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ALIMENT Hratil EUR Li Le 5e L'Aual AU HoAt à MMA a Rent DEF EN RE ROLE Fteatoit PT 214 AN je HAT M Hutat Me CAE ARRETE H ant Hate Al HE | pan Hu Hu fl , nt ï fr RARES ff QUE u on AE ME nt di LIU ur l'IE TUE Rai M pe at gui jus li RU oo je 1H ur His a qu Fin RM AA LES ll Li Ut ut no le suit AT Î (4 Hi REUTN AU qu qi GE s ONE tr ie DES yat nu qu . Ï ANT Ho apr is EN 4 si is 1 il € rm CAS TNE ti PTE mr } Au Ent 4 ni os AA HAL "al FILE 5 h LONEN RENE jf loi Ml LA ju at a. LA all MAT 144 Ta ASE NO) y Pr NAT CADRES US PAT HÉPATITE PAIX AE 144 A RE 4. nl Ann ÿ COCTOENTOE Lori tl Mer ms A dant MAN du SU Rp nil Lu ht ni A Get DES v “ _. î, He tal ki |4 Po Maia Hs A Ha RH l 1 tr LE lt CRT UN ET ERRS Us RAT At 1 ir. AMI sd] ts st Due ie 4 ANT fs dun _ qui {| po ” pi si fout A vs { ÿ it nan CEUX Hi AE 4 ï Hi ia FRE jet “a 4 f po : a ne : ï H qe Ki pe nid | HOME ie _. sus ï pus 1 ( l fe x ne rie ss ne {L fur ALAN 1 1 oo j ci NN EE té 1 144! Jr Ju M il) ni En 1434 fr) , 1 ii ne He . 1 He nas 14} ju DRE ji (ht qua cu ibn je il COPA ni ji MEN : Ait JAH . fon ou DAME . nr ait . He ji Gt < Le ste ; LUE LT LA del F 166 pt Ah ro yat te \ . HR a . je ie tie { x en û si CUS COVER LEE ts Le dt tu HEC) Ut RARES QU a. M COMPTES RENDUS HEBDOMADAIRES F ‘ | DES SÉANCES ET MÉMOIRES DE LA SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE 2, rue Madame, 5: » qe Sr COMPTES RENDUS HEBDOMADAIRES DES SÉANCES ET MÉMOIRES DE LA SOCIÈTÉ DE BIOLOGIE ET DE SES FILIALES : LES RÉUNIONS DE BORDEAUX, MARSEILLE, NANCY, PETROGRAD, LILLE, BARCELONE, STRASBOURG, LYON, BUENOS-AIRES, LISBONNE, ATHÈNES ; LES RÉUNIONS ROUMAINE (BUCAREST, CLUJ ET JASSY), DANOISE ET DE SUËDE ; : LA SOCIÉTÉ BELGE DE BIOLOGIE. (73° Année) ANNÉE 1991 - TOME ! (QUATRE-VINGT-QUATRIÈME TOME DE LA COLLECTION) PARIS MASSON ET Cie, ÉDITEURS LIBRAIRES DE L’ACADÉMIE DE MÉDECINE 120, BOULEVARD SAINT-GERMAIN (6€) 1921 + COMPTES RENDUS des Séances DE LA Société de Biologie Séance du 15 Janvier 1921 PARIS HMASSON, ET Ci, ÉDITEURS LIBRAIRES DE L'ACADÉMIE DE MÉDECINE 120, NES SAINT-GERMAIN (Vic) comptes rendus paraissent chaque semaine sauf pendant les vacances de la Société. . PRIX DE L'ABONNEMENT POUR 1920 : France : 40 fr. — Etranger : 50 fr. nn - Prix Du NUMÉRO. 2 fr. | Les abonnements sont reçus par MM. MASSON et Ci, Éditeurs, | 120, Boprenre Saint- SERRE Paris 00 | Toutes les notes doivent être remises | 4 sous forme de dactylographies, ne 3 5 : AE" . : PARTS nat dé varielur, Sans lectures douteuses ; elles ne doivent ès dépasser ue | ee | Ces conditions sont formelles. Les demandes de tirés à part doivent être portées sur les dactylogra- phies; les factures réglées directement à l'imprimerie. Les auteurs peuvent contrôler la correction typographique ‘de leurs notes, le jeudi à 10 heures, chez lies imprimeurs, MM. Davy, 52, Fee à Madame, Paris G. | Aunicé (P.): Influence de la bPoissons ,....... Besson (A.)et LAVERGNE (de) : Sur le Bacille de Morgan... . _ Carnor (P.), GérARD P, ) ‘et …_ Raruenx (F.): À propos de l’azote _ résiduel du sang dans les né- ss. se Gicezrr (A.), Caagroz (E.) et Bénarn (H.) : Recherches stalag- _ mométriques sur la cholurie sa- its LAN RENONCE * Guizzan (G. je Laroche ( G.)et Fe ue (P.): La réaction du - benjoin colloïdal dans là ménin- ai lirherguiense 2,4... Nècre (L.)et Boquer (A.) : Sur le pouvoir antigène des extraits De Puiques de Bacilles tubercu- » leux.. ME CROIRE æ Noc (P) : Filiaire sanguicoie . du Héron goliath du Sénégal . K. Parar (M.): Sur l’activité se- - crétrice de l'intestin chez l’em- ‘2 bryon humain. Contribution à 11008 histophysiologie des organes di- Pigestifs de l’embryon.....,...,, _ Porsson (R.): Cephaloidophora echinogammari n. sp. Grégarine . parasite du tube digestif d'Echi- _ nogammarus berilloni Catta. Rc- partition géographiquede ce Gam- CCC 0, + SÉANCE DU 4 température sur la croissance des : 15 JANVIER 33 65 7x. | et le P. sylvestris L. COMPTES RENDUS HEBDOMADAIRES [921 SOMMAIRE maride.— Remarque sur Frenze- lina mercieri n. sp., RuBinsTein (M.) : L'action des sérums sur les arsénobenzènes.., STEFANOPOULO (G.-J.) : Spiro- chétose ictérohémorragique eXpé- rimentale chez un Macacus sini- (ANA ENST ARE Tunrd (R.) : ee des fer- ménts eellulgires. 0... 0 0 Vircarer (M.), Bamr-Ginons (Fr.) _et JAGQUEMIN- GUILLAUME (G;) : Contribution à l'étude cli- nique de la tension veineuse. Technique et premiers résultats. Warzer (A,-D.): La réaction émotive chez les sujets « Sensi AUS DONNER a Ann TE RE CEE LoëLLER (Chr. ) : Bacille de Shiga auto- -agglutinable, APR 0 2 0» Réunion biologique de Nancy. Benecux (J.) : Modification de l'élimination chlorurée par l’al- lylthéobromine.,.,.,...... Boum (M.) : À propos du calcul du mouillage dans les analyses Ce HAE RENTE Ne RTL Guisier (Ph.) : Variations de sexualité, dioïcité et dimorphisme sexuel chez le Pinus inontana Mill. BioLocrie. Comptes RENDUS. — 1921. À. LXXXIV. 73 62 ‘80 35 O1 59 58 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE Présidence de M. Charles Richet. Don D'OUVRAGE. M. Epc. Zuwz offre à la Société les « Travaux de l’Institut de Thérapeutique» pour les années 1914-1920. LA RÉACTION ÉMOTIVE CHEZ LES SUJETS ( SENSITIFS », par À. D. Warren. Le phénomène dont j'’ai-à parler et que je crois présenter au- jourd'hui sous un jour nouveau a été entrevu sans être com- pris et approfondi par plusieurs physiologistes et psychologues, Fig. 1. — Sujet normal. notamment par Féré et Tarchanoff. Il a été repris et clairement découvert dans ces dernières années par Veragutti, Jung et Pe- terson et décrit surtout au point de vue psychologique sous la dénomination de « réaction psychogalvanique ». Je m'occupe de ces recherches depuis quatre ans ; les résul- SÉANCE DU 15 JANVIER 5Y tats en sont consignés dans les Proceedings of the Royal Sociely (1918-1919) et le sujet actuel de cette communication peut se résumer comme il suit 1° Je désire avant tout, démontrer l'appareil au moyen duquel l'examen sommaire d’un sujet malade ou sain peut être fait. 2° Exposer brièvement le motif pour lequel je viens à Paris. Je fais actuellement à Londres, une étude sur une catégorie de sujet assez rares, en tous cas que je trouve difficilement. J’es- père avec votre concours avoir l'occasion de compléter la série nécessaire au laboratoire de l'Institut Marey. Fig. 2. —- Sujet sensitif. Pour le classement des sujets selon leur réaction émotive, nous pouvons adopter soit la grandeur de cette réaction exprimée en ohms, soit son extension à la surface du corps. C'est sur ce der- hier principe que repose le classement que je poursuis aujour- d'hui à titre d'essai. J’adopte provisoirement l'échelle suivante le sujet normal réagit par la main, ne réagit pas par l'avant- bras ; le sujet sensitif réagit par la main et par l’avant-bras ; le sujet non sensitif réagit peu ou point, ni par la main ni par aucune autre partie de la surface du corps. Voici quelques exemples à l'appui. Il me sera peut-être permis d'ajouter quelques mots pour vous exposer ma théorie de la réaction. Elle consiste en principe en 60 3 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE une brusque diminution de résistance électrique des membranes, c'est-à-dire une dilatation des pores ultra-microscopiques par lesquels se fait l'échange des ions que nous appelons la nutrition. C'est, en somme, un phénomène d'ordre trophique, qui peut être ou ne pas être accompagné de phénomènes physiologiques d'ordre secondaire : excitation des muscles, des vaissehux des glandes, mais qui n’en dépend pas directement. EXTRACTION DES FERMENTS CELLULAIRES. Note de R. Turro, présentée par E. Gzerx. Jobling a démontré que l’action de la trypsine sur le sérum, pour déterminer sa propriété antitrypsique, est due aux acides gras non saturés et à leurs savons ; que, suivant la quantité de ces acides dans une espèce donnée de microbes ou suivant la quantité de sérum qu'ils fixent, ils sont plus ou moins facile- ment attaqués par la trypsine ou par les leucoprotéases. En effet, il observe que, sous l’action du chloroforme, la trypsine du sé- rum recouvre son activité protéolytique et les microbes sont plus facilement attaqués par les leucoprotéases, La connaissance de ce fait nous a engagé à rechercher si l’action du chloroforme serait également utilisable pour l'extraction des ferments cellu- laires, en l’essayant en premier lieu sur les leucocytes et ensuite sur la viande fraîche, le tissu nerveux, le tissu rénal, ia glande thyroïde et autres. Leucolysines. L'activité des a on obtenues par la mé- thode de Buchner ou les macérations salines est très inférieure à l’activité de celles que nous obtenons par le procédé suivant : On provoque des abcès de fixation au bas-ventre, sur des Chiens, on recueille les globules de pus à la période la plus aiguë du processus et on les lave trois fois de suite ; on déshydrate par l’acétone, on filtre, on dessèche dans le vide et ensuite on pul- vérise. On ajoute 1 gr. de poudre à 20 c.c. d’eau stérilisée salée à 1 p. 100 en agitant durant quinze minutes ; on additionne de 30 à 4o gouttes de chloroforme ou plus, on ferme le tube avec un bouchon, on agite de nouveau de la même manière et on porte ensuite à l’étuve à 4o°. Douze heures après on retire ce tube de l’étuve, parce que l'essai de la puissance bactério- lytique de l'extrait pratiqué d'heure en heure paraît démontrer qu'elle atteint son optimum durant ce temps et paraît décroître quand ce temps est écoulé ; on centrifuge alors et par décanta- tion, on recueille l'extrait qui est un liquide limpide et transpa- _ rent, très riche en ferments. ñ SÉANCE DU 19 JANVIER 61 —. Nous mesurons la puissance amylolytique de l'extrait sur le ; elycogène et sa puissance bactériolytique sur le B. anthracis. D Con amylolytique. 1 c.c. de glycogène à 1 p. 100, plus m1 cc. d'extrait. Hydrolÿyse complète en vingt-quatre heures _ environ. — Action bactériolylique. Pour mesurer la puissance bactérioly- _ tique de l'extrait, nous ne nous servons pas de la numération “des colonies ; si la méthode est bonne pour démontrer le fait, elle ne, l'est pas pour en fixer la mesure. Nous pesons les germes que l'extrait digère en une unité de temps. La raclage d'un tube … de gélose de moyen calibre dont on a ensemencé la surface in- — clinée dix-huit heures auparavant de B. anthracis, pèse environ 122 milligr. On incorpore à 1 c.c. de sérum salin 244 milligr. 4 de culture fraîche provenant du raclage de deux tubes et r c.c. d'extrait. À 4o° la diminution des germes est visible dans les pré- —._ parations au bout de six heures ; leur fusion est complète après — huit heures. Les phases de cette fusion seront décrites dans un “ jravail plus étendu. Le précipité amorphe est soluble dans les solutions faibles de soude. …_ Les leucolysines obtenues directement des leucocytes prove- nant d'exsudats pleuraux ou péritonéaux provoqués par les pro- _cédés bien connus, sont plus actives que celles extraites des glo- bules de pus. Si nous avons opéré avec ceux-ci, c'est pour avoir la matière première en plus grande quantité. L'activité des uns - ét des autres décroît rapidement en dépit de la meilleure pro- » tection contre l'air et la lumière. Il est possible que cette décrois- | sance dans les extraits soit due à l’action du chloroforme ; mais - nous devons faire remarquer que dans la poudre parfaitement - sèche, elle disparaît aussi : après 3 ou 5 jours, elle ne fournit …— plus de ferments extractifs. En comparant la puissance bactériolytique de nos extraits avec ceux qu'on emploie ordinairement, y compris celui de Gengou, … il ne paraît pas douteux que le chloroforme exerce sur les graisses de la matière cellulaire une action analogue à celle qu'il exercé sur celles que contient le sérum. En essayant cette action sur la » viande, cette vérité sera plus clairement démontrée, comme on - le verre dans une prochaine communication. (Laboratoire municipal de Barcelone). 62 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE L'ACTION DES SÉRUMS SUR LES ARSÉNOBENZÈNES, par M: RUBINSTEIN. L'action précipilante des sérums sur certains arséno- benzènes (arsénophénylglycine, dioxydiaminoarsénobenzène et ses composés, mono- bi- et trimétalliques : luargol ou cu- priluargol) à été étudié par Danysz et attribué à la formation par ces composés d'anticorps spécifiques (1). J’ai étudié, tout particulièrement, l’action des sérums humains sur le novarséno- benzol (Billon), produit le plus employé pour le traitement de la syphilis. Les sérums humains, non chauffés, précipitent ce composé arsénical. Quand on mélange 1 c.c. de sérum, provenant des personnes traitées ou non traitées, avec 1 e.c. de sel (o gr. 1 dans 10 C.c. d’eau distillée ou salée à 9 p. 1.000), on obtient un pré- cipité. Sa formation n'est pas instantanée et a lieu surtout à 37°. Au bout d'une vingtaine de minutes, le liquide se trouble et le précipité commence à se ramasser au fond du tube. Il y a des différences d’un sérum à l’autre dans la vitesse de formation et dans l’abondance du précipité. Parfois, ce dernier ne se forme qu'après la sortie de l’étuve (x heure) et le séjour ultérieur à la température du laboratoire. La limite de cette action précipitante n'est pas grande : déjà o c.c., 5 de sérum donne parfois un pré- cipité à peine perceptible. La réaction est plus sensible si on superpose le sérum et le liquide arsenical (formation d’un an- neau). Ïl arrive que ce précipité n'apparaît pas avec des doses plus élevées de sérum (4 c.c., 5 c.c. au lieu de x c.c.), de même quand on augmente le volume du sel arsenical (3 c.c. au lieu de 1 C.C.) ; généralement, son taux va en augmentant avec le vo- lume du sérum. | RE Le précipité, obtenu par centrifugation et repris par l’eau dis- tillée, se présente sous forme de conglomérat qu'on arrive à dissoudre par l’action de la chaleur ou par l'addition d'un acide ou d’une base. A froid, le liquide est opalescent et le degré d’opa- lescence permet de juger dans une certaine mesure de l’abon- dance du précipité. Celui-ci donne la réaction d’Abelin (diazo- tation du liquide arsenical, coloration rouge avec la résorcine). La précipitation du sel n’est que partielle. Le dépôt de centrifu- gation ne contient ni matières protéiques, ni sels de chaux, ni phosphates inorganiques. | Le sérum chauffé (30! à 55°) ne précipite plus le novarséno- () Danysz. Principes de l’évolution des maladies infectieuses, p. 37, SÉANCE DU 15 JANVIER 63 : benzol. Aucune action « biologique » ne préside à ce phénomène : l'action précipitante n’est pas régénérée par l'addition d’un sérum alexique à une dose convenable. Mais, quand on ajoute à ce sé- rum chauffé (r c.c.) un acide, la propriété précipitante réap- paraît avec force (o c.c.,r-o c.c.,15 de SO‘H° N/10 à froid, o c.c., ob, à l’étuve). Il est probable que c’est en augmentant l’alcalinité du sérum que la température de 55° supprime l’ac- tion précipitante (fait observé par Danysz pour le Inargol avec un sérum porté à 60-65°). Aucun des liquides céphalo-rachidiens (r c.c). que j'ai examinés n’a précipité le sel arsenical. Le sulf- arsénol (acide au tournesol) est également précipité par les sé- rums humains. MM. Leredde et Drouet ont mis obligeamment à ma dispo- _sition des sangs de malades prélevés avant et après les injections (914) et particulièrement au cours des crises nitritoïdes. Chez des personnes non encore traitées, comme chez des personnes ayant reçu des injections plus ou moins nombreuses, le sérum, obtenu 1 à 5 minutes après l'injection, précipitait le sel arséni- cal, tout comme le sérum d'avant l'injection. Toutefois, on peut constater un retard dans la formation de ce précipité in vitro (allant jusqu’à 3-4 heures et au-delà) pour les sérums prélevés après l'injection. Le même fait se produit aussi en cas de crises mitritoides. Aucune régularité n’a pu être constatée dans De rition de ce phénomène. Conclusion. Les sérums humains précipitent in vitro le novar- sénobenzol. L’injection du sel arsenical peut produire un retard de cette précipitation. | SPIROCHÉTOSE ICTÉROHÉMORRAGIQUE EXPÉRIMENTALE CHEZ UN MACAGUS SINICUS, par G.-J. STEFANoPouULo. Jusqu'au moment où ils ont rédigé « La spirochétose ictérohé- morragique », Louis Martin et Auguste Pettit avaient échoué dans leurs tentatives pour infecter les Singes inférieurs avec le Spiro- chaeta icterohemorragiæ. Cependant, ils ne considéraient pas la question comme tranchée et attendaient une occasion favo- rable pour renouveler l'expérience. D'ailleurs, à s’en rapporter à Huebener et Reiter, l’inoculation aux Singes inférieurs du virus spirochétosique provoquerait de la fièvre qui céderait rapidement. En juillet dernier, un Macacus sinicus adulte, conservé depuis x plus d’un an à l’Institut Pasteur où il avait reçu impunément 64 SOCIÉTÉ Ds BIOLOGIE PAS AMes eu NU OL CU RER ee divers tissus et humeurs d’origine humaine, devient disponible. Le 20 juillet, ce Singe reçoit, dans le cœlome, les trois quarts d’un foie prélevé sur un Cobaye (virus de passage) mort de spi- richétose ictérohémorragique authentique. Le 23, les sclérotiques jaunissent légèrement. Le 54, la jaunisse s'étend aux téguments et il se produit une petite hémorragie au nivéau d'un ancien abcès banal, mal cicatrisé. Le 25, l'intensité de l’ictèré atteint son maximum. La peau est ictérique sur toute son étendue, la valeur de la jaunisse se rapprochant de celle de la solution aqueuse concentrée d'acide picrique, sans trace d’orangé. Les conjonctives sont injectées. L'animal a de la fièvre, est abattu, a le faciès grippé et git, étendu, sur le fond de sa cage. Le 26, l'état ést stationnaire, Le 27, l’ictère s’atténue, le Singe commence à se dresser et, le 28, il regrimpe dans sa cage. L’ictère dispa- raît le 3r, et l’animal se remet assez complètement pour être encore vivant au moment de la publication de cette note, après avoir subi une nouvelle HEctIos de Bacilles tuberculeux. Aucune reprise fébrile n’a été constatée. Je n'ai pas davantage observé l’alopécie ; néanmoins, l'évolution de la maladie se pré- sente dans des conditions comparäbles à celle des cas moÿens de spirochétose ictérohémorragique chez l'Homme. Bien que le Spirochète n'ait pu être décelé ni par examen ex- temporané des urines, ni par inoculation du sang et des urines au Cobaye, la pathogénie n’est pas douleuse : au quinzième jour de la maladie, la réaction des agglutinines était positive ainsi que là réaction des immunisines,. Comme on le voit, ce cas se rapproche de l’observation rela- tive au Cr ph (Patas), publiée en octobre dernier per FNoc (x); Le résultat positif ci-dessus tient vraisemblablement à la dose considérable de virus inoculé. Comme l'ont irdiqué Z. Martin et À. Pettit, on ne saurait établir des catégories tranchées en ce qui concerne le degré de réceptivité des différents animaux vis- à-vis du Spirochæla icterohemorragiæ. Suivant la souche du virus, sa nature, son ancienneté, la voie d'administration, la quantité, une espèce zoologique donnée peut se comporter très différemment. | (Laboratoire de M. Auguste Pettit, à l'Institut Pasteur). (1) Bull. de la Soc. de path. eæot., t. XTIT, 672. Voir remarques de A. Pettit. SÉANCE DU 15 JANVIER 85 RECHERCHES STALAGMOMÉTRIQUES SUR LA CHOLURIE SALINE, par À. GiceerT, FE. Caasror et Henrr Bénann. … À l'inverse de ce que l’on observe pour le sérum sanguin (1), Jes méthodes physiques basées sur les variations de la tension superficielle sont préférables à la réaction de Pettenkofer lors- qu'on recherche lés sels biliaires dans les urines. Ces méthodes …. indirectes ont, en eflét, le bénéfice de leur extrême sensibilité _ dans les milieux où les sels biliaires figurent en des Dita . appréciables. - Aÿant éprouvé parallèlement la réaction de Hay et le procédé … des gouttes ou stalagmométrie, c’est ce dernier que nous avons - choisi ; 1l est plus facile à lire, plus fidèle et plus complet dans les … renseignements qu'il fournit. L’instrumentation n’en est pas com- —… pliquée ; il suffit de disposer du simple compte-souttes de Du- — claux, de 5 c.c., qui doit donner 100 gouttes avec l’eau distillée. _ Pour savoir à quelle tension superficielle correspond le nombre de gouttes dé l’urine examinée, on posera l'équation suivante | 0 Hi: Tu = 1.000 x —— x D : 2000 Pi N où 1.000 représente conventionnellement la tension superficielle de l'eau distillée ; À, le nombre de gouttes que donne l’eau dis- - tillée ; N, le nombre de gouttes que fournit l’urine de densité D. En pratique, cette densité sera fixée une fois pour toutes à 1.016. … [Il nous à paru intéressant de préciser dans quelles limites les … sels biliaires pouvaient imprimer à la tension superficielle des urines des variations interprétables. Dans ce but, nous avons pra- mm. tiqué près de 300 déterminations stalagmométriques chez une centaine de malades que l’on peut ranger en trois catégories 1° pour les tensions très abaissées, comprises entre 700 et 850, nous avons un total de 84 sujets, parmi lesquels figurent 37 hépa- —._ tiques avérés (90 p. 100) ; 2° aux tensions moyennes de 850 à … 900 correspondent dans pe statistique 15 malades, dont 9 # étaient atteints d’une lésion manifeste du foie (60 p. 100) ; 3° de . 9400 à 1.000 se rangent bo sujets, dont 16 seulement étaient sus- “ pects d’une tare hépatique (32 p. 100). … En comparant ces résultats, nous voyons qu’un abaissement … de la tension superficielle des urines au voisinage de 850, consti- 4 tue une très sérieuse présomption en faveur de la cholurie saline, En (x) Gilbert, Chabrol et H. Bénard. — La cholémie saline dans les ictères. . DC. R. de la Soc, de bioi., 19 décembre 1920, à re h 66 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE puisque 90 p. 100 des malades qui avaient une tension inférieure à ce chiffre présentaient du côté du foie des manifestations incon- testables (x). Quelles sont les maladies du foie qui déterminent avec la plus grande fréquence l'abaissement de la tension superficielle au voisinage de 85o? Ce sont en première ligne les affections accompagnées d’ictère. Elles viennent en tête au nombre de 25 sur 31 observations d’hé- patiques avérés. On ne sera point surpris de ne pas trouver parmi elles les ictères par hyperhémolyse que représentent 6 malades atteints respectivement d'ictère chronique splénomégalique ou d’anémie pernicieuse ictérigène et qui se rangent dans le troi- sième groupe par leur ténsion superficielle élevée (910 à 954).Nous notons encore, comme exceptions, trois cas d’ictère catarrhal exa- minés incidemment, l’un au début (tension 986), les deux autres à la fin de la jaunisse (tension 976 et 883) ; une cirrhose biliaire observée à une phase où l’ictère était manifestement en décrois- sance (890) ; un cancer de la .vésicule propagé au foie (883). Parmi les tensions basses, viennent ensuite les cancers du foie. Les cinq malades que nous avons examinés nous ont donné des chiffres maxima compris entre 8ro et 844. Nous n’observons plus la même régularité lorsque nous par- courons le groupe des cirrhoses veineuses et des états asystoliques avec foie cardiaque. Les chiffres de tension que nous avons re- levés dans la cirrhose veineuse sont supérieurs à 850 (883, 893, 94o) ; chez trois sujets porteurs d’une grosse rate et ayant eu des gastrorragies, nous avons noté également 883, 930, 986. Dans l’asystolie hépatique, nous n'avons pas constaté non plus, avec une grande fréquence, la tension superficielle de 850. Seuls 4 ma- lades sur 11 la présentaient. En regard de ces observations, il nous reste à envisager le sroupe des malades dont le foie paraissait cliniquement indemne et qui, cependant, présentaient une tension superficielle inférieure à 850. Ces sujets sont au nombre de trois, sur un total de 45 environ. C’est d’abord un pneumonique sans ictère dont la cho- lurie saline se chiffrait par une tension de 762 (3). Le fait n’est point pour nous surprendre, car les urines de ce malade renfer- maient une quantité notable d’urobiline et son sérum un taux de pigments supérieur à celui de la cholémie physiologique. (1) Le chiffre de 900, que propose M. Lyon-Caen (2), dans sa thèse, nous paraît un peu trop élevé : il ferait intervenir les diagnostics de notre deuxième groupe avec une incertitude de 4o %. (2) Lyon-Caen. La tension superficielle. Son application à la différenciation ‘des choluries. Paris, 1910. (3) La peptonurie n’existait qu’à l’état de traces. | à | ! 3 4 SÉANCE DU 19 JANVIER 67 TRE EE": ARR GNE LR MERE Es N gate ee Ru RUN C’est ensuite un scarlatineux, au 2° jour de l’éruption, et qui avait lui aussi, une forte urobilinurie (tension 768). C'est enfin un typhique en pleine période d'état et dont la ten- sion était de 840. Remarquons en passant qu'il n’en est pas tou- jours ainsi au cours de la dothiénentérie. Dans les six autres ob- servations de fièvre typhoïde ou nous avons recherché la cho- lurie saline, nous avons noté des tensions urinaires comprises entre 945 et 986. Après avoir examiné à deux points de vue différents cette sta- tistique d'ensemble, nous nous croyons autorisés à conclure l’abaissement de la tension superficielle au voisinage et à fortiori au-dessous de 850 constitue un élément précieux: pour dépister la présence des sels biliaires dans une urine. Nous n'avons cons- taté cet abaissement que dans les maladies du foie ou des voies biliaires, réserves faites sur quelques affections fébriles dont on connaît de longue date le retentissement possible sur la glande hépatique. Mais un abaissement aussi marqué de la tension super- ficielle est loin d’être constant au cours des maladies du foie, comme en témoignent certaines observations de foie car- diaque et de cirrhoses veineuses. Devons-nous en conclure que la cholurie saline n'existe pas chez les sujets présentant une ten- sion superficielle relativement élevée? Evidemment non. La sta- lagmométrie ne constitue qu'une méthode indirecte et comme telle, elle ne saurait prétendre à dégager la part exacte qui revient aux sels biliaires dans les abaissements légers de la ten- sion superficielle des urines. INFLUENCE DE LA TEMPÉRATURE SUR LA CROISSANCE DES POISSONS, Note de P. AuDicé, présentée par Louis RouLe. Les recherches relatives à l'influence de la température sur la croissance des Poissons sont peu nombreuses ; la plupart se rapportent à à l'étude de leur développement embryonnaire, plus ou moins accéléré ou ralenti suivant le degré d’échauffement de l'eau qui les contient. Aucune étude suivie n’a été faite, du moins à ma connaissance, sur des sujets plus âgés, soumis à des con- ditions variées de température. Mes observations ont duré plusieurs années (de quatre à cinq ans) et ont porté sur : 1° des Poissons stenothermes de la famille di Salmonidés Salmo nn Mitch., Salvelinus fontinalis Mitch. : ° des eurythermes de la famille de Cyprinidés : Cyprinus car- 68 | SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE pio L., Cyprinus (Carassius) auratus L., Scardinius erythro- phthalmus. La température de l’eau, quotidiennement relevée, au moyen de thermométrographes, fournissait les données d’une courbe de thermalité. Des mensurations pratiquées toutes les quinzaines sur de nombreux sujets donnaient une courbe de croissance. La su- perposition des deux courbes permettait d'apprécier la valeur des accroissements rapportés aux températures et aux temps et de calculer rapidement les coefficients décimaux. Les résultats obtenus sur des Poissons placés dans des condi- normales d'habitat sont les suivants ° La croissance des Poissons est sous la dépendance de la tem- eu de l’eau qui les contient. Elle est assujettie à un rythme en relation étroite avec l’échauffement du milieu. à averoissenenn est maximum pour une température opti- mum, comprise entre 23° et 25° pour les espèces eurythermes et 16° et 18° pour les stenothermes étudiés. 3° Le coefficient décimal décroît au- dessus et au-dessous de ces limites. 4° Par suite de l'intervention de « facteurs limitants », dont j'examineräi, par ailleurs, le mode d'action, la croissance s’ar- rête pour un maximum et pour un minimum de température. Le maximum est assez voisin de l’optimum, qu'il dépasse seu- lement de 6° à 8° pour les Gyprinidés et de deux à trois degrés pour les Salmonidés. Les températures minima sont beaucoup plus distantes des optima. Elles s’éloignent de celles-ci de 13° et 15° pour les eurythermes et de 8° à r0° pour les stenothermes. 5° La croissance ne procède pas d’une manière continue et régulière. À des pousées se traduisant sur la courbe par des ascen- sions relativement rapides succèdent des infléchissements mar- quant un ralentissement de l'allongement. 6° Il faut remarquer que la courbe des températures — en faisant abstraction des fluctuations de détail — passe à deux re- prises, chaque année, par des zones d’optimum de croissance. L'un des passages à lieu au printemps, l’autre en automne. A ces deux passages correspondent des poussées plus rapides de crois- sance. 7° Un fléchissement de la courbe de croissance se manifeste au moment de l'élaboration des produits sexuels. Ce ralentisse- ment est bien marqué à partir de la troisième année chez les Cy- prinidés ; il se montre déjà au cours de la seconde chez quelques Salmonidés. La diminution de l’élongatior est d’ailleurs com- pensée par une augmentation du poids des animaux. 8° Les coefficients décimaux de croissance, pris dans la zone des optima, varient beaucoup avec l’âge des Poissons, Ils sont te GLS. 5 SÉANCE DU 15 JANVIER . 69 Re MU Lo ur ve à tantôt supérieurs, tantôt inférieurs, rarement égaux ou voisins de ceux obtenus par application de la règle de Vant’Hoff et Arrhe- nius. Ainsi : dans la 1° année Qro=4,5 à & — De ne OM —— 3° Hi din, = 4° —— 0,24 9,D EE" 5° — do i6 Ces valeurs sont voisines de celles fournies par la méthode des Tagesgradeu des Allemands, relatives aux variations de rapidité d'incubation des œufs de Poissons placés dans des conditions di- yerses de température. FILAIRE SANGUICOLE DU HÉRON GOLIATH DU SÉNÉGAL, par F. Noc. _ Les embryons de cette Filaire ont été décrits par A. Leger en 1917 (1). Le Héron qu'ils parasitaient est mort le r2 novembre 1920. L’infestation datait de plus de cinq ans. Habitat. Les adultes, au nombre de 26, dont 4 mâles, vivaient dans l'oreillette droite et les veines pulmonaire et cave supérieure du Héron goliath (Ardea goliath Temminck) à Dakar. Description. Ver blanc opalin, filiforme, légèrement recourbé vers le tiers postérieur, effilé aux deux extrémités ; la cuticule porte quelques stries transversales vers la portion caudale. Pas d'armature pharyngienne, pas d’appendice aliforme. Mâle. Ver blanc opalin, s’enroulant sur lui-même au moindre contact, à l'extrémité caudale en vrille. Longueur 33 mm. ; dia- mètre transversal o mm., 4o8 ; diamètre au niveau de l’anneau nerveux o mm., 170 ; distance de la bouche au cardia o mm., 405, au niveau de l’anus o mm., 155 ; épaisseur de la cuticule à la partie moyenne 12 u. Extrémité orale arrondie, munie d’une ou deux paires de petites papilles. Bouche circulaire inerme, sans lèvres apparentes. Distance de l’extrémité antérieure à l’anneau nerveux o mm., 170 ; dstance de la bouche au cardia o mm., 408. Extrémité caudale incurvée (4 ou 5 tours de spire) ; anus à 150 uw de cette extrémité. Orifice clocal pourvu de deux spicules forts, inégaux ; l’antérieur, muni de fines dentelures dans sa portion (x) A. Leger. Microfilaires d'Oiseaux du Sénégal, Bull. de la Soc. de Path. exot., n° 2, 14 février 1917. 70 SOCIÉTÉ DE BIC: OGIE externe, mesure 280 x de longueur ; le postérieur 150 uw. Une pe- tite papille postanale. Pas de papille préanale. Femelle. Forme générale d’une aiguille demi-courbe. Longueur ho mm.; damètre transversal o mm., 5oo ; diamètre au niveau . de l’anneau nerveux o mm., 155; diamètre maximum o mm., 527; diamètre au niveau de la vulve © mim., 164 ; diamètre au niveau de l’anus o mm., 150 ; épaisseur de la cuticule à la partie moyenne 9m. fa Extrémité antérieure arrondie : deux paires de petites papilles à l'union de {a courbe céphalique et de la terminaison des champs latéraux ; bouche circulaire, inerme, sans lèvres apparentes. An- neau nerveux à o mm., 186 de l’orifice buccal ; distance de la bouche au cardia o mm., 450. Le tube intestinal, d’un diamètre uniforme, se rétrécit au voisinage de l’anus. Extrémité caudale légèrement incurvée. Anus à 150 u de l’extrémité postérieure. Pas de papilles anales. Utérus bourrés d'œufs à divers degrés de déve- loppement et d'embryons que l’on peut suivre dens le vagin. Vulve à 3 mm. de l'extrémité antérieure, DEufs vvoïdes, trans- parents, de 34 u de diamètre transverse sur {o u à maturité. Em- bryons engainés à l'éclosion, de 140 à 150 uw de longueur sur 3 , D, sans lagaine ; 190 à 200 u sur 4 n 5 à 5 uw avec la gaine. Biologie. En étudiant le développement des œufs dans les uté- rus, on constate que les embryons ne sortent pas par une déchi- rure de la coque, mais restent enveloppés dans une gaîne qui est la coque chitineuse elle-même très extensible. On peut cons- tater le phénomène de l'allongement de la coque pendant le déroulement de l'embryon qui se fait très lentement dans l'œuf mür. (On doit tenir compte de cette élasticité pour les mensu- rations faites sur des frottis colorés à sec). La gaïne se forme donc aux dépens de l'œuf, comme on l'a constaté pour les microfilaires du sang de l'Homme. Il n’y a pas de périodicité des embryons. Les poumons en ren- ferment de grandes quantités ; le foie n’en présente pas plus que le sang veineux. Que deviennent ces nombreuses microfilaires dans les capillaires du poumon? Je n'ai pas vu de processus pha- gocytaire. On peut supposer une dégénérescence sur place. Les adultes sont peu mobiles. Ils ingèrent du sang de l'hôte mais n’ont pas paru jouer un rôle toxique. Le Héron présentait cependant un exsudat péricardique hématique. Nous avons cons- taté un symplôme analogue avec la Filaire de la Corneille (ex- sudat péritonéal) ce qui corrobore l’action générale imitative des Filaires. La mobilité des embryons est modérée. A. Leger a dé- crit leurs mouvemsnts de torsion ‘et de détente auxquels font suite des mouvements de translation assez courts et la courbure en crochet de l’extrémité caudale. SÉANCE-. DU 15 JANVIER : il Coloration. Pour l'étude des microfilaires dans le poumon, nous préférons, soit les décalques de tranche d'organe qui évitent l’étirement, sont les colorations vitales et post- vitales. Sur les décalques, le procédé de Motais (bleu-éosine au nitrate d'argent ammoniacal) colore parfaitement les colonnes cellulaires et la gaîne. La cellule excrétrice, son noyau et la striation du corps de Less apparaissent nettement, les stries sont à intervalles de o u 5. La coloration post-vitale de Sabrazès au bleu de toluidine phéniqué est très recommandable. Les six taches embryonnaires peuvent être mises en évidence : espace clair céphalique ; tache oblique en bandeau à 40-45 u de . l'extrémité orale ; grande tache ovalaire à 30 u de la précédente, entourant la cellule excrétrice ; tache diffuse (cellules génitales) à 38 u de la précédente ;' tache claire à 18 w de l'extrémité posté- _ rieure ; petite tache à 7 p de la même extrémité. D L'hôte intermédiaire nous reste inconnu. do n avons pu découvrir aucun ectoparasite sur le corps du Héron examiné plusieurs fois. Des Culex sp.? et des Stegomyia captu- rés dans la volière n’ont pas montré de forme larvaire. Des Pyre- tophorus costalis ayant ingéré du sang à microfilaires n'ont mon- iré ultérieurement aucun développement. Je propose pour cette Filaire la dénomination Filaria sanguinis ardeae goliath À. Leger et F. Noc n. sp. (Institut de biologie de l'A. O. F.). SUR L'ACTIVITÉ SECRÉTRICE DE L'INTESTIN CHEZ L'EMBRYON HUMAIN. CONTRIBUTION A L'HISTOPHYSIOLOGIE DES ORGANES DIGESTIFS DE L'EMBRYON, par M. PARAT. Examinant une coupe d’iléon d’un embryon humain de 14 cm. (vertexcoccyx), nous fûmes frappés de l'aspect tout spécial de la préparation : a) l’épithélium des villosités ne présentait point, en effet, ces cellules à plateau que l’on a l'habitude de rencontrer chez l'adulte, mais à leur place apparaissaient des éléments cel- lulaires bourrés de granulations, de boules, de blocs même, plus ou moins sphériques, violemment éosinophiles ; o) les villosités semblaient plonger dans une masse également éosinophile qui par sa situation dans la lumière intestinale représentait ce que l'on est convenu d’appeler le méconium. Nous avons cherché à identifier ces éléments qui ne paraissent ‘792 . SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE ‘point avoir été décrits par les auteurs : ils sont groupés au som- : met de la villosité, au contact du méconium et sur les parties latérales voisines, sur une étendue correspondant environ aux 2/3 supérieurs de la villosité. Leur noyau est sensiblement basal. Les cellules du sommet ont le plus souvent leur zône supranu- cléaire littéralement bouchée à l’'émeri par un bloc éosinophile presque quadrangulaire. À mesure que l’on descend vers la base de la villosité, les régions supranucléaires sont plus vacuolaires, les blocs font place à des boules de plus en plus nombreuses et plus fines. Nous avons pu constater, outre l’éosinophilie intense de ces corps léur élection violente pour la safranine. Leur chro- maticité spécifique en même temps que leur opposition manifeste avec les quelques cellules muqueuses coexistantes ont été mises plus particulièrement en évidence par la safranine-picro-indigo- carmin, par la triple coloration de Prenant, par l’éosine lente- bleu de toluidine, par le muci-carmin dé Mayer. Enfin, ces élé- ments, retiennent avec une force singulière l’aurantia et l’acide picrique, puisqu'ils résistent à une décoloration prolongée par l’alcool ou l’eau tiède. Les réactions destinées à y déceler le fer sont restées négatives. D’autre part, le méconium présente, dans une masse à caractère muqueux, des corps absolument analogues à ceux que nous venons de décrire dans les viMosités. Nous avons recherché ces nouveaux éléments dans l'intestin d’embryons d’âge différent ; à 7 semaines nous n'avons pu les re- trouver, non plus que sur un embryon de 6 cm. Un embryon de 3 mois les possédait, caractéristiques : nous avons, en effet, constaté la présence de rares et fines granulations dans le duodé- num, l’augmentation de leur grosseur, de leur quantité, de leur colorabilité par les réactifs spécifiques à mesure que l’on appro- chait de la valvule iléo-cœcale. Celle-ci franchie, complète dis- parition de ces éléments alors que de l’autre côté de la barrière ils avaient atteint leur maximum. Dans le gros intestin, à un méconium entièrement muqueux, correspond un épithélium en- tièrement mucipare. Nous avons eu des résultats analogues avec un embryon de 15 em. 5, avec deux embryons de 20 em. Par contre, nous ayons cherché en vain sur un fœtus de 8 mois les corps en question : l'intestin avait une constitution voisine de celle de l’adulte : cellules à plateau, cellules caliciformes, ete. Il résulte des faits, ci-dessus exposés, que l'épithélium intes- tinal de l'embryon humain manifeste une activité aussi consi- dérable qu'inattendue. Les signes de cette activité semblent avoir échappé aux auteurs tels que Küll, Diakonow, Fusari, Nagy, Kôl- liker, etc., préoccupés surtout de morphogénèse et d’embryogénie. Dans il sens s'oriente cette activité? Quel est son but ? Est- -ce une sécrétion de l’épithélium intestinal ou une F0 Eu c'est- SÉANCE DU 1D JANVIER ST D) à-dire en somme, une sécrétion retournée? ,l'elles sont les ques- tions qui se posent et auxquelles nous espérons répondre au cours des recherches que nous avons entreprises. Quoi qu'il en soit, à l'intestin embryonnaire semble dévolue une fonction particulière entrant en jeu du 3° au 8° mois, et ceci nous amène à rappeler que l'embryon, loin d'être, sur beaucoup de points, comme on est tenté de le penser, une réduction de l'adulte, est bien plutôt un individu à physiologie toute spéciale, méritant que l’on re- prenne son étude, abandonnée depuis W. Preyer (1887). (Laboratoire d’histologie de la Faculté de médecine). Cephaloidophora echinogammari n. sp. GRÉGARINE PARASITE DU TUBE DIGESTIF D'Échinogammarus berilloni CATTA. RÉPARTITION GÉOGRAPHIQUE DE CE GAMMARIDE. — REMARQUE SUR Frenzelina mercieri n. sp. par R. Porssow. J'ai recueilli, au mois d’août dernier, dans un ruisseau des en- virons de Luc-sur-Mer, au lieu dit « le lavoir de Luce », un grand nombre d'Amphinodes d'eau douce qui, tous étaient des exem- plaires d'Echinogammarus berilloni Catta. Dans l'intestin d'un certain nombre de ces gammarides, j'ai ‘observé la présence d’une Grégarine, qui, par tous ses caractères rappelle les Cephaloidophora. En effet, les stades jeunes sont intracellulaires ; ces plus jeunes stades sont sphériques ou plus ou moins ovoides et mesurent de 4 uw, 5 à 5. u. La différenciation est extrêmement rapide ; on peut observer de jeunes parasites intracellulaires et déjà différenciés mesurant de 8 à 9 u de lon- gueur sur 5 u de largeur, jusqu'à 35 u de longueur sur 15 u de largeur (1). Les plus grands individus atteignent 80 à 82 u de longueur. Dans les syzygies, le primite est généralemerit le plus volumineux. Les kystes sont sphériques, à membrane peu épaisse; les spores sphériques ou légèrement sub-sphériques mesurent 4 u de diamètre environ et j'ai observé à leur intérieur la présence ‘de 8 corpuscules réfringents représentant vraisemblablement les noyaux des 8 sporozoïtes. Je nomme cette Grégarine Cephaloidophora echinogammari, n. sp. C’est, à ma connaissance, la première Grégarine du genre Cephaloidophora parasite d’un Crustacé d’eau douce, puisqu'on. (x) La largeur est prise dans la plus large région du deutomérite. BioLocre. Comptes RENDUS. — 1921. T. LXXXNIV. 6 1 74 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE ne sait rien du cycle évolutif de la Gregarina sp.? signalée par: L. Pfeiffer (1895) dans l'intestin du Gammarus pulez L. Dans les très jeunes stades ovoïdes intracellulaires, j'ai remar- qué la présence d’un petit corpuscule chromatoïde au voisinage- du noyau. Ce corpuscule présente les apparences d’un centrosome. Lors de la formation du septum (individus de 6 à 7 u de longueur) j'ai observé un corouscule semblable dans ce qui devient le pro- tomérite ; on n’en observe plus, par contre, dans le deutomérite. C’est ce corpuscule, auquel viendrait se joindre chez C. brasili, par exemple, les granulations sidérophiles (mitochondries) épar- ses tout d’abord dans le protoplasma protoméritique, qui vraisem- blablement donne le corps nucléoïde. L'hypothèse de Léger et Duboscq (1909), qui voient dans le noyau protoméritique de Nina gracilis Greb. (= Pterocephalus nobibilis A. Sch.) le centrosome: hypertrophié serait donc exacte. Chez C. echinogammari n. sp. ce corps nucléoïde mesure 1 u, 5: 2 u de diamètre chez un individu de 20 à 25 u de longueur ; chez les . grandes formes il atteint difficilement 3 u, encore pré- sente-t-il à son intérieur quelques petites vacuoles. Son affinité pour les colorants (r) est toujours nettement supérieure à celle: du nucléole du noyau (observation faite déjà par Léger et Du- boscq 1909. Son aspect est celui que prend la chromatine d’un: noyau en pycnose. Je n'ai pus reconnaître nettement une mem brane. L'Echinogammarus Per loi Catta (2), est une forme intéres- sante par sa distribution géographique. Il fut rencontré pour l& première fois par Berillon au sommet du Mandarrain (Basses- Pyrénées) dans l’eau d’une fontaine par 750 m. d'altitude et étudié par Catta. Ce Crustacé a été ensuite retrouvé par E. Chevreux à Saint-Jean-de-Luz et au bord du lac Monriscot, près Biarritz ; puis. par Bolivar aux environs de Guéthary. En 1896, E. Cons l'æ rencontré à Jersey associé au Gammarus pulex L., dans deux sta- tions. Enfin, plus récemment, l'espèce a été successivement si- gnalée dans les départements du Nord, du Pas-de-Calais, de la Somme, de l'Aisne, de l'Eure, des Côtes-du-Nord, de l'Indre-et- Loire, puis aux environs de Paris, dans la Marne et dans le canal de l'Ourcq. Sa présence dans les environs de Luc-sur-Mer montre qu'il existe également dans le Calvados. Ce gammaride vit en colonies extrèmement nombreuses; on le: {x) Carmin boracique, hémaloxyline ferrique, vert de méthyle acétique, thionine, (2) Je dois la détermination de cet Amphipode à M. E. Chevreux :;' je le prie d'agréer mes bien sincères remerciements. — E. Chevreux. Sur le Gammarus berilloni Catta. Bull. de la Soc. zool. de France, séance du tr fév. 1806. p. 29. 1 SÉANCE DU 12 JANVIER 19 rencontre en agglomérations fixées sur le bord du ruisseau ou sur des herbes aquatiques ; ces agglomérations peuvent même se trouver hors de l’eau. Dans les essais d'élevage que j'ai fait, E. be- rilloni, s’est toujours montré, à température à peu près constante, très sensible au changement de milieu. Je n’ai pu le conserver longtemps en élevage qu’en ayant soin de le faire vivre dans l’eau du ruisseau dont il provenait. Cette observation est peut-être à rapprocher de celle de Catta qui avait remarqué qu’au Mandar- rain, l’eau de la fontaine où avait été recueilli E. berilloni conte- nait des quantités notables de sel de fer : l'animal ne vit peut- être que dans des eaux douces particulières. Dans une note précédente (1), j'ai signalé sous le nom de Fren- zelina mercieri n. sp. une Grégarine parasite du tube digestif d'Orchestia lititorea Mont. Or, ainsi que Leger et Duboscq (rgr1) l'ont fait observer, le genre Frenzelina ne peut être appliqué aux Grégarines puisqu'il est préoccupé. _ La Grégarine de l'Orchestia ne présentant pas de stades intra- cellulaires aux cours de son développement, ne peut pas rentrer dans le genre Cephaloidophora. De même, pour des raisons que j ai données, elle n'appartient pas au genre Didymophyes. Par contre, elle présente de nombreux caractères de rapprochement avec Uradiophora gquenoti Mercier, genre et espèce créé par Mer- eier (1912) pour la Grégarine de la Caridine (Atyaëphyra desma- resti Millet). Je la fais donc rentrer provisoirement dans ce genre et je la nomme lradiophora mercieri n. sp. Le genre Uradiophora est très voisin, comme l’on sait, du genre Pyxinioides créé par Trégouboff (1912) pour des Grégarines de Balanes qui, comme les Uradiophora ont un développement ex- clusivement extracellulaire. ° (Laboratoire de Zoologie, Caen). (1) R. Poisson. À propos d’une Grégarine parasite du tube digestif d’Orchestia littorea Mont., rapportée au genre Didymophyes. C. R. de la Soc. de biol., t EXXXIIT, p. 1.614. 