pour s’en rendre compte, on fait des prélèvements journaliers dans les flacons de lait ensemencés de melitensis et de ferment lactique, et on pratique de larges ensemencements sur tubes de gélose peptone-viande habituelle, milieu peu favorable au ferment lactique, favorable au melitensis. D'autre part, la double coloration Gram-Ziel permet de les différencier facilement. En opérant ainsi, nous avons retrouvé le melitensis dans nos ense- mencements jusqu’au dix-huitième jour. Passé ce moment, il n'a plus été possible de le déceler. On peut donc affirmer qu’en se plaçant dans les conditions où nous avons opéré, le melitensis est tué au bout de dix-huit jours, et qu'avant 104 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE ce temps, il demeure vivant dans le lait malgré la fermentation lac- tique. Ces expériences ont un intérêt théorique et pratique. Elles prouvent que : 1° Le melitensis qui passe pour un microbe fragile, résiste en réalité à l’action de l’acide lactique dans le lait aussi bien et même mieux que le bacille de Koch, réputé très résistant (1); 2° Les laitages, crème, beurre, petit-lait, caillé, fromage blanc, fabri- qués avec un lait contaminé, peuvent contenir le melitensis à l'état vivant pendant environ les trois premières semaines de leur fabrication, et peuvent être considérés comme susceptibles de propager l'infection méditerranéenne pendant ce laps de temps. Cette constatation vient à l'appui des observations cliniques du D' Cantaloube, qui a vu des malades atteints de fièvre de Malte après avoir consommé un fromage de chèvre provenant d’un pays contaminé; 3° Au contraire, les fromages qui ne sont consommés qu'après une préparation longue de plus d’un mois, les fromages dits fermentés, et en particulier le roquefort, dont la maturation lente dépasse trois mois, doivent être considérés comme parfaitement sains et absolument inca- pables de transmettre la fièvre de Malte. {Travail du Laboratoire de M. Dujardin-Beaumetz, à l’Institut Pasteur.) SUR L'ACTION DES RAYONS ULTRA-VIOLETS SUR LES PROPRIÉTÉS « SENSIBILISINOGÈNE » ET « PRÉCIPITINOGÈNE » DU SÉRUM DE CHEVAL. par GC. Jonesco-MinarEsTI et V. BARONI Dans une précédente note (2), nous avons communiqué nos résultats relatifs à l’action destructive des rayons ultra-violets sur la propriété « antisensibilisatine » du sérum de cheval. Comme suite à ces recher- ches, nous avons étudié l’action de ces mêmes rayons sur les propriétés sensibilisinogène et précipitinogène (in vitro) de ce sérum. Technique. — Nous avons employé dans ces recherches le même dis- positif qui nous avait permis l'exposition de dilutions moins étendues et pendant des durées plus longues. Rappelons brièvement que le prin- cipe de ce procédé consiste dans l'exposition du liquide dans des tubes en quartz et en rotation autour d’un axe horizontal à la distance de (4) Cf. Mazé. Journal d'Agriculture pratique, déc. 1910. (2) Comptes rendus de la Soc. de Biologie, séance du 22 octobre 1910, p. 273, — Voir aussit. LXVIIT, p. 393, 1940. SÉANCE DU 21 JANVIER 105 10-11 centimètres de la source des rayons (lampe en quartz Haereus, 110 volts et 4 ampères). Voici quelques-unes de nos expériences : - 1° En exposant dans ces conditions une dilution au 1/4 de sérum frais de cheval pendant quatre heures et demie à cinq heures, nous avons vu que sa propriété précipitinogène « in vitro » disparaît. Voici comment nous avons procédé dans nos titrations : Résultats après 20 min. 1. S.fr. chev. (dil. 1/4) 0.50 Æ s.lap. ant. 0.01 + 1.0c° eau phys. 9 0/00 — + 2: — 0.5ce + — 0.05 + 1.0cc 9 0/00 — + 3. — 0.5ce + — 0.1 + 0.9cc 9 000—= +++ 4. — (POSE — 0.2. + 0.8cc 9 0/00= +++ De — 0.5ec — 0:3 + 0.7 9 0/00— + + + 6. — 0.5cc + — 0.6 + 0.4c OROPOOE RAR EEE dE _ O.5ce + et Ou 0e 90/00, FE 8. — 0.5ce + — 2.0 + Oc 9 0/00— + + + Ge — 0.5ce + — 3.0 + GÇcc 9 0/00— + ++ 10. 2 0.3ce + Es DOME DC re 0 Le même dispositif fait avec le sérum de cheval irradié pendant cinq heures, au lieu du sérum frais, nous donne des résultats complètement négatifs : le sérum irradié n'est plus précipitable par un sérum anti. 2° Ce sérum qui avait perdu sa propriété précipitinogène « in vitro » est inoculé sous la peau à un lot de 6 cobayes neufs (chacun reçoit 1 centimètre cube d’une dil. 1/50); 3 témoins sont inoculés avec la même quantité du même sérum non irradié. Vingt-deux jours après ils sont essayés avec du sérum frais de cheval dans la veine jugulaire. Voici les résultals : Cobaye n° 1 : 1/10cC s, frais cheval — Agitation, érythème, rien de plus. — n° 7, tém. : s 1/10 s. frais cheval — Choc typique, mort en 2 minutes. — n°2 :1/4€ s, frais cheval — Agitation, toux, dyspnée, soubresauts, — se laisse tomber sur le dos, gravement ma- lade, se remet peu à peu. — n°3: 1/2 s. frais cheval — Symptômes caractéristiques, gravement malade, sans mort. Se remet. Choc typique, mais un pen plus lent à venir. — terminé par mort en 10 minutes. Cortège symptomatique habituel, grave- ment malade, se remet, Choc typique, suivi de mort en 8 minutes. . frais cheval — = [ES Q G un = n° — n5: 1e s. frais cheval — — n°6: fe s. frais cheval — Conclusions. — 1° On arrive par une exposition de quatre heures et demie à cinq heures à faire perdre au sérum sa propriété d’être préci- pité par un sérum anti correspondant. BroLoGiE, COMPTES RENDUS. — 1911. T. LXX. 8 106 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE 2 Dans le même laps de temps la propriété sensihilisinogène du sérum est considérablement amoindrie, sans toutefois disparaître. Des expériences en train nous permettent d'espérer de pouvoir pré- ciser les conditions de la disparition complète de cette dernière pro- priété ainsi que ce que devient la propriété précipitinogène « in vivo » (Travail du laboratoire de M. Borrel à l'Institut Pasteur.) SUR UN CARDIOGRAPHE EXPLORATEUR A AIGUILLE, par B.-G. DUHAMEL. Le lapin est un excellent animal de laboratoire, mais il est très diffi- cile d'obtenir de bons cardiogrammes avecles cardiographes superficiels que l'on applique simplement sur la région précordiale. L'appareil de Laulanié, utilisable pour le chien, ne donne que de médiocres résultats avec le lapin. Nous avons fait construire un explorateur qui nous a déjà rendu de nombreux services dans l'étude des propriétés pharmacolo- giques de divers médicaments. Il s’agit d’un appareil à aiguille dont le pied-support est analogue à celui de Laulanié, c'est-à-dire est formé d’un disque largement perforé et adoptant à peu près la forme courbe du thorax. Le pied est fixé par une ceinture qui assure son immobilité sans l'empêcher de suivre les mouvements respira- toires. Les crochets latéraux peuvent rendre quelques services. Le disque supporte une colonnette à laquelle sont fixés un tambour à membrane très souple et, plus haut, une petite potence mobile portant un ressort. À ce res- sort pend l'aiguille exploratrice. Celle-ci présente à diverses hauteurs de petits anneaux. Le pied-support fixé sur l’animal, on enfonce l'aiguille normale- ment à la surface thoracique de 2 centimètres de profondeur environ. L'ai- guille, bien fichée dans le ventricule gauche, présente extérieurement des oscillations qui sont proportionnelles, comme ampleur et comme fréquence, aux pulsations de ce ventricule (Ce premier temps de l'expérience est réalisé chaque fois qu’on désire au laboratoire compter les pulsations cardiaques d’un lapin). Avec le cardiographe, les oscillations de l’aiguille sont orientées par le ressort fixé à la potence, ressort qui suspend l'aiguille le cas échéant et crée un plan de battement. L’aiguille bien fixée, on approche le tambour qui porte en son centre une petite pièce de métal rigide terminée par un crochet, et on accroche cette petite pièce à un des anneaux minuscules échelonnés le long de l'aiguille ; aussitôt, on oriente convenablement, par un jeu d’articulations, le tambour qui peut transmettre les battements de l'aiguille à un euregistreur de Marey, elc. "val SÉANCE DU 21 JANVIER : 107 Nous donnons ci-dessous l’image de l’appareil. Nous donnons aussi un gra- phique à divers développements. Les graphiques ainsi produits sont suffisam- ment comparables à tous ceux obtenus avec les méthodes les plus courantes, et avec des appareils plus complexes sur de plus gros animaux. Tainturier, constructeur. Photographie de l'appareil seul. Ces tracées renseignent exactement sur le nombre, la forme et l'amplitude des contractions ainsi que sur leur rythme.  h tit fl ATEN rt [ (a L nf WA Types de cardiogrammes obtenus avec le cardiographe explorateur. Un tel appareil est simple. Un tel appareil se pose rapidement, se manipule simplement, se règle de facon instinctive. 108 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE Le lapin, type des animaux de laboratoire, possède un cœur régulier et précieux pour l'étude. : L'application, même répétée, du cardiographe n’abîme pas le cœur, né tue jamais l'animal, qui peut servir à une foule d’autres expériences. Les résultats ne sont pas plus faussés par l'introduction d’une aiguille dans le muscle cardiaque que par l'introduction d'une sonde dans ses cavités ou par l'ouverture du thorax. L'appareil peut rester appliqué plusieurs heures, ilne compromet pas dans la suite le fonctionnement du cœur (nous avons conservé les cœurs des animaux ayant servi un grand nombre de fois). Les indications de ce cardiographe ne se ressentent que faiblement des mouvements respiratoires. LE TAUX DE LA CHOLESTÉRINÉMIE AU COURS DES CARDIOPATHIES CHRONIQUES ET DES NÉPHRITES CHRONIQUES, par A. CHAUFFARD, GUY LaAROCHE et GRIGAUT. Nous avons examiné le taux de lacholestérine du sérum sanguin chez dix malades atteints d'affection cardiaque et en état d’asystolie avec ædèmes, et chez douze autres sujets atteints de néprite chronique, tous élant au régime lacté depuis longtemps. Le résultat de nos dosages montre que ces deux types de malades évoluent au point de la cholesté- rinémie en sens différent. Chez neuf de nos asystoliques, le taux de la cholestérinémie est resté normal, oscillant entre un minimum de 1 gr. 10 et un maximum de 1 gr. 60; dans un autre cas, il s’est élevé à 2 gr. 20, mais il s'agissait d’une asystolie à type cardio-rénal évoluant vers la néphrite chronique. Au contraire, l'hypercholestérinémie est fréquente dans la néphrite chronique et nous l'avons vue atteindre des chiffres considérables. Chez six de nos malades présentant une néphrite chronique assez bien tolérée et évoluant sans à-coups d'accidents urémiques graves, le taux de la cholestérine est resté normal ou légèrement augmenté (1 gr. 35 à 2 gr. 30), et accompagné de rétention azotée. Dans six autres cas où il s'âgissait de malades atteints de crises d’urémie avec accidents aigus, l’hypercholestérinémie constante a varié entre 2 gr. 35 et 8 grammes. Le tableau suivant résume le résultat de nos observations. Notons que le chiffre de 8 grammes de cholestérine est le plus élevé que nous ayons rencontré jusqu'ici et correspondait à un sérum forte- ment lactescent. Ce qui frappe en outre, à l'inspection de ce tableau, c'est de voir que les plus gros chiffres de cholestérine correspondent à une rétention azotée relativement faible et que réciproquement une énorme rétention azotée peut s'accompagner d’un taux de cholestérine normal ou peu augmenté. SÉANCE DU 21 JANVIER 109 On voit donc qu'asystoliques et brightiques se comportent très diffé- remment au point de vue de la cholestérinémie; le taux reste normal NÉPHRITES AVEC ACCIDENTS URÉMIQUES NU Nature des accidents. No 1. Sans’ accidents . . . . N°2- Légère, dyspnée - . . . No 3. Sans accidents No 4 Œdèmes périphériques . [0 gr. 88 NS Subdélire N° 6. Cardio-rénal LS OU LÉGERS Urée |Cholestérine du du sérum. sérum. NÉPHRITES AVEC POUSSÉES D'ACCIDENTS URÉMIQUES GRAVES Nature Urée |Cholestérine des du du accidents. sérum.| . sérum. NAME Coma urémique. No>2: Coma urémique. \o Coma urémique. . . . . No 4. Dyspnée urémique . . . N° 5. Œd. aigu du poumon. . N° 6. Œd. aigu du poumon . . chez les asystoliques; il peut être très augmenté au cours des néphrites chroniques, sans qu'il y ait d’ailleurs aucun rapport entre l'élévation de la cholestérinémie et l'ancienneté de la lésion rénale. Mais il semble bien, quand la néphrite se complique de grande rétention azotée, que le chiffre de la cholestérine tende à baisser relativement, comme s'il y avait un rapport inverse entre les taux de la cholestérinémie et de l’azotémie. Nous pensons que dans ces cas, comme nous l'avons déjà vu et dit pour les typhiques, il s’agit d’un processus de réaction antitoxique dont nous espérons apporter un jour de nouvelles preuves. Les faits que nous apportons aujourd'hui sont encore trop peu nombreux pour permettre autre chose que cette conclusion provisoire. SUR UNE FORMATION SPÉCIALE DES CELLULES DES GANGLIONS RACHIDIENS DANS UN CAS DE PARALYSIE SPINALE INFANTILE, par VICTOR JONNESCO. Chez un sujet provenant du service de M. le Professeur Pierre Marie à Bicêtre, atteint d’une paralysie spinale infantile ancienne, datant d'environ cinquante ans, et à type monoplégique, nous avons trouvé dans certaines cellules des ganglions rachidiens cervicaux correspon- dant au côté du membre atrophié une formation spéciale. Cette forma- tion apparaît dans les grandes cellules claires et dans les petites cellules foncées dont la substance chromatophile de Nissl est en état de désinté- . gration granuleuse ou d’achromatose. Cette formation tant par son aspect que par ses affinités tinctoriales 110 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE ne peut être rapprochée d'aucun élément décrit jusqu’à présent dans la ceilule ganglionnaire : granulations nucléoïdes de Lowenthal, pseudo- centrosome de Legendre, sphérule de Césa Bianci, corps de Negri, etc. Il s’agit d'un corpuscule en forme de rosacese colorant intensivement par l’hématoxyline au fer. Le mélange de Giemsa et la triple coloration de Mallory le colorent en bleu; avec les autres bleus basiques d’aniline, il prend la même teinte après fixation par le formol à 10 p. 100 ou par les liquides de Gilson, Dominici et Bouin. Ce corpuscule examiné à un faible grossissement paraît constitué de cinq à huit et même de douze filaments axiaux disposés en forme de rayons de roue (de couleur bleu ou noir intense, suivant la coloration). Il est entouré d’une large zone hyaline et homogène, qui le sépare du protoplasma de la cellule nerveuse et lui constitue une sorte de plas- mosphère. L'examen à un fort grossissement (immersion âpochroma- tique de Zeiss) nous montre que ces filaments axiaux sont constitués par un grand nombre de petits granules sphériques accolés les uns aux autres; quelquefois, au centre de la formation, on trouve un granule plus volumineux. Les dimensions de cette formation en rosace sont très variables; leur taille est quelquefois égale mais d'ordinaire inférieure. à celle du noyau. La formation est située dans le protoplasma de la cellule ganglionnaire au voisinage dela masse pigmentaire ou bien en pleine cellule à une distance assez grande du noyau. Sur l'origine et la nature de cette formation il nous est encore impos- sible de nous prononcer. S'agit-il d'un centrosome, d’un pyrénosome ou d’un plasmo-pyrénosome ? Par sa forme, sa taille, sa structure et sa situation à une grande distance du noyau, il nous semble peu probable que ce soit l’une de ces formations. S'agit-il d'une formation eristalloïde nouvelle des cellules ganglionnaires qui ne serait visible que grâce à la chromatolyse de la substance chromatophile de Nissl? C'est l'hypothèse qui nous paraît la plus probable jusqu'à présent. ({ravail du laboratoire de M. le Professeur Pierre Marie.) ENDOTOXINE DIPHTÉRIQUE ET SÉRUM, par L. CRUVEILHIER. Dans une précédente communication à la Société de Biologie (1), nous avons exposé comment on peutréussir, en partant du bacille de Lôffler, à obtenir un poison nettement distinct de la toxine diphtérique soluble qui, présentant tous les caractèresdes endotoxines typhique, pesteuse et dysentérique déjà décrites (2), nous a semblé devoir mériter le nom d’endotoxine diphtérique. (1) Comptes rendus de la Soc. de Biologie, t. LXVI, p. 1029. (2) Ann. Inst. Pasteur, t. XXV, avril 1906, | en ane SÉANCE DU 21 JANVIER ail ———__———————— "0 Nous avons cherché s il était possible, à l’aide de ce produit, d'obtenir un sérum doué de propriétés utiles, soit vis-à-vis du microbe diphtérique lui-même, soit seulement vis-à-vis de son endotoxine. L'animal auquel nous nous sommes adressé pour l'obtention de ce sérum est la chèvre. Toutes nos injections ont élé faites par la voie veineuse et nous avons eu recours dans toutes nos interventions au procédé des petites doses injectées à titre préventif décrit par M. Besredka (1), qui nous a permis de pratiquer jusqu à trente interventions et d’injecter en une seule fois à notre chèvre la culture de 20 grands tubes de gélose (2). La chèvre en expérience a été saignée en premier lieu alors qu'elle avait recu seulement des corps microbiens diphtériques tués par la cha- leur, puis, en second lieu, alors qu'elle avait recu en outre des bacilles diphtériques vivants. Pour la commodité de l'exposé de nos expériences, nous désignerons par sérum À le sérum du premier prélèvement et par sérum 2 le sérum prélevé en second lieu. Nous avons commencé par rechercher si, à l'aide de ces deux sérums, il y aurait possibilité de neutraliser l’endotoxine diphtérique qui a servi à les obtenir. Le sérum À ne nous à permis de sauver nos animaux en aucun cas. Il n’en a pas été de même du sérum ?, dont deux centimètres cubes ont pu neutraliser deux doses mortelles d'endotoxine chez les deux tiers de nos cobayes, alors que ce résultat n’a jamais pu être obtenu avec le sérum normal de chèvre ni avec le sérum antidiphtérique ordinaire, Dans huit expériences nous avons injecté le mélange endotoxine. Sérum par la voie veineuse. Dans deux autres expériences, avant que de pra- tiquer l'injection par la voie veineuse du mélange endotoxine-sérum, nous avons laissé les deux liquides en contact durant quatre heures, puis nous avons soumis durant trois quarts d'heure à l'agitation élec- trique le mélange dont Le culot résultant de la centrifugation était repris par de l’eau physiologique. Nous avons obtenu des résultats aussi satisfaisants en substituant à la voie veineuse la voie intracérébrale. Quand nous avons tenté de recourir à la voie péritonéale ou d’aug- menter la quantité d'endotoxine à neutraliser, nous n'avons pu interve- air utilement chez nos animaux en aucun cas, quelle qu’ait été la quan- tité de sérum employée. En présence de ces résultats, nous avons recherché si, vis-à-vis du microbe vivant lui-même, on pouvait obtenir une action utile per l’em- ploi de l’un ou l’autre de ces deux sérums. Or, tandis que le sérum À ne nous a jamais permis d'intervenir utile- (1) Comptes rendus de la Soc. de Biologie, t. LXVI, p. 125, et t. LXVII, p. 266. (2) Comptes rendus de la Soc. de Biologie, t. LXIX, p. 38. 112 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE ment chez nos animaux, en employant le sérum P, préventivement vingt-quatre heures avant l'inoculalion du bacille diphtérique, nous avons pu sauver la plupart de nos cobayes. Vis-à-vis de la toxine diphtérique, nous avons observé que le sérum B neutralise 100 doses mortelles. Le pouvoir antitoxique du sérum A est bien inférieur, puisqu'il permet de neutraliser à peine cinq doses mor- telles de toxine diphtérique. La teneur en unités antitoxiques que nous avons pu rechercher pour chacun de ces deux sérums, grâce au précieux concours du D’ Loiseau, était de quatre unités pour le sérum 2 et de une demi-unité pour le sérum À. Nous devions rechercher par la méthode Bordet-Gengou si nos sérums ne contenaient pas de sensibilisatrice vis-à-vis du bacille diphtérique américain dont nous nous étions servi pour les obtenir. Or, dans les diverses expériences que nous avons pratiquées, nous avons observé une déviation nette du complément, quel que soit celui des deux sérums que nous ayons employé. En outre de ces propriétés sensibilisatrices, nous avons rencontré chez l’un et l’autre de ces deux sérums des propriétés agglutinantes manifestes. Toutefois, tandis que le sérum 2 agglutinait à 1 p. 20.000, le sérum À n’agglutinait qu’à 1 p. 1.000. Dans une dernière série d'expériences, nous avons recherché l’action d’un mélange avec le sérum antidiphtérique des sérums A et 2 vis-à- vis de la diphtérie des muqueuses vulvaire et vaginale, qu'il'est facile de provoquer par une cautérisation légère avec une Faguette de verre chauf- fée suivie, après vingt-quatre heures d'intervalle, d’un ensemencement avec une culture de bacilles diphtériques virulentes, ainsi que l'ont in- diqué Roux et Martin. Chez les douze cobayes que nous avons ainsi traités, nous avons pu suivre avec soin l'évolution de la lésion locale et ses moindres modifica- tions sous l'influence du traitement. Or, chez les cobayes traités par le mélange au sérum antidiphtérique des sérums À et 2, en aucun cas, nous n’avons constaté dans la facon de se détacher des fausses membranes et de se séparer de la muqueuse de meilleurs résultats qu'avec l'emploi du sérum antidiphtérique ordinaire seul. En résumé, il résulte de nos expériences qu'on peut obtenir parle procédé auquel nous avons eu recours un sérum manifestement, bien que faiblement, actif vis-à-vis de l’endotoxine diphtérique. (Travail du laboratoire de M. Roux.) Le Gérant : OCTAVE PORÉE. PE EE Paris. — L. MARETHEUX, imprimeur, {, rue Cassette. 113 SÉANCE DU 28 JANVIER 1911 SOMMAIRE AcHarp (Cn.) et Feuicié (E.) : Gra- nulations leucocytaires en milieu hypotonique. . . . . : . . . . . . .. ALExEIEFr (A.) : Sur la morpholo- gie et la division de Bodo caudatus (Du. Stein Ar Er Caarron (ÉpouarD) et LEGER ‘(AN- bré) : Sur quelques Leptomonas de muscides et leurs leptotrypano- SOINS ec Ne me ue CRUVEILHIER (L.) : Procédé des vac- cinations subintrantes de Besredka, appliqué à l’anaphylaxie lactique. . Dewirzky (WL.) : Contribution à l'étude de l’anaphylaxie . . . . . .. Doyxon (M.), MoreL (A.) et Pori- car (A.) : Substance anticoagu- lante du foie. Entrainement de cette substance par une: solution faible- mentralcalines ere nec Fauré-FrReuier (E.) : Le rôle des mitochondries dans l'élimination du fer chez les rhizopodes arénacés. . - Lesné (Enmoxo) et Dreyrus (Lu- CIEN) : Sur la réalité de l’anaphylaxie par les voies digestives. Rôle de l'acide chlorhydrique, du suc gas- trique et du suc pancréatique . . Lisbonne (MarceL) : Sur le rôle des électrolytes dans la saccharification de l’amidon par les amylases sali- vaire et pancréatique. . . . . . . .. MorEL (L.) et TERROINE (E.) : Sur la diminution du pouvoir lipoly- tique du suc paucréatique au cours de sécrétions provoquées par des injections répétées de sécrétine. (A propos de la note de M. Charles SÉRIE Te Me de I Pe D te Nicoras (J.), Favre (M.), Acca- 419 136 GNEUR (A.) et, CHARLET (L.): Réaction des syphilitiques aux injections de EUDERCUNER SPAS PORT Se Rouaxovircx (M.) : Etude bactério- logique d'un cas d'appendicitevermi- TrucHE (Cx.) et Gosser (Mme): Sur la morphologie du pneumocoque. . Réunion biologique de Marseille. Costa (S.) et Fayer (A.): Sur le précipito-diagnostic de la morve. Action précipitante du sérum des CHEVANMAlÉMÉSEEENEEESPAR DÉEL (HExRY) : Présence d'un fer- ment glycolytique dans le liquide ASE REED RE -t GERBER (C.) : Action des sels des métaux du groupe aurique sur la saccharification de l’empois d'ami- don par les ferments amylolytiques. — I. Sels de cadmium. — II. Sels de zinc. — II. Sels mercuriques et ar- gentiques Réunion biologique de Nancy. Durour (M.) : Remarques sur la reproduction photographique des couleurs par la méthode des pig- ments Gain (Enmonp) : Observation sur l'hibernation des spores dans les DOULSEONSE EEE EN ET CT Lasseur (Pu.) : Le Bacillus chloro- raphis. Influence du fer sur la pro- duction de la chlororaphine. . . .. Biococie. Comptes RENDUS. — 1911. T. LXX. 9 139 BI AL D PPT ST tt SOCIÈTÉ DE BIOLOGIE Présidence de M. Grimbert, vice-président. CORRESPONDANCE. M. A. d'Apary, nommé membre correspondant, adresse ses remer- ciements à la Société. SUR LA DIMINUTION DU POUVOIR LIPOLYTIQUE DU SUC. PANCRÉATIQUE AU COURS DE SÉCRÉTIONS PROVOQUÉES PAR DES INJECTIONS RÉPÉTÉES DE SÉCRÉTINE, À PROPOS DE LA NOTE DE M. CHARLES FLE1G, par L. Morez et E. TERROINE. Dans une note relative aux propriétés du suc pancréatique de sécré- tine (1), nous avons montré qu'au cours des sécrétions prolongées le pouvoir lipolvtique du sue obtenu: diminuait considérablement. Au cours d'un travail plus étendu, M. S. Lalou à récemment confirmé ce fait (2). Dans: une note récente {3), M. Charles Fleig veut bien l'admettre, mais « croit devoir faire remarquer qu’en réalité la forte diminution du pouvoir lipolytique n'est:pas l'indice d'une diminution parallèle en lipase, mais relève, pour une part non négligeable, de modifications dans les propriétés physico-chimiques du suc, notamment de la viscosité et de l’alcalinité ». La remarque de M. Fleig, que d’ailleurs aucune expérience n’appuie, ne nous parait. pas justifiée. Nous sommes: tout disposés à admettre l’influence considérable qu’exercent les facteurs physico-chimiques sur les actions diastasiques, mais en l'espèce Les facteurs (viscosité et alca- linité) invoqués- par M. Fleig:ne peuvent expliquer le phénomène que nous avons constaté. É 1° En ce qui concerne la viscosité. — a) Lorsque les- activités ont été déterminées:par la mesure de saponification de corps insolubles dans (1) Morel et lerroine. Comptes rendus de la Soc. de Biologie, t. LXVIT, p. 36, 3 juillet 1909. (2) S. Lalou. Comptes rendus de l'Acad, des Sciences, 7 novembre 1910. (3) Charies Fleig. Comptes rendus de la Soc. de Biologie;t: LXX, p. 16, 7 jan- vier 1941. SÉANCE DU 28 JANVIER 415 l'eau, mais émulsionnables, tels que les huiles ou la trioléine, les . mélanges en digestion ont été soumis à une agitation fréquente, dans certains cas constante; les différences de vitesse ne peuvent donc s'expliquer par des différences d'homogénéisation dues à des modifica- tions de viscosité, ces différences d’homogénéisation se trouvant sup- primées,. b) Lorsque les activités ont été déterminées par la mesure de la sapo- nification de corps solubles dans l’eau (triacétine, monobutyrine, etc.), les résultats ont été identiques. D’ailleurs l'un de nous (1) a montré, dans un travail antérieur, que l'addition de substances visqueuses (gly- cérine en particulier) à une digestion de corps gras se faisant en milieu homogène ne modifiait la vilesse de la réaction, et ce pour la retarder, qu’à des concentrations considérables. 2 En ce qui concerne l'alcalinité. — L'un de nous a également mon- tré (2) que la vitesse optimale de la saponification des corps gras par le suc pancréatique s’observait pour une alcalinité actuelle certainement beaucoup plus faible que celle du suc pancréatique. Or, au cours des sécrétions prolongées, l'alcalinité du suc diminue. Une telle diminution constitue donc une condilion favorisante, elle ne peut être invoquée pour expliquer la diminution du pouvoir lipolytique. Au total, l'hypothèse de M. Fleig, qui à priori peut paraitre vraisem- blable, ne semble pas justifiée par l'expérience. SUBSTANCE ANTICOAGULANTE DU FOIE. ENTRAÎNEMENT DE CETTE SUBSTANCE PAR UNE SOLUTION FAIBLEMENT ALCALINE, par M. DôvYon, A. MorEzL et A. PoricaRp. Si On pratique à travers un foie lavé une circulation artificielle avec une solution faiblement alcaline, la solution entraine une substance anticoagulante identique à l’antithrombine sécrétée par le foie sous l'influence de la peptone. Exemple. — Chien de deux ans : saignée, section du bulbe, lavage du foie, congélation de la glande au moyen de l'acide carbonique.” Le lendemain matin. le foie est tiré de la neige carbonique et aban- donné à 10-12 degrés. (1) Terroine. Biochemische Zeitschrift, vol. XXII, p. 404 à 462, — Kalabou- koff et Terroine. Comptes rendus de l'Acad. des Sciences, 19 oct. 1908. (2) Terroitie. Comptes ren‘lus de la Soc. de Biologie, t. LXVIIT, p. 404, 5 mars 19104 116 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE Vingt-quatre heures plus tard, la glande est totalement dégelée. On fait circuler à travers le foie un litre de la solution suivante : eau dis- tillée, 1.000 ; chlorure de sodium, 4; carbonate de soude, 5; chauffée à 10 degrés; sous une pression de 30 centigrammes environ. De temps en temps on comprime le tube de sorlie du liquide, de manière à dis- tendre légèrement le foie. Malgré toutes les précautions prises pour ne pas léser le foie, de pertes se produisent. Finalement, on recueille en- viron 500 centimètres cubes d’un liquide ayant traversé en une heure et demie douze fois la glande. Le liquide de cireulation, employé tel qu’il sort du foie, est nettement coagulant (1). Chauffé pendant cinq minutes à 100 degrés, il donne un abondant coagulum qu’on élimine par centrifugation. Leliquide décanté contient une substance anticoagulante ; additionné volume à volume de sang normal, il empêche ce sang de coaguler. La substance active peut être précipitée à froid par l’acide acétique et redissoute dans l’eau alca- line. Purifiée par plusieurs précipitations et redissolutions consécutives, elle présente les mêmes caractères que l’antithrombine sécrétée par le foie sous l'influence de la peptone : elle empêche in vitro le sang de coaguler; elle donne faiblement la réaction du biuret; elle contient du carbone, de l’azote et du phosphore. ECHANTILLONS DIVERS, ADDITIONNÉS CHACUN TEMPS NÉCESSAIRE D'UN VOLUME ÉGAL DE SANG NORMAL A LA COAGULATION Liquide de circulation ayant » Deux minutes. traversé douze fois la glande hépatique. Le même liquide chauffé pen- Premier échantillon. Incoagulable, dant cinq mioutes au bain- î marie à 100 degrés. Deuxième échantillon addi- Une à deux mi- tionné en plus d’un volume nutes. égal de sérum frais. Solution de la substance Premier échantillon. Incoagulable. active, isolée et purifiée. Deuxième échantillon addi- En moins d’une tionné en plus d’un volume heure et quart. égal de sérum frais. Solution alcaline n'ayant pas » Quinze minutes. traversé le foie. Sang normal seul. » Douze minutes. (Travail des laboratoires de Physiologie et de Chimie organique de la Faculté de médecine de Lyon.) (4) Un échantillon, provenant de la parlie du liquide ayant passé en dernier lieu et très lentement, a été gardé jusqu'au lendemain. Cet échantillon était devenu nettement anticoagulant sans cependant qu'il se fût produit ni trouble ni changement de réaction. Le vieillissement paraît pouvoir agir comme le chauffage. É SÉANCE DU 28 JANVIER 117 GRANULATIONS LEUCOCYTAIRES EN MILIEU HYPOTONIQUE, par Cu. AcBARD et E. FEUILLIÉ. Placés dans un milieu artificiel hypotonique, les globules blancs subissent une série d’altérations nucléaires et protoplasmiques sur les- quelles nous avons attiré déjà l’altention et dont les divers degrés nous ont servi à mesurer la résistance leucocytaire (1). Si l'on opère de manière à ne pas produire d’altérations trop brutales, en employant comme milieu un mélange de sérum et d’eau salée hypotonique, on peut obtenir dans les différents types de globules blancs une série de modifications morphologiques qui leur donnent quelque ressemblance avec les formes normales d’un autre type. Pour préparer le milieu artiliciel, nous mélangeons deux volumes de sérum humain ou de liquide ascitique et lrois volumes d’une solution de sel marin à 7,5 et de citrate de soude à 6 p. 100. Dans des tubes effilés nous déposons X gouttes de ce mélange et XVIII à XXIV gouttes d'eau distillée, puis nous ajoutons une fine gouttelette de sang ou de culot de centrifugation d'une sérosité contenant des leucocytes. Nous examinons ces tubes à des intervalles variés, depuis dix secondes jusqu’à dix minutes, en ajoutant en temps voulu dans chaque tube, pour fixer les éléments, une goutte de formol du commerce étendu de son volume d’eau. Nous centrifugeons et étalons sur lame. Les prépara- tions sont fixées et colorées par diverses techniques : a. Alcool-éther, une minute. Hématéine, dix minutes; éosine-orange, cinq minules. b. Alcool-éther, une minute. Éosine-orange, cinq minutes. Hématéine, vingt minutes. c. Alcool méthylique, trois minutes. Giemsa-Leishmann. d. Liquide de Dominici (1"° manière), vingt secondes. Hématéine, trois minutes. Triacide, vingt minutes. e. Liquide de Dominici (1"° manière), vingt secondes. Bleu de Unna dilué de deux volumes d’eau distillée, de vingt à treute secondes. f. Liquide de Dominici (1° manière), vingt secondes. Alun de fer à 1 p. 100, cinq à dix secondes; éosine-orange, vingt minutes; bleu de méthy- lène à 1 p. 500, cinq minutes. Cette technique nous a paru la meil- leure, surtout pour les granulations neutrophiles. Sur ces préparations, les polynucléaires présentent en assez grand nombre un noyau en masse unique, rond ou ovalaire, plus pàle qu'à (4) Ch. Achard et E. Feuillié. Sur la résistance leucocytaire. Comples rendus de la Soc. de Biologie, 28 déc. 1907, p. 795. — Ch. Achard et F. Ramond. Recherche de la résistance leucocvtaire. [hid., 16 janv. 1909, p. 110. LS SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE l’état normal. Les granulations neutrophiles peuvent persister, où bien elles s’élargissent et prennent la teinte acidophile. Les éosinophiles montrent un noyau condensé en masse unique. Quant aux lymphocytes, leur noyau garde un aspect à peu près normal. Mais leur protoplasma est plus étalé et subit une transforma- tion granuleuse : tantôt, la couche protoplasmique étant mince, le noyau n’est entouré que d’une fine couronne de granulations ; tantôl, Le proto- plasma étant plus étalé, l'élément prend l'aspect d'un myélocyte neutro- phile ou acidophile. Car ces éléments sont bourrés de granulations, qui présentent le plus souvent la réaction neutrophile et assez souvent la réaction acidophile. Beaucoup plus rarement on en voit de baso- philes. Comme, dans ces préparations, la plupart des dede tes n ‘ont qu'un 0 ou ovalaire plus ou moins pâle, il devient difficile, surtout quand il s'agit de sang, de reconnaître à quelle variété leucocytaire appartient l'élément altéré qu'on a sous les yeux. Mais on se rend compte, par les numérations, que les lymphocytes sont devenus granu- leux et que les éléments acidophiles ne sauraient tous correspondre aux éosinophiles normaux. D'ailleurs, cette difficulté d'interprétation n'existe guère lorsque l'examen porte sur les leucocytes d'un exsudat presque exclusivement polynucléaire ou Iymphocytaire. Ainsi, dans un liquide de pleurésie Iymphocytaire, il est aisé de suivre la transformation des lym- phocytes en éléments à granulations neutrophiles et acidophiles. Ces constatalions, bien entendu, ne sauraient signifier que les granu- lations leucocytaires dans l'organisme vivant se forment sous les mêmes influences (1). Mais elles montrent, du moins, qu'il existe dans les poly- nucléaires de quoi former des granulations acidophiles et qu'il y a aussi dans les lymphocytes de quoi former des granulations de diverse nature. Elles montrent aussi qu'une action physique relativement simple peut opérer des modifications morphologiques analogues à celles qui servent de base à la distinction des diverses variétés de globules blancs normaux. Peut-être trouvera-t-on là un argument en faveur de l'opinion qui tend à ne plus établir une dichotomie d’origine entre les leucacytes gra- nuleux myéloides et les leucocytes non granuleux lymphoïdes. (1) C'est même une diminution des leucocytes éosinophiles qu'a observée M'le Drzewina chez certains poissons marins vivant dans une eau progressi- vement dessalée (Comptes rendus de la Soc. de Biologie, 27 janv. 1906, t. LX, p. 167). SÉANCE DU 28 JANVIER 149 LE ROLE DES MITOCHONDRIES DANS L'ÉLIMINATION DU FER CHEZ LES RHIZOPODES ARÉNACÉS, par E. FAURÉ-FREMIET. On sait que les Foraminifères peuvent être partagés en deux grands groupes : celui qui comprend les formes dont le test, perforé ou imper- foré, est de nature minérale et sécrété par la cellule, et celui qui com- prend les formes arénacées dont le test est constitué par des grains de sable agglutinés par un ciment minéral sécrété par l'organisme. Cette distinction, purement morphologique, semble reposer sur une diffé- rence dans le « chimisme » de ces deux sortes d'organismes. En effet, les premiers ont un test presque uniquement constitué par du carbonate de chaux, tandis que le ciment qui unit les grains de sable du test chez les seconds, renferme principalement du carbonate de fer. J'ai pu véri- fier ce fait, déjà signalé par Brady, en étudiant les Foraminifères recueillis pendant les campagnes de S. A. $. le prince de Monaco. On sait que le fer et le calcium existent dans l'eau de mer en quan- tités appréciables. On sait encore que les Foraminifères calcaires ou arénacés coexistent sur les mêmes fonds, c'est-à-dire dans des milieux identiques. Il faut donc conclure que les ups fixent le fer, les autres le calcium, et que ces deux métaux sont éliminés sous forme de carbo- nates. Dans quelles régions cytoplasmiques se fait cette fixation et comment se fait l'élimination? S'il est histologiquement difficile de répondre en ce qui concerne le calcium, il n’en est plus ainsi en ce qui concerne le fer, que l’on peut facilement déceler. J'ai utilisé à ce sujet la réaction du bleu de Prusse qui donne des résultats très précis. Si l'on colore par la fuchsine acide, suivant la méthode d’Altmann, des coupes de Foraminifères arénacés, on distingue dans tout le cyto- plasma des filaments lisses ou granuleux, des bâtonnets, des grains, qui correspondent bien à des formations mitochondriales ; celles-ci, comme chez tous les Protozoaires, sont particulièrement abondantes à la péri- phérie de la cellule. Or, si l’on traite ces coupes par le ferricyanure de potassium, après avoir démasqué le fer par l'alcool chlorhydrique, on voit ces mêmes formations énergiquement colorées en bleu dans la région périphérique. Il est à remarquer que la coloration bleue n'est jamais diffuse, et reste toujours localisée sur les milochondries et les chondriochontes superficiels. On peut donc admettre que ce sont ces éléments qui fixent le fer. Si l’on examine attentivement ces préparations, on voit qu'il existe toutes les transitions entre des formations mitochondriales typiques, et des grains plus ou moins volumineux tout à fait périphériques, quel- quefois même extra-cellulaires, qui ressemblent à des grains de séecré- 190 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE tion. Or, ces grains qui présentent avec intensité la coloralion du bleu de Prusse se retrouvent à la surface ou à l'intérieur d'une pellicule chi- tineuse (*) qui forme le revêtement péricellulaire sous-arénacé. Il faut donc admettre que les mitochondries se transforment en granules deu- toplasmiques qui sont excrélés, et qui prennent part à la formation du test. Est-ce à ce moment que la destruction de ces « grains de sécré- tion » donne naissance, sous l’action de l'acide carbonique produit par le microorganisme, au carbonate de fer du tesi? Ce point reste à étu- dier. Il n’en est pas moins vrai que les mitochondries jouent un rôle direct chez les Foraminifères arénacés, dans la fixation et l'élimination du fer. Ce fait doit être rapproché des idées d’Arnold, et surtout de l’hy- pothèse émise par Regaud (1909) (1) au sujet du rôle des mitochondries. SUR QUELQUES ZLeptomonas DE MUSCIDES ET LEURS LEPTOTRYPANOSOMES, par ÉpouarD CAATTON et ANDRÉ LEGER. Comparativement à Leptomonas drosophilæ, de Prosophila confusa Stæger qui, de notre part, à fait [l'objet d’une note précédente, nous étudions des Lepiomonas parasites chez trois autres espèces de Dro- sophiles : Ÿ. plurilineata Villen., D. transversa Fall. var. phalerata Meig. et D). ampelophila Lw. (2). Ces flagellés se présentent dans chacune de ces espèces, même dans les élevages où celles-ci sont mélangées, avec des caractères morphologiques et évolutifs propres qui nous portent à les considérer comme spécifiquement distincts, opinion dont nous poursuivons actuellement la vérification expéri- mentale. Nous ne pouvons partager à leur égard le sentiment de Miss Doris Mackinnon, qui pense pouvoir identifier à Herpetomonas muscæ-domesticæ, espèce qui serait ubiquiste, une série de flagellés, parmi lesquels L. droso- philæ, rencontrés chez des diptères variés. Si les flagellés des Insectes, sous leur forme aciculée, se prêtent souvent mal, à cause de l’uniformité de leur structure, ou des variations de leur taille et de leur port, à des distinctions spécifiques, leurs leptotrypanosomes, à l’état de différenciation maxima, présentent par contre des caractères constants d'une grande valeur taxonomique. Ils sont en quelque sorte à ce point de vue, comme disent les mycologues, la forme parfaite des Leptomonas. De même, a-{-on toujours reconnu aux eutrypanosomes une morphologie beau- (1) Attribution aux « formations mitochondriales » de la fonction générale d’ « extraction et de fixation électives » exercées par les cellules vivantes sur les substances dissoutes dans le milieu ambiant. Comptes rendus de la Soc. de Biologie, t. LXVE. (2) Nous devons ces déterminations à M. le D' Villeneuve, de Rambouillet, - que nous avons le plaisir de remercier ici. La première espèce était nouvelle. SÉANCE DU 28 JANVIER 121 coup plus fixe qu'aux formes crithidiennes qui leur correspondent. Ce n’est pas, on va le voir, qu'une élude quelque peu attentive des aciculés ne per- mette de les différencier. Chez D. plurilineata, les Levtomonas (fig. a, b) sont de forme courte (15 à 20 p sur 2 y), trapue, arrondie aux deux extrémités, l'antérieure un peu plus grosse que la postérieure. Le noyau est médian, le blépharoplaste sphé- rique, volumineux de 0 & 7 de diamètre. Dans plus de la moitié des mouches, on trouve les leptotrypanosomes (e, f) qui correspondent à ces aciculés, avec toutes les formes intermédiaires cc, d). Le corps est plus ondulé que celui des leptotrypanosomes de D. confusa, et son extrémité antérieure reste arrondie. Le noyau et le blépharoplaste rétrogradent simultanément, le pre- mier moins vite que le second, qui cependant n'arrive à dépasser le noyau 2 que tout près de l’extrémité postérieure (d, e). Le blépharoplaste y est nette- ment pariétal ; le noyau est en avant de lui, mais à son contact. Le flagelle parcourt le corps parallèlement à son bord, sans ondulations propres bien marquées, et se prolonge par une partie libre de 6 à 8 u capitée à son extrémité. Comme chez D. confusa, coexistant ou non avec les leptotrypanosomes, on trouve des piriformes, à blépharoplaste postéro-terminal, mais à flagelle non capité. Ici encore, nous nous demandons si ce ne sont point là les leptotrypa- nosomes d’un autre Leptomonas avec d'autant plus de raisons que nous trou- vons, accompagnant ces piriformes, des aciculés différant des précédents par leur forme grêle (g) et d'où proviennent manifestement les piriformes (h, i,7,k). L'existence de Leptomonas ne présentant dans leur cycle que ces seuls piriformes renforce encore cette hypothèse. Un exemple de ce genre nous est fourni par les Leptomonas de Drosophila phalerata Meig. Ils ne diffèrent point à l’état aciculé ({, m), ni à l’état piri- forme {n, 0, p), des aciculés grêles et des piriformes de D. plurilineata. Il se pourrait qu'ils appartinssent à une même espèce, évoluant à l’état pur chez D. phalerata , en mélange avec une autre chez D. plurilineata. 199 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE Drosophila ampelophila Lw. est parasitée par un Leptomonas (x, y) qui se dis- tingue nettement des précédents, à tel point qu'on reconnaît toujours les rares individus égarés chez les autres Drosophiles, parmi les formes propres à celles-ci. Le corps, de grande taille, mesure jusqu’à 25 & de long sur 24 de large, est arrondi en avant, progressivement effilé et aigu en arrière. Le blépharoplaste bacilliforme est orienté longitudinalement ou très oblique- ment. La racine flagellaire épaisse ne l’atteint pas. Nous ne connaissons chez cette espèce, ni leptotrypanosomes, ni piriformes. Le stade le plus avancé de la rétrogradation du blépharoplaste a été figuré en z. Nous joignons à ces observations, celle isolée d'une mouche ayant l'allure de la mouche domestique, capturée dans notre laboratoire, disséquée sur-le- champ, et restée par conséquent indéterminée. Son intestin moyen était le siège d’une infection dense: par un Leptomonas lrapu (q, r), de 16 à 20 x de long sur 2 y de large, arrondi postérieurement, effilé antérieurement, à très volumineux blépharoplaste sphérique de 1 2 de diamètre. Les leptotrypa- nosomes de cette espèce (s, {, u, v, w), qui égalaient en nombre les aciculés, sont fortement ondulés, à extrémité postérieure recourbée en un bec qu'occupe entièrement le blépharoplaste tout à fait terminal. Le noyau est peu en avant de lui, et une partie de sa substance est abandonnée sur son parcours sous forme de chromidies, durant sa rétrogradation. Le flagelle, sans ondulations propres à l’intérieur du corps, est capité à son extrémité libre. Dans toutes ces mouches, nous avons observé des grégariniens à blépharo- plaste antérieur au noyau et tapissant le rectum. Ces observations montrent que l'existence de formes trypanosomes dans le cycle des Leptomonas des insectes n’est pas l'apanage des espèces très spécialisées étudiées par Roubaud, Zeptomonas mirabilis et L. mesnili, des Muscides du Congo, mais qu’elles se rencontrent dans le cycle d'espèces à morphologie banale. Le eyele évolutif des Trypa- nosomides des insectes, de’ ceux des Muscides tout au moins, apparaît ainsi d'une complexité plus élevée que ne le laissent supposer les travaux les plus récents sur ces organismes (1), (/nstitut Pasteur, laboratoire de M, le professeur Mesnil.) ETUDE BACTÉRIOLOGIQUE D'UN CAS D'APPENDICITE VERMINEUSE, par M. Romanoviren. Nous avons eu dernièrement l’occasion de faire des recherches bacté- riologiques dans plusieurs cas d'appendicite Vermineuse dont un est particulièrement intéressant, par ce qu'il nous permet d'apporter une (1) Patton, Porter, Mackinnon, SÉANCE DU 28 JANVIER 193 = - ——_——_1 preuve nouvelle et irréfutable du rôle joué par leshelminthes, et en par- ticulier par L’oxyure, dans l’étiologie d’un certain nombrede cas de cette maladie. H s’agit d’un appendice, envoyé par le D' Walther au laboratoire de M. Weinberg. Voici quelques renseignements cliniques dus à l’obligeance de M. Haller, interne du service : Enfant G. V., âgée de treize ans et demi, opérée par M. Walther dans son service de la Pitié, le 25 novembre 1910, d’une appen- dicite. A toujours souffert dans le ventre du côté droit sans pouyoir préciser le début de ses douleurs. Vomissements survenant irrégulièrement et prin- cipalement après le repas du matin. Le 16 septembre 1910, a fait une crise douloureuse plus intense, sans température. Repos au lit pendant quinze jours ; glace, régime hydrique. L'appendice enlevé, long de 12 centimètres, est régulièrement tuméfié et congestionné. On trouve dans le méso deux ganglions hypertrophiés dont l’un atteint le volume d’un gros pois. A l'ouverture de l’appendiee, on trouve dans son canal un liquide sanguiuolent et une douzaine d’oxyures dont . quelques-uns sont fixés sur la paroi de l'organe. La muqueuse est conges- tionnée et présente des lésions hémorragiques au niveau même de la fixation des parasites. Les coupes transversales de l’appendice montrent que ces lésions envahissent en certains points toute l'épaisseur de la sous-muqueuse. Examen bactériologique. — 1° IL à été trouvé sur frottis de contenu sangui- nolent de l’appendice : staphylocoque, perfringens, entérocoque, bacillus bifidus, des bacilles ne prenant pas le Gram et des bâtonnets très fins prenant le Gram. Les frottis de ganglions péri-appendiculaires montrent la présence de per- fringens et de bacilles ne prenant pas le Gram. 20 L’ensemencement du contenu de l’appendice a donné : des cultures de bacillus bifidus présentant tous les caractères qui lui ont été assignés par Tissier ; des colonies de perfringens, de bacterium coli, d'entérocoque et enfin des cultures de bacille ne prenant pas le Gram. Ce dernier microbe dont l'étude n’est pas encore terminée présente des caractères suivants : mesure — 0,5 — 1,24 sur 0,3 ; ne prend pas le Gram; immobile, ne coagule pas le lait, ne liquéfie pas la gélatine, donne un peu d'indol, ne donne pas de gaz, forme une pellicule à peine perceptible sur bouillon et sur l’eau de conden- sation de pomme de terre, anaérobie facultatif ; rathogène pour le cobaye. 3° A l'examen histologique des coupes de l’appendice passantau niveau de la fixation desoxyures, on trouve des lésions considérables. La muqueuse est ulcé- rée; l’infiltration inflammatoire qu’on trouve autour du parasiteenvahitles cou- ches profondes pour arriver jusque dans la région sous-péritonéale. On y recon- naît la plupart des microbes isolés de la cavité appendiculaire, y compris le bacillus bifidus. Ce dernier est également rencontré dans le tissu conjonctif sous-péritonéal. Quelques unités de bacillus perfringens sont trouvées dans l’intérieur des capillaires sanguins. Les coupes des ganglions péri-appendi- culaires montrent un grand nombre de b, perfringens et de bacilles ne prenant pas le Gram. L'observation que nous rapportons a un double intérêt. Les observa- tions d'appendicite où le rôle étiologique de l’oxyure serait vraiment 124 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE démonstratif sont encore très peu nombreuses (Gali-Vallerio, Weinberg, Brumpt et Lécène). Notre cas complera certainement parmi les plus démonstratifs. De plus, la présence de b. bifidus dans l’appendice pathologique et surtout dans la paroi même de cet organe mérite une mention spéciale. On sait en effet que jusqu’à présent ce microbe n’a été trouvé, malgré de nombreuses recherches, que dans l'appendice sain (Zuber et Veillon) (4). D'autre part, il est actuellement admis que l'équilibre de la flore intes- tinale est dû à des microbes d'action comparable à celle du b. bifidus et des bacilles lactiques. Cependant, dans le cas présent, le rôle protec- teur du b. bifidus introduit dans la paroi de l’appendice par l’oxyure était impuissant à neutraliser l’action nocive d’autres microbes inoculés en même temps que lui. (Travail du laboratoire de M. Weinberg à l'Institut Pasteur.) PROCÉDÉ DES VACCINATIONS SUBINTRANTES DE BESREDKA, APPLIQUÉ À L'ANAPHYLAXIE LACTIQUE, par L. CRUVEILHIER. De nombreuses études ont établi que le procédé des petites doses injectées à titre préventif décrit par M. Besredka (2), n’est pas seulement applicable à la vaccination du cobaye, mais aussi à celle du lapin, de la chèvre, du bœuf, du cheval, du chien (3). Cette méthode de vaccination s'adresserait aussi bien à l’anaphylaxie active qu'à l’anaphylaxie passive, et elle pourrait être réalisée par la voie sous-cutanée comme par les voies péritonéale, cérébrale, rachidienne, veineuse et, dans quelques cas, par les voies buccale et rectale. Elle mettrait enfin à l'abri des accidents ana- phylactiques quelle que soit la voie par laquelle on les provoque (4). Nous avons pensé qu'il élait intéressant de rechercher si ce procédé des vaccinations subintrantes s’appliquait aussi nettement qu'à l’ana- phylaxie provoquée par le sérum, les globules rouges et blancs, la con- (4). Notons en passant que Rach et Reuss (Centralb'att f. Bakt., originale, vol. 50, 1909, p. 169) ont isolé le b. bifidus du rein, de la vessie et de la rate d'un garcon de deux ans, mort de cystite et de pyélonéphrite. Dans ce cas, le b. bifidus était associé à un b. paricoli. Les auteurs considèrent que ces deux microbes ont causé la maladie en question. (2) Comptes rendus de la Soc. de Biologie, t. LXVI, p. 125; t. LX VII, p. 266, et Comptes rendus de l’Ac. des Sciences, t. CL, p. 1456. (3) Comptes rendus de la Soc. de Biol., 24 juillet 1909, 2 juillet et 22 avril 49140. (4) Annales de l'Inst. Pasteur; 1909, p. 175: 1910, p. 643, 879. 4 SÉANCE DU 28 JANVIER 195 gesline et les microbes à l'anaphylaxie lactique, qu'il est facile de mettre en évidence, ainsi que l’a montré M. Besredka particulièrement chez le cobaye (1). À Les cobayes que nous avons employés pesaientenviron 250 grammes. Nous les avons divisés en deux lots, dont l’un comprenait des cobayes sensibilisés activement et l’autre des cobayes sensibilisés passivement vis-à-vis du lait chauffé une demi-heure à 56 degrés ; Les premiers rece- vaient dans le péritoine 1 centimètre cube de ce lait, qui, quinze jours après celte intervention, à la dose de 1/8 de centimètre cube en injection intracérébrale et en injection intraveineuse à la dose de 1/20 de centi- mètre cube, était susceptible de provoquer la mort chez ces animaux. La dose mortelle étant ainsi établie, nous avons soumis les cobayes sensi bilisés à des injections de petites doses de lait. Un de nos cobayes n° 67 recevait dans la veine jugulaire une demi-dose mortelle, soil 1/40 de centimètre cube. Dix minutes après cette première injection, l’animal supportait 1/20 de centimètre cube de lait, puis, trois mi- nutes après, 1/2 centimètre cube, soit 10 doses mortelles, et enfin trois mi- nutes encore après, une injection de 30 doses mortelles restait absolument inoffensive. Un autre cobaye, n° 59, ayant reçu 1/2 centimètre cube de lait chauffé une demi-heure à 56 degrés dilué dans 5 centimètres cubes d'eau physiologique, n'a présenté aucun symptôme d’anaphylaxie quand, deux heures après, on l’a éprouvé par la voie cérébrale. Il en a été de même quand on a éprouvé par la voie veineuse les cobayes n°° 51, 63, 49 et 64. Le premier de ces animaux avait reçu quatre heures et demie avant l'épreuve 1 centimètre cube de lait, tandis que le second avait reçu par la voie cérébrale une demi-dose mortelle. Le n° 49 avait reçu dans le rectum 4 centimètres cubes d'alcool à 30 degrés une heure avant que d’être éprouvé, et le cobaye n° 64 avait reçu successivement un demi-centimèêtre cube de lait, puis une heure après et deux heures avant que d’être-éprouvé, 5 centimètres cubes dans le péritoine. Les cobayes n°° 53 et 49 ont été éprouvés par la voie cérébrale, l’un dix mi- nutes après une injection d’une demi-dose mortelle de lait dans le cerveau et le second après avoir reçu une heure au préalable par le rectum # centimètres cubes d’alcool à 30 degrés. - Dans une seconde série d'expériences pour créer chez nos cobayes l’'anaphylaxie passive vis-à-vis du lait, nous avons injecté à chacun d'eux dans le péritoine 2 centimètres cubes de sérum provenant d’un lapin ayant recu pendant trois jours successivement par la voie veineuse puis, une semaine après, par la voie péritonéale, 5, 10 et 20 centimètres cubes de lait chauffé une demi-heure à 56 degrés. Les cobayes ainsi préparés avaient acquis un degré de sensibilisation (4) Comptes rendus de la Soc. de Biologie, 24 juillet 1909, 2 et 16 juillet 1910 et Annales de l’Inst. Pasteur, 1909, p. 166 et 1910, p. 643, 126 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE tel, que vingt-quatre heures après on pouvait provoquer la mort en leur injectant dans le cerveau 1/% de centimètre cube de lait ou 1/10 de cen- mètre cube seulement par la voie veineuse. Nous avons tenté de vacciner ces cobayes comme les précédents, au moyen du procédé des petites doses injectées à titre préventif. Un de nos cobayes, n° 6, recevait dans la veine jugulaire une demi-dose mortelle, soit 1/20 de centimètre cube de lait. Dix minutes après, le même cobaye supportait 1/10 de centimètre cube, puis 1/2 centimètre cube trois mi- nutes après, et enfin, au bout de trois nouvelles minutes, on pouvait lui injecter par la voie veineuse ! centimètre cube et demi sans provoquer aucun phéno- mène anaphylactique. Un autre cobaye, n° 10, recevait dans le péritoine 1/2 centimètre cube de lait. Il pouvait recevoir impunément deux heures après dans le péritoine 5 centimètres cubes de lait, et par la voie veineuse au bout d'une heure 1/10 de centimètre cube, puis cinq minutes après 1/2 centimètre cube, puis 1 centi- mètre cube et demi trois minutes après celte dernière intervention. Le cobaye n° 11 recevait comme le précédent dans le péritoine 1/2 centi- mètre cube de lait, puis deux heures après 3 centimètres cubes. Une heure après, il ne présentait aucun phénomène anaphylactique à la suite d’une iajection intracérébrale de 1/4 de centimètre cube de lait. Les cobayes n°° 3 et # ont pu résister à l'injection d’une dose mortelle par la voie veineuse et par le cerveau dix minutes après une injection intracérébrale préalable de 1/16 de centimètre cube de lait. . Nous avons recherché enfin s’il était possible de déceler dans le sérum du lapin qui nous a servi pour ces expériences des précipitines pour le lait. Or, nous avons observé une précipitation nette dans Îles tubes qui contenaient, mêlé à 1 centimètre cube de lait, 14/1000 de centi- mètre cube du sérum de lapin, tandis que ce phénomène ne s'observait pas dans les tubes lémoins, où on avait remplacé le sérum du lapin préparé par du sérum de lapin neuf. Ces faits expérimentaux nous autorisent, pensons-nous, à conclure non seulement que, comme le prévoyait M. Besredka (1), le procédé des petites doses injectées à titre préventif semble s’appliquer aux diverses manifestations de l’anaphylaxie, mais aussi et surtout que pour les diverses intoxicalions d'origine alimentaire rapprochées de l’anaphy- laxie par le P' Richet, et en particulier pour ce qui concerne l’intoxica- tion par le lait, on est en droit d'attendre beaucoup de l’antianaphy- laxie. (Travail du laboratoire de M, Roux.) (1) Annales de l'Inst. Pasteur, 1910, p. 886. nn hé SÉANCE DU 28 JANVIER 127 SUR LA MORPHOLOGIE DU PNEUMOCOQUE, par CH. TrucHE et M?° Gosser. Le pneumocoque est un microbe polymorphe, plus polymorphe qu'on ne le pense en général. À vrai dire, sa forme caractéristique —diplocoque lancéolé — demeure encore la plus fréquente, mais elle peut céder la place à d’autres aspects qui rendent le diagnostic purement histologique très ardu, voire impossible. On se placera alors, bien entendu, dans les con- ditions où la forme Lype a le plus de chances de réapparaitre (cultures en bouillon-ascite, infection de la souris et examen de ses humeurs, etc., etc., etc.) et on fera appel, concurremment, aux autres critères (solu- bililé dans la bile, fewmentalion de l’inuline, mode d’action in vivo, ete.) susceptibles de dissiper toute erreur. Le diplocoque de Talamon-Fränkel peut devenir méconnaissable parce qu'il se raccourcit, s'allonge ou affecte une apparence monstrueuse. Envisageons brièvement ces trois cas, notamment le second. 1° Lorsque le pneumocoque se raccourcit, 1l tend vers une forme ronde, symétrique, et, comme il s'agence alors volontiers en chaïinettes, l'aspect devient tout à fait strepltococcique. On peut soupçonner qu'il s’agit de pneumocoque si les cocci, teintéspar un colorant faible, n'offrent pas de bandes claires médianes (perpendiculaires à l’axe de la chaïînette) — si les chaînettes sont courtes ou, dans le cas contraire, anguleuses — si les individus n'affectent ni un contour parfaitement régulier ni un volume sensiblement constant. Mais il faut avouer que le diagnostic reste souvent incertain. 2 Lorsque le pneumocoque s’allonge, il tend vers une forme bacillaire toujours assez courte: et à contours médiocrement définis. Cette brièveté relative et ce manque de rigidité et de symétrie lui sont communs avec le bacille diphtérique court. Si l’on ne trouve pas de: formes lancéolées coexistantes ou si celles-ci sont déjà aberrantes, l'identité devient com- plète et l'erreur ne saurait être évitée. On sera sans doute surpris de lire que le microbe de Talamon-Fränkel peut être confondu avec le bacille diphtérique court; c'est cependant la pure vérité et le cas se présente de temps en temps. Voici, à cet égard, un exemple typique : Üne malade, à laquelle le D' Gosset avait enlevé un rein, présente, trois ans après, des symptômes suspects du côté de l’autre. On examine l'urine, dont le sédiment pyoïde, peu abondant, est ensemencé en totalité sur gélose-ascite. Colonies fines, mais plus opaques que celles du pneumocoque. Au microscope, aspect de bacille diphtérique court (diagnostic confirmé par plusieurs per- sonries compétentes). On repique les colonies dans les deux milieux suivants : 1° eau peptonisée à 2 p. 100, salée à 0,5 p. 100 et glucosée à 0,2 p. 100 ; 2° même inilieu + 1/3 d’ascite. Dans le milieu 1, formes bacillaires, dans le milieu ?, 128 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE formes lancéolées. Ces différences se sont maintenues pendant quelque temps, puis les formes caractéristiques ont reparu dans le milieu 1, de plus en plus nombreuses et finalement dominantes. A l’origine, le microbe tuait la souris (à dose un peu forte, il est vrai) et, dans les humeurs des ani- maux infectés, on retrouvait les formes lancéolées classiques; la virulence n’a pas tardé à fléchir, puis à disparaître. A l’origine, solubilité (médiocre) dans la bile, fermentation de l’inuline, culture également rapide à 37° et à 15°. (On reviendra, ultérieurement, sur ce pneumocoque assez curieux.) 3° La forme bacillaire est incontestablement en rapport avec des con- ditions ambiantes défavorables au pneumocoque. De telles influences peuvent aussi, dans certains cas, provoquer l’apparition de formes mons- lrueuses, telles que ces boules énormes et bourgeonnantes que l’on ren- contre souvent dans l’exsudat périlonéal des cobayes infectés. Inverse- ment, les formes courtes, mentionnées au débul de cette note, coexistent toujours avec une croissance très rapide, in vivo comme in vitro. RÉACTION DES SYPHILITIQUES AUX INJECTIONS SOUS-CUTANÉES DE TUBERCULINE, par J. NicoLas, M. FAVRE, À. AUGAGNEUR et L. CHARLET. Dans de précédentes publications, deux d’entre nous ont démontré qu'il étail impossible de se baser sur l’examen histologique pur pour trancher un diagnostic hésitant entre la nature tuberculeuse et la nature syphilitique de certaines lésions cutanées et muqueuses, les lésions syphilitiques nodulaires tertiaires et même secondaires s’accompagnant, 21 fois sur 25 cas examinés par nous jusqu'à présent, de formations tuberculoïdes (cellules géantes, cellules épithélioïdes, follicules de Küster), absolument typiques et à tous égards identiques à celles déve- loppées dans les lésions luberculeuses les plus avérées (1). Des recherches plus récentes ont montré à trois d’entre nous que ni (4) 3. Nicolas et M. Favre. Contribution à l’histologie pathologique des syphilides tertiaires cutanées (cellules géantes et follicules syphilitiques). Annales des maladies véncriennes, juin 1907. — Cellules géantes et follicules syphilitiques dans les syphilides tertiaires cutanées et muqueuses. Ces forma- tions permettent-elles de distinguer avec certitude la tuberculose de la syphilis ? Province médicale, 21 décembre 1907. — Histologie et histogenèse d’un nodule syphilitique cutané. Rôle de la phlébite dans son développement. Soc. méd. des Hôpitaux de Lyon, ? mars 1909. J. Nicolas, M. Favre et Ch. Laurent. Syphilis scrofuloide cutanée, ganglion- naire et ostéo-articulaire (Contribution à l'étude du diagnostic différentiel entre syphilis et tuberculose). Province médicale, 3 décembre 1910, LE HSE : SÉANCE DU 28 JANVIER 129 la cuti-réaction de von Pirket, ni l’intradermo-réaction de Ch. Mantoux à la tuberculine ne pouvaient servir davantage à distinguer la tuberculose de la syphilis, les syphilitiques cliniquement indemnes de loute lare tuberculeuse présentant ces réactions d’une façon à peu près aussi fréquente et aussi intense que les tuberculeux avérés (1). Devant ces résultats, nous avons été entrainés à rechercher si les syphilitiques ne présenteraient pas aussi à la suite de l'injection sous- cutanée d’une faible close de tuberculine des réactions hyperthermiques identiques à celles que l’on considérait jusqu à présent comme révéla- trices de la tuberculose. Dans ce but, nous avons soumis onze syphilitiques, primaires, secondaires, tertiaires et quaternaires à l'injection sous-cutanée de 1/10 de milligramme de tuberculine préparée pour le diagnostic par l’Institut Pasteur de Paris, dilué dans 1 centimètre cube de sérum physiologique. Voici les résultats observés en rappelant que le thermomètre doit indiquer une température rectale dépassant 385 dans les heures qui suivent l'injection pour que la réaction soit positive. 0 Syphilitique primaire sans tuberculose . . . . . : . . . . . . . 3709 20 Syphilitique secondaire sans tuberculose . . . . . . . . . . . . 4007 3° — = SANSÉTUPDÉRCUIOSE EN AE En R2 000 40 —- = SAN SMLURERCUlOSE ARR NE DO O0IS 59 — —- SANSMUDETCUOS ER AR EE EU 00 60 — = SANSAIUNETCULOSE ES MN CRE 02 003 9019 1e — =. Sans AUDELCUOSE PEAR E EVENE PE 0e 008 80 — = sans tuberculose . D TRS S 00 go — — avec tuberculose pulmonaire - AO dB UD 109 Syphilitique tertiaire et quaternaire sans tuberculose. . . . . . 3909 WHoSvphilitiquestertamessansMuPerCuLOSe EEE END 3 000 La conclusion qui découle sans hésitation possible de ces observa- tions, à moins d'admettre que presque tous les syphilitiques en évolu- tion de leur maladie à l'exception des primaires ne soient des tubercu- leux latents, c’est que les syphilitiques à infeclion généralisée récente ou ancienne, en phase d'évolulion, réagissent d'une façon à peu près cons- tante (une seule exceplion sur 10 cas) par une élévation thermique consi- dérable à l'injection sous-cutanée de tuberculine, tout aussi bien que les -Luberculeux et qu'il faut se garder de tabler sur l'existence de celte réaction thermique pour rattacher à la tuberculose des lésions qui peuvent d'après cela tout aussi bien dépendre de lasyphilis. Ces derniers faits, déjà vus chez les syphilitiques secondo-tertiaires par Straus et Pierre Teissier en 1893 (2), n’ont malheureusement pas à (4) J. Nicolas, M. Favre et L. Charlet. Réaction des syphilitiques à la tuber- culine Soc. méd. des Hôpitaux de Paris, 11 mars 1910. (2) Straus et Teissier. De l'emploi de la tuberculine comme cuit révéla- teur de la syphilis. Congrès de la Tuberculose, 1893, p. 125. Brozocie. Compres RENDUuS. — 1911. T. LXX. 10 130 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE celte époque retenu l'attention du corps médical et des savants autant qu'ils le méritaient. (Clinique des maladies cutanées et vénériennes de l'A ntiquaille de Lyon.) SUR LA NORPHOLOGIE ET LA DIVISION DE Bodo caudatus (Dus.) STEIN par À. ALEXEIEFF. Ce flagellé, fréquent dans les infusions, se reconnait facilement à l'aplatissement considérable que présente son corps. Ce dernier, de forme assez variable, mesure de 8 à 18 y de longueur sur 4 à 8 y de lar- geur. Des deux flagelles, celui qui est dirigé en arrière, est un peu plus long que celui qui se dirige en avant (fig. 1). Le noyau sphérique pos- sède un caryosome volumineux; la membrane nucléaire est nette, et dans l’espace nucléaire il y a de la chromatine périphérique (fig. 2) sous forme de petits grains moins sidérophiles que le caryosome (ce qui lient surtout à l'absence de plastine dans ces grains). Une vacuole pulsatile est située près de l'extrémité antérieure du côté du bord qui est généralement concave ou au moins aplati. À la base des flagelles se trouve un corps ovoïde qui présente les réactions colorantes de la chro- matine. Il se colore très bien par l’hématoxyline de Delafield, l’héma- téine et même par le vert de méthyle acétique considéré comme l’un des meilleurs colorants électifs de la chromatine. Ce corps est très sidéro- phile, beaucoup plus sidéropliile que le caryosome du noyau, ce qui indique probablement la richesse de ce corps en plastine. Tout autour de ce corps il existe une auréole claire qui ne paraît pas être limitée extérieurement par une membrane (1). En ce qui concerne la division, je ne m'occuperai iei que de la division nucléaire et de la division du « kinetonucleus »: celui-ci se divise tantôt avant, tantôt après le noyau. La division nucléaire s'effectue suivant deux modes différents. 1° Premier mode. — La chromatine périphérique disposée en fins granules augmente aux dépens du caryosome ; s'étant très développée et ramassée sur (1) Klebs (1893), qui a entrevu et figuré ce corps, suppose qu'il s'agissait là de glycogène ; Prowazek (19903), qui l’a appelé Geisselsäckchen, le compare au blépharoplaste des Trypanoplasmes; Dangeard (1910), tantôt le confond avec la vacuole contractile, tantôt l'interprète comme une « Monade ingérée par le rostre »; Hartmann et Chagas (1910) le considèrent comme un second royau lhinetonuclcus). ! PONT PRE = SÉANCE DU 28 JANVIER 131 D RP RE D UE VOLE RL CCR PAIE AR un substratum achromatique, elle vient occuper le milieu du noyau après avoir refoulé excentriquement le caryosome; celui-ci devenu plus petit prend une forme d’abord vaguement polygonale (fig. 3), puis celle d’un crois- sant (fig. #). La chromatine extra-caryosomienne se divise par étirement (fig. # et 5); parfois, avant de se diviser elle se dispose en fuseau (fig. 6) au milieu duquel se place le caryosome souvent fragmenté. La substance carye- somienne peut se présenter sous la forme de deux masses allongées (fig. 7) qui se divisent par étranglement. Pendant l’anaphase, l'ensemble revêt un aspect tout à fait caractéristique (fig. 8) : à chacun des deux pôles se trouve un amas formé principalement par la chromatine exira-caryosomienne ; entre ces deux pseudo-corps polaires, on voit les deux moitiés du caryosome ayant souvent à ce moment la forme de coins. Dans chaque noyau-fils, le earyosome s'accroitra aux dépens de la chromatine extracaryosomienne redevenue périphérique (fig. 9). Ce mode de division n’est pas sans rappeler, par l'accélération de fa division de la « chromatine périphérique », l'haplomitose de certains Eugléniens. 20 Deuxième mode. — Le caryosome s’étire et se divise par étranglement en deux masses qui le plus souvent se fragmentent en six ou huit grains (fig. 10). C’est la chromatine périphérique qui forme la plaque équatoriale. La division est une promitose Lypique tout à fait comparable à celle des Amibes du groupe limaz. Dans les préparations, les individus présentant ce deuxième mode de division sont plus rares que ceux qui se divisent suivant la première modalité. Division du kinetonucleus. — Le « kinetonucleus » devient chromatique surtout à la périphérie, où l'on voit des grains plus ou-moins bien indivi- dualisés. La division paraît s'effectuer très rapidement par étirement. Dans chaque kinetonucleus-fils on peut souvent compter six ou huit grains chro- _matiques. Il ne m'a été donné que deux fois d'observer des aspects qui pour- raient être interprétés comme la division d’un élément nucléaire complet. 132 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE Daus un cas, les deux kinetonuclei-fils venaient de se séparer et l’un d’eux pré- sentait une calotte de chromatine peu sidérophile. Sur la figure 11, on voit que chaque corps sidérophile (qui représenterait le caryosome du kinetonucleus) est inclus en grande partie dans une vésicule à membrane très nette (cette membrane est plus épaisse que celle des noyaux « principaux »); il y a de la chromatine (relativement peu sidérophile parce que exempte de plastine) répartie sur un reticulum assez peu distinct. (Laboratoire d'anatomie comparée à la Sorbonne.) SUR LE ROLE DES ÉLECTROLYTES DANS LA SACCHARIFICATION DE L'AMIDON PAR LES AMYLASES SALIVAIRE ET PANCRÉATIQUE, par MARCEL LISBONNE. J'ai montré dans une communication antérieure (1) : 4° que la salive dialy-- sée était rigoureusement inactive sur l’amidon purifié suivant la technique de MM. Fernbach et Wolff; 2 qu'on lui rendait une partie de son pouvoir diastasique par adjonction de quantités infimes de phosphates secondaires, de carbonates alcalins ou encore de sels organiques neutres à la phénolphta- léine mais légèrement alcalins au méthylorange; 3° que ces divers sels agis- saient tous en restituant à l'amidon sa réaction amphotère primitive dont l'avait privé son mode de préparation. Comme on le voit, malgré les apparences, il ue s’agit nullement dans ce cas d'activation d’une diastase inactive par des électrolytes mais plutôt de la substitution d'une réaction de milieu favorable (réaction amphotère en l’es- pèce) à une réaction inhibitrice au plus haut point (neutralité au méthvl- orange (2). Par contre, en se plaçant dans les conditions expérimentales suivantes on peut mettre en évidence l'influence activante vraie de certains sels Si, à des mélanges de salive dialysée et d'amidon déminéralisé on ajoute en même temps PO‘HNa’ et NaCI par exemple, on constate une augmen- tation considérable du pouvoir diastasique. Pour des proportions favo- rables de PO‘HNa° et de NaCl, la quantité de maltose formée dans un temps donné peut être trente fois supérieure à celle produite sous l'in- fluence du phosphate seul. Les divers chlorures alcalins et alcalino-terreux — surtout NaCl et CaCÏ° — les bromures,iodures, sont doués delamême propriété activante (1) Comptes rendus de la Soc. de Biologie, t. LXX, 1911, p. 62. (2) L’amylase du malt se comporte exactement de la manière inverse, comme l’a montré M. Fernbach, la neutralité au méthylorange réalisant la réaction de milieu la plus favorable à l’action de cette diastase. SÉANCE DU 28 JANVIER 153 lorsqu'on les fait agir en présence soit de phosphates bibasiques, soit des sels que j'ai signalés antérieurement. Ces expériences, dont j'interpréterai plus loin les résultats, je les ai répé- tées avec l’amylase du suc pancréatique de chien dialysé. L'action de cette diastase sur l’amidon de Fernbach et Wolff était d'autant plus intéressante - à étudier que l'on sait, depuis les travaux de Bierry, Henriet Giaja, que, dia- lysée, cette amylase est déjà inactive sur l’amidon ordinaire. - Les faits que j'ai observés peuvent se résumer succinctement de la facon suivante : 1° Le suc pancréatique dialysé est rigoureusement inactif sur l’ami- don purifié de Fernbach el Wolff. 2 Les divers électrolytes signalés par Bierry, Henri et Giaja comme doués au plus haut degré de la propriété activante en sont strictement dépourvus dans ces conditions (chlorures, bromures). 3° Les sels dont j'ai montré l'influence activante sur les mélanges de salive et d'amidon (phosphates, oxalates, citrales, etc.) sont, eux aussi, dénués de toute action. 4° Le mélange en proportions convenables de deux électrolytes pris chacun dans une de ces deux catégories de sels est au contraire doué de propriétés activantes considérables. Ces résultats, quelque peu différents en apparence de ceux que j'ai signa- lés avec la ptyaline, sont au contraire en parfaite concordance avec eux par leur interprétation. Les conclusions qu’on en peut tirer doivent précisément leur netteté plus grande au fait que l’amylase pancréatique dialysée est déjà inactive sur l’amidon ordinaire. On voit en effet que cette diastase purifiée par la dialyse ne saurait en aucun cas exercer la moindre action hydrolysante sur un amidon neutre au méthyl- orange c'est-à-dire sur un amilon ne contenant plus que des phosphates primaires et qu'il est de toute nécessité de restituer à la matière amylacée sa réaction amphotère, c'est-à-dire des phosphates secondaires (même en quan- tités extraordinairement minimes) pour la rendre sensible à l’action de l’enzyme. Cette condition seule ne suffit pas. Il faut encore que le milieu Rene certains électrolytes neutres — dont le NaCl et CaC/E sont les prototypes — à qui semble échoir le rôle de conditionner l’état physique de la diastase. On comprend dès lors aisément que lés phosphates secondaires et les sels à action analogues puissent à eux seuls restituer . à la salive dialysée une partie de son action alors qu'ils restent inefficaces sur l’amylase pancréatique, si l’on se rappelle que la salive dialysée est encore active sur l’amidon ordinaire tan- dis que l’amylase pancréatique est inactive dans ces conditions. En résumé, en faisant agir les amylases salivaire et pancréatique dia- Iysées sur l’amidon de Fernbach et Wolff, on arrive à dissocier mieux qu'on ne l'avait fait jusqu'ici les actions multiples qu’exercent sur 4134 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE \ l’amylolyse les électrolyles qui accompagnent aussi bien les diastases que la substance amylacée à transformer. Parmi ces sels, les uns doi- vent vraisemblablement agir sur l’état phy | 2 y» | 0.02 48 » 1.6 005112 SITES | DR) | 4 » | 0.04 126 »| 20 » 0.5 3012875 SL 471 8 » 0.08 > 150 »| 46 » 1 >» 3.9 |10 « 91051258 16% *|F0 16 75 « 2 » 4» [13 » 82% | 7.9 320» | 0.32: >| | 4 » 4.92 |15 » HNOMES AO NTIC 48 0 48 | 8 » 4,4 118 5 oo 3.8 [10 5 90 6% » 0.64 16 » 4.71 |30 » 4 » [16 » SO » | 0.80 32 » _&.6 |18 » 4.2 120 « 96 : » | 0.96 48 « 4.5 | 9» 90 &.& |14 » [30 » 1142 » | 1.142 64 » L.& | 8.5 28 & 2 | 6» | 6.5 128" » 11.28 80 « L4 | 8» 20 | &» | 4.5 | 4.7 14% ,» | 1.44 co 5 96 » 4318» 49 3.8 | 4.4 | 4.6 160 » | 1.60 112 « AL5 285 18 |> 150 «| 3 8 | 4.3 | 4.5 118 » | 176 » | 1.76 128 » 4851298 1293 80 »] 3.8 | 4.2 | 4.4 |16 » | 192 » | 1.92 144 » 5.2 |10 » 27 85 «} 4» | 4.8 | 4.5 |18 » | 224 » | 2.94 160 » ADI D) 34 90 »1 4.9 | 4.4 | 4.5 1921 » | 956 » | 2.56 176 » 5.8-113 » 45 100 » | 4.3 | 4.5 | 4.6 196 » | 288 » | 2.88 | 192 » 6 » |15 » 60 130 » À 4.4 | 4.6 | 4.8 138 » | 320 » | 3.20 1 » » » » » » » » 352 » 23H52 | | | TEMPS NÉCESSAIRE A LA COAGULATION, A #0 DEGRÉS, DE D C.C. LAIT BOUILLI CONTENANT 10 MOL. MILLIGR. CaCl? PAR LITRE, EMPRESURÉ B AVEC 0 c. c. 20 35 MAINTENU PRÉALABLEMENT | HEURE A 40 DEGRÉS AVEC LES DOSES CROISSANTES DE CdCl? SUIVANTES, CE QUI DONNE AU LAIT LA TENEUR CI-DESSOUS EN CHLORURE DE CADMIUM. Mol. milhgr. B 0! 0:25! 0.50 42» 020) LH alES re MO mA 32S5 264 MOSEE) CaCI? en ES 2.5 Minutes. . . . . .110| 10 »| 10 » [10.50 111 » 110.50 | 9 » F7 » | 5 » |-3.50 Le Lait.| 0! 0.01! 0.02 | 0.04 | 0.08 | 0.16 | 0.32 | 0.64 (1) Coagulation saline sans présure. élec. ajou. à 10 c.c. emp. 7e D 2 CENTIÈMES DE CENT. CUBES Br de CENTIMÈTRES CUBES EMPOIS D'AMIDON A à P. A00 NÉCESSAIRES POUR RÉDUIRE 6 C. C. LIQUEUR FEHLING FERROCYANURÉE APRÈS ACTION, À 40 DEGRÉS, PENDANT LES TEMPS SUIVANTS, DE DOSES CROISSANTES DE ZE CONTENANT, PAR LITRE, LE NOMBRE DE MOLÉCULES MILLIGRAMMES CdCl CI-DESSOUS : = 64 32 64 M. M. Cdcl2 ainsi M. M. Caci2 M. M. Caci2 ainsi ainsi introduites 1h. [24 h:148 | introduites | 1h. |21 h.| 488. introduites | 1 h.|24 h.|48 h. dans 1 litre d dans 1 litre dans 1 litre empois. empois. cmpois. 0.064 0.032 0 064 80 »|70 » 0.128 0 064 | 0.0128 70 »]62 » 0.32 2 F Æ 0.128 Pa Ang re a 0.032 D 60 »|55 » 0.64 0.32 \ 0 0614 50 »|44 » 1.28 0.64 4 | 0 128 ‘: 90 »| 29 »|26 » 2.56 > 150[> 150[> 150 1.23 > 1501> 140/[> 150 0.256 24 »| 11 »}10 » 5.12 32 10.3 10 2.56 15 15 11.5 0 512 pet 3.4] 3.1 10.24 5.5 39 3.8: 5.12 4.3 43 4.1 1.021 30 2.6] 2.4 SÉANCE DU 17 JANVIER LA blables ne s’observent pas avec d’autres diastases, et nous avons _- abordé tout d’abord les ferments amylolytiques. us Nous nous sommes adressé à deux amylases très actives que nous avons découvertes accompagnant deux présures appartenant aux types extrêmes (Figuier et Broussonetia). L'examen des tableaux ci-joints montre : 1° Que pour des doses non massives d'amylase, le chlorure de cadmium est retardateur à dose infime et empêchant à dose faible et moyenne. L'action saccharifiante des deux diastases reprend dès que la dose de sel devient assez élevée, pour augmeuter progressivement avec la teneur en CdCl jusqu'à ce que celle-ci atteigne une certaine limite après laquelle l’action sacchari- fiante diminue de nouveau: 2° Que la phase empêchante du sel commence plus tard et finit plus tôt dans le cas du Broussonetia que dans celui du Figuier ; 3° Que pour des doses massives d'amylase, la phase empêchante dis- paraît complètement avec le Broussonetia et la courbe du phénomène se rapproche beaucoup alors de celle de la caséification du lait cadmié, par la présure correspondante ; 4° Que l’action saccharifiante de l’amylase augmente plus rapidement que l’action empêchante du sel, quand on élève dans les mêmes pro- portions la teneur, en ces deux agents, de l'empois d'amidon ; 5° Que l'effet retardateur et empêchant des doses faibles et moyennes de CdCF est dû à une action de ce sel, non sur la diastase, mais sur l’'empois d’amidon, qui devient plus résistant. IL. — SELS DE ZINC, par CG. GERBER. Bien que, pour des raisons faciles à saisir, nous nous soyons astreint à prendre pour type de sel de chaque métal le chlorure, nous avons dû faire exception dans le cas du zinc, étant donné la formation d’oxy- - chlorure insoluble dans les solutions étendues de ZnCF. x Sulfate de zinc. — L'examen du tableau montre que ZnSO' se com- porte comme GdGl°, mais que son action retardatrice est bien moins prononcée : 142 RÉUNION BIOLOGIQUE DE MARSEILLE CENTIMÈTRES CUBES EMPOIS D'AMIDON A 5 P. 100 NÉCESSAIRES POUR RÉDUIRE 6 C. C. LIQ. FERLING FERROCYAN. APRÈS ACTION, A 400, PENDANT LES TEMPS il : SUIVANTS, DE 100 DES LIQUIDES AMYLOLYTIQUES CI-DESSOUS EN PRÉSENCE DE DOSES CROISSANTES DE SELS DE ZINC AJOUTÉS PRÉALABLEMFNI DANS : RE He NE © A = L'empois d'amidon. Le liquide amylolytique. Le mé- = & lange est maintenu 1 heure à 40° RES avant d'être ajouté à l’empois B © d’amidon. Rae ZnCE Zns0* D NN æ) RE ae tr ER EE EE M. m. ZnS0° = & B B B F B B F par litre de : ; 6 5 5 25 1 25 25 ER N B À 6h 1h 22h 1190 sh 22h41 0|28€h PE CnporS: 0 » 3.2 3.5| 6.2 D « 3.3 | 11 » 340 0.00 0 .0006 9.7 | 3.4 0.016 3.1 3-31%1:5.8 D 32315 3:5 0.95 0 0025 6.3 | 3.6 0.032 3 » 32310451 5 5 San 115 3.6 0.5 0.005 GES ASS 0.062 279 3.4|. 5.8 Ty» 3.4 | 11 » 3.8 1 0.01 8» | 4» 0.125 3 » 3291920 T» 065 > BMLES 0.02 9 »-| 4.8 0.25 3 » 3.9 6» 8 » 3.8 | 12.» 9 » y 0.04 10 » | 4.6 0.5 3.1 3:60) 16:27%#1075 4» 15125 6.5 8 » 0.08 11521855 A0 3.2 3.1| 6.8 | 14» 4,5 | 14» 9.5 16 » 0.16 9.7 | 4.4 Do 3.4 3.91-.29.81/-80:%» 5.5 | 18 » | 13 » 32 » 0.32 DIR Sr 4 Sd 4.4] 15 » | 90 » 7.6: | 30 » | 22 » 48 » 0.48 5 » | 3.2 8 » 4.3 5.6| 23 >. | 9 » | 24.5 | 45 » 64 » 0.64 ET | 3» 16 » 5.2 8 »|] 48 » 40.5 | 17.5 | 90 » 80 » 0.80 5e» | 8:8 32- » 1.2 16 »[120 » 40 » | 17 » | 80 » 96 » 0.96 5.1.1#3:6 48 » RE 29 » 40 » | 47 » | 70 » 119725 1.12 6.311368 64 » 12 » 28 » 40 » | 17 » | 62 » 128 » 1.28 7.5 | 4.3 80 » 19 » 99 » 40 » | 47 » | 56 » 14% » 1.44 8.1 | 4.3 96 » 30 » 45 » \ 10 » | 17 » | 51 » 160 » 1.60 10.1 | 4.6 112 » 48 » 70 »| ia 9.5 | 14.5 | 48 » 176 » 1.76 11521052 128 » 80 »| 100 »)® 9 » | 13 » | 43 » 192 » 1,92 1355 444 » 12150 »12>150 » 8.5 | 11.5 | 38 » 224 » 2:94 15.2 | 6 » 160 » ; 7.5 | 10 5 | 32 » 256 » 2.56 17» | 7 176» ASS L, 6.8 9.5 | 27 » 288 » 2.88 20 » | 4.9 192 » | 6 » 8 5 | 22 » 320 » 3.20 29 » | 8.5 | » » » 392. » 3.52 25 51,9» ( | ( | CENTIMÈTRES CUBES EMPOIS D'AMIDON À 5 P. 100 conTENANT 10 mor. MILLtGR. ZnSO° NÉCESSAIRES POUR RÉDUIRE 6 CENT. CUBES LIQUEUR FEHBLING FERROCYAN. APRÈS ACTION, l B A 400, PENDANT DEUX HEURES, DE 00 DU LIQUIDE AMYLOLYTIQUE —— MAINTENU PRÉALABLE- 25 MENT L'HEURE À 400 AVEC DES DOSES CROISSANTES DE ZnSOf. EN B ; pe nee REC QE ot Mol. milligr. 5 0 « 0 » 195 » 250 :» 379 » 200 » 150 » | 1000 » Znpo empois. 0 » 10 » 10 » 10 » 10» | 410» 10 » 49 » Centimètres cubes . . 6.1 125 22 » 90 » 19 » 19 » 20 » 19 » TEMPS NÉCESSAIRE A LA COAGULATION, A 400, DE 5 CENT. CUBES LAIT BOUILLI CONTE- NANT 10 MOL. MILLIGR. CaC PAR LITRE, EMPRÉSURÉ AVEC 0 C. c. 20 — MAINTENU PRÉA- 25 LABLEMENT l HEURE A 409 AVEG LES DOSES CROISSANTES DE ZnS0# SUEVANRES TS GE QUI DONNS AU LAIT LA TENEUR CI-DESSOUS EN SULFATE DE ZINC. Mol. mill.( B — ORDIP 0 25 00 50 ME RO NE NES MO M9 IS D HI2S ZnS0* en ) ©. à Pen à Res à DE Laït.| O »| O.01| 0.02! O0.04| 0.08] 0.16| 0.32] 0.64 119281097506) Ninubes tire" 9501050 0500 0195019825 9 » 8 » 6.501 er (1) (1) Coagulation saline sans présure. \ SÉANCE DU 17 JANVIER 113 1° Si, même avec des doses faibles d’amylase, il ne nous a pas été possible, pour les deux types étudiés, de mettre en évidence le carac- tère empêchant du Zinc, néanmoins, comme pour le Cadmium, l'influence retardatrice de ce métal est beaucoup plus forte avec le Figuier qu'avec le Broussonetia, et, pour les deux sortes d’amylase, la phase retarda- trice due aux doses faibles et moyennes est suivie d’une phase accélé- ratrice relative due aux doses fortes. 2 L'effet retardateur est dû uniquement à une action du sulfate de zinc sur l’amidon qui devient plus résistant. Après une heure de contact à 40 degrés, avec mille molécules milligrammes de ce sel, la diastase s’est trouvée aussi active et même un peu plus active vis-à-vis d'un empois d’amidon contenant 10 molécules milligrammes de ZnS0° que la diastase maintenue pendant le mème temps en contact avec de l’eau distillée. - Chlorure de zinc. — ZnCl, comme ZnS0* et CdC!, est relardateur à faibles doses et plus retardateur pour F que pour B; mais ce sel devient empêchant aux doses moyennes et conserve ce caractère aux doses élevées où ZnS0* et CdCF ne s'opposent plus à la saccharification. Il est probable que la disparition de la phase accélératrice relative soit liée à la transformalion partielle du chlorure de zinc soluble en oxychlorure insoluble, capable d’entrainer la diastase. \ ILE. SELS MERCURIQUES ET ARGENTIQUES, par C. GERBER. La dose empêchante, déjà extrêmement faible dans le cas de quantités non massives de diastase, quand on ajoute le sel directement à l’'amidon (HgCE 3 milligrammes et AgNO° 2 milligrammes par litre d'empois), devient d’une petitesse invraisemblable surtout pour les sels de mer- eure, quand les électrolytes sont mis d'abord en contact avec la diastase (HgCÉ 0 milligr. 06, AgNO° 0 milligr. 2 par litre d'empois d'amidon). Les sels mercuriques et argentiques agissent donc non seulement sur l’em- pois d’amidon, mais encore sur la diastase, et en cela ils diffèrent des sels de cadmium et de zinc. La fixation de ces électrolytes par la diastase est assez forte pour résister à la dialyse qui, par suite, relève très peu le pouvoir Saccharifiant du mélange amylolytique. MILLIGR. AgNOS par litre empois. MOL. © OOOOOCO© [=] Ü2 CS CENTIMÈTRES CUBES ONCE: TEMPS SUIVANTS, DE =— DANT: LES 100 DES LIQUIDES AMYLOLYTIQUES CI-DESSOUS : > maintenu préalablement 1 h. 25 à 40° avec des doses crois- à santes de AgNO* : B B B B F F 9 25 25 25 { 4 M. M. AgNO5 Sache) Ash ah he | O6 zen dl De HEeilS B — JEmpois|1 h.}4 h.|24 h. 42] 3» 1325 4.8 3 5.6 4.5|| 0» |0.0f000110.5| 6 | 3 » 3.21> 150 »l 120 » 90 » 6.3 4.8&[| 0.016 |0.00016140 »| 12 | 4.2 3:5 > 150 » 8.8 6 »|| 0.031 |0.00031 | 3511200 DES 40 » 22 »|| 0.062 |[0.00062 9 » 5 » > 150 »|| 0.125 |0 0 ES 02507 13 » ù 0.5 0. DAV a œ 1» 0 >150 » Ée a Op OS | 4 | 07 ee 8 0. 16 0. | EMPOIS D'AMIDON B EMPRÉSURÉ AVEC 0 €. c. 20 5 MAINTENU PRÉALABLEMENT ! HEURE A A0 DEGRÉS, AVEC LES DOSES CROISSANIES DE AgNO® SUIVANTES, CE QUI DONNE AU LAIT LA TENEUR CI-DESSOUS EN NITRATE D'AR- A 5 P. (0, NÉCESSAIRES FOUR RÉDUIRE LIQUEUR FEHLING FERROCYANURÉE, APRÈS ACTION A A0 DEGRÉS, PEN- GENT : Mol. Minutes fetes Etrats D 2 milligr. De O0» AgNO3 en ES Lait 0 » MES DE CENT. CUBE » } CENTIÉ B 2) lectr., ajoutés à 10 c. c. emp. = 6 ) de CENTIMÈIRES CUBES DANT LES TEMPS LITRE, LE NOMBRE DE MOLÉCULES MILLIGRAMMES ASNO° CI-DESSOUS : 10 AgNOS. Mol. mil. AgNO3 ainsi mises dans 1 litre empois. ROOOCOSOCO Læ) = ainsi mises dans 1 litre 0.016 0.062 0.00062 | 0.0025 12.33 12.33 EMPOIS D’AMIDON A D P. 100, NÉCESSAIRES POUR RÉDUIRE 6 C. C. LIQUEUR FEHLING FERROCYANURÉE APRÈS ACTION A-_40 DEGRÉS, PEN- SUIVANTS, 0.20 AgNOS. Moléc. milligr. AgNOS empois. 0.0002 0.0004 É æ 0 où 120 0.002 65 0.00% CES 0.008 de 0.016 (RE 0.032 | 90 -01 VOS TEMPS NÉCESSAIRE À LA COAGULATION, A 40 DEGRÉS, DE 5 LAIT BOUILLI CONTENANT 10 -MOL. .25 .38 B DE DOSES CROISSANTES DE 5 CXC: MILLIGR. CaNO$ PAR LITRE 17%) D) 4 » 8 » 116 » 0.04 0.08 | 0.16 | 0.32 | 0.64 19-33-1492-932% 118 A 16 EDS DES) CONTENANT, PAR 25 0.10 AgNOë. Molée. milligr. AgNO3 I ÿ Mme À ainsi mises I DATE = dans 1 litre é empois. 0.0001 ; co 80 » 0.0002 224 DEN Ro) 0.0005 90 »| 35 » 0.001 70 «| 22 » 0.002 a 19.5| 41 5 0.004 6 » 4.8 0.008 4:5|°3:6 0.016 ; 5.5 CENTIMÈTRES CUBES EMPOIS D'AMIDON A 5 P. 100 NÉCESSAIRES POUR RÉDUIRE G CENT. CUBES LIQUEUR FEHLING FERROCYANURÉE APRÈS ACTION, A #0 DEGRÉS, PENDANT LES TEMPS SUIVANTS, LE [où DES LIQUIDES AMYLOLYTIQUES CI-DESSOUS : DE Ep % TE 5 B Se 5 mairtenu préalablement 1 h. LC) Le $ = à 40° avec des doses crois- us santes de HgCL : SE B B B L F He) E 5 2 25 25 95 1 il NÉ Me Heci © ar htre de : = 24 h ih. 4h oùth. | 24h. | ah. ||P CR. PS Ê E isfi b.14 h.124 | 5 Empois 1.14 h.124 h. EE Re —— ——— er 0 2.9 Al 5 3 » SL 4.310 « 0 » 10.1| 5.6| 3.1 0. 3.14 [> 150 » 59 40 ».6 1.6|| 0.016 |[0.00016! \ 60 0.0 CAE) > 150 120 » Ton 5.3l| 0.031 |0.00931 0. 329 > 150 » 8.6 6.5|| 0.062 |0.00062 0. 4 » | > 190 »|| 0 125 [0.001925 0. 4.8 | \ 0.25 |0.0025 0.0: CHE QE à 0.5 |0.005 }æ ÿc 0. Se > co co : 4 » 0.01 oo 0. 15 » E _ 2 » |0.02 (0 0 » \ i» [0.04 0. 2 | 8 » 0.08 | } | 16 » |0.16 | | l | | TEMPS NÉCESSAIRE A LA COAGULATION, A 40 DECRÉS, DE 5 C. C. {| LAIT BOUILLI CONTENANT 10 MOL. miLziGR. CaCl? PAR LITRE B | EMPRÉSURÉ AVEC 0 €. c. 20 5e MAINTENU PRÉALABLEMENT À HEURE 29 A 40 DEGRÉS, AVEC LES DOSES CROISSANTES :DE HgCI? SUIVANTES, | CE QUI DONNE AU LAIT LA TENEUR CI-DESSOUS EN BICHLORUHE DE | MERCURE : Mol. milligr. _ 0 0.016 0.062 0.25 1 » 2%, 4 » Sen "165 m2 29 Hg CV en rit | o » 0.00062 | 0.0025 0.01 0.041 0.08 | 0.16 | 0.32 | 0.64! Minutes . , . . | 8.50 | 8.50 8.50 9 » 9.50/10 » | 10.50 | 11 » [513.50 CENTIMÈTRES CUBES EMPOIS D'AMIDON A à P. 100 NÉCESSAIRES POUR RÉOUIRE 6 €, C. DE LIQUEUR FEHLING FERROCYANURÉE, APRÈS ACTION, A 4Ü DEGRÉS, PENDANT :] } + LES TEMPS SUIVANTS, DE DOSES CROISSANTES DE 23 CONTENANT, PAR LITRE, LE C, CMP. CUBE NOMBRE DE MOLÉCULES MILLIGRAMMES HgCl ci-nEssous : CENT. 0,00 HeCI£. 0,10 HgCI2. 4 CENTIÈME DE B lectr. ajoutés à 10 c. ! — 6 J D: de Biococre. Coupres RENDUS. — 1911. T. LXX. Mol. Millier. HgCI2 ainsi introduites RATE dans 1 litre empois, en 0.00 ee 0.00 > 150 » 0.00 26 » 0.00 HET 0.00 6.7 0.00 4 » 0 00 3 » 0.00 2.5 Mol. Millicr. Hg CI? 24 h. [48 h ainsi introduites, 1h 7h22 dans 1 litre empois. : | 19 » [15 » 0.0001 8.5 | 5.8 00002 ) SIA S EI 0.0005 ? SN ET El 0.001 ee 2,9 | 2.8 0.002 | DPI O2E6) 0.004 50 DNSRIROEZ 0.008 120 23 VS 0.016 | 2% 9 1 OU UT C1 L 146 RÉUNION BIOLOGIQUE DE MARSEILLE PRÉSENCE D'UN FERMENT GLYCOLYTIQUE DANS LE LIQUIDE D’ASC'TE, par HENRY DÉEL. Au cours de recherches entreprises dans le laboratoire de M. Rousla- croix, chef du laboratoire des cliniques, au sujet des ferments glycoly- tiques qui pourraient être contenus dans les sérosités organiques, nous avons eu l’occasion d'étudier un liquide d’ascite provenant d’une ‘cirrhose atrophique du foie. - On sait que ce liquide présente une composition assez voisine de celle du sérum sanguin, au point de vue des albumines et du résidu see. Il contient, en outre, une assez forte proportion de glucose, environ de 0 gr. 15 à 0 gr. 33 pour 100 dans les cas de cirrhose atrophique. En abandonnant le liquide à lui-même pendant quelque temps, et en recherchant ensuite la présence d’un sucre réducteur, nous avons observé d’abord sa complète disparition, même au moyen d’une liqueur de Fehling très étendue, après avoir eu soin de déféquer la liqueur pour éviter toute réduclion étrangère. Il importe de remarquer que l'on observe un phénomène inverse dans certaines sérosités ayant séjourné longtemps dans l'organisme. Boy-Teissier et Rouslacroix ont, en effet, observé en 1902 (1) que la sérosité des œdèmes chroniques et anciens, s'enrichit en glucose et s’appauvrit en chlorure de sodium. Pour expliquer la disparition progressive du glucose dans le liquide d’ascite abandonné à lui-même à l'abri de toute contamination micro- bienne, nous avons admis l'existence d’un ferment glycolytique dans ce liquide, et, nous pensons démontrer ce fait de la manière suivante: Du liquide d’ascite a été recueilli aseptiquement dans des tubes, et des quantités égales de ce liquide, 1 centimètre cube (sans aucun autre traitement préalable, pour éviter tout précipité susceptibie de fixer et d'entraîner le ferment), ont été mises en contact avec des solutions égales et titrées de glucose. D’autres tubes ont été ensemencés de la même manière, puis soumis vingt minutes à l’ébullition. Nous avons obtenu les résultats suivants : GLUCOSE RESTANT CR RE JUPE ARR. tube + liquide tube + liquide à 37 degrés. après ébullition. 1 témoin. 9.35 p. 100 9.35 p. 100 - 2 1 heure. 8.06: — _ 3 24 heures. (RHONE — k PA ie Care — 5 62 — 5.95 — — G CEE 5 » — se (1) Boy-Teissier et Rouslacroix. Presse médicale, 27 septembre 1902. La du Lahigii shit ES MEYE RS li F AE Vu Ne Lo tt: dise LS EVE ? Ft LA AE ; RARES dr SÉANCE DU À11 JANVIER 147 Ces résultats semblent bien indiquer la présence d'un ferment soluble dans la liqueur. La Nous avons toujours opéré en milieu légèrement alcalin (alcalinité normale du liquide d’ascite) et en présence de 0 cm'02 de toluène par tube, pour éviter les fermentations bactériennes. Tous les dosages ont été faits à la liqueur de Fehling titrée à 0 gr. 05 de glucose pur par cen- timètre cube. Nous nous proposons dans. un prochain travail d'étudier les condi- tions optima d'activité de ce ferment, ainsi que son mode général. d'action. (Travail du laboratoire des cliniques, à l'Hôtel-Dieu.) SUR LE PRÉCIPITO-DIAGNOSTIC DE LA MORVE. ACTION PRÉCIPITANTE DU SÉRUM DES CHEVAUX MALLÉINÉS, par S. Costa et A. Fayer. Miessner, en Allemagne, et après lui Panisset, en France, ont décrit un procédé aussi simple que pratique pour le diagnostic de la morve chez le cheval. Il consiste dans la mise en présence, par superposilion -ou mélange, du sérum de cheval malade avec une dilution au 1/19 de malléine de l'Institut Pasteur; et il a pour effet de mettre en évidence, par l'apparition d'un anneau albumineux ou d'un trouble généralisé, les - précipitines spécifiques qui se produisent dans le sérum des chevaux morveux. Mais, ni Miessner, à ce quil nous a semblé, à la lecture de son mémoire (1), ni Panisset, dans sa note à la Société de Biologie (2), n’ont signalé une cause d'erreur cependant importante dans une technique de ce genre. C’est que leur procédé révèle tout aussi bien les précipitines dues à la malléination que celles produites par l'infection morveuse. Nous eroyons qu'il est utile, en raison surtout de l'emploi presque banal de la malléine comme révélateur de la morve, d'appeler l’atten- tion sur ce point. L'injection de malléine au cheval provoque le développement de précipilines faciles à révéler, par la mise en contact du sérum de l'animal injecté et de la malléine diluée au 1/10. Nous avons employé la méthode de Miessner et Panisset avec le sérum _ (4) Centralbl. f. Baker., 1. Origin., t. LI, 24 juillet 1909, pp. 185-189. (2) Comptes rendus de la Soc. de Biologie, n° 3, 28 janvier 1910, p. 132. 148 À RÉUNION BIOLOGIQUE DE MARSEILLE d'un cheval porteur, depuis plusieurs mois, d’un ganglion sous-glos- sien suspect, et qui avait été malléiné, sans réaction aucune d’ailleurs, les 1° août el 2 décembre 1910 et le 5 janvier 1911 ; nous avons obtenu par le mélange du sérum avec la malléine, huit jours après la dernière malléinisation, un précipité lrès abondant, non seulement: avec du sérum pur, mais même avec un sérum dilué au 1/4. D'autre part, le sérum des deux chevaux voisins du précédent, exempts de tout symptôme clinique, et malléinisés le 2 décembre, éga- lement sans réactions, nous a donné, quarante jours après, par le mélange avec [a malléine,un trouble très léger à la dilution au 1/4, plus manifeste au 1/2, ou à l’état pur. La même recherche, pratiquée sur des sujets sains (1), ou même - malléinés depuis plusieurs mois, ne nous a donné aucun précipité. Nous avons pensé que les résultats obtenus avec les trois premiers chevaux, dont deux d’ailleurs n'avaient été malléinés que par mesure de prophylaxie, pouvaient être mis sur le compte de l'injection de mal- léine, et non sur celui d’une morve latente. En effet l'injection expérimentale de malléine à des chevaux absolu- ment sains provoque le développement, dans le sang, de précipitines appréciables déjà, vingt-quatre heures après, par la méthode de Miessner et Panisset, à la condition d'employer du sérum non dilué. Les précipitines sont plus faciles à mettre en évidence les jours suivants et se manifestent encore un mois après l'injection. Chez les chevaux qui ont recu plusieurs injections successives de malléine, même à des dates très éloignées, le précipité observé est plus abondant et plus net. En somme il résulle de ces constatations que la malléine provoque, tout comme la maladie naturelle ou expérimentale, le développement de précipitines dans le sérum, et que le précipito-diagnostic ne peut avoir, ce nous semble, de valeur, quand il est positif, que s’il a été pra- tiqué avec du sérum de chevaux non préalablement malléinés. (Laboratoire de bactériologie du XV° corps d'armée. Marseille.) (4) M. A. Vanney a toutefois signalé l’action précipitante du sérum de cecr- tains chevaux sains. Comptes rendus de la Soc. de Biol., 29 avril 14910, p. 700. (49) 149 RÉUNION BIOLOGIQUE DE NANCY SÉANCE DU 17 JANVIER 1911 SOMMAIRE Durour {M.) : Remarques sur la Ga !Enmoxo) : Observation sur reproduction photographique des l'hibernation des spores dans les couleurs par la méthode des pig- DOUTAEON SEE NE EE RAI 32 RENE Le lo bio op da tp PEL No 49 Lasseur (Px.) : Le Bacillus chloro- Durour (M.) : Sur la spirale de J. raphis. Influence du fer sur la pro- PTate aura eee eee AR 51 | duction de la chlororaphine . ... 5% Présidence de M. Garnier. PROCÈS-VERBAL DE LA SÉANCE DU 21 NOVEMBRE 1910. L'ordre du jour appelle l'élection de deux vice-présidents et d’un secrétaire général. MM. Hecur (de la Faculté des Sciences) et Guizcoz (de la Faculté de Médecine) sont élus vice-présidents à la majorité des membres présents. M. R. Cor est élu secrétaire général à la majorité des membres présents. REMARQUES SUR LA REPRODUCTION PHOTOGRAPHIQUE DES COULEURS PAR LA MÉTHODE DES PIGMENTS, par M. Durour. Grâce à la photographie des couleurs, on conserve l’image de certains aspects physiologiques et pathologiques. Il est donc intéressant pour des biologistes de savoir à quoi s’en tenir sur la fidélité des couleurs obtenues avec les plaques autochromes Lumière, les plaques omnico- lores Jougla, les plaques dioptichromes Dufay, etc... La reproduction des couleurs n'est pas exacte; elle est d'autant plus défectueuse que la couleur à reproduire est plus simple (1). Toute couleur présente le même aspect qu’une certaine couleur spec- (1) Bouasse. Cours de Physique, t. UT; Optique, p. 230. 150 RÉUNION BIOLOGIQUE DE NANCY (50) trale plus ou moins mélangée de blanc, autrement dit moins ou plus saturée (1). Comment les plaques émployées peuvent-elles rendre lin- tensilé, la saturation et le {on des couleurs? Pour l'intensité, il n’y a qu'à rappeler les remarques faites par Helmholtz au sujet de la peinture (2). En ce qui concerne la saturation, imaginons un triangle de Maxwell, aux (rois sommets duquel se trouvent placées les trois couleurs fonda- mentales rouge, vert et bleu, qui forment l'écran trichrome de la plaque. Toutes les couleurs que nous pourrons obtenir par le mélange de ces couleurs fondamentales sont représentées par des points situés à l’in- térieur du triangle (3). Les couleurs plus saturées, qui sont représentées par des points extérieurs au lriangle, ne pourront être obtenues par le mélange de nos couleurs fondamentales. La plaque ne pourra donc nous donner que des couleurs plus ou moins lavées de blanc : la satu- ration des couleurs reproduites dépend du choix des trois couleurs fon- dameñtales. La façon dont le {on de chaque couleur est reproduit dépend des trois couleurs fondamentales, et du verre jaune placé près de l'objectif pen- dant la pose, car les pouvoirs absorbants de ce verre jaune et de l'écran trichrome règlent la proportion de lumière qui arrive à la couche sen- sible. Le résultat dépend encore du temps de pose et de la manière dont le développement est conduit. Pour voir comment le ton des couleurs simples est rendu, il suffit de photographier un spectre : la plupart des plaques donnent comme image du spectre trois bandes colorées en rouge, en vert et en bleu, séparées par des intervalles obseurs. Dans les premières plaques du commerce, ces intervalles élaïent assez larges ; l'effort des fabricants est parvenu à les rétrécir, et ces bandes obscures sont très réduites dans les plaques dioptichromes. Les couleurs simples, qui correspondent à ces bandes sombres du spectre, ne sont pas reproduites du tout. Les bandes claires présentent un ton assez uni- (1) Encyclopédie française d'ophtalmologie, t. HI, p. 993 (Article de Sulzer). (2) Helmholtz. Optisches über Malerei. Trad. française, t. XXVI de la Biblio- thèque scientifique internationale. Principes scientifiques des Beaux-Arts, par Brücke et Helmholtz, p. 187. (3) Les expériences de Helmholtz ont montré que toute couleur simple ou composée pouvait être envisagée comme une fonction linéaire de trois cou- leurs simples A, B, C. Si on part de ce fait d'expérience, la théorie des subs- ütutions linéaires montre facilement que toute couleur simple ou composée peut être envisagée comme une fonction linéaire de trois couleurs composées quelconques P, Q, R, pourvu que les coefficients qui définissent ces couleurs fondamentales P, Q, R en fonction des couleurs simples A, B, G ne satisfas- sent pas à une certaine relation. Seulement, pour les couleurs situées à l’ex- térieur du triangle P,Q,R, certains coefficients seraient négatifs: on ne pourrait donc pas obtenir ces couleurs en mélangeant P, Q, R. (51) SÉANCE DU #7 JANVIER 151 forme, et les couleurs simples qui leur correspondent ne sont pas ren- dues très fidèlement. Mais des couleurs composées ayant même ton que ces couleurs spectrales simples peuvent être reproduites d'une facon assez exacte. Il est à retenir que deux couleurs de même ton, mais de compositions différentes, sont reproduites de facons différentes, et que, inversement, un même aspect de la plaque peut correspondre à deux teintes de l’objet assez différentes pour notre œil : la correspondance entre les couleurs de l’objet et les couleurs de l'image n’est pas uni- voque, et c’est là une critique assez grave. Les résultats obtenus ne peuvent donc avoir de prétention à l’exacti- tude. Pourtant, ils nous satisfont pratiquement, et cela tient à diverses raisons. D'abord, les couleurs des objets qui nous entourent sont pour la plupart-des couleurs de composition complexe; ensuite, les fabricants cherchent des colorants qui donnent des épreuves convenables, et enfin notre œil n’est pas trop exigeant. Les peintres, eux non plus, ne représentent pas toujours les couleurs avec exactitude : ils font une interprétation. L'interprétation que réalisent les plaques en couleurs est inexacte par essence, mais donne cependant des résultats très remarquables. SUR LA SPIRALE DE J. PLATEAU, par M. Durour. J. Plateau (1) a indiqué une curieuseillusion d'optique : si on trace sur un disque une spirale d'Archimède, et si on fait tourner le disque avec une vitesse d'environ sept tours par seconde, on voit la spirale rentrer ou sortir suivant le sens dans lequel tourne le disque; on a l'impression de cercles qui se dirigent vers le centre ou qui en émergent. Si, après avoir regardé pendant quelque temps, une minute par exemple, la spirale en mouvement, on tourne les yeux vers un objet fixe, cet objet semble se dilater ou se rapetisser, se rapprocher ou s'éloigner, selon que la spirale paraissait rentrer ou sortir. C'est, comme le dit Nuel (2), « une vraie image négative de mouvement ». Comme la sensation de mouvement est de sens contraire pour le haut et pour le bas du disque, elle ne peut résulter d’un mouvement de direction des yeux. - Le phénomène se produit tout aussi bien si, comme le fait E. Hering, on emploie une développante du cercle plus facile à tracer, ou si, comme je l'ai essayé moi-même, on dessine sur le disque une développante de carré (limaçon ionique, tonische Schnecke) se composant tout simple- ment d’arcs de cercles raccordés. (1) J. Plateau. Poggendorffs Annalen, LXXX, p. 287. (2)- Nuel. La Vision, Paris, 1904, p. 278. 2 152 RÉUNION BIOLOGIQUE DE NANCY (52) J. Plateau a fait remarquer que ce phénomène est analogue à celui qu'on observe quand on est en voiture, et qu’on regarde par la portière les objets extérieurs : si la voiture s'arrête, les objets de la route sem- blent se mouvoir en sens inverse. De même, quand on a regardé pendant quelque temps des goultes d’eau tomber à peu près régulièrement, au voisinage d'une cascade, par exemple, et qu'on tourne les yeux vers des objets fixes, on croit voir ces objets se déplacer en sens inverse du mouvement des gouttes qu'on regardait auparavant. Avec le concours éclairé et obligeant de mon ami, M. L. Verain, chef de travaux à la Faculté des Sciences, j'ai disposé sur une courroie de transmission une série de bandes blanches et noires régulièrement espacées. La vitesse de rotation du moteur était telle qu'il passait environ dix bandes par seconde. Dans ces conditions l’image négative de mouvement se produisait d’une façon bien manifeste, comme ont pu le conslater avec moi diverses personnes du laboratoire de l'Institut électro-technique de Nancy, où se faisait l'expérience (1). L’illusion se produit si on observe avec un seul œil, l’autre œil restant fermé, la spirale de Plateau animée d’un mouvement de rotation ou les bandes animées d’un mouvement de translation. L'illusion se produit aussi, quoique d’une facon un peu moins frappante, si, ayant observé le mouvement de rotation de la spirale, ou le mouvement de translation des bandes avec un œil seulement, le se- cond œil étant couvert, on ferme l'œil qui était ouvert, et on découvre l’autre pour regarder des objets fixes. Pour ce phénomène Dune physiologique, les deux yeux sont done solidaires. J'ai essayé de regarder avec un œil la spirale ou les bandes en mou- vement, en regardant avec l’autre œil des objets fixes, ce qui est très facile à faire à l'aide d’un miroir placé devant un des yeux. L’antago- nisme des champs visuels m'a paru encore plus gênant que quand je _regarde avec les deux yeux des objets différents, mais fixes, et je n'ai pas encore pu de ce côté faire de constatations bien nettes. OBSERVATION SUR L'HIBERNATION DES SPORES DANS LES BOURGEONS, par EDMoxD Gain. Si l’on connaissait avec précision les voies d'infection des plantes cultivées, au retour de la végétation de printemps, ilseraitsouvent plus (1) L'emploi d'une courroie de transmission est très commode pour obtenir un mouvement de translation, et j'y ai recours actuellement pour dattes expériences. (53) SÉANCE BU 17 JANVIER 15e facile d’entraver le développement de certains parasites en réalisant des traitements d'assainissement pendant l'hiver. On connaît de nombreuses spores où œufs d'hiver qui d’après la notion générale passent l'hiver dans des situations abritées. On suppose surtout que les débris provenant des parties caduques, à chute autom- nale, sont, avec le sol, et les anfractuosités des écorces. les principaux abris qui hospitalisent ies spores de résistance. M. Authelin, président de la Société Lorraine d'Ampélographie, eut l'idée de nous apporter vers le 15 décembre des rameaux arrachés à trois vignes d’Essey-les-Nancy. Ce vignoble a été particulièrement éprouvé en 1910 parles maladies parasitaires, et il pouvait ètre utile d'examiner quels sont les parasites qui, au printemps prochain, sont susceptibles d'entrer en jeu défavorablement. L'examen micrographique des bourgeons nous a révélé la présence d'une flore cryptogamique exceptionnellement très variée. A côté de plusieurs types de levures, abritées dans les bourgeons, on (rouvait, dans une préparation provenant de trois bourgeons d'un même rameau, une dizaine de types de spores de la taille minimum des cellules adultes de levures. Parmi ces spores (1) nettement distinctes spécifiquement, les unes étaient didymes, d’autres à 4 cloisons : certaines arquées et du type Fusarium, d’autres arrondies ou ovoïdes; il y en avait de hyalines et d’autres brunes. Sans culture spéciale, on peut donc affirmer que le bourgeon de la vigne est un endroit d'élection servant d’abris, soit à des appareils conidiens vus en place, soit à des spores libres, provenant de l’année précédente, et ne semblant pas armées spécialement elles- mêmes pour supporter les intempéries (2). IL y a là un fait biologique qui appelle de nouvelles recherches. Les spores situées superficiellement sont évidemment susceptibles d’êtreatteintes par des traitements d'hiver : dont on pourrait rechercher la meilieure formule pratique. Pour les spores qui sont situées plus profondément, ou même dans les tissus des ; feuilles des bourgeons, une question biologique intéressante se pose | également : celte situation explique l'infection parfois si précoce des jeunes pousses, par exemple dans les épidémies d'oidium de la vigne. ; Les spores conidiennes, considérées souvent comme des appareils de simple dissémination, pourraient ainsi jouer un rôle de conservation, (1) Des dessins sont apportés à la réunion du 18 janvier. (2) Ravaz a signalé un cas de localisation de l’oïdium dans les bourgeons. Depuis la remise de notre manuscrit (18 janvier 1911) nous avons lu dans le Progrès agricole et vilicole du 22 janvier 1911, n° 4, p. 97 : M. Ravaz« a montré que les spores de l'oidium se rencontrent dans les yeux à l'état latent » (L.Degrully). Cet article, tout récent, indique des expériences de traitements de _essayés cette année, pour la destruction des spores d’oïdium des bourgeons. Voir aussi G. de Istvanfñ et L.Ravaz. Progrès agricole, 29 mai 1904. — Nos obser- vations soulignent l'intérêt des expériences de Ravaz. 154 RÉUNION BIOLOGIQUE DE NANCY (54) avec l’aide du bourgeon qui leur offre l’hospitalité d’une protection très efficace. Les trailements d'hiver, non encore généralisés dans tous les vignobles français, peuvent réaliser une œuvre d'assainissement en s'attaquant aux abris des spores (bourgeons, écorces, sol). D'autre part, on peut conclure que les premiers traitements cupriques de printemps doivent suivre de quelques jours le débourrage. Tout retard peut être très préjudiciable: c'est un fait constaté dans tous nos vignobles en 1910. L'abondance, peut-être exceptionnelle ici, de types parasitaires ou saprophytique différents est également un fait à retenir très caractéris- tique de celte association biologique du bourgeon et des parasites. Ces spores, d’ailleurs, possèdent une bonne faculté germinative qui a été constatée après douze heures de séjour à l'humidité et à la température du laboratoire. Les débris des grapillons restés attachés aux rameaux, ont naturellement montré aussi divers types de spores pouvant germer, et constituent, eux aussi, un foyer infectieux ou saprophytique très dangereux, comme on pouvait s'y attendre. Il a été constaté que des bourgeons provenant de trois vignes différentes, l’une étant sur sol plus calcaire, n’ont pas présenté la même flore adventice. Sur le calcaire, l'infection était beaucoup moins variée. D'autre part,nous nous sommes demandé si les bourgeons des arbres fruitiers et arbustes des haies, voisines des vignobles, étaient suscep- tibles d’hospitaliser aussi des parasites de Ia vigne. Ce qui est certain, c'est que nous y avons trouvé aussi des spores libres diverses, locali- sées en décembre dans ou sur les bourgeons, en particulier chez le Poi- rier et le Mirabellier d'un vignoble des environs de Nancy. D’autres espèces de la même localité (Gerisier, Abricotier) étaient indemnes. Le Bacillus chlororaphis. : INFLUENCE DU FER SUR LA PRODUCTION DE LA CHLORORAPHINE, par Pa. LASsEUR. Guignard et Sauvageau (1) ont montré que B. chlororaphis ne donne des cristaux verts que dans certaines conditions. D'après G. Thiry (2), il semblerait même que la fonction chromogène de ce Bacille se perd rapidement. (4) Guignard et Sauvageau. Sur un nouveau microbe chromogène. Comptes rendus de la Soc. de Biologie, 22 décembre 1894. (2) C. Thiry. Bacille polychrome et Actinomyces mordoré, pages 91-92. J. Baillière, Paris, 1900. (55) : SÉANCE DU 17 JANVIER 155 Les observations de ces savants m'ont donné l’idée de rechercher les causes d'apparition de la chlororaphine dans les cultures. Dans ce but, j'ai réalisé, après de longs tâtonnements, un milieu chimiquement - défini où la Bactérie produit en un temps donné un poids maximum et à peu près constant de matière verte. La composition de ce milieu est la suivante (1). Eau, 100 gr.; asparagine, 0,7; glycérine, 2,5; phosphate dipotassique, 0,1; sulfate de magnésie, 0,5; chlorure de calcium, 0,04; sulfate ferreux, 0,01. Tous les éléments minéraux et organiques sont nécessaires à la pro- duction de la chlororaphine, mais je n'étudierai dans cetle note que l'influence du fer. Lorsqu'on réalise dans le milieu indiqué les condi- tions, optima d'aération et de température, le Bacille donne une culture blanche ou jaunâtre à fluorescence faible ou nulle, avec voile épais et production rapide de cristaux. Les doses de sulfate ferreux les plus favorables sont de 4à 12 milligrammes ; mais on peut les abaisser nota- blement : ainsi, l'apport de 1 milligramme de sel de fer permet d'obte- nir d'une facon constante la calororaphine. On obtient encore quelques cristaux en ajoutant 0 milligr. 5; mais des quantités de fer inférieures (0 milligr. 3) ne favorisent plus la production de la matière verte. On voit donc que la présence de sulfate ferreux dans un milieu défini favorise la production de la substance chromogène. Sous quel état agit le fer ? On peut constater que ce métal ajouté au milieu se précipite et il ne reste en solutions que des doses très faibles insuffisantes pour déterminer la formation régulière et abondante de la chlororaphine - (pour 10 milligrammes de sulfate ferreux, il ne reste que 0 milligr. 030 à 0 milligr. 040 de fer dissous). Il faut donc admettre que le fer préci- - pité dans le milieu agit favorablement. À l'appui de cette interpréta- 3 tion, il convient de noter que du fer se redissout peu à peu à mesure que la végétation se poursuit dans les cultures. Le sulfate ferreux agit par sa base; en effet, on peut remplacer ce sel par le citrate ferreux ou le chlorure ferrique; néanmoins le sulfate ferreux semble préférable. L'action du fer est spécifique; j'ai, en effet, - essayé sans succès le manganèse, le nickel, le cobalt, le zinc, le chrome et le bore à des doses variant de 0,1 à 80 milligrammes. _ Nous avons vu que si l’on ajoute seulement 0,3 milligrammes de sul- - fate ferreux, il n'ya plus production de chlororaphine; ce fait tend déjà … à montrer que le fer est indispensable à la formation des cristaux. D'autre part, si, à des cultures faites dans un milieu dépourvu de fer, on ajoute cet élément après À, 2,3, 4 et 15 jours d'ensemencement, on - constale un regain de végétation et production de substance verte. Cet re (1) On peut. remplacer plus ou moins avantageusement l’asparagine par le glycocolle, l’urée, l'acide aspartique, le succinate d'’ammoniaque ; et la glycé- _ rine par la mannite, le glucose, le lévulose, le mannose et le saccharose. 156 RÉUNION BIOLOGIQUE DE NANCY (56) apport ne doit pas être fait lrop tardivement sous peine d'insuccès. Enfin si on supprime le fer, les cullures sont fluorescentes, le voile n'existe pas ou est réduit à une mince pelliculeetiln’y a pas formation de chloro- raphine. Par quel mécanisme agit le fer? Jusqu'à présent, à mon avis et dans le mème ordre d'idée, on n’a étudié l’action du fer que daus les cultures d’Asper- qillus niger. Raulin (1) dans son étude classique admetque « par le fait même du développement de l’Aspergillus en l'absence du fer, il a dû se former une substance vénéneuse pour la Mucédinée, substance que les sels de fer empêchent de se produire, mais ne peuvent détruire ». Pour Linossier (2) l'apport du fer au milieu de Raulin favorise la sporulalion en apportant un élément qui entre dans la composition du pigment des spores. Enfin Sauton (3) explique le rôle du fer en montrant que non seulement ce métal mais aussi l'oxygène sont nécessaires pour la sporulation. Et il émet l'hypothèse que le fer agit comme porteur d'oxygène dans le liquide de Raulin. Ces essais d’expli- cations sur le rôle du fer dans les cultures de l’Aspergillus ne permettent pas de se reudre compte d'une façon satisfaisante de l'influence de ce métal sur la production de la chlororaphine. En effet, on ne peut guère admettre la formation d'une substance vénéneuse dans les cultures (explication de Raulin. Seul, le fait qu’un apport trop tardif de fer ne favorise plus la végétation et la formation des cristaux pourrait permettre de supposer la présence de produits microbiens tels que l’ammoniaque {très toxique pour le Bacille). Il faudrait alors admettre que la Bactérie attaque différemment l'élément azoté et carboné suivant qu'il y a absence ou présence de fer, hypothèse que l’expé- rience ne semble pas toujours confirmer. L'interprétation donnée par Linossier ne parait pas plus adéquate puisque je n'ai pu déceler le fer dans 100 millisrammes de chlororaphine. Enfin il me semble difficile d'attribuer simplement au fer le rôle de porteur d'oxygène ; le rôle de ce métal est beaucoup plus complexe. - Quoi qu'il en soit de tous ces essais d'explication, un fait reste acquis, c'est que la présence du fer dans les milieux chimiquement définis est indispensable à la production des cristaux verts. (1) J. Raulin. Etudes chimiques sur la végétation. Deuxième partie, page 188, Masson, Paris, 1905. (2) G. Linossier. Sur une hématine végétale, l’Aspergilline, pigment des spores de l’Aspergillus niger. Comptes rendus de l’Ac. des Sciences, 1891, t. CXII, p, #6, et Comptes rendus de l’Ac. des Sciences, 1910, t. CLI, p. 4074, et Ann. de Micrographie, &. IL (1889-1890), p. 359. (3) B. Sauton. Influence du fer sur la formation des spores de l’Aspergillus niger. Comptes rendus de l'Ac. des Sciences, t. CLI, pp. 241-243, 1910. Le Gérant : OCTAVE PORÉE. Paris. — L. MARETHEUX, imprimeur, 1, rue Cassette. SÉANCE DU 4 FÉVRIER (911 Présidence de M. Grimbert, vice-président. 157 SOMMAIRE BERGERON (ANDRÉ) : La réaction de Perrit (AuGusTE) : Sur la transfor- Marmorek est-elle une fixation vraie mation lymphoide du foie au cours durcomplément te. rec 116 | des trypanosomiases. . . . . . . .. 165 Cauus (L.) : Le 606 agit-il sur la RappiN et VANNEY (ALBERT) : Sur VA CCIN ENS MESA ex DRE ee -.. 158 | l'identité des diphtéries aviaires et Doxon (M.), Morez (A.) et Pozr- HUMAINES EME TOUTE NES rene 162 cAkD (A.) : Circulations artificielles REMLINGER (P.) : Sur un bacille li- à travers le foie. Entrainement de quéfiant rapidement le sérum coa- Éantithromhiner #25" TEE ee AN TRE er en DU 200 De PNA AN RL HEC 168 GauDucaEau (A.) : Cils géants et ROSENTHAL (GEORGES) : Comparai- corps fuso-spirillaires amibiens. . . 112 | son de la résistance aux antisepti- Javar, AmaDo et Bover : Lipémie ques du bacille perfringens et de dans un cas de diabète maïgre. . . 163 | l’anhémo-bacille au rhumatisme, KarwAGKkI (LÉON) : Fréquence des variétés banale et différenciée du streptothrichées dans des crachats bacille d'AChalme PA 181 RTOOUIEN SUR OMR TRE TE 180 SALIGNAT (L.) : Note sur les col- Laouesse (E.) et MarcHAND (R.\ : loïdes des eaux minérales de Vichy. 160 Sur les pores du poumon humain . 118 STUDZINSKI (J.) Contribution à LarocHE (G.), Ricner (Cun.) fils et l'étude sur l'anaphylaxie micro- - SAINT-G1IRONS (FR.) : Anaphylaxie ali- BIENNE RER EE ERA Ad 173 LM ONDIAITC ACIER Cr le 169 nr, ) OUVRAGE OFFERT. M. Lamerixé. — J'ai l'honneur d'offrir à la Société le livre que je viens de publier sous le titre de Précis de Biochimie (in-8° de xx11-600 pages. Masson et Ci°, Paris, 1911). C'est essentiellement une Physiologie des échanges nutritifs, en même temps qu'une introduction à l'étude de la pathologie de ces phénomènes que je me suis efforcé d'écrire. Pour quelques affections de la nutrition, comme la goutte, le diabète, elc., j'ai même directement abordé le problème des échanges nutritifs patho- logiques. Le professeur Livon (de Marseille), membre correspondant, assiste à la séance. : Biozocie. Coupres RENDUS. — 1911. T. LXX. 42 158 SOCIËTÉ DE BIOLOGIE Le 606 AGIT-I SUR LA VACCINE? par L. Camus. Les nombreuses recherches de A. Gautier et des médecins qui, après lui, ont étudié l'influence des arsenicaux organiques dans les maladies parasitaires, ont amené à penser que le 606 pourrait être avantageuse- ment utilisé dans d’autres affections que la syphilis. On à pu, de même, soupconner que ce médicament à action parfois si rapide dans certaines lésions syphilitiques, serait capable d'imprimer aussi des modifications importantes à des affections dont l'agent pathogène n’a pas encore été isolé, mais dont la symptomatologie est bien connue, telles par exemple: la vaccine et la variole. L'éruption pustuleuse de ces maladies à un cycle évolutif suffisamment étendu et des caractères assez précis pour que l’on puisse nettement reconnaître l'influence de cette médication. Pour saisir, plus sûrement, le moindre indice d’une action du 606 sur la vaccine, j'ai essayé ce que pouvait produire l'injection de cette substance, soit avant la vaccination, soit au moment même de la vacci- nation, soit enfin pendant la phase d'incubation vaccinale. Les expériences suivantes ont toutes été faites sur le lapin, les injec- tions ont été pratiquées soit dans les muscles, soit dans les veines. Le produit employé est le 606 Id. mis en solution étendue (1 p. 200) et faiblement alcaline. Le vaccin a été inoculé sur le dos suivant le procédé que j'ai déjà indiqué (1) et au nez (narines inférieures), par piqüres, conformément à la technique recommandée par A. Kelsch. 1° Injeclion de 606 pratiquée avant la varcination. Exe. I. — A un lapin gris ® du poids de 2 kil. 400, on fait deux injections de 4 c. c. 8, dans les fesses, avec la solution à 1 p. 200, soit en tout 0 gr. 02 par kilo. Trente heures après l'injection, on vaccine l'animal sur une surface dorsale de 60 centimètres carrés, avec 1/2 centimètre cube d’une dilution à 4/500 de vaccin déjà éprouvé, et on fait deux piqûres à chaque bord infé- rieur des narines. Quarante-huit heures après la vaccination, on note une rougeur légère de la surface cutanée et un début de réaction à l'endroit des inoculations par piqüres. Au quatrième jour, la peau présente une éruption de papules rouges presque confluentes; à chaque bord narinaire se voient de belles pustules. Les jours suivants, l’éruption a continué à évoluer norma- lement. Exp. IL — À un lapin G' de 2 kil. 930, on injecte dans les muscles des fesses 0 gr. 02 par kilogramme de 606 en solution à 1 p. 200. Cinquante-deux (1) Recherches sur l’immunité vaccinale. Journal de physiologie et de patho- logie générale, 1908, t. X, p. 456. SÉANCE DU 4 FÉVRIER 459 heures après, on vaccine l’animal sur le dos dans une étendue de 60 centi- mètres carrés avec 1/2 centimètre. cube d'une dilution à 1/500 de vaccin actif, et on inocule en deux endroits, par piqüre, le bord inférieur de chaque parine. Deux jours après la vaccination, la peau inoculée est rouge et l'on observe une légère réaction à l'endroit de chaque piqûre. Le lendemain, des papules rouges et nombreuses couvrent la peau et quatre pustules existent sur les bords des narines. L'évolution de ces éruptions s’est poursuivie très normalement les jours suivants. 2° Jnjection de 606 pratiquée au moment de la vaccination. Exe. IL. — À un lapin © de 2 kil. 980, on injecte 0 gr. 02 par kilogramme de 606 en solution à 1 p. 200 dans la veine marginale de l'oreille, et aussitôt après on le vaccine sur une surface cutanée de 60 centimètres carrés avec une dilution à 4/500 d’un vaccin actif, on inocule aussi les deux bords des narines par quatre piqûres. Quarante-huit heures plus tard, on note un peu de rougeur sur le dos et une légère réaclion à l'endroit des piqüres. Le troi- sième jour, la rougeur papuleuse est nette et abondante sur toute la surface cutanée, les pustules nasales sont bien apparentes à l'endroit de chaque piqûre. L’éruption cutanée donne lieu par la suite à une pustulation con- fluente, et les éléments du nez se développent normalement. Exp. IV. — À un lapin G de 2 kil. 680, on pratique d’une part deux injec- tions intramusculaires de 606, soit en tout 0 gr. 02 par kilogramme, et aus- silôt après on le vaccine sur le dos et au nez comme l’animal de l'expérience précédente. L'évolution de la vaccine se produit normalement; après quatre jours, on constate la présence de quatre belles pustules nasales; l’éruption cutanée est très abondante et même conflwente par place. Déjà, ici même, dans une récente et très courte note, C. Nicolle et À. Conor ont rapporté que deux injections intramusculaires de 606, à la dose de 0 gr. OL et de 0 gr. 02, faites à deux enfants, l’un de deux ans et trois mois, l’autre de trois ans et demi, au moment même de la vac- cination, n ont pas modifié l’évolution de l’éruption. Si le poids de ces enfants était de 10 à 12 kilogrammes, la proportion du médicament est au moins dix fois plus considérable dans mes deux expériences ana- logues et cependant le résultat à élé également négatif. 3° {Injection de 606 pratiquée pendant l'incubation vaccinale. Exp. V. — À un lapin & de 2 kil. 980, on fait une inoculation vaccinale sur le dos dans une étendue de 60 centimètres carrés, avec une dilution à 1/500 de vaccin actif, et on fait deux piqüres au bord inférieur de chaque narine avec ce même vaccin. Après quarante-huit heures, on injecte dans les muscles des fesses 0 gr. 02 de 606 par kilosramme; à ce moment, la surface inoculée est uu peu rouge et l'endroit des piqûres nasales s'indique par une faible réaction. Le lendemain, la peau présente des papules rouges bien nettes et lou voit quatce pustuleties aux narines. Au quatrième jour, toute ‘160 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE la surface d’inoculation est parsemée de belles pustules, et l’éruption nasale a parfaitement évolué. Les jours suivants, la vaccine continue sa marche régulière. En résumé, il ressort nettement de ces expériences que le 606, à la dose de 0 gr. 02 par kilogramme, n’influence pas d’une facon appréciable l’évolution de la vaccine chez le lapin. Les résultats sont sensiblement les mêmes quand l'injection du 606 accompagne, précède ou suit la vaccination; l’éruption n'est modifiée, ni dans sa durée, ni dans son intensité. NOTE SUR LES COLLOÏDES DES EAUX MINÉRALES DE VICHY, par L. SALIGNAT. En 1907, sur les conseils de M. Iscovesco, j'ai recherché et démontré la présence de colloïdes dans la plupart des eaux minérales de Vichy (1). Depuis, j'ai indiqué que le mode d'action des eaux de Vichy présen- tait, par certains côtés, quelques analogies avec les résultats obtenus par les injections hypodermiques de métaux colloïdaux (2). Je poursuis actuellement la solution de cette intéressante question (3), qui pour moi est toujours à l'étude. Or, le 7 janvier dernier, M. Roger Glénard présentait à la Société de Biologie un travail, ayant pour titre : Pouvoir catalytique des eaux de Vichy (état colloidal), travail par lequel l’auteur pensait réfuiter une hypothèse, que j'avais émise antérieurement à propos du rôle des col- loïdes dans les eaux de Vichy. M. J. Foucaud et moi avions pensé pouvoir attribuer aux coiloïdes, contenus dans certaines eaux minérales, une partie de l'action thérapeu- tique de ces caux. J'avais en particulier indiqué que cette hypothèse me semblait pouvoir êlre proposée pour expliquer, en partie, le mode d'action des eaux de Vichy. M. Roger Glénard ayant émis la conclusion suivante : Le pouvoir thé- rapeulique de ces eaux (eaux minérales de Vichy) ne paraîl pas directe- ment lié à cet état colloidal; celui-ci manque en effet, au griffon, où l'eau (1) L. Salignat et G. Chamagne. Recherches physico-chimiques sur les eaux minérales de Vichy. Comptes rendus de la Soc. de Biologie, séance du 16 mars 1907. (2) L. Suignat. Les colloïdes des eaux minérales de Vichy. Congrès de Phy- siothérap.e, Paris, 1910. (3) L. Salignat et V. Léger. Recherches sur les variations leucocy'aires pendant la cure de Vichy. France médicc-thermale, novembre 1910. SÉANCE DU À FÉVRIER 164 a sa plus grande efficacité, je suis donc obligé d'examiner si l'opinion. contradictoire de l’auteur s'appuie sur des bases suffisamment solides. M. Glénard a recherché tout d'abord les colloïdes à l’aide de lultra- microscope, et, par ce procédé, a reconnu la présence dans les eaux de Vichy de colloïdes électro-négatifs, de même signe par conséquent que ceux que j'avais déjà trouvés. Se basant ensuite sur l’action catalytique de divers colloïdes, action bien connue, l’auteur a étudié l’action décomposante de l'eau de Vichy sur l’eau oxygénée. Pour lui, l’action décomposante qu’il a observée doit être attribuée aux colloïdes contenus dans l’eau de Vichy. On doit lui objecter que l’action catalytique n’est pas forcément liée à la présence. des colloïdes. En effet, il ne manque pas de solutions colloïdales qui n'ont aucun pouvoir catalytique. D'autre part, il ne manque pas de subs- tances chimiques capables de décomposer l’eau oxygénée, surtout en milieu alcalin, comme l’eau de Vichy. Dans le cas présent, il ne s’agit pas d'action catalytique, puisque l'auteur reconnaît que, d’après ses recherches, l’eau de Vichy ne décom- pose l’eau oxygénée qu'après avoir été mise en contact avec cette dernière pendant un certain temps. Or, c’est une loi fondamentale de la cinélique chimique, que les réactions catalytiques ont des vitesses maximum au début et que ces vitesses diminuent ensuite rapidement, suivant une loi logarithmique. Il n’est pas douteux que la décomposition de l’eau oxygénée, observée par l’auteur, était due à une réaction chimique secondaire. Sous l’in- fluence de cette réaction chimique, lente au début, une substance appa- raissail, qui, dès qu'elle se trouvait en quantité suffisante, déclanchait la décomposition de l’eau oxygénée. Cette explication enlève sa valeur à l'opinion de M. Glénard, d'après laquelle il n'y aurait pas de colloïdes à l'émergence des eaux, mais que ceux-ci apparaîtraient quelques instants après pour disparaître ensuite rapidement. J'ajouterai que l'hypothèse de l’auteur, concernant la formation des colloïdes dans les eaux de Vichy, ne s'applique qu'à l’oxyde de fer hydraté. Or, l'hydrate de fer colloïdal est de signe électro-positif, alors qne-M. Glénard, ainsi que moi-même du reste, nous n’avons trouvé que des colloïdes électro-négatifs. On peut donc affirmer qu'il n’y a pas d'oxyde de fer à l’état colloïdal dans les eaux de Vichy. Pour démontrer que, dans l’eau de Vichy, la décomposition de l’eau _ oxygénée était due aux colloïdes, il aurait fallu isoler ces colloïdes des autres substances qui les accompagnent. Mais pour cette opération le procédé de filtration sur bougie Chamberland, employé par M. Glénard, ne convient pas aux recherches sur les eaux minérales. Par ce moyen, en effet, on retient sur le filtre tout ce qui ne peut passer à travers les pores de la bougie, c’est-à-dire en outre des colloïdes toutes les subs- tances précipitées. Par dialyse dans un sac de viscose, suivant le procédé 162 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE que j'ai utilisé, on obtient un culot, dans lequel se trouve en effet de l’hydrate de fer précipité, mais on décante pour faire la recherche des colloïdes dans la solution limpide seule. J'ai déjà indiqué que le défaut d'action catalytique ne prouve pas l'absence de colloïdes. On peut ajouter qué dans le cas où l’action cata- lytique serait produite par les colloïdes seuls, cette action pourrait être empêchée à l'émergence par la présence de certains éléments, peut-être par ‘un excès de gaz carbonique, pour rester dans les idées de l'auteur. En résumé, Le travail de M. Roger Glénard, intéressant au pointde vue de certaines réactions chimiques des eaux de Vichy, n'est nullement démonstratif en ce qui concerne l’action catalytique ou les colloïdes de ces eaux. SER L'IDENTITÉ DES DIPHTÉRIES AYIAIRES ET HUMAINES, par RAPPiN et ALBERT VANNEY. Les divergences d'opinions sur la question d'identité ou de non iden- tité bactériologique des diphtéries humaines et aviaires me sont pas encore résolues à l'heure actuelle. Un grand nombre de savants, tels MM. Arloing, Laveran, Thoinot, Tessier, Kelsch, sont des partisans de la . théorie de l'identité; d’autres, plus nombreux, tels que MM. Perroncito, Loir, Ducloux, Guérin, Lœffler, sont au contraire les adversaires de cette théorie. , Nous avons eu l'occasion de suivre et d'étudier minutieusement une épidémie de diphtérie aviaire sévissant sur une exploitation renfermant près de deux mille sujets,-et qui a causé plusieurs centaines de décès. Les autopsies et les recherches bactériologiques complètes ont décelé. la présence du bacille de Læffler dans la presque totalité des cas. Ce même bacille a pu être isolé et cultivé dans plus de cinquante cas, sous ses trois formes ordinaires : bacille court, bacille moyen et bacille long. : La seule particularité que l’on puisse constater est une diminution marquée de la virulence pour le cobaye. . L'inoculation sous la peau à grosse dose n’amène la mort de jeunes cobayes qu'en six à sept jours. Les cobayes adultes résistent. Le lapin résiste encore mieux que le cobaye et nous n'avons pas réussi à le tuer par injection sous-cutanée ; par injection intra-vemmeuse, on observe des paralysies. Les poules, jeunes poulets, pigeons et petits oiseaux, inoculés sous la péau meurent rapidement. _ L'inoculation intratrachéale amène chez la poule et le poulet des SÉANGCE DU # FÉVRIER 163 paralysies revêtant une forme particulière, qui surviennent en quinze jours ou trois semaines. Chez le chien, l'inoculation sous la peau donne une tuméfaction locale avec ædème, légère paralysie qui se termine ordinairement par la gué- rison au bout de très longs jours, mais en laissant l'animal dans un état de cachexie marquée. Par culture en sacs de collodion et par passage sur les pelits oiseaux et les jeunes poulets, nous avons obtenu une exaltation de la virulence, telle qu’un cobaye de 400 grammes était tué en quatre jours par inocula- tion sous-cutanée. Dans une deuxième série d'expériences, nous avons étudié la toxine produite par les bacilles d’origine purement aviaire, en culture sur bouillon Martin et en ballons de Fernbach. Cette toxine présente les mêmes propriétés que la toxine diphtérique ordinaire, sauf cependant une diminution assez marquée du ‘pouvoir toxigène. Enfin nous avons réussi par l'emploi du sérum de Roux à guérir un -certain nombre de sujets atteints de la maladie à un degré plus ou moins avancé, et à immuniser des sujets sains d'autre provenance, laissés à dessein en contact permanent avec des malades. Comme conclusions, nous croyons que la:maladie désignée communé- ment sous le nom de diphtérie aviaire n’est pas une entité morbide bien définie; il est un fait certain, c'est que la maladie observée par Loir et Ducloux en Tunisie n'a rien de commun avec celle de Guérin, pas plus d’ailleurs qu'avec celle que nous avons étudiée. Après nos recherches, nous nous rangeons franchement à la suite des partisans de l'identité, car indépendamment des résultats fournis par la -bactériologie les preuves épidémiologiques que nous avons recueillies, ajoutées à celles fournies par les professeurs Thoinot, Tessier, par Delthil, ete., etc., sont en faveur de l'identité des deux maladies. LIPÉMIE DANS UN CAS DE DIABÈTE MAIGRE, par Java, Amapo el Boyer. Le sérum sanguin que nous présentons à la Sociélé a 108 grammes de matières grasses par litre. Sa lactescence était perceptible au cours de la saignée. Après quelques jours de repos dans un tube fermé, ce sérum s'est partagé en deux couches : la supérieure, crémeuse ét épaisse, l’inférieure, plus claire, quoique encore très laiteuse. L’émul- Sion graisseuse de ce sérum parait donc instable comme celle du lait dont la crème monte par le repos à la surface. Charles L..., âgé de trente-quatreans, entre à l'hôpital le 7 janvier 1911 pour diabète, Sa glycosurie a débuté brusquement il y a sept mois environ,et on 164 : SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE lui a trouvé, à li première analyse, 71 grammes de sucre par litre daus les urines; il pesait 60 kilogrammes. Depuis ce temps, sa glycosurie s’est main- tenue, et il n'a cessé de maigrir : à son entrée dans le service, il ne pesait plus que 45 kilogrammes. Le 9 janvier, il présente les premiers symptômes du coma diabétique; ces symptômes s’aggravent rapidement et il meurt le 11 janvier, après une journée de coma complet. Dans les (rois jours qui ont précédé la mort, nous trouvons dans ses urines 274, #19 et 287 grammes de sucre total avec 4,61,.4,08 et 7 gr. 28 d’acétone. Deux jours avant la mort, nous pratiquons une large saignée qui paraît sans effet sur sa torpeur. L'analyse du sérum nous a donné les résultats suivants : A—— (0,61. NaCl = 7 gr. 02 p. 1000. Albumine, 68 p. 1000. Azole total (sauf celui de l’albumine) = 0,54 p. 1000. Extrait éthéré — 108 p. 1000, dont 8 p. 1000 sont applicables à la cholestérine (dosée par la méthode de Grigaut) et 35 p. 1000 à Ia léci- thine (évaluée par sa teneur en phosphore) : les lécithines forment donc les 32/100 de l'extrait éthéré total. La réaction de Wassermann a été négative : cela nous semble d'autant plus intéressant à signaler, qu'on a attribué à la lécithine le rôle d’anti- gène et aux combinaisons de la cholestérine le rôle d'anticorps dans cette réaction. Dans un autre cas de lipémie diabétique (1), nous avons trouvé que les lécithines entraient pour 21 p. 100 dans l'extrait éthéré lotal et, dans un cas de lipémie chez un syphilitique néphritique (2), nous avions dosé dans l'extrait éthéré 27 p. 100, puis 73 p. 100 de lécithines et 0,55, puis 4 gr. 40 de cholestérine. La lécilhinémie et la cholestérinémie paraissent présenter des inten- sités variables au cours de la lipémie: il ne nous est pas possible, pour le moment, de saisir les raisons de ces variations. À l’autopsie de notre malade, le foie présentait une dégénérescence graisseuse, pas très accentuée. Les autres organes n'offraient macros- copiquement aucune particularité. En ouvrant le cœur et les gros vaisseaux, on voyait s'échapper un sérum laiteux, mais d’une teinte blanche plus faible que celui recueilli pendant la vie. Le sang, mélangé de sérosilé, que nous avons prélevé à l’autopsie, ne contenait plus que 19 grammes d'extrait éthéré par litre. Microscopiquement, on voit dans les coupes du foie, du pancréas et du rein, de la surcharge graisseuse non systématisée. Les goutteleites de graisse colorables par l’acide osmique sont assez grosses dans le foie et extrêmement fines dans le pancréas et le rein. Les coupes du cerveau et du cœur ne présentent rien de particulier. (1) Javal. Etude d’un sérum laiteux. Comptes rendus de la Soc. de Biologie, 1908, t. 1, p. 137 et Archives générales de médecine, 1910, p. 257. (2) Javal. Lactescence du sérum et du liquide d’ascite dans un cas de néphrite syphilitique. Bull. Soc. méd. des Hépitaux, 1910, t. II, p. 847. SÉANCE DU À FÉVRIER 165 À l'analyse chimique, nous avons trouvé pour le cerveau 150 grammes d'extrait éthéré par kilogramme et pour le foie 28 grammes. Malgré l'intensité de la lipémie, nous n'avons pu déceler chimiquement dans ces organes une augmentalion anormale des matières grasses ou adipoïdes. (Travail du laboratoire de l'hôpital de Rothschild.) SUR LA TRANSFORMATION LYMPHOIDE DU FOIE AU COURS DES TRYPANOSOMIASES, par AUGUSTE PETTIT. L'hypersplénie constitue un symptôme bien connu de la plupart des trypanosomiases tant expérimentales que spontanées; toutefois, les causes de cette hypertrophie demeurent obscures. Les recherches de A. Laveran (1) ont nettement mis en évidence le rôle des stases sanguines et des hémorragies interslitielles, mais les modificalions histologiques, dont la rate est le siège, n’ont guère été étudiées. À ce point de vue, la littérature ne renferme que des données fragmen- taires, recueillies au cours des nécropsies. Cependant, de la lecture de cer- taines observations, on peut dégager une notion intéressante : chez quelques sujets, morts de trypanosomiase, le parenchyme splénique renferme soit des mégacaryocytes, soit des hématies nucléées, soit même ces deux sortes d’élé- ments à la fois. Cette constatation faite, immédiatement on se demande si on est effectivement en présence de la modification désignée couramment sous le nom de transformation myéloïde de la rate. Les documents actuellement publiés ne me paraissent pas suffisants pour trancher la question; en effet, S.-D. Neporoschny et W.-L. Yakiinoff, F.-A. Baldwin, H.-W. Thomas et A. Breinl, A. Massaglia signalent bien la présence, au sein du parenchyme splénique, d’hématies nucléées et de mégacaryocytes, mais ils ne paraissent altacher aucune importance à cette constatation et ils ne se préoccupent même pas de rechercher s’il s'agit réellement d'une .modi- fication pathologique; or, à l’état normal, ces éléments persistent un laps de temps variable après la naissance chez divers mammifères d’un emploi courant dans les laboratoires. Dans ces conditions, la consfatation, au sein du parenchyme splénique, d’hématies nucléées-et de mégacaryocytes demeure sans portée; néanmoins, elle m’est apparue comme l'indication possible d'une transformation orga- nique significative. Pour vérifier cette hypothèse, il fallait avant tout se préoccuper du choix (1) Pour la bibliographie et les détails des observations, je renvoie à une publication plus détaillée, avec figures, à paraître dans les Archives interna- Lionales de pharmacodynamie et de thérapie. f 166 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE du matériel d'expérimentation ; il importail notamment d’écarter les organes d'animaux renfermant normalement des éléments myéloides. A ce point de vue, la littérature ne fournit que des indications en général insuffisantes: je fais exception, cependant, pour les recherches de J. Jolly rela- lives au rat; en raison de leur précision, les observations (tant publiées qu'inédites) de cet auteur m'ont été d’un grand secours; mais, pour les autres animaux, force est de recourir à des témoins. Sur un matériel {1), constitué en observant les précautions sus-indi- quées, les trypanosomiases expérimentales, en outre des altéralions cellulaires bien connues, provoquent au sein de divers organes l'appari- lion d'éléments normalement étrangers (2). Le foie, notamment, estenvahi par des mononucléaires formant des manchons autour des vaisseaux de l’espace-porte ; à ces éléments sont associés quelques mégacaryocytes et, à Litre exceptionnel, des hémalies nucléées; ces néoformations ne restent pas toujours localisées dans les espaces-porte; elles peuvent s'étendre au lobule proprement dit. Les éléments lymphoïdes sont, en général, compris dans les mailles d’une trame réticulée et ils sont le siège de karyokinèses assez fréquentes. Les cellules de Kupffer sont hyperplasiées. De telles modifications sont désignées couramment sous le nom de trans- formation myéloïde; dans le cas présent, j'estime que cette expression ne correspond pas à la réalité des faits, puisque l’élément essentiel du tissu myéloïde, la cellule granulée, y fait défaut, et que, d'autre part, l'hématie nucléée y est exceptionnelle; quant au mégacaryocyte, il n’est pas caracté- ristique de la moelle osseuse puisqu'on le retrouve dans la rate et le ganglion embryonnaire. Aussi, il me semble plus conforme aux faits observés de désigner la modification en question sous le nom de transformation lym- phoïde du foie. Le La plupart des autres organes (rate, ganglions, moelle osseuse, poumon, rein, surrénale) peuvent également participer à cette évolution à laquelle n'échappe pas le système cérébro-spinal ; il paraît, en effet, rationnel de rap- porter à ce processus l’accumulation de mononucléaires et de plasmazellen, signalée depuis longtemps au sein du tissu nerveux. Ces transformations organiques multiples ne sont pas sans avoir un reten- tissement sur le sang et, dans la majorité des cas, chez l'animal tout au moins, ce tissu est le siège d’une mononucléose plus ou moins marquée. (1) Mes recherches sont basées sur l'examen de 83 animaux inoculés avec huit espèces de Trypanosomes, une de Leishmania, une de Spirille, une de Piroplasma. La plupart de ces animaux ont été mis à ma disposition par M. A. Laveran, auxquels ils avaient servi pour la conservation des divers . virus. (2) Cette constatation a été très brièvement indiquée dans deux publications de A. Laveran, Bull. Soc. Pathologie exotique, 1, 9, 526-529, 1909 et Annales Instilut Pasteur, XXIV, 81-95, 1910. SÉANCE DU # FÉVRIER 167 On est ainsi amené à conclure que diverses trypanosomiases s’accom- pagnent d’une mononucléose sanguine et organique; en d’autres termes, au point de vue hématologique, la trypanosomiase se traduit sous la forme d’une sorte de leucémie. Quant à la cause de cette transformation lymphoïde, il parait vrai- semblable de la rechercher dans les produits élaborés par les trypano- . somes ; en effet, les injections de corps desséchés de trypanosomes ou d'extraits de ceux-ci sont suivies à brève échéance de mononucléose et de l'apparition de cordons lymphoïdes au sein du parenchyme hépatique. Pour spéciale qu’elle soit, l'action des trypanosomes ne saurait être consi- dérée comme spécifique; d’autres protozoaires (Leishmania, Spirille, Trépo- nème) ainsi que certaines bactéries, jouissent d’un pouvoir analogue; bien plus, certaines substances chimiques (paracrésol) déterminent des modifica- tions analogues dans le foie du macaque (Metchnikoff). En résumé, au cours de diverses infections à protozoaires (lrypano- somiases et leishmaniose, notamment) plusieurs organes (en particulier le foie) sont le siège de localisations Iymphoïdes hétérotopiques. Ces modifications organiques, dont la signification pathologique n’est pas douteuse, offrent ce caractère spécial de reproduire un état réalisé normalement au cours du développement ontogénétique (4) et surtout phylogénétique. Chez les vertébrés inférieurs, en effet, les organes hémolymphatiques différenciés sont encore peu nombreux et pour les sélaciens, ils se réduisent même à la rate; en revanche, le tissu hémolymphalique, qui y est encore à l’état diffus, forme des localisations imporlantes au sein des organes les plus divers (foie, intestin, rein, cœur, crâne, elc...). Étant données les corrélations fonctionnelles qui unissent certaines de ces localisations lymphoïdes à la rate (2), on doit admettre que celles-ci ont pour but de suppléer à l'absence des organes qui font encore défaut à ces animaux et qui apparaissent ultérieurement au cours du développement phylogénétique; dès lors, la transformation lymphoïde qu'on observe au cours des maladies à protozoaires s’ex- plique comme le retour à un élat primitif, susceptible, en augmentant l'importance du tissu hémolymphatique, de renforcer une fonction insuf- ‘fisamment assurée par les tissus normaux; en d’autres termes, la transformation lymphoïde ne serait qu'une hypertrophie tissuiaire réactionnelle. | (Laboratoire de M. Laveran, à l'Institut Pasteur.) (1) Dans les conditions où j'ai expérimenté, le foie ne dépasse pas l’étal lymphoïde, alors que pendant la période embryonnaire il réalise un stade myéloïde. ? (2) Voir à ce sujet les recherches d'uné de mes élèves, A. Drzewina. 168 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE SUR UN BACILLE LIQUÉFIANT RAPIDEMENT LE SÉRUM GOAGULÉ, par P.-REMLINGER. Nous avons isolé — coïncidence probablement toute fortuite — de la gorge d'un porteur sain d’un bacille diphtérique, un bacille que nous n'avons pu identifier à aucun germe connu et qui paraît devoir mériter quelque attention en raison de propriétés assez spéciales, au premier rang desquelles se placent d’une part, la rapidité avec laquelle il liquétie le sérum coagulé, de l’autre, la rapidité et l'intensité avec lesquelles il produit de l’indol. C’est un bacille court et grêle, de 2 à 5 w de long, droit ou légèrement incurvé, à extrémilés arrondies, presque toujours isolé, parfois associé par deux et dont le pléomorphisme rappelle celui du colibacille. Presque constamment, des formes plus allongées coexistent avec les formes courtes qui constituent la grande majorité des éléments. Très mobile, ce bacille paraît présenter un triple mouvement de progression, d'oscillation et de rotation sur lui-même. Il se colore par toutes les cou- leurs basiques d'aniline et se décolore instantanément par la méthode de Gram. Il pousse abondamment dans tous les milieux nutritifs. En bouillon, il donne un trouble intense avec formation d'ondes moirées extrêmement denses, Sur gélose inclinée, on observe une couche semi transparente, puis blanche sans grand caractère. La liquéfaction de la gélaline s'éta- blit rapidement. En tubes droits ou inclinés comme en boites de Pétri, elle rappelle beaucoup l’aspect bien connu donné par le B. termo: Plus rapide encore est à 37 degrés la liquéfaction du sérum coagulé. Après vingt-quatre heures d’étuve, les colonies s’observent à la surface du sérum sous forme de grosses gouttes d’eau; bientôt, c’est une coulée liquide tout le long du trait d'ensemencement. Le deuxième jour, le sérum s'effondre; le quatrième, la liquéfaclion est complète, et il n'existe plus, nageant dans le liquide, qu'un petit bloc non digéré. Il semble que cette rapidité de liquéfaction pourrait être ulilisée avec profit, dans les laboraloires, pour le nettoyage — toujours laborieux . comme on sait — des tubes de sérum coagulé. Le sérum liquide de pleurésie ou d’ascite ne présente, sous l'in- fluence de la culture du bacille, qu'un louche léger. Sur pomme de terre, on note un enduit crémeux, jaunâtre, peu caractéristique. Le lait est coagulé de facon intense et précoce (24 à 36 heures). Le bacille pousse facilement soit dans l'œuf frais, soit sur tranches d'œufs durs. Celles-ci sont digérées avec une rapidité un peu moindre que le sérum coagulé. Aérobie et anaérobie, ce bacille est très peu exigeant au sujet des conditions de température permettant le développement. Sa propriété SÉANCE DU # FÉVRIER 169 biologique la plus curieuse est la rapidité et l’intensité avec lesquelles il produit de l’indol. En solution de peptone de Witle, et à 37 degrés, la coloration rosée obtenue par addition d’azotite de potasse et d'acide sulfurique est déjà nette à la sixième heure, alors que la culture pré- sente à peine un louche léger. La réaction augmente rapidement d’in- tensité et, après vingt-quatre heures, on observe une belle coloration rouge-sang. Une réaction analogue s’observe avec tous les milieux nutritifs : gélatine, gélose, lait, etc... Elle est particulièrement intense dans le liquide d’ascite qui nous a toujours donné de fort bons résultats pour la recherche de l’indol et où on obtient une magnifique coloration lie de vin. Toutes les cultures, particulièrement les cultures au sérum et au lait, dégagent une odeur très désagréable et en même temps très parliculière. Outre l’indol et l'hydrogène sulfuré, le bacille fabrique certainement un très grand nombre de produits dont l'étude chimique pourrait être intéressante. Presque complètement inoffensif pour le cobaye, ce bacille est très pathogène pour le lapin et pour la souris. Inoculé sous la peau à la dose de 1 centimètre cube (lapin), ou de quelques gouttes (souris), il amène rapidement la mort par septicémie. A l’aulopsie, les principales lésions observées sont l’état dissous du sang et l’augmentation de volume du foie qui peut présenter l’aspect du foie infectieux aigu. Chez un lapin inoculé sous la peau de l'oreille avec 1/2 centimètre cube de culture, nous avons observé la guérison à la suite de l'élimination totale du pavillon. (Laboratoire de bactériologie du VE corps d'armée à Chälons-sur-Marne.) 2 ANAPHYLAXIE ALIMENTAIRE LACTÉE, par G. Larocue, Cu. Ricuer fils et FR. SAINT-GIRONS. Les récentes recherches d'anaphylaxie alimentaire (1) tendent à démontrer que, par voie gastro-intestinale, on peut anaphylactiser les cobayes (Rosenau et Anderson) ou les chiens {Ch. Richet). La clinique montre l'existence de ce mode d’anaphylaxie, en particu- lier pour le lait. Aussi nous a-t-il semblé intéressant d'essayer de la reproduire expérimentalement. Déjà Besredka (2) l'avait recherchée, mais sans y réussir. En procé- (1) Ch. Richet. Anaphylaxie alimentaire. Comptes rendus de la Soc. de Bio- logie, {4 anvier 1911. (2) Be-redka. De l’anaphylaxie lactique. Annals de l'Instiluf Pasteur, février 1909, 166-179. 470 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE dant par une méthode différente, nous avons été assez heureux pour: obtenir des résultats qui semblent posilifs. Nous avons, pendant un laps de temps variable, nourri des cobayes exclu- sivement avec une pâte formée de lait de vache, non bouilli (300 grammes), et de pain (50 grammes). Ce régime a été continué jusqu’au jour même de l'expérience (inclusivement). La quantité ingérée était, très approxima- tivement, de 90 à 150 grammes de pâtée pour chaque cobaye de 400 à 500 grammes. : L'injection déchainante se faisait, soit par voie intrapéritonéale, seit par voie sous-durale, avec du lait non bouilli. Le tableau suivant résume ces expériences. TaBzeAu N° 1. — Haït cru (en alimentation). N° - DURÉE VOIE du du régime de l'injection ACCIDENTS OBSERVÉS. cobaye. | alimentaire déchainante. (en jours). PRE Re 10 5 Péritonéale (1). Pas d'accidents. 18 5 Id. Défécation, se met en boule, poil hérissé, dé- mangeaisons. 88 6) Intracranienne (2).| Mêmes accidents. 67 9 Id. Id., shock anaphylactique, convulsions, paraplé- gie (3). 38 6 Id. Mèmes accidents que le n° 18. 73 6 Id. Pas d'accidents, 92 12 Id. Pas d'accidents. 97 12 14. Shock anaphylactique, convulsions, paraplégie. 91 12 Id. Shock anaphylactique, convulsions, paraplégie. 89 14 Id. Shock anaphylactique, parésie des membres pos- térieurs. (1) 2? cent. cubes. — (2) 0 e. c. 15 à 0 c. c. 2. — (3) Mort dans la nuit. Comparativement, nous avons nourri des animaux au lait bouilli quatre ou cinq minutes. Les proportions de pain et de lait étaient les mêmes que pour les cobayes nourris au lait cru. L’injection déchaînante se faisait, comme précédemment, avec du lait non bouilli. Le tableau suivant (tableau n° 2) résume ces expériences. Les témoins, au nombre de 10, n'ont présenté aucun phénomène immédiat, ni shock, ni convulsions, ni paraplégie (1). (1) La mort tardive est survenue quatre fois; mais ce fait est fréquent chez les animaux anaphylactisés, ou normaux, et dépend de la toxicité du 'a't. (CF. Besredka, lo. cit.) SÉANCE DU # FÉVRIER f71 TABLEAU N° 2. — Lait bouïilli (en alimentation). Ï : | no DURÉE x VOIE | du du régime | de l'injection ACCIDENTS OBSERVÉS. cobaye. | Alimentaire déchaïnante. É (en jours). 5 Péritonéale ({). Phénomènes incertains. 6 Intracranienne (2).| Pas de symptômes. 8 12 Id: = Phénomènes incertains. 60 12 Id. Id. 84 14 Id. Shock anaphylactique, paraplégie, démanceai- sons, défécation (3). 22 14 Id. Se mel en boule, prostration, défécation. 13 1% 1d. Phénomènes incertains. (1) 2 cent. cubes. — (2) 0 c..c. 15 à 0 ce. c. 2. — (3) Mort dans la nuit. Ces expériences permettent d'affirmer : 1° Que le lait de vache cru en ingestion, au moins chez le cobaye, peut provoquer l'état anaphylactique ; 2° Que cette anaphylaxie est précoce (de deux jours plus précoce que le minimum donné par les auleurs classiques pour l’anaphylaxie du cobaye en général); 3° Qu'elle est fréquente (70 p. 100 de cas positifs après injection déchaiînante sous-durale). Cependant elle n'a jamais été assez forte pour être mortelle; 4° Qu'on peut l’observer après l'alimentation avec le lait bouilli, comme avec le lait cru, encore qu'avec le lait bouilli elle ait été tardive ettrès inconstante. Les expériences d’Arthus (1) et de Besredka avaient déjà établi l'existence d’une anaphylaxie lactée expérimentale, mais ces expé- riences d'ingestion introduisent un élément nouveau dans l’histoire de l'anaphylaxie lactée et permettent de comprendre qu'on puisse, en eli- nique, décrire une maladie du lait, après ingestion de lait, comparable à la maladie du sérum, après injection de sérum. (Travail du laboratoire de M. le professeur Chauffard. Hépital Cochin.) (1) Injections répétées de sérum de cheval chez le lapin. Comptes rendus de Lu Soc. de Biologie, 1903, pag2 817. 14719 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE CILS GÉANTS ET CORPS FUSO-SPIRILLAIRES AMIBIENS, par À. GAUDUCHEAU. Dans une note à la Société de Biologie, le 21 mars 1908, nous avons fait connaître que la végétation d'£ntamwæba phagocytoides sur divers bacilles du groupe coli peut produire des corps fuso-spirillaires parti- culiers. Ces éléments ont été plus amplement décrits et figurés depuis, dans des planches annexées au Bulletin de la Sociélé de Pathologie exotique, du 8 décembre 1909. M. Mesnil, à qui nous avions soumis nos préparations, à vu quil s'agissait de formations dérivées des bactéries, que l’on a assez rare- ment l'occasion de rencontrer et qui ont été désignées sous le nom de cils composés où géants. Les cils géants ont été découverts par Lœffler en cultures micro- biennes (charbon symptomatique) et par Novy en milieu vivant (péri- toine d’un cobaye inoculé par une bactérie ciliée). Or, dans ces cas, il n'intervenait aucune amibe et cependant des écheveaux de cils com- posés apparaissaient. Nous avons donc cherché quelles étaient les con- ditions communes à ces trois milieux si différents en apparence : vieille culture, péritoine du cobaye et culture mixte amibienne. On remarque ainsi que, dans les cas de Lœæffler et de Novy, comme dans le nôtre, les corps bactériens ont disparu et laissé à leur place des résidus agglo- mérés ayant les caractères de coloration des cils. Il s’est donc produit daus les trois cas une digestion des bactéries. Cette transformation des corps bactériens serait due à l’autolyse dans les vieilles cultures de Lœffler et à la phagocytose ou à la digestion humorale dans le péritoine du cobaye de Novy. Les amibes agissent de même par leurs propriétés digestives, donnant lieu de plus à la production d'éléments purement fusiformes sans ondulations et à des variations inexpliquable: de colo- rabilité de ces corps fuso-spirillaires. D'une manière générale, un processus bactériolytique préalable nous paraît donc être la cause prin- cipale de la formation des cils géants. Cette digestion est partielle ; elle n'atleint pas l'enveloppe ciliée et peut-être aussi quelque autre portion achromatique des cellules. Une viscosité du milieu, convenable et progressive, est une aulre condition du phénomène. En étudiant les traces du passage des amibes sur une colonie bacil- laire, par le moyen de décalques traités par lhématoxyline ferrique avec régression nulle ou très ménagée, on voit autour des microbes survivants des sortes de buissons beaucoup plus faiblement teintés que la substance des bactéries normales ; il semble bien que c’est à l’aide d'un matériel semblable que sont édifiés les cils géants. SÉANCE DU 4 FÉVRIER 173 Malgré la constatation que nous avons faite fréquemment de la pré- sence de certains spirilloïdes dans le cytoplasme ou les vacuoles des amibes, nous pensons que la plupart de ces éléments se forment en dehors ou à l’intérieur des protozoaires et que les amibes dissolvent les écheveaux des bacilles constitutifs des cultures visqueuses en promenant sur eux leur sécrétion bactériolytique: l'effet digestif des rhizopodes serait donc extra-cellulaire. Lorsque, dans un milieu visqueux comme l’exsudat péritonéal, les vieilles cultures à concentration évaporatoire favorisée par le vide, le sang, les culots ou surfaces de gélose convenablement humectées, on voit apparaître des éléments fusiformes ou spirillaires dissociables par l’eau et colorables seulement par les teintures chaudes ou mordancées, on peut penser à des formes résiduelles de bactéries ciliées : ainsi il serait peut-être possible d'attribuer pareille origine aux spirilles qui ont été vus d’une manière inconstante dans la péripneumonie. Nous rappellerons que les cils composés étant dissociables par l’eau, il faudra, pour les observer, faire des prélèvements épais, ou mieux décalquer les vieilles cultures et surtout éviter de faire la préparation suivant [a technique habituelle par suspension aqueuse. CONTRIBUTION A L'ÉTUDE SUR L'ANAPHYLAXIE MICROBIENNE, par M. J. Srupzinskt (Kiew). Tandis que Kraus et ses élèves affirment que l’anaphylaxie bacté- rienne est constante et spécifique, il y a des savants qui doutent de cetle constance et de cette spécificilé ; il y en a même qui les nient. Voici pourquoi, suivant le conseil du professeur A. Besredka, j'ai repris la question de l’anaphylaxie bactérienne en m’adressant à deux espèces du Bacterium coli : B. coli Loire et B. coli J. Dans mes expériences, j'ai suivi strictement la technique indiquée dans le travail de Kraus et Amiradzibi (1), sauf que je diluais la culture de 24 heures sur gélose dans 1 cent. cube d’eau physiologique. Après avoir lavé la culture, je la chauffais au bain-marie à 70 degrés pendant une heure. Je crois pouvoir diviser en trois groupes les symptômes de l’anaphy- - laxie que j'ai observés chez mes cobayes après l'injection d'épreuve. 1° Anaphylaxie du 1° degré, l'animal est inquiet, se gratte le museau _avec sa patte, éternue, se relève assez facilement ; 2° Anaphylazxie du Ie degré, l'animal est très inquiet, sa respiration est accélérée, il a des convulsions, son poil est hérissé, il a de la parésie des extrémités pos- (1) Zeitschrift für Immunitätsforschung, 1909, Orig. Bd #. Brococte. Compres RENDUS. — 1911. T, LXX. 13 174 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE térieures, el parfois même celle des muscles de la nuque ; l'animal se relève pendant quelques instants, mais généralement meurt au bout d’une ‘heure ; 3° Anaphylaxie du FII° degré, Vanimal est très inquiet, après 15-60 secondes, il à des convulsions très accentuées qui durent environ ‘une minute, après quoi il reste immobile, faisant des respira- tions profondes, mais très espacées ; ces respirations deviennent plus fréquentes avant la mort, qui survient généralement au bout de 2-3 minutes ou 10 minutes tout au plus. J'ai sensibilisé 20 cobayes, en leur injectant sous la peau, chaque jour, 0,01 cent, cube de culture de B. coli Loire tuée. Après 15-17 jours, à 48 de ces cobayes, j'ai introduit, par la voie intraveineuse, une culture de B. coli Loire tuée, et à 2, une culture de B. coli J. tuée. Sur 18 cobayes, 4 n'ont présenté aucun symptôme (8 avaient recu chacun 0,5 cent. cubes de culture tuée, et 3 chacun 1,0 cent. cube); chez 3 autres, j'ai remarqué l’anaphylaxie du Ie degré (j'avais introduit à chacun 0,5 cent. cubes de culture); chez 2 autres, qui avaient reçu chacun 1,0 cent. cube de culture, j'ai remarqué l’anaphylaxie du Il° degré; enfin, chez les 2 derniers, auxquels j'ai injecté 1,0 cent. cube de culture, j'ai pu constater l’anaphylaxie du IIIe degré. Quant aux 2 derniers cobayes, ayant recu dans la veine la culture de B. coli J., l’un d'eux (0,5 cent. cubes de culture) ne présenta aucun symptôme, l’autre (1,0 cent. cube de culture) eut des symptômes d'anaphy- laxie du ITT° degré. Cinq cobayes avaient été sensibilisés une dizaine de fois par des injections dans la cavité abdominale de 0,01 cent. cube de culture de B. coli Loire tuée. Après 15 jours, j'ai introduit dans la veine de chacun des 4 premiers, 0,5 cent. cubes de B. coli Loire, et dans la veine du cinquième, 0,5 cent. cubes de B. coli J. Chez ce dernier, je n’ai observé aucun symptôme ; quant aux 4 premiers, 3 d’entre eux n’ont présenté aucun symptôme, le quatrième n'a eu que des symptômes de l’anaphylaxie du [°" degré. Cinq cobayes avaient été sensibilisés par des injections sous-cutanées de 0,01 cent. cube de culture de B. coli J. tuée, faites 10 Jours de suite; 15 jours après, 3 d’entre eux ont recu, dans la veine, 0,5 cent. cubes de culture de B. coli J., et 2 autres, 0,5 cent. cubes de B. coli Loire. De ces 2 derniers, aucun n’a réagi; quant aux 3 premiers, { seul sur 3 a présenté l’anaphylaxie du i°' degré. F Nous voyons donc, d'après ces expériences, que l’anaphylaxie micro- bienne active ne parait pas être constante et ne semble pas avoir de spécificité stricte. J'ai injecté à un lapin, par la voie sous-cutanée, le 7 nov. 0,1; le 13 nov. 0,2 ; le 48 nov. 0,2; le 23 nov. 0,5; le 29 nov. 0,5, et 5 déc. 1,0 cent. cubes de culture de B. coli Loire tuée. Les 17 déc,, 21 déc., 3 janv. et 14 janv., j'ai pris le sang et j'ai injecté son sérum à 19 cobayes dans la cavité abdominale (2-3 cent. cubes), et 24 heures après, j'ai introduit dans la veine de chacun de ces cobayes, 0,5-1,0 cent. cubes de B. coli tuée, Loire ou 3. Sur les | 5 SEANCE DU # FÉVRIER 475 14 cobayes injectés avec la culture de B. coli Loire, 1 ne présenta aucun symptôme, # présentèrent de l’anaphylaxie du [°° degré, 4 autres de l'ana- Fe phylaxie du II° degré, et les 5 derniers de l'anaphylaxie du III° degré. Sur les 5 cobayes injectés avec la culture de B. coli J., 2 n’ont présenté aucun symptôme, un présenta de l’anaphylaxie du [°* degré, ua autre de l’anaphy- laxie du II degré, et le dernier de l'anaphylaxie du IIE degré. | Par conséquent, l’anaphylaxie microbienne passive n'est pas très régulière, quoiqu’elle soit plus constante que l’anaphylaxie microbienne active ; elle n’est pas non plus d’une spécificité absolue. Nous voyons done que l’anaphylaxie bactérienne, qu'elle soit aelive ou passive, ne peul guère être reproduile avec la même régularité que l'anaphylaxie sérique, et que, de plus, elle ne peut être envisagée comme absolument spécifique. En terminant, je remercie profondément le professeur A. Besredka pour le sujet qu’il m'avait proposé d'éludier. (Travail du laboraloire de M. Metchniko/ff à l'Institut Pasteur.) CiRCULATIONS ARTIFICIELLES A TRAVERS LE FOIE. ENTRAINEMENT DE L'ANTITIROMBINE, par M. Doyox, A. MoreLzet A. Pozrcarp. I. — Si on fait circuler à travers un même foie : d’abord une solution de chlorure de sodium, puis immédiatement après une solution faible- ment alcaline, seule-la dernière solution est capable, après simple chauffage pendant quelques minutes du liquide ayant circulé, d'empé- cher le sang de coaguler. L'expérience explique l’insuccès de toutes les tentatives antérieures ayant pour but de déceler l’antithrombine dans le foie et confirme nos conclusions concernant l’origine purement hépa- tique et la constitution nucléinique de celte substance. II. — Exemple. Chien de 14 kilogrammes, âgé de quatre à cinqans: saignée, seclion du bulbe, lavage du foie; la glande est ensuite congelée (au moyen de l'acide carbonique liquide) … décongelée à trois Fepaises successives en quarante-huit heures. A ce moment on fait eirculer à travers le foie pendant quinze minutes 500 centimètres cubes d'une solution de chlorure de sodium à 9 p. 1000 puis, immédiatement après, pendant quinze minutes, 500 centimètres cubes d’une solution faiblement aïcaline (eau distillée 1000, carbonate de soude 5, chlorure de sodium 4). Chaque solution traverse trois fois la glande ; pendant le passage, on comprime de temps en temps le lube 176 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE de sortie du liquide en aval du foie, de manière à provoquer une légère distension de la glande et une stase passagère. — On prélève ensuite des échantillons, soit des liquides tels qu’ils sortent du foie, soit de ces mêmes liquides après chauffage à 400° pendant cinq minutes au bain- marie et séparation du coagulum. Ces échantillons sont additionnés chacun d’un volume égal de sang artériel dérivé directement de la carotide d'un chien normal. On note le temps nécessaire à la coagu- lation des mélanges. ÉCHANTILLONS DIVERS ADDITIONNÉS CHACUN TEMPS NÉCESSAIRE D'UN VOLUME ÉGAL DU SANG NORMAL A LA COAGULATION 1. Solution ayant traversé trois 4 minutes. fois la glande hépatique. Solution de chlorure de sodium 2. La même après chauffage 19 miuutes. à 9 p. 1000. et séparation du coagulum. 3. Solution n'ayant pas tra- 4 minutes. versé le foie. 1. Solution ayant traversé trois à minutes. fois la glande hépatique. Eau distillée . . . . 1000 gr. s Cashonate d ] Se 2. La même après chauffage Incoagulable. ARDDnAte CessQUe 81: Ÿ et séparation du coagulum. Chlorure de sodium. 4 gr. 3. Solution n'ayant pas tra- {4 minules. versé le foie (témoin). SansenormalesSCUIAICÉMTONN) NES SRE AE EN Re ee 4 minutes. (Travail des laboratoires de Physiologie et de Chimie organique de la Faculté de médecine de Lyon.) ; LA RÉACTION DE MARMOREK EST-KLLE UNE FIXATION VRAIE DU COMPLÉMENT ? par ANDRÉ BERGERON. Nous avons fait connaitre, l’an passé, les ré-ultats que nous avait donnés la méthode de Marmorek pour le diagnostic de la tuberculose : ils avaient paru très satisfaisants. Mais, depuis lors, il nous a semblé que celte méthode était passible d’objections sérieuses que nous croyons ulile de signaler. Dans le procédé de Marmorek, on s'en souvient, on prend comme antigène 0,2 centimèlres cubes d’urines du sujet, comme aulicorps 0,3 centimètres cubes de sérum antitubereuleux, comme complement 0,05 centimètres cubes de sérum frais de cobaye. Après un séjour d’une à 5 SÉANCE DU 4 FÉVRIER 171 heure à l’étuve, on recherche si le complément à été fixé au moyen d'un indice coloré formé par 0,3 centimètres cubes d'une dilution au dixième d’'hématies de mouton et par la quantité de sérum chauffé de lapin-anti-mouton juste suffisante pour hémolyser ep quarante cinq mi- nutes ces 0,3 centimètres cubes. Dans cette technique, la quantité de sérum frais de cobaye a été fixée une fois pour toutes. Cependant il vaut mieux vérifier le pouvoir alexique du sérum avant chaque expérience de crainte d'attribuer à la fixation du complément une hémolyse incomplète due, en réalité, à une insuffi- sance de ce même complément. Ainsi avons-nous procédé dans la pré- sente série de recherches. En second lieu, la quantité d hémolysine a été réduite à une dose minima. En nous en tenant rigoureusement à celle proportion, nous avions obtenu, l’an passé, 131 résultats positifs chez 133 tuberculeux et 67 résullals négatifs chez 74 non luberculeux. Aujourd'hui, nous appor- tons 60 résultats positifs chez 6% tuberculeux, mais aussi 6 déviations apparentes du complément sur 41 examens d’urines de non tuberculeux. Cette seconde slalistique est donc manifestement moins bonne que la première. Mais, en outre, il a suffi d'augmenter d’un cinquième la dose d'hémo- lysine pour amener des résultats très différents. En présence de ce léger excès de sensibilisatrice, nous avons obtenu, en effet, 24 hémolyses totales sur 24 examens de non-tuberculeux et, d'autre part, 40 hémo- lyses totales, 5 hémolyses presque totales et seulement 3 hémolkyses par- tielles sur 48 urines de tuberculeux avérés et fébriles. Cependant, dans la méthode de Wassermann, par exemple, le même excès d'hémolysine est sans aucune influence sur le sens de la réaction. On sait d’ailleurs que dans le phénomène de Bordet et Gengou la fixation vraie du complé- ment est capable de résister à une dose encore plus élevée de sensibili- satrice. La réaction de Marmorek ne semble donc pas assimilable à ce phéno- mène. Elle ne consiste certainement pas en une fixation vraie du complé- ment. Enfin, le pouvoir d’arrêt que possède sur l'hémolyse le sérum antituberculeux de Marmorek, est bien intense quand les urines provien- nent d'un tuberculeux, mais il n’est pas nul quand ces urines proviennent d'un non tuberculeux. Ces faits d’une part, et d'autre part l'obligation où l'on se trouve d'user d'une quantité strictement minima d'hémolysine, rendent délicate l'interprétation des résultats fournis par la méthode. 178 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE SUR LES PORES DU ‘POUMON HUMAÏN, par E. LAGUESSE et R. Marcrano. On sait que Henle depuis longtemps (1866), et d’autresauteurs depuis, ont signalé la présence de pores dans les parois des alvéoles pulmo- naires chez l'homme adulte, et que Hänsemann (1895) leur a: attribué une grande importance, dans la pathogénie de l’emphysème surtout. Mais depuis de vives controverses se sont élevées à leur sujet. Dans une publication antérieure (1), l'un dé nous, sans « prendre nettement parti dans la question » faute de documents suffisants, disait que l'existence de ces pores « à l’état permanent ne paraissait pas abso- lument démontrée sur l’homme adulte sain ». Le dernier mémoire si affirmatif de F. E. Schulze (1906) ayant attiré de nouveau notre attention sur ce sujet, nous venons d'entreprendre des recherches plus complètes sur un poumon de supplicié jeune (vingt-six ans) avec la nouvelle technique du picro-noir naphtol de Curtis, ou à l’aide d'une résorcine-fuchsine de Weïgert très incomplète- ment élective. Grâce à la vive coloration que ces réactifs donnaient aux membranes conjonctives même amorphes, les pores ressortaient avec une grande netteté dans ces préparations. Pourtant, il importe de surco- lorer un peu et d'observer à un fort grossissement {objectif à immersion homogène), tellement il serait facile, à un examen superficiel, de prendre pour des trous maintes fossettes intercapillaires dont la membrane de fond est particulièrement mince et peu colorée, ou parfois la coupe optique d'un vaisseau traversant la membrane. En prenant toutes ces précautions nous avons constaté ceci. Les pores n’existaient pas dans tous les septa interalvéolaires, mais on en trouvait dans un très grand nombre de ces septa, dans cerlainement plus de la moitié d’entre eux. Ils étaient irrégulièrement ovaläires, souvent allongés en boutonnière, plus rarement à peu près li très petits, et dus seulement à la-résorption, dans tout ou partie de son étendue, de la membrane de fond d’une fossette intercapillaire. La plu- pert mesuraient de 7 à 9 w de longueur sur 3 à 5 & de largeur ; les plus petits 5 n sur 2 1/2; le plus gros que nous ayons vu, 13 sur 9. Il était absolument exceptionnel qu'une fossette parût élargie au delà de son diamètre normal pour former un plus large pore. Dans les septa, égale- ment exceptionnels, où ils étaient relativement abondants, les lrois quarts des fosseltes au moins en manquaient encore. Le plus souvent, chaque septum interalvéolaire complet, examiné de face, en montrait de 1 à 6, rarement 7, très rarement davantage, sur un ensemble de 50 à (1) Trois lecons sur la structure du poumon. Echo médical du Nord, 1901. y ni désastre Sat SÉANCE DU À FÉVRIER 179 e 70: fossettes intercapillaires environ. Ils n’avaient en général aucun rapport avec les fibres élastiques : c'étaient des trous faits comme à l’'emporte-pièce et sans bordure spéciale. pe Sur des coupes minces de 5 y nous avons pu retrouver les plus gros d’entre eux, se présentant tantôt comme une solution de continuité com- plète, tantôt sectionnés par le milieu, et n’apparaissant alors comme un trou que dans les coupes optiques superficielles, en changeant la _ mise au point. Ils sont généralement bordés, sur un coté au moins, par un capillaire formant bourrelet au pourtour. Ces coupes permettent de repérer leur position,-et l’on constate alors qu'ils existentaussi bien dans les septa communs à deux canaux alvéolaires voisins que dans les septa séparant deux alvéoles d’un même canal, ce qui assure (si minimes soient-elles) l’existence de communications entre les différentes por- tions du parenchyme lobulaire. _ On trouve parfois un pore bouché ou à demi bouché par une petite cellule épithéliale. Comme ces petites cellules desquament assez abon- damment, pour devenir de grosses cellules à poussière, leur chute doit jouer un certain rôle dans l’augmentalion du nombre des pores (d'après Renaut, ils sont normalement comblés par l’épithélium), et ces cellules, devenues des sortes de macrophages, peuvent aussi contribuer à la résorption de la membrane fondamentale. Étant donné le pelil nombre de trous qu’on trouve chez l'adulte, il ne serait pas étonnant que sans cesse il s'en formât de nouveaux, et que d'anciens fussent oblurés (au moins superticiellement et temporairement par l'épithélium). Très petits el relativement peu nombreux, les pores n’ont donc pas à nos yeux l'énorme importance que quelques auteurs leur ont atlri- buée; pourtant, nous devons aujourd'hui reconnaitre leur présence comme normale chez l'adulte, bien qu’elle paraisse liée à des processus de résorption favorisés par les alternatives répétées d'extension et de retrail fonctionnels de la paroi. Les descriptions données par F. E. Schulze et autres sur certains ani- maux, descriptions que les recherches faites par l'un de nous pour sa thèse tendent à confirmer pleinement, ne peuvent que nous affermir dans ces conclusions. Quant au rôle qu'on a attribué aux pores dans l’emphysème, il nous paraît provisoirement n'être que secondaire et tardif. Chez l'adulte ‘encore sain, on peut en bien des points constater que certains canaux alvéolaires se terminent par un alvéole unique énorme, dont la cavité peut montrer quelques légers plissements. C’est l’exagération de celte tendance à l'élargissement de certains alvéoles terminaux {compliquée probablement de phénomènes de déplissement d’alvéoles préalablement lobés), qui nous paraît être le fait initial conduisant à l’'emphysème, puisque de tels alvéoles monstrueux pourraient déjà être considérés comme de petites dilatations emphysémateuses; et pourtant aucun large 480 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE trou ne perfore leur paroi. Il semble même qu’à l’état normal la pré- sence de petits orifices, en permettant une certaine équilibration de la pression entre deux alvéoles voisins, lutte contre la tendance à l’em- physème plus qu'elle ne la favorise. {Laboratoire d'histologie de la Faculté de médecine de Lille.) 0 FRÉQUENCE DES STREPTOTUHRICHÉES DANS DES CRACHATS TUBERCULEUX, par LÉON KARwaACKI. Au cours de mes recherches sur la flore microbienne des crachats tuberculeux, je suis parvenu à isoler trois fois des Streptothrix sur vingt examens. Le bouillon de pommes de terre glycériné à 4 p. 100 me ser- vait comme milieu de culture. La première variété de Streplothrix a élé obtenue des crachats d’un garçon de seize ans, atteint d'un processus destructif rapidement mortel. Le Streptothrix se développe presque exclusivement sur des milieux liquides : bouillon de pommes de terre glycériné, liquide d'ascite gly- cériné, bouillon maltosé. Optimum thermique, 32-37 degrés. Le déve- loppement se produit sous forme de grains, qui s’accolent aux parois du tube, principalement à la partie supérieure du milieu. Le nombre de grains va Croissant jusqu'au quinzième jour. Ensuite la culture reste stationnaire. Les repiquages sur la pomme de terre glycérinée, sur le sérum coagulé glycériné, sur la gélatine sont stériles. Sur la gélose glycérinée, j'ai obtenu quelques colonies isolées, arrondies, blanches, légèrement bombées au centre, très adhérentes à la surface de la gélose. La vitalité du champignon est assez forte, les cultures vivent plus de deux mois et se laissent facilement repiquer. Le parasite n'est pas pathogène pour les animaux de laboraloire. L'examen microscopique des grains montre la présence des filaments incurvés, isolés ou ramifiés. Plusieurs d’entre eux se terminent par des chaînettes de conidies. Le parasite esl gram-positif, se décolore par les acides dilués. Il peut être identifié avec l'Oospora pulmonalis Roger. La seconde variété provient des crachats d'un phlisique arrivé au stade cavitaire. Le Streptothrix donne un voile sur les milieux liquides, brunissant avec le temps. Le pigment passe dans le milieu, lui donnant une teinte rouge-brun d'abord, brun-foncé ensuite. Le développement sur les milieux solides est aussi précaire que chez la première variété. Sous les autres rapports, le champignon se comporte comme le précédent. Je lui ai donné le nom de S{reptothrix fusca. SÉANCE DU 4 FÉVRIER 181 La troisième variété provient d’un phtisique également très avancé. Le champignon se développe sur tous les milieux usuels liquides et solides à l’étuve et à la température de laboratoire. Il produit sur les milieux liquides un voile sec, croûteux, qui tombe au fond du tube. Sur la gélatine le développement se fait sous forme d’une couche blanche, veloutée, la gélatine se dissolvant lentement. La culture sur gélose possède le même aspect. Le développement sur la pomme de terre glycérinée est à peine visible macroscopiquement. Le champignon n'est pas également pathogène. Il s’identifie avec le Séreptothrix candida gedanensis Il Petruschxy. Ces résultats prouvent que les Streptothrix occupent une place très importante dans la flore microbienne des crachats tuberculeux. (Travail du laboratoire bactériologique de la clinique thérapeutique de l'Université de Varsovie.) COMPARAISON DE LA RÉSISTANCE AUX ANTISEPTIQUES DU BACILLE PERFRIN- GENS ET DE L'ANHÉMO-BACILLE DU RHUMATISME, VARIÉTÉS BANALE ET DIFFÉRENCIÉE DU BACILLE D'ACHALME, par GEORGES ROSENTHAL. Dans toutela série de recherches bactériologiques poursuivies par nous sur la comparaison des deux variétés du bacille d’Achalme, c’est- à-dire du bacille Perfringenset del’anhémo-bacille du rhumatisme (bacille de l'hémobioculture de Thiroloix, ou bactérie anaérobie retirée du sang des rhumatisants pendant la vie), nous avons vu que l'identité des grands caractères affirmée dans notre thèse de doctorat ès sciences était corri- gée par une atténuation des fonctions biochimiques de la variété diffé- renciée. Cette alténualion se retrouve dans l'étude de la résistance aux anliseptiques, considérée soit au point de vue de la dose empêchante, soit à celui de la dose stérilisatrice des cultures. Nos expériences ont été dirigées de la façon suivante : Des tubes de lait cacheté ou des tubes d’eau blanc d'œuf cachetés con- tenant chacun 10 centimètres cubes de lait ou eau ont été utilisés. Lorsqu'il s'agissait de calculer la dose inhibitrice, ils élaient ensemencés, puis immédiatement additionnés à la pipette d’un certain nombre de goutles représentant une quantité déterminée de cyanure de mercure en solution aqueuse. Lorsqu'il s'agissait de calculer la dose stérilisante, les cultures, après abondante prolifération, étaientadditionnées d’un nombre de gouttes déterminé de la solution de cyanure d’hydrargyre après étalonnage de la pipette utilisée. La culture était remuée avec une pipette stérile pour assurer la diffusion de l’antiseptique. 182 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE Voici quelques-unes de nos expériences. I. Dose inhibitrice. — Nous utilisons des pipeltes qui donnent 45 à 55 gouttes, pour À centimètre cube d’une solution aqueuse de cyanure de mercure, contenant 2 centigrammes au gramme. Des tubes d’eau blanc d'œufet de lait cacheté sont étudiés en série. On peut schématiser ainsi les résultats : A. — En eau œuf cacheté, avec cyanure de mercure, au taux indiqué. a) Bacilles du rhumatisme : à 1/7000 Culture abondante positive. à 1/4000 Culture + avec gaz (résultat inconstant). à 14/3000 Culture — à 1/2250 Culture — mais une fois + (par anomalie, le germe n’a pu être repiqué, même sur milieu sans antiseplique, après 96 heures). à 1/2000 Culture — b) Bacille Perfringens, en eau blanc d'œuf, cacheté avec cyanure de mer- cure: g- 1/5000 Culture normale typique. 1/4000 Culture + avec sporulation et digestion. 1/3500 Culture positive avec digestion tardive incomplète. 1/2000 Culture + sans liquéfaction de blanc d'œuf ni sporulation. 1/2250 Culture + sans liquéfaction ni sporulation. 1/2000 Culture — e a 2 @- a B. — En tubes de lait cacheté. a) Bacilles du rhumatisme, en cyanure de Hg : à 1/1000 Résultat positif, culture aréolaire typique. À un taux supérieur, résultat négatif. È b) Bacille Perfringens, en cyanure de Hg : @- 1/4000 Digestion totale rapide. 1/3000 Digestion en plusieurs jours, culture tardivement fétide. 1/2250 et au-dessus. Aucune culture. Quelques tubes à 1/2000 ont été positifs dans plusieurs expériences. @ 9 Aux doses limites, la végétabilité est singulièrement raccourcie ; ear lesrepiquageséchouentrapidementetla sporulation estentravée, ces deux phénomènes s’observant d’ailleurs avec les deux variétés. Ces phéno- mènesnous ontempêché d'obtenir des races résistantes aux antisepliques conformément à ce que Masson a dit à propos d'autre microbes. IF. Dose stérilisante. — L'étude de la dose stérilisante nécessite des repiquages quolidiens, ear la mort du germe peut exiger plusieurs jours: de plus, l'expérience doit se poursuivre sur lait pour éviter toute erreur due à la possibilité de sporulation. SÉANCE DU 4 FÉVRIER 183: a) Avec le bacille du rhumatisme : À partir du taux de 1/3500, la mort du bacille est constante en 12 heures. Le taux de 1/5000 permet des premiers repiquages positifs, mais la végétabilité est diminuée et, après quelques jours, les tubes sont inrepiquables. Une mensuration du 25 novembre nous a donné des cultures avec des dilutions comprises entre 1/4000 et 1/10000, et des cultures histologiques à 14/2000. Toute culture en série échouait après un où deux repiquages en lait cacheté sans antiseptique. b) Avec le bacille Perfringens : A partir du taux de 14/1000, la mort du bacille est assurée en 72 heures. Mais le taux de 1/1700 permet la conlinuation de la végétabilité et les cultures de repiquage gardent leur pouvoir tryplique. Une mensuration de contrôle a donné comme dose limite mortelle 1/2000 à 1/2200. En résumé, nous voyons que la variété perfringens l'emporte sur la variété rhumatismale par une résistance plus forte aux antisepliques étudiés dans leur pouvoir inhibiteur et slérilisant. C'est Ià un nouvel argument biologique pour maintenir la distinction posée par Thiroloix et nous entre les deux variété de bacille d'Achalme (1), distinction dont la méconnaissance a retardé si longtemps l’histoire bactériologique du rhumatisme articulaire aigu. (Laboratoire de M. le professeur Hayem.) (4) Voir nos! recherches antérieures, en particulier: Comptes rendus de la Soc. de Biologie, passim. Le Gérant : OCTAVE PORÉE. Paris, — L. MARETHEUX, imprimeur, 1, ruo Casselte, SÉANCE DU: FEVRIER 49.1 AIMÉ (PauL) : Note sur les glan- dules parathyroïdiennes et parathy- miques de la tortue grecque . AscoLt (AL8ERTO) : Les précipitines dans le diagnostic du charbon bac- ténidiens ris Manet NET, BESREDKA (A.) : De l’antianaphy- laxie par la voie digestive . . . . .. BizLarD (G.) : Action du suc d'au- tolyse de foie de porc, du venin de cobra et du curare sur la toxine CÉLANIAU ER SR SE Re Castex (M.-R.) : Sur la présence des corps aminés dans le contenu AS TIQUE Eee Ce noue. Cuoay (E.): Sur le pouvoir cataly- tique des poudres de foie (extraits totaux) utilisées en opothérapie . FABrE (G.) : Effets de l'activation de l’atmosphère par l’émanation de radium sur la germination et la poussée de divers organismes végé- (NID, Se Go EE NO NP ENS RE TE LaAIGNEL-LAVASTINE (M.) et Prru- LESCO (PreRRE) : La déformation glo- buleuse homogène de certains élé- ments nerveux dans le vermis des paralytiques généraux. . . . . . .. Laricque (Louis) : Observation à propos du procès-verbal. Sur le signe électrique de l’hydrate de fer CONOIdal Er nee. igoe SOMMAIRE 187 LEGENDRE (RENÉ) et PIÉRON (HENRI) : Du développement, au cours de l’insomnie expérimentale, de pro- priétés hypnotoxiques des humeurs en relation avec le besoin croissant dessommeil sets Eee LISBONNE (MARCEL) : Influence des chlorures et des phosphates sur la saccharificalion de l’amidon démi- néralisé par les amylases salivaire etépancréatique et CLR. E Marais (C.) et LeGer (M.) : Leu- cocytozoon d'un Paon, d'un Crabier et d’un Bengali du Tonkin. . . . .. Marais (C.) et LeGEr (M.) : Spiro- Chéte usa pin Se REP Mawas (J.) : Sur les lésions du corps ciliaire dans la cataracte spoutanée chez le lapin . . . . . .. ReGauD (CL.) et NoGter (Tn.) : Stérilisation rôntgénienne, totale et définitive, sans radiodermite, des testicules du bélier adulte. Condi- tions de sa réalisation. . . . .. .. ReTTERER (Ép.) et LELIÈVRE (AUG.) : Structure et histogenèse des végé- tationsiadénoides Fier. ViGuiER (G.) : Modifications des parathyroïdes après thyroïdectemie chez un lézard (Uromastix acanthi- nurus Bell) Présidence de M. Dastre. OBSERVATION A PROPOS DU PROCÈS-VERBAL. SUR LE SIGNE ÉLECTRIQUE DE L'HYDRATE DE FER COLLOIDAL, par Louis LAPICQLE. 190 202 199 M. L. Salignat, dans sa note sur les colloïdes des eaux de Vichy, écrit : «.… L'hydrate de fer colloïdal est de signe électro-posilif, alors que M. Glénard ainsi que moi-même n'avons trouvé que des colloïdes néga- BroLoc1E. Cowrres RENDUSs. — 19]J1. T. LXX. 1% 186 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE tifs. On peut donc affirmer qu'il n’y a pas d'oxyde de fer colloïdal dans les eaux de Vichy ». Le syllogisme pêche par sa majeure; l’hydrate de fer colloïdal peut être négatif. J'ai signalé un tel hydrate il y a quinze ans avec E. Auscher (1); le pigment ocre qui se forme dans les tissus lymphoïdes quand l'héma- tolyse est exagérée, est constitué par de l’hydrate ferrique presque pur; je l’ai isolé en dissolvant les tissus par la lessive de soude, et caractérisé sous le nom de rubigine. La rubigine ainsi obtenue passe pour une part, en solution colloïidale qui est précipitée par une trace d'acide. L'hydrate ferrique colloïdal est généralement préparé à partir du chlorure ferrique qui est acide; il précipite par une trace d’alcali. J'ai bien marqué, dès cette époque, l'opposition de ces deux états caractérisés par les conditions de précipitation. On en peut déduire théo- riquement une différence de signe électrique. Et, en effet, récemment, Mie Weil}, qui a repris avec moi quelques recherches sur la rubigine, a constaté directement que la rubigine colloïdale, placée dans un champ électrique, se transporte vers l’anode. D'ailleurs, on a signalé diverses réactions purement chimiques qui donnent naissance à l’hydrate ferrique colloïdal en milieu alcalin; dans ce cas, le colloïde est électro-négatif. L'hydrate ferrique n’a donc point de signe ui lui soit propre; son électrisation varie avec les conditions de milieu lors de sa préparation, c’est-à-dire paraît dépendre essentiellement de l’adsorption d'ions H ou OH. Donc, a priori, rien ne s’oppose à ce qu'il y ait dans l’eau de Vichy du fer colloïdal électro-négatif. MODIFICATIONS DES PARATHYROÏDES APRÈS THYROÏDECTOMIE CHEZ UN LÉZARD (Uromastix acanthinurus BELL), par G. VIGUIER. On sait les difficultés qu’il y a, pour des causes anatomiques, à prati- quer chez les Mammifères la thyroïdectomie sans extirper ou léser les glandules parathyroïdes. L'opération en question n’est pas beaucoup plus simple chez les Oiseaux. Chez les Reptiles, au contraire, le corps thyroïde est facile à enlever totalement sans toucher aux deux para- thyroïdes situées assez loin de lui, contre les carotides primitives. Mes recherches ont porté sur un grand saurien dela région saharienne, (1) Comptes rendus de l1 Soc. de Biologie, 29 juin 1895. SÉANCE DU 11 FÉVRIER 187 —_—_—_——— . A'Uromustix acanthinurus. J'ai réussi la thyroïdectomie chez des lézards qui ont élé sacrifiés huit à dix semaines après l'opération. Aù cours de leur survie, ces Reptiles ont présenté des phénomènes pathologiques -que je crois devoir rapporter à l'insuffisance thyroïdienne. Tandis que les animaux témoins restaient très vifs malgré leur captivité, les lézards opérés présentaient dès le second mois une diminution notable des forces musculaires et restaient somnolents dans leur cage. Les glandes parathyroïdes de l’Uromastix acanthinurus sont compo- -sées de cordons épithéliaux pleins, séparés par de fines travées ConJonc- tives dans l'épaisseur desquelles cheminent des capillaires sanguins. Les cellules épithéliales de la glande sont, les unes sombres, avec un -cytoplasme finement granuleux qui se teinte en gris par l’hémätoxyline ferrique; les autres sont claires, sans granulations. Les unés aussi bien _--que les autres possèdent des noyaux clairs avec un ou deux nucléoles - nucléiniens, ou des noyaux sombres riches en chromatine. Dans quel- ques cellules il y a des diplosomes. En aucun point de la glande je n'ai trouvé trace de matière colloïde. Ce qui caractérise essentiellement les glandules parathyroïdes des lézards chez qui j’ai pratiqué la thyroïdectomie, c’est la disparition presque totale des cellules claires que je considère comme des éléments au repos. La plus grande partie des cellules des parathyroïdes des Reptiles opérés se colore fortement. Leur cytoplasme est devenu unifor- mément granuleux. Les noyaux sont tous devenus clairs et plus volu- mineux, mais il n’y a pas formation de matière colloïde. Les parathyroïdes de l’Uromastix acanthinurus réagissent donc à la thyroïdectomie. Les modifications cytologiques qu’elles présentent correspondent vraisemblablement à un hyperfonetionnement ; mais la sécrétion de ces glandules est incapable de remplacer complètement celle de la thyroïde et d'empêcher l’apparition des phénomènes d'hypo- thyroïdie. S'il y a suppléance, elle n’est que partielle ou que temporaire. Laboratoire de M. Weber. Faculté de médecine d'Alger.) Ë ÆCrErs DE L'ACTIVATION DE L'ATMOSPHÈRE PAR L'ÉMANATION DE RADIUM | SUR LA GERMINATION ET LA POUSSÉE DE DIVERS ORGANISMES VÉGÉTAUX, . par G. FABRE. STÉRIGMATOCYSTIS NIGRA. — La germination des spores sur gélose acide -en cellule de Bottecher est ralentie par la présence de l’émanalion de radium à haute dose. La dose optima de 1/2 microcurie, par centimètre cube d'air, ne 188 ‘: SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE retarde la germination que pendant les trois premiers jours ; le qua- trième jour, la poussée atteint et dépasse les témoins germés en ceilule inactive. Pour une dose double ({ microcurie par centimètre cube d'air), la germination est insignifiante (10 p. 100 des spores au quatrième jour), et la poussée du mycélium rapidement entravée (10 diamètres de spore au maximum). : Mucor MUCEDO. — Doses faibles. Ce mucor est nettement ralenti dans son développement dans une atmosphère contenant certaines doses d'émanation. Le ralentissement est sensible à la dose de 1/2 microcurie pour 2 litres d'air, il aboutit à un minimum de croissance à 1 microcurie pour 2 litres d'air ; à partir de cette dose, il n'apparaît plus de spc- ranges, mais, à mesure que la dose augmente, le mycélium se déve- loppe davantage, atteint un maximum de récolte filtrée à 2 microcuries pour 2 litres d'air (environ) et diminue ensuite lentement. Doses élevées. — Dans une atmosphère 1.000 fois plus active aue la dose optima ci-dessus (1 microcurie pour 2 centimètres cubes), on note inicroscopiquement une nouvelle dose optima pour la germinalion des spores sur gélose en cellule de Bottecher. Mais, alors que le témoin inactif donne, dans ce milieu, un mycélium très rapidement transformé en spores de bourgeonnement, le mycélium à 4 microcurie pour 2 cen- timètres cubes persiste et donne moins de spores. Enfin, à la dose double de 2 microcuries pour 2 centimètres cubes, il donne peu de spores et émet de nombreux gamètes qui s’unissent sans paraitre aboutir à une fécondation utile. Linum Catharticum. — La germination et la poussée des plantules du lin sont nettement favorisées par des doses croissantes d’'émanation jusqu'à un maximum favorable de { microcurie 5 pour 2 litres d'air. La poussée est retardée progressivement par des doses plus élevées. La germinalion est entravée par la dose de 40 microcuries par litre d'air, dose qui arrête complètement et brusquement la croissance de plantules déjà hautes qui meurent en six jours (au cours de ces six jours ia croissance des témoins est d'environ 10 centimètres). Nous tenons à noter que l'irradiation par les rayons y, ou l’acti- vation du sol par des matières radic-actives, donnent des résultats Irès différents de ceux que nous obtenons par l'émanation équilibrée dans l'atmosphère en vase clos. (Service du D' Dominici. Laboratoire biologique du radium.) SÉANCE DU 11 FÉVRIER 189 ACTION DU SUC D'AUTOLYSE DE FOIE DE PORC, DU VENIN DE COBRA ET DU CURARE SUR LA TOXINE TÉTANIQUE, par G. BILLARD. La toxine tétanique que j'ai employée m'a été adressée par M. M. Nicolle, de l'Institut Pasteur. C'est, d’abord, celle utilisée habituellement à l’Institut pour la préparation du sérum antitétanique. J'ai constaté à maintes reprises sur des séries de cobayes qu’un demi-ceatimètre cube de cette toxine tue un animal de 500 grammes en 24 heures environ. Je me suis ensuite servi d’une toxine de toxicité constante et invariable préparée par M. M. Nicolle lui-même : 1 centimètre cube d’une solution de celle-ci à 1/50 dans du sérum physiologique tue exactement en 48heures. un cobaye de 500 grammes. Trente-cinq cobayes traités par cetle toxine ont donné des résultats identiques. Le venin de cobra dont je me suis servi m'a été adressé par M. Nicolle, de l’Institut Pasteur; il est mortel en une heure et demie, à la dose de 1/10 de milligramnme par 100 grammes d'animal. Le curare employé existait déjà lors de mon entrée à l'École de médecine en 1898, j'ignore sa provenance. Je me suis assuré que 3 mil- ligrammes et demi tuent un cobaye de 500 grammes en quelques minutes. A la suite d’un très grand nombre d'expériences au cours desquelles j'ai sacrifié par séries plus de 150 cobayes, je crois pouvoir produire les conclusions suivantes : 4° Les cobayes qui reçoivent une dose mortelle de toxine tétanique mélangée à 3 centimètres cubes de suc d’autolyse de foie de porc survivent sans présenter de troubles appréciables. Ce traitement rend le sujet réfractaire à une dose mortelle de venin de cobra; 2% Les animaux de cette série peuvent, en effet, recevoir même 10 jours après une dose mortelle de venin de cobra sans paraître malades. Ceci paraît indiquer que la toxine tétanique n’est pas détruite par le suc hépatique et qu’elle s’élimine avec une lenteur considérable qui peut dépasser la limite que j'ai indiquée (10 jours) et que je cherche actuellement à préciser; 3° Un cobaye ayant reçu une dose de toxine tétanique mortelle en 48 heures (toxine Nicolle) survit, à la condition qu'on lui fasse au bout de 24 heures une injection presque mortelle de curare (dose limite). Une seule injection suffit, ce qui semble indiquer que le curare s'élimine très lentement de l’organisme. Je recherche actuellement combien de temps dure cette éliminalion; 4° On peut sauver da tétanos un cobaye ayant recu une dose de 190 SOCIËÈTÉ DE BIOLOGIE - toxine télanique mortelle en 24 heures, pourvu qu'on lui injecte 8 heures après une dose mortelle de venin de cobra et que tous les jours, par la suite, au moins jusqu'au 6° jour, on injecte une dose mortelle ou presque: mortelle de venin mélangé au suc hépatique. Le suc seul produit une survie de quelques heures, le venin seul ne peut être injecté à dose suffisante pour empêcher l'imprégnation par la toxine tétanique sans ge tue par lui-mème; »° Avec la toxine de M: Nicolle, mortelle au bout de 48 heures, les. meclites de venin doivent être faités dès la 16° heure; avant ou après. celte 16° heure, elles n'empèchent pas la mort de se Dhoduire: Dans:une série de notes ultérieures, j'exposerai plus longuement les. résultats que j'ai voulu affirmer par cette note préliminaire. (Laboratoire de physiologie de l'Ecole de médecine de Clermont-Ferrand.) Du DÉVELOPPEMENT, AU COURS DE L'INSOMNIE EXPÉRIMENTALE, DE PROPRIÉTÉS HYPNOTOXIQUES DES HUMEURS EN RELATION AVEC LE BESOIN CROISSANT DE SOMMEIL, par RENÉ LEGENDRE et HENRI PIÉRON. Dans nos dernières communications (1), nous avons relaté une série: de faits qui semblaient indiquer l'existence, dans les humeurs de chiens: soumis à l'insomnie expérimentale jusqu'à apparition du besoin impé- ratif du sommeil, de propriétés hypnotoxiques susceptibles de révéler leur action par la mise en contact direct avec les centres nerveux d’un chien normal. Une nouvelle série d'expériences nous à permis de ibn pleine- ment ce fait. Saint Germain &, 17 kil. 2. Mis à veiller pendant onze jours. Prélèvement aseptique de sang et de liquide céphalo-rachidien le dernier jour, le besoin de sommeil étant devenu extrêmement intense; et prélève- ment aseplique de sang chez Isabeau G, chien normal. Centrifugation du sang, en récipients aseptiques. Résultats. des injections, à 37 degrés, après prélèvement d'une quantité égale de liquide céphalo-rachidien, afin d'éviter tout phénomène de compres- sion, dans le quatrième ventricule, par voie occipito-atlantoïdienne : (1) Comptes rendus de la Soc. de Biologie, 18 et 2ù juin 1940, EXVIIE. p. 1077et p. 4108: ; SÉANCE DU A1 FÉVRIER 19L CHIENS LIQUIDE INJECTÉ | EFFETS PHYSIOLOGIQUES EXAMEN. IHISTOLOGIQUE 1 Crépu Sérum Somnolence progres-| Lobe frontal atteint d, 11 kil. insomnique sive, débutant 55 minutes|(chromatolyse très fré- (6 cent. cubes). |après l'injection, très in-|quente des grandes pyra- tense au bout de 2 heures.|midales et polymorphes: Grande diminution des|vacuoles fréquentes; nu- réactions sensorielles et|cléole excentrique; neu- du tonus moteur. rophagie rare). Lobes temporal et oc- cipital normaux. Néra Sérum normal Aucune somnolence.| Lobes frontal, temporal ® 11 kil. | {6 cent. cubes). |Reste très éveillée. et occipital normaux. Tacheté Liquide Somnolence très rapi-| Lobe frontal très at- d 1 kil. |céphalo-rachidien|dement survenue et s’ac-|{einl (chromatolyse des insomnique centuant beaucoup; réac-|srandes pyramidales et (4 cent. cubes). [tions sensorielles à peu|polymorphes, vacuoles, près abolies; tonus mo-|excentricité du nucléole. teur très affaibli. Nenrophagie très fré- quente). Lobes temporal et oe- cipital normaux. Remuante Liquide Absolument normale:| Lobes frontal, temporal © 7 kil. 7. |céphalo-rachidien|très vive ; réactions|et occipital normaux. normal sensorielles entièrement (5 cent. cubes). |conservées. Griffarde Liquide Assez abrutie; peu de| Altérations rares et très ® 4 kil. 5. |céphalo-rachidien|réactions ; mais attention|diffuses. Polynucléaires insomnique sensorielle reste éveillée;|très abondants dans les préalablement [tonus musculaire nor-|vaisseaux (lobes temporal chauffé à 65° |mal. et occipital surtout), neu- (6 cent. cubes). rophagie rare. Poilu Sérum Très éveillé: réactions| Altérations cellulaires g' 1 kil. insomnique sensorielles très vives;lrares et diffuses. Polynu- préalablement |tonus musculaire ror-|cléaires dans les vais- chauffé. à 659 |mal. seaux (sauf dans le lobe (5 cent. cubes), temporal), neurophagie ’ rare. Pius Sérum normal Normal, réagit bien;| Altérations très rares et GIE préalablement |tonus bien conservé.|diffuses. Polynucléaires chauffé à 680 (5 cent. cubes). Bave beaucoup. rares dans les vaisseaux du lobe frontal, abondants dans ceux des lobes tem- poral et occipital, neuro- phagie rare. La netteté absolument frappante des résultats physiologiques aussi bien que des données histologiques consécutives nous permet donc d'aboutir maintenant à une conclusion ferme en ce qui concerne les fac- teurs du besoin impératif de sommeil : Le besoin impératif de sommeil, qui apparait au cours de l’insomnie expérimentalement imposée, est corrélatif du développement, dans les humeurs, de propriétés hypnotoxiques, ayant le double effet, de provo- quer chez un animal normal le besoin intense de sommeil, avec perte 192 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE de l'attention sensorielle et du pouvoir de réaction aussi bien que de l’attention motrice et du tonus musculaire, et d'entraîner des altéra- tions cellulaires caractérisées surtout par la chromatolyse, les déforma- tions cellulaires et les déplacements du noyau et du nucléole, altéra- tions localisées à peu près exclusivement dans les grandes pyramidales et les polymorphes du lobe frontal, l’électivité de cette aclion toxique s'élant jamais démenlie. L'aclion hypnotoxique, paraissant plus intense dans le liquide céphalo-rachidien que dans le sérum el appartenant aussi au plasma cérébral, peut être en rapport avec les déchets du mélabolisme des cellules nerveuses des centres supérieurs. Cette aclion hypnotoxique disparait d’ailleurs par chauffage du liquide à 65 degrés et ne se rencontre pas dans le produit de leur dialyse. (Travail des laboratoires de physiologie de la Sorbonne et du Muséum, el de psychologie expérimentale des Hautes Etudes.) SUR LA PRÉSENCE DES CORPS AMINÉS DANS LE CONTENU GASTRIQUE, par M.-R. CASTEx. Les recherches des dernières années nous ont apporté des données intéressantes dans le domaine de la physiopathologie gastrique. Contrairement à ce qu'on croyait, Emerson (1) prouva que l'albumine dépassait dans l'estomac l'étape des peptones; en moyenne 50 p.100 de l'azote total de l’albumine dissoute dans le suc gastrique de malades avec des légères perturbations gastriques, se trouvait sous forme de peptones en d’autres produits de dédoublement plus avancés. Fischer (2) trouva des corps aminés les plus variés, tels que la tyrosine, la leucine, l’arginine, la lysine, etc., dans le contenu gastrique de malades atteints de cancer de l'estomac, corps qu'il ne. put trouver dans le milieu gastrique des sujets normaux. Les investi- gations ultérieures faites avec Neubauer (3), en se servant de la réaction du tryptopban, rendirent très probable la présence d’un ferment protéolytique (ou autolytique) d’origine cancéreuse. Ces expérimentateurs crurent trouver une formule pour expliquer l'absence d'acide chlorhydrique libre chez les cancéreux gastriques. 3 : Leur hypothèse était du reste tout à fait logique : l’albumine, sous toutes ses formes, en présence d'acide chlorhydrique se combine toujours avec lui; (1) Emerson. Deutsches Archiv für k'inische Medizin, vol. 72. (2) Fischer. Ibid., vol. 93. 2 ) Fischer et Neubauer. 1bid., vol. 97. Es Co SÉANCE DU 11 FÉVRIER 193 à mesure que l’albumine combinée (considérée comme une grande molécule) se dédouble en donnant naissance à des polypeptides, des peptides ou des corps amidés, le nombre des molécules (devenues de plus en plus petites) augmente énormément et la même quantité d'HCI ne suffit plus pour les saturer toutes. Mais cette hypothèse, logique et acceptable, était seulement fondée sur des données qualitatives, et c’est justement dans ce cas, les don- nées quantitatives qui nous intéressent le plus. Nous nous sommes donc proposé d'étudier jusqu'à quel degré se faisait la digestion des albumines chez des sujets sains et atteints des maladies gastriques les plus variées, et de voir si l'hypothèse de Fischer était ou non exacte. Nous avons porténos recherches sur 12È personnes; après un lavage parfait de l'estomac, elles prenaient un déjeuner et un repas d'épreuve. Le déjeuner contenait en 100 centimètres cubes 4 mil- ligrammes d'azote provenant de l’albumine dissoute; le repas d'épreuve contenait rien que dans la purée de pommes de terre, À yr. 78 d’azote, dont 31 milligrammes sous forme de corps amidés. Dans le suc gastrique filtré nous avons dosé l'azote total par la méthode de Kjeldahl et les corps mono-aminés par la méthode de Sürensen {1}. Cette méthode est basée sur le principe suivant : si à une solution contenant des acides aminés on ajoute une solution neutre de formol, le groupe aminique forme avec celui-ci une combinaison de méthylène, et le titrage des car- boxyles libres nous donne indirectement le nombre des groupes aminiques contenus dans la solution. Nous avons écarté tous les sucs gastriques chez lesquels la présence de trypsine nous révélait le reflux duodénal, car il nous était impossible de déterminer quelle était l’action jouée par le suc pancréatique dans le milieu gastrique en partie neutralisé par le CO*Na? du dit suc. Ïl y à une relalion qui n’est pas absolue, entre la quantilé d’albumine dissoute et le degré d’acidité gastrique (2). La motilité parait jouer un rôle important : chez les sujels normaux ou atteints de maladies gas- triques avec une motilité normale (indépendamment du degré d’acidité), la quantilé d'azote sur 100 centimètres cubes de suc gastrique oscillait entre 14 et 20 centigrammes pour le déjeuner et 25 à 35 centigrammes pour le repas d’épreuve. Ghez les hyperchlorhydriques et ulcéreux, nous avons souvent rencontré des valeurs de 22 et 25 centigrammes d'azote pour le déjeuner et de35 à45 centigrammes pour le repas. Chez les sujets avec motilité insuffisante, les valeurs étaient au-dessous de 10 cenli- grammes; même de 4 ou > centigrammes chez des achyliques, ce qui équivaut à une absence complète de digestion, puisque le déjeuner contenait déjà celte quantité en solution. Dans les £as de sténose pylo- (1) Sürensen. Biochemische Zeitschrift, vol: 7. (2) Meunier. Comptes rendus de la Soc. de Biologie, 1902. 194, SUCIÊÉTÉ DE BIOLOGIE rique cancéreuse, les valeurs oscillaient généralement entre 30 et 40 centigrammes. fait que nous n’avons jamais constaté dans les sté- noses pyloriques bénignes. Il nous était impossible, dans tous ces cas, d'établir ie rôle joué par la résorption. La quantité d'azote sous forme d’acides aminés était minime pour le déjeuner et de 10 à 20 milligrammes sur 100 centimètres cubes de suc gastrique, après le repas d’épreuve, chez les sujels sains ou atteints de maladies gastriques avec une motilité normale. Dans les cas où ïl y avait reflux duodénal cette valeur augmentait. Dans les cancers du pylore les valeurs étaient normales pour le déjeuner et plus élevées pour le repas (20 à 40 milligrammes d'azote sous forme d'acides aminés); ces valeurs augmentaient nolamment, cinq, sept et huit heures après l'ingestion du repas d'épreuve. Dans les cancers extra-pyloriques, la valeur des corps aminés n’aug- mentait pas, même plusieurs heures après les repas. Est-ce que l’élimi- nation ne jouerait pas ici un rôle important ? Nous le croyons. En résumant : nous croyons, d'après nos recherches, que la digestion stomacale des albumines franchit une étape beaucoup plus avancée qu'on croyait; pour le moment ce facteur seul ne nous explique pas, dans tous les cas, l’absence d’acide chlorhydrique libre; la digestion des albumines est en relation intime avec la motilité et la sécrétion chlorhydrique. LES PRÉCIPITINES DANS LE DIAGNOSTIC DU CHARBON BACTÉRIDIEN, par ALBERTO ASCOLI. Le diagnostic du charbon bactéridien, ce guide précieux pour l'appli- cation des mesures prophylactiques, présente de grandes difficultés aux: vétérinaires etaux laboratoires bactériologiques qui doivent le formuler. Ce diagnostic ne peut se faire que rarement sur l'animal vivant; ordi-. nairement, il est réservé à l’autopsie. Toutefois, les données anatomo- pathologiques ne permettent pas toujours un diagnostic absolument certain ; c’est alors que la recherche microscopique et passe devient ent. Pratiquée sur le matériel prélevé du cadavre encore frais, cette recherche est simple et facile, mais elle devient de plus en plus incertaine et délicate quand il s'agit de matériel décomposé, tel qu'il arrive presque toujours dans les laboratoires, plus de vingt-quatre heures après la mort de l'animal. _ SÉANCE DU Â1 FEVRIER 195- La recherche microscopique devient alors tout à fait insuffisante ; il faut avoir recours à l'isolement et aux inoculations aux animaux. Ces dernières n’aboutissent le plus souvent à aucun résultat positif; l'isolement des germes, au contraire, présente plus de probabilité de succès, mais devient lui aussi douteux ou impossible si la décomposition est fort avancée. Par conséquent on a imaginé plusieurs méthodes pour conserver le maté- riel charbonneux pendant le transport au laboratoire, telles le desséchement ou procédé de l’école de Strasbourg, qui favorise la sporulation du germe charbonneux et en rend plus facile l'isolement. Cependant, malgré les artifices employés pour éliminer les causes d'insuecès, le diagnostic bactériologique du charbon n’a pas encore une sûreté absolue ; en tout cas, si les résultats positifs peuvent être acceptés comme parfaite- ment probants, les négatifs sont loin d'avoir une valeur décisive. Parmi les causes d'insuccès, il faut rangerle peu de résistance des formes bacillaires du germe charbonneux qui, dans le cadavre intégral, peuvent déjà se détruire après vingt-quatre à quarante-huit heures. Le bactériologiste qui cherche à résoudre le problème par l'isolement dw germe charbonneux, néglige complètement la recherche des constituants bacillaires provenant de cette bactériolyse. Cependant, les méthodes séro- diagnostiques nous donnent la possibilité de rechercher ces substances; celle-ci est d'autant plus précieuse que les produits de cette bactériolyse doivent être plus abondants dans les matériels les plus altérés. En effet, les expériences que nous avons inslituées sur ce sujet nous ont prouvé la possi- bilité de cette méthode de diagnostic du charbon :ilest des sérums anti- charbonneux qui donnent des précipités spécifiques avec les extraits d'organes des cadavres charbonneux. La réaction est très sensible, et réussit souvent quand les autres méthodes ont échoué ou donné des résultats douteux. Toutefois, la préparation des précipitives anticharbonneuses est délicate ; elle semble dépendre de facteurs individuels qui nous échappent : en immuni- sant parallèlement, avec les mêmes cultures, les mêmes doses et les mêmes méthodes plusieurs animaux, on obtient de quelques-uns de très bonnes précipitines, tandis que d’autres donnent un résultat tout à fait négatif. La précipitine du charbon, contenue dans les sérums précipitants, donne une réaction positive avec les extraits d'organes charbonmeux ; la réaction est, au contraire, négative avec les extraits de matériel non charbonneux. La précipito-réaction décèle la présence du protoplasma charbonneux dans les organes, dans le sang, dans l’æœdème, dans les épanchements des animaux charbonneux, indépendamment de leur état de conservation. La putréfaction qui rend si délicate et parfois impossible la recherche bactériologique ne nuit aucunement à la réaction précipitante ; celle-ci reste évidente avec les extraits d'organes putréfiés, même après des semaines et des mois. Les essais faits sur plus d'une centaine d'animaux charbonneux ont donné une réaction positive même sur le matériel putréfié depuis plus de seize mois ; avec les extraits de rates fraiches et putréfiées certainement non charbonneuses, la réaction fut toujours négative. La condition indispensable pour le succès des épreuves est de disposer d’un sérum ‘anticharbonneux doué d'un pouvoir précipitant marqué. Les sérums suffisamment actifs et Jnvennbl es. pour l'épreuve de la préci- 196 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE pitine sont ceux qui, dans la réaction zonale, provoquent, l'apparition de l'anneau caractéristique au moment même du contact du sérum avec l’extrail. Le sérum est essayé avec deux extraits préparés avec une solution physio- logique, l’une d'une culture du germe sur gélose, l’autre d’une rate charbon- neuse. Dans ces extraits, le sérum doit donner une réaclion zonale instan- tanée, tandis que le contrôle avec du sérum normal ne donnera l'anneau caractéristique ni immédiatement, ni un quart d'heure au moins après la stratification. Pour les épreuves, il faut que les extraits soient limpides et autant que. possible incolores, de manière à pouvoir distinguer sans difficulté l’anneau caractéristique. Les cultures sont suspendues dans de l’eau physiologique (5 à 10 centimètres cubes par tube de gélose ordinaire) et laissées à la tempé- rature normale pendant deux heures; on filtre ensuite sur papier amiante ou bougie. Dans le but de précipiter l'hémoglobine, la rate ou tout autre matériel suspect, doivent être broyés et émulsionnés préalablement avec du chloro- forme, avant d'en faire l'extraction avec la solution physiologique. Une méthode encore plus simple pour obtenir un extrait limpide et peu coloré consisterait à délayer un peu de matériel suspect dans l’eau, à réchauffer jusqu’à l’ébullition et à filtrer sur papier (thermoprécipitine). Le sérum, au contraire, ne peut être clarifié qu'avec filtration (sans chauffage) sur amiante ou bougie ou par centrifugation. Lorsque les réactifs sont ainsi préparés, on pratique la réaction zonale. Si le matériel est charbonneux au point de contact entre le sérum précipitant et l'extrait, il apparaît un précipité sous forme d’un anneau blanchâtre. Par cette méthode simple, le diagnostic du charbon bactéridien peut être fait: même par le praticien auquel on aurait fourni le sérum précipitant, déjà clarifié et contrôlé. Si, au contraire, on préfère confier le diagnostic au laboratoire, il suffit qu'on recueille dans un vase propre un peu de sang etun peu de pulpe splénique et que l’on expédie bien bouché et hien emballé. Dans ce cas, ainsi que dans l’autre, nous espérons que l'application de la méthode des précipitines apporte un avantage au diagnostic et à la prophylaxie du charbon bactéridien. (Institut sérothérapique de Milan.) SUR LE POUVOIR CATALYTIQUE DES POUDRES DE FOIE (EXTRAITS TOTAUX) UTILISÉES EN OPOTHÉRAPIE, par E. CHoay. Nous avons pensé mettre à profit le grand pouvoir décomposant du tissu hépatique, vis-à-vis de l’eau oxygénée, pour étudier l'influence du mode de dessiccation sur l’activité catalytique des extraits de foie. La he Si SÉANCE DU 11 FÉVRIER . 497 Nous n’envisagerons que le résultat global de cette décomposition, -sans nous préoccuper ni de la nature des agents catalyseurs, ni des acli- -vités particulières du tissu et du sang. Le dosage des quantités d'oxy- gène dégagé par la poudre d’organe, au contact de l’eau oxygénée, permet d'apprécier l’activité catalytique. Nos recherches préliminaires ont permis de déterminer les conditions expérimentales les plus favo- rables à réaliser pour effectuer pratiquement ces dosages. Au cours de ces recherches, nous avons vérifié, en faisaut varier la durée du coutact avec H°0”, que l’activité catalytique n’est pas propor- tionnelle au temps : c’est ainsi que le dosage de H°*0* en excès, au bout d'une demi-heure, une heure, deux heures, vingt-quatre heures, montre que les quantités d'oxygène dégagé, rapportées à 1 gramme d'extrait, sont respectivement de : 40, 56, 65, 76 grammes. C'est-à-dire que l’acti- vité catalytique, très intense pendant la première demi-heure, décroit déjà pendant la seconde, mais plus rapidement pendant la deuxième heure, pour devenir très faible entre deux heures et vingt-quatre heures. Nous avons remarqué qu'une épreuve très simple permet de vérifier si une poudre hépatique est récente ou si elle a été préparée dans le vide : il suffit, en effet, de faire macérer, pendant un quart d'heure, 0 gr. 25 de poudre dans 80 cm’ d’eau et d'ajouter ensuite 20 cm° de H°0*, à 12 volumes. Il doit se produire, immédiatement, un abondant dégagement gazeux; dans le cas contraire, on peut affirmer que la poudre a été desséchée à l’étuve ou bien qu'elle n'est pas de fabri- cation récente. En possession d’une bonne méthode expérimentale, nous avons ins- titué plusieurs séries d'expériences, dont les résultats sont tout à fait concordants. Nous nous bornerons ici à la description de l’une d'elles : Une pulpe homogène, provenant de plusieurs foies de porcs, est divisée en cinq portions : La première (A) est conservée à la glacière pendant 24 heures. La sec. (B) est desséc. à froid, dans le vide, sous 2 mil. Rend. en extr. — 28,7 p. 100 La trois. (C) est desséc. à 50°, dans le vide, sous 3 cent. — en extr. — 27,2 p. 100 La quatr. (D) est des. à 420, à l'étuve . . . . M ETREXÉT. 1200 DMIOD La cinquième (E) est conservée à 420, ira un nee bouché, pendant 18 heures. Ces pulpes et extraits, triturés avec Q.S. de talc pour obtenir des dilutions telles que 15 gr. du mélange nee 4 gr. de pulpe ou quantité corres- pondante d’extrait, servent aux opérations suivantes : 1° 50 milligrammes dilution + 80 grammes d'eau : macération de dix minutes. Addition de 20 cm° H?0? neutre à 12 volumes et contact prolongé de une heure et deux heures à la température ambiante (T —17°) 2° (Témoin), 50 milligrammes dilution + 80 grammes d’eau : macéralion de dix minutes; ébullition maintenue pendant dix minutes; refroidissement puis rétablissement du poids primitif. Enfin, addition de 20 centimètres cubes H°0° à 12 volumes et mêmes durées de contact que ci-dessus. 198 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE L Sur chacune des deux séries de liqueurs, il est:prélevé 5 cm° de liquide filtré, qui sont versés dans un vase à saturation, contenant 100 cm° d’eau dis- tillée et 1 cm° d’acide sulfurique pur. Dans ce mélange H°0°. en excès est -dosée au moyen d'une solution titrée de MnO'K: Les résultats trouvés permettent de, calculer les poids d'oxygène dégagé par 1 gramme de pulpe, où par la quantité correspondante d'extrait : -1 heure. _:2 heures. A. Pulpe conservée à la glacière, pendant 24 heures . . . 54 gr. 618 61 gr. 116 B. Extrait préparé à froid, dans le vide (2 millimètres). . 60 gr. 825 68 gr. 428 C. Extrait préparé à 500, dans le vide (3 centimètres). . . 48 gr. 410 56 gr. 548 D. Extrait préparé à 420, à l'étuve. . . . nn. Qi asis lors A040 13207180 E. Pulpe conservée à 420, pendant 18 Fine end ete 02-0980 re 2089 Conclusions. — Des chiffres ci-dessus, il résulte qu’un seul extrait se «montre équivalent à la pulpe: c'est celui qui est obtenu dans le vide, à froid. Si les chiffres qui expriment son activité dépassent quelque peu ceux qui sont donnés par la pulpe conservée à la glacière, ceci tient à ce que celle-ci a subi, malgré les précautions prises, de légères modi- fications dues à l’action de l'air et à un commencement d’autolvse. On constate, en effet, que la pulpe conservée à 42 degrés, nettement auto- lysée, a subi de ce fait une diminution d'activité de moitié. Des deux extraits préparés dans le vide, le plus actif est celui qui est oblenu à froid. Quant à l'extrait préparé à l'étuve, il se montre manifestement le moins actif des trois : son activité est, environ, cinq fois plus faible que celle de l'extrait obtenu dans le vide, à froid, et quatre fois plus petite que celle de l'extrait obtenu dans le vide, à chaud. Nous sommes done encore amené à conclure que le mode de dessicea- tion des organes, au contact de l’air et vers 40 degrés, tel qu’il se pra- tique le plus souvent avec les étuves, est des plus défectueux. Nous avons eu l’occasion de constater antérieurement que l'air et Fautolyse exercent, vers 40 degrés, une influence nettement inhibitrice sur les diastases pancréatiques et hépatiques : nous retrouvons même influence sur les agents catalyseurs du tissu hépatique. En conséquence, le pro- cédé de dessiccation à froid et dans le vide profond est le seul qui ne modifie pas l'activité des ferments que nous avons envisagés jusqu'ici : c'est un fait qui ne saurait échapper aux partisans de l'Opothérapie. (Le travail détaillé sera publié dans le Journal de Pharmacie el de Chimie.) SÉANCE. DU 11 FÉVRIER 199 STRUCTURE ET HISTOGENÈSE DES VÉGÉTATIONS ADÉNOÏDES, par ÉD. ReTTERER et AUG. LELIÈVRE. Les organes lymphoïdes des membranes tégumentaires ont, d'après nos recherches, l’origine et la structure suivantes : le revêtement épithélial pro- duit, par divisions cellulaires, des générations d'éléments qui, à l'origine, constituent un complexus cellulaire plein. Les éléments libres (leucocytes et Iÿmphocytes) prennent ensuite naissance dans ce complexus cellulaire, grâce à la fonte de certaines portions proto- plasmiques et à la mise en liberté des noyaux, entourés d’une mince bordure cellulaire. Les autres cellules du complexus évoluent en trame réticulée dont les mailles contiennent, au début du moins, les éléments libres, Ces résultats concordants ont été obtenus sur des objets d'étude multiples : 4° bourse de Fubricius des Oiseaux (1); 2° amygdales des Mammifères (2); 3° plaques de Peyer et follicules clos solitaires des Mammifères (3) ; 4° follicules de l'appendice vermiculaire (4); 5° follicules clos de la muqueuse ee du chien (5); 6° plaques de Peyer des Oiseaux (6). Par l’expérimentation (7), nous avons reproduit des phénomènes évolutifs de tous points identiques : outre l’évolution superficielle, l’épithélium de revête- ment externe fournit des couches épithéliales qui s'avancent vers la profon- deur et se transforment en éléments conjonctifs. Il nous a paru intéressant de rechercher comment se développent et sont constituées les végétations naso-pharyngiennes qui sont dues essentiellement à lhypertrophie et à l'hyperplasie de l’'amygdale pharyngienne. Nous décrirons aujourd'hui les phénomènes de structure et d'évolution que nous avons observés sur les végétations adénoïdes d’un jeune homme de quinze ans, opéré par M. Castex. Le matériel frais a été fixé dans le liquide de Bouin et les coupes sériées ont été colorées diversement. Exposé des faits. — Les végélalions forment des masses à surface arrondie, (1) Journal de l'anatomie, 1885, p. 369; Comptes rendus de la Soc. de Biologie, 16 juillet 1910, p. 415 et 23 juillet 4910 p. 169. (2) Journal de l'anatomie, 1888, p. 1 et 27#; Ibid., 1897, p. 461; Zbid., 1909, p- 225. (3) Comptes rendus de la Soc. de Biologie, 26 décembre 1891 et 26 mars 1892; Mémoires de la Soc. de Biologie, 9 janvier 1892, p. 8; Verhandlungen der anato- -mischen Gesellschaft, 9° session, p. 30, 1895 ; Journal de l'anatomie, 1909, p. 240; Ibid, 1910, p. 590. (4) Journal de l'anatomie, 1910, p. 598. (5) Journal de l'anatomie, 1904, p. 338. (6) Comptes rendus de l’Académie des Sciences, 8 août 1910, p. 457; et Comptes rendus de la Soc. de Biologie, 5 nov. 1910, p. 335 et 12 déc. 1910, p. 369. (7) Comptes rendus de l’Académie des Sciences, t. 136, p. 511, 1903; Zbid., p. 697, 1903; Comptes rendus de la Soc. de Biologie, 21 nov. 1903, p. 1#16, et Comptes rendus de l'Association des Anatomistes, 6° session. Toulouse, 1904, p. 96. 200 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE composées, comme le montrent les coupes, de feuillets ou lamelles épaisses de Onm8 à 4 millimètre. Les lamelles sont revêtues, à leur bord libre et sur leurs faces, d’un revêtement épithélial, de sorte que l'intervalle interlamel- laire figure un diverticule épithélial ou crypte. Les faces opposées des lamelles sont accolées sur leur plus grande étendue; mais le crypte n’est pas simple : à mesure qu’il pénètre dans la profondeur, il se ramifie et émet des diverticules latéraux et terminaux. Chaque lamelle comprend une double rangée de follicules clos, chaque rangée étant disposée le long de la face épi- théliale correspondante et arrivant, par l’extrémité opposée, à atteindre l'axe conjonctif de la lamelle. A. Développement des follicules clos. — C’est à l'extrémité des cryptes qu'on étudie le plus aisément le mode de développement d’un follicule clos; en ce point, le revêtement épithélial du crypte se prolonge dans le tissu conjonctif sous la forme d’un bourgeon plein, constitué par de l’épithélium pavimenteux stratifié Le fond et les côtés du bourgeon se continuent de toutes parts avec une zone de petits éléments à noyaux très chromatiques. Mais ces éléments ne sont pas libres, car ils sont réunis entre eux par une mince couche proto- plasmique, claire, de 1 à 2 y. À ce stade, la zone de petits éléments (lissu conjonctif primordial) figure un croissant dont la concavié est remplie par le bourgeon épithélial. Dans l'intervalle des deux cornes du croissant, les cellules épithéliales se multiplient par voie mitosique, et donnent naissance à un segment de tissu conjonctif primordial qui transforme le croissant en cercle. Le follicule clos se compose alors d’un centre épithélial, et d'un cortex de tissu conjonctif primordial. L'évolution ultérieure du follicule n’est que la suite des phénomènes précé- dents : les cellules du centre produisent, par divisions mitosiques, des petits éléments à noyau très chromatiques (cortex); les cellules du cortex évoluent, les unes, en trame réticulée, et les autres subissent une fonte partielle pour finalement devenir libres (1) (lymphacytes). B. Évolution du reste du revétement épithélial. — A la surface libre des végé- tations, ainsi que dans les cryptes, l’épithélium est, sur sa plus grande étendue, épais de 0205; sa couche superficielle est souvent cylindrique et terminée par des cils vibratiles. Au-dessous des cellules cylindriques se trouve une couche de cellules cubiques qui est limitée, du côte du chorion, par une membrane basilaire ou propre. Cependant, en de nombreux points, le revête- ment épithélial est en voie de transformation conjonctive. En ces points (épithélium infltré des classiques), le revêtement épithélial proprement dit se réduit à une ou deux assises de cellules épithéliales aplaties, au milieu des- quelles persistent, par endroits, une ou deux cellules cylindriques encore munies de cils vibratiles. Au-dessous de ces cellules aplaties et continues avec elles, se trouvent de grandes cellules épithéliales dont le noyau est clair et réticulé, mais dont le cytoplasma chromophile et granuleux se prolonge dans la profondeur en se ramifiant et en se subdivisant en un réliculum des plus déliés. Les mailles du réticulum sont remplies d’un cytoplasma clair, ou bien, elles sont vides par fonte de ce dernier. (1) Voir les figures #-et 5, planche XIV du Journal de l'anatomie, 1897, et /bid., 1909, figure 1 du texte et figures 2 2t3, planche IV, qui se rapportent aux am\gdales palatines. SÉANCE DU 11 FÉVRIER 201 A mesure qu'on s'éloigne du revêtement superficiel, nombre de cellules ramifiées deviennent de plus en plus pauvres en cytoplasma chromophile, qui semble se vacuoliser; les prolongements anastomotiques se résorbent, et l’élément prend la forme d'une cellule polyédrique qui est libre dans le réti- culum. En même temps, la substance du noyau se condense et devient un oloc de chromatine. Cette transformation est de tous points identique à celle que l’un de nous a décrite et figurée (loc. cit., p. 508, 1897, fig. XI et XII) dans l’amygdale palatine de cheval. Critique et résultats. — Les classiques interprètent l'hypertrophie de l'amygdale pharyngée par l'infiltration leucocytaire où lymphocytaire, que les lymphocytes y arrivent par mouvements propres, ou que le courant lymphatique les y transporte mécaniquement (inondation lim- phatique de Brieger). Non seulement ces hypothèses n'ont jamais été constatées, ni vérifiées par l'observation directe; mais, en les.admettant, il faudrait éclaircir les points suivants : les éléments infiltrés sont-ils capables de s'organiser en tissu persistant ? sont-ce les leucocytes qui provoquent l'hyperplasie et l’hypertrophie des cellules épithéliales ? pourquoi ces dernières se réfugient-elles au centre du follicule clos ? Au lieu d’invoquer des processus qui sont en contradiction avec les phénomènes généraux de développement des organismes, il nous semble que les faits s'expliquent d’une façon plus rationnelle si l’on se contente de les décrire tels qu'ils se présentent dans leur ordre naturel, et tels que chacun en peut suivre l'évolution. Sous l'influence de fac- teurs internes ou externes (inconnus), l’épithélium s’hyperplasie; ie revêtement épithélial s'étend en surface et surtout en profondeur. Ensuite, cet épithélium se transforme en tissu conjonctif, d’après un processus identique à celui qui a donné naissance au mésenchyme ou aux follicules clos normaux; on voit les « trabécules (des cellules épi- théliales) se raréfier, les mailles s'élargir, et les prolongements s’amineir de plus en plus, de sorte qu'ils cloisonnent complètement les alvéoles remplis partiellement de cellules rondes ou leucocytes »... Comme dans l’évolution normale des amygdales palatines, il y a « mise en liberté de cellules rondes par fonte d’une portion du corps cellulaire, et les cellules du tissu (épithélial) primitif qui persistent, en restant reliées les unes aux autres, constituent la charpente réticulée » (loc. cit., 1897, p. 511). Conclusion. — Bien que son développement dépasse la moyenne nor- male, la masse lymphoïde, qui constitue les végétations adénoides, se développe d’après un processus identique à celui des follicules clos tégumentaires en général : à l’hyperplasie initiale de l'épithélium (qui. revêl la surface ou les cryptes de l'amygdale pharyngienne ou de la muqueuse avoisinante) succède la transformation de l'épithélium en tissu conjonctif réticulé. - “2 BroLoGtE. COMPTES RENDUES. — 1911. T. LXX. 5 202 SOCIÉTÉ DE BLOLOGEE : STÉRILISATION RONTGÉNIENNE, TOTALE ET DÉFINITIVE, SANS RADIODERMITE, . DES TESTICULES DU BÉÉIER ADULTE. CONDITIONS DE SA RÉALISATION, par Cr. Recaup et Tu. NoGier. I. -— OBSERVATIONS (résumées et réduites aux données essentielles). Bécier 1. — Adulte jeune, 33 kilogrammes. 7 novembre 1910. Ablation du testicule gauche (témoin), qui pèse 120 grammes épididyme non compris. L'examen histologique a montré que cet organe était normal et en pleine activité spermatogénétique. 8 novembre. — Première rôntgenisation, par la face abdominale du scrotum; dose incidente des rayons (1) mesurée par le virage de la pastille de platino- cyanure de baryum à une teinte intermédiaire entre les numéros 3 et 4 du chromo-radiomètre de Bordier. 22 novembre. — Deuxième rüntgenisation, par la face abdominale, teinte 3 dépassée. 6. décembre. — Troisième rôntgenisation, par la face caudale du scrotum, teinte 4. 26 décembre. — Le testicule rontgenisé a subi peu à peu, depuis la première séance, une diminution considérable de volume appréciable à l'inspection et à la palpation du scrotum. Les poils sont tombés pour la plupart, mais il n’y a aucune trace de radiodermite. Ablation du testicule, qui pèse 46 grammes, épididyme non compris. Survie de l’organe : 48 jours one la première, 20 jours depuis la dernière séance. L'examen histologique (tranche transversale totale passant par le milieu de l'organe, découpée ensuite en sept segments, tous microtomisés et étudiés) a montré qu'il ne subsiste plus aucune cellule de la lignée spermatique et * qu'il n’y a nulle part aucune trace de repeuplement dans l’ épithélium séminal : la stérilisation est complète et définitive. BÉLIER IE. — Frère du précédent, 32 kil. 400. T novembre 1910. — Ablation du testicule gauche (témoin), qui pèse 112 gr. 50 (épididyme non compris). Pleine activité spermatogénétique. 10 novembre. -— Première rôntgenisation, face abdominale, teinte 4. 26 novembre. — Deuxième rüntgenisation, mêmes conditions. 13 décembre. — Troisième rontgenisation, face caudale,. teinte 4. 30 janvier. — Simple épilation partielle des bourses, sans trace de radioder- mite. Ablation du testicule irradié. Poids, épididyme non compris, 52 gr. (2). (1) Note importante : toutes les irradiations dont il est question dans cette note ont été fuites avec des rayons filtrés sur trois millimètres d'aluminium, et corres- pondant après filtration aux degrés 8 ou 9 du radiomètre de Benoist. (2) Nous démontrerons ultérieurement que le poids plus considérable du testicule irradié du Bélier IL, par rapport au testicule irradié du Bélier I, est dû à l'hypertrophie compensatrice de la glande interstitielle, hypertrophie que la survie plus longue depuis l’ablation du premier testieule à rendue plus notable chez le second (82 jours) que chez le premier bélier (49, jours). SÉANCE DU Î1 FÉVRIER 203 Survie de l’organe : 81 jours depuis la première, 48 jours depuis la deuxième séance. L'examen histologique (mêmes conditions que pour le Bélier I) dé- montre la stérilisation totale et définitive. II. — RÉSULTATS ET CONCLUSIONS. A.) — Les testicules du bélier traités par les rayons X se comportent comme les testicules des auires mammifères étudiés à ce point de vue, abstraction faite de détails peu importants. B.) — Il est possible d'obtenir leur stérilisation totale et définitive par trois séances de rüntgenisation, espacées d'environ 15 jours, faites avec des rayons durs (8-9, Benoiïts), chaque séance comportant une dose de rayonnement incident mesurée par la teinte 4 du chromo-radiomèlre de Bordier. La dose totale ainsi administrée dépasse certainement le mini- mum nécessaire. C.) — Pour mettre la peau du mouton à l'abri de la radiodermite, dans les conditions ci-dessus indiquées, il suffit de filtrer les rayons à travers 3 millimètres d'aluminium. La seule modification de la peau alors cons- tatée est l'épilation. D.) — L'intérêt principal de ces résultats résulte de la masse considé- rable de l'organe traité. C’est la première fois, à notre connaissance, qu'une telle masse de tissu sensible aux rayons X est {raitée efficacement, d’une facon homogène, sous le contrôle rigoureux de l'observalion histolo- gique, et sans radiodermite. Nous espérons être prochainement en mesure de faire connaitre les premiers résultats des applications DEtQqUEs qu'autorisent désormais nos JOIE MNCE expérimentales. (Laboratoire d'anatomie générale et d'histologie de la Faculté de médecine de Lyon.) DE L'ANITANAPHYLAXIE PAR LA VOIE DIGESTIVE par À. BESREDKA. Au cours de nos expériences sur l'anaphylaxie lactique (1), nous avons montré que l’on pouvait sensibiliser des cobayes au lait et que l’on pouvait dans la suite les clésensibiliser en leur administrant de cemême. lait par la voie rectale ou par la voie buccale. Ainsi, des cobayes rendus anaphylactiques au lait de vache étaient à même de supporter, après _ (4) Comptes rendus de la Soc. de Biologie, 23 mai 1908, t. LXIV, Be 888; voir aussi Annales de l'Institut Pasteur, janvier 1909. 204 SOCIETE DÉ BIOLOGIE avoir été vaccinés (10 centimètres cubes de laïl) par l’une de ces voies, le lendemain une dose (1/10 centimètre cube dans le cerveau) qui sans cela eût élé sûrement mortelle pour eux. Cela établi, nous avons cherché à en faire de même pour l’anaphylaxie sérique. Les expériences nous ont montré (1) que les cobayes sensibi- lisés au sérum de cheval résistent, en effet, après une vaccination intra- rectale, à une dose mortelle {1/8 centimètre cube) de sérum dans le cerveau. Nous avons essayé également de créer l’antianaphylaxie par la voie buccale, mais sans succès; on à beau administrer à des cobayes anaphy- lactisés 10-20 centimètres cubes de sérum par la bouche, il suffit de leur injecter le lendemain une dose simplement mortelle dans le cerveau pour les voir périr aussi vite que les témoins. - Or, certains faits que nous avons observés au sujel du blanc d'œuf (2) nous ont incilé à reprendre ces essais d'antianaphylaxie par la voie buccale; voici les faits auxquels nous faisons allusion. Nous sensibilisons des cobayes au blanc d'œuf, d’une manière active ou passive ; au bout d’un délai déterminé, ces animaux succombent à la dose de 1/100 centimètre cube de blanc d’œufen injection intra-veineuse ou intra-cérébrale. Si à ces cobayes nous faisons ingérer du blanc d'œuf (5 centimètres cubes), on ne voit se produire aucun trouble. Par ana- logie avec l’anaphylaxie lactique, on a pu s'attendre à ce que ces cobayes passent, après l'injection, à l'état antianaphylactique. Point du lout : si le lendemain on soumet ces cobayes à l'épreuve avec 1/100 centimèlre cute de Llanc d'œuf, ils sont pris aussitôt d'accidents anaphylacliques et meurent au bout de une à trois minutes. Mais si, au lieu de procéder à l'injection d'épreuve le lendemain de l’ingestion, on attend plus longtemps, le phénomène change du tout au tout : soumis à l'épreuve mortelle quarante-huit heures après, le cobaye présente encore des troubles — de la toux et de la dyspnée, mais jamais ces accidents graves (convulsions, paralysie) qui conduisent à la mort; si l’on altend encore davantage, si l'injection d’épreuve est faite soixante-douze heures après le repas vaccinant, l'animal ne pRsene plus aucun trouble : il est antianaphylactisé. On peut donc conférer par la voie buccale, aux animaux anaphylac- tisés au blanc d'œuf, un état d’immunité, à l1 condition d'attendre quarante-huit heures au moins. Cet exemple nous prouve qu'il y à des cas où l’antianaphylaxie ne s'installe pas avec la rapidité que jusqu’à présent nous étions habitués à voir dans tous les cas, sans exception. (1) Comptes rendus de la Soc. de Biologie, 21 novembre 1908, t. LXV, p. 478. (2) Le travail in extenso paraîtra très prochainement dans les Annales de Institut Pasteur. SÉANCE DU Â1 FÉVRI!R 205 En présence de ce fait, nous nous sommes demandé si, dans nos anciens essais de vaccination contre l'anaphylaxie sérique, les résultats négatifs que nous avons observés ne tenaient pas à ce que nous n alten- dions pas assez longtemps avant de procéder à l'injection d'épreuve. Pour nous en assurer, nous avons adminisiré à une série de cobayes sensibilisés au sérum (de cheval, de lapin, d'homme) 5 centimètres cubes de sérum correspondant par la bouche, puis nousles avons soumis à l'épreuve après des intervalles de 24, 48, 72 el 96 heures. Ces expériences ont montré que ce qui est vrai pour le blanc d'œuf est souvent vrai aussi pour le sérum; c’est-à-dire, lorsque, après la vaccination intrabuccale, on attend quarante-huit heures, on conslate pas toujours, mais dans un certain nombre de cas (35 p. 100 d2s cas), un état antianaphylactique très nel; des expériences en cours ont pour objet d’élucider la cause de cette inconstance. De l’ensemble des faits observés nous pouvons donc conclure que quelie que soit la substance anaphylaclisante, qu'il s'agisse du lait, lu blanc d'œuf ou même du sérum dans certains cas, l’anaphylaxie peut être levée par une administration préalable de cette substance dans le rectum ou dans la bouche. (Travail du laboratoire de M. Metchnikoff.) SUR LES LÉSIONS DU CORPS CILIAIRE DANS LA CATARACIE SPONTANÉE CHEZ LE LAPIN, par J. Mawas. Étant donné l'importance considérable du corps ciliaire dans la nutrition du cristallin, et le rôle de la rétine ciliaire dans la sécrétion de l'humeur aqueuse (1), il était intéressant de faire l’anatomie patho- logique du corps ciliaire dans les cas de cataracte. J'ai déjà eu l'occasion d'étudier les altérations du corps ciliaire dans la cataracte sénile chez l’homme (2). Les lésions que j'ai observées peuvent se résumer en : 1° lésions du tissu conjonctif, du muscle ciliaire et des vaisseaux ; 2 en lésions de l’épithélium ciliaire (rétine ciliaire). C'est surtout les lésions de la couche des cellules claires qui sont intéressantes à noter : les cellules ont un protoplasma vacuolaire, (4) J. Mawas. Recherches sur l’anatomie et la physiologie de la région ciliaire de la rétine, Thèse de médecine de Lyon, février 1910. (2) J. Mawas. Lésions du corps ciliaire dans la cataracte sénile chez l'homme. Comptes rendus de la Soc. de Biologie, p. 420, 422, 143 mars 1909. 206 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE avec disparition plus ou moins complète des formations mitochon- - driales. Les noyaux sont pycnotiques et quelques-uns vacuolés. Le tissu conjonclif est dense et selérosé, les faisceaux du muscle ciliaire séparés et comprimés par le tissu conjonctif. Les vaisseaux sont sclérosés. L'étude que je viens de faire d’un cas de cataracte que j'ai trouvée chez un lapin confirme ce que j'ai décrit chez l’homme. Ici, toutefois, les lésions observées sont plus graves, puisqu'elles vont jusqu’à la des- quamalion totale de la couche des ‘cellules claires. I s’agit d’un œil atteint de cataracte complète, non accompagnée d’autres lésions visibles. En parcourant les coupes totales à un faible grossissement, on est frappé de l'aspect insolite du corps ciliaire et des lésions intenses de la rétine ciliaire. Ces lésions portent aussi bien, d’ailleurs, sur la couche des cellules claires que sur la couche des cellules pigmentaires. Le tissu conjonctif du corps ciliaire n’est pas bien modifié, on ne relève à son niveau aucune condensation ou épaississement sensible. Les vaisseaux apparaissent normaux. On note, cependant, en certains endroits du corps ciliaire, une infiltration de cellules leucocytaires très nelte. Il s’agit surtout, dans ce cas, de gros mononucléaires. La couche des cellules pigmentaires est très atrophiée. Réduite à ur mince ruban de cellules chargées de pigment, elle présente par endroits quelques cellules dégénérées. Ces cellules ont des granulations de pig- ment moins colorées que le reste avec, par endroit, une raréfaction et une vacuolisation de leurs protoplasmes. Ces cellules dégénérées peu- vent se rencontrer dans le tissu conjonctif sous-jacent, ou même dans : la chambre postérieure, car l’épithélium clair qui les recouvre à l’état normal à ici complètement disparu par zones assez étendues, mettant ainsi la couche des cellules pigmentaires en rapport direct avec la chambre postérieure. Et c’est cette desquamation remarquable de la couche des cellules claires qui est le fait le plus saillant et le plus inté- ressant de cette observation. Cette desquamation n'est cependant pas généralisée à tous les procès ciliaires. Certains sont relativement peu lésés. C'est à leur niveau qu’on peut étudier le processus dégénératif qui conduit à la destruction totale de Ja partie la plus active de la rétine. ciliaire. Les cellules claires qui gardent encore leurs rapports avec la couche pigmentée ne présentent pas la striation normale de leur pre- toplasma. Ce dernier est homogène et trouble. La cellule est plus volu- mineuse que normalement. Le noyau ovalaire est très faiblement colo- rable. À ce stade de tuméfaction trouble, succède une vacuolisation de: tout ou d'une partie du protoplasma, avec dégénérescence du noyau, qui devient ratatiné et très chromatique. Pendant que ces phénomènes se poursuivent, la cellule desquame et tombe dans la chambre posté- rieure où elle se mélange à de nombreux mononucléaires. À la suite de mes premières recherches sur la-pathogénie des cata- ractes, je concluais que « c’est dans un trouble de la physiologie nor- SÉANCE DU Àl FÉVRIER 207 male du corps ciliaire, se traduisant notamment par une altération de l'épithélium clair, qu'il faut chercher la cause de l'opacification du cris- tallin ». Les lésions que je viens de décrire montrent combien cette inter- prétation est exacte. Bien entendu, il ne s'agit ici que de la « cause oculaire », mais non directe de la cataracte : l’altération de la capsule cristallinienne. L'altération de la capsule du cristallin est d’ailleurs fonction de Fhumeur aqueuse qui lui sert de milieu nutritif et, par conséquent, de l'épithélium ciliaire qui la sécrète. INFLUENCE DES CHLORURES ET DES PHOSPHATES SUR LA SACCHARIFICATION DE L'AMIDON DÉMINÉRALISÉ PAR LES AMYLASES SALIVAIRE ET PANCRÉATIQUE, par MARCEL LISBONNE. Les recherches de ces dernières années ont montré l'influence acti- vante qu'exercent sur les diaslases amylolytiques les divers sels qui les accompagnent normalement et dont on peut les séparer par la dialyse. Ces faits, assurément d’un grand intérêt, n’ont cependant encore qu'une signification incomplète : il restait encore à déterminer le rôle que pouvaient jouer les substances minérales qui font en quelque sorte partie intégrante du grain d’amidon, à l'état de composés phosphorés. . Jusqu'en ces derniers temps, on ne connaissait nul moyen de se. débarrasser de ces sels sans faire subir de profondes modifications à Ja matière amylacée ; mais la chose est devenue possible depuis que Malfi- tano et Me Moschkoff (1) sont arrivés à obtenir de l’amidon complète- ment déminéralisé ne laissant pas de cendres à l’incinération. Grâce à l’amabilité de M. Malfitano qui a bien voulu mettre à ma disposi- tion quelques grammes de cette substance, j'ai pu étudier la facon dont se comportent quelques amylases purifiées vis-à-vis de cet amidon et l’influence de divers électrolytes — notamment les chlorures et les phosphates —— sur le processus de la saccharification. Je rapporterai ici les expériences que j'ai pratiquées avec l’amylase de la salive humaine et celle du suc pancréatique de chien. La salive filtrée sur bougie Berkefeld et le suc pancréatique recueilli stéri- lement ont été soumis à la dialyse contre l’eau distillée en sac de collodion pendant des temps variant de dix à quinze jours à 5 degrés. (1)-Malfitano et Me Moschkoff. Comptes rendus de l'Académie des Sciences. CXL, 1910, p. 747, et OXLI, 1940, p. 817. # 208 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE Les principaux résultats que j'ai obtenus peuvent se résumer sché- matiquement de la facon suivante : I. Le suc pancréatique et la salive dialysés à fond ont perdu la pro- priélé de saccharifier l’amidon déminéralisé. II. L'adjonction à la diastase de chlorures — plus spécialement de CaCl * ou NaCI — même en quantités infimes (0 gr. 002 p. 100) lui rend une partie de son activité. III. Les phosphates, soit à l'état de PO‘H*Na comme à celui de PO‘HNa”, sont incapables d'activer l’enzyme. Bien mieux, à doses même minimes, ils inhibent plus ou moins suivant leur degré de concentration l’action activante de NaCI. IV. Le mélange des deux phosphates monobasique et bibasique fait perdre à chacun des deux sels qui le constituent son action inhibitrice et, pour la proportion de 5 à 4 de PO*H°Na pour 7 à 6 de PO‘HNa*, il ne s'oppose plus en rien à l'effet activant de NaCI. L'expérience peut être réalisée de la façon suivante : on porte au ther- mostat à 40 degrés Les deux tubes : A) Occ4 suc pancr. dial. + 10°° amidon 1 p. 100 + 0°c5 NaCI1 n/15 + Occ4 PO'H?Na n/15. B) 0cc4 suc pancr. dial. + 10cc amidon 1 p. 100 + 0cc5 NaCI n/15 + 0cc6 PO*HNa? n/15. Au bout d’une heure, nulle trace de maltose dans A et B. Si on verse alors le contenu du tube A dans B, on obtient au bout de quelques minutes une réduction intense de la liqueur de Fehling; mais jamais, dans ces conditions, la quantité de sucre réducteur obtenu n’est supérieure à celle que l’on obtiendrait en l'absence des phosphates, à l'aide de NaCl ou CaCE® seuls. Ces expériences démontrent en premier lieu l'inactivité absolue des amylases salivaire et pancréatique en l'absence de tout électrolyte et mettent en lumière l’action activante prépondérante de certains sels et plus spécialement les chlorures (NaCÏ et CaCl”), confirmant ainsi d’une facon plus rigoureuse les faits de même ordre signalés par Henri, Bierry et Giaja en ce qui concerne l’amylase pancréatique. Elles prouvent, d'autre part, qu’en se plaçant dans les conditions où j'ai opéré, c’est-à-dire en l'absence absolue de phosphore, il est facile de saccharifier l’amidon à l’aide des amylases. Ce résultat n’est pas de nature à confirmer le rôle que certains auteurs et récemment Roger (1) ont voulu faire jouer aux phosphates dans la saccharification, et autorise à penser que les faits signalés par cet expérimentateur sont sans doute susceptibles de recevoir une interprélation différente. Ces recherches me permettent enfin de confirmer et de préciser par une technique plus rigoureuse certains points que j'ai signalés récemment concernant les conditions de milieu nécessaires à l’action de ces amy- lases. J'ai montré que ces ferments étaient rigoureusement inactifs — même en présence de NaCIl — sur l’amidon préparé suivant la lech- (4) Roger. Comptes rendus de la Soc. de Biologie, LXV, 1908, P. 374. LHC FESON SÉANCE DU 11 FÉVRIER 20 © nique de Fernbach et Wolff, c'est-à-dire sur un amidon ne renfermant plus que des phosphates primaires, et qu'il suffisait de restituer à l’amidon sa réaction amphotère primitive par adjonction de phosphates bibasiques ou de sels alcalins au méthylorange pour le rendre sensible à nouveau à l’action de la diastase. On voit précisément par les expé- riences effectuées avec l’amidon déminéralisé que les phosphates nui- sibles séparément deviennent indifférents dès qu'on les ajoute dans une proportion qui donne à cet amidon neutre une réaction amphotère ana- logue à ceile de l’amidon ordinaire. De l’ensemble de ces recherches on peut conclure que : 1° Les amylases salivaire et pancréatique purifiées par diaiyse sont *inactives sur l’amidon déminéralisé ; 2 Les chlorures (NaCI et CaCl') sont les agents activants par excel- lence : é 3° Les phosphates, jamais nécessaires à la saccharification, nuisibles dans certaines conditions, deviennent indifférents lorsqu'ils sont dans la proportion où ils se trouvent dans l’amidon ordinaire; 4° En présence de phosphates, la saccharification de l’amidon par les amylases salivaire et pancréatique ne peut s'effectuer qu’en milieu pré- sentant une réaction amphotère; en l'absence rigoureuse de phosphates ces diastases exercent leur action à la neutralité absolue. (Travail du laboratoire de physiologie de l'Institut Pasteur.) NOTE SUR LES GLANDULES PARATHYROIDIENNES ET PARATHYMIQUES DE LA TORTUE GRECQUE, par PAUL AIMÉ. Les treize tortues grecques que nous avons eues à notre disposition avaient des carapaces dont les dimensions variaient de 7 à 15 centi- mètres de longueur. Sur toutes, il existe de chaque côté une glandule inférieure et interne appliquées contre la carotide (glandule parathyroï- dienne) et une glandule supérieure et externe incluses dans le thymus (glandule parathymique). Ces organes ont des dimensions oscillant autour de 1 millimètre. Ils sont de forme arrondie, ovalaire ou triangulaire et possèdent le plus souvent des prolongements pouvant égaler en longueur celle de l'organe. Des coupes en série mettent bien en évidence la situation et la forme de ces prolongements. Ils sont beaucoup plus nombreux dans la glan- dule incluse dans le thymus. Là ils se replient dans toutes les directions et sont toujours terminés par un lobe thymique. 210 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE Cet aspect bourgeonnant de la glandule parathymique atteint son maximum sur les tortues sacrifiées à la fin: de l’été. À ce moment le thy- mus contient de nombreuses vacuoles; ilest parcouru par des vaisseaux très dilalés et possède un grand nombre d’épithélioïdes, localisés surtout dans l’axe des lobes. L'existence de bourgeons de la glandule parathy- mique à la base des lobes thymiques en régression et leur servant en quelque sorte de pédicule d'insertion permet de se demander si le thymus qui a chez la tortue une évolution périodique, ne se régénère pas aux dépens de la glandule parathymique. Le fait qu'il est très diffi- cile de localiser le passage de la glandule au thymus, l’absence de séparation conjonctive limitant nettement la glardule à la base du lobe thymique, le passage sans transition des vaisseaux de la glandule dans- le thymus sont des arguments en faveur de cette hypothèse. La glandule parathyroïdienne, appliquée contre la carotide ne mérite son nom que parce qu'elle est moins éloignée de la thyroïde que la glan- dule parathymique. Elle possède aussi des prolongements et sa structure parait identique. Ses rapports avec les lobes. du thymus sont moins directs. Accolée à l'artère carotide, elle n’est cependant pas un organe chromaffine. ie L'existence de ces quatre glandules confirme les notions embryolo- giques. Chez les chéloniens, les deuxièmes et troisièmes fentes entoder- miques branchiales donnent naissance chacune à une ébauche de glan- dule par la base et à une ébauche thymique par l'extrémité. La situation et les rapports de ces glandules chez la tortue grecque exeluent l’épithète de parathyroïde et il serait plus logique de les qualifier respectivement de glandule parathymique interne et de glandule para- thymique externe. Mais ces dénominations peuvent ne pas correspondre exactement à ce qu’on observe chez les autres reptiles. Si nous avons employé comme titre le terme de parathyroïde, c’est que, jusqu'ici, les auteurs qui ont opéré l’ablation de ces organes ne considéraient que les deux glandules inférieures et internes, appliquées contre la carotide. Il ne pouvaient connaître l'existence de la glandule incluse au sein des lobes du thymus, que seule met bien en évidence la méthode des coupes sériées. Les rapports élroits qui lient cette glandule au thymus nous paraissent être un obstacle sérieux à leur extirpation sans lésion du thymus. Aussi, nous pensons qu'il est plus exact de qua- lifier ces glandules d’origine brachiale du nom de corpuscules épithé- liaux internes et externes (Epithelkôrperchen de Kohn). Ce terme est plus général et permet de ne pas tenir compte des rapports variables que ces formations présentent chez les vertébrés, soit avec la thyroïde, soit avec le thymus. (Travail du laboratoire d'histologie de la Faculté de médecine de Paris.) ON ET) sr cet ic dt it SÉANCE DU Â11 FÉVRIER 211 LEUCOCYTOZOON D'UN PAON, D'UN CRABIER ET D'UN BENGALI DU TONKIN, par C. Marms et M. LEGER. Au Tonkin, dans le sang du paon sauvage, d’un crabier {Ardelta sinensis) et d'un bengali (Munia topela), nous avons rencontré trois nou- veaux parasites appartenant au genre Leucocytozoon Danilewsky, 1889. Nous n'avons pu examiner ces parasites à l’élat frais; nous les décri- . rons d’après des préparations colorées au Leishman et au Giemsa. LEUCOCYroz00N pu PAON (en annamite, Con công). — Sur deux oiseaux, un à été trouvé infecté. Le sang périphérique ne contenait que des gamètes, les formes femelles étant plus nombreuses que les formes mäles. Les macrogamètes, sphériques ou légèrement ovoïdes, ont un diamètre de 15 p environ; certains atteignent à peine 13 x, tandis que les plus grands mesurent jusqu’à près de 17 . Le protoplasma, coloré en bleu foncé, est légè- rement granuleux, non vacuolaire et dépourvu de pigment. Le noyau, rose, arrondi, de # y de diamètre, à contours distincts, présente souvent dans son intérieur un grain chromatique lilas foncé de dimensions variables. Ce grain, toujours Intranucléaire, le plus souvent sphérique, peut affecter la forme d'un bâtonnet légèrement incurvé, avec deux extrémités renflées. . Les microgamétocytes n’ont guère que 11 w de diamètre, et, dans les frotlis, sont beaucoup plus déformés que les macrogamètes. Le protoplasma, légère- ment coloré en bleu, ne forme qu'une mince couche autour du noyau, qui constitue la plus grande partie du parasite. Ce noyau, rose pâle, à contours diffus, se compose d’un réseau lâche de fines granulations chromaliques. Nous n'avons pas vu de grain intranucléaire analogue à celui des formes femelles. Tous les parasites que nous avons observés dans nos préparations élaient encore inclus dans leurs cellules hôtes. Celles-ci, sphériques ou ovalaires, dépourvues de prolongements polaires, de 15 à 18 y, ont un protoplasma clair, homogène, coloré en gris rosé. Le noyau lilas foncé se montre sous plu- sieurs aspects bien différents. Tantôt, il est refoulé, aplati par le Leucocyto- zoon, qu'il borde sur les deux tiers de sa périphérie; tantôt, au contraire, il n'offre aucun contact avec Je parasite et ne subit aucune altération ; tantôt enfin, il est déformé, diminué de volume, et en régression. LEucocyroz0oN pu CRABIER (Ardetta sinensis, en annamite Co Bo). — Des Leucocytozoon ont été rencontrés deux fois sur dix-huit oiseaux exa- minés. Les parasites étaient non rares. Les macrogamètes sphériques mesurent environ 11 à 5 à 12 » de diamètre. Leur protoplasma, coloré en bleu foncé, est plus ou moins vacuolaire et non pigmenté. Le noyau, rose, arrondi, central ou un peu excentrique, mesure environ 3 & 8. Chez la plupart des formes femelles examinées, on distinguait 2 SOCIÉTÉ DE BOLOGIE un gra n chromatique, tantôt intranucléaire, tantôt extranucléaire, mais dans le voisinage immédiat du noyau. Les microgamélocytes sont d'üne grande rareté. Sensiblement de même volume que les macrogamètes, ils sont moins régulièrement sphériques et constitués presque entièrement par un très grand nombre de petites granula- tions chromatiques faiblement teintées en rose. Le protoplasma, d’un bleu pâle, forme une mince couche autour du noyau. Les cellules hôtes, de 12 environ de diamètre, plus ou moins sphériques, sans prolongements effilés, sont presque entièrement envahies par les para- sites, et, par suite, subissent des altérations très marquées. Chez un certain nombre d'entre elles le protoplasma n'entoure le Leucocytozoon que d’un mince liséré, et le noyau, déformé, comprimé, est rejeté à la périphérie. LEUCOCYTOZOON Du BENGALI (Munia topela, en annamite Xe Dong). — Nous avons examiné 16 bengalis ; deux ont montré de très rares Leuco- cyloz0on. Les macrogamètes, sphériques ou ovalâires, mesurent environ 11 y. Leur pro- toplasma, bleu foncé, granuleux, non pigmenté, présente parfois des vacuoles de dimensions relativement grandes. Le noyau central peut être arrondi ou ovalaire ; il ne mesure guère plus de 2 » 5 et contient quelquefois un grain chromatique lilas foncé. Les microgamétocytes, manifestemement plus petits que les macrogamètes, ont les caracteres des formes mâles des deux Leucocytozoon précédents. Les cellules hôtes, sphériques dans l’ensemble, ne présentant jamais de cornes, sont envahies presque complètement par les parasites. Leur noyau est rejeté latéralement. Nous avons constaté sur certains spécimens que le Leuco- cytozoon n'arrivait pas jusqu'au contact du noyau, qui cependant était refoulé et avait pris la forme d’un croissant. En raison de la spécificité des oiseaux parasilés, nous considérerons, comme cela est généralement admis,les Leucocylozoon que nous venons de décrire comme des espècesnouvelles, etnous proposons de les dénom- mer Leucocylozoon Martini, Leucocytozoon Lebœufi, Leucocytozon Rou- baudi, en hommage à MM. Gustave Marlin, Lebœuf et Roubauu membres de la Mission française d'études de la maladie du sommeil. (Institut antirabique el bactériologique, Hanoï, décembre 1910.) SPIROCHÈTE DU LAPIN, par C. Marais el M. LEGER. A la liste déjà longue des mammifères, bœuf, mouton, cheval, souris, macaques el cercopithèques, loutre, chauve-souris, gondi, éléphant, porc, chameau, anlilope, zèbre, buffle, dans le sang desquels LE dei sp ph (ES STE SEANCE DU ÎL FÉVRIER D: des spirochètes ont élé décrits ou signalés, il convient d'ajouter le lapin. Au Tonkin, sur 200 lapins environ examinés systématiquement, nous avons rencontré une fois des spirochètes. Le prélèvement du sang avait été opéré à huit heures du matin. L'examen ne put être pratiqué qu'à onze heures. À ce momeut on fit de nouveaux froltis dans lesquels il fut impossible de relrouver un seul parasite. Du sang de l'animal fut alors inoculé en grande quantité à trois jeunes lapins, à deux cobayes et à deux souris. Ceux-ci furent examinés deux fois par jour pendant près de deux semaines; ils ne s'infectèrent pas. Le lapin primitivement parasité fut également soumis à un examen biquotidien du sang. Les spirochètes ne réapparurent plus dans Ja circulation périphérique. L'animal est encore en vie et parait jouir d’une santé parfaile. Sa température a constamment oscillé entre 38°9 et 39°9. C'est seulement d'après une préparation colorée au Leishman que nous pouvons donc donner les caractères morphologiques de ce spiro- chète. Les parasites y étaient bien colorés et non rares, un par dix champs environ. (Oc. 6 comp., obj.1/12 Leitz.) Le spirochète du lapin se présente sous des aspects différents. Dans les formes les plus nombreuses il mesure de 14 à 17 y de lon- gueur sur 0 y ?5 de large, avec quatre à cinq ondulations situées sur un seul plan. Les extrémilés sont nettement effilées. Les tours de spire, d'ordinaire assez réguliers, ont une profondeur de 0 & 6 et une largeur de 2. Parfois cependant, les ondulalions: sont lâches et peu profondes. Certaines formes sont courtes, à deux ou trois ondulations, analogues à celles signaléês par Balfour chez Spirochæla gallinarum. Relative- ment épaisses dans leur partie moyenne, elles s’atténuent progressive- ment jusqu aux extrémités. _ Dans leur ensemble, les spirochètes du lapin affectent une direction rectiligne ou légèrement incurvée. Mais des formes plus.ou moins enloi- tillées peuvent se rencontrer. Nous n'avons pas observé de chaines composées de plusieurs spiro- chètes; cependant une forme longue et une forme courte peuvent être dans le prolongement l'une de l’autre. Le pourcentage leucocvlaire du lapin à spirochètes se rapprochait beauvoup de celui du lapin normal. Polynucléaires à granulations amphophiles . . . . . 49,50 p. 109 Polynucléaires éosinophiles. . : . . PAT PiO0ELE Grands mononucléaires et formes de LDeiton res 00 Lymphocytes. . Ne ee ee cr ce O0 V0 NAS Ze lle ER TP ne DD Le 2 — 214 SOCIÉIÉ DE BIOLOGIE Les caractères morphologiques seuls n'autorisent pas à conclure déf- nitivement à la spécificité d'un spirochète. Toutefois si nous considé- rons qu'au Tonkin des spirochètes n'ont été signalés que chez l'homme, spirochètes d'ailleurs non inoculables aux lapins, on peut admettre provisoirement notre parasite comme une espèce nouvelle que nous proposons d'appeler Spirochæta Raïllieti, en hommage respectucux à M. le professeur Railliet. (Institut antirabique et bactériologique, Hanoï, 31 décembre 1910.) LA DÉFORMATION GLOBULEUSE HOMOGÈNE DE CERTAINS ÉLÉMENTS NERVEUX DANS LE VERMIS DES PARALYTIQUES GÉNÉRAUX, par M. LaiGnNEL-LAVASTINE et PIERRE PITULESCo. Dans plusieurs vermis de paralytiques généraux traités par les méthodes de Cajal et de Bielchowsky, nous avons remarqué des figures très spéciales que nous n'avons pas retrouvées avec la même fréquence et la même grandeur dans des vermis divers pris comme témoins. Ce sont des masses globuleuses homogènes, dont le volumè est inter- médiaire entre celui d’une cellule de Purkinje et celui d’une cellule de Golgi. Pour les imprégner par l'argent, selon la méthode de Cajal, il faut doubler la quantité d'acide pyrogallique. On voit alors une masse ovoïde jaune dont la gamme varie du jaune brun acajou à la périphérie au jaune serin à la partie centrale. À un très fort grossissement à sec, et mieux à l'immersion, on arrive parfois à distinguer dans la masse jaune quelques petites taches claires séparées par des parties plus forte- ment teintées et qui donnent l'impression de vacuoles qui occuperaient les mailles d'un réticulum imbibé de liquide. Par la méthode de Bielchowsky, ces masses une des taches opaques bleu fer, dont l'aspect homogène ne s'étend pas toujours aux pôles où des neurofibrilles sont souvent perceptibles. Par les méthodes de Cajal et de Bielchowsky, il est impossible 2 trouver dans ces masses de noyau ou de nucléole. Il en est de même. au Nissl, qui donne une coloration bleu clair uniforme peu résistante à l'alcool. Avec le rouge magenta et la thionine, on met parfois en évidence, sur les confins de la déformation globuleuse homogène, une petite plage de tissu aréolaire muni d’une petite sphère fortement chro- matique. à Il faut toutefois remarquer que le siège d'élection de ces din est la couche des grains et qu’ une _ superposition d'éléments pourrait donner une figure analogue. (S SÉANCE DU Â1 FÉVRIER 21 Les deux pôles de ces globes homogènes varient. de forme et de struc- ture selon les éléments. Tantôt un pôle se continue avec un cylindre-axe évident, tandis que l’autre, opaque, est nettement limité par une courbe : on a l'impression d’une massue tout à fait analogue aux massues terminales des fibres retardataires figurées par Cajal. : Tantôt la masse, plus circulaire qu’elliptique, n'a pour ainsi dire plus de pôles et paraît répondre à la coupe transversale d’une des massues précédentes. Tantôt les deux pôles sont munis de prolongements. L'un des pôles a un prolongement unique, régulièrement calibré, fibrillaire, d’'allure cylindre-axile, descendant dans la couche granuleuse vers la substance blanche. L'autre pôle a ou bien un prolongement analogue de direction contraire, ce qui est rare, ou bien un bouquet plus ou moins riche de branches qu’on peut suivre jusque autour des corps cellulaires de Pur- kinje, qu'elles embrassent de leurs ramifications, qui s'étendent jusque dans la couche plexiforme. Toutes ces formations globuleuses homogènes ne sont-elles que des massues terminales de fibres nerveuses? La constatation de prolonge- ment aux deux pôles montre que cetle idée est trop exclusive et qu'il s’agit plutôt d'une altération limitée au trajet même de fibres nerveuses de la couche granuleuse. La ressemblance de certains de leurs prolon- gements et l'existence de nombreux intermédiaires pourrait faire rap- procher ces formations globuleuses des cellules de Purkinje. Resterait alors à savoir s'il s’agit de malformation ou d’altération pathologique. Leur prédominance dans le vermis doit faire penser à un rapport possible avec la variété profonde ou interstitielle des cellules de Golgi, cellules liées aux ganglions du toit chez les animaux et que Cajal dit n'avoir encore jamais constatées chez l’homme. MM. Nageotle et Léon- Kindberg (1) ont, à notre connaissance, décrit les premiers ces forma tions sous le nom de tuméfaction fusiforme du cylindraxe des cellules de Purkinje. De nouvelles recherches nous semblent indiquées pour peser la valeur de ces hypothèses. (Travail du laboratoire de la Clinique des maladies mentales et de l'encéphale : Professeur Gilbert-Ballet.) (4) J. Nageotte et Léon-Kindberg. Comptes rendus de la Soc. de Biologie, 5 décembre 1908, p. 551. Le Gérant : OCTAVE PORÉE. Re Paris. — L. NMARETHEUX, imprimeur, {, rue Cassette. 8 ju Ge dsl DE Leu dns A Lu SÉANCE DU 18 FÉVRIER 1911 SOMMAIRE AMBLARD (Louis-ALBERT) : Sur Miroxesco (Tu.): Sur les granula- l' « électro-sismo-diapason ». . . . 246 | tions périnucléaires et leur rapport CALMETTE (A ), BRETON (M.) et Cou- avec la mobilité des myélocytes et VREUR (E.) : Application pratique ile destlencocymtesmi ee eee 241 la réaction de Wassermaan au NaGEotrE (J.) : À propos de la diagnostic de la syphilis chez les note de MM. Laignel-Lavastine et NOUVEAU MESA SE RS DIU. AN 238 Pierre Pitulesco, intitulée : « La dé- Camus (L.) : Le 606 influence-t-il formation globuleuse homogène de limmunitémaccinale "7%" 235 | certains éléments nerveux dans le Doyon (M.), Morez (A.) et PoLr- vermis des paralytiques généraux ». 217 CARD (A.) : Conditions permettant de SALIGNAT (L.) : Remarque à propos mettre en évidence l’antithrombine de la communication de M. Roger dans les liquides de circulation à Glénandeer Mars RU een 220 (TAVETS Le OI RER EN RMIMNINReT 232 SrupziNski (J.) : Contribution à GLEÉNARD (ROGER) : A propos du l'action du colibicille sur l'orsa- pouvoir catalytique des eaux de nisme animal (Note préliminaire). . 225 MO na a OUR CN ANSE AM EU 218 Trisouzer .(H.) : Réaction rosée Lectèvre (Auc.\ et RerTeREr (Éo.) : fugace de certaines selles avec la De: kystes de l’amygda'e pharyn- phénolphtaléine. (Troisième note.). 234 Slennebhyperirophiée.. +0. 229 Vicuier (G.) : Modifications de MacGrou (J.) : Sur la botryomycose l'hypophyse après thyroïdectomie expérimentale PAPE CT 220 | chez un lézard (Uromastix acanthi- MAuUREL (E.) : De l'existence de PUS AB EI) EPS EE LE 222 microorganismes dans l’iutérieur de certaines charcuteries (pâté et sau- Réunion biologique äe Bordeaux. CISSON) Fe et ee Re R ETES 241 Mawas (J.) : Sur les altérations Buarp (M.) : Remarque à propos de de l’épithélium: des procès ciliaires la communication de M. Sabrazès. 218 dans la calaracte naphtalinique ex- GAUTRELET (JEAN) : Contribution à PÉTIMENEAIE PP PAPA ENS .... 223 | l'étude de l’action physiologique Mixer (JEAN) et LECLERCQ (JuLes) : desFaCIN es MINES EE Ne 249 Fragilité du poison anaphylactique. SagnazËs (J.) : Colorations héma- Nouveau moyen d'éviter les acci- tologiques, cytologiques et micro- dents anaphylactiques. . . . . . . . 221 | biologiques extemporanées . . . .. 247 Présidence de M. Dastre. À PROPOS DE LA NOTE DE MM. LAIGNEL-LAVASTINE ET PIERRE PITULESCO, INTITULÉE : « LA DÉFORMATION GLOBULEUSE HOMOGÈNE DE CERTAINS ÉLÉMENTS NERVEUX DANS LE VERMIS DES PARALYTIQUES GÉNÉRAUX, par J. NAGEOTTE. Dans la dernière séance, MM. Laignel-Lavastine et Pierre Pitulesco ont décrit une lésion intéressante qu'ils ont observée dans le vermis de Biococ1ie. Coupres RENDuS. — 1911. T. LXX. 16 218 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE paralytiques généraux. Il s’agit d’une formation que j'ai étudiée autre- fois, en collaboration avec M. Léon-Kindberg, dans le cervelet d'enfants idiots, alteints ou non d’atrophie cérébelleuse; au même moment, il paraissait sur ce sujet un travail de M. Rossi, accompagné de belles photographies, concernant un cas de sclérose cérébelleuse. Auparavant, la même lésion avait été signalée, mais incomplèlement interprétée par Sciuti chez des paralytiques généraux, et par Sträussler, dans un cas d'hérédo-ataxie cérébelleuse. Enfin, depuis lors, Marinesco a retrouvé une lésion analogue dans divers élats pathologiques. Nous avons, M. Léon-Kindberg et moi, démontré qu'il s’agit d'une tuméfaction siégeant sur le trajet de laxone de la cellule de Purkinje en un certain point, où Cajal avait déjà constaté l'existence de tuméfac- tions semblables,;mais moins volumineuses, à l’état pathologique; Cajal- avait fait remarquer que cette tuméfaction répond à un renflement qui siège au même point à une certaine période embryonnaire. Il s'agit done d'une disposition ayant une valeur morphologique et physiologique spé- ciale. Nous avons vu que le cylindraxe peut continuer son trajet au delà du renflement énorme qu'il présente, en émettant ses collatérales ascen- dantes qui, toutes, naissent après le point lésé, ou bien que la portion ultérieure du cylindraxe peut être détruite et remplacée par ces mêmes collatérales qui remontent dans la couche moléculaire. Les photogra- phies qui illustrent le mémoire de Rossi montrent exactement les mêmes faits. J'ai pu me convaincre, par l'examen des préparations de MM. Laignel- Lavastine et Pitulesco, que la lésion décrite par eux est absolument identique à celle que j'ai vue. Si les auteurs décrivent à la formation globuleuse qu'ils ontéludiée des bouquets de prolongements ascendants qui embrassent les corps des cellules de Purkinje, c'est parce que dans leurs coupes, failes après inclusion à la paraffine, trop minces ou insuffisamment colorées en certains points, les branches des corbeilles accolées au renflement fusiforme peuvent être prises, à un examen superficiel, pour des dendrites émanées de ce renflement; mais il n'est pas difficile de s'assurer qu'il y à en réalité discontinuité et que les ren- flements fusiformes ne portent à leur extrémité supérieure qu'un seul prolongement, le cylindraxe de la cellule de Purkinje. A PROPOS DU POUVOIR CATALYTIQUE DES EAUX DE Vicuy, par ROGER GLÉNARD. Celte note à pour but de répondre aux objections qui ont été formulées par M. Salignat à une communicalion sur le pouvoir catalytique des eaux de Vichy. : À : SÉANCE DU ÎS FEVRIER 919 L'auteur nous a d’abord objecté que l’action décomposante des eaux de Vichy sur l’eau oxygénée n'était pas de nature catalytique parce qu’elle n'obéissait pas à la loi logarithmique. La preuve que cette action décomposante sur l’eau oxygénée est bien -de nature catalytique est la suivante : Lorsqu'on fait bouillir une eau «minérale de Vichy ancienne, et ne présentant presque plus, ainsi quenous l'avons dit dans notre première nole, d'action décomposante à l'égard de l’eau oxygénée, l’ébullition rend à cette eau l’action décomposante -qu’elle avait en grande partie perdue. Nous avons pu, ces derniers jours, gràce à ce procédé de l’ébullition, reprendre une partie de nos recherches au laboraloire de physiologie de la Sorbonne ; or, M. Iscovesco, qui a bien voulu assister à ces expériences, a reconnu le caractère strictement logarithmique de la catalyse ainsi réalisée. L’objection tirée du signe électropositif de l'hydrate de fer colloïdal ‘auquel nousattribuons le pouvoir catalytique de l'eau de Vichÿ estencore moins fondée. Commel'a faitobserver dans la dernière séance M. Lapicque, a priori, rien ne s'oppose à ce quil v ait dans l’eau de Vichy, du fer colloïdal électronégatif, le signe des colloïdes dépendant des ionslibres .qui se trouvent dans la solution (Biltz, Van Bemmelen, Perrin, Hardy. Au début de nos recherches, nous avons du reste vérifié que quelques gouttes de perchlorure de fer, dans un litre d'eau de Vichy filtrée, pro- voquaient l'apparition à l’ultramicroscope, pendant les jours suivants, de granulations et petits cristaux électronégalifs. M. Salignat dit encore quil existe des solutions colloïdales n'ayant aucun pouvoir catalytique. Il en est certainement un grand nombre, mais précisément, ce n'est pas le cas de l'hydrate ferrique dont l’action catalytique est bien connue el qui, c’est la thèse que nous soutenons, donne à l’eau de Vichy, et son aspect colloïdal, et son pouvoir cata- Jytique. Comment expliquer autrement, que par une relation de cause à effet entre l'état colloïdal et le pouvoir catalytique, ce fait que l’eau des ÆCélestins, dans laquelle M. Salignat n'a pas trouvé de colloïdes, ne -décompose pas non plus l’eau oxygénée? Comment expliquer encore que l’action décomposante de l'eau de Vichy soit arrêtée par le filtre Chamberland; que ce filtre trempé alors dans une solution d’eau oxygénée, la décompose fortement, et qu’enfin il colore en rouge violacé une solution d'acide salicylique dans J’alcool, montrant ainsi qu'il a retenu du fer sur ses parois? Rien ne s'oppose donc, tant que de nouveaux faits ne seront pas mis -en lumière, à ce que nous maintenions, malgré l'opinion de M.Salignat, nos conclusions précédentes. Il serait intéressant, pour que les objections de M. Salignat aient une “valeur réelle, de savoir à quelles substances autres que l'hvdrate 220 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE ferrique il attribue l'état colloïdal de l’eau minérale de Vichy, et de savoir leur degré de stabilité, M. Salignat ne nous renseignant pas à cet égard, et n'ayant fait ses ‘recherches que sur de l’eau embouteillée depuis quatre jours. En atlendant, nous considérons que les colloïdes de l’eau de Vichy sont de l'hydrate ferrique, c’est-à-dire une substance banale dont l'inter- vention dans l'efficacité thérapeutique spéciale de cette eau minérale n’est pas encore démontrée. Nous avons poursuivi nos recherches sous la direction scientifique de M. Hanriot, nous sommes allé deux fois à Vichy éludier l’eau à la source, dans l'unique but de rendre nos observations plus complètes el nous comptons poursuivre cette étude. Dans un travail sur le point de paraître, nous donnons tout le détail de nos expériences et indiquons les perfectionnements de technique que nous croyons susceptibles de faciliter les recherches de contrôle de ces expériences. (Travail du laboratoire de physiologie de la Sorbonne.) M. L. SaLIGNAT. — Pour ne pas prolonger le débat, je me contenterai de faire une simple remarque. L'eau oxygénée, qui se conserve assez bien en milieu faiblement acide, se décompose facilement en milieu alcalin lorsque les circons- tances sont favorables. M. Roger Glénard réalise précisément ces conditions dans ses expé- riences. L'eau de Vichy, un peu acide à son émergence, devient de plus en plus alcaline par le départ du gaz carbonique, en même temps qu'il se forme divers précipités. En présence de ces précipilés et grâce au milieu alcalin, l'eau de Vichy doit décomposer l’eau oxygénée, sans quil soit nécessaire de faire intervenir une action catalytique. M. Glénard nous en fournit la démonstration, puisqu'en faisant bouillir l’eau ayant déjà servi à ses expériences et ne décomposant presque plus l’eau oxygénée, il provoque un nouveau départ de gaz cur- bonique et de nouveaux précipités, et, par ce moyen, fuit réapparailre l’action décomposante sur l’eau oxygénée. SUR LA BOTRYOMYCOSE EXPÉRIMENTALE, par J. MAGRoOU. La plupart des expérimentateurs qui ont étudié la botryomycose du cheval ont isolé des tumeurs botryomycosiques, sous le nom de Potryo- myces, de Micrococcus asroformans ou de botryocoque, un organisme qui, SÉANCE DU 18 FÉVRIER 291 par ses caractères morphologiques, ses réactions tinctoriales et l'aspect de ses cultures, ne se distingue guère du staphylocoque doré, mais dont le rôle pathogène, en l'absence de résultats expérimentaux suffisamment précis, restait hypothétique (1). Sur le conseil et sous la direction de M. Borrel, j'ai entrepris des recherches expérimentales sur la question, en partant d’un « champi- gnon de castration » communiqué à M. Borrel par M. Carré, d’Alfort. A l'intérieur de chacun des trajets fistuleux dont la tumeur était creusée se trouvaient un ou plusieurs crins, entourés d’un grand nombre de grains jaunes botryomycosiques. Cette disposition suggérait l'hypothèse du rôle des corps étrangers dans l'étiologie et la pathogénie de la maladie. L’ensemencement du pus à donné un botryocoque typique. Ce même pus à été inoculé, sur un fragment de fil, dans le testicule d’un cobaye. L'animal a succombé au bout de vingt jours. Dans les coupes du testi- cule inoculé, on pouvait voir, au centre d'un nodule inflammaloire, un grain botryomycosique, constitué par un amas de microcoques prenant le Gram, entouré d'une coque réfringente. Mais cette coque, au lieu d’être homogène comme dans les grains jaunes du cheval, était formée d’une couronne de massues, identiques, par leur forme et leur disposi-: tion, aux massues des grains d’actinomycose. Le pus ainsi inoculé pouvait renfermer des impuretés, et l'expérience, si elle était favorable à l'hypothèse de l’action des corps étrangers, ne démontrait pas le rôle du botryocoque. Pour répondre à cette objection, des inoculations de cultures pures de ce microbe ont été faites, sur crins de cheval préalablement stérilisés, dans le testicule de trois cobayes (2). Dans les coupes du testicule de l’un de ces cobayes, sacrifié au bout de seize jours, un grand nombre de grains botryomycosiques sont visibles. Comme dans la première expérience, ces grains sont formés à la périphérie par des massues, au centre par des cocci prenant le Gram. Chez un deuxième cobaye, qui succomba vingt-cinq jours après l'inocu- lation, les mêmes résultats furent observés. Le troisième cobaye n'a pas (4) L’incertitude n'était pas moindre sur la nature de la coque réfringente périphérique des grains jaunes de la botryomycose, qui avait fait l’objet des interprétations le plus variées. Quant aux tumeurs communément décrites sous le nom de botryomycose humaine, elles ne sont souvent que des angiomes ou des bourseons charnus, dépourvus des grains jaunes caractéris- tiques, et qu'il est de ce fait difficile de considérer comme des botryomycomes véritables. Il semble néanmoins que certains cas observés chez l’homme, tel celui de Kaiser et Gryns (Geneesk. Tijdschr. voor Nederl. Indië, 1907), doivent être rapportés à la botryomycose. (2) Les cultures qui ont servi pour ces inoculalions provenaient du cobaye inoculé avec le pus du cheval, et avaient été purifiées par cinq séparations successives. | 299 SOCIËTÉ DE BIOLOGIE encore été sacrifié; il permettra de juger de l’évolution ultérieure des- lésions. Conclusions. — 1° Le botrvocoque, inoculé en culture pure, sur crin: de cheval stérilisé, dans le testicule du cobaye, est capable de donner lieu chez cet animal à la formation de tumeurs botryomycosiques renfer- mant les grains jaunes caractéristiques du botryomycome spontané du: cheval. 2° Le même organisme, inoculé dans ces conditions, donne in vivo des formes d'involution identiques par leur aspect et leur disposition aux massues des grains jaunes d’actinomycose, et qui peuvent être considé-- rées comme homologues de la coque réfringente des grains botryomy- cosiques du cheval, dont elles présentent les réactions tinctoriales (1). Si les caractères morphologiques et l'aspect des cultures du botryo- coque ne permettent pas de le distinguer du staphylocoque doré, il ne: semble pas en être de même de ses réactions vis-à-vis des anticorps spé- cifiques. En effet, un sérum de lapin préparé par des injections répétées de cultures de botryocoque, a agglutiné ce microbe au centième (les dilu- tions n’ont pas été poussées plus loin), alors qu'il n’a pas aggluliné, même au dixième, un échantillon authentique de staphylocoqne doré. Ce résullat suggère que le botryocoque forme pour le moins une variété distincte de l'échantillon de staphylocoque avec lequel il a été comparé. (Travail du laboratoire de M. Borrel, à l'Institut Pasteur.) MODIFICATIONS DE L'HYPOPHYSE APRÈS THYROÏDECTOMIE CHEZ UN LÉZARD (Üromustix acanthinurus BELL.), par G. VIGUIER. L'hypophyse d’'Uromaslix acanthinurus Bell. est formée de cordons: É épithéliaux séparés par de minces cloisons conjonelives et par des capillaires. Les cellules épithéliales sont les unes claires et vacuolées, À les aulres sombres et granuleuses: le cytoplasme de ces dernières ren- ferme de fines granulations qui se teintent en gris par lhématoxyline ferrique. Quelquefois une partie du protoplasme des cellules sombres se teinte assez fortement par l'acide picrique. Les noyaux qui oecupent à (1) Dans une expérience de contrôle, le botryocoque, inoculé sans corps étranger dans le testicule d'un cobaye, n'a pas formé de massues; il a été retrouvé dans les coupes sous forme d'amas de cocci, situés au centre d’un. nodule inflammatoire. SÉANCE DU 18 FÉVRIER 29% peu près la partie médiane des cellules sont clairs ou foncés sans qu'il y ait un rapport entre la plus ou moins grande quantité de chromatine qu'ils contiennent et le contenu du eytoplasme._des cellules. Dans le voi- sinage de l’infundibulum, j'ai trouvé quelques vésicules colloïdes qui occupent le centre de cordons volumineux, leurs parois sont toujours formées de deux ou trois rangées de cellules; celles qui sont en contact avec la masse colloïde sont aplaties, et leur noyau n'est quelquefois séparé du produit de sécrétion que par une mince lame de protoplasma. J'ai examiné l'hypophyse des Uromastix acanthinurus ehez qui j'ai pratiqué la thyroïdeetomie et dont j’ai parlé dans le dernier numéro de ces Comptes rendus. Les modifications qu’a subies celte glande huit à dix semaines après l'opération sont plus accentuées que dans les para- thyroïdes. Ce qui frappe d'abord, c’est la congestion intense de l'organe dont les capillaires sont très dilatés. Les cellules claires et les cellules sombres ont disparu pour faire place à deux sortes d'éléments : des cel- lules à fines granulations basophiles fortement teintées par l'hématoxy- line ferrique et des éléments cellulaires volumineux à cytoplasme gra- nuleux fortement teinté en jaune par l'acide pierique. Ces cellules. acidophiles se trouvent plutôt vers la périphérie des cordons épithé- liaux en contact avec les capilllaires sanguins. On rencontre quelques granulations noires au milieu du cytoplasme de ces derniers éléments. Il est possible que les granulations acidophiles qu'ils présentaient soient de la matière colloïde en formation. Les noyaux des cellules sidéro- philes ou des acidophiles sont tous volumineux et clairs avec un petit nucléole nucléinien. Le tissu conjonctif qui borde les lravées épithé- liales semble avoir subi une certaine hypertrophie. Les modifications cylologiques que je viens de décrire semblent bien correspondre à une suractivité fonctionnelle de l'hypophyse après la thyroïdectomie chez l'ÜUromastix acanthinurus. Comme pour les para- thyroïdes, cet hyperfonetionnement supplée peut-être la sécrétion du corps thyroïde, mais partiellement ou temporairement. (Laboratoire de M. Weber. Faculté de médecine d'Alger.) SUR LES ALTÉRATIONS DE L'ÉPITHÉLIUM DES PROCÈS CILIAIRES DANS LA CATARACTE NAPHTALINIQUE EXPÉRIMENTALE, par J. Mawas. Depuis que Bouchard et Charrin (1886) ont signalé la production d'une cataracte typique chez le lapin après ingestion de naphtaline, nombreux sont les auteurs qui se sont efforcés d'élucider le mécanisme par lequel la naphtaline arrive à opacifier le cristallin. 29 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE Rappelons seulement jiei que, contrairement à ce que pensaient tout d'abord Bouchard et Charrin, il ne s’agit pas d’une action directe de la naphtaline sur le cristallin. En effet, un cristallin normal, mis en contact avec des liquides contenant de la naphtaline en excès, ne s’opa- cifie pas. De plus, la naphlaline ne donne la cataracte que si elle est ingérée. L'injection sous-cutanée, el le contact prolongé avec le sac conjonctival, n’ont aucune action sur le cristallin, comme l'ont montré les recherches de Manca &t Ovio (1898). La naphtaline agit donc d'une facon indirecte et complexe. L'opacification du cristallin peut être constalée après une seule prise de naphtaline (2 à 3 gr. par kilog.)et au bout de quelques heures seulement (12 à 16 heures). Par quel méca- nisme agit ainsi la naphtaline? Il est difficile de le dire d’une façon précise à l'heure actuelle. Salffner (1904) admet la présence dans le sérum et l'humeur aqueuse des animaux cataractés par la naphtaline, d'un ferment hydratant qui gonflerait le cristallin et qui augmenterait son poids et son volume. Quoi qu'il en soit de ce ferment, Salffner ne constale au niveau de l’œil aucune lésion appréciable, tandis que Peters (1902) et Sala (1903) signalent au eontraire l’allération constante de l’épithélium ciliaire dans les cataractes naphtaliniques. La question, si compliquée en apparence, de la pathogénie et del’anatomie pathologique de.la cataracte, esttrès simple si on l’examine à la lumière des faits nou- vellement acquis sur le rôle sécrétoire de l’épithélium ciliaire et sur sa structure réelle. La question méritait donc d’être reprise. Déjà, en février 1910 (Soc. d'Ophtalmologie de Lyon), j'insistai avec M. Aurand sur les lésions des procès ciliaires dans la cataracte naphtalinique. J'ai poursuivi seul, depuis l'étude de ces lésions, et c'est sur les altérations du début que je voudrais aujourd’hui insister. A un faible grossissement, les procès ciliaires semblent normaux. Cepen- dant leurs vaisseaux sont gorgés de sang, et on voit dans la chambre posté- rieure et tout autour d'eux, une sorte d’exsudation fibrineuse, de coagulum colorable intensement par l’éosine. Les fibres zonulaires apparaissent comme normales. Quelques-ures n’ont plus leurs rapports habituels avec le corps ciliaire. Elles adhèrent toutefois à la capsule du cristallin. Examinés à uu fort grossissement, les procès ciliaires montrent des lésions plus ou moins intenses, suivant qu'on a affaire aux procès ciliaires propre- ment dits ou aux procès ciliaires iriens (1). Les procès ciliaires proprement dits présentent, après une seule prise de (1) L'iris du lapin présente des formations spéciales, qui sous forme de plis s’'avancent dans la chambre postérieure. Ces plis ressemblent aux procès du corps ciliaire. C’est pourquoi je leur donne le nom de procès ciliaires iriens. Je reviendrai dans une prochaine note sur leur description et leur rôle phy- siologique. < à % x Et SÉANCE DU À8 FÉVRIER 295 naphtaline et au bout de seize heures, des altérations de leurs cellules sécré- tantes. Ces lésions se voient aussi bien dans la couche externe (épithélium pigmenté) que dans la couche interne (épithélium clair). Au niveau du corps ciliaire, la couche des. cellules pigmentaires présente de nombreuses forma- tions vacuolaires. Ces vacuoles qui semblent situées entre les deux épithéliums appartiennent en réalité à la couche externe. La vacuolisation est plus ou moins intense suivant les procès. Les lésions de la couche externe sont plus con-idérables que celles de la couche interne. Cela se comprend aisément, c’est cette première couche qui est en contact direct avec les vaisseaux san- guins et le tissu conjonctif. La couche des cellules claires semble normale sur toute la longueur d'un certain nombre de procès. Sur d’autres, on voit par endroits certaines cel- lules qui, ayant perdu leurs striations normales, deviennent homogènes et claires. Ces cellules claires sont parfois situées les unes à côté des autres, en forme de placards de cellules nécrosées. La dégénérescence, fait remarquable, commence par la partie la plus externe de la cellule, celle qui est en contact avec l’épithélium pigmentaire. J'ai noté sur le même procès les parois laté- rales revêtues par des cellules absolument normales, tandis que, au niveau de la tête du procès, les cellules avaient de multiples formations vacuolaires. Mais là où les lésions sont considérables et atteignent un maximum qu'on ne voit nulle part ailleurs, c'est au niveau des procès ciliaires iriens. Depuis l'aspect vacuolaire jusqu'à la raréfaction complète et la nécrose de proto- plasma, avec modification de forme de la cellule, qui perd complètement son contour et laisse exsuder dans la chambre postérieure un produit que les réactifs coagulent, on tronve tous les intermédiaires. Il ya donc en même temps qu’altération des cellules, exsudation séro-fibrineuse. En résumé, les altéralions des procès ciliaires dans la cataracte naphtalinique sont non seulement constantes, mais existent dès le début de l’intoxication. Les lésions procèdent du tissu conjonctif vers la chambre postérieure, avec leur maximum d’intensité, au niveau de la couche externe. CONTRIBUTION A L'ACTION DU COLIBACILLE SUR L'ORGANISME ANIMAL (Note préliminaire), par J. SIUDZINSKI. La elinique nous apprend que l’on observe quelquefois, après la fièvre typhoïde et quelques maladies produites par le bacille du type coli, des lésions chroniques des vaisseaux et des organes parenchymateux. Sur le conseil de M. Metchnikoff, nous avons fait des recherches expéri- mentales sur l’action du colibacille sur l'organisme animal. Nous avons injecté des cultures vivantes et mortes du colibacille Loire à 9296 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE 21 lapins et à 24 cobayes par les voies intraveineuse, sous-cutanée, intra-- péritonéale, ainsi que par la voie buccale. En outre, nous avons injecté une- culture filtrée sur bougie Chamberland. Les animaux étaient injectés tous les- {rois ou quatre Jours. Nous avons commencé par établir la dose mortelle d une culture de coli- bacilles pour un cobaye de 300 grammes. Par la voie péritonéale, 1,100 d’une anse d'une culture vivante à amené la mort des cobayes. Il en a été de même des cobayes qui ont recu, soit 1/5 où 1/4 d’un tube de culture sur gélose tuée par la chaleur par la voie veineuse, soit 6 à 10 centimètres cubes d’une culture en bouillon tuée par la chaleur, par la voie péritonéale. Fous les animaux injectés’ présentent des lésions parenchymateuses du foie, plus ou moins intenses, suivant le nombre d’injections. On v observe des lésions interstitielles ayant les caractères de l’infiltration à petites cellules rondes, avec développement de tissu conjonctif jeune: autour des veines centrales. Le tissu conjonctif est plus fibreux autour de la veine porte. Les vaisseaux du foie sont épaissis et même complè- tement oblitérés. L'injection de bacilles vivants provoquait des lésions de mème inten- sité que celle de bacilles morts ; il faut, cependant, remarquer que, dans ce dernier cas, il est arrivé à injecter jusqu'à une culture entière sur gélose. Au niveau du rein, on a constaté les mêmes lésions parenchymateuses. et interstilielles, mais moins prononcées. On ne trouve pas de lésions particulières dans les capsules surré-- nales, la rate et le cœur. Les lapins injectés par la voie intraveineuse avec 1/200 — 17/40 d’une anse de culture vivante présentent, au niveau de l’aorte, des lésions. variables. Chez un jeune lapin (87), de 1 kilogramme, traité pendant un mois et demi, on observe, avec un épaississement de l’endartère, une infiltration à petites cellules rondes; chez le lapin 68, du poids de 2 kil. 120, traité pendant trois mois et demi, on remarque des plaques nécrotiques dans les parties ascendante et descendante de l'aorte. Le cobaye 49, ayant été traité pendant deux mois par des injections sous- cutanées de 1/50 à 1/10 d'une anse de culture vivante, présente près de la base de l'aorte, dans l'épaisseur de celte dernière, quelques points. cartilagineux. Chez le cobaye 63, ayant recu pendant trois mois, par la voie intrapéritonéale, des injections de 1 à 3 centimètres cubes de bouillon filtré, on constate, au niveau de la crosse de l'aorte, un léger épaississement de lendartère ainsi qu'une infiltration cellulaire de la couche moyenne. Les cullures de bacilles introduites par la voie buccale ne produisent pas de lésions particulières dans l'organisme de l’animal. Nous nous croyons donc autorisé à conclure de ces expériences que le: colibacille peut produire des lésions des organes parenchymateux et des. 19 SÉANCE DU 18 FÉVRIER 2 artères. Les caractères de ces lésions que nous avons observées dans le foie et le rein sont ceux du début du processus interstitiel. En ce qui concerne les lésions aortiques, elles sont identiques à celles qu'on constate dans l’artériosclérose expérimentale. Nous profitons de cette occasion pour exprimer notre profonde reconnais- sance à M. le professeur Metchnikoff, qui a bien voulu nous charger de pour- suivre ces recherches dans son laboratoire. (Travail du laboratoire de M. Metchnikoff.) FRAGILITÉ DU POISON ANAPHYLACTIQUE. NOUVEAU MOYEN D'ÉVITER LES ACCIDENTS ANAPIIYLACTIQUES, par JEAN Miner et JULES LECLERCQ. H est possible, comme l’ont montré Friedmann, Briot. Biedl et Kraus, etc., de réaliser l’anaphylaxie de façon passive par l'injection, à un animal geuf, du mélange ?n vitro du sang d'un animal de même espèce préparé et du sérum antigène. Cela s'explique du reste fort bien, si l’on admet avec M. Richet que : Toxogénine + toxine —apotoxine. Partant, d'une part, de cette idée théorique ; supposant, d’autre part, que l’apotoxine doit être tout particulièrement fragile (élant donné le peu de durée des accidents anaphylactiques chez les animaux qui sur- vivent), nous avons cherché à mettre en évidence cette fragilité déjà constatée par Turro el Gonzalès, et à l'utiliser dans le but d'éviter l’ana- phylaxie, à l’aide des expériences suivantes : PREMIÈRE SÉRIE D EXPÉRIENCES. — 4° Sensibilisation d'une série de cobayes, par injection intracardiaque de 1 centimètre cube d’une-solution de sérum de cheval, au 1/25, dans l’eau salée physiologique. Quinze jours après, saignée cardiaque de 2 centimètres cubes à chacun; par laiguille laissée en place, réinjection de 4 centimètre cube de sérum de cheval : tous présentent des phénomènes d’anaphylaxie très nets; la plupart saccombent (pas d’hémorragie intrapéricardique ou intrathoracique à l’autopsie). La même injection laisse des cobayes neufs indifférents. 2 Le sang prélevé aux cobayes sensibilisés (toxogénine) est mélangé in vitro avec du sérum de cheval (toxine), aux doses de 1/2, 1, 11/2 de sérum de cobaye pour {1 de sérum de cheval. «) Ces mélanges sont immédiatement injectés à la dose de 1 centimètre cube par voie intracardiaque, respective- ment à trois séries de cobayes neufs : chez tous, phénomènes typiques d'anaphy- laxie. b) Les mêmes injections sont faites à trois séries de cobayes neufs 298 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIK après six heures de séjour des mélanges in vitro : aucun phénomène d'anaphy- laxie. c) De même, après vingt-deux hiures de séjour des mélanges in vitro, aucun phénoméne d'anaphylaxie. 3° Tous les animaux survivants de a, b et c sont partagés, dans chaque série, en deux lots. Aux cobayes du premier lot, injection, le lendemain, de { centimètre cube de sérum de cheval, dans le cœur : pas d’anaphylaxie. Aux cobayes du deuxième lot, même injection après quinze jours : phénomènes anaphylactiques graves chez tous. DEUXIÈME SÉRIE D'EXPÉRIENCES. — 1° Sensibilisation d’une série de cobayes par injection intracardiaque de 1 centimètre cube d’une solution de sérum anti- diphtérique au 1/25 dans l’eau physiologique. Quinze jours après, trois de ces cobayes succombent en quelques minutes avec des phénomènes anaphy- lactiques typiques, après injection iutracardiaque de 1 centimètre cube de sérum antidiphtérique. La série est donc bien sensibilisée au sérum anti- dipthérique, la même injection laissant des cobayes neufs indifférents. Les autres cobayes de la série sont saignés dans le cœur (2 centimètres cubes). 2° Chaque échantillon de sang est mélangé avec une quantité égale de sérum antidiphtérique. a) 1 centimètre cube du mélange, injecté immédiate- ment dans le cœur de cobayes neufs et de quelques-uns des cobaye: antérieu- rementsensibilisés, produit des accidents anaphylartiques caractéristiques. b) Six heures après, le caillot s'étant rétracté, chaque mélange est injecté par voie intracardiaque, à ia dose de 2 centimètres cubes, au cobaye fournisseur du sang : aucun phénomène anaphylactique. Conclusions. — 1° Le poison anaphylactique est très fragile : au bout de six heures, sous l'influence du simple sé;our ?n vitro à la température du laboratoire, il a disparu du mélange sang de cobaye anti-cheval et sérum de cheval. 2° L’injection de ce mélange à un cobaye neuf ne le sensibilise pas passivement (le cobaye reste indifférent le lendemain à l'injection intra- cardiaque de 1 centimètre cube de sérum de cheval. Mais elle le sensi- bilise activement (après quinze jours, il présente des phénomènes anaphylactiques graves à la suite de l'injection de 1 centimètre cube de sérum de cheval). Il semble donc bien que, après six heures de séjour in vitro, la toxogénine disparaît du milieu, tandis que la substance qui provoque la sensibilisation active y subsiste. 3° Le séjour de six heures in vitro du mélange sang de cobaye anti- sérum antidiphlérique et sérum antidiphtérique y détruit également le poison anaphylactique. Il y détruit en outre la propriété déchaïnante (ou toxique) du sérum antidiphlérique, puisque l'injection de ce mélange à un animal sensibilisé n'amène aucun accident anaphylactique. Lorsque l’on voudra donc réinjecter à un animal sensibilisé l’albumine antigène. et ne pas produire de phénomènes anaphylactiques, on arrivera facilement à ce but en saignaut préalablement l'animal et en mettant en présence in vitro, pendant six heures, le sang de l'animal sensibilisé et SÉANCE DU À18 FÉVRIER 299 l’albumine antigène, à parties égales. Injectée dans ces conditions, l’albumine antigène ne produira pas d’anaphylaxie. Cette méthode, grâce à sa simplicité et à son innocuité, nous parait susceptible d'applications cliniques que nous réservons pour une élude ultérieure. ({nstilut Pasteur de Lille.) DES KYSTES DE L'AMYGDALE PHARYNGIENNE HYPERTROPIIÉE, par Auc. LELIÈVRE et Ép. RETTERER. Les kystes de l'amygdale pharyngienne dériveraient, selon Tornwaldt (14885), de la bourse pharyngienne, landis que pour Brindel (1896), ils seraient dus à une adénoïdite lacunaire latente enkystée. Hynitzsch (1899) les décrit sous le nom de Æystes de rétention, se développant grâce à l’oblitération de la portion superficielle des cryptes et à l’ectasie de leur portion profonde qui se dilate à mesure que le mucus s'y accu- mule. Outre les kystes se formant aux dépens des cryptes, Gürke (1903) en décrit deux autres espèces : 1° les Æystes intra-folliculaires qui seraient dus à la prolifération de l'épithélium des conduits excréteurs des glandes muqueuses; 2° les kystes intra-épithéliaux du revêtement épithélial de l’amygdale. Ces divers kystes seraient une conséquence de l’inflammation de l'organe. En étudiant les végétations adénoïdes d'un jeune homme de quinze ans et d’uue jeune fille de onze ans, nous avons obtenu les résultats suivant(s: Exposé des faits. — L'hypergenèse épithéliale agrandit le revêtement de la muqueuse et multiplie les cryptes amygdaliens (Soc. de Biol., 11 février 1911, p.199). Pendaut ce processus hyperplasique, les cellules épithéliales externes du revêtement des cryptes se transforment en tissu réticulé ou lÿmphoide. La différenciation histologique, c'est-à-dire la métaplasie du tissu épithé- lial en tissu réticulé, se fait, selon la région des cryptes, plus ou moins rapi- dement. C’est là la raison des différences d'aspect et de structure que présentent les diverses portions d’une végétation adénoïde. En sériant les stades évo- lutifs, on peut distinguer les types suivants: Premier type. — Le revêtement épithélial se compose d’une assise interne ou centrale de cellules cylindriques, et de plusieurs assises externes de cel- lules cubiques, séparées du lissu réticulé par une membrane basale. Outre les cellules cylindriques à cils vibratiles, on voit de nombreuses cel- lules internes en voie de transformation muqueuse ; elles sont repoussées, quoique unies encore par des prolongements protoplasmiques au revêtement 230 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE épithélial, vers la lumière du crypte: là, les éléments desquamés (mucus, leucocytes multinucléés, cellules géantes) forment une masse en voie de désagrégation. L'ensemble figure, sur la coupe, un kyste revélu d'une paroi épithéliale com- plèle. Deuxième type. — En d’autres points, le revêtement épithélial est encore -ylindrique cilié, mais sur l’une des parois seulement du kyste, pendant que l'épithélium de la paroi opposée a subi la transformation en tissu réticulé, y compris les dernières assises superficielles. On croirait être en présence d'un kyste dont le contenu résulterait de la fonte de tout le revêtement épithé- lial d'une portion de la paroi. Troisième type. — En d’autres points, faisant suile à ce dernier, la masse muqueuse et leucocytaire n’estcirconscrite que par une paroi de tissu réticulé. De prime abord, on dirait que le contenu muqueux et leucocytaire s'est produit en plein tissu folliculaire (kystes intrafolliculaires de Gürke). Quatrième type. — Ailleurs, on voit proéminer dans la lumière du kyste une ou plusieurs saillies en forme de papilles, revêtues partout d’épithélium, sauf à leur point d'implantation sur la paroi. Ge sont des végétations papil- laires identiques à celles qu’on observe dans les cystadénomes du sein ou dans l'ovaire (excroissances de Hynitzsch). Cinquième type. — Dans les ramifications terminales des cryptes qui se pré- sentent à l’état de culs-de-sac ou de follicules ouverts, le revêtement épithé- lial de l’une des faces s’est accolé à celui de la face opposée et se présente à l’état de lame d’épithélium pavimenteux stratifié. Il en part, sous forme de rayons, des traînées d’épithélium pavimenteux montrant de distance en dis- tance des globes épidermiques (kystes cornés). Sixième type. — Enfin, on observe, dans le revêtement épithélial de la sur- face ou dans celui des cryptes des espaces creusés en plein tissu épithélial, c'est-à-dire sans paroi ni limite propre. L'intérieur de ces espaces ou alvéoles montre des amas de leucocytes et de lymphocytes dont certains sont encore reliés aux trabécules et cellules épithéliales par des prolongements protoplas- miques (kystes intra-épithéliaux de Gürke). ‘ Les conduits excréteurs des glandes sous-muqueuses s'ouvrent au fond des cryptes: ils sont larges de 0"08 à 0"n150 et remplis de mucus, mais leur revêtement épithélial, formé d’une rangée de cellules cylindriques hautes de 21 p, n'est pas aplati, comme il le serait, si le contenu avait comprimé et dilaté la paroi. Histogenèse el crilique. — Les kystes intra-épilhéliaux seraient dus à l'immigration leucocytaire ou à l’inondation Ivmphatique, d’où résulte- raient la dissociation des cellules épithéliales et la formation de lacunes ou vides inter-épithéliaux remplis de leucocytes vasculaires. Dès 1897, l'un de nous (1) a montré que, dans les amygdales palatines, les /acunes ou thèques intra-épithéliales (kystes intra-épithéliaux de Gürke) sont dues à la fluidification d’une portion de cytoplasma de terriloires cellulaires (1) Journal de l'Anatornie, 1897, p. 509 et 511. SÉANCE DU 18 FEVRIER 231 “entiers ; les restes cellulaires avec leurs noyaux, restant contenus dans Ja cavité ainsi produite, figurent les amas leucocytaires. Par l'expéri- mentation (1), nous avons déterminé la formation de kystes analogues. Pour cela, il suffit: 1° de provoquer l'hyperplasie et l'hypertrophie de l’épithélium des muqueuses en décollant mécaniquement et à diverses reprises la couche superficielle du chorion ou derme d'avec les couches profondes ; 2° de cesser ensuite toute atteinte opératoire et d'alimenter l’animal pendant plusieurs jours d’une facon insuffisante. Les cellules -épithéliales, hyperplasiées par l'irritation consécutive aux décollements, dégénèrent sur de larges étendues : leur cytoplasma se résorbe par- tiellement; d’où résultent des espaces ou lacunes intra-épithéliales, tan- dis que le reste des corps cellulaires et leurs noyaux qui y persistent, forment des trainées leucocytaires simulant des amas de globules blancs -ou des cellules géantes au sein du revêtement épithélial. Quant aux autres variétés de kystes amygdaliens, on admet deux modes de formation : les uns (kystes de ramollissement de Heymann résulteraient de la désagrégalion du tissu folliculaire à la suite de la pénétration du mucus des glandes sous-muqueuses, les autres seraient des Æystes par rélention. Les kystes par ramollissement correspondent à noire type n° 3 : d’abord à l'état de kystes à paroi épithéliale, ils ont passé à l'état de kystes en contact direct avec le tissu folliculaire, grâce à la transfor- mation de l’épithélium en tissu réliculé et à la persistance du mucus et des leucocytes dans la lumière du crypte. Voiei comment les classiques expliquent les kystes par rétention : le crypte s'oblitérant à son orifice, laccumulalion du mucus en amont de l'obstacle produirait l'ectasie du crypte et de ses ramifications : d'où la formation d'autant de kystes secondaires par rélention. Le processus nous semble tout autre. On sait, depuis les recherches de Cruveilhier, que l'oblitération des conduits excréteurs peut amener une dilatalion en amont de l’obs- lacle; mais au lieu d'aboutir à un kyste, cette rélro-dilatation est habi- tuellement suivie de l’atrophie del'épithélium qui lapisse les culs-de-sac glandulaires. De même, la présence de masses de cellules épithéliales desquamées (cornées ou muqueuses) ne suffit pas pour entraîner la formation d'un kyste par rétention. Pour qu'il y ait production de cavités kystiques, vides ou contenant des masses en voie de désagrégation, il faut: 4° qu'il yait prolifération des cellules épithéliales des eryptes ou conduits glan- dulaires, 2° que celte hyperplasie entraîne, en certains points, des dilata- tions ; en d’autres, des rétrécissements. Son effet constant est d'augmenter le nombre des cellules épithéliales ; 4} Comptes rendus de l'Association les Analomictes, 190%, p. 99. 239 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE de là, arcroissement en surface et épaississement de l'épithélium, ainsi qu'allongement des cryptes amygdaliens. Toujours et constamment, la prolifération épithéliale est le stade initial de la dilatation des cryptes et de l'accumulation des délritus muqueux et cellulaires dans leur lumière. Conclusion. — L'hypergenèse épithéliale précède le développement des kystes intra-épilhéliaux et détermine l'hypertrophie des cryples amyg- daliens. L'involution, portant secondairement sur des territoires épilhé- liaux, hyperplasiés, ainsi que sur les couches internes des cryptes, aboutit à la formation de masses muqueuses, cornées et leucocytaires.Constitués à l’origine par une muqueuse normale, les cryptes amygdaiiens perdent leur revêtement épithélial à mesure que les cellules externes de ce revêtement se transforment en Lissu réticulé ou lymphoïde. La paroi des kystes varie done avec le stade évolutif; mais, quelle que soit la structure de la paroi, l’ectasie du crypte représente, dans le principe, un Æyste par prolifération pour finir sous la forme d’un kyste par rélen- non. : CONDITIONS PERMETTANT DE METTRE EN ÉVIDENCE L ANTITHROMBINE DANS LES LIQUIDES DE CIRCULATION A TRAVERS LE FOIE, par M. Dovon, A. Morez et À. Pozicarp. I. — Nous avons démontré qu’on peut extraire l'antithrombine hépa- tique en faisant circuler à travers un foie préalablement congelé puis dégelé une solution faiblement alcaline (1) ; toutefois le liquide, tel qu'il sort du foie, est généralement doué de propriétés coagulantes éner- giques, vraisemblablement par suite de la coexistence, avec l’antithrom- bine, des substances désignées sous le nom de coagulines; pour faire apparaître les propriétés anticoagulantes, il suffit de chauffr le liquide au sortir du foie pendant quelques minutes à latempérature d'ébullition du bain-marie. Il. — Nous avons constaté que la lempérature du laboraloire peut suffire, après quelques heures d'attente (douze à vingt-quatre heures), à produire sur la solution alcaline qui a traversé le foie, les mêmes effets que le bain-marie chauffé à 100 degrés. HT. — La chaleur n’agit bien que si le milieu est alcalin. En effet, si on fait circuler à travers un foie congelé, puis dégelé, une solution (1) Eau distillée, 1.000 ; chlorure de sodium, #; carbonate de soude, 5. AR OS SÉANCE DU 18 FÉVRIER 233 physiologique de chlorure de sodium à 9 p. 1.000, l’eau chlorurée sodique entraîne bien l’antithrombine, mais celle-ci, comme nous l'avons dit dans une communication précédente, n’est pas immédiatement décelable ; les propriétés anticoagulantes ne se manifestent que si l'on ÉCHANTILLONS ADDITIONNÉS - ee à ; À TEMPS NÉCESS: EXPÉRIENCES d'un volume égal de sang ee à normal. RSS ; | | cine 19 Solution ayant traversé 3 4 minutes. fois la glande hépatique. 29 La #même solution après 15 minutes. 24 heures d'attente à la : température du labora- 4 ei Solution rie n \ : Na é - E = re de SE 30 La même au sortir du foie 19 minutes. mais après chauffage. \ À HE z : Fu Ts é 4° La même additionnéeavant| [ncoagul. mème EE moyen 4 l- chauffage de carbonate| après plus. jours. Si 3 p. 1000). l'ac. carbonique | de soude (5 p. 1000 liqui = ET e : AUS 10 Solution ayant traversé 3 ù minutes. 9 ie fois la glande. : 20 La même après 24 heures] Incoagnl. même successivemen = re SCALE à Ps ; Soon d'attente à la température| après plus. jours. CAEN du laboratoire. 30 La même chauffée au sor-| Incoagul. même tir du foie. après plus. jours. TELE 1° Solution ayant traversé 3 6 minutes. fois la glande. { Solution }2° La même aprè< chauffage. 20 minutes. NacCI. 3° La même additionnée de| Incoagul. même 29 carbonate de soude (5 p.| après plus. jours. Chien de 14 kil. 1000) puis chauflée. à jeun, DR ARE âgé de 5ansenv., | | lui \19 Solution ayant traversé 3 DRAANNCES foie lavé ne ne fois la glande. I Ac traae puis congelé DCOUE (2° La même après chaufiage. EE Rae et décelé après plus. jours. successivement : À 2 : 2 fois (40 Solution physiologique de 14 minutes. en 48 heures. chlorure de sodium addi- Echantillons) tionnée de carbonate de Ko es soude (5 p. 1000), mais n'ayant pas passé à tra- 4 vers le foie. 20 Sang normal seul. 5 minutes. | alcalinise avant le chauffage, le liquide ayant lraversé le foie. (Travail des laboratoires de Physiologie et de Chimie organique de la Faculté de médecine de Lyon. BioLoGtE. ComprEs RENDUS. — 1911. T. LXX. = 17 PAT SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE RÉACTION ROSÉE FUGACE DE CERTAINES SELLES AVEC LA PHÉNOLPHTALBINE: (Froisième note) par I. TRIBOULET. J'ai déjà signalé, à deux reprises, devant la Société, la réaction rosée- fugace de la phénolphtaléine, sous l’action de certaines selles diluées, et si je n'ai pu, personnellement, fournir une explication valable du phénomène, je ne crois pas que d’autres en aient encore apporté une raison satisfaisante. J'ai, bien entendn, éliminé pour les faits que j'envi- sage la question de la présence du sang; et, après avoir supposé dans. quelques cas l'intervention d’un pigment biliaire modifié (hémalopor- phyrine) pour certaines selles à flux bilirubinique intense, j'ai, pour les. selles d’ivtères par rétention, ou d'acholie, si souvent acides, mais quel- quefois alcalines, j'ai pensé à la possibilité d'apparition d'acides de fermentation (acétique, butyrique, lactique, etc.). Or, rien de tout ceci: n'a pu être prouvé de facon péremptoire. D'une nouvelle série de constatations, j'ai tiré, sinon des conclusions, du moins quelques indications qui pourraient servir à des recherches. complémentaires d'ordre technique que je ne puis réaliser. Voici les données empiriques : Chez nos petits nourrissons, on peut dire qu'il ne saurait y avoir de: causes d'erreur provenant des produits ingérés. Si le lait des nourrices donne une réaction rosée fugace à la phénolphtaléine, après. digestion celle-ci disparaît, et Ia selle normale ne donne pas de réaction, même minime. Chez les enfants alimentés artificiellement, le lait bouilli, les bouillons de légumes avec farines, l’eau d'orge, l’eau de riz ne donnent rien à la phénolphlaléine; les selles normales, non plus. Or, que ces enfants soient acholiques (selles décolorées), ou qu'ils aient une diarrhée (selles. vertes plus ou moins, ou jaune brunâtre) acide ou non, de telles selles donnent très souvent une réaction positive à la phénolphtaléine. Je le répète, rosée fugace, cette réaction ne saurait être confondue avec la réaction du sang (rouge durable). Autre caractère différentiel important : la dilution par l'eau atténue la réaction positive au sang; or,-eette dilution semble plulôt renforcer dans une certaine mesure la réaction rosée dont je parle. Quel est donc le produit qui intervient ainsi pour donner alors cette réaction rosée spéciale ? Pour les flux bilieux bilirubiniques, on pourrait invoquer une bile modifiée — et j'ai parlé de l'hématoporphyrine, ou de pigments ferri- ques. — Mais ce que je puis dire, c'est que la bile normale ne semble pas avoir d'action sur la phénolphtaléine {ni par son pigment, ni par les sels bilaires); d’ailleurs, au cas d’acholie, avec réaction pigmentaire SÉANCE DU 18 FÉVRIER 235 et réaction de Pettenkofer nulle, on ne saurait invoquer l’action de la bile absente, et pourtant la réaction rosée de phénolphtaléine peut être, dans ces cas, très accentuée. Nous avons vu que l’action des aliments, dans les faits étudiés, est hors de cause. En dehors de ceux-ci et de la bile, je ne vois capables d'intervenir que des microbes (ils agiraient par des fermentations. acétique ou lactique) qui ne paraissent pas évidentes. Il nous reste à supposer l’action possible du suc gastrique, du suc entérique et du sue pancréatique, qui passeraient plus ou moins dans la selle avec leurs ferments oxydants, lesquels viendraient, inemployés au cas d'ictère par rétention, ou éliminés massivement par cerlaines diarrhées, viendraient se mêler à la selle, el pourraient agir sur la phénolphtaléine. N'ayant pas les qualités techniques requises pour élucider entière- ment cetle question, je dirai, toutefois, qu'avec l’aide de M. Dubreuil, mon interne en pharmacie, nous avons pu, pour quelques-unes des selles qui donnaient une belle réaction rosée, mettre en évidence la présence de l’amyl'ase, par l'action de la selle sur l'empois d’amidon, suivant la méthode d’'Ambard-Enriquez. Nous avons, ainsi, obtenu des transformations en sucre variant de 0 gr. 392 à 2 gr. 159. Si ces données se vérifiaient, nous aurions, dans l'action de la phé- nolphtaléine sur les selles des sujets soumis au régime lacto-végétarien, un moyen pratique et surtout très rapide, instantané, pour ainsi dire, d'apprécier les catarrhes de la fonclion pancréatique au cours des acho- lies et des diarrhées. Coïncidence ou non, il m'a semblé que ces considérations méritaient d'être exposées, ne serait-ce que pour provoquer des recherches de contrôle capables de mettre au point ce sujet délicat autant que complexe. LE 606 INFLUENCE-T-I1L L'IMMUNITÉ VACCINALE ? par L. Camus. La question de l’immunité se lie étroitement à celle de l'évolution de la maladie qui la provoque; aussi, j'ai pensé qu'après avoir constaté que le 606 n'influence pas la marche de la vaccine, dans les conditions où je me suis placé, il fallait rechercher si J'immunilé vaceinale est également resjectée par ce médicament. On sait, en effet, que certaines observations produites à l’occasion du traitement de la syphilis ont laissé entrevoir la possibilité, non seulement de guérir de graves lésions et d'entraver l'évolution de nouveaux accidents, mais encore d'effacer de l'organisme toute trace de la maladie; si bien que l’on a parlé de cas où la réaction de Wassermann était redevenue négative, et 230 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE que l’on à prétendu qu’un sujet convenablement traité pouvait se réin- fecter dans les mêmes conditions qu'un individu normal. Pour rechercher si l’immunité vaccinale n’est pas influencée par le 606 j'ai examiné, d'une part, de quelle facon les animaux vaccinés et inoculés de 606 réagissent à une nouvelle vaccination, et, d’autre part, j'ai éprouvé le sérum de ces animaux au point de vue de son activité. : . he e . 7 7e JU nm > Epreuve de l'état d'immunilé des animaux vaccinés et traités par le 606. Les expériences ont été faites pour tous les animaux de la facon suivante : une saignée de 8 centimètres cubes à été pratiquée quinze à dix-sept jours après la première vaccination, pour l’étude du sérum; puis, consécutivement à la saignée, on à refait, d'une part, une vacci- nalion sur une surface cutanée de 30 centimètres carrés, avec une dilution de vaccin à 1 p. 100, et, d’autre part, des inoculalions par piqüres sur les bords du sillon médian interlabial. 19 Animaux ayant reçu une injection de 606 avant la vaccination. Exp. VI. — Lapin © 2 kil. 400, de l'expérience [, n’a pas perdu de poids, il est saigné et vaêciné 16 jours après la première vaccination. Après l'inoculalion on a constaté : Le 1er jour. — Rougeur de la peau, et traces des piqûres. 2e jour. — Rougeur de peau, traces des piqûres. 3e jour. — Encore un peu rougeur de la peau, traces des piqüres. 4e jour. — La peau est encore un peu rouge, mais on ne voit plus rien à l’en- droit des piqûres. 6° jour. — Squames sur la peau, pas de rougeur, rien à l'endroït des piqüres. Exp. VII — Lapin G 2 kil. 850, de lPexpérience If, a perdu 80 gr.,il est saisné et vacciné 15 jours après la première vaccination. Après l'inoculation on a constaté : Le 1° jour. — Faible rougeur de la peau, légère réaction à l'endroit des piqüres. 2e jour. — Macules rouges sur la peau, et {races des piqüres. 3° jour. — Macules rouges sur le dos, piqüres presque imperceplibles. 4 jour. — Maculo- -papules sur le dos, un peu squameuses, rien à l'endroit des piqûres. Ge jour. — Peau sans rougeur, squames blanches, rien à l'endroit des piqüres. 20 Animaux ayant recu une injection de 606 au moment de la vaccination. Exp. VII — Lapin 9 2 kil. 820, de l'expérience If, a perdu 160 gr.,ilest saigné et vacciné 17 jours après la vaccination. Après l'inoculation on a constaté : Le 1 jonr. — Rougeur de la peau du dos, macules à l'endroit des piqüres. 2e jour. — Rougeur du dos, macules un peu saillantes à l'endroit des piqüres. 3° jour. — Peau rouge, macules avec un peu de relief, même état à l'endroit des piqûres. 4e jour. — Peau encore rouge, papules très légères à l'endroit des piqures. 6e jour. — La peau se pigmeute en noir, squames à l'endroit où étaient les macules, plus rien à l'endroit des piqûres. À L PET RUES SEANCE bU 18 FÉVRIER DAT Exe. IX. — Lapin & 2 kil. 650, de l’expérience IV, a perdu :30 gr., il est saigné et vacciné 17 jours après la première vaccination. Après l'inoculation on a constaté : Le 1° jour. — Rougeur de la peau du dos, presque rien à l'endroit des piqûres. 2e jour. — Macules rouges sur le dos, très l-gères traces des piqûres. 3° jour. — Macules un peu saillantes sur le dos, traces des piqûres un peu rouges. 4° jour. — Encore rougeur de la peau avec un peu de relief, il se forme des squames, les traces des piqûres ne se voient presque plus. 6° jour. — Peau squameuse sans rougeur, rien à l'endroit des piqüres. 3° Animal ayant reçu une injection de 606 après la vaccination. Exp. X. — Lapin & 2 kil. 880, de l'expérience V, a perdu 100 gr., il est saigné et revacciné 17 jours après la première vaccination. Après l'inoculation on a constaté : Le 1° jour, — Belle rougeur de la peau, légère réaction à l'endroit des piqüres. 2e jour. — Macules rouges sur le dos, trace de réaction à l'endroit des piqûres. 3e jour. — Macules un peu en saillie, trace de réaction à l'endroit des piqüres. 4° jour. — Peau encore rouge, trace légère des piqüres. 6° jour, — Plus de rougeur, squawes blanches sans trace de pustules, rien à l'endroit des piqüres. En somme, tous ces animaux ont réagi de la même façon; tous, avec de très faibles différences, ont eu une réaction cutanée à l'endroit inoculé par grattage, mais celte réaction n’a été qu'une simple cuti-réaction comme en présentent les animaux immunisés. La réaction à l'endroit des piqûres n’a pas été moins caractéristique : nulle part il ne s’est formé d'éléments pustuleux, ni même de vérilables papules; la dispa- rition de la trace de ces points d'inoculation s'est faile très rapidement et ne s'est pas accompagnée de la formation de croûtelles. E preuve de l’activité du sérum des animaux vaccinés el traités par le 606. Un certain volume du sérum de chacun des animaux étudiés a été mis en contact à 38 degrés pendant vingt minutes avec une quantité déterminée d’une dilution d'un vaccin très actif, puis ces mélanges ont été ensemencés sur la peau du dos de lapins- normaux. En même temps et dans les mêmes conditions,une dilution du vaccin employé a été faite avec du sérum normal et inoculée au même animal. On a ainsi inoculé à chaque lapin trois mélanges différents, sur trois surfaces cutanées voisines d'une élendue de %5 à 50 centimètres carrés. 4° Artivité du sérum des animaux qui ont recu une injection de 606 avant la vaccination. Exr. X[ et XI. — Deux lapins, l’un g' 2 kil. 120, l’autre @ 3 kil. 350, sont inoculés : Sur un carré antérieur avec le mélange (sérum du lapia de l’exp. [ + vaccin). « <= médian — (sérum du lapin de l’exp. IL.+ vaccin). — postérieur — (sérum d’un lapin normal + vaccin). 238 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE Du 4°'au 6° jour on à noté les résultats suivants : Chez le 1€ lapin. Chez le 2° lapin. Carré antérieur . . . 12 éléments. 5 éléments. Carré médian : . . : 10 = 9 ee Carré postérieur : Plus de 300 éléments Eléments confluents confluents et incomptables. incomptables. 20 Aclivité du Sérum des animaux qui ont recu une injection de 606 au moment de la vaccination. : Exr. XIIL — Un lapin © 3 kil. 306 est inoculé : Sur un carré antérieur avec le mélange (sérum du lapin de l'exp. II + vaccin. — médian —— (sérum du lapin de l'exp. IV + vaccin). — postérieur —- (sérum d'un lapin normal + vaccin). Au 5° jour on constate : Sur Le carré antérieur (50 cent. carrés). 10 éléments, Sur le carré médian — D 6 — Sur le carré postérieur — — . . Eléments confluents incomptables (plus de 400). 30 _ Activité du sérum d'un animal qui a recu une injection de 606 après la vac- cination. ExPe. XIV. — Un lapin œ 2 kil. 200 est inoculé : Sur un carré antérieur avec le mélange (sérum du lapin de l’exp. V + vaccin). — moyen — (sérum d'un lapin normal + vaccin). EE postérieur — (eau salée 9 pour 1000 + vaccin). Au 6° jour on constate : Sur le carré antérieur. . 2 pustulettes dont une sur le bord du carré. — médian. . . Une belle éruption confluente incomptable. — postérieur . —. — — Les sérums des cinq animaux vaccinés et traités par le 606 présentent donc tous une activité . bactéricide très marquée, ce qui concorde d’ailleurs avec la résistance de ces animaux à une nouvelle inoeulation. Ainsi, les animaux qui ont recu en injection Ô gr. 02 par kilozramme de 606 avant, au moment ou après la vaccination restent immunisés contre la vaccine et leur sérum conserve les propriétés bactéricides que leur confère la vaccination. i APPLICATION PRATIQUE DE LA RÉACTION DE WASSERMANN AU DIAGNOSTIC DE LA SYPHILIS CHEZ LES NOUVEAU-NÉS, par À. CALMEITE, M. BRETON et E. CouvrEuRr. Dans une communication faite au Congrès pour l'avancement des sciences en 1909, le professeur Wassermann, rappelant le rôle puissant que joue la transmission: héréditaire de la syphilis dans la production k Dr 1 ‘ SÉANCE DU 18 .RÉVRIER 239 _des-tares physiques de l'enfant et de la débilité psychique de l'adulte, -demandait que sa méthode de diagnostic soit appliquée à la recherche précoce de l'affection. Il proposait de pratiquer dans toutes les maisons d'accouchement et dans les maternités l’examen régulier des mères et d'utiliser dans ce but le sang placentaire, recueilli avant la ligature du -cordon. Dans l'esprit de son auteur, cette mesure permettait d'instiluer une thérapeutique antisyphilitique dès les premiers jours de la vie, d'éviter ainsi les accidents tardifs, de prévoir enfin le danger que fait -ençcourir à un enfant une nourrice mercenaire malade, mais d’appa- rence saine. Le succès d’une mesure basée sur une méthode dont la valeur n'est plus -discutée n'était pas douteux; mais son application semblait offrir -des difficultés. Celles-ci résidaient parfois dans l'impossibilité d'éclairer la mère sur la nature d’une affection dont les manifestations, souvent absentes, ne semblaient pas justifier une thérapeutique immédiate. Le plus souvent aussi, il était difficile de soumettre la mère et l’eafant à .une médication qui, sous l’étiquette la plus trompeuse, ne devient effi- ‘Cace que par son administration régulière. I n’est cependant pas d'obs- tacles qu’une bonne volonté ne puisse vaincre, et l'exemple que nous -donne une petite ville du département du Nord en est la meilleure preuve. Du 8 décembre 14909 au 24 août 1910, 103 femmes, accouchées pour la plupart à la Maternité de Seclin, ont fourni, avant la ligature du -  AS LE 2 C : 22 a s sl = C. C- CC. DA 0E2 0.8 R — 0.5 0.5 20 +705 0.5 R — 0.5 0.5 SA 0 6 0.4 R = 0.5 0.5 RAS 0.2 R — 0.5 0.5 DA DA 02 0.8 r = 0.5 0.5 64005 0.5 r == 0.5 0.5 006 0.4 F _ 0.5 0.5 8 | 0.8 0.2 + — 0.5 0.5 9 0.6 0.4 ER — 0.5 0.5 40 | 077 0.3 ER — 0.5 0.5 LA 0.8 0.2 ER — 0.5 0.5 12 00025 0.5 Er = 0.5 0.5 13 | 0.7 0.3 EP — 0.5 0.5 Antigènes : Culture 24 heures du bacille Rhinosclérome : RS = © PRE RÉSULTATS E 2 En 0.5 |Hémolyse complète. 0.5 » 0.5 » 0.5 » 0.5 » 0.5 » 0.5 » 0.5 » 0.5 » 0.5 » 0.5 » 0.5 » 0.5 » R. — — 24 heures du bacille de Friedlander : F. — Extrait aqueux de la culture du bacille du Rhinosclérome : ER. — — aqueux de la culture du bacille de Friedlander ; EF. Réaction de fixation par les antigènes. DOTE S02020000S OT Or Jr Or Qt O7 Or Or OT Ur Or O7 UE UE Or OT Or UE O7 O7 100. 5 p. 7. z8 2 2 Zs | 2S É one NE en an etre @ Es Z FE SE RE RE AE @ < a = Ce Ce CC: il 0LEINO ZAC RM| OP2ÈT 0.5 0.5 2 OMAN O2 RES) DMIET 0.5 0.5 3 0.4 | 0.4 R |0.2 x 0.5 0.5 4 OM IF ON ERS OI 0.5 0.5 5 OMIÉIROP2MER C0 TNT 0.5 0.5 6 0.1 | 0.2 Er |0.1 un 0,5 0.5 7| 0.% | 0.4r |0.21 0.5 0.5 8 (D Pa DEP) (NES en 0.5 0.5 9 0.4 | 0.4 Fr (0.2 xx 0.5 0,5 10 (D LAN Er EE sv 0.5 0.5 al OMAe07 2er) 012 0.5 0.5 12 OMC 0R2SER NO AT 0 5 0.5 43 OR ON2ERPAIIQEMESN|26 05 0.5 14 0.7 | 0.2 Er |0.1 sx| 0.5 0.5 15 0.1 | 0.2Rr 10.15 0.5 0.5 16 0.7 | 0.2 Er |0.15s 0.5 0.5 17 0.7 | 0.2 |0.4 sn! 0.5 0.5 18 (Darren a(ta sn sir) Des 0.5 0.5 49 0:17 | 0.2 Er 10.1 sn] 0.5 0.5 20 0.% | 0.2 Er |0.1 $S 0.5 0.5 RÉSULTATS Fixation complète + + +. » Hémolyse pas comp Hémolyse complète. Sérums-: 2 malades : I. Malade du service du D° Nano, G..., opéré il y a 7 ans et et les ailes nasales. Sn : Sérum normal. S : Sérum syphilitique. Les tubes dans lesquels s'est produite la fixation restent alsolument incolore: BioLOGIE. COMPTES RENDUS, — 1911. T, LXX. lète. Ë : récidivé. II. Malade du service du professeur Angelesco, tumeur diffuse occupant surtout Ja cloison 1 284 RÉUNION BIOLOGIQUE DE BUCAREST plutôt libres dans le tissu, formant des zooglées, de même que diffé- rentes substances capsulaires et hyalines. On trouve, par places, des bacilles englobés dans des leucocytes polynucléaires ; 2° que les bacilles, traités dans les sections par la safranine-iode-Gram, se colorent en rouge et renferment des corpuscules bleus métachromatiques ; 3° que les ba- cilles et leurs extraits forment, avec le sérum des malades, un système qui fixe le complément, tandis que ni le bacille de Friedländer, ni le sérum des syphilitiques, ni le sérum normal ne peuvent remplacer l’anticorps ou l’antigène scléromateux; 4° le rhinosclérome ne se mo- difie pas par l'emploi du 606 d’Ehrlich. MÉTAMORPHOSES, RÉACTION ET AUTOLYSE DES CELLULES NERVEUSES, par G. MaARiNEsco et J. MINEA. Chez les animaux supérieurs, il persiste après la mort de l'individu un certain degré de vie latente dans les divers éléments de l'organisme. Dans la séance du 2 janvier 1908 de cette réunion (1), nous avons étudié la survivance des cellules de ganglions spinaux et sympathiques greffés à diffé- rents intervalles après la mort. Nous avons montré qu’un certain nombre de cellules nerveuses situées à la périphérie des ganglions sensitifs conservent leur vitalité et peuvent émettre des expansions de nouvelle formation jusqu'à deux heures après la mort. Nous avons continué ces expériences et nous avons pu établir (2) que même six heures après la mort, certaines cellules des ganglions spinaux des jeunes chats sont en état non seulement de survivre, mais d'offrir aussi des phénomènes de réaction et des métamorphoses. Ces phénomènes se sont encore montrés, mais limités, sept heures après la mort. dans une plus récente expérience dont voici l'analyse : Jeune chat tué par le chloroforme et après ouverture de la carotide. Le cadavre est gardé à la température du laboratoire et, après sept heures, on greffe sous la peau de l'oreille d’un autre chat un ganglion spinal. Après douze jours, on a enlevé ce ganglion et on a retrouvé à la périphérie quelques cellules qui présentaient des phénomènes manifestes de métamorphose. Ces cellules légèrement atrophiées ont gardé leur glomérule duquel se détachent de fines ramifications qui s’enroulent autour de son anse. Un certain nombre de fibres de nouvelle formation descendent vers le (1) 6. Marinesco et J. Minea. Sur la survivance des cellules de ganglions spinaux greffés à différents intervalles après mort. Réunion biologique de: Bucarest, 2 janvier 1908. (2) G. Marinesco et J. Minea. Supravieturea celulelor ganglionilor sat grefati la dilerite intervalé idupà moarte. Romania Medicala, 15 juillet- 7 août 1908. . SÉANCE DU 2? FÉVRIER 285 centre du ganglion et arrivent même jusqu'aux pôles. Dans toutes ces expériences, le cadavre de l'animal sacrifié a été gardé à la température du laboratoire. La méthode de Nissl nous montre dans tous ces cas que la bordure des cellules qui persistent à la périphérie est constituée par des éléments différents au point de vue de leur structure et de leurmor- phologie. Il y a tout d'abord quelques éléments qui se font remarquer par leur volume, par la présence de substance chromatophile et par la forme ronde de leur noyau qui siège dans le centre de la cellule ou bien est légèrement excentrique. Il y a ensuite d’autres cellules, plus nom- breuses, qui offrent l'aspect spécial de réaction secondaire conséculive à la section de leur cylindraxe. Leur noyau est excentrique, rarement rond: le plus souvent, la membrane nucléaire est déformée du côté où elle regarde le centre de la cellule; il y a une chromatolyse centrale très accusée. Un certain nombre de ces cellules offrent le signe de réinté- gration de la substance chromatophile. Enfin, entre ces deux espèces et surtout dans la région profonde du ganglion, on trouve d’autres cellules en achromatose absolue, en général dépourvues de noyau el dont le contour est bien indiqué surtout à cause des cellules satellites hyper- trophiées. Dans la région centrale du ganglion, on distingue des colo- nies de cellules apotrophiques et des fibroblastes. Les cellules capables de métamorphoses sont surtout celles dont la substance chromatophile en fuseaux se dispose concentriquement ainsi que les cellules grosses claires à corpuscules assez volumineux. Pour étudier l'influence de la température ambiante, nous avons placé le cadavre d’un petit chat dans une étuve à 36 degrés et nous avons greffé les ganglions spinaux, huit, dix et dix-sept heures après la mort. Après huit heures, toutes les cellules, aussi bien à la surface qu’à l’intérieur du ganglion, se trouvent en état d’achromatose. Le noyau est peu visible ou bien a disparu. Le réseau nucléaire est détruit et, dans le protoplasma, on distingue un semis de granulations incolores ou teintées par la thionine en violet pâle. Les cel- lules satellites sont pàles et dégénérées. A la périphérie de la cellule nerveuse et entre les autres cellules ou entre les fibres, on voit un certain nombre de polynucléaires disséminés, dont certains se préparent à pénétrer dans la cellule nerveuse. Dans la capsule du ganglion, on voit un nombre assez consi- dérable de polynucléaires, de fibroblastes et de cellules vaso-formatives. Dans le ganglion greffé dix heures après la mort, l’'achromatose a encore progressé. la plupart des cellules nerveuses sont devenues absolument incolores ou ont pris une teinte vert jaunâtre ou grisâtre. Les polynucléaires, plus nombreux, s'insinuent entre la cellule et sa capsule et de là pénètrent dans le cytoplasma nerveux. Néanmoins, on trouve rarement plus de 3 ou # polynucléaires à l’intérieur de la cellule morte dont le noyau et la nucléole sont invisibles. La plupart du temps, on ne voit pas de cellules satellites autour des cellule; mortes. Après dix-sept heures, on assiste à différentes phases de cytolyse et de frag- mentation de la cellule nerveuse, processus dans lequel les polynucléaires 236 RÉUNION BIOLOGIQUE DE BUCAREST jouent un rôle important. Pour étudier la survivance et l’autolyse des cellules nerveuses, Legendre, en collaboration avec M. Minmo, a essayé de conseiver des ganglions spinaux dans le sang du même animal, mais hors de l’orga- nisme : ils ont constaté qu'on peut conserver plusieurs heures sans modifi- cations morphologiques apparentes les cellules nerveuses ganglionnaires dans le sang du même animal défibriné à la température du corps. Plus récem- meut, Cajal a conservé les organes nerveux dans leur réceptacie osseux en leur procurant la température et l'humidité nécessaires. En opérant ainsi sur de petits chats âgés de quelques jours, il a vu que les grands neurones, bien colorés, offrent des phénomènes de végé- tation, donnent naissance à des lobules et à des massues parties du corps cellulaire ou bien de l’axone. Nos recherches, confirmant jusqu’à ua certain point celles de Cajal, feront l’objet d'une communication ultérieure dans laquelle nous développerons les notions concernant la métamorphose, la réaclion et l’autolyse des cellules nerveuses. DE LA TRANSMISSION DU VIRUS DE LA POLIOMYÉLITE PAR LE NERF PÉRIPHÉRIQUE ET SES RAPPORTS AVEC LES INFECTIONS ASCENDANTES, par G. MARINESCO. Les recherches récentes de Flexner et Lewis, de Levaditi et Lands- leiner, de Leiner et Wissner, etc., ont montré que le virus de la polio- myélite, à l'instar du virus rabique, introduit dans un nerf périphérique, envahit la moelle épinière en produisant des phénomènes paralytiques qui débutent par le membre correspondant au tronc inoculé. Nous avons répélé ces expériences sur un Macacus rhésus auquel on a injecté dans le nerf médian de l’avant-bras gauche, et dans le sciatique du même côté, quelques gouttes d’une émulsion virulente. Deux heures après, on a sectionné le nerf médian deux centimètres et demi au-dessus du point d'injection. L'animal est mort cinq jours après avec des phénomènes de parésie généralisée. Nous avons utilisé cette expérience pour étudier le mode de transmission du virug poliomyélitique dans le segment médullaire des nerfs injectés et la propagation de l’inflammation daus le sens vertical et dans le sens horizontal, et voici ce que nous avons constaté. Tout d’abord, nous avons vu qu'à partir du point du sciatique injecté jusqu'au ganglion correspondant il n’y avait pas de lésions ma- nifestes. Par contre, les trois premiers ganglions spinaux correspondants offraient des lésions considérables non seulement du tissu interstitiel, mais aussi des cellules nerveuses. Dans le prémier, on trouve une infiltration considérable de cellules de nouvelle formation : cette infil- SÉANCE DU 2 FÉVRIER SNOQTE tration qui se propage à lravers les espaces lymphaliques peut être diffuse ou localisée. Les cellules endothéliales qui tapissent la capsule sont hypertrophiées ; elles se multiplient d’une façon très active et com- priment une partie ou le pourtour entier de la cellule nerveuse, qui prend ainsi des formes particulières suivant le degré et l'étendue de la compression. Par la compression légère, le contour du corps du neu- rone devient sinueux; si la compression est plus forte sur un point, il se forme des dépressions et des encoches considérables. Parfois, une compression, encore plus accusée, donne naissance à une atrophie de la cellule nerveuse. La méthode de Cajal nous fait voir des modifications de l’appareil fibrillaire comparables à celles décrites dans la rage ou dans d’autres états pathologiques dans lesquels les cellules satellites sont proliférées. Les cellules nerveuses apparaissent fenêtrées, déchi- rées ou dans un état d'irritation, dite sénile. L'épaississement des neurofibrilles est moins accusé dans le cas actuel que dans celui que j'ai décrit précédemment. Un certain nombre de cellules présentent une lésion spéciale qui aboutit à la formation de nodules comparables à ceux qui ont été décrits dans la rage par MM. Van Gehuchteu et Nélis. Dans les pièces traitées par la méthode de Nisol, ces cellules sont en état d’achromatose et dans celles traitées par la méthode de Cajal, elles ne contienvent plus de neurofibrilles. Mais le fait essentiel c'est que le corps de ces cellules en nécrobiose se laisse envahir par les cellules mobiles de la capsule qui y créent des espèces de voies ou de canaux. Puis la cellule nerveuse, fragmentée, émiettée, est résorbée de plus en plus et sa place est occupée par un nodule de cellules contenant dans leur protoplasma des débris du cytoplasma nerveux. Dans les ganglions spinaux correspondant au médian sectionné et surloutdansle8® cervical, nous (rouvons des lésions encore plus intenses des cellules nerveuses et des nodules plus nombreux ; ce fail dépend sans doute de ce qu'aux lésions produites par le virus de la poliomyé- lite se sont encore ajoutées des lésions secondaires consécutives à la section du nerf. Dans la moelle, les changementssont d'ordre vasculaire et parenchymateux et ils prédominent dans les segmerts correspondant . à l'émergence des nerfs où l’on a pratiqué l'injection. Cependant, la lésion s’étend aussi au-dessus et au-dessous de ces segments; c'est ainsi que nous trouvons des altérations non seulement dans le 7° et le 8° cervical, mais la lésion s'étend jusqu'au bulbe, quoiqu’elle aille en diminuant à mesure qu'on se rapproche de ce dernier, où elle reste can- tonnée à la périphérie. _ La lésion décroît plus rapidement dans le sens descendant que dans le sens ascendant. Au point de vue de la diffusion de la lésion dans le sens horizontal, elle est toujours beaucoup plus accusée dans la moitié homolatérale que dans celle du côté opposé. Dans les segments de la moelle correspondant aux 248 RÉUNION BIOLOGIQUE DE BUCAREST nerfs; injectés,;l'infiltration de la paroi vasculaire se propage le long de la spicule: antérieure de l'artère centrale et de ses branches, des artères radicu- laire et antérieure, de l'artère radiculaire postérieure et du septum postérieur. Ces deux dernières sont moins atteintes. Dans les segments du côté opposé, la lésion ést cantonnée surtout dans le domaine de l'artère centrale. Les ganglions de ce côté sont peu touchés. L'infiltration péri-vasculaire est consti- tuée essentiellement par des cellules plasmatiques, de lymphocytes et leuco- cytes mononucléaires. Les polynucléaires sont très rares et on les trouve disséminés dans la substance et surtout autour des cellules altérées et prenuent part à la constitution des nodules poliomyélitiques. On peut distinguer dans la formation de ces derniers quatre phases: 1° la phase d’altération aiguë qui conduit à la nécrose de la cellule ; 29 attraction par chimiotaxie des poiynueléaires qui produisent, par leur pénétration dans la cellule morte, une espèce de canalisation du corps cellulaire ; 3° dissolution et fragmentalion du corps cellulaire à la suite de l’action des ferments protéolytiques ; 4° résorplion par les macrophages des morceaux provenant de la fragmentation et de l’émiet- tement de la cellule nerveuse. Aussi, les nodules dont nous avons parlé sont-ils constitués par un mélange de polynucléaires et de macrophages qui ont une structure alvéolaire et contiennent alors des vacuoles et des débris de la cellule nerveuse. L'appareil neurofibrillaire des cellules nerveuses est toujours altéré dans les cellules malades. LA DIMINUTION DE L'ALEXINE DANS LE SÉRUM DES COBAYES ANAPHYLACTISÉS POUR LE SÉRUM DE CUEVAL ET DES COBAYES VACCINÉS CONTRE CE SÉRUM. CONSERVATION DU POUVOIR OPSONIQUE (OPSONINE NORMALE), par GR. NADEJIDE. 1. — Quelques auteurs (Becher, Heine, Lavaditi, Imman) admettent que le pouvoir alexique et le pouvoir opsonique normal ne seraient que deux propriétés d'une seule et même substance contenue dans le sérum normal et qui produirait tantôt l'hémolyse par sa fonction d’alexine, tantôt l’opsonisation par sa fonction d'opsonine. On sait, en effet, que l’alexine aussi bien que l'opsonine normale, disparaissent par le chauf- fage à 56°-60°. D'autre part, ces deux substances sont fixées par le même système anticorps + antigène. En outre, il résulle de recherches de Biedl et Krauss, de Piodhere et Hartock que l’alexine diminue dans le sang des animaux anaphylac- sés par le sérum ou par d'autres substances albumineuses. Nos recherches confirment ce dernier point. RE EE EE = — == = ten = as me ne om on sm _. rs _—_—— : nr ‘jneJep iSShe qi8y esfjoueu | ‘Soide Sornou 9 (JF) Nue f le dr « ana urt Lo tee ce = in lo vo ‘oqns 9p + + eme de EH + HE + Æ HI Æ& + + g& [smol O7 juemp = RS ner U} ne ne D ee &e |‘soqno ‘j009 9-J HE ‘ LH + + EH # # EE Æ + E » 1e | prAaougo-umaros ( OS'F 5 « ) + + + HI + ++ + + 08 op soques = À — = — « 1'O + LL LEE El HE + — Gr | -Siox9 sosop Eee RE Ca « c0'0 1e FR <= —— ° gr |[Sap 9048 2u2999a ae | EE « c&0' 0 Sat s a AIUE Ale Lattes #0" © HAV4ON b = — ro NN nm 2e « L°0 Le a | © (4) = = = « c*0 FE HET + € Æ RE EE ( ‘(peAoU9-peuxrou) Gel UE D ler dre Le « y'0 a 1m cc er pal ec Pile 7" unis 7 ï E & £°0 ec PA LE En eL mue soqno ‘Ju09 & Ge'T ce't = È = « 8"0 Or pe ml EUR Se = + + Do4e — — — « ['0 A US Be Cu oi 2 An QSITIAISUOS SE AE g « C0'0 A Re — \ & HAVa0 =|= - = « C&0°0 ie MR CSN TE nl mt C0: 0 AP ee Role ar ar AR IA UP R2 0e « L'0 Re ae 1m leo || > VS D L'Q Prin alu rar « c'0 dE mn ee UE Cu | bete NRUEE c'0 ‘(8A049-emrou) en aelel can uineermenet nie « y'0 eq Ne eee la tr re y'0 unaps nn AE JC « g°0 HET OBS EE RESTE eo AAA TEA CT 0S‘F AFNOR (ne == « &'0 RE camp SLR Ant) Sr & 0 QE Fe ml a « Ps 10) Le A RER | 2 Vo MRGUE - l'O 9SITIqISUOS NT ed — « + Rome ES 0° 0 J HAV40N — _ — = — — —|]soqno ‘Ju09 & — — — — — | — — — G&0°0 * Ed gouorpdxo,[| Ssoxuou & START OINOU G/T “oAno1D, Soinotf & GT ‘4 Fr | Sxnou g/r (o/o G Jouort9dxe | 2 uoroo fut, ] °E a — — OO | me — S07A00NT + Sp, 2 jnq9p e1 onbrAfouot uoynouwu-urde) jn{op er sud OS # Dei Ze sotdn LEO LE ® | XNAYNINV ARTS sgide ANGESLAS | uunags np soude n/0 rouisAfougu|. Jura z enbruosdo Fee à ANIKAAIY F : onubr{çouwot WiNI9S Up E SN KAŒNI SAMOA LE V ASX'TIONAH ENS SHHOHG LE V HASX'TONHH ANAILSAS anNixanv | ® ’ 390 RÉUNION BIOLOGIQUE DE BUCAREST Expériences. — Dix cobayes recoivent, chacun dans le péritoine, 1/80 centi- mètre cube sérum de cheval. Cinq autres cobayes reçoivent dans le péritoine 4 1/2 à 2 centimètres cubes du même sérum. Treize jours après ces animaux recoivent chacun dans le cerveau 1/4 centimètre cube de sérum. Les cobayes qui avaient été sensibilisés par 1/80 de centimètre cube, moururent au bout de 5 à 8 minutes en présentant les phénomènes classiques d’ana- phylaxie ; les cobayes sensibilisés avec 1 1/2 à 2 centimètres cubes succom- bèrent au bout de 2 à 3 minutes. Le sérum de ces animaux a été examiné au point de vue de sa teneur en alexine une première fois 5 heures avant l'injection d’épreuve, et une seconde fois aussitôt après la mort. Nous avons pu constater une diminution notable de l’alexine chez les animaux anaphylactisés avec 1/80 centimètre cube, et une disparition totale de cette substance chez les animaux anaphylactisés avec 2 centimètres cubes de sérum. Les résultats ont été identiques avec le sang recueilli avant ou après l’inoculation d’épreuve. Au contraire, chez tous ces animaux, le pouvoir opsonique contrôlé avant le début de l'expérience n'a quère varié jusqu'à la fin (index opsonique avant la première injection = 1,00-1,50; au moment de l'inoculation d'épreuve — 1,00-1,35). Il. — Le même ensemble de phénomènes se constatent chez les animaux immunisés contre le sérum de cheval (anti-anaphylaxie). Expériences. — Dix cobayes reçoivent journellement dans le péritoine pen- dant dix jours de suite des doses croissantes de sérum de cheval (4 à 6 centi- mètres cubes). L'injection intra-cérébrale faite avec 1/4 centimètre cube sérum, treize jours après le début de l'expérience, montre que ces animaux sont devenus réfractaires à l’anaphylaxie. Chez tous ces cobayes, la teneur en alexine du sérum est très considérablement diminuée (voir le tableau ci-joint). Quant à l'index opsonique, il n’a pas varié, ilest resté intact depuis le début de l'expérience (index opsonique — 1,50). : ITL. — Il résulte de nos expériences que; au cours dela sensibilisation par le sérum, le pouvoir alexique du sang s’affaiblit considérablement ou même disparaît quand Ja dose anaphylactisante a été suffisamment forte. Ce même affaiblissement s'observe chez les animaux immunisés contre le sérum. Chez tous ces animaux, le pouvoir opsonique reste inactif. Nous en tirons la conclusion que : le « choc » anaphylactique n'est pas lié à la disparition de l'alexine et que, d'autre part, il y a lieu de distinguer le pouvoir alexique du pouvoir opsonique. Le tableau page 289 montre les variations de ces propriétés pour trois cobayes : deux anaphylactisés et le dernier immunisé. …. arrihiiintittis DH REUNION BIOLOGIQUE DE NANCY. SÉANCE DU 13 FÉVRIER 1911 BruxTz (L.) et SPiLLMANN (L.) : Sur le mécanisme de l’action thérapeu- tique des injections de métaux col- POTTER TEE ee sente Cozzin (R.) et pes Cicreucs (J.) : Lésions précoces de la substance grise dans la poliomyélite anté- rieure aiguë de l’adulte . . . . . . . Durour (M.) et VERAIN (L.) : Re- marques sur les tirages mécaniques obtenus par le procédé des trois SOMMAIRE COULEURS PME PEN MR AES LAS Durour (M.) : Un appareil per- mettant de faire certaines expé- riences d'optique physiologique . . Mercier (L.) : Sur le rôle des In- sectes comme agents de propaga- tion de l’ « Ergot » des Graminées. SPILLMANN (L.) et BrüNTz (L.) : Con- séquences pathologiques de la vicia- tion des phénomènes de transport JEUCOCYIAITe RE RE SR Le Présidence de M. L. Garnier. LÉSIONS PRÉCOCES DE LA SUBSTANCE GRISE DANS LA POLIOMYÉLITE ANTÉRIEURE AIGUE DE L'ADULTE (Note préliminaire), par R. CoLziN et J. DES CILLEULS. 13 Les autopsies de sujets adultes morts à la suile d’une poliomyélite antérieure aiguë et les examens histologiques consécutifs ont toujours décelé deux ordres de lésions : lésions cellulaires ou parenchymateuses portant sur le corps des neurones et particulièrement accentuées au niveau des cellules radiculaires motrices, lésions vasculaires caracté- risées par une hyperhémie veineuse et capillaire accompagnée d'une infiltration accentuée des gaines périvasculaires. Malheureusement, les auteurs sont loin de s’entendre sur la nature de la lésion initiale. Les uns, à la suite de Charcot-Joffroy, admettent que les altérations primi- tives portent sur les cellules nerveuses. C’est la théorie parenchymateuse 292 RÉUNION BIOLOGIQUE DE NANCY (10) étayée par les observations récentes de Landsteiner, Levaditi, M. et Me Tinel. Les autres déduisent de leurs constatations une théorie vascu- laire. La lésion initiale, embolies ou thrombus microbiens, amènerait une réaction vasculaire (hyperémie, exsudation, infiltration des gaines), et secondairement des altérations des cellules nerveuses dont le terme ultime serait au moins la destruction complète de certains groupes de neurones. Cette théorie s'appuie sur les observations de Rosenthal, Roger et Damaschino, P. Marie, Marinesco, Van Gehuchten, Leri et Wiison, Mor- van, Wickmann, Harbitz et Scheeb, Coyon et Babonneix. P. Marie, en particulier, voit dans le mode de distribution des vaisseaux à l'intérieur de la moelle la cause de la pseudo-systématisation des lésions obser- vées. Quant à Wickmann, Harbitz et Scheeb, ils montrent que, contrai- rement aux vues de Charcot, la poliomyélite n’est pas une affection systématisée ; les cornes postérieures sont, en effet, atteintes et les fais- ceaux blancs, en particulier les faisceaux antéro-latéraux, sont fréquem- ment lésés. . Nous avons eu l'occasion d'étudier la moelle épinière d’un malade de vingt-deux ans, ayant succomhé en frois jours après avoir présenté le syndrome clinique de la poliomyélite antérieure aiguë. L'examen du liquide céphalo-rachidien (centrifugation, ensemencement sur gélose), n’avait du reste indiqué aucune réaction méningée. À notre connaissance, l'observation anatomo-pathologique que nous présentons est donc la plus précoce de toutes celles qui ont été faites dans des cas analogues. L'examen macroscopique de la moelle montre les veines de la face postérieure gorgées de sang, dessinant des flexuosités nombreuses, surtout dans la région dorso-lombaire. Sur les coupes, on voit à l'œil nu, un piqueté sanguin dans la substance grise, plus accentué, semble-t-il, dans la région des cornes antérieures. L'examen histologique permet de préciser{la topographie et Les carac- tères de cette hyperémie. Ce sont les capillaires et les veines qui sont dilatés, gorgés de glo- bules rouges. La veine du sillon antérieur de la moelle, les branches venues de la substance grise qui y aboutissent, sont particulièrement congestionnées. Fréquemment, on apercoit la surface de section d'une veinule de fort calibre au niveau des cornes antérieures. Mais le reste de la substance grise n’est pas indemne. Les capillaires sont extrème- ment dilatés, de telle façon qu'il est impossible d'affirmer que la lésion est limitée aux cornes antérieures. - La substance blanche est également congestionnée, beaucoup moins toutefois que la grise. Nulle part, il n'y a de trace d'exsudat, d'hémorragie interstitielle, d'infiltration leucocytaire des gaines. … Rsarttté k (11) SÉANCE DU 13 FÉVRIER 293 Dans la lumière de certains vaisseaux, on rencontre parfois des amas de pigment brun qui provient vraisemblablement de la destruction des hématies. Les cellules nerveuses examinées à l’aide de la méthode de Held sont encore normales ou présentent un certain degré d’hyperchromatose avec état sombre du noyau. Dans le renflement lombaire, leurs lésions sont plus avancées. La chromatolyse est commencée. Il existe une dégé- nérescence pigmentaire très accéntuée qui envahit de vastes régions du corps cellulaire. En résumé, dans un stade précoce de la poliomyélite antérieure aiguë de l'adulte, les lésions observées consistent en une hyperémie simple des capillaires et des veines de toute la moelle, prédominant toutefois au niveau de la substance grise. Beaucoup de cellules nerveuses ont encore leur aspect normal. Les autres sont en état d'hyperchromatose. Les neurones du renflement lombaire ont subi un commencement de dégénérescence pigmentaire. Dans le cas que nous relatons, ce sont donc les phénomènes vasculaires qui paraissent ouvrir la scène. L'épaississement de la paroi des vais- seaux, l'infiltration des gaine, observés par plusieurs auteurs, consti- tuent un phénomène secondaire, comme aussi probablement les altéra- tions cellulaires accentuées. Nous n'avons pas pu vérifier les lésions précoces de l'appareil neurofibrillaire signalées par Marinesco dans la poliomyélite expérimentale du singe. (Travail du laboratoire d'histologie de la Faculté de médecine de Nancy.) REMARQUES SUR LES TIRAGES MÉCANIQUES OBTENUS PAR LE PROCÉDÉ DES TROIS COULEURS, par M. Durour et L. VERAIN. Le procédé dit des trois couleurs est de plus en plus employé pour l'illustration des ouvrages scientifiques, notamment pour celle des atlas d'histoire naturelle et de biologie. La simplicité et l'élégance de la théorie qui lui sert de base pourraient facilement faire illusion et laisser croire que les résultats qu’il donne sont rigoureusement exacts : il nous a donc semblé intéressant, à propos des reproductions par tirages méca- niques en trois couleurs, de présenter à des biologistes des considé- rations analogues à celles qui ont été récemment exposées par l’un de nous pour la photographie en couleurs par la méthode des pigments (1). (1) M. Dufour. Remarques sur la reproduction photographique des couleurs par la méthode des pigments. Comptes rendus de la Soc. de Biologie, t. LXX, p. 149. 294 RÉUNION BIOLOGIQUE DE NANCY (12, ff Nous envisagerons successivement l'intensité, le lon et la saturation des couleurs. Comme toutes les reproductions que nous pouvons réaliser, les images obtenues par le procédé des trois couleurs sont, en ce qui concerne l'intensité, naturellement justiciables des remarques générales faites par Helmholtz pour les tableaux (1). La saturation et le ton doivent faire l’objet d'observations spéciales. Supposons les couleurs juxtaposées. L'image se présente à nous dans des conditions tout à fait analogues à celles où se présentent les plaques autochromes, les plaques omnicolores et les plaques dioptichromes. Si les encres employées sont transparentes, la tache d'encre placée sur une feuille de papier blanc agit comme un écran éclairé par transpa- rence, mais dont l'action serait doublée puisque la lumière traverse deux fois la matière colorante de l’encre, d'abord pour arriver au papier blanc, puis pour revenir à l'œil de l'observateur après avoir été diffusée par le papier. Nous avons affaire à des couleurs d'addition, et les consi- dérations relatives à leur saturation sont les mêmes que pour les plaques autochromes, etc. Pour le ton, l'emploi des écrans colorés pendant la pose donne lieu aux mêmes observations que pour les plaques, mais les conditions sont ici plus compliquées, parce que, d’après la théorie, les encres avec lesquelles sont faits les trois tirages, doivent avoir des couleurs complé- taires de celles des écrans avec lesquels on a fait les trois clichés. C'est là une très grosse difficulté pralique. Dans son laboratoire, le physicien peut, de bien des facons, séparer les éléments qui composent la lumière blanche en deux groupes, dont les couleurs sont complémentaires, mais il est à peu près impossible de trouver des encres industrielles, dont les couleurs soient rigoureusement complémentaires des couleurs des écrans. Pratiquement, les divers fabricants ont chacun leurs encres, et, pour reproduire tel ou tel sujet de facon satisfaisante, il convient de ne pas recourir toujours aux mêmes encres. Les gens du métier savent que, dans tel cas, telle encre fait mieux que telle autre: ils fruquent, selon l'expression admise, et ce truquage leur permet de se lirer d'affaire dans tous les cas. Une autre cause d'inexactitude intervient encore. Nous avons supposé que les taches de couleurs étaient juxtaposées, et cette supposition n'est pas toujours réalisée : par suite d'un défaut de repérage, par l'emploi d’encres trop fluides, par un tirage opéré sur une feuille encore fraiche du tirage précédent, ou bien intentionnellement, il se peut que des taches diversement colorées empiètent les unes sur les autres et donnent des couleurs de soustraction (c’est même par l'empièlement et la superposition des taches qu'on obtient les noirs). Cet empiètement (1) M. Helmhotz. Optisches über Malerei. 171 (13) SÉANCE BU 13 FÉVRIER 295 n'’amène pas seulement un défaut de netteté de l'image : il produit une altération générale des tons. Les praticiens le savent bien, et ils obtien- nent des effets particuliers en mettant à profit la superposition des taches de couleurs. C'est précisément grâce à ses tours de main que le procédé de trois couleurs appliqué par des artistes compétents et expé- rimentés acquiert de la souplesse, mais, à proprement parler, il ne s'agit plus d'un procédé purement mécanique et impersonnel donnant automatiquement la reproduction exacte des couleurs (1). UN APPAREIL PERMETTANT DE FAIRE CERTAINES EXPÉRIENCES D'OPTIQUE PHYSIOLOGIQUE, par M. Durour. Dans un grand nombre d'expériences d'optique physiologique, on emploie un disque tournant: le dispositif pratique est très simple, la préparalion des disques est facile, et, avec un petit moteur électrique actionné par le courant de la ville ou par quelques accumulateurs, on obtient un mouvement de rotalion continu et uniforme, dont la vilesse peut être aisément connue. Parmi les phénomènes observés avec les disques tournants, on peut distinguer deux classes : 1° Certains phénomènes sont indépendants du sens de la rotation du disque : telles sont l'expérience qui établit la loi de Talbot, et les expé- riences de mélange optique des couleurs à l’aide des disque colorés; 2 Pour d’autres phénomènes, le sens du mouvement intervient: je citerai l'expérience avec la spirale de Plateau, l'expérience avec le toton de Benham, et les belles expériences dans lesquelles mon maître M. le professeur Charpentier a fait tourner devant l'œil des disques noirs présentant des secteurs lumineux. Par une réminiscence mathématique, je serais tenté de proposer pour ces phénomènes les épithètes respectives de sculaires et de vectoriels, Quand on regarde un disque tournant, tous les points de la rétine ne recoivent pas la même excitalion, puisque l'excilation en un point de la rétine dépend de la distauce du point correspondant du disque tour- nant au centre fixe de ce disque. Il y a donc une inégalilé de traitement entre les divers points de la rétine, aussi bien pour les phénomènes scalaires que pour les phénomènes vectoriels, bien que pour les pre- (1) Nous adressons ici nos meilleurs remerciments à M. Emile Reichert, chef de l'atelier de photogravure de la maison Berger-Levraull, qui a bien voulu, avec la plus grande obligeance, nous fournir les renseignements pra- tiques concernant le procédé des trois couleurs. 296 RÉUNION BIOLOGIQUE DE NANCY (44) miers, où le sens du mouvement n'intervient pas, l'objection ne se pré- sente peut-être pas de facon si immédiate. On peut se proposer d'étudier ce que deviennent ces phénomènes d'optique physiologique quand on remplace le mouvement de rotation continu par un autre mouvement continu, par exemple, une translation. J'ai expliqué précédemment (1) que j'avais réalisé une expérience ana- logue à celle de la spirale de Plateau en me servant d’une courroie de transmission industrielle, mais, pour pouvoir faire des expériences chez moi et à loisir, je viens de faire construire un appareil très simple qui remplace la courroie de transmission. Sur les jantes de deux roues de bicyclette sont fixés deux tambours de zinc de 25 centimètres de large. Les axes des deux roues sont main- tenus parallèlement l’un à l’autre et à 85 centimètres l’un de l’autre par un bâti léger en fer à T. Une bande d’étoffe tendue sur les deux tam- bours est entraînée dans leur mouvement comme une courroie de transmission. Les roulements sur billes des roues de bicyclette rendent l'appareil très mobile ; il peut être facilement mis en mouvement avec la main, mais on peut aussi lui imprimer un mouvement de rotalion à l’aide d’un petit moteur électrique, dont l’axe est muni d’un bouchon; ce bouchon vient frotter sur la face interne d’un des tambours. L’allure- du moteur est réglée par un rhéostat. On pourrait mesurer la vitesse de rotation des roues, et calculer la vitesse d’un point des jantes, c’est-à-dire la vitesse de la bande. Mais, pour les vitesses dont je me sers, il est plus simple de tracer sur la bande un trait de repère, et de noler combien de fois par seconde ce trait repasse au même point. Connaissant la longueur de la bande, on en déduit aisément la vitesse de translation. En orientant convenablement le bâti, on peut donner à la translation telle direction que l’on veut (verticale, horizontale, oblique). La préparation des bandes d’étoffe n'offre rien de difficile, mais elle est un peu fastidieuse. Les secteurs des disques tournants sont ici remplacés par des raies de largeur variable, placées perpendiculaire- ment à la longueur de la bande. J'ai préparé des bandes en faisant coudre des morceaux de ganse noire sur de la toile blanche, ou en tra- cant sur de la toile des traits au pochoir, ce qui est assez pratique. La plus simple est d’ailleurs d'acheter de l'étoffe rayée, mais on ne trouve pas dans le commerce toutes les dispositions de rayures. Les bandes peuvent être éclairées directement ou éclairées par trans- parence, puisque l'écartement des tambours permet de placer entre eux une lampe électrique. (1) M. Dufour. Sur {a spirale de J. Plateau. Comptes rendus de la Soc. de Biologie, t. LXX, p. 151. à - | (15) SÉANCE DU 13 FÉVRIER 297 CONSÉQUENCES PATHOLOGIQUES DE LA VICIATION DES PHÉNOMÈNES DE TRANSPORT LEUCOCYTAIRE, par L. SPILLMANN et L. BRUNTZ. Comme nous l'avons montré (1), les leucocytes chargés de produits d'élimination se rendent normalement aux organes d’excrétion ouverts ou clos auxquels ils cèdent les produits à excréter. Dans certains cas, que l'organisme soit sain ou malade, les processus physiologiques de transport peuvent être viciés. Dans un organisme normal, par exemple, la quantité de substances étrangères à éliminer peul être telle que les organes d’excrétion ne suffisent plus à leur tâche, les globules transporteurs devront alors, pour débarrasser l'organisme des substances nocives, trouver une voie d'élimination anormale. Dans un organisme malade, il en sera de même si les organes d’excrétion ouverts (foie et reins) sont en état d’hypofonctionnement, ou si les organes d’excrétion clos (néphrophagocytes) sont en nombre insuffisant pour accumuler les poisons de l'économie. Dans ce dernier cas, en efïet, l'organisme tentera encore un dernier effort pour rejeter au dehors les globules transporteurs et les produits dont ils sont chargés. L'excrétion des leucocytes peut se faire soit directement par la peau, soit indirectement par le tube digestif, les voies respiratoires et peut- être encore par les muqueuses de certains autres organes (utérus, urètre, etc.). Naturellement, les globules lèsent les tissus traversés, d'abord méca- niquement et ensuite par l’apport, dans une région limitée de l’orga- nisme, des substances nuisibles qu'ils transportent. Sous cette double action, les organes réagissent par des processus variés qui peuvent per- mettre d'interpréter un grand nombre de phénomènes pathologiques sur lesquels nous désirons attirer l'attention. Les leucocytes éliminateurs émigrant au travers des muqueuses du tube digestif pourront engendrer des inflammations diverses, stoma- tites, gastrites, entériles, etc. Les diarrhées toxiques et auto-toxiques sont, du reste, comme on le sait, des processus de défense de l’orga- nisme facilement explicables par les propriétés éliminatrices des leu- cocytes, car elles paraissent dues à une réaction de la muqueuse au passage des globules excréteurs. Les leucocytes s’éliminant par l'appareil chseriue sont également responsables de nombreuses réactions : coryzas des auto-intoxiqués, bronchites et broncho-pneumonies toxiques, etc. VaG ) Sur 1 rôte dinitnateur des leucocytes. Comptes rendus de l'Acad. des Seiences, 1. CLÉ D. #84 298 RÉUNION BIOLOGIQUE DE NANCY (16) Le passage des globules chargés de produits nocifs au travers du revêtement cutané permet enfin de comprendre le mécanisme patho- génique d’un grand nombre de dermatoses, notamment les dermatoses d'origine toxique, les réactions tégumentaires consécutives au passage des leucocytes et constituant les lésions dites élémentaires de la peau. La voie d’excrétion anormale suivie par les globules est une voie prédestinée, c'est une région de moindre résistance. Cet état de moindre résistance peut être dû soit à une prédisposition individuelle, hérédi- taire ou acquise, soit à une cause passagère. Les globules viennent remplir leur rôle excréteur au niveau des tissus et des organes prédisposés, qui représentent ainsi pour eux de véritables voies d'appel. La viciation des phénomènes de transport leucocytaire nous permet donc d'expliquer la genèse de nombreux états morbides. En ce qui con- cerne plus particulièrement les dermatoses, nous avons dernièrement montré (1) le rôle joué par les leucocytes éliminateurs dans la patho- génie des lésions culanées. Comme l’indiquent les phénomènes de sup- pléance, il est probable qu'un grand nombre d’inflammations d'organes divers (bronchites, entériles toxiques, etc.) peuvent recevoir une inter- prétation analogue. (Travail du laboratoire de matière médicale de l'Ecole supérieure de pharmacie de Nancy.) SUR LE MÉCANISME DE L'ACTION THÉRAPEUTIQUE DES INJECTIONS DE MÉTAUX COLLOÏDAUX, par L. Brunrz et L. SPILLMANN. Fréquemment, pour combattre les états adynamiques et pour lutter contre les infections, on emploie, en injections hypodermiques ou intra- veineuses, la série des métaux colloïdaux, et notamment l'argent colloïdal (collargol, électrargol, etc.). Jusqu’alors plusieurs explications ont été proposées pour rendre compte de l’action de ces divers médicaments. Crédé (1897) qui le pre- mier eut l’idée d'employer le collargol dans le traitement des maladies infectieuses, et d’autres auteurs, Chirié et Monnier-Vinard (1906), Cerno- vodeanu et Henry (1906), Charrin (1907), etc., attribuent son action curative à son pouvoir antiseptique. Netter (1902) croit que l’action du (1) Le rôle des leucocytes éliminateurs dans la pathogénie des dermatoses. Société française de Derm. et de Syphil., séance du 2 février 19f4. 5 mie dan it nl etes (47) SÉANCE DU 13 FÉVRIER 299 collargol peut s'expliquer soit par le fait d’une neutralisation de toxines, - soit par la mise en jeu des défenses de l'organisme. 1° Nous croyons que si l’électrargol possède, in vitro, une action anti- septique vis-à-vis de différents microorganismes, ce n'est pas à cette action qu'est due son efficacité thérapeutique. En effet, in vivo, l'électrargol est saisi, presque instantanément, par les globules blancs comme sont saisies toutes les substances étrangères à l'organisme, lorsqu'elles sont injectées (1). Ces substances ne sauraient donc agir sur des parasites quelquefois disséminés ou localisés souvent très loin de la région où l'injection a été effectuée. 2° Nous eslimons que les solutions colloïdales injectées à titre médi- camenteux agissent en stimulant les processus naturels de défense de l'organisme. -En effet, après une injection de collargol, on constate les mêmes réactions leucocytaires qu'après l'injection dans l'organisme de n’'im- porte quelle substance. Or, on sait que toutes ces substances, comme les métaux colloïdaux, sont fixées par certaines formes de leucocytes pour être transportées par ces éléments vers les organes chargés de les excréler (reins ouverts ou clos) (2). Ces phénomènes de fixation et de transport sont rendus tangibles par une courte hypoleucocytose suivie d’une hyperleucocytose très manifeste et plus durable. Or, après les injections de substances colorées, on constate des réactions leucocy- taires analogues. Les leucocytes se comportent donc vis-à-vis des métaux colloïdaux comme ils se comportent vis-à-vis de toutes les substances injectées, quelles qu'elles soient. C’est donc à l'hyperleuco- cylose consécutive à l’iniection du métal colloïdal que l'on doit attribuer les bons effets thérapeutiques de ce médicament. Le mécanisme de l'action (hérapeutique s'explique par ce fait que les nombreux globules blancs néoformés débarrassent l'organisme des toxines microbiennes qui l'intoxi- quent en les fixant pour les conduire aux organes d'excrélion. (Travail du laboratoire de matière médicale de l'Ecole supérieure de pharmacie de Nancy.) (4) Voir L. Bruntz et L. Spillmann. La coloration vitale des leucocytes doit avoir une signification physiologique (C. R. de l’Acad. des sciences, t. CL, p. 1). (2) Voir L. Spillmann et L. Bruntz. Sur le rôle éliminateur des leucocytes (C. R. de l'Acad. des sciences, t. CLIT, p. 154). BioLoctre. CouPpTEs RENDUS. — 19/1. T. LXX. 1 LS] 300 RÉUNION BIOLOGIQUE DE NANCY (18) SUR LE ROLE DES INSECTES COMME AGENTS DE PROPAGATION DE L’ « ÉRGOT » DES GRAMINÉES, par L. MERGIER. Dans le but de poursuivre des recherches sur les Microsporidies, je recueille et j'examine systématiquement les Insectes des environs de Nancy. C'est ainsi que, dans la seconde quinzaine du mois de juillet 1910, j'ai été amené à capturer un Diptère, très commun à celte époque, Sciara Thomæ L. Toutes les fois que je dissociais des organes internes de cet Insecte, j'observais dans les préparations de nombreux corpuscules semblables à des spores de Microsporidies. Mais c’est en vain que j'ai essayé sur ces éléments les réactifs qui permettent d'obtenir la dévagi- nätion d’un filament spiral. En présence de ce résultat négatif j'ai été amené à poursuivre mes recherches et, dans ce but, à recueillir de nouvelles Sciara. J'ai constaté alors que, dans la station explorée et à ce moment de l’année, ces Insectes fréquentaient toujours une même espèce de Graminées : Lolium perenne L. et, de plus, que beaucoup de pieds de Lolium portaient des Ergots (j'ai compté jusqu’à cinq Ergots sur un même épi (1). En rapprochant, d’une part, ces observalions, et en comparant, d’autre part, les corpuscules trouvés dans Sciara T'homæ aux conidies produites par la sphacélie du Claviceps qui donne l’Ergot du Lolium, j'ai pu me convaincre que ces éléments sont rigoureusement identiques. L'étude de coupes de Sciara, les animaux étant fixés entiers, montre que des conidies sont : les unes, collées aux poils qui recouvrent le corps de l’Insecte, les autres, conte- nues dans son tube digestif (2). Il est facile de comprendre comment S. Z’homx butinant sur un Lolium ergoté se charge des conidies du Claviceps. En effet, l’'Insecte est exposé à rencontrer des fleurs renfermant des sphacélies à différents degrés de développement, et en particulier au stade où celles-ci exsudent par leur sommet un suc très gluant qui entraîne avec lui une immense quantité de conidies : l'Insecte en sucant ce liquide absorbe donc inévita- blement des conidies. Celles-ci ne paraissent subir aucune altération (1) Tulasne (Mémoire sur l'Ergot des Glumacées. Annales des Sciences natu- relles [3° S], T. XX, 1853) indique Claviceps purpurea comme produisant l'Ergot de Lolium perenne L.; je n’ai pu encore vérifier si c’est bien de cette espèce qu'il s'agit. (2) Le tube digestif de S. Thomæ comporte un jabot très fragile dont la paroi se rompt au moindre attouchement, laissant ainsi écouler une partie du contenu. Cette particularité explique qu'au cours des manipulations faites dans le but d'obtenir des préparations pour l'étude sur le fraisil estimpossible d'éviter que des conidies viennent souiller les autres organes. (19) SÉANCE DU 13 FÉVRIER #01 dans le tube digestif de Sciara; on les retrouve intactes, en apparence, dans les excréments dont elles constituent la masse principale. Si les conidies ingérées n’ont pas perdu leur pouvoir germinatif (et c'est une question que l’expérimentation seule permettra d’élucider) il est de toute évidence que S. T'homæ joue un rôle important dans la dis- sémination de l'Ergot ; car non seulement elle peut transporter quelques conidies collées à ses poils, mais elle en rejette des milliers dans chacune de ses déjections. Ce qui précède confirme et complète les observations de Stäger (1). Cet auteur vient de dresser une liste des Insectes qu’il a vu fréquenter des Graminées ergotées. Il suppose que ces Insectes, parmi lesquels il cite précisément S. 7'homæ L., sont susceptibles de transporter des conidies d’une plante à une autre, mais il ne précise pas le mécanisme du trans- port. Or, les observations que j'ai faites sur S. T'homæ, alors que je n'avais pas encore eu connaissance du travail de Stäger, observations que j'ai étendues à d'autres Insectes capturés également sur Lolium perenne (Dolerus pratensis L., Sapromyza sp., Syrphus decorus Meig), montrent que les Insectes peuvent transporter les conidies de deux façons différentes : soit que celles-ci se collent à la surface du corps, soit qu'ayant été ingérées elles se retrouvent dans les déjections. Cette dissémination des conidies du Claviceps par des Insectes est à rapprocher de la dissémination du Bacille de la fièvre typhoïde par la Mouche domestique (2) : celle-ci, d’une part, se charge de Bacilles en ingérant les excréments des typhiques, et elle ensemence ensuite partout où elle se pose les microbes qu’elle a absorbés et dont la vitalité n'a nullement eu à souffrir en traversant son tube digestif; d'autre part, des matières fécales contenant des germes typhiques peuvent rester fixées à l’Insecte et être mécaniquement transportées. En résumé, si les recherches biologiques entreprises au cours de ces dernières années ont démontré que les Insectes jouent un rôle important comme agents de dispersion et de transmission de maladies chez l'Homme et chez les Animaux, on voit qu’il peut en être de même pour certaines maladies des Végétaux. Le cas du transport des conidies d’un Claviceps par S. Thomæ (3) est à rapprocher du transport du Bacille (1) Stäger. Neue Beobachtungen über das Mutterkorn (Centralb. f. Bukt., 2 Abth. T. XX VII, p. 67, 1910). (2) P. Marchal. Sur le rôle des Insectes comme agents de transmission des maladies (d'après L.0. Howard). Bulletin Soc. Nat. d'Acclimat., p.304, 1910. (3) Bouet et Roubaud. Sur la présence au Dahomey et le mode de transmis- sion du Leptomonas Davidi Lafont, Flagellé parasite des Euphorbiacées. (Comptes rendus de la Soc. de Biologie. T. LXX, p. 55, 1911). Lafont. Sur la transmission du Leptomonas Davidi des Euphorbes par un _Hémiptère, Nysius euphorbiæ (Comptes rendus de la Soc. de Biologie. T. LXX, p.58, 4911). 302 RÉUNION. BIOLOGIQUE DE NANCY (20) typhique par la Mouche domestique, comme le cas de l'inoculation des Flagellés parasites d'Euphorbiacées par des Hémiptères est à mettre en parallèle avec l’inoculation de Trypanosomes par des Insectes piqueurs. (Laboratoire de Zoologie de la Faculté des Sciences de Nancy.) | Le Gérant : OCTAVE PORÉE. Paris. — L. MARETHEUX, imprimeur, {, rue Cassette. / SÉANCE DU 4 MARS (PIERRE) et STÉVENIN ACHALME (HENR:) : Sur la technique à suivre pour la détermination du pouvoir antitryptique du sérum AVIRAGNET (E.-C.), BLocu-Mi- cHEL (L.) et Dorcencourr (H.) : Les -poisons endocellulaires du bacille diphtérique Baroxt (V.) : Sur la filtrabilité de la toxine tétanique à travers les membranes en collodion et en vis- cose CARRÉ (H.) : Le « mal de Lure ». CHAPPELLIER (A.) : Oiseaux hy- brides. — I. Femelles; activité de la glande génitale dans le croi-e- ment chardonneret G' X serin ©.. CuaurraRD (A.), Ricaet fils (Cx.) et GrIGAUT (A.) : Dosage comparé de la cholestérine dans le sérum et LENS ES OMS RE CET e Doxon (M.), Morez (A.) et Porr- carD (A.) : Extraction directe de l’antithrombine du foie. Influence de la congélation Grim8ert (L.) : Note sur l’urobi- line et son chromogène LEGER (ANDRÉ\ et RINGENBACH (J.\ : Sur la spécificité de la propriété trypanolytique des sérums des ani- MAURAEYPANOSOMIÉS EAN NN Maciror (A.) : Sur la survie pos- sible de la cornée transparente de l'œil après conservation prolongée en dehors de l'organisme (Deuxième note) MaGxan et DE La RIBOISIÈRE : Sur la présence constante d’un bacille particulier dans les vésicules de la varicelle Marie (A.) : Propriétés des albu- HD MO ECO ICONE OMOME SOA eUattalle No ets ae re ei E certe el eh ete re ele. Vettel Uribe syhelel"p tele Biococie. Comptes RENDuS. — 1911. T. EXX. E9NIAI SOMMAIRE 325 342 330 328 309 minoïdes du note) cerveau Maurez (E.) : De l'existence de certains micro-organismes dans l'intérieur du cervelas et de la sau- CISS ORNE Re A cu lat ee Moucaer (Ainé) : Lymphatiques de l’amygdale pharyngienne . . .. Narrax-Larrier (L.) : Spirillose héréditaire et immunité congénitale. NETTER (ARNOLD) et GENDRON : În- signifiance des réactions méningées à la suite des injections intrarachi- diennes de sérum chez les sujets atteints de méningite tuberculeuse. Raïczret (G.) : Sur les parasites deFappendicemtaladen tn. ReGxauLr (Fézix) : Le mouvement dans la photographie et dans l'art. REMLINGER (P.) : Application du salage des eaux à leur transport en vue de l'analyse bactériologique . . Rouaxovircu (M.) Recherches sur la trichinose (Deuxième note) . TrisouLer (H.) : Présence de l’al- bumine et des peptones dans les selles. Non-assimilation de cer- taines albumines lactées. . . . . .. Troisier (J.) et Ricaer fils (Cu.) : La fragibilité globulaire au cours de l'intoxication par le venin de cobra. WEINBERG (A.) et JULIEN (A.) : Substauces toxiques de l'Ascaris megalocephala. Recherches expé- rimeutaies sur le cheval WERTHEIMER (E>) et Dugois (Cu.) : Sur la durée de l’excitabilité de la substance blanche centrale et des pyramides bulbaires, en particulier apiès arrêt de la circulation . . .. (Première 303 30% 304 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE Présidence de M. L. Camus, vice-président, puis de M. A. Dastre. OUVRAGE OFFERT. M. G. Rerzius offre, à la Société le tome XL des poopie Unter- ia (Nouvelle série). SUR LA DURÉE DE L'EXCITABILITÉ DE LA SUBSTANCE BLANCHE CENTRALE ET DES PYRAMIDES BULBAIRES, EN PARTICULIER APRÈS ARRÊT 9E LA CIRGULA- TION, par E. WERTHEIMER et Cu. Dupois. (Note présentée dans la séance du 25 février.) Il est généralement admis que la substance blanche des centres ner- veux oppose aux effets de l'’anémie une résistance beaucoup plus grande que la substance grise, etqu'elle participe, sous ce rapport, des propriétés des nerfs périphériques. Il y a cependant quelques données expérimentales qui sont contraires à cette opinion. Minkowski (1881) et, quelques années plus tard, Hering (1899) ont constaté qu’à la suite de la ligature des troncs arté- riels qui irriguent le cerveau, l’excitabilité des faisceaux blancs, sous- jacents à la zone motrice, disparaît en même temps que celle de l'écorce. Les expériences les plus récentes sont celles de Scheven (1905), qui anémie le cerveau par une injection de paraffine et trouve éga- lement qu'au bout de 4 à 6 minutes la région motrice cesse de répondre aux excitations, même quand les électrodes sont enfoncées profondé- ment dans la substance blanche. Cependant, dans le Traité de Nagel, Langendorff ne considère pas ces expériences de Scheven comme tout à fait décisives, bien qu'elles aient été faites dans son laboratoire et à son instigation, et déclare devoir continuer à regarder la substance blanche comme beaucoup plus résis- tante à l’anémie que la substance grise (1). Nous avons repris cette question, mais en agissant directement sur la substance blanche, sans interposition de substance grise. Chez des chiens narcotisés par la morphine, nous mettons à découvert les pyra- (4) Nagel. Handb. d. Physiol. des Menschen, t. IV, p. 209, 1905. SÉANCE DU 4 MARS 305 mides bulbaires par leur face antérieure, après résection de l'apophyse basilaire de l’occipital, suivant le procédé que l’un de nous a déjà employé, dans un travail fait en collaboration avee L. Lepage (4). On détermine alors le degré d’excitabilité des pyramides antérieures au courant faradique et on lie‘les gros troncs artériels qui naissent de la crosse de l'aorte. Toutefois, la ligature de ces vaisseaux ne suffit pas, dans la plupart des cas, pour anémier le bulbe, et nous avons vu, par exemple, quinze minutes après cette opération, les pyramides rester tout aussi excilables que précédemment. Il faut donc avoir recours à des injections oblitérantes, et nous avons employé à cet effet la poudre de lycopode que nous faisions pénélrer, en général, par l’arlère sous- clavière gauche, immédiatement après la ligature des troncs vascu- laires. Alors, tout change. Auparavant, un courant d'ordinaire très faible, appliqué à l’une des pyramides, suffit pour provoquer une contraction dans la patte postérieure du côté opposé. Une fois l'injection faite, l'excitation de l’un et de l’autre de ces cordons ne produira plus de mouvements croisés que pendant environ deux minutes. Il faut ren- forcer de plus en plus le courant pour obtenir des mouvements qui restent maintenant limités à la patte du côté correspondant à l’excita- tion ou qui, parfois, se propagent secondairement à celle du côté opposé. A mesure qu'un courant plus intense devient nécessaire, les contractions des muscles de la colonne vertébrale et des muscles abdominaux viennent s'associer à celles des membres postérieurs, et persistent en général les dernières. Enfin, toule réaction cesse sept à dix minutes après l'injection de lycopode. Dans quelques cas où, au lieu de la morphine, nous avons employé le chloralose, cet anesihésique à paru renforcer la résistance de Ia subs- tance blanche à l’anémie, et les dernières, mais faibles manifestations de la motricité ont duré jusqu'à la douzième et même la quatorzième minute. Quand la faradisation des pyramides est devenue inefficace, on s'as- sure par la persistance des réflexes dans les membres inférieurs que l’activité de la moelle lombo-sacrée est restée intacte, et que, par con- séquent, l’absence de réaction dans l’arrière-train de l’animal ne peut êlre attribuée qu'à l’inexcitabilité des pyramides, Il résulte donc de ces expériences : 1° que l’anémie prive rapidement les cordons blancs de leurs propriétés, un peu moins rapidement cepen- dant que l'avait trouvé Scheven; 2° que dans les pyramides bulbaires, ce son! les fibres les plus hautement différenciées, c’est-à-dire les fibres croisées, celles qui, chez les Mammifères supérieurs,semblent conduire (1) E. Wertheimer et L. Lepage. Sur les fonctions des pyramides bulbaires. Arch. de physiol., 1896, p. 614. À Î 306 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE : = normalement les impulsions motrices corticales aux muscles du côté opposé, qui sont les premières à perdre leur excitabilité. Ces faits ont leur intérêt par eux-mêmes, mais ils trouvent aussi leur application, comme nous le verrons, à certaines expériences relatives aux fonctions des cordons médullaires. DE L'EXISTENCE DE CERTAINS MICRO-ORGANISMES DANS L'INTÉRIEUR DU CERVELAS ET DE LA SAUCISSE, par E. MAUREL. La technique suivie pour ces expériences est restée la mème que celle décrite dans la note précédente (1). EXPÉRIENCES SUR LE CERVELAS. Exp. [. — Cervelus pris dans une grande char- cuterie. Le 5 janvier 1910, ensemencement de deux tubes de gélose; dès le 6, riche culture pure de diplocoques. Observation. — La surface a donné le même microbe, mais avec une culture plus riche. Exp. Il. — Cervelas pris dans une grande épicerie. Le 18 janvier 1910, ense- mencement de deux tubes de gélose; et dès le 19, larges traînées de le coques sur chaque tube. Exp. III. — Cervelas pris dans une grande charcuterie. Le 18 janvier 1910, ensemencement de deux tubes de gélose ; dès le 19, culture exclusive des diplocoques. Observation. — La surface a donné le même diplocoque, mais avec une cul- ture plus développée (2) Exp. IV. — Cervelas pris dans une petite épicerie. Le 18 janvier, ensemen- / (1) Comptes rendus de la Soc. de Biologie, séance du 18 février 1911. (2) Note remise par le D' Gautié, préparateur du cours de bactériologie : « Caractères microscopiques : Microcoque de forme ronde; groupement en diplo- coques ou en grappes de raisin. « Gram : Se colore par la méthode de Gram. « Culture en bouillon : Trouble homogène au bout de vingt-quatre heures ; après quelques jours, dépôt blanchâtre au fond du tube. « Culture sur gélose en strie : Culture formant une couche blanche, épaisse, opaque, à bords lisses. « Sur gélose en piqüre : Liquéfaction en cupule trés lente. « Sur pomme de terre : Couche blanchâtre, épaisse, humide. « Dans le lait : Coagulation au bout de trois jours. « CONCLUSIONS. — Staphylococcus pyogenes albus. Ce staphylocoque provient d'un staphylocoque doré par perte du pouvoir chromogène et se distingue du vrai sta- phylocoque blanc qui ne liquéfie pas la gélatine. » SÉANCE DU 4 MARS 307 cement de deux tubes de gélose qui, dès le 19, présentent une cullure pure de diplocoques. Observation. — La surface a donné également des diplocoques, mais aussi un bacille rappelant le colibacille. 5 Exp. V. — Cervelas pris dans une succursale d'une grande entreprise d'épicerie. Le 31 janvier 1910, ensemencement de deux tubes de gélose, qui, dès le 1* février, présentent de nombreux points de culture constitués par des diplo- coques. Observation. — La surface à donné le même diplocoque, maïs en culture plus riche. Exp. VI. — Cervelas pris dans une épicerie d’un faubourg. Le 3 février 1910, ensemencement de deux tubes, qui, le 5 février, présentent des points de culture de diplocoques. Observation. — La surface a donné également des diplocoques, mais sou- vent réunis par deux bout à bout. Ceux de l’intérieur étaient isolés. Exp. VII. — Cervelas pris dans une grande épicerie. Le 3 mars 1910, ense- mencement de deux tubes de gélose, qui, le 4, sont restés stériles ; deuxième ensemencement de deux autres tubes de gélose. Le 5 mars, tous ces tubes sont restés stériles; troisième ensemencement de deux tubes. Le 7 mars, comme pour les précédents, pas de culture; quatrième ensemencement. Le 8 mars; les tubes ensemencés le 3, le 4 et le 5 sont toujours sans culture ; mais ceux ensemencés la veille, le 7 mars, présentent quelques points de cul- ture composés exclusivement par des diplocoques. Exp. VIII. — Cervelas pris dans la même épicerie que celui de l'expérience pré- cédente. Le 10 mars 1911, ensemencement de deux tubes de gélose, qui, dès le 11, donnent tous les deux une riche culture pure de diplocoques. Exe. IX. — Cervelas envoyé de Paris. Cette expérience a porté sur trois tran- ches, maïs probablement ayant la même provenance. Le 19 février 1910, ensemencement avec l'intérieur de chacune de ces trois tranches de deux tubes de gélose. Quelques points de culture le 20, et, le 21, culture bien déve- loppée sur tous les tubes. Ces cultures sont composées par un mélange de diplocoques et par des bacilles rappelant le colibacille. Mais les diplocoques ont varié de dimension pour chaque tranche, { y pour l’une, 1 y 5 pour la deuxième et 2 y pour la troisième (1). Exr. X. — Cervelus envoyé de Lille. Le 21 février, ensemencement de deux tubes de gélose, et, dès le 22, riche culture pure de diplocoques (2). EXPÉRIENCES SUR LA SAUCISSE. — En même temps que du päté, du saucisson et du cervelas, j'avais recu de Paris deux saucisses de diamètres différents ; et qui ayant à peu près la même composition que le cervelas sont servies habi- tuellement sans être de nouveau soumises à la cuisson. (4) D'après le D' Gautié, ces diplocoques sont des staphylocoques blancs, hquéfiant lentement la gélatine et devant être considérés comme dérivant du staphylocoque doré. (2) D'après le D' Gautié, il s’agit d’un staphylocoque ne liquéfiant pas la gélatine. 308 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE — Exp. I. — Grosse saucisse. Le 19 février 1910, ensemencement de trois tubes de gélose avec l’intérieur de cette saucisse, Dès le 20, nombreux points de culture sur les trois tubes, dont les uns blanc opaque et les autres gris et d'aspect glacé. Les points blancs sont composés par des diplocoques et les points gris par des bacilles rappelant le colibacille (1). Exp. Il. — Petite saucisse. Le 19 février 1910, ensemencement de {rois tubes de gélose. Le 20, à peine quelques points de culture sur un de ces tubes, mais riche culture sur les deux autres. Pour les trois tubes, diplocoques, mais souvent réunis par deux parallèlement et plus rarement bout à bout (2). ConcLusioNs. — 1° De même que dans le pâté et dans le saucisson, j'ai toujours trouvé dans le cervelas et la saucisse au moins un microorga- nisme, le diplocoque. Il en a été ainsi pour les charcuteries prises dans les divers magasins de Toulouse, à Paris ou à Lille. 2° Ce diplocoque, quand :il a été déterminé, a été reconnu pour un diplocoque blanc, ou doré ou une de leurs modifications. 3° Dans quelques cas, j'ai trouvé le colibaciile. 4° Quoique, le plus souvent, la surface ait donné des cultures plus riches que l’intérieur, je pense que les microorganismes trouvés dans l'intérieur ne proviennent pas de la surface, maïs qu'ils y ont pénétré au moment de leur confection. (1) Note remise par le D' Gautié : « Tube n° 1. Staphylocoque blanc et colibacille. « Tube n° 2. Points blancs — staphylocoques blancs. « Tube n° 3. Points gris — staphylocoques blancs et staphylocoques dorés. « CARACTÈRES DU STAPHYLOCOQUE DORÉ (points gris, tube n° 3). « Bouillon : trouble uniforme en vingt-quatre heures et dépôt jaunâtre au fond du tube. « Gélaline en piqüre : Liquéfaction en entonnoir avec dépôt jaune au fond. « Gélose en strie : Couche blanche opaque au début, puis jaune foncé. « Pommes de lerre : Couche humide jaune. « Lail : Coagulation en vingt-quatre heures. « Aspecl microscopique : Microcoques de forme arrondie groupés en diplocoques et en grappe de raisin. « CARACTÈRES DU BACTÉRIUM COLI (Tube n° 1). « Caractères fnicroscopiques : Bâtonnets mobiles à bouts arrondis de 4 à 5 u de long. « Bouillon : Trouble homogène en vingt-quatre heures à 37 degrés. « Gélose en strie : Couche transparente luisante, à bords irréguliers. « (élätine en piqüre : Pas de liquéfaction ; trainée granuleuse le long de la piqûre. L « Pomme de terre : Couche épaisse crémeuse de couleur marron clair au début, puis brun chocolat. « Lait : Coagulation totale en frente-six heures. « Solution de peptone lactosé et colorée au tournesol : le milieu vire au rouge en vingt-quatre heures avec abondant légagement de gaz dû à la fermentation du lactose. ; $ (2) D'après le D' Gautié, ces diplocoques relèvent du staphylocoque blanc. R SÉANCE DU # MARS 309 5° Outre les microorganismes qui peuvent venir se déposer à la sur- face des chareuteries, et qui pourraient y conserver leur reproductivité au moins pendant plusieurs jours, d'autres microorganismes pénètrent dans leur intérieur au moment de leur confection, et les mesures. propres à les éviter doivent donc être prises au moment de cette der- nière. (Laboratoire de médecine expérimentale de la Faculté de médecine de Toulouse.) SUR LA PRÉSENCE CONSTANTE D'UN BACILLE PARTICULIER DANS LES VÉSICULES DE LA VARICELLE, par MAGnan et DE La RIBOISIÈRE (41). Nous avons pu dans toutes les vésicules spécifiques des varicelleux déceler la présence constante d’un bacille. Pour le rechercher, on s'adresse de préférence à une vésicule de la région dorsale ; on la lave ainsi que la peau environnante et la frotte doucement à l'alcool et à l’éther. La vésicule est alors ponctionnée avec un vaccinostyle stérilisé, puis, par des grattages légers et répétés sur le fond de la vésicule, on provoque une exsudation de sérosité avec laquelle on prépare les frottis. Cette sérosité est étalée, séchée rapidement et fixée durant vingt minutes à l'alcool absolu. Les préparations sont ensuite immergées pendant trois minutes dans une solution de bleu de méthylène, lavées à l’eau distillée et séchées. Examinés, ces frottis montrent de très fins bacilles. Leur dimension est variable dans une même préparation; elle oscillé entre A u1à 242 de longueur et 0 u 2 à 0 & 3 de largeur. Ces bacilles sont souvent disposés en palissade et forment de petits amas lout à faits caractéristiques. Associés deux à deux, quelquefois accolés, quelquefois bout à bout, ils sont souvent aussi unis deux par deux à angle plus ou moins aigu, de facon à figurer un V ou un accent circonflexe. Leurs extrémités sont arrondies. Ces bacilles se montrent très abondants une à deux heures apres l'apparition de l’éruption, alors qu'il n'y a encore que deux à trois vési- cules. Le 3° jour de l’éruption, leur nombre diminue considérablement et, à partir du 5° jour, il devient presque impossible de les déceler. Lorsque la croûtelle est formée, les frottis par grattage de la vésicule (1) Ce travail a été exécuté en collaboration avec M. Paul Brunet, aujour- d'hui décédé. 310 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE ne montrent plus rien; cependant, si l’on broie des croûtelles, on par- vient avec de la persévérance à rencontrer quelques bacilles. | Les coupes de croûtelles donnent de meilleurs résultats. Celles-ci sont fixées à l'alcool absolu et montées dans la paraffine. Coupées suivant leur plus faible épaisseur, elles montrent, après une double coloration à l’éosine et au bleu de méthylène, une zone périphérique rose entou- rant ur amas bleu central renfermant de nombreux bacilles. Nous avons échoué d’une facon générale dans tous nos essais de culture de ce bacille sur les divers milieux en apparence très favorables à cette recherche. Les inoculations de sérosité ou de broyages de croûtelles ne nous ont donné aucun résultat ni chez la souris, ni chez le cobaye, ni chez le RU ni chez les macaques même jeunes. Pour terminer, ajoutons que, par grattage de la peau en région indemne, il ne nous a Jamais été possible de déceler la présence de ce bacille chez aucun des varicelleux examinés. D'allure spéciale, ne prenant ni le Gram, ni le Ziehl, il s'est toujours montré rigoureusement localisé aux vésicules. SUR LES PARASITES DE L'APPENDICE MALADE, par G. RAILLIET. Au cours de recherches sur les rapports de l’appendicite et de l’hel- minthiase, nous avons rencontré 58 fois des Oxyures sur 119 appen- dices examinés (48,74 pour 100); 1 fois, un Trichocéphale mâle était associé aux Oxvures. Nous croyons utile de rapporter ici les quelques constatations que nous avons faites sur le nombre, le sexe, l'âge, le siège, le mode de fixation et la nutrition de ces parasites. Nombre. — En gros, nous en avons complé 650, très inégalement répartis. Dans la règle, chaque appendice en contient moins d’une dizaine (45 fois sur 58); il n'est pas rare de ne trouver qu'un Oxyure solitaire, de sexe quelconque (17 fois); 7 fois, 1l y avait de 20 à 50 para- sites ; 5 fois seulement, leur nombre dépassait 50, alteignant même, chez un enfant, la centaine. De tels cas sont particulièrement favorables à l'étude : on peut pratiquer l'examen histologique de l’appendice avec la quasi-certitude de trouver des vers sous la muqueuse ou dans la paroi même de l'organe. Sexe. — La prédominance des femelles nous a paru indubitable 13/5 de femelles environ contre 2/5 de mâles), quoique, dans quelques cas, la proportion ait été renversée (42 mâles contre 24 femelles, 17 mâles contre 4 femelles, 55 mäles contre 10 femelles). Sans doute, la SÉANCE DU 4 MARS 311 recherche des mâles présente quelques difficultés, mais en examinant systématiquement tout le contenu de l'appendice et le produit de raclage de la muqueuse par transparence entre deux lames, comme le conseille M. Brumpt (1), nous ne pensons pas avoir laissé échapper beaucoup de parasites. Age. — Il s’agit le plus souvent d'adultes. Dans quelques cas, cepen- dant, nous avons rencontré presque exclusivement des exemplaires jeunes (24 jeunes contre 2 adultes; 9 contre 1). Siège. — Les Oxyures n'ont point de distribution précise; on en voit à la pointe aussi bien qu'à la base; leur répartition dépend plutôt de celle des matières dans lesquelles on les trouve habituellement : c'est en effet leur séjour de prédilection; trois fois même, nous en avons découvert de vivants dans des masses fécales assez solides en voie de concrétion avancée. Mais on peut voir cependant des Oxyures dans des appendices qui ne contiennent que peu ou pas de matières. Mode de fixalion. — {Is reposent alors sur la muqueuse, où on les voit parfois s’agiter, et il est facile de les enlever avec une pointe d’épingle ou en raclant la muqueuse avec une lame; cependant il faut racler assez profondément pour ne pas laisser les mâles. Mais il se peut qu'on ne parvienne même pas ainsi à extraire tous les vers; l'Oxyure est capable de se fixer assez fortement dans la muqueuse, comme dans la pièce que nous avons l'honneur de présenter à la Société. Dans ce cas, nous avons essayé en vain d'enlever le Nématode implanté de facon très active dans la paroi. Pénétration dans la muqueuse. — Cette fixation est le premier temps de la pénétration du ver sous la muqueuse, qui n'est plus discutable aujourd'hui, et dont nous publierons ultérieurement plusieurs cas. Nutrition. — On a supposé que, se fixant à la muqueuse en y péné- trant, le ver devait y chercher sa nourriture et qu'il s'alimentait de sang — ce que M. Brumpt a constaté sur-des coupes et même à l'examen du ver vivant. Nous avons essayé d'appliquer sur des Oxyures broyés la réaction de Meyer, qui nous a toujours donné un résullat positif des plus nets avec les Ascarides : la réaction n’a jamais révélé la présence du sang. Vitalité. — Chaque fois que nous avons évité de les écraser entre les lames, nous avons trouvé les Oxyures vivants, doués de mouvements actifs plus ou moins intenses, toujours manifestes à l'examen dans une goutte d'eau tiède, au moins sous le microscope. Dans un appendice examiné trente heures après l'opération, l'Oxyure unique qu'il contenait était encore bien vivant. (Travail des services du professeur Hutinel et du professeur agrégé Brocu. aux Enfants-Malades.) (1) Précis de Purasitologie, 1910, p. 351. | 312 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE SUR LA FILTRABILITÉ DE LA TOXINE TÉTANIQUE A TRAVERS LES MEMBRANES EN COLLODION ET EN VISCOSE, par V. BaRonï. Il a été démontré par M. Manea, dans le laboratoire de M. Borrel, que la toxine létanique ne traverse pas la membrane en collodion, quand on filtre sous pression. En reprenant la question, nous avons voulu savoir si, en variant les conditions expérimentales, on obtiendrait les mêmes résultats etensuite si d’autres membranes se comportaient de même. I. Filtration des toxines à travers les membranes à base de nitrocellulose. — Nous avons fabriqué des sacs en partant des collodions suivants: a) Solution de coton azotique dans de l’alcool-éther en différentes proportions. Plus on met d'alcool, plus la perméabilité des membranes pour l'eau s'accroît (en même temps que leur friabilité). Au delà de la proportion : Alcool #4, éther 1, les sacs n'ont plus la résistance nécessaire. b) Solution de coton azotique dans de l’acide acétique additionné de gélatine (dissoute également dans l'acide acétique). On arrive, bien que difficilement, à obtenir des sacs par immersion dans le chloroforme ou l’ammoniaque. c) Coton azotique dans l’acétone, alcool amylique et acide acétique. On parvient, bien que difficile- ment, à obtenir des sacs résistants. d) Une série d'autres collodions préparés d’après des formules employées dans l’industrie de la soie artificielle, se sont montrés impropres à la confection de sacs assez résistants. Technique: les sacs montés sur des tubes en verre étaient remplis de liquide et introduits dans un gros tube à essai où l’on exercait une aspiration de 10-25 centimètres de la trompe à eau (v. fig. A.). Pour la filtration de grandes quantités de liquide, nous eùmesrecours à un appareil construit selon les indications de M. Borrel, dans lequel le sac est soutenu par des perles en verre el supporte ainsi facilement une pression de 30-40 centimètres (fig. suivantes). 7 La toxine télanique employée tuait la souris au 1/20.000 de centimètre cube, - la toxine diphtérique tuait le cobaye au 1/500 de centimètre cube. Voici une expérience à titre d'exemple : un sac en collodion de la série a (coton azotique dans l’alcool-éther dd), de 20 centimètres cubes de capacité, est monté dans l’appareil Borrel (fig. B.). On verse dans l’entonnoir 450 centi- mètres cubes de toxine tétanique et, en pratiquant une aspiration de 35 centi- mètres cubes, on recueille en sept heures autant de filtrat, en 5 portions sépa- rées, dont on inocule par 1 centimètre cube à des souris. Elles restent indemnes, tandis que le témoin meurt de tétanos. Les sacs chauffés à 100-120 degrés se comportent de même. Les collodions employés ayant toujours une réaction acide, nous essayâmes de réduire cette acidité en trailant par des solutions alcalines le coton azo- tique, le colodion ou le sac tout fait: mêmes résultats. D'autre part, l’acidi- lication de la toxine ne modifie non plus les résultats. \ SÉANCE DU 4 MARS 313 En employant donc la filtration rapide, nous n'avons jamais réussi à faire passer la toxine tétanique à travérs une membrane faite avec une solution quelconque de nitrocellulose Le liquide filtré n’est pas capable non plus de neutraliser l’antitoxine létanique. Des expériences que nous avons faites avec la toxine diphtérique, aussi, nous ont montré que le filtrat devient toxique ARE le passage d'au moins cing centimètres cubes de liquide. Il. Filtration à travers les membranes à base de cellulose alcaline. — Nous eûmes recours à la viscose, qui s'obtient en traitant la cellulose par des sulfures MALUS | DNeruernent alcalins, ce qui donne par la suite un corps chimiquement défini comme du xanthogénate de cellulose. (Nous adressons ici nos remerciements à M. V. Henri, qui nous a cédé une grande quantité de viscose et auquel nous devons aussi la formule suivante pour la confection des sacs : un tube en verre est plongé dans la solution de viscose et ensuite on le fait passer successive- _ ment par les solutions de sulfate d'ammoniaque, chlorure de sodiuin et acide faible.) Les sacs confectionnés sont montés (fig. A) (couche de cire Golaz Sur la ligature) : ils supportent facilement une pression de 30 à 45 centimètres mercure. Les liquides traversent assez lentement ces parois. Ajoutons que ces sacs sont très élastiques et facilement stérilisables sans perdre cette propriété. En filtrant une solution d'hémoglobine à 1 p. 100, on obtient un liquide à peine coloré en rose. Nous avons constaté qu’une partie de la toxgine tétanique tra- verse toujours la paroi en viscose. La membrane est également perméable pour la toxine diphtérique. Mentionnons, en passant, que l’alexine est complètement atténuée, tandis que l’antitoxine tétanique, l'antitoxine diphtérique et l'agglutinine typhique sé rétroüvént dans le filtrat. Conclusions générales. — 1° En filtrant sous pression la toxine téla- 214 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE nique à travers une membrane à base de nitrocellulose, on n'obtient Jamais un filtrat toxique. : 2° La membrane en viscose est perméable pour la loxine tétanique tiltrée dans les mêmes conditions. Travail du laboratoire de M. Borrel, à l'Institut Pasteur.) NOTE SUR L'UROBILINE ET SON CHROMOGÈNE, = par L. GRIMBERT. Est-il possible, non seulement de caractériser l’urobilinogène dans une urine en présence d’urobiline, mais encore de séparer l’urobiline de -son chromogène? Pour répondre à cette question, J'ai entrepris une série de recherches qui m'ont conduit à des résultats que je crois intéressant de faire con- naître. Toutefois, dans cette première note, il ne sera question que du chromogène et de la nee technique à suivre pour le mettre en évidence. Chromogène de l’urobiline. — Comme l’a fort bien vu Saillet (1) en 1897, l'urine fraichement émise ne contient jamais d’urobiline, mais une substance capable de se transformer en urobiline par oxydation et qu'il a nommé urobilinogène ou chromogène de l’urobiline. Pour le démontrer, Saillet, après avoir acidulé légèrement de l’urine fraichement émise, l’agitait avec de l’éther acétique; celui-ei, séparé, élait divisé en deux parties égales qu'il additionnait d’eau distillée. L'une était exposée à la lumière solaire : par agitation, l’eau se chargeait d'urobiline qu'il caractérisait par son spectre. L'autre portion maintenue à l'obscurité, ne cédait rien à l'eau. L'éther acétique avait done enlevé à l'urine une substance que la lumière solaire avait transformée en uro- biline. : L'expérience de Saillet était démonstrative, mais elle ne pouvait servir pratiquement à la recherche de l'urobilinogène; il en est de même du procédé de Winter qui consiste à saturer l'urine par le sulfate d’ammoniaque pour précipiter à la fois l’urobiline et son chromogène, à recueillir le précipité sur un filtre et, après dessiceation, à le traiter par de l’éther qui dissout surtout le chromogène. Beaucoup plus simple est la technique donnée par Gilbert et Herscher : : elle consiste à agiter l'urine avec du chloroforme; on sépare celui-ci et - (1) Sailiet. Revue de Médecine, t. XVII, p. 109, 1897. SÉANCE DU 4 MARS 315 on y ajoute 2 gouttes d'acide nitrique pur; s'il y à du chromogène, le chloroforme se colore en rose ou en rouge. Il est évident que cette coloralion du chloroforme ne porte pas enelle la preuve de la transformation du chromogène en urobiline: il faut, pour en être tout à fait sûr, avoir recours à un examen spectroscopique. Aussi proposerons-nous la modification suivante : L’urine naturelle, sans acidification préalable, est agitée avec du chloro- forme à raison de 10 centimètres cubes de chloroforme pour 30 centimètres cubes d’urine; le chloroforme séparé et filtré sur un petit tampon de coton, est divisé en deux parties ; dans l’une, on verse goutte à goutte une solution alcoolique d’acétate de zinc au millième (réactif de Roman et Delluc) pour s'assurer qu'il n'existe pas dans l'urine d’urobiline préformée et libre, ce qui est rare. L'autre portion est additionnée, dans un tube à essai, de 1! goutte d'acide azotique au dixième et portée à l’ébullition pendant quelques secondes : s'il y a du chromogène, le chloroforme se colore en rose ou en rouge, comme il est dit ci-dessus. On y verse alors de la solution alcoolique d’acétate de zinc au millième jusqu à ce que le trouble formé par les premières gouttes ait disparu; comme le milieu est acide, on ne peut espérer obtenir une fluores- cence, mais celle-ci apparaît quand on ajoute avec précaution au liquide quelques gouttes d'alcool ammoniacal obtenu en mélangeant une partie d'’ammoniaque avec deux parties d'alcool à 95 degrés, et cette fluorescence est quelquefois d’une intensité remarquable. On peut aussi, au lieu d'acide azotique dilué, employer l'iode comme oxydant, ainsi que l'a proposé Auché (1), mais en opérant de la manière suivante : Dans une ampoule à robinet, on épuise 30 centimètres cubes d'urine non acidifiée par 10 centimètres cubes de chloroforme; celui-ci, séparée et filtré sur du coton, est additionné de la solution au millième d'acétate de zinc : pas de fluorescence s'il n’y a pas d'urobiline libre; on ajoute alors au liquide incolore une goutte d’une solution alcoolique d’iode au centième, et la fluo- rescence verte apparaît immédiatement. Cette technique est plus rapide que la précédente, mais il peut arriver, quand la proportion de chromogène est très faible, que l'appré- ciation de la fluorescence soit gênée par la teinte jaune que l'iode com- munique au liquide. Auché a bien conseillé, dans ce cas, d'ajouter goutte à goutte de l’ammoniaque pour décolorer l’iode, mais on risque alors d’affaiblir et même de faire disparaitre la fluorescence. On peut dans cette expérience remplacer le chloroforme par l’éther ordinaire ou par l'éther acétique. Enfin on peut encore déceler l’urobilinogène par le réactif d'Ehrlich à (1) Auché. Comptes rendus de la Soc. de Biologie, t. LA, p. MS 100: € 316 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE . < la paradiméthylamidobenzaldéhyde, employé surtout jusqu'ici à la recherche de l'indol. Hildebrandt (1), qui a fait une étude spéciale de cette réaction, se servait d’une solution chlorhydrique de ce corps. Quelques gouttes du réactif étaient versées dans 10 centimètres cubes d'urine qu’on chauffait pendant un instant au bain-marie. En présence du chromogène de l’urobiline, l’urine prenait une coloration rouge cerise plus ou moins foncée. L'auteur complétait cette épreuve par un examen spectroscopique qui devait donner une bande obscure dans le jaune orangé entre D et E. Dans les mêmes conditions, l'urobiline et les pigments biliaires ne donnaient aucune coloration. La réaction gagne en netteté et en sensibilité en opérant non plus sur l'urine elle-même, mais sur la solution chloroformique telle que nous l'avons obtenue précédemment en se servant comme réactif d’une solution alcoolique de paradiméthylamidobenzaldéhyde à 2 p. 100. additionnée de son volume d’acide chlorhydrique : Dans un centimètre cube de chloroforme, on verse 3 à 4 gouttes du réactif, on chauffe quelques secondes à l’ébullition et on ajoute un demi-centimètre cube d'alcool à 95 degrés pour obtenir une solution homogène qui est colorée en rouge pourpre si le chloroforme contient de l’urobilinogène. Cette réaction ainsi conduite est d'une grande sensibilité. Elle réussit, également bien et à froid si on remplace le chloroforme par de l’éther ordinaire ou par de l’éther acétique. J'ai vérifié en outre qu'elle était bien due au chromogène de l’urobiline : En effet, si dans une urine riche en chromogëne on oxyde celui-ci par l’iode, le chloroforme avec lequel on l’agitera ensuite ne donnera plus de coloration avec le réactif d’Ehrlich, tandis qu’il présentera au plus haut decré les caractères d’une solution d’urobiline en présence des sels de zinc. L'emploi du réactif d'Ehrlich permet donc de reconnaitre le chromo- gène en présence d'urobiline libre, et c'est certainement le procédé le plus pratique quand on veut se contenter de suivre le sort de l’urobili- nogène dans une urine. Dans une communication prochaine, je montrerai comment on peut séparer l’urobiline de son chromogène. (Laboratoire de Chimie biologique de l'Ecole supérieure de Pharmacie de Paris.) (1) Hildebrandt. Zeitsch. für klin. Medizin, Bd LIX, p. 351, 1906. 1 » k. SÉANCE DU # MARS 317 DOSAGE COMPARÉ DE LA CHOLESTÉRINE DANS LE SÉRUM ET DANS LES OEDÈMES, par A. CHAUFFARD, CHARLES RICHET FILS et A. GRIGAUT. Dans une précédente communication (1), il a été montré que les car- diaques et les brightiques se comportent très différemment au point de vue de la teneur du sérum en cholestérine. Les quatre cas nouveaux que nous apportons confirment le contraste déjà établi entre ces deux sortes de malades et nous ont permis en outre de rechercher quels rapports existent entre les chiffres de la cholesté- rine dans le sérum et dans le liquide des œdèmes. Voici le résumé clinique et analytique de nos quatre cas : I. — H.…., cinquante-cinq ans, atteint depuis dix mois d’albuminurie notable et depuis quatre mois d'un œdème chronique et progressif des mem- bres inférieurs avec légère ascite. Cylindres granulo-craisseux dans les urines. Tension artérielle, 14. IL. — H..., quarante-sept ans, albuminurique depuis quatre mois. Entre en poussée subaiguë de néphrite avec anasarque et grosse albuminurie (8 gr. p. 100). Tuberculose ancienne du sommet. Tension artérielle, 20. III. — H..., cinquante-deux ans. Artériosclérose avec insuffisance mitrale, petite albuminurie et œdème considérable de la moitié inférieure du corps. Grande diurèse et fonte rapide des œdèmes. Tension artérielle, 22. IV. — F..., soixante-quinze ans. Myocardite scléreuse avec athérome mitro- aortique. OEdème dur et infecté des membres inférieurs. Le tableau ci-dessous donne les chiffres des chlorures, de l’urée et de la cholestérine dans le sérum et les œdèines. SÉRUM OEDÈME l Chlorure AMP 5,85 6,32 Se ao ÉTÉ IAE TERME RAI 0.26 0,28 OBoeme bnR que D 'obolestérine. . 2,10 0,05 9 Chlornires,. AMEN. 6,18 1,03 Te RSR KIRÉGN AUDE STE SN | 0,83 0,98 OË Ù , 2. 2 CHA EnENCT EIRE Cholestérine. . 3,30 0,03 3 CGhlonures entr 5,92 6,87 Re Nes LRCONL ce ir orale 0,55 0,55 Œdème cardiaque. | Cholestérine. . 1,3 0,015 ñ (Ghlonures cuit on 5,83 6,55 : ; ÉRÉ ee EUR Pret 5 55 dŒEdème cardiaque. Cholestérine. . . . . 110 008 On voit ainsi que la cholestérine, au point de vue du passage dans les ædèmes, se comporte d’une façon tout autre que les chlorures et l’urée. (4) A. Chauffard, Guy Laroche et Grigaut. Le taux de la cholestérinémie au cours des cardiopathies chroniques et des néphrites chroniques. Comptes rendus de la Soc. de Biologie, 21 janvier 1941, t. LXX, p. 108. 318 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE Alors que l’urée, ainsi que la chose est bien prouvée aujourd'hui, se trouve en proportions sensiblement égales dans le sérum et dans l'ædème, que les chlorures figurent dans la sérosité de l'œdème à un taux légèrement supérieur à celui du sérum sanguin, la cholestérine au contraire n’a passé qu’en quantité minime. Ces faits sont d'accord avec ce que nous savons sur la perméabilité des parois vasculaires : les cris- talloïdes du sérum ont facilement diffusé, les colloïdes, par contre, n'ont que faiblement traversé la membrane dialysante: c'est ce que nous avons pu vérifier dans nos quatre cas pour la cholestérine, pour les albumines et pour les graisses. La très minime diffusibilité de la cholestérine dans les œdèmes, même en cas d'hypercholestérinémie comme chez nos deux premiers malades, s'oppose, pour des raisons quil est encore difficile de préciser, à la concentration cholestérinique locale qui caractérise les lésions xanthé lasmiques ou athéromateuses. Dans le premier cas, le processus semble d'ordre physique et purement passif: dans le second cas, il relève proba- blement d'un mécanisme plus complexe dans lequel les activités cellu- laires locales doivent jouer un rôle important. LA FRAGILITÉ GLOBULAIRE AU COURS DE L'INTONICATION PAR LE. VENIN DE COBRA, - par J. TRoIStER et CH. RICHET FiLs. Nous avons entrepris quelques recherches en vue d'étudier les altéra- tions de la résistance du sang au cours de l’intoxication par le venin de. cobra (1). Nos résultats nous ont permis d'arriver à quelques considéra- tions générales sur la fragilité globulaire. Exr. [, — Chien de 24 kilogrammes, morphiné. La résistance globulaire du sang artériel est de H! — 0,48 (technique Widal-Abrami). À midi 30, on lui injecte dans le péritoine 10 centimètres cubes d’une solution à 1 p. 100 de venin de cobra dans l’eau physiologique. L'animal, mourant, est sacrifié à 4 b. 45. La résistance du sang cardiaque est abaissée à H' — 0,88 H? à 0,70. Le. péritoine est rempli d'un liquide hémorragique contenant en suspension des hématies. Ces hématies sont très fragiles (H!' à 0,98). Mises au contact du sérum sanguin du chien prélevé avant expérience, elles hémolysent aussitôt (autolyse). Le liquide centrifugé reste rouge et est incapable en une demi- heure d’hémolyser des hématies humaines ou canines (celles-ci, prélevées sur le chien avant l'expérience et au moment de l’autopsie). (1) Le venin de cobra nous a été fourni obligeamment par le professeur Calmette ; nous lui exprimons notre vive gratitude. xl SÉANCE DU #4 MARS 319 Le sérum sanguin prélevé à l'autopsie est clair, sans hémoglobine ni pigments biliaires. Exp. II, — Chien de 5.600. Résistance globulaire H! — 0,50. Injection dans le péritoine de 4 centimètres cubes d’une solution de venin de cobra à 1 p. 1000 (midi 25). À 2 heures : résistance H! à 0,50. A:4 h. 30 : H! — 0,52. L'animal est sacrifié; le péritoine contient un liquide lactescent rosé. Exp. Lil. — Chien de 4.700. Résistance à 0,50. Injection intraveineuse de 4 ©. c.5 d'une solution à 1 p. 100 de cobra (3 h. 15). À %h. 15 la résistance du sang du cœur est très abaissée : H' à 0,76, H? à 0,70. Le chien est sacrifié : liquide rouge abondant dans le péritoine, ne contenant pas d’hématies en suspension et capable d’hémolyser les globules des chiens IT et IL. Exp. IV. — Lapin 850 grammes. Injection intraveineuse de 3 centimètres cubes d'une solution à 1 p. 1000,morten cinq minutes. La résistance s’abaisse. H' à 0,80 (sang oxygéné par agitalion à l'air). Exp. V. — Lapin 900 grammes. Injection d’un centimètre cube de-la même solution. La résistance passe en dix minutes de 0,50 à 0,70. Mort. Exe. VI. — Lapin 900 grammes. Injection d’un quart de centimètre cube de la même solution (1 p. 1000). L'animal meurt en 45 minutes. Le sang du cœur donne H* à 0,52 (pas de fragilité). Les trois lapins n’ont présenté ni hémoglobinémie ni hémoglobinurie ni hémoglobinocholie. Pas de cholémie. Conclusions. — 1° L'intoxication par le venin de cobra détermine, chez le chien et le lapin, de la fragilité globulaire dans le sang circulant. 2 Cetle fragilité globulaire ne peut être obtenue qu'avec de fortes doses de venin. 3° Localement, au niveau de l'injection (péritoine), les globules rouges extravasés sont particulièrement fragiles et la sérosité périlonéale peut contenir de l'hémoglobine en liberté. - 4° Les globules rouges sont devenus fragiles à In suile-de la fixation de l’hémolysine venimeuse sur leurs slromas. La fixation du venin.sur les hématies se fait sans l'intermédiaire de l'organisme injecté (1) car elle est immédiate. À un point de vue général, on peut admettre que la fragilité globu- laire est due, soit à la fixation d'hémolysines sécrélées par l'orga- nisme (2) lui-même (comme dans certaines ictères humains), soit à la fixation d'hémolysines étrangères (comme dans nos expériences avec le venin de cobra). (Travail du laboratoire du professeur A. Chauffard.) (4) Dans l’intoxication par la toluylène-diamine, Joannovics et Pick admettent que les phénomènes hémolytiques sont déterminés par des hémo- lysines spéciales d’origine hépatique (Zeischrift f. exp. Pathol. u. Therapie 1909 MIE #1): | (2) Jean Troisier. Du rèle des hémolysines dans la genèse des pigments biliaires et de l’urobiline. Thése de Paris, 1910. BIOLOGIE. COMPTES RENDUS. — 1911. T. LXX. 24 320 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE APPLICATION DU SALAGE DES EAUX A LEUR TRANSPORT EN VUE DE L'ANALYSE BACTÉRIOLOGIQUE; ; par P. REMLINGER. Nous avons établi dans une précédente note (1), que l’addition à une eau enlevée à son milieu naturel d’une quantité de 5 à 10 p. 400 de sel marin maintenait sensiblement fixe pendan t plusieurs jours le nombre des micro-organismes renfermés dans cette eau ; après quoi, la multipli- cation s'effectuait dans les mêmes proportions que dans les eaux non salées. Nous avons émis l'hypothèse que ce relard apporté par le sel à la multiplication des germes était susceptible d’être appliqué au trans- port des échantillons en vue de leur analyse bactériologique. Les résul- tats obtenus dans les expériences suivantes sont de nature à confirmer cette hypothèse. Expér. |. — Le 16 décembre 1910, M. le médecin aide-major Courboulès recueille à Sézanne à une borne-fontaine du casernement du 6° régiment de hus-ards trois échantillons d’eau. L’un d'eux est envoyé au laboratoire de Bactériologie de Châlons entouré de glace. Les deux autres sont expédiés dans, de la paille, mais l’un d'eux est salé à 8 p. 100, tandis que l’autre ne subit aucune addition. Parvenus à destination le 19 décembre, ces échan- tillons sont analysés soixante-douze heures après les prélèvements. Les résul- tats ont été les suivants : 19 Échantillon envoyé dans de lu glace. 1.380 bactéries aérobies par cent. cube. 20 Échantillon non salé, envoyé dans de ta paille . RAS ARS 30 Échantillon salé à 8 p.100 envoyé dans de la paille. -. 5.380 bactéries aérobies par cent. cube. 1.326 bactéries aérobies, par cent. cube. C'est-à-dire un chiffre sensiblement identique à celui obtenu avec l'échantillon expédié dans les conditions classiques. Une fois terminée la mise en train de la première analyse, les trois échan- tillons ont été conservés à la température du laboratoire et ont servi, chaque Jour, à pratiquer de nouveaux ensemencements : ÉCHANTILLON ÉCHANTILLON . ÉCHANTILLON ANA royé dans de salé envoyé dans non salé envoyé efféetuée. es glace. de la En. dans de la Lo 4 jours après 17.640 1.200 250.000 le prélèvement. ; 5 Jours après incomptables. 1.283 incomptables. le prélèvement. à 6:jours après incomptables. 9.600 incomptables. le prélèvement, : Tjours après incomptables. incomptables. incomptables. le prelèvement. Il résulte de ces données que l’addition à l’eau à analyser de chlorure de (4) Séance du 16 janvier 1911. SÉANCE DU # MARS 324 sodium dans-la-proportion de 8 p. 100 a permis d'obtenir pendant cinq. jours à dater du prélèvement une consiance remarquable du chiffre des germes. C’est le sixième jour seulement que la pullulation a commencé à s'effectuer. Elle s’est, à partir du septième, manifestée avec la même intensité que chez les échantillons témoins. Expér. II. — Le 11 novembre 1910, à trois heures du soir, M. le médecin- major Chameroy prélève à Givet à un robinet de lavabos de la caserne Rougé deux échantillons d’eau. L'un d'eux est envoyé à Châlons, classiquement entouré de glace; l’autre, salé à 10 p.100, est expédié sans glace, simplement entouré, pour éviter le bris, dans de la sciure de bois. L'analyse mise en train quarante-huit heures après le prélèvement, a donné dans les deux cas des chiffres sensiblement identiques : 1.235 pour l'échantillon non salé, et 1.132 pour l'échantillon salé. Dans les deux cas, les germes trouvés appartenaient aux mêmes espèces banales. Conservés à la température du laboratoire, les deux échantillons ont servi chaque jour à faire des ensemencements comparatifs. Dès le lendemain (trois jours après le prélèvement), le nombre des germes de l'échantillon non salé atteignait des proportions qui rendaient toute numération impossible, tandis que, dans l'échantillon salé, le nombre des germes se maintenait fixe pendant quarante-huit heures encore. La multiplication n’a commencé. à s'effectuer que cinq jours après le prélèvement. Expér. III. — Le 9 novembre 1910, il est prélevé par les soins de M. le mé decin major Baurier deux échantillons d’eau du puits de l'hôpital de siège de Longwy (T. ambiante : 11 degrés ; T. de l’eau : 9 degrés). L'un des flacons est envoyé à Châlons dans de la glace; l’autre y est expédié dans du sable et sans réfrigération. Les deux envois ne parviennent à destination que:le 11 novembre-au soir et l'analyse ne peut être mise en train que le 12 au matin, soixante-douze heures après le prélèvement. Les.résultats ont. été:: Échantillon envoyé dans de la glace. . . 2.769 bactéries aérobies par cent. cube. Echantillon envoyé salé. . . . . . . . . 108 bactéries aérobies par cent. cube. Selon toute vraisemblablance, c'est le second de ces chiffres qui exprime avec la plus grande approximation la teneur réelle en germes de l'eau ana- lysée. En effet, le chiffre plus élevé trouvé dans le premier échantillon parais- saitlattribuable à un commencement de multiplication de B: Termo, effectuée au cours du trajet, grâce à la liquéfaction de la glace, complètement fondue à l’arrivée à Châlons. 7 Dans cette expérience comme dans les précédentes, le nombre des Bactéries est demeuré sensiblement le même dans l'échantillon salé jusqu'au cinquième jour après le prélèvement; après quei la pullulation des germes a commencé à s'effectuer. Ces expériences. sont en faveur de l’utilisation du salage pour le transport des échantillons d’eau destinés à l'analyse bactériologique. Nous nous proposons. de déterminer si, au point de vue quantitatif, ce procédé conserve sa valeur pour le transport à de très grandes distances 329 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE et de rechercher quelles modifications qualitatives le salage est suscep- tible d'apporter à la flore bactérienne des échantillons. (Laboratoire de Bactériologie du 6° corps d'armée, à Chälons-sur-Marne.) :PROPRIÉTÉS DES ALBUMINOÏDES DU CERVEAU (Première note), par A. MARIE. Nous avons montré (1) que le liquide obtenu en comprimant la matière cérébrale à plusieurs centaines d’atmosphères renferme une substance douée du pouvoir de neutraliser le virus rabique in vitro. Elle est entrainée par des précipités offrant les propriétés générales des nucléoprotéides ; elle existe non seulement dansle cerveau des mammi- fères ayant succombé à la rage, mais aussi dans l’encéphale des animaux neufs. Ce fait d’une neutralisation du virus rabique par un principe extrait de la substance nerveuse, la seule qui convienne à sa culture dans l'organisme, semble avoir été pressenti par plusieurs savants, par Pasteur lui-ièême. Ce phénomène soulève des questions intéressantes et nous a déterminé à exposer quelques-unes de nos recherches sur les propriélés biologiques des albuminoïdes du cerveau. A la suite de nombreux essais de préparation, nous nous sommes arrêtés à la-technique suivante. On prépare dans 109 centimètres cubes d’eau distillée une émulsion de 10 grammes de cerveau finement broyé, à laquelle on ajoute X gouttes d'acide acétique cristallisable. Après agitation convenable, on centrifuge le précipité qui est repris par environ 40 centimètres cubes d'eau, et traité de nouveau par l'acide acétique (1 centimètre cube); on filtre le mélange pour obtenir le liquide clair qui contient le principe neutralisant et le nucléoprotéide du cerveau. On peut alors précipiter celui-ci soit par neutralisation, soit au moyen d’une solution de NaCl à 20 p. 100. La solution active isolée ainsi par filtration est neutralisée et dialysée avant d’être mise en contact avec le virus rabique. Ses caractères chimiques sont ceux d'un acidalbuminoïde. Il ne con- tient pas de Ph, est précipité de ses solutions par la dialyse, par neu- tralisation ; la température de l’ébullition n’y détermine pas de coagu- lum, le sulfate de magnésie à saturalion le précipite. En plus de ces (1) Comptes rendus de l'Académie des Sciences, t. CXLIX, 19 juillet 1909, p. 234. : soi dés SÉANCE DU 4 MARS CO 19 Lo réactions de précipitation, cette substance présente celles de coloration communes à tous les albuminoïdes (réactions de Millon, du biuret, xantho-protéique). Si l’on prépare un mélange de cette solution et de virus fixe au centième, on trouve qu'il ne tarde pas à perdre ses propriétés patho- gènes. La même émulsion virulente traitée par du sérum normal addi- tionné de quantités variables d’acétate de soude, ou encore par des solutions plus ou moins concentrées de ce sel, conserve tout son pouvoir infectant. Les propriétés neutralisantes que l’expérimentation révèle dans cet acidalbumincïde font défaut dans les autres substances protéiques du ‘ cerveau. Ainsi le premier filtrat obtenu dans notre mode de préparation et qui renferme les neuroglobulines, le résidu laissé par la filtration de la liqueur contenant le nucléoprotéide, celui-ci lui-même, n'exercent aucune action neutralisante sur le virus rabique. - Cette propriété anti d’une substance protéique extraite du cerveau nous paraît susceptible d'expliquer plus d’un fait demeuré obscur dans l'étude expérimentale de la rage : des recherches sont en cours sur ces différents points. SUR LA SURVIE POSSIBLE DE LA CORNÉE TRANSPARENTE DE L'OŒIL APRÈS CON- SERVATION PROLONGÉE EN DEHORS LE L'ORGANISME (Deuxième note), par A. Maciror. Dans la séance de la Société du 14 janvier dernier, j'ai présenté le résultat d'expériences ayant pour but de prouver que des tissus haute- ment différenciés comme la cornée des mammifères élaient susceptibles de survie comme certaines cellules autonomes, telles que les spermato- zoïdes, par exemple. Pour démontrer cette survie, j'ai eu recours aux greffes, les yeux opérés étant énucléés et fixés à des époques variables, afin de pouvoir sur des coupes suivre l’évolution histologique du mor- ceau transplanté. Macroscopiquement, lorsque la cornée lransplantée n’a pas souffert pendant son séjour de dix à treize jours in vitro, et que la coaptation a été bonne, la greffe examinée dès la vingtième heure adhère entièrement au tissu sous-jacent. Sa transparence n’a pas subi d’altération sauf un trouble, très léger et dis- cret, qui disparaît le lendemain. Sur la coupe histologique, on constate les faits suivants : les cellules conjonctives du tissu propre de la greffe, sous-jacentes à l'épithélium, se sont appliquées à celles de l'hôte. Leurs affinités tinctoriales sont les mêmes. Cependant, on est frappé de voir que, parmi ces cellules dont SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE Ce [Re] ré le noyau linéaire .est intact, il en est d’autres dont le noyau est en:picnose. Ces noyaux qui appartiennent à des cellules en voie de dégénérescense sont disséminés à diverses hauteurs sans prédominance, soit pour la superficie, soit pour la profondeur. Il n’y a pas, si les soins d’asepsie ont été rigoureuse- ment suivis, d'infiltration leucocytaire. Ce phénomène de déchet qu'on serait tenté de mettre sur le compte de la conservation ne lui est cependant pas impu- table. J'ai pu me rendre compte, en opérant des transplantations immédiates de l’œil droit sur l'œil gauche de l'animal, que les mêmes phénomènes histo- logiques ‘exislent (1). Sans doute s'agit-il de cellules dont les connexions de voisinage étaient indispensables pour assurer les échanges nutritifs. Dans nos expériences de conservation, cette disparition d’un certain nombre d'éléments du tissu transplanté se poursuit pendant plusieurs jours. Je l'ai constatée encore, bien que peu perceptible, le septième jour, mais il n yen a plus trace le quinzième. On peut l’évaluer à 1/5 de la somme totale des fibres conjonctives du greffon et ceci explique pour- quoi dans la suite il se produit un tassement, ou plutôt un amincisse-" ment du lambeau transplanté dont la transparence reste parfaite. Un autre point fort imporlant dans ces expériences est de savoir ce qui se produit du côté de l’épithélium. L'étude des coupes faites sur des yeux fixés le lendemain de l'opération est à ce sujet très instructive. On sait en effet depuis les travaux de Ranvier avec quelle rapidité les épithé- liums se reconstituent. S'agit-il en l’espèce de l’épithélium de l'hôte qui vient recouvrir celui de la greffe ou celui dela greffe est-il suffisamment vivant pour se juxtaposer au précédent? Or, sur des yeux fixés à la vingtième heure, on reconnait fort bien que l’épithélium d’origine étrangère est bien en place. L'épithélium de l'hôte est simplement descendu dans la dépression linéaire qui marque les bords de la cavité où a été inséré le greflon, et y produit une proliféra- tion ceilulaire qui comblera cette cavité. La soudure s'effectue alors sans qu'il y ait aucune tendance à un chevauchement. Tout différents sont les phénomènes qui se produisent si la greffe n’est pas de bonne qualité. Celle-ci a perdu son épithélium (2). Examinée à la vingtième heure également, elle paraît tenir sur le tissu sous-jacent. Mais elle est gonflée et en plusieurs endroits elle se soulève. Les cellules conjonctives sont œdématiées, leurs noyaux sont devenus ovalaires et les affinités tinctoriales très faibles. On peut assister alors à l'effort pro- duit par l'épithélium de l'hôte pour recouvrirle tissu mort. Une languette (1) En expérimentant sur des animaux pour se rendre compte des divers processus cicatriciels de la cornée, Sulzer a constaté le même fait (Congrès de Heidelberg, 1910). (2) Quand une cornée n'a pas survécu à la conservation, le premier phéno- mène qui se produit estla desquamation épithéliale. C'est, dureste, le premier phénomène cadavérique. SÉANCE DU 4 MARS 3925 assez longue, mais qui n'excède pas 1/2 millimètre, s’avance au-devant, mais l'élimination constante et précoce du lambeau arrête toujours Île processus réparateur. Lorsque le greffon provient d'une cornée en état de survie, son épithé- lium apparaît le lendemain de l'opération sur sa hauteur normale. Bien plus, on peut constater dès la vingtième heure dans sa couche germiua- tive d'assez nombreux états de division nucléaire. Ceux-ci. conformément à ce qu'a dit Salzer pour la cornée normale, m'ont paru procéder par les deux modes de division, directe et indirecte. Plus tard, les cellules superficielles doivent s’exfolier et sont rempla- cées par d’autres plus jeunes venues de la profondeur, car au septième jour l'épithélium est moins épais qu'au deuxième et au quatrième. Ces constatations permettent donc d'envisager la survie de la cornée conservée comme une chose réelle. Dans une prochaine note, je parlerai des conditions de milieux et de température nécessaires pour obtenir celte survie. (Laboratoire d'ophtalmologie de Lariboisière.) LES POISONS ENDOCELLULAIRES DU BACILLE DIPHTÉRIQUE, par E.-C. AviraGner, L. BLroca-Micnez et H. DorLencourt. On a longtemps considéré que le bacille diphtérique n'était toxique que par la toxine soluble qu'il élabore. Il a fallu les travaux de Rist (1) et Cruveilhier (2) pour montrer qu'il existait dans les corps bacillaires - une ou plusieurs substances toxiques différentes de la toxine soluble, des endotoxines, comme ces auteurs les ont nommées. Ces substances sont certainement très différentes de la toxine soluble : elles sont ther- mostabiles ; en effet, les corps bacillaires chauffés pendant plus d’une heure à 105 ou 110 degrés gardent leur toxicité. Ces poisons ne dif- fusent pas, ou diffusent peu en dehors des corps bacillaires. Leur action toxique est différente de celle de la toxine ét ne semble nulle- ment entravée par l'injection de sérum antidiphtérique. La constitution de ces substances toxiques est absolument inconnue; aussi nous semble-t-il préférable, afin de ne préjuger en rien de leur nature chi- mique, de les appeler plutôt poisons endocellulaires qu'endotoxine. Nous nous sommes proposé de rechercher la nature chimique de ces poisons, d'étudier leur mode d'action toxique, de faire l'étude anatomo- pathologique des lésions qu'ils provoquent, de voir si une part de la (4) Comp'es rendus de la Soc. de Biolouie, juillet 4903. (2) Comptes rendus de la Soc. de Bivlogie, juin 1909. 326 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE symptomatologie clinique de la diphtérie ne pouvait pas leur être attri- buée, et s’il y aurait lieu de leur imputer l'inefficacité de la sérothé- rapie dans certaines formes particulièrement toxiques de la diphtérie. Nous nous sommes servis dans nos expériences de corps de bacilles diph- tériques, provenant de culture sur bouillon Martin, âgées de quinze jours. Les cultures, stérilisées par la chaleur à 105 ou 110 degrés, pendant dix minutes, sont filtrées sur plaque poreuse, et le dépôt obtenu lavé à plusieurs reprises à l’eau distillée stérile, jusqu’à ce que les eaux de lavage n’entrai- nent plus de substances solubles. Les corps de bacilles sont alors desséchés dans le vide sulfurique, puis broyés, et conservés à l'abri de la lumière. Nos expériences ont été effectuées sur des cobayes du poids moyen de 450 à 500 grammes. Il nous a semblé que la méthode de choix était la voie péritonéale, l'injection sous-cutanée donnant rapidement lieu à une escarre qui ouvre une porte d'entrée aux infections secondaires et fausse les résultats de l'expérience. La dose toxique par voie intrapéritonéale nous a semblé assez variable, quoique minime. Une dose de 0 gr. 05 tue un cobaye en six ou dix jours. Si l’on double, triple ou quadruple la dose (0 gr. 10, 0 gr. 15, 0 gr. 20), il ne semble pas que lon diminue proportionnellement le temps de survie. L'impossibilité de provoquer une mort rapide n’est, d'ailleurs, pas surprenante puisqu'il s’agit de poisons dont la diffusi- bilité ne peut être que très lente. Quoi qu'il en soit, l'animal commence très rapidement à maigrir ; ül reste somnolent ; l'abdomen se méléorise, puis il s'y développe des tu- méfactions irrégulières, et le cobaye se cachectise de plus en plus. Anatomiquement, il faut distinguer : 1° des lésions locales au point d'inoculation ; 2° des dégénérescences parenchymateuses à distance. Nous avons vu dans un cas, six jours après l'injection intrapéritonéale, la surface de la séreuse parsemée de granulations blanchâtres du volume d'une tête d’épingle. Chaque granulation était constituée de {a manière suivante : au centre les débris des corps bacillaires; autour d'eux une zone de polynu- cléaires plus ou moins altérés ; puis une mince couche de cellules conjonc- tives jeunes, sans collagène. Après douze jours, les lésions présentaient l'aspect de la péritonite plastique adhésive : agglutination des anses, logettes pleines de séro-pus. Histologiquement, foyers bacillaires entourés de poly- nucléaires dégénérés ; mais, de plus, développement d'une quantité considé- rable de tissu fibreux adulte. Nous n’insisterons pas pour le moment sur les lésions à distance : _ nécrose du foie, généralement en foyers disséminés, avec manchons lymphoïdes périportaux si la durée de l’intoxication se prolonge, néphrite parenchymateuse, infiltration macroscopique de la rate, dégé- nérescences cellulaires et hémorragies discrètes au niveau des sur- rénales. SÉANCE DU # MARS DT PRÉSENCE DE L’ALBUMINE ET DES PEPTONES DANS LES SELLES. NON-ASSIMILATION DE CERTAINES ALBUMINES LACTÉES, par H. TRIBOULET. Ainsi que de nombreuses recherches l'ont prouvé, et ainsi que je l’ai reconnu personnellement au cours de mes études de coprologie chez - le nourrisson et le très jeune enfant, une selle normale ne donne jamais de réaction positive à l’épreuve du biuret (1). Par contre, des résultats positifs se rencontrent fréquemment au cours de certaines diarrhées. Ils ne sont pas non plus exceptionnels, avec des selles d'apparence con- sistante, et présentant un ensemble de caractères d'analyse quasi satis- faisants (digestion des graisses, des amidons, existence de pigments - biliaires normaux avec la réaction du sublimé acélique tubes rosés, et contrôle par la fluorescence à l'acétate de zinc]. La réaction du biuret peut être rosée, indiquant la présence des peplones, ou mauve, indi- quant la présence de la caséine, des albumoses, etc. Or, ces faits relalifs à un cerlain nombre de dyspepsies gastro-intes- tinales et pancréatiques de nourrissons divers m'ont paru prendre une importance assez spéciale, notamment au cours de quelques dermaloses de type eczéma suintant chez d'autres nourrissons, et chez quelques enfants de six mois à deux ans. Sur six sujets que j'ai pu suivre un temps suffisant, j ai constaté la réaction positive du biuret cinq fois, dont deux avec réaction rose (pep- tones), trois avec réaclion mauve, et cela, à plusieurs reprises, dans le cours de ces mêmes observations. Or, il a été possible, dans ces cinq cas, de constater que la réaction du biuret élait, de toute évidence, en relation directe avec la non-assi- milalion des albumines du lait, puisqu'il a été donné, chaque fois, de voir disparaitre cette réaction positive dès qu'on a soumis les enfants à un régime différent (amylacés). Deux fois, la reprise de l'alimentation lactée a nettement ramené une réaction positive (mauve), qui a disparu de nouveau avec le régime sans lait. De plus, cbez ces cinq enfants, la suppression du lait à été suivie d'une amélioration, et, deux fois, d'une guérison rapide des manifesta- lions eczémaleuses. H y à là une confirmalion très nette de la donnée actuellement presque admise de l'influence des hétéro-albumines du lait de vache {ou quel- quefois du lait de femme, sur la genèse des dermatoses eczémateuses des nourrissons. (1) H. Triboulet. Soc. de Péd., janv. 1911. 328 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE Le sixième cas observé ne nous a pas donné de résultats en ce genre, et 11 semble nous indiquer que la genèse de certaines de ces dermatoses eczématiformes puisse encore reconnaître l'intervention d’autres influences pathogéniques à définir. Quoi qu'il en soit, les renseigne- ments coprologiques que je signale (réaction positive au biuret, dans les selles) me paraissent appelés à nous guider à bon escient vers certaines données très valables de notre empirisme clinique. OISEAUX HYBRIDES. Ï. FEMELLES; ACTIVITÉ DE LA GLANDE GÉNITALE DANS LE CROISEMENT CUARDONNERET ©! X SERIN 9, par À. CHAPPELLIER. x Une femelle d'oiseau peut être infertile à plusieurs degrés qui vont depuis un ovaire ne renfermant pas d’ovules jusqu'à la ponte d'œufs d'apparence normale mais non susceptibles d'être fécondés. On aurait donc (1): A, Ovaires ne produisant pas d'ovules. { 4, Femelle ne pondant pas. B, Ovaires produisant des ovules. | Parole at Ç{ «, OEufs non fécondables. ? PORC: } g, OEufs fécondables. Plusieurs de ces cas peuvent se rencontrer chez des individus issus de croi- sements très voisins ou même de croisements identiques. C'est ainsi que des métis : chardonueret & X serin 9, dont j'ai jusqu’à présent observé 25 individus pendant la ponte, et autopsié autant à diffé- rents moments de l’année, m'ont montré tous les passages entre À et b. Certaines femelles ont l’ovaire à pein visible et représenté, macroscopi- quement, tout au plus par de fines granulations comme saupoudrées à la base de la capsule surrénale (2); d'autres ont pondu des œufs se rapprochant beaucoup, comme pigmentation, de ceux de la serine, mais de taille sensi- blement moindre. Entre ces deux extrêmes on trouve des femelles dont l'ovaire, assez com- pact, ne forme pas d’ovules visibles à l'œæ1l nu ou donne seulement des ovules restant très petits : quel que soit le stade atteint par l'ovaire, sa tailie et son aspect rendent presque impossible une confusion avec l'organe normal. (1) La classification des hybrides établie par Poll et Tiefensee (Sitzber. der Ges. naturf. Freunde, Jhrg., 1907, p. 159) me paraît d'une application peu aisée au cas des f-melles. (2) Ici viennent peut-être se superposer des faits d’arrhénoïdie (Poll, Verh. der anat. Ges. Bruxelles, août 1910) sur lesquels j'aurai à revenir. rie SÉANCE DU # MARS 329 La proportion des femelles pondeuses est assez faible (à peine 25 p. 100 dans mes élevages); deux d’entre elles ont atteint un total de 10 œufs tandis que les autres n’en donnent que 3,5 ou 6. La ponte commence très tard (du 10 mai au 21 juin, dates voisines de l’époque de nidification du chardon- neret) et les œufs sont pondus pour la plupart à intervalles irréguliers sans que la femelle paraisse s’en soucier autrement que pour les manger; une seule à fait une première ponte normale, 5 œufs qu'elle a couvés avec assi- duité. Toutes, en général, font preuve d’une grande indifférence génésique, se souciant peu du mäle (serin fécond) avec lequel on les place. Toutes fig. X 5. — Fig. 2, ovaire de serine non adulte: fig. 3, ovaire de serine peu avant la ponte; fig. 1, ovaire de serine au moment de la ponte; fig. 8, 5, 6, mêmes stades chez des femelles hybrides (chardonneret X serin 9); fig. 7, ovaire de femelle hybride adulte n'ayant pas pondu; fig. 4, ovaire de femelle hybride pondeuse, ovules en dégénérescence. La ponte, dans ces hybrides, n'est qu'un stade ultime rarement obtenu et avec peine, ce que confirment encore la dégénérescence trouvée sur les ovaires en pleine maturité et le fait que deux des femelles sont mortes par prolapsus de l’oviducte. Les tentatives que j'ai faites pour obtenir la fécondation des œufs de femelles hybrides vont être contrôlées par l'étude histologique de la cicatricule des œufs recueillis, en prenant pour comparaison des œufs vierges de serines et de femelles hybrides, et des œufs fécondés de serine ({). (1) CF. Lécaillon (A.). La parthénogenèse chez les oiseaux. Arch. anat. micr., t. XII, fasc. IV, p. 611-638. 330 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE LE « MAL DE LURE ». par H. Carré. Il a sévi pendant l'été de 1910, et l'on rencontre encore actuellement de nombreux malades, chez les moutons qui paissent sur la région montagneuse qui s'étend des contreforts ouest du mont Ventoux jusqu’à l'extrémité de la montagne de Lure, aux environs de Forcalquier, Orai- son, etc., une affection épidémique désastreuse, se traduisant au moment où nous avons élé appelé à la constater (janvier 1911) par des lésions suppuratives-de l'œil, des articulations, de la peau et, plus rare- ment, de la mamelle. À première vue, la symptomatologie paraît être celle de l’agalaxie contagieuse et, actuellement tout au moins, nous n oserions affirmer la dualité absolue des deux affections. Cependant, les caractères si particuliers de la maladie étudiée par nous, la facilité avec laquelle nous avons pu isoler un mierobe spécial nous permettant de reproduire les lésions de la maladicnaturelle nous incitent à maintenir le nom sous lequel elle est désignée dans la région : « le mal de Lure ». Deux points du remarquable mémoire de Celli et de Blasi, sur l'Agalaxie contagieuse, ont particulièrement retenu notre attention: 4° L'apparition exceptionnelle de lésions suppurées dans la mamelle et plus rarement encore dans les articulations et dans l'œil; ( 29 L'impossibilité de mettre en évidence un agent microbien susceptible de reproduire la maladie, ce qui conduit les auteurs à la découverte d’un virus filtrant, dont la réalité est indiscutable. Faisant toutes réserves sur la présence ou l'absence du virus filtrant dans le « mal de Lure », nous nous bornerons à dire que les lésions suppuralives, qui ne font jamais défaut dans les troupeaux infectés observés par nous, renferment en grande abondance, le plus souvent à l'élat pur, un microbe particulier, agent spécifique de ces lésions. Le pus, d'une belle teinte vert pàle, crémeux, homogène, montre cet organisme sous forme d’un fin bacille, en amas ou isolé, prenant le Gram. Ce bacille pousse aussi bien dans le vide qu'à l’air libre : la culture, nulle ou à peine perceptible dans le bouillon ordinaire, atteint son maxi- mum en deux ou trois jours dans le bouillon sérum. Le liquide n’est pas troublé :.le développement a lieu au contact de la paroi sous forme d'un dépôt grisätre qu'une agilation légère détache facilement en petits amas. En insistant, le bouillon se trouble uniformé- ment, mais la sédimentation s'opère très vite et le liquide reprend sa limpidité iniliale. SEANCE DU # MARS 331 Le milieu devient rapidement acide, comme le lait d'ailleurs, qui se coagule au bout de dix-huit à vingt-quatre heures. L’addition de craie n augmente pas sensiblement la richesse de la culture qui s'opère tou- jours sans dégagement gazeux. Sur gélose-sérum, la culture, très maigre, se fait sous forme de colo- nies arrondies, translucides, sans caractères particuliers. Aucun développement sur pomme de terre, ni sur sérum coagulé, ni ni sur gélatine. Le cobaye qui recoit 1 centimètre cube de culture dans le péritoine meurt en cinq ou huit jours, cachectique, avec épanchement séreux et de petits abcès renfermant un pus verdàtre disséminés à la surface des anses intestinales et de l'épiploon. Chez la brebis : 1° l'injection d'une trace de culture dans le trayon provoque la formation, en quelques jours, d’un noyau mammaire pro- fond, dur, bosselé, renfermant du pus verdätre. 2° Dans la chambre antérieure de l'œil, trouble dès le lendemain de l'injection, le pus s’accumule, la cornée s’ulcère et le cristallin fait hernie à l'extérieur quinze jours après l'inoculation. 3° Un agneau de six semaines recoit dans la veine I goutte de cul- ture. Trois jours après, le genou droit est le siège d’un engorgement diffus chaud, douloureux, puis des abcès apparaissent, contenant un pus verdàtre. L'animal meurt douze jours après l'inoculation. Conclusions. — Le « mal ne Lure » n'est peut-être qu'une infection secondaire consécutive à une infection primitive par le virus filtrant de Celli et de Blasi. Le microbe décrit est bien, quoi qu'il en soit, l'agent spécifique des lésions suppurées. (Laboratoire de Recherches du ministère de l'Agriculture. Ecole d'Alfort.) LYMPHATIQUES DE L'AMYGDALE PHARYNGIENNE, par AIMÉ Moucuer. Nous avons pratiqué l'injection des lymphatiques de l’amygdale pha- ryngienne, chez le nouveau-né, à l’aide de la méthode de Gerota. Il est facile de mettre en évidence un riche réseau qui tapisse de ses mailles les différents lobes de l'organe. Mais ce réseau n'est pas limité à l'amygdale pharyngienne : il se continue avec celui qui s'étale sur la muqueuse avoisinante du pharynx. Il n'existe donc pas un territoire lymphatique autonome. Aussi, par une seule piqûre pratiquée en un 332 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE point quelconque de l'organe, on peut voir s’injecter non seulement le réseau dont nous venons de parler, mais encore les lymphatiques de la paroi postérieure du pharynx, des bourrelets de l’orifice tubaire, des piliers postérieurs du voile et parfois même ceux de l'amygdale palatine. De plus, les deux côtés s'injectent simultanément par suite de la conti- nuité du réseau sur la ligne médiane. Examinés à l’aide du microscope binoculaire (Gr. 60), les absorbants nous ont paru prendre une disposilion spéciale. Au niveau de chaque lobe, ils courent parallèlement au grand'axe de ce dernier en se diri- geant vers la partie postérieure de l'organe. Chemin faisant, ils échangent de nombreuses anastomoses disposées en sens oblique. Il est à remarquer que les lymphatiques sont plus nombreux à la surface des lobes que dans la profondeur des cryptes. Tous ces vaisseaux se rendent à un véritable confluent situé au pôle postérieur de l'amygdale pharyngienne, aux environs de la bourse pha- ryngienne de Luschka. Il se fusionnent alors, et les troncs ainsi consti- tués, au nombre de deux à quatre de chaque côté, se dégagent au voisi- nage de la ligne médiane, dans la région la plus élevée de la paroi postérieure du pharynx. Parvenus à ce point, ils échangent de nouvelles anastomoses, et il n'est pas rare de les voir former contre la face postérieure de laponé- vrose pharyngienne un véritable anneau lymphatique d’où s’échappent ensuite des collecteurs. La plupart se dirigent transversalement en dehors pour se porter vers le ganglion rétro-pharyngien correspondant. Nous avons trouvé dans quelques cas un ou deux petits nodules gan- glionnaires, déjà signalés par Most et intercalés sur l'anneau lympha- tique que nous venons de décrire. Quelques collecteurs brülent l'étape ganglionnaire rétro-pharyngienne pour aboutir directement au ganglion le plus élevé de la chaîne carotidienne. En dehors de ces collecteurs dont l’ensemble représente la grande voie lymphatique de l’amygdale pharyngienne, on trouve encore un ou deux efférents qui, de chaque côté, se détachent des parties latérales du réseau pour se porter directement en dehors, au lieu de passer dans la région postérieure. Ils vont, eux aussi, se jeter dans les ganglions de la chaine carotidienne, soit dans le supérieur, soit dans un ganglion plus bas placé (en regard de la cinquième vertèbre cervicale dans une de nos observalions). D'ailleurs la richesse lymphatique de l’organe est telle qu’il n’est pas rare après une seule piqüre, si l'injection a été prolongée, de voir tous les ganglions de la chaîne sous-sterno-mastoïdienne remplis de la masse du bleu de Prusse. F En résumé, les collecteurs qui drainent le réseau lymphatique de l’'amygdale pharyngienne se disposent en deux groupes: l’un postérieur où principal, l’autre latéral ou accessoire. Le premier est formé par une RETERPERN \ SÉANCE DU 4 MAKS 339 série d'absorbants qui s’anastomosent au voisinage de la bourse pha- ryngienne pour former un véritable cercle (anneau lymphatique rétro- pharyngien). fs aboutissent finalement aux ganglions rétro-pharyngiens et au ganglion le plus élevé de la chaîne carotidienne. Quant au groupe latéral, il est représenté par un ou deux collecteurs tributaires des ganglions de la chaîne carotidienne. (Travail du laboratoire d'Anatomie de la Faculté de Médecine de Toulouse. : SUR! LA TÉCHNIQUE A SUIVRE POUR LA DÉTERMINATION DU POUVOIR ANTITRYPTIQUE DU SÉRUM, par PIERRE ACHALME el HENRI STÉVENIN. Depuis que l’un de nous a indiqué les variations que pouvait subir le pouvoir antitryptique du sérum sanguin, de nombreux travaux ont été, publiés ayant pour but l’utilisation de ce signe en pathologie humaine. Les résultats dans diverses affections, et principalement dans le cancer, sont assez probants pour que cette recherche devienne indi- quée dans un nombre de plus en plus grand de cas. Aussi la détermi- nation d'une méthode clinique, c'est-à-dire à la fois simple et précise, est-elle. de. plus en plus à l’ordre du jour. La méthode de Marcus — plaques de sérum de bœuf coagulé sur lesquelles on dépose un mélange en proportions graduées de trypsine et de sérum expérimenté — est. d’un usage difficile et donne lieu à bien des objections. La difficulté de préparation des plaques, leur brève conservation, l'incertitude provenant de la disparition plus ou moins complète du pouvoir antitryptique du sérum employé, le peu de netteté de la cupule produite par la digestion du milieu, etc., sont des critiques graves que l’on peut adresser à cette méthode. Celle de Fuld, qui consiste en l’action du mélange {rypsine-sérum sur une solution. de caséine suivie d'une précipitation par l'acide acétique, est plus simple. Néanmoins, le trouble provoqué par l'acide est souvent léger, et l’'expérimentateur a quelque difficulté à déterminer le tube dans lequel la digestion de la caséine cesse d’être complète. On sait, en effet, les difficultés inhérentes à la définition de la fin d’une action diastasique, étant donnée la forme habituellement asymptotique de la courbe d'action des ferments solubles. Parmi les autres substances employées, gélatine, albumine d'œuf en plaques ou en tubes de Mett, fibrine, etc., la méthode à la fibrine colorée de Grulzner et Gehrig nous semble seule susceptible de rendre quelques ser- vices, mais au point de vue qualitatif seulement. 394 SOCIÊTÉ DE BIOLOGIE La méthode qui donue à la fois les résultats les plus constants et les plus précis est certainement celle qui emploie le lait comme réactif, ainsi que l'un de nous l'a indiqué dès 1900. Comme le lait stérilisé à 120 degrés convient parfaitement, rien n'est plus facile que la préparation et la conservation de ce milieu. L'utilisation du lait à l'état liquide est certainement préférable à la: méthode qui incorpore le lait dans des plaques de gélose (méthode de Man- delbaum), la tache claire résultant de la digestion du lait étant l'indication servant de base aux mensurations. On peut lui objecter en effet les modifica- tions rapides de la surface sur laquelle est déposé le mélange, suivant l'état de dessiccation plus ou moins avancée de la plaque, et la présence fréquente de corps gras sur cette surface pouvant nuire, au moins au début, au contact entre le milieu et le mélange trypsine-sérum. En présence d'un sérum antitryptique, le pouvoir présurant de la trypsine est augmenté, ou du moins la phase de coagulation du lait est considérablement prolongée. Après avoir constaté un parallélisme étroit entre l’action présurante et l’action tryptique de la solution diastasique ainsi qu'entre l'action antiprésurante et antitryptique du sérum, nous avons reconnu que la technique gagnait beaucoup en précision et en sensibilité si l’on prend comme base des mesures le point où la diastase commence à manifester son action par la prise en masse du lait. Il y a, en effet, entre les tubes coagulés et les tubes où la diastase à été com- plètement neutralisée par le sérum, une telle différence qu'aucune hési- tation ne saurait être possible. En outre, on échappe ainsi à l’objection que l’on peut faire à toute mesure prenant pour base la fin de la réac- tion qui, comme nous l’avons dit plus haut à propos de la méthode de Fuld, est toujours difficile, sinon impossible à définir. Nous aurons à revenir sur la préparation de la solution de trypsine-à laquelle nombre d'auteurs nous ont semblé ne pas attacher assez d'importance. Voici done comment l'on procède. On distribue dans de petits tubes à essai 3 à 5 centimètres cubes de lait de bonne qualité. La quantité de lait est à peu près indifférente dans ces limites, suivant les expériences que nous avons faites. Ces tubes sont slérilisés à 120 degrés avec les précautions d'usage. On peut préparer un grand nombre de tubes à l'avance, de manière à avoir des milieux absolument comparables, bien qu'entre les différents laits de même provenance il n'ait jamais été observé de différences bien notables. On prépare une dilution de trypsine filtrée à un titre connu, déterminé de temps à autre par une expérience sur un sérum normal. De même, on dilue le sérum au cen- tième, de manière à rendre possible la mensuration au 41/10 de centi- mètre cube, plus précise qu’en gouttes par suite de la diversité du poids de ces dernières variant avec le diamètre de la pipette. Ceci fait, on ajoute à chaque tube des quantités graduellement cerois- santes de sérum dilué, puis une quantité constante de la solution dias- SÉANCE DU 4 MARS 335 tasique. On agite vivement et l’on porte à l’étuve à 50 degrés, en même temps que l’on empêche toute fermentation en plaçant dans le bouchon d’ouaie de chaque tube une goutte d'essence de moutarde. Au bout d'un temps déterminé, dix-huit à vingt-quatre heures, on recherche quel est le premier tube coagulé et l’on peut considérer comme complètement neu- tralisé le mélange des tubes où le lait est resté intact. Il ne reste donc qu'à noter la quantilé de sérum ajouté au premier tube de la série resté intact, pour connaître sa valeur antitryptique. On pourrait abréger le temps de l'expérience en augmentant les doses de trypsine et de sérum, mais cette manière de faire présente à notre avis plus d'inconvénients que d'avantages. Cette méthode très simple, très clinique, donne des résultats d'une constance absolue et ne demande aucun effort d'interprétation. Son extrême sensibilité permet l'utilisation de quantités très faibles de maté- riel; une ou deux gouttes de sérum suffisent en effet pour un dosage. (Travail du laboratoire colonial du Muséum.) SPIRILLOSE HÉRÉDITAIRE ET IMMUNITÉ CONGÉNITALE, par L. NATTAN-LARRIER, I. — Dans une note anlérieure, nous avons montré que lorsqu'on inocule le spirille d'Obermeier ou le spirille de Dutton à une femelle près de mettre bas, les spirilles passent, dans la plupart des cas, à travers le tissu placentaire et se montrent, en petite proportion, dans le sang, dans le foie et dans la rate des fœtus. Si on laisse vivre les petits, ainsi con- taminés, deux cas peuvent se présenter : tantôt, comme dans deux de nos expériences, la spirillose évoluera chez ces animaux, et, au bout d'un temps plus ou moins long, ils auront acquis l’immunité ; lantôt le nombre des spirilles, qui ont franchi le placenta, sera trop faible pour déterminer une infection, le petit échappera à la spirillose et ne sera pas immunisé; c’est, sans doute, ce qui se produisit dans les expé- riences de Breinl, où deux rats de quatre à cinq semaines, nés d’une mère infectée, purent être inoculés avec succès. Il nous a semblé, d'autre part, qu'il serait intéressant d'étudier la réceptivité des rats nouveau-nés, pendant la période qui suit de près la mise bas. Nous avons pu réaliser sept expériences que nous résumerons brièvement : Exp. 4. — Une femelle met bas trois jours après l’inoculation, au moment où les spirilles sont assez nombreux; 2 petits sont inoculés quelques heures plus tard ; l'infection commence après 24 heures ; infection forte. ©t Brococie. Comptes RENDUS. — 1911. T, LXX,. 3 2 336 SOCIÈTÉ DE BIOLOGIE Exp. 2. — Une femelle met bas 3 jours après l’inoculation, au moment où les spirilles sont assez nombreux ; 2 petits sont inoculés 24 heures plus tard; l'infection commence pour l’un des animaux après # jours, pour l’autre après 6 jours; infection forte. Exe. 3. — Une femelle met bas 3 jours après l’inoculation, au moment où les spirilles ne sont pas rares; un petit est inoculé deux jours plus tard; l'infec- tion commence après 48 heures; infection légère. Exe.4.— Une femelle met bas 3 jours après l’inoculation, au moment où les spirilles sont innombrables ; un petit est inoculé 5 jours plus tard; l'infection commence après 24 heures ; infection forte. Exp. 5. — Une femelle met bas 2 jours après l’inoculation, au moment où les spirilles sont assez nombreux; 2 petits sont inoculés 5 jours plus tard; l'infection commence aprês 24 heùres; infection très forte. Exr. 6. — Une femelle met bas 3 jours après l’inoculation, au moment où les spirilles sont assez nombreux; un petit est inoculé 5 jours plus tard; l'infection commence après 48 heures; infection très forte. Exp. 7. — Une femelle met bas 48 heures après l’inoculation, au moment où les spirilles sont nombreux ; un petit est inoculé 12 jours plus tard; l'infection commence après 48 heures ; infection très forte. Dans ces sept expériences, la spirillosè maternelle ne déterminait donc pas l’immunilé congénitale des petits; or, dans six de ces sept cas, nous avions pu démontrer que les spirilles maternels avaient pénétré dans l'organisme fœtal. Comment ces faits doivent-ils être expliqués ? Au moment où les rats nouveau-nés étaient inoculés, les rares spirilles qui avaient traversé le tissu placentaire n’avaient pas encore provoqué l'infection des petits : l’immunité n'était donc pas acquise. Seule, une immunité passive aurait pu être produite par le passage d'une sub- stance immunisante à travers le placenta ; il en était ainsi dans les expé- riences d'Ehrlich sur l’immunité héréditaire contre l’action de l’abrine et de la ricine. La réceptivité des petits, dans nos expériences, démontre bien que, dans les condilions où nous nous sommes placés, il n'existe pas d’immunité passive congénitale. Il. — Dans un tout autre groupe se rangent les expériences dans lesquelles l'hérédo-contagion spirillaire s'est produite au début de la grossesse ; nous savons que, dans ces cas, l'infection fœtale est mas- sive; le petit est donc atteint d’une spirillose intra-ulérine à marche rapide qui évolue et se termine avant la mise bas. Si le fœtus résiste à l'infection, il acquiert donc une immunité active; c'est ce que nous avons observé dans l’une de nos expériences, où le petit, contaminé dès les premiers jours de la gestation, se montra, après la naissance, réfrac- taire aux inoculations. II. — Enfin, une dernière question se posait à nous : les petits, nés d'une mère possédant une immunité naturelle contre l'infection spi- rillaire, sont-ils eux-mêmes à l'abri de cette infection? Nous avons pu SÉANCE DU 4 MAPS 3a1 étudier une portée de petils nés d'une femelle neuve qui résistait à l’action pathogène du spirille de Dutton; ces petits furent inoculés peu de jours après la naissance, et l’on obtint sur eux une infection identique à celle des témoins. En résumé : 1° Les petits, nés d’une femelle inoculée de spirillose peu de temps avant la mise bas, ne possèdent aucune immunité dans les premiers jours qui suivent la naissance, alors même qu'il y a eu passage des spirilles de la mère aux fœtus. L'immunité, toujours tardive, n’est acquise qu'après que l’hérédo-contagion ait déterminé chez le nouveau- né une infection spirillaire. 2° Lorsque l'inoculation est pratiquée sur une femelle au début de la gestation, le fœtus est atteint d’une infection spirillaire qui évolue avant la mise bas et confère au petit l’immunité congénitale. 3° Les petits nés d'une femelle spontanément réfractaire au spirille de la fièvre récurrente ne se sont pas, dans nos expériences, montrés à l'abri de l'infection spirillaire. SUBSTANCES TOXIQUES DE L'Ascaris megalocephala. RECHERCHES EXPÉRIMENTALES SUR LE CHEVAL, par M. WEeINBERG et À. JULIEN. On a déjà publié de nombreuses recherches sur la toxicité des Hel- minthes ; quelques résultats sont des plus intéressants. Cependant, its doivent être acceptés sous certaines réserves, car la plupart des expéri- mentateurs ont travaillé avec des extraits parasitaires; or, ces derniers renferment, à côté des substances sécrétées par les parasites, des pro- duits de désagrégation de l'Helminthe. Parmi les auteurs qui méritent le moins ce reproche, sont ceux qui se sont occupés de l’action du liquide péri-entérique d’Ascaris megalocephalu. Malheureusement, les résultats de leurs expériences sont des plus contradic- toires. Seraient-ils tout à fait concordants qu'ils ne sauraient encore nous contenter. Il nous semble, en effet, que ces expériences doivent être faites dans des conditions spéciales pour que leurs résultats soient acceptables. Il faut pouvoir expérimenter avec la substance certainement sécrétée par le parasite, il faut l'obtenir pure et non souillée d'éléments étrangers; il faut, de plus, montrer qu'elle est nocive pour l’espèce animale qui héberge le parasite. Nous avons pu réaliser toutes ces conditions. En suivant la technique employée par l’un de nous (Weïinberg), nous avons pu nous procurer du liquide péri-entérique pur et stérile. 338 SOCIÉTÉ®DE BIOLOGIE SE LE I D SES PARASITES S A TROUVÉS DANS LE TUBE DIGESTIF =) E z DES CHEVAUX ABATTUS A Ne > B | ne) SERIE OBSERVATIONS u2 £ £ 4 n 8 2] a is] sel (2) «ÿ) PA El © Ralemenle à = S e 5 Are do bre Ab PRE) 6 ne E 5 (e 2 1 OEil. + qq. » » » » » 9 » 0 qq. » » » » 5 3 ») 0 » » » aq » » 4 » + » » » » » » 5 » ( » » » qq. » » 6 » 0 » 10 » » » » 7 » 0 qq » » bp. » » 8 » 0 » » » qq. qq » 9 » 0 bp 1 » » bp » 10 » + qq » » P: n » » Al » 0 » » » bp. » » 12 » + bp » » bp. qq » 13 » —- bp. » » bp. » » 14 » 0 bp. 6 » » » » 15 » 0 » 415 » » » » 16 » 0 —_ — — _ — N'a pas été autopsié. 17 » + bp. » » » » Dyspnée, diarrhée, abattement. 18 » 0 » 10 » » bp » 19 » 0 qq » » » bp » 20 » 0 P: » » » » » 21 » + » » » » » » 22 » 0 bp. bp”) » bp. » |*) 15 gros Ascarides dans l'int. grêle. 93 » 0 » | » » » » Beaucoup de morts dans le cæcum. 24 » + » » » bp. » » 25 » + » » » » » Diarrhée. = 96 » + » » » » » Dyspnée, diarrhée, abattement. 27 » + bp » » p.n » » 28 » + bp. » » qq. » » 29 » 0 qq. » » bp. » » 30 » + bp. » » CCE » » 514 » 0 bp » | » p.n » » 32 » + » » » qq. » Dyspnée, diarrhée. 33 » 0 » 5 » » ») * Petits ascarides. 34 ») 0 bp 2 » bp. » » 35 | Nez 0 » » » qq: » » 36 » + bp. » » » » » 31 » + qq. » » » » Diarrhée. 38 » 0 qŒ: » » CLR » » 39 » 0 qq. » bp. bp. » » Signes et abréviations : +, positive ; 0, négative; qq., quelques; bp., beaucoup ; p. n., peu nombreux. ; On procède de la facon suivante. Les Ascarides recueillis à l’abatloir sont lavés plusieurs fois dans l’eau physiologique et séchés sur du papier buvard, Puis, en tenant avec ses deux mains le parasite allongé au-dessus d’une flamme d'un bec Bunsen, on chauffe la partie centrale sur une étendue de 2 centimètres environ. La partie chauffée s’étire, puis craque. On tire doucement pouf écarter un peu les bords de la déchirure et mettre à nu les organes internes de l’ascaride, SÉANCE DU 4 MARS 339 puis on replie en haut les deux moitiés du parasite. Les premières 3-5 gouttes de liquide qui s’écoulent sont chaudes; on les rejette, on laisse tomber les autres dans les petits tubes stériles. On obtient ainsi un liquide absolument clair et le plus souvent stérile. Le liquide péri-entérique ainsi préparé était instillé dans l’œil gauche ou bien injecté dans la cavité nasale d’un certain nombre de chevaux. Comme le montre le tableau ci-dessus, les expériences ont porté sur39 che- vaux. Résultats obtenus : 1° 16 chevaux ont réagi d’une facon très nette ; ïls ont présenté de la congestion aiguë de la conjonctive, du larmoiement, de l’ædème considérable des deux paupières fermant complètement l'œil gauche. L'œil opposé est resté toujours intact; 2° trois fois les phénomènes oculaires étaient accompagnés de dyspnée violente, de diarrhée et d'abattement; dans deux autres cas, on a observé la diarrhée sans dyspnée; 3° sur 5 chevaux auxquels on avait injecté du liquide en question dans la cavité nasale, 2onteu une réaction manifeste : tuméfaction du naseau, diarrhée ; 4° les phénomènes observés apparaissent le plus souvent avec une très grande rapidité, souvent une demi-heure après l’inslillation ; ils disparaissent, en général, au bout de douze à vingf-quatre heures. _ est donc de toute évidence que l’Ascaris megalocephala sécrète des substances toxiques pour le Cheval. Il est aussi à remarquer qu'aucun des chevaux qui ont réagi n’était porteur d’Ascarides ; d'autre part, les 8 chevaux infestés par ces Helminthes sont restés insensibles à l’action du liquide instillé. Il faut donc se demander si le Cheval atteint d’asca- ridiose ne s’immunise pas contre l’action toxique de son parasite. RECOERCHES SUR LA TRICHINOSE (Deuxième note), par M. Romarovircu. Dans cette deuxième note, nous résumerons nos observalions sur la migration de la Trichine et de ses larves ainsi que sur l'infection micro- bienne qu’elles provoquent. x A.— On sait maintenant que Leuckart a prétendu à tort que la Tri- chine pond ses larves dans la cavité intestinale. Cerfontaine a publié des observations qui infirment l'hypothèse de Leuckart. Cerfontaine (1), cepen- dant, est allé un peu trop loin en affirmant que la Trichine pénètre non seu- lement dans la paroi intestinale, mais qu’elle peut atteindre même les gan- glions mésentériques. Askanazy (2) a montré que la Trichine ne dépasse (1) Cerfontaine. Contribution à l'étude de la Trichinose. Archives de Bio- logie,.t. XIII, p. 126. (2) Askanazy. Zur Lehre der Trichinosis. Centralbl. f. Bakteriol., 189%, Band XV, p. 225. 340 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE jamais la muscularis mucosæ. Nos nombreuses recherches permettent de confirmer les constatations de ce savant. Les larves pondues dans l'épaisseur de la paroi intestinale passent dans les vaisseaux lymphatiques et gagnent le courant circulatoire. Trouvées pour la première fois dans le sang par Zenker (1), puis par Bouchard et Magnan (2), elles y ont été recherchées d'une façon systématique par Stäubli (3). Pour ce dernier, les larves de Trichine apparaissent dans le sang sept jours après l'infestation. Nous les y avons quelquefois trouvées dès le cinquième jour. Un certain nombre de larves ne suivent pas le courant circulatoire, mais gagnent de proche en proche le péritoine qu’elles traversent. Nous les avons toujours trouvées dans la cavité abdominale. Ces larves sont assez fragiles; injectées dans la cavité péritonéale d’un cobaye neuf, elles y périssent rapi- dement. L'examen des coupes histologiques des muscles au début de leur infesta- tion par les larves nous à permis de confirmer les constatations de Levin (4), Ehrhardt (5) et Stäubli (6), à savoir que les larves pénètrent bien dans l’épais- seur de la fibre musculaire primitive et ne s’enkystent pas dans le tissu cel- lulaire intermusculaire comme l’avaient pensé quelques auteurs. B. — Il y a déjà longtemps que Piana avait pensé à la possibilité d’une infection microbienne qui serait due à des microbes inoculés par les larves de Trichine. Friedreich (7) a le premier observé chez un malade atteint de trichinose une série d’abcès sous-cutanés dont un renfermait une Trichine. D'ailleurs, cette complication dans la trichinose n'est pas rare. Stäubli (8) n’a pas trouvé de Trichine dans les abcès profonds d’un malade qu'il soignait pour la trichinose. Par contre, il a pu isoler du sang et de l'urine de ce malade un streptocoque auquel il attribue la formation de ces abcès. Ce savant a également trouvé une infection microbienne dans deux cas de tri- chinose expérimentale. Comme les larves de la Trichine sont rejetées par cette dernière dans l'épaisseur même de la muqueuse, il est évident qu'elles restent stériles et qu’elles ne peuvent pas porter des microbes dans les muscles. Nous en avons, en effet, cherché en vain dans les coupes sériées de muscles masticateurs et de diaphragme de rats trichinés sacrifiés à différentes périodes ce l’infesta- tion; nous n'avons trouvé des microbes qu'une fois dans les muscies d’un rat autopsié seulement vingt-quatre heures après la mort. Si les larves ne provoquent pas d'infection microbienne, la Trichine, qui tra- ) Cités par Davaine. Traité des entozoaires, etc., p. 741. (3) Staubli. Beitrag zur Kenntniss der Verbreitungsart der Trichinenem- bryonen (Analysé dans le Centralbl. f. Bakt., 1906, Bd. XXX VIII, p. 606). (4) Levin. Russki Vratch, 1891, 14. | (5) Oscar Ehrhardt. Zur Kenntnis der Muskelveränderungen, etc. Beitraq z. pat., Anat. und z. allgen. Path., Bd. XII, p. 1 et 43. (6) Staubli. Trichinosis, p. 228 et suiv. (7) Gité par Staubli. Trichinosis. (8) Loc. cit. TRY - } Ne SÉANCE DU À MARS 341 verse la muqueuse toute souillée de microbes, les sème sur son passage. L'examen histo-bactériologique le montre nettement. Nous avons pratiqué des ensemencements du sang de 23 rats sacrifiés à différentes périodes de l’infestation (de sept à vingt-cinq jours, une fois qua- rante-huit jours après l’ingestion de viande trichinée). Treize fois nous avons obtenu des colonies microbiennes. Six autres rats tués au moment de l’agonie ont donné des cultures. Il en est de même pour 7 rats trichinés morts trois à sept jours après l’infestalion et autopsiés aussitôt après leur mort. Sur 10 cobayes trichinés, sept fois le sang a donné des cultures. Nous avons également obtenu des résultats positifs en ensemençantimmédiatement après la mort le sang de 4 cobayes trichinés. Le plus souvent, ces ensemencements ont donné des colonies de plusieurs microbes différents |Microbes isolés : colibacille, streptocoque, staphylocoque, un bacille aérobie mobile avec spore terminale et ovoide prenant le Gram et liquéfiant la gélatine, b. subtilis, b. mesentericus anaérobie facultatif (n. es.), un bacille rappelant la bactéridie charbonneuse et le b. perfringens (3 rats d'égout), un diplocoque anaérobie ne prenant pas le Gram (cobaye)]. Les résultats de nos recherches nous permettent de conclure que la fièvre, les abcès et la septicémie mortelle qu’on observe quelquefois chez l’homme atteint de trichinose sont dus à des microbes inoculés par la Trichine. (Travail du laboratoire de M. Weinberg, à l'Institut Pasteur.) EXTRACTION DIRECTE DE L'ANTITHROMBINE DU FOIE. INFLUENCE DE LA CONGÉLATION, par M. Doyow, A. MorEL et À. PoLrcARD. I. — Nous avons rapporté la propriété anticoagulante des liquides de circulation à travers le foie lavé à des nucléo-albumines hépatiques. On sait [Halliburton; Wohlgemuth ; Levene] qu'on peut extraire du foie des nucléo-protéides 6 en faisant bouillir la pulpe du foie avec de l'eau salée et en précipitant ces substances par l'acide acétique (1). Nous nous sommes demandé si nous ne pourrions pas retirer l’antithrombine par des procédés comparables à ceux qui ont été employés par Æ/alliburton, Wokhlgemuth, Levene. L'antithrombine peut, en effet, être extraite du foie broyé, soit au moyen d’une solution faiblement alealine, soit sim- plement au moyen de la solution de chlorure de sodium à 9 p. 1000. (4) Les nucléo-protéides £ sont le premier terme de l’hydrolyse des nucléo- protéides existant dans le noyau. Samueli, Handbuch der biochemischen Arbeitsmethoden. 542 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE I. — La congélation, suivie de la décongélation, exerce une action nettement favorisante. Soit un foie (de chien) excisé et lavé. L'organe est divisé en deux ; une moitié est congelée {au moyen de l'acide carbo- nique liquide), puis décongelée, deux ou trois fois de suite; l’autre moitié est abandonnée à 10 ou 12 degrés. On ajoute ensuite aux deux échantillons un poids égal d’eau salée à 9 p. 1000 ; on chauffe au bain- marie bouillant et on abandonne le mélange refroidi pendant quelques heures. Les liquides obtenus par centrifugation sont neutralisés. Le plus souvent, seul le liquide obtenu en partant du foie congelé est anli- coagulant d'emblée. IT. — L'action de la congélation s'explique peut-être par les modifi- cations que la congélation fait subir aux noyaux. Si on compare les lésions présentées par un même foie lavé, suivant que ce foie a été congelé ou non, on constate que, dans le cas de congélation, les noyaux sont particulièrement ratatinés. (Travail des laboratoires de Physiologie et de Chimie organique de la Faculté de médecine de Lyon.) LE MOUVEMENT DANS LA PHOTOGRAPHIE ET DANS L'ART, par FÉLIX REGNAULT. Quand on sut décomposer les mouvements au moyen de la chrono- photographie, on constata que souvent les œuvres artistiques n'étaient point vraies. Mais si l'artiste ne copie pas exactement ce qu’il voit, son interprétation obéit à certaines lois si inéluctables que nous les retrouvons dans les œuvres les plus diverses, dans celles de l’homme des cavernes, comme dans celles de Phidias, de Rodin... Un homme qui court à toute vitesse a, à un moment donné, un pied posé sur le sol, l’autre est encore en arrière et il porte Le corps en avant. Les artistes exagèrent cette altitude. Quand les Bushmen peignent des guerriers cafres lancés à leur poursuite, ils leur écartent les jambes à un degré tel qu'on ne peut l’observer dans la réalité et ils projettent le corps si fort en avant qu il devrait entraîner la chute du coureur. La même repré- sentation du coureur s’observe chez les Peaux-Rouges, chez les Japonais, chez les artistes de la Renaissance, chez nos contemporains. À une autre phase de la course, Le corps est en l’air, les deux jambes écartées. Les Bushmen dessinent un écart si grand que seuls des clowns pourraient l'obtenir. Les Grecs ont aussi représenté le coureur dans une attitude analogue, les jambes écartées ‘au point qu'il paraît agenouillé. D’autres fois, pour représenter un mouvement, l'artiste unit deux SÉANCE DU # MARS 343 positions qui se produisent à des temps différents. Ainsi le cheval, le ruminant qui galopent sont dessinés jetant leurs membres antérieurs en avant, postérieurs en arrière, alors que, sur la plaque sensible, les jambes postérieures sont revenues sous le ventre quand les autres se portent en avant. Les préhistoriques peignaient de même les bouquetins, les buffles, les sangliers; les Assyriens et les Grecs, les chevaux. Les artistes jaunes représentent de même le galop ventre à terre. Chez nous Géricault a donné à ses chevaux cette attitude conventionnelle. On n’objectera pas que l'artiste ne peut différencier les attitudes avec la netteté d’une plaque photographique. Car ilrecourt encore au « dyschro- nisme » lorsqu'il représente un mouvement lent, s’il le juge utile pour obtenir l'impression qu'il recherche. Dans la marche, le pied postérieur soulève son talon quand l'antérieur repose sur le sol. Pourtant les préhistoriques de l’âge du bronze, les Egyptiens, les Assyriens, les Grecs représentent la marche lente avec les deux pieds collés au sol. Mais quand il s'agit d'une allure vive, Égyptiens, Assyriens et Grecs détachent le talon postérieur du sol. Même de nos jours, quelques artistes font adhérer au sol les deux pieds de leur sujet en marche, — comme Rodin pour son Saint-Jean Baptiste, — voulant exprimer une progression lente et solennelle. Le dyschronisme est très fréquent dans l’art. Il s’observe dans un grand nombre de figurations antiques de la course, à quelque phase du mouvement qu’elle soit représentée. Ainsi les artistes grecs ont dessiné le coureur allant à l’amble, le bras et la jambe du même côté étant portés simultanément en avant ; l'allure à l'amble peut se prendre dans la marche, et non dans la course. Le discobole du musée de Rome ason bras droit élevé en arrière et les deux jambes rapprochées. Sur les chronophotographies de lanceurs de disques, cette position des jambes se produit quand le bras qui tient le disque est encore abaissé. Lorsqu'il s'élève, les jambes s'écartent. L'artiste associe les mouvements partiels qui lui paraissent le mieux exprimer l'acte sans tenir compte de leur dyschronisme, et les attitudes ainsi obtenues se retrouvent identiques dans les pays et aux époques les plus différentes. SUR LA SPÉCIFICITÉ DE LA PROPRIÉTÉ TRYPANOLYTIQUE DES SÉRUMS DES ANIMAUX TRYPANOSOMIÉS, par ANDRÉ LEGER et J. RINGENBACH. De nombreux auteurs ont déjà signalé l'action trypanolytique du sérum d’un certain nombre d'animaux infectés de trypanosomes (bœufs, chiens, cobayes). 344 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE Levaditi et Mutermilch, dans un mémoire spécialement consacré à l'application de la méthode de Bordet et Gengou à l'étude des trypano- somiases (1), ont constaté que cette réaction, non spécifique, s’étendait à tout le genre 7rypanosoma, et ils ont noté en revanche qu'un sérum trypanolytique pour le trypanosome homologue ne l'était pas pour des trypanosomes hétérologues. Il était donc intéressant de se demander, en étendant ces recherches à un plus grand nombre d'espèces de trypa- nosomes, si la réaction trypanolytique est une réaction rigoureusement spécifique et peut, comme telle, servir à un diagnostic différentiel. AVS 2 me Ê È on Set > à 4e e 2|20C|"8 a See > w & = SÉSIdE | È D ds | DT = S SR A RE QI ES LS cles cie ee TZ & EIRE È (Si RES es Nagana (T. brucei). Sérum N! (prél 25 6e ve AR 1" poussée). + — | >» » » » » » » erum ! : (prél. 9 j. après inocul., début 1re crise). EN A mn ee » » P J. 8P = ce érum N° (prél. 11 j. après inocul., début 2e poussée). + | » » » | ++ |» » » Sérum N‘ (prél. 19 j. RU 2e crise). + os | LH | — erum ! (prél: 31 j. Re TE 3° poussée). ll» [+ ++ — |» fe érum N° (prél. 44 j. après inocul., 3° crise). Hl+| + | HILL — ts» — ! Surra (7. evansi) de l'Inde. Sérum S! (prél. 7j. ee ee ire poussée). — | » » » —|— | » » » erum s [ R (prél. 23 j. après inocul., fin de la {r° poussée). | L | » » » +. +] ,» » | » Sérum S° pat) (prél. 10 j. après inocul., 1"* crise). A Se MCE Pr eee Sérum S“ (prél. 18 j. après inocul., 2° poussée). » ». |» » =) » DE | Sérum S° (prél. 21 j. ne Hocuts En 2e poussée). » » » », HT Lt)» 4 érum S (prél. 29 j. après inocul., 3° poussée). 210) » » + + |—]|» 1!» — destruction rapide (1 à 2 heures). —+ destruction lente (2 à 4 heures). — action nulle. Pour cela, nous nous sommes adressés à des cobayes naganés et surrés ; nous avons fait agir leur sérum sur un grand nombre d'espèces (4) Zeitschr. f. Imm. Forsch. Origin., t. II, 4909, p. 702. 1 SÉANCE DU 4 MARS 315 de trypanosomes : 7°. brucei (Nagana), 7. evansi (Surra), T. togolense, T. gambiense, T. equinum (Caderas), 7. dimorphon, T. congolense. Le sérum a toujours été employé fraichement recueilli, et dans les propor- tions suivantes : 5 gouttes de sérum, additionnées d'une goutte d’eau citratée et d’une goutte de sang de souris trypanosomée de passages. Les lubes contenant ce mélange étaient mis à l’étuve à 37 degrés et “examinés tous les quarts d'heure pendant quatre heures. Nous nous sommes toujours contentés de signaler la trypanolyse absolue, ne tenant pas compte des phénomènes de ralentissement ou d’agglutination des éléments flagellés. Les résultats de nos expériences sont consignés dans le tableau précédent : En jetant un coup d'œil sur ce tableau, on remarque que les sérums de cobayes naganés ou surrés agissent non seulement sur le trypano- some homologue, mais encore souvent sur des RNHRAUEUNES regardés comme voisins (Surra, Nagana, 7”. fogolense), et qu'en revanche ils sont sans action sur les autres trypanosomes. Cette conclusion corrobore ce que l’on sait déjà de la parenté des divers trypanosomes pathogènes ; elle montre que la réaction trypano- lytique n’est pas rigoureusement spécifique, puisqu'un sérum déterminé agit sur plusieurs espèces de trypanosomes voisins, mais qu'elle pré- sente néanmoins une certaine spécificité. Cette réaction permettra sans doute d’élablir des groupes dans le genre 7rypanosoma. Nous avons l'intention d'étendre nos recherches à d’autres sérums, en particulier à des sérums d'animaux préparés avec des trypanosomes qui ne se sont pas montrés influencés par le sérum d'animaux surrés et naganés. (Laboratoire de M. Mesnil, à l'Institut Pasteur.) INSIGNIFIANCE DES RÉACTIONS MÉNINGÉES A LA SUITE DES INJECTIONS INTRA- RACHIDIENNES DE SÉRUM CHEZ LES SUJETS ATTEINTS DE MÉNINGITE TUBER- CULEUSE, par ARNOLD NETTER et GENDRON. Dans deux notes antérieures, 19 novembre et 1° décembre 1910, nous avons montré que les méninges rachidiennes des sujets atteints de poliomyélite réagissent vis-à-vis des injections de sérum humain de la même façon que les méninges de sujets sains vis-à-vis du sérum de cheval. Dans les deux cas il y a augmentation des éléments cellulaires. Cette augmentation est due à peu près exclusivement à des éléments polynucléaires. É 346 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE Nous allons voir aujourd’hui que les effets sont tout à fait différents quand le sérum humain el le sérum de cheval sont mis au contact de méningites tuberculeuses. Nos observations sont au nombre de 3. I. — J. Pend..., quatre ans, soigné au mois d'août pour une poliomyélite. Revu en novembre pour une méningite tuberculeuse. Première ponction, 14 novembre 1910. la chaleur. L’addition d'acide acétique détermine un trouble énorme. Éléments : 70 par millimètre cube après formation d’un coagulum fibri- neux. ÉVMPNOCYÉES EE RS SE ee 80 Mononucléairess 0 PERLE CRIS r IR LERFAREENCRS 12 Polynucléaires: en (an re fee ar Mer Acte Ce liquide donne une réaction de Wassermann négative. Il à tuberculisé le cobaye. Deuxième ponction le 18 novembre. — Liquide légèrement opalescent, de caractère inflammatoire. Quelques flocons fibrineux en suspension. Liquide très albumineux. Éléments : 215 par millimètre cube. ÉYMPNO SSSR TERRE ARS SRE ee 80 MONO SES ET RS ER Der DR Se Le TR ee NE 10 BOYER RASE ANT NS EE RATE RSA RME RAR e 10 Quelques placards endothéliaux. Cette ponction est suivie de l'injection de 7 centimètres cubes de sérum humain. Troisième ponction, le 19 novembre. — Liquide légèrement opalescent, très albumineux comme celui de la veille. Éléments : 270 par millimètre cube. LM PhOCY CESR RE RETENUS 80 Mono ES pee ARR A AR CR AMEL EE CA fé Re ue) DOVE dt mc rene ele CN tele, Placards endothéliaux sans noyau en grand Robe. II. — Rog.…. (G.), cinq ans, 20 décembre. — Méningite tuberculeuse. Première ponction, 20 décembre. — Liquide clair, verdâtre. Éléments en sus- pension. Par la chaleur on constate un ISuche très net qui devient énorme après l'addition d'acide acétique. Au repos il se forme un coagulum fibrineux. Éléments : 150 par millimètre cube. Lymphocytes-. . : : . . . EE D M 88 PolynuCléaires He meet SR dE à one Injection de 6 centimètres cubes de sérum antidiphtérique dans le canal rachidien. Ce liquide a tuberculisé le cobaye. SÉANCE DU À MARS 347 Deuxième ponction, 21 décembre. — Mèmes caractères macroscopiques que la veille. La chaleur détermine un trouble marqué qui devient énorme en présence d'acide acétique. - Eléments : 190 par millimètre cube. EVMPROCYES ER ERREUR ANRT. Men eur, 76 MONDES Une eee ne TE 4 BOVRUCLEAITE SEE AS M NE ne PA US A A EL TA 20 Injection de 5 centimètres cubes de sérum antidiphtérique. Troisième ponction, 22 décembre. — Mêmes caractères cliniques du liquide. Éléments : 160 par millimètre cube. ILE OInO = e. LE S LS eo) RME er EC SES NE LIRE 86 BOT YEN RS M Deere el A LRUR AA 14 III. — Gaston Deg..…., quatre ans. — Méningite tuberculeuse. Première ponction, 20 janvier 1911. — Liquide clair, très albumineux. For- mation d'un coagulum fibrineux. Éléments : 140 par millimètre cube. LVNTDEO CYLE SPRPRENTRE ASSTn 95 BOLYNUCLE BITES ANS CNE Re de oem Tale 2 Se 5 Injection de 5 centimètres cubes de sérum autidiphtérique. Deuxième ponction, 21 janvier 1911. — Mêmes caractères du liquide qui est clair et très albumineux. Formation d’un coagulum. Éléments : 100 par millimètre cube. LA NES 0 52 00 6 On D D D M RES SE 90 BOINRUCIÉLILES ER RASE RE AN UT EURE DAS 10 On voit que les résultats chez les trois sujets sont absolument con- cordants. Le nombre des globules blancs par centimètre cube ne subit que des modifications insignifiante, passant de 205 à 240, de 150 à 190 et de 140 à 100. a Il en va de même de la répartition de ces éléments. La prédominance des lymphocytes ne se modifie pas : de 88 à 81 et 80, la proportion des polynucléaires ne croît que d’une facon insignifiante (9 à 14 et 14 p. 100). Dans les deux tracés ci-joints qui expriment la moyenne des lym- phocytes et des polynucléaires de trois observations de méningites tuberculeuses et de poliomyélites, avant et après les injections de sérum, le contraste est tout à fait marqué. Les observations que nous venons de faire ne présentent pas seule- ment un intérêt théorique. Elles peuvent avoir leur utilité pour le diagnostic. 348 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE A la suite d'examens cytologiques de liquide de ponction lombaire, on porte souvent le diagnostic de méningites tuberculeuses quand on n’a trouvé que des lymphocytes. Cette formule cytologique s’observe cepen- dant dans nombre d’autres cas et notamment dans les poliomyélites. 100 PremiéreDeuxieme froisieme PremiereDeuxieme froisième F BORREMANS del. Lymphocytes. Polynucléaires, = Méningites tuberculeuses. — ---- Poliomyélites. L'absence de modification après injection du sérum fournit un argu- ment utile en faveur de la nature tuberculeuse de la méningite. Ces injections de sérum dans la méningite tuberculeuse n'auront d’ailleurs aucun inconvénient. Le point n’est pas sans intérêt pour ceux qui pensent avec nous qu'il peut y avoir danger sérieux pour un malade à l’ajournement d’une injection de sérum dans un cas douteux. Le (Gérant : OCTAVE PORÉE,. Paris. — L. MARETHEUX, imprimeur, 1, rue Cassette. 349 SÉANCE DU {1 MARS 1911 SOMMAIRE - “hi BLarzor (L.) : Gravité du choc anaphylactique par injection d'é- preuve dans le canal cholédoque. . BonNiER (PIERRE) : Indépendance du bulbe droit et du bulbe gauche dans les réactions asthmatiques . . CaAPPELLIER (A.): Sur l'application de la métrophotographie à l'histoire naturelles Pr PURE nee DELANOE (P.) : L'immunilé natu- relle de la souris à l'égard des cul- tures de kala-azar et de bouton HOTeNtÉUMISENSS ET EE CC Doxox (M.), Morer (A.) et Pozr- CARD (A.) : Interprétation de la résis- tance-du lapin à l’action de la pep- tone. La nucléo-protéide hépatique du lapin n’est pas anticoagu'ante. . FAURE BEAULIEU (M.) et VILLARET (Maurice) : Note sur l'examen ana- tomo-pathologique de quelques chiens en intoxication anaphylac- LITE TEMEN Se MUR le ia e te Griugert (L.) : Note sur l’urobi- line et son chromogène .. . . . .. GUIEYSSE-PELLISSIER (A.) : Grains osmiophiles et grains fuchsinophiles dans les cellules séreuses de la glande sous-maxillaire de la souris. Iscovesco (H.) : XI. — La notion de l’isostalagmie. — La stalagmo- MO CLÉ PU ae eee Re me darts LapicQuE (L. et M.): Le jeüne noc- turne et la réserve de glycogène chez les petits oiseaux. . . . . . . . LassaBLièRE {P.) et Ricner (Cn.) : De la leucocytose après ingestion alimentaire de toxines. . . . . . .. Lauxoy (L.): Action antitryptique du sérum sanguin chez les lapins intoxiqués par la ricine. . . . . .. Léopoco-Lévr : Inégalité thyroï- dienne par hypertrophie partielle de tasslandesthyroide,.: 7"... Leruzze (Maurice) : Introduction à l'étude histo-pathogénique géné- rale des tumeurs de la mamelle. MaGrrot (A.) : Conditions de mi- lieu et de température pour la sur- vie de la cornée transparente con- servée en dehors de l'organisme. (EroiSIEMENO(e) Er M NATTAN-LARRIER (L.) : La patho- génie des spirilloses héréditaires. . PorcHer (Cx.) et Panisser (L.) : Sur la recherche de l'indol dans les milieux liquides de cultures . . PorcHEr (C.) et Paxisser (L.) : Sur la rapidité d'apparition de l'in- dol dans les cultures microbiennes. RAILLIET (G.) : Sur l'emploi du thymol contre les parasites de l’ap- ONE D otre los: I Te REMUINGER (P.) : Sur la réaction albumineuse des crachats. . . . .. Rowanovircx M.) Recherckes sur la trichinose (Troisième note). Vincewr (P.) : Sur l'application de la métrophotographie à la mensu- ration et à la détermination de spé- cimens de collections et des oi- SCEAUX ET PATGCUER ee --- Réunion biologique de Marseille. ALEZAIS et PEYRON : Adénome lan- gerhansien provenant du pancréas ÉXOCDIN Eee Creil Eee GER8ER (C.) : Action des sels des métaux alcalins sur la saccharifice- tion de l’empois d’amidon par les ferments amylolytiques. — I. Sels à acids minéraux. — II. Sels à acides organiques monobasiques. — IH. Sels à acides organiques po- lYDASIQUES RE SE NE ee JoceAUD (A.):C. — Sur la position du muscle adducteur des scuta dans les cirrhipèdes pédonculés.. .... Oppo (C.) et Sauvan (A.) : La re- cherche des hémorragies occultes dans la fièvre typhoïde, à l’aide de lasréactiongde Weber... 2. I. — Les malfaçons mammaires : RousLacRoIx : A propes du séro- Amaslies el Hypomaslies. . . . ... diagnostic de la fièvre de Malte... BIOL' GIE. COMPTES RENDUS. — 1911. T. LXX. 26 330 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE expérimentale... #44 72/00 405 Réunion biologique de Bucarest. Macncescu (Marie) : Recherches sur le liquide céphalo-rachidien em- CANTACUZÈNE (J.)': Inoculation de ployé comme antigène. . . . , . .. 407 la scarlatine aux singes inférieurs. 403 - PaAruoON (C.) et URECHIE (C.) : Note CaNtACUZÈNE (J.) : Observation de : sur l’état du corps thyroïde dans six quatre singes atteints de scarlatine cas de lithiase biliaire. . . . . . . . 408 Présidence de M. A. Dastre. M. Livon, membre correspondant, assiste à la séance. PRÉSENTATION D'OLVRAGE M. GELLÉ présente un travail (A propos de la réforme de l’orthographe. Archives internationales de laryngologie, 1909) sur la valeur de l’e muet, étudiée sur les graphiques, sur les phonogrammes, et au moyer du calcul de la durée dés mots terminés par ce son comparée avec celle des mots qui ne le contiennent pas. Ce faible son a une grande valeur d'expression des sentiments doux; il exprime dans la déclamation la caresse ou la plainte. C'est un son caractéristique de la langue française, qui lui doit sa grande douceur. Ce son est étudié ici sur les graphiques et sur les phonogrammes; et surtout au moyen du chronomètre, qui montre combien il allonge le son de la voyelle qui précède. SUR L'APPLICATION DE LA MÉTROPHOTOGRAPHIE A L'HISTOIRE NATURELLE, par A. CHAPPELLIER. Dans un article (1) écrit à propos de la Faune synoptique des oiseaux d'Europe, de Paul Paris, nous insistions sur le peu de netteté fournie par les mensurations prises d’après des animaux en peau, montés ou conservés en liquide. Pour avoir toute leur valeur, les différentes données doivent être releæ vées sur l'animal fraichement tué: le mieux serait de pouvoir joindre à chaque spécimen une reproduction d'ensemble très exacte prise au mo- HJAGE Loiel et À. Chappellier. Les ouvrages de détermination d'animaux. Rev. Sc., 22 septembre 1906. _SEANGE DU. 11 MARS 351 ment de la capture, et ce, dans. des conditions. telles que toutes: les mesures utiles soient faciles à retrouver plus tard, au laboratoire. Partant de là, j'avais combiné un dispositif suivant lequel l'animal était photographié sur un plan qui portait, tracées à angle droit, deux échelles millimétriques. Le sujet était installé de facon à mettre en évi- dence les organes essentiels, et des index et des croisées de fils placés aux points principaux permeltaient un repérage exact. Quelques essais, vite écourtés par l’insuffiance des moyens que j'avais à ma disposition, furent suivis d’une tentative, également abandonnée, vers les méthodes employées en bertillonnage pour les relevés des « lieux du crime ». La présentation par M. Wenz, en décembre dernier, à la section Laus- sédat de la Société française de Photographie (1)-des travaux de M. E. Libenau sur l’utilisation de la métrophotographie pour l'étude de la forme des races bovines (2), m'a montré que j'étais dans la bonne voie et incité à reprendre, d’une manière active, mes premières recherches. Libenau, voulant donner aux éleveurs un moyen sûr et pratique d'évaluer les qualités du bétail, emploie une méthode qui paraït une excellente réalisation de celle que j'avais cherchée indépendamment de lui: il prend, à une distance assez grande pour éviter les défauts de perspective, un cliché de l'animal, ramène par l'agrandissement l’image obtenue à une échelle fixe (4 10) el imprime sur son SUULE un qua- drillage au millimètre. L'auteur a également cherché à obtenir des mesures dans les trois dimensions de l’espace en s'adressant à la stéréoscopie. Il photogra- phie son sujet, soit entouré de miroirs pour en obtenir, d’un seul coup, cinq aspects différents, soit encadré de règles graduées, en analysant alors les clichés avec le stéréocomparateur de Pulfrich ou des appareils analogues. Cette méthode sléréoscopique ne semble avoir donné à Libenau que des résultats partiels ; quoi qu'il en soit, je suis persuadé qu'il ya beaucoup à obtenir dans cette voie, non seulement sur l’animal mort, mais aussi sur le vivant, dans toutes ses manifestations. L'appareil stéréoscopique dont je poursuis, en ce moment, la con- struclion, est destiné, avant tout, à l'étude de l’animal sauvage vivant enliberté. S'ilest possible de réaliser un dispositif métrophotographique pratiquement applicable dans ce cas, la documentation biophotogra- phique verra, j'en suis certain, son emploi se généraliser. (1) Bulletin de la Soc. fr. de Phot., janvier 1914, p. 27 (2) Libenau (E.). Die photogrammetrische Beurteilung des Tierkôrpers, Mitt. des landwirt. Inst. der Univers. Leipzig. 6° Heft. 1905. Libenau (E.). Die Photogrammetrie in der Tierzucht. Mütt. der deut. landivit- Gesells., 20 Jhg., 19 mai 1905. 352 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE Quant à l'idée première, utilisation sur les spécimens destinés à la collection, elle va être reprise, au Muséum, par M. P. Vincent, qui est complètement entré dans mes vues à ce sujet et va essayer de les mettre en œuvre (1). SUR L'APPLICATION DE LA MÉTROPHOTOGRAPHIE À LA MENSURATION ET A LA DÉTERMINATION DES SPÉCIMENS DE COLLECIIONS ET DES OISEAUX EN PARTICULIER, par P. VINCENT. La métrophotographie, créée par Laussedat, a pour but et pour effet d'obtenir, au moyen de la photographie, les mesures exactes et com- plètes de l’objet photographié. Elle est aujourd’hui d'un usage courant en topographie et en architecture. En 1905, le Dr Libenau eut l'idée d'appliquer ce procédé à l'étude du bétail vivant, pour éviter aux éleveurs les difficultés et les erreurs d’une mensura- tion directe et fixer le type de chaque race. M. Chappellier (2), reprenant une idée qu'il avait commencé à mettre à exécution il y a quelques années par des moyens analogues, étudie en ce moment l’utilisation de la métrophotographie à l’animal vivant dans son milieu naturel. De mon côté, je suis en train de chercher la réalisation d’un dispositif applicable à la mensuration et à la détermination des spécimens de collec- tion en général (Mammifères, Reptiles, Insectes...) et plus spécialement des Oiseaux, dont je m'occupe au Muséum d'Histoire Naturelle, dans le Labora- toire de Mammalogie et d'Ornithologie. Il serait, en effet, extrêmement intéressant pour la science ornithologique de mettre à sa portée un moyen simple, efficace, et pour ainsi dire méca- nique de retrouver exactement, sur les spécimens d'Oiseaux en peau arri- vant aux collections, les mesures exactes de l’animal fraîchement (ué. Pour la détermination de chaque spécimen, qui ne porte le plus souvent que la date et Le lieu de la capture, certaines mesures ont une importance primor- diale, concurremment avec la description du plumage. Ces mesures sont : la longueur totale; la longueur du bec; celle de l’aile; celle des tarses, des doigts, et parfois des ongles; celle de la queue. Or, bien rares sont les spé- cimens dont les mesures cadrent avec les dimensions-types indiquées dans es ouvrages de classification : ou le spécimen a élé préparé au formol et (1) P. Vincent. Sur l'application de la Métrophotographie à la mensuraticn et à la détermination des spécimens de collections et des Oiseaux eu parti- culier. Comptes rendus de la Soc. de Biologie, 191414, t. LXX, p. 352. (2) A. Chappellier. Sur l'application de la métrophotographie à l'histoire - naturelle. Comptes rendus de la Soc. de Biologie, 1911, t. EXX, p. 350. Cr AE SÉANCE DU 11 MARS 333 son volume se trouve très réduit; ou il à été mal mis en peau, trop allongé ou trop raccourci. En tout cas, la peau, en séchant, s’est rétractée sur le squelette des membres; par conséquent, toutes les données sont faussées. La métrophotographie permettra de remédier à ces inconvénients. Un dispositif simple, facile à manier par l'explorateur ou le chasseur, lui permettra de prendre, de chacune de ses captures, avant le dépouil- lage, un cliché qui suivra l'oiseau au Laboratoire; et là, les mesures seront oblenues avec précision, au moyen de calculs faciles. Ce dispo- sitif sera le suivant, sauf modifications ultérieures toujours possibles. L'objectif, de foyer approprié, sera dirigé vers le sul, et l'appareil monté sur un pied, dont les trois branches auront une longueur fixe et déterminée d'avance; l'extrémité de chacune d'elles viendra se placer dans un repère d’une planchette quadrillée sur laquelle reposera l'oiseau. La planchette sera placée directement sur le sol, celte position facilitant beaucoup la mise en place exacte de l'animal à photographier. Celui-ci sera installé de telle sorte que les parties à mesurer soient disposées d’une façon bien visible suivant certaines règles que je me propose de déterminer. (Travail du Laboratoire de Mammalogie et d’Ornithologie, Muséum d'Histoire Naturelle.) SUR L'EMPLOI DU THYMOL CONTRE LES PARASITES DE L'APPENDICE, par G. RAILLIET. Divers auteurs ont admis en principe la nécessité d'examiner les selles de tout individu atteint d’appendicite, considérant que, si l'on y découvre des œufs de parasites, il s’agit d’une appendicite vermineuse, et qu'il est indiqué, par suite, d’administrer immédiatement du thymol. Nous dirons ailleurs combien cette manière de voir est peu fondée et risque d'entraîner des conséquences fâcheuses. Nous voulons seulement exposer ici le résultat de recherches entreprises à l'instigation de nos maîtres, MM. Brumpt et Auguste Broca, sur la pénétration du thymol dans l’appendice. Plusieurs mois durant, tous nos petits appendicitésrecurent, pendant les trois jours qui précédaient l'opération, une dose de thymol, variable suivant l’âge, de 4 à 9 et 10 grammes. Les cachets contenaient en outre de la poudre de lycopode et du carmin. Nous recherchions ensuite ces substances dans le contenu de l’appendice. A la vérité, en raison de leur différence de densité, on ne saurait conclure, d’une façon exempte de critique, du passage de l’une de ces substances dans l’appendice à la 34 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE présence de l’autre, et il est évident que la recherche directe du thymol, par analyse chimique, eût été le meilleur critérium ; nous n’avons pas jugé utile d'entreprendre ce travail considérable, nôtre but étant de nous rendre compte bien plutôt de l'efficacité du thymol que de sa présence. Nous n'avons que bien rarement retrouvé des particules de carmin dans le contenu de l’appendice. Par contre, le lycopode avait passé, dans la plupart des cas, en quan- lité variable; dans la règle, il y en avait peu; quelquefois on n’en voyait pas trace. Aussi bien n’eussions-nous pu tirer de ces faits aucune conclusion si nous n'avions eu un réactif biologique bien plus important, le seul inté- ressant en l'espèce, à savoir les Oxyures eux-mêmes. Nous avons toujours constaté que ces vers étaient vivants. Parfois leurs mouvements étaient apparents à l'œil nu, dans la masse fécale même, ou.sur la muqueuse appendiculaire; sinon, il suffisait de les mettre dans un peu d’eau tiède pour provoquer des mouvements visibles. En tout cas, en les portant sous l'objectif dans une goutte d'eau légère- ment chauffée, on constatait toujours des mouvements actifs, soit de la perlie antérieure du corps, soit des lèvres seulement, soit de la queue. Donc, en aucun cas, les vers n'ont été lués par le thymol administré à doses fortes. Nous devons noter toutefois que, lorsque les enfants n'avaient pas recu de thymol, les mouvements nous ont paru plus vifs. Mais il s’agit là d’une simple impression. (Travail des services du professeur Hutinel et du professeur agrégé Aug. Broca, aux Enfants-Malades.) INTRODUCTION A L'ÉTUDE HISTO-PATHOGÉNIQUE GÉNÉRALE ‘ DES TUMEURS DE LA MAMELLE. I. — Les malfaçons mammaires : Amasties el Hypomasties, par MAURICE LETULLE. De toutes les formations glandulaires annexées au téguments cutanés, la mamelle est, de beaucoup, celle qui présente les modes de dévelop- pement les plus variables etles plus irréguliers. Dans la mamelle adulte la plus saine, en apparence, et n'ayant eu à subir, depuis la naissance, aucun désordre inflammatoire appréciable. (chez les jeunes filles vierges, par exemple), ilm'est arrivé très fréquem- ment d'observer, au microscope, des îlots de malformation glandulaire. Ges_« dysembryoplasties mammaires » partielles peuvent se présenter SÉANCE DU 11 Mars 355 sous les aspects les plus divers. Ilm’aété possible de les grouper en trois classes bien-distinctes : par insuffisance, par excès, par aberrations for- _matives. Les malfacons par insuffisance correspondent aux Hypomasties etaux - Amasties. | L'’amastie peut être totale ou partielle : totale, c'est l'absence de mamelle, état normal chez l'homme, état exceptionnel chez la femme arrivée à la puberté. Les amasties partielles sont insulaires et, d’ordi- naire, disséminées en nombre variable dans l'épaisseur de l’une, ou mieux des deux mamelles. Le vice de développement porte, suivant les cas, soit sur les ramifications terminales des tubes mammaires (acini des auteurs), soit sur les canaux excréteurs (canaux collecteurs, canaux galactophores). . Sur tous ces seins malformés, apparaissent de vastes « champs mam- maires » au milieu desquels l'œil ne reconnait que des coupes de canaux galactophores, normaux ou malfaconnés, eux aussi ; on ne trouve, dans leurs intervalles, aucune trace d'ilots acineux, encore moins de lobules glandulaires : un tissu fibroïdeux, pauvre en éléments cellulaires, parsemé de rares fibres élastiques en désordre et de vaisseaux sanguins normaux existe ponctué, de place en place, par des pelotons adipeux; il s'étend .de toutes parts et remplace le lissu glandulaire. Cette disposition est des plus caractéristiques et revêt un aspect à vraiment dire cicatriciel ; elle donne à penser qu'à l'époque du développement normal des « bourgeons mammaires », aux derniers temps de la vie fœtale (ou aux débuts de la vie extra-utérine), des désordres profonds, d’origine inconnue, mais de nature très probablement inflammatoire, se sont manifestés dans l'intimité de la mamelle en formation el ont arrêté les expansions canaliculaires poussées de la face profonde du derme mame- lonnaïre dans le tissu cellulo-adipeux sous-cutané. Quoi qu'il en soit de leur déterminisme pathogénique, les « mal- facons par insuffisance » donnent lieu à des lésions microscopiques canaliculaires et péri-canaliculaires fort diverses. Les plus remar- quables des altérations intra-canaliculaires consistent en la formation (à l’intérieur de la gaine élastique du conduit) d'un tissu, à la fois conjonctivo-vaseculaire et épithélial le plus souvent atypique, qui oblitère plus ou moins complètement la Jumière du canal galacto- phore malfaconné. Il s’agit, en ces cas, de bourgeonnements glan- dulaires arrêtés sur place, ou refoulés et devenus, si l’on peut ainsi parler, endogènes, faute d’accès dans la gangue interstilielle sous- jacente à l'extrémité du canal galactophore. Ainsi comprises, ces dysembryoplasties galactophores (et par consé- quent, mammaires) représentent, réduiles au minimum, ou, pour mieux dire, fixées à « l’état naissant », autant de malformations maxtes qu'il y a de canaux oblitérés de la sorte. Ces « masses bourgeonnantes » 356 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE intra-canaliculaires sont identiques, dans leurs caractères généraux, aux îlots de tissu « mixte » (épithélial et conjoncelivo-vasculaire), qui font partie intégrante d'une foule de « tumeurs mixtes » ou « embryo- mes » (dysembryomes), dont on connaît la fréquence si grande au niveau des régions péri-salivaires, para-buccales, péri-rénales, para-mésen- tériques et sacro-coccygienne. On comprend sans peine combien la transformation à proprement dire tumorale de ces îlots de tissu mixte enfouis dans les canaux ga- lactophores malformés pourra devenir facile, lorsque les causes, encore mal connues d'une métamorphose adénoumateuse (fibro-adénomes, cysto- adénomes mammaires), voire même cancéreuse, auront été appelées à entrer en jeu. L'étude comparative des tumeurs ‘bénignes et des cancers de la mamelle m'a paru justifier cette notion pathogénique. INDÉPENDANCE DU BULBE DROIT ET DU BULBE GAUCHE DANS LES RÉACTIONS ASTHMATIQUES, par PIERRE BONNIER. On sait depuis les expériences de Schiff, Langendorff et Kreidl que la section médiane du bulbe non seulement ne supprime pas la respiration, mais laisse intact le synchronisme de l’acte bilatéral, qui persiste symé- triquement. On admet en outre que l'excitation du trijumeau détruit cette symétrie quand le bulbe est ainsi sectionné, mais reste sans effet sur un bulbe intact. Si certains phénomènes, comme la pulsation respiratoire normale, la toux, l'éternuement, exigent une action d'ensemble, et par conséquent une entente organisée du bulbe droit et du bulbe gauche, il en est d’autres pour lesquels les deux bulbes semblent garder plus d’indépen- dance réciproque. | L'expérimentation clinique nous montre que les points de la muqueuse nasale qui, par le trijumeau, nous donnent la communication la plus directe avec les centres bulbaires respiratoires, sont en général situés dans la partie antérieure du méat moyen, sur la paroi externe, un peu en avant du point qui provoque les réflexes oculomoteurs les plus nets. C'est par la cautérisation extrêmement légère de ces points qu'on verra assez ordinairement disparaitre les diverses formes d'asthme, nasal ou bronchique Si chez cerlains asthmatiques au minimum de leur crise, on sollicite très légèrement par un stylet mousse cette région, de façon à énerver les centres respiratoires, d’un seul côté, du droit par exemple, instanta- SÉANCE DU 11 MARS 397 nément tous les signes d’oppression, d’emphysème, de ruissellement séreux ou glaireux intrabronchique, perceptibles à l'auscullalion, s'exaltent dans le poumon droit, tandis que le gauche restera parfaite- ment calme pendant un temps qui peut dépasser une minule, et sem- blera ne s’exalter à son tour que passivement, par le branle que donne à tout l'appareil respiratoire l’affolement du poumon droit. L'hydror- rhée nasale et le larmoiement peuvent également pendant un temps appréciable rester unilatéraux. Une observation clinique heureuse m'a donné la contre-partie de celte expérience. Un homme de quarante-six ans, témoin de la guérison subite d’une malade qui souffrait depuis treize ans d'un asthme presque quotidien, vint de la province me demander le même traite- ment. Son asthme à lui, asthme bronchique, avec emphysème, bron- chorrhée, insomnie causée par les crises d’oppression de chaque nuit, qu'il passait hors de son lit, dans un fauteuil, durait depuis l’âge d'un an. Quatre saisons consécutives au Mont-Dore n'avaient apporté à son mal aucun soulagement. Je trouvai dans la fosse nasale droite, au point ordinaire, une hyperesthésie vive, et un réflexe asthmatique d'une grande netteté, que je cherchai vainement à gauche. Le lendemain de ma cautérisation, dès son retour chez lui, son médecin, qui le suivait depuis des années, nola la disparition rapide de tout signe d’ausculta- tion du côté droit; en quelques jours, l’'emphysème et la bronchorrhée disparurent. Le malade put presque aussitôt dormir parfaitement sans crises, et sentit toute gêne respiratoire s’effacer du côté droit. Mais le côté gauche garda tous ses troubles, tant objectifs que subjectifs. Il me revint un mois après, et prit en chemin de fer une forte grippe que je pus suivre. Elle accentua tous les symptômes du côté de la fosse nasale et du poumon gauches, tandis que tout le côté droit de l'appareil respiratoire, du haut en bas, défia nettement toute atteinte grippale. Malgré sa bronchite gauche, le malade n'avait nulle oppression et sem- blait totalement guéri de son asthme. Je pus, à la faveur de son coryza, trouver à gauche un point net d'hyperesthésie, infiniment moins sensible toutefois que le premier point touché à droite. Le mois suivant, je ne lui trouvai plus qu'un léger emphysème gauche, sans gêne subjective. La guérison s’est maintenue depuis un an. Cet asthme, vieux de quarante-cinq ans, subit donc une dislocation qui met en évidence l'indépendance des deux bulbes pour tout ce qui concerne les centres de tonicité, de sécrétion, de diaphylaxie pulmo- naire, dislocation qui se füt certainement maintenue plus d'un mois si J'avais encore manqué le bulbe gauche dans ses centres respiratoires à ma seconde intervention. 9390 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE SUR LA RÉACTION ALBUMINEUSE DES CRACHATS, par P. REMLINGER. Il vous a paru intéressant de rechercher l’albumine dans l'expectora- üon d’un grand nombre de malades, à l'hôpital militaire et à l’infirmerie régimentaire. S'il était en effet au pouvoir de celte réaction de fournir un bon caractère différentiel entre la bronchite simple et la bronchite tuberculeuse, elle ne rendrait nulle part plus de services que dans l’armée. Nous avons eu recours à la méthode de recherche ordinaire : 10 centimètres cubes de crachats sont additionnés de 10 centimètres cubes d’eau distillée et de 2 centimètres cubes d’une solution d'acide acétique à 5 p. 100; ils sont battus dix minutes avec une épaisse baguette de verre et passés à travers un papier Chardin mouillé. Le filtrat est traité par la chaleur ou l'acide azotique; ce dernier procédé permet mieux, par la hauteur et l'épaisseur du disque, d'apprécier dans la réaction les diffé- rences d'intensité, Trouvant toujours la réaction positive, nous avons vile acquis la conviction que son côté intéressant était moins son exis- tence que son absence et nous nous sommes altaché à la rechercher plutôt dans le cas (bronchite aiguë a frigore; trachéo-bronchite; bron- chite grippale; bronchite chronique non tuberculeuse) où elassiquement elle devait manquer que dans ceux (pneumonie; broncho-pneumonie: tuberculose pulmonaire) où nous étions assuré par avance de la rencon- frer: Même dans les cas de bronchites dépendant le plus nettement des fac- teurs météoriques et les plus bénignes comme pronostic, nous avons toujours trouvé de l’albumine en quantité notable. Elle se rencontrait indifféremment dans la partie solide des crachats et dans la partie liquide. À la réflexion, il semble, en effet, difficile qu'il puisse en être autrement, la première étant constituée, tout au moins en partie, par des éléments cellulaires qui forcément renferment de l’albumine; la seconde étant nécessairement souillée par de la salive qui-en contient également. Si on traite de la salive de la même facon que les crachats et qu'on y recherche l’albumine à l’aide des mêmes procédés, on obtient par la cha- leur un louche marqué et par l'acide azotique un disque net. Nous ne croyons donc pas que de la présence ou de l'absence d’albumine dans une expectoration on-puisse tirer un élément de diagnostic. L'analyse quantitative ne paraît pas devoir rendre plus de services que l’analyse qualitative, l'intensité de la réaction étant subordonnée à trop de conditions secondaires. D'un facon générale, plus le temps écoulé entre l'émission des crachats et leur analyse est considérable, plus l’albumine est abondante. L'intensité et la durée du battage en pré- sence de l’eau et de l'acide acétique a également son importance. On -SÉANCE DU LL MARS 259 remarque enfin que les derniers centimètres cubes du filtrat renferment toujours plus d’albumine que les premiers: au début de la filtration, lalbumine peut même faire complètement défaut. Les services que peut rendre en clinique la recherche de l’albumine dans les crachals pa- raissent, en résumé, extrêmement limités. ‘ (Laboratoire de Bactériologie du 6° corps d'armée, à Chälons-sur-Marne.) LA PATHOGÉNIE DES SPIRILLOSES HERÉDITAIRES, par L. NATTAN-LARRIER. ; f Nous avons dans une nole précédente montré que, d’une facon presque constante, les spirilles de la fièvre récurrente passent de la mère au fœlus; il nous restait encore à nous demander par quel méca- nisme les spirilles parviennent ainsi jusqu'aux tissus fœtaux. Pour résoudre cette question, nous avons eu recours à l'examen histologique des placentas imprégnés à l'argent, suivant la méthode de Levaditi. Au moment de l’autopsie de la femelle (rat ou souris), ou aussilôt après la mise-bas, de petits fragments du tissu placentaire étaient fixés par le formol à 10 p. 100 : une partie de ces pièces servait aux examens histologiques ordinaires, les autres étaient imprégnées par l'argent et la pyridine; la réduction élait opérée à l’aide du mélange de pyridine, d'acide pyrogallique et d’acétone. A. — La première question qui se posait à nous était la suivante: est-il nécessaire que le placenta présente des lésions histologiques pour que les spirilles puissent passer de la mère au fœtus? Sur plus de qua- rante examens de placenta, nous n'avons constaté que deux fois des nécroses insulaires du plasmode avec thrombose des lacunes sangui- malernelles et des capillaires fœtaux adjacents. On ne saurait donc admettre qu'une lésion du placenta soit nécessaire pour que l'hérédo- contagion spirillaire puisse se réaliser. B. — L'examen des coupes imprégnées par l'argent nous a renseigné d’une facon précise sur le mécanisme de l'hérédo-contagion : I. — L'étude des placentas et des membranes recueillis pendant la première quinzaine de la gestation nous a fourni des résultats très nets, en raison du grand nombre des spirilles qui parviennent à cette période jusqu'au fœtus. Région centrale du placenta. — Les spirilles flottent, en proportion considé- rable, dans les lacunes sanguines maternelles de l’ectoplacenta; on constate également leur présence dans les sinus qui parsèment toute l'épaisseur de 360 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE la couche plasmodiale réticulée. Les bonnes imprégnations permettent de déceler encore les parasites dans le protoplasma même des cellules plasmo- diales du cône placentaire et dans les éléments ectoplacentaires sous-jacents. Nous n'avons trouvé que de rares spirilles dans la couche compacte de l’allan- toïide placentaire; nous n'avons vu aucun spirille pénétrer dans Ja lumière des vaisseaux allantoïdiens. Région latérale du placenta. — Ici encore, nous retrouvons les spirilles, en grand nombre, dans les sinus intercalés entre les cellules ectodermiques géantes et nous lés voyons aussi pénétrer dans le protoplasma de ces élé- ments. Les spirilles parviennent ainsi à la cuticule ectodermique, sous- jacente à l'endodcrme distal; traversant cette cuticule, ils se frayent un chemin dans le protoplasma des cellules endodermiques distales, tombent dans la cavité de la vésicule ombilicale, serpentent au milieu des hautes cel- lules prismatiques de l’endoderme proximal, pénètrent dans le tissu méso- dermique de la vésicule ombilicale et flottent librement dans la lumière des vaisseaux omphalo-mésentériques, où on les distingue sans peine. IT. — A la fin de la gestation, le tissu placentaire a été complètement remanié par la pénétration des vaisseaux allantoïdiens et la structure de la zone marginale du placenta s’est modifiée; la répartition des spirilles n'est donc plus la même. Région centrale du placenta. — Le sang fœtal est séparé à ce moment du sang malernel par des bandes plasmodiales que double un endothélium. Sur les coupes soigneusement imprégnées, il est facile de constater que, dans les lacunes sanguimaternelles, quelques spirilles se disposent toujours perpendi- culairement à la paroi vasculaire; sur les coupes les plus heureuses, on voit même une de leurs extrémités cheminer dans le plasmode, tandis que l'autre reste encore flottante dans le sang maternel. Ces figures sont d'autant plus frappan'e;s que la portion intraplasmodiale des spirilles s'imprègne moins fortement par l'argent que leur portion intravasculaire. Le nombre des spi- rilles, qui s’'insinuent ainsi dans le tissu plasmodial, est extrêmement considé- rable et, sur certains points, ils y peuvent former un vérilable chevelu. Pour- suivant leur trajet, les spirilles viennent, enfin, se ranger le long de la lumière des capillaires fœtaux. Il semble évident qu'ils pénètrent dans le courant circulatoire des vaisseaux sanguins fœtaux, mais cette migration doit être très discrète, car nous n'avons jamais pu en observer les dernières phases. Au niveau de l'insertion du cordon, les spirilles qui se glissent daus le tissu mésodermique, restent toujours très rares. Région latérale du placenta. — Les spirilles se retrouvent encore en grand nombre dans les lacunes intercalées entre les cellules plasmodiales géantes; ils envahissent le protoplasma de celles-ci, s’insinuent dans la cuticule ecto- dermique qui les recouvre et peuvent même cheminer entre les cellules de l’'endoderme fœtal, mais nous n’avons jamais pu les suivre au delà de la cavité de la vésicule ombilicale, où ils ne pénètrent qu’en très faible pro- portion. De l’ensemble de ces descriptions nous pouvons tirer les conclusions suivantes : SÉANCE DU Â11 MARS 361 1° Il n’est pas nécessaire qu’il existe des lésions placentaires pour que les spirilles de la fièvre récurrente puissent passer de la mère au fœtus. L'infection fœtale ne paraît même pas plus intense dans les rares cir- constances où de larges nécroses placentaires se sont produites. 2° Les spirilles sont aptes à pénétrer dans Le protoplasma des éléments ecltodermiques du placenta : ils s'accumulent ainsi dans les cellules individualisées du plasmode et dans le réseau plasmodial qui entoure les vaisseaux fœtaux; mais ils réussissent aussi à franchir cette étape, tombent dans les capillaires fœtaux, et parviennent à la surface des membranes, au tissu mésodermique et aux cavités vasculaires des annexes fœlales. 3° Les spirilles semblent se propager surtout au début de la gros- sesse, chez le rat et la souris, par l'intermédiaire des membranes et de leurs vaisseaux (vaisseaux omphalomésentériques). Sur les femelles à terme, la migration se fait plus discrètement, par l'intermédiaire des vaisseaux d’origine allantoïdienne (capillaires afférents des vaisseaux ombilicaux). CONDITIONS DE MILIEU ET DE TEMPÉRATURE POUR LA SURVIE DE LA CORNÉE TRANSPARENTE CONSERVÉE EN DENORS DE L'ORGANISME (Troisième note), par À. Macrror. Dans deux notes précédentes, j'ai indiqué les résultats fournis par l'expérimentation et le contrôle histologique tendant à établir que l’on peut arriver pour un tissu haulement différencié comme la cornée de mammifères à un état de survie vérilable. J'ai indiqué sommairement aussi combien étaient importantes deux conditions : le milieu, la tem- pérature. Au début de mes essais, j'ai ulilisé le procédé indiqué par Carrelet j'ai placé les cornées à l'atmosphère humide dans des tubes scellés; mais ce moyen, excellent peut-être pour les segments vasculaires, n’empêcha pas la desquamation rapide de l’épithélium et la déchéance du tissu kératique. Je passe sous silence le sérum physiologique au 7 p. 1000, puis l'immersion simple dans de la vaseline parut un moment me donner un résultat macroscopique sarisfaisant. Malheureusement, au sortir de ce milieu, l'œil était singulièrement hypotone, et l’épilhélium cornéen se détachait sous forme d’un enduit sirupeux. Il ne s’agissait donc en l'espèce que d’une conservalion aseptique, à l'abri de lair, d'un tissu mort. Le liquide de Ringer etsurtout celui de Locke fut le milieu artificiel qui me fournit le premier résultat encourageant. Je pus ainsi greifer des c-rnées conservées par ce moyen pendant quatre jours. Mais ce délai 302 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIK m'a paru être un maximum. Au contraire, le sang défibriné d’un animal de même espèce et surtout le sérum me fournirent une cornée dans un état d'intégrité remarquable. Les mélanges de liquides de Locke et de sérum, que Fleig a trouvés très supérieurs au sérum pur pour l’entre- tien des contractions musculaires, ne m'ont donné aux divers taux que des résultats peu intéressants et en tous les cas bien inférieurs au sérum sanguin. Celui-ci agirait-il mieux simplement parce qu'il possède des anticorps pour les enzymes autolyliques? C’est possible, mais il semble jouiren plus de certaines propriétés vitales surtout s’il contient de l’'hémoglobine en dissolution. Il m'a semblé, d'autre part, qu'en changeant tous les cinq jours le sérum hémolysé les résultals étaient meilleurs encore, car j'ai pu arriver ainsi jusqu'au délai de vingt jours. Mais, sile milieu a une importance capitale, la température joue un rôle presque aussi grand. J'ai dit que pour la cornée, la température de 4 à 6 degrés au-dessous de zéro avait une influence néfaste. La transpa- rence de cet organe constitue en effet un test remarquable, si bien qu'avec l'habitude que donnent les expériences répétées, on peut, en la comparant à l’état de l'épithélium (qui doit résister au contact), savoir si la greffe a des chances de réussite. Or, les basses températures, quelles qu’elles soient, troublent la cornée définitivement, et malgré toutes les précautions prises pour la réchauffer progressivement. La température de la glace fondante m'a donné primilivement de bons résultats, mais. sans que je puisse expliquer ce fait, certains yeux étaient au sortir de leur immersion en beaucoup plus bel état que d’au- tres. S'agit-il bien dans cette circonstance de la tempéralure elle-même, ou d’autres conditions venant peut-être, malgré les soins, de manipula- tions traumatisantes ? Quoi qu'il en soit, il arrive assez souvent qu'une certaine lactescence envahisse la cornée, et il faut qu’elle soit bien légère pour ne pas s'accompagner de lésions histologiques irréparables. En lâtonnant, et en me reférant à une idée déjà émise par Jollv, j'ai essayé diverses températures au-dessus de 0. Celle qui m'a fourni les meilleurs résultats est située aux environs de 5 degrés et Jusqu'à 8 degrés. J'ai pu m'assurer ainsi qu'en alliant à un bon milieu de sérum hémolysé cette condilion d'ambiance et en évitant à tout prix les oscillations, on obtient un pourcentage très grand de réussite. L’œil retiré le douzième ou lreizième jour est d'un lonus excellent, la cornée pratiquement sans trouble et les autres milieux optiques (cristallin et vitré) remarquable- ment clairs. J'insiste encore sur ce fait queles variations de température doivent être très faibles pour n'avoir aucune influence néfaste. Elles ne semblent pas devoir dépasser { ou 2 degrés, et encore ne faut-il pas que ces deux degrés soient au-dessus du 8. Il est done indispensable d'avoir un thermomètre métallique enregistreur à côté des pièces en conserva- tion pour être renseigné. SÉANCE DU 11 MARS 364 En terminant, j'ajouterai qu'il n’est pas nécessaire de se hâter et de prélever l'œil à conserver aussitôt après avoir sacrifié l’animal, car une demi-heure, et même une heure après la mort, la cornée est encore vivante. (Laboratoire d'ophtalmologie de l'hôpital Lariboisière.) GRAINS OSMIOPHILES ET GRAINS FUCHSINOPHILES DANS LES CELLULE» SÉREUSES DE LA GLANDE SOUS-MAXILLAIRE DE LA SOURIS, par À. GUIEYSSE-PELLISSIER. J'ai pu arriver à colorer dans les cellules séreuses de la glande sous- maxillaire de la Souris, en utilisant la méthode de Sjvüvall, suivie de coloration à la fuchsine, deux sortes de granulations différentes : les unes se colorent en noir, les autres se colorent en rouge. La pièce avait été fixée au formol pur pendant six heures, lavée à l’eau courante et placée ensuite pendant deux heures dans de l'acide osmique à 2 p. 100 à l’étuve à 50 degrés. Elle a été ensuite montée à la paraffine et coupée en tranches aussi fines que possible. Par cette méthode, sans coloration, on voit dans les cellules des grains colorés en noir intense. Ces grains sont isolés, ou réunis en chainettes de deux à quatre, ou, le plus souvent, en bàätonnets plus ou moins longs, plus ou moins flexueux. Il n’y en a pas une très grande quantilé etils sont répartis sans ordre dans toute la cellule. Ces grains me paraissent devoir être des mitochondries et des chondriocontes; leur très petite taille, leur disposilion en bâtonnets ou en chaïinelte viennent à l'appui de cette hypothèse. À Ja suite de cette fixation, j'ai coloré les coupes par la fuchsine acide concentrée, à chaud, et j'ai décoloré par l'acide picrique suivant la méthode d’Altmann; les grains noirs n’ont pas changé, mais j'ai vu apparaitre dans les cellules une multitude de petits grains rouges. Ceux-ci sont de très petits grains parfaitement sphériques; ils sont un peu plus petits que les grains noirs. Ils sont placés à côté les uns des aulres et ne se disposent point en chaïinettes; il n'y a pas non plus de bâtonnets. Si l'on se rapporte aux figures du 7raité d’Altmann, on peut voir qu'ils sont exactement pareils à ceux que cet auteur a représentés. Les deux séries de grains sont absolument différentes l’une de l’autre par la forme, la disposition, la dimension, les réactions chimiques: nous nous trouvons donc en présence de deux variétés bien distinctes; cependant, il m'a semblé que quelques grains rouges élaient plus ou 304 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE moins entourés d'un croissant ou d'un cercle complet noir; ceci montrerait qu’il y a entre les deux séries une filiation, mais je ne peux l’affirmer, car, avec les grossissements puissants qu'il est nécessaire d'employer, ce fait est difficile à observer. Dans d'autres cellules, il n’y a plus ces amas de petits grains rouges répartis dans tout l'élément, mais on voit de grosses boules de sécrétion, rouges aussi, et localisées à la partie supérieure de la cellule entre le noyau et la surface libre; le pied de la cellule est alors garni de bätonnets noirs et il n'y a plus que peu de grains rouges. Il y aurait donc dans les cellules séreuses salivaires deux séries de grains; les uns, réunis plus ou moins en chaïinettes ou disposés en bâtonnets, réduisent l'acide osmique et pourraient être pour cette raison classés comme corps lipoïdes; nous les appellerons des grains osmio- philes; tout me porte à croire que ce sont des mitochondries. Les autres, qui ne se colorent que par la fuchsine, sont isolés et se transforment peut-être en grains de sécrétion; nous les appellerons grains fuchsinophiles. Il est très probable qu’il y à une filiation entre les uns et les autres. Tels sont les faits que j'ai observés par des méthodes combinées; je ne veux encore en tirer aucune conclusion, mais ils m'ont semblé assez intéressants pour être présentés, je crois qu'il y a là une source de recherches concernant l’évolution et la constitution des mitochondries. NOTE SUR L'UROBILINE ET SON CHROMOGÈNE, par L. GRIMBERT. Si on agite une solution chloroformique de chromogène de l’urobi- line avec une solution étendue de phosphate disodique neutre à la phta- léine (1), le chromogène n’est pas enlevé, tandis que dans les mêmes conditions l’urobiline passe entièrement dans la solution aqueuse. Au contraire, si on emploie une solution de soude très étendue, ou si on ajoute quelques gouttes de soude au dixième à la solution de phos- phate de soude, le chromogène passe entièrement dans la solution alca- line. Si on acidifie ensuite cette solution alcaline par de l'acide phos- phorique et qu'on l’agite avec du chloroforme, le chromogène inalléré repassera en solution chloroformique avec toutes ses propriétés. On peut donc par ce moyen séparer facilement l'urobiline de son chromogène. (1) Il faut s'assurer que la solution de phosphate disodique ne rougit pas la phtaléine, sinon il faudrait la neutraliser à l’aide de quelques gouttes d'acide phosphorique dilué et vérifier qu’elle bleuit toujours le tournesol. SÉANCE DU 11 Mars 365 Supposons en effet une urine contenant à la fois de l’urobiline libre et du chromogène. Nous en serons avertis en ce que le chloroforme qui aura servi à l'épuiser donnera d'emblée la fluorescence verte avec la solution alcoolique d’acétate de zinc au millième et une coloration rouge pourpre avec le réactif d'Ehrlich (1). Agitons la totalité du chloroforme avec quelques centimètres cubes de là solution au dixième de phosphate disodique : l'urobiline seule sera enlevée, laissant en solution le chromogène que nous pourrons caractériser par les réactions décrites dans notre dernière communi- cation. La solution phosphatique acidifiée ensuite par l'acide phospho- rique et agitée avec du nouveau chloroforme donnera l’urobiline. On peut plus simplement, quand on a constaté l'existence de l’urobi- line par la fluorescence que donne la solution chloroformique avec les sels de zinc, agiter cette dernière avec la solution de phosphate diso- dique qui enlèvera à la fois urobiline et fluorescence, et caractériser le chromogène dans le chloroforme soutiré. Il résulte de ces observations que l’urobilinogène est moins sensible à l’action des alcalis que l’urobiline et qu’on peut le retrouver en liberté dans un milieu où l'urobiline n'existe qu'à l’état combiné, par exemple daus les urines neutres ou même alcalines au tournesol, tant que cette alcalinité ne dépasse pas celle des phosphates bimétalliques. Dans de telles urines, le chloroforme n'enlèvera que le chromogène seul comme on peut s'y attendre. Lorsque, au contraire, l’alcalinité est plus accen- tuée (alcalinilé sensible à la phtaléine), il faudra acidifier l'urine avec un acide non oxydant par lui-même, comme l'acide phosphorique ; mais alors, si l'urine, par suite d’une oxydation antérieure d’une partie du chromogène, renferme de l’urobiline à l’état de combinaison alcaline, le chloroforme se chargera à la fois d’urobiline et de chromogène et nous tomberons dans le cas précédent. On voit donc qu'il n’y a pas lieu, comme on le fait trop souvent, d’aci- difier l'urine sans nécessité quand on se propose de rechercher l’urobi- linogène ; il faut réserver cette opération pour les urines qui rougissent la phénolphtaléine. Oxydation du chromogène. — L'expérience classique de Saillet montre que le chromogène de l'urobiline s'oxyde sous l’action de la lumière, mais si cette oxydation est rapide en solution chloroformique ou éthérée, il n’en est pas ainsi dans l'urine. Une urine à réaction acide (2) riche en chromogène et ne contenant qu'une petite quantité d'urobiline combinée est répartie à la dose de 30 centimètres (1) Grimbert. Comptes rendus de la Soc. de Biologie, t. LXX, p. 314, 1911, (2) L’acidité correspondait à 2 gr. 10 d'acide SO‘H? par litre soit, 1 gr. 40 de PO:HS: Biococie. CoMPprEs RENDUS. — 1911. T. LXX. 21 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE (2 Sn [ep] cubes dans une série de tubes à essai. Les uns servent de témoins, les autres sont neulralisés avec précaution de manière à ne plus donner qu'une réaction: amphotère au tournesol, d’autres encore sont additionnés de soude diluée. jusqu'à réaction franchement alcaline à la phtaliine. Tous ces tubes sont exposés sur la fenêtre du laboratoire à la lumière du jour, mais non au soleil, et ils y restent ainsi toute la journée à partir de 9 heures du matin, ce qui représente environ de six à sept heures d'action lumineuse effective. Le lendemain, leur contenu est épuisé àvec 10 centimètres cubes de chlo- - roforme qu’on divise en deux parties : l’une esttraitée par le réactif d'Ehr- lich, l’autre est additionnée de solution alcoolique d’acétate de zinc au mil- lième. Les tubes témoins et les tubes neutralisés au tournesol n’ont donné qu'une trace insignifiante de fluorescence et une réaction d’Erhlich intense. Le chromogène n’avait donc pas été pour ainsi dire oxydé. Les tubes alcali- nisés n ont donné, bien entendu, aucune réaction, mais, acidifiés, par l'acide phosphorique et agités de nouveau avec du chloroforme, celui-ci a donné. les mêmes réactions qu'avec l’urine primitive. Par conséquent, l'oxydation du chromogène sous l’action de la lumière, dans une urine. à acidité naturelle, est des plus lentes, et il semble qu’elle soit retardée indéfiniment quand l'urine devient alcaline. C’est ainsi qu'une urine abondonnée depuis quinze jours au labora- ratoire à la lumière diffuse, sans précautions spéciales, et dont la réac- tiou était devenue légèrement alcaline au tournesol, ayant été agitée avec du chloroforme, celui-ci ne donnait aucune réaction avec l’acétate de zinc, mais l'addition d'une trace d'iode y développait aussitôt une fluorescence intense, preuve que le chromogène était demeuré inaltéré. Il n’en est plus de même quand l'urine est acidifiée préalablement. Dans ce cas la lumière agit rapidement, surtout quand l’acide employé est l’acide chlorhydrique qui paraît avoir un pouvoir oxydant propre. Quand on s'adresse aux oxydants artificiels tels que l’iode, par exemple, on peut obtenir une oxydation complète du chromogène, mais comme l’urobiline formée trouve dans l'urine les éléments suffisants pour donner une combinaison qui n’est plus enlevée par le chloroforme, il faut finalement acidifier le milieu si on veut la mettre en évidence. 20 centimètres cubes d’une urine riche en chromogène et ne contenant- que des traces d’urobiline combinée sont additionnés de 20 gouttes d'une solution alcoolique d'iode au centième. Une demi-heure après on épuise par le chloroforme : celui-ci, incolore, ne donne avec l’acétate de zinc qu’une trace de fluorescence et ne colore plus le réactif d’'Ehrlich; mais, si on aci- difie alors l'urine avec un léger excès de PO“H, le chloroforme, cette fois, donne avec l'acétate de zinc une fluorescence intense. Le chromogène oxydé par l’iode s’est donc bien transformé entière- ment en urobiline, mais celle-ci est passée à l’état de combinaison pro- bablement alcaline qui n’a été détruite que par addition d’acide. IL est SÉANCE DU 11 MARS 20% évident que si on avait acidulé préalablement l'urine, ou si le réactif oxydant avait possédé lui-même une réaction acide, on aurait retrouvé immédiatement de l’urobiline libre. C’est ce qui a lieu avec les persul- fates ou avec le réactif de Denisès au sulfate mercurique. (Laboratoire de chimie biologique de l'Ecole supérieure de pharmacie de Paris.) ACTION ANTITRYPTIQUE DU SÉRUM SANGUIN CHEZ LES LAPINS INTOXIQUÉS PAR LA RICINE, par L. Launoy. Les lapins qui reçoivent par voie sous-cutanée une quantité de macé- ration (filtrée) de ricine, suffisante pour produire la mort en vingt- quatre heures, présentent de graves altérations hépatiques; on note en même temps une grande diminution de la coagulabilité du sang. J'ai recherché chez ces animaux la valeur de la réaction antitryptique du sérum sanguin. Voici deux séries d'expériences. PREMIÈRE SÉRIE. — 27 janvier 1911, 6 heures du soir. Lapin À, &, 2.550 grammes. Prise par la carotide de 10 centimètres cubes de sang. Injection sous-cutanée de 0 c. c. 5 d’une macération de ricine (4 p. 100), faite à 37 degrés, dans l’eau physiologique, pendant 3 heures; filtration sur papier. Lapin B, d', 2.380 grammes. Prise de 10 centimètres cubes de sang. lujec- tion sous-cutanée de 1 centimètre cube de ricine. Lapin C, G', témoin. Prise de sang. Le sérum de ces 3 échantillons de sang est conservé dans la glace. Le 28 janvier, à 3 heures, les animaux sont moribonds. Prise de sang. On prend également 10 centimètres cubes de sang au lapin témoin. Dans l'évaluation du pouvoir antitryptique, on emploie une trypsine (suc pancréatique activé par kinase intestinale) très diluée; 0 c. c. 1 de cette trypsine digère un cube d’albumine de 27 millimètres cubes en 20 heures, à 38 degrés. DEUXIÈME SÉRIE. — 3 février 1911, 3 heures du soir. Lapin D, &, 2.410 grammes. Reçoit après saignée de 10 centimètres cubes 0,002 de ricine (sous forme de macération) par voie sous-cutanée. Le 4 février, à 4 h. 1/2, animal mourant. Prise de sang. Lapin E, d', 2.300 grammes. Recoit 0,002 de ricine. Mêmes observations que pour le précédent. Lapin F, témoin. La trypsine employée est plus active que dans notre première série d’expé- riences; 0 c. c. 1 digère un cube d’albumine en 6 heures, à 38 degrés. 368 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE Évaluation de l'indice antitryptique (après 24 h. à 380). INDICATION Fes 24 heures ESSAIS Avant Après Avant Après Avant DTA mue ricine. ricine. ricine. ricine. | saignée. Ésience DEC CTP ONCRCAAES? 0 0 0 0 0 0 OicACAO NEED CCE 0 0 (0 0 0 0 Oc.Ec AMAR EC AIS 0 0 0 0 Ha10 0 1-0 c. cata #0 crc. MS: 1/2 0 1/2 0 D D CRC Co EPA OC CPS NEToo tale: 0 Totale. 0 1/2 Totale. Drcrc 6 ECO lc AC MLS: » 0 » 1/2 3/4 » OnC-ic At EP 0 CC ES. » Début. » Presq.tot.| Totale. » D E F INDICATION 1] des SE etre Avant Après Avant Après Avant Après ricine. ricine. ricine. ricine. saignée. | saignée. DÉCACMETEE ED NC EC UES 0 0 0 0 0 0 CIC 2e OC Cr 155; 1/2 0 1/2 0 1/2 1/2 CCR ONE ES OC ACAIES! 4/5 0 Presq. tot. 0 Totale. Totale. CC MES O0kc rc dust) PADotale: 1/2 Totale. Début » » CECraoit: 02C-C NS; » Totale. » 2/3 » » CAC-AOSLAM-EEO0C CAES: » » » Totale. » » CÉCHATRAL + ONCACEISS: » » » ÿ » » » Conclusions. —- La va'eur antilryplique du sérum des animaux injectés de ricine est passée, pour une trypsine déterminée, respectivement de 34 6(A), de 3 à 5 (B), de 1 à 3 (D), de 1 à 3 (FE); la valeur antilryptique des animaux témoins soumis aux mêmes manipulations n'a pas varié. Il y a donc eu, au cours des vingt-quatre heures qui ont suivi l'injection de ricine, des modifications telles du sérum que la valeur antitryptique de ce liquide est netlement augmentée dans tous les cas. MM. Opie, Barker et Dochez (1) ont noté l'augmentation de l'indice antitryptique du sérum de chiens intoxiqués par le chloroforme et le phosphore. Dans ces deux exemples, de même qu'avec la ricine, on observe des lésions hépatiques graves et de l’incoagulabilité du sang. Les auteurs précédents estiment que l'augmentation de l’activité anti- (1) Opie, Barker, Dochez. The journal of exp. med., vol. XIII, n° 1, p. 162, 1911: à Dr. + SÉANCE DU 11 MARS 309 tryptique dans le sérum de leurs animaux intoxiqués est sous la dépen- dance de la libération d’une protéase hépatique agissant comme antigène. ; Il est, en effet, très admissible de penser que le foie participe active- ment à l'augmentation de l'indice antitryptique du sérum sanguin, au cours des intoxications qui s'accompagnent de sévéres lésions hépa- tiques. Le fait-il en déversant une substance anligène dans la circula- tion ? Quand il s’agit d’intoxications provoquant la mort des animaux en moins de vingt-quatre heures il me parait plus logique d'interpréter l'augmentation du pouvoir antitryptique du sérum sanguin comme étant le résultat de la libération, dans le sang circulant, de substances anti- trypliques normales (anticorps normaux, si l’on veut), préexistantes dans toutes les cellules de l'organisme. Lorsque les cellules hépatiques sont particulièrement lésées, il est possible qu’elles interviennent d’une façon prépondérante dans ce processus libérateur. SUR LA RECHERCHE DE L'INDOL DANS LES MILIEUX LIQUIDES DE CULTURES, par Cu. PorcueR et L. PANIssEr. Nous avons (1) antérieurement rappelé que le procédé d'Ebrlich à la p. diméthylaminobenzaldéhyde en milieu chlorhydrique était, pour la recherche de l'irdol, certainement le plus sensible. Du reste, ceux qui y auront régulièrementrecours ne seront pas sans se rendre rapide- ment compte de son extrême délicatesse et des services qu'il peut rendre dans des circonstances assez variées pour la recherche et la caractéri- salion de l’indol. Mais si ces dernières sont on ne peut plus faciles quand on ne les envisage que du point de vue qualitatif, il devient néces- saire d'apporter quelques clartés dès l'instant ou l’on tient à étudier le phénomène microbien de production de l'indol sur des données quanti- tatives. Le dosage de l'indol peut très bien se faire par simple colori- métrie. Si celte méthode n'a jamais eu la précision des méthodes spectrocolorimétriques et spectrophotométriques, il faut reconnaitre qu’elle est d’une technique facile dont ici les erreurs relatives sont très faibles, au point qu'elles n’enlèvent rien à l'expression comparative des résultats. Au surplus, dans certains cas, est-il si nécessaire de rechercher la difficulté? Les déterminations quantitatives exigent d’abord une extraction (1) Ch. Porcher et L. Panisset. Comptes rendus de la Soc. de Biologie, 2% avril 1909. ( 310 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE totale de l’indol de la culture. Nous avons montré pour quelles raisons nous avions fait choix de l’éther ordinaire dans cette opération. . Lorsque l’indol est dissous dans de l’eau distillée pure, ou encore s'il se trouve recueilli dans le distillat très limpide d’une urine ou d’une culture, celle-ci et celle-là renfermant des composés indologènes, une seule extraction éthérée large et vigoureuse, soit 40 à 50 centimètres cubes d’éther pour 100 centimètres cubes de liqueur, suffit à débarrasser presque entièrement cette dernière de l’indol qu'elle contenait. Le cœæfficient de partage de l'indol entre l’eau et l’éther est si faible que l’'indol, en presque totalité, abandonre l'eau pour passer dans l’éther; uue seconde agitation de la liqueur aqueuse avec 20 à 25 centimètres cubes d'éther seulement complète l'extraction de Tindol. Mais si l'indol appartient à une culture microbienne, deux extractions ne suffisent généralement pas; on doit en multiplier le nombre et cela d'autant plus que la culture est plus abondante. Le contact entre la culture, liqueur aqueuse riche en corps microbiens que l’on peut considérer comme des colloïdes à très gros grains, et l'étherest plus difficile à s'établir et, malgré l'application que l’on apporte à agiter très vigoureusement le mélange aquoso:éthéré, il faut quelquefois jusqn'à 5 à 6 larges extractions. C’est ainsi que 5 litres d’une culture de cinq semaines de coli ont réclamé l'emploi de 6 litres d'éther. Le grand nombre des extractions demande à notre avis une autre explication. L'indol fabriqué par le microbe : est bien rejeté dans le milieu aqueux où celui ci se développe, mais une partie est encore retenue par le protoplasma bactérien; elle ne l’abandonnne que lentement, lorsque l’éther venant à pénétrer peu à peu le corps cellulaire Ja fait diffuser dans le milieu extérieur. La présence de l’indol dans les corps microbiens n’est pas douteuse; on la constate aussi bien dans le culot de centrifugation des cultures liquides plusieurs fois lavé avec du sérum physio'ogique que dans le produit pâteux provenant du raclage soigneux des cultures sur milieu solide (gélose-peptone). L'extraction de l'indol des cultures, à l’aide de léther, aboutit toujours, surtout lorsque la culture est très développée, à l'obtention d'une sorte de gelée qu'il est difficile de disloquer même par une centri- fugation prolongée. Les extraits successifs ont toujours la même consistance. La stabilité de l’émulsion ainsi obtenue est due à la présence des corps microbiens; on ne l’observe pas, en effet, lorsque la culture est peu abondante. S'il s'agit d'une culture anaérobie sous l'huile ordinaire, malgré le soin que l’on apporte à séparer la culture de l'huile qui surnage, On laisse toujours, en effet, quelques gouttelettes graisseuses que l’éther dissoudra en même temps que lindol: toutefois, dans ces conditions et du moment que la culture est peu développée, l’extrait éthéré n'aura pas de consistance pâteuse. Les gelées que donnent les cultures riches, que celles-ci produisent ou non de l'indol (coli, bacille typhique, fecalis, enteritidis), se disloquent rapidement par l'addition de quelques gouttes d'alcool en donnant deux couches, l’une supérieure SÉANCE DU 11 mars 9 éthérée, renfermant s'il y a lieu l'indol, et l’autre inférieure aqueuse, tenant en suspension les corps microbiens entraînés tout à l'héure dans Ja gelée. Nous ne pensons pas qu'il faille attribuer, pour l'instant, à la formation de cette gelée consistante et persistante, une signification dans le genre de celle que veut bien lui donner Remlinger (1). (Laboratoires de chimie et de bactériologie de l'Ecole vétérinaire de Lyon.) SUR LA RAPIDITÉ D'APPARITION DE L'INDOL DANS LES CULTURES MICROBIENNES, par CH. Porcner et L. PANISSET. Les différents auteurs qui se sont occupés de la question posée par le titre même de cette note ont généralement admis comme rapide l’appa- rition de l’indol au bout de-trois ou quatre heures dans les cullures des microbes qu'ils étudiaient ; ils ne l’ont que très rarement signalé avant ce temps. Il était a priori vraisemblable qu'avec l'emploi d’un réactif aussi sensible que le p. diméthylaminobenzaldéhyde, on mentionnerait la présence de l'indol dans les tout premiers moments du développe- ment de la culture. C’est ce qui nous a été donné de constater avec cer- taines variétés de coli, microbe qui se prête admirablement à de telles recherches. Du coli J. (collection de l’Institut Pastéur) est ensemencé dans une série de flacons contenant chacun 150 centimètres cubes d’une solution stérilisée et salée de peptone Defresne à 2 p. 100. Ces flacons avaient été préalablement placés à l'étuve pour qu'ils se mettent en équilibre de température avec celle-ci. En opérant de cette façon il n’y a vraisemblablement pas cette mise en train qui doit être de règle quand le bouillon est d’abord ensemencé à la température du laboratoire pour être ensuite porté à l’étuve ; avec de telles conditions, il y a tout lieu de croire que le microbe se développe dans un milieu neuf, sans aucun retard.] On sort une culture toutes les heures jusqu'à la cinquième, c’est-à--dire jusqu'au moment où, d'accord en cela avec tous les auteurs, la présence de lindol ne fait l’objet d'aucun doute. La culture refroidie est agitée (rois fois avec 50 centimètres cubes d’éther; les extraits éthérés sont rassemblés, puis lavés avec 50 centimètres cubes d’une solution de soude à 2 p. 100. Semblables opérations sont effectuées sur une solution peptonée témoin non ensemencée de facon à éliminer l'inconvévient (2) qui pourrait résulter (1) Réaction des cultures microbiennes à l'agitation avec l’éther sulfurique, Comptes rendus de la Soc. de Biologie, 21 janvier 1911, p. 99. (2) Inconvénient que l’on pourrait à la rigueur ee ici avec l'emploi de la peptone Defresne. 3 312 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE de la présence de très faibles traces d’indol dans la plupart des peptones commerciales. La méthode colorimétrique nous a donné en prenant comme base descom- paraisons une solution fraîchement préparée d’indol (0 gr. 1 par litre d’éther) et en rapportant les chiffres à 1 litre de culture les résultats suivants (1) : Au bout d’une heure on saisit donc très aisément la formation de l’indol. QUANTITÉ D'INDOL en milligrammes). TÉMOINS ER En Te ee - O0 Au-boutide A heure eme ee 0 milligr. 66 Aubout-de 2-heures rem Aer eee 3 milligr. 46 Au-boutide 3 heures en 7e 0 NC TS milNorc62 Au bout de heures he 42 4 30 milligr. 30 Au“bout de "heures 2 02 ee dre to lier 205 = Il y a lieu de noter le saut brusque que fait la quantité d’indol mise en liberté entre la deuxième et la troisième heure; il nous explique pourquoi les auteurs, ainsi que nous l’avons dit, n’ont en général signalé l'apparition de l'indol qu'aux environs de la troisième heure. Nous pensons qu'en prenant toutes les précautions indiquées dans nos diverses notes sur ce sujet (répéter les extractions éthérées, laver les extraits à la soude et les concentrer, si besoin est, par une distil- lation très doucement conduite de Péther, afin de ne pas entrainer d'indol dans le distillat), on arrivera à saisir très rapidement au bout d'une heure et peut-être moins la mise en liberté d’indol chez les microbes qui sont des producteurs habituels de ce composé. (Laboratoires de chimie et de bactériologie de l'Ecole vétérinaire de Lyon.) INTERPRÉTATION DE LA RÉSISTANCE DU LAPIN A L'ACTION DE LA PEPTONE. LA NUCLÉO-PROTÉIDE HÉPATIQUE DU LAPIN N'EST PAS ANTICOAGULANTE, par M. Doyon, À. Morer et A. POLIcARD. I. — Le lapin est réfractaire à l’action des substances qui provoquent chez le chien le passage de l’antithrombine dans le sang (peptone, atropine..….) II. — Nous avons démontré que, chez le chien, l'antithrombine préexiste dans le foie, dont on peut l’extraire, soit au moyen d’une (1) Les extraits éthérés étaient concentrés quand il le fallait, pour rendre plus vive la réaction d’Ehrlich. SÉANCE DU 11 MARS 313 solution faiblement alcaline, soit au moyen dela solution de chlorure de sodium à 9 p. 1000. IT. — Nous avons réussi à extraire, chez le lapin, par les mêmes procédés, une nucléo-protéide du foie; toutefois cette substance est inactive, in vitro, sur le sang. Ce fait explique pourquoi la peptone etles substances dont l’action est analogue sont inefficaces chez Le lapin. IV. — Expérience : On congèle et décongèle successivement, à trois reprises, trois foies préalablement lavés de lapins (deux lapins de cinq mois, un de deux ans). Les glandes sont broyées ; on oblient 200 gram- mes de pulpe; la masse est divisée en deux échantillons : l’un est mêlé à 100 centimètres cubes d’eau alcaline (carbonate de soude 5, chlorure de sodium 4, eau distillée 1000), l’autre à une solution neutre (chlorure de sodium à 9 p. 1000). On chauffe les mélanges au bain-marie bouillant pendant quinze minutes, puis on laisse macérer pendant trois heures. A ce moment on passe les bouillies à l’étamine, on centrifuge et on recherche le pouvoir anticoagulant des liquides décantés. Tous les mélanges (un volume de liquide + un volume de sang normal de chien) ont coagulé en moins de vingt-cinq minutes comme les échantillons témoins (un volume de solution non addilionnée de foie + un volume de sang normal). On précipite les liquides décantés par l'acide acétique; on redissout dans la solution alcaline le précipité. Cette nouvelle solution est sans action sur le sang; elle renferme néanmoins une nucléo- proléide phosphorée. (Travail du laboratoire de Physiologie et de Chimie organique de la Faculté de médecine de Lyon.) - INÉGALITÉ THYROÏDIENNE PAR HYPERTROPHIE PARTIELLE DE LA GLANDE TUYROIDE, par LÉoPoLDp-LÉvr. Quand on étudie systématiquement, chez les sujets atteints des accidents du neuro-arthritisme (migraine, asthme, rhumatisme chro- nique, dermatoses, entérite muco-membraneuse, etc.) l'aspect de la glande thyroïde, on esl frappé de constater, surtout chez les femmes, l'inégalité de volume de la glande thyroïde, qui se manifeste essentiel- lement par l’hypertrophie partielle de la glande. Celte hypertrophie porte sur un lobe de la thyroïde, le droit le plus souvent, parfois un lobe latéral et le lobe médian; parfois, c'est la base 3174 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE de la glande qui est élargie et augmentée de volume. En clinique les faits peuvent être répartis en trois catégories : 1° L'hypertrophie est prédominante et maxima ; elle peut donner lieu à une apparence de petits goitres. Le sujet vient consulter pour sa glande thyroïde, et c'est en analysant le cas avec soin qu'on relève alors des troubles d'instabilité thyroïdienne ; 20 L'inégalité est encore visible et n’a pas échappé au malade. L'hyperlrophie est moyenne et concomitante d’autres phénomènes thyroïdiens pour lesquels le malade vient demander les soins; 3° L’hypertrophie est atténuée et latente. C'est en la cherchant par principe qu'on la constate. Il ne suffit plus alors de procéder à l'inspec- tion du corps thyroïde à l'état de repos, ni même pendant les mouve- ments de déglutition. Il est nécessaire en général d’avoir recours à un procédé particulier, signalé déjà par Lorand. La tête du malade étant bien droite, le cou bin éclairé, on fait faire au sujet un effort, celui de la défécation par exemple. Il est facile alors de reconnaître la saillie des lobes latéraux et médian, la région basale du corps thyroïde. La palpalion contrôle l’in$pection et rend compte du plus grand dévelop- pement de la région thyroïdienne plus saillante. La consistance de la ré- gion hypertrophiée est plus ferme ou semblable à celle de la glande elle- même. La pression détermine parfois une sensibilité plus vive à ce niveau. La symptomatologie thyroïdienne locale, parfois nulle, peut se traduire par une sensation de gêne, de constriction, de légère suffocation, sur laquelle le sujet attire l'attention ou qu'il ne signale que lorsqu'il est expressément interrogé à ce sujet. Les sensations n'existent parfois, comme l'hypertrophie elle-même, que d’une façon paroxystique. Tel est le fait. Quelle en est la signification ? L'inégalité thyroïidienne est la signature, au niveau de la glande thyroïde, de l'instabilité thyroïdienne. Elle traduit l'existence simultanée des troubles fonctionnels opposés. Voici les arguments qui prouvent cette assertion : 1° Les sujets présentant cette inégalité thyroïdienne souffrent des accidents du neuro-arthritisme thyroïdien et offrent des signes d’ hypo et d’'hyperthyroïdie; 2° Il se produit souvent, au moment des paroxysmes de l'instabilité thyroïdienne (migraine, asthme, poussées de rhumatisme), une augmen- tation paroxystique de l'hypertrophie thyroïdienne; 3° La disparition par le traitement thyroïdien à petites doses de cette inégalité, même lorsqu'elle comporte un petit goitre, correspond - à la régulation de l'instabilité tyroïdienne du fait même du traitement thyroïdien. En ce qui concerne l'augmentation de volume, on peut supposer, lorsqu'elle est paroxystique, qu'elle correspond à une vaso-dilatation active de la glande, superposable à celle que M. Hallion a obtenue chez :SÉANCE DU 11 MARS 313 les chiens en praliquant les injections de suc ovarien. Elle se manifeste en effet pendant les menstrues. L'hypertrophie permanente est sans doute hyperplasique, correspondant à celle produite expérimentalement par résection d’un lobe de corps thyroïde (Halsted) et à l'hyperplasie spontanée qu'on trouve au voisinage des kystes thyroïdiens (Bloodgood). C’est qu'en effet il existe, chez les sujets envisagés, des symptômes: d'hypothyroïdie, se rapportant à un état d'insuffisance de la glande, vraisembablement atrophique. À l'hypertrophie hyperplasique répon- dent des symptômes d'hyperthyroïdie concomitants. On peut supposer que l'hypertrophie atténuée, moyenne où maxima, fait partie des troubles morphologiques de la glande thyroïde, qui sont liés à la défense de la glande contre les infections (signe de Vincent), contre les auto-intoxications, contre les insuffisances endocritiques et en particulier celle de la glande thyroïde. Elle se produit au cours de la grossesse, lorsque le corps thyroïde est déjà en état d'infériorité, sauf si l'on fait absorber de la thyroïde aux femmes enceintes. Quoi qu’il en soit, d’ailleurs, de l'interprétation de l'inégalité thyroï- dienre et de l'hypertrophie partielle du corps thyroïde, son existence n'en est pas moins fréquente. Sa valeur diagnostique est grande. Elle devient un signe de plus de l'instabilité thyroïdienne. La congestion de la glande thyroïde, au moment des menstrues, l'hypertrophie (hyroïdienne de la grossesse, expliquent que l'inégalité thyroïdienne, par hypertrophie partieile de la glande; se rencontre de préférence chez la femme. Elle rend compte aussi de la nécessité de suspendre, en général, le traitement thyroïdien, pendant les menstrues, jui provoquent une sorte d'hyperthyroïde parox ystique. LE JEUNE NOCTURNE ET LA RÉSERVE DE GLYCOGÈNE CHEZ LES PETITS OISEAUX, par L. et M. Larpicoue. Les combustions respiratoires, chez les petits oiseaux, peuvent pré- senter d’une façon continue un laux extrêmement élevé, à en juger par la grandeur relative des rations alimentaires (1). Chez le Bengali soumis à la température ordinaire de nos habitations, la quantité d'aliments consommée en vingt-qualre heures est, rapportée à l’unité de poids vif, 30 fois plus grande que chez l'Homme. Chez le Lapin, la consommation est seulement (en chiffres ronds) 2 fois, chez la Poule 3 fois, chez le Pigeon 4 fois, celle de l'Homme prise comme unité. (4) L. et M. ! apicque. Comptes rendus de la Soc. de Biologie, 20 février 1909. 316 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE Cette intensité des besoins s'explique assez bien par les raisons phy- siques que nous avons antérieurement indiquées (1). Mais comment l'organisme arrive-t-1l à suffire à ces besoins ? Il y a là divers problèmes qui se posent ; nous en avons examiné quelques-uns. 1° A la température ambiante de 16 degrés (température invariable, dans une chambre-étuve), nos Bengalis nous avaient paru atteindre la limite de leurs capacités nutrilives (2). En effet, pour une température plus basse de 1 degré seulement, ils devenaient généralement malades, et plusieurs auraient certainement péri si nous avions maintenu ces conditions. Mais nous avions remarqué que les troubles les plus appa- renis étaient les troubles digestifs. Les Bengalis ne mangent pas dans l'obscurité; par suite, dans les conditions nalurelles d'éclairage de notre hiver, ils n'ont guère plus de huit heures sur vingt-quatre pour se nourrir; ce temps peut leur être insuffisant pour l'énorme travail de décortication d'abord, de digestion ensuite, que nécessite leur besoin de chaleur en vingt-quatre heures; et surtout, ‘il y a là, comme nous le verrons plus loin, une grosse difficulté relative aux réserves. Il était donc indiqué de modifier les conditions d'éclairage (3). Un mécanisme d'horlogerie fut disposé de façon à allumer chaque nuit dans l’étuve une lampe électrique, de onze heures du soir à une heure du matin environ. Cela suffit pour que les oiseaux pussent sup- porter sans aucun trouble une température de 15 à 14 degrés ; la quan- tité de nourriture absorbée par vingt-quatre heures ne fut pas augmentée par rapport au régime de 16 degrés sans éclairage nocturne ; on voyail pourtant les oiseaux se mettre à manger aussitôt que la lumière arti- ficielle leur était donnée. Il y avait donc antérieurement mauvaise utili- sation digestive, et la limite qui avait été atteinte à 16 degrés était donc bien due aux condilions digeslives, non à la puissance de régulation thermique des animaux. 2° En l'absence de cet éclairage nocturne qui permet un souper, à quelles réserves s’alimente la thermogenèse entre la fin de la digestion du jour et le recommencement de l'alimentation au matin ? C’est un fort long jeûne, si l’on se rappelle qu'en vingt-quatre heures la quantité d'aliments consommés est à peu près l'équivalent de l'organisme total. Nous avons examiné les réserves de glycogène. (4) L. et M. Lapicque. Comptes rendus de la Soc. de Biologie, 27 mars 1909. (2) Comptes rendus de la Soc. de Biologie, 20 février 1909, p. 291. (3) M. Gley nous a fait remarquer à ce propos que les Roitelets, pas plus gros que les Bengalis, passent l'hiver dans nos forêts. Nous avions déjà pensé à faire des vbservations sur ces petits oiseaux, mais c’est peu commode. Tout ce que nous pouvons indiquer pour le moment, c'est : 1° que le plumage des Roitelels est considérablement plus épais et plus dense que celui des Bengalis; 2 que les Roitelets et les Mésanges travaillent à s'alimenter jusque dans le crépuscule presque noir, alors que les autres oiseaux sont déjà couchés. SÉANCE DU 11 MARS : SET! Au moment fixé pour l'observation, le sujet était décapité, le foie enlevé et pesé aussi rapidement que possible, puis, aussitôt, fragmenté par quelques coups de ciseaux et jeté dans une solution de potasse à 60 p. 100 chauffée à 109 degrés. La glycogène était alors extrait quantilativement suivant la méthode rapide de Pflüger, puis interverti par l'acide chlorhydrique à 2,2 p.100, et finalement, le sucre dosé et le glycogène calculé suivant la méthode de Gabriel Bertrand. ù Nous nous sommes assurés que l'exactitude est suffisante si l’on prend deux ou trois foies en même temps et qu'on les traite par des volumes de solvants proportionnés. Comme nos Oiseaux mangaient à peu près continuellement pendant le jour, il n’y avait pas lieu de régler leurs repas. Il n’est pas nécessaire non plus de les séparer, ils mangent fraternellement côte à côte (1). Les lots 1 à 5 ont été pris dans l'après-midi, en pleine alimentation ; le Jot 6 avait eu sa mangeoire retirée deux heures avant qu'on ne le sacrifiàt ; le lot 7 a élé pris trois heures et demie après la fin de l’alimen- tation diurne. Sur 4 des lots, on à, sur les corps décapités, après préle- vement du foie, coupé la partie nue des pattes, enlevé ia peau et tout le tube digestif; la carcasse restante, comprenant par conséquent la plupart des os et des muscles avec le cœur, les poumons el les reins, a été traitée comme le foie par la potasse pour le dosage du glycogène. Une POIDS DANS CHAQUE LOT RTE N°5 de £ DES du glycogène des du glycogène sujets. des corps. des joies. hépatique. carcasses, de celles-ci. 1 3 EEE) 0 gr. :5 17 milligr. » » 2 3 18 gr. à 0 gr. 78 50 milligr. » » 3 2 15 gr. 1 0 gr. 55 17 milligr. » » 4 2 15 \er. 2 0 gr. 60 21 millicr. 1 gr. 4 32 milligr. 5] 2 15 gr. 0 0 gr. 5b 31 milligr. Hharel 64 milligr. 6 2 13 gr. 9 0 gr. 45 18 milligr. 1 gr. 4 36 milligr. 7 2 15 gr. 4 0 gr. 60 14 milligr. Tigre 5 21 milligr. Sur les 5 premiers lots, la proportion de glycogène dans le foie varie de 6,4 à 2,6 p. 100. Cette proportion est tout à fait de même ordre que celle des Pigeons, et, d’une facon générale, que celle de tous les Homéo- thermes éludiés; chez les animaux un peu grands, on peut méme faci- lement obtenir des proportions plus considérables. Il n’existe donc, chez les Bengalis, aucune réserve spéciale de glycogène. En calculant pour l'organisme total, et avec les proportions les plus élevées de la série, On arrive à environ 6 p. 1000. Or, la dépense horaire moyenne est de 42 Calories par kilogramme de poids vif; la réserve totale de (1) Et même, s’il y a un malade, les autres lui portent à manger d'une façon touchante. 318 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE glycogène, soit 6 X # — 2% Calories, ne peut donc assurer la thermo- genèse pendant beaucoup plus d’une demi-heure. Nous avous pris 2 Bengalis à 11 heures du matin et nous les avons mis au jeûne (température ambiante 18 degrés environ); l’un est mort à 3 heures; le second élait mourant à 5 heures quand on l’a sacrifié: son organisme total ne contenait plus que des traces douteuses de glycogène. 3 Comment donc est assurée la vie pendant le long jeûne nocturne ? C’est en premtère ligne par une réserve alimentaire. Le Bengali s'endort avec le jabot gonflé de grain, outre un repas copieux en pleine digestion stomacale ; le contenu du jabot, pesé sur plusieurs oiseaux sacrifiés dans ces conditions, donne un poids moyen de 0 ge. 50 de grain décor- tiqué. C’est, par kilogramme d'oiseau, plus de 200 calories disponibles, soit environ la dépense de 5 heures. Rapprochée de l'expérience de jeûne ci-dessus, on voit que cette réserve serait encore insuffisante pour les nuits un peu longues. Il faut admettre que, du matin au soir, le Bengali se constitue chaque jour d’autres réserves, en graisses par exemple, qu'il dépense pendant la nuit. C'est ce que nous nous propo- sons d'examiner ultérieurement. RECHERCHES SUR LA TRICHINOSE (Troisième note), par M. RomanoviTcu. Quelques espèces animales, comme le cheval, le bœuf, le mouton et les oiseaux, présentent une certaine immunité naturelle contre l'infesta- tion par les larves de Trichine. Si on les force à avaler de la viande tri- chinée, on constate que les larves de Trichine se développent bien dans leur intestin et y atteignent leur maturité sexuelle; et cependant on ne trouve pas chez ces animaux d'infestation musculaire. On s’est demandé, s'il était possible de conférer aux animaux cette résis- tance à l'infection par les larves de Trichine par une infestation préalable. Cependant, les observations de Rupprecht (1) et d’autres chez l’homme, des recherches expérimentales d’Askanazy et de Staubli ont démontré que les animaux guéris de trichinose peuvent subir une réinfection. Nous avons observé des cas de réinfection spantanée chez dix rats blancs. Ces derniers étaient gardés dans des bocaux avec d’autres rats trichinés; ils se sont réinfectés en dévorant leurs compagnons morts dans la nuit. La réin- fection était si intense que les-rats mouraient trois ou quatre jours après le repas infestant. Une partie, des animaux se sont réinfectés trente jours après l’infestation ; une autre partie au bout de deux mois. (1) Gité par Staubli. Trichinosis, 1909. SÉANCE DU 11 MARS 319 Nous avons aussi fait des recherches sur le traitement de la trichi- nose. Les médicaments antihelminthiques sont incapables de débar- rasser l'intestin des femelles de Trichine fécondées, et cela pour la simple raison que ces dernières pénètrent dans l'épaisseur même de la paroi intestinale. Nous avons pensé qu'il serait peut-être possible d'agir sur les embryons au moment où ils ont pénétré dans le courant circulatoire. Nous avons essayé l’eftet de l’émétique et du 606. Nos recherches étaient déjà terminées, lorsque nous avons appris que Staubli avait fait quelques essais avec l’atoxyl et l’arsacétine. La plupart des animaux traités avec ces produits sont morts au bout de quinze à trente jours. Staubli a remarqué un certain ralentissement dans le développement des embryons. Pour la première série de nos expériences, nous avons préparé une solution d'émétique à 1/500. Des cobayes infestés le 25 mai ont été traités par une série d'injections (le 3, le 5, le 6, le 7, le 8, le 10, le 12, le 18 et le 25 juin); à chaque injection, ils recevaient, en injection sous-cutanée, 0,02 d'émélique par kilogramme de leur poids. Pas un des cobayes traités n’a évité l’infestation musculaire. Chez tous, nous avons retrouvé des larves soit dans les muscles, soit dans le sang. Il faut cependant remarquer que nous n'avons pas trouvé de larves enkystées dans les muscles d’un cobaye mort trente-trois jours après l'infestation, et que très peu de larves commençaient à s'enrouler. Un cobaye a survécu; sacrifié trois mois après le traitement par l'émé- lique, il a montré des larves enkystées. Cinq rats nourris avec de la viande trichinée le 7 juillet ont recu sept injections sous-cutanées d’émétique (1,5 milligramme par injection) du 12 au 20 juillet. Deux rats sont morts très rapidement de trichinose intestinale. Deux autres sont morts le 24 juillet, avec de la trichinose musculaire ; par contre, nous n’avons pas trouvé de larves de Trichine ni dans le diaphragme ni dans les muscles masticateurs chez le cinquième rat mort dix jours après l’infestation. Nous avons également traité cinq cobayes avec du 606 que le profes- seur Ehrlich a eu l’extrème obligeance d'envoyer à M. Weinberg. Les cobayes ont été injectés quatre fois en l’espace de huit jours, à raison de 0,02 à 0,04 par kilogramme de leur poids. Tous ces animaux sont morls ou sacrifiés neuf à seize jours après l'infestation. Leurs muscles étaient déjà infestés. En résumé, nous n’avons réussi, dans nos essais de traitement, qu’à valentir quelquefois le développement de la larve de Trichine. Notons que des abcès et des escarres produits par des injections sous-cutanées d’émétique ou de 606 rendent difficile le traitement pro- longé par ces produits. (Travail du laboratoire de M. Weinberg, à l’Institut Pasteur.) 380 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE DE LA LEUCOCYTOSE APRÈS INGESTION ALIMENTAIRE DE TOXINES, par P. LASSABLIÈRE et Ca. RICHET. Nous avons montré : d'une vart, que l'injection intra-veineuse de toxines amène une intense leucocytose, qui persiste longtemps (1); d'autre part, que la crépitine en ingestion alimentaire produit de l'ana- phylaxie (2). En réunissant ces deux ordres de faits on pouvait en conclure a priori que la crépitine en ingeslion alimentaire doit amener la leucocytose. C’est ce que l'expérience à établi. Nos expériences ont été faites sur des chiens, etles leucocytes numérés par la méthode de Hayem. On doit admettre que par millimètre cube le nombre des leucocytes est voisin de 10.000 à l’état normal, chezle chien, avec des variations possibles de 7.500 à 12.500. Après ingestion de crépitine il y a une leucocytose très nette, mais en général la dose de crépitine doit être forte, quoique dans un cas nous ayons observé six heures après l'ingestion de 0,02 une leucocytose de 18.000. (Z{/inois.) DOSE NOMBRE DE LEUCOCYTES NOMS de (EN MILLIERS PAR MILLIMÈTRE CUBE) des CRÉPITINE — CHIENS par kilo, 6 à 8 heures 2e 4° 10° | 200 et en grammes. après ingestion. jour. jour. jour. |au delà. SAT MAD DE 1.00 18 » | 12.5 15.5 15.5 12:95 fl Mrssissipi . . . . . 0.60 12.5 10.0 10.0 » 8.5 {| Caliian. . . . .. 0.37 » | » » » 10.0 Falkland en 0.30 » | 19.0 » 18 » 17.0 Nevada Eee: 0.30 15.5 | 13.0 ) » » MO COEURA MERE 0.30 ) » » » 18 » Valle do AS ER 0.02 13.0 | » ) » ) ll Zinois AS 0.02 18.0 ) ) » » A'Chicago. ui 0.015 Fes 10.5 85 TS SOU 0.01 11.0 ) ) ) UE TOO SEEN 0.01 8.0 ) ) ) ) Les phénomènes sont les mêmes, mais très intensifiés, chez les ani- maux qui ont été anaphylactisés, soit par une injection, soit par une (1) Comptes rendus de la Soc. de Biologie, 148 décembre 1909, p. 782. (2) Ch. Richet. Comptes rendus de la: Soc. de Biolcgie, 14 janvier et 25 février 1911, p. #4 et 252, SÉANCE DU 11 MARS 381 ingestion antérieure. Alors la leucocytose est beaucoup plus marquée. Même elle apparait encore en l'absence de tout autre phénomène ana- phylactique. | DURÉE DOSE LEUCOCYTES NOUS déchaînante de PAR MILLIMÈTRE CUBE, EN MILLIERS +. de CRÉPITINE : L'ANAPHYLAXIE par kilo, CHIENS (en jours). en ingestion 6as8 heures N2 22 (en grammes). après. jours. | jours. IMacbe LE 39 0.3 18.0 » 18.5 Miguel ererer 32 3 21.5 18 » 10.0 Chao se ee 93 0.3 13.0 8.0 S.5 TOUCAN- RE EN 33 0.3 19,5 55 6.0 CASIO RENE 37 0.3 20.0 10.5 6.0 Chralofe ina 0 34 | 0.02 17.0 | Mississipi. . . . . 28 0.02 22.0 » Chrysanthème. . . 10 | £ 5 11.0 AS CUr TEEN EN 23 0.02 9 ÿ | BOTOOS ES UE 38 0.02 11.0 DOTE CIO ME TE: 32 0.01 15.5 DONUANMERMEEE 24 0.01 12.5 IN CONTRE EME 14 0.01 10.0 Or, on peut de ce tableau éliminer CArysanthème qui a été anti-ana- phylactisée, et Chicago, Asturie, Dahlia, et Nevada, qui ont reçu l’inges- tion déchaïnante trop tôt pour que l’anaphylaxie soit nettement déclarée. Restent donc IV chiens ayant recu en ingestion déchainante 0,3 par kilog. (20.000 leucocytes) et IV chiens ayant recu seulement 0,02 à 0,0015 (16.500 leucocytes en moyenne). Ainsi l’ingestion d’une toxine peut développer chez un animal nor- mal, et avec plus d'intensité encore chez un animal anaphylactisé, une leucocytose éclatante, même lorsque la dose est minime, et n'étant que la deux centième partie d'une dose en apparence inoffensive. NOTE SUR L'EXAMEN ANATOMO-PATIOLOGIQUE DE QUELQUES CHIENS EN INTOXICATION ANAPIHYLACTIQUE, par M. FAURE BEAULIEU et MacRICE VILLARET. Sur le conseil de M. le professeur Charles Richet, nous avons pra- tiqué l’autopsie et l'examen histologique détaillé de quatre chiens ayant BioLocie. Coupres RENDUS. — 19J1. T. LXX. 28 382 SOCIÈTÉ DE BIOLOGIE servi à ses expériences sur l’anaphylaxie à la crépitine et à l’actino-con- gestine. Le premier chien était mort au bout de quatre jours à la suite d’une intoxication aiguë par injection unique, et à forte dose, de crépitine. Le second, atteint d’anaphylaxie aiguë à la crépitine, ful tué par sai- gnée à la carotide huit heures après la deuxième injection qui avait déchaîné les accidents. Le troisième présentait le tableau de l’anaphy- laxie chronique à la crépitine et fut sacrifié, par introduction de chlo- roforme dans le cœur, deux mois et demi après la deuxième injection. Le quatrième, atteint d'anaphylaxie aiguë à la congestine, fut tué par injection intra-hépatique de chloroforme, cinq jours après la deuxième injection. Voici, très résumé, le résultat de nos recherches : La modification anatomique et histologique la plus frappante et la plus constante consiste en une intense réplétion sanquine de loute la cir- culation abdominale, principalement dans le domaine de la veine porte. Elle va de la congestion plus ou moins forte, mais ne s’accompagaant pas en général d’altérations cellulaires, de certains organes comme le foie, le pancréas, la rate, les reins, les capsules surrénales et surtout les ganglions mésentériques, jusqu'à de véritables hémorraqies en nappe de la muqueuse digestive, signalées déjà par M. Charles Richet. Celles-ci prédominent sur le duodénum; on les trouve ensuite, par ordre de fré- quence et d'intensité, sur l'iléon, le gros inteslin et l'estomac, l’æso- phage restant loujours épargné. Elles sont exclusivement localisées aux couches les plus superficielles (culs-de-sac glandulaires, villosités, plaques de Peyer), et sont suivies par endroits d'un effort réparateur représenté par la formation d'une épaisse néo-membrane fibrino-leuco- cytique se substituant à l’épithélium dégénéré et desquamé. Il n'existe pas, d’ailleurs, de lésions épithéliales en dehors de ces zones hémor- ragiques. Cette congestion abdominale et l’hypotension artérielle, sur laquelle insiste M. Charles Richet, sont probablement deux phénomènes soli- daires. Les organes hématopoiéliques (rate, moelle osseuse, ganglions, appa- reil lymphoïde de l'intestin) ne nous ont pas montré de réaction cyto- logique anormale, ni par son intensité, ni par sa moralité (1). Parmi les glandes endocrines (surrénales, thyroïde, parathyroïdes, hypophyse, ilots de Langerhans), quelques-unes nous ont paru parfois légèrement altérées. Dans un cas, la surrénile a perdu une partie de sa graisse labile corticale. Dans trois cas, la thyroïde présente des allé- (1) On sait que MM. Charles Richet et Lassablière ont signalé l'importance de la leucocytose sanguine dans l’intoxi ation par la crépitine. Comptes rendus: de la Soc.de Biologie, 18 décembre 1909, t. LXVII, p. 782. SÉANCE DU 11 mars 383 rations plus profondes, tantôt purement interstitielles (sclérose jeune en îlots) et vasculaires (endo et périartérite légères), tantôt associées à des lésions parenchymateuses, consistant en une prolifération anor- male de l'épithélium des vésicules et sa tendance à desquamer. Les parathyroïdes, l'hypophyse, les îlots de Langerhans ne nous ont rien montré de particulier. - Le rein est touché dans tous nos cas : la glomérulite congestive ou hémorragique à des degrés divers nous à paru constante, et l'épi- thélium des tubes contournés fut trouvé par endroits légèrement altéré. Notre attention s’est particulièrement portée sur l’état du système nerveux central, en raison du rôle que tendent à lui attribuer les expé- riences de M- Charles Richet, de MM. Achard et Flandin, dans le déter- minisme des phénomènes anaphylactiques. Examinées à l’aide des plus délicates techniques neurologiques (méthode de Nissl pour l'étude des corpuscules chromatophiles, de Cajal pour celles des neurofibrilles), les cellules nobles du cerveau, du buibe et de la moelle ne nous ont paru différer. en rien des cellules nerveuses normales. Il n'existait, d'autre part, sur nos préparations, aucune lésion de dégénérescence, aucune altération, ni méningée, ni périvasculaire, ni névroglique. Il se dégage, en oulre, de nos documents qu'il n’y a pas de différence anatomo-palhologique notable entre le chien ayant subi une injection toxique unique mais massive, et les trois autres, chez qui une dose ullérieure de poison avait déchainé le choc anaphylactique. En résumé, les constatations d'ordre histologique fournies par ces quatre cas de très nette anaphylaxie restent insuffisantes pour per- mettre aucune conclusion précise quant au problème pathogénique du processus anaphylactique. (Travail du laboratoire du professeur Chaïrles Richet. GRAVITÉ DU CHOC ANAPHYLACTIQUE PAR INJECTION D'ÉPREUVE DANS LE CANAL CUOLÉDOQUE, par L. BLAIzoT. Ces expériences ont été faites sur des lapins sensibilisés par injection intra-veineuse de sérum de veau chauffé à 56 degrés. Les animaux portés sur le tableau suivant ont tous reçu l'injection déchaïnante (5 centimètres cubes du mème sérum chauffé) dans le canal cholédoque au moyen d'une canule introduite par l'ampoule de Vater. D'autres lapins, dont la lisie ne figure pas ici, ont éte pris comme 384 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE témoins dans les mêmes séries que les précédents et ont reçu l'injection d'épreuve dans les veines. Tableau VI. QUANTITÉ | INTERVALLE He a Dpereo Ra Ne noue EME RARE QE (en jours). | déchainante cent. cubes. (en jours). re le rem | en eee el sem 97 2.100 9125 8 54 | 30 Meurt en 3 minutes. 38 1.920 22 » D 64 28 Meurt en 3 minutes. 92 2.060 11 » 5 21 | 54 Meurt en { minute. 22 1.850 15 » D 23 | 29 Meurt en 5 minutes. 24 1.970 11 » 2 2 19 Meurt en 10 minutes. 780 1.770 5 » 1 0 | 25 Meurt en 10 minutes. 47 1.850 11 >» 5 26 12 Très malade. 88 2.390 20 » 7 47 | 28 Somnolence, parésie. 151 2.200 10 » 1 0 31 Pas de troubles. 5 2,110 16 51. 4 45 | 51 Id. 37 1.660 11 3 27 69 | Id 118 1.880 11 » 3 27 | IS Id. 58 1.820 6 » 2 14 | 31 Id 748 1.450 5 il 0 25 Id A6 2.040 Il 5 26 91 Id 4 2.920 il 2] 2 | 30 Ia (1) Nombre de jours écoulés entre la première et la dernière injection sensibilisante. Comme on le voit, la moitié des lapins cholédoque n'ont pas réagi à l'injection d'épreuve, probablement à cause d’une préparation insuffi- sante. Par contre, plus du tiers des animaux sont morts instantanément après l'injection; c’est une proportion très élevée comparativement à ce qui s’est passé pour l'injection d'épreuve intraveineuse. Cette injection a été faite sur vingt-neuf lapins : un seul est mort, six fois il y a eu des accidents graves et dans tous les autres cas des accidents légers ou nuls. L'injection inlracholédoque de sérum de veau, même à la dose de 10 centimètres cubes, chez des lapins neufs de 1.500 à 2.000 grammes est inoffensive. C'était à prévoir, étant donné que la même injection faite sur des lapins préparés était restée si fréquemment sans résullat. Cd SÉANCE DU 11 MARS 3939 Conclusions. — Chez des lapins séro-anaphylactiques, l'injection d’épreuve est plus sévère par le canal cholédoque que par la voie intra- veineuse. L’injection de peptone chez le chien est, comme l'ont montré Doyon et Gautier (1), également plus efficace par la voie cholédoque que par la voie veineuse. Il y a là matière à un nouveau rapprochement entre le choc anaphylactique et les accidents dus à la peptone. $ ({nstitut Pasteur de Tunis.) XI. — LA NOTION DE L'ISOSTALAGMIE. —- LA STALAGMO-NOCIVITÉ, par H. Iscovesco. J'ai montré, dans une note précédente, que l’adjonction de sérum physiologique à du sérum sanguin modifie la tension superficielle sui- vant une courbe qui reproduit celle qu'on obtient en traitant avec une solution de NaCl, un colloïde lyophobe (instable). Par conséquent, à ce point de vue et à une différence quantitative près, le sérum sanguin se comporte aussi comme un colloïde instable. De plus, il n'y a qu'une différence quantitative et non essentielle entre ce qu’on observe lorsqu'on ajoute à du sérum sanguin de l’eau distillée ou du sérum physiologique, en ce qui concerne tout au moins la tension superficielle. Hutinel, en 1905, en pratiquant des injections de sel chez des enfants (30 centimètres cubes) à propos d'expériences comparatives avec la tuberculine, est le premier auteur qui parle expressément de fièvre saline. Il a vu quelquefois, chez les enfants, une élévalion thermique de 1-2 degrés, débutant après une injection de 30 centimètres cubes de sérum physiologique à 7 p. 1.000. La fièvre atteignait son acmé vers la douzième heure, pour décroître ensuite. Kottman a observé à la suile d'injections intraveineuses de 300 centimètres cubes de NaCI à 7 p. 1.000 (faites pour déterminer la quantité de sang) des élévations thermiques accompagnées parfois de frissons. L'examen anatomique lui a fait constater des lésions du foie et des reins. Raum, sur le chien, a trouvé, dès 1892, des lésions des cellules hépatiques après l'injection de grandes quantités de sérum physiologique. En 1907, Eugène Albrecht constate que le sérum physiologique n’est pas indiffé- rent à l'égard des globules rouges, mais qu'il les altère gravement. Doyon, Gautier, Morel et Peju en 1906 montrent que le sérum phy- siologique n'est pas indifférent. (1) Comptes rendus de la Soc. de Biologie, 1908, I, p. 149. 366 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE Hôssli (trouve, dans'les mêmes conditions, en 1907, des allérations du muscle cardiaque et des reins. Thiess considère que les injections de sérum physiologique ne sont nullement indifférentes. Finkelstein, Meyer, Shaps, Goffergé et Mollhausen, Meyer et Rietschel, Friberger, etc., constatent que, chez les enfants, l'injection même de petites quantités de. sérum physiologique peut donner de la fièvre, quel- quefois même des accidents graves, tels que du collapsus. Bingel retrouve les mêmes faits chez l'adulte. Enfin, Le Play, tout récem- ment, pratique chez des lapins des injections de sérum physiologique et montre qu’ils tombent dans un état de cachexie qu'on n'observe que beaucoup plus tardivement chez les animaux auxquels on pratique des injections du liquide d’ascite. Tous les auteurs que je viens de citer se sont heurtés devant la diffi- culté d'expliquer les phénomènes observés. Cela tient à ce qu'ils ont omis d'étudier une constante physique importante du liquide qu'ils injectaient : la tension superficielle, cons- tante qui joue un rôle capital dans les phénomènes de résorplion, c'est- à-dire justement dans ces cas. En effet, si comme je le fais, on pratique à des lapins des injections d'une même solution saline, mais donton varie les tensions superficielles par l’adjonction de différentes substances très actives telles que des sels biliaires, des savons ou des acides gras à l’état de traces, elc., on constate que les troubles qu'on observe (cachexie, mort) sont en rapport direct non pas avec la richesse en sel du liquide injecté, mais avec sa tension superficielle. On peut dire que d’une façon constante une même solution saline de NaCI sera d'autant plus toxique que sa tension super- cielle est plus éloignée de celle du sérum. J'ai fait à ce sujet un certain nombre d'expériences dont je ne puis citer ici, faute d'espace, qu'un exemple : On provoquela mortd'unlapin de 2.150 grammes en pratiquant pendant deux mois, tous les dix jours, une injection intrapéritonéale de 30 cen- timètres cubes de sérum physiologique {NaCI 8 1/2 p. 100). L'animal a reçu en tout 6 injections c’est-à-dire 240 centimètres cubes de solution. Un autre lapin pesant 2.090 grammes reçoit en même lemps les mêmes injections, aux mêmes jours, mais la tension superficielle du liquide injecté étant abaïssée par l’'adjonction d’une trace de savon (tens. sup. : 69 dynes centimètres). Or, cet animalse portait encore bien au bout de deux mois et ne succombait que six semaines plus tard, ayant recu 4 injections en plus, c’est-à-dire en tout 400 grammes de liquide. J'ai constaté aussi que les injections intraveineuses de sérum physio- logique, de même que les injections sous-cutanées, sont beaucoup mieux supportées que les injections intrapérilonéales, et que les injec- tions intraveineuses sont mieux supportées que les sous-cutanées. Il s’agit là, je pense, de phénomènes de stalagmo-nocivité. > SÉANCE DU 11 mars 381 Ce qui me paraît démontré, et ce dont je me propose d'apporter pro- chainement de nouvelles preuves, c’est que la résorption d'une même substance, el par conséquent sa nocivité, varie considérablement suivant la tension superficielle du véhicule dans lequel se trouve cette substance. ({ravail du Laboratoire de Physiologie de la Sorbonne.) L'IMMUNITÉ NATURELLE DE LA SOURIS A L'ÉGARD DES CULTURES DE KaALa-A7aR ET DE BOUTON D URIENT TUNISIENS, par P. DELANOE. La souris blanche posséde à l'égard des cultures (4) de Kala-Azar et de bouton d'Orient tunisiens une immunité naturelle très forte, que des injections périlonéales fréquemment répétées et faites pendant des mois n'arrivent pas à vaincre (2): Ainsi, depuis le 7 octobre dernier, nous avons, sans aucun succès, inoculé, à cinq ou six jours d'intervalle, douze souris avec des cultures de ces virus arrivées au maximum de leur développement. Les injections étaient faites à la dose de 1/2 centimètre cube environ. Le mécanisme de’cette solide immunité naturelle est des plus simples. Il est le même: qu’il s'agisse de bouton d'Orient ou de Kala-Azar. I est particulièrement facile à mettre en évidence avec les cultures de bouton d'Orient; car ces cultures, en milieu Novy simplifié, sont sensiblement plus riches que: celles de Kala-Azar. Sitôt injectés, les leptomonas de culture se piquent sur les lymphocytes, gros et petits, qui normalement abondent dans le péritoine de la souris. Cette fixation des flagellés est très rapide. Déjà une minute après l'injection, on constate qu'un: grand nombre de leptomonas sont adhérents. En quinze minutes, la fixation est quasi totale. Le nombre des flagellés attachés à un leucocyte est très variable. On peut.en constater jusqu'à dix à douze sur un seul globule blanc. C'est ordinairement par l'extrême bout du flagelle que les lepto- monas se piquentsur les leucocytes ; maisils peuvent également y adhé- rer Soil par leur extrémité postérieure, soit plus rarement en un point quelconque du: corps. Les lymphocytes ne tardent pas à réagir à la fixa- (1) Ces cultures ont, été aimablement fournies à M. Mesnil par M. Ch. Nicolle, de Tunis. Elles ont été depuis régulièrement entretenues dans.le laboratoire de M. Mesnil par passages en milieu de Novy. Au 7 octobre, date du début de nos expériences, le Kala-Azar était au dix-neuvième passage par milieux arti- ficiels; et le bouton d'Orient, au vingt-septième passage. (2) MM. À. Laveran et A. Pettit ont pu déterminer chez la souris et le rat des infections légères, essentiellement guérissables, en leur inoculant une émul- sion de rate et de foie de chien infecté de Kala-Azar tunisien. 388 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE tion des protozoaires. On peut les voir sous le microscope, une fois accommodés à la température du laboratoire, montrer un petit promon- toire proloplasmique juste au point de fixation du flagelle, puis, de part el d'autre de celui-ci, allonger deux minces et fins pseudopodes, transpa- rents et dépourvus de granulations cytoplasmiques. Ces pseudopodes peu à peu grandissent et finissent par saisir en totalité le leptomonas. Une fois l’'englobement complet, le leucocyte rentre ses pseudopodes et régu- larise son contour. Peu après, on voit apparaître en plein cyltoplasme, une vacuole claire, transparente, ronde ou plus fréquemment ovalaire, à contours parfaitement nets, dans laquelle on distingue le leptomonas, renflé en boule, dont les contours épousent étroitement ceux de la vacuole. Celle-ci, on le devine, n’est rien autre qu’une vacuole digestive. Rapidement, en effet, le protozoaire inclus devient transparent ; les gra- nulations cytoplasmiques de son protoplasme sont animées d’un mouve- ment brownien très net, diminuent de grosseur, puis de nombre, et ainsi jusqu’à disparition complète. Il est d’ailleurs facile de contrôler par des préparations colorées toutes les phases de la digestion phagocytaire qu'on aura pu suivre simplement entre lame et lamelle. Il suffit même de déposer sur une lame une goutte de l’exsudat péritonéal d’une souris neuve et une goutte de culture et de recouvrir le tout d’une lamelle pour assister ?n vitro à toutes les phases de l’englobement. C’est en pleine vitalité que les leptomonas de culture sont englobés. On se rend surtout compte de ce fait quand on a affaire à des leptomonas fixés par leur extrémité postérieure. Le flagelle, qui est alors la dernière parlie englobée, reste mobile jusqu'à complète disparition. Nous n’avons jamais conslaté d'action lytique en dehors des globules blancs. Le sérum de la souris n'a d’ailleurs aucune action novice sur les cultures de bou- ton d'Orient et de Kala-Azar; par l’immunisation, on développe simple- mentune légère propriété agglutinative qu’on ne peut d’ailleurs affirmer que dans le cas des cultures de bouton d'Orient, puisque le Kala-Azar donne déjà en culture de nombreux amas de microbes. Bref, l’immunité naturelle de la souris à l'égard des ZLeishmania tro- pica et infantum en culture est une immunité d'ordre exclusivement phagocytaire. Les leptomonas, introduits dans le péritoine, sont l’objet d'une phagocytose rapide. En 1/2 heure à 3/4 d'heure, une souris neuve se débarrasse totalement des flagellés contenus dans 1/2 centimètre cube de culture arrivée au maximum de richesse. Enfin, même en injectant de très fortes doses de culture dans le péri- toine d’une souris, 2 à 3 centimètres cubes par exemple, on ne constate jamais la pénétration des éléments flagellés dans le sang. La rate, le foie, les ganglions Iymphatiques n’ont donc pas à intervenir. La défense est victorieusement assurée par les seuls lymphocytes de la cavité péri- tonéale. \. ({nstitut Pasteur, laboraloire de M. Mesnil.) 389 RÉUNION BIOLOGIQUE DE MARSEILLE SÉANCE DU 21 FÉVRIER 1911 SOMMAIRE ALEZAIS et PEYRON : Adénome lan- IARENCTES Oo serbe 6 giron ote 391 gerhansien provenant du pancréas JoceAuUD (A.) : C. Sur la position EXOCTINET. ER MANS ANNEES EUR 400 | du muscle adducteur des scuta dans GERBER (C.) : Action des sels des les cirrhipèdes pédonculés. . . . .. 389 métaux alcalins sur la saccharifica- Onpo (C.) et Sauvan (A.) : La re- tion de l’empois d'amidon par les cherche des hémorragies occultes ferments amylolytiques. — I. Sels dans la fièvre typhoïde à l’aide de à acides minéraux. — II. Sels à la/réactionadenWebernt eme 399 acides organiques monobasiques. RousLAcroIx : À propos du séro- — III. Sels à acides organiques po- diagnostic de la fièvre de Malte. . . 391 Présidence de M. Vayssière. C. — SUR LA POSITION DU MUSCLE ADDUCTEUR DES SCUTA DANS LES CIRRHIPÈDES PÉDONCULÉS (4), PAR À. JOLEAUD. I. — La position du point d'insertion du muscle adducteur des scuta est un caractère essentiel pour la classification. — La classification en usage pour les Cirrhipèdes pédonculés est exclusivement basée sur le nombre de leurs plaques capitulaires. Or, comme à l’état fossile ces Crustacés ne fournissent généralement que des pièces isolées, le paléontologiste éprouve les plus grandes difficultés dans ses essais de restitution. La (4) V. Considérations sur la Morphologie et sur la Phylogénie des Cirrhipèdes pédondulés aspidés. Comptes rendus de la Soc. de Biologie, LXIX, 24 décembre 1910, p. 659 et suiv. — Errata : Phylogénie I, ligne 3 : après surface, ajouter des plaques; tableau phylogénétique, à la ligne 6, Afeloxynaspis, ajouter Concho- derma ; à la ligne 8, au lieu de Conchoderma, lire Sc. patagonicum Gruvel. 390 RÉUNION BIOLOGIQUE DE MARSEILLE difficulté est d'autant plus grande que l'évolution a parfois respecté cerlaines formes de plaques, qui passent ainsi sans altération appré- ciable d'un groupe à un autre. De là la nécessité, pour quiconque: veut s'occuper des Cirrhipèdes fossiles, d'étudier avec soin, non seulement les aspects particuliers sous lesquels se présentent les plaques princi- pales dans les espèces vivantes, mais encore les modifications corréla- tives qui se produisent dans les plaques voisines les unes des autres. Parmi les caractères fondamentaux qu'une classification rationnelle des Pédonculés doit utiliser, il en est un qui dérive directement de l’évo- lution de la position du corps du Cirrhipède et que l’on a constamment négligé. C'est la position du point d'insertion du muscle adducteur des scuta. Pour justifier l'importance que nous attribuons à ce caractère, qu'il suffise de rappeler que le muscle adducteur est l’axe de suspension du Cirrhipède,. que les scuta auxquels il estassujetti en sont les plaques principales, les der- nières à disparaître, et qu'aucune autre plaque, d’ailleurs, ne porte de muscle chez les Pédonculés. Nous ajouterons que, dans les seula fossiles, l'impression. du musele adduc- teur est souvent large et profonde, et que lorsqu'elle n’est pas manifeste son emplacement peut toujours être facilement déduit. En examinant des scula choisis dans les différents genres, on recon- naïîtra ainsi que le muscle adducteur peut être inséré au-dessous de l’umbo, à la hauteur même de l'umbo ou au-dessus de l’umbo. D'où la division naturelle suivante du sous-ordre des Pédonculés aspidés : 1° À muscle supraumbonal : Lepas, Poecilasma, Protolepas ; 2° À muscle umbonal : Oxynaspis, Megalasma, Conchoderma ; 3° À muscle infraumbonal: Scalpellum, Pollicipes, Scillaelepas, Mitella, Lithotrya, 1bla. Il. — Le genre Oxynaspis existe depuis le Crétacé supérieur. — Si nous étudions Scalpellum Besseli, Bosquet et Müller (4), du Sénonien du Lim- bourg, nous remarquons que les scuta, (rès convexes, ont l'umbo situé au sommet de la moitié inférieure de la hauteur, « et, par suite, bien plus bas », disent les auteurs, que dans toutes les espèces « vivantes connues ». L'empreinte du muscle adducteur, assez profonde, est exac- tement à la hauteur de l’umbo. La carène est courbée à 120 degrés. Une pièce, ou un fragment de pièce, dont l’ornementation concorde avec celle de:la carène, est considéré comme un rostre. La connaissance dela position du muscle adducteur et la forme de la carène nous permettent immédiatement de classer cette espèce. dans - (1) Bosquet. Cirrhipèdes découverts dans le Crétaré du Limbourg, Harlem, 1857. SÉANCE DU 21 FÉVRIER 294 Oxynaspis. Quant à la pièce indiquée comme rostre, elle pourrait être un fragment de carène… Le scutum désigné par Bosquet sous le nom de Scalpellum radia tum provient aussi manifestement d'un Oxynaspis. Par leur ornementation extérieure, les deux espèces rappellent d'ailleurs singulièrement. Oxvy - naspis celata, Darwin. On doit donc les appeler : Oxynaspis Besseli, Bosquet et Müller sp. ; Orynaspis radiata, Bosquet sp. Ainsi le genre Oxrynaspis, si important dans l'échelle phylogénique des Pédonculés, remonte à l'ère secondaire. Ce genre de Girrhipèdes est réfugié aujourd'hui à Madère, dans les Antilles et auprès de la Nouvelle-Guinée, vers les deux extrémités du grand géosynclinal transverse. ACTION DES SELS DES MÉTAUX ALCALINS SUR LA SACCHARIFICATION DE L'EMPOIS D'AMIDON PAR LES FERMENTS AMYLOLYTIQUES, TJ. — SELS A ACIDES MINÉRAUX, par C. GERBER. 1° Les sels à acides monobasiques ajoutés à l'empois d’amidon sont très légè- rement accélérateurs à faibles doses, indifférents à doses moyennes, retarda- teurs à doses fortes. Ils peuvent même, pour les doses voisines de la satura- tion, devenir empêchants. Les accélérations et retards, plus prononcés dans le cas du Broussonétia que dans celui du Figuier, sont d’autant plus accentués que la teneur en dias- tase est plus faible. L'action retardatrice des fortes doses n'est pas due à une destruction de la diastase, car, si on met celle-ci en contact avec une dose très retardatrice, même empêchante du sel, à 40 degrés, pendant une heure, et si on l’ajoute ensuite à l’empois, on obtiendra, soit une accélération, soit un retard dans la saccharification, suivant la quantité de sel ainsi introduite dans l’empois, les phénomènes étant identiques à ceux observés quand on ajoute directement le sel dans l’amidon. C'est ainsi qu'une solution = à 1000 mol. milligr. NaFl rigoureusement neutre, introduite après une heure de séjour à 40 degrés, dans de l’empois, à la dose de 1/100 (ce qui donne à ce dernier une teneur de 10nol. millier. de sel), a déterminé une saccharification très voisine de celle obtenue avec la même quantité de diastase pure introduite dans l'empois contenant 10 mol. milligr. NaF1. Il a fallu, en effet, dans le premier cas, 10 centimètres cubes pour réduire 6 centimètres cubes de liqueurs ferrocya- nurée, et dans le second cas 9 cc. 7.. 20 Les sels à acides bibasiques (sulfates) se comportent différemment sui- vant qu’une ou les deux fonctions de l'acide sont saturées. « « « « « « « « « « « « «GG | CET | « « CO] «8 | «ca ER « 000 « « « « « « « « « « « « « 68 | & IE | € GG | « OGTI COër| « & | C9r ER Y° 8998 « « « « « « « « « ag | « « « « &6 | «6 | «ge | cop | «08 | 9's | «6 « B'IESI « « « « « « « « « SE | « « « «gr | ci | «ce | «gr | «oc | c'e ler L'eogrl « 9°c99 « « « « « & OF | « « CO | « « « C9 |L'9 | «LT | «og | «og | ge | ag le} « S'GES «09 | «y ce «_LY « € LI « « DE | « 8 | S'ST. | L'9 € £T | GE | « 08 | S'£ «9 € GT « Y'99T « G8 | c'e « £'8T « g'£r | « «98 | « ge | Cor | L'9 (lc Or | Grey | g'er | c'e | 8e | « ap ln x G'E8 «GT | S'E «€ 9T co GTI csec- Le cr OTR INLIO IMG ICE IT REC T rare") earar)EeT \ 9° ee PAGES INA = JAoic od601 ed CROP RSO MOTS PRO 78 IT TT CCE SGRCE LS SET ho 8’ 08 & 2 c'e Y'TE 9'01 1626 Rec iNGroE) AS Shoes noi 6 Loc re) ESEOT ÿ'OT | | Gil, |Pc'e CITE & OI Sorel GEe 2 oio Te IST AGE cie) crc) AC OT &'Q ele Rec) Se rer lose oic Moss) cte Fer no ere Moore bo; co Mc or 98 oc rico) LIN Oren Pnte eIROUOT ro) 00 CG Er EL tS ee GER QU CARO LS NET TRI GR CICR RG NGE ACAOLe RSR cÈT 2010 26 | 06 #2:621148"6 «|F9'0T 9 "or | CMFT NOT 8207: RSS AIS Or |ES6 AINGIOE AG INC NET RGO A) GC ER G GE RETRACE «0 J QE SAS y a PACE 2] D EE (A EE RQ 2 ON PE A 2 GE PS PE ESA © ae A AS OO a 2 OR GE OS A ET EC JE PE a Eee EE a d (al a a a a «4 a a ï a Le T Le 4 ut a a a a a a — ———— CR 0) NU | à gs : *stodtuo p oujiy aed Ex 7 =. Fe an. Z Ë A = D 7 Se EN ee led: = 2 £ az | wo = ? © É £ ? a ; s 9pPI98,P “HOUTTIN SHTAIAION : SIOdNXT SNVG “LNANAIAVTIVAUd “SALAOfV LNVLAH SHLATOULINTA SHO SSNITVO'IV XAVLAN S44 SINVONOdSAHUON S'IAS SH NO XAVUANIN ; , L SRE 007 ‘ : ‘ SHUIOV Œ SHLNVSSIOND SHSOQ AA AONASAUd NA ‘— LH — SHAÔILATOTANV SAUIAÔIT S44 —— 44 SINVAINS SAKAL SAT ENVHNG SAHIAT (Y : à ui de l V ‘NOIIOV SAUdV AAUNANVAIONUAHA ONTIHAA MAAQOIT ‘9 ‘9 9 AHINUYH HNO4 SHAIVSSHOAN (OL ‘A G V NOUINV.A SIOdNX S44N9 SAULANILNAN # SÉANCE DU 21 FÉVRIER 293 Les sels acides se comportent comme l'acide correspondant. Ils sont forte- ment accélérateurs à dose très faible, retardateurs dès qu'on dépasse 2 mol. milligr., et enfin empêchants aussitôt qu'on atteint 5 mol. milligr. Mais, à l'encontre de ce que nous avons vu tout à l'heure, la diastase est détruite par les doses empêchantes. Les sels neutres se comportent comme les sels des acides monobasiques, avec, cependant, une légère accélération pour les doses fortes. 3° Sels à acides tribasiques (Phosphates). Les sels à deux fonctions acides libres sont fortement accélérateurs à faible dose, comme l'acide correspondant; mais cette accélération se maintient pour les doses moyennes et fortes (166 mol. milligr.), tandis qu'avec l'acide phosphorique, elle est remplacée par un fort retard, puis par un arrêt com- plet de la saccharification dès qu’on atteint 5 mol. milligr. En cela, les phos- phates primaires diffèrent essentiellement des sulfates acides libres, bien que ces derniers n'aient qu'une fonction acide libre. Les sels à une fonction acide libre sont légèrement accélérateurs à faibles doses, indifférents à doses moyennes, retardateurs à doses élevées. Ils se com- portent donc absolument comme les sels des acides monobasiques, neutres. Enfin, les sels où aucune fonction acide n'est libre sont fortement retardateurs à très faible dose (1 mol. milligr.), et empèchants dès qu'on atteint 2 mol. milligr. Ils se comportent absolument comme si la troisième molécule d’al- cali était complètement libre. II. — SELS A ACIDES ORGANIQUES MONOBASIQUES, par C. GERBER. a) Série grasse. — Les sels à acides crganiques dont le nombre d'atomes de carbone est peu prélevé (formique, acétique, propionique), sont accélérateurs à faibles doses, indifférents à doses moyennes, retar- dateurs à doses élevées. L'accélération des doses faibles diminue, le retard des doses fortes augmente au fur et à mesure qu'on s'élève dans la série. Aussi l’accélé- ration disparait-elle complètement, et le retard des doses fortes est-il remplacé par un arrêt, avec les sels des acides butyrique et valéria- nique. Enfin, avec les palmitates et les stéarates, l’action accélératrice des doses faibles, non seulement a disparu, mais encore est remplacée par une action retardatrice ; quant à l'arrêt dans la saccharification, il se manifeste déjà aux doses moyennes. Tous ces faits trouvent leur explication dans la dissocialion hydro- lique avec manifestation du caractère alcalin, d'autant plus forte que l’on s'élève davantage dans la série. b) Série aromatique. — Les sels sont indifférents à dose faible et moyenne, retardateurs puis rapidement empêchants à dose forte. Ils se ‘2SBJSUID 6] JO SULIQUU 8P OJOJIp 19 [1 opjonbef suep ossetu oun no puord es ojequuped op no oje8aqs op uotnlos ej ‘S9180p Op e ‘IE9 ‘S1IBT SPd (®) if) | | « œf" OS] oo 4e 00€ <|« 906 Le ogrl| « « « « « à ISET « t« GL d« 06 « OL « 0G « « « « « 9° C9 S ë) (8) (x) 00€ <]4 08 | 00€ <|« 9ù rdc «8 i K f f K 8 &t€ Co RUE or |cgr «06 | sr CS) La Copa EE « | « « o 7-41 « CY CL € OS (a) « rai 6 6 « « « « °S8Y7 0ë ce |aur «TE L'OT 6:8 le gp KI © æ & 9'16 ê GT &'G |«er 9°6 86 r:8 |le cr «09 | 08 |: 008 <| © 8°} co 4 OST #44 STI ONE V Gr |c'or G°6 € 6 è 8 |&9 «8 loco |ege ÿ'OT “ 08 [« 008 <]« 06 |« Ocr 3'01 6 & |S6 C6 VAS es |R'£ LC 2]ISRG ELEC “09 8 «6 [ce CL [va OT 9€ |c6 C6 QE g:2 “|le’e ge |9'ge [re « à 9'à z:G Ju cs s'8 [87 ‘6 y:e |9's « 6 VAS L'9 |lr'£ DAC |eUCA ONE y £ g'T I |S°Y [Cr En PE ‘6 ve |c's T6 FH) CL « « « « « co’ 0 Or 1S% |«6 CUS QUE ‘6 ve |c's8 & 6 &'6 88 |8'S &« 6 |8:6 {F6 ‘6 + 0 UF|U Ye) -U6 l'u Ye] Uu9 UCT Us] UF) UF|UT UF fu Ye UF Le UT UF|| HF |UT|IUT)| UYr UT Gr L c& cè Gre T.| @œ | Ge. | ce te cœ cè c& Cè ge || Se ce | cé Do AREe a u tf a a a u| [al a « EI ral 4 d ral f a a a a a TE ES EME EE | | PURE RRE SE EN rare lo Se a A -“siodu9 à E & ë > E e = a | © e … = 2 = = É mi = à ; È a = ea = pe = Lan oi] «ed © À a | | | | | | | | | | | _ Z | Q Q c A o = A 12 ep no A 2 = a ne ce) S = Q © © a LE 2 6 ee © © 8e | 8 e 2 © = 2 © Cul .e S © epI9E,p 2 — ES QO Qc RÉUNION BIOLOGIQUE DE NANCY SÉANCE DU 14 MARS 1911 SOMMAIRE Brunrz (L.) et SprLLMANx (L.): Les sous l’action de la cure tubercu- leucocytes éliminateurs- dans les DINDIQUE ER MARCEL UNE A 29 maladies infectieuses . . . . , . .. 27 Lucrex (M.) : Quelques particula- Durour (M.) : Sur quelques phé- rités histologiques de l'hypophyse nomènes d'optique physiologique. cheztlesmiellarde eee 23 (DEUXIEMENOE) M EN nee ete 21 SPILLMANN (L.) et BRUNTZ (L.) : Sur ETIENNE (G.) : Variations des l’excrétion artificielle des leucocytes figures hématologiques d’Arneth ÉIMINATEUTS EMA TEEN MALE 25 Présidence de M. L. Garnier. SUR QUELQUES PHÉNOMÈNES D OPTIQUE PHYSIOLOGIQUE, (Deuxième note), par M. Durour. J'ai décrit dernièrement (1) un appareil destiné à réaliser un mouve ment de translation des objets pour l'étude de certains phénomènes d'optique physiologique, que l’on produit généralement par un mouve- ment de rotation. J'indiquerai aujourd’hui une première série d'expé- riences faites avec cet appareil. Ces expériences n’apportent pas de faits bien nouveaux, mais elles ont un intérêt propre, parce qu'elles étendent le champ d'application de lois déjà connues. Pour les phénomènes en question, on peut à l'avance s’attendre à ce que les résultats d’une translation soient les mêmes que ceux d’une rotation. On a même quelque tendance à croire que cela va de soi et que la chose est (4) Réunion biologique de Nancy, février 1911. 486 RÉUNION BIOLOGIQUE DE NANCY » (22) évidente a priori. Mais, à mon sens, voici tout ce que l’on peut dire : quel que soit le rayon du disque tournant, dans la limite où les expériences ont été faites, on n'a pas remarqué que la grandeur de ce rayon ait une influence quelconque, et un disque tournant composé de secteurs blancs et de secteurs noirs paraît d’un gris uniforme dans toute son étendue. Une translation pouvant d’ailleurs être envisagée comme une rotation effectuée autour d’un centre infiniment éloigné, il est naturel de penser que le résultat sera le même pour une translation que pour une rotation. Mais c’est [à une extrapo- lation, et les physiciens savent avec quelle prudence il faut accueillir les ae Il m'a donc paru intéressant de procéder au contrôle direct des faits, puisque l’expérience est facilement réalisable. Si on envisage la translation comme une rotation effectuée autour d’un centre infiniment éloigné, on est amené à employer au lieu de secteurs des raies perpendiculaires au mouvement de translation, Avec mon appareil, j'ai imprimé le mouvement de translation à des bandes de papier fort ou d’étoffe, sur lesquelles se trouvent des raies noires (morceaux de ganse noire cousus sur de la toile blanche, rayures de tissus trouvés dans le commerce, raies tracées au pochoir avec de l’encre noire sur fond blanc). Les raies que j'emploie n'étant pas très larges, et le papier ou l'étoffe étant un peu exten- sibles, j'arrive toujours en tendant plus ou moins mes bandes (qui ont près de 4 mètres de long) à ce que le raccord n’interrompe pas la distribution régulière des raies. Quand le mouvement de translation est très lent, on peut suivre distincte- ment le mouvement de chacune des raies. Sile mouvement s'accélère un peu, on voit apparaître des phénomènes de coloration, analogues aux couleurs du toton de Benham. Si la vitesse de translation devient plus grande, on observe le phénomène du papillottement, sur lequel je me propose de revenir quelque jour. Enfin, à une certaine vitesse, pour laquelle la fusion des impressions réti- niennes est complèle (Verschmelzungsfrequenz de 3. von Kries) (1), le papillot- tement disparaît et la bande en mouvement semble avoir une teinte grise uniforme. J'ai fait des expériences avec des bandes noires de différentes largeurs, et j'ai trouvé que pour obtenir le fusionnement il fallait faire passer une cinquantaine de raies noires par seconde. Ce nombre ne représente qu'une moyenne assez grossière qui manque de précision ; dans ces expériences on court naturellement le risque de mesurer une vitesse plus grande que la vitesse minima de fusionne- ment. Aussi j'étudie avec mon ami M. L. Verain, chef de travaux à la Faculté des sciences, un dispositif qui me permettra de donner un chiffre plus précis. J'ai constaté que quand les bandes sont animées d’une vitesse peu supérieure à la vitesse minima de fusionnement, si on suit des yeux leur mouvement, les bandes redeviennent distinctes. C’est là un moyen (1) Handbuch der Physiologie des Menschen. Herausgegeben von W. Nagel, t. III, p. 230. = > (23) SÉANCE DU 14 MARS 487 de s'assurer que la vitèsse observée ne s'écarte pas trop de la vitesse minima de fusionnement, mais il n’est pas très sensible. Helmhol!z (1) -a déjà signalé pour les disques tournants un fait analogue. L'interpré- tation en est simple : quand l'œil suit le mouvement, la vitesse de déplacement des image rétiniennes est moindre que quand l'œil est au repos; elle équivaut à celle que produirait un mouvement de l'objet moins rapide et insuffisant pour amener le fusionnement. Si on déplace le regard en sens contraire du mouvement des bandes, on peut observer l'effet inverse. des On peut indifféremment percevoir le phénomène de fusionnement avec les deux yeux ou avec un seul œil, et le fusionnement des bandes persiste quand on le regarde avec un seul œil en fixant quelque autre objet avec l’autre œil (devant lequel il est commode, pour ce faire, de mettre un petit miroir). En se plaçant au point de vue que j'ai signalé dans une note précédente (2) on peut donc dire que le siège du fusion- nement doit être localisé en avant du chiasma. Comme on sait, on s'ac- corde à expliquer le phénomène par la persistance des impressions lumineuses sur la rétine. Je remarquerai en terminant que la fusion des impressions réti- hiennes produites par un corps animé d'une translation peut s’observer dans les expériences classiques de Lissajous, si un seul des deux dia- pasons est en vibration, l’autre étant au repos; mais il s’agit ici d’un mouvement alternatif. On peut aussi, comme l’a fait en particulier M. J. M. Bloch, observer des bandes tracées sur la surface d’un cylindre dans la direction des génératrices, et en faisant tourner le cylindre. Mais le mouvement n’est pas le même dans toute l'étendue du champ visuel ; à cause de la convexité du cylindre, les bandes ne semblent pas se déplacer avec la même vitesse dans tout le champ. Toutefois, si on prend un cylindre de grand rayon, et si on limite par un diaphragme le champ d'observation, on se rapproche très sensiblement de l'effet d’une translation homogène dans toute l'étendue observée. QUELQUES PARTICULARITÉS HISTOLOGIQUES DE L'HYPOPHYSE CHEZ LÉ VIÉILLARD, par M. Lucie. Contrairement à la plupart des organes de l’économie, l’hypophyse, au cours de la vieillesse, ne semble pas, macroscopiquement du moins, (4) Helmholtz. Physiologische Optik, 2° édition, p. 482. (2) Sur la spirale de Plateau. Réunion biologique de Nancy, janvier 1911. 188 RÉUNION BIOLOGIQUE DE NANCY 1m (24) participer aux processus d’atrophie que l’on constate généralement à cette époque de la vie. En effet, le poids absolu de cette glande, chez les sujets âgés, possède une valeur généralement égale et parfois même supérieure à celle relevée à l'état adulte. L’explication de ce fait se trouve dans les modifications histologiques subies par l’hypophyse chez le vieillard. Schünemann et Comte, qui ont examiné un certain nombre d'hypophyses d'individus âgés, les avaient Jugées constamment anor- males et, à ce titre, les avaient rejetées de leurs statistiques sur l’évo- lution pondérale de la glande pituitaire. En réalité, l'hypophyse du vieillard diffère très notablement, au point de vue de sa structure his- tologique, de l'hypophyse de l'adulte, et c'est sur quelques-unes des particularités présentées par la glande pituitaire à un âge avancé de la vie que nous désirons attirer l’attention. Nous avons étudié, à ce sujet, l'hypophyse de vingl sujets âgés de soixante-cinq à quatre-vingt- trois ans. Les modifications portent à la fois sur la charpente con- jonctive de l'organe, sur les éléments glandulaires proprements dits, enfin sur le produit de la sécrétion, la colloïde dans le cas particulier. La charpente conjonctive de l'hypophyse subit tout d'abord une hyperplasie notable, fait qui ne saurait surprendre et cadre avec ce que l’on sait déjà sur les modifications structurales des autres organes au cours de la vieillesse. Get épaississement du tissu connectif, à point de départ nettement périvasculaire, aboutit à une véritable sclérose de ïa région du hile et des deux pédicules vasculaires qui plongent à droite et à gauche dans l'intimité du lobe glandulaire. De ces régions des tractus conjonctifs plus ou moins développés s’irradient à l'intérieur de lPorgane. La capsule conjonctive est aussi généralement épaissie; dans son épaisseur se déposent parfois de petites concrétions calcaires à couches concentriques. Enfin, dans la région du hile peuvent se consti- tuer de petits noyaux d'ossification. Les modifications histologiques les plus intéressantes et les plus caractéristiques portent sur les cellules glandulaires elles-mêmes, et parmi celles-ci tout particulièrement sur les cellules basophiles, encore appelées, en raison de leur affinité pour l'hématéine qui colore leurs granulations en bleu, cellules cyanophiles. On peut dire qu’il existe dans l'hypophyse du vieillard une véritable réaction cyanophile, réac- tion caractérisée par l'hypertrophie et l'hyperplasie parfois considérables des éléments basophiles. L'importance de la réaction cyanophile semble marcher de pair avec le degré de sclérose de l'hypophyse et croît avec ce dernier. Les cellules basophiles sont toujours particulièrement abon- dantes aux points primitivement envahis par le processus sclérogène, c'est-à-dire au niveau du hile et à la périphérie des deux pédicules. Au niveau du bhile, les cyanophiles pénètrent en plus ou moins grande quantité à l'intérieur du lobe nerveux, formant dans l’in- timité de ce dernier des boyaux cellulaires comparables aux travées (25) SÉANCE DU 14 MARS 489 épithéliales d’un carcinome. Dans le lobe glandulaire lui-même, la multiplication des cyanophiles et leur tassement les unes contre les autres donnent naissance à des aspects comparables aux formations adénomateuses. Ces éléments généralement très volumineux, munis d'un noyau également de grande taille, à charpente chromatique grêle, renferment de très nombreuses granulatifons retenant fortement les couleurs basiques d'aniline et la laque ferrique d'hématoxyline; elles présentent en outre des vacuoles en beaucoup plus grand nombre et beaucoup plus volumineuses que celles observées dans l'hypophyse de l'adulte. Dans l’hypophyse du vieillard enfin, le produit de sécrétion de la glande, la substance colloïde, s’'amasse en grande quantité au niveau du hile ou à l'intérieur même du parenchyme. La grande fente du hile est généralement dilatée, bourrée de colloïde, transformée parfois en un véritable kyste. Le nombre des vésicules colloïdes du hile est aussi augmenté dans de fortes proportions; c'est ainsi que nous avons pu compter dans un cas quarante petites vésicules colloïdes dans cette région. À l'intérieur du lobe glandulaire, les pseudo-acini colloïdes, toujours de petite taille et peu nombreux à l'état adulte, deviennent plus volumineux et apparaissent en plus grand nombre chez le vieillard. Leur nombre peut même exceptionnellement s'accroitre à tel point que le parenchyme glandulaire affecte alors certaine ressemblance avec le tissu thyroïdien. Toutes ces modifications subies par l’hypophyse au cours de la vieil- lesse, et plus ou moins neltes suivant les cas examinés, ne sauraient être considérées comme la conséquente de l'évolution normale de la glande. Sans doute, elles sont très vraisemblablement la résultante des états pathologiques divers qu'ont présentés les sujets âgés durant leur existence. Toutefois, ces différentes modifications sont suffisam- ment constantes pour qu'elles permettent de caractériser l’état sénile de l'hypophyse. | (Travail du laboratoire d'anatomie de la Faculté de médecine de Nancy.) SUR L'EXCRÉTION ARTIFICIELLE DES LEUCOCYTES ÉLIMINATEURS, par L. SPILLMANN et L. BRUNTz. Nous avons montré : 1° que certains leucocytes, après avoir fixé les substances étrangères à l'organisme, les transportent aux organes 90 RÉUNION BIOLOGIQUE DE NANCY (26) d'excrétion ouverts (foie, reins) ou clos (néphrophagocytes) (1); et 2° que . viciation des phénomènes de transport leucocytaire, à l’état normal à l'état pathologique, pouvait être considérée comme la cause de cts états morbides (2). : Les leucocytes éliminateurs, déviés de leur voie normale de trans: port, viennent alors remplir leur rôle excréteur au niveau des régions dites de moindre résistance de l'organisme. Cette moindre résistance de l'organisme étant susceptible de se manifester à des intervalles plus ou moins éloignés chez le même individu, au niveau de différents tissus et organes, il en résulte que les leucocytes éliminateurs peuvent être excrétés successivement en divers points du corps : par les téguments, par les muqueuses, par les séreuses, etc. Les réactions qui en seront la conséquence prendront le CarAiene de réactions de suppléance ou d’alternance morbide. Si, par exemple, le passage des leucocytes chargés de substances nocives à éliminer s'effectue d’abord au niveau de la peau, puis au niveau de la muqueuse intestinale, l'intestin étant devenu l'organe de moindre résistance, les réactions cutanées et intestinales consécutives se remplaceront l’une par l’autre (entérite succédant à la guérison trop rapide d’un eczéma). Ces phénomènes de suppléance sont bien connus en clinique et on peut en citer de nombreux exemples. Brocq et Gaucher ont fréquemment signalé l'alternance de l’eczéma et de quelques autres dermatoses (urticaire, psoriasis, lichen, furonculose, etc.) avec de nombreux troubles viscéraux : asthme, rhino-bronchite spasmodique, troubles gastro-intestinaux, coliques hépatiques, albuminurie, rhuma- tisme, goutte, migraine, névralgies, convulsions, etc. Il nous est possible, au moyen des agents révulsifs utilisés en théra- peutique (agents ou moyens mécaniques, agents physiques et médica- menteux), de provoquer artificiellement ces variations spontanées de l’excrétion leucocytaire. Grâce à la révu/sion qui modifie la répartition des leucocytes éliminateurs, les réactions causées antérieurement par ces éléments régressent et finissent par disparaître complètement. Il s'agit done bien là d’une véritable dérivation, médication qui « tend à supprimer un état morbide siégeant en un point, en créant ailleurs un état morbide ayant un caractère de suppléance » (Richaud, 1908). Tous les procédés utilisés autrefois pour obtenir la dérivation au moyen d’exutoires, suppurations provoquées qu'on entretenait parfois pendant toute l'existence dans le but de détourner les « humeurs » de (1) Voir L. Spillmann et L. Bruntz. Sur le ‘rôle éliminateur des leucocytes. Comptes rendus de l'Académie des Sciences, 1911,t. CEIT, p. 154. (2) Voir L. Spillmann et L. Bruntz. Sur les conséquences pathologiques de la viciation des phénomènes de transport leucocytaire. Réunion biologique de Nancy, 10 février 1911. ou si (21) SÉANCE DU A4 mars A91 l'organisme {sétons, caulères, moxas, elc.), trouvent donc leur justifi- cation dans la fonction éliminatrice des leucocytes et dans la création des voies artificielles d’excrétion. Lorsque l'organisme est intoxiqué (infections et intoxications aiguës ou chroniques, auto-intoxications), on cherchera à le libérer des globules chargés de produits nocifs par la création d'une voie nouvelle d’excré- tion. Les résultats favorables constatés très souvent dans certains états toxiques (urémie, éclampsie, etc.), à la suite de saignées ou de l’admi- nistration d'un purgatif, doivent être vraisemblablement dus à la soustraction d’un sang riche en leucoytes éliminateurs ou à l’excrétion, au niveau de la muqueuse intestinale, des leucocytes et des produits qu'ils transportaient. : Le rôle curateur des abcès de fixation (Fochier, 1891) peut être inter- prété de la même facon. Ces abcès provoquent l'apparition de nombreux leucocytes éliminateurs qui fixent les poisons de l'organisme, créent un véritable centre d'appel pour les globules qui abandonnent les points primitivement attaqués par eux et permettent enfin, au moment de leur ouverture, de rejeter au dehors les substances nocives avec les leuco- cytes qui les avaient transportées. Carles (1902) a, du reste, constaté expérimentalement que certains poisons (arsenic, curare, mercure) introduits dans l'organisme sont apportés par les leucocytes qui se concentrent dans les abcès fixateurs. En résumé : les variations naturelles ou artificielles de l'excrétion des leucocytes éhiminateurs nous permettent : 1° de comprendre le mécanisme des alternances morbides, et 2° d'expliquer le mode d'action de nombreux agents ou moyens thérapeutiques (agents révulsifs, suignées effectuées au cours des états toxiques, abcès de fixation, etc). (Travail du laboratoire de matière médicale de l'Ecole supérieure de pharmacie de Nancy.) LES LEUCOCYTES ÉLIMINATEURS DANS LES MALADIES INFECTIEUSES: par L. BRuNTz et L. SPILLMANN. Dans une série de notes précédentes (1), nous avons étudié le rôle joué par les leucocytes, à l’état physiologique et à l’état pathologique, dans l'élimination des substances inutiles ou nuisibles à l'organisme. (1) Voir les Comptes rendus de l'Académie des Sciences, 16 janvier 14941, les Comptes rendus de la Société de Biologie, 9 février 1911, et le Bulletin de la Société française de Dermatologie, février 1911. Ï 192 RÉUNION BIOLOGIQUE DE NANCY (28) Aujourd'hui, nous voulons essayer de montrer comment cette fonction éliminatrice peut permettre d'interpréter: 1° le mécanisme d'apparition de certains symptômes de quelques maladies infectieuses ; 2° la variation des formes cliniques de ces maladies; 3° la diversité de leurs compli- cations. Pour faciliter notre exposé nous ferons, à titre d'exemple, une courte étude de la scarlatine. 1° La scarlatine est causée par un agent banal (ou peut-être spéci- fique) agissant seul ou associé, et siégeant sur les muqueuses nasale et pharyngée, comme en témoigne l'inflammation primordiale de ces régions. Pendant les périodes d’invasion et d'état, les poisons micro- biens seuls (comme dans la diphtérie) passent dans l'organisme et l’intoxiquent. Au fur et à mesure de leur arrivée dans la circulation ces poisons sont fixés par des leucocytes (1) qui les conduisent vers les organes d'excrétion ouverts (reins et foie) chargés de les rejeter au dehors et vers les organes d’excrétion clos (néphrophagocytes) qui les accumulent dans leur intérieur. Dans les cas habituels, à un certain stade de l’évolution de la maladie, lorsque les néphrophagocytes sont saturés, l'organisme par réaction défensive tente de se débarrasser des globules chargés de produits nocifs en les rejelant directement au dehors (exocytose) par la voie des téguments. Le mécanisme de l’exocytose est le suivant. Les capillaires sanguins se dilatent (exanthème) (2), les globules les quittent par diapédèse et se répandent dans le derme où ils forment des infiltrats périvasculaires. A l’action irritative causée par les leucocytes l’épiderme réagit par hyper- plasie (épaississement des diverses couches constitutives) et hyperfonc- tionnement (abondance des cellules à éléidine et importance de la couche cornée) aboutissant à une desquamation exagérée (3). Généra- lement, cette réaction arrête le mécanisme de l’exocytose; alors les leucocyles s'organisent probablement sur place en tissu conjonctif. 2° Les différentes formes anormales de la scarlatine s'expliquent ainsi : lursque les organes d’excrétion suffisent à éliminer les toxines, l’éruption ne se produit pas ; la searlatine est alors représentée, comme (1) Dans les cas d'infection et d'intoxication, les leucocytes éliminateurs sont en surnombre (Bruntz et Spillmann, Comptes rendus de l’Académie, jan- vier 1911). Dans la scarlatine, l'hyperleucocytose a été mentionnée pour la première fois par Sacquépée (1902). (2) Ainsi, l'éruption, considérée par de nombreux médecins comme un symptôme de début, serait donc la conséquence d’un des derniers modes de réaction de l'organisme vis-à-vis de l'infection. (3) L’histogenèse de la couche cornée montre ainsi que les squames résultant simplement de l'hyperfonctionnement de l’épiderme, il semble tout à fait logique de penser, comme certains cliniciens du reste le soutiennent, qu'elles ne peuvent pas être une cause de propagation de la maladie. (29) SÉANCE DU 14 MARS 495 on le constate chez certains sujets en cas d'épidémie, par une simple angine. Si la vaso-dilatation est peu marquée l’exocytose est retardée, elle s'effectue lentement et, la réaction épidermique aboutissant à de l’hyper- kératose, la desquamation seule est visible (forme fruste). Lorsque, dans certains cas rares, les leucocytes parviennent à vaincre la résistance de l'épiderme, ils engendrent (probablement par dégéné- rescence des cellules muqueuses) des vésicules analogues à celles de la varicelle. Quand l’éruption ne se produit pas ou lorsqu'elle est brusquement arrêtée, on observe des formes graves résultant de ce que les globules, avec les produits nocifs fixés, restent en circulation. La croyance popu- laire qu'une scarlatine est en bonne voie lorsque l’éruption suit son cours trouve donc ici sa justification, tout comme la prévention contre le refroidissement qui, en amenant la vaso-constriction des capillaires périphériques et en mettant un organe quelconque, généralement l’ap- pareil pulmonaire, en état de moindre résistance, risquerait de créer une nouvelle voie de dérivation pour les leucocytes («éruption rentrée »). Dans certains cas rares il existe une série de phases de desquamation; chacune de ces phases a pour origine première, comme nous l'avons vu, l'action irritative exercée par les leucocytes sur l’épiderme. Les pous- sées de desquamation doivent être en rapport avec des phénomènes d'hyperleucocytose provoquée par l'élimination des substances nui- sibles accumulées dans les néphrophagocytes et qui périodiquement sont reprises par les leucocytes pour être excrétées. 3° Après l’'exanthème ou sans que celui-ci se soit produit, ou encore tardivement parce que les néphrophagocytes abandonnent les produits accumulés, les globules éliminateurs peuvent se diriger vers divers organes qu'ils lèsent, engendrant ainsi les complications communes à la plupart des maladies infectieuses (broncho-pneumonies, rhumatismes, arthrites, endocardites, péricardites, myocardites, néphrites, etc.). (Travail du laboratoire de matière médicale de l'Ecole supérieure de pharmacie de Nancy.) VARIATIONS DES FIGURES HÉMATOLOGIQUES D ARNETH SOUS L'ACTION DE LA CURE TUBERCULINIQUE, par G. ÉTIENNE. Dans nos recherches sur les réactions leucocytaires de la cure tuber- culinique, cure d’immunisation active par injection directe d’un antigène, nous nous sommes attachés à l’étude, parmi les polynucléaires, 494 RÉUNION BIOLOGIQUE DE NANCY (30) des « images sanguines d’Arneth », et nous pouvons aujourd’hui préciser quelques points signalés brièvement ici même (1). . RÉACTIONS IMMÉDIATES. — En comparant un groupe de numéralions à réaction normale pratiquées la veille d'une injection (15 cas) avec un groupe de numérations pratiquées le lendemain d’une injection (35 cas), nous voyons le type 2 tenir le maximum de fréquence, avant, avec 60 p. 400, pour tomber après à 30 p. 100, alors que le maximuma passé au type 3 avec 47 p. 100, et que le type 4 arrive encore à 13 p. 400. AVANT LES INJECTIONS APRÈS LES INJECTIONS Type 1: Maximum : 0 fois. Soit : 0 p. 100 Contre : 10 p. 100 Avec : 3 fois. Type 2. — 9 fois. Soit : 60 p. 100 — 30 p. 100 — 9 fois. Type 3. — 6 fois., Soit : 40 p. 100 — 47 p. 100 — 14 fois, Type 4. — 0 fois. Soit : 0 p. 100 —— 13 p. 100 — 4 fois. D'une façon générale, il y a donc concentration de la formule d'Arneth vers la droite, avec accentuation des types très lobulés 5 et 6, le chiffre maximum appartenant cependant au type 3; ce que montre bien la formule suivante : TYPE : 4 2 3 & Maximum : Avant l'injection 0 p. 100 60 p. 100 40 p. 100 0 p. 100 — Après l'injection 10 p. 100 30 p. 100 4T p. 400 .13 p. 100 En classant les réactions du type normal en modérées, accentuées et fortes, nous trouvons les proportions suivantes : RÉACTIONS MODÉRÉES RÉACTIONS ACCENTUÉES RÉACTIONS FORTES Type 1. Maximum... 2, fois. » L fois. Type 2. — 4 fois. 5 fois. 0 fois. Type 3. — 1 fois. 6 fois. 1 fois Type 4. — 5 fois. 1 fois. 0 fois. La concentration vers la droite est donc d autant plus nette que la réaction est plus modérée, mieux tolérée. _Ces faits, observés dans la réaction normale, confirment d’une facon générale les constatations d’Arneth, qui a vu la cure tuberculinique bien tolérée tendre à rendre de plus en plus lobés et découpés les noyaux des neutrophiles. Uhl serait arrivé à des résultats analogues. Au contraire, dans la tuberculose, quand l'infection est intense, A. etH. Klebs ont vu le type de la formule d’Arneth modifié par une con- (1) G. Etienne, Rémy et Boulangier. Action de la tuberculine sur les polynu- cléaires chez les tuberculeux âgés. Réunion biologique de Nancy, 1909, 18 jan- vier. Comptes rendus de la Soc. de Biologie, t. LXVE, p. 270. Mc 214 < Z (31) ; _SÉANCE DU 14 Mans A95. centration du nombre de polynucléaires vers les premières catégories, à 2 et 3 divisions nucléaires, aux dépens des types 4 et 5. Et il est intéressant, dans la cure tuberculinique, de relever l'’augmen- tation fréquente du type 3, qui devient maxima après l'injection de tuberculine, de même que le professeur Teissier a relevé l'accroissement du.nombre des polynucléaires de ce même type après l'injection de sérum de Maragliano, cure d’immunisation passive, et lui assigne l’un des premiers rangs parmi les éléments essentiels traduisant le processus de défense organique (Congrès français de médecine, Paris, 1910). Les réactions du type anaphylactique présentent, au contraire, une concentration vers la gauche, avec augmentation des types 2, 3, 4, le maximum appartenant au type 2 : Type 2. Maximum. . et LOIS IS Otte O0 D- 100 Type 3. — Mer RU nee ae DIN TOIS AN ONLES 20 Type 4. — 1 fois. Soit : 20 — La réaction luberculinique anaphylactique paraît done provoquer une réaction selon le mode même de l'infection tubereuleuse d’après A. et H. Klebs. RÉACTION A DISTANCE. — Après six mois d'observation, nous avons noté une tendance manifeste à l'accroissement du nombre des polynu- cléaires dans chaque type. Dans les types 1 à 5, dans 6 observations, il y eut 21 fois augmentation contre 7 diminution et 2 ? égalités. TYPE NU 2 3 4 5 AUGMENTATIONS OC ONE 4 4 4 5 Diminution 2 2 0 2 1 Egalité 0 0 2 0 0 Le fait le plus saillant est, après six mois, la conservation du maximum dans le même type, 3 fois dans le type 2, 3 fois dans le lype 3. C'est constant, si nous considérons comme négligeable la conquête dans un cas du type 3 aux dépens du type 2, par une augmentation de 0,5 sur 72. Nous avons signalé déjà que la polynucléose passe au cours de la cure tuberculinique par trois périodes : d'augmentation, de maximum, de dimi- nution, le nombre total restant plus élevé à la fin de la troisième période qu'au début de la première. Ce phénomène nous paraît montrer l’inter- vention de la tuberculine faisant passer progressivement la réaction leu- cocytaire du type de résistance spontanée, le plus souvent notoirement insuffisant, à la réaction leucocytaire plus intense du type de défense, pour revenir ensuite au type de résistance, plus fort qu’au début, quand la défense organique a pris le dessus. Le même phénomène s observe en ce qui concerne les différents types des potyncléninese; sur 15 séries à évolution complète, nous trouvons { 496 RÉUNION BIOLOGIQUE DE NANCY (32) 9 fois leur passage net par un maximum; et le chiffre d'arrivée est plus grand que le chiffre de départ 9 fois, plus petit 5 fois, égal 1 fois. Et ici encore, la fréquence maxima reste fidèle au même type polynucléaire pendant les trois stades d'évolution de la polynucléose. En résumé, dans la réaction à type normal, l'injection tuberculinique bien tolérée tend immédiatement à rendre plus lobés les noyaux des polynucléaires, et cela d'autant plus que l'injection est mieux tolérée ; nolamment, il y a accroissement numéral du type à trois noyaux, qui conquiert le maximum de fréquence aux dépens du type 2, et dont la multiplication est considérée comme l’un des éléments du processus de défense organique. | Au contraire, dans la réaction anaphylactique, il y a concentration de la formule d’Arneth vers les types peu découpés, ainsi qu'il se produit dans l'infection tuberculeuse même. Ce dernier fait parait montrer que l'organisme ne réagit pas à l'injec- tion tuberculinique selon le même mode qu’à l'infection tuberculeuse. Au cours d'un traitement systématique de plusieurs mois, le nombre des polynucléaires s'accroît progressivement dans chaque type, tendant à passer, comme le chiffre global des polynucléaires, par trois phases successives d’accroissement, de maximum, de diminulion, paraissant concorder avec le passage d'un type leucocytaire de résistance spontanée à un type de défense, pour revenir ensuite à un type de résistance ren- forcée. Le (Gérant : OCTAVE PORÉE. Paris. — L. MARETHEUX, imprimeur, 1, rue Casselte. SÉANCE DU fe AVRIL 1911 SOMMAIRE ALEXEIEFF (A.) : Sur la division nucléaire et l’enkystement chez quelques amibes du groupe limax. LArocHE (Guy) et GRiIGAUT (A.) : Absorption et activation de la toxine diphtérique par la substance 497 — II. Amoeba limaxæ Duj. (emend. nerveuse et ses lipoides phosphorés. 516 Vahlkampt} 25. ‘. D34 LELIÈVRE (AuG.) et RETTERER (ED.) : BrerrY (H.), Victor (Henri) ‘et Technique du tissu tendineux . 503 Raxc (ALBERT) : Technique nouvelle Massor (Léon) : Saccharification pour l'étude de l’action chimique de l’inuline par les radiations ultra- et biologique des radiations de violettes. 4." 12. : 509 courte longueur d'onde . . . .... 523 Mixer (JEAN) et LECLERCQ (JuLES) BALE Bonnier (PIERRE) : Régulation im- L'anaphylaxie au SpéLme humain. 506 médiate de la tension artérielle par NaTraAN-LARRIER (L.)et SAtuoN(P.): sollicitation des centres manostati- Spirillose expérimentale ë State QuUeESPbulDaIres ME en D2ÉE ÉDTeNte En tiers Re ee 531 Breton (Macrice) : Rayons ultra- Ricne (V.) et MESTREZAT (W.): Le violets et réaction de Wassermann. 507 | liquide cépbalo-rachidien dans la CaaurFrARD (A.), LAROCHE (Guy) et rachi-novocainisation . .. 539 GriGauT (A.) : Evolution de la cho- Sarrory (A.) : Sur les propriétés leslérinémie au cours de l’état gra- oxydasiques d’une eau minérale, . 322 Midiqu'e eliDUELpÉTAL EEE EE 536 SrEVENEL : Propriétés du sérum DECHAMBRE et REGNAULT (F.) : Sy- de lapins inoculés avec leurs pro- nostoses craniennes par chocs ré- pres coli-bacilles . . . . . , . . 500 pétésichezMeiDÉlien ec ee 518 : 4 à 6 Dévé (F.) : Echinococcose primi- Réunion biologique de Marseille. live expérimentale. Histogénèse du ALEzAIS et PEyrON : Sur certains kyste hydatique (Première note). . 537 | aspects de néoplasie conjonctive Daéré (Cn.) et Sopozewskr (S.) : observés dans les paragangliomes Sur quelques propriétés de l’'héma- CAROL ENS SEEN PRET MAN EREN . 5458 LODORDHYTINERS EU NAN ee 511 Costa (S.) et Fayer (A.) : Sur " GLEy (E.) : Action des extraits limmunité acquise dans les trico- salés à chaud de muqueuse gastri- DAYS RER RES So oNe +, 993 que et de muqueuse iléale (chlo- Déez (HENRY) : Influence ‘de lat ruro-crinines) sur la sécrétion réaction du milieu sur le ferment DaAnCrÉAIQUE PERTE 519 | glycolytique du liquide d'ascite. — Guerget : Etuide de ‘la réaction du FéMilieuracide see Eee 543 rouge neutre au point de vue chi- GERBER (C.) : Action des sels des HOME 516100 br pee ete de Dee 0 51% | métanx du groupe aurique sur Ja GuiEYssE-PELLISSIER (A.) : Phago- saccharification de l’empois d’ami- cytose et caryoanabiose de sperma- don par les ferments amylolytiques. tozoïdes dans les cellules épithé- — IV. Chlorure de zinc et oxalate liales modifiées du canal déférent. 527 | de potassium acidulés. — V. Sels Jozzx (J.) : Sur la fonction héma- cuivriques et auriques. — VE. Sels topoïétique de la bourse de Fabri- platiniques, platineux et palladeux . 547 CAUSE SE Sr TEA OI RE 498 QUINTARET (GUSTAVE) : Une ano- LaBBé (Marcer) et Borvix : La malie de l'appareil génital herma- ration d'entretien chez les obèses. . 529 | phrodite de l’Helix aspersa , , ,, , 555 Biorocre. COMPTES RENDUS. — 1911. T. LXX. 56 498 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE Présidence de M. Dastre. MM. Durrk, Poncer et RopbET, membres correspondants, assistent à la séance. PRÉSENTATION D'OUVRAGE. ANTONIN PoxcEr. — J'ai l'honneur d'offrir à la Société de Biologie, de la part de son auteur le D' H. Alamartine, un très intéressant travail ayant pour titre : Le Goitre exophlalmique et son Trailement chirurgical. (Thèse de Lyon, 1910. À. Maloine, éditeur.) J'ai pu dire, dans la préface que j'ai écrite en tête de cette étude. vraiment magistrale : « Il n'existe pas, sur cette question {la maladie de Basedow et son traitement), récemment encore si mal connue, d'étude synthétique com- parable. Tant de points ont été étudiés depuis une vingtaine d'années, tant de publications ont vu le jour, de si nombreuses opérations pour: goitre exophtalmique ont été pratiquées, surtout en Suisse, en Alle- magne, en France, en Amérique, etc., que le moment était bien venu de recueillir ces documents épars, d'en instruire médecins et chirurgiens, dont la religion, au milieu de tant d'opinions contradictoires, est loin d'être faite. « Ce but, M. Alamartine, prosecteur à la Faite de médecine de Lyon, l'a atteint. » Son œuvre intéresse, non moins, les DRASS que les patholo-. gistes et Les cliniciens. ; SUR LA FONCTION HÉMATOPOIÉTIQUE DE LA BOURSE DE FABRICIUS, par J. JoLLy. Dans une communication précédente (1), j'ai eu l’occasion de montrer que les follicules de la bourse de Fabricius du poulet étaient formés par la juxtaposition et l'intricalion de deux tissus différents : un tissu épi- (1) de Jolly, Histogénèse des follicules de la bourse de Fabricius. Comptes. rendus de la Soc. de Biologie, 18 mars 1911, t. LXX, p. 422. - SÉANCE DU 1% AVRIL 299 thélial représentant le bourgeon épithélial primitif, un issu Iymphoïde venu du mésenchyme voisin. Cette intrication n'existe, du reste, que dans la substance médullaire du follicule ; la substance corticale, seule vascularisée, est tout entière constituée par du tissu lymphoïde formé sur place et coiffant le bourgeon épithélio-lymphoïde. Les deux tissus s'accroissent; les mitoses claires épithéliales et les mitoses Iymphoïdes, petites et foncées, se reconnaissent pendant les premiers temps de cette croissance, et persistent. Le tissu lymphoïde finit cependant par prédo- miner, et le plus grand nombre des mitoses que l'on observe bientôt appartiennent aux lymphocytes. L'existence de ces phénomènes de multiplication cellulaire nous permet de penser, par Comparaison avec ce qui se voit dans d’autres organes, que probablement le tissu lymphoïde des follicules de la bourse de Fabricius livre à la circulation sanguine et à la circulation lymphatique, des lymphocytes. Mais cette fonction n'est pas toujours la seule et on observe chez le poulet, pendant l’évolution de la bourse de Fabricius, des phénomènes qui ne laissent aucun doute sur la part que prend cet organe à l’hématopoïèse. Dès le dixième jour de l’incubation, chez l'embryon du poutet, au moment où se forment les premiers plis de la bourse de Fabricius et où vont bientôt apparaître les premières ébauches des bourgeons épithé- liaux, le mésenchyme de l'organe présente desphénomènesremarquables, Non seulement, comme nous l'avons vu, des cellules lymphoïdes s’accu- mulent au voisinage de l’épithélium et se préparent à le pénétrer et à l’envahir; mais on observe de plus, parmi ces cellules lymphoïdes fabriquées directement sur place aux dépens des éléments mésenchyma- teux, des leucücytes à granulations éosinophiles. Un certain nombre de ces leucocytes granuleux ont un noyau polymorphe, ordinairement en forme de bissae; ce sont là des leucocytes analogues à ceux du sang, représentant chez les oiseaux la cellule migratrice de la diapédèse, des suppurations, de la phagocytose, correspondant à [a fois aux polynu- cléaires et aux éosinophiles des mammifères. Mais parmi ces cellules, il en est qui, plus volumineuses en général, contiennent un gros noyau vésiculeux et sont semblables aux myélocytes granuleux; un certain nombre présentent des phénomènes de mitose. Enfin, on observe des cellules lymphoïdes à gros noyau clair contenant un nucléole, à proto- plasma basophile, portant quelques granulations acidophiles seulement. Ainsi, des cellules éosinophiles se forment ici sur place, et la preuve en est donnée par divers faits : existence de volumineuses cellules gra- nuleuses à gros noyau vésiculeux, formes de passage entre elles et les cellulés lymphoïdes sans granulations: présence de formes intermé- diaires entre ces grosses cellules granuleuses et des leucocytes acido- philes à noyau polymorphe semblables à ceux du sang ; miloses, relati- ment nombreuses, de cellules acidophiles. / 500 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE Ces phénomènes se voient mieux les jours suivants, et pendant Îles derniers jours de l’incubation, ils sont si accentués que le tissu conjonctif des plis contient des groupes énormes de cellules éosinophiles, comme on en voit dans la moelle osseuse et aussi dans la rate. Le tissu conjonctif de la bourse de Fabricius ne participe pas seule- ment à la fabrication des leucocytes granuleux. [Il forme aussi des globules rouges nucléés. À un moment où le sang de !a circulalion générale ne contient pour ainsi dire plus d’érythroblasles ni de miloses, pendant les derniers jours de l'incubalion, on voit dans le tissu con- jonctif de la bourse, des amas de jeunes globules rouges à noyau sphérique, à cytoplasme peu chargé d'hémoglobine, semblables à ceux qu'on voit à un stade antérieur, dans l'aire vasculaire, et qui présentent des mitoses. Ces phénomènes peuvent s'observer encore au moment de l’éclosion; mais à partir de cette époque du développement, ils s'atténuent rapide- ment et disparaissent pendant les premiers jours de la vie exlra- ovulaire. Ainsi, pendant la seconde moitié de l'incubation, la bourse de Fabricius, en plus des lymphocytes fabriqués dans les follicules, est aussi un lieu de formation de leucocytes granuleux et d'hématies. Cet organe, comme la rate (1), participe done, dans une certaine mesure, et pendant un certain temps, à la fonclion de la moelle osseuse. Les phénomènes que nous venons de décrire ne semblent pas appar- tenir indistinctement à toutes les espèces d'oiseaux. Je les ai recherchés dans le canard, sans pouvoir jusqu'ici les meltre en évidence; ils m'ont paru, au eontraire, être absolument constants chez le poulet. & (Laboratoire d'histologie du Collège de France.) PROPRIÉTÉS DU SÉRUM DE LAPINS INOCULÉS AVEC LEURS PROPRES COLI-BACILLES, par STEVENEL. Quatre lapins sont mis en expérience en octobre 1910. On isole tout d’abord des fèces de chacun d'eux un coli-bacille. En recherchant le pouvoir bactériolytique du sérum de chaque lapin pour le bacille isolé de ses fèces, on constate que le sérum, au lieu d’être bactériolytique, favorise au contraire la pullulation du microbe. (4) J. Jolly. Sur la fonction hématopoiïétique de la rale pendant la période embryonnaire chez les oiseaux. Comptes rendus de la Soc. de Biologie, 25 février 1911, t. LXX, p. 259. SÉANCE DU 1°! AVRIL 5OI Le pouvoir bactériolvtique du sérum a été recherché de la façon suivante : On prend une série de tubes stérilisés numérotés 1, 2, 3. On verse dans chaque tuhe { centimètre cube d’eau salée physiologique, puis une goutle d'une émulsion de coli-bacille obtenue en délayant une ôse d'une culture de vingt-quatre heures sur gélose dans 10 centimètres cubes d’eau salée physio- logique. On ajoute ensuite une quantité croissante du sérum étudié dans chacun des tubes numérotés : I goutte dans le tube 1, Il gouttes dans le tube 2, IIT gouttes dans le tube 3. Un tube marqué 0 ne contient que la dilu- lion de la culture sans sérum; enfin, un tube marqué 5 ne contient que 1 centimètre cube d’eau salée physiologique et IL à IT gouttes de sérum, sans émulsion de culture. On porte à l’étuve à 37 degrés pendant deux heures, puis on dilue I goutte de chaque tube dans 10 centimètres cubes de gélose foudue et ramenée à la température de 30 degrés environ, que l’on coule dans des boîtes de Petri. Après vingt-quatre heures d’étuve, on compte le nombre des colonies qui y ont poussé. Sur les boîtes ensemencées avec des tubes ne contenant pas de sérum, on ne comptait que 6 à 7 colonies. Sur celles ensemencées avec des tubes contenant I goutte de sérum, on comptait 100 à 150 colonies. Sur celles ensemencées avec des tubes contenant II gouttes de sérum, on comptait 250 à 300 colonies. Sur celles ensemencées avec des tubes contenant II gouttes de sérum, on comptait 500 à 600 colonies. Celles ensemencées avec les tubes ne contenant que du sérum sans coli-bacilles restaient stériles. Deux des lapins ont recu en injection sous-cutanée des bacilles vivants, les deux autres des bacilles chauffés à 58 degrés pendant une demi-heure. Après chaque inoculalion, les animaux perdaient du poids; avant de faire une nouvelle inoculation, on altendait qu'ils aient récupéré leur poids primilif, On injecta ainsi, sous la peau du flanc, 1/3 de centimètre cube d'une émulsion d’un tube de culture sur gélose dans 10 centimètres cubes d’eau salée physiologique aux deux premiers lapins, le 20 oc- tobre 1910, puis 1/2 centimètre cube le 4 novembre, puis 1 centimètre cube le 12 novembre, puis 2 centimètres cubes le 2 décembre, puis % centimètres cubes le 24 décembre. Après cette dernière inoculation, un des deux lapins succomba; l’autre fit un abcès au point d’inocu- lation, dans le pus duquel on retrouva le bacille injecté. La recherche du pouvoir bactériolytique du sérum faite avant chaque nouvelle inoculalion, montra que te sérum de ces lapins devenait de plus en plus favorisant: les colonies élaient innombrables dans Îles boîtes ensemencées avec des tubes contenant du sérum. 502 SOCIETR DE BIOLOGIE Le sérum de ces lapins ne fut jamais agglutinant pour le mierobe injecté. | La réaction de Bordet-Gengou, faite à plusieurs reprises, ne démontra jamais la présence d'anticorps dans le sérum, le coli injecté étant employé comme antigène. : Les deux autres lapins furent inoculés avec une émulsion de leur propre coli-bacille, faite dans les mêmes conditions, mais chauffée une demi-heure à 58 degrés, 1/2 centimètre cube le 22 octobre, 1/2 centi- mètre cube le 6 novembre, 1 centimètre cube le 12 novembre, 2 centi- mètres cubes le 2 décembre et 4 centimètres cubes le 24 décembre. Les résultats furent identiques en ce qui concerne le pouvoir favori- sant du sérum et l'absence d’anticorps, mais le sérum d’un des deux lapins devenait agglulinant pour son coli : à 1/100 le 7 novembre, à 1/00 le 19 décembre et à 41/2000 le 14 janvier 1911. Ce sérum n'agglu- tinait pas le coli des autres lapins, ni celui de l'homme. Par la réaction de Bordet-Gengou, on ne put pas déceler d'anticorps, pas plus pour le coli-bacille du lapin fournissant €e sérum que pour le coli des autres lapins et de l'homme: ‘Dans l'hypothèse que le pouvoir favorisant du sérum pouvait être dü à l’anaphylaxie de l'animal préparé, on injeela dansles veines d’un lapin neuf » centimètres cubes du sérum d’un des lapins préparés, dans lequel on avait émulsionné une certaine quantité de coli-bacille du même animal. | Un lapin témoin était injecté avec une émulsion de la même quantité de bacilles dans son propre sérum. Les deux animaux réagirent de la même facon sans symptômes d'anaphylaxie. C'onclusions. — Des expériences précédentes, on peut conclure, autant que leur pelit nombre le permet : 1° Qu'il ny à pas parallélisme entre le pouvoir agglutinant d'un sérum, Son pouvoir hémolytique et sa teneur en anticorps; 2° Qu'un animal préparé contre le coli-bacille de son propre intestin ne s'immunise pas et ne fabrique pas d'anticorps, mais que son sérum favorise au contraire la multiplication du même coli-bacille en culture in vilro; 3° Divers auleurs ayant pu immuniser des animaux contre le coli- bacille humain, on doil supposer que, pour qu'un animal se défende contre un coli-bacille, il faut que ce bacille provienne d’une autre espèce et ne soit pas un hôte habituel de son intestin. ({nstitut Pasteur de Lille.) | SÉANCE DU À AVRIL 303 TECHNIQUE DU TISSU TENDINEUX, par Auc. LertÈvrE et Ép. RETTERER. Les notions posilives que nous possédons sur le tissu tendineux, sont les suivantes : Il y existe des fibres conjonctives ou collagènes et -des éléments nucléés, dits cellules tendineuses. Nous ignorons où finit -le corps cellulaire de la cellule tendineuse, nous ne savons comment s'unissent entre elles les fibrilles tendineuses. Est-ce par contact immé-- diat ou par l'intermédiaire d’un ciment? Pour expliquer les figures stellaires, les uns souliennent qu re correspondent à la section des DES cellules tendineuses ; d’autres prétendent qu’elles représentent la coupe des expansions en ailes dé ces cellules; pour d’autres, enfin, les figures stellaires correspondent à l’espace où sont logées les cellules tendineuses. Quant à l'origine même de la fibre tendineuse, les uns avancent'qu'elle se développe dans l’é- corce du protoplasma de la cellule formatrice, tandis que les autres lui assignent une provenance extra-cellulaire. Ces incertitudes et ces divergences d' opinions indiquent que les méthodes employées dans l'étude du tendon sont insuffisantes et incomplètes. Nos connaissances sont dues à la dissociation; mais dès qu'il s’agit de réunir et de synthétiser les faits fournis par l’analyse, les auteurs se mettent à discuter et émettent autant d'hypothèses diffé” rentes qu'il existe de conceptions propres à nous renseigner sur la struc- ture de la matière organisée. Jusqu'à présent, avouons-le, les méthodes usitées ne nous permettent pas de pratiquer sur les tendons des coupes assez fines pour étudier, après coloration, la nature et les connexions de leurs éléments constituants. L'inelusion des tendons dans le collodion ou la celloïdine, les sections faites au scalpel sur les tendons desséchés ou celles qu'on fait à main levée sont tout à fait impropres pour l’examen- -de la structure fine. Depuis longtemps, la technique du tissu conjonctif dense et du enden en particulier, nous préoccupe. Dès 1898, l’un de nous (1) a indiqué des procédés plus perfectionnés pour l’étude du tendon adulte. Poursuivant ces recherches, nous- croyons avoir lrouvé une méthode plus démons- trative encore qui permetlra à chacun de vérifier, sur ses propres préparations, les faits et les résultats que nous avons annoncés. A. Tendon embryonnaire et fætal. — On peut employer l'alcool ou l'acétone pour déshydrater les tendons embryonnaires. L'inclusion et les coupes réus- sissent comme celles des tissus mous. Cependant, les tendons du veau long (1) Retterer. Comptes rendus de la Soc: de Biologie, 1898, p. 377. et ia. Journal de l'Anatomie, 1903, p. 196. 504 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE de 60 centimètres ‘huilième mois de la vie intra-utérine) commencent déjà. à se fendiller lorsqu'on emploie la méthode générale. Les coupes colorées à l'hématoxyline au fer montrent une structure iden- tique à celle que l’un de nous a décrite et figurée (Journal de l’Anatomie, 1896, p. 272, pl. V, fig. IV) : Le tendon est essentiellement formé de trainées cellu- laires à grand axe parallèle au tendon. Chaque traînée ou colonne comprend des files de cellules formant un complexus plein; les cellules sont serrées et contiennent chacune un noyau distant de 2,5 à 5 du noyau de la cellule voisine. L'espace internucléaire ou corps cellulaire- se compose 10 d'un protoplasma granuleux qui se ramifie pour constituer un réticulum chromophile, c'est-à-dire dés filaments très colorables à l'hématoxyline qui s'anastomosent entre eux; 2° d’un protoplasma clair, ou hyaloplasma, qui remplit les mailles du réticulum (chaque maille n’a qu’une étendue de 2 à 3 y). B. Tendon adulte. -— Pour obtenir des coupes de 5 à 6 de tendon adulte fixé par les liquides de Bouin ou de Zenker, etc., nous recommandons le procédé suivant : 1° après lavage (si l’on a employéles solutions au mercure, séjour du tendon dans l’alcook au tiers ; 2° déshydratation par l'huile d’a- niline; 3° séjour de douze heures environ dans l'essence de boiïs de cèdre ; 4° séjour aussi prolongé dans un mélange d'essence de bois de cèdre et de paraffine à 36 degrés ; 5° séjour de une heure dans la paraffine de 36 degrés ; 6° inclusion dans la paraffine à 54 degrés. Les tendons de faible dimension, le tendon d'Achille de cobaye, par ekemplé, peuvent être inclus et coupés tout entiers dans la paraffine. Quant aux tendons d'Achille du lapin, du chien, du cheval, on aura soin de ne prendre que des fibres tendineuses larges de 1 à 2? millimètres, et d’enlever au rasoir le tissu conjonctif lâche qui entoure ces fibres. Dans ces condilions, la fibre tendineuse s'imprègne de paraffine, reste souple et ferme et peut être débitée en coupes transversales épaisses de 5 à 10 p. En employant ce procédé, nous avons réussi à débiter en coupes fines les tendons de cobaye, de lapin, de chien et de cheval adultes. En traitant ces coupes par les colorants indiqués dans la note précédente (Comptes rendus de la Soc. de Bivlogie, 25 mars 1911, p. 474), on obtient les images suivantes : Nous laissons de côté le tissu conjonctif lâche (peritenonium, peritendi- neum, etc.) qui réunit les fibres tendineuses, pour ne nous occuper que des fibres tendineuses proprement dites, larges de 70 à 150 u. Colorée par l’héma- toxyline, chaque fibre montre, sur une coupe transversale, 8 à 15 noyaux, distants de 10 à 12 y. Du protoplasma périnucléaire partent, en rayonnant, des prolongements colorés en violet ou en noir (lames chromophiles). Les coupes qui sont colorées au carmin lithiné ou au carmin aluné, puis à l'orcéine ou à la fuchsine-résorcine, montrent, dans les lames chromo- philes et rayonnant autour des noyaux, des filaments bruns ou violets, pré- sentant les réactions des substances élastiques (stries élastiques des cellules tendineuses). Ces stries élastiques restent isolées, c'est-à-dire qu'elles n’arri- vent pas à se joindre pour constituer un réseau élastique. Si l'on colore les coupes successivement par l’orcéine, puis l’hématoxyline: au fer, on obtient l'image suivante : le fond (c’est-à-dire les fibrilles colla- gènes et l'hyaloplasma qui les réunit) est coloré en jaune brunâtre, tandis que les noyaux et les lames chromophiles sont teints en brun foncé. De plus, SÉANCE DU 1°" AVRIL 505 on voit partir des lames chromophiles des ramificalions qui se subdivisent et s'anastomosent pour constituer un réticulum qui contient les fibrilles colla- gènes dans ses mailles. Les filaments du réticulum ne sont pas mesurables (1/10 de v environ); ils délimitent des champs polyédriques de 2 à 5 y qui sont occupés par des faisceaux primaires de fibrilles collagènes. _ Notre méthode met en évidence, non seulement les lames et les lamelles chromophiles, mais encore le réticulum qui résulte de leur ramification. Ce réticulum existe dans le téndon embryonnaire et adulte. Pour prévenir l’objection que le réticulum serait artificiel, qu'il serait dù au mode parti- culier de déshydratation des fibres tendineuses, à leur plissement ou à leur altération, nous conseillons de recourir à l’objet d'étude et au procédé que nous avons indiqués dans la note citée (centre phrénique du lapin ou du cobaye tendu. Déshydraté par l’alcool, éclairci dans le xylol et inclus dans la paraffine, le centre phrénique montre les mêmes cellules à réticulum chromophile dont les mailles sont remplies de fibrilles tendineuses réunies entre elles par le restant de l’hyaloplasma formateur. Par les méthodes sus-mentionnées, tout travailleur de laboratoire pourra constater et vérifier les faits que l’un de l'un (1) à annoncés antérieurement. La fibre tendineuse est un complexus de files cellulaires, réunies en syncytium. Chaque ceilule se compose d'un noyau et d’un protoplasma différencié : 1° en granules chromophiles (chondriosomes), et 2° en hyaloplasma. Les granules chromophiles se disposent en séries qui s’anastomosent (chondriomites où chondriocontes), constituant un réticulum continu à travers le tendon. Ce réticulum élabore, dans la portion périnucléaire de la cellule, quelques filaments élastiques. L'hyaloplasma seul (et non point le réticulum chromophile ou ses dérivés) donne naissance aux fibrilles collagènes (conjonctives ou ten- dineuses) qui prennent une direction parallèle au grand axe de l'or- gane ; le restant de l'hyaloplasma continue à réunir les fibres collagènes entre elles, ainsi qu'aux lames et lamelles chromophiles, et, enfin, aux filaments du réticulum. Les cellules tendineuses, loin d'être aplaties ou incurvées en tuile, sont étoilées. Les lames chromophiles partent, en rayonnant, de toute la périphérie de la portion périnueléaire de la cellule ; ce sont elles qui donnent naissance, en se ramifiant, aux prétendues gaines des fais- ceaux conjonctifs. Ces faiseeaux conjonctifs, dits primaires, ne repré- sentent qu’un département d'hyaloplasma circonserit par les mailles du réticulum chromophile. Si la fibre tendineuse est un complexus cellulaire réuni en syncytium, l'unité cytologique du tendon est la cellule dont le cytoplasma se différencie en trame réticulée ou chromo- phile et en faisceaux primaires de fibrilles collagènes. (1) Voir Retterer, notes citées et Journal de l'Anatomie, 1900, p. #74, et ibid., 1902, p. 608, et 1904, p. 343. 506 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE L’ANAPHYLANIE AU SPERME HUMAIN, par JEAN Mixer et JuLES LECLERC. Sur le conseil de M. Calmette, nous avons cherché à nous rendre compte s'il est possible de réaliser l’anaphylaxie avec le sperme humain. Des expériences de Dungern et Hirschfeld ont montré que, lorsqu'on injecte une émulsion de testicule de bœuf ou de lapin dans le tissu sous- cutané de l'oreille du lapin, il se produit une réaction locale plus intense lors de la seconde injection que lors de la première. Sachant que le sperme est formé en partie par une albumine spéciale, la spermine, on pouvait supposer que des cobayes préparés par une première injec- tion de sperme humain réagiraient un certain temps après, dans les conditions del’anaphylaxie, vis-à-vis d’une seconde injection de sperme de même origine, qui laisserait des cobayes neufs indifférents. Nous avons expérimenté de la facon suivante : 1° Une série de cobayes recoit, en injection sous-cutanée, 1 cenli- mètre cube d’une dilution de sperme humain dans l’eau salée physiolo- gique, au taux de 1 de sperme pour 3 d’eau salée ;. 2° Des cobayes neufs (animaux témoins) recoivent en injection intra- cardiaque 1 centimètre cube de sperme humain non dilué, fillré ou non filtré. Ces animaux restent absoluments indifférents; 3° Quinze jours après, des cobayes préparés (en °)recoivent en injec- tion intracardiaque 1 centimètre cube de sperme humain non dilué. La plupart meurent en trois à cinq minutes, au milieu de phénomènes anaphylactiques typiques (convulsions très violentes, abaissement con- sidérable de la température, etc.). Un seul survit, après avoir présenté lui aussi des accidents caractéristiques de l’anaphylaxie pendant plus d'une demi-heure; 4 Des cobayes préparés reçoivent par voie intracardiaque centi- mètre cube d’une dilution de sperme humain au demi dans l’eau salée physiologique. Tous offrent le tableau habituel de l’anaphylaxie, mais finissent par se remettre complètement; ° Des cobayes préparés recoivent par voie intracardiaque 1 centi- mètre cube d'une dilution de sperme humain au quart dans l’eau salée physiologique. Ils sont légèrement incommodés (toux, inquiétude, abaissement peu marqué de la température), puis se rétablissent rapi- dement ; : 6° Des cobayes préparés recoivent par voie intracardiaque il centi= mètre cube de sérum sanguin humain non dilué. Cette injection les laisse tout à fait indifférents; il ne se produit aucun accident anaphylactique visible; la température reste normale: © Des cobayes préparés recoivent par voie intracardiaque 2 centi- 4 dl SÉANCE DU 1° AVRIL 507 mètres cubes d’une trilturation filtrée, de testicule de lapin, faite dans l’eau salée physiologique en quantité minime, après contrôle au micro- scope de la présence de spermatozoïdes vivants. Il ne se produit aucun phénomène anaphylactique ; 8° Des cobayes préparés recoivent par voie intracardiaque 2 centi- mètres cubes d’une dilution à parties égales dans l’eau salée physiolo- gique, de sperme de cobaye neuf, recueilli directement dans les vésicules séminales. Il ne se produit aucun phénomène anaphylactique. Conclusions. — Le sperme humain, injecté sous la peau à la dose de un quart de centimètre cube, sensihilise le cobaye, au bout d'une quinzaine de jours, vis-à-vis d’une injection intracardiaque de sperme humain qui laisse des cobayes neufs indifférents. L'injection déchainante, pour amener des phénomènes anaphylae- tiques typiques, doit être faite, par voie intracardiaque, à la dose minima de 1 demi-centimètre cube, La dose optima parait être 1 centimètre cube. Les animaux préparés au sperme humain restent indifférents à l'in- jeetion intracardiaque de 1 centimètre cube de sérum humain, dose toujours plus que suffisante pour déchainer l'anaphylaxie chez les cobayes sensibilisés au sérum humain. Ils restent de même indifférents à l'injection intracardiaque de sperme de lapin ou de cobaye neuf. L'anaphylaxie au sperme liumain, mise en évidence par nos expé- riences, estdonce douée d’un caractère de spécificité remarquable, puisque les cobayes préparés au sperme humain se montrent indifférents non seulement vis-à-vis du sperme d’autres animaux, mais encore vis-à-vis du sérum humain. Cette spécificité est tout particulièrement intéressante au point de vue des applications médico-légales. (/nstitul Pasteur de Lille.) RAYONS ULTRA-VIOLETS ET RÉACTION DE WASSERMANN, par MAURICE BRETON. De récentes études ont permis d'apprécier l’action des radiationsultra- violettes sur la cellule vivante et sur ses produits d'élaboration. Hertel, Mie Cernovodeanu et Henri ont montré l’atténuation ou la destruction de certaines toxines sous l'influence de l'exposition plus ou moins pro- longée à ces rayons. Baroni et Jonesco-Mihaiesti ont vu la disparition des propriétés spécifiques des sérums : celle du pouvoir alexique d'un sérum de cobaye, celle du pouvoir hémolytique d’un sérum de lapin préparé. 508 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE Il n’est done pas étonnant que des lois biochimiques soient modifiées où supprimées sous l'influence de ces rayons, et la preuve en est donnée par une expérience ancienne d'Hertel, quiaffirme l'impossibililé pour un sérum anticholérique exposé aux rayons lumineux, de fixer l’alexine en présence de vibrions. Nous avons pensé qu'il était curieux derechercher l'aclion exercée par les rayons ultra-violets sur l'application de la méthode de diagnostic de la syphilis, suivant le procédé de Wassermann. Dans ce but, nous avons exposé séparément ou conjointement antigène et anticorps en présence ou non d 'alexine, aux rayons d’une lampe en quartz à vapeur de mer- cure consommant 500 watts. Nous avons ensuite cherché les modifica- tions physico-chimiques subies en ces milieux par la méthode de Bordet-Gengou. L'expérience a été réalisée de la manière suivante : k capsules en porcelaine sont exposées un laps de temps qui varie suivant les expériences, de 1 h. 30 à 2 heures, à 10 centimètres environ de la lampe. La capsule 1 contient 5 c. c. 1/2 de sérum de l'individu syphilitique ayant réagi positivement. La capsule 2 contient le même volume d’antigène ordinaire ({ gramme d'extrait sec de foie syphilitique mis à macérer quatre heures dans 40 centimètres cubes d’eau salée physiologique, filtrée ensuite). La capsule 3 recoit 2 c. c. 75 de sérum et la même dose d'antigène habituelle. La capsule 4 porte 2 centimètres cubes de sérum, 2 centimètres cubes d’antigène-foie, et 1 c. c. 5 d'une dilution d’alexine de cobaye à 4/8. Après le temps d'exposition, la température des liquides estinférieure à 30 degrés. L'évaporation est d'ailleurs compensée par l’adjoncetion d'eau distillée stérile qui servira à maintenir le volume constant. Après l'exposition, les milieux sont utilisés ainsi qu'il suit : dans une première série, la déviation du complément est recherchée en présence d'un sérum chauffé, non exposé aux rayons, et d’un nie normal. La dilution d’alexine au 1/8 est utilisée aux doses de 1, 2, 3 et 4/10 de centimètre cube. Dans une seconde série, le sérum syphilitique est remplacé par du sérum irradié. : Dans une troisième, l’antigène est celui exposé sous la lampe. Dans une quatrième, la combinaison sérum-extrait de foie est celle déposée dans la capsule 8. Dans une cinquième, la combinaison antigène-anticorps est celle qui fut exposée dans la capsule 4 et additionnée d’alexine. Les résullats sont les suivants : les sérums riches en anticorps syphi- litiques donnent une réaction de Wassermann aussi nette après SÉANCE DU 4° AVRIL 509 qu'avant l'exposition aux rayons ultra-violets; ils n'ont donc pas été influencés par ceux-ci. L'émulsion de foie syphilitique irradiée perd le pouvoir de dévier le complément en présence de sérum syphilitique, mais cette perte est peu sensible et la lecture de la réaction reste facile. Par contre, l’irradiation du mélange antigène + anticorps fait dimi- puer la valeur de fixation de l’alexine, surlout si ce mélange est fait en présence de sérum de cobaye. Dans ce dernier cas la réaction devient négative. Il semble en outre évident que les rayons ultra-violets impriment au mélange antigène -- anticorps svphilitique, mis en présence d’alexine, des modifications profondes qui les rendent dorénavant inaptes à répondre à la loi de Bordet-Gengou. Les expériences qui précèdent ont été faites gräce au concours obli- geant de M. Marmier. ({nstitul Pasteur de Lille. SACCHARIFICATION DE L'INULINE PAR LES RADIATIONS ULTRA-VIOLETIES, par LÉoN Massor. Nous avons démontré (1) que les radiations ultra-violettes ont la propriété de saccharifier l’amidon. Il était indiqué de rechercher si l'inuline, qui est si répandue dans le règne végétal, subit la même transformation. Le produit sur lequel nous avons expérimenté possède un pouvoir rotatoire de — 35°9, alors que divers auteurs donnent comme valeur à l’inuline, de — 36°9 (Lescœur et Morelle) à — 39°5 (Tanret). Les cendres sont impondérables ; notre inuline possède, en outre, la pro- priélé de rester en sursaturalion à 1 p. 100. Si l’on expose des solutions variant de 1 p. 4.000 à 1 p. 100 d'inuline aux radiations ultra-violettes d'une lampe en quartz à vapeurs de mer- cure consommant 300 watls, on constate que la solulion, dépourvue primilivement de tout pouvoir réducteur, acquiert la propriété très marquée de réduire la liqueur de Fehling. La réaction déjà nette, après une heure d'exposition, devient très notable après cinq heures. En milieu légèrement acide, la saccharification parait plus rapide, sans pour cela que la dose d’acide employée (0 gr. 1715 d’acide sulfurique pour 1.000 centimètres cubes) soit capable d'hydrolyser l'inuline pen- dant un temps de séjour au bain-marie à 40 degrés égal au temps (41) Comptes rendus de l'Acad. des sciences, 27 mars 1911. 510 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE d'irradiation du liquide dont Ja température n’a jamais atteint 50 degrés. Après irradiation, le produit acquiert une solubilité très marquée dans l’alcool. En milieu neutre, après cinq heures d'exposition, on peut constater une légère acidité. qui, exprimée en acide sulfurique, est de 0 gr. 036 p. 1.000. Bien que celte acidité soit très inférieure à celle employée ci-dessus, nous avons pris soin de vérifier qu’elle n'avait aucune influence en l'absence des radiations ; pour cela, nous avons constaté que le sucre réducteur dosé, immédiatement après l’irradiation, n'aug- mentait pas après séjour de la liqueur au bain-marie à 40 degrés pen- dant un temps égal à celui de l’irradiation. Le pouvoir réducteur acquis par l'inuline provient donc uniquement de l'action des radiations ultra-violettes. Pour déterminer le sucre formé, la polarisation directe n’a pas pu nous renseigner; la rotation négative augmente très peu ou pas du tout en valeur absolue. Le phénomène d'hydrolyse est, sans doute, doublé d'une destruction constatée par divers auteurs. Pour obvier à cetinconvénient, nous avons eu recours à la précipitation par 10 volumes d'alcool à 95 degrés. Voici une de nos expériences faites avec le con- cours obligeant de M. Marmier : D On irradie pendant dix heures 2 gr. 5 d'inuline; la même quantité est portée un temps égal à 40 degrés. On neutralise par la soude et on précipite les deux parties dans des conditions identiques. Après filtration, évaporation de l'alcool, on reprend chaque partie par 100 centimètres cubes d’eau. Voici nos principales déterminations : Bain-marie. Irradié. Extrait sec . . Re 0 gr. 051 0 gr. 645 Avant Polarisation sur 0w40. ! . . . — 00006 — 00633 saccharification. } Sucre (en lévulose). . . .: . . 0 gr. 005$ 0 gr. 082 TE Osazone sur 20 cent. cubes : 0 gr. 074 Après \ Polarisation sur 0®40 . . . . =: 00107 = 1932 saccharification 4 Sucre (en lévulose) . .:. 0 gr. 051 0 gr. 492 par un acide. l Osazone sur 20 cent: cubes . Ogr: 017 0 er. 453 L'osazone peut provenir de lévulose ou de glucose, te rendement obtenu nous fait supposer.l’existence de lévulose; il:nous a été impos- sible de pousser plus loin la différenciation par suite de: l'insuffisance de notre matériel. D'ailleurs, d'après Tanret, la saccharification de l’inuline par les acides donne les deux sucres. : RESTE Nous pouvons constater, à laide des formules; de réduction et de polarisation, que les hypothèses de formation de glucose seul ou de lévulose seul sont inadmissibles:; au contraire, la réunion des deux sucres nous permet de satisfaire à nos données expérimentales. On peut aussi se rendre-compte qu'après saccharification par: l'acide, le ait ts SÉANCE DU 1'T AVRIL 511 == = glucose représente un septième du poids total des sucres réducteurs formés (lévulose et glucose) ; Tanret donne un demi. Par irradiation, au contraire, ce même rapport est d’un tiers environ. Malgré ce résultat, il est difficile de conclure à une hydrolyse différente, puisque nous ne constatons que le phénomène global résultant d’une hydrolyse et d’une décomposition, qui atteint peut-être plus profondément le lévulose. En résumé, les radiations ultra-violettes hydrolysent l’inuline, en formant très probablement du lévulose et du glucose avec prépondé- rance notable de lévulose., ({nstitut Pasteur de Lille.) SUR QUELQUES PROPRIÉIÉS DE L'HÉMATOPORPHYRINE, par Cu. DuérÉé et S. SOoBoLEWSKkr, Ayant préparé de l’hématoporphyrine par le procédé de Nencki et Zaleski (en traitant de l'hémine pure par de l'acide acétique saturé d'acide bromhydrique), nous avons constaté que l'hématoporphyrine, précipitée de sa solution dans la soude par addition d'acide acétique, se dissout assez abondamment dans l'eau dès que l'élimination des électrolvtes est poussée suffisamment loin. Le précipité d’hématoporphyrine était mis en suspension dans de l’eau, puis séparé par centrifugation. Les premières eaux de lavage furent incolores. En répétant les lavages, avec de l’eau chaque fois renouvelée, on vit que l'hématoporphyrine entrait peu à peu en solution. À partir du cinquième lavage, par exemple, une fraction considérable de l’hématoporphyrine ne pouvait plus être séparée par centrifugation (1.800 tours par minute, pendant plusieurs heures). Les solutions ainsi obtenues offrent l'aspect des liquides colloïdaux typiques. Les liqueurs fortement chargées de pigment sont assez troubles ; les liqueurs, même très étendues, possèdent, à un haut degré, la propriété de diffuser de la lumière. Ces solutions, comme beaucoup de solutions colloïdales, sont loin de présenter une stabilité parfaite : après quelques jours de repos absolu, on remarque que les couches pro- fondes sont un peu plus concentrées que les couches svpertficielles; mais, même après plusiéurs semaines de repos, il n'y a généralement qu'une sédimentation très incomplète, et la liqueur peut rester d'un brun- -rouge très foncé. | Nous avons dialysé, dans un sac de colodion, une oi rouge- brun; nous avons, de la sorte, abaissé sa conductivité - spécifique 512 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE de 11 X 106 à 2,5 X 106. Cette solution purifiée était un peu moins stable, semblait-il, que la solulion primitive, mais bien assez stable pour qu’on püt étudier dans d'excellentes conditions ses principales propriétés que nous allons décrire brièvement, en les rapprochant de celles des solutions dans d’autres milieux. 1° Précipilation par les sels neutres. — Notre solution dialysée préci- pitait par addition de solutions de divers sels neutres {NaCl, MgS0", NaNO*). Nencki et Sieber ont déjà constaté que divers sels neutres précipitent l'hématoporphyrine de sa solution chlorhydrique. 2° Transport électrique. — En solution dans l’eau pure, l'hémato- porphyrine est électronégative ; en solution dans la soude très étendue, elle est également électronégative ; en solution dans l'acide acélique dilué, elle est électropositive. «) En solution dans l'eau pure. — Notre solution dialysée fut, après légère dilut on, placée dans un appareil à transport constitué par trois vases com- muniquaut entre eux (1). Durée du transport : trente et une heures (32 volts seulement, pendant quatorze heures ; 130 volts environ, le reste du temps; avec 130 volts, 66 xX10—7amp.). Aussitôt après l'interruption du courant, on recuei lit séparément le contenu de chaque vase. Le contenu cathodique était faiblement coloré et ne présentait pas de réaction alcaline appréciable ; le contenu moyen était assez coloré ; le contenu anodique était très fortement coloré. Ces divers contenus furent alcalinisés (pour obtenir des liqueurs lim- pides) et comparés entre eux au colorimètre. La teneur de la liqueur catho- dique étant prise pour unité, 3, { et IS expriment les teneurs respectives des liqueurs moyenne et arodique. 6) En solution alcaline. — On fit dissoudre 25 milligrammes d’hématopor- phyrine sèche dans 1/2 centimètre cube de soude N/10 et on étendit avec 99,5 centimètres cubes d'eau. Mème appareil pour le transport; mais le vase moyen contient seul la solution d'hématoporphyrine, les vases extrèmes contenant de l’eau. Durée du transport: quatre-vingt-douze heures (32 volts seulement, pendant quatorze heures; 130 volts environ, le reste du temps: avec 130 volts, 2,3 X 10—5 amp... Au moment de l'interruption, les contenus cathodique et moyen étaient incolores ; l’hématoporphyrine était réunie dans le vase anodique sous forme de flocons d’un brun-rouge foncé dans une liqueur sensiblement incolore, y) En solution acide. — On fit dissoudre 20 milligrammes d’hématoporphy- rine dans { centimètre cube d'acide acétique glacial et l'on ajouta 99 centi- mètres cubes d’eau. La solution d'hématoporphyrine fut introduite seu- lement dans le vase moyen. Durée du transport : soixante-quinze heures (130 volts environ ; 18 X10—5 amp. au début, l'intensité augmente beaucoup (1) L'appareil est décrit et figuré dans un travail publié par l’un de nous dans le n° du 15 mars 1911 du Journal de Physiologie et de Pathologie générale (Dhéré : Recherches sur les propriétés physico-chimiques de la gélatine démi- néralisée, 3° mémoire). ie cl SÉANCE DU 1° AVRIL 513 au cours du transport). Transport incomplet vers la cathode {flocons brun rouge dans une liqueur incolore) ; aucun transport vers l’anode. Le dosage colorimétrique (après alcalinisation) montra que la teneur en hématoporphy- rine du contenu du vase cathodique était double de celle du contenu du vase moyen. 3° Propriétés optiques. — L’hématoporphyrine en solulion dans l’eau pure offre un spectre d'absorption rès analogue à celui des solutions alcalines, sauf qu'il y a une légère transposition du côté des grandes longueurs d'onde. Ainsi le milieu de la bande d'absorption la moins réfrangible correspond à À 626 uu en solution aqueuse pure, et à x 620 uw en solution alcaline (dans la soude N/500). Dans l'acide acétique à 1 p.100, le milieu de la même bande correspond à À 626 ur. La solution colloïdale d'hématoporphyrine dans l’eau pure n’est pas (ou à peine) fluorescente ; tandis que les solutions dans les acides, les alcalis, l'alcool, l’éther sont, comme on le sait, fortement fluorescentes,. Pour étudier la fluorescence, la solution à examiner était placée dans un faisceau de lumière ne contenant que des radiations de longueur d'onde infé- rieure à 470 uu. La source était constituée par une lampe à arc dont la lumière était fitrée au travers d’une solution de sulfate de cuivre et d’une plaque épaisse de verre Uviol bleu. L'hématoporphyrine, à la concentration de 1 p. 100.009, dans l'alcool absolu ou dans les liqueurs normales de NH°, NaOH, SO'H*, CH°CO‘H, montre une fluorescence très intense. La lumière émise varie de nuance avec la nature du solvant. Ainsi la fluorescence de la solution ammo- niacale est rouge orangé; celle de la solulion sulfurique est jaune orangé. Il y a, corrélalivement, des différences dans les spectres de fluorescence. Alors que le spectre de la solution ammoniacale ne dépasse pas la limite de l’orangé, celui de la solution sulfurique s'étend jusqu'au jaune verdâtre. Nous publierons prochainement la description détaillée et précise de ces spectres de fluorescence. À la concentration de 1 millionième, dans les solvants prénommés, la fluorescence reste encore bien prononcée quoique les liqueurs, même observées sous une grande épaisseur, ne soient qu'à peine colorées. Dans les liqueurs quatre à cinq fois plus diluées, qui semblent tout à fait incolores, la fluorescence est encore nettement perceptible. Ajoutons que la fluorescence de l'hématoporphyrine peut être provo- quée par des radiations exclusivement ultra-violeltes (375-280 uy.). Nous avons constaté ce fait en utilisant un dispositif, encore inédit, dû à M. le professeur de Kowalski. 4° Action des basses températures. — La solution colloïdale d'hémato- porphyrine dans Peau pure est coagulée par congélation. Si on effectue le refroidissement dans l’air liquide, on voit, après dégel, que l’hémato- porphyrine est précipitée à l'état de particules aui. agitées dans la Brococre. COMPTES RENDUS, — 1911. T, LXX. on 514 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE liqueur, forment des nuages à reflels soyeux (analogues, par exemple, sauf la couleur, à ceux qui apparaissent au début de la formation de BaSO”). La solution dans l'acide acétique à 1 p. 100 devient très trouble dans les mêmes conditions. De plus, elle passe du rouge brun au rouge violacé dès qu'elle est très fortement refroidie. Ces divers effets du refroidissement s'’observent bien moins nettement quand on utilise un mélange réfrigérant de glace et de sel marin. (Faculté des sciences de Fribourg en Suisse.) ETUDE DE LA RÉACTION DU ROUGE NEUTRE AU POINT DE VUE CHIMIQUE, par M. GGERBET. MM. Rochaix et Dufourt (1), qui ont récemment étudié le mécanisme de la réaction du neutral-rot de Bothherg, arrivent à ces conclusions : Il faut considérer deux éléments distincts dans celte réaction : A. — La coloration jaune canari appréciable par transparence qui est due à l’ammoniaque formée dans les cultures: B. — La fluorescence verte visible par réflexion et qui n’est guère susceptible d’explication pour le moment. Nous avons étudié de notre côté celte réaction et nos expériences nous ont permis de la reproduire chimiquement dans tous ses détails, Dans nos expériences nous avons mis en œuvre : 1° La réduction du rouge neutre par l'hydrogène naissant; 2° L’alcalinisation du rouge neutre après réduction. En voici la technique : On prend un tube de bouillon de Savage ou, plus simplement, on place dans un tube à essai : Haute SE Re PNR CPR CU 0 #centimetres cubes. Solution de rouge neutre à 0,25 p. 100. . X gouttes. Limaïille de zinc. . .:. . .1. . . . . . : Quelques décigrammes. Acide acétique ou lactique. . . . . . . . X gouttes environ. On tiédit le mélange; un dégagement d'hydrogène apparait. Si, conti- nuant à tiédir la liqueur au-dessus d’un bec de Bunsen, de facon à pro- voquer un dégagement abondant et régulier d'hydrogène, on observe les modifications qui s'’opèrent dans la coloration du liquide, on cons- tate que peu à peu la teinte groseille du rouge neutre acidifié passe au rouge rubis, puis au rouge pelure d’oignon. Au cours de ces réactions (1) Comptes rendus de la Soc. de Biologie, 29 octobre et 5 novembre 1910. (BTS = CyA 6 SÉANCE DU 1° AVRIL “apparait, visible par réflexion, une fluorescence qui s'accentue à mesure -que la réduction du rouge neutre s’avance et qui atteint son maximum lorsque la liqueur est devenue teinte pelure d’oignon (vue par transpa- rence). A ce moment on décante la liqueur pour la séparer du zinc et on -ajoute goutte à goutte de l'ammoniaque pure ou de la potasse normale; sous l'influence de l’alcali, la teinte rouge brique fait peu à peu place -à une teinte orangée puis à une leinte jaune canari quand l'aleali est en excès ; la fluorescence augmente jusqu'à ce que l'excès d'alcali dissolve le précipité gélatineux d'oxyde de zine (1). La réaction du rouge neutre est alors complète : par transparence on a une teinte jaune canart, pur réflexion une fluorescence verdâtre. Nous insistons sur ce fait qu'au cours tant de la réduction que de lalcalinisalion de la liqueur, ün peut obtenir toutes les gammes de teintes que l’on a occasion d'apercevoir lorsqu'on fait agir des bactéries plus ou moins actives sur le rouge neutre, c’est-à-dire la simple fluo- rescence sans virage, produite par quelques bacilles non coliformes, la teinte orangée produile par d'autres espèces, enfin le virage complet - donné par le coli type. Nous pouvons aussi revenir en arrière dans la réaction, c'est-à-dire passer du jaune Canari fluorescent à la teinte primitive du rouge neutre, comme cela se produit dans les tubes de bouillon de Savage abandonnés depuis longtemps à l'étuve. Pour cela on ajoute dans la liqueur fluorescente jaune canari, goutte - à goutte, de l'acide lactique ou de l'acide acétique, qui peu à peu neutra- lise l’alcalinité; au cours de cette addition d’acide, la liqueur, sans cesser d être fluorescente, devient orangée, puis rouge brique, mais sans dépasser cette teinte; si l'on ajoute alors de l’eau oxygénée (2) (2 à 3 cen- timètres cubes), et qu'on tiédisse la liqueur, à mesure que l’eau oxy- génée se décompose on voit réapparaitre toutes les gammes de l'orangé au rouge groseille; la fluorescence disparaît en dernier. En conclusion, nous admettons que le mécanisme de la réaction du rouge neutre sous l'influence des bactéries est le suivant : 1° La t'inte rougeûtre ou orangé est due à un simple phénomène de réduction de la vie microbienne (d'autant plus intense que le microbe vit une vie plus anaérobie); (1) La fluorescence est exagérée par la présence du précipité gélatineux; -aussi est-elle moins sensible quand la liqueur est très ammoniacale ou très acide. Dans les cultures, la présence des bactéries joue Le rôle du précipité en augmentant la fluorescence. (2) On peut remplacer l'eau oxygénée par quelques Eoates d'acide azo- tique; dans ce cas il est inutile d’acidifier au préalable la liqueur par l'acide “organique. 516 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE 2 La fluorescence est due au phénomène de la réduction et au trouble de la culture : 3° La teinte jaune canari est due à l’action de l'ammoniaque produite dans les cultures (Comme l'ont déjà démontré Rochaix et Dufour). 4° Dans la réaction inverse (vieille culture au rouge neutre), la teinte jaune canari disparaît à mesure que le milieu devient plus acide (forma- tion d'acide lactique aux dépens du glucose dans le bouillon de Savage) ; mais l'acidité est incapable à elle seule de faire réapparaitre la teinte rubis du rouge neutre. Il doit y avoir en même temps arrêt des phénomènes de réduction (ce qui se passe dans les vieilles cultures) e{ oxydation simul- tanée de la part de l'oxygène de l'air. (f’ravail du laboratoire de Bactériologie de l'Ecole de Médecine de Rouen.) e ADSORPTION ET ACTIVATION DE LA TOXINE DIPHTÉRIQUE PAR LA SUBSTANCE NERVEUSE ET SES LIPOÏDES PHOSPHORÉS, par Guy LAROCHE et A. GRiGAUr. Dans des expériences antérieures, poursuivies avec M. Guillain, et dont les résultats ont été publiés à la Société médicale des hôpitaux (1), nous avons montré que le cerveau d'homme ou de cobaye, mis en contact avec la toxine diphtérique pure ou diluée, la fixait énergique- ment et devenait toxique. Déjà le rôle actif des lipoïdes nous avait paru important, car les extraits obterus en épuisant le cerveau desséché suc- cessivement par l'alcool, l’éther, le chloroforme, et évaporant ensuite ces liquides dans le vide, s'étaient monlrés énergiquement fixateurs, contrairement au résidu final de ces divers épuisements, qui contenait les substances protéiques déshydratées. Dans une nouvelle série d'expériences, nous avons cherché à préciser le rôle des différents constituants chimiques de la substance nerveuse dans cette fixation de la toxine. La technique que nous avons employée consiste essentiellement, comme dans les expériences précédentes, à mettre en contact le produit étudié avec des solutions plus ou moins diluées de toxine diphtérique. La substance, lavée à plusieurs reprises dans l’eau physiologique, est recueillie et inoculée à des cobayes en injections sous-cutanées et intra- craniennes. c Voici les résultats que nous avons obtenus avec les substances sui- vantes extraites du cerveau humain : > Les lipoïdes phosphorés (lécithine, céphaline), que nous devons à l’obligeance de M. Cousin, se montrent extrêmement fixateurs, et ce (4) Guillain, Guy Laroche et A. Grigaut. Fixation de la toxine diphtérique sur la substance nerveuse. Soc. méd. des Hôp., 12 nov. 1909, p. 544-547. SÉANCE DU 1°" AVRIL 517 sont eux qui donnent aux différents extraits mentionnés plus haut toute leur activité. C’est ainsi que les extraits éthéré et chloroformique fixent encore la toxine dans des solutions à 1/50 et même à 1/100. Les /ipoïdes non phosphorés : la cholestérine et différents cérébrosides (cérasine, phrénosine et cérébrine), même plongés dans la toxine pure, ne manifestent après lavages aucune propriété loxique; leur pouvoir fixateur est nul. Quant au protagon, qui par sa constitution chimique participe à la fois des phosphatides et des cérébrosides, il se montra doué d’un pou- voir fixateur intermédiaire et fixa encore la toxine diluée à 1/20, dans les conditions de notre technique. Les substances proléiques préparées par précipitation à l’aide du sul!- fate d'ammoniaque, suivie de centrifugation et de dialyse, ne sont pas fixatrices, fait d'autant plus intéressant que ces mêmes protéines nous ont donné des résultats tout différents avec la toxine tétanique. La toxine diphtérique, absorbée par la substance nerveuse ou les lipoïdes phosphorés, peut être neulralisée par l’antitoxine tout comme la toxine libre. En second lieu, l’adsorption ne s’accompagne pas là d’un phénomène de neutralisation comme dans le cas de la toxine tétanique (4). C’est dire que la toxine diphtérique fixée n'a perdu aucune de ses propriétés biologiques. Bien au contraire, le cerveau ou les lipoïdes toxiques sont plus actifs que la toxine libre. Ils raccourcissent et la période d'incubation de l'in- toxication diphtérique et la durée de la maladie. Tandis que les cobayes ayant reçu une dose massive de toxine en injection inlracérébrale meu- rent en douze à quarante-huit heures, après une période d’incubation que l’on ne peut réduire à moins de huit à dix heures, les cobayes ino- culés avec la dose limite de cerveau ou de lipoïdes toxiques deviennent malades de la troisième à la sixième heure et meurent en huit à trente- six heures. La toxine diphtérique est donc énergiquement absorbée par la substance nerveuse et ses lipoides phosphorés et ceux-ci se montrent doués àson éjard de propriétés à la fois fixatrices et activantes. (Travail des laboratoires des professeurs A. Chaufjard et Pierre Marie.) (4) Certains expérimentateurs ont cru voir un phénomène de neutralisation dans le fait que les cobayes survivent à l'injection d’une à deux doses au plus de toxine diphtérique, mêlées à une grande quantité de matière céré- brale ou de lécithine, Nous pensons plutôt avec De Waele qu'il s’agit là d’un phénomène banal et que par suite de l’énorme quantité d’excipient inoculé avec une aussi faible quantité de toxine il s'établit un coefficient de partage des poisons entre les lipoides injectés et les lipoïdes tissulaires au désavan- tage de ces derniers. 518 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE SYNOSTOSES CRANIENNES PAR CHOCS RÉPÉTÉS CHEZ LE BÉLIER, par DECHAMBRE et F. REGNAULT. Deux têtes de bélier, l'un dishley mérinos berrichon, l’autre somali croisé berrichon, privés de cornes, porlent, au milieu du front avec- lequel ils cognaient, une exostose volumineuse, et présentent des soudures inusitées pour leur âge, quatre ans. Ces synosloses siègent: pour les deux crânes, aux sulures médio-fron- tales, lacrymo-frontales, internasales, fronto-nasales ; pour le dernier, aux sutures maxillo-nasales, fronto-pariétales, pariéto-occipitales. Toutes n'occupent que la face externe des sutures, comme on le voit à l'inspection de l'intérieur des fosses nasales et de l’endocrâne ; intérieu- rement la suture est intacte, même au niveau del’exostose. Les soudures. sont symétriques. La plupartforment des ponts osseux multiples ; seules les sutures fronto-pariétales et pariéto-occipitales sont entièrement ossifiées. Sur les sutures internasale, fronto-lacrymales, médio-frontale les ponts osseux se réunissent, arrivent à former une soudure longue de quelques centimètres dont l’origine se trahit par la persistance de quelques points libres. La plupart de ces soudures sont unies et lisses: pourtant, à certains endroits des sutures lacrymo-frontale et maxillo- nasale, elles présentent des ostéophytes. Elles n’influent ni sur la direc- tion des canaux de Havers ni sur la forme du crâne. On a décrit plusieurs genres de synostoses : _ a) Celles prématurées, fœtales, différant des précédentes. Elles occupent toute l'épaisseur de la suture, l’enflamment, l’épaississent, déforment le cràne. Ces synostoses, décrites surtout chez l'homme, ont été observées par Broca, Chudzinski, Flower chez le singe (1). On en ignore les causes. Gudden a provoqué des synostoses semblables avec déformation, en liant les artères carotides du jeune lapin. b) Les synostoses tardives, séniles, comme celles que nous avons décrites, sont lentes, progressives, symétriques et débutent par des. points mulliples, séparés par des intervalles de suture intacte. Mais elles commencent par l’endocräne (2). c) Les synostoses du bélier rappellent surtout celles que Gudden (3) a: abtenues en liant les veines jugulaires du jeune lapin ; car ces dernières: soudures sont multiples, limitées, lisses, en forme de pont, ne modifiant ni la direction des canaux de Havers ni la forme du crâne. De plus elles. sont surtout marquées du côté externe des sutures. - (4) Bulletins Soc. anthrop., 1877, p. 402; 1889, p. 121 et 374. (2) F. Pommerol. Recherches sur la synostose des os. Th. doct., Paris, 1869, (3) Gudden. Recherches expérimentales sur la croissance du crâne, trade par Forel. Paris, 1876. SÉANCE DU 1°’ AVRIL ACTION DES EXTRAITS SALÉS A CHAUD DE MUQUEUSE GASTRIQUE ET DE MUQUEUSE ILÉALE (chloruro-crinines) SUR LA SÉCRÉTION PANCRÉA- TIQUE, par E. GLEY. J'ai montré que les ex- iraits de muqueuse duo- déno-jéjunale dans l’eau salée à 9 p. 1000 à 100 de- grés provoquent une abon- dante sécrétion pancréati- que (1). Antérieurement nous avions vu, L. Camus et moi, que de la muqueuse gastri- que les solutions d'acide chlorhydrique extraient de la sécrétine (2). J'ai cher- ché si l’eau salée à 100 de- yrés peut extraire aussi de la sécrétine de cette même muqueuse, soit de la mu- queuse totale, soit de la muqueuse pylorique ou de celle du reste de l'estomac. Or, tous ces extraits salés sont actifs, comme Île prou- vent les tracés que je pré- sente à la Société (voy. fig. 1 et 2); ceux faits avec la mu- queuse pylorique sont ce- pendant plus actifs que les autres. (41 Comptesrendus de l'Acad. des sciences, CLI, p. 345, 25 juillet 1910. (2) Comptes rendus de la Soc. de Biologie, T juin 1902, p. 648. 1 + 3 S S = : LU + x à > 4 “ À La ” J (4 1 L > : secondes. : tracé de la pression carotidienne; 3° ligne ligne écoulement pancréatique; 2° — Ligne supérieure : Fic. 19 Tracé réduit de 1/3, SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE — Mêmes indications al F1G. 2. 4 A D) pis | TE TE F16. 3. — Mêmes indicatiors que pour les figures précédentes. — Tracé réduit de 1/3. Tous sont préparés de la même façon : un poids donné de muqueuse préalablement brovée est traité par une quadruple quantité d'eau; on fait bouillir cinq minutes et on filtre; le filtrat, injecté dans une veine, sur le chien chloralosé, à la dose de 2 à 5 centimètres cubes, détermine une forte chute de la pression artérielle, puis la sécrélion du pancréas. On peut de même obtenir avec la muqueuse de l’iléon un extrait également actif, comme on le voit sur la figure 3. Ce fait est d'autant SÉANCE DU {%* AVRIL 521 gure 1. —-Tracé réduit de 1/3. mit a plus intéressant que l’on admet communément, à la suite de Bayliss et Starling, que cette muqueuse ne fournit pas de sécrétine. Et l’on voit par là que l’eau salée bouillante, conformément à ce que j'ai déjà eu l’occasion de dire (loc. cit.), est un solvant de la sécrétine qui peut être supérieur aux solutions acides. — Les extraits salés de muqueuse iléale n’ont aucuue action sur la sécrétion salivaire. — Une injection préalable d'atropine n'empèche pas l’action de l'extrait salé de l'iléon. Et de ce fait on peut encore inférer que cet extrait con- tient bien de la sécrétine, puisque nous avons démontré, L. Camus et moi, que la sécrétine proprement dite conserve son pouvoir chez-les chiens atropinisés (1). Comme les extraits de muqueuse gastrique, ceux de la muqueuse de l'iléon abaissent la pression artérielle; cette chute de pression ne dure que peu de temps, et la sécrétion pancréatique ne s'établit en général que quand déjà la pression est revenue à son niveau primitif. Tous les extraits dont je me suis servi ont été faits avec de la mu- queuse de chien. Pour abréger, on pourrait les appeler chloruro-crinines, gastrique ou iléale. Les extraits salés, faits dans les mêmes conditions, de muqueuse du gros intestin se sont montrés inactifs. Cependant j'ai oblenu une fois une faible sécrétion (3 gouttes) avec un extrait de la muqueuse du gros intestin, non pas du chien, mais du lapin. J'ai de même, dans deux expériences, constaté une légère aclion sécréloire de la macéralion (1) L. Camus et E. Gley. Comptes rendus de la Soc. de Biologie, 26 avril 1C02, p. 465, et Arch. des sc. biol., Saint-Pétersbourg, t. XI, suppl., p. 201-210, 4904. 522 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE acide de la muqueuse du gros intestin (gros intestin du chien); il est vrai que, dans ces deux cas, j'ai décelé dans ces préparations la pré- ence d'albumoses (1), et on se rappelle sans doute que j'ai démontré, dès 1897, l’action sécrétoire de ces composés (2). SUR. LES PROPRIÉTÉS OXYDASIQUES D'UNE EAU MINÉRALE, par À. SARTORY. M. le professeur Garrigou a appelé tout dernièrement l'attention sur l'eau minérale du Breuil Puy-de-Dôme), eau minérale douée de pro- priétés oxydasiques très marquées. Une première analyse chimique de cette eau a été faite par M. Tixier, docteur en pharmacie à Hyères. Nous avons nous-même fait une série de recherches que nous allons résumer dans cette note. Ce qui frappe tout d’abord si l’on examine celte eau minérale, c'estle trouble presque immédiat qui se produit à sa surface lorsqu'on l’aban- donne au contact de l'air. Ce trouble augmente progressivement et devient très abondant au bout de quelques minutes. Ce trouble est bien dû à la fixation de l'oxygène de l’air surles éléments de l’eau minérale, puisque, dans le dépôt que l’on obtient ainsi, on retrouve à l'état d’oxydes et de carbonales les métaux les plus facilement oxydables parmi ceux que l'analyse nous a signalés : fer, calcium, magnésium, cuivre, manganèse. Nous avons fait de nombreux essais avec les réactifs des fonctions oxydasiques; voici les résultats de ces essais : Avec pyrogallol. — Coloration brune immédiate. Avec qaiacol. — Coloration rouge immédiate. Avec hydroquinone. — Coloration jaune brun immédiate. Avec aldéhyde salicylique. — En agitant vigoureusement, coloration pourpre immédiate de toute la masse; l’aldéhyde se dépose coloré en srenat foncé. (4) Les préparations avaient été faites à la température du laboratoire (20 degrés) (macération de deux heures), puis abandonnées pour la nuit dans une pièce froide et, le lendemain matin, décantées et portées, pour pouvoir être conservées, à, l’ébullition pendant cinq minutes. (2) E. Gley. Action des injections intraveineuses de propeptone sur les sécrétions en général (Bulletin du Muséum d'Histoire naturelle, A, p. 26%, 29 juin 1897); — Sur le mode d'action des substances anticoagulantes du groupe de la propeptone (Cinquantenaire de la Soc. de Biol., Paris, Masson et Cie, 1899, p. 701-713). SÉANCE DU 1° AVRIL 593 Avec émulsion fraîche de gaiac. — Coloration bleue de l’émulsion en présence de H°0*°. Avec bensidine en solution acétique. — Coloration bleue intense en présence de H°0*, virage rapide au violet. Avec le réactif de Mayer à la phénolphitaléine. — Coloration rouge intense en présence de H°O*. Eau oxygénée. — Cette eau minérale décompose deux fois son volume de H°0° en quarante-huit heures. Oxydation directe de l'aldéhyde salicylique. — Cette opération a été effectuée suivant la méthode d’Abelous et Biarnes. Plusieurs opérations successives ont donné des résultats sensiblement concordants. En une heure, à froid, 1 litre d'eau du Breuil mise en contact avec 10 centi- mètres cubes d’aldéhyde salicylique pure a donné : 0"20 d'acide sali- . cylique correspondant à 21 milligrammes d'oyygène fixe ou en volume à 15 c.c. 2 d'oxygène fixe avec dégagement de 60 c.c d'acide car- bonique. Les mêmes essais furent pratiqués sur l’eau minérale embouteillée depuis deux ans et demi. Les résultats furent sensiblement les mêmés. Dans une prochaine communicalion nous ferons connaïîlre le résultat de nos recherches physico-chimiques et bactériologiques. TECHNIQUE NOUVELLE POUR L'ÉTUDE DE L'ACTION CHIMIQUE ET BIOLOGIQUE DES RADIATIONS DE COURTE LONGUEUR D 'ONDE, par H. Brerry, Vicror HENRI et ALBERT RANC. Les recherches que nous avons entreprises sur l’action des ravons ultra-violets émis par la lampe à mercure en quartz sur les hydrates de carbone (1) nous ont amenés à étudier les aclions produites par des rayons de longueur d'onde plus courte. Nous avons commencéune série d'expériences avec les rayons ultra-violets extrêmes et les rayons X dont. les longueurs d'ondes sont encore de dix à cent fois plus courtes. Pour obtenir ces différents rayons nous avons fait construire un tube de Crookes de forme spéciale. Il est constitué par une ampoule en verre à l’intérieur de laquelle est adapté par rodage un tube de quartz qui se trouve placé tout près de l’anticathode. Au point de vue physique, on ne connaît pas la nature des rayons qui peuvent ainsi traverser le quartz. Il y a des données qui permettent de supposer qu'il y a formation à l'intérieur de l’ampoule de Crookes de (1) Société de Biologie, 14 mai 1910. — Académie des Sciences, 25 juillet 1910; 27 février 4911. SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE © 19 rs rayons ultra-violets et que, par conséquent, l'étude de leurs propriétés chimiques peut en être faite en plaçant les substances dans ce tube de quartz. C’est cette idée qui nous à guidés pour la construction de cet appareil. Ce tube de Crookes ainsi construit est monté sur une pompe Moulin- Berlemont qui permet de faire le vide cathodique très rapidement et de régler facilement la pression intérieure de façon à avoir des rayons plus ou moins pénétrants, c'est-à-dire des rayons ayant des longueurs d'onde plus ou moins courtes. Les substances à éludier sont placées, soit dans le tube de quartz, elles subissent alors l’action de l'ensemble des rayons ultra-violels et des rayons X, soit à l'extérieur de l'ampoule où n'arrivent que les rayons X, ce qui permet d’expérimenter leur action propre. Ce dispositif nouveau permet d'étudier d’une facon très complète les actions chimiques et biologiques de cet ensemble de rayons de longueurs d’onde de plus en plus courtes que l’on peut encore diviser et classer par l'emploi d'écrans appropriés. ‘Dès maintenant nous signalons que pour les hydrates de carbone on obtient à l’intérieur du tube de quartz sous l'action de la totalité des rayons produits des transformations qui rappellent celles que nous avons déjà décrites pour les rayons ultra-violets de l'arc au mercure. Par contre, si on place les mêmes corps à l'extérieur de l’ampoule, c'est- à-dire sous l’action unique des rayons X, on n'observe pas de réaction pour une durée d'exposition de troisheures à la température de 12 degrés. (Travail du laboratoire de physiologie de la Sorbonne.) RÉGULATION IMMÉDIATE DE LA TENSION ARTÉRIELLE PAR SOELICITATION DES CENTRES MANOSTATIQUES BULBAIRES, par PIERRE BONNIER. Le maintien actif, à l’intérieur de l'organisme, d'une pression qui fasse constamment équilibre à la pression extérieure et suive ses variations, et qui permelte en outre la circulation capillaire, doit exiger la vigilance, la compétence et l’activité de centres nerveux, qui ne peuvent qu'être considérables. Ces centres régulateurs, que j'ai appelés manostatiques, dominent toute la vasomotricité; ils doivent par conséquent réunir un assez grand nombre d'éléments et avoir la capacité d'une grande réserve | de tonus. Is doivent d'autre part être constammeut etimmédiatement informés des variations de la pression extérieure, de celles des pressions inté- SÉANCE DU 1°! AVRIL 5925 rieures, et aussi des effets directs de leur propre activité, cette dernière information étant fournie par une #”anoesthésie qui est pour l'appareil vasomoleur ce que le sens des attitudes est pour la locomotricité. J'ai étudié, en 1893, les fonctions baresthésiques de l'oreille dans la série animale, qui nous informent des variations extérieures de pression, ses fonctions manoesthésiques, qui apprécient les variations de la pression céphalo-rachidienne et surveillent sa régulalion, ses rapports avec la régulation du rythme respiratoire, du rythme cardiaque, et aussi avec la tension artérielle. Ces voies d’information directe ne sont naturelle- ment pas les seules. et, sans atteindre la haute spécialisation tactile de l'oreille, toute la tactilité interne et externe y contribue, d’une facon plus ou moins explicite. Le terme de centre vasomoteur principal, que Bechterew donne à ce centre, qu'il localise dans le noyau central inférieur du bulbe, ne répond donc qu'à la fonction centrifuge de cet appareil, et ne définit ni sa fonction d'information, ni son rôle d'adaptation et d’équilibration. C'est pourquoi j'ai adopté le mot manoslatique, plus physiologique, et qui, comme ceux de (hermostatique, de trophostatique, d’hygrosta- tique, etc., enveloppe cette triple attribution, en définissant le caractère d'activité propre aux centres bulbaires de cetle formation. Si l’on s’habitue à considérer toute altération de l'intégrité organique ou d’un équilibre fonctionnel comme liée à la défaillance d’un centre régulateur, on comprendra que toute thérapeutique ne vaut que dans la mesure où elle réveille l’activité de ces centres, el l’on cherchera à y arriver le plus directement possible. J'ai recherché, depuis quatre ans, les projections segmentaires, sur la muqueuse nasale, des divers étages bulbaires que pénètrent, de haut en bas, les longues racines du plexus trijumeau. De toutes les sollicitations bulbaires que j'ai ainsi réalisées systématiquement par ces sondages physiologiques, aucune ne m'a semblé aussi aisée que ce réveil direct et immédiat des centres manosta- tiques. D'une facon générale, une très légère galvanocautérisation de la tête du cornet inférieur, sur son pôle antérieur, ramène la pression artérielle à la normale, en une minute. Et cetle régulation peut durer des mois. Cetle instantanéité indique bien l'intervention d’un centre puissant. Voici quelques exemples : M. D..., quarante-sept ans, surdité légère, otorragies, soigné depuis plu- sieurs années pour artériosclérose : régime dépressif, haute fréquence, etc., traitement qui n’a jamais, me dit-il, pu faire descendre sa pression au-dessous de 22 (Potain). Je lui trouve 24. Une première cautérisation, en une minute, abaisse à 16 ; — 6 jours après, la pression est de 17; — trois sema:nes après, ‘encore 17, bien qu'il ait de lui-même repris son ancien régime, viande, vin, café, alcool, tabac. Cette amélioration s’est maintenue depuis deux mois. La surdité s'est également abaissée de — 4 à — 22 secondes. 5926 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE ) M. S.., soixante ansenviron, artérioscléreux, surdité paroxystique, vertige, oppression céphalique. Une cautérisatiou diminue la tension d’abord de 22 à 20, puis, cinq mois plus tard, je la retrouve à 17, sans changement de vie. Vertige et oppressian ont immédiatement disparu, sans récidive. Me de B... {Basedow), de 22 descer.d à 16 en moins d'une minute; — 8 jours après, 16; — 1 mois après, 16 encore. : M. B..., quarante-neuf ans, de 24 à 20; — 2 jours après, 1°; 15 jours après, 15. M. de B.. Oppression respiratoire et vasculaire, de 22 à 16; — 1 mois après, 16. Mne B.., cinquante-deux ans, ménopause, céphalée continue, de 27 à 16. Mme C.., vingt-sept ans, oppression vasculaire, retard de règles, céphalée, de 20 à 13 en moins d’une minute. M. de G.., congestifemphysémateux; 19 à 16; — 1 mois après, 16. M. H..., trente ans, père et grand-père morts d artériosclérose; 21 à 16; — 1 mois ren 16. Mne J..., quarante-deux ans, ménopause, oppression cardiaque, de 25 à 16; — 1 mois après, 17. Ô Mme M.., ménopause, congestions, vertige iutense, de 21 à 15; — 2 mois après, 15. Mme M..., quarante-six ans, ménopause, anxiété paroxystique, de 24 à 15, le pouls de 88 à 76. Mme R..., ménopause, 22 à 15; — 8 jours après, 16.- M. S..., artérioscléreux, cure ans, de 20 à 16. M'e V.., vingt-sept ans, migraines fréquentes, 27 à 18. Un rois après 17; aucune migraine. . Mme V. B.., ménopause,oppression vasculaire, 24 M. N.…., migraines, hémorroiïdes, épistaxis, 22 à 1 M. G..., congestif, quarante-cinq ans, 24 à 13. Mie M... soixante-six aus, hémorroïdes, oppression vasculaire, de 27 à 17; pouls de 86 à 64. M. de B..., soixante-dix-huit ans, otosclérose, artériosclérose, 23 à 16. M'e D..., congestions cutanées, pollakiurie, 21 à 16. Mre C..…., ménopause, hémoptysies, migraines, 21 à 16. Mne D..., soixante-huit ans, congestions céphaliques, vertiges, 22 à 17. MC: ne. ictus vertigineux, 29 à 17 Mme F.., ménopause, métrorragies, hémoptysies, épistaxis depuis 5 ans, 32 à 20, en deux minutes; et huit jours après, de 24 à 20 de nouveau; 15 jours après, 20; n’a pas perdu de sang depuis la première cautérisation. à 15; — | mois après, 1); 6. M. L..., cinquante-deux ans, congestif, 22 à 18, — 15 jours après, 16. M. W.... (Parkinson, cinquante: -trois ans, 24 à 16; — 8 jours après, 15. Mae D... (Basedow), 20 à 17; 8 jours après, 14. M. V.., otosclérose, artériosclérose, quarante-huit ans, 23 à 17. Mne C..., épilepsie, 22 à 16. à Mie D..., dix-sept ans, chlcrobrightique, 24 à 18; 8 jours après, 19. Mne D..., cinquante ans (Basedow), 25 à 18, puis à 16. Mme G.., métrite hémorragique depuis 6 mois, perd du sang à chaque effort, 23 à 14. © LO | SÉANCE DU 1° AVRIL M. M..., cinquante-huit ans, artérioscl., 29 à 21, pouls de 136 à 116. Mue L..., oppression respiratoire et vasculaire, ménopause, 25 à 17. M. B.., aviateur, oppression circulatoire, vertige, obnubilation à chaque descente d’aéroplane, 22 à 16; 3 mois après, encore 16. — Moins de troubles. Chez certains neurasthéniques déprimés, le même point a fait en revanche remonter la tension. M. B..., cinquante ans, dépression, asthénie générale, 13,5 à 15. Douze jours après, 16. Il apparait donc qu'il y ait avantage, dans tout cas de variation dan- -gereuse de la pression vasculaire, à s'adresser directement aux centres manostatiques, dont la réponse s'obtient si facilement etsi vite. La rapi- dité et la netteté de cette réponse indiquent même que l'augmentation de pression est la cause, et non l'effet, de l’augmentation d'épaisseur des parois vasculaires. Les centres manostatiques semblent d'ailleurs, d’après certains faits expérimentaux, assez distants, dans le bulbe, des centres angiotrophiques, dont l’artérioselérose et l’ectasie manifestent la défaillance. PHAGOGYTOSE ET CARYOANABIOSE- DE SPERMATOZOÏDES DANS LES CELLULES ÉPITHÉLIALES MOLIFIÉES DU CANAL DÉFÉRENT, par À. GUIEYSSE-PELLISSIER. M. le D' Masson (de l’Institut Pasteur) a montré, il y a quelques semaines, au laboratoire de M. le professeur Prenant, des coupes d'épi- didyme humain provenant d’une pièce pathologique; le canal déférent avait été oblitéré, et il en était résulté une prolifération intense des cellules épithéliales de l’épididyme qui phagocytaient activement les spermatozoïdes (M. Cruveilhier a fait, il y a quelques années, une obser- vation semblable). M. Masson étudiait les dégénérescences des sperma- tozoïdes qui en résultent. Ces recherches appartenant à M. Masson, je n'en parlerai pas; mais, dans ses coupes, mon attention a été attirée par l'aspect assez spécial de noyaux de cellules géantes. J'ai. pensé qu'il pouvait y avoir des caryoanabioses (1) de têtes de spermatozoïdes et que ces éléments devaient former une grande partie des noyaux des cellules géantes. J’ai donc essayé de reproduire expérimentalement ces lésions chez le cobaye. Je désirais amener, en même temps que j oblitérais le canal déférent, (1) Je rappellerai que je désigne sous le nom de caryoanabiose la recons- titution en noyaux normaux de noyaux modifiés tels que ceux des leucocytes en pycnose et des spermatozoïdes lorsque ceux-ci sont phagocytés par d’autres cellules. 528 ae SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE une violente irrilation pour qu'il se forme des cellules géantes. Pour réaliser ces conditions, j'ai placé un poil de brosse en fibre de bois dans le canal déférent; j’ai remis le teslicule en place et je n'ai pris la pièce qu'au bout de quinze jours. J’ai eu, au point de vue de [a caryoanabiose, des résultats des plus intéressants. La phagocytose, ainsi que l’a vu M. Masson, se fait d’une facon intense par les cellules épithéliales modifiées. Ces cellules commencent par se multiplier activement; on voit en effet de lès nombreuses figures de karvokinèse, et non seulement dans le canal déférent, là où a porté l'irritation, mais encore dans les parties les plus voisines de l’épididyme. L'épithélium se montre alors formé de nombreuses cellules arrondies, disposées en couches stratifiées, mais non unies entre elles. Ces cellules présentent souvent plusieurs noyaux. Dans la lumière du canal, on en trouve beaucoup qui sont tout à fait libres; en cet endroit, il y a aussi une énorme quantité de spermatozoïdes et des globules blancs en pycenose. Les spermatozoïdes ne restent pas uniquement dans la lumière, ils s'introduisent aussi entre les cellules épithéliales ; on en voit jusque dans les rangs les plus internes. Les cellules épithéliales présentent souvent plusieurs noyaux qui peuvent provenir de sources différentes; on en voit qui sont en division amitotique, et ceci peut être une cause de multiplicité des noyaux; les nombreuses karyokinèses ne semblent pas donner des cellules polvnu- cléées, j'ai pu en suivre jusqu'au bout et j'ai observé des divisions complètes. La caryoanabiose des leucocytes en donne peut-être, mais elle est rare, on ne voit que peu de leucocytes phagocytés par des cellules épithéliales; cependant on rencontre parfois des leucocytes dont les noyaux semblent se reformer dans les cellules et l’on voit aussi des éléments qui présentent des dispositions de noyaux paraissant bien pro- venir de leucocytes. La caryoanabiose des spermatozoïdes m'a paru jouer un très grand rôle; elle est caractérisée par la présence de noyaux à queue et de grandes cellules bourrées de noyaux. Les noyaux à queue sont très rares; cela provient de ce que les spermatozoïdes phagocytés ont, la plupart du temps, perdu leur queue. On trouve effectivement dans beau- coup de cellules des têtes de spermatozoïdes tout à fait reconnaissables, mais qui n'ont plus de queue, ni d'acrosome. Si donc ces Lêles se recons- tiluent en noyaux, comme elles ont perdu leur principal caractère, il est bien difficile de les reconnaitre, à moins de rencontrer des dispositions spéciales que nous éludierons dans un moment. Bien que les noyaux à queue soient rares, on en trouve de temps en temps de. forts nets. J'ai observé ainsi une cellule dans laquelle on pouvait voir deux noyaux, placés côte à côte; l’un de ces noyaux présentait un petit prolongement qui se continuait avec une queue très précise ; la queue sortait de la cellule et au dehors était un peu dégénérée. Dans un autre SÉANCE DU 4°" AVRIL 529 cas le spermatozoïde était au début de sa reconstilution et la queue flottait complètement en dehors de la cellule. Dans d’autres cas, les queues étaient contenues entièrement dans le protoplasma. Les grandes cellules bourrées de noyaux dérivent visiblement d'élé- ments contenant une masse compacte de spermatozoïdes empilés les uns sur les autres ainsi qu’on le voit très souvent. Ces cellules sont très différentes des cellules géantes banales: eiles s’en distinguent par une telle quantité de noyaux que ceux-ci, tassés les uns sur les autres, sont difficiles à préciser, c’est une foule, une masse compacte; le rapport qu’il y a entre de tels éléments et les cellules épithéliales bour- rées ds spermatozoïdes est évident. Dans de pareils éléments, on ne voit pas de queues et c’est par la comparaison avec les cellules remplies de spermatozoïdes que l’on peut établir l’origine de leurs noyaux; cepen- dant, dans un cas, j'ai pu voir une queue insérée sur un noyau qui, se trouvant à la limite de la masse, était bien visible. Un autre point sur lequel j'attirerai l'attention, c’est que ces noyaux sont absolument plats, ce qui les rapproche des têtes de spermatozoïdes. Il nous semble donc que, dans ces cellules épithéliales déviées de leur rôle, la caryoanabiose des têtes des spermatozoïdes se produit active- ment et contribue à former des cellules à plusieurs noyaux. (Travail du laboratoire d'histologie de la Faculté de Médecine de Paris.) J LA RATION D'ENTRETIEN CHEZ LES OBÈSES, - par MaRcEL LABBÉ et Borvix. On admet généralement que les obèses ont des besoins moindres que ceux des sujets de corpulence normale et qu'ils s'entretiennent avecune ralion qui serait insuffisante pour les autres. Mais quand on les observe de près, on voit que bien souvent cette prélendue réduction alimentaire n'existe pas. Nous avons cherché à résoudre celte question en étudiant la ration de quelques obèses en équilibre de poids. Pour apprécier la ration, il faut tenir compte du poids corporel etrapporter la valeur énergétique du régime alimentaire au kilogramme de poids. Mais une partie du poids de l’obèse étant due à l'accumulation de graisse, ses besoins n’augmentent pas proportionnellement à son poids; la graisse diminue le-rayonnement calorifique de la surface cutanée, et les mouve- ments sont toujours moins actifs chezdes obèses. Il nous semble donc plus exact de calculer les besoins de l’obèse par rapport à sa taille ou plutôt à son BIOLOGIE. COMPTES RENDUS. — 1911. T. LXX. 38 530 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE poids corporel idéal, c'est-à-dire au poids qu’il devrait peser, étant donné sa taille, s’il avait une corpulence normale. Nous avons admis que le poids idéal doit mesurer autant de kilogrammes que la taille du sujet compte de centimètres au-dessus du mètre ; cela n’est point tout à fait exact, mais l'erreur est relativement faible. l Nos observations ont porté sur six obèses, restant en équilibre de poids pendant des périodes de plus d’un mois; les aliments ingérés ont été pesés dans certains cas durant quinze jours consécutifs, dans d’autres cas durant trois jours seulement; ceux-ci étant pris au milieu d’une période de régime constant; leur valeur énergétique à été appréciée en tenant compte des. chiffres de M. Alquier. Ors. I. — Bl... Poids, 91 kilogrammes. Taille, 1°55. Du 20 février au 1°" mars. Augmentation de poids de 166 grammes par- jour. { 33 cal. » par kilogr. de poids idéal. RRÉSMEUS 2PIALAREE { 25 cal. » par kilogr. de poids réel. Du 1% mars au 30 mars. Poids stationnaire. ( 33 cal. » par kilogr. de poids idéal. Rite MR eo al an kilogr. de poids réel. Du 16 au 30 mars. Diminution de poids de 150 grammes par jour. 2e 24 cal. » par kilogr. de poids idéal. © 1 9) Le] PRE SNS Tee CUS de 14 cal. T par kilogr. de poids réel. Os. IL — Dev... Poids, 94 kilogrammes. Taille, 160. Du 3 au 15 juillet. Poids stationnaire. ( 31 cal. » par kilogr. de poids idéal. Soi 2,99 Rébinede 2,229 cales { 22 cal. 7 par kilogr. de poids réel. Ogs. III, — Mat... Poids, 94 kilogrammes. Taille, 14270. Durant trois jours : Poids stationnaire. 35 cal. 7 par kilogr. de poids idéal. régi 2. Re ES : : Ë CN Cia Panne 26 cal. 6 par kilogr. de poids réel. O8s. IV. — Roy... Poids, 72 kilogr. 8. Taille, 1260. Durant trois Jours : Poids a une légère tendance à augmenter. ( 29 cal. 2 par kilogr. de poids idéal. Rhino rer { 24 cal. » par kilogr. de poids réel. Os. V. — Ros..… Poids, 70 kilogrammes. Taille, 170, Durant quinze jours : Poids stationnaire. 7 cal. 5 par kilogr. de poids idéal. 7 cal. : e 2 Régine 0e ects t2 5 par kilogr. de poids réel. Ogs. VI. — Cor... Poids, 96. Taille, 1%75. Durant un mois ;: Poids a une légère tendance à augmenter. ( 28 cal. » par kilogr. de poids idéal. Régime de 1.955 cal. . . . { 20 cal. » par kilogr. de poids réel. SÉANCE DU 4° AVRIL 531 Ainsi nos six obèses sont RESTES en équilibre de poids avec un régime apportant : 27 cal. 5 à 37 cal. » par kilogr. de poids corporel idéal. 20 cal. » à 27 cal. 5 par kilogr. de poids corporel réel. À ne considérer que le régime calculé par rapport au poids réel, il semblerait que leurs besoins sont très inférieurs à ceux des sujets sains; mais nous avons déjà dit que ce mode de calcul était erroné. Si l’on considère les besoins par rapport au poids idéal on voit qu'ils - sont identiques à ceux des sujets sains, puisque nous savons aujour- d'hui que des individus normaux vivant d’une vie peu active. comme celle de nos obèses, conservent leur équilibre avec un régime de 30 calories en moyenne (cas de Chittenden, de Bardet, de Pascault, de Heger et Slosse, de Labbé, etc.). Assurément, les anciens auteurs indi- quent des chiffres plus élevés, mais leurs données ne sont pas compa- rables parce qu'elles ne correspondent point comme celles-ci à un régime minimum. Il résulte donc de nos observations que les besoins minima des obèses sont généralement identiques à ceux des sujets sains. Cela est d'autant plus remarquable que certains de nos sujets offraient une propension très grande à l'obésité. Cette conclusion est d'accord avec celles que Magnus Lévy, Jaquet el Syenson, ete., ont tirées de l'étude des échanges respiratoires chez les obeses, et avec l'observation des échanges respiratoires chez un obèse que nous avons faite en collaboration avec M. Weiss. Peut-on dire que la nutrition des obèses est normale? Non, car ils nous semblent avoir une grande facilité à engraisser dès qu'on les soumet à un régime supérieur à leurs besoins minima. Peut-être n'ont- ils point, comme les sujets sains,une marge assez étendue entre le régime qui fait maigrir et celui qui fait engraisser, c'est-à-dire une combustion de luxe suffisante? SPIRILLOSE EXPÉRIMENTALE ET ALLAITEMENT, # par L. NaïrTan-LARRIER et P. SALMON. Les observations cliniques avaient, d'abord, semblé démontrer que le lait des mères, atteintes de syphilis et traitées par l’arsénobenzol, exer- çait une action curative sur le nourrisson hérédosyphilitique. Nous avons entrepris l'étude expérimentale d’une question analogue en inocu- lant le spirille de la fièvre récurrente à des femelles de rat en lacta- tion ; nous avons ainsi envisagé les deux problèmes suivants : 4) le lait d une femelle, guérie de spirillose ou en période de crise, exerce-t-il 532 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE une aclion préventive ou curative sur la spirillose des pelits ? b) le lait des femelles infectées de spirillose et traitées par l’arsénobenzol possède- t-il des propriétés thérapeutiques? I. — Dans nos expériences, nous n'avons pas constamment suivi le même mode de recherche. Dans quatre cas, l’inoculation a été faile avant que la femelle ne mit bas : ce dispositif n’expose à aucune erreur puisque les petits nés d’une mère infectée ne présentent pas d'immu- nité congénitale (1). Dans un autre cas, nous avons eu recours à l'ino- culation d'une femelle dont les petits étaient âgés de plus de dix jours. Enfin, dans une dernière expérience, nous avons étudié l’action du lait des animaux réfractaires à l'infection spirillaire. Exp. I. — Inoculation de la femelle douze heures avant la mise bas; spirilles très nombreux le deuxième jour de l'allaitement; crise le troisième jour. Inoculation d’un petit le troisième jour de l'allaitement; inoculation positive deux jours plus tard, le lendemain de la crise maternelle; infection grave. Exp. II. — Inoculation de la femelle quatre jours avant la mise bas; spi- rilles très nombreux le deuxième jour de l'allaitement; crise le troisième jour. Inoculation de deux petits cinq heures après la naissance; inoculation positive vingt-quatre heures plus tard, la veille de la crise; infection grave. Exe. IT. — Inoculation de la femelle quarante-huit heures avant la mise bas: spirilles nombreux le deuxième jour de l'allaitement; crise le troisième jour. Inoculation de deux petits le deuxième jour de l'allaitement; inoculation positive quatre jours et six Jours plus tard, trois jours et cinq jours apres la crise maternelle; infection grave. Exp. IV. — Inoculation d'une femelle quarante-huit heures avant la mise bas; spirilles très nombreux le troisième jour de l'allaitement, crise le sixième jour. Le deuxième jour de l'allaitement, on a substitué aux petits de la femelle infectée quatre petits provenant d’une mère normale; ces petits sont inoculés à faible dose le troisième jour de l'allaitement; ces inocula- lions sont positives le lendemain de la crise, deux jours, et trois jours après la crise; infections graves. ExP. V. — Une femelle, en pleine lactation, est inoculée à forte dose; infec- tion positive au bout de quarante-huit heures, crise le quatrième jour. Le jour même de la crise un petit est inoculé; infection positive au bout de vingt-quatre heures, infection grave. Deux jours après la crise, un autre petit est inoculé; inoculation positive en vingt-quatre heures; infeclion grave. Exp. VI. — Inoculation d’une femelle réfractaire deux jours avant la mise bas. Un petit est inoculé neuf jours après la naissance; inoculation positive au bout de vingt-qualre heures; infection grave. En résumé, l'inoculalion des pelits a été faite une fois dès le débul de l'allaitement, une fois au second jour, deux fois au troisième jour, une (4, C. R. de la Soc. de Biol., & mars 19114, p. 335. SÉANCE DU À® AVRIL 533 fois au quatrième jour. Les spirilles sont apparus dans le sang du petit trois fois vingt-quatre heures , une fois quarante-huit heures, lrois fois soixante-douze heures, une fois, enfin, cinq jours après la crise. Le lait . maternel ne présente donc pas d'aclion préventive, que la femelle soit en pleine infection spirillaire, ou que la crise se soit déjà produite. D'autre part, l'action curative du lait est nulle, puique les huit petits ont succombé dans les mêmes délais que les témoins. IH. — Nous avons recherché dans une autre série d'expériences si le lait des femelles infectées de spirillose et traitées par le 606 possédait une action préventive ou curative. [Il nous fallait d’abord savoir si l'allaitement par une femelle normale, ayant recu une injection d’arsé- nobenzol, pouvait prévenir l'infection spirillaire des petits. Trois expé- riences ont répondu à cette question. Dans un cas, la femelle (poids de l'animal, 127 grammes) a recu 1 centigramme de 606; dans un autre cas, t centigramme et demi (poids, 130 grammes), dans une troisième expé- rience 3 centigrammes (poids, 165 grammes). Dans ces trois expériences, les pelits étaient inoculés le jour même où la femelle recevait l’arséno- benzol. Dans deux cas, l'infection du petit fut réalisée au bout de vingt- quatre heures ; dans une troisième expérience, l'infection de deux petits pe se produisit qu'après quarante-huit heures, mais toujours la spi- rillose fut intense, rapide et mortelle. Nous pouvions donc éludier l'action du lait des femelles infectées, puis traitées par l’arsénobenzol. Une femelle en pleine lactation est inoculée avec le spirille de Dutton. Ce rat de 125 grammes recoit deux centigrammes et demi de 606, le troisième jour de son infection, alors que son sang contient de nombreux spirilles. Le lendemain, les spirilles ont disparu du sang; un petit est alors inoculé; l’ino- culation est positive au bout de vingt-quatre heures; infection grave à marche rapide. Deux jours plus tard, un nouveau petit est inoculé à son tour; inocu- lation positive en vingt-quatre heures; infection grave à marche rapide. On prend comme témoin de cetle expérience une autre femelle, qui ne recoit que l'arsénobenzol; deux des petits de cette femelle sont inoculés en même temps que ceux de l’autre femelle : la spirillose de tous ces petits suit une marche identique. Le lait des femelles infectées et traitées par l'arsénobenzol ne pos- sède donc ni action préventive, ni propriété curative. Ces diverses expériences, en désaccord avec les observations de Duhot et Taege, sont au contraire conformes aux études cliniques plus récentes qui montrent que l'enfant atteint de syphilis héréditaire n'est pas amélioré par l’ingestion du lait de la mère soumise au traitement par l’arsénobenzol. Fox pt D34 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE SUR LA DIVISION NUCLÉAIRE ET L'ENKYSTEMENT CHEZ QUELQUES AMIBES DU GROUPE LIMAX. IT. — Amoeba limax Duj. (emend. VaAntrampr), par A. ALEXEIEFF. On admet aujourd'hui que l’Amoeba limax Dujardin renferme en réalité une foule d'espèces et qu'elle doit être par conséquent démem - brée. C’est à la forme étudiée par Vahlkampf qu'il faut réserver le nom d'A. limax. Cet auteur a isolé son Amibe de l'infusion de foin. En effet dans une infusion de foin, peu après la formation du voile de bactéries, on voit apparaître une Amibe qui ne manque pour ainsi dire jamais et que j'ai retrouvée, pour ma part, toujours avec les mêmes caractères: A. linax Dujardin, emend. Vahlkampf, se présente avec des dimensions assez variables ; sa taille moyenne est de 12-95 v de longueur sur 6-10 y de largeur; le noyau mesure de 3,5 à 4,5 à de diamètre, avec un caryosome de 2-2,5 u de diamètre. Dans l’espace nucléaire on observe une: quantité plus ou moins grande de chromatine périphérique en forme de grains fins. Les kystes de cette Amibe ont une paroi lisse; ils sont uninucléés et je n'ai jamais observé de phénomènes d’autogamie. Ces kystes mesurent de 7 à 10 de diamètre{i). Je ne décrirai pas ici en détail la mitose de l'A. limax; les nombreuses ligures qui accompagneront la note qui suivra donneront une idée de ses divers stades avec quelques variantes peu importäutes. La striation du fuseau est en général moins nette que dans À. punctata. La membrane nucléaire est assez mince, mais on arrive toujours à la déceler. Les corps polaires d’abord massifs et globuleux peuvent s'aplatir, et cet aplatissement peut aller jusqu'à ce qu'ils se présentent comme une rangée de grains plus ou moins allongée parallèlement à la plaque équatoriale. Les corps polaires peuvent prendre une forme conique (ce que j'ai observé aussi quelquefois chez A. punctata). Ces variantes sont rattachées aux aspects typiques par de nombreux intermé - diaires. Si nous considérons maintenant la constitution de la plaque équatoriale, nous verrons quelle est formée principalement aux dépens de la chromatine périphérique.mais que celle-ci se trouve enrichie par une quantité plus ou moins (1) Les chiffres donnés par Vahlkampf sont les suivants : 1,5 à #u sur 0,75 pour le corps de l’Amibe, 0,3 » à 0,5 v de diamètre pour son noyau, 1,5 y de diamètre pour les kystes. Ce sont là presque les dimensions d'un microcoque. Sans aucun doute une erreur s'était introduite dans les mensurations de Vahlkampf; on ne peut discuter que sur le facteur par lequel il faut les mul- tiplier pour arriver aux dimensions probables de l’Amibe étudiée par cet auteur. D’après ses figures (dessinées à la chambre claire), j'ai calculé approxi- mativement que ce facteur doit être compris entre 8 et 10. Et en effet, si l'on multiplie les chiffres de Vahlkampf par 8-10, on obtiendra des chiffres compa- rables à ceux que je viens d'attribuer à l’Amibe que j'ai observée. SÉANCE DU 1° AVRIL 535 grande de chromatine venant du caryosome. F'ai observé des aspects très carac- téristiques à cet égard (1). Dans le uoyau des deux Amibes-filles qui se sont déjà séparées, on distingue parfaitement le corps polaire comme une masse sidérophile qui en gagnant le centre du noyau va devenir le caryosome, et un amas de chromatine peu sidérophile, dont une partie restera libre en devenant la chromatine périphé- rique tandis qu’une autre partie se confondra avec le caryosome. : Très rarement (deux ou trois fois seulement) j'ai observé l’aspect suivant de Ta mitose : le caryosome allongé et à peine étranglé est surmonté à chacune de ses extrémités par une calotte formée par de la chromatine périphérique ; l’ensemble rappelle étonnamment l'haplomitose (Dangeard) de certains Euglé- miens, tels que Scytomonas pusilla Stein, où les chromospires (Dangeard) étant absentes on trouve cependant le trait essentiel de l'haplomitose, à savoir accélération de la division de la chromatine périphérique qui gagne les pôles avant que le caryosome se soit divisé en deux. Ces aspects parlent donc en faveur de l'existence d’un véritable mode particulier de la mitose chez A. limax, et ce mode, chose importante, donnera probablement quelques indications sur les rapports phylogéniques qui existent entre les Rhizopedes et les Flagellés. Conclusions. — 1° Pas plus que chez A. punclata, lenkystement chez A. limax ne paraît comporter des phénomènes de sexualité. 2°_La plaque équatoriale chez À. limaz est formée principalement aux dépens de la chromatine périphérique, à laquelle s'ajoute une quantité plus ou moins considérable de la chromatine caryosomienne. Laboratoire d'A natomie comparée à la Sorbonne.) (4) Vahlkampf considérait l’espace entre le caryosome et la membrane nucléaire comme ne présentant pas de particules figurées. Nous avons vu qu'il n'en est rien. D'autre part, il croyait que les corps polaires dimiuuent de volume dans le courant de la mitese, tandis que la plaque équatoriale s'accroît, et il a relié ces deux phénomènes : la chromatiue glisserait le long du fuseau à partir des corps polaires vers l'équateur. Il est parfaitement exact que la plaque équatoriale est plus ou moins riche en chromatine et l'explication qui s'impose après ce que je viens de dire au sujet du mode de constitution de la plaque équatoriale est la suivante : selon la quantité de chromatine déta- chée du caryosome, la plaque équatoriale sera plus ou moins développée; par conséquent, tout en restant la même chez une Amibe donnée, elle variera dans les individus différents. Cette explication s'impose du même coup pour les corps polaires, quoique là il s'y ajoute probablement une condensation réelle. Le processus d’enrichissement de la chromatine périphérique aux dépens -du caryosome pourrait en somme être ramené aux échanges qui se passent entre ce dernier et la chromatine périphérique dans le noyau à l’état végétatif (variations cycliques de Hartmann); rien d'étonnant donc que ce processus se présente avec des degrés d'intensité variables. 536 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE EVOLUTION DE LA CHOLESTÉRINÉMIE AU COURS DE L'ÉTAT GRAVIDIQUE ET PUERPÉRAL, par A. CHAUFFARD, GUY LAROCHE et A. GRIGAUT. Grâce à l’obligeance de M. le professeur Bar et de son chef de labora- toire, M. Daunay, nous avons pu faire une série de prélèvements de sang, pour dosage de la cholestérine totale, chez des femmes arrivées à des époques différentes de leur grossesse, pendant les suites de couches, et à des périodes plus reculées de la parturilion. Nos recher- ches, qui portent sur82 femmes pour la plupart suivies en série pendant un certain temps, nous ont donné les résultats ci-dessous. Dans une première période de la grossesse, comprise entre le début de l'état gravidique et le septième mois, nous avons trouvé dans 13 cas différents, chez des femmes enceintes de 1 à 2 mois, 2 gr. 50 et 2 gr. 70, — de 2 à 3 mois, 2 gr. 10, 1 gr. 60 et 1 gr. 70, — de 3 à 4 mois, 1 gr. 20, 1 gr. 70 et 2 gr. 20, — de 4 à 5 mois, 1 gr. 90 et 2 gr. 10, — de 5 à 6 mois, 2 gr. 10, 3 gr. et 1 gr. 60. L'on voit ainsi que, au cours de cette première période, la teneur en cholestérine du sérum sanguin est parfois augmentée. À la période suivante, pendant les deux mois qui précèdent la partu- rition, l'hypercholestérinémie est un fait presque constant. C’est ainsi que sur 32 femmes examinées, 2 fois seulement la cholestérinémie resta inférieure à 2 grammes. Comprise dans les autres cas entre les chiffres de 2 et 3 gr. 40, elle répondait à un taux moyen de 2 g. 45. L'hypercho- lestérinémie est donc la règle à la fin de la période gravidique ; elle se continue jusqu'à l'accouchement, comme en-témoignent les dosages opérés à des moments plus ou moins rapprochés de la parturition et pendant le travail. Après l’expulsion du fœtus et dans les six jours qui suivent, on voit en général la courbe de la cholestérinémie osciller et subir des dépres- sions qui la ramènent momentanément dans des limites normales. Ces dépressions accompagnent surlont la fin de la première journée et la seconde qui suivent l'accouchement, puis l'hypercholestérinémie réap- parait graduellement et, vers le onzième jour des couches, elle a retrouvé sa fréquence et son intensité primitives. C'est ainsi que nous avons trouvé un chiffre de cholestérine normal 4 fois sur 8 cas dans les quatre à six heures qui suivent la parturition ; 7 fois sur 11 cas examinés à la fin de la 1’ journée el pendant la 2°; 5 fois sur 14 cas aux 3° et 4° jours; 4 fois sur 8 cas aux 5° et 6° jours, enfin 1 fois seulement sur 14 cas du 7° au 15° jour après l'accouchement. La courbe ci-contre qui figure l’évo- lution réelle de la cholestérinémie chez une primipare normale montre bien la dépression post-partum de l'hypercholestérinémie. Enfin, à une période plus reculée, l'état hypercholestérinémique SÉANCE DU 41° AVRIL 537 persiste encore pendant un certain temps et, sur 9 femmes examinées du 15° au 40° jour après la parturition, il fut trouvé 7 fois. Son intensité moyenne néanmoins va en diminuant et, en général, vers la fin du deuxième mois, le sérum sanguin a repris sa teneur normale en choles- térine. Taux de La Cholestérinémie. JErmois 86 moes GEmous. AXqour | 3° GE c 9£ He 30° 40: 70° Age de La grossesse Jours qui suivent la parturilion L’allaitement, pas plus d’ailleurs que l'âge des gravidiques ou le nombre de leurs grossesses antérieures, ne nous à paru influer sur l'hypercholestérinémie ni régler son intensité. Ajoutons que, au cours de ces recherches, nous n'avons trouvé non plus aucun rapport entre le chiffre de l'hypercholestérinémie et l’état sublactescent du sérum, état qui, comme on le sait, est assez fréquent dans la période qui avoisine la parturition. Tous les faits étudiés ci-dessus ont trait à des femmes en état de puerpéralité normale ; nous montrerons ultérieurement les modifications apportées à la cholestérinémie gravidique dans les élats toxiques ou infectieux surajoutés. ECHINOCOCCOSE PRIMITIVE EXPÉRIMENTALE HISTOGENÈSE DU KYSTE HYDATIQUE (Première note), par F. DÉvÉ (de Rouen). A la description donnée par Leuckart il y a cinquante ans (1862) — elle était basée sur ses quatre expériences classiques — se borne, à 538 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE l'heure actuelle encore, tout ce que l’on sait de précis au sujet du déve- loppement du kyste hydatique. Leuckart déclare n'avoir pas réussi à observer les premiers stades du développement des échinocoques. C'est ainsi que, dans une de ses expériences (Exp. 3) où l'animal avait été sacrifié quatorze jours après une infestation, il n'avait pu constater trace de cette infestation. Après quatre semaines (Exp. {) le parasite apparaît sous la forme d’un corps arrondi, mesurant de Om 95 à Omm 35 ; une capsule, épaisse de 20 à 50 y, entoure un contenu « solide dans toute son étendue », formé d'une « substance fondamentale claire et granu- leuse, renfermant de nombreux corpuscules brillants, d'apparence grais- seuse ». — À la huilième semaine (Exp. 2), les échinocoques mesurent de 08 à 1um5, Ils se distinguent des précédents par un aspect général plus clair, dû à la « liquéfaction partielle de leur contenu », et sont enveloppés d’une cuti- cule, épaisse de 70 y, nettement stratifiée. — Enfin, chez un animal sacrifié à la dix-neuvième semaine (Exp. #4), les kystes mesuraient en moyenne de 10 à 12 millimètres de diamètre et possédaient une cuticule épaisse de 2 milli- mètres, tapissée intérieurement d'une germinale mesurant 12 y d'épaisseur. Ces kystes étaient encore acéphalocytes. Des infestations expérimentales sériées, instituées chez le Cochon de lait, nous ont permis de suivre l’histogenèse du kyste hydatique depuis les premières heures jusqu'au cinquième mois (1). Nous donnerons ici le résumé des constatations que nous avons pu faire et que nous nous proposons d'exposer ailleurs plus en détail. Nous prendrons pour type de description le kyste hydatique du foie. Dans cette première note nous envisagerons seulement le développement du parasite : l’étude des réactions qu'il provoque localement fera l’objet de communications ultérieures. Lés embryons hexacanthes font leur apparition dans le foie dés la troisieme heure après l'infestation. Ils se présentent sous forme d’une petite masse protoplasmique multinucléée, malléable, mesurant de 30 à 36 , qu'on découvre arrêtée dans la lumière élargie d’un capillaire sanguin intra-lobulaire. ol est impossible de reconnaître à leur niveau la présence de spicules. Très rapidement ces embryons sont entourés de leucocytes mononucléaires avec lesquels iis se confondent bientôt pour l'œil. De là résulte qu'on les perd de vue pendant un certain intervalle de temps (de la cinquième à la soixantième heure) au milieu des réactions locales. Ce n’est guère qu'à partir de la soixantième heure que le parasite devient nettement apparent, sous l'aspect d'une petite masse protoplasmique inesu- rant 18 à 20 y, — ayant par conséquent subi une sorte de contraction, — logée dans une vacuole qui centre le nodule réactionrel (lequel mesure : 200 » de diamètre). Le protoplasma parasitaire renferme trois ou quatre (1) Nous avions déjà fait allusion à cette étude, en cours depuis plusieurs années : Comptes rendus de la Soc. de Biologie, 9 mai 1908, t. LXIV, p. 807, et 2 juillet 1910, t. LXIX, p. #1. # = SÉANCE DU {1° AVRIL 539 _moyaux (6 ) possédant un nucléole ponctiforme. A la soixante-douzième iSue e {trois jours), le germe échinococcique mesure de 22 à 25 v. Après quatre jours, le parasite est représenté par une masse protoplasmique arrondie, nucléée, de 25 à 30 y de diamètre. Certains de ces éléments offrent “éjà un début de vacuolisation centrale résultant de l'élaboration hydatique. Après sept jours, le parasite, régulièrement sphérique, mesure de 60 à 70 y; il est franchement « hydatique » et possède désormais sa structure élémen- taire définitive : cuticule anhiste extrêmement mince et encore unistratifiée (1 y), doublée intérieurement d’une germinale relativement épaisse (6 à 8 u), à protoplasma granuleux et réticulé, renfermant de nombreux noyaux nucléolés. Au quinzième jour, la vésicule atteint 150 v. Sa paroi, distendue par le liquide hydatique, est très mince (2 à 3 y, au total). La cuticule demeure uni- stratifiée. Quant à la germinale, elle ne se révèle guère sur les sections nor- males que par la saillie de ses noyaux (à la facon des endothéliums vascu- laires). Vue de champ, sur des coupes tangentielles, elle se montre délica- tement réticulée, les noyaux occupant les points nodaux. La gomme iodée révèle à leur niveau une goutte de glycogène. Le parasite vésiculaire continue, dès lors, de s’accroitre lentement. Au vingt-quatrième jour il mesure environ 300 y, sa paroi restant toujours très mince (3 à 4u). Vers le quarantième jour sa taille moyenne est de 1 millimètre; sa cuticule, stratifiée, est épaisse de 3 à 10 u. Au deuxième mois, la vésicule hydatique mesure 1 mm. 2; au froisième mois, environ 1 mm. 5. Enfin, au cinquième mois (cent quarante jours),elle atteint 4 à 5 millimètres, sa cuticule feuilletée ayant de 3 à 20 u et sa germinale de 2 à 4 u (1). En aucun point de cette dernière on ne constate encore la moindre ébauche de bourgeonnement proligère. Ces nouvelles données complètent et modifient sensiblement la des- cription classique que nous avons rappelée en commençant. LE LIQUIDE CÉPHALO-RACHIDIEN DANS LA RACHI-NOVOCAÏNISATION, par V. Rice et W. MESTREZAT. Nous avons eu l'occasion d'examiner comparativement, avant et après rachi-novocaïnisation, le liquide céphalo-rachidien de dix malades. Nos recherches d'ordre chimique et cytologique sont résumées dans le tableau suivant, qui mentionne les différences trouvées sur des ponetions faites six ou vingt-qualre heures après l’opération. (4) Les mesures que nous indiquons constituent des moyennes. Ainsi que l'avait noté Leuckart, on observe de grandes différences de taille et d'évolution entre les divers kystes primitifs procédant d’une même infestation. 540 SOCIÉTI DE BIOLOGIE Qu'il s'agisse de l’une ou de l’autre série, les modifications observées restent minimes. L'alhumine n’est jamais augmentée ; parfois même, son taux est légè- MODIFICATIONS DU LIQUIDE CÉPHALO-RACHIDIEN DE SUJETS RACHI-NOVOCAÏNISÉS 94 heures après l'opération. l DIFFÉRENCES OBSERVÉES EN GRAMMES PAR LITRE 6 heures après l'opération. E e r — = 2 : = E PI Irr0 ED A =) © | S C1 143 _ 19 Les, 37! Z SRE ce $ SEC Rz 2 ASE Si D = z e Ce “a miss de [éa} î (em) = [RME ë 8. de) ca USE He É Tee [a (où [ex] 7 Diet «2 mc RO RORee ea] + [=] e 5 “2e ET FA Sa 4 = ES) re] A — el s ES = | & = A & & RE e o à : es pese ab si = APE É pi [e| Z F4 Æ = E UE Z n'as a È ue 2 Eee Se = Eat : S Sue nzSE SENS A == ES) A me. Z | © = l + = * (=) 1Q . AL5S» 0 » 0 » Les expériences ont été faites à 37 degrés, en préseneée de 0,1 de to- luène par tube, et les acides exactement neutralisés avant les dosages effectués à la liqueur de Febling titrée à 0,005 par centimètre cube (2). (1) Une erreur d'impression nous avait fait donner comme titre de la li- queur de Fehling 0,05 de glucose par centimètre cube au lieu de 0,005. SÉANCE DU 21 Mars 545 Ces résultals nous permettent de conclure : 1° L'action des acides est favorisante jusqu'à une certaine dose oplima ; 20 Cette dose dépassée, l'action devient retardatrice, puis empéchante; 3 Dans les limites où cette action est favorisante, la quantilé de glucose transformée est proportionnelle à la dose d'acide employée. (Travail du laboratoire des cliniques à l'Hôtel-Dieu.) SUR CERTAINS ASPECTS DE NÉOPLASIE CONJONCTIVE OBSERVÉS DANS LES PARAGANGLIOMES CAROTIDIENS, par ALEZAIS et PEYRON. On sait que les paragangliomes carotidiens présentent presque toujours des dispositions d'apparence endo ou périthéliale susceptibles d’en imposer en faveur d’une origine conjonclive. Moins fréquents sont les cas dans lesquels on trouve des aspects de sarcome à éléments globo- cellulaire ou fasiformes. Des faits de cet ordre ont néanmoins été décrits et figurés par Leithoff (1), par Monckeberg (2), par Kaufmann et Ruppanner (3 ,et sont invoqués à tort en faveur de la nature conjonctive de la néoplasie. Voici ce que nous avons observé dans deux cas : La première tumeur offre une conslilution assez uniforme : minces septa de cloisonnement, groupements cellulaires constitués par des éléments d'aspect homogène, noyaux hypochromatiques à nucléoles netlement visibles, cyloplasme fibrillaire, tendance de la disparition des limites cellulaires (syncitiums). Or, en certains points, de préférence à la périphérie de ces nids cellulaires épithéliaux, ontrouve des éléments à noyaux foncés, ovoïdes ou allongés, disposés en travées ou en amas de dimensions variables et offrant des disposilions synciliales encore plus netles. Ils ontété considérés jusqu ici comme d'origine conjonclive par les auteurs qui les ont observés. Leithoff les rapporte à une évolu- tion sarcomateuse d'éléments périthéliaux: Monckeberg (figure 26 de (4) Leithoff. Ueber eine Sarkomatose Varietat der Perithelioma glandulæ caroticæ. Dissert., Wurzbourg, 1904. (2) Monckeberg. Ueber alveolare Geschwulste der Glandula Carotica. Ziegler’s Beitrage für pathol. Anatomie, 1905, t. XXX VIT. (3) Kaufmann et Ruppanner. Alveolare Geschwulste der Gandula Carotica. Deutsche Zeitschrift für Chirurgie, 1905, t. LXXIX. BiozociEe. COMPTES RENDuSs. — 1911. T. LXX. 39 246 RÉUNION BIOLOGIQUE DE MARSEILLE son mémoire) les décrit comme noyaux conjonctifs disséminés dans ‘ une substance fondamentale. Kaufmann et Ruppanner, qui paraissent les avoir trouvés avec plus de, fréquence, les figurent sous des modalités diverses (ligures 16, 22, 23, 24 de leur mémoire) et soutiennent formel- lement leur origine conjonctivo-vasculaire. Ils invoquent d'une part les formes de passage reliant ces formations aux endothéliums vasculaires. et d'autre part certains caractères (syncitiums et cellules géantes\ habi- tuels aux néoplasies endothéliales. Relativement à leur signification, ils proposent d'y voir un processus de multiplication sarcomateuse particu- lièrement infillrante et maligne. Contrairement à ces opinions, nos recherches nous font penser qu'il s'agit simplement d'éléments épithé- liaux modifiés. En effet, dans notre tumeur, qui présente des analogies remarquables avec un des cas de Kaufmann, nous avons vérifié qu'il y avait souvent configuilé, mais jamais continuité entre les formations précédentes et les endothéliums vasculaires. Les préparations au bleu polychrome de Unna avec différenciation au Glycerinethermischung montrent les noyaux des premières surcolorés, con- trastant avec les noyaux endothéliaux, d'aspect normal et sans forme de transition. Le Van Gieson confirme que ces éléments ne correspondent nullement à une pénétration de travées conjonctivo-vasculaires dans les volumineux amas épithéliaux de la tumeur. En outre, les cellules de la partie centrale de ces derniers montrent souvent une coloration aecentuée du noyau en rapport avec la condensation du réseau et la disparition des nucléoles; dans certaines Le noyau apparaît comme un bloc homogène dépourvu de structure figurée, ce dernier terme confirmant le caractère dégénératif des modifications. Enfin, le cytoplasme de ces noyaux en voie d’involution offre au début la même structure fibrillaire que les autres éléments épithéliaux : nous revien- drons ultérieurement sur ce caractère spécial qui les différencie des cellules conjonctives et se rattache au type du Parasympathome. A noter, dans Îles points où les noyaux foncés sont répartis en grand nombre, leur disposition en rangées parallèles qui nous parait due simplement à un phénomène de compression par les masses alvéolaires environnantes. La seconde tumeur que nous avons pu examiner, el qui ne présentait pas, comme la précédente, la structure fibrillaire spéciale des éléments épithéliaux, nous a montré par contre des phénomènes dégénératifs, analogues dans les masses alvéolaires. Les aspects syncitiaux n'y sont nullement en rapport avec une néoformation conjonctive et les endothé- liums ne montrent aucun signe de multiplication. {Laboratoire d'anatomie pathologique.) SÉANCE DU 21 MARS 941 ACTION DES SELS DES MÉTAUX DU GROUPE AURIQUE SUR LA SAGCHARIFICATION DE L'EMPOIS D'AMIDON PAR LES FERMENTS AMYLOLYTIQUES. IV. — CnLORURE DE ZINC ET OXALATE DE POTASSIUM ACIDULÉS, par C. GERBER. a) Chlorure de zinc acidulé. — Nous avons montré précédemment (1) l'opposition existant entre le mode d'action des sulfate et chlorure de zinc, la phase retardatrice (doses faibles et moyennes) étant suivie (doses élevées) d’une phase accélératrice relative dans le cas du sulfate de zinc et, au contraire, d’une phase empéchante dans le cas du chlorure de zinc. Nous avons également émis l'hypothèse que la disparition de la phase accélératrice relative, avec ce dernier sel, provenait de la transformation partielle du chlorure de zinc soluble en oxychlorure insoluble, capable d’entrainer la diastase. Nous en apportons aujour- d’hui la démonstration. Le tableau I montre, en effet, qu'il suffit d'aciduler suffisamment le 33 relative avec les deux diastases B et F étudiées. L'expérience montre, d’autre part, que, tandis que le chlorure de zinc pur donne, en solution aqueuse, un précipilé aux doses de 41 et 83 molécules milligramme. ce { chlorure de zinc È nc) pour faire apparaître la phase accélératrice sel reste complètement dissous quand on l’additionne de = HCL. Cette phase accélératrice est suivie d'une seconde phase retardalrice, puis empêchante, que l’on doit attribuer à l’action coagulante, sur la diastase, de la forte quantité d'acide contenue dans les doses très élevées du sel acidulé. b) Oxalale de potassium acidulé. Nous avons aussi montré, antérieu- rement (2), que l’oxalate rigoureusement neulre de polassium se compor- tait tout différemment que l'oxalate neutre de potassium dit chimique- ment pur, que l’on rencontre dans le commerce. Ayant constaté que ce dernier est toujours un peu acide, nous avons attribué à ce caractère la différence observée. Le tableau IT où sont relevées les expériences faites avec de l’oxalate rigoureusement neutre et le même sel additionné de doses croissantes d'acide oxalique montre que nous avions raison. Il suffit d’une teneur ; : l $ extrêmement faible en acide Li pour faire apparaitre le caractère accélérateur des fortes doses, et la phase accélératrice s'étend d'autant plus vers les doses moins élevées que la teneur en acide est plus forte. (1) Réunion biologique de Marseille, séance du 47 janvier 1941. (2) Réunion biologique de Marseille, séance du 21 février 1911. MOLÉCULES MILLIGRAMMES de sel neutre par litre d'empois d'amidon. TS à — DE © DE © rs È CSL) CENTIMÈTRES CUBES EMPOIS D'AMIDON À 5 P. 100 NÉCESSAIRES POUR RÉDUIRE 10 CENT. CUBES LIQ. FEHLING FERROCYAN., APRÈS ACTION, A #09, DURANT LES 1 B a : TEMPS SUIVANTS, DE T00 DES LIQUIDES AMYLOLYTIQUES 33 OU nt EN PRÉSENCE DE U 29 DOSES CROISSANTES DE CHLORURE DE ZINC ET D'OXALATE DE POTASSIUM , -NEU- TRES OU CONTENANT DES QUANTITÉS CROISSANTES D'ACIDE CORRESPONDANT. I. — Chlorure de zinc. D EL Ë 1 Ë CG Ce NE LATE ZnG}° —- ns HCI Zn + 100 HCI Zn CIE & HCI ZaCl? + 33 HCI B F B F B 1% B (a) 25 1 : 25 1 (a) 25 1 (a) 25 2h &h 2h &h 2h &h 2h 0.00 | 11.5 9.8 | 0.00 | 11.5 9.8 | 0.00 | 11.5 9.8 | 0.00 11.5 8 0.00 | 50 » | 90 » | 0.10 | 45 » 80 » | 0.21 AO » 70 » | 0.31 | 30 » | 55 » 0.00 | 80 » |160 » | 0.21 | 75.» |145 » | 0.42 10 » [130 » | 0.62 | 40.» | 90 » 0.00 1=>300 1=>300 | 0.42 1300 1°>300 | 0.83 | =>300 -300 | 1.25 | 45 » |100 » 0 00 ) l 0.83 l 1.66 ) 2.50 | 14 » 55 » 0.00 o0 Ce) 1.16 co on DS cn o0 4.99 | 20 » |120 » 0.00 \ | 3.33 6.63 D RAIDE | | | | | II. — Oxalate de potassium. (ooke + 2 (coou2(cooke - 22 (coom2l(coox) + 22 (co0m)2f(coox) + 22 (coo82 ; COR 400 200 100 : Biel oE Blue BAG Bo {a) 25 1 (a) 95 1 (à) 25 1 (a) 25 1 1 h. 3013 h. 30 4 b. 3013 h. 30 4 h. 3013 h. 30 1h.3013 h. 30 £ .:| TEMPS NÉCESSAIRE A LA COAGULATION, A 400, DE 5 CENT. CUBES LAIT BOUILLI, S ZJADDITIONNÉ DE DOSES CROISSANTES DES OXALATES CI-DESSOUS ET EMPRÉSURÉ AVEC PRESS rt #82] 0 cer. cu8e 10 —_. = = ee 50 2. Ze [qe + 2 (gonliçoe + 2 (oomeloony + 22 (ton (coox) + 2 (cons AO AU GORE 2 400 AUD + 100227 se ; ee LS Po SES (a') 50 (a') 50 (a”) 50 | Im. S. m. S$S. m ss. m:S. Ô 0.00 | 5.30 0.00 7. 3.30 0.00 3.30 0.00 3.90 10.4 0,00 100 » 0.02 95% 0.05 90 » 0.10 85 » 20.8 0.00 0.05 0.10 0.21 41.6] 0.00 0.10 (1) 0.21 (1) 0.42 (1) 83.2 0.00 0.21 0.42 0.83 166.4, 0.00 » 0.4? 