19 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE SUR LE POUVOIR ANTIGÈNE DES EXTRAITS MÉTHYLIQUES DE BACILLES TUBERCULEUX, par L. NÈGRE et A. Boquer. Dans deux précéd?ntes notes (1), nous avons indiqué le mode de préparation et étudié les propriétés d’un nouvel antigène tuber- culeux : extrait alcoolique de Bacilles de Koch, traités préalable- ment par l’acétone. Cet antigène, très actif dans la déviation du complément avec les sérums antituberculeux d'animaux préparès, n’a pas donné. des résultats aussi satisfaisants avec les sérums des malades. Nous avons cherché à l'améliorer en concentrant les extraits microbiens : 2 et 5 centigr. de Bacilles desséchés par centimètre cube d'alcool au lieu de r centigr. Mais il en est résulté un accrois- sement du pouvoir anticomplémentaire tel, que ces extraits étaient inutilisables pour le dosage des anticorps. Les résultats obtenus sont plus favorables lorsqu'on prolonge la durée de la macération (12 jours au lieu de 2 jours) et qu'on fait agir l’al- cool sur les Bacilles au taux de x He par c.c., non plus à la température du laboratoire, mais à 37°. L’antigène ainsi préparé est trois fois plus actif. Nous avons ensuite substitué à l'alcool éthylique, l’alcool mé- thylique absolu, après quelques tentatives infructueuses avec l’al- cool méthylique à go°, et nous nous sommes arrêtés à la tech- nique suivante : les Bacilles lavés et desséchés sont mis en con- tact avec l’acétone pendant 24 heures, à raison de 1 centigr. par c.c. Puis ils sont séparés de l’acétone par filtration, desséchés de nouveau à l’étuve et mis à macérer dans l'alcool méthylique absolu (r centigr. par c.c.) pendant ro à 12 jours à l'étuve à 37°. Le liquide décanté constitue. l’antigène tuberculeux que nous employons à la dose de 1/10 de c.c., soit r c.c. de la dilution au 1/10. Le pouvoir empêchant de cette dilution est nul én présence de la dose minima activée d’alexine. L’antigène méthylique, titré avec un sérum très riche en anti- corps, a la même activité que l'extrait éthylique correspondant. Mais si on étudie comparativement la sensibilité des deux extraits éthylique et méthylique en employant une dilution très étendue. du même sérum et des doses croissantes d’alexine, on obtient les résultats suivants : avec une dose fixe de 0,7 de la dilution de ce sérum au 1/500, l'extrait éthylique, dilué au r/x0, fixe 16 doses minima actives d’alexine et l'extrait méthylique dilué au 1/10 (x) C. R. de la Soc. de biol., séances du 19 et du 26 juin 190, t. LXXXIIT, 922 D'ro2emnel . 960. SÉANCE DU 15 JANVIER 1} =) 20 doses ; l'extrait éthylique, dilué au 1/20, fixe 2 doses et l'ex- trait méthylique, dilué au 1/20, 4 doses ; l'extrait éthylique dilué au 1/50 ne donne aucune fixation et l'extrait méthylique, dilué au 1/50, fixe encore 1 dose d’alexine. La sensibilité de l'extrait à l'alcool méthylique est donc deux fois plus grande que celle de l'extrait à l'alcool éthylique. D'autre part, on peut facilement, démontrer, par la méthode de réactivation du venin de Cobra, que ces deux extraits diffèrent surtout par leur teneur en phosphatides. Les essais de titrage effectués suivant la technique de Calmette établissent que 1 c.c. de l'extrait méthylique pur correspond à o gr. ooot1 de lécithine alors que le même volume d'extrait éthy- lique pur correspond seulement à o gr. 00002, soit cinq fois moins de cette substance. De cette observation et des précédentes, il semble résulter que la sensibilité des extraits alcooliques bacillaires, dans la dévia- tion du complément, augmente avec leur teneur en phosphatides. Néanmoins, cette sensibilité n’est pas accrue par l'addition de 1 à 3 mer. de lécithine (lécithine pure de l'œuf) par c.c. d'extrait. La richesse en lipoïdes de l'extrait méthylique de Bacilles tu- berculeux ne paraît pas nuire à la spécificité de cet antigène. Es- savé ayéc 10 sérums de syphilitiques à réaction de Bordet-Was- sermann positive, il n’a donné qu'un résultat positif. De nouvelles recherches nous fixeront sur la valeur pratique dans la réaction de déviation du complément avec les sérums des malades et dans lé dosage des anticorps tuberculeux. (Laboratoire du P° Calmette à l’Institut Pasteur). SUR LE BACGILLE DE MORGAN. Note de À. Besson et de LAVERGNE, présentée par Cu. DoPrTer. Parmi les Bacilles rencontrés par Morgan et ses collaborateurs dans la flore des diarrhées estivales des enfants, il faut retenir le Bacille désigné sous le N° r. C’est lui le plus fréquemment en cause, et il reproduit des infections diarrhéiques chez le Singe et le jeune Chat. C’est à lui que doit être réservé l'appellation de Bacille de Morgan. Les autres microbes, rencontrés d’une façon irrégulière, appartiennent, les uns au type para-B, les autres au type Flexner, quelques-uns enfin à des espèces indé- terminées et dont le rôle pathogène ne paraît pas démontré. Depuis, plusieurs auteurs ont signalé le Bacille de Morgan, 18 | SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE dans des cas de dysenterie, mais il est loin d’être prouvé qu'il intervienne dans l’étiologie de cette affection. Pour pourvoir apprécier le rôle pathogène du Baciile de Mor- gan, il est indispensable de fixer les caractères de ce microbe et de démontrer sa spécificité. Morphologie. Bacille à bouts arrondis, ressemblant au coliba- cille, présentant des mouvements de translation très nets dans les cultures en eau peptonée âgées de 10 à 16 heures, ne possé- dant que des mouvements d’oscillation et de giration dans les cultures de 24 heures sur gélose. Ne prend pas le Gram. Les cul- tures en bouillon donnent un trouble avec ondes et dépôt grisâ- tre, avec, vers la 36° heure, un léger anneau à la surface. Sur gélose, strie humide, coliforme. Sur pomme de terre, culture épaisse, blanchâtre, puis brunâtre. En gélatine, culture rapide, coliforme, ne liquéfiant pas. Propriétés biochimiques. Action sur les sucres. Sur gélose tour- nesolée inclinée, le glucose, le lévulose, le galactose et la glycé- rine sont rapidement attaqués. Le maltose est attaqué, parfois lentement (48 heures), parfois le milieu rougit d’abord puis re- vient au bleu vers le 3° jour. Ces fermentations s’accompagnent toujours d'un dégagement abondant de gaz. Le lactose, la mannite, le saccharose, la dulcite ne sont pas attaqués ; cependant, dans ies milieux liquides, la dulcite est at- taquée (analogie avec le Bacille coli) ; de même nous avons ren- contré une souche, qui, seulement en milieux liquides, produisait une légère attaque du lactose avec dégagement d'une très petite bulle de gaz. Le lait n’est pas coagulé, le ait tournesolé reste bleu. Propriétés réductrices. Le rouge neutre est réduit dans les cou- ches profondes, en gélose molle et en eau de viande glucosée (tube B). La gélose au plomb n’est jamais noircie, même au bout de plusieurs jours. Production d’indol.: Très précoce (26 à 24 heures) et très abon- dante. Propriétés protéolytiques. Pas de liquéfaction de la gélatine ; pas de liquéfaction du sérum coagulé ; pas de dissolution du cube d'œuf. Les hématies d'Homme et de Lapin ne sont pas hémoly- sées. Action pathogène. Est très variable suivant les souches ; avec un Bacille virulent, l'inoculation sous-cutanée de cultures vi- vantes est à peu près inoffensive pour le Lapin, le Cobaye et la Souris : tuméfaction et induration passagères avec hypertrophie des ganglions voisins, parfois petite escarre. L’inoculation intra-veineuse tue le Lapin en 24 à 36 heures avec des troubles et des lésions analogues à ceux que nous décrivons SÉANCE Du 123 JANVIER WATO à propos de l’endotoxine ; on retrouve le Bacille dans le contenu intestinal, le sang du cœur, la bile et l'urine. Toxine soluble. Les cultures filtrées ne sont pas toxiques pour le Lapin et le Cobaye. Endotoxine. Le Bacille de Morgan prépare une endotoxine très active (Lapin et Cobaye à un moindre degré). Les endotoxines ob- tenues en tuant les émulsions bacillaires, soit par la chaleur (une heure à 70°) soit par l’éther, ont une activité identique. | A la dose de 3 c.c. injecté dans les veines, l’endotoxine tue le Lapin en quelques minutes : sidération, dyspnée, convulsions ago- niques. | Au-dessous de cette dose et jusqu'à r c.c., la mort survient -entre 3o minutes et 12 heures : diarrhée, paraplégie, convulsions agoniques. Au-dessous de 1 c.c. diarrhée passagère et survie. Quand la mort survient plusieurs heures après l'injection, on trouve des lésions constantes, portant surtout sur l'intestin grêle et identiques à celles que nous avons observées chez l'Homme. Nous reproduisons comme type un protocole d’autapsie : Lapin N° 4, 1.200 gr. Mort 9 heures après l'injection de 2 c.c. d’endotoxine chauffée. Ecchymoses dans le tissu cellulaire sous-cutané. Vascularisa- tion intense des parois du cœur. Plèvres et poumons anormaux. Ganglions cœliaques volumineux criblés de suffusions sanguines. Vascularisation intense et teinte hortensia de l'intestin grêle, avec nombreuses hémorrhagies punctiformes ; le grèle contient des mratière diarrhéiques, gluantes, rosées, riches en cellules épi- théliales, sans leucocvtes ; il existe sur les parois 4 grosses taches ecchymotiques ovalaires, saillantes, à contours nets, ayant. les dimensions d’un pain à cacheter, correspondant à des plaques de Peyer. Gros intestin intact ; suffusions hémorrhagiques dans la paroi de l’appendice. Reins très volumineux, gorgés de sang. Les réactions sérologiques sur lesquelles nous nous proposons de revenir prochainement achèveront de démontrer que le Ba- cille de Morgan constitue une espèce bien caractérisée et douée de propriétés biologiques et d’un pouvoir pathogène le séparant nettement des Bacilles dysentériques. OR | x ne À A à à " FARUT Re Ur LE HE NA Peur pa À ENV Tes SUV SOCIÉTÉ, DE BIOLOGIE CONTRIBUTION A L'ÉTUDE CLINIQUE DE LA TENSION VEINEUSE. TECHNIQUE ET PREMIERS RÉSULTATS, par Maurice ViLLARET, FR. SanT-GiroNs et G. JACQUEMIN-GUILLAUME. Les recherches sur la tension veineuse périphérique n'ont pas été très nombreuses jusqu'ici. En dehors des expériences sur l’ani- mal (Bayliss et Starling, Plumier), nous citerons les travaux de Sahli, de von Recklinghausen, de Moritz et Tabora, de Frank et Rey, dont on trouvera la description dans l'ouvrage de J. de Meyer (1914). Parmi les techniques qu'ils ont employées, peu sont exemptes à la fois d'imprécision et de complication et J. de Meyer indique, en conclusion, que l'étude de la tension veineuse est à l’heure actuelle bien peu avancée. Nous avons repris les recherches, restées inédites, que l’un de nous avait commencées en 1912 avec M. Paul Descomps, et nous sommes arrivés à une technique de mesure in nous semble à la fois simple et précise. Les instruments nécessaires sont ° Le manomètre de H. Claude pour la mesure de la tension du liquide céphalo-rachidien, gradué en centimètres d’eau. 2° Un tube de caoutchouc épais, long de 6 cm. environ, sur lequel est monté un embout de seringue de verre, et qui grâce à un tube de verre se relie au tube de caoutchouc du manomètre. 3° Une aiguille à ponetion veineuse, de modèle courant. Le manuel opératoire est également simple. Le sujet étant cou- ché horizontalement et le bras maintenu rigoureusement dans le plan du corps, on fait saillir les veines du pli du coude, grâce à un lien élastique. On introduit l'aiguille dans une des veines ; on enlève le lien ; on attend une à deux secondes, pour que la ten- sion veineuse revienne à son chiffre normal ; on introduit dans l'aiguille l’embout, qui ainsi que son petit tube de caoutchouc a été trempé dans de l'huile. d'olive stérilisée, pour empècher toute coagulation. L’aiguille du manomètre se déplace, assez len- tement et atteint, en quelques secondes un chiffre auquel elle s’ar- rête, et qui mesure la tension veineuse. Il faut naturellement avoir soin qu'aucune compression, par le lien ou par la main de l'opérateur ne soit exercée en amont de la veine qui a été pi- quée ; un contact, même léger, suffit à auginenter la tension vei- neuse de plusieurs centimètres d’eau, et l'aiguille ne revient que lentement jusqu'au chiffre exact ; DAME mème elle reste au- dessus. Nos recherches ont porté jusqu'ici sur 30 sujets des deux sexes. SÉANGE DU 1) JANVIER 81 Le chiffre normal de la tension veineuse nous paraît être de 13 chez l'Homme et de r2 chez la Femme, c’est-à-dire environ 13 fois moindre que la tension artérielle maxima mesurée par la mé- thode de Riva-Rocci. Chez les malades, les variations sont consi- dérables, allant de 6 à 31 em. d'eau. Nos recherches sont trop peu avancées encore, pour que nous puissions préciser la signi- fication quil convient d’assigner à ces variations. Jusqu'ici il nous à semblé que la tension veineuse suivait, en général, la tension artérielle. Les hypotendus veineux sont surtout des asys- toliques, des hémiplégiques par ramollissement cérébral ; les cas d'hypertension veineuse concernent surtout les artério- scléreux. les brightiques hypertendus, les cardio-rénaux. Dans certains cas, du reste, il existe une dissociation plus ou moins marquée entre les deux tensions que nous ne pouvons encore interpréter. Il nous semble cependant, d'ores et déjà, que cette méthode clinique de mesurer la tension veineuse est sus- ceptible d'applications médicales intéressantes, au point de vue diagnostic et pronostic, et nous en poursuivons l'étude. _ LA RÉACTION DU BENJOIN COLLOÏDAL DANS LA MÉNINGITE TUBERCULEUSE, par GEORGES GUILLAIN, Guy LAROCHE et P. LÉCHELLE. Dans des notes précédentes (1), nous avons montré l’intérèt que présente la réaction du benjoin colloïdal pour le diagnostic de la syphilis évolutive du névraxe, du tabès et de la paralysie gé- nérale ; nous apportons dans la présente note les constatations spéciales que nous avons faites par l'étude de la réaction avec le liquide céphalo- raclnionen de malades atteints de méningite tuber- culeuse. Nous insistons sur ce point que ces liquides céphalo-rachidiens contenaient tous des Bacilles de Koch, étaient hyperalbumineux (oWSr. yr à r gr. 5o, 2 gr. et plus), présentaient une réaction cellulaire abondante variant de 45 à 225 lymphocytes par milli- mètre cube à la cellule de Nageotte ; il s’agit donc de cas où le diagnostic de méningite tuberculeuse ne peut être contesté. (1) Georges Guillain, Guy Laroche et Léchelle. Réaction de précipitation du bejoin colloïdal avec les liquides céphalo-rachidiens pathologiques. C. R. de la Soc. de biol., 17 juillet 1920, p. 1077. —- La réaction du benjoin colloïdal dans la svphilis du névraxe. 1d., 81 juillet 1920, p. 1.199. — Les courbes de la réaction du benjoin colloïdal avec les liquides céphalo-rachidiens des syphili- tiques. Id., 4 décembre 1620, p. 1518. 82 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE Dans 7 cas de méningite tuberculeuse à liquide céphalo-rachi- dien clair, nous n'avons constaté aucune précipitation dans les cinq premiers tubes, mais par contre, nous avons vu une pré- cipitation qui commençait au tube 5 et qui, entrecoupée ou non de phases, se poursuivait souvent jusque vers les tubes 11 et 12 ; nous avons même observé, dans un cas, une précipitation depuis le tube 7 jusqu’au tube 15. Il est à remarquer que différents auteurs allemands, étudiant la réaction de Lange à l’or colloïdal dans la méningite tuberculeuse, ont noté un phénomène ana- logue, qu'ils décrivent sous le nom de « Verschiebung nach oben ». Dans deux autres cas de méningite tuberculeuse à liquide céphalo-rachidien ambré et légèrement hémorragique du fait de la congestion méningée hémorragique assez fréquente dans la méningite tuberculeuse, la précipitation commençait au tube 3 dans un de ces cas, au tube 4 dans le second, mais la précipita- tion, entrecoupée de phases, se poursuivait jusqu'aux tubes 13 et Dans deux autres cas de ménTile tubérculeuse à liquide clair, la réaction de précipitation se montrait presque analogue à celle que l’on constate avec les liquides céphalo-rachidiens normaux (précipitation dans les tubes 5 à 8 et 5 à 9). Chez deux de nos malades la réaction de Bordet-Wassermann du liquide céphalo-rachidien fut trouvée positive, la réaction du benjoin colloïdal fut cependant négative dans les premiers tubes de la série (zône syphilitique) et ne devint positive que dans les tubes suivants, réaction absolument différente de celle constatée dans la syphilis évolutive du névraxe. Dans ces deux cas, le dia- gnostic de méningite tuberculeuse fut confirmé, tant par la pré- sence de Bacilles de Koch dans le liquide céphalo-rachidien que par l'examen nécropsique. | Il nous semble intéressant de rapprocher de nos constatations personnelles, le fait mentionné de MM. E. Duhot et P. Cram- pon (r) qui, dans un cas de méningite tuberculeuse avec liquide céphalo-rachidien contenant 2 gr. 25 d’albumine et 400 Iympho- cytes, ont vu la précipitation du benjoin colloïdal dans les tubes SO TO: À côté de la réaction ybhilie du benjoin colloïdal, il nous paraît légitime de décrire dans la méningite tuberculeuse une réaction méningitique très spéciale. (1) E. Duhot et P. Crampon. Parallèle entre la réaction du benjoin colloïdal et la réaction de Bordet-Wassermann des liquides céphalo-rachidiens. Réunion biologique de Lille, 13 novembre 1920, in C. R. de la Soc. de biol., 1920, D'Un Lo = ae Ù mn ee à mar SÉANCE DU 1) JANVIER | 3 ———————————————————————————.——————————————————— À PROPOS DE L'AZOTE RÉSIDUEL DU SANG DANS LES NÉPHRITES, par P. Carnot, P. GÉrARD et F. RATHERY. Nous avons déjà, dans diverses notes (1), étudié les variations de l’azote résiduel du sang au cours des néphrites. À la suite de nos premières publications, un certain nombre d'auteurs, Cha- banier et de Castro Galhardo, Laudat, Brodin sont venus appor- ter les constatations qu'ils avaient faites. Chabanier et de Castro Galhardo, d’une part, dans un article d'ensemble (2), ont émis des conclusions très catégoriques con- cernant la valeur pronostique de l'azote résiduel ; d'après eux, le chiffre de l’azote résiduel serait fonction du degré d'intoxication urémique ; ils n’hésitent pas à écrire : « Nous ne serions pas éloignés de dire que, chez les brightiques azotémiques, la cause immédiate de la mort est l'excès mème de l’azote non uréique du sang... La gravité du syndrome azotémique et la gravité du pronostic sont beaucoup plus directement en rapport avec l'azote non uréique qu'avec l’urée, la gravité des symptômes liés à l’ex- cès d'azote non uréique et la léthalité coïncident constamment avec un fort excès de cet azote. » Laudat, d'autre part, dans la précédente séance, est venu s'élever contre de semblables affir- mations, et il conclut que, même avec des chiffres très élevés d'urée sanguine, chez des néphrétiques chroniques, mourant dans le coma, il n'a jamais retrouvé de chiffres élevés d'azote rési- duel : le taux le plus fort d'azote résiduel constaté n'aurait pas ‘dépassé le chiffre de 0,32. Ces affirmations nous paraissent trop absolues dans un sens comme dans l’autre, et nous maintenons, à la lumière des nou- veaux cas cliniques que nous avons observés, les conclusions présentes que nous avions émises dans nos notes antérieures. Nous ferons tout d’abord remarquer que nous sommes à peu près d'accord, tant avec MM. Chabanier et de Gastro Galhardo, qu'avec M. Laudat, en ce qui concerne le chiffre normal d'azote résiduel. Les premiers auteurs donnent le chiffre de o,15 ; le se- cond, celui de 0,12-0,14. Nous considérons nous-mêmes, comme normal, un chiffre avoisinant 0,15 à 0,20. Nous n'avons donc pas à faire intervenir, dans les résultats obtenus, des différences de technique : nous convenons, d’ailleurs, volontiers (fait sur (r) P. Carnot, P. Gérard et Moissonnier. C. R. de la Soc. de biol., 8 novembre «et 6 décembre 1919 ; 29 mai 1920. — Gruat et Rathery, id., 29 mai 1919. — Rathery ct Bordet, Bull. de la Soc. méd. des hôpitaux, décembre 1920. (2) Presse médicale, 8 septembre 1920. 84 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE lequel nous avons déjà insisté), de l'importance de dosages très précis et d’une technique minutieuse. Mais, ceci admis, nous ne saurions souscrire aux affirmations de MM. Chabanier et de Castro Galhardo quand ils établissent un rapport causal absolu entre la gravité de l’intoxication urémi- que et le chiffre élevé d’azote résiduel. D'un autre côté, les re- cherches, que nous avons poursuivies depuis plus d'un an, ne nous permettent pas non plus, d'accepter les conclusions de M. Laudat en ce qui concerne les chiffres constamment peu éle- vés d’azote résiduel dans les urémies graves. Nous classerons en quatre catégories, d'importance inégale d’ailleurs, les cas que nous avons observés, d'après les rapports réciproques entre l’azote résiduel et l’urée d’une part, et le degré de ne du syndrome urémigque d'autre pari. ° Dans la catégorie, de beaucoup la plus nombreuse de né- M chroniques, l'azote résiduel élevé correspond à une évo- lution rapidement mortelle. Nous considérons que l’azote résiduel est élevé lorsqu'il dépasse le chiffre normal d'au moins o gr. 05 et qu'il atteint par conséquent o gr. 25. Nous avons pu observer récemment 12 urémiques, tous morts rapidement, chez lesquels le chiffre d'azote résiduel a varié entre o gr. 5o et 1 gr. Azote uréique (xanth.) Azote lotal Azote résiduel AD RES CASA RE NES 2,19 2,77 0,58 AGO PA NES En RE A 1.99 2,29 0,30 Mere At AD SAN en Et 1,30 1,8 0,28 Pont NANTERRE ANNEES 0,92 TP 0,47 CA AN ES ANA 1,0/ 2,04 I ÉÉRA A EES ÉNE tele LERIRe T,14 1,43 0,29 A Re PARU RAT SN A ER A 1,02 1,49 0,47 JA En A Le A NN 0,)13 1,12 0,607 RERO SARA ARR RME EN AT ee ! 1,424 2,30 0,884 Pond REA CRE Rene A Etre 0,956 1,780 0,83 À ÉRNUES É E D 2 SE PE ES ES D OUU 2,20 0,30 Bien secte RAR AE a 0,43 0,71 0,28 On peut se rendre compte, d’après ce tableau, que le chiffre d'azote résiduel n’est pas directement en rapport avec le chiffre d’azote uréique. Par exemple, un chiffre d'urée de 2 gr. 19 cor- respondait, dans un cas par exemple, à un azote résiduel de 0,59, tandis que, dans un autre cas, celui de 1 gr. 42 d’urée compor- tait un azote résiduel de 0,88 et celui de 0,95 d'urée, un azote résiduel de 0,83. TS Dans tous ces cas, très rapidement terminés par la mort, l’élé- vation du chiffre d'azote résiduel était manifeste. (e) 2° Dans une deuxième catégorie, où les cas sont beaucoup SÉANCE DU 15 JANVIER : 85 plus rares, l'azote résiduel, supérieur à la normale, correspond _ à une azotémie nette, sans pronostic immédiatement grave. On peut considérer ces cas comme exceptionnels, mais leur importance théorique n’en est pas moins considérable ; c’est ainsi que nous avons pu trouver des chiffres d’azote résiduel au-dessus de la normale (0,28-0,33-0,37), chez des néphrétiques azotémiques dont l’état parut s'améliorer dans la suite. Il s'agissait toujours, il est vrai, de sujets paraissant sérieusement atteints. Un seul cas fit exception, celui d’un malade présentant des troubles psy- chiques (confusion mentale) chez lequel nous constatämes un chiffre total de 2,24 et un chiftre d'azote résiduel de 0,53 : or, le malade s’améliora rapidement ; les troubles psychiques dis- parurent et l’azotémie revint à un taux beaucoup plus bas lors- que le sujet quitta l'hôpital. 3° Dans une troisième catégorie, par contre, l'azote résiduel bas a été noté chez des néphréliques graves succombant à des troubles urémiques. Ce fait, assez significatif, n’est pas douteux. Nous avons chez certains néphrétiques mourant d’urémie, cons- taté des chiffres d’azote résiduel normaux ou même inférieurs à la normale. Tantôt, le sujet présentait un chiffre d’azote uréique élevé : Azote uréique (xanth.) Azote total Azote résiduel dj, SRE US PE TN PAR a) de 2,43 2,68 0,25 HAS SEEN APE PR ER Ne ER 2,21 2,45 0.2/ AUOT PAS INR ER So ob EN be 1 ,006 1,16 0,194 Troie RER ARE RE 0,612 0,77 0,162 Tantôt, le chiffre d'azote uréique était relativement peu au- dessus de la normale. Azote uréique (xanth.) Azote total Azote résiduel DE LL Le EE RENE RER 0,52 0,38 0,06 Bouche ME Re SE dore ta Le 0,38 0,43 0,05 4° L'azote résiduel bas se retrouve chez des urémiques dont le pronostic immédiat semble bon. Nous distinguerons ici encore : _ A) Les cas où le chiffre d’azote uréique est au-dessus de la nor- male Azote uréique (xanth.) Azote total Azote résiduel Re Re UE : 0,63 0,5D 0,12 GA RE LE TONER AT RUN Nre es 0,503 0,519 O,21I Gin RS NNAR M TAN ea OR PR PA 1,17 1,40 0.23 RE D A aa ete MA A dela Sy 1,56 0,19 86 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE B) Les cas où le chiffre d'azote uréique est peu élevé : Azote uréique (xanth.) Azote total Azote résiduel Dome OM EIRE SAME AO 0,18 0,42 0,24 Gran PERRET Pa etes 0,177 0,199 0,018 5 MAROC EST UN FÉES Ra 0,199 0,438 0,239 On peut donc, en se basant sur les chiffres précédents, admet- tre, comme nous l'avons moniré les premiers, qu’il existe, chez un certain nombre d’urémiques, des variations importantes dans le chiffre d’azote résiduel : nous sommes donc loin d’être d'accord sur ce point avec M. Laudat. Quelles sont la valeur pronostique et la signification pathogé- nique de l'azote résiduel? Bien que, au début de nos recherches, nous ayions eu la même idée directrice, qu'ont adoptée par la suite MM. Chabanier et Castro Galhardo, il nous a paru préma- turé de conclure formellement, en raison des cas divergents, que nous venons de classer. Nous noterons que l'azote résiduel ne varie pas toujours parallèlement à l’urée. Par exemple l’urée san- guine peut augmenter chez un néphrétique, alors que l'azote résiduel s’abaisse : par exemple, tels sont les deux cas suivants Azole uréique (xanth.) Azote total Azote résiduel PAL ES SRE CA EE TRE T,10 1,44 0,34 AE TE A EN ER NL LEA A RAR 1,68 1,97 0,19 ADD AD ee ee eee ve 2,19 2,77 0,58 A RE A A A 2,66 ? 922 0,56 Or, chez ces deux malades, il s'agissait d'urémie grave qui s’est terminée par la mort. Nous avons cherché à étudier, parallèlement aux chiffres d'azote résiduel, la toxicité du sérum sur les Cobayes et les Rats par injections sous-cutanées, trans-orbitaires ou sur des Pois- sons en ajoutant du sérum au milieu ambiant ; les résultats obte- nus sont assez décevants et nous . Dénrone encore formuler d'appréciation nette. Conclusions. Les recherches, que nous avons poursuivies sur le sang des néphrétiques chroniques, sont venues confirmer l'exactitude des faits que nous avions précédemment signalés quand aux grandes variations de l'azote résiduel, celui-ci dépas- sant o gr. 5o et pouvant atteindre 1 gr. Mais, une grande réserve nous paraît encore nécessaire quant à sa valeur pronostique exacte et à sa signification toxique. On peut admettre qu'un chif- fre élevé conditionne ordinairement un pronostic grave à brève échéance. Par contre, on rencontre, parfois, chez des urémiques SÉANCE DU 15 JANVIER 81 très graves, mème peu de temps avant la mort, des chiffres d’azote résiduel bas ; un chiffre d’azote résiduel ne saurait donc entraî- ner à lui seul un pronostic favorable. BACILLE DE SHIGA AUTO-AGGLUTINABLE, par CHR. ZOELLER. Nous avons rencontré un Bacille de Shiga atypique dont les caractères particuliers sont les suivants : Cultures en bouillon. Au bout de 6 à 8 heures, le bouillon présente un petit dépôt à la partie inférieure du tube ; dans toute l’étendue de la culture, le trouble au lieu d'être constitué par les ondes moirées, est dû à de fines granulations, semblables à celles qui se produisent au début d’une agglutination. Au mi- _ croscope ces petits grains apparaissent formés d’amas de Bacilles dysentériques. Après 18 à 20 heures, il s’est formé un dépôt plus absorbant à la partie inférieure du tube ; le liquide surnageant est tout à fait clair. L’aspect est identique à celui que présente une culture de Bacille de Shiga poussée en sérum agglutinant. Nous soulignons, en passant, l'intérêt que peut avoir ce fait lors- qu'on recherche l'identification d’un germe par sa culture en bouillon en présence de sérum agglutinant ; c'est une cause d’er- reur. Le Bacille de Shiga atypique que nous avons rencontré est donc spontanément agglutinable. Cette propriété ne tient pas aux milieux de culture employés — d’autres Bacilles de Shiga don- nent un trouble homogène dans ces mêmes milieux. Par ses autres caractères morphologiques et culturaux, ce Ba- cille est un Bacille de Shiga typique. Il fait fermenter le glucose et la glycérine, laisse intact les autres sucres, ne noircit pas la gélose au plomb. Il tue le Lapin en 48 heures par injection intraveineuse, en h jours par injection sous-cutanée, avec des lésions intesti- nales caractéristiques. Le Bacille est retrouvé dans l’exsudat péri- tonéal avec les mêmes caractères. Ensemençons en bouillon ordi- naire une parcelle de dépôt : elle pousse en présentant les mêmes caractères d’auto-asglutination. Le liquide surnageant quoique clair, n’est pas complètement stérile : uné goutte de ce liquide pousse parfaitement en bouillon en reproduisant le même as- pect. La culture en eau peptonée présente des caractères identi- ques. Jamais nous n'avons trouvé parmi les colonies isolées ob- tenues sur gélose de Bacilles non agglutinables : une culture ul SL, a RS : Mas 38 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE auto- agglutinable donne toujours régulièrement naissance à une culture de même aspect. En présence de cette clarification du milieu, nous avons pensé que nous nous trouvions en présence du virus bactériophage de d'Herelle ; mais ce n’est là qu'une illusion vite dissipée : en effet, dans une culture de Shiga typique nettement trouble, laissons tomber quelques gouttes de notre culture auto-agglutinable, nous n'observons aucune clarification du milieu : notre culture n'est pas lysogène. Répétons l’expérience des milieux vaccinés : dans trois tubes de culture en bouillon de 48 heures auto-agglutinées, ensemençons un Shiga typique, un Flexner, un Hiss, les résul- tats sont les suivants : le Bacille de Shiga pousse faiblement ; les Bacilles de Flexner et de Hiss poussent parfaitement. Sur gélose ensemencée depuis 48 heures avec le Bacille en question, puis lavée, aucun des Bacilles typiques (Shiga, Flexner, Hiss) ne donne de culture appréciable. Cultures sur gélose. Leur aspect est identique à celui d’un Ba- cille de Shiga typique. L'émulsion d’une culture sur gélose dans l’eau physiologique à 7,50 p. 1.000 donne l'impression d’une émulsion homogène ; abandonnée à l’étuve pendant 18 à 20 heures, les Bacilles se sédimentent et se rassemblent en culot au fond du tube ; le liquide surnageant est parfaitement clair. Sachant que l’agglutination dans le cas d’un Bacille typique est conditionné par la présence d’un électrolyte (NaCI) qui pro- duit la floculation du complexe « antigène-agglutinine », nous avons émulsionné une culture de 20 heures sur gélose dans l’eau distillée ; après 20 heures d’étuve, le trouble reste parfaitement homogène : il n'y a pas de sédimentation. Dans un mélange de 2 parties de bouillon pour 8 parties d’eau distillée, ce Bacille atypique pousse en donnant les ondes moirées eines Nous avons émulsionné des cultures de 18 à 20 heures sur gélose dans des solutions de chlorure de sodium de concentra- tion croissante : 1/1.000, 2/1.000, 3/1.000, 4/1.000, 5/1.000, 6/1.000, 7,50/1.000, 10/1.000; après 20 heures de séjour à l’étuve des tubes de o à 5 inclus restent troubles. Dans les tubes à con- centration plus élevée 6,7, 10 p. 1.000, la sédimentation se pro- duit et les tubes deviennent tout à fait clairs. Dans une seconde note, nous exposerons la facon dont se com- porte le Bacille vis-à-vis des sérums expérimentaux. (Laboratoire de vaccination antityphoïdique à l'armée). + 1 | (1) 89 RÉUNION BIOLOGIQUE DE NANCY SEANCE DU 10 JANVIER 192: SOMMAIRE Benscn (J.) : Modification de | derlait. (NN a AE Peur 1 l’élimination chlorurée par l’al- Gumier (Ph.) : Variations de INRÉObromine:. 0... 3 | sexualité, dioïcité et dimorphisme Bouin (M.): À propos ‘du calcul sexuelchez le Pinus montana Mill. du mouillage dans les analyses ete SYEUES ETES NE ee AA 0 6 Présidence de M. FE. Haushalter. À PROPOS DU CALCUL DU MOUILLAGE DANS LES ANALYSES DE ATEN par Maurice Bou. Lorsqu'il -s’agit de calculer la proportion d'eau ajoutée dans un lait mouillé, on se base habituellement sur le chiffre de 90 gr. d'extrait dégraissé, admis à peu près sans conteste comme moyenne. Or, rien n'est moins fixe que la teneur des laits en extrait roues et si le chiffre, qui exprime cette teneur par rapport à un litre de lait, oscille le plus souvent autour de 90 gr., il n’en est pas moins vrai que, dans beaucoup de cas, la teneur en extrait dégraissé s'écarte très sensiblement du chiffre arbitrai- rement admis. J'ai montré, récemment, que la teneur des laits en extrait dégraissé présente normalement des variations pou- vant dépasser 20 p. 100 ; cette seule observation suffit à démon- trer la faible valeur des calculs de mouillage effectués en se ba- sant sur une teneur hypothétique de 90 gr. d'extrait dégraissé par litre. Ch. Porcher (1) a pensé rendre « plus fixes ou plus justement moins variables » les données numériques relatives à l'extrait dégraissé, en tenant compte de la teneur en matière grasse du (x) Porcher. [nfluence du taux de la matière grasse sur celui de l'extrait dégraissé dans le lait. Annales des falsificalions, 1915, p. 385-398. > BroLocie. CoMpTEs RENDUS. — 1921. T. LXXXIV. hi O7 n'y 2 Ve US EP Ve 077 AL PNEU PR 90 RÉUNION BIOLOGIQUE DE NANCY (21 lait. L'auteur propose donc de substituer au chiffre d'extrait dé- graissé obtenu directement, qu'il appelle : extrait dégraissé brut (E. D. B.), le chiffre d'extrait dégraissé du lait supposé parfai- tement écrémé, qu'il appelle extrait dégraissé rectifié (E.D.R.), ces deux chiffres étant reliés par la relation : (HD ROUE (ED PB) x x-000 G, représentant la teneur en matière grasse du lait. La variabilité moindre de l’E.D.R. n’est qu'illusoire. En effet, l'extrait dégraissé brut est fonction de l’état physiologique de l'animal ; il varie notamment avec l’âge du lait. J'ai montré que matière grasse et extrait dégraissé, faibles, en général, dans les laits de Vaches fraîches à lait, augmentent considérablement au fur et à mesure qu'on se rapproche de la fin de la lactation. On conçoit dans ces conditions, que la correction ne peut qu'aug- menter l'écart entre la teneur en extrait dégraissé des laits des Vaches fraiches à lait et des Vaches vieilles à lait. Ainsi, dans les exemples donnés plus loin, tandis que l'extrait dégraissé brut varie, avant mouillage, de 78,60 à 100, soit de 21,4 p. 100, l'ex- trait dégraissé rectifié varie de 80,15 à 107,50, soit de 25,4 p. 100. L'extrait dégraissé rectifié nous donne donc une base d’appré- ciation encore plus infidèle que l'extrait dégraissé brut ; il fau- dra, cependant, y avoir toujours recours dans les cas d’écrémage et mouillage simultanés. D'après ce que nous venons de dire, il apparaît indispensable d’avoir recours, pour le calcul du mouillage, à une constante moins variable que l'extrait dégraissé. Parmi les constantes phy- siques, il est tout indiqué d’avoir recours à la cryoscopie. Parmi les constantes chimiques, seule, celle que j'ai indiquée récem- ment permet d'obtenir des résultats voisins de ceux que donne la cryoscopie. En l’absence d’échantillon de comparaison, le cal- cul du mouillage s'effectuera donc, avec le minimum de chances d'erreurs à l’aide de la formule : | DE (LDC) Moulin tn 0 TO0 85 formule où L représente la teneur en lactose hydraté de 1.000 de lait ; GC, la teneur en cendres brutes de 1.000 de lait ; et 85, la teneur moyenne de la constante (L+5C). J'ai réuni dans le tableau ei-dessous 20 échantillons de lait à extrait dégraissé croissants. Dans les colonnes 3, 4, et 5, je donne (3) SÉANCE DU 10 JANVIER 94 + l'extrait dégraissé brut (E.D.B.), l'extrait dégraissé rectifié de Porcher (E.D.R.) et la constante (L+5C) de ces laits supposés mouillés à 10 p. 100. Enfin, dans les colonnes 6, 7 et 8, le mouil- lage de ces laits est calculé en prenant pour base de l'extrait dé- graissé 90, de l'extrait dégraissé rectifié : 93,60 (Porcher) et pour la constante (L+5C) la valeur moyenne de 85. Après mouillage | Mouiltage calculé ___ Avant mouillage PER à 10 0/0 en fonction de : ÉD END BTE DR SIC dE DUB EDR CL SC ps 1 2 El n 5 6 7 8 TNT ER ANS) 80,15 HO, 7 DO) 70,84 21/4 23,0 9,2 Dane à 81,01 82,97 72,01 74,67 74,88 19,0 20,3 11,0} ERREUR 81,67 84,80 7,40 SOLS 18,1 18,7 11,8 Aus S3,09 66,45 54,74 77:80 74,70 16,9 10,7 11,9 EAU 83,39 87,39 75,05 78,65 75,42 T0 GEO 11,2 (A 84,75 87,71 76,27 58,99 77:99 15,3 19,7 8,3 see MOD , OÙ 89.38 729) 80;44 76.46 14,2 14,0 10,0 SR ns 86,16 80,92 77,94 80,56 76,46 18,8 13,8 10,0 CÉSCEES 86,93 89,80 78,23 S0,82 76.30 19,2 13,5 10,2 FO RENE ee 87,40 91,04 78.66 RIT ,99 50,84 127 12,4 9.2 FEES 88,20 02,17 70,38 82,90 76,47 11,8 11,9 IO,I 10) 0 SA 90,70 94.52 81,63 8,35 78,21 9:2 9,0 8,0 Dale 91,80 95.84 82,62 86,25 76,47 8,2 7,8 IO;I CEE 09527 07:97 83,94 87,63 77,934 6.7 6,3 9.0 DO Ur 04,70 99,68 85,23 89,71 78,80 5,5 52 7.8 HORS ae 9,80 101,74 86,22 01,6 79,62 l,2 22 HÉLS) M era 98,21 103,81 88,39 98.42 70,37 T8 0,2 11,3 LOGS 08.50 104,78 88,65 94,80 6,14 HO ES late) A HO cie 98,50 104,00 88,92 CHE fo) Arr 1,2 0,0 8.8 DOC 100,00 107.50 90,00 06,79 77,40 © — 585 8.8 L'examen du tableau ci-dessus montre que dans ces laits, tous mouillés à ro p. 100, le calcul du mouillage donne : en se basant sur l'extrait dégraissé brut des variations de —10 à +11,4 ; en se basant sur l'extrait dégraissé rectifié, des variations de —r3,3 à +19 et en se basant sur la constante (L +50) —85, les variations sont réduites entre —2,2 et +3,3. Aucun doute ne peut donc subsister sur le choix de la constante qui doit servir de base au calcul du mouillage dans les analyses de lait. MODIFICATION DE L'ÉLIMINATION CHLORURÉE PAR L’ALLYLTHÉOBROMINE, par JEAN BENECH. Un médicament nouveau, l’allylthéobromine, permet d'aug- menter la liste des diurétiques chloruriques ; il se place à côté de la théobromine par ses indications thérapeutiques .et ses consti- 92 RÉUNION BIOLOGIQUE DE NANCY (4) NN VA CNRS |. LENS € cer ar marne tuants chimiques. L'avantage considérable de ce produit est sa solubilité, par conséquent, la possibilité d’être préparé en solu- tion injectable par la voie intraveineuse, intramusculaire, ou sous-cutanée. La théobromine, d’une solubilité insignifiante, ne peut être donnée que par la voie digestive, et l'estomac supporte mal ce médicament. Ce produit est chimiquement caractérisé de la façon suivante : c’est un allyl 1, diméthyl 3.7, dioxy 2.6 pu- rine, ou pour mieux me faire comprendre, c'est une caféine dans le chaînon r de laquelle on a remplacé le groupe méthyl CH° par le groupe allyl CH. Du reste, pour indication QU pré- cise, je renvoie au travail de G. Pouchet (7). J'ai employé ce produit antérieurement. Les résultats clini- ques sont très favorables et son emploi semble préférable de beau- coup à celui de la théobromine. J’ai voulu me rendre compte de son action sur l'élimination des chlorures et j'ai procédé de la façon suivante sur quatre malades pris au hasard dans le ser- vice. Chacun d’eux a été mis à un régime fixe, composé de lait, _ d'œufs, de légumes et de pain sans sel, soit le régime à peu près déchloruré, mais chaque malade recevait par jour 5 gr. de chlo- rure de sodium avec lequel il salait ses aliments à sa guise. De cette façon, j'avais une entrée de chlorures à peu près fixe et je pouvais, dès le cinquième jour, penser que l'organisme était arrivé à son état d'équilibre, sauf bien entendu les variations d'ordre pathologique inhérentes à chaque malade. J’ai donc pu établir pour chaque malade les courbes suivantes d'élimination. Les dosages ont été effectués chaque jour par la méthode de Charpentier-Vohlard, qui est considérée actuellement comme donnant les meilleurs résultats. ° Jeune Homme, 16 ans, néphrite aiguë en voie de guérison, présentant encore quelques œdèmes Poids Urines Ch'orures Chlorures Régime Jours en kgr. en 24 h. au litre en 24 h. et (raitement RAR A pas 50,250 1,250 7,020 10,871 5 gr. NaCI. D'ANUR RRe 50,790 1,600 7,956 11,47 id. SA UE 50,7b0 1,450 8,779 HOT id. RE RATES 51,500 1-41b01 WMS1807 12,09 id. DO a Gone NE 91,200 1,700 797 MEL): VS id. Gite 5o T,000ù ! NS GT 5 gr. NaCI + 0,40 allyl. Date A RNDO 1,750 10,413 18,22 id. id. SAR AM M h9 1,300 10,30 19,25 id. id. EE 48,500 2,025 10,047 29,6 id. id TO oe A/S TOO 2,200 10,230 DES) 5 gr. NaCl ATEN STE ND O 200 2,100 9,430 19,8 id. D nee .... Do,000 1,800 7 AT 15.53 id (x) Gazeile des Hôpitaux, 25 novembre 1920, n°? 909. SÉANCE DU Â0 JANVIER 93 2° Homme de 25 ans, normal, en observation pour troubles visuels. Poids Jours en kgr. TR EURO 1200 DS 040 AUDE 6r.500 EE .. 061,600 RASE M UNU2 Éanaobac : 61,700 OA ere 100,200 Ft ete Le à 59,300 BAR qe 58,700 Os ke 58 HORS CE 75000 Tele tee 57,b00a LE) ANA A EN L D;,900 Urines en 24 h. 1,800 1,900 1,8bo 1,920 1,800 2,200 2,000 1,920 2,020 2,000 1,920 1,700 Chlorures au litre Chlsrures en 24 h. 6,3x 7,30 8,64 7,00 5,47 11,08 13,10 19,84 18,07 18,30 10,19 7 90 Régime et lraitement 5 gr. NaCI + 0,40 allyl. id. id. id. id. [SL (ue) es > A a [@) ER 3° Enfant de 13 ans : lésion cardiaque, hyposystolie, œdèmes, ascite. Poids Jours en ker. HA Le el 20/00 DS BE DORE 28,600 Aie à Lite OISE Pr HOUR à Lo 12/1:b00 DÉPART 12/1:900 CARNET To nee Todo do 23,400 DE O\NENEE 23 D Et22, 100 TOO E BBA 21,600 AO (Re 22,100 TD AC A NRA 22,400 h° Femme de 36 membres inférieurs Poids Jours en kgr 1 8 GOBICIee 53,700 DE NAS HEMRGS 54 EN (La 54,550 Ne Ter 54,700 RS ANBIE EN 54.500 (ASS a 54 IR CIC DARA ES 53,200 Éd ALAN ETES 53 Te) SNS 052300 TOR Lu 51,500 TRE Ve a 0102000 DO" PUR 52,200 Il est aisé de voir en suivant les chiffres Urines en 24 h. 300 oo 350 350 300 oo 50 7bo 650 680 360 3950 ans légers. Urines en 24 h. 1,380 1,400 1,710 1,700 1,800 2,000 1,900 2,100 1,550 7,800 1,300 : 1,3D0 Chlorures au litre 11,949 11,250 S,54r 6,669 8.073 11,949 11,250 11,232 11,919 10,647 8,)4r 8,073 Chlorures en 24h. 3,97 4,5 2,08 2,32 2,42 h,54 6,06 8,42 7:36 7:24 3,07 2,82 Régime et traitement 5 gr. NaCI. id. id. id. id. 5 gr. NaCl + 0,40 allyl. id. + 0,20 allyl. id. + id. id. + id. 5 gr. NaCI. id. id. néphrite hydropigène. OEdèmes des Chlorures au litre 9,945 9,945 8,307 8,892 7,025 9,126 9,477 10,296 10,418 11,232 10,647 10,179 Chlorures en 24 b. 13,62 19,92 14,10 14,88 12,64 18,25 TB 21 19,27 20,21 13,84 I1,79 Régime D gr. NaCl. id. id. id. id. 5 gr. NaCI + 0,40 allyl. id. id. obtenus, que les cour- 94 RÉUNION BIOLOGIQUE DE NANCY bes d'élimination des chlorures sont superposables dans les qua- tre cas. Sous l'influence de l’allylthéobromine, la diurèse et le taux des chlorures éliminés en 4 heures sont fortement augmen- tés et le sujet diminue de poids. Autant qu’on en puisse juger sur ces quatre cas, l’allylthéobromime, comme la théobromine, est susceptible de favoriser dans de fortes proportions l'élimination des chlorures. VARIATIONS DE SEXUALITÉ, DIOÏCITÉ ET DIMORPHISME SEXUEL CHEZ LE Pinus montana Mwr. Et LE P. sylvestris L., par PH. GUINIER. Normalement les diverses espèces du genre Pinus sont monoï- ques. Les rameaux fertiles mâles et femelles se montrent sur les pousses de l’année, tout au début de leur développement. Les rameaux fertiles mâles, ou chatons, naissent à l’aisselle des feuilles écailleuses insérées à la base des pousses : ce sont des rameaux courts, modifiés. En général, et tel est toujours le cas pour le Pinus sylvestris L. et le P. montana Mill., les rameaux fertiles femelles naissent uniqueraent à l'extrémité des pousses, au niveau des bourgeons rapprochés en faux verticille, qui, la saison sui- vante, donneront des rameaux latéraux, pendant que ces rameaux fertiles, poursuivant leur évolution, se transformeront en cônes. Les rameaux fertiles femelles ont donc la valeur morphologique de rameaux longs à développement plus précoce. La répartition des deux types de rameaux fertiles est nettement en relation avec la vigueur végétative des branches qui les por- tent. Les chatons, toujours beaucoup plus nombreux, se voient dans toutes les parties de la ramure de l'arbre et existent seuls sur les ramifications les moins vigoureuses, telles que celles de la base des branches et, de manière générale, de la partie infé- rieure de la cime. Les rameaux fertiles femelles, plus rares, n'ap- paraissent qu’au sommet des ramifications vigoureuses, spéciale- ment sur les branches les plus élevées. Généralement, les pousses portant des rameaux fertiles femelles sont, en même temps, mu- nies de chatons à la base ; cependant, certaines pousses sont à floraison uniquement mâle. On a signalé chez le P. montana, et aussi chez . PE er une tendance à la dioicité, ou, plus exactement, à une sorte de. polyæcie, qui se traduit par l’existence, à côté da pieds monoï- ques, de quelques pieds mâles. Déjà, Nordlinger a mentionné la dioïcité assez fréquente du P. montana, et, plus récemment, : 4 ] L À NE) SÉANCE DU 10 JANVIER 95 Schrôter a signalé le même fait en Suisse. Des observations ana- logues ont été faites, à propos de la forme septentrionale (variété lapponica) du P. sylvestris, par divers auteurs scandinaves. J’ai eu l’occasion de constater dans les vastes forêts de Pin à crochets (P. montana subsp. uncinata Ramond de la région du Capcir, aux alentours de Montlouis, Pyrénées-Orientales), que cette forme pyrénéenne offre la même particularité et que l’on rencontre, au milieu de nombreux pieds, plus ou moins abondamment pour- vus de rameaux fertiles femelles, des pieds entièrement mâles. La dioïcité, chez ces Pins, est accompagnée d’un certain dimor- phisme sexuel. Pour un arbre normal, monoïque, les ramifica- tions terminées par des rameaux fertiles femelles et celles ne donnant naissance qu'à des rameaux fertiles mâles offrent des ditférences morphologiques. Sur les rameaux peu vigoureux s’accroissant chaque année d'une faible quantité à floraison mâle, les chatons garnissent la majeure partie de la longueur des pous- ses annuelles, ne laissant à l’extrémité que peu de place aux ra- meaux courts feuillés. Après la chute des chatons, il existe, à la base de chaque pousse annuelle, un long espace dénudé, tandis que les feuilles sont rassemblées en collerette au sommet de ces pousses. Tout autre est l'aspect des rameaux vigoureux terminés par des rameaux fertiles femelles : de longueur plus considérable, les pousses y sont presque entièrement feuillées ; à la base de chaque pousse, il n'y à qu’une courte zône dégarnie de feuilles, ce qui s'explique soit par la chute des chatons, soit, quand ceux- ci font défaut, par l'absence normale de rameaux courts à l’ais- selle des feuilles écailleuses les plus inférieures. Sur les sujets mâles, tous les rameaux sont du type décrit en premier lieu certains botanistes les ont comparés, à cause de-la disposition en apparence verticillée de leurs feuilles, à des tiges de Prèle (Equi- _ setum). Beissner, pour des individus mâles de P. montana, Ben- vall, pour des individus mâles de P. sylvesiris var. lapponica, ont créé une forme equiseliformis. Beissner croyait même qu'il s'agissait d’une véritable variété ; Schrôter et von Tubeuf ont établi la vraie cause de la particularité morphologique constatée. J'ai observé, en outre, chez le Pin à crochets (P. montana subsp. uncinata), dans les Pyrénées, que l’ensemble du port des arbres mâles présente des particularités. La forme pyrénéenne est caractérisée, entre autres, par un port élancé, une cime co- nique compacte, des branches rigides, fortement arquées à la base, ascendantes. Les sujets mâles ont, au contraire, des bran- ches étalées, plus ou moins tortueuses, un feuillage moins dense, une cime à contour irrégulier, diffuse. Antérieurement, Schrü- ter avait déjà signalé que les pieds mâles ont une ramure plus : 96 RÉUNION BIOLOGIQUE DE NANCY (8) claire. Cette différence de port n’est que la conséquence de la moindre vigueur et de la moindre rapidité de croissance de l’en- semble des ramifications chez les individus mâles. La dioïcité accidentelle du P. montana a été considérée par les auteurs comme düûe à l’individualité du sujet. Le phénomène, plus complexe, semble être influencé par des circonstances phy- siologiques faisant varier la vigueur des individus, spéciale- ment par leur âge et les conditions de végétation. Renvall a éta- bli, pour le P. sylvestris de Laponie, que, tandis que les arbres jeunes présentent toujours des rameaux fertiles femelles, les ar- bres âgés ont tendance à donner une proportion de plus en plus grande de rameaux fertiles mâles et arrivent à ne plus porter aucun cône, et que, d’autre part, les arbres croissant en mauvais _sol sont dans le même cas. Dans les Pyrénées-Orientales, les pieds mâles de P. montana subsp. uncinala, observés, tous d’ailleurs assez âgés, croissaient dans des stations médiocrement fertiles ; les forestiers ont, d'autre part, constaté, dans cette région, que les arbres âgés ne donnent que très peu de graines. La sexualité, chez le P. montana et le P. sylvestris est donc en relation avec le développement de l’appareil végétatif ; la pro- duction de rameaux fertiles femelles nécessite une certaine vi- gueur des pousses, tandis qu'avec une croissance ralentie il ny a formation que de rameaux fertiles mâles. On peut expliquer ainsi les variations de sexualité observées et, au moins en par- tie, la tendance à la dioïcité. Les particularités morphologiques des ramifications à floraison mâle ou femelle, qui aboutissent, dans les cas les plus accentués, à un dimorphisme sexuel pour les individus mâles, ne sont que la conséquence de ces faits. imp. A. DAVY et FILS Aîné, 52, rue Madame. Paris. Le Gérant : A. DAVY. F NU + ne LXXXIV. 