6.30 0.83 6 » 1.66 5.30 332.8] 0.00 0 83 k.30 1.66 4.15 3.33 CR d nos (a) Molécules milligrammes d'acide oxalique ou d'acide chlorhydrique par litre, empois l a) Molécules milligrammes d'acide oxalique ou d'acide chlorhydrique par litre lait bouilli. () Pas de coagulation au bout de 10 heures SÉANCE DU 21 MARS 549 Le même tableau enfin montre assez nettement combien différente est l’action de ces divers oxalates sur la caséification du lait et la sacchari- fication de l'empois d’amidon pour qu'il soit inutile d'insister. V. — SELS CUIVRIQUES ET AURIQUES, par C. GERBER. a) Sels cuivriques. — Tiennent des sels de zinc et de cadmium d'une part, des sels de mercure d'autre part. Comme les premiers, ils sont retardateurs à doses minimes, empé- chants à doses faibles, accélérateurs (relativement) à doses un peu moins faibles; mais celte phase accélératrice -est rapidement suivie d’une seconde phase retardatrice, puis empêchante (doses moyennes), sem- blable à la phase unique observée avec les sels de mercure. Comme pour les premiers, l'addition d’une petile quantité d’acide exagère la phase accélératrice; mais cette dernière ne s'accroit qu'aux dépens de la phase retardatrice du début, laissant indemne la phase retardatrice finale. La première phase retardatrice, puis empéchante, est donc bien due à une aclion des sels de cuivre sur l’empois d’amidon; la seconde, au contraire, à une action de ces mêmes sels sur la diastase amylolytique. CENTIMÈTRES CUBES EMPOIS D'AMIDON A 5 P. 100 NÉCESSAIRES POUR RÉDUIRE 10 CENTIMÈTRES CUBES LIQUEUR DE FERLING FERROCYANURÉE, APRÈS ACTION, A 40 DEGRÉS, DURANT LES TEMPS SUIVANTS, DE DES LIQUIDES AMYLOLYTIQUES 2 = SNS 2 = 100 3001 39 » | ==> 300! 14.5 42 » 50 » 23 » 3: » S » 0.102 | 300! 50 » 0 den ME Ne es ol ME sl 0.153 co 33 » 24 » 200 | 24 » | 22 » |110 » | 33 » | 18 » | 11 » 0.205 |200 » T5 » 36 » |_> 300! 32 » | 30 » [120 » À 40 » | 21 » 1285 0.307 1100 » > ., 120 » 42 » 41 » [250 » À 48 » | 23 » | 14 » 0.41 190 » ge | ) 60 « 55 » | 300] 60 » 26 » | 17 » 0.61 » CRERE GET. > 3)0l> ) dE HO D RNA RU el Une 1.66 | © | | (Ha AE A ECS) SAT NN RENE 21 Ï I | I | RÉUNION BIOLOGIQUE DE MARSEILLE JR 19 CENTIMÈTRES CUBES EMPOIS D'AMIDON A 5 P. 100 NÉCESSAIRES POUR RÉ- ‘tique DURANT LES TEMPS SUIVANTS. DE 100 DES LIQUIDES AMYLOLYTIQUES DUIRE 10 CENT. CUBES LIQUEUR DE FERLING FERROCYANURÉE, APRÈS ACTION, À 400 F ET 4? Ê 25 CES LIQUIDES AYANT ÉTÉ PRÉALABLEMENT MAINTENUS, PENDANT À HEURE, A 400, EN CONTACT AVEC DES DOSES CROISSANTES DE CuCl?, 2aq ou pe AuCI*, 2aq, 20 TEMPS NÉCESSAIRE-A LA COAGULATION, À 400, DE 5 CENT. CUBES LAIT BOUILLI À 10 MOL. MILLIGR. CaCL?. EMPRÉSURÉ AVEC 0 €. ©. 20 DU LIQUIDE [2 E ps © A1 En O'E B ET gse là E8 5 — 1 É SUIVAN 10) 225% |55 TRAITÉ SUIVANT (19). & De Se De © 1° Centimètres cubes empois d'amidon. | 2° Temps nécessaire = © pour coaguler le lait. DE | re Moi. CI Dar % MRÈE | CuCF, AuCl* 5: ee CuCI£, 2aq AuCB, 2aq | Mol Fe daq , Re millig. millig. = électr. électr. 2 un B B B B Es rRe É 2 | 2 D 25 35 95 || litre D litre : lait. 25 empois. 1h. CS RTE DS DE 3 h 24h & mm. S. 0.000 [0 » 1573 TSONE 6.5 19 8 » 6.6 || O 9.20 0.031 |0.00031! 16.2 7.6 6 6 33 10.8 6.8 || 0.00125 9.20 0.062 10.000621 17 » Ta 6.7 100 19.5 7.3 || 0.0025 9.20 0.125 10.001251 18 » ‘8 » 6.9 200 » 36.» || 0.005 9.30 0.25 00025 20 » 8.4 ES 0.01 9.30 0.5 0.005 26 » 9 » 8 » 0.02 9 40 1 » 0.01 42 » 11 » 9 » 0.04 9.50 2 » |0.02 >> 800! 92 » |. 42 œ nico lIOLOS 10 » 4 » 0.04 | > 300! 75 » 0.16 10 15 8 » DAOB Tr } 0.32 10.30 (4) 16 0.16 V fre à 0.64 A1 » l | l (1) Pas de coagulation au bout de 6 heures. | CENTIMÈTRES CUBES EMPOIS D'AMIDON A P. 100 NÉCESSAIRES POUR RÉDUIRE 10 CENTIMÈTRES CUBES LIQUEUR FEHLING FERROCYANURÉE APRÈS | Eu n = 2 z MOQUE 3 [ACTION A 40 DEGRÉS, PENDANT LES TEMPS SUIVANTS, DE DOSES CROIS- . SOS B . = © = Z ISANTES DE 35 CONTENANT, PAR LITRE, LE NOMBRE DE MOLÉCULES MILLI- = De & À ie & © |GRAMMES SUIVANT DES SELS CI-DESSOUS : Aou un MIR « © ÉUo CuCE, 2aq AuCE, 2aq AuCI°2aq AuCI‘H, 3aq AN TASSE 8 mol. millier. 0 millier. 5. 0 milligr. 125. 0 milligr. 125. ë 2h. |2%h.|48p. 48 h. 2b. |2%h.|48h.|2h. | 24h. | 48h. 9 Lo) | ii : 3 (ee) \ Lo +) \ > 40 “ 10 o |L> 300! > 300 ®. |=— 300 93 » 20 50 » | 40 » a œ 13» ) © |> 300! 12.8 A0 14 5%IM9T8 42 » à 430 »| 6 » 80 10.7 10 » 7 6.5 _ » 5 » 4 D) 0 | 120 | +1 » Cette dernière action est d’ailleurs mise en évidence dans l'expérience suivante : Si l’on met (deuxième partie du tableau) l'amylase préalable. ment en contact avec la dose de sel de cuivre qui, introduite directe- |, LA SÉANCE DU 24 MARS 551 ment dans l’empois, s'oppose à sa saccharification diastasique, et qu’on ajoute ensuite ee de celle-ci à l’'empois d’amidon, on n'obtient aucune saccharification, bien que la teneur de l’empois en cuivre soit cent fois moins forte que la dose empêchante et corresponde à une dose qui, mise directement dans l’empois, n’ait presque aucun effet retardateur. _ b) Sels auriques. — Se comportent comme les sels de mercure; une seule phase, retardatrice (doses minimes), puis rapidement empéchante (doses faibles) due à l’action du sel sur la diastase. Aussi, l'addition d'acide (AuCI'H) est-elle sans effet. c) Diastase présurante. — Le tableau montre, enfin, que la caséification du lait par la diastase présurante de Broussonetia est bien moins influencée par les sels cuivriques et auriques que la saccharification de l’empois d'amidon par la diastase amylolytique qui l'accompagne. VE. — SELS PLATINIQUES, PLATINEUX ET PALLADEUX, par C. GERBER. a) Sels platiniques. — Le tétrachlorure de platine fles chlorures doubles correspondants se comportent de la même façon) agit différem- ment suivant qu'il est ajouté directement à l’empois d’amidon, ou mis en contact, tout d’abord, avec la diastase. Dans le premier cas, il est accélérateur à très faible dose. Cette accé- lération croît jusqu'à une molécule miligramme environ, puis fait brus- quement place à un retard considérable presque aussitôt suivi d'un arrêt complet dans la saccharification. Dans le second cas, au contraire, il est relardateur dès le début et ce retard s’accentue très vite pour faire place, dès qu'on atteint 0 molécule milligr. 5, à un arrêt complet. L'explication de ces différences paraît résider dans l'acidité du milieu à saccharifier. Cette acidité est beaucoup plus forte quand PtCl' est ajouté directement à l'empois que lorsqu'il est mis en contact avec la diastase (100 fois environ). Son influence favorisante (action sur l'empois) est done très forte dans le premier cas et l’emporte longtemps sur l'influence retardatrice du platine (action sur la diastase), tandis qu'elle est à peu près nulle dans le second cas. b}) Sels platineux (41). — Se comportent à l'intensité près comme les (1) Les sels platineux et palladeux ont été employés sous leur forme soluble de chlorures doubles sodiques; mais pour n'avoir à apprécier que l'influence de PtCIE et de PdCF, tous nos tubes d’empois ou de diastase contenaient la même quantité de NaCI. D'ÉLECTROLYTE par litre empois d'amidon. :- MOLÉCULES MILLIG. LECTROLYTRE PAR LITRE , MOL. MILLIGRAMME D É GVUHDRU=-DOOCCS ETS 2 RÉUNION BIOLOGIQUE DE MARSEILLE 10 CENT. CUBES LIQUEUR FENLING FERROCYANURÉE, APRÈS ACTION A 40 DEGRÉS, B DURANT LES TEMPS SUIVANTS, DE 35g DES LIQUIDES AMYLOLYTIQUES 5 DCS EN PRÉSENCE DE DOSES CROISSANTES DES CHLORURES PLATINIQUE ET PLATINEUX OÙ | DU CHLORURE PALLADEUX. PtCl', 5aq PLCI?, 2NaCl, 4aq Pac, 2NacCl B B B F 95 | 95 25 4 4 h.11h.45| 24h. | 6 h. | 72h. 2 b. 6 CENTIMÈTRES COUBES EMPOIS D'AMIDON A 5 P. 100 NÉCESSAIBES POUR RÉDUIRE | 00! 22 | 12.5 |: 6.6 À 10.7 6 » 10.8 9.8 16 7.2 7 10 9.» 26| 19 | 11.5 6.6-| 10.6 5.8 10.1 9.7 25 33.9 28 1225); 25759 51| 17 | 10.6 | 6.6 | 10.5 | 5.4 9.3 9,5 701 60%) 565 os eTon 02! 15 9.3 6.2 | 10.3 9.2 S.6 8.2 250 1150 » | 100 19». | 410:».| 05| 13 8.2 9.8 087 4.8 75 8.9 \ | 30 485 | TO DR Er Se RAT Es PRE RER 6.7 9» \ \ | 3-|: 11 1» 5.4 | 10 » 6.3 6.3 1357 | / | | 6 | 17 | 14 » | 12 » | 40 » | 33 » 8.3 20 » SON e | 2 U ) ) 13 » 32 » 2 2 98 > \ O0 co AN 22 do A) Lo) DAS AUEN \ 15 » 150 » | j ] l | | | | | | | 19 CENTIMÈTRES CUBES EMPOIS D'AMIDON A à P. 160, NÉCESSAIRES FOUR RÉDUIRE | 10 CENT. CUBES LIQUEUR Fe FERROCYANURÉE, APRÈS ACTION A #0 DEGRÉS, _. DES LIQUIDES AMYLOLYTIQUES = ET =. CES | LIQUIDES AYANT ÉTÉ PRÉALABLEMENT MAINTENUS, PENDANT | HEURE, A 40 DEGRÉS, EN CONTACT AVEC DES DOSES CROISSANTES DES CHLORUBES PLATINIQUE ET PLATINEUX OU DU CHLOHURE PALLADEUX. 20 TEMPS NÉCESSAIRE A LA COAGULATION, A #0 DEGRÉS, DE D CENT. CUBES DURANT LES TEMPS SUIVANTS. DE ui É c La el un 2 % o ï B E |LAIT BOUILLI À 10 mor. miLcicr. CaCl? EMPRÉSURÉ aAvEC 0 ©. c. 20 pu LIQUINE 5 = Le Der = [TRAITÉ SUIVANT (19). = I! FEUX S il D] à 1° Centimètres cubes empois d'amidon. | A ne = | - = ar. NPICL, 2NaCt Re I PtCl PacF = | Mol: | PIC. ,5aq 4aq RAGE NRC | Mol. 5aq | 2Nacl Ænlemil: milligr. ee en Bale | ee. (ee litre | 25 | 25 | 95 I 25 | 25 | Hire BRIE ‘ : -)7 | 92 Î enpos. À £h. | 24 h. M h.45| 24 h. . 30 &h. [2% h.| lait. Hialibiiee à me | nes À | eme | ame ——— |. | | a | m. S. MS. | 00 | 0.0000! 9.3 5 » | 14 » 9 » 6.5 6.9 5.9 | 0.0000 (SrS Sn 11.15 | 062| 0.006! 10.3 | 5 » | 14.5 | 9» a » | 8.6 | 6 » | 0.002%5 CA A TU | 12] 0.001) 12.7 | 5.3[15 | 9, 52 [15 | 7] 0.005 8.» eo 25 | 0.0025! 18 » 6 » | 16 » 9 » - 3001 41 15 » 0.01 8,15 | ARS DER) 50 | 9.005 À 45 » | 9 » | 17.5 | 9.9 0.02 8.45 | 15.90 | » | 0.01 20 ».|. 9.5 | 0.04 10 30 ARS » | 0.02 30 » | 10.5 1 0.08 1143072 227500 » | 0.04 55 » |:13 » |: 0.16 13» :| 240 » | OO Ne 100 » | 17 2 æ || 0-24 20 f » | 0.08 250 » | 23 » | 0.392 TEA » | 0.12 > 200! 32 » HS SNES 0e Éie5) » | 0.16 E 60 » } 0.64 { | Ù | | ( | Î | (1) Pas de coagulation au bout de 9 heures. SÉANCE DU 21 MARS 553 3 CENTIMÈTRES CUBES EMPOIS D'AMIDON À 5 P. 100, NÉCESSAIRES POUR RÉDUIRE | £ 10 €. ©. LIQUEUR FEHLING FERROCYANURÉE, APRÈS ACTION A 40 DEGRÉS, PENDANT Fe 3 ÎLES TEMPS SUIVANTS, DE DOSES CROISSANTES DE 35 CONTENANT, PAR LITRE, 2 a De NOMBRE DE MOLÉCULES MILLIGRAMMES SUIVANT DES SELS CI-DESSOUS : 2 — = © PICI', 5aq: | Pac", 2NaCl H © | | SES | AADE 4 mol. miligr. 2? mol. mil. | 1 mol. mil. 1 mol. milligr. 0 mol. m. % n & el = RE MO | Mol. BUTS millier. | : millier. LIRE PICl* | Pac SAS ainsi | ainsi £ eo 2 h. | 48h.) 2 h. | 48h. | 2h. | 48h. Face 2 h. | 48h. 2 h. |48 h. | dans | dans Al$| 1 litre | | 1 litre 2 |empois. | |empois. 1 | 0.00001 ) j}: 300! 0.00001 ) 130 » 2 | 000008! | / ( 250 | 0.000») “300! 95 » 5 | 0.0002 mp (ie \ 2 10) || 0.000051 © | 60 » | 10 » 10 | 0.000% | % | ) 47 || 0.0001 ) 25 » | 8» 20 | 0.0008 3001 > 300 17 | 0.0002 100 »} 13 » | 6.7 10 0.0016 | 70 -13800| 27 13 11 || 0.000% / > 300| 19» 9 » 6.3 80 0.0032 | 300! 63 SO 11 95 7 | 0.0008 200 10.3] 73 6 » 160 | 0.0064 450 50 o1 | 10 Il (9 | 0.0016 95 7.31. 1» 9.8 sels platiniques. L'accélération due aux faibles doses est en effet moins forte et le retard constaté avec des doses moyennes est plus lent et mène insensiblement à l'arrêt complet qui ne se produit que pour des doses relativement élevées. La plus faible teneur en chlore des sels platineux est la cause de cette atténuation. c) Sels palladeux. — Qu'ils soient mis directement dans l’empois d'amidon ou tout d’abord dans la diastase seule, ils sont retardaleurs à très faible dose ; ce retard croît très vite et, dès qu'on atteint 0 molécule milligr. 25 à 0 mol. milligr. 40, il y arrêt complet. Les sels palladeux agissent donc uniquement sur la diastase. SUR L'IMMUNITÉ ACQUISE DANS LES TRICOPHYTIES, par S. Cosra et À. Fayer. Les travaux de Bruno Bloch, inspirés par l’observalion de Iadassohn relalive à l'absence de récidives chez les bergers atteints de trico- phyties bovines, ont fait généralement admettre que-l’inoculation expé- rimentale ou spontanée d'un dermatophyte à un animal lui confère, à partir du septième ou neuvième jour, une immunité durable, non seu- lement vis-à-vis du parasite inoculé, mais encore de tous les derma- tophytes. 594 RÉUNION BIOLOGIQUE DE MARSEILLE Au cours d'une épidémie équine de tricophylie provoquée par « Tricophyton discoïdes », isolé et déterminé par M. Sabouraud, et qui a atteint 292 chevaux sur un effectif moyen de 798, il a été donné à l’un de nous de constater l'absence de récidives. Cette observalion, qui semblait confirmer celles de ITadassohn et les résultats expérimentaux de Bruno Bloch, nous a conduits à rechercher si cette immunité était réelle ou seulement apparente, et si le défaut de récidives ne devait pas uniquement être mis sur le compte des mesures de prophylaxie et d’isolement qui avaient été prises à l'occasion de l'épidémie. 1 Avec une culture de « Tricophyton niveum », mise obligeamment à notre disposition par M. Pagnon, des inoculalions ont élé pratiquées le 43 décembre 1910 sur le flanc droit de deux chevaux, dont l’un avait été atteint de dermatophytie à « tricophyton discoïdes » (Sabouraud), du 15 janvier au 16 février 1910. Quinze jours après, l'inoculation se montre positive : l'examen des poils el des squames permet de constaler l'existence des spores, et l’ensemencement sur milieu de Sabouraud reproduit la culture primitive. Le 3 janvier, des poils et squames provenant du placard de la pre- mière inoculation sont réensemencés sur le flanc gauche des mêmes chevaux. Cette réinoculation est encore suivie de succès, attesté par l'aspect clinique, l’examen microscopique et les cultures. Enfin, les 2 et 5 mars, deux mois après la deuxième inoculation posi- tive, une troisième réinoculation est pratiquée au moyen de cultures obtenues avec les ensemencements des placards précédents, à 25 centi- mètres environ de la première plaque. Et cette fois encore, l'inoculation est positive cliniquement, micros- c{ 1000. Dans les coupes, nous avons trouvé que les noyaux des cellules carci- nomateuses contenaient un grand nombre de fines granulations dont l'aspect et la position variaient infiniment. Ces granulalions, de 0,3-0,4u, exceptionnellement de 0,5-0,6 w, sont rassemblées en un fin chapelet de streptocoques dont un bout s'appuie le plus souvent à la membrane nucléaire. D’autres fois, elles sont en amas au milieu du noyau ou à un de ses pôles, ou disséminées deux par deux dans tout son intérieur. Jamais nous ne les avons vues en dehors du noyau ou en voie d’en être expulsées. Il n’y a dans leur dimension qu'une uniformité relative ; parfois un des grains est le double des autres qui l’environnent, mais un examen attentif, avec un fort grossissement, montre qu'il est en voie de se fragmenter. Quelle est la nature de ces granulations ? 576 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE Sont-ce là des produits pathologiques propres aux cellules carcino- mateuses de la souris? Malgré nos tentatives réitérées, nous n’avons Jamais pu les déceler dans les cellules sarcomateuses du même animal. S'agirait-il de fins granules mitochondriaux qu’on observe si souvent dans les cellules d’origine épithéliale ? — Ou devrons-nous les consi- dérer comme ayant quelque rapport avec l'étiologie de la tumeur dont il s'agit? Si nous l’admettions a priori, bien des problèmes s’y rattachant itrouveraient une solution facile : la présence dé l’agent causal dans le noyau entretiendrait une continuelle irritation de celui-ci, irritation traduite d’abord par la transformation et la persistance à l’état vésicu- leux du noyau (formation de la cellule cancéreuse, Borrel), puis par sa division perpétuelle favorisant ainsi à la fois la production artificielle des greffes et la conservation, pour ainsi dire indéfinie, du parasite. Quoi qu'il en soit de ces hypothèses, la présence de ces granulations dans les noyaux des cellulés carcinomateuses seules est, d’après nous, un excellent critérium de différenciation entre les cellules néoplasiques d'origine épithéliale et mésodermique. Par la méthode d’imprégnation, on pourrait s'informer avec plus de chance, au cours d’expériences de contrôle, et savoir si les cellules sarcomateuses chez la souris, dans les tumeurs mixtes, proviennent directement des éléments carcinomateux (Haaland) ou si les cellules conjonctives interstitielles, sous l’action des cellules de carcinome, acquièrent les caractères de celles à sarcome (école de Francfort). Borrel a déjà mis-en évidence dans le cytoplasme des cellules sarco- mateuses du chien, et une fois dans les cellules d’une tumeur sarco- mateuse de la femme, de toutes petites granulations, soit par mordan- cage et fuchsine, soit par la méthode à l'argent, Il ne se prononce pas sur la nature de ces granulations. Il exprime l’idée que par la culture seulement on pourrait déterminer leur nature microbienne. Nous pensons qu'avant de réaliser cette culture, une méthode de colo- ration élective nous apporterait bien des renseignements sur la vraie nature de ces granulations, quelle qu'elle soit d’ailleurs, que la position intranueléaire de celles que nous faisons connaitre éatjosra Hi me ous g, £ sovznt i EU à pas permis de réaliser. - Les corpuscules “décrits. Dar os. Awerinzew dans les celles des can: croïdes (1) n'ont, tiéri à voir avec ce. que nous avons observé ‘péréon- Data an nous semble pinot si ‘ils ont rapport avée Jes chromidies, rer PAS PES Ë LE Le) RENE au 1 1) Gen tralb. À . a. t. di _SÉANCE DU $ AVRIL ST SUR LA DISSOCIATION DE L'ALEXINE DANS LES- SÉRUMS INACTIVÉS PAR LA CHALEUR, par STÉFAN MUTERMIILCH. Ferrata a montré que l’alexine, par suite de la dialyse des sérums frais, se dissocie en deux composants : l’un de ces composants est contenu dans le précipité qui représente une partie des globulines du sérum, tandis que l'autre se trouve dans le liquide superficiel. Aucun de ces composants, em- ployé séparément, n’hémolyse les hématies sensibilisées; cependant, une fois réunis, ils agissent comme l’alexine. Brand a appelé la partie qui précipite avec les globulines : chaînon inter- médinire du complément (Mittelstück), et la partie dissoute : chaînon lerminal (Endstück), en raison de l’ordre dans lequel ces deux composants se fixent sur les globules rouges sensibilisés. Nombre d’autres auteurs (Hecker, Sachs et Altmann, Sachs et Bolkowska, Liefmann et Cohn, Fränkel et autres) ont confirmé ces données ; tous ces observateurs insistent sur ce que la sépara- tion complète de deux composants s’accomplit assez difficilement, même lorsqu'on emploie d’autres méthodes de séparation [acide chlorhydrique (Sachs et Altmann), CO* (Liefmann et Cohn)| s Nous nous sommes servi dans nos recherches de la dialyse du sérum de cobaye au moyen de sacs en collodion stérilisés à 100 degrés. Nos résultats sont d'accord avec ceux des auteurs précédenls, en ce qui con- cerne la dialyse des sérums frais. En effet, le mélange des deux compo- sants agissait toujours d’une facon beaucoup plus complète que chacun d'eux, employé à part; parfois les deux chainons étaient complètement dépourvus des propriétés lytiques. Nous nous sommes demandé comment se comportent, pendant la dia- lyse, les sérums inactivés par la chaleur. Nous avons chauffé les sérums pendant 30 à 35" à des températures variant entre 53 et 57 degrés, et nous avons constaté que le chauffage a pour effet un retard considérable dans la précipitation des globulines; ainsi, plus on chauffe un sérum, plus longue est la période qui s'écoule avant la précipitation. Les sérums frais soumis à la dialyse commencent à précipiter déjà au bout d’une demi-heure à une heure en gros flocons; les sérums chauffés à la limite de l’inactivation du complément (53-54 de- grés) précipitent au bout de plusieurs heures. En chauffant les sérums à 59 degrés, on constate la précipitation vingt-quatre à quarante-huit heures après ; enfin, les sérums chauffés à 56 et 57 degrés commencent à précipiter parfois vers le huitième ou dixième jour. Les précipités des sérums chauffés diffèrent de ceux des sérums frais par leur finesse et par la difficulté avec laquelle ils se laissent centrifuger. Le chauffage des sérums a donc pour effet un retard dans la précipitation des globu- lines et une sorte de stabilisation de ces dernières. 578 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE Nous avons essayé d'hémolyser les hématies de mouton sensibilisées, en combinant les deux parties des sérums inactivés, ou en les faisant agir de concours avec les deux composants des sérums frais. Nos expé- riences montrent que les globulines des sérums inactivés restituent aux chaïinons terminaux des sérums frais (liquides superficiels, inactifs par eux-mêmes) leurs propriétés lytiques. D’un autre côté, les liquides superficiels des sérums inactivés, ajoutés aux chainons intermédiaires (précipités) des sérums frais, provoquent souvent l'hémolyse des glo- bules sensibilisés. Toutefois, ce résultat, parfois très net, n’est pas si constant que celui fourni par la combinaison précédente. Enfin, l’hémo- lyse par le mélange des deux parties des sérums inactivés s'effectue rarement (quatre expériences positives sur douze), et seulement à de grandes doses (1). Voici un résumé de quelques-unes de nos expériences : Technique. — Précipitation des globulines par la dialyse. Séparation des deux composants par la centrifugation. Le précipité est lavé deux ou trois fois avec l’eau distillée. On isotonise avec du chlorure de sodium le liquide superficiel et on dissout le précipité dans une quantilé d’eau physiologique égale à celle de ce liquide {à la fin de la dialyse). On mélange les chaînons à parties égales. Chaînon terminal du sérum frais, A. Chaïnon intermédiaire du sérum frais, B. Chaïînon terminal du sérum inact. à 55° C. Chaïnon intermédiaire du sérum inact. à 55°, D. SÉRUM-INACT. A B A + B C D C + D A + D B+C avant la dialyse. ONDES AR ONE LEO 10-0113: :0|5°46::0 19 0 22 0 25 0 0,590 1501748 11 O0|14 0 17210 20 23 26 0 partielle. presque compl. |trace part. 12030716 01720 12 015 0 18 21 2% 21-20 complète. complète. complète. complète. Conclusions. — 1° L'inactivalion des sérums par le chauffage a pour effet la stabilisation des jlobulines au point de vue de leur précipitabilité par la dialyse; 2° L'inactivalion des sérums par le chauffage ne détermine pas une destruction de l’alexine, car : a) Les globulines des sérums inactivés forment avec les chainons terminaux des sérums frais une alexine active; (1) Comme l’hémolyse par le mélange des deux parties des sérums inactivés se poursuit assez lentement, il faut avoir soin de laisser l'expérience trois ou quatre heures à 37 degrés et jusqu'au lendemain à la température de la chambre. SÉANCE DU 8 AVRIL 579 b) Les liquides superficiels des sérums inactivés forment souvent une alexine active avec les chainons intermédiaires des sérums frais; c) On arrive parfois à transformer un sérum inactivé en sérum actif, en mélangeant le précipité avec le liquide superficiel du sérum chauffé soumis à la dialyse (Travail du Laboratoire de M. Levaditi, à l'Institut Pasteur.) . SALAGE DES EAUX ET ANALYSE BACTÉRIOLOGIQUE QUALITATIVE, par P. REMLINGER. Nous avons, dans plusieurs notes (1), attiré l'attention sur les services que peut rendre, pour le transport des échantillons d’eau au Laboratoire de Bactériologie, l'addition d'une quantité de sel marin variant de 5 à 10 p. 100. Le nombre des bactéries demeurant ainsi à peu près fixe pen- dant quatre à cinq jours en moyenne, les flacons peuvent être expédiés sans être entourés de glace, par simple colis postal. Cependant l'analyse quantitative n'est qu'une partie de l'expertise, et nous nous sommes préoccupé de rechercher si l'addition d’une quantité aussi élevée de chlorure de sodium n'était pas susceptible d'apporter à la flore bacté- rienne des eaux à analyser des modifications qualitatives. 1° Espèces saprophytes. — L'examen de boites de Petri ensemencées avec des échantillons salés est susceptible de montrer toutes ou à peu près toutes les espèces susceptibles de se développer dans des boites ensemencées avec des eaux ordinaires. (Micrococcus candidus, citreus, -candicans, aquatilis; Bacterium Termo; Bacillus prodigiosus, violaceus, fluorescens liquefians ; Proteus vulgaris, etc.) Si cependant une même eau, salée et non salée, est ensemencée comparativement, on remarque dans un certain nombre de cas que les espèces liquéfiantes (7'ermo, mesentericus, par exemple) prédominent dans les échantillons conservés à l’état naturel, et les espèces non liquéfiantes (. candidus, candi- cans, etc.) dans les échantillons salés. On constate la même diffé- rence entre échantillons salés et réfrigérés. De même, dans les échan- tillons conservés à l’état naturel, la multiplication des germes s’opère presque constamment aux dépens des bactéries liquéfiantes; tandis que ce sont les microbes non liquéfiants qui, dans les échantillons salés, font tous les frais de cette pullulation. L'analyse d’une même eau (1) Comptes rendus de la Soc. de Biologie, séances des 14 janvier, 4 et 26 mars 19448 580 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE éffectuée d’une part sur place aussitôt après le prélèvement, d'autre part à distance après quelques jours de réfrigération ou de salage, peut ainsi donner, au point de vue qualitatif, des résultats très différents, et il est bien difficile de dire souvent si c’est la formule de l'eau réfrigérée ou celle de l’eau salée qui se rapproche le plus de la réalité. 2° Espèces pathogènes. — On sait que dans les eaux enlevées à leur milieu naturel et parallèlement à la multiplication des espèces sapro- phytes, le nombre des colibacilles diminue rapidement. Il en est fré- quemment de même, indépendamment de toute pullulation microbienne, dans les échantillons réfrigérés. A différentes reprises, nous avons pu déceler la présence du ob el e dans des eaux salées à 8p. 100 qui nous étaient adressées à fin d'expertise à notre laboratoire de Châlons. Nous avons en particulier trouvé vingt colibacilles par litre dans un échantillon d’eau de Constantinople analysé cinq jours après le prélève- ment. Cependant, nous salons à 8 ou à 10 p. 100, 100 centimètres cubes d’eau de conduite et souillons avec une ôse de culture colibacillaire. Les numérations pratiquées quotidiennement par le procédé de Vincent montrent un fléchissement progressif du B. coli, qui disparait complè- tement du cinquième au dixième jour. Plus rapide encore est la dispa- rition du B. d’Eberth, qui, sur milieu d’Endo, n’a jamais été retrouvé au delà du quatrième. Nous devons toutefois faire remarquer que nous nous en sommes tenu pour ces microrganismes aux procédés classiques pour l'analyse des eaux douces. Les méthodes récemment préconisées par MM. Fabre-Domergue et Legendre (1), pour la recherche du coliba- cille dans l’eau de mer, à laquelle nos eaux salées sont et au delà compa- rables, sont trop délicates pour pouvoir êlre utilisées dans un petit labo- ratoire. Peut-être eussent-elles fourni des résultats différents. Le vibrion cholérique résiste beaucoup mieux que le B. coli et que le B. d’'Eberth. Dans les échantillons artificiellement souillés, maintenus à la tempé- ralure du laboratoire, nous l'avons constamment retrouvé après huit jours, c’est-à-dire au delà des limites de temps habituelles aux analyses. En résumé, il est hors de doute que la meilleure analyse bactériolo- gique des eaux est l'analyse sur place. Elle est la seule qui donne des résultats à peu près exacts. Elle ne peut malheureusement être pratiquée qu’exceptionnellement. Tout envoi d'échantillons expose à des modifications dans la teneur en germes. La réfrigération et le salage sont, à ce point de vue, loin d'être irréprochables.Nous ne cr PTOnE pas que celui-ci expose à plus d’erreurs que celle-là. (Laboratoire de Bactériologie du 6e Corps d'armée, à Chälons-sur-Marne.) : (4) Fabre-Domergue et Legendre. Comptes rendus de l'Acad. des Sciences, t. CLI, 1910, pp. 959 et 1401. RUE SÉANCE DU 8 AVRIL 581 RAPPORTS ENTRE LA STERCOBILINE INTESTINALE ET L UROBILINE URINAIRE : CHEZ LES NOURRISSONS NORMAUX, par E. WErz, A. MorEL et A. POrIcARD. _ I. -— Quelque temps après la naissance, chez les nourrissons normaux au sein et, plus rapidement, chez ceux qui sont allaités artificiellement, l'urine renferme de l’urobiline ou son chromogène. Les fèces renferment alors de la stercobiline, pigment dont on ne pré- cise pas autrement les caractères qu’en le qualifiant de voisin de l’uro- biline. Ce rapprochement est basé sur la coloration rose, prise par cer- taines selles sous l’action du sublimé sec (réactif de Schmidt), ou en solution aqueuse additionnée d’acide acétique (réactif de Triboulet). Nos examens nous ont montré que cette stercobiline n’est pas un pig- ment simple, car, dans les extraits aqueux ou alcooliques des selles qui en renferment, nous avons toujours constaté, en dehors de quantités plus ou moins grandes de bilirubine, l'existence de deux pigments : 1° Un pigment rose peu abondant dans les selles fraîches, présentant tous les caractères de l’urobiline urinaire : fluorescence verte du dérivé zincique, spectre d'absorption, en milieu acide, caractérisé par une bande entre À = 515 et À — 485; 2° Un pigment jaune, différent de l'urobiline parce que son dérivé zincique n’est pas doué de fluorescence et parce que son spectre d’ab- sorption est ininterrompu, comme nous l’ont fait voir les photographies obtenues au spectrographe de Ferry, avec l’aide de M. Nogier. En sou- mettant les solutions de ce corps à une oxydation ménagée : exposition à l'air et à la lumière, action de HCI, suivie ou non de celle de l’eau oxygénée diluée, nous avons vu apparaître un pigment présentant tous les caractères de l’urobiline urinaire : couleur rose, fluorescence verte du dérivé zincique, bande d’absorption entre À — 515 et À — 485. C'est vraisemblablement le pigment qui se colore en rose par l’action du sublimé, dont on connait les propriétés oxydantes, dans les réactions de Schmidt et de Triboulet. Ce qui le prouve, c'est que, toutes les fois que ces réactions donnaient une coloration rose, la recherche de la ster- cobiline par notre méthode a toujours été positive. La contre-épreuve a donné toujours des résullats concordants. Ce pigment jaune se différencie facilement de la bilirubine dont les solutions soumises aux mêmes réactifs oxydants prennent, comme on le sait, une coloration verte (biliverdine), pouvant aller jusqu'au bleu (bili- cyanine). IT. — Comme la stercobiline est très souvent mêlée de bilirubine, il importe de différencier ces deux pigments, ce qui n’est pas toujours 582 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE : possible par les réactions au sublimé, celles-ci donnant des teintes peu décisives dans le cas de mélanges. En opérant sur l'extrait alcoolique des fèces et en l’oxydant, suivant la technique donnée par Grimbert pour la recherche des pigments biliaires dans l’urine (1/10 de HCI au bain-marie et quelques gouttes d’eau oxygénée diluée), nous avons obtenu des teintes violettes très brillantes, par mélange de bleu (bili- cyanine) et de rose (urobiline). Dans fertains cas, où l’urobiline est peu abondante, nous avons même réussi à dissocier ce mélange, en ajoutant à l'alcool son volume d’eau, puis du chloroforme qui entraine la bili- cyanine pure, de préférence à l’urobiline, laquelle colore en rose le liquide surnageant. ITL. — Il y a une concordance étroite entre la présence de la sterco- biline intestinale et celle de l’urobiline urinaire. En effet, nous avons constaté que, tant que l’urobiline est absente dans l'urine (nourrissons au sein les premiers jours après la naissance), les fèces ne renferment jamais de stercobiline. Inversement, dès que la stercobiline apparaît dans les fèces, l'urine renferme de l’urobiline. De plus, en suivant de jour en jour les excreta de nombreux nourris- sons, nous avons remarqué que, lorsque chez un sujet l'urobiline dispa- raît de l'urine, la stercobiline disparaît également des fèces. La démons- tration de ce fait exige la transformation de la stercobiline de l'extrait des fèces en dérivé d'oxydation caractérisable par son spectre, et par la fluorescence en présence des sels de zinc; sans quoi on risquerait de méconnaître les rapports étroits qui lient les deux pigments, urinaire et intestinal. En effet, nous avons souvent constaté que l’urine renfermait de l’urobiline, décelable par ses réactions si sensibles, tandis que les réactions au sublimé ne donnaient pour les selles que des teintes ver- dâtres ou jaunâtres, insuffisantes pour permettre d'affirmer la présence de la stercobiline. SUR LES PROPRIÉTÉS RYTHMIQUES DE LA POINTE DU COEUR CHEZ LES MAMMIFÈRES, par E. WERTHEIMER et L. BouLET. La pointe du cœur de la grenouille a servi exclusivement jusque dans ces dernières années à démontrer qu'un segment du myocarde, dépourvu de ganglions nerveux, est encore capable d'exécuter des mou- vements rythmiques, non pas spontanément, mais sous l'influence de diverses excitations. En 1897, Porter a décrit deux procédés qui per- mettent d'étendre cette démonstration au cœur des Mammifères et qui SÉANCE DU 8 AVRIL 583 prouvent, en outre, l’'automatisme de cette région de l'organe (1) : on entretient dans la pointe d’un cœur de chien excisée une circulation de sang défibriné par l'intermédiaire d’une branche de l'artère coronaire; ou bien un segment du ventricule est isolé du reste du myocarde de telle sorte qu'il ne lui est plus rattaché que par les vaisseaux qui l’ali- mentent : dans les deux cas, les fragments continuent à battre. Mais les propriétés rythmiques de la pointe du cœur chez le chien peuvent être mises en évidence par des moyens beaucoup plus simples. Nous avons constaté qu’il suffit de la plonger dans le sérum de Locke oxygéné pour la voir exécuter des mouvements rythmiques plus ou moins énergiques, plus ou moins fréquents que nous avons pu enre- gistrer; ils apparaissent tantôt presque immédiatement, tantôt au bout de deux ou trois minutes et persistent parfois pendant vingt à trente minutes. La pointe ne bat pas dans le sérum de Locke privé de son cal- cium; elle peut battre par contre dans la solution physiologique de NaCI, oxygénée et additionnée de chlorure de calcium (20 centigrammes p. 1000), mais moins longtemps que dans le sérum complet. Un milieu qui nous à paru encore plus favorable à l'entretien des contractions rythmiques de la pointe, c’est le sang défibriné de chien additionné de 20 à 40 centigrammes (p. 1000) de chlorure de calcium. Dans ce liquide, nous l'avons vue battre deux fois pendant environ 45 minutes, et dans l’un des cas on a compté 57 pulsations entre la quatorzième et la quinzième minute. Les battements peuvent revenir aussi dans le sang défibriné pur, mais le résultat est moins constant, même quand le sang a élé oxygéné. Dans toutes les expériences précédentes, le liquide était chauffé préa- lablement à 37 degrés ou 38 degrés, mais oa le laissait se refroidir et l’activité de la pointe aurait sans doute duré plus longtemps si la tem- pérature avait été maintenue constante. Le hasard nous a fait découvrir une circonstance dans laquelle la manifestation des propriétés rythmiques de la pointe est encore bien plus frappante. Nous injections une solution de chlorure de baryum à des chiens (un demi-centigramme par kilogramme d'animal), en vue d'étudier certains effets physiologiques de ce sel ; l'expérience terminée, nous avons voulu utiliser la pointe du cœur de ces animaux pour les observations dont il est ici question. Or, la pointe excisée et reçue dans la paume de la main, au lieu de rester immobile comme d'habitude, a continué à battre spontanément pendant une minute environ dans deux cas, une minute et demie dans un troisième, et deux minutes quinze secondes dans un quatrième. Dans cette dernière expérience, la pointe a été plongée, après l'arrêt des mouvements spontanés dans le sang (4) W.T. Porter. On the Cause of the Heart Beat. Journ. of experim. Medic., 1897, IT, p. 394: 584 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE défibriné du chien dont elle provenait ; après quatre minutes de repos, elle a repris ses mouvements, qui ont continué pendant les vingt minutes qu'a duré l'observation. La persistance des mouvements spon- tanés de la pointe chez les chiens qui ont reçu du chlorure de baryum est très probablement un phénomène constant; les quatre animaux, auxquels nous avons injecté ce sel, l'ont présenté. Quand on sectionne la pointe du cœur, les ciseaux ne détachent par- fois que le sommet du ventricule gauche, parfois aussi, en même temps, un très petit segment du ventricule droit. Lorsque les contractions ont commencé, si l’on sépare complètement les deux fragments ventricu- laires, l’un et l’autre continuent à battre. Si l’on coupe encore en deux la pointe du ventricule gauche, les deux moitiés se comportent de même. On tend généralement à admettre que les propriétés rythmiques de la pointe sont d'autant mieux développées que l’on descend plus bas dans la série des vertébrés. 11 est remarquable cependant que la pointe du cœur de la grenouille ne donne pas de battements si on l'immerge sim- plement dans le sérum de Locke ; ce liquide est donc, dans ces condi- tions, un excitant suffisant pour le cœur de Mammifère, insuffisant pour le cœur de Batracien. Par contre, nous avons trouvé, dans l'emploi du chlorure de baryum, un moyen, qui nous a paru jusqu’à présent infaillible, de provoquer dans la pointe du cœur de la grenouille des pulsations énergiques et durables; nous reviendrons prochainement sur ce dernier point. Chez les Mammifères eux-mêmes, le pouvoir contractile de la pointe . doit varier suivant les espèces : la pointe du cœur de rat n’a pas battu dans le sérum de Locke (quatre expériences). Avec des cœurs d’oiseaux, moineaux et verdiers, nous n'avons pas été plus heureux, et nous devons signaler aussi que, chez ces animaux, la pointe du cœur excisée perd presque immédiatement son excitabilité mécanique et électrique (six expériences). FERTILITÉ DES HYBRIDES DE Pison americanus © X Bison europæus S', par E. IwANorr. J'ai déjà fait dans Biol. Centralblatt, de l'année dernière (T. XXX, n° 1) une courte communication au sujet de la fertilité des hybrides Bison america- nus æœ X Bos taurus ®. Les mâles hybrides demi-sang Bison america- nus S X Bos taurus Q sont stériles quoiqu’ils conservent, comme les mulets et les zébroïdes, leur instinct sexuel et quoiqu'ils soient capables de l'acte du coit, mais l'examen microscopique de leur sperme montre que ce sperme est dépourvu de sa partie essentielle, c'est-à-dire des spermatozoïdes qui seuls - ces résultats. SÉANCE DU 8 AVRIL 585 peuvent féconder un ovuüle. L'étude histologique de leurs testicules a coufirmé Au-contraire, les femelles hybrides demi-sang Bison americanus & X-Bos taurus sont fertiles, comme le prouve toute une série de naissances à laquelle ces femelles ont Aonne lieü au Parc Zoologique de M. Falz-Fein. Chez les hybrides 3/4 de Sang Bison americanus X Bos taurus 9 , la fertilité n’est plus limitée à un seul sexe; dans ce cas-là, les mâles possèdent des sper- matozoïdes, et, comme les femelles, ils sont aptes à engendrer une progéniture. Ces faits m'ont fait émettre l’espoir que l’on pourrait obtenir une race stable et fertile des hybrides demi-sang Bison americanus & X Bos taurus $ en croisant les femelles kHybrides 3/4 de sang avec les mâles hybrides 1/4 de sang el inversement. Au Parc Zoologique de Ascania Nova, on a actuellement décidé de suivre mon plan et de tenter ces expériences. Ainsi un problème se pose, c’est d'essayer de créer par hybridation une nouvelle race bovine stable et fertile (1). Outre l'intérêt scientifique que la solution de ce problème présenterait, elle pourrait présenter une certaine signification pratique, parce que les hybrides demi-sang Bison america- nus æ X Bos taurus Q sont, comme l’affirme M. Falz-Fein, plus forts et sont capables de travailler avec plus d’intensité et moins de fatigue que ne le peuvent les bœufs de charge ordinaire de Ja race d'Oukraiïna. Les femelles hybrides Bison europæus £ X Bos taurus 9 , qui diffèrent nette- ment par leur aspect extérieur des hybrides Bison americanus & X Bos taurus Q sont fertiles. Les mâles hybrides Bison europæus & X Bos taurus ® n'ont pas été encore obtenus. Nous serons encore plus certains de pouvoir créer par hybridation une race bovine nouvelle, si nous examinons les hybrides Bison ameri- canus O9 X, B. europæus &* récemment obtenus au Parc Zoologique de M. Falz-Fein et qui constituent actuellement pour ainsi dire le clou de ce Pare, parce que, autant que je sache, ces hybrides n'ont été encore obtenus nulle part ailleurs. Grâce à l’amabilité de M. Falz-Fein, j'avais à ma disposition deux mâles hybrides Pison americanus 9 XX BP. europæus Ç*. Je n'ai pas pu étudier leur sperme, parce que ées Bisons n’ont pas couvert la vache à laquelle ils étaient présentés. J'ai été obligé de recourir à la castration uni-latérale de l’un d’entre eux. Le testicule que j'ai ainsi obtenu présentait son aspect normal; dans ses canaux déférents et dans son épididyme, il y avait beaucoup: de spermatozoïdes normaux pourvus d’un énergique mouvement progressif. L'étude histologique ultériéure de ce testicule m'a montré que ce tésticule renfermait des cellules sexuelles à tous les stades de leur ÉUTO à partir des spermatogonies jusqu'aux SpA tozoïdes., “5 CC Les femelles hybrides déne -sang Er americanus ® X B. eUTOPÆus 7 Î (1) Je dois faire cependant une réserve, car je n’affirme pas que ces hybrides ne puissent devenir stériles dans leurs générations ultérieures. 586 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE sont fertiles, car au Parc Zoologique de M. Falz-Fein on a déjà des hybrides 3/4 de sang Bison américanus © X B. europæus '. J'ai déjà décrit un cas analogue de fertilité commune aux deux sexes des hybrides demi-sang pour Æquus caballus SX E. Przewalshii ©. Mais la position systématique d'£. Przewalskii n’est pas encore définitivement établie et il n’est pas certain qu'il faille ranger les individus provenant du croisement Æ.caballus X EE. Przewalskii parmi les hybrides ou parmi les métis. Mais en ce qui concerne les hybrides Bison americanus X B. europæus. on ne peut avoir aucun doute à cet égard. La proche parenté de ces deux espèces est certaine et la fertilité des deux sexes de leurs hybrides demi-sang ne fait qu’accentuer cette parenté. Mais la distribution géo- graphique, les caractères particuliers anatomiques de B. americanus et de 8. europæus ne nous permettent pas de les considérer comme deux variétés d’une même espèce. Ainsi nous avons ici un cas très rare de Mammifères hybrides demi- sang doni les deux sexes sont également fertiles. (Travail du Laboratoire vétérinaire du Ministère de l'Intérieur, à Saint-Pétersbourq.) RECHERCHE DES ANTICORPS DANS LES ÉPANCHEMENTS SÉRO-FIBRINEUX DES PLEURÉSIES AIGUËS, 1 par P. PARASKEVOPOULOS. J'ai entrepris une série d'expériences dans le but de savoir s’il existe des anticorps dans les épanchements séro-fibrineux des pleurésies aiguës. La technique pour cette recherche exige les éléments suivants : 1° Globules blancs contenus dans le liquide séro-fibrineux. Immédia- tement après la ponction, on centrifuge pendant une à deux minutes 10 à 50 centimètres cubes de l’épanchement. Le culot est lavé deux fois dans l’eau salée à 9 p. 1000. On enlève l’eau salée, on en laisse une goutte au fond du tube et par des petites secousses on décole les glo- bules blancs et on obtient ainsi une suspension de ces globules; 2 liquide de la plèvre après coagulation de la fibrine; 3° sérum du malade ; 4° sérum normal ; 5° émulsion des bacilles de la tuberculose, et 6° pipettes capillaires (1). Dans la première pipette « microbio-phagocytaire », on prend par parties égales : globules blancs lavés de l’épanchement — émulsion bacillaire — liquide de l'épanchement défibriné; on mélange bien les (1) Préparées suivant la méthode Wright. | SÉANCE DU 8 AVRIL 58 trois éléments, on aspire le tout dans la partie capillaire de la pipette et on ferme le bout à la flamme. Seconde pipette : globules blancs — émulsion bacillaire — sérum du malade. Troisième pipette : globules blancs — émulsion bacillaire — sérum normal. Le bout capillaire de ces trois pipettes est placé dans une étuve à eau à 38 degrés pendant quinze minutes. Puis on ouvre les pipettes, on mélange séparément le contenu et on fait deux préparations de chacune d'elles. Ces préparations sont fixées au sublimé saturé et colorées par la fuchsine : bleu de méthylène. On compte 50 à 100 polynucléaires et le nombre des bacilles phago- cytés et on établit l'index opsonique du sérum du malade (1) et de l’épan- chement. Il y a des épanchements qui ne contiennent que des lymphocytes ; dans ces cas, il faut employer les globules blancs du sang lavé. Résultats. 1. Agée de vingt-trois ans. Début il y a huit jours : cuti-réaction positive. Polynucléares et EEE Cr De NS U0ÈD: 4100 Ctolose AEVMpPhOCy Te ER EN RER 55 p. 100 Mononucléaire SR EST De. 15 p. 100 ire pipette. Sur 50 polyn. : 24 phagocytent 61 bacilles; index opsonique : 1,52 2e pipette. Sur 50 polyn. : 20 phagocytent 43 bacilles; index opsonique : 1,07 3e pipette. Sur 50 polyn. : 24 phagocytent 40 bacilles. Voici le résumé des neuf autres cas étudiés : 2. Quarante-sept ans. Début il y a 15 jours. Cuti-réaction positive. Index de l’épanchement : 1,25. Du sérum du malade : 0,72. 3. Quarante-quatre ans. Début il y a 5 semaines. Cuti-réaction positive. Index de l’épanchement : 1,73. Index du sérum du malade : 1,00. 4. Trente-deux ans. Début il y a 26 jours. Cuti-réaction positive. Index de l’épanchement : 1,09. Index du sérum du malade : 0,72. 5. Agée de trente ans. Début il y a # semaines. Cuti-réaction positive. Index de l’épanchement : 3,03. Index du sérum du malade : 1,93. 6. Quarante et un ans. Début il y a 4 mois. Cuti-réaction positive. Index de l’épanchement : 0,67. Du sérum du malade : 0,89. T. Quarante-six ans. Début il y a 10 jours. Cuti-réaction positive. Index de l'épanchement : 1,02. Du sérum du malade : 0,97. 8. Quarante-trois ans. Début il y a 3 mois et demi. Cuti-réaction positive. Index de l’épanchement : 1,41. Du sérum du malade : 1,65. 9. Trente-cinq ans. Début il y a 40 jours. Cuti-réaction positive. Index de l’'épanchement : 0,57. Du sérum du malade : 0,83. 10. Agée de trente-cinq ans. Début il y a 4 semaines. Cuti-réaction positive. Index de l’épanchement : 1,55. Du sérum du malade : 1,00. (1) Méthode Wright. 588 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE Ces expériences montrent : 1° que les épanchements séro-fibrineux des pleurésies contiennent plus d'anticorps que les sérums des malades, car, sur 40 cas, 7 donnent un index opsonique supérieur à celui du sérum des malades. Et 2° que les polynucléaires et les HOÿens et grands mononucléaires se conservent en bon état. Donc, je conclus de ces expériences qu'on doit utiliser les anticorps de ces épanchements, pour le traitement de la tuberculose en général, après les avoir soigneusement débarrassés de leurs bacillés: SUR. LA DIVISION NUCLÉAIRE ET L'ENKYSTEMENT GHEZ CHAARURS AMIBES- DU GROUPE limax. II. Amæba densa n. sp., À. circumgranosa n. sp. CONCLUSIONS GÉNÉRALES, par À. ALEXEIEFF. Je compte revenir bientôt sur ces deu ones et je nen donnerai ici que la diagnose. Amæba densa n: Sp. (1). — Amibe d'aspect massif, ramassé, se déplaçant à l’aide d’un pseudopode lobé unique très large, pouvant cependant parfois se bifurquer. Le protoplasma frappe par son aspect très dense; entre les nom- breuses vacuoles digestives, il à l’air d’être tassé au point que la structure alvéolaire est rendue indéeise. Le noyau est très caractéristique à ces deux points de vue : son caryosome est extrêmement volumineux ; tandis que dans les autres Amibes du groupe limax, son diamètre est égal à la moitié, ou tout au plus aux 3/5 du diamètre du noyau, ici le diamètre du caryosome dépasse 2/3 et atteint parfois 3/4 du diamètre de la vésicule nucléaire. L'autre parti- cularité consiste en une membrane nucléaire qui paraît être très épaisse et, en réalité, est presque virtuelle, mais se trouve doublée d'une couche diffuse de chromatine; celle-ci, par contre, fait presque défaut sous la forme figurée, et c’est à peine si l’on aperçoit quelques grains de chromatine accolés contre la membrane nucléaire (2). È La division nucléaire, dont je ne donne ici qu’une figure, se passe comme dans A. limax Duj. (emend. Vahikampf) ; les corps polaires sont massifs. Je n'ai pas observé les kystes. (1) Gette Amibe correspond peut-être à A. guttula variété & de Dangeard. Je ferai cependant remarquer que cette Amibe guftula est plus grosse que cer- taines Amibes limax et que, d'une façon générale, A. guttula, de même qu'A. limax, dont elle ne se distinguerait que par ses dimensions plus faibles, doit renfermer un nombre considérable d'espèces différentes. (2) Dans certains cas, la couche de chromatine diffuse disparaît, et alors l’on constate l'extrême minceur de la membrane nucléaire. SÉANCE DU 8 AVRIL 589 Dimensions. — Le corps : 12 à 24 y sur 10 à 16 x; le noyau : » à 6 de dia- mètre ; le caryosome : # à 4,5 w de diamètre. 1-22, Amœba punctata Dangeard X 2250; 1, Amibe à l'élat végétatif ; 2-4, Trois stades d'enkys- tement; 5-11, Prophase et plaque équatoriale; 10, Forme un peu particulière des corps polaires qui se rattache à la forme lypique par la figure 11 ; 14, Anaphase; 15, Plasmodiérèse; 12, Noyau d'une Amibe sortant de la division : la masse sidérophile deviendra le caryosome du noyau au = repos, l'amas peu sidérophile situé au-dessous représentera la chromatine périphérique; 13, Zd. | dans une grosse Amibe; 17-22. Noyaux (souvent hypertrophiés) des grosses Amibes; 17, Un 4 stade amitotique ; 18, Réticulum lininien périphérique net avec grains de chromatine pure aux . points nodaux ; 19, Figure de division assymétrique en forme de fuseau; 20, Division du caryo- à some (en halière) un peu particulière; 22, Noyau tendu sur un bâtonnet sidérophile, probable- Ë ment un cristalloïde intranucléaire ; 23-25, Amæba densa n. sp.; 23, X. 1500 ; 24, Noyau moutrant É le caryosome volumineux et surtout compact à la périphérie (caryosome presque annulaire) X 2250; 25, Un stade de division X 2250; 26-29, Amœba circumgranosa s. sp. ; 26, X 1500; 27, Noyau 4 montrant les grains de chromatine périphérique disposés en une rangée X 1000; 28, Noyau X 2250; 29, Noyau riche en chromatine périphérique à la suite des phénomènes cycliques X 2250 ; 30-40, Amæba limaxz Duj. (emend. Vahlkampf) X 2250 ; 80-31, Noyau à l'élat végétalif ; | 32, Départ de la chromatine du caryosome ; 32-40, Mitose : 38, Noyau d'une Amibe résultant de la division; 39, Zd.; 40, Stade rappelant l'haplomilose. : L ; Amæba cireumgranosa n. sp. — Cette Amibe ressemble beaucoup à l'A. limax Ë - espèce {ype, mais je crois que, d'après les caractères du noyau, elle devra en | être distinguée. Ce noyau présente, en dehors du caryosome assez volumineux, BioLOGIE. COMPTES RENDUS. — 1911. T. LXX. 452 590 SOCIÈTÉ DE BIOLOGIE une rangée (en coupe optique) de granules de chromatine pure (peu sidéro- phile) extrémement nets et plaqués contre la membrane nucléaire de façon-que le caryosome est entouré par un espace clair généralement très large (1). La disposition des grains de chromatine périphérique rappelle celle de l’A. diplo- mitotica de Beaurepaire Aragao, mais dans cette dernière Amibe la chroma- tine périphérique est sous forme de petits bâtonnets. Ces grains se reconnais- sent même aux grossissements relativement faibles et souvent sont plus nets que je ne les ai figurés. Tout autour du noyau (dont la membrane excessive- ment mince est difficile à distinguer) il se produit pendant la fixation un retrait du protoplasma. Dans la progression, l’extrémité postérieure de cette Amibe est comme effilochée. + Dimensions. — Le corps : 20 à 30 & sur 8 à 10 y; le noyau : 4 à 5 y de dia- mètre; le caryosome : 2 à 3 p de diamètre. ; Conclusions générales. — 1° Enkystement. — a) Les corps chromatoïdes sont très volumineux chez À. punclala; il est assez difficile d'admettre qu'ils se soient formés directement aux dépens des substances nucléaires. Quoique certains aspects parlent en faveur d’une telle origine, il fau- drait l’observer sur le vivant pour en être sûr. b) L’enkystement ne comporte pas de manifestations de sexualité chez A. punrctata ni chez A. limax. 2° Mitose. — a) Les centrosomes (et les centrioles) font défaut dans ces deux Amibes, de même que dans A. densa. Les corps polaires sont leurs homologues; je ne vois là qu'une différence quantitative; les corps polaires n'ont pas ce rôle directeur qui a été souvent attribué aux centrosomes ; le caryosome représentantla majeure partie des substances nucléaires (chromatine et plastine), sa division en corps polaires cons- titue déjà par elle-même un phénomène important de la mitose. b) La plaque équatoriale est formée par la chromatine périphérique à laquelle peut s’adjoindre une certaine quantité de la chromatine caryosomienne, ce qui démontre que celte dernière (prétendue frophochromatine de certains auteurs) ne diffère nullement de la chromatine périphérique (prétendue idiochromatine).c) Le fuseau achromatique (plastinien) peut présenter une striation plus ou moins nette. Ici encore, comme pour les corps polaires (= centrosomes), il faut bannir toute idée finaliste : les fibres fusoriales ne servent pas le moins du monde de fils directeurs aux chromosomes, pour cette simple raison qu'elles ne sont pas loujours bien différenciées; c'est tout simplement un mode de la division de la plastine du caryosome. C’est une partie de la plastine qui, en se divi- sant, s’étire et, pour des raisons purement physiques et mécaniques, affecte une disposilion plus ou moins nettement fibrillaire. Cette division (1) Les phénomènes cycliques, enrichissant la chromatine périphérique, réduisent cet espace sans jamais le supprimer. SÉANCE DU. 8 AVRIL S91 n’a « pour but » que la division de la plastine elle-même et ne joue point un rôle subordonné à Ja division de la chromatine. (Laboratoire d'Anatomie comparée à la Sorbonne.) DE L'ABSENCE D'UNE LYSINÉ SPÉCIFIOUE DANS LE SÉRUM DES CHIENS IMMUNISÉS CONTRE LA PEPTONE DE WITTE, par M'° PozErska. Dans une précédente note (1), nous avons montré avec E. Pozerski que le sérum des chiens immunisés contre la peptone de Witte ne contient pas de précipitine spécifique. Nous avons recherché dans ce travail, par la méthode de la dévialion du complément, la présence d'une lysine dans le sérum des animaux immunisés. Dans ces expériences nous avons préparé le sérum immunisé, ainsi - qu'il a été dit dans notre note sur les précipilines. Pour la préparation de l'antigène, nous avons apporté quelques modi- fications : Au lieu de faire passer dans le foie de la peptone de Witte à 10 p. 100 nous avons fait nos circulations artificielles avec un mélange à parties égales de peptone à 10 p. 400 et de sang de chien normal. A la sortie de la veine cave, le sang peptoné était recu dans une série de verres numérotés. Le sang des deux premiers verres est en général spontanément coagulable:; les verres suivants contiennent un liquide incoagulable et doué de propriétés anticoagulantes, pour un sang normal. Le sérum de ce sang peptoné ayant lavé le foie, peut être considéré comme l'antigène re l'immunité. L’anticorps doit être cherché dans le sang d'un chien immunisé contre la propeptone. Avec cet antigène et ce sérum immunisé nous avons fait systématiquement la recherche des lysines spécifiques, en employant la méthode de Bordet-Gengou. Nous avons employé comme ambocepteur hémolylique du sérum de lapins préparés contre les globules de mouton, après avoir préalable- ment vérifié le fait connu que l'hémolysine nalurelle du sérum de chien neuf ou préparé chauffé à 56 degrés n'est pas réactivé par l'addition de complément de cobaye. Du reste une série d'expériences, faites avec du sérum de lapin préparé pour les globules de chien, nous a donné des résultats tout à fait identiques. (4) C. R. Soc. Biol., 4911, p. 444. { 592 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE Le tableau suivant peut êlre considéré comme le type de nos expé- riences : © À d E Si AMENER 5 as | À s: & x Z— = SU ES ä PES ae, | Sn 26 | Ax : £ a ea a © CB 5 @ RE A HEMOLYSI a) en = ‘A ZUNS) a ? e| E Æ D: à & À 4 > m z a f 9 ao È A © Sir ae Ê HE 29 | Lo a o1e SE en : 7 A & 2 5 ES 25-| wo = > QE! L 2 & — rod Co! La © ] Te Rx à = x 12 ms [mms | ms |. |. Î Témoin 0.1 | 0.05 0.1 — 0.1 1 |60 minutes. avec sérum de chien neuf. 2 Témoin _— 0.05 012504 S 0,1 1 [60 minutes. avec antigène seul. en 3 Témoin 0.1 — OF APITOLOSERS 0.1 t [20 minutes. avec sérum neuf seul. Rs avi ’ 4 Témoin — — OLÉOMSAIES 0.1 1 |15 minutes. du syst. hémolytique. 5 D Témoin — — CHAOS AE — ! 0 ap. 24 h. complément. 2 6 Échantillon 04-1F0:05- | "0% ea 0.1 1 |40 minutes. avec sérum préparé. a © 7 Témoin 0.1 — 0,1 | 0.05 0.1 { |15 minutes. sérum préparé seul. On voit à la lecture de ce tableau que dans le lube n° 6, il n’y a pas plus de fixation de complément que dans les tubes n° 1 contenant le mélange d'antigène et de sérum normal. On peut done conclure à l'absence de lysine spécifique dans le sérum des animaux immunisés contre la peptone de Witte. (Travail du laboratoire de physiologie de l'Institut Pasteur.) DE L'ABSENCE D'ANTICORPS SPÉCIFIQUES DANS LE SÉRUM DES CHIENS IMMUNISÉS CONTRE LA PEPTONE DE WITTE, par E. Pozerskt et M'° Pozerska. Nous avons précédemment démontré l'absence de précipitine spéci- fique dans le sérum des chiens immunisés contre la peptone de Witte. D'autre part, l’un de nous à vu que ce sérum ne contenait pas non plus de lysines spécifiques décelables par la méthode de la déviation du com- plément. Le sérum des animaux immunisés contre la peptone de Witte parail SÉANCE DU 8 AVRIL 593 donc ne contenir aucun des anticorps dont la présence est nécessaire pour caractériser l’état d’immunité. Pour démontrer définitivement cette absence d’anticorps nous avons voulu faire une expérience prouvant que le sérum d’un chien immunisé contre la propeptone, ne neulralise pas, en circulant dans le foie, la substance anticoagulante formée par cet organe sous l’action de la pep- tone. Cette expérience a été faile de la façon suivante : 1° Préparation du sang immunisé. — Un chien de 15 kilogrammes _ reçoit dans la veine de la patte de la peptone de Witte àraison de O gr. 15 par kilogramme, dissoute dans 20 centimètres cubes d’eau physiolo- gique. Dix minutes après cette injection, on constate que le sang est incoa- gulable. L'incoagulabilité persiste près de cinq heures, puis le sangrede- vient normalement coagulable. Après cinq heures l’animal reçoit dans les veines la même dose de peptone, son sang devient légèrement incoagulable, mais après une demi-heure il se prend normalement. On refait une lroisième injection de peplone qui reste sans effet ; le sang coagule plus vite que le sang normal. On considère alors l'animal comme parfaitement immunisé. On saigne l'animal et on recoit 150 centimètres cubes de sang dans 150 centimètres cubes de peptone de Witte à 10 p. 100. On agite légère- ment et on conserve le mélange à la température du laboratoire 2° Lavage du foie d'un chien neuf.— On tue un chien neufpar saignée; on ouvre largement le thorax et l'abdomen. On pose une canule sur la veine porte et une autre sur la veine cave thoracique : on lie la veine cave abdominale au-dessous du foie. On fait alors passer dans le foie les 300 centimètres cubes de sang immunisé et peptoné, en provoquant une stase de quelques minutes. On recoit 110 centimètres cubes de liquide après avoir préalablement perdu les premières parties qui s'élaient écoulées et qui coagulent spon- tanément. Le sang venant du foie, et contenant environ 5 p. 100 de peptone, reste indéfiniment liquide. Centrifugé, il donne un plasma qui, ajouté à neuf parties de sang de chien normal, le rendent incoagulable pendant vingt-quatre heures. Un témoin fait avec 9 parties de sang normal et 1 partie de peptone à 5 p. 100 coagulc en quelques minutes. On voit donc que le sang d'un chien immunisé passant dans un foie normal avec de la peptone de Witte, ne neutralise nullement la subs- tance anticoagulante formée par le foie sous l’influence de la peptone. Ce manque de neutralisation nous fait conclure à l'absence d’anti- corps spécifiques dans le sang d’un chien immunisé. Le Lada 594 SOCIÈTÉ DE BIOLOGIE Cette expérience vient confirmer es faits que nous avons constatés relatifs à l'absence de précipitine et de lysine dans le sérum des chiens immunisés contre la peptone de Witte, (Travail du laboratoire de physiologie de l'Institut Pasteur.) ee REMARQUES TECHNIQUES ET STRUCTURALES SUR LE TENDON, par Év. Rerrerer et AuG. LELIÈVRE. I. — Le montage et l'examen microscopique des coupes du tendon réclament quelques artifices particuliers. Pour ce qui est des tendons - embryonnaires, ils peuvent être montés et examinés comme tout autre tissu : moniés dans le baume du Canada, ils conservent tous les détails de structure qu'on aperçoit dans l’eau ou la glycérine. Vers la fin de la période fœtale et chez l'adulte, à mesure que les fibrilles collagènes se développent et se multiplient, les affinités tinctoriales de ces fibrilles et du réticulum chromophile se rapprochent el deviennent à peu près égales. Si alors on colore successivement les coupes du tendon par l’orcéine puis par l'hématoxyline au fer, par exemple, elles deviennent d’un noir d'asphalte aussi intense que si l'on n’avaitemployé que ce dernier colo- rant. Avec l’alun de fer, on arrive à dégager les faisceaux conjonctifs qui restent jaune brunâtre et à différencier, outre le noyau, le proto- plasma granuleux périnucléaire, ainsi que le réticulum chromophile. Examinée dans l’eau avec un objectif à see ou avec un objectif à im- mersion dans l'eau, l'image est d’une netteté parfaite. Si l'on monte la préparation dans le baume du Canada, on ne retrouve pas, ie plus sou- vent, les détails de structure; le réticulum, en particulier, a perdu sa netteté, il semble avoir disparu, surtout si l’on étudie la préparation avec un objectif à immersion homogène. Le baume de Canada et lhuile de cèdre augmentent tellement la réfringence des éléments du réti- culum que ceux-ci ne sont plus visibles. Aussi est-il préférable, lors- qu'on veut étudier les coupes de tendon à l'objectif à immersion homo- gène, de les monter dans un véhicule d’eau et de glycérine, auquel on peut ajouter une solution très diluée de gomme arabique. Une solution sirupeuse de gomme arabique ne vaut pas, car elle possède, comme on sait, un indice de réfraction presque égal à celui du baume de Canada. En variant la technique selon le stade d'évolution du tendon, il est possible de suivre, sur les coupes, le développement des nombreux éléments et des détails de structure que la dissociation et l'analyse ont révélés dans le tissu tendineux (fibrilles collagènes, cellules plates avee SÉANCE DU 8 AVRIL 598 expansions membraneuses, crêtes d’empreinte, revêtement endothélial des fibres ou faisceaux secondaires, fibrilles élastiques, etc.). L'étude des coupes donne non seulement des images d'ensemble de l'organe, mais permet de rattacher les divers éléments à la cellule originelle et de se rendre compte de l’histogenèse des fibres tendineuses proprement dites et du tissu conjonctif lâche qui les engaine. IT. — Différencialions histologiques. — A T'origine, le tendon est constitué par un syncytium cellulaire, plein, sans trace de tissu conjonctif lâche; le tendon embryonnaire montre un protoplasma qui se différencie en réticulum chromophile et en hyaloplasma. Ces deux éléments s'accroissent considéra- blement, et l’hyaloplasma élabore des fibrilles collagènes dont les fascicules, larges de quelques y, restent toujours inclus dans le réticulum. En certains points, la portion superficielle des traînées ou colonnes cellulaires, larges de 0206 à 02208 (fibres tendineuses ou faisceaux secondaires des auteurs), n’éla- bore point de fibrilles collâgènes, mais elle subit la fonte. En ces points il ne reste sur la fibre tendineuse que la portion nucléée et chromophile qui simule une cellule plate (revêtement endothélial des auteurs). C'est ainsi que se développent dans le tendon, les espaces clairs remplis de tissu conjonctif lâche et analogues aux fentes de Henle qu'on observe dans le myocarde. Ces espaces ou fentes intradineuses succèdent à un tissu plein et se déve- loppent d’après un processus identique à celui qui préside aux bourses muqueuses ou aux cavités articulaires; le revêtement endothélial de ces fentes a même origine et même valeur que celui des synoviales articulaires ou péritendineuses (1). HI. — Texture du tendon adulte. — Outre la structure et l'histogenèse, notre méthode convient pour déterminer la texture du tendon. Anatomistes et histologistes sont d'accord pour dire que la fibre tendineuse (faisceau secondaire) est complètement libre, c'est-à-dire entourée sur toute sa lon- gueur de tissu conjonctif lâche. Les fibres tendineuses seraient parallèles et indépendantes. Elles pourraient être isolées par dilacération du tissu conjonctif lâche (2). Les fibres tendineuses seraient disposées, en un mot, comme les fils d’un écheveau non pelotonné. Il n’en est rien. Si l’on fait des coupes fines d'un tendon (longitudinales et obliques), et si on les colore d'une facon précise, il est facile de s'assurer que les fibres tendineuses sont disposées comme les fils d'un réseau; elles sont alternativement séparées et rapprochées; elles se bifurquent et's’anastomosent pour donner naissance à un véritable réseau de fibres tendineuses. ; Les mensuralions mettent ce fait en plein évidence. : la fibre tendineuse du cobaye, du lapin, du chien et du cheval adultes est épaisse de 0um03 à Omm08; Û [2 (4) Voir Retterer. Journal de l'Anatomie, 1902, p. 473 et 615. (2) Rollett à donné une note quelque peu discordante : en 1858, il a écrit que les:fibres tendineuses s'entrecroisent; en:1874, il dit, qu'en fourbillonnant, les fibres tendineuses s'unissent à angles aigus. 595 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE elle comprend plusieurs séries linéaires de cellules étoilées dont le réticulum chromophile est continu et dont les mailles contiennent les fascicules colla- gènes, larges de quelques y seulement (faisceaux primaires des auteurs). La surface de cette fibre est revêtue de portions nucléées et chromophiles (cel- lules plates), dont la moitié externe a disparu par- fonte pour constituer les espaces ou fentes intratendineuses. S Ce revêtement nucléé et chromophile est l'homologue du sarcolemme de la fibre musculaire; c’est un véritable {endilemme. A des distances variant de quelques centièmes de y à Omm1, la fibre se divise et émet une branche moitié moindre environ qui se porte à angle aigu vers la fibre voisine pour s'anastomoser avec elle. La branche de communi- cation est également revêtue de la gaîne chromophile et nucléée. Résultats. — Si le tendon lui-même constitue l'unité anatomique, la cellule formatrice du tendon embryonnaire représente seule l'unité cytologique. En ce qui concerne les autres subdivisions et délimitations qu'on a établies dans le tissu tendineux, elles sont les unes et les autres arlificielles et arbitraires. : Les fascicules tendineux (faisceaux primaires) compris dans les mailles du réticulum n’ont que quelques w sur les préparations dans lesquelles les filaments du réticulum ont été colorés. Les faisceaux secondaires (fibres tendineuses) sont bien individuali- sés par la gaine nucléée et chromophile sur toute la longueur qui est comprise entre deux branches de communication consécutives. Mais en ces points, elle se confond avec la fibre voisine, de sorte qu'il est impossible de déterminer la fibre tendineuse. L’histogenèse nous rend compte de la texture rétiforme du tendon. A l'origine, le tendon embryonnaire n’est constitué que par des cellules de même forme et de même structure; c’est un organe plein. Pendant que la grande majorité des cellules élaborent, dans tout leur corps cellu- laire, des fascicules de fibrilles tendineuses dont la direction est paral- lèle au grand axe du tendon, les autres cellules qui occupent la surface des chaînes cellulaires subissent la fonte dans leur portion externe, jusqu'au contact du protoplasma périnucléaire. Cette liquéfaction aboutit à la formation de fentes obliques dont le grand axe est plutôt longiludinal. Le restant de ces cellules superfi- cielles fait corps avec la chaîne cellulaire : leur moilié interne s’est différenciée en réticulum et en fibrilles (tendineuses ; leur surface externe seule est libre et se présente sous la forme d'une gaine ou d’un revêle- ment endothélial. Le développement de ces fentes se limitant aux mailles formées par les fibres et leurs anastomoses, les fibres restent reliées entre elles. Comme ces fentes affectent une direction qui approche davantage de la longitudinale que de la transversale, Le tendon possède une {exlure réliforme, les lroncs principaux étant lous parallèles au SÉANCE DU 8 AVRIL 597 grand axe du tendon, alors que leurs bifurcations sont dirigées fort obliquement par rapport à ce dernier. Ce sont ces branches anastomotiques qui font du tendon une unité anatomique et en assurent, en même temps qu'elles l’expliquent, l'unité dynamique et physiologique. î ÉLECTION D'UN MEMBRE TITULAIRE. Liste de présentation. Première ligne : M. Pérez. Deuxième ligne ; M. Garnier. Troisième ligne : MM. Dopter, Guéguen, Guieysse el M. Ménégaux. Votants : 50. MPPPérez ee ti hote iobuentéo2voix 2Elu: MA CGANNEr Peer — 11 — MRGUÉSON sr — 9 — MéGuieyssSent eric ei — DR MaDopierser #35. —- 1 — ERRATA P. 498, ligne !, supprimer Poncet. Nore DE Dominicr, Haret et JABOIx. 1 P. 431. Note 2. au lieu de : Fabre, lire : Faivre. Nore DE V. Ricne Er W. Mesrrezar. P. 540, lire dans le tableau, de gauche à droite, les valeurs suivantes : Pour lALBUMINE : — 0,07; — 0,10; — 0,03; — 0,10; 0: + 0.0; — 0,04: — 0,02; — 0,08; + 0,03; + 0,08: O. Pour les CHLORURES : + 0,04; — 0,05, etc. Vacances. En raison des vacances de Pâques, la prochaine séance aura lieu le 29 ‘avril: REUNION BIOLOGIQUE DE BUCAREST SÉANCES DU 2 ET DU 16 MARS 1911 SOMMAIRE ATHANASIU (J.) et Dracoru (J.) : VITUS2T0Diquer- eee 604 Association des éléments élastiques Mariesco (G.) : Sur la structure et contractiles dans le myocarde des plaques dites séniles dans desmammileres #5. 0e 598 | l'écorce cérébrale des sujets ägés et ATHANASIU (J.) et DraGoiu (J.).: atteints d’affections mentales. . . . 606 Sur le tissu conjonctif dans le myo- MariNesco (G.) et STANESGO. (M.) : carde des grenouille. — Rôle du L'action des anesthésiques et des tissu élastique dans le myocarde. . 601 | narcotiques sur les fibres nerveuses Bases (V.) et Busiza (V.) : Note MIVA LES. Re Re eee 608 préliminaire sur les réactions de Paruon (C.).et UrEcuiA (C.):: L'in- spécificité dans la pellagre . . . .. 602 | flcence de la castration sur les phé- Bages (V.) et Trru Vasicu : L’in- nomènes de l'intoxication strychaui- fection ultérieure des plaies par le QUELS LINE BAT ONE Te -. 610 Présidence de M. G. Marinesco, président. ASSOCIATION DES ÉLÉMENTS ÉLASTIQUES ET CONTRACTILES DANS LE-MYOCARDE DES MAMMIFÈRES, par ATuaANASIU (J.) et Dracoiu (J.). Nous avons montré dans deux communications antérieures (1) (2) la disposition du tissu élastique dans les muscles lisses et les muscles striés du squelette des animaux vertébrés, à l'aide de la méthode de Cajal (imprégnation par le nitrate d'argent réduit) légèrement modifiée (1) Athanasiu (J.), Dragoiu (J.) et Ghinea (G.). Sur le tissu élastique des muscles lisses, Comptes rendus de la Soc. de-Biologie, Réunion biologique de Bucarest, 1910, t. LXVIIL, p. 67. (2) Athanasiu (J.) et Dragoiu (J.). Association des éléments élastiques et con- tractiles dans les muscles lisses et striés. Comptes rendus de l'Académie des Sciences, 1910, t CET, p. 551. 3° APR PO SÉANCES DU ® ET DU 16 MARS 599 par nous. Quand l'imprégnation est réussie, les fibres élastiques sont visibles jusque dans leurs plus fines divisions, ce que l’on ne peut obtenir par aucune autre méthode de coloralion spéciale du tissu élas- tique. Nous avons étudié ensuite au moyen de la mème méthode le myocarde des mammifères, et nous exposerons dans cette note, très brièvement, les résultats obtenus. Nos recherches ont été faites sur le cœur des animaux suivants : cobaye, lapin, chien et bœuf. La présence des fibres élastiques dans le myocarde des mammifères a été démontrée principalement par Martinotti (C.) (3), Seip, Melni- kow-Raswedenkow, Poscharissky, Baum et Maiers (4). Mais les des- criptions de ces auteurs ne concernent que le tissu élastique situé entre les faisceaux musculaires (tissu interfasciculaire). Nos recherches nous ont permis de suivre les fibres élastiques jusque dans leurs plus fines divisions et de déterminer ainsi leur topographie par rapport à l'élément musculaire. On peut, en effet, distinguer trois sortes de fibres élas- tiques : a) Des fibres élastiques épaisses (q, f, ig. 1) qui s'anastomosent entre elles et. forment un réseau à mailles très larges dans lesquelles sont compris les faisceaux musculaires (réseau interfasciculaire). b) Des fibres élastiques moyennes (f, m, fig. 1) qui sont des ramifica- tions des fibres épaisses et forment un réseau à la surface du faisceau musculaire (réseau perpendiculaire). c) Des fibres élastiques minces (f, f, fig. 1 et-fig. 2 qui sont des rami- fications des précédentes, et qui, pénétrant dans le fascicule, forment un réseau entre les fibres musculaires (réseau intrafasciculaire). Ce réseau est. immédiatement appliqué contre le sarcolemine de la fibre muscu- laire cardiaque (/, f, fig. 2). Toutes ces fibres élastiques s’anastomosant enke elles forment donc un vaste réseau ordonné d’après le réseau musculaire dont il est comme l'image négative. Dans ce réseau se trouvent aussi compris des vaisseaux sanguins etlymphatiques. Sur la figure 2, on voit la section d’une vei- nule (v) dont la paroi contient un réseau élästique en continuation avec le réseau intrafasciculaire. Lé (1} Martinotti (C.). Della reazione delle fibre elastiche coll'uro del nitrato - d’argento; rapporti fra il tessuto muscolare ed il tessuto elastico. Giornale Accademia di Medicina di Torino, 1888, 3#1. (2) Seip, Melnikow-Raswedenkow, Poscharissky, Baum et Maiers, cités par saum (H.). Der Zirknlationapparat. Handbuch d. vergleichenden mikrosko- pischen Anat:mie.der Haustiere. Von Ellenberger (W.), 1911, Bd IT, 1-147. 600 RÉUNION BIOLOGIQUE DE BUCAREST Le Sarcolemme. Ramon y Cajal, Hoche, Glasser, Heidenhain et Mar- ceau (1) ont montré que les fibres cardiaques ont un sarcolemme. D'après Heidenhain, il ne serait qu'une différenciation de la couche superficielle du sarcoplasme : il serait donc indépendant du lissu con- jonctif interstitiel (Hoche, Glasser, Marceau). L’imprégnation par le nitrate d'argent réduit montre que ce sarcolemme, comme celui des fibres striées des muscles volontaires, est de nature élastique. Les disques clairs de la substance contractile s imprègnent dans la fibre cardiaque de la même façon que dans la fibre striée des muscles du squelette. Ils entretiennent les mêmes rapports avec le sarcolemme et sont de nature élastique comme celui-ci. fn— Fic. 1. — Section longitudinale dans le Fic. 2. — Section transversale du fais- faisceau musculaire cardiaque d’un co- baye. 4. f., grosses fibres élastiques : f. m., fibres élastiques moyennes : f. f., fibres élastiques minces; 7. e., ré- seau élastique périfasciculaire. — (Oh- jectif, immersion.2 millimètres. Ocul. 4, Reichert.) ceau musculaire cardiaque du cobaye. g. f.. grosses fibres élastiques; 7. m., fibres - élastiques moyennes ; f. f., fibres élastiques minces : c., capillaires moyens; v, veinule. — (Objectif, im- iwersion, ? millimètres. Ocul. #4, Rei- chert.) Le rôle que ces disques ont à remplir dans la contraction des fibres myocardiques doit être identique à celui que nous avons attribué aux disques clairs des fibres striées des muscles volontaires (2). L'imprégnation par le nitrate d'argent réduit ne nous à pas montré les trabéecules élastiques décrites par Retterer et Lelièvre (3) dans les fibres striées du myocarde. (Travail de l'Institut de physiologie de Bucarest:) (1) Ramon y Cajal, Hoche, Glasser, Heidenhain. Cités par Marceau (F.). Recherches sur la structure et le développement comparé des fibres car- diaques dans la série des vertébrés. Thèse Fac. Sciences, Paris, 1903. (2) Athanasiu (J.). Sur le mécanisme fonctionnel des fibres musculaires lisses et striées. Comptes rendus de l’Académie des Sciences, 1910, t. CUT, p. 569. (3) Retterer (É.) et Lelièvre (A.). Comptes rendus de la Soc. de Biologie, 1909, tuEXVE p.811: SÉANCES DU 2 ET DU-16 MARS GOL SUR LE TISSU CONJONCTIF DANS LE MYOCARDE DES GRENOUILLES. RÔLE DU TISSU ÉLASTIQUE DANS LE-MYOCARDE, par ATHANASIU (J.) et DraGoru (J.). A.— Le muscle cardiaque des grenouilles n’est pas dépourvu de tissu conjonctif, comme on l'a cru (1). Au moyen de l’imprégnalion par le nitrate d'argent réduit (méthode de Cajal), nous avons pu mettre en évidence un réseau élastique dans le myocarde des gre- nouilles comme dans celui des mammifères. On peut distinguer des fibres élasti- ques, épaisses, moyennes el minces. a) Les fibres élastiques épaisses (q. f., fig. 1) courent parallèlement aux faisceaux Fig. 1. — Section longitudinale (s. Z.) et sec- musculaires, au nombre de tion transversale (s.) des faisceaux muscn- j ; . laires du cœur de la grenouille; g. f., fibre 3 ou 4 pour chaque faisceau. élastique grosse; f. m., fibre élastique b) Les fibres élastiques . moyenne; f. /., fibre élastique mince; s.s., moyennes (f., m., fig. 4) for- section transversale des fibres musculaires ù t ; larenstee cardiaques. (Objectif, immersion, 2 millime- MENL UN TESEAU à là SUTIACE tres. Ocul. 4, Reichert.) du faisceau musculaire (ré- seau périfasciculaire). c) Les fibres minces (f. [., fig. 1) pénèlrent dans le faisceau et forment des enveloppes autour des fibres musculaires. Sur la section longitudi- pale d’un faisceau (s. /., fig. 1), on voit les fibrilles élastiques logées entre les fibres musculaires; sur la section transversale (s., fig. 4) de ces fibres, on voit une ligne pointillée autour d’elles (s.), comme dans les muscles lisses. Chaque point représente la section transversale d’une fibrille élastique. L’enveloppe élastique des fibres cardiaques de la grenouille nous apparaît donc semblable à celle des fibres lisses. B. — Rôle du tissu élastique dans le muscle cardiaque. — Comme dans les muscles striés du squelette et les muscles lisses, le tissu élastique du myocarde constitue le ressort antagoniste de la substance contractile. En partant d'une certaine position d'équilibre (le cœur vide et au repos), (1) Prenant (A.), Bouin (P.) et Maillard (L.). Traité d'histoligie, t. IF, 1911, p. 142, 602 RÉUNION BIOLOGIQUE DE BUCAREST le réseau élastique sera comprimé pendant la contraction du réseau musculaire. La force élastique ainsi emmagasinée est d’origine muscu- laire et sera dépensée pour ramener les éléments du myocarde à leur position iniliale. Cette force est donc de sens contraire à celle déve- loppée par la contraction. - Le réseau élastique peut être aussi distendu au delà de ses limites d'équilibre par le sang qui s'’accumule dans les cavités du cœur pendant leur repos. La force élastique est produite dans ce cas par la masse sanguine; elle va s'ajouter à la force de contraction pour mettre en mouvement cette masse. Grâce à ce ressort antagoniste, le travail du cœur s'effectue ainsi dans les meilleures conditions. La circulation sanguine et lymphatique du myocarde des mammi- fères trouve aussi dans celte force élastique une aide des plus pré-. cieuses. Le réseau élastique du myocarde est en continuité avec le réseau qui entoure les vaisseaux. Il s'ensuit que, pendant la diastole, qui représente le retour du muscle à sa position initiale, ces vaisseaux seront ouverts au maximum et l'écoulement du sang et de la lymphe se fera avec la plus grande facilité. : (Travail de l'Institut de Physiologie de Bucarest.) NOTE PRÉLIMINAIRE SUR LES RÉACTIONS DE SPÉCIFICITÉ DANS LA PELLAGRE, par V. BaBEes et V. BusiLaA. L'un de nous (1) avait établi que le sérum des pellagreux guéris possède la propriété d'atténuer l’action pathogène de certaines subs- tances toxiques extrailes du maïs gâté récolté dans les régions pella- sreuses. . Depuis, ces données ont été confirmées, mais on n'avait pas continué l'examen des réactions spécifiques dans la pellagre. C'est surtout en employant les méthodes d’agglutination et de la déviation du complément qu'on devait établir si certains microbes de l'organisme des pellagreux ou du maïs gâté, ou bien certaines sub- stances tirées du maïs réputées être en rapport de cause à effet avec cette maladie, donnaient avec le sérum des pellagreux une réaclion spécifique. Dans ce but nous avons d’abord essayé l’agglutination des microbes suivants par le sérum de six pellagreux présentant différentes formes aiguës ou chroniques de la maladie. (1) Babes. Académie de médecine, 1900. x SÉANCES DU 2 ET DU 16 mars LT 602 1° Des microbes cullivés provenant de la peau et de l'intestin des pellagreux ; 2° des bacilles appartenant à la série typho-coli cultivés extraits. des organes, des matières fécales ou des.urines des individus morts de pellagre : aucun de ces microbes n’a été agglutiné par le sérum des six pellagreux; 3° des microbes cultivés pris sur du maïs plus ou moins altéré (cocci, bacilles, streptotrichées et un microbe analogue au bacillus maïdis); mais aucun de ces microbes n’a été agglutiné par Île sérum de nos pellagreux; 4° enfin nous avons obtenu du maïs avarié des cultures d’un penicillium et de deux aspergilles pathogènes. Ces cultures obtenues par Sion ont été éprouvées par nos sérums pellagreux restés également sans effet. Certains microbes de la série typho-coli avaient présenté une faible agglulination ne dépassant pas le titre d’agglutination oblenu par le sérum normal (1 : 20 par exemple). Une autre série d'expériences a été entreprise pour essayer d'obtenir un système spécifique formé d'une part par un antigène tiré de l'orga- nisme des pellagreux ou bien du maïs altéré, d’autre part par le sérum des pellagreux. 1° Les microbes mentionnés ont été employés comme antigènes tantôt en émulsion, tantôt en extrait aqueux ou éthéré, tantôt en solution dans l'antiformine, neutralisée par l’acide sulfurique, tandis que le sérum de vingt-six pellagreux a servi comme anticorps. 2° Nous avons essayé comme antigènes des extraits d'urine, des déjections des pellagreux, de même que la peau altérée des cadavres pellagreux. 3° Le chimiste de notre institut, M. A. Babes, a mis à notre disposi- tion des extraits éthérés alcooliques et aqueux tirés du maïs altéré. Parmi ces extraits les uns sont solubles, les autres insolubles dans l'éther de pétrole. Ces substances, en partie toxiques pour les animaux de laboratoire, produisant une irritation de la peau, la chute des poils, le marasme, des convulsions ou des paralysies et la mort, ont élé egale- ment essayées comme antigènes. Comme antigènes témoins on a utilisé d'une part le bacille coli, deux aspergilles, un penicillium glaucum pathogène et leurs extraits; la lécithine et l'extrait du cœur de cobaye: d'autre part comme anticorps, - le sérum normal et syphilitique. Dans aucun de ces essais nous n'avons pu constater la formalion d'un sysième fixateur, ni par le sérum des pellagreux, ni par les sérums de contrôle. Nous avons enfin éprouvé deux espèces d'huiles rouges loxiques extraites du maïs avarié et de l'huile de maïs non gâté avec le même résultat négatif. Il résulte done de ces recherches que les micro-organismes et les extrails éprouvés jusqu’à présent, à savoir : les microbes isolés de l'orga- nisme pellagreux, les émulsions, solutions ou extraits de ces microbes 604 RÉUNION BIOLOGIQUE DE BUCAREST provenant des organes de pellagreux, des déjections caractéristiques, diarrhéiques des pellagreux, les microbes les plus fréquents, les microbes pathogènes que nous avons trouvés dans le maïs gâté pris dans les habitations des pellagreux, ne montrent de rapports de spéci- licité avec le sérum sanguin de ces malades. L'INFECTION ULTÉRIEURE DES PLAIES PAR LE VIRUS RABIQUE, par V. Bas et Tiru VAsiLu. Il arrive souvent qu'aux instituts anlirabiques il se présente des per- sonnes portant des plaies, des gercures, des égratignures qui ne sont pas produites directement par des animaux enragés, mais qui ultérieu- rement sont venues en contact d'une manière ou d'autre avec la salive d'animaux enragés. En présence de ces cas, il faut se demander quelles sont les plaies susceptibles d'être infectées par la rage et à quel moment ces plaies peuvent être infectées. Nous avons entrepris plusieurs séries de recherches pour-élucider ces questions. Série [. — Six chiens ont subi des égratignures à la tête sur une longueur de 3 centimètres. Ces blessures très superficielles n’ont donné que des traces de sang ou n’ont pas saigné du tout. Ces égratignures ont été enduites par de la substance bulbaire provenant de chiens morts de la rage des rues. On avait vérifié l'existence du virus rabique chez ces animaux (nodules, negri, expé- riences). RÉSULTATS Chien 1. À été infecté immédiatement après la pro- duction-des écraliénurese"# #0. Rte NRA Mort après 123 jours. Chien 2. A été infecté immédiatement après la pre- duction des tépratignures nr RS TEE ECS NRE Vit après 1 mois. Chien 3 Infecté 24"héures apres PNA ES Mort après 11% jours. : æ _ Sans symptômes rabiques. Chien 4 Infecté 2ANheures après sp NRC Vit après 7 mois. Chien "Infecté %8 heures apres een TRS" Mort après 108 jours sans symptômes suspects. Chien 6: Infecté 28 /heuressaprese re re Mort après 113 jours sans symptômes suspects. C'est-à-dire que les chiens en expérience sont restés en vie ou bien ne sont morts que quatre mois ou plus tard même après l'infection, sans présenter de symplômes ni de lésions rabiques. Les lapins inoculés avec leur bulbe ont survécu. e. LS die : SÉANCES DU ? ET DU 16 MARS 605 SÉRIE II. — Sur six autres chiens on a pratiqué des égratignures ou des cou- pures un peu plus profondes intéressant l’épiderme et la surface du derme de manière à faire sortir quelques gouttes de sang. Le bulbe d'un chien mort de rage des rues vérifiée à servi à infecter les petiles plaies qui ont été légère- ment enduites par la substance nerveuse. : RÉSULTATS Chien 1. Infecté immédiatement aprés la Mort après 23 jours production des plaies. . . .- . . . .« | l’animal présentait la rage furieuse. Chien 2. Infecté medio ment après Ja production deséplales tree Vivait encore 6 mois après. Chien 3. Traité 24 heures après. : . .-. . . Mort après 135 jours. Chien 4. Traité 24 heures après. . . . . . . Vivait après 6 mois. Chien 5. Traité 48 heures après. . : . . . . Vivait après 5 mois. Chien 6.-Traité 15 heures après. : . . + . . Mort 163 jours. (4 Un seul des deux chiens dont la plaie fraiche a été mise en contact avec la substance virulente a succombé par la rage, tandis que les autres ont survécu ou bien sont morts d’autres maladies (pas de nodules et de negri, expériences appliquées à d’autres animaux négatives). SÉRIE III. — On pratique sur la tête de six chiens, au-dessous de l'œil, des blessures profondes pénétrant dans les muscles, coupant les nerfs et ayant déterminé une hémorragie assez abondante. On introduit ensuite dans Ja profondeur de la plaie de la substance bulbaire d’un chien mort de rage de rue et conservée pendant deux jours dans la glycérine. RÉSULTATS Chien 1. Infecté immédiatement après la production Mort après 30 jours HeSAD ALES EE IN CE Cr CON CEE: de rage furieuse. Chièn 2. Infecté immédiatement après la production TESSplAlE SE RSR CN RE EE CP ENV IT eGCOrE APrÉS No MOIS: ChiensointeCtéÆtNeUrESNADrE SP ANA S Ee Mort après 28 jours de rage furieuse. Cmenvasimfectém heures Apres EN Vil encore 6 mois après. Chien 5. Infecté 12 he'res après par e hu'be frais Mort 17 jours après NMMAUCLERCNIEN AE MEET EE PE Te LC CT de la rage furieuse. Chien 6. Infecté 72 heures après par le bulbe frais Mort 25 jours après HAMAUITENChIENT 9 CARNET RME EEE de la rage furieuse. Les mêmes séries d'expériences ont été entreprises en employant des souris blanches à la place des chiens. Le résultat paraît être analogue et sera publié après une longue observation. D’ores et déjà, il résulte de nos expériences faites sur des chiens, chez lesquels l'infection a été essayée par des substances beaucoup plus virulentes et plus concentrées que la salive des chiens enragés, que l'infection des plaies antérieures mises en conlact avec le virus n’est pas facile à obtenir. Sn BroLoGte. COuPTES rENDüSs. — 1911. T. LXX. 606 RÉUNION BIOLOGIQUE DE BUCAREST En résumé : 1° Dans deux cas les égratignures toutes fraiches, super- ficielles et qui ont à peine saigné n'ont pas pu être infectées ultérieure- ment par un léger frottement avec le virus de rue; 2° Même les égratignures fraîches plus profondes traitées par le même procédé n'ont donné la rage qu’une fois sur deux ; 3° Dans 8 cas, les égratignures mises en contact avec le virus de rue vingt-quatre, quarante-huit et soixante-quinze heures après n’ont pas donné la rage ; 4° Au contraire, les plaies profondes de la tête ont pu être facilement infectées par le même procédé même après soixante-douze heures. Il est vrai que parfois même en introduisant dans de telles plaies fraiches un virus de rue un peu atténué, une partie des chiens éprouvés ne gagnent pas la rage. On peut donc refuser le traitement aux personnes portant des égrati- gnures et qui ont été atteintes vingt-quatre heures après avoir reçu ces égratignures, ou plus tard, par la salive d'un animal enragé. = SUR LA STRUCTURE DES PLAQUES DITES SÉNILES DANS L'ÉCORCE CÉRÉBRALE DES SUJETS AGÉS ET ATTEINTS D'AFFECTIONS MENTALES, par G. MARINESCO. I y a plus de dix-huit ans que, en collaboration avec M. Blocq (1), nous avons signalé la présence, dans le cerveau d’un épileptique âgé, de petits nodules qui nous ont semblé dus à la sclérose névroglique. Six ans après, M. Redlich (2) les retrouve dans un cas de démence sénile et en donne une description plus complète en les désignant du nom de « sclérose miliaire ». Depuis lors, un assez grand nombre d'auteurs (Alzheimer, Leri, Fischer, Mijako, Boufiglio, Oppenheim, Perusini, Simchowicz), se sont livrés à des études minutieuses sur la constitution histologique de ces plaques et sur leur signification cli- nique. Ce sont surtout les recherches de Fischer qui ont imprimé un nouvel essor à ces études, car il a mis en évidence le rôle des éléments nerveux dans leur constitution et les a considérées comme pathogno- moniques pour la presbyophrénie. Les élèves d'Alzheimer (Perusini, Simchowiez, ele.) ont montré surtout la part qui revient à la névroglie dans la formation de ces plaques et se sont appliqués aussi à élucider (1) Blocq et Marinesco. Sur les lésions et la pathogénie de l’épilepsie dite essentieile. Semaine médicale, 1892, < (2) E. Redlich. Ueber miliare Sklerosen der Hirnrinde bei seniler Atrophie. Jahrb. f. Psych. und Neuroi., 1898, vol. XVII: SEANCES DU 2 ET pu 16 mars 607 la nature des dépôts qui apparaissent à leur niveau. Malgré les progrès faits dans cette direction, la constitution intime des plaques et surtout sur leur nature sont encore obscures et de nouvelles recherches sont nécessaires. J’ai étudié plusieurs cerveaux de sujets morts à un âge avancé, mais je n’ai observé l'existence des plaques aïtes séniles que dans trois cas. Chez une centenaire, elles faisaient défaut et pendant la vie cette femme n'avait pas présenté de troubles mentaux apparents. Dans le premier cas, il s’agit d'une femme âgée de cinquante-huit ans, qui présentait des troubles nerveux relevant de la paralysie pseudo- bulbaire et quelques troubles mentaux consistant dans un certain degré d’amnésie et d’agnoscie. Comme topographie, ces plaques prédominent dans jes types 18 et 19, 39, 7, 40, 41-42, 26, 29-30, sont rares dans le type 22, et très rares dans les types 1, 2, 3, 4. En ce qui concerne leur localisation dans les différentes couches, nous la retrouvons de pré- férence dans la IlI° et la V°; puis dans la-Ile, la I et la VI°. Elles paraissent manquer complètement dans la substance blanche. Leurs dimensions peuvent varier en termes moyens entre les limites suivantes : 16u X 14u et 80 x 72 u. On trouve, néanmoins, des formations d’un diamètre beaucoup plus réduit. Quant à la structure intime des plaques, la méthode de Cajal à l’alcool ammoniacal met surtout en évidence leurs éléments nerveux, tandis que l’action du formol à 10 p. 100, suivie d’un traitement au nitrate d'argent, suivant Cajal, s'exerce presque ex- clusivement sur le précipité, élément primordial des plaques. On peut de cette façon étudier toutes les phases d'évolution des plaques depuis le précipité le plus simple sous forme d'un bâtonnet ou d’un petit filament jusqu à la plaque plus ou moins considérable, parfois géante, constituée par trois régions, à savoir : une région centrale, ou noyau, une région périphérique annulaire ou couche zonale, et enfin une région intermédiaire d'aspect très variable. À la surface et surtout à la péri- phérie du noyau central, il se dépose de petits bâtonnets disposés radialement, qui donnent l'impression de cristaux aciculaires. Les noyaux peuvent être multiples et dès lors leur association donne nais- sance à des images très différentes. En dehors de ces aiguilles, il y a des filaments disposés en faisceaux réunissant le noyau central à la couche zonale et l’ensemble de la plaque donne l'impression d’une roue plus ou moins régulière; d’autres fois ce sont des espèces de tractus irré- guliers. La couche zonale, annulaire, de largeur variable, est constituée par des amas, des faisceaux, de petites étoiles conservant ou non leur indépendance. La facon dont se coïorent le noyau central et la couche zonale dépend des méthodes utilisées, mais le noyau central doit avoir une constitution chimique parce que; en lraitant les pièces fixées dans le formol par la méthode de Cajal et ensuite par le ferricyanure de potas- sium, on peut toujours le colorer par les couleurs d’aniline, tandis que 608 RÉUNION BIOLOGIQUE DE BUCAREST les précipités de la couche zonale et de la couche intermédiaire ne se teintent pas par ces substances et offrent au contraire de l’affinité pour l'argent à la condition que la pièce ait été tout d’abord fixée dans le formol. Si les précipités constitués par des filaments ou par de petits paquets et par de petites étoiles ne s’accompagnent pas de modifica- tions apparentes du tissu nerveux où se fait ce dépôt, il n’en est pas de même lorsqu'il s'agit de dépôts un peu plus considérables, ou de plaques de gros et moyen volume. C’est alors que nous voyons des changements de la plus haute importance. Tout d’abord l'endroit du tissu où se fait ce dépôt à un aspect plus ou moins homogène, légère- ment coloré par la safranine de Curtiss, et on dirait que nous avons af- faire là à une espèce de nécrose. A l’aide de la méthode de Bielschowsky, ou de celle de Cajal modifiée, nous voyons des blocs de volume inégal. Il y a d'autre part des phénomènes de régénérescence nerveuse, termi- nale et collatérale, et apparition de boutons, de massues et d’anneaux, masqués plus ou moins par le précipité. On pourrait admettre que l’élément primordial de la plaque est cons- tilué par des principes chimiques qui se déposent dans différentes régions de l'écorce à la suile d’un trouble dans l'équilibre colloïdal. Ces dépôts ne présentent pas le phénomène de biréfringence. Chez une femme âgée de cent deux ans, en dehors des plaques, j'ai encore trouvé la lésion décrite par Alzheimer et consistant dans lap- parition de cordons nerveux à la place du réseau neurofibrillaire. L'ACTION DES ANESTHÉSIQUES ET DES NARCOTIQUES SUR LES FIBRES NERVEUSES VIVANTES, par G. Marinesco et M. STANESCO. Dans un travail antérieur, l’un de nous a montré, en collaboration avec M. J. Minea (1), que la narcose exerce une action manifeste sur les phé- nomènes de réaction qui se passent dans les cellules et les fibres ner- veuses des ganglions greffés et sur la phagocytose des cellules nécrosées; mais il nous a semblé qu'en étudiant l'application des substances anes- thésiques et narcotiques sur les nerfs vivants les résultats pourraient être encore plus démonstratifs. Nous avons disséqué attentivement les fibres nerveuses du sciatique ou bien nous avons trempé directement de petits nerfs culanés de grenouiile dans ces substances. Nous (4) G. Marinesco et J. Minea. L'influence de la narcose sur la greffe des ganglions nerveux. Comptes rendus de la Soc. de Biologie (réunion de Bucarest, 30 juin 1910. SÉANCES DU 2 ET DU 16 MARS 609 avons étudié à l'immersion les modifications éprouvées par les fibres nerveuses et comparalivement nous avons analysé les mêmes phéno- mènes à l’aide du paraboloïde de Zeiss qui permet d'analyser sur le fond noir les plus petites modifications des fibres nerveuses et les mouve- ments browniens des particules qui se détachent de la fibre nerveuse altérée. Les substances que nous avons utilisées dans la première série de ces recherches sont la cocaïne, la stovaïne, la scoplamine et la mor- phine; puis le chloral, le chloroforme et l’éther. Parfois nous avons associé ces deux dernières substances. La première condition pour que ces recherches ne soient pas entachées d'erreur est d'éviter autant que- possible tout traumatisme dû aux manipulations des préparations, car à l'immersion, de même qu'à l'ultramicroscope, le moindre trauma- tisme de la myéline est suivi de modifications plus ou moins notables en rapport avec l'intensité du traumatisme. Le degré et la rapidité d'apparition des changements que la stovaïne et la cocaïne réalisent est en rapport avec le degré de concentration de ces substances. C'est ainsi que la cocaïne produit des modifications con- sidérables.et presque instantanées de la myéline si nous placons le fais- ceau nerveux ou si on le dissocie dans cette substance à la dose de l'cenligramme pour gramme de sérum physiologique. Tout d’abord le contour de la fibre devient sinueux, ondulé et, à son niveau et à la surface de la myéline, apparaissent différentes figures myéliniques sous forme d’excroissances, de champignons, d'anneaux, d'ares, tout d’abord discrets et disséminés et de plus en plus rapprochés ensuite; de sorte que le contour tuméfié de la myéline et sa surface sont plus ou moins couverts de ces formalions qui à coup sûr dépendent des changements apportés à la tension de surface. À mesure qu’on emploie des solutions de plus en plus diluées, l'intensité de ces modifications décroit de plus en plus; elles sont plus discrètes et peuvent n’intéresser qu'une partie de la fibre qui peut aussi rester souvent intacte. Néanmoins les modifi- cations de la myéline apparaissent lorsqu'on emploie des solutions de cocaïne à 1 gr. 7 p. 100. Les modifications qu'imprime la stovaïne sont visibles immédiatement après la dissociation des fibres dans des solu- tions variant de 4 milligramme jusqu à 1 centigramme p. 100 et dimi- nuent pour ne plus se produire en solution de 4 gr. 5 p.100. Les modifi- cations que la stovaïne imprime à la myéline ressemblent à celles que réalise la cocaïne, mais en diffèrent à certains égards. Ensuite, le para- boloïde nous montre qu’au bout d'un certain temps, un certain nombre de granules, des filaments et des fils se trouvent en dehors de la fibre nerveuse ou rattachés à celle-ci et animés de mouvements browniens. La scopolamine et la morphine en solution très faible produisent des images quelque peu différentes, mais elles ressemblent beaucoup à celles de la cocaïne et de la stovaïne par le fait qu’elles modifient la tension de surface de la myéline en produisant différentes figures myéliniques 610 RÉUNION BIOLOGIQUE DE BUCAREST sans toucher au cylindraxe. En effet, dans tous ces cas, l'examen pra- tiqué au paraboloïde de Zeiss nous montre comme à l’état normal le cylindraxe homogène, inactif au point de vue optique, tandis que la myéline est parsemée à sa surface de différentes figures lumineuses. Toutes ces substances exercent principalement leur aclion sur l’état physique de la myéline qu'elles gonflent et dont elles modifient la ten- sion de surface. Tout autre est l’action du chloroforme qui détermine des modifications sui generis visibles non seulement en employant le condensateur d’Abbé, mais surtout en utilisant le paraboloïde de Zeiss et la lampe de Nernst. Ici, les modifications sont de deux ordres ; il s'agit, d’une part, d'un gonflement de la myéline avec apparition de gra- nulations à la surface du cylindraxe dont le contour peut devenir irré- gulier et donner naissance à des renflements fusiformes. Au paraboloïde, on constate que le cylindraxe, qui, à l’état normal et dans l’intoxication précédente, était inactif et rétréci, est couvert d’une foule de granula- tions lumineuses qui ne sont pas animées de mouvements. Ces modifi- cations du cylindraxe sont très visibles aussi au niveau de l’étrangle- ment de Rausier, mais elles y sont beaucoup moins nombreuses. D'autre par!, le contour de la myéline, qui peut être parfois irrégulier, est tou- jours lumineux. L'action de l’éther est tout autre que celle du chloroforme et diffère également des autres substances anesthésiques et narcotiques. En effet, contrairement à ce qui arrive avec le chloroforme, l’éther ne change ni les propriétés morphologiques apparentes ni les propriétés optiques du cylindraxe. Par contre, il apparait rapidement ne quantité considérable de granulations fines dans la myéline, qui est gonflée. En résumé, les. substances anesthésiques et narcotiques mises en contact direct avec les fibres nerveuses dissociées produisent des modifications très apparentes qu'on pourrait classer de la manière suivante : 1° substances qui modi- fient d’une facon considérable la tension de surface de la myéline (cocaïne, stovaïne, scoplamine, elc.); 2° substances qui produisent des phénomènes de dispersion ou le phénomène de Tyndal, et celte disper- sion a lieu tantôt dans le cylindraxe (le chloroforme), tantôt dans la myéline (l'éther). : L'INFLUENCE DE LA CASTRATION SUR LES PHÉNOMÈNES DE L'INTOXICATION STRYCHNIQUE, par C. PAaruoN et C. URECHIA. Il existe certains rapports entre l’activité endocrine des glandes génitales et la fréquence ou l'intensité des phénomènes comitiaux, rap- ports sur lesquels nous avons insisté ailleurs (Journal de Neurologie, 611 ES DU 2 ET pu 16 Mars SEANC ‘no9AINS € JEU] onb somnutu out 19 j8urA soç quepuod sostider Sinots -njd e quoqedes 98 19 uoroolur,| sarde seqnutu 071917 JUOOUOUUON SHOISMAUCI SO'T “SIULOI JS9,S TEUIIUE,T UOT} -olut y soude ettrep je Sono] Xn9p onb ojios op ‘oJisuaqurp 10 eouenbory ep juenu -[utp ST sind ‘SJUOIOIA J9 XNOIQUIOU 910909 JUOS SQ99E SOI somnurur oquerenb sordy Se[[RAIOQUI SJINO0 op & JUoJAdEr o$ Sejnulut ozaoqgeub sourde spoueuuwuoo S9998 So'] ‘SOJUUIUL &] ‘JIAUNS [EL ed ‘nsst} eU9N| ‘quenb emo |A O0G'L AIOUER? ‘oueqn9-sn0s Jouofuoo ‘18004 ed SSII, “quenb OU IN ‘To 00L &I 91182 Uuall) y TEE *HTAINS 6D SOJNUIU JNOU-JAUIA SO] SUEP SJISTUAUOD S9996 SIOLT, *OURISIOI] UN,p JOJUOIF IAINS S9996 PU099S SONUIU XN9P sordy ‘ogud{çod 901€ senbIuofo SUOIS[NAUOD 9p IAINS souojouystdo juejolA un equospad Jet, T ‘uorpool “Ur Seide sepnuiut oxjend ‘UOETISEO UT soade sanof xp opnbrerd 4n} uoroo[ut'T ‘Sar[eA49Ut SJIN09 OP PE ‘o118u9 JBUIIUB,] Z9U) aUUWO9 [ l PR; Tu8, quojodor os je uoroofury Soade somurut o7n0p Juenqyp SJISTMAUOY S9098 So’ “quemquiqus 9197908189 y99{ur solde soqnuiut Jimny ooUomuOo JISNA ognbread qny uoroofuuT e S9098 soxqnep JE AIS JS9 19 UOI -U09 S999B JOLUOId Or7 ‘UOIFEAISEO ET soide sanof ozumb “equrooons [BUIUE, [onbor Sup 911p 19987 9p 3219 UN,p SOIAINS JUOS 9 SORUTU oxjenb soude quojnqop SUOISTNAUOO S0'T \ *O{u099ns 19 PAPIOOUI 0p J879 09 01S04 [EUTUET sind ‘uouoolut,y soade sognuru oxjenpb queououutop soqUoIOIA Soi ANR sory ‘oppouoqupdemqut uot} oolut Uo eUIUY9LIIS 9p SOUTETBTTIU Q 110DOX HONETISEO ET sorde sanof Xnop-JSUI A \ NE AN A PR ER PEER ER DE SNOILVAUHYSHO *SOTUUIUL G@ *‘SOJUUIU GI *SOJNUIUL 9€ . ‘SoqnuIut pe ‘SoJnutu GF ‘SOJUUIU 6] “uor90 [ur] soide 9IAINS 9P aan ‘WOW T, “oaud quenb ant [28 00097 “ou10H9 ‘eUUPBISO[D] aed SOUUEISILU € "9ueuo ol ‘€ auto} 4 CES RSR RE , “1801 aed “juenb ouai UTOUW TL, 000 7 ‘ao "OUUEIGOT I aed SOUL UTBLS ITU Q) "ou ue) à “15 008 L *OUr09 term “opquenb ‘auto OULY\ ‘19 CGT’ ‘ulouuo4 urder] “euro |'SOUU SH ga -oueuo UT 11 : *29490fut b uoroefur outuuyo Â47S RERE ‘oouo1iodxe,p 9 XAVHINV P SaI0d Re HLTENVAO 612 RÉUNION BIOLOGIQUE DE BUCARESI 1908). Disons seulement ici que la sécrétion de ces organes semble exercer dans beaucoup de cas une influence aggravante. Nous avons pensé que celte influence s'exerçait — peut-être — par l'intermédiaire de l’action des glandes sexuelles sur le métabolisme du calcium, élé- ment qui, d'après les recherches de Sabbaltani, Roncoroni, Netter, etc exerce sur le système nerveux une aclion sédative. Silvestri a repris récemment la question dans le même ordre d'idées (1). Outre les faits cliniques, il rapporte également 8 expériences d'intoxication par la strychnine (4 animaux) et par la toxine télanique (4 autres animaux) chez des animaux châlrés. Ces expériences le cor:- duisent à admettre que les animaux châtrés ne présentent que des acci- dents peu imporlants et survivent à des doses qui provoquent des phé- nomènes graves el la mort chez les témoins. Cette conclusion nous à semblé très importante, et nous avons cru ulile d'entreprendre quelques expériences dans le même sens. Nous avons pratiqué la castration chez un lapin et chez trois chiens. Chez trois de ces animaux, à savoir le lapin et deux chiens, nous avons fait l'injection de strychnine dans le péritoine; chez l’autre chien, l'injec- tion a élé faite dans le tissu conjonctif sous-cutané. Nous avons injecté en même temps un nombre égal de témoins. Nous résumons dans le tableau ci-contre les résultats de nos expé- expériences. Dans nos expériences, nous n'avons donc constaté qu'une seule fois sur quatre la survie de l'animal châlré (c'était justement celui qui avait recu l'injection dans le tissu sous*cutané). Dans les trois autres expé- riences, la strychnine ayant élé injectée dans le périloine, il n'y a eu aucune différence entre les animaux châtrés et les témoins. Vu la rapidité de l’absorplion dans le péritoine, on pourrait attribuer à cette circonstance la différence entre nos résultats et ceux de Silvestri. Quoi qu'il en soit, il nous semble que nous pouvons conclure que si la castralion exerce réellement une influence sur les phénomènes de l'intoxication strychnique, il reste encore à préciser l'intensité de cette influence et les conditions dans lesquelles elle s'exerce. (1) Gazzettu degli Ospedagli, 1910, ma:gio 30. Le (rérant : OCTAVE PORÉE. - Paris. — L. MARETHEUX. imprimeur, Î{, rue Casselle. ‘Conservation : tit SÉANCE DU 29 AVRIL ALAMARTINE (H.) : Effets de la li- gature des artères du corps thy- roi le surla structure de cetteglande. Biccano (G.) : Sur l’action anti- toxique du suc d'autolyse de foie (le DONC TERRE SCAN EEE Re Camus (JEAN) : Contribution à l'étude du traitement du tétanos expérimental . . RE se os DELANOE (P.) : Sur la réceplivité de la souris au Trypanosoma Le- OS NE TO TRE MORT Ne CHIC EE Doyox (M.), MoreL (A.) et Pozr- CARD (A) Rapprochement entre deux agents anticoagulasts : l'anti- thrmbine hépatique et l'hirudine . GRyYsez (V.j et Wacox (PIERRE Diag ostic rétrospectif de la peste effectué sur les organes putréfiés par la méthode de déviation du complément . be Ne: HuoELo, Lévy! LFERN axpetT\ ULASNE : des graisses natu- RONIES 5 loc c Mar beo EN LEMENT EUR HueNacez (Mme A) : Le corps gras de l’Ayponomeula padella pendant 11 métamorphos>. ne LANDSTEINER, LEVaDITI et PRASEK : Tentatives de transmission de scar- latine au chimpanzé PRPDENES LaANDSTEINER (K.), Levapirt (C.) et Prasex (E.) : Étude expérirsentale du pemphigns infectieux aigu. . . . LAroCHE (Gux) et Gricaur (A) Rôle des protéines dans ladsorp- tion et la neutralisation de la toxine tétanique par la substance nerveuse. LassaBLière (P.) et Ricner (Cu) : Leucucytose digestive après inges- tion de ue (cuileroutcrue)" 41e LE PLAy (A.) et Sézary (A.) : Cons- tatation du ne dans la né- phrite syphilitique secondaire .: . . LevaDitt (C.) et Tworr (P.): Sur la try anotoxine du Bacillus sub- tilis. Propriétés de la toxine (Pre- MNÉTENNMOL) RE Brozocie. CoMPres RENpus. — 1911. T. LXX. IRON SOMMAIRE 633 649 615 645 Î Maurez (E.) : Action comparée des microbes des charcuteries sur le lapin sain et sur le lapin faible- ment mercurialisé .. Mucox (P.) : Un processus de sé- crétion interne dans la corticale sur- Rénale EM ee NETTER (ARNOLD), Ban on (A.) et TouraIxE : Sérothérapie de la polio- myélite antérieure aiguë (Première DOUCE) REMNNX CPRE ANT A RARE AS A Ne Pornaru (1.) : Sur un flagellé ren- contré dans une éruption vulvo- vaginale pustulo-ulcéreuse,chezune bufflesse . RÉGNAULT AD ESE NE Rene Cab PSN ES RETFERER (HD.) et LELIÈVRE (AUG.) : Nouvelle méthode pour l'étude du ISSU IOSSeUX 0 . SarrorY (A.) et BAINIER | (G.) un pigment produit par sons As- DELOLLLUSERREE PNS SE NE ES AT S SAVORNAT el GENrY Variations nycthémérales de l'élimination uri- naire de l'acide phosphorique . . . Teissier (P.), Duvoir (M.) et STe- VENIN : Expériences de variolisation sur des singes (M. rhesus et nemes- Lrinus) . (FÉLIx) Les courses : Sur 613 6352 654 Réunion biologique de Bordeaux BErRGONIÉ (J.) : Appareil à doser les gaz de la respiration en cli- DUO Ne EN MEET TEES DA Moxcourx (CH.) el Cuevrier (D.) 5 Infidélité de la réaction de fluores- cence dans la recherche de l'urobi- lier DRE SUR LE PAPE LAN PE SABRAZES (J.) et Murarer (L.) Toxicité des pulpes glycérinées de sarcosporidi s du cheval. VERGER (HENKI) : De l'étai histolo- gique des viscères après inhuma- tion de deux à quatre semaines . S 665 664 661 662 644 SOCIÉTR DE BIOLOGIE L'action de quelques agents chi- miques sur les fibres nerveuses à NéAtIVIVAN TN MEET EE 611 SCRIBAN (J.-A.) : Sur la présence sur la constitution des plaques dites des parasomes dans les cellules séniles (Deuxième note) 217002 669 | adipeuses de la Pontobdella muri- ManiNesco (G.) et Sraxesco (V.): Ar RU BP) rt ce ce EiQ TU RSn er. Re M PS Réunion biologique de Bucarest. Marinesco (G.)et Minéa (J.): Etudes va], Présidence de M. Dastre. EFFETS DE LA LIGATURE DES ARTÈRES DU CORPS THYROÏDE SUR LA STRUCTURE NE CETTE GLANDE, par H. ALAMARTINE. À la suite des travaux de Kocher, la ligature des artères thyroïdiennes est définitivement entrée en pratique dans le traitement chirurgical de la malidie de Basedow. Dans la pensée de son auteur, cette méthode a pour but d'amener l’hypofonctionnement de la glande, et, par suite, d'atlénuer l'hyperthyroïdisme, cause probable de la maladie. Il était intéressant de vérifier par l’'expérimentation le bien-fondé de cette hypothèse. Les animaux utilisés dans nos expériences (4) ont été exclusivement des lapins (7) et des chiens adultes (5). Chez ces deux espèces ani- males la circulalion artérielle du corps thyroïde est assez semblable. Chaque lobe recoit une seule artère issue directement de la carotide primitive, et homologue de l'artère thyroïdienne supérieure de l'homme. En outre, au pôle inférieur de chaque lobe aboutissent quelques petites arlérioles insignifiantes, issues du réseau artériel trachéal. - Voici nos conclusions : 1° Chez le chien et le lapin adulte, la ligature des artères principaies, méme accompagnée de la ligature en masse du pôle inférieur, west suivie d'aucun trouble fonctionnel grave. À l'autopsie, il n'y à aucune nécrose manifeste de la glande. Il ny à pas non plus de nécrose, même si on dénude, à peu près complètement, un lobe et qu'on le transpose sous la peau. Ces derniers résultats contredisent ceux obtenus par Eiselsberg d’après Wülfier (2). (4) Toutes nos expériences sur le chien ont été faites au laboratoire üe physiologie de la Faculté de Médecine, grâce à la bienveillance de M. le pre- fesseur Doyon. (2) Die Behandlung der Krôpfe. Berlin, 1891. SÉANCE DU 29 AVRIL 645 2° La ligature de l'artère principale d'un lobe amène, d’une façon constante, l’atrophie très marquée de ce dernier. À l'examen microsco- pique on constate une sclérose capsulaire intense, se prolongeant à l’intérieur de la glande, dans les espaces interfolliculaires. La plupart des artérioles sont thrombosées, quelques-unes présentent un épais- sissement manifeste de leur paroi avec prédominance des lésions sur Pendartère. Ces lésions scléreuses ont pour conséquence un état d'hypo- fonctionnement marqué de la glande. Les amas cellulaires pleins et les follicules jeunes sont diminués de nombre. Les follicules en état de sé- crélion sont augmentés de volume, avec tendance à la dégénérescence kystique. Les cellules de revêtement desquament par place ; la substance colloïde intra-folliculaire semble beaucoup plus fluide et se colore moins bien. Les modificalions cytologiques sont infiniment plus diffi- ciles à apprécier, surtout étant donnée l'ignorance relative où nous sommes sur le mécanisme exact de la sécrétion thyroïdienne. Cepen- dant il nous semble possible d'avancer que la lésion principale est la diminution du produit de sécrétion chromophile, coloré en noir par l’hématoxyline au fer. | Ces résultats expérimentaux justifient pleinement, d'une part, la liga- ture des quatre artères thyroidiennes chez l’homme, méthode qui ne présente aucun danger pour la vitalité de la glande, d'autre part, la pra- lique des ligatures thyroïdiennes dans la maladie de Basedow dans le but d'amener l'hypofonctionnement de la glande. (Clinique chirurgicale de M.-le professeur A. Poncet.; RAPPROCHEMENT ENTRE DEUX AGENTS ANTICOAGULANTS L'ANTITHROMBINE HÉPATIQUE ETF L'HIRUDINE, par M. Doyon, À. Morez et À. Pozrcanp (1). x Nous avons rattaché à une nucléo-protéide hépatique les propriétés anticoagulantes de l’antithrombine. Nous nous sommes demandé si Phirudine ne ferait pas partie du même groupe de substances (corps protéiques phosphorés). Nous avons vérifié eelte hypothèse par les expériences suivantes : 1° L'Airudine, agent anticoagulant de l'extrait de têtes de sangsues préparé et purifié par Sacchsse, à Dresde. représente la forme la plus (1) Communication faite dans la séance du 8 avril. 616 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE pure que l’on connaisse de cet agent. Nous y avons décelé la présence de phosphore en quantité considérable dans un échantillon dont nous avons vérifié l'activité. Teneur en phosphore p. 100 de l'hirudine sèche — 1,70. 2° L’extrait de têtes de sangsues, que nous avons préparé nous-mêmes aux dépens de sangsues, a été additionné d'acide acétique; le coagulum obtenu a été séparé du liquide. On sait, depuis les recherches de Franz et Jacobi, que l’hirudine ne précipite pas par l'acide acétique. De fait, le liquide seul était anticoagulant et contenait une quantité considérable de phosphore décelable après minéralisation. Le coagulum inactif ne renfermait que des traces infinitésimales de phosphore. Le pouvoir anticoagulant reste donc attaché aux corps phosphorés. 3° Conclusions : L'agent anticoagulant de la sangsue se rapproche donc de l’antithrombine hépatique par la teneur en phosphore caracté- rislique des nucléo-protéides. La différence de la précipitabilité par l'acide acétique est un caractère infiniment moins important, qui ne suffit pas à faire ranger l'hirudine parmiles deutéro-albumoses. (Travail des laboratoires de physiologie et de chimie organique de la Faculté de médecine de Lyon.) CONSERVATION DES GRAISSES NATURELLES, par MM. HupELo, FERNAND LÉvy et TUÜLASNE. Les corps gras facilement absorbables par les pores de la peau, tels l'axon-e, la pommade de concombres, la graisse d'oie, la graisse de veau, la moelle de bœuf, la lanoline, le cold-cream, etc..., ne sont plus guère employés aujourd'hui, par suite de la facilité avec laquelle ils rancissent. Toutes ces substances grasses ont été, en général, remplacées par un corps neutre, inaltérable à l'air, la vaseline ; mais cet hydrocarbure n'est absorbé ni par la peau, ni par les muqueuses. La thérapeutique par absorption culanée se trouve donc dans ces conditions singulièrement limitée. Pour obvier à cet inconvénient, on a bien proposé d'ajouter à certaines substances grasses, et à l’axonge en particalier, du benjoin pulvérisé. Cependant, malgré cette addition, après un laps de temps assez court, il y a mise en liberté d'acides gras ; les corps gras rancissent et deviennent acides. SÉANCE DU 29 AVRIL 617 Il nous a donc paru intéressant de signaler comment on pourrait peut-être empêcher celte formation d'acide. Depuis le 3 juillet 1910, c’est-à-dire depuis neuf mois, l’un de nous à pu, en effet, conserver d'une façon parfaite de l'axonge et de la pommade de concombres, etcela malgré les conditions défavorables dans lesquelles ces substances ont été placées. Voici, en quelques mots, les expériences que nous avons faites : Nous sommes d'abord partis de graisses soigneusement préparées par nous-mêmes. Au préalable, l'axonge et la pommade de concombres que nous avons obtenues, ont élé soumises à l'analyse, et reconnues parfaitement neutres. Il n'existait pas traces d'acides gras en liberté, ni de chlorure de sodium. Nous avons pris d’un côté 100 grammes de chacune de ces deux substances, et les avons laissées au contact de l’air eten pleine lumière. D'autre part, nous avons incorporé à 100 grammes d’axonge et de pommade de concombres 5 grammes de $. nitrate de bismuth porphy- risé et ne contenant que 7,5 p. 100 d'acide azotique. Le tout a été également exposé à la lumière et au contact de lair. Après neuf mois, une nouvelle analyse à été faite, et nous avons constaté : 1° Que les graisses lémoins étaient devenues rances et acides: 2° Que les graisses additionnées de 5 p. 100 deS. nitrate de bismutn étaient restées complètement neutres, et qu'il n’y avait pas traces d'acides gras en liberté (acide stéarique). C'est là un fait intéressant, d'autant plus qu'à notre avis la dose de 5 p. 100 deS. nitrate de bismuth peut être encore diminuée, et nous croyons que L p. 100 suffirait. La quantilé de ce médicament ajoutée aux graisses naturelles serait ainsi si minime, qu'il n’y aurait aucun inconvénient à l'incorporer aux substances grasses, pour aider à leur conservation. Nous nous proposons au reste d'étudier plus longuement et la facon de conserver les graisses, et le coefficient d’absorplion de certains médicaments mélangés à ces substances grasses. Des expériences à ee sujet sont en voie d'exécution. ACTION COMPARÉE DES MICROBES DES CHARCUTERIES SUR LE LAPIN SAIN ET SUR LE LAPIN FAIBLEMENT MERCURIALISÉ, par E. Maurer. Dans une note communiquée le 26 novembre 1910, j'ai résumé deux observations montrant que les microorganismes provenant de la sur- face d’un pâté, injectés par la voie veineuse à des lapivs sains, avaient, GAS SOCIÉTE DE BIOLOGIE ilest vrai, fait baisser leur poids pendant quelques jours, mais que ces animaux avaient facilement résisté. Dans une autre note du 3 décembre suivant, j'ai donné une autre expérience dans laquelle des diplocoques provenant de la surface d’un cervelas et injectés également par la voie veineuse à un lapin, avaient donné les mêmes résultats. Or, il m'a paru intéressant de savoir quelle serait l’aclion de ces mêmes microbes en les injectant au même animal, mais après avoir diminué sa résistance en le mercurialisant faiblement. Ces expérience sont porté sur le diplocoque, qui a été réconnu pourun staphylocoque, et sur le Bacillus mesentericus vulqatus. Exe. 1. Diplocoque provenant de iu surface d'un pâté. Mercurinrlisation du lapin. — Le 8 janvier 1910, mercurialisation d’un lapin pesant 2.320 grammes à la dose de 0 gr. 605 de bichlorure par kilogramme d'animal: et le 40, mélange à de l’eau distillée d’une culture de diplocoques provenant de la sur- face d’un pâté en quantité suffisante pour donner à cette eau une couleur légèrement laiteuse ; injection d’un centimètre cube de ce mélange par la voie veineuse, et aussi d’un auire centimètre cube dans le tissu cellulaire sous-cutané de la région dorsale droite. Le 11 janvier, prise de sang et ense- mencement sur gélose. Le 12, poids 2.280 grammes. Le 13, poids 2.250 grammes ; quelques points de culture et composés exclusivement du même diplocoque; deuxième injection sous-cutanée de 0 gr. 005 de bichlorure par kilogramme d'animal. Le 1%, poids 2.240 grammes; deuxième prise de sang. Le 15, poids 2.200 grammes, et troisième injection mercurielle, mais à O0 gr. 0025 seule- ment. Le 16, poids 2.190 grammes: points de culture sur les tubes ense- mencés le 14 avec le sang et composés également de diplocoques. Le 17, poids 2.180 grammes; le 18, poids 2.150 grammes. Le 25 janvier, gonflement au point de l'injection; le 5 février, induration de ce paint et le 20 février véri- table escarre qui se détache le 5 mars. De plus, je constate une perte de substance, en voie de cicatrisation, sur le point de l'injection intraveineuse. Le 5 mars, le poids n’est encore que de 2.250 grammes. Il n'est donc pas encore revenu à son point de départ. La mercurialisation a été assez faible pour ne pas produire de diarrhée. Observalion. — Sur cet animal légérement mercurialisé, ce diplocoque a donc fait baisser le poids de l'animal d’une manière sensible ;'il a pu être retrouvé dars le sang au moins pendant quatre jours, et enfinil a produit deux lésions locales. Exp. Il. Diplocoque provenant de la surface d'un cervelas. Mercurinlisation du lapin. — Le8 janvier 1910, injection hypodermique à un lapin de 2.600 grammes d'une solution de bichlorure à la dose de 0 gr. 0075 par kilogramme d'animal. Le 9, injection intraveineuse d’un centimètre cube d’un mélange dans l’eau distillée d’une culture de diplocoques provenant de la sur'ace d’un cervelas, et en quantité suffisante pour donner à cette eau une couleur lésèrement lai- teuse. Le 11, poids 2.440 srammes; pas de diarrhée; prise de sang et ense- mencement sur gélose. Dès le 12, culture de diplocoques. Le 13, poids Re SÉANCE DU 29 AVRIL 619 2.350 grammes; deuxième injection mercurielle à 0 gr. 00 par kilogramme. Le 14, poids 2.310 grammes; diarrhée légère; nouvelle prise de saug et nouvel ensemencement. Le 15 janvier, poids 2.300 grammes; troisième injec- tion hypodermique de bichlorure à 0 gr. 0025. Le 16, poids 2.280 grammes ; pas de diarrhée; les tubes ensemencés le 14 sont restés stériles; nouvelle pcise de sang, qui ne donne également aucune culture. Le 17, poids 2.240 grammes ; le 18, poids 2.300 grammes. Quoique les injections mer- cucielles soient supendues, l'animal ne reprend son poids que lentement ; si bien que le 30 janvier, il n était arrivé qu’à 2.400 grammes. Observalion. — Nous avons donc constaté iei une diminution sensible du poids, et la résistance de ce diplocoque pendant plusieurs jours dans le sang de l’animal. Exp. III. Diplocoques provenant de l'intérieur d'un pälé. Mercurialisation du lapin. — Le 20 janvier 1910, injection hypodermique de 0 gr. 0075 de biehlo- rure de mercure par kilogramme d'animal, à un lapin de 2.020 grammes. Le 21, crottes molles; le 22, poids 1.960 grammes ; injection intraveineuse d’un mélange d’eau distillée et d’une culture de diplocoques provenant de l'inté- 1ieur d’un pâté; deuxième injection mercurielle à la dose de 0 gr. 0025. Le 23, poids 1.940 grammes, et crottes molles. Le 24, poids 1.800 grammes; prise ‘de sang et ensemencements; troisième injection mercurielle à la dose de 0 gr. 0025. Le 25 Janvier, poids 1.880 grammes et le 26, 1.940 grammes. Le 27, poids, 1.970 grammes; culture de diplocoques sur un des tubes ensemencés le 24. Le 28, poids 2.000 grammes, et 2.050 grammes le 29; deuxième prise de sang et nouvel ensemencement mais qui reste sans résultat. Depuis, marche ascendante du poids : 2.180 grammes le 30 janvier el 2.240 le $S février. Observation. — De nouveau, diminulion notable et prolongée du poids et résistance du diplocoque pendant plusieurs jours dans le sang ae l’animel. Exe. IV. Bacillus mesentericus vulgatus provenant de l'intérieur d'un pâté ei lapin sain. -— Le 28 janvier 1910, injection par la voie veineuse à un lapin de 3.100 grammes d’un centimètre cube d’un mélange dans l'eau distillée d’une culture de ce barille provenant de l'intérieur d’un pâté. Le 29, poids 3.070 xrammes; et le 30, 3.080 grammes. Ce même jour, prise de sang et cul- ture sur gélose, qui dès le 1°" février donue le même bacille. Le 2 février, deuxième prise de sang, dont l’'ensemencement reste stérile. Le poids reprend une marche ascendante et arrive à 3.160 grammes le 5 février. Ex. V. Même Bucillus mesentericus vulgatus et lapin mercuriulisé. — Le 2 février 1910, injection hypolermique mercurielle de 0 gr. 005 par kilo- gramme d'animal à un lapiu de 2.000 grammes. Le 3 février 2.030 grammes : injection intraveineuse du même bacille que dans l’expérience précédente et dans les mêmes conditions. Le 4 février, ‘poids 2.000 grammes: deuxième injection mercurielle à 0 gr. 0025. Le 5, poids 1.920 grammes: pas de diarrhée. Le 7, poids 1.850 grammes; prise de sang et ensemencement sur gélose qui reste sans résultat. Le 8, poids 1.820 grammes: le 9. poids 620 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE 1.850 grammes. Puisle poids remonte, mais il n'arrive à 2.030 gramines que le 12 février. Observalion. — La perte de poids a donc été chez cet animal mercu- rialisé plus marquée et plus prolongée que chez l’animal sain. OBSERVATIONS GÉNÉRALES. — Qu'il s'agisse du diplocoque ou du bacillus mesentericus vulgatus, l'influence de leur injection intraveineuse a donc été beaucoup plus marquée sur les animaux mercurialisés que je ne l'avais trouvé sur les animaux sains. Evidemment, il faut dans ces résultats faire intervenir l'influence de la mereurialisation. Mais l'expérience que j'ai de cette dernière me per- met d'admettre que la plus large part revient cependant à l'injection de ces microbes, et que l’action du bichlorure s’est manifeslée surtout en diminuant la résistance des animaux. En faisant une application de ces expériences à la clinique, elles per- mettent de supposer que si l'injection des microbes vivant à la surface ou dans l’intérieur des charcuteries reste le plus souvent sans inconvé- nients, au moins apparents, il serait possible, au contraire, qu'elle füt dangereuse pour des organismes dans certains états de moindre résistance. De plus, des recherches faites sur les modifications que subit Ia com- position des charcuteries sous l'influence de quelques-uns de leurs microbes, même pendant qu'elles restent d'assez bonne qualité pour être consommées, me font supposer que les accidents qui en résultent parfois pourraient dépendre, dans quelques cas, des produits albumi- nosiques qui se forment dans leur intérieur et dont les quantités vont en augmentant, au moins pendant quelques jours. (Laboratoire de médecine expérimentale de la Faculté de médecine de Toulouse.) LES COURSES RAPIDES, par FÉLIX RÉGNAULT. Longtemps on regarda la course comme une entilé. Or, il existe diverses manières de courir. J'ai étudié, de 1893 à 1898, les courses en flexion et en extension qui sont des courses de durée où il s'agit d'aller longtemps. Dans les courses rapides, au contraire, on cherche la vitesse ; il en existe de deux sortes, course de vélocité et course de résistance, que Marey a distinguées en quelques lignes dans son Rapport à l'Exposilion de 1900. Eludions-en les principaux caractères au moyen de lä chronophotographie. SÉANCE DU 29 AVRIL 621 A. — La course de vélocité ou à fond de train s'emploie quand il s'agit de couvrir une centaine de mètres. Le maximum de vitesse est obtenu dès le début. Au moment où le pied se détache du sol pour pousser le corps, celui-ci s'incline fortement en avant ; l'angle qu'il fait sur l'horizon peut atteindre 42 degrés, ce qui diminue la résistance de l'air. Le temps de supension est très court. Le corps s'élève peu au- dessus du sol, décrivant une trajecloir- très tendue: sur un sujet, les différences de hauteur n'étaient que 57 millimètres. La jambe se fléchit sur la cuisse au point d'arriver à toucher les fessiers. Les bras restent fléchis et serrés au corps. Quand le pied prend contact avec le sol, il le fait d'abord par le talon, mais il ne se fixe pas, continue à glisser sur le sol, gagnant ainsi, dans un cas, 187 millimètres. Le sujet ne respire pas pendant la course el prend ainsi point d'appui sur le thorax devenu fixe. Le pas est de 3 mètres environ, et dure à peu près un tiers de seconde. Jarvis, vainqueur au coucours de 1900, fit 909 à la seconde. B. — La course de résistance, ou bondie, s'emploie pour l'épreuve sportive de 804 mètres. On l’appelle à tort course de fond, terme qui évoque l’idée d'une course de durée. Au moment de l'impulsion du pied, le corps, à peu près droit, forme un angle de 80 degres. Au début de la phase de suspension cet angle n'est plus que de 74 degrés; quand le pied reprend contact avec le'sol, le corps se redresse de nouveau. Quelques coureurs renversent plus fortement en arrière leur corps dont l'angle atteint 95 degrés au moment de l'impulsion. La tête est élevée, le thorax bombé. Le temps de suspension est long. Le corps s'élève fortement au-dessus du sol, decrivant une trajectoire très courbe: sur un sujet, les diffé- rences de hauteur élaient 12 centimètres. Le pas complet de 3°5 el plus s'éffeclue en 35/60 de seconde. L'avantage de la course, qui est de créer pendant la période de suspension des temps de repos, existe surtout dans la course de résistance. Durant la phase de suspension, les membres intérieurs exécutent des mouvements de grande amplitude. L’angle formé par les deux cuisses peut atteindre 113 degrés, landis que, dans la course de vélocité, il ne dépasse pas 95 degrés. Par contre l'effort brusque et intense, exigé à chaque bond, produit par sa répéli- tion un essoufflement rapide. A la fin du bond, le pied tombe sur la pointe, et s'appuie de suite sur le sol. Le choc est moins violent que si la chute se faisait sur le talon, avantage très grand dans une course où les oscillations en hauleur sont si fortes. Certains sportmens préfèrent tomber sur le talon, en étendant à la fin de la phase de suspension la jambe antérieure à 90 degrés sur la cuisse. Ils arrivent ainsi à obtenir un pas complel de 360 ; mais ils ralentissent leur vitesse, se faliguent davantage par le choc plus fort du pied sur le sol, et risquent de tomber quand celui-ci estglissant. Au concours de 1900, le vainqueur Tyosé fit, dans la course de 622 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE 800 mètres, 6"G à la seconde. La course bondie des félins par la lon- gueur du saut, par la chute sur la pointe des pieds, rappelle celle de résistance. Sont aptes à la course de vélocité les gens robustes, larges d'épaules, au cœur et aux poumons solides : le poids lourd n’est pas préjudiciable. Sont aptes à la course de résistance, les sujets minces, longs, de faible poids. (nstilut Marey.) — CONSTATATION DU TRÉPONÈME DANS LA NÉPHRITE SYPHILITIQUE SECONDAIRE, par À. Li Prav et A. SÉZARY. Nous avons récemment eu l’occasion de constater la présence du tré- ponème pâle dans les coupes histologiques des reins d’un sujet mort de néphrite syphilitique secondaire. Ils’agissait d'un homme de quarante-cinq ans qui, dans les premiers. “mois de l'infection syphilitique, présenta de l’anasarque, de la céphalée, des troubles digestifs et une forte albuminurie (12 grammes d’albu- amine par litre). La médication mercurielle amena au debut une amé- lioration réelle des symptômes et une notable diminution de lalbu- mine. Au bout d'un mois, elle devint inefficace et le malade succomba, présentant le syndrome de l'urémie gastro-intestinale. À l'aulopsie, on découvrit de gros reins blancs. L'examen histolo- gique montra des lésions de néphrite prédominantes dans les tubes contournés. Les cellules étaient abrasées en lotalité ou en partie; d'autres se trouvaient en voie de cytolyse. La lumière des tubes urini- fères élait obstruée par des eylindres cellulaires ou amorphes : le plus souvent, elle était comblée par un magma albumineux, finement gra- nuleux. On notait aussi un processus moins marqué de glomérulite, avec exsudation albumineuse sous la capsule de Bowwann. Le tissu con- jonetif était en prolifération nette, mais on n’y trouvait que peu de cel- lules rondes. Pas de dégénérescence amyloïde. Pas de lésions vascu- laires. , Par limprégaation argentique (méthode de Bertarelli et Volpino), nous avons mis en évidence de nombreux tréponèmes. Ceux-ci ont été trouvés uniquement dans les tubes urinifères, le plus souvent dans leur lumière, c'est-à-dire dans les cylindres ou dans le magma albu- mineux que nous avons signalés, quelquefois dans le protoplasma des cellules non encore desquamées des tubes contournés. Il est à noter que la plupart des tréponèmes sont déformés ; leurs tours de spire sont en général atténués ou irréguliers; quelques-uns affectent une dispasi- SÉANCE DU 29 AVRIL 623 tion presque recliligne ef nous aurions émis quelques doutes sur la spécificité du microorganisne si nous n'avions rencontré aussi quelques types absolument caractéristiques. Ces déformations, qu’il est d’ailleurs fréquent de constater dans les lésions viscérales de la syphilis acquise, s'expliquent par l’action prolongée du mercure et par le séjour des tré- ponèmes dans le liquide urinaire. Eu dehors des cylindres que l’on rencontrait dans les tubes de Bellini, les tréponèmes ne se trouvaient que dans la substance corticale du rein. Nous n’en avons vu ni dans les glomérules, ni dans le tissu conjonctif, ni dans les parois vasculaires. Il est intéressant de noter cette affinité du tréponème pour les cellules parenchymateuses, affinité qui se montre de plus en plus manifeste à mesure que les faits histo-microbiologiques s iccumulent. Cette constatation du tréponème dans la néphrite syphilitique secon- - daire (constatation qui n’a jamais élé signalée jusqu'ici, à notre con- naissance) explique que l’on puisse retrouver le parasite dans les urines ei confirme ainsi certaines observations ultra-microscopiques précé- demment publiées. SUR L'ACTION ANTITOXIQUE DU SUC D'AUTOLYSE DE FOIE DE PORC, par (à. BiLraRD. Je puis affirmer tout d'abord que l'action antitoxique du suc d’autc- lyse de foie de porc ne doit pas être attribuée aux lipoïdes qu'il contient ; du suc délipoïdé par l’éther, mélangé à une solution de strychnine mortelle en cinq minutes, rend celle-ci inoffensive. Il est infiniment plus probable que son action est due à l’activité vraiment étonnante de la calalase ou peroxydase qu'il contient. En effet, déjà en 1904 M. Sieber (Archives des Sociétés de Biologie de Saint-Pétersbourg) avail constaté que les oxydases animales ou végétales diminuaient considéra- blement, après contact, la nocivité des toxines diphtérique et tétanique. Il a également observé que ce phénomène se produit dans le corps d’un animal quand on lui inocule ces substances aussitôt le mélange fait; cetle action persislerait lorsque l'injection des substances est faite iso- iëment dans certains points du corps. L'action du suc d’autolyse de foie de porc sur le venin de vipère et de cobra, sur la toxine tétanique, la cocaïne, que j'ai déjà signalée ici, et j'ajouterai sur le curare et la strychnine, amplifie considérab'ement la votion du rôle antitoxique des oxydases, peroxydases ou catalases. Le suc d’aulolye de foie de porc contient en effet une catalase d'une puissance cousidérable : 1 centimètre eube de suc décompose entière- 62% SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE ment en une heure un litre d'eau oxygénée neutre à 12 volumes; une seule goutte suffit pour décomposer dans un verre à expériences 50 cen- timètres cubes de celte même eau oxygénée avec une élévation ther- mique de 12 à 13 degrés. Lorsqu'on s'adresse au contraire à des sucs d’autolyse de foie cancé- reux qui, On le sait, depuis les travaux de Blumenthal, contiennent très peu de catalases, on observe, ainsi que j'ai pu le voir, que ce suc a perdu ses propriétés antitoxiques. Cette contre-épreuve vient donc confirmer l'idée que c’est à la puissance de sa catalase que le suc de foie de porc doit son activité antitoxique. J'étudie actuellement avec Bordesoulles la puissance calalytique des sucs d’autolyse des foiesde diverses espèces animales; il est véritablement surprenant de voir les différences de celte aclion suivant les espèces. : De tous les foies, le plus actif jusqu’à ce jour a été le foie de porc. Nous avons donc à l'heure actuelle une arme qui nous permet de modifier les toxines et les alcaloïdes d'une virulence exceptionnelle au point de les rendre inoffensifs à des doses considérées jusque-là comme mortelles. La facilité avec laquelle je peux manier ces divers poisons me fait espérer qu'un jour prochain peut-être il sera possible d'immuniser contre certaines intoxications. Sur les conseils de mon ancien maître, le professeur Abelous, j'étudie en ce moment tout spécialement le curare déjà utilisé par Liouville et Voisin contre l’épilepsie(C. 2. hebd. Acal. Sc., tome LXVI, janvier 1867), alors qu'il était dangereux à manier, mais qui, mélangé au suc hépatique. peut devenir une arme beaucoup moins effrayante et cerlainement lrès utile contre les périodes convulsives de cette affection. {Laboratoire de Physiologie de l'Ecole de médecine de Clermont-Ferrand.) SUR UN FLAGELLÉ RENCONTRÉ DANS UNE ÉRUPTION VULVO-VAGINATE PUSTULO-ULCÉREUSE, CHEZ UNE BUFFLESSE, par F. PoENaARuU. J'ai eu l’occasion d'observer récemment à Bucarest une bufflesse alteinte d’une inflammation pustulo-ulcéreuse qui, du vagin, s'était propagée à l’urètre et à la vessie, entraînant un violent ténesme, de la pollakiurie et un écoulement muco-purulent. L'examen microscopique de l’écoulement vaginal et du produit de raclage de l'ulcère m'a permis de constater la présence, au milieu d’une foule de microbes, de très nombreux exemplaires d’un organisme spé- cial, prenant tous les colorants et en particulier le Giemsa. SÉANCE DU 29 AVRIL … 62% Get organisme a l'aspect d'un spermatozoïde, avec un corps ovoïde long de 6 à 8 y et un flagelle long de 30 à 55 . Le protoplasme du corps est hyalin, peu différencié et revêtu d'une cuticule. L'animalcule a des mouvements lents, et vit longtemps dans l'eau pure aussi bien que dans le bouillon sucré, en compagnie des microbes, suriout au fond des éprouveltes dans lesquelles on recueille le produit de raclage des ulcères. Je n'ai pu réussir à l'inoculer ni à le culliver. En goutte pendante, des examens répétés pendant plusieurs jours ne m'ont pas permis de constater la moindre multiplication. Au bout de trois mois, le flagelle tombe; le corps se montre encore quelque temps dans le bouillon, puis se détruit à son tour. Cet organisme représente évidemment un Flagellé; il semble se rap- procher quelque peu de celui que Grimm a découvert en 1894 dans le pus d’abcès pulmonaires et hépatiques, chez une paysanne japonaise, et que R. Blanchard a désigné sous le nom de Monas pyophila, bien qu'il ne possède pas le petit flagelle des Monas. Peut-être a-t-1l joué un rôle dans le développement des pustules et des ulcères de la vulve et du vagin de la bufflesse ; en lout cas, les ino- culations que j'ai faites dans le vagin de plusieurs lapines avec le pro- duit du raclage des ulcères, ainsi qu'avec l'écoulement vaginal, n’ont pas reproduit la maladie : le rlagellé a vécu quelques jours senlement dans ce milieu. SÉROTHÉRAPIE DE LA POLIOMYÉLITE ANTÉRIEURE AIGUË (Première note), par ARNOLD NETTER, À. (GENDRON et ToURAINE. Nous avons appliqué, en 1910, au traitement de la poliomyélite anté- rieure aiguë, les injections intrarachidiennes de sérum recueilli chez des sujets atteints antérieurement de paralysie infantile. Les résullats obtenus ne sont pas encore assez nombreux pour permettre des con- clusions définitives: ils sont encourageants, cependant, et nous ne croyons pas devoir en différer davantage la publication (1). La méthode que nous avons suivie s'inspire de celle qui donne de si remarquables résullats dans le trailtemeut de la méningite cérébro- spinale. Mais au lieu d'emprunter le sérum d'animaux immunisés, nous avons recours au sérum d'anciens malades. (4} Netler. Sur l'épidémie de paralysie infantile. Société médicale du VI° arrondissement, 31 octobre 1910. Bulletin officiel des Sociétés médicales d'arrondissement, 20 février 1911. 626 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE Levadili et Landsteiner (41) (19 février 1910), Leiner et von Wiesner (3 mars), Rômer et Joseph (13 mars), Flexner et Lewis (28 mai), ont publié des expériences établissant que le virus de la poliomyélite devient inoffensif après un contact suffisamment prolongé avec le sérum des singes qui ont été malades à la suite des inoculations et ont survécu. Le contact avec le sérum de singes normaux ne modifie, au contraire. nullement cette virulence. Netter et Levaditi (2) ont montré que cette propriété neutralisante existe après maladie dans le sérum sanguin de l’homme comme du singe, aussi bien après une paralysie infantile sporadique que dans les formes épidémiques. Le pouvoir peut être décelé après plusieurs années. Pareille constatation à été faite ultérieurement par Flexner et Lewis, Anderson et Trost, etc. Levaditi et Landsteiner, Leiner et von Wiesner en rapportant leurs observations probantes de neutralisation in vitro, déclaraient n'avoir jamais obtenu là neutralisation in vivo. L'injection intrapéritonéale ou intrarachidienne de doses considérables de sérum immun, faite simul- tarément avec l’inoculation sous-dure-mérienne de virus, n’arrêtait pas en effet l’évolution de la poliomyélite. Les choses paraissaient se cora- porter comme pour la rage, où la neutralisation in vitro est bien établie à l'heure présente, tandis que la plupart des expérimentateurs contestent encore la possibilité de la neutralisation in vivo acceptée toutefois par Babes, Tizzoni, Fermi. Flexner et Lewis (3) ont l'idée d'injecter le sérum pendant plusieurs jours conséculifs dans le canal rachidien, méthode qui donne de bons résultats dans la méningite cérébro-spinale et dont la nécessité se justifie par ce fait que le sérum, rapidement absorbé par le sang, quitte promptement le canal rachidien. Ils arrivent par cette méthode à des résultats favorables. Ils empêchent, en effet, le développement de la maladie, à la condition de commencer les injections de sérum dix-huit à vingt-quatre heures au plus tard après l'introduction du virus. Ils cilent une expérience d’inoculation par voie cérébrale, le 42 avril, dans laquelle 3 centimètres cubes de sérum immun sont injectés dans le canal rachidien pendant dix jours conséculifs, du 43 au 22, et ultérieurement encore les 27 avril (4) Levaditi et Landsteiner. La poliomyélite expérimentale (cinquième note). Comptes rendus de la Soc. de Biologie, 19 février 1910. (2) Netter et Levaditi. Action microbicide exercée par le sérum des malades atteints de paralysie infantile sur le virus de la poliomyélite aiguë. Comptes rendus de la Soc. de Biologie, 9 avril et 21 mai 1910. (3) Simon Flexner and Paul A. Lewis. Experimental epidemic Poliomyeliis in Monkeys, VII Active Immunisation and passive serum protection. The Journal of American medical Association, 28 mai 1910. SÉANCE DU 29 AVRIL 627 et 2 mai. Le singe ainsi traité reste bien portant, landis que les singes non traités et les singes qui ont recu aux mêmes dates du sérum de singe normal ou du sérum de cheval succombent après paralysie. Mêmes bons effets du sérum immun chez le singe traité le jour même de Vinoculation par voie nasale ainsi que trois et six jours après. Le sérum humain recueilli chez d'anciens malades à été également aclif contre la poliomyélite du singe (1). Les expériences de Flexner et Lewis montrent la possibilité de la sérothérapie contre la poliomyélile expérimentale, mais le sérum pour exercer son action doit être injecté les tout premiers jours, dix jours en moyenne avant l'apparition des premiers symplômes paralytiques, et l’on ne voit pas comment on pourrait commencer le trailement d’aussi bonne heure chez l’homme. I est vrai que, chez l'homme, la poliomyélile est moins grave que chez le singe. La mortalilé est sensiblement moindre, un dixième à peine au lieu de plus de la moitié des cas, l’évolution est moins rapide. On est donc en droit d'attendre des résultats plus marqués de l'intro- duetion du sérum. Si l’on ne peut instituer le trailement chez l'homme avant l'apparition des premiers signes de paralysie, on peut commencer les injections au moment où les lésions de la moelle sont encore à leur débat, et cela surtout dans les cas où la maladie procède par étapes, se traduisant par des paralysies occupant successivement les divers segments du corps. Ces formes, assez rares dans la paralysie infantile classique, sont plus communes pendant les périodes épidémiques (2). Elles se prêtent d'autant plus à des essais thérapeutiques qu’elles sont habituellement graves et comportent une mortalité élevée. Nous avons pu soumetlre à la sérothérapie quatre malades de cette catégorie chez lesquels le début de la paralysie remontait à vingt-quatre heures, trois jours, cinq jours et six jours. Nous ne disposions pas de sérum de singes immuns, el nous aurions d'ailleurs été peu disposés à injecter le sérum de singes dans lé canal rachidien. £tant donnée l'impossibilité d'obtenir jusqu'iei l'immunisation d’autres espèces animales vis-à-vis du virus de la poliomyélite, nous étions obligés de recourir au sérum d'anciens malades. sérum dont le pouvoir neutralisant èn vivo est élabli. (1) Flexner et Lewis. Epidemic Poliomyelilis in Monkeys, VII. Further con- tributions to the Subjects of Immunization and Serum Therap.. The Journal of the American medical Association, 20 août 1910. (2) Netter. La maladie de Landry au cours de l'épidémie actuelle de para- iysie infantile. Société de pédiatrie de Paris, novembre 1910. B28 SOCIÊTÉ DE BIOLOGIE Nous avions lieu de supposer, d'ailleurs, que la cavité arachnoïdienne supporterait mieux l'introduction d'un sérum homologue, et cette sup- position a été, du reste, confirmée dans nos expériences (4). Trois adultes ou adolescents ont bien voulu se prêter à plusieurs reprises aux prélèvements de sang nécessaires. Des quantités plus minimes ont été empruntées à des enfants. Nous avons ainsi utilisé du sérum provenant de dix sujets dont la maladie remontait à 2 mois, 3 mois, 6 mois, 13 mois, 5 ans, 6 ans, 7 ans, 7 ans et demi, 10 ans et demi el 11 ans. Le sang était recueilli dans la veine avec toutes les précautions antiseptiques, le sérum séparé par centrifugation était conservé à la glacière et n'a jamais élé employé après plus de quatre Jours. La quantilé de sérum injectée a loujours élé inférieure à celle du liquide reliré par la ponelion lombaire. Le plus souvent de 7 centi- mètres cubes, elle s’est élevée deux fois à 15 centimètres cubes et deux fois à 13. Les quantités Les plus faibles ont été 3 centimètres cubes (une fois), 5 centimètres cubes {deux fois), 6 centimètres cubes (une fois). Un malade à reçu en neuf fois 103 centimètres cubes, chacun des autres 18 à 49 centimètres cubes en trois injections. De nos quatre malades, un seul a succombé au cours du traitement (nourrisson de vingt-deux mois): les trois autres ont été sensiblement et promptement améliorés. Avant d'exposer les observations sommairement résumées, nous comparerons les résultats obtenus par la sérothérapie avec ceux que nous avons relevés chez 19 sujets atteints également de formes pro- gressives, mais non traités par le sérum. Ces 19 malades ont donné 6 décès, 7 améliorations, G états station- naires. La proporlion des décès a été de 31,5 au lieu de %5, celle des amélio- rations de 36,8 au lieu de 75 p. 100. Sur les 49 malades, 6 ont reçu des injections intrarachidiennes de sérum antiméningococcique. La mortalité a été chez eux de 50 p. 100, la proportion des régressions de 33 p. 100. (1) Netter et A. Gendron. Modifications dans la composition du liquide céphalo-rachidien à la suite des injections intrarachidiennes de sérum humain. Comptes rendus de la Soc. de Biologie, 19 novembre, 17 décembre 4910. SÉANCE DU 29 AVRIL (129 VARIATIONS NYCTHÉMÉRALES DE L'ÉLIMINATION URINAIRE DE L'ACIDE PHOSPHORIQUE, par SARVONAT et GENTY. - Nous avons étudié les variations que présente l'élimination urinaire de l’acide phosphorique au cours de la journée. Nous avons opéré sur des sujets sains de la ville et sur des malades d'hôpital. Les urines étaient divisées en quatre portions limitées par les principaux repas. Le phosphore a élé dosé par la méthode de Neumann et l'élimination rapportée à l'heure. Voici les résultats auxquels nous sommes arrivés sur les sujets sains: De 7 h. du soir De minuit De 7 h. du matin De midi à minuit. à 7 h. du matin. à midi. à 7 h. du matin. 11C 0 gr. 12 0 gr. 19 0 gr. OS 0 gr. 055 (Pres 0 gr. 20 ! 0 gr. 06 0 gr- 10 20 0 gr. 09 0 gr. 41 0 gr. 07 0 gr. 06 0 gr. 22 0 gr. 17 0 gr. 07 Perdu. 30 0 ge. 07 0 gr. 04 0 gr. 05 0 gr. 04 0 gr. 03 0 gr. 13 0 gr. 05 gr. Où 40 0 gr. 11 0 gr. 10 0 gr. 08 0 gr. 08 0 gr. 15 0 gr. 14 0 gr. 06 0 gr. 06 DORE 0 gr. 0# 0 gr. 11 0 gr. 06 0 gr. 0ù GONE 0 gr. 02 0 gr. 06 0 gr. OI 0 gr. 02 Moyenne. . 0 gr. 096 0 gr. 423 0 gr. 059 0 gr. 051 Nous avons fait des recherches analogues sur des malades d'hôpital, fous atteints de tuberculose pleurale ou pulmonaire à son début; voici nos résultats De {1 h. matin De 5 h. du soir. De 11 h. du soir De 5 h. du matin à 5 h. du soir. à 11 h. du soir. à 9 h. du matin. à {1 h. du matin. LD -Ser ts DE 0 gr. 15 (°er-0419 0'gr-."12 0 gr. 05 DER PARTS PR. 0 gr. 06 ÆOPor 07 0 gr. 12 0 gr. 04 DOME NE A (DST) EU 0 gr. 411 0 gr. 21 0 sr. 11 A oder et one EEE gr. 22 0 gr. 0% 0 gr. 06 DOTE ue 0 gr. 09 gr. 06 Groe ait 0 gr. 04 Moyenue. . . 0 gr. 10 0 gr. 13 0 gr. 12 9 gr. 055 De l'examen de ces chiffres, il résulte que lélimination phosphorée alteint son maximum dans la nuit, et plus spécialement dans Ja deuxième moitié de celle-ci. (Laboratoire de Chimie de la Clinique du professeur Teissier. de Lyon.) Biozocir. Comptes RENDU:. — 1911. T. LXX. 45 630 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE NOUVELLE MÉTHODE POUR L'ÉTUDE DU TISSU OSSEUX, par Év. Rerrerer el AUG. LELIÈVRE. En 1905, l'un de nous (1) a montré que la substance fondamentale du tissu osseux n'est ni homogène, ni conslituée par un feutrage de faisceaux conjonctifs. Les cellules osseuses sont circonseriles par un contour sinueux et plein (capsule granuleuse); de ces capsules partent des prolongements ramifiés, également pleins, qui s'anastomosent avec leurs congénères pour déterminer la formation d’un réliculum granuleux et chromophile. Les mailles du réliculum sont remplies d'un hyaloplasma ou substance amorphe, calcifiée. Ces résultais ant été obtenus avec une technique différente de celle des classiques (2) qui continuent à préconiser les seuls procédés propres à créer des artefacts et à mettre en évidence : 4° la continuité des lacunes et du système canaliculaire avec les gaines qui les limite- raient; 2 les faisceaux collagènes qui constitueraient la trame de la substance fondamentale; 3° les ciments de divers ordre qui les réu- nissent. Avec la méthode de Bielschowsky, on serait même arrivé à imprégner au nitrate d’argent ces mêmes faisceaux conjonctifs de la substance fondamentale de l'os (3). Nouvelle méthode. — Ges constatations nous ont porté à reprendre l'étude de l'os; notre première technique est, en effet, délicate et d’une exécution difficile. Aussi avons-nous tenté de la simplifier et de la perfectionner. Le principe qui nous a guidés, depuis dix ans, dans nos études sur le tissu con- jenctif, est le suivant : dif'érencier par des colorants distincts, sur une seule et même préparatiou, le protoplasma homogène ou les fibres collagènes, d'une part, le protoplasma granuleux ou chromophile, de l'autre. Voici comment nous avons appliqué ce principe à l'os. Après fixation et décalcitication, nous déshydratons l'os en le passant à l'alcool au tiers, puis à l'huile d'aniline. Après l'avoir imprégné d'essence de cèdre, nous le-mettons dans un mélange de cette même essence et de paraffine, et eufin nous en faisons l'inclusion dans la parafline à 5% degrés. Les coupes ne doivent point dépasser l'épaisseur de & à 5 p si on veut étudier la structure. Nous procédons à la coloration des éléments de deux façons différentes, et les résultats que nous obtenous sont confirmatifs. 1, — Colorations successives au cermin aluné (douze ou vingt-quatre heures), puis à l’hématoxyline à l’alun de potasse ; ensuite décoloration avec une solu- tion diluée d’acide picro-chlorhydrique, lavage à l’eau couraute, déshydrata- tion et montage dans le baume du Canada. (4) Voir Retterer. Comptes rendus de la Soc. de Biologie, 22 Juillet 1905, p. 205; 29 juillet 1905, p. 247; Journal de l'anatomie, 1905, p. 561, et Tbid., 1906, pp. 193 et 436. (2) Voir Rawitz (1907), Vialleton (1909) et J. Schaffer (1910). (3) Studnicka. Anat. Anzeiger, t. XXIX, p. 342, et Stühr, Lehrb., 1910, p. 27. SÉANCE DU 29 AVRIL 631 11. — Coloration des coupes pendant vingt-quatre heures, dans l’héma- toxyline à l’alun de potasse (avec ou sans mordançage préalable dans la solution picro-chlorhydrique); ensuite, déccloration par cette même solution, lavage à l’eau courante et surcoloration dans de l'acide pierique (solution aqueuse concentrée). Il faut alors passer rapidement à l’eau, puis à l'alcool, et ensuite au xylol, avant de monter dans le baume du Canada. Par le procédé I, le fond reste teint en rouge, et le réticulum prend une couleur violette; par le procédé Il, le fond devient jaune, et le réticulum vire au violet foncé ou au noir. Si vous voulez bien jeter un coup d'œil sur les préparations que nous avons l'honneur de vous soumettre, vous jugerez des résultats. Les coupes de phalanges et de métacarpiens de chauve-souris {V, pipistrellus et Miniopteris Schreibersi), traitées par le deuxième procédé, montrent un réti-ulurn qui se détache en noir sur une masse amorphe jaune. On dirait une dentelle noire jetée sur un fond jaunätre (1). Les cellules osseuses sont distantes les unes des autres de 20 à 25 p: elles sont larges de 2,5 uw à 3 u. Leur cytoplasma est inclus dans une capsule granuleuse, épaisse de 1 y à peine et formant une enveloppe close, teinte en violet foncé ou en noir. De la surface externe de la capsule partent des prolonge- ments de même nature. Ce* prolongements capsulaires sont les branches prin- cipales du réticulum granuleux et chromophile; sur une coupe transvervale chaque capsule en montre huit ou dix. Ils sont distants les uns des autres de 2,5 à 3 y; ils offrent un trajet sinueux et se dirigent vers leurs congé- nières des cellules voisines avec lesquels ils s’'anastomosent. 11s délimit-nt des champs oblongs dont le grand axe atteint 10 à 12 y et est disposé sous forme de rayon, par rapport à la capsule, Le petit axe n’est long que de 2,5 & à » p, Sur tout leur trajet, les faces des prolongements capsulaires émettent des ramuscules latéraux. Les prolongements capsulaires sont épais comme les raies du micromètre oculaire vues à l'objectif à immersion. Les ramuscules latéraux sont deux à trois fois plus minces. Ils continuent à se diviser et à se ramifier pour former un réticulum dont les mailles ne dépassent pas la largeur de 1 à 2 p. Ces mailles circonscrivent la masse amorphe, teinte en jaune par l'acide picrique. Pareille structure ne peut être constatée que sur des coupes minces de 4 à 5 g et où les filaments du réticulum et la masse amorphe sont colorés différemment. La masse amorphe est plusieurs milliers de fois plus considérable, du moins dans l’os normal, que l’ensemble du réticulum. fiésultats. — La substance intercellulaire du tissu osseux se compose d'éléments figurés et d'une masse amorphe. Les éléments figurés sont représentés par les capsules des cellules osseuses et les prolongements capsulaires, les unes et les autres constitués par un protoplasma gra- nuleux et chromophile. En se divisant et se subdivisant, les prolonge- ments déterminent la formation d'un réticulum des plus ténus. Dans 1, Le dessin ne peut rendre la finesse et [a délicatesse des préparations bien réussies; les figures que nous avons publiées (luc. cit. 1905 566 tout en donnant une image vraie des faits de structure, ne Sont sa ie retlet de la realité. EE 632 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE les mailles de ce réticulum est contenue une substance amorphe, cal- cifiée sur l'os frais. Les fibrilles osseuses calcifiées de Külliker, les fibrilles non caleifiées et le ciment intertibrillaire calcifié de V. Ebner ne se rencontrent pas dans nos préparations. (n n’y voit qu’une sub- stance intercellulaire ou fondamentale composée d’un réticulum chro- mophile et d'une masse amorphe contenue dans les mailles du réticulum. Ce n'est que sur l’os macéré, altéré par les réactifs, qu'on observe des cavités (ostéoplastes ou lacunes) et un système canaliculaire. La capsute et les prolongements capsulaires, qui sont constitués par un proto- plasma granuleux, sont en contact et en continuité directe avec la sub- stance amorphe et calcifiée. Sur les coupes éyaisses (après inclusion dans la gomme ou le collodion), il est impossible de distinguer les filaments du réticulum. Sludnicka et Slühr décrivent sur ces coupes épaisses (après imprégnation au nitrate d'argent) des plexus de fibres noires, qui seraient de nature collagène; il est difficile, à l'inspection des. dessins que donnent ces histologistes, de décider si les éléments figurés, c’est-à-dire noircis par le nitrate d'argent, appartiennent à la trame ou à la masse calciliée. Que si la substance fondamentale ren- ferme les fibrilles collagènes décrites et figurées par Studnicka et Stühr, il serait nécessaire de nous renseigner sur la nature du ciment qui les réunit. Ces auleurs sont muets à cet égard. L'un de nous (1) a montré que le réticulum chromophile existe déjà dans le cortex de l’ostéoblaste qui, uni à celui de l'ostéoblaste voisi», constitue, avec l’hyaloplasma, la substance fondamentale de l'os en voie de formation. Disse (Archiv f. mik. Anat., t. LXXIII, p. 578, 1909) a vu et représenté le réticulum de la substance osseuse en voie de déve- loppement; mais, ignorant la Bttérature et ne tenant pas compte des réactions microchimiques, il prend à tort ce réliculüum pour des fibres collagènes ou conjonctives. Bien que, au point de vue morphologique, la substance Ad alale se limile du côté de la celluie par une capsule close, elle continue à recevoir l'influence de la cellule dont elle ne représente que la coque partiellement calcifiée. Si la cellule est lésée, la substance fondamentale se résorbe. Si l'os est maintenu en inactivité, le réseau chromophile et acalcaire de la substance fondamentale s'hypertrophie, landis que la substance amorphe se raréfie et s’appauvrit en sels calcaires. Dans l'os soumis à un travail intense, la substance amorphe augmente et s’enri- chit en sels calcaires pendant que la trame chromophile s'étend en un réticulum bien plus délié que dans l'os inaelif (2). (4) Voir Retterer, {ravail cité, 1905, p. 602, fig. 8. (2) Voir Retterer, Comptes rendus de l'Association dès anatomistes, 1908, p. 36, et les dessins de la fig. 156 de l'Anatomie et la Physiologie animales, du même auteur, 3° édit. Hachette, Paris, 4909. SÉANCE DU 29 AVRIL 633 Conclusion. — La substance fondamentale de l'os est pleine et se compose d’un réticulum granuleux ou chromophile et d’un protoplasma amorphe et calcifié. Au point de vue morphologique et structural, et non point fonctionnel, nous ne pouvons mieux faire que de comparer la substance fondamentale de l'os au « béton armé » : la charpente en fer correspond aux capsules et au système trabéculaire de l'os, et le ciment ou mortier à la masse amorphe el calcifiée du tissu osseux. CONTRIBUTION A L'ÉTUDE DU TRAITEMENT DU TÉTANOS EXPÉRIMENTAL, par JEAN Camus. Au cours de recherches que j'ai entreprises sur le trailement du téta- nos, j'ai eu l'occasion de traiter de nombreux animaux par des pro- cédés divers. | J'ai déjà signalé les résultats obtenus par des injections intra-rachi- diennes d’un mélange de substance cérébrale et de sérum antiltétanique. Cetle méthode, qui souvent m’a donné des résultats heureux dans des létanos d'intensité et de rapidité moyenne, s'est montrée impuissante à guérir les animaux quand j'ai injecté de fortes doses de toxine (4 et 5 cent. cubes par kil. à des chiens). En poursuivant l'étude de celte méthode, j'ai traité à titre de témoins beaucoup de chiens par des procédés déjà connus. Je donne simplement dans cette note les résultats que j'ai observés en traitant les animaux par les injections de sérum antitétanique, soit sous la peau, soit dans les veines. Ces résultats enregistrés chez le chien peuvent avoir quelque intérêt, car les conditions expérimentales me paraissent différentes de celles qui sont réalisées quand on opère sur de petits animaux. J'ai vu en effet plusieurs fois des chiens atteints de télanos en voie de généralisation guérir après avoir présenté des accidents bulbaires nels (contracture des museles de la face, troubles de deglutition, strabisme, etc..). Un chien dont les centres bulbaires ont été ainsi impressionnnés peut vivre enréglant suffisamment sa température,ets’il ne peut masiiquer les aliments, ou s'il a des troubles graves de la déglutition, il peut supporter ua jeune de plusieurs Jours. Si ces contractures ne progressent plus, il peut altendre qu'elles rétrocèdent et que l’alimentation redeviene pos- sible. La durée de résistance dans ces conditions est évidemment beau- coup moindre chez les petits animaux. Ceux-ci succombent plus rapide- ment quand les différents centres nerveux de la respiration, de la déglutition, de la régulation thermique, ete..., sont touchés. Ainsi, pour préciser, un chien, de même qu'un homme, vivra pendant 634 SOCIÈTÉ DE BIOLOGIE plusieurs jours avec un trismus prononcé et pourra guérir, un cobaye ou une souris succombera. De plus chez les petits animaux l'incubation est courte, la généralisation plus rapide, ce qui les rend encore moins utilisables pour des essais de trailement curateur. Premier groupe. — 2 chiens recoivent au même moment, sous la peau de la région postérieure de la cuisse droite, #c. c.5 de la même toxine tétanique par kil. (4). L'un d'eux, du poids de 8 kil., recoit 48 heures plus tard 13 c. c. 8 de Sérum antitétanique sous la peau. Il a une survie de 4 jours sur le témoin. Deutième group. — 2 chiens reçoivent en même temps, dans les muscles du jui postérieur droit, 5 cent. cubes de même toxine tétatique par kil. L'un d eux, P., 7 kil. 500, reçoit 48 heures après 13 cent. cubes de sérum POTMANRUE sous la peau. Il a une survie de 20 heures environ sur le témoin. Troisième goupe 2 chiens reçoivent en même temps, dans les muscles du nnUre postérieur droit, 5 cent. cubes de toxine par kil. L'un d'eux, P. 7 kil. 600, recoit 48 heures plus tard 13 cent. cubes de sérum anlitétanique sous la peau. Il à une survie de 48 heures sur le témoin. Quatrième groupe. — 3 chiens reçoivent en même temps dans les muscles de la cuisse droite 4 cent. cubes de toxine tétanique par kil. L'un d'eux, P. 12 kil., reçoit #8 heures plus tard 15 cent. cubes de sérum antitétanique soûs ja peau. Il a une survie de # jours sur le témoin. Le 3°, P. 11 kil., reçoit 48 heures après la toxine 10 cent. cubes de sérum antitétanique dans les veines; il a une survie de 4 jours sur Ic témoin et meurt quelques heures avant le précédent. Cinquième groupe. — 3 chiens reçoivent au même moment,idans les muscles de lä cuisse dioile,5 cent. cubes de toxine tétanique par kil. L'un d'eux, P. 8 kil., reçoit 55 heures plus tard 16 cent. cubes de sérum antitétanique sous la peau. Il a une survie de 12 à 15 heures sur le témoin. Le 3°, P. 8 kil. 500, reçoit 55 beures après la toxine 10 cent. cubes de sérum antitétanique dans les veines ; il meurt vers le même moment que le précédent, avec survie de 12 à 15 heures sur le témoin. Sixième groupe. — 2 chiens reçoivent en même temps, dans les muscles de Ja cuisse droite,5 cent. cubes de toxine tétanique par kil. L'un d'eux, P. 8 kil. 700, reçoit 34 heures plus tard 16 cent. cubes &e sérum antilétanique sous la peau. Il a une survie de 48 heures sur le témoin. Septième groupe. — 2 chiens recoivent en même temps, dans les muscles de la cui-se droite, 5 cent. cubes de toxine tétanique par kil. L'un d'eux, P. 9 kil., recoit 28 heures plus tard 13 cent. cubes de sérum antitétanique sous la peau. : Le témoin meurt en # jours après Finjection de toxine. Le chien traité survit et guérit, couservant seulement de la raideur du membre injecté. (1) La toxine tétanique a été employée aussitôt après la filtration. Les divers échantillons fuaient en moyenne les cobayes de 500 gr. en 36 heures au Î j { .— de c. €. et en 2 à 3 jours au —— de €. c. 100 J TT soi hr SÉANCE DU 29 AVRIL 635 Neurième groupe. — 2 chiens recoivent en même temps,dans les muscles de la cuisse droite, 3 cent. cubes de toxine tétanique par kil. L'un d'eux, P. 4 kil., 700, reçoit 48 heures plus tard 46 cent. cubes de sérum anlitétanique dans les veines; il survit 12 à 15 heures sur le témoin; mais il faut noter que dans celte expérience l'animal traité avait, au moment de Pinjection de sérum, un état général meilleur que le témoin. Ce dernier est mort moins de # jours après l'injection de toxine. Dirième groupe. — 3 chiens reçoivent en même temps, dans les muscles de la cuisse droite, 4 c. ©. 5 de toxine tétanique par kil. _ Deux d’entre eux, P. 14 kil., et P. 8 kil., reçoivent 48 heures plus tard chacun 13 cent. cubes de sérum antitétanique dans les veines. Le témoin meurt 6 jours après l'injection de toxiue. Les deux chiens traités cuérissent. En donnant un coup d'œil sur ces expériences, on voit de suite que tous les animaux traités par le sérum antitétanique, par injection sous- cutanée où intraveineuse, ont eu une survie souvent très appréciable sur les témoins, et dans quelques cas ont guéri. Dans les deux groupes d'expériences (4 et 5), où les chiens ont été traités parallèlement par l'injection sous-cutanée et par l'injection intra- veineuse, cette dernière méthode ne s’est pas montrée supérieure à Ja précédente. LE CORPS GRAS DE L'Ayponomeuta padella PENDANT LA MÉTAMORPHOSE, par M A. HurNAGEL. Chez la larve âgée mais qui n’a pas encore cessé de manger, les cel- lules adipeuses de forme plus ou moins polyédrique sont disposées en cordons entourés chacun par une membrane commune anhiste. Les limites cellulaires sont bien visibles, le cytoplasma présente des goutte- lettes graisseuses dont le volume et le nombre varient suivant la région du corps. Ainsi dans la partie antérieure de l'abdomen on distingue un corps adipeux périphérique à multiples petites vacuoles et un autre profond à vacuoles grandes el peu nombreuses. Le noyau est ovalaire ou irrégulier avec un nucléole central, la chromatine est Irès dense, à granulalions serrées les unes contre les autres. Au milieu de ces cellules, on en trouve d'autres isolées ou groupées par paquets el qui tranchent par l'aspect de leur noyau. Celui-ci a ure membrane nucléaire bien nelle. Sa chromatine est dispersée en grains peu nombreux et situés surtout à la périphérie. I y a également un nucléole. Au cours de la vie larvaire, les cellules se chargent d'inelusions albuminoïdes. Ces granulations sont arrondies, ovales, rectangulaires. Elles deviennent si grandes et si nombreuses qu’elles finissent par masquer entièrement les vacuoles, ou peut-être la graisse se transforme-t-elle en albumine. 636 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE Dès le début de la nymphose, la membrane entourant les cordons adipeux disparait; dans le thorax et les deux derniers segments abdo- minaux, les cellules s’arrondissent et flottent librement dans la cavité générale et on peut les trouver même dans l’hypoderme. Il n’est pas rare de voir des cellules à deux et même trois noyaux. Dans la partie antérieure de l'abdomen, la membrane disparaît aussi, mais les cellules ne s'éloignent pas beaucoup les unes des autres. Des leucocytes de formes variées circulent dans la cavité générale. Ils sont fusiformes, amæboïdes, arrondis ou ovales: leur cytoplasma prend fortement l'hémalun et contient de petites vacuoles le noyau; avec son nucléole se trouve au centre ou à la périphérie. Ce sont ces éléments qui prennent surtout part à la phagocytose et se bourrent d’inclusions diverses. Il y a encore une autre catégorie de globules sanguins qui sont plus grands que les précédents et pré » Rats et souris. Rate putréfiée. . . . » | » | » |» D | A |) Se NN LS » Foie putréfié . . . .| > » | » » | > oi D ; ; : ë Rate glacière . . . . NT EUR » | » ) » Foie glacière . . . . ) » Rate glycérine . . . 5 ) » ) ; » Foie formol. . . . . ) g à ) ) 5 En résumé, la méthode de la déviation du complément permet de poser chez un rat, même putréfié depuis assez longtemps, le diagnostie de peste, dans les 24 heures qui suivent la réception au laboratoire. ({nstitut Pasteur de Lille.) ‘SUR LA RÉCEPTIVITÉ DE LA SOURIS AU TRYPANOSOMA LEWISI, par P. DELANOE. Nous avons entrepris une série de recherches sur l'immunité natu- relle de la souris à l'égard de divers flagellés. Au cours de ces recherches, nous avons retrouvé un fait que Roudsky (4) a le premier mentionné. (1) Comptes ‘rendus de [la Soc. de Biologie, 5 et 12 mars 1910, 12 novembre 19410; et Comptes rendus de l’Acad, des Sciences, 5 janvier 1941. \ 650 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE Jusqu'à ce dernier auteur, il était classique d'admettre que la souris est réfractaire au 7. Lewisi. En modifiant expérimentalement ce virus, et, pour employer l'expression de MM. Laveran et Pettit, en le « renfor- cant », Roudsky a pu inoculer en série des souris. Il déclare d’ailleurs, avec les auteurs, que cet animal est réfractaire non seulement au virus normal, mais encore aux cultures de celui-ci. Les faits que nous appor- tons corroborent les données de Roudsky en les élargissant, si on peut ainsi dire. Nous avons pu, en effet, à notre grande surprise, infecter d'emblée des souris avec le Lewisi normal, tel qu’on le trouve soit chez un rat d’égout (infection spontanée), soit chez un rat blanc ou pie (infec- tion expérimentale), soit encore dans les cultures. Les souris ont été infectées par inoculation d'une simple goutte de sang prise à la queue d’un rat, soit au moment de la période d'état de l'infection sanguine, soit à celle de la multiplication des parasites. On peut, au lieu de sang, se servir du liquide péritonéal d’un jeune rat récemment inoculé. Le pourcentage des résultats positifs n’est pas plus élevé quand on se sert d’un sang riche en formes de multiplication. Les souris de 7 à 8 grammes ne sont pas plus sensibles que les souris de 15 à 20 grammes. Nos expériences ont été faites avec 3 origines différentes de ZLewusi, que nous numérotons 1, 2 et 3. Les Lewis 2 et 3 ont été isolés par nous ‘de rats d'égout. En faisant des inoculations péritonéales à l’aide d’une goutte de sang de rat infecté, sur 26 souris inoculées avec le Zewisi 1, nous avons eu 6 résultats positifs; sur 10 souris inoculées avec le Lewisi 2, 4 succès; et sur 42 souris inoculées avec le Lewisi 3, seule- ment 5 succès. On peut, de ces 3 séries d'expériences, conclure que les différentes races de Lewisi ne sont pas également inoculables d'emblée à la souris; elle peut être complètement réfractaire à certaines races. . La souris peut également être infectée par la voie sous-cutanée, qui : est aussi bonne que la voie intrapéritonéale. Nos injections, pour la plu- part, ont cependant été faites dans le péritoine. Nous avons pu infecter des souris en leur inoculant des cullures faites en Novy-Nicolle. Nous avons constamment eu un pourcentage de résultats positifs plus élevé avec les cultures qu'avec le sang du rat. Et cette différence, très certainement, ne tient pas à ce que la dose de culture contenait plus de parasites que celle de sang; car on n'a pas de résultats meilleurs en inoculant à des souris de fortes doses de virus; l’immunité naturelle, quand elle existe, est en effet une immunité très solide, que l'on ne peut faire fléchir en injectant de grandes quantités de trypanosomes. Alors que, sur 26 souris inoculées dans le péritoine avec une goulte de sang à Lewisi 1, 6 seulement prennent la maladie, sur 93 souris inoculées dans le péritoine avec des cultures de ce virus, 11 s'infectent. De même, sur 42 souris inoculées avec du sang à Lewnsi3, 5 succès ; et sur 19 souris inoculées avec les cultures de. ce virus, 10 suc- . SEANCE DU 29 AVRIL : 651 cès. Il faut en conclure que 7°. Lewisi en culture perd un peu de sa spécificité étroite pour le rat, et que, de ce fait, il peut mieux infecter la souris. Rappelons, à ce sujet, que Roudsky, dans la première note qu'il a communiquée ici, indiquait comme idée directrice d’élucider l'influence des passages en milieux de culture sur l'évolution de T. Lewisi. .Il nous a semblé que la maladie n’évolue pas chez la souris avec cette régularité ponctuelle que Laveran et Mesnil ont fait connaître chez le jeune rat. L’infection du sang se fait soit en même temps, soit après - celle du péritoine. La durée de la maladie est très inégale: en moyenne 15 jours ; maximum 24 jours; minimum #4 à 5 jours. La disparition des parasites a parfois lieu brusquement; bien plus souvent, elle se fait lentement, progressivement, durant 2 à 3 jours. Les formes de multi- plication dans le péritoine et dans le sang sont absolument identiques à celles du rat. À noter dans certains cas la présence, seulement durant la phase de multiplication des parasites, de trypanosomes sans flagelle libre, quoique avec une membrane ondulante bien développée, et sur- tout de formes à blépharoplaste seul, sans noyau, et qui, à la coloration, nous paraissaient être en parfaite intégrité. Ces formes à blépharoplaste seul sont toujours très rares, au nombre de 4 ou 5 au plus sur un frottis. A la période d'état de l'infection, les trypanosomes, comme chez le rat, sont d'une régularité parfaite. Il est plutôt exceptionnel que l'infection de la souris soit légère. Le plus souvent il y a abondante multiplication des parasites. Notamment les rosaces sont, dans le sang, quelquefois si nombreuses qu'on peut en rencontrer, avec un objectif 5, jusqu'à 7 ou 8 dans un champ microsco - pique. L'infection trypanosomienne peut, ainsi que l’a signalé Roudsky, entrainer la mort. Nous avons observé celle-ci 2 fois sur 233 cas dont 55 positifs. La multiplication des parasites dans ces 2 cas mortels a duré jusqu’à la mort, survenue 3 et 5 jours après l'inoculation. Le sang était si riche en parasites qu'il était manifestement décoloré, comme un liquide rosé. Aucune bactérie, aérobie ou anaérobie, n’a cultivé. 1 fois sur 2 la mort est survenue brusquement, comme chez un rat nagané. Nous n'avons pas réussi les passages en série de souris à souris. Du moins, avons-nous subi des échecs répétés vers le 4° ou 5° passage. Chaque série d'expériences comportait au plus 6 souris et les ino- culations étaient faites à la dose d’une simple goutte dans le péritoine. (Travail du Laboratoire de M. Mesnil, Institut Pasteur.) 652 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE UN PROCESSUS DE SÉCRÉTION INTERNE DANS LA CORTICALE SURRÉNALE, par P. Muzon. Dans une note précédente (1), j'ai montré que, chez le cobaye, les mitochondries de la surrénale corticale subissaient une évolution mor- phologique qui les amenait de la forme chondrioconte à l’aspect d’une substance imprégnant tout ou partie de la cellule. Le même fait s’est rencontré chez le lapin, la souris, l’homme, la grenouille et semble bien être général. … En employant, pour colorer les mitochondries, non plus une méthode régressive comme le Regaud ou le Benda, mais bien OS0', agissant progressivement, selon un procédé que j'ai indiqué précédemment (2), et en agissant sur des coupes faites par congélation, on peut constater que, parallèlement à leur évolution morphologique, les mitochondries subissent des transformations chimiques. C'est ainsi que les chondriocontes des cellules de la glomérulaire, (c'est-à-dire de cellules jeunes, indifférentes) sont à peu près incolo- rables par OSO*; les mitochondries (des cellules spongieuses ou mas- sives des trois quarts externes de la corticale) sont toutes osmophiles; à chaud, plus ou moins selon les cellules; enfin les mitochondries con- fluentes ou les flaques de substance qui résultent de leur confluence, sont très facilement colorables, électivement, par OSO*, même à froid. Bref, au fur et à mesure de leur évolution morphologique, les mito- chondries se chargent de plus en plus d’une: substance colorable par OSO' ou se chargent d’une substance de plus en pius colorable. Les mitochondries, dans la surrénale corticale, apparaissent donc comme des grains de sécrétion (ou ségrégation) dont l’évolution mène à ce stade de maturité : formation dans la cellule d’une substance que j'ai montrée antérieurement (3) devoir être un complexe acide gras- albumine (lécithalbumine). La même méthode de coloration par OS0*, après fixation au liquide de Bouin, permet de se rendre compte que cette substance après avoir été élaborée par la cellule sort de la glande par voie sanguine. Il y a pour cela plusieurs processus qui dépendent vraisemblablement de la quantité de substance accumulée dans la cellule. Tant que la cellule est peu chargée, elle reste en place dans le paren- chyme sans que sa forme se modifie essentiellement, et des échanges peuvent s'établir entre elle et le plasma sanguin circulant dans les capillaires mitoyens. (1) Comptes rendus de la Soc. de Biologie, t. LXVIII, p. 872. (2) C. R. Association des Anatomistes. Toulouse, 1904. (3) C. R. Association des Anatomistes. Genève, 1905. S ÉANCE DU 29 AVRIL 653 J'insisterai seulement dans cette note sur ce qui se passe pour les cellules complètement envahies par la substance osmophile, fait qui se rencontre chez toutes les espèces que j'ai pu étudier, même chez l'homme. Ces cellules deviennent fluides, malléables. Sous l'action compressive de leurs voisines, apparemment en turgescence, elles se déforment et, fusionnées avec leurs semblables, elles constituent des trainées ou des plages osmophiles parsemées de noyaux (fig. 1), traînées et plages à Cobaye NS. 26, mâle neuf mois. Corticale surrénale. Gross. : 215 Fragment de la zone fasciculée dans sa portion interne. On voit, en noir, les cel- lules homogènes osmophiles, complètement imprégnées par la substance élaborée par les mitochondries. Diffluentes, ces cellules forment de longues traînées irrégu- lières comprimées entre les autres éléments et parfois des ruisselets s’insinuant entre les cellules voisines. Fixation au liquide de Bouin ; coupe par congélation; coloration par OSO. contours excavés avec prolongements rentrant entre les cellules claires voisines (1). Les modifications de la forme des cellules provoquent des tractions sur les capillaires voisins, et le manque de résistance de ces cellules ramollies facilite la production d’hémorragies interstitielles à leur niveau. En effet, sur des capsules d'animaux sains, recueillies sans le moindre traumatisme (cobaye, lapin) on rencontre fréquemment de (1) Dostojewski a vu ces cellules excavées et les considérait comme étant en voie de dégénérescence. Wybauw a noté le contraste entre cellules claires et cellules foncées sur préparations fixées à OSO*, et Bernard et Bigart ont, après lui, également signalé un « état dichroïque de la surrénale » après fixa- tion à OSO!. 654 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE petites hémorragies massives, intraparenchymateuses, et ces épanche- ments sanguins sont toujours situés au niveau d’une ou de plusieurs cellules totalement osmophiles. De telle sorte que la substance osmophile contenue dans les cetlules se trouve mise en contact immédiat avec le plasma sanguin. En outre, les cellules osmophiles finissent par disparaître totalement : 1° parce que de petits fragments se détachent qui sont emportés par le courant sanguin; 2° peut-être aussi par suite d'échanges entre la sub- stance osmophile et le plasma. | La disparition de la cellule osmophile est un fait bien démontré par l'étude de l’évolution de la capsule entre la naissance et l’âge adulte (cobaye, chat). Chez le chat, par exemple, à la naissance, la médullaire surrénale est disposée en cordons séparés les uns des autres par des travées de cellules corticales; or, la capsule adulte comporte une médullaire homogène. Que sont devenues les cellules corticales qui y étaient en grand nombre? Si l’on examine des capsules de chat pendant les premiers mois de la vie, au moyen de la méthode de coloration ci-dessus préconisée, on trouve de nombreuses cellules osmophiles homogènes. C’est dans cette région qu'elles apparaissent tout d’abord. Elles sont effilées, étirées, graduellement plus petites, et l’on peut assister à leur fragmentation. Comme l'adulte ne présente pas d'en- claves corticales dans sa substance médullaire, il est clair que les cel- lules ainsi fragmentées disparaissent complètement, ne se régénèrent pas, par exemple, au dépens d’un fragment du corps cellulaire peri- nucléaire. En définitive, l'on peut dire que, au niveau de la corticale surré- nale, est jeté dans le courant sanguin un complexe acide gras-albu- mine, élaboré grâce à l’activité des mitochondries. : EXPÉRIENCES DE VARIOLISATION SUR DES SINGES (M. RHESUS ET NEMESTRINUS), par P. Teissier, M. Duvoir et STEVENIN. Ces expériences dont le protocole sera ailleurs l’objet d’un exposé détaillé ont été poursuivies parallèlement aux recherches sur la variolo- vaccine entreprises à l'hôpital Claude-Bernard et à l'Institut de vaceine avec le regretté Kelsch, les D'° Camus et Tanon. Elles ont porté sur 16 singes (M. rhesus et nemestrinus). Nous les résumons ici, non pour les faits intéressant la réceptivité variolique et vaccinale du singe (nos résultats étant à cetégard conformes aux observations antérieures), mais simplement pour les enseignements NN 7 OC (SÉANCE DU 29 AVRIL : 55 qu’elles nous ont donné touchant la virulence comparée des semences varioliques et l’immunité. Virus variolique. Manuel opératoire. Dans la première série d’expé- riences dans lesquelles 8 singes furent inoculés (six, de variole; deux, de vaccin), la semence se composa de croûtes de variolé humaine con- servées depuis plus d'un an à la glacière et broyées au moment de l'usage dans de l’eau glycérinée à 5 p. 100. L'ensemencement préalable sur gélose ou sur bouillon resta chaque fois stérile. La deuxième série d’expé- riences qui porta sur 8 singes eut lieu dans des conditions particuliè- rement favorables, car le virus (lymphe byaline ou purulente) était. recueilli par grattage des vésico-pustules, soit sur des varioleux adultes n'ayant subi aucun traitement, soit sur 3 enfants n'ayant jamais été vac- cinés, et était immédiatement inoculé à l'animal placé près du lit du malade. Le virus préalablement ensemencé sur gélose et sur bouillon donnait du staphylocoque doré ou du staphylocoque blanc. L’inoculation de ces virus fut surtout faiie par scarifications sur le dos rasé de l’animal, ou par friction sur surfaces avivées par la pointe brisée d’une pipette. Trois singes furent inoculés par voie trachéale (introduction directe dans la trachée, après incision médiane du cou) trois par voie digestive (introduction par la sonde), un par voie vei- neuse. Résultats. — Les singes soumis à l'inoculation cutanée ou intra-tra- chéale de croûtes varioliques ne présentèrent pas de réaction locale. On ne peut guère considérer comme réaction locale la rougeur transitoire ‘et la légère irritalion qui se manifestèrent les deux premiers jours au niveau des incisions ou de la plaie. Chez tous, la réaction générale fut, réserve faite d’une mononucléose très variable d'importance, sympto- matiquement nulle. Durant le même temps deux singes soumis à l’inoz culation vaccinale présentaient dansles délais classiques une éruption vesico-pustuleuse confluente typique. Les cinq singes inoculés ultérieurement par voie cutanée de virus variolique frais réagirent tout au contraire avec intensité. Une éruption très belle apparut dès le cinquiéme jour, formée de volumineuses pus- tules occupant toute l'étendue des traits de scarification, ou de vésico- pustules disséminées au pourlour des zones d'inoculation. Un seul des singes présenta sur divers points du corps des pustulettes disséminées, témoignage d’une véritable généralisation. Deux singes furent inoculés comparativement d'un côté à l’autre avec de la lymphe hyaline, ou sup- purée, prélevée chez le même malade; sur les deux animaux la lymphe hyaline fut sensiblement plus active. Les singes qui subirent l’inocula- tion intra-trachéale et intra-veineuse eurent sans doute leur plaie plus ou moins infectée de virus variolique; la cicatrisation en fut tardive mais parfaite et à aucun moment on ne put percevoir de traces de réaction 6506 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE locale spécifique. La réaction générale fut ici encore apparemment nulle, ou réduite à une mononucléose d'importance variable. Toutes précautions étaient prises pour qu'il ne pût s'agir ici d'une éruption vaccinale; l’inoculation d’épreuve au lapin et à la génisse resta absolument négative. Un seul singe succomba le cinquième jour de l'inoculation variolique. Tous les autres survécurent; un lot fut soumis à une deuxième inocu- lation variolique qui resta stérile; les autres singes furent soumis, dans un délai qui varia de quelques jours à un, trois, six mois, à uñe inocu- lation vaccinale d’épreuve. Cette dernière fut positive d'une façon à peu près constante, mais avortée, discrète, réduite à quelques vésico-pus- tules se desséchant rapidement ou figurée par une croûtelle melliforme irrégulière. L’éruption parut plus avortée chez les singes qui subirent l’inoculation variolique cutanée; ce sont là d’ailleurs points sur lesquels nous comptons revenir ultérieurement. Le sérum prélevé fut tantôt nettement, tantôt faiblement virulicide vis-à-vis du vaccin. Conclusions. — Ces expériences furent d’abord pour nous un élé- ment précieux de contrôle en ce qu’elles démontrèrent que l’insuccès des tentatives de variolo-vaccination des bovidés auxquelles nous faisions allusion plus haut ne pouvait être attribué à un défaut de virulence des semences varioliques. Elles confirment également que la lymphe vario- lique primaire du singe n’est pas plus active pour la génisse et le lapin que la lymphe variolique humaine. Elles comportent aussi d’autres enseignements : 1° Celui-ci tout d’abord : que, contrairement à l'opinion de certains auteurs étrangers, le virus frais est plus actif que le virus ancien conservé à la glacière, que la lymphe hyaline semble plus active que la lymphe purulente, que toutes deux le sont plus que les croûtes ; 2° que, contrai- rement à l'opinion classique et conformément à l'opinion défendue par MM. Roger et Weil, Brinckerhoff et Tizzer, si une première inocula- tion variolique semble complètement immuniser le singe contre une deuxième inoculation variolique, elle ne lui confère vis-à-vis de la vaccine qu’une immunité partielle, variable, inférieure à celle d’une pre- mière inoculation de vaccin; 3° que l’immunité vis-à-vis de la vaccine n’est pas sensiblement différente, chez les animaux qui n’ont présenté aucune réaction locale apparente, (de celle observée chez ceux dont l’inoculation à été suivie d’une éruption spécifique. Ces faits confirment ceux observés par Kelsch et Camus et par nous-mêmes avec ces auteurs lors de nos tentatives communes de variolo-vaccination. SÉANCE DU 29 AVRIL 657 RÔLE DES PROTÉINES DANS L'ADSORPTION ET LA NEUTRALISATION DE LA TOXINE TÉTANIQUE PAR LA SUBSTANCE NERVEUSE, par Guy LAROCHE et A. GRIGAUT. Nous avons montré dans une note précédente que la substance ner- veuse adsorbe énergiquement la toxine diphtérique et que ses propriétés fixatrices et activantes vis-à-vis de cette toxine sont dues à ses cons- tituants lipoïdes phosphorés (1). On sait, d'autre part, depuis l'expé- rience de Wassermann et Takaki, que le cerveau jouit au contraire de propriétés neutralisantes vis-à-vis de la toxine télanique, et plus tard, Besredka, cherchant à dissocier les deux propriétés fixatrices et neutra- lisantes, montra que la substance nerveuse était capable de fixer plus de toxine tétanique qu'elle n’en pouvait neutraliser. On obtient ainsi une substance nerveuse toxique qui conserve toutes les propriétés de la toxine libre el peut être neutralisée par l’antitoxine. De nombreux auteurs ont cherché à isoler les substances auxquelles le tissu nerveux était redevable de son affinité pour la toxine tétanique, mais les résultats obtenus sont assez variables. Dans une première série d'expériences, nous avons mesuré le pouvoir fivaleur du cerveau et de ses différents constituants chimiques à l’aide de la technique qui nous avait servi pour l'étude de la toxine diphté- rique. Les inoculations ont été faites à des souris par la voie sous- cutanée. Les résultats obtenus avec différents principes extraits du cer- veau-humain sont les suivants : Les lipoïides non phosphorés : la cholestérine et différents cérébro- sides (cérasine, phrénosine et cérébrine) fixent très mal la toxine téta- nique et ne se montrent létanigènes qu'après avoir subi le contact de la toxæine pure. Les lipoïides phosphorés et le protagon se comportent de la même façon et plongés dans la ‘oxine diluée ; ils sont incapables, comme les précé- dents, de donner le tétanos. Au contraire, les substances protéiques obtenues en agitant la bouillie. de cerveau avec une solution de SONa* à 10 p. 100, et précipitées à l’aide du sulfate d’ammoniaque, puis dialysées, nous ont toujours donné des résultats positifs, même avec la toxine diluée à 1/50. Elles possèdent donc un pouvoir fixateur intense vis-à-vis de la tétanotoxine. Nous nous sommes ensuite occupés du pouvoir neutralisant de ces différentes substances. (1) Guy Laroche et A. Grigaut. Adsorption et activation de la toxine diph- térique par la substance nerveuse et ses lipoïdes phosphorés. Comptes rendus de la Soc. de Biologie, 1°r avril 1911, p. 516. 658 SOCIÈTÉ DE BIOLOGIE Marie et Tiffeneau (1) ont montré que la lécithine, la céphaline et la cholestérine n'étaient pas antitoxiques. Comme eux, nous avons pu constater le faible pouvoir neutralisant du protagon, dont 0 gr. 10 ont neutralisé cinq doses mortelles de toxine tétanique pour la souris. Les substances protéiques préparées comme il a été dit plus haut ont manifesté des propriétés neutralisantes faibles mais nettes. C’est ainsi que 0 gr. 05 ont pu neutraliser cinq doses mortelles pour la souris. Ce fait cadre bien avec les recherches de Marie et Tiffeneau, qui, par l’ac- tion de la dessiccation ou de la papaïne sur le cerveau, avaient mis en évidence le rôle actif des matières albuminoïdes dans le phénomène de Wassermann et Takaki. : Ajoutons qu’au cours de ces expériences avec la toxine tétanique nous n'avons observé aucune activation de cette toxine, se traduisant par une diminution de la durée de la période d’incubation ou de la maladie expérimentale. L'ensemble de ces faits permet de constater que l'opposition si nette qui existe en clinique entre la toxine tétanique et la toxine diphtérique se poursuit sur le terrain de la bio-chimie. Les deux toxines sont adsor- bées énergiquement par le. tissu nerveux, mais tandis que la toxine diphtérique adsorbée est activée, la toxine tétanique au contraire esten partie neutralisée; tandis que la fixation et l'activation de la toxine diph- térique sont dues aux phosphatides, la fixation et la neutralisation de la toxine tétanique s'expliquent par une action élective des substances protéiques. (Travail des laboratoires des professeurs A. Chauffard et Pierre Marie.) (1) Marie et Tiffeneau. Etude de quelques modes de neutralisation des toxines bactériennes. Annales de l'Institut Pasteur, t. XXII, 1908, p. 289-299, et 644-657. Me | | SÉANCE DU 29 AVRIL , ERRATA Norte DE L. Massor. P. 510, ligne 31. 1° Osazone sur 20 cent. cubes. Lire : 0 gr. 014, au lieu de :0 gr.074. _ P. 511, ligne 2. 20 On peut aussi se rendre compte qu'après saccharification par l'acide, le glucose représente un septième du poids total des sucres réducteurs - formés (lévulose et glucose). Tanret donne un demi : lire 1 douzième. EAN Nore pe L. BLarzor. 1 P. 564, ligne 26 : il faut lire... qui se dépose en douze heures. (et non se k _ décompose). PR : : Ze a AUS DEUX. FAN AE EE LUI Me fi Fix cr ds Un 661 RÉUNION BIOLOGIQUE DE BORDEAUX SÉANCE DU 4 AVRIL 1911 SOMMAIRE Berconié (J.) : Appareil à doser SABRAZES (J.) et MurATEr (L.) : les gaz de la respiration en clinique. 665 | Toxicité des pulpes glycérinées de Moncounr (Cu.) et CREvRIER (D.) : sarcosporidies du cheval . . . .. ° 661 Infidélité de la réaction de fluores- VerGer (Henri) : De l’état histolo- cence dans la recherche de l’urobi- gique des viscères après inhuma- Jon er ES EU Are . - «+ . 664 | tion de deux à quatre semaines. . 662 Présidence de M. Coÿne, président. TOXICITÉ DES PULPES GLYCÉRINÉES DE SARCOSPORIDIES DU CHEVAL! par J. SABRAZÈS et L. MUuRATET. Plus de 90 p. 100 des chevaux d’abattoir sont atteints, à Bordeaux, de sarcosporidiose. La musculature de l'æœsophage héberge avec prédi- lection ces parasites. L'extraction des kystes, à l'aiguille, exige beau- coup de patience. On peut, en y mettant le temps, retirer des centaines de kystes d’un seul œsophage et les faire servir à des expériences diverses. Orientés généralement suivant le grand axe des fibres musculaires, ces kystes mesurent 8 à 10 millimètres de long et sont filiformes. Nous réservons pour le moment leur étude ainsi que celle de leurs localisa- tions et des lésions qu'ils provoquent. - Comme l'ont fait Laveran et Mesnil pour fixer la toxicité des sarcospo- ridies du mouton, nous avons choisi le lapin, utilisant, chez cet animal d’épreuve, la pulpe glycérinée de kystes broyés; le broyage prolongé au mortier rompt leur membrane et dégage leur contenu. En procédant aussi aseptiquement que possible et en abandonnant en vase clos, à la glacière, le matériel glycériné, on obtient en quelques jours une pulpe BrozoGiE. CompTES RENDuS. — 1911. T. LXX. 47 GG2 RÉUNION BIOLOGIQUE DE BORDEAUX dépourvue de tout microbe, qui ne sera d’ailleurs inoculée qu'après ense- mencement aérobie et anaérobie resté stérile. Le séjour à la glacière pendant un: mois ne modifre pas sa toxicité. de à i AU i 0 Injecte-t-on sous la peau de lapins de 1.200 à 2.000 grammes 1 centimètre cube de cette pulpe glycérinée représentant la teneur de 100 à 450 kystes (soit quelques centigrammes de parasites broyés), l'animal maigrit, faiblit, se refroidit et, cinq à six heures après l'injection, a une diarrhée profuse très fétide. 11 succombe au bout de'deux à trois jours. Le même tableau s’est exactement reproduit à chaque expérience similaire. Les témoins injectés simplement de glycérine pure restent indemnes. L'autopsie montre un état congestif des viscères particulièrement marqué le long du tractus gastro-intestinal dont la muqueuse est abrasée. La pulpe glycérinée, débarrassée par centrifugation des résidus, accuse la même toxicité. La mort survieñt dans les délais habituels, mais: après: ‘une phasé d'hyperleucocytose que nous n'avons pas observée lorsqu on inocule l'extrait tôtàl (leucopénie). L’hémoculture, l ensemencement des, viscères et du sons d'injection sont stériles. ï :L'extrait aqueux, obtenu en broyant les kystes .dans de eu distillée « et éliminant la pulpe par centrifugation, chauffé ou non à 80 degrés, n’a pas déterminé de phénomènes toxiques et n’a pas eu d'effet préventif. Une injection préalable de pulpe glycérinée de 10 kystes seulement n’en- traîne que des phénomènes morbides atténués et passagers et ne préserve pas non plus de la mort les lapins qui recoivent deux mois plus tard la pulpe glycérinée de 100 kystes. Il résulte de ces-recherches que les kystes de sarcosporidies du cheval, pulpés dans la glycérine, libèrent une substance toxique qui provoque chez le lapin des phénomènes morbides et rapidement mortels rappe- lant ceux que MM. Laveran et Mesnil ont obtenus en opérant avec la Sarcosporidie de mouton. La dose mortelle est représentée par la pulpe de 100 kystes pour un lapin de 2 kilogrammes. Une diarrhée choléri- forme précoce constitue le symptôme saillant. Une dose des 10 kystes épargne Lace et ne le vaccine pas. . DE L'ÉTAT HISTOLOGIQUE DES VISCÈRES APRÈS INHUMATION DE DEUX A QUATRE SEMAINES, HER par HENRI VERGER. Nous avons inhumé dans des cercueils clos, à soixante centimètres de profondeur, des:lapins tués par contusion de la nuque et laissés ensuite vingt-quatre heures. à l'air libre. Les cadavres ont été exhumés en deux séries, après deux et après quatre semaines; les fragments prélevés sur + SN ES NE RE ENT UN OM NT SL nd ne dé ds ue Fey ES HLUUSSÉANCE DU À AVRIL 665 les organes ont été aussitôt placés dans l'alcool. Ges inhumations ontété pratiquées entre Le 15 janvier et le 15 février 1911, époque à laquelle Ja température moyenne est à peu près constamment restée au-dessous du 2érocentierade. à fe 0 | _ D'une façon générale aussi bien après un mois qu'après deux semaines l'architecture des organes reste reconnaissable; les colorations électives du protoplasma et des noyaux sont encore possibles, mais les résultats en sont beaucoup plus nets pour le tissu conjonctif et letissu musculaire lisse que pourles éléments des parenchymes. Dans le foie de quinze jours, l’altération principale consiste dans la dislo- cation des travées par séparation des ce]lules; en certains points celles-ci sont simplement désorientées par rapport à l'axe primitif de la travée; dans d’au- tres, principalement à la périphérie des coupes, elles se sont complètement dissociées et séparées les unes des autres. Elles ont des formes pour la plu- part irrégulièrement arrondies ; quelques-unes conservent des contours nets avec la forme classique en réverbère. Dans toutes Le protoplasma est unifor- mément trouble. Après un mois, les mêmes caractères ont seulement plus de netteté, en même temps que le protoplasma et les noyaux se colorent moins vivement. Dans les deux tas le revêtement épithélial des canaux biliaires reste reconnaissable à sa bordure de noyaux; les cellules ne forment plus qu'une seule masse trouble uniformément colorée en rouge. Les noyaux du tissu conjonctif des espaces de Kiernan sont encore très nets après un mois: Dans le rein, les altérations portent principalement sur les fubuli contorti. Après deux semaines, les cellules en sont gonflées, à limites indistinctes, occupant toute la lumière du tube ; celui-ci apparaît comme un cordon plein de protoplasma trouble avec des noyaux faiblement colorés mais nettement visibles. Après un mois, les mêmes caractères s’accusent davantage : le pro- toplasma des cellules est plus trouble et à un faible grossissement les limites des tubes se distinguent mal, les noyaux ne sont presque plus visibles. Par contre, les glomérules êt le tissu conjonctif interstitiel se distinguent très bien, avec des noyaux nets, même après un mois. Le poumon, après deux semaines, présente des cloisons alvéolaires gonflées avec des noyaux bien colorés sur un fond trouble. L’épithélium des petites bronches est resté en place avec des noyaux bien colorés et des cellules encore distinctes à protoplasma trouble. À un mois,ces mêmes bronches présentent une cavité remplie de cellules desquamées, irrégulières, dont les noyaux sont cependant encore colorables; beaucoup d'’alvéoles ont leur cavité remplie de débris amorphes et granuleux. . L’intestin gréle présente des altérations profondes de la muqueuse. A deux semaines celle-ci n'offre plus de structure reconnaissable.On voit sur un fond diffus et trouble un grand nombre de corpuscules colorés en violet foncé représentant des noyaux entiers ou des débris nucléaires. Quelques glandes sont encore figurées par des espaces circulaires bordés de gros blocs irrégu- liers colorés en violet très foncé. Après un mois, ces derniers vestiges d’or- ganisation ont disparu, et, à part les noyaux encore colorables, aucun élément anatomique n’est reconnaissable. : 664 RÉUNION BIOLOGIQUE DE BORDEAUX L'estomac jusqu'à quatre semaines reste reconnaissable à la disposition caractéristique ‘de ses glandes en séries parallèles. Mais après quinze jours les fines cloisons conjonctives qui séparent les glandes ne renferment que des rangées de cellules sans ordonnancement, à contours irréguliers, à pro- toplasma trouble sans noyau colorable. Après un mois le nombre des cellules restant dans ces squelettes de glandes est très restreint et elles se fusionnent le plus souvent pour former des masses à contours irréguliers. De l'état des organes prélevés sur des lapins morts de mort violente on peut, en considérant le degré de résistancé des différents tissus, tirer des conclusions applicables à la médecine légale : 1° Les altérations cadavériques des parenchymes atteignant surtout les éléments nobles dans leur forme et dans leur structure, tandis que la trame conjonctive reste relativement intacte, le diagnostic histologique des lésions parenchymateuses peut être considéré comme presque impossible, et celui des seléroses comme relativement facile, dans les conditions de temps d’inhumation, de conditions extérieures et de mort rapide où nous nous sommes placé dans nos expériences. 2° Dans les mêmes conditions, le diagnostic des lésions de la muqueuse intestinale ou gastrique est à peu près impossible; tout au plus pour- rait-on reconnaître des ulcérations profondes entamant la couche mus- culaire. (Travail du laboratoire d'anatomie pathologique de la Faculté de médecine de Bordeaux.) INFIDÉLITÉ DE LA RÉACTION DE FLUORESCENCE DANS LA RECHERCHE DE L'UROBILINE, par Ca. Moncour et D. CHEVRIER. Nous avons constaté à plusieurs reprises : 1° Que dans certaines urines fraîchement émises, qui traitées par le réactif Denigès et examinées au spectroscope présentaient nettement la bande d’absorption caractéristique de l’urobiline, il était impossible de faire apparaître la fluorescence en suivant la méthode de Grimberi. 2° Que des urines dans lesquelles on constatait une fluorescence très manifeste ne présentaient pas la bande d'absorption de l’urobiline. Sans discuter, pour le moment, les causes des variations dans l’inten- sité de la fluorescence obtenue par le procédé Grimbert, nous tenons seulement à établir : SÉANCE DU 4 AVRIL- 665 1° Que l'apparition de cette fluorescence ne nous paraît pas suffisante pour affirmer la présence de l’urobiline. 2 Qu'on ne doit conclure à la présence d’urobiline que dans les cas où l'urine fraiche traitée directement par le réactif Denigès et examinée au spectroscope aura présenté la bande d'absorption caractéristique. APPAREIL À DOSER LES GAZ DE LA RESPIRATION EN CLINIQUE, par J. BERGONIÉ. ë La nécessité de déterminations de plus en plus précises qui s'impose en médecine clinique, et plus particulièrement en physiothérapie, ne permet plus de négliger, comme on l’a fait à peu près complètement jusqu'ici, les échanges gazeux respiratoires. C'est pour aider à la solu- tion de très intéressants problèmes qui se posent aujourd’hui chaque jour dans les applications des agents physiques à la thérapeutique, et particulièrement dans la cure d’obésité par l'exercice électriquement provoqué (1), que l'appareil suivant à été imaginé et successivement perfectionné depuis dix ans. Comme celui qui nous avait servi en 1887 (2) à la détermination des échanges d'azote pendant la respiration, celui-ci utilise la méthode des délerminations totales, c'est-à-dire qu'il permet de doser à la fois l'oxygène absorbé et le CO rendu, par conséquent de déterminer le Li (® Le principe en est le suivant : au moyen d'un masque hermétique, ou d’an respirateur de Tissot. T, le sujet inspire à la partie supérieureS, d’une cavité close A, dilatable en V, et expire à la partie inférieure E. Cette cavité présente uue surface intérieure énorme — plus de trois mètres carrés — formée par l'extérieur d’un tube à ailettes replié un grand nombre de fois sur lui-même, comme un radiateur d'automobile qui y est enfermé. Cette surface est mouillée d’une solution absorbante de soude caustique qui fait rapidement circuler une pompe à engrenage, P, pou- vant débiter 40 litres par minute, Voilà pour l'absorption de CO”; elle est inconstante et incomplète. quotient respiratoire (4) J. Bergonié. Comptes rendus des séances de l’Académie des Sciences, 2 juillet 4909. (2) J. Bergonié, Jolyet et Sigalas. Appareil pour l’étude de la respiration chez l’homme. Comptes rendus de l’Académie des Sciences, 28 août 1887, — J. Bergonié, Jolyet et Sigalas. Echange gazeux dans la respiration de l'homme. Variation de l'azote. Comptes rendus de l’Académie des Sciences, 17 octobre 1887. 666 RÉUNION BIOLOGIQUE DE BORDEAUX * Quant à l'oxygène nécessaire, il est aspiré par la dépression dans l'appareil et traverse un compteur à gaz Rs G, venant d’un sac de CAoutChoue Q ‘ TT Ne A £ 5 A nant HE Ho À pt Hi HIT HOTTE l CETOT OT RATE HAE ci ii is À : F 14 PTE [ RATE Compleur. hedila LD Vionée = = << a“ u 0 g / La température est maintenue constante dans l'appareil par une | circulation rapide de l'air ambiant à travers l’intérieur du tube à ailettes L, au moyen d’une pompe à gaz de Gare P.. Le tout est mû par un pelit moteur électrique M, se raccordant à une prise de courant quelconque. Va La respiralion se fait indéfiniment sans aucune gêne pour le sujet. Lorsqu'elle a assez duré, — quinze minutes suffisent, — on recueille la SÉANCE DU # AVRIL 667 liqueur de soude et l’eau de lavage de l’appareil, puis on dégage par SO‘H* tout le CO* de la liqueur totale en lui faisant parvenir un compteur sensible. Pour éviter tout calcul et toute correction on ramène le CO* dégagé à la température ambiante en lui faisant traverser lente- ment d’abord l’intérieur du tube à aileltes, pendant le lavage de l’appa- reil, puis le compteur. Tout est prêt alors pour une nouvelle respiration et l’on a le volume exact du CO par une simple lecture. £ Re ds pe CO : On a donc ainsi très exactement et très simplement TT le quotient respiratoire. Il n’y a jamais aucun caleul ni aucun titrage à faire, Vs RUN AT é (AA HR Ca . F. 4 669 REUNION BIOLOGIQUE DE BUCAREST SÉANCE DU 6 AVRIL 1911 SOMMAIRE MARINEsco (G.) et Minéa (J.): Études LéTAC VIVANT RC NN TNECNNE 611 sur la constitution des plaques dites SCRIBAN (J.-A.) : Sur la présence .séniles (Deuxième note). . . . . .. 669 | des parasomes dans les cellules MarRiNesco (G.) et Sranesgco (V.) : adipeuses de la Pontobdella muri- L'action de quelques agents chi- COHÉO ET RER Na one ee 674 miques sur les fibres nerveuses à Présidence de M. G. Marinesco, président. ÉTUDES SUR LA CONSTITUTION DES PLAQUES DITES SÉNILES (Deuxième note), / par G. Marinesco et J. MinÉA. Dans une note précédente, nous avons envisagé surtout la topographie et la morphologie du précipité qui constitue l'élément primordial de ces plaques. Nous nous proposons dans cette seconde note d'étudier de plus près la constitution des autres éléments qui entrent dans la struc- ture de ces formations. Il ya tout d'abord une substance fondamentale qui existe tout au moins dans les plaques de grande ou de moyenne étendue et qui est très visible dans les préparations fixées au formol, puis traitées par la méthode de Bielschowsky ou par celle de Cajal, modifiée de facon à ce que l’imprégnation du précipité n'ait pas lieu. Dans ces conditions on obtient des images qui montrent d’une part l’aspect de la zone nécrosée et d'autre part les modifi- cations qu'éprouvent les éléments nerveux altérés. Les fibres nerveuses où apparaissent les plaques peuvent être légèrement écartées, comprimées, ou même détruites. C’est dans ce dernier cas que nous assistons à des phéno- mènes de régénérescence qui, tout en affectant des aspects très différents, 670 RÉUNION BIOLOGIQUE DE BUCAREST 4) — = — _ — æ ne reconnaissent qu'un mécanisme, celui de la régénérescence terminale ou collatérale. En cas de régénérescence terminale, la fibre arrivée au niveau de la plaque se divise en deux branches ou même plus, dont quelques-uns présentent, suivant leur volume, un bouton ou bien une massue ter- minale. Le tronc de la fibre qui se divise peut présenter des phéno- mènes d’effilochement ou de réticulation plus ou moins apparents. Les massues peuvent, suivant le cas, rentrer à l’intérieur de la plaque, s'arrêter à la périphérie, ou encore déborder en dehors; dans ce cas nous les voyons à une certaine distance. D'autre fois, la fibre arrivée à la plaque se divise, les branches qu’elle émet donnent à leur tour des ramifications très fines pourvues à leur extrémité d’un bouton de grosseur variable. Il est bon d’ajouter que lorsque le corpuscule central offre dés rayons, on voit entre ces derniers de petits boutons ou des anneaux. Mais le plus souvent on ne voit pas les attaches des boutons, des anneaux ou des massues qui se disposent en rosette à la périphérie de la plaque. D’autres fois la régénérescence terminale n’est annoncée que par la présence de boules situées à l'extrémité des fibres qui arrivent à la plaque. Il y a en général un certain rapport entre la gran- deur du corpuscule central, la couche zonale et l'aspect des phénomènes de régénérescence. Lorsqu'il s’agit de petites plaques avec un corpus- cule central plus ou moins volumineux, on voit à leur périphérie ou bien dans la zone intermédiaire un certain nombre de boutons termi- naux disposés irrégulièrement ou disséminés sans ordre. Si la couche zonale augmente, on peut voir à sa périphérie des fibres circulaires qui, lorsqu'elles sont plus nombreuses, constituent une espèce de plexus, tandis que dans l’épaisseur de la couche zonale on constate un grand nombre de néoformations sous forme d’anneaux, de boutons ou de massues de volume différent. Les boutons, comme les massues, offrent souvent une structure réticulée plus ou moins évidente; la plupart peuvent même présenter des vacuoles. Dans certaines grosses plaques le nombre de ces boutons et massues est tellement considérable qu'on ne peut plus les compter, Dans ce cas, il s’agit d'un mélange de petits et dé gros boutons. Il est à remarquer que dans les plaques qui siègent dans la première couche les phénomènes de réaction des éléments nerveux sont beaucoup moins intenses, et on n’apercoil que quelques fibres disséminées et queiques petits anneaux, plus rarement des boulons et presque jamais des massues. Cette faiblesse des phénomènes de régénérescence est précisément le caractère essentiel des plaques de la première couche. Comment faut-il interpréter la réaction des éléments ner- veux que nous venons de décrire ? Quelle est la signification des fibres que l’on trouve dans la plaque? Il n'existe pas le moindre doute que nous avons affaire là à des phé- SÉANCE DU 6 AVRIL 674 nomènes de régénérescence analogues à ceux que nous avons décrits antérieurement dans différents foyers et que l’on peut reproduire égale- ment par l'expérimentation. On peut voir dans les plaques les phéno- mènes histologiques qui caractérisent la régénérescence nerveuse ; à savoir : certains signes de métamorphose, des ramifications terminales ou collatérales, des massues, des boutons et des anneaux. Il s’agit par conséquent d’une véritable neurotisation des plaques, qui ne diffère sur aucun point essentiel des autres neurotisations. La zone de nécrose n’a attiré l’attention des savants que d’unemanière incomplète, quoique Fischer ait parlé de « drusige Nekrose ». Eh bien, cette nécrose existe, mais il faut la rechercher. A cet effet, la méthode de Bielschowsky, légèrement modifiée, et surtout celle de Cajal, après fixation au formol, suivie ou non de coloration à la safranine ou au Pap- - penheim, nous fournissent des images très démonstratives. On voit alors qu’à l'endroit où se sont déposées les petites étoiles et où il existe des plaques de volume moyen, le tissu de l'écorce est devenu uniforme, sans structure apparente, et se colore d’une façon plus ou moins intense avec les dites sub- stances. Le contour de cette zone est d'habitude plus ou moins circulaire et tranche nettement avec le reste du tissu. Parfois un plexus circulaire de fibres nerveuses s'étale à la périphérie de la zone nécrosée la recouvrant, tantôt entièrement, tantôt seulement à sa partie centrale, d’un dépôt de fila- ments; d’autres fois enfin; c’est sur les bords des fragments qui résultent d’une dissolution partielle de la zone nécrosée que se dépose le précipité. L'ACTION DE QUELQUES AGENTS CHIMIQUES SUR LES FIBRES NERVEUSES A L'ÉTAT VIVANT, par G. Marinesco et V. STANESCO. Dans une note précédente, nous avons étudié l’action des substances anesthésiques et narcotiques sur les fibres nerveuses, et les résultats obtenus étaient de nalure à jeter quelque lumière sur le mécanisme de la narcose. Nous nous proposons aujourd’hui d'analyser l’action d’au- tres agents Lels que l'ammoniaque, l’eau distillée, la glycérine et l'alcool, qui modifient la tension de surface et la pression osmotique des fibres nerveuses. Ces recherches ont été pratiquées principalement sur des nerfs de grenouille dissociés attentivement et directement dans le liquide à examiner. Depuis déjà longtemps, on sait que l'eau distillée fait disparaître l’excitabilité d’un nerf; les solutions hypotoniques abou- tissent aux mêmes résultats, mais plus lentement. La connaissance de ce fait a conduit Külliker à utiliser la solution physiologique dans laquelle on peut conserver les nerfs. de grenouille pendant plusieurs heures, \ 672 RÉUNION BIOLOGIQUE DE BUCAREST 1/200. La rapidité de l'apparition des modifications de la myéline et leur étendue dépendent de la concentra- Fic. 1. Fic. 2. Fibres nerveuses de Même cas que le précédent. (Paraboloïde de Zeiss.) Dans grenouille traitées par la fibre À, on voit des masses de granulations colloïdales l’'ammoniaque. Appa- attachées à la face externe de la fibre. La fibre B montre rition de formations en outre des filaments myéliniques animés de mouvements myéliniques et de Oscillatoires. segments intermé- . ue 5 , : Ù < diaires plus ou moins tion du liquide. Amesure qu'on dilue}l'ammoniaque, la complets. lésion des fibres nerveuses diminue et est plus discrète. Elle est caractérisée essentiellement par l'apparition de formations myéliniques et la formation de segments nouveaux (fig. 1) qui ressemblent tout à fait à ceux décrits l'année dernière par M. Nageotte. Un fait important est que la segmentation incomplètepeut être réversible et que SÉANCE DU 6 AVRIL 673 les formations myéliniques se trouvent dans un changement plus ou moins Fic. 3. Fibre nerveuse de grenouille traitée par l’alcool à 25 p. 100. Dispersion de la myé- line et rétraction du cylindraxe. Dans la moitié inférieure, les granulations couvrent la surface de la myé- line. continuel. En employant le pa- raboloïde de Zeiss, nous consta- tons d’autres phénomènes plus importants encore. Le contour lumineux des fibres myéliniques est plus ou moins conservé, mais on voit par-ci par-là atta- chés à la face externe de la fibre des amas de granulations calloï- dales (fig. 2 A) immobiles et de volume variable. Mais en outre, on assiste à l'apparition de fila- ments sublils (fig. 2 B) qui s’al- longent et avancent dans le milieu ambiant, asimés de mou- vements d'oscillation et ondu- toires. Les filaments les plus minces sont diaphanes. Les plus épais sont très lumineux. Ces filaments se rélractent parfois. L'eau distillée réalise des chan- gements à peu près analogues, mais en dehors des formations myéliniques, on voit encore des gonflements de la myéline avec état feuilleté. Les formations myéliniques abandonnent les fi- bres et se répandent dans le mi- lieu ambiant. L'alcool et la glycérine pro- duisent dans la myéline et le cylindraxe des changements qui, tout en ayant des ressemblances avec ceux que réalisent l'ammo- niaque et l’eau distillée, en dif- fèrent cependant par certains points : les fibres nerveuses trai- tées par la glycérine ou par l’al- cool, offrent des phénomènes de dispersion de la myéline (fig. 3), dont le degré varie avec la con- centration de ces substances; l’alcool absolu produit ce phé- nomène sur tout le trajet de la fibre, tandis qu'à mesure qu’on le dilue, ces changements sont Fic. 4. Mème cas que la figure précédente. (Pa- raboloïde de Zeiss.) Au niveau de l’étran- glement de Ranvier, on voit également quelques granula- tions plus fines et lumineuses. de moins en moins étendus. Le volume de granules dispersés varie non 674 RÉUNION BIOLOGIQUE DE BUCAREST seulement d’une fibre à l’autre, mais encore d’un segment à l’autre en cou- vrant le cylindraxe, qui n’est même pas visible au niveau des étranglements de Ranvier (fig. 4). Le cylindraxe est rétracté. Il n’y a pas de sortie de gra- nules colloïdaux dans le milieu ambiant. En somme, l’'ammoniaque et l’eau distillée produisent des phéno- mènes de gonflement avec formations myéliniques et apparition de granulations colloïdales et de filaments animés de mouvements, tandis que la glycérine et l’alcool produisent la dispersion de la myéline et la rétraction du cylindraxe. SUR LA PRÉSENCE DES PARASOMES DANS LES CELLULES ADIPEUSES DE LA Pontobdella muricata L., par J.-A. SCRIBAN. La Pontobdella muricata ne présente de cellules’adipeuses que dans la couche du tissu conjonctif fibrillaire, situé entre l’épithélium stomacal et la musculature longitudinale du corps. Dans cette couche, on remarque, en effet, à côté des anses du tube néphridial et des cellules jaunes, un grand nombre de cellules adipeuses isolées ou réunies en séries. Ces cellules, de forme sphérique ou ovoïde, sont caractérisées par l'absence de la membrane cellulaire, par un protoplasma périphérique plus condensé et par un grand noyau vésiculeux, central ou légèrement excentrique. Le noyau présente de petites granulations chromatiques et quelques corpuscules plus développés qui correspondent aux bâtonnets chromatiques que j'ai décrits dans le noyau des cellules adipeuses chez la Piscicola geometra (1). La substance grasse est représentée par un grand nombre de globules de graisse, irrégulièrement répandus dans le cytoplasma et qui se colorent en noir par l'acide osmique (fig. 1). Dans les coupes provenant du matériel fixé par le bichromate-formol, le bichromate acétique ou le liquide de Zenker, on remarque des formations rgastoplasmiques, sous forme de parasomes, à structure lamellaire concen- trique. Ces parasomes, qui se rencontrent aussi bien dans les cellules jeunes que dans les cellules adultes, sont asseznombreux et se colorent électivement en rouge par le Safranin-Lichterün, ou en noir par l'hématoxyline ferrique Lichtgrün (fig. 2). Chaque parasome présente, en son milieu, une petile vésicule claire, entourée d’un nombre variable de lamelles concentriques. Il n’est pas (4) Cytologia celulei adipoase a Hirudineelor, avec résumé en français. Publ. Acad. Roum. Bucarest, 1910. t SÉANCE DU 6 AVRIL 675 rare d'observer des parasomes composés, c'est-à-dire de grands para- somes qui contiennent des parasomes plus petits entre leurs lamelles. On remarque aussi, RENE de petits parasomes aux lamelles plus ou moins exfoliées et offrant l’as- ae pect d’une virgule. Ce sont donc des formations iden- “tiques aux parasomes décrits par Eberth et Müller, Henneguy et Gar- AU NUE æ. nier, dans différentes cellules glan- dulaires et par.moi-même dans les cellules adipeuses de la Piscicola geometra. Ce fait confirme, une fois | de plus, l'opinion que j'ai émise, Ne dans un travail antérieur, au sujet # de la nature glandulaire des cel- Fi6. 1. lules adipeuses chez les Hirudinées. Pontobdella muricata L. Cellule adi- peuse : ñn., noyau; p., parasomes; gr., globules de graisse. Flemming-Benda. : Oc. £. Im. hom. 1/12 Zeiss. À côté des formations ergasto- plasmiques, on remarque, dans ces cellules, un chondriome remarqua- ble, composé d’un grand nombre de chondriomites offrant l'aspect de rangées de granulations sphériques (fig. 2). Les chondriomites occupent, dans la figure ci-dessus, un terri- toire où ne se trouvent pas de glo- bules de graisse et où ils forment un tissu à mailles larges. D’autres fois, on trouve des chondriomites et des mitochondries isolés dans les espaces PonlobdellamuricataL. Cellule adi- libres qui se trouvent entre les bulles peuse: »., noyau; p., parasomes : de graisse. ch., chondriomites: v., vacuoles, Le cyloplasma cellulaire prend l'aspect | ; j vacuolaire, par suile de la disposition On trouve aussi des mitochondries des globules de graisse. On remarque dans l'enveloppe cytoplasmique des glo- des milochondries sur les parois va- bules de graisse; néanmoins, je ne puis cuolaires. Bichromate-formol. Héma- pas affirmer la transformation en graisse toxyline ferrique Lichtgrün, Oc. 4. de ces mitochondries, comme G. Du- lm. hom. 1/12 Zeiss. breuil l’a soutenu dans sa note parue récemment dans les Comptes rendus de la Soc. de Biologie de Paris, tome LXX, 1911. 676 RÉUNION BIOLOGIQUE DE BUCAREST L’existence des mitochondries étant déjà mise en évidence, par les différents auteurs, dans toutes les catégories de cellules tant jeunes qu'adultes, il s'ensuit que ces mitochondries ne caractérisent pas une espèce déterminée de cellules, elles font plutôt partie de la structure fondamentale du cytoplasma de chaque cellule. L’ergastoplasma, au contraire, caractérise les cellules glandulaires; c’est pourquoi sa présence, sous forme de parasomes dans les cellules adipeuses, place sans doute, au point de vue cytologique, ces éléments dans la catégorie des cellules glandulaires. (Travail du laboratoire de morphologie de Jassy.) Le (érant : OCTAVE PORÉE. Paris. — L. MARETHEUX, imprimeur, {, rue Cassette. 6 SÉANCE DU 6 MAI 1911 AgELous (J.-E.) et BARDIER (E.) : Urohypotensine et vasodilatine . . ArRGAUD (R.) : Sur la présence de ganglions nerveux dans l’épais- seur de la valvule de Thébésius, chez Ovis arres Bory (Louis) et FLurin (HENRI) : Oosporose pulmonaire et bronchite chronique. Importance de la réac- tion de fixation dans la détermina- tion du rôle pathogène des oospo- ras BoureurGenon (GEORGES) : Effets de la ligature temporaire des pédicules vasculo-nerveux du corps thyroïde, chez le chien Camus (JEAN) : Traitement du té- tanos expérimental par les injec- tions bulbaires et parabulbaires du sérum antitétanique DELANOE (P.) : Sur l'existence des formes trypanosomes dans les cul- Durestde ne LeUWISTE eee el Grrarp (PIERRE) : Rôle de l'élec- trisation de contact en biologie. — I. Mécanisme physico-chimique des différences de potentiel des tissus VV ES SR nie MS le GuizzeMarp (ALFRED) : Nouvelle conception de l'anaérobiose. Cul- ture des bactéries anaérobies à l’air libre en présence du fer. . . . . .. Jacosson (D.) : L'absorption des globules rouges par la muqueuse rectale Lançzois (J.-P.) et DEsBouis (G.) : De la durée de la circulation pulmo- naire oMerlertoiraliecperrerte) lets ne Er 0600 MAOIE-D T0 OUT: O0 MDMNO ECO MCE MOE"D PAU TT MO OO BOLD PC Len MO MO ED MD TO 1 MOD UO QEDIEC 00: SOMMAIRE 688 699 697 113 683 LAvERAN (A.) et NATTAN-LARRIER. (L.) : Sur un Leucocylozoon de l'aigle pêcheur Haliælus vocifer. . MaureL et ARNAUD : Formation de substances albuminosiques dans les charcuteries NETTER (ARNOLD), GENDRON (A.) Touran : Sérothérapie de la polio- myélite antérieure aiguë. Résumé 656 109 de quatre observations. (Deuxième D'OLONNE NN Te Ne Se Nrcozze (Ca.) et Manceaux (L.) : Culture de Leishmania tropica sur MIEUS SOUMET En re Panisser (L.) : Absorption de quel- ques antigènes administrés en lave- DEN Et em ne ed he Paxisser (L.) et Taxkvor-Kévor- KIAN : Emploi de l’hémoplase pour l'obtention d’un sérum anti-mouton NÉMONVEIQUE ERREUR PortTier (P.) : Digestion phagocy- taire des chenilles xylophages des lépidoptères. Exemple d'union sym- biotique entre un insecte et un CHAMPIENON EEE Roupsky (D,) : Mécanisme de l'im- munité naturelle de la souris vis-à- vis du Trypanosoma Lewisi Kent. . SARTORY (A.) : Action de quelques sels sur la teinture de gaïac . . .. Tur (JAN) : Expériences sur l’ac- tion du radium sur le développement de Pholas eandida Lam . ...... WERTHEIMER (E.) ét Bouzer (L.) : Démonstration des propriétés ryth- miques de la pointe du cœur au moyen du chlorure de baryum . . . Réünion biologique de Marseille. ALEZAIS el PEYRON : Sur une ten- dance évolutive fréquente dans les paraganglions médullo-surrénaux . ALezaIs et SÉNEZ : De la transfor- mation conjonctive des fibres lisses. DAuMÉzoN (G.) : Note sur la bio- logie dune Ascidie conservée à Digne (Basses-Alpes), en milieu ar- TICLE Re Re a LE GERBER (C.) : Action des compo- sés du chrome sur la saccharifica- tion de l'empois d'amidon par les ferments amylolytiques. Ac- tion des sels de magnésium, de manganèse, de fer et d'aluminium Brozocie. Comptes RENDUS. — 1911. T. LXX. 48 17 707 712 681 695 702 693 700 679 678 118 720 121 678 SOCIÉTR DE BIOLOGIE sur la saccharification de l’empois d'amidon par les ferments amylo- lytiques. — Action des aluns sur la saccharification de l’empois d’amidon par les fermenis amylo- pigmentophores du lobe nerveux de l'HYDophysel. 07. sr mn RousLAcroix et PAyan : Absence de déviation du complément en présence des antigènes syphiliti- ques chez un malade afteint de lytiques DIFNATZTOS ETES E E e 123 Livon (Cx.) et PEyRON : Sur les Présidence de M. Dastre. DÉMONSTRATION DES PROPRIÉTÉS RYTHMIQUES - DE LA POINTE DU COEUR AU MOYEN DU CHLORURE DE BARYUM, par E. WERTHEIMER et L. BOouLEr. Parmi les différents moyens qui permettent de meltre en évidence les propriétés rythmiques de la pointe du cœur, nous avons signalé, dans une note récente (1), l'emploi du chlorure de baryum. L'action de ce sel, si sûre et si efficace, aussi bien chez le chien que chez la grenouille, est intéressante à divers titres ; nous voulons seulement faire voir ici com- ment elle se prête à de faciles démonstrations de cours ou d’exercices pratiques. Chez la grenouille, on peut réaliser l'expérience de plusieurs facons : 1° On injecte dans le sac lymphatique dorsal 4 centimeètre cube d’une solution de chlorure de baryum à 1 p. 100 : au bout de deux à trois minutes, si on vient à sectionner la pointe du cœur, celle-ci se met à battre tout aussitôt; on dirait qu'elle ne fait que continuer les mouve- ments qu'elle exécutait quand le cœur était intact. L'expérience est la même que celle que nous avons décrite chez le chien, avec cette différence que, chez la grenouille, les contractions durent beaucoup plus longtemps, parfois pendant trente à trente-cinq minutes. Avec 1 centimètre cube d’une solution à 1 p. 4000, on obtient des résultats semblables, mais les battements cessent plus tôt; 2° On sait que si, par le procédé de Bernstein, on écrase, au moyen d’une petite pince à bords mousses, le ventricule, à l'union de.son tiers supérieur avec ses deux tiers inférieurs, opération qui supprime la continuité physiologique des deux segments, en respectant leur conti- nuilé anatomique, le segment inférieur reste définitivement immobile, distendu par le sang. Mais il suffit d’injecter sous la peau du dos de la grenouille À centimètre cube de la solution saline pour voir, très rapi- dement, la partie jusqu'alors inerte du ventricule se vider périodique- (1) Soc. de Biologie, 8 avril 1911, p. 582. SÉANCE DU 6 MAI 679 ment de son contenu, d'après un rythme distinct de celui de la base du cœur; 3° L'effet ést également constant si, après avoir sectionné la pointe du cœur d’une grenouille normale, on la fait tremper quelques instants dans une solution saline. On peut aussi déposer simplement un petit cristal de chlorure de baryum sur la pointe excisée pour provoquer des contractions rythmiques; mais alors elle perd rapidement son excitabilité ; 4 Nous avons dit que la pointe du cœur de la grenouille ne bat pas dans le sérum de Locke. Si, au contraire, on substitue, dans ce liquide, aux 20 centigrammes de chlorure de calcium pour 1.000, une proportion égale de chlorure de baryum, elle exécute des mouvements assez faibles, il est vrai, et après un temps perdu souvent assez long. A cette dilution de 20 centigrammes de chlorure de baryum pour 1.000, on doit donc être assez près de la dose limite. En règle générale, ni le chlorure de strontium, ni le chlorure de cal- cium n’ont d'effets semblables à ceux du sel de baryum:; exceptionnel- lement, on trouve une pointe qui réagit faiblement au chlorure de calcium. Chez le chien, comme nous l’avions fait prévoir, l’action du chlorure de baryum est aussi remarquable par sa constance que chez la grenouille. Aux quatre expériences que nous avons déjà rapportées, nous pouvons en ajouter douze autres : toujours, à la suite de l'injection intra-vei- neuse de un demi-centigramme à 1 centigramme par kilogramme d'animal (1), la pointe excisée a battu spontanément, aussitôt après sa séparation du reste de l'organe. Nous pouvons ajouter aussi que, lorsque ses mouvements sont arrêtés, il suffit parfois d’une seule piqüre pour provoquer de nouveau toute une série de contractions. On réussit encore plus sûrement à les réveiller, pour un temps plus ou moins long, si l’on fait tremper le fragment dans la solution saline à 1 p. 100. a — EXPÉRIENCES SUR L'ACTION DU RADIUM SUR LE DÉVELOPPEMENT DE Pholas candida Lam (1), par JAN TUr. Pendant mon séjour au laboratoire de zoologie de Wimereux, en juillet-août 1910, j'ai fait deux séries d'expériences sur l'influence des (1) Cependant, la dose de 6 centigrammes par kilogramme d’animal peut être mortelle d'emblée; et alors le cœur tout entier perd son excitabilité aussitôt après la mort. 680 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE rayons du radium sur les œufs vierges et fécondés de la Pholade (Ph. candida Lam.) I. — L'action d’une préparation radioactive assez forte (9 milli- grammes de bromure de radium), appliquée aux œufs fécondés et commençant à se développer, ne se répercute point sur la segmentation, la gastrulalion, ni sur la formation de la larve véligère. C’est seulement à partir de ce dernier stade qu'il se produit une émigration caractéris- tique des cellules ectodermiques, sortant des parois de la larve, émi- gralion tout à fait comparable au phénomène que j'ai déjà décrit chez les embryons d’un Gastéropode, Philine aperta L. (1). Seulement ici les élé- ments dégénérés, en abandonnant leur rang épithélial, restent encore pendant quelque temps unis au corps larvaire par de longs filaments protoplasmiques, avant de se détacher définilivement. Parfois des groupes entiers de cellules ectodermiques sont éliminés comme par autotomie. J'ai ici à signaler aussi un phénomène étrange : les larves, qui ont perdu une quantité plus ou moins considérable de leur matériel ecto- . dermique, peuvent ensuile s'unir entre elles à deux ou trois, en formant des monstres composés, d'aspect singulier, rappelant celui des mons- truosités décrites par Zur Strassen chez l’Ascaris magalocehala. Quelquefois l'élimination du matériel cellulaire s’accomplit au niveau du blastopore et alors ce sont les éléments de l’entoderme qui sortent au dehors, en formant une exogastrula spéciale. II. — Les œufs soumis à l’action du radium pendant 6-24 heures avant la fécondation, tout en se développant ensuite, montrent des ano- malies très caractéristiques et constantes, dès le début même de la segmentation. Au lieu de subir un fractionnement en deux blastomères inégaux (un macromère et un micromère}, qui est de règle chez ces Mollusques, nous voyons ici une segmentation strictement égale et régu- lière en deux, puis quatre et huit blasltomères de dimensions iden- tiques. Ainsi, sous l'influence du radium, le type même de la segmen- tation peut être radicalement modifié. Tout de même, au cours du déve- loppement ultérieur, la gastrulation se produitsuivant le type épibolique, seulement nous avons ici de nombreux éléments de l’entoderme, au lieu d’un seul. Parfois le noyau d’un œuf fécondé subit plusieurs divisions succes- sives, non accompagnées par la fragmentation de la masse protoplas- mique (phénomène comparable à celui qui a été observé par M. le professeur K. Kostanecki chez Mactra), mais ensuite les holocytes (1) 3. Tur. Sur le développement des œufs de Philine aperta L. exposés à l’action du radium. Comptes rendus de l'Académie des Sciences, 1909. w SÉANCE DU 6 MAI 681 s'individualisent tout d’un coup, en formant une gastrula épibolique plus ou moins normale. Dans les cas où les œufs ont subi l’action très prolongée du radium (vingt-quatre heures) ils peuvent offrir une segmentalion tout à fait bizarre : aux deux pôles opposés de l'œuf apparaissent simultanément deux micromères de dimensions égales; peu après le macromère se divise et nous avons un « stade 4 », où tous les blastomères ont aussi les mêmes- dimensions. Quelquefois, avant la division du macromère, la cloison de séparation entre lui et les deux micromères disparait, de sorte qu'il n'existe qu'une masse plurinucléaire qui se désagrège par plasmolyse. ; Les embryons qui ont subi la segmentation anormale réussissent le plus souvent à se régulariser : ils évoluent en une larve véligère d’appa- rence normale, mais d’une existence peu durable : une fois le corps larvaire constitué, ces embryons commencent à subir une involution absolument identique à celle des embryons de la première série d'expé- riences; c’est-à-dire une élimination progressive des cellules, jusqu à désintégration complète de l'embryon. Ainsi le stade le plus « critique » est ici constamment celui de la larve véligère. (Varsovie. Laboratoire Zootomique de l'Université.) ABSORPTION DE QUELQUES ANTIGÈNES ADMINISTRÉS EN LAVEMENT, par L. PANISSET. Au début de l’année 1908, alors que M. Calmette et ses collaborateurs MM. Breton, Petit, Massol, présentaient à la Société le résultat de leurs expériences sur l'absorption par le rectum et le gros inlestin, nous poursuivions des recherches sur le même sujet. De récentes communi- cations sur la possibilité de vacciner contre la fièvre typhoïde par voie intestinale {(J. Courmont et Rochaix) nous engagent à faire connaitre le résultat de nos recherches sur la perméabilité de la muqueuse du gros inteslin. Tous nos essais sont relatifs à des cobayes de 500 grammes. Les produits injeclés ont été introduils par la voie rectale avec une sonde demi-molle d’une dizaine de centimètres de longueur; l'animal est maintenu la tête en bas pendant cinq minutes au moins après l’admi- nistration du lavement. a) Le sérum des cobayes ayant recu 4 lavements d'hématies de bœuf lavées ne renferme ni agglutinine ni hémolysine spécifique. Les résultats 682 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE obtenus par Léon Petit et Minet établissent la perméabilité beaucoup plus grande de la muqueuse du gros intestin du lapin, puisqu'il a suffi de # injections d’albumine d'œuf pour faire apparaître le pouvoir préci- pitant à un titre élevé dans le sérum des lapins traités. b) Avec une tuberculine précipitée capable de faire succomber les cobayes tuberculeux en cinq ét douze heures par inoculation musculaire de 0 gr. 02, l'injection intra-rectale est presque toujours restée sans effet avec des doses 5 et 10 fois plus considérables. MM. Calmette et Breton signalent au contraire que l'injection intra-rectale produit les mêmes effets que l'injection sous-cutanée. L’ingestion a donné les mêmes résultats que le lavement, tous les cobayes tuberculeux ont résisté. c) Les cobayes ont supporté 8 lavements successifs à huit jours d’in- tervalle d’un centimètre cube de toxine tétanique (toxine précipilée, redissoute et conservée dans l’eau glycérinée àâ; M. M. Nicolle) sans contracter le tétanos et sans acquérir la moindre résistance. Eprouvés cinq jours après la dernière he les traités se sont comportés comme les témoins. Le sérum antitétanique est mieux absorbé que la toxine; mais pour- tant, le lavement, même d’une quantité considérable d’antitoxine (1 à 2 cent. cubes de sérum concentré), ne fait que retarder de vingt-quatre ou de quarante à soixante heures l'apparition du tétanos local consécutif à l'inoculation d’épreuve. d) Alors que MM. Breton et Mussol signalent comme régulière l'absorption du venin de cobra par la muqueuse du gros intestin du cobaye nous n’avons oblenu qu'un seul résultat positif sur dix essais, soit avec le venin de cobra, soit avec d’autres échantillons. Dans tous les cas le lavement de venin provoque des évacuations abondantes qui suffiraientà expliquer l’innocuité del'injection. Si l'on empêchele rejet du liquide injecté en plaçant une pince au niveau de l'anus, les cobayes ne se montrent pas plus sensibles à l’intoxication. e) L'injection dans le gros intestin du cobaye de sérum de cheval n'hypersensibilise pas tout au moins vis-à-vis de l'épreuve pratiquée vingt jours plus tard par inoculation veineuse ou cérébrale. (Ecole vétérinaire de Lyon.) SÉANCE DU 6 MA 683 DE LA DURÉE DE LA CIRCULATION PULMONAIRE, par J.-P. LanGzois et G. Despouis. Malgré les critiques faites par Hurthle et Tigerstedt sur les méthodes employées pour déterminer les temps de circulation totalé, il nous a paru intéressant de reprendre ces recherches avec un dispositif permet- tant de faire de nombreuses déterminations dans un temps très court. La méthode suivie a été celle de Stewart avec quelques modifications. Un tube à double-branchement latéral était placé sur le trajet de la carotide, les branchements renfermant des électrodes en platine à large surface. Par suite de la rapidité de la circulation, les phénomènes de polarisation n'étaient pas sensibles, au moins pour des vitesses suffi- santes. D'ailleurs, nous avons également procédé avec un dispositif établi par M. Broca en utilisant du courant alternatif. le galvanomètre ne recevant que le courant d'un seul sens. Nous n’insistons pas sur le pont de Weastone ni sur le galvanomètre à miroir très sensible utilisé. Les variations de résistance dans le torrent circulatoire sont telles qu'il est utile d’avoir une boîté dé résistance à manette pérmettant d’équilibrer très rapidement le système. L'injection d'une solution de chlorure de sodium hypertonique a été faite dans la jugulaire, la saphène, ou encore dans le bout périphérique de la fémorale. Les temps étaient comptés avec un chronomètre et enregistrés à la main sur le cylindre à l’aide d'un signal de Desprez. Les chiens qui ont exclusivement servi à cetté étude étaient chlora- losés et peptonisés à la dose limite, c'est-à-dire pour que la pression artérielle restät normale (entre 12 et 15 em. d'Hg). L'observation a porté sur les variations de vitesse du temps de circu- lation pulmonaire, suivant lés modifications respiratoires, en étudiant l'influence de l’apnée provoquée par différentes causes. 49 Apnée consécutive à la respiration artificielle : 20 Apnée = à l'excitation du bout central du vague; 3° Apnée — à l'injection d'adrénaline: 4° Apnée — à l'asphyxie. Quinze chiens de poids différents ont été utilisés, mais pour ne pas compliquer le problème déjà si complexe, on ne donnera ici qué les résultats obtenus sur les chiens de même poids, 15 à 18 kilogrammes. Chien de 16 kilogrammes. Chloralosé ét peptonisé, pression initiale oscillant autour dé 14 centimètres de Hg. Injection dans la jugulaire gauche (J.) ou dans la saphène (S.). Elec- 684 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE trodes dans la carotide droite. Pression manométrique dans la fémo- rale gauche. Etat normal. Durée : 6 sec., 7 sec., 6 sec., 6 sec., avec une respiration lente et profonde (9 respirations par minute). Les mouvements respiratoires exercent évidemment une influence manifeste sur le temps de la circulation pulmonaire. Toutefois il est important de noter les différences observées dans la durée de eette circulation pendant les apnées diverses. TEMPS RYTHME RESPIRATOTRE de circulation. par minute. Etat normal (1) (J.).. 6 sec. 7 sec. 6 sec. 6 sec. 9 — (2) A5), 6 sec.-5 sec. 10e — (3) (J.) ÿ sec. 15 — 4) (S.). . 1 sec. 8 sec Excitation du vague (J.). 1 m. 8 sec 0 — (d.) 1450020 () — (Je BSeC. 8 SEC. 1ssec, 0 Respiration artific. (J.;. : 6:sec. 60 Apnée consécutive (J.). 6=sec. 6 sec. 9sec: a) — (S.). sec. 6sec- 5 sec: 0 Asphyxie =. 11.) 6 sec. 5 sec. cec.n0 sec bisec1sec. 19=a> 17 - 5 sec. 5 sec. 5 sec. 25 sec. (S.). 0 Apnée asphyxique (J.). 10 sec. 20 sec. 43 sec. 0 Apnée adrénalique (S.). 65 sec. 66 sec. 0 — ÉSHE 30 sec. 25 sec. 24 sec. 0 En groupant les chiffres cités, on trouve les moyennes suivantes : Etat normal . . . RE MN NES EE 6 sec. 3 Apnée par excitation du vague. de CS ne las EC 210 Apnée par respiration-.artificielle 6 10 2 mL ve péeec D NPDÉC ASPhRYXIQUE: 7 5H LUE Ur Le M ADESe Ce» Apnée adrénalique. . . . . . Ne ee be) LA HDDRSCC. 0 Sans tirer de conclusion trop prématurée, on peut constater que les apnées par excitation du vague ou à la suite de Ia respiration artifi- cielle, n’augmentent que dans de faibles proportions le temps de circu- lation pulmonaire, alors que dans les apnées asphyxiques et adréna- liques, on note des augmentations considérables dans la durée de la circulation. Les effets vaso-constricteurs pulmonaires paraissent jouer le rôle principal. Dans une note ultérieure, nous étudierons l'effet des modifications du rythme et de la pression artérielle. (Travail du laboratoire des travaux mhysiologiques de la Faculté de médecine de Paris.) SÉANCE DU 6 MAI 685 NOUVELLE CONCEPTION DE L'ANAÉROBIOSE. CULTURE DES BACTÉRIES ANAÉROBIES A L'AIR LIBRE EN PRÉSENCE DU FER, par ALFRED GUILLEMARD. Mes recherches antérieures sur la spécificité des ions à l'égard des bactéries (1) m'ont amené à penser que l'oxygène libre possédait une influence toxique sur les microbes anaérobies, parce que ceux-ci, en raison de leur affinité particulière, adsorbaïient fortement ce corps et qu'il en résultait une perturbation des échanges osmotiques modifiant l’assimilalion et même entrainant la mort de la cellule. J’ai donc cherché à ajouter aux milieux de culture une substance qui, en se combinant avec l'oxygène, pût former un ion complexe indifférent pour la membrane cellulaire. Pensant trouver dans le citrate ferreux ce complément antitoxique, j’essayai la solulion suivante : Eau 1.000 centi- mètres cubes, Peptone Chapoteaut 20 grammes, Glucose 10 grammes, Citrate d'ammonium 6 grammes, Sulfate ferreux cristallisé 3 grammes. (Dissoudre successivement chaque corps et alcaliniser légèrement avec de l’ammoniaque. On peut aussi remplacer le citrate d’ammonium par le citrate de sodium.) Des tubes simplement bouchés à l'ouate et conte- nant 8-10 centimètres cubes de ce mélange stérilisé, présentèrent un développement abondant en quinze à vingt heures après avoir été ense- mencés avec [ou IT gouttes de cultures anaérobies des germes suivants : Vibrion septique, Bacille du létanos, B. du charbon symptomatique, B. sporogène, B. perfringens. Les expériences recommencées avec 10 fois moins de sulfate ferreux, soit 0 gr. 3 p. 1.000, donuèrent des résultats à peu près identiques et actuellement je poursuis l'étude sur les variations de composition qui peuvent influencer le développement et la survie des bactéries. Ces dernières proportions de sel ferreux qui sont équivalentes à une dilution égale à 6/100.000 de fer suffisent donc à modifier totalement la biologie des anaérobies. Mais il est nécessaire que la solution nutritive soit employée peu de temps après sa préparation pour éviler un excès d'oxygène par rapport à l'élément antitoxique; on peut, du reste, lui resliluer ses qualités perdues au contact de l'air, par une ébullition de quelques mioutes. Il faut aussi que le fer soit uni à une substance organique comme l'acide citrique : les essais praliqués en ajoutant seulement du sulfate double de fer et d’ammonium, comme cela avait été indiqué dans une étude antérieure (2), n'ont pas donné de résultats satisfaisants à cause de la précipitalion de l’oxyde de fer en milieux neutre ou alealin. (1) Comptes rendus de la Soc. de Biologie, 16 juillet 1910. (2) Liefmann, cité par Jungano et Dislaso : Les aérobies. 686 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE Sur UN Leucocylozoon DE L'AIGLE PÉCHEUR Aaliætus vocifer, par À. LavERanN et L. NaATrAN-LARRIER. Au mois d'avril dernier, M. Audier, directeur d'exploitation dé la Compagnie forestière de la Haute-Sangha (Congo français), a bien voulu nous faire don d’un aiglon, qui avait été eapturé dans son nid, à Enyéllé (Moyenne-Ibenga). L'oiseau, âgé seulement de trois mois, avait déjà 135 d'envergure. M. le D' Trouessart, professeur au Muséum d'histoire naturelle, a reconnu qu'il s'agissait de l'aigle pêcheur, Aaliælus vocifer Daudin, qui habite l’Afrique entière, au sud du grand désert, et une partie de la Haute-Égvpte. Nous avons trouvé, dans le sang de cet aiglon, un Leucocytozoon dont l’existence n'avait pas encore été signalée. Parmi les Rapaces diurnes, des Leucocytozoon n'ont été encore signalés, que nous sachïons, que chez l'émouchet Falco tinnunculus, par Ed. et Et. Sergent; chez l’épervier Falco nisus, par Mezineescu; et chez un vautour Vultur sp., par Chingareva. Les parasites, rares dans le sang pris dans les veines de l’aïglon, sont plus nombreux dans les gouttes de sang qui se trouvent à la base des grosses plumes en voie de croissance de la queue et des ailes. Le Giemsa colore mal les noyaux des parasites; le procédé de coloration préconisé par l’un de nous (éosine-bleu de méthylène à l’oxyde d'argent, ditfé- renciation au tannin) donne des résultats beaucoup plus satisfaisants). Les parasites sont inclus pour la plupart dans des éléments cellulaires de forme variable ; quelques-uns paraissent libres ; il est probable que, dans ces cas, il y a eu destruction accidentelle de la cellule-hôte dont le noyau reste souvent accolé au parasite. Les petites formes, allongées, vermiculaires, de 6 à 10 y de long sur 3à 44 de large, sont très rares. Ces éléments montrent un noyau arrondi ou-ova- laire, vers la partie moyenne; le protoplasme est granuleux (fig. 1). Il s’agit évidemment de formes jeunes, non différenciées. La plupart des parasites, de forme ovalaire plus ou moins régulière, mesu- rent de 11 à 18 u de long sur 8 à 14 y de large. On distingue facilement deux types que les notions acquises sur les Leucocytozoon permettent de reconnaître pour des formes sexuées : macrogamèles et microgamétocytes. Macrogamètes. — Le noyau est sphérique; ses contours sont réguliers, bien apparents (fig. 2 et 6); à l’intérieur, on distingue un nucléole qui se colore assez fortement en violet, tandis que le reste du noyau se rolore faiblement: le protoplasme qui est granuleux se colore en bleu foncé. Il ny a pas de pigment noir. Microgamétocytes. — Le noyau volumineux, diffus, à contours peu précis, se colore en violet clair, on ne distingue pas de nucléole (fig. 3, 4 et 5); le pro- SÉANCE DU 6 MAI 687 toplasme se colore d’une facon uniforme en rose clair; il ne contient ni granulations chromophiles ni pigment. Malgré des examens prolongés du sang frais, nous n'avons pas réussi à voir sortir les flagelles ou microgamètes, qui certainement existent dans les micro- gamétocytes ; nous n'avons pas trouvé non plus de flagelles dans les prépara- tions colorées. Les éléments dans lesquels les parasites sont inclus ont parfois une forme sphérique (fig. 1) ou une forme ovalaire (fig. 5), qui est celle d'hématies fortement augmentées de volume ; le plus souvent, ils ont l’aspect biconique représenté dans les figures 2 et 3, et ils mesurent 20 à 22 y de long; enfin les extrémités peuvent être étirées en fuseau (fig. 6) ; la cellule-hôte peut alors atteindre 36 à 40 w de long. 1, Jeune Leucocylozoon. — 2, Macrogamète. — 3, 4, 5, Microgamétocytes. — 6, Macrogamète inclus dans un élément fusilorme. Gr. 1800 D. environ. Le protoplasme des ce!lules-hôtes, homogène, sans granulations, se colore en rose pâle; la teinte qu'il prend sous l’action de l’éosine diffère peu de celle que prennent les hématies. Le noyau, souvent aplati latéralement (fig. 2 à 6), se projette parfois sur la partie centrale du parasite; dans ce cas, la confu- sion avec le noyau de cet élément serait possible. L’aiglon, qui s'était cassé une aile, a été sacrifié le 22 avril. Dans les frottis faits avec le foie, la rate, les reins, les poumons et la moelle osseuse, nous n'avons pas vu de formes schizogoniques, noû plus que dans le sang. Le sang du cœur a été ensemencé le 22 avril dans quatre tubes de milieu de Novy ordinaire ou simplifié et dans deux tubes d’eau physiologique citratée. À la date du 4 mai, il ne s’est développé aucun flagellé dans ces tubes. Du sang du cœur a été injecté, le 22 avril, à 2 poules et à 2 pigeons (dans le péritoine et sous la peau) ; à la date du 5 mai, les oiseaux ne se sont pas infectés. L'un de nous a fait remarquer, à propos d'hématozoaires de Parus major, de Syrnium aluco et de Meleagris qallopavo, voisins du parasite qui fait l'objet de cette note, que les cellules-hôtes ont plutôt les carac- 688 SOCIÊTÉ DE BIOLOGIE tères d'hématies ou d'hématoblastes altérés, étirés que celui de leuco- cyles (1); cette opinion est corroborée par l'étude de l’hématozoaire de l'aigle pêcheur. Nous nous conformerons cependant à l’usage qui s’est établi de donner à ces parasites le nom de Leucocytozoon et nous dédie- rons à M. Audier la nouvelle espèce sous le nom de Z. Audieri. UROHYPOTENSINE ET VASODILATINE, par J.-E. ABELous et E, BARDIER. Dans un travail paru dans le numéro du 15 octobre 1910 du Central- blalt für Physiologie, Popielski, après avoir critiqué nos recherches sur « l’urohypotensine », arrive à conclure que l’urohypotensine n’abaisse la pression artérielle que parce que, en hémolysant les héma- ties, elle détermine la production de vasodilatine. On sait que, pour Popielski, la vasodilatine est la substance hypotensive unique et uni- verselle. Toutes les fois qu'un agent quelconque introduit dans le sys- tème circulatoire produit une baisse de la pression artérielle, c’est parce quil s’est formé de la vasodilatine. Les phénomènes essentiels de l’action de cette vasodilatine sont la chute de la pression sanguine et l’incoagulabilité du sang. Or, M. Popielski a constaté cette incoagulabilité après l'administration d’urohypotensine, donc celle-ci n’agit qu'en déterminant la formation de la vasodilatine par hémolyse. Ces conclusions sont catégoriques, sans nulle restriction. Sont-elles justifiées? C’est ce que nous allons voir. Expérience. — Chien mâle, 6 kil. 300. Injection intraveineuse de 10 centigrammes de chloralose par kilogramme. Du sang recueilli avant l'injection d’urohypotensine est complètement coagulé au bout de 8 minutes et demie. On injecte par la saphène 0 gr. 025 d'urohypotensine par kilogramme. Une minute après l'injection, on recueille du sang par la carotide. Le sang ne coule que goutte à goutte. Il est complètement coagulé en 3 minutes et demie. Nouvelle prise 3 minutes après l'injection. Coagulation en 6 minutes. Nouvelle prise 6 minutes après l'injection. Coagulalion en 4 minutes. 23 minutes après l'injection, le sang coule avec plus de force, la pres- sion se relève manifestement. Le sang coagule en 5 minutes. (4) A. Laveran. Comptes rendus de la Soc. de Biologie, 48 octobre 1902 et 16 mai 1903. — A. Laveran et Lucet. Acad. des Sciences, 30 octobre 1905. SÉANCE DU 6 MAI à 689 Une dernière prise est faite 30 minutes après l'injection ; celte prise est complètement coagulée en 2 minutes et demie. Tous les caillots sont fermes et compacts. Mais quelques heures après, le sang recueilli pendant la chute de pression commence à se ramollir; le lendemain, il est complètement liquide. En résumé, pas de retard dans la coagulation, mais, pour les lots pris pendant la phase d'hypotension, fibrinolyse active qui entraine la fluidi- fication. Même expérience avec deux autres chiens, l’un anesthésié par le chlo- roforme, l’autre non anesthésié. Pour ces deux animaux, le sang recueilli pendant la baisse de pres- sion n’a présenté qu'un commencement de coagulation. Il y a eu forma- tion d’un caillot très mou, très diffluent, et au bout de quelques heures fluidification complète par fibrinolyse. Le plasma n’est pas rouge; dans certains tubes, il est à peine teinté en rose très léger. Chez le lapin, les résultats sont absolument nets. Vous n'avons jamais observé l'incoagulabilité du sang après injection d'urohypotensine (dose moyenne 3 cenligrammes par kitogramme). Bien plus, {a coagulation est manifestement accélérée, sous l’action de l’urohypotensine. Enfin le sérum est absolument incolore et ne présente pas trace d’hémo- lyse. En présence de ces résultats, on ne saurait accepter les conclusions de Popielski avec le caractère de généralité qu'il leur donne. L’uro- hypotensine demeure bien un puissant agent hypotenseur et la baisse de pression qu’elle détermine est due à son action propre et nullement à la formation de vasodilatine. Dans les dernières lignes de son mémoire, Popielski, avec une poli- tesse exquise, nous reproche de ne pas savoir faire une analyse physio- logique exacte. De là, selon lui, nos conclusions erronées. Nous con- naissons trop les règles de la courtoisie la plus élémentaire pour lui renvoyer son compliment. Nous nous bornerons à lui faire remarquer que, si erreur il y a, elle n’est pas de notre côté. TRAITEMENT DU TÉTANOS EXPÉRIMENTAL PAR LES INJECTIONS BULBAIRES ET PARABULBAIRES DE SÉRUM ANTITÉTANIQUE, par JEAN CAMUs. J'ai indiqué dans la dernière séance de la Société les résultats que J'ai obtenus chez le chien aans le traitement du tétanos expérimental par les injections de sérum antitétanique dans les veine3et sous la peau. J'ai essayé d'autre part de traiter quelques chiens par des injections de 690 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE petites quantités de sérum antitétanique dans le bulbe. Voici comment j'ai été amené à faire cette tentative : en injectant à un chien tétanique entre l’atlas et l’occipital un mélange de sérum antitétanique et d’émul- sion cérébrale, l'animal, mal maintenu, fit un mouvement brusque et l'injection pénétra en grande partie dans le bulbe ; il eut immédiatement des troubles de la marche, troubles de l'équilibre et phénomènes paré- tiques qui persistèrent longtemps, mais l'animal guérit de son tétanos. Le témoin, injecté avec la même dose de toxine tétanique, mourut. À la suite de cette expérience, j'ai fait volontairement quelques injec- tions de sérum antitétanique dans le bulbe de chiens tétaniques. Premier groupe. — 4 chiens recoivent chacun 5 cent. cubes de toxine téta- nique par kilogramme dans les muscles d’une cuisse. Le témoin meurt 4 jours après. Un autre recoit, 48 heures après l'injection de toxine, 13 cent. cubes de sérum antitélanique sous la peau, il meurt moins de 5 jours après l’injec- tion de toxine. Aux 2 autres on injecte, 48 heures après la toxine, quelques gouttes de sérum antitétanique dans le bulbe et 2 cent. cubes du même sérum dans le liquide céphalo-rachidien ; l’un de ces 2 chiens meurt quelques heures avant le témoin, l’autre survit 3 jours 1/2 au témoin et plus de 2 jours 1/2 au chien traité par le sérum sous la peau. Deuxième groupe. — Dans ce groupe, un chien tétanique survit 6 jours après l'injection intrabulbaire de 0 c. c. 5 de sérum antitétanique. Il meurt plus de 3 jours après le témoin, alors que 2 chiens du même groupe traités, l’un par injection de sérum sous la peau, l'autre par le même sérum dans le liquide céphalo-rachidien, se remettent de leur tétanos. Le témoin meurt 4 jours après l'injection de toxine. : Troisième groupe. — Dans ce groupe, le chien tétanique traité par une injec- tion de 0 c. c. 5 de sérum antitétanique dans le bulbe survit plus de 3 jours à cette injection et meurt quelques heures après le témoin, mais avant 2 autres chiens traités par le sérum injecté sous la peau ou dans le liquide céphalo- rachidien. Ainsi sur 5 chiens traités par les injections intrabulbaires, 1 a guériet 3 ont eu une survie sur les témoins, survie qui a été de plus de 3 jours pour 2 d’entre eux. Aucun n'est mort immédiatement de l'injection intrabulbaire, contrairement à ce qu’on aurait pu craindre. Je n'ai pas poussé plus loin cet essai de traitement qu'il était logique de tenter et dont il serait peut-être intéressant de poursuivre l’étude (expérimentale bien entendu) d’une facon plus méthodique. Voici des faits qui me paraissent conduire à une application pratique immédiate : les animaux dont les observations suivent ont été traités non plus par les injections intrabulbaires, mais par les injections para- bulbaires de sérum antitétanique. Premier groupe. — 2 chiens reçoivent 1 c. c.5 de toxine par kilogramme dans les muscles d'une cuisse ainsi que les animaux des groupes suivants. — : SÉANCE DU 6 MAI 694 4 jours après. l’un d'eux, beaucoup plus malade que l’autre, recoit 2 c. ç. 5 de sérum antitétanique entre l’atlas et l’occipital. Il a une survie de 36 heures sur l’autre chien non traité. Deuxième groupe. — 2 chiens reçoivent 2 c. c. 5 de toxine par kilogramme. 4 jours après, le plus malade des deux recoit 3 cent. cubes de sérum entre l’atlas et l’occipital. Il survit 3 jours à l’autre. Troisième groupe. — 4 chiens recoivent 5 cent. cubes de toxine par kilo- gramme. Le témoin meurt en 3 jours. Des 3 autres, l’un reçoit, 55 heures après la toxine, 16 cent. cubes de sérum sous la peau; il meurt 12 à 15 heures après le témoin; un autre recoit, 55 heures après la toxine, 40 cent. cubes de sérum dans les veines: il meurt vers le même moment que le précédent. Le dernier reçoit, 55 heures après la toxine, 3 cent. cubes de sérum entre l’atlas et l’occipital ; il survit 24 heures au témoin et 12 heures enyiron aux 2 autres. : Quatrième groupe. — 4 chiens recoivent 5 cent. cubes de toxine par kilo- gramme. Le témoin meurt en moins de 5 jours. Des 2 autres l’un est traité 48 heures après l'injection de toxine par 13 cent. cubes de sérum sous la peau, il meurt en 7 jours ; l’autre, traité par 3 c. c. 7 de sérum entre l’atlas et l’occipital, meurt en 9 jours. Donc il survit 4 jours au témoin. Cinquième groupe. —2 chiens recoivent 3 c. c. 5 de toxine par kilogramme. 48 heures plus tard, le plus malade des 2 recoit 3 c. c. 5 de sérum dans le liquide céphalo-rachidien et 1 c. e. 5 de sérum sous la peau ; l’autre, notable- ment moins malade, recoit 16 cent. cubes de sérum dans les veines, il survit 12 à 15 heures au précédent. Sixième groupe. — 3 chiens reçoivent 5 cent. cubes de toxine par kilo- gramme. 48 heures plus tard.ils sont iraités par un mélange à parties égales de sang d'animal immunisé contre le tétanos et d’eau distillée. Le 1°" recoit en tout 13 cent. cubes de ce mélange dans les veines et sous la peau, il meurt en 4 jours; le 2° reçoit 1 cent. cube du même mélange entre l’atlas et l’occipital, il survit 16 à 18 heures au 1°"; le 3° recoit 4 cent. cubes du même mélange entre l’atlas et l'occipital, il survit 3 jours au 1°. . Septième groupe. — 2 chiens reçoivent ? cent. cubes de toxine par kilo- gramme. Cette toxine étant peu active, ils présentent seulement de la raideur du ràchis et des muscles de la face et reçoivent 7 jours plus tard une nouvelle injection de 2 cent. cubes de toxine plus active par kilogramme. L'un recoit 24 heures après cette 2° injection 3 cent. cubes de sérum entre l’atlas et l'occipita!, il guérit; l’autre meurt du tétanos. Huitième groupe. — 2 chiens reçoivent 2 c. c. 5 de toxine par kilogramme. 53 heures plus tard, le plus malade des deux reçoit 3 cent. cubes de sérum entre l’atlas et l’occipital, il guérit; le témoin meurt 5 jours après l'injection de toxine. Neuvième groupe. — 4 chiens recoivent 2 c. c. 5 de toxine par kilogramme. Le témoin meurt en 6 jours. Les 3 autres recoivent 48 heures après la toxine Le 1°" et le 2° 13 cent. cubes 692 SOGÉTÉ DE BIOLOGIE de sérum dans les veines, le 3° recoit 3 c. c. 7 de sérum entre l’atlas et l’oc- cipital. Tous les 3 guérissent, mais les 2 premiers ont été nettement plus malades que le 3°. Dixième groupe. — 3 chiens recoivent 5 cent. cubes de toxine par kilo- gramme. Ë Le témoin meurt en 3 jours, les 2 autres recoivent 28 heures après la toxine l’un (le moins malade) 13 cent. cubes de sérum sous la peau, l’autre 3 cent. cubes de sérum entre l’atlas et l’occipital, ils guérissent tous les deux. Onzième groupe. — 3 chiens recoivent # c. c.5 de toxine par kilogramme. Le témoin meurt en moins de 5 jours. Les 2 autres reçoivent, 48 heures après la toxine, l’un, 13 cent. cubes de sérum sous la peau, l’autre 3 c. c. 5 de sérum entre l’atlas et l’occipital: le 10r survit 4 jours sur le témoin; le 2° guérit. Douzième groupe. — 3 chiens reçoivent 5 cent. cubes de toxine par kilo- gramme. | Le témoin meurt en moins de 4 jours. Les 2 autres recoivent 31 heures après la toxine, l'un, 16 cent. cubes de sérum sous la peau, l’autre, 3 cent. cubes de sérum dans le liquide céphalo-rachidien. Le dernier guérit, le pré- cédent meurt #8 heures après le témoin. Treizième groupe. — 4 chiens recoivent 4 cent. cubes de toxine par kilo- gramme. Le témoin meurt en moins de 5 jours. Des 3 autres, le 1° recoit 10 cent. cubes de sérum dans les veines 48 heures après la toxine, le 2° recoit 15 cenf. cubes de sérum sous la peau; ces 2 chiens survivent 4 jours au témoin et meurent de tétanos; le 3°, traité par 3 c. c. 7 de sérum injecté entre l’atlas et l’occipital, guérit. Conclusions. — Dans ces 13 groupes tous les chiens traités par les injections parabulbaires de sérum antitétanique ont eu une survie sur les témoins. Parmi les 13 chiens traités par cette méthode, 7 ont guéri du tétanos alors que les témoins sont morts. Les résullats des injections parabulbaires de sérum comparés à ceux des injections sous-cutanées ou intraveineuses se montrent très supé- rieurs (1). | Faut-il conclure qu'il est indiqué de pratiquer ces injections para- bulbaires chez l’homme dans le cas de tétanos? Je ne le crois pas; non pas que la méthode soit dangereuse, car jamais je n’ai tué de chien par celte technique, mais il semble a priori qu'on puisse atteindre le même résultat par l'injection lombaire (souvent employée dans la thérapeu- tique du tétanos); mais alors il apparaît comme de toute nécessité (1) Plusieurs fois, au cours de mes recherches, des mélanges de sérum anti- tétanique et de substances extraites du cerveau ont eu des effets meilleurs que ceux du sérum pur. Mais je n’ai pas à l'heure actuelle sur ce point ure technique satisfaisante et donnant des résultats constants que je puisse publier. SÉANCE DU 6 MAI 693 d’injecter de fortes quantités de sérum antitélanique pour que les centres supérieurs baignent dans l’antitoxine. On se mettra vraisemblablement ainsi dans les conditions des injec- tions parabulbaires qui, ainsi que le montrent les expériences ci-dessus, m'ont fourni un nombre appréciable de résultats heureux. MÉCANISME DE L'IMMUNITÉ NATURELLE DE LA SOURIS VIS-A-VIS pu TZrypanosoma Lewisi Kent, par D. Roupsky. Dans deux notes antérieures (1), j'ai indiqué que le sérum sanguin de la souris blanche constitue un milieu favorable pour la conservation in vitro du 77. Lewisi, et d'autre part que les inoculations à la souris blanche du 7r. Lewisi, non suivies d'infection, coïncident avec une forte leucocytose au point de l'inoculation. J'ai pu conserver pendant huit à neuf jours le 77. Lewisi en très bon état, dans du sérum de souris blanche, entre lame et lamelle aseptiquement préparées et lutées à la paraffine. Les trypanosomes y ont gardé leur mobilité et leur forme. La préparation s'étant ensuite desséchée, on y pouvait encore trouver quelques cadavres intacts de trypanosomes. Ce fait montre déjà que même si l’immunité humorale entre en jeu dans le mécanisme de l’immu- nité naturelle de la souris vis-à-vis du 77. Lewisi, d’autres facteurs interviennent, étant donné que ce trypanosome disparait rapidement chez l'animal ayant l’immunité. D'autre part, la forte leucocytose qu'on constate au point de l’inoculation et que j'ai déjà signalée indique a priori la probabilité des phénomènes de phagocytose. Chez les souris ayant l’immunité naturelle contre le 77. Lewisi, à la suite d’une inoculation intra-péritonéale de ce flagellé, il se produit dans la cavité péritonéale une leucocytose extrêmement forte. Les trypanosomes n'apparaissent que très exceptionnellement et en fort petit nombre dans le torrent circulatoire et leur présence y est tout à fait passagère. Le temps au bout duquel les trypanosomes ont disparu de la cavité péritonéale est très variable; quelquefois, on les retrouve encore en très grand nombre quarante-huit heures après l’inoculation. Presque toujours, on peut voir les trypanosomes garder leur mobilité jusqu'à leur disparition complète ; la présence de cadavres en masse est plutôt rare. On peut observer in vivo toutes les phases de l’englobement des trypanosomes par les leucocytes. Le trypanosome adhère, en général, (1) D. Roudsky. Comptes rendus de la Soc. de Biologie, t. LXVIIT, p. 458, 1910. Comptes rendus des séances de l'Académie des Sciences, t. CLIL, p. 56, 1941, BioLocie. COMPTES RENDuS. — 1911. T. LXX. 49 69% SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE au leucocyte par son extrémité postérieure; on voit le leucocyte émettre des prolongements et former une sorte de manchon dans lequel se trouve la partie postérieure du trypanosome ; la partie antérieure, qui reste libre, s'agite très vivement, ce qui démontre que le trypanosome est englobé en pleine activité; enfin, la partie antérieure elle-même est englobée. Certains leucocytes, fortement augmentés de volume, ren- ferment des masses réfringentes de contour arrondi, correspondant aux débris des trypanosomes phagocytés; ce sont des vacuoles digestives. En somme, la phagocytose s’effectue par le mécanisme classique décrit et figuré par MM. À. Laveran et F. Mesnil (1), chez le rat ayant acquis l’immunité pour le 77. Lewisi. : L'injection préalable d’une substance provoquant une leucocytose, telle que l'aliment Mellin, peut empêcher l'infection. Les souris guéries de 77. Lewis, ou réfractaires à ce flagellé, peuvent être considérées comme ayant une immunité définitive l (Travail du Laboratoire de M. Laveran.) L’ABSORPTION DES GLOBULES ROUGES PAR LA MUQUEUSE RECTALE, par D. JaAcoBson. Les propriétés absorbantes de la muqueuse rectale ont été dernière - ment utilisées avec une fréquence de plus en plus grande pour l’admi- nistration des sérums, afin d'éviter les phénomènes d’anaphylaxie que détermine l'injection sous-cutanée des substances albuminoïdes. Certains auteurs cependant mettent en doute la valeur de cette nouvelle méthode thérapeutique; ils n’accordent pas à la muqueuse rectale le pouvoir d’absorber ces substances sans une modification essentielle. Aïnsi, d'après eux, les anticorps ou antigènes contenus dans les composés. organiques ne passeraient pas à travers la muqueuse rectale et ne pénélreraient pas dans la circulation générale. Pour étudier cette question nous avons fait l'expérience suivante : Nous avons administré à des lapins par voie rectale en dix jours 25 centimètres cubes de sang de mouton défibriné, en introduisant dans le rectum 5 centimètres cubes de sang tous les deux jours. Pour éviter toute lésion de la muqueuse, nous nous sommes servis d’une sonde urétrale d'homme très fine, adaptée sur une seringue et intro- duite dans la cavilé rectale de 6 à 8 centimètres. La sonde enduite de vaseline est poussée très lentement, sans pression. (1) Trypanosomes et Trypanosomiases. Paris, Masson et Ci, 1904, p. 89-92. SÉANCE DU 6 MAI 695 Dix-sept jours après la dernière adminisiration du sang, nous avons _saigné tous les lapins ainsi préparés, et nous avons cherché le pouvoir hémolysant de leur sérum envers les globules rouges du mouton. Or, ce pouvoir hémolysant s’est montré très constant chez tous nos ‘animaux. Nous avons même pu voir que la puissance hémolytique d’un sérum lapin-mouton préparé de cette facon est assez grande : il suffit de 0,3 centimètres cubes d’une solution de 1 p. 100 ou même de 1 p. 1000 de cette hémolysine pour dissoudre en quarante minutes de séjour à l’éluve 0,3 centimètres cubes d’une solulion au dixième des globules rouges. î Il va sans dire que tous les lapins ont été éprouvés avant le commen- cement des expériences au sujet de leur pouvoir hémolysant, qui s’est montré toujours nul. A la fin de nos expériences nous avons à l’autopsie soigneusement examiné toute la portion inférieure de l'intestin et n'avons jamais découvert ni lésion ni processus inflammatoire. Il résulte de ces faits que les hématies du mouton ont élé absorbées sans modification par la muqueuse rectale intacte du lapin et ont pu ainsi servir d’antigène pour la formation de l’anticorps spécifique. Par conséquent, la muqueuse rectale ne forme pas une barrière au passage des matières organiques dans la circulation générale. Cependant le sang introduit dans le rectum ne semble pas avoir été absorbé en tolalité. En effet, la même quantité de sang introduite par la voie intraveineuse nous à fourni une hémolysine cent fois environ plus active. Disons aussi en terminant que notre expérience offre un nouveau mode de préparation, exempt de tout danger d’anaphylaxie, des sérums hémolytiques en usage dans les laboratoires. (Travail du laboratoire de M. Marmorek.) EMPLOI DE L'HÉMOPLASE POUR L'OBTENTION D'UN SÉRUM ANTI-MOUTON HÉMOLYTIQUE, par L. Panisser et Tarxvor KÉVORKIAN. L'obtention du sérum hémolytique (anti-mouton le plus souvent) nécessaire pour la mise en œuvre de la méthode de déviation du com- plément est toujours une opération longue et complexe parce qu’elle nécessite à chaque injection la récolte du sang défibriné, des lavages et des centrifugations répétés. L'utilisation de l'hémoplase nous a paru susceptible de pallier très heureusement à tous ces inconvénients et de donner de meilleurs résultats. 696 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE L'idée de son emploi repose sur la connaissance de son mode de pré- paration et sur les relations qui semblent exister entre certaines modi- fications des antigènes et la production des anticorps. | Sans indiquer tous les détails de son obtention (1), l'hémoplase repré- sente le plasma globulaire, débarrassé des débris cellulaires, du sang de mouton; la libération du plasma est obtenue par laquage à l’eau dis- tillée et par l’action d'une série de brusques variations de température. Connaissant le principe de sa préparation, il nous a paru que l’hémo- plase pouvait être considéré comme un « antigène décoagulé », puisque par des moyens lytiques on s’est efforcé de décondenser, de dissoudre, de « décoaguler » les hématies. D'autre part, M..Nicolle a formulé le principe suivant : « D'une façon générale on remarque que l'introduction dans l'économie, soit d’anti- gènes très décoagulés, soit d'antigènes très abondants.. favorise la formation de coagulines, et que par contre l'introduction, soit d’anti- gènes très décoagulés, soit d’antigènes peu abondants... détermine des effets opposés. » Panisset et Alilaire (2), sur les conseils de M. Nicolle, ont essayé d’ap- porler une confirmation expérimentale de ce principe. Ils ont noté qu'il élait possible d'obtenir exclusivement des agglutinines, sans lysine, en injectant des stromas globulaires coagulés à 115 degrés. Leurs tenta- tives pour produire exclusivement des lysines ont échoué, sans doute enraison de la décoagulalion trop grande de l’antigène utilisé (« résidu » des hématies traitées par la méthode de Vaughan). Avec. l’hémoplase qui représente un antigène peu décoagulé, les résultats ont été différents et nous avons réussi à préparer un sérum qui est à peu près exclusivement hémolytique. Les animaux traités sont des lapins qui ont recu chaque semaine 5 centimètres cubes d'hémoplase par la seule voie péritonéale. Il a suffi de quatre injections; les animaux ont été saignés une semaine après la dernière injection. Parallèlement, aux mêmes jours et dans les mêmes conditions, des lapins ont été traités par des hématies normales de mouton. Le traitement par l’hémoplase a toujours engendré, chez le lapin, la formation d’une lysine spécifique pourles globules de mouton. Le sérum des lapins traités est peu agglutinant par les globules, mais, mis au contact avec l’'hémoplase diluée à 1 p. 20 ou 1 p. 50, il provoque la for- mation d'un précipité même dans la proportion de 1 de sérum pour 20 de la dilution d’antigène. (1) A. et L. Lumière. La Plasmothérapie. Revue générale des Sciences, 15 février 1906, p. 134. (2) Comptes rendus de la Soc. de Biologie, séance du 11 juillet 1908, t. LXV, p. 74. : SÉANCE DU 6 MAI 697 Quant au sérum des lapins traités par les globules, il est agglutinant et hémolytique, il ne provoque la formation d’un précipité avec la dilu- tion d'hémoplase que dans la proportion de 1 p. 2. Conclusions. — a) Le sérum des lapins traités par l’hémoplase est hémolytique pour les hématies du mouton, il peut être utilisé comme tout autre sérum hémolytique pour la recherche de la déviation du com- plément, son obtention facile constitue un avantage considérable. b) Il nous paraît qu'il serait possible d'utiliser l’action précipitante et sans doute les autres propriétés du sérum des lapins traités par les glo- bules ou tout autre antigène provenant d'une espèce déterminée comme une méthode d'analyse des produits biologiques que les indus- triels déclarent être préparés exclusivement avec un produit d’origine bien définie (hémoplase de mouton, plasma musculaire de bœuf ou de cheval, etc.). (Ecole vétérinaire de Lyon.) EFFETS DE LA LIGATURE TEMPORAIRE DES PÉDICULES VASCULO-NERVEUX DU CORPS THYROÏDE, CHEZ LE CHIEN, par GEORGES BOURGUIGNON. Une note publiée à la dernière séance de la Société de Biologie (29 avril), par M. Alamartine, sur les effets de la ligature des artères du corps thyroïde, m'incite à publier un peu plus tôt que je n’en avais l'intention les résultats d'expériences en cours, que j'ai entreprises, sur le conseil de M. le professeur Dastre, depuis le mois de janvier 1909. Il s'agissait d'essayer de supprimer l’innervation du corps thyroïde sans supprimer sa circulation, en liant temporairement les pédicules sur une aiguille d’acier, à l’aide de fils de soie, comme Pflüger (1) l’avait fait chez la grenouille pour supprimer les connexions nerveuses entre l'intestin et le pancréas. J'ai donc fait des ligatures temporaires des pédicules supérieurs et inférieurs . du corps thyroïde, à droite et à gauche, chez le chien. Les expériences dont je rapporte ici les résultats ont porté sur six chiens. 4 ont subi d'emblée la ligature temporaire des pédicules. 4 a été opéré à blanc, pour servir de témoin. 1a été d’abord opéré à blanc, puis, après 263 jours d'observation, a subi la ligature temporaire des pédicules. La ligature, dans tous les cas, a été faite, par 2 fils de soie plate, sur un (1) Archiv für die gesammte Physiologie, B. CXIX, 1907. 698 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE fragment d’aiguille à tricoter de 2 centimètres environ de long. Au pédicule iniéneus la ligature a porté en bloc sur tout le pédicule. Au pédicule supé- rieur, j'ai lié tantôt l'artère seule, tantôt l'artère et la veine ensemble, tantôt l'artère et la veine séparément. La durée de la ligature a varié de 10 à 30 minutes. A la levée de la ligature, l'artère bat. Mais il existe un sillon qui a été retrouvé à l’autopsie. Les phénomènes que j'ai observés se sont reproduits chez tous mes animaux, ont fait défaut chez les témoins. et se sont produits après la ligature chez le chien qui a été opéré après avoir servi de témoin. Contrairement à notre attente, il n'ya eu, chez aucun de mes animaux de phénomène immédiat. Mais les cinq animaux opérés ont commencé à augmenter de poids entre le 30° et le 40° jour. Les deux premiers animaux ont été sacrifiés le 53° et le 70° jour, en pleine ascension de poids. Les autres ont été observés plus longtemps. Chez ces trois chiens j'ai observé un maximum de poids entre le 80° et le 114° jour, atteignant de 24 à 30 p. 100 du poids initial. À partir de là, le poids redescend et les animaux se cachectisent. Deux ont été sacrifiés Le 165° et le 176° jour. Le troisième a été conservé jusqu'à sa mort spontanée survenue Île 342° jour, brusquement, dans une cerise épileptiforme qui dura deux heures. L'animal était alors cachectique, ayant perdu presque tous ses poils, et avait perdu non seulement tout l'excès de poids (3 kilogrammes) qu'il avait gagné, mais même pesait (10 kilogr. 100) 2 kilogr. 100 de moins que son poids initial (12 kilogr. 200). Son poids était resté le même pendant les 263 jours écoulés entre l'opération à blanc et l'opération complète. L'autre témoin ne présenta aucune aug- mentation de poids pendant les 535 jours d'observation. Outre cette évolution du poids, j'ai constaté chez mes trois derniers animaux une lymphocytose sanguine, qui à débuté une vingtaine de jours après l'opération et a atteint son maximum du 28° au 35° jour. Elle avait complètement disparu dans la phase descendante du poids. Cette Iymphocytose a atteint les chiffres de 14,7, 18 et 26 p. 100. Il n’y a jamais eu plus de 7 à 9 p. 100 de lymphocytes chez les témoins. Enfin, chez mes cinq animaux, j'ai observé à partir du 15° au 40° jour un léger épaississement de la peau par places, avec poils ternes et tombant facilement. J'ai constaté, soit en examinant l’état des pédicules, sous le chloro- forme, avant de sacrifier l'animal, soit par des injections poussées dans les artères thyroïdiennes sur le ue que les artères élaient restées perméables. Chez un de mes animaux j'ai injecté de la clans au bleu de Prusse par la thyroïdienne supérieure d’un côté. Sur les coupes, on retrouve la © SÉANCE DU 6 MAI 699 matière colorante dans les plus petites artères, aussi bien du eûté injecté que de l’autre. À l’autopsie, j'ai trouvé constamment une diminution des corps thyroïdes avec augmentation de volume des parathvroïdes. Le poids des corps thyroïdes, sans les parathyroïdes externes, représentait O0 gr. 12 de glande thyroïde par kilogramme chez le témoin, alors qu'il était de 0,07 à 0,08 chez les opérés. L’examen histologique des corps thyroïdes de deux de mes animaux a montré une atrophie des vésicules thyroïdiennes, sans sclérose, les vésicules étant remplacées par places par des massifs cellulaires par- -semés de lumières très étroites, vides de colloïde. En outre, il existe des vésicules présentant un début de prolifération de l’assise endothéliale. L’examer histologique du dernier animal est en cours et sera publié ultérieurement. Ces lésions sont donc très différentes de celles qu'a observées M. Alamartine, puisque je n'ai constaté ni sclérose, ni thrombose des vaisseaux. Tels sont les faits que j'ai observés. Mais je ne veux actuellement en tirer aucune conclusion définitive, me réservant d'étendre et répéter -ces expériences avant de les généraliser et de tenter de les interpréter. (Travail du Laboratoire de Physiologie de la Sorbonne (4). SUR LA PRÉSENCE DE GANGLIONS NERVEUX DANS L'ÉPAISSEUR DE LA VALVULE DE THÉBÉSIUS, CHEZ Oois artes. Note de R. ArGAUD, présentée par É. RETTERER. La grande veine coronaire venant s’aboucher dans l'oreillette droite suivant un trajet très oblique, l'angle que fait sa paroi en se continuant avec celle de l'oreillette est très obtus en avant et à droite, aigu au contraire du côté opposé (en arrière et à gauche) où il forme dans certains cas un pli se prolongeant en un velum membraneux semi- lunaire, la valvule de Thébésius. Des coupes pratiquées sur un certain nombre de valvules de Thé- bésius, chez Ovis aries, perpendiculairement à leur bord d'attache, nous ont montré les détails stracturaux qui suivent : Une lame fibreuse centrale constitue le squelette de la valvule qui est tapissée, du côté de la veine, par l'endoveine, et, du côté de l'oreillette, par (1} Une partie des expériences a été faite au Laboratoire de la clinique des maladies nerveuses à la Salpétrière. 700 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE l'endocarde auriculaire. Entre l’endoveine et la lame fibreuse se trouve interposée, sur toute la hauteur de la valvule, une couche musculaire affectant, sur la coupe, la forme d’un triangle très allongé et dont la pointe répond au bord libre. Cette couche parcourue par de nombreux vaisseaux est formée de fibres cardiaques intéressées transversalement, que des travées périmysiales groupent en îlots de diamètre très inégal. Sur l’autre face de la valvule, on trouve aussi une couche musculaire située entre le squelette fibreux et le lissu conjonctif sous-endocar- dique; mais cette couche, analogue à la précédente, n’occupe que la moitié inférieure de la valvule. Ce qui frappe surtout, à l'examen des préparations, c’est la présence d'un riche appareil nerveux au sein de la valvule. Celle-ci recoit, en effet, un troncule nerveux qui pénètre dans la lame fibreuse par sa base, d'où il remonte en se ramifiant vers le bord libre. En plusieurs points, les faisceaux nerveux s'écartent et se dissocient pour faire place à de grosses cellules nerveuses, groupées en amas ganglionnaires qui s’é- chelonnent dans l’axe de la valvule sur la plus grande partie de sa longueur. En outre, dans la portion supérieure du tissu sous-endocar- dique dépourvu d'éléments musculaires, on rencontre de nombreux faisceaux nerveux coupés en travers el répondant à des ramifications qui semblent s'épanouir à la face profonde de l’endocarde. Cet appareil nerveux intra-valvulaire paraît être spécial à la valvule de Thébésius; du moins nous n'avons trouvé son analogue dans aucune autre valvule. Sa connaissance pouvant offrir un certain intérêt au point de vue de la physiologie normale et pathologique du cœur, nous nous proposons de le rechercher chez l'homme et chez d'autres mammifères. ACTION DE QUELQUES SELS SUR LA TEINTURE DE GAÏAC, é par À. SARTORY. En étudiant les réactions oxydasiques fournies par l’eau du Breuil (Puy-de-Dôme) dont nous avons parlé dans une derniére communi- cation (1), nous avons élé amenés à faire une série d'expériences pour essayer d'expliquer la nature de ces phénomènes. Nous ne parlerons pour le moment que d'expériences faites en employant différentes solu- tions de sels purs (dans de l’eau distillée dans des appareils de verre). Dans ces solutions nous faisions agir d’une part de la leinture de (4) A. Sartory. — Sur les propriétés oxydasiques d'une eau minérale. Comptes rendus de la Soc. de Biologie, avril 1911. SÉANCE DU 6 MAI 701 gaïac (1, en émulsion avec ou sans addition d’eau oxygénée ; d'autre part nous employions également l’eau gaïacolée. : Voici les résultats de nos premiers essais. La solution de KBr à À p. 100 donne avec le gaïac la réaction bleue immédiate sans eau oxygénée, réaction positive des oxydases avec l’eau gaïacolée. Réactions identiques avec une solution de KI à À p. 100. Ces réactions sont particulièrement énergiques et les colorations très vives. La solution de KCT à 5 p. 100 (2 centimètres cubes de solution de KCI + 2 centimètres cubes d’émulsion de gaïac) donne une coloration bleu päle presque immédiate. Si l’on fait intervenir 1 goutte d'eau oxygénée sur tout le trajet parcouru par H°0>, le coloration devient bleu foncé. Avec la solution de KCI à 5 p. 100 la réaction apparaît assez intense, mais avec H°0”; avec le gaïacol, légère coloration après quelques minutes. Avec l’aldéhyde salicylique : néant. Les solutions de NaCT et MjCE et BaCl donnent les mêmes réactions. Avec la solution de fluorure de sodium, la teinte bleueapparait à chaud; il faut un temps relativement long pour la percevoir à froid. Avec la solution de chlorate de potasse chauffé, la couleur bleue es: visible instantanément ; à froid il faut un certain temps. Avec l’eau oxygénée les réactions apparaissent beaucoup plus rapidement pour ces deux dernières solutions. Avec la solution de chlorure de calcium: À chaud, couleur bleue instan- tanée très intense; à froid, léger retard, accélération par H°0?. Avec la solution de chlorhydrate d'ammoniaque : Réactions à peu près identiques. Avec la solution (de chlorure de zinc distillée pur) : Mêmes réactions. Avec la solution de sulfate de magnésie : À chaud, coloration à peu près immédiate ; à froid, réaclion négative nécessitant l'intervention de H°0*. Avec l’a'un de potasse pur : Réactions négatives. Avec l’hyposulfite de soude : Réactions négatives. Avec le sulfate acide de soude : Réactions négatives. Avec le sulfate neutre de potasse : Réactions positives plus rapides à chaud qu’à froid sans H°O*°. Avec l’azotate de soude : Réactions positives sans H°0*. Avec l'azotate de plomb : Réactions négatives. Avec le nitrate de soude : Coloration bleue immédiate à chaud, plus lente à froid, très accélérée par H°0*. Avec le phosphate de soude bibasique : Coloration jaune verdätre à chaud et à froid sans H°0*°. (4) Nous employons de la teinture fraiche de gaïac, nous avons fait diffé- rentes teintures avec des échantillons de différentes provenances. 702 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE Avec le phosphate trisodique : Coloration vert émeraude à chaud et à froid sans H°0°. Avec les carbonates el bicarbonates alcalins : Réactions positives à chaud et à froid, accélérées par H°0°. Avec l'arséniate disodique : Coloration jaune verdâtre sans H°0°. Avec le borate de soude : À froid sans H°0* coloration jaune verdûtre. Récemment Barbary a signalé que l’/chtyol colore vivement en bleu l’émulsion fraiche de gaïac avec H°0*. La réaction est la même pour le Z'hiocol (solution 1 p. 100) et le Thigenol (huile sulfitée sodique sulfurée à 40 p. 100 de soufre). Certes nousn'avons pas la prétention designaler la présence d'oxydases directes ou indirectes dans ces différentes solutions. Nous signalons ces faits estimant : 1° qu'il y a là des phénomènes particuliers dont nous serions heureux de connaître les causes; 2° nous nous demandons s’il n’est pas très imprudent de se servir pour déceler les oxydases directes . ou indirectes de teinture de gaïac addilionnée ou non d'eau oxygénée comme l'ont fait déjà remarquer MM. Bourquelot, Breteau et Herissey. Dans une prochaine communication nous ferons connaitre les résultats d'expériences pratiquées avec les mêmes solutions, mais à l'abri de l'oxygène de l'air; de plus nous exposerons les résultats obtenus avec de nouveaux sels que nous n'avons pas actuellement à l'état de purelé absolue, et nous vérifierons si les autres réactifs des oxydases réagissent également sur ces différentes solutions. (Travail du Laboratoire du professeur Radaïis.) DIGESTION PHAGOCYTAIRE DES CHENILLES XYLOPHAGES DES LÉPIDOPTÈRES. EXEMPLE D'UNION SYMBIOTIQUE ENTRE UN INSECTE ET UN CHAMPIGNON, par P. POoRTIER. Au cours de mes recherches sur les insectes aquatiques, j'ai eu l'occa- sion de retrouver en abondance et d'observer une curieuse larvé de lépidoptère, celle de la Nonagria typhæ. Cette chenille, lorsqu'elle est arrivée à une grosseur suffisante, pénètre à l'intérieur des tiges du 7'ypha latifolia au centre desquelles elle passe son existence et se transforme en chrysalide. Elle vit là au-dessus de la surface de l'eau, parfois méme:sous la surface, et, dans ce dernier cas, dans une véritable cloche à plongeur. Elle se nourrit en dévorant la moelle qui garnit le centre des . qu'elle habite. J'ai essayé d'utiliser cet abondant matériel que je pouvais facilement SÉANCE DU 6 MAI à 703 me procurer pour étudier le mode de nutrition des chenilles xylophages. Celui-ci présente, en effet, des particularités qui me semblent n'avoir jamais recu de solution satisfaisante. Chez ces larves, la recherche d’une enzyme capable de solubiliser la cellulose semble n'avoir jamais donné que des résultats négatifs. D'ailleurs, l'appareil glandulaire des parois intestinales est très réduit, comme chez toutes les chenilles de papillons. Examen du contenu intestinal. — Si l’on examine le contenu intestinal ou les déjections des chenilles de Nonagria, on y trouve de nombreux fragments de moelle de 7ypha auxquels adhèrent une très grande quantité de microorganismes sur la nature desquels il est difficile de se faire de prime abord une idée exacte. Ce sont des sortes de bacilles fusiformes beaucoup plus réfringents aux extrémités qu'au centre qui apparait comme une zone claire. Deux caractères frappent au plus haut degré chez ces microorga- nismes : leur extrême variabilité de taille, leur mobilité sous le micro- scope, leur allure rappelant beaucoup celle des diatomées. Examen histologique des parois intestinales. — Sur des coupes fixées au liquide de Bouin et colorées par l’hématoxyline ferrique, on retrouve les mêmes microorganismes à l'intérieur des cellules épithéliales. Celles- ci, chez la chenille abondamment nourrie, sont absolument bourrées de ces pseudo-bactéries, les cellules de l'intestin postérieur aussi bien que celles de l'intestin moyen. Le revêtement chitineux de l'intestin posté- rieur présente sans doute des perforations qui permettent leur passage. Chez la larve à jeun, chez celle qui est près de se transformer en chrysalide, leur nombre diminue dans des proportions considérables. Examen du sang de la chenille. — Sectionnons une des pattes écail- : leuses de la chenille préalablement lavée à l’eau oxygénée, puis à l’eau distillée stérile. Si la chenille est encore en pleine digestion, nous trouvons au milieu des leucocytes nos pseudo-bactéries encore très nombreuses. Maintenons notre chambre humide à une température comprise entre 25 et 30 degrés. Voici un leucocyÿte qui, subissant une chimiotaxie positive, se dirige vers une pseudo-bactérie. | À 4h. 55 il arrive à son contact. À 5 heures elle est complètement englobée, mais on distingue encore parfaitement sa forme. A5 h. 15, c'estune sphérule d'apparence graisseuse qui fait encore hernie à la surface du leucocyte. À 5 h. 20, c’est une sphérule qui présente les réactions des lypoïdes et qui ne se distingue en rien des autres sphérules dont presque tous les leucocytes sont bourrés. L'examen attentif de ces cellules phagocytaires montre en effet qu'elles contiennent un grand nombre de pseudo-bactéries à tous les stades de la digestion intra-cellulaire. 04 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE Les leucocytes farcis de ces matières de réserve gagnent alors le Lissu lymphoïde où nous les retrouverons plus tard. Examen des divers tissus de la chenille, de la chrysalide et du papillon. — Les diverstissus de la chenille, de la chrysalide et de l’imago, traités par la même méthode que précédemment et débités en coupes, montrent presque partout la présence des pseudo-bactéries enkystées à l’intérieur des cellules des différents organes. On les trouve en particulier dans le tissu adipeux, dans les muscles striés, dans le système nerveux lui-même. Elles ne sont pas uniformé- ment réparties, mais existent çà et là sous forme d’amas. Enfin, chez la femelle qui vient d’éclore, on retrouve les mêmes pseudo-bactéries au centre de l’œuf. Les mêmes phénomènes, ne différant que par des détails secondaires, se retrouvent chez toutes les chenilles xylophages examinées. En résumé, chez ces larves, la phagocytose remplace en grande partie la digestion habituelle. La chenille mange du bois et digère des micro- organismes. Un certain nombre de ceux-ci persistent inaltérés. Nous y revien- drons. Dans une prochaine communication, je montrerai que ces pseudo- bactéries sont vivantes même dans la chrysalide, même au centre de l'œuf. Je déterminerai leur vraie nature, je montrerai qu'elles sécrètent une « cellulase » très active. {Travail des laboratoires de physiologie de la Sorbonne et de l'Institut océanographique.) SUR L'EXISTENCE DES FORMES TRYPANOSOMES DANS LES CULTURES DE T. LEWISI, par P. DELANOE. Novy et Mc. Neal ont signalé (1) dans les cultures de 7. Lewisi des. trypanosomes de 50 à 60 « de long, si minces et si effilés qu ils ont pu les comparer aux formes de cullure dites « spirochètes » de leur T. avium (2). Ces dimensions pourront étonner si l'on songe que les formes adultes de 7’. Lewisi dans le sang du rat ne mesurent pas plus, . flagelle compris, de 24 à 25 p. Nous avons actuellement en culture trois Lewisi, de différentes origines, et nous avouons n'avoir jamais (1) J. of. infect. Diseases, vol. I, 2 janv. 1904, p. 27. (2) Zbid., vol. Il, n° 2, Mars 1905, p. 287. SÉANCE DU 6 MAI 70 © constaté des formes tant soit peu analogues à celles que signalent les deux savants américains. Laveran et Mesnil (1), R. D. Smedley (2), qui se sont surtout attachés à répéter les expériences de Novy et Mc. Neal, n’ont pas constaté l’exis- tence de véritables trypanosomes dans les cultures de 7°. Lewis. Swellengrebel et Strickland (3) disent que les formes trypanosomes n'existent jamais dans les cultures ; et comme d'autre part ces auteurs ont constaté dans l'intestin de la puce du rat de petits trypanosomes, « small trypanosomes », à blépharoplaste tout à fait postérieur, ne mesurant pas plus de 8 y 6 de long (maximum 1048, minimum 7 & 3) sur À » 85 de large (maximum 2 sw 8, minimum 1»), ces auteurs con- cluent que ces petits trypanosomes constituent des formes vraiment spécifiques du cycle évolutif de 7°. Lewisi dans l'intestin de Cerato- phyllus fasciatus. Les trypanosomes que nous avons constatés dans nos cultures sont identiques pour les trois Lewisi que nous cultivons. Les formes trypanosomes se montrent tardivement dans la première culture, dite d'isolement, quand celle-ci est maintenue à la température du laboratoire. Ce n’est qu’au bout de deux mois et plus qu'on en rencontre el encore sont-ils plutôt rares. Par contre, dans les cultures filles, les trypanosomes apparaissent de plus en plus en grande abon- dance, si bien que lorqu’on a affaire à une culture de la 6° ou 7° géné- ration, les repiquages ayant été faits à intervalles de trente jours en moyenne, on peut dès le quinzième jour constater leur présence en grand nombre. Ces simples constatations sont intéressantes puisqu'elles montrent que, sans doute, par suite d'adaptation, le passage des Crithidiä de culture à l’état de trypanosomes est d'autant plus aisé que la culture est elle-même plus ancienne. _Ilest très facile, simplement entre lame et lamelle, de distinguer les trypanosomes des Crithidia et des Leptomonas de culture. Alors que ceux-ci ont le corps rigide, et se déplacent rapidement au point de traverser tout d’une traite, flagelle en avant, le champ microscopique d'un objectif n° 5, les trypanosomes, au contraire, ont un mouvement de translation irès peu marqué. Par contre, ils se tortillent sur place d'une manière très caractéristique. Ils se courbent en arc, se détendent pour se recourber à nouveau. Le blépharoplaste fait parfois saillie, en tête d’épingle, tout au bout de l’extrémité postérieure. Les mouvements ‘hélicoïdaux de la membrane ondulante sont très nets. L'extrême con- tractulité de ces trypanosomes rend illusoire toute mensuration sur le vif. (1) Trypanosomes et Trypanosomiases. Paris, Masson, p. 77. (2) J. of. Hygiene, vol V, 1905, p. 34. (3) Parasitology, t. IL, f. 3, 22 oct. 4910. 706 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE Après fixation humide aux vapeurs osmiques et coloration lente au Giemsa, on constate que les trypanosomes ne mesurent en moyenne que 7 8 de long (maximum 14 , minimum 3 à 4 ») sur 1 »7 de large (maximum 2 y, minimum 1). Le blépharoplaste fait saillie tout à l'extrémité postérieure du parasite. Il est arrondi ou plus ou moins. étiré, dessinant parfois assez fidèlement une virgule. Le flagelle semble émaner directement du blépharoplaste et ce n’est que rarement que nous avons constaté le grain basal. La membrane ondulante est courte et conséquemment peu plissée. Quant au cytoplasme, il est bleu foncé, bleu päle ou mème légèrement rose. É Sous l'influence de la fixation aux vapeurs osmiques, ces petits trypa- nosomes se roulent fréquemment plus ou moins en boule et parfois de manière si compacte qu'on les prendrait volontiers pour des formes « Leishmania », n’était le flagelle qui limite en bordure la petite sphère. Les petits trypanosomes de culture sont le plus souvent isolés. Par- fois ils forment des rosettes de 8 à 10 éléments au maximum; avec flagelles dirigés centralement. Nous avons parfois rencontré dans les cultures des trypanosomes ayant jusqu’à 22 y de long. Ils sont rares. Ces petits trypanosomes de culture sont susceptibles, injectés en grande abondance dans le péritoine de la souris, de forcer la barrière péritonéale et de pénétrer activement dans le courant sanguin, où nous avons pu une fois les retrouver, très rares, vingt minutes à une. demi-heure après l’inoculation. Cette constatation rend parfaitement légitime l'hypothèse émise par Swellengrebel et Strickland qui pensent que les petits trypanosomes qu'ils ont constatés chez Ceratophillus- fascialus sont susceptibles de vivre et de proliférer dans le système vasculaire du rat. $ Au laboratoire de M. Mesnil, nous avons eu l’occasion d'observer des. formes trypanosomes dans les cultures des trypanosomes des bovidés (formes voisines de 7°. T'heileri), du vairon (7. phoxini) et du rotengle (T7, scardinui). Dans les cultures de ce dernier trypanosome, outre les formes Crithidia et trypanosomes déjà signalées par Thomson (1), nous avons particulièrement noté l'existence d'éléments spirochétiformes ayant en moyenne 45-50 w de long sur 1 y de large. Ces éléments, très mobiles, ont une structure typique de trypanosomes. Le noyau est. étiré fréquemment en bâtonnet. (Laboratoire de M. Mesnil, Institut Pasteur.) (1) J. of. Hygiene, vol. VII, n° 1, janvier 1908. 1 SÉANCE DU 6 MAI 107 SÉROTHÉRAPIE DE LA POLIOMYÉLITE ANTÉRIEURE AIGUË (Deuxième note). RÉSUMÉ DE QUATRE OBSERVATIONS, par ARNOLD NETIER, A. GENDRON et TOURAINE. Nous plaçons ici les observations très résumées des quatre malades traités par les injections intrarachidiennes de sérum provenant de sujets. atteints antérieurement de paralysie infantile. O8s. I. — Maurice B..., dix-huit ans et demi, habituellement bien portant, est pris dans le courant du 15 au 16 octobre d'une violente douleur dans le dos qui l’oblige de se lever dans la nuit. Il se lève le 16 au matin, s'habille, tout en ayant de la peine à passer ses chaussettes et ses pantoufles. Au bout d’une demi-heure, il veut se recoucher; il se déshabille seul, mais sa mère doit l'aider à ôter le pantalon. Il commence à sentir un engourdissement de la jambe droite. Cela commence par des fourmillements dans le pied, puis dans la jambe et dans la cuisse. Vers 4 heures de l'après-midi, il ne peut plus remuer le membre inférieur droit. Des fourmillements analogues appa- raissent dans le membre inférieur gauche; mais celui-ci conserve encore tous ses mouvements au moment où Maurice s’est endormi. Le D: Lesur appelé le lendemain 17, à 8 h. 1/2, constate une paralys'e du membre inférieur droit, en même temps que de la faiblesse de la jambe gauche. Les mouvements sont plus difficiles, mais ils peuvent encore tous s’exécuter. Il existe en même temps de la diminution de la sensibilité dans les deux membres inférieurs et dans la partie inférieure du tronc. Ces troubles s’arrêlent à la hauteur de l’ombilic. Il y a de la rétention d'urine depuis la veille. On est obligé de recourir à la sonde. Au moment où nous voyons Maurice pour la première fois, à 41 heures du matin, la situation s’est aggravée dans le membre inférieur gauche. Ce dernier est paralysé comme le droit. Maurice arrive seulement à faire bouger un peu les orteils du côté gauche. Les réflexes rotuliens sont abolis, le réflexe plan- taire est conservé. Les sensibilités à la douleur, au toucher, à la température persistent encore au niveau du membre inférieur gauche. U s’agit évidemment d’une paralysie grave à allure extensive, du type Landry. En dépit des troubles de la sensibilité nous sommes disposés à voir dans le cas une manifestation de la maladie de Heine-Medin, qui sévit en ce moment sous forme épidémique. Maurice B... a été trois jours avant le début de la maladie dans une localité de la banlieue parisienne où nous avons relevé plusieurs cas de poliomyélite (1), et la maison dans laquelle il s’est arrêté se trouve dans le quartier où résidaient ces malades. Ne voyant pas de moyen efficace d’enrayer l’évolution de la maladie qui (1) Les enfants des observations II et II habitaient cette même localité. Celui de l’observation IV venait d'un foyer parisien où nous avons relevé quatre cas à très peu de distance. 108 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE parait devoir entraîner une terminaison fatale prochaine, nous proposons à la famille de faire un essai de sérothérapie. Nous savons, en effet, pouvoir disposer du sang de sujets atteints de paralysie infantile. La famille accepte notre proposition. Nous faisons entrer Maurice à l'hôpital, et le jour même, à 5 heures, nous commençons le traitement. A 5 heures du soir, nous retirons par la ponction lombaire 16 centimètres cubes d’un liquide clair. Nous injectons immédiatement après 13 centimètres cubes de sérum provenant dn sang retiré de la veine d’un enfant de onze ans dont la paralysie infantile remonte à sept ans. Le lendemain, la paralysie est stationnaire. La sensibilité est revenue dans le tronc. Elle est un peu moins diminuée dans les membres inférieurs. Même état de la vessie. - Le 18 après-midi, nouvelle ponction suivie d'injection de 9 centimètres cubes de sérum. Cette fois le sérum provient d’un malade du même âge que Maurice B... et dont la maladie a débuté à la fin de juillet. Le 19 et le 20, il semble que l'amélioration s’accentue au point de vue de la sensibilité des membres inférieurs qui est plus nette à droite. Le 20, à 6 heures du soir, Maurice se plaint beaucoup de la partie supé- rieure du dos et dans le cou. Il a des tiraillements et des engourdissements dans les membres supérieurs. Les tiraillements sont surtout marqués quand les membres sont allongés le long du corps. La sensibilité des membres inférieurs et du tronc est certainement moins marquée que la veille. En présence de cette reprise nouvelle du mal, nous décidons de faire de nouvelles injections de sérum. Gelles-ci sont répétées cinq jours consécutifs. Le 21 octobre, 7 centimètres cubes sérum I[, même sujet que le 18. Les 22, 23, 24, 95 et 26, nous injectons /, 45,13, 15 et 10 centimètres cubes de sérum IIF, sujet dont la maladie a débuté en septembre 1909, et dont les propriétés neutralisantes vis-à-vis du virus de la poliomyélite avaient été établies expérimentalement en avril 1940. A la suite de ces injections, la douleur du tronc, les troubles de la sensi- bilité et de la motilité des membres supérieurs ont complètement regressé et ne reparaissent plus. En revanche, la paralysie des membres inférieurs, les troubles de la sensibilité de la partie inférieure du tronc et des membres ne subissent aucune modification favorable. Une escarre a fait sa première appa- ritiôn le 22 octobre, au niveau de la partie supérieure de la fesse gauche. Cette escarre grandit beaucoup les jours suivants. Elle résiste à tous les traite- ments, et ses progrès s’accompagnent d'une augmentation de la fièvre. Des troubles respiratoires se manifestent à leur tour, correspondant à un ramollis- sement des poumons dont nous ne pouvons affirmer la nature tubercu- leuse. Maurice meurt le 25 décembre, deux mois et demi après le début de la maladie. Ogs. IE — Henri M..., cinq ans et demi, est pris, le 25 octobre, de douleurs dans les pieds; le 27, de douleurs de la jambe gauche; le 27, de paralysie de la jambe gauche; le 1° novembre, de douleurs dans la jambe droite dont les mouvements sont diminués le 2 novembre. Injections intrarachidiennes de . En sérum les 2, 4, 5 novembre (7, 5, 5 centimètres cubes). Amélioration très SÉANCE DU 6 MAI 709 appréciable du membre inférieur droit. L'enfant s'assied plus facilement. Retour plus lent et moins complet dans le membre inférieur gauche. O8s. [I. — Un nourrisson de vingt-deux mois, affaibli par une broncho- preumonie grave trois mois auparavant, tombe malade le 4 novembre et présente le 5 de la paralysie du tronc, de la nuque, de la faiblesse de la voix. Le 6, paralysie du bras gauche, affaiblissement du bras droit. Le 7, les mou- vements de l'épaule droite et du bras sont supprimés; faiblesse des jambes. L'enfant recoit des injections intrarachidiennes de sérum les 9, 10 et 11 novembre, aux doses de 7, 7 et 5 centimètres cubes. Il meurt dans la soirée du 11 novembre par encombrement bronchique et paralysie des muscles respiratoires. O8s. IV. — René D..., six ans et demi, fièvre et céphalée dans la nuit du 14 au 15 novembre. La fièvre dure jusqu’au 18. Le 15 au matin, faiblesse dans les deux membres inférieurs. Le 17, mouvements très difficiles dans le bras gauche, impossibilité de rester assis. Le 18, paralysie à peu près complète du membre inférieur gauche, à peine quelques mouvements des orteils. Le membre inférieur droit peut être maintenu un moment à quelques centi- mètres en dehors du plat du lit. Les mouvements des membres supérieurs surtout à gauche, très affaiblis. Injections intrarachidiennes de sérum les 18, 19 et 20 novembre (7 1/2, 6, 5 centimètres cubes). Le lendemain de la première injection, mouvements plus faciles dans les membres supérieurs. Progrès semblables du côté des jambes, même à gauche. L'amélioration se poursuit. A l'heure actuelle, René marche bien et conserve seulement un peu de faiblesse du côté du triceps sural et des fessiers gauches Nous commenterons ces résullats dans une note ultérieure. FORMATION DE SUBSTANCES ALBUMINOSIQUES DANS LES CHARCUTERIES, par MAUREL et ARNAUD. Dans deux communications présentées par l’un de nous (1) sur les microorganismes contenus dans les charcuteries (pâté, saucisson, cer- velas et saucisse) il a été établi que ces charcuteries contiennent presque toujours des staphylocoques, que les saucisses renferment de plus assez souvent le colibacille, et enfin que dans un pâté se trouvait le Bacillus mesentericus vulgatus. Or, deux de ces microbes liquéfiant la gélatine, toujours contenue en notable quantité dans les charcuteries, et celte (1) Maurel. De l'existence de microorganismes dans l’intérieur de certaines charcuteries (pâté et saucisson). Comptes rendus de la Soc. de Biologie, 24 février 1911, p. 241. — Maurel. De l'existence de microorganismes dans l'intérieur du cervelas et de la saucisse. Comptes rendus de la Soc. de Biologie, 10 mars 1911, p. 306. BioLocie. COMPTES RENDUS. — 1911. T. LXX. 50 710 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE liquéfaction pouvant se faire dans le sens de la peptonisation, il nous a paru intéressant de savoir quelle était la quantité de ces substances, gélatine et albumoses diverses, contenue dans ces charcuteries d’abord faites récemment et, ensuite celle qui existe à des époques plus ou moins éloignées de leur don Procédé suivi. — Environ 100 grammes de charcuterie ont été divisés en quatre parties de 28 grammes chaque pour être analysées chacune à trois ou quatre jours d'intervalle en les placant dans de bonnes condi- tions de conservation. Ces 25 grammes ont été traités par 100 grammes d’eau bouillante pendant vingt minutes. La liqueur filtrée a été additionnée de 5 foisson volume d'alcool à 95 degrés et on a recueilli le précipité par filtration. Ce précipité comprend la gélatine et les albumoses. En suivant ce procédé, nous avons opéré . fois sur le pâté et 2 fois sur le cervelas. Les résultats ont été les suivants : EXPÉRIENCES FAITES SUR LE PATÉ : Exp. I. — Püté provenant d'une grande épicerie. |; 1e mars 1910. Sur 25 gr. Bien conservé. Gélatine et albumoses . . 16 » p. 1000 4 mars 1910. = = — 120; J0Ep#41000 7 mars 1910. — — = 0 24/60/p "000 10 mars 1910. — = = . .:. 24,80 p. 1000 Exp. II. — Pâté pris dans un grand marché. 12 mars 1910. Sur 25 gr. Bien conservé. Gélatine et albumoses . . 11 » p. 1000 15 mars 1910. _ — = . . « 20,60 p. 1000 18. mars 1910. = — = He 029 10epre4li000 2% mars 1910. = Altéré. — ... . 18,90 p. 1000 Exp. III. — Pâté pris dans une charcuterie d'un faubourg. 20 mars 1910. Sur 25 gr. Bien conservé. Gélatine et albumoses . . 18,80 p. 1000 23 mars 1910. = = — M O22 10 8p-AUUDE 26 mars 1910. — — — 25,30 p. 1000 29 mars 1910. — Légèr. alteré. — .,../ 24,40 p. 1000 EXPÉRIENCES FAITES SUR LE CERVELAS : Exp. IV. — Cervelas pris dans un grand marché. 13 mars 1910. Sur 25 gr. Bien conservé. Gélatine et albumose. . . 29,50 p. 1000 16 mars 1910. — = — re DL ONp- 000) 19 mars 1910. = == — .. . 39,40 p. 1000 22 mars 1910. — Altération légère. — AU 158208; 141000) Exr. V. — Cervelas pris dans une charcuterie d’un faubourg. 25 mars 1910. Sur 25 gr. Bien conservé. Gélatine et albumoses . . 24,20 p. 1000 28 mars 1910. — = ù — 21.0. 028 60 p:-M6000 31 mars 19105; = — — Ne 9837410 ps 1000 1,10 p. 1000 6 avril 1910. — Altéré. — SARA) RL HR. à SÉANCE DU 6 MAI 711 Observations. — Le procédé que nous avons suivi, nous l'avons dit, fait comprendre dans le même précipité la gélatine et les albumoses, puisque toutes ces substances sont solubles dans l’eau chaude et préci- pitées par l'alcool à 95 degrés. Nous eussions désiré séparer la gélatine des albumoses pour faire porter les dosages sur chacune de ces substances isolément, et suivre leurs modifications. Mais Les procédés indiqués par les divers auteurs pour opérer cette séparation ne nous ont donné que des résultats incertains, et nous préférons, en attendant mieux, ne baser nos conclusions que sur le total du précipité. Conczusions : 1° Ces différentes analyses ne laissent aucun doute sur ces points que ces charcuteries, même fraîches, contiennent une certaine quantité d’albumoses et que la quantité de ces substances augmente au fur et à mesure que l’on s'éloigne du moment de la confection de ces charcuteries. On ne saurait admettre, en effet, que c'est la gélatine qui augmente; sa liquéfaction ne peut que la faire diminuer; 29 Il est probable qu'une partie des albumoses provient de la gélatine, mais cette origine ne peut à elle seule expliquer l'augmentation du précipité. On est donc forcé d’admettre qu'une partie importante provient des autres albuminoïdes; 3° Il nous paraît également probable que cette transformation, soit de la gélatine, soit des autres albuminoïdes ou albumoses, doit être due au moins en partie aux microbes constatés dans les charcuteries et notamment à ceux qui liquéfient la gélatine; 4 L’altéralion des charcuteries, les rendant impropres à la consom- mation, a toujours coïncidé avec une diminution des albumoses qui probablement subissent une transformation plus avancée dans la voie de la minéralisation, peut-être en produits ammoniacaux ; 5° Il se peut que parmi ces produits albuminosiques, quelques-uns soient toxiques et que leur formation puisse expliquer certaines intoxi- cations qui parfois ont suivi l’ingestion de charcuteries, cependant encore en bon état de conservation. Nous faisons des recherches à cet égard ; 6° Le staphylocoque constaté presque constamment dans les charcu- teries nous parait y être introduit au moment de leur confection et probablement par les mains de ceux qui les préparent; 7° Enfin, si comme il est probable la formation des albumoses est due aux microbes, il nous paraît possible d'éviter cette formation, en sur- veillant mieux la confection des charcuteries, en les antiseptisant par la chaleur, et enfin en les conservant dans de bonnes conditions. (Laboratoire de pathologie expérimentale de la Faculté de médecine de Toulouse.) 712 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE CULTURE DE Leishmania fropica SUR MILIEU SOLIDE, par CHARLES NicOLLE et L. MANCEAUXx. Les premières cultures de Leishmania tropica ont été obtenues par l’un de nous, ainsi que l'avaient été celles du parasite du kala-azar, par ensemencement de l’eau de condensation de tubes de sang gélosé de la formule Novy-Mac Neal simplifiée (milieu NNN). Le développement s’y fait avec rapidité et abondance et les repiquages en sont indéfinis. On peut également cultiver Leishmania tropica sur la partie solide de ce milieu. Pour cela, deux précautions sont nécessaires : ne pas se servir d'un tube vieux dont la surface serait desséchée, épuiser au préa- lable avec une pipette stérile l’eau de condensation. (Si l’on néglige cette dernière condition, la culture avorte ou ne se fait que dans la partie liquide). En ensemençant un tube ainsi préparé à l’aide d'une anse de platine, on voit, à la température de 20-22 degrés, se développer au bout de quatre à cinq jours sur la surface de l’agar un très léger voile; puis de petites colonies rondes, saillantes et transparentes, de dimensions d’une tête d’épingle, s'élèvent au-dessus de ce voile; elles se détachent facilement de l’agar. Si l’on dilue dans une goutte d’eau physiologique une trace de cette culture et qu'on l’examine sans coloration au microscope, on observe qu'elle est composée d’un nombre infini de flagellés identiques à ceux des cultures ordinaires en eau de condensation. Toutefois, les formes arrondies s’y rencontrent avec plus de fréquence. De celles-ci, certaines un peu spéciales sont parfaitement sphériques, immobiles et dépourvues de cil, rappelant l’état de ZLeishmania dans sa vie parasitaire ; d’autres présentent une extrémité antérieure en forme de cône et qui semble se rétrécir pour former le flagelle. La culture sur milieu solide permet d'obtenir sans aucune précaution spéciale des préparations colorées parfaites, bien supérieures à celles que donne l’eau de condensation dont la substance albumineuse garde de façon gênante la teinture si on ne prend soin de l’éliminer par des lavages et des centrifugations. Avec notre nouveau procédé, il suffit pour obtenir des préparations colorées irréprochables de diluer un peu d’une colonie dans de l'eau physiologique, d'étendre en couche mince sur lame propre, de laisser sécher, fixer à l'alcool absolu et colorer au Giemsa. Cette méthode de culture pourrait au besoïin servir à la séparation des Leishmania d'avec des impuretés. La propriété qu'ont les Leishmania de pousser à la surface du sang gélosé n’est pas le résullat d’une acclimatation et de passages successifs ; SÉANCE DU 6 MAI 713 nous l’avons constalée dès un second repiquage en partant d’une cul- ture isolée d’un bouton d'Orient expérimental de singe. Nous ne savons encore si les repiquages peuvent être indéfiniment reproduits; nous en sommes cependant déjà au cinquième passage sur milieu solide et les cultures s’y montrent aussi luxuriantes qu’au début. Le phénomène, étudié seulement jusqu'à présent par nous sur Leishmania tropica, semble assez général. L'un de nous avait antérieu- rement remarqué le développement, sur les parties solides voisines de l'eau de condensation des tubes de Novy, d'une première culture du trypanosome de la chauve-souris (1), et quelques auteurs italiens (R. Jemma, G. di Cristina et S. Cannata (2) ) ont publié avoir obtenu avec le milieu NNN en surface, et seulement en surface, le développement de la Zeishmania du kala-azar italien. ({nstitut Pasteur de Tunis.) ROLE DE L’ÉLECTRISATION DE CONTACT EN BIOLOGIE. I. — MÉCANISME PHYSICO-CHIMIQUE DES DIFFÉRENCES DE POTENTIEL DES TISSUS VIVANTS, par PIERRE GIRARD. Le rôle en biologie des phénomènes d’électrisation de contact, dont les lois ont été formulées en 1903, par M. Jean Perrin, est certainement prépondérant. Voici l'essence de ces phénomènes. Soit un diaphragme composé schématiquement par un assemblage de tubes capillaires et séparant deux portions d’une solution d’électrolyte. Au contact de certains ions, mais de certains ions seulement qui sont surtout les 1ons H, les ions OH, et aussi les ions polyvalents (3) présents dans la solution, la paroi du tube capillaire se chargera du signe de cet ion; par exemple dans le cas d’une solution acide (füt-ce au 1/1000 normal), elle se chargera positivement (ion H +); négativement dans le cas d’une solution -(4) C. Nicolle et C. Comte. Sur un trypanosome de la chauve-souris; Archives de l’Institut Pasteur de Tunis, 1908, fasc. II, p. 72. (2) G. di Cristina et S. Cannata. Sui caratteri morphologici et culturali del parassito dell’anemia splenica infantile. Gazetta degli ospedali e delle cliniche, 1910, n° 48, p. 4 du tiré à part. (3) Le rôle des ions polyvalents est complexe : ils interviennent aussi en annulant ou en atténuant l’action des ions monovalents actifs et de signes contraires. 744 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE alcaline (ion OH -), etc., la veine liquide qui remplit le tube capillaire se chargera du signe inverse de celui de la paroi : une couche double (d’'Helmholtz) naitra. Dans ces conditions une force tangentielle à l'axe du tube capillaire, fût-elle très faible, déterminera un glissement de cette veine; tel sera le rôle du champ électrique; le sens du glissement sera déterminé par le signe de la veine liquide et l'orientation du champ électrique. Ces faits permettront de comprendre un phénomène de polarisation très singulier que j'ai trouvé il y a trois ans. Supposons qu'une membrane (en vessie de porc, par exemple) sépare de l’eau pure une solution contenant des ions actifs au point de vue de l’électri- sation de contact (des ions H par exemple). Schématisons la membrane par un seul tube capillaire. Au contact des ions H la paroi du tube se chargera positivement, la veine liquide qui l’emplit négativement. Sous l’action d'une force tangentielle à l’axe du tube qui sera ici le champ correspondant à la différence de potentiel du couple liquide constitué par l’eau pure et la solution (véritable pile de concentration dont le voltage peut être calculé par l'équation de Nerust), la veine liquide glissera dans un sens déterminé par l'orientation du champ. Des charges s’accumu- leront à l’une des extrémités du tube; d’autres charges d’égale densité et de signe contraire à l’autre extrémité (principe de la conservation de l’électri- cité). La membrane sera polarisée. La différence de potentiel E mesurable à l’électromètre qui correspond à cette polarisation s'exprime comme je l'ai montré en écrivant l'équation d'équilibre entre le courant de convection que réalise le glissement des charges dont est revêtue la veine liquide et le cou- rant de conduction correspondant à cette différence de potentiel de la membrane. : On aboutit tout calcul fait à une expression de la forme Rs LrN où < désigne la différence de potentiel de la couche double, p la force tan- gentielle, N le coefficient de viscosité de l’eau. La connaissance de ce mécanisme très particulier de polarisation de membrane présente au point de vue biologique un grand intérêt. Plusieurs problèmes biologiques importants en sont éclaircis. Dans cette note je n’en retiendrai qu'un : la différence de potentiel que d’une face à l’autre ou d’un point à un autre point présentent les tissus vivants. L'interprétation physico-chimique la plus classique de ces phénomènes électriques est due à Ostwald. Représentons-nous une cellule vivante; sous l’action d’une différence de pression osmotique les ions du liquide intracellulaire tendront à diffuser vers le milieu ambiant; la membrane ectoplasmique laissant passer les uns (d’un certain signe) et arrêtant les autres (d'un signe contraire), une différence de potentiel naîtra. La différence de potentiel du tissu sera la somme algébrique de celles partielles correspondant à [æ]4 SÉANCE DU 6 MAI 71 la polarisation des membranes. Ce mécanisme de polarisation est beau- coup plus simple que celui que nous venons de décrire; il aboutit d’ailleurs au même résultat. Mais l'interprétation d’Ostwald (comme toutes celles qui furent proposées postérieurement) implique que les différences de potentiel qui prennent ainsi naissance croissent propor- tionnellement à la température absolue, c'est-à-dire suivant une loi beaucoup moins rapide que l'inverse d’un coefficient de viscosité; or les recherches de von Gendre, de Lesser et celles que nous avons effec- tuées nous-même sur la peau de grenouille montrent que le voltage dont ce tissu est le siège ne croît pas du tout proportionnellement à T mais suivant une loi beaucoup plus rapide el qui a tout à fait l'allure impliquée par l'expression. £e To LIEN Elles paraissent croître en un mot comme l'inverse d'un coefficient de viscosité. Le mécanisme de polarisation que nous avons décrit a donc l’avantage de s'adapter et de s'adapter seul aux résultats de l'expérience. Remarquons que les condilions physico-chimiques nécessaires à sa pro- duction se retrouvent dans l'organisme. La première condition est que la membrane ait une structure; or la membrane ectoplasmique est constituée par un assemblage de micelles laissant entre elles des méas. La seconde condition est qu’il existe de part et d'autre de la membrane une différence de pression osmotique. Or, la couche cellulaire la plus externe au liquide extérieur, sève ou lymphe, une telle différence de potentiel existe; enfin la présence nécessaire d'ions actifs au point de vue de l’électrisation de contact se trouvera réalisée dans le liquide ectoplasmique, que les réactions micro- chimiques révèlent comme s’écartant toujours plus ou moins de la neu- ‘ tralité. OOSPOROSE PULMONAIRE ET BRONCHITE CHRONIQUE. IMPORTANCE DE LA RÉACTION DE FIXATION DANS LA DÉTERMINATION DU RÔLE PATHOGÈNE DES OOSPORAS, par Louis Bory et HENRt FLURIN. La fréquence des oosporas dans les voies respiratoires est actuelle- ment un fait bien démontré. Ces organismes doivent-ils être consi- dérés comme de simples saprophytes ou sont-ils susceptibles de jouer un rôle pathogène spécifique? C’est là une question résolue. Déjà l'existence des oosporas chez des malades dont l'aspect cli- nique est bien déterminé permet de supposer qu'il ne s’agit pas d’une simple coïncidence. La preuve en est encore plus évidente quand la 716 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE découverte d’une sensibilisatrice appropriée dans le sang vient confir- mer la réaction de l'organisme et par suite son atteinte. MM. Roger et Bory (1) ont publié la premièreobservation d’oosporose pulmonaire, où la réaction de fixation servit, en dernière analyse, à caractériser l'affection. MM. Garnier et Bory (2) rapportaient récemment un deuxième cas très analogue. Voici une troisième observation dont nous avons poursuivi l'étude microbiologique dans le laboratoire de M. le P' Roger; elle est d'autant plus intéressante qu'elle concerne une forme qui est peut-être une des manifestations les plus fréquentes de l’oosporose, la bronchite chronique. Jusqu'à ce jour l’étiologie de cette affection est restée obscure ou à peu près banale. Il n’est pas sans in- térêt de signaler les cas où le rôle pathogène du parasite incriminé est précisé par la recherche des anticorps dans le sang circulant. Il s'agit d’un homme âgé desoixante-huit ans, corroyeur, entré dans le service de notre maître, M. le D' Florand, à l'hôpital Tenon, le 29 mars 1911. Le malade tousse depuis plus de trente ans, avec des périodes d’accalmie et de recrudescence; son histoire nous peint le tableau classique de la bron- chite chronique ‘à répétition, sans altération parenchymateuse, sans modifi- cation de l’état général. Longtemps avant de commencer à tousser, vers l’âge de huit ans, le malade eut un abcès costal considéré comme un abcès froid et qui guérit au bout de trois mois, en laissant une cicatrice encore visible à la partie antérieure de la 9e côte. C’est à l’âge de vingt-huit ans, à l’occasion d’une violente bronchite con- tractée pendant la campagne de 1870, que la toux survint et devait ne plus disparaitre. Des poussées subaiguës se sont répétées depuis, tous les hivers, et sont devenues plus fréquentes, depuis quelques années, en toutes saisons. Depuis quelques mois le malade est facilement oppressé; il tousse modé- rément, plus dans la journée ou le soir que le matin. Il rejette des cra- chats muco-purulents, grisâtres; il n’a pas eu d’hémoptysies. Les signes physiques sont ceux de la bronchite généralisée, l'absence de signes de localisation permet cliniquement d’écarter toute idée de tuberculose. Les bacilles acido-résistants font d’ailleurs défaut dans les crachats; on y trouve seulement des amas de cocci, quelques bâtonnets fins, irréguliers. L'alBPumino-réaction est négative. Soupconnant l'existence d'une oospora dans les voies respiratoires de ce malade, nous avons ensemencé des tubes de bouillon maltosé avec des parcelles des produits expectorés. Au bout de trente-six heures de séjour à l’étuve à 37 degrés, nous avons obtenu des cultures pures d’un (1) Roger et Bory. Oosporose pulmonaire avec quelques recherches sur la déviation du complément. Soc. méd. des Hôp., 10 juin 1910, p. 768-72. (2) Garnier et Bory. Un nouveau cas d’oosporose pulmonaire à forme de bronchectasie. Ibidem, 28 avril 1911. SÉANCE DU 6 MAI 717 x organisme que ses caractères nous permettent d'identifier à l’oospora pulinonalis. Comme ce dernier il ne pousse que sur milieu maltosé li- quide ; les essais de culture en bouillon ordinaire, sur gélose ordinaire ou maltosée, sur gélatine, sur pomme de terre sont restés négatifs, sauf dans le liquide glycériné abandonné dans le fond des tubes conte- nant ce dernier milieu. Très fragile, cette oospora se dissocie facilement en bâtonnets fins, souvent disposés bout à bout et nettement ramifiés par places. Sa vitalité est faible suivant la règle; vers le neuvième ou dixième jour les repiquages sur milieux neufs restent négatifs. C'est en utilisant cette oospora comme antigène que nous avons recherché dans le sérum de notre malade l'existence d'une sensibili- satrice spécifique; pour donner plus de valeur encore à cette réaction, nous avons fait une expérience de contrôle en utilisant comme antigène une oospora de source différente. Les résultats furent exactement su- perposables, comme l'indique ce tableau : RÉSULTATS Avec Avec CULTURE p. 100. o0ospora 00Spora du d'un autre malade. malade. COMPLÉMENT EAU SALÉE AMBOCEPTEUR GLOBULES 5 p. 100. Etuve, 38 degrés, 3 heures. Les cultures vivantes, âgées de trente-six heures, constituent des antigènes difficiles à doser ; les doses élevées (7) fixent à elles seules le complément; mais en comparant les tubes contenant le sérum aux tubes témoins correspondants on voit toute la netteté de la réaction. Nous ne Saurions donner de preuve plus manifeste de la réalité des oosporas. (Travail du labôratoire de M. le professeur Roger.) 718 RÉUNION BIOLOGIQUE DE MARSEILLE SÉANCE DU 25 AVRIL 1911 ALEzaISs et PEYRON : Sur une ten- dance évolutive fréquente dans les SOMMAIRE sur la saccharification de l’empois d’amidon par les ferments amylo- paraganglions médullo-surrénaux . 718 | lytiques. — Action des aluns sur ALEZAIS et SÉNEZ : De la transfor- la saccharification de l’empois mation conjonctive des fibres lisses. 720 | d’amidon par les ferments amylo- DaumÉézox (G.) : Note sur la bio- INUQUES EAST APE CARRE 124 logie d'une Ascidie conservée à Livonx (Cx.) et Peyron : Sur les Digne (Basses-Alpes), en milieu ar- pigmentophores du lobe nerveux de HACIEI ARE EE RAR Pen ER e TAMELhYPOpPRyS ER PENSER NANTES 730 GerBer (C.) : Action des compo- RousLacroix et PAyan : Absence sés du chrome sur la saccharifica- tion de l'empois d'amidon par les ferments amylolytiques. — Ac- tion des sels de magnésium, de manganèse, de fer et d'aluminium de déviation du complément en présence des antigènes syphiliti- ques chez un malade atteint de bilharz21o Se Eu Eee See 123 Présidence de M. Arnaud, vice-président. SUR UNE TENDANCE ÉVOLUTIVE FRÉQUENTE DANS LES PARAGANGLIOMES MÉDULLO-SURRÉNAUX, par \LEZAIS et PEYRON. Les paragangliomes médullo-surrénaux, dont nous avons antérieure- ment précisé les caractères cytologiques aux phases de début, montrent fréquemment au cours de leur développement une tendance évolutive que nous avons observée chez l'homme et chez le bœuf dans des condi- tions d’analogie assez frappantes. À un premier stade, les éléments cellulaires, dont nous avons déjà décrit la chromaffinité, les vacuolisations, les variations de chromati- cité, paraissent fusionner progressivement leurs contours. Au second stade le cytoplasme change d'aspect; il devient homogène >)" - SÉANCE DU 25 AVRIL 119 et ne présente plus ni vacuoles, ni grains chromaffines. Les cellules perdent leurs limites et l'aspect syncitial est très accentué. Les noyaux, de vésiculeux et hypochromatiques, deviennent foncés, à réseau serré et le plus souvent régulièrement ovales. Ces transformations s’effec- tuent tantôt au voisinage des endothéliums, tantôt à distance dans des masses pleines. On peut suivre, en envisageant des éléments ceilulaires isolés, les stades progressifs de cette évolution, voir apparaître, par exemple, des noyaux à petits points nucléolaires et des eytoplasmes qui ne sont plus granuleux, mais seulement grumeleux et enfin denses et homogènes. Ces modifications s'accompagnent de changements d'aspect du stroma. Les endothéliums s’effacent ; il ne reste plus que des septa conjonctifs minces qui ne {ardent pas à disparaitre. Les éléments néoformés sont tantôt disseminés au milieu des éléments clairs dont ils se distinguent facilement, c'est la disposition favorable à l'observation, tantôt groupés en larges bandes ou travées qui s'épais- sissent par adjonction de cellules à leur périphérie ou par multiplication, car, s’il n'y a pas de karyokinèses, les amitoses sont nombreuses. Ce caractère est à opposer à la rareté des divisions dans les parties de la tumeur restées chromaffines. Ces modifications sont étrangères à l’élat du cortex qui peut être refoulé et atrophié ou lui-même légèrement adénomateux, fait qui corrobore la dualité des tumeurs surrénales et montre que la cellule chromaffine n'est pas influencée dans son évolution par l’état du cortex (opinion d’une proadrénaline d’origine corticale). Le degré alteint par l'évolution que nous étudions, ses formes de _ passage avec le paraganglion normal -sont variables. Dans l’adénome du bœuf, tumeur à marche très lente, dont l'examen permet d’appré- cier l’âge, les noyaux sont foncés et succèdent à une longue phase d'accroissement hypertrophique des cordons. Au contraire, dans un paragangliome recueilli chez l’homme, on note l'absence d’orientation périvasculaire, la disparition des endothéliums, mais les noyaux, tout en rappelant ceux que nous venons de décrire, sont moins foncés, le cytoplasme est seulement grumeleux et quelques septa conjonctifs persistent. Dans deux autres paragangliomes chez l'homme, évoluant par places vers le périthéliome, on trouve des formations syncitiales, à noyaux multiples, avec des noyaux clairs, hypochromatiques, sécré- toires. Dans un adénome surrénal du cheval à disposition périthéliale l'évolution à noyaux foncés manquait complètement. Quelle est la place occupée par ce stade dans l’évolution du paragan- gliome surrénal? Il n'est pas douteux, en présence des formes de passage, qu'il provient des cordons chromaffines et adultes du para- ganglion et qu'il ne s'agit pas d'une néoformation d'éléments restés embryonnaires. D'autre part, rien ne permet d'affirmer jusqu'ici que 720 RÉUNION BIOLOGIQUE DE MARSEILLE cette disposition puisse ultérieurement se remanier et donner lieu à des aspects périthéliaux. Quelle est sa signification? Tout ce que l’on peut dire, c'est qu'il y a d'une part hypergenèse cellulaire (fréquence des amitoses) et de l’autre atténuation de la valeur sécrétoire. L'examen, même à un faible grossissement, d’une tumeur de cette catégorie permet, par la comparaison des zones à noyaux clairs et foncés, de présumer de sa valeur adrénaligène, qui est importante au point de vue de l’adrénalinémie. (Laboratoire d'Anatomie pathologique.) DE LA TRANSFORMATION CONJONCTIVE DES FIBRES LISSES, par ALEZAIS et SÉNEZ. L'étude pathologique des fibres lisses est encore assez peu avancée, surtout en regard de celle des fibres striées, pour qu'il y ait intérêt à consigner tous les faits qui la concernent. Dans cette note préliminaire, nous signalons seulement la constatation, que nous avons faite dans des conditions variées, de la transformation directe de l'aspect des fibres lisses en fibres conjonctives. Nous n'insisterons que sur le pre- mier stade de cette transformation, qui-est caractérisée par des modifi- cations des aptiludes colorantes du protoplasma sans changements morphologiques apparents du noyau. L'importance de ce premier stade, qui permet de surprendre à leur origine nombre de fibres conjonctives contenues dans le muscle lisse, est d'éliminer toute ingérence des cel- lules plasmatiques. De même que dans le muscle strié et dans le tissu nerveux, la sclérose serait donc au moins en partie, dans le muscle lisse, d’origine locale et parenchymateuse, c’est-à-dire fournie par les éléments précédemment différenciés. Nous avons pris comme objets d'étude plusieurs parois formées de fibres lisses : œsophage, estomac, intestin; mais nous avons observé les faits les plus intéressants, parce qu'ils étaient plus complètement dégagés de toute complication inflammatoire, dans le fibromyome et dans la sclérose de l'utérus. Les pièces étaient fixées au formol au dixième ou au Bouin et colorées à l'hémalun, puis au Van Gieson ou au picro-indigo-carmin, qui permettent, le premier surtout, de distinguer nettement les fibres lisses des fibres conjonctives. Sur des coupes fines de l'utérus scléreux ou fibromyomateux, on observe souvent des faisceaux dont les éléments sont allongés comme des fibres lisses, qui ont comme elles des noyaux en bâtonnets flexueux SÉANCE DU 25 AVRIL 721 fortement colorés par l'hémalun, mais qui prennent, par le Van Gieson, une leinte uniformément rouge vif au lieu de la teinte marron ou jaune qui est propre aux fibres musculaires. L'origine de ces fibres rouges à noyau musculaire, que l’on peut bien prévoir tant elles ressemblent, moins la coloration de leur protoplasma, aux fibres lisses, ne peut faire aucun doute quand on examine, à un fort grossissement et mieux à l'immersion, un faisceau musculaire encore peu altéré. Certains fais- ceaux pauci-cellulaires se prêtent très favorablement à l'observation, et l’on peut voir, côte à côte dans la même fibre, des cellules fusiformes de dimensions égales, munies de noyaux ayant les mêmes caractères de forme et de coloration, les unes marron, les autres rouge vif. Nous insistons de nouveau sur l’absence totale dans ces faisceaux ou autour d'eux de cellules conjonctives et notamment de plasmazellen. Il sera donc permis de conclure, quand l’évolution de ces cellules rouges aura été complètement suivie, que la transformation des fibres lisses en fibres - conjonctives débute par le protoplasma, sans modification apparente du noyau. (Laboratoire d’Anatomie pathologique.) NOTE SUR LA BIOLOGIE D'UNE ASCIDIE CONSERVÉE A DIGNE (BASSES-ALPES), EN MILIEU ARTIFICIEL, par G. DAUMÉZON. De toutes les espèces d’Ascidies, Ciona intestinalis paraît la plus résis- tante. Me trouvant très éloigné du rivage, j'ai essayé de la conserver vivante dans un milieu artificiel pour éviter le transport dispendieux et compliqué d'eau de mer. D'autres espèces d’Ascidies simples et même composées m'ont paru pouvoir s'adapter à ce nouveau genre de vie et ont permis d'effectuer des recherches qui seront relatées ultérieurement. Trois cents Ciona apportées en six fois du vieux port de Marseille ont été conservées dans une cuve basse en bois de pin de un mètre carré de surface d'aération et de cent litres de capacité. Beaucoup ont été débarrassées avec précaution de leur tunique; on obtenait ainsi sans grand inconvénient une parfaite transparence laissant apercevoir facilement les battements du cœur : observation précieuse permettant d'apprécier le degré de vitalité des indi- vidus affaiblis ou ne réagissant plus au contact. Prenant pour base la densité et la composition de l’eau de mer à Marseille, j’ai reproduit par dissolution de.ses éléments dans l’eau douce la même densité Baumé. Les individus ont vécu indéfiniment dans ce milieu; toutefois, pour les conserver vigoureux au delà de un mois, il a fallu les nourrir individuellement. L'action et la toxicité des différents sels marins considérés isolément sont différentes. Par exemple, en les dissolvant séparément dans de l’eau 799 RÉUNION BIOLOGIQUE DE MARSEILLE douce jusqu’à densité de Peau de ‘mer, on constate que NaCI permet quarante-huit heures de vie active ; le cœur cesse de batire au troisième jour. La mort survient à l’état de contraction ou d’étalement suivant la nature du $el : Ciona résiste trois heures dans une solution semblable de MgCl ou de KC]; mais, tandis qu'elle meurt très contractée avec KCI, elle meurt très étalée avec MgCl'; le sulfate de cette dernière base ne produit aucun étalement. Les individus supportent bien des écarts de température assez consi- dérables, pourvu qu'ils soient momentanés : ils gardent une grande vitalité pendant quelques heures ‘jusqu'à 20-23 degrés, puis la sensi- bilité s’'émousse et le cœur cesse de battre aux environs de 40 degrés. Soumis à un mélange réfrigérant, ils résistent bien jusqu'à la tempéra- ture de congélation de leur milieu salé ; à partir de — 3 degrés ils ne survivent pas à la décongélation. Cette mort ne peut être attribuée à la concentration du milieu produite par la formation de la glace, car j'ai constaté que Ciona lestée résiste plusieurs heures à une densité rendue double par évaporation. Les individus résistent vingt-quatre heures en milieu artificiel à PO 3 ou 8 degrés Baumé; l'optimum de densité est vers 5 degrés. Dans une x solution à ce titre, d'une substance tout à fait étrangère telle que le saccharose, le cœur peut continuer à battre chez l'animal pendant plu- sieurs heures. Le sac de la tunique est perméable; gonflé de 20 grammes d’eau de mer, étranglé avec un fil et suspendu dans une atmosphère calme à 10 degrés, il met en moyenne cent heures à se vider, en se recouvrant extérieurement de cristaux. Aussi les individus se mettent assez rapide- ment en équilibre avec des milieux de densité différente. Avec des densités croissantes, par exemple, ils cessent de flotter en une ou deux heures, et ne sont pas tués. La rapidité de l’endosmose a été mesurée de la facon suivante : un tube vertical de 2 millimètres d'ouverture était adapté au siphon cloacal d’une Ciona pleine d'eau de mer; l’ani- mal endormi au chloral, son siphon buccal étranglé par un nœud était plongé dans de l’eau pure; le niveau dans le tube s'élevait en moyenne de 8 centimètres en 8 minutes (température 10 degrés). L'adaptation d’un tube de verre au siphon ne gêne pas considérable- ment l'animal : une (iona adulte portant une canule cloacale verticale est suspendue dans l’eau artificielle; excitée par attouchement, elle ferme le siphon buccal et élève l’eau dans le tube à une hauteur repré- sentant, tous calculs faits, une puissance de 500 ergs secondes (excitée par un courant électrique de 1/2 ampère, elle fournit beaucoup plus du double). Cela répété sur plusieurs individus, après vingt-cinq jours de captivité, semble établir que le milieu artificiel ne les a pas considéra- blement affaiblis. La pénurie d'oxygène amène l’affaiblissement, mais peut être sup- Eh, SÉANCE DU 25 AVRIL 7123 portée longtemps en état de vie ralentie. Pour apprécier ce fait, des Ciona attachées par leur crampons en chapelet à un même long fil étaient placées pendant un temps déterminé dans un ballon d’eau arti- ficielle exactement rempli et fermé: elles se vidaient successivement en sortant, lorsqu'on tirait le fil. Le faible espace laissé libre était rempli d’eau bouillie ainsi que le tube abducteur du ballon. Toute bulle d’air absente, les gaz étaient chassés par ébullition, recueillis sous le mer- cure et l'oxygène absorbé par le pyrogallate de potasse. La même opération était faite avec de l’eau artificielle témoin et sans Ciona. Les surfaces branchiales calculées à la dissection étaient additionnées. Les résultats moyens de plusieurs opérations après correction de température et de pression atmosphérique indiquent que 140 centimètres carrés de surface branchiale prennent en vingt-quatre heures, à 8 degrés, la totalité de l'oxygène de un litre d’eau artificielle confinée. Dans le même volume d’eau confinée, un individu peut vivre plusieurs semaines : la capacité et la surface d'aération de la cuve décrite plus haut sont donc bien suffisants pour une très longue durée. Les expériences précédentes, comparées à d’autres effectuées avec de l’eau de mer, semblent montrer que ce milieu artificiel stagnant et rarement renouvelé peut convenir à la conservation de l’espèce étudiée dans des conditions suffisamment voisines de la normale ; la modicité de son prix de revient pourrait faire songer à des applications pratiques pour la conservation d'espèces alimentaires (les clovisses, par exemple, donnent d'assez bons résultats). ABSENCE DE DÉVIATION DU COMPLÉMENT EN PRÉSENCE DES ANTIGÈNES SYPHILITIQUES CHEZ UN MALADE ATTEINT DE BILHARZIOSE, par RousLacroIx et PAyAN. On sait que la déviation du complément en présence de l’antigène syphilitique a été constatée chez certains sujets atteints d’affections parasitaires, notamment dans les trypanosomiases. Ayant eu l’occasion d'observer dans le service de M. le professeur Treille un malade atteint de bilharziose, nous avons pratiqué chez lui l'épreuve de fixation du complément par le procédé Hecht-Bauer. L’antigène a été successivement l'extrait de foie syphilitique et l’ex- trait de cœur humain. Résultat. — Hémolyse complète dans tous les tubes où le sérum du malade est en contact de l’antigène, donc absence totale de déviation du complément. 724 RÉUNION BIOLOGIQUE DE MARSEILLE ACTION DES COMPOSÉS DU CHROME SUR LA SACCHARIFICATION DE L'EMPOIS D'AMIDON PAR LES: FERMENTS AMYLOLYTIQUES, par C. GERBER.. 1° Sels contenant le Chrome à l’état d'oxyde basique. Les sels chromeux étant peu stables en solution, nous n’avons étudié, comme antérieurement pour la caséification, que les sels chromiques. Ceux-ci, quel que soit le ferment amylolytique, sont accélérateurs jusqu’à une certaine dose où ils deviennent retardateurs et au-dessus de laquelle ils sont empêchants. L'action accélératrice est due à l'influence favorisante d’une faible acidité; quant aux actions retardatrice puis empêchante, elles sont dues à l’altération puis à la destruction de la diastase. On obtient en effet le même résultat en mettant le sel de chrome soit dans l’empois d’amidon avant l'addition de dias- tase pure, soit dans celle-ci avant l'addition de l’empois d’amidon, bien que, dans ce dernier cas, la teneur finale du mélange en sel de chrome soit beau- coup plus faible que dans le premier cas (100 fois dans nos expériences). 19 CENTIMÈTRES CUBES EMPOIS D'AMIDON A 5 P. 100 NÉCESSAIRES POUR RÉDUIRE 10 CENTIMÈTRES CUBES LIQUEUR DE FEHLING FERROCYANURÉE, APRÈS ACTION, A l . B UE 40 DEGRÉS, DURANT LES TEMPS SUIVANTS, DE 100 DE GS CE LIQUIDE AYANT ÉTE 29 PRÉALABLEMENT MAINTENU, PENDANT 1 HEURE, À 40 DEGRÉS, EN CONTACT AVEC DES DOSES CROISSANTES DES COMPOSÉS DU CHROME CI-DESSOUS. 2 20 TEMPS NÉCESSAIRE A LA COAGULATION, A 40 DEGRÉS, DE Ë CENT. CUBES LAIT B BOUILLI A 10 MOL. MILLIGR. CACL?, FMPRÉSURÉ AVEC 0 €. c.-20 DU LIQUILE 35 TRAITÉ SUIVANT (10): MOLÉCULES MILLIGRAMMES D'ÉLECTROLYTE par litre du liquide amylolytique et présurant. DEA 1° Centimètres cubes É 2 Temps nécessaire 22 empois d’amidon. + pour coaguler le lait. DE S< RE PA rer o SE | H°0r207 | K°Cr°07 | K#Gr208 | Cr2Cié FE H2Cr207|K2Gr207 |K:Cr205| Cr2Cl5 nn 2$ © & © x 2 © 12h. 30124 h.12h.30/24h.| 3h. |24h.|2 h.30| = ms ms imis mes 0 »|[ O0 » | 10.5| 4.8110.3 [5.5 | 7.9 [4.9 | 10.8 0 » 7.30 1.15 HQE) GET 0.5|:0.005| 9.8] 4.8110.3 15.5 | 7.7 |4.8 | 10.6 0.02 | 10 » 7.30 A9) 1.30 1 »| 0.01 10.8] 5 »|10.2 15.5 | 7.7 [4.8 | 10.4 0.04 | 15 » 8 » 8 » 8.15 9 »| 0.02 | 15 »| 5.5110 » 15.4 |: 7.7 |4:8 9 » 0.08 | 26 » OBS) 8.15 9 » 4 »| 0.04 |=>300122 »| 9.8 15.8 | 7.9 [4:58 8 » 0.16 |100 » | 10.45 8.3 10 » 8 »| 0.08 9.4 15 » | 8.1 |4.8 1.5 0.32 1480 » | 12 » 8.45 | 13 » 16,»|"0:16"( 5 co 8.1 14.8 | 8.4 |4.8 9.5 0.64 12.30 JDA SE 24 »| 0.24 7» [4.8 | 8.7 |4.8 [100 » | 0.96 (4) 1300 9.30: | 50: » 32 »| 0.32 5.8 [4.8 | 9 » |4.8 1.98 14 » | 10 + | 65 » 64 »| 0.64 » » | 6 » |4.8 | 9.5 |4.8 2,56 » 15 » | 10.30 195 »| 1:25 » » | 6.3 [4.8 |10.3 14.8 ce 5.00 » 16.» |19.30 (a) 250 »| 2.50 » DAT AIS 2 ASSIS EE 10.00 » 17 » | 16 » 500 »| 5 » » » 9.5 [S » 113 » [6.5 20 » » OS 91 » | | (a) Coagulation sans présure. — (1) Pas de coagulation au bout de 10 heures. oo ons o1d sus uorenseor | EPS ee « « « « « € 4, « CZ « 09 € OT c°9 | « « « « « «€ G] « ce CGI c°G | « « « (e « G'OI « OI « G « « « « « cm 8° 9:6 6° y 5 « OT QC LC « « OT G'L e°6 S'y | (8) C. FT CHENT « € G c'9 € G L°y | € JE 0€°Cr & gc'@ || ©T6 cs) v'8 Sn y g:8 Sy pT CRC ST Le S sn Gr S G°L GT YF Gr 9 96'Q vYy vaG «8 c'r EUR RE 1 CR O8'ET Cr 390 || 8'e 84 «8 cy End G'Y 0£'9 A cy'S 860 9°e d te c'6 CHIC 0 GY eme CT'9 GH° GT. CF'6 9T'0 9:€ € « Q CUT D To «ce 0£'G «2210 GT°GT GS 80 0 96 ! £ « G S'&I « 6 CG e°9 cy'@ € 9 € GE 0€°8 #0‘0 || L'E COr |L'Y (O7 ‘€ ce G e"pT GUEST cr Gy°S 0) SYTT ST'S &0'0 a GG | CG ee L'E 8°y G'ST £'cE CZ | «or cyLa 1219 OG' FI CLANA (eo AGEr Gr |&9 CF g'e G'Y ‘Or Gr | CT | «y || — | |__| ——|———— Se ; Pau SAS Se 16 Fe 08 06 24 8) "42 OUT uc | "Ux HP OUT PU EE UT Ug 4T ‘Jet 3 ET rosier A CP RE Rs ge de 1e Sè Sè 1e Se Éd ce JL Se 2 ca G&:0 q à 0 ee Gr°0 T 08 0 q oui H à T I 7 f T _ & a 4 = sed D) es … te as: \ 19:19 0:19, | 20:19: | 20.494 |'aSiquu »19:19 #0:49,X 20:19, .0:19.H TON PT. "Je OI Jongeoo anod QJI8SS09QU SAWEOL 0 "UOPIUE,P SFOÏuO Soqno Se1eUU9 cJ ) S44 SHINVSSIOHN SASOU HA ANNOILTAUV £ 31)V) 'HOTTTIIN YNOHHIO NA SHSO4NON9 SH SALNVSSIOUD sasoa Ta HONASAUAX NH : V ‘TION QY V ITIINO4 LIVT S4HNO “INAO G AU ul 18 — AU (SG AANO 'LNAN ( OHAV HUNSAUQNH LH SNOSSHU-I9 ANOHHO A0 HISOANO) 4 GG — NO —- SHNÔÜILATOTANV SAUINÜIT SHA —— HQ a 007 l’ ‘007 Y ‘NOILV'INH VON VI v AUIVSSHIAN SJNAT, 08 ‘SAOSS4G-19 ÉSENVAINS SdNAL SHT ENVUNG ‘oÿ} ‘NOIL9V SAHAV NVXOOUUAAI ONTTHAY HNHAÔIT SHAND *‘LNHND 9 HuINGaU 204 SHHIVSSAIAN Q0r ROC NOGTRV a SIOANX S44N9 D RU PP OL cl NO at ARE) of () ‘stoduo 91x11 red SejÂ1oz00 1 souurerSrprrur S9N99]0 IN 726 RÉUNION BIOLOGIQUE DE MARSEILLE La dose mortelle est plus faible pour le ferment amylolytique du Figuier que pour celui du Broussonétia. 90 Sels des métaux alcalins contenant le Chrome à l'état d'oxyde acide. L'acide chromique se comporte comme les sels chromiques, mais la dose mortelle est beaucoup plus faible (4 à 8 molécules milligrammes au lieu de 16 à 24). Les dichromates sont accélérateurs à doses faibles et moyennes, retarda- teurs à doses fortes; mais ce retard n’est pas dû à une altération de la dias- tase, car celle-ci, mise en contact avec une dose très forte de sel, puis ajoutée dans la proportion de 1/100 à de l'empois d’amidon, est presque aussi active que si elle avait été mise pure dans l'empois. Quant aux chromates neutres, ils sont indifférents à doses faibleset moyennes, retardateurs à doses fortes, le retard étant d'autant plus accentué que la teneur de l’empois en sel est plus élevée. Ici encore il s’agit d’une condition défavorable de milieu et non d’une destruction de la diastase. ACTION DES SELS DE MAGNÉSIUM, DE MANGANÈSE, DE FER ET D'ALUMINIUM SUR LA SACCHARIFICATION DE L'EMPOIS D'AMIDON PAR LES FERMENTS AMY- LOLYTIQUES, par C. GERBER. 1° Sels de magnésium. Sont indifférents à doses faibles et moyennes, retardateurs à doses élevées et d'autant plus retardateurs que la teneur de l’empois en sel est plus forte, si bien que, à doses extrêmes (2.000 molécules milligrammes), ils deviennent empêchants. Ici, comme avec les chromates alcalins et pour la même raison, cette action reltardatrice puis empéchante n’est pas due à une destruction de la diastase. Elle est plus forte, plus accentuée avec le ferment amylo- lytique du Broussonetia qu'avec celui du Figuier ; cette différence trouve probablement son explication dansle caractère globulinique de la diastase du Mürier à papier ou tout au moins des albuminoïdes qui l'accompa- gnent. Bien différente est l’action des mêmes sels sur la caséification du lait par le ferment protéolytique accompagnant l'amylase dans le latex du Broussonetia. On constate en effet une accélération dans la vitesse de caséification, accélération d'autant plus forte que la dose de sel est plus élevée. Cette différence s'explique par une action directe des sels de magnésium sur la caséine du lait; c’est une action adjuvante. 2° Sels manganeux. Sont accélérateurs à doses faibles et moyennes, relardateurs à fortes doses. Comme pour les sels de magnésium et les chromates celte action retardatrice n’est pas due à la destruction de la , MOL. MILLIGR. D ÉLECTROL. PAR LITRE de liquide amylolyique et présurant. MOLÉCULES MILLIG. D'ÉLECTROLYTE par litre d'empois SÉANCE DU 25 AVRIL TDT CENTIMÈTRES CUBES EMPOIS D'AMIDON À à P. 100 NÉCESSAIRES POUR RÉDUIRE 10 GENT. CUBES LIQUEUR FENHLING FERROCYANURÉE, APRÈS ACTION A 40 DEGRÉS, B DURANT LES TEMPS SUIVANTS, DE DES LIQUIDES AMYLOLYTIQUES 58 OU TE d 1 100 EN PRÉSENCE DE DOSES CROISSANTES DES ÉLECTROLYTES CI-DESSOUS : Al°CI16 Fe-C1° Fe2Cl' MnCl? 4aq MgCl° 6aq À F B FE | F B F B F B F 29. 1 95 1 1 25 1 95 25 1 25 1 2 h. |5h.301 2 h. | 6 h. | 2% h.1 2 h. | 24h. | 4 h. | 4h. | 24 h. |1 h. 30| 3 h. » RON PA ESS 11 » | 10.2 9.3 10.8 5602 18 » 175 8.2 11.8 16 » a) Te |PIOS 2.8 7/00) 5.1 15 » 529 » » » » » » 6.5 10 8 » 14 » 5.2 | 25 » 9.4.1 19 » 6.3 6 » 10.5 15.9 » 6 » 9 » 2% » 39 2 8 » 40 » 6 » 1125 6.1 D.9 10.3 15 » » 6.5 10. 90 » |100 » 90 » 60 « 9 « 1485 6.1 9.4 10.8 | 17 » » 7.5 | 25 » 1> 300 80 » | 14 » | 11.5 | 6.1 5.4 | 11.5 | 19,5 » 30 » | 300 100 » | 42 » | 11.6 6.3 Dao l2E 0821) » >> 300\ 120 » | 90 » 11.8 6.6 5:071"14-»1093"» DEN Î 150 » |120 » 12.4 6.9 5.8 16 » 25: » ) Se a œ 150 » | 15» | 7.5 | 6.3 | 18» | 27» ÿ a (o 2] \ { 180 » 20 » 9 » 8.9 21 » 29 » » \ co) 30 » ON SON PEN MER) ; | J 5 co | 70 « | 38 » [=> 300! 300! 60 » » | ) | « | » | » | » | » » co => 300 0 D 19 CENTIMÈTRES CUBES EMPOIS D'AMIDON A à P. 100 NÉCESSAIRES FOUR RÉDUIRE 10 GENT. CUBES LIQUEUR FEBRLING FERROCYANURÉE, APRÈS ACTION A ÆÙ DEGRÉS, 1 B PR RUE ro 2F 55 CE LIQUIDE AYANT ÉTÉ PRÉALABLEMENT MAINTENU, J J PENDANT 1 HEURE, A 40 DEGRÉS, EN CONTACT AVEC DES DOSES CROISSANTES DES ÉLECTROLYTES CI-DESSOUS. 20 TEMPS NÉCESSAIRE A LA COAGULATION, A 40 DEGRÉS, DE D CENT. CUBES DURANT 2 H. 30, DE LAIT BOUILLI A 10 MOL. MILLIGR. CaCl? EuPRÉSURÉ avEC 0 c. c. 10 pu LIQUIDE 3 TRAITÉ SUIVANT (1°). Mol. 1° Centimètres cubes Mol. 20 Temps nécessaire millig…. empois d'amidon. |Imilligr. pour coaguler le lait. électr. || électr. par litre | |Ipar litre empois.| AlCI | Fe-Cl® |MnCi’, 4aq| HgCl, aq°| lait. Al-CI | Fe‘Cl‘ |HgBl', 6aq mn ———————— —————— el m. S. m. S. m. S. 0 0 » 10.6 10.5 1153 11 » 0 » 12.30 12.30 12.30 1 0.01 929 9.9 11.3 11 » 0.02 12.30 12.30 12.30 2 0.02 9°4 9.6 11 » 11 » 0.04 12.30 42.45 12.30 4 0.04 8.3 9.4 10.6 10.8 0.08 13 » 13 » 12.15 8 0.08 7 >» > 300 10 » 10.6 0.16 14 » 28 » ADITES 16 0.16 50 » NP 11 » 0.32 A7) 60 « 11.30 32 0.32 \ 8.8 15 0.64 23. » | 120 » 10 » 6% 0.64 8.5 12 » 1.28 35 », | 220 » CRE 195 1.95 e 8.3 14 » 2.50 (1) 6.30 250 2.50 c 8.3 7» 5 » 5:15 500 5 » 8.5 20 » 10 » (a) / 4.45 1000 | 10 » 9 » 93 » nue Re dr (a) 4.30 2000 20 » » | » 10 » 28 » 40 » \ 4,15 ones silo > cree ne niathiesls los DU) éopion (a) Coagulation sans présure. È (1) Pas de coagulation au bout de 10 heures. ES 1 1 @O RÉUNION BIOLOGIQUE DE MARSEILLE diastase et disparait complètement quand le sel est mis directement en contact avec la diastase avant que celle-ci soit ajoutée à la dose de 1/100 à l’empois d’amidon. 3° Sels ferreux. Sont retardateurs à toute dose, et d’autant plus. retardateurs que la dose est plus élevée; sont empêchants à fortes doses. 4° Sels ferriques et aluminiques. Se comportent comme les sels chro- miques, c'est-à-dire sont accélérateurs jusqu'à une certaine dose où ils deviennent retardateurs et au-dessus de laquelle ils sont empêchants- Comme pour les sels chromiques, l’action accélératrice est une action adjuvante due à la faible acidité que les petites doses de sels détermi- nent dans l’'empois d’amidon, tandis que les actions retardatrices et empèchantes sont dues à l’altération et à la destruction de la diastase par les doses moins faibles de ces sels. Cette action destructive des sels chromiques, aluminiques et ferriques sur les diastases est beaucoup plus facile à mettre en évidence dans le cas de la caséification, cette dernière étant bien moins influencée par une faible acidité que la saccharificalion. Nos lableaux montrent que dans le cas de la présure il y a retard même pour une dose minime de sel et ce retard est d'autant plus grand que la dose est plus élevée. ACTION DES ALUNS SUR LA SACCHARIFICATION DE L'EMPOIS D'AMIDON PAR LES FERMENTS AMYLOLYTIQUES, par C. GERBER. L'étude que nous venons de faire de l’action des sels aluminiques, chromiques et ferriques sur la saccharification diastasique de l’empois d'amidon va nous permettre d'expliquer l’action des aluns, laquelle, étudiée successivement par Kjeldahl, Effront, Ebstein, Schultze, Lintner, etc., n’est pas encore complètement élucidée. Des deux composés qui entrent dans la constitution des aluns, le sul- fate de sesquioxyde est acide au tournesol. Il est accélérateur à faibles doses, retardateur à doses un peu plus fortes, puis rapidement empé- chant. Ce caractère empêchant se manifeste à une dose plus faible (2 molécules milligrammes) pour le sulfate ferrique que pour le sel chromique (8 molécules milligrammes) et surtout que pour le sel alu- minique (96 molécules milligrammes). Au contraire, le second composé (sulfate de protoxyde) est neutre au tournesol. Il est indifférent à doses faibles et moyennes, et légèrement retardateur à doses fortes. SÉANCE DU 9 =“ 5 AVRIL 129 oo empois d'amidon. MOLÉCULES MILLIGRAMMES électrolytes par litre | DEV ROCCO 16 » CENTIMÈTRES CUBES EMPOIS D'AMIDON A 5 P. 100 NÉCESSAIRES POUR RÉDUIRE 10 CENT. CUBES LIQUEUR DE FEHLING FERROCYAN., APRÈS ACTION, A 40 DEGRÉS, il : B : DURANT LES TEMPS SUIVANTS, DE 100 DU LIQUIDE AMYLOLXTIQUE 93 EN PRÉSENCE DE DOSES CROISSANTES DES ÉLECTROLYTES CI-DESSOUS. K°S0‘ | Al°($0‘)| Al°K‘(S0:): Cr°(S0*)' | Gr°K‘($0')1 Fe-(S0:}: Fe°K°(S0). 3 h. SH d#he 24 h. Suns 2 h. 30| 24 h. |2 h. 30| 24 h. | 3h. El 8.3 19.4| 4.6 8.5 CD ES SIC ER EIRE 8.1 5.2 5.9| 4» 6 » 2.4 | 4» | 45 | 45 | 29 8.1 5 » 5.5 4 » 5.6 4.4 | 4» |,60 » | 405 | 15.5 8.1 5 » 6»| 4» 5.5 4.4 | 4% »1|150 » |120 » |100 » 8.3 5.1 6.5| 4» 5.5 4:4 | 4.1 > 300 8.5 5.2 Del ARS) 8.3 REG INNTArS 9 » 5.8 7.5| 4.6 5 » 5 » 9.7 9» 11:51 0878 13 » | 42 » 11.5 28 » 50 »| 45 » 60.» | 50» | à a 3» 75» 90 »| 70 » _ 120 » |100 » a > 15.5 190 » 150 »| 90 » > 3001> 30 17» | 300 250 »|120 » Ù 19 » | ss >>:300 [150 » ce 2 | 9% » D C2) \ 3! 32 D] » » » )) se) | Pl CENTIMÈTRES CUBES EMPOIS D'AMIDON A à Pp. 100 NÉCESSAIRES POUR RÉDUIRE 3 10 CENTIMÈTRES CUBES LIQUEUR DE FEHLING FERROCYAN., APRÈS ACTION, A 40 DEGRÉS, = ï D E 2 49 ” # # BE [DURANT LES TEMPS SUIVANTS, DE — =, CE LIQUIDE AYANT ÉTÉ PRÉALABLEMENT A ES 100 25 Ê2S MAINTENU, PENDANT UNE HEURE, A 4Ü DEGRÉS, EN CONTACT AVEC DES DOSES ELRE CROISSANTES DES ÉLECTROLYTES CI-DESSOUS. D © mn > 2 ES nie K°S0* | A1(£0‘)5 | ALK°(S0‘) | Cr‘(S0:) | Cr°K°(S0)‘ | Fe’(S0‘5 |Fe°’K°(s0‘): œ mil. 5 e élec F 2 RRQ l 3h. |2%1] 21 2 h. 30 |3h.30/26 h.| 2 empois. 3 h. 80 3h 3 ms 1. h. 30 1.30/24 h. h. 0 » 7» 8.5 89 | 27 11 10.8 5.1| 5:5| 11 »| 0.02 1.3 8 » T» 4,5 9.5 10.4 6.5| 15.21 10.2! 55 0.04 7140) 792 6.5 4.3 8.7 9.6 20 »| 9.5! 20 »| 7 0.08 8 » 6.5 6.2 2.9 7.8 8 » 450 »|100 »|100 » 0.16 8 » 7.5 100 »| 12 » 60 » 14 » >3001=>300|>>300| 0.32 8 » >> 800 | \ 0281 "80 | / 0.64 8 » | { \ 0.96 8 » ne Oo if C0 RP f 12:/ 00 Co ( 1.28 1.8 . \ | \ \ \ 2.50 ag | AS 7.8 | » | » | » | » | « | » | » | De (RAC | [ Les aluns ajoutés à l'empois d’amidon doivent donc présenter et présentent en effet, dans leur action sur la saccharification diastasique, les caractères des sulfates de sesquioxydes atténués par ceux des sul- fates de protoxydes. Ils sont accélérateurs à très faibles doses, relarda- teurs à doses moyennes, empêchants à doses un peu plus fortes. Le caractère empêchant se manifeste à une dose plus élevée que pour le 730 KÉUNION BIOLOGIQUE DE MARSEILLE sulfate de sesquioxyde correspondant. Cette dose, qui estcomprise en re 128 et 250 molécules milligrammes pour le sulfate double d’aluminium et de potassium, tombe à 96 molécules milligrammes pour l’alun de chrome et à 4 molécules milligrammes pour l’alun de fer. L'action accélératrice des doses faibles de ces aluns se manifeste sur l’'empois d'amidon, qui, devenant légèrement acide, est plus facilement saccharifié par la diastase. Au contraire, l’action retardatrice et empé- chante se manifeste sur la diastase qui est altérée, détruite, ne peut plus reprendre ses propriétés quand on l'isole de l’alun (différence avec les chromates, les sels de magnésium, de manganèse, etc.), ainsi quele montre bien la second tableau où les sulfates doubles ont agi sur le suc diastasique avant que celui-ci ait été ajouté à l'empois d’amidon. SUR LES PIGMENTOPHORES DU LOBE NERVEUX DE L'HYPOPHYSE, par Cu. Livon et PEYRON. On sait que le lobe nerveux de l'hypophyse humaine adulte est exclusivement constitué par des éléments connectifs ou névrogliques. Les descriptions de Berkley (4) (chez le chien)et de Joris (2) (chez l’homme) relatives à l'existence d'éléments glandulaires d’origine neuro-épithéliale n’ont pas été confirmées. D'autre part, la physiologie a montré depuis longtemps que les extraits du lobe nerveux étaient seuls actifs, au point de vue de la tension sanguine et de la diurèse; fait récemment confirmé par les recherches de Herring (3). C’est pourquoi l’un de nous avait antérieurement proposé d'admettre que le produit de sécrétion du lobe glandulaire (substance colloïde) était susceptible de diffuser en partie dans le lobe nerveux, et de se concentrer au niveau des éléments cellulaires de ce dernier. Ainsi la substance colloïde représenterait une pro-hypophysine, à laquelle succéderait dans le lobe nerveux une hypophysine douée d'activité physiologique. Depuis lors, l’étude des éléments pigmentaires de la neuro-hypophyse en particulier de leurs variations morphologiques et de leurs rapports avec les cellules glandulaires de la zone interlobaire, nous a montré (1) Berkley. The finer Anatomy of the infundibular Region. Brain, 1894. (2) Joris. La glande neuro-hypophysaire. Association des Anatomistes. Congrès de Nancy, 1909. (3) A Contribution to the comparative Physiology of the Pituitary Body. Quarterly Journal of experimental Physiology, 1908. SEÉANCE DU 25 AVRIL 131 des aspects confirmatifs de ces connexions physiologiques entre les deux lobes. Les pigmentophores, successivement considérés par les auteurs comme d'origine conjonctive, épithéliale ou ganglionnaire, sont en réalité des éléments névrogliques, comme l'ont vu en particulier Herring (1) et Kohn (2). Ce dernier a minutieusement décrit et figuré leurs diverses formes, leur accumulation à la partie moyenne du lobe nerveux, et dans la région interlo- baire ; il a insisté sur ce fait que le dépôt de leurs granulations pigmentaires est discontinu et s'effectue aussi bien dans les prolongements fibrillaires que dans le corps cellulaire lui-même; et il a fait remarquer que ces éléments étaient moins différenciés dans le sens névroglique que les autres. cellules névrogliques du système nerveux central. Maisil n’a pas cru devoir apporter de conclusions au sujet des connexions étroites que présentent les pigmento- phores avec les éléments du lobe globulaire. Récemment, Soyer a essayé de démontrer que les pigmentophores exerçaient une fonction de régénération vis-à-vis du lobe glandulaire dont les éléments ne présentaient à l’état normal aucune multiplication. Après avoir pensé tout d’abord que les pigmentophores se transformaient directement en cellules épithéliales, Soyer a admis ensuite qu'ils pénétraient dans le cytoplasme de ces derniers où leur présence se révélait par l'apparition de noyaux d’aspect spécial destinés à la rénovation de la cellule envahie [épithélialisation pseudo- parasilante (3)]. L'examen de l'hypophyse humaine normale et de l’hypophyse du chien en voie de régénération après hypophysectomie subtotale nous à conduits à une interprétation différente. Lorsqu'on suit les éléments glandulaires éosinophiles et basophiles en voie d'immigration à la périphérie du lobe nerveux, on ne les voit en aucun point présenter des signes de régénération. Au contraire, après une disparition progressive du nuageux par caryolyse, le corps cellulaire se réduit à une masse d'aspect moyen ou finement granuleux, tandis que par places apparaissent des flaques d’une substance colloïde très pâle. D'ailleurs, dès le début de l'immigration, et alors qu’ils sont encore groupés en follicules (pseudo-acini), ces éléments cessent de présenter les phénomènes nucléaires de la sécrétion (en particulier l'émission de pyrénosomes) dont Alezais et l'un de nous ont récemment apporté la notion et qui caractérisent toutes les cellules hypophysaires en activité sécrétoire (4). (1) Herring. The histological Appearances ofthe mammalian pituitary body. Quarterly journal of physiology, 1908. (2) Kohn. Ueber das Pigment in der neuro-hypophyse des Menschen, Archiv für mikroskopische Anatomie, 1910. (3) Soyer. Contribution à la cytologie de l’hypophyse humaine, Association des Anatomistes. Congrès de Nancy, 1909. (4) Alezais et Peyron. Sur les phénomènes nucléaires de la sécrétion dans le lobe glandulaire de l’hypophyse humaine. Acad. des Sciences, 1910. 39 RÉUNION BIOLOGIQUE DE MARSEILLE Les noyaux dits pseudo-pycnotiques, rapportés par Soyer aux pigmento- phores, nous paraissent appartenir simplement à la catégorie des noyaux épithéliaux en voie d’involution si fréquents dans les cellules hypophysaires, et susceptibles de contribuer à la formation d’un colloïde nucléaire (Alezais). Mais le point qui ne nous parait pas avoir été l’objet de précisions suffisantes est celui des rapports étroits des pigmentophores avec les éléments glandu- laires immigrés. On trouve souvent les premiers directement appliqués avec une traînée cellulaire en voie d'involution; ailleurs ils s’'insinuent entre des éosinophiles ou basophiles dont ils semblent avoir rompu les connexions. Parfois, des cellules glandulaires montrent à une de leurs extrémités de fins granules sidérophiles, comme si la transformation pigmentaire s’effectuait directement dans leur cytoplasme au contact des éléments glandulaires. L'ensemble de ces rapports nous laisse l'impression que les cellules névrogliques élaborent et accroissent leur pigment au contact et aux dépens d'éléments glandulaires ayant perdu leur aspect figuré. A l'appui de cette hypothèse qui s'accorde assez bien avec le pouvoir résorptif de la névroglie à l’état normal ou pathologique, on peut invoquer les aspects de la zone interlobaire dans les moignons del’hypophysectomie incomplète : l'immigration des éosinophiles et basophiles, beaucoup plus marquée qu’à l’état normal explique le nombre considérable des corps dits énigmatiques provenant de leur involution. On sait, depuis Herring, que des aspects analogues se rencontrent dans lPhypophyse du chien thyroïdectomisé. En résumé : d'après nos observations, il ne nous paraît pas douteux que les éléments névrogliques de la neuro-hypophyse élaborent leurs granulations pigmentaires aux dépens des produits du lobe glandulaire, mais la signification de ces faits demeure complexe. La substance colloïde peut, en effet, passer directement dans les vaisseaux du lobe glandulaire ou dans ceux du lobe nerveux, et, d'autre part, nous ne sommes pas encore en mesure de préciser si l’accumulalion de ce pigment, distinct des pigments ferriques et des lipochromes, représente un phénomène d’assimilation ou de désassimilation. Le (Gérant : OCTAVE PORÉE. - Paris. — L. MARETHEUX, imprimeur, 1, rue Casselte. 133 SÉANCE ARGAUD (R.) et Bizcarp (G.) : In- version de la formule leucocytaire sous l'influence de l'inanition . .. ARGAUD (R.) : Sur l’appareil ner- veux et la structure de la valvule de Thébésius, chez l'homme . -.. BartTELLr (F.) et STERN (L.) : Ac- tion de la trypsine sur la respira- tion et les différents processus oxydatifs des tissus animaux . .. CATHELIN (F.) : Les grandes lois directrices de la physiologie rénale chirurgicale (Les lois de l’urée) . . . DRzZEwINA (ANA) : Action du cyaaure de potassium sur des ani- maux exposés à la lumière (Note préliminaire) etre ee -nee - GuéGuEN (FERNAND) : Deux nou- veaux cas de langue noire pileuse. Procédé rapide d'isolement de l'Oos- DONC QUUUS MERE ele LanGrois (J.-P.) et GARRELON Apnée et polypnée adrénalique. . . Laprcque (L. et M.) : Sur la courbe des échanges chez l’'homéotherme au repos de la température en fonction extérieure. Réponse à M. Lefèvre . Levaprrr (C.) et Tworr (C.) : Sur la trypanotoxine du Bacillus subfilis. Mode d'action dans l'organisme (Deuxiemepnote) Er nee Morez (Louis) : Parathyroïdes, DU LS MA ESP 9 NI SOMMAIRE 758 137 tétanie et traumatisme osseux . . . 7149 NETTER (ARNOLD), GENDRON (A.) et TOURAINE : Sérothérapie de la po- liomyélite antérieure aiguë (Troi- SIeMeE NOLE) SRE IE TER 139 PouLaLion (S.-Marics) et MEUNIER (Raymono) : Note sur quelques ca- ractéristiques respiratoires dans les accès spontanés de narcolepsie et de convulsions laryngo-diaphrag- matiques (psycho-névrose : grande HYSLÉDIE) RENE ER RRIRE ANSE eu 155 Roupsky (D.) : Action pathogène de Trypanosoma Lewisi Kent, ren- forcé, sur la souris blanche. . .., 141 SEZARY (A.) : Surrénalite sclé- reuse avec adénomes . . . . . . .. 143 Vuzouin et MarrTint : Influence de la concentration ionique dans le dédoublement de la saliciline par ÉMIS MEL ETES EN LE ee Te 163 Weiss (GEORGES) : À propos du livre de M. J. Lefèvre sur la cha- JenaANIMAle PER RP 135 Réunion biologique de Bordeaux Mounier (R.) : Troubles de l’ac- tivité des centres respiratoires (apnée prolongée) chez les animaux vagotomisés exposés à l'action d’une détonation violente, . . , .. 765 Présidence de M. A. Dastre, président, puis de M. L. Camus, vice-président. M. ze PRÉSIDENT annonce que les séances de l’Institut Marey se tien- dront, au Parc des Princes, les 6 et 7 juin 1911, à 9 h. 30 du matin, et invite les physiologistes à participer à ces réunions. BIOLOGIE. COMPTES RENDUSe.==+ 1911, T, LXX. 59 134 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE DoN D'OUVRAGES. M. V. Gartppe fait hommage à Ia Société de Biologie des ouvrages suivants : 1° CLAUDE BERNARD. — Du suc gastrique et de son rôle dans la nutrition. Thèse pour le doctorat en médecine. Paris, 1843, avec autographe. 29 J.-L.-M. PorsEuILLE. — fecherches sur la force du cœur aortique. Thèse de doctorat en médecine. Paris, 1828. 3° Jacques MaissrAT. — Ætude de physique animale. Paris, 1843. 4° M. GAvaRRET. — Lois générales de l'électricité dynamique. Thèse de doctorat en médecine. Paris, 1843. 5° FRÉDÉRIG CUVIER. — Æssai sur la domesticité des mammifères. Paris, 1826. 6° FLourENs. — Cours sur la génération, l'ovologie et l'embryologie, fait au Muséum d'Histoire naturelle, en 1836, recueilli par M. Des- champs. Paris, 1836. à 1° Hipp. RoyER-CoLLARD.. — Essai d'un système général de zoonomie. Thèse de doctorat en médecine. Paris, 4828. 8° DEmarQuAY. — Recherches expérimentales sur la température ani- male. Thèse de doctorat en médecine. Paris, 4847. 9° ANDRÉ-MARIE AMPÈRE. — Théorie des phénomènes électro - dyna- miques. Paris, 1826. 10° Louis-RENÉ LE CaAnu. — Etudes chimiques sur le sang humain. Thèse de doctorat en médecine. Paris, 1837. 41° M.-E. Mizcon. — Æiudes de chimie organique faites en vue des applications physiologiques et médicales. Lille, 1849. 12° M. Dumas. — Zeçon sur la statique chimique des êtres organisés. Paris, 1841. 13° EmiLe VicouRoux. — Quelques mots sur la génération équivoque des animaux infusoires. Thèse de doctorat en médecine. Paris, 1861. 14° ALBERT GUILLAUMET. — De la-respiration végétale. Thèse de phar- macie. Paris, 1872. te 45° J.-J. Picot. — Des zoonoses. Maladies transmissibles des animaux à l'homme. Thèse d'agrégation. Strasbourg, 1868. suithisiot SÉANCE DU Â3 MAI 135 PRÉSENTATION D OUVRAGE. M. DasrRe. — J'ai l'honneur d'offrir à la Société de Biologie, de la part de l’auteur, J. LEFEVRE, un ouvrage ayant pour titre : Chaleur ani- male et bioénergétique, qui vient de paraître chez l'éditeur Masson. Je ne crois pas me faire illusion en attribuant à cette publication une haute importance. Elle marquera le moment où les notions nouvelles relatives à la science de l’alimentation, à l’'énergétique alimentaire et à l’'énergétique musculaire, jusqu'ici confinées dans un milieu de biolo- gistes assez restreint, vont devenir classiques. L'œuvre de J. Lefèvre est à la fois originale et didactique. — Elle est originale, en ce qu'elle présente au lecteur, dans leur ensemble et dans leur complète signification, les recherches personnelles de l’auteur et les résultats consignés par lui depuis quinze ans dans un grand nombre de mémoires, de notes et communications, publiés dans les recueils physiologiques ou présentés aux sociétés savantes, Académie des Sciences et Société de Biologie. On connaît la valeur de celte contribu- tion personnelle de J. Lefèvre. — Ce livre est aussi une œuvre de haute vulgarisation scientifique, en ce sens qu'il expose d’une manière méthodique le chaos des connais- sances acquises, depuis vingt ans et plus, sur la thermochimie et la thermodynamique biologiques, sur la thermorégulalion, sur la calori- «métrie directe el indirecte, et, en général, sur tous les problèmes phy- siques, chimiques et physiologiques qui touchent à la chaleur animale. — Ce travail est exécuté de main de maître : tout y est ordonné et réglé : les principes sont mis en relief, discutés et critiqués d’une manière lumineuse. Je ne doute pas que ce livre ne devienne une sorte de vade mecum -des physiologistes et qu'il ne soit appelé à rendre de grands services aux hygiénistes et aux médecins. A PROPOS DU LIVRE DE M. J. LEFÈVRE SUR LA CHALEUR ANIMALE, par GEORGES WEISs. Tout d’abord, je désire que cette note ne soit pas considérée comme une critique du livre de M. Lefèvre, qui a eu le grand mérite de pour- suivre avec succès d'importantes expériences dans des conditions dif- ficiles, et de mener à bonne fin un travail considérable. Le meilleur éloge que l’on puisse faire de son œuvre est, me semble-t-il, de la sou- 736 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE mettre à la discussion scientifique ; elle est trop étendue pour qu'il ne s’y trouve pas quelques points sujets à une controverse courtoise. Je n’ai fait encore que parcourir le livre de M. Lefèvre, mais j'ai été frappé, entre autres, par le passage suivant, page 711, à propos de ma critique de l'application du principe de Carnot faite par A. Fick et M. Armand Gaulier au muscle : «M. Weiss rejette l'idée d'appliquer à l'être vivant un cycle de Carnot ; mais il rejette celte idée a priori, par principe. » Je ferai remarquer que je n'ai pas rejeté cette idée a priori et par prin- cipe, mais simplement, ce qui est très différent, parce que la formule du rendement de Carnot ne s'applique qu'à un corps décrivant un cycle fermé et séparé du foyer de chaleur, ce qui n’est pas le cas du muscle en travail que A. Fick et M. Armand Gautier ont eu en vue. Considérons le cas le plus simple, un muscle isolé de l'organisme, donnant une secousse et revenant à sa longueur primitive après avoir soulevé un poids. Ce muscle, quelle que soit l'idée que l’on se fasse de la nature du méca- nisme qui lui permet de produire du travail extérieur, porte en lui la source mettant en liberté l'énergie qui lui est nécessaire pour sa mise en activité. C’est à cet ensemble indissoluble que Fick et M. Gautier ont appliqué leur calcul. Zls ont compris dans le cycle le foyer de chaleur. L'analogie que Lefèvre veut établir avec le moteur à vapeur (p. 711-712) n'est pas légitime. Dans ce dernier cas, l'application de la formule de Carnot est justifiée parce que le foyer où brûle le charbon est séparé de l'appareil où la vapeur décrit son cycle. Ce cycle étant seul envisagé dans le calcul, on ne tient aucun compte de ce qui se passe dans le foyer, de ce que devient le charbon et d’où il vient, tandis que dans le muscle pareille séparation est impossible. M. Lefèvre dit (p. 713) que « l’homeotherme est un moteur fonction- nant isothermiquement ». Avec sa conception on pourrait en dire autant du moteur à vapeur muni de tous ses accessoires y compris le foyer, eten mesurant la température du bâtiment où se trouve l'appareil. Par contre, M. Lefèvre insiste sur le fait que le cyele de Carnot est réversible, tandis que celui du muscle ne l’est pas. Or, il me paraît évident que le caractère d’irréversibilité ne diminuerait, par lui-même, en rien la valeur du calcul de Fick et de M. Armand Gautier. En effet, le cycle de Carnot donne lieu au rendement maximum, quand on produit du travail aux dépens de la chaleur entre deux limites de température T et T’. Si un corps décrit, dans les mêmes limites, un cycle fermé mais irréversible, le rendement est moindre, voilà tout. Ceci entraîne forcément la conséquence suivante : Pour un rendement donné, la formule de Carnot donne l'écart minimum des températures de la source chaude et de la source froide. 2 SÉANCE DU 13 MAI 7131 Si on fait une transformation en cycle non réversible, à ce même rende- ment devra correspondre un écart de tempéralure plus grand que celui qui résulterait de l'application de la formule de Carnot. Par conséquent, dans ces conditions, l'argument de À. Fick et de M. Armand Gautier, loin de tomber, prendrait encore plus de valeur. J'ajoute, en terminant, que je ne crois nullement à la nature ther- mique du moteur muscle, comme on me l’a déjà fait dire à tort; je dis simplement que la démonstration tirée de l’application du principe de Carnot est inexacte. SUR LA COURBE DES ÉCHANGES CHEZ L'HOMÉOTHERME AU REPOS EN FONCTION DE LA TEMPÉRATURE EXTÉRIEURE. RÉPONSE À M. LEFÈVRE, - par L. et M. LaApPicouE. Dans la séance du 27 mars 1909, nous examinions la courbe des échanges en fonction de la température extérieure chez un homéotherme au repos, telle que venaient de nous la donner nos expériences sur la ration d'entretien des Oiseaux. Cette courbe est convexe vers l'axe des températures. Après une brève discussion, nous ajoutions : « Une telle loi, sans contradiction, suivant la partie considérée, présentera une pente moins grande que la loi de Newton {notion clas- sique de la vaso-constriction périphérique par le froid) ou plus grande que cette loi (vaso-dilatation a frigore, Lefèvre). » Dans son livre, qui vient d’être présenté à la Société, M. Lefèvre déclare ne pas nous comprendre. (Note de la page 446) : « Que peut bien signifier cette conclusion? se demande-t-il. Sans doute la tangente en A représente bien la loi de proportionnalité à partir de ce point... Mais comment ce fait géométrique commun, transporté dans l’ordre physio- logique, peut-il justifier la doctrine éclectrique proposée par M. et M°° Lapicque? Au surplus, la contradiction est formelle : la doctrine des aateurs (vaso-constriction) veut que la courbe calorique tourne sa con- cavité en bas... Or, la courbe... garde toujours sa concavité tournée en haut. La doctrine éclectique de M. et M°° Lapicque semble donc inac- ceptable, ou, pour le moins, équivoque. » Il y a en effet une équivoque, mais ce n’est pas nous qui en sommes responsables ; malgré la brièveté peut-être excessive de notre discus- sion, si M. Lefèvre s'était tenu aux termes de notre raisonnement, il aurait suivi celui-ci, pensons-nous, sans s'étonner et sans protester. La loi de Newton, c’est la proportionnalité à l'excès de la température de l’objet considéré sur le milieu ambiant. C'est là-dessus que nous 738 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE avons fondé notre raisonnement, en appelant z cet excès de tempéra- ture. M. Lefèvre a dans l'esprit la proportionnalité à la température extérieure. Ses courbes sont toutes figurées, en effet, avec les degrés. à partir du 0 centigrade en abscisse. Ce qui, évidemment, ne change nullement les courbes, l'échelle étant la même, comptée seulement dans un sens qui est négatif par rapport au précédent. Mais il ne faut pas oublier que le 0 de la variable réelle se trouve au point de cette échelle qui représente la température propre de l'animal, et que la droite de proportionnalité doit passer par ce zéro. Algébriquement, la loi de Newton exprime les échanges Q en fonction de la différence de tem- pérature Z par Q —KZ, (K, coefficient de proportionnalité). Pour Z—0 (c'est-à-dire pour une température de 37 ou de 40 ou de 42 degrés, etc.), : 40° 30° 20° 10° 0° Te on doit avoir Q—0. En un point À quelconque de la courbe, Ia loi de Newtou est donc la droite qui passe par :< point et par l'origine des Z, par la température propre de l’ar:inal. La courbe ayant sa concavité toujours tournée en haut, si A est quelconque (et c’est ainsi, pensons- nous, que le prend M. Lefèvre dans le passage ci-dessus), celte droite ne se confonidra pas en général avec la tangente, ce sera une sécante qui, après avoir coupé la courbe au point À, pourra la couper encore au point B. Dans le cas de la figure, à droite du point À, vers les tempéra-. tures plus basses, la courbe physiologique est au-dessous de la droite figurative de la loi de Newton; elle se tient au-dessus vers la gauche, vers les températures plus élevées ; ce qui veut dire restriction des pertes par rapport à la loi de Newton quand la température extérieure s’abaïisse. Pour là région du point B, c'est l'inverse : à droite du point, la courbe des échanges s'élève au-dessus de Ja loi de Newton quand la température extérieure s’abaisse; elle descend au-dessous quand la température remonte, quand on va vers la gauche. Si maintenant on reprend noire conclusion attaquée par M. Lefèvre : « Une telle loi, sans contradiction, suivant la portion considérée, présen- SÉANCE DU 13 MAI 139 tera une pente moins grande ou plus grande que la loi de Newton », nous espérons qu'elle ne paraïitra plus inacceptabte. D'ailleurs, l’un de nous a développé celte théorie l’an dernier dans son cours de la Faculté des Sciences, et il n’a pas eu l'impression qu'elle fût difficile à faire comprendre. C'est évidemment la forme trop brève de notre note de mars 1909 qui nous a empêchés de nous faire entendre par M. Lefèvre. SÉROTHÉRAPIE DE LA POLIOMYÉLITE ANTÉRIEURE AIGUE (Troisième note), ar ARNOLD NETTER, À. GENDRON et TOURAINE. P ) Aïnsi sur nos quatre cas traités par les injections intrarachidiennes de sérum nous relevons un décès en cours de traitement et trois amélio- rations. Dans les observationsIl et IV une amélioration très sensible apparait presque aussitôt après la première injection, et l’on assiste à la régres- sion complète des manifestations paralytiques les plus récentes. On a donc bien l'impression que ce résultat est dû au traitement. On ne saurait toutefois affirmer la relation de cause à effet. Il n’est pas rare de voir de pareilles améliorations en dehors du traitement sérothé- rapique. Elles ne paraissent pas toutefois aussi communes ni surtout aussi promptes. Le doute, en lout cas, ne nous parait pas autorisé chez le premier malade soumis au traitement. Il s’agit ici d’une forme particulièrement grave dont les premières injections insuffisamment JAMES ne font que suspendre momenta- nément les progrès et qu'un traitement intensif plus rigoureusement poursuivi arrête d'une facon définitive (1). On pourra objecter qu'il n'y a pas eu d’autopsie, que la maladie a différé de la poliomyélite classique où l'on ne uote habituellement niles anesthésies, ni les troubles trophiques précoces, ni même les troubles (1) _Nous avons constaté que le sérum de Maurice... neutralisait in vitro le virus dela poliomyélite. Mais ce résultat perd toute valeur en raison de la survie de l'animal témoin. Le virus qui a servi à l'expérience avait perdu sa viru- lence. MM. Mosny et Moutier ont pu retrouver les lésions microscopiques de la poliomyélite dans un cas de paralysie ascendante, accompagnée comme le nôtre d’escarre sacrée et même de troubles de la sensibilité, plas légers il est vrai. = 740 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE sphinctériens. Mais l'étude des diverses épidémies a montré le polymor- phisme des poliomyélites. Une coïncidence bien curieuse nous a permis d’ailleurs de voir au mois de décembre dernier un jeune homme atteint exactement des mêmes symptômes évoluant avec la même rapidité et chez lequel la mort survintle cinquième jour, un traitement sérothérapique n'ayant pu être institué. Le 21 décembre, le D' Legrand nous appelait auprès d’un jeune homme du même âge dont la symptomatologie se rapprochait absolu- ment de celle de notre malade. L’affection avait débuté le 14 par une douleur intercostale ; le 16, il y avait de la douleur et un peu de faiblesse dans le membre inférieur gauche; le 19, le membre inférieur gauche était paralvsé; le 20, la paralysie, précédée de fourmillements, était complète dans le membre inférieur droit; le 21 au matin, le membre supérieur gauche était inerte, et à notre examen à 4 h. 1/2 le jeune homme avait un commencement de paralysie du membre supérieur droit et du tronc. On constatait à la fesse une rougeur anormale au centre de laquelle se montrait une bulle. À 10 heures du soir, la para- lysie de ce membre était totale. La respiration commencait à s’'embar- rasser. Elle devenait de plus en plus difficile et, le malade succombait à une heure du matin, conservant toute sa connaissance, se rendant par- faitement compte de sa situation et déclarant quil allait mourir étouffé. Dans ce cas, comme dans celui de Maurice, il y avait rétention d'urine, anesthésie à la douleur et au toucher et commencement d'apparition d’escarre. En raison de la similitude, nous dirions volontiers de l'identité des deux cas, nous croyons être en droit de penser que la survie de Mau- rice est le fait du traitement. Nous apportons en faveur de cette thèse un argument encore plus précieux. La maladie était si bien en voie d'évolution, qu'après l’accalmie de deux jours obtenue à la suite des deux premières injections, nous voyons la douleur dans la région cervico-dorsale, l’engourdissement des membres supérieurs reprendre, et une nouvelle série d’injections plus nombreuses et plus importantes arrête cette nouvelle aggravation. Nous croyons donc avoir établi que les injections intrarachidiennes de sérum peuvent enrayer l'extension d’une poliomyélite si elles sont entreprises d'assez bonne heure et poursuivies assez longtemps. Les résultats seraient sans doute plus favorables encore si le malade pouvait etre soumis au traitement avant l’apparilion de la paralysie. Bien que nous ne possédions pas encore de moyens cliniques per- mettant de faire le diagnostic à cette période, nous sommes en droit d’espérer que cette éventualité se réalisera. Nous savons déjà que la paralysie peut être précédée pendant plusieurs jours d’une méningite à SÉANCE DU Â3 MAI TA liquide clair (1), renfermant des polynucléaires bientôtremplacés par des lymphocytes, et il y aura lieu de soupçonner la relation de ces faits avec les poliomyélites dans certains milieux épidémiques. ACTION PATHOGÈNE DE Zrypanosoma Lewis: Kent, RENFORCÉ, SUR LA SOURIS BLANCHE (Note présentée dans la séance du 6 mai), par D. Roupsky. Dans une note antérieure (2), j'ai indiqué que le 77. Lewisi Kent, renforcé, est susceptible d’entrainer la mort chez la souris, en provo- quant des lésions hépatiques et spléniques. Depuis, M. Delanoe (3) a réussi à inoculer le 77. Lewisi à quelques souris et sur deux cent trente-trois individus expérimentés il a observé deux cas de mort qu'il n'hésite pas à attribuer à l’action du 77. Lewisi, bien qu'il n'ait pas trouvé de lésions anatomiques caractéristiques. Le 77. Lewisi, renforcé, parait maintenant adapté à la souris; jusqu’à ce jour, j'ai effectué chez cel animal soixante-quinze passages. Les try- panosomes sont extrêmement abondants dans le sang; souvent ils deviennent plus nombreux que les hématies. L'infection se produit aussi bien après inoculalion intra-péritonéale qu'après inoculation sous- cutanée. La proportion des animaux infectés s’est accrue avec le nombre des passages; elle est actuellement de 82 p. 100. Les souris de forte taille succombent d'ordinaire après les animaux de petite taille. La mort survient en général très lentement. L'action du milieu de l'hôte paraît influencer beaucoup la virulence du parasite en la modifiant et en l’exaltant constamment. Il est infiniment probable que cette action pathogène n'a pas encore atteint son mode définitif. La morphologie du parasite, qui est sujette à de brusques changements, se trouve dans les mêmes conditions. Depuis le début de mes observations, l’action pathogène s’est pro- gressivement modifiée; on peut distinguer schématiquement les trois phases suivantes : Dans la première phase, c'est surtout le foie qui est atteint; il perd son aspect lisse, sa surface devient irrégulière, mamelonnée. Au lieu (1) Netter et Tinel. Des modes de début de la poliomyélite aiguë et en par- ticulier de ses formes méningitiques. Association de pédiatrie, 1910. (2) D. Roudsky. Comptes rendus des séances de l’Académie des Sciences, t. CLIT, p- 56,,49114: (3) Delanoe. Comptes rendus de la Soc. de Biologie, t. LXX, p. 649, 1911. 7142 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE de la couleur brune normale, le foie présente deux teintes : l’une jau- nâtre, l’autre rouge-sang plus ou moins foncée. L'aspect jaunâtre est dû à des zones de nécrose ‘de forme très irrégulière, s’enchevêtrant avec les parties rouges de facon à communiquer à l'ensemble un aspect marbré. Les zones de néerose peuvent parfois être très étendues et occuper la majeure parlie d’un lobe. Sur la coupe macroscopique, tantôt on ne retrouve pas cet aspect marbré, tantôt les zones nécrosées se voient d'une facon très nette. Chez les premières souris qui ont succombé, les zones nécrosées dessinaient des bandes parfois larges d'un centi- mètre et se poursuivant dans loute l'étendue du foie. Plus tard, ces zones se sont généralisées sous forme d’ilots de quelques millimètres de diamètre. Les parties rouge-sang correspondent à des hémorragies interstitielles. Les lobules du foie sont très accusés, la vésicule biliaire est très distendue ; la bile est tantôt incolore, tantôt de couleur noirâtre. La rate très hypertrophiée pèse 10-20 fois le poids normal. Les ganglions inguinaux sont très hypertrophiés ; les poumons sont souvent conges- tionnés; les reins sont mouchetés de sang. Souvent on constate une forte leucémie ; dans quelques cas, la cornée est opaque. Chez les souris sacrifiées trois jours après l’inoculation, on observe a les mêmes lésions, mais moins accusées. Dans une deuxième phase, des troubles d'ordre vaso-moteur, carac- térisés par une forte vaso-dilatation générale, apparaissent; les vais- seaux de la peau sont Irès fortement injectés, les ganglions inguinaux sont souvent sanguinolents. La vésicule biliaire est quelquefois d’une couleur rougeâtre. On note enfin un léger œdème du tissu conjonctif sous-cutané et du museau. Dans une troisième phase, le foie prend l'aspect granuleux du foie cirrhotique. La rate présente les deux teintes signalées dans le foie. La mort survient du troisième au sixième jour, rarement avant. La température tombe, en général, régulièrement à partir du premier jour de la maladie; à la dernière période, elle peut s’abaisser au-dessous de 30 degrés. La souris tombe alors dans le coma. Il est probable que c'est surtout la marge de la thermogenèse qui est atteinte ou compro- mise, car des souris se trouvant déjà dans le coma, placées dans une étuve à 37 degrés, peuvent revenir et survivre quelque temps. Le pourcentage de mortalité des souris et des lésions compromettant la vie s’est progressivement élevé : au début (seizième-vingtième pas- sage) il était dé 46 p. 100 environ; à partir du quarante et unième pas- sage il a atteint 62 p. 100; actuellement, presque toutes les souris meurent. Dans une autre note, je ferai connaître l’histologie des lésions pro- duites chez la souris par le 7». Lewisi, renforcé. (Travail du Laboratoire de M. Laveran.) SÉANCE DU 13 MAI 143 . SURRÉNALITE SCLÉREUSE AVEC ADÉNOMES, par A. SEZARY. J'ai eu l’occasion d'étudier un type particulier de surrénalite selé- reuse, caractérisé par la présence d’adénomes à cellules corticales et intéressant au point de vue de l’histologie générale. J'en ai rencontré 5 cas sur environ cent cinquante surrénales humaines, examinées au hasard des autopsies. Dans ce type, les glandes présentent les caractères généraux des sur- rénalites scléreuses que j'ai décrites dans ma thèse (1909). À l'examen macroscopique, elles sont de couleur grise, de consistance ferme; elles se dissocient difficilement. Au microscope, on trouve, avec une hyper- plasie conjonctive plus ou moins intense, des cellules peu volumi- neuses, à protoplasma homogène, quelquefois pigmenté, jamais chargé de graisse : cet état caractérise l’'hypoépinéphrie. De plus, déjà à l'œil nu, on constate, dans les diverses zones de la cor- ticale, la présence d’adénomes plus ou moins nombreux, tantôt arrondis et nettement délimités, tantôt moins réguliers et moins circonserits. Leurs masses blanchâtres tranchent sur le fond grisätre du parenchyme sclérosé. Parfois, ils font saillie à la surface de l'organe, où ils appa- raissent comme des granulalions miliaires ou comme des mamelons ordinairement isolés. Au microscope, on voit que ces adénomes sont formés de cellules spongieuses, ordinairement volumineuses et bour- rées de graisse : cel aspect caractérise l'hyperépinéphrie la plus nette. Fait intéressant, le processus d’hyperépinéphrie s'observe souvent dans les formations corticales incluses dans la substance médullaire, à savoir : d’une-partl, le manchon périveineux central Gont j'ai signalé l'existence presque constante chez l'homme (1), d'autre part, les amas cel- lulaires disséminés qui, à l'encontre de ce que M. Mulon a vu chez le chat, sont fréquents chez l'homme adulte. Comme dans la zone corticale dont elles semblent émanées, ces cellules s’hyperlrophient, se bourrent de graisse et apparaissent à l'œil nu sous forme de masses blanchätres facilement reconnaissables. Comme je l'ai signalé, on peut trouver, dans les surrénalites selé- reuses, des foyers isolés d’hyperépinéphrie simple. Le type que je décris aujourd'hui représente l'expression la plus élevée de cette hyper- épinéphrie parcellaire. Je l'ai observé en particulier dans deux cas de tuberculose avec néphrite : on sait que la première tend à déterminer de la surrénalite scléreuse simple, alors que la seconde s'accompagne souvent d'adé- (1) Revue de médecine, 1909. 741 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE nomes surrénaux : l'antagonisme des deux facteurs s’est retrouvé dans les lésions surrénales. Mais nos autres observations se rapportaient à des cas d’asystolie, de tuberculose pulmonaire sans néphrite. Il faut donc retenir l'importance étiologique de la tuberculose, avec ou sans néphrite concomitante. La surrénalite scléreuse avec adénomes représente un type -anato- mique analogue à la cirrhose hépatique avec adénomes. Comme celle-ci, elle est caractérisée par l'hypsfonction de l'organe, dont certaines por- tions présentent cependant de lhyperfonction compensatrice. Dans les cas de tuberculose avec néphrite, on peut penser qu'elle relève de l’as- sociation à l’action nocive de la tuberculose, de l’action excito-secré- toire de la néphrite. ACTION DE LA TRYPSINE SUR LA RESPIRATION ET LES DIFFÉRENTS PROCESSUS OXYDATIFS DES TISSUS ANIMAUX, par F. BATTrELLI et L. STERN. Nous avons éludié l’action de la trypsine sur l’activité respiraloire des Lissus animaux et sur les différentes oxydations qu’on peut obtenir par l’action de ces tissus. À notre connaissance, des recherches ana- logues n’ont pas été faites jusqu'ici par d’autres auteurs. Nous rappelons que les tissus animaux sont le siège de deux processus res- piratoires de nature bien différente, auxquels nous avons donné le nom de « respiration principale » et de « respiration accessoire ». La respiration principale ne peut pas avoir lieu en absence de cellules et son intensité est diminuée par toutes les causes qui diminuent la vitalité des cellules. La res- piration accessoire, au contraire, peut avoir lieu en absence de cellules; elle persiste par exemple dans lextrait aqueux bien limpide des tissus, ou après avoir traité les tissus par plusieurs volumes d'alcool. Un certain nombre de substances peuvent en outre être oxydées directement par les tissus animaux, mais les processus qui produisent ces oxydations sont de nature bien différente. Parmi ces substances, nous citerons seulement celles qui subissent une oxydation très rapide et qui par conséquent consli- tuent de bons réactifs pour obtenir des résultats bien nets avec la trypsine. L’acide urique est oxydé en allantoïine par l’uricooxydase ou uricase; le rein de bœufet le foie de cheval sont les tissus les plus riches en uricooxydase. L'alcool est oxydé en acide acétique par l’alcooloxydase; le foie de cheval et de mouton sont les plus riches en alcooloxydase. L'’uricooxydase et l’alcooloxy- dase présentent les propriétés générales des ferments oxydants; elles sont solubles dans l’eau, sont précipitées par l’alcoo! ou par l’acétone, etc. L’acide succinique est oxydé avec une très grande énergie en acide malique par tous les tissus animaux et surtout par les muscles, le foie et le rein. Les substances qui produisent cette oxydation ne passent pas en solu- SÉANCE DU Â3 MAI 745 tion dans l’eau, mais restent dans les parties insolubles du tissu ; un lavage prolongé et répété par l’eau ne diminue pas le pouvoir oxydant vis-à-vis de l'acide succinique. Les tissus gardent longtemps après la mort le pouvoir d'oxyder l'acide succinique. D'autre part, les tissus traités par l'alcool per- dent la propriété d’oxyder cet acide. L'acide citrique est complètement brülé par les tissus en eau et C0?. Les substances qui produisent cette oxydation ne passent pas en solution dans l’eau et restent dans les parties insolubles du tissu, maïs un lavage répété à l’eau fait perdre au tissu tout pouvoir d’oxyder l'acide citrique. Dans quelques tissus ce pouvoir disparaît très rapidement après la mort; dans d’autres, il disparaît plus lentement, en se comportant à ce point de vue d’une manière analogue à: celle que présente la respiration principale. Le traitement à l'alcool abolit dans les tissus le pouvoir d’oxyder l’acide citrique. On peut grouper les différents processus oxydants que nous venons de citer en deux grands groupes. Au premier groupe appartiennent ceux qui peuvent _ agir en absence de cellules: les substances qui constituent ces processus sont solubles dans l’eau et résistent au traitement par l'alcool. Appartiennent à ce premier groupe la respiration accessoire, l’uricooxydase et l’alcooloxydase ; elles possèdent les propriétés des ferments oxydants habituels. Au second groupe appartiennent les processus qui présentent entre eux des différences bien marquées, mais qui possèdent comme caractère commun de ne pas agir en absence de cellules et d’être détruits par ua traitement à l’alcool. Les substances qui constituent ces processus ne présentent pas les propriétés des ferments oxydants habituels. Or, nous avons constaté que l’action de la trypsine est bien différente sur les oxydations du premier groupe et sur les oxydations du second groupe. La respiration accessoire, l'oxydation de l'acide urique par l'urico- oxydase et l'oxydalion de l'alcool par l'alcooloxydase ne subissent aucune diminution appréciable sous l'influence de la trypsine. Par contre, les échanges gazeux dans la respiration principale, l'oxyda- tion de l’acide citrique subissent une diminution très considérable si le tissu est additionné de trypsine. La méthode employée est celle dont nous nous sommes servis dans nos recherches précédentes. Le tissu broyé est placé dans un flacon rempli d'oxygène et soumis à une agitation énergique à la température de 40 degrés. A la fin de l'expérience on dose les quantités d’O* et de CO* dégagé. Dans la majorité de ces recherches nous avons employé dans chaque expérience 50 grammes de tissu brové et 120 centimètres cubes de liquide alcalinisé par du phosphate disodique à 1 p. 100. Dans un flacon on ajoutait 50 centigrammes de trypsine bien active; un deuxième flacon servant de témoin ne recevait pas de trypsine. Dans quelques cas la trypsine était ajoutée au début de l'expérience ; dans d'autres cas le tissu était mis en contact avec la trypsine pendant 746 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE quinze minutes avant de commencer l'agitation des flacons. La durée de l'agitation n’a jamais dépassé quarante-cinq minules, de manière à exclure l'intervention des microbes. - Il résulte de ces expériences que la trypsine n’exerce pas une action appréciable sur les ferments oxydants des tissus animaux, du moins lorsque le contact est de courte durée. La trypsine altère au contraire rapidement les processus oxydatifs, qui deviennent inactifs lorsqu'on détruit la structure physique de la cellule. (Travail du laboratoire de physiologie de l'Université de Genève.) INVERSION DE LA FORMULE LEUCOCYTAIRE SOUS L'INFLUENCE DE L'INANITION, par R. ARrGAUD et G. BILLARD. Une communication récente (1) de P. Lassablière et Ch. Richet sur la leucocytose digestive après ingestion de viande, nous incite à publier quelques observations où nous avons pu provoquer l'inversion de la formule leucocytaire par l'inanition. Dans le premier cas, il s'agissait d’un lérot qui, sous l'influence de l'inanition, était tombé dans le sommeil! hibernal en plein été, au mois d'août 4910 (2). Après dix jours de sommeil, l'examen du sang nous a montré quelques très rares leucocytes qu'il fallait même rechercher avec beaucoup de soin, et ces leucocytes étaient des mononucléaires. Chez deux lapins soumis à l’inanition complète, nous avons constaté au quatrième jour une hypoleucocytose très marquée avec inversion de Ia formule leucocytaire ;: l'examen du sang montre environ trois mononucléaires pour un polynucléaire. Très rapidement en un ou deux jours, sous l'influence de l'alimentation, la formule tend à redevenir normale. ; Si nous admettons, ainsi que parait bien le montrer le travail de Lassablière et Richet, qu’une leucocytose très marquée est le témoin d'un état anaphylactique en préparation, il ne nous paraît pas trop osé de concevoir qu'une inanilion complète de quelques jours pourrait peut-être modifier la préparation de cet état anaphylactique et, sans doute, l'atténuer. Si cette conception devenait une réalité « le jeûne purificateur » que préconisent certaines religions ne serait pas un vain mot. (1) Comptes rendus de la Soc. de Biologie, 19 avril 1944, p. 637. (2) Il est en effet très facile de provoquer ce genre de sommeil chez ces animaux en leur supprimant les vivres, quelle que soit la saison. SÉANCE DU 13 MAI 747 On sait, d'autre part, que pour M. Eli Moschowitz, de New-York (1) l'éosinophilie serait un témoin constant de l’anaphylaxie ; or, chez nos animaux inanitiés nous n’avons pu constater d'éosinophiles. Nous recherchons actuellement l'influence de l'inanition sur le phénomène d’Arthus chez le lapin. (Ecole de médecine de Clermont-Ferrand.) APNÉE ET POLYPNÉE ADRÉNALIQUE, par J.-P. LANGLOIS et GARRELON. Dans la note du 6 mai 1911, nous avons étudié l’apnée adrénalique et montré la diminulion des manifestations apnéiques à la suite des injec- tions successives. Le mécanisme même de l’apnée provoquée par l’adré- naline n’a jusqu'ici pu être expliqué. On ne saurait évoquer l'hypertension artérielle s’exercant soit sur le bulbe, soit sur les centres supérieurs et amenant une inhibition secon- daire du centre respiratoire, puisque l’apnée cesse alors que la pression se maintient lrès élevée, ou bien encore qu'elle ne se manifeste plus dès la troisième injection, alors que la réaction hypertensive n’est pas modifiée. L'hyperexcitabilité du pneumogastrique a été évoquée par Kahn, qui a montré que, pendant la période d'hypertension de l’adrénaline, l’action d'arrêt du vague était plus facile à provoquer; mais nous avons vu que la vagotomie double n’amène pas de modifications dans le syndrome respiratoire. Boruttau admet une influence inhibitrice sur les centres, et Cybulski avait également supposé que les fortes doses d’adrénaline paralysent les centres respiratoires. Neujean, ayant constaté une phase dyspnéique avant l’apnée, suppose que les centres sont d’abord excités, puis parésiés ensuite. Il faudrait en réalité admettre que, suivant des circonstances qui nous échappent encore, l’action de l’adrénaline serait des plus complexes. Car, à côté des manifestations apnéiques, nous avons pu constater éga- lement et étudier méthodiquement des manifestations polypnéiques remarquables. Un chien non anesthésié, présentant une respiration de 43 par minutes, recoit un milligramme d'adrénaline, après quelques secondes (£) Eli Moschowitz. Eosinophilia and Anaphylaxis. New-York medical Journal, January, 7, 1911. 718 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE de dyspnée, suivie d’une respiration imnicropnéique, une polypnée franche s'établit (210), qui s'accélère (300) avec l’enlèvement de la muse- lière et bien que la température soit normale. Une injection d’adrénaline en pleine polypnée provoque une nouvelle accélération (420). La section des vagues amène, pendant quelques minutes, le rythme classique des animaux vagotomisés, mais une nouvelle injection d’adré- naline fait éclater de nouveau la polypnée. se En général, on observe la polypnée surtout chez les animaux non anesthésiés ; cependant, avec l’anesthésie par injection intraveineuse de morphine, sur un chien qui avait déjà manifesté une crise polypnéique, l’adrénaline a donné lieu successivement à une apnée d'une minute suivie d’une polypnée très nette qui augmente encore avec une deuxième injection. L'effet de l’adrénaline sur les centres respiratoires parait donc dépendre essentiellement de l'état variable d’excitabilité dans lequel se trouvent ces centres. SUR L'APPAREIL NERVEUX ET LA STRUCTURE DE LA VALVULE DE THÉBÉSIUS, CHEZ L'HOMME, par R. ARGAUD. On sait depuis les travaux de His junior qu’un grand nombre de ganglions nerveux microscopiques parsèment la surface du cœur et sont particulièrement tassés au voisinage des orifices veineux. Dans une note présentée dernièrement à la Société de Biologie, nous avons attiré l'attention sur le riche appareil nerveux inclus dans la val- vule de Thébésius, chez ovis aries. Les ganglions nerveux intra-valvu- laires que nous signalions font évidemment partie du groupe ganglion- naire qui entoure l'orifice cardiaque de la grande veine coronaire. En effet, nous avons remarqué que, dans les cas très fréquents chez ovis aries où la valvule de Thébésius fait défaut, les ganglions restent loca- lisés dans la paroi auriculaire et dans le court éperon qu'elle forme avec le sinus veineux. Lorsque au contraire la valvule est bien déve- loppée, ils sont englobés dans son épaisseur. Nos recherches sur la valvule de Thébésius, chez l'homme, nous ont permis de constater à peu près les mêmes détails anatomiques que chez ovis aries. L'aspect de la valvule varie d'un sujet à l’autre. Tantôt elle est mince, blanchâtre, délicate comme une fine membrane, tantôt elle est épaisse, rougeâtre, offrant plutôt l'apparence d'un éperon que d'un velum membraneux. C’est dans cette dernière catégorie de valvules que l'appareil nerveux est le plus développé. «ty 08 À SÉANCE DU 13 MAI 749 La couche fibreuse qui forme le squelette de la valvule est tapissée, du côté de l'oreillette, par l’endocarde auriculaire, et, du côté du sinus, par l’endoveine. Elle est pénétrée par une couche épaisse de fibres myocar- diques groupées en faisceaux compacts et généralement dirigés parallè- lement à la surface d'implantation valvulaire. Les préparations colorées par l'orceine ou par la méthode de Weigert montrent, sous l’endocarde auriculaire, un riche réseau élastique (couche élastique de Ch. Robin et Cadiat), et, dans le reste de la valvule, quelques fibrilles éparses, sauf toutefois à une petite distance de l’endothélium veineux où ces élé- ments anastomosés dessinent une mince lamelle. Des vaisseaux sanguins (artérioles et veinules) cheminent dans l'épaisseur de la valvule en com- pagnie de troncules et de ganglions nerveux. Les ironcules, très nom- breux et relativement volumineux, peuvent atteindre jusqu’à un diamètre de 200 y. Ce sont eux qui, avec les ganglions, méritent de retenir l'attention. Cette profusion d'éléments nerveux ne se rencontre dans aucune autre valvule; on ne saurait donc prétendre que la valvule de Thébésius présente sensiblement la même structure que les valvules sigmoïdes. Ces dernières, d'ailleurs, sont des voiles membraneux exsangues, dépourvus d'éléments contractiles et de ganglions nerveux, et ne possé- dant que de rares fibrilles nerveuses qui s’irradient en éventail vers le bord libre. Nous venons de voir que la valvule de Thébésius, au con- traire, richement vascularisée, possède en outre une couche myocar- dique épaisse et un appareil nerveux extraordinairement développé. IL est infiniment probable qu’à cette différence de structure corres- pondent des différences fonctionnelles et que, loin de jouer un rôle pure- ment passif comme les valvules sigmoïdes, la valvule de Thébésius, gràäce à sa musculature et à son innervation puissante, joue un rôle actif dans le mécanisme de la circulation intra-cardiaque. PARATHYROIDES, TÉTANIE ET TRAUMATISME OSSEUX, par Louis Morez, A l'exception des cas dans lesquels ils compromettent gravement, par eux-mêmes, soit une fonction, soit l’état général, la plupart des trauma- tismes ne paraissent ni modifier les accidents parathyréoprives, ni en influencer l’évolution. Il faut, toutefois, faire exception pour les trau- matismes osseux. Des expériences de Kocher (1908), puis de Thompson, Leighton ct Swarts (1909), il résulte : : 1° Que des greffes thyroïdiennes impiantées dans le tibia d'un animal Brococie. Comptes RENDUs. — 1911. T. LXX, 53 JJ 7150 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE parathyroïdectomisé sont capables d'empêcher l'apparition des acci- dents tétaniques (alors qu’implantées sous: la peau, dans un muscle, dans le péritoine, elles n'ont jamais empêché l’évolution de la tétanie parathyréoprive); 2° Qu'une bille de verre ou de métal, implantée dans le tibia d’un animal parathyroïdectomisé, se montre aussi efficace contre la tétanie (contre la tétanie seulement) que peut l'être une greffe parathyroïdienne réussie. Dans tous les cas, du reste, s'ils échappent à la tétanie, les chiens succombent à une cachexie progressive et rapide. J'ai pratiqué un certain nombre d’expériences du même ordre, en cherchant à éviter quelques. causes d'erreur. J'ai employé l'anesthésie locale; réduit au minimum le choc opératoire; opéré comparativement (thyroparath. ou parathyr.), des chiens de mêmes âge et poids. J’ai fait 12 expériences, en 2 séries, de 8 et 4, dont voici quelques-unes. Série Î. — Parathyroïidect. ou thyro-parathyr., puis, consécutivement, trauma- tismes osseux divers. Chien A. Fox, 7 kil., 18 mars 1910 : thyro-parathyroïd. totale. 20 mars : tétanie très nette. Raclage, à la rugine, du périoste fémoral. Cinq heures plus tard, la tétanie a presque disparu. 21 mars : pas. de tétanie. 22 mars: pas de iétanie. 25 mars : pas de télanie. 31 mars. : l'animal meurt, cachectique {4 kil, 200), sans avoir présenté de tétanie depuis l’opération osseuse, Chien B. Loulou, 6 kil., 21 mars : parathyroïdectomie pure (par exceplion, les quatre para étaient visibles). 23 mars : tétanie (dans un accès, on note temp., 39,8; respir. 140; pouls incomptable). 24 mars : tétanie très intense. Raclage à la rugine du périoste tibial droit. 25 mars : la tétanie a disparu, animal très abattu. 31 mars : l'animal meurt cachectique (#4 kil.), sans avoir présenté de crise de tétanie depuis l'opération osseuse. Chien C. Barbet, 4 kil. 250. 21 mai : thyro-parathyroïdectomie à gauche, parathyroïdect. à droite. 23 mai : début de la tétanie. 24 mai : tétanie intense. Sous anesthésie locale, on pratique deux trous de fraise à la région pariétale du crâne. 25 mai : la tétanie a disparu. 26 mai : pas de tétanie. 29 mai : pas de tétanie. 5 juin : l'animal meurt, cachectique (3-kil. 100), sans avoir présenté de tétanie à partir du lendemain de l'opération osseuse, c'est-à-dire depuis. dix jours. , SÉRIE. II. — Traumatismes osseux divers, puis consécutivement parathyroïd. ow thyro-parathyroïidectomie. Chien A. Basset, 5.kil. 800, 2 juin : trois trous de fraise sur le crâne. 4 juin :_ parathyroïdectomie pure. 6 juin : pas de tétanie. 8 juin : pas de tétanie. 10 juin : pas de tétanie, 15 juin : pas. de tétanie; malgré son appétit, l'animal maigrit. 19-juin : amaïigrissement certain, pas trace de tétanie. 2t juin : cachexie progressive, pas de tétanie. 25 juin: mort dans la nuit; poids 3: kilos (plusieurs-heures après la mort). N'a jamais présenté de tétanie. Chien B. Fox, 7 kil. 200. 10 juin : Raclage du périoste. fémoral droit. 11 juin: lobecto:nie bilatérale thyroïdienne (toutes. les:para. enlevées} 1% juin: pas. SÉANCE DU 13 Mar 151 de tétanie. 15 juin : pas de tétanie; aspect triste, misérable. 18 juin : mort, cachexie (5 kil. 400). N’a jamais présenté de tétanie. Chien C. Roquet, 5 kil. 300. 20 juin: : fracture à la partie inférieure du fémur, attelle. 22 juin : parathyroïidec. pure à droite, lobectomie thyroïc. partielle à gauche. 23 juin : pas de tétanie. 24 juin : pas de tétanie. 26 juin : mort. N'a jamais présenté de tremblement. De ces expériences, je me crois autorisé à conclure : 1° Les trauma osseux modifient la symptomatologie de l'état parathy- réoprive ; ils suppriment Ja tétanie ou en empêchent l'apparition ; 2° Leur action se manifeste soit qu'ils précèdent, soit qu'ils suivent la parathyroïdectomie ou la thyro-parathyroïdectomie, indépendamment de leurs siège, nature et intensité; 3° La suppression de la tétanie n'implique nullement la suppression des autres accidents parathyréoprives, qui ne sont modifiés ni dans leur modalité, ni dans leur évolution, ni dans leur gravité. Qu'il y ait ou qu'il n’y ait pas de létanie, l’animal suecombe, au bout de dix jours en moyenne, à une cachexie très marquée qui traduit un trouble profond du métabolisme ; 4% Les animaux thyro- parathyroïdect. ou parathyroïd. maintenus à jeun perdent, par jour, qu'ils aient ou qu'ils n'aient pas de tétanie, près de 2,5 p. 100 du poids du corps ; dans les mêmes conditions d'ina- nition | durée — dix jours}, les témoins ne perdent que 0,6 à 1 p. 100 du poids du corps; 5° Il est possible de dissocier dans l’état parathyréoprive des phénomènes de deux ordres et de dire : la suppression expérimentale totale des para- thyroïides a, pour conséquence directe el systématique, une auto-intoxica- hon toujours rapidement, mortelle, et. caractérisée: par des lésions cons- lantes. el superposables d'un. cas, à l’autre. Celte intoxication se traduit cliniquement par des syndromes divers dont le plus habituel, le plus frappant et le mieux connu est un syndrome hypersténique :. la tétanie. La télanie n'est qu'une: conséquence indirecte de la parathyroïdectomie, elle a la valeur. d'un épiphénomène fréquent mais non pas obligatuirement cons- ant, grave mais non pas obligatoirement fatül ; _6° Pour établir la position eœacte de la tétanie par rapport à l'insuf- fisance parathyroïidienne aiquë, il est nécessaire d'entreprendre l'étude comparative du métabolisme chez des animaux privés de parathyroïdes et présentant, les uns toute la symptomatologie parathyréoprive y compris la tétanie, les autres toute la symplomatoloqie parathyréoprive, sauf la tétanie. (Travail du Laboratoire de physiologie physico-chimique, hautes-éludes : GRNs? de France.) = O6 19 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE DEUX NOUVEAUX CAS DE LANGUE NOIRE PILEUSE. PROCÉDÉ RAPIDE D'ISOLEMENT DE L'Oospora linqualis. Par FERNAND GUÉGUEN. Le Champignon isolé et décrit par nous (1) sous le nom d'Üospora lingualis comme parasite de la langue noire pileuse a été depuis retrouvé par M. Thaon, qui ne l'a cultivé qu’en mélange avec le Cryptococcus linguæ pilosæ (2). En faisant connaître deux nouvelles observations de cette oosporose, nous décrirons le tour de main dont l’emploi permet d'isoler avec facilité, du Cryplococcus et des autres organismes qui peuvent l'accompagner, cet Oospora dont la croissance est particulière- ment lente et pénible. O8s. IT (Service de M. le D' Variot). — Un enfant de sept mois, de bonne santé habituelle et nourri au sein, fut trouvé porteur, au niveau du V lingual, d’une petite touffe de papilles hypertrophiées et brunâtres, dont l'existence avait été révélée à la mère par l'habitude, prise par le nourrisson, d'intro- duire profondément les doigts dans la bouche et d'exercer des tractions sur sa langue, ce qui provoquait des vomissements fréquents. Cette manipulation avait sans doute contribué à enrichir la flore des papilles linguales de l’en- fant, car nous avons pu en isoler, avec l'Oospora et le Cryptococcus, le Mucor racemosus Fres., le Penicitlium crustaceum Link, l'Oidium lactis Fres., une Sarcine jaune, un Bacille lactique, et le Bac. fluorescens liquefaciens Flügge. Ogs. IT. — L. D.., bourrelier, quarante-deux ans, n'ayant jamais eu d'affection buccale ou naso-pharyngée, ressentit un jour au pharynx une douleur sourde ; à l’aide d'un miroir, il vit la base de sa langue couverte d’une touffe noirâtre. Il observa, par la suite, des alternatives de gêne et de rémission Coincidant avec un progrès ou une régression de la mélanotrichie linguale. Des curettages suivis de badigeonnages et de gargarismes à l’eau oxygénée, et l'emploi à peu près constant de pastilles au menthol cocaïnées, n’amenèrent au bout de huit mois aucune amélioration appréciable ; jes -papilles linguales, ainsi relativement aseptisées, renfermaient encore après ce temps Le Cryptococeus et l’Oospora. Sur notre conseil, on administra quoti- diennement 4 grammes d'iodure de potassium, avec badigeonnages de la lésion au moyen d'une solution glycérinée de bleu de méthylène au vingtième. Une amélioration se manifesta vers le dixième jour ; nous ne savons si elle s’est maintenue, n'ayant pu suivre le malade. La carotte étant le milieu le moins défavorable à l'Oospora, voici comment on parvient à isoler cette Mucédinée. Une carotte est ensé- (4) Comptes rendus de la Soc. de Biologie, 11 mai 1908, et Arch. de Parasito logie, février 1909. (2) Comptes rendus de la Soc. de Biologie, 11 décembre 1909. 1 d'ntañte SÉANCE DU 13 MAI 15 © Co _ mencée directement, par stries successives, avec une papille. Au bout de cinq jours, la proportion relative de l’Oospora y est devenue beau- coup plus élevée que dans le milieu naturel. Dans le centre des stries les plus maigres, on prélève une trace de culture que l’on répartit dans un tube de gélatine liquéfiée; une goutte de celle-ci sert à ensemencer un second tube, et une goutte de ce dernier un troisième. Si la flore des papilles semble très variée et si l’on a lieu d'y soupconner la présence de liquéfiants, il est bon de faire ainsi une quatrième et une cinquième dilutions. Versant ces gélatines dans autant de boites de Petri, on obtient à + 22 degrés, en quarante-huit heures, des colonies de levure. L'Oospora n'apparait que vers le sixième jour, sous forme de nombreux points blancs très peu visibles, et qui même avec le temps ne s’accroissent qu’à peine. Les cultures oblenues de ces colonies pré- sentent tous les caractères que nous avons décrits. Les filaments mycé- liens grêles, flexueux et en partie disloqués, ont souvent leur extrémité périphérique dilatée en massue; on observe aussi les chlamydospores intercalaires et les tortillons dont la présence nous fait ranger cet Oospora, et par analogie les autres espèces de notre section des fragiles, au voisinage des Champignons des Teignes. La langue noire étant une affection assez gênante et très rebelle, il serait intéressant d'en reprendre notre essai de traitement par le bleu de méthylène et les iodures alcalins. SUR LA TRYPANOTOXINE DU Bacillus subtilis. MODE D'ACTION DANS L'ORGANISME (Deuxième note), par C. Levapiri et C. Tworr. Nous avons montré dans une note précédente (1) que la frypanotoxine elaborée par le Bac. sublilis détruit in vitro les trypanosomes du Nagana et que ses propriétés lytiques peuvent être des plus accusées (trypano- Ivse complète à 1/1000). Il était tout indiqué de rechercher si cette toxine, administrée à hautes doses à des animaux naganés, exerce quelque influence sur la marche de l'infection. Exp. I. —- Deux souris a et b sont simultanément infectées par voie intra- péritonéale. La souris b sert comme témoin, tandis que la souris a reçoit, un quart d'heure après et toujours dans le péritoine, { centimètre cube d’une culture de subtilis sur bouillon, préalablement centrifugée. L'examen de l’exsudat péritonéal, fait dix minutes après, montre chez la souris a des cada- (1) Comptes rendus de la Soc. de Biologie, 29 avril 4911, p. 645. 754 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE vres de trypanosomes, chez la souris b de nombreux flagellés mobiles. Vingt- quatre heures après, la souris a recoit dans le péritoine 1 centimètre cube du même centrifugat. Quarante-huit heures après, les deux animaux montrent une infection généralisée, plus accentuée cependant chez l'animal témoin. Ce dernier meurt le lendemain, le traité lui survit d’un jour. Cette première expérience montre que la trypanotoxine, administrée en même temps que le virus, n'influence pas sensiblement la marche de l'infection. La même conclusion découle de l'expérience suivante : Exp. [[. — Quatre souris reçoivent 0 cm. c. 25 de sang trypanosomié dans le péritoine. Elles sont traitées comme il suit (injection intra-péritonéale) : Toxine. Temps. Marche de l'infection. NE e PT a TT NC Souris n° 1. j cent. cube. Immédiatement. + + + Morte. Souris n° 2. 1 cent. cube. Après 2 heures. +++ Morte. Souris n° 3. 2 c.c. sous la peau. Immédiatement. + + + Morte. SOUTIS NO Eee ei ie OU LlÉMOIN) ER Ne Cr + + + Morte. CR ET EE Après :-_24 48 12 heures. Dans une troisième expérience, faite sur le rat, l'injection de la toxine a été pratiquée dans le péritone et dans la circulation générale. Il y a bien eu une destruction des flagellés dans la cavité péritonéale, mais l'injection dans les veines n'a déterminé aucune diminution du nombre des parasites circulanis. L'animal traité est mort trois jours après le témoin. = Il en résulte que la {rypanotoxine, poison très achf pour les trypa- nosomés DANS LE TUBE A ESSAIS, ne détruit pas les parasites en circulation dans le sang el ne parait pas en empêcher sensiblement la pullulation, lorsqu'on l'administre à des animaux infectés. Comment interpréter cette discordance entre les résultats obtenus in vitro et dans l'organisme vivant? Dans des expériences antérieures (1), se rapportant au mode d'action de l’atoxyl, l’un de nous a constaté une discordance analogue au sujet de l’action trypanocide du {rypanotoxyl in vitro et in vivo. Elle était due au fait que le dérivé actif de l’atoxvl, étant doué d’une affinité marquée, non seulement pour les trypano- somes, mais aussi pour les cellules de l'organisme, élait fixé et immobilisé par ces cellules avant qu'il ait eu le temps de détruire les flagellés circulants. Or, nos recherches montrent qu'il en est de mème pour la toxine trypanolytique du subtilis. C'est ce qui résulte des faits suivants : a) La trypanotoxine exerce une action toxique marquée pour certaines cellules de l'organisme, en particulier pour les spermatozoïdes : 1° Centrifugat, (4) Levaditi. Annales de l'Institut Pasteur, 1909, août, p. 604. © SÉANCE DU 43 MAI 75 XV gouttes + spermatozoïdes de cobaye; 2° bouillon, XV gouttes + sper- matozoïdes de cobaye. Fe 15 minutes. 25 minutes. Une heure. Centrifugat. Tnmobilité complète. Destruction compl. Destruc. compl. Témoin. Mobiles. Mobiles. Mobiles. b) La trypanotoxine se fixe sur les éléments cellulaires de certains organes du rat et du cobaye. L'expérience consiste à mélanger, à volumes égaux, de la ‘toxine et des émulsions d'organes (aussi des hématies el des leucocytes), à soumettre les mélanges à 37 degrés pendant une heure, à centrifuger et à titrer le liquide surnageant. Il résulte de ces recherches que, chez le rat, c’est. le testicule qui fixe le plus la trypanotoxine, tandis que, chez le cobaye, ce =sont le cerveau, la rate, le rein, et aussi, quoique moins bien, le festicule. L’affinité de la toxine pour les leucocytes semble très faible; elle est nulle pour les globules rouges. Des expériences complémentaires nous ont montré que le sérum sanguin (cobaye, rat) n'offre pas un pouvoir neutralisant accentué à l'égard de la trypa- -noforine. CONCLUSION. — Za frypanotoxine du Subtilis, tout en délruisant les trypanosomes du Nagana in vitro, se montre presque tolalement inactive lorsqu'on l’administre à des animaux trypanosomiés. Celte inactivité dans l'organisme vivant est due au fait que le poison offre une affinité marquée non seulement pour les trypanosomes, mais aussi pour certains éléments cellulaires. Ces derniers le fixent et l'immobilisent avant qu'il ait eu le temps d'agir sur les trypanosomes circulants (Travail du laboratoire de M. Levaditi, à l'Institut Pasteur.) NOTE SUR QUELQUES CARACTÉRISTIQUES RESPIRATOIRES DANS LES ACCÈS SPON- TANÉS DE NARCOLEPSIE ET DE CONVULSIONS LARYNGO-DIAPHRAGMATIQUES (PSYCHO-NÉVROSE : GRANDE HYSTÉRIE), par S.-Marius Pourarion et RAYMOND MEUNIER. « La méthode graphique répond à deux besoins, disait Marey; elle est un mode d'expression et un moyen de recherche. » C'est surtout comme moyen de recherche que nous l’avons employée. Marie-Gabrielle, âgée de vingt-cinq ans, présente, entre autres phé- nomènes de dégénérescence névropathique, des erises de Varcolepsie spontanée, se reproduisant souvent à jet continu, en tout cas 40 à 756 _ SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE 50 fois par jour, crises dont la description clinique a été publiée par ailleurs (1). Nous avons cru intéressant de rechercher si l’état respiratoire était le même que celui du sommeil normal ou du sommeil somnambulique. Nous avons constaté que non et nous avons voulu en préciser les caractéristiques gra- phiques. Marie-Gabrielle, comme la presque totalité des femmes, appartient au type costal supérieur. Par conséquent, la plus grande amplitude des mouvements respiratoires est obtenue en plaçant le pneumographe à la hauteur de la qua- trième paire de côtes. La première chose qui frappe en étudiant les graphiques respiratoires de Marie-Gabrielle, c'est le caractère d’origine somatique des troubles que nous conslatons. Lorsqu'un trouble respiratoire est l'expression d'un état mental, il est moins accentué, et c’est surtout dans les pauses inspiratoires anormales et pendant la période d'expiration qu'on peut le déceler (2). Les troubles de cette respiration nous semblent donc d’origine plutôt soma- tique, et le plus généralement produits par des contractions nue phragmatiques franches ou larvées. La respiration normale de notre sujet est d’une fréquence et d’une ampli- tude à peu près normales (20 par minute en moyenne). Cependant, nous y retrouvons un tremblement nettement or re même pendant la période d'inspiration, et que nous attribuons à l’état syn- dromique convulsif laryngo-diaphragmatique inhérent à l’état de la malade. La crise narcolepsique se ei généralement pressentir par une pause caractéristique. Une pause inspiratoire termine souvent la crise et se trouve suivie d'une petite quinte de toux, représentant alors vraisemblablement une réaction de défense contre l’asphyxie (E). Ces crises narcolepsiques présentent une double modalité clinique : elles s’accompagnent ou non de grandes convulsions laryngo-dia- phragmatiques. La crise narcolepsique simple une fois établie, la fréquence respira- loire tombe de beaucoup au-dessous de la normale et même de la nor- male pendant le sommeil naturel : le nombre des mouvements respira- toires est de 6 ou 7 par minute. (A.) L'amplitude est beaucoup plus grande qu’à l’état normal, la convul- sion laryngo-diaphragmatique latente faisant obstacle et à l'inspiration et à l'expiration. (1) S.-Marius Poulalion, in Bulletin de la Société clinique de médecine mentale, février 1911. (2) Voir les observations de l’un de nous (Raymond Meunier), in Revue de philosophie, mai 1908. SÉANCE DU 13 MAI Marius Poulalion et Raymond Meunier. Cliché Dr S Rae vai [ue Mer Lulufa dur] TER \ A4 Aout (qu. Pneumogrammes de Marie-Gabrielle. A, Narcol-psie. — C,D, Crise convulsive laryngo-diaphragmatique. — B,E, Etat de réveil, conscient. Le tremblement s'accentue ; les pauses respiratoires, tant à l'inspi- ration qu'à l'expiration, constituent une caractéristique que nous con- 7158 -__ SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE tinuons à atlribuer à l’élat convulsif laryngo-diaphragmatique. Done, même dans la crise narcolepsique simple, il y à un état respiratoire secondaire à l’état convulsif laryngo-diaphragmatique. Le réveil, c'est-à-dire le rétour à la conscience, la ressaisie, se fait régulièrement par une expiration brusque. IL est suivi d'un temps variable d'incertitude respiratoire. La crise narcolepsique avec grandes convulsions laryñgo-diaphragma - tiques est semblable, au point de vue respiratoire, à la crise narco- lepsique simple au point de vue des troubles de fréquence et d’am- plitude. (G. D.) Le graphique est cependant très caractérisé par des pauses inspira- toires continuelles, séparées l’une de l’autre par de longs et brusques soupirs apparaissant environ toutes lés dix secondes, comme réactions défensives contre l’asphyxie. . En dehors de l'intérêt qu'offrent toujours les caractéristiques cons- tantes possibles d'états aussi curieux que les états narcolepsiques, remarquons que l’analyse de ces courbes respiratoires nous présente l'avantage d’unifier symptomatologiquement trois modalités cliniques qui pourraient sembler différentes : 1° Respiration normale hésitante; 2° Respiration troublée de la narcolepsie simple: 3° Respiration strangulée . la narcolepsie laryngo- Hi tique. Dans chacun de ces trois cas, l’analyse nous à montré un état laryngo-diaphragmatique se déclanchant plus ou moins en crises con- vulsives beaucoup plus qu’un état de sommeil réel. À Ce contrôle expérimental nous à été nécessaire pour spécifier et caractériser la nature de ce syndrome clinique multiple et complexe de forme nareolepsique et convulsif. | Ces caractéristiques respiratoires nous ont permis de l'identifier en le distinguant des autres formes de narcolepsie d’origine si diverse. Ainsi se marque une fois de plus l'utilité, la nécessité d'une union d'étude entre la Clinique et le Laboratoire. ACTION DU CYANURE DE POTASSIUM SUR DES ANIMAUX EXPOSÉS A LA LUMIÈRE (Note préliminaire), par ANNA DRZEWINA. Dans ‘ses expériences de parthénogenèse artificielle, Loeb à mis en évidence entre autres les effets remarquables du cyanure de potassium © SÉANCE DU 13 MAI 159 au cours du développement de l'œuf. On a déjà signalé que les oxyda- tions dans les cellules, et en particulier dans l'œuf, en présence d’oxy- gène, sont inhibées par l'äddition de pelites quantités de cyanure de potassium. Quand on maïntient des œufs mürs-et non fécondés d'Our- sin dans de l’eau de mér, ils ne tardent pas à périr; d’après Loeb, il suffit d'ajouter un peu de cyanure pour les garder en vie pendant plusieurs jours; après quoi on peut les féconder et les voir se développer normalement. Le méme résultat s'obtient si, au lieu d'ajouter du ‘cyanure, on Chasse l’oxygène de l’eau de mer par un courant d’'hydro- gène. Loeb a montré aussi (1) que les effets mortels de diverses solu- tions hypertoniques, hyperalcalines, celles de certains sels, comme LiCI, NaCI, KCL, etc., sur les œufs vierges ou fécondés d'Oursin, sont inhibés ou retardés à la suite de l'addition d’une petite dose de cyanure de potassium. On arrive ainsi à cette conclusion paradoxale que, dans certaines conditions, en empoisonnant les œufs par le cyanure, on les sauve de la mort; l'effet serait dû à la suppression passagère des oxy- dalions au sein de la matière vivante. Il m'a paru intéressant de rechercher, de ce point de vue, l’action du cyanure de polassium sur divers organismes inférieurs. Mes expériences, faites à la station biologique d'Arcachon, ont porté sur des Cœlenterés, Echinodermes, Vers, Mollusques et Crustacés; je les ai étendues, à titre de comparaison, à quelques Poissons. Dans cette première note, je signalerai les effets du cyanure sur des animaux exposés à l’action de la lumière. C'est un fait banal que la lumière vive exerce une action nocive sur les organismes inférieurs; on a souvent parlé de son action bactéricide; on a décrit sous le nom de « light rigor » une sorte de para- lysie qui frappe les organismes insolés. Certains auteurs ayant attribué ces effets de la lumière à une accélération de diverses réactions chimi- çues, en particulier des oxydations, j'ai pensé qu'il serait peut-être pos- sible de contrecarrer les effets nocifs de la lumière en faisant intervenir le cyanure. “J'ai pris deux lots de Convoluta : le lot À a été placé dans une boîte de Pétri (sans couverèle) avec 50 centimètres cubes d’eau de mer; le lot B, dans les mêmes conditions, mais en ajoutant à l'eau 1 centimètre cube de KON à 4/20 p. 100. Les deux lots ont été exposés à la lumière solaire directe (sur fond blanc). Déjà au bout d’une demi-heure, quel- quefois plus tôt, le contraste entre les deux lots est des plus nets : dans le lot témoin, les animaux sont recroquevillés sur eux-mêmes, alors que dans le lot B ils gardent leurs aspect normal en forme de longs bâton- nets, et se déplacent activement. Après une heure d'insolation, on les remet à la lumière diffuse : les témoins continuent à être ratatinés et commencent bientôt à s’'agglutiner en amas, ce qui précède d'habitude (1) Biochemische Zeitschrift, vol. XX VI, p. 279, et vol. XX VII, p. 304, 1910. 760 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE la mort; dans le lot B, les animaux sont allongés et continuent à se déplacer. 5 Dans d’autres expériences, avec la même dose de cyanure, ou une dose deux fois moindre, les effets ont été les mêmes; quand la lumière est moins vive, le contraste entre les deux lots apparaît plus tard, au bout d'une heure par exemple. Le fait sur lequel je désire attirer l’atten- tion est que l'addition du cyanure permet à l’animal de résister dans une certaine mesure à l’action néfaste de la lumière. Ainsi, après une insolation passagère, au moment où la plupart des témoins sont agglu- tinés en amas et un certain nombre sont morts, dans le lot trailé au cyanure les Convolula gardent leur aspect normal et sont toutes bien vivantes. J’ai eu des cas où dans le lot témoin toutes les Convoluta étaient mortes, recroquevillées et agglutinées, alors que dans le cyanure elles étaient toutes vivantes et gardaient leur aspect normal. IL est à noter cependant que dans d’autres localités et à d’autres saisons le con- traste peut être moins marqué; ainsi en avril dernier, sur les côtes de Bretagne, j'ai constaté que les Convoluta sont plus résistantes à l’action de la lumière. Dans une expérience faite avec des Mollusques de l'espèce Aaminea navicula, l'effet en quelque sorte préservateur du cyanure a été très net (dans la nature, les Æaminea, comme les Convolula, échappent à l'action trop vive du soleil en s'enfouissant dans le sable). La dose de cyanure à 1/20 p. 100 a été de 2 centimètres cubes pour 100 centimètres cubes d'eau. Les animaux ont été insolés une demi-heure un jour, et une heure le lendemain. Les témoins paraissent supporter très mal l’inso- lation : ils se rétractent et restent immobiles pendant toute la durée de l'expérience; dès le lendemain il y a des morts, et les jours suivants, malgré qu'on les maintienne à la lumière diffuse, et que l’eau est renou- velée, ils ne parviennent pas à se remettre, et après quatre à cinq jours tous sont morts. Or, dans l’eau au cyanure (également renouvelée), les animaux continuent à garder leur aspect normal, se déplacent, et même après six jours il n’y a pas encore de morts. Avec des Branchellions, Vers parasites de la Torpille, j'ai obtenu des effet analogues. On voit ainsi que, dans certaines conditions, l’action du cyanure est plutôt favorable, jusqu'à une certaine limite, bien entendu. _ Dans une prochaine note, je comparerai les effets du cyanure chez des animaux appartenant à des groupes variés. _SÉANCE DU Â13 MAI 761 LES GRANDES LOIS DIRECTRICES DE LA PHYSIOLOGIE RÉNALE CHIRURGICALE (LES LOIS DE L'URÉE) par F. CATHELIN. I. — Pour qui étudie depuis longtemps le mécanisme intime de la sécrétion et de l’excrélion des reins malades (1), le fait dominant est l’antagonisme profond qui existe entre la médecine et la chirurgie de ces organes, comme le simple tableau suivant en donnera déjà un léger apercu, d’après les caractères propres à chacune de ces deux grandes classes d’affections : > TABLEAU DES CARACTÈRES ANTAGONISTES DES MALADIES TE EPS D eo A médicales du rein. chirurgicales du rein. 1. Maladies à albumine vraie. 1. Maladies sans albumine vraie. 2. Maladies sans albumine pyoïde. 2. Maladies à albumine pyoïde, 3. Maladies à cylindrurie. 3. Maladies sans cylindrurie. 4. Maladies à œdème. 4. Maladies sans œdème. 5. Maladies à hypertension. 5. Maladies sans hypertension. 6. Maladies à caractère bilatéral. 6. Maladies à caractère unilatéral. 1. Maladies d’origine vasculaire exclu- | 7. Maladies mixte, ascendante et des- sive. cendante. $. Maladies sans symptômes doulou- 8. Maladies à douleurs. reux. 9. Maladies sans urémie ni anurie (le 9. Maladies à anurie et urémie. plus souvent). 10. Maladies à troubles généraux. | 10. Maladies sans répercussion générale importante. Cette première constatation montre donc qu'il est impossible de faire rentrer dans le domaine chirurgical la plupart des idées modernes sur les néphrites dites urémigène et hydropigène. Il. — Des recherches nombreuses poursuivies depuis dix ans et plus particulièrement depuis quatre ans bientôt, dans mon service de l'hôpital d'urologie, avec l’aide de mon distingué chimiste, M. Gauvin, m'ont amené à poser comme exactes les lois de physio-pathologie sui- vantes, surtout pour ce qui a trait au mode éliminatoire de l’urée, qui constitue pour moi le seul élément ayant quelque valeur, et le seul sur lequel on puisse tabler pour légitimer nos interventions sur le rein. 1° Loi de la valeur du taux d'urée absolu. Le taux d'urée des urines divisées a une valeur de tout premier ordre en lui- même, en tant que taux absolu, c'est-à-dire au litre, sans tenir compte de la quantité des urines excrétées pendant toute la durée de l'exploration. (1) F. Cathelin. Les méthodes modernes d'exploration chirurgicale de l'appareil urinaire, 1 vol. de 400 pages, avec 100 figures, 1910. 762 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE J'entends par taux d'urée absolu le taux au litre, rapporté aux mille grammes. En matière de division des urines, ce (aux a seul parlui-même une valeur de premier ordre, indépendamment de la quantité d'urine excrétée. Qu'un des reins donne à la division 2 grammes ou 20 grammes d'urine la valeur du taux d’urée absolu persiste entière. Dire comme d’aucuns parmi les chirurgiens que «la quantité d’urée n’a par elle-même aucune signification si on ne la compare pas à la quantité d'urée contenue dans le sang » est une hérésie chirurgicale. Comment, en effet, un rein très malade, mais ün seul, vraie coque de noix à tissu noble centrifugé et sans valeur, pourrait-il prendre au sang quelque chose. Tous les chirurgiens n'ont-ils pas vu des pyonéphroses et des hydronéphroses sans substance glomérulo-tubulaire ne pas don- ner À gramme d'urée, s’allier avec une santé superbe et un état sanguin excellent donnant un bon taux d'urée? Ce rapport qui peut avoir sa valeur dans les maladies médicales du rein, comme l’ont montré Widal el Javal, n'en à aucune au point de vue chirurgical. 20 Loi d'éliminalion du taux d'urée. Le taux d'urée des urines divisées est fonction de l'appareil tubulaire cons’rvé et représente exactement le degré daltération du parenchyme rénal, s'abaissant d'autant plus que le rein est distendu ou détruit. C’est en effet au niveau des tubuli contorti et des anses descendantes de Henle que se fait la sécrétion élective (extraction du sang) des prin- cipes quaternaires formateurs de l’urée. Un bon taux d'urée absolu indiquera donc d'avance la qualité de ce parenchyme, intermédiaire aux pyramides et à la zone sous-corticale. 3° Loi de constance du taux d'urée. Le taux d'urée des urines divisées reste sensiblement le même pour le rein: malade sur des urines recueillies de dix en.dix minutes pendant toute la dure de l'exploration et. représente par conséquent. le. potentiel. biologique ou quotient sécrétoire du parenchymerénal. Quand’ on fait une division des urines et que, par exemple, le taux d’urée absolu de l’urine du rein malade donne 3 gr: 84, si l’on fait des prises successives de dix en dix minutes pendant une heure environ, on observe toujours de ce côté 3 gr. 84 à chaque prise, En un mot, ce taux représente bien le maximum de ce que peut fournir le parenchyme de ce rein et il est bien le quotient sécrétoire révélateur de la valeur biologique du parenchyme. 4° Loi delfixité du taux d'urée. Le taux d'urée des urines divisées reste sensiblement le même pour le rein: malade,. quand: on\ recueille: ses: urines: & des moments différents: (plusieurs- semaines) ou par des méthodes différentes, SÉANCE DU 13 MAï 76% Quand on fait la division des urines à plusieurs jours ou à plusieurs semaines et même plusieurs mois de distance, il est remarquable que, du côté du rein malade, le aux d’urée très inférieur reste le même ou à peu près le même, comme le prouvent également les chiffres obtenus par des méthodes différentes (cathétérisme urétéral-division des urines). Toutes ces lois s'appliquent surtout à l'élimination de l’urée du rein malade, qui seul nous intéresse, les valeurs qu’elles représentent acqué- rant encore de l'importance par comparaison avec les chiffres obtenus. pour l’urine du rein sain. INFLUENCE DE LA CONCENTRATION IONIQUE DANS LE DÉDOUBLEMENT DE LA SALICILINE PAR L'ÉMULSINE, par VUuLQUIN et MARTINI. Dans une précédente note (1} l'un de nous à montré que l’optimum de dédoublement de l’amygdaline par l'émulsine était fonction de la concentration en ions H- de la solution et non de l'acidité proprement dite. L'optimum est atteint chaque fois que l’on introduit dans le mélange une concentration donnée en ions H, quel que soit l’acidifiant employé et quelle que soit la nature de l’émulsine. Nous avons trouvé intéressant d'étendre ces données à un autre glu- coside hydrolysable par l'émulsine, la salicine. La concentration ionique en ions H a été déterminée par la méthode électrométrique (mesure de la force électrométrique entre une électrode à hydrogène plongeant dans la solution à étudier et une électrode nor- male au calomel) ; voir Særensen (2). Les concentrations appropriées, que nous avons fait varier dans de très larges limites, ont été obtenues par l'emploi simultané de phos- phates mono et disodique, de citrate disodique et d'acide chlorhy- drique et de borate de soude et d’acide-chlorhydrique. Nons avons, dans nos expériences, fait agir respectivement deux solutions d’émulsine différentes sur une solution de salicine à 2 p. 100 amenée à la concentration ionique voulue, à la température de 36 degrés. | Dans ce cas, la concentration ionique optima n’est plus la même que pour l’amygdaline, mais les conclusions restent les mêmes. Les tableaux ci-dessous rendent compte de deux de nos expériences. (4) Comptes;rendus, de la. Soc. de Biologie, n° 8, 1911, p. 270. (2) Comptes rendus des travaux.du, laboratoire, de: Carlsberg, 1909. 164 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE Ææ [==] SePSSpPESPSEeHSPOCEO DE OO Y GT À =1 © © 1% N © SPEPPLELPPEeSESES [œ] 50 centimètres 10 centimètres cubes mélange acidifiant ; 2 centimètres & © À ® © ni ND © Il ressort de ces tableaux que, dans le cas de la salicine, la concen- Q © FESSps66eE6ee (AE) Q Q Q Ppoesssses EXPÉRIENCE Ï. Mélange acidifiant. phosphate disodique . . phosphate disodique . phosphate mono . . phosphate disodique . . phosphate mono . . . . phosphate disodique . . phosphate mono . citrate disodique. . . . acide chlorhydrique citrate disodique. HO ESPREREERRERSR SE HO sa ere HG RE IN IN IN TN DNS Glucose p. 100 Indosable. 321 4,1 Indosable. Indosable. ExPÉRIENCE I. cubes solution salicine, 2 p, 100; cubes émulsine b, 1 p. 100. Mélange acidifiant. citrate disodique. citrate disodique. . . HE ER ES Se HOT ro haut citrate disodique. . . . on He or Qu HO ser Hole A Glucose formé. 91,3 93,7 24 y» 5 9 29,2 25,8 95,1 tration ionique optima est comprise entre 0,36 X 10—4 et 0,41 X 4104. Concentration. 0,41 X 10—8 06501077 0,49 X 106 0,6 X 10- 0,41 X 10— 0,31 X 10—2 0,38 X 10—2 0,4 X 10— Concentration. 0,7 X 10— 013 SAA0T: 0,16 X 101 0,25 X 104 0,36 X 10—4 0.64 X 104 0,13 X 10— (Travail du laboratoire des fermentations de l'Institut Pasteur.) Note de E. Wertheimer: page 679, 5e ligne, au lieu de : « dans une solution sa- : « dans la solution saline ». Mème page, dans la note au bas de la page, au lieu de : « la dose de 6 centi- line », lire grammes », lire : ERRATA « la dose de un centigramme », RÉUNION BIOLOGIQUE DE BORDEAUX SÉANCE DU 2 MAI I911! SOMMAIRE Mouunter (R.) : Troubles de l’ac- vagotomisés, exposés à l'action tivité des centres respiratoires d’une détonation violente . . . . .. 165 (apnée prolongée) chez les animaux Présidence de M. Coÿne, président. TROUBLES DE L'ACTIVITÉ DES CENTRES RESPIRATOIRES (APNÉE PROLONGÉE) CHEZ LES ANIMAUX VAGOTOMISÉS EXPOSÉS A L'ACTION D'UNE DÉTONATION VIOLENTE, par R. MouzINIER. - Au cours d’une longue série d'expériences, j'ai observé des faits qui apparaissent comme une expression des rapports qui lient le rythme respiratoire au système nerveux central. L'intérêt qui s'attache en physiologie el en pathologie à l’action des centres cérébraux sur les phénomènes mécaniques de la respiration nous incite à exposer le détail des troubles respiratoires accusés par les animaux en expé- rience. Le lapin préalablement trachéotomisé, dont la section au cou des deux nerfs pneumogastriques a été pratiquée, et placé à 4 ou 10 mètres du point d’explosion d'une forte charge d’explosif (12 à 20 kilogrammes de mélinite emprisonnée dans 400 kilogrammes environ d'acier) pré- sente un arrêt prolongé des mouvements respiratoires, dont le début coïncide exactement avec l'instant de l'explosion et dont la durée peut être de plusieurs minutes. . Un lapin non vagotomisé, soumis aux mêmes conditions expérimen- tales, ne présente jamais d’apnée; au contraire il accuse parfois aussitôt Biozocie. ComprEs RENDuS. — 1911. T. LXX. Ê 54 766 REUNION BIOLOGIQUE DE BORDEAUX après l'explosion et pendant vingt à trente secondes une légère accé- lération du rythme respiratoire. Ces expériences, répétées fréquemment (12 fois), m'ont toujours donné les mêmes résultats. Les tracés que nous présentons traduisent ces phénomènes. Ils ont été obtenus par l'inscription à distance des mouvements res- piratoires des animaux en expé- rience, dont chaque inspiration ouvrait et fermait un circuit élec- trique dans lequel était intercalé un signal de Deprez fonctionnant à 400 mètres du point d’explo- sion. On peut comparer sur ces graphiques les modifications du rythme respiratoire accusées par deux animaux, — l’un vagoto- misé, l’autre non vagotomisé, — qui avaient été disposés côte à côte, soumis par conséquent aux mêmes conditions expérimen- tales. Le point d’explosion s’est trouvé à 6 mètres de l’endroit où ils avaient été placés. L’instant précis de l'explosion est nette- ment indiqué. Nous nous sommes assuré par des séries d'expériences appro- priées que ces modifications du rythme respiratoire n'élaient pas provoquées par l’action sur l'or- ganisme de fumées ou de gaz émis par l’explosif. Elles n'étaient pas, d'autre part,en relationavec des traumatismes direcls frappant les sujets en expérience. Nous pensons que cette apnée ne peut pas être l’expression d’un trouble uniquement bulbaire : en effet, si cette apnée avait pour cause suffisante et nécessaire un trouble bulbaire,felle’s’accuserait chez l’ani- mal aux pneumogastriques intacts comme chez l’animal aux pneumo- gastriques sectionnés, ce qui n'est pas. : sujet non vagotomisé. : sujet vagotomisé. — Lignes 3 et 4 3 " À Le è- + "1 î DORE Panne Lignes 1 et 2 EN d Lapins, — Mouvements respiratoires inscrits par signaux de Deprez (Tracés réduits de 1/2) La ligne 1 a été inscrite aux mêmes temps que la ligne 3; la ligne 2, aux mêmes temps que la ligne 4, Lire de gauche à droite, de bas en haut. SÉANCE DU 2 MAI 767 Ces faits, extrêmement intéressants pour l’histoire de l’apnée, trouvent une explication claire et simple si on les interprète à la lumière de la notion, introduite par V. Pachon (1) en physiologie, du rôle de l'activité cérébrale dans la régulation du rythme respiratoire. Pachon _a démontré les rapports étroits existant entre l'intégrité psychique et le jeu normal de la respiration, La théorie cérébrale de la respiration périodique et du phénomène de Cheyne-Stockes, qu'il a déduite de ses recherches, a justement pour base l'existence de rythmes respiratoires en fonction de l’activité psychique qu'il a appris à faire connaître. Dans nos expériences on doit donc, dès lors, rapporter les troubles respira- toires au fait que les fonctions cérébrales, profondément altérées par la commotion due aux ondes engendrées par l'explosion, ne transmettent plus la stimulation physiologique normale aux centres bulbaires. Ceux-ci, déjà privés par la section des pneumogastriques d'une source importante d'excitations centripètes réflexes, ne se trouvent plus recevoir une somme d'’incitations suffisantes pour entretenir leur activité rythmique. (1) V. Pachon. Recherches expérimentales et cliniques sur la fréquence et: le rythme de la respiration. Thèse de Paris, 1892. Le (Gérant : OCTAVE PORÉE. Paris. — L. MARETHEUXx, imprimeur, 1, rue Cassette. ‘ 169 SÉANCE DU 20 MAI BErTHELOTr (ALBERT) : Action de la diiodotyrosine sur l'organisme de l'homme et des animaux . . .. Boverr (Pierre) : Tension du li- quide céphalo-rachidien. . . . . ., Becyant (L.) : Réaction à la tu- berculine et anaphylaxie CATRELIN (F.) : Les grandes lois directrices de la physiopathologie chirurgicale du rein (Deuxième note) Doyxon (M.) et Pozrcarp (A.) : Exis- tence de l’antithrombine hépatique chez les oiseaux. Rôle de la congé- lation dans la mise en évidence de celterSUbsStancer. NM ETF DrzewiNA (ANA) : Résistance de divers animaux marins à l'inhibi- tion des oxydations par le cyanure de potassium (Note préliminaire). Duereuiz (G.): Le chondriome des cellules cartilagineuses chez les Mammifères et chez l'Homme. . . FrouIx (ALBERT) : L'hémoglobine épuisée par l'acétone et l’éther ou par le chloroforme, ne provoque pas la formation d'hémolysines . . . . . Giz8ErT (A.) et CHABROL (E.) : Sur un cas d'ictère acholurique simple avec hémoglobinurie. . . . . . , .. GirARD (PIERRE) : Sur le rôle de l’électrisation de contact en biolo- gie. — Il. Osmose des solutions MÉTECILOLYÉES PE EMEA ET GLey (E.) : Sur quelques effets de la ligature des artères thyroiï- diennes chez le lapin GrysEez (V.) : Sur le traitement de la tuberculose pulmonaire par les inhalations de verdet Hennecuy (L.-F.) : OEuf complet de poule inclus dans un autre œuf complet LABBé (MARCEL) et CARRIE (QUAIME Relations entre la stercobiline fécale et l'urobiline urinaire au cours des ictères par rétention. LerÈvrE (G:) : Quelques observa- tions de principe sur la thermody- namique musculaire (Réponse à la récente note de M. G. Weiss). . .. ST ete Neo eidioilor et (epierp elle rot et ess sente B10LOGIE. COMPTES RENDUS. — 1911. (911! SOMMAIRE 186 197 198 173 807 170 180 119 193 802 LErÈvRE (J.) : Sur la courbe ex- périmentale de la déperdition calo- rique, et sur ses relations avec la loi de proportionnalité de Newion (Réponse à M. et Mr: Lapicque) . Levapirt: (C.) et Twuorr (C.) : Sur l& trypanotoxine du Bac. sublilis. La toxo-résistance (Troisième note). Lurz (L.) : Sur la recherche et la cautérisation de la bactéridie char- bonneuse dans les eaux d'alimen- CAO AS AE SRE LM NE MuLox (P.) : A propos de la note de A. Sézary sur la surrénalite scléreuse avec adénomes. : REGNAULT (FéLix) : Le pas gym- HAS PQUE NET Sarre mnt ere Repacr (G.) : Isolement et culture d’ân spirochète de la bouche. . SARTORY (A.) et BaixtEr (G.) : Sur un pigment jaune isolé de péri- thèces d’Aspergillus WipaL (F.) : Observations à pro- pos de la communication de F, Ca- thelin 80% 799 789 716 Réunion biologique de Marseille. ALEZAIS et PEYRON : Les vacuoles et les enclaves des cellules chro- mMaffines re Er ere Boxer (Ep.) : Deux cas mortels d'intoxication par les moules , Cosra (S.) : Sur un bacille fusi- forme aérobie, saprophyte de la CAVALÉDQUC CALE RM PE ES Cosra (S.) et CLAvELIN (CH.) : Em- pyème à bacille paratyphique B au décours d’une fièvre paratyphoïde . DAUMÉZON (G.) : Note sur la régé- nération d'une ascidie composée, conservée en HEIN ee te GERBER (C.) : Action des sels des métaux ee sur la saccharifica- tion de l'empois d’amidon par les ferments protéolytiques. — IV. Sels neutres ammoniacaux, à acides mi- néraux. — V. Bicarbonates et car- bonates neutres. —: VI. Sels de rubidium, de cæsium et de lithium. T. LXX. 55 816 812 322 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE =] =1 © Présidence de M. À. Dastre, président, puis de M. Lapicque, ancien vice-président. M. Miscavsxy, membre correspondant, assiste à la séance. : SUR QUELQUES EFFETS DE LA LIGATURE DES ARTÈRES THYROÏDIENNES CHEZ LE LAPIN, par E. GLEY: Les résultats que cette opération m'a donnés sur le lapin peuvent être- rapprochés de ceux présentés récemment par H. Alamartine (Comptes rendus de la Soc. de Biologie, 27 avril 1914, p. 614) et par G. Bour- guignon (/bid., 6 mai 1914, p. 697) dans leurs intéressantes notes. Ce n’est que dans un but de technique, en raison de la disposition des artères des lobes thyroïdiens chez le lapin, que j'avais pensé à sim- plifier l'opération de la thyroparathyroïdectomie en la réduisant à la seule ligature des deux artères thyroïdiennes, après extirpation des deux parathyroïdes externes. Il y à déjà longtemps que j'ai signalé l'importance de cette ligature dans la thyroïdectomie (1). J'ai donc été amené tout naturellement à me demander si elle ne suffirait pas à déter- miner l’atrophie de la glande, ce qui, joint à l’ablation simultanée des parathyroïdes, produirait la suppression de tout l'appareil. Rien alors, au point de vue opératoire, n'eût été 2 NE simple et plus rapide que la thyroparathyroïdectomie. Les résultats n’ont pas répondu à mon attente. Sur les animaux opérés et survivant sans présenter de troubles, l’examen de la région, au bout de dix-huit à trente-quatre jours, montra que la glande, souvent d'as- pect à peu près normal, quelquefois pâiie et ur peu plus petite, n'était en somme ni atrophiée ni selérosée; sur-le-champ on en pratiqua l’ex- tirpation. Les suites de cette opération importent peu ici (2). (1) E. Gley. Bemerkungen über die Funktion der Schilddrüse und ihrer Nebendrüsen. Pflüger’s Archiv, LXVI, p. 308-319, 1897; — Sur la thyroïdec- tomie chez le lapin. Technique opératoire. Comptes rendus de la Soc. de Bio- logie, LVI, p. 91, 23 janvier 1904. ee /2) Comme curiosité cependant, je signalerai que l’un de ces animaux, opéré le 9 février 1909, el réopéré 34 jours plus tard, et devenu myxædéma- teux, vit encore aujourd'hui. :SÉANCE DU 20 MAI ; 111 Une seule fois cependant, un lapin mourut très rapidement après la ligature en question (précédée, bien entendu, de l'extirpation des deux parathyroïdes externes); la mort survint en douze heures environ, l'animal présentant les accidents aigus que j'ai autrefois décrits. Les cinq autres animaux que j'ai opérés résistèrent au contraire, comme il a été ditci-dessus. Et c’est même parce que cette série négative suivit le seul résultat positif obtenu que j'abandonnai mes essais. Si on les reprenait, il conviendrait sans doute de voir d’abord si les effets de la ligature artérielle ne sont pas tardifs; ne se peut-il pas que le délai de dix-huit à trente-quatre jours, au bout duquel j'ai fait subir aux animaux une seconde opéralion, soit trop court? Il conviendrait aussi de procéder à l'examen histologique de la glande, à des intervalles de temps différents à partir du jour de la ligature. À PROPOS DE LA NOTE DE À. SÉZARY SUR LA SURRÉNALITE SCLÉREUSE AVEC ADÉNOMES, par P. Mücon. Sans discuter à fond le travail de M. Sézary, je me permettrai quel- ques criliques à son sujet. Dans cette note, qui traite des surrénalites seléreuses, M. Sézary, pour caractériser l’état fonclionnel de la corticale surrénale, s'appuie sur des données cytologiques vieilles déjà de près de dix ans et qui sont, à l'heure actuelle, trop superficielles pour servir de base à des recherches d’histo-physiologie ou d'histologie générale. C'est ainsi qu'il caractérise l'état d'hypoépinéphrie de la glande par «une hyperplasie conjonctive plus ou moins intense, des cellules peu volumineuses, à protoplasma homogène, quelquefois pigmenté, jamais chargé de graisse ». J'accepte l'hyperplasie conjonctive : il est évident qu'un bloc de tissu fibreux n'est plus une glande. On peut admettre également, quoique avee plus de réserve, que de petits éléments, s'ils sont perdus au milieu d'une trame conjonctive épaisse, soient inactifs. Mais, pour se ranger tout à fait à la proposition de M. Sézary à ce sujet, il faudrait qu’il nous renseigne plus exactement qu’en nous disant que ces éléments sont quelquelois pigmentés et ne contiennent jamais de graisse. | En effet, je ne vois pas pourquoi une enclave pigmentée indiquerait de la part d'une cellule, un travail moindre qu'une enclave graisseuse. C'est le résultat d'une activité différente, et voilà tout. Quant à l'absence de graisse, c’est encore un signe contestable de moindre fonctionnement, surtout si l’on en fait le seul critérium de ce fonctionnement. 112 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE pal I ya, en effet, longtemps que Guieysse, Ciaccio, Da Costa, Bonnamour, moi-même avons décrit dans la cellule surrénale de l’ergastoplasma, une substance sidérophile, osmophile, etc. Ce sont là des manifesta- tions d’un travail cellulaire qui n’est certes pas à négliger et sur lequel M. Sézary ne nous dit rien dans son étude de la cellule en hypoépi- néphrie. Pourtant Bernard et Bigart, qui sont partisans de l'importance de la graisse comme signe d’hyperépinéphrie, notent eux-mêmes l’abon- dance de l’ergastoplasma dans certains cas. En outre, les cytologistes actuels — M. Sézary ne l'ignore sans doute pas — font jouer dans les actes intracellulaires de sécrétion un rôle assez important — pour ne pas dire prépondérant et capital — à certaines granulations protoplasmiques qu'on appelle mitochondries. La notion des milochondries est assez bien établie maintenant pour que l’on puisse reprocher à M. Sézary de n'en pas tenir compte. Et j'ai montré tout récemment que les mitochondries de la surrénale subissent une évolution qui amène la cellule — qu'elle soit ou non chargée de gouttelettes grasses — à être plus ou moins totalement une masse semi-fluide constituée par un complexe acide gras-albumine. La présence de ce complexe lécithalbumine, dans une glande que l’on s'accorde à croire antitoxique, n'est certes pas négligeable. Il serait surprenant que cette évolution cellulaire ne fût pas un acte fonctionnel de la glande. Comme les cellules les plus évoluées, aussi bien chez le cobaye, le lapin que chez l'homme (d'après quelques rares préparations bien fixées que j'ai vues) ne contiennent plus une goutte de graisse, peut-on dès lors considérer, aussi simplement que le fait M. Sézary, que des cellules privées de graisse sont par ce fait même en élat d'hypoépi- néphrie ? Peut-on dire qu'il y à hypofonctionnement glandulaire, si l’on trouve dans une glande une srinde quantité de cellules au terme de leur évolution ? D'ailleurs, si M. Sézary ne se cantonne pas dans ses recherches « d’histologie générale », à l’homme (chez qui toute cytologie fine est quasi impossible) et au cobaye, il pourra trouver chez le mouton un type de surrénale qui le rendra plus prudent dans l’emploi des mots hyperépinéphrie et hypoépinéphrie. Si l'on admet en effet, avec M. Sézary, que l'absence de graisse dans les cellules corticales surrénales est un signe d’hypoépinéphrie et que sa présence est le signe « le plus net » d’hyperépinéphrie, le mouton est un animal toujours et extrêmement « hypoépinéphrétique » car, dans toute sa corticale, seules les cellules de la glomérulaire contien- . nent de rares et très fines goultelettes de graisse. à É rx SÉANCE DU 20 MAI 113 SUR UN CAS D'ICTÈRE ACHOLURIQUE SIMPLE AVEC HÉMOGLOBINURIE, par A. GILBERT et E. CHABROL. Nous avons eu l'occasion d'observer un cas d’hémoglobinurie paroxystique, intéressant à plusieurs titres, puisqu'il permet d'étudier dans leurs rapports réciproques la fragilisation des hématies, l’hémo- globinurie et la cholémie. Dans l'intervalle des crises, notre malade se présente avec un ensemble de symptômes qui font diagnostiquer l’ictère acholurique simple dont il est atteint. De tout temps, il a pu constater que son subictère variait d'intensité sous l'influence de la fatigue et du froid et, à cet égard, il fait une distinction très nette entre les crises atténuées qui se traduisent par une recrudescence de l'ictère et les crises plus graves que révèle la coloration rouge des urines. Le degré de la cholémie a été recherché à plusieurs reprises durant un an: il n'est jamais descendu au-dessous de 1/16.000 de bilirubine (normalement 1/36.500). Le foie est hypertrophié, tout au moins dans son lobe gauche, don le bord antérieur affleure presque l’ombilic ; quant à la rate, elle est percep- lible à un travers de doigt du gril costal et mesure en hauteur une matité de 12 centimètres. La résistance globulaire semble normale vis-à-vis des solutions chlorurées et des sérums humains, normaux ou syphilitiques. Enfin, le sérum du malade n’exerce aucun pouvoir hémolysant on agglutinant sur les globules mis à son contact, quelle que soit la température : 15 degrés, 37 degrés ou 0 degré; l’epreuve de Donath et Landsteiner est négative (1). Ajoutons que dans les antécédents du malade, actuellement âgé de cinquante-sept ans, on retrouve la syphilis, contractée en 1880. Depuis le mois de janvier 1909, les crises d'hémoglobinurie se produisent sous l'influence du froid, et il est facile de les provoquer en ayant recours à l'épreuve d’Ehrlich durant une demi-heure. Si l’on recherche à ce moment la résistance des hématies, on constate qu'elle est diminuée : Avantslactiondueiroide Re re Ne H1 50 H2 46 H3 40 Immédiatement après l'épreuve d'Ehrlich . . H1 60 12 56 H3 40 Deuxheures plus tarder HU 6) H2 56 H3 40 Cependant, il n'existe point d'hémoglobinurie et les différentes épreuves que l’on pratique avec le sérum restent encore négatives. Deux heures après l’action du froid, le malade émet des urines brun foncé, couleur malaga; il s’agit manifestement d'une hémoglobinurie, comme le montrent la phénolphtaléine et l'examen microscopique; le culot de centri- fugation ne renferme point de stromas globulaires, mais il est formé de cylindres qui contiennent de petites granulations jaunes, réfringentes, pre- nant en partie la réaction ferrique. A la troisième heure, les urines ont perdu leur coloration brunâtre et, au spectroscope, on ne percoit que difficilement (1) Le même sérum hémolyse sans complément les globules de lapin. 774 à SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE les raies de l’oxyhémoglobine. A la quatrième heure, toute trace de sang a disparu. Le lendemain des crises, le malade observe habituellement que la colo- ration jaune des téguments et des conjonctives s’est accentuée; nous avons pu vérifier cette augmentation de l’ictère après l'épreuve d’'Ehrlich, le chiffre de la cholémie qui atteignait avant l’expérience 1/15.000 de bilirubine étant monté, quarante-huit heures plus tard, à 1/5.000. La résistance globulaire était alors normale. Telle est l'évolution des accidents, dont on peut reproduire les diffé- rentes phases chez notre malade. Leur observation soulève un double problème de pathogénie et, pour la clarté de la discussion, nous envi- sagerons successivement l’hémoglobinurie et la cholémie. À la base de l'hémoglobinurie, nous trouvons deux données très précises : l’action du froid et la fragilisation lemporaire des hématies. L'action du froid ne s'exerce point directement sur les globules rouges; dans notre observation, toutes les épreuves pratiquées in vitro avec le sérum et les globules sont demeurées négatives, et une fois de plus l'épreuve de Donath et Landsteiner s'est trouvée en défaut. Il semble, au contraire, que le froid détermine indirectement la fragilisation des hématies par l'intermédiaire d'un organe et, à cet égard, les données expérimentales présentent un certain intérêt, puisqu'elles nous per- meltent de préciser le foyer d'origine des substances fragilisantes. On sait qu il est possible de déterminer sur l’animal des intoxications que caractérisent entre autres symptômes la fragilité globulaire et l’hémoglobinurie. L’intoxication par la toluylène-diamine en constitue le-plus bel exemple. En pareil cas, le foyer des substances hémolysantes nous est connu; il n'intéresse ni le parenchyme rénal, ni le paren- chyme hépatique, mais il a pour siège, comme nous l’avons montré, les organes hématopoiétiques et notamment la rate. Cette constatation semble éclairer l'interprétation des auteurs qui, de tout temps, ont expliqué la crise d’hémoglobinurie par une vasO- dilatation centrale, conséquence d’un réflexe périphérique déterminé par le froid. On comprendrait que la rate puisse exalter son pouvoir fragilisant sous l'influence d’une brusque hyperémie et qu'à la faveur de cette suractivité hémolysante, la fragilité globulaire, avec ou sans hémoglobinémie, apparaisse dans le sang circulant. La théorie splé- nique de l'hémoglobinurie trouverait d'ailleurs des arguments dans les phénomènes douloureux et l'hypertrophie dont la rate est le siège au moment des crises paroxystiques, et elle expliquerait encore la tumé- fiction parallèle du foie, appelé par sa fonction biligénique à éliminer et transformer les déchets globulaires que la rate lui fournit (4). (1) N'envisageant ici que la question de l'hémolyse, nous ne discuterons point, dans cette note, le rôle important qui revient au foie, dans la produc- tion de la cholémie et de l’ictère. | dei pie SÉANCE DU 20 mai 775 Cependant, si la voie biliaire constitue pour les dérivés de l'hémoglo- bine la voie d'excrétion normale, physiologique, il est possible, dans certaines conditions, que la brusque fragilisation des hématies nécessite la voie d'élimination urinaire et que le parenchyme du rein complète la destruction des globules, sensibilisés par les organes hématopoïétiques. La présence dans les urines de cylindres et de granulations pigmen- taïres, la constatation de l’albuminurie dans l'intervalle des cerises représentent autant d'arguments en faveur de la part active, et d’aïlleurs morbide, qui revient au rein dans le processus. La théorie splénique de l’hémoglobinurie peut encore invoquer la constatation de la cholémie qui précède la crise et s’accroit à sa suite. A ce point de vue, nous avons envisagé trois phases bien distinctes dans l'observation de notre malade : avant l’action du froid, celui-ci ‘présente un certain degré de cholémie notable, ou plutôt d'hypercho- lémie, et une résistance globulaire normale ; sous l’action du froid, la fragilité globulaire et l'hémoglobinurie viennent s’adjoindre à la cho- Jémie, qui s'accroît notablement; dans une troisième phase, enfin, la cholémie survit à la fragilité des globules. Or, l'étude des modifications du sang que provoque la toluylène- diamine, nous a montré la succession de trois phases analogues : au -début du processus, apparaît une cholémie légère qui devance la fra- -gilité; puis se montre la fragilité des globules et la cholémie augmente brusquement ; dans une dernière phase, la fragilité fait place à une ‘résistance normale, voire même à une augmentation de résistance des hématies, tandis que la cholémie persiste pendant plusieurs jours ‘encore, pour s'atlénuer et disparaitre progressivement. Comme on le voit, si la fragilité globulaire joue un rôle dans la recrudescence de la cholémie et de l’ictère, ainsi que dans l'apparition de l’hémoglobinurie, elle n'est point à la base de la cholémie et de l'ictère chronique dont le malade est atteint. À C'est l’hypersplénie, dont nous avons fourni les preuves, qui com- mande le processus et la suractivité hémolysante de la rate préside aux différents états morbides que l’on à décrits en clinique comme autant d'affections isolées, mais que nous trouvons réunis, dans notre obser: valion, comme autant d'épisodes d’une même maladie ? de fait, notre malade pourrait être considéré tour à tour comme atteint d’ictère acho- lurique simple sans fragilité globulaire, comme atteint d'ietère acholu- rique avec fragilité (ictère dit hémolytique), lorsque, sous l’action du froid, la fragilité des globules apparaît dans le sang circulant, comme atteint d’ictère acholurique avec hémoglobinurie, lorsque l'élimination rénale supplée à l'élimination biliaire. Un lien indiscutable rattache entre eux les ictères acholuriques et les réunit avec certaines formes d’hémoglobinurie paroxystique : es 776 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE diverses manifestalions d'un même état morbide sont liées à une surac- livité des organes hémolytiques et du foie (1). Si cette suractivité reste mo- - dérée, il ne se produit aucune modification des hématies circulantes ; si elle devient plus marquée, on observe une fragilité des hématies péri- phériques; au degré extrême de cette activité hémolysante, se place l’'hémoglobinémie et l'hémoglobinurie parox ystique. Mais on comprend encore qu'un facteur rénal intervenant, comme dans l'observation que nous avons rapportée, l'hémoglobinurie paroxystique puisse être la conséquence d’une simple fragilité globulaire. SUR UN PIGMENT JAUNE ISOLÉ DE PÉRITHÈCES D Aspergillus, par A. SARTORY et (. BAINIER. L'objet de cette note est de signaler les principales propriétés d’un pigment jaune produit par les périthèces de certains aspergillus et notamment Aspergillus scheelii Bainier Sartory. Ce pigment présente une couleur jaune verdâtre assez particulière, il est soluble dans les alcools à 60, 90 et 100 degrés, alcool absolu; soluble également dans l'éther, le mélange d’alcool-éther à parties égales, le sulfure de carbone, l’acétone, la benzine, la glycérine, l’acétone-éther, l’acétone-alcool, le xylol, le chloroforme, l’alcool amylique, moins soluble dans l'alcool méthylique, insoluble dans l’eau ordinaire, soluble dans l’eau légère- ment alcalinisée par la potasse ou la soude. Toutes ces dissolutions sont fluorescentes. Action des acides. — La dissolution éthérée du pigment traitée par n excès d'acide azotique ne subit aucun changement même à l’ébul- tion ; il en est de même des acides chlorhydrique, sulfurique, phos- phorique et de l’eau régale. Les acides acétique, lactique, oxalique, citrique, {salicylique, phénique et aldéhyde formique ne produisent aucun changement sur la couleur du pigment. Aclion des alcalis. — La dissolution alcoolique du pigment traitée par l'ammoniaque peut forcer un peu la couleur du pigment, mais ceci est peu appréciable; après deux ou trois heures il se rassemble à la parlie supérieure une faible couche brun-noiràtre huileuse. La potasse, la soude, le bisulfite de soude, l’eau de chaux, l’eau oxygénée, l'eau de chlore, l’eau de Javel ne provoquent aucun change- ment du pigment. L'acide sulfurique et le zinc, ainsi que l'acide chlorbydrique et le zinc (4) Dans les quatre cas d'hémoglobinurie que l’un de nous à observés, il s'agissait de malades qui étaient atteints d’ictère chronique simple de forme pure ou d'ictère du type de la cholémie familiale. | 4 CL — SÉANCE DU 20 MAI 7 donnent une faible décoloration. Les dissolutions élhérées du pigment jaune ne réagissent pas davantage. L'examen spectroscopique a été effectué en employant successivement des dissolutions alcooliques et éthérées. Nous n'avons Jamais constaté de bandes d'absorption dans aucune région du spectre. Ces dissolutions traitées par l'ammoniaque ne fournissent pas de renseignements com- plémentaires. Nous n'avons jamais pu réussir à faire cristalliser le pigment. L'éva- poration dans différentes conditions des solutions du pigment dans l'alcool, l’éther, le chloroforme, la benzine, le sulfure de carbone, l’éther de pétrole, nous donnait constamment un résidu jaune foncé tirant sur le vert, résidu ayant l’aspect résineux. Notons en dernier lieu que ce pigment jaune colore assez fortement les tissus, le coton, le papier. (Travail du Laboratoire du professeur Radais.) RÉSISTANCE DE DIVERS ANIMAUX MARINS A L'INHIBITION DES OXYDATIONS PAR LE CYANURE DE POTASSIUM (Note préliminaire), par ANNA DRZEWINA. Dans une note précédente (1), j'ai montré que, dans certaines condi- lions, les effets du cyanure de potassium sont antagonistes de ceux de la lumière vive, ce qui tiendrait à ce que celle-ci agirait en accélérant les oxydations, alors que le eyanure les inhiberait. J'ai cru intéressant de rechercher dans quelle mesure des animaux appartenant à des groupes variés sont susceplibles de résister à l’inhibition des oxyda- lions par KCN. L'action du cyanure a été beaucoup étudiée, surtout chez les animaux supérieurs, et on sait ses effets foudroyants sur les Vertébrés. J'ai cons- taté que divers Téléostéens marins (Crenilabrus melops, Labrax lupus, Gobius niger, Hippocampus brevirostris), placés dans de l’eau additionnée de cyanure à la dose de 1 centimètre cube de KCN au 1/20 pour 100 cen- timètres cubes d’eau de mer présentent presque instantanément des troubles asphyxiques graves : ils s’agitent violemment, viennent res- pirer l’air à la surface et, au bout de une à deux minutes, se couchent ou se renversent; les mouvements respiratoires se ralentissent, l'animal devient immobile, réagit à peine, et après dix à vingt minutes il est mort. Si, avant que la mort ne survienne, on replace l'animal dans de (1) Comptes rendus de la Soc. de Biologie, vol. LXX, p. 758. 718 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE l’eau ordinaire et bien aérée, on peut le ranimer, ét il continue à vivre d'une facon tout à fait normale, ce qui prouverait que la matière vivante n’a pas été altérée du fait du cyanure. Or, alors que les Poissons et les autres Vertébrés sont si sensibles vis- à-vis du KCN, on est tout étonné de constater que beaucoup d'Inver- tébrés marins, et en particulier les Cœlentérés, présentent une résis- tance extrême vis-à-vis de ce même agent. J'ai expérimenté sur quatre espèces d’Actinies (Actinia equina, Sagarlia parasitica, S. erythrochila et Anthea cereus), ainsi que sur des Veretilles et Pennatules. Des Actinia equina, Soumises à une dose cinq fois plus forte que la précédente (5 centimètres cubes de KCON au 1/20 pour 100 centimètres cubes d’eau de mer), ont vécu du 20 septembre au 3 octobre, en continuant à être fixées et à réagir aux excitations, et elles étaient bien épanouies: bien entendu, la solution du cyanure a été souvent renouvelée. Le 3 octobre, au moment où j'ai dû interrompre l'expérience, elles étaient encore parfai- tement vivantes. Des Sagartia erythrochila placées dans une solution de cyanure dix fois plus forte que celle qui est presque foudroyante pour les Poissons (10 centimètres cubes pour 100 centimètres cubes d’eau), ont vécu du 25 septembre au 3 octobre, en présentant toutefois ds modifications de la sensibilité que je décrirai ultérieurement. Des Asterias rubens, placées dans une solution de cyanure contenant 1 centimètre cube de KCN au1/20 pour 100 centimètres cubes d’eau de mer, étaient encore parfaitement vivantes au bout de cinq jours : elles ont résisté deux jours dans une dose cinq fois plus forte. Des Synaptes se sont comportés sensiblement de même. | Les Convolula roscoffensis, qui cependant sont si fragiles, résistent facilement pendant vingt-quatre heures à une dose de 2 centimètres cubes de KCN au 1/20 pour 100 centimètres cubes d'eau. Diverses autres espèces de Vers que j'ai examinées, Nephtys, Lumbriconereis, Térébelles, Branchellions, ete., se sont montrés aussi très peu sensibles à l’action de KCN. Ainsi, après quatre jours de séjour dans une solution relative- ment forte de cyanure (5 centimètres cubes de KCN au 1/20 pour 100 cen- timètres cubes d’eau), les Nephtys étaient encore parfaitement vivantes, réagissaient aux attouchements et nageaient avec des mouvements ondulatoires énergiques. à Les Mollusques ne sont pas moins résistants. Les Nasses, dont on sait la voracité, se saisissent des Vers qu'on met à leur portée etles dévorent, malgré la présence du cyanure. Dans une solution contenant 2 centi- mètres cubes de KON au 1/20 pour 100 d'eau de mer, des Æaminea nawi- cula et des Pholas candida étaient encore parfaitement vivantes au bout d'une semaine, les Haminea se déplacaient spontanément, les Pholades répondaient aux altouchements par une énergique rétraction des siphons. Même à une dose plus forte (5 centimètres cubes pour 100 d’eau), j'ai pu garder en vie pendant plusieurs jours des Philines et des Haminea. Ù / SÉANCE DU 20 MAI 779 Mais, quand on passe aux Crustacés, la résistance est déjà moindre, et varie d’ailleurs selon les espèces. Placés dans de l’eau additionnée de 1 centimètre cube de KCN au 1/20 pour 100 centimètres cubes d’eau, des Grapsusmarmoratus, Eupagurus Bernhardus, Gebia littoralis, peuvent résister pendant quelques jours, mais déjà au bout d’un jour il y en a qui meurent. Les Crevettes du genre Palaemon sont extrêmement sen- sibles et meurent, dans la même solution, au bout de quinze à vingt minutes. Des Copépodes de Plankton sont tués au bout de dix minutes. L'inhibition des oxydations est donc tout à fait funeste pour ces animaux transparents, de la surface. Je noterai en terminant que, contrairement aux Téléostéens, les Torpilles se montrent très résistantes au cyanure. Dans une solution où un Crénilabre par exemple meurt en quinze minutes, une Torpille vit vingt-quatre heures et plus. s OEUF COMPLET DE POULE INCLUS DANS UN AUTRE ŒUF COMPLET, par L.-F. HENNEGUY. Les anomalies de l’œuf des Oiseaux (œuf à deux ou trois jaunes, œuf sans jaune, inclusions de corps étrangers, etc.) ne sont pas rares; elles ont été surtout constatées chez la Poule. Davaine, en 1861, a publié un intéressant mémoire (1) dans lequel il a résumé les diverses anomalies connues à cetle époque : parmi elles il signale plusieurs cas d'œufs inclus dans un autre : « L'œuf inclus est presque toujours petit et cons- titué par une coquille et un blane sans jaune. » L’œuf contenant l’autre est généralement normal ; quelquefois il n’est constitué que par une coquille et de l’albumine. M. Deroy fils aîné, constructeur à Paris, a eu l’obligeance de me faire remettre ces jours-ei un œuf volumineux pondu par une Poule de Bresse, âgée d'environ trois ans, qui avait déjà pondu des œufs à deux jaunes. Cet œuf, de forme ovoïde régulière, pesait 204 grammes ; son plus grand axe mesure 90 millimètres, son plus petit 58 millimètres. Il renfermait un jaune et un blanc normaux qui avaient été enlevés lorsqu'il m'a été remis. Dans la coquille, à travers une ouverture de quelques centimètres, on voit un autre œuf complet mesurant environ 65 sur 45 millimètres (2). Ea pratiquant une petite ouverture dans la coquille de l'œuf inclus, jai constaté qu'il contient un jaune et de l’albumine. (1) Davaine. Mémoire sur les anomalies de l'œuf. Paris, 1861. (2) Je n’ai pas pu le mesurer exactement, ne l'ayant pas enlevé de la co- quille de l'œuf qui le renferme. " 780 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE L'œuf que je présente à la Société n’est pas unique en son genre. Rayer (1) a décrit un œuf semblable pondu par une Oie. Supino (2) a observé aussi un œuf de Poule contenant un autre œuf complet, mais cet œuf était plus petit que celui qui fait l’objet de cette note : l'œuf contenant mesurait 72 millimètres sur 50, l'œuf inclus ayant 56 milli- mètres sur 42. Il est possible qu’en faisant des recherches bibliogra- phiques plus complètes on trouve une ou deux observations d'œufs présentant la même anomalie. L’œuf de M. Deroy est surtout remar- quable par son volume. Ilest très probable que la Poule qui a pondu cet œuf monstrueux doit avoir un oviducte mal conformé dont la région coquillière (utérus) est très dilatable. Le premier œuf formé, œuf inclus, n’a pas été expulsé par suite de l’inertie de l'utérus ; une autre coquille a pu se former autour de lui, l’englobant en même temps qu’un autre jaune recouvert de ces couches d’albumine, arrivé après lui dans l'utérus. Coste a établi que l'œuf séjourne environ vingt-quatre heures dans l'utérus, temps néces- saire pour la sécrétion de la membrane coquillière et de la coquille. L'œuf inclus a donc dû rester au moins quarante-huit heures dans cette région de l'oviducte. SUR LE TRAITEMENT DE LA TUBERCULOSE PULMONAIRE PAR LES INHALATIONS DE VERDET, par V. GRYSEz. S'appuyant sur ce fait d'observation que les ouvriers employés dans une usine où l’on fabriquait de l’acétate de cuivre n'étaient jamais tuberculeux, Billard en 1909 (3) tenta d'appliquer au traitement de la tuberculose pulmonaire les inhalations de verdet (acétate de cuivre) finement pulvérisé. IL obtint des résullats remarquables que Rénon en 1910 (4) put con- firmer dans deux cas traités par lui de la même facon. Sur les conseils de M. le professeur Calmette, nous avons essayé de vérifier sur les ani- maux de laboratoire l'efficacité d’un traitement aussi simple de la tuberculose pulmonaire. (4) Rayer. OEuf complet inclus dans un œuf complet. Comptes rendus de la Soc. de Biologie, 1, 1849. (2) Supino. Deux œufs de Poule anomaux. Feuille des jeunes naturalistes, XXVII® année, 1897. 5 (3) G. Billard. Presse médicale, T avril 1 909. (4) Rénon. Journal médical francais, janvier 1910. SÉANCE DU 20 MAI PAT Nos expériences ont porté sur des cobayes tuberculisés par inhala- tion. 14 cobayes pesant de 250 à 300 grammes sont soumis du 15 au 25 dé- cembre 1910 dans l'appareil de Flügge à deux inhalations d’une émul- sion très fine de tuberculose bovine. Chaque séance d'inhalation dure une demi-heure. 1 de ces cobayes, conservés comme témoins, furent sacrifiés 135 jours après ; 2 sont restés sains, 5 présentent des lésions de luberculose des deux poumons (granulations grises du volume d'une tête d'épingle), avec adénopathie trachéo-bronchique. Aucune lésion des autres organes. Les 7 autres cobayes avaient été traités par des inhalations de verdet. Le traitement consista à immobiliser chaque animal en expérience sous une cloche en verre dans laquelle on pulvérise pendant une demi- heure du verdet très finement pulvérisé. Ce verdet, spécialement pré- paré pour l'usage médical, avait été gracieusement mis à notre dispo- sition par M. Degeorge, de Clermont-Ferrand. Les séances d’inhalations furent répétées tous les deux, trois, quatre ou six jours. La pulvérisation, malgré qu’elle soit faite avec lenteur, est toujours mal supportée par le cobaye. Elle provoque de l'irritation et un suintement abondant des muqueuses des yeux et du nez; la cornée s’'enflamme et ne tarde pas à s’opacifier; l’animal maigrit et un maximum de dix à douze séances ne peut être dépassé. Nous avons commencé le traitement à des époques variables après l'inhalation infectante. Les lésions pulmonaires n’apparaissant généra- lement pas avant le 30° jour dans ce mode d'infection, nous avons réparti nos animaux en trois séries. La première a commencé les inha- lations de verdet immédiatement après la pulvérisation de bacilles tuberculeux, la deuxième quinze jours plus tard, la troisième seulement après trois semaines. Nous espérions ainsi arriver chez certains de nos animaux à faire coïncider l’inhalation du verdet avec le début du déve- loppement de la tuberculose dans leur poumon. A. — Début du traitement le lendemain de l'inhalation infectante. Cobaye I. — Une séance d’inhalation de verdet tous les trois jours : 12 inha- lations. Mort après vingt-cinq jours : quelques très petites granulations dans un poumon, adénopathie trachéo-bronchique, rien aux autres organes. Cobaye IT. — Une séance de verdet tous les six jours; sept inhalations. Sacrifié le 9 mai : une granulation tuberculeuse à un poumon, tubercules dans le foie et la rate. Kératite double. B. — Début du traitement quinze jours après la tuberculisation. Cobaye III. — Verdet tous les deux jours : 11 inhalations. Mort après soixante-cinq jours. Pas de lésions de tuberculose. Ophtalmie ayant com- plètement détruit un œil. Kératite de l’autre œil, amaigrissement considé- rable. 182 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE Cobaye IV. — Verdet tous les quatre jours : 5 inhalations. Sacrifié le 8 mai 1911. Très bon état, pas de lésions de tuberculose. a Cobaye V. — Verdet tous les six jours : 5 inhalations. Sacrifié le 9 mai 1911. Très bon état; quelques granulations tuberculeuses aux poumons et à la rate. C. — Début du traitement vingt et un jours après la tuberculisalion. Cobaye VI. — Verdet tous les trois] Joue 8 inhalations. Sacrifié le 8 mai 1911. sain. Cobaye VIL. — Verdettous les six jours : 6 inhalations. Sacrifié le 9 mai 11911. : Rien aux poumons, tuberculose de la rate. Il ne semble donc pas que dans les conditions de nos expériences le traitement par les inhalations de verdet ait sensiblement modifié l’évo- lution de la tuberculose chez les cobayes, préalablement infectés par la voie respiratoire. < (/nstitut Pasteur de Lille.) RÉACTION A LA TUBERCULINE ET ANAPHYLAXIE, par L. Bruyanr. La question des rapports de la réaction tuberculinique avec les phénomènes anaphylactiques est restée fort discutée. Certains auteurs ont attribué à la tuberculine la propriété anaphylactogène (Marie et Tiffeneau, Slatineanu et Danielopolu) ; d'autres ont considéré la tubercu- line comme capable de déchaïner, chez des animaux passivement sensi- bilisés par l'injection de produits tuberculeux, des phénomènes ana- phylactiques (Yamanouchi, Bauer, Onaka, Finzi), et la réaction tuberculinique chez les tuberculeux est assez généralement regardée comme une manifestation de l’anaphylaxie à la suite des affirmations de Richet, Lesné et Dreyfus, Armand-Delille. Pour d’autres au contraire (Novotny, Josef, Vallardi), les animaux préparés par l'injection de produits tuberculeux restent insensibles à l’action de la tuberculine, et la réaction des tuberculeux sous l'influence de cette substance n’a rien de commun avec les phénomènes anaphy- lactiques. Nous nous sommes proposé de reprendre l'étude des rapports de la réaction tubereculinique et de l’anaphylaxie, en instituant quelques expériences sur les deux questions suivantes : 1° La tuberculine possède-t-elle la propriété anaphylactogène? 2° La réaction des tuberculeux est-elle une réaction anaphylactique? 1° La recherche de la propriélé anaphylactogène a été effectuée de la facon suivante : des cobayes sains ont recu dans le cœur des doses SÉANCE DU 20 Maï 183 de Ô gr. 005 à 0,01 de tuberculine sèche diluée dans l’eau physiologique. Quinze jours après, ils ont été éprouvés par une injection intracéré- brale de O0 gr. 002 dans 1/5 de centimètre cube d’eau physiologique, en même temps que des témoins neufs. Le pourcentage des animaux qui ont succombé a été le mème chez les cobayes préparés et non préparés et n’a pas dépassé celui que l’on observe à la suite d’une injection intracérébrale quelconque. En aucun cas il n’a été noté, chez les animaux préparés, de symptômes anaphy- lactiques. Une seconde série de cobayes préparés par l'injection inlrà cérébrale de 0 gr. 002 de tuberculine a donné de même des résultats tout aussi négatifs. Nos conclusions sont donc nettement contraires à l'hypothèse de la propriété anaphylaetogène de la tuberculine. 2° La simple comparaison des symplômes typiques de l’anaphylaxie et de ceux, tout différents, de la réaction tuberculinique, plaide déjà peu en faveur de la nature anaphylactique de cette dernière; mais, poup trancher la question, nous avons eu l'idée d’appliquer, dans quelques expériences, la méthode de l’antianaphylaxie. Nous fondant sur la suppression des accidents anaphylactiques lorsque l'injection déchainante est faite chez un animal en élat de narcose, nous avions pensé tout d'abord à rechercher si les anesthésiques annihilaient les effets thermiques de l'injection tuberculinique chez les tuberculeux. Toutefois cette idée théorique a dû êlre abandonnée, l’anesthésie par l’éther, l'alcool ou le chloral entraînant régulièrement chezles animaux, tuberculeux ou non, des modifications profondes de la température (hypothermie marquée). À défaut de cette méthode, nous nous sommes adressé à la vaccina- tion antianaphylactique de Besredka, qui consiste dans l'injection d'une quantité très faible d’anaphylactogène, quelque lemps avant l'injection déchaînante : | Des cobayes tuberculeux ont recu dans le péritoine 0 gr. 0001 de tuber- culine de Koch diluée (dose préalablement reconnue incapable de pro- voquer une réaction thermique). Trois heures après, ces. animaux ont recu en même temps qu'un certain nombre de témoins tuberculeux mais non vaccinés, 0 gr. 002 de tuberculine de Koch sous la peau. La température de ces cobayes a été prise au moment de l'injection, puis de deux en deux heures. ” L'élévation thermique (variable selon les sujets) s'est produite identi- quement chez les vaccinés et les non vaccinés, et a atteint 05 à 1 degré. Dans une seconde série d'expériences, des cobayes tuberculeux ont reçu dans le péritoine 0 gr. 01 de tuberculine de Koch. Trois heures après, ils ont reçu, en même temps que des témoins infectés à la même époque, une dose de 0 gr. 19 intrapéritonéale. 781. SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE Le pourcentage des morts à la suite de la seconde injection (pourcen- tage variable avec l'ancienneté de l'injection) s'est montré le même chez les vaccinés et chez les témoins. Chez les animaux fortement tuber- culisés, la duse de O0 gr. 10 intrapéritonéale est mortelle, avec ou sans injeclion vaccinante préalable. Les résultats négatifs que nous a fournis l'épreuve de ja vaccination préventive concordent avec ceux obtenus par Josef et par Vallardi au moyen de l’anaphylaxie passive. La réaction tuberculinique chez les tuberculeux ne parait donc pas pouvoir être envisagée comme un phé- nomène d’anaphylaxie. ({nstilut Pasteur de Lille.) ISOLEMENT ET CULTURE D'UN SPIROCHÈTE DE LA BOUCHE, par G. REPaAcI. On est à l'heure actuelle bien loin d’être fixé avec certitude sur le rôle pathologique joué par les microbes spiralés de la bouche, et cela tient principalement à la difficulté très grande qu'il y à à les cultiver. On n’est même pas tout à fait d'accord sur le nombre d'espèces de spirochètes existant dans la bouche, car nous n'avons guère jusqu'ici pour les diffé- rencier les uns des autres que des caractères morphologiques, ce qui constitue un critérium bien insuffisant. Il nous semble donc intéressant d'exposer l'étude complète d’un de ces microbes que nous avons réussi à isoler et à cultiver à maintes reprises, en employant la technique que M. Veillon a préconisée pour l'étude des anaérobies. Le spirochète dont il est question ici est, en effet, anaérobie strict. Il pousse lors du premier ensemencement vers le huitième jour, mais dans les repi- quages ultérieurs il se développe plus vite, dans un délai de quatre ou cinq jours. Les colonies se présentent sous la forme de petits points translucides, ressemblant à des gouttelettes de rosée, très difficiles à apercevoir si on n’a pas soin de regarder les tubes à l’aide d'une lumière très intense. Au con- traire, quand le microbe s’est suffisamment habitué à nos milieux artificiels, les colonies deviennent plus apparentes et peuvent atteindre, si elles sont suffisamment espacées, un diamètre de un 1/2 à 2 millimètres, à peu près. Alors elles sont discoïdes, à bords tranchants, luisantes, le centre de la colonie est saumoné. La température optima est de 37 degrés; ce microbe ne pousse pas à la température ordinaire. Il ne produit pas de gaz, les cultures développent une faible odeur acétique qui disparaît très vite. Il pousse maigrement dans les milieux liquides. Le bouillon reste clair, mais en l’agitant on voit des ondes soyeuses : au bout d’une vingtaine de jours, un maigre dépôt se forme au fond des tubes. SÉANCE DU 20 MAI 785 Notre microbe n'utilise pas le glucose, ni le saccharose, ni la dextrine, mais il attaque le lactose. Le lait est acidifié très lentement, mais il n’est pas coagulé. Le blanc d'œuf cuit ne subit pas d'attaque. La vitalité du microbe à l'étuve, en tubes capuchonnés, est d’une vingtaine de jours. L'étude en goutte pendante avec l'objectif à immersion et sans éclairage spécial, montre des amas de spirochètes enchevêtrés, agglutinés entre eux, très réfringents. C’est sur les individus libres qui se trouvent souvent à la périphérie des amas que l’on peut étudier les mouvements singuliers de ce microbe. On constate d’abord que le microorganisme se comporte comme un véri- table ressort spiralé, les tours de spire se rapprochant ou s’éloignant alter- nativement les uns des autres; en même temps, la spirale peut subir des tor- sions latérales dans tous les sens, ce qui montre sa grande flexibilité. Notre microbe offre deux types principaux de mouvements : des mouvements latéraux, qui se font sur place, par une sorte d’oscillation pendulaire extrè- mement rapide, et des mouvements de translation qui s’opèrent par rotation autour de l’axe longitudinal. Ces derniers — véritables mouvements de vrille — ont lieu soit en avant, soit en arrière, avec une rapidité et une brusquerie remarquables, le microorganisme passant par saccades de l’état de repos à l’état de mouvement. Le nombre de spires — lesquelles sont préformées et ne disparaissent pas à l’état de repos — est très variable. A côté des éléments (rès courts qui ont l’aspect d’un vibrion ou d’un S italique, on voit des éléments qui peuvent varier de deux tours de spire complets à une vingtaine. Les spires sont régu- lières et parallèles et forment une spirale complète. La profondeur de la spire est d'environ 1 y, la longueur de 1 à 2 y, l'épaisseur du corps microbien variant de 2/3 de y à 1 u. Ce spirochète se colore facilement et uniformément par tous les colorants ordinaires. Il ne prend pas le Gram. Nous n'avons jamais, dans les cultures jeunes, observé ni espaces clairs ni points plus intensément colorés. Les con- tours sont très nets, le corps microbien cylindrique. Traité par le Giemsa, il prend une coloration bleuâtre. Par la méthode de Læffler, modifiée par Nicolle et Morax, nous avons constaté que ce spirochète est pourvu de cils. Les formes courtes possèdent un ou deux cils. S'il est unique, le cil prend naissance à une des extrémités ou au milieu du corps, en s’implantant du côté de la concavité ou de la convexité. Quand il y en a deux, ils prennent naissance aux deux extrémités, en formant comme des prolongements du corps, ou bien tous les deux à la même extrémité, ou un à une extrémité et l’autre au milieu du corps. Dans les formes à plusieurs tours de spire, les cils sont plus nombreux et sont implantés le long du corps d’un côté et de l’autre à intervalles variables. C'est la même disposition péritriche que M. Borrel a décrite chez Sp. Gallinarum, et Zettnow chez Sp. Duttoni. Ges cils dépassent la longueur du corps microbien, lorsqu'il s’agit des formes vibrio- niennes; ils sont très flexueux, très minces. Ils ne sont pas visibles par la coloration au Giemsa ni par aucune coloration simple. Nous n'avons décelé aucune ébauche de membrane ondulante, ni rien qui peut s’en rapprocher, ni par la coloration au Lœffler, ni par l’héma- toxyline ferrique, en faisant nos préparations soit avec du matériel jeune, soit Fe BioLociE. COMPTES RENDUS. — 1911. T. LXX 56 786 E SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE avec les cultures anciennes, sur lesquelles nous avons fait agir l’eau distillée ou le taurocholate de soude. Ce spirochète se reproduit par division trans- versale. Il n’a aucun pouvoir pathogène sur les animaux de laboratoire. En résumé, notre spirochète, par ses caractères biologiques et mor- phologiques, constitue une espèce qui mérite d'être nettement séparée de Sp. buccalis et Sp. dentium. En effet, Sp. buccalis est plus épais, possède des spires plus läches et plus rares et est pourvu, d’après Schaudinn, Hoffmann et Prowazeck, d'un eil unique et d’un prolon- gement du périplaste qui se gonfle et se détache sous l’action de l’eau distillée. D'après Mühlens et Hartmann qui l'ont cultivé, S. dentium ne pousse que dans les milieux au sérum, est incapable d'attaquer les sucres, et ses cultures développent une odeur marquée de putréfaction. D'autre part, ses dimensions sont beaucoup plus petites el il représente ‘ certainement le plus petit spirochète de la bouche; il se colore très difficilement et enfin, d’après Mühlens et Härtmann, ilne possède qu'un seul cil, à une de ses extrémités. Ces caractères très tranchés le séparent neltement de notre microorganisme. Il est done probable que celui-ci doit être rangé parmi les spirochètes de la bouche intermédiaires au buccalis et au Sp. dentium. (Travul du Laboratoire de M. Veillon, à l'Institut Pasteur.) ACTION DE LA DIHODOTYROSINE SUR L'ORGANISME DE L'HOMME ET DES ANIMAUX, par ALBERT BERTHELOT. Les travaux de Drechsel, Henze et Oswald ont montré que la 3.5 dio- dotyrosine fait partie des constituants moléculaires des iodalbumines naturelles et artificielles. Abderhalden et Slavu ayant commencé l'étude pharmacodynamique de cette substance, il m'a semblé utile d'étendre leurs recherches en vue d'applications possibles à la thérapeutique. La grandeur de la molécule de tyrosine diiodée (M — 433), sa richesse en iode (58,6 p. 100) unie à l’état dissimulé de celui-ci sont autant de raisons pour lui attribuer a priori des propriétés capables de lui donner peut être dans la série des iodiques une importance comparable à celle que possèdent les composés organiques à poids moléculaire élevé dans la série des arsenicaux. Mes expériences ont été faites avec LR 3.5 diiodo-l-tyrosine préparée suivant Weehler et Jamieson en partant de /-tyrosine provenant de la digestion tryptique de la viande; je l'ai employée soit en nature (poudre ou suspension aqueuse), soit à l’état de combinaison disodique , SÉANCE DU 20 MAT 787 -en solution dans l’eau. La préparation de celte solution est délicate: elle nécessite une diiodotyrosine très pure et de la soude exempte de carbonate ; de plus elle doit être effectuée à la température ordinaire. On peut également utiliser, pour l’administration par voie digestive, l’éther éthylique de la diiodotyrosine maintenu en solution aqueuse à l’aide d’acides possédant eux-mêmes des propriétés thérapeutiques. J’ai exposé sommairement dans une communication à l’Académie des sciences (1) les résultats de mes premières recherches; c'est à la rela- tion détaillée de mes expériences que je consacre celte première note. EXPÉRIENCES SUR LES ANIMAUX. — Voie digestive. — Par cathétérisme de l’æsophage, introduction de 2 grammes de diiodotyrosine dans l'estomac de deux lapins (2.600-3.000 grammes); dose correspondant à 1 gr. 15 d'iode par animal. Au bout de vingt-quatre heures, légère diarrhée qui s’est atténuée rapidement pour disparaître le troisième jour. Voie intramuszulaire. — 1° Injection, dans les tselee de la cuisse de 4 cobayes, de 0 gr. 20 diiodo (suspension dans eau physiologique, stérilisée par tyndallisation). — Animaux sacrifiés les uns au deuxième, les autres au cinquième jour. Après quarante-huit heures il y avait encore du dérivé iodé enkysté dans les muscles, pas de réaction locale, présence d’iode dans l'urine; — au cinquième jour pas de diiodo-enkystée; 2° deux lapins et deux cobayes ont été injectés dans les muscles de la cuisse, les premiers avec 2 centimètres cubes, les seconds avec 5 centimètres cubes d’une solution filtrée sur bougie dé la combinaison disodique (solution renfermant 20 p. 100 diiodotyrosine et 10 p. 100 saccharose, réaction à peine alcaline à la phtaléine). Sept heures après, présence d'iode dans l'urine; animaux sacrifiés au bout de quarante-huit heures : pas de réaction inflammatoire au point d'injection, pas d’altération macroscopique des tissus qui avaient été infiltrés par la solution alcaline de diiodo. Voie intrapéritonéale. — Deux cobayes (environ 400 grammes) ont recu 0 gr. 20 diiodo (suspension aqueuse stérile) en injection intrapéritonéale; — animaux sacrifiés deux jours après; —pas de réaction péritonéale; — présence dans la cavité péritonéale de diiodotyrosine agglomérée en grains adhérents à l’épiploon. Voie intraveineuse. — 1° Deux lapins (2.270 et 3.200 grammes) ont recu respectivement 0 gr. 25 et 0 gr. 50 de nv en solution sodique à 10 p. 100. Ils n’ont présenté aucun symptôme d'intoxication; 2° l'injection intraveineuse de 2 grammes diiodo en solution sodique pratiquée chez un chien de 1 kilogrammes m'a permis de vérifier l'abaissement de la pression artérielle observé par Slavu avec le glycyldiiodotyrosine; 3° un singe (Macaque) de 1.670 grammes, tuberculeux, cachectique, et par conséquent en état de moindre résistance, a subi une injection intraveineuse de 5 centimètres cubes d’une solution de diiodo à 40 p. 100 (sol. alcaline saccharosée); cette dose correspondait à environ 30 centigrammes d’iode, soit approximativement 0 gr. 17 par kilogramme. A la suite de cette injection l'animal n'a présenté (1) C. R. Académie des sciences, séance du 15 mai 1914, t. CEIT, p. 1323. 788 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE aucun signe d'intoxication; deux jours après il a reçu dans les veines une nouvelle dose de diiodotyrosine équivalant à 0 gr. 35 d’iode. Aucun symptôme d'intoxication pendant les trois jours suivants; le quatrième jour, diarrhée ; mort de l'animal le cinquième jour après l'injection. A l’autopsie je n’ai pu constater que des lésions de tuberculose généralisée. En admettant que le médicament iodé ait eu une part dans les causes de la mort de l’animal et même si l’on considère la quantité injectée comme la dose mortelle, on voit que la toxicité de la diiodotyrosine est très faible. C'est la constatation de ce fait qui m'a autorisé à tenter quelques essais sur l’homme; je les ai entrepris sous le bienveillant contrôle de M. Louis Four- nier auquel je suis heureux d'exprimer ici toute ma reconnaissance. Essais-suR L'HOMME. — Ils ont été exécutés sur un sujet de dix-neuf ans, du poids de 67 kilogrammes, syphilitique à la période secondaire. Ce malade a d’abord pris de la diiodotyrosine en cachets; au début la dose journalière était de 0 gr. 50; au huitième jour elle était de 2 grammes, soit environ 1 gr. 15 d'iode. Pendant cette première expérience il n’a accusé aucun symptôme d'intolérance gastrique. Je lui ai fait ensuite subir une série d’iniections intra-musculaires d’une solution de diiodotyrosine à 20 p. 100 (sol. sodique, saccharosée à 10 p. 100, filtrée sur bougie). J'ai injecté au début 1 centimètre cube, puis 2, 3, 5, et j'ai terminé par 10 centimètres cubes, cette dernière dose représentant 2 grammes diiodo, soit 1 gr. 15 d'iode. Les injections pratiquées tous les quatre jours, alternati- vement à droite et à gauche, dans la région fessière, n'ont pas été doulou- reuses; elles ont été très bien tolérées, même la dernière. Il n’y a eu aucune réaction locale pour les faibles doses et celle qu'a provoquée l'injection de 10 centimètres cubes a été très légère, elle n’a gêné en rien la marche du malade. Pour les fortes doses, que ce soit après ingestion ou après injection de diiodotyrosine, il n’y a eu aucun symptôme d’iodisme; aucun élément patho- logique n’est apparu dans les urines et l'élimination urinaire de l’iode s’est effectuée tout à fait normalement. En résumé, la 3.5 diiodo-/-tyrosine est bien supportée par l’homme et les animaux, quel que soit le mode d'administration employé, et à des doses correspondant à des quantités d’iode très supérieures à celles qu'utilise dans bien des cas la thérapeutique. (Laboratoire de M. Metchnikoff à l'Institut Pasteur et Service de M. Louis Fournier à l'hôpital Cochin.) LE PAS GYMNASTIQUE, par Férix REGNAULT. Le pas gymnastique ne rentre, comme on l’a admis jusqu’à présent, ni dans la marche, ni dans la course. Il a des caractères spéciaux. On sait que la marche présente une période de double appui durant laquelle SÉANCE DU 20 MAI 789 les deux pieds appuient à la fois sur le sol et la course une période sans appui durant laquelle le corps est suspendu dans l'air. Le pas gymnas- üque est intermédiaire entre la marche et la course : quand le membre antérieur appuie sur le sol, le membre postérieur l'a presque quitté, ne le touchant plus que par les extrémités des phalanges; la période de double appui est donc réduite au minimum. On sait que, plus la marche est rapide, plus la durée du double appui diminue ; un pas lent de 40 à la minute a une période de double appui qui dure le quart du temps nécessaire pour effectuer un demi-pas; le pas accéléré diminue au point que le double appui n'est plus qu'un hui- ième de ce temps. Quand le {pas accéléré devient du pas gymnastique, la durée du double point d'appui tend vers 0. -Il existe une cause d’erreur dans l'appréciation de l'appui du pied sur les chronatographies. Le sujet, quand il avance son membre antérieur, peut ne pas poser d'emblée le pied ; il étend encore le genou de facon que le pied, après avoir effleurê le sol du talon, continue à avancer. Il ne faut pas compter la durée de l'appui à partir du moment où le pied antérieur est en contact avec le sol, mais à partir de celui où il s'arrête. On verra alors qu'on a qualifié de marche une allure qui était du pas gymnastique, car le pied postérieur ne touche plus le sol que par son extrémité quand l'antérieur s'arrête et appuie à son tour. D'autres chro- nophotographies qu’on à prises pour du pas gymnastique parce qu'on comptait l'appui du membre antérieur à partir du moment où son talon touchait le sol sont en réalité de la course, car le pied postérieur a déjà quitté le sol quand l’antérieur, après l’avoir rasé, y prend point d'appui; il y a un temps de suspension, si court soit-il. On peut appeler cette course glissée. Au départ d'une course qui doit durer plusieurs heures, le sportsman débute par la marche, puis il passe au pas accéléré, au pas gymnastique el aboutit à la course. (/nstitut Marey.) SUR LA RECHERCHE ET LA CARACTÉRISATION DE LA BACTÉRIDIE CHARBONNEUSE DANS LES EAUX D’ALIMENTATION, par L. Lurz. Au cours de la recherche des bactéries éberthiformes dans une eau d'alimentation provenant du département de l'Ardèche, j'ai été amené à faire certaines constatations qui me paraissent devoir attirer l'attention des experts. 790 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE L'isolement des bactéries'a été effectué suivant le procédé de Péré. Le premier bouillon phéniqué ensemencé ayant cultivé, j'ai eu l’idée, outre les cullures usuelles sur plaques, de continuer les repiquages sur bouillon phéniqué à 1 p. 1.000, en m'attachant à réensemencer de nouveaux tubes aussitôt que se manifestait un trouble dans les précédents. Ces réense- mencements furent ainsi journaliers. Après 5 repiquages, le bouillon présentait les caractères d’une culture pure renfermant un bacille gros et court. Un nouvel ensemencement fut alors effectué sur bouillon peptone et il se développa rapidement, à la température de 38 degrés, un nuage floconneux, constitué par des asso- ciations en filaments extrêmement longs de bacilles que leurs caractères morphologiques, ainsi que ceux de coloration et de culture, faisaient rapporter à la Bactéridie charbonneuse. Il restait, pour corroborer celte première impression, à essayer l’inoculation aux animaux et la sporu- lation ; mais ici les résultats furent négatifs : le microorganisme était asporogène et non virulent. Or, les recherches de Chamberland et Roux (1) ont montré que cer- tains agents peuvent faire perdre à la Bactéridie charbonneuse ses pro- priélés sporogènes el sa virulence. D'autre part l'enquête à laquelle je m'étais livré au sujet de la provenance de l’eau examinée et des circons- lances ayant accompagné son usage m'avait fait connaître que son absorption avait été suivie de quelques accidents frustes que l’on pou- vait peut-être rapporter à une affection charbonneuse atténuée. Il convenait donc de chercher si la Bactéridie charbonneuse type peut se déceler dans l’eau par la méthode des bouillons phéniqués et si elle est modifiée d’une manière analogue dans ses caractères. : Pour cela, j'ai refait plusieurs séries d'expériences en partant d’eau. stérilisée, artificiellement contaminée à l’aide de cultures pures de Bac-. téridie, provenant de quatre sources différentes et toutes essayées au préalable au point de vue de leur virulence par inoculation au Cobaye. Après 5 repiquages sur bouillon phéniqué à 1 p. 1.000, les préparalions microscopiques montrèrent un bacille déformé en tout semblable à celui extrait pour la première fois de l’eau. De nouveaux repiquages sur bouillon peptone redonnèrent alors la Bactéridie avec tous ses carac- tères, sauf la virulence et le pouvoir sporogène. Mais, en inoculant à la souris une culture ainsi atténuée, on peut lui restituer ces deux propriétés essentielles. Ainsi, la Bactéridie charbonneuse, lorsqu'elle existe äans l’eau, peut en ètre isolée par la méthode des bouillons phéniqués, à la manière des éberthiformes. Il convient donc de l'ajouter à La liste des quelques bac- (1) Chamberland et Roux. Sur l’atténuation de la virulence de la Bactéridie charbonneuse à l’aide des antiseptiques. Comptes rendus de l’Académie des Sciences, XCIV, 1883, p. 1088 et 1410. DS 75 SÉANCE DU 20 mar 791 téries susceptibles de cultiver lors de l'isolement par ce procédé. On la reconnaitra à ses caractères morphologiques et biochimiques, constatés après repiquage final sur bouillon peptone, mais en tenant compte dela disparition de ses propriétés sporogène &t virulente au cours de l'isole- ment. Pour porter un diagnostic ferme, il est donc indispensable de régénérer ces propriétés, par inoculation à la souris de la bactérie alténuée. Il m'a paru utile de signaler ces faits, car, pour rare que soit la Bac- téridie charbonneuse dans les eaux, il n’y en a pas moins là une cause d'erreur, d’ailleurs facile à éviler, dans la recherche des éberthiformes. LE CHONDRIOME DES CELLULES CARTILAGINEUSES CHEZ LES MAMMIFÈRES ET CHEZ L'HOMME, par G. DuBrEutr. Mes recherches sur le chondriome des cellules cartilagineuses chez les Mammifères n'avaient pas abouli jusqu'à ce jour en raison des diffi- cultés de fixation que je rencontrais. Ces difficultés étaient dues à la mauvaise pénétration du liquide fisateur au sein de la substance fonda- mentale ; il en résultait une rétraction et une très mauvaise fixalion des cellules. M. Renaut a tourné la difficulté et a obtenu récemment (1) le chon- driome dans les cellules globuleuses du cartilage hypertrophique, au voisinage d’une ligne d'’ossification. Ses recherches faites avec le Violet 5 B ont mis en évidence des chondriocontes et des mitochondries non douteuses (fœtus de mouton). J'ai pu obtenir, il y a peu de jours, ces mêmes formalions mitochon- driales dans les cellules du cartilage épiphysaire chez l'Homme {fœtus à terme, basiotripsié) après fixation par le liquide de Regaud (bichromate de potasse ; solution aqueuse à 3 p. 100, 90 volumes ; formol, 10 volumes) et coloration à l’hématoxyline ferrique. Les figurations obtenues par cette méthode sont superposables à celles qu'a obtenues Renaut. La cellule globuleuse du cartilage au voisinage immédiat de la ligne d’ossification est énorme, remplit toute sa capsule. Le cytoplasme ren- ferme un gros noyau vésiculeux avec deux ou trois grains teints en noir franc par l’hématoxyline ferrique, et ur nombre variable de vacuoles- de toutes tailles. De ce fait, le cytoplasme est réduit à des cloisons qui limitent et séparent les vacuoles, à une couche protoplas- (4) Renaut (J.). Mitochondries des cellules globuleuses du cartilage hyalin des Mammifères. Comptes rendus de l'Acad. des sciences, 27 février 1911. 792 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE mique périphérique et à une masse assez réduite périnucléaire. Dans ce cytoplasme, sont répandus en nombre variable des chondriocontes, souvent longs et flexueux, et quelques mitochondries. Les uns et les autres se rencontrent aussi bien à la périphérie qu'au centre de la cellule; mais les plus longs chondriocontes se trouvent dans les travées cytoplasmiques intervacuolaires, épousant la courbure de ces lames protoplasmiques. Dans des cellules cartilagineuses plus »etites et plus éloignées de la ligne d'ossification et dans celles de la bande décurrente du cartilage des os longs, j'ai observé des chondriocontes courts et des mito- chondries. Enfin, dans les cellules du cartilage ordinaire (hyalin à cellules rondes ou allongées), j'ai pu voir, au hasard de la différen- ciation, des mitochondries ou des plages protoplasmiques noires, carac- . téristiques, pour qui les connaît, d’une mauvaise fixation du chon- driome. Le chondriome des cellules cartilagineuses des Vertébrés a déjà été décrit : Henneguy (Axolotl, 1896), Von Smirnow (Siredon, 1906), Lœwenthal (ana, 1907), Retterer (Amphibiens, Selaciens, 1907), Duesberg (Poulet, 1909), Samosonow (Salamandra,1910),Mewes (Poulet, 1910). Il est peu probable que les grains décrits par Arnold (1908) rentrent dans la catégorie des mitochondries. Par contre, les formations filaires de Flemming et les pseudo-chromosomes de M. Heidenhain (1900) appartiennent peut-être au chondriome, ainsi que le Netz, apparat de Pensa (1901, méthode de Golgi), et les filaments décrits par Henneguy (Axolotl, in Leçons sur la Cellule 1906, p. 54). Les observations de Renaut (1911) et les nôtres complètent l'étude du chondriome des cellules cartilagineuses dans la série des Vertébrés, pour aboutir à l'Homme. La cellule cartilagineuse, à fonction sécré- toire polyvalente (sécrétion glycogénique, graisseuse, rhagiocrine), s'ajoute donc, en ce qui concerne la présence active du chondriome, aux cellules connectives et osseuses. L'existence d’un chondriome dans les cellules cartilagineuses des Mammifères étant constatée par deux méthodes très différentes (coloration supra-vitale et coloration après fixation), et convergentes vers un même résullat, ne peut donc demeurer désormais douleuse. (Travail du Laboratoire d'Anatomie générale et d'histologie de la Faculté de médecine de Lyon.) SÉANCE DU 20 MAI 793 RELATIONS ENTRE LA STERCOBILINE FÉCALE ET L'UROBILINE URINAIRE AU COURS DES ICTÈRES PAR RÉTENTION, par MARCEL LABBÉ et P. CARRIÉ. Des recherches récentes ont montré que l’urobiline peut avoir dans l'organisme des origines diverses. Elle est sécrétée par le foie malade (Hayem et Tessier). Elle peut dériver directement de l’hémoglobine au cours de processus hémolytiques (Gehrardt, Guillain et Troisier). Elle peut se former aux dépens des pigments biliaires à la suite de phéno- mèênes de réduction qui se passent soit dans les tissus (Engel), soit dans le rein (Gilbert et Herrscher, Leube, von Jacksch), soit dans l'intestin. Celte théorie entérogène est la théorie généralement admise en Alle- magne; elle est rarement invoquée en France. Il est probable que, suivant les conditions pathologiques, l’urobili- nurie a des significations variables. Sans vouloir trancher la question de sa pathogénie, nous nous sommes attachés à l'étude de l’urobilinurie dans un cas particulier, celui des ictères par rétention, et nous avons recherché la corrélation existant entre la présence de la stercobiline dans l'intestin et de l’urobiline dans l'urine et le sérum sanguin. Ogs. I. — Ictère par obstruction calculeuse. 42 octobre. — Colique hépatique. Puis ictère franc avec décoloration des matières. 15 octobre. — Entrée à l'hôpital. Matières légèrement colorées. 20 octobre. — Stercobiline dans les matières. Urobiline dans les urines. 21, 22 octobre. — La stercobiline augmente. L'urobiline diminue. Le malade quitte le service. 30 octobre. — Le malade revient. La veille : nouvelle colique hépatique. Matières complètement décolorées. Pas de stercobiline. Urines : pigments normaux abondants. Pas d’urobiline. 31 octobre. — Matières légèrement colorées. Stercobiline. Ürines : urobiline abondante. Peu de pigments normaux. 1%, 2, 3, 5, 7, 8, 9 novembre. — Matières : stercobiline abondante. Urines : l’urobilinurie va en s’atténuant. 11 novembre. — Urines : fluorescence à peine perceptible; traces d’urobiline. Os. IL. — Cirrhose hypertrophique du foie d’origine vraisemblablement éthylique. Angiocholite et rétention biliaire complète. 20 avril. — Ictère franc. Matières décolorées. Pas de stercobiline. Urines : pigments normaux abondants. Pas d’urobiline. 21 avril. — Matières : légèrement colorées. Stercobiline. Urines : urobiline. 23, 25, 28 avril; 5, 9 mai. — Stercobiline et urobiline, sans variations d’un jour à l’autre. La recherche de l’urobiline dans le sérum sanguin, faite par M. Grigaut à la période d’urobilinurie, a été positive. Ors. IIL. — Malade présentant depuis quatre à cinq mois une obstruction 194 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE complète des voies biliaires, liée à un néoplasme de ces voies constaté au cours d'une intervention chirurgicale. L'examen des matières et des urines a été répété à plusieurs reprises et à toujours montré l'absence de stercobi- line et d'urobiline. La recherche de l’urobiline dans le sérum sanguin à été négative. Ogs. IV. — Ictère catarrhal prolongé avec obstruction incomplète. L'ictère a persisté pendant les six semaines que le malade est resté dans le service, et il l’a quitté, la peau étant encore légèrement colorée. Il n'y à jamais eu de décoloration complète des matières. La recherche de la stercobiline et de l'urobiline a toujours été positive. L’urobilinurie, forte les deux premiers jours, a sensiblement diminué les jours suivants. OBs. V. — Obstruction complète des voies biliaires d’origine néoplasique. Pas de stercobiline. Pas d’urobiline. De ces observalions, plusienrs faits peuvent être conclus. Lorsque l’obstruction des voies biliaires est complète, la stercobiline fait défaut dans les matières fécales et l’urobiline dans l'urine. Lorsque l'obstruction cesse et que la bile arrive dans l'intestin, la stercobiline apparaît dans les fèces et l’urobiline dans l'urine. Si les périodes d'obstruction et de désopstruction se succèdent chez ce même malade, on voit chaque fois disparaître, puis réapparaître, la stercobiline fécale et l’urobiline urinaire. Dans deux cas, nous avons pu constater que la présence ou l'absence d'urobiline dans le sérum sanguin coïncidait avec la présence ou l'absence de la stercobiline et de l’urobiline. Dès lors, la pathogénie de l’urobilinurie au cours des ictères par rétention nous à paru la suivante. La stercobiline formée dans l'intestin aux dépens des pigments biliaires est résorbée par l'intestin et revient au foie. Celui-ci la retient, s’il est sain; il la laisse passer s'il est malade, et dans ce dernier cas l’urobiline apparaît dans le sérum sanguin et l'urine. : Cette théorie est d'accord avec celle de Quincke, Patella et Accormi- boni, von Noorden, Neubauer,. F. Müller, qui ont observé les mêmes corrélalions entre la stercobiline fécale et l’urobiline urinaire. Fr. Müller a pu même, chez des malades obstrués, c'est-à-dire ne présentant ni stercobiline ni urobiline, provoquer par l’ingestion de bile la réappari- tion immédiate de l’une et de l’autre. : Notre théorie est en désaccord avec celle que MM. Gilbert et Herr- scher ont adoptée. Cependant les observations (1) rapportées par ces auteurs d’ictères par rétention sont semblables aux nôtres : l'absence d'urobiline urinaire coïncide avec l'absence de stercobiline fécale et on les voit réapparaître au moment de la désobstruction. D'autre part, la théorie que nous défendons est en accord incomplet (1) Presse médicale, 14 septembre 190%. ee SÉANCE DU 20 MaAIr 795 avec celle de MM. Hayem et Tissier. Dans les cas que nous avons étu- diés, il n'y a urobilinurie que si le foie est malade; mais une autre condition est nécessaire : la perméabilité des voies biliaires, c'est-à-dire la présence de la bile dans l'intestin. Enfin elle n'exclut nullement les faits d’urobilinurie hématogène que nous avons également observés et qui répondent à des cas très différents. LES GRANDES LOIS DIRECTRICES DE LA PHYSIOPATHOLOGIE CHIRURGICALE DU REIN (Deuxième note), par -F. CATHELIN. Les remarques, qui m'ont été faites par plusieurs de nos collègues au: sujet de ma dernière communication sur les lois de l’urée m'obligent à préciser certains points et à donner des détails nouveaux : 1. Et d'abord, nous posons en principe que toute élude de ce genre portant sur l'urine fotale ne peut avoir aucune valeur, en chirurgie s'entend, puisque, dans l’immense majorité des cas, nous avons affaire à des affections franchement unilatérales (tuberculose, hydronéphrose, cancérose, calculose même, etc.), ce qui d’ailleurs légitime nos inter- venlions. Donc tout travail sur cette étude de l’urée doil avoir pour base l'examen d’urines divisées, et recueillies en particulier par le cathété- risme urétéral, comme nous le faisons couramment dans mon service. 2. En vertu de ces prémisses, on peut prévoir qu'il est absolument inutile de rechercher alors un rapport possible entre le taux d’urée du sang et le taux d’urée de l'urine. La preuve en est dans ce fait qu'un malade qui a une énorme pyonéphrose (coque rénale), ne pouvant rien prendre au sang, présente un rapport nul alors que, grâce à la virginité de son autre rein, il se porte très bien, Le rapport d’urée urine et d'urée sang n’a donc ici aucune valeur, car il peut être excellent et un des reins peut être très mauvais. En résumé, en chirurgie, le taux d'urée du rein sain est bien l'image du taux d’ urée du sang et le taux d'urée du rein malade ne reflète que l'état cellulaire de cet organe lui-même. 3. Un autre point de doctrine que je considère comme important, c'est de ne jamais recourir, dans l'appréciation de la valeur fonction- nelle des deux reins, à des épreuves spéciales ou à des régimes spéciaux qui mettent les cellules dans un élat de fonctionnement passager qui n'est pas le fonctionnement réei; les reins peuvent alors passagèrement se surmener, fournir pour un temps plus qu'ils ne peuvent en réalité 796 | SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE et faire croire à un pouvoir tout à fait illusoire et trompeur. On ne se met donc pas dans des conditions réelles, et c’est en voulant ainsi forcer la nature qu’on obtient des résullats entièrement discordants. Ainsi, l'épreuve de la polyurie dite expérimentale, si critiquée par Kapsammer (de Vienne), ne peut avoir aucune valeur et peut même tromper dans cerlains cas, et devenir dangereuse. 4. Le taux d'urée n’est pas comme on l'a écrit en rapport avec l’inté- grité du parenchyme, mais en rapport avec l'intégrité du parenchyme tubulaire. De même les chlorures sont en rapport avec l'intégrité du parenchyme glomérulaire, ce qui explique le résultat fréquent des analyses d’urines divisées semblant Dares de mauvais taux d’urée et de bon taux des chlorures. 5. Il importe de bien remarquer qu'il n'y a aucun rapport entre le taux d'urée des urines divisées et le taux d'urée de l'urine totale. général, le taux d’urée de l’urine totale est plus faible que le taux d’urée du rein sain et plus élevé que celui du rein malade, ce qui s'explique aisément par la dilution et la miscibilité totale dans la vessie, et ce qui montre bien les erreurs obligées des chiffres ne se rapportant qu’à l'urine totale. 6. La question de la valeur du taux d'urée est toute relative, c’est-à-dire qu'un bon taux pour un rein par rapport à l’autre rein sera mauvais par rapport à un autre rein. Ainsi, 6 grammes d’urée au litre d'un côté, qui serait assez bon avec 8 grammes de l’autre côté, serait au contraire mauvais avec 25 grammes du côté du rein sain. 1. J'insiste encore sur ce que j'appelle l'action empéchante d’une portion d'un rein malade sur les portions restées saines de ce même rein. Il y à de ces inhibitions locales, qui ne sont qu’une extension de la sympathie réno-rénale de Guyon. Les aquarelles de rein que je vous montre en sont une démonstralion. 8. Un phénomène peu connu que j'ai appelé l’apnée rénale est égale- ment fréquent dans certaines épreuves de division des urines des deux reins. Un rein cathétérisé ne donne en effet souvent pas dès le début par suite d’un réflexe inhibitoire qu'il faut connaître. Il suffit alors de le débloquer en excitant son bassinet par une injection assez forte d’eau. 9. Un conseil important à fournir consiste encore à recueillir les urines de division de dix en dix minutes pendant une demi-heure environ, de facon à bien étudier et à bien vérifier la loi de constance et la loi de fixité que j'ai données à la dernière séance. 10. Enfin, je rappellerai en terminant les deux aphorismes qui résument bien la physiopathologie des reins malades unilatéraux, à savoir que : a) Un rein qui, à la division des urines, ne donne pas est un rein malade, ce qui ne veut pas dire un rein à enlever. SÉANCE DU 20 MAI 797 b) Les reins malades donnent quand ils veulent, et non quand on le leur demande. En résumé, ces premières études montrent tout l'intérêt que présente une analyse bien comprise des urines divisées des deux reins puisque, grâce à une interprétation judicieuse basée sur des faits nombreux, il est possible de faire pour le rein chirurgical ce que Laënnec a fait pour les poumons, c’est-à-dire prévoir à l'avance d’après des signes physiques le genre et le degré d’altération de l'organe en cause, le rein en l'espèce. M. Wipaz. — Il faut établir une distinction entre les indications que peut fournir au chirurgien, d'une part la recherche comparative du débit de l’urée dans l’un et l’autre rein après séparation des urines, et d'autre part la recherche de la teneur de l’urée contenue dans le sang. La première investigation l’aide à reconnaitre quel est le rein malade, ou, tout au moins, celui qui est le plus touché, quel est en un mot celui qui peut être enlevé. On sait les indications précieuses qu'en tire chaque jour la chirurgie urinaire. Quant à l'évaluation de l’urée dans le sang, elle nous renseigne sur le degré de la rétention azotée due à l’imperméabilité globale des dei x reins. Je me suis efforcé de montrer l'importance de cette évaluation au point de vue du pronostic en pathologie rénale. Elle est la même, qu'il s'agisse d’une maladie justiciable ou non d'un acte opératoire. Le chirurgien, pas plus que le médecin, n’a Le droit de se désintéresser de cette notion. De la recherche de l’urée dans le sang il peut tirer des indications et des contre-indications de première utilité pour son malade. EXISTENCE DE L’ANTITHROMBINE HÉPATIQUE CHEZ LES OISEAUX. ROLE DE LA CONGÉLATION DANS LA MISE EN ÉVIDENCE DE CETTE SUBSTANCE, par M. Doyow et A. Pozticarn. I. — Ce travail a pour but de démontrer l'existence dans le foie des granivores de l’antithrombine et de mettre en évidence le rôle favorable de la congélation [suivie de la décongélation| dans l'extraction de cette substance. II. — Démonstration. On sacrifie une poule par saignée. Le foie extrait est divisé en deux parties égales : l'une est congelée pendant quelques heures au moyen de l'acide carbonique liquide, l’autre est conservée telle quelle. Les deux fragments sont ensuite broyés, addi- 7y8 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE lionnés à poids égal de solution alcaline (1), et abandonnés pendant quelques heures à la température du laboratoire. Chaque mélange est ensuite soumis chauffé pendant quinze minutes au bain-marie bouillant, puis exprimé à la presse; le liquide centrifugé est additionné d’un volume égal de sang normal carotidien de chien. Seul le liquide prove- nant du fragment soumis à la congélation est anticoagulant. Le foie congelé a macéré seulement péndant cinq heures; le foie non congelé pendant dix-huit heures. : S Nous joignons au tableau un nouveau cas concernant le lapin dont le foie, comme nous l’avons montré avec M. Morel, ne contient pas ou presque pas d’antithrombire. Le foie provenait d’un lapin de? kilog. 900 soumis pendant neuf jours au jeûne; l'organe a été congelé, punis broyé et abandonné pendant cinq heures au contact d'un poids égal de solution alcaline. Malgré la congélation et a macération le liquide provenant du foie de lapin n'a manifesté aucune propriété anticoagulante. TEMPS nécessaire CHALET PROVENANCE DU LIQUIDE à la ROC mêlé à un volume égal de sang de chien. prise enfmasse du mélange. Fragment congelé de foie. . . . . . . . . Incoagulable. Poule Fragment du même foie, non congelé. . . 30 minu'es. Lapin ose de MDI CONTE ro AS RCE RSS ON ITLULE Se Sang de chien, sans addition d'extrait hépa- : TIQUE EU IPS ANS ee ND ON UITEI Se Echantillons lémoins. Solution alcaline additionnée d'un volume ébalide Sanvideschien 7 creer EnTiInTnTe Se (Travail du laboratoire de Physiologie de la Faculté de médecine de Lyon.) L'HÉMOGLOBINE, ÉPUISÉE PAR L'ACÉTONE ET L'ÉTHER OU PAR LE CHLOROFORME NE PROVOQUE PAS LA FORMATION D'HÉMOLYSINES, 4 par ALBERT FROUIN. Bordet à constaté que les stromas, provenant du laquage des glo- bules, injectés dans le péritoine d’un animal d’une autre espèce, provo- quaient la formation d'une hémolysine spécifique dans le sérum de cet animal. (1) Eau distillée 1.000; carbonate de soude 5; chlorare de sodium &. 24 L SÉANCE DU 20 MAT 5,5 0109 0 se D'autres auteurs ont constaté que le produit du laquage des globules donnait lieu, dans les mêmes conditions, à la formation d’un sérum hémolytique spécifique. Enfin, divers expérimentateurs ont obtenu un sérum hémolytique spécifique en injectant de l'hémoglobine cristallisée. J'ai montré antérieurement (1) que les globules de chien, convenable- ment épuisés par l’acétone et l’éther et séchés dans le vide, injectés à un animal d'espèce différente, provoquaient la formation de sérums exclusivement agglutinants ; tandis que les produits solubles dans l’acé- tone et l’éther,-injectés dans les mêmes conditions, donnent lieu à l« formation d’hémolysines spécifiques. J'ai cherché si, en traitant les stromas provenant du laquage des globules par l’acétone et l’éther, on pouvait, comme on le fait pour les globules frais, les débarrasser des substances qui engendrent l'hémoly- sine. Les stromas ainsi traités ne donnent pas lieu à la formation d'hé- molysines par injeclion aux animaux. En épuisant l’hémoglobine cristallisée par l'acétone et l’éther ou par le chloroforme, on lui enlève la propriété de former des hémoly- sines spécifiques par injection à des animaux d'espèces différentes. Les résidus de l’évaporation de l'acétone ou du chloroforme qui ont servi pour ces épuisements étaient trop faibles pour me permettre de faire la contre-partie de l'expérience comme je l'avais faite pour les globules frais. En conséquence, la formation d'hémolysines spécifiques, par injection d’hémoglobine cristallisée à des animaux d’espèces étrangères, ne parait pas due à l’hémoglobine elle-même. Cette propriété biologique semble appartenir aux substances étrangères que l'hémoglobine entraine lors de sa cristallisation et qui peuvent être enlevées par des dissolvants tels que l’acétone et l'éther ou le chloroforme. SUR LA TRKYPANOTOXINE DU Pac. sublilis. LA TOXO-RÉSISTANCE. (Troisième note), par. C. Levaprri et C. Tworr. Ebrlich, le premier, à montré que si l’on traite des souris trypano- somiées par des doses insufisantes et répétées d’atoxyl, on obtient des races de trypanosomes plus ou moins résistantes à l’arsanilate. De leur (1) Albert Frouin. Sur la formation de sérums exclusivement agglutinants où hémolytiques, Comptes rendus de lu Soc. de Biologie, t. LXIH, p. 153, 1907. 800 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE & côté, Levaditi et Roché ont expliqué la rechute de la fièvre récurrente par la créalion de races de spirilles résistantes aux anticorps. Enfin, la création de races des trypanosomes résistantes aux anticorps a été mise en lumière par les recherches de Mesnil et Brimont. Une fois en possession d'une toxine microbienne douée de propriétés trypanocides in vitro, nous avons tenté d'obtenir des variétés de trypano- somes (Nagana du Togoland) capables de résister à cette toxine dans le tube à essais et aussi in vivo. Voici le procédé qui nous a permis la création de pareilles variétés toxo-résistantes. On ajoute à des doses variables de toxine le même volume de sang de souris trypanosomiées, et on soumet le mélange à 37 degrés. Après trente minutes à deux heures de contact, on examine l'état des flagellés. Ceux-ci sont complètement détruits dans les tubes contenant des doses suffi- santes de trypanotoxine; en effet, l'examen microscopique ne révèle plus que des parasites transparents et déformés. On injecte alors le contenu des tubes (0 cm. c. 75) dans le péritoine de plusieurs souris et on examine chaque jour le sang des animaux inoculés. Malgré l'absence de trypanosomes vivants, décelables au microscope, dans les liquides injectés, certaines souris s’infectent au bout de quelques jours (en général cinq jours). Or, en appréciant in vitro et in vivo la sensibilité des trypanosomes contenus dans le sang de ces souris, on constate que les flagellés sont devenus manifestement résistants à la toxine du subtilis. EXAMEN JOUR ’ MICROSCOPIQUE : TOXINE PRYPAN.- Ne UN SOURIS 1-h°45 2h 1 2 o 4 b} 6 1 cent. cube pure. 1 gout. Compl. Compl. 1 0 (SA) () 00 0-c-c. 2 au je — Compl. Compl. 2 0 Det 0 Neenar 0c-c-12’au 10€ — Compl. Compl. 3 0 020 () O-c.c. 2 au 50€ — Pr. eompl. Compl. 4 (] T: nn. 0 c.c. 2 au 1000 — — Compl. 5 0 DEN CNE 0 c.c. 2 au 500€ — Partiel. Partiel. 6 nr. n. —+ 0 c.c. 2 au 1000€ — Partiel. Partiel. 7 nr on tn On titre la sensibilité des trypanosomes de la souris 2 (au 1/5) et de la souris 5 au 1/10. TOXINE TRYPAN. SOURIS 2 (1/5) Témoin souris 3 (1/10) TÉMOIN lCAE pure. 2 gouttes. Compl. Compl. Part. Compl. 19c:cPau 75° — Part. Compl, Trace. Compl. l:c.c. au 40. — 0 Compl. 0 Compl. 4 c.c. au 50€. — 0 Compl. 0 Compl. 1 c.c. au 1006. — 0 Compl. 0 Part. 1 c.c. au 500€. — 0 0 0 0 il en résulte que le simple contact in viTro de la toxine et des trypano- somes permel la création d'emblée d'une variété de flagellés toxo-résis- SÉANCE DU 20 MAI 80? tante. Peut-on augmenter celte résistance à force de répéter consécuti- vement ce contact, en le faisant alterner avec des passages sur la souris? L'expérience suivante montre que, méme après six sélections consécutives. une variélé résistante de trypanosomes n'augmente pas son état réfractaire initial. RÉSISTANCE PARTIELLE RÉSISTANCE COMPLÈTE Race Rs. sélectionnée six fois. . 0,75 tox. pure. 1,0 tox. au 5° Race R, non sélectionnée . . . . 0,15 tox. pure. 1,0 tox. au 5° Ajoutons que la foxo-résistance des trypanosomes peut être également mise en évidence dans l'organisme vivant; en effet, les souris qui recoivent dans le péritoine des mélanges de trypanosomes résistants et de toxine s'infectent dès le lendemain de l'injection, tandis que les témoins (toxine et trypanosomes neufs) ne montrent des parasites qu'après cinq à six jours. La toxæo-résistance se transmet indéfiniment d'une génération de trypa- nosomes à l'autre, sans changer sensiblement d'intensité. Nos titrages répétés ont montré que les flagelles de la 77° génération sont encore toxo-résistants. La loxo-résistance est-elle spécifique, ou bien les trypanosomes refractaires à la trypanotoxine le sont-ils vis-à-vis d'autres poisons trypanocides ? Nous . avons comparé la sensibilité de notre variété R avec celle de la variété souche N (normale) à l’égard du venin de cobra, de la saponine, de l'oléate de soude, du trypanotoæyl (1) et de la pyocyanase. Nous n'avons constaté aucune différence bien marquée, en sorte qu'une variété de trypanosomes rendue résistante à la toxine du subtilis ne diffère pas de la variété souche normale quant à sa sensibilité vis-à-vis d'autres agents (rypanocides (exception faite des anticorps trypanolytiques, comme nous le montrerons dans une prochaine note). La toxo-résistance est donc une propriété rigoureusement spécifique. ConNcLuSIoNs. — Le contact entre la Trypanoloxine du subtilis et les trypanosomes IN VITRO permel d'oblenir une variété de flagellés toxo- résistante. La toxo-résistance n'augmente pas sensiblement à la suile de sélections successives. Propriété transmissible à travers un grand nonbre de générations, la toxo-résistance est spécifique. (1) Produit actif dérivé de l’atoxyl par action du foie én vitro. Cr EN] Brococc. Comptes RENDUS, — 1911. T. LXX. 802 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE QUELQUES OBSERVATIONS DE PRINCIPE SUR LA THERMODYNAMIQUE MUSCULAIRE (RÉPONSE À LA RÉCENTE NOTE DE M. G. Weiss), par G. LEFÈVRE. Les observalions que nous avons à échanger en ce moment avec M. Weiss ont eu pour origine l'essai théorique présenté par Fick et A. Gautier pour établir que le cycle de Carnot ne s'applique pas au musele. Nous sommes tous deux d'accord avec ces auteurs pour déclarer l'impossibilité d'appliquer au moteur animé le cycle de Carnot. Si nous sommes d'accord, la présente discussion semblerait inutile. Elle ne l’est pas, cependant, parce que certaines questions de principe nous séparent encore. A. — IMPOSSIBILITÉ D’ATTRIBUER A LA MASSE MUSCULAIRE BRUTE UN CYCLE BIEN DÉFINI — Pour analyser thermodynamiquement un cycle, il faut pouvoir préciser : 4° quel est le système qui évolue ; 2° comment il évolue. Si ces précisions manquent, il n'y à pas de cycle proprement dit. Or, elles manquent évidemment à la masse musculaire. En effet, cette masse comprend : : a) Le tissu lui-même, avec son architecture de fibres et de disques; b) Les réserves qui se consument ; c) Le courant circulatoire qui traverse le muscle (4). De ces trois catégories de matériaux, les deux dernières sont enstables et soumises, l’une à l'équilibre mobile de combustion, V'autre à un équi- libre mobile de convection. La masse musculaire forme done un complexus hétérogène, dont les trois parties essentielles ont trois évolutions distinctes, à savoir : con- traction, combustion. circulation. Un tel ensemble, dont on ne peut pré- ciser ou fixer l'identité àun moment donné, ni définir la succession d'états (évolution), n'est pas un système décrivant un cycle caractérisé: il ne peut être question pour lui d'aucun cycle; pour lui, le problème de Fick et de A. Gautier n’a plus de sens et ne se pose plus. B. — NÉCESSITÉ DE DISTINGUER ET DE SÉPARER DANS L'ANALYSE DE L'ÉVO- LUTION MUSCULAIRE LES ÉLÉMENTS FIXES ET VARIABLES. — Est-ce à dire qu'il soit impossible de définir thermodynamiquement le cycle de la trans- formation musculaire? Pour ma part, je ne crois pas à cette impossi- bilité, pourvu que l’on ait le soin de distinguer, dans le complexus musculaire, d’une part, les éléments variables soumis à l'équilibre (1) On pourrait écarter cette troisième complication en étudiant la con- traction du muscle isolé. SÉANCE DU 20 Mar 803 “mobile, et, d’autre part, le seul élément fixe qui puisse échapper à l'équilibre mobile, à savoir l'architecture musculaire, système dent l'identité se conserve à travers les étapes de La contraction, système qui représente bien, en un mot, le moteur musculaire que nous avons à analyser iei. C'est à ce système que nous avons toujours fait allusion dans nos analyses de ia transformation museulaire. Et c’est parce que nous pensions que la séparation du moteur et de son combustible ne faisait pas de doute que nous admettions la diseus- -sion théorique de Gauthier et de M. Weiss sur le cycle de ce moteur. C. — CRITIQUE DE L'HYPOTHÈSE DE LA NON-SÉPARATION DU MOTEUR MUS- QULAIRE ET DE SON COMBUSTIBLE. — Nous avions pu eroire que M. Weiss admettait celte séparation, lorsqu'il parlait, il ; a deux ans, des alimenis brûlés qui ne se reconstituent pas dans le corps (Fravail musculaire, 4909, p. 189). Mais aujourd'hui (revoir sa récente note) il considère que moteur et combustible forment un tout indissoluble. L'idée est discu- ‘table. Qu'est-ce que cet ensemble indissoluble? Si l’on entendait par là que le combustible est partout dispersé au milieu des éléments moteurs qui composent le muscle, la séparation des fonctions du moteur et de son ‘combustible ne serait pas plus impossible au thermodynamicien que ne le serait, au mécanicien, dans une vaste usine, la distinction de ses nombreux moteurs et des nombreux foyers de combustion qui sont au milieu d'eux. Bref l’indissolubilité du moteur et de son combustible ne serait qu'apparente et n’empêcherait nullement l'analyse thermodvyna- mique. Il ne s'agit donc pas du simple mélange, de la simple pénétration -des foyers énergétiques parmi les éléments contractiles du moteur mus- culaire. En réalité, indissolubilité semble signifier, ici, identification ; autrement dit, le moteur et son combustible se confondraient totale- ment ou partiellement; selon M. Weiss, le moteur musculaire est un moteur qui se consume et qui, dès lors, ne peut jamais décrire un cycle fermé. Or, cette hypothèse est sujette à deux ordres de critiques, aux points de vue thermodynamique et biologique. 4° POINT DE VUE THERMODYNAMIQUE. — Comment raisonner sur le cycle d'un moteur qui se consume? Nous ne connaissons plus ni le système qui évolue, puisqu'il se consume, ni la nature précise de son évolution, ‘puisque l'évolution d’un combustible (combustion) n’a évidemment aueun rapport défini avec une contraction. Nous voici donc ramenés aux imprécisions signalées dès le début de cette note; et nous devrons con- elure, ici comme alors, que si le muscle est vraiment un moteur qui se consume, il n'y a plus à parler pour lui d'aucun cycle, nt ouvert, ni fermé. | 804 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE 20 POINT DE VUE BIOLOGIQUE. — Question physiologique fondamentale remise en discussion par l'hypothèse de M. Weiss. — On sait que, selon l'opinion générale des physiologistes actuels, il y a lieu de distinguer, dans le protoplasma, la substance vivante réellement active (mais sensiblement immuable), et les réserves ou inclusions soumises à l'équilibre mobile, et dont la combustion fournit l'énergie nécessaire à cette activité. On sait aussi combien l’invariabilité de la désassimilation azotée dans le travail musculaire donne, en l'espèce, de force à cette opinion. Et cependant l'hypothèse de M. Weiss la remettrait en discussion. Comme nous l’avions annoncé, le neud de cette controverse thermo- dynamique se trouve dans la solution d’une question de biologie géné- rale. Il s'agit de savoir si nous devons persister à séparer le protoplasma actif de ses inclusions, ou si, contrairement à tant de fortes raisons, il faut maintenant rejeter ce principe. SUR LA COURBE EXPÉRIMENTALE DE LA DÉPERDITION CALORIQUE, ET SUR SES RELATIONS AVEC LA LOI DE PROPORTIONNALITÉ DE NEWTON (RÉPONSE À M. ET M LaAPICQUE), par J. LEFÈVRE. J'ai fu avec soin la récente note de M. et M*° Lapicque sur les rela- tions de la courbe expérimentale de déperdition calorique avec la loi de Newton. Comme le demandent ces auteurs, je m'en suis bien tenu aux termes mêmes de leur raisonnement; et maintenant m'apparaît claire- ment la cause du malentendu quiexiste entre eux et moi. Je m'explique. Et d'abord je mets hors de cause la question de savoir si nous devons construire la courbe de déperdition en fonction de la température exté- rieure, ou en fonction de l'excès Z de la température du corps sur celle de son milieu. L'une des courbes ne sera que le renversement de l’autre; toutes deux auront d’ailleurs leur convexité tournée vers les abscisses; enfin, si nous nous entendons sur la première, nous nous entendrons de même sur la seconde. | Laissons donc de côté ce détail, et allons au fait, en détinissant ce que l'on doit entendre par la loi de proportionnalité de Newton. Dans ce but, construisons d’abord la courbe du débit Q en fonction de l'écart de température Z entre l'organisme et son milieu. Si Q repré- sente bien la déperdition directe (indépendante de la déperdition comple- mentaire due à la polypnée ou à la transpiration), sa valeur s’annulera avec Z; autrement dit, la courbe passera forcément par l'origine. À partir de cette origine le point mobile À qui donne la marche expéri- 1 SÉANCE DU 20 MAI 805 mentale de la fonction Q — f (Z), s'élèvera sur une courbe dont la con- cavité est constamment tournée en haut. C'est sur cette figure qu'il faut placer maintenant la droite de propor- tionnalité de Q à Z. On peut se proposer, a priori, de tracer cette droite soil en un point quelconque B dela courbe, soit à l’origine. - Revenons maintenant aux principes. Par définilion, la droite de pro- portionnalité en B est la tangente BT au {point B, tangente de coefficient angulaire égal ee Cette ligne droite BT indiquera le trajet que sui- vrait le mobile A si, à partir de B, le rapport des ‘accroissements de Q- 9 TA dQ et de Z gardait la valeur ‘il a prise au ‘point B. En particulier, on az qu pourrait envisager, comme droite de proportionnalité, la tangente OT” à l’origine, elle indiquerait le trajet suivi par le point mobile A, si le rapport des accroissements de Q et de Z gardait la valeur qu'il a dès le départ, à l’origine de la courbe. De fait, il semble bien que ce soit cette tangente OT’ (à l’origine) que les physiologistes aient en vue lorsqu'ils parlent de la loi de proportion- nalité. En tout cas c’est celle-là que j'ai toujours mise en cause lorsque J'ai discuté la courbe de déperdition (voir dans mon ouvrage pages 422, 424, 495, 443). Remarquons maintenant qu’au lieu de cette tangente à l’origine — seule droite fixe et assez bien déterminée par rapport à la courbe pour qu’on puisse lui comparer les pentes variables de celle-ci — M. et M"° Lapicque ont envisagé des sécantes telles que O, B, c’est-à-dire des droites qui représentent simplement le débit moyen entre O et B, qui n'ont plus par conséquent qu'une signification arithmélique assez abstraite, et dont le coefficient angulaire, d’ailleurs variable, cesse 806 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE d’être un élément géométrique de Comparaison pour analyser la marche de la courbe. : Ces principes étant bien établis, voici Maintenant — avec leurs réponses non équivoques — les deux problèmes qui se présentent ici : PREMIER PROBLÈME. — Quelle relation la courbe expérimentale des débits a-t-elle avec la loi de proportionnalité de Newton ? Réponse. — La courbe étant en tous ses points au-dessus de la tan- gente (et en particulier au-dessus de sa tangente à l’origine), la marche du débit est toujours plus accélérée que ne l'indique la loi de Newton, appliquée soit à l’origine, soit en un point quelconque de la courbe. DEUXIÈME PROBLÈME. — Quelle relation la courbe expérimentale de déperdition a-t-elle avec la loi des débits movens entre O et B? Réponse. — À droite du point B (abaissement de la température) le débit expérimental s'élèvera au-dessus du débit moyen de la sécante O B. À gauche du point B (accroissement de la température) le débit expérimental tombera au-dessous de ce débit moyen. N'est-ce pas ce dernier problème qui a pris implicitement la place du premier dans l'esprit de M. et M"° Lapicque ? Mais puisque cette sécante OB, au lieu de donner d'avance sur la figure un prototype réel et objectif de déperdilion proportionnelle, ne fait que représenter après coup une : progression arithmétique fictive de déperdilion moyenne entre O et B (1), ce deuxième problème, qui n’a d’ailleurs qu’un intérêt secondaire (2), ne doit vraiment pas nous arrêter ici, car il ne fait qu'égarer la discus- sion. Le seul qui doive nous arrêter, c'est le premier des deux problèmes précédents, et sa réponse exprime trop clairement l'uniformité de marche de la courbe par rapport à ses droites de proportionnalité pour qu'il soit encore permis de supposer que, selon la région considérée, la pente de la courbe croîtra plus ou moins vite que la loi de Newton. (1) Une loi de proportionnalité y — kæ+ suppose À donné et y calculé en fonction de x par la précédente formule. Au contraire lorsqu'on s'intéresse à la recherche d'une loi de progression moyenne, on ignore d'avance k, mais a.et b représentant les coordonnées d’un point déterminé B quelconque de la courbe y —f(x), on peut déterminer a posteriori, le coefficient angulaire ki 2° d'une droite que le point mobile A' pourrait suivre d’un mouvement uniforme pour atteindre B en même temps que le point A qui parcourt la courbe... (2) 11 nous apprénd seulement cette Chose (évidente sur la courbe précé- denté) que la moyenne dépérdition, mesurée par le coefficient angulaire des sétäntés O B croît lorsque le point B s'élève sur la courbe à droite, et décroit lorsqu'il s'abaisse à gauche, ; A DEN SEANCE DU 20 MAI 807. À SUR LE RÔLE DE L'ÉLECTRISATION DE CONTACT EN BIOLOGIE. II. OSMOSE DES SOLUTIONS D'ÉLECTROLNTES, par PIERRE GIRARD. Loi té 2) uc) Vidiet, hi (id ñ | ‘à Dans une note précédente, nous avons défini le rôle de l’électrisation de contact dans les phénomènes électriques des tissus vivants, notam- ment dans les différences de potentiel que ces tissus présentent d'une is face à l’autre. L'objet de cette note est de définir le rôle prépondérant que jouent ces mêmes phénomènes d’électrisation de contact dans. l'osmose des solutions d'électrolytes. La belle théorie de Van t’Hoff nous rend parfaitement compte de la pression osmotique : nous la savons imputable à l'énergie cinétique des molécules dissoutes ; mais elle ne nous donne pas d’éclaircissement sur le mécanisme même de l’osmose, sur les raisons pour lesquelles un septum séparant de l’eau pure d’une solution, l’eau filtré à travers ce septum (1). Du point de vue alone. ce qui, plus encore que la pression osmo- tique, est intéressant à connaître, c'est le mécanisme de l’osmose; ce mécanisme osmotique est en effet à la base de toutes les manifestations de la vie. Or, il n’y a pas dans la science de théorie de ce mécanisme qui soit, en ce qui concerne du moins les solutions d'électrolytes, particulière- ment intéressantes en biologie, vraiment satisfaisante. - Le facteur qu’on invoque généralement comme actif dans l'osmose est l’affinité pour les molécules d’eau des molécules du corps dissous; ce fut la base de la conception de Pfeffer, de celles aussi de Poisson et de Joly. Mais sur cette affinité même nous ne savons absolument rien de précis. Les différences des tensions superficielles des liqueurs que sépare le septum ont été invoqués également par Jæger et Moore, Batelli et Stefa- nini, mais l'expérience n’étaye par cette conception. M. Flusin (2) enfin a signalé l’action sur l’une des faces du septum des molécules du corps dissous, action physique et chimique dont l’effetest de modifier, l'augmentant ou le diminuant, Le coefficient d’ te bition du septum pour le solvant. - L'étude de la polarisation de membranes intercalées dans des couples ET PRIS" PACE (1; M. Dastre, dans sa belle monographie de l’osmose (Traité de physique biologique), a le premier insisté sur cette difficulté de la théorie de Van t’Hofr. È (2) Flusin. Thèse doctorat ès sciences, Paris, 1907. O8 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE de concentration et la lecture d'un mémoire de Graham nous ont révélé que, dans le cas des solutions d’électrolytes, le mécanisme de l’osmose élait essentiellement électrostatique. Rappelons brièvement ce qu'il y a d'utile à connaitre de ce mécanisme de polarisation pour la . compréhension de ce qui va suivre. Soit une membrane séparant de Veau pure d’une solution, et schématisons cette membrane par un tube capillaire; si la solulion contient des ions actifs au point de vue de lélectrisation de contact (et les recherches de M. Jean Perrin sur l’osmose électrique nous apprennent que ce sont surtout les ions, les ions OH, et les ions polyvalents), au contact de ces ions la paroi du tube capillaire se chargera électriquement d’un certain signe (celui de l'ion actif), la ‘veine liquide qui l'emplit se chargera d’un signe contraire. Une force langentielle à l'axe du tube suffira pour déterminer le glissement de la veine; cette force, ce sera le champ correspondant à la différence de potentiel des deux liqueurs en présence. Les charges dont la veine liquide est revêtue s’accumuleront à l’une des extrémités du tube capil- laire ; des charges de signe contraire s’accumuleront à l’autre extrémité; la membrane sera polarisée. Or, il résulte des nombreuses expériences d’osmose que renferme Île mémoire de Graham (1), auquel nous faisions allusion, de celles aussi que nous avons faites, ou qu'on peut trouver dans les monographies relatives à l’osmose, que chaque fois qu’un septum (en vessie de porc par exemple) sépare de l’eau pure une solution d'électrolyte, l'osmose a’est importante qu'au cas où la solution recèle des ions actifs au point de vue de l’électrisation de contact, qu'au cas, par suite, où le septum se polarise, et le sens dans lequel cette osmose se dessine dépend à la fois du signe de la veine liquide et de l'orientation du champ électros- tatique tangentiel à l’axe de celte veine ; ce champ correspond à la fois à la différence de potentiel du couple liquide et à celle que d’une face à l'autre présente la membrane polarisée : c'est le champ global qui intervient. Le signe de la veine liquide étant déterminé (supposons le négatif et rappelons que les règles relatives à l’électrisation de contact, formulées par M. Jean Perrin, permeltent de prévoir ce signe), si la solution correspond aux régions de potentiel élevé (2) (aux régions du signe + si l’on veut), c’est vers elle que se dessinera l’osmose ; ce serait, au contraire, vers l’eau pure (cas des solutions d'acides forts et de certains sels acides) si, le signe de la veine liquide restant le même, le champ actif tangentiel à l'axe de cette vessie était orienté en sens contraire. Ces règles se sont trouvées confirmées par plus de 100 expé- riences d'osmose, et nous ne connaissons pas une seule expérience qui (1) Annales de Chimie et de Physique, 1855. (2) Une simple mesure à l’électromètre capillaire nous renseignera sur la valeur de l'orientation du champ actif. SÉANCE DU 20 MAI 809 leur inflige un démenti. Nous montrerons dans une prochaine note l'intérêt que présente, au point de vue biologique, la connaissance de ces faits et, notamment, la possibilité qui en résulte de réaliser à l’aide de membranes inertes des osmoses aberrantes (c’est-à-dire en sens inverse de ce que les rapports des pressions osmiques peuvent faire prévoir), osmoses que les biologistes ont fréquemment observées dans la nature vivante. TENSION DU LIQUIDE CÉPHALO-RACHIDIEN, par PIERRE BovERI. On sait que le liquide céphalo-rachidien est contenu dans l'axe cérébro-spinal sous une certaine tension. D'habitude on se rend compte de cette pression en examinant la force avec laquelle le liquide sort de l'aiguille ; il s'écoule lentement, goutte à goutte dans les cas à tension faible ou normale, tandis qu'il sort en jet continu en cas de pressions élevées. On a mesuré cette tension, mais les valeurs données par les auteurs sont encore aujourd'hui très différentes et peu comparables entre elles ; cela tient vraisemblablement à la façon différente dont on a conduit les recherches. Nous avons examiné la tension du liquide céphalo-rachidien chez 25 sujets, à l'aide de l'appareil de Krônig. En pratiquant la ponction lombaire avec les quelques précautions suggérées par la pratique, nous n avons jamais constaté aucun accident fâcheux. Voici ce que nous avons constaté; nous donnons les chiffres de la tension en ordre décroissant, afin de montrer rapidement ces valeurs chez l'individu malade ou sain (voir le tableau). Les résultats obtenus sont assez concordants pour qu'il nous soit permis d'arriver aux conclusions suivantes : 1° La tension du liquide céphalo-rachidien, mesurée à l’aide de l'appareil de Krünig, chez l'individu sain, peut être comprise entre 17 et 20 centimètres ; 2° Au-dessus de 20 centimètres, la tension doit être considérée comme pathologique ; 3° Dans le saturnisme, dans l’hydrocéphalie, dans l’épilepsie et dans certaines maladies à réaction méningée (tabes, paraplégie syphililique, pellagre) nous avons trouvé une tension au-dessus de la normale, de 22 jusqu’à 65 centimètres; 810 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE 4° Chez les anémiques, la tension du liquide cérébro-spinal est infé- MALADIE Ependymite. Saturnisme. Saturnisme. Saturnisme. Hydrocéphalie. Epilepsie. Saturnisme. Pellagre. Pellagre. Epilepsie. Tabes. Saturnisme. Tabes héréditaire. Paraplégie syphil. Tumeur cérébrale. Tumeur cérébrale. Pellagre. Sain. Sain. Sain. Sain. Anémie. Pellagre: Pellagre. Anémie. TENSION rieure à la tension normale, de 17 à 12 centimètres. OBSERVATIONS nn Amélioration manifeste des symptômes d'hypertension intracranienne après la ponction. Tension tinales. Coliques de plomb. Céphalée très intense. prise pendant -les crises intes- Diminution de fréquence des crises. Artériosclérose. Etourdissements. Exagération des réflexes tendineux. Manifestations mentales. membres inférieurs. Parésie des Crises de céphalée. Amaigrissement notable. Infantilisme, (Clinique des maladies professionnelles de Milan.) \ ch « n D Première ligne : M. Garnier. _ Deuxième ligne : M. Guéguen. 4e … Troisième ligne : MM. Dopter, Guieysse, Ménégaux et Piéron. SÉAN CE DU 20 MAI ÉLECTION D'UN MEMBRE TITULAIRE. | noie “ | … Liste de présentation. Fi. de HMÉCPOLE F Premier tour. — Votants : 51. Gärhier. : ! ? .:. : . obtient : 23-Voix. A DDpie ne te Peel ee On Q GUESS. Ven. — 8 — Cuba TM EMAET re OUR Mintrebert/25:11e ne 3 — RrOUIN MERE — LL — Ménésaux Me en A — HÉROS eee 4 — Deuxième tour. — Volants : 41. GAnNer ee -HODUENT PpVOIt lue Dopien en cons 9 — Guieysse "NTI = D Guéguen "ne 2 — # REUNION BIOLOGIQUE DE MARSEILLE SÉANCE DU 16 MAI 1911 SOMMAIRE ALEZAIS et PEYRON : Les vacuoles DauMÉzoN (G.) : Note sur la régé- et les enclaves des cellules chro- nération d'une ascidie composée, inalfnes ee Tee mate 820 ‘conservée en captivité. . . .= .. 812 Boxer (Ev.) : Deux cas mortels GERBER (C.) : Action des sels des d'intoxication par les moules . . . . 818 | métaux alcalins sur la saccharifica- Cosra (S.) : Sur un bacille fusi- tion de l’empois d'amidon par les forme aérobie, saprophyte de la ca- ferments protéolytiques. — IV. Sels VILé buccale pr SRE 81% | neutres ammoniacaux, à acides mi- Cosra (S.) et CLAVELIN (Cn.) : Em- néraux. — V. Bicarbonates et car- pyème à bacille paratyphique B au bonates neutres. — VI. Sels de ru- décours d’une fièvre paratyphoiïde. 816 | bidium, de cæsium et de lithium. . 822 Présidence de M. Vayssière. NOTE SUR LA RÉGÉNÉRATION D UNE ASCIDIE COMPOSÉE, CONSERVÉE EN CAPTIVITÉ, par G. DAUMEZON. Beaucoup de Synascidies épaisses vivent mal en captivilé et tombent irès vite en décomposition, ce qui les fait bannir des aquariums où on ne les conserve jamais longtemps. Les observations de cette note portent principalement sur Distoma (Eudistoma) tridentatum Heïden, espèce globuleuse des côtes de Pro- vence, dont le volume peut dépasser 600 centimètres cubes. La rareté des individus que je pouvais me procurer et surtout leur très grande mortalité, en restreignant considérablement le nombre des sujets d'étude, m'ont amené à constater ce fait assez inattendu : à savoir qu’un cormus devenu littéralement nauséabond peut, si on ne l'abandonne pas, arriver à se régénérer par bourgeonnement. Ces phénomènes sont bien distincts de l’hystolyse ; il n'y a pas régression des zoïdes, mais décom- SÉANCE DU 16 MAI 813 position pure et simple, et, jusqu'à ce que ces derniers aient disparu, le cormus présente nettement les caractères et l'odeur de la macération. Le cormus qui a le mieux résisté était lesté par un gros fragment de son support qui lui permettait de garder sa stabilité et son orientation ; péché en décembre, il avait la forme d’un œuf de poule de 10 centi- mètres de haut fixé verticalement par le gros bout. Après cinq jours, le pôle supérieur était tombé en décomposition et le cormus devenu fortement nauséabond. En l'agitant dans l’eau, on désagrégeait les régions Les plus ramollies dont les fragments entre- mêlés de débris de branchies et d’abdomens se détachaient et formaient une pulpe analogue aux amas de squames de tunicine quise Hesse Net au fond d’un récipient où ont vécu longtemps des Ciona. : Le cormus, débarrassé par plusieurs opérations successives de ses parties macérées, perd les deux tiers de son volume au bout de quinze jours. Il devient noirâtre et visqueux ; seule, la base, rendue plus consis- tante par une agglutination intense, garde sa couleur nalurelle sur une hauteur de 5 à 6 millimètres. Après vingt-cinq jours, un liséré clair apparait en certains points, près du support, et donne des lobes arrondis de nouvelle formation. La couleur blanche de ces derniers contrastant avec la couleur rouge sombre du cormus maternel les fait ressembler beaucoup aux jeunes colonies libres de mai. Embrassant la base, ils ont une tendance à former une cupule très irrégulière supportant la vieille colonie déserte et demi-fluide où l’on apercoit encore quelques tubes ectodermiques. L'ensemble fait songer à une large plaie dontles bords formés de chairs jeunes et fermes tendent à encercler les parties centrales. Après quarante-cinq jours, un des lobes proémine et forme une petite masse conique de à millimètres cubes de volume et d'un blanc opaque. Sur des coupes pratiquées dans ces lobes, on n’aperçoit que un à trois jeunes bourgeons au stade à deux feuillets indifférenciés. Les condi- tions biologiques doivent être bien mauvaises dans ce qui reste du cormus maternel, car quelques copépodes parasites, enfreignant les lois du mimétisme, ont émigré et se détachent vivement avec leur coloration rouge et leurs sacs remplis d'œufs verts sur le fond blanc de la jeune colonie. _Après soixante jours, le pigment commence à apparaitre du côté opposé aux parties anciennes ; ilne paraît pas provenir de ces dernières; toutefois l’adhérence existe encore entre les deux masses de tunique. On aperçoit entre elles, sur les coupes, une simple cloison de tunicine livrant quelquefois passage à un bourgeon venant du cormus maternel (1); elle est compacte et semblable à celle qui limite la surface (1) Ce cormus contenait très probablement des bourgeons au moment de la capture, comme l'indique la dissection de cormus semblables pêchés en 814 RÉUNION BIOLOGIQUE DE MARSEILLE libre des colonies normales. Dans les derniers lambeaux solides de la tunique ancienne, les vacuoles sont irrégulières et l’agglutination intense, les cristaux en aiguilles (que j'ai antérieurement déerits) très nombreux; les grains de pigment sont rassemblés en masses sphé- riques, mais les ballots histolytiques font défaut ; la jeune tunique contrasle par ses vacuoles régulières, sa pureté, ses cellules tunicières actives et intensivement colorables. Après soixante-quinze jours, dans un lobe de un centimètre cube, les bourgeons commencent à différencier leur branchie. À ce moment, un changement de résidence m'ayant fait interrompre les soins donnés à la colonie, la totalité du cormus est tombée en macération ; mais on pourrait penser que les jeunes parties arrivées à ce stade auraient peut-être pu terminer leur évolution et mürir leurs gonades. SUR UN BACILLE FUSIFORME AÉROBIE, SAPROPHYTE DE LA CAVITÉ BUCCALE, par S. CosrA. Le Bacille fusiforme de Vincent, agent pathogène, en association avec le spirille, de la pourriture d'hôpital, de l’angine de Vincent, de la sto- matite ulcéro-membraneuse et de leurs complications locales ou géné- rales, est un germe anaérobie, ainsi que l'ont montré les recherches de Lewkowitz, d'Ellermann, de Mühlens et Hartmann, de Leiner, de Ghon et Mucha, et surtout les recherches récentes de G. Repaei. Veszpremi l'a cultivé en milieu liquide, mais les cultures ont toujours poussé au end des tubes, loin de la surface du liquide. Nous-même, en partant d’une angine de Vincent, avons pu l’entretenir en cultures pendant trois mois; ce matériel, qui a été accidentellement perdu et n’a pu être reconstitué, nous a permis cependant de constater à notre tour que le B. fusiforme de Vincent, véritable anaérobie, ne se développe qu'au fond dés tubes, sous forme d’une poussière grisâtre, et que ses cultures dégagent une odeur très désagréable. G. Repaci, qui a trouvé dans la bouche deux bacilles fusiformes différents, mais tous deux anaérobies, a émis l'opinion, après beaucoup d’autres, que, même temps, et je ne pense pas que les zoïdes adultes aient eu le temps de proliférer. Je n’ai pas trouvé de bourgeons en chaîne comme chez Drome Posidonia- rium Daumézon où les chaînes d’un jaune opaque et gontlées de réserves, sembleraient (si l'on s’en rapporte seulement à l'aspect extérieur) faire croire que la région post-branchiale des zoïdes joue le rèle du stolon des Poly- clinidés. A SÉANCE DU 16 MAI 815 dans la flore bactérienne si riche des premières voies digestives, devaient exister d’autres germes ayant l'aspect fusiforme. Nos constatations confirment cette hypothèse. Au cours d'examens de boîtes de gélose-ascite ensemencées avec du mucus naso-pharyngien, pour la recherche des porteurs de méningocoques, il nous a été donné de trouver et d'isoler cinq fois un bacille qui se rappro- che de celui de Vincent par ses caractères morphologiques, mais s’en dis- tingue par les caractères des cultures et par sa propriété d’être un aérobie strict. Il se présente sous l'aspect d’un bacille en forme de fuseau, légère- ment renflé à sa partie moyenne et eftilé aux extrémités ; il affecte une longueur variable avec les milieux de cultures, et même, dans chaque milieu, on trouve à la fois des formes courtes, moyennes et longues sa longueur moyenne est de 8 à 10 y. Il est tantôt rectiligne, tantôt légère- ment incurvé; on le trouve souvent en diplo-bacille, quelquefois même -en chaïînettes. Il est mobile, mais d’une mobilité inégale et inconstante; dans un même champ microscopique, la plupart des éléments apparaissent immobiles; d’autres, en plus petit nombre, sont doués de mouvements d’oscillation et de translation très nets, très rapides, et rappelant ceux du bacille d'Eberth, ou des germes de son groupe. On voit souvent des éléments passer du repos au mouvement, et réciproquement. Les longs bacilles ont des mouvements spirillaires. Il se colore bien par les couleurs basiques d’aniline et ne prend pas le gram. Il présente souvent, dans son intérieur, des vacuoles incolores, inégales et de nombre variable. Il ne trouble pas le bouillon; il forme à la surface un voile lourd, membraneux, qui tombe au fond et est remplacé par un autre; parfois le voile est léger, fragile, et se résout en filaments. Sur gélose, il donne une culture jaunâtre, humide, très adhérente au _ milieu, épaisse, membraneuse et difficile à fragmenter. Sur pomme de terre, la culture est brune ou jaunâtre, également très adhérente. Le lait n'est pas coagulé; la gélatine est liquéfiée; au fond de la cupule de liquéfaction, se trouve une culture brunâtre, filamen- teuse. Le microbe ne fermente ni le glucose, ni le lévulose, ni le maltose, ni le lactose; il ne pousse pas sur sérum coagulé, est sans action sur le bouillon Savage et cultive assez bien sur bouillon-ascite, gélose-aseite, gélose glucosée et gélose glycérinée. Il ne cultive pas en milieu anaérobie. Il ne se développe ni à la température du laboratoire, ni à 41 degrés ; la température optima est de 34 degrés à 37 degrés. En cultures, principalement dans les milieux liquides, le bacille pré- . sente très rapidement des formes d'involution dont la plus commune et 816 : RÉUNION BIOLOGIQUE DE MARSEILLE la plus caractéristique est l'épaississement en boule de la partie moyenne. Enfie il s'est montré inoffensif pour le cobaye, même en inoculations intrapéritonéales. (Laboratoire de bactériologie du XV° corps d'armée, Marseille.) EMPYÈME A BACILLE PARATYPHIQUE B AU DÉCOURS D'UNE FIÈVRE PARATYPHOÏDE, par S. Cosra et CH. CLAVELIN. Les déterminations pleurales du bacille d'Eberth, étudiées par Achard, Galliard, Labiche, Nordmann et autres, sont connues depuis long- temps. On sait que l'épanchement, le plus souvent séreux, peut devenir parfois purulent. On connaîl d'autre part, d’après les observations de Acbard et Ben- saude, de Widal et Nobécourt, de Cushing, de Lesné et Dreyfus, l’action pyogène du bacille paratyphique B. Mais les renseignements sont rares en ce qui concerne les complica- tions pleurales de la fièvre paratyphoïde ; les épanchements séreux n’ont été observés, à notre connaissance tout au moins, que par R. Schmidt (une fois) et Sacquépée et Chevrel (une fois). Quant aux empyèmes pro- voqués par les bacilles paralyphiques, nous ne pensons pas qu'ils aient jamais été signalés. C'est pourquoi nous croyons utile de rapporter le cas que nous avons pu observer et étudier dans le service de M. le médecin principal Clavelin, au cours d’une petite poussée épidémique de fièvre paratyphoïde dont la rela- tion sera donnée ultérieurement. Il s’agit d'un malade qui, souffrant depuis le 6 mars d'inappétence, de las- situde, de constipation et de courbature, est admis à l'hôpital le 11 mars. Il présente dès lors tous les symptômes d’une fièvre continue à forme typhoïde moyenne; langue saburrale, taches rosées, diarrhée, hypertrophie appré- ciable de la rate; la courbe de la température offre toutefois des ondulations pouvant rappeler la fièvre de Malte, et analogues à celles observées par I. R. Samut et Sicre et Domeng. Le 9 avril, c'est-à-dire près de quatre semaines après son hospitalisation, la température du malade est à 37 degrés, l’apyrexie est survenue, et la con- valescence semble devoir s'installer. Mais le 12, le malade commence -à accuser des douleurs dans la région thoracique gauche, et le 15, il présente, au complet, les signes d’un épanchement pleural. La température ne dépasse que de très peu 38 degrés ; mais on note un peu d'œdème de la paroi et les phénomènes mécaniques sont de plus en plus mar- qués; le cœur est repoussé à droite, la matité occupe toute la hauteur du thorax; l’état général, d’ailleurs, est très précaire. J'uRedE SÉANCE DU 16 MAI 817 Le 19, on pratique une ponction exploratrice; elle donne issue à un liquide rougeûtre et d'aspect louche. Par centrifugation, on obtient un dépôt purulent très abondant, constitué par des globules blancs, la plupart à l’état pyoïde; on ne décèle pas de germes à l'examen direct. Le 20, le malade subit la pleurotomie pratiquée par M. du Bourguet; l’in- cision donne issue à deux litres environ d’un liquide rougeûtre, louche, con- tenant en suspension de gros flocons purulents. Depuis lors, l’état local et général du malade s'améliore très rapidement et de jour en jour. Le pus, prélevé aseptiquement par la ponction exploratrice, serl à ensemencer huit tubes de bouillon et trois boites de gélose. Dans tous les milieux, on trouve, à l’état pur, un bacille court, mobile, se décolorant par le Gram; il trouble uniformément le bouillon et y provoque la for- mation d'ondes moirées; il donne sur gélose des colonies rappelant celles du coli-bacille et, sur pomme de terre, une culture brunâtre; il ne liquéfie pas la gélatine, ne fait pas d'indol, ne coagule pas le lait, même au bout de quinze jours, mais l’éclaircit et le clarifie; il donne sur bouillon lactosé-carbonaté quelques bulles de gaz, et fermente le glu- cose, le lévulose et le maltose ; il provoque le caméléonnage du lait tournesolé, et vire au vert fluorescent le bouillon Savage ; enfin, il est fortement agglutiné, même à 1/2000, par le sérum d’un malade atteint de fièvre paratyphoïde B, diagnosliquée par l’hémoculture. Ce germe présente en somme tous les caractères culturaux et biologiques du B. paratyphique B. Le sérum du malade n’agglutine ni le B. d’'Eberth, nile 4. melitensis, même à 1/20; il agglutine, au contraire, un B. paratyphique B, cultivé au Laboratoire, et provenant de l’Institut Pasteur : BrestuemmstantanénentEN et Ne RAP RTE CURE à 1/200 BA STOÉTAINIL EE SEP ASP RER RE RSS EE à 1/500 Ent 0AMINULeS TEEN AE, RARE AR ed) 2000 Il agglutine de même un B. paratyphique B retiré par ponction vei- neuse du sang d’un malade atteint de fièvre paratyphoïde : Pres qUennSs an tanemMent EN EE TN NES EN à 4/200 FRS TOBMINDULES NPA TETAN TES REA NEED ENT E1 44 à 1/500 Ens20minute SR TEE EN NE TA AE EEE LT EEE Tir à 1/1000 Enfin il agglutine le B. paratyphique B retiré de la plèvre du malade : Presque instantanément. ..1#.2.. 11... Ho nat/ 100 En 0EnINUTte Se EME eee TS EEE à 41/1500 (Laboratoire de bactériologie du XVe corps d'armée, Marseille.) BroLOGIE. COMPTES RENDUS. — 1911, T, LXX. 58 848 RÉUNION BIOLOGIQUE, DE MARSEILLE DEUX CAS MORTELS D'INTOXICATION PAR LES MOULES, par Ep. Boiner. Ges accidents mortels, d'origine mytilotoxique (1), observés chez deux malades de notre service de clinique de l'Hôtel-Dieu, ont présenté une symptomatologie et se sont accompagnés de lésions anatomo- pathologiques semblables à celles que la mytilo-congestine, la mytilo- toxine, déterminent chez les animaux qui meurent quelques heures après l'injection, avec une congestion hémorragique intense de tous les viscères (estomac, foie, reins et surtout intestin). (Ch. Richet). PREMIER cas. — Gastrorraqie mytilotoxique. — Un homme de qua= q rante ans, non alcoolique, absorbe une quantité considérable de moules crues. Il est rapidement pris de malaise, de vives douleurs gastriques, de vomissements bilieux, puis hémorragiques. Ces hématémèses abon- dantes et fréquentes se renouvellent à quelques heures d'intervalle et coexistent avec des selles noirâtres, copieuses, avec du melæna. Ces évacualions de sang plus ou moins alléré proviennent vraisemblable- ment d’une gastrorragie provoquée par la mytilotoxine. La pâleur, la. faiblesse, l’adyÿnamie sont extrêmes et la mort survient au bout de quelques jours. L'autopsie fut refusée. DEUXIÈME cas. — /cière grave mytilotoxique. — X..., âgé de trente- huit ans, né à Lyon, sans antécédents. héréditaires ou personnels inté- ressants, n'a eu qu'une fièvre typhoïde à l’âge de dix-neuf ans. Son travail quotidien consistait à aider les pêcheurs de moules, qui lui don- naient quantité de ces coquillages dont il faisait la base de son alimen- tation. Quelques heures après avoir ingéré plus d’un kilogramme de moules crues,il tombe évanoui, dans la rue, à cinq heures de l'après- midi, sans prodromes antérieurs, car il avait pu travailler la veille et dans la matinée. À son arrivée à. l’Hôtel-Dieu, nous constatons un ictère marqué qui, au dire du malade, serait survenu brusquement la veille; il augmente progressivement d'intensité, se généralise, devient très foncé avec coloralion intense des sclérotiques; ia langue est saburrale, rouge sur les bords; l'anorexie est absolue; les vomissements sont abondants, fétides, noirâtres, incessants; les selles sont copieuses, infectes, très colorées en brun; les urines peu abondantes, couleur acajou foncé, donnent nettement la réaction de Gmelin, et renferment 1 grainme d’albumine. L'intoxication est profonde d'emblée. Les trou- (1) Boinet et Olmer. Accidents provoqués par les coquillages marins, Rapport au Congrès d'hygiène sociale.Marseille, octobre 1910, page 299, Se ds del ose dont -gé 5 di nés à È | k. È £ 3 à : < Se SÉANCE DU 16 Mar 819 bles gastro-intestinaux augmentent, les régions épigastrique et hépa- tique sont très douloureuses spontanément et à la pression; on ne note aucune augmentation de volume du foie ni de la rate. Le pouls faible, petit, bat à 58. Hypothermie. Température 36%. La céphalalgie est tou- jours forte et la dépression et l’adynamie (très marquées. Le syndrome clinique de l’ictère grave se complète par d'abondantes épistaxis qui durent vingt-quatre heures et nécessitent le tamponnement el des injections d’ergotine, et par une éruption purpurique généralisée, plus accusée au niveau des membres inférieurs et des hanches, en particu- lier. L'ictère extrêmement intense s'accompagne d’un violent prurit. L'état s'aggrave, sans hyperthermie ni délire; l’'adynamie progresse, la langue est moins sèche, fuligineuse, la congestion pulmonaire augmente, le cœur faiblit et la mort arrive le septième jour. AUTOPSIE. — Tous. les tissus sont infiltrés de pigments biliaires. Les parois de l'estomac sont fortement congestionnées et couvertes de nombreuses sugillations; son contenu est constitué par un liquide brunâtre; l'intestin est hyperémié; le foie, de volume normal, a une couleur marron avec placards de dégénérescence graisseuse; les veines sushépatiques sont très congestionnées; la bile est jaune-bru- nûtre abondante; la rafe est petite, jaune-marron; les reins ont leur volume normal et une teinte ictérique jaune foncé. Les capsules surré- nales sont normales. La base des deux poumons est le siège d’une forte congestion. Le myocarde est mou, jaunâtre ; le. cerveau et les méninges sont très congestionnées. ExAMEN microscopique. — D'après une note obligeamment remise par M. le D: Rouslacroix, l’altération importante du foie est une surcharge très nette en pigments biliaires localisée autour des veinules sus-hépatiques. Ces veines sont fortement dilatées et gorgées de sang. Les espaces-porte offrent un cer- tain degré d'infiltration embryonnaire sans néocanalicules. On voit sur cer- tains points un peu de dislocation des travées. Les cellules hépatiques ont des contours nets et des noyaux bien colorés. Dans la rate, la lésion prédomi- nante consiste dans une énorme dilatation des sinus veineux. La congestion est intense surtout autour des corpuscules de Malpighi, et donne en certains points l'impression de véritables petits infarctus hémorragiques diffus. Les reins offrent des. altérations très accentuées de néphrite parenchymateuse subaiguë. Dans la substance corticale, l’épithélium de la plupart des tubuli montre des cellules en dégénérescence et en cytolyse (tuméfaction trouble, dégénérescence granuleuse et vacuolaire, disparition du noyau). La lumière du tube est parfuis comblée par un bloc albumineux. Les glomérules dilatés présentent des hémorragies entre le bouquet et la capsule de Bowmann. D'ailleurs toute la substance corticale est le siège d’une vaso-dilatation intense et présente de nombreux foyers d'infiltration hémorragique: Au niveau des pyramides, les lésions épithéliales sont moins marquées et dans le tissu conjonctif interstitiel se trouvent de nombréux nodules de cellules 820 RÉUNION BIOLOGIQUE DE MARSEILLE embryonnaires. Le myocarde paraît normal. La substance grise corticale du cerveau est congestionnée; les grandes cellules pyramidales présentent une forte tuméfaction du noyau et sont en chromatolyse accentuée. En résumé, la gravité insolite de ces deux cas d'intoxication par les moules parait être explicable par une sorte d'anaphylaxie mytilotoxique. LES VACUOLES ET LES ENCLAVES DES CELLULES CHROMAFFINES, par ALEZAIS et PEYRON. Les vacuoles des cellules chromaffines ont pour nous, comme pour Grynfelt, Stôrk, une valeur morphologique. Petites ou grandes, nous leur donnons même une valeur physiologique; elles représentent un stade eonstant du cycle sécrétoire qui est encore peu connu. L'examen pro- longé de ces vacuoles chez le chien, le chat, le bœuf, le cheval et l’homme, nous engage à revenir sur certains de leurs caractères qui méritent . d'être précisés, en parliculier dans les paragangliomes surrénaux au début. : Nous avons écarté l'opinion de Branca, Mulon, qui tendent à les attri- buer à l’action des fixateurs. L'influence de ceux-ci peut entraîner des déformations diverses, fissures ou déchirures des vacuoles primitives. Mais les vacuoles elles-mêmes sont indépendantes des variations dues aux fixateurs. Elles disparaissent au niveau des bandes syncytiales à noyaux foncés que nous avons décrites (1) dans les paragangliomes sur- rénaux au début, à mesure que l'on s'éloigne dans la même zone des cellules chromaffines à noyaux clairs. Enfin elles sont souvent localisées à une extrémité des cellules, comme on l'observe en particulier dans la surrénale du cheval. Ces caractères ne répondent nullement à des condi- tions irrégulières de fixation. Les grandes vacuoles contiennent des enclaves variables. Elles peu- vent être éosinophiles. Certaines ont la forme arrondie et les dimensions des globules rouges. Faut-il vraiment en faire des hématies et admettre avec Oberndorfer (2) l'hypothèse pour le protoplasma des cellules chro- maffines d’un rôle globuliphage? On ne peut l'accepter, en raison d’abord des grandes variations de dimensions de ces gouttelettes sphériques. A eôté des petites, on en voit d'énormes, qui peuvent occuper presque toute la cellule. Ailleurs, de petites enclaves s'accumulent en grand (1) Sur une tendance évolutive fréquente dans les paragangliomes médullo- surrénaux. Réunion biologique de Marseille, 25 avril 1911. (2) Oberndorfer. Ueber Untersuchungen an nebennieren. Congrès des pathologistes allemands, Leipzig, 1909. z PTT. SÉANCE DU 16 MAI : 821 nombre et donnent à la cellule un aspect qui rappelle celui des Plasma- zellen en dégénérescence érythrophile ou des corps dits de Russel. D’autres enclaves sont chromaffines ; nous les avons surtout observées dans les cordons de la médullaire du cheval, tandis que chez le bœuf et chez l’homme elles sont le plus souvent éosinophiles. Ces formations nous paraissent avoir été entrevues par Husnot (1), qui signale « dans le protoplasma des cellules médullaires de volumineuses granulations sphériques analogues à des gouttelettes colloïdes »; mais l’auteur qui les assimile simplement aux granulations ayant fortement réduit l'argent après la méthode de Cajal, ne paraît pas avoir vu l'impor- tance des dispositions vacuolaires qui seules peuvent expliquer leur pré- sence. Ajoutons que ces mêmes enclaves peuvent se retrouver dans les vais- seaux avec un caractère d’éosinophilie plus ou moins accentué. D'autre part l'examen des anciennes descriptions de Manasse et de Lydia Féli- cine nous porterait à croire que leurs cavités vasculaires intra-épithé- liales et leurs canalicules intra-cellulaires se rapporteraient peut-être à des vacuoles volumineuses et transitoires ayant rejeté leur contenu. A ‘côté des enclaves dont on peut suivre la genèse et l'accroissement aux dépens ducytoplasme, les vacuoles des corps chromaffines montrent par places et assez rarement des enclaves d’origine apparemment nucléaire, d'aspect assez uniforme et qui ne présentent aucune tendance à l'accroissement. Leurs dimensions, leur répartition autour du noyau, de la périphérie duquel elles semblent essaimer dans le corps cellulaire, rappellent les dispositions observées dans les éosinophiles et basophiles de l’'hypo- physe à la suite de l'émission de nucléoles (pyrénosomes). L'ensemble . parait ainsi justifier la recherche dans les organes chromaffines de phé- nomènes d'expulsion nucléaire en rapport avec l'élaboration des pro- duits de sécrétion. On sait que Grynfelt dans les corps suprarénaux des Sélaciens et chez les Amphibiens n’a pu décrire quedes variations dechro- maticité et des déformations nucléaires. Nous-même les avons retrouvée” très accentués dans les paragangliomes surrénaux, mais jusqu'ici nous n'avions pas encore lrouvé les apparences d'émission pyrénosomienne sur lesquelles nous nous contentons dans cette note d'attirer l’attention en faisant des réserves sur leur signification. (Laboratoire d'anatomie pathologique.) (1) Husnot. Recherches sur l’évolution histologique de lé glande surrénale. Thèse de Bordeaux, 1907, p. 58-59. 6 D À +” 829 HÉUNION BIOLOGIQUE DE MARSEILLE ACTION DES SELS DES MÉTAUX ALCALINS SUR LA SACCHARIFICATION DE L'EMPOIS D'AMIDON PAR LES FERMENTS PROTÉOLYTIQUES. IV. — SELS NEUTRES AMMONIACAUX, A ACIDES MINÉRAUX, par C. GERBER. Les sels neutres ammoniacaux à acides minéraux sont très fortement accélérateurs à doses faibles et moyennes, légèrement retardateurs à doses fortes, parfois empêchants à doses «extrêmes voisines de la satu- ration. Le caractère accélérateur se présente, à peu de choses près, avec la même intensité, pour un même nombre de molécules milligrammes de sel, quel que soit l'acide. Il atteint rapidement son maximum quiest très élevé, et la vitesse de saccharification se maintient longtemps au voisinage de ce maximum. 19 CENTIMÈTRES CUBES EMPOIS D'AMIDON A 5 P. 100 NÉCESSAIRES POUR RÉDUIRE 10 CENT. CUBES LIQUEUR DE FEHLING FERROCYAN., APRÈS ACTION, A #0 IDEGRÉS, il i : PENDANT 2 HEURES DE Too PU LIQUIDE AMYLOLYTIQUE ET PRÉSURANT 55 CE Li- QUIDE AYANT ÉTÉ PRÉALABLEMENT MAINTENU, PENDANT À HEURE, A 40 DEGRÉS, EN CONTACT AVEC DES DOSES CROISSANTES DES SELS AMMONIACAUX CI-DESSOUS. 20 TEMPS NÉCESSAIRE A LA COAGUTATION, A 4D DEGRÉS, DE D CENT. CUBES LAIT BOUILLI A 10 MOL. MILLIGR. CaCI? (NHCI) où HCI(NH*)S0*)], LAIT EMPRÉSURÉ grammes d'électrolyte itre du liquide amylolytique Do et présurant. : B AVEC 0 c.C. 20 DU LIQUIDE = TRAITÉ SUIVANT (1°). Molécules 1° Centimètres cubes Molécules 2 Temps nécessaire empois d’amidon. Molécules iilli E milligr. millier | FOUT COZSRIETS IS “a par litre er -mmcummmm mcm |N-patiitre empois. NH'CI (NH')"S0* lait. NH:CI (NH'}S0° por re m.s m.°s. : 0 » 13 » 13.5 0 » 8 » 8.15 0.32 9,5 9x5 1.28 S » 8.15 0.64 7» 8 » 2.56 8. » 8.45 1.928 6,5 7.3 5.12 8.15 10.30 2.50 6.2 6.9 10 -» 9: » 15225 5 » 9.8 6.6 20 > 10.30 35 » 10 » 5.9 6.5 40 » 10.30 60 » 20» 9.6 6.5 80 » 9.30 85 » 92-25 5,8 6.5 128 » 9% 90 » 40 » 6.2 6.5 160 » 8 » Ë 95 » Cest ainsi, par exemple, qu'il suffit de 5 mol. milligr. de fluorure d’'ammonium (0 gr. 18) par litre d'empois pour rendre la saccharifi- cation trois fois plus rapide et qu'il faut arriver à 83 mol. milligr. pour voir celle-ci diminuer légèrement, tout en restant beaucoup plus intense . que lorsqu'il ny a pas de fluorure; enfin, ce n’est guère qu'à la dose de SÉANCE DU 16 MAI 823 1.331 mol. milligr. grammes) par litre, que cette saccharification devient plus lente-qu'’en l'absence dusel. Nous sommes loin, on le voit, des sels de puisse et de sodium, qui ne sont que très faiblement accélérateurs à doses faibles, deviennent indifférents à doses moyennes et retardateurs à doses élevées. Le carac- tère accélérateur beaucoup plus intense des sels d’ammonium est dû à ce que l’ammoniaque est une base beaucoup plus faible que la potasse et la soude. Quant au retard et à l'arrêt de la saccharification par des doses fortes et très élevées des sels ammoniacaux, il est dû à une action précipitante de ces sels sur l’amidon. Cet amidon repassé à l'état d’amidon cru, est aussi résistant que ce dernier à l'hyvdrolyse diastasique. C’est ainsi-par exemple, qu’à la dose de 2.662 mol. milligr. par litre d'empois le sulfate d'ammoniaque retarde considérablement la saccha- rification, mais précipite presque complètement l’amidon, et qu’à la dose de 4.000 mol.milligr. ils’oppose à toutesaccharification diastasique, mais dissocie en même temps l’empois d'amidon en un précipité blanc sur- monté d'un liquide ayant la limpidité et la fluidité de l’eau pure. CENTIMÈTRES CUBES EMPOIS D'AMIDON A 5 p. 100 NÉCESSAIRES POUR (RÉ- DUIRE 10 CENT. CUBES LIQUEUR FENLING FÉRROCYAN. APRÈS ACTION, A 400, il DURANT LES TEMPS SUIVANTS, DE 100 DES LIQUIDES AMYLOLYTIQUES 5% 25 ET 4? co (21 © el 2-£ |EN PRÉSENCE DE DOSES :CROISSANTES DES SELS AMMONIACAUX CI-DESSOUS, CES ë F4 |ÉLECTROLYTES ÉTANT AJOUTÉS, PRÉALABLEMENT, DANS L'EMPOIS. 5.5 Rien rs = cs _ = S (T] n Eu , 120: i\a ; FE EE ra = = NH'N0: NH') 50 (NH')HPO = albeaienlate Z | © à 5 à — —— = — 2 = B B B B B B FE B B F B _B F = EN or 25 NN ASE ou A AE 0 2 pa GG DSi RE 1 4 h. | 1 h. | 4h. 30 | 1h30 |1 h.15/12 h:| 3 h./1 h. 15/24 h.| 2 h. | 4 h. |24 h.| 1h. 4 0 » | 24:5| 94 » 455 15.5 | 47:8 15.5 ltr , | "49 »| 4.8 loi » | 22 »| 5.1 | 95 » | 1.3 | 12.6| 13» CRC) TN TER ER CDS 78h 4.711410.5108 23 See 9160 1111112 6!:»| 6.1 99 | ‘48 142.3 4.51 4.6-|11 » | 7.2] 42 8.6 5.2 | 10.9| 10:2 CCE TE PAT EUR 7.8 4.6 |11.6 | 6.9| 4.1 828 10.4 | 10.8] 40.2 618| 6» | 6!8 | 46 |#1.7 7.91 4.6 [12.3 | 7.5| 441 95 Al 20.8 | 11.1] 10.3 738| «6.2 | 7.1 | 4.6:112.5 21045118 5.1 8.51 4.9 | 425 M 41.6 | 11.1] 10.4 9ù8| ‘6.4 17:55 [4.7 118.5 7.2] 4:5 [145 | 9.514.838 | 155 M 830 | 14 141071 114bl 0 618 lis lanilxs 7.31 4.511485 » | 12.5] 4.4 | 195 M 166% | 14:11 11/2] 24,1 o-heslzriltre, 2.51 4:5 1116 5 | 13.5] 4.6 | 255 11 332.8 | 14.4| 42.» 38 7.8 | 10.5 | 4.8 [22.5 1.8| 4.41117.5 | 99 »] 4.8 35 4 665.6 | 12.4| 13:5| 80%| 11 » [1125 | 4.8 [98 8.7| 4.51/19 5:| 80 »| 5.2 | 405 1113312 | 14.91.46 »|=>>"800 | 21 » |016.5 |v4.8 136 » | 14 >| 4.8 [39 52) 45 ,| 5e | &5 2662.4 } 28,9| 27»| 45 » 126» [05.6 |43 » 18300150 » } & 150 »|35 » | 300 4000 » | 23.2/150 » ) 1005 | 40 » 11617 175 » | SO VAT: a 5 ; É | | ——_——__ | À L On peut, d’ailleurs, prouver directement que l'arrêt de toute saccha- rification par des doses très élevées de suliate d’ ammoniaque n est pas “=, 824 RÉUNION BIOLOGIQUE DE MARSEILLE dû à la destruction de la diastase, en faisant agir ce sel directement sur le liquide diastasique et en ajoutant ensuile ce dernier à la dose de 1/100 à de l’'empois d’amidon; au lieu d'un arrêt, c’est une accélération qu'on observe. V. — BICARBONATES ET CARBONATES NEUTRES, par C. GERBER. a) Bicarbonates. — Bien que ces composés soient alcalins au méthyl- orange et au. tournesol, ils se comportent comme des sels acides. Ils sont, en effet, accélérateurs à doses faibles et moyennes, indifférents à doses fortes, légèrement retardateurs à doses très élevées. L’accélération est beaucoup plus accentuée que celle qu'on observe avec les chlorures, bromures, iodures, azolates, etc. de potassium et de sodium, bien que ces sels soient neutres aux réactifs colorés. 10 CENTIMÈTRES CUBES EMPOIS D'AMIDON A 5 P. 100 NÉCESSAIRES FOUR RÉDUIRE 10 CENT. CUBES LIQUEUR DE FEHLING FERROCYANURÉE, APRÈS ACTION, AUX TEMPÉRA- 100 PRÉSENCE DE DOSES CROISSANTES DES ÉLECTROLYTES CI-DESSOUS. 20 TEMPS NÉCESSAIRE A LA COAGULATION, A 400, DE 5 CENT. CUBES LAIT BOUILLI A 10 mor. MILLIGR. CaCl?, ADDITIONNÉ DE DOSES CROISSANTES DES ÉLECTROLYTES CI- 1 B TURES ET DURANT LES TEMPS SUIVANTS, DE >= DU LIQUIDE AMYLOLYTIQUE 98? EN B DESSOUS ET EMPRÉSURÉ AVEC 0 CG. C. 20 DE 35° {° Centimètres cubes 2 Temps nécessaire empois d’amidon. pour coaguler le lait. 3 K2C0° NaHCO®| Na°CO® | (NH:/H(CO) | KHCO*|K2C0*|NaHCO*|Na°C0: | (NH‘)°HC (0°) par litre empois ou lait. [2] D = = en © a = © © © 12] © a El = & Eu er] de = + & nm © 12 El © © A © 1h. 15/1h.30|24h. 16. 143] 5.5 12. 80! 20 » 11. >>3001100 » 10. Wwmbouokr GcCOHYe SHESSuNNRoS H t£) CO O0 > 19 On CO O0 D D ARC) © © ÿ over © SÉANCE DU 16 MAI 8925 Elle est moins forte cependant que l'accélération que nous avons cons- tatée dans notre précédente note avec les sels neutres d’ammonium. Il est intéressant de comparer ces résultats à ceux obtenus dans la coagulation diaslasique du lait. Celle-ci est retardée par des doses faibles de bicarbonates; le retard croît avec la dose jusqu'à une certaine limite au-dessus de laquelle il décroit au contraire, l’action retardatrice étant remplacée par une action accélératrice relative. Cette dernière phase est elle-même suivie par une seconde phase retardatrice pour des doses très élevées de bicarbonates, voisines de la saturalion. La première phase retardatriee est due à la précipitation de la chaux soluble du lait à l’état de carbonate, la seconde, à une altération de la diastase; quant à la phase accélératrice relative intermédiaire, elle est due à la redissolution du carbonate de chaux par l'acide carbonique des bicarbonates en quantité suffisante. b) Sesquicarbonate d'ammonium. — Bien que la teneur en acide car- 10 CENTIMÈTRES CUBES EMPOIS D'AMIDON A 5 P. 100 NÉCESSAIRES POUR KÉ- DUIRE 10 CENT. CUBES LIQUEUR FEHLING FERROCYAN., APHÈS ACTION A 40 DEGRÉS, B DURANT LES TEMPS SUIVANTS, DE Toû DU LIQUIDE AMYLOLYTIQUE 95? CE LIQUIDE AYANT ÉTÉ PRÉALABLEMENT MAINTENU, PENDANT UNE HEURE, A 409, EN CONTACT AVEC DES DOSES CROISSANTES DE CARBONATE DE SODIUM OU DE SESQUICARBO- NATE D'AMMONIUM, DOSES EXACTEMENT NEUTRALISÉES, ENSUITE, DANS LE CAS DE Na?CO* PAR ADDITION DE SO'H?. 20 TEMPS NÉCESSAIRE A LA COAGULATION, A ÀÜÙ DEGRÉS, DE D CENT. CUBES LAIT BOUILLI A 10 MOL. MILLIGR. CaCl? EMPRÉSURÉ AVEC 0 c. ©. 10 (Na?CO*) = : ou 0 c.c. 20 Lx entcosÿ] DU LIQUIDE S TRAITÉ SUIVANT (10). D) lolytique et présurant. Sesquicarbonate d’'ammonium. Carbonate de sodium. Molécules milligrammes électrolytes par litre du liquide amy 1° Empois. 20 Lait. 19 Empois. 20 Lait. Mol. Mol. Mol. Mol. milligr. millicr. milligr. = 1e millier. sn EE carbonate NaSO: |! h. 45 | 48-h. Na’S0* par litre par litre par litre par litre empois. CAC: lait. m. ss. empois. CAC: GAIC> lait. m. S. 0 » 0 » 15.8 0 » 5» 11 » 5 » 0 » 9.30 0.6 0.006 15.8 0.026 D D. 11 » 5 » 0.013 9.30 150 0.013 15.8 0.052 DD : 11 » 5 » 0.026 9.30 2.6 0.026 15.8 0.104 5 » 0.026 10.5 4.9 0.052 9.30 De 0.052 15 6 0.208 5 » 0.032 10.5 4.9 0.104 9.30 10.4 0.10% 15 » 0.416 ET 5 0.104 10 » 4.8 0.208 | 10 20.8 0.208 13 » 0.832 5.30 0.208 15 » DA 0.416 | 10.4 41.6 0.416 9.8 1.66% 6 » 0.416 150 » 41 » 0.832 | 12.3 83.2 0.832 9.2 3.328 1 > 0.832 1 664 | 16 166.4 1.664 9.5 5.656 9.30 1.664 (4 5 a 3.326 | 20 332.8 3.328 11 » 13.312 16 » 3.328 6.656 | 25 665.6 3.656 13.5 26.624 40 » 6.656 \ 13.212 | 36 1331 .2 13.312 18 » 53.248 42 » ) | 826 RÉUNION BIOLOGIQUE DE MARSEILLE bonique de ce sel soit inférieure à celle des bicarbonates de potassium. et de sodium, il se comporte comme eux, aussi bien vis-à-vis de l’empois- d’amidon que du lait. Cela tient à ce que la diminution du taux d’acide- est compensée par l’atténuation du caractère basique de l’alcali, quand on passe des bicarbonates de potassium etde sodium au sesquicarbonate- d'ammonium. c) Carbonates neutres. — Les carbonates neutres se comportent comme les alcalis. Ils sont retardateurs à très faibles doses et devien- nent rapidement empêchants. Cest ainsi que 4 mol. milligr. 3 de car- bonate de sodium rend la saccharification 6 fois plus lente et qu'il suffit de 5 mol. milligr. de ce sel pourempêcher toute formation de maltose. Il: n'en faudrait pas conclure à la destruction de la diastase. Celle-ci, main- tenue en effet pendant une heure à 40 degrés, en contact avec cette dose empêchante de 5 mol. milligr. de Na CO”, saccharifie l’empois d’amidon: avec autant de facilité que la diastase pure. La seule précaution à prendre est de neutraliser exactement la liqueur diastasique avant de la faire agir sur l’empois d’amidon. Il s'agissait donc uniquement d’une. condition défavorable de milieu, et ce n’est que lorsque la teneur en: Na‘CO° du liquide diastasique devient quinze fois plus forte (83 mol.. milligr.) que le ferment amylolytique est réellement détruit. VI. — SELS DE RUBIDIUM, DE CÆSIUM ET DE LITHIUM. par C. GERBER. Chlorures de rubidium et de cæsium. — Sont très légèrement accélé-- rateurs à faibles doses, indifférents à doses moyennes, retardateurs à doses fortes. Les sels neutres de rubidium et de cæsium. se rapprochent done beaucoup plus des sels neutres de potassium et de sodium que de- ceux d’ammonium ; ils sont, cependant, beaucoup moins retardateurs à: doses élevés que les premiers. Chlorure de lithium. — Est retardateur à toutes doses, et d’autant plus retardateur que la dose est plus élevée ; mais le retard observé croit lentement, si bien qu'avec 332 molécules milligrammes par litre: d’empois, la saccharification n’est que six fois plus lente qu’en l'absence: de ce sel, et qu'avec la dose considérable de 1.331 mol. milligr., om observe encore une saccharification diastasique, bien que très faible. Les sels neutres de lithium s'éloignent donc, par leur action sur la saccharification diastasique de l’empois d’amidon, de tous les autres: sels des métaux alcalins. de : SÉANCE DU 16 MAI 827 La seconde partie du tableau montre que les:chlorures de sodium et de potassium, qui, nous l'avons vu précédemment, sont très relardateurs à fortes doses, agissent, non par destruction de la diastase, mais sur l'amidon. Le ferment amylolytique, en effet, mis en contact pendant une heure, à 40 degrés, avec 5.000 mol. milligr. de chlorure de sodium, - ou 4.000 mol. milligr. de chlorure de potassium, doses très retardatrices quand elles sont introduites dans l’empois, agit, à la dose de 1/100, sur l’'empois d’amidon, exactement avec la même activité que la dias- tase pure mise directement dans un empois présentant la même teneur en sel (50 mol. milligr. NaCI et 40 mol. milligr. KCl). Tout semble indi- quer que les sels de lithium, de rubidium et de cæsium se comportent de la mème facon. 19 CENTIMÈTRES CUBES EMPOIS D'AMIDON A 5 Pp. 100 NÉCESSAIRES POUR RÉDUIRE 10 CENT. CUBES LIQ. FEHLING FERROCYAN., APRÈS ACTION, A 400, DURANT LES 1 L TEMPS SUIVANTS, DE 100 DU LIQUIDE AMYLOLYTIQUE ET PRÉSURANT 35 ? EN PRÉSENCE DE / 29 DOSES CROISSANTES DE SELS DE MÉTAUX ALCALINS AJOUTÉS PRÉALABLEMENT DANS : a, l’'empois d’amidon; b, le liquide amylolylique, CE DERNIER MÉLANGE ÉTANT MAINTENU | HEURE A #0 DEGRÉS AVANT D'ÊTRE AJOUTÉ À L'EMPOIS D AMIDON. 20 TEMPS NÉCESSAIRE A LA COAGULATION, A 409, DE à CENT. CUBES LAIT BOUILLI, A B 10 MOLÉCULES MILLIGRAMMES CaCl?, EMPRÉSURÉ AVEC 0 C.c. 20 DU LIQUIDE 35 TRAITÉ ”) SUIVANT (1° b). 2 Temps nécessaire pour coaguler 1° Centimètres cubes empois d’amidon. le lait. Mol. miligr. Re NaCl.| KCI. KCI. litre de Mol. mil. élect. Nall. Mol. 0 Lidl. | RbC!. | CSC. | our litre de millier. électr. par litre / B empois. |? h. 30/2 h. 30/2 h. 30] — |Empois.|3 h. |24 h. 25 0» | 40 » | 10.5 | 10.2 DR OMR ITS AIT AN 2 01 0%109:30 1.3 | 10.7 | 10.5 | 10.2 1.314 0.013: | 8:51 54 [114 1.3| 0.052| 9.30 2,6 | 14.8 |. 10.4 10.1 2.6| 0.026 | 8.5 | 5.1 | 14 »|| 2.61 0.104] 9.3 2 13 » 10.3 10 » 5,91 50052 | 8.52 "5.400 44% 5.2| 0.208| 9.3 Il 10.4 | 45 » | 10.2 9.8 10.4| 0.104 | 8.4 | 5.1 | 14 »|| 10.4] 0.:416| 9.30 20:8 | 18 » | 10.2 9.6 20.81 0.208 | 8.4 | 5.1 | 14.9|| 20:8| 0.832] 9.3 | 41.6 | A» 10»| 9.31 41.6) ‘0.416 | 8.3 | 5.1 | 14.4|| 41.6) 1.664] 9.30 83.2 | 25», 10.2 | 9,11 83.2] 0.832 | 8.5 | 5.1 | 15 »|| 83.2] 3.328] 9.30 1166.21 36 » | 10.4 9.8 | 166.41 1.664 | $.9 | 5.2 | 15.5/| 166.4] 6.656| 9.45 932.8 65 » 10.7 » 332.8. 31398 | 9,3: | 5.2 [1161113328 43.312110 >» 665.6 | 100 5 | 11.2 » 665.6|- 6.656 | 9.7 | 5.3 | 16 »|| 665.6| 26.624/10.50 13312 F 200 » | 42 » à 1334.21 13.312 10 » | 3.4 | 16 »|[1331.2| 53.248]11.30 DE 2662.4| 926.624 [10.5 | 5.6 | 16 »|(2662.41106.496/11 » 4000 »| 40 » [11.5 | 5.8 5000 »| 50 » |12 » 6.1 Enfin, La troisième partie du tableau montre que la diastase protéoly- 8928 RÉUNION BIOLOGIQUE DE MARSEILLE tique n’est pas plus altérée par des doses excessives de sels neutres de sodium et de potassium que la diastase amylolytique. ÉLECTIONS. j M. Joleaud est élu membre titulaire. Le Gérant : OCTAVE PORÉE. Paris. — L. MARETHEUX, imprimeur, 1, rue Cassette. . = 829: SÉANCE DU 27 MAI 1911 BaTTELLI (F.) et Stern (L.) : L’an- tipneumine dans les tissus animaux. Bierry (Herr), Vicror (Hewrr) et Raxc (ALBERT) : Sur la recherche de petites quantités de sucre interverti. BonniEr (PIERRE) : Les centres organostaliques et la dérivation GULANÉeRER re oise Elo Bovert (Pire) : La réaction de Butenko dans le liquide céphalo- FCO NA Mel RSS ste ORNE Lie à CHAurFARD (A.), LAROCHE (Guy) et GRriGAUT (A.) : Le taux de la choles- térine dans le liquide céphalo-ra- chidien normal et pathologique. . . CLauDEe (H.) et Loyez (Mle M.) : Sur les pigments dérivés de l'hémo- globine dans les foyers d’hémor- ragie cérébrale; leur présence dans lesicellulesEnerveuses we 000 DRZEWINA (ANNA) et Bonn (GEOR- GEs) : Modifications des réactions des animaux sous linfluence du cyanure de potassium (Note préli- NES) AU RS DEN EET PALCIESE GLEy (E.) : Sur l’antagonisme de l’adrénaline et de la sécrétine. . . . Guergir : Nouvelle méthode de dosage des sels ferriques en pré- sence des sels ferreux et de matières OR ANIQUES ARE AE HéRisseY (H.) et Legas (C.) : Uti- lisation de l’aucubine par l’Asper- GI SENIG ERNST SN EEE ER EU Laricoue (L. et M.) : Dépense éner- gétique et température. Nouvelle HÉDONSELAEMEMElENCe EEE Lerëvre (J.) : Sur l'interprétation thermodynamique des faits relatifs à la contraction; et sur la nature _ spéciale des grandeurs qui s’y pré- FONTENTS ECRRN PME NE EEE EANRE PEU Loris-Mezrkov (J.) : Un nouveau bacille anaérobie dans les selles VD ATTUE SRE DAMES ER Mayer (M.) : Sur les lois de l’ex- crétion de l’urée, à propos de la communication de M. Cathelin . .. Morez (Louis) : Parathyroïdes et ACIUOSE MR NAS AREA ENTREE TR SOMMAIRE 838 855 840 87i NAGEOTTE (J.) : Le syncytium de Schwaon et les gaines de la fibre à myéline dans les phases avancées de la dégénération wallérienne. . . S6t Porrier (P.) : Symbiose chez les larves xylophages. Etude des mi- croorganismes symbiotiques . .. . S5T SARTORY (A.) et BAINIER (G.) : Les caractères différentiels entre les Penicillium, Aspergillus et Citro- UC CSS CERN TE NERO LE 813 TeissiIER (PiERrRE) et Léox-Kino- BERG (M.) : Recherches sur la cuti- réaction à la tuberculine au cours derlanroureole ne PRE Le 853 Tessier (P.) et LutemsacEer (R.) : Sérum de rougeoleux et anticorps SYDHTIAUES SFR Re 875 TROISIER (JEAN) : Ictères hémoly- tiques avec polyglobulie. . . . . .. 859 Weiss (GEORGES) : Réponse à la précédente note de M. Lefèvre « Sur quelques observations de principe sur la thermodynamique muscu- SAT PENSE ASE EN 1e PRET 831 Réunion biologique de Bucarest. MaRiNesco (G.) : Transmission du virus de la poliomyélite par le sym- pathique (Troisième note). . . . .. 819 MariNesco (G.) et MINEA (J.) : Na- ture des plaques séniles (Troisième NO LE ÉNE T T e esse AT a ES 882 Nicozau ($S.) : Recherches histo- logiques sur la graisse cutanée, chez BONNE MERE AN PE DU 884 Réunion biologique de Nancy. Durocr (M.) : Sur certains phé- nomènes d'optique physiologique. Sur la loi de Talbot (Troisième note). 886 Durour (M.) : Sur les verres de GUUSTANTPE PRET PETER 888 ETIENNE {G.) : Le phénomène lé- cithinique de Campana chez un groupe de tabétiques. . . . . . . .. 891 MERCIER (L.) et LAsseur (Pu.) : Un Bacille (Bacillus chlororaphis) pa- thogène pour certains animaux deautdonuceRe RNA 889 Biococre. Comptes RENDUS. — 1911. T, LXX. 2 59 830 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE Présidence de M. Dastre. M. R. Dugois et E: HÉpbon, membres correspondants, assistent à la séance. DOoN D’'UNE PLAQUETTE EN BRONZE REPRÉSENTANT M. MALASSEz, M. Jozzy. — Au nom de M®° Malassez, j'ai l'honneur d'offrir à la Société de Biologie une plaquette en bronze représentant l'effigie de notre . regretté président, et qui est l’œuvre de notre collègue M. P. Richer. LE PRÉSIDENT se fait l’interprète des membres de la Société pour remercier M®e Malassez de son don. Don D’OUVRAGE. M. H. Craune offre à la Société l'ouvrage suivant : H. CLauDE et S. CHAUVET. — Sémiologie réelle des sections totales des nerfs mixtes périphériques. 1 vol. in-8°, 98 pages; figures. Paris, Maloine. SUR LES LOIS DE L'EXCRÉTION DE L’URÉE. À PROPOS DE LA COMMUNICATION DE M. CATHELIN. M. Mayer. — Dans sa note du 19 mai 1914, M. Cathelin énonce quatre lois de la « physiologie rénale chirurgicale ». Par ses observations per- sonnelles il a pu se rendre compte qu'un rein alléré sécrète en général l'urée à un taux qui présente un intérêt considérable (1"° loi), — qui est d'autant plus abaissé que le rein est plus altéré (2° loi), — qui est cons- . tant au cours d'examens répétés (3° loi), — qui reste fixe pendant un temps très long (4° loi). Les observations de M. Cathelin me ‘paraissent bien entrer dans le cadre des lois qu'a établies M. Ambard, au cours de ses très intéres- # 201 4 & L + ke PR \i SÉANCE DU 27 MAI 831 santes recherches sur l’excrétion de l'urée (1). Je rappelle que cet auteur a montré : 1° qu'il existe une concentralion maxima au delà de laquelle le rein ne peut excréter l’urée, et que cette concentralion est fixe pour chaque espèce animale ; 2° que le rein tend toujours à travailler à cette concentration maxima; 3° que cette concentration s’abaisse quand le rein est altéré et est d'autant plus basse qu'il l’est davantage. Il résulte de là qu'un rein malade, sécrétant à une concentration basse, qui est pour lui maximale, lend toujours à sécréter de lui-même à cette même concentration, et c'est ce qu'a en effet observé M. Ambard. — D'autre part, il me paraît utile de faire remarquer qu’on ne doit pas se borner, en physiologie rénale, à examiner seulement le taux d’urée de l'urine globale, ou même des urines des deux reins. Si l'on trouve, . par exemple, que ce taux, abaissé du côté du rein malade, est encore élevé de l’autre côté, cela ne veut nullement dire que cet autre rein puisse suffire à assurer l'excrétion d’urée nécessaire à l'organisme, et l’on n'est pas fondé, sur cette simple constatation, à enlever le rein malade. Il faut encore mesurer la capacité fonctionnelle de l’autre rein; cette mesure n'est possible que par la comparaison du taux d'urée dans le sang et dans l'urine; je rappelle que M. Ambard a encore fait connaître une méthode simple d'utiliser cette comparaison et de praliquer cette mesure. RÉPONSE A LA PRÉCÉDENTE NOTE DE M. LEFÈVRE « SUR QUELQUES OBSERVATIONS DE PRINCIPE SUR LA THERMODYNAMIQUE MUSCULAIRE », par GEORGES WEIss. Dans une communication faite à la Société de Biologie en 1903 et dans mon livre sur le Travail musculaire et la chaleur animale, j'ai dit, à propos d’une tentative de Fick, que l’on ne pouvait appliquer la formule du rendement de Carnot au muscle en travail. Pour le démon- trer, j'ai rappelé la première condition de cette application, c'est-à-dire la nécessité absolue, primordiale, d’avoir affaire à un corps décrivant un cycle fermé. Or, ai-je dit, le muscle n'est pas un corps décrivant un cycle fermé, et par suite il est inutile d’aller plus loin. Je parlais, bien entendu, du 1 e PS, r . 0 r muscle réel, sur lequel on a expérimenté, celui auquel Fick a comparé les résultats de son calcul, le seul que nous connaissions jusqu'à nouvel (4) Ambard et Papin. Etude sur les concentrations urinaires. Arch. internat. de Physiol., t. VII, fase. 4, 1909. — Ambard. Lois numériques de la sécrétion de l’urée. Journal de Physiol., n° 2, mars 1910. — Ambard et Moreno. Urée du sang et urée de l'urine. Semaine médicale, 19 avril 1914, er 832 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE ordre, et non de celui de M. Lefèvre, tout nouveau pour moi, dont il est question au paragraphe G de la dernière note, intitulé : « CRITIQUE DE L'HYPOTHÈSE DE M. WEISS SUR LA NON-SÉPARATION DU MOTEUR MUSCULAIRE ET DE SON COMBUSTIBLE ». AG Je ferai d’abord remarquer que si je ne recule pas devant la nécessité ou l'utilité d'une hypothèse, cette expression, dans le cas présent, s'applique uniquement à la conception de M. Lefèvre. Jusqu'ici, je n'ai jamais vu, ni lu, ni entendu dire que l’on puisse réaliser un musele où le moteur soit séparé de son combustible. __ « Qu'est-ce que cet ensemble indissoluble? dit M. Lefèvre. Si l’on entendait par là que le combustible est partout mélangé au milieu des éléments moteurs qui composent le muscle, la séparation des fonctions du moteur et de son combustible ne serait pas plus impossible au thermodynamicien, que ne le serait dans une vaste usine la séparation de ses nombreux moteurs et des nombreux foyers de combustion qui sont au milieu d'eux. » Que tout d’abord M. Lefèvre nous explique simplement, sans démon- stration pratique, comment il ferait cette séparalion dans une usine dont portes et fenêtres seraient murées, et où il pourrait tout au plus introduire le réservoir d’un thermomètre pour en prendre la tempé- ralure. : Puis, comme application biologique, il pourra nous montrer un muscle séparé de sa source d'énergie et produisant du travail sans combustions internes. Jusqu'à cette démonstration, à l'évidence de laquelle je me rendrai ‘certainement, je reste attaché à mon hypothèse, puisque hypothèse il y a, d'un ensemble indissoluble. Bien plus indissoluble encore, j'en ai la ferme conviction, que les moteurs et les foyers de l’usine de M. Lefèvre, bien plus qu'il ne paraît le croire puisqu'il ajoute : « On sait que selon l'opinion générale des physiologistes actuels, Il y a lieu de distinguer, dans le protoplasma, la substance vivante nette- ment active, mais sensiblement immuable, et les réserves ou inclusions soumises à l'équilibre mobile, et dont la combustion fournit l'énergie nécessaire à cette activité. » Voilà une affirmation contre laquelle je proteste avec la dernière énergie; je déclare me séparer entièrement de la généralité des physio- logistes de M. Lefèvre, et me trouve, malgré cela, en excellente société. Je ne saisis pas du tout ce qu'est cette substance vivante, réellement active mais immuable, et me figure bien mieux son activité comme liée étroitement et obligatoirement aux transformations des sources d'énergie. Cela n'implique pas du tout une destruction du musele comme M. Lefèvre semble le croire, quand il me fait, je ne sais pourquoi, et contre quoi je protesle, remettre en discussion l'invariabilité de la désassimilation azotée dans le travail musculaire. Je ne vois pas ce k er SÉANCE DU 27 MAI 833 qui dans mon livre, par exemple, l’autorise à me prêter cette opinion et, à cet égard, je l’engage vivement à lire, dans l'original, les travaux que Pflüger et Fick, entre autres, ont consacrés à ce sujet. Il reconnaïtra, je pense, que je ne suis pas en trop mauvaise compagnie. La question des réserves et inclusions ne se présente pas, à mon avis, avec la simplicité que lui attribue M. Lefèvre, lorsqu'il met d’un côté le muscle moteur et de l’autre les inclusions, sources d'énergie. J'ai, pour ma part, une conception loute différente de celle de M. Lefèvre sur les relations existant entre la puissance motrice du muscle et les matériaux qui s’y consument après des transformations sur lesquelles nous n'avons d'ailleurs jusqu'ici que peu de renseigne- ments. : A un certain stade de leur évolution ces matériaux font partie inté- grante du muscle ; à ce moment, vouloir les en séparer équivaudrait à altérer le muscle, à en supprimer la faculté qu'il a de produire du travail. C'est, du moins, ce que je crois pouvoir conclure des faits que j'ai observés ; je n'en connais pas qui s'oppose à cette manière de voir, et serais très heureux que M. Lefèvre, pour justifier l'opinion quil attribue à tort à la généralité des physiologistes, veuille bien nous signaler une expérience qui la confirme, une seule pourvu qu'elle soit bonne. DÉPENSE ÉNERGÉTIQUE ET TEMPÉRATURE. NOUVELLE RÉPONSE A M. LEFÈVRE, par L. et M. LaPiCQuE. Nous le voyons par la réponse de M. Lefèvre, nous n'avons encore pas réussi à nous faire comprendre. Nous demandons la permis- sion de renvoyer la discussion à un autre moment et un autre endroit, car elle serait trop longue pour nos Comptes rendus. En effet, nous sommes en désaccord sur les principes et les définitions, aussi bien que sur les conclusions. Le seul point sur lequel nous soyons d'accord, c'est de considérer comme hors du sujet le second problème que for- mule M. Lefèvre, en se demandant si ce n’est pas celui que nous avons dans l'esprit à la place du premier. Nous ferons simplement la remarque suivante : La discussion porte sur l'interprétation que nous avons donnée d’une courbe fournie par nos expériences. Tout le raisonnement que M. Lefèvre oppose à cette interprétation exige que la courbe passe par zéro quand la différence de température entre l'animal et son milieu devient égale 834 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE à zéro. Or, notre courbe ne descend pas et ne peut pas descendre à zéro (1). Nous n'avons done qu'à maintenir intégralement ce que nous avons dit. LA RÉACTION DE BUTENKO DANS LE LIQUIDE CÉPHALO-RACHIDIEN, par PIERRE BOvERI. Il y a quelque temps, Butenko proposait une réaction nouvelle des urines, qu'il considérait comme spécifique de la paralysie progressive. Partant de la conception que ce sont vraisemblablement des sub- stances organiques qui donnent la réaction de Wassermann, et que celles-ci doivent passer aussi dans les urines, Butenko (2) cherchait à dévoiler ces substances en les précipitant avec le liquide de Bellost. Il trouva une réaction positive seulement dans les urines des paralytiques généraux. Beisele (3) confirmait plus tard les résultats de Butenko, tandis que Stern (4), tout dernièrement, n’arrivait pas aux mêmes con- clusions. ë Il nous a paru intéressant d’essayer la réaction de Butenko sur le liquide céphalo-rachidien d'individus syphilitiques ou non syphili- tiques, dans le but de chercher, s'il était possible, quelques renseigne- ments par celte réaction. Nous avons modifié un peu la méthode de Butenko, de la façon sui- vante : ; On porte à l’ébullition pendant quelques instants 3 centimètres cubes de liquide céphalo-rachidien : après on y ajoute une goutte de solution de Bellost et on porte de nouveau à l’ébullition. Le précipité qui se forme doit être gris ou gris-noirâtre dans les cas où la réaction est positive, (4) C'est la courbe de la dépense énergétique par méthode alimentaire, suivant les expressions mêmes de M. Lefèvre dans la note (p. 446 de son ouvrage) où il nous a pris à partie. Est-il besoin de dire que la ration d'entretien (alias la dépense énergétique totale mesurée par le combustible nécessaire) ne devient pas nulle pour une température extérieure égale à celle de l'animal? Notre communication du 27 mars 1909, qui nous attira la critique contre laquelle nous nous défendons, insiste à diverses reprises sur ce fait, moins pour l'affirmer en lui-même que pour s'en servir comme base de raisonnement. Nous n'avions pas cru nécessaire, dans notre note d'il y a quinze jours, d'en répéter explicitement l'affirmation, surtout pour M. Lefèvre; mais notre gra- phique était, nous semble-t-il, suffisamment expressif à ce point de vue. (2) Münch. med. Wochen., n° 32, 1910, analyse de la Russky Wratsch, n° 2, 1910. (3) Münch. med. Wochen., n°1, 1911. (4) Münch. med. Wochen., n° 9, 1941. LQ SÉANCE DU 27 MAI 835 blanc dans les cas négatifs. Il n’est pas tout à fait nécessaire d'exécuter la deuxième ébullition, la coloration du précipité se manifestant dès que la goutte de réactif tombe dans le liquide chauffé. Nous avons examiné quinze liquides céphaio-rachidiens, dont sept provenaient d'individus syphilitiques et huit de sujets atteints de maladies différentes (épilepsie, hydrocéphalie, tumeur cérébrale, intoxi- cation saturnine, pellagre). La réaction nous a donné dans tous les cas un résultat négatif, de même que dans cinq cas qu'on pouvait considérer comme normaux au point de vue du système nerveux. Nous sommes en train de continuer ces recherches aussi sur le sérum du sang et nous reviendrons d'ici peu sur cette queslion ; aujour- d'hui, nous nous bornerons à dire que la réaction de Butenko sur le liquide céphalo-rachidien ne semble pas pouvoir donner de résultats utili- sables pour le diagnostic de l'infection syphilitique. (Clinique des maladies professionnelles de Milan dirigée par M. le professeur L. Devoto.) LES CENTRES ORGANOSTATIQUES ET LA DÉRIVATION CUTANÉE, par PIERRE BOoNMER. Aussi longtemps que les physiologistes et Les médecins ne feront pas intervenir au premier plan, dans leurs inductions, la représentation nette et constante de centres nerveux veillant sur le maintien de l’inté- grité organique de chaque partie de l'individu (centres organostatiques) et sur les mille équilibres fonctionnels sur lesquels repose la vie de l’ensemble, il leur sera impossible de s'expliquer le retour rapide au type normal des tissus ou des organes malades, sous l'influence d’une dérivation thérapeutique ou accidentelle, ou même de comprendre le mécanisme d'aucun fait thérapeutique. Aucune intervention, aucune application thérapeutique n'agit en effet sur un organe ou sur une fonction que par l'intermédiaire des centres nerveux de cet organe ou de cette fonction, aussi directe et immédiate que puisse paraître cette application. Le topique appliqué sur une peau malade n’a pas le pouvoir de décider les éléments de cette peau à reprendre leur livrée normale et à rentrer dans le devoir physiologique, mais il exerce, de la périphérie, une action modificatrice sur les centres nerveux de l'organe altéré et ceux-ci ressaisissent le pouvoir de rétablir dans leur domaine la reprise de l’ac- tivité biologique normale, pouvoir qu'ils avaient momentanément et 836 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE partiellement laissé perdre. La peau reprend sa vie normale avec autant de docilité et d'ensemble qu’elle avait mis à en adopter une autre quand le mot d'ordre en avait été donné. La ventouse scarifiée ne défluxionne pas le poumon en lui tirant du sang à travers la plèvre, le cautère ne dégage pas l’endocardite en atti- rant le mal à travers le péricarde, la vessie de glace ne calme pas l’ap- pendice en le refroidissant à travers le péritoine ; mais l’action exercée sur les téguments passe des centres nerveux de la peau au centres de l'organe sous-jacent, centres voisins dans le même métamère ou embryo- géniquement associés. C’est de centre à centre que s'établit la commu- nication, comme celle qui me permet de causer par téléphone avec l’abonné qui habite en face de chez moi, de l’autre côté de la rue. Le coryza provoqué par le refroidissement cutané, ou inversement le refroidissement cutané provoqué par le coryÿza, les règles qui cessent parce que les mains sont dans l’eau froide, et qui reprennent parce que les pieds sont dans l’eau chaude, sont des exemples de dérivations s’exerçant à travers la masse totale du corps, exploitant des associations de centres nerveux qui, dans ce cas, n’ont certainement plus rien de segmentaire. Il en est de même de l’entérite qui alterne avecle rhume des foins, de l’eczéma qui disparaît subitement quand apparait cette même entérite, ou un asthme, ou une migraine; ces exemples bien connus de dériva- tions spontanées ne peuvent s'expliquer que de centre à centre, et nul- lement d’organe à organe, de tissu à tissu. L'action directe exercée sur les centres bulbaires par l’intermédiaire du trijumeau nasal, au moyen de cautérisations minuscules qui per- mettent de les solliciter en quelque sorte individuellement, met nette- ment en évidence ce rôle des centres dans les modifications subites des états pathologiques les plus fixés en apparence, et j'en ai publié un nombre déjà considérable d'exemples des plus variés. La guérison de la sciatique par cautérisation du lobule de l'oreille, telle que la pra- tiquent les rebouteux, la disparition rapide de tout un troupeau de verrues dès qu'on entreprend le traitement de la plus ancienne, l’amé- lioration de divers symptômes tabétiques par la dilatation de l’urètre (Delmund, Jaworsky), et tant d’autres procédés en apparence si bizarres que la médecine nie au lieu d’en étudier le mécanisme, sont en fait des exemples nets de dérivation par voie nerveuse directe ou indirecte. J'ai vu ainsi, chez une fillette soignée par moi au dispensaire H. de Rothschild, il y a deux ans, des verrues anciennes disparaitre en quelques jours à la suite d’une cautérisalion. De même, chez une femme âgée, atteinte depuis plusieurs années d’un urticaire tenace et, depuis plus d’un an, d'érythromélalgie, cette dernière affection fondit à vue d'œil, en moins de deux heures, et l’urticaire ne reparut plus. ; Chez un homme atteint de tabes combiné, que mes premières cauté- AE ST ST . SÉANCE DU 271 MAI 831 risations avaient débarrassé de son incontinence fécale et urinaire, et à ‘qui elles avaient en outre rendu une tonicité musculaire qui avait rapi- dement modifié son allure et sa démarche, bien que la maladie remontät à plus de dix ans, j’eus la satisfaction de voir disparaître les douleurs du membre inférieur, et la surprise de ne plus retrouver le signe des orteils. En effet, cet homme, qui éprouvait les plus grandes difficultés à enfiler ses chaussettes parce que le moindre contact lui faisait ouvrir et dresser les orteils, put, du jour au lendemain, rassembler les orteils dans l'attitude la plus commode pour la manœuvre en question. Son tabes s’est d’ailleurs encore amélioré depuis à d’autres égards. Un autre malade, atteint de cirrhose de Laënnec, et vu également par le D' Roques à la polyclinique de Rothschild, présentait une dilatation variqueuse énorme des veines du gosier et du vestibule de la glotte, provoquant l’aphonie pour laquelle il me fut amené. Il avait en outre des varices de la jambe, des hémorroïdes et un peu d’ascite. Une cau- térisation, dans la région correspondant théoriquement à la région bul- baire où je localise les centres angiotrophiques, provoqua, le soir même, de l’anarsaque qui dura douze heures, puis la disparition rapide et durable de l’ascite. Dès ce jour, les hémorroïdes, Les varices de la gorge et du membre inférieur diminuèrent rapidement, la voix reparut en moins de huit jours, en même temps que les veinosités, de plus en plus pâles, s’effacaient pour disparaitre au bout d'un mois. Une dame, soignée de celte facon pour une entérite ancienne, m'écrivit quinze jours après : « Une chose extraordinaire qui s’est produite en moi depuis votre traitement, et dont je ne vous avais pas entrelenu pendant la consultation, ayant l’intime conviction que vous ne pouviez y remé- dier, c’est mon pied droit, qui s’atrophiait depuis plus de dix ans, et dont les doigts étaient tellement repliés qu'ils ne s’allongeaient plus, puis de telles souffrances pour aller d’une pièce de l'appartement à l’autre, qu'à chaque heure du jour je changeais de souliers pour avoir _un petit soulagement. Depuis le traitement, qui m'a débarrassée de ma constipation d'emblée, mon pied a repris sa forme primitive, les doigts se sont allongés, et, il y a quelques jours, je faisais deux lieues à pied. Je n'ai pas ressenti la moindre douleur, depuis l'heure qui a suivi la cautérisation. » Une autre cas plus curieux. Une dame, soignée depuis huit mois à l'hôpital Saint-Louis pour une affection qualifiée de prurigo par M. Brocq et de lichen par M. Darier, sans aucun soulagement à des démangeai- sons atroces qui lui faisaient passer toutes ses nuits à pleurer el à se déchirer de ses ongles, fut témoin de quelques effets rapides de mon traitement sur l'affection chronique d’un de ses parents, et me demanda de la traiter. Comme elle était en même temps très constipée depuis des années, je commencai par m'attaquer à l'appareil digestif et la cauté- risai dans ce sens. Un quart d'heure après la piqüre, le prurit s’exalta 838 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE — au point qu’elle dut prendre une voiture pour rentrer chez elle. Mais deux heures après, il disparut tout à fait, la nuit se passa sans déman- geaison el il ne s'en reproduisit plus depuis. Quelques jours après, les plus petites papules disparaissaient visiblement, et leur disparition se fai- sait de la racine des membres vers l'extrémité. Après un mois, seules, de grandes papules cornées persistaient sur les pommettes, aux mains et aux pieds. Le mois suivant, je renvoyai la malade se montrer à M.Brocq, qui demanda la suspension de mon traitement, à titre d'essai. Je con- seillai de mon côté à la malade de cesser tout régime et de risquer quelques excès de table. Quelques petites papules reparurent, mais sans aucun prurit. Alors M. Brocq lui fit reprendre mon traitement nasal, et le mois suivant, toute trace d'affection cutanée avait disparu, la malade n'ayant repris aucun régime. La constipation, que j'avais manquée d'abord, ne disparut qu'après la troisième cautérisation. Ce n'est donc pas en agissant sur les fonctions digestives que j'avais rétabli d'emblée l'activité directrice des centres organostatiques. Je préfère ce terme d'organostatique au terme de centres frophiques, qui ne définissent pas le rôle de maintien des éléments histologiques dans la ligne de différenciation organique et fonctionnelle qui leur a été assignée, la trophicité étant un office parfaitement distinct et indépen- dant de l'attribution fonclionnelle et de la livrée anatomique. L'ANTIPNEUMINE DANS LES TISSUS ANIMAUX, par F°Bartecirrel. L''STERN: 27 Dans des recherches antérieures, nous avons démontré que plusieurs tissus animaux (rate, testicules, cerveau, elc.) contiennent une substance qui a la propriété de diminuer considérablement les échanges gazeux des muscles. she Nous proposons de donner à cette substance le nom d'antipneumine. C'est la rate des différents animaux qui paraît être l'organe le plus riche en antipneumine. Cette substance passe dans l'extrait aqueux des tissus. Elle est précipitée de cet extrait par l'acide acétique à la concentration de 1,5 pour 1.000 et se retrouve ainsi dars le précipité des nucléo-protéides. En effet, à volume égal, le précipité possède un pouvoir inhibiteur beaucoup plus élevé que l’extrait total. D'autre part, la partie liquide, après éloignement du précipité, ne diminue plus l'activité respiratoire des muscles, mais peut, au contraire, l’augmenter par l'effet de la pnéine qu’elle renferme. Un grand nombre de tissus contiennent ainsi deux substances qui produisent des effets opposés sur la respiration des muscles, la pnéine et l’antipneumine. La précipitation de l’antipneumine par l'acide acétique permet d'obtenir les * nu : SÉANCE DU 27 MAI 839 . deux substances séparément, car la pnéine n'est pas précipitée par l'acide » pneir acétique. Par conséquent, lorsqu'on veut étudier l’antipneumine d'un tissu, il est de beaucoup préférable d'employer le précipité qu'on obtient en acidifiant l'extrait aqueux des tissus. Après addition d’acide acitique, on centrifuge, le dépôt estlavé avec de l’acide acétique à 1 p. 1000 et on centrifuge de nouveau. Le dépôt est neutralisé par une solution de NaOH. On a ainsi une préparation d'antipneumine débarrassée de pnéine. L'autipneumine peut aussi être préparée à l’état sec. Il suffit de sécher dans le vide le précipité produit par l’addition d'acide acétique à l'extrait _aqueux de rate. On obtient ainsi une poudre brunâtre agissant énergiquement comme antipneumine. ; L'antipneumine est détruite par ébullition; elle ne dialyse pas. La méthode employée pour constater l'influence de l’antipneumine sur la respiration des tissus est celle dont nous nous sommes servis dans nos recherches antérieures. Le tissu pris rapidement après la mort est broyé et additionné de deux ou trois volumes d'eau. L’alcalinité du milieu est produite par du carbonate de Na à 4 p.1.000 ou bien par NaOH à la concentration de 1 p. 2.000 additionnée de phosphate de Na ampho- térique correspondant à une concentration de 1 p. 2.500 de P*0”. Le mélange est introduit dans des flacons remplis d’'O* et on agite ensuite énergiquement à la température de 38 degrés. Dans un flacon, on ajoute au muscle le liquide alcalin et la solution d’antipneumine ; dans un flacon témoin, l’'antipneumine est remplacée par de l’eau. A la fin de l'agitation, dont la durée est en général d'une demi-heure, on dose la quantité d’O* absorbé et de CO” dégagé, d’après les méthodes habituelles. On peut ainsi constater que l’antipneumine provenant de 10 grammes de rate de mouton produit déjà une diminution très forte des échanges gazeux de 50 grammes de musele.Si, par exemple, dans le flacon témoin l'absorption d'Oest de 100 centimètres cubes, elle tombe à 50 ou 60 cen- timètres cubes si on ajoute l’antipneumine provenant de 10 grammes de rate de mouton. = L'antipneumine agit seulement sur la respiration principale des tissus ; elle est sans action sur la respiration accessoire. Nous avons déjà exposé dans des recherches antérieures que les tissus de choix pour l'étude de la respiration principale sont les muscles de bœuf ou de cheval, le rein de bœuf et le foie de chien pris immédiatement après la mort, au moment où la respiration principale est encore très active. Ges tissus se prêtent aussi bien à l'étude de l’antipneumine. Mais c’est le muscle de bœuf qui parait être le tissu de choix pour plusieurs recherches sur lantipneumine et surtout pour étudier l’action du contact préalable de l’antipneumine avec les tissus. Nous avons dit plus haut qu'une solution de NaOH à 1 p. 2.000 addi- tionnée de phospate de Na amphotérique à la concentration de 1 p. 2.500 en P“0”, constitue un liquide approprié pour constater l’action de l’anti- D CHA , & 840 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE pneumine sur la respiration principale des tissus. Si on augmente la concentration du phosphate jusqu à la concentration de 1 p.1.000 en P°0>, les échanges gazeux du muscle restent élevés, mais l’addition d’anti- pneumine n’exerce plus, dans la majorité des cas, d'effet appréciable sur la respiration du muscle de bœuf. Cette influence des phosphates permet d'étudier facilement l'influence du contact préalable de l’antipneumine avec le muscle. Le muscle broyé est plongé dans l'eau simple et addi- tionné d'antipneumine. On laisse en contact pendant 15 minutes en agitant, et on ajoute ensuite NaOH et le phosphate, et on soumet le x mélange à l'agitation en présence d'O°. On constate que si le contact préalable de l’antipneumine avec le muscle a eu lieu à une très basse température, l'anlipneumine n'a pas affaibli l’activité respiratoire du x musele; à mesure que la température à laquelle-a eu lieu le contact préalable est plus élevée, l’aflaiblissement de l'activité respiratoire du muscle devient plus considérable. D’après ce que nous venons d'exposer, l’antipneumine présente plu sieurs caractères d’une enzyme. (Travail du laboratoire de Physiologie de l'Université de Genève.) SUR LES PIGMENTS DÉRIVÉS DE L'HÉMOGLOBINE DANS LES FOYERS D'HÉMORRAGIE CÉRÉBRALE; LEUR PRÉSENCE DANS LES CELLULES NERYEUSES, par H. Craune et Mie M. Lovyez. Il résulte de l'étude histologique que nous avons faite d'un certain nombre de cas d'hémorragies cérébrales qu'il existe une grande variété de pigments sanguins: {rois au moins apparaissent successivement, et peuvent se rencontrer en plus-ou moins grande abondance, suivant l'ancienneté du foyer. En outre, nous avons observé la présence de pigments d’origine sanguine dans les cellules nerveuses elles-mêmes, à quelque distance du foyer. ee Nous ne chercherons pas à définir la nature de ces pigments, n'ayant fait aucune recherche chimique à ce sujet; nous nous bornerons seu- lement à décrire leurs caractères morphologiques, leur localisation, et à indiquer le résultat de quelques réactions microchimiques que nous avons pu réaliser sur les coupes histologiques. Au point de vue de leur apparition, on peut distinguer trois stades successifs dans l'évolution d'un foyer hémorragique, caractérisés chacun par la formation d'un pigment différent. I. — Dans les foyers très récents, il n’existe qu’un seul pigment, se pré- sentant sous l'aspect de granulations noires, qu’à un plus fort grossissement SÉANCE DU 27 MAI SAl on peut reconnaître pour des cristaux bruns prismatiques plus ou moins nets, le plus souvent à arêtes courbes ou à angles arrondis. Ils sont toujours de petite taille, ne dépassant pas 1 ou 2 , inattaquables par les acides, les alcalis, et par tous les réactifs employés en histologie, ne donnant pas la réaction du bleu de Prusse à l’aide du ferrocyanure de potassium et de l’acide chlorhydrique. Ce pigment noir se rencontre au milieu des éléments du sang épanché, soit disséminé, à l’état de grains très fins, soit surtout dans les leucocytes, en cristaux plus volumineux. Il n’est d’ailleurs pas spécial aux foyers hémorra- “ques, on le rencontre souvent à l'intérieur des vaisseaux dans les leucocytes. En quelques points, en dehors du foyer, même à une certaine distance, on peut coustater que les cellules nerveuses (cellules pyramidales, cellules des noyaux gris et des noyaux protubérantiels) renferment ce même pigment, alors que les cellules névrogliques voisines en sont dépourvues. Il occupe dans la cellule une position variable : tantôt les grains sont disséminés dans tout le protoplasma, tantôt ils sont réunis en une seule masse, ou en deux groupes situés de chaque côté du noyau, ce qui est le cas des cellules bipolaires; le plus souvent, ils forment un anneau plus ou moins complet autour du noyau. . Quant au mode de pénétration de ce pigment, nous pouvons dire qu'il ne s’agit pas d'un processus de phagocytose : non seulement des hématies ne sont pas englobées par la cellule nerveuse, mais le pigment lui-même n'y pénètre pas à l’état figuré. Les produits de transformation de l’hémoglobine, dissous ou diffusés dans le sérum, paraissent être apportés à la cellule par : l'infiltration de la sérosité à travers le tissu nerveux ; et c’est lorsque la cellule en est imbibée que se déposent dans son protoplasma les cristaux pigmen- taires dont il s’agit. É Il n’est même pas nécessaire qu'il y ait eu hémorragie pour que l’on puisse constater la présence du pigment sanguin dans les cellules nerveuses : une simple infillration œdémateuse suffit, à condition que le liquide infiltré soil chargé de produits d’origine hémolylique; c’est ce que nous avons observé dans un cas — qui doit faire l’objet d’un travail spécial — où il existait un élat télangiectasique des vaisseaux intraprotubérantiels, avec des globules rouges visiblement altérés sans rupture vasculaire; toutes les cellules nerveuses envahies par l'æœdème étaient fortement chargées de pigment noir. IE. — Plus tard, lorsque les leucocytes se sont accumulés au pourtour du foyer, qu'ils ont une tendance à encapsuler, on observe dans cette zone le pigment histologiquement ferrugineux, de couleur ocre ou plutôt d'aspect _terreux, bien souvent décrit, mais que nous éviterons de désigner sous le nom de pigment ocre, pour ne pas le confondre avec celui des foyers plus anciens, qui mériterait plutôt cette qualification. Un le trouve à l’état de granulations ou de masses amorphes plus ou moins volumineuses à l’intérieur des macrophages, qui sont pour la plupart des leucocytes, mais aussi des cellules névrogliques et conjonctives. Ils constituent de véritables corps gra- nuleux pigmentaires, qu'on pourrait appeler corps granulo-ferrugineux. Par la réaction du ferrocyanure, ces masses se colorent en bleu noir qui peut varier d'intensité de coloration jusqu'au bleu plus clair et au bleu verdätre. On peut aussi observer ce pigment à l’intérieur des cellules nerveuses; SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE we) = 19 lorsque le foyer est sous-cortical, on peut voir dans toute la zone des cellules pyramidales, l'élément noble du tissu nerveux présenter, par la réaction du bleu de Prusse, une coloration bleu intense due à la présence des granulations pigmentaires qui remplissent le protoplasma cellulaire; les prolongements de la cellule pyramidale en sont eux-mêmes imprégnés sur une assez grande longueur. La présence de ce pigment, qui est le seul dont les méthodes histologiques décèlent la constitution ferrugineuse dans les cellules nerveuses, n’exclut pas celle du pigment noir; il n’est pas rare de rencontrer à la fois les deux pigments dans une même cellule, les cristaux noirs se délachant sur le fond bleu du protoplasma. Comme pour le pigment noir, il faut admettre que c’est par imbibition de la cellule par le sérum que la substance ferrugineuse est introduite, et que c’est la cellule elle-même qui effectue la séparation du pigment. Remarquons enfin que le pigment ferrugineux n’est pas exclusivement intracellulaire, mais qu'on peut observer en certains points des granulations bleues qui ne sont pas contenues dans des cellules. IT. — Dans les anciens foyers hémorragiques qu'on nomme foyers ocreux, la teinte caractéristique de ces foyers n’est pas due au pigment ferrugineux, mais à une substance qui ne contient pas de fer décelable par la réaction du ferrocyanure, qui est inaltérable par les acides et les älcalis, et qui présente des granulations ou des cristaux d’un jaune brillant. Ce pigment apparaît à l’intérieur de la zone des corps granulo-ferrugineux, par petits amas dissé- minés, et ne tarde pas à former une bande qui constitue une seconde enve- loppe au foyer. Sur les coupes traitées par le ferrocyanure et colorées par la safranine, on peut constater que la plus grande parlie de ce pigment est contenue dans des cellules, comme le pigment ferrugineux. On peut même voir des corps granuleux pigmentaires mixtes dans lesquels se trouvent à la fois des cristaux jaunes, et des granulations amorphes bleu noir de pigment ferrugineux. Dans la bande ocreuse qui renferme ce pigment jaune, on voit en outre de grands cristaux orangés, presque rougeâtres, en-tablettes losan- giques ou prismatiques dont le grand axe peut atteindre 15 et même 18 y. A ce stade, le pigment ferrugineux se rencontre encore au delà du foyer dans la substance cérébrale, non plus dans les cellulesnerveuses, mais autour de grandes cellules névrogliques à protoplasma homogène et larges prolon- gements; ces grands éléments sont eux-mêmes entourés de petites cellules satellites qui paraissent avoir pour rôle de transporter le pigment jusqu'aux vaisseaux voisins. Ajoutons enfin qu'à une certaine distance, l’endothélium des capillaires corlicaux est parfois imprégné d’une substance ferrugineuse qe lui donne une belle teinte bleue par la réaction du fer. Nous reviendrons d’ailleurs sur tous ces fails, et nous insisterons sur les réactions du tissu nerveux au voisinage des hémorragies, dans un travail plus étendu. Nous avons voulu seulement, dans cette note, attirer l'attention sur la formation successive des différents pigments, et signaler la présence de pigments sanguins dans les cellules nerveuses. SÉANCE DU 27 MAI 843 Les seuls pigments pathologiques, le plus souvent de nature lipoïde, observés jusqu’à présent dans ces cellules étant toujours des pigments d’origine endogène, produits par une élaboration résultant de l’activité même de la cellule, il était intéressant de montrer que l'élément noble du tissu nerveux peut également se charger de produits d’origine exogène. : __ Les conclusions qui se dégagent sont donc les suivantes : 1° On peut constater dans les foyers d'hémorragie cérébrale la for- mation successive des trois sortes de pigments : a) Un pigment noir brun, cristallisé,ne contenant pas de fer décelable par la réaction du bleu de Prusse; b) Un pigment ferrugineux, amorphe, de couleur ocre, donnant la réaction du bleu de Prusse: c) Un pigment jaune, cristallisé, ne donnant pas la réaction du fer; 2 Les deux premiers peuvent s’observer à l’intérieur de l'élément noble du tissu nerveux. MODIFICATIONS DES RÉACTIONS DES ANIMAUX SOUS L'INFLUENCE DU CYANURE DE POTASSIUM (Note préliminaire), par ANNA DRZEWINA el GEORGES Bonn. Placés dans l’eau de mer additionnée d’une faible dose de KCN, divers animaux inférieurs, comme l'un de nous l’a montré dans une note récente (1), résistent pendant un temps relativement long à l’inhibition des oxydations provoquées, comme on sait, par cet agent toxique. Mais ils présentent des modifications des réactions qu'il nous à paru inté- ressant d'étudier, et qui sont très marquées, par exemple, chez les Convoluta, où l’on opère à la fois sur un grand nombre d'individus. On dispose deux lots de Convoluta dans des boites de Pétri, les unes dans l’eau ordinaire, les autres dans l’eau additionnée de KCN à la dose de 1 à 2 centimètres cubes au 1/20, pour 100 centimètres cubes d'eau de mer. À la lumière vive, le contraste entre les deux lots se manifeste presque immédiatement. Les individus témoins se groupent en moins de cinq minutes du côté de la lumière, alors que ceux au cyanure restent dispersés. Dans l’un et l’autre lots, d’ailleurs, il y a un va-et-vient continu, mais la sensibilité à la lumière paraît être notable- ment diminuée sous l'influence de KCN. De plus, comme on l’a vu dans une des notes précédentes, les animaux témoins ne tardent pas à se À 17 (1) Comptes rendus de la Soc. de Biologie, vol. LXX, p. NE L'ANTE Ce 04.4 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE recroqueviller sur eux-mêmes et nagent en rond, tandis que les indi- vidus du lot au cyanure sont très allongés, souvent même plus que de coutume, et se déplacent de préférence en ligne droite. Ceci a été observé avec les Convoluta d'Arcachon. Au Croisic, les réactions sont un peu différentes; nous avons plusieurs fois déjà eu l’occasion de signaler que les états physiologiques, et, par suite, les réactions, varient avec les habitats. Le contraste entre les deux lots est ici moins manifeste au début de l'expérience, aussi bien en ce qui concerne le groupement vis-à-vis de la lumière que l'allure des animaux (il faut attendre plusieurs heures pour observer des phénomènes analogues à ceux d'Arcachon). Pour mettre en évidence l'influence immédiate de KCON sur la sensibilité à la lumière, nous avons eu l’idée d'accentuer les différences d’éclairement au moyen d’ombres portées : une moitié de chaque cristallisoir était à la lumière vive et l’autre dans l'ombre. Au bout de peu de temps, les témoins sont rassemblés dans la partie éclairée et les individus traités au cyanure dans l'ombre. On pourrait ètre tenté de conclure que la sensibilité à la lumière est la même dans _ les deux lots, mais de signe contraire. En réalité, voici ce qui a lieu. Les Convoluta témoins passent difficilement de la lumière à l'ombre (sensibilité différentielle) et facilement dans le sens inverse, et par suite finissent par se grouper dans la partie éclairée. Or, chez les Con- voluta soumises au cyanure, cette sensibilité est émoussée, et elles passent indifféremment dans les deux sens. Seulement, comme dans l'ombre les mouvements sont plus lents, les animaux y restent plus longtemps et peu à peu s'y rassemblent. Notons, enfin, que la sensibilité aux chocs est notablement diminuée dans le lot au cyanure. Quand on imprime au cristallisoir une brusque secousse, les animaux témoins se raccourcissent fortement, et devien- nent comme de pelits points immobiles, alors que les animaux traités par le cyanure ne réagissent presque pas. Chez les Cœlentérés, qui, comme on l’a vu, vivent lrès bien dans le cyanure, l'effet le plus frappant de celui-ci est l'épanouissement des polypes. On obtient, par exemple, un épanouissement superbe et presque immédiat d’une colonie de Vérétille ou d’Alcyon. Les Actinies de différentes espèces, Actinia equina, Sagartia parasilica, S. erythro- chila, s'épanouissent aussi très bien, et les tentacules turgescents rayonnent autour du sommet de la tige qui, souvent, est très allongée, jusqu’à six fois plus que chez les animaux témoins. Nous rappelons à ce propos qu'on observe également des épanouissements chez des Actinies placées dans une eau pauvre en oxygène. Il sera peut-être possible d'utiliser cette extension et épanouissement sous l'influence du KCN pour la préparation des collections. Mais, pour cela, il faudrait en même temps obtenir la suppression complète de la sensibilité, comme avec des anesthésiques. Avec les doses que nous avons employées en L 2 ] # SÉANCE DU 27 MAI 845 général, la sensibilité, bien qu'amoindrie, n'était pas complètement abolie. Sous l'influence d’une lumière vive, les Actinia equina se ferment; traitées depuis la veille par le cyanure à la dose de 5 centimètres cubes _ de KCN au 1/20 pour 100 centimètres cubes d’eau de mer, elles restent éparnouies. En même temps, la sensibilité aux attouchements est amoindrie : quand on touche les tentacules, ils se rétractent, mais moins énergiquement. Des Sagartia erythrochila placées dans une dose de cyanure un peu plus forte que la précédente (6 centimètres cubes) restent épanouies au lever du jour, alors que les témoins se ferment. Après quelques jours de traitement, elles deviennent presque insensibles aux attouchements, mais sont toujours bien fixées et continuent à vivre, et, quand on les replace dans l’eau pure, elles se rétractent. Avec des Sagarlia parasitica, on observe des phénomènes analogues. Ainsi, la nuit, quand on allume brusquement le gaz, les témoins se ferment et les individus au cyanure restent épanouis. Chez les Vers, les Echinodermes et les Mollusques, le cyanure à également pour effet de provoquer l'extension de l'animal et une désensibilisation plus ou moins prononcée, surtout vis-à-vis de la lumière. Ainsi, les Synaptes s’allongent démesurément; de même les siphons des Pholades, qui se rétractent plus difficilement que d'habitude sous l'influence des contrastes d'éclairement. En résumé, l'inhibition des oxydations par le cyanure provoque : 1° une extension du corps e: des appendices ; 2° une désensibilisation plus ou moins prononcée. Il est important de remarquer que la sen- sibilité à la lumière disparait bien avant la sensibilité tactile ; d’ailleurs, aux doses que nous ayons employées, cette dernière n'a jamais été com- plètement abolie. Le cyanure, d'après nos expériences préliminaires, nous semble pouvoir être un moyen précieux pour l'analyse chimique des phénomènes de sensibilité, surtout chez les organismes inférieurs qui, - pendant un temps relativement long, ne subissent aucune altération ‘organique apparente du fait de KCN. Ainsi, des animaux qui sous l'influence du cyanure ont perdu momentanément la sensibilité vis-à-vis de la lumière paraissent souvent plus vivants que les témoins qui, eux. ont conservé celte sensibihté. (Travail de la Station d'Arcachon et du laboratoire de biologie el psychologie comparée à l'Ecole des Hautes-Etudes.) ee eme cm mm 2 ne 4 Biococire. CouPrEs RENDUS AIT ULXX 60 846 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE UTILISATION DE L'AUCUBINE par l’Aspergillus niger v. Tou., par H. Hérissey et C. LEpas. On sait qu'un certain nombre de glucosides sont susceptibles d’être dédoublés par des ferments solubles sécrétés par les moisissures, en particulier par l’Aspergillus niger v. Tgh. (1). Il semble bien, d'après cela, que les glucosides ainsi hydrolysés doivent pouvoir contribuer, au moins dans une certaine mesure, au développement de l'organisme dont les diastases provoquent leur dédoublement. M. K. Purievitch (2) a déjà publié, en 1897, dans ces comptes rendus, quelques recherches à ce sujet; le lecteur pourra facilement s'y reporter. Les expériences qui vont être rapportées montrent que le développe- ment de l'Aspergillus niger peut se faire parfaitement avec l’aucubine, | glucoside de l’Aucuba japonica, comme aliment organique. Toutes les recherches ont été faites sur des milieux stérilisés pour éviter toute cause d’erreur due à l'introduction des microorganismes. I. — Expériences avec des solulions d'aucubine. — En suivant un mode opéra- Loire analogue à celui employé par Purievitch, on a ensemencé des conidies d'Aspergillus niger sur liquide de Raulin ordinaire vers 33 degrés; puis vers la fin- du deuxième ou le commencement du troisième jour, alors que le thalle était bien consistan{, on a transporté celui-cisur une solution aqueuse d’aucubine à 4et 5 grammes pour 100 centimètres cubes; on a constaté que la culture continuait son développement et fructifiait, en même temps que la solution d’aucubine prenait une teinte brune et qu'il s'y formait un précipité brun (aucubigénine polymérisée) emplissant peu à peu la totalité du liquide. Il y avait donc eu dédoublement du glucoside avec consommation du glucose résultant de ce dédoublement. II. — Essais de développement de l’Aspergillus sur des solutions nutritives acides, en présence d'aucubine. — Dans ces essais, on a utilisé le liquide de Raulin ordinaire dans lequel le saccharose était remplacé par un poids égal d’aucubine. Dans une première série d'expériences, les cristallisoirs contenant le liquide nutritif étaient stérilisés à l’autoclave avant leur ensemencement ; il en résultait, pendant le chauffage, le dédoublement de l’aucubine, avec formation du précipité habituel d’aucubigénine polymérisée. Le milieu ainsi obtenu, ensemencé avec des conidies d'Aspergillus, donnait à 33 degrés des cultures (4) Em. Bourquelot. Remarques sur les ferments solubles secrétés par l’As- pergillus niger v. Téh. et le Penicillium glaucum Link. Comptes rendus de la Soc. de Biologie (9), V, 653, 1893.— Les ferments solubles de l’Aspergillus niger. Bull. Soc. mycol. de France, IX, 230, 1893. (2) Sur la destruction de l’amygdaline et de l’hélicine par les moisissures. Comptes rendus de la Soc. de Biologie (10), IV, 686, 1897. = 7 SÉANCE DU 27 MAI 847 tout à fait florissantes et présentant, au point de vue du développement et de la morphologie externe, tous les caractères des cultures témoins faites sur liquide de Raulin sucré. Dans une autre série d'expériences, on a voulu éviter le dédoublement de l’aucubine pendant la stérilisation du milieu de culture. Dans ce but, on sté- rilisait séparément à l’autoclave l’aucubine en solution aqueuse et on ajoutait cette solution au reste du liquide nutritif stérilisé d’autre part, après refroi- dissement des liqueurs et seulement au moment de l’ensemencement. Les cultures faites sur de tels milieux se développent aussi rapidement et aussi abondamment que sur liquide de Raulin sucré; mais au fur et à mesure de ce développement, on constate l'apparition graduelle du précipité brun résultant - de l’hydrolyse de l'aucubine, hydrolyse produite sans doute à la fois par l'acidité de la liqueur (1) et par les ferments sécrétés par la moisissure. III. — Essais de développement de l'Aspergillus sur des liqueurs nutritives non acides, en présence d'aucubine. — On a utilisé dans ce but un liquide de Raulin non acide, dont la formule a été donnée par Lutz et Guéguen (2) sous le nom de liquide de Raulin neutre. Naturellement le sucre y était remplacé par une quantité égale d’aucubine, et la stérilisation était faite comme ci-dessus, séparément, sur le liquide ne contenant pas encore d’aucubine d’une part, et sur la solution d’aucubine elle-même d'autre part. On a fait des cultures témoins sur liquide de Raulin neutre sucré. Les résultats ont été alors tout à fait différents de ceux observés dans les deux ordres d'essais précédents. Alors que le développement de l’Aspergillus s'est fait normalement sur liquide de Raulin neutre sucré, quoique avec plus de lenteur toutefois que sur liquide de Raulin ordinaire, on a constaté, par contre, que les cultures faites sur liquide neutre contenant de l’aucubine étaient à peine apparentes après plusieurs jours; puis, peu à peu, le développement marchait plus rapidement, et, après un temps variable (une ou plusieurs semaines) suivant les expériences, les cultures devenaient abondantes et luxu- riantes. Le liquide de culture, longtemps limpide, était alors devenu noir et entièrement envahi par le précipité brun habituel. La seule facon d'interpréter ces observations, c'est d'admettre que l’aucu- _ bine ne peut être utilisée pour la nutrition de la plante qu'après hydrolyse préalable ; or, cette hydrolyse ne devient notable en milieu neutre que lors- qu'il s'est déjà constitué une quantité de tissu végétal capable de sécréter des enzymes, l’'émulsine dans le cas présent, en quantité suffisante; on concoit ainsi qu’on assiste à un développement d’abord très lent, puis de plus en plus rapide. Les diverses expériences relatées ne permettent pas de résoudre la question de savoir si l’aucubigénine ou ses produits d'altération con- (4) Bourquelot et Hérissey ont montré que l’aucubine se dédouble, dès la température ordinaire, sous l'influence de l'acide tartrique, en solution même très diluée. Ann. Chim. Phys. (8), IV, 289, 1985. .(2) De l'unification des méthodes de culture pour la détermination des Mucédinées et des levures. Bull. des Sc. pharm., I, 475, 1900. 848 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE courent à la nutrition de la plante; mais, par contre, le fait n’est pas douteux pour la glucose qui accompagne l’aucubigénine dans l’hydro- lyse, et nos expériences, faites à partir des conidies elles-mêmes, montrent finalement que la moisissure peul se développer aux dépens du glucoside, à l'exclusion de tout hydrate de carbone. Ce fait nous semble constiluer un argument sérieux en faveur de l’opinion qui n’admet pas que les glucosides puissent être considérés comme de simples déchets de l’activité physiologique des végétaux (1). {Travail du laboratoire de pharmacie galénique de l'Ecole supérieure de pharmacie de Paris. Professeur : Em. Bourquelot.) NOUVELLE MÉTHODE DE DOSAGE DES SELS FERRIQUES EN PRÉSENCE DES SELS FERREUX ET DE MATIÈRES ORGANIQUES, par GUERBET. Il peut arriver qu'on ait besoin de titrer de.petites quantités de fer (au maximum) en présence de sels ferreux dans un milieu organique complexe. tel qu'un bouillon de culture peptoné sucré, plus ou moins coloré et trouble, Ce fut le cas pour nous, au cours d'expériences sur la réduction du cüitrate de fer par les bactéries. La méthode colorimétrique de Lapicque, la seule qu'on pouvait espérer utiliser, se trouvait en défaut, le milieu étant coloré et très trouble. En modifiant cette méthode nous sommes arrivé à une solution satisfaisante. Notre procédé est basé : 1° Sur la grande solubilité du sulfocyanate ferrique dans l’éther, la stabilité parfaite de ce sel dans ce dissolvant et le pouvoir colorant intense de la solu- tion éthérée; 2° Sur la propriété que possèdent quatre volumes d'éther de s'emparer; après agitation, de la presque totalité du sulfocyanate ferrique dissous dans un volume d’eau, à la condition, toutefois, que la proportion de ce sel dans la solution organique soit inférieure à 0,007 p. 100 (2). Technique. — Il est de loute nécessité d'employer l'éther absolu distillé sur le sodium, l'éther ordinaire renfermant des peroxydes qui trans- forment les sels ferreux en sels ferriques avec la plus grande rapidité. D'autre part, notre méthode ne permet de titrer que des solutions aqueuses renfermant, p. 109, au moins 0,0005 Fe et au plus 0,007. (1) Le mémoire plus détaillé paraîtra dans Journ. de Pharm. et de Ch'm. (7), HI, 1941. | k : (2) Avec cette teneur en fer, la solution aqueuse conserve après agitation avec l'éther environ 0,0003 p. 100 Fe ; avec une proportion inférieure à 0,003 p. 100, il ne reste plus rien d’appréciable daus la solution aqueuse. ti ts 4 SÉANCE DU 271 MAI 849 Comme nous opérons sur 5 centimètres cubes de solution aqueuse, on peut doser des quantités de fer oscillant entre 0,00055 et 0,000025 (évalué en Fe). On prépare d’abord la solution mère suivante qui servira à obtenir les solutions types : On dissout : 2 HTÉdeE Ca Tec NP RSR 0,502 Acide sulfurique chimiquement pur. . . 5 cent. cubes. PAU MR A A Re NES 100 cent. cubes environ. Après refroidissement, on complète à 1000 centimètres cubes. Cette solution, qui renferme 0,050 Fe p. 100 (mélange de sulfates ferriques et ferreux), se conserve très longtemps. Les solutions types suivantes devront être préparées au moment de l'emploi (elles s'altèrent rapidement). outi Solution mère. 1A0cc Solutio Solutionmère. 2cc SOIUUOR Eau distilléé. ROccenviron. QUO Eau distillée . S0ccenviron. type A : : L ÿ type B : RE Hills Onperoxyde avec léger excès 2 millie On peroxyde avec 4 à 5 gout- À UR 67: de MnofK n/10 (10 à 15 + 2R 181: tes de Mno‘k n/10 et on se gouttes) et on complète à Fe complète à 100°c avec eau Pr": 400 avec eau distillée. P: "7: distillée. La solution A sert de type pour les essais de 7 milligr. à 2 milligr. » p. 100. La solution B sert de type pour les essais de 2 milligr. à 0 milligr. 5 p. 100. Dosage (4). — On prélève 5 centimètres cubes dela solution aqueuse de _sels ferriques (solutions types ou solutions à titrer),on les verse dans un tube à essai de 0,20 de longueur et de 0,020 de diamètre environ. On ajoute : Aciderssuiurniqu'e ri ee Eee Eee 1 cent. cube. Puis : | Solution de sulfocyanate d’AzH* à 50 p. 100. . . . 1 cent. cube. On agite et immédiatement (2) on ajoute : Ether absolu distillé sur sodium. . . . . . . : . . 25 cent. cubes. On bouche avec le pouce et on agite une demi-minute environ; on £ ; 1 c ; . - munit le tube d’un bouchon de liège et on laisse reposer. On décante È . après une demi-minute (3) une parlie de l’éther dans le godet du colo- rimètre. Nous nous servons du colorimètre de Dubose à godets de 40 millimètres (1) Il est important de respecter notre technique dans tous ses détails. (2) Afin d'éviter la dissociation du sulfocyanate ferrique en solution aqueuse. (3) On peut laisser sans inconvénient le mélange pendant plusieurs heures sans que la coloration de la solution éthérée soit sensiblement modifiée. : mic dial tscttiéihe sé 850 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE de hauteur. Si la solution type doit séjourner dans le godet plus de 10 minutes (dans le cas de dosages en série par exemple), il est bon de recouvrir le godet d'un bouchon de liège percé d’un trou dans lequel le cylindre glisse à frottement doux. Cette précaution est inutile si l’on n'a que quatre ou cinq dosages à faire. Erreurs inhérentes à la méthode. (Les titres sont évalués en milligramme de Fe p. 100). TITRE EXACT TITRES TROUVÉS TITRE EXACT TITRE TROUVÉS Emploi 7:00: 6,6 à 6,70 Emploi 2,00 DU a 2605 de 6,00 5,80 à 5.90 de 1,30 1,50 à 1,56 la solution 5,00 : ,95 à 5,03 la solution 1,00 1,06 à 1,08 type À : 3,00 3,00 à 3,20 type B : 0,80 0,84 à 0,87 5 mill. p. 100. 2,00 2,10 à 2,15 2mill.p.100. 0,30 0,54 à 0,56 Comme on le voit, les erreurs croissent à mesure que la teneur en Fe s'éloigne de celle de la solution type. C’est là un inconvénient dù à la méthode colori- métrique en soi. Nous estimons que malgré ces erreurs ce dosage est suscep- tible d'application en biologie. (Travail du laboratoire de bactériologie de l'Ecole de médecine de Rouen.) SUR L'INTERPRÉTATION THERMODYNAMIQUE DES FAITS RELATIFS A LA CONTRACTION; ET SUR LA NATURE SPÉCIALE DES GRANDEURS QUI S'Y PRÉSENTENT, par J. LEFÈVRE. Après avoir défini le cycle de la transformation musculaire, et rap- pelé les bases expérimentales de cette transformation, il importe d’écarter toute équivoque sur l'interprétation thermodynamique: des faits relatifs à la contraction. La thermodynamique animale doit analyser essentiellement l’évolu- tion du moteur musculaire, c'est-à-dire la contraction. Il ne saurait donc suffire d'envisager simplement le muscle total comme une masse qui se consume. Dans un processus de combustion, thermochimiquement aussi banal que la combustion d’une lampe, l’évolution contractile elle- même serait comme perdue, et son analyse deviendrait illusoire. C'est l'étude du moteur même qui doit nous retenir; c’est la succes- sion énergétique de ses phases que nous avons à analyser. Or, trois faits s'imposent, qui servent de base à la thermodynamique musculaire : 1° La modification du muscle est isothermique; TA TT eu SÉANCE DU 27 MAI 851 2 Cette modification met en jeu des énergies compensées; 3° Elle comprend aussi des opérations irréversibles. Ce sont là des caractères thermodynamiques en apparence bien définis; et nous serions tentés de prendre d'emblée l'équation générale de la modification isothermique pour représenter la forme algébrique de la modification musculaire. H ne faudrait pourtant pas se hâter d'appliquer ici les règles et théo- rèmes habituels de la thermodynamique. Les grandeurs qui appa- raissent dans l'étude de la contraction diffèrent, en effet, des grandeurs ordinairement envisagées par les thermodynamiciens. Compliquées par le flux énergétique de l'équilibre mobile, elles sont sans doute ana- logues, mais seulement analoques à celles des Hoes communs dont l'équilibre est fixe. C’est donc lx présence d’un flux continu d'énergie qui complique l'analyse thermodynamique de la contraction et nous force à des raison- nements particuliers. Tout d’abord nous nous couvrons d’un postulat, — dont la nécessité s'impose en quelque sorte à l'esprit (1), — postulat qui réclame la séparation du jeu des facteurs de réversibilité et d'irréversibilité. Sous le bénéfice de ce postulat, et soutenu par les trois faits qui viennent d’être résumés, nous avons à étudier tour à tour les énergies _ compensées et non compensées de la contraction, puis à ajouter algé- briquement leurs effets. Parmi les énergies compensées, il y a d’abord celles du travail, grandeur vectarielle qui s’annule évidemment après le va-et-vient du muscle sous charge constante. Pour cette grandeur tout est simple; laissons-la. Il n’en est pas de même pour la chaleur musculaire, {toujours positive, qui, par conséquent, ne peut jamais s’annuler ni devenir négative, mais seulement grandir ou diminuer, selon que le muscle se contracte ou se détend (sous charge fixe). Cette chaleur tonique est un flux calorique ; et puisque c'est seulement la variation de ce flux, et non le flux lui- même, qui peut changer de signe et se compenser avec le sens de la contraclion, nous sommes donc obligés, pour expliciter l'énergie com- pensée, de distinguer dans le flux calorique lotal un élément constant (qui conserve la valeur initiale du flux) et un élément variable se représente l'accroissement de ce flux pendant la contraction. Ces éléments, constant et variable, qui sont l’un et l’autre des flux énergétiques, dépendent d’ailleurs évidemment non seulement de l’état initial et de l’état final du muscle, mais encore de la durée de sa contraction. (1) Ce postulat, rappelé dans une note précédente, a été placé en tête de notre analyse thermodynamique de la contraction (Lefèvre, Bioënergétique, p. 715-716). 832 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE Soit donc une contraction de durée 6 faisant passer le muscle de la position 0 à la position 1. En appelant Q, l'intensité initiale du flux de chaleur (énergie Lonique) et Q, son intensité finale, l'élément constant du dégagement calorique sera la chaleur Q,6; et il est aisé de voir (p. 721 de notre ouvrage) que, si la transformation est continue, l'accroissement du dégagement calorique, produit par la contraction, 00 sera : 9 Ce qui précède concerne la contraction proprement dite. Mais il faut insister maintenant sur ce fait que, pendant le retour (ou détente) du muscle, pour donner à la variation soustractive du flux calorique son signe négatif, nous serons obligés de prendre pour constante du débit ca- lorique la chaleur dégagée dans la position finale 4, c’est-à-dire Q,6; et alors la diminution de chaleur produite par la détente sera en grandeur Eten et en signe os En posant, selon la notation qui convient aux transformations isother- miques, du l'élément variable de la dépense d'énergie sera donné LS —=:S par T ns. 0 pour la contraction, et par T X _— pour la détente . Avec cette énergie, qui change de signe suivant le sens du mouvement et peut se détruire dans le va-et-vient du muscle, nous avons donc réussi à expliciter l'énergie compensée de la contraction. Bref, dans l’énergie totale de cette contraction, nous avons fait appa- raitre successivement : 1° l'équivalent calorique du travail; 2° l'énergie du tonus initial; 3° l'énergie compensée. La recherche de ces trois termes énergétiques résulte de l'interprétation immédiate des faits. Il ne reste plus qu'à attribuer au muscle, comme à tout système qui évolue isothermiquement, une chaleur non compensée de vitesse, pour avoir les formules thermodynamiques dela contraction (pages 726 et 729 de notre traité). En résumé, ce que nous avons tenu à bien faire remarquer, c’est que : 1° Ces formules, analogues aux formules thermodynamiques de l'iso- thermie, ne sont cependant pas posées a priori et ne doivent pas être considérées comme l'application pure et simple des opérations de l'iso- thermie à la contraction musculaire ; 2% En effet, il faut faire intervenir ici un élément constant de dépense énergétique (lié à l'équilibre mobile), élément qui n'existe pas dans les systèmes ordinaires; (1) T est la température absolue; S représente une grandeur analogue à l’entropsie ordinaire des thermodynamiciens. SÉANCE DU 27 MAI 853 3° D'ailleurs l'énergie compensée (entropie) que l’on peut faire appa- raitre dans les formules de la contraction n’est pas simplement, comme celle des systèmes ordinaires, une énergie de position, dépendant uni- quement de l’état initial et de l’état final du muscle, mais encore un flux d'énergie dont le débit total, positif ou négatif, est proportionnel à la durée de la transformation. | Je pense que ces explications montreront bien, sans équivoque, toute la portée et la signification de nos analyses thermodynamiques de la contraction. RECHERCHES SUR LA CUTI-RÉACTION A LA TUBERCULINE AU COURS DE LA ROUGEOLE, par PIERRE TEissiER et M. LÉON-KINDBERG. Von Pirket le premier au cours de recherches sur son procédé de euti-réaction constata non sans surprise qu'un enfant tuberculeux à cuti- réaction positive ne présentait plus pendant toute la durée de l’éruption de réaction à la tuberculine. Le fait, vu par Preisig, fut contrôlé par d’autres observateurs. O. Grüner, récemment, se basant sur les expériences de von Pirket et Lüvwenstein (qui montraient qu’un sérum de tuberculeux ayant reçu de hautes doses de tuberculine contenait de l’antituberculine et pouvait annuler l'effet de celle-ci dans la cuti-réaction), tenta de mettre en évi- dence cette antituberculine dans le sérum des rougeoleux : ses deux expériences furent négatives. Au moment où une recrudescence de l'épidémie de rougeole amena de nombreux enfants à l'hôpital Claude Bernard, nous avons cherché à vérifier les résultats de von Pirket et tenté quelques expériences pour en trouver l'interprétation. Technique. — La cuti-réaction se pratiquait par scarification du bras sur trois traits horizontaux tracés au vaccinostyle, le trait supérieur servant de témoin. Une goutte de tuberculine à 1/10 était déposée sur les deux traits infé- rieurs. Résultats. — Nous n'avons considéré comme positives que les réac- tions dans lesquelles avec une rougeur nette se pouvait sentir un cer- tain degré d’induration. Les cas observés ont été au nombre de 178. La euti-réaction ne fut jamais positiye pendant la durée de l’éruption. Dans 31 cas, négative pendant la rougeole, elle devint positive trois ou quatre jours après la fin de l’éruption (vingt fois il s'agissait d'enfants de un à dix ans, et huit fois de sujets de dix à vingt ans). L'examen clinique témoignait en pareil cas de lésions minimes du poumon : 854 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE submatité légère du sommet, respiration rude, souffle hilaire. Dans la majorité des cas, l'examen radioscopique pratiqué par M. le D’ Rist chez le D' Béclère montra une ombre péribronchique caractéristique. Trois cas sont particulièrement intéressants : la cuti-réaction, néga- tive pendant la rougeole, fut après la rougeole positive chez une petite fille de deux ans et demi ayant une tuberculose des os du tarse et chez une jeune fille de vingt-trois ans atteinte de tumeur blanche du genou. Chez une petite fille de dix mois, indemne de rougeole, mais entrée à l'hôpital avec son frère jumeau atteint de rougeole, la cuti-réaction fut positive ; l'enfant prit la rougeole, la réaction devint négative pour redevenir positive lorsqu'elle quitta l'hôpital. _ Il est à remarquer que le chiffre de 17 p. 100 de cuti-réactions posi- tives est exactement celui obtenu par Morquio examinant au hasard les enfants dans les écoles et voisin de celui de 16 p. 100 de Grancher établi d’après les seules données cliniques. Ceci pour répondre à l’objection qui pourrait nous être faite que nous n'avions pas examiné les cu avant leur rougeole. Nous avons recherché alors : 1: si le sérum des A exercerait une action antituberculinique ; 2° si le sérum des rougeoleux exercerait une action d'arrêt sur la réaction de fixation. I. — Des cuti-réactions ont été effectuées sur un bras avec la tubercu- line simple ou diluée de moitié dans l’eau physiologique; sur l’autre, avec la tuberculine diluée de moitié dans du sérum de rougeoleux recueilli à la période éruptive ou dans du sérum de scarlatineux. a) Ces cuti-réactions faites immédiatement après la préparation du mélange (10 cas avec le sérum de rougeoleux, à cas avec le sérum de scarlatineux) n’ont été en rien modifiées. & b) Les cuti-réactions ont été faites avec le mélange tuberculine-sérum ur vingt-quatre heures à la température du laboratoire (16° à 18°). La cuti-réaction, faite quatre fois avec le sérum de scarlati- neux, fut égale à celle obtenue par la tuberculine simple ou diluée dans l’eau physiologique. Faite six fois avec le sérum des rougeoleux, elle fut deux fois négative des deux côtés, quatre fois posilive pour le côté tuberculine diluée dans l’eau physiologique et négative pour le côlé tuberculine-sérum. c) Les cuti-réactions furent faites avec le mélange tuberculine-sérum abandonné à l’étuve à 37 degrés pendant vingt-quatre heures. Le mélange avec le sérum de scarlatineux ne modifia pas la réaction ; le mélange avec le sérum des rougeoleux donna des résultats incer- tains : trois fois la cuti-réaction fut égale des deux côtés, six fois elle fut nettement plus forte pour le côté tuberculine- -eau physiologique et manifestement très faible de l’autre côté. La seule conelusion possible est que dans certains cas le sérum des rougeoleux paraît affaiblir l’action de la tuberculine. iris lite SÉANCE DU 27 MAI 855 IH. — Les recherches sur la réaction de fixation sont également restées incertaines. La réaction de Bordet et Gengou a été recherchée par le procédé simplifié en utilisant le complément du sérum du malade et la sensibilisatrice naturelle du sérum humain pour les hématies de mouton. NET Après avoir vérifié que le sérum des tuberculeux était spontanément hémolytique pour ces hématies, et qu’en présence de tuberculine (deux gouttes de tuberculine et deux gouttes de sérum ramenées à vingt gouttes par dilution dans le sérum physiologique) il y avait fixation du complément et absence d’hémolyse, nous avons recherché quelle serait l’action exercée par l’addition d’un sérum de rougeoleux (3 cas), d'un sérum de searlatineux (2 cas), d’un sérum d'oreillons, d’érythème toxique, de méningite tuberculeuse, d'éruption pemphigoïde (en tout vingt-sept épreuves). Les résultats ont été similaires : l’adjonction d’un sérum de provenance humaine empêcha la fixation. L'hémolyse, pour ètre moins forte que dans le tube témoin, fut égale quelle que füt l'ori- gine du sérum. (Travail de l'hôpital Claude- Bernard.) LE TAUX DE LA CHOLESTÉRINE DANS LE LIQUIDE CÉPHALO-RACHIDIEN NORMAL ET PATHOLOGIQUE, par À. CHAUFFARD, GUY LAROCHE et A. GRIGAUT. L'étude de la teneur en cholestérine du liquide céphalo-rachidien a déjà été entreprise par Pighini (1), qui réussit à isoler des cristaux de cholestérine du liquide céphalo-rachidien des paralytiques généraux, des tabétiques et des déments précoces, tandis qu'il conclut à l'absence de ce lipoïde dans le liquide des individus normaux. De nos recherches il résulte que la cholestérine existe dans le liquide céphalo-rachidien normal, mais en proportions très faibles et variant entre 0 gr. 007 et 0 gr. 014 par litre. Ces chiffres restent sensiblement les mêmes aucours des différents états morbides, dans les maladies toxiques et infectieuses, et même dans les diverses affections s'accompagnant d’hypercholestérinémie. C’est ainsi, par exemple, que chez un urémique présentant 6 gr. 50 de cholestérine dans le sérum sanguin, la teneur du liquide céphalo-rachidien est restée à 0 gr. 007. Ces faits rapprochent le liquide céphalo-rachidien du liquide d'œdème et du liquide amnio- (1) Giacomo Pighini. Ueber den Cholesteringehalt der Lumbalflüssigkeit einiger Geisteskrankheiten. Zeifsch. f. physiol. Chemie, 61, p. 508 (1909). — La cholesterine nel liquido cefaloracidiano dei paralitici e sua participazione allareazione di Wassermann. La Riforma mediea, an. XX V, n° 3, p. 67-70, 1909. 86 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE tique. Comme eux, il est pauvre en substances colloïdes, tandis que d'une manière générale ses cristalloïdes figurent en proportions sensi- blement égales à celles du sérum sanguin et peuvent mème subir des variations analogues, comme le fait a été bien démontré pour l’urée. Il est à remarquer toutefois que la teneur en cholestérine du liquide céphalo-rachidien est encore plus faïble que celle des transsudats dialy- tiques mentionnés plus haut et indique une perméabilité très restreinte des méninges, ce que les recherches cliniques avaient d’ailleurs déjà fait connaître. Nos dosages ont porté ensuite sur des malades atteints de diffé- rentes lésions organiques du système nerveux, où, par un processus local, on pouvait supposer une modification de la teneur en cholestérine du liquide céphalo-rachidier. Le tableau ci-contre montre les résultats obtenus : CHOLESTÉRINE du liquide céphalo-rachidien p. 1000. iÆparalysie vénéraleset tabes seu mere 0 gr. 0065 2.,-Paralysiesnénérales te) rer REA 0 gr. 030 3. Paralysie générale et Ter RARE ER 0 gr. 007 4 -Paralysié générales 2 Rem. 0 gr. 010 D ParalySie Sénénale sr CNRS ren 0 gr. 013 6::Paralysietpénérale:r 0) ei 0 gr. 007 1=Paralyste Dénérale 2 Aer En eee 0 gr. 0068 B.-Paralysie SÉénÉrAle. PR ee ve 0 gr. 025 9. -Päaralysietsénéraler EEE Re ter 0 gr. 0075 10/FParalysie SénÉrales ee 0 gr. 006 ME pueptique Mer A NE RSR RER 0 gr. 010 ADS Bpile pique PERS AE et en een 0 gr. 0066 19##Epuleptique ta DR ae ae 0 gr. 012 14./Paralyste de ETS ES ee EME een 0 gr. 009 ADS APADeSES MLD EU SRRRERT APS RER EE REAR CTP OS 0 gr. 011 16, DADÈSE RP SALE AT SERA EE MR PS NE PA Er 0-gr. 013 AT DaDest ee NE Re pet Dore 007 PB ÉADES Hi Ne on re M nr à 02 DE 0 gr. 0062 19 TA DeS Re en ne DR A ADR AE ee 0 gr. 014 DU SÉRIE SÉPARER APE Eee te US ne be 0 0 gr. 0064 DAEPTADÉS ESP A FRE RER E RES ere P RARE CE EEE : O0 gr. 0085 22: APE AT Re ne br Ame rt b ve 0 gr. 012 23. Méningite tuberculeuse . . . . . . OO TC 0 gr. 015 24. Méningite tuberculeuser re ne 0 gr. 024 25. Gomme cérébrale syphilitique. . - . . .-. . . 0 gr. 019 26. Méningo-myélite syphilitique . . . . . . . . . 0 gr. 006 21. Ramollissement cérébral 2.4: 514 a oe . 0 gr. 010 28-Démence (raumatique st dort en 0 gr. 032 Les chiffres rapportés correspondent à des liquides non centrifugés et ne paraissent pas d'ailleurs être en rapport avec l'intensité de la réaction Iymphocvtaire. On voit que dans cinq cas seulement le taux de CTP EMPRITR SÉANCE-DU 27 MAI 857 la cholestérine a été supérieur à 0 gr. 015 et égal à 0 gr. 03, O gr. 0:5, 0 gr. 019, O gr. 024, 0 gr. 032; c'est dire que ces élévations sont trop faibles pour qu'on puisse prétendre y attacher un intérêt clinique quelconque. : Il nous reste à faire quelques réserves pour les méningites aiguës dont nous n'apportons que trop peu de cas. Quantaux hémorragies méningées, - il existe dans les premiers jours une augmentation de la cholestérine rachidienne qui a atteint 0 gr. 14 dans un cas et 0 gr. 22 dans un autre. Cette augmentation a pour origine l'apport de la cholestérine du sang au moment de l'hémorragie méningée. SYMBIOSE .CHEZ LES LARVES XYLOPHAGES. ÉTUDE DES MICROORGANISMES SYMBIOTIQUES, par P. POoRTIER. Dans une précédente communication (1), j'ai montré que l’étude des larves xylophages révélait une pénétration dans leur milieu intérieur et dans tous leurs organes de microorganismes ayant pris leur origine dans le contenu intestinal. Je voudrais aujourd'hui faire connaitre les résultats de l'étude bac- tériologique de ces microorganismes. 1° Étude de la chrysalide. — Lorsqu'une chenille phytophage ordi- naire se transforme en chrysalide, un certain nombre de bactéries éma- nant du tube digestif sont enfermées à l’intérieur de la nouvelle enve- loppe de chitine. Les méthodes ordinaires de culture révèlent leur présence pendant une durée variable qui est ordinairement de quelques jours; puis il se produit une auto-purification (sans doute par phagocytose), etlecontenu de l'insecte apparait dès lors comme aseptique (2). La même expérience réalisée sur la chrysalide de Nonagria lyphæ montre que, chez elle, les choses se passent différemment. Au bout de quelques jours, les bactéries banales ont bien disparu, mais la culture révèle la présence de deux microorganismes associés qu'on retrouve constamment identiques à eux-mêmes chez toutes les chrysalides exa- minées (choisies, 1l va sans dire, avee toutes les apparences d’un excel- lent état). La chrysalide se présente ainsi comme le stade de choix pour l'étudé des microorganismes caractéristiques d'une espèce donnée. (1) Comptes rendus de la Soc. de Biologie, 6 mai 1911, p. 702. (2) C'est là une notion classique, dont j'ai vérifié l'exactitude sur les chry- salides de Vanessa urticæ et Vanessa To. . 858 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE L'ensemencement, sur pomme de terre au Raulin, d’une trace du contenu de la chrysalide donne lieu à la production d’un enduit crémeux d'un blanc jaunâtre. L'examen microscopique révèle la présence de deux microorganismes : un microcoque et un élément plus volumineux analogue à celui qui était contenu dans les cellules des divers tissus de la chenille ou de l'imago. , Bientôt apparaissent les filaments d’une Mucédinée qui couvre rapi- dement la pomme de terre d’un revêtement blanchâtre. Des spores nom- breuses ne tardent pas à garnir ces hyphes aériens. Celles-ci, recueillies par un fil de platine stérile et ensemencées en chambre humide, donnent lieu au développement d'un /saria typique. Le même champignon peut être obtenu en ensemencant sur lamelle une trace au contenu de la chrysalide; mais, dans ce cas, les colonies du microcoque viennentse répartir le long des filaments de la Mucédinée. Ces deux microorganismes sont d’ailleurs intimement unis et il est difficile de les obtenir séparément en culture pure (1). L'étude méthodique des deux organismes montre que c’est le micro- coque qui sécrète la cytase capable d'attaquer la cellulose avec pro- duction de gaz. 2 Étude des divers tissus de la chenille et de papillon. — Nous con- naissons nos deux microorganismes par leur aspect morphologique et par leurs caractères culturaux. Nous allons maintenant les retrouver partout : dans tous les tissus du papillon qui vient d'éclore, en parti- culier dans les œufs de la femelle ; dans les tissus de la chenille. Le sang de celle-ci par contre ne nous fournira que le microcoque, les conidies du champignon étant rapidement détruites dans ce milieu, soit par phagocytose, soit par action directe du sérum. 3° Étude des déjections. — Là encore nous retrouvons nos deux miero- organismes, mais, naturellement, il faut les séparer des bactéries banales auxquelles ils sont mélangés. 4° Développement direct du champignon dans les tissus de l’imago. — Le papillon abandonné à lui-même après sa mort dans un endroit sec, dans une collection, par exemple, subit une transformation eurieuse qui est bien connue des entomologistes. Ses couleurs se ternissent peu à peu, puis tous ses organes, ses ailes elles-mêmes, semblent se couvrir d'un enduit huileux. Il « tourne au gras ». C'est l'expression consacrée en entomologie. L'examen de ses viscères révèle la présence, en quanlité considérable, d'un acide gras qui attaque l’épingle qui traverse son thorax, produisant un foisonnement de sels de cuivre de couleur verte. En même temps des cristaux apparaissent sur son abdomen. (1) Je n'y suis pas parvenu moi-même, mais M. Sartory, auquel j'ai confié mes cultures, a bien voulu opérer cette séparation. Z SÉANCE DU 27 MAI 859 Si le papillon est au contraire placé en chambre humide, on le voit, très rapidement, se couvrir des filaments d'une Mucédinée dans laquelle la culture reconnait notre /saria typique (1). 5° Jsaria symbhiotique et Isaria pathogène. — Les Isaria étaient jus- qu’alors considérées comme des champignons produisant une infection mortelle chez les insectes qu'ils envahissaient. Les faits précédents accordent à l’Isaria un rôle utile dans la nutrition de l’insecte. _ Ces deux notions ne sont point incompatibles, ainsi qu'il apparaît à un examen superficiel. : En effet, si les conidies contenues dans les divers tissus sont inoffen- sives pour l’insecte et jouent même un rôle symbiotique, il n’en va pas de même pour les spores qui se développent sur les hyphes aériens du corps du papillon. Celles-ci peuvent contaminer un insecte de la même espèce ou d’une espèce différente pour produire une muscardine pathogène. É L'insecte xylophage doit donc, sous peine de mort, maintenir son champignon symbiotique à l’état de conidies ; il le fait au moyen de la sécrétion de glandes particulières (glandes labiales), voisines des glandes filières extrèmement développées chez la chenille du Cossus et chez les autres chenilles xylophages, celles des VNonagria en particulier. C'est là un point sur lequel je me réserve de revenir prochainement. (Travail des laboratoires de physiologie de la Sorbonne et de l'Institut océanographique.) ICTÈRES HÉMOLYTIQUES AVEC POLYGLOBULIE, par JEAN TROISIER. Il est admis à l'heure actuelle que les ictères hémolytiques s’accom- pagnent presque toujours d’une diminution notable du nombre des globules rouges et du taux de l’hémoglobine dans le sang circulant (Chauffard, Widal et leurs élèves). Cette anémie a été jusqu'ici consi- dérée comme un des symptômes capitaux des ictères hémolytiques. Au cours de certains ictères hématogènes, nous avons vu cette anémie caractéristique manquer et faire place à une polyglobulie des plus nettes (2). (1) Ici comme partout il est associé à son microcoque sécréteur de cytase. (2) Nous rappellerons que l'ictère du nouveau-né, cette affection si particu- lière dont la nature hémolytique paraît certaine, s'accompagne d’un certain degré de polyglobulie transitoire. 860 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE Dans un cas d'hémoglobinurie paroxystique nous avons signalé inci- demment avec Léon Tixier (1) une polyglobulie des plus nettes se super- posant à un ictère hémolysinique. Au moment d’une crise, les globules rouges étaient de 5.240.000 ; en dehors de toute crise, ils s’élevaient à 6.304.000 avec 98 p. 100 d'hémoglobine. Une autolysine était décelable dans le sérum. Jamais il n’y eut de cyanose. En éludiant systématiquement divers cas de cyanose de l’adulte (2), nous avons trouvé cinq fois un ictère hémolytique par fragilité globu- laire des plus caractéristiques. Voici, en résumé, l’un de ces cinq faits: Il s’agit d'un homme de vingt-neuf ans atteint de dilatation des bronches datant de l'enfance, avec cyanose très marquée, sujette à des recrudescences avec hyposystolie. Au moment d'une de ces recrudescences, les globules rouges oscillaient de 6.900.000 à 6.400.000 et l’hémogiobine variait de 90 à 98 p. 100 (sang digital). La fragilité des hématies déplasmatisées était manifeste (H! à 0,56 NaCI p. 100 d'eau ; H° à 0,48). Les hématies granuleuses s’élevaient à 3 p. 100. Le sérum sanguin était riche en bilirubine et en urobiline. Les urines et surtout les fèces étaient chargées d’urobiline. Un mois plus tard, la cyanose diminuait (G. R.: 4.600.000, H—72 p. 400) et parallèlement là fragilité globulaire (H! à 0,48; H? à 0,42) et l’ictère poly- cholique disparaissaient. Les éliminations pigmentaires devenaient normales. Un.syndrome hémolylique ictérigène (fragilité globulaire, état gra- nuleux des hématies, ictère polycholique) peut donc accompagner un syndrome cyanotique avec polyglobulie et disparaitre en même temps que lui, preuve de la corrélation intime des deux syndromes et de leur dépendance réciproque (ictère hémolytique de la cyanose). Ces différents faits ne peuvent pas s’interpréter de la même manière. L'ictère de la cyanose peus être rapporté à l’état anoxhémique et à la circulation vicieuse du sang; on connait l'influence fragilisante du CO” in vitro sur les hématies (3). Cette influence peut se faire sentir in vivo et déterminer ultérieurement l'apparition d’un ictère sanguin (cyanose iclérigène). Dans l’hémoglobinurie paroxystique avec polyglobulie, on peut admettre que l’hémolysine, cause déterminante del’ictère, est également responsable de la polyglobulie. On sait en effet que les hémolysines, à (1) Léon Tixier et Jean Troisier. Arthropathies auto-toxiques dans un cas d'hémoglobinurie paroxystique. Gaz. des hôpitaux, 16 décembre 1909, n° 143. (2) Dans un cas de MM. Vaquez et Laubry, l’'hémolyse débutait dans des solutions titrant 0,475 de NaCl. (Cyanose avec splénomégalie et polyglobulie. Tribune médicale, 13 août 190, p. 517-520.) (3) Teissier et Duvoir. CRD rendus de la Soc. de Biologie, 19 février 1910, t. EXNII pp, 281. Mme SÉANCE DU 27 MAI 861 faibles doses, ont une action excilo-hémopoiétique. Certaines cyanoses avec réaction de la moelle osseuse et ictère peuvent, en partie du moins, être interprétées de la même manière (/ctère et polyglobu'ie hémolysiniques). En dehors des ictères hémolytiques par fragilité globulaire et des ictères hémolysiniques jusqu'ici décrits, on doit donc admettre des ictères hématogènes avec polyglobulie. Il est dès lors rationnel de penser qu'il existe des ictères hémolytiques sans modification apparente du sang (1). LE SYNCYTIUM DE SCHWANN ET LES GAINES DE LA FIBRE A MYÉLINE DANS LES PHASES AVANCÉES DE LA DÉGÉNÉRATION WALLÉRIENNE, par J. NAGEOTTE. Au début de la dégénération wallérienne, la portion du neurite séparée de son noyau trophique subit une série de transformations qui aboutissent à la mort. Le cylindraxe meurt le premier et se fragmente sous l'influence de fac- teurs que j'ai étudiés récemment. La gaine de myéline, protoplasma qui apparlient en propre non pas à la cellule de Schwann, mais bien au neurite, meu:t seulement après la disparition des fragments du cylindraxe. Ceux-ci sont digérés à l’intérieur des cavités closes qui se forment aux dépens du tube myélinique segmenté en ovoïdes. La segmentation de la myé- line est consécutive au morcellement progressif du cylindraxe et résulte de phénomènes mécaniques, liés aux propriétés physiques de cette gaine. De même que le tube myélinique à l’état normal, les ovoïdes, au début de la dégénération wallérienne, constituent des enclaves vivantes du protoplasma de la cellule de Schwann; aussitôt ces enclaves mortes, ce qui se reconnaît à ce qu’elles perdent leur organisation, la cellule se prépare à les digérer à leur tour et à les faire disparaître. Pour cela, elle multiplie ses noyaux et hyper- trophie son protoplasma. Ce processus commence de très bonne heure, parce que, dès le début de la segmentation, de petites portions de myéline sont exclues des ovoïdes et meurent aussitôt. La prolifération des noyaux s’accentue lorsque les ovoïdes eux-mêmes meurent et se transforment en boules pleines, qu'il s'agit de détruire. Ce travail lerminé, les noyaux entrent en régression et les gaines de la fibre nerveuse disparue s’acheminent vers un état d’équi- libre nouveau, que je me propose d’éludier aujourd'hui. J'ai pu me convaincre que les idées qui ont cours actuellement sur les reliquats de la fibre nerveuse dégénérée ne sont pas exactes. La (1) D'après une hypothèse que nous avons formulée, la cholémie physiolo- gique de l'homme est un ictère hémolytique fruste, produit par les hémolysines normalement sécrétées par l'organisme. Brscocie. Cour :Es RENrUSs. — 1911. T. LXX. 61 862 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE gaine de Schwann, en particulier, ne joue pas le rôle que l'on croit, et ce que l’on appelle une « fibre dégénérée » ou une « gaine vide » pos- sède une constitution toute différente de celle qu'on lui prête. Pour étudier les fibres dégénérées à l’état de pureté, je me suis adressé au sciatique du lapin dont j'ai arraché le bout supérieur jusqu'à ses insertions médullaires ; toute régénération est ainsi supprimée. Au bout de trente jours, la résorption de la myéline est très avancée. Le sciatique dissocié, après fixation au liquide de Dominici formolé et coloré par l’hémalun puis par le liquide indigo-acide-picrique de Cajal, montre de nombreuses fibres dégénérées dont certaines contiennent, de place en place, des renflements fusiformes remplis de boules de myéline. Les noyaux de Schwann contenus dans ces renflements sont déjà beaucoup moins nombreux que pendant la phase floride de la dégénération; dans les portions vides de myéline, il existe de distance en distance un noyau en bâtonnet très allongé (fig. 2 et 3). Ces fibres possèdent üne individualité évidente; elles ne se divisent pas, leurs bords sont partout neltemert dessinés. Leur substance est slriée en long, ainsi qu'on le sait depuis longtemps. Les anciens auteurs voyaient dans cette striation l'indice d’un plisse- ment de la gaine de Schwann revenue sur elle-même. Ranvier la consi- dère comme étant due « à un arrangement particulier du protoplasma dans son intérieur ». V. Büngner l'interprète autrement : « Diese fibri- lläre Streifung bedeutet die erste Anlage der neuen Axencylinder, welche mithin aus dem protoplasmatischen Inhalt der Nervenfasern, d. h. aus dem ursprünglichen Protoplasma der Schwannschen Scheiden und ihrer Kerne, hervorgehen » (il est à noter que certaines des figures de von Büngner représentent en effet des fibres de régénération véritables; mais d’autres, telles que sa figure 23, reproduisent exactement les formations que j'en ai vues). Perroncito, dans un travail récent, constate qu'il existe des fibres conjonctives dans les nerfs dégénérés, mais, ne les ayant étu- diées que sur des coupes et ayant employé des méthodes de coloration insuffisantes, il n’a pu reconnaître leur véritable disposition et il prend pour les noyaux de cellules conjonctives très allongées les noyaux en bâtonnets des cellules de Schwann modifiées. En réalité, la fibre dégénérée est siriée parce qu’elle est constituée par un paquet de fibres collagènes ; dans son axe se trouve un filament protoplasmique d’une minceur extrème, seul vestige de l'appareil cellu- laire de Schwann. Ce filament n'a été observé jusqu'ici par aucun auteur à ma connaissance. Une technique simple et sûre permet de s’assurer qu’il en est ainsi : _ le sciatique dégénéré est fixé dans l'alcool au tiers, mis à gonfler pen- dant un jour dans une solution d'acide nitrique N : 100, puis dissocié, coloré par l'hémalun, traité par le mélange indigo-acide picrique et monté au baume. Dans les préparations ainsi obtenues, le protoplasma Fibres du sciatique du lapin. Object. apochr. Zeiss 3 mm. ouv. num. 0,95, oc. 8 chambre claire: dessiné à 880 diamètres réduit à 625. — nc, noyaux de cellules conjonctives, 74, noyauen voie de dégénération. 1, Fibre à myéline normale; en haut, étranglement avec les réseaux proloplasmiques margi- naux, qui renforcent le tube syncytial de Schwann et dont les branches se correspondent d'un segment à l'autre; en bas, portion nucléée de la ‘cellule de Schwann. Gaine de Schwañn et gaine fibrillaire avec une cellule conjonctive. — Liquide de Dominici formolé, dissociation, héma- toxyline au fer. 2 et 3, Fibres dégénérées (26 jours) dont l’une porte un renflement myélinifère ; à gauche de cette dernière, faisceaux conjonctifs indépendants. Noyaux de Schwann. Aspect strié. — Même fixation, hémalun. 4, 5'et 5!, Fibres dégénérées isolées (5! est la continuation de 5) (30 jours). Gonflement de la gaine conjonctive, faible en 4, plus fort en 5 et 5!. Filament syncytial de Sechwann contenant des noyaux en bâtonnets très espacés et, en 4, un renflement myélinifère. — Alcool au tiers, acide nitrique N : 100, hémalun, mélange indigo-acide picrique. 6, Fascicules de fibres dégénérées (30 jours). Gonflement considérable des gaines confondues en une gangue amorphe. Filaments syncyt'aux de Schwann à divers états. Deux cellules conjonc- Lives à protoplasma grillagé. — Même technique, 864 ; SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE dérivé de l'appareil de Schwann est électivement coloré par l'hématéine sous la forme d'un mince filament, et tranche très vivement sur les faisceaux collagènes qui l'entourent, gonflés et faiblement teintés par l'indigo. Lorsque le gonflement est faible, on peut distinguer nette- ment la structure fibreuse de la gaine conjonctive (fig. 4) et constater comment elle s'étale à la surface des renflements myélinifères pour se condenser au niveau des portions rétrécies du filament. Lorsque le gon- flement est plus marqué, le filament protoplasmique des fibres isolées parait entouré d’une couche amorphe ou vaguement striée en long (fig. 5et 5’). Enfin, lorsque les fibres sont restées groupées en fascicule, on aperçoit dans une gangue hyaline une quantité de filaments paral- lèles (fig. 6). Je donnerai aux filaments protoplasmiques ainsi mis en évidence le nom de filaments syncyliaux de Schwann. Ces filaments s'étendent d’un bout à l’autre de la préparation sans s’interrompre et sans se diviser; chacun d'eux représente l’appareil satellite d'une fibre à myéline dégénérée. Certains portent de distance en distance un renflement myélinifère multinucléé; d'autres, plus avancés dans leur évolution, contiennent seulement des noyaux en bâtonnets plus ou moins espacés. Ces derniers filaments sont d’une minceur extrême; les plus fins que j'aie pu mesurer avec quelque certi- tude ne dépassaient pas 1/4 de w de diamètre et il en est de notable- ment plus grêles. Leurs noyaux sont souvent très espacés; certains intervalles internucléaires mesurent plus de 250 u; l'existence de noyaux en dégénérescence semble prouver que l’espacement des noyaux de ce syncytium tend à s’élargir et à reproduire la disposition existant norma- lement dans la gaine satellite des fibres nerveuses. Au niveau des renflements myélinifères, la gaine de Schwann se des- sine, nettement colorée par l’hématéine, comme à l'état normal. En passant sur le mince filament protoplasmique qui fait suite au renfle- ment, cette gaine s’amincit elle aussi, et se réduit à une membrane excessivement ténue visible seulement au niveau des craquelures arti- ficielles du protoplasma. La gaine de Schwann, simple membrane cel- lulaire, se modifie donc suivant les circonstances et suit la destinée de sa cellule. Ce n’est pas elle qui circonserit la « fibre dégénérée » et lui as- sure son individualité, mais bien une très fine membrane tubulaire, de nature collagène, visible sur les coupes transversales, qui enveloppe tous les éléments longitudinaux de cette fibre, c’est-à-dire les faisceaux col- lagènes et Le filament syncytial de Schwann. La gaine collagène des fibres dégénérées est donc formée d'une palis- sade de fibres longitudinales revêtue extérieurement d’une membrane continue; elle dérive, par hypertrophie, de la gaine fibrillaire normale. Le rôie joué à l’état pathologique par la gaine collagène montre bien qu'elle doit être comprise parmi les parties constitutives de la fibre à myéline périphérique, dont elle constitue comme une pie-mêre. C'est eus SÉANCE DU 27 MAI 865 sa membrane externe, et non la gaine de Schwann, qui canalise les jeunes fibres des « faisceaux de régénération », ainsi que je m'en suis assuré par des constatations directes. Le groupement des cellules de Schwann en syncytium dans la dégé- nération n’est pas le résullat d’une propriété acquise, mais la consé- quence d’une disposition normale. Au niveau des étranglements le pro- toplasma des cellules de Schwann, renforcé par ce que j'ai appelé Le « ré- seau protoplasmique marginal », se continue d’un espace à l’autre sans interruption (fig. 1); on peut donc dire, et ce sera ma conclusion, que le filament syncytial que je viens de décrire résulte de la transformation du tube syncylial de Schwann, après la disparition de la fibre nerveuse. UN NOUVEAU BACILLE ANAÉROBIE DANS LES SELLES TYPHIQUES, par J. Loris-MELIKOv. Nous avons rencontré, au cours de nos recherches sur la flore bacté- “rienne des typhiques, un bacille anaérobie strict dont les propriétés morphologiques, chimiques et biologiques nous ont paru mériter de retenir l’alttenlion. Tout d’abord, nous devons dire qu'il est difficile de l’isoler en employant les méthodes habituelles et nous n'avons obtenu des résultats positifs qu’en ensemençant les matières fécales de typhiques dans des milieux liquides formés de bile et de bouillon ordinaire et contenant un -petit cube de blanc d'œuf cuit. Au bout de deux à trois jours, on ensemence une pelite quantité du dépôt formé dans une série des tubes de gélose glycosée portés à 100 degrés. Il est facile de voir au milieu des grosses colonies opaques lenticulaires du Z. Perfringens et des colonies déchiquetées du B. Spo- rogenes de très fines colonies transparentes et très régulières. Ces colonies sont formées de bâtonnets fins moins gros que le #. Per- fringens, à bouts arrondis courts dans les cultures très jeunes, mais qui en vingt-quatre heures s’allongent, s'incurvent, se replient à angle droit ou obtus ou enfin se présentent recourbés en $S. Il se colore par les méthodes ordinaires et par la méthode de Gram. Il est immobile. Il donne des spores ovoïdes, très allongées qui résistent deux et trois mi- nutes à 100 degrés. Il ne se développe bien qu'à 37 degrés, et strictement à l'abri de l’air. Dans la gélose sucrée, il donne des fines colonies à bout transparent et à centre opaque, en vieillissant émet des prolongements délicats. Il peptonise la gélatine, que le milieu soit sucré ou non. Dans les milieux liquide il pousse en formant un dépôt pulvérulent et dégage une odeur désagréable, sulfureuse et putride. 860 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE Le lait est transformé en. liquide: roussätre, la caséine disparait presque en Lotalité au bout d'un mois ow deux. C'est un ferment actif des matières protéiques. I attaque etdétruit les. albuminoïides en produisant entre autres choses de l'ammoniaque, l'S, de l’indol et des phénols en abondance. Ce n’est pas un fermentdes matières hydrocarbonées. ILattaque le glu- cose ; la moitié environ de ce sucre disparaît des cultures. I le brûle, car l'acidité des milieux ne dépasse guère 0,98: p. 1000 en SO'H”. Les acides volatils produits au cours de cette légère attaque sont des acides butiriques etacéliques. Il est très pathogène et tue le cobaye à la dose de 4 centimètre cube dans le péritoine. Cette virulence, fait commun à beaucoup d'anaérobies, baisse rapidement dans les cultures successives. Il est un fait qui semble particulièrement intéressant, c’est l’action toute spéciale de ce microbe sur le tissu lymphoïde intestinal. On trouve à l'’autopsie des animaux morts après douze et vingt-quatre heures de l'injection intrapéritonéale une tuméfaclion des ganglions mésenté- riques. Les follicules, les plaques de Peyer sont tuméfiées et ulcérées. Au microscope, on voit que cette ulcération n’atteint pas les couches. musculaires. Nous avons recherché ce bacille dans les selles d’individu bien por- tant ou atteint des maladies intestinales ; jusqu'ici nos recherches n'ont pas abouti. Il nous semble que cette bactérie doit jouer un rôle important dans la fièvre typhoïde, rôle tout local, action nécrosante venant s'ajouter à l’action septicémique du B. d'Eberth. Ce qui semble nous confirmer dans cette conviction, c’est ce fait, inté- ressant, outre: ceux qui seront publiés dans un mémoire, que le sérum des typhiques agglutine ce microbe à L p. 100. SUR L'ANTAGONISME DE L'ADRÉNALINE ET DE LA SÉCRÉTINE, par E. Grey. On a soutenu récemment (1) que l'action de la sécrétime est empêchée par une injection préalable d’'adrénaline, et on à vu dans ce fait un argument en faveur de la thèse d’un antagonisme entre les fonctions surrénales et les fonctions du pancréas. H vient d'abord à Fesprit, cependant, que ce phénomène, s’il estréel, pourrait être dù à l'élévation de la pression artérielle et à la vaso-constriction consécutives à l'injec- (4) R. Pemberton et JL E. Sweet, Arch. ofintern. Med., I, p. 628, 1908; et1910, pp. 466-481. SÉANCE DU 27 MAI 867 tion d'adrénaline. De fait, W. Edmunds (1) a vu que d’autres substances dont l’action vaso-constrictive est bien connue, la nicotine, l'ergotoxine, la strophantine, suspendent la sécrétion paneréatique provoquée par des injections de sécrétine; l’action antagoniste prétendue de l’adréna- line n'est donc pas spécifique. De son côté, notre collègue E. Wer- theimer (2), dans un intéressant travail, a montré que la nicotine et la strychnine ralentissent la sécrétion pancréatique en vertu de leurs propriétés vaso-constrictives, comme l’adrénaline. Il admet cependant que cette dernière agit aussi sur la cellule glandulaire, pour les raisons suivantes : parce que, pour une élévation égale de la pression artérielle, la strychnine ne ralentit pas la sécrétion au même degré que l’adréna- line ; parce que, si on diminue l’action hypertensive de l’adrénaline par l'injection d’une forte dose de sécrétine, très hypotensive, l’adrénaline peut néanmoins réduire la sécrétion; et enlin parce que l'injection sous- cutanée d’adrénaline, qui n'amène pas d'élévation de la pression arté- rielle, détermine cependant une diminution de la sécrétion pancréatique. Dans une série d'expériences, que j'avais faites quand j'eus connais- sance du travail de Pemberton et Sweet, j'ai constaté que, en général, l’adrénaline n empêche nullement l’action de la sécrétine. Ces expériences ont été réalisées sur des chiens anesthésiés par le chlora- lose (0 gr. 10 par kilogramme), à fistule pancréatique extemporanée. La pres- sion artérielle était enregistrée en même temps que l’écoulement du suc pancréatique s’inscrivait au moyen de mon rhéographe. Les injections étaient pratiquées de la facon suivante : l’activité de la sécrétine employée étant d’abord déterminée, ou bien on pratiquait une nouvelle injection de sécré- tine, à la dose reconnue efficace, et, dès que la sécrétion s’établissait, dès a première goutte, on injectait l’alrénaline ; ou bien on faisait d’abord l'injec- tion d’adrénaline à dose faible, mais nettement suffisante pour déterminer une élévation de pression de plusieurs centimètres de mercure, et, dès que la pression artérielle s'élevait, on pratiquait l'injection de sécrétine. Ces conditions m'ont paru très favorables à l'observation d'un anta- | gonisme entre les deux substances, si cet antagonisme existait. C'est ainsi, par exemple, que l’on constate aisément l’antagonisme entre la pilocarpine et l'atropine. Je résume ci-dessous les principaux résultats obtenus. Dans la première condition (injection de sécrétine précédant celle d’adré- naline), l’élévation de pression déterminée par l'adrémaline est de même crandeur et de même durée que s’il n'avait point été injecté de sécrétime, mais, d'autre part, la sécrétion paucréatique ne s'arrête nullement, et la quantité de suc qui s'écoule ne diminue pas. Dans la seconde condition (£) Wallis Edmunds. The J. of pharmac. and exper. Therupeut., I, p. 335: 1909. (2) L'Écho médical du Nord, 19 février 1911. MOVAOMT EL QUUOP 9 3 op uomsolury toouorredxo 9709 quëAy —"uorssoad ef ep 019% 1 ea] es] = mA [ea] r ÿ] CIETE SO 7 om$8y er anod onb suoreo1pur SOU — ‘7 ‘O1 LU [ AS k HZ , DE PONEEE Dot prie. STE 4 # “A = = (à =) A A æ CA < n°2] n 810 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE :A/4. qué un écoulement de 19 gouttes. Dans une autre partie -dessus, malgré l'injection d’adrénaline six secondes après l'injection de sécrétine, il y à eu un Fic. 3. — Mômes inilications que pour les figures 1 et 2, Réduction ladrénaline a donc été très peu marqué. Avant cette expérience, une in jection de 10 c. c. de la même sécrétine seule a provo ñ du tracé qui fait suite à celle qui est représentée ci écoulement de 14 gouttes; l'effet de 1 (injection d'adrénaline précédant celle de sécrétine), l'élévation de pression provoquée par l’adrémalime n'est pas modifiée quant à sa gran- deur, maïs sa durée est réduite de moitié environ; et, d'autre part, la sécrétion commence plus tardive- ment, quand le phénomène vaso- constricteur est à peu près terminé, mais elle ne subit aucune diminu- tion. Comme exemples de ces faits, je présenterai les deux tracés ci- joints (fig. 1 et 2). J'ai fait alors une autre série d’ex- périences desquelles il ressort qu'il peut y avoir manifestation dume action antagoniste des deux subs- tances. Dans ces expériences, la sécrétine était injectée immédiate- ment après l’adrénaline, où inver- sement celle-ci immédiatement après la première; entre les deux injections, il n'existait qu'un inter- valle de trois à six secondes. Dans , cette condition, l'effet vaso-cons- tricteur de l’adrénaline est sup- primé, surtout si la dose de sécré- tine est un peu forte; son effet cardiaque (ralentissement primitif et surtout renforcement des contrac- lions) persiste encore, mais afténué ; quant à la sécrétion pancréatique, elle diminue de moitié et se pro- duit avec un retard de une minute au moins par rapport à som début normal (voy. fig. 3); dans quelques cas, elle à été presque supprimée (trois fois). Tel est du moins le ré- sultat obtenu six fois sur huit expé- riences de ce type; les deux autres fois, dans cette condition, l'effet sécréteur de la sécrétine n’a pont été atténué. Quelle conclusion tirer de ces faits? Il est possible assurément, comme l’ont montré déjà les observations de W. Edmunds et celles de Wertheimer, que l’augmentation de pression artérielle causée par “ # ‘ . Ssi SÉANCE DU 27 MAI 871 l’adrénaline ou par d’autres substances vaso-constrictives réduise la sécrélion pancréatique due à la sécrétine ; mais cette relation n'existe pas à coup sûr, comme on le voit par mes expériences. Il est possible aussi, comme l'ont montré les observations de Pemberton et Sweel et surtout celles de Wertheimer, que l’adrénaline empêche la sécrétion pancréatique par une action sur la cellule glandulaire, mais ce phéno- mène ne se produit pas non plus à coup sûr, comme on le voit dans la seconde série de. mes expériences. Ce n'est que quand l’adrénaline a été injectée immédiatement avant la séerétine que son action empé- chante à pu se manifester; il est donc possible qu'elle se fixe sur la cellule pancréatique et en ralentisse l’activité. Encore cette action n'est-elle pas durable. Quand la sécrétine à été injectée en premier lieu, si elle a pu parvenir au pancréas avant l’adrénaline, elle aura tout son effet, malgré l'injection immédiatement consécutive d’adrénaline. Ces résultats établissent, ce me semble, que cet antagonisme entre l’adré- naline et la sécrétine, quand il se manifeste, ne s'exerce que dans des limites assez restreintes. PARAPHYROÏDES ET ACIDOSE, par Louis Morez. Trois jours après la P (1), on constate dans les urines des chiens opérés : L° Excrétion exagérée du Ca, du Mg et du S ; 2° augmentation de N total; 3° accroissement progressif du rapport de N ammoniacal à N total; 4° diminution corrélative de l'élimination de l’urée; 5° présence d'acide diacétique ; 6° présence d'acide lactique. Dans le sang : accroissement progressif du taux de NH°. Enfin ils présentent une diminution considérable du pouvoir de fixa- tion du dextrose. Lorsque ces particularités s’observent chez un diabétique, on dit que ce diabétique est en état d’acidose; la constatation de ces particularités chez le carnivore parathyroprivé nous permet de dire que cet animal est en. état d'acidose. L'acidose est l’aboutissant falal de la P, avec ou sans T (2). Sa cons- tance implique l’étroitesse de ses relations avec l'état parathyroprive. Je trouve une autre preuve de leur intime parenté dans le résultat des expériences suivantes instituées, les unes pour hâter l’acidose, en sursa- turant l’organisme de:corps cétoniques (ac. 8 oxybut.), les autres pour en retarder l'imprégnation acide (soit à l’aide d’alcalins, soit à l’aide de substance anticétogène, alcool éthylique). (1) P — parathyroïdectomie. (2) T— tétanie. 872 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE SÉRIE À. — Expériences avec l'acide 5 oxybutyrique. Administration d'acide B oxybutyr. à des chiens parathyroprivés. Accélération manifeste de l'évolution des accidents jarathyroprives. Exp. 1. Roquet, 5 kilogrammes. — 25 juillet 1910 ; 11 heures du matin, P (1), puis immédiatement après, ingestion-sonde, de 10 centimètres cubes de Boxybutyr. dans 40 centimètres cubes d’eau. 26 juillet, T. 27 juillet, mort à midi. Survie : 49 heures. Urines vésicales au moment de la mort présentent réaction de Gerhardt. Exp. I. Roquet, 5 kilogrammes. — 30 juillet 1910, matinée, double thyro-P, immédiatement après, ingestion-sonde de 8 centimètres cubes d'acide £ oxybut. Après-midi : secousses musculaires. 31 juillet, chien trouvé mort, tiède, à 10 heures du matin. Survie : 24 heures. Exp. HI. Fox, 9 kilogrammes. — 3 août 1910, double thyro-P, puis immé- diatement après, ingestion-sonde, de 15 centimètres cubes d’acide 5 oxybut. 4 août, chien manque de souplesse. 5 août, T, mort à 4 heures après-midi. Survie : 52 heures. Urines vésicales au moment de la mort, présentent réaction de Gerhardt. SÉRIE B. — Expériences avec le bicarbonate de sourle. Exp. 1. Bâtard, 6 kilogrammes. — 5 juillet, P, puis immédiatement injection intraveineuse de 200 centimètres cubes de solution CONaH à 20 p. 1000, soit 4 grammes. 6 juillet, va bien, mange. 7 juillet, T, légère, 4 grammes bicarb. sous cut. 8 juillet, pas de T. 9 juillet ébauche de T. 10 juillet, ingestion 5 grammes bicarb., pas de T. 11, 12, 13, 14, 15, 16, 17, 18 juillet, chaque jour 5 grammes bicarb. {ingestion), pas de T. 19, 20, 21, 22, 23, 24, 25 juillet, pas de bicarb., pas de T. 26 juillet, cssai d’aliment. à la viande, T. 27 juillet, va mieux, pas de hicarb., pas de T. 28, 29, 30, 31 juillet, pas de bicarb., pas deT. 1er août, essai d'alimentation carnée : T; reprise de l’administr. de bicarb,, 5 grammes par jour. 2, 3, #4, 5, 6, 7, 8, 9, 10 août, tous les jonrs bicarb. pas de T., mais cachexie progressive. 11 août, mort. Poids 3 kil. 900. Survie : 36 Jours. Exp. II. Fox, 7 kil. 500. — 5 juillet, thyro-P, puis immédiatement après inject. veineuse de 4 grammes de bicarb. en solution à 20 p. 1000. 6 juillet, va bien. 7 Juillet, un peu raide, inject. péritonéale (très douloureuse) de 2 grammes de bicarb. dans 40 centimètres cubes d’eau. 8 juillet, va bien, mange. 9 juillet, T; injection de # gr. 50 de bicarb., solution à 20 p. 1000, 12 juillel, va mieux, mange mais maigrit, pas de T. 14 juillet, léger aceëès deT, inject. de 5 grammes de bicarb. la cachexie augmente. 19 juillet, petite crise de T, 5 grammes de bicarb. en injection. L'animal meurt dans la journée. Poids, 4 kil. 850, Survie : 15 jours. SÉRIE B'. — Expériences avec l'alcool éthylique. Exp. I. Bâtard, 12 kilogrammes. — 23 juin 1910, thyro-P. 25 juin, léger accès de T. 26 juin, injection dans péritoine de 20 centimètres cubes d'alcool à 90 degrés dans 40 centimètres cubes d’eau. 27 juin, T légère, injection d’al- cool (20 centimètres cubes). 28, 29 juin, pas de T, pas d'alcool, l'animal mai- grit. 30 juin, léger accès de T, alcool 20 centimètres cubes. 1°" juillet, pas de T, alcool 20 centimètres cubes. 2 juillet, pas de T, pas d'alcool. 3 juillet, pas SÉANCE DU 27 MAI : 813 de T, alcool 20 centimètres cubes. 4, 5, 6 juillet, pas de T, pas d'alcool, amai- grissement progressif très marqué. 7 juillet, mort sans T. Survie : 15 jours. Exp. II. Caniche, 7 kilogrammes. — 29 juin, P, et, immédiatement après, ingestion de 20 centimètres cubes d'alcool à 90 degrés dans 50 centimètres cubes d'eau. 30 juin, pas de T, ingestion de 20 centimètres cubes d'alcool dans 50 centi- mètres cubes d’eau : une partie est vomie peu après. à 14 juillet, chaque jour l'animal reçoit 20 centimètres cubes d'alcool; pendant ce temps, pas de T. 15 juillet, suppression de l'alcool, pas de T. 16 juillet, pas d'alcool, pas de T. 17 juillet, pas d'alcool, absence de souplesse, tremblement menu des muscles du dos. 18 juillet, pas d'alcool, en pleine T. 19 juillet, T grave, l'animal très amaigri ne mange pas, ne boit pas, réaction de Gerhardt très nette. Introduc- tion à la sonde de 20 centimètres cubes d'alcool, presque aussitôt vomi; une seconde dose est tolérée. 20 juillet, ingestion d'alcool, T peu marquée, l'animal reste couché sur le flanc, urines très rares, réaction de Gerhardt positive. 21 juillet, pas de T, ingestion d’alcoo!, état général un peu meilleur, le chien a but du lait. 22 juillet, pas de T, alcool 20 centimètres cubes, état général meil- leur, le chien boit 250 centimètres cubes de lait. Les urines ne présentent pas la réaction de Gerhardt. 23 juillet, pas de T, mais état général grave, animal comateux, meurt dans la journée. Urines, pas de réaction de Gerhardt. Poids 5 kil. 200. Survie : 25 jours. Je conclus : 1° La parathyroïdeclomie a pour conséquence l’acidose. 2° Les facteurs qui favorisent ou qui entravent le développement de lPacidose précipitent ou ralentissent l'évolution de l'état parathyroprive vers le terme fatal. La survie moyenne du chien parathyroprivé étant de neuf jours, si on augmente les facteurs d'acidose après parathyroïdec- tomie, on réduit la survie à deux jours; si on diminue les facteurs d’aci- dose après parathyroïidectomie, on prolonge la survie de vingt jours. 3° Ily a un rapport étroit entre le degré d'acidose et la survie des car- nivores parathyroprivés. (Travail du Laboratoire de physiologie physico-clinique; Hautes-E'tudes, Collège de France.) LES CARACTÈRES DIFFÉRENTIELS ENTRE LES Penicillium, Aspergillus et Citromyces, par À. SARTORY et G. BAINIER. Les citromyces tirent leur nom de ce fait que les premières espèces de ce genre décrites par plusieurs auteurs se trouvent posséder la propriété de transformer plus ou moins la glucose, par exemple, en acide citrique. 874 | SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE Malheureusement, tous les citromyces, morphologiquement parlant, ne produisent pas cette transformation, et il'est regrettable que ce nom de citromyces s'applique à des champignons qui ont tous les caractères morphologiques des citromyces vraies, mais n’en possèdent pas la pro- priété essentielle, celle de produire de l’acide citrique. Nous décrirons, en effet, prochainement dans le Bulletin de la Société mycologique de France une espèce qui rentre dans cetle catégorie. Mais où placer les citromyces? Leurs caractères morphologiques les placent entre les Penicillium et les Aspergillus. On peut même dire qu'ils forment la transition entre ces deux genres. Il y à toutefois des distinctions à éta- blir entre les Penicilliam et les Aspergillus, d'üne part, et les Citro- myces, de l’autre. L'appareil fructifère des Penicillium se produit à l'extrémité süpérieure d’un filament non modifié. Il a la forme d’un pinceau constitué par le groupement de très courtes ramifications nées l’une après l'autre, super- posées et couronnées à leur sommet par un verticille de stérigmates conidifères qui prennent naissance successivement côte à côte. L'appareil fructifère des Aspergillus est formé par le groupement d’une quantité plus ou moins grande de stérigmates conidifères qui naissent tous à la fois, côte à côte, sur Le support déjà renflé d’un support spécial se différenciant ordinairement des filaments mycéliens. Chez les citromyces, l'appareil fructifère se produit de la manière sui- vante : un filament de mycélium aérien ou une de ses ramifications s'amincit à son extrémité pour donner naissance à un très petit globule qui grossit et devient une conidie. Dès ce moment ou quelquefois un peu plus tard, il se forme une cloison qui délimite la phase du stérig- mate porteur de cette conidie et le sépare du filament dont il est le pro- longement. Sur le côté de ce premier stérigmate et à sa base, il se pro- duit d'abord une, puis successivement (les unes après les autres) plusieurs nouvelles petites hernies qui deviennent côte à côte autant de nouveaux stérigmates conidifères. Zn même temps, le sommet du filament qui les porte se renfle el devient globuleux. Les premières conidies formées sont soulevées par celles qui naissent au-dessous d'elles et finissent par for- mer un long chapelet à l'extrémité de chaque stérigmate. Les citromyces se rapprochent davantage des Penicillium dont ils ne diffèrent que parce que le verticille de stérigmates conidifères surmonte directement l'extrémité du filament mycélien dans l'intermédiaire des courtes ramifications, ef surtout parce que celte extrémilé portant les sté- rigmates se renfle et devient plus ou moins globuleuse. Ils diffèrent des Aspergillus parce que leurs filaments fructifères sont toujours des ramifi- cations du mycélium modifiées seulement à leur sommet pour se renjler après que les premiers stérigmatés qui naissent l'un après l'autre ont déjà fait leur apparition. Une planche entière publiée dans le Pulletin de da Société mycologique de France montrera les différences existant entre ces SÉANCE DU 27 MAI 815 différents champignons inférieurs. A l’état jeune, ce sont des Penicil- lium ; adultes, ils ont l’apparence d’'Aspergillus. (Travail du laboratoire du Professeur Radais.) SÉRUM DE ROUGEOLEUX ET ANTICORPS SYPHILITIQUES, par P. TEïsster et R. LUTEMBACHER. La rougeole étant capable de modifier in vivo l'action des anticorps tuberculeux vis-à-vis des injections de tuberculine, on pouvait se demander si cette maladie n'était pas capable demodifierin vitrol'action d'autres lysines ou sensibilisatrices, en particulier celle des anticorps syphilitiques. C'est précisément ce qu’une observation, unique, il est vrai, nous à permis de constater : une maladeen pleine syphilis secondaire estalteinte d’une rougeole typique. Cette femme, qui présentait, à côlé des éléments morbilleux, des papules syphilitiques renfermant du tréponème, des plaques muqueuses condylomateuses des grandes lèvres, une alopécie en clairière considérable avec céphalée très vive, se trouvait à une pé- riode d’activité de sa maladie où son sérum devait donner la réaction de Wassermann. Or, cette réaction fut négative et, fait important, elle redevint progressivement positive dans Les jours qui suivirent la période éruptive; et son sérum, dans la suite, conserva cette réaction nettement positive. Nous avons donc là l'exemple d’un sérum syphilitique qui ne donne pas la réaction de Wassermann au moment même d’une éruplion de rougeole. En présence de ces faits on devait se demander si cette réaction néga- tive était due à un arrêt dans la production des anticorps au cours de la rougeole, ou si ces derniers étaient seulement masqués par des subs- tances ou propriétés empêchantes apparues dans le sérum rougeoleux. Les quelques expériences faites dans ce sens, sans nous permettre de conclure d'une manière absolue, semblent cependant favorables à la der- nière hypothèse. En effet, nous avons pris des sérums syphilitiques donnant une réac- tion de Wassermann franche, puis, dans une autre série de lubes, nous avons ajouté au lieu de sérum syphilitique seul un mélange soità partie égale, au 1/3 ou aux 2/3, de sérum syphilitique et de sérum rougeoleux. Or, nous avons vu dans un assez grand nombre de cas la réaction de Wassermann négative avec le mélange des deux sérums, et d'autant mieux que la quantité de sérum rougeoleux était plus grande. 816 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE De plus, ces mêmes sérums de rougeoleux qui empéchaient cette réaction à la période aiguë de l’éruption perdaient dans la suite ce pou- voir empêchant. Ils se comportaient alors comme un grand nombre de sérums normaux, scarlatineux, varicelleux..., qui, mélangés dans les mêmes conditions à du sérum syphilitique, n’empêchaient pas la dévia- tion du complément. Nous avons eu cependant un sérum d'oreillons qui semblait posséder celte propriété, mais seulement pour les doses les plus élevées. De plus, dans quelques cas de rougeole, nous n'avons pu obtenir l’action empé- chante. Mais il semble que cette propriété qui apparaît dans le sérum rougeoleux soit parfois très fugitive et puisse échapper aux recherches; elle persiste le plus souvent de trois à six jours. Nous avons dans nos expériences suivi la technique complète de Was- sermann (1); en particulier nous avons toujours soigneusement vérifié le chauffage à 56 degrès des sérums employés, qui ne renfermaient pas trace d'alexine. ë Nous avons recherché parallèlement l’activité de nos sérums au point de vue des hémolysines antimouton en la comparant à celle de notre sérum lapin anlimouton. Le sérum de la malade rougeoleuse syphilitique à aucun moment n’a possédé d'hémolysine antimouton (0,3 de sérum avec 0,1 d’alexine lais- saient absolument intact 1 centimètre cube de globule de mouton au 1/20° après une heure à l’étuve) C'est d'ailleurs un fait que l’un denous a fréquemment observé dans la syphilis ; et dans le cas où il existe des hémolysines antimouton, elles semblent plus souvent diminuées parrap- port à celles des sérums normaux; on pourrait dire que par ce caractère le sérum de notre rougeoleux È bien que ne donnant pas la réaction de Wassermann se rapproche par ce point des sérums È ; en tout cas on ne peut attribuer ici la disparition de la réaction à des questions d’hé- molysine. -Le titrage des sensibilisatrices antimouton nous a montré par contre que dans la rougeole, dans la scarlatine les hétéro-hémolysines sem- blaient augmentées, mais là encore ce fait ne peut en rien expliquer les propriélés empêchantes des sérums rougeoleux, car nos sérums chauffés ne renfermaient pas trace d'alexine et, le sérum de cobaye étant employé à une dose telle que la déviation était complète avec les quan- tités de foie et sérum E en expériences, une plus grande quantité d’hé- molysine n'aurait pu suffire à produire l’hémolvyse. (1) Antigène : extrait alcoolique foie Z; Alexine de cobaye vieille de trois heures ; Sérums éprouvés chauffés à 50 degrés trois quarts d'heure ; Globules de mouton, 1 centimètre au 1/20; Sérum lapin anti-mouton. At RE = SÉANCE DU 27 MAI 871 D'ailleurs, quelques jours après, comme nous l’avons vu, ces mêmes sérums de rougeoleux n'étaient plus empêchants ctgardaient cependant leur même activité hémolytique; enfin les sérums de scarlatineux, égale- ment riches en hétérohémolysine, n'empêchaient pas dans nos expé- riences la réaction de Wassermann. Nous avons recherché si l'addition de sérum normal chauffé ausérum de rougeoleux syphilitique (au moment où il ne donnait pas la réaction de Wassermann) ne pourrait pas faire réapparaître la réaction : il n’en est rien. De même l’addition de sérum normal chauffé au mélange de sérum rougeoleux et sérum syphilitique où la réaction de Wassermann est masquée ne fait pas réapparailre celle-ci. Conclusions. — 1° Le sérum d'un malade en pleine évolution de X secondaire, ayant contracté la rougeole, donne une réaction de Wasser- mann négalive au quatrième jour de sa rougeole, cette réaction rede- vient progressivement positive dans les jours suivants; 2° Le sérum de rougeoleux plus que d’autres sérums semble posséder ces propriétés empêchantes, in vitro, vis-à-vis de la réaction de Wasser- mann ; 3° Nous nous proposons de vérifier ces faits avec d’autres sérums, dans la coqueluche en particulier. SUR LA RECHERCHE DE PETITES QUANTITÉS DE SUCRE INTERVERTI, par HENRI BiERRY, VicroR HENRI et ALBERT RANcC. Dans nos recherches sur l’action des rayons ultra-violets sur le sucre de canne, nous avons eu à caractériser de petites quantités de sucre interverti en présence d’un grand excès de saccharose. Pour déceler le sucre interverti, dans ces conditions, l'examen optique ou l'étude du pouvoir réducteur des liqueurs fournissent d’utiles indi- cations, mais les résultats qu'on en peut tirer peuvent être entachés d'erreurs, si à côté du sucre interverti il y a d’autres corps optiquement actifs ou ayant un pouvoir réducteur (1). (1) Le lévulose, à 15 ou 20 degrés, réduit la liqueur de Fehling après un contact de 5 à 20 minutes suivant les concentrations; avec l'acétate de phé- nylhydrazine, à la température ordinaire, il donne de la glucosazone. Nous insistons sur ces propriétés du lévulose que nousn’avons pas trouvées indiquées dans les livres classiques ; elles ont une importance quand il s’agit de recher- cher le lévulose ou le sucre interverti dans des solutions qui peuvent renfer- mer des ozones. BIoLoGie. Comptes RENDUS. — 1911. T. LXX. 62 878 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE = . Pour mettre en évidence, d’une facon certaine, le sucre interverti en. présence de saccharose, deux moyens sont à notré disposition : l’isole- ment du lévulose à l’état de combinaison caleique par la méthode clas- sique de Jungfleisch et Lefranc, ou la préparation des hydrazones du glucose et du lévulose d’après le procédé de Tanret. Ces deux méthodes. ont l'avantage de permettre de séparer Les monoses constituants du saccharose en passant par des dérivés qui leur sont caractéristiques. L'élégant procédé de M. Tanret (1) consiste à chauffer les sucres réducteurs avec de la phénylhydrazine pour former les hydrazones, à séparer ces hydrazones par l’éther acétique et à régénérer les sucres réducteurs par action de l’aldéhyde benzoïque. Nous avons pu constater par l’une ou l’autre de ces deux méthodes la présence de sucre interverti dans des solutions où la proportion de ce dernier par rapport au saccharose non attaqué était assez forte. Dans le cas contraire, les résultats obtenus sont insuffisamment nets. Nous avons alors songé à simplifier la méthode de Tanret en transformant directement les hydrazones du lévulose et du glucose en glucosazone très facile à caractériser. Voici le mode opératoire : les liquides où l’on a à rechercher le sucre interverti sont évaporés dans le vide à une température inférieure à 40 degrés. Le sirop ainsi obtenu est chauffé en tube scellé avec un. léger excès de phénylhydrazine pendant 20 minutes, au bain-marie à 100 degrés. Après refroidissement, l'excès de phénylhydrazine est enlevé par agitations répélées avec du benzène. Le liquide restant, saturé par du sulfate de magnésie, est traité par l’éther acétique sec. La solution éthérée est alors soigneusement décantée, puis évaporée à: basse température. Le résidu est repris par de l'alcool absolu que l’on filtre et évapore. Le nouveau résidu se dissout dans l’eau. Après filtra- tion, cette solution est traitée par l'acétate de phénylhydrazine à 100 degrés. Dans le cas de la présence de sucre interverti, on obtient de la glucosazone en cristaux caractéristiques. On peut alors l’isoler, la laver à l’eau, à l’acétone étendue d’eau, à l’alcool méthylique, à l’éther, et prendre son point de fusion qui est de 230-232 degrés au bloc Maquenne (méthode de G. Bertrand). £ Il est possible ainsi de caractériser nettement de petites quantités de. sucre interverti. (Travail du laboratoire de physiologie de la Sorbonne.) {4) Bull. Soc. chimique, 5 mai 1902, p. 392. 819 s RÉUNION BIOLOGIQUE DE BUCAREST SÉANCE DU 4 MAI 1911 SOMMAIRE MariINEsCO (G.) : Transmission du des plaques séniles (Troisième note). 882 . virus de la poliomyélite par le sym- Nicozau ($S.) : Recherches histo- pathique (Troisième note). . . . .. 819 | logiques sur la graisse cutanée, chez Marinesco (G.)et Mixea (J.): Nature home Si a: 2adure HAS Présidence de M. G. Marinesco, président. TRANSMISSION DU VIRUS DE LA POLIOMYÉLITE PAR LE SYMPATHIQUE e (Troisième note), par G. MARINESCO. Nous avons injecté une goutte d’une émulsion de virus poliomyélitique (Flexner), provenant de nos expériences antérieures, dans le ganglion cervical supérieur gauche d’un macacus rhesus adulte, et deux gouttes _ dansle nerf sciatique poplité externe du côté droit. L'animal a succombé treize jours après avec une faiblesse considérable des jambes, des troubles paréto-ataxiques du train antérieur et des troubles parétiques des muscles de la face. Nous avons examiné tout le système nerveux à laide des méthodes de Nissl, de Cajal, de Bielschowsky. et quelques pièces ont été sectionnées au microtome de congélation et colorées -avec le sharlach-hématoxyline. Dans le ganglion cervical supérieur, nous avons constaté une infiltration assez discrète des parois des vais- _seauxsitués à la surface. L'inflammalion se propage également dans les artérioles et les veines siluées dans la partie centrale du ganglion. Les cellules des ganglions sympathiques ne montrent que de légères lésions, tandis que dans le ganglion plexiforme situé au voisinage du ganglion sympathique nous ne rencontrons pas de lésions vasculaires 880 RÉUNION BIOLOGIQUE DE BUCAREST et toute l’altération consiste dans la réaction des cellules satellites autour des cellules nerveuses qui siègent tout près du ganglion sympa- thique. Si les lésions du ganglion cervical supérieur sont peu accusées, il n'en est pas de même pour la moelle cervicale supérieure, le bulbe, la protubérance et le pédoncule. En effet, le virus se propage le long des rameaux afférents du ganglion cervical supérieur, ce qui nous explique la lésion considérable qui exisle au niveau des quatre premières racines cervicales. C’est ici que nous trouvons des altérations considérables de la substance grise, surtout dans les cornes antérieures, et plus accusées du côté correspondant au ganglion cervical injecté. Les lésions sont cellulaires, interstitielles et vasculaires. Un grand nombre de cellules sont détruites et remplacées par des nodules poliomyélitiques. L’artère du septum antérieur est beaucoup plus infiltrée que celle du septum postérieur. La lésion diminue à mesure que nous nous rapprochons de la région cervicale inférieure. Nous trouvons des lésions très intenses dans les ganglions spinaux correspondant à la région cervicale supérieure. Par les rameaux afférents, le virus se propage dans le bulbe et la protubérance, le long des rameaux supérieurs et postérieurs, et c'est ainsi que nous nous expliquons l’inflammation dans la région de la substance grise qui tapisse le plancher du quatrième ventricule. Fait important à signaler, les cellules de l’hypoglosse du côté injecté du sympathique ont complètement disparu, et à leur place on ne trouve pas de nodules résiduels. Par les rameaux carotidiens le virus s’est transmis dans la région du ganglion de Gasser gauche dans lequel nous avons trouvé des lésions cellulaires et des nodules résiduels. Au niveau de la p?otubérance, nous retrouvons la même infiltration vasculaire. En effet, les vaisseaux du plancher ventriculaire et de la substance grise péri- ventriculaire sont infiltrés. La lésion est diffuse au niveau du pédoncule et nous la retrouvons avec des variations d'intensité dans toute la substance grise. Il est à remarquer que dansla substance blanche du bulbe, de la pro!u- bérance et du pédoncule nous trouvons des espèces de nodules interstitiels constilués essentiellement par des cellules de névroglie et quelques cellules plasmatiques. On peut constater parfois des figures de karyokinèse. La lésion est très diminuée au niveau de la couche optique et fait défaut dans le corps strié, le cervelet et le cerveau. Les lésions médullaires consécutives à l'injection du virus dans le sciatique poplité exlerne sont cantonnées au niveau des trois premières sacrées et des dernières lombaires. Les lésions fines des cellules dans la moelle, le bulbe, la protubérance, etc., sont celles qui ont été décrites par les auteurs qui se sont occupés de la poliomyélite expérimentale et par nous-mêmes. Mais nous désirons insister sur quelques-unes d’entre elles. Tout d’abord, les lésions de l'appareil neurofibrillaire, soit des” ganglions spinaux, soit des centres nerveux, ne font jamais défaut au niveau de l’inflammation. Mais leur degré d’intensilé dépend en général de la gravité de l’altération cellulaire. Ces lésions se résument en un SÉANCE DU 4 MAI 831 changement d'orientation des neurofibrilles, l’état fenêtré des cellules des ganglions spinaux (fig. 1), formation d’anses périphériques, neuro- fibrolyse et état déchiré, désintégration granuleuse, raréfaction des neurofibrilles et dégénérescence granuleuse. Fi. 1. — Cellule du qualrième ganglion cervical droit. On y voit des fenètres contenant des cellules satellites, l'orientation des neurofbrilles est char- gée et elles décrivent des espèces de tourbillons ou de cercles autour de ces dernières. Dans ma première note, j'ai signalé la présence, dans certaines cellules des ganglions spinaux et des cellules médu'laires, d’une lésion qui avait été décrite par Cajal et par moi-même dans la rage. D’après nos nouvelles recherches, cette lésion peut exister également dans la poliomyélite expérimentale, mais seulement lorsqu'il s’agit de jeunes singes. Chez les sujets adultes, elle n'existe pas. J'ai noté la même particularité pour la rage chez les enfants enragés, pendant que chez l'adulte elle est peu accusée ou fait défaut. Je tiens à faire remarquer de nouveau que les cellules nerveuses altérées disparaissent soit par cytolyse ou bien par la nécrophagie et non pas par dela véritable neurono- phagie et, que, d'autre part, dans les ganglions spinaux, à la place des cellules disparues on observe des nodules résiduels analogues à ceux décrits dans la rage, dans la greffe des ganglions spinaux et après l'injection de bile, etc. Le sharlach-hématoxyline montre l'existence de granulalions orange dans quelques cellules nerveuses, dans les macrophages (névrogliques ou autres, et dans quelques polynucléaires. A 882 à RÉUNION BIOLOGIQUE DE BUCAREST NATURE DES PLAQUES SÉNILES (Troisième note), par G. MaRINESCo et J. MINEA. Nous avons.étudié dans deux notes précédentes la morphologie et la structure des plaques dites séniles qui ont soulevé, ces dernières années, des discussions très intéressantes de la part des auteurs allemands et italiens. Nous nous proposons dans la présente note d'analyser dans quelles condi- tions ces plaques peuvent être mises en évidence et d’en déterminer la nature et l'élément primordial. En modifiant la méthode de Cajal nous avons montré que, tout au commencement de leur apparition, les plaques sont cons- tituées par un, deux ou plusieurs bâtonnets qui se déposent dans le tissu _intercellulaire de l'écorce cérébrale, lorsque les petits filaments divergent de façon à avoir une disposition rayonnante pour constituer des étoiles qui ont été décrites pour la première fois par M. Fischer (de Prague:. Le dépôt successif, l'augmentation et l’agglomérat de petites étoiles donnent naissance à des plaques plus ou moins grosses qui possèdent un noyau central dont le contour peut être rayonnant. Les réactions microchimiques que nous ayons entreprises à l’occasion de ces recherches montrent que ce noyau central a une constilution chimique toute diffé- rente des paquets d'étoiles et des filaments qui constituent la couche zonale. Nous avons là affaire à une matière protéique qui s’imprègne par l'argent et se colore par toutes les couleurs d’aniline et qui, d'autre part, ne sont solubles dans aucune substance exerçant une action dissol- … vante des matières grasses ou bien sur les différentes formes de lipoïdes. Cette constalalion cadrerait assez bien, tout au moins en apparence, avec l'opinion des auteurs qui voient dans ce noyau central une cellule nerveuse ou bien une cellule névroglique en voie de dégénérescence. Mais on peut objecter à celte manière de voir qu'il n’est pas rare de constater une quanlité énorme de pareils filaments, soit autour de la cellule nerveuse, soit tout près d'elle, sans cependant que la cellule pré-- sente des manifestations dégénératives. La résistance des cellules nerveuses dans ces conditions doit être soulignée. Sans doute est-il difficile de contester que la cellule nerveuse ne puisse pas donner nais- sance à un corpuscule central. Mais si l'on tient compte du fait que presque: 50 p. 100 de plaques sont pourvues d'un noyau central, on devrait surprendre la transition entre ce dernier et la cellule nerveuse altérée. Or, pareil fait n’a encore été signalé par aucun des auteurs. Des réserves encore plus sérieuses doivent être faites sur la transfor- mation des cellules névrogliques en noyau central. Il resterait donc établi que le noyau central ne dériverait pas d'éléments morphologiques SÉANCE DU À MAI 833 préexistants, mais qu'il s’agit là d’une formation pathologique de pro- yenance inconnne. Quant à la nature des filaments qui constituent les paquets d'étoiles de la couche zonale, nous pensons apporter quelques données qui serviront à -en déterminer, la nature. En effet, ces filaments se comportent comme le _lipoïde, que le formol conserve, mais que l’'éther et le chloroforme, l’acétone et le sulfure de carbone dissolvent à différents degrés. C’est là la raison pour. laquelle, dans les pièces traitées, par la méthode äe Cajal, à l'alcool ammo- niacal incluses dans l'alcool éthylique, abandonnent les précipités qui se dis- solvent et montrent en échange l'aliment nerveux de la plaque. Mais nous pouvons encore avoir une démonstration plus précise en faveur de l'opinion que nous professons. Si, en effet, on traite des morceaux de cerveau présen- tant des plaques séniles par l'alcool, l’éther, le chloroforme et le sulfure de carbone, et si on les traite ensuite par la méthode de Bielschowsky, qui est la méthode de choix pour l’étude du précipité, celui-ci disparait. Il n’y a que le corps central et ses petites aiguilles fines périphériques qui persis- tent encore et s’imprègnent assez bien par le nitrate d'argent. Le formol conserve admirablement bien le précipité parce qu'on peut le mettre en évi- dence plusieurs années après qu'on en a enlevé la pièce. Par contre, un séjour prolongé dans l’eau distillée est défavorable à l'existence de ce filament. C’est précisément ce fait qui peut nous expliquer pourquoi les auteurs qui ont employé la méthode de Bielschowsky ont obtenu des résultats assez diffé- rents en ce qui concerne la constitation des plaques. Mais l’eau distillée ne dissout pas le précipité, car, en traitant de nouveau la pièce par le formol et ensuite par la méthode de Bielschowsky, ou peut encore le Done en évi- dence. Au niveau des plaques il doit y avoir des modifications nutritives et de destruction assez intenses, comme le prouvent la présence des mäero- phages et l'existence de granulations fuchsinophiles que j'ai pu mettre en évidence après Perussini. Au point de vue clinique, il me semble qu'on ne peut pas rattacher la production des plaques à une entité morbide et que si l’on peutles rencontrer si loin de la presbiophrénie, elles peuvent se rencontrer dans d’autres états pathologiques, ainsi que le prouve ma première observalion. D'autre part, la vieillesse, même très avancée, même associée à de légers troubles mentaux, ne s'accompagne pas toujours de plaques. C’est ainsi que j'ai examiné le cerveau d’une femme àägée de cent trois ans, qui présentait quelques troubles de désorienta- üon dans le temps, et dans lequel nous n'avons pas décelé de plaques. Les troubles mentaux dépendent en première ligne de la localisation des plaques, de leur nombre et de leur volume. En ce qui concerne la genèse des plaques, nous croyons qu'il s’agit là d'un trouble colloïdal d'ordre enzymatique qui à pour conséquences la précipitation sous forme de gel d’un des principes chimiques appartenant à la classe des monoamino- _phosphatides ou d’aminolipotides. Zu si Li ls SE Gil 5 du 884 RÉUNION BIOLOGIQUE DE BUCAREST RECHERCHES HISTOLOGIQUES SUR LA GRAISSE CUTANÉE, CHEZ L'HOMME, par S. NIcoLau. On sait que la couche cornée de l’épiderme noircit sous l’action de l'acide osmique, et l'on admet que cette réaction est due à la présence de la graisse dans cette couche épidermique. Sur ce point tous les his- tologistes paraissent d'accord. L'existence de la graisse dans les autres territoires cutanés est au contraire des plus discutées. Unna, employant un procédé dit d’osmisation secondaire, affirma, qu'il avait réussi à constater aussi la présence de la graisse dans Ja couche malpighienne et dans les espaces lymphatiques et les vaisseaux du derme. Ces résultats furent contestés par d'autres histologistes, les uns niant la nature graisseuse de ces formations, l'acide osmique n'étant pas un réactif spécifique de la graisse, d’autres considérant les faits constatés par Unna comme des précipités. Pour nous mettre à l'abri des objections, nous avons employé, en dehors de l'acide osmique, le Scharlach R et le Sudan III. Nos recherches ont porté sur la peau normale de l’homme, prélevée sur le vivant, ou sur le cadavre. En plus, nous avons examiné la peau de deux fœtus, âgés de six et huit mois. Les morceaux de peau, fixés d'abord pendant vingt-quatre heures dans le formol à 10 p. 100, étaient sectionnés au microtome congélateur, et les coupes colorées pendant 5-10 minutes, soit dans une solution alcaline de Scharlach, suivant la formule de Herxheimer, soit dans une solution de Sudan, suivant les formules de Daddi ou de Eisenberg. Après la coloration du fond à l’héma- toxyline, les coupes étaient montées dans la glycérine. En nous servant de cette technique, nous avons trouvé que les cellules de certaines couches de l’épiderme et de ses annexes, ainsi que certaines cellules conjonclives, contiennent, d'une façon constante, de nombreuses granula- tions arrondies, se colorant en rouge intense avec le Scharlach, en rouge avec le Sudan orange, et en gris noirâtre avec l'acide osmique. La nature graisseuse de ces granulations ne fait aucun doute car, en dehors des réactions colorantes, elles possèdent la propriété de se dissoudre dans tous les réactifs dissolvants des graisses. Voici quels sont l'aspect et la distribution de ces granulations dans les différents tissus de la peau : Dans l'épiderme de surface ces granulations graisseuses sont plus abondantes dans les cellules basales où elles se trouvent disséminées dans le protoplasma, ou groupées autour du noyau. Leur nombre diminue d’une façon notable dès les premières assises de la couche mal- pighienne, et elles disparaissent ordinairement vers la parlie moyenne de cette couche. Nous ne les avons jamais rencontrées dans les couches : granuleuse, lucide et cornée. Nous n'avons non plus jamais rencontré SÉANCE DU 4 MAI 885 ces granulations dans le noyau des cellules ni dans les espaces qui sé- parent entre elles les cellules malpighiennes, ainsi que Unna l’a soutenu. Dans les follicules pileux, les granulations graisseuses se rencontrent d’une facon presque exclusive dans la gaine épithéliale externe. Ieï elles sont également plus abondantes dans la couche des cellules basales, et leur nombre diminue brusquement dans la zone de cellules polyé- driques. Dans la gaîne épithéliale interne on ne les rencontre qu’excep- tionnellement. , : Dans les glandes sudoripares, outre les granulations graisseuses occu- pant les cellules du glomérule, connues déjà depuis longtemps, nous avons constaté de nombreuses granulations punctiformes dans les cel- lules épithéliales des conduits excréteurs. Dans le tissu conjonctif (couche papillaire et derme) on rencontre, d’une façon constante, de ci de là, des cellules du type conjonctif, pré- sentant dans leur protoplasma des granulalions graisseuses arrondies, de dimensions inégales, qu'on peut suivre parfois jusqu’à l'extrémité des prolongements cellulaires. Dans la peau de l’aisselle, il n’est pas rare de rencontrer en plein derme de nombreuses cellules conjonctives bour- rées de granulations graisseuses, constituant des amas parfois très étendus, situés dans le voisinage d’un follicule pileux ou d’une glande sudoripare. Les granulations graisseuses, dans tous les territoires cutanés sigalés, ne sont pas disposées au hasard, mais au contraire elles présentent une distribution des plus systématiques, toujours la même. Ceci montre qu'il s’agit bien de formations existant sur place, et non de goultes de graisse transportées artificiellement des glandes sébacées ou de l'hypo- derme. - Cet accident peut en effet arriver, mais, au point de vue qui nous occupe, aucune confusion n’est possible. Les granulations transportées sont disposées sans ordre et sur des plans différents de celui de la pré- paration. En résumé donc, il résulte de ces recherches que, dans les cellules de certaines couches de l’épiderme et de ses annexes, ainsi que dans quel- ques cellules de la couche papillaire et du derme, il existe à l'état normal de nombreuses granulations arrondies, dont la nature grais- seuse nous parait suffisamment démontrée par leurs réactions colo- rantes et chimiques. 886 | (33) REUNION BIOLOGIQUE DE NANCY. SÉANCE DU 16 MAI 1911 SOMMAIRE Durour (M.) : Sur certains phé- cithinique de Campana chez un nomènes d'optique physiologique. , groupe de tabétiques . . . , . . . . 891 Sur la loi de Talbot (Troisième note). 886 MErGIER (L.) et Lasseur (Pa.) : Un Durour (M.) : Sur les verres de Bacille (Bacillus chlororaphis) pa- Guils transe SN Est 888 | thogène pour certains animaux - ETIENNE (G.) : Le phénomène lé- d'eaudoucers Frise 889 Présidence de M. L. Garnier. SUR CERTAINS PHÉNOMÈNES D'OPTIQUE PHYSIOLOGIQUE. SUR LA LOI DE TALBOT (Troisième note), par M. Durour. Des excitations lumineuses brèves se succédant suivant une loi périodique avee une fréquence supérieure à une certaine valeur (Verschmelzungsfrequenz) donnent à l'œil une impression tout à fait continue, dont l'intensité est déterminée par une loi que l’on appelle généralement la loi de Talbot. Un moyen simple de produire ces excitations lumineuses brèves et rhythmées consiste à faire tourner devant l'œil un disque portant des secteurs alternativement blancs et noirs. On peut dire avec Helmholtz (1) : Sur ce disque toute circonférence de cercle ayant son centre sur l’axe présente la même apparence que si toute la lumière émanée de ses divers points était uniformément répartie sur la circonférence tout entière, et la loi parait s'appliquer aussi bien au cas où plusieurs couleurs entrent en jeu qu'au cas où il n y a sur le disque qu'une seule couleur. Si nous rapportons cette loi à l'activité de la rétine, nous pourrons l’énoncer de la facon suivante : Lorsqu'une plage de la rétine reçoit un éclairement périodiquement variable, et se reproduisant régulièrement de la même façon, et que la durée de la période est assez brève, l'œil éprouve une impression continue identique (1) Handbuch der physiologischen Optik, deuxième édition, p. 482 et 483. (34) SÉANCE DU 16 MAI. 887 à celle qu'il éprouverait si la quantité de lumière, qui vient frapper la rétine pendant une période se trouvait également répartie sur toute la durée de la période. - Au point de vue pratique, la loi de Talbot a une grande importance : c’est elle qui justifie l'emploi de l’épiscotiste d'Aubert et le principe de certaines méthodes photométriques. Au point de vue théorique, cette loi a provoqué de nombreux commentaires. Fick (1) a cru pouvoir en tirer des renseignements sur la forme mathématique de l’excitalion rétinienne envisagée comme fonction du temps. J. von Kries (2) a fait remarquer que, toutes les fois que l’action d'un facteur ? agissant per- dant un très petit intervalle de temps dt est proportionnelle au produit idt, le phénomène résultant est régi par une loi de la forme de celle de Talbot, où intervient une valeur moyenne (par exemple, en électricité, l’action de courants à variations périodiques rapides sur l'aiguille d’un galvanomètre). L'énoncé donné par Helmoltz en rapportant la loi de Talbot à l’activité de la rétine ne parle pas de disques tournants, mais seulement d’excita- tions périodiques. C’est là une extrapolation : elle nous paraît très naturelle, mais on peut à ce sujet répéter ce que j'ai déjà dit à propos des rotations et des translations (3). Il m'a donc semblé intéressant de chercher si la loi de Talbot s'applique à des excitations lumineuses produites par la translation de bandes et non par la rotalion de disques. Avec l'appareil que j'ai fait construire (4), la vérification de la loi de Talbot se fait aisément : La bande mobile d'étoffe ou de papier est divisée longitudi- nalement en deux moitiés ; dans l’une sont tracées des raies noires d'un cen- timètre de large, séparées par des intervalles blancs d'un centimètre ; dans l’autre, des raies larges de deux centimètres séparées par des intervalles blancs de deux centimètres. En donnant à l'appareil un mouvement de rapi- dité croissante, on obtient d’abord le fusionnement pour les raics d'un centi- mètre, puis, dès que l'on a atteint la vitesse de fusionnement des raies de deux centimètres, les deux moitiés de la bande prennent la même apparence, et elles gardent la même apparence pour les vitesses de translation plus grandes: … En général, les disques tournants cu’on emploie pour la vérification de la loi de Talbot présentent un demi-cerele noir, deux secteurs noirs de 90 degrés, quatre secteurs de 45 degrés, etc... Comme, ce qui nous intéresse, c'est la succession des excitations lumineuses, et que cette succession est la même avec un disque de x secteurs auimés d'une (41) In Hermann's Handbuch der Physiologie, t. I, p. 217, 1879. (2) In Handbuch der Physiologie des Menschen, t. NL, p. 231, 1904. (3) Sur quelques phénomènes d'optique physiologique (2° note), Réunion biologique de Nancy, 14 mars 1911. (4) Un appareil permettant de faire certaines expériences d’ De physie- gique,. Id., ibid., 13 février 1941. 888 RÉUNION BIOLOGIQUE DE NANCY (435) vilesse de rolation w qu'avec un disque de 2 n secteurs animés d'une vitesse de rotation w/2, il est facile de se rendre compte qu'un disque à deux plages est aussi démonstratif qu’un disque portant un plus grand nombre de plages, à condition qu'on fasse tourner le disque à deux plages avec différentes vitesses. Si on voulait prouver vraiment quelque chose de plus, il faudrait donner aux secteurs blancs et noirs une importance inégale, par exemple prendre des secteurs noirs deux fois plus larges que les secteurs blancs. Avec mon appareil pour la {ranslalion des bandes, les secteurs sont remplacés par des raies noires et des raies blanches dont on peut choisir la largeur à volonté. il va sans dire qu’on peut remplacer le noir et le blanc par telles autres couleurs que l'on voudra. SUR LES VERRES DE GUILSTRAND, par M. Durour. Je voudrais signaler aux membres de la Réunion biologique un per- fectionnement important dans la taille des verres de lunettes pour les opérés de cataracte, et leur présenter de nouveaux verres fabriqués par la maison Zeiss, d'Iéna. Ces verres m'ont été confiés à l’occasion du dernier Congrès de la Société française d'ophtalmologie, grâce à l’obli- geance de M. M. von Rohr, collaborateur scientifique de la maison Zeiss; on trouvera des renseignements plus détaillés sur ces verres asphériques ou verres de Gull:trand dans un livre que M. M. von Rohr vient de publier sous le Litre : Die Prille als optisches Instrument. Vous savez que dans les cliniques ophtalmologiques les oculistes choisissent le verre donnant à l'œil la correction convenable pour les rayons qui se propagent suivant l'axe du verre. Si l'œil tourne derrière le verre fixe, il est gêné par l’astigmatisme des faisceaux lumineux qui traversent le verre en faisant un cerlain angle avec l’axe. Le professeur Gullstrand, d'Upsal, s'est proposé de trouver des verres pour lesquels füt corrigé l'astigmatisme des rayons obliques passant par le centre de rota- tion de l'œil. Les verres ainsi calculés sont réellement périscopiques, mais le calcul montre que, pratiquement, il est impossible, pour corriger les yeux opérés de calaracte, d'obtenir des verres à faces sphériques réalisant la condilion de Gullstrand. Vous concevez toulefois que cette condition serait réalisée si, après avoir traversé la lentille à faces sphé- riques, les pinceaux de rayons lumineux avaient à traverser en outre un petit prisme convenablement choisi et convenablement orienté, ou, ce qui revient au même, si on renoncait à la forme sphérique pour une des faces de la lentille. Les verres asphériques de Gullstrand ont une face qui s'écarte de la forme sphérique suivant une loi mathématique délerminé*. On lui associe suivant les cas une face sphérique ou. une = (36) SÉANCE DU 16 MAI 889 face lorique. Les résultats fournis par ces verres sont très supérieurs à ceux que donnent les autres verres pour les directions obliques sur leur axe, et, malgré leur prix un peu élevé, je les crois appelés à rendre de réels services; comme ils doivent occuper devant l'œil aphaque une position rigoureusement déterminée, la question de la monture des lunettes prend avec ces verres une très grande importance. UN Bacizce (Bacillus chlororaphis) PATROGÈNE POUR CERTAINS ANIMAUX D'EAU DOULF, par L. MERCIER et Pn. LAssEuUR. Au cours d'analyses bactériologiques d'eaux de sources, l’un de nous a isolé un bacille, Bacillus chlororaphrs Guignard et Sauvageau, qui pré- sente la propriété de donner, dans certaines conditions de culture, des cristaux verts (chlororaphine) (1). La présence de ce bacille ayant été signalée d’autre part par Thiry (communication orale), Macé (1904) (2), dans des eaux de rivières, il nous a paru intéressant de rechercher s’il élait pathogène pour des animaux d’eau douce. A cet effet, nous avons inoculé des doses variables de cultures de 2. chlororaphis à des Écre- visses, à des Poissons et à des Grenouilles. 1° Inoculation à l'Écrevisse (Aslacus fluviatilis Fabr). Des Écrevisses saines (les témoins n’ont pas donné de mortalité) reçoivent des doses faibles (0 c. c. 2) d’une culture de quarante-huit heures (température de l’eau 9 degrés). Quelques heures après l’inoculation, les Crustacés se montrent agités, ils ne fuient plus la lumière; à cette première période en succède une seconde, durant laquelle ils perdent progres- sivement de leur agilité et présentent de la contraction des muscles des pattes. Finalement la mort survient entre vingt-quatre et quarante-huit heures. Ces symptômes, peu caractéristiques, sont différents de ceux de la peste des Écrevisses, maladie dont l'agent est, comme on le sait, Bacillus pestis as'acr Hofer. 2° Inoculalion aux Poissons. B. chlororaphis s’est montré pathogène pour toutes les espèces de Poissons d’eau douce auxquelles nous l'avons inoculé : Carpe (Cyprinus carpio L.), Tanche (Z'inca linca L.), Brème (Abramis brama L.), Gardon (Leuciscus rutilus L.), Perche (Perca fluvia- tilis L.). | Les inoculations ont été faites soit dans la cavité du corps, soit dans (4) Ph. Lasseur. Le Bacillus chlororaphis et la chlororaphine. Comptes rendus de la Soc. de Biologie, t. LXVI, p. 272, 1909. (2) Macé. Traité pratique de Bactériologie, 5° édition. Paris, 4904, p. 1012. 390 RÉUNION BIOLOGIQUE DE NANCY (37) la masse musculaire dorsale; nous dirons tout de suite qu'à dose égale la mort est moins rapide dans le cas d’une injection intramusculaire. Une injection dans la cavité du corps d'une dose de 0 c. c.5 d’une culture de quatre jours tue les Poissons entre vingt-quatre et quarante- huit heures; les animaux meurent sans présenter de lésion constante et caractéristique. Nous noterons que quelques heures après l’inoculation les Poissons sont moins vifs; la région caudale paraît paralvsée; dans quelques cas nous avons constaté les traces d’une légère hémorragie branchiale. De tous les Poissons sur lesquels nous avons expérimenté, c'est le Gardon qui s’est montré le plus sensible. Or, tandis que des Gardons sont tués en vingt-quatre heures par une injection de 0 c. c. 5 d’une culture de cinq jours. la même dose d'une cullure de vingt-quatre heures ne tue qu'en cinq à dix jours des animaux de même poids (170 à 180 gr.). Par conséquent, à doses égales, la mort est d'autant plus rapide que la culture inoculée est plus âgée. Cette observation nous a conduits à rechercher la présence de toxines solubles dans les cultures de 8. chlororaphis. À cet effet, de vieilles. cultures sont filtrées sur bougie Chamberland (F.). Le filtrat inoculé à des Gardons, à des doses variant entre 0 c. c.5 et 1 centimètre cube, détermine la mort entre un et cinq jours. Ces cultures filtrées renferment donc des substances toxiques. 3° Inoculalion à la Grenouille (Rana lemporaria L.). Des Grenouilles sont tuées en vingt-quatre heures par une injection intrapéritonéale d'une dose de 0 €. c. 5 d’une culture de trente-six heures et en quarante- huit heures par une injection d’une dose de 1 centimètre cube de la même culture dans le sac Iymphatique dorsal. Pour établir d’une facon complète le pouvoir pathogène de Z. chloro- raphis, il resterait à réaliser l'infection par la voie digestive. Il serait intéressant également de maintenir des Poissons et des Écrevisses avec certains de leurs ectoparasites (Arqulus foliaceus, Piscicola, Branchiob- della) dans une eau contaminée, et de voir si les plaies causées par ces parasites peuvent servir de porte d'entrée au bacille. On connaît de nombreux bacilles pathogènes pour les animaux d'eau douce. Mais, pour beaucoup de ces bacilles, nos connaïssances sont encore trop incomplètes pour que l’on puisse tenter de rapprocher B. chlororaphis de l'un d'eux. C'est ainsi, par exemple, que 2. chloro- raphis présente des caractères morphologiques et culturaux communs avec le Bacille de la « peste des eaux douces » de Bataillon et Dubard (1), (4) Bataillon et Dubard. Sur une maladie de la Truite et des œufs de Truite. rendus de la Soc. de Biologie, t.. V (9° S.), p. 253, 1893. — Bataillon. Note préliminaire sur la peste des eaux douces. Comptes rendus de la Soc. de Biologie, t. V.(9°S.), p. 356, 1893. — Bataillon. Contribution à l'étude de la peste des eaux douces. Comptes rendus de lAcad. des Sciences, t. OX VIII, p.942, 1894. HS 0 (38) SÉANCE BU 16 MaI 894 avec le Bacille de À. Charrin (1}, avec le Bacille de Babès et Riegler (2). Comme ces Bacilles, il est mobile, liquéfie la gélatine, peut donner une culture jauve brunâtre sur pomme de terre. Comme le B. de Babès et Riegler, il ne prend pas le Gram; comme lui, il est très polymorphe. Conclusion : En résumé, nous croyons pouvoir considérer 2. chloro- raphis comme pouvant être pathogène, dans certaines conditions, pour des animaux d'eau douce. Mais l'identification d’un germe pathogène avec ce bacille ne pourra être établie avec certitude qu'autant que l’on aura obtenu des cultures produisant des cristaux de chlororaphine (3). LE PHÉNOMÈNE LÉCITHINIQUE DE CAMPANA CHEZ UN GROUPE DE TABÉTIQUES, par G. ÉTIENNE. Campana, récemment, a cherché si les substances du sérum et de ses dérivés passent dans les urines, et a modifié ainsi la réaction de Porgès et de Meier. Et il estime à 9 p. 10 l'exactitude de son procédé chez les syphilitiques. En raison du caractère pratique de cette réaction et de l’’intérêt à s'assurer de son exactitude, je l'ai appliqué à un groupe de tabétiques, malgré les objections faites au procédé initial de Porges et Meier. À un autre point de vue, cette recherche était intéressante, en raison des rapports signalés entre le tabes et les modifications de la lécithine organique chez les tabétiques, et d’une hypothèse pathogénique récem- ment attribuée au tabes et à la paralysie générale. On a signalé que très souvent chez les syphilitiques, chez les tabéti- ques, chez les paralytiques généraux, la Leneur du sang en lécithine est notablement supérieure à sa valeur moyenne; et on a pensé que les lésions nerveuses tiendraient à une délicithinisation du tissu nerveux due à l’affinité de la toxine syphilitique pour la lécithine, de même que de nombreuses autres toxines (tuberculine, diphtérotoxine, toxine téta- nique, etc.). Cette affinité de léeithine-toxine syphilitique a d’ailleurs été démontrée expérimentalement (Porgès, Peritz, Wechselmann). Dans ces conditions, il pouvait être intéressant de rechercher comment les humeurs d’un groupe de tabétiques secomportent à l' égard de la lécithine. Voici la méthode que j'ai suivie, d’après le premier mémoire de (4) Charrin. L'Infection chez les Poissons. Comptes rendus de la Soc. de Bi- logie, t. V (9° S.), p. 331, 1893. (2) Babès et Riegler. Tober eine Fischepidemie bei Bukarest. Centralb. f. Bakt., Orig., t. XXXIITL, p. 438, 1903. (3) Ph. Lasseur. Le Bacillus chloror aphis. Influence du fer sur la production de Ta chlororaphine. Comptes rendus de la Soc.e Biologie, t. LXX,; p.45#, 49#H.- 892 RÉUNION BIOLOGIQUE DE NANCY (39) Campana (1). Elle consiste, en somme, à se servir d’une substance colloïdale, la lécithine, comme antigène, et à chercher les anticorps dans les urines. On met dans un tube à essais 10 centimètres cubes de l’urine patholo- gique, et la même quantité d'urine normale de contrôle dans un second tube, ces deux urines ayant été préalablement filtrées à froid. Dans chaque tube on verse vingt gouttes d’une émulsion trouble non filtrée de lécithine dans de l’eau distillée. On agite rapidement les tubes ensemble de façon à obtenir un mélange intime de la lécithine dans les urines. On verse ensuite dans chaque éprouvette3 centimètres cubes d’un mélange d’éther et d'alcool à 95 degrés en parties égales ; on agite; les deux urines prennent un aspect à peu près également opalescent. Repos absolu des deux liquides pendant quinze à vingt minutes. L'éther re- monte à la surface de l'urine. Le liquide conserve l'aspect opalien dans les urines de contrôle; il devient moins trouble, souvent clair dans le tube d’urines pathologiques. J'ai examiné (2) par ce procédé les urines d'un groupe de 10 tabétiques. Chez 6 d’entre eux la syphilis était avérée, très ancienne chez tous (de trente à quarante ans pour la plupart). Chez 4 d’entre eux la réaction a été nettement positive; chez 6, nettement négative. Mais fait intéres- sant, parmi les 4 cas positifs se trouvent 2 malades ayant présenté ré- cemment (un an) des accidents spécifiques : gommes de l’avant-bras chez l'un, exostose gommeuse énorme du crâne chez l’autre. De sorte que la réaction de Campana parait appartenir ici à l'infection syphilitique encore nettement active, et que si la modification lécithi- nique à joué un rôle dans l’évolution du tabes, les substances passant dans les urines ne paraissent pas avoir d'action spéciale sur la iécithine, réserve faite de l'intervention du facteur syphilis. Les urines de deux malades atteints de PARALYSIE GÉNÉRALE ont été toutes deux positives. L'un de ces paralytiques a présenté il y a un an des gommes cutanées tertiaires, et est atteint d’une forme à évolution lente datant déjà de plusieurs années. L'autre cas a débuté dans la para- lysie générale il y a six mois; syphilis méconnue. Prochainement je donnerai l'étude comparative chez ce groupe de malades du phénomène de Campana et des réactions de Wassermann et de Porgès. (1) Campana. Una propagina della siero-diaguosi della sifilide. Riforma medica, 1909, auno XXIV, n° 3%. Congrès italien de médecine interne, 1910, décembre. (2) Détail des observations dans : « Lécithine et tabes ». Revue médicale de l'Est, 1911. à Le (rérant : OCTAVE PORÉE. . Paris. — LL. MARETHEUX, imprimeur, 1, rue Casselle. à RP A I ee Er RS + 893 SÉANCE DU 3 JUIN 1911 AcHaARD (Cu.) et FEUILLtÉ (E.) : Sur le mécanisme de l’'hémoglobinurie provoquée par l'injection intravei- neuse d'hémoglobine glckulaire et MAUSGUIAIRE RS SAS eee Bterry (HENk1), Herr (Victor) et Raxc (AzsEerr) : Hydrolyse du sac- charose par les rayons ultra-violets. Brzirarp (G.) : Sur le rôle anti- “toxique des-catalases. .. : /.. Boverr (Pierre) : Le liquide cé- phalo-rachidien dans la pellagre. . Doxox (M.) et Pozrcarp (A.) : Rap- ports de l’antithrombine et de l’au- POLY SCENE RME ES PET Hexrz (Vicror) : Influence de la température sur la vitesse des réac- D'ONSIAS ASIQUES CM EEE NE" KARwWACKI (LÉON) : Sur la sensibi- lité de divers types ce bacilles tu- berculeux et acido-résistants en présence des agglutinines humaines. Agglutinines contenues dans le li- quide des pleurésies - Lacuesse (E.) : Examen de deux pancréas de lapin trois à quatre ans après la résection du canal Levapirr (C.) et Twonrrt (C.) : Mé- canisme de la toxo-résistance à la trypanotoxine du Sublilis MarcHanD (R.) : Les pores alvéo- laires du poumon chez les animaux. NAGeortE (J.) : Le réseau syncy- alerte Po Us ———— SOMMAIRE 898 900 896 90% 903 926 tial et la gaine de Schwann dans les fibres de Remak (fibres amyéli- MIUESÉCOMPOSÉES) FEMMES NORDENSKIOLD (ERIK): Observa- tions sur la métamorphose de la musculature chez les Lépidoptères. PÉREZ (CnaRLes) : Métamorphose du système musculaire chez les po- listes PETTiT (AUGUSTE) : A propos de la note de D. Roudsky : Lésions cel- lulaires produites chez la souris par le Tr.lewisi Kent renforcé Porrier (P.) : Passage de l’asepsie à l’envahissement symbiotique hu- moral ct tissulaire par les microor- ganismes dans la série des larves des insectes REMLINGER (P.) : Méningite cérébro- spinale purulente aseptique. . . .. Roper (A.)et FABRE (H.): Contribu- tion à la connaissance de l'hémo- lyse par les sérums hémolytiques spécifiques et à la technique de la réaction de fixation. Influence des proportions relatives de l’hémoly- sineretidenlalexine sit tree Roupsky (D.) : Lésions cellulaires produites chez la souris par Le 7r. Lewisi Kent renforcé SARTORY (A.) : Sur quelques réac- tions fournies par la teinture de AO MC ATOS ie Se taiel, S-ntre lee ete) le Présidence de M. L. Camus, vice-président. MÉNINGITE CÉRÉBRO-SPINALE PURULENTE ASEPTIQUE, par P. REMLINGER. 917 906 908 929 91% 893 La généralisation de la ponction lombaire et une étude très poussée des maladies des méninges ont permis, dans ces dernières années, de dissocier le groupe des méningites cérébro-spinaeles. On sait aujourd'hui BioLocie. CoMPrEs RENDUS. — 1911. T. LXX. 63 894 SOCIÈTÉ DE BIOLOGIE qu'à côté des méningites cérébro-spinales à méningocoques de Weich- selbaum et à paraméningocoques, il y a place pour les épanchements puriformes aseptiques des méninges, « états méningés » de M. Widal pour les méningites cérébro-spinales syphililiques, alcooliques, etc., pour les méningites à pneumocoques, streptocoques, staphylocoques, bacilles de Friedlander, bacilles de Pfeiffer, ete. Nous désirons attirer l'attention sur une autre forme encore de méningite cérébro-spinale que nous proposons de désigner provisoire- ment sous le nom de : méningite cérébro-spinale purulente aseptique. Si nous-en croyons nos recherches, qui ont porté sur les troupes du VI° corps d'armée, sa fréquence, comparée à celle des autres méningites cérébro-spinales, serait loin d’être négligeable. La « méningite cérébro-spinale purulente aseptique » ne paraît guère: se différencier, au point de vue clinique, de la méningite à méningo- coques que par une moindre gravité de pronostic (tous nos malades ont guéri). Elle peut toutefois se manifester sous une forme inquiétante; sa durée peut être longue et semée de complications. Les poncetions lom- baires paraissent exercer sur la marche de l'affection une action favo- rable; le sérum anti-méningococcique semble plus nuisible qu'utile. Le liquide obtenu par ponction est louche, ou même trouble. Il aban- donne par centrifugation un dépôt franchement purulent At micro- scope, on constate exclusivement la présence de polynucléaires très altérés, ce qui différencie nettement ces méningiles des « états ménin- gés ». Les colorations ne parviennent jamais à mettre en évidence le moindre microorganisme, soit que celui-ci ne se teinte pas à l’aide des méthodes en usage, soit qu'il soit trop petit pour être apereu: au microscope. La précipito-réaction de Vincent est négative, quels que soient le taux de la dilution (1/50 à 1/100) et la température de l’étuve:(37 ou 55). Les ensemencements pratiqués en milieux usuels (bouillon, gélatine, gélose) comme en milieu d'élection pour la culture du méningocoque (gélose-ascite) demeurent constamment stériles. Au point de vue épidémiologique, ces cas de méningite aseptique apparaissent toujours sans cause apparente, sans qu'il soit possible de les rattacher par un lien quelconque à un cas antérieur; ils demeurent isolés et ne sont le point de départ d'aucun autre cas. La recherche du méningocoque dans le rhino-pharynx de ces malades comme dans celui des hommes ayant'été en rapport avec eux fournit constamment un résultat négatif. Pour toutes ces raisons, la « méningite purulente aseptique » nous parait devoir être distraite des autres méningiles cérébro-spinales et mériter une place à part dans le cadre nosologique. (Laboratoire de bactériologie du VI corps d'armée à Châlons-sur-Marne.) SEP “: Sr } SÉANCE DU 3 JUIN 895 SUR QUELQUES RÉACTIONS FOURNIES PAR LA TÉINTURE DE GAÏAC, À par À. SARTORY. Nous avons fait remarquer dans une récente communication (à propos de l'eau du Breuil [Puy-de-Dôme ) que beaucoup de sels minéraux don- naient avec la teinture de gaïac une coloration d'un bleu très net sans l'addition d’eau oxygénée. Cette coloration est caractéristique pour déceler les oxydases directes. Nous avons continué nos expériences à ce sujet et nous les exposerons dans cette note. Si nous prenons de l’eau distillée froide ou refroidie après ébullition et si nous y ajoutons de la teinture de gaïac, nous obtenons une émul- sion blanche homogène. Si, au contraire, nous chauffons à la tempéra- ture de l’ébullition de l'eau distillée et si nous y versons de la teinture de gaïac, nous obtenons immédiatement une coloration d’un bleu très net. À froid, il suffit d'ajouter une pelilte quantité de sel comme le chlo- rure de baryum, le bromure de potassium pour obtenir la même colo- ration. L'eau distillée que nous employons est de l’eau (dislillée dans un appareil de verre) où nous n'avons pu déceler ni fer ni cuivre. La réac- tion ne s'effectue pas à froid si nous avons soin de mettre dans l'eau distillée une faible quantité d'un corps comme l'acide citrique, l’anti- pyrine, la résorcine, le benzoate de sonde, l'acide oxalique, l'acide pyrogallique, l'acide tartrique, le sel de Seignelte ou encore une petite quantité d'acides minéraux, et bien d’autres corps que nous signalons dans notre première communicalion et dont la liste sera complétée dans un mémoire qui paraîtra prochainement. La réaction ne s'effectue pas davantage à chaud en opérant dans les mêmes conditions; de plus, ni à froid ni à chaud, nous n’obtenons de coloration bleue en ajoutant quelques gouttes d'eau oxygénée. Des dis- solutions faibles de glucose, de lactose, de galactose, de saccharose avec ou sans addition d'eau oxygénée ne produisent ni à chaud ni à froid avec la teinture de gaïac la coloration bleue. L’urée chimiquement pure produit à chaud et à froid la réaction bleue sans H°O*. Si nous ajoutons quelques gouttes d'urine à de l’eau distillée froide, nous obtenons avec la teinture de gaïac une émuision blanche homo- gène. Si nous répétons la même expérience avec de l’eau distillée et de l'urine chauffée à l’ébullition la réaction est identique. Ces expérienees sont effectuées comparativement avec de l’eau distitlée soumise à l’ébullition. Dans ce dernier cas seulement, nous avons pu contater la couleur franchement bleue que nous: signalons au début de cette note. Avec de la salive contenant un peu de sang et dilué dans une petite quantité d'eau nous obtenons naturellement la couleur bleue en ajoutant 896 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE de la teinture fraiche de gaïac. Si nous portons à l’ébullition un même mélange de salive, eau et sang et que nous ajoutions de la teinture de gaïac, nous obtenons une coloration bleu pâle puis devenant plus foncée au bout de quelques minutes. Enfin, nous avons cherché à connaître ce qui arriverait si en opérant dans le vide nous faisions agir la teinture de gaïac fraiche sur différentes solutions salines (chlorure de baryam pur, bromure de potassium, etc.). Voici le résultat de nos premières recherches que nous poursuivons encore actuellement. Dans un tube en U servant pour la culture des anaérobies nous intro- duisons d’un côté une solution de bromure de potassium à 5 gr. p. 1000; de l’autre côté, nous introduisons de la teinture de gaïac fraîche en assez grande quantité pour qu'elle ne subisse pas l’évaporation complète pen- dant le vide; nous effectuons le vide au moyen d'une trompe à mercure, puis, jugeant ce tube suffisant, nous faisons tomber une petite quantité de teinture de gaïac dans !a solution de bromure de potassium. Nous constatons alors que l’émulsion produite par ce mélange est tout d’abord jaune-verdâtre, puis bleu-verdätre et enfin d'une couleur nette- ment bleue. ; À l'analyse, nous constatons qu'il restait dans le tube un dixième de centimètre cube d'air. La même expérience fut faite avec du chlorure de baryum. Résultat identique. Nous opérions en dernier lieu de la même manière, mais en ayant soin de faire le vide avec des rentrées d’hydro-- gène. Dans ce cas, nous n'avons jamais obtenu la couleur bleue habi- tuelle. Nous signalons ces faits, croyant qu’ils sont utiles à connaître. La place nous manque pour signaler des réactions semblables pour certains réactifs tels que le réactif de Meyer, le réactif de Florence et bien d’autres encore. Nous y reviendrons dans une prochaine commu- nication. : (Travail du laboratoire de M. le professeur Radaiïs.) SUR LE RÔLE ANTITOXIQUE DES CATALASES, par G. BiLLaRp. M. Battelli a donné le nom d’hépato-catalase à la catalase qu'il à étudiée successivement avec M! E. Haliff elavec M!e L. Stern. En 1904, dit (8. B., 22 octobre) avec M'°E. Haliff : « A titre de pure hypothèse, on pourrait supposer que la catalase a pour fonction la décomposition d'un groupe spécial de substances chimiques, peut-être de nature toxique. » En 1905 (Archivio di Fisiologia, vol. IT, fase. 4), il ne con- firme pas, avec M'!° Stern, l'hypothèse du début, puisqu'il constate que SÉANCE DU 3 JUIN 897 « l'injection de grandes quantités de catalase ne diminue pas la sensi- bilité des animaux à l’action toxique des poisons de crapaud et de vipère ». Sans vouloir entrer dans l'étude du rôle de l’hépato-catalase dans les fonctions respiratoires des tissus, j'ai pu me convaincre de la réalité de son rôle antitoxique. Sa répartition dans l'organisme semble plaider, a priori, en faveur de cette conception; c’est, en effet, surtout au niveau des organes de défense contre ies intoxications que la catalase est permanente (foie, placenta, intestin, rein). Iscovesco même a soutenu (BP. B., 24 juin 1905) qu’elle existait seulement au niveau du foie et du placenta, qui sont des barrières contre les poisons. Un autre fait des plus intéressants, signalé par Battelli et Stern, c’est que le pouvoir catalytique des organes du nouveau-né augmente rapidement après la naissance, c'est-à-dire lorsque ceux-ci sont livrés à eux-mêmes et ne sont plus protégés par le placenta maternel. Dans une communication récente à la Société de Biologie, j'ai néan- moins attribué aux catalases le rôle antitoxique du suc d’autolyse de foie de porc, dont j'ai successivement montré les effets remarquables sur des doses mortelles de toxine tétanique, de venin de vipère et de cobra, de cocaïne, de curare, de strychnine. Certes, il est exact que l'hépato-catalase seule ne manifeste aucun pouvoir antitoxique lorsqu'on l'injecte en même temps qu’un poison dans le péritoine d’un animal. C'est qu’en effet la catalase seule est impuissante à réaliser ces effets antitoxiques, son action n'a lieu qu'en présence d'un complément ; c'est ce que démontrent les expérienees suivantes. Mon préparateur Bordessoulles à obtenu, en suivant la technique de Battelli, une hépato-catalase aussi active que celle de ces auteurs; ’est avec elle qu'ont été réalisées mes recherches, et le poison utilisé tait la strychnine. J’emploie une solution de sulfate de strychnine saturée à 15 degrés, ce poison est injecté à la dose de 2 centimètres cubes de la solution pour 100 grammes d'animal. L’injection étant faite dans le péritoine, l’animal est en quelque sorte foudroyé et succombe en deux minutes et demie. Je me suis d'abord rendu compte que ni les graisses, ni les hydrates de carbone, ni les sels minéraux ne peuvent servir de complément à l’hépato-catalase. Celui-ci, en dehors du foie et du placenta, m'a été fourni par des sucs végétaux à chlorophylle (laitues) et sans chlorophylle (champignons); ce dernier provenant de lammanita muscarina, inoffensive pour le cobaye, m'a paru être plus actif que celui de lailue. Ces sucs végétaux contiennent eux-mêmes des quantités de catalase insignifiantes et ne modifient pas, injectés seuls, l'intoxication par la dose foudroyante de strychnine ; associés, au con- traire, à l’hépalo-catalase, ils rendent la strychnine inoffensive. Le sérum de cheval, l’albumine d’œuf, mélangés à la catalase, retardent l'instant de la mort qui, au lieu de deux minutes, survient en quinze C ê 898 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE minutes environ; le complément de la catalase existerait donc, mais en faible proportion, dans ces liquides organiques. Le suc musculaire, au contraire, ne paraît pas contenir de traces de complément. J’étudie en ce moment celui-ci et je m’efforce d’en préciser la nature et la répar- tition dans l'organisme des animaux. Étant donnés les résultats que je viens de signaler, je crois être en droit d'affirmer que dans notre organisme les catalases jouent un réle antitoxique général d'une puissance étonnante et que le foie et le pla- centa (1) leur doivent très probablement leur fonction de défense. (Laboratoire de physiologie de l'École de médecine de Clermont-Ferrand.) SUR LE MÉCANISMF DE L'HÉMOGLOBINURIE PROVOQUÉE PAR L'INJECTION INTRA= VEINEUSE D'HÉMOGLOBINE GLOBULAIRE ET MUSCULAIRE, par Ch. Acxarp et E. FEUILLIÉ. Nous avons étudié dans une note antérieure (2) l’'hémoglobinurie expérimentale provoquée par l'injection intra-veineuse de divers sues organiques (globules rouges, leucocytes, muscles), et cette hémoglobi- nurie nous à paru avoir sa source non dans une hémoglobinémie, mais dans une hématurie rénale suivie d’une hémolyse qui s’accomplit dans. les tubes du rein. Auparavant, MM. J. Camus et Pagniez (3) avaient conclu de leurs expériences sur le mécanisme de l’hémoglobinurie que, si l’hémoglobine globulaire injectée dans le sang passe difficilement dans l'urine, l'hémoglobine musculaire, par contre, est plus diffusible et peut, alors même qu’elle ne se trouve qu'en faible proportion dans le plasma, traverser le rein pour donner lieu à l'hémoglobinurie. Mais les conditions de nos expériences étaient assez différentes de celles de M. J. Camus, car nous provoquions, par l'injection de liquides fortement toxiques, l’oligurie en même temps que l’hématurie. Aussi, à (1) Le suc d’autolyse de placenta humain se comporte, vis-à-vis d’une dose mortelle de strychnine, comme le suc d’autolyse de foie de porc ou l'hépato- catalase associée au suc de champignons, par exemple. (2) Ch. Achard et E. Feuillié. Hématurie rénale produite par l'injection de sucs cellulaires. Hémoglobinurie par hémolyse intra-urinaire. Comptes rendus de la Soc. de Biologie, 13 mars 1909, p. 429. (3) J. Camus et Ph. Pagniez. Hémoglobinurie d’origine musculaire. Comptes rendus de l’Acad. des sciences, 11 août 1902. Hémoglobinurie musculaire. Ibid., 24 novembre 1902. Jean Camus. Les hémoglobinuries. Thèse de Paris, 1903, XKs SÉANCE DU 3 JUIN 899 la suite de notre note, MM. J. Camus et Pagniez (1) ont-ils précisé ces différences et fait remarquer que, pour bien observer le passage de l’hémoglobine musculaire à travers le rein, il importait d'employer une solution d'hémoglobine musculaire aussi dépouillée que possible d'action toxique sur le rein, et préparée non en broyant le musele:mais en le coupant en fins morceaux, «et qu'il fallait aussi, pour éviter toute hématurie traumatique provoquée par le frottement de la sonde dans la vessie, anesthésier l'animal. Entin (2), ils ont eu l’ingénieuse idée d'in- jecter dans le sang de l’hémoglobine musculaire transformée en méthé- moglobine par l’action du ferricyanure de potassium et ils ont retrouvé dans l’urine de la méthémoglobine, en quantité extrêmement faible, il est vrai. Nous avons repris ces expériences avec la technique de MM. J. Camus et Pagniez, c’est-à-dire en injectant au chien anesthésié du liquide de macération de muscle rouge finement coupé. De cette manière, nous avons obtenu chez l'animal plus d’urine que dans nos précédentes recherches. Mais cette urine renfermait aussi, outre de l'hémoglobine dissoute, des globules rouges et des stromas globulaires, et les coupes du rein montraient des hémorragies interstilielles et glomérulaires et des globules rouges en voie d’altération dans les tubes, comme dans nos premières recherches. D'autre part, nous avons injecté dans les veines du chien une solution d'hémoglobine musculaire à laquelle nous avions ajouté une petite quantité de ferricyanure de potassium, de manière à faire nettement apparaitre le spectre de la méthémoglobine. Or, c'est l’'hémoglobinurie que nous avons constatée dans ces expériences, sans qu'il füt possible d'obtenir avec l'urine, même sous forte épaisseur (4 centimètres), le spectre de la méthémoglobine. C'est aussi, d’ailleurs, l'hémoglobinurie que nous avons observée après l'injection intra-veineuse de fortes quan- tilés de méthémoglobine globulaire. De plus, nous avons encore injecté de l’hémoglobine musculaire transformée en carboxyhémoglobine par barbotage de gaz d'éclairage jusqu’à ce que le spectre devint irréductible. Or, c’est toujours l'hémo- globinurie que nous avons ainsi provoquée, le spectre de l'urine demeu- rant toujours réductible. Nous pensons donc que dans ces nouvelles expériences comme dans les premières, l’hémoglobinurie ne résulte pas du passage à travers le rein de la matière colorante globulaire ou musculaire, dissoute dans le plasma sanguin, mais d’une hémolyse intra-urinaire. (1) J. Camus et Ph. Pagniez. Passage de lhémoglobine musculaire à travers le rein. Comptes rendus de la Soc. de Biologie, 22 mai 1909, p. 847. (2) Jean Camus et Ph. Pagniez. Passage de la méthémoglobine musculaire à travers le rein. Comptes rendus de la Soc. de Biologie, 3 juillet 1909, p. 26, 900 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE Il resle toutefois à chercher l'explication du résultat contradictoire observé par MM.J. Camus et Pagniez d’une part et par nous de l’autre avec la méthémoglobine. Or, nous avons constaté dans nos expériences que, pour préparer du suc musculaire méthémoglobinisé, il convient de n'ajouter le ferricyanure qu'en petite quantilé et graduellement, en laissant à la transformation de l’hémoglobine le temps de s'opérer, car la transformation immédiate nécessite un excès de ferricyanure qui risquerait, en s'éliminanttrès rapidement par le rein, d'agir sur l’hémo- globine à mesure qu'elle se trouverait mise en liberté par la dissolution intra-urinaire des hématies. Nous avons pu nous assurer, en effet, que la méthémoglobinurie s'obtient aisément lorsque, au cours de l’hémoglobi- nurie provoquée par l'introduction d’ovalbumine dans les veines, on injecte du ferricyanure de potassium, Peut-être, dans les expériences de MM. J. Camus et Pagniez, la, méthémoglobine avait-elle été obtenue par transformation immédiate de lhémoglobine grâce à un excès de ferricyanure dont l'élimination expliquerait la petite quantilé de méthémoglobine rencontrée par ces abservateurs dans l'urine. Toujours est-il que, dans nos recherches, l'hémoglobinurie, même après injection d'hémoglobine musculaire transformée ou non en méthé- moglobine ou en hémoglobine oxycarbonée, ne peut être attribuée à l’excrétion rénale d'hémoglobine préexistante dans le plasma, mais s'explique par le mécanisme de l’hématurie toxique suivie d'hémolyse intra-urinaire. HYDROLYSE DU SACCHAROSE PAR LES RAYONS ULTRA-VIOLETS, par HenR1 Brerry, Vicror HENRI et ALBERT Ranc. En soumettant à l’action des rayons ultra-violets des solulions de saccharose à diverses concentrations, on observe une série de phéno- mènes : apparition d'un pouvoir réducteur (1), abaissement du pouvoir rotatoire, formation d’osone et d'aldéhyde formique, dégagement gazeux, qui indiquent une attaque profonde de la moléeule de ce biose. Nous avons effectué un cerlain nombre d'expériences pour savoir si les rayons ultra-violets hydrolysent le saccharose, et si celte hydrolyse accompagne ou précède la suite de ces réactions. Dans ce but, des solu- tions de saccharose ont été irradiées soit dans le vide, soit au contact de l’air, et cela à des températures de 20 ou 40 degrés, où l'hydrolyse sponlanée du saccharose ne se produit pas. Dans ces conditions, nous avons toujours constaté une hydrolyse de ce sucre. Nous avons carac- (1) Comptes rendus de la Soc. de Biologie, 14 mai 1910. SÉANCE DU 3 JUIN 901 térisé l’inversion, soit en séparant le lévulose à l’état de combinaison calcique et l'isolant en nature, soit en formant les hydrazones du lévu- lose et du glucose par le procédé de C: Tanret employé tel quel ou avec la modification que nous avons indiquée (1). La présence du sucre interverli est déjà manifeste dans les solutions de saccharose après vingt heures d'exposition dans le vide à 40 degrés; la production d’aldéhyde formique peut êlre constatée au bout de trente heures dans les mêmes conditions, alors qu'il n’y a encore aucun dégagement gazeux. Ce dernier phénomène commence vers la 72° heure, et il est manifeste au bout du 5° et 6° jour. La moitié des gaz combus- tibles, qui prennent naissance, est constituée par de l’oxyde de car- bone (2). Dans les solutions irradiées, dans les mêmes conditions, mais en présence de carbonale de calcium, il n’y a pas de dégagement gazeux, quoiqu'il y ait hydrolyse. En résumé, le saccharose, soumis à l’action des radiations ultra- violettes, subit un dédoublement en glucose et lévulose, et la molécule des hexoses ainsi formés est attaquée à son tour en donnant lieu à la produclion d’une série de dérivés, parmi lesquels on trouve : une osone, de l’aldéhyde formique, et de l'oxyde de carbone. (Travail du laboratoire de physiologie de la Sorbonne.) LÉSIONS CELLULAIRES PRODUITES CHEZ LA SOURIS PAR LE 77. Lewis! Kent renforcé, par D. Roupsky. La présente note a pour objet l'étude sommaire de certaines modifi- cations cellulaires que provoque, chez la souris blanche, le Tr. Lewisi Kent renforcé (3). Les examens histologiques ont porté sur douze souris choisies dans la série des animaux ayant servi aux passages, de façon à correspondre aux différentes phases évolutives que j'ai signalées dans ma précédente communication. (1) Comptes rendus de la Soc. de Biologie, 27 mai 1911. (2) Nous avons déjà signalé la production d'oxyde de carbone et d’aldéhyde formique par l'action des rayons ultra-violets sur le d-fructose. Comptes rendus de l’Acad. des Sciences, 27 juillet +910. (3) Pour les indications relatives à ce virus et aux altérations macrosco- piques qu'il produit, voir les Comptes rendus de la Soc. de Biologie, t. LXX, p. 741, 1911. 902 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE Fote. — Au début, l'action du 77. Lewisi renforcé s’est surtout mani- festée par l'accumulation de mononucléaires au niveau des espaces portes, plus rarement en plein lobule. Plus tard, à ces éléments se sont Joints des mégacaryocytes toujours assez peu nombreux. Les mononu- cléaires sont compris, en général, dans une rame fibrillaire réticulée ; ils sont fréquemment le siège de karyokinèses. Dans leur ensemble, ces modifications correspondent donc très exactement à ce que A. Peitit (1) a récemment fait connaître sous le nom de transformation lymphoïde du foie. Une seconde altération consiste dans la nécrose de coagulation. Ce processus, auquel le foie doit son aspect marbré macroscopique, peut atleindre une extension considérable. En général, ce processus débute au voisinage de la veine centrale et irradie vers la périphérie du lobule ; mais il peut englober un nombre considérable d’ilots complète- ment nécrosés et dessiner ainsi sur les coupes des bandes rameuses pouvant atteindre jusqu à 2 millimètres de large. On observe ainsi des zones étendues où toutes les cellules sont nécrosées, à l’exception d’une mince couche bordant les espaces-porte. Dans certains cas, le tissu nécrosé représente au moins la moitié du volume total du parenchyme hépalique, En outre, le foie peut offrir de la dégénérescence grais- seuse, un très léger degré de réaction conjonctive (2), ainsi qu’une hypertrophie assez marquée du noyau de la cellule hépatique. Enfin, notons une proportion anormale de mononucléaires dans les capil- laires. RATE. — Le parenchyme splénique est, en général, le siège d'une infiltration sanguine très importante; dans les zones respectées par les hémorragies, il est homogénéisé. Chez certains animaux, il existe une proportion extrêmement élevée de mégacaryocytes, mais, pour les raisons exposées par À. Pettit (loc. cit.), il serait difficile de tirer une conclusion de cette constatation. Enfin, dans certains cas, la rate offre des zones nécrosées assez étendues. REIN. — Dans certains cas rares, on trouve quelques cylindres dans les tubes rénaux. Les lésions histologiques signalées ci-dessus sont vraisemblablement provoquées par une trypanotoxine, analogue à celle que A. Laveran et A. Pettit (3) ont fait connaître chez les trypanosomes pathogènes. Au cours des inoculations successives, les trypanosomes ont rapidement atteint leur nombre maximum dans le sang de la souris, et leur pouvoir pathogène s’est accru alors que leur nombre n’augmentait plus. On est (1) A. Pettit. Comptes rendus de la Soc. de Biologie, t. LXX, p. 165, 1911. (2) La réaction conjonctive s'observe dans les cas où la marche de la maladie est lente. Celle-ci peut durer exceptionnellement jusqu’à seize jours. (3) A. Laveran et A. Pettit. Bulletin de la Société de Pathologie exolique, t.1V, p. 42, 1911. SÉANCE DU 3 JUIN 903 ainsi conduit à admettre qu’au cours de son évolution chez la souris, le Tr. Lewisi a acquis la faculté de sécréter une trypanotoxine. Les alté- rations anatomiques se sont aggravées à mesure que la trypanotoxine est devenue plus active. (Travail du laboratoire de M. A. Laveran.) RAPPORTS DE L'ANTITHROMBINE ET DE L'AUTOLYSE, par M. Doyon et À. Poricarp. Le foie (du chien) contient de l’antithrombine. Cette substance peut ètre extraite du foie, même si la glande a été soumise, immédiatement après la mort, à la température du bain-marie bouillant ou à 110 degrés à lPautoclave. L'apparition de l’antithrombine dans le foie extrait de l'organisme n’est donc pas nécessairement liée aux phénomènes d'au- tolyse décrits par Conradi. Dans le tableau ci-dessous (3° colonne), nous indiquons le temps de coagulation du mélange du liquide extrait avec un volume égal de sang. Exr. I. — Chien à jeun depuis 48 heures: âgé de cinq à six ans. Échantillons 1° Échantillon chauffé immédiatement Non coagulé congelés. après le dégel. en 24 heures. 20 Échantilon mis à macérer pen- » dant 30 minutes puis chauffé. Échantillons 19 Échantillon chauffé immédiatement » non congelés. après l’ablation du foie. 20 Échantillon mis à macérer pendant ) 30 minutes, puis chaufé. Exe. I. — Chien à jeun depuis 48 heures: âgé de cinq à six ans. Échantillons 19 Échantillon congelé, puis mis à ma- 8 heures environ. chauffés à 110 degrés cérer 3 heures. à l’autoclave. 20 Échantillon non congelé, mis à ma- » cérer pendant 4 heures. Échantillon 1° Macéré pendant 4 heures, puis chauffé Non coagulé non chauffé au bain-marie bouillant. en 24 heures. à 110 degrés. Les chiens ont été tués par la saignée et la section du bulbe. Dans l’expé- rience, le foie a été broyé; quatre échantillons de 50 grammes chaque ont été prélevés; deux ont été congelés au moyen de l’acide carbonique liquide. Durée 904 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE du dégel : 1 h. 10; tous les échantillons ont été additionnés de poids égal de solution alcaline. Durée du chauffage au bain-marie bouillant : 15 minutes. Durée de la macération, avant ou après l'ébullition : 30 minutes. Finalement les mélanges étaient exprimés à la presse. Dans l’expérience II, même technique ; une partie du foie a été au préalable portée pendant 20 minutes à 110 degrés à l’autoclave. Les échantillons soumis à cette température n'ont plus subi de chauffage ultérieur. à (Travail du laboratoire de physiologie de la Faculté de médecine de Lyon.) LE LIQUIDE CÉPHALO -RACHIDIEN DANS LA PELLAGRE, par PIERRE Bo‘ERI. Nous avons eu l'occasion d'observer un certain nombre de pella- greux atteints de troubies nerveux, et il nous est paru intéressant d'exa- miner le liquide céphalo-rachidien dans le but de voir s’il y avait des altérations dans Ses caractères physiques, chimiques et cytologiques. Voici, dans le tableau suivant, ce que nous avons constaté : Nous avons injecté à des lapins de poids variable, de 1.300 à 1.600 grammes, du liquide céphalo-rachidien de sujets pellagreux par voie intraveineuse. On peut dire que l'injection de doses différentes, de 4 à 4 centimètres, est assez bien supportée par le lapin. Cependant on doit ajouter que, contrairement à ce qu'on pouvait supposer, après l'injection d’une forte dose de liquide céphalo-rachidien, il n’y a pas le moindre phénomène d'’excitation, mais plutôt des phénomènes d’ordre dépresssif, sur lesquels nous reviendrons dans une note prochaine. ; L'intérêt qu'offre ie résultat des trois dernières observations ne peut échapper à personne. Dans ces cas, il s'agissait de sujets chez lesquels, outre les phénomènes digestifs et cutanés, d’ailleurs de faible intensité, on conslatait une céphalée intense, des étourdissements, une faiblesse des jambes, des douleurs dans le dos et dans les membres inférieurs, une exagération des réflexes tendineux, une tendance au Romberg avec un peu de raideur des membres inférieurs. On pouvait vraisemblablement supposer que le système nerveux de ces individus devait être touché ; la ponction lombaire nous confirma dans cette opinion en nous donnant la preuve d’une légère réaction méningée. En effet, l'augmentation de l’albumine (séro-globuline Nonne et Noguchi), la IJymphocytose, la tension intra-rachidienne élevée, étaient bien des conditions qui témoiguaient d'une réaction (toxique?) des méninges spinales. SÉANCE DU 3 JUIN Chez les autres individus, l'examen du liquide céphalo- rachidien donna toujours un résultat négatif : il n'existait aucune manifestation clini- que du côté du système ner- veux; les sujets étaient affai- blis et anémiques. Des résultats de ces re- cherches, nous croyons pou- voir conclure : 1° Le liquide céphalo-ra- chidien est clair, limpide, comme l’eau de roche. 2 La tension du liquide céphalo-rachidien peut être au-dessus ou au-dessous de la tension normale (4); elle peut se trouver élevée dans les cas où le système nerveux est vraisemblablement lou- ché; au contraire, elle est abaissée lorsque le sujet est faible, cachectique, anémi- que. £ 3° La densité est comprise entre 100% et 1007; la vis- cosité varie de 1,14 à 1,98. 49 Le liquide céphalo-ra- chidien peut présenter une augmentation de l’albumine (réaction de Nonne et réac- tion de Noguchi posilives), une légère lymphocytose et une lension élevée. Cette lriade symptomatique est l'expression d’une irritation méningée et se vérifie dans (1) P. Boveri. La tension du liquide céphalo-rachidien. Comptes rendus de la Soc. de Biol., séance du 20 mai 1911. EXAMEN cultural, Négatif. Négatif. Négalif. Négatif. Négatif. Négatif. Négatif. Examen du liquide céphalo-rachidien dans la pellagre. N0S o 6 A à GES un © = = Ve = d gd g à é £& € 2 D = ss = + + Si ee a æ SN EME LEE EP © ©) a © @] © ] © + V2) 2] 2 7] n [co] © =] A 2 RS A RES M EE = < 2 = sg < g &n à E el À Ÿ > e) HA 1 Z PS (e} = = "© 5 © 1 | | L il DEN | l GR EU SEAT à © e= Z Z Q ss EE « [| = Lo] ( ! SÉCRE LAURE ERSEACR del A [ee] = ‘Et = £= B = SOON 00 © iREL0o0 © = = — — [ex _ a Gt Ce] 3 © ar en D NN EE A © > 7 A TZ Eu = NE SNTLE Ë SIVELÉE un _ — —_ a L SIMON Si =) Me) Æ tr EE A £ où RE ne ct 10 Q Le at ES = © Z = 2 =: — lex] — (e*] [ex] (ae) cn HS E 4 € A EVO ETS) AO © Oo D af VENTES, RM TS 2 DIEU SIMON IRRCORECUERS PNEU — — — — — ei] a EARE7 T'as Lomn! = Oh ON OM OMMORLOTIIO EC = rot oh EN Cote = CHERS EE NS ANNE ITU ræ)} et ee ee al mA mt nl SERRE EN NE E © ENOENNES ACE PRNECE ENONCE Le, SENS ES MES SENTE EE: rs) SE MO MES SAC NUITS 1 ñ VA RIT n D (2) mn æ CCM GENS ENT EN SM ACT 5 = = Si © SRE = — 1 Æ. À D À À À À [ca] - Es MES RE CON ELA S = — _— — — # << e) (Ce) 906 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE les cas où là pellagre semble avoir touché le système nerveux, même si les symptômes sont légers. 5° Le liquide céphalo-rachidien ne contient pas de microorganismes. (Clinique des maladies professionnelles de Milan. Directeur-professeur L. Devoto.) OBSERVATIONS SUR LA MÉTAMORPHOSE DE LA MUSCULATURE CHEZ LES LÉPIDOPTÈRES, par Erik NORDENSkIüLD. Les observations dont les résultats préliminaires sont indiqués dans cette note ont porté surtout sur les chenilles et les pupes de Vanessa urticæ. Comme la nymphose dure dans cette espèce environ dix jours, on peut conserver facilement des stades de développement suecessifs. Les préparations ainsi faites ont été comparées à celles de certains autres Lépidoptères. Les phénomènes de l'histolyse et de l'histogenèse ont été peu étudiés chez les Lépidoptères. Pour trouver des objets de comparaison, il faut donc avoir recours aux travaux portant sur des in- sectes d’autres ordres, dont certains ont été bien étudiés. (Voir les au- teurs cités.) Considérons d’abord le développement de la museulature de la tête. À la fin du stade larvaire on observe que la structure caractéristique de la substance contractile commence à s’effacer; les disques trans- versaux, auparavant bien différenciés, s'estompent par degrés jusqu'à ce qu'il ne reste plus qu'une masse homogène, faiblement colorable, qui à son tour commence à disparaitre. Quant à la question toujours discutée du rôle des leucocytes pendant le stade d’histolyse, ce rôle est indéniable; seulement la disparition de la structure striée des fibrilles esi sans doute due à un processus autolytique; ce n’est qu'après cela que les leucocytes s’amassent autour du tissu dégénéré et même pénètrent dans la substance auparavant contractile, achevant sa dissolution. Ainsi on ne peut pas chez la Vanesse attribuer aux leucocytes le rôle universel que Pérez (1) leur a reconnu dans l'histolyse des muscles chez les muscides. La régénération de la musculature a son origine dans certains noyaux, qui au temps de la dissolution des fibrilles et des noyaux larvaires per- sistent, s’entourent d’une couche de plasma, d'abord sans structure et fusiforme. Les myoblastes ainsi formés augmentent de nombre, (1) Archives de zoolowie expérimentale et générale (5), tome IV, n° 1. LES À tien SÉANCE DU 9 JUIN 907 d'abord par division mitotique, puis les noyaux commencent à se diviser directement et forment ainsi des chaines de petits noyaux, qui s’ac- croissent, toujours entourés par une couche protoplasmique. Dans celle-là la: substance contractile commence à se dessiner en fibrilles longues et d’abord homogènes. Je n'ai pu encore étudier les détails de leur développement. Dans les différentes parties du mênmie musele on peut souvent observer côte à côte des stades de la dissolution et de la régénérescence du tissu musculaire. - À côté de cette régénération sur place de la musculature on trouve encore dans la tête une néoformation vraie, par exemple des muscles des antennes. Cette myogénèse commence par la formation de myoblastes libres en forme de fuseau, composés d'un noyau et d'un plasma homo- gène. On les trouve entre les leueocytes, dont ils diffèrent par la forme et l'homogénéité de leur plasma. L'origine de ces myoblastes libres est plus difficile à étudier dans notre insecte que chez d’autres, par exemple les Muscides selon Pérez. Il parait cepeadant établi par cer- tains faits, qu'ils ont leur origine dans certains noyaux de la museu- lature larvaire, qui se détachent, entourés d'une quantité de sarco- plasma, pendant l'histolyse. Mais la difficulté de l'observation tient à ce que, chez les larves jeunes, on ne trouve aucune différence entre les noyaux musculaires vraiment larvaires et ceux qui ont le caractère imaginal. Il est vraisemblable toutefois (à en juger par ce qui se passe chez d’autres insectes) que cerlains noyaux sont préformés dès le déve- loppement embryonnaire pour servir à l’histogénèse imaginale. Les muscles thoraciques montrent en général les mêmes phénomènes de métamorphose que ceux de la lête. Dans les muscles segmentaires du corps ou trouve souvent toutes les phases de la métamorphose dans les éléments du même musele; les processus de l'histolyse et de l’his- togenèse se trouvent côte à côle. L'histolyse est accomplie par Les leuco- cytes qui pénètrent entre les faisceaux du muscle. Les noyaux imaginaux accumulent d'abord autour d'eux une couche de plasma fortement gra- nuleux et forment ainsi des myoblastes arrondis, qui restent entre les fibrilles non eneore histolysées, et qui se multiplient par division mito- tique. Puis ces céllules se transforment en fuseau; leurs noyaux com mencent à se diviser directement. 11 se forme ainsi aux dépens des myoblastes un syncytium qui s'accroît au fur et à mesure de la prolifé- ration des noyaux. Puis les fibrilles se forment de la façon qui a été déjà indiquée: Les muscles des pattes lhoraciques sont complètement histolysés; les museles imaginaux correspondants lirent leur orisine des disques imaginaux, ainsi que l’a décrit Pérez (1) chez les fourmis. Les myoblastes développés aux dépens de ces disques ont, en général, les mêmes (1) Bulletin scientifique de la France et de la Belgique, t. XXX VIT. 908 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE phases d’accroissement que ceux des muscles thoraciques. Les muscles des pattes abdominales de la larve sont autolysés, sans intervention des phagocytes, au moins avant la dissolution complète des éléments. Quant aux muscles des ailes, leur accroissement montre une image presque semblable à celle des muscles thoraciques. Si nous comparons maintenant les résultats de ces recherches aux faits déjà connus, on peut constater que la métamorphose des muscles de notre espèce a plus de ressemblance avec celle des hyménoptères | voir les travaux de Anglas et Pérez (1)| et des coléoptères [voir sur- tout Poyarkoff (2)] qu'avec le développement des muscides, étudié par Pérez et autres. L'’autylose joue, comme il a été déjà indiqué, un rôle plus important dans la dissolution des muscles, et l’attache des myo- blastes libres aux muscles en régénération, qu'indique Pérez chez les muscides, n’a pas été observée. Du reste, on peut constater que cer- tains points du développement, comme l'apparition successive de la mitose et de l’amitose et la formation des fibrilles, sont les mêmes chez tous les insectes dont on «x étudié les processus de métamorphose. (Travail des laboratoires d'histologie de l'Institut Carolin à Stockholm et de la Faculté de médecine à Paris.) MÉTAMORPHOSE DU SYSTÈME MUSCULAIRE CHEZ LES POLISTES, par CHARLES PÉREZ. La métamorphose des Guëpes a déjà fait l’objet de plusieurs travaux; mais, surtout en ce qui concerne le système musculaire, on doit recon- naître que les recherches d'Anglas et de Berlese ne sont point arrivées à élucider d'une manière satisfaisante ses transformations. La question est assurément ardue, et les Guêpes ne paraissent pas constituer un matériel particulièrement favorable à sa solution. Mais, aux difficultés intrinsèques, se sont ajoutés des obscurcissements artificiels, résultats d'interprétations erronées. Sous l'appellation malheureuse de caryocytes, les auteurs ont confondu des éléments variés, en réalité tout à fait distincts; et, sous l'unité fal- lacieuse de cette dénomination, ils ont cherché des relations génétiques tout aussi illusoires. Parmi ces cellules problématiques, les unes sont, sans aucun doute, des myoblastes imaginaux, préexistant chez la larve et se multipliant activement pendant la nymphose. Aucune nécessilé ne (1) Anglas. Ibid., t. XXXIV. — Pérez. 1bid., I. c. (2) Archives d'anatomie microscopique, t. XII, fasc. 3. SÉANCE DU 3 QUIN 909 s'impose de créer, pour ces éléments intégrants du lissu musculaire, le nom peu significatif de caryocytes. Les autres sont des œnocytes ima- ginaux, nés de la prolifération de l'hypoderme nympbal, émigrés dans la cavité du corps, et se moulant par amæboïsme sur tout ce qu'ils rencontrent: leur présence, au niveau d’un muscle remanié, n’est qu'une pure connexion de hasard. Parmi les muscles larvaires des Polistes, quelques-uns disparaissent totalement; tels sont, par exemple, les muscles de l'abdomen obliques par rapport à l’axe du corps. Leur destruction à lieu par phagocytose leucocytaire; mais ‘es aspects sont bien différents de ceux présentés par les Muscides. Il y a en effet tout d’abord une dégénérescence intrin- sèque du muscle: perte de la striation et de la structure fibrillaire, vacuolisation irrégulière, chromalolyse des noyaux. Les phagocytes n'interviennent qu'en seconde instance, pour englober les sarcolytes et les boules chromatolytiques. La plupart des muscles persistent au contraire de la fire à l'imago, en subissant un remaniement. À l'état larvaire, ces muscles présentent deux catégories de noyaux, gros noyaux larvaires et petits noyaux ima- ginaux, plongés dans un sarcoplasme commun. Pendant la nymphose, les muscles perdent leur différenciation : la striation disparait, la fibril- lation longitudinale s’atténue, sans peut-être arriver à s'oblitérer com- plètement, et la masse musculaire, primitivement unique, se clive sui- vant sa longueur en colonnettes plus étroiles, correspondant à l’état plus dissocié de la musculature imaginale. À ce moment, les petits noyaux s isolent le plus souvent du muscle en remaniement, s'entourent d’un petit territoire protoplasmique propre, parliculièrement chroma- tique, et forment ainsi de petites cellules, irrégulières ou arrondies, qui acquièrent ainsi, momentanément, une existence autonome bien manifeste. Ce sont les myoblastes imaginaux auxquels j'ai fait allusion tout à l'heure ; et il est facile, à ce stade, d'observer leur multiplica- tion qui a toujours lieu par voie caryocinétique. Ensuite, les myoblastes se fusionnent à nouveau avec l’ancienne substance musculaire remaniée y retrouvant éventuellement de petits noyaux imaginaux qui ne se sont pas individualisés en myoblastes distincts. À l'intérieur des masses mus- culaires, les noyaux des myoblastes fusionnés continuent à se muitiplier activement, mais exclusivement par des divisions directes, le plus sou- vent du type multiple en chapelet. Ainsi s'établit, avant la réapparition définitive de la structure striée, la disposition nucléaire GABAOENONE de l’imago. Quant aux gros noyaux larvaires, il est hors de doute qu'un certain nombre d'entre eux se trouvent, lors du processus de clivage, éliminés en dehors du muscle, avec un peu de sarcoplasme environnant. Ils dégé- nèrent alors, etleurs débris sont phagocytés. Mais il n’est pas impossible que certains d'entre eux persistent au contraire, et donnent, par une Biorocre. Compres RENDUs. — 1911. T. LXX. 64 910 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE division directe multiple, tout un essaim de petits noyaux imaginaux. Ceux mêmes qui dégénèrent paraissent présenter d’abord les premières étapes d’une division multiple avant d’être frappés de chromatolyse. La description qui précède ne doit être considérée que comme un schéma très général. Les aspects sont en réalité très divers, tenant essentiellement à la proportion, extrêmement variable suivant les diffé- rents muscles, des myoblastes imaginaux qui participent à leur rénova- tion. Bien entendu, les trachées qui prolifèrent au milieu des muscles n'ont aucun rôle direct ni dans la dislocation, ni dans l'édification du tissu contractile lui-même. On a souvent, chez divers Insectes, cherché à voir dans les phéno- mènes de rénovation musculaire une digestion de la substance larvaire par les myoblastes imaginaux qui se nourriraient à ses dépens. Il me paraît bien difficile d'affirmer que le sang ne suffit pas à la nutrition des myoblastes. D'un autre côté, en l'absence de toute activité phago- cytaire des myoblastes, on n’a dans les préparations aucun indice positif de leur nutrition supposée aux dépens de la substance contractile lar- vaire. Enfin, celle-ci, en dehors des éliminations sarcolytiques qui deviennent la proie des leucocytes, ne présente au voisinage des myo- blastes aucun signe manifeste d’altération pathologique ou de disso- lution. Bien au contraire, elle persiste; et, solidairement avec les myo- blastes, elle reconstitue la musculature imaginale. La perte transitoire de sa première différenciation histologique ne me paraît pas la marque d'une dégénérescence, mais au contraire l'indice d’un processus de remaniement : l'état dédifférencié est une étape de transition nécessaire entre deux différenciations différentes. ‘EXAMEN DE DEUX PANCRÉAS DE LAPIN TROIS A QUATRE ANS APRES LA RÉSECTION DU CANAL, par E. LAGUESSE. Dans une note antérieure (t. LIX, 1905, p. 368) et dans un mémoire (Archives d'Anatomie microscopique, 1906, t. IX, p. 89) nous avons étudié, vingt-cinq mois après la résection du canal, un pancréas de lapin trans- formé en une masse graisseuse où les ilots de Langerhans seuls avaient persisté. Nous avons opéré depuis cinq nouveaux sujets. Deux sont morts de péritonite au bout de quelques jours, un troisième a été sacrifié après sept mois ; nous avons pu conserver les deux autres bien pluslongtemps que celui qui fit l’objet de notre première note. Le lapin 15 n’a été sacrifié en effet qu'au bout de plus de trois ans (trente-sept mois et SÉANCE DU 3 JUIN a11 demi) ‘en pleine santé, et le lapin 11 est mort de la gale (1) quelques jours après notre rentrée de vacances, et près de quatre ans après l'opération (plus de quarante-cinq mois; exactement, trois ans, neuf mois el neuf jours). Chez ces deux animaux, le pancréas offre les mêmes caractères essen- tiels que chez le premier (lapin 7). Il est transformé en une longue et assez large coulée graisseuse, qui s'étend de l’anse duodénale jusqu’au contact de la rate. La seule différence entre les deux, c'est que la coulée est épaisse chez le premier, qui pesait 3 kilogs 900, (rès amintie chez le second, qui avait maigri dans les trois derniers mois, et surtout dans les six dernières semaines (jusqu'à 3 kilogs 030). Dans cette masse graisseuse, examinée en divers points, on ne trou- vait pas un seul acinus ni pseudo-acinus. Toute trace de l’épithélium canalaire avait également disparu, sauf chez 15, où une partie du canal excréteur avait subi la transformation kystique, et où l’on retrouva en un point deux autres petits canaux. Tous les autres étaient réduits à l'état de cordons fibreux, pleins ou creusés d'une lumière en forme de simple fente et sans épithélium. Les fibres conjonctives avaient elles- mêmes le plus souvent subi la dégénérescence granuleuse. Nous pou- vons donc dire, avec la légère réserve que nous venons de faire, que la glande exocrine avait disparu. Au contraire, dans toute l'étendue de la coulée graisseuse, et de préfé- rence appendus aux vestiges canalairesetaux vaisseaux, persistaient de très nombreux îlots de toute taille, presque tous gros et moyens, sou- vent énormes sur le lapin 15. Ils abondaient particulièrement dans la queue de l’organe, au voisinage immédiat de la rate. Ils étaient cons- titués de belles cellules endocrines typiques, bien reconnaissables à leur fine architecture alvéolaire. Sauf les plus petits, ils étaient régulière- ment pénétrés par les capillaires. Les gros étaient très souvent lobés (2), mais seulement par de très minces septa de refend, sans sclérose. La plupart gisaient d’ailleurs en pleine graisse. Or, chez ces deux animaux, opérés jeunes (cinq à six mois), et qui n'ont cessé de croître, puis d'engraisser (sauf les dernières semaines pour le galeux), la recherche du sucre dans les urines a été faite sou- vent, et avec le plus grand soin, à partir de la deuxième année, par la (1) Une grande partie de la peau, le pavillon de l'oreille surtout, étaient couverts de-squames qui fourmillaient d’acariens. Notre collègue Verdun, que nous en remercions vivement, a eu l’obligeance de les déterminer. Ce sont -des Psorotes longirostris var. cuniculi de Mégnin. Au dire de cet auteur, ils pro- voquent des troubles graves et causent la mort des animaux en quelques semaines. (2) Sur le trajet de quelques-uns de leurs cordons pleins on trouvait par places de véritables petites « vésicules closes », que nous étudierons ailleurs (Bibl. anat.). 912 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE liqueur de Fehling et par la phénylhydrazine. Jamais on n’a trouvé de sucre, sauf une seule fois quelques traces, décelées par la présence d’un cerlain nombre de « têtes de chardon » bien caractérisées. Nous croyons pouvoir en conclure, de facon plus ferme encore qu’an- térieurement, qu'à moins d’être des organites inutiles dont la survie en pleine charge et en plein fonctionnement apparent demeurerait inex- plicable, les îlots de Langerhans seuls ont pu préserver les animaux du diabète, en assurant la persistance de la sécrétion interne. LES PORES ALVÉOLAIRES DU POUMON CHEZ LES ANIMAUX. par R. MarcHann. Dans une note précédente, faile en collaboration avec notre maître M. le professeur Laguesse, nous avons affirmé l'existence des pores alvéolaires chez un supplicié normal de vingt-six ans. Depuis, nous avons étudié lo poumon de quelques petits mammifères adultes (hérisson, chauve-sou- ris, taupe, rat), et avons pu constater chez eux l'existence de com- munications inleralvéolaires bien plus évidentes encore. Sur ce pre- mier point, d'ailleurs, nous ne faisons que confirmer les recherches de F. E. Schulze (1906). Nous avons examiné deux hérissons jeunes adultes : aucun doute n’est possible ici. Les alvéoles, assez larges, avaient une dimension moyenne de 1/10 de millimètre, et, s'ils étaient facilement reconnaissables à un grossissement faible, ils l'étaient beaucoup moins à un grossissement fort. En effet, chaque alvéole, conservant sa disposition en bourse, a sa paroi formée d’un treillis de capillaires anastomosés et limitant des orifices de largeur variable ; les fossettes intercapillaires, généralement très larges d'ailleurs, ne méritent plus ce nom, car elles manquent de fond, et sont converties en trous de forme ordinairement ovalaire, de dimensions pouvant aller de 3 » sur 4 à 20 sur 50, et en général de 10 à 20 y de diamètre. En un mot, le poumon de hérisson est formé de capillaires baigaant dans l'air et lui présentant toute leur surface pour les échanges gazeux. Des dispositions analogues mais moins accentuées existent dans le poumon de chauve-souris : les alvéoles, de dimensions beaucoup plus petites, ne mesurent que 25 à 30 de diamètre et présentent de nombreux pores ; au nombre de 3 à 8 par paroi, ils occupent au moins 80 pour 100 des fossettes intercapillaires, et ont une dimension de 2 à 5 w au maxi- mum. La fossette est elle-même tantôt complètement perforée, tantôt partiellement; tantôt enfin elle est percée de deux orifices voisins séparés par une mince portion de septum. sd. sb SÉANCE DU à JUIN 913 Telle est la structure un peu spéciale du poumon de ces animaux. Nous avons constaté les mêmes faits chez un autre insectivore, la taupe, et nous pouvons donc admettre avec F. E. Schulze que cette structure est commune à tous les mammifères de cet ordre zoologique. Parmi les ron- geurs, nous avons étudié le rat et avons trouvé dans ses septa alvéo- laires des orifices arrondis ou ovalaires ayant des dimensions variant de 2 y sur 3, à 8 y sur 10 ; ces pores n'occupent pas toutes les parois, dont une seulement sur trois se trouve perforée, mais ils sont ordinai- rement au nombre de 4 par paroi, moins souvent de 2 et rarement de 3, ce qui se rapproche des disposilions signalées sur le poumon de l'homme. Comme les pores se forment secondairement et par résorption dans la paroi alvéolaire (ils n’existaient pas chez un fœtus de hérisson presque à terme), on s’est demandé s'ils n'étaient pas dus à un processus sénile. Et de fait, Josef Müller n’en a point trouvé chez quelques ani- maux jeunes où il les a cherchés (poulain de quatre jours, chat de trois semaines, veau de quatre semaines, chien de vingt-deux jours). Il était intéressant de compléter ces observalions. Aussi nous avons étudié méthodiquement, dans les mêmes conditions que les poumons d’adulles, des poumons de rats jeunes et d'âge différent, et nous avons pu cons- tater les faits suivants : Chez un rat de quinze à vingt heures, aucun pore ne nous est apparu ; les septa élaient encore en général assez épais et probablement incomplètement développés. Deux rats de quarante heures présentaient des pores ovalaires au nombre de 1 à 2 au plus par paroi (1) : chez l’un nous avons trouvé un septum perforé sur 10, chez l’autre un sur 3 ; c'est le seul de nos jeunes qui ait présenté autant de perforations. Ces orifices avaient environ 6 sur 4, et pouvaient mesurer jusqu à 8 et, . Deux rats de dix jours avaient aussi des trous arrondis ayant au plus 6 dans leur plus grand diamètre, et dans une proportion de 1 orifice pour 5 parois environ ; rares étaient les parois avec 2 pores. Enfin un rat de vingt jours présentait des orifices très pelits de 2 à 3 u, allant, mais rarement, jusqu’à 5 et 6 », et par consé- quent plus petits que des noyaux cellulaires. La pelitesse de ces orifices est toute naturelle à notre avis, car les alvéoles, plus nombreux chez les rats de dix et vingt jours, étaient bien deux fois plus petits que ceux des rats plus jeunes. Pour nous résumer, nous dirons que les pores alvéolaires doivent être considérés comme des formalions normales chez les petits mammifères où ils paraissent particulièrement développés ; leur présence chez le Jeune rat en est une démonstration manifeste. La structure du poumon de hérisson jeune adulte nous permet de penser aussi à l'existence de (1) Ces chiffres n’ont qu'une valeur relative, la plupart des pores étant de toute évidence, mais d’autres restant douteux. 91% SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE nombreuses communications dès le jeune âge chez cet animal. La persistance de ces orifices chez l'homme, au sommet de l'échelle animale, n'a donc rien de surprenant, et l'examen du poumon de hérisson surtout est capable de lever les derniers doutes de ceux qui tendent encore à y voir des formations artificielles. (Travail du laboratoire d'histologie de la Faculté de médecine de Lille.) PASSAGE DE L'ASEPSIE A L'ENVAHISSEMENT SYMBIOTIQUE HUMORAL ET TISSU- LAIRE PAR LES MICROORGANISMES DANS LA SÉRIE. DES LARVES DES IN- SECTES, par P. PoRTIER. Dans deux communications récentes (1), j'ai montré que l'étude des larves xyloplrages révélait un mode de nutrition très particulier : déve- loppement, dans la lumière du tube digestif, et aux dépens des matières ligneuses ingérées, de microorganismes qui pénètrent ensuite, à travers les parois inteslinales, dans le milieu intérieur pour servir à la nutrition des tissus. lei, il y a donc contaminalion physiologique et constamment répétée du sang et de la plupart des organes de l'insecte. Dans un travail antérieur (2), j'ai annoncé, par contre, que les larves mineuses (Nerticula, Lithocollelis, etc.) qui vivent dans le parenchyme des feuilles et préservées de tout contact avec le milieu extérieur étaient norma- lement aseptiques; que, ni l'examen microscopique, ni les méthodes de cul- ture usuelles ne parvenaient à mettre en évidence des microorganismes dans le contenu intestinal ou dans les déjections. Je voudrais montrer aujourd'hui que la contradiction apparente entre les deux notions précédentes se résout en un accord parfait lorsqu'on pénètre plus intimement dans l'étude de ces larves. 1° Preuves de l’asepsie du contenu intestinal des larves mineuses. — Je tiens d'abord à apporter de nouvelles preuves au sujet de l’asepsie des chenilles mineuses. Mes expériences ont porté sur deux espèces qu'il est facile de se procurer en abondance à partir du 15 mai. Ce sont la Vepticula malella qui mine les feuilles du Pommier, et la Gracilaria syringella qui, dans sa jeunesse, mine de larges plaques dans les feuilles du Lilas. La technique est celle que j'ai indiquée autrefois : lavage de la feuille ) Comptes rendus de la Soc. de Biologie, vol. LXX, 1911, p. 702 et 857. \ { (1 (2! Comptes rendus de la Soc. de Biologie, 1905, vol. LVIT, p. 605. SÉANCE DU 3 JUIN M5 par l’eau oxygénée au tiers; ouverture de la mine au moyen d’une tige flambée; extraction de la larve ou des déjections au moyen d’instru- ments aseplisés. a) Examen microscopique. — L'examen microscopique des déjections conte- nues dans la mine ou du contenu intestinal ne révèle jamais la présence d'aucun microorganisme. J’ai employé en particulier pour ces examens le bleu Cotton dissous dans l'acide lactique qui décèle avec tant de fidélité les bactéries et spores du tube digestif des insectes; mes nombreux examens sont toujours restés négatifs. Examen bactériologique. — Les larves et let déjections recueillies asepti- quement, ainsi qu'il a été dit, sont déposées sur les milieux qui m'ont donné les meilleurs résultats pour la culture des microbes et champignons symbio- tiques des larves xylophages. (Pomme de terre, carotte, gélatine au Raulin ou au bouillon de légume.) Les cultures sont toutes restées stériles pour la G. syringella; 90 p. 100 des cultures de N. malella sont aussi restées stériles (1). On peut donc affirmer avec une entière certitude que, normalement, les chenilies mineuses vivent en état d’esepsie à l’intérieur des feuilles ; c’est-à-dire qu'elles ne possèdent dans leur tube digestif aucun micro- organisme qu'on puisse déceler par les méthodes classiques les mieux appropriées (2). 2° Armature buccale des larves inineuses. Broyage cellulaire. — L’exa- men microscopique du contenu du tube digestif des larves mineuses révèle une trituration parfaite de l’aliment. Chez la mineuse de G. syringella, et chez la jeune chenille de N. ma- lella, on ne trouve aucune cellule entière, même à l’intérieur des pre- mières voies digestives. Ce fait s'explique facilement par la disposition anatomique de l’arma- ture buccale de ces chenilles. La tête de toutes ces mineuses a en effet une conformation très différente de celle des chenilles ordinaires. Elle n'est point globuleuse, mais en forme de coin et terminée par une sorte de groin. Les mandibules constituent des lames garnies du côté interne de pointes très acérées qui engrènent avec celles du côté opposé lorsque les deux mâchoires sont rapprochées. Les dimensions de ces différentes parties sont adaptées à la taille des élé- ments à broyer. Ainsi, chez la G. syringella, la largeur d’une mandibule-est (1) Les quelques cultures positives provenaient surtout de fautes de tech- nique impossibles à éviter complètement daus les manipulations décrites (présence de Penicillium). (2) La N. malella sort de la mine pour se chrysalider dans un hamac de soie. _La chrysalide, contaminée par des spores venues de l'extérieur, donne tou- jours une culture positive. Rien n'existe donc dans les tissus de l’insecte qui s'oppose au développement des bactéries ou des champignons. 916 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE de 17u. 6, celle d'une dent de 3 y, tandis que les cellules du tissu en palis- sade de la feuille de Lilas qui constituent leur nourriture mesurent 50 à 60 de hauteur sur 20 y de largeur. Il n’est donc point étonnant qu'aucune de ces cellules n'échappe au broyeur très parfait formé par les mandibules et qu’on les trouve toutes ouvertes et ayant vidé leur contenu à l’intérieur du tube digestif de la larve (1). 3° Passage du stade mineuse au stade libre. — Comme nous l'avons dit. quand elles ont atteint une taille suffisante, les chenilles de G. syrin- gella perforent l'épiderme de la feuille et vivent en liberté sous la face inférieure de la feuille qu’elles savent enrouler. On constate alors qu'elles muent au sortir de la mine pour revêtir une nouvelle forme absolument différente de la première. La tête en parti- culier est entièrement transformée, à tel point qu'un observateur non prévenu croirait avoir affaire à deux chenilles appartenant à des genres très différents. A Cette tête est globuleuse, elle possède deux mâchoires très robustes, à dents obtuses, qui constituent un broveur beaucoup plus puissant que celui de la mineuse, mais beaucoup moins parfait (2). Aussi, l'examen du contenu des premières voies digestives révèle-t-il de nombreuses cellules entières. Mais en méme temps apparaissent de nombreuses conidies montrant que le tube digestif s’est peuplé de microorganismes. C’est ce que révèle d’ailleurs la méthode des cultures. Le broyage mécanique étant devenu insuffisant, il est remplacé par le broyage chimique au moyen de diastases empruntées aux organismes déjà étudiés à propos des larves xylophages. 4° Résumé des notions acquises. Différenciation des larves phytophages ordinaires dans les deux directions opposées de la contamination et de l'asepsie. Considérons une larve phytophage ordinaire, celle du Ver à soie, par exemple. Son tube digestif est peuplé de microorganismes dont les uns solubilisent les parois des cellules et dont les autres vivent et se multi- plient aux dépens des produits formés. La chenille utilise les contenus cellulaires pour la nutrition de ses tissus. — Les microorganismes sont capsulés dans les excréments. a) Adaptation à la nutrition symbiotique. — Ici, la chenille phyto- phage cherche à utiliser des matériaux abondants mais inattaquables par ses sucs digestifs (bois, poils, chitine, etc.). Le contenu des cellules s'est raréfié au point de disparaître, les parois ont tout envahi. Les (4) D'autres dispositions fort intéressantes existent encore; nous les décri- rons dans le mémoire qui paraîtra accompagné de figures. (2) La largeur de la mâchoire est maintenant de 112 à 128 2: celle d’une dent, de 16 à 18 y. Sa puissance lui permet de broyer l’épiderme et même la grosse nervure médiane de la feuille, ce que n'aurait jamais pu faire la mineuse. COR —. NX SÉANCE DU 3 JUIN 917 microorganismes ont part entière; celle de la chenille tombe à zéro. Une nouvelle adaptation se produit; le champignon qui à crüû aux dépens des matériaux réfractaires à l'assimilation traverse les parois du tube digestif. La plus grande quantité de ses spores est dévorée par phagocytose : les autres persistent vivantes et, à la mort du papillon, héritent des matières nutritives provisoirement entreposées dans les tissus (développement du Botrytis). b) Adaptation à la vie aseptique. — La chenille pénètre à l'intérieur de la feuille. Là elle trouve des cellules à parois très minces, très friables. Elle adapte sa taille et la forme de ses mâchoires au broyage mécanique parfait de ces éléments. Les microorganismes précédents ne lui sont plus d'aucune utilité. Leur présence peut au contraire lui être néfaste. L’/sarin germerait dans ce (unnel saturé de vapeur d’eau et contenant des débris alimen- taires ; il produirait une infection mortelle. La larve expulse ces anciens amis devenus des parasites dangereux. Elle est aseptique. L'insecte reste toujours maitre de la situation. (Travail des laboratoires de physiologie de la Sorbonne et de l'Institut océanographique.) LE RÉSEAU SYNCYTIAL ET LA GAINE DE SCEWANN DANS LES FIBRES DE REMAK (FIBRES AMYÉLINIQUES COMPOSÉES), par J. NAGEOTTE. On connait les discussions qui se sont élevées à propos dela morpho- logie des fibres de Remak; ces discussions ne sont pas closes, mais les auteurs s'accordent généralement pour contredire la description de Ranvier. La technique que j'ai indiquée dans la dernière séance pour l'étude des fibres à myéline dégénérées, et qui m’a permis d'observer le filament syncytial de Schwann, s’est trouvée parfaitement appropriée à l'étude morphologique des fibres sans myéline: elle permet de colorer avec netteté l'enveloppe protoplasmique de ces fibres, et par conséquent de reconnaitre, sans erreur possible, leur forme extérieure. Les neurites ne sont absolument pas colorés. Comme il s’agit là d'une question d'anatomie générale qui a son importance et qui est actuellement obs- eurcie par les difficultés de son étude et par l'existence d’une termino- logie imparfaite, je décrirai avec quelques détails les faits observés. Ils confirment entièrement l'hypothèse de Ranvier. J'ai éludié les nerfs des membres du lapin, et particulièrement le médian. Les fibres à myéline ne s’accusent que par les coupes optiques 918 SOLTÊTÉ DE BIOLOGIE de leur gaine de Schwann, qui dessinent des lignes bleues très fines. Les fibres de Remak sont très bien colorées et forment un réseau dont les travées sont inégales comme longueur et comme diamètre. Les unes sont épaisses de 6 à 8 », nettement striées en long; elles s'unissent entre elles pour former des mailles virtuelles, comme le dit Ranvier, à peine élargies par la dissociation. D’autres sont beaucoup plus minces; elles relient entre elles les travées épaisses en suivant un trajet recti- ligne, ou bien au contraire en décrivant une anse très élargie (S, fig. 1). Certaines de ces fibres n’ont pas plus de 0,5 x. Enfin il en est qui n’at- teignent pas À u, qui sont rectilignes et que l’on peut suivre sur un espace de plusieurs millimètres sans qu’elles se raccordent au plexus des grosses fibres; elles donnent seulement quelques branchilles infini- ment délicates qui échappent ‘bientôt à l’observation. Ces dernières fibres sont un peu noueuses et leur calibre varie souvent un peu d’un point à un autre. Une disposition très singulière, et qui n’est pas rare, est représentée dans la figure 3 : une fibre très fine forme à un moment donné une bou- tonnière oblique dans laquelle passe une seule fibre à myéline; dans la preparation il existe, sur la même fibre, une seconde boutonnière semblable un peu au-dessous de celle qui a été figurée; d’autres fois une boutonnière analogue, contenant toujours une seule fibre à myé- line, est limitée d’un côté par une fibre grosse el de l’autre par une fibre fine (fig. 1). Il est à noter que les grandes anses décrites par des fibres fines qui aboutissent par leurs deux extrémités à des travées épaisses ne sont habituellement pas traversées par des fibres à myéline (Sie 1}: Les fibres fines se dilatent au point où elles se continuent avec les grosses travées; si deux fibres opposées s’insèrent sur une troisième, il se forme au point de croisement une sorte de nœud losangique. De même il existe habituellement une palmature dans l’angle aigu limité par deux grosses travées convergentes (P, fig. 1), et cette palmature peut être fenêtrée (P, fig. 2). La substance des fibres de Remak, qui est mise en évidence par la technique que j'ai employée, est un protoplasma syncytial finement grenu contenant des noyaux. La fixation par l'alcool faible l’a rendu rigide et cassant, ce qui fait que, sous l'influence des tiraillements subis pendant la dissociation, il s'est craquelé transversalement. Cette dispo- sition, représentée seulement dans la figure 4, permet de constater avec une grande netteté l'existence d’une gaine de Schwann excessivement mince, qui reste continue et passe comme un pont au-dessus des cra- quelures. Cette membrane a identiquement le même aspect et la même affinité pour l'hématéine que celle qui existe à la surface des filaments syncyliaux décrits à la dernière séance; elle est mise en évidence de la même facon, gràce aux craquelures artificielles du protoplasma. 919 U 3 JUIN SÉANCE D oaquetyn ‘$ ‘00 ‘Oÿ'T ‘TU ‘ARNO ‘TUUT & SSI97 “yoodt ‘[{O ‘UueAUyoS op ouIeS EJ ITOA 0p quoyjounod mb ‘euwuse[doi ‘09 & JINp9r ‘LBIP OOET & QUISSO(T ‘OUIBT) { up soaxnçponbero so] 9948 HEWOY Op Soir ‘} “06ÿ e Soyinpor Jo (‘ur € ss107 ‘yoo0de ‘[qo) ‘werp 088 E Sopuissop 9j9 JU0 Sono SIO1} SO!) “ourjp lu & o1qu opmos oun ossed ejponbe] Suëp oxgruuomnoq oo48 eu o1q1} 9P UHOTAOCT ‘€ ‘SOU 19 SOSSOIS SOIU 0P SUXOI ‘& 19 | -earmouoluoo one ‘0 {(& ‘BU ej Sup Soprjouo]) sounqeumuped ‘4 ouuoHIIRA UOrpetou 989 PI SUBP UUEMUYPIS 0p JRIJAOUAS UOTE UN juowoqreped queçquuossoa Jo nw4ou fnos unp onaanod onbuowojseur eontur otqiy {8 ouro tu e soiqu ft “onbrioid oprot ‘osrpur ‘unjetuou : UOIJBIOTOr) UOTJEIDOSSI( *007 : N onbrnjiu oploup uornios Sind ‘s1o1} nt 1009[8 : UOTIUXEA “uIduf np uIPAU JIOU 9[ SUEP JUL 2 Saiqly 1 EE lv mr ENS 920 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE Les noyaux sont inégalement distribués ; ils sont d’autant plus abondants qu’ils siègent dans une masse protoplasmique plus volumi- neuse. Dans les grosses fibres ils sont très nombreux, aplatis, à contours ovoïdes, et ils restent toujours périphériques, faisant un relief peu sen- sible à la surface. Ceux des fibres les plus fines sont très espacés; ils tendent à prendre la forme d'un bâtonnet et siègent dans des renfle- ments fusiformes du mince filament syncytial; cerlaines de ces fibres, tendues entre des points peu éloignés du réseau des grossès travées, ne possèdent pas de noyaux. Sur une fibre grêle, que j'ai pu suivre sur un espace de 4 millimètres et dont la fig. 3 représente une portion, j'ai compté 13 noyaux, situés à des intervalles assez irréguliers; certains intervalles mesuraient 350 y, d’autres moitié moins. On remarquera combien les fibres grêles que je figure ressemblent aux filaments syncytiaux de Schwann, reliant des fibres à myéline dégénérées. C'est la même forme et la même disposition des noyaux, la même minceur extrême et le même aspect du protoplasma, la même gaine de Schwann. Le calibre légèrement irrégulier de ces fibres fines et les petites varicosités qu'elles présentent viennent rendre encore plus grande cette analogie, qui serait une identité complète si les ramifications et les anastomoses des fibres de Remak n’apportaient un élément de différenciation. Il est permis, je pense, de tirer de ces faits la conclusion que les neurites des fibres de Remak cheminent dans un syncytium deSchwann comme ceux des fibres à myéline. Ces derniers, à l’état normal, disten- dent et déforment leur gaine protoplasmique par suite de leur volume énorme, tandis que les neurites des fibres de Remak, infiniment grêles, sont comme noyés dans le protoplasma étranger qui les entoure. Que le neurite de la fibre à myéline vienne à disparaitre, son syn- cytium protecteur reprend une forme qui se rapproche étrangement de celle de la fibre de Remak normale. Une autre différence existe entre les deux espèces de fibres : l’une ne possède qu'un neurite, l'autre en contient plusieurs. Il est superflu d'ajouter qu'il n y à pas de corps cellulaire isolable à la surface des fibres sans myéline, comme le soutient Külliker, et que le syncytium de ces fibres n’a aucune parenté avec les cellules conjonc- tives; d’ailleurs, les noyaux de ces dernières, presque arrondis et plus vivement colorés, sont entièrement différents (2, fig. 4). La fibre de Remak est donc ramifiée et ses ramifications s’anasto- mosent en plexus; le fait est absolument certain. I ne résulte pas de là que les neurites qu'elle contient et que ma technique ne colore pas forment, eux aussi, un réseau. En réalité, les fibres de Remak ne s’anas- tomosent que parce qu'elles échangent des neurites. C’est pourquoi les auteurs qui ont coloré électivement ces derniers n ont pu voir les anas- PTE SEANCE DU 3 JUIN 921 tomoses, elles-apparaissent seulement lorsque l'on colore électivement la gaine syncytiale commune. En terminant, je dois insister sur un point de lose qui n’a pas, jusqu'à présent, attiré suftisamment l'attention des auteurs. A l'exemple de Ranvier, j'ai appelé fibre de Remak un complexus conte- nant une multitude de neurites, et je crois que cette expression est correcle, parce qu'elle vise une unité morphologique qui serait impar- faitement désignée par route autre appellation. Mais il faut, pour éviter toute ambiguïté, donner une définition de cette unité. Qu'est-ce donc qu'une fibre nerveuse? Dans le système nerveux central, la fibre nerveuse se confond avec le neurite, qui est nu. Dans les nerfs périphériques, il n’en est pas de même; la fibre ner- veuse, élément isolable par dissociation et pourvu d’une individualité anatomique et pathologique indiscutable, est constituée : 1° par une partie proprement nerveuse ; 2 par une gaine protoplasmique qui, nous le savons par ailleurs, est d'origine ectodermique. La fibre à myéline ne contient qu'un neurite, c'est une fibre simple; la fibre de Remak en contient plusieurs, c’est une fibre composée. Je définirai donc la fibre nerveuse périphérique : une unité morpho- logique constituée par un espace, creusé dans le mésoderme, dans le- quel cheminent un ou plusieurs neurites enrôlés dans un syncytium ectodermique de Schwann. CONTRIBUTION A LA CONNAISSANCE DE L'HÉMOLYSE PAR LES SÉRUMS HÉMOLY- TIQUES SPÉCIFIQUES ET A LA TECHNIQUE DE LA RÉACTION DE, FIXATION. INFLUENCE DES PROPORTIONS RELATIVES DE L'HÉMOLYSINE ET DE L'ALEXINE, par À. Roper et MH. FABRE. Pour bn le sérum hémolytique en vue d'une réaction de fixation, suffit-il de faire agir, suivant la pratique ordinaire, des quantités variées de ce sérum en présence d’une dose unique et arbitrairement choisie de sérum normal alexique ? Le titre du sérum hémolytique ne pourra-t-1il pas paraître différent, suivant que la dose choisie de sérum normal se trouvera, eu égard à sa richesse en alexine, faible ou forte ? Au point de vue théorique, d’ailleurs, on peut se demander si les quantilés de l’alexine et de l’hémolysine spécifique ne peuvent pas se compenser ou se suppléer dans une certaine mesure pour procurer l'hémolyse totale en un temps donné. C'est la question que nous nous sommes posée à litre d'essai préliminaire en vue de réactions de fixation avec quelques échantillons de sérum anlityphique. 9292 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE Les expériences ont été faites avec des globules de mouton lavés, du sérum hémolytique de lapin-mouton, inactivé, et du sérum frais de cobaye normal, conservé à la glacière. Pour l'appréciation des résultats après un temps donné de séjour des mélanges à l’étuve, au lieu d'utiliser des signes conventionnels qui n’expriment pas les très nombreux degrés possibles de l’'hémolyse, nous avons adopté une échelle colorimétrique de 0 à 20, ce dernier chiffre traduisant l’hémolyse totale. Par ce mode de notation, on a une indication numérique sur ce qui manque à l’'hémolyse complète. Exr. |. — Doses variables de sérum hémolytique et de sérum alexique. 1 Globules : 0 c.c. 1 d’une dilution à 3 du sédiment de centrifugation. Eau salée : quantité suffisante pour 2 cent. cubes. Observation après 1/2 heure et 3/4 d'heure d’étuve (Tableau 1). Exp. 2. — Autre sérum hémolytique. Autre alexine. Globules et eau salée comme en 1 (Tableau Il). Tableau I. Tableau Il. Nom 1 = SÉRUM ALEXIQUE DILUÉ A — : DECRÈE SÉRUM 4 SÉRUM de l'hémolyse h'émolyitique le EEE hémolytique ne don dilué 0,1 0,2 | 0,3 dilué sérum alexique u à ((aitution a). i DEGRÉS DE L'HÉMOLYSE APRÈS : 4 % LT PT TE IS EL AS 30’ | 45’ | 30’ | 45! | 30! | 45” 0 » DO ELA 0,1 10 112 »} 11 15 | 15 | 18 0,15 10 112, :»h 13.1 16 ;| 17, | 19 0:2 14 (16: 445.1 20: 1191 |-20 0,3 14 [17 »1 20 | 20 | 20 | 20 0,4 14119 »}] 20 | 20 | 20 | 20 0,5 14 | 19-201 20 | 20 |! 20 | 20 Dans la première expérience, l’hémolyse a été complète ou à peu près (19-20) en trois quarts d'heure, dans la première série (0,1 d’alexine) avec 4 de sérum hémolytique, dans la deuxième (0,2 d’alexine) avec 0,2 et dans la troisième avec 0,15 ; après une demi-heure, elle n’a été complète que dans les deuxième et troisième séries, avec, respectivement, 0,3 et 0,2, Dans la seconde expérience, l'hémolyse incomplète après une demi-heure dans la première série (0,1 d’alexine), même avec 0,5 de sérum hémolytique, est complète dans le deuxième avec 0,3, dans la troisième avec 0,15, dans la quatrième avec 0,1. Dans l’un et l'autre de ces essais, on aurait apprécié der le titre du sérum hémolytique en adoptant arbitrairement l’une ou l’autre des doses : SÉANCE DU 3 JUIN Y23 d’alexine employées. Par exemple, dans le premier essai, si on avait adopté 0,1 de sérum de cobaye, on aurait estimé la dose nécessaire de sérum hémo- lytique pour l'hémolyse totale en demi-heure comme supérieure à 0,5; avec 0,2 ou 0,3 d’alexine, on l’aurait estimée à 0,3 ou 0,2. On voit donc que, pour deux sérums donnés, il existe plusieurs combinaisons de proportions susceptibles de procurer le résultat cherché, c'est-à-dire l’hémolyse totale en un temps donné ; à mesure que croît la teneur en alexine, les doses de sérum hémolytique suffi- santes pour procurer ce résultat diminuent, et inversement. En d’autres termes, une teneur plus forte du mélange en sensibilisatrice hémoly- tique peut compenser une moindre teneur en alexine, et réciproque- x ment. On pourrait invoquer ici l'intervention d'une sensibilisatrice normale du sérum de cobaye et dire qu’en élevant les doses de ce sérum, ce n'est pas seulement de l’alexine ou du complément que l’on ajoute, mais une certaine quantité de sensibilisatrice normale, ce qui équivaut par suite à augmenter les doses de sérum spécifique. Cette interprétation ne nous paraît pas exacte, car il faudrait admettre, pour expliquer par là les faits, une teneur considérable du sérum normal de cobaye en sensibilisatrice, teneur presque égale à celle de notre sérum de lapin- mouton, ce qui est déjà bien invraisemblable et se trouve en contra- diction avec certains détails de nos observations. Il paraît donc vraiment y avoir une sorte de suppléance de la sensi- . bilisatrice et de l’alexine, c'est-à-dire que l’alexine en concentration suffisante peut dissoudre des globules chargés seulement d’une faible dose de sensibilisatrice dans le même temps qu'elle le fait en moindre concentration pour le même nombre de globules plus fortement sensi- bilisés. La loi suivant laquelle s'établit cette suppléance réclame des obser- vations plus nombreuses et plus précises, Toutefois, à titre d'indications préliminaires, voici les données qui nous paraissent résulter de nos observations. La suppléance ne se fait pas d’une facon régulière et suivant de simples rapports inverses de doses. Pour deux doses d’alexine étant entre elles dans un rapport donné, les doses de sensibilisatrice suscep- tibles de procurer la suppléance (quant à la vitesse de la réaction) ne sont pas dans un rapport constant, elles s’écartent d'autant plus que les doses d’alexine considérées sont plus faibles; en d’autres termes leur rapport augmente pour un rapport constant des doses d’alexine à mesure que celles-ci s’abaissent: si, par exemple, la dose de sérum alexique dilué passe de 0,2 à 0,1, il faut pour y suppléer un plus grand écart de doses de sensibilisatrice que pour compenser l’alexine pas- sant de 0,4 à 0,2. 924 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE Il parait certain que cette suppléance ne se fait que dans de certaines limites, l'abaissement de l'alexine au-dessous d’une certaine concentra- tion ne pouvant plus être compensé même par un excès de sensibili- satrice, et réciproquement. Au point de vue pratique, et en considérant le titrage du sérum hémolytique comme essai préliminaire, en vue de réactions de fixation, il nous parait bon de pratiquer ce titrage avec une échelle de doses d’alexine, et, cette épreuve donnant plusieurs combinaisons équiva- lentes, de choisir celle qui comporte la plus faible dose de sérum alexique comme susceptible de donner le maximum de délicatesse à la réaction de fixation. Une autre solution consiste, au lieu d'introduire dans les mélanges le sérum hémolytique, à agir, comme l’a fait l’un de nous avec Sanadzé {l'hèse de Montpellier, 1908), avec des globules préalablement sensibilisés par un excès de sérum hémolytique et lavés, cette technique n’exigeant pas nécessairement le titrage du sérum -hémolytique et éliminant les actions accessoires peut-être troublantes que peut exercer ce sérum dans les réactions (1). SUR LA SENSIBILITÉ DE DIVERS TYPES DE BACILLES TUBERCULEUX ET ACIDO= RÉSISTANTS EN PRÉSENCE DES AGGLUTININES HUMAINES. AGGLUTININES CONTENUES DANS LE LIQUIDE DES PLEURÉSIES, par LEON KARWaACKT. La présence des agglutinines tubereuleuses en quantité relativement élevée dans plusieurs liquides-pleuraux m'a permis de faire quelques constatations sur l’agglutinabililé de divers échantillons de bacilles (1) Nos expériences étaient depuis longtemps terminées et interprétées, et ceci était écrit, lorsque nous avons eu connaissance de travaux récents qui signaient eux aussi une suppléance entre l’ « ambocepteur hémolytique » et le « complément ». Thomson (Zeitschrift für Immunitätsforschung, 1910,t. VIL)- conteste cette suppléance, mais il considère l’hémolyse au bout de deux heures d’étuve, c’est-à-dire le résultat ultime d’une réaction terminée; il reconnaît que, dans une première phase, c'est-à-dire eu égard à la vilesse de réaction, la suppléance existe. II reste donc acquis que, si l'on veut observer les mélanges au bout d’un temps court (un quart d'heure, une demi-heure d'étuve), il faut tenir compte de cette suppléance; et il vaut peut-être mieux, en raison de ces faits, lire les résultats au bout d’un temps pluslong, attendre que la réaction soit terminée, s'il est vrai que dans ces conditions un excès de sérum hémolytique n'a pas d'influence, car cela. sim- plifie le titrage. : SÉANCE DU 3 JUIN 995 tuberculeux humains, de réunir quelques documents concernant le rôle des bacilles bovins et aviaires dans l'infection humaine et d'étudier la conglutination des saprophytes acido-résistants. Fe Tous les réactifs servant d’agglutinogène étaient préparés de la manière décrite dans la note précédente (25 février 1911) ; la technique _ de l’agglutination était la même. Comme virus tuberculeux humain, j'employais quatre variétés de bacilles tuberculeux homogénéisés acido-résistants, deux variétés se cultivant sous forme de coccus et plusieurs variétés bacillaires dépourvues complètement d'acido-résistance. L’exsudat pleural agglutinait régulièrement toutes ces variétés de virus humain, mais à des degrés très différents. L’agglutinabilité maxima Chez la variété acido résistante n’est pas une fonction constante d’une race bacillaire déterminée, mais dépend plutôt de la constitution de l’agglutinine même : tels bacilles dans un cas s’agglutinent le mieux et dans un autre se montrent très peu sensibles. Je relâte à l'appui de cette opinion quelques examens, où le taux du liquide pleural éprouvé avec quatre races acido-résistantes a donné les chiffres suivants : Liquide pleural n° T. Liquide pleural n° 8. Liquide pleural n° 15. Hawthorne, . . . 1: 100 Havwthorne. 41:: 50. Hawthorne. . . 105 Or A D TA A er 1 0e Kralet: RO 0 KTAl 2e AS MERT AIRE PS DO PR EN STATE SRE) Karwacki . 1 50: Karwacki . -. 1: 100 Karwacki. . . ARE L’agglutinabilité de deux variétés cocciformes s’est montrée égale ou supé- rieure à celle des variétés acido-résistantes. Les différences quantitatives individuelles sont moins accentuées que chez les races acido-résistantes. L’agglutinabilité des variétés bacillaires dépourvues d’acido-résistance subit peu d’oscillations individuelles. Si l’on compare l’agglutinabilité de deux variétés issues de la même culture, — l’une acido-résistante, l’autre privée d’acido-résistance, — on constate une sensibilité plus grande chez la variété non acido-résistante. Liquide pleural n° 24. Kral EE eL oN 0) doserl 1995 Hawthorne + A PS NS 2 ee ES ON ENS IE DEC KTAIR 2 ENS TR ART AT dan 7 Ale MU: 7050 Kräl 1 —.. ; 1 : 100 HAWbNONE EM ENT E /e 1 : 100 RARE NANTENT EE, L : 400 Se basant sur ces résultats, on pourrait supposer que l’agglutinabilité du groupe premier est empêchée, dans une certaine mesure, par la présence des substances adipo-cireuses, qui font défaut chez les trois secondes variétés. L’agglutination avec les bacilles bovins, pour la plupart négative, dans des cas positifs ne dépassait pas la dilution 1 à 5. Dans l’ensemble de mes recherches (40 examens) deux fois J'ai trouvé l’agglutination plus élevée avec Broocie. Comptes RENDUS. — 1911. T. LXX. 65 926 SOCIÉTÉSDE BIOLOGIE le type bovin qu'avec le type humain (chez un enfant de huit ans et chez une jeune fille de quinze ans). Je suppose qu'il s'agissait ici de la contamination par les bacilles bovins. L'agglutination faible des autres cas doit être rangée dans les cadres de la réaction par parenté, c’est-à-dire de la conglutination, dont l'exemple fournit surtout la réaction des bacilles aviaires et pisciaires. Les bacilles de la tuberculose aviaire s’agglutinaient dans tous les examens sans exception; la sensibilité de deux cultures se trouvant en ma posses- sion était presque égale, mais le taux agglutinatif pour ces agglutinogènes était moindre que celui obtenu avec les bacilles humains. Etant donné le parallélisme de l’agglutination avec le type humain et avec le type aviaire, celui-ci peut être employé avec succès pour déceler les agglutinations tuber- culeuses chez l’homme. Les agglutinations pleurales agissaient aussi sur deuxagglutinogènes, préparés avec des bacilles tuberculeux pisciaires. La réaction était tantôt très faible, tantôt assez élevée. Tel type de l’agglutination donne la plupart des saprophytes acido-résistants homogénéisés sur des milieux appropriés. J'ai fait des essais avec les bacilles suivants bacilles du smegma, Mistbacillus, Butterbacillus Korn 1 et 2, Butterba- cillus Rabinowitsch, bacilles de la fléole. Butterbacillus Korn 2 et les bacilles paratuberculeux de Binot se sont montrés pour la plupart réfrac- taires ; tous les autres s'agglutinaient quelquefois à un taux plus élevé que les bacilles humains, mais leur agglutination ne possédant aucune régularité ne peut pas nous éclairer ni sur la parenté des saprophytes avec les bacilles pathogènes, ni sur l’affinité des races saprophytiques entre elles. Conclusions. — Les anticorps de la pleurésietuberculeuse agglutinent toutes les variétés de virus tuberculeux humain et conglutinent les bacilles aviaires, pisciaires et quelquefois bovins. - Dans des cas exceptionnels, l’agglutination avec le type bovin revêt le caractère spécifique, se produisant à un taux plus élevé qu'avec le type humain. La conglutination des saprophytes acido-résistants par le liquide pleural n’est ni régulière ni constante. Travail du laboratoire bactériologique de la clinique thérapeutique de l’Université de Varsovie.) INFLUENCE DE LA TEMPÉRATURE SUR LA VITESSE DES RÉACTIONS DIASTASIQUES, par VICTOR HENRI. J'ai étudié d'une facon comparative l'influence de la température, d'une part sur la vitesse d’inversion du saccharose par les acides et, ” ÿAy agree VTT AT AE DIM. ht £ A A ec nié Pr DR rate nés \ SÉANCE DU 3 JUIN 997 d'autre part, sur la vitesse d'action de l’invértine (de levure). La vitesse d'inversion était suivie par les dosages avec la liqueur de Fehling par la méthode de G. Bertrand. Voici le résumé général des résultats de plusieurs centaines de séries : VITESSES D'ACTION VITESSES D'ACTION TEMPÉRATURE de l'invertine. de HCI. 10 Lo» L 1606 2,4 EL 2508 3,5 83 3101 4,2 tee 4008 4,8 pr 491 5,2 761 On voit que la température influe d’une facon bien plus intense sur la vitesse d’inversion par les acides que sur la vitesse d'action de l’invertine. Cette différence constitue un argument nouveau permettant d'affirmer que la loi d'action des diastases n’est pas du tout celle des acides. Les résultats détaillés et leurs discussions seront publiés à un autre endroit. (Travail du laboratoire de physiologie de la Sorbonne.) MÉCANISME DE LA TOXO-RÉSISTANCE A LA TRYPANOTOXINE DU Sublilis, par C. Levapiri et C. Tworr. Nous avons montré dans une communication antérieure que si l’on met en contact ?n vitro des trypanosomes (7°. {ogolense) et la trypano- toxine du subtilis, on obtient une variété de flagellés toxo-résistante. Ces flagellés résistent à des doses de toxine qui détruisent complètement les trypanosomes dela variété souche normale. Il y avait lieu de recher- cher la raison d’être de cet état réfractaire créé. Deux hypothèses peuvent être formulées à ce sujet : suivant l’une d'elles, les flagellés, une fois impressionnés par la toxine, acquièrent la faculté de sécréter une antitoxine, capable de neutraliser le poison. D’après l’autre, les parasites, soumis à l'influence de la trypanotoxine, ne fixent plus cette toxine et, par conséquent, peuvent vivre dans un milieu la contenant. On sait, en effet, que, du moins pour ce qui concerne les poisons microbiens, toute action toxique est précédée par la fixation de la molécule de toxine sur ce que Ehrlich appelle les récepteurs cellulaires: C’est d’ailleurs cette dernière hypo- thèse qu’invoque Ehrlich pour expliquer le mécanisme de la résistance aux agents thérapeutiques et aux anticorps. Nous l’avons vérifiée au sujet de la 9928 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE résistance au trypanotoæyl (1) (dérivé actif de l’atoxyl) et aux anticorps trypa- nolytiques spécifiques (2). Or, nos nouvelles expériences sur la toxo-résistance au poison du subtilis montrent qu’en effet, si la variété de trypanosomes réfractaires A est devenue insensible à certaines doses de trypanotoxine, c'est que cette variété a perdu en grande partie la faculté d'adsorber le poison. Expérience. — Trois rats sont infectés avec les trypanosomes N (Nagana souche) et trois autres rats avec les trypanosomes R (variété résistante). Les animaux sont sacrifiés le troisième jour et on isole les flagellés du sang défi- briné (par centrifugation). Les (rypanosomes N se montrent sensibles à la toxine (DM — 1 : 50°), les trypanosomes R résistent complètement à 1 : 5° et ne sont détruits, qu'à 1 centimètre cube de toxine pure. On ajoute à 1 c.c. 7 d'émulsion de trypanosomes 3 c. c. 4 de toxine. On maintient en contact à 37 degrés pendant une heure, on centrifuge et on titre le pouvoir trypa- nocide des deux liquides surnageants N et R, par rapport à la toxine diluée au même titre. APRÈS #4 MINUTES APRÈS 25 MINUTES APRÈS À HEURE TOXINE | TRYPAN: gg 4 Se Liq. N | R | Toxine | Liq. N R Toxine Liq. N R Toxine Pure. |? gouttes [ P,comp. ù Part. | Compl. | Traces|P. compl.| Compl. 1/5 Peu. 0 Part. » 0 ©: | Compl. | Compl. 1/10° Ê 0 Part. |P. com. Compl. | Compl. 1/20 Peu. Part. P, compl.| Compl. 1/40° » 0 Traces. Part. Part. 1/60° Û 0 0 Ê Traces. | Traces. Dans une autre expérience, disposée un peu différemment (mélange de 2 centimètres cubes de toxine diluée de moitié, et de 5 gouttes de trypano- somes Net R), le résultat a été même plus net; le voici : APRÈS 40 MINUTES TOXINE En L1Q. N LIQ. R Toxinê témoin 1,0 0 Compl. Compl. 0,3 û Compl. Compl. 0,2 (0 P. compl. Compl. 0,1 0 Partiel. Compl. 0,5 au-1/10° 0 ( Compl. 0,2 au 1/10e 0 & 0 Part. 0,1 au 1/10° 0 0 0 (1) Levaditi. Annales de l'Institut Pasteur, août 1909. (2) Levaditi et M1e Fraser. Recherches inédites, 1910. L- SÉANCE DU JUIN 929 Lestrypanosomes toxo-résistants R fixent donc beaucoup moins la toxine que les flagellés témoins N. S'ils en fixent néanmoins UN PEU, c’est qu'ils ne jouissent pas d’une IMMUNITÉ ABSOLUE à l'égard du poison. Cette adsorption de la toxine par les trypanosomes n'est pas liée à la vitalité des parasites. En effet, si on prépare des extraits de trypanosomes N et R (préalablement desséchés et triturés), ces extraits se comportent à l’égard du poison in vitro tout comme les trypanosomes qui ont servi à leur préparation. Ainsi l'extrait des trypanosomes N (sensibles) neutralise la trypanoloxine, tandis que l'extrait de trypanosomes R (résistants) se montre sans action, ou ne la neutralise que très peu. Il nous est impossible, pour le moment, d’affirmer qu'il s’agit là’ d’une véritable solubilisation des récepteurs trypanosomiques, ou bien d’une simple mise en suspension de particules protoplasmiques douées de propriétés fixatrices. La centrifugation prolongée des extraits en diminue la force neutralisante, et, d'autre part, ces extraits perdent le pouvoir anti- toxique aprés la filtration à travers des sacs en collodion. Ce qui est certain, c'est que les propriétés adsorptives des récepteurs libres sont thermolabiles. ConcLusions. — La toxo-résistance des trypanosomes est due à ce que les flagellés réfractaires ne fixent pas ou ne fixent que très peu la toxine du subtilis, contrairement aux trypanosomes-souche SENSIBLES, lesquels sont doués d’un pouvoir adsorptif très marqué. Les extraits de trypano- somes (RÉCEPTEURS LIBRES) se comportent, à ce point de vue, comme les _ flagellés qui ont servi à la préparation de ces extraits. À PROPOS DE LA NOTE DE D. RoupsKky : LÉSIONS CELLULAIRES PRODUITES CHEZ LA SOURIS PAR LE 77. lewisi KENT renforcé, par AUGUSTE PETTIT. L'examen des pièces et préparations de D. Roudsky est concluant : les souris infectées de Zrypanosoma lewisi Kent renforcé meurent en pré- sentant des lésions comparables à celles qu'engendrent les trypano- somes naturellement pathogènes. Parmi ces modifications, j'en relève deux à propos desquelles je dési- rerais présenter quelques.remarques. Un premier fait est à retenir : l'acquisition par le 7. lewisi de pro- priétés pathogènes pour la souris coïncide avec l’apparition, au sein du parenchyme hépatique, de cordons de mononucléaires et aussi, par- fois, de mégacaryocytes; or, cetle modification, que j'ai déerile ici même (1) sous le nom de transformation lymphoïde, s'’observe non seu- (1) Comptes rendus de la Soc. de Biologie, LXX, 165-167, 1911. 930 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE lement au cours des trypanosomiases mais aussi consécutivement à l'administration de corps desséchés de trypanosomes; par conséquent, dans les expériences de D. Roudsky, ce phénomène apparaît encore comme la conséquence de l'élaboration d’une trypanotoxine (1) par le flagellé en question. D'autre part, D. Roudsky signale un léger degré d’hypertrophie du noyau de la cellule hépatique. Maïs, ainsi que je l'ai constaté au cours de recherches sur la transformation lymphoïde du foie chez les animaux trypanosomiés, c'est là une lésion susceptible, dans certains cas rares à la vérité, d'acquérir une intensité remarquable. L'hyper- trophie porte sur toutes les dimensions du noyau; la membrane nucléaire s'épaissit, devient franchement basophile et, par endroits, apparaît comme formée de lamelles ; le nombre et le volume des karyosomes s’accroit; le réseau de linine se resserre; enfin, l’espace resté libre entre ces diverses formations fixe les colorants acides et prend parfois un aspect granuleux. D'autre part, dès que l'hypertrophie a atteint un certain degré, on voit apparaître un ou deux, parfois même trois nucléoles, limités par une membrane basophile et constitués par une substance acidophile ; celle-ci est finement granuleuse ou formée de sphérules dont la taille et les réactions rappellent celles des granulations acidophiles des leucocytes. Le noyau peut mesurer plus du triple des dimensions normales; il figure alors une vésicule irrégulhièrement boursouflée, limitée par une membrane épaisse et renfermant de nombreux karyosomes, un réseau de linine très apparent et un ou plusieurs nucléoles volumineux. Le fait qu'après fixation un espace libre très notable sépare la mem- brane nucléaire du cytoplasma environnant indique que l’hydratation joue un rôle dans l'hyperlrophie en question. Les conditions dans lesquelles se produit ce phénomène sont à signa- ler : sur 80 mammifères (2) (macaques, chiens, souris, rats, cobayes et lapins) inoculés avec huit espèces de trypanosomes, 1 de Leishmania, 1 de spirille et 4 de Piroplasma, seules quelques souris en fournissent : des exemples typiques (9 sujets sur 24); chez le rat, l'hypertrophie peut également s’observer, mais plus rarement et avec moins d'intensité encore. D'autre part, la nature du parasite paraît jouer un rôle prépondérant : parmi les divers parasites expérimentés, le. 7rypanosoma congolense Broden seul exerce une action marquée. Toutefois, on remarquera que toutes les souris infectées avec ce try- panosome sont loin de présenter de l'hypertrophie nucléaire : celle-ci (4) Bulletin de la Société de pathologie exotique, IV, 42-45, 1911. (2) Pour des renseignement sur les animaux et les virus employés, sc reporter à la note indiquée, p. 929, sus. Mie a > SÉANCE DU 3 JUIN 931 ne se produit guère que dans les cellules hépatiques dont le cvtoplasma a subi la nécrose de coagulation (1); en tout cas, elle ne coexiste jamais avec un état de dégénérescence graisseuse accusée. Enfin, il est à noter que N. Fiessinger (2) a signalé des altérations nucléaires analogues, quoique moins accusées, dans une affection non parasitaire (cirrhose biveineuse). En résumé, au cours de l'infection de la souris par certains trypano- somes (7”. congolense, notamment), les noyaux des cellules hépatiques _ atteintes de nécrose de coagulation s’hypertrophient; ils présentent alors une irrégularité de forme, une hyperchromaticité et diverses autres modifications analogues à celles qui sont réalisées dans les éléments de certains néoplasmes, en particulier dans les sarcomes à grosses cellules. (4) Fiessinger a fait la même constatation à propos du foie cirrhotique. (2) Archives de médecine expérimentale et d'anatomie pathologique, 313-328, pl. V; 1908. Le Gérant OCTAVE PORÉE. = Paris. — L. MARETHEUX, imprimeur, 1, rue Casselte. 933 SÉANCE DU 10 JUIN 1911 SOMMAIRE AcHARD (CH.) et FEUILLIÉ (E.) : Sur le passage de l'hémoglobine à travers ilereins2"s mener ArGauD (R.): Sur le tendon de Todaro et la structure de la valvule d'Eustache chez l'homme . . . . .. Augerr (P.) et HECKENROTU (F.) : Sur trois Leucocylozoon des Oiseaux du Congorfrançais. 0. BrAncaA (A.): Sur la structure de MIVOITE SE Mt A LE enr Breton (M.) et Massoz (L.) : Sur l'absorption du venin de cobra par la muqueuse du gros intestin. . . . Camus (JEAN) Remarques à propos de la communication de MM: Achard.et Feuillié . . . . . . . CarnorT (PAUL) : A l’occasion de la communication de M. Maillard. DeEsGrez (A.) : Sur la toxicité de deux nouveaux nitriles et l'action antitoxique de l'hyposulfite de soude vis-à-vis de l’un d'eux. . .. FrouIn (ALBERT) et JÉANNE (PIERRE) : Nouvelle technique de la fistule ECRIRE PR le ne, GLey (E.) : Sur les accidents de nature diverse consécutifs à la pa- HAtRYTOIeCLOMIE EE GuiLLIERMOND (A.) et LESIEUR (Cu.) : Sur une levure nouvelle, isolée de crachats humains, au cours d’un cancer secondaire du‘poumon. . .. Karwacxr (Léon) : Sur la sensi- bilité de divers types de bacilles tuberculeux et acido-résistants en (de) Le] présence des agglutinines humaines. Agglutinines contenues dans les CTACNALS RE D ONE FT Len LAssABLiÈRE (P.) et RICHET (CHAR- LES) : De la leucocytose dans la zomothérapie (alimentation avec le jusédemviander crue) ETES Ne Levapriri (C.) et Twont (C.) : Spé- cificité des variétés de trypanoso- mes toxo-résistantes . . . : . . . .. Maizcarp (L.-C.) : Influence du soufre colloïdal sur les échanges sulfurés de l'organisme. Contribu- tion au mécanisme de la sulfocon- jueaison id TE EMI AXE Manroux (Cu.) et PErRRoY : Intra- dermo-réaction à la tuberculine chez le cobaye sain tuberculiné. . . Mar8é (S.) et Racaewsky (TA- TIANA) : Etudes sur l’anaphylaxie. III. Préparation d'une forte hémo- lysine par l'injection bigéminée de l'émulsion hématique ....... Marais (C.) et LeGer (M.) : Trypa- nosomes des crapauds du Tonkin (Prentere/note RE en Moussu (C.) : Sur l’entérite para- tuberculeuse des Bovidés . . . . .. NAGEOTTE (J.) Syncytium de Schwann, en forme de cellules né- vrogliques dans les plexus de la COLDÉ CRAN EN - RAA AT TE à SARTORY (L.) : Quelques réactions données par le réactif à la phénol- phtaléine préconisé pour la recher- AUS SANEES 4 ae ne I Es Brozocie. Comptes RENDUS. — 1911. T. LXX, 66 934 962 967 934 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE Présidence de M. Dastre, président, puis de M. Grimbert, vice-président. DON D’OUVRAGES. M. P. Porter offre à la Société ses deux thèses pour le doctorat ès sciences : Recherches physiologiques sur les Insectes aguatiques. À vol. in-8°, 380 p., 4 pl., Paris, Schulz. . Recherches physiologiques sur les champignons entomophytes, 4 vol. in-8°, 48 p., Paris, Lechevallier. SUR LA SENSIBILITÉ DE DIVERS TYPES DE BACILLES TUBERCULEUX ET ACIDO- RÉSISTANTS EN PRÉSENCE DES AGGLUTININES HUMAINES. — AGGLUTININES CONTENUES DANS LES CRACHATS, par LÉON KaRwaAcKkr. Grâce à la concentration des anticorps dans les crachats, les agglu- tinines « pulmonaires » se prétent encore mieux que celles de l’exsudat pleural à la recherche de l’agglutinabilité bacillaire. : Les différences quantitatives dans l’agglutinabilité des variétés acido- résistantes du virus humain sont très peu marquées. La sensibilité des variétés cocciformes et bacillaires, dépourvues d’acido-résistance, est plus grande dans la majorité des cas que celle des bacilles acido- résistants, : En général, les crachats très actifs agglutinent de même les bacilles bovins, mais à un taux beaucoup plus faible que les bacilles humains (phénomène de la conglutination). Une fois sur cinquante examens le taux pour les bacilles bovins (1 : 50) dépassait de beaucoup celui pour le type humain (1 : 19), contamination probable par le virus bovin. Les bacilles aviaires et pisciaires se eonglutinent aussi sous l'influence des agglutinines pulmonaires, ces derniers quelquefois à un taux plus élevé que le virus humain. Les saprophytes acido-résistants, très rarement influencés par des crachats non tuberculeux, s'agglutinent facilement par les extraits des crachats tubereuleux, L’intensité de la réaction est plus grande pour certains saprophytes que pour des bacilles tuberculeux ; mais l’aggluti- Er x Æ\ SÉANCE DU 40 JUIN 935 nabilité d’une espèce déterminée n’est pas constante : très grande dans certains cas, elle est insignifiante ou nulle dans d’autres. Par cette rai- son, la méthode de la conglutination, quoique plus facile à exécuter à cause de l’agglutinogène, ne peut pas remplacer l’agglutination typique dans l’appréciation du processus tuberculeux. A l'appui de ces données, je relate le résultat d’un examen : Extrait des crachats d'un phtisique. NOM DE L’AGGLUTINOGÈNE TAUX AGGLUTINATIF Type humain acido-résistant : Kräl 1. TA VO E pAO Re neo EU COR 1 : 100 KA RES rater tr RENE rene 151450 Type humain dépourvu d’acido-résistance : RUATCA LS Ne PMR me site RUE LAS 1 : 100 HAWTIONNE FRANCE HO ob D Dep r0 1 : 100 Type humain cocciforme : TES SUCRE PNA Crete 1 : 100 RETÉTSD LENS PISCINE SIN UDEESNUX 4 : 50 Type bovin : BAPE ANS SRE MONITEUR: è tt 1 5 Ruberculose AVION NN ECC Re EN 25 Tuberculosempiscium ete". 2 1250095 Saprophytes acido-résistants : Bacilles du smegma : 5 40 1 : 250 KO: tr itunes AID: à “He 1 : 500 RON DE SR ir An 1 : 100 Baratub 2 Bio Peer ANSE EE Pr Ter 12200 RADIN ONGLES CAN M ET d 250 Conclusion. — Toutes les variétés de virus tuberculeux humain sont influencées à un taux à peu près égal par les agglutinines « pulmonaires ». Parmi les autres bacilles acido-résistants, les pathogènes s’agglutinent constamment (bacilles bovins, aviaires et pisciaires); si l’on se sert de _ dilutions peu élevées, les espèces saprophyliques surpassent très sou- vent dans leur agglutinabilité les bacilles humains, mais cette réac- tion est inconstante et capricieuse. (Travail du Laboratoire büctériotogique …_ de la clinique thérapeutique de l'Université de Varsovie.) 936 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE SUR LA STRUCTURE DE L'IVOIRE, par A. BRANCA. On décrit l’ivoire sec comme une substance fondamentale creusée de canalicules où pénètrent, sur le frais, les prolongements des odonto- blastes. On ajoute que ces prolongements sont entourés par une gaine sur laquelle on discute encore. Enfin, von Ebner, von Korff, Studnicka voient la substance amorphe traversée par des fibres collagènes sur lesquelles ces trois auteurs n'arrivent pas à s’entcndre. J'ai repris l'étude de l'ivoire à l’aide d'une technique des plus simples. Elle consiste essentiellement à fixer de petites dents, pendant vingt- quatre heures, dans un mélange acéto-picro-formo-mercurique dont J'ai donné autrefois la formule; le liquide de Bouin fournit des résultats identiques. Puis, sans lavage à l’eau, sans décalcification ultérieure, on lave les pièces dans l'alcool iodé et on les inclut dans la paraffine. Il est de toute nécessité de faire des coupes minces (1/300 de milli- mètre). On colore six à vingt-quatre heures par le bleu polychrome; on passe à l'eau, puis à l'alcool: on fixe la couleur par le mélange d'éther- glycériné; l’on monte, après déshydratation rapide, dans de l'huile de cèdre épaisse. Examinées à l’aide de cette technique, dont je veux me borner ici à indiquer les résultats, les incisives du chat à la naissance fournissent des préparations très belles et très démonstratives, sur lesquelles l’ivoire se montre réparti en trois zones concentriques. 1° La zone profonde, la plus mince de toutes, n'est pas calcifiée : elle est à peine colorée. On y voit une substance fondamentale amorphe, creusée de larges canalicules (2 x 5 à 3 u 5), espacés de 3 à 5 uw. Ces canalicules paraissent totalement dépourvus de paroi propre; dans leur lumière s'engage, sans la remplir, un filament épais (1 ), rigide, qui se continue avec cette sorte de plaque ou de cône, large de 6 à 8 u, qui coiffe le pôle apical de l’odontoblaste : c'est là la partie initiale de la fibre de Tomes. 2° La zone moyenne de l’ivoire, la plus épaisse de toutes, est traversée par des canalicules presque rectilignes, presque parallèles. Ces canali- cules, larges de 2 4, sont assez écartés les uns des autres (3 à 6 L). Ils ne se divisent et ne s’anastomosent jamais, comme on serait tenté de le croire, sur la foi des coupes pratiquées sur l’ivoire sec. Ils sont limités par une paroi propre que Külliker figura le premier et qu'_E. Neumann qualifia plus tard de gaine dentaire. De la surface externe de cette gaine, relativement épaisse, se dégagent à angle aigu, tous les 2 ou 3 y, des SÉANCE DU A0 JUIN 937 filaments pleins (1), d'une extrême gracilité et d’une extrême brièveté. Ces fils se divisent par places, et constituent un plexus, ou plutôt un _ réseau, dont les mailles atteignent 2 ou 3 u. Comme la gaine de Neu- mann, ce réseau se colore en rouge et tranche par là même sur la subs- tance fondamentale de l’ivoire, teinte en bleu ciel. Dans la lumière du canalicule court à l'aise la fibre de Tomes devenue très grêle (0 y 25 environ). Entre la fibre de Tomes et la gaine dentaire, le bleu poly- chrome ne colore rien. On pourrait se demander si le réseau dont j'ai parlé ne représente pas de simples rameaux émanés de la fibre de Tomes : il n’en est rien. Les fils dont il s'agit se colorent en rose, comme la gaine dont ils proviennent; les fibres de Tomes se teignent en un bleu plus ou moins foncé. Traite-t-on d'autres coupes par l'hématoxyline ferrique et l’éo- sine, et les décolore-t-on rapidement dans une solution forte d’alun de fer? Les fibres de Tomes et les odontoblastes demeurent, seuls, colorés en noir; tout le reste de l’ivoire se teint uniformément en rose. Fibres de Tomes, gaine dentaire et ses irradiations présentent cepen- dant un caractère commun : elles ne sont pas calcifiées. La macération les détruit ; la place qu’elles occupent s’injecte d'air, et cette constatation nous explique pourquoi les irradiations périphériques de la gaine den- taire ont été prises, sur les pièces sèches, pour des ramifications laté- rales, anastomotiques, émises par le canalicule, sur presque toute sa longueur. 3° C'est dans la zone externe de l’ivoire, beaucoup moins vivement colorée que la zone moyenne, que se ramifient surtout les canalicules dentaires : du fait de cette division, les canalicules sont là très rappro- chés les uns des autres. En même temps qu'ils se ramifient, ces cana- licules s’amincissent progressivement; leur diamètre tombe à 1u4,à0u5 et à moins encore. Leur paroi propre a gardé ses caractères, à l’excep- tion d’un seul. Sa surface n’émet plus ce réseau qui constitue une for- mation figurée éparse dans la substance amorphe. J’ajouterai, en terminant, que la méthode dont j'ai fait usage ne décèle, dans l'épaisseur de l’ivoire, aucune fibre collagène. En résumé : 4° les canalicules courent, dans la majeure partie de l’ivoire, sans se diviser et sans s’anastomoser : c'est seulement dans la zone de l’ivoire, sous-jacente à l'émail, c’est-à-dire dans leur segment superficiel, que se ramifient les canalicules dentaires. _ 2° La gaine dentaire n'existe qu'au niveau de l'ivoire calcifié (zones moyenne et externe). Elle ne saurait donc être considérée comme le stade initial de l’ivoire. e 3° Sa surface n’émet de réticulum que dans la zone moyenne de (1) C'est-à-dire qui paraissent pleins au grossissement de 2.000 diamètres. 938 SOGIÉTÉ DE BIOLOGIE l'ivoire ét ce réticulum ne présente aucun caractère de la substance collagène. 4 Ni la gaine de Neumann ni ses prolongements ne sont calcifiés. Si l'on compare l'os et l’ivoire des mammifères, on voit que le tissu osseux est formé par des cellules osseuses, éparses dans une substance fondamentale, que ces cellules osseuses sont complètement entourées d'une capsule, que cette capsule est hérissée de prolongements pleins (Retterer), divisés et anastomosés au sein d’une substance fondamen- tale amorphe. L'ivoire diffère de l'os par trois grands caractères. Les cellules formatrices (odontoblastes) ne sont jamais situées dans l'épais- seur de l'ivoire; elles n'engagent dans ce tissu que leur prolongement périphérique. D'autre part, la gaine dentaire, homologue de la capsule osseuse, n'existe que sur une partie de la fibre de Tomes. Enfin les expansions réticulees ne s’observent que sur le segment profond de la gaine de Neumann. SUR L'ENTÉRITE PARATUBERCULEUSE DES -Bovinpés. par G. Moussu. Il existe en France, principalement dans la région Nord-Ouest, sur les côtes de la Manche, une maladie spéciale des bovidés qui se traduit par deux signes cliniques très significatifs : la diarrhée profuse et continue, et un amaigrissement progressif que rien ne saurait enrayer, Cette maladie est surtout une maladie de grand air, une maladie de pâturage. j Elle a été signalée par différents auteurs à l'étranger, en Allemagne, en Danemark, en Hollande, en Belgique, et, en raison de l’aspect misé- reux des malades, on a même de la tendance à croire à l’existence de la tuberculose, car il n’y a guère que cette affection qui amène les malades dans un pareil état de consomption. Or, l’évolution est beaucoup plus rapide que dans la tuberculose, et en quelques semaines parfois ou quelques mois le plus souvent la terminaison fatale est arrivée. À l’autopsie, on ne trouve pas de tuberculose, et à l'œil des lésions insignifiantes seulement. Même du côté de l'intestin, qui naturellement doit être examiné comme l'organe le plus atteint, il est impossible par le simple examen macroscopique de se faire une opinion nette de l'im- portance des lésions; il faut recourir à l'examen microscopique et à l'examen bactériologique. L'examen bactériologique révèle la présence, dans les frottis de muqueuse de l’iléon et du gros intestin, de bacilles extrêmement nombreux qui ont les réactions histo-chimiques du bacille tuberculeux, se colorant très nettement par le Ziehl et restant très fran- = f SÉANCE DU 40 JUIN 939 chement acido-résistants. Aussi ce bacille avait-il été considéré au début par Johne en 1895 comme un bacille tuberculeux, et la maladie en ques- tion comme une variété particulière d’entérite tuberculeuse. Puis successivement différents auteurs l'ont considéré comme un bacille tuberculeux atténué, comme un pseudo-tuberculeux, comme un bacille d'origine aviaire; de telle sorte qu'une opinion définitive n’a pas encore été émise à son égard. Des recherches auxquelles je me suis livré soit seul, soit en collaboration avec M. Faroy pour la partie histologique, il résulte à mon avis que l’agent microbien en question n'est pas un bacille tuberculeux vrai, de type bovin ou humain, atténué ou non; qu'il n’est pas plus un bacille de type aviaire; que c’est un agent appar- tenant sûrement au même groupe que les bacilles tuberculeux, mais qu'il s’en éloigne notablement par ses qualités biologiques et pathogènes, La maladie qu'il détermine n'est pas une tuberculose, n'est pas une pseudo-tuberculose non plus, et c'est pourquoi je l’ai qualifiée d’enté- rite paratuberculeuse. Le bacille acido-résistant se rencontre dans l'intestin et les ganglions mésentériques. Il est impossible de le cultiver surles milieux ordinaires utilisés pour les bacilles tuberculeux bovin, humain ou aviaire; non plus que sur les milieux spéciaux recommandés pour les cultures d'acido-résistants. L'inoculation sous-cutanée de pulpe ganglionnaire à des animaux d'expériences, cobaye, lapins, chiens, bovidés, ne provoque jamais l’évo- lution de la tuberculose; à moins que cette inoculation n'ait été faite avec des produits retirés d’un animal atteint à la fois d’entérite paratu- berculeuse et de tuberculose, ce qui peut arriver peut-être par exception. Le mélange de produits infectés à l'alimentation des poules, ne pro- voque pas l’évolution de tuberculose aviaire. Enfin, si l’on soumet des animaux atteints d’entérite paratuberculeuse aux épreuves de tuberculine ordinaire ou de tuberculine aviaire, on constate qu'ils ne réagissent ni à l'intradermo ni à l'injection sous- cutanée, et pas plus avec la tuberculine d'usage courant qu'avec la tuber- culine aviaire. Ces différentes constatations permettent donc d'affirmer, à mon avis, que la maladie causée par le bacille de Johne n’est pas une tuberculose ordinaire, non plus qu'une tuberculose atténuée, ni même une tuber- culose de type aviaire. D'ailleurs, la cohabitation prolongée entre malades et indemnes ne provoque pas de transmission de la maladie à l’étable; et cependant mes observations démontrent que quand une bête atteinte d’entérite paratu- berculeuse a été introduite dans une exploitation indemne (élevage au paturage),le nombre des cas d’entérite diarrhéique spécifique va ensuite en augmentant d’année en année. C’est done une maladie infectieuse de pâturage, de grand air, qui se 940 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE propage sous des conditions que nous ne connaissons pas encore, mais qui se différencie nettement de la tuberculose, ainsi que nos constata- tions histologiques avec M. Faroy viennent aussi le démontrer. INFLUENCE DU SOUFRE COLLOÏDAL SUR LES ÉCHANGES SULFURÉS DE L'ORGANISME. CONTRIBUTION AU MÉCANISME DE LA SULFOCONJUGAISON, par L.-C. MaAïLLaRD. Au cours de ces dernières années (1), j'ai été conduit à faire quelques observations sur diverses variétés de soufre colloïdal, corps intéressants à des points de vue multiples qui vont de la chimie physique à la théra- peutique. Il serait prématuré d’en esquisser une étude d'ensemble. Néanmoins, je puis dès maintenant faire connaître ce qui concerne les modifications observées, à la suite de l'ingestion du soufre colloïdal, dans l'élimination par l’organisme des divers groupes de composés du soufre. Le soufre colloïdal employé pour les présentes expériences est la variété qui prend naissance dans la réaction de Wackenroder, réaction de H?S sur SO* au sein de l’eau. Le dépôt abondant qui s’accumule au fond des vases est essoré aussi complètement que possible, redissous dans l’eau pure, et la solution est dialysée jusqu'à élimination des derniers restes d'acides. Le soufre colloïdal contenu dans la solution est titré par précipitation barytique, après oxydation en H°S0° par le brome au moyen d'une technique particulière (2). Le soufre colloïdal en solutionà 1 p. 100 était administré à des lapins, par la sonde æsophagienne, à des doses journalières de 5, 10, 15 centimètres cubes, soit 5, 10, 15 centigrammes de soufre. Les lapins étaient soumis, pendant 10 jours au moins avant toute analyse, à un régime alimentaire constant (son et carottes), puis on recueillait quotidiennement, pendant 3 jours, leurs urines et leurs excréments. Les mêmes récoltes étaient continuées pendant 3 autres jours, les animaux étant soumis à l'administration du soufre ; puis pendant 3 derniers jours, alors que cette administration avait cessé. Chaque jour on dosait dans les fèces le soufre total, et dans l'urine le soufre total, le soufre sulfurique total (sulfates minéraux —+ éthers sulfuriques' et le soufre sulfurique non ionisé (éthers sulfuriques). Par différences on {4} Voir L.-C. Maillard et H. Danlos. A propos de l'introduction, dans l’orga- nisme, du soufre colloïdal. Comptes rendus de la Soc. de Biologie, LXIIT, 732, 1907. S (2) Les détails expérimentaux seront publiés ultérieurement dans un mémoire plus étendu. SÉANCE DU 40 JUIN JA connaît le soufre non sulfurique (soufre « neutre » ou incomplètement oxydé des auteurs), et le soufre sulfurique ionisé (sulfates minéraux). Voici un exemple de ces expériences. J’indiquerai seulement la moyenne journalière de chacune des trois périodes de 3 jours : avant, pendant, après l’administration du soufre colloïdal à la dose quotidienne de 0 gr. 10. MOYENNE JOURNALIÈRE CR Avant Pendant Après l'administration. l'administration. l'administration. Excréments. S total. . . . . . . . . . 080587 080611 080611 Urine-2SEtotal 2er ESS A Te Tee 0,1430 0,2216 0,1383 UrineS\sulfuriquerionisé. 1. 0,0935 0,1340 0,0891 Urine. S sulfurique non ionisé . . . . 0,0161 0,0170 0,0437 Urine’1S=non sulfurique. - 5. .1:1. 0,0301 0,0706 0,0354 Si l’on discute les chiffres de cette expérience et des autres du même genre, on arrive aux conclusions suivantes : 1° L’'absorption digestive du soufre colloïdal est presque intégrale et très rapide. 2 Le soufre colloïdal absorbé s'élimine en très majeure partie par l'urine, et dans les vingt-quatre heures de l’ingestion. 3° Le soufre supplémentaire ainsi éliminé ne se trouve à l’état sulfurique ionisable (sulfates minéraux) que pour une fraction à peine égale, ou inférieure, à la moitié. . 4° L'ingestion du soufre colloïdal détermine dans les vingt-quatre heures une augmentation légère, mais nette (5-13 p. 100), du soufre sulfurique non ionisable (éthers Sulfuriques). 5° Lors de la suppression du soufre colloïdal, le soufre des éthers subit dans les vingt-quatre heures une chute importante, et cette baisse n’est pas simplement compensatrice de la décharge précédente, car elle est trois fois plus considérable (15-36 p. 100 de la valeur primitive). 6° Le soufre colloïidal ingéré s'élimine dans les vingt-quatre heures, pour une fraction voisine de la moitié, cu même supérieure, à l’état de composés non sulfuriques (soufre « neutre », soufre incomplètement oxydé des auteurs). Il ne m'est pas possible actuellement de préciser la nature des com- posés moins oxygénés que l'acide sulfurique, qui représentent pour moitié la forme d'élimination du soufre colloïdal. Mais je dois faire remarquer que, pendant les traitements par HCI à chaud qu'a nécessités l’analyse des urines, je n'ai Jamais observé le moindre indice de H°S, de SO?, ou de S précipité, qui aurait pu faire croire à la présence de sulfures, de thiosulfates ou de sulfites en quantité notable. Il ne s’agit donc pas vraisemblablement de com- posés minéraux, mais plutôt de substances organiques dont le soufre n’est pas encore parvenu à la forme sulfurique, stade ultime de l’échelle des oxyda- tions successives auxquelles sont destinés, dans l’organisme animal, le soufre et tous ses dérivés, 942 SOCIÉTÉ DE RIOLOGIE L'augmentation du soufre neutre organique a été remarquée déjà par certains des auteurs qui ont administré du soufre en fleurs ou du soufre précipité [(M. Regensburger (1), W. Presch (2)], mais non par tous P. Yvon (3); l’action sur les conjugués sulfuriques ne paraît avoir attiré l'attention d'aucun d'eux. Elle est fort intéressante. | En présence de l’abondante provision fournie par S colloïdal, la sulfocon- jugaison (des produits aromatiques, sans doute) est renforcée, mais il y a plus. Le fait que la chute ultérieure des sulfoconjugués dépasse le taux de leur décharge, oblige à chercher de deux côtés la raison de cette disparition des corps aromatiques (ou autres sulfoconjugables). Ou bien. la production intestinale des déchets aromatiques serait restreinte par S colloïdal, ce que nous ignorons pour l'instant. Ou bien, hypothèse plus plausible, une partie des corps aromatiques passerait, vu l'abondance du matériel soufré, à l’état de composés où S n'aurait pas encore subi l’oxygénation totale, et serait resté à l’état de sulfure ou de sulfite. Cette interprétation inciterait à rechercher, non seulement chez les animaux traités par le soufre colloïdal, mais aussi dans l’urine normale, de tels composés qui seraient des termes initiaux et inachevés de la sulfoconjugaison. En présence de ces résultats, il ne paraît plus bien plausible de consi- dérer la sulfoconjugaison comme une éthérification véritable, par déshydratation, mettant en jeu une molécule sulfurique déjà oxygénée. Toute molécule sulfurique R — O.S0?.0H serait impropre à la sulfo- conjugaison. Un corps à groupe sulfitique R— SO*.OH, tel que la taurine, pourrait déjà peut-être sulfoconjuguer le phénol, par soudure directe : C6H5.0H + HO.SO®.CH2.CH?.NH? — CSH*.0.SO2.0H + CHS.CH2.NH! Phénol. Taurine. Ac. phénylsulfurique. Ethylamine. à condition que l’éthylamine fût détruite par une oxydation concomi- tante. Avec un corps à groupe sulfuré R — SH, tel que la cystéine (ou la cystine), la sulfoconjugaison aurait lieu par sulfuration puis oxydation consécutive, et c'est peut-être le processus normal. Du moins mes expé- riences démontrent que ce phénomène a lieu, en réalité, à partir du soufre lui-même. Mes expériences directes sur l'intervention du soufre colloïdal dans le phénomène de la sulfoconjugaison paraissent donc donner une consis- tance sérieuse à l'opinion déjà suggérée indirectement par les expé- riences de S. Tauber (4), qui était parvenu à diminuer la toxicité des phénols, non pas par les sulfates, mais seulement par les sulfites. (1) M. Regensburger. Zeitschr. f. Biologie, XII, 479, 1876. (2) W. Presch. Arch. f. pathol. Anat., CXIX, 148, 1890. (3) P. Yvon. Arch. de Physiol., (5° s.), X, 304, 1898. (4) 4) S, Tauber. Arch. f. experim. Pathol. u. Pharmak., XXX VI, 197, 1895, PPS PORTES c SÉANCE DU AO JUIN 943 Elles me semblent aussi comporter un enseignement thérapeutique. Lorsqu'il s’agit de faire intervenir dans les réactions de l'organisme un composé du soufre, les formes les plus oxygénées sont inertes, et on ne saurait obtenir d'efficacité qu'à mesure qu'on rétrograde dans l'échelle des oxydations. £ Le maximum d'effet thérapeutique devrait donc être cherché d'emblée du côté du soufre lui-même, et de préférence en utilisant les formes col- loïdales. Les formes insolubles, cristallisées ou amorphes, en effet, ne sont absorbées par l'intestin que lentement et pour une faible part, 10 p. 100 environ (Regensburger, Presch), 29 p. 100 du maximum (Yvon), tandis que le soufre colloïdal l’est rapidement et presque intégralement, M. Pauz CARNOT. — L'intéressante communication de M. Maillard nous fait connaître une préparation de soufre dont le coefficient d’ab- sorption intestinale est netlement supérieur à celui de la fleur de soufre ou du miel soufré. Cette préparation pourrait peut-être rendre, par là même, des ser- vices dans une épreuve clinique que nous avons cherché à réaliser l’an dernier, épreuve où le coefficient d'oxydation du soufre sert à me- surer le degré de l'activité hépatique. L'épreuve de l'oxydation du soufre, dans les cas d'insuffisance hépa- tique, consiste à faire absorber, à des sujets mis en régime constant, une quantité déterminée (5 grammes) de miel soufré, et à comparer, les jours suivants, le chiffre des sulfates urinaires au chiffre obtenu antérieurement à l'absorption du soufre. Dans quelques essais réalisés l'an dernier, il nous a semblé nettement que les sujets dont le foie est malade (cirrhoses, cancer, etc.) oxydent moins bien le soufre expérimentalement introduit que les sujets nor- maux, et que le degré d'augmentation des sulfates urinaires corres- pond assez bien à la valeur du foie. Il s'agirait donc là d’une nouvelle épreuve d'insuffisance hépatique. On sait, d’ailleurs, combien les eaux sulfureuses sont mal tolérées par les insuffisants hépatiques. Peut-être le nouveau produit de M. Maillard rendrait-il cette épreuve plus probante encore en diminuant le rôle de l'intestin par rapport à celui du foie, puisque l’absorption intestinale en est à la fois plus intense et plus régulière que celle du soufre ordinaire. 944 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE SUR LA TOXICITÉ DE DEUX NOUVEAUX NITRILES ET L'ACTION ANTITOXIQUE DE L'HYPOSULFITE DE SOUDE VIS-A-VIS DE L'UN D EUX, par À. DESGREZ. MM. Moureu et Bongrand ont découvert récemment deux nouveaux nitriles, le cyanacétylène (nitrile propiolique) et le dicyanacétylène (sous-azoture de carbone). Outre l'intérêt que présente toujours la découverte de corps nouveaux, celle-ci est encore remarquable par ce fait qu’il s'agit de deux nitriles offrant, avec l'acide cyanhydrique et le cyanogène, des analogies de constitution très simples : H — CN acide cyanhydrique . . H — C—= C — CN cyanacétylène. CN — CN cyanogène. . . . . . . ON — C = C — CN sous-azoture de carbone. Ce rapprochement de constitution ajoute également à l'intérêt qui s'attache à la détermination de la toxicité des deux substances nouvelles. J'ai effeciué cette recherche sur le lapin par injection intraveineuse et sur le cobaye par injection sous-cutanée. Le titre des solutions variait entre 1 gr. 80 et 2 grammes p. 1.000. J'ai pratiqué les injections intraveineuses suivant la méthode de M. Bouchard, de manière à provoquer la mort en un temps voisin de dix minutes. Les injections sous-cutanées ont été répétées, par tätonnements, jusqu'à ce que la mort du cobaye se produisit en un temps voisin de vingt minutes. Ce délai permet d'observer les principaux symptômes de l’intoxication. S'il a été choisi un peu court, c'est pour éviter le plus possible l’altération des nitriles, par polymérisation ou autrement. J'ai cru devoir reprendre la toxicité de l’acide cyanhydrique, comme terme de comparaison, dans des conditions identiques : DOSE MORTELLE PAR KILOGR. D ANIMAL PRE Le Lapin Cobaye (voie intraveineuse). (voie sous-cutanée). Acide cyanhydrique. . . . . . : . . O0 gr. 0019 0 gr. 0032 Cyanacétylène 4." ns Oo 0121 0 gr. 0480 Sous-azoture de carbone . . . . . . 0 gr. 0730 0 gr. 1950 Les symptômes généraux de l'intoxication par ces deux nouveaux nitriles sont les mêmes, à l'intensité près : accélération de la respira- tion qui, d'abord régulière et ample, devient rapide et superficielle, puis, peu à peu, très difficile. La respiration se ralentit ensuite, en même temps qu'une période de dépression, de parésie, puis de paralysie débutant par les membres postérieurs, se manifeste et progresse rapi- dement. Pendant cette période, la respiration devient de plus en plus lente et intermittente, les contractions cardiaques s'affaiblissent; fina- = SÉANCE DU 10 JUIN 945 lement, après quelques accidents convulsifs, la respiration s'arrête, en même temps que disparait l’excitabilité réflexe. MM. Heymans et Masoin ont fixé à 0 gr. 013 la toxicité du cyanogène, chez le lapin, par voie sous-cutanée. La toxicité de l'acide cyanhydrique serait donc, à peu près, quatre fois plus forte que celle du cyanogène. Les résultats que j'indique plus haut montrent que l'introduction du groupement acétylénique [C = C}" entre H et CN de l'acide cyan- hydrique ou entre les deux CN du cyanogène a pour effet de diminuer la toxicité de ces corps. Cette diminution se produit sensiblement selon une même proportion puisque le sous-azoture de carbone est à peu près quatre fois moins toxique que le cyanacétylène, si l’on en juge par les déterminations sous-culanées. Le sous-azolure de carbone et le cyana- cétylène n’en sont pas moins encore très toxiques, même par rapport à d'autres nitriles. J’ai trouvé, par exemple, une toxicité de 2 gr. 65 par kilogramme de lapin, pour l’acétonitrile CH°CN, par voie intraveineuse. Les deux nouveaux nitriles sont donc encore le premier 180 fois, le second 37 fois plus toxiques que le nitrile acétique. On se rappelle, sans doute, que MM. Heymans et Masoin ont décou- vert ce fait d'intérêt capital, que l’hyposulfite de soude présente un pouvoir antitoxique préventif et euratif marqué vis-à-vis de l’action toxique de certains dinitriles. On pouvait donc supposer que le même sel présenterait une action protectrice analogue vis-à-vis du sous- azoture de carbone. L'expérience a nettement vérifié cette prévision. Si l’on injecte au cobaye, dans le flanc droit, 2 grammes d’hyposulfite de soude par kilogramme, cet animal peut, un quart d'heure après, rece- voir dans le flanc gauche 0 gr. 30 de sous-azoture de carbone par kilogramme, c’est-à-dire plus d’une fois et demie la dose mortelle. Le même sel s'est montré, au contraire, dénué de toute action protectrice vis-à-vis du cyanacétylène (1). DE LA LEUCOCYTOSE DANS LA ZOMOTHÉRAPIE (ALIMENTATION AVEC LE JUS DE VIANDE CRUE), par P. LAssABLiÈRE et CHARLES RICHET. Nous avons précédemment montré que l'alimentation par la viande crue, à la dose de 30 à 50 grammes par kilogramme, provoquait chez le chien une leucocytose active, landis que la viande cuite, mème à une dose double, n’exerçait aucun effet analogue (2). (4) J'adresse mes remerciements à MM. Moureu et Bongrand qui ont mis à ma disposition, avec la plus grande obligeance, ces deux nouveaux corps d’une préparation et d’une conservation difficiles. (2) Comptes rendus de la Soc. de Biologie, 1911, 29 avril, LXX, 637. 946 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE Il était important de savoir à quels éléments de la viande était due cette leucocythémie passagère. Nous avons alors tenté, ainsi qu'avait fait l’un de nous TonS de ses expériences sur la zomothérapie, de séparer la viande (de cheval) en ses deux éléments : l'élément soluble (jus de viande) : l'élément insoluble (viande lavée). Et le résultat a été tout à fait net. Il y a eu leucocytose quand la viande contenait des albumines solubles; il n’y a pas eu leucocytose quand la viande ne contenait pas d'albumines solubles (viande cuite, ou viande crue lavée). Jus de viande crue. QUANTITÉ CROÎT à (en grammes) NOMBRE des leucocytes MOYENNE NOMS ( MES) d’albumine, absolu en supposant entre Le SE Lire en supposant des leucocytes le chiffre le croît ses d PA . 100 par centième antérieur et chiens. ( n Eloge) dans le jus de sur le même le nombre PAR ROBES: de viande millimètre cube. chien absolu. (par kilogr.). égal à 100, Naples. 1 0.4 31 40 36 Breslau. 50 3.0 70 180 125 Naples. 70 4.0 63 . 200 131 Breslau. T0 4.0 143 200 170 Algérie. 165 10:0 193 270 230 Vérone. 200 12.0 185 240 212 Même jus de viande, après coction à 120 degrés. 2 } Transvaal. 95 DA 77 65 71 Il résulte de là que le jus de viande cuit est sans action, tandis que, même à la dose de 50 grammes par kilogramme, ce qui ne représente que 3 grammes d’albumine, la leucocytose a apparu. Viande lavée et exprimée. : TE QUANTITÉ NOMS CHU, célane NOMBRE cRoit de (par kilogr.) 3 < : en supposant absolu des Eee que cette viande Je des MOYENNE Hions ne contient S TRE CHIENS LOT 40 p. 100 leucocytes. RÉOCYUES: par EPoSte d'albumine. Maroc. 25 10 71 67 72 Leipzig. d0 20 85 AA 98 Transvaal. 150 60 116 138 127 Leipzig. 200 86 63 75 69 Ainsi la viande lavée, qui ne connent plus d’albumines solubles, est sans effet sur les leucocytes, même à dose énorme. Crue ou cuite, peu importe : il suffit qu'elle ne contienne plus d’albumines solubles. Le SÉANCE DU 10 JUIN 947 L'expérience faite avec le jus de viande soumis à la coction, et rendu alors inefficace, indique bien qu'il s’agit de matières albuminoïdes. Au point de vue de l'application à la zomothérapie, assurément la dose de 50 grammes de jus de viande par kilogramme est une dose très forte, puisqu'elle représente 250 grammes de viande, Mais il ne s’agit nullement ici d'indiquer les conditions pratiques d’un traitement médical. Notre but a été seulement de montrer par quel mécanisme agissait d'une manière si puissante l’ingestion de jus de viande. C'est très vraisemblablement par la pénétration dans le sang de certaines matières albuminoïdes solubles, ayant échappé à l’action digestive, qui stimulent les leucocytes, et tout permet de penser que cette stimulation est favorable à la défense de l'organisme. SUR LE PASSAGE DE L'HÉMOGLOBINE A TRAVERS LE REIN, par Cx. AcHARD et E. FEUILLIÉ. On sait que l'hémoglobine globulaire dissoute dans le plasma san- guin ne traverse le rein que lorsqu'elle se trouve en quantité considé- rable dans la circulation (2 gr. 30 par litre de sang, d'après J. Camus et Pagniez). Quant à l'hémoglobine musculaire, elle serait, d’après J. Camus et Pagniez, beaucoup plus diffusible, au point que de très petites quantités en circulation dans le sang passeraient dans l'urine. D’après quelques faits expérimentaux (1), il nous a paru que l’hémoglo- binurie observée à la suite de l'injection intraveineuse de suc muscu- laire teinté d’hémoglobine provenait moins du passage de la matière colorante à travers le rein que de l’hémolyse subie dans les tubes con- tournés par les globules rouges extravasés dans les glomérules à la suite de petites hémorragies provoquées par l’action toxique du liquide injecté. Quelques autres faits nous paraissent confirmer cette interprétation. D'abord, si l’on compare l'élimination de l’hémoglobine avec celle - d’autres substances facilement ou difficilement diffusibles à travers le rein, on est frappé des différences. Nous avons injecté à des chiens des substances cristalloïdes, lactose (8 grammes) et ferrocyanure de potas- sium (2 grammes), un pigment dialysable, la bilirubine (0 gr. 10), un (1) Ch. Achard et E. Feuillié. Hématurie rénale produite par l'injection de sucs cellulaires. Hémoglobinurie par hémolyse intra-urinaire. Comptes rendus de la Soc. de Biologie, 13 mars 1909, p. 429. — Sur le mécanisme de l’hémo- globinurie provoquée par l’injection intra-veineuse d'hémoglobine globulaire et musculaire, Ibid., 3 juin 1911, p. 898. 948 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE colloïde, la caséine (3 gr. 50), et nous avons vu que, dans le même temps (quatre-vingts minutes), l'élimination atteignait : Lactose net ee dc e nie de Ce OL ECL (052p: LOU Ferrocyanure de LAN ne De ie Ne LI ee UD ee BINTUDIN € 370 EPL SENSUEL RE Ce 15 — Caséines FN SMS AE RE CII NAS DENREMETÉ, 2 — ce qui indique, pour l'élimination rénale de ces substances, une certaine relation avec leur poids moléculaire et leur diffusibilité à travers les membranes. D'après ces données, l'hémoglobine, pigment non dialysable, semble- rait devoir se placer ertre la bilirubine et la caséine. Or, dans les expériences que nous avons faites en injectant dans les veines de fortes doses de sang laqué afin de provoquer le passage de l’hémoglobine globulaire dans l’urine, nous avons trouvé dans cette urine des proportions de 6,4 et 5,8 p. 100 de la dose injectée, ce qui pourrait assez bien s’accorder avec les prévisions théoriques. Mais, lorsque nous avons injecté le liquide de macération musculaire, les quantités d'hémoglobine trouvées dans l'urine ont été des plus variables. Non seulement elles ont été beaucoup plus élevées, mais ce ne sont pas les plus fortes qui ont provoqué l’hémoglobinurie la plus intense. Il est même arrivé que la quantité de matière colorante trouvée dans l'urine a dépassé notablement celle qui avait été injectée : Hémoglobine injectée : 84,5 Hémoglobine de l'urine : 58 p. 100 se 60 » = 162 — ES 36 » — 266 — 2 64 » 2 DA Il faut donc, pour expliquer ces derniers faits, que l’hémoglobine urinaire n'ait pas pour unique source celle injectée dans le sang et qu une hémolyse se soit produite, soit dans la circulation, soit dans les tubes du rein, pour fournir ce supplément d'hémoglobine urinaire. En outre, d’autres renseignements sur le mécanisme de ces hémoglo- binuries peuvent être fournis par le dosage de la gr totale d'hémo- globine trouvée dans l’urine. En provoquant l'hémoglobinurie par l'injection d’une forte dose de sang laqué, nous avons obtenu dans l'urine une quantité d'hémoglo- bine qui correspondait à la matière colorante d'environ 5 à 6 centimètres cubes de sang. Mais en injectant du liquide de macération de muscles, l'hémoglobine urinaire n'a pas dépassé les quantités équivalentes à 2 à 4 centimètres cubes de sang et même a pu descendre à 1/3 de centimètre cube. Pour fournir cette faible dose de matière colorante, il ne faudrait, on le conçoit, qu'une minime hémorragie rénale. Or, dans ces cas, les hémor- EX CASE Les TT TR FE ANT CEST AT ES SÉANCE DU 10 JUIN 949 ragies glomérulaires observées sur les coupes sont relativement rares. Ainsi, dans le cas d'injection de sang laqué, l’urine renferme une quantité absolue d'hémoglobine assez notable, mais une faible propor- tion par rapport à la dose injectée. Peut-être le passage de la matière colorante à travers le rein, à la manière d’une substance étrangère non dialysable, s’ajoule-t-il ici à l'hémolyse intra-urinaire des globules extravasés pour fournir la source de l'hémoglobinurie, encore bien que nous n’ayons pu, en injectant dans les veines'une dose beaucoup plus forte d'hémoglobine de chien cristallisée et purifièe, lui faire traverser le rein. Mais dans le cas de l'injection de suc musculaire, bien plus toxique d’ailleurs que le sang laqué, quoique beaucoup moins riche en pigment, l'hémoglobine se trouve en faible quantité dans l'urine, alors que sa proportion par rapport à la dose injectée est considérable, et parfois même de beaucoup supérieure. C’est alors l’hémalurie toxique qui paraît être la principale source de l'hémoglobinurie, le passage de l’'hémoglobine musculaire à lravers le rein étant minime ou nul. Ces résultats expérimentaux fournis par l'étude des urines et l'examen histologique des reins concordent donc bien entre eux et sont conformes à l'interprétation que nous avons donnée de ces hémoglobinuries, en les rapportant à des micro-hémorragies glomérnlaires, d'origine toxique, suivies d'hémolyse dans les tubes contournés. M. Jean Camus. — Les différences entre les premiers résultats relatifs à l’hémoglobinurie musculaire publiés par MM. Achard et Feuillié et les nôtres tenaient en partie à des différences de technique, ainsi que le faisait remarquer M. Achard dans sa dernière note. Il est possible que les techniques employées par ces auteurs et celles qui ont servi à nos expériences soient encore la cause des nombreuses divergences qui subsistent entre leurs récentes conclusions et les nôtres. : Nous avons déjà indiqué, en effet, que pour nous : 1° Il y a proportionnalité entre la quantité d'hémoglobine muscu- laire injectée et la quantité recueillie dans les urines (bien que les urines soient d'ordinaire plus foncées que la solution injectée, l'hémo- globine se trouvant concentrée sous un plus petit volume); 2° Les muscles rouges de lapin donnent de l’hémoglobinurie, les muscles blancs du même animal n’en donnent pas; 3° L’hémoglobinurie provoquée par injection d'hémoglobine muscu- laire ne donne ni globules rouges ni stromas globulaires dans l'urine: 4° La méthémoglobine musculaire (obtenue avec la dose juste suffi- sanle de ferricyanure de potassium) traverse le rein à des doses où la méthémoglobine globulaire ne le traverse pas. D'après MM. Achard et Feuillié, l'hémoglobine musculaire ne tra- Brococie, Coupres RENDUS, — 1914, T, LXX, 67 950 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE verserait pas le rein, mais injectée dans le sang serait l’occasion de phénomènes hémolytiques, dans les voies urinaires. Trois objections, semble-t-il, vont à l'encontre de cette hypothèse : 1° Nos solutions d'hémoglobine musculaire ne sont pas hémolysantes in vifro; 2° Ces solutions, même chauflées à 58 degrés, donnent encore de l'hémoglobinurie; 93° L'urine recueillie dans ces conditions n'est pas hémolysante. Pour nous, l'hémoglobine musculaire elle-même traverse le rein. Quant à l'argument tiré par MM. Achard et Feuillié du fait que la carboxyhémoglobine musculaire ne donne lieu qu'à un passage d’oxy- hémoglobine dans l'urine, il ne présente peut-être pas toute la valeur que leur attribuent ces auteurs : 1° Il est possible qu'une partie de l'oxyde de carbone fixé sur l’hémo- globine musculaire se sépare au contact du sang; 2° Il est nécessaire que cette carboxyhémoglobine se trouve en quantité notable pour être reconnue avec certitude dans les conditions expérimentales indiquées. Nous avions songé nous-mêmes à faire celte expérience, el nous y avons renoncé en raison de ces objections qui nous ont été faites (4). SUR LE TENDON DE TODARO ET LA STRUCTURE DE LA VALVULE D'ÉUSTACHE CHEZ L'HOMME, par R. ARGAUD. II ressort des travaux de Todaro /2) que la valvule d'Eustache est toujours en rapport, chez l’homme, avec un nodule fibreux, situé généralement sur la face droite de la paroi aortique, vers la portion originelle de cette artère. De ce nodule se détache un faisceau fibreux ({endon de Todaro), qui s'enfonce dans la valvule d’Eustache. D'après Versari (3), le tendon de Todaro, déjà apparent chez l'embryon humain de 33 millimètres (verteæ-coccyx), viendrait s’eflilocher, après son trajet intra-valvulaire, dans l'épaisseur du tissu sous- épicardique, à la face postérieure du ventricule droit. Versari démontra-en outre que le développement plus ou moins considérable de la valvule d'Eus- (4) Voir au sujet de cette question de l'hémoglobinurie musculaire les arguments que nous avons déjà développés à la Société de Biologie, 22 mai et 3 Juillet 1909. : (2) Todaro. Novelle ricerche sopra la strüttura muscolare delle réchistte del cuore umnano e sopra lu valvola di Eustachio. Firenze, 1885. (3) Versari. Gontribulo alla conoscenza dello sviluppo e della struttura della valvola di Eustachio, in Ricerche fatte nel Lab, di Anat. norm. della R, univ, di Roma, vol. XI, fase. 3, 1905. CRT A RREREMH ARRET SÉANCE DU A0 JUIN 951 tache est fonction de la longueur et de la tension du tendon de Todaro ; à uu tendon court se dirigeant le long du bord libre de la valvule, corres pon- drait un velum de grandes dimensions et inversement. Eufin Scalfidi (1), dans ses recherches sur un grand nombre de Mammi- fères, a confirmé les conclusions de Todaro et de Versari. D’après cet auteur, le tendon se diviserait fréquemment, avant de pénétrer dans la valvule, en deux faisceaux secondaires dont l’un suivrait le bord adhérent, l'autre le bord libre, pour se terminer tous les deux, comme il a déjà été indiqué, à la face postérieure du ventricule droit. L'étude histologique de la valvule d'Eustache, chez l'homme, nous a montré combien son développement varie suivant les sujets. Comme la valvule de Thébésius, elle présente tous les intermédiaires entre la forme d'un éperon rougeàtre court et trapu et celle d'un velum délicat et presque transparent. Le tendon de Todaro n'est bien apparent que dans les valvules longues et minces. On le voit très nettement alors, sur les coupes sagit- tales, vers le bord libre. Le volume du tendon est d'autant plus faible que la valvule est moins élevée et plus épaisse. Il fait même complète- ment défaut dans les valvules extrêmement courtes et trapues. Tout se passe donc comme si ce faisceau tendineux était spécialement destiné à maintenir dans un état de lension relative les valvules très longues et très minces qui s affaisseraient sans lui. Quelquefois le tendon de Todaro, en se divisant, détermine la forma- tion de plis, la valvule se comportant vis-à-vis des faisceaux tendineux comme, par exemple, le ligament large vis-à-vis de la trompe de l'ovaire, etc. Notons encore que, dans une valvule d'Euslache, nous avons trouvé un troncule nerveux inclus dans le tendon de Todaro. Mais quelle que soit l'élendue de la valvule d'Eustache, qu'elle possède ou non, dans son épaisseur, le tendon de Todaro, sa structure reste sensiblement la même. Elle est essentiellement constituée, comme la valvule de Thébésius, par une lame fibreuse lapissée sur une de ses faces par l'endocarde auriculaire, et sur l’autre par une endoveine, celle de la veine cave inférieure. Un nombre considérable de fibres myocardiques, à direction généralement transversale, la parcourent du bord adhérent au bord libre. Aussi richement pourvue en vaisseaux et en éléments contractiles que la valvule de Thébésius, la valvule d'Eus- tache est, par contre, pauvre en éléments nerveux. Les rares nerfs qui la parcourent sont généralement grêles et nous n'avons jamais lrouvé de ganglions nerveux interposés sur leur trajet, (4) Scaffidi. Ricerche sulla esistenza e sulla fina struttura della valvola di Eustachio nel cuore di alcuni mammileri. Ric. Lab. di anat. norm. Roma, ed …_ altrilab. biol., vol. XII, fasc. 2-3, 1908. 952 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE Les différences de structure que l'on peut observer sont d'ordre secondaire. C'est ainsi que, dans une valvule parfaitement saine, siégeaient au voisinage du bord libre deux nodules de cartilage hyalin. En un mot, la valvule d'Eustache, comme la valvule de Thébésius dont elle partage d’ailleurs l’origine, présente une structure absolument différente de celle des sigmoïdes. Sa richesse en éléments contractiles lui confère une mobilité très grande et, quoiqu'elle soit faiblement innervée, il est probable qu'elle joue, elle aussi, un rôle actif dans la circulation intra-cardiaque. | SUR UNE LEVURE NOUVELLE, ISOLÉE DE CRACHATS HUMAINS, AU COURS D'UN CANCER SECONDAIRE DU POUMON, par À. GUILLIERMOND et Cu. LESIEUR. Plus que jamais, l'étude des levures isolées de lésions humaines est à l'ordre du jour, notamment grâce aux travaux de Busse, Widal, Roger, de Beurmann et Gougerot, etc. (1). La liste des levures rencontrées au cours de différents cancers est déjà longue. L'un de nous a trouvé à plusieurs reprises, par l'examen microsco- pique direct d’abord, par la culture ensuite, des filaments cloisonnés et des formes globuleuses, en abondance, chez un malade de la clinique du professeur Lépine, dans les crachats frais, recueillis avec toutes les précautions désirables. L'étude que nous avons faite de ces éléments nous autorise à croire qu'il s’agit d'une espèce nouvelle. Nous voulons seulement aujourd’hui en faire connaître les caractères principaux. Le malade chez qui nous l'avons rencontrée était un homme encore Jeune (trente-trois ans), qui succomba rapidement (quatre mois), à une cachexie progressive avec prédominance de signes pulmonaires (dyspnée, cyanose, toux, expectoration, hémoptysie); malgré le degré relativement peu élevé de la fièvre, le diagnostic hésitait entre tuberculose aiguë et cancer. À l’autopsie, on trouva un cancer primitif du rein gauche, dont aucun symptôme n'avait pu faire soupconner la présence, et de nom- breux noyaux de généralisation dans les deux poumons. Caractères culturaux de la levure isolée. — Espèce de dimensions moyennes (3 à » v sur 2,8 à 4,3); cellules solitaires ou disposées par deux, rondes ou ovales, entourées d’une membrane épaisse sans capsule, renfermant une ou plusieurs vacuoles, et généralement de nombreux globules de graisse. (1) Voy. H. Gougerot. La question des blastomycoses. Paris médical, 15 avril 1914, p: 459, . SÉANCE DU A0 JUIN 953 Dans les vieilles cultures, les cellules prennent souvent des formes anormales : à côté des formes rondes ou ovales, que conservent la majorité des cellules, on observe cà et là quelques éléments qui s'allongent, prennent la forme de saucisses, et souvent restent réunis en chaînes de cellules, pouvant se ramifier, en constituant des rudiments de mycélium; mais ces formations sont loujours rares. Au contraire, on rencontre beaucoup plus souvent, dans les mêmes conditions, des cellules géantes, deux ou trois fois plus grosses que les cellules ordinaires; ce sont des cellules en voie de dégénérescence; leur contenu se vide peu à peu, en même temps que leur volume s'accroît démesurément; puis, arrivées au terme de leur croissance, elles finissent par éclater, leur membrane se déchirant sans doute par le jeu de forces osmotiques; lors de l’éclatement, la membrane déchirée apparait souvent formée de plusieurs zones. Dans les conditions qui déterminent habituellement la formation de spores chez les levures {vieilles cultures, blocs de plätre, gélose de Go- rodkowa, tranches de carotte, etc.), l'espèce isolée ne sporule jamais. Elle se développe facilement et abondamment dans la plupart des milieux nutritifs, et surtout sur tranches de carotte où elle forme d’abord de petites colonies rondes, blanches, confluant bientôt et produisant une masse irrégulière et visqueuse, qui conserve sa couleur blanche même dans les vieilles cultures. Sur pomme de terre, le développement est toujours faible : petites colonies blanches, sèches, de la grosseur d’une tête d'épingle. Sur plaques de gélose additionnée de diverses substances (jus de rai- sin, bouillon de viande, peptone), la végétation est très abondante : couche visqueuse, à bords réguliers au début, entourée plus tard de fines striations, devenant jaune grisâtre en vieillissant, non liquéfiante. Sur jus de fruits, sur liquides glucosés ou saccharosés, le développe- ment est toujours maigre : léger trouble, végétation de dépôt au fond du vase, jamais aucun voile à la surface du liquide. Sur liquide Raulin, développement également faible, surtout sous forme de dépôt avec léger trouble dans tout le contenu; cellules géné- ralement sphériques, un peu plus grosses (3,5 à 6,4 w) que dans les autres milieux ; nombreuses formes de dégénérescence. Ê La levure isolée ne paraît pas produire de fermentation alcoolique. Elle invertit le saccharose. Parmi les nombreuses levures isolées de diverses tumeurs humaines au cours de ces dernières années, la nôtre peut être comparée avec les S. hominis (Busse), lithogenes (San Felice), Clicimeri (Constantin) et avec la levure de Constantin. Toutefois, elle ne parait pouvoir être identifiée à aucune de ces espèces. En effet, elle se distingue des S, lithogenes et Clicimeri par le fait 954 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE qu'elle ne brunit pas sur pomme de terre, et du S. hominis en ce qu’elle ne donne pas de voile en fes liquides. D'ailleurs, nous avons pu nous procurer des cullures de S. hominis et lithogenes, et l’élude compa- rative que nous en avons faite nous a prouvé que notre levure devait en être séparée. D'autre part, nous ne pensons pas qu'elle puisse être identifiée à celle de Constantin : ses cellules sont moins rondes, plus ovales. Il semble donc que nous sommes en présence d’une espèce nouvelle. Les inoculations que nous en avons faites au cobaye, au lapin sont demeurées sans résullat. Quant à la présence dé cette levure d‘ins l’expectoration d'un malade atteint d’un cancer secondaire du poumon, elle ne constitue autre chose qu'un épiphénomène. NOUVELLE TECHNIQUE DE LA FISTULE D EGK, par ALBERT FROUIN et PIERRE JÉANNE. La technique de la fistule d'Eck a été fort bien décrite par Massen et Pawloff qui, ayant répété un grand nombre de fois cette opération, en indiquent tous les détails et en montrent toutes les difficultés. Mais les difficullés signalées par Massen et Pawloff, et qui théoriquement sont connues de tous, ont certainement influencé beaucoup les expéri- mentaleurs dans le sens de l’abslention; très peu nombreux sont ceux qui ont répété l'opéralion. Cependant nous pensons que la fistule d'Eck permettrait de résoudre certains problèmes se rapportant à la physiologie ou aux questions d'immunité (4). Nous avons institué une technique qui présente certains avantages : 1° Elle facilite l'opération et la reud possible sur tous les chiens, quelle que soit la conformation de leur thorax et de leur abdomen; 2° Elle ne nécessite pas l'emploi de ciseaux spéciaux ; 3° Elle permet de se rendre compte de visu de la grandeur de l'anas- tomose que l’on pratique; % Elle se fait avec un arrêt de la circulation de quelques secondes. (1) L'un de nous a montré que chez des animaux immunisés avec de la toxine tétanique, l’antitoxine augmente dans le sérum sanguin, dans le sérum de la lymphe et apparaît dans la bile après injection de sécrétine. Albert Frouin. Distribution de l'antitoxine dans les humeurs et s crétions des animaux immunisés. Comptes rendus de la Soc. de Biologie, t. LXIX, p. 29, 19140, , ndlr : di SÉANCE DU 10 JUIN 955 Voici les différents temps de l'opération : L'animal étant préparé avec les précaulions ordinaires d’antisepsie, on fait une laparolomie par une incision sur la ligne blanche de 10 cen- timètres de long en partant de l’appendice xiphoïde; puis parlant de cette première ouverlure, et perpendiculairement à elle, du côté droit, parallèlement aux côtés, on fait une deuxième incision de 5 à 6 centi- mètres de long. On a ainsi une ouverture en T {1}. Ces deux incisions combinées augmentent, ainsi qu'on le voit sur les dessins que nous présentons, la grandeur de l'ouverture et diminuent la pro- _fondeur de la cavité où l’on devra opérer. Un écarteur à 3 valves de Collin est introduit dans la plaie abdominale et en écarte les bords le plus possible. On introduit un large écarteur dans la cavité abdominale pour déplacer les viscères abdominaux du côté gauche. Si cet écarteur est convenablement placé, les deux veines à anastomoser se trouvent en contact. Les veines sont disséquées et débarrassées du tissu adipeux qui les recouvre (surtout pour la veine porte). On passe alors sous chaque veine, à 5 centimètres d'intervalle, deux forts fils de soie dont les chefs sont tenus par des pinces. Ces fils sont destinés à interrompre plus tard la circulation dans la veine cave et la veine porte, ou bien encore ils serviront de guides pour placer quatre pinces qui produiront l’'hémoslase provisoire des vaisseaux. On suture les deux veines au moyen d'un surjel sur une longueur de. % centimètres. - Le surjet étant terminé, on place une série de points de sutnres indé- pendantes (six à huit) à 6 millimètres au moins en dehors du surjet. Ces fils doivent être très longs; leurs extrémités Sont réunies par une pince et placées sur un support avec leur anse, en dehors de la cavité abdominale. A ce mornent un surjet réunit les vaisseaux sur leur face postérieure, une série de points de sutures indépendantes est prête à les réunir par leur face antérieure. Un aide tend les quatre fils de grosse soie passés sous les veines el interrompt ainsi la circulation. On fait au moyen de ciseaux fins une incision de 1 cent. 1/2 de long dans la veine cave à égale distance entre le surjet et la ligne de points de sutures, on en fait une aulre dans la partie correspondante de la veine porte. Si l’hémostase est bien faite, il s'écoule peu de sang. On tire sur l'extrémité de tous les fils de sutures indépendantes. (1) L'un de nous, Frouin, emploie depuis longtemps déjà cette ouverture en T pour les opérations sur les vaisseaux du rein, les capsules surrénales et en général pour loutes les opérations profondes, 956 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE Cette traction affronte les parois antérieures des veines; on peut alors rétablir la circulation et nouer les fils de sutures indépendantes. Ces deux manœuvres importantes, ouverture des vaisseaux et affron- tement des parois des veines, se font en vingt ou trente secondes; on peut donc faire une hémostase lemporaire absolue en plaçant sur les deux veines, à l'endroit des quatre fils, quatre pinces à pression con- tinue, que l’on enlève aussitôt après l'ouverture des veines et la réunion de leurs faces antérieures par la traction des fils de suture. Si la ligne de sutures indépendantes n’est pas tout à fait étanche, on la renforce par quelques points. née L'opération est terminée, il ne reste qu’à lier le fil placé sur la veine porte près du foie. Nous nous proposons de publier dans un autre travail la technique que nous venons de décrire en l’illustrant des dessins que nous vous présentons. (Travail du Laboratoire de Physiologie de la Sorbonne.) TRYPANOSOMES DES CRAPAUDS DU TONKIN (Première note), par C. Marnmis et M. LEGER. Les trypanosomes que nous avons rencontrés chez les crapauds du Delta tonkinois (Bufo melanostictus (1), en annamite « coc-tia » et une espèce voisine (en annamite « coc-vang ») se rapportent tous à deux types spécifiquement distincts et sans relation aucune avec les diffé- rentes espèces de trypanosomes signalés jusqu'ici chez les grenouilles. Dans le sang, l'un des trypanosomes se caractérise par un long flagelle et un centrosome toujours accolé au noyau; l'autre, dont le centrosome est presque constamment intranucléaire, n’est pourvu que d’un rudiment de flagelle. La proportion exacte des crapauds parasités estimpossible à donner: l'infection est souvent excessivement légère et peut passer inaperçue. Nous indiquerons que sur un millier de crapauds examinés, le quart environ a été trouvé parasité. Dans la très grande majorité des cas, les animaux ne présentent qu'une infection unique par l’un ou l’autre des trypanosomes. La répar- (4) Nous sommes redevables de la détermination de nos crapauds à M. R. Despax, préparateur au Muséum, laboratoire de M. le professeur Roule; nous le remercions vivement de sa grande obligeance. gi SÉANCE DU Â0 JUIN 957 tilion des deux espèces est d’ailleurs très différente suivant les lieux de capture. Ainsi, à Hanoï, dans le voisinage de l'Institut antirabique, les crapauds étaient infectés presque uniquement par la forme à flagelle rudimentaire; au contraire, ceux des alentours de l’Institut vaccinogène, situé à cinq kilomètres de Hanoï, montraient surtout des trypanosomes à long flagelle. ce Dans la présente note, nous ne nous occuperons que du trypano- some à long flagelle et à centrosome accolé au noyau. I. T'rypanosome à long flagelle. — A l’état vivant ce trypanosome est doué d’une grande mobililé, qui peut persister plus de soixante heures à la température du laboratoire (15 à 18 degrés). Sur préparations colorées au Giemsa ou au Leishman, le corps fusi- forme, plus ou moins recourbé sur lui-même, montre deux extrémités effilées : la postérieure se termine assez brusquement en pointe, l’anté- -rieure au contraire s’alténue progressivement et accompagne le flagelle sur un long parcours. Le cytoplasme granuleux et non vacuolaire com- prend une zone endoplasmique formant le corps proprement dit et une zone ectoplasmique constituant la membrane ondulante. Le noyau sphé- rique est situé au niveau de la partie la plus large du parasite, plus rap- proché de l’extrémité postérieure que de l’antérieure. Le centrosome est toujours accolé au noyau, dans une posilion quelquefois postérieure, le plus souvent Jatérale. La membrane ondulante, large et à plis profonds, longe le bord convexe du parasite. Elle est accompagnée par un flagelle dont la portion libre est relativement très longue. On trouve dans le sang des formes petiles, moyennes et grandes, dont les dimensions sont les suivantes : Varété Forme Variété parva. moyenne. magna. Détlexir posttauscentrosomes M TETE Li) 10 p 5 15 p 5 Du centrosome au bord post. du noyau. . . Accolés. Accolés. Accolés. Du bord post. au bord ant. du noyau. . . . 2 5 DE RS DURS Du bord ant. du noyau à l’extr. ant. . . . . 2A1wu» 28 p 5 20875 Longueur du corps proprement dit. . . . 30 v 5 41 v 5 41 pu 3 Flagelle libre. . 14 pu» L4 vu » 1e) Longueur totale . AR ES RE DA D AT A) DOMUAO 63 p » Largeur du! corps proprement dit. ::. . : . 2u5 DAS re Largeur totale (y compris la membrane on- CT) PRE ER En MES lt ae 0 M UE D) Tu» RAS Nous avons cultivé avec la plus grande facilité ce trypanosome sur milieu Novy-Mac-Neal chauffé. Dès le quatrième jour après l’ensemen- cement on trouve de nombreuses formes leplomonas, qui peuvent atteindre 59 y (y compris un flagelle de 35 y) avec une largeur maxima de 4. Le centrosome est toujours accolé au noyau dans une situation 958 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE soit antérieure, soil Jalérale. Les formes culturales de ce trypanosome des crapauds sont neltement distinctes de celles obtenues par Bouet avec 7rypañnosoma rolalorium des grenouilles. Nous y reviendrons ulté- rieurement avec plus de détails, : Le trypanosome à long flagelle que nous venons de décrire a déjà été vu par Dutton, Todd et Tobey (1), par Balfour (2) et par Bouet (3), chez Bufo reqularis du Congo, de Khartoum ou de l'Afrique occidentale fran- çaise. Tous ces auteurs l'ont rattaché à Jrypanosoma rolatorium des grenouilles. Récemment França a retrouvé le même flagellé chez BZufo regularis de la Guinée portugaise et en à fait une espèce distincle sous le nom de 7rypanosoma Bocagei. Nous nous rangeons à l'avis du distingué protozoologiste portugais, el, pour nous, il n’est pas douteux que ce parasite doive être nettement séparé de 7'rypanosoma rotatorium. I convient toutefois de distinguer deux variétés de 7rypanosoma Bocagei: l'une, la variété parva, qui seule jusqu'ici a été décrite ou figurée; l'autre, la variété magna, qui peut atteindre plus de 60 y de longueur, et que nous avons trouvée, concur- remment avec la petite forme, chez Bufo melanostictus du Tonkin, SUR TROIS Leucocylozoon- bES OISEAUX DU CONGO FRANÇAIS, par P. Ausert el F. HECKENROTI. Nous avons rencontré des hématozoaires du genre ZLeucocylozoon chez trois oiseaux de la région de Brazzaville : un faucon gris, Asturi- nula monogrammica meridionalis Hartlaub ; — un échassier, Nyclicorax nycticorax (L.); — et un Gucullidé, le coq de pagode, Centropus senequ- lensis. Dans la première espèce, on rencontrail un parasite lous les cinq ou six champs. Ces parasites sont des gamétocytes arrivés à l'état adulle : macrogamélocyles à protoplasme granuleux, se colorant en violet foncé par le Romanowsky et renfermant un noyau allongé de 3-4 u sur 1à3 sans karyosome; microgamétocytes avec énorme noyau mal délimité, enchässé entre deux bandes plus ou moins épaisses de protoplasme non granuleux. Ces gamétocytes ont en moyenne 16 u sur 11 u; les macrogamètes (4) Dutton, Todd et Tobey. Ann, of trop. Med. and Parasit., vol. |, n° 3, 1907, p. 321. ; (2) Balfour. 34 Rep. Wellcome Research Labor., Khartoum, #908, p. 59 et pl. IE. (3) Bouet. Comptes rendus de la Soc. de Biologie, 1909, t. LXVE, p, 609. ; 4 3 , k : à Le LR | ! | SÉANCE DU A0 JUIN 959 sont beaucoup plus abondants que les microgamétocytes (proportion de 15 à 1). Les parasites sont à l'intérieur de cellules avec prolongements en cornes, et noyau volumineux, lenticulaire ou arrondi. Ce Leucocylozoon nous parait identique à celui trouvé au Congo belge par Dutlon, Todd et Tobey (1) chez la même espèce de Rapace diurne et nommé par Sambon (2) Z. {oddi. Le ZLeucocylozoon du Myrlicorax se présente aussi sous forme de gamétocytes arrivés à leur complet développement. Le proloplasme des macrogamétocytes se colore en bleu violet avec un piqueté blanc qui tranche nettement; le noyau, rose pâle, est excen- trique et ne possède pas de karyosome; les parasites sont sphériques et leur diamètre moyen est de 12-14 u, mais il peut varier de 11 à 22 y. Les microgamélocytes, plus volumineux en moyenne, mesurent de 16 à 20 y de diamètre. Il y en à 1 pour 6 macrogamétocytes. ! La cellule-hôte, avec noyau volumineux, ne présente pas de prolon- gements polaires; son contour est irrégulièrement arrondi. Le noyau, généralement en forme de croissant, coiffe le parasite; parfois, il s’avance à son intérieur en forme de coin. Nous avons observé un élément jeune, de petite taille (4,5 de dia- mètre), à l'intérieur d'une cellule ayant les caractères d’un leucocyte mononueléaire. On rencontre dans les préparations quelques parasites qui paraissent complèlement débarrassés de la cellule-hôte, ou bien qui ont seulement le noyau accolé à leur surface. Enfin, le Zeucocyloz0on du coq de pagode ressemble beaucoup au précédent par sa taille, par ses caractères sur préparations colorées, et aussi par le fail que la cellule-hôte ne présente pas de prolongements polaires, Il est pourtant un peu plus volumineux; la taille est très variable, mais le diamètre moyen des macrogamétocytes est de 15-16 1 (au lieu de 12-14). Les formes mâles sont (rès rares (une pour 17 macro: gamétocytes) ; le protoplasma renferine parfois deux ou trois granula- tions chromaliques. D'assez nombreux parasites étaient libres ou seulement accompagnés du noyau de la cellule-hôte; ce phénomène est peut-être en rapport avec le fait que l'oiseau était tué depuis un certain temps déjà quand les préparations de sang ont été obtenues. ({nstitut Pasteur de Brazzaville.) (1) Ann. oftrop. Med. and Par, t. [, 1907, p. 288. (2) Journ. of trop. med., 1907. 960 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE SUR LES ACCIDENTS DE NATURE DIVERSE CONSÉCUTIFS A LA PARATHYROÏDECTOMIE, par E. GLEY. La note récente de Louis Morel (Soc. de Biologie, 13 mai 1911, p. 749) sur la suppression, à la suite des traumatismes osseux, de la tétanie causée par la parathyroïdectomie, comprend deux questions bien dis- tinctes : l’une concerne la réalité même de cette influence des trauma- tismes osseux et l’autre la nature double des accidents résultant de la parathyroïdectomie, tétaniques et cachectiques. Je ne discuterai pas pour le moment la première question; je désire- rais cependant rappeler que l’on a souvent observé, chez les animaux simplement éthyroïdés, non seulement la rémission des accès convul- sifs, mais même la disparition de ces phénomènes jusqu’à la mort. Pour m'en tenir à mes propres observations, j'extrairai les suivantes de mes anciens Cahiers d'expériences : [. — Jeune chien éthyroïdé le 22 avril 1891. Attaque tétaniquele 25, à 10 heures du matin. Les jours suivants, abattement, troubles digestifs, cachexie progressive. On le sacrifia le 1°" mai sans qu'il ait eu de nouveaux accès convulsifs. IT. — Chien bull de quatre ans, pesant 10 kil. 200, éthyroïdé le 27 mai 1891. 29-30 mai : secousses musculaires généralisées. 1°*-2 juin : anorexie, parésie. 3 juin : secousses musculaires. 4 juin : poids — 8 kil. 200; à partir de ce jour l'animal n’a plus présenté de phénomènes tétaniques, mais la cachexie a fait de rapides progrès et il est mort le 7 juin. IT. — Jeune chien, 5 kil. 500. Extirpation de trois glandules seulement, l’interne gauche n'étant pas visible, le 9 novembre 1896. Les jours suivants l'animal se porte bien et reste vif et gai; maigrit cependant; le 14 décembre, quoiqu'il mange bien, ne pèse plus que 4 kil. 500. Ce même jour, extirpation du lobe gauche de la thyroïde. A partir du 6 janvier 1897, reste volontiers couché. 30 janvier : 4 kil. 300; l’amaigrissement a surtout porté sur le train postérieur, dont les muscles sont atrophiés. 11 février : 3 kil. 400; la para- lysie a fait de grands progrès. Trouvé mort le matin du 12 février. IV. — Lapin g 2 kil. 440, âgé de six mois. Extirpation de deux lobes thy- roïdiens le 18 novembre 1896. À partir de décembre sécheresse des poils, oreilles froides, ventre un peu gonflé. Le 27 janvier 1897, poids — 2 kil. 870; extirpation des deux parathyroïdes externes. On n’observe ensuite aucun phénomène tétanique, mais l'animal se cachectise de plus en plus, le ventre devient très gros. Mort le 22 février. V. — Chien de deux ans, 13 kil. 400. Extirpation de tout l'appareil thyroïdien le 16 février 1909. 21 février : secousses dans les masséters et les muscles du dos. 22 février : quelques tremblements. À partir de ce jour on n’observe plus d'accidents tétaniques, mais de la parésie du train postérieur. Poids, le Fe € 2e Tes és SÉANCE DU 10 JUIN 961 24 février : 11 kil. 950; le # mars : 11 kil. 690. Peu à peu l'animal se cachec- tise : ulcérations à diverses articulations, ulcérations de la cornée. 23 mars, poids : 11 kil. 170. On le sacrifie le 24 mars. On trouvera sommairement signalées des observations du même genre dans plusieurs de mes études sur les fonctions de l'appareil thyroïdien (par exemple dans les Archives de physiol., 1893, p. 473, p. 771 et p. 773; dans les Comptes rendus de la Soc. de Biol., 2 juin 1894, p.454 |observa- tion d’une chèvre]; dans le British med. J., 21 septembre 1901 !trad. fr. in hevue générale des sc., 30 octobre 1901, p. 898|). Je pourrais mul- tiplier ces exemples, en rapporter d’autres observés par ceux des phy- siologistes qui ont pratiqué des thyroïdectomies en assez grand nombre. Il y a une dizaine d'années, Walter Edmunds a particulièrement insisté sur les rémissions et les phénomènes de cachexie que l’on peut cons- tater à la suite de la parathyroïdectomie; plus récemment, Sw. Vincent et W. A. Jolly ont-signalé des faits semblables après thyroïdectomie complète. : Quant à la seconde question posée par L. Morel, elle n’est pas absolu- ment nouvelle. J'ai moi-mème écrit en 1901 : « On voit des chiens qui, après cette opération (la parathyroïdectomie), ne présentent que des troubles nutritifs dont l'évolution est lente, comme il arrive aussi à la suile de la thyroïdectomie complète. J'ai observé ce fait, non seulement sur le chien, mais encore sur le chat et sur le lapin (1) ». En 1909 A.-E. Melnikov (2) conclut de ses expériences sur le chien, le lapin et le rat que les glandes parathyroïdes ont une fonction anlitoxique et une fonction régulatrice des échanges matériels ; après l’extirpation de ces organes on observe la télanie et en second lieu ure cachexie. En 1910 Iselin (3) montre que la tétanie n’est pas la seule conséquence de Ja suppression des parathyroïdes, mais qu'il se produit aussi à la suite de cette opération des troubles de la croissance et une cachexie qui doivent s'expliquer par des perturbations dans les échanges chi- .miques. — C’est d’ailleurs en partie sur l'interprétation des faits de cet ordre que j'ai fondé ma théorie des relations fonctionnelles entre les deux parties de l'appareil thyroïdien. Et il convient ici justement de 1) E. Gley. Résumé des preuves des relations qui existent entre la glaude thyroïde et les glandules parathyroïdes. Arch, italiennes de biologie, XX\VI, 57, 1901, (2) A. E. Melnikov. Du rôle des corpuscules épithéliaux (gl. parathyreoideæ daus l'organisme (en russe). Dissertat., Saint-Pétersbourg, 1909, et Rousski Vratsch, 1909, p. 1522. (3) Iselin, Revue méd. de la Suisse romande, XXXI, 105, 20 février 1911 compte rendu des séances de la Soc. suisse de neurologie, 4° assemblée, séance du 13 novembre 4910, 962 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE rappeler les expériences de W. Edmunds (1) et celles de Sw. Vincent et W. A. Jolly (2), celles enfin de deux élèves de Sw. Vincent, J. Halpenny et F. D. Thompson (3), qui ont montré les altéralions survenant dans le tissu de la thyroïde à la suite de l'extirpation des parathyroïdes. — Les faits présentés à la Société par L. Morel n'en sont pas moins inté- ressants el ils contribueront à rappeler l'attention sur la question encore si obscure du rôle des parathyroïdes. SPÉCIFICITÉ DES VARIËTÉS DE TRYPANOSOMES TOXO-RÉSISTANTES, par GC. LEvapiri et C. Tworr. Nous avons prouvé dans une note antérieure que si l'on fait agir ‘in vitro la l'rypanotoæine du Sub'ilis sur des trypanosomes (77. T'ogolense) et que l'on injecte le mélange de toxine et de flagellés à des souris, les animaux montrent, après une incubation de cinq à six jours, des para- sites dans le sang. Or, ces parasiles sont plus ou moins réfractaires à l'égard du poison trypanocide. De nouvelles recherches nous ont permis d'établir que la variété des flagellés ainsi créée doit être considérée comme une variété à part, el qui diffère de celle qui lui a donné naissance par des caractères biologiques fondamentaux. Voici les faits qui nous autorisent à formuler cette conclusion : On sait que chez le cobaye, l'infection trypanosomique se termine le plus souvent par une crise caractérisée par la disparition des parasites de la circulation générale, et par la production d'anticorps trypanocides dans le sérum. Ces anticorps, vérilables ambocepteurs réactivables par le complément, provoquent in vitro la destruction des trypanosomes qui ont servi à l'infection des animaux. Nous avons donc recherché s'il n'était pas possible de différencier nos deux variétés N (souche) et R (résistante) à l’aide de ces anticorps. Nos résultats ont pleinement con- firmé cette prévision. Nous avons établi : 1° Que le sérum des cobayes infectés avec la variété N et sacrifiés pendant Ja crise provoque in vitro vue destruction complète des trypanosomes appar- tenant à cette variété-souche ; 20 Que les parasites appartenant à la variété résistante R sont réfractaires, non seulement à la tnxine, mais aussi aux anticorps qui agissent sur N; (1) Walter Edmunds. The Pathology and Diseases of the thyroid Gland. Kdin- burgh a. London, 1901. (2) Sw. Vincent and W.-A.-Joliy. Further observations upon the fonctions of the thyroid and parathyroid glands. J. of Physiol., XXXIV, 295-305, 1906. (3) J. Halpenoy and F. D. Thompson. On the relationship betwen the thy- roid and parathyroid. Anatomischer Anzeiger, XXXIV, 376-379, 1909. ts 1h né SRE js dé di SÉANCE DU 10 JUIN 963 3° Qu'en dehors des variétés N et R, l’action de la frypanotoxine permet d'obtenir une troisième varidtés, laquelle est sensible à la toxine et réfractaire aux anticorps qui agissent sur N. En effet, il arrive parfois que chez les souris ayant recu des doses relalivement forles de trypanotoxine, mélangées à des trypanosomes, il y a une infection de courte durée, suivie d’une récidive pius ou moius lointaine. Or, les parasites de cette récidive se montrent sensibles à la toxine et résistants aux anticorps qui engendrent la trypanolyse de la variété N. Une fois en possession des trois variétés N, R el S, nous avons injecté des cobayes avec chacune de ces trois variétés et nous avons ainsi préparé trois sérums trypanolytiques agissant respectivement sur les trypanosomes N (sérum N), sur les trypanosomes R (sérum R) et sur les trypanosomes S (sérum S). Nous avons alors recherché comment se comportent chacunede nos variétés deflagellés à l'égard des trois sérums N, R.etS, cela de deux mauières : a) par l’examen des propriétés brypa- nolyliques in vitro, et b) par le r»hénomène de l'attachement sur les leuco- cyles du cobaye [(Cf. Levaditi et Mutermilch (1).] Trypanolyse : Sérum inactivé de cobaye 0,3 cent. cubes; complément de cobaye 0,3 cent. cubes; trypauosomes 2 gouttes. TRYPANOSOMES RÉSULTAT (30 minutes, à 37 degrés): ( à Complet. Sérum N à R (l S (l N Ü Sérum R R .Complet. S (l \ N (l Sérum S K (l | S Complet. Atiachement : 0,5 sérum inact,; 2 gouttes leuc. de cobaye; { goutte trypa- nosom's. TRYPANOSOMES RÉSULTAT (30 minutes, à 3° degrés). \ N Sérum N . ù ) R 0 dé S (l N (l Sérum R R LE ++ S (0 N 0 Sérum $ R 0 5 de Conclusions. — Il en résulle qu'en faisant intervenir un seul agent (rypanotorique, la toxine du Subltilis, sur une espèce unique de trypano- (1) Levaditi et Mutermilch, Comptes rendus de la Soc, de Biol., 1910, 964 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE somes (1), il est possible de sélectionner au moins trois variétés de flagelles, lesquelles doivent être considérées comme étant spécifiques, puisqu'elles peuvent être différenciées l'une de l’autre au moyen d'anticorps également spécifiques. C'est là un fait important au point de vue du mécanisme de la créalion des variétés de trypanosomes résistantes aux agents thé- rapeutiques, aux toxines microbiennes et aux anticorps, comme nous le montrerons dans une prochaine note. SUR L’ABSORPTION DU VENIN DE COBRA PAR LA MUQUEUSE DU GROS INTESTIN, par M. BRETON et L. Massor. M. Panisset, dans une récente note à la Société de Biologie (2), signale qu'il n’a pu répéter les expériences que nous avons autrefois publiées (3), sur l'absorption du venin de cobra par la muqueuse du gros intestin. Ce résultat négatif, que nous ne pouvons interpréter puisque nous ignorons les doses de venin injectées et le dispositif expérimental de l’auteur, nous à incité à répéter nos recherches anciennes. Le poids moyen de nos cobayes à oscillé entre 300 et 500 grammes ; disons de suite que ces différences n'ont eu aucune influence sur le résultat des expériences. La solulion de venin non chauffé à 5 p. 4.000, dans l’eau salée physiologique, peut être récente ou dater de quelques jours (trois jours), sans aucun inconvénient. La sonde employée est. une sonde molle de Gaillard, à instillations urétrales, du plus petit calibre. Elle est introduite à une profondeur de 12 à 15 centimètres, après avoir été vaselinée. On s'arrête au premier obslacle et celui-ci est facilement franchi dès l'injection des premières gouttes de liquide. Dans ces conditions, l'animal conserve le plus souvent tout le liquide injecté. Chaque fois, le cobaye a été autopsié et l'intégrité apparente de l'intestin a été constatée par l'introduction rectale d’une substance colorante. L'étude anatomo-pathologique a montré, comme nous l'avons déjà dit, des lésions macroscopiques consistant.en zones congestives el en ecchymoses. Avant de rapporter les résultals de ces expériences, nous rappellerons (1) Aucune erreur n’a pu se glisser quant à l'unicité de l'espèce qui nous a servi comme point de départ, pour le motif que depuis le commencement de. ces recherches nous ne possédions pas une autre espèce de trypanosomes dans notre laboratoire. (2) Comptes rendus de la Soc. de Biologie, 6 mai 1911. (3) Comptes rendus de la Soc. de Biologie, 18 janvier 1908. - SÉANCE DU 10 JUIN 965 que nous avons déjà signalé la résistance des cobayes à 10 et 20 doses mortelles, soit à 1 et 2 milligrammes de venin. La différence de toxicité par voies rectale ou sous-cutanée peut s'expliquer par l'absorption, la dilution et le rejet du poison dans les matières intestinales. Nos nouvelles expériences, portant sur 30 cobayes, ont permis de confirmer intégralement les résultats anciens : 22 cobayes ayant recu 5 milligrammes sous le volume d’un centimètre cube sont morts en des temps variant de quinze à vingt-cinq minutes ; un seul à résisté. Deux cobayes ayant recu 2 milligr. 5 sous le volume d’un demi-centimètre cube ont succombé en un temps comparable. Au-dessous de cette dose de venin, les cobayes ayant recu 2 milli- grammes, 1 milligr. 5, 1 milligramme et 0 milligr. 5 ne sont pas morts et n’ont pas présenté de phénomène d'intoxication. Dans ces mêmes conditions, deux lapins injectés de 5 milligrammes ont succombé. Il nous a encore semblé que l'intoxication était fonction du taux de la dilution. En tout cas et quelle que soit l'interprétation donnée aux phénomènes observés (digestion de la muqueuse par les diastases pro- téolytiques du venin et absorption), il n’est pas douteux que le passage des solutions de venin se fasse au travers de la muqueuse du gros intestin. : (nstitut Pasteur de Lille.) \ A 0 a cm ee ane + QUELQUES RÉACTIONS DONNÉES PAR LE RÉACTIF A LA PHÉNOLPHTALÉINE PRÉCONISÉ POUR LA RECHERCHE DU SANG, par A. SARTORY. Nous employons très souvent dans les laboratoires le réactif de Meyer pour déceler le sang dans une liqueur, ou encore pour rechercher les oxydases. Ce réaclif est composé de : Phtalémerdupphenole see ne en mr 0 2 grammes. BOLASS EAN VE eee tn Ce dE Dee den DU — HAUR IS DITES OR EN CEE ET 0 À) — Poudre derzMmenmMmpalpable ere AR NN Se TT () — La phtaléine du phénol est ici réduite par le zinc; le mélange, de rouge qu'il était au début, devient gris jaunâtre. Ce mélange a la propriété de reprendre sa couleur rose ou rouge lorsqu'on le met en contact avec un liquide contenant du sang, par exemple, en ayant soin toutefois d’ajouter au mélange quelques gouttes d’eau oxygénée. Nous ne chercherons pas à discuter ici la valeur de ce réactif, nous exposerons simplement les résultats obtenus par nous avec quelques corps bien définis. Biococre. CoMrtes RENDuS. — 1911, T. LXX. 68 966 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE Si uous prenons de l'eau distillée exempte de Cuivre et de fer, que nous la chauffions à l’ébullilion, il suffira de verser dans cette eau quelques gouttes de réactif de Meyer et, sans H°0*, nous obtenons immé- diatement une coloration rose, puis rouge. Cette coloration rouge dispa- rait à froid et reparait en chauffant. L'eau dislillée bouillie puis refroidie ne produit pas cette coloration même avec l'addition de H*0°. Avec uné solution froide. de bicarbonate de soude à 16 p. 1000, il suffit d'ajouter 15 gouttes de réaclif de Meyer ét 2 gouttes de H°0* pour obtenir une coloration rose immédiate. Avec une solution à 20 p. 1000 même réaction. Si nous préparons le mélahge suivant : 0 gr. 20 de bicarbonate de soude, 0 gr. 05 de sulfate de magnésie, 0 gr. 05 de chlorure de potassium. dans 20 centimètres cubes d’eau distillée nous obtenons immédiatement après addition de quelques gouttes de réactif dé Meyer ét d’eau oxygénée (% ou 5 gouttes) une coloration rose qui s’accentue peu à pêu. Avec le sulfate de magnésie pur seul, 0 gr. 20 pour 10 grämrnes d’eau et 3 ou 4 gouttes d'eau oxygénée, nous n’apercevons qu'une très faible fluorescence rose. — L'eau du Breuil donne une coloration rosé, puis rouge. Une solution de bicarbonate de soude (0 gr. 25) avec 0,15 centigrammes de phosphate d’ammoniaque dans 10 grammes d’eau donne avéc le réactif de Meyer et l'eau oxygénée des colorations roses très belles. Par ce procédé on peut même en augmentant Où diminuant la dose de bicarbonate de soude 6btenir toutes les garimes de roses et de rouges. Avec une solution de bromure de potassium à 12 p. 100, nous obte- nons après addition de réactif et d’eau oxygénée une coloration rose. Réaction moins nelte avec l'iodure de potassium. Des solutions de phosphates de soude faible, de chlorure de potassium, de chlorure de sodium donnent avec le réactif de Meyer et l’eau oxygénée des colora- tions roses plus ou moins intenses. Si, dans la solution de bicarbonate de soude et de phosphate d’ammoniaque dont nous parlions plus haut, nous ajoutons du réactif de Meyer et de l’eau oxygénée, nous obtenons une coloration rose, puis rouge. Cette coloration disparaît rapidement si nous ajoutons au mélange un petil excès de carbonate d'ammoniaque. Une solution faible de carbonate d'ammioniaque ne donne rien avec le réactif et l’eau oxÿgénée, il en ést de même avec le carbonate de soude pur. Dans ce dernier cas on rémarque quelquefois une légère fluorescence rose. Un mélange de bicarbonate de soude et de sulfate de zinc donne des réactions positives. L'urine ne donne pas la coloration; bien plus, elle empêche la SALES ED CE SÉANCE DU 10 JUIN ë 967 réaction de se produire si l’on a soin d'en inlroduire quelques gouttes dans une solution active sans elle. Résultat identique avec l'urine chaulfée. Un mélange de salive, de sang et d’eau donne avec lé réactif de Meyer et l'eau oxygénée une coloration rose, puis rouge. L'hypo- sulfité dé soude, le benzoate de soude, l'acide citrique, l'acétate de soude _l’antipÿrinié, la résorcine, l’eau de chaux ne donnent aucune coloration. Il en est de même ävec des solutions de glucose, lactose, maltôse, saccharose, galactose. Les acides forts (acide sulfurique, chlorhydrique, azotique. etc;, ele.) empêchent la réaction de se produire. — La salive chauffée à l’ébullition donne avéc le réactif à la phénol- phtaléine ét l’eau oxygénée une coloration rose. — [La salive non chauffée, une coloration rose, puis rouge. — La salive additionnée d’une trace de sang et soumise à l’ébullition donne üne coloration rouge immédiate. — Lasalive non chauffée additionnée de sang donne uné couleur rouge intense. Nous devons dire que le sulfocyanate de potassium donne une coloration rosé, le sulfocyanate d’ammoniaque ne donne rien. Chose assez singulière les deux sulfocyanates donnent avec la teinture de gaïac une coloration bleue immédiate sans addition de H°0*. Ces différentes réactions apparaissent avéc une très faiblé quantité de réactifs; quélquefois elles soft empêchées par un excès de réactif. Les réactions données par le sang sont peut-être plus subites, hais pour certains corps il y à une si faible différence que noûs avons Cru utile de signaler ces quelques faits. Nous donnerons dans une prochaine note des formules de liqueur donnant des réactions analogues à celles obtenues pour le sang. SYNCYTIUM DE SCHWANN, EN FORME DE CELLULES NÉVROGLIQUES, DANS LES PLEXUS DE LA CORXNÉE, par J. NAGEOTTE. Les fibres de Remak ne sont pas les seules fibres en réseau du système nerveux périphérique (1). Après l'étude que j'en ai faite, il était indiqué (1) Dans ma dernière note j'ai fait remarquer combien les fibres de Remak les plus grêles « ressemblent aux filaments syncytiaux de Schwann, reliquats des fibres à myéline dégénérés », et j'ai défini la fibre nerveuse no : « une unité one constituée par un espace, creusé dans le méso- derme, dans lequel cheminent un ou plusieurs neurites enrobés dans un svn- cytium ectodermique de Schwann ». Les mots soulignés ici ont été défigurés, dans la note, par des fautes typographiques qui rendent ces phrases incom- préhensibles (p. 920, ligne 14, et p. 921, ligne 21). 968 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE de rechercher, avec la même technique, quelle est la constitution véri- table des plexus de la cornée. Ces plexus ont-ils la valeur de nerfs anastomosés, formés de fibres simples groupées en faisceaux par un névrilemme conjonctif, ou bien chaque travée est-elle une fibre composée, c’est-à-dire un ensemble de neurites cheminant côte à côte dans un syncylium de Schwann? En second lieu, si les travées de plexus sont des fibres composées, peut-on les assimiler aux fibres de Remak ? Voici comment il faut opérer pour résoudre ces questions : une cornée de lapin est fixée dans l'alcool au tiers, où elle gonfle déjà un peu, puis mise pendant un jour dans une solution d'acide nitrique N : 100, où elle gonfle beaucoup et acquiert une épaisseur de 4 millimètres environ; on la traite ensuite par le formol à 10 p. 400, on la colle avec de la gomme sur un bloc de bois et on la plonge pendant quelques instants dans de l'alcool fort. On peut alors en faire des coupes parallèles à la surface. Ces coupes sont colorées à l’'hémalun et montées dans la glycérine. La valeur de cette méthode pour l'étude de la morphologie cellulaire est attestée par la coloration excellente des cellules fixes de la cornée, dont les moindres détails sont mis en évidence. Les plexus nerveux, et particulièrement leurs nœuds, affectent des dispositions remarquables. Leurs neurites ne sont absolument pas colorés, mais leurs cellules satellites et la mince gaine qui enveloppe les travées sont admirablement dessinées. Les cellules satellites se présentent sous une forme inattendue, quiest représentée par la figure ci-contre. Elles forment un syncytium, comme dans la fibre de Remak, mais au lieu d'être massive, la substance proto- plasmique s’éparpille en un réticulum d’une complication extrême. Dans les nœuds du réseau, les corps cellulaires sont au nombre de quatre ou cinq; chacun possède un protoplasma lamelleux extrêmement mince, fine- ment strié en long, qui s'’anastomose avec celui des cellules voisines par de larges expansions foliacées, en limitant de grands espaces clairs. De plus, elles contiennent d'innombrables fibres, incomplètement individualisées, quicheminent dans l'épaisseur ou à la surface des lames protoplasmiques en suivant un trajet légèrement onduleux, et qui, se libérant bientôt, forment un réseau anastomotique d’une grande finesse, rehaussé de granulations nombreuses. De grands espaces privés de corps cellulaires sontoccupés par ce réseau protoplasmique à mailles allongées. Les noyaux de cellules ont la forme de bâtonnets assez longs; leur réseau chromatique esl dense, mais on en voit mal les détails. Les autres techniques, et en particulier le bleu d’Ehrlich, montrent les noyaux sous une forme moins allongée. Dans les travées du plexus nerveux existent des hies semblables, très espacées; leurs prolongements protoplasmiques, parsemés de gra- SM Shah de pr S'il 969 Explication de la fiqure. Cornée du lapin, nœud du plexus nerveux fonda- mental, montrant le syncytium satellite réticulé et la membrane de Schwann. Alcool au tiers, puis acide nitrique N : 100 ; coupe parallèle à la surface ; hémalun. Obj. apochr, 3 mm. Zeiss, oc. comp. 8, chambre claire. 970 4 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE nulations, forment des paquets onduleux étendus d’une cellule à l’autre, en réservant des espaces libres. Les travées des plexus de la cornée sont partout limitées par une mem- brane excessivement mince, à la face interne de laquelle viennent adhérer de nombreux prolongements protoplasmiques granuleux, qui paraissent se fondre avec elle. Dans les points où cette membrane est en contact avec un espace vide, sa coupe optique se dessine sous la forme d’un trait pur, d’une finesse extrême, mais nettement coloré. Iln’y a pas d’autres corps cellulaires, ni d’autres noyaux dans l’inté- rieur des travées des plexus cornéens; ces cellules sont donc bien les éléments satellites des neurites, c'est-à-dire des cellules de Schwann. En même temps, par leur morphologie, ces cellules ressemblent infini- ment aux cellules névrogliques de la substance grise des centres nerveux ; la forme de leurs expansions cellulaires, chargées de givre, imposent ce rapprochement que ne contredit pas le noyau en bâtonnet, puisque cer- taines cellules névrogliques en possèdent un pareil. Cette interprétation ne saurait étonner ceux qui, de plus en plus nombreux, soutiennent l’origine névroglique des cellules de Schwann; les faits que je décris apportent à cette opinion une confirmation d'une haute valeur. En même temps se trouve élucidée la signification du réseau proto- plasmique marginal de la cellule de Schwann de la fibre à myéline; ce réseau est l’homologue des arborisations protoplasmiques de la cellule névroglique. Je l'avais supposé lorsque j'ai coloré ce réseau pour la pre- mière fois, mais mes raisons n'étaient pas suffisantes pour me permettre d'énoncer celle hypothèse qui, maintenant, me paraît démontrée. Quant à la mince membrane qui enveloppe complètement les travées du plexus et qui forme une barrière à la limite des tissus mésoder- miques, auxquels elle paraît entièrement étrangère, elle représente, à mon avis, une gaine de Schwann; l'aspect de cette membrane est celui de la membrane de Schwann; l'aptitude de l’une comme de l’autre à prendre l’hématéine, dans les conditions particulières où je me suis placé, sont exactement semblables. Simple cutieule cellulaire dans la fibre à myéline et dans la fibre de Remak, la gaine de Schwann acquiert ici une indépendance relative qu'elle doit à la constitution réticulée de l'appareil satellite, mais ses relations intimes avec les expressions cel- lulaires qui viennent se confondre avec elle en des points très rap- prochés les uns des autres montrent bien qu'elle est une élaboration du protoplasma syncytial. : Il serait intéressant de constater objectivement la continuité de cette gaine avec la membrane de Schwann des fibres à myéline qui four- nissent aux plexus de la cornée leurs neurites: j'espère pouvoir y par- venir et démontrer ainsi d'une facon absolue l’homologie de ces deux formations. SÉANCE DU A0 JUIN 974 Le siège exact des neurites dans cet appareil complexe ne peut être élucidé directement, puisque la technique que j'ai employée ne le colore pas. La comparaison avec les préparalions au chlorure d’or prouve qu'ils sont inclus pour la plupart, comme ceux des fibres de Remak, dans les grandes travées lamellaires striées du protoplasma syncytial ou à leur surface, et qu'ils ne passent pas dans les mailles. Certains neurites pa- raissent être situés dans les travées les plus volumineuses du réseau fibrillaire tendu entre les travées lamellaires. Des faits exposés je tirerai la conclusion que les plexus de la cornée sont formés par des fibres composées, anaslomosées au réseau, qui, par leur structure, s'éloignent beaucoup des fibres de Remak, pour se rap- procher, au contraire, des faisceaux de fibres des centres nerveux. Abstraction faite de l'absence de gaine de myéline dans les neurites et de l'absence de fibres névrogliques différenciées dans le syneytium satellite, on pourrait comparer chaque travée de ces plexus à un fasci- cule du nerf oplique. Pour achever la revision des. différentes catégories de fibres nerveuses chez les mammifères, il me resterait à étudier la fibre olfactive. Je ne le ferai pas, parce que je n'ai rien d'’essentiel à ajouter à la description excellente qu'en a donnée Külliker; j'indiquerai seulement les homo- logies qui existent entre ses parties et celles des autres fibres nerveuses. Les faisceaux de fibres olfactives de M. Schultze sont des nerfs, pour- vus d’un névrilemme collagène; les fibres primitives du même auteur sont des fibres composées, qui contiennent chacune un paquet de neurites (fibrolles primitives) enrobés dans une substance protoplasmique molle, pourvue de noyaux; cette substance granuleuse répond évidem- ment au syncytium de Sehwann; la mince gaine qui enveloppe chaque fibre composée représente la gaine de Schwann, bien qu'elle ait, pour l’hématéine, une affinilé moindre que la membrane homologue des fibres de Remak et surtout des fibres à myéline. ÉTUDES SUR L'ANAPHYLAXIE. III. — PRÉPARATION D'UNE FORTE HÉMOLYSINE PAR L'INJECTION BIGÉMINÉE DE L'ÉMULSION HÉMATIQUE, _ par S. MaRBÉ et TATIANA RACBEwSKY. I. — Dans nos communications antérieures (1, nous avons montré : 1° que l'introduction d’une infime quantité de sérum de cheval, par la scarification des cobayes, en état d’anaphylaxie sérique, produit l'étape phylactique, due (1) S. Marbé et T. Rachewsky. Études sur l'anaphylaxie. Comptes rendus de la Soc. de Biologie, 1910, S. I, p. 529 et 531. 972 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE probablement à l’accaparement de la toxogénine par l’antigène ; 2° que l'étape phylactique, très fugace, est suivie de l'étape ana-anaphylactique, due à la libération de la toxogénine ancienne à laquelle s’est ajouté la toxogénine fraiche, produite sous l'influence du sérum antigène vaccinant. C'est ainsi que nous avons pu déterminer, même en trois jours, l'anaphylaxie légère en scarifiant les cobayes neufs avec:le bistouri trempé dans le sérum de cheval, et même le choc anaphylactique chez les cobayes neufs scarifiés de la sorte deux fois à trois jours d'intervalle. II. — Mais, vu l'inutilité de cette ana-anaphylaxie sérique, nous avons pensé à employer la méthode dans l'anaphylaxie hémolytique des lapins, où l'évaluation des résultats est plus aisée et où l'utilité du sérum hémo- lytique est incontestable. Pour préparer un sérum ayant beaucoup d'unités hémolvtiques, nous avons procédé de la manière suivante : On commence par injecter 3 centimètres cubes de globules lavés de mouton, par exemple, dans la veine du lapin. Le quatrième jour, on injecte 1 centi- mètre cube d'antigène dans le péritoine, et une heure après on injecte 3 cen- timètres cubes dans la veine. Après un nouveau délai de trois jours, on procède à une nouvelle injec- tion bigéminée, consistant dans 1 centimètre cube dans le péritoine et suivie de 3 centimètres cubes dans la veine et ainsi de suite. Dix à douze jours après la dernière injection, on saigne et on titre le-sérum. III. — Pour la titration d’un sérum, nous nous sommes servi de « l'unité hémolytique », c’est-à-dire de l’évalualion du pouvoir hémo- lytique de 0,1 centimètre cube de sérum chauffé vis-à-vis de 0,1 centi- mètre cube d’une émulsion de 5 p. 100 de globules rouges lavés, en présence de 9,1 de complément, le tout gardé une heure à 37 degrés. En procédant de la sorte, on obtient, après un mois de préparation, un sérum qui possède un titre variant, d’après les animaux, entre 10.000 et 30.000 unités hémolytiques. IV. — Quand on veut préparer rapidement un sérum riche en unités hémolytiques, on emploie la même injection bigéminée, mais on injeele dans les veines de l’animal des doses décroissantes d'hématies : ? Le lapin mâle n° 59, 2.750 grammes, reçoit, le 19 mai, 3 centimètres cubes d'hématies de mouton dans la veine auriculaire ; le 23 mai, à midi, À centi- mètre cube dans le péritoine, et, à 2 heures, 1 centimètre cube dans la veine. Le 27 mai, on n'injecte que 1 centimètre cube dans la veine. Le lapin pèse 2.850 grammes. Le 431 mai on fait une saignée d'essai. Le sérum possède 1.000 unités hémolytiques. Le à juin on fait une autre saignée. Le litre est cette lois de 5.000 unités. SÉANCE DU 10 JUIN 973 Somme toute, le lapin ayant recu 6 centimètres cubes de globules de mouton, en doses fractionnées, nous a fourni en seize jours un sérum possédant 5.000 unités hémolytiques. En injectant les 6 centimètres cubes d’hématies en une seule fois dans la veine du lapin mâle n° 60, 2.760 grammes, on obtient après deux semaines un sérum qui ne possède que 600 unités hémolytiques. NV. — Le degré d'anaphylaxie n'est donc pas, comme on sait, en rapport seulement avec la quantilé d’antigène et avec le temps écoulé, mais il est. influencé aussi par le procédé employé lors de l’inoculation. C'est ainsi que dans les exemples détaillés précédemment le lapin n° 60 nous a fourni seulement 600 unités hémolytiques, tandis que n° 59, avec la même quantité d'antigène et de temps,nous a fourni 5.000 unités hémo- lytiques, soit approximativement dix fois plus. NI. — Au cours de ces recherches nous avons fait les constatations complémentaires suivantes : 1) L'étape phylactique est réalisée une heure après l'injection intra- périlonéale de 1 centimètre cube d'hématies. En injectant3 centimètres cubes d'hématies dans la veine, quarante-cinq minules après l’injeclion intrapérilonéale, nous avons vu, chez tous les trois lapins d'une série, des phénomènes d'anaphylaxie foudroyante, qui se sont rapidement dissipés après une douche d'eau de conduite, qu'on a fait subir aux animaux. 2) Ces trois mêmes lapins nous ont donné l’occasion d'observer un phénomène tout à fait neuf pour nous. Le 27 janvier, à 11 heures du matin, les lapins en voie de préparation reçoivent 3 centimètres cubes d'hématies de mouton dans ie péritoine. À 6 heures du soir on injecte 5 centimètres cubes d'hématies dans la veine. Après l'introduction des premières gouttes de l’émulsion globulaire nous nous sommes heurté à un obstacle si grand qu'il nous a fallu une pression soutenue ef un temps démesurément long pour faire entrer les 5 centimètres cubes d'émulsion. Ce phénomène tiendrait à une agglutination sur place de l’antigène, agglutination rendue possible par la destruction du complément, qui suit toujours l'introduction de globules antigène dans le péritoine. (Expériences inédites.) 3) Ces animaux très anaphylactisés ont aussi une très grande réceptivité mis-ü-vis de virus seplicémiques : tous succombent à la pasteurelle des lapins, acquise spontanément dans les cages. Celte hypersensibilité pour la pasteurelle est à rapprocher de l’hypersensibilité des lapins, à sang hémolylique, vis-à-vis du vaccin charbonneux n° 2, observée antérieu- rement par un de nous (Vote inédite). 0974 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE INTRADERMO-RÉACTION À LA TUBERCULINE CHEZ LE COBAYE SAIN TUBERCULINÉ, par Cu. Manroux et PERROY. Ainsi que nous l’avons établi avec Nobécourt (1), les cobayes luber- culeux présentent, lorsqu'on leur inocule dans le derme une goutte d'une solution de tuberculine, une réaction locale caractéristique. Voulant savoir si cette intradermo-réaction est causée par le microbe ou par sa loxine, nous avons injecté sous la peau de quelques cobayes de 2/10 de centimètre cube à 1/2 centimètre cube de luberculine brute; puis nous avons pratiqué chez ces animaux, avec une goutte de tuber- culine à 1/100, quatorze intradermo-réactions, suivant la technique habituelle. Ces intradermo-réaclions se sont montrées négatives à cinq reprises les 2%, 4° et 7° jours après l'injection. Puis, à partir du 10° jour, nos animaux ont commencé à réagir. La réaction à pu être obtenuë à trois reprises différentes les 17°, 23° et 39° jours chez un cobaye qui avait récu préalablement 1/2 centimètre cube de tuberculine brute. Par contre, chez deux autres, inoculés avec une quantité moindre de tuberculine (2/16 et 4/10 de centimètre cube), la réaction ne s’est plus produite à partir du 17° jour. Nous avons alors injecté à nouveau sous la peau de ces déux animaux la même quantité dé tuberculine (2/10 et 4/10 de centimètre cube). L'intradermo-réaction, pratiquée chez eux au 9° jour, a élé positive et forle : l’infiltration du derme élait très marquée, et s'accompagnait de la formation d’une petite escarre. Les conclusions que nous pouvons tirer de ces expériences sont les suivantes : Conclusions. — 1° Chez le cobaye sain soumis préalablement à une injection sous-cutanée de tuberculine, l’intradermo-réaction à la tuber- culine est positive. 2° Elle est en général moins forte chez les cobaves tuberculisés que chez les tuberculeux. 3° Elle apparaît chez les tuberculisés aux environs du 10° jour, et disparaît au bout d’un temps variable. 4° Lorsqu'on réinjecte de la tuberculine sous la peau des cobaÿes tuberculinés chez qui l’intradermo-réaction à disparu et qu’on pratique à nouveau l’intradermo-réaction, elle se montre alors beaucoup plus intense qu’elle n'avait été primitivement. (4) Intradermo-réaction chez le cobaye. Comptes rendus de la Soc. de Biologie, 23 octobre 1909. Là SR SÉANCE DU 10 JuIN 975 5° Lés cobayes tuberculinés chez qui la disparition de l’intradermo semblerait faire croire à une disparition de l’état anaphylactique, ne redeviennent pourtant pas semblables aux cobayes neufs; leur état allergique se traduit par l'intensité beaucoup plus grande de l'intra- dermo-réaction lorsque leur sensibilité a été réveillée par une nouvelle injection sous-cutanée de tuberculine. ERRATUM COMMUNICATION DE BILLARD. P. 897, ligne 31, au lieu de : 100 grammes d'animal, lire : 500 grammes. Le (Gérant : OCTAVE PORÉE, Paris. — L: MARETHEUX, imprimeur, 1, rue Cassette. do sû onde Bb dit le a lbs in aude fins tutid tits SÉANCE D'ÜU SET Ur EN 1901 AcaRD (Ca.) et FeuriLzié (E.) : In- fluence de l'albumine du suc mus- culaire sur l’hémoglobinurie pro- SOMMAIRE voquée par son injection dans les TIANA) : Etude sur l’anaphylaxie. — IV. La valeur de l'injection bigé- minée pour la préparation du sérum hémolytique. L’agglutination « in VEINES EE AL RE esp e 980 | vivo » par la déviation du complé- BEeRNIER (R.) et PÉRON (G.) : Do- MODELE EE Pr D nee 1009 sage de petites quantités d'iode Mario (F.) : Atténuation de la - applicable aux liquides de l’orga- virulence des microbes dans le tube DIS ET e e dtie sr 7 : . 1012 | digestif des Hirudinées. . . . . . . . 1003 Buzzrarp (H.) et GARRELON (L.) : Marais (C.) et LEGER (M.) : Trypa- Effets des inhalations de poussière nosomes des crapauds du Tonkin de silice sur des animaux à lésion (Deuxiémepnofe) MERE 1008 pulmonaire aiguë. 1..."0.1. 1002 Mrexot (R.) et MarcHaxn (L.) : Dewirz (J.) : Sur les cocons verts Mode de développement de la dégé- de certains Bombyÿcides.. . . . . . . 988 | nérescence amyloïde dans le cer- Disraso (A.) : Sur un microbe qui VO OR re Pa eme Beta en be ns 2 UP ee 989 désagrège la cellulose (Bacillus Movussu et Faroy : Note anatomo- cellulosæ desagregans n. Sp.). . . . 995 | pathologique sur la diarrhée chro- FRANCA (CarLos) : Sur la relation nique des bovidés (Entérite paratu- autogénétique entre les grands et DeTCUIEUSE) ER en Ce 982 les petits trypanosomes de la gre- NicoLLE (CHARLES) et BLarzor (L.) : NOMME Her NET .... 978 | Essais de reproduction de la lèpre GÉRARD (Ek.) : Sur la présence chez le chimpanzé et les sivges in- de traces de cholestérine dans les HÉTTEUTS ER TNT RS Ne ST 991 urines normales Eee EEE 998 SARTORY (A.) : Quelques réactions Jurccet (ARMANo) : Phases avan- données par le réactif à la benzi- cées du développement du poumon dine acétique avec ou sans addition CHERE ONIE MEME PEN RNRERE JSF TEA OX VON EE AREA 993 LEMAIRE (G.) : Sur le virus de la SCBEIN (H.) : Sur une hémogréga- fièvre récurrente, observée à Alger rine de grenouille à capsule singn- GA AC ND ER ERNEST Should SE Re PR Re 1000 Léorocn-Lévr : Insuffisance thy- roidienne et fonctions hépatiques. 996 Réunion biologique de Bordeaux. Lépine (R.) : Influence de la voie d'entrée sur les effets des médica- GINESTE (Cu.) : Mouvements ami- HMENTS AE PA A OPOP ARC CNET 986 | boïdes et ondulatoires chez les in- Mangé (S.) et Racaews«y (Ta- fusoites Magellése See. 101% BioLOoGie. COMPTES RENDUS. — 1911, T. LXX. 69 78 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE Présidence de M. Dastre, puis de M. Grimbert, vice-président, puis de M. Dejerine, ancien vice-président. SUR LA RELATION AUTOGÉNÉTIQUE ENTRE LES GRANDS ET LES PETITS TRYPANOSOMES DE LA GRENOUILLE. Note de Carros FRANÇA, présentée par A. LAVERAN. En 1906, en déerivant les trypanosomes des grenouilles du Portugal, nous avons mentionné l'existence du 7. rotatorium, celle du 7°. inopina- tum Sergent et deux espèces nouvelles, 7°. undulans et T°. elegans. Le grand pléomorphisme du 7. rotatorium a conduit quelques auteurs à penser que nos espèces ne seraient que des formes du trypanosome vulgaire des grenouilles. Cependant, en 1908, Patton trouvait chez quelques exemplaires de Rana hexidactyla et de À. tigrina de l'Inde notre 7”. undulans et un petit Trypanosome qui rappelle le 7”. inopina- tum et qu'il désigne sous le nom de 7”. hendersoni. Un travail récent et très bien documenté de Lebedeft, sur les Trypa- nosomes des grenouilles, dans lequel l’auteur arrive à la conclusion que toutes nos espèces sont des modifications du rolalorium, a attiré de nouveau notre attention sur ce sujet et nous a donné l’occasion de vérifier quelques faits qui nous semblent assez intéressants. Nous avons trouvé au mois de mars, pour la première fois, quelques grenouilles infectées exclusivement par 7. undulans et ayant de grandes infections. | Avec le sang de quelques-unes de ces grenouilles nous avons fait des cultures entre lame et lamelle, lutées à la paraffine, et nous avons vérifié que le 7”. undulans est très facile à cultiver. Vingt-quatre heures après, la plupart des Trypanosomes ont donné, par un processus que nous décrirons bientôt, des formes crythidiennes culturales, et quarante- huit à soixante-douze heures après la culture est très abondante et possède des Crythidies longues et minces. Avec cette culture qui est exclusivement de 7°. undulans, on inocule le 6 mai, dans le sac lymphatique, une grenouille indemne. Pendant douze jours, l'animal ne présente dans le sang aucune forme, muis le 19 mai de nombreux Trypanosomes apparaissent dans le sang. L Lol 3 ail ; SÉANCE DU 17 JUIN 979 Ces Trypanosomes petits, très mobiles, ont les caractères du lrypano- some que les frères Sergent ont décrit sous le nom de 7”. inopinalum. Le 25 mai, outre les petits Trypanosomes signalés, il v en a d’autres -qui sont des 7”. undulans jeunes et des formes de transition tout à fait pareilles au trypanosome que nous avons décrit en 1906 sous le nom de T'. elegans. Le 29 mai, on trouve dans le sang de la grenouille de nombreux T.undulans jeunes, quelques adultes et de très rares formes du type inopinatum. Le 5 juin, la grenouille est infectée par 7°. undulans, adultes et jeunes et de très rares formes du type elegans. Une autre grenouille est inoculée dans le péritoine le 11 mai avec une cullure de 7. undulans âgée de cinq jours. Le 22 mai, de nombreuses formes du lype inopinatum apparaissent dans le sang. Le 95, l'infection est énorme, il y a presque autant de trypanosomes que de globules. Tous les Trypanosomes sont du type inopinatum. Le 26, la grenouille est mourante, elle est sacrifiée, et avec son sang on inocule des grenouilles. Celle inoculée dans le péritoine le 26 mai, avec le sang de la précédente, n'ayant que des formes du type 2nopi- natum, présente le 3 juin de nombreuses formes du type nopinalum et quelques-unes du type elegans. Ces expériences, qui ne sont pas encore terminées, permettent déjà les conclusions suivantes : 4 Le Trypanosoma undulans Franea et Athias est une espèce bien caractérisée. Elle peut être reproduite expérimentalement en parlant des formes culturales. 2° Le 7°. elegans Franca et Athias doit disparaitre comme espèce puisqu'il représente seulement une forme de transition entre les formes plus jeunes et le 7”. undulans. 3° Le 7°. inopinatum Sergent représente le stade le plus jeune du T. undulans. Il est possible que le 7. hendersoni Patton et d’autres petits Trypanosomes du type inopinalum appartiennent également au cycle évolutif des grands Trypanosomes. 4° Fréquemment l'infection par ces formes jeunes est si considérable qu'elle tue l'animal trop rapidement pour permettre la transformation en formes adultes. 980 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE INFLUENCE DE L'ALBUMINE DU SUC MUSCULAIRE SUR L'HÉMOGLOBINURIE PROVOQUÉE PAR SON INJECTION DANS LES VEINES, par Cu. AcHaRD et E. FEUILLE. M. J. Camus (1) a fait quelques objections à l'opinion, formulée par nous, qui attribue l’hémoglobinurie provoquée par l'injection intra- veineuse d'hémoglobine musculaire, moins à la simple élimination rénale de la matière colorante introduite, qu’à la dissolution dans les tubes rénaux des globules rouges extravasés dans les glomérules. Ces objections visent surtout la théorie, mais nous paraissent laisser subsister les faits que nous avons constatés. De ce que les solutions d’hémoglobine musculaire ne sont pas hémolysantes in vitro, on en peut seulement déduire, croyons-nous, qu'il n’ÿ a pas lieu de faire intervenir, dans la pathogénie de l’hémo- globinurie ainsi provoquéee, une hémoglobinémie d’origine globu- laire. Par contre, on sait qu'une substance non hémolysante in vitro comme la toluylène-diamine, peut néanmoins produire l’hémoglobi- nurie. Si l'urine recueillie au début de l'hémoglobinurie n’est pas non plus hémolysante in vilro, ce que nous avons signalé dès nos premières recherches, il s'ensuit sans doute, comme nous l’avons dit alors, que le mécanisme de l'hémolyse intratubulaire n’est pas simple et que nous ne sommes pas en état de le préciser. Mais il n’en subsiste pas moins un fait qu'on peut directement constater au microscope : c’est l’altération des globules rouges extravasés et la formation de blocs hématiques dans les tubes, ainsi que la présence de stromas globulaires dans l'urine. Quant à expliquer la présence d'oxyhémoglobine dans l'urine, après injection de carboxyhémoglobine musculaire, par une transformation de cette carboxyhémoglobine en hémoglobine au contact du sang circulant, comme le propose M. J. Camus, c'est une hypothèse assuré- ment intéressante. Mais, serait-elle démontrée, comme l'urine, en pareil cas, renferme des stromas globulaires de même que dans les expé- riences faites avec l’oxyhémoglobine, il n'y aurait pas lieu non plus de rejeter ici la pathogénie que nous avons invoquée. Enfin, si le chauffage à 58 degrés du liquide de macération muscu- lire n’a rien changé à l'hémoglobinurie dans les expériences de M. J. Camus, il ne s'ensuit pas nécessairement que cette hémoglobine urinaire ait pour source unique l’hémoglobine musculaire introduite dans le sang, car le chauffage à 58 degrés ne suffit peut-être pas (1) Séance du 10 juin 1911, p. 949. I AN HU PEU) SÉANCE DU 1Â7 JUIN : 981 à modifier dans ce liquide le pouvoir de provoquer de petites hémorra- gies glomérulaires. Au contraire, nous avons pu, d'une autre manière, obtenir une atté- nualion de ce pouvoir, sans beaucoup changer la matière colorante. Pour dépouiller la macération aqueuse de muscle d’une partie de ses albumines, nous l’avons traitée par une forte dose de chlorure de sodium. Le précipité ainsi formé n'’entraine que fort peu d’hémoglo- bine. Après séparation de cette albumine précipitée, nous avons dialysé le liquide en sac de collodion afin d'éliminer l'excès de sel, et nous l’avons injecté dans les veines d'un chien. L’hémoglobinurie s’est pro- duite, mais relativement peu abondante. Par comparaison, nous avons injecté à un autre animal une macéra- tion aqueuse de muscle dans laquelle nous avions provoqué la forma- tion d’un simple précipité minéral, produit par l'addition successive de chlorure de calcium et de phosphate disodique en solutions équiva- lentes, volume à volume, de sorte que la neutralisation élait complète. Ce précipité entraîne plus d'hémoglobine que le précipité albumineux. Le liquide a été débarrassé de ce précipité par centrifugation avant d'être injecté. Or, chez ce second chien, l'hémoglobinurie a été notablement plus forte que chez le précédent. En comparant l'importance de lhémo- globinurie chez les deux animaux pendant le même temps de vingt minutes, nous trouvons, en effet : N° 1 (album. précipitée): Hémogl. injectée : 49 Hém. de l'urine : 7,2 (14 p. 100). No 2 (précipité minéral) _ 28 — 6,2 (59 p. 100). Dans les deux cas, d'ailleurs, l’urine renfermait, comme d'habitude, des cylindres et des hématies; mais ces dernières étaient plus abon- dantes dans la première expérience et donnaient au culot de centrifuga- tion une teinte rosée, indice d'une hémolyse incomplète; tandis que dans la seconde ce culot était NE quoiqu'il renfermät des stromas globulaires décolorés. Notons aussi que l'hémoglobinurie la moins forte, obtenue avec le liquide privé d'une partie de ses albumines, correspondait à la plus forte dose d’hémoglobine injectée, de sorte que, là encore, comme dans les expériences précédemment relatées par nous, éclate le défaut de rapport entre la quantité d'hémoglobine musculaire introduite et celle trouvée dans l'urine. Au contraire, il semble exister quelques relations entre les qualités toxiques du liquide de macération musculaire et l’hémoglobinurie. Si l’on n'injecte qu'une dose faible de ce liquide, on ne provoque pas d'hémoglobinurie, mais seulement de l’albuminurie. Avec le liquide dépouillé d’une partie de ses albumines, l’'hémoglobinurie est moindre qu'avec le liquide complet. Enfin, à forte dose le liquide tue l’animal. 982 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE NOTE ANATOMO-PATHOLOGIQUE SUR LA DIARRHÉE CHRONIQUE DES BOVIDÉS (ENTÉRITE PARATUBERCULEUSE), par Moussu et Faroy. À l'autopsie des bovidés atteints de diarrhée chronique, on est frappé du petit nombre et de la faible intensité apparente des lésions que l’on rencontre ; elles sont presque exclusivement localisées au tractus intestinal et aux ganglions lymphatiques qui en dépendent, ainsi qu'antérieurement à nous l'avaient vu Miessner el Trapp. A l'examen macroscopique, l'intestin ne parait présenter, en général, que peu de lésions ; cependant, si, en certains points (intestin grêle), il s’'amineit d'une facon extrême, dans d’autres, au contraire, beaucoup. plus nombreux et correspondant souvent à la presque totalité du gros intestin, il est très notablement épaissi. Parfois des arborisations vasculaires ou une teinte bleutée de la muqueuse traduisent l’état de congestion de certaines de ses parties. La muqueuse a presque partout perdu de son épaisseur; elle est abrasée et en de rares endroits présente des ulcérations superficielles, . de petite taille, qui s'arrêtent au chorion ; la sous-muqueuse est très nettement hypertrophiée dans presque toute son étendue. Le microscope montre que l'organe est beaucoup plus malade qu'il ne le paraît à un examen superficiel. La muqueuse est très fortement atteinte dans ses glandes ; elles sont beaucoup moins nombreuses que sur un intestin sain et séparées les unes des autres par un tissu conjonctif fortement proliféré. Ces glandes peuvent subir trois évolutions différentes : les unes sont en voie certaine de destruction; les cellules qui les constituent, prenant mal les colorants, présentant des noyaux pour là plupart en pyenose, s’aplatissent, deviennent cubiques, et leur face libre est déchiquetée. Certaines de ces glandes, en voie d’atrophie encore plus marquée, ne sont plus représentées que par des amas ou des boyaux de cellules informes, serrées les unes contre les autres. La seconde évolution consiste en une véritable hyperplasie muqueuse de certaines glandes ; celles-ci ne sont plus constituées que par des cellules caliciformes en hypersécrétion intense, remplies à en éclater de mucus que l’on voit sourdre dans les cavités glandulaires. Enfin, la troisième évolution des glandes est une transformation kystique : un certain nombre d’entre elles perdent toutes relations avec la cavité intestinale. Il est facile de suivre sur les coupes le cycle des transformations successives par lesquelles elles passent ; d’abord. leur lumière s’élargit; puis, tandis que la cavité s'agrandit toujours, les cellules du revêtement, cylindriques et caliciformes, peu à peu s’apla- SÉANCE DU 17 JUIN 983 tissent, deviennent cubiques, puis pavimenteuses, et, quand la cavité kystique est définitivement constituée, ne sont plus représentées que par une sorte de plasmode multinucléé. Dans les cavités kystiques, on trouve des lymphocytes, quelques polynucléaires, des éosinophiles et quelques cellules épithéliales desquamées, indifférentes. D'autres glandes, à lumière très large, au lieu de se présenter sous forme de glandes simples, unitubulées, se montrent sous l'aspect de glandes ramifiées; mais comme les cavités sont très larges, on a l'im- pression de kystes à prolongements dendritiques. Tout autour des glandes, le tissu conjonctif de la muqueuse a pro- liféré avec force. Très serré, très dense, il contient, à côté d'un nombre relativement minime de cellules fusiformes, un nombre considérable de lymphocytes qui l'infiltrent. En certaines régions de l'intestin, .et surtout à la base des glandes, on rencontre des amas parfois très élendus de cellules d'aspect épithélioïde infiltrant le tissu conjonctif. Par places aussi, on voit des cellules géantes à couronne de noyaux caractéristiques, surtout abondantes dans la partie la plus interne de la muqueuse. Elles sont jetées au hasard dans le tissu conjonctif, isolées, parfois par groupe de deux ou trois, sans être jamais entourées de lymphocytes ou de cellules épithélioïdes, de facon à constituer même une apparence de tubercule. Enfin, des cellules éosinophiles mono ou binucléées se montrent en grande abondance. - Les capillaires de la muqueuse sont partout fortement congeslionnés; ils forment même, en certains points, de véritables lacs sanguins. La muscularis mucosæ subit dans toute son étendue des atteintes très violentes ; d'épaisseur variable suivant les points, elle s’amincit parfois jusqu’à disparaître complètement ; elle est lacérée, morcelée en faisceaux musculaires de toutes tailles et de toutes directions, soit par des travées fibreuses, soit par de fortes traînées lymphocytaires, soit encore par des vaisseaux très congestionnés. La sous-muqueuse est considérablement épaissie ; elle présente une largeur égale, le plus souvent supérieure à celle de la muqueuse; elle est constituée par du tissu conjonctif adulte, proliféré, infiltré de cellules rondes dans presque toute son étendue, et particulièrement au voisinage de la muscularis mucosæ; à mesure qu'on s’en éloigne, les lymphocytes diminuent, bien que plus nombreux que normalement. En certains points, on trouve comme dans la muqueuse des amas de cellules épithélioïdes, la plupart très étendus, infiltrant le tissu con- Jonctif et sans limites précises; on n’y trouve pas de cellules géantes. Quelques follicules clos, hypertrophiés, sont nettement visibles, sur- tout dans la région iléo-cæcale. Des amas ou des trainées de vésicules graisseuses, de pelit volume, se montrent par endroits, et principalement là où le tissu conjonctif est le moins infiltré et le plus normal d'aspect. 984 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE Les vaisseaux sont tous très congestionnés ; les artères sont remplies de sang ; de plus, quelques-unes sont atteintes de périartérite typique; d'autres présentent, en même temps que cette dernière lésion, de l’endar- térite, avec thrombose; nous avons même pu constater sur l’une de nos préparations des figures caractéristiques d’athérome. La fréquence de ces lésions artérielles, chez les bovidés, ne nous permet pas de les attribuer à l'affection qui nous occupe. Les veines sont gorgées de globules rouges et certaines forment des lacs sanguins de grandes dimensions ; quelques-unes sont thrombosées. Les capillaires sont fortement congestionnés. Les lymphangites sont nombreuses. On reconnait enfin sur toutes les préparations, par la présence de cellules volumineuses, étoilées, multipolaires, à gros noyaux elairs, à protoplasme bien coloré, les ganglions du plexus nerveux de Meissner, qui paraissent également envahis par la prolifération conjonctive. La musculeuse est plus ou moins morcelée par des travées intlerfas- ciculaires d'épaisseur anormale ; le tissu conjonctif est surtout abondant et infiltré entre les couches longitudinale et circulaire. Les trainées de lymphangite se suivent aisément à travers la muscu- leuse, jusque dans le tissu cellulaire sous-séreux, la séreuse ne présen- tant pas en elle-même de lésions. ù Nous avons recherché les bacilles pathogènes, après coloration des coupes au Ziehl, et nous les y avons retrouvés avec les caractères mor- phologiques et de coloration décrilts-antérieurement par nous. Suivant les cas, les bacilles se rencontrent, tantôt très discrètement, tantôt, au contraire, très abondamment, et parfois en amas si serrés que les taches rouges qu'ils constituent sur les préparations sont visibles à de très faibles grossissements. Ils sont tous situés dans le tissu conJonctif de la muqueuse, la plupart intracellulaires, soit en buissons irréguliers, soit plus rarement rangés parallèlement. On en apercoit également dans le protoplasme des ile géantes ; mais là, mal colorés, réduits souvent à l’état de granulations, ils sont nettement en voie de destruction. Ils ne paraissent pas plus nombreux au niveau des amas lymphoïdes ou épithélioïdes. Ils se montrent en abondance dans la sous-muqueuse, à l’intérreur des lymphatiques et dans les ganglions mésentériques. En résumé, cette étude anatomo-pathologique confirme la distinction, déjà faite par étude bactériologique, du microorganisme ici en cause et du bacille de Koch; s’il est vrai que l’on trouve, sur les coupes des parois intestinales, des cellules géantes, des cellules d'aspect épithélioïde et lymphoïde, ces diverses variétés d'éléments restent toujours bien sépa- rées les unes des autres et ne se groupent jamais de facon à donner même l'apparence d'un tubercule, et il y a loin des lésions que nous venons de décrire à celles de la tuberculose intestinale. SÉANCE DU 7 JUIN Q83 PHASES AVANCÉES DU DÉVELOPPEMENT DU POUMON CHEZ LE POULET, par ARMAND JUILLET (1). Le développement montre de bonne heure la tendance générale des grosses bronches à se diriger vers la périphérie, et dans les ébauches pulmonaires du 6° au 8° jour toutes les ramifications bronchiques (para- bronches) sont siluées à la surface du poumon dont le centre est occupé exclusivement par du mésenchyme et par la bronche souche. Au 8° jour, les parabronches des surfaces dorsale et ventrale se rap- prochent les unes des autres et tendent à se rencontrer. En même temps les entobronches et les ectobronches qui leur ont donné naissance pro- duisent par leur face profonde des bourgeons parabronchiques destinés à l’intérieur du poumon. Le développement des bronches récurrentes des sacs aériens s'effectue entre le 8° et le 10° jour. L'anastomose des parabronches qui va fermer les circuits pulmonaires (2) s’observe dès le 13° jour. Elle est précédée par une bifurcation en YŸ de l'extrémité de chaque parabronche, si bien que les parabronches d’un même circuit ne sont pas exactement dans le prolongement l’une de l’autre, mais alternent, et sont réunies par un court segment oblique de même diamètre et de même structure qu'elles- mêmes. À partir du 9° jour, autour de certaines parabronches, le mésenchyme se découpe en prismes limités par des bourgeons vasculaires pleins, formant sur les coupes transversales un cadre polygonal ayant le même centre que la parabronche; celte disposition s'étend peu à peu à toutes les parabronches. Un peu plus tard (10° jour), l'épithélium de chaque parabronche est entouré par une couche continue très mince de fibres musculaires lisses, puis, à partir du 13° jour, cet épithélium pousse des culs-de-sac radiés qui végètent dans le prisme mésenchymateux entourant la para- bronche. Vers le 16° jour, l'extrémité de ces culs-de-sac se bifurque et se pro- longe par des conduits plus étroits, qui s’allongent jusque vers le cadre vasculaire limitant le prisme parabronchique, mais ne le dépassent pas, el se terminent à ce niveau par des extrémités closes. Ce développe- ment permet de distinguer aux évaginations parabronchiques deux parties : l’une proximale, plus large, qui donne directement dans la (1) Les données bibliographiques se trouveront dans le mémoire détaillé qui est sous presse. rie (2) Pour les bronches récurrentes et les circuits pulmonaires, voyez ma note du 10 avril dernier. Comptes rendus de l’ Acad. des Sciences. 986 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE lumière de la parabronche, c'est le vestibule; l'autre périphérique, formée de conduits plus fins terminés en culs-de-sac et qui s'ouvrent dans le vestibule, ce sont les capillaires aériens. Vers la fin de l’incubation, ces capillaires aériens forment un manchon serré tout autour de la lumière de la parabronche. Ils ne tardent pas à s’'anastomoser entre eux et constituent alors un véritable labyrinthe aérien. Je n'ai pu observer la formation de ces anastomoses qui doit être extrêmement rapide. Elles n'existent pas encore à la fin du 19° jour, et, au 21°, elles sont déjà aussi compliquées que chez l'adulte. Le développement du poumon des Oiseaux explique les différences essentielles qu’il offre par rapport à celui des Mammifères : Les bronches ne se terminent jamais chez les Oiseaux en culs-de- sac; elles communiquent toutes entre elles en formant des circuits qui peuvent recevoir de l'air pur par deux points opposés de leur trajet, suivant que cet air vient de la trachée ou des sacs aériens. Le paren- chyme pulmonaire ne forme point de culs-de-sac compliqués à paroi plus ou moins bosselée et revêtue d’alvéoles. Il constitue un réseau de travées minces, parcourues par des capillaires sanguins et revêtues d’un endothélium que le nitrate d'argent met en évidence. Il n’y a donc point dans le poumon des Oiseaux de surfaces respiratoires plus ou moins étendues, occupées par des réseaux capillaires à mailles rondes d'une admirable régularité, comme c’est le cas même pour les branchies, et que l'air aborde d'un seul côté, ou des deux côtés à la fois lorsque le réseau capillaire est commun à deux alvéoles adossées ou lorsqu'il s’agit d'une lamelle branchiale, mais il y à un véritable labyrinthe sanguin pénétré par l’air de tous les côtés, ou, si l’on veut, un réseau vasculaire développé dans les trois directions de l'espace. (Travail du Laboratoire d'Histologie de la Faculté de Médecine de Montpellier.) INFLUENCE DE LA VOIE D'ENTRÉE SUR LES EFFETS DES MÉDICAMENTS, par R. LÉPINE. On voit parfois, chez des diabétiques graves, se développer une acéto- némie qui progresse plus ou moins vite, malgré l'administration quoti- dienne, par la bouche, de fortes doses de bicarbonate de soude. Plusieurs fois, dans ces conditions, j'ai injecté, dans une veine du pli du bras, environ deux litres d’une solution isotonique de bicarbonate de soude (1). (1) Une solution isotonique de bicarbonate de soude renferme environ 17 grammes de sel par litre d'eau. SÉANCE DU 17 JUIN 987 J’ai observé dans les heures consécutives une rétention partielle de la soude,un amendement très marqué de l’acétonémie, et, dans deux Cas, au moins (1), sa diminution progressive, aboutissant à une sorte de gué- rison, naturellement en continuant par la bouche le traitement alcalin. À en juger par ces faits, il semble donc que l'injection intra-veineuse a été utile. Tout récemment, M. M. Labbé, à l’occasion d'un fait personnel, s'exprime de la manière suivante : « Des doses de 15 et de 30 grammes de bicarbonate nous ont paru beaucoup plus actives que des doses équivalentes de bicarbonate données par la bouche (2) ». On peut objecter que les malades n'ont pas ingéré la dose prescrite (3), ou que celle-ci, par suite de troubles intestinaux, n'était pas bien absorbée; mais, dans quelques cas, j'ai fait doser la soude contenue dans l’urine et n’ai pas trouvé qu’elle fût en déficit bien considérable, relativement à la dose ingérée. Je crois, en conséquence, qu'il faut expliquer le succès de l'injection par une meilleure pénétration du sel sodique dans les cellules. Pendant l'injection, il y à augmentation plus ou moins brusque de la tension dans les capillaires, et d’autres change- ments physiques qui doivent singulièrement modifier les conditions de la diffusion. Alors même que la quantité de bicarbonate de soude injectée n’est pas très considérable, la fraction qui arrive au protoplasma doit être plus forte qu'à la suite de l’ingestion. Il se produit sans doute par le fait de l'injection des perturbations cellulaires qui peuvent devenir l’occasion d’une réaction favorable. Voilà, selon moi, un des motifs de l'utilité des injections intra-veineuses si souvent pratiquées à l'exemple du professeur Baccelli. L'injection dans la veine n’est pas toujours nécessaire pour provoquer la perturbation dont je viens de parler : j'ai publié, il y a quelques années, l'observation d’une femme atteinte d’anémie grave, et qui, bien que gorgée de fer par la bouche, était tombée, en peu de mois, dans un _ état qui paraissait absolument désespéré (4). Depuis longtemps alitée, bouffie, elle délirait depuis plusieurs jours, quand je lui ai fait une injec- tion sous-cutanée d’une petite quantité de citrate de fer. Environ vingt-quatre heures plus tard elle était déjà améliorée. Les injections de fer ont continué l'amélioration, et, en quelques semaines, elle était guérie, en apparence. Mais on sait que les anémies graves sont exposées (4) Voir Lépine Le Diabète, Paris 1909, p. 691. — Revue de médecine, 1909, p. 74 et 146. Le cas rapporté p. 146 n’est naturellement pas compté comme guérison, bien qu'il y ait eu un succès immédiat. — Voir aussi Progrès médical, 6 mai 1911. (2) Société médicale des Hôpitaux de Paris, 19 mai 1911, p. 701-702. (3) J'ai insisté dans mon livre, notamment p. 678, sur les supercheries des diabétiques, qui rendent suspects bien des résultats consignés par les auteurs. (4) Voir Semaine méd., 1897, p. 497. 988 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE à des récidives et, quelques années plus lard, elle a succombé pendant une cure d'air. Chez cette femme l'absorption du fer se faisait-elle mal par les voies digestives? Il est impossible de le savoir (1). Mais, éclairé par d’autres faits, je suis porté à supposer que dans ce cas aussi l'injection a agi surtout en améliorant l'absorption cellulaire. Pour revenir aux acétonémiques, il est possible que l'injection s sous- cutanée d'une grande quantilé de solution alcaline eût agi favorable- ment; mais, vu le danger de phlegmon chez un diabétique, je n'ai Jamais osé y recourir. Dans les conditions où j'opère, l'injection intra- veineuse est au contraire sans danger. SUR LES COCONS VERTS DE CERTAINS BOMBYCIDES, par J. Dewrrz. Dans les Comptes rendus de la Société de Biologie, plusieurs notes ont été publiées au sujet de la nature du colorant des cocons de Yama-Maiï, qui fut éludié pour la première fois par M. Raph. Dubois. La discussion de cette question avait comme point de départ une publication de MM. Levrat et Conte, où ces derniers affirmaient que le colorant vert serait de la chlorophylle. Vu l'intérêt qu'offre cette question, il me sera permis de faire connaître dans quelles conditions j'ai pu obtenir des cocons verts d’une autre espèce de Bombycides (Saturnia pavonia). On sait que la soie, et par conséquent le cocon de certains Bomby- cides, est au début parfaitement blanche el que ce n'est qu'après la confection du cocon que celui-ci devient brun. Cette transformation est due à un liquide incolore que la chenille évacue par l’anus et dont elle humecte le tissu. Celui-ci devient alors mou, comme si on l'avait trempé dans l’eau, et brunit. J'ai été à même de déterminer le même change- ment de couleur en mettant les cocons blanes dans l’eau ordinaire, la glycérine ou des solutions de corps oxydants (acide chromique, perman- ganate de potasse). Pour obtenir des cocons blancs, on laisse la chenille se vider. On attend alors qu’elle commence à filer, et l'on obstrue l’anus en laissant tomber sur lui une goutte d’un vernis séchant rapidement ou en plaçant une ligature à l'extrémité du corps. Les cocons blancs, comme les cocons bruns du Saturnia pavonia, décomposent l'eau oxygénée (catalase) sans changement de couleur du (1) Le dosage du fer des fèces n’eût rien appris, l'élimination de ce métal se faisant presque exclusivement par l'intestin. SÉANCE DU 1Â7 JUIN 989 : côté de la soie. Mais lorsqu'on traite les cocons blancs à l'eau oxy- génée à laquelie on ajoute de l’hydroxylamine, on obtient des cocons verdâtres. La couleur verte sera plus pure quand on mettra le cocon blanc dans une solution assez concentrée d'hydroxylamine seule. Mais, en ce cas, il faut beaucoup de temps (huit à dix jours) pour qu'il devienne vert. Il sera en outre utile de ne pas couvrir entièrement de liquide les cocons ou les morceaux de cocons. L'oxygène joue sans doute un rôle dans la formation du colorant vert, ce qui s’accorderait avec les indications de M. Raph. Dubois, d'après lesquelles la coloration du cocon de Yama-Maï est superficielle et ne se montre pas dans les couches plus profondes. Dans l’ammoniaque, les cocons ne se colorent pas, mais le liquide fait voir une teinte qui est au début un peu verdâtre, et qui ne tarde pas à devenir jaune sale. Une solution de soude caustique devient d'abord rouge et passe plus tard au jaune. MODE DE DÉVELOPPEMENT DE LA DÉGÉNÉRESCENCE AMYLOÏDE DANS LE CERVEAU, par R. Micnor et L. MarcHanD. L'inftration amyloïde du cerveau n’a pas encore été étudiée histo- - logiquement, du moins à notre connaissance. Nous venons d'observer à l’autopsie d’un sujet syphilitique, atteint de paralysie générale, toute une zone cérébrale atteinte de cette forme de dégénérescence (1). Notre étude a porté sur les zones où débute le processus et sur celles complètement dégénérées. L’infiltration amyloïde du cerveau envahit d'abord les vaisseaux de transition et les capillaires. Elle progresse de dedans en dehors et débute dans les artérioles par la couche musculaire, dans les capillaires par la tunique adventice. L'endothélium résiste plus longtemps et on peut encore parfois le reconnaître sur des vaisseaux dont les parois sont complètement infiltrées. Les tuniques prennent un aspect réfrin- gent et s’hypertrophient considérablement. Les parois de certains vais- seaux ne subissent la dégénérescence que d’un côté, la zone infiltrée prend alors la forme d’un croissant. Cette infiltration entraîne le rétrécissement de la lumière des vais- seaux tout en augmentant l'épaisseur de leurs parois. La dégénérescence ne porte d’abord que sur quelques vaisseaux isolés; les autres vaisseaux sont indemnes. (4) R. Mignot et L. Marchand. Soc. anat., 16 juin 1911. 990 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE Dans ces zones où l'infiltration amyloïde est à un stade peu avancé, les cellules pyramidales sont déjà très altérées; elles sont en voie d'atrophie quoiqu'elles ne soient pas encore comprimées par les blocs amyloïdes. Leurs prolongements sont tortueux, vacuolisés; leurs noyaux sont excehtriques; les granulations chromophiles sont réduites en une fine poussière disposée irrégulièrement; le corps cellulaire semble s’effriter. Les cellulés satellites ne présentent aucune proliféra- tion. Sur les coupes traitées par la méthode de Weïgert-Pal, on note la disparition d’un grand nombre de fibres à myéline. La névroglie ne présente pas une prolifération plus accusée que dans les autres régions corticales. Les zones où la dégénérescence atteint son maximum d'intensité ne sont plus constituées que par des blocs réfringents, de dimensions variées, isolés ou réunis les uns aux autres, formant des îlots, des trainées, des placards. On peut toutefois reconnaître que certaines parties allongées, d'aspect moniliforme, sont des vaisseaux. Certains d’entre eux ont une lumière très étroite dans laquelle on observe la présence de globules sanguins qui cheminent un à un comme dans un capillaire. Sur les coupes transversales des vaisseaux, la substance amyloïde a un aspect fendillé, tout en étant disposée en couches concen- triques. Un grand nombre de vaisseaux contiennent encore, soit à Ia partie la plus externe de leurs parois, soit entre deux couches concen- triques de substance amyloïde, des cellules nucléées qui paraissent être le reliquat de l’endothélium ou de l’adventice. Dans les zones où l'infiltration est très accusée, les cellules nerveuses ont disparu. Au Weïgert-Pal, il ne persiste que br rares fibres à myéline en voie d'atrophie. L’infiltration amyloïde ne paraît avoir aucune tendance à envahir les cellules nerveuses, qui disparaissent par atrophie dès que les vaisseaux sont atteints. Nous avons observé toutefois quelques cellules dont le corps était envahi par la substance amyloïde. Il semble que l'atrophie des éléments parenchymateux et même interstitiels est due à l’anémie causée par le rétrécissement et l’oblitération des vaisseaux. Une autre particularité intéressante est la localisation de l'infiltration à la substance grise corticale et son maximum de développement au niveau des couches des cellules pyramidales et polymorphes. Dans la couche moléculaire, on observe quelques zones indemnes; la névroglie y est encore très abondante et présente les caractères de la sclérose que l'on rencontre dans la paralysie générale. À la partie inférieure de la substance corticale, la dégénérescence amyloïde s'arrête au niveau où la substance grise fait place à la sub- stance blanche. Comme le passage de la substance grise à la substance blanche comprend une zone intermédiaire où un grand nombre de cel- lules nerveuses sont encore disséminées au milieu des fibres de pro- SÉANCE DU 17 JUIN 991 jection, la dégénérescence amyloïde suit la même topographie. Dans la substance blanche sous-corticale, quelques vaisseaux sont envahis par la dégénérescence, mais deviennent de moins en moins nombreux à mesure que l’on pénètre davantage dans la substance blanche. Dans quelques sillons, et seulement dans les régions où l'infiltration est très accusée, la pie-mère a subi la dégénérescence; cette membrane s'est très épaissie, a l'aspect vitreux et ne contient plus que quelques cellules rondes; on ne reconnait les vaisseaux de la méninge que par leur lumière qui renferme encore des globules sanguins. Aucun des vaisseaux méningés ne présente de lésions athéromateuses. Dans les autres régions du cortex, non atteintes par la dégénéres- cence, les lésions sont diffuses; ce sont celles de la paralysie générale ; l'infitration embryonnaire des méninges et la périvascularite sont très prononcées. On relève la présence de nombreux corpuscules hyaloïdes dans les cireonvolutions frontales. L'infiltration amyloïde du cerveau a un processus qui se rapproche de celui que cette dégénérescence présente dans le rein. De même que dans ce dernier organe, les cellules épithéliales ne sont pas envahies en même temps que les tuniques vasculaires ; dans le cerveau, la dégé- nérescence se cantonne dans les vaisseaux; les cellules et les fibres nerveuses disparaissent par atrophie et non sous l'influence de Fintil- tration. Nous ferons remarquer enfin que la dégénérescence amyloïde est apparue sur un cerveau préalablement lésé; la méningo-encéphalite diffuse subaiguë a précédé l'infiltration. ESSAIS DE REPRODUCTION DE LA LÈPRE CHEZ LE CHIMPANZÉ ET LES SINGES INFÉRIEURS, par CHARLES Nicozce et L. BLAIzor. Dans une note antérieure (1), nous avons montré qu'il était possible, par l'inoculation de 1épromes récents, de reproduire chez les singes infé- rieurs {WMacacus sinicus) des lésions locales assez semblables à celles de l’homme et riches en bacilles jeunes et bien colorables. Nous espérions, par la répétition des inoculations virulentes, obtenir un résultat meilleur et peut-être une lèpre généralisée. Il n’en a rien été. Un chimpanzé, inoculé de même façon, s'est comporté exactement comme les macaques. \1) Comptes rendus de la Société de Biologie, séance du 30 juillet 1910, p. 231. 993 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE Le matériel d'expériences a été emprunté à deux malades atteints de lèpre tuberculeuse généralisée, une femme et un homme. Les prélève- ments ont été pratiqués sur Ja femme du 18 mai au 24 octobre 1910, chez l'homme à partir de cette dernière date. Nous devons faire remar- quer que ces deux personnes ont été soumises dès les premiers prélève- ments à des inoculations d'huile iodoformée: et que ce traitement a amené chez elles une amélioration indiscutable. Cette amélioration, surtout évidente chez la femme, s’est dessinée nettement pour elle à partir du mois d’août. Îl faut tenir compte sans doute de ce fait pour l'appréciation des résultats de nos expériences. Voici les observations résumées de nos singes : 1° Bonnet chinois I. — Au total seize inoculations. Le résullat des cinq pre- mières, pratiquées du 18 mai au 18 juillet, a été rapporté dans notre article précédent. Trois lépromes étaient apparus alors après 53, 39 et 31 jours d’in- cubation ; l’un d’eux, excisé, montrait au microscope l'aspect typique des lésions lépreuses humaines. Les onze inoculations ultérieures ont été pratiquées aux dates suivantes : 4er et 15 août, 5 et 27 septembre, 10 et 24 octobre, 28 novembre, 5, 12 et 45 décembre 1910, 9 janvier 1911. Les lésions ont atteint leur maximum d'intensité en septembre, sans jamais se généraliser, c'est-à-dire qu'il n'y a pas eu développement de lépromes ailleurs qu'aux points inoculés. Elles se sont affaissées en octobre et les der- nières inoculations n’ont déterminé que des réactions insignifiantes. Encore vivant aujourd’hui, ce singe n'a présenté depuis cette époque aucune mani- festation lépreuse. 20 Bonnet Il. — L'observation de cet animal, chez lequel l’évolution des lésions a été rigoureusement parallèle à celle de la maladie expérimentale du bonnet précédent, a été publiée presque entièrement dans notre première note. Ce singe montrait des lépromes en pleine évolution, lorsqu'il est mort accidentellement le 31 juiliet. Aucune lésion viscérale, absence de bacilles lépreux dans la rate ; au contraire, lésions locales tout à fait typiques, riches en bacilles. 3° Bonnet IT. — Neuf inoculations virulentes les 45 août, 5 et 27 sep- tembre, 10 et 24 octobre, 28 novembre, 5-12 décembre 1910 et 5 janvier 1911. Les premières ont amené en quelques semaines l'apparition de lépromes, qui ont augmenté progressivement de volume, mais se sont ramollis et se sont ouverts en novembre. Le pus épais qu'ils contenaient ne présentait, au milieu de polynucléaires nombreux, que quelques rares bacilles lépreux dégénérés. Il est à noter que cet animal, chez lequel les lésions ont montré cette évolu- tion d’abcès froid, n’a reçu de virus de la première malade qu’à partir de la date où l’état de santé de celle-ci était en voie d'amélioration manifeste. 4° Chimpanzé. — Huit inoculations virulentes les 11 et 24 octobre, 28 novembre, %, 12, 19 et 26 décembre 1910, 9 janvier 1911. Évolution paral- lèle à celle des lésions du bonnet IIT inoculé avec un matériel et à des dates presque identiques; avec cette différence, toutefois, que les lépromes chez à sol SÉANCE DU 17 JUIN 993 RE l’anthropoïde n'ont pas abouti à la suppuration, mais se sont présentés sous forme de nodules durs et de coloration rouge foncé. Ce chimpanzé est le seul animal chez lequel il y ait eu tendance, non à la généralisation, mais à une extension manifeste des lésions. Une inoculation (la première en date), pratiquée chez lui à la seringue, le 11 octobre, sous la peau de l’arcade sourcilière gauche, a été suivie du développement d’un nodule local, puis de l'apparition dans l'épaisseur de la peau, autour du point d’entrée de l'aiguille, de plusieurs petits nodules lépreux, bientôt confluents, dont l’ensemble dessinait une petite masse indurée et plate, des dimensions d’une pièce de 50 centimes et à bords festonnés. Cette lésion, en extension pendant une quinzaine de jours, a bientôt regressé. Les dernières inoculations n’ont produit chez cet animal que des réactions insignifiantes. Ces expériences montrent qu'on peut, par l'inoculation de produits virulents, déterminer chez les singes de véritables lépromes riches en bacilles jeunes et bien colorables, mais que ces lésions restent loca- lisées au point d’inoculation et guérissent bientôt. Ces résultats ne sont obtenus à coup sûr que si le matériel est emprunté à des lésions humaines récentes et si le malade n’a été soumis à aucun traitement actif. | La répétition des inoculations diminue en général le temps de l’incu- bation des lépromes, mais ne crée aucune sensibilisation. Dans un cas (chimpanzé), nous avons noté une tendance à l'extension des lésions, dans aucun une généralisation. La question de la reproduction expérimentale de la lèpre chez les animaux demeure donc entière et non résolue. Il est possible que, chez l'homme, les mêmes voies d’inoculation donnent de même des résultats négatifs si, comme cela est fort possible, la lèpre ne se contracte pas par le tégument externe. (/nstitut Pasteur de Tunis.) QUELQUES RÉACTIONS DONNÉES PAR LE RÉACTIF A LA BENZIDINE ACÉTIQUE AVEC OU SANS ADDITION D'EAU OXYGÉNÉE, par À: SARTORY. Le réactif à la benzidine acétique ou réactif d'Adler est employé assez souvent dans les laboratoires, pour la recherche du sang ou des oxydases. Nous croyons utile de signaler quelques réactions obtenues par nous en faisant agir ce réactif sur certains sels ou autres substances bien définies en dissolution dans de l’eau distillée exempte de. fer’et de cuivre. L'iodure de potassium, le bromure de potassium, le bromure Biococie. Comptes RENDUS. — 1911. T. LXX. 10 994 ; SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE d'ammonium, le chlorure de potassium, le chlorure de sodium, le- chlorure de baryum purs donnent en solution dans l'eau distillée, mélangés avec quelques gouttes de benzidine (solution dans l'alcool absolu) et quelques gouttes d’eau oxygénée, une coloration d’un bleu tres intense. Cette coloration fonce beaucoup et au bout de quelques jours tire sur le noir. Point n’est besoin d'ajouter ici d'acide acétique pour obtenir cette réaction. L’acide acétique ne provoque d’ailleurs qu'un très faible changement. Le bicarbonate de soude en solution + benzidine + H*0°— Réaction négative, mais il suffil de verser quelques gouttes d'acide acétique pour avoir une coloration bleu verdâtre, puis bleue. La réaction est beaucoup moins nette si l'on met un excès de bicarbonate de soude. L'eau de chaux avec de la benzidine, de l'acide acétique et de l’eau oxygénée donne une coloration bleu verdâtre. Réaction négative sans acide acétique. Réaction positive avee l’eau du Breuil. Avec le sulfate de magnésie, la -benzidine acétique et l'eau oxygénée- donnent une coloration bleu clair; là réaction se produit sans acide acétique. Nous obtenons le même résultatavec une solution de nitrate de chaux. Avec des solutions d’azotate de soude, de carbonate d’ammeoniaque, d’alun de potasse, de sel de Seignette, d’acétate de plomb, de sulfate de soude, il est nécessaire d’ajouter à la benzidine de l’eau oxygénée et de l'acide acétique pour constater la coloration bleue ou verdâtre. A noter que ces colorations ne subsistent pas très longtemps, elles virent au jaune, bleu très foncé ou même au brun et violet; il faut faire excep- tion toutefois pour les chlorures, bromures, iodures et quelques autres. sels. Dans ce cas, les colorations restentbleues. Le bichlorure de mercure donne avec la benzidine et l’eau oxygénée une coloration jaune verdâtre qui devient bleu verdàtre par addition d'acide acétique. Avec de la salive chauffée (puis refroïdie), avec de la benzidine, de ‘acide acétique et de l'eau oxygénée nous obtenons une couleur bleu peu intense. Avec de la salive chauffée à l’ébullition avec du sang (puis refroidie), mélangée à de la benzidine, de l'acide acétique et de l'eau oxygénée, nous obtenons une coloration bleu intense. La coloration est peu nette si nous n’ajoutons pas d'acide acétique. Avec l’eau distillée à l’ébullition, de la benzidine et de l'eau oxygénée. nous obtenons une coloration fleur de pêcher ; il n’y a aucun changement si nous ajoutons de l'acide acétiqué ; avec de l’eau distillée froide, de la benzidine, de l'acide acétique et de l’eau oxygénée nous obtenons une coloration bleu clair. La réaction est négative sans acide acétique. : Même réaction avec l’eau du robinet. : Ces réactions ne se produisent pas si on a affaire à des solutions. d'acides minéraux ou organiques, tels que les acides chlorhydrique, sulfurique, azotique, etc... (les acides oxalique, citrique, tartrique, SÉANCE DU 17 JUIN 995 lactique, etc..), ou encore si l’on opère en présence de solutions conte- nant de l'urine. Avec l’acétate de soude, le tartrate acide de potasse, le chloral, la résorcine, nous n'obtenons rien ou très peu de chose. Avec l’urée; le cacodylate de soude, l’antipyrine, les réactions sont positives à la condition d'ajouter de l’acide acétique à la benzidine et l'eau oxygénée. La couleur bleue est plus ou moins vive et plus ou moins durable ; généralement nous observons des précipités de couleurs très diverses. Avee des dissolutions de glucose, de saccharose, de maltose nous obtenons une coloration d’un bleu très net avec la benzidine acé- tique et l'eau oxygénée, mais cette coloration ne dure que quelques ins- tants. Avec le lactose, réaction négative. Nous avons comparé ces réactions avec celles obtenues avec des solu- tions contenant du sang. Nous estimons qu'il est souvent impossible de constater une différence entre le produit de ces réactions. Nous estimons que ce réactif peut conduire aux erreurs les plus grossières. Nous mon- trerons dans une prochaine communication qu'il ne faut pas accorder plus de confiance au réactif de Florence à base de pyridine, teinture de gaïac et essence de térébenthine vieille. (Travail du laboratoire du professeur Radaïis.) SUR UN MICROBE QUI DÉSAGRÈGE LA CELLULOSE (Bacillus cellulosæ desagregans n. sp.), par A. Disraso. J'ai isolé de la flore intestinale de la poule, au cours de recherches expérimentales sur la goutte, un microbe qui, par ses proprétés biolo- giques, mérite d’êlre signalé. Il est en effet capable de désagréger la cellulose. Pour avoir de la cellulose pure, je me suis servi de papier Berzelius mis dans un milieu inorganique ou dans de l’eau stérilisée. Jusqu'ici, un grand nombre de chercheurs ont signalé l'existence d'un microorganisme qui attaque la cellulose, mais personne ne l'avait isolé. Pour la littérature ayant trait à cette question, je renvoie à mon livre sur les Anaérobies (1). Le microbe en question est un petit bacille très grêle, droit, très rarement incurvé. Ses extrémités sont coupées à angle droit. Il prend très difficilement le Gram et ne résiste pas à une décoloration prolongée. Il forme des spores ovalaires qui sont subterminales. Il pousse en gélose profonde sucrée en anaérobie facultatif et ne donne jamais de (1) Les Anaëérobies. Masson, Paris, 1910. 996 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE gaz. Les colonies séparées sont rondes, à bords luisants, grosses comme une tête d’épingle. Il est très rare que, dans ce milieu, il donne des spores. Elles ne sont en effet assez nombreuses que dans les cultures en gélose inclinée. Sur ce milieu, les colonies ressemblent beaucoup à celles du streptocoque. Il ne pousse pas à 22 degrés, tandis que dans la gélatine à 37 degrés, en piqûre profonde, il pousse très bien en ne liquéfiant pas le milieu. Il n’agit pas sur le lait. il pousse très mal dans les milieux peptonés ainsi que dans le blanc d'œuf. Il cultive très faiblement dans le bouillon Martin. Il ne donne pas la réaction de l’indol. Les milieux sucrés ne lui sont pas très favorables; son action sur le glucose est en effet très faible, et il n’attaque pas le lactose, le maltose, le saccharose. Très rapidement il transforme l’amidon en dextrose. Cultivé dans des milieux minéraux avec du papier Berzelius on voit après quelques jours le papier s'amincir progressivement, se désagréger, former des flocons composés de fibres. Son action ne va pas plus loin. Il désagrège également la pomme de terre, la salade, les petits pois, les flageolets en donnant des sucres. Son action sur la salade me fait penser qu'il attaque la pectine en la transformant en un sucre réduisant la liqueur de Fehling. Il est possible, à cause de cette digestion non complète, que le papier de Berzélius ne soit pas absolument pur. Je poursuis activement cette étude et je pense que dans une prochaine note je ferai part des observations nouvelles que j'aurai l’occasion de faire en expérimentant un des animaux nourris de végétaux riches en cellulose, et également nourris de papier Berzelius. INSUFFISANCE THYROIDIENNE ET FONCTIONS HÉPATIQUES, par Léoporp-LÉvr. D'une facon générale, il se produit des lésions du foie, souvent graves, lorsqu'on pratique la thyroïdectomie chez des animaux (Lau- lanié, Van der Eecke, Parhon et Goldstein, etc.). Les altérations sont plus marquées dans la thyro-parathyroïdectomie ou la parathyroïdectomie (Gozzi). Ces altérations anatomiques font prévoir des troubles des fonc- tions hépatiques que nous allons passer en revue. 1° Fonction biliaire. — L'action du corps thyroïde sur la fonction biliaire est démontrée : a) par le passage des matières colorantes de la bile dans l’urine des animaux éthyroïdés (Verstraeten et Vanderlinhen, SÉANCE DU 17 JUIN 997 Laulanié, Gley); b) par l’action du traitement thyroïdien sur les sels biliaires (Gilbert et Herscher) ; c) par l’amélioration, par l'opothérapie thyroïdienne, du prurit ietérique (Gilbert et Herscher), du prurit cholé- mique (cas personnel); d) par l'influence du traitement thyroïdien sur le chloasma (cas personnel) ; e) par la fréquence de la lithiase biliaire au cours des états d’'hyperthyroïdie(Hertoghe, Lorand, Apert, cas personnels) et les conditions thyroïdiennes du développement des calculs biliaires (Lorand, Parhon et Goldstein). 2° Fonction glycogénique. — L'influence du corps thyroïde sur cette fonction s'appuie sur une série de considérations. a) MM. Parhon et Marinesco ont noté, à la suite de l’ablalion de l'appareil thyro-parathyroïdien chez un chat de trois semaines, une diminution considérable de la quantité de glycogène ; b) Falkenberg, sur 20 chiens thyroïdectomisés, a signalé 13 fois de la glycosurie (qui a per- sisté trois semaines dans un cas). M. Gley a constaté sur 6 cas 4 fois de la glycosurie passagère ; c) l'épreuve de la glycosurie alimentaire, positive, chez un myxœdémateux, s'est atténuée, après dix-sept Jours de traite- ment, et a disparu après vingt-sept jours. (Garnier et Lebret.) M. Parisot dans 4 cas d'insuffisance thyroïdienne, a vu la capacité d’assimilation pour le glycose, d’abord affaiblie, augmenter notablement et redevenir normale, sous l'influence du traitement thyroïdien ; d) Gordon a amélioré puis fait disparaître par le traitement thyroïdien le sucre urinaire chez deux frères atteints de myxæœdème et de glycosurie.Il convient d’ajouter que ces faits sont exceptionnels. C'est en général au cours de la maladie de Basedow qu'on note de la glycosurie alimentaire, expérimentale ou spontanée, et parfois même du diabète. Mais il faut faire intervenir, dans l'interprétation des faits, l'antagonisme du pancréas et de la thyroïde. 3° Fonction uréogénique. — L'insuffisance thyroïdienne comporte le passage de l’'ammoniaque dans l'urine. M. Laulanié avait déjà signalé l’alcalinité de l'urine à la suite de la thyroïdectomie. Coronedi et Luzzato ont noté l'apparition d’une alcalinité très accenluée dè l’urine, après exlirpation de l'appareil thyro-para-thyroïdien. Underhill et Saiki, ont constaté un excès d’ammoniaque dans l'urine de chiens thyroïdecto- misés. Carlson et Jacobson ont trouvé une augmentation de la quantité d’ammoniaque dans le sang, l'urine des chats et des renards thyroïdec- tomisés el parathyroïdectomisés. Le foie de ces animaux montre une diminution de la faculté de décomposer l'ammoniaque. Dans un cas que nous avons observé avec le D' Avrignac, dans lequel l’urine était alca- line à l'émission, sans bactériurie, le traitement thvyroïdien a fait dis-. paraitre l’alcalinité dès le deuxième cachet. Il faut noter encore que dans la suppression du foie, par la fistule d'Eck, le carbamate d'ammoniaque a été incriminé comme facteur de désordres, de même qu’à la suite de la thyro-parathyroïdectomie (Frouin). En ce qui concerne l'acide urique, on peut le trouver en excès dans 998 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE l'urine, dans les affections du foie et dans les états thyroïdiens de l'homme. Avec le D' Ayrignac j'ai noté la régulation de l'acide urique par le traitement thyroïdien. 4° Fonction coagulante. — Le foie prend part à la coagulation du sang, en vertu de la participation de cet organe à la fabrication de la matière fibrinogène. Or le corps thyroïde agit contre les hémorragies et régularise la coagulation du sang (Taylor). Récemment Lidsky a noté dans 29 cas sur 37 de maladie de Basedow, la coagulation du sang ralentie et affaiblie ; dans la cachexie strumiprive, elle était accélérée et renforcée. Par le dosage du fibrinogène, Kottmann et Lidsky ont trouvé dans la maladie de Basedow et dans l'hyperlthyroïdie des chiffres allant de 0,198 à 0,18 p. 100: dans le myxœdème et l'hypothyroïdie, la richesse du sang en fibrinogène montait à 0,34 et 0,39 p. 100 (la moyenne est de 0,226 p. 100 dans le sang normal). Ajoutons le rôle du corps thyroïde dans le métabolisme du calcium. Or, le calcium se trouve toujours dans les cendres de la fibrine. 5° Fonction anti-xénique. — D'après les travaux de Müller, il existe, au point de vue de la genèse de l’alexine et des anticorps naturels, une solidarité entre le foie et le corps thyroïde. Au premier serait dévoluela sécrétion des cytolysines naturelles. Le second déverserait dans le torrent circulatoire des substances qui seraient des excitants, en quelque sorte spécifiques, de cette secrélion. La synergie thyro-hépatique pour ces diverses fonctions ne se dégage que par une étude artificille. Car, le corps thyroïde par exemple, se trouve associé aux glandes parathyroïdes dans la fonction calcifiante. Le foie forme, avec le pancréas, un véritable système, en ce qui concerne la glycémie. L'étude des rapports thyro-hépatiques permet de pénétrer plus profondément dans l'intimité de l’arthritisme, dont les troubles humo- raux et nerveux, des auto-infections, peuvent s'expliquer par un état du foie ou du corps thyroïde et, sans doute, dans certains cas, par un état thyro-hépatique. SUR LA PRÉSENCE DE TRACES DE CHOLESTÉRINE DANS LES URINES NORMALES, par ER. GÉRaARD. J'ai été engagé à rechercher la présence de la cholestérine dans les urines normales à la suite de travaux effectués avec mon préparateur, M. Verhaeghe, sur les lipoïdes des organes (1), et pour lesquels nous avons déterminé les quantités de cholestérine qu'ils renferment en mettant à profit le procédé de purification et de dosage qui nous a (1) Journ. Pharm. et Chim [7], t.. HI, p.385, 1944. SÉANCE DU 17 JUIN 999 toujours servi dans nos études sur les cholestérines des végétaux et des microorganismes (1, 2, 3, 4). Dans une première expérience, 10 litres d'urines normales provenant des étudiants de notre laboratoire ont été évaporés au bain-marie. Le résidu sec, mélangé à du sable lavé, est épuisé au Soxhlet par de l'éther anhydre. Les liqueurs éthérées réunies donnent, après évaporation, un extrait coloré dans lequel nous avons recherché la présence de la cholestérine. À cet effet, cet extrait, d'aspect résineux, est saponilié, en liqueur alcoolique, par la potasse; dans le mélange, on fait ensuite passer un courant d'acide carbonique. On sépare, par filtration, le car- bonate de potasse insoluble dans l'alcool. Le filtrat est évaporé à siccité et épuisé par le chloroforme bouillant. La solution chloroformique présente nettement les réactions colorées de la cholestérine animale (réactions de Salkowski, de Liebermann). Désirant avoir quelques notions sur la proportion de la cholestérine de l'urine normale, nous avons dù modifier notre première technique expérimentale, et, finalement, voici comment nous avons opéré : On a agité à plusieurs reprises, avec de l’éther, 70 litres 910 d’urines normales, en opérant dans de grandes ampoules. Les liqueurs éthérées -décantées sont distillées. Les résidus éthérés sont desséchés et repris par de l’éther anhydre, et les nouvelles liqueurs sont, après filtration, évaporées à siccité. La proportion de l'extrait coloré poisseux est de 0 gr. 544; son odeur est repoussante. IL est traité comme il est dit plus haut pour la séparation de la cholestérine, avec cette différence que le produit de la saponifica- tion à été épuisé par l’éther au-lieu de chloroforme. Cet éther enlève ainsi 0 gr. 011 d’une cholestérine impure sous forme de produit cireux. En employant la méthode de Coppenberg (5), nous avons pu obtenir, par traitement avec de l'alcool méthylique renfermant 20 p. 100 d’eau, quelques petits cristaux caractéristiques de cholestérine vus au micros- cope. Il est à remarquer que les eaux mères alcooliques de cristallisation, même très concentrées et n’abandonnant plus aucun cristal, présentent, avec une grande intensité, les réactions colorées de la cholestérine. C'est un fait que j'ai observé à différentes reprises dans les eaux mères (1) Contribution à l'étude des cholestérines végétales et animales, Tou- .louse, 1895, (2) Sur les cholestérines végétales. Comptes rendus de l'Acad. des: Sciences, +. CXIV, p. 1544. (3) Sur les cholestérines des Cryptogames. Comptes rendus de l'Atad. des Sciences, t. CXXI, p. 723, 1895. (4) Sur les cholestérines des végétaux A ute hit rendus de l'Acad. -des Sciences, t. CXXVI, p. 909, 1898. (5) Chem. Zeitung, t. XXXINH, p. 985. 1000 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE de cristallisation de cholestérines animales ou végétales, et j'incline à penser qu'il se forme des produits d’altération de ces cholestérines, lesquels présentent les réactions de Salkowski et de Liebermann. Autre fait à signaler, c’est la disparition immédiate de l'odeur repous- sante urineuse de l'extrait éthéré d’urines normales, non fermentées, dès que l'on y ajoute la potasse ; il semble donc bien que l'odeur uri- neuse si connue est due à des acides solubles dans l’éther, très vraisem- blablement des acides gras, comme du reste l’ont déjà observé certains auteurs. En résumé, l’urine normale contient de très faibles proportions de cholestérine existant soit à l’état colloïdal, soit dissoute, à la faveur de certains sels, comme les phosphates alcalins qui dissolvent des traces de cholestérine. SUR UNE HÉMOGRÉGARINE DE GRENOUILLE A CAPSULE SINGULIÈRE, par H. SCHEIN. Nous avons observé chez les grenouilles taureau indiennes, Rana ligrina, provenant des environs de l'Institut Pasteur de Nha-Trang, Annam, une hémogrégarine qui présente, dans les hématies du sang circulant, une forme encapsulée qui nous paraît mériter d’être signalée. A l’état de vermicule libre et mobile, ou non enkysté dans l'hématie: (fig. 2 et 3), cette hémogrégarine rappelle assez les formes des gre- nouilles de France, par exemple 77. minima (= H. ranarum). On trouve aussi des formes non encapsulées plus larges telles que celles repré- sentées dans les figures 4 et 5. Toutes ces formes sont banales. Ce qui attire particulièrement l’atten- tion, ce sont des masses intraglobulaires trilobées (fig. 12-15); l’un des lobes est allongé et en forme de massue; les deux autres sont arrondis et la séparation entre eux est souvent peu marquée. À la surface de ces deux lobes, on observe un certain nombre de stries qui divergent de la surface d'insertion du lobe claviforme sur les deux autres lobes. L’en- semble parait constitué par une substance consistante qui retient assez fortement la couleur (coloration par le Giemsa). Au premier abord, l'aspect est déconcertant ; mais, à un examen plus approfondi, on reconnait que le lobe en massue renferme toujours une hémogrégarine, en forme de vermicule (v, fig. 12-15), courbée sur elle- même pour épouser les contours externes du lobe. Le noyau du vermi- cule s'aperçoit facilement. La grosse extrémité de l'hémogrégarine vient obturer la partie étroite de la capsule, par laquelle elle commu- nique avec les deux lobes arrondis. L'autre extrémité est plus ou moins SÉANCE DU A7 JUIN 1001 effilée ; elle vient parfois fermer la boucle du vermicule, en se terminant au contact de l'extrémité renflée, dans la partie effilée du lobe clavi- forme. Les lobes arrondis sont toujours vides. Nous n'avons pu élucider d’une façon certaine la genèse de cette cap- sule. Néanmoins les figures 6 à 11 ci-dessous représentent divers stades qui peuvent être regardés comme conduisant à celui où la capsule est complètement développée. Toutes les figures sont grossies environ 1000 fois en diamètre, sauf la figure 16 qui est grossie 2000 fois. C'est un fait général que les hémogrégarines, à un certain stade de leur évolution, sont entourées, dans les hématies, d’une enveloppe propre. Mais, presque toujours, cette enveloppe, plus ou moins résis- tante, épouse intimement les contours de l'hémogrégarine, et son volume ne dépasse guère celui du parasite. Berestneff (1) a le premier fait connaître une capsule d’un volume beaucoup plus considérable que le vermicule qu’elle renferme. L’hémo- grégarine en question, /. Bercstneffi Cast. et Will., revue récemment (4) Arch. russes de pathol., 1902; Arch. f. Protistenk., t. II, juin 1903, p. 243. 41002 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE ” par Dobell (1), parasite les Rana ligrina et limnocharis de l'Inde (Berestneff) et de Ceylan (Dobell). Maïs, dans ce cas, la capsule est d’une structure plus simple que celle des Æana tigrina de l'Annam (2). Quelques hématies des mêmes grenouilles renfermaient des bacilles disposés à l’intérieur d’une vacuole arrondie (+. fig. 16). EFFETS DES INHALATIONS DE POUSSIÈRE DE SILICE SUR DES ANIMAUX A LÉSION PULMONAIRE AIGUE, par H. Buzrrarp et L. GARRELON. Des expériences entreprises par l’un de nous sur les échanges respi- ratoires chez des animaux soumis à des inhalations de diverses pous- sières avaient conduit à rechercher les phénomènes qui se produisaient chez des animaux sur lesquels on avait provoqué une lésion aiguë du poumon. Nous ne parlerons dans cette note que des phénomènes histologiques qui ont suivi l'expérience. Nous avons pris un lot de huit cobayes qui ont été soumis pendant un quart d'heure à des vapeurs intenses d'acide hypoazotique. Le len- demain quatre étaient morts et présentaient de l'œdème pulmonaire très net. Les quatre survivants ont été divisés en deux lots. Un lot a été intro- duit journellement, une heure et demie environ, pendant trois semaines dans une grande cloche en verre dont l’air était, à l’aide d'un POS spécial, toujours saturé de poussière de silice. L'autre lot, devant servir de témoin, a continué à vivre normalement comme avant l’inhalation d'acide hypoazotique. Après trois semaines un animal de chaque groupe a été sacrifié. a) Animal à acide hypoazotique sans silice. Macroscopiquement le poumon présente à la surface des zones rou- geâtres et, à la section, des îlots péribronchiques d'aspect hématique. Au microscope, le maximum des lésions siège autour de l’arbre bron- chique. Autour des bronches, de moyen ou de petit calibre, le tissu pul- monaire présente une structure plus compacte, due à la dilatation énorme des capillaires pulmonaires et à l’irruption du sang dans les alvéoles et dans les bronches. (1) Spolia zeylanica, t. VIT, déc. 1910. (2) La capsule trilobée, découverte par M. Schein chez les grenouilles taureau de l’Annam, a élé observée aussi par MM. Mathis et Leger chez la même espèce au Tonkin (Hanoï). — F. MEsniz. SÉANCE DU Â7 JUIN 1003 Pas de réaction inflammatoire de la paroi alvéolaire ni du tissu pul- monaire. Pas de lésion de bronchite ; les petites et les moyennes bronches ont leur paroi presque complètement remplie de sang. b) Animal à acide hypoazotique avec silice. Macroscopiquement congestion sanguine moindre. Au microscope infiltration siliceuse modérée. Le maximum des lésions siège aussi autour des bronches de moyen et de petit calibre. Epaississement marqué des parois aclvéolaires. De distance en distance on observe des nodules inflammatoires où la structure du poumon a complètement disparu. Les cloisons alvéolaires sont fragmentées. Les cellules de l’épithélium sont gonflées et tombent dans la lumière de l’alvéole. Dans cette lumière on rencontre des leucocytes mono et polynucléaires en voie de trans- formation en globules de pus et des globules rouges extravasés. Les bronches présentent en certains points des lésions de bronchite avec desquamation de l’épithélium. Leur lumière est remplie par un exsudat purulent et quelques globules rouges. Dans le premier cas, nous trouvons donc des lésions de congestion pulmonaire intense, mais en voie de réparation. Dans le deuxième cas, bien que la congestion pulmonaire soitmoindre, il y a, à côté, des lésions suppuratives avec destruction du parenchyme pulmonaire. (Travail des laboratoires d'Histologie et des travaux Physiologiques de la Faculté de médecine.) | ATTÉNUATION DE LA VIRULENCE DES MICROBES DANS LE TUBE DIGESTIF DES HIRUDINÉES, par F. Marino. Ona signalé dans le tube digestif des sangsues qui avaient sucé le sang des malades de fièvre récurrente une véritable culture de spirilles d'Obermeyer, capable de reproduire la maladie chez les animaux sen- sibles. Quelques auteurs ont pensé qu'il en était de même pour les spi- rilles des poules et autres. Contrairement à ces vues il résulte des recherches que nous avons faites à cet égard que le tube digestif des hirudinées n'est pas un milieu favorable à la conservation des spirilles et qu'on ne peut, par conséquent, y trouver de culture. Les spirilles y vivent quelques jours et disparaissent. Nous pensons qu'ils sont tués et digérés par les ferments qu'ils rencontrent dans la cavité générale des sangsues. 1004 SOCIÈTÉ DE BIOLOGIE La vitalité de ces spirilles décroit très lentement et il est un momentoù ils constituent de véritables vaccins. Voici la technique : Quand l'infection est très avancée et que les spirilles pullulent dans le sang de la poule, on la saigue à blanc ; on défibrine ce sang et on le met dans deux flacons à la température de 18-20 degrés. Un de ces flacons sert de témoin ; dans l’autre on met des sangsues. Un examen, répété chaque jour, du sang des sangsues, retiré à l’aide d’une pipette, et de celui du flacon témoin, établit que la vitalité des spirilles des sangsues décroit beaucoup plus rapidement que celle des spirilles du sang témoin. Il ne peut donc exister de culture de spirilles dans le tube digestif des hirudinées, et si l’on a émis l'hypothèse contraire, c’est qu'on s’est placé daus des conditions défavorables. En plaçant les deux flacons à la même température (glacière, eau courante ou laboratoire) o1 vérifie ce que nous avancçons. Il existe un rapport constant entre le pouvoir digestif des sangsues et le milieu où elles sont placées, car les spirilles des sangsues exposées à la température du laboratoire meurent tou- jours plus rapidement que ceux des sangsues gardées à la glacière. Après ces recherches préliminaires nous avons recommencé nos expériences en exposant les spirilles seuls (1), à diverses températures (laboratoire, glacière) et, les résultats étant identiques à ceux obtenus chez les sangsues, nous en avons déduit les conclusions suivantes : 1° Les spirilles du sang pris chez la poule, au début de l'injection, résistent plus longtemps que ceux qui sont pris lorsque la maladie est ‘avancée. 2° À mesure que l’altération des spirilles avance, leur pouvoir patho- gène va s'affaiblissant, et la période d'incubation de la maladie pro- duite par l'inveulation du sang spirillifère aux animaux sensibles se prolonge. Il y a un moment où, comme nous l'avons déjà dit, ces spi- rilles constituent un vaccin. 3° Les anticorps du sang spirillifère, très actifs chez les hirudinées, les premiers jours, s'atténuent graduellement et finissent par dispa- raitre après deux à trois mois de digestion. Il est à noter que les spirilles dont la virulence est augmentée par des passages sur les calfats deviennent des vaccins vers le huitième jour pour les capucins, et vers le dixième ou onzième jour pour les calfats eux-mêmes. La contre-partie a lieu lorsque les spirilles ont augmenté leur virulence par des passages sur les capucins. Ces vaccins redeviennent spirilles virulents après deux à trois passages sur les animaux; maisils restent toujours vaccins si, dans l'intervalle d'un passage à l’autre, on ajoute à quelques gouttes de sang spirillifère (1) Tous les spirilles ont été pris du sang de la poule à différents stades de la maladie. SÉANCE DU 17 JUIN 1005 1 centimètre cube d’eau physiologique et qu’on les garde trois à quatre jours à la glacière. Après avoir fini les recherches sur les spirilles, nous avons étudié les spores de la bactéridie charbonneuse, mélangées au sang de cheval et ingé- rées par des sangsues. Ces spores retirées des sangsues après quarante à cin- quante jours tuent souvent les souris au bout de trente-cinq à quarante jours, sans produire d’œdème local. Retirées après trois à quatre mois et mises dans du bouillon (1), elles don- nent après vingt-quatre à quarante-huit heures une culture de bactéridie qui ne tue plus la souris. Nous verrons, plus tard, si cette bactéridie a des propriétés vaccinantes, et surtout dans quel milieu il faut la conserver, car dans les milieux ordinaires elle reprend sa virulence. Le sang charbonneux, le virus rabique et autres sont tués par les sangsues en sept à huit jours. Ces phénomènes présentent un grand intérêt parce qu'ils permettent de formuler des lois biologiques qui trouvent leur application dans l'atténuation de ia virulence d'autres microbes pathogènes. SUR LE VIRUS DE LA FIÈVRE RÉCURRENTE OBSERVÉE A ALGER EN 1910, par G. LEMAIRE. Ayant eu l’occasion d'observer à Alger, en 1910, une petite épidémie de typhus récurrent, nous avons poursuivi, autant que nous l'avons pu, l'étude du spirille trouvé dans le sang des malades soumis à notre examen, dans le but de le comparer au virus trouvé dansle Sud-Oranais, et de reproduire les expériences faites à Beni-Ounif par MM. Sergent et Foley (2). Nous concluons à l’identilé des deux virus. Le pouvoir pathogène est sensiblement le même. J'ai inoculé neuf souris blanches sous la peau et dans le péritoine, avec des doses de sang humain riche en spirilles variant de 1/4 à 1/2 c.c. (5 souris adultes, 4 âgées de dix jours) ; aucune d'elles n’est morte. 24 heures après l'ino- culation, on ne retrouve dans leur sang que quelques spirilles plus ou moins déformés, et on n’en voit plus après 48 heures. (1) On débarrasse ces spores des autres microbes du tube digestif des sangsues, en les mélangeant à de l’eau physiologique stérile et en les chauf- fant ainsi à 55 degrés pendant quinze minutes. (2) Je dois avouer que la connaissance plus approfondie que j'ai aujour- d'hui de cette affection me rendrait beaucoup plus circonspect dans l’expéri- mentation sur l’homme. 1006 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE Le singe est très réceptif. L’inoculation de 4 c.c. de sang (du même malade que pour les souris) sous la peau d’un singe algérien lui a com- muniqué une fièvre récurrente qui a débuté 48 heures après, avec deux rechutes, et dont il a parfaitement guéri, après avoir présenté de nom- breux spirilles dans le sang, pendant les accès. Une guenon (bonnet chinois) guérie d'une inoculation positive avec le virus russe, puis d’une autre inoculation positive avec le virus sud-oranais, n’a pas présenté d'élévation thermique ni de spirilles dans le sang, ayant recu, le même jour, sous la peau, 6 c.c. de sang du même malade. Nous n'avons pu faire d'expériences d’agglutination. Conservation du virus. — Le spirille disparaît rapidement de l'intestin des poux et des punaises qui avaient piqué l’un de nos malades en accès. Nous n'avons pu déceler de spirilles, soit à l'état frais, soit après colo- ration dans le corps des poux et punaises écrasés. Les coupes de poux sacrifiés trois jours et six jours après leur repas infectant ne nous ont rien révélé. Essais de transmission : 1° au singe; 2° à l'homme. Nous avons re- cherché si le pou du vêlement joue un rôle dans la transmission du typhus récurrent, ainsi que le pensent de nombreux auteurs. Nous avons pris deux singes algériens, neufs de tout virus : à l’un nous avons inoculé sous la peau trois poux ayant été infectés trois jours auparavant. A l’autre nous avons inoculé sous la péau, de la même facon, après les avoir triturés modérément dans l’eau physiologique, deux poux ayant été infectés six jours auparavant. Aucun d’eux n'a présenté d’élévation de la température ni de spirilles dans le sang. Pour la seconde série d'expériences, nous nous sommes efforcé de nous rapprocher le plus possible des phénomènes naturels, en faisant mordre aux poux l’avant-bras nu de l’homme, sous nos yeux. Les poux étaient prélevés sur des individus sains, u’ayant jamais eu de fièvre. Ils faisaient sous nos yeux leur repas infectant en piquant l’avant-bras d'un malade dont le sang contenait de nombreux spirilles. Puis nous les avons conservés dans une petite boîte en carton, avec de vieux chiffons lessivés. Ils. en étaient tirés pour faire de nouveaux repas sur le bras de personnes de bonne volonté, jamais les mêmes, à des intervalles différents. Mes infirmiers et moi-même avons été ainsi piqués. Quelques-uns de ces poux ont été pré- levés pour expériences sur les singes et recherche microscopique du spirille ; d’autres sont morts dans la boîte, ce qui explique que les expériences les plus éloignées du repas infectant sont les moins nombreuses. Nous avons procédé à deux séries d'expériences, dont le détail suit : Le 31 mai 1910, un lot de 30 poux pique un malade en plein accès. Le 2 juin, 48 heures après le repas infectant, 27 poux piquent l’avant-bras de K. Le 4 — 4 jours après — 20 — — de D. Le 6 — 6 jours après — 20 — — de S. Le 8 — 8 jours après — 19 — _— de C: SÉANCE DU 17 JUIN 1087 Le 30 juin 1910, un autre lot de poux pique un malade en accès, présen- tant de nombreux spirilles dans le sang. Le 2'juillet, 2 jours après le repas infectant, 21 poux piquent l’avant-bras de D. Eee 3 jours après eu 18 °— — de C. Le 4 — 4 jours après — 17 — — de B. Le 5 — 5 jours après ee 15 : x _ de Re- Le 6 — 6 jours après = 15 : PR “ae Le 8 — 8 jours après — 12 poux — de Ro. . k 2 poux — de G. Le 41 — 11 jours après — 9 dE SNL. Ce qui porte à 179 le nombre des piqüres visibles par des poux notoirement infectés, l’époque de cette infection variant du 2° au 11° jour. Aucune de ces personnes, observées pendant plusieurs mois, n'a présenté la moindre élévation de température, le moindre symptôme morbide. On remarquera non seulement le nombre considérable de piqüres, mais aussi que chacune des personnes soumises à ces essais a été piquée par un nombre important de poux infectés. R... a subi trente piqüres en deux jours par quinze poux ayant cinq et six jours d'incubation. Descendance des poux infectés. — Les poux du deuxième lot ont pondu une vingtaine d'œufs (entre le deuxième et quatrième jour de leur incubation). Ces œufs ont été placés à la face interne d’une chemise, en contact avec la peau d’un nouveau sujet, jusqu'à éclosion. Le 25 juillet, on le débarrasse de ces parasites. Aucune élévation de la température, aucun signe anormal n’a été conslalé. Conclusions. — On ne peut donc affirmer que le pou de vêtement est un agent ne transmission très actif de la spirillose. Peut-être objectera- t-on que les conditions de conservation sont plus mauvaises que dans |: nature. Les poux étaient cependant très agiles et piquaient bien, le nombre des piqüres sur une même personne est relativement très élevé. Pour la transmission au singe, par inoculation de corps broyés de poux, je n’ai pas été aussi heureux que MM. Sergent et Folex. Pas plus que les expérimentateurs déjà connus (Graham, Smith, Ser- gent et Foley), je n’ai réussi à transmettre à l'homme le typhus récurrent par piqûre visible de pou infecté, et l'on ne peut à l'heure actuelle con- clure affirmativement sur le rôle du pou (1). (4) Annales de l'Institut Pasteur, 1910. 1008 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE TRYPANOSOMES DES CRAPAUDS DU TONKIN (Deuxième note), par C. Maruis et M. LEGER. Dans une précédente note (1), nous avons indiqué la présence chez les crapauds du Delta tonkinois (Pufo melanostictus Schneider et une espèce voisine), en plus de 7’ rypanosomu Bocagei avec ses deux variétés, parva et magna, d'un trypanosome pourvu seulement d’un rudiment de flagelle et dont le centrosome est intranucléaire dans les formes de la circulation périphérique. II. TRYPANOSOME A FLAGEILE RUDIMENTAIRE. — À l'état vivant, ce flagellé parait immobile et se présente comme une masse ovoïde, d'as- pect clair, à bords irrégulièrement festonnés et plus ou moins repliés sur eux-mêmes. Malgré un examen prolongé de plusieurs heures, nous n'avons pu constater le moindre changement dans la forme du parasite, ni aucune modification nucléaire. Les mensurations nous ont donné, comme moyennes, de 31 à 38 y pour la longueur et 22 à 16 y pour la largeur. Sur préparations colorées au Leishman ou au Giemsa après fixation à l'acide osmique, le corps volumineux, un peu étalé, peut atteindre 45 w sur 37u,il apparaît généralement comme une masse irrégulièrement arrondie ou polygonale à bords convexes ou concaves; sur les spéci- mens que l’étalement n'a pas trop déformés, le parasite est ovoïde et présente à l'une de ses extrémités une saillie en pointe. | Le noyau, d'ordinaire central, offre une structure des plus intéres- santes. Sphérique ou légèrement ovoïde, d'un diamètre moyen de 745, il se colore en rose à peu près uniformément dans toute son étendue, à l'exception d’une zone excentrique toujours plus faiblement teintée. Le centrosome, constamment intranucléaire, est entouré d’un halo clair, plus ou moins apparent, d'où part un flagelle qui traverse le noyau et vient se terminer après un court trajet dans la masse proto- plasmique. En plus du centrosome, de couleur lilas foncé, le noyau contient dans son intérieur des grains chromaliques, colorés en rose, de dimensions variables. La signification de ces sortes de nucléoles nous échappe. Au nombre de 1 à 5, ils peuvent être de même dimension ou de grosseurs différentes; certains dépassent le volume du centrosome. D'ordinaire ils sont arrondis; quelques-uns sont fusiformes et vraisemblablement en voie de division. (4) G. Mathis et M. Leger. Comptes rendus de la Soc. de Biologie, 1911, t. EXX, p. 956. Li 4) SÉANCE DU 17 JUIN 1009 Nous n'avons pas réussi à cultiver ce flagellé malgré des essais répétés; par contre, nous avons obtenu très facilement des cultures de Tryp. rotatorium (s. 1.) et de Tryp. Bocage. Les frottis des reins montrent des formes en général plus petites que celles du sang périphérique. Dans ces jeunes trypanosomes, le centro- some n’est pas encore intranucléaire comme dans les formes sanguines. On le voit accolé au noyau ou dans son voisinage immédiat, mais le flagelle se montre toujours intraprotoplasmique et sans portion libre. En somme, il s’agit d’un flagellé dont l'appareil cinétique est en voie de régression et qui s’écarte à tel point de la forme typique des trypa- nosomes qu'il serait peut-être utile de créer un nouveau genre. Il eût été d’un grand intérêt d'obtenir sa culture. Sa souche paraît être parmi les trypanosomes massifs des batraciens (7ryp.rotalorium s.l., Tryp.hylæ) qui présentent dans leur cycle des formes àflagelle réduit, sans membrane ondulante, et à blépharoplaste intranucléaire. França et Athias (1) ont signalé de telles formes dans le cycle du trypanosome de Hyl2 arborea et nous en avons observé d'identiques dans le cycle de 7>1yp. rolatorium de Rana tigrina du Tonkin. Il s’en distingue par le fait que, dans les formes sanguines, l’appareïl cinélique, qui est toujours réduit, n’est jamais fonclionnel. La présence constante du blépharoplaste dans le noyau des formes adultes est un phénomène cytologique d’un haut intérêt à rapprocher du cas des Leucocytozoon où il existe souvent un grain ayant l'aspect d’un blépharoplaste qui est tantôt intranucléaire, tantôt juxtanucléaire. Nous dédions ce nouveau parasite à M. Chatton, et nous proposons de l'appeler 7rypanosoma Chatton, réserve étant faite de la question géné- rique. (Laboratoires de Hanoï et de M. Mesnil, à l’Institut Pasteur.) ÉTUDE SUR L'ANAPHYLAXIE. IV. —— LA VALEUR DE L'INJECTION BIGÉMINÉE POUR LA PRÉPARATION DU SÉRUM HÉMOLYTIQUE. — L'AGGLUTINATION « IN VIVO » PAR LA DÉVIATION DU COMPLÉMENT, par S. MARBÉ et TATIANA RACHEWSKY. * I. — Dans notre communication précédente (2), nous avons montré que les injections bigéminées d'hématies déterminent la formation de nombreuses unités hémolyliques. M. Hallion, qui a employé un sérum de-lapin anti-mouton, préparé par nous au mois de juin 4910, par quatre injections bigéminées, a trouvé, lui aussi, que le titre de ce sérum (1) Francça et Athias. Arch. Inst. bact. Camara Pestana, 1907, t. I, f.2, pl. XVI. (2) S. Marbé et T. Rachewsky. C. R. de la Soc. de Biol., 1911, s. I, p. 974. Biococte. Coupres RENDuS. — 1911. T. LXX. 71 4010 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE « était somme toute 15 fois plus puissant que le sérum hémolytique (lapin anti-mouton), que nous employons habituellement et qui est obtenu par le procédé usuel ». M. Vandeput, dans le laboratoire de M. Delezenne, en préparant les ani- maux, d'après notre méthode, a trouvé un titre plus fort encore. Après 3 injections bigéminées de globules lavés de mouton (1 centimètre cube péritoine et 2 centimètres cubes veine), il a trouvé qu'un centimètre cube d’hématies à 5 p. 100 a été hémolysé par 0,00035 centimètres cubes de sérum. Il est nécessaire d'ajouter que ce chiffre a été obtenu après une immersion de deux heures du système hémolytique dans l’eau chauffée à 39 degrés. L'agglutination in vivo par la déviation du complément. IT. — Dans la même communication, nous avons noté à titre de cons- tatation complémentaire, le phénomène suivant : les lapins — présen- tant des anticorps hémolytiques — opposent une résistance à l'injection de l’antigène par la voie veineuse, quand cette opération est faite huit heures, par exemple, après une introduction de quelques centimètres cubes d’antigène dans le péritoine. En nous appuyant sur des expériences antérieures, faites par un de nous, nous avons expliqué ce phénomène par une agglutination intra- veineuse, rendue possible par la diminution du complément. Cette explication n'a pas satisfait quelques physiologistes. Pour notre complète édificalion, nous publierons ici, sous forme de tableau, deux expériences, qui nous montrent, que l'introduction de n'importe quelle substance dans le péritoine des cobayes est suivie de l'abaissement du complément. À des animaux de même poids, on a injecté 5 centimètres cubes de substances biologiques colloïdale et cris- tallines. La saignée a été faite neuf heures après. Exp. [. — Action hémolytique des sérums. Le pouvoir hémolytique à été essayé sur 1 centimètre cube de globules de mouton à 5 p. 100. Il ressort de cette expérience que les substances injectées dans le péritoine des cobayes leur font dévier le complément de la circulation générale, et que cette déviation est plus accusée par le sérum de cheval. , Exp. Il. — Action activante des sérums. On observe la même chose, quand on emploie ces sérums comme acii- vants du sérum hémolytique chauffé. Un sérum hémolytique n° 53 ayant 900 unités est mélangé avec 0,1 cc. de différents sérums du tableau : SÉANCE DU Î7 JUIN 1011 A. Ambocepteur, n° 53 + Sérum du cobaye neuf — hémolyse complète. B. — + — — n° 80 — hémolyse commencçante. (CE — + — — n° 29 — Pas d'hémolyse. Après une heure à 37 degrés, l’hémolyse est complète dans A, à peine com- mencée dans B et tout à fait négative dans C. DILUTION HÉMOLYSE SUBSTANCES TT COBAYES injectées. après après après 1/2 heure. 1 heure. 6 heures. Eau physiologique. FF Sérum de cheval. + Hématies mouton. re || Vir. Danysz à 600. Mangan. colloïd. +++ Dès lors, l'explication que nous avons donnée au phénomène d'obs- truction intraveineuse semble être des plus naturelles. Le complément étant absent, la sensibilisatrice lytique circulante se comporte vis-à-vis de l'antigène, in vivo, comme se comporte in vitro le sérum hémolytique chauffé à 56 degrés. Dans les deux cas, c'est l’agglutination qu'on remarque. Nous avons répété l'expérience avec un lapin à sang hémolytique n° 53 et avec un lapin neuf n° 9. Le résultat est toujours le même. À 9.30, les deux lapins sont injectés avec 4 centimètres cubes globules de mouton dans le péritoine. A 4.30, le lapin n° 53 recoit dans une veine vierge 1 centimètre cube globules de mouton, après quoi on pose une pince en amont; on attend une minute sans retirer l'aiguille. En voulant ensuite achever l’in- jection, nous nous sommes heurté à un obstacle insurmontable, Cet obstacle a été ressenti par toutes les personnes présentes. Dans les mêmes conditions l'injection a été faite très aisément chez le lapin n° 9 à sang non hémolytique. (Travail du Laboratoire de M. Danysz à l'Institut Pasteur.) 1012 | SOGIÉTÉ DE BIOLOGIE DOosAGE DE PETITES QUANTITÉS D'IODE APPLICABLE AUX LIQUIDES DE L'ORGANISME, par R. BERNIER et G. PÉRON: Dans une note antérieure (1) nous avons décrit un procédé de dosage précis de petites quantités d'iodures basé sur les deux principes sui- vants : 1° Ainsi que l’a démontré Péan de Saint-Gilles (2), le permanganate de potasse, de préférence en milieu alcalin, oxyde l’iode et Le transforme intégralement en acide iodique. 2 L'iodate ainsi formé peut être facilement dosé à l’aide de l’iodure de potassium en milieu acide suivant la réaction classique : 5 KI IOSK+ 6 CH°— COOH— 6 1-+ 6CH° — COOK + 3 HO. Un premier avantage de cette méthode, conséquence de son principe même, est sa sensibilité six fois supérieure à celle des procédés gravi- métriques ou volumétriques, puisque la réactioh ci-dessus montre que l'iode à doser est le sixième de celui quise dégage. Cette sensibilité permet le dosage facile d’un à deux dixièmes de milligramme d'iode dans une prise d'essai. Elle est donc comparable à celle des procédés colorimétriques dont l'exactitude est moins rigoureuse. Enfin cette méthode est praticabie en présence des différents corps, chlorures, bro- mures, fluorures, etc., qui rendent d'ordinaire difficile le dosage des iodures. On peut également l'utiliser dans les liquides qui contiennent des corps susceptibles de se combiner à l'iode : sulfures, sulfites, hypo- sulfites et autres composés inférieurs aux sulfales, etc. - Cette possibilité de doser l’iode dans des milieux complexes nous a incités à étendre nos essais aux composés iodés qui peuvent se ren- contrer dans les organes animaux ou végétaux. Certains auteurs ont en effet manifesté un grand intérêt à connaître le sort de l’iode et des médi- caments iodés dans l’économie; d'autres ont vu par cette étude un moyen de déterminer la perméabilité du rein et des séreuses. En outre il pourrait être intéressant de se livrer avec les iodures à des recherches analogues à celles que Widal et ses élèves ont failes avec les chlorures. L'iode pouvant se rencontrer dans l'économie à l’état de combi- paison organique, il est nécessaire, pour le doser, de l’amener à l’état d'iodure par calcination en milieu alcalin. Mais dans ces conditions, l'appréciation à l’aide d’hyposulfite titré du terme final de la réaction deviént difficile par suite de la mise en liberté continue d’une faible quantité d’iode. Gette perturbation plus ou moins importante suivant les mieux, parfois même négligeable, #pour cause la: “présence d’ en (1) Bernier et Péron. Journal de Pharmacie et de Chimie, IT, p. 242, 1911. / 1 (2) Péan ‘de Saint-Gilles. C: R. de l'Acad. des Sciences, XLVI, p.:626, 1858. M. SÉANCE DU 47 JUIN 5 4013 que nous avons pu caractériser par plusieurs réactifs, entre autres celui de Griess. Différentes expériences, faites en présence de consti- _tuants azotés des liquides physiologiques tels que l’urée, nous ont démontré que la simple calcination en milieu alcalin est impuissante, dans les conditions habituelles, à détruire la totalité des composés, qui sont susceptibles de donner naissance à des azotites sous l’action du permanganate de potasse alcalin. Notre but a été d'éliminer l'acide azoteux ainsi formé, mais la tâche était particulièrement délicate en présence de corps aussi réductibles que les iodates. L'action de l'acide acétique ajouté, seul, à l’ébullition nous a donné des résultats inconstants. Nous avons successivement étudié l’urée et différents sels ammoniacaux qui, en milieu acide, décomposent les azotites avec mise en liberté d’azote. Le chlorhydrate d'ammoniaque, employé en excès, seul ou additionné de sulfate d’am- moniaque (1), est le sel qui nous a semblé donner les meilleurs résultats. 11 nous a permis d'éliminer en quelques minutes jusqu'à 0 gr. 15 d’azo- tite de soude alors que la proportion formée sous l’action du perman- ganate ne dépasse pas quelques dixièmes de milligramme. Nous con- seillons de l’ajouter à froid à la liqueur alcaline avant l'addition d'acide pour éviter la mise en liberté, soit de l'acide azoteux, soit de ses pro- duits de décomposition, composés également réducteurs. : Le tableau ci-dessous rend compte des résultats obtenus et prouve en même temps que l'élimination opérée dans ces conditions est sans action sur les iodates. AZOTITE IODE nr. ACIDE |CHLORHYDRATE| TEMPS IODE DILUTION 1 de de DIFFÉRENCE acétique. | d'ammoniaque. d’ébullition. trouvé. soude. l'iodate. gr. gr. 0,002031| 0,002021| — 0:000010 0,001351| 0,001354| — 0,000000 0,001489| 0,00148 | — 0,000009 0,001624| 0,00165 | — 0,000026 0,001608| 0,001608| — 0,00000- 0,001608| 0,001608| — 0,00000 0,001608| 0,001598| — 6,00001 . Dans une prochaine note, nous décrirons la technique exacte de ce procédé applicable aux divers liquides physiologiques et pathologiques de l'organisme. (Travail du laboratoire de Chimie biologique de l'École de pharmacie.) (1) Kurt Arndt. Zeit, phys. Chem., XXXIX, p. 64-90, 1904. 1014 RÉUNION BIOLOGIQUE DE BORDEAUX SÉANCE DU: 13 JUIN 1911 SOMMAIRE GINESTE (CH.) : Mouvements amiboïdes et ondulatoires chez les infusoires fagelése ss pet terre Et RAP ELA RER RCE LEP ENN Par AE CRUE RCE Tee ER 1014 Présidence de M. Coyne, président. MOUVEMENTS AMIBOÏDES ET ONDULATOIRES CHEZ LES INFUSOIRES FLAGELLÉS, par CH. GINESTE. Les expériences déjà anciennes de Dujardin et de Zaccharias, faites sur les Rhizopodes, les spermatozoïdes et les cellules épithéliales intes- tinales, ont mis en évidence la parenté étroite qui semble exister entre les pseudopodes, les cils vibratiles et les flagelles, et ont permis de créer un trait d'union entre les organes locomoteurs des Protozoaires de différentes classes, les Amibes avec leurs pseudopodes étant les ancêtres phylogéniques des formes élevées de ce groupe. ; Dans son étude du Trichomonas vaginalis, Kunsler (1) signale, à côté des déformations amiboïdes normales du corps de cet être, l'apparition, dans certaines conditions de milieu, de mouvements ondulatoires unilatéraux rap- pelant l'aspect de vagues, et progressant d'arrière en avant. Il n’admet cepen- dant pas l'hypothèse de Leuckart qui voit dans ces formations ondulatoires le point de départ, la genèse, de la membrane ondulante. Dans une étude plus récente sur le Trichomonas intestinalis (2), il confirme ces mêmes vues et se refuse à admettre que ces modifications, à son avis d'ordre pathologique, puissent avoir une importance phylogénique telle que, par une adaptation (1) Journal de Micrographie, 1884. (2) Observations sur le Trichomonas intestinalis. Bulk scientif: de la France et de la Belgique, 1898. SÉANCE DU 13 JUIN 4015 lente, elles aient pu arriver à se fixer pour concourir à former des classes et des ordres. Tout dernièrement Parisi (1910) a repris cette question, et il voit dans la formation de la mémbrane ondulante le concours simultané de deux flagelles et d’un lobe pseudopodique, ce dernier formant la membrane ondulante, et les deux flagelles, l’un la ligne d'insertion, l’autre Le filament bordant de cette membrane. A notre avis, si le filament bordant de la membrane ondulante semble pouvoir dériver de l’accolement d'un flagellum au corps, pour des rai- sons que nous établirons plus tard, la crète d’insertion de la membrane ondulante, par son aspect nettemen!l hétérogène et sa constitution intime, paraît devoir se ramener plutôt à un ensemble de blépharoplastes placés bout à bout. Dans nos recherches sur les Flagellés parasites, ceux notamment qui habitent l'intestin de certains Reptiles, nous avons été amené à faire quelques observations intéressantes sur la genèse des formations pseu- dopodiques et ondulatoires de ces êtres. Les formes parasites qui habitent les différentes parties du rectum jusqu’au niveau de l’orifice cloacal de ces êtres, telles que les Bodo, Trichomastix, etc, présentent en effet, en différents points, des mutations de forme assez curieuses. A côté des individus normaux habitant la région moyenne du rec- tum, nous avons trouvé dans la région terminale de ce même organe certaines formes de 7richomastix chez lesquelles les flagelles s’insé- raient en commun sur une sorte de rostre antérieur, mobile lui aussi et présentant des mouvements alternatifs de haut en bas. Dans un autre cas, de cette sorte de rostre antérieur, l’on pouvait voir se détacher un lobe pseudopodique épais se rétractant assez rapidement, suivi d’un pseudopode immédiatement inférieur, et ainsi de suite, les uns et les autres se poursuivant régulièrement vers la partie inférieure sur une des faces latérales de l'individu. Chez d’autres êtres, et sur la face ventrale du corps, se montrait un bord aminci et bien défini, à mouvements ondulatoires sinusoïdaux rappelant, sinon anatomiquement, du moins fonctionnellement, une membrane ondulante dépourvue de flagellum bordant, mais jouant un rôle effectif dans la translation de l'être. En effet, le quatrième flagelle du 7richomastix disposé parallèlement à ce bord ondulant ne nous a jamais paru se souder avec le bord aminci du corps. Dans un cas plus avancé et dépendant très vraisemblablement de la constitution plus dense du milieu constituant la matière fécale prête à être évacuée, les flagelles avaient totalement disparu. Le flagellé ayant perdu toute forme définie, comme si sa cuticule élastique se fût subitement résorbée, mais conservant cependant intérieurement sa constitution caractéristique, rampait sur le fond à la manière d’uneamibe:aux dépens de gros pseudopodes, effectuant ainsi une translation assez lente. 1016 RÉUNION BIOLOGIQUE. DE BORDEAUX Un prélèvement systématique fait en divers points du rectum nous a montré tout un ensemble de formes de transition entre les différents types, que nous avons pu conserver en chambre humide pendant qua- rante-buit heures, sans constater une augmentation ou une diminution dans les proportions relatives des formes respectives. Ceci nous permet de supposer que le facteur des différents ie de polymorphisme que l’on rencontre dans ce milieu si variable qu'est le contenu intestinal réside plutôt dans un fait de variation physiologique du milieu (densité par exemple) que dans un phénomène morbide ou pathologique. C'est ce qui a pu faire croire souvent à l’existence d’es- pèces distinctes. = Le Gérant : OCTAVE PORÉE. Paris. — L, MARETHEUX, imprimeur, 1, rue Casselie._. 1017 SÉANCE DU 24 JUIN 1911 ARDIN-DELTEIL, NÈGRE (L.) et RAy- NAUD (M.) : Deux cas de typhus ré- current traités et guéris par l’ar- SÉDODENZOIE RE RS er ArGauD (R.) : Sur l'innervation de la zone auriculaire droite qui répond à l’origine de la systole cardiaque. ! Brior, Jouan et Sraus : Toxicité comparée du plasma, du plasma - défibriné et du sang défibriné. . .. CLÉRET (M.) et GLEy (E.) : Nou- velle note sur les effets de la thyro- parathyroïdectomie après ovariec- COMME Ce RE TE RTS DELAxoE (P.) : Mécanisme de l’im- munité naturelle de la souris à l'égard du Trypanosoma Lerwisi. . GLEY (E.) : Observations à propos de la communication de M. Louis Morel ere NA RE er) MA TtE GRuzEwWSKA (Z.) et LAprcoue (Mar- CELLE) : Action de la digitaline sur la vitesse d’excitabilité du cœur . . IRAGUE (Mlle G.) : Disposition gé- nérale des artères de la peau. . .. LANDSTEINER (K.), Levaorrr (C.) et PRAsEek (E) : Contribution à l'étio- logie du pemphigus infectieux aigu. LEGENDRE (R.) et Minor (H.) : In- fluence du barbotage sur la conser- vation des cellules nerveuses des ganglions spinaux hors de l’orga- DIS ER Ps See 2e Re Ne ler LEevapiri (C.) et Tworr (C.) : Méca- nisme de la création des variétés de trypanosomes toxo-résistantes . . . MARBÉ (S.) : Influence du corps thyroïde sur la physiologie de l’in- DESTIN eee sel Ve ee Morez (Louis) : Réaction des chiens à la parathyroïdectomie et trauma- DISMESLOSSeUX mer LE SOMMAIRE Petrir (AuGusTtE) : À propos du microorganisme producteur de la Taumeïkrankheit : Ichthyosporidium OUMICRENYODRONUS ESP RREEEPPEERS 1045 Roper (A.) et FABre (H.) : Contri- bution à la réaction de fixation. Quelques particularités de l’action antihémolytique des microbes et des S'ÉRUIN SES ele NT Ro Pere 1047 RUSSENBERGER (J.-H.) : Sur l’exten- sion des lois de la capillarité aux cas où les éléments du système ca- pillaire sont mobiles les uns par MAPPORAAUXAQUETES AAC CRETE 1026 SARTORY (R.) : Quelques réactions colorées obtenues avec le réactif gayac-pyridine-térébenthine. . . . . 1031 SERGENT (Enm.), GiLLor (V.) et Fo- LEY (H.) : Typhus récurrent algérien. Sa transmission par les poux. Sa guérison par l’arsénobenzol, . . .. 1039 WinrReBErT (P.) : La distribution cutanée et l’innervation des orga- nites latéraux chez la larve d'Alytes DOS TICONS IEEE EME 1050 Réunion biologique de Bucarest. Daxtecopozu (D.) et TANCOVESCU (N.) : La réaction au taurocholate daus les méningites. Modification de late CRDIQU'E RER EC E 1055 Marixesco (G.).: Etude ultrami- croscopique des cellules des gan- glions spinaux des animaux nou- CRT TEE Orne RE Re 1057 MaARINESCO ((xr.) : Des changements qu'impriment à la luminosité et à l’état colloïdal des cellules ner- veuses vivantes certains agents DhVSICO CHIMIQUES REC EREE 1061 Brococre. Compres RENDUS. — 1911. T. LXX. 72 1018 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE Présidence de M. Dastre. OUVRAGE OFFERT. M. L.-G. SEURAT, secrétaire général de la Société d'Histoire naturelle de l'Afrique du Nord, offre le premier volume du Bulletin de la dite Société. RÉACTION DES CHIENS A LA PARATHYROÏDECTOMIE ET TRAUMATISMES OSSEUX, par Louis MOREL. J'ai présenté à la Société, le 13 mai 1914, sous le titre « Parathyroïdes, tétanie et traumatismes osseux », une note à laquelle M. Gley a fait quelques objections (Société de Biologie, 10 juin 1911). J'avais donné à ma rédaction primititive une forme beaucoup trop longue, qui n’a pu trouver place dans les Comptes rendus. J'ai dù la modifier et je regrette que les lignes retranchées soient précisément les suivantes qui figurent, du reste, intégralement dans un mémoire actuellement sous presse (Journal de Physiologie et de Pathologie générale, de juillet 1911) : « Maïs il apparaît aujourd'hui que dans l’état parathyroprive expérimental, la tétanie n’est pas tout, et qu’elle constitue seulement la manifestation clinique la plus habituelle, la plus frappante d’une auto-intoxication profonde. Je citerai à l’appui de cette proposition les trois faits suivants : «19 Il y a des cas dans lesquels, consécutivement à la suppression totale des parathyroïdes, les animaux (chiens), sans avoir présenté de tétanie, meurent dans les délais habituels ; « 20 Lorsqu'un chien est en pleine tétanie parathyroprive, on peut, à l’aide de moyens médicamenteux divers, faire disparaître la tétanie, ce qui n’em- pêche pas la mort de survenir dans les délais habituels (antipyrine, chloral, bromures, sels de Ca, de Mg, de Sr, etc.); « 3° Les traumatismes osseux entraînent la disparition ou empêchent la production de la tétanie parathyroprive, selon qu’ils suivent ou qu’ils pré- cèdent la parathyroïdectomie, et qui n'empêche pas la mort de survenir dans les délais habituels. J’insisterai sur ce point. » Encore qu'il m’ait été matériellement impossible, dans la note déjà trop condensée du 13 mai, d'exposer les deux premiers de ces trois faits (que d’ailleurs je considère comme classiques), je me fais un devoir de reconnaître tout le bien-fondé des observations de M. Gley, au sujet de SÉANCE DU 24 JUIN 1019 là rémission des accidents convulsifs et de leur disparition jusqu à la mort, chez les animaux éthyroïdés. Quant à « la nature double des accidents résultant de la parathyroï- dectomie, tétaniques et cachectiques », je n’ai pas eu l'intention d'en faire une question nouvelle, puisque la bibliographie de ce point spécial comporte déjà plus de 150 fiches; j’ai simplement voulu en faire - le point de départ, l’épigraphe, si je peux dire, d'un travail de plus longue haleine. Mes premiers résultats sur ce sujet ont été présentés à la Société le 3 juin dernier. M. GLEY. — Je désire faire observer d’abord que ce ne sont nullement « quelques objections » que j'ai présentées au sujet de la note de M. Louis Morel, publiée dans nos Comptes rendus du 13 mai, page 749; ce sont simplement quelques remarques. En second lieu, il est fort possible, il est même sûr, puisqu'il lé dit, que l’auteur de cette note ne considère pas comme une question nou- velle le fait de la nature double des accidents résultant de la parathy- roïdectomie. Mais on pouvait d'autant mieux s’y tromper que non seu- lément il ne donnait aueune indication de travaux antérieurs aux siens sur ce sujet, mais encore quil faisait imprimer en italiques les conelusions relatives audit sujet. Aussi suis-je excusable d’avoir eru que, ce faisant, il désirait indiquer l’importance de ses recherches sur ce point, tandis sans doute qu'il n'entendait souligner ainsi que l'importance du fait, « point de départ » pour lui d'un nouveau travail. Il n’eût d'ailleurs pas été besoin de donner cent cinquante indications bibliographiques, il aurait suffi de citer le travail le premier en date. NOUVELLE NOTE SUR LES EFFETS DE LA THYROPARATHYROIDECTOMIE APRÈS OVARIECTOMIE, par M. CLrérer et E. GLey. Nous avons montré (Soc. de Biologie, LXX, p. 470, 25 mars 1911)que, contrairement à ce qu'a prétendu T. Silvestri (1), l’ovariectomie préa- lable ne préserve nullement les chiennes des conséquences mortelles de la thyro-parathyroïdectomie. Il n’était pas inutile de constater qu'il n'en va pas autrement pour les lapines, Silvestri ayant fait quelques expé- riences Sur ces animaux. (1) T. Silvestri. Castrazione e tiroparatiroidectomia. Il Policlinico, XVIT, p. 1571-1574, 11 décembre 1910. 1020 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE Dans ce but, trois lapines pesantrespectivement 1.900, 2.720 et 2.400 grammes ont été châtrées. L'une d'elles, la dernière, est morte accidentellement trois jours après cette opération. Deux ont survécu, les n°° 1 et 3; la première, quarante-trois jours aprèsl'ovariectomie, pesait 2.510 grammes, et, la dernière, seize jours après la même opération, pesait 2.935 grammes. L'une et l’autre ont alors subi la thyro-parathyroïdectomie. Quatorze ou quinze heures après, la première a présenté une forte attaque convulsive, à la suite de laquelle elle est restée étendue dans sa cage en état de dyspnée et continuant à saliver abondamment ; elle est morte seize ou dix-sept heures après l'opération. La seconde est morte également à la suite d’une semblable attaque tétanique; celle-ci a survécu trente-six heures environ. — A l’autopsie, il a été reconnu que les ovaires de ces deux lapines avaient été parfaitement enlevés. L'ovariectomie préalable n’a donc en aucune facon protégé ces ani- maux contre les effets de la thyroïdectomie complète. Nous répéterons simplement ici ce que nous disions à la fin de notre précédente note, qu'il nous a semblé superflu de sacrifier d’autres animaux pour cette vérification. - Quelques jours après la publication de notre précédente note, Mas- saglia a fait connaître des résultats identiques aux nôtres (1); il a thyroïdectomisé deux chiennes dix-neuf et trente-cinq jours après cas- tration et ces deux animaux sont morts avec les accidents habituels en huit et trois jours. Ces deux observations s’ajoutent donc aux trois observations que nous avions déjà publiées (2). Il serait à désirer que l’on tiràt de tout ceci une lecon qui en sort naturellement, c'est à savoir qu'il est au moins prudent de ne point élever sur des expériences mal faites, incomplètes ou insuffisantes (3), des théories brillantes peut-être, mais à n’en pas douter hasardeuses, voire sans fondement réel, sur des rapports réciproques entre diverses glandes à sécrétion interne. (1) A. Massaglia. À proposito di castrazione e tiroparaliroidectomia. Gazz. degli Ospedali e delle Cliniche, XXXII, p. #22, 2 avril 1911. (2) Comme Silvestri avait un moment prétendu que la castration chez les mâles préservait aussi ces animaux des effets de la thyroïdectomie, Massaglia fait également connaître les résultats de celte dernière opération pratiquée sur des chiens, douze jours (un animal) et vingt jours (deux animaux) après que les testicules avaient été extirpés; ces trois animaux moururent de l’éthyroïdation en trois, sept et neuf jours. (3\ Dans le cas qui nous occupe, il est vraisemblable que les animaux opérés par Silvestri n’ont pas été complètement éthyroïdés. Massaglia admet aussi que Silvestri a dù commettre une faute de technique, par exemple laisser en place une des parathyroïdes externes. Fe: + Là aie d à MSI LIN 7-Hhgie ed ÉLS CES id je SÉANCE DU 2% JUIN 1021 DISPOSITION GÉNÉRALE DES ARTÈRES DE LA PEAU, par M' G. IRAGUE. Les artères de la peau ont été étudiées avec quelques détails par Kulezyki 1888, Manchot 1889, Spalteholz 1892, Renaut 1897, Dieulafé et Durand 1906. Nous venons de reprendre cette étude en nous basant sur des recherches par le procédé de la radiographie, sur des dissections et sur des coupes histologiques. Nous avons d’abord l'intention d'exposer quelques-uns des résullats de nos études radiographiques. Notre tech- nique est celle déjà suivie par MM. Dieulafé et Durand; nous avons tantôt poussé les injections dans tout le corps par l’artère aorte, tantôt segment par segment par l'artère principale de la région. Après lavage à l’eau tiède et à l'essence de térébenthine, nous avons injecté un mélange de minium et de térébenthine. La pièce est laissée au repos pendant au moins vingt-quatre heures, puis nous prélevons de grands lambeaux de peau que nous soumettons à la radiographie. Ces lambeaux sont pris de manière à entraîner avec la peau proprement dite toute la couche hypodermique sus-jacente au fascia superficialis ou à l’aponé- vrose sous-cutanée lorsque ce fascia n'existe pas. Nous évitons ainsi d'entraîner les gros vaisseaux et nous n'avons que les branches arté- rielles destinées à l’hypoderme et au derme. La distribution: de ces vaisseaux hypodermiques et dermiques pré- sente quelques traits principaux qu'il est important de retenir. Nous avons toujours trouvé de grands rameaux disposés dans l'hypoderme avec des trajets de longueur variable reliés par des anastomoses avec les rameaux semblables des territoires voisins ; il se forme ainsi dans le plan même de ces vaisseaux, dans l’hypoderme, un réseau à grandes mailles. Des branches hypodermiques se détachent des vaisseaux, qui vont se distribuer dans le derme, ces vaisseaux par leurs arborisations les plus fines atteignant les couches dermiques sous-épithéliales. Chacune de ces branches est destinée à un petit territoire distinct. Néanmoins ces diverses branches sont unies entre elles par des rameaux anastomotiques tantôt lâches, tantôt serrés, qui répondent au réseau sous-papillaire. Au delà de ce réseau sous-papillaire les ramifications intra-dermiques ont une distribution isolée, ce sont des branches termi- nales. L'ensemble des ramitications issues d'un même rameau hypo- dermique étant destiné à un petit territoire particulier répond assez bien à ce que Renaut a décrit sous le nom « d'aires de pleine circula- tion ». Les anastomoses dermiques intermédiaires correspondent aux « aires de circulation réduite » de Renaut. Nous pouvons prendre comme type de cette disposition générale un segment de peau d'un membre (jambe) ; nous y voyons avec une distri- 10922 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE bution qui de prime abord paraît irrégulière, des artères hypodermiques, artères de petit calibre en tant qu'artères, mais les plus volumineuses de notre région, disposées sur des parcours variant de 2 à 4 ou 5 centi- mètres en sens parallèle à la surface de la peau. Elles sont unies entre elles par les anastomoses qui s’établissent entre les branches colla- térales dessinant de grands réseaux irréguliers de forme généralement quadrangulaire. Ces troncs hypodermiques par division tantôt mono- podique, tantôt dichotonique donnent des branches qui s’anastomosent dans le derme. Celles-ci en certains points s’éloignent en sens plus ou moins vertical de leurs branches d’origine et se dirigent vers les zones superficielles du derme. Ailleurs, elles décrivent un- trajet ascendant mais oblique en se dirigeant vers la superficie du derme et dans ce trajet contractent des anastomoses avec des branches similaires voisines. On a ainsi l'aspect d’un grand réseau hypodermique, d’un réseau der- x mique à mailles serrées mais à distribution irrégulière, de branches indépendantes issues directement des branches dermiques ou des mailles de ce réseau. (Laboratoire de M. le professeur agrégé Dieulafé.) SUR L'INNERVATION DE LA ZONE AURICULAIRE DROITE QUI RÉPOND A L'ORIGINE DE LA SYSTOLE CARDIAQUE, par R. ARGAUD. Dans deux notes précédentes (1), nous insistions sur la riche inner- vation de la valvule de Thébésius. Cette abondance en éléments nerveux (ganglions et fibres), nous l’avons rencontrée depuis, non seulement chez l'homme et chez Ovis aries, mais encore chez Pos taurus, Equus caballus, Sus domesticus et chez Capra hircus. Nous avons pu nous rendre compte, sur des coupes histologiques inté- ressant les valvules de Thébésius, qu’un grand nombre de fibres ner- veuses affectent une direction sensiblement parallèle au bord libre du vélum membraneux. D'où viennent ces fibres? C'est ce que nous avons recherché sur un certain nombre de cœurs humains. Par une dissection minutieuse, nous avons tout d'abord mis en évidence un véritable réseau nerveux intra-valvulaire dont nous avons ensuite suivi, en amont et en aval, les parties constitutives. Le résultat de nos investigations est que la valvule de Thébésius se trouve innervée par des filets émanant d’un seul nerf dont l’origine apparente est située, chose qui semble para- (1) Comptes rendus de la Soc. de Biologie, 6 mai 1911 et 13 mai 1911. Ë 5 SÉANCE DU 24 JUIN 1023 doxale, sur la face externe de la paroi aortique, généralement au niveau de la voussure qui répond à la valvule sigmoïde droite antérieure. Ce nerf traverse d'avant en arrière, et de gauche à droite la cloison interau- riculaire, chemine sous l’endocarde de l'oreillette droite pour venir se résoudre, dans la valvule de Thébésius et autour du point d'abouchement de la veine cave inférieure, en un grand nombre de filets. Certains de ces filets, poursuivant leur trajet, vont se terminer dans la partie infé- rieure de la paroi auriculaire postérieure. Tantôt ce nerf parait presque indivis, en amont des valvules veineuses, tantôt il émet déjà, près de son origine, des ramuscules qui se dirigent vers la face supérieure de l'oreillette. De nombreuses dissociations nous ont permis de constater que les filets nerveux sont constitués par des fibres faiblement striées suivant leur longueur, se colorant en rose foncé parle picro-carminate. Trailées par l'acide nitrique, loin de se gonfler comme le font les fibres conjonc- tives, ces fibres se durcissent et deviennent plus nettes. Ce sont donc des fibres de Remak. Sur des coupes transversales intéressant leur origine sur l'aorte, on se rend aisément compte qu’elles descendent d’abord dans l'épaisseur de l’adventice, puis, arrivées au niveau de leur point d'émergence, elles se recourbent brusquement et s’écartent de l'artère en un faisceau compact qui entraine avec lui un manchon de tissu connectif adven- ticiel. Nous nous proposons d’ailleurs, dans un travail ultérieur, de rechercher quel est le trajet de ce nerf, dans l'épaisseur de l’adventice, et quel est son mode de terminaison dans la paroi auriculaire. D’après leurs plus récents travaux de physiologie, Wybauw (1) et Lœwis (2) localisent le primum movens de la contraction cardiaque dans le sillon vénoso-auriculaire (sulcus lerminalis de His), un peu au- dessous du milieu de ce sillon, d’après Wybauw; dans la partie la plus élevée de ce sillon, au niveau de la tête du nodule de Keith et Flack, d’après Lœvis. Or, le trajet du nerf dont nous venons de donner une description sommaire répond sensiblement, avec ses ramuscules, au territoire déterminé par ces physiologistes. Il nous parait donc rationnel de concevoir ce nerf comme un trait d'union entre la dernière et la première phase de la révolution car- diaque. (1) Sur le point d’origine de la systole cardiaque dans l'oreillette droite. Arch. internat. de Physiologie, 1910, vol. X, fase. 1, p. 78-89. (2) Heart, vol. IE, p. 23, 1910. 1024 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE MÉCANISME DE LA CRÉATION DES VARIÉTÉS DE TRYPANOSOMES TOXO-RÉSISTANTES, par C. Levapiri et C. Twort. Le meilleur mode pour obtenir rapidement une variété de trypanosomes toxo-résistante est le suivant : on met en contact in vitro et à 37 degrés des doses variables de trypanotoxine (subtilis) et des trypanosomes, on attend que les parasites soient détruits et on injecte les mélanges dans le péritoine des souris. Lorsque les animaux s'infectent, ils offrent dans le sang des flagellés plus ou moins réfractaires au poison trypanocide. Nous avons étudié le méca- nisme de la création de ces variétés toxo-résistantes et nous avons établi les faits suivants : 1° Dans la création d'une variété réfractaire, nul n'est besoin d’injecter aux souris, en même temps que les cadavres des trypanosomes, l'excès de loxine que contiennent les mélanges après la trypanolyse. En effet, le résultat est le même si on inocule le dépôt après l'avoir centrifugé, ou même centrifugé et lavé. En voici la preuve : On prépare six tubes disposés en trois séries de trois; chaque série reçoit 0,5 de toxine pure, 1 centimètre cube de toxine au 5° et 1 centimètre cube de toxine au 10° et, en plus, deux gouttes de sang trypanosomié. Contact pendant 30 minutes à 37 degrés (trypanolyse complète). Le contenu des tubes de la première série est injecté à trois souris; on centrifuge les tubes de la seconde série, on en suspend le culot dans 0,5 d'eau salée et on l'injecte à trois autres souris. Enfin, avec les tubes de la dernière série, on pratique la centrifugation, puis le lavage du dépôt, après quoi on injecte ce dépôt à trois souris. Dès que les animaux s’infectent, on titre la résistance des trypano- somes à l'égard de la toxine du subtilis. Donne race : SOURIS AE RTS UE — Toxine Ettrypanos tre AS ounis 2 NME Résistante. SOUS ut — Donne race : SOUTIS A TERMES TN Résistante, CuloticentriugéRENISee SOUS TONER AP NE CS Résistante. SOUTISAO ME TS on — Donne race : SOURIS TR Mio Résistante. Culot centrifugé et lavé. . - À Souris 8 : . . . . . Résistante. SOUS DE de tele — Ces faits sont intéressants au point de vue de la durée du temps de contact entre la toxine et le protozoaire, nécessitée par la création d’une variété résis- tante. Tant qu'on administrait aux animaux le mélange de trÿpanosomes et de poison, on pouvait croire que l’immunisation des flagellés débutait dans le tube à essais et continuait à s’opérer dans l'organisme de la souris. Or, l'expérience prouve que l’état réfractaire apparaît aussi bien lorsque ce temps SÉANCE DU 24 JUIN 1025 RE EEE TRE de contact entre la toxine et le trypanosome est réduit à la durée de l’expé- rience in vitro (30 minutes). L'action du poison sur le flagellé peut donc être très rapide et cependant ily a création de variété toxo-résistants. 2 I suffit de quelques minutes de contact entre la trypanotoxine et les trypanosomes pour que ces dernières se transforment en une variété loxo- résistante. L'expérience consiste à mélanger 0,5 et 0,1 de toxine à 0,l de sang trypa- nosomié dilué, à centrifuger le contenu immédiatement, ou après 11, 20, 30 et 60 minutes de contact à 37 degrés, et à injecter le culot à des souris. Titrage de la résistance des trypanosomes après infection des animaux : DURÉE DU CONTACT : PR TE +. Se Imméd. 11 min. 20 min. 30 min. 60 min. Souris 1 (0,5 tox.), Donnent R part. R RE R R Souris 2 (0,1 tox.). races : N É R part. R faible. R R part. Il y a donc eu création de variété partiellement résistante après maï%imum de 2 à 3 minutes de contact entre la toxine et les trypanosomes, et de variété résistante après onze minutes déjà. Ces données sont conformes à celles que nous avons établies en col- laboration avec Mc Intosh (1) au sujet du mécanisme de la production des variétés de trypanosomes résistantes aux anticorps trypanolytiques. Elles semblent montrer que la création de l'immunilé antitoxique chez les trypanosomes, êtres uni-cellulaires, n’est pas un processus aussi lent et par= fois aussi dif ficile à réaliser que l’élat réfractaire antitoxique des animaux supérieurs. En effet, le simple contact durant quelques instants entre la - toxine et l'organisme sensible suffit pour conférer à ce dernier une immu- nité des plus marquées. Il y aurait donc lieu d'établir une distinction entre les protozoaires et les animaux supérieurs, au point de vue de la facilité avec laquelle on peut engendrer chez eux l’état réfractaire anti- toxique. Une telle conclusion nous parait cependant prématurée. Avant de l’accepter, il faudrait nous assurer que, dans la production de variétés trypanosomiques résistantes à la toxine du subtilis, il s’agit véritable- ment d’une création de nouvelles propriétés acquises et transmissibles héréditairement, et non pas d’une simple SÉLEcTIoN d'individus naturelle ment réfraclaires, pouvant faire souche. Nous examinerons cette question dans une prochaine et dernière note. (1) Levaditi et Mc Intosh. Bulletin de la Soc. de Pathologie exotique, 1910, séance du 8 juin, p. 368. 1026 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE SUR L'EXTENSION DES LOIS DE LA CAPILLARITÉ AUX CAS OU LES ÉLÉMENTS DU SYSTÈME CAPILLAIRE SONT MOBILES LES UNS PAR RAPPORT AUX AUTRES, par J.-H. RUSSENBERGER. J'ai montré antérieurement (1) qu'il y a grand intérêt à étudier les fausses solutions et les substances qui leur donnent naissance comme on étudie les machines dans l’industrie. Lorsqu'elles absorbent de l’eau, on peut faire sur elles toutes les mesures que l’on fait sur des pompes; lorsqu'on les rend capables de Ion un nouveau travail en extrayant l’eau absorbée, on peut les comparer à des accumulateurs. Les premiers résultats obtenus m'avaient déjà permis de dire que l'absorption de liquide par ces substances, et l'ascension des liquides dans les substances poreuses, s’effectuaient selon les lois de la capillarité (2). Les nouveaux résultats me permettent de dire que ces lois sont encore applicables dans les cas où les éléments du système capillaire sont mobiles : cas du gonflement des bois desséchés, gonflement de l’albu- mine, des gommes, etc., et même dans le cas où il y a finalement disso- lut'on de la substance absorbante. Il est encore possible d'étendre cette théorie au cas où les éléments atteignent la petitesse des molécules, et l’on peut démontrer que l’ascen- sion du liquide dans les osmomètres est en somme un phénomène d’ascension du liquide entre les espaces capillaires constitués par les molécules du corps dissous. Des développements plus complets seront le prochainement. \ CONTRIBUTION A L'ÉTIOLOGIE DU PEMPHIGUS INFECTIEUX AIGU, par K. LANpSTeINER, GC. LEvaniTr et E. PRASEK. Nous avons recherché si le virus du Pemphiqus aiqu, maladie dont ous avons démontré la transmissibilité au chimpanzé (3), entrait dans la catégorie des microbes filtrants. Deux expériences faites, l'une sur nous-mêmes, l’autre sur un Macacus Rhesus (virus de passage filtré à travers une bougie Berkefeld), ont abouti à des résultats négatifs. L'examen des frottis faits avec le contenu d'une des bulles du chim- panzé Æ',nous a montré la présence de nombreux diplocoques, en partie intra-leucocytaires, prenant le Gram. L’ensemencement nous à permis d'isoler : (4) Comptes rendus de l'Acad. des Sciences, p. 275, 1910. (2) Bulletin de la Soc. de Physique, IN, 20, 1910. (3) Voir les Comptes rendus de la Soc. de Biologie, séance du 29 avril 1941. SÉANCE DU 24 JUIN 1027 a) Un microcoque du groupe des staphylocoques, disposé le plus souvent en diplo ou en amas (rarement en chaînettes de quatre éléments); b) un sfrepto- coque cultivant en colonies minces, transparentes, peu abondantes. L'expé- rimentation sur le chimpanzé et l'homme (nous-mêmes) nous autorise à considérer le premier de ces microorganismes comme étant en relation étroite avec l'étio- logie du pemphiqus aigu. Expér. I. — Chimpanzé femelle E. Le 9 mars, on infecte par scarification : à) avec le staphylocoque, la face interne du pavillon de l'oreille droite; b) avec le streptocoque, la face externe du même pavillon. Le 11 mars, vésicules puru- lentes sur la face interne, coccus en diplo sur le frottis du contenu de ces vésicules. Les cultures ont donné le staphylocoque en culture pure. Pas de réaction sur la face externe du pavillon, mais le lendemain, belles bulles, dont le contenu renferme le staphylocoque (cultures et frottis), à côté du streptocoque (plus rare). Le 18 inars, cicatrisation partielle des lésions. Dans cette expérience, les deux lésions bulleuses ont été provoquées par le staphy- locoque, le microbe inoculé à la face interne du pavillon ayant infecté ulté- rieurement la face externe. ExPéR. Il. — Chimpanzé mâle A. Le 11 mars, on infecte par scarification : a) avec le Staphylocoque, la face externe du pavillon de l'oreille droite et l'arcade sourcilière gauche; b) avec le streptocoque, la face externe du pavillon de l'oreille gauche. Le 12 mars, légère rougeur à droite et petites vésicules sur l’arcade. Le 13 mars, rien à gauche; à droite (staphylocoque), rougeur et ædème des tissus, mais pas encore de bules. Le 14 mars, à droite, l’'épiderme est surélevé sur une surtace de 2 centimètres carrés. Il y a eu formation de bulles, mais celles-ci se sont ouvertes partiellement. Guérison le 22 mars; petites vésicules de généralisation sur le bras droit. Ces expériences montrent que le STREPTOCOQUE est inoffensif, tandis que le STAPHYLOCOQUE engendre des lésions ressemblant à celles du pemphiqus aigu. (I1 y à même eu commencement de généralisation). Expér. III. — Chimpanzé femelle A. Inoculation par scarification avec le staphylocoque des deux côtés du pavillon de l'oreille droite et sur une arcade sourcilière, le’18 mars. Le lendemain, tuméfaction de la région scarifiée : l’'épiderme est surélevé et en partie détaché. Il y a eu formation rapide de bulles, lesquelles s'étaient ouvertes peu avant l'examen. Vésicules sur l’arcade sourcilière. Deux autres expériences (IV et V), faites l’une avec le staphylocoque, l’autre avec le streptocoque, ont donné des résultats conformes aux précédents (positif pour le staphylocoque, négatif pour le streptocoque). De plus, nous avons expérimenté avec le staphylocoque sur nous- mêmes, et nous avons enregistré des résultats comparables à ceux qui viennent d’être exposés. Si le simple frottement dela peau avec la culture n’a provoqué aucune lésion, par contre l'inoculalion par scarification a élé suivie de l'apparition de vésicules qui ressemblaient à celles du pemphiqus spontané, mais qui n'élaient pas réinoculables, ni au porteur, ni à un autre sujet sain. Leur contenu était moins clair et plus purulent que celui des bulles de pemphigus. 1028 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE Il en résulte que le staphylocoque isolé par nous doit étre considéré comme étant très probablement en relation avec l'étiologie du pemphigus aiqu, puisque nous l'avons décelé sur frottis, nous l'avons isolé en culture el nous avons reproduit des lésions analoques en l’inoculant à l'homme et au chimpanzé. Si les lésions engendrées expérimentalement diffèrent par certains côtés de celles du pemphigus aigu spontané, c’est que, très vraisemblablement, le microbe subit en culture quelque modification dans ses propriétés pathogènes (1). | Caractères des cultures. — Gélose inclinée : colonies rondes, confluentes, épaissses, blanc-grisâtre par transparence, blanc-jaunâtre à l'examen direct. Bouillon : trouble uniforme après vingt-quatre heures. Sur gélose sucrée (en piqüre) : strie épaisse, blanc-jaunâtre, avec renflement à la partie supé- rieure. Gélatine : liquéfaction et formation d'entonnoir. Coagule et décolore le lait tournesolé, ne liquéfie pas l’albumine après trois jours. Caractères microscopiques. — Prend le Gram, se colore facilement avec la fuchsine diluée et la thionine phéniquée. Coccus d'un y environ, disposé en diplo ou en amas, plus rarement en chainettes de quatre éléments. Sur les frottis faits avec le contenu des bulles (chimpanzé), diplocoques Gram-positifs, souvent phagocytés. Sur les coupes de bulles biopsiées, le microbe existe à la surface, surtout au niveau de l’exsudation polynucléaire, sous la couche cornée détachée. La microbiologie du pemphigus aigu a été étudiée, entre autres, par Demme (2), Strelitz (3), et surtout par Almquist (4). Ces auteursont isolé . des coccus ressemblant au staphylocoque, et Almquist, qui a examiné plus particulièrement le Pemphigus neonatorum, a pu reproduire la maladie sur lui-même au moyen d'un microcoque qu'il a obtenu en culture pure. Nos résultats expérimentaux se rapprochent donc des recherches bactériologiques de ces observateurs. INFLUENCE DU CORPS THYROIDE SUR LA PHYSIOLOGIE DE L'INTESTIN, par S. MaRB£. J'ai démontré que la glande thyroïde possède un principe thermo- stabile, {a stimuline, qui excite la fonction phagocytaire des leucocytes. Les travaux de Pflüger, Ehrlich, Verworn, Metchnikoff, Levaditi, ont (1) Reste à savoir si le microbe isolé par nous appartient à une variété spéciale de staphylocoque, ou bien s’il n’est qu’un staphylocoque habituel, légèrement modifié. C’est ce que nous nous proposons d'étudier. (2) Demme. Verhandl des Congress. f.inn. Med., Wiesbaden, 1886. (3) Strelitz. Arch. für Kinderheilk., 1889, vol. XI, p. 7. (4) Almquist. Zeitschr. für Hygiene, 1891, vol. X, p. 253. dde aus) De Hot di É SÉANCE DU 24 JUIN 1029 montré qu'il y a un rapport direct entre l'immunité et la nutrition. En ce qui concerne ce dernier processus, on sait, depuis les expériences de Schiff, Reverdin, Vassale, Gley, le grand rôle que joue la thyroïde. Il n'en est pas de même de ce qui concerne le rapport entre cette glandeet les phénomènes de l’immunilé. Etudié pour la première fois par Mariotti en 1895, ce rapport tend à devenir évident, grâce aux travaux récents. Mais, comme l’immunité est loin d'être simplementlimitée à la phago- cytose, je me suis proposé — pour l'étude même de l'immunité — de rechercher d’abord l’action exercée par le corps thyroïde sur la sécrétion quantitative et qualitative des organes de la digestion, et ensuite de rechercher l'influence exercée par les sécrétions de ces mêmes organes sur la vie des microbes et de leurs toxines. Les recherches faites sur l'intestin me semblaient d'autant plus légiti- mes que, dans ces derniers temps, les observations cliniques recuellies par différents auteurs et par moi-même ont montré un étroit rapport entre le corps thyroïde et l'intestin. Mais ce sont surtout les communi- cations de MM. Léopold-Lévi et H, de Rothschild (1) qui ont attiré l'attention sur Le rapport existant entre les deux glandes. I. — Influence du corps thyroïde sur la sécrétion intestinale - au point de vue quantitatif. I. — J'ai expérimenté sur un chien de 30 kilogrammes possédant deux fistules de l’iléon. Le régime alimentaire, consistant en viande, pain et eau, a été rigoureusement le même pendant toute la durée des expériences. On recueillait le suc normal pendant quatre jours consé- eutifs. Après un repos de quelques jours, on recueillait de nouveau le suc pendant l’opothérapie thyroïdienne. On a constaté que ce traitement faisait augmenter notablement la quantité de la sécrétion intestinale. ExEuwPLE |. — A. Avant le traitement. Date Durée Quantités des prises de suc. de la sécrétion. de suc. 2 novembre 1909 . . 8 heures 30 minutes. 15 cent. cubes. 3 novembre 1909 . . 8 heures 30 minutes. 0 cent. cube. 4 novembre 1909 . . 1 heures 15 minutes. 1% cent. cubes. 5 novembre 1909 . . 8 heures 0 minute. 0 cent. cube. Total. 4 jours. 32 heures 15 minutes. 29 cent. cubes. On constate que le chien a sécrété pendant trente-deux heures 29 centimètres cubes de suc, ce qui représente 0,9 centimètres cubes par heure. (1) Léopold-Lévi et H. de Rothschild. Comptes rendus de la Soc. de Biologie, 1907, t. 11, p. 590-681. 1030 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE Le 8 novembre 1909, à9 heures et demie du matin, on donne au même chien 0,20 grammes de poudre de corps thyroïde de vache, dissimulée dans un morceau de viande cuite. Le tout est avalé sans être mastiqué. On répète l'administration de la poudre pendant quatre jours. ExEMPLE |. — B. Pendant le traitement. Date ? Durée Quantités des prises de suc. de la sécrétion. de suc. $ novembre 1909 . . 8 heures 30 minutes. 12 cent. cubes. 9 novembre 1909 . . 8 heures 10 minutes. 25 cent. cubes, 10 novembre 1909 . . 8 heures 40 minutes. 23 cent. cubes. 11 novembre 1909 . . 71 heures 20 minutes. 6 cent. cubes. Total: %ijours. 74. 0e. 32 heures 40 minutes. : 66 cent. cubes. On constate que le même chien, dans les mêmes conditions de temps et d'alimentation, a sécrété, sous l'influence du corps thyroïde, 66 centi- mètres cubes de suc pendant trente-deux heures, ce qui revient à plus de 2 centimètres cubes par heure. Il. — Le même résultat a été obtenu par la thyroïdine de mouton. IT. — En employant le corps thyroïde de chien, j'ai trouvé la même augmentation du suc intestinal. On peut la voir dans l'expérience suivante, en comparant le deuxième avec le premier « total » : Date Durée Quantités Avant des prises de suc. de la sécrétion. de suc. le traitement. . 21 novembre 1909. 1 h. 30 min. NC ACE 0) » 722 novembre 1909. 7 h. 20 min. ACC U0 » Totale: 14 h. 55 min. 8 c. c. 5 Avant le traitement. 24 novembre 1909. 6 h. 30 min. SCC: 0 Avec 0,20 thyroïde. 25 novembre 1909. 7 h. 30 min. 12 1020.40 Avec 0,20 thyroïde. Œotals 202 A4 h. » D0C:2C-É0 Pendant le traitement. 26 novembre 1909. 7h. » SACANC ED) Après le traitement. 28 novembre 1909. 7 h. 30 min. JC (] » 29 novembre 1909. 7 h. 30 min. L C:C- 00 » Conclusions : 1° L'opothérapie thyroïdienne a fait augmenter de plus de deux fois la quantité totale de suc intestinal; 2e Cette hypercrinie peut être obtenue chez le chien aussi bien avec le corps thyroïde de chien qu'avec celui du mouton ou de la vache; 3° Cette augmentation se maintient quelques jours après la suppression de l’opothérapie thyroïdienne. (Travail du laboratoire de M. Danysz, à l'Institut Pasteur.) à A SÉANCE DU 24 JUIN 1031 _ QUELQUES RÉACTIONS COLORÉES OBTENUES AVEC LE RÉACTIF GAYAC-PYRIDINE-TÉRÉBENTHINE, par A. SARTORY. Nous lisons dans le Bulletin des Sciences pharmacologiques, tome XVII, page 570, que M. le professeur Florence recommande pour déceler les taches de sang critiques un réactif spécial : « J'obtiens mon réactif, dit-il, en dissolvant quelques belles larmes de résine de gayac dans de l'alcool, puis j'ajoute à une partie de la teinture une partie d'essence de térébenthine vieille et active et une partie de pyridine. Ce réactif se conserve bien assez longtemps, mais cependant il vaut mieux l’empioyer récent. Avec les empreintes de Taylor les plus faibles, c'est-à-dire invisibles, la réaction apparaît inslan- tanément ; si l’on dépasse l'invisible, c'est-à-dire si après avoir dilué du sang de façon à ce qu’il ne donne plus de lache visible sur le papier, on l’élend encore une ou plusieurs fois, la réaction se fait encore rapide- ment. Avec les els de fer qu'on a chance de rencontrer parlout, rien ne se produit. » M. le professeur Florence nous semble faire une erreur en préconisant ce réactif et nous allons essayer de le prouver. De l’eau distillée froide sans cuivre ni fer donne avec ce réactif une couleur vert-blanchâtre très accentuée au bout de deux à trois minutes. De l’eau du robinet froide + réactif de Florence, donnent une couleur vert-bleuâtre. Ces colorations sont accentuées par H°0*. Nous avons pris 13 échantillons d'eaux potables de différentes provenances et avec toutes nous avons constalé les mêmes faits. De l’eau distillée chaude, soumise à l’ébullition, produit avec ce réactif et H°0* une coloration bleu-verdâtre intense. Cette couleur ne disparait pas par le refroidissement. Des solutions faibles de bromure de potassium, de bromure de sodium, de bromure de strontium, de baryum, d'iodure de potassium, d’iodure de sodium, de chlorure de sodium, de chlorure de potassium, de chlorure de magnésium, el j'en oublie, et non des moindres, donnent avec le réactif gayac-pyridine des réactions d'un bleu-verdâtre très accentué et cela sans addition d’eau oxygénée. Des solutions de chlorate de potasse, de chlorate de soude, de carbonate d’ammoniaque, de carbonate de soude, de bicarbonate de soude, de bicarbonate de potasse, donnent aussi bien en solution dans l’eau dis- : tillée que dans l'eau ordinaire les réactions positives les plus jolies, cela sans addition d’eau oxygénée. Les teintes varient un peu, notamment pour les carbonates et les bicarbonales alcalins, la coloralion est dans ce cas couleur vert émeraude. L’hyposulfite de soude n'empêche aucune de ces réactions. Bien 1032 SO: IÉTÉ DE BIOLOGIE mieux, une solution d'hyposulfite donne une coloration bleu-verdâtre en présence du réactif gayac-pyridine, mais je dois dire que cette réaction, tout à fait démonstralive, est considérée par nous comme peu nette. Toutes ces réactions ont été comparées avec celles produites par le sang. Une des plus belles colorations est produite avec solution faible d'urée et quelques gouttes du réactif du professeur Florence, sans addition d’eau oxygénée. La couleur est bleu-verdâtre, puis d’un beau bleu, en moins de dix secondes. Je n'insisterai pas davantage sur les autres sels très nombreux qui produisent les mêmes couleurs. Je dirai en terminant que des solutions de glucose, de galactose, de lactose, de saccharose donnent également des réactions positives. Toutes ces réactions sont empêchées par les acides forts, acide chlor- hydrique, phosphorique, azotique, etc... Pour certains acides organi- ques, comme l'acide lactique, il faut une certaine quantité de cet acide pour empêcher ces réactions. Certaines urines sont également des empé- chants de premier ordre. Certains sels de fer donnent des colorations d'un bleu très intense. Le lait, le mucus nasal, le pus exempt de sang, le liquide céphalo-rachidien n’ont rien donné. Nous sommes heureux de reconnaitre ici l'exactitude des faits établis par M. Mohamed Kamal, du Caire. J'ajoute que la salive + du sang soumis à l’ébullition, puis au refroidissement, donnent avec A/°O° une coloration bleu intense. Je ferai connaitre prochainement nos résultats concernant l’action du gaïacol, de l’hydroquinone et de l’aldéhyde salicylique en présence de différentes solutions de sels minéraux et organiques. (Travail du laboratoire de M. le Professeur Radais.) ACTION DE LA DIGITALINE SUR LA VITESSE D'EXCITABILITÉ DU CŒUR, par Z. GRUZEWSKA et MARCELLE LAPICQUE. L'exploration de l’excitabilité du myocarde et du cœur entier, après l’action de la digitale, avait été faite jusqu'ici en se servant des chocs d'induction comme moyen d'’excitation, la plupart des auteurs, entre autres Stannius et Vulpian, avaient conclu de leurs expériences que le myocarde devient inexcitable après l'empoisonnement par la digitaline. G. di Cristina (1) constate qu'il y a seulement diminution d'excitabilité : (1) G. di Cristina. Sur l’action du sulfate de spartéine et de la digitaline sur les cœurs de grenouilles sains et dégénérés. Journ. de Physiol. et Path. géné- rale, 1908, p. 44. V, T'ONCPENT >. POUR NY LR Rte Cris À déni de State ve es Go de de SÉANCE DU 2% JUIN . 1033 il faut diminuer la distance des bobines pour avoir au choc d'ouverture une réponse du muscle digitalinisé. e Nous avons repris ces expériences, peu précises par suite de la méthode employée, en nous servant, pour caractériser l’excitabilité du cœur normal et digitalinisé, de la mesure de la chronaxie proposée par L. Lapicque (1). Les passages de courants constants d’une durée déterminée étaient réalisés au moyen du pendule de Keith-Lucas, cette durée de passage de courant pouvant venir d’une fraction de millième de seconde à plus d'un deuxième de séconde et suivre ainsi sur une grande échelle les variations de la chro- naxie. Nous avons employé plusieurs préparations de digitaline (Miahle, Byla, Merck\, contenant quelques gouttes d'alcool additionnées de plusieurs centimètres cubes d’eau de Sydney-Ringer. Les électrodes en argent chloruré (très peu polarisables) étaient enfoncées dans le muscle. La plus grande partie de nos expériences a porté sur le cœur de la grenouille (fiana esculenta). Nous avons opéré de quatre manières différentes : 1° La pointe du ventricule était excisée aussi haut que possible, de facon à ne pas présenter de battements spontanés. Après détermination de la chronaxie sur le muscle normal, on faisait baigner quelques secondes la préparation dans une solution de Sydney- Ringer contenant des proportions variables de digitaline, 1/20 à 1/5 de milligramme par centimètre cube. On cherchait à nouveau la chro- naxie. Voici quelques chiffres. CHRONAXIE DOSE DIGITALE CHRONAXIE cœur normal en dixièmes de millior. cœur digitalinisé en millièmes seconde. par cent. cube. en millièmes seconde. 5 0,5 9 10 1,0 30 11 2 » 39 9 2 » 100 26 2 » d6 6) 2 » 21 2° Les résultats ont été les mêmes sur le cœur entier isolé. Nous avons toujours noté une augmentation notable de la chronaxie après l’action de la digitale, augmentation d'autant plus considérable que la dose de digitaline est plus grande. Pour la plupart des cas, à cette aug- mentation de la chronaxie correspond une diminution de la rhéobase. 3° Nous avons injecté à l'animal des doses variables de digitaline et, une heure après l'injection, nous isolions le cœur et cherchions la chronaxie de ce cœur ainsi intoxiqué. Nous avons de même trouvé des (1) Comptes rendus de la Soc. de Biologie, 24 juillet 4909, LX VIT, p. 280. BIOLOGIE, COMPTES RENDUS. — 1911, T. LXX. : VE: 1034 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE chronaxies plus élevées que les chronaxies normales pour des doses variant de 4/4 à 1/2 milligramme par grenouille; la chronaxie était _triplée ou quadruplée. 4° Enfin nous avons expérimenté sur le cœur laissé en place. L'effi- cacité de l’excitation était reconnue lorsqu'on observait une systole supplémentaire du ventricule. Nous avons eu soin, pour avoir des réponses correspondant à un temps et un voltage déterminés, de lancer l'excitation au même instant de la révolution cardiaque, juste à la fin de la phase diastolique. Nous avons trouvé sur le cœur en place et normal la même chronaxie que sur le cœur séparé de l'animal. L'injection de digitaline produisit de même l'augmentation de la chronaxie. Nous avons reproduit ces expériences sur le cœur de crapaud, mais il faut, pour cet animal, employer des doses extrêmement massives pour arriver à produire un léger retard dans la vitesse d’excitabilité. La pointe du ventricule de tortue plongée dans une solution contenant 1/3 de milligramme de digi- taline par centimètre cube d’eau de Sydney-Ringer donne une chronaxie sensiblement doublée; la chronaxie passe de 11 à 21 millièmes de seconde. Sa sensibilité à l’action du poison est intermédiaire entre celle de la grenouille et du crapaud. Ainsi l’action de la digitaline sur les processus d'’excitation dans le cœur consiste dans un ralentissement; ici, comme en général, la vitesse de l’excitabilité marche de pair avec la vitesse de contraction. On sait, en effet, par divers travaux antérieurs, notamment par le travail clas- sique de Francois-Franck (1), que les systoles du muscle empoisonné par des doses physiologiques de digitaline sont plus lentes que les sys- toles normales. Si l’excitabilité avait paru diminuer, cela tenait à l'emploi exclusif des chocs d’induction; au contraire, jugée par la rhéobase, l’excitabilité est augmentée pour des doses moyennes et diminuée pour des doses très fortes. Mais le phénomène qui nous parait caractéristique de l’action de la digitaline, c’est l'augmentation de la chronaxie. (Travail du laboratoire de physiologie de la Sorbonne. INELUENGE DU BARBOTAGE SUR LA CONSERVATION DES CELLULES NERVEUSES DES GANGLIONS SPINAUX HORS DE L'ORGANISME, par R. LEGENDRE et H. Minor. Dans toutes les expériences que nous avons réalisées jusqu'ici pour servir à l'étude de la conservation hors de l’organisme des cellules ner- (1) François-Franck. Analyse expérimentale de l’action de la digitaline sur la fréquence, le rythme et l'énergie du cœur. Clinique médicale de la Charité, 1894. SÉANCE DU 24 JUIN 1035 veuses des ganglions spinaux (1), nous avons fait arriver bulle à bulle un courant d'oxygène dans les flacons contenant les ganglions. Ce bar- botage a pour but d’oxygéner le milieu conservateur et aussi, par l'agi- - tation qu'il produit dans celui-ci, d'empêcher l'accumulation autour des _ ganglions des produits de déchet provenant de leur désassimilation. Il nous avait paru a priori que ces facteurs doivent avoir une certaine importance, autant qu'on peut en juger par analogie avec le rôle que joue l'agitation dans les expériences d'élevage artificiel de larves aqua- tiques. Cependant, de tous les auteurs qui ont imaginé des techniques pour la conservation in vitro de diverses espèces cellulaires, aucun ne parle ni d’oxygénation ni d’agitation du milieu. Nous avons donc cru nécessaire de comparer les résultats qu’on obtient en placant des gan- glions spinaux dans du sang défibriné à 39 degrés dans des conditions toutes identiques, sauf que les uns sont placés en tubes scellés et les autres dans des flacons où barbote de l’oxygène. Voici les résultats de ces expériences Un chien adulte est saigné par la carotide et son sang, défibriné, est réparti par quantités égales dans des flacons et dans des tubes. Ses ganglions spi- naux sont prélevés et placés deux par deux (l’un pour être examiné par la méthode de Cajal, l’autre par la méthode de Nissl), soit dans les tubes qu'on scelle à la flamme, soit dans les flacons où l’on fait arriver l'oxygène. Le tout est porté à l’étuve à 39 degrés et, après un séjour de un, deux, trois, quatre jours, les ganglions sont prélevés, puis examinés. Nous ne reviendrons passur les modifications présentées par les ganglions conservés dans les flacons à barbotage, nous les avons déjà décrites. Les autres ganglions conservés en tubes scellés montrent les différences suivantes : Après un jour à l’étuve, presque toutes les cellules sont en achromatose totale ; celles périphériques renfermant dela substance chromatophile sont fort peu nombreuses; les noyaux sont très modifiés et souvent à peine visibles; un grand nombre de cellules sont perforées de galeries occupées par de petites cellules très probablement satellites; enfin les cellules périphériques sont peu attaquées par les cellules névrogliques.La méthode de Cajal met net- tement en évidence les cellules creusées de galeries analogues à celles décrites par Nageotte dans les greffes et montre des néoformations de prolon- gements moins nombreuses que dans les ganglions des flacons à barbotage. Ainsi la suppression du barbotage d'oxygène produit après vingt-quatre heures de nombreuses galeries dans les cellules nerveuses; de plus, elle ralentit le bourgeonnement et l’attaque névroglique et accélère les altéralions cellulaires et nucléaires. Après deux jours, les mémes différences apparaissent, plus marquées pour les bourgeonnements cellulaires. Puis après trois et surtout après quatre jours, le bourgeonnement se ralentissant dans les ganglions des flacons à bar- botage, le creusement de galeries cessant dans ceux des tubes scellés, les deux (1) R. Legendre et H. Minot. Comptes rendus de la Soc. de Biologie, t. LXVII, 1940; ,p: 195, 839, 885:; t. EXIX, 1910, p. 618; t. LXX, 1944;5p. 48. 1036 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE sortes tendent vers le même aspect, celui d’une masse achromatique où seuls restent colorables les noyaux des cellules névrogliques. Le barbotage d'oxygène a donc une influence sur la conservation hors de l'organisme des cellules ganglionnaires spinales. Mais est-elle due à l'action mécanique du barbotage ou à l’action chimique de l'oxygène ? Pour le savoir, nous avons fait l'expérience suivante : Les ganglions spinaux d’un chien sont placés à l’étuve à 39 degrés dans des flacons contenant des quantités égales de sang défibriné. Toutes les condi- tions de l'expérience sont identiques, sauf que certains flacons reçoivent bulle à bulle un courant d'oxygène, d’autres ua courant d'azote, d’autres encore uu courant d'acide carbonique. Les ganglions sont prélevés après un, deux, trois, quatre jours et traités par les techniques habituelles. Ou n'ob- serve aucune différence systématique entre les ganglions des trois sortes de barbotages; tout au plus, ceux des flacons à acide carbonique semblent-ils conserver un peu plus longtemps la substance chromatophile de leurs cellules. Après vingt-quatre heures, les ganglions traités par l'azote ou l'acide carbonique aussi bien que ceux ayant subi le barbotage d'oxygène présentent de nombreuses néoformations de prolongements cellulaires et glomérulaires, une réaction névroglique marquée (augmentation du nombre des cellules névrogliques à la périphérie et figures de neurophagie), une moditication d’ase pect des corps cellulaires et des noyaux moindre que dans les tubes scellés ; par contre, on n'y trouve aucune cellule à galeries. Les examens pratiqués : après deux, trois et quatre jours montrent dans tous les ganglions une marche analogue des modifications cellulaires, quel que soitle gaz barbotant. Ces expériences permettent de conclure que le barbotage agit mécani- quement, en agitant le milieu et empêchant l'accumulation autour des ganglions conservés des produits de désassimilation de leurs cellules, et que l’oxygénation du milieu n’est la cause ni de l’activité néoforma- trice des cellules nerveuses, ni de l'intensité de réaction des cellules névrogliques. Ces résultats pourraient être rapprochés de ceux obtenus récemment par Lucelsur le Bacillus anthracis (1) et de ceux beaucoup “plus anciens de Fabre-Domergue sur le développement de la Sole. Ils permettent également d'affirmer que la mort des cellules du centre du ganglion et la persistance de celles de la périphérie ne sont pas dues, comme le supposait Marinesco, à l'absence ou à la présence d’oxy- gène, mais bien, comme le pensait Nageotte, à l'arrêt des échanges nutritifs et d'une manière plus précise à l'accumulation des produits de déchet. (Travail du laboratoire de physiologie générale du Muséum d'histoire naturelle.) (1) Lucet (A.) De l'influence de l’agitation sur le développement du Bac. anthracis cultivé en milieu liquide. Comptes rendus de l’Ac. des Sc ences, t. GET, 1911;p.1512: D. ë SÉANCE DU 24 JUIN 1037 DEUX CAS DE TYPHUS RÉCURRENT. TRAITÉS ET GUÉRIS PAR L'ARSÉNO-BENZOL, par ARDIN-DELTEIL, L. NÈGRE et M. RaAvynaun. Nous avons eu l’occasion de traiter par l’arséno-benzol (1) deux malades atteints de typhus récurrent et nous rapportons ici brièvement résumées leurs observations qui montrent les résultats vraiment remar- - quables obtenus par l'injection de ce médicament. OBs. I. — Il s’agit d'un garçon de laboratoire de l'Institut Pasteur, D... (Auguste), accidentellement contaminé pendant la manipulation d’ani- maux infectés par le spirille de la fièvre récurrente. Début le 1° juin à 7 heures du soir par une céphalée intense, des frissons violents, des douleurs dans les membres et une courbature généralisée. Insomnie complète, Le 2 juin, même état. Temp. 396, Pensant à une contamination possible Mois de JAN (9. . di eau Tate] de Haboratoire, l'examen du sang est pratiqué à 4 heures du soir et montre la présence de rares spirilles (4 spirille par 5 champs en moyenne). Le malade est aussitôt hospitalisé et nous pratiquons à 7 heures du soir, c'est-à-dire exactement vingt-quatre heures après le début de la maladie, une injection intraveineuse de 0,60 centigrammes de 606. À ce moment la température est à 39°6, le pouls à 102. Pas d'incidents pendant l'injection. Deux heures après, un vomissement bilieux ; mais pas de diarrhée, pas de frissons, pas de douleurs abdominales ; en somme, très peu de phénomènes réactionnels. La température a été prise régulièrement toutes les trois heures après l'injection et chaque fois l'examen du sang a été fait. (1) L’arséno-benzol que nous avons utilisé nous a été gracieusement fourni par M. Billon, de la maison Poulenc frères, de Paris. 1038 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE À 10 bh. du soir, temp. 40°4: 1 spirille par 8 champs en moyenne; A { h. du matin, temp. 3909 : 1 spirille dans la préparation ; A 4 h. du matin, temp. 378 : 1 spirille dans la préparation ; A 7h. du matin, temp. 3704 : Pas de spirilles: 2 À 9 h. du matin, temp. 36°6 : Pas de spirilles. Ainsi, en douze heures à peine, une injection intraveineuse de 0,60 centi- grammes d’arséno-benzol a jugulé une infection spirillaire au début. Les jours suivants, l’apyrexie persiste, l’étal général est très bon et le malade sort le 15 juin sans avoir présenté de récidive. Ogs. IL. — 11 s’agit d’un indigène, Djebah Saïd, entré à l'hôpital le 15 mai et qui, à deux reprises, a présenté des accès de fièvre récurrente confirmée par les examens du sang. Le deuxième accès est survenu après sept jours d’apyrexie et a duré cinq jours. A la suite du deuxième accès, et également après sept jours d’apyrexie, la température s'élève de nouveau le 8 juin. A 4 heures du soir, elle est à 39°4 ; l'examen du sang fait sur-le-charap montre la présence de spirilles. Il s’agit donc bien d’une troisième récidive. MOIS de ER EL AN Re ee Nous pratiquons aussitôt, à 5 heures du soir, c’est-à-dire exactement neuf heures après le début de l'élévation thermique, une injection intraveineuse de 0,60 centigrammes d’arséno-benzol. : A 7 heures du soir, agitation très marquée, tremblements, frissons ; à 8 heures, vomissements bilieux répétés, diarrhée. Puis ces accidents se calment et le lendemain, à la visite du matin, nous trouvons le malade levé, complètement transformé. - La température a été prise le plus souvent possible après l'injection et, comme dans le cas précédent, après une ascension passagère, on observe une chute brusque de la température. Le 9 juin à 7 heures du matin, la tempér ature est à 3608, et nous ne trou- vons plus de spirilles dans le sang. L'apyrexie persiste encore le 24 juin et il y a tout lieu de croire qu’elle est définitive. | has Der Ant dt er ddr à, 2 dr ae LE PTE { ASS ? a sotol LèËé déni . ia x sur les quais du port, où ils se réunissent et dorment côte SÉANCE DU 24 JUIN 1039 En résumé, chez deux malades atteints de typhus récurrent, l’un à son premier accès, l’autre au lroisième accès, une injection d’arséno- . benzol faite dès l'apparition de la fièvre et des spirillés dans le sang a provoqué l'arrêt immédiat de l'infection se traduisant par une chute brusque et définitive de la température et la disparition totalé des spi- rilles de là circulation. Dans une affection où jusqu'ici le traitement se bornait à être sympto- matique et ne pouvait ni arrêter ni abréger la maladie, il sémble que nous possédions dans l’arséno-benzol un médicament spécifique vrai- ment remarquable par son action curative sûre et rapide. Il nous paraît appelé à prendre dans le traitement de cette infectiôn spirillaire une place prépondérante. (Clinique médicale de la Faculté de médecine d'A ljér et Institut Pasteur d'Algérie.) c TYPHUS RÉCURRENT ALGÉRIEN. SA TRANSMISSION PAR LES POUXx. SA GUÉRISON PAR L'ARSÉNOBENZOL, par Epm. SERGENT, V. Guxot, H. Forey. I. — Au cours d'une épidémie de typhus récurrent éludiée il y a deux ans dans le Sud-Oranais, nous avons reconnu, par des observations et des expériences, que la transmission du virus ne pouvait être imputée ni aux Punaises, ni aux Puces, ni aux Moutiques, ni aux Mouches (1). Seuls les Poux et les Argas restaient en cause, mais un certain nombre de faits plaident en faveur du rôle des Poux et contre celui des Argas. Une épidémie qui a régné récemment sur le sport d'Alger nous permet d'ajouter les constatations suivantes : Sur dix-sept malades, huit couchent la nuit dans des locaux où il _ n’est pas impossible qu'ils soient piqués par des Argas, car des poulail- lers existent dans le voisinage. Les autres habitent loin de tout poulailler et ne courent aucun risque d'être piqués par des Argas. Mais tous ces malades sont porteurs de Poux, et ils travaillent tous à côte pen- dant la sieste, heure à laquelle les Argas ne piquent pas normalement, lei encore, le rôle des Poux est possible dans tous les cas, celui des Argas non. (1) Edm. Sergent et H: Foley. Annales de l'Institut Pasteur, ÉSXXINS mai 1910, p. 337. 1040 SOCIÉTÉ DK BIOLOGIE à IT. — Nous avons continué à infecter des Singes par l’inoculation sous-cutanée de Poux prélevés sur des spirillaires. Sur neuf Singes ino- culés avec des Poux prélevés depuis moins de quatre jours, un s’infecte. Sur neuf autres Singes inoculés avec des Poux prélevés depuis plus de quatre jours, quatre s’infectent. Les infections ainsi obtenues sont aussi violentes que celles présentées par huit Singes inoculés avec du sang très riche en spirilles. La seule différence réside dans la durée de l'incubation, qui est de moins de vingt-quatre heures dans le cas de l’inoculation de sang, et qui est de six à huit jours, comme celle de la malade naturelle, dans le cas de l’inoculation de corps de Poux. Ceux-ci n'ont jamais montré de spirilles à l'examen microscopique. IT. — Au cours de cette épidémie de typhus récurrent, nous avons procédé à des essais de traitement par l’arsénobenzol en mai et juin 1944 (1). Les Souris témoins inoculées avec du sang spirillaire présentent une infection d’une quarantaine d'heures environ. Celles qui sont traitées par l’arsénobenzol à la dose de 1 cent. 2 à 4 centigrammes par kilo sont guéries en trois à cinq heures. Mais il faut noter que si les Souris pré- sentent des signes d’intoxicalion par l’arsénobenzol (analogues d’ail- leurs à ceux que montrent des Souris non spirillaires injectées avec des mêmes doses de médicament), l'infection spirillaire continue chez les ‘Souris traitées presque aussi longtemps que chez les témoins. IV. — Quatre singes spirillaires traités par des doses de 1 cent. 1/2 ou 2 centigrammes par kilo guérissent de leur infection en quelques heures, tandis que les témoins meurent en quatre ou cinq jours. Les Singes traités par l'arsénobenzol présentent de très bonne heure l’im- munité contre une inoculation virulente ultérieure. V. — Dans lrois cas de spirillose humaine (un Européen, deux indigènes), traités à des moments variés de leur infection (premier accès ou rechute, début ou fin de l'accès), l’arsénobenzol a fait dispa- raître les spirilles du sang et amené une guérison définitive en quelques heures. Des doses relativement faibles ont suffi : 0 cent. 75 ou 1 centi- gramme par kilo. Il n’y a eu de rechule dans aucun des cas. (Institut Pasteur d'Algérie.) (1) Ce produit nous a été aimablement fourni par M. Billon, de la maison Poulenc et Cie. SÉANCE DU 24 JUIN 1041 MÉCANISME DE L'IMMUNITÉ NATURELLE DE LA SOURIS A L'ÉGARD pu Trypanosoma Lewisi, par P. DELANOE. Nous avons montré (1) que les Leptomonas des cultures de kala-azar et de bouton d'Orient tunisiens, injectés dans le péritoine de la souris, sont rapidement phagocytés. Avec le 7. Lewisi, il n'en va pas de même. /n vitro, le mélange de sang trypanosomé et de liquide péritonéal n’est pas suivi de phagocy- tose. Chez le vivant, l'injection des trypanosomes dans le péritoine est. suivie d'une phase latente, de durée variable, pendant laquelle les flagellés, non seulement se conservent, mais peuvent se mulliplier, ce qu'atteste la présence de petiles formes et de rosaces à quatre ou cinq . éléments au plus. Levaditi et Sevin ont constaté un fait analogue chez _les calfats naturellement réfractaires au 7. paddeæ. Les trypanosomes peuvent, en partie, facilement pénétrer du péritoine dans le sang. Après une forte inoculation (1/2 à 1 centimètre cube de sang trypanosomé), déjà vingt minutes à 1/2 heure après, on peut se rendre compte de cette pénétration : en examinant une goutte de sang prise à la queue, on y constate de rares trypanosomes. Ceux-ci aug- mentent de nombre pendant plusieurs heures (quatre à cinq en moyenne), puis leur nombre décroit lentement. Les trypanosomes cessent d’être visibles dans le sang plus rapidement que dans le péritoine. La dispari- tion totale des parasites a lieu entre trente-six à quarante-huit heures. Lorsqu'on inocule une dose faible (1 à 2 gouttes de sang), pour se rendre compte de la présence des trypanosomes dans le torrent circu- latoire, il faut sacrifier la souris, aspirer le sang du cœur et le centri- fuger : on trouvera des trypanosomes dans le culot de centrifugation. Bref, que l’on injecte une dose forte ou faible, la pénétration des trypano- somes dans le sang a toujours lieu ; de telle sorte que, pour résoudre le pro-- blème de l'immunité naturelle de la souris, il faut se demander ce que devient le T. Lewisi, non seulement dans le péritoine, mais encore dans les viscères. Lorsqu'on ponctionne, à intervalles rapprochés, le péritoine d’une souris inoculée, on constate très nettement, lors des premières ponctions, que les trypanosomes sont Lous ou presque tous entièrement libres et dans un parfait état d'intégrité. Roudsky (2) a vu à l’état frais des mononucléaires de souris phagocyter des trypanosomes et cela par le même processus que Laveran et Mesnil ont fait connaître chez le rat immunisé et chez le cobaye. Nous avons de notre côté fait semblable constatation. Mais il faut ajouter que la phago- (1) Comptes rendus de la Soc. de Biologie, A1 mars 1911. (2) Comptes rendus de la Soc. de Biologie. 6 mai 1911. 1042 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE cytose se constate rarement. Et c’est bien là qu'est la difficulté du problème. Comme l'acte phagocytaire est rarement constatable, dans l'espoir de mieux le rencontrer, nous n'avons pas hésité, ainsi que l’a fait Massaglia chez le cobaye, à multiplier les ponctions péritonéales. À partir d’un nombre variable de ponctions, nous avons constaté là présence de trypanosomes détruits en dehors des leucocytes. Dès lors, il fallait se demander si la disparition des parasites était due à la phagocytose ou à l’action trypanolytique du liqüide péritonéal, ou encore à ces deux processus réunis. Après de nombreuses recherches, nous avons la conviction que la phagocytose est le seul processus normal de destruction des trypauosomes : par la répétition des ponctions, on amène, sans aucun doute, des altérations leucocytaires telles que les sub- stances trypanolytiques contenues dans lés phagocytes diffusent dans le liquide péritonéal. Cette hypothèse se renforce du fait qué nous avons assisté in vitro à la destruction extra-cellulaire des trypânosomes : en conservant, entre lame et lamelle, le liquidé péritonéal de souris infectées, nous avons vu les trÿpa- nosomes, très mobiles au sortir de l'organisme, se détruire complètement en l’espace de deux à trois heures et se réduire à l'appareil flagellaire. Il faut donc se résigner à ne ponctionner qu’une fois le péritoine des souris . et à faire aussitôt des frotlis avec le liquide péritonéal de ponction. On devra également ne tenir compte que des préparations d’une parfaite coloration : de la sorte, on constate que les trypanosomes retirés des péritoines des souris, quel que soit le moment de la ponction, sont en parfäite intégrité. Par contre, sur ces mêmes frottis, on rencontre par lame deux ou trois figures indéniables de phagocytose. Il est probable que la destruction des trypanosomes se fait très vite; la digestion du protoplasme serait très rapide, car nous n’avons pas observé dans lés leucocytes des trypanosomes renflés en boule à l’intérieur de vacuoles digestives. Nous avons seulement vu, plongeant en plein cytoplasme cellü- laire et tranchant vigoureusement paï contrasté de coloration, le noyau et le blépharoplaste. Fréquemment, le blépharoplaste existe seul. Ailleurs, nous avons observé dans les leucocytes des enclaves ayant la réaction de la chro- matine nucléaire; sont-ce des restes de trypanosomes ingérés ? Ces observa- tions expliquent que, malgré de nombreuses coupes pratiquées dans les viscères, il nous a été impossible de rencontrer une seule figure histologique susceptible d’être interprétée nettément comme le résultat de la phagocytose. Nous avons simplement vu dans les mononucléaires et dans les cellules de Kupffer des enclaves analogues à celles que nous avons vues dans les leuco- cytes du péritoine. Les coupes renseignent surtout sur la distribution des parasites dans les viscères ét sur les lésions qu'ils y déterminent. Du moins, montrent-ellés manifestement que les trypanosomes contenus dans le foïe, la rate, les ganglions lymphatiques, le poumon sont en excellent état, ce œui rend très improbable leur destruction par trypanolyse. En somme, la souris se débarrasse du 7. Lewisi et des flagellés des cultures de bouton d'Orient et de kala-azar tunisiens par un seul et même processus : la phagocytose. Dans le cas du bouton d'Orient et du kala-azar, la destruction des parasites est rapide et se fait exclusive- ment dans le péritoine; aussi est-il facile de la mettre en évidence. , Sage SÉANGE DU 24 JUIN 1043 Dans le cas de 7°! Leuw'isi, la défense a lieu non seulement dans le péri- toine, mais encore dans tout l'organisme. Dans le péritoine, la phago- cytose se fait durant plusieurs heures. Elle s'effectue par étapes succes- sives. De là, une réelle difficulté à la manifester. (Institut Pasteur, laboratoire de M. Mesnil.) ToxICITÉ COMPARÉE DU PLASMA, DU PLASMA DÉFIBRINÉ ET DU SANG DÉFIBRINÉ, par BRIioT, JOUAN et STAUB. La toxicité des sérums en injections intraveineuses a déjà fait l'objet de nombreuses études; etrécemment.M. Blaizot (1) a montré la toxicité passagère du sang défibriné de lapin anaphylactisé pour des lapins neufs. Dans son protocole d'expériences, on peut constater que le sang des lapins neufs, essayés de huit à dix minutes après défibrination, était dénué de toxicilé, sauf dans un cas où l’auteur nola quelque trouble passager. En reprenant ces expériences, nous avons constaté que le sang défi- briné du lapin normal était toxique pour le lapin neuf, à la même dose que le sang d'animal préparé, mais que cette toxicité élait encore passa- gère et ne pouvait être décelée que si l'inoculation était faite dans les toutes premières minutes qui suivent la défibrination. Un lapin normal est saigné à la carotide, le sang mis à défibriner, et filtré sur coton de verre. On injecte le filtrat à des lapins neufs à la dose _de 10 centimètres cubes dans la veine de l'oreille. Si le temps écoulé entre le moment de la saignée et celui de l’inoculation ne dépasse pas de cinq à dix minutes, presque toujours l'animal injecté meurt en très peu de temps; et à l’autopsie, faite immédiatement après la suppression du réflexe cornéen, on constate que le cœur bat encore, que le sang est liquide dans le cœur, la veine porte et la veine pulmonaire, et qu'il ya congestion des organes abdominanx. Si le temps écoulé entre le moment de la saignée et celui de l’inocu- lation est supérieur à dix minutes, le résultat est incertain : il en résulte parfois la mort, parfois un simple malaise passager; et lorsque le temps dépasse une vingtaine de minutes en général, le lapin inoculé ne mani- feste aucun trouble. Il n’y a pas seulement toxicité du sang défibriné du lapin pour le lapin; mais d'autres espèces ‘animales, le cobaye par exemple, s’est montré sensible au sang défibriné de lapin. (1) Blaizot. Comptes rendus de la Soc. de Biologie, t. LXVIIL, p. 1124. 1044 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE Nous ne pouvons mieux faire que de donner ici l'une de nos expériences : Un lapin normal est saigné, son sang défibriné et filtré. On fait les inocu- lations intraveineuses à des cobayes de poids moyen de 500 grammes. QUANTITÉ TEMPS ÉCOULÉ de depuis OBSERVATIONS sang injectée. la filtration. 5 cent. cubes. 3 minutes. Mort instantanée. 3 cent. cubes. 5 _ Mort en 2 minutes. 1 cent. cube. 8 _— Accidents. 2 cent. cubes. 18 — Accidents très graves. 4 cent. cubes. 50 — Aucun trouble. Les accidents, lorsqu'il y en a, aussi bien chez le lapin que chez le cobaye, rappellent par leur nature absolument ceux que l’on observe dans les cas d’anaphylaxie sérique. L’injection de sang entier non coagulé, aux doses précédentes, ne provoque pas de trouble. Nous avons voulu éliminer les globules et voir si le phénomène de toxicité s'observait avec du plasma. Au moyen de la technique de Jouan et Staub (1) nous avons pu avoir des quantités suffisantes du plasma de lapin, plasma obtenu, sans l’adjonction d'aucun anticoagulant, par simple centrifugation très rapide. Une partie est inoculée, dès la décantation, soil à des lapins à la dose de 20 centimètres cubes ou de 10 centimètres cubes, soit à des cobayes à la dose de 5 centimètres cubes, sans que nous ayons observé le moindre trouble. : Une autre partie du plasma était défibriné par agitation avec des billes de verre. Celle opération demandait parfois près d’un quart d'heure. On filtrait le plasma défibriné sur coton de verre, et on faisait les inoculations intraveineuses à des lapins ou cobayes. Comme dans le cas du sang défibriné, le plasma défibriné s’est montré toxique, moins, il est vrai, que ce dernier, mais néanmoins assez pour que dans un cas l’inoculation de 20 centimètres cubes à un lapin ait amené sa mort en deux minutes, et que celle de 5 centimètres cubes à un cobaye le tue en neuf minutes. Toutes les fois où l’inoculation était faite dans un temps {rès rapproché de la défibrination, on observait des malaises accentués de l'animal, puis la toxicité s'atténuait progressive- ment, disparaissant totalement au bout d’une vinglaine de minutes. Le cobaye se prête très bien à ces essais, car on peut juger de la toxicité par l'importance des secousses qu'il présente. De ces expériences on peut conclure que la toxicité passagère du sang et du plasma défibriné est sous la dépendance du phénomène de coagu- lation. ; Le dédoublement du fibrinogène par le fibrin-ferment met en liberté (1) Jouan et Staub. Comptes rendus de l'Acad. des sciences, août 1910. ss bbra de le s SÉANCE DU 24 JUIN 1045 un produit toxique dont les effets physiologiques sont comparables à ceux du poison anaphylactique. On nous permettra de rapprocher ces faits de ceux que Hartoch et Ssirensky (1) ont mis en évidence, sur la toxicité des produits de digestion de l’albumine par la trypsine. À PROPOS DU MICROORGANISME PRODUCTEUR DE LA 7'aumelkrankheïit : Ichthyosporidium ou 1chthyophonus, par AUGUSTE PETTIT. Dans un travail récent (2), M. Plehn et K. Mulsow font connaitre deux nouveaux cas de la maladie des truites décrite en 1893 par B. Hofer sous le nom de Z'aumelkrankheit, et dont l’an dernier A. Laveran et moi- même avons signalé l'apparition en France (3). I. — Leurs recherches, confirmatives des nôtres, aboutissent à des résultats intéressants au point de vue de la nature du microorganisme pathogène. En effet, Hofer qui découvrit ce parasite en fit un sporozoaire ; à la suite de la création par Caullery et Mesnil de l’ordre des Haplosporidies, Doflein le rapprocha des Zchthyosporidium. À leur tour, A. Laveran et A. Pettit, tout en notant ses affinités avec certains représentants des Haplosporidies, soupconnèrent sa nature végétale. Cette conception trouve sa confirmation dans les recherches de M. Plehn et K. Mulsow. Ces auteurs, en effet, ont obtenu par ensemen- cement en bouillon la formation d'un mycélium et classent le parasite en question dans la classe des Phycomycètes, au voisinage des Chytri- dinées, sous le nom d’/chthyophonus Hoferi. En faveur de la nature végétale de ce microorganisme, je signalerai (en outre des caractères déjà indiqués : richesse en graisse, structure de l'enveloppe, etc.) la présence, au sein du cytoplasma d'un certain nombre de kystes, d'un réseau fibrillaire, assez läche et irrégulier. A s’en rapporter à un juge autorisé, le D’ Pinoy, qui a bien voulu examiner mes préparations, cette formation affecte toules les apparences d’un capillitium. (4) Zeitschrift für Immunitätsforschung, 1, Originale, t. VII, p. 253, 273. (2) K. Mulsow a publié (Allgemeine’ Fischerei-Zeitung, XXXVI, 7, 146-148, 1911) une première note sommaire qu'il a complétée, avec la collaboration de M. Plehn, dans un travail plus étendu paru dans Cenfralblatt für Bak!erio- logie, LIX, I, 63-68, 1 pl., fig. texte, 1911. (3) Comptes rendus de l'Acad. des Sciences, CLT, 421-423, 1910. 1046 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE Fait à noter, je n'ai observé cette formation que sur un seul des pois- sons examinés histologiquement ; mais, sur ce spécimen, presque tous les parasites ayant atteint un certain développement la présentaient. Cette constatation m'amène à faire une remarque générale : chez un poisson donné, et même dans un lot de spécimens recueillis dans les mêmes conditions, la presque totalité des parasites réalisent sensible- ment le même stade évolutif. C’est ainsi qu'après avoir vainement cherché sur de nombreuses truites des figures de division nucléaire, je suis finalement tombé sur deux poissons dont, pour ainsi dire, presque tous les parasites bien développés présentaient des karyokinèses (1). Cette condition particulière du développement du parasite explique comment j'ai pu examiner au début de nombreuses truites sans observer aucune de ces cellules géantes que signalent M. Plehn et K. Mulsow et que j'ai retrouvées ultérieurement avec une certaine fréquence sur des spécimens de même provenance, mais capturés à un autre moment. En revanche, chez tous les poissons examinés, le parasite provoque une réaction tissulaire plus ou moins marquée. À ce propos, je me permels de relever une légère inexactitude qui s’est glissée dans le travail de M. Plehn et de K. Mulsow. D'après mes distingués collègues : « Es tritt nicht einfach Nekrose ein (wie das Laveran und Pettit angeben), sondern es findet eine lebhafte Reaktion statt. » En réalité, cette réaction a été observée et signalée par A. Laveran et À. Pettit ; il suffit de se reporter à leur communication pour se con- vaincre qu'iis n’ont nullement méconnu les phénomènes réactionnels qui aboutissent à la formation des granulations (— granulomes de Plehn et Mulsow). D'ailleurs, ces modifications avaient été antérieurement décrites par Caullery et Mesnil (1905), puis par Robertson (1908). Il. — Sile nom d’/chthyophonus (meurtrier des poissons), proposé par M. Plehn et K. Mulsow, a l'avantage de rappeler le caractère prati- quement le plus important du parasite, toutefois il n’est pas sans sou- lever quelques difficultés. En effet, antérieurement aux publications de A. Laveran et A. Pettit et de M. Plehn et K. Mulsow, M. Robertson a décrit des parasites de la truite de mer que je puis actuellement assi- miler, génériquement tout au moins, à ceux que j'ai observés. D'autre part, il ne peut y avoir de doutes sur l'identité du parasite signalé par B. Hofer et revu ensuite par A. Laveran et A. Pettit, puis par M. Plehn et K. Mulsow. Par conséquent, on a affaire à un seul parasite (génériquement tout au moins), que M. Robertson a rattaché, en 1909, au genre /chthyosporidium de Caullery et Mesnil. Cette (1) Ces karyokinèses, qui ont été signalées par Caullery et Mesnil, puis par M. Robertson, se présentent dans les conditions habituelles aux champignons inférieurs. SÉANCE DU 24 JUIN 1047 dernière appellation doit donc être conservée jusqu'à plus ample informé. On ne pourrait objecter qu'il s’agit d'un nom de genre appar- tenant au règne animal. En créant l’ordre des Haplosporidies, Caullery et Mesnil ont nettement affirmé les affinités de certaines formes avec les champignons inférieurs. . Quant au nom spécifique, peut-être est-il prudent de s’en tenir à la réserve de M. Robertson tant que l’évolution de ces parasites ne sera pas _élucidée. En effet, à l'heure actuelle, on ne peut décider si le parasite de la truite de mer est spécifiquement distinct de celui de S. irideus qui déceime également la truite indigène. Mais il y a plus : la réceptivité au virus de la Z'aumelkrankheil n’est pas exclusive aux Salmonidés ; ce dernier peut, en effet, communiquer à la perche et à la tanche une infection mortelle. (Travail du laboratoire de M. Laveran.) ». 4 CONTRIBUTION A LA RÉACTION DE FIXATION. QUELQUES PARTICULARITÉS DE L'ACTION ANTIHÉMOLYTIQUE DES MICROBES ET DES SÉRUMS, par A. Roper et H. FABRE. A la suite de la découverte de Bordet et Gengou, et sous l'empire des idées d'Ehrlich, on a pu croire que la fixation de l’alexine ou dévialion du complément ne pouvait être opérée que par la rencontre d’un « anti- sène » et d'un « anticorps ». Sanadzé, un des premiers (thèse de Mont- pellier, 1908), a attiré l'attention sur l'importance qu'il y a à se préoccuper de l’action antihémolytique que peuvent exercer chacun pour leur compte microbes et sérum et à doser rigoureusement l’action propre de chacun de ces facteurs. En voulant nous former sur ce point une opinion personnelle, nous avons observé, eu égard à l’action antihémolytique, d'une part du bacille d'Eberth, d’autre part du sérum antityphique seul, une série de particularités qu'il nous paraît utile de signaler. Notre système hémolytique était constitué par des globules de mouton, du sérum hémolytique lapin-mouton et de l’alexine de cobaye. A. — Action des bacilles seuls. Exp. Suspension de bacilles obtenue en délayant deux cultures sur agar de 24 heures dans 20 cent. cubes; le liquide est presque laiteux. Une partie est chauffée une demi-heure à 60 degrés. Chaque tube reçoit, de bacilles vivants ou morts, 1 c.c. Sérum frais de cobaye, conservé à la glacière, dilué à 1/4, quantités diverses de 0 c.c. 45 à 0 c.c. 4. Eau salée, quantité suffisante pour { c.c. 6. Mélanges tenus à l’étuve une heure; puis addition de : globules de mouton, 0 c.c. 1 d’une dilution à 1/2 du sédiment de centrifugation; sérum hémolytique dilué à 1/4, 0 c.c. 3. Résul- 1048 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE tats, notés après 1/2 heure d’étuve. Titrage du système hémolytique : Oc.c. 3 de sérum hémolytique donnait, avec 0 c.c. 15 d’alexine, l'hémolyse totale en 30 minutes; et avec 0 c.c. 3 d’alexine, il suffisait de 0 c.c. 1 de sérum hémolytique. Par suite, eu égard aux doses d’alexine, les globules étaient, dans cette expérience, hypersensibilisés, ou, par rapport à la sensi- bilisation, il y avait un excès d’alexine. ALEXINE A 1/4 TABLEAU I (1). BACILLES TT = 0,15 0,2 0,3 0,4 MOr Se EC 17 18 19 19 VIVANT Rene? 15 14 15 Autre expérience. Émulsion bacillaire bien plus pauvre, légèrement louche, employée à la même dose : l'hémolyse n’est pas retardée parles bacilles seuls. Dans un autre essai, avec une suspension bacillaire de richesse intermédiaire franchement trouble, nous avons vu l’hémolyse très légèrement retardée par 4 c.c. de bacilles morts et 0 c.c. 5 de bacilles vivants. En nombre suffisant, les bacilles seuls mettent donc d'une facon très notable obstacle à l’'hémolyse. En réduisant le nombre des bacilles, on supprime aisément cette action antihémolytique. È Les bacilles vivants exercent une action antihémolytique plus mar- quée que les bacilles morts, ou du moins le chauffage à 60 degrés affai- blit nettement, sans le supprimer, le pouvoir empêchant. L'action empêchante des bacilles est loin d’être inversement propor- tionnelle à la quantité d’alexine; d'après les chiffres du tableau, la neutralisation n’est pas beaucoup plus accusée pour 0,15 d’alexine que pour 0,4. Il s’agit ici de l'effet antihémolytique observé au bout d’un temps court (demi-heure d'étuve). La loi pourrait être différente suivant que l'on envisage l'influence des bacilles sur le degré d’hémolyse finale ou sur sa vitesse; c’est ce qui parait en effet résulter du rapprochement des faits que nous avons observés avec ceux de Sanadzé. Maïs, si c'est le degré de l'hémolyse au bout d’un temps donné que l’on a en vue, il faut dire que les bacilles ne neutralisent pas l’alexine en proportions définies. Étant donnés la dose hémolytique d'une alexine (celle qui suffit, en l'absence de bacilles, à dissoudre complètement dans le temps voulu une quantité donnée de globules sensibilisés) et un nombre de bacilles suffisant pour réduire notablement son action, on peut ajouter un supplément de plusieurs doses hémolytiques sans effacer complète- ment l'influence des bacilles : le même nombre de bacilles qui ne neu- tralisent que partiellement une dose 1 d'alexine neutralisent encore partiellement une dose 3 ou 4 fois plus forte. Il y a là une analogie $ (1) Les chiffres inscrits dans les colonnes des tableaux expriment les degrés de l’hémolyse après un temps donné, par une échelle de 0 à 20. < LT SÉANCE DU 24 JUIN 1049 ———————_—_—_———— ————————]—"———]]————"—"——"—]—]——]]—" " " — manifeste avec le phénomène d’Ehrlich concernant le mode de neulra- lisation d’une toxine par son antitoxine. En pratique, il est difficile de supprimer l’action antihémolytique des bacilles seuls en élevant la dose de l’alexine:; on y réussit plus aisément en réduisant le nombre des bacilles. B. — Action du sérum seul. Exp. (11 juillet 1910). Divers échantillons de sérum antityphique d’un même cheval, à plusieurs doses. Sérum alexique à dose constante : Oc.c.15 de dilution à 1/4. Eau salée, quantité suffisante pour 1 c.c. 60. Après 1 heure d’étuve, addition de : 0 c. c. 1 de globules de mouton (sédiment de centrifugation dilué à 1/2), et 0 c. c. 3 de sérum hémo- lytique dilué à 1/4. Résultats notés après 1/2 heure et 4 heures. D'après un essai préliminaire, le système hémolytique, aux doses employées donne l’hé- molyse totale (20) en 1/2 heure et presque totale (18) en 15 minutes. TABLEAU II. Septembre 4909 Décembre 1989 Avril 4940 Jui 1910 SÉRUMS D'UN CHEVAL = D me me Saignées de : Après Après Après Après Après Après Après Après 30 m. 4 h. 30 m. 4 h. 30 m. 4 h. 30 m. 4 h. 0,1 14 19 re 17 9 15 9 15 0,2 11 16 10 15 9 14 8 14 0,3 10 15 9 15 8 14 8 14 Même expérience avec les mêmes doses des mêmes sérums antityphiques, mais diluées à 1/4. L’hémolyse n’a pas davantage été obtenue en 30 minutes. 16 juillet 1910. Quatre sérums de diverses saignées d’un autre sujet : dose constante, 0 c. c. 1 de sérum pur. Echelle de doses d’alexine. Méme proportion de globules et de sérum hémolytique. Notation des résultats après 1/2 heure, 0 c. c. 15 de l’alexine employée, avec la dose utilisée de sérum hémolytique, donnait l’'hémolyse totale en 15 minutes. TABLEAU III. ALEXINE A 1/4 SÉRUMS D'UN CHEVAL EE — Saignées de : 0,2 0.3 0,4 Décembre 1909. . He] 19-20 20 20 Février 1910.11... 18 20 20 Mar SORA 14 15 19-20 Sata IE) ee EE CEE 15 20 20 19 et 20 juillet. Expériences semblables à la précédente avec quatre sérums d'un autre sujet (mouton). Titrage préalable de l’alexine : hémolyse totale en 1/2 heure avec 0 c. c. 1 de dilution à 1/4. TABLEAU IV, ALEXINE À 1/4 AUTRE ALEXINE A 1/4 3 ; (plus active). SÉRUMS DIUNS MOUTON RS Saignées de : 0,2 0,5 0,4 0,3 0,4 0,5 0,6 après 30 minutes. après 15 minutes. JANVIEL- 1e 1# 18 20 20 20 » » HÉVHORUES NN 1) 18 19-20 20 20 » » ALIAS; 0 5 15 15 17 18 20 BRU OS Dee LL 0 6) 12 15 19 20 20 Tous ces échantillons de sérum ont manifesté un pouvoir antihémo- Broocie. Compres RENDUS. — 1911. T, LXX, 74 1050 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE a — lytique, qui s'exprime par une réduction plus où moins accusée de l'hémolyse au bout d’un temps donné : très faible dans certains sérums, il est très accusé chez d’autres (hémolyse 0 après 30 minules). Il varie beaucoup d'un échantillon à l’autre du même sujet, et, pour les trois sujels, il est au minimum dans les anciens sérums, ayant plusieurs mois de flacon, comme si la propriété se perdait en vieillissant. Cette action antihémolytique d’un sérum est loin d’être proportion- nelle à sa dose. Les effets comparés de O0 c.c. 1, O0 c.c. 2, 0 c.c. 3 (tableau 11) et l'expérience avec les sérums dilués, montrent que l'action empèéchante ne décroit que très lentementavec la décroissance des doses pour une quantilé donnée d’alexine. Mais cette aclion empêchante varie beaucoup suivant la dose d’'alexine ; c'est ce que prouvent les effels de chaque sérum à dose unique avec des quantités croissantes d'alexine, notamment pour le dernier sérum du tableau IV, dont l’action empêchante totale (0) à l'égard de 0 c.c. 2 d'alexine est très réduite avec 0 c.c. À et complèlemeut supprimée avec une dose d'alexine encore un peu plus forte. L'action antihémolylique du sérum dépend donc beaucoup moins de sa propre concentration que de celle de l’alexine, à l'inverse de ce qu'on. observe pour les bacilles. Mais ici non plus,les choses ne se passent pas du tout comme s'il y avait entre l’alexine et un principe du sérum une combinaison en proportions définies. Eu pratique, on compense plus facilement l’aclion antihémeolytique d'un sérum en forcant la dose d’'alexine qu'en diminuant la dose du sérum lui-même. L'action antihémolylique du sérum et celle des bacilles ne s’exercent donc pas suivant la même loi ; elles ne sont pas du même ordre. Il parait cependant certain que l'obstacle que nos sérums ou des bacilles peuvent apporter à l'hémolyse dépend d’une influence sur l'alexine elle-même. Mais l’action qu'ils exercent sur celle-ci, le mécanisme par lequel ils la détournent ou la neutralisent ne doit pas être le même dans les deux cas. LA DISTRIBUTION CUTANÉE ET L'INNERVATION DES ORGANITES LATÉRAUX CHEZ LA LARVE D'Alyles obstetricans, par P. WINTREBERYI. Les larves d'Anoures constituent un matériel de choix pour l’étude physiologique du système latéral; en effet, les centres nerveux de la queue au lieu d'être disposés métamériquement le long de l'organe, comme chez les Poissons et Batraciens Urodèles, sont rassemblés dans e tronc et situés entre l'origine apparente, sur la moelle des 9° et SÉANCE DU 2% JUIN . 1051 13° paires, intervalle marqué superficiellement par les angles antérieurs des 6° et 9° myotomes (1). Si l’on pratique l’ablation de ces centres, la queue, indemne de blessure, perd la sensibilité générale rachidienne, mais conserve intact le système sensoriel latéral; grâce à son isolement, celui-ci peut être plus facilement examiné. On peut inversement sec- Lionner tous les nerfs de ce système sans toucher aux centres rachi- diens, puis observer les réactions des opérés vis-à-vis des agents exté- rieurs. J'ai employé ces deux méthodes. Mais il m'a fallu d'abord préciser la disposition cutanée des organites, l'origine et le trajet des nerfs qui s’y rendent, par des dissections dont voici le mode et les résultats. TECANIQUE. — Les larves fixées à divers stades dans des solutions de formol et de sublimé, ont été observées sous le binoculaire de Zeiss. Pour voir les organiles, on enlève la peau d’une moitié latérale et on l’'examine par transparence (méthode d'Héron-Royer, 1885); il est sou- vent avantageux de la dépigmenter par le procédé bien connu du chiore : (Mayer, 1881). Dans cette ablalion, en raclant au plus près la face pro- fonde du chorion on laisse en place, dans le lophioderme, les nerfs cutanés ; ceux-ci, rendus très blancs par l'action prolongée du sublimé, sont repérés dans leurs rapports avec les organites, puis suivis par la dissection jusqu'à leur origine. RÉSULTATS. — [. Lignes des organites. La figure 1 les représente mieux que toute description; ils sont figurés au maximum de leur déve- _ loppement, rarement réalisé; la grosseur des traits est en rapport avec l'importance du groupe sensoriel. Ces cryptes ont été figurés en 1891 par Boulenger (Proc. Zool. Soc. London); on voudra bien se reporter à la figure de cet auteur pour apprécier le dessin très juste qu'il a donné des lignes principales et la complexité plus grande que j’ai observée. IT. /nnervation. Les nerfs viennent des trois paires craniennes, IT, VIL, X, et sont marqués sur la figure 2; la comparaison des figures 1 et 2 permet une superposition facile des organites aux nerfs sous- Jacents. 1° ZIZ° paire. Chacune des trois branches du trijumeau donne à une ligne d'organes sensoriels. La ligne interne, placée en dedans de l'œil et de la narine, est fournie par les rameaux frontaux et orbitaires supé- rieurs et antérieurs, les frontaux perforants, le nerf médian des narines, qui appartiennent à la branche ophtalmique; les nerfs temporaux supé- rieurs, les orbilaires supérieurs et postérieurs, venus du maxillo-man- dibulaire desservent le pourtour postérieur de l'œil; au-dessous de celui-ci, la ligne antérieure est celle du maxillaire supérieur qui donne (1) Wintrebert. Comptes rendus de la Soc. de Biologie, 1904, t. LVI, p. 581, 1052 SOCIETÉ DE BIOLOGIE les zygomatico-temporaux, infraorbitaires et culanés maxillaires; la troisième ligne reçoit les filets du maxillaire inférieur, les mandibu- laires externe et interne. 2° VII paire. Nous pénétrons dans la zone d'influence du facial avec la quatrième ligne ; cependant la partie supérieure de celle-ci appartient encore au trijumeau et le facial ne se distribue qu'à sa partie ventrale, bifurquée en une gerbe sous-buccale antérieure et une ligne pharyngienne postérieure pius nette qui se prolonge jusqu'à la ligne médiane au-devant du spiraculum et se continue parfois sur le côté de celui-ci; les filets du facial s’anastomosent à la fois avec les ramus- cules du trijumeau en avant et avec ceux du vague en arrière. Qjnasesemmese— c-gesesæenxsw sms D Free 3° A° paire. Le territoire du vague se trouve en arrière du plan transversal des orbites. La plupart des branches cutanées sortent en bouquet derrière l'oreille : 1° les ramifications de la branche auriculaire se dirigent vers le haut; 2° les branches postérieures, longitudinales, au nombre de deux, sont les plus longues; elles sont parallèles l’une à l'autre, à 1 ou 2 millimètres d'intervalle ; la dorsale, plus petite, plus courte, finement ondulée, s'arrête vers le 20° myotome ; l’autre, qui est le tronc principal d'où naît la précédente, se continue jusqu’à la pointe caudale. Toutes deux passent sur la partie supérieure pigmentée de la région abdominale en croisant superficiellement les branches ventrales des 5° et 6° paires rachidiennes, puis abordent la face latérale des 7e et 8° myotomes juste au-dessus de leur coude antérieur; elles montent ensuite obliquement le long des 9° et 10° myotomes pour se placer, à partir du 11°, sur le dos des myotomes caudaux, en dehors de la veine dorsale médiane. Aucune anastomose ne joint ces nerfs aux branches rachidiennes ; 3° les branches sensorielles ventrales ont trois origines SÉANCE DU 24 JUIN 1053 distinctes : a) en avant, le tronc branchial principal envoie quelques rameaux cutanés qui se dirigent en bas et en arrière et s'anastomosent avec les rameaux du facial; b) au milieu, deux nerfs cutanés arrivent du bouquet post-auriculaire sous la peau, l’un au-dessous de l’autre, et prennent une direction verlicale ; l'inférieur, qui est le plus important, finit en se courbant en avant: c) la 3° branche, postérieure, suit un trajet fort curieux : elle aborde profondément la région interne de l’écusson cutané pectoral, développé avec le membre antérieur dans la loge post-branchiale, et, se placant sous la peau de cet écusson, en fait le tour par en bas; elle sort de la cavité péribranchiale et devient appa- rente vis-à-vis de la région axillaire du membre; à ce niveau, elle se FiG 2. — La peau est enlevée dans la moitié gauche, visible; le membre antérieur est sectionné à l’humérus H. (Schématique). divise en un rameau inférieur verlical légèrement incliné en-avant et un rameau horizontal plus long qui parcourt le flanc et se recourbe vers le bas au-devant du membre postérieur. La déviation en forme de V de ce trajet profond est d'autant plus accusée que la croissance du membre est plus avancée; au temps de la régression caudale, la pointe du V est proche de la ligne médiane ventrale. (Travail du laboratoire d'Anatomie comparée, à la Sorbonne.) 1055 RÉUNION BIOLOGIQUE DE BUCAREST Û ‘ SÉANCE DU 18 MAI 1911 SOMMAIRE DanecoroLu (D.) et Iancoveescu VEAU-HÉS EE INR NN RP 1057 (N.) : Li réaction au laurccholate Marinesco (G.) : Des changements dans les méningites. Modification qu'impriment à la luminosité et à derlastechniqie era r et 1055 | l'état col'oïdal des cellules ner- Manixesco (G.) : Etude ultrami- veuses \ivanles certains agents croscop'que des cellules des gan- DAYSICOS CHIMIE TE MERE LANCE 1061 elions spinaux des animaux nou- Présidence de M. G. Marinesco, président. LA RÉACTION AU TAUROCIOLATE DANS LES MÉNINGITES. MODIFICATION DE LA TECHNIQUE, par D. DaniELcoroLzu et N. lANcovEs cu. Dans une première note, l'un de nous (1) a décrit en vue du diagnostic des états inflammatoires aigus ou chroniques des méninges une réaction basée sur ce principe : le liquide céphalo-rachidien normal empêche à un cerlain degré l'aclion hémolylique du taurocholate de soude. Cette pro- priété est beaucoup plus prononcée pour les liquides provenant de sujets atteints de méningite. Nous avons continué ces recherches dans 27 cas nouveaux de ménin- gite, 5 cas de méningisme, 12 de paralysie générale, 4 de tabes, 1 d’hé- miplégie, 1 de myélite et 2 d’épilepsie jacksonienne. Nous nous sommes servis comme témoins de 37 liquides normaux, provenant de sujets ne présentant aucun signe de réaction méningée aiguë ou chronique (2), \ (1) Danielopolu. Nouvelle réaction biologique permellant de reconnaître les processus inflammatoires méningés. Comptes rendus de la Soc. de Biologie, 1910. (2) Services de MM. les D'° Buicliu, Stoicescu, Nanu-Muscel, N. Tomescu, Jacobson, Tkoma Jonescu, Leonte. 1056 RÉUNION BIOLOGIQUE DE BUCAREST Dans les 27 cas de méningite la réaction a été positive; elle a été constamment négative avec les 37 liquides normaux et avec les5 liquides. de méningisme. Ces derniers sont les plus intéressants. Les3 premiers cas de méningisme étaient des pneumoniques (un adulte et deux enfants), chez lesquels l'aspect clinique nous a fait poser au premier abord le diagnostic de méningite. Le liquide élait clair et ne contenait pas plus de lymphocytes qu'à l’état normal. La réaction au taurocholate, négative,” nous à permis d'écarter le diagnostic de méningite, ce qui fut prouvé aussi par l’évolution de la maladie, le syndrome méningé ayant disparu après vingt-quatre à quarante-huit heures. Dans un quatrième cas il s'agissait d’un enfant atteint de troubles gastro-intestinaux, présentant l'aspect clinique de méningite, avec liquide en hypertension et sans réaction leucocytaire anormale. La réaction au taurocholate a été néga- tive et les phénomènes méningés disparurent en quarante-huit heures. Enfin, chez le dernier malade, atteint de néphrite, avec signes caracté- ristiques de méningite, hypertension du liquide, mais sans réaction leucocylaire anormale, la réaction au taurocholate négative nous a permis d'éloigner lä supposition d'une méningite et de poser le diagnostic de méningisme chez un urémique, ce qui fut confirmé à l’autopsie. Dans des cas pareils laréaction autaurocholate nous est d’un précieux secours, Car, comme on sait, l'absence de réaction leucocytaire anormale n'est pas un indice suffisant pour écarter le diagnostic de méningite. Au commencement dela méningite tunerculeuse et d’autres formes de ménin- gite lymphocytlaire, plusieurs auteurs et nous-mêmes avons observé l’absence de réaction leucocytaire anormale dans le liquide; dans nos cas à ce moment la réaction au taurocholate était franchement positive. Les observations d'André, de Pauly, de Rénon et Tixier prouvent d’une façon péremptoire qu'il existe aussi des cas de méningite tunberculeuse sans réaction de la part du liquide céphalo-rachidien, pendant tout le cours de. l’évolution de la maladie. D'ailleurs le nombre des leucocytes qu'on trouve à l'état aormal dans le liquide est tellement variable qu'il est quelquefois diffi- cile de dire s’il existe ou non une réaction leucocytaire pathologique (du moins quand la formule n’est pas changée). Nous avons légèrement modifié la technique. Nous employons à pré- sent la dilution à 2 p. 100 d’hématies de chien, et nous faisons quatre tubes, deux avec 0,25 centimètres cubes de la solution au centième de taurocholate (Merck), et deux avec 0,2 centimètres cubes de cette solu- tion (1), en variant aussi la dose de liquide céphalo-rachidien (0,6 et 0,4). De cette facon la cause d'erreur, due à la légère action hémolytique du (1) Ces doses de taurocholate au centième dans l’eau physiologique corres- pondent à la quantité minima de cette solution capable d’hémolyser en trente minutes { c.c. d'hématies à 2 p. 100, et la dose immédiatement supérieure, SÉANCE DU 18 MAI 1057 liquide céphalo-rachidien sur les hématies de chien (voyez la première note), est presque entièrement éliminée, Pour le reste de la technique, voir la note du 30 juin 1910. [ea] el QE À R “ ÈS RÉSULTATS À 31 DEGRÉS (1 A2s|fes|laté 2 () RENAN EE NUMÉROS | 52 |48.|222|7£4 CN En or 2e | F0 prions DE 5 15 30 50 70 90 z se L ea mA te min min min min min Méningite (2) 1 OMIMPe"C 0.4 0 0 (D 0 0 } 2 0.95 |1 c.c.| 0.6 £ Ô 0 0 0 0 0 « pe) 3 0.2 |1c.c.| 0.4 È 0 0 0 0 ( 0 n ñ 02 M cc |" 10:6 = 0 () ) 0 0 Ô 4 Normal. A= g 0.95 |1cre.| 0:4,| S$ Lo | 0 +4! + +++ l+++l4rs 6 0.25 |A ce. | 0.6 = 0 ( RE Deere AE rene © 7 0.2 INC2C 0.4 2 (0) (] (1) | JOEL Ua EEE 8 0:27 Mc 0: 076 a 0 (0 ( 4 + | +4 [444 Sans liquide. © 9 025 MAC:c: Q (= © + où Lu A 2 0) 1 a a 0.2 |1c.c.|. 0 0 0 0 eo LS eu at ce (1) Hémolyse nulle dans les 4 tubes : réaclion très intense ; dans les Lubes n°* 2, 3 et 4 : réaction intense; dans les n9° 3 et 4 : moyenne ; dans le n° 4 : légère. (2) 0, hémolyse nulle; +, légère; ++, moyenne; +++, complète. PRENOM FT (Travail du laboratoire de Médecine expérimentale, prof. J. Cantavuzène et de la 2 clinique médicale, prof. Buicliu.) À 3 k : ETUDE ULTRAMICROSCOPIQUE DES CELLULES DES GANGLIONS SPINAUX : DES ANIMAUX NOUVEAU-NÉS, : Al 1 par Cr. MARINESCO. : ? Lorsqu'on examine les cellules nerveuses vivantes et particulière- ment celles des ganglions sensitifs d’un animal jeune ou nouveau-né, attentivement dissociées au microscope binoculaire dans le sérum du même animal, on constale à l’aide du paraboloïde une quantité innom- brable de granulations lumineuses de volume inégal, très rapprochées 1058 RÉUNION BIOLOGIQUE DE BUCAREST les unes des autres, ct constituant en apparence la presque totalité du protoplasma cellulaire. La luminosité du protoplasma cellulaire pro- duite par la présence de ces granulatioos n’a pas la même intensité dans toutes les cellules, il y en a de fortement lumineuses et d'autres qui le sont beaucoup moins, de sorte qu'elles ont un aspect plutôt diaphane. Entre les une et les autres il y a des degrés intermédiaires (fig. 1). Fic. 4. — Cellules du ganglion sacré d’un petit chien âgé d'un mois examinées dans le sé- ram du même animal à l’aide du paraboloïde de Zeiss. On y voit six cellules à différents degrés de luminosité. La grosse cellule d'en bas est la plus transparente. Le contour du noyau est visible. La petite cellule d’en haut à gauche est la plus lumineuse, et ses granu- lations colloïdales sont très grosses. Les autres cellules offrent des degrés de lumino- sité intermédiaire. Celte différence de lumino- sité dépend en première ligne de la grandeur des granula- lions contenues dans le pro- toplasma et de leur degré de dispersion. Le contour du noyau est tantôt délimité par les granulations lumineuses el alors la membrane nuclé- aire reste invisible ou bien on ne la voit lumineuse que sur une plus ou moins grande partie de son contour. L'état du nucléole est aussi varia- ble, tantôt il est invisible, d'autres fois il devient par- liellement lumineux. En constatant à l’aide de l'ultramicroscope la présence, dans le protoplasma de; cel- Jules nerveuses, d’un nombre aussi considérable de granula- tions, on ne peut s'empêcher de penser à la théorie granu- laire formulée par Altmann pour la constitution du proto- plasma des cellules. Cette opi- nion paraïîtrait d'autant plus probable qu’on ne constate pas à l’ultramicroscope l'existence de neurofibrilles ni des corpus- cules chromatophiles de Nissl, à l’intérieur du protoplasma des cellules nerveuses. Mais il est évident que les granulations lumineuses qui existent dans les cellules ganglionnaires n’ont pas toutes la même constitution chimique ni la même fonction physiologique. Si, en effet, on colore les cellules vivantes à l’aide du rouge neutre, il apparaît tout au moins dans quelques cellules des granula- SÉANCE DU 18 MAI 1059 tions qui alternent avec des espèces incolores ; ce sont là des amas chroma- tiques qui ont été signalés par Amdt et bien décrits par Nissl. La coloration au rouge neutre montre que ces amas chromatiques d’un certain volume sont représentés par des masses composées de deux parties : 4° la substance granuleuse et 2° un système d’alvéoles à la surface desquelles se déposent les granulations. Il n'y à aucun rapport entre le volume des cellules des ganglions spinaux et leur degré de luminosité. On rencontre, en effet, des cellules Fi6. 2. — Cellule du ganglion sacré d’un chien âgé de quelques jours, offrant deux degrés de luminosité différents. Dans la première phase (cellule de gauche), la cel- lule contient des granulations plus fines et moins lumineuses, tandis que la même cellule (à droite) est devenue plus lumineuse un quart d'heure après avec des granulations grossies. L’axone offre des modifications du même ordre. lumineuses aussi bien parmi les grosses et les moyennes que parmi les petites. Il nous a semblé cependant que les petites cellules sont assez souvent très lumineuses. Lorsqu'on a dissocié avec attention les cel- lules ganglionnaires, de manière à ce qu'elles aient gardé leur axone, il est facile de constater la présence de granulations lumineuses dans ce dernier. D'autre part, il éxiste un rapport entre le degré de luminosité de la cellule et de son axone; c'est-à-dire que si la cellule est fortement 1060 RÉUNION BIOLOGIQUE DE BUCAREST lumineuse, son axone l’est également; si au contraire la cellule-est dia- phane, l'axone contient des granulations très fines et peu lumineuses. Une autre particularité mise en évidence par l’ultramicroscope, c’est la constitution granulaire du nucléole. Le nombre, le volume et la disposi- tion de ces granulations varient dans les différentes espèces cellulaires, mais il parait y avoir également un rapport entre le degré de lumino- silé de ces granulations nucléolaires avec celui des granulations du proto- plasma. Néanmoins, cette proposition ne doit être acceptée que sous cer- taines réserves, étant donné que le noyau et partant le nucléole sont très souvent invisibles dans les cellules fortement lumineuses, tandis qu’au contraire on à la chance d’apercevoir plus facilement le noyau et le nucléole dans les cellules diaphanes. Cette constatation concorde avec les résultats que donne la méthode de Cajal et la coloration dite au rouge neutre. Nous avons constaté qu'elle est profondément nuisible pour le noyau de la cellule nerveuse et qu’elle y détermine des lésions très graves. Quoique nous ayons prolongé l'examen des cellules ner- veuses dans le sérum de l'animal pendant plusieurs heures, nous n'avons pas observé de mouvements amiboïdes du protoplasma ner- veux, mais nous avons vu parfois des mouvements browniens et nous avons constaté en outre un phénomène de réaction de la cellule vivante consistant dans la variation du degré de luminosité de la cellule. C’est ainsi que nous avons vu que des cellules diaphanes ou semi-diaphanes devenaient plus mates et par conséqnent plus lumineuses. Parfois cette transformation de luminosité s’opérait au bout de quelques minutes, comme on le voit dans la figure 2. Plus rarement une cellule très lumineuse aurait tendance à devenir moins lumineuse sur une partie du protoplasma (fig. 3). FIG. 3. — Même cas que dans la figure précédente, mais 1ci les modifications sont en quelque sorte inverses. Dans la première phase (fig. de gauche), la cellule est un peu plus lumineuse que celle de droite. APE CRE DER 1 dédthahatesen dan Abe nacre 2 44 À 2e «6 RTE D ES EME ES SÉANCE DU 18 MAI 1061 DES CHANGEMENTS QU'IMPRIMENT A LA LUMINOSITÉ ET A L'ÉTAT COLLOÏDAL DES CELLULES NERVEUSES VIVANTES CERTAINS AGENTS PHYSICO-CHIMIQUES, par G. MARINESCO. La luminosité et l’état colloïda! des cellules nerveuses étant sous la dépendance du degré de dispersion, de la grosseur des granulations colloïdales, de leur composition chimique, elc., nous avons pensé qu'en agissant sur le degré de dispersion de ces granulations nous pourrions faire varier la luminosité des cellules nerveuses. C’est dans ce but que nous avons eu recours aux conditions qui font changer la tension osmo- tique des cellules nerveuses, et à ce point de vue nous avons utilisé soit les agents qui augmentent cette tension, soit ceux qui la diminuent. Pour aujourd’hui nous nous occuperons seulement des premiers. Comine nos recherches antérieures ont montré que la solution de conti- nuilé d’un nerf (section. rupture, etc.) est suivie de l'augmentation de la ten- sion de la cellule d’origine de ce nerf, nous avons pratiqué la rupture du nerf sciatique de chiens ou de chats âgés de deux à trois semaines et ensuite nous avons dissocié les ganglions dans le sérum de l'animal au moyen du microscope binoculaire el puis pratiqué l'examen à l’aide du paraboloide de Zeiss. Il faut, pour ces études, choisir de préférence des animaux âgés de quelques jours parce que la différence de luminosité entre les différentes espèces cellulaires n’est pas si accusée que chez l'animal âgé de quelques semaines, Dans tous les cas examinés, lorsque l'animal à vécu un nombre de jours suffisant, nous avons constaté des différences de luminosité bien accusées dans le premier ganglion sacré correspondant au neri sec- tionné comparé avec le ganglion du côté normal. En effet, la plupart des cellules en réaction paraissent diaphanes ou semi-diaphanes; le con- tour de la membrane du noyau est lumineux sur toute son élendue ou bien sur une partie seulement et le nucléole, dans quelques cellules, attire notre attention par sa luminosité fortement accusée (fig. 1). C’est pour cette raison que la différence si nette qui existe entre les différentes espèces cellulaires, au point de vue de la luminosité, s’atténue dans le ganglion malade, et les cellules fortement lumineuses sont plus rares qu'à l’état normal. Dans d’autres cellules la membrane nucléaire est plus ou moins déformée, son contour plus ou moins précis. Nous avons eu l’occasion d'examiner éga- lement les cellules du ganglion plexiforme du chat greffé depuis douze, vingt- quatre, trente-six heures, quatre jours, et nous avons constaté également des différences dans l’état de luminosité des cellules, différences beaucoup plus accusées qu'après la section des nerfs. Les unes sont fortement transpa- 1062 RÉUNION BIOLOGIQUE DE BUCAREST rentes, et par conséquent pourvues d’un proloplasma peu actif au point de vue optique, tandis que quelques-unes sont très lumineuses, davantage même qu'à l'état normal. En examinant à l'immersion et à l'éclairage direct ces dernières cellules, elles attirent notre attention par leur teinte brunâtre; elles contiennent de grosses granulations qui existent aussi dans les cellules satel- lites. Un autre point à souligner, c’est que nous avons pu, à l’aide de l’ultra- microscope, surprendre des cellules avec des prolongements en voie de for- mation ou bien des massues, tels qu'ils ont été décrits simultanément par M. Nageotte et par moi-même. FIGURE. — Quatre cellules du premier ganghon sacré correspondant au nerf scia- tique rompu chez un chien âgé de quelques semaines. Diminution de la lumino- sité du protoplasma et augmentation de la luminosité du contour nucléaire et du nucléole. Les agents chimiques qui exercent une action physique beaucoup plus brutale sur la nutrition de la cellule nerveuse modifient d’une facon beaucoup plus considérable encore le degré de dispersion des granula- tions colloïdales et en conséquence la luminosité de la cellule. C'est ainsi que l'ammoniaque en solution de 1 p. 100 à 4 p. 200 augmente rapidement le nombre des cellules diaphanes, soit petites, soit grosses. Il existe des groupes cellulaires constitués presque exclusivement par des cellules diaphanes dans lesquelles le contour du noyau est fortement lumineux sur une de ses parties. On distingue parfois, dans ce dernier, deux arcs extrêmement lumineux ou disposés d'une facon symétrique. À la dose de 1 p. 100, l’ammoniaque détermine une cytolyse très rapide de la cellule. Les cellules altérées ont le contour irrégulier, déchiqueté. SÉANCE DU 18 JUIN 1063 Les granulations colloïdales, animées de mouvements browniens très vifs, quittent la cellule et se répandent dans le milieu ambiant. Au boul d'une heure, la plupart des cellules sont détruites et il n’en reste par- fois que le noyau libre entouré d'une parcelle de protoplasma. L'eau distillée détermine des lésions à peu près semblables. Après une période de gonflement passager, la cytolyse apparaît et la mise en liberté des granulations colloïdales qui offrent des mouvements browniens très intenses. Le noyau évidemment gonflé est cependant très résistant et à sa périphérie on peut voir deux sortes d'ares symétriques de granules fortement lumineux. On trouve un nombre assez considérable de noyaux absolument libres. C-rlains deviennent granuleux et parfois le nu- cléole se distingue par sa luminosité excessive due à la présence de granulations assez volumineuses. Le liquide ayant pénétré en quantité dans la cellule produit la tuméfaction du protoplasma et du noyau, augmente le degré de dispersion des granulations colloïdales, met en évidence et exagère les mouvements browniens, el par l’allération de la paroi cellulaire donne naissance ensuite à un courant très fort d'exosmose qui met en liberté les granulalions colloïdales. Le (rérant : OCTrAvVE PORÉE. Paris. — L. MARETHEUX, imprimeur, 1, rue Casselle. TABLE DES MATIÈRES PAR NOMS D'AUTEURS ANNÉE 1911. — PREMIER SEMESTRE. 400. — Sur cert:ins aspects de néoplasie conjonctive observés dans les paragan- A gliomes carotidiens, 545. — Sur une ten- dance évolutive fréquente dans les para- ganglions médullo-surrénaux, 718. — Les Abelous (J.-E.) et Bardier (E.). Uro- hypotensine et vasodilatine, 688. Achalme (Pierre) et Stévenin (H.. Sur la technique à suivre pour la déter- mination du pouvoir antilrsptique du sérum, 333. — Du dosage de la trypsine dans l'évaluation du pouvoir antitryptique du sérum, p. 480. Achard (Gh.) et Feuillié (E.. Gra- nulations leucocytaires en milieu hypoto- nique, 1117. — Sur le mécanisme de l'hé- moglubinurie, provoquée par l'injection intraveineuse d'hémoglobine glabulaire et musculaire, 898. — Sur le passage de l'hé- moglobine à travers le rein, 9417. — In- fluence de l'albumine du suc musculaire sur l'hémoglobinurie provoquée par son injection dans les veines, 9S0. Aimé (Paul). Note sur les glandules parathyroïdicnnes et parathymiques de la torlue grecque, 209. Alamartine (H.). Effets de la ligature des artères du corps thyroïde sur la struc- ture de cette glande, 614. Alexeïeff (A.). Sur la morphologie et la division de Bodo caudalus (Duj.) Stein, 130. — Sur la division nucléaire et l’enkys- tement chez quelques amibes du groupe limax. I. Amæba punctala Dangeard, 455. — Sur la division nucléaire et l'enkys- tement chez quelques amibes du groupe limax. IL Amæœba limax Duj. (emend. Vahlkampf), 534. — Sur la division nu- cléaire et l'enkystement chez quelques Amibes du groupe Limax. III. Amœbha densa n.sp., À. circumgranosa n. sp. Con- clusions générales, 588. Alezais et Peyron. Adénome langer- hansien provenant du pancréas exocrine, BIOLOGIE. TABLES. — 1911.00 LXX. vacuoles et les enclaves des cellules chro- maffines, 820. Alezais et Senez. De la transforma- tion conjonctive des fibres lisses, 120. Amado. Voir Javal. Amblard (Louis-Albert).Surl'«élec- tro-sismo-diapason », 246. Andouard. Voir Gouin. Ardin-Delteil, Nègre (L.)et Ray- naud (M.). Deux cas de typhus récurrent traités et guéris par l’arsénobenzol, 1037. Argaud (R.). Sur la présence de gan- glions nerveux dans l'épaisseur de la val- vule de Thébésius, chez Ovis aries, 699. — Sur l'appareil nerveux et la structure de la valvule de Thébésius, chez l'homme, 748. — Sur le tendon de Todaro et la structure de la valvule d Eustache chez l'homme, 950. — Sur l’innervation de la zone auriculaire droite qui répoud à l’origine de la systole cardiaque, 1022. Argaud (R.) et Billard (G.). Inver- sion de la formule leucocytaire sous l'in-° fluence de l'inanition, 746. Arnaud. Voir Maurel. Arthus (Maurice). À propos de séro- anaphylaxie, 446. Ascoli (Alberto). Les précipitines dans le diagnostic du charbon bactéridien, 194. Athanasiu (J.\et Dragoiu (J). Asso- ciation des éléments élastiques et contrac- tiles dans le myocarde des mammifères, 598. — Sur le tissu conjonctif daus le myocarde des grenouilles. — Rôle du tissu élastique dans le myocarde, 604. Aubert (P.) et Heckenroth (F.). Sur trois Leucocylozoon des Oiseaux du Conso francais, 958. Augagneur. Voir Nicolas (J.). 15 1066 Aviragnet (E.-C.), Bloch-Michel(L. et Dorlencourt (H }). Les poisons endo- cellulaires du baëille diphtérique, 325. Aynaud (M.). Action des microbes sur les globulins, 54. B Babes (V.). Note sur la variété noire du pied de madura, 73. Babes (V.)et Busila (V.). Note pré- liminaire sur les réactions de spécificité dans la pellagre, 602. Babes (V.) et Vasiliu (T.) Observa- tions sur le rhinosclérome, 281. — L’infec- tion ultérieure des plaies par le virus ra- bique, 60%. Baïnier. Voir Sartory. Bardier. Voir Abelous. Baroni (W.). Sur la fillrabilité de la toxine tétanique à travers les membranes en collodion et en viscose, 312. Voir Jonesco-Mihaiesti. Bataillon (E.). Les deux facteurs de la parthénogenèse traumatique chez les am- phibiens, 562. . Battelli (F.) et Stern (L.). Action de la trypsine sur la respiration et les diffé- rents processus oxydatifs des tissus ani- maux. 144 — L'antipneumine dans les tissus animaux, 538. Beauverie (J.). La signification des corpuscules métachromatiques dans Îles cellules de céréales infestées par la rouille, 261. Bergeron (André). La réaction de Marmorek est-elle une fixation vraie du complément? 176. Bergonié (J.). Appareil à doser les gaz de la respiration en clinique, 665. Bernier (R.) et Péron (G.). Dosage de petites quantités d’iode applicable aux liquides de l'organisme, 1012. Berthelot (Albert). Action de la diio- dotyrosine sur l'organisme de l'homme et des animaux, 786. Besredka (A. De l'antianaphylaxie par la voie digestive, 203. Bielecki (Jean). Sur le développement de la bactéridie charbonneuse dans les solutions d'acides aminés, 100. Bierry (H.), Henri (Victor) et Ranc (Albert). Technique nouvelle pour l'étude de l'action chimique et biologique des radiations de courte longueur d'onde, 523. — Sur la recherche de petites quantités de sucre interverti, 817. — Hydrolyse du sac- charose par les rayons ultra-violets, 900. Billard (G.). Action du suc d’autolyse AVIRAGNET — BRETON de foie de porc, du venin de cobra et du curare sur la toxine tétanique, 189, — Action du suc d’autolyse de foie de porc et du venin de cobra sur la toxine tétani- que, 274. — Sur l’action du suc d’autolyse de foie de porc, 623. — Sur le rôle anti-. toxique des catalases, 896. Voir Argaud. Blaizot (L.). Gravité du choc anaphy- lactique par injection d’épreuve dans le canal cholédoque, 383. — Extraction de substances anticoagulantes du normal de chien, 560. Voir Nicolle. Bloch-Michel. Voir Aviragnet. Bohn. Voir Drzewina. Boinet (Ed... Deux cas mortels d'in- toxication par les moules. 818. Boivin. Voir Labbé (M). Bonnier (Pierre). Traitement direct de l’entérite des nourrissons, 90. — Indé- pendance du bulbe droit et du bulbe gauche dans les réactions asthmatiques, 356. — Action directe sur la glycosurie par voie naso-bulbaire, 451. — Régulation immédiate de la tension artérielle par sollicitation des centres manostatiques bulbaires, 524. — Les centres organosta- tiques etla dérivation cutanée, 835. Bory (Louis) et Flurin (Henri). Oosporose pulmonaire et bronchite chro- nique. Importance de la réaction de fixa- tion dans la détermination du rôle patho- gène des oosporas, 715. Botezat (E.): Sur les terminaisons des nerfs sensitifs dans le tissu conjonctif de la peau chez la carpe et chez la grenouille, 15. — Sur les terminaisons nerveuses dans le même appareil terminal des nerfs sensitifs, 71. Bouet (G.) et Roubaud (E.) Sur la présence au Dahomey et le mode de trans- mission du Leplomonas Davidi Lafont, flagellé parasite des Euphorbiacées, 55. Boulet. Voir Wertheimer.- Bourguignon (Georges). Effets de la ligature temporaire des pédicules vas- culo-nerveux du corps thyroïde, chez le chien, 691. Boveri (Pierre). Tension du liquide céphalo=rachidien, 809. — La réaction de Butenko dans le liquide céphalo-rachidien, 834. — Le liquide céphalo-rachidien dans la pellagre, 904. Boyet. Voir Faval. Branca (A. Sur la structure de l’ivoire, 936. Breton (Maurice). Rayons ultra-vio- lets et réaction de Wassermanpn, 507. Voir Galmette. Breton (M.) et Massol (I.). Sur l’ab- sorption du venin de cobra par la mu- queuse du gros intestin, 964. plasma ie SES BRIOT — Briot, Jouan et Staub. Toxicité com- parée du plasma, du plasma défibriné ei du sang défibriné, 1043. Bruntz. Voir Spillmann. Bruntz (L.) et Spillmann (L.. Sur le mécanisme de l'action thérapeutique des injections de métaux colloïdaux, 298. — Les leucocytes éliminateurs dans les maladies infectienses, 491. Bruyant (L.). Réaction à la tubercu- line et anaphylaxie, 782. Buard (M.). Remarque à propos de la _ communication de M. Sabrazès, 248. Builiard (H.) et Garrelon (L.) Effets des inhalations de poussière de silice sur des animaux à lésion pulmo- paire aiguë, 1002. Burrows. Voir CGarrel. Busila. Voir Babes. - C Calmette (A.\, Breton (M.\ et Cou- vreur (Æ.). Application pratique de la réaction de Wassermann au diagnostic de la syphilis chez les nouveau-nés, 238. Camus (Jesn,. Contribution à l'étude du traitement du téfanos expérimental, 633. — Traitement du tétanos expérimental par les injections bulbaires et parabul- baires du sérum antitétanique, 689. — Remarques à propos de la communication de MM. Achard et Feuillié, 949 Camus (L.). Le 606 agit-il sur la vac- cine ? 158. — Le 606 influence-t-il l'immu- pité vaccinale ? 235, — Considérations sur l'emploi thérapeutique du 606 d'après son action sur la vaccine, 254. Cantacuzène (J.). Inoculation de la scarlatine aux singes inférieurs, 403. — Observation de quatre singes atteints de scarlatine expérimentale, 405. Carnot (Paul). A l'occasion de la communication de M. Maillard, 943. — Garré (H.). Le « mal de Lure », 330. GCarrel (Alexis) et Burrows (Mont- rose T.). A propos dés cultures « in vitro » des tissus de mammifères, 3. Carrié. Voir Labbé. Castex (M.-R.). Sur la présence des corps aminés dans le contenu gastrique, 192. Cathelin (F.). Les grandes lois direc- trices de la physiologie rénale chirurgi- cale (Les lois de l’urée), 761. -— Les grandes lois directrices de la physiopathologie chi- rurgicale du rein (Deuxième note), 195. Gelleuls (Des). Voir Collin. Chabrol. Voir Gilbert. COLLIN 41067 Chaine (J.. Sur l'ordre d'apparition des diverses parties du système pileux chez le lapin (Revétement général), 83. — Sur l’ordre d'Apparition des diverses par- ties du système pileux chez le lapin (Sourcils et poits tactiles), 85. Chappellier (A.). Oiseaux hybrides.— 1. Femelles ; activité de la glande géni- tale dans le croisement chardonneret d X serin ®, 328. — Sur l'application de la métrophotographie à l’histoire natu- relle, 350: Chbarlet. Voir Nicolas (J.). Chatton (Edouard) et Léger (An- dré). Eutrypanosomes, Leplomonas et Leptotrypanosomes chez Drosophila con- fusa Staeser (Muscide), 34. — Sur quel- ques Leplomonas de muscides et leurs leptotrypauosomes, 120. Chauffard (A.), Laroche (Guy) et Grigaut. Le taux de la cholestérinémie chez les hépatiques, 20. — Evolution de la cholestérinémie chez les typhiques. 10, — Le taux de la cholestérinémie au cours des cardiopathies chroniques et des néphrites chroniques, 108. — Evolution de la cho- lestérinémie au cours de l’état gravidique et puerpéral, 536. — Le taux de la choles- térine dans le sang du cordon ombilical et dans le liquide amniotique, 568. — Le taux de la cholestérine dans le liquide céphalo-rachidien normal et pathologique: 855. Chauffard (A.), Richet fils (Gh.) et Grigaut (A.) La cholestérinémie au cours de la tuberculose pulmonaire, 276. — Dosage comparé de la cholestérine dans le sérum et dans les œdèmes, 317. Chevallier. Voir Jolly. Chevrier. Voir Mongour. Ghoay !E.). Sur le pouvoir catalytique des poudres de foie (extraits totaux) utili- sées en opothérapie, 196. Ciuca (M.). L'alexine et les anticorps de la circulation générale existent-ils dans le liquide céphalo-rachidien ? 19. Claude (H.) et Loyez (M1: M.). Sur les pigments dérivés de l'hémoglobine dans les foyers d'hémorragie cerébrale : leur présence dans les cellules nerveuses, 840. Clavelin. Voir Costa. Cléret (M.) et Gley (E.). Ovariecto- mie et thyro-parathyroïdectomie, 410. — Nouvelle note sur les effets de Ja thyro parathyroïdectomie après ovariectomie, 1649. Collin (R.) et Des Cilleuls (J.). Lésions précoces de la substance grise dans la poliomyélite antérieure aiguë de l'adulte, 291. 1068 CONOR Conor. Voir Nicolle. Cornetz (V.). Le phénomène du repla- cement de l'axe du corps chez les fourmis (note présentée par M. G. Bohn), 439. Costa (S.) Sur un bacille fusiforme aérobie, saprophyte de la cavité buccale, 814. Costa (S.) et Clavelin (Ch. Em- pyème à bacille paratyphique B au décours d'une fièvre paratyphoïde, 816. Costa (S.) et Fayet (A.). Sur le pré- cipito-diagnostic de la morve. Action pré- cipitante du sérum des chevaux malléinés, 141. — Sur l’immunité acquise dans les tricophyties, 553. Couvreur (E.) L'action du lab est- elle un dédoublement ? (Deuxième note), 23. Voir Calmette. Crémieu. Voir Sarvonat. Cruveilhier (L.). Endotoxine diphté- rique et sérum, 110. — Procédé des vacci- nations subintrautesde Besredka, appliqué à l’anaphylaxie lactique, 124. Cuillé, cherches sur l’étiologie de la « cachexie aqueuse » des ruminants. Rôle des vers dans la strongylose gastro-intestinale du mouton, 5617. D Danielopolu (D. et Iancovescu (N.). La réaction. au taurocholate dans les méningites. Modification de la tech- nique, 1055. ‘Darbois (P.). Résistance du Micrococ- cus melilensis pendant la fermentation lactique, dans le laitage, 102. Daumézon (G.). Note sur la biologie d'une Ascidie conservée à Digne (Basses- Alpes), en milieu artificiel, 121. — Note sur la régénération d'une Ascidie com- posée, conservée en captivité, 812. Dechambre et Regnault (F.). Sy- nostoses craniennes par chocs répétés chez le bélier, 518. Déel (Henry). Présence d'un ferment glycolytique dans le liquide d'ascite, 146. — Influence de la réaction du milieu sur le ferment glycolytique du liquide d'as- cite. — J. Miiieu acide, 543. Dehaut (E.-G.). Sur le cœur de deux urodèles apneumones appartenant aux genres Euproctus, 211. Delanoe (P.). L'immunité naturelle de la souris à l'égard des cultures de kala- azar et de bouton d Orient tunisiens, 381. — Sur la réceptivité de la souris au Try- panosoma Lewisi, 649. — Sur l'existence Marotel et Panisset. Re-_ = DOYON des formes trypanosomes dans les cultures de T. Lewisi, 104. — Mécanisme de l'im- munité naturelle de la souris à l'égard du Trypanosoma Lewisi, 1041. Delcourt (A... Sur un procédé per- mettant l'examen à un fort grossissement, à l'état vivant, de mouches de petite taille, notamment de Drosophiles, 97. Desbouis. Voir Langlois. Desgrez (A.). Sur la toxicité de deux nouveaux nitriles et l'action antitoxique de l'hyposulfite de soude vis-à-vis de l’un d'eux, 944. Desroche (Paul). Sur une interpréta- tion de la‘loi de Weber-Fechner, 571. Dévé (F.. Echinococcose primitive expérimentale. Histogenèse du kyste hyda- tique (Première note), 527. Dewitz (J.. Sur les cocons verts de certains Bombycides, 988. Dewitzky (W]1.). Contribution à l'étude de l’anaphylaxie, 134. ! Dhéré (Ch. Quelques observations sur la préparation et les propriétés des sérums déminéralisés, 42. Dhéré (Ch.) et Sobolewski(S.). Sur quelques propriétés de l'hématoporphy- rine. 511. Distaso (A.). Sur un microbe qui dé- sagrège la‘ cellulose (Bacillus cellulosæ. desagregans n. sp.), 995. Dominici (H.), Haret (P.) et Ja- boiïn (A.). Sur les modifications des tissus consécutives à l'introduction du radium par électrolyse dans l'organisme vivant. 431. : Dorlencourt. Voir Aviragnet. Doyon (M.), Morel (A.)et Policard (A..).Nature del'antithrombine.Préexistence de cette substance dans le foie, 92. — Sub- stance anticoagulante du foie. Entraine- ment de cette substance par une solution faiblement alcaline, 115. —- Circulations artificielles à travers le foie. Entraînement de l’antithrombine, 175. — Conditions per- meltant de mettre en évidence l’antithrom- bine dans les liquides de circulation à travers le foie, 232. — Extraction directe de l’antithrombine du foie. Influence de -la congélation, 341. — Interprétation de la résistance du lapin à l’action de la pep- tone. La nucléo-protéide hépatique du lapin n'est pas anticoagulante, Comparaison des effets sur la coagulation du sang des liquides de macération du foie, chez le chien, le chat et le lapin, 433. — Passage de la nucléoprotéide coa- gulante du foie dans le sang sous l'in- fluence de l'atropine. Importance de Ia voie de pénétration du poison, 463. — Rap- prochement entre deux agents anticoagu- 312, — * ï TT PP OT EAU EE TER OT OS ANR, CO PP RE pr DOYON — GAUDUCHEAU lants : l'antithrombine hépatique et l'hiru- dine, 615. Doyon (M. et Policard (A.). Exis- tence de l’antithrombhine hépatique chez les oiseaux. Rôle de la congélation dans la mise en évidence de cette substance, 197. — Rapports de l'antithrombine et de l'autolyse, 903. Dragoui. Voir Athanasiu. Dreyfus. Voir Lesné. Drzewina (Anna). Action du cyanure de potassium sur des animaux exposés à la lumière (Note préliminaire), 758. — Ré- sistance de divers animaux marins à l'inhi- bition des oxydations par le cyanure de potassium (Note préliminaire), 717. Drzewina(Anna)et Bohn (Georges). Modifications des réactions des animaux sous l'influence du cyanure de potassium (Note préliminaire), 843. Dubois (Ch.). Voir Wertheimer. Dubreuil (G.). Les mitochondries des cellules adipeuses, 48. — Transformation directe des mitochondries ef des chondrio- contes en graisse dans les cellules adi- peuses, 264. — Le chondriome des cellules cartilagineuses chez les Mammifères et chez l'Homme, 191. Dufour (M.). Remarques sur la repro- duction photographique des couleurs par la méthode des pigments, 149. — Sur la spirale de J. Plateau, 151. — Un appareil permetlant de faire certaines expériences d'optique physiologique, 295. — Sur quel- ques phénomènes d'optique physiologique (Deuxième note), 485. — Sur certains phé- nomènes d'optique physiologique. Sur la loi de Talbot (Troisième note), 886. — Sur les verres de Gullstrand, S88. Dufour (M. et Verain (L.. Remar- ques sur les tirages mécaniques obtenus par le procédé des trois couleurs, 293. . Duhamel (B.-G..). Sur un cardiographe explorateur à aiguille, 106. Duvoir. Voir Teissier. E Elmassian. Granulations intranuclé- aires dans le carcinome inoculable de la ‘souris, 515. Esmonet. Voir Loeper. Etienne (G.). Variations des figures hématologiques d'Arneth sous l’action de la cure tuberculinique, 495. — Le phéno- mène lécithinique de Campana chez un sroupe de tabéliques, 891. 1069 Fabre (G.). Effets de l'activation de l'atmosphère par l'émanation de radium sur la germination et la poussée de divers organismes végétaux, LS. — Action du radium sur les organismes végétaux, 419. — Voir Rodet. Faroy. Voir Moussu. Fassin (Louise). Réactivalion du sé- rum hémolytique chauffé par certains com- posés iodés, 418. _ Faure-Beaulieu (M.) et Villaret (Maurice). Note. sur l'examen anatomo- pathologique de quelques chiens en in- toxication anaphylactique, 381. Fauré-Fremiet (E.). Le rôle des mi- tochondries dans l'élimination du fer chez les rhizopodes arénacés, 119. Favre (A). Voir Nicolas (J.). Fayet. Voir Costa. Feuillié. Voir Achard. Fleig (Charles. Sur les sucs d'hyper- sécrétion pancréatique, 16. Flurin. Voir Bory. Foley. Voir Sergent. França (Carlos). Sur la relation auto- génétique entre les grands et les petits trypanosomes de la grenouille, 978. Frouin (Albert) L'hémoglobine épui- sée par l’acétone et l’éther, ou par le chlo- roforme, ne provoque pas la formation d'hémolysines, 798. Frouin (Albert) et Jéanne (Pierre), Nouvelle technique de la fistule d’Eck, 954. Frouin (Albert) et Ledebt (Su- zanne). Production d'acides volatils par divers microbes cultivés sur des acides monoaminés, 24. -Frouin (Albert) et Lisbonne (Mar- cel). Sur la nature des hémolysines for- mées par injection d'huile d'œuf chez le lapin, 26. G Gain (Edmond). Observation sur l'hi- bernation des spores dans les bourgeons, 152. Garrelon. Voir Bulliard. Voir Lan- glois. Gauducheau (A.). Cils géants et corps fuso-spirillaires amibiens, 112. 1070 GAUTRELET — GUILLIERMOND Gautrelet (Jean). Contribution à l'étude de l’action physiologique des acides aminés, 249. Gendron. Voir Netter. Genty. Voir Sarvonat. Gérard (Er.). Sur la présence de traces _ de cholestérine dans les urines normales, 998. Gerber (@.). Action des sels des mé- taux du groupe aurique sur la saccharifi- cation de l'empois d'amidon par les fer- ments amylolytiques.— 1I.Sels de cadmium. — J]. Sels de zinc. —IIL. Sels mercuriques et argentiques, 139. — Action des sels des métaux alcalins sur la saccharification de l’empois d'amidon par les ferments amylo- lytiques. — 1. Sels à acides minéraux. — H. Sels à acides organiques monobasi- ques. — IIL. Sels à acides organiques polybasiques, 391. — Action des sels des métaux du groupe aurique sur la saccha- rification de l'empois d’amidon par les ferments amylolytiques. — IV. Chlorure de zinc et oxalate de potassium acidulés. — V. Sels cuivriques et auriques. — VI. Sels platiniques, platineux et palla- deux, 541. — Action des composés du chrome sur la saccharification de l’em- pois d'amidon par les ferments amylolyti- ques. — Action des sels de inagnésium, de manganèse, de fer et d'aluminium sur la saccharification de l’empois d’amidon par les ferments amylolytiques. -— Action des aluns sur la saccharification de l'em- pois d’amidon par les ferments amyloly- tiques, 724. — Action des sels des mé- taux alcalins sur la saccharification de l'empois d'amidon par les ferments protéolytiques. — IV. Sels neutres am- moniacaux, à acides minéraux. — V. Bi- carbonates et carbonates neutres. — VI. Sels de rubidium, de cæsium et de lithium, 822. Gilbert (A.) et Ghabrol (E.) L’hé- molyse splénique dans lFintoxication par la toluylène-diamine, 416. — Sur un cas d'ictère acholurique simple avec hémoglo- binurie, 7173. Gillot. Voir Sergent. Gineste (Gh.). Mouvements amiboïdes etondulatoires chez les infusoires flagellés. 101%. Girard (Pierre). Rôle de lélectrisa- tion de contact en biologie. — Méca- nisme physico-chimique des différences de potentiel des tissus vivants, 713. — Sur le rôle de l’électrisation de contact en bio- logie. — II. Osmose des solutions d'élec- trolytes, 807. Glénard (Roger). Pouvoir catalytique des eaux de Vichy. (Etat colloïdal), 40. — _ sécrétion pancréatique, 591. À propos du pouvoir catalytique des eaux de Vichy, 218. Gley (E.). Action des extraits salés à : chaud de muqueuse gastrique et de mu- queuse iléale (chloruro-crinines) sur la — Sur quel- ques effets de la ligature des artères thyroï- diennes chez le lapin, 710. — Sur l'antago- _ nisme de l’adrénaline et de la sécrétine, 866. — Sur les accidents de nature diverse . consécutifs à la parathyroïdectomie, 960. — Observations à propos de la commu- nication de M. Louis Morel, 1019. — Voir Cléret. Gosset. Voir Truche. Gouin (André) et Andouard (P.. Uniformité de la croissance chez les jeunes bovidés, 445, Grigaut. Voir Re Voir La- roche. Grimbert (E.). Note sur l’urobiline et | son chromogène, 314 — Note sur l’urobi- line et son chromogène, 364. Gruzewska (Z.) et Lapicque (Mar- celle). Action de la digitaline sur la vi- | tesse d’excitabilité du cœur, 1032. Grysez (V.). Sur le traitement de la tuberculose pulmonaire parles inhalations de verdet, 180. Grysez {V.) et Wagon (Pierre). Dia- gnostic rétrospectif de la peste effectué sur les organrs putréfiés par la méthode de déviation du complément, 641. Guéguen (Fernand). Deux nouveaux cas de langue noire pileuse. Procédé ra- pide d'isolement de l'Oospora lingualis, 152. Guerbet. Etude de la réaction du rouge neutre au point de vue chimique, 514. — Nouvelle méthode de dosage des sels ferriques en présence des sels ferreux et de matières organiques, 848. Guieysse-Pellissier (A.). Grains os- miophiles et grains fuchsinophiles dans les cellules séreuses de la glande sous-maxil- laire de la souris, 363. — Phagocytose et caryoanabiose de spermatozoïdes dans les cellules épithéliales modifiées du canal déférent, 527. Guillemard (Alfred). Nouvelle con- ception de l’anaérobiose. Culture des bac- téries anaérobies à l'air libre en présence du fer, 685. Guïlliermond (A.). Sur la régression de la sexualité chez les levures, 271. — Sur un exemple de copulation hétéroga- mique observé chez une levure, 442. Guilliermond (A.) et Lesieur (Ch.). Sur une levure nouvelle, isolée de crachats bumains, au cours d’un cancer secondaire du poumon, 952. NL a AE AGE US 7 Lee > d'A Tati dd A LAS ART LT RGP PL D Te TUE À pe Re A SE EC At }, 3 8 < 34 . - É . H Haret. Voir Dominici. Heckenroth. Voir Aubert. Henneguy (L.-F.). Remarques à pro- - pos de la communication de M. Edward S. Ruth, 254. — OEuf complet de poule inclus dans un autre œuf complet, 719. Henri (Victor). Influence de la tem- pérature sur la vilesse des réactions dias- tasiques, 926. — Voir Bierry. Henri (Mu° et Victor). Technique de l'infection artificielle de l’eau pour l'étude de l’action stérilisante des rayons ultra- violets, 7. Henry (A.). Voir Raiïlliet. Hérissey (H.) et Lebas (C.). Ulilisa- tion de l’aucubine par l’Aspergillus niger v. Tgh, 846. Hudelo, Lévy (Fernand) et Tu- lasne. Conservation des graisses natu- relles, 616. Huifnagel (Mwe A.) Le corps gras de l’'Hyponomeuta padella pendant la méta- morphose, 635. - Jancovescu. Voir Danielopolu. Irague (Me G.). Disposition générale des artères de la peau, 1021. Iscovesco (H.). VIII. Etudes stalag- mométriques. L'influence de l'hémoglo- bine sur la tension superficielle, 11. — IX. Etudes stalagmométriques. La ténsion superficielle du sérum sanguin, 66. — X. La notion de l'isostalagmie, 93. — XI. La notion de l’isostalagmie. — La sta- - lagmonocivité, 385. — XII. Les modifica- tions de la tension superficielle du sang par l’adjonction de différentes substances, 466. Iwanoîff (E.). Fertilité des hybrides de Bison americanus g X Bison europæus, 584. Jaboïin. Voir Dominici. Jacobson (D.). L'absorption des glo- bules rouges par la muqueuse rectale, 694. Javal, Amado et Boyet. Lipémie dans un cas de diabète maigre, 163. Jéanne. Voir Frouin. HARET — LABBÉ 1074 Joleaud !A.). Sur la position du mus- cle adducteur des scuta dans les cirrhi- pèdes pédonculés, 389. Joliy (J.). Observations à l'occasion de ‘la communication de MM. Carrel et Burrows, 4. — Sur la fonction hémato- poïétique de la rate pendant la période embryonnaire chez les Oiseaux, 259. — Histogenèse des follicules de la bourse de Fabricius, #22. — Sur la fonction hémato- poïétique de la bourse de Fabricius, 498. — Sur l’involution de la bourse de Fabricius, 564. Jolly (J.) et Chevallier (P.). Sur la structure des sinus veineux de larate, 262. Jonesco-Mihaïesti (G.). Sur la co- existence de l’antigène et de l’anticorps dan: le sérum des lapins préparés avec le sérum de cheval, 429. Jonesco-Mihaïesti (G.) et Baroni (V.). Sur l’action des rayons ultra-violets sur les propriétés « sensibilisinogène » et « précipitinogène » du sérum de cheval, 104. Jonnesco (Victor). Sur une formation spéciale des cellules des ganglions rachi- diens dans un cas de paralysie spinale infantile, 109. Jouan. Voir Briot. Juillet (Armand). Phises avancées du développement du poumon chez le Poulet, 985. Julien. Voir Weinberg. K Karwacki (Léon). Fréquence desstrep- tothrichées dans des crachats tuberculeux, 180. — Sur la présence des agglutinines dans des crachats tuberculeux (sputoag- glutination), 272. — Sur la sensibilité de divers types de bacilles tuberculeux et acido-résistants en présence des aggluti- nines humaines. Agglutinines contenues dans le liquide des pleurésies, 924. — Sur la sensibilité de divers types de bacilles tubereuleux et acido-résistants en pré- sence des agglutinines humaïnes. Aggluti- niues contenues dans les crachats, 934. L Labbé (Marcel) et Boivin. La ration d'entretien chez les obèses, 529. Labbé (Marcel) et Carrié (P.). Rela- tions entre la stercobiline fécale et l’uro- LAFONT biline urinaire au cours des ictères par ré- tention, 793. Lafont (A.) Sur la transmission du Leptomonas Davidi des Euphorbes par un hémiptère, Nysius euphorbiæ, 58. Laguesse (E.). Examen de deux pan- créas de lapin trois à quatre ans après la résection du canal, 910. Laguesse (Æ.) el Marchand (KR... Sur les pores du poumon humain, 178. Laignei-Lavastine (M.. Enclave- ment pos! morlem de l’amygdale cérébel- leuse dans le canal rachidien, 52. Laignel-Lavastine (M.) et Pitu- lesco (Pierre). La déformation globu- leuse homogène de certains éléments ner- veux dans le vermis des paralytiques gé- néraux, 214. — La déformation globuleuse homogène de certaines fibres nerveuses du cervelet des paralytiques généraux (Se- conde note), 483. Landsteiner, Levaditi et Prasek. Tentatives de transmission de scarlatine au Chimpanzé, 641. — Etude expérimen- tale du pemphigus infectieux aigu, 643. — Contribution à l'étiologie du pemphigus infectieux aigu, 1026. Langeron (Maurice). Ilématies en demi-lune dans le sang du rat et du co- baye, 434. — Emploi du chloralphénol de Amann pour le montage des arthropodes, 45T. Langlois (J.-P) et Desbouis (G.). De la durée de la circulation pulmonaire, 683. Langiois (J.-P.) et Garrelon. Apnée et polypnée adrénalique, 741. Lapicque (Louis). Observation à pro- pos du procès-verbal. Sur le signe élec- trique de l’hydrate de fer colloïdal, 185. Lapicque (Marcelle). Voir Gru- zewska. Lapicque (L. et M.). Le jeûne noc- turne et la réserve de glycogène chez les petits oiseaux, 375. — Sur la courbe des échanges chez l’'homéotherme au repos en fonction de la température extérieure. Réponse à M. Lefèvre, 137. — Dépense énergétique et température. ponse à M. Lefèvre, 833. Laroche. Voir Chauffard. Laroche (Guy) et Grigaut (A.). Ab- sorption et activation de la toxine diphté- rique par la substance nerveuse et ses lipoïdes phosphorés, 516. — Rôle des pro- téines dans l'adsorption et la neutralisa- tion de la toxine tétanique par la sub- stance nerveuse, 651. Laroche (G.), Richet (Ch.) fils et Saint-Girons (Fr.). Anaphylaxie alimen- taire lactée, 169. Nouvelle ré-. — LELIÈVRE Lassablière (P.) et Richet (Gh.). De la leucocytose spé ingestion alimentaire de toxines, 380. Leucocytose digestive après ingestion de viande (cuite ou crue), 631. — De la leucocytose dans la zomothé- rapie (alimentation avec le jus de viande crue), 945. Lasseur(Ph.). Le Bacilluschlororaphis. Influence du fer sur la production de la chlororaphine, 154. — Voir Mercier. Launoy (LL). De l'action de métaux alcalino-terreux et du citrate de sodiam sur la survie cellulaire (A propos d’une note récente de M. Nageotte), 28. — De l’action d'un sang hétérogène et de ses éléments sur le cœur isolé du cobaye, 68. — Action antitryptique du sérum sanguin chez les lapins intoxiqués par la ricine, 367. Laveran (A. et Nattan-Larrier (L.). Sur un Leucocylozoon de l'aigle pêcheur, . Haliælus vocifer, 686. Laveran (A.) et Pettit (A.). Sur une hémogrégarine de la vipère à cornes, 95. Lebas. Voir Herissey. Lecierca. Voir Minet. Ledebt. Voir Frouin. À Lefèvre (J.). Quelques observations de principe sur la thermodynamique muscu- laire (Réponse à la récente note de M. G. Weiss), 802. — Sur la courbe expérimen- tale de la déperdition calorique, et sur ses relations avec la loi de proportionnalité de Newton(Réponse à M. et Mme Lapicque), SU4. — Sur l'interprétation thermodyna- mique des faits relatifs à l1 contraction. et sur la nature spéciale des grandeurs qui s’y présentent, S50. Legendre (R.) et Minot {H.). For- mation de nouveaux prolongements par certaines cellules nerveuses des ganglions spinaux conservés à 39 degrés hors de l'organisme, 18. — Influence du barbotage sur la conservation des cellules nerveuses des ganglions spinaux hors de l'organisme, 1034. Legendre (René) et Piéron (Henri). Du développement, au cours de l'insomnie expérimentale, de propriétés hypnotoxi- ques des humeurs en relation avec le besoin croissant de sommeil, 190. Léger (A.). Voir Chatton. Léger (André)et Ringenbach (J.). Sur la spécificité de la propriété trypano- lytique des sérums ‘des animaux trypano- somiés, 343. E Leger (M.). Voir Mathis. Lelièvre. Voir Retterer. à Lelièvre (Aug. et Retterer (Ed.). Des kystes de l’amygdale pharyngienne hypertrophiée, 229. — Technique du tissu tendineux, 503. fx ” à PO DA CES MP UN RE PU PP ML EST CAN Lori de sg LEMAIRE — MARINESCO 1073 Lemaire (G.). Sur le virus de la fièvre récurrente, observée à Alger en 1910, 1005. Léon-Kindherg. Voir Teissier. Léopold-Lévi. Inégalité thyroïdienne par hypertrophie partielle de la glande thyroïde, 313. — Insuffisance thyroïdienne et fonctions hépatiques, 996. Lépine (R.. Influence de la voie d’en- trée sur les effets des médicaments, 986. Le Play (A.)et Sézary (A.). Consta- tation du tréponème dans la néphrite sy- phylitique secondaire, 622. Lesieur. Voir Guilliermond. Lesné (Edmond) et Dreyfus (Lu- cien). Sur la réalité de l’anaphylaxie par les voies digestives. Rôle de l'acide chlor- hydrique, du sne gastrique et du suc pancréatique, 136. Letulle (Maurice). Introduction à l'étude histo-pathogénique des tumeurs de la mamelle. 1. — es malfaçons mam- maires : Amaslies el Hypomasties, 354. Levaditi. Voir Landsteiner. Levaditi (G.) et Twort (P.). Sur la trypanotoxine du Bacillus subtilis. Pro- priétés de la toxine (Première note), 645. — Sur la trypanotoxine du Bacillus sub- lilis. Mode d'action dans l'organisme (Deuxième note), 753. — Sur la trypano- toxine du Bac. sublilis. La toxo-résistance (Troisième note), 199. — Mécanisme de la toxo-résistance à la trypanotoxine du Sub- tilis, 921. — Spécificité des variétés de trypanosomes toxo-résistantes, 962. — Mécanisme de la création des variétés de trypanosomes {oxo-résistantes, 102%. Lévy (F.. Voir Hudelo. Lisbonne (Marcel). Sur une condi- tion de milieu nécessaire à l’action de l'amylase salivaire, 62. — Sur le rôle des électrolytes dans la saccharification de lamidon par les amylases salivaire et pancréatique, 132. — Influence des chlo- rures et des phosphates sur la saccharifi- cation de l’amidon déminéralisé-par les amylases salivaire et pancréatique, 2071. . Voir Frouin. Livon (Ch. et Peyron. Sur les pig- mentophores du lobe nerveux de l’hypo- physe, 730. _ Lœper (M.) et Esmonet Ch.) Action vaso-tonique comparée des différents pro- duits de sécrétion gastrique, 8. Loris-Melikov (J.). Un nouveau ba- cille anaérobie dans les selles typhiques, 865. Loyez (M'°). Voir Claude. Lucien (M. Quelques particularités histologiques de l’hypophyse chez le vieil- lard, 487. : Lutembacher. Voir Teissier. - = Lutz (L.). Sur la recherche et la cau- térisalion de la bactéridie charbonneuse dans les eaux d'alimentation, 789. M Macincescu (Marie). Recherches sur le liquide céphalo - rachidien employé comme antigène, 407. Magitot (A.). Sur la survie possible de la cornée transparente de l'œil après couservalion prolongée en dehors de l’or- ganisme (Note préliminaire), 46: — Sur la survie possible de la cornée transparente de l’œil après conservation prolongée en dehors de l'organisme (Deuxième note), 323. — Conditions de milieu et de tempé- rature pour la survie de la cornée trans- parente conservée en dehors de l'orga- nisme (Troisième nole), 361. Magnan et de La Riboisière. Sur la présence constante d’un bacille particu- lier dans les vésicules de la varicelle, 309. Magrou (J.). Sur la botryomycose ex- périmentale, 220. Maignon (F.. Rôle de l’infiltration sanguine des tissus dans l'apparition du milieu sucré consécutive aux traumatismes, 420. Maillard (L.-C.. Influence du soufre -colloïdal sur les échanges sulfurés de l’or- gavisme. Contribution au mécanisme de la sulfoconjugaison, 940. Manceaux. Voir Nicolle. Mantoux (Ch.) et Perroy. Intrader- mo-réaction à la tuberculine chez le co- baye sain tuberculiné, 974. Marbé (S.) Influence du corps thy- roïde sur la physiologie de l'intestin, 1028. Marbé (S.) et Rachewsky (Tatia- na). Etudes sur l'anaphylaxie. — III. Pré- paration d’une forte hémolysine par l’in- jection bigéminée de l'émulsion héma- tique, 971. — Etudes sur l'anaphylaxie. — IV. La valeur de l'injection bigéminée pour la préparation du sérum hémoly- tique. L'agglutinalion « in vivo » par la déviation du complément, 1009. Marchand (R.). Les pores alvéolaires du poumon chez les animaux, 912. Voir Laguesse. Voir Mignot. Marie (A.). Propriétés d?s albumi- noïdes du cerveau (Première note), 322. — Propriétés des albuminoïdes du cer- veau (Deuxième note), 459. Marinesco (G.). Sur l'histologie fine de la poliomyélite expérimentale, 80. — De la transmission du virus de la polio- myélite par le nerf périphérique et ses 1074 MARINESCO — MULON rapports avec les infections ascendantes, 286. — Sur la structure des plaques dites séniles dans l'écorce cérébrale des sujets âgés et atteints d'affections mentales, 606. — Transmission du virus de la poliomyé- lite par le sympathique (Troisième note), 819. — Etude ultramicroscopique des cel- lules des ganglions spinaux des animaux nouveau-nés, 1057. — Des chargements qu'impriment à la [uminosité et à l’état colloïdal des cellules nerveuses vivantes certains agents physico-chimiques, 1061. Marinesco (G.) et Minea (J.). Méta- morphoses, réaction et autolyse des cel- lules nerveuses, 284. — Etudes sur la constitution des . plaques dites séniles (Deuxième note), 669. — Nature des pla- ques séniles (Troisième note), 882. Marinesco (G.) et Stanesco (V.). L'action des anesthésiques et des narco- tiques sur les fibres nerveuses vivantes, 608. — L'’aciion de quelques agents chi- miques sur les fibres nerveuses à l'état vivant, 671. Marino (F.). Atténuation de la viru- lence des microbes dans le tube digestif des Hirudinées, 1003. Marotel. Voir Guillé. Martini. Voir Vulquin. Massol (Léon) Saccharification de l’inuline par les radiations ultraviolettes, 509. Voir Breton. Masson (P.). Le safran en technique histologique, 573. : Mathis (C.) et Leger (M.). Microf- laires sanguicoles de quelques oiseaux du Tonkin, 60. — Leucocytozoon d'un Paon, d'un Crabier et d’un Bengali du Tonkin, 211. — Spirochète du lapin, 212. — Trypa- nosomes des crapauds du Tonkin (Pre- mière note), 956. — Trypanosomes des crapauds du Tonkin (Deuxième note), 1008. Maurel (E.). Conservation de Ia repro- ductivité du vibrion du choléra et du b1- cille de la dysenterie sur les charcuteries, 31. — De l'existence de microorganismes dans l'intérieur de certaines charcuteries (pâté et saucisson), 241. — De l'existence de certains microorganismes dans l’intérieur du cervelas et de la saucisse, 306, — Ac- tion comparée des microbes des charcute- ries sur le lapin sain et sur le lapin faible- ment mercurialisé, 617. Maurel et Arnaud. Formation de substances albuminosiques dans les-char- cuteries, 109. Mawas (J.. Sur les lésions du corps ciliaire dans la cataracte spontanée chez le lapin, 205. — Sur les altérations de l'épithélium des procès ciliaires dans la cataracte naphtalinique expérimentale, 223. Mayer (A.). Remarques à propos de la communication de MM. Frouin et L's- bonne, 28. — Sur les lois de l’excrétion de l’urée, à propos de la communication de M. Cathelin, 830. Mercier (L.). Sur le rôle des Insectes comme agents de propagation de « l'Ergot » des Graminées, 300. Mercier (L.) et Lasseur (Ph.) Un bacille (Bacillus chlororaphis) pathogène pour certains animaux d’eau douce, 889. Mestrezat. Voir Riche. Meunier (R.). Voir Poulalion. Mezie (A.). Sur la prise de sang, pour la pratique des séro-diagnostics dans les | hôpitaux, 30. Mignot (R.) et Marchand (L.).. Mode de développement de la dégénérescence amyloïde dans le cerveau, 989. Minéa. Voir Marinesco. Minet (Jean) et Leclercq (Jules). Fragilité du poison anaphylactique. Nou- veau moyen d'éviter les accidents anaphy- lactiques, 227. humain, 506. Minot. Voir Legendre. Mironesco (Th.). Sur les granulations périnucléaires et leur rapport avec la mo- bilité des myélocytes et des leucocytes, 244. Mongour (Gh.) et Chevrier (D.). In- fidélité de la réaction de fluorescence dans la recherche de l’urobiline, 664. Morel (A.). Voir Doyon. Voir Weïll. Morel (Louis). Parathyroïdes, tétanie et traumatisme osseux, 749. — Parathy- roïdes et acidose, 871. — Réaction des chiens à la parathyroïdectomie et trauma- tismes osseux, 1018. Morel (L.) et Terroine (E.). Sur la diminution du pouvoir lipolytique du suc pancréatique au cours de sécrétions pro- voquées par des injections de sécrétine. (A propos de la note de M; Charles Fleig), 1AZ. ; Mouchet (Aimé). Lymphatiques de l'articulation du genou, 9. — Lymphatiques de l'amygdale pharyngienne, 331. Moulinier (R.). Troubles de l'activité des centres respiratoires (apnée prolongée) x chez les animaux vagotomisés exposés à l’action d'une détonation violente, 165. Moussu (C.). Sur l’entérite paratuber- culeuse des Bovidés, 938. Voir Raïlliet. Moussu et Faroy. Note anatomopa- thologique sur la diarrhée chronique des bovidés (Entérite paratuberculeuse), 982. Mulon (P.). Un processus de sécrétion interne dans la corticale surrénale, 652. — À propos de la note de A. Sézary sur la- surrénalite scléreuse avec adénomes, 711. — L'anaphylaxie au sperme TRACE POID 0 RER TER NO DE VE SA tan MURATET Muratet. Voir Sabrazès. Mutermilch (Stéfan). Sur la disso- ciation de l’aiexine dans les sérums inac- tivés par la chaleur, 517. N Nadejde (Gr.). La diminution de l’a- __lexine dans le sérum des cobayes anaphy- lactisés par le sérum de cheval et des cobayes vaccinés contre ce sérum. Con- servation du pouvoir opsonique (opsonine normale), 288. 3 Nageotte (J.). Réponse à M. Launoy, 23. — A propos de la note de MM. Lai- gnel-Lavastine et Pierre Pitulesco, inti- tulée : « La déformation globuleuse homo- gène de certains éléments nerveux dans le vermis des paralytiques généraux », 2117. — Le syncytium de Schwann et les gaines de la fibre à myéline dans les phases avancées de la dégénération wallérienne, 861. — Le réseau syncytial et la gaine de Schwann dans les fibres de Remak (fibres amyéliniques composées), 917. — Syncy- tium de Schwann, en forme de cellules névrogliques dans les plexus de la cor- née, 961. Nattan-Larrier (L.).. L'hérédo-conta- gion des spirilloses, 266. — Spirillose héré- ditaire et immunité congénitale, 335. — La pathogénie des spirilloses héréditaires, 359. Voir Laveran. Nattan-Larrier (L.) et Salmon (P.. Spirillose expérimentale et allaitement, 531. Nègre. Voir Ardin-Delteil. Nègre (L.) et Raynaud (M.). Sur l’'agglutination du Micrococceus melilensis par les sérums humains, 472. Netter (Arnold) et Gendron. Insi- guifiance des réactions méningées à la suite des injections intrarachidiennes de sérum chez les sujets atteints de ménin- gite tuberculeuse, 345. Netter (Arnold), Gendron (A. et Touraine. Sérothérapie dela poliomyélite antérieure aiguë (Première note), 625. — Sérothérapie de la poliomyélite antérieure aiguë. Résumé de quatre observations (Deuxième note), 107. — Sérothérapie de Ia poliomyélite antérieure. aiguë (Troi- sième note), 139. Nicolas (J., Favre (M.), Auga- gneur (A.) et Charlet (I). Réaction des syphilitiques aux injections de tuber- culine, 128. Nicolau (S.). Recherches histologiques sur la graisse cutanée, chez l'homme, 884. = PERTE 1075 Nicolle (Charles) et Blaizot (L.). Essais de reproduction de la lèpre chez le chimpanzé et les singes inférieurs, 991. Nicolle (G.) et Gonor (A.). Action du 606 sur la vaccine, 59. Nicolle (Gh.) et Manceaux (L.). Cul- ture de Leishmania tlropica sur milieu solide, 712. Nogier. Voir Regaudl. Nogier (Th.)et Regaud (C1.) Action des rayons X sur le testicule du chien. Conditions de la stérilisation complète et définitive, 50. Nolf (P.). Pouvoir auto-hémolytique de la rale après administration intra-vei- neuse du venin de cobra, 559. Nordenskiold (Erik). Observations sur la métamorphose de la musculature chez les Lépidoptères, 906. O Oddo (C.) et Sauvan (A. La recher- che des hémorragies occultes dans la fièvre typhoïde, à l’aide de la réaction de Weber, 399. P Panisset (L.). Absorption de quelques antisènes administrés en lavement, 681. Voir Guillé. Voir Porcher. Panisset (L.) et Takvor-Kévor- kian. Emploi de l’hémoplase pour l'ob- tention d’un sérum anti-mouton hémoly- tique, 695. Paraskevopoulos (P.). Recherche des anticorps dans les épanchements séro- fibrineux des pleurésies aiguës, 586. Parhon (C.) et Urechia (C.). Note sur l'état du corps thyroïde dans six cas de lithiase biliaire, 408. — L'influence de la castration sur les phénomènes de l’intoxi- cation strychnique, 610. Payan. Voir Rouslacroix. Péron. Voir Bernier. Perroy. Voir Mantoux. ‘Pettit (Auguste). Sur la présence de figures de mitoses dans les tissus greffés, 2.— Sur la transformation lymphoiïde du foie au cours des trypanosomiases, 165. — À propos de la note de D. Roudsky : Lésions cellulaires produites chez la souris - par le 7». lewisi Kent renforcé, 929. — A propos du microorganisme producteur de la Taumelkrankheil : Ich{hyosporidium ou Ichthyophonus, 1045. Voir Laveran. 1076 PÉREZ — RETTERER Pérez (Charles). Métamorphose du système musculaire chez les polistes, 908. Peyron. Voir Alezais. Voir Livon. Piéron. Voir Legendre. Pitulesco. Voir Laignel-Lavastine. Poenaru {I.). Sur un flagellé rencontré dans une éruption vulvo-vaginale pustulo- ulcéreuse, chez une bufflesse, 624. Policard. Voir Doyon. Voir Weiïll. Porchet (Ch.) et Panisset (L.). Sur la recherche de l'indol dans les milieux liquides de cultures, 369. — Sur la rapidité d'apparition de l’indol dans les cultures microbiennes, 311. — De la formation d’in- dol dans les cultures en milieux aérobies eten milieux anaérobies, 436. — Sur les conditions de mise en liberté de l'indol dérivant des composés indologènes dans les cultures, 438. — Les diverses peptones et la formation d’indol, 464. Portier (P.). Digestion phagocytaire des chenilles xylophages des lépidoptères. Exemple d'union symbiotique entre un insecte et un champignon, 102. — Sym- biose chez les larves xylophages. Etude des microorganismes symbiotiques, 857. — Passage de l'asepsie à l’envahissement symbiotique humoral et tissulaire par les microorganismes dans la série des larves des insectes, 914. Pozerski (E.). Activation du suc pan- créatique au cours de [a dialyse à 39 de- grés. Mécanisme de ce phénomène, 21. Pozerski (E.) et Pozerska (Mr. Sur l'absence de précipitine spécifique dans le sérum des chiens immunisés contre la peptone de Witte, 44. — De l'absence d'anticorps spécifiques dans le sérum des chiens immunisés contre la peptone de Witte, 592. Pozerska (Me). De l'absence d'une lysine spécifique dans le sérum des chiens immunisés contre la peptone de Witte, b91. Poulalion (S.-Marius) et Meunier (Raymond). Note sur quelques caracté- ristiques respiratoires dans les accès spontanés de narcolepsie et deconvulsions laryngo - diaphragmatiques ( psycho-né - vrose: grande hystérie), 1755. Prasek. Voir Landsteiner. Q Quintaret (Gustave). Une anomalie de l'appareil génital hermaphrodite de l'Helix aspersa; 555. R Rachewsky. Voir Marbé. Raïlliet (G.). Sur les parasites de l’ap- pendice malade, 310, — Sur l'emploi du thymol contre les parasites de l’appen- dice, 353. Raïlliet (A.) et Henry (A). Recher- ches sur les Ascarides des carnivores, 112% Railliet (A), Moussu (G.) et Henry (A.). Essais surla prophylaxie de la disto- matose, 495. — Essais de traitement de la distomatose, 427. Ranc. Voir Bierry. Rappin et Vanney (Albert) Sur l'identité des diphtéries aviaires et hu- maines, 162. Raynaud. Voir Ardin-Delteil. Voir Nègre. Regaud. Voir Nogier. Regaud (Cl. et Nogier (Th... Sur” la stérilisation du testicule du chat par les rayons X. Conditions techniques de sa réalisation, 5. — Stérilisation rüntgé- nienne, totale et définitive, sans radioder- mite, des testicules du bélier adulte. Con- ditions de sa réalisation, 202. Regnault (Félix). Le mouvement dans la photographie et dans l'art, 342. — Mé- canisme des déformations craniennes con- sécutives à la synostose prématurée, 441. — Les courses rapides, 620. — Le pas. gymnastique, 788. Voir Dechambre. Remlinger (P.). Le salage des échan- tillons d'eau destinés à l’analyse bacté- riologique, 64. — Réaction des cultures microbiennes à l'agitation avec l’éther sulfurique, 99. — Sur un bacilleliquéfiaut rapidement le sérum coagulé, 168. — Application du salage des eaux à leur transport en vue de l'analyse bactériolo- gique, 320. — Sur la réaction albumineuse des crachats, 358. — Transport à grande distance des échantillons d'eau destinés à l'analyse bactériologique, 468. — Salage des eaux et analyse bactériologique quali- tative, 519. — Méningite cérébro-spinale purulente aseptique, 893. Repaci (G.). Isolement et culture d'un spirochète de la bouche, 784. Retterer. Voir Lelièvre. Retterer (Éd.) et Lelièvre (Aug.). Structure et histogenèse des végétations adénoïdes, 199. — Du mode d'union de la fibre musculaire et &e la fibre tendineuse, 414. — Remarques techniques et structu- RIBOISIÈRE (DE LA) — SOBOLEWSKI rales sur le tendon, 594. — Nouvelle mé- thode pour l'étude du tissu osseux, 650. _ Riboiïisière (de la). Voir Magnan. Riche (V.) et Mestrezat (W.). Le liquide céphalo-rachidien dans la rachi- novocainisation, 539. - Richet (Charles). De l’anaphylaxie alimentaire, 44. — Immunité, antianaphy- laxie et leucocytose, après ingestion, 252. Voir Lassabkblière. Richet fils. Voir Chauffard. Voir La- roche. Voir Troisier. Ringenbach. Voir Leger (A.). Rodet (A.) et Fabre (H.). Contribu- tion à la connaissance de l'hémolyse par les sérums hémolytiques spécifiques et à la technique de la réaction de fixation. In- fluence des proportions relatives de l'hé- molysine et de l’alexine, 921. — Contribu- tion à la réaction de fixation. Quelques particularités de l'action antihémolytique des microbes et des sérums, 1041. Romanovitch (M.). Etude bactériolo- gique d'un cas d'appendicite vermineuse, 122. — Recherches sur la trichinose {Pre- mière note), 257. — Recherches sur la trichinose (Deuxième note), 339. — Re- cherches sur la trichinose (Troisième note, 318. Romieu (Marc). Sur la valeur de la réduction plasmatique dans la spermato- genèse, 412. — Sur les mouvements intra- cytoplasmiques des mitochondries, 414. Rosenthal (Georges). Comparaison de la résistance aux antiseptiques du ba- cille perfringens et de l'anhèmo-baciile du rhumätisme, variétés banale et ditfé- renciée du bacille d'Achalme, 181. Roubaud. Voir Bouet. Roubier. Voir Sarvonat. Roudsky (D.). Mécanisme de l’immu- nité naturelle de la souris vis-à-vis du Trypanosoma Leiwisi Kent, 693. — Action pathogène de Trypanosoma Lewisi Kent, renforcé, sur la souris blanche, 741. — Lé- sions cellulaires produites chez la souris par le Tr. Lewisi Kent renforcé, 901. Rouslacroix A propos du sérodia- gnostic de la fièvre de Malte, 397. Rouslacroix et Payan. Absence de déviation du complément en présence des antigènes syphilitiques chez un malade atteint de bilharziose, 125. Russenberger (J.-H) Sur l'exten- sion des lois de la capillarité aux cas où les éléments du système capillaire sont mobiles les uns par rapport aux autres, 1026. Ruth (Edward S.. Cicatrisation de plaies cutanées en dehors de l'organisme, 253. \ 1077 S Sabrazès (J.. Colorations hématolo- siques, cytologiques et microbiologiques extemporanées, 241. Sabrazès (J.) et Muratet (L.). Toxi- cité des pulpes glycérinées de sarcospo- ridies du cheval, 661. Saint-Girons. Voir Laroche. Salignat (L.). Note sur les colloïdes des eaux minérales de Vichy, 160, — Re- marque à propos de la communication de M. Roger Glénard, 220. Salmon. Voir Nattan-Larrier. Sartory (A.). Un cas d’oosporose pul- monaire, 411. — Sur les propriétés oxy- dasiques d’une eau minérale, 522. — Ac- tion de quelques sels sur la teinture de gaiïac, 700. — Sur quelques réactions four- nies par la teinture de gaïac, 895. — Quel- ques réactions données par le réactif à la phénolphtaléine préconisé pour la recher- che du sang, 965. — Quelques réaclions données par le réactif à la benzidine acé- tique avec ou sans addition d’eau oxygénée, 993. — Quelques réactions colorées obte- nues avec le réactif gayac-pyridine-téré- benthine, 1031. Sartory (A.)et Bainier (G.). Sur un pigment produit par deux Aspergillus, 639. — Sur un pigment jaune isolé de péri- thèces d'Aspergillus, 716. — Les carac- tères différentiels entre les Penicillium, Aspergillus et Cilromyces, 3173. Sarvonat (F.) et Crémieu {R.) La fixation du brome et de l'iode par les or- ganismes déchlorurés, 268. Sarvonat et Genty. Variations nyc- thémérales de l'élimination urinaire de l’acide phosphorique, 629. Sarvonet (F.) et Roubier (Ch.. Te- neur des divers organes en acide oxalique après l'intoxicalion par ce corps, 450. Sauvan. Voir Odao. Schein H.). Sur une hémogrégarine de grenouille à capsule singulière, 1000. Scriban (J.-A.). Sur la présence des parasomes dans les cellules adipeuses de la Pontobdella muricala L., 674. Sénez. Voir Alezaïs. Sergent (Edm.), Giliot (V.) et Foley H.). Typhus récurrent algérien. Sa trans- mission par les poux. Sa guérison par l'ar- sénobenuzol, 1039. Sezary (A.). Surrénalite scléreuse avec adénomes, 143. Voir Le Play. Sobolewski. Voir Dhéré. 1078 Spillmann. Voir Bruntz. Spillmann (L.) et Bruntz (L. Con- séquences pathologiques de la viciation des phénomènes de transport leucocytaire, 297. — Sur l’excrétion artificielle des leu- cocytes éliminateurs, 489. Stanesco. Voir Marinesco. Staub. Voir Briot. Stern. Voir Battelli. Stevenel. Propriétés du sérum de la- pins inoculés avec leurs propres coli-ba- cilles, 500. Stévenin. Voir Achalme. Voir Teis- sier. sur l’anaphylaxie microbienne, 173. — Contribution à l’action du colibacille sur l'organisme animal (Note préliminaire), 225. T Takvor-Kévorkian. Voir Panisset. Teissier (P.), Duvoir (M.) et Ste- venin. Expériences de variolisation sur des singes (M. rhesus et nemestrinus), 654. Teissier (Pierre) et Léon-Kind- berg (M.). Recherches sur la cutiréaction à la tuberculine au cours de la rougeole, 853. Teissier PB. êét Lutembacher (R.).. Sérum de rougeoleux et anticorps syphili- tiques, 815. Terroine. Voir Morel. Touraine. Voir Netter. Triboulet (H.). Réaction rosée fugace de certaines selles avec la phénolphta- léine (Troisième note), 234. — Présence de l'albumine et des peptones dans les selles. Non-assimilation de certaines albu- mines lactées, 3217. — Pigments biliaires et réaction rosée fugace à la phénolphta- léine, 453. — Réaction à la phénolphta- léine et fer organique (fonction martiale du foie, de Dastre), 550. Troisier (Jean). Ictères hémolytiques avec polyglobulie, 859, Troisier (J.) et Richet fils (Ch.). La fragilité globulaire au cours de l’intoxi- cation par le venin de cobra, 318. Truche (Ch.) et Gosset (Mme). Sur la morphologie du pneumocoque, 121. Tulasne. Voir Hudelo. Tur (fan). Expériences sur l’action du radium sur le développement de Pholas candida Lam., 679. Ewort (G.-C.). Etude de quelques mi- crobes pathogènes au point de vue de la Studzinski (J.). Contribution à l'étude SPILLMANN — WERTHEIMER genèse dela poliomyélite aiguë, 481, Voir Levaditi. U Urechia. Voir Parhon. V Vanney. Voir Rappin. Vasiliu. Voir Babes. Verain. Voir Dufour. Verger (Henri). De l'état histologique des viscères après inhumation de deux à quatre semaines, 662. Viguier (G.). Modifications des para- thyroïdes après thyroïdectomie chez un lézard (Uromastix acanthinurus Beil), 186. — Modifications de l hypophyse après thy- roidectomie chez un lézard (Uromastir acanthinurus Bell.) 222. Villaret. Voir Faure-Beaulieu. Vincent (P.). Sur l'application de la métrophotographie à la mensuration et à la détermination de spécimens de collec- . tions et des oiseaux en particulier, 352. Vulquin (E.). Influence de la concen- tration ionique dans l’action hydrolysante de l'émulsine, 270. Vulquin et Martini. influence de la concentration ionique dans le dédouble- ment de la saliciline par l’émulsine, 763. W Wagon. Voir Grysez. i Weill (A). Morel (A. et Policard (A.). Rapports entre la stercobiïline intes- tinale et l'urobiline urinaire chez les nour- rissons normaux, 581. Weinberg (A.) et Julien (A.). Sub- stances toxiques de l'Ascaris megaloce- phala. Recherches expérimentales sur le cheval, 337. Weiss (Georges). À propos du livre de M. J. Lefèvre sur la chaleur animale, 135. — Réponse à la précédente note de M. Lefèvre « Sur quelques observations de principe sur la thermodynamique muscu- laire », 831. Wertheïimer (E.) et Boulet (L.). Sur | les propriétés rythmiques de la pointe du WERTHEIMER — WINTREBERT - 1079 cœur chez les Mammifères, 582. — Dé- monstration des propriétés rythmiques de la pointe du cœur au moyen du chlorure de baryum, 618. Wertheimer (E. et Dubois (Ch.. Sur la durée de l'excitabilité de la sub- stance blanche centrale et des pyramides bulbaires, en particulier après arrêt de la circulation, 304. Widal (F.) Observations à propos de la communication de F. Cathelin, 797. WYintrebert (P.). La distribution cu- tanée et l’innervation des organites laté- raux chezlalarve d’Alylesobstelricans, 1050. TABLE ANALYTIQUE DES MATIÈRES ANNÉE 1911. — PREMIER SEMESTRE — suivi d'un mot commençant par une minuscule implique que le mot souche est sous-entendu. Lorsqu'une page débute par —, le mot souche est encore sous-entendu; le lecteur le trouvera au titre courant de la page visée. A ACIDES MONOAMINÉS en bacté- riologie. Frouin (A.) et Lepegr (S.), 2#. BreLEcKkt (J.), 100. — Action physiologique. GauTReLeT (J.), 249. ACIDE OXALIQUE. Intoxication. Sar- vonar (F.) et RouBier (H.), 450. ADÉNOME du pancréas. ALEzAis et PEYRON, 400. ADREÉNALINE. Apnée et polypnée. LanGLois (J.-P.) et GARRELON, 7417. — Antagonisme avec la sécrétine. GLEY (E.), 866. AIGLE. Leucocytozoon parasite. Lave- RAN (A.) et NATTAN-LARRIER (L.), 686. ALIÉNATION. Plaques séniles dans l'écorce cérébrale. Marinesco (G.), 606, 669. ALIMENTATION. Zomothérapie et leucocytose. LassABLiÈRE (P.) et RIcuer (Gu.), 945. ALYTES OBSTETRICANS. Organes latéraux, WinTReBERT (P.), 1050. ; AMIBES dans les cultures bacillaires, GAUDUCHEAU (A.), 172. AMŒBA LIMAX et A. PUNCTATA. Division et enkystement. ALEXEIEFF (A.), 455, 534, 588. : B1oLociE, TaBLes, — 1911. T. LXX. AMYGDALE. Lymphatiques. Moucuet (A.), 331. | — Kystes. LELIÈVRE (A.) et RETTERER (Én.), 229. AMYLASE. Action des sels métalliques sur la saccharification de l’amidon, GERBER (C.), 139, 391, 547, 124, 822. — Action des facteurs extérieurs. LISBONNE (M.), 62, 132, 207. ANAPHYLAXIE. Dewirzkxy (W.), 134, ArTnus (M.), 446. — alimentaire. Ricuer (CH.), 44. LARoCHE (G.), Ricner fils et Saint-Grrons, 169. — par la voie digestive. LEsné (E.) et Dreyrus (L.), 136. — (Anti-). BESREDKA (A.), 203. — Leucocytose. Ricnet (Cn.), 252, Lassa- BLIÈRE (P.) et Ricuer (CH.), 380. — microbienne. STupziNski (J.), 175. — au sperme humain. Mixer (J.) et Le- CLERCQ (J.), 506. — Vaccinations subintrantes. CRUVEILHIER (L.), 124. — Fragilité du poison. Mier (J.) et Le- CLERCQ (J.); 227. — Injection d’épreuve. Bcarzor (L.), 383. — et tuberculine. BruyanT (L.), 182. — Alexine et opsonine. NapeDne (GR.), 288. — Liquide céphalo-rachidien comme anti- gène. .Macinescu (M.), 407. — Coexistence de l’antigène et de l'anti- corps. [onesco-Miuaresrt (C.), 429, 16 1082 — Préparation d'une forte hémolvsine. Margé (S.) et Racnewsxi (T.), 971, 1009. — nr pathologique. FAURE-BEAULIEU (M.) et Vizcarer (M.), 381. ANESTRÉSTE sis la novocaïne. Ricne (V.) et MesrTrezar, 53! ANTIPNEUMINE dans les tissus-ani- maux. BATTELLI (F.) et Srern (L.), 838. APPENDICE. Parasites. RaiLzier (G.), 310. — Emploi du thymol. RaAïLLreT (G.), 353. APPENDICITE vermineuse. RoMaAno- ViTCH (M.), 122. ARLOING (S.). Décès, 450. ARNETH. Granulations. 493. ETIENNE (G.). ARSÉNOBENZOL. Emploi thérapeu- tique. Camus (L.), 235, 254. — Traitement du typhus récurrent. ARDIN- Decreiz, NÈGRE (E.) el RaynauDp (M), 1037. SERGENT (Eox.), GizLor (V.) et Forey (H.), 1039. ARTÈRES de la peau. IraGue (Me G.), 1021. Voir TENSION artérielle. ARTHROPODES. Technique du mon- tage. LANGERON (M.), 457. ASGARIDES des carnivores. RAILLIET et. HeNrY (A.),.12. ASCARIS MEGALOCEPHALA. Substances toxiques. WEINBERG (A.) et JuLIEN (A.), 331. ASCIDIE. Biologie. Régénération. Dav- MÉZON_(G.\,.721, 812. ASCITE. Ferment glycolytique. Déez (H. ), 146.543 ASPERGILLUS. Pigment. Sanxrory (A.) et BAINIER (G.), 639, 716. — Pénicillium et Citromyces. Caractères différentiels. SarroRY (A.) et BAINIER (G..), 873. à -— Utilisation de l'aucubine. Hérissey (H.) et Lepas (C.), 846. ASTHME. Centres.nerveux. Bonnie | (P.), 350. ATROPINE:. Action sur le foie. Dovon (M.), More (A.) et Pourcarp (A.), 463. AUGUBINE. Hérisse (H.)et LeBas(G.), 846. B. BACILLES. Cils géants et corps fuso. spirillaires amibiens. GAUDUCHEAU (A.), 172: — liquéfiant le sérum coagulé. REMLINGER _ (P.), 168. — saprophytes de la bouche. Cosra (S.), * 8L4. BACILLE D'ACHALME. Résistance aux antiseptiques. ROosENTHAL (G.), 181. ANAPHYLAXIE — CARCINOME — CELLULOSÆ DESAGREGANS. Disraso (A.), 995. — CHLORORAPHIS. Lasseur (Pn.), 154: Mercier (L.) et Lasseur (Pn.), 889. — GOLI. Action. Srunzmnskt (J.). 225: — Sérum après inoculation. STEVENEL, 500. — DIPHTÉRIQUE. Poisons endocellu- laires. AviraGner, BLoca-Mrconez et Dor- LENCOURT, 325. — DYSENTÉRIQUE. Maures (E.), 37. — SUBTILIS. Trypanotoxine. LEVADITI (C.) et Tworr (P.), 645, 753, 199, 927. BACTÉRIDIE CHARBONNEUSE. Culture dans solutions d’acides aminés. Brececki (J.), 100. — Diagnostic. Ascozr (A.), 194. — dans les eaux d'alimentation. Lorz (L 2 189. BACTÉRIES. Production d'acides vola- tils. Froui (A.) et Lepepr (S.), 24. — Culture des anaércbies à l'air libre. GuiLLemarp (A.), 685. BENGALI. Leucocytozoon parasite. MA- THis.et LÉGER, 211. BILHARZIOSE.. Absence de déviation du complément. RousLacrorx et PAyAN, 123. BISON. Hybridation. BODO CAUDATUS. Morphologie et division. ALEXEIErF (A.), 130. BOMBYCIDES. Cocons verts. Dewirz, (J.), 988. BOTRYOMYCOSE expérimentale. MA- GROU (J.), 220! BOURSE DE FABRICIUS. Histoge- nèse,involution, hématopoïése. Jouy (J.) } 429, 498% 56%. -- BOUTON D'ORIENT. Voir LEISH. MANIOSES. BOVIDÉS. Entérite. Moussu et Faroy, 982. BRONCHITE. Voir OOSPOROSE. BULBE. Rôle dans l'asthme, la glyco- surie’et la tension artérielle. Boxer (P.), 306, 451, 52%, 835. € CACHEXIE aqueuse des Ruminants, Cuiczé. MAROTEL et Panisser, 567. ‘ CADAVRE. Etat des viscères après Ans NT ee VE PNR SRE MT RTE ER Re O2 Iwanorr (E.), 584. . Moussu (C:), 938. inhumation de plusieurs semaines: VER GER (H.), 662. CANCER. Levure nouvelle des Fo ce * Guicrrermonr (A.) et Lesteur (CH), 952: CAPILLARITE. Lois. RUSSENBERGER (SH), 1026. CARCINOME. Granulations intranu cléaires. ELMASSIAN, 5175. CARNIVORES — COLLOÏDES 1083 GARNIVORES. Ascarides. RAILLIET et > HENRY, 12. ; CARYOANABIOSE de spermatozoïi- des. Guieysse-PELLISSIER (A.), 527. GASTRATION et intoxication strych- nique. ParHoN (C.) et Urecara (C.), 610. CATALASES. Rôle antitoxique, BiL- LARD (G.); 896. CELLULES ADIPEUSES. Mitochon- dries. Dusreurr (G.), 48. — NERVEUSES.Métamorphoses, réac- tion et autolyse. MariNesco et Mina, 284. — Etude ultramicroscopique. MariNesco (G.), 1057. — Action des facteurs physico-chimiques. MaRINEsco (G.), 1064. j — Culture hors de l'organisme. LEGENDRE (R.) et Mnyor (H:), 18, 1034. — Pigments sanguins. C£aune (H.) et Loxez (Mie M.), 840. — dans la paralysie infantile. Jonvesco V.), 109. , — SÉREUSES. Grains osmiophiles el fuchsinophiles. Gureysse-PELLrssiEr (A.), 363. GENTRES ORGANOSTATIQUES. ] Bonnier (P.), 835. ; ;: CÉPHALO-RACHIDIEN (LIQUI- æ DE. Bovers (P.), 809, 834. 904. CERVEAU Physiologie. = Excitabilité de la substance blanche. WERTHEIMER (E.) et Dupois (Cn.), 304. = Albuminôïdes. Marie (A), 322, 459. — Activation et neutralisation des toxines : diphtérique et tétanique. LaroCHE et Gnr- “5 GAUT, 516, 6517. Anatomie pathologique. — Structure des plaques « séniles ». MA4- RINESCO (G.), 606, 669. Mammesco et Miné«, 882. — Dégénérescence amyloïle. Mrexor (R. et MxrcuanD (L.), 989. CÉRASTE. Voir VIPÈRE. CERVELET. Hétérotopie. LarGxeL- La VASTINE, 53. — Allérations : dans paralysie générale. LAIGNEL-LAVASTINE et Prrucesco (P.), 283. : CHALEUR ANIMALE. Lerèvre (J.), 135. Weiss (G.), 735, 831. Laprcque (L. et M.), 137, 833. Lerèvre (G.). 802, 804, 850, CHARBON, Voir BACTÉRIDIE. # à SR CHENILLES. Digestion. Porrier (P.). 102. CHEVAL. Sarcosporidies. SaBrazÈs et Murarer, 661. CHLORORAPHINE Lasseur(Ph.),154. CHLORURES. fixation du brome et de l’iode après déchloruration. SarvoxaT (F.) et CRÉuIEU (R.), 268. CHOLESTÉRINE. Taux dans liquides organiques et au cours des maladies. CHaAurrARD (A.), Laroche (G.) et GRIGAUT (A.), 20, 70; 108, 536, 568, 855. CHAUTFARD (A.), Ricuer (r1LS) ef Gricaur (A.); 276, 317. | — dans les urines. GérARD (E.), 998. CICATRISATION des plaies. Rurn (Eo.), 253. HENNEGUY (K.), 254. CIRGULATION. Lorrer (M.) et Ésuo- NET (Cn.), 84 — Tensiou artérielle et centres manosta- tiques bulbaires. Boxxrer (P.), 524. — pulmonaire. LanGLois (J.-P.) et DEspours (G-), 683. — Urohypotensine et vasodilatatine. ABe- Lons et RARDIER, 688. CIRRHIPFEDES. Muscle adducteur des scuta. JOLEAUD (A.), 389. CITROMYCES. Sarrory et BaINIER, 818. CITRATE DE SODIUM. Action sur la survie des cellules. Larnoy (L.), 28. NAGEOTTE (J.), 29. CŒUR Anatomie. — Structure dé la valvule de Thébésius. ArGauD (R-), 699, 748. — Tendon de Todaro et valvule d'Eus- tache. ArGaup (R.), 950. — Innervation..ArGauD (R.), 1022. — Tissu conjonétif et élastique du myo- carde. Arnanasiu et DraGoru (J.}, 598, 601. — Chez Euproctus. Denaut (E:-G.), 271. Physiologie. dans sang. hétérogène. Lauxoy (LL), 68. — Rythmicité. Werraemmer (E.) et Bourer (L.),:582, 618. — Action de la digitaline. GRuzzwsxa (Z.) et LaprcauE (M.), 1032. — Cardiographie. Dunauez (B.-G.}, 106. Pathologie. — Cholestérinémie. CHaurrarn, LAROGHE et GRIGAUT, 108. COLLOIDES des eaux minérales. SALI- GNAT (L.), 160, 220. 1084 COLLOÏDES — FÈCES — Signe de l'hydrate de fer. Laprcque (L.), 185. COMESTIBLES. Etude comparée des microbes. MAUREL (E.), 37, 241, 306, 611. — Substances albuminosiques. MauREz et ARNAUD, 109. CORNÉE. Voir ŒIL. CRABIER. Leucocytozoon parasite. Ma- rais et LÉGER, 211. CRACHATS. Réaction REMLINGER (P.), 358. — Streptothrix. Karwack (L.), 180. CRANE. Déformations. REGNAULT (F.), 441. ; — Synostoses par chocs répétés. DE- CHAMBRE et REGNAULT (F.), 518. CRAPAUDS. Trypanosomes parasites. Marurs (C.) et Lécer (M:), 956, 1008. albumineuse. CROISSANCE chez les Bovidés. Gouin (A.) et AnpouarRD (P.), 445. CULTURE des tissus. Carrez (A.) et Burrows (M.-T.), 3. Jorzy (J.), 4. Le- GENDRE et Minor, 18, 1034. Perrit (A.), 2. — des microbes. FrouiIN (A.) et Lenegr (S:)5 94. — Indol. PorcHer et Panrsser, 369, 371, 136, 438. CYANURE DE POTASSIUM. Ac- tron sur les animaux inférieurs. DRZEWINA (A.), 758, 117. Drzewina (A.) et Bonn (G.), 843. D DÉCÈS de M. ARLOING, 450. DENT. Structure de l’ivoire. BrANCA (A }), 936... DIABÈTE. Boyer, 163. DIAPASON (ÉLECTRO - SISMO-|. AMBLARD (L.), 246. DIASTASES. Température et vitesse des réactions. HENRI .(V.), 926. Voir AMYLASE. DIGESTION. Freic (Cn.), 16. Couvreur (E.), 23. — Leucocytose après ingestion de viande. LASSABLIÈRE (P.) et RicheT (Cx.), 631. Lipémie. JAvaz, Amano et — Pouvoir antitryptique du sérum. ACHALME (P.) et STÉVENIN (H.), 333. — chez les chenilles. PoRTIER (P.), 702. DIGITALINE. Action sur le cœur. GRuzEWSKkA (Z.) et Lapicque (M.), 1032. DIODOTYROSINE. Action sur l'orga- nisme. BERTHELOT (A.), 186. DIPHTÉRIE. Endotoxine CRUVEILHIER (L.), 110. — Bacille. AVIRAGNET, DorLencourT, 325. et sérum. BLocn-MicHez et — humaïne et aviaire. RaAppin et Vanxey, 162. — Action de la substance nerveuse sur la toxine. LAROCHE (G.) et GricauT (A), 516. DISTOMATOSE. Prophylaxie et trai- tement. RaïLirer (A.), Moussu (G.) et Henry (A.), 425, 421. DROSOPHILA. Appareil pour examen. DELcourrT (A.), 97. — Parasites. CHaATtToN (E.) et LEGER (A.). 34. E EAU. Analyse bactériologique. REmzix- GER (P.), 64, 320, 468, 579. Lurz (L.\, 189. — Stérilisation. Henrr (Mme et V.), 7. EAUX MINÉRALES. Pouvoir cata- lytique. GLÉNARD (R.), 40, 218. SALIGNAT (L.), 160, 220. Laprcque (L.), 185. — Propriétés oxydasiques. Sartory (A.) 522: ÉCHINOCOCCOSE. Histogenèse du kyste hydatique. Dévé (F.), 531. ÉLECTION de M. Branca, membre titu- laire, 138. — de M. Pérez, membre titulaire, 597. — de M. Garnier, membre titulaire, 811. ÉLECTRISATION de contact en bio- logie. GirArD (P.), 113, 807. ÉMULSINE. Action hydrolysante. Vur- QUIN (E.), 210. — Dédoublement de la saliciline. Vurquix et MaRTINI, 763. = ENTERITE des nourrissons. BONNIER (P.), 90. — paratuberculeuse des Bovidés. Mousstu (C.), 938. Moussu et Farovy, 982. ERGOT. Insectes propagateurs. MERCIER (L.), 300. ESTOMAC. Action vaso-tonique des sucs. LoEper (M.) et EsMoNET (Cn.), 8. — Présence des corps aminés. CAstEx (M.=R.), 192. EUPHORBES. Parasites. Bouer (G.) et Rousaup (E.), 55. LAFONT (A.), 58. EUPROCTUS. Cœur. DExauT (E.), 271. EXCITATION. Loi de Weber-Fechner. DEsROGHE (P.), 571. F FÈCES. Réaction avec la phénolphta- léine. TrreouLer (H.), 234. — Stercobiline et urobiline, Weizz, MOREL et Porrcarn, 581. LaBBé (M.) et CARRIÉ (P.), 793. es en re FÈCES — — Albumine et peptones. TriBouLer (H.), 321 FER. Dosage des sels. GUERBET, 848. — Réaction à la phénolphtaléine. Trisou- LEr (H.), 511. FIÈVRE DE MALTE. Voir MÉLI- TOCOCCIE. : FIÈVRE RÉCURRENTE. Virus. LE- MAIRE (G.); 4005. -FISTULE D'ECK. Technique. Frouin (A.) et JÉANNE (P.), 954. FLAGELLÉ d'une inflammation vagi- nale chezune bufflesse. PorNARU (J.), 624, FOIE Physiologie. — Substances anticoagulantes. Antithrom- bine. Hirudine. Doxon, More et Pozr- CARD, 92, 115, 175, 232941 312;°433, 463, 615. — Nucléo-protéides. Doyon, No et Po- LICARD, 312, 463. — Antithrombine chez les oiseaux. Doyox (M.) et Poricarp (A.), 791. — Antithrombine et autolyse. Doyon (M.) et Pozicarp (A.), 903. — Pouvoir catalytique. Cnoay (E.), 196. — etthyroïde. Léoporn-Lévi, 996. — Action antitoxique du suc d'autolyse. . BrrzaRp (G.), 623. — Pigments biliaires. Trisoucer (H.), 453. Voir GHOLESTÉRINE et ATRO- PINE. Pathologie. — Lithiase biliaire. Etat de la thyroïde. Parxox (C.) et URECRIE (C.), 408. — Ictère. GiL8Ert (A.) et CaaBroz (E.), 7173. LaBeé (M.) et Carré (P.), 793. TROISIER (J.), 859. — Transformation lymphoïde dans les trypanosomiases. Perrir (A.), 165. Thérapeutique. — Opothérapie. Caoay (E.), 196. FOURMIS. Orientation. Corxerz (V.) 439. G GAIAC. Emploi comme réactif. Sarrory (A.), 700, 895, 1031. GLANDES SALIVAIRES. Granula- tions des cellules séreuses. Guieysse- Pezvissier (A.), 363. GLYCOGÈNE. Réserve chez les petits oiseaux. Laricque (L. et M.), 375. INANITION 1085 GLYCOSURIE. Traitement par voie naso-bulbaire. Boxxrer (P.), 451. GRAISSES NATURELLES. Conser- vation. HupéLo; Lévy (F.) et TULASNE. 616. — de la peau. Nrcozau (S.), 884. GREFFES. Mitoses. Perrir (A.), 2. GROSSESSE. Cholestérinémie. CHAur- FARD (A.), LAROCHE (G.) et GRicaur, 536. H HAPLOSPORIDIE.Perrir (AuG.), 1045. HELIX ASPERSA. Anomalie de l’ap- pareil génital. Quinrarer (G.), 555. HÉMOGRÉGARINE de la vipère à cornes. LAVERAN (A.) et Perrir (A.), 95. — de grenouille. Scagix (H.), 4000. HÉMOLYSINES. FrouIx (A. BONNE (M.), 26. Mayer (A.), 28. HIRUDINÉES. Atténuation des mi- crobes dans le tube digestif. Mario (F.), 1003. HYBRIDATION. Activité de la glaude génitale chez les Oiseaux. CHAPPELLIER et Lrs- (A.), 328. — DE des Bisons hybrides. IWANOFF { 104 bee dr PADELLA. Méta- morphose. Mme HurnaGez, 635. HYPOPHYSE après thyroidectomie. ViGurEr (G.), 222. — chez le vieillard. Lucrex (M.), 481. — Pigmentophores. Livon ‘Cu.) et PEeyroN, 130. HYSTÉRIE. Narcolepsie, PouLALION S.-M.) et Meunier (R.), 755. ICHTHYOSPORIDIUM ou Ichthyo- phonus (?). Perrir (AuG.), 1045. IMMUNITÉ. Alexine et anticorps dans le liquide céphalo-rachidien, par Cuca (M.), 179. — contre la peptone de Witte. (E- et Mme), 444, 591, 592. — Hémoplase et sérum hémolytique. Pa- NISSET (L.) et Takvor-KÉvORkIAN, 695. — Réaction de fixation. Roper (A.) et FABrE (H.), 1047. — Colibacille. Srevexez, 500. — Leishmania et Trypanosomes. DELANOE (P.), 387, 649, 704, 1041. Rounsxyx (D.}, 693. Voir ANAPHYLAXIE. INANITION. Formule leucocytaire. AR GAUD (R.) et Bizcarp (G.), 746. POZERSKI 1086 INDOL dans les cultures microbiennes. Porcuer (Cn.) et Panisser (L.), 369, 371, 436, 438. — Formation. Porcaer et Panisser, 464. INFUSOIRES FLAGELLÉS. Mou- vements. GINESTE (Cu.), 1014. INSECTES. Digestion et symbiose. Por- TIER (P.), 102, 8571, 914. Voir BOMBY- CIDES et MÉTAMORPHOSES. INTESTIN. Absorption du venin de co- bra par la muqueuse. BErron (M.) et Massoz (L.), 964. INULINE. Saccharification. Massoz, 509. IODE. Activation du sérum hémoly- tique. Fassin (L.), 478. — Dosage dans les liquides organiques, BERNIER (R.) et PérON (G.), 1042. K KALA-AZAR. Voir LEISHMANIC- SES. L LAB-FERMENT. Couvreur (E.), 23. LAIT. Fermentation. Darpors (P.), 102. LANGUE NOIRE. GUEGUEN (F.), 752. LAPIN. Spirochète parasite, Marmis et LéGer (M.), 212. LÉCITHINE. Erenne, 891. LEISHMANIOSES. Cullure du para-. site. NrcoLLe (Cn.) et MancEaux (L.), 712. — Jmmunité de la souris. DELANOE (P.), 387. LÈPRE. Transmission aux singes. Nr- coLLE (Cn.), et BLarzor (L.), 991. LEPTOMONAS DAVIDI. Bout (G.) et Rousaup (E.), 55. Laronr (A.), 58. — drosophilæ. Cnarron et LEGER (A.), 34. — de Muscides. Carton (E.) et LEGER (A.), 120. LEUCOCYTOZOON de divers Oiseaux. Maruis (C.) et LEGER (M.), 211. — de l'aigle pêcheur. LAvErRAN (A.) et NATrAN-LARRIER (L.), 686. — des oiseaux du Congo. Augert (H.) et HEcKENROTH (F.), 958. LEVURE. Régression de la sexualité. ŒUILLIERMOND (A.), 271. — Copulation hétérogamique. GuiLLier- MOND (A.), 442. LIGNE LATÉRALE chez l’Alyles. WinTrEBERT (P.), 1050. LIPÉMIE. Javar, Amano et Bover, 163. LYMPHATIQUES de l'articulation du genou. Moucner (A.), 9. LYMPHOIDE. Transformation phoïde. Perrir (A.), 165. Jyra- INDOL — MUSCLE M MAL DE LURE. Carré (H.), 330. MAMELLE. Malfacons. Lerurre (M.), 354. MÉDICAMENTS. Influence de la voie d'entrée. Lépine (R.), 986. MÉLITOCOCCIE. Rouscacroix, 391. — Résistance du microbe. Dargors (P.), 102. — Agglutination du microbe par les sé- rums humains. NÈèGRe (L.) et Raynaup (M.), 472. “ MÉNINGITE. Réactions au NETTER (A.) et GENDRON, 345. — Réaction au taurocholat-. DANIELOPOLU (D.) et Iaxcovescu (N.), 1055. — cérébro-spinale. REMLINGER (P.), 893. MÉTAMORPHOSE DES INSEC- TES. Corps gras de l'Hyponomeula. Hurnacez (Mme), 635. : — Musculature des Lépidoptères. NoRDEx- sKIÔLD (E.), 206. Fe — Musculature des polistes. PÉRez (CH), 208. : MÉTAUX ALCALINOTERREUX. Launoy (L.). 28. NaAGsoTTE (J.), 29. : MÉTAUX COLLOIDAUX. Action thé- rapeutique. BRunTz (L.) et SprLMANX (L.), 298. MICROBES. Action sur les globulius. Aynaup (M.), 54. — Agitation avec l’éther. REMLINGER (P.), 99. — Atténuation chez les sangsues. Mario: (E.), 1008. MICROFILATRES. Marur:s (C.) et Lr- GER (M.), 60. MITOCHONDRIES des cellules adi- peuses et cartilagineuses. DusreuIL (G.). 48, 264, 791. — de ia surrénale. Muron (P.), 652. — Rôle dans l'élimination du fer chez les Rhizopodes. Fauré-FREMIET (E.), 119. — Mouvements intracytoplasmiques. Ro- MIEU (A.), 414. MITOSES dans les tissus greffés. Perrir (LA) 2222 MORVE. Précipito-diagnostic. Cosra ($S.) et FAavET (A.), 147. MOUVEMENT dans la photographie et l’art. REGNAULT (F.), 342. — Courses rapides. Pas gymnastique. RÉ- GNAULT (F.), 620, 188. MOULES. Intoxication. Boxer (En.), 818. MUSCLE. Union des fibres musculaire et tendineuse. RerTerer (E.) et LELIÈVRE (A.), 474. — Transformation conjonctive des fibres lisses. ALEZAIS et SÉNEZ, 120. SÉTUM. : __— Cataracte. Mawas (J.), 205, N NARCOLEPSIE.Troublesrespiratoires. Pouzazrox (S.-M.) et Meunier (R.), 155. NERF Histologie. — Plexus de la cornée. NAGgoTte (J.): 967. - — Structure des fibres de Remak, par Na- GEOTTE (J.), 917. — Dégénération wallérienne. NAGEoïte (J.), 861. — Terminaisons sensitives. 15 CUT Borgzar (E.). Physiologie. — Action des anesthésiques, narcotiques et autres substances. Marinesco (G.) et SrAnesco (M.), 608, 6H. Voir GELLU- LES NERVEUSES. NITRILES. Toxicité. Descrez (A.), 9244. NOVOCAINE. Ricne et MEsrRezAr, 539. NYSIUS EUPHORBIAEF. Parasito- logie. LAFoxT (A.), 58. 40 OBÉSITÉ. Ration d'entretien. Lassé (M. et Borvin, 529. ŒIL Physiologie. — Expériences d’oplique physiologique. Durour (ML), 151, 295, 485, 686. — Verres de Gullstrand. Durour (M.), 888. — Tirages par le procédé des trois cou- leurs. Duroux (M.) et VERaIN (L.), 293. — Survie de la cornée. Maczror (A.), 46, 323, 361. _ Pathologie. 929. ŒUF DE POULE. anomalie. NEGUx (P.), 119: OISEAUX. Glycogène et nutrition. La- PICQUE (L. et M.), 375. — Parasites. Marnis (C.) et LEcer (M.), 60, 211. NamTan-Larrier et LAVERAN, 686. Auserr et HECKENROïy, 958. OOSPOROSE et bronchite chronique. -Bory (L.) et Fcurin (H.), 715. HEx- NARCOLEPSIE — PARTHÉNOGENÈSE 1087 — pulmonaire. Sarrory (A.), 4171. — Isolement de l’'Oospora. GuÉGuEn (F.) 152. ORIENTATION chez la fourmi. NÉTZ (V.), 439. CPOTHÉRAPIE. ose de foie. CHoaYy (E.), 196. OS. Technique ee ne (Ep.) et LELIÈVRE (AuG.), 630. OUVRAGES OFFERTS. 89, 151, 304, 380, 411, 836, 934, 1018. — offert par M. GELLÉ, 350. — offert par V. Cornerz, 412. — offert par M. ALAMARTINE, 498. — offert par M. Bonn, 558. — offert par M. GaLtPPE, 134. — offert par M. LErÈvRE, 735. OVAIRE. Rapports avec la thyroïde. CLÉRET (M.) et GLEY (E.), 1019. — Ovyariectomie et thyro-parathyroïdec- tomie. CLérer (M.) et Gex (E.), 410. OXYDASE des eaux minérales. TORY (A.), 522. Re he IP HAUEE: BarrTeLcr et STERN (L. 838. Cor- SaR- P PANCRÉAS Physiologie. — Hypersécrétion. Frera (Cu.), 16. — Activation du suc. Pozerskt (A.), 21. — Pouvoir lipolytique. Morez (L.) et Ter- ROINE (E.), 114. — Action des extraits de muqueuses sur la sécrétion. GLEY (E.), 519. — Résection du canal. Lacuesse (E.), 910. Pathologie, — Adénome langerhansien. ArezAIS el PEeyronN, 400. PAON. Leucocytozoon parasite. Marais et LÉGER, 211. PARAGANGLIOMES. Arezais et PEx- RON, 445; 118. PARALYSIE GÉNÉRALE. Altéra- tions du vermis. LAIGNEL-LAVASMNE ef Prrucesco, 214. NAGEoTTE (J.), 217. — Déformation des fibres du cervelet. Lar- GNEL-LAVASTINE et Prruesco-‘P.), 483. PARALYSIE, SPINALE INFAN- TILE. Cellules des ganglions rachi- diens. Jonnesco (V.), 109. PARATHYROIDE. Voir THYROIDE. PARTHÉNOGENESE traumatique. BATAILLON (E.), 562. 1088 PEAU. Histologie de la graisse. NicoLau (S.), 884. — Artères. Iracue (Ml G.), 1021. PELLAGRE. Réactions de spécificité. Bases (V.) et BusiLa (V.), 602. — Liquide céphalo-rachidien. Bovert (P.), 904. PEMPHIGUS. LanpsreiNEr, LEVADITI et PRASEk, 643, 1096. PENICILLIUM. Sarrory et BAINIER, 873. PEPTONES et formation d'indol. Por- CHER (Cx.) et Panisser (L.), 464. ; PEPTONE DE WITTE. Mécanisme de l’immunité. Pozersk1 (E. et Mae), 444, 591, 592. PESTE. Diaguostic rétrospectil. GRYSEz (V.) et Wacox (P.), 647. PHÉNOLPHTALÉINE. Recherche du sang. SARTORY (A.), 965. PHOTOGRAPHIE DES COU- LEURS. Durour (M.), 149. Durour (M.) et VERAIN (L.), 293. PHOTOGRAPHIE (MÉTRO-,. Cna- PELLIER (A.), 350. VINCENT (P.), 352. PHOTOTROPISME. Desrocne(P.), 571. PIED DE MADURA. Bases (V.), 13. PLEURÉSIE. Anti-corps dans les épan- chements. PARASKEvOPOULOS, 586. PNEUMOCOQUE. Morphologie. Tau- CHE (CH.) et Gosser (Mme), 127. POILS. Développement. CHAINE (J.), 83, 85. POISSONS. Haplosporidie et chthyospo- ridium parasite. Perrir (A.), 1045. POLIOMYÉLITE. Histologie. Mari- NESCO (G.); 80. — Lésions de la substance grise. CoLLIN (R.) et pes Cizceurs (J.), 291. : — Microbes pathogènes. Twonr (C.-C.),481. — Transmission du virus. MariNesco (G.), 286, 879. — Sérothérapie. NeTrEr (A.) GENDRON (A.) et TOURAINE, 625, 707, 739. PONTOBDELLA MURICATA. Pa- - rasomes des cellules adipeuses. SCRIBAN (J.-A.), 674. POUMON Anatomie et embryologie. — Pores. LacurssE (E.) et MarcHano (R.), 178. Marcuaano (R.), 912. — Développement chez le poulet. JuiLLer ): 2985: Physiologie. — Circulation. LanGLois (J.-P.) et DEesBours (G.), 683. PEAU — RÉGÉNÉRATION Pathologie. — Oosporose. SarToRY (A.), 471. Bory (L.) et FLurin (H.), 715. — Inhalation de poussière de silice. Bu- LIARD (H.) et GARRELON (L.), 1002. Voir PLEURÉSIE et RESPIRATION. PROCÉDÉ des trois couleurs. Durour et VÉRAIN, 293. RE RACHI-NOVOCAINISATION. RICHE (V.) et MEsTRezar (W.), 539. RADIUM. Effets sur les plantes. Fa- BRE (G.), 187, 419. — Action sur le développement de Pholas. Tur (J.), 6179. — Action sur les tissus. Dominicr, HARET et JABOIN, 431. ; RAGE. Infection des plaies. BaBes (V.) et VasiLu (T.), 604. RATE. Hématopoïèse chez les oiseaux. JozLy (J.), 259. — Structure des sinus veineux. JoLLy (J.) et CBEVALLIER (P.), 262. : — Action de la toluylène-diamine. G1L- Bert (A.) et CHaëroL (E.), 416. — Pouvoir auto-hémolytique. Nozr, 559. RAYONS X. Stérilisation du testicule. ReGauDn (CLr.)et NoGter (Tu.), 5, 50, 202. RAYONS DE COURTE LON- GUEUR D'ONDE. Action chimique et biologique. Technique. Brerry (H.), Henri (V.) et Ranc (A.), 523. RAYONS ULTRA-VIOLETS.Sléri- lisation. Hexrr (Mme et V ), 7. — Action sur le sérum. Jonesco-Mi- HAIESTI et BARONI, 104. — Réaction de Wassermann. Breton (M.), 507. — Saccharification de l'inuline. MassoL (L.), 509. — Hydrolyse du saccharose. BierrY (H.), Hexr1 (V.) et Raxc (A.), 900. RÉACTIFS CHIMIQUES et0XYDA- SES. Sarronv (A.), 100,895, 965,993, 1031. RÉACTION DE BUTENKO. Bover (BA) <832 os RÉACTION DE MARMOREK. Ber- GERON (4.), 176. RÉACTION DE WASSERMANN. CaLMETTE, BRETON et COUVREUR, 238. — et rayons ultra-violets. BREtToN (M.), 507. RÉGÉNÉRATION chez l'ascidie. Dau- MÉZON, 121, 812. È 2 k à 1 RÉGIME DÉCHLORURÉ — SÉRO-DIAGNOSTIC 1089 RÉGIME DÉCHLORURÉ. San vonaT (F.) et CRÉMIEU (R.), 268. REIN. Cholestérinémie. CHaurrarn, La- ROCHE et GRIGAUT, 108. — Lois de l'urée. CATHELIN (F.), 761, 195% RESPIRATION. Appareil à doser les gaz. BERGONIÉ (J.), 665. — Action de la trypsine. BarreLcr (F.) ef STERN (L.), 744. — Vagotomie. Mourinier (R.), 765. POUMON. - RHINOSCLÉROME. Bars (V.) et Vasreiu (T.), 281. RHIZOPODES ARÉNACÉS. Mito- chondries. FauRé-FRÉMIET, 119. RHUMATISME. Bsctériologie. RosEx- THAL (G.), 181. RICINE. Action antitryptique du sérum après intoxication. Launoy (L.), 367. ROUGE NEUTRE. Réaction chimique. GUERBET, 514. ROUGEOLE. Cutiréaction. Tessier (P.) et LÉON-KINOBERG, 853. — Sérum. Teissier et Lureupacner (R.), 875. ROUILLE DES CÉRÉALES. Cor- puscules métachromatiques. BEAUVERIE, (J.), 461. RUMINANTS. Cachexie aqueuse.CuiLLé, MarorTez et Panisser, 567. Voir S SACCGHAROSE. Hydrolyse par rayons ultra-violets. Bierry (H.), HENRI (V.) et Ranc (A.). 900. SALVARSAN. Voir ARSÉNOBEN- ZOL. SANG Technique. — Prise. Mezie (A,), 30. — Colorations. SABRAZÈS, 24 — Recherche par la SARTORY (A.), 965. — Recherche par le réactif d'Adler. Sar- TORY (A.), 993. 1. BuARD, 248. phénolphtaléine. Hématies. — Forme, chez le rat et le cobaye. Lan- GERON (M. ), 434. — Action du venin de cobra. TROISIER (J.). et Ricner fils, 318. — Globulins. Aynaup (M.), 54 13 Pigments. — Hématoporphyrine. DHéré (CH.) et Sopo- LEWSKI (S.), 511. — Hémoglobine dans les cellules ner- veuses. CLAULE (H.) et Loyez (M'e M), 840. Leucocytes. — Granulations en milieu hypotonique. AcHARD (Cu.) et Feuicrié (E.), 117. — Figures d’Arneth et cure tuberculini- que. ETIENNE (G.), 493. — Mobilité. Miroxesco (Tn.), 244 — Rôle éliminateur. SpricuanN (L.) et Brunrz (L.), 297, 489, 491. — Formule dans l'inanition. ArGauD (R. et BILLARD (G.), 146. Leucocytose. — Après ingestion de toxines. LASSABLIÈRE (Pret Rica (Cr.), 380. — dans la zomothérapie. LASSABLIÈRE (P.) et Ricuer (Cn.), 945 Hématopoièse. — Jozzx (J.), 259, 429, 498, 564. Coagulation. — Extraction de substances anticoagu- lantes. Bcarzor (L.), 560. Voir FOIE. Tension superficielle. Iscovesco (H.), 11, 66, 466. Hémolyse. — FRouIn (A.), 798. — Réactivation du sérum chauffé. SIN (L.), 418. — Après intoxication par le venin de Cobra. Nozr, 559. — par sérums hémolytiques. Roper(A.) et FAsre (H.), 921. Fas- Toxicité. — Plasma et sang défibriné. BrroT, Jouan et Sraus. 1043. Voir SÉRUM. SARCOSPORIDIES du cheval. SaBra- ZÉS (J.) et MURATET (L.), 661. SCGARLATINE. Inoculation aux singes, CaNTACUZÈNE (J.), 403. 405.1 — Transmission au chimpanzé. Lanpsrer- NER, LEVADITI et PRASEK, 641. SÉCRÉTINE. Action sur le suc pan- créatique. Morez (L.) et TERROINE (E.), 114. — et adrénaline. GLey (E.), 866. SÉRO-DIAGNOSTIC. Mer (A.), 30, 1090 SÉROTHÉRAPIE. Jonesco-MinalEsri (G.) et BAroNT (V.), 104. SÉRUM. Technique. Daéré (Cn.), 42. = Pouvoir antitryptique. Acnazne (P:) et STÉVENIN (H.), 333, 480. EauNoY (L.), 367. — Pouvoir trypanolytique. LéGer (A) et Ringenbach (J.), 343. — Dissociation de l'alexine. (SAME SEXUALITÉ chez les unes GUILLER- MOND, 271, 449. MUTERMIÉ CH SOMMEIL. Propriétés hypnotoxiques des humeurs. LEGENDRE (R.) et Préron (H.), 490. SOURIS. Immunité pour le Kala-azar. DELANOE (P.), 387. SPIRALE DE 3. PLATEAU. Durour CMS SPIRILLES. Alténuation dans le tube digestif des Hirudinées, Marino (F.), 1003. SPIRILLOSE. Hérédocontagion. Nart- TAN-LARRIER (L.), 266. — Immuuité congénitale. NaTrTan-LARRIER (L.), 335. — Pathogénie. Narran-LarRiEr (L.), 359. — allaitement. NArTAN-LaARRIER @£ SALMON (P.), 531 SPIROCHÈTÉ du lapin. Marurs (C.) et LÉGER (M.), 212. — de la bouche. Repact (G.), 184. SPERMATOGENÈSE. Réduction pla- smatique. Roureu (M.), 412. SPERMATOZOIDES. Phagocytose et caryoanabiose. GUIEYSSE-PELLISSIER (A.), 527: SPORES. Hibernation dans les bour- geons. GAIN (ED.), 152. STALAGMOMÉTRIE. Iscovesco (A), = 11, 66, 934 385, 466. STREPTOTHERIX dans les crachats. Kxrwackr (L.), 160. STRONGYLOSE chez le mouton. Panisser, 561. STRYCHNINE. Influence de la castra- tion sur l'intoxication. Parnon (C.) et Urecura (C.), 610. SUBVENTIONS. SUCRE NU non Hechesches: BierrY (H.), Henri (V.),-et Rane.(A.), 877. SULFOCONJUGAISON. Mécanisme. MaizLanp (L.-C:). 940. Carnot (P.), 943. SURRÉNALE. Cellulles chromaffines. ALEzais ef PEYRON, 820. — Sécrétion interne et mitochondries. Mv- LON (P.), 652. —_Surrénalite et adénomes. MuLon, TTL. Isolement et culture. gastro - intestinale Cuiizé, Muarorer et SÉZARY, 143. | SÉROTHÉRAPIE — THYMOL — Paragangliomes. Arras et 718. — Voir ADRÉNALINE. SURVIE cellulaire. Launoy (L.), 28. Na- GsOTTE (J.), 29. Perrir, 2. — de la cornée. MacGrror (A.), 46, 323, 351. — Gicatrisations. Ru'ra (H), 253. Hexneeuy, 254. Voir GULTURE DES TISSUS. SYMBIOSE chez les larves xylophages. Porrier (P.), 102, 857, 914: SYPHILIS. Injection de tuberculine. Nicozas (J.\, Favre (M.), AUGAGNEUR (A.) et CrarLer (L.), 128: —-elt bilharziose. RouszacroiIx et -PAvAN,. 7123: # PEYRON, — et rougeole. Terssrer (P.) et LuremBa- CHER (R.), 875. — Tréponème dans la néphrite. LE Pray et SÉZARY, 622. — Diagnostic chez les nouveau-né METIE, BRETON et COUVREUR, :238. — Réaction de Butenko. Bovsri (Ps 8384 — Le 606 et la vaccine. Camus (L:), 158, 235, 254. NrcoLce (G.) et Conor (A.), 59. — Voir ARSÉNOBENZOL et TRÉ- PONÈME. . Car- T TABÈS. Phénomène lécithinique. ETIENNE (GB TECHNIQUE. Montage des arthro- podes. LANGERON (M.), 457 ; — Colorations. SABRAZÈS (J.), 247. Buarn (M.), 248. — Safran en histologie. Masson (P.), 573. — Métrophotographie dans l'histoire na- turelle. CHAPELLIER (A.), 350, VINCENT (P.), 352, — Appareil pour DEccourT (A.), 97. TENDON. Technique histologique. Le- LIÈVRE (A.) et RETTERER (E.), 503, 594. TENSION ARTÉRIELLE. Lorven (M.), et Esuoner (Cn.), 8. . TENSION SUPERFICIELLE. Voir STALAGMOMÉTRIE. TESTICULE. Roentgenisation. ReGauD (CL.) et Nocrer (Tn.), 5, 50. TÉTANOS. Action du suc d'autolyse de foie, du venin de cobra et du curare sur la toxine, par Brzcanp (G.), 189, 274. — Neutralisation de la toxine par la sub- stance nerveuse. LAROCHE et GRIGAUT, 657. — Filtrabilité de la toxine. Barons (V.), 319? =— Traitement. Camus (J.), 633, 689. THYMOL. Antisepsie de l'appendice. RAILUIET (G.), 353. examen des Insectes. 2 «6, GE 1 ? THYMUS — TYPHOIDE 1094 THYMUS chez la tortue. Aimé (P.), 209. THYROIDE Anatomie. — chez là tortue. Axmé (P.), 209! Physiologie. — Influence sur l'intestin. Marsé (S.) 1028. — et fonctions hépatiques. LéoPorn-Lévr, 996. — et ovariectomie. CLérer {M.) et Gzev (E.), 470, 1019. — Lithiase biliaire. Parnox ‘(C.) et Unre- cata (C.), 408. — Traumatisme osseux. Morez (L.), 749. — parathyroïdes etacidose. MoreL (L.),871, — Thyro- et parathyroïdectomie. VrGurer (G.),,186, 222. More (L.), 1018. Grey (E.), 960, 1019. GLey et CLérer, 1019. — Ligature des artères. ALauarrine (4), 614. GLex (E.), 710. — Ligature des pédicules vasculo-ner- _ veux. BOURGUIGNON (G.), 697. Pathologie. — Effet d’une hypertrophie partielle. Léo- pOLD-Lévr, 313. TISSUS. Culture in vitro. CarreL (A.) et Burrows (M. T.)}, 3 Joczy (J.), # Voir - CICATRISATION, GREFFE. TOLUYLENE-DIAMINE. Hémolyse splénique. GrLBerr (A.) et Cnagroz (E.), 416. TORTUE. Glandules parathyroïdiennes et parathymiques. Armé (P.), 209. TRAUMATISME. Glycogénie., Mar- GNON (F.), 420. TRÉPONÈME dans la néphrite syphili-- \ tique. LE PLay et SÉzary, 622. TRICHINOSE. Rowaxovriren (M.), 257, 339, 378. TRICOPHYTIE. Immunité acquise. Cosra (S-.) et Fayer (A.), 553. TRYPANOSOMES des Euphorbes. Bouer (G.) et Rougaun (E.), 55. LAront (A), 58. — de Muscides. Caarrox (E.) et LEGER (A.), 34, 120. — des crapauds du Tonkin. Marais (C.) et Lecer (M.), 956, 1008. - — de la grenouille. Franca (C.), 978. — Variétés toxo-résistantes. LEevanrri (C.) et Tworr (C.), 962, 1024. — Trypanotoxine du B. subtilis. Levanrrr et Twort, 645. — Voir FLAGELLÉ et LEPTOMO- NAS. TRYPANOSOMA LEWISI. Récepti- vité de là souris. DeLanoE (P.), 649. — Mécanisme de l'immunité. Rouvsky. D.), 693, 141. DELANOE (P.), 1044. — Cultures. DELANoE (P.), 704, — Lésions chez la souris. Roupsxx (D.), . 901. Perrir (A), 929. TRYPANOSOMIASES. Transforma-- tion lymphoïdé du foie. Pevrrr (A), 165, 929. ; — Spécificité des sérums. Lecer (A.) et RINGENBACH (J.), 343. ï TRYPANOTOXINE. Levaprrr (G.) et Tworr(P.), 645, 753, 199, 927. TRYPSINE. Dosage. AchALME (P.) et SDÉVENIN, 480. — Action sur la respiration. Barrezzr (K.) et STERN (L.), 144. TUBE DIGESTIF. Absorption rectale, JacoBson (D.), 69%. — Absorption des antigènes administrés en lavement. Panissen(L.), 681. Voir HI- RUDINÉS. TUBERCULOSE Pathologie comparée. — Entérite des Bovidés. Moussu (C.), 938. Moussu et Farov, 982. Physiologie. — Cholestérinémie. CnavrrarD (A.), Rr CHET FILS ef GRIGAUT, 276. Crachaits. — Streptotrichées. Karwackr (L.); 80. — Sputoagglutination. Karwacxr (L.), 272. — Bacilles et agglutinines. Karwacxt (L.), 924, 934, Diagnostic et traitement. — Réaction de Marmorek. BERGERON (A.), 176. — Tuberculine. Nriconas (J), FAvRE, Au- GAGNEUR et CHARrem, 128. IOTIENNE (G.), 493. BRuYANT (B.), 182. Teissrer et LÉox- KindBerG, 853. Manroux (Cu.) et PERROY, 974 — Traitement par le verdet. GrysEez (V.), 180. TUMEURS de la mamelle. LETULLE (M), 354. — Paragangliomes carotidiens et surré- naux. ALEZAIS et PEYRON, 545, 718. TYPHOIDE. Cholestérinémie. CHaur- FARD, LAROCHE et GRIGAUT, 10. — Hémorragies occultes. Oppo -(C.) et SAUVAN (A.), 399. 1092 TYPHOÏDE — ZOMOTHÉRAPIE — Empyème à bacille paratyphique B. Cosra ($.) et CLAvELIN (CH.), 816. — Nouvel anaérobie dans les selles. Loris- MELiKov (J.), 865. > TYPHUS RÉCURRENT. Traitement par arsénobenzol. Arpin-DELTEIL, NÈGRE (L.) et Reynaup (M.), 1037. — Transmission et guérison. SERGENT (Epm.), GiLLor (V.) et Forex (H.), 1039. (8) URINE Chimie. — Urée. CaTHELIN (F.). 761, 795. (F.), 797. MAYER (A.), 830. — Urobiline et son chromogène. GRIMBERT (L.), 314, 364. — Cholestérine. GÉsarD (Er.), 998. — Recherche de l'urobiline. Moxcour (Cn.) et CHEVRIER (D.), 664. — Urobiline et stercobiline. WEILzLz (A.), Morez (A.) et Poricarp (A.), 581. LABBÉ et CARRIÉ, 793. — Variations nycthémérales de l'acide phosphorique. SARvONAT et GENTY, 629. — Urohypotensine et vasodilatatine. ABE- Lous (J.-E.) et Barprer (E.), 688. WipAL Pathologie. — Hémoglobinurie. Mécanisme. AcHarp (CH.) èt FeuILLié (E.), 898, 947, 980. Ca- MUS (J.), 949. V VACCINATIONS VEILHIER (L.), 124. VACCINE. Action du 606. Camus (L.) 158, 235, 254. VARICELLE. Bacille. Macxan et DE LA RIBOISIÈRE, 309. VARIOLE. Thérapeutique. NICOLLE (C.) et Conor (A }), 59. — Transmission aux singes. TErssieR (P.), Duvoirr (M.) et STÉVENIN, 654. VÉGÉTATIONS adénviïdes. et LELIÈVRE (A.), 199. VENIN DE COBRA. Influence sur les globules du sang. Trorsier (J.) et Ricner fils, 318. — Hémolyse splénique. Nozr, 559. — Absorption par la muqueuse intesti- nale. BRETON (M.) et Massoz (L.), 964. VERRES de Gullstrand. Durour, 888. VIBRION du choléra. Maurez (E.), 31. subintrantes. Cru- ? RETTERER VIEILLARD. Hypophyse. Lucien (M.), 481. VIPÈRE à cornes. Hémogrégarine. LAvE- RAN (A.) et PETTIT (A.), 95. Z ZOMOTHÉRAPIE. LassaBLière. (P.) et Ricxer (Cu.), 945. *e ERRATA Page 431. Note de Dominic, HareT et JABOIN, 597. Page 540. Note de V. Rice et W. MESTREZAT, 591. Page 510 et 511. Note de L. Massoz, 659. Page 561. Note de L. BLarzor, 659. Page 619. Note de M. WERTHEIMER, 764. Page 897. Note de G. BizLarD, 975. Paris. — Imprimerie de la Cour d'appel, L. MARETHEUX, directeur, 1, rue Cassette. ENS SERV NE L'OR N PETA MBL WHOI Library - Serials WNALUAUL 5 WHSE 03931 DOCCRE RENE La & 26 Babhâr à dub oi RRRePr Foro re