1921 Ne 3. “ coMPTES RENDUS des Séances DE LA C/UTAN Société de Biologie î PUBLIÉS RE VENDREDI DE CHAQUE SEMAINE Séance du 22 Janvier 1921 mr fe PARIS L. 1 : MASSON ET Ci, ÉDITEURS % LIBRAIRES DE L'ACADÉMIE DE MÉDECINE 120, BOULEVARD SAINT-GERMAIN (Vit) K Les comptes rendus. paraissent chaque semaine sauf pendant les vacances de la Société. li PRIX DE L'ABONNEMENT POUR 1920 : France : 40 îr. — Etranger : 50 fr. Prix pu NUMÉRO : 2 fr. Les abonnements sont reçus par MM. MASSON et Cë, ue 120, Boulevard Saint-Germain, Paris : SÉANCE DU 29 JANVIER 1921 En comité secret, à 17 h.30 : Discussion du Rapport de la Commission du Titulariat. ——————_———_—_— Toutes les notes doivent être remises sous forme de dactylographies, ne varieltur, Sans lectures douteuses : elles ne doivent pas dépasser l’étendue réglementaire. Ces conditions sont formelles. —— Les demandes de tirés à part doivent être portées sur les dactylogra- phies ; les factures réglées directement à l'imprimerie. Les auteurs peuvent contrôler la correction typographique de leurs notes, le jeudi à 40 heures, chez ies imprimeurs, MM. Davy, 52, rue Madame, Paris 6. RP ee COMPTES RENDUS HEBDOMADAIRES DE LA SOCIÈTÉ DE BIOLOGIE SÉANCE DU 922 JANVIER 1921 ABRAMOFF (S.) : Histologie pa- thologique de l’exanthème de la le protoplasma génératif chez Dé RE NNER ER TOI Crée aRMARCUR EMEA 99 AcuLaon et LéoBarDy (J. de) : Rerrerer (Ed.) et VORONOFF . Remarques sur l'emploi en héma- (S.) : Sur la greffe d’ovaires de tologie des colorants complexes Chèvre ou de Brebis........... 104 basés sur la méthode de Roma- Tzanck (A.) : Incoagulabilité LES ADRESSES 120 | sanguine in vitro par les arséno- Barrezut (M.-F.) et Stern (Mlle DeRZÈNESA NACRE AN RE 117 L.) : À propos des remarques de Zoezrer (Chr.) : Contribution - M. Abelous sur la nature des fer- à l'étude des milieux « vacci- ments oxydants et des ferments NÉS à Ro Re NS Pa EAU TS HÉMDEAlEUTSE Mn. dissem 102 AUS ! É Busarp (Eug.) : D: la genèse Réunion biologique de Bordeaux. ie ovolestis chez les Mammifè- CHAINE : Caractères distinctifs _ Busarp (Eug.): Structures aty- Se s DE PAU DASRENC Une piques de deux ovotestis de Porc. 112 M bte td Dusen (He) iCas ie anerece et tuberculose caséeuse des deux de la tuberculose expérimentale. 111 capsules surrénales:............ Loic a Dusreuis (G.): Variations vas- Action anticoagulante des rues: culaires dans la rate normale de DIS LORIE d CA l'Homme ee di ANR EE 128 RL SANESN AS CAE ENTER ES 117 er Bt ne nat s Jozx (J.) et Lavepan (J.) : Les bies et gommose du Noyer..... 13 PeluIES Iymphoïdes Le De (au Pontrmanx (G.) : Organe endo- la leucémie aiguë et lés méthodes lymphatique des Batraciens.... 133 de fixation du sang..... EN RARE O0 Launoy (L.): Observations à Réunion biologique d'Athènes. propos de la communication de MM. Ch. Flandin et A. Tzanck.. 118 | Cawapras (A.) : L’encéphalite Lemecann (P.) : Recherches ÉpidéMiIquelen ÉLECe LEE 137 analytiques sur la composition en Cawapras (A.) : Recherches de co ps gras et lipoïdes des antigè- laboratoire sur les cas d’encé- nes employés dans la réaction de phalite épidémique observés en AUS SSI A MR ER HO OA CT ECO Ne AR NN RS 2 130 B'orocie. CoMPrEs KENDUS. — 1921. T. LANXXIV. 8 SOMMAIRE Micosevic (Borivoje Dim.) : Sur 98 PAnKALOS ME) Procédé sim- plifié de diagnostic bactériologi- que de la diphtéri CLEO cie Réunion danoise de biologie. BissaarD (A.) et Nozrvie (J.) : Recherches sur la réglementation neutralisatrice dans les cas d’ épi- lepsie proprement dite.:....... ELzLERMANN (V.) : Le problème de la virulence dans la leucémie expérimentale des poules....... GraM (H.-C.) : Volume des glo- bules du sang et rapport de ce volume à l’hémoglobine et au nombre des cellules 0; 202 JARLOEV (E.) : acido-basique du sang humain, étudié dans ses rapports avec di- MeLSESNATECUHONS MEN PRE AERELX Krocx (A.) : Réactions vaso- motrices locales dans la peau de CRENnOU MES NE RENE CORNE EU Kro:x (M.) : Sur l’étalonnage physiologique-de la digitale... .. Krocx ‘(A.) et Sonmir-JENsEN (H.-0.) : Sur la fermentation cel- lulosique dans la pansedes Rumi- nants etson importance pour l’é- tude des échanges respiratoires... MEuLENGRAGuT ,(E.) : Détermi- nation quantitative de la biliru- bine dans les cas de bilirubiné- NOTE CARRE RES Réunion biologique 7. de Buenos-Aires. ARRILLA:A (F.) et Erizarne Sur l'équilibre SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE | (P.-L) : Caractères histopatholo- i gsiques des lésions de la maladie HPANRZA. 4. ve es Cara (M.-A.) : Adsorption des venins de pe par le char- ‘bon. Constitution complexe de Mhémolysine. . MeCÉRESE 2e CarTax (M.-A.) : Adsorption du venin .de /Gobra par le charbon. et Mazzocco (P.) : Métabolisme hydrocarboné chez les animaux IPéans-surrénales 400 7 00 Durrey (J.) : Les voies san- guine et lymphatique dans l’ab- Sorption péritonéale. 2... GUGLIELMETTI.(J.) : A: propos de l’action hémostatique du chlorhydrate d’émétine ........ Houssay (B.-A.) : Observations à propos de la communication de MAPICON ET EE AE ET ENT Lewis (J.-T.) : Sensibilité des Rats privés de surrénales envers lesttoxiques FÉCPCPe BAS A APE Pico. 0.-M.) : Action de l’ina- nition sur l’excrétion chlorurée JEPTCINS ÉNETVES Lee eut Rojas (P.) : conduction du cœur :hbovin.... les anticorps hétérogénétiques.….. Sur la précipitation de l’antigène hétérogénétique . .. SORDELLI (À. )et Were (BR. }: | L'influence des sucres surila jpro- duction de la toxine diphtériqne. (CaTaN (M.-A,), Houssay (B.-A.) SORDELII (A.), Fiscuer :(H.), WErNicKE (R.) et Pico (G.) : Sur: SORDELLI :(4A.)- set Paco CG.) : 167 Anatomie de la ; : |: branche gauche du système de SÉANGE DU 22 JANVIER 99 Présidence de M. Grimbert, ancien vice-président, _ puis de M. Gh. Richet. SUR LE PROTOPLASMA GÉNÉRATIF CHEZ Cregarina cunedala, par Bormwvoye Dim. Micosevic. En étüdiant le cycle évolutif de Gregarina cuneata, j'ai pu woir un phénomène des plus importants : l'apparition d'une couche protoplasmique différenciée autour des deux noyaux primaires des individus enkystés. Immédiatement après l'enkystement, on voit les deux noyaux primaires subir des changements très carac- téristiques : le carvosome devient pâle en perdant la plus grande quantité de sa chromatine, et, em même temps, le volume du noyau s'agrandit. Autour de celui-ci on voit apparaître une zône irrégulière de protoplasma hyalin et à structure très dense : c'est le protoplasma génératif. Cette couche protoplasmique est très Gregarina euneala : on voit le noyau primaire de l'individu enkysté à “a périphérie du kyste. Autour du noyau £n desagrégation. et &ont la membrane s'est dissoute, on voit la zone du protoplasma ‘génératif, hyalin .et sans inclusions, englobant le premier noyau génératif, sorti du noyau primaire. claire et on peut la voir sans aucun traitement aussi bien qu après coloration. Il ne peut donc être question d’un artefact. J'ai pu. suivre pas à pas son mode de formation et constater son role final, ce qui est sans doute beaucoup plus significatif que toutes les réactions tinctoriales. Le protoplasma hyalin prend naissance du sein du protoplasma kystique, dont les parois alvéolaires se fusionnent et font disparaître les lumières des alvéoles cytoplas- miques, de même que les enclaves qui se résorbent. Ce sont les alvéoles accolées à la membrane du noyau primaire qui perdent les premières leur lumière et leurs inclusions : et puis le pro- cessus de la formation du: protoplasma génératif gagne de plus en plus les couches alvéolaires voisines. C'est pourquoi la zône 100 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE hyaline autour du noyau primaire prend un aspect plus ou moins flammé. Pendant ce temps-là, le caryosome va en se désagrégeant, et dans celui-ci prend naissance un petit noyau, le premier noyau génératif. Ainsi, au début de la phase sexuelle on voit se diffé- rencier et la chromatine générative et le protoplasma génératif. Au stade suivant, le premier noyau génératif se débarrasse du caryosome, qui se fragmente et dont les restes se dissolvent en contribuant de la sorte à la chromaticité du réseau nucléaire, et puis il quitte le noyau primaire en passant dans la couche du protoplasma génératif. Ce n’est pas là qu’il commence à se divi- ser et à donner naissance, par voie de mitose, à tous les autres noyaux génératifs, les futurs noyaux des gamètes. Le protoplasma: génératif, bourré de petits noyaux vésiculaires devient périphé- rique dans le kyste. Enfin, il s’accole à la membrane kystique en une couche mince, pendant que les derniers restes de deux noyaux primaires ont disparu. Alors, cette couche hyaline se fragmente en autant de parties qu'il y a de noyaux génératifs : c'est le stade de la formation des gamètes. ; Le fait cité ci-dessus, observé au point de vue suivant, aurait une grande importance biologique. Nous avons vu dans les indi- vidus enkystés se différencier toutes les substances, tant chro- matiques que protoplasmiques, qui sont destinées à former les. descendants et qui sont par cela même la base matérielle du mécanisme héréditaire. Le protoplasma, lui aussi, joue donc un rôle important dans'les phénomènes de l’hérédité. L'objet dont je parle ici est extraordinairement favorable pour l'étude de cette question. Cependant on a déjà vu le protoplasma gnératif chez les Protozoaires, surtout chez les Grégarines, [Schel- lack (1x), Léger et Duboscq (2), Trebougoff (3)], mais toujours à un stade du développement kystique très avancé. C'est peut- être pour cette cause qu'on a été loin de donner une explication théorique de ce fait intéressant. Herrig (4) croit avoir vu le protoplasma en question chez les plantes supérieures (Butomus, Echeveria) autour des noyaux gé- nératifs dans les tubes polliniques, mais il ne dit rien sur sa pro- venance et n’en tire aucune conséquence. Je me suis proposé de faire de nouvelles recherches sur cette question importante, en les portant comparativement sur les Protozoaires et les Métazoaires. (Université de Belgrade). (x) Arch. f. Protistenkunde, Bd. 9, 1907. (2) Ibid. Bd. 17, 1909. (3) Arch. de Zool. Exp. et Gen., t. 54, n° 2, xgr4. (4) Berichte d. Deutsch. Bot. Ges., 37, Heft, 9, 1920. SÉANCE DU 22 JANVIER JOL HiSTOLOGIE PATHOLOGIQUE DE L'EXANTHÈME DE LA ROUGEOLE, par S. ABRAMOFF. Au premier jour du Koplik, lorsque, à l'examen macroscopi- que, la peau apparaît encore comme parfaitement normale, l'examen microscopique y montre les premières modifications, ayant leur siège dans l’épithélium. Des noyaux vacuolisés appa- raissent dans les couches profondes de l’épiderme. Le second jour (la peau restant macroscopiquement normale), le nombre de ces noyaux augmente, et certaines modifications se produisent dans le protoplasma des cellules épithéliales : celles-ci se vacuolisent également. Le noyau se trouve refoulé vers la périphérie et prend la forme d’un croissant, une vacuole claire remplit entièrement la cellule. Lorsque l’éruption apparaît, ces modifications s’accen- tuent et atteignent leur maximum d'intensité au bout de deux ou trois jours. Les parties profondes de la couche de Malpighi renferment alors des cellules altérées, très tuméfiées, faisant sail- lie au-delà de la limite inférieure de la couche de Malpighi : ces cellules arrivent ainsi à s’enfoncer dans le derme. Peu à peu, elles se séparent de l’épiderme, perdent leurs noyaux et se trans- forment en boules incolores. Ces boules forment dans le derme, soit des cordons, soit des amas irréguliers, qui peuvent atteindre des dimensions considérables. À partir du 4° jour après le début de l’éruption, commence leur résorption. Elles se ratatinent, prennent des formes irrégulières ; une infiltration à cellules ron- des se produit autour d'elles. Enfin, il se forme des cellules géantes qui englobent les boules. Puis, le processus se ralentit, mais ses traces subsistent pendant assez longtemps. Nous avons pu constater que, même au cours de la troisième semaine, la cou- che épithéliale reste encore amincie par places et que la zone de Malpighi y manque presque complètement . En ce qui concerne les altérations du derme, elles sont nota- blement plus tardives que celles de l’épiderme et se réduisent, d’une part, à l'apparition d'infiltrations périvasculaires, nette- ment visibles au °° jour de l’éruption ; d'autre part, à la for- mation d’amas cellulaires sous-épithéliaux dont il a été question plus haut, et que nous devons considérer comme signe de la ré- sorption des produits de dégénérescence de la couche épithé- liale. Nous n'avons jamais observé de forte hypérémie, ni d’œdè- me du derme. On ne constate de l’œdème que dans les couches profondes, à la limite du tissu cellulaire sous-cutané, surtout autour des muscles et des glandes. Quant à la desquamation, nous n'avons observé à cet égard rien qui n'ait déj: été décrit par les auteurs. L'examen micros- 102 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE _ copique la montre nettement dès le second jour de Don Cette desquamation subsiste jusqu’à la 3° semaine, Pour nous, le virus de la rougeole provoque dans la peau des modifications essentiellement identiques à celles observées dans les muqueuses. Les différences entre ces lésions tiennent unique- ment à la structure de la peau et des muqueuses. Tandis que les muqueuses nous présentent l’aspect bien connu d’un catarrhe desquamant, la puissante couche cornée de la peau s'oppose à la desquamation des cellulés épithéliales dégénérées ; ces dernières se trouvent refoulées dans le derme où elles sont résorbées par des cellules d'infiltration et, en particulier, par des cellules géantes. Îl en résulte un exanthème qui, extérieurement, n’a rien de commun avec le catarrhe des muqueuses, mais qui, au ford, lui est identique. À PROPOS DES REMARQUES DE M. ÂBELOUS SUR LA NATURE DES FERMENTS OXYDANTS ET DES FERMENTS RÉDUCTEURS. Note de M. F. Barrezrr et Mile L. Srerw, présentée par C. DELEZENNE. Notre note récente à la Société de biologie (décembre 1920) a été l’objet de critiques de la part de M. Abelous. IF nous réproché d'abord de né pas avoir cité ses travaux en ce qui concerné l’hy- pothèse qui admet l'identité des férments réducteurs et des fer- ments oxydants. Nous connaissions bien les travaux intéressants de Abelous et de ses collaborateurs sur les ferments réducteurs, mais il nous semblait résulter de ces publications que Abelous n'avait pas identifié jusqu'ici les ferments réducteurs et les fer- ments oxydants. En 1903 Abelous et Aloy avaient considéré, il ést vrai, que le ferment réducteur qui réduit les nitrates en nitrites, etc., était identique au ferment auquel on attribuait le pouvoir d’oxyder l’aldéhyde salieylique. Maïs l’aldéhydase n’est pas un vrai fer- ment oxydant, c'est un ferment qui dédouble l’aldéhyde en alcool et acide sans intervention d'oxygène moléculaire. En 190, dans une note à la Société de biologie, M. Abelous oppose les ferments réducteurs qui utilisent l'oxygène combiné, aux vrais ferments oxydants qui utilisent l’oxygène libre ou dis- sous. Dans une note récente (1918), Abelous ét Alov répètent la même idée et ils écrivent que. l'oxhydridase, ferment oxydo- réducteur, à l'encontre des oxydases vraies agit en l'absence de- l'oxygène ” assure la défense de lorg'anisme dans des conditions. où les oxydases sont absolument incapables de le faire. (SÉANGE DU 22 JANVIER ‘103 Il nous semblait done évident que, comme tous les autres au- teurs, M. Abelous admettait une différence essentielle entre les ferments réducteurs et les ferments oxydants. L'hypothèse de Wieland sur l'identité des ferments oxydants ‘et réducteurs n’a pas été acceptée par tout le monde et nous avons apporté de nombreux résultats en sa faveur. Quant aux théories sur le mécanisme d'action des férments oxydants ét réducteurs nous nous limitons à faire les remarques suivantes. L'idée que toutes les réactions chimiques à l’intérieur de la substance vivante, et particulièrement les oxydations et les réductions, ont lieu par l'intermédiaire des hydrogènes- ions et des oxhydriles-ions, fournis par l’eau, à été exposée par plusieurs auteurs depuis une quinzaine d'années. C'est une sim- ple modification de la théorie que Traube avait développée avec beaucoup de détails il y a plus de 40 ans. Cette idée de l'intervention des ions a été aussi appliquée par Friendenthal (1904) aux ferments oxvdants, par Bach (rorx), et plus récemment par Abelous et Aloy (1918) aux ferments ré- dueteurs. Mais malgré les travaux de Friedenthal la grande ma- jorité des auteurs a continué à admettre que les ferments oxY- dants sont des activateurs de l’oxygène moléculaire, en formant par exemple des peroxydes d’après la théorie bien connue de Bach-Engler. Or, cette théorie sur l'activation primaire de l’oxy- sème moléculaire par les ferments oxydants, tombe, ou devient superflue si on admet l'identité des ferments oxydants et des fer- ments réducteurs. | Restent deux hypothèses pour expliquer le rôle de l’oxygène moléculaire : l'hypothèse de Wieland et l'hypothèse de Traube modernisée, en y introduisant l’idée des ions, comme l'avait fait par exemple Friendenthal (1904). Nous avons rejeté l'hypo- thèse de Wieland et nous avons admis l'hypothèse de Traube et nous avons bien indiqué qu'elle était de lui. Nous ne con- naissons pas une publication où M. Abelous ait soutenue une hypothèse analogue pour expliquer le mécanisme d’action des vrais ferments oxydants, et par conséquent nous n’avons pas èu à le citer à ce propos. Finalement nous avons insisté sur la raison de la différence apparente existant entre les ferments hydratants, hydrolysants et oxydants. Nous n'avons pas lu ailleurs des remarques ana- logues. (Laboratoire de physiologie de l'Université de Genève). { Vin, ,-L A, " EM 4 Ê Te TE tt Nr JAN 7e Li : A AE OPA É aura ARE m2: , : 104 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE 4 SUR LA GREFFE D'OVAIRES DE CHÈVRE OU DE BREBIS, par Én. RETTERER et S. VoRoNOFrr. Malgré le grand nombre de greffes d’ovaires et l’habileté des expérimentateurs, il est bién des points obscurs qu'il serait inté- ressant d'élucider. Si la greffe réussit, tous les éléments de l’ovaire continuent-ils à survivre, et l’organe est-il capable d’une part, de produire des ovules mürs, et de l’autre, de fournir à l’ensemble de l'organisme les produits de sécrétion interne? Quels sont enfin les éléments de l'ovaire qui élaborent ces derniers? Est-ce le corps jaune, ou sont-ils formés par les cellules spéciales constituant la glande dite interstitielle? Afin d'acquérir quelques éclaircissements sur ces divers points, nous avons procédé de la façon suivante, en prenant pour sujets d'expérimentation la Chèvre et la Brebis. 4 Pour faire un exposé précis, nous nous bornons à décrire deux expériences, l’une datant de 19 mois, et l’autre, d'un mois. La Chèvre n° 63 après anesthésie au chloralose a subi une ova- riotomie double. L'un de ses ovaires a été implanté à l'intérieur de la corne droite à travers une fente pratiquée à cette intention. L'autre ovaire a été introduit dans la corne gauche, de façon qu'un quart de cet ovaire se trouve en dedans de la corne et les trois quarts au dehors. Prélèvement du greffon au bout de TQ mois. a La Chèvre n° 125 a également subi l’ovariotomie double, et on a introduit dans la corne droite la moitié d'un ovaire em- prunté à une autre Chèvre. On lui a greffé également la moi- tié d’un de ses propres ovaires, mais à l’extérieur, sur l’utérus même, au niveau de la bifurcation de ses cornes. Prélèvement du greffon au bout d’un mois (33 jours). L'ovaire greffé a commencé par se souder à la muqueuse uté- rine ; mais à partir du jour de l’opération, il a diminué réguliè- rement de volume, et au bout de 19 mois de greffe, il s'était com- plètement résorbé. Malgré cette atrophie, il a influencé la mu- queuse ulérine qui, au point greffé et dans les parties avoisi- nantes, s'est hypertrophiée et a donné naissance à des caroneules, c'est-à-dire à des placentas maternels. L'examen microscopique nous a renseignés sur les phénomènes évolutifs qui se sont passés dans l’ovaire et la muqueuse utérine. En ce qui concerne l'ovaire, voici ce que nous y avons observé. À partir du jour de l'opération, l’épithélium germinatif com- mence à dégénérer, mais on en observe encore des restes un mois après la greffe et cela aux extrémités de l'ovaire qui ne sont pas en contact direct avec la muqueuse utérine. Les follicules clos SÉANCE DU 22 JANVIER 105 primordiaux dégénèrent ; un mois après la greffe, la place de nombre d’entre eux est marquée par un espace vide qui semble taillé à l’'emporte-pièce et dans lequel se trouve un noyau pycno- tique. Quant aux ovaires pourvus d'une granulosa, leur ovule ou oocyte subit le même sort que celui des follicules primor- diaux : il dégénère. Les cellules de la granulosa se rapetissent, prennent une forme irrégulière et leur cytoplasma se fusionne pour constituer un magma granuleux. Autour de ce dernier, per- siste plus ou moins longtemps, une membrane propre qui se teint d'une façon intense par l’hématoxyline. Les cellules de la thèque interne persistent plus longtemps; leurs noyaux qui se co- lorent en bloc, c'est-à-dire qui sont devenus pycnotiques, sont en- tourés d'un espace clair, vide, et sont réunis entre eux par de fins tractus conjonctifs ou par des traînées qui se teignent en rouge par la fuchsine acide (fibres conjonctives). Lorsque ces tractus conjonctifs sont déposés concentriquement par rapport à l’ovisac, l'ensemble de ces parties (ovisacs et thèques) simule une série de follicules clos lymphoïdes. En résumé, tous les éléments de l’ovaire greffé dans la cavité des cornes utérines sont le siège d’un processus dégénératif : les cellules épithéliales et les oocytes se détruisent en premier lieu, puis viennent les cellules de la thèque et du stroma. Il ne reste à la fin que les fibres conjonctives, qui finissent également par se résorber, de sorte que 19 mois après la greffe, tout l'ovaire greffé a disparu. Malgré cette dégénérescence et cette résorption de l'ovaire, la présence de l'ovaire dans les cornes utérines d'une Chèvre chà- trée détermine le développement de placentas maternels. Résultats et critique. D'après les recherches de L. Fraenkel, il y aurait rupture d'un follicule de Graaf quinze jours après cha- que menstruation ; le corps jaune qui se développe alors prépare des substances qui passent dans le sang et incitent la muqueuse utérine à une nouvelle menstruation, c'est-à-dire la disposent pour la nidation de l'œuf fécondé et la formation du placenta maternel. | Leo Loeb confirma, en précisant, les résultats de Fraenkel É quelques jours avant la ponte ovulaire il pratiqua sur l'utérus de Lapine et de Cobayÿe des sections en long ou en travers. Au niveau de chaque incision, il vit se développer un placenta ma- ternel. L’extirpation des ovaires empêcha la formation de ces pla- centas maternels. Ces expériences semblent donc démontrer que le corps jaune élabore la substance sensibilisatrice qui influence et détermine l’évolution de la muqueuse utérine. Cependant d’autres faits, éga- lement expérimentaux, sont contraires à cette conclusion. ER NN Te 7 =, VON INT) di L # anr bb: dl #1 L Ps « L 4606 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE ‘Bucura extirpe les follicules de Graaf et la majeure partie du stroma ; il ne conserve qu'une faïble portion de l'ovaire qui ne contient plus que des follicules primordiaux ou oocytes. La pré- sence de ces derniers suffit pour empêcher l’atrophie du tractus génital et de l'utérus en particulier. Marshall et Tolly, greffèrent en 1906, des ovaires de Rates sur lesquels ils virent disparaître l’épithélium germinatif ainsi que les follicules de Graaf. Bien que dans ces conditions il ne put se développer de corps jaunes, l’a- trophie de l’utérus fit défaut. Louis Me Hroy (r9r2) greffa l'ovaire de Lapine adulte dans Ja paroi utérine : deux mois après, les corps jaunes commencèrent _à dégénérer, mais le tissu interstitiel était bien conservé, ainsi que l'utérus. ,200 jours après, le tissu interstitiel était devenu fibreux. Elle ne précise pas l'état de l'utérus. La greffe des ovaires de très jeunes Rates et Cobayes réussit le plus souvent ; Steinach (r9r2) et Knud Sand (r9r8) en ont donné la preuve expé- rimentale.Ses ovisacs se développent et il se forme des corps jaunes en même temps que l’animal montre les caractères physiques et psychiques de femelle. Malheureusement ce genre d'expérimen- tation ne saurait décider quels sont les cellules de l'ovaire qui élaborent les produits de sécrétion ou hormones ovariques. Attribuer soit au seul corps jaune soit aux éléments péri-folli- culaires (cellules interstitielles, etc.), le rôle exclusif d'élaborer les produits de sécrétion interne c’est conclure contrairement aux faits. Notre mode d’expérimentation non seulement lève les diffi- cuktés, mais jette quelque lumière sur la question. Tous les élé- ments de l'ovaire (cellules du follicule, cellules de la thèque, oocytes) renferment les uns et les autres un protoplasma à em- preinte spéciale et même spécifique, du moïns chez la femelle pubère. En se résorbant, ce protoplasma ovarique exerce sur l’organisme une influence générale qui se traduit, lors de la greffe d'ovaires dans la cavité utérine, par le dév FREE de placentas maternels. _ LES CELLULES LYMPHOÏDES DU SANG DANS LA LEUCÉMIE AIGUË ET LES MÉTHODES DE FIXATION DU SANG, par J. Joy et J. LAvEDAN. Les immenses services rendus à l'étude de la parasitologie du sang par les méthodes qui reposent sur la dessiecation de ce li- quide en couche mince et sur sa coloration au moyen des éosi- nates d’azur ont quelquefois fait perdre de vue les principes de la fixation histologique. Il est des cas, exceptionnels si l’on veut, LR: 1e rl : LE È à SÉANCE DU 22 JANVIER 107 où ces méthodes usuelles ne peuvént suffire et où il faut em- ployer d’autres procédés, dans lesquels le sang est fixé à l'était frais et coloré sans avoir subi de dessiccation. Il y à près de vingt ans que l’un de nous (1) a attiré Fattention sur les avantages de cette technique qui consiste à étaler le sang comme d'habitude sur la lame et à plonger celle-ci dans un réac- tif fixateur. Les mélanges chromo-osmiques avec peu ou pas d'acide acétique conviennent très bien (2), mais beaucoup d’au- tres fixateurs peuvent être employés de cette façon. La méthode permet l'emploi de nombreuses colorations histologiques. Cette technique s'applique particulièrement au sang des Vertébrés à globules rouges nucléés et chez l'Homme, à l'étude des leucémies. Elle sera utilisée avec profit chaque fois que, dans le sang, se trouveront de nombreux éléments nueléés. Les colorations, faites après dessiccation, donnent aux noyaux des cellules sanguines des aspects souvent artificiels qui s’éten- dent parfois à tout le corps cellulaire. Ces artefacts n'existent pas dans le sang fixé sans dessiccation, et, de plus, quantité de détails de structure, que la dessiccation altère, apparaissent au contraire avec évidence. Nous venons d'avoir une nouvelle occa- Sion de nous en convaincre par l’étude d'un cas de leucémie aiguë observé dans le service de M. le D' Coyon, à l'hôpital Saint-An- toine. Il s'agissait d’un Homme de 37 ans dont le sang conte- nait 500 à 600.000 leucocytes. Presque tous ces éléments corres- pondaient à une cellule Iymphoïde indifférente à gros noyau, qui, suivant les auteurs et suivant les idées théoriques adoptées par eux a été appelée gros lymphocyte, cellule souche, leucé- blaste, myéloblaste, etc. Sur les préparations desséchées et colorées par les méthodes usuelles aux éosinates d'azur (3) ces éléments ont l'aspect suivant déjà déerit : cellules volumineuses, noyaux énormes sans réseau chromatique bien net, et sans membrane visible, protoplasma légèrement basophile, nombreuses formes en apparence dégé- (x) J. Jolly. C. R. de la Soc. de biol.. 8 juin r9or et Archives de médecine expérimentale, 1902. (2) Acide chromique à 5 p. r00 : 3o volumes : acide osmique à I p. f00:: 10 volumes ; acide acétique : 1 goutte (facultativement). On laisse deux à trois minutes. On lave à l’eau courante. La coloration à l’éosine-orange-toluïdine donne de bons résultats. Pour les colorations nucléaires à l’hémalun, on mor- dance à la teinture d’iode ou à l’alun de fer. (3) Les préparations colorées après dessication sont remplies de figures ana- losues à celles représentées par Boudet dans son excellente thèse (Paris, 1910), Planche 1, et décrites par lui et par d’autres auteurs comme des formes d’his- tol\se. Ces figures ne correspondent vraisemblablement qu'à de simples arti- fices de préparation et elles ne préexistent pas dans le sang, puisqu'on ne les retrouve pas dans les préparations bien fixées. 108 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE nérées, pas de mitoses. Les préparations du même sang, bien fixées sans dessiccation, suivant les principes que nous appliquons chaque jour à l’étude histologique des autres tissus et des diffé- rents organes montrent un aspect tout différent : cellules plus petites, de taille moyenne, un peu plus grosses seulement que les hématies et les petits lymphocytes; noyaux énormes, limités par une membrane très nette et contenant un, deux ou trois nu- cléoles caractéristiques ; réseau chromatique peu développé mais parfois visible et extrêmement fin : pas de forme de dégénéres- cence ; mitoses sinon nombreuses, du moins faciles à mettre en évidence et d'une netteté parfaite. À côté de ces éléments existent quelques myéloblastes véritables de taille plus grande, à protoplasma nettement basophile, quel- ques lymphocytes, leucocytes et myélocytes et quelques rares glo- bules rouges nucléés. Tel qu'on l’observe dans ces préparations, l'élément caracté- ristique de cette leucémie ne répond guère à la description qui en a été donnée. Si on le compare aux éléments de la moelle osseuse, il rappelle les myéloblastes par l'aspect de son noyau et par ses nucléoles, mais il est de taille plus petite et son pro- toplasma n'est pas, on n’est que très faiblement basophile. Il.est plus voisin des leucoblastes qu'on trouve dans les organes Iym- phoïdes, dans les centres germinatifs et dans beaucoup de lym. phadénomes et de sarcomes lymphoïdes. Il nous semble, du reste, assez inutile de discuter pour savoir s'il s'agit d'un mryéloblaste ou d'un leucoblaeste. D'une part, on sait bien aujourd’hui qu'il n'y à pas lieu d'opposer complètement, dans l’hématopoièse, les ganglions à la moelle osseuse. D'autre part, les lésions tissu- laires, dans les leucémies, s'étendent, en général, à tout le tissu Jymphoïde, et dans la leucémie aiguë, comme dans la lympho- cytémie, la moelle osseuse est modifiée aussi bien que les gan- glions. Enfin, il s’agit là, en réalité, d’une cellule néoplasique et c’est peut-être un peu forcer les faits que de vouloir à tout prix y voir un stade connu et précis de l'évolution des cellules san- guines. C’est une cellule lymphoïde indifférente n'appartenant donc pas plus à la moelle osseuse qu'aux ganglions, embryon- naire, germinative, car elle montre des figures de multiplication, mais distincte des mryéloblastes habituels (myélocytes baso- philes de Dominici) par sa taille et par les réactions de son pro- toplasma, très distincte aussi des lymphocytes. L'observation du sang frais confirme les résultats donnés par les préparations fixées sans dessiccation. Elle permet, de plus. de constater que cette cellule lymphoïde indifférente, est mobile : mais ses mouvements, qui se rapprochent de ceux des myélo- cytes et des myéloblastes de la leucémie myéloïde, sont lents. peu SÉANCE DU 22 JANVIER 109 Qi ——— étendus, peu développés, ne se manifestent qu'à une température voisine de 37°, et sont encore moins énergiques que ceux des lymphocytes. RECHERCHES ANALYTIQUES SUR LA COMPOSITION EN CORPS GRAS ET LIPOÏDES DES ANTIGÈNES EMPLOYÉS DANS LA RÉACTION DE WASSERMANN. Note de PIERRE LEMELAND, présentée par P. Emire-Weir. « La question de l’antigène, écrit Ronchèse dans un ouvrage récent (1), demeure toujours le gros écueil du lipo-diagnostic de la syphilis ». Les recherches de Desmoulières mises à part, on ne saurait, en effet, qu'être frappé de l’empirisme qui préside à la préparation des antigènes. Les lixiviations et extractions ne sont pas faites d’après des méthodes scientifiques, mais suivant l'application de recettes culinaires dont le résultat, bon ou mau- vais, ne saurait être prévu à coup sûr. Les différents solvants alcool, éther, acétone, etc., sont employés par les auteurs dans un ordre souvent quelconque ; bien souvent le fractionnement qualitatif que détermine automatiquement leur ordre d’emploi n'est pas même pris en considération. Les lipoïdes de l’antigène n'échappent cependant pas plus à l’analyse quantitative, qu'à l’analyse qualitative (2). Il nous a semblé que pour résoudre la question il suffirait . 1° d'employer dans un premier temps la méthode analytique (ana- lyses chimiques quantitatives d’une série d’antigènes, bons ou mauyais), et d'établir par cela même les rapports qui lient la composition à la sensibilité, à l'absence de spécificité, au pouvoir anticomplémentaire, etc. ; 2° d'employer alors, dans un second temps, la méthode synthétique comme l’a tenté Desmoulières, sans épuiser la question. À l’aide de techniques soigneusement contrôlées, dont le détail sera prochainement publié, nous avons entrepris l'analyse sys- tématique d’antigènes variés ; les divers échantillons de chaque type étaient préparés dans des conditions identiques par le même expérimentateur. La valeur pratique de tous ces antigènes était établie dans chaque cas. Nous donnerons à titre d'exemple, dans cette note préliminaire, l’analyse de quatre antigènes : deux mau- (1) A. Ronchèse. La réaction de Bordet-Wassermann, p. 73, Masson, 1919. (:) On ne saurait donner le nom d’analyses quantitatives aux séparations som- maires récemment tentées (1918) par F. Silberstein, Biochem. Zeit., t. LXXXVIIT. y } ” 4 » À ü 110 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE vais, un passable, un bon, préparés à partir de foies hérédo- syphilitiques (x). Voici ces analyses : Teneur en gr. par litre. N NU di 10 A2 Antigènes (mauvais) (mauvais) (passable) (bon!) EXITAAOSECHERE EEE Rue 5,400 7,799 = 3,800 10,18 Extrait lipoïdique total ... 3,050 : 3,994 2,600 h,799 Acides gras totaux ....... 1 2,100) Nr 1,050 3.298 Acides gras des savons... 0,116 —— 0,533 — DTÉTORCCAMEPPPEREREARE DE DS DT T7 — Insaponifiable tolai ...... 0,950 1,917 0,990 1.157 Cholestérine libre ........ 0,263 == - 0,320 — — combinée .... 009217 00: — 0,040 — — totale ts Neean 0,299 0,489 0,300 0,636 Tnsaponifiable .X .....-..! 0,655 1,028 0,590 0,521 Phosphore lipoïdique .... 0,0092 PEN RE 0,00138 — Phosph. lipoïdique so ‘té ‘en décithine :::..... : o,24 — 0,03 Insapon. X À LOU nm Ne MD GE 1 1,0 -O,BI Cholest. totale L'examen des chiffres contenus dans ce ïtableau appelle les ne suivantes : AT oo. en lipoïdes d’antigènes préparés par la même méthode, à partir de matériaux supposés comparables, est extrèmement variable ; 2° l’antigène le meilleur a la plus forte teneur en cholestérine. Dans les antigènes examinés, la cholestérine est presque entiè- rement à l’état libre ; 2e Ho 3° la quantité de substances insaponifiables autres que la’cho- lestérine, et non précipitables par la digitonine (X. Substanzen de Kumagawa et Suto) — est d'autant plus grande par rapport à la cholestérine totale, que l’antigène est plus mauvais. Pie Tap- ports sont en effet de 2,2 — 2,1 — 1,6 — 0,87 ;. 4° les teneurs en sert gras présents à d'état de savons varient beaucoup, suivant la qualité des antigènes. Nous reviendrons d’ailleurs sur ce point ; à 5° la valeur d'un antigène est déterminée bien moins par la quantité absolue des différents lipoïdes qu'il contient, que par les rapports quantitatifs qui existent entre certains d’entre eux. (x) Technique de Desmoulières (Presse médicale, 5 novembre 1915). set ER Gui SÉANGE DU 22 JANVIER ALL CAS DE GUÉRISON DE LA TUBERCULOSE EXPÉRIMENTALE, par F. Duszer. On a élé conduit à l’idée de rechercher à renforcer Le pouvoir lipasique du sérum samguim pour essayer de le faire agir comme solvant de l'enveloppe du Bacille de Koch, et dans ce but on a étudié Je ferment lipasique que M. Metalnikoff avait signalé dans le corps -de la Chenille de la Mite de la ruche d’Abeïlles. Nous avons repris ces recherches, mais à notre avis, il ne suffit pas de rechercher à accroître le pouvoir lipasique du sérum sanguin, mais à ne pas perdre de vue la composition de l'enveloppe acido- résistante du Baciïlle tuberculeux, qui est constituée par des subs- tances adipeuses, cireuses et cellulosiques ; le produit susceptible d'agir sur elle, devrait donc, théoriquement, posséder un triple pouvoir diastasique ; c’est sur cette directive que nous avons essayé l’extraït glycériné de Chenilles de fausses Teignes, mais ‘en activant le ferment par les sels de manganèse, en l'espèce par le phosphate de manganèse. L'expérimentation de ce produit ne donne que des résultats négatifs, aussi bien in-vitro que in-vivo. Son pouvoir lipasique nous apparaissant insuffisant, nous avons cherché à l’augmenter par l'addition des lipases contenues dans le foie «et le pancréas et nous nous sommes servi de l’hépato-pancréas d'Escargot. Cet hépato-pancréas contient, outre les enzymes de ces glandes, une diastase qui agit comme la caroubinase (Bierry et -Giaja). Les hépato-pancréas roy dans un excès d'eau de chaux, sont trai- tés par la glycérine, ie filtrat est mélangé à l'extrait glycériné du corps des Chenilles. Ce produit, placé sur des cultures de Ba- cille tuberculeux paraît exercer une action retardante sur le dé- veloppement des colonies, mais la vitalité des Bacilles n’est pas atteinte ; imjectés, ils tuberculisent l’animal. | Par En. ce produit injecté au Cobaye semble faciliter les réactions humorales : nous avons tuberculisé des Cobayes avec des crachats de phtisique abondants en Baoilles, et alors que les témoins présentaient les différents stades de l’envahissement ganglionnaire, les sujets traités résistaient à l'inoculation des produits pathogènes. Nous avons des sujets en expérience depuis plus de six moïs qui ne présentent aucun trouble alors que les témoins ont succombé. Mêmes résultats avec des cultures très virulentes. M Chez les sujets pour lesquels nous attendions la formation du chancre tuberculeux, nous avons constaté plusieurs cas de «ica- trisation après l'injection du produit dans ‘le foyer purulent. Le pouvoir immunisant de la préparation n’est pas négli- 412 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE geable : des lots de Cobayes recevaient pendant 4 à 8 semaines des injections sous-cutanées de ces extraits glycérinés, inoculés ensuite avec des Bacilles tuberculeux, ils ne présentaient pas de signes d'infection, les témoins recevant les mêmes doses, pen- dant les mêmes périodes étaient infectés à coup sür. Il est démontré, que lorsque le Cobaye résiste plus de trois mois à l'infection présumée tuberculeuse, sa guérison, ou du moins sa non-infection peut être affirmée, surtout si dans un lot d'animaux en expérience, on sacrifie quelques sujets et qu'à l’autopsie on ne trouve aucune granulation, ni dans la rate, ni dans le foie, ni aucune généralisation ganglionnaire. C'est ce que nous avons observé avec la préparation ci-dessus décrite et ces résultats expérimentaux nous semblent devoir être relatés. STRUCTURES ATYPIQUES DE DEUX OVOTESTIS DE PORC, par Eu. Busarr. Nous avons observé récemment un cas d'hermaphrodisme glan- dulaire bilatéral chez le Porc, avec hermaphrodisme tubulaire complet des deux côtés, qui présente certaines particularités d'in- térêt général (1). Ce sont entre autres, la position et les rela- tions du rete testis avec la partie testiculaire et quelques détails de la structure même des ovotestis. 1° Dans les divers ovotestis qui ont été décrits chez le Porc, les auteurs notent, en général, l’absence du rete testis. Dans notre , observation, cet organe se présente comme un système de ca- naux très étroits, noyés dans un tissu fibreux et situés dans le mesorchium à côté de la partie testiculaire de l’ovotestis A. Ce système est relié d’une part aux cônes afférents de l’épididyme et d’autre part à un ensemble de larges cavités à revêtement épi- thélial cubique, insinuées entre l’albuginée et le tissu testiculaire. En un ou deux points, ces cavités se rétrécissent en canaux qui pénètrent dans les cloisons interlobulaires et se joignent aux tubes séminifères. Des malformations semblables existent auprès de l’ovotestis B, mais beaucoup moins développées. Cette position juxtatesticulaire du reste testis est en opposition irréductible avec la théorie de l’origine germinative de cet or- gane, par transformation de l'extrémité interne des cordons mé- (x) Les pièces proviennent de la castration d’une jeune Truie de 6 à 7 se- maïnes. Cf. Eug. Bujard. Un cas complexe d’hermaphrodisme vrai chez le Porc. C. R. des séances de la Soc. de phys. et d’hist. nal. de Genève, vol. 57, n° 3, août-décembre 1920. : bien. ro SÉANCE DU 22 JANVIER 113 dubaires ; théorie émise par Coert (1898), etc., défendue par Wal- deyer Un. R. Meyer G907), Félix (ot mMelc MElIeNstEexplique: au contraire, facilement du moment qu'on admet l’origine wol- fienne du rete testis et des formations analogues, comme l’ont dé- montré Mihalkovics (1888), Sainmont et von Winiwarter (1900- 1909), etc. Le développement de la glande sexuelle a été assez profondément vicié pour que les cordons génitaux wolfiens n'aient pas pu pénétrer dans la partie testiculaire. Le rete testis a évolué à côté du testicule et s’est raccordé à un régime d'es- paces anormaux, étalés sous l’albuginée par défaut du médiastin oe ° Les deux glandes hermaphrodites sont des cvotestis très dif- die d'aspect et de structure. L'ovotestis À est à première vue semblable à ceux déjà décrits. La partie ovarique est un épaissis- sement du mésorchium, de la grosseur d’un grain de riz. Elle contient de nombreux follicules primordiaux et quelques folli- cules stratifiés, avec atrésie de plusieurs d’entre eux ; de nom- breux ovules sont dégénérés. La partie testiculaire, riche en cel- lules interstitielles sombres, a la structure d'un testicule infantile, semblable à celle des Porcs de même âge. Elle présente, près de son pôle, une petile nappe accessoire d'écorce ovarique, sans connexions visibles avec la partie ovarique principale. La marge de la partie ovarique est une zône de transition. À ce niveau, l’al- buginée est dissociée en feuillets qui se perdent dans le stroma testiculaire ; l'un d'eux délimite une calotte super ficielle qui coiffe le-testicule à l'opposé de l'ovaire et du mmésorchiuim. Entre les feuillets écartés de l’albuginée, on voit une série de formations épithéliales disparates, mais continues les unes dans les autres. Ce sont successivement : des cordons corticaux typiques con- tenant des ovules primordiaux et quelques follicules. De gros cordons bosselés et irrégulièrement anastomosés, souvent creu- sés d’une cavité délimitée par un syncytium épithélial déchi- queté, et contenant de nombreux ovules primordiaux : ces cor- dons s'effilent par places et prennent l'aspect de cordons corti- eaux. Des cordons épithéliaux plus étroits qui, à mesure que l’on s éloigne de la marge, se modèlent en canaux séminifères infan- iles, semblables à ceux de la partie testiculaire. Gros cordons et canaux séminifères sont continus et se retrouvent enchevêtrés dans toute la zone superficielle qui coiffe l’ovotestis. Dans cette zone, comme sur la marge ovarique, le stroma fibro-vasculaire est congestionné, infiltré même de sang dans ses interstices et pauvre en cellules interstitielles pâles. L'ovotestis B en impose pour un testicule, un peu plus gros qu'un œuf de pigeon. Il est nettement lobulé : ses canaux sémi- naux, encore infantiles comme du côté opposé, sont tapissés d’une Bioroce. Cowprrs RENDUS. 2 7921. D: ENKNIV. | Q ’ \ Ro Le 7 QUE À ds PEL) VOTRE MAT 1:00 ES TETE LS + 4 , r 114 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE seule rangée de noyaux au repos dans un épithélium syncytial ; leur membrane propre est très mince et ne présente pas d'hyper- trophie dégénérative. La glande interstitielle est abondante. L'’al- buginée est épaisse. Au voisinage de la queue de l’épididyme, le microscope révèle une mince tache ovarique, de 2-3 mm. de dia- mètre. Cette tache, formée d’un stroma ovarique cortical, con- tient de nombreux follicules primordiaux, dont quelques-uns en régression, mais pas de follicules évolués. C’est là un point sur lequel nous voulons insister : l’extrème réduction de la partie ovarique de certains ovotestis. Cette réduc- tion peut être cause d'erreurs de diagnostic, erreurs que nous aurions pu commettre si nous n'avions pas eu la précaution d'examiner la glande tout entière. Nous sommes persuadés que cette erreur a élé commise quelquefois à propos des observations d’hermaphrodisme unilatéral ou alterné. Pour nous, l’herma- phrodisme vrai des Mammifères serait, de règle, bilatéral ; ül serait peut-être aussi, comme l’admet Lacassagne (1), plus fré- quent qu’il ne semble. Dans tous les cas d’hermaphrodisme glan- dulaire, il est nécessaire d'examiner les deux glandes en tota- lité et non pas de se borner à les échantillonner. Quant aux formations atypiques de la marge ovarique, nous reviendrons sur leur interprétation dans une seconde note. (Laboratoire d'histologie normale el d'embryologie de l'Université de Genève). | DE LA GENÈSE DES OVOTESTIS CHEZ LES MAMMIFÈRES, par Euc. Buyano. Depuis les travaux de von Winiwarter et de Sainmont (1900- 1909), etc., nous savons que l'histogénèse de la glande sexuelle de Mammifères s'effectue par étapes. Une première prolifération de l’épithélium germinatif donne naissance aux cordons médul- laires (ou sexuels) qui évoluent en canaux séminifères dans ie testicule et qui régressent dans l'ovaire. Dans cet organe, une seconde prolifération forme les cordons corticaux primitifs (cor- dons de Valentin-Pflüger) qui donnent une génération passagère de follicules primordiaux. Enfin, une troisième prolifération four- nit les cordons corticaux définitifs (invaginations épithéliales) qui engendrent la génération définitive des follicules ovariques (1) A. Lacassagne. La question de l'hermaphrodisme chez l'Homme et chez _les Mammifères. Gynéc. et obstr., rg204 vol. 1, p. 27. SÉANCE DU 22 JANVIER 115 Ces deux dernières proliférations sont propres à l'ovaire et n’exis- tent pas dans le testicule. En outre, Popoff (rgr1), a montré que la partie externe de Fovaire de Taupe se différencie au dépens des cordons médul- laires, qu'elle est, comme l'avait déjà dit Tourneux (1904), un tes- ticule rudimentaire qui évolue secondairement en une glande endocrine. Il a vu que ces mêmes cordons médullaires conser- vent leur aspect primitif dans l'ovaire de Chienne et forment des amas de tubes localisés dans la partie médullaire et pénétrant mème dans la partie corticale de l'organe. * La formation des ovotestis, observés chez le Porc et chez l'Homme, ne ressort-elle pas de faits semblables? Les cordons | médullaires se différencieraient en canaux séminifères consti- - “… tuant la partie testiculaire de l'organe, délimitée par une albu- — ginée plus ou moins épaisse. Secondairement, il y aurait des pro- … liférations de cordons corticaux qui engendreraient la partie ova- . | rique. Ces proliférations nouvelles pourraient être très locales et tardives et ne produire, quelquefois, qu'une petite tache ovari- _ que, semblable à celles que nous avons signalées dans notre note précédente. Cette hypothèse a déjà été envisagée par Lacassagne (r), mais cet auteur l’a rejetée au nom de la dualité d'origine des ovotestis qu'elle paraît nécessiter suivant lui. En effet, à côté du méca- nisine protandrique ci-dessus, il admet un mécanisme protogy- nique : différenciation secondaire de cordons médullaires dans un ovaire déjà caractérisé. Nous pensons que le mode protan- drique suffit à expliquer tous les cas, en admettant une évolution plus ou moins complète des cordons médullaires et une appari- "à tion précoce ou retardée des cordons corticaux. | Cependant, l'examen attentif des ovotestis de Porc, que nous Ex avons -décrits dans notre note précédente, montre que les faits ne sont pas aussi simples, qu'ils sont compliqués d’un certain degré d’anarchie dans les proliférations et différenciations épi- théliales successives qui ont donné les deux parties des ovotestis. L'ovotestis À, est surtout instructif à ce point de vue. Il paraît certain que les cordons médullaires se sont différenciés dans le -sens mâle et ont donné la partie testiculaire, tandis que les cor- dons corticaux définitifs ont évolué dans le sens femelle et ont formé la partie ovarique. ii semble que dans l'intervalle des deux différenciations il y ait eu un moment d’hésitation dans la dé- termination des éléments sexuels et ainsi révélation de potentia- lités cellulaires nouvelles. Cette phase critique paraît correspon- MT ET (x) A. Lacassagne. La question de l’hermaphrodisme chez l'Homme et chez les Mammifères. Gynéc. et obstr., 1920, vol. #, p. 273. 2.3 SUR te + SL Es à Vad.” Vo,2., “A . ? à 116 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE dre à la période de genèse des cordons corticaux primitifs. Ne serait-ce pas à eux qu'il faudrait attribuer à la fois la formation des canaux séminifères de la zone superficielle du testicule, sé- parée par une lame fibreuse d’albuginée, et celle des gros cor- dons épithéliaux qui leur sont mêlés? Ces derniers, près de la marge ovarique, contiennent, avons-nous dit, des ovules primor- diaux et simulent tantôt des cordons médullaires non différenciés, tantôt des cordons ovariques iypiques ou même quelques folli- cules incomplètement évolués. Il semblerait qu'à ce moment le sexe femelle s’est substitué dans l’ovotestis au sexe mâle (her- maphrodisme protandrique) et que les cordons corticaux primi- tifs, dont la potentialité réelle est de former une première géné- ration d’ovules et de follicules primordiaux ovariques, possède- raient la potentialité latente d'évoluer aussi en canaux séminifères comme les cordons médullaires qui les ont précédés. Ce serait à l’époque où le sexe femelle s’est définitivement éta- bli que se seraient faites les ptits proliférations accessoires de cor- dons corticaux définitifs qui ont engendré, soit la tache ovarique de l’ovotestis B, soit la petite nappe ovarique accessoire située près du pôle testiculaire de l’ovotestis A. En résumé, les recherches de Sainmont et de von Winiwar- ter, etc., celles de Popoff et nos observations sur l'ovotestis de Porc nous induisent à admettre que l'ovaire des Mammifères est une gonade avec hermaphrodisme protandrique plus ou moins latent, dans laquelle les éléments mâles (cordons médullaires) tantôt s’atrophient complètement (Chat, etc.), tantôt restent ru- dimentaires (Taupe, Chienne, etc., (1), tantôt évoluent en canaux séminifères fœtaux et oo sHpnnerenet l'organe en un ovotestis (Porc, Homme). En langage tératologique, nous dirons de l'hermaphrodisme glandulaire chez lies Mammifères : 1° que sa modalité tératogé- nique est une différenciation protandrique des cordons médul- laires dans le sens mâle et des cordons corticaux dans le sens fe- melle ; 2° que sa période tératogénique est celle de la formation des cordons corticaux primitifs ; 3° que sa causalité nous est encore inconnue et ne relève d'aucune de nos connaissances ac- tuelles sur la détermination du sexe. (Laboratoire d'histologie normale et d'embryologie de l'Université de Genève). (1) Les adénomes testiculaires de l'ovaire humain décrits par Pick (1905). Schikefe (1906), cle, ne seraient-1ls pas de même valeur ? persistance de cordons médullaires rudimentaires. en Li hn, 25 T =. > - SÉANCE DU 22 JANVIER a LH TI INCOAGULABILITÉ SANGUINE in UilrO PAR LES ARSÉNOBENZÈNES, par À. Tzancx. Le sang additionné d’un composé arsenical organique, même à une dose minime, devient incoagulable ou subit un retard très marqué dans sa coagulation. Pour le novarsénobenzol, par exemple, la dose de 1 cer. pour 100 gr. de sang double ou triple le temps de coagulation. La sédi- mentation du sang se produit avant que la coagulation n'ait lieu. Le caillot, quand il se forme, est bicolore. À une dose à peine plus forte, l’incoagulabilité est persistante. Elle n’est ce- pendant point définitive, car il est possible de la réactiver de diverses façons (adjonction de sang frais, étuve à 37°, elc.). Si lon étudie comparativement cette incoagulabilité pour di- vers composés arsenicaux organiques, on constate que l’hectine et le galyl sont à peu près sans action. Ils sont même, à ce point de vue, inférieurs au cacodylate de soude. Quand au novarséno- benzol, au sanar, à l’arsénobenzol, ils vont à peu près de pair. C'est avec le sulfarsénobenzol que celte action paraît le plus marquée. Cette incoagulabilité in vitro est un peu variable avec les su- jets. Elles est plus marquée chez les malades antérieurement soi- gnés par les arsénobenzènes. Cette incoagulabilité sanguine, obtenue avec une technique ex- trèmement simple, semble ne point altérer le moins du monde les éléments du sang. Elle nous paraît susceptible de diverses utilisations au laboratoire et en clinique. (Service du D° Darier). ACTION ANTICOAGULANTE DES INJECTIONS INTRA-VEINEUSES D'ARSÉNOBENZÈNES, par Cu. Frannin et À. Tzaxox. L'injection intra-veineuse d'une dose thérapeutique d’arséno- benzènes (arsénobenzol, novarsénobenzol, sanar, sulfarséno- benzol) suivant les techniques habituelles, amène un abaissement du temps de la coagulation sanguine qui persiste .pendant une heure en moyenne et dans certains cas pendant plus de 24 heures. La technique consiste à prélever à une veine du bras OPposé à celui où a été pratiquée l'injection intra-veineuse avec une autre 118 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE aiguille, du sang, immédiatement avant, immédiatement après l'injection, puis à intervalles de plus en plus espacés. L’allonge- ment du temps de coagulation atteint d'emblée son maximum (souvent plus du double du temps normal). Le retour au temps normal se fait progressivement et non par échelons. L'effet anticoagulant semble plus marqué avec des doses fortes sans qu'il paraisse possible d'établir un rapport constant entre la dose employée et le retard obtenu. La répétition des injections d’arsénobenzènes ne semble pas modifier les effets hypocoagulants constatés ; en tous cas, elle ne les diminue pas. L'action anticoagulante a été constatée aussi chez des sujets exempts de syphilis et d’amibiase. L'injection intra-veineuse d'autres substances, telles que le cyanure de mer- cure, chez les syphilitiques, ma pas été suivie de variation de temps de coagulation. L'action anticoagulante paraît indépendante des accidents ob- servés à l’occasion des injections intra-veineuses des arsénoben- zènes, notamment, des crises dites nitritoïdes. Nous avons observé des retards de coagulation plus marqués et parfois l'in- coagulabilité totale aussi bien chez des sujets indemnes de toute réaction, que chez des malades ayant présenté de la céphalée, des vomissements, de la diarrhée. D'ailleurs, nous n'avons pas trouvé, dans le sang veineux, en rapport avec l'hypocoagulabilité du sang, les divers signes de la crise hémoclasique (leucopénie, inversion de la formule sanguine). L'introduction de novarsénobenzol et de sulfarsénobenzol par la voice sous-cutanée n’a pas été suivie de modification notable du temps de coagulation pendant les heures suivant l'injection. L'action anticoagulante des injections intra-veineuses d’arsé- nobenzènes, paraît susceptible d'éclairer la pathogénie de cer- tains accidents de l’arsénothérapie. (Service du D° Darier). LÉON LAUNOY. — ‘A propos de l'intéressante communication qui vient de nous être faite par MM. Flandin et Tzanck, je dé- sire apporter quelques résultats expérimentaux relatifs à la même question. Au point de vue expérimental, les faits qui viennent de nous ètre signalés chez l'Homme me sont connus depuis longtemps chez les animaux de laboratoire. J’ai eu maintes fois l’occasion de les noter au cours de l'expertise toxicologique des différents dérivés sulfitiques des aminophénols arsénoïques utilisés dans la thérapeutique ; cela, quelle que soit l’origine de ceux-ci, les A5 SÉANCE DU 22 JANVIER 119 I fabrications françaises et étrangères m'étant également passées ‘entre les mains (1). Les conclusions générales de mes observations qui seront ul- térieurement détaillées et complétées peuvent. actuellement se Douai comme suit ° Les dérivés sulfitiques en étude enden in vitro le sang ile 2° Chez le Lapin, les troubles de la coagulabilité du sang in vitro peuvent déjà s’observer à la suite de l'injection intra-vei- neuse de o gr. or par kgr. de l’un des dérivés désignés. 3° Pour des doses comprises entre o gr. o1 et o gr. 10 par kgor., ces altérations consistent essentiellement en un retard peu important de la coagulation du sang. Par exemple, quand on prélève au Lapin normal, par ponction artérielle 5 à ro c.c. de sang recueilli dans un tube à essai stérilisé, la coagulation spontanée et définitive à 20° a lieu en 6 à 8 minutes. Chez le Lapin qui a recu après injection intra-veineuse, o gr. 05 par ker. de l’un des deux dérivés étudiés, le sang prélevé de la même façon que précédemment, un quart d'heure après l'injection, se coagule, dans les mêmes conditions, en 11 à 15 minutes : le cail- lot obtenu est mou et facilement dissociable. C'est seulement après l'injection d'une dose massive (o gr. 20 par ker.) qu'il est possible d'observer à la température ordinaire (20°), un long retard dans le temps de ue Très rarement nous avons pu conserver plus de 2/ heures. le sang non coagulé. Mais, même dans ce dernier cas, l’incoagu- labilité spontanée n'est qu'apparente : à 38° la coagulation se fait en une heure ; le caillot obtenu est comme précédemment, mou et dissociable. Dans les mêmes conditions d'intoxication massive, si l’on porte à 38° le sang d’un animal intoxiqué, après avoir séparé par centrifugation le liquide sanguin en ses composants : glo- Pules et plasma, ce dernier restant en contact avec la couche su- perficielle des globules blancs, la coagulation totale du plasma est obtenue dans un temps qui varie entre 15 et 45 minutes. Dans ces conditions le caillot fibrineux obtenu est très solide, mais irrétractile ou peu rétractile. 6° Quand on additionne le plasma précédent, séparé des glo- bules, de son volume de sérum sanguin normal, à 38°, la coa- gulation a lieu en 5 à 7 minutes. Je Le mème plasma, bien débarrassé par cenirifugation pro- (1) J'ai employé dans ces recherches : a), le dioxydiaminoarsénobenzène mo- mométhylène sulfoxylate de sodium, de différentes provenances ; b) le sel de so- dium de l’éther sulfureux acide du monométhylolaminoarsénophénol. un AS OT URLS PNA 7 Pat 2 UE: À à : x y . c, 120 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE longée des globules blancs en suspension, puis porté à 38°, coagule encore spontanément, mais beaucoup plus no que. dans les deux cas précédents. 8° L’addition de chlorure de calcium n’a aucune action sur la rapidité de la coagulation du sang total ou du plasma libre d'éléments cellulaires. 9° Ces modifications de la coagulabilité du sang, in vüiro, après l'injection de doses massives de toxique persistent encore une heure après l'injection, mais elles sont déjà très atténuées. Conclusions. Ces premiers résultats de recherches dont j'ai re- pris l’étude permettent de dire que a) L’addition in vitro à du sang normal de dérivés sulfitiques des aminophénols arsénoïques rend, pour une dose suffisante, ce sang spontanément incoagulable. b) L’injection au Lapin, par voie veineuse des mêmes com- , posés détermine, sans qu'il y ait habituellement de symptômes au moins immédiats, d'intoxication générale, des modifications, qui, in vitro se traduisent par des altérations de la coagulabilité spontanée du sang. Ces troubles sont fonction de la dose injectée. c) Ces altérations, même après intoxication par dose massive, sont essentiellement temporaires. Il nous a semblé qu'au stade hypocoagulabilité, succède vers la quinzième heure qui suit l’in- jection, un Stade ce dernier point est à préciser. d) Des faits rapportés ci-dessus il paraît résulter que les mo- difications de la coagulabilité du sang, sont la conséquence d’une action toxique sur les éléments producteurs de thrombine ou d'une certaine action inhibitrice de celle-ci, exercée par les com- posés injectés. ne ee | REMARQUES SUR L'EMPLOI EN HÉMATGLOGIE DES COLORANTS COMPLEXES BASÉS SUR LA MÉTHODE DE RoOMANxOWSkY, par AcuüLnon et J. pe LÉOBARDY. Dans tous les colorants du tvpe Romanowsky, on se trouve en présence d'un mélange de matières colorantes basiques (bleu, azur et violet de méthylène, bleu de toluidine) et d'une matière colorante acide, l’éosine. Le milieu optimum pour la teinture des tissus animaux par les colorants basiques est un milieu neutre, plutôt légèrement alcalin. L'éosine, au contraire, ne teint bien qu'en milieu acide. Or, dans tous les traités de technique ou les notices publiées SÉANCE DUÜ 22 JANVIER 121 "2 sur l'emploi de ces colorants, il est nettement indiqué d'éviter les eaux distillées acides et de les corriger au besoin par une ad- :dition ménagée de carbonate de soude en présence d’un indica- teur |hématoxyline (1), rouge neutre (2)}. La nécessité d’une semblable correction est parfaitement exacte lorsqu il s’agit de la coloration des Protozoaires ; les détails de structure de ces derniers dont l'apparition est fonction d’une bonne coloration par les colorants basiques apparaissent beau- coup mieux après teinture en milieu d'une légère alcalinité. Il n en est pas de même lorsqu'il s'agit de recherches d’hématologie pure où il est d'une importance primordiale d'obtenir une He teinture des éléments acidophiles, c'est-à-dire une bonne fixation de l'éosine. Celle-ci ne peut s sobtenir qu'en milieu acide. I est bien évident qu'il ne peut s'agir d'une acidité marquée, puisque nous désirons malgré tout obtenir une coloration suffisante des éléments basophiles. Il s’agit dans les deux cas de réactions très voisines de la neutralité absolue. Nous avons déterminé, en nous servant d'indicateurs très sensibles le Pa oplinium pour les deux ordres de recherches Hémalologie. L'eau emplovée dans la dilution du colorant, doit être à la limite acide de la neutralité au rouge de phénol (phénol- sufonphtaléine) ; de bons résultats sont obtenus par une neutra- lisation exacte en présence de dibromoerésolsulfonphtaléine. Les eaux acides vis-à-vis du rouge de méthyle ne permettent plus une bonne coloration des éléments basophiles. Pa oplimum 6:à 5. Protistologie. L'eau devra être neutralisée exactement au rouge de phénol, ou mieux encore au rouge neutre (teinte orange); ou à l'orthocrésolsulfonephtaléine, ou à l'a-naphtolphtaléine. Px 0p- timum 7 à 8. Au-dessous (eaux neutralisées à la thymolsulfone- phtaléine ou à la phénolphtaléine) l’alcalinité est trop forte. Prati- quement, les eaux distillées commerciales peuvent être employées sans retouche pour les recherches d'hématologie. Il faut toute- fois se méfier si elles ont séjourné longtemps dans des réci- pients de verre; elles peuvent s’y être alcalinisées. On les corrigera dans ve cas, par addition ménagée d'acide acétique très dilué (1 p. 100 au maximum en opérant sur 1 litre d’eau) en présence de phénolsulfonephtaléine. On doit soigneusement éviter les réci- pients nettoyés avec des solutions alcalines qui n’ont pas été suf- fisamment rincés et ceci dans tout le cours de la manipulation. Les frottis anciens se comportent comme s'ils étaient alcalins ; on pourra emplover pour les différencier un lavage avec une so- (x) Giemsa. Deutsch. med. Woch., n° 19, 1910. (2) Agulhon et Chavannes. C. R. de la Soc. de biol. ,t. LXXXII, p. 149, 1019. Ve te By: UE 1e ol PATES SERA Er TER jé 122 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE lution d'acide borique. Les mauvais résultats obtenus avec des frottis épais, avec les globules entourés de sérosité, avec les dernières gouttes de sang d’une piqüre, plus riches en plasma que les premières, s'expliquent par l’action de l’alcalinité propre des liquides sanguins. Il faut savoir que dans les techniques, dites rapides, la durée des deux temps est d’une grande importance : le premier temps n'est pas uniquement fixateur, il est aussi colorant et c’est en partie de lui que dépend la bonne fixation de l’éosine. IL existe pour chaque colorant une durée optima très précise de ce temps; si on la dépasse, c’est aux dépens de la coloration des éléments acidophiles. Le second temps, où le colorant est dilué d’eau, est celui qui marque pour les éléments basophiles. En le prolon- geant, on renforce leur coloration. Il est indiqué de le prolonger lorsqu'on cherche à obtenir des colorations de Protistes ou des colorations très poussées des plaquettes sanguines. Etant donné l’ensemble de ces considérations, on voit qu'il est possible, avec un même colorant, d'insister plus particuliè- rement, sur tel ou tel élément dont on désire approfondir l'étude. Voici pour nous résumer la technique que nous avons minu- tieusement réglée avec le Giemsa rapide, marque R.A.L. i° temps. Verser sur le frottis un nombre de gouttes de colo- - rant suffisant pour le recouvrir. Laisser agir exactement 30 se- condes: »° temps. Verser autant de c.c. d’eau distillée que l’on a mis de gouttes, agiter pour bien mélanger et laisser agir une demi- heure. L'eau distillée aura été neutralisée au rouge neutre s’il s’agit de recherches de Protozoaires ; on aura vérifié qu'elle n’est pas alcaline à la phénolsulfonphtaléine s'il s'agit de recherches hématologiques. 3° temps. Laver avec l’eau distillée dont on s'est servi pour le temps 2, sécher au papier Joseph. | (Laboratoire de biologie de l'Institut du radium). CONTRIBUTION A L'ÉTUDE DES MILIEUX ( VACCINÉS », par CHR. ZOELLER. Le fait qui sert de base à ces recherches a été signalé pour la première fois par Chantemesse et Widal, en 1887 : sur une gé- lose, ensemencée avec du Bacille typhique, puis débarrassée après quelques jours de cette première culture, le Bacille typhique ne pousse plus. De même un bouillon, dans lequel a poussé du k 3240 GÉANCE DU 22 JANVIER 123 Bacille typhique, devient incapable au bout de quelques jours, après centrifugation, de recevoir une seconde culture. Nous avons constaté qu’une gélose, en tube à essai, vaccinée par une première culture d'une dizaine de jours, stérilisée à l'autoclave (115° pendant 15 minutes) reste vaccinée : toute cul- ture à sa surface reste impossible. Au bout de combien de temps, un milieu nutritif devient-il inapte à recevoir une seconde culture de Bacille typhique? Dans un tube à essai contenant 15 c.c. de gélose inclinée, c’est au bout de 48 heures que la gélose est vaccinée. Un tube de bouillon or- dinaire de 15 c.c. est vacciné au bout de 15 à 16 jours. Comment le phénomène de vaccination s'étend-il en surface et en profondeur? Dans une fiole conique, coulons une couche de gélose de 0,5 em. de hauteur ; ensemençons à sa surface et au centre une anse de Bacille typhique. Au bout de 22 jours d'étuve, pratiquons tout autour de la culture centrale et à des distances variables de petits ensemencéements de Bacille typhique; après trois jours d'étuve, toutes les cultures satellites ont poussé, même tout auprès de la culture centrale. Conclusion : la vacci- nation ne s'étend pas en surface. Dans un tube de 4 cm. de dia- mètre, coulons de la gélose en culot sur une hauteur de-r0 em. et ensemençcons avec du Bacille typhique toute la surface de la gélose. Après 22 jours d'étuve, recevons le culot de gélose dans le couvercle d’une boite de Pétri ; enlevons d’un coup de scalpel, la rondelle superficielle où la culture est en couche épaisse, puis débitons le culot de gélose en rondelles de r/2 cm., que nous coulons respectivement dans des tubes à essai, Sur ces tubes in- clinés, refroïdis et ensemencés, nous observons la pousse du Ba- cille typhique. La vaccination s'étend dans ces conditions jus- qu'à 3 à 4 cm. environ au-dessous de la première culture. Le Ba- cille typhique pousse d'autant mieux que la gélose est située plus loin de la surface. Conclusion : la vaccination s'étend en profon- _deur jusqu'à 3 à 4 cm. environ. . À quoi est dü cet état nouveau du milieu : à l'épuisement des substances nutritives ou à la présence d’une substance empè- chante? ou encore les deux hypothèses contiennent-elles une part de vérité? Ù On centrifuge une culture de 20 jours en bouillon ordinaire ; le liquide surnageant est vacciné. On le répartit à doses décrois- santes de 4 e.e. à 1 c.c. dans une série de 9 tubes, en complétant dans chaque tube jusqu’à ro e.c. avec du bouillon ordinaire neuf. À chaque tube « bouillon vacciné+bouillon neuf », corres- pond un tube témoin « eau physiologique+bouillon neuf, qui permet de voir dans quelle mesure intervient la dilution du mi- lieu neuf. Après 18 heures d'étude à 37°, comptons les Bacilles 124 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE : É par mmc. dans lésftubes 1, 2, 984%%let x}, 2°, 3% MP eLes chi fres obtenus montrent que : dans chaque tube comparé au tube témoin le liquide vacciné exerce une action retardante qui se manifeste par une différence de 36.500 — 36.200 — 30.100 et d'autre part, que cette différence diminue à mesure qu'augmente la quantité de bouillon nutritif. Entre les tubes 5 et 5’ elle n'est plus que de/15.000. Dans les iubes\6, 7, 8, g'ebloe ar 86 totoù la quantité de bouillon nutritif est égale à 6 c.c., 7 c.c., 8 c.c., 9 C.c., les quantités de Bacilles par c.c. après 6 heures d’étuve sont sensiblement égales dans les deux séries. Dans les conditions de notre expérience, il existe donc une substance empèchante qui agit dans les limites que nous venons d'indiquer. Lorsque la quantité de milieu neuf ajoutée devient supérieure à celle du bouillon vacciné, l'influence retardante devient insignifiante. Répétons l'expérience sur milieux solides sur une plus grande échelle. Soit 20 boîtes de Roux qui ont servi à la préparation du vaccin T.A.B. Elles sont restées à l’étuve 16 ou 18 heures por- tant à la surface de la gélose une culture de Bacille typhique ou de Bacille paratyphique. La culture est lavée. Si après stérilisa- tion, nous nous servons de cette même gélose pour une seconde culture, celle-ci est frêle, à peine perceptible. Mais si, avant la stérilisation, nous prenons la précaution d'enrichir à nou- veau le milieu, si nous ajoutons à chaque boîte des quantités de bouillon et de peptone équivalentes à celles qui ont imprégné la première gélose, une seconde culture de Bacille typhique de- vient possible. La richesse du vaccin, dosée à l’opacimètre, est égale ou même supérieure au premier. En résumé : 1° il existe dans un milieu « vacciné » une subs- tance empêchante ; 2° le milieu est d'autre part appauvri : l’ad- dition d'un milieu nutritif neuf en quantité suffisante neutralise l'effet de la substance empêchante ; 3° les deux causes se com- binent pour produire l’état de « vaccination » d'un milieu de culture. (Laboratoire de vaccination antityphoïdique de l'armée). me mm _ REUNION BIOLOGIQUE DE BORDEAUX SEANCE DU 11 JANVIER 1921 SOMMAIRE Owaïne : Caractères distinclifs culaires dans la rate normale de des os péniens de Loup et de te RO TTTe "ele CRM RENERS MR l Cine: PSS PME I Durrénoy : Bactéries anaéro- Creyx et Racor : Mort subite bies et gommose du Noyer...... ù et tuberculose caséeuse des deux PorTMaAnx (G.) : Organe endo- capsules surrénales............ 3 |; lymphatique des Batraciens..... 9 DusreuiL (G.) : Variations vas- | Présidence de M. Pachon. CARACTÈRES DISTINCTIFS DES OS PÉNIENS DE LOUP ET DE CuiEn, par J. CHAINE. Au cours d'un travail général sur les os péniens que je pour- suis en ce moment, j ai été arrêté, pendant un certain temps, par la détermination d’un échantillon quaternaire provenant de la grotte de Pair-non-Pair, commune de Marcamps (Gironde). Cet os m'a été communiqué par M. Daleau, le savant préhistorien de Bourg-sur-Gironde ; il a été trouvé par lui dans la couche n° 7 de cette grotte, couche supérieure remaniée par les fouisseurs. S'agissait-il d'un os de Loup ou de Chien? Sans une étude très approfondie des os de l’une et de l’autre de ces deux espèces, il était impossible de répondre à la question avec quelque certitude. Je n'ai pu aboutir, en effet, à une solution à peu près satisfai- sante qu'après avoir eu examiné un assez grand nombre d'échan- lillons dont la plupart appartiennent au Museum d'histoire natu- relle de Bordeaux. Les os de Loup sont assez constants de forme ; il n'y a suivant les spécimens que de légères différences individuelles qui ne mo- difient en rien les caretères généraux. Chez le Chien, il n'en est plus de même ; là, on peut distinguer deux groupes très distincts NO: Lips 426 . RÉUNION BIOLOGIQUE DE BORDEAUX (2) reliés par des formes intermédiaires. L'un de ces groupes rappelle la disposition présentée normalement par le Renard : os en na vetie ou en barque ; l’autre est assez identique à celle présentée par le Loup. Ce sont, évidemment, ces derniers qui peuvent don- ner lieu à confusion. Au premier abord, en effet, ces os sont par- faitement semblables, ax point qu'il m'a fallu une minutieuse comparaison des échantillons pour découvrir quelques légers ca- ractères distinctifs ; malheureusement, ces caractères, pris indj- viduellement, ne m'ont pas paru être d'une constance parfaite. Ils sont au nombre de deux et portent chacun sur une extrémité de l'os. Chez le Chien, la partie antérieure de l'os se relève dorsale- ment, plus ou moins suivant les races : chez le Loup, au con- traire, cette même extrémité est dans le prolongement direct du corps de l'os ou a une légère tendance à s'incliner ventralement. Mais cela n’a rien d'absolu; puisque j'ai rencontré trois os de Chien rectilignes et un à inclinaison ventrale. Toutefois, ce der- nier cas se différenciait de la disposition présentée par le Loup par le fait que c'était seulement l'extrémité même qui s'abaissait tandis que chez cet animal le tiers antérieur, en entier, participe au mouvement. L'autre caractère distinctif m'a paru plus certain. 11 porte sur la situatieu d’une nodosité qui, dans les deux espèces. existe normalement sur la crête dorsale près de l'extrémité pos- iérieure. Chez le Chien, cette saillie est relativement assez éloi- gnée de l’extrémité ; chez le Loup, au contraire, elle en est très rapprochée. De celà, il résulte que la crête dorsale du Loup est fortement oblique entre la saillie et l’extrérnité postérieure, tan- dis que chez le Chien dans la même région, elle l’est beaucoup moins.Ce caractère ne m'a pas paru non plus absolu, car j'ai noté une exception chez un Chien. I1 m'a toutefois semblé être plus. constant que le premier. | En conclusion, je dirai que si on n’envisage que l’un des deux caractères, il me paraît assez difficile de se prononcer avec cer- titude sur la détermination d'os péniens de Loup et de Chien : si, au contraie, on considère les deux en même temps, il y a beau- coup de chance d'aboutir à une distinction à peu près certaine. Je n'ai pas vu, par exemple, un seul os de Chien possédant à la fois les deux caractères du Loup, ni le contraire d’ailleurs. Si, done, les deux caractères sont réunis sur le même os et s'ils sont bien nets, la détermination semble s'imposer; si un seul est présent ou si aucun des deux n’est net, l’hésitation est permise, et, encore, dans le cas d’un seul, faut-il faire la part de l'intensité du ca- ractère, an en Nom © nt (3) SÉANCE DU 11 JANVIER 127 Mont SUBITE ET TUBERCULOSE CASÉEUSE TOTALE DES DEUX CAPSULES SURRÉNALES, PERTE de À par Greyx et RAGoT. Dans la longue série des remarquables travaux qu'il a consa- crés à l'étude clinique de l'insuffisance surrénale, E. Sergent a démontré que la mort subite peut surveriir : 1° au cours de pro- cessus pathologiques aigus ou chroniques frappant les glandes sur- rénales ; ces processus se révèlent par des symptômes nets ou frustes de grande ou de petite insuffisance ; 2° au cours de pro- cessus pathologiques à évolution méconnue ou même complète- ment latente. Dans ce cas, le plus souvent une cause seconde (sur- menage, traumatisme, accouchement, infection ou intoxication) déclanche les troubles qui entraîneront l'issue fatale. Parfois, cependant, il est impossible d’invoquer la moindre cause adjuvante révélatrice de cette insuffisance latente et nous croyons intéressant de rapporter à ce propos les EE observations qui suivent À. Un Homme de vingt-huit ans, observé par lun de nous et d'aspect général floride, d'apparence robuste, a eu à 18 ans une hémoptysie. Depuis ce moment, il reconnaît cependant n'avoir présenté aucun symptôme anormal et, quoique son embonpoint ne se soit jamais démenti, il désire prendre avis sur son état, Rien à l'examen des différents organes et appareils. Cuti-réaction à la tuberculine négative, Absence complète de mélanodermie, d’asthénie, de douleurs lombaires, de troubles digestifs. Force Mix 45 Mn 8,5 indice 3. Pas de ligne blanche. Quelques jours après, sans cause occasionnelle apparente, et sans aucun prodrome ce jeune homme s'affaisse au moment où il se préparait à prendre son repas du matin et tombe foudroyé. A l’autopsie : un tubercule calcifié dans le sommet du poumon droit. Les surrénales sont transformées en : deux blocs caséeux du poids de r2 gr. chacun. Macroscopiquement et histologiquement, pas de trace de tissu surrénal sain. On ne trouve apparemment dans l'atmosphère graisseuse périrénale aucun vestige de corps surrénal accessoire. Rien à signaler dans les autres organes. B. La deuxième observation concerne un manœuvre de 57 ans dans les antécédents duquel on relève : une pleurésie gauche à 35 ans et un chancre syphilitique à 45. Quelques vertiges, quel- _ ques très légers phénomènes parétiques du bras droit font soup- conner chez cet Homme une lésion encéphalique en voie d’évo- musculaire intacte. Tension artérielle (au Pachon) 128 RÉUNION BIOLOGIQUE DE BORDEAUX Jution. Liquide céphalo-rachidien normal. Réaction de Bordet- Wassermann négative. dans ce liquide ainsi que dans le sang. Bientôt, d’ailleurs, tout se dissipe. Le sujet est robuste et fait état : de sa vigueur physique. Il est gai, présente un excellent appétit, et.n’accuse pas la moindre douleur lombaire. Tension artérielle (au Pachon) 17 —8. Pas de ligne blanche. Absence de toute pig- mentation anormale. Une dizaine de jours après notre examen, sans prodromes, notre sujet tombe foudroyé en se mettant au lit. Nous pensions trouver à l’autopsie quelque altération du né- vraxe : il n’en fut rien. De même, l’aorte était saine. Le pou- mon gauche était symphysé dans presque toute la hauteur et on trouvait dans le médiastin quelque volumineux ganglions anthra- cosiques. Les deux surrénales étaient totalement transformées en masses caséeuses dans lesquelles ni l'examen direct, ni le micros- cope n'ont décelé la moindre parcelle de tissu glandulaire nor- mal. La surrénale gauche pesait 18 gr., la droite 20 gr. Dans la graisse périrénale, pas de trace surrénale accessoire. Ces deux observations confirment la possibilité d’une latence complète de la dégénérescence caséeuse, équivalant à une des- truction totale des deux capsules surrénales. Elles prouvent aussi que, sans cause occasionnelle apparente, la mort subite est par- fois le premier signe révélateur de leur insuffisance. Quand, en pleine santé apparente et sans prodromes, un sujet tombe fou- droyé sur le coup, le terme de mort subite semble parfaitement approprié. Lorsque, précédant l'issue fatale, certains signes ont le temps d’apparaître tels que collapsus ou phénomènes simulant un empoisonnement aigu, une attaque de choléra sec (Sergent), le terme de mort rapide conviendrait mieux. Après ce qu'en a dit Sergent, l'importance médico-légale de ces faits n'est plus à démontrer. Enfin, si comme le dit Langlois, le 1/11 du poids des surrénales est nécessaire au maintien de la vie, force est d’admet- tre, au cas de destructions totales, la nécessité de suppléances dans quelque territoire glandulaire demeuré intact et ce, jusqu'à l'issue fatale. VARIATIONS VASCULAIRES DANS LA RATE NORMALE DE L HOMME, par G. DuüuBreuIz. Pour connues que soient les varaitions pathologiques rapides de la rate, cette notion de variabilité n'a guère été étendue à l'or- gane normal. Quelques auteurs ont signalé très brièvement la variabilité des corpuscules de Malpighi ; encore n'est-ce pas Jà une donnée classique courante. J'aurai à en donner des preuves (5). SÉANCE DU AA JANVIER 129 précises. Actuellement, il ne s'agira que des variations propres aux vaisseaux de la rate, lesquelles, d’ailleurs, sont corrélatives de celles des corpuscules. SV 4 Fe Fig. 1. — Rate de supplicié. —- Bichromate de potasse. Hématéine, picro-pon- ceau. À et B, deux coupes d'’artérioles entourées d’un corpuscule de Malpighi ; la lumière vasculaire est partiellement oblitérée en B, totalement en .A, par une masse jaunâtre. Gr., 365 diam. —- C et D, masses fibreuses au centre de deux corpuscules de Malpighi, représentant des artérioles oblitérées. Gr., 365 diam. — E-et F, esquisse de deux corpuscules de Malpighi, centrés par des masses ou des tractus fibreux, restes d’artérioles oblitérées. Gr., 75 diam. Toutes les fisures ont été dessinées sur la même préparation. Arl., artériole ; Ly, lymphocytes ; 4, masses jaunâtres oblitérant l’artériole ; b, masses fibreuses, _restes d’artérioles oblitérées. Il arrive fréquemment qu’on trouve, dans une rate normale (j'ai surtout étudié la rate d'un supplicié et d’un suicidé en dif- BioLoci£. COMPTES RENDUS. -— 1921. T. LXXNIV, 10 130 RÉUNION BIOLOGIQUE! DE BORDEAUX (6}- férentes régions et des rates humaines prélevées dans d'assez bonnes conditions d'autopsie) des corpuscules de Malpighi cen- tirés par une masse d'apparence homogène qui prend habituelle- ment la coloration du collagène. Comme on rencontre le plus souvent une artériole au voisinage ou sur la marge du corpuscule, on considère celui-ci comme excentré par rapport au vaisseau. Un examen plus attentif, sur des coupes en série, m'a convaincu que l’amas central homogène représentait un vaisseau oblitéré et remplacé par une masse fibreuse. Les figures ci-jointes suffiront à montrer divers stades de cette transformation. La présence fré- quente de coryuscules de Malpighi au point de bifurcation des artérioles expliçue qu'il n'est pas rare de trouver, dans le même corpuscule, une artériole perméable et un cordon fibreux repré- sentant un vaisseau oblitéré. Aspect des vaisseux oblilérés. Suivant le stade de l’oblitération, les aspects sont variables. Au début on voit la paroi de l’artériole très épaissie sur un côté par une masse jaune homogène (picro- ponceau) qui rétrécit la lumière vasculaire et la fait paraître excen- trique (fig. r, B) ; ou bien, la lumière du vaisseau est entièrement obstruée par une masse jaune, homogène, cependant que le vais- seau paraît plus étroit au-dessus et au-dessous de cette masse (fig. 1, À) par suite de la contraction des fibres lisses. Il ne s’agit nullement d'un caillot ; on n'y trouve aucune trace de globules rouges (éosine, hématoxyline ferrique). D'ailleurs, la partie dégé- nérée est située entre l’endothélium et la couche musculaire. IE s'agit d’une dégénérescence colloïde qui porte sur la tunique élas- tique interne dans une petite artère. On voit encore très nette- ment, en dehors, les fibres musculaires lisses et la fine adventice conjonctive et en dedans les cellules endothéliales. Dans les cas plus avancés, toute structure vasculaire a disparu et on ne re- trouve qu’une masse homogène, avec un où deux noyaux au cen- tre, dernière trace des noyaux de l'endothélium. Aspect des résidus de vaisseaux oblitérés. À partir de ce mo- ment, il est impossible, pour qui ne connaît pas les stades pré- cédents, de reconnaître un vaisseau dans les masses qui persistent dans les corpuscules. Les colorations au picro-ponceau ou par la méthode de Mallory colorent une ou plusieurs petites masses en rouge ou en bleu (fig. 1, E et F) vers le milieu des corpuscules. On pourrait prendre ces formations pour des fines travées fibreu- ses de la rate, mais, au contraire de ces dernières, elles ne mon- trent pas trace de tissu élastique (et on sait s'il est abondant dans les travées). Il y a également absence complète de noyaux cellu- laires, conjonctifs on musculaires. Dans les stades ultimes, la masse qui représente l'artériole oblitérée est envahie par des [ym- phocytes. D'ailleurs, souvent homogènes, quelquefois elles ont un (7) ! SÉANCE DU Â1 JANVIER 131 aspect vaguement fibrillaire. Il y a eu transformation du vaisseau oblitéré en une masse probablement collagène, absolument dé- pourvue de cellules et de fibres élastiques. Cette absence totale de cellules conjonctives est assez caractéristique pour dénoncer là, l'existence d’un processus dégénératif qui vient d'être esquissé (Hg. r, GC et D). L'examen sur coupes sériées montre, d’ailleurs, que ce ne sont pas des cordons fibreux, mais des masses irrégu- lièrement arrondies ou ovoïdes, qui n’occupent guère que 4 à 8 3 ka R À : Ào ë ea = RAR Æ ; EE oh ee Cu F, AR nn) : n Au 0 Piss Bo Ba Fig. 2. — Coupes sériées de corpuscules de Malpighi de la rate, montrant que la masse collagène se rattache à une artériole. — À 7, 8, 9, 10, 11, et B 23, 22, 21, deux corpuscules suivis dans l'étendue où se prolonge la masse collagène, coupes au 1/50 de mm. En pointillé, la limite approximative du corpuseule de Malpighi ; en noir, les masses collagènes, restes d’artérioles oblitérées. coupes de 1/5o°,de mm. Parfois, elles ont la forme d'un cordon court dont une extrémité se dirige vers l’artériole excentrique du corpuscule et s'y rattache même, rappelant ainsi le trajet de l’ar- tériole oblitérée, qui était une branche de bifurcation du vaisseau persistant (fig. 2). D'ailleurs, les formations élastiques des artérioles oblitérées laissent quelques traces et on trouve, au contre de quelques cor- puscules, des masses de substance grumeleuse, ou de trainées seg- mentées, des granules irréguliers qui se colorent fortement en noir par la fuchsine ferrique, en rouge par la safranine ferrique. En dernière analyse, les colorants de l'élastine montrent une masse diffuse, sans structure, faiblement colorée en gris pâle. Cas des gros vaisseaux et des travées fibreuses. Le même pro- cessus de remaniement affecte certainement les gros vaisseaux et TU a) 7% Q 27.1 7 le COR" y Dei fe er AE a nu à 132 RÉUNION BIOLOGIQUE DE BORDEAUX (8) les travées fibreuses qui les conduisent, mais, on le conçoit, beau- coup plus rarement. J'ai vu, cependant, sur une série de plusieurs coupes une. ancienne travée fibreuse volumineuse et bifurquée, contenant une veine, elle avait un aspect grumeleux, était inco- lorable par le ponceau et par la fuchsine ferrique et totalement dépourvue de noyaux, donc déshabitée par les cellules, cependant que la veine était encore tapissée sur une de ses faces par une épaisse couche conjonctivo-élastique saine. La travée fibreuse et une partie des vaisseaux qu'elle contenait était en pleine dégéné- rescence. En résumé, il est possible d'observer, dans des rates humaines prélevées dans de bonnes conditions d’autopsie ou prises sur un supplicié, des phénoinènes d'ocelusion et de dégénérescence vas- culaire portant principalement sur les artérioles des corpuscules de Malpighi. Il s’agit d'un processus de dégénérescence colloïde portant sur la limitarte élastique interne des atérioles. Ce pro- cessus aboutit à la formation de petites masses ovoïdes qui se colo- rent comine la collagène et-qui centrent le corpuscule lorsque la coupe les intéresse, tandis que les autres parties de l’artériole ne laissent plus de traces, si ce n’est sous forme de tractus élastiques en dégénérescence. Il y a donc des variations vasculaires dans la rate ; les phénomènes de destruction sont faciles à saisir ; la re- construction vasculaire est beaucoup plus difficile à voir. Ces va- riations sont corrélatives des variations des corpuscules de Mal- pighi dont il sera question ultérieurement. {Laboratoire d'anatomie générale et d'histologie de la Faculté de médecine). BACTÉRIES ANAÉROBIES ET GOMMOSE DU NOYER (1), par JEAN DürRExoy. Depuis quelques années, un dépérissement frappe les Noyers de tout âge du Massif central et des Pyrénées ; des taches d'arbres morts s'entourent d'arbres mourants et gagnent les noyeraies. À Nuces (Aveyron), où le Noyer paraît avoir été exploité de toute antiquité, la maladie se manifeste, au bord des taches, par un couronnement de la cime, le craquèlement, la dessiceation de l'écorce au collet, et la pourriture des racines, à partir de l'ex- trémité fortement colorée en noir et facilement décorticable ; à la (x) Savastano. — GC. R. de l’Achd des sc., 1884. Ann. Ac. sc. Sup. agr, Portici, 1884. Gilés par Petri. Anne Msl) sup Mfor: naz.\ Firenze, teNTIt, 30, 1918. (9) SÉANCE DU A1 JANVIER 133 ee ARR LU RO limite de la région radicale, non encore noircie, des filaments my- céliens infiltrent les fibres, bourrent les cellules des rayons mé- dullaires et y produisent des renflements bruns ou grisätres (ar- throspores ou conidies?). | Les coupes du collet ou des racines montr ent (disséminées dans le cambium, le bois ou surtout le péricycle, parfois groupées aux bords brunis de chancres radicaux), de nombreuses cellules rem- plies de gomme jaune-brun et décollées aux angles, par fonte pec- tique de la lamelle moyenne, tandis que la membrane brunit. Des fragments de racines gommeuses non noircies, stérilisés ex- térieurement puis fendus, ont été déposés sur de la gélose gly- cosée peptonée ou enfoncés à son intérieur. Rien n'a cultivé sur les surfaces exposées à l'air ; à partir des sections immergées à l'abri de l'air, il s’est développé dans la profondeur de la gélose et jusqu au fond des tubes ; des colonies grises de Bactéries cour- tes, enrobées dans une rnales gommeuse, mais devenant mobiles dans l’eau (1). Il est impossible de savoir actuellement si ces Bactéries anaé- robies sont des parasites responsables de la mort des Noyers, ou si, comme le voulaient Comes et Savastano pour les Bactéries trou- vées par eux, ce sont des parasites secondaires pénétrant par des lésions météoriques (chancres de gélivure). RECHERCHES SUR LE SAC ET LE CANAL ENDOLYMPHATIQUES. ORGANE ENDOLYMPHATIQUE DES BACTRACIENS, par GEORGES PORTMANN. Nos recherches ont porté sur trois types de Batraciens : le Cra- paud (Bufo vulgaris), la Grenouille rousse (Rana temporaria) et la Grenouille verte (Rana esculenta), auxquels nous avons appli- qué la méthode des coupes en séries de 30 u ou de 20 u suivant les dimensions de l’animal. Ces coupes ont été faites les unes, sur la demi-tête droite ou gauche, les autres sur la tête complète. Disposition générale. T1 convient de faire remarquer tout d'abord le développement considérable des espaces arachnoïdiens. Les parois bulbaires restent, en effet, séparées des parois cra- niennes par une distance correspondant à peu près à la moitié ou au tiers de la largeur du bulbe. C'est dans ce vaste espace que s'étale le sac endolymphatique. Plus large en son milieu qu’à ses (x) Au milieu de ces Bactéries, formant toutes nos cultures, un tube montrait des formes filamenteuses, représentant sans doute des files de Bactéries. 434 RÉUNION BIOLOGIQUE DE BORDEAUX (10) extrémités, il présente la forme d’un fuseau irrégulièrement bos- selé, obliquement dirigé d’arrière en avant et de bas en baut. Il s'applique tantôt en dedans contre la pie-mère bulbaire, tantôt en dehors contre la dure-mère de la paroi crânienne et s’étend en arrière jusqu au pneumograstrique, en avant jusqu'à l’auditif. De la partie moyenne de la face externe, partent deux diverti- cules, l'un postérieur qui pénètre dans l'oreille interne par un Lopif) | Sac À \endoly. | sp. roc. juxta-lag. Lagena orifice creusé dans la paroi osseuse auriculo-cranienne et vient se terminer en cul de sac au contact de la lagena, mais sans entrer en communication avec elle : nous l'appellerons le processus juxta-lagenaire ; l’autre antérieur, qui pénètre dans l'oreille in- terne un peu en avant et en haut du précédent par un deuxième orifice creusé dans la paroi auriculo-cranienne, et qui, une fois dans le labyrinthe osseux, va se dilater progressivement pour constituer le saccule. Ce diverticule antérieur correspond donc au canal endolymphatique des Mammifères et l’orifice osseux par lequel il passe, à l’aqueduc du vestibule. Ce succule, augmentant peu à peu de dimensions, communique largement avec la cavité A) SÉANCE DU {1 JANVIER Les 135 commune formée de Flutricule en haut et de la lagena (canal cochléaire) en bas, puis se prolonge en une très vaste poche irré- gulière qui s'étend jusqu'à la fenêtre ovale. Hixité et rapports. Complètement inclus dans les espaces arach- noïdiens, le sac endolymphatique est maintenu en position par des tractus extrêmement ténus, le reliant aux parois bulbaire et cranienne, par son adhérence intime en quelques points avec les organes voisins et par les deux diverticules de sa face externe. Du côté interne il vient, sur une certaine longueur de son tiers moyen, S'accoler à la pie-maère bulbaire. Du côté externe, il s’ac- cole à la dure-mère au miveau du pourtour ‘des orifices auriculo- craniens. Par son extrémité postérieure, il se prolonge jusqu au pneumogastrique, s'applique même contre lui et recouvre en partie le ganglion plexiforme. Par son extrémité antérieure, il se prolonge jusqu'au tronc de l'auditif avec lequel il présente sur une petite portion du trajet intra-arachnoïdien de ce nerf une contiguité parfaite. Les parois supérieure et infé- rieure sont en rapport dans toute leur étendue avec les ‘espaces arachnoïdiens. Le diverticule postérieur ou proces- sus juxta-lagenaire qui naît de la face externe du sac entre ‘en contact très étroit avec l'extrémité postérieure de la la- gena. Les extrémités de ces deux organes sont accolées intime- ment et leur cavités respectives ne sont séparées que par une cloi- son formée d'une double couche cellulaire. Le diverticule anté- rieur, ou canal endolymphatique, est très court en temps que ca- nal, car il devient rapidement un saccule dilaté en rapport en haut avec l’utricule, en bas avec la lagena, en bas et en arrière avec le processus justa-lagenaire, en avant avec les branches du nerf auditif. Structure. Les parois de l'organe endolymphatique (sac, pro- cessus juxta-lagénaire, canal, saccule) sont partout lisses et unies. Extrèmement minces elles sont constituées par un épithélium reposant sur une légère couche conjonctive : l’épithélium est formé d'une seule rangée de cellules polygonales, très aplaties prenant l'aspect endothéliforme. Au niveau de l’accolement de la lagena et du processus justa-lagenaire, il ne paraît même pas y avoir de tissu conjonctif interposé entre les deux couches épithé- liales. | Conclusion. L’organe endolvymphatique des Batraciens est com- posé d’un sac intra-crânien de dimensions considérables et d’un canal large et court qui fait communiquer ee dernier avec le sac- cule. Ce sac donne, en outre, un diverticule postéro-externe qui traverse la paroi crânienne pour se mettre au contact intime de la lagena. Au contraire de ce que nous avons constaté chez les AU MAL PA 2e PUR RO TERRA DCR Re VE ni NV ES ds Sy dns 136 = RÉUNION BIOLOGIQUE DE BORDEAUX (12) Mammifères (1) et les Oiseaux (2) le sac est ici enclos dans les espaces arachnoïdiens. Chez les Batraciens comme dans les autres classes (Sélaciens (3), Oiseaux, Mammifères), le sac endolympha- tique ne communique avec l’utricule que par l'intermédiaire du saccule. g (Laboratoire d'anatomie générale et d’'histologie de la Faculté AU: de médecine). (x) C. R. de la Soc. de biol., t. LXXXIL, p. 1.384 ; t. LXXXIIE, p. 45. (2) C. R. de la Soc. de biol., t. LXXXIIT, p. 1.488. (3) C. R. de la Soc. de biol., t. LXXXIIT, p. 487. (1) | | 137 on RÉUNION BIOLOGIQUE D'ATHÈNES SÉANCE DU 15 MAI 1920 SOMMAIRE Cawapras (A.) : L’encéphalite CRÈGES dE TO En Mae 6 a épidémique en Grèce. ........:. WE PanxaLos (G.) : Procédé sim- Cawapras (A.) : Recherches de | plifié de diagnostic bactériologi- laboratoire sur les cas d’encé-. | que de la diphtérie............. 3 phalite épidémique observés en Présidence de M. Bensis. - L'ENCÉPHALITE ÉPIDÉMIQUE EN GRÈCE, par À. CawanDias. On peut dire que l'épidémie d'encéphalite a commencé en Grèce en janvier 1920. Déjà, vers la fin de 1919, nous observions des cas peu nets, rares presque exclusivement, chez des voya- geurs. En mars 1920 j'ai pu observer à Athènes une sorte de recru- descence épidémique, des cas nombreux et massés. J’ai en ce moment-ci dans mon service (Clinique thérapeutique de l’Evan- gélismos) trois cas d’encéphalite léthargique et six formes myo- cloniques en traitement. On me signale des cas à Zante et à Volo. Cette recrudescence de l'épidémie d'encéphalite de mars 1920 à suivi une recrudescence extrêmement grave de grippe qui a eu lieu à Athènes en janvier et février 1920. Il nous a été difficile de déterminer comment est née l'épi- démie. Est-elle venue par des porteurs de germes d'Italie ou de Constantinople? En tout cas, déjà avant cette épidémie nous ob- servions quelques cas de chorée fébrile etc., difficiles à classer. Je signale l'observation suivante de juin 1918. Un jeune homme de 16 ans, n'ayant rien dans ses antécédents, est pris brusquement d’une crise d'épilepsie généralisée avec 138 RÉUNION BIOLOGIQUE D’ATIÈNES à (2) écume dans la bouche sans morsure de la langue. En même temps la température monte à 40°. Après sa crise, le malade présente de la torpeur intellectuelle, de la somnolence. Les quatre jours suivants, la fièvre persiste, elle tombe le 6° jour. Les convulsions n'ont plus reparu depuis. Il n’y avait rien dans les différents ap- pareils. J'avais qualifié le cas de grippe nerveuse. | Dans l'épidémie actuelle d'Athènes, tant chez les cas de mon hôpital, que chez ceux de ma clientèle, j'ai pu constater nette- ment la prédominance des formes d’excitation (myocloniques, délirantes, etc). C’est là un caractère important au point de vue du génie épidémique. Nous n'avons pas eu en Grèce une épidémie de léthargie pure, mais d'emblée, une épidémie polymorphe avec prédominance des formes myocloniques. Parmi mes observations actuelles, je signale la suivante où la réaction méningée a été forte sans qu al y ait de la lymphocytose du liquide céphalorachidien. °M..., 19 ans, entre à l’hôpital le 9 avril avec le tableau clas- sique (somnolence, fièvre légère, ptosis, strabisme interne). Au- cune lymphocytose dans le liquide céphalorachidien. Ligne blan- che très positive. Aucun autre symptôme. Le 16 avril la fièvre monte un peu (37-8); des vomissements bi- lieux apparaissent abondants. Le ventre prend un aspect en ba- teau très caractéristique. Opisthotonos très marqué. Pas de Ker- nig, ni Brudzinski. Rien dans le liquide céphalorachidien. Ces symptômes persistent jusqu'au 23 avril. À partir de ce moment ils disparaissent et le malade entre en convalescence. Ce cas diffère de ceux décrits par M. Achard et par M. Claude en ce sens quil n'y avait rien dans le liquide céphalorachidien et que le malade avait des vomissements. Voici le résumé d’une autre observation myoclonique avec pru- rit très généralisé. L..., 12 ans, est pris le 16 mars 1920 de malaise NA fièvre élevée, vertiges. Trois jours après, délire et secousses musculaires généralisées intenses. Entre à l'Evangelismos le 22 mars. Sur tout le corps nous remarquons de grosses lésions de grattage. Se- cousses musculaires diaphragmatiques rythmées, 34 par minute, nettement observées aux rayons X, en même temps, secousses des muscles abdominaux. Prurit très intense, délire onirique vio- lent. Rétention d’urine. Le malade, emmené par ses parents en province, n’a pu être suivi. En général, mes observations présentent des faits importants et rares. Le polymorphisme est caractéristique de l'épidémie grecque actuelle. ; + | | L | (3) SÉANCE DU 15 Mai 139 . RECHERCHES DE LABORATOIRE SUR LES CAS D'ENCÉPHALITE ÉPIDÉMIQUE OBSERVÉS EN GRÈCE, par À. Cawapras. Le sang de nos malades montrait une légère hyperleucoeytose (10.300-11.400) avec 75 à 8o p. 100 de polynucléaires. Urée dans le sang : o gr. 5o à o gr. 70: L’hémoculture était négative. Dans le liquide céphalorachidien nous avons fait des recher- . ches en série dans deux cas de forme léthargique typique. Au point de vue cytologique, nous n'avons jamais trouvé, dans nos cas, de réaction nette, tout au plus deux ou trois Iymphocytes par champ. Une seule fois, dix par champ. Même, dans un cas, la réaction méningée ne contenait pas de Iÿmphoeytes. L'albumine nous a toujours paru augmentée. Chez notre ma- lade V... première détermination (méthode de la pesée) 0,20 p. 1.000 ; quelques jours après 0,24 p. 1.000. Chez une autre ma- lade M... 0,25 p. 1.000 ; au déclin de la maladie 0,14 P- 1.000. Le glucose ne nous a pas paru augmenté. Les chlorures étaient nettement augmentés. Chez Y.. ., première détermination 9,80 p. 1.000, quelques jours après 1150 p- —.000. Chez M... 11,50 p. 1.000 ; quelques jours après 20,5 p. 1.000. L'urée était aussi très augmentée dans le liquide seen dien. Chez V... les premiers jours de la maladie 2,55 p. 1.000, au déclin 0,75 p. 1.000. Chez M..., au commencement de la ma- ladie 1,30 p. 1.000 ; au déclin 0,48 p. 1.000. D'accord sur ces points avec les auteurs qui se sont occupés de la question, nous avons observé dans le liquide céphalora- chidien, l’absence de lymphocytose avec augmentation nette sur- tout, à la période d'état, des chlorures et de l’urée, de l’albu- mine. Nous n'avons pas trouvé l’hyperglycorachie. (Laboratoire de la Clinique Thérapeutique de l'Evangelismos). PROCÉDÉ SIMPLIFIÉ DE DIAGNOSTIC BACTÉRIOLOGIQUE DE LA DIPHTÉRIE, par G. PankaLos. L'ensemencement sur les milieux ordinaires (sérums coagulés), nécessite une certaine expérience et la préparation de ces milieux est plutôt difficile. Le développement sur des sérums mal coa- œulés est toujours retardé. Nous sommes amenés à préférer les mi- RAM MN TEA T OU je CR LOU ERONENE CARR D Er Ê de AIT TS LE 140 RÉUNION BIOLOGIQUE D’ATIHÈNES (4) lieux liquides. On sait combien l'ensemencement sur milieux liquides est simple pour des personnes, même non expérimentées. On prélève le sérum de Bœuf ou de Cheval aseptiquement, on lui ajoute 0,3 p. 100 de glucose pur et de teinture de tour- nesol jusqu'à l'apparition d’une teinte légèrement bleuâtre. On le répartit dans des tubes à essai bien bouchés et pour obtenir sûrement un milieu stérile, on soumet les tubes à la température de 56°, au baïin-marie, pendant 3 heures, trois jours consécuti- vement. Le sérum prend une consistance sirupeuse, mais il reste clair. : Pour l’ensemencement il suffit de plonger l’ouate qui a servi pour le prélèvement du matériel suspect dans le sérum. Très souvent, après 6 heures, dans l’étuve à 37°, en tout cas, après 12 heures, on voit apparaître, dans le sérum auparavant clair. de petits grumeaux, qui sont des colonies. On cherchera alors s’il y a des Bacilles présentant les caractères tinctoriaux et mor- phologiques du Corynebacterium diphlieriae. Même, si on n’a pas le milieu ci-dessus indiqué, on pourra se servir d’un sérum quelconque (excepté antidiphtérique) dant une quantité sera versée dans un tube à essai HUE Le développe- ment s'effectuera assez bien . Les avantages du procédé résident dans la facilité de prépa- ration du milieu, la rapidité et la simplification de l’ensemen- cement, mais surtout dans la rapidité du développement des co- lonies diphtériques. Son unique défaut est qu’on ne peut obtenir ainsi des colonies isolées, ce qui du reste, n'est pen nécessaire pour le diagnostic. (Laboratoire du D° Cawadias, Clinique médicale de l’'Evangelismos). RÉUNION DANOISE DE BIOLOGIE SÉANCE DU 15 DÉCEMBRE 1920 Bis zAARD (A.)et NoErvi: (J.) : Recherches sur la réglementation neutralisatrice dans les cas d’épi- lepsie proprement dite......... SOMMAIRE Il ul Krocn (A.) : Réactions vaso- motrices locales dans la peau de AGRENOUTIe MT AU ANA Krocx (M.) : Sur l’étalonnage LAl EccerMann (V.) : Le problème physiologique de la digitale..... à de la virulence dans la leucémie Kro5x (A.) et Scxmir-JENSEN expérimentale des Poules....... 7 | (H.-0.) : Sur la fermentation cel- GraM (H.-C.) : Volume des glo- lulosique dans la panse des Rumi- - bules du sang et rapport de ce nants et son importance pour l’é- volume à l’hémoglobine et au tude des échanges respiratoires... (] nombre des cellules..../...,... II Meurencracut (E.) : Détermi- Jarcogy (E.) : Sur l’équilibre | nation quantitative de la biliru- acido-basique du sang humain, . bine dans les cas de bilirubiné- étudié dans ses rapports avec di- DU UNE HAN NE EME A Pt RTS 13 MES RAECtIOMS 22e... 10 Présidence de M. Th. Madsen. RÉACTIONS VASOMOTRICES LOCALES DANS LA PEAU DE LA GRENOUILLE, par Aucusr Krocu. Comme suite à mes recherches, antérieurement communi- quées, sur les capillaires de la langue de la Grenouille et sur leurs réactions aux irritations locales (C. R. de la Soc. de biologie, t. LXXXIIT, p. 498), j'ai étudié les phénomènes correspondants dans le réseau capillaire de la peau et de la membrane interdigi- tale. Ici, les capillaires sont très courts et constituent un réseau serré, situé immédiatement au-dessous de la surface de la peau. En règle générale, ils sont ouverts, mais étroits, ne laissant pas- ser les globules que un à un, et leur imprimant des changements de forme plus ou moins considérables. Leur excitabilité aux irri- tants, tant chimiques que mécaniques, est sensiblement moindre que celle des capillaires de la langue ; cependant, une goutte d'uréthane a 25 p. 100 ou de véronal sodé à 10 p. 100 produit 1249 RÉUNION DANOISE DE BIOLOGIE une dilatation notable. À l'égard de l'histamine, ils se montrent | résistants, comme les autres capillaires de la Grenouille. Les irri- tations mécaniques faibles ont généralement pour effet de les dilater un peu ; une irritation plus forte détermine souvent une contraction, mais dans les deux cas, et contrairement à ce qui a lieu dans la langue, la réaction est nettement locale et son rayon d'action n'est pas supérieur à 0,25 mm. Le tonus des capillaires est variable, et l'observation prolongée d’un capillaire y fera sou- vent constater une série de contractions lentes alternant avec des dilatations. Ces mouvements ne dépendent aucunement de l'artère afférente ni du système nerveux ou des variations de tonus simultanées de capillaires avoisinants. Dans les capillaires de la peau, bien plus que dans la langue, le tonus ést en rap- port étroit avec l'afflux sanguin. Un arrêt de 10 minutes déter- minera une dilatation considérable, qui commencera à diminuer quelques minutes après que le sang aura repris son cours. La teneur du sang en oxygène ne joue aucun rôle dans ce phéno- mène, la peau se trouvant largement approvisionnée en oxygène par l'atmosphère. | Les petites artères de la peau et des palmures répondent aux irritations mécaniques par des réactions qui rappellent beaucoup celles des capillaires, mais qui sont d'ordre nettement nerveux, puisque, après une latence de quelques secondes, l'excitation peut étendre son champ d'action dans un rayon de plusieurs millimè- tres. Les irritations mécaniques faibles provoquent la dilatation d'une artère se trouvant préalablement contractée, et les fortes irritations, produites, par exemple, par la piqüre d'une épingle, sont suivies de contractions. Une artère lésée par une piqüre se referme complètement et reste contractée pendant le temps (jus- qu'à 15 minutes) qu'il faut à la goutte de sang extravasée pour se coaguler, ce qui empêche toute saignée ultérieure. Quant aux actions chimiques, les artères de la peau et des pal- mures réagissent en présence de l’acétylcholine (à 0,005 p. 100) qui y provoque une dilatation considérable avec augmentation intense de l’afflux sanguin, mais qui n’a pas d'influence appré- ciable sur les capillaires. L’adrénaline, à o, 1 p. 100, détermine une contraction prononcée des artères d’un certain diamètre (à partir d'environ o,1 mm.), mais n'exerce aucune influence sur la grande majorité des artères à lumière relativement petite, ni sur les artérioles. Chez Rana esculenta, les artères de la langue sont toutes réfractaires à l’adrénaline, tandis que dans d’autres organes tels que, par exemple, la plupart des muscles, les artères et leurs ramificalions les plus déliées se contractent vite et com- plètement, après application d’une goutte d’adrénaline. Les réactions des artères et des capillaires à l'égard des irri- (3) SÉANCE DU 45 DÉCEMBRE 4113 tations locales, de même que les réactions analogues des vais- seaux de la langue, ne sont pas des réflexes proprement dits, car ils ne sont pas modifiés immédiatement par la résection du nerf, mais seulement après un espace de temps assez long, quand les fibres coupées ont eu le temps de dégénérer. L’innervation des vaisseaux fera l’objet d’une communication suivante. En rapprochant les résultats ci-dessus indiqués de ceux obtenus pour la langue, on se rend compte que les propriétés physiolo- oiques des vaisseaux sanguins microscopiques varient considé- rablement d’un tissu à l’autre. Il convient donc d'entreprendre des études aussi nombreuses que possible sur des tissus se prè- tant à ce genre de recherches. Par la suite, il sera donné com- munication des résultats obtenus (x). (Laboratoire de zoophysiologie de l'Université de Copenhague). 1 SUR L'ÉTALONNAGE PHYSIOLOGIQUE DE LA DIGITALE, par Mari Krocx. Jusqu'ici, c'est la Grenouille rousse (Rana temporaria) qu'on a employée pour la détermination de la puissance d’action des so- lutions de Digitale ou de Strophantus. Dans ce genre d’'expé- riences on se servait de Grenouilles ou de cœurs de Grenouille isolés, et Les calculs se basaient sur ce fait d'observation que plus la concentration du poison était forte, moins il fallait de temps pour suspendre les contractions spontanées du cœur de l'animal. Au cours de mes études sur l’action produite par la Digitale et par le Strophantus sur des cœurs isolés de Rana esculenta et de Rana temporaria, j'ai remarqué une différence caractéristique entre les deux espèces de Grenouilles, le cœur de Rana tempo- raria adsorbant les poisons en question, tandis qu'avec le cœur de Rana esculenta il n'y avait pas d’adsorption appréciable. Il en résulte que chez R. {emporaria Ia suppression des con- tractions spontanées du cœur se produira vite, si l'on met en œuvre des concentrations fortes, et lentement, si la concentration employée est faible, mais même des concentrations très faibles amèneront un arrêt, pourvu que l’action se prolonge assez long- temps et que la quantité de liquide employée soit assez considé- rable. Le temps entre donc en facteur important dans la déter- mination de puissance d'action, et c'est pourquoi cette détermi- nation ne saurait se faire sans précision, le facteur temps dépen- (x) Le travail in ettenso paraîtra prochainement dans fe Journal of Physiology. 144 RÉUNION DANOISE DE BIOLOGIE dant à son tour d'autres facteurs tels que les dimensions du cœur de son état de nutrition, et, aussi, de la température du liquide. Quand, au contraire, le poison n'est pas adsorbé, comme cest le cas pour le cœur de R. esculenta, il devient possible de trouver le minimum de concentration exigé pour arrêter la pul- sation du cœur ou pour le mettre dans un état caractéristique. Cette observation m'a fourni une méthode pour l’étalonnage des solutions de Digitale ou de Strophantus au moyen de cœurs is0- és de R. esculenta. Voici la méthode : dans le cœur d’une Gre- nouille dont le sy un nerveux central a été détruit, on introduit par le bulbus arleriosus une canule en argent qu'on fait com- muniquer avec un récipient de verre contenant du liquide Ringer ou bien du liquide Ringer additionné de la substance dont l’ac- tion sur le cœur doit être étudiée. Les mouvements du cœur sont enregistrés de la façon suivante (voir la figure ci-contre) : à l’aide d'un bouchon perforé de caoutchouc, un autre récipient de verre est adapté au premier de manière à enfermer le cœur, ce dernier récipient se termine en bas par un tube effilé où un peu du liquide est retenu du fait de la capillarité. Ainsi il fonctionnera comme chambre humide autour du cœur. Un tuyau latéral relie ce réei- pient à un tambour de Marey inscrivant sur un kymographe. Dans le récipient à liquide, la hauteur de la surface liquide est maintenue constante à l'aide d'un flacon renversé. Ce disposi- (5) À SÉANCE DU 15 DÉCEMBRE 145 tif permet d'évaluer, avec la précision d'environ 10 p. 100, l'in- tensité d'action d’une préparation donnée. Ajoutons qu à l'encontre de ce qui se produit de l’expéri- mentation avec des préparations de Digitale ou de Strophantus additionnées de glycérine sur le cœur de R. temporaria où, le temps entrant en ligne de compte par suite du retard des réac- tious causé par la glvcérine, l’action des poisons n'est pas sus- ceptible de détermination, mes études ont fait voir que, dans le cas du cœur de R. esculenta, l'addition de glycérine ou d'alcool était sans influence sur la détermination d'intensité d'action, une préparation donnée, additionnée ou non de ces substances, pro- voquant, à une concentration déterminée, l’arrèt du cœur de façon typique. La méthode ci-dessus exposée m'a servi pour la _ détermination de la puissance d'action de quelques-unes des pré- parations commerciales de Digitale, ainsi que pour l’examen du titre et de la stabilité d’infusions de Digitale ; celles-ci présen- taient, comme taux, des écarts très considérables (jusqu’à 1.000 . p. 100) et étaient peu stables. L'expérience ayant montré que le cœur isolé de la R. esculenta est un réactif à la fois stable et sensible vis-à-vis de la Digitale, permettant de déterminer avec une précision élevée le minimum de concentration susceptible de provoquer des arrêts d’une mi- nute, au moins, dans le rythme spontané du cœur, et cette action se prêtant, selon l'expérience clinique, aux mesures de l’action thérapeutique, elle me semble tout indiquée pour fournir la base d'un étalonnage de la puissance d'action. Dans un tel système, la concentration exigée pour la production de l’action caracté- _ristique aurait la valeur 1, et l'unité physiologique de Digitale serait constituée par 1 c.c. d'une solution à cette concentration. | … (Laboratoire de zoophysiologie de l'Université de Copenhague). BioLocre. COMPTES RENDUS. — 1921. T. LAXAXIV. II 146 RÉUNION DANOISE DE BIOLOGIE (6) SUR LA FERMENTATION CELLULOSIQUE DANS LA: PANSE DES RUMINANTS ET SON IMPORTANCE POUR L'ÉTUDE DES ÉCHANGES RESPIRATOIRES, par À. Krocu et H.-O: Scamir-JENsEN. Des expériences antérieures, notamment celles qui ont été réa- lisées par Markoff, au laboratoire de Zuntz, ont montré que la fermentation cellulosique consiste en un dédoublement de la cel- lulose en acides gras — d'ordre inférieur, d'une composition moyenne correspondant à celle de l'acide butyrique —, en acide carbonique, et en méthane. Le processus s’exprimerait donc, par exemple, sous la forme de l'équation : | 2 CAO CM 077 3 CO EG En entreprenant la détermination quantitative du rapport entre les produits de fermentation gazeux — notre argument était que, ce rapport restant constamment identique dans le cas d'un seul et même processus chimique, on pourrait, une fois la valeur numérique de ce rapport déterminée, se servir, dans des expériences complètes sur les échanges respiratoires, du taux de méthane libéré pour le calcul de l'acide carbonique engendré par la fermentation et, partant, pour la correction applicable à la détermination des échanges. ‘: Dans des expériences comme les nôtres, la grande difficulté, que jusqu'ici on n’était pas parvenu à surmonter, réside dans la distinction à établir entre l'acide carbonique produit par la fer- mentation et celui dégagé simultanément par les carbonates de la masse en fermentation. Nous nous sommes servis d’une micro- méthode respiratoire nouvelle où l’on faisait fermenter, à une tem- pérature voisine de 38°, dans une atmosphère d’azote renfermée dans des récipients d’une capacité de 5o c.c. environ et commu- niquant avec un manomètre, le contenu de la panse de Vaches fraîchement abattues. Pendant la durée de l'expérience, on rele- vait l'augmentation de pression ; le gaz contenu dans les flacons à fermentation était analysé à l’aide de la microméthode de Schmit-Jensen. La teneur totale en acide carbonique se détermi- nait tant dans des échantillons prélevés avant le début de la fer- mentation, que dans les flacons, à la fin du processus de fermen- tation, que dans les flacons, à la fin du processus de fermenta- tion : on sursaturait d'acide chlorhydrique les prélèvements, après quoi on en litrait l’acide carbonique, chassé par un courant d'air et absorbé dans Ba (OH)°. Il résulte de nos expériences que, normalement, la fermentation s'opérant dans la panse ne donne (7) _ SÉANCE DU 45 DÉCEMBRE 117 pas lieu à la production d'hydrogène, ni d'azote gazeux. Le rap- port _. n'est pas absolument constant ; cependant, il ne varie que dans des limites étroites (2,2—2,9), ayant pour moyenne 2,6. _ À l’aide de cette moyenne on établit une correction: applieable à la détermination des échanges respiratoires chez les Vaches. Une expérience réalisée, pendant »4 heures, sur la respiration d'une Vache, a donné, par exemple, les résultats suivants : Oxy- gène absorbé : 1.638 litres, acide carbonique éliminé : 1.734 li- tres, méthane éliminé : 127 litres, d’où le quotient respiratoire : 1,009. En corrigeant l'acide carbonique produit par fermenta- tion, On à : 1.734 —2,6 x r127— 1.404 litres de CO* ; ce qui: donne un quotient de 0,857. Calculant, par la formule de Zuntz la pro- duction de chaleur d'après la consommation d'oxygène, on a, en tenant compte du quotient, les valeurs de 8380 calories (sans correction), de 7980 calories (avec correction). Quant à la chaleur produite dans la panse par le processus fermentatif, elle a été défalquée du résuitat des échanges, à l’aide de notre correction. En effet, cette chaleur, tout en étant engen- ‘drée dans l'organisme, doit être considérée comme perdue, au point de vue de l’économie énergétique (x). (Laboratoire de zoophysiologie de l'Université de Copenhague). LE PROBLÈME DE LA VIRULENCE DANS LA LEUCÉMIE EXPÉRIMENTALE DES POULES, par V. ELLERMANN. Dans de nouvelles expériences l’auteur a réussi à transmettre la leucémie des Poules dans une série de 12 passages. En tout, 122 animaux ont été inoculés : le résultat à été positif dans 34 cas WADE: Too). Rappelons que Ellermann et Bang, dans leur série À, ont eu 39 p. 100 de résultats positifs, que Jacoby et Hirschfeld obte- naient un taux de 45 p. 100, Ellermann, dans les séries D et E, 22 p. 100, Schmeisser 33 p. 100. Ainsi la plupart des animaux présentent constamment une immunité naturelle envers la ma- ladie. Cette absence de réceptivité n'est pas, ainsi que je l'ai fait remarquer auparavant, une qualité absolument stable, puisqu'on parvient à infecter, par inoculation réitérée, quelques-uns des ani- maux qui la première fois étaient réfractaires. J’ai déjà fait ob- (x) Le travail in eætenso paraîtra prochainement dans le Biochemical Journal. 148 RÉUNION DANOISE DE BIOLOGIE server (Zeitschrift f. Hygiene und Infektionskrankheinten, 1909) que le pourcentage des succès dans chaque expérience particulière est nécessairement fort variable, suivant le nombre accidentel d'animaux réfractaires. Il résulte de là, qu'il faut se servir d’un certain nombre d'animaux pour être sûr d'obtenir un résultat po- sitif. En expérimentant, par exemple, sur 5 animaux seulement, on aura fréquemment (dans environ 25 p. 100 des expériences; un résultat négatif, bien que la matière inoculée soit virulente. Si on augmente le nombre d'animaux inoculés, la proportion de résultats positifs augmentera ; il faut employer 12 animaux pour être presque assuré d’un résultat positif. Dans le cas de la série H, pour raisons d'économie, j'ai été obligé de me contenter de S animaux pour chaque expérience, ayant ainsi une probabilité de 90 p. 100 de résuliat positif. Il faut compter avec un résultat purement négatif de temps en temps, et d’autre part, il peut arriver que tous les 8 animaux soient atta- qués ; mais cela n’est qu'un hasard, et il faut résister à la ten- tation de conclure à une haute virulence dans de tels cas. Les détails ayant rapport à ce changement du pourcentage de succès dans les différentes générations se voient dans le tableau : Nombre d’animaux Nombre Taux Passages inoculés d’infectés d'infections FE MAN Lt : ï SE I 13 % De Are Re er, 20 7 35% na ne AS AE EAN 8 5 GENE RAA A AU oc 13300 16 2 13 AR AAA SV CN SEA 16 3 TON GES ME RS BITES 5 LD DR OU 8 I 13 % AE AAA ENS PANDA CA D 8 3 3$ % SA A ANS Re en 6 “A He DE MR MR Re Et te 8 h Done TOP MR RARE AA te Sata tee 8 n DORE DE DOS AUIRIE ES OC ENEErEE ROUE 8 2 25% TOUT TA ; ES EE SES 8 I 13 % LOL mo 34 F0 Taux d'infections dans la série H. On voit que le pourcentage de succès varie entre 13 et 63 p. 100, mais les chiffres sont distribués d’une manière tout à fait irrégulière et il n’y est absolument pas question d'une augmen- tation au cours des passages. : Ii serait important de pouvoir augmenter le taux des succès, soit en supprimant la résistance naturelle, que possèdent les 60- 70 p. 100 des animaux, soit en augmentant la virulence de la matière contagieuse au point de vaincre la résistance. (9) SÉANCE DU 15 DÉCEMBRE 149 Quant au premier point : la réduction de la résistance, j'ai men- tionné dans un travail précédent, des expériences différentes (sai- gnée, inanition, etc.), qui n'ont pas donné de résultat. Dans la Série présente, j'ai fait une expérience dans ce but en injectant 1 2 Génération Courbe II de la tuberculine avant l’inoculation du virus de la leucose. La maladie apparut très vite, après 2-3 semaines et la durée moyenne des cas ne füt que de 32 jours. Je n'ai pas eu l’occasion ‘de renou- veler cette expérience, toutefois je suis porté à croire, que l'effet nest qu'apparent, la marche rapide de la maladie pouvant s’ex- pliquer autrement. 150 RÉUNION DANOISE DE BIOLOGIE (10). ‘En regardant la courbe x, où la durée moyenne des cas dans les différents passages est indiquée graphiquement, on voit, en effet, qu'il y a une continuelle réduction du temps, de sorte qu'au commencement de la série H on à une durée de 15-20 semaines, et à la fin de 6-8 semaines seulement. Cette réduction croissante- du temps de la maladie doit être prise comme signe d’augmen- tation de la virulence de la matière inoculée. Quoique la ligne ne soit pas tout à fait régulière, la chute se présente très distinc- tement. Les irrégularités peuvent être dues en partie au hasard, telle la petite élévation dans la 6° génération, 6ù le chiffre ne se. rapporte qu'à un seul animal. La chute dans la 9° génération, dans laquelle les animaux étaient préalablement traités par la tu- berculine, n’est non plus trop frappante, considérée par rapport à la partie néon de la courbe. MARIE 1 |. CT NONT CAPES TEE ARE do PHMPNE CRMMEE PR TT MR dE es GR UE: St RE CA no dE / 2 3 4 5 6 Génération. Core III Pour mieux éclairer la question, j'ai calculé d’une manière. analogue la durée moyenne dans les séries antérieures D et E. On vérifiera sur les courbes 2 et 3, qu'ici le rapport est tout à fait le même. La courbe 3 donne une ligne régulière et d'une étendue suffisante. En comparant Îles 3 courbes, on voit, que la durée initiale est presque la même dans toutes les séries. Il faut remarquer que la quantité de matière inoculée employée n’a pas. été tout à fait la mème dans les cas différents. Ordinairement, j'ai injecté une quantité d'émulsion de sang correspondant "à 2 gouttes de sang de l'animal malade ; mais quelquefois j'ai em- ployé une dose plus forte, savoir 1 €.e., d'une émulsion d’or- ganes centrifugée. Un examen spécial de cette question montre- (#1) SÉANCE DU Â5 DÉCEMBRE 151 pourtant, que cette différence ne peut nullement expliquer la forme des courbes. Ainsi, on obtient par des inoculations continues une augmen- tation de la virulence de la leucémie des Poules, qui rappelle beaucoup celle connue dans une autre maladie à virus filtrable l’hydrophobie. Si on fait ici l'inoculation d'un cas spontané (virus de rue), le temps d’incubation s’abaisse, comme on sait, pour chaque génération, jusqu à ce qu'on arrive à un point, où il reste constant (virus fixe). Dans le sarcome des Poules (Peyton Rous), Jablons a fait ré- cemment la mêrie constatation. L'augmentation de la virulence dans la leucémie des Poules se manifeste donc par une réduction de durée, mais il importe de faire remarquer, ce que nous avons déjà indiqué, qu’on n’observe pas en même temps une élévation du taux des animaux infectés (voir le tableau 7). Il semble donc problématique d'obtenir une augmentation du taux des infections par une augmentation de virulence, brisant la résistance des animaux réfractaires. (Institut de médecine légale de l'Université de Copenhague). VOLUME DES GLOBULES DU SANG ET RAPPORT DE CE VOLUME A L'HÉMOGLOBINE ET AU NOMBRE DES CELLULES. Note de F.-C. GRAM, présentée par Knup FaBer. Un procédé destiné à déterminer le volume des cellules san- guine consiste à mélanger 0,5 c.c. d'une solution isotonique de citrate de soude à 3 p. 100 et 4,5 c.c. de sang veineux, et de cen- trifuger ce mélange dans un tube gradué, pendant go minutes à plus de 3.000 tours à la minute. Le volume proportionnel (vol. p. 100) s'obtient à l’aide de la formule suivante : P x 100 Vol. % = S où P représente le dépôt précipité du sang citraté, et S le sang employé en c.c. En ayant soin d’assurer l’immobilité complète du tube, fixé dans l'appareil centrifugeur, et d'arrêter très lente- ment et par transitions insensibles le mouvement, on arrive ainsi à des résultats à peu près identiques à ceux de l’hématocrite. L'écart en plus n'est en moyenne dans notre procédé que de 0,5 vol. p. 100. RE TO PA + RE des die 152 RÉUNION DANOISE DE BIOLOGIE (12) Chez les Hommes normaux, le volume p. 100 varie entre 5t et 4r p. 100, chez les Femmes normales entre 45 et 36 p. 100 du volume du sang. Le volume p. 100 des cellules est étroitement proportionné au pourcentage de l’hémoglobine dans les cas normaux, et dans les cas pathologiques il s'y conforme approximativement. L'examen de 611 cas de toutes sortes a donné comme résultat que 100 p. 100 d’hémoglobine + 18,5 p. 100 oxygène correspond à un volume p. 100 de 47,1 p. 100. Au taux de 5 millions de globules normaux par mm.c., cor- respond un volume p. 100 de 42-43 p. 100. On représente le rapport entre le volume des globules et leur nombre par une valeur dite « indice MR tite », qui se cal- cule par cette formule Vol. 2%} xlo,12 Vol. 1 = —————— G G étant le nombre de globules par mm.c. de sang. Les valeurs de l'indice volumétrique sont à peu près corréla- tives à celles de l'indice colorimétrique. Notons toutefois que le nombre de globules correspondant à 100 p. 100 d'hémoglobine n'est pas de 5 millions, comme on est convenu de le supposer, mais plutôt de 5,ño millions par mm.c. Par conséquent, l'indice colorimétrique oscille entre 0,8 et 1, avec une moyenne de 0,9. En faisant abstraction des leucémies graves où le volume des leucocytes n'est pas quantité négligeable, les 550 cas examinés se groupent en trois catégories. 1. 387 cas de sang à indice colorimétrique normal (0,8 — 1) : Moyenne de l'indice colorimétrique 0,9 = — volumétrique 1 2. 36 cas de sang à indice colorimétrique bas (0,4 — 0,7) : Moyenne de l'indice colorimétrique 0,6 ne — volumétrique 0,8 3. 127 cas de sang à indice colorimétrique élevé (1,1 — 1,8) Moyenne de l'indice colorimétrique 1,45 ne — volumétrique 1,5 Dans le sang normal il y a alors une différence de o,r entre l'indice colorimétrique et volumétrique, ce qui s'explique par les fausses suppositions dont on se sert en calculant l'indice colorimé- itrique. Dans les cas d’anémie microcytotique la différence est 0,2 dans l’anémie pernicieuse 0,05. Il en résulte ue les écarts pathologiques de l'indice colorimé- SÉANCE DU 15 DÉCEMBRE 153 trique sont dus essentiellement à des variations du volume moyen des globules. _ Pourtant dans les anémies simples à indice bas, la teneur en hémoglobine par unité de volume de globules est légèrement in- férieure à la normale, et d'autre part elle la dépasse un peu dans les cas d'anémie pernicieuse à indice élevé. (Clinique médicale du P° Knud Faber). DÉTERMINATION QUANTITATIVE DE LA BILIRUBINE DANS LES CAS DE BILIRUBINÉMIE. Note de E. MEULENGRACHT, présentée par KNuD FABER. La méthode d'Hayem-Gilbert étant d’un emploi assez laborieux _et peu satisfaisant dans la pratique courante, même sous les for- mes instituées par Scheel ou par Sunde, il est préférable de se servir, comme indicateur, de la coloration jaune, si caractéris- - tique, de la bilirubine et de déterminer ensuite, quantitativement, le taux de la bilirubine à l’aide d’une simple méthode de dilution. Technique. Prélever, à une veine du bras, environ 3 c.c. de sang que l’on verse dans un petit tube à essai où l’on a eu soin, afin d'empêcher la coagulation, de placer préalablement quelques gouttes d'une solution de citrate de soude à 20 p. 100. On aban- donne le tube pendant quelques heures, pour laisser déposer les globules, ou bien l’on centrifuge. La colonne de plasma occupant la partie supérieure du tube présentera alors, dans le cas d’une malade ictérique, une belle coloration jaune d’or. L'intensité de coloration se détermine moyennant une méthode par dilution en décantant avec une pipette r c.c. de plasma — (le tuyau de caout- choue doit avoir une certaine longueur, afin de permettre à l’opé- rateur de constater à quel niveau se trouve la pointe de Ïa pi- pette) —, qu’on transvase dans un tube plus grand, où l’on dilue avec une solution physiologique de NaCI jusqu’à obtention de la teinte étalon. Le liquide contrôle est composé de bichromate de potasse caustique (0,05), d’eau distillée (500) et d'acide sulfurique dilué (2 gouttes), il est contenu dans un tube de même diamètre que celui où s'opère la dilution. La comparaison se fait sur le fond d'une manche de sarrau blanche face à la lumière. Ensuite, le liquide dilué est versé dans un vase gradué et on note le vo- lume en c.c. Le chiffre ainsi obtenu est dit « coefficient de dilu- tion » ou « proportion de bilirubine ». Le coefficient de dilution de la solution étalon est donc de 1, il représente à peu près la coloration légèrement jaunâtre qu'offre souvent le plasma des A ARR RS CRU - PA 15% RÉUNION DANOISE DE BIOLOGIE (14) personnes normales. On pourrait donc dire, grosso modo, que le coefficient de dilution est le chiffre qui indique le nombre de fois qu'il faudrait diluer le plasma ictérique pour le ramener à la teinte du plasma normal. Pour donner une idée des chiffres en question, nous citerons les coefficients de dilution des malades à ictère cutané à peine visible : 10-20, et celui des malades à ictère compact : 200 environ, dans ces derniers cas, le plans est d'un jaune intense, nettement caractérisé. Il va sans dire que le plasma expérimenté doit être exempt de toute trace d'hémoglobine, sans quoi la détermination colorimé- trique se trouverait compromise. - L’opalescence légère que présente souvent le plasma peut avoir pour effet de contrarier la comparaison ::on fera donc bien .d’em- ployer le sérum. | Pour constater si, oui ou non, il y a bilirubinémie, on pourra se contenter d’un simple examen de la couleur du plasma. Mais du moment qu'il s’agit d’une détermination quantitative, la mé- thode par dilution s'impose, les différences d'intensité de colo- ration, même très considérables, ne se distinguant que malai- sément à l'examen direct : ce n’est qu'après les avoir sériés à l’aide de la méthode des dilutions qu'on arrive à les identifier. Voici les résultats fournis par l'observation d’un contingent considérable de sujets normaux et malades : Chez les personnes normales, les coefficients de bilirubine va- riaient entre r ei 3. Chez les malades la bilirubinémie se laissait rapporter à 4 grou- pes principaux : 1° bilirubinémie d'origine fébrile ou toxique (certaines maladies infectieuses et intoxications) ; 2° bilirubiné- mie dépendant d’une stase (Mb. cordis non compensé, et spécia- lement affections de la valvule mitrale accompagnées de stase du foie) ; 3° bilirubinémie hémolytique (ictère hémolytique chronique, anémie pernicieuse) ; 4° bilirubinémie provoquée par une oblitération (affections du foie et des voies biliaires). On a pu établir en règle absolue que l’ictère n'apparaît dans la peau et dans la sclérotique que lorsque la bilirubinémie a atteint une proportion déterminée assez élevée (10-15), et, chose encore plus frappante, qu’elle doit y être représentée dans une propor- tion beaucoup plus forte pour que les matières colorantes biliaires * passent dans l’urine en quantités qui permettent de l’y constater par les méthodes ordinairement utilisées en clinique. Ce fait s'explique dans l'hypothèse d’une fixation adsorbante, par le plasma, de la bilirubine passée dans le sang, fixation qui ne permettra sa communication aux tissus qu'à un état de con- centration plus intense. Cette hypothèse, qui semble déjà résulter des chiffres, se trouve corroborée par certaines constatations, (45) : SÉANCE DU 15 DÉCEMBRE 155 telles que le caractère relativement peu ictérique, des liquides ascitique, œdématique (en cas d’hydropisie) et cérébro-spinal, prélevés sur les sujets ictériques. En outre, le pouvoir fixateur du plasma a pu être établi par voie expérimentale : la biliru- bine, qui se dialyse très bien dans la direction eau-plasma ne dialyse pas dans le sens contraire. Etant données ces particularités de la transmission successive de l'ictère, le diagnostic pathogénique ne saurait se baser sur la constatation de l'ictère de la peau ou des sclérotiques, ni sur l’exis- tence, dans l'urine, de bilirubine. Il faudra faire entrer en ligne de compte la constatation de matières colorantes biliaires dans le sang, ou bien avoir recours à d’autres procédés (voir ci-des- sous). Au point de vue clinique, la recherche de la bilirubine dans l'urine est inutile, puisqu'elle n'y fait son apparition qu'à un moment où le malade est visiblement ictérique. Tous les cas légers de bilirubinémie s'’accompagnaient d’uro- bilinurie. On pourra donc baser également sur la présence de cette substance la démonstration de l'ictère douteux. Son exis- tence dans l'urine est due au déversement dans le sang d'urobi- line aussi bien que de bilirubine par la cellule hépatique lésée ou gènée dans son foncticnnement normal : tandis que la biliru- bine est adsorbée par les albumines du sang, lurobiline passe vite dans l'urine en quantités appréciables. Dans tous les cas de ce genre, on observe la coexistence de l’ictère léger avec l’urobi- linurie (sans bilirubinurie ). (Cliniques médicales de l'Université de Copenhague, et de l'hôpital de Bispebjerg, Copenhague). 156 RÉUNION DANOISE DE BIOLOGIE SUR L'ÉQUILIBRE ACIDO-BASIQUE DU SANG HUMAIN, ÉTUDIÉ DANS SES RAPPORTS AVEC DIVERSES AFFECTIONS. Note de Esxar JARLOEV, présentée par CHR. GRAM. L'équilibre chimique entre les acides et les bases du sang — équilibre déterminé par la concentration du sang en ions hydro- gène — est un phénomène qui, depuis vingt ans, attire de plus en plus l'attention des chercheurs ; toutefois, parmi les études sur la réaction du sang, parues pendant cet espace de temps, le nombre de celles qui ne prêtent pas à la critique est relativement | restreint, certains auteurs n'ayant pas su éliminer, dans leurs ré- sultats, diverses sources d'erreur et notamment celle qui con- cerne les modifications subies au cours de l'analyse par la teneur du sang en acide carbonique. Hasselbach, qui, entre tous, a fait valoir la nécessité de connaître la tension de l'acide carbonique du sang au moment même où il était prélevé, a élaboré un pro- cessus électrométrique qui permet de la maintenir constante. Le Px du sang artériel qui correspond, à un moment donné, à la tension acide carbonique alvéolaire, est nommé par Hasselbalch le Px régularisé, cette valeur dépendant des facteurs régulateurs de la neutralité de l'organisme. Ces facteurs sont : 1° les proprié- tés tampors du sang, grâce auxquelles l'apport d’une quantité relativement grande d'acide ou de base ne provoquera qu'une modification faible de la réaction ; 2° la sécrétion rénale, servant, normalement et principalement, à l'élimination des éléments aci- des du sang, le sang légèrement alcalin donnant une urine légè- rement acide ; 3° la formation de NH° des produits d'altération des matières protéiques (aux dépens de la formation d'urée) par quoi les acides sont neutralisés, désintoxiqués et éliminés ; 4° la respiration, tout intensification de la formation d'acides entrai- nant une évacuation d'acide carbonique respiratoire et cette épu- ration ayant pour effet d’enrayer toute augmentation d'’acidité. Une expression commode de l'équilibre acido-basique du sang est fournie par la valeur dite Px réduit du sang, valeur qui re- présenterait, d’après Hasselbalch, le Px du sang qui correspond à une tension d’acide carbonique de 4o mm. Hg, tension moyenne de l’acide carbonique alvéolaire chez l'Homme en bonne santé. En se basant sur le fait que le pouvoir absorbant du sang vis- à-vis de l'acide carbonique est fonction de sa concentration en ions hydrogène, Hasselbalch a énoncé une formule d’après la- quelle on calcule le Px du sang d’après le rapport entre ses te- neurs en acide carbonique libre et fixé, autrement dit : d'après la teneur du sang en CO°,la tension CO? étant supposée connue. Gette (1)/06 SÉANCE DU 15 DÉCEMBRE 157 détermination fondée sur la fixation de CO? du sang total, par ten- sion de CO” connue et constante, est la mesure là plus simple et la plus sûre d’une acidose du sang. — Par ce procédé, Hasselbalch a obtenu des résultats concordant avec ceux qu'il avait acquis par voie électrométrique et selon lesquels Px (réd.) = 1,32 — 7,34. chez les adultes bien portants. D'après des ea le de CO réalisées par Christiansen, Douglas et Haldane ainsi que par Sonne et Jarloev, le Px réduit serait compris entre 7,28 et 7,34. J'ai trouvé, moyennant des délerminations de CO? exécutées sur o,1 c.c. de sang, avec le microspiromètre de Krogh — un appa- reil de Bancroït légèrement modifié — : Pa (réduit) = 7,30 — 7,34 chez les adultes bien portants, au repos et nourris au régi- me mixte ordinaire. Des écarts certains de cet intervalle normal (5,28 — 7,34) n’ont été constatés, chez des individus normaux, qu'immédiatement après un fort travail musculaire (Christiansen, Douglas et Hal- dane) et, légers, pendant la gestation (Hasselbalch) ; dans les deux _ catégories de cas, les écarts se produisaient dans le sens acide. Chez les malades, les écarts n’ont été constatés de façon certaine que dans l’acidose diabétique, et alors en sens acide ; dans cer- tains cas de néphrite grave (en sens basique) et dans l’agonie (en sens acide) (Sonne et Jarloev). Le procédé ci-dessus indiqué a été employé par l’auteur pour la détermination du Px (réduit) du sang chez des individus at- teints de diverses affections : dans une série de cas comprenant l’acromégalie, l'asthme bronchial, la chorée, la myasthénie grave, la paralysie agitante et la démence paralytique ; dans une série de cas d'épilepsie proprement dite et une autre série comprenant des cas de psychose manio-dépressive. Dans la première série d'affections, l'état des choses constaté était celui des personnes bien portantes, mais il convient de faire remarquer que ni les asthmatiques ni les paralytiques en obser- vation n'ont présenté de crises pendant la période d'étude. Par contre, j'ai relevé asez souvent chez les épileptiques des chiffres dépassant sensiblement la limite supérieure normale, jus- qu à Px=7,42. Le phénomène n'a pas été observé de façon cons- tante ; il a paru plus facile à démontrer dans les cas neufs, non traités, et avant les périodes d'attaques. Dès le début de l'accès, la réaction change aussitôt de caractère : de basique qu'elle était, elle devient acide. Cela donne à penser que l'accès épileptique est une réaclion de l'organisme contre l’intoxicalion par les matières basiques, lesquelles se neutralisent, pendant l'attaque par l'acide produit dans les muscles, très agités, et sont, ensuite, éliminées. Il paraît cependant que, dans un assez grand nombre de cas, l'organisme arrive à réduire l’alcaliose sans qu’il y ait convul- 458 . _ RÉUNION DANOISE DE BIOLOGIE sions, ni autres troubles ; dans un cas isolé, la période d’accès épileptiques était remplacée par des troubles d'ordre psychique qui avaient leur apogée à Pu (réduit) = 7,38 et s'évanouissaient ensuite en cinq jours, par des étapes successives correspondant aux valeurs de Pu (réd.) : 7,37 — 7,36 —7,34. La question de savoir s’il intervient une alcaliose dans tous les cas d'épilepsie n’est pas encore susceptible d’une solution. Les variations du Pa sanguin trouvées chez des épileptiques, s'accordent de façon curieuse avec celles constatées, à la même épo- que par Bisgaard et Noervig dans la réaction et la teneur en NH° urinaires chez la même catégorie de malades — lesquelles s’ex- pliqueraient, dans l’hypothèse desdits chercheurs, comme dues à l’intoxication par une substance basique où il entre du nitro- gène. Un autre rapprochemént intéressant est celui des variations précédemment constatées, par Wilson, Stearns et Thurlow, dans la réaction du sang, en cas de tétanie et d'éclampsie parathyréo- prive expérimentale, variations que ces auteurs expliquent de ma- nière analogue. La parenté pathologico-physiologique établie par ces dernières études entre l’épilepsie et la tétanie vient confirmer des observations cliniques bien connues témoignant dans le même sens, et porte à croire que l’épilepsie dépend d’un fonctionrie- ment anormal des parathyroïdes. En ce qui concerne la psychose manio-dépressive, 8 malades atteints ne présentaient pas d’écarts incontestables de l’état nor- mal, les chiffres variant entre 7,32 et 7,36, sans qu'on püt noter de différence d'une phase à l’autre de cette affection, ce qui milite contre une connexion étiologique entre cette maladie et l'épi- lepsie. | (Clinique médicale du P' Chr. Gram). SÉANCE DU 15 DÉCEMBRE 159 RECHERCHES SUR LA RÉGLEMENTATION NEUTRALISATRIGE DANS. LES GAS D'ÉPILEPSIE PROPREMENT DITE, par À. Biscaarp et J. Nozrvic. Analyse du sang. Le but primitif de ces recherches a été de vérifier, autant que possible, les variations de la concentration en ions H relevée dans l'urine. Le nombre des sujets épileptiques étudiés était de 16 ; celui des prélèvements analysés, de deux mille environ. La teneur du sang en ammoniaque était, relevée au fur et à mesure en considération de ce raisonnement que l’excrétion. fré- quente, dans l'urine, de quantités pathologiques considérables de NH° ne pouvait pas ne pas être accompagnée, du moins par moments, d’une augmentation pathologique du taux d’ammonia- que sanguin. La détermination du taux se faisait suivant la mé- thode de Henriques et Christiansen. En tout, il a été fait 35 dé- terminations sur 14 épileptiques et 2 sujets atteints de démence précoce. Le taux normal est situé aux environs de 0,3 — 0,1 mgr. de NH°—N par roo c.c. de sang. Les deux cas de démence pré- coce accusaient, respectivement, 0,30 ei 0,36 mg. Les épilepti- ques présentaient des écarts prononcés, de o-r1,42 mg. On relevait due dé 0 08, 0,10, etc. Lou delo,89,,0,70, 0,09, etc. avec toutes sortes de transitions. Les deux valeurs extrèmes n’ont été consignées, chacune, que r fois. Les taux les plus élevés se mon- lraient régulièrement aux époques précédant les attaques, tel ce- lui de 0,07 précédant de 3 heures environ l’accés épileptique ; celui de 1,42, devançant l'accès de 1 heure ; celui de 0,83 pendant un équivalent psychique, à la suite duquel l'attaque se produisit à environ 12 heures de distance ; celui de 0,7, pendant un état épileptique terminal, suivi de décès après moins d’une semaine. Les taux faibles n'ont jamais élé constatés pendant les jours qui précédaient l'accès ; c'est au contraire après les accès qu'on les a relevés. Immédiatemert après un accès on a noté le taux de 0,29. Afin d'éviter l’action éliminatrice, déterminée selon Jarloev par l’accès, dans le Pn, et dont cet auteur a fortement souligné l'importance, nous avons tenté, dans deux cas différents, de pro- voquer l'existence d’ « équivalents psychiques » par de fortes doses de bromure administrées quelques jours avant le début présumé de l'attaque. (Bromure de potassium, 10 gr. environ). Les taux relevés furent de 0,63 et de 0,56 mgr., respectivement, par 100 C.c. Les deux malades en question étaient à l’époque con- sidérée d'humeur maussade et même aggressive, en d’autres ter- mes : ils offraient l’état-type psycho-épileptique. 160 RÉUNION DANOISE DE BIOLOGIE Notons encore que, conformément à ce qui avait été observé par Medwedew et par Alice Rohde, nous avons relevé une aug- mentation des taux de NH° dans le sang qu'on avait laissé reposer à l’état stérile, à 37°, pendant 4 heures environ. Cette augmen- tation atteignait 3 et 5 fois la normale dans les deux cas de dé- mence précoce ; et 7 et 15 fois la normale chez deux sujets épi- leptiques. | À notre connaissance, la démonstration de cet accroissement du taux d’ammoniaque sanguin pendant l’état psycho-épilepti- que, se trouve réaliser la première constatation d'une substance toxique endogène bien définie dans les psychoses. : À côté du taux d’ammoniaque, le taux d’urée du sang prélevé a fait l’objet de notre étude. Les procédés de van Slyke et de Cullen étaient étroitement suivis. Ici, les variations étaient peu considérables, les écarts notés représentaient généralement des valeurs inférieures à la normale, correspondant à de faibles va- leurs de NH°. C'est ainsi que nous avons trouvé, dans deux cas particuliers, 0,015 et 0,017 p. 100 d’urée (région normale : 0,020 — 0,040 p. 100). (Clinique psychiatrique du D° Bisgaurd, Roskilde). «0 | | ob REUNION BIOLOGIQUE DE BUENOS-AIRES SÉANCE DÙ 4 NOVEMBRE 1920 SOMMAIRE ARRILLASA (F.) ‘et ELizALne à propos de la communication (P.-I.) : Caractères histopatholo- COUR ENCOS AVES APM EME Me D OPne 6 giques des lésions de la maladie Lewis (J.-T.) : Sensibilité des | ALAN LOC RSS ERP ERS 1 | Rats privés de surrénales envers Catan (M.-A.) : Adsorption des lestox ques SUN RS SIN 3 venins de Lachesis par le char- Prco (0.-M.) : Action de l’ina- bon. Constitution complexe de nition sur l’excrétion chlorurée Hhemolyeme. 1.1. ..L:....... 109 des ITEINSMÉNERVÉS LL 6 CarTan (M.-A.) : Adsorption du Rozsas (P.) : Anatomie de la venin de Cobra par le charbon.. 8 | branche gauche du système de Cartan (M.-A.), Houssay (B.-A.) conduction du cœur bovin...... 7 et Mazzocco (P.) : Métabolisme SoRbELLI (A.), Fiscer (H.), hydrocarboné chez les animaux WERnickE (R.) et Pico (C.): Sur sans surrénales....... ARE AE 7 en h | les anticorps hétérogénétiques.. 13 Durrey (J.) : Les voies san- SORDELLI (A.) et Pico (C.): guine et lymphatique dans l’ab- Sur la précipitation de l’antigène sorption péritonéale........... Ha HÉROS ENEIQUeE AS CORRE 14 Gusziezmerti (J.) : À propos SORDELLI(A.)et WERNICKE (R.): de l’action hémostatique du L'influence des sucres sur la pro- chlorhydrate d’émétine......... 11 | duction de la toxine diphtérique. 16 Houssay (B.-A.) : Observations Présidence de M. B.-A. Houssay. CARACTÈRES HISTOPATHOLOGIQUES DES LÉSIONS DE LA MALADIE D AYERZA, par ARRILLAGA F. et P. [. Ezizarne. Le cas que nous présentons confirme l'opinion émise par l’un de nous [Arrillaga (1)] sur l’étiologie syphilitique de la maladie d’Ayerza. : Le malade âgé de 53 ans, avait de temps en temps, depuis 7 ans, _des périodes où il toussait et expectorait ; il souffrait aussi d’une (x) Thèse de Buenos-Aires, r912, Arch. mal. du cœur, etc., 1913. _BroLocrs. Comptes RENDUS. — 1921. T. LXXXIV. 12 D 0 UMR RAT RE UTE C4 LE LS 162 RÉUNION BIOLOGIQUE DE BUENOS-AIRES (2) dyspnée d'effort légère et d'œdèmes des jambes. Depuis 2 ans, la face et les mains étaient cyanotiques. À son entrée à l'hôpital, il présentait une forte cyanose des téguments et de la dilatation des veines rétiniennes. Thorax large, à sunorité augmentée ; nom- breux gros râles et ronchus. L’expectoration était abondante muco-purulente et fétide, verdâtre. L’aire cardiaque débordait un peu à droite du rebord sternal ; les tons étaient normaux: Respi- rations : 14. Pression : 11-8 (Pachon). Artères dures ; pouls régu- lier. Le foie ne débordait pas les côtes. Urines abondantes. Poly- globulie (7.010.000 érythrocytes). Réaction de Wassermann posi- tive. Pas d’antécédents syphilitiques. Aucun stigmate pupillaire. Malgré un traitement anti-syphilitique, le malade succomba en 1915. À l’autopsie, congestion chronique du foie, de la rate, du rein et de l’appareil digestif. Hypertrophie et dilatation du cœur droit. Athérome aortique généralisé. Mais, les lésions les plus in- téressantes étaient celles des poumons. Les poumons rouges, striés de noir, ne se rétractaient pas ; le sommet présentait des vési- cules, dont la largeur atteignait parfois le volume d’un haricot ; le tout avait un aspect spongieux. Le long des bronches on trou- vait des condensations ; la base gauche avait un aspect carnifié avec de nombreuses dilatations ampullaires. Toutes les branches de l'artère pulmonaire présentaient de nombreuses plaques jau- nâtres ëèt blanchâtres, scléreuses et athéromateuses. Il y avait une ectasie sacciforme de la branche gauche. Après de laborieuses recherches, nous avons trouvé des Spiro- chètes dans les formations lymphatiques péribronchiques et dans l’adventice des bronches. Cette localisation, souvent constatée, explique pourquoi on trouve des Spirochètes colorables dans les crachats syphilitiques qui ont, d’ailleurs, une cytologie spéciale. Les lésions bronchiques étaient caractérisées par une atrophie de la sous-muqueuse, avec disparition presque complète des fibres élastiques, atrophie des muscles lisses et sclérose, etc. De nom- breuses bronches étaient ectasiées. Dans les alvéoles, on observa une intense dégénération hyaline des cloisons, fréquemment bri- sées, avec alternances d’alvéoles ectasiés et d’autres atélectasiques. Epaississement des travées interacineuses, d'aspect hyalin. In- tenses lésions de péri- et d’endartérite proliférante chronique ; les vaisseaux plus fins avec parfois des gommes péri-vasculaires d'Hu- tinel ; la plupart des parois montraient de la dégénération hya- line. Cune. petits vaisseaux ectasiés. Dans certaines zônes de broncho- “pneumonie chronique, on trouvait des vaisseaux dilatés et gorgés de sang, entourés par. d’abondantes cellules plasmatiques. Les cloisons étaient infiltrées par des fibroblastes et des cellules plasmatiques. L’épithélium al- (3) SÉANCE DU À NOVEMBRE 163 véolaire était presque cubique. Il y avait d'’abondantes gommes lymphatiques. Les lésions observées, qui sont celles d’une broncho-pneumonie syphilitique chronique, ont transformé peu à peu tout le tissu pul- monaire, profondément lésé, ce qui explique l'insuccès du trai- tement qui a été institué trop tard. (Institut d'anatomie pathologique de la Faculté de médecine). SENSIBILITÉ DES RATS PRIVÉS DE SURRÉNALES ENVERS LES TOXIQUES, par J.-T. Lewis. . Nos recherches ont été faites sur 300 Rats blanes, privés bila- téralement, en une séance, de leurs deux surrénales et sur de nombreux témoins. La mortalité post-opératoire oscilla entre 20 et 4o p. 100 ; ce chiffre varia considérablement selon la technique, la santé des animaux (chose fort importante), la température (les animaux opérés sont très sensibles au froid), l'alimentation, etc. L'âge et le sexe ne paraissent pas avoir d'influence et la gestation peut avoir lieu chez les femelles opérées. Après quelques jours d'asthénie, les animaux recouvrent un aspect normal. L'ablation d’une seule capsule ne donne pas de mortalité et ne produit au- cun symptôme. Nous avons fait nos expériences avec des animaux bien remis de l'opération. On cherchait toujours les doses toxiques sous-cu- tanées, en même temps pour des animaux acapsulés et pour des témoins. Venin de Cobra. Les Rats acapsulés (5-10 jours avant) mouru- rent avec une dose (o,o001 mgr.) 5 à 10 fois moindre que celle qui était nécessaire pour tuer les témoins (0,000 à 0,001 mgr. par gr. d'animal). L'acapsulation unilatérale (4 à 14 jours), l'opération sans acapsulation, la néphrectomie unilatérale, l’abla- tion de la rate ne modifièrent pas la toxicité. Curare. H à suffi d'une dose moitié moindre pour tuer les acap- sulés 8 jours avant (0,007-0,009 mgr. par gr. et o,o14 megr. _ pour les témoins). Véralrine. Les Rats acapsulés (10 jours) moururent avec une dose (0,002 mgr. par gr.) 7 à 10 fois moindre que celle qui tuait les témoins (0,6015-0,02 mgr. par gr.). Morphine. La différence de sensibilité est énorme pour cette substance, Les Rats acapsulés (8-15-30 jours avant) moururent avec 0,001 mer. par gr., tandis que les témoins mouraient seulement avec 0,4 à o,5 mer. par,gr.; c’est-à-dire que la Fo SAR, Lu je à 0 #7 74% a À s | * midi: MAN PIN Li TU L #0 yo L 18e \ Ent 164 RÉUNION BIOLOGIQUE DE BUENOS-AIRES dose toxique pour les acapsulés est 4oo à 5oo fois plus petite. Avec ce toxique, les animaux acapsulés unilatéralement mouru- rent avec o,1 mgr. par gr.; donc, ils n'étaient pas-aussi ré- sistants que les témoins. Digitoxine. Les Rats acapsulés (15 jours) moururent avec une dose (0,000025 mgr. par gr.) 4 fois inférieure à la dose toxique pour les témoins (o,o001 mgr. par gr.). l'oxine Diphtérique. Les Rats acapsulés (13 jours) moururent avec 1 c.c. de toxine (200 doses mortelles pour Le Cobaye). Les Rats normaux furent insensibles. Des témoins injectés avec de l’acide phénique (préservateur de la toxine) résistèrent. Strychnine. Les Rats acapsulés sont à peine plus sensibles que les témoins. Picrotoxæine. Même sensibilité chez les acapsulés et fe témoins. L’extrait salin de surrénale fraîche de Cobaye (10 p. 100) ne di- minue pas la toxicité du venin de Cobra (2 heures de contact). L'injection préalable (20 minutes avant) de 0,05 gr. de capsule de Cobaye ne modifie pas la toxicité du venin. Nos tentatives de greffer des surrénales ont échoué jusqu’à présent. Discussion. On peut interpréter nos expériences de plusieurs façons : 1° en admettant que les surrénales soient capables chez l'animal normal de neutraliser toute la variété des toxiques étu- diés ; cette opinion, si souvent en faveur, n'est pas basée, à notre avis, sur des faits solides ; 2° en admettant qu'il y ait chez les Rats acapsulés une modification métabolique, générale ou spéci- fique, qui diminue la destruction ou l'élimination des poisons, ou bien, et c’est l'hypothèse qui nous semble plus vraisemblable, qui augmente la sensibilité des cellules aux toxiques. Il est possible que cette condition dépende d’un trouble quanti- tatif ou qualitatif de leur équilibre lipoïdique. Nous reviendrons sur ces problèmes (1). MÉTABOLISME HYDROCGARBONÉ CIHEZ LES ANIMAUX SANS SURRÉNALES, par M.-A. Caran, B.-A. Houssay et P. Mazzocco. Les expériences de Lewis nous ont décidé à rechercher si l’ab- blation des surrénales produit un trouble intense ou permanent, dans le métabolisme hydrocarboné, qui puisse expliquer l’asthé- (x) Ce travail a été fait sous la direction du P' Houssay, en partie à l’Institut bactériologique ‘du Département national d'hygiène, et, en partie, à la Faculté de médecine. | (5) SÉANCE DU À NOVEMBRE 165 nie et surtout la sensibilité si grande des Rats sans surrénales, envers les toxiques. On sait que l'hypoglycémie et la diminution du glycogène hé- patique progressent depuis l’ablation des glandes jusqu'à la mort chez les Chiens et les Chats, animaux °t:: lesquels l'insuffisance a une marche aiguë. Chez les Rats, on a signalé une diminution _ du pouvoir glycogénique (Schwartz), mais il n'est pas très mar- qué (Kuriyama). La glycémie a été déterminée par la dernière méthode de Be- nedict (sang carotidien chez le Lapin ; saignée par décapitation chez les Rats). Le glycagène a été dosé par la dernière méthode de Pflüger ; après inversion, on dosa le glycose par le procédé de Bertrand. Lapins. Chez 2 Lapins sacrifiés 89 et 35 jours après l’extirpation bilatérale complète des surrénales, en une séance, nous avons trouvé une glycémie moyenne de 0,191 p. 100 (0,16 p. 100 pour 6 témoins) et une moyenne de 2,14 p. 100 de glycogène hépa- tique (1,40 p. 100 chez une moyenne de 6 témoins). Chez 2 La- pins sans surrénales (opérés 78 jours auparavant), nous avons ob- tenu de l’hyperglycémie et de la glycosurie par piqûre bulbaire. Rats. Dans deux premières séries, nous avons pratiqué des do- sages échelonnés ; les valeurs moyennes sont données dans le tableau suivant : Nombre Poids Glycogène Glycogène de jours après moyen hépatique des muscles Glycémie l'opération engr. p. 100 p. 100. p- 1000 21 opérés bilatéralement........ 7 à 28 162 1,279 0,180 1,39 _ 6 opérés unilatéralement ...... are 0! 177 2,180 0,198 1,45 TOUS NOR RE PAr ee — 154 1,519 0,203 1,49 Pendant les dix premiers jours, on trouva une diminution mar- quée de glycogène hépatique et musculaire chez les opérés bila- téralement, puis cette différence s’atténua. Ce trouble n’est pas dû au traumatisme opératoire, qui est insignifiant, car on ne le trouve pas chez les Rats, chez lesquels on n'extirpe qu'une capsule. _ Dans une nouvelle série, nous avons comparé le pouvoir de formation du glycogène qu'avait le foie des opérés récents ou anciens quand on ajoutait 4 gr. de saccharose (par Rat) à la ra- tion habituelle de pain blanc et de lait. Nombre Poids Glycogène Glycogène de jours après moyen hépatique musculaire Glycémie l'opération en gr. p- 100 p. 100 p. 1000 7 opérés bilatéralement....... 2 à 10 179 0,62 0,129 1,291 5 opérés bilatéralement ...... 24097 176 3,169 0,199 üe h opérés unilatéralement ...... DM 17 219 2,914 0,215 1,68. L'RREd 2 M |: fs VIT COMTE 166 RÉUNION BIOLOGIQUE DE BUENOS-AIRES (6) On voit que les opérés, bilatéralement depuis un mois, for- ment facilement du glycogène hépatique. Conclusions. L’ablation unilatérale des surrénales ne modifie - | pas la glycémie ; le foie et le muscle conservent leur titre en glv- | ‘cogène. L’extirpation bilatérale produit une hypoglycémie rela- | tive légère, ainsi que la diminution du glycogène hépatique et musculaire. Ces troubles disparaissent après un certain temps. On peut obtenir, par piqûre bulbaire, l’hyperglycémie et la gly- cosurie chez les Lapins privés de leurs surrénales. La sensibi- | lité aux toxiques, présentée par les Rats privés des surrénales, ne | x semble pas due à un trouble du métabolisme hydrocarboné. (Institut de physiologie de la Faculté de médecine). ACTION DE L'’INANITION SUR L'EXCRÉTION CHLORURÉE | DES REINS ÉNERVÉS, | par O.-M. Pico. En soumettant comparativement à l’inanition, des Chiens nor- maux et des Chiens dont les reins avaient été énervés quatre mois auparavant, nous avons observé que ces derniers animaux ne réduisent que très peu leur excrétion chlorurée et cela aux dé- pens de la quantité journalière d'urine (la concentration de celle- ci restant à peu près la même avant et pendant le jeûne). Chez les Chiens normaux, il y a une diminution marquée et rapide : des chlorures. Pour régulariser la diurèse, tous les animaux recçu- rent tous les jours 500 c.c. d’eau distillée (sonde gastrique). À notre avis, ces expériences attestent l'existence d’une cer- taine régulation nerveuse de l'élimination des chlorures, à la- quelle serait dûe, en bonne partie, la réduction de l’excrétion chlorurée pendant l’inanition. L’énervation empêcherait le jeu de ce mécanisme nerveux. La quantité d’urine des animaux à reins énervés était un peu inférieure à celle des animaux témoins ; donc, la polychlorurie des animaux à reins énervés n'est pas semblable à celle qui ac- compagne habituellement les polyuries. (Institut de physiologie de la Faculté de médecine). B.-A. Houssay. — Les résultats signalés par M. Pico sont très intéressants. Cependant, il pourrait y avoir ne polyurie vraie et de courte durée chez les Chiens à reins énervés dans les heures qui suivent l’ingestion d’eau. Pour pouvoir exclure l'existence de la polyurie, il faudrait établir la courbe d'élimination de l’eau et du chlorure chez les témoins et les Chiens à reins énervés. (7) SÉANCE DU # NOVEMBRE 167 ANATOMIE DE LA BRANCHE GAUCHE DU SYSTÈME DE CONDUCTION DU COŒUR CHEZ LE BŒUF, par P. Roras. Le système de conduction du cœur a été étudié d’abord par dissection, puis plus tard, en l’injectant interstitiellement (Lha- mon, Cohn, Trias, King, Aagard et Hall, etc.). Ce dernier pro- cédé donne des résultats bien plus complets et plus beaux. Le faisceau auriculo-ventriculaire est isolé du reste du tissu cardiaque par une gaine conjonctivo-élastique étanche, ce qui fait que les injections colorées poussées dans un point quelcon- que de son trajet fusent tout au long de son parcours et le rend ainsi visible jusque dans ses ramifications. L’injection se fait très bien avec une seringue hypodermique armée d’une aiguille fine que l’on pique dans un point où le faisceau ou ses branches sont visibles sous l’endocarde ventriculaire gauche. On a des ré- sultats plus sûrs en injectant une branche de ramification, car alors l'injection arrive par voie rétrograde aux branches princi- pales, tandis que si l’on pique celles-ci, comme leur tissu con- jonctif est moins lâche, il empêche parfois la marche du colorant, On décrit généralement la branche gauche comme un ruban qui descend le long de la paroï interventriculaire, depuis l’infun- dibulum, puis, après un trajet variable, se divise en trois bran- ches, deux latérales et une moyenne. Nos recherches, faites sur 22 cœurs de Bœufs, nous permet- tent d'établir deux types anatomiques assez nets dans l’extrême variation individuelle. Type fasciculé. Dans le type fasciculé, les branches de trifur- cation se continuent indivises jusqu’à leur pénétration dans les 168 RÉUNION BIOLOGIQUE DE BUENOS-AIRES piliers (branches latérales) et jusqu'au quart inférieur de la cloi- son (branche moyenne), puis se divisent en de fines ramifica- tions. Type réliculé. Dans un nombre à peu près A de cas, les bran- ches latérales ont un trajet semblable et ne mais au con- traire la branche moyenne n'existe pas, car elle se divise depuis son origine en un réseau compliqué de fibrilles entrecroisées en tous sens. Ces ramuscules s’anastomosent entre eux ou avec les branches secondaires latérales. Entre ces deux types extrêmes il y a des variétés intermédiaires. Une des plus intéressantes est celle où il existe deux grosses bran- ches centrales du type fasciculé. Dans une autre variété il y a deux ou trois branches centrales de gros calibre, presque droites et entre elles un réseau de mailles simples ; les branches droites semblent représenter une bifurcation d la branche centrale d’un type fasciculé un peu compliqué. (Laboratoire d'histologie, Faculté de médecine) ADSORPTION DU VENIN DE COBRA PAR LE CHARBON, par M. A. Caran. L’adsorption de l’hémolysine du venin de Cobra n'est pas ré- gulière et ne se fait pas selon la formule de Freundlich. Elle cons- titue un cas d’adsorption anormale, dont on connaît des exem- ples signalés par Bayliss, Lottermoser et Rothe, Biltz, etc). Nous avons employé des solutions de venins à 1-4 p. 1.000, dans de l’eau distillée ou salée (9 p. 1.000). Elles furent agitées pendant 16-24 heures avec du charbon animal Merck (5-5-15 mmgr. par 4 c.c.), à la température ambiante (22°-26°) ou à des tempéra- tures fixes (thermostat, depuis 37° jusqu'à 60°). Le pouvoir hé- molytique fut titré avec une suspension à 5 p. 100 de globules rouges de Cobaye (1 heure à 37°). Pour des concentrations croissantes de venin, on observe que la quantité d’hémolysine adsorbée augmente jusqu'à un certain point, puis décroît à me- sure que les concentrations continuent à augmenter. La température (22°, 37°, 4o°, 5o°, 55°, 60°) n’a presque pas d'influence sur la quantité d'hémolysine adsorbée, sauf à 45°, température où l’adsorption se régularise et se fait suivant la for- mule de Freundlich. a k N N L’acidificat à ire een ion par CI H 560 ! autant que la température à 45°) ; avec CI = le Ph n'est ‘égularise l’adsorption (pas (9) SÉANCE DU À NOVEMBRE 169 pas influencé. Avec Na (OH) _ il y a régularisation, mais pas autant qu ’avec l'acide ; à — , pas de modification ; à dimi- N N 500 50 nution de la quantité d’hémolysine adsorbée. Le charbon employé était légèrement acide (au rouge Congo) ; après sa neutralisation nous avons obtenu la nième courbe d’ad- N 200 On n'observa jamais au microscope d’agglutination des grains de charbon susceptible d'expliquer les anomalies d'adsorption. Les faits observés pouvaient s'expliquer de deux façons : 1° par une répartition de l’hémolysine entre deux corps ; 2° par une ad- sorption anormale (comme celle que Biltz constata avec des colo- _ rants). Avec du rouge Congo non dialysé, on obtint des courbes sem- blables à celles trouvées pour le venin de Cobra. Le colorant dia- _lysé donna des courbes plus régulières. Pour expliquer le comportement du venin de Cobra, nous avons expérimenté avec des volumes variables (2-4-8 c.c.) d’une solu- tion de venin à concentration constante (0,5 p. 1.000) et une même quantité de charbon (7 mmgr.). On fit des expériences comparatives avec du bleu Victoria. Dans ces conditions, la quantité d’hémolysine adsor ie est une fonction linéaire de la quantité de venin employé, pourvu que la concentration soit fixe. Avec le bleu Victoria, on n’observa pas Ce rait- On peut donc supposer que l’hémolysine a de l’affinité pour le charbon et aussi pour les substances non hémolytiques du venin. Le pouvoir adsorbant du charbon est très fort et n’est pas mo- difié par la quantité d’hémolysine préalablement adsorbée (dans les limites des expériences où on varia la quantité de venin de 1 à 4). Les faits que nous avons constatés peuvent s'expliquer si on admet que l'hémolysine se distribue entre le charbon et les particules colloïdales non hémolytiques du venin. Le chauffage du complexe charbon-venin ne le libéra de l’hé- ‘molysine, en faible quantité, qu’à 50° (45-50 minutes). _sorption qu'avec le charbon additionné de Na (OH) (nstilut bactériologique du departement national d'hygiène). 4170 RÉUNION BIOLOGIQUE DE BUENOS-AIRES ADSORPTION DES VENINS DE Lachesis PAR LE CHARBON. CONSTITUTION COMPLEXE DE L'HÉMOLYSINE, par M. A. Caran. Nous avons étudié l’adsorption de l’hémolysine des venins de Lachesis neuwiedii et Lachesis alternatus. Le pouvoir hémolyti- que fût mesuré, dans tous les cas, pour 0,5 c.c. de globules rouges de Cobaye (5 p. 100) en présence de 0,5 c.c. de lécithine à 1: 10.000 ; contact pendant 1 heure à 35°. Le charbon animal adsorbe complètement l’hémolysine du ve- nin de L. aliernatus, qui cependant conserve une partie (à peu près la moitié) de sa toxicité, titrée pour un petit Oiseau (Syca- lis arvensis). Geci est une nouvelle preuve de la complexité bien connue des venins. L’adsorption du venin de Lachesis neuwiedii put être mieux étudiée à cause de son pouvoir hémolytique beaucoup plus fort. Les expériences furent faites à la température ambiante (14°-18°) avec des solutions de venin à 1-5 p. 1.000 dans de l’eau salée (9 p. 1.000) ou distillée. Le charbon animal (Merck) fut employé tel quel ou neutralisé, ce qui ne changea pas l'allure des phéno- mènes étudiés. Quoique la quantité d’hémolysine adsorbée aug- mente avec les concentrations croissantes, on ne peut pas cepen- dant appliquer la formule de Freundlich, car les chiffres trouvés sont inférieurs aux chiffres calculés, à mesure que la concen- tration de venin augmente. Les concentrations étant constantes, si on varie le volume de liquide mis en présence d’une même quantité de charbon, on ob- serve que la quantité d’hémolysine adsorbée est une fonction linéaire de la quantité de venin employée. Des expériences com- paratives avec du bleu Victoria démontrèrent que, dans ces con- ditions, le colorant paraît plutôt suivre la loi d’adsorption. Le pou- voir adsorbant du charbon pour l’hémolysine n’est pas modifié par une adsorption préalable, au contraire de ce qui arrive dans le cas du bleu Victoria, car alors le charbon perd le pouvoir d’ad- sorber le colorant une seconde fois. Le sérum anti-lachésique (anti-lytique) n’est pas adsorbé par le charbon et ne modifie pas non plus son pouvoir adsorbant. : Nous avons tâché de rechercher si le charbon adsorbaïit ou dis- sociait le mélange sérum-venin, neutre ou à peine hémolytique. Le charbon adsorbait évidemment l’hémolysine encore libre, mais il ne fut pas possible de déterminer s’il agissait ou non sur le com- plexe sérum-venin, à cause de l’apparition du phénomène de Wechsberg-Neisser. Le pouvoir antilytique du sérum n'était pas changé par son contact avec le complexe charbon-venin. (11) SÉANCE DU À NOVEMBRE 171 On ne put dissocier le compiexe venin-charbon par le chauf- fage entre 37° et 70°, car il n'apparut pas d'hémolysine, sauf à 37° et bo°, températures où elle reparut en très faible quantité dans le liquide employé (eau salée). Cependant, ces liquides inac- tifs où à peu près, contenaient une substance nécessaire pour lhémolysine, car si on les mélangeait à la solution de venin dé- pourvue de la presque totalité de son pouvoir hémolytique par agitation préalable avec le charbon, le mélange de ces deux liqui- des, inactifs ou presque inactifs, fournissait un liquide aussi hémolytique que la solution primitive de venin. Nous croyons donc que la substance hémolytique est un com- plexe constitué par deux substances : une d'elles est fixée par le charbon, n’est pas hémolytique et ne neutralise pas le sérum antilytique ; l’autre substance n’est pas non plus hémoiytique, ne se fixe-pas au charbon et neutralise le pouvoir antilytique du sé- rum. La présence simultanée de ces deux substances est nécessaire pour que l’hémolyse ait lieu. (Institut bactériologique du département national d'hygiène). À PROPOS DE L'ACTION HÉMOSTATIQUE DU CHLORHYDRATE D 'ÉMÉTINE, par JUAN GUGLIELMETTI. Nous avons cru intéressant de rechercher les propriétés hémos- tatiques de ce corps à cause de l’utilisation courante qu'on en fait en clinique. Les expériences ont été faites sur des Batraciens (Gre- nouille et Crapaud), et sur des Mammifères (Lapin et Chien). Pour les Batraciens nous avons suivi la technique de Lüwen Trende- lemburg, en inscrivant les gouttes avec l'appareil de Dusser de Barenne. Par cette méthode nous avons constaté que les solutions à 1/1.000 produisent une vaso-constriction durable, mais qu’on n'obtient que des résultats inconstants avec des dilutions plus srandes. À 1/2500 l’émétine est inactive. Si l'on compare, avec la technique de Lüwen Trendelemburg, le pouvoir constricteur de l’émétine avec celui de l’adrénaline de Parke-Davis, on voit que o gr. 015 d’éméltine injectés dans l'aorte produisent moins de constriction que o gr. ooor d’adrénaline. La perfusion des membres postérieurs chez les homéothermes (Chiens et Lapins) produit une constriction quand la dilution ne dépasse pas r/2000. Pour ces animaux, nous nous sommes servi de la technique de Sollman et nous avons constaté ainsi que l’action vaso-constrictrice de cet alcaloïde est seulement due à un mécanisme périphérique. , En résumé, chez les Batraciens et les Mammifères, l’ At Vaso- 472 RÉUNION BIOLOGIQUE DE BUENOS-AIRES (142) constrictrice de l'émétine ne se produit pas avec des dilutions dé- pasant 1/8000. En 1916, nous avons établi que le chlorhydrate d’émétine n'exerce aucune action sur la coagulation du sang, ni in vitro, ni in vivo, ce qui nous amène à penser que les doses thérapeutiques n’ont pas de propriétés hémostatiques chez l'Homme. Cette opi- nion s'appuie aussi sur une série d'expériences faites avec la tech- nique de Hanzlick sur le Chien, chez lequel l’émétine à r/1000 n’a aucune propriété hémostalique. Conclusions. 1° le chlorhydrate d’émétine est un corps légè- rement vaso-constricteur ; 2° avec des dilutions dépassant 1/3000, ce phénomène n’est visible ni sur les Mammifères, ni sur les Ba- traciens ; 3° le chlorhydrate d’émétine n’a aucune action sur la coagulation du sang ; 4° il n’est pas possible de le considérer comme une substance. A ni pour le Chien, ni pour le Lapin. ed 0 NET NA are LES Voies SANGUINE ET LYMPHATIQUE DANS L'ABSORPTION PÉRITONÉALE, par Josepx DüuTREY. Nous avons étudié l’importance relative des vaisseaux sanguins et lymphatiques ,dans l'absorption de la phénolsulphonphtaléine ou du sang most dans le péritoine. Les recherches méthodi- ques ont été faites surtout, avec la phénolsulphonphtaléine. Nous avons injecté, à travers la région épigastrique, 5 mmgr. de colo- rant, dissous dans 10 c.c. en solution légèrement alcaline. Une heure après, on recueillait l’urine, on lavait la vessie, on alcali- nisait avec 35 c.c. de K Of à 20 p. 100 et on ajoutait de l’eau. Q. S. pour 500 c.c. On préparait une solution témoin avec 10 c.c. de la solution du colorant, ue quantité d'urine extraite avant l'injection, puis de l’eau jusqu’à 500 c.c. Au colorimètre de Du- boscq, on mesurait le pourcentage de phénolsulphonphtaléine éli- miné par le Chien. Des expériences préalables établirent la nécessité de pratiquer des séries assez nombreuses, pour éviter l'influence individuelle très marquée du facteur rénal: Tout d’abord, nous vérifiâmes que l'élimination, chez les Chiens chloralosés (8), est un peu plus forte (47 p. 100) que chez les su- jets (7) non anesthésiés (4o p. 100). Le chloralose favorise l’éli- mination rénale du colorant comme l’a montré O. Pico. La fistulisation indirecte du canal thoracique nous permit d’ob- server qu'il n'apparaît aucune quantité appréciable du colorant dans la Iymphe ; chez ces Chiens (8). l'élimination rénale moyenne fut aussi de 47 p. 100. (13) SÉANCE DU À NOVEMBRE 173 Dans une autre série, on lia le canal thoracique, au niveau de son embouchure dans le carrefour veineux du cou. Chez ces Chiens (10), il y eût une très forte réduction (30 p. 100) de l'éli- mination du colorant. Cette réduction ne peut être attribuée à l'influence du traumatisme, car chez 9 Chiens étudiés simulta- nément, chez lesquels on pratiqua l’opération à l'exclusion de la ligature du canal, on trouva une élimination rénale de 5o p. 100. _ Nous voilà donc en présence d’un fait en apparence paradoxal, dont l'explication est la suivante : la voie lymphatique ne sert ni à l'absorption, ni à la conduction du colorant, et, cependant, elle doit être libre, pour que l'absorption par les capillaires se fasse correctement. La ligature du canal thoracique, trouble donc pro- fondément la circulation interstitielle et capillaire de l’abdomen. Cette action semble bien limitée à l’abdomen, car, après liga- ture du canal thoracique (6 Chiens), le colorant, injecté dans les muscles de la cuisse, apparaît dans l'urine dans lés mêmes proportions (34 p. 100) que chez les sujets (5) opérés, mais chez _ lesquels on n’a point ligaturé le canal (33 p. 100). Le sang injecté dans le péritoine n’apparut jamais (4 Creme) dans la lymphe. Les résultats contradictoires sont dus, probable- ment, à une cause d'erreur qu'il faut éviter soigneusement ; à l'existence de veines très minces qu'il faut rechercher et lier ; sinon, elles saignent par interaittences (20-60 minutes) après éta- blissement de la fistule. Conclusions. La phénolsulphonphtaléine, injectée dans le pé- ritoine, s’absorbe exclusivement par voie vasculaire sanguine. La ligature du canal thoracique entrave l’absorption péritonéale. Le sang, introduit dans le péntoine ne s’absorbe pas en nature par voie lymphatique. | (Institut de physiologie de la Faculté de médecine). SUR LES ANTICORPS HÉTÉROGÉNÉTIQUES, par À. SorDeLzL1, H. Fiscuer, R. WERNICKE et C. Prco. Nous tenons à résumer les recherches que nous pratiquons de- puis 1917 sur les anticorps hétérogénétiques et à ajouter de nou- veaux faits. Nous avons établi (1) la solubilité dans l'alcool de l’antigène hétérogénétique contenu dans les organes de Chien, de Cobaye et de Cheval et dans les globules de Mouton et de Che- vre. Un fait semblable avait été démontré par Friedberger et ses collaborateurs pour l’antigène des uries de Cheval et de Cobaye. (x) Sordelli et Fischer. Rev. inst. bacter. dto. nat. higiene (Buenos-Aires), avril 1918, 1, n° 3. SN EME er 74 L VEN 474 RÉUNION BIOLOGIQUE DE BUENOS-AIRES (14) Après nous, Georgi (1919) confirma la solubilité de l’antigène hétérogénétique dans l'alcool. Le fractionnement par l’éther des extraits alcooliques d'organes fournit une substance éthéro-insoluble douée du pouvoir de fixer les hémolysines, mais qui injectée au Lapin ne produit pas la formation d'anticorps hémolytiques. | Un fait très intéressant, et qui mérite une étude approfondie, c'est que les organes extraits par l'alcool ont encore le pouvoir antigénique (quoique faible) et cependant ne fixent pas les anti- corps hémolytiques. Les hémolysines hétéro- et isogénétiques (pour les érythrocytes de Mouton et de Chèvre) sont fixées de la même façon par l’anti- gène solubie dans l’alcool. Les expériences faites en recherchant une dissociation ne per- mirent pas de trouver de différences entre le rein de Cobaye et les globules de Mouton et de Chèvre, quant à leur pouvoir de fixer les hémolysines iso- et hétérogénétiques. Nous avons étudié l'extrait alcoolique pour extraire la substance fixatrice (1). Nous avons obtenu, par la méthode de Levene et Rosenheim (fractionnement des lipines éthéro-insolubles), un cé- rébroside auquel appartient ce pouvoir. I suffit de 2/r00 mmgr. pour fixer 50 doses hémolytiques d’une hémolysine hétérogénéti- que (obtenue en injectant à des Lapins du rein de Cobaye), tan- dis que la sphingomyéline est inactive. Le cérébroside a été ob- tenue en partant du rein de Cheval. Nous avons démontré que les antigènes hétérogénétiques exis- tent dans les organes de Cavia aperea et dans ies tumeurs de Poule (Rous) et de Cobaye (limphosarcome) ; mais, il n'y en a pas dans les tumeurs de Rat blanc (sarcome ou carcinome) (2). (Institut bactériologique du département national d'hygiène). SUR LA PRÉCIPITATION DE L'ANTIGÈNE HÉTÉROGÉNÉTIQUE, par À. Sorpezrt et C. Prco. Les faits, que nous signalons ici, ont été établis par nous en 1919 (3). Dernièrement, Sachs et Guth les ont décrits de nou- veau (4), sans nous citer, en les appliquant à la recherche des fal- sifications. (1) Sordelli et Fischer. Rev. {nst. bact.; 1919, LE, n (2) Le début de ces recherches fut publié par Sordelli et Wernicke au 1 Congrès nal. chimie, juillet 1919. Rev. ins. bacter. dlo.-nat. jo (Buc- nos-Aires), oct. 1919. (3) Rev. inst, bacter. dlo. nat. higiene (Buenos-Aires), octobre 1919. (4) Mediz. Klinik, 1920, n° 6. A5) © SÉANCE DU 4 NOVEMBRE 175 Le Nos constatations se résumeut de la façon suivante : par l’ac- tion des anticorps hétérogénétiques, on peut précipiter les par- ticules tipoïdes tenues en suspension dans l’eau physiologique à laquelle on a ajouté des extraits alcooliques d'organes ou de glo- bules contenant l'anticorps hétérogénétique. Le phénomène sem- ble dû à la réaction entre un anticorps et un antigéne hétérogé- nétique, car, a, on l’obtient seulement avec les sérums produits par l’antigène hétérogénétique, b seuls précipitent les extraits obtenus à partir des organes contenant des antigènes hétérogé- nétiques. La même interprétation découle du fait que les globules de Mouton et de Chèvre, ainsi que le rein de Cobaye (qui contien- _ nent l’antigène hétérogénétique) fixent l’anticorps agglutinant, tandis qu'il n’est pas fixé par les globules de Vache (qui ne con- tiennent pas d’antigène hétérogénétique). La température modifie au même degré l’anticorps agglutinant et l’hémolysine. La précipitation fractionnée des sérums ne permet pas d'éta- blir de différences entre Îles hémolysines et l’anticorps aggluti- nant. Par la fixation du complément, on peut démontrer qu'il y a un ambocepteur fixé aux particules agglutinées. On n'obtient pas l’agglutination en l'absence du CI Na. Un ex- trait Sensibilisé et suspendu dans l'eau distillée précipite immé- diatement par addition de Cl Na. La précipitation ne se produit pas avec l'extrait de foie ou de cerveau de Cobaye, quoique ces organes contiennent l’antigène hétérogénétique. La température optima est celle de 37°, on obtient à 5o° une . floculation plus rapide, mais pas aussi complète. L'oxalate (1 p. 1.000) et le citrate sodique (3 p. 1.000) n'em- pèchent pas la précipitation. Le CI Na en solution hypertonique (4 p. 1.000) atténue la précipitation ; Ca CF à 4 et 8 p. 1.000 ne modifie pas le phénomène. _ On ne modifie pas le phénomène en ajoutant aux sérums ac- tifs, des sérums inactifs de Lapin, Cobaye, Cheval, Rat et Bœuf. Ces phénomènes ont probablement une grande importance pour ‘interpréter les réactions de floculation pour le diagnostic de la syphilis (Sachs et Georgi, Meinicke, etc). Sans doute, en plus des facteurs signalés, la composition des extraits a une grande importance ; ainsi, la cholestérine favorise _ la précipitation ; les cérébrosides extraits par nous et capables de fixer l’anticorps hémolytique ne sont pas floculés par lui. Ce phénomène et la détermination chan de ces cérébrosides sont actuellement étudiés par nous. (Institut bactériologique du département national d’ hygiène). EUR U OPA Le, Je #3 ‘A CAT de Ne : 1 #7 \ : wi SA TT) Û 4 A 176 RÉUNION BIOLOGIQUI; DE BUENOS-AIRES L'INFLUENCE DES SUCRES SUR LA PRODUCTION DE LA TOXINE DIPHTÉRIQUE, par À. SoRDELLI et R. WERNICKE. L'action des sucres sur la toxine diphtérique a été reconnue par Spronck (1895), qui recommandait de faire fermenter les sucres de la viande avant de préparer le bouillon. T. Smith (1899) reconnut l'avantage de cette fermentation des sucres du muscle ; mais, il attribue au glycose un rôle favorable. Rosenau (x972, Bull. 21, Hyg. Labor. U. S., P. H. Service) indique qu'on doit préparer le bouillon avec de la viande débarrassée des sucres musculaires ; puis, on doit ajouter du glycose qui semble favo- riser la production de toxine. Le même auteur indique qu'on ob- tient les toxines les plus actives en ajoutant du glycose après stérilisation, en suivant les indications de Hitchens et Kinyoun. Nous avons préparé un bouillon sans glycose en faisant macé- rer une partie de viande dans deux d’eau (24 heures) et en ajou- tant de la levure pressée (0,5 kgr. pour 3o litres) à 16°-18° ; ébul- , lition de 20 minutes, puis addition de 2 p. 100 de peptone Parke Davis et 5 p. 100 CINa. On alcalinise avec Na OH jusqu'à | PH=S et on chauffe 15 minutes à 120°. Ce bouillon est réparti | en 6 lots de tubes de 17 mm. de Snnnaise sur { cm. de hauteur ; tous ces tubes sont ensemencés avec une même souche de Bacille diphtérique ; puis, on ajoute, ou non, du sucre. Un tubé de cha- que lot fut additionné d'acide phéniqué au bout de 4 jours, d au- tres de 8 et 12 jours, après l’ensemencement, Les résultats obtenus sont les suivants : les bouillons privés de sucre par fermentation donnèrent une bonne toxine, l'addition du glycose a des effets très marqués sur la production de la toxine, variable, selon la concentration et le moment du mélange. Avec des concentrations de glycose à 5 p. 1.000, la valeur L + de la toxine est très élevée. Avec les concentrations à 1 p. 1.000, il faut distinguer le cas où on ajoute le sucre avant la stérilisation, car l'effet est défavorable ; tandis qu'en l’ajoutant après la stérilisation, il favorise la production de toxine. Le même fait s’observe avec le lévulose (1 p. 1.000) c’est en l’ajou- tant après que nous avons obtenu les meilleures toxines de toutes nos séries. ; L'action favorisante des sucres ajoutés après Re a été confirmée aves des Bacilles diphtériques provenant de Vienne (H. Guthmannsohn), du Japon, du Rockefeller Institute. (Institut bactériologique du département national d'hygiène). imp. A. DAVY et FILS Aîné, 52, rue Madame. Paris. Le Gérant : A. DAVY \ PRÉPIRATIONS COLLOÏDALES À {] Métaux colloidaux électriques à petits grains. Colloïdes électriques et chimiques de métalloïdes. 9 —— | > Î Cancer LecrRARGOL *fELeerRocueno +. VS. | Ampoules de 5 cc. 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HO est | Ne 4. + COMPTES RENDUS D. des Séances DE LA société de Biologie PUBLIÉS BE VENDREDI DE CHAQUE SEMAINE Séance du 29 Janvier 1921 PARIS MASSON ET Ci, ÉDITEURS LIBRAIRES DE L ACADÉMIE DE MÉDECINE 120, BOULEVARD SAINT-GERMAIN (VIe) . PRIX DE L'ABONNEMENT POUR 1920 : France : 40 fr. — Etranger : 50 fr. Prix DU NUMÉRO : 2 fr. Les abonnements sont reçus par MM. MASSON et Cï, Éditeurs, 120, Boulevard Saint-Germain, Paris _ Er vs 7 rl PRE ONE MELUN E É0rS re ee VUS 1 ; a i LORE, ——— Toutes les notes doivent être remises sous forme de dactylographies, ne varietur, sans lectures douteuses : elles ne doivent pas dépasser l'étendue réglementaire. Ces conditions sont formelles. EE [L Les demandes de tirés à part doivent être portées sur les dactylogra- ; phies; les factures réglées directement à l'imprimerie. Les auteurs peuvent contrôler la correction typographique de leurs M notes, le jeudi à 10 neures, chez iles imprimeurs, MM. Davy, 52, rue | Madame, Paris @. COMPTES RENDUS HEBDOMADAIRES DE LA SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE mme SÉANCE DU 29 JANVIER 1921 SOMMAIRE Brissemorer (A.) : Sur la cho- lesiénimec 24e SOMME Despeienes : Nouvelle techni- que pour la préparation des cra- chats destinés à la recherche du Bacille de Koch uns es: Hovasse (R.) : Contribution à l’étude histophysiologique des parasomes dans le pancréas d’un * Têtard de Rana temporaria L... LABBé (M.), LaBgé (H.) et Nee- YEUX : Proportions respectives des corps acétoniques éliminés par les urines au cours des étais HACIOBE LA UE Ut. Lesaiczzy (Ch.) : Sur l’immu- nité conférée par le lait des ani- maux guéris de la fièvre aphteuse. MEstTrRezAT (W.) et Masrror (A.) : L’humeur aqueuse nor- Enelle LÉGER PP ENRECERRNrS RETTERER (Ed.) et Voronorr (S.) : Evolution des placentas ma- ternels ou caroncules après la nee d'ores RIAD Ricaer (Ch.) : E. Bourquelot. Viozze (P.-L.) : L'épreuve de la synthèse hippurique comme moyen d'exploration des fonc- ons MÉTIER ARTE AU AU WINTREBERT (P.): La neuro- mérie du cerveau chez les Séla- ciens et le problème de la méta- mérisation de la tête... 179 182 190 Biorocie. COMPTES RENDUS. — 1921. Réuaion biologique de Lyon. ARLOING (F.) et LansEroN: Technique tendant à éviter cer- taines causes d'erreur dans la pratique de la réaction de Bordet- MESSE EN E 206 GuILLIERMOND (A.) : À propos d’un travail de Meves sur le chon- driome de la cellule végétale.... 202 GuILLIERMOND (A.) : Sur les ca- ractères et l’évolution du chon- driome dans les végétaux chloro- PANHRENS ER NNSNNAERREt 197 Morez (A.) et MourIQuAND (G.) : Sur une azotémie (recher- ches expérimentales sur un Chien DÉDRADIQUE) RANCE A PIRE Ci 199 Réunion biologique de Marseille. Daumas (A.) : De l’examen du réticulum fibrineux dans la fièvre dE RMOILEE RE RE ee RENE 215 Le3Er (M.) : Documents héma- tologiques relatifs à deux cas de lépréitubÉneNs eee ner RRt 216 OLmer et PerTHiER : Note sur la détermination du volume de la cavité pleurale au cours du pietimethonareeeEnnEPR 210 PRiNGAULT (E.) : Présence de Spirochètes chez Phlebotomus perniciosus Newstead........... 209 Raysaup (L.): Sur un Fusa- T. LAXXIV. 13 178 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE rium parasite de quelques Muco- coloration des éléments du sang. 229 PIRE RAA Een 219 Réunion biologique de Lisbonne. Réunion biologique de Strasbourg. | Ficurrra (L.) : Bacilles diphté- rimorphes de l’exsudat pharyn- AmgARD (L.) : Fixation de l’a- ETS EP A RE qe ts 2 243 mylase sur l’amidon cru et l’em- Fonres (J.): Action de la véra- pois d'ami ON MARNE REP 230 | trine sur le muscle gastrocné- BATAILLON (Ch.) : Spermies mien de la Grenouille....,....,, 247 couplées et hétérochromosome Merro (F. de) : Epidermo- dans la lignée typique d’une Tur- phyton salmoneum n. sp., agent RAILS LU AA AR Attal 219 | d’une épidermophytie inguinale Courrier (R.) : Action sur ME dans l’Inde portugaise . ........ 239 thymus de l’ingestion de glande Mezzo (F. de): Protozoaires DANONE ET 226 | parasites du Pachelebra moesta Kizzran (Ch.) : Une maladie DCE OPA RL RC ANR ..E, 241 bactérienne du Lierre.......... 224 SALAZAR (A.-L.) : Les corpus- LavrALLE (P.) et Taonnarp(J.): : cules concentriques de la granu- Réponses aux dernières critiques lose atrésique de la Lapine (pé- de MA Niclonnae sn pEmtntetinn 232 | riode chromatolytique)..#:..... 237 Nicroux (M.) : Réponse à SALAZzAR (A.-L.) : Sur les cor- MM. Lavialle et Thonnard...... 234 | dons ovigènes de l’ovaire adulte SARTORY (A.)et SER:ENT (L.) : de la Tapine; lenuratrésie CE 235 Réactions colorées obtenues sur VeLoso (F.): Sur l’origine des les Champignons supérieurs avec battements rythmiques dans le certains réactifs chimiques..... 222 | cœur du Limaçon commun (He- Weizz (P.): Remarques sur la HR AS pers) AE NRC 244 Présidence de M. Auguste Pettit, secrétaire générai, puis de M. André-Thomas, vice-président. / E. BourQuELoT, par CHARLES RICHET. C’ est avec un profond regret que nous vous annonçons la mort de noîre cher ami et éminent confrère Bourquelot. T1 appartenait à la Société de Biologie depuis 1885, et, il était un des plus assi- dus à nos séances. Toutes ses découvertes, toutes ses recherches, ont été communiquées par lui à notre Sontété, et il était toujours écouté : car, chaque fois, c'était un fait vraiment nouveau, minu- tieusement obseryé, comportant des déductions fécondes. Ses travaux portent sur toutes les parties de la chimie biolo- gique, mais spécialement sur les sucres. Rarement, les savants eurent une telle persévérance, puisque, en 1885, il étudiait la fermentation élective du maltose et du lévulose, et, qu’en 1920 il analysait, avec une ingéniosité rare, les fonctions des glyco- sides et les synthèses possibles. Dans l’histoire des glycosides, dt um Die de mm. à nl, ds SE ct id dd ne st RS an di ut Lt a e—dhnt* d oé à. RE ne À OU, FEES RARE | 4 SÉANCE DU 29 JANVIER 179 l'œuvre de Bourquelot fait époque, presque comme l'œuvre de Fischer dans l'histoire des sucres. Bourquelot était de mœurs charmantes, exquises.. Son aménilté, sa bonne grâce faisaient qu'il ne comptait que des amis. Laborieux à l'extrême, il était aussi obligeant que dévoué. Il représente le type admirable du savant qui poursuit sa tâche résolument el consacre sa vie, sa noble vie, à la recherche désintéressée de la vérité. SUR LA CHOLESTÉRINE, par À. BRISSEMORET. Un auteur italien, P. Sisto, a fait des recherches sur la choles- térinémie (1), au cours des maladies infectieuses et pense qu'il est impossible de conclure que ce phénomène soit directement fonction de l'élévation thermique et doive varier avec elle. J'ai signalé, autrefois (2), que l'injection intrapéritonéale de cho- lestérine à des Cobayes produisait un abaissement de tempé- rature. J'exposerai aujourd’hui des faits qui constituent une preuve éxpérimentale de l’action hypothermisante de la choles- térine libre, Un lot de Cobayes reçoit, par la voie péritonéale, du chlorhy- drate de morphine en solution aqueuse. On sait que l’alcaloïde, injecté à dose suffisante, détermine rapidement, chez certains animaux, un abaissement de température et j'ai rapproché, dans ma précédente note, des symptômes d'intoxication stérinique, les phénomènes généraux consécutifs à l'administration d’une dose non mortelle de morphine au Cobaÿe. Un autre lot de Cobayes reçoit, par voie intrapéritonéale, une solution huileuse de stérine. On administre, de la même façon, à un troisième lot de Co- bayes, de l’éthal, alcool solide, produisant, atténuées, chez le Cobaye, quelques-unes des réactions physiologiques de la choles- térine. Ces trois substances sont données à dose liminaire, c’est- à-dire à dose qui paraît devoir modifier l’état de veille de l’ani- mal, mais qui ne produit pas la narcose. On constate : 1° que la température des Cobayes stérinisés baisse de quelques degrés (2°5 environ) et que l’hypothermie persiste pendant plusieurs heures (7 heures et dayantage) ; 2° que la température des animaux morphinisés baisse également ; mais, (x) Rivista ospedaliera, Rome, t. X, 1920. (2) C. R. de la Soc. de biol., t. LXXIX, p. 409, 1916. 180 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE l’hypothermie est un phénomène fugitif et la réascension thermique est parfois terminée 2 à 3 heures après le début de l'expérience ; 3° que la température des animaux éthalisés ne baisse pas. Influencée par des doses de de ChOIESEURE la tem- pérature des animaux en expérience baisse de 2°-5° ; l’animal narcotisé lutte par des frissons contre le oidienent J'ai constaté que les éthers acétique et benzoïque de la choles- térine étaient hypothermisants pour le Cobaye. J’ai recherché également si un des constituants du sérum des Mammifères, l’éther oléique de la cholestérine, participait aux propriétés physiologiques que j’ai reconnues à son alcool. Quelle que soit la dose à laquelle j'ai injecté la séroline à des Cobayes, je n’ai jamais observé d’hypothermie ni d’effets narcotiques. En résumé, la cholestérine libre est hypothermisante et somni- fère pour le Cobaye. Un éther de la cholestérine, l’oléate de cholestéryle, autre constituant des tissus des Vertébrés ne mo- difie pas, de manière appréciable, l’allure du Cobaye à l’état de veille ; il n’est pas hypothermisant pour cet animal. 1 \ SUR L'IMMUNITÉ CONFÉRÉE PAR LE LAIT DES ANIMAUX GUÉRIS DE LA FIÈVRE APHTEUSE, > par CHARLES LEBAILLY. Au cours de mes recherches sur les propriétés du virus aphteux, j'ai été amené à inoculer de jeunes Porcs de six semaines, nés après la disparition de la maladie, dans des fermes où elle avait sévi six mois auparavant. Dans certains cas la mère avait eu la fièvre aphteuse au cours de sa gestation, dans d° autres, elle était restée complètement indemne, la porcherie ayant été épargnée par l'épidémie qui frappait les Vaches laitières. Le produit viru- lent fut le sang citraté de bovins en période fébrile, recueilli au moment où le thermomètre atteignait 41° ; la dose injectée varia de 5 à ro c.c. (un centimètre cube étant capable d’infecter un bovin). Dans ces conditions je n'ai pas pu reproduire la maladie. Le fait peut s'expliquer, pour les jeunes Porcs nés de mères contaminées pendant la gestation, par une immunité héréditaire. Toutefois, si cette immunité existe, les conditions dans lesquelles elle peut être transmise de la mère au fœtus auraient besoin d'être précisées. J’ai observé, en effet, de nombreux cas où elle faisait défaut chez SÉANCE DU 29 JANVIER 181 les jeunes bovihs lorsque leur naissance suivait de près la fin de la maladie de la mère. Lorsqu'il s’agit de porcelets provenant d'un élevage demeuré indemne au cours d’une épidémie, la seule explication possible est que celte immunité leur est conférée par le lait dont on les nourrit et qui provient de Vaches guéries de _ la fièvre aphteuse. Si, dans le premier cas, les propriétés transmises par le sang et le lait maternels sont renforcées ou prolongées, lors du sevrage, par celles que confère le lait des Vaches, dans le second on doit admettre que l’immunité est entièrement d'origine alimentaire et s'établit par la voie digestive. L’immunité des animaux du second groupe m'a paru moins forte, car, avec une dosé de 10 c.c. d'un virus très actif, on peut déterminer chez eux une élévation thermique, un état de prostration marqué, quoique de courte du- rée, et une réaction inflammatoire au niveau des onglons, carac- térisée par de la rougeur et de la sensibilité, et qui n’aboutit pas à la production d’aphtes. Une contamination aussi sévère n’est pas réalisée dans la contagion naturelle ; les animaux sont donc pratiquement réfractaires. Des expériences méthodiques permet- tront de déterminer la durée de leur immunité, sans doute plus brève que celle que confère une atteinte naturelle (x). Les données que nous venons d'exposer contribuent à faire comprendre le ralentissement et l’arrêt des épidémies. On doit les prendre en considération dans les essais d’immunisation, avant d'attribuer aux vaccins ou sérums utilisés des succès qui peuvent être dûs à ces causes de résistance. L'étude expérimentale de la fièvre aphteuse en devient de plus en plus difficile, puisqu’en période d’épidémie elle exige l’emploi d'animaux qui non seule- ment soient demeurés indemnes, mais qui n'aient pas été nourris avec un lait doué de propriétés immunisantes. Le lait dans la fièvre aphteuse, source de contagion et de désastres dans la pé- riode fébrile, devient, quelques jours après la guérison, un pro- duit précieux pour la prévention de la maladie chez les jeunes animaux, et peut-être aussi pour le traitement. (1) L’immunité acquise à la suite d’une atteinte de fièvre aphteuse est de plus longue durée que ne tendraient à le faire croire quelques observations rela- tées au cours de l'épidémie actuelle. Si des cas de réinfection ont été constatés au bout de trois mois, ils ne sont que des exceptions dont il faut se garder d’exagérer l'importance pratique. 182 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE NOUVELLE TECHNIQUE POUR LA PRÉPARATION DES CRACHATS DESTINÉS À LA RECHERCHE DU BaGrzLE DE Kocu, par DESPEIGNES. Tous ceux qui ont à pratiquer de nombreuses recherches de Bacilles de Koch dans les crachats, savent que le temps le plus délicat et le plus long de cette opération courante réside dans la confection du frottis : par suite de la viscosité du produit, l’étale- ment se fait assez difficilement et demande un temps assez long, même si l’on a soin, pour faciliter l’adhérence, de chauffer légè- rement la plaque de verre sur laquelle on fixe la parcelle de cra- chat, On arrive souvent à obtenir des préparations trop épaisses et si, au contraire, on les fait trop mincés, on risque de ne pas trouver des Bacilles, alors que, pourtant, il y en a ; de même, la lecture d’une telle préparation est rendue malaisée par la reco- loration plus ou moins intense des nombreux éléments cellulaires ét du mucus qui constituent la trame des crachats. L’homogénéi- sation au moyen de l’antiformine remédie bien à une partie de ces inconvénients, en détruisant les éléments cellulaires, mais c'est un procédé long et peut-être un peu brutal. Le hasard m'a fait découvrir une méthode qui me paraît assez pratique. M’étant aperçu que, par erreur, un des nombreux échan- tillons de crachats qué j'avais à examiner avait été oublié et n'avait fait l’objet d'aucune préparation et qu’à ce moment il était soumis à la stérilisation par la vapeur sous pression, je fis, à tout hasard, un frottis de ces crachats à leur sortie de l’autoclave et j'eus la surprise, en l’éxaminant après coloration, de constater que les Bacilles dé Koch se détachaient avec la plus grande netteté sur un fond d’uné teinte bleue presque uniforme. J'avais noté de plus que l’étalement, la décoloration et la recoloration se faisaient avec la plus grande aisance. Depuis cette époque, systématique- ment, chaque examen de crachats fut fait de deux façons : une première fois par la méthode ordinaire ; une deuxième fois sur les crachats après leur stérilisation pendant 50 minutes à l’auto- clave à 120°. Toutes les fois que par la première méthode on avait trouvé des Bacilles de Koch, on en rencontrait également dans les préparations faites par le deuxième procédé ; il est même arrivé deux ou trois fois d’en mettre en évidence la deuxième fois, alors qu'ils avaient échappé au premier examen. Ce dernier résultat semble bien établir la supériorité au point de vue du diagnostic et cette supériorité est complétée par les particularités déjà signa- lées, en ce qui concerne la plus grande facilité de l’étalement et une meilleure lisibilité de la préparation colorée, Un avantage SÉANCE DU 29 JANVIER 183 supplémentaire, qui n'est pas non plus à dédaigner, consiste dans ce fait qu'en faisant porter la recherche du Bacille de Koch sur des crachats stérilisés on écarte tout sue de contamination Dose sible. La technique à suivre est très simple. Chaque échantillon de cra- chats à examiner est recueilli dans un récipient,fermé et numéroté, de préférence une boîte de Pétri munie de son couvercle; le tout est placé dans un panier de l’autoclave et chauffé 50 minutes à 120° Au sortir de la stérilisation, on prélève, avéc une anse ou une spatule de platine, un des grumeaux ou flocons qui flottent dans le liquide grisâtre provenant de la dissociation des crachats et on fait aisément un étalement sur une lame de verre. L’expé- rience im a démontré que lorsqu'il y a des Bacilles de Koch, on les trouve dans ces srumeaux et seulement là ; pourtant, pour plus de süreté, à défaut de flocons, on centrifugerait le liquide gris sale produit par la désagrégation des crachats et le frottis se ferait avec le culot obtenu. Le reste de l’opération ne présente rien de bien spécial : j'ai l'habitude d'employer une méthode préconisée par l’Ecole lyonnaise ét qui m'a toujours donné d'excellents ré- sultats : coloration au moyen du colorant de Ziehl (fuchsine phéni- quée) pendant quelques minutes à chaud ; décoloration par l’al- cool absolu additionné d'acide lactique à 2 p. 100 ét qui réälise à là fois la décoloration par l’alcool ét par un acide faible : enfin, recoloration du fond par la thionine pps où n'importe quel autre colorant bleu. (Bureau d'hygiène et laboratoire de bactériologie de Chambéry). PROPORTIONS RESPECTIVES DES CORPS ACÉTONIQUES ÉLIMINÉS PAR LES URINES AU COURS DES ÉTATS D’ACIDOSE, par M. Laseé, H. LaBsé et Nepveux. _ Bien que l’acidose ait fait déjà l’objet de nombreuses recherches, les proportions des corps acétoniques réspectivement éliminés par la voie ürinaire ne sont pas bien fixées. js En l'absence de réaction qualitative, les petites quantités d'acide : oxybutyrique excrétées ne sont pas facilement saisies. Quant aux dosages de l’acide 8 oxybutyrique, laborieux et peu fidèles, ils n'avaient pas permis d'éffectuer jusqu'à présent de très noi: breuses déterminations en série de cet élément. La méthode dé Van Slyke, rapide et aisée, en multipliant les dosages, permet de mieux étudier l'élimination de l'acide 8 oxybutyrique dans les divers états: pathologiques. Nous donnons à dessein quelques indi- 184 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE cations sur les résullals que nous avons obtenus en utilisant cette méthode. 1. — Etat normal : Dans les urines d’un certain nombre d'in- dividus normaux, nous avons saisi l'acide $ oxybutyrique dans des proportions n’excédant pas quelques milligrammes. Cepen- dant, dans d’autres cas, il ne nous pas été possible de déceler sa présence. II. — Etat pathologique : 1° le rapport de l'acide diacétique total à l’acide 6 oxybutyrique n’a présenté aucune constance dans les cas que nous avons étudiés. 60 déterminations de ce rapport (chez 13 malades différents), oscillent entre 0,54 p. 100 et 55,6 p. 100. Une moyenne de chiffres si différents serait sans valeur. Mais il est intéressant de constater que les chiffres élevés du rapport ci-dessus sont aberrants dans nos observations ( un seul dépasse 30 p. 100). Dans 65 p. 100 des cas, le rapport a une valeur inférieure à 15 p. 100; dans 43 p. 100 des cas, le rapport est supérieur à 5 p. 100. En d’autres termes, dans les deux tiers de nos cas, la quantité d’acide $ oxybutyrique n’a pas été moins de 7 à 8 fois supérieure à celle de l'acide diacé- tique total, et, dans près de la moitié des cas, la quantité d’acide 8 oxybutyrique a été au moins 20 fois plus forte que celle de on diacétique total. ° Dans nombre des cas observés (ro fois sur 4o), l’acétone et Vale diacétique n'’existaient qu'à l’état de traces, alors que la quantité d'acide Ê oxybutyrique éliminée Sete entre 4,83 p. 1.000 et 0,50 par litre d'urine. Le fait inverse n’a pas été Constale Vi NE 3° Les élats pathologiques au cours desquels nous avons saisi l’apparition de l'acide $ oxybutyrique dans les urines sont très variés. | Pour une malade cachectique qui est restée dans un état d’ina- nition relative pendant l’observation, l’acide $ oxybutyrique éli- miné s’est élevé à 0,83 p. 1.000. Dans un autre cas d’inanition rela- tive, on a trouvé o gr. 48 d'acide par 24 heures. Enfin, chez un goutteux, également en état de jeûne (cure de jeüne), la quantité d'acide 8 oxybutyrique était, le troisième jour, de o gr. 138 p. 1000, soit o gr. 89 par 24 heures. Au cours d’une appendicite, l’acide 8 oxybutyrique a varié, comme élimination, entre o gr. 3 et o gr. 71 par 24 heures. Dans une autre appendicite, on a trouvé Oo gT.2 à o gr. 35 d'acide $ oxybutyrique par 24 heures. Chez deux éclamptiques, on à dosé cn o gr. 44 et o gr. 19 d'acide par 24 heures. C'est au cours du diabète que nous avons trouvé, naturellement, les plus fortes éliminations d’acide $ oxybutyrique ; elles se sont élevées jusqu’à 61 gr. 5o et 121 gr. 35 par 24 heures. CÉANCÉ DU 29 JANVIER 185 De nos recherches, se dégagent les conclusions suivantes : Si l'acide 8 oxybutyrique nous a paru être fréquemment présent dans les urines normales, à l’état de traces. ou en très petites quantités, cependant nous avons constaté sun absence dans un certain nombre d'autres cas. Nous ne sommes donc pas autorisés à dire que l'acide $ oxybutyrique est un élément constant des urines normales, comme certains auteurs l’ont avancé. Le nombre important des cas dans lesquels l'acide diacétique ne se trouvant qu'à l’état de traces, l’acide 5 oxybutyrique était saisi en quantité notable, et le fait que, réciproquement, cet acide n'a jamais fait défaut lorsque l’acide diacétique existait dans l’urine paraît démontrer que l’acide $ oxybutyrique est le corps essentiel de l’acidose, tant physiologique que pathologique, et yraisemblablement le générateur des deux autres corps acéto- niques, ainsi que quelques auteurs l'ont déjà avancé. Pratique- ment, il en résulte, que l'acide $ oxybutyrique permet le mieux d'apprécier la gravité d’une acidose et d’en suivre les variations. C'est donc, de préférence à ceux de l’acide diacétique et de l’acé- tone, la.-recherche et le dosage de l’acide $ oxybutyrique qu'on doit effectuer dans les états pathologiques très divers où l’acidose est susceptible de se produire. L'HUMEUR AQUEUSE NORMALE, par W. MEsTRezarT et À. MAGiror. L'humeur aqueuse n'a pas été l'objet d’une étude chimique d'ensemble. Les quelques notions que nous possédons sur sa constitution sont sujettes à caution, les auteurs ayant méconnu l'influence importante de causes extérieures en apparence mini- mes sur sa composition, la rapidité avec laquelle ces changéments surviennent, et, surtout, les altérations profondes qui résultent de l'arrêt de la neo sanguine. Au cours d’un travail sur les milieux de l’œil, que nous pour- suivons tant au point de vue physiologique que pathologique, l’un de nous a examiné chimiquement l’humeur aqueuse de l'Homme et de plusieurs Mammifères, spécialement du Cheval. L'œil de cet animal renferme en moyenne 3,15 c.c. d'humeur aqueuse.En deux heures, il est donc facile de recueillir sur l’ani- mal vivant ou abattu depuis quelques secondes, une quantité de liquide suffisante pour un examen complet. Les chiffres que nous avons obtenus (r) sur un échantillon d'ensemble ainsi réalisé ont été les suivants : (x) Chiffres communiqués au Congrès de physiologie de Paris, le 16 juillet 1920. | A 1 V2 APTE COR Es TNT CSV TRS ET LIT D TRRLIRE F Mae. de NS Se Lu Gen à 186 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE Liquide céphalo- Humeur aqueuse rachidien normal normale du Cheval (Mestrezai) (gr. par litre) (gr. par litre) Densité Th NORRIS REC 1.007,40 1.007,6 Point, eryoscopiqueun. -"......" "FER 00t — 02562 — 0°576 Substances fixés a 1000. ..4.. MARNE | 10,78 10,93 Matières organiqueés.:...:.1.. 860000 2,34 | 2,13 Matières minéralése 20 cu) OUCPRERREERN 8,44 8,80 Albuaninesur ta NN EE PNPRAERE 0,16 0,18 Hibrinorene ERA RENÉE 0,0 0,0 ATDUTTOSES UN SC ATOMAIMEREE RUN ee 0,0 0,0 Nucléo-albumines, mucine ......... We 0,0. 0,0 Urée re AU NE a CREER PERLE 0,16 0,20 AMMONIAQUE Le eee Je TRIER 0,008 (3) N°Hotal (moins Murée):7 2: "2 BECEaT0r 0,101 0,104 Sucre (en! Slucose)e:12.2 LL OMPANEREnTr. 0,940 0,53 Alcalinité des cendres ....::.4.90... 1,40 1,40 Acides organiques (en CH60O).....:.... 0,60 0,30 Chlorures\ (en! NaGD 42002150, CRE 7,11 7,02 Bicarbonates (en COSHNa).........:..,. 1,65 1,08 Phosphates th enP Ce) ECC eLe PP ERP 0,073 0,030 SU Eates pen O0) RER EN ES ARRET 0,031 0,010 Nitrates (en NOSNa)i 7% 000 RSA NE 0 À 0,0037 0,009 Nitribes ins Ra RO SEEN Sa 0,0 0,0 Cana A A RER M A A 0,10) 00:09 111 RO NC EN AE ETAIENT SE a + AE AT A 0,030 0,050(1) Ces valeurs sont, sur bien des points, différentes de celles que l’on avait pu jusqu'ici considérer comme représentant la compo- sition de l'humeur aqueuse normale. La densité que nous avons trouvée est inférieure à celle indi- quée par Cahn et Golovin ; l’albumine n'atteint pas les taux de o gr. 82, 2 or. oo, o gr. 8o par litre, donnés par Cahn, Môrner ét Osborne. Les valeurs fournies pour l’extrait, les phosphates, les sulfates, la chaux et la magnésie, par Cahn, sont également trop élevées. Chez l'Homme, le Chien, le Chat, et quelques autres Mammi- fères, le taux de l’albumine, des chlorures et du sucre, étudiés par des microméthodes appropriées sur des yeux isolés sont ana- logues aux précédents. On trouve, par litre, en moyenne, chez l'Homme : albumine : 0,14 ; NaC : 7,37 ; sucre : 0,90. Chez le Chien : albumine : 6,18 ; NaCI : 9,34 ; sucre : 1,33. Les quantités recueillies varient avec l’espèce animale : Occ. 270 ; 0,300 chez le Lapin ; 0,340 à 0,350 chez le Chat ; 0,170 à 6,200 chez le Porc : 0,400 à 0,500 chez le Chien de 5 kilogr. ; 0,400 à 0,700 chez le Mouton ; 0,800 à o,85o chez le Veau ; plus del TC 6 Chez le Bœut Nos chiffres ne prennent toute leur signification que lorsqu'on (x) Chiffre un peu fort ; sujets purgés au SO*Me, SÉANCE DU 29 JANVIER 187 les rapproche de la composition du plasma et du liquide céphalo- rachidien. Le sérum humain et celui du Cheval, très voisins, (Abderhalden 1897), nous autorisent à comparer nos résultats, dans le tableau précédent, au liquide cérébro-spinal de l'Homme qui est bien connu. On le voit, ces recherches sur l'humeur aqueuse accentuent jus- qu'à l'identité le rapprochement, que l’un de nous a fait pour la première fois en rg12, entre le liquide des espaces sous-arachnoï- diens et les milieux de l'œil (sérums minéraux neuro-protecteurs: Mestrezat). Cette thèse, reprise par Vladescu et Babès (1914), puis Osborne (1919), est aujourd'hui définitivement établie. ÉVOLUTION DES PLACENTAS MATERNELS OÙ CARONCULES APRÈS LA GREFFE D'OVAIRES, par Én. RETTERER et S. VORONOFF. Un ovaire greffé dans la cavité de l’utérus ou les cornes utérines après l’ablation des deux ovaires, détermine le développement de caroncules chez la Chèvre et la Brebis. Une question préliminaire se pose : à quelle époque apparais- sent les caroncules ? Pour Colin, elles préexistent car il les auraït déjà vues sur les fœtus de Veau. H. Milne Edwards, Chauveau, Arloing et Lesbre se bornent à dire qu’elles apparaissent avant la gestation. Qui ignore la structure et l’évolution normale a de fortes chances de faire fausse route lorsqu'il veut interpréter les phénomènes apparents qui se déroulent au cours de l’expérimen- tation. Sur un Cabri âgé de moins d’un an, l’utérus et les cornes utérines possèdent une muqueuse qui est plissée en lonoiten coupe transversale, elle montre 6 à 8 crêtes, séparées les unes des autres par des vallées. Le revêtement épithélial a atteint une épais- seur dé 36 w en moyenne et est formé de 2 ou 3 assises de cellules cylindriques, dépourvues de cils vibrätiles. Le derme ou chorion, plus épais au niveau des crêtes, est traversé par les glandes uté- rines dont le revêtement épithélial est également de plusieurs assises cellulaires. Ce n’est que vers la puberté qu’apparaissent les caroncules au nombre de 60 à 8o. Elles présentent alors une teinte noiré violacée et ont les dimensions d’une noisette. Après la mise bäs, élles diminuent de volume et prennent peu à peu une couleur blanc gorisâtre. Après trente-trois jours de greffe d’ovaire dans la corne utérine sür une Chèvre dont les deux ovaires ont été enlevés, la muqueuse utérine qui entoure le greffon montre la structure suivante : les PCA AENNR pr. #06 4 EE PTOUR ANNE A VER À 188 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE glandes utérines sont revèêtues d'un épithélium à 3 ou 4 rangées cellulaires. Dans leur portion superficielle, ces glandes sont re- présentées par des rangées concentriques de cellules épithéliales, allongées et recourbées autour du mince canal central; d’autres, dont l’évolution est plus avancée, figurent des cordons dont les cellules épithéliales se sont transformées en syncytium. En un mot, les glandes utérines se comportent comme les ébauches épi- théliales des amygdales, de la bourse de Fabricius, etc. : l’histo- genèse de la couche compacte de la caroncule est, à cet égard, x identique à celle des follicules clos tégumentaires. Sur une Chèvre dont la greffe intra-utérine date de 19 mois, la muqueuse utérine présente, au niveau des caroncules la struc- ture suivante : dans la couche superficielle, il n'existe plus de glandes ; tout le tissu se compose de cellules à aspect vésiculeux : et à apparence épithéliales ; ces cellules mesurent de 20 à 30 u. Chacune d'elles montre : 1° un noyau arrondi de 7 à 8, possé- dant un grain chromatique (nucléole) de r à 2 w ; 2° un nucléo- À plasma clair ; 3° une membrane nucléaire très nette et hématoxy- linophile. Du côté de la surface de la muqueuse ,nombre de ces cellules ont un cytoplasma clair et un ou deux noyaux pycnoti- ques ; vers la profondeur, les cellules de la couche superficielle possèdent un cytoplasma réticulé ; les mailles étroites du réti- culum sont remplies d'hyaloplasma. Quant à la couche profonde du derme de la muqueuse, les cellules des glandes utérines se sont transformées en cellules sem- blables aux précédentes de 20 à 30 nu, circonserivant pour chaque cul-de-sac glandulaire une fente étroite. Les culs-de-sac glandu- laires sont séparés les uns des autres par des tractus étroits de tissu conjonctif. Par leur mode d’expérimentation, Bucura, Marshall et Jolly, Louise Mc Ilroy, puis Knud Sand, ont uniquement empêché l'atrophie du tractus génital. Par la greffe d’ovaires dans la cavité utérine, nous déterminons-la muqueuse utérine à s’hyper- plasier et à s’hypertrophier, et, cette évolution progressive est due à la prolifération des cellules épithéliales (revêtement superfi- ciel et cellules des glandes utérines). Le tissu néoformé se diffé- rencie en une couche superficielle, compacte, et une couche pro- fonde, glandulaire. Dans la première, les cellules épithéliales des portions superficielles des glandes, après s'être multipliées, se sont transformées en cellules réunies en syncytiums.Ces dernières elles-mêmes se sont hypertrophiées et ont édifié des cellules vé- siculeuses (cellules propres de Ch. Robin. cellules déciduales des auteurs). Dans la couche profonde de la caroncule, les cellules épithéliales ont également augmenté de volume, et sans passer D SN G SÉANCE DU 29 JANVIER 189 par le stade d'éléments syncytiaux, ont donné naissance à des cellules vésiculeuses. Résultats et critiques. — Pour les classiques, les caroncules figurent des renflements de tissu conjonctif. Nul, que nous sachions, n'y a décrit des cellules vésiculeuses ou déciduales. Dé- couvertes chez la Femme en 1861 par Ch. Robin (cellules propres de la muqueuse utérine), ces éléments ont paru épithéliaux (Kôlliker, 1865), puis plasmatiques ou représenter des globules blancs. Aujourd'hui on se range à l'opinion de Friedländer qui en fait des cellules d'origine et de nature conjonctives. Après s'être hypertrophiées, elles deviendraient vésiculeuses, puis hy- dropiques pour finalement disparaître avec la caduque (ce. déci- duales). Si ce terme peut s'appliquer à la rigueur aux Mammifères ayant une caduque, il ne saurait convenir aux Ruminants où la plus grande partie du placenta maternel n’est point caduque et où ces cellules continuent après la mise bas, à persister et à se transformer en éléments conjonctifs ou épithéliaux. Le nom de cellules pulpeuses indiquerait mieux leurs caractères morpholo- giques, ainsi que leur destinée. Dans ses expériences de greffes d’ovaires sous la peau, Leo Loeb a vu (1911) les glandes utérines. disparaître et, à leur place, il a observé des nodules de tissu conjonctif, dont les couches étaient concentriques et rappelaient la disposition des perles épi- théliales ou corps concentriques. Pour expliquer leur formation, il admet que la substance sensibilatrice secrétée par l'ovaire agit sur la cellule conjonctive de la muqueuse qui prolifère et produit un nodule conjonctif. Ce dernier étranglerait et étoufferait le revêtement épithélial des glandes. À son avis, les cellules déci- duales sont donc d’origine conjonctive. Tout en dégénérant et en se résorbant peu à peu, les ovaires greffés dans l'utérus en modifient la muqueuse. La substance sensibilatrice, ou hormone, de l’ovaire commence par hyperplasier l’épithélium de la portion superficielle des glandes utérines et produire des générations cellulaires constituant un syncytium dont les éléments ne tardent pas à prendre la forme, le volume et les caractères structuraux de cellules pulpeuses. L’épithélium de la partie profonde des glandes se transforme d'emblée en cel- lules pulpeuses. Si une portion (la plus superficielle de la mu- queuse) des cellules pulpeuses rétrograde et disparaît, chez les Ruminants, après la mise bas, la majeure partie de ces éléments persiste et prend part à la reconstitution de la muqueuse utérine. AE à 190 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE DRE 7 CRETE" CUS CONTRIBUTION À L'ÉTUDE HISTOPHYSIOLOGIQUE DES PARASOMES DANS LE PANCRÉAS D'UN TËTARD DE Rana temporartia L., par R. Hovasse. Un Têtard parthénogénétique de Grenouille rousse obtenu par la méthode de Bataillon et déjà étudié au point de vue cytolo- gique (1), m'a fourni quelques particularités histologiques inté- ressantes, [1 s’agit d’une larve âgée de 51 jours (membres anté- rieürs à un seul segment, une palette non divisée) qui avait été débitée en coupes et colorée à la safranine vert lumière. Ce Têtard s’est montré posséder un pancréas bourré de graisse que l'acide osmique du liquide de Flemming a conservée. Dans la glande en question, quelques cellules seulement pré- sentent l'aspect habituel des cellules pancréatiques, toutes les autres sont richement pourvues de parasomes, à des états variés de développement, et en nombre élevé : il y en a souvent plus de 7 dans une seule cellule. Ils sont ou bien isolés dans le cyto- plasme, ou bien groupés à l’intérieur d’un autre parasome plus grand dont le feuilletage concentrique basophile peut arriver à enclaver le noyau. Ces formations, maintes fois signalées dans le pancréas, présentent ici un intérêt particulier ; elles sont liées en effet à la genèse des graisses. Voici ce qui ressort d'une étude de leur évolution. : Les coupes qui passent par les formations les plus jeunes mon- tirent un ou plusieurs grains basophiles colorés en rouge vif par la safranine, et d’un diamètre voisin de 1 u À ce moment déjà, le feuilletage concentrique du parasome est bien développé. Rien ne me permet d’infirmer ni de confirmer l’origine nucléaire de ces grains centraux. Sur d’autres formations qui semblent plus évoluées, on peut voir une sphère graisseuse de 2 à 3 u de diamètre, repoussant excentriquement les grains safranophiles. Ceux-ci ne se retrouvent pas à un stade ultérieur. La gouttelette augmente progressivement de diamètre, se Frasmente en plusieurs autres plus petites ou bien reste entière jusqu'à remplir la majeure partie de la cellule, . Les couches concentriques du parasome repoussées à la périphérie par les graisses peuvent s’y transformer en « bandelettes chromo- philes » par rupture en un de leurs points. Dans d'autres cas, il y a au centre du feuilletage 2 ou 3 points où se forme la graisse, l’ensemble du processus restant le même. L'existence i imprévue de cette réserve de graisse ie le pancréas m'a fait étudier à ce point de vue les autres organes de la larve. Il y a encore d’autres dépôts analogues, parasomes en moins, (1) R. Hovasse, C. À. Acad. des Sc., 17 mai 19%. SÉANCE DU 29 JANVIER 191 dans certaines régions de l'intestin, où des cellules à bordure en brosse en sont également bourrées, [Il ne s’agit certainement pas là de graisses en cours d'absorption, étant donné l'aspect même des cellules en question, Comme la nourriture donnée aux Tétards se composait exclusivement d'épinards cuits, aliments pauvres en graisses, il y a là un dépôt, quelle qu'en soit l’origine. _ Par comparaison, j'ai étudié un Téêtard fécondé du même âge qui servait de témoin, maïs se trouvait notablement plus évolué (taille plus grande de 1/5). Il possède de la graisse dans l'intestin mais en quantité moindre que le précédent ; son pancréas a, par contre, l'aspect normal ; un ergastoplasme filamenteux à la base de la cellule et d’abondants grains de secrétion y indiquent des fonctions habituelles. Je ne sais, pour ce qui concerne le pancréas, s’il faut considérer le cas étudié comme tératologique, et invoquer la piqûre expé- rimentale ou le défaut d'élément mâle comme causes de troubles du chimisme interne, localisés, il est vrai, sur un seul organe. Peut-être aussi s'agit-il d'une fonction larvaire transitoire, anté- rieure à la fonction normale, et que l'évolution plus lente du Tétard parthénogénétique aurait permis de saisir plus facilement. Laguesse a autrefois signalé chez les embryons de Mammifères le cas d’une secrétion fœtale semblant, par son abondance même, différente de celle de l'adulte ; il y aurait peut-être chez les larves de Batraciens quelque chose d’analogue. Une étude nouvelle seule permettra de conclure. | LA NEUROMÉRIE DU CERVEAU CHEZ LES SÉLACIENS ET LE PROBLÈME DE LA MÉTAMÉRISATION DE LA TÊTE, par P. WiNTREBERT. La formation du cerveau chez les Sélaciens a été étudiée sur Squalus acanthias Rond. par Zimmermann (1891), Locy (1894- 1895), Kupffer (1906) et Neal (1898 et 1918) (x). Les étapes du développement qui ont particulièrement retenu l'attention de ces auteurs sont celles qui montrent le mieux les indices d’une seg- mentation primitive et peuvent ainsi servir à résoudre le problème complexe de la métamérisation céphalique. Cependant l’obser- vation continue des transformations du tube neural, sur un même embryon vivant (2), fait ressortir avec évidence combien il est arbitraire d'isoler dans l’évolution du cerveau un stade particu- lier et de l’ériger en type ancestral ; de même, les divergences (1) Neal (H.-V.). Neuromeres and Metameres. Journ. of Morph., 1918. (2) Wintrebert (P.). C. R. de la Soc. de biol., t. 83, 1920, p. 1622-1625. ] 192 SOCIÈTÉ DE BIOLOGIE des auteurs au sujet du moment où ce stade est réalisé et les conclusions différentes auxquelles ils sont parvenus quant au nombre priraitif des segments, montrent bien qu'aucune phase morphologique embryonnaire ne peut être considérée avec cer- titude comme un rappel de la structure originelle. Zimmermann compte dans le tube neural fermé 8 segments primaires dont le dernier est celui du vague ; les 3 antérieurs se divisent ensuite, secondairement, le premier en deux, le second et le troisième en trois parties. Locy constate plus tôt, dans le cours du développement sur les bords de la plaque céphalique étalée, une série de 11 lobules placés devant l’origine du vague ; il les suit sur le tube neural constitué, où ils se développent en un nombre égal de neuro- mères ; à ces 11 neuromères s'ajoutent plus tard 3 neuromères | postérieurs dans la région du vague et un encéphalomère antérieur | impair, ce qui porte à 15 le nombre des segments céphaliques. Neal n’accorde aucune valeur aux sillons placés sur les bords | de la plaque encéphalique, en raison de leur nombre variable | et de leur asymétrie. Il décrit 6 neuromères primitifs dans le tube fermé ; pour lui, les divisions secondaires du prosencéphale et du mésencéphale n’ont pas le caractère de neuromères, parce qu’elles n'’intéressent qu'une partie de la hauteur du tube. En arrière du 6° neuromère primitif, se forment ultérieurement 2 rhombomères; l’un se trouve en relation avec la racine du glossopharyngien, repoussée en arrière par la capsule otique ; le dernier correspond au vague. Kupffer admet dans la série des Vertébrés, au moment où la fissure rhombo-mésencéphalique est constituée, 6 rhombomères, dont le premier est cérébelleux et le dernier pneumogastrique ; il décrit, en outre, 2 encéphalomères antérieurs, le prosencé- phale et le mésencéphale, qui se divisent en 5 segments. . Dans l’ensemble, les faits que j'ai observés sur Scylliorhinus s’accordent avec les résultats de Neal. Les bords de la plaque cé- phalique, avant sa fermeture, ne montrent qu’une lobulation très indistincte, et tout ausi variable et asymétrique dans le détail que chez Squalus acanthias. La première étape de segmentation complète du tube comprend 6 encéphalomères nettement marqués (fig. 7, t. 83, p. 1623); elle est établie dès le stade H de Balfour et comprend le prosencéphale, le mésencéphale et 4 rhombo- mères ; ce n’est que plus tard, au stade [, que le rhombencéphale présente à lui seul 6 segments, comme l’ont vu Zimmermann et Kupffer ; c’est plus tard encore, au stade K, que s’effectuent les divisions secondaires du prosencéphale et du mésencéphale. Le mode de fermeture de la gouttière nerveuse encéphalique en 2 régions distinctes, par le rapprochement précoce des bords SÉANCE DU 29 JANVIER 193 au devant du neuromère facial, paraît spécial à Scylliorhinus ; cependant une figure de Locy (1895) montre, chez Squalus acan- thias, une phase à 2 ouvertures dorsales, séparées par un pont transversal. Je suis d'accord avec Neal et Locy pour placer la limite postérieure du cerveau primitif derrière le neuromère du olosso-pharyngien ; mais, malgré que la région de la X° paire s incorpore ensuite au cerveau, je ne constate pas qu'il se forme plus tard un vrai neuromère du vague ; en effet, l’épaississement latéral qui correspond à ce nerf ne présente qu'une limite incer- taine du côté de la moëlle. Par contre, j’aperçois au stade [ la formation de deux neuromères nouveaux : l’un se développe en avant du trigéminal, c'est le neuromère cérébelleux, bien connu, mais auquel cependant Neal n'accorde pas de rang dans sa numé- ration ; l’autre s’intercale entre les neuromères facial et glosso- pharyngien (comparez Îles fig. 7 et 8, t. 83, p. 1623) et peut être appelé neuromère acoustique. Il ne semble pas que ce déve- loppement intercalaire ait été vu jusqu'à présent. Il a pourtant l'intérêt de préciser que la racine du glossopharyngien ne change _ pas de neuromère en reculant et qu'elle n’abandonne pas, comme le pense Neal, le 6° segment pour le 7°. Dans le problème de la métamérie céphalique, les neuromères ne sont qu'un des éléments de la discussion ; les indications qu'ils donnent n'ont de valeur que si elles concordent avec les rensei- gnements fournis par l'étude du mésoderme et des nerfs. Or, les faits n établissent pas, quoi qu'en dise Neal,une correspondance rigoureuse entre ces divers éléments. En effet, le stade à 6 neu- romères, reconnu par lui comme primitif, comprend un segment de plus que la série embryonnaire des arcs viscéraux. La place de ce segment est nettement spécifiée : il s’agit du 4° métamère. Non seulement il y manque un arc viscéral et une fente bran- chiale, mais le 4° encéphalomère est encore totalement dépourvu de racine nerveuse dorsale ; et pourtant ce neuromère est parti- culièrement distinct et bien développé. Un parallélisme étroit ne peut donc être conservé entre les rangées de neuromères, mé- somères et nerfs, que si l’on imagine, avec van Wyhe, Platt, Hoffmann et Neal, la disparition d’un arc viscéral et d’une fente branchiale ; mais, contrairement à ces auteurs, il me paraît plus logique de penser que la présence isolée de ce 4° neuromère prouve justement son indépendance vis-à-vis de ces formations supposées, qui auraient disparu sans l’affecter. Ce 4° neuromère est placé juste au-dessus de là première fente branchiale ; au- dessus de la deuxième fente, un phénomène analogue se produit. Le neuromère acoustique qui la surplombe manque, en effet, de racine dorsale, et ne correspond à aucun arc viscéral. On pourrait objecter qu'il est « secondaire » ; mais la 2° poehe BioLoc1r. CoMpres RENDUS. — 1997. T. LXXXIV. 14 194 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE branchiale n'est-elle pas, élle aussi, « secondaire », puisqu'elle succède à la première au cours de l’ontogénie. _ En somme, la tête embryonnaire des Sélaciens montre une neuromérie manifeste ; mais, dans l’état actuel de nos connais- sances, si l'on veut établir uné concordance entre les divers éléments de chaque métamère, on doit recourir à des construc- tions imaginaires, dont l'utilité est au moins contestable. L'ÉPREUVE DE LA SYNTHÈSE HIPPURIQUE COMME MOYEN D'EXPLORATION DES FONCTIONS RÉNALES, par P.-L. Viorre. Dans une note précédente (1), j'ai exposé mes recherches sur l'élimination normale et pathologique de l'acide hippurique. Je concluais en disant que par « l'épreuve de la synthèse hip- purique », on pouvait obtenir des données d'appréciation sur le fonctionnement de la cellule rénale dans ce rôle synthétique Spécial. Depuis, dans le service du P° Marcel Labbé, à la Charité, j'ai poursuivi méês recherches sur des malades, bien étudiés clini- quement, afin d'apprécier les rapports qui pourraient exister entre les éliminations hippuriques et les troubles fonctionnels rénaux. De plus, j'ai tenté de m'assurer que la synthèse de l’acide “hippurique était bien réellement une fonction uniquement rénale et que, en particulier, elle n'était pas influencée par les troubles fonctionnels hépatiques. | - Des observations que j'ai pu faire, il semble déjà se dégager : -° 1° Que les renseignements fournis par la synthèse hippurique “ont toujours été corroborés, plus ou moins étroitement, par l'épreuve du bleu de méthylène et les autres méthodes d'explora- ‘tion rénale. 2° Que l'hypertension artérielle semble être assez intimement ‘en rapport avec l'état rénal tel qu'il a pu être révélé par l'épreuve de la synthèse hippurique; dans les cas observés. 3° Que l’azotémie et l’albuminurie évoluent par crises alors que les modifications observées dans la synthèse hippurique semblent plutôt êtré le reflet de troubles fonctionnels lentement modifiables. 4" Enfin que les troubles hépatiques, lorqu'ils ne som pas accompagnés de troubles rénaux, -n’apportent pas de modifications dans là synthèse hippurique expérimentale qui semble donc bien êlre purement rénale. | 4 (Laboratoire de pathologie générale de là Faculté de médecine). .. @&) Violle. (P.-L.). Sur un procédé nouveau d'appréciation des fonctions réna- “f « nn * lès : épreuve de la synthèse hippurique. C. R. de là Soc. de biel., 1919, p. 1.007. F REUNION BIOLOGIQUE DE LYON SÉANCE DÙ 17 JANVIER 1921 SOMMAIRE ARLOINS (F.) et LANGERON : GuizzierMoNpD (A.): Sur les ca- Technique tendant à éviter cer- ractères et l’évolution du chon- taines causes d'erreur dans la driome dans les végétaux chloro- pratique de la réaction de Bordet- PHMHEN SERRE PACE CERN 21 Miaséenmannt 2.4.0. 30 Morez (A.) et Mouriquann GurzLiermonD (A.) : À propos (G.) : Sur une azotémie (recher- d’un travail de Meves sur le chon- ches expérimentales sur un Chien -driome de la cellule végétale.:.. 26 { méphritique)................:. 19 Présidence de M. Hugounenq. eee Li SUR UNE AZOTÉMIE (RECHERCHES EXPÉRIMENTALES SUR UN CHIEN NÉPHRITIQUE), par ALBERT Morez et GEonGEs MouriQuans. Au début de 1914, nous avions étudié un Chien, qui, au mo- ment où nous analysions son sang pour comparer entre eux les résultats de la méthode de dosage de l’urée, indiquée par l’un de nous en collaboration avec Hugounenqg (1) et ceux de la mé- thode de Folin (2), s’est révélé à nous commé ayant, à la suite d’une alimentation carnée, une teneur en urée de son sérum de ner. 28 p.:1.000. .… Vérification faite, l'animal était albuminurique et porteur d'une néphrite chronique : ce qu'a confirmé plus tard l'examen histologique des deux reins, pratiqué successivement par M. le P° Policard, qui y a décelé des lésions sléreuses diffuses. Il nous à paru intéressant de l’observer, en le soumettant à di- vers régimes (lacté, carné) et à diverses modifications organiques (ablation d'un rein, puis du deuxième rein) et d'apporter ainsi une contribution expérimentale à l’étude du mécanisme des azs- témies. (1) Hugounengq et Morel..C. R. de ta Soc. de biol., 1913 et 1914 (2) Folin. Journ. of biological Chemistry, 1912. Pre x APE Lie E ee les 4 r'J ect je DVI POLE 196 RÉUNION BIOLOGIQUE DE LYON (20} Ce sont les évènements, que l’on sait, qui ont retardé la pu- blication de cette expérience. Condilions : Sujet. Chien bâtard de courant et de dogue, adulte, mâle, d'aspect vigoureux et alerte, sans tares apparentes à un examen superficiel, pesant r2 kilos au début. 1° période. 8 jours de régime carné exclusif (viande de Che- val cuite, sel-et eau) — séjour en cage — 24 heures de jeûne (eau à volonté) avant la saignée. Saignée abondante de 300 c.c. 2° période. 11 jours de régime, tantôt lacté, tantôt carné (eau à discrétion), 3 jours de jeûne avant la saignée (300 c.c. de can) 3° période. 8 jours de régime lacté exclusif (x litre de lait par jour, eau à discrétion), saignée de 15o c.c. k° période. 19 jours de régime carné exclusif (eau à discré- tion), saignée de 45 c.c. 5° période. 19 jours de régime lacté exclusif (eau à discrétion), saignée dé 25 c.c. 6° période. Ablation totale d'un rein (3), 39 jours de régime lacté exclusif (eau à discrétion), saignée de 30 c.c. 7° période. Ablation du 2° rein (r), diète absolue, parce que l'animal refuse toute nourriture. 1° saignée : 24 heures après la néphrectomie. D SALON MANIES De FRE Mort de l'animal. Elle a lieu brusquement dans la nuit du 3° jour après la néphrectomie, sans que l'animal ait présenté aucun symptôme d’urémie : ni vomissements, ni convulsions, ni troubles respiratoires. Résultats anaytiques Période 17° 2° 3e 4° 5e 6° Te 24 h. 48h. Urvée du sérum (2)... 1,28 0,70 0,39 | 0,94 "0,23: 10-89, 2:08 Diye Azoterésiduel dusérum » O,27 0,17 0,099 0,097 0,108 0,63 : x-0# Coefficient azoturique | SET NEE CErN » o'ÉHAPO MON TOer |Lo.120 00/62 No 08 8020 Hydrémie = plasma 1,6 0,82 1,8 1,8 TS PRE 2 OT CASA > olobules ï ü I I I Albuminurie ...... 0:50! 0:00 301 01:00 00,30 110,800 Tension artérielle. ..... 19 c.m 21 C. M. Poids LA een 12kgr 12,00 11,500 12,00 10,750 9,250 8,100 Etat général eee enene bon, bon, faible, bon, : faible,très faible (x) L’ablation des reins a été pratiquée par M. le P° Leriche, que nous remer- cions de sa précieuse collaboration. (2) Les dosages d’urée et d'azote total non protéique ont tous été effectués par la méthode de Folin, de 1912, contrôlée par la méthode de dosage de l'urée par précipitalion par le xanthydrol. Na SÉANCE DU 17 JANVIER 197 Après la mort, Liquide Liquide Sang: Cerveau gaslrique intestinal B e TEE RDAURIT-O0OM ER 7,06 9,0 3,16 2,79 4,70 Azote résiduel p. 1.000...: 2,38 . . * Coefficient azoturique...... 0,60 Conclusion. Chez le Chien, la néphrite chronique peut ètre un facteur d’azotémie. Celle-ci, à un taux modéré (r gr. 30 d'urée p. 1000 de sérum), le coefficient azoturique restant normal, semble compatible avec un état satisfaisant en apparence. Chez notre animal, le régime carné, en faisant augmenter l’urée, sans ac- croissement parallèle de l'azote résiduel, à accru la vigueur et tous les signes extérieurs de la santé. Au contraire, le régime lacté, qui. a fait diminuer l’urée, sans diminution parallèle de l'azote résiduel, a eu un effet déprimant et défavorable très net. L'ablation d’un rein n'a pas produit de changement considé- rable au point de vue de l’azotémie. L'urée n’a pas paru plus _ facile à éliminer par le rein unique sclérosé que les substances, dont l'azote résiduel est le témoin. L'’ablation du 2° rein a été suivie d’une accumulation de l’urée, mais davantage de celle de l'azote résiduel. La mort est arrivée, sans aucun des symplômes classiques de l’azotémie, il est vrai, lorsque, par rapport à ce qui se passe au cours du régime carné imposé à l'animal pos- sédant ses deux reins sclérosés, le taux de l’urée était pue par 8, et celui de l’azote résiduel par 24. (Laboratoire de chimie organique de la Faculté de médecine). SUR LES CARACTÈRES ET L'ÉVOLUTION DU CHONDRIOME DANS LES VÉGÉTAUX CHLOROPHYLLIENS, par À. GUILLIERMOND. Il est aujourd'hui démontré que les plastides des Phanéro- games se différencient aux dépens d'éléments absolument sem- blables aux mitochondries de la celulle animale. Mais il est éga- lement démontré, comme on l’a vu dans la précédente note, que les éléments du chondriome, qui deviennent des amylo- ou des chloroplastides, conservent leur individualité et évoluent in- dépendamment des autres mitochondries. Nous nous sommes déjà attaché antérieurement (1) à démon- trer que les deux catégories de mitochondries ont bien, l’une et {1) C: R. de la Soc. de biol., 1920 EU OCT Ma EME le CO MERE TEE Éd | ue sde : 198 RÉUNION BIOLOGIQUE PE LYON (22} Dee 4 °° V5 de 2 un 1 [2 Ë SAnCN e fé # )° U Be Le n à 2 5 © À À e © h À . ‘ex \ f 1 À 0 s À à = 2. A DE | F À e ; DE D A à e CR PS l'autre, les caractères des mitochondries de la cellule animale, par une comparaison entre le chondriome des cellules épider- miques des pétales de la fleur de Tulipe, où une partie des mito- (23) l SÉANCE DU 17 JANVIER. . 199 chondries sont des plastides, et celui d’un Saprolegnia où le chondriome est évidemment homologuable à celui de la cellule animale, En étudiant, vitalement et au moyen des techniques mitochondriales, ces deux types de cellules, nous avons pu dé- montrer que, dans les deux cas, tous les éléments du chon- driome présentent les mêmes formes, les, mêmes caractères phv- siques, subissent les mêmes altérations, et se comportent de la même manière sous l'action des réactifs chimiques. Déjà Cow- dry (x) avait fait une étude semblable en observant compara- tivement le chondriome des cellules pancréatiques de la Souris avec celui du méristème de la racine de Pois et était arrivé à des résultats semblables. Aujourd'hui, nous nous proposons d'achever notre démons- tration par l'étude séparée de l’évolution des deux catégories de: mitochondries, dans la plantule de Courge où l'on peut souvent les distinguer mème dans les cellules des méristèmes. Les cellules du point végétatif de la racine montrent un chon- _driome (À) qui présente exactement l'allure de celui d’une cel-! lule animale ou d’un Champignon. Comparez, par exemple, ce chondriome avec celui du foie de Grenouille (£) ou des basides de Psalliota campestris (EF). IL est constitué par des chondrio-: Explication des figures ci-contre: Figures dessinées avec l'objectif apochromatique à immersion 1,5 de Zeïss et V’oculaire 18, au moyen de la chambre claire; à un grossissement de 2.400. environ, d’après des préparations faites par la méthode Regaud. A. — Chondriome dés cellules du méristème de ja racine de (Courge. a plastides ; a’ mitochondries inaclives dans la fonction chloro- phyllienne, B. — Chondriome des cellules du parenchyme corlical de la même racine. b amryloplastes, dont quelques-uns forment de petits grains d’ami- don {a) ; b' et b” mitochondries inactives. GO. — Chondriome des cellules du cylindre central de la même racine. c amyloplastés : l’un affecte la forme de grain qui se distingue des milo- chondries inaclives par sa dimension plus élevée ; quelques-uns for- ment de l’amidon (a) ; €” mitochondries inactives. D. — Chondriome du parenchyme cortical de la tigelle de (Courge. d chloroplastes, dont quelques-uns élaborent de l’amidon (a) ; grains d’amidon ayant achevé leur croissance ‘et n'étant plus entourés que par une mince écorce mitochondriale ;, d’ mitochondries inactives. E. — Chondriome du foie de Grenouille. F. — Chondriome des basides de Psalliota campestris. Beaucoup de chondrio- contes aussi bien dans le foie de Grenouille que dans le Champignon, offrent sur leur trajet des renflements vésiculeux tout à fait semblables à ceux déterminés par les grains d’amidon dans les plastides de Courge; on ignore encore s’il s’agit de l’élaboration d’un produit par le chon- drioconte ou d’une altération de celui-ci sous l'influence des fixateurs.. (x) À Comparaison of Mitochondria in Plant and Animals cells. — The biolo- gical Bulletin, 1517, 200 RÉUNION BIOLOGIQUE DE LYON (24) contes minces, allongés et flexueux (A,a) et par de courts bàton- nets et des mitochondies granuleuses, parfois en voie de divi- sion (a/). Tous ces éléments offrent les mêmes dimensions (va- riant de o à 4 à o u 7 de largeur) et la même chromaticité. Ils ont d’ailleurs des caractères micro-chimiques absolument sem- blables. Cependant en suivant l’évolution de ce chondriome, il est facile de constater qu'ils n’ont pas. tous la même valeur : les chondriocontes se transforment, en effet, en amylo-plastides, tan- dis que les autres éléments du chondriome restent sans fonction apparente. Suivons séparément l’évolution de ces deux catégo- ries d'éléments pendant la différenciation cellulaire. Dans le parenchyme cortical, on constate que les chondrio- contes s’apaississent, se segmentent en grains ou en courts bà- tonnets, en sorte que les amyloplastes une fois différenciés (B,b) présentent l'aspect de très grosses milochondries (d'environ r1 u à 1 u 8 d'épaisseur), affectant les formes les plus variées : chon- driocontes, grains et bâtonnets isolés ou accolés par deux; ils élaborent de petits grains d’amidon (a) qui apparaissent comme une vacuole au sein d’un renflement situé sur leur trajet (vési- cule). Ces éléments qui ne diffèrent des mitochondries animales que par leurs dimensions plus élevées, conservent les caractères micro-chimiques des mitochondries. Dans le cylindre central (G,c), au contraire, les chondriocontes conservent leur allure pri- mitive ; ils ont seulement une tendance à s’allonger et élaborent sous cette forme de petits grains d’amidon (a) ; quelques-uns sont ramifiés. Ils ressemblent d'une manière frappante aux chondriocontes du foie de Grenouille (E) et des basides de Psal- liota campestris. Ce sont donc des chondriocontes typiques. Dans - la tigelle, les chloroplastes, qui dérivent aussi des chondriocontes affectent la même forme que les amyloplastes de l'écorce de la racine, avec cette différence qu'ils sont un peu plus gros : ils élaborent de gros grains d'amidon composés (a) qui, une fois constitués, ne montrent plus autour d'eux qu'une très mince écorce mitochondriale. Il apparaît donc, d’après l'évolution que nous venons de suivre, que les dimensions des plastides sont en relation directe avec le degré de leur activité élaboratrice. Les mitochondries qui ne jouent pas de rôle dans la photo- synthèse conservent, au contraire, pendant tout le développe- ment à peu près les mêmes dimensions et modifient très peu leurs formes. Dans le parenchyme cortical de la racine (B,b”, elles restent à l’état de grains (o uw 7 de largeur environ) ou de courts bâtonnets ; quelques-uns sont assemblés en chainettes qui semblent provenir de la seomentation de ces bâtonnets ; beaucoup présentent des stades très nets de division, manifestés par des figures en haltères. Dans quelques racines, cependant, (25) SÉANCE DU Â7 JANVIER 201 nous avons observé de nombreux chondriocontes, minces, en gé- néral peu allongés, parfois ramifiés, (B,b//). Les mêmes formes se retrouvent dans le cylindre central (G,c/). Dans le parenchyme cortical de la tigelle, ces mitochondries offrent également des formes analogues ; elles sont cependant assez sensiblement plus erosses, variant de o uw 7 à 1 2 de largeur. Si l’on compare les deux catégories de mitochondries qui constituent le chondriome de la racine de Courge avec le chon- driome du foie de la Grenouille (E) ou des basides de Psalliota campestris (F), dont les éléments ont de 6 u 2 à © u 6 d'épais- seur, on constate que cé sont les plastides, ceux du méristème et du cylindre central, qui, par leur formes ressemblent le plus aux mitochondries de la Grenouille ou du Champignon. Au con- traire, les mitochondries qui ne participent pas à la photosyn- thèse s’en distinguent par leurs formes ordinaires de grains ou de courts bâtonnets. Néanmoins, ces dernières présentent tous les caractères microchimiques et morphologiques des mitochon- _dries et peuvent dans certains cas, prendre l'aspect de chondrio- contes typiques. Il résulte donc de cette observation que les deux catégories de mitochondries des végétaux supérieurs : plastides et mito- chondries inactives à la photo-synthèse ont l'une et l’autre tous les: caractères des mitochondries de la cellule animale et des Champi- gnons, c’est-à-dire organites incapables de naître autrement que par division d'éléments préexistants, en forme de grains, de bà- tonnets et filaments, susceptibles de passer de l’une à l’autre de ces formes et présentant tout un ensemble de caractères mor- phologiques spéciaux. On ne peut done les considérer autre- ment l’un et l’autre que comme des mitochondries. + VA } 17 203 RÉUNION BIOLOGIQUE DE LYON (26} À PROPOS D'UN TRAVAIL DE MEVES SUR LE CHONDRIOME DE LA CELLULE VÉGÉTALE, | par À. GUILLIERMOND. La difficulté que l’on éprouve à recevoir les périodiques alle- mands nous avait empêché jusqu'à ce jour de lire le mémoire de Meves (1). Nous avons eu, en le lisant, la satisfaction de cons- tater que l’éminent cytologiste, à qui l’on doit les plus impor- tants travaux: sur les mitochondries de la cellule animale, n’a pas hésité, en abordant l’étude de la cellule végétale, à se ranger à notre avis et qu’il admet sans la moindre réserve que les plas- tides résultent dans les végétaux supérieurs d’une différenciation de mitochondries absolument semblables aux mitochondries de la cellule animale. Cette opinion, jointe à celle d’autres auteurs. spécialisés dans la cytologie animale, tels que Cowdry, a une importance que l’on ne saurait nier. Cependant, Meves est arrivé à des résultats qui diffèrent sur quelques points importants des nôtres et que nous croyons né- cessaire de discuter ici. Meves observe dans les cellules des méristèmes de diverses racines un chondriome semblable à celui de la-cellule animale, dont une partie seulement des éléments élabore des grains d'ami don, et dont les autres ne participent pas à cette élaboration. L'auteur en conclut donc que les plastides dérivent d’une par- tie seulement du chondriome, l’autre étant affectée à d’autres fonctions. Dans le bourgeon de Tradescantia albiflora et dans la racine aérienne de Chlorophytum sternbergianum (fig. x à 4), Meves, au contraire, constate que tous les éléments du chon- driome (fig. 1 M) se transforme en chloroplastes, de telle sorte que dans les cellules adultes, on ne trouve plus de mitochon-. dries (fig. 4). Cependant, l’auteur figure à tous les stades du développement, à côté des chondriocontes formateurs de chlo- roplastes et des chloroplastes, de petits grains (Gm) qui diffèrent des mitochondries par leur moindre chromaticité et que Meves considère comme des grains de métaplasme. Comme la formation des chloroplastes a été étudiée sur le vi- vant dans Tradescentia albiflora par Schimper qui a observé d’abord de petits leucoplastes ronds devenant ensuite des chlo- roplastes, Meves en conclut que les leucoplastes décrits par Schimper ne correspondent pas à des mitochondries, mais à des grains de métaplasme, puisque les mitochondries qui se trans- (1) Historisch-Kritische Unters. über die Plastosomem der Pflanzenzellen:. Arch. f. Mikr. Anat., 1917. a Explicalion des Figures 1 à RES Formation des chloroplastes dans la racine aérienne de Chlorophylum . sternbergianum (d'après Meves). 5 à 7. — Formation des amyloplastes dans la racine de Pois : P amyloplastes ; a grain d’amidon ; M mitochondries ; Md mitochondrie en voié de division (d’après Mottier). 8. — Cellules épidermiques de pétales de Glaïcul sur. le vivant. — € chondrio- contes ; G globules graisseux. 9. — Cellules Foie de Sales de Glaïeul sur le vivant, avec chondrio- contes transformés en vésicules (V ). 10. — Cellules épidermiques de pétaies de Glaïeul sur le vivant, après | traite- ment par la méthode de Meves. 20% RÉUNION BIOLOGIQUE DE LYON (28) forment en chloroplastes sont représentés par des chondrio- contes. Ce que Schimper aurait pris pour des petits leucoplastes n'aurait aucune relation avec les éléments: formateurs des chlo- roplastes qui auraient passé complètement inaperçus de l’auteur. Pour ce qui concerne l’évolution du chondriome dans les ra- cines, nos résultats sont en complète conformité avec ceux de Meves. Cependant, des considérations théoriques tirées de l’évo- lution des plastides dans la série végétale ne nous permettent pas d'admettre, comme nous l’avions fait d’abord et comme le fait encore Meves, que les mitochondries élaboratrices d’amidon sont des éléments quelconques du chondriome. On sait qu'il est démontré actuellement qu'il existe dans les végétaux chlorophyl- liens deux variétés distinctes de mitochondries de mêmes formes et de mêmes caractères micero-chimiques, mais différentes par leurs fonctions physiologiques. Ces deux variétés conser- vent leur individualité au cours du développement : l'une cor- respond aux plastides, l’autre est affectée à des fonctions qui restent à préciser. Cette dualité du chondriome dans la cellule des végétaux chlorophylliens est, selon nous, la condition de la photo-synthèse. Il n’y a pas lieu de s'étonner que Meves n'ait pas reconnu l'existence de ces deux variétés, étant donné qu'il n’a éludié que les Phanérogames, où ces deux variétés sont impos- sibles à distinguer dans les méristèmes, et que seule l'étude des Cryptogames permet de mettre en évidence. Au contraire, Meves arrive avec l'étude du bourgeon de Tra- descantia albiflora et de la racine aérienne de Chlorophytum sternbergianum à des résultats un peu différents des nôtres. En effet, dans les nombreux cas que nous avons examinés, les chlo- roplastes naissent aux dépens de chondriocontes par un proces- sus semblable à celui indiqué par Meves, mais tous les éléments du chondriome ne se transforment pas en chloroplastes et toujours dans les cellules adultes, nous avons constaté la présence, à côté de chloroplastes, de mitochondries granuleuses ou de chondrio- contes qui ne subissent pas cette transformation. Nous sommes donc obligés d'admettre que les éléments que Meves considère comme des grains de métaplasme, représentent probablement la variété de mitochondries ne jouant pas de rôle dans la photo- synthèse et qui se distinguent ici des mitochondries formatrices de chloroplastes par une moindre chromaticité. Bien qu'ayant les mêmes caractères microchimiques, les deux variétés de mi- tochondries dont il vient d'être question subissent souvent au cours du développement des variations de chromaticité, si bien qu'à certaines phases, les plastides apparaissent seuls bien colo- rés, tandis qu'à d’autres les mitochondries inactives sont plus chromatiques que les plastides. Il est donc certain que Meves | | : | 4 à (29) SÉANCE DU 47 FANVIER 205 n’a observé dans ces préparations que les mitochondries forma- trices de chloroplastes et n’a distingué qu'imparfaitement les mi- tochondries inactives à la photo-synthèse: qui, d’ailleurs, revê- tent souvent l'aspect de petits grains moins caractéristiques que les premières. - Il est curieux de constater que Meves admet que la plupart des cellules adultes des végétaux ne renferment pas de mitochon- dries, parce que celles-ci se sont transformées en plastides et que les grains qui coexistent avec les plastides ne sont pas des mi- tochondries. Ces idées sont précisément opposées à celles de Mot- tier (1) qui admet que les éléments en forme de chondriocontes (fig. d à 7, P) qui se transforment en plastides, ne sont pas des mitochondries, mais des plastides et que seuls les éléments (M) qui ne subissent pas cette transformation correspondent aux mi- tochondries de la cellule animale. La vérité est, selon nous, qu’il existe dans la cellule végétale deux variétés de mitochondries. Nous ajouterons pour terminer que nous ne sommes pas per- suadé que Meves ait raison de penser que les éléments que Schimper considérait, dans les méristèmes des bourgeons, comme de petits leucoplastes; ne représentent pas des mitochon- dries destinées à se transformer en chloroplastes. Les observa- tions vitales que nous avons faites, nous ont montré, en effet, l'extrême sensibilité des mitochondries aux actions osmotiques et l’on sait que dans une solution qui n’est pas isotonique, les chondriocontes se transforment en vésicules. C'est ainsi que si l’on monte dans l’eau un fragment de l’épiderme d’un pétale de Glaïeul où le chondriome, normalement constitué par des chon- driocontes (fig. 8 C.) présente une fragilité extrême, on n'ob- serve plus que de petites vésicules (fig. 9 V). Or, Schimper n'a jamais fait ses observations en solution isotonique : aussi peut- on admettre que les leucoplastes arrondis :qu’il décrit résultent de l’altération des chondriocontes. Si nous insistons sur cette question qui n'a qu'un intérêt historique, c'est qu'à notre avis elle explique pourquoi ces auteurs n’ont pas remarqué la forme caractéristique de minces chondriocontes allongés et onduleux qu’affectent la majorité des amyloplastides. ee (1) Annals of Botany, 191è. \9 ME (1 206 RÉUNION BIOLOGIQUE DE LYON (30) TECHNIQUE TENDANT A EVITER CERTAINES CAUSES D'ERREUR DANS LA PRATIQUE PE LA RÉACTION DE BORDET-WASSERMANN, par F. ARLoING et LANGERON. Etudiant, ainsi que divers laboratoires, les conditions physico- chimiques et biologiques qui influent sur la fixation du com- plément, nous avons tenté d'éliminer dans la technique du Bor- det-Wassermann quelques causes d'erreur capables d’entacher les réponses de la réaction. Sans aborder le côté théorique ou clinique du problème (voir F. Arloing et Langeron, Journal de médecine de Lyon, 1920), nous indiquerons simplement ici des précautions qui semblent donner à la méthode une plus grande rigueur. Elles s’inspirent de procédés préconisés par divers auteurs et étudiés récemment dans l’excellent Traité de sérologie de Rubinstein (Paris, Maloine, 1921). . - À. Une première cause d'erreur importante réside dans la la- bilité relative des propriétés fixatrices spécifiques des sérums exa- _minés qui disparaissent fréquemment en totalité ou en partie par le chauffage à 56°. Aussi croyons-nous préférable de manipuler comme on l’a recommandé sur le sérum à étudier non chauffé. Il y a, il est vrai, du fait de la non inactivation un excès de complément résultant de l'addition au mélange de l’alexine de Cobaye, maïs c’est là une cause d'erreur en réalité négligeable, et l’on voit toujours dans les cas supposés positifs, la fixation s'opérer en face de l’antigène syphilitique, alors que dans les tubes sans antigène l'hémolyse peut être complète. B. Une seconde cause d'erreur tient au pouvoir fixateur spon- tané des sérums, en dehors de toute adjonction d’antigène sv- philitique. : | SET Ce pouvoir fixateur spontané, extrêmement fréquent, rend impossible l'interprétation de la réaction suivant la technique classique de Wassermann : au contraire, la recherche du pou- voir fixateur vis-à-vis du complément introduit à doses crois- santes en présence d'antigène syphilitique et en son absence, supprime cette cause d'erreur et rend interprétable tous les cas. C'est là un avantage important présenté par la technique de Cal- mette-Massol qui permet de mesurer l'intensité de ce pouvoir fixateur et ses variations avec ou sans antigène spécifique sur les procédés basés sur les dilutions progressives du sérum à exa- miner (type II de Rubinstein). _ Il est à remarquer, également, que l’on atteint plus vite la li- mite de ce pouvoir fixateur spontané en présence de doses crois- (84) | SÉANCE DU 17. JANVIER 207 . santes de complément dans les sérums chauffés que dans les sé- rums non chauffés: Aussi recommandons-nous l'examen simul- tané, suivant la technique de Calmette-Massol de sérums chauf- fés et non chauffés. D'ailleurs, c’est l'existence possible du pouvoir fixateur spon- tané que le chauffage détruit au moins en partie qui, beaucoup plus que la suppression d'un excès hypothétique de complé- ment, commande dans la pratique l’emploi de sérums inactivés. C. Il nous paraît inutile d’insister sur une troisième cause -d’erreur bien connue des manipulateurs, étudiée dans ses moda- lités et qui relève de la variabilité extrême du DO moo alexique du sérum de Cobaye. L'utilisation rapide après la saignée d'un complément moyen “obtenu par le mélange de sérums de plusieurs Cobayes saignés -autant que possible une seule fois met à l'abri de ces surprises. La technique des doses progressives de complément ( o c.c. 05, © C.C. x, o c.c. 2, etc.), en présence d’une quantité fixe de sérum à examiner et d'antigène syphilitique évite le titrage du pou- voir fixateur du sérum qu'on étudie. D. L'emploi comme contrôle d’un tube témoin contenant un sang sûrement syphilitique nous paraît inutile et même à éviter si l’on songe que malgré les précautions prises pour la conser- valion, un sérum acquiert, en général, par le vieillissement un pouvoir fixateur de plus en plus marqué. De ce cheï, un tel sérum perd de sa valeur testimoniale. Le manque de témoin ne gêne pas la lecture des résultats, puisque la technique de Cal- mette-Massol en présence et en l’absence d’antigène permet dans tous les cas d'apprécier le pouvoir fixateur spontané des sérums aussi bien qu'avec n'importe quel témoin. E. Après avoir attiré l’attention sur ces quelques points de technique, nous résumerons notre mode opératoire qui permet, à notre sens, de pratiquer la réaction avec le maximum de sé- curité, sous réserve des erreurs inhérentes aux fondements et aux HHAneipes mêmes de la réaction ° Vérification préalable des éléments de la réaction : le com- ot moyen n’est pas hémolytique ; le sérum hémolytique est bien inactivé ; le système hymolytique titré une fois pour toutes est bon ; l’antigène syphilitique (extrait de foie hérédo-syphili- tique de Cogit ou de Poulenc) titré également une fois pour toutes n'est pas hémolytique et n'empêche pas l'hémolvse. ° Réaction pratiquée avec des quantités croissantes de com- mlémentiolc cos iolc co cc 127100 C9" oc. c:1blr'em pré- sence de la quantité maxima d’antigène fixé par le titrage et de © C.c. 1 de sérum à examiner. Un premier tube (sérum seul) montre si ce sérum contient du complément et des hémolysines 208 ( RÉUNION BIOLOGIQUE DE LYON | (32) spontanées pour les globules rouges de Mouton ; un deuxième tube (sérum+sérum hémolytique) s'il contient seulement du complément. temarques importantes : la réaction est faite parallèlement avec le sérum non chauffé et avec le sérum chauffé à 56° (pour le liquide céphalo-rachidien, il n’est pas nécessaire de chauffer, puisqu'il ne contient pas de complément). Mise une heure et demie à l’étuve, puis addition du système hémolytique et lecture faite au bout d'une demi-heure. Centri- fugation dans les cas douteux. Appréciation des résultats en se servant de l'échelle Ho, Hr, H2, H$, suffisante en pratique et allant de l’absence totale d’hémolyse à l’hémolyse complète. Nous reconnaissons. volontiers qu'on peut adresser à ce modus faciendi un reproche qui n’est pas indifférent lorsqu'on doit pra- tiquer la réaction sur un nombre important d'échantillons. Il exige environ 20 à 25 tubes pour chaque sérum examiné ainsi qu'un temps notable. Mais, au point de vue expérimental, le seul auquel nous nous soyons placés, l'exactitude de la tech- nique doit l'emporter sans conteste sur toute autre considéra- tion. (Laboratoire de médecine expérimentale et comparée de la Faculté de médecine de Lyon). ERRATUM. Note de G. Mouriouan» et P. Micnerz. T. LXXXIV, p. 44, ligne 55, au lieu de : « alimentation » indi- recte, lire « inanition » indirecte. RÉUNION BIOLOGIQUE DE MARSEILLE SEANCE DÙ 18 JANVIER 1921 SOMMAIRE Daumas (A.) : De l’examen du la cavité pleurale au cours du réticulum fibrineux dans la fièvre DTCUTLG UOTE PRET 6 denMaltese ne SR RER MA ne II Prinsaurr ‘(E.) :1Présence de Lecer (M.) : Documents héma- Spirochètes chez Phlebotomus tologiques relatifs à deux cas de DenRicLosus NeWSteade AE 5 DE AMNERCNSENS 07 Nr. Li: no RaysauD (L.): Sur un Fusa- Ocmer et Berruier : Note sur | rium parasite de quelques Muco- la détermination du volume de ÉTÉ SR RE PS DE PA A AE ANT 9 Présidence de M. Alezdis PRÉSENCE DE SPIROCHÈTES cHez Phlebotomus perniciosus Newstead, par E. PRINGAULT. Au cours de nos recherches sur les Phlébotomes de la région marseillaise, nous avons recherché Herpelomonas phlebotomi, découvert, en 1910, par Wenyon chez des Phlébotomes capturés à Aleppo et retrouvé, en 1914, par Percival Mackie chez P. mi- nutus à Madras. Sur bo exemplaires de P. perniciosus de notre région, examinés à ce sujet, il nous a été impossible de rencon- tirer une seule fois ce parasite. Nos recherches sont aussi restées négatives pour les ectoparasites signalés par Parrot en Algérie. Dans un frottis coloré au Giemsa en vue de la recherche d'Herpetomonas phlebotomi, nous avons rencontré de nombreux Spirilles (x Spirille tous les 2 ou 3 champs microscopiques) colo- rés en rose violacé. La longueur, sans tenir compte des tours de spire est de ro u— 14 u sur une épaisseur de o u 20 — 0 u 25. On trouve dans la préparation quelques exemplaires mesurant 18 u. Le nombre de tours de spire est de 2 à 4, et de 6 à 8 pour BioLocie. COMPTES RENDUS. — 1921. T. LAXXIV. 15 \ 210 RÉUNION BIOLOGIQUE DE MARSEILLE les formes longues. Les ondulations sont assez régulières et ser- rées, surtout dans la partie médiane du corps. Mie Spirilles sont parfois accolés bout à bout et rent ainsi des formes longues, qui sont, en réalité, constituées par plusieurs éléments. En certains cas deux éléments placés bout à bout s’écartent suivant un angle plus ou moins aigu et figu- rant un V. Les extrémités sont effilées et l’on ne voit pas de membrane ondulante. La présence de Spirochètes a été constatée à diverses reprises. dans le contenu intestinal des insectes piqueurs, Culeæ, Ano- phèles, Glossines ; dans les tubes de Malpighi de Culex (Patton. et Cragg) ; dans l'estomac de Stegomyia (Noc). Jaffé, dans un travail paru en 1907 dans l’Archiv. für Protistenkunde, a donné le nom de Spirillum culicis à une espèce qu'il a trouvée dans l’in- testin de larves de Culex et dans les tubes de Malpighi de l’in- secte adulte. Les Spirilles figurés dans ce travail sont plus épais, ou b— 71 un; ils se colorent en rose par le Giemsa ; les extrémi- tés sont arrondies et il existe une membrane ondulante, qui les différencie nettement des Spirilles que nous avons rencontrés chez Phlebotomus perniciosus. La recherche des Spirilles chez les Culex et les Anophèles de notre région, aussi bien à l’état larvaire qu'à l’état adulte, sont toujours restées négatives. Si d’autres observations confirmaient l’existèence de Spirochètes chez les Phlébotomes, il conviendrait de réserver à l’agent de cette infection la dénomination de Spi- rochoeta phlebotomi. | SUR LA DÉTERMINATION DU VOLUME DE LA CAVITÉ PLEURALE: AU COURS DU PNEUMOTHORAX, par D. OLuer et BERTHIER. Le problème de l'appréciation de ce volume n'avait jusqu'ici reçu qu'une solution, celle proposée par Bard. On sait que cet auteur l’exprimait en fonction des pressions intrapleurales, avant et après la mise en communication avec la plèvre d’un flacon de volume connu, contenant un gaz à une pression donnée. Rist et Strohl (1) ont analytiquement démontré l'inexactitude: de la formule employée par Bard, qui assimilait la cavité. pleu- rale à une enceinte dont les parois auraient eu un coefficient d’extensibilité constant. Pour étudier les variations de la raie des pneumothoras, ‘ () Rist et Strohl.'Annales de Médecine, &. V, 1919. (7) SÉANCE DU 18 JANVIER nous avons employé le procédé qui consiste à déduire le volume total de la cavité en y étudiant la diffusion d’une quantité don- née d'un gaz facilement dosable (l'oxygène). Soit X le volume de la cavité, X/ le volume occupé par les gaz contenus dans X et mesurés à la pression atmosphérique et à la température du milieu extérieur. Soit Q la quantité totale d'oxygène contenu dans X/ au début de l'expérience. A la suite d’un premier pré- lèvement, d'un volume a du mélange gazeux intrapleural, on dose le volume b,.d’oxygène contenu dans a. Soit 1 le rapport b a On injecte alors un volume V d'oxygène dans la cavité. À la suite d'une deuxième prélèvement, d’un volume a’ du nouveau ue gazeux, on dose le volume b/ d'oxygène contenu dans De Mec, le rapport — On peut écrire les in Q \RaE IQ Il = Rare ct IL = ë x’ NP D'où il vient 1 —L NU = Won = } A noter que X', V, a, b, a/, b’ sont des volumes exprimés tous à la pression atmosphérique et à la même température. Pour avoir X, valeur réelle de la capacité étudiée, il faut tenir compte de la pression p et de la température intrapleurale. Soit H la pression atmosphérique, la loi de Mariotte permet d'écrire NU È : Cette correction est, dans les conditions de l'expérience, né- gligeable. L'erreur relative, faite en prenant pour valeur de X celle de X/,-est de l’ordre du centième, En effet, en prenant les chiffres maxima de 5.000 c.c. de +10 cm. d’eau pour p, la pres-- sion atmosphérique étant de 1.033, la correction à faire est de Solcrer | La température de la cavité intrapleurale est environ 38° ; em moyenne, celle du milieu extérieur de 15°. L'application de la formule V=Vo(r1+at) nous conduit à une correction égale à en- viron 0,08 X'’. Technique. Nous recueillons directement, de la cavité pleurale, les gaz qui y sont contenus dans une éprouvette de faible calibre et graduée en dixièmes de c.c., au fond de laquelle se trouve, retenue par une bourre de coton non tassé et imprégné d'une solu- LR TRADER Pr NE l'E TEIIN a Hi ] 212 RÉUNION BIOLOGIQUE DE MARSEILLE (8) ER A SR EE EU tion concentrée de potasse, une petite quantité de pyrogallol, des- tinée à l'absorption de l'oxygène. Cette éprouvette est obturée par un bouchon à 2 tubulures. L'une s'y prolonge par un tube de fai- ble section rigoureusement cylindrique qui vient presque affleurer le coton, et la met en communication avec la cavité pleurale. L'autre la fait communiquer avec un récipient d’eau, mobile par rapport à ellé. L’abaissement du récipient, déterminant celui du niveau de l’eau dans l'éprouvette, provoque l'aspiration des gaz de la cavité étudiée. Le prélèvement fait par une brusque déni- vellation de l’eau dans l'éprouvette, on ferme le robinet corres- pondant au tube adducteur du mélange gazeux et on attend quel- ques minutes : le niveau de l’eau s'élève dans l’éprouvette, rem- plaçant l'oxygène absorbé. Les rapports 1 et L s’établissent ainsi sans qu'il soit utile d’avoir une unité précise : pratiquement il _s’agit de fractions de c.c., le tube adducteur des gaz occupant un certain espace à l’intérieur de l’éprouvette. Voici, à titre d'exemple, les résultats (en c.c.) donnés par les deux méthodes, celle de Bard et celle des mélanges gazeux, au sours du pneumothorax expérimental chez le Chien : 4 Oxygène tolal Volume Méthode des Azote Oxygène demeurant théorique M£!l.ode des mé ange injeciés dans la cavilé (1) de Bard £azeux 2 un = — — — RÉAVJOUEMES ES ce Did dié ao 200 Lo 2/0 320 235 SOUDE MAR e je 29 220 290 2/5 A RP ARE TEEn à CSA A 2 190 bo 429 45 138 UT IS IA GP nt T 49 399 655 {10 == SSD oo our 2 100 60 559 579 265 De ces expériences et des quelques faits cliniques que nous avons recueillis, il résulte que la méthode de Bard, malgré ses inexacti- tudes, a le mérite de la simplicité, mais qu'elle n’est mathémati- quement acceptable, comme lent montré Rist et Strohl, que dans les pleurésies purulentes anciennes, à plèvre, très épaissie et dont la cavité se rapproche d'une enceinte à parois rigides. Le procédé des mélanges gazeux donne des résultats plus précis, . mais il est d’un emploi délicat et demande des lectures minu- tieuses : c'est une méthode de laboratoire, inutilisable dans la pra- tique courante. R | (Laboratoire de pathologie interne de l'Ecole de médecine). (x) Les valeurs données par la méthode des mélanges gazeux sont un peu supérieures à celles que l’on obtient en faisant la somme des gaz injectés ; c’est qu'il se produit presque immédiatement après l'insufflation gazeuse une aug- mentation passagère d'azote (list et Strohl), dont mous n'avons pas tenu compte dans nos calculs. AAA D PE CARTES & SÉANCE NU 18 JANVIER 913 SUR UN F'uSarium PARASITE DE QUELQUES MUCORINÉES, par L. RayBaup. Le Fusarium, dont nous décrivons le parasitisme si intéressant, a élé récolté sur une pelure de pomme de terre, que nous avions placée sous une cloche de verre à l'humidité. Il s’y trouve géné- _ralement en abondance. Si nous plaçons des fragments de cette pelure dans une culture de Phycomyces nitens, de Mucor mucedo où de Rhizopus nigricans, le Fusarium grimpe autour de son hôte à la facon d'une plante volubile à droite et émet, sur son parcours, de petits suçoirs. C’est tout ce que nous ayons pu constater en grande culture, quand les Mucorinées se développent sur pain ou brioche stérilisée. - Mais, si nous étudions le parasitisme du Fusarium sur les Mu- corinées précédentes, cultivées en cellule, dans une goutte pen- dante, nous saisissons des détails qui nous avaient échappé anté- rieurement. Disons, tout d'abord, que le Fusarium ne peut ger- mer que sil se trouve en milieu non acide. Le jus d'Orange, par exemple, lui est défavorable. Les bouillons de culture, dont nous nous sommes servi, sont le jus de Courge et le liquide de Schrôü- ter à base de pepione avec 2 p. r00 de glycérine, o gr. 006 p. 100 d'azotate de potassium, o gr. 006 p. 100 de sulfate de magnésium et 0 27. 006 p. 100 de monophosphate de potassiuin.Ce dernier liquide nous à permis de faire les observations les plus intéressantes. Les spores des Mucorinées y germent un peu plus tôt que celles du Fu- sarium. De sorte qu’au moment où celles-ci donnent des filaments mycéliens, ceux de la Mucorinée envisagée sont déjà bien dévelop- pés. El est curieux de remarquer, alors, l'attraction qu'ils exercent sur les filaments germinatifs du parasite, et comment ces derniers senroulent autour d'eux dès qu'ils les atteignent. Mais ils ne s’en- roulent que dans certaines régions, et non pas indistinctement sur tout son parcours. Le F'usarium, en effet, manifeste une élec- tion spéciale pour les parties de l'hôte où le protoplasma est le plus dense, c'est-à-dire pour les parties jeunes, où les vacuoles et les globules de matière grasse n'atteignerit pas de grandes dimen- sions et ne sont bien visibles qu'avec l'emploi de colorants appro- priés. Avec le mélange de Guéguen (bleu lactique et Soudan IT, dont le premier colore en bleu le protoplasma et le second colore en rouge les matières grasses), cette constatation est frappante. Toutes le fois que le Fusärium, enroulé autour de la Mucorinée, y rencontre des sphérules colorées en rouge assez volumineuses, les tours de spire cessent de se produire et le filament mycélien 214 RÉUNION BIOLOGIQUE DE MARSEILLE (10) devient réctiligne en face d'elles, mais renouvelle les tours de spire dès qu'il les a dépassées. L’enroulement d’abord lâche, dans les régions où le protoplasma est très aqueux, devient plus serré à mesure qu'il avance vers les parties denses fortement colorées par le bleu coton. En certains endroits, le filament mycélien du parasite quitte la goutte de culture, pour longer le pédicelle spo- rangifère plein de sphérules rouges, sans s’y enrouler une seule fois, tandis qu'arrivé à son extrémité, il enveloppe étroitement le sporange, et donne alors un grand nombre de spores. Celles-ci sont fusiformes, arquées, pluricellulaires. Elles ont de deux à qua- tre cloisons transversales. Leur largeur vatie entre 9 et 10,5 mu, et leur longueur entre 29 et 33 u. Elles naissent par groupes à même le mycélium qui enveloppe le sporange de l'hôte et non sur un support sporifère différencié. Sur le parcours des filaments, en contact avec la goutte de liquide nutritif, naissent également des spores isolées ou groupées en petit nombre (2 à 4). Les filaments mycéliens s’y montrent rarement anastomosés et mème rarement entrecroisés. Mais lorsqu'ils sortent de la goutte pendante, ils don- nent parfois un grand nombre de ramifications qui se multiplient, s’enchevêtrent et prennent l'aspect d'un stroma. Le long des tours de spire apparaissent des ramifications courtes, parfois bifurquées, rarement trifurquées avec des dilatations arrondies aux extrémités; ce sont les suçoirs. En somme, nous avons bien affaire à un Fusarium, du sous- genre Eufusarium, et probablement à une des variétés du Fusa- rium solani, devenue parasite sur les Mucorinées. Ce parasitisme est d'autant plus intéressant, qu'il ne se manifeste avec tous ses caractères (enroulement et suçoirs) que sur les parties les plus vivaces de l'hôte (extrémités jeunes et sporanges en formation), qui sont parfois cachées complètement. Remarquons que le Fusarium, qui n’éprouve aucune attraction pour les sphérules colorées en rouge par le Soudan HT et incluses dans les vieux filaments mycéliens des Mucorinées, en contient lui-même d'assez volumineuses dans les cellules dont le cycle vital est déjà avancé. Ces sphérules, formées de substances grasses, sont bien visibles au microscope, tandis qu’elles ne le sont pas dans les cellules jeunes, où elles existent à l’état diffus à l’intérieur du protoplasma. Dubaquié (1) a signalé que l'acidité de ces substances grasse varie au cours du développement des moisissures, et, que, chez cer- taines, elle augmente dans les vieilles cultures d’une façon mani- feste. S'il en était ainsi chez les Mucorinées, cette grande propor- () Recherches sur les matieres grasses des végétaux inférieurs. — Thèse de Bordeaux, 1909. {11) SÉANCE DU 18 JANVIER 245 tion d'acides gras dans les sphérules graisseuses expliquerait le chimiotropisme plutôt négatif du Fusarium, vis-à-vis d’elles, car nous avons déjà mentionné que ceChampignon ne pouvait pes vivre en milieu légèrement acide. Les exemples de phénomènes aussi curieux que ceux présentés par le Fusarium vivant sur les Mucorinées sont probablement assez rares, puisque sur une dizaine de moisisures, recueillies dans de nombreuses cultures de Rhizopus nigricans, exposées à l’air libre du laboratoire, aucune n’a revêtu un parasitisme semblable à ce- lui que nous venons de décrire. DE L'EXAMEN DU RÉTICULUM FIBRINEUX DANS LA FIÈVRE DE MALTE, par À. DAvmas. Nous avons eu l’occasion d'examiner le sang pur chez deux ma- lades atteints de fièvre de Malte et d'étudier la formation du réti- culum fibrineux suivant la technique de Mayen, à l’aide de la cellule à rigole. Dans les deux cas, nous avons pu constater, du 3° au 10° jour de la maladie, la présence d’un réticulum fibrineux du type phlezmasique atténué n° 3, avec fibrilles épaisses bien formées après 20 minutes, coïncidant avec une très légère leuco- cytose au début, puis avec de la leucopénie. La formule leucocytaire était la suivante : 1® cas. Troisième jour après l'apparition de la température réticulum n° 2 de Hayem. Hémoculture négative. Leucocytes 7350 (polynucléaires, 52 p. 100; lymphocytes {o p. 100): grands mono- nucléaires 7 p. 100 ; éosinophiles 1 p. 100). Sérodiagnostics pour typhique, para 4 et 8 et melitensis négatifs. — Neuvième jour : réticulum n° 3. Leucocytes 5.800 (polynucléaires 58 p. 100 ; Iym- phocytes 33,5 p. 100; grands mononucléaires 8 p. 100; éosinophiles 0,b p. 100). Sérodiagnostics pour typhique, para À et B et meli- tensis négatifs. — Douzième jour : réticulum n° 3. Leucocytes 5.9bo. Sérodiagnostics pour typhique; para 4 et B négatifs ; pour melitensis positif à r/4o, résultat insuffisant pour affirmer le dia- gnostic. — Trentième jour : leucocytes 4.950. Sérodiagnostic pour melitensis positif à r/2.000. >° cas. Cinquième jour : réticulum n° 3. Leucocytes 6.750. Sé- rodiagnostics négatifs. — Dixième jour : réticulum n° 3. Leuco- cytes 4.900 (polynucléaires 54 p. 100 ; Iymphocytes 40 p. 100 ; grands mononucléaires, 4 p. 100 éosinophiles 2 p. 100). Séro- diagnostics négatifs ; pour melitensis, agglutination limite à 1/20. — Vingtième jour. Leucocytes 2.500. Sérodiagnostie po- . al r La tt OS ER OC, CPR ARR I UT EN LU OT CPE ANOEX HAS 1?! FE NATURE ON NE CON A PE EURE i F r « ‘ ë Pme te €: 2 216 RÉUNION BIOLOGIQUE DE MARSÉILLE (12ÿ à 1/300 pour melilensis. — Quarantième jour. Leucocytes 5.600 (37 p. 100 de DMpROeTIESE Sérodiagnostic pour melitensis Dositif : dT/ato00e Au début de la maladie, le 3° jour dans un cas, le 5° jour dans l’autre, il a été possible de faire considérer le diagnostic de dothié- nentérie comme peu probable, à cause de la présence d’un réticu- lum fibrineux. Il serait intéressant de poursuivre cette étude du sang pur, la recherche du réticulum fibrineux pouvant peut-être apporter un signe différentiel de plus entre la dothiénentérie et la mélitococcie à leur début, en dehors de l’hémoculture. (Laboratoire de bactériologie des hôpitaux de Nice). DOCUMENTS HÉMATOLOGIQUES RELATIFS A DEUX CAS DE LÈPRE TUBÉREUSE, par Marcez LEGER. De nombreux travaux ont déjà paru sur l'hématologie de la lèpre, et, cependant, l'accord est loin d'être établi. Nous n’avons pas ici la prétention de fixer les points controversés ; mais, à l’oc- casion de deux cas de lèpre récemment observés, nous apportons une modeste contribution à l'étude du problème. Deux Marocains ont séjourné à l'hôpital des travailleurs colo- niaux de Marseille avant leur rapatriement. Chez les deux, le diagnostic de lèpre s'imposait : il avoit d’ailleurs été confirmé bac- tériologiquement par le P' Sabrazès, de Bordeaux, en avril 1920. Le premier, Dji..., est à une période avancée de la*maladie. Le second, Moh..., a également une lèpre tégumentaire, mais moins âgée. Au point de vue clinique (1), nous tenons simplement à préciser l'absence de paludisme actuel, de tuberculose pulmonaire et de parasitisme intestinal. Nos recherches hématclogiques ont porté sur quatre points par- ticuliers : L. Jmages du sang. a) Image neutrophile. Contrairement à Pringault (2) et à Sadi de Buen (3), qui ont signalé dans la lèpre. une « image d'Arneth » déviée à droite, nous avons trouvé une image normale, et même plutôt située dans le « centre gauche », 2our employer un térme expressif. (x) Nos observations complètes et les discussions hématologiques qu'elles comportent seront développées, ulléricurement dans la Gazette hebdomadaire des Sciences médicales de Bordeaux. (2) Pringault. C. R. de la Soc. de‘biol., xgx2, t. 55, p. 586. (3) Sadi de Buen. Bolet. del inst. nac. de higiene de Alfonso XII. D: 22700010: | SÉANCE DU 18 DÉCEMBRE 217 Chez.le premier : r lobe—6 ; 11 =A5 ; 111 =38 ; IV=9; V=—>. Chez le deuxième : 1 lobe=2 ; 11=88 ; 111 =48 ; IV=10 ; V=2 d'où des indices nucléaires de 256 et 272. Nous n’opposons pas nos résultats à ceux obtenus avant nous, car nous pensons que l'indice droit varie suivant les périodes de la maladie. Il est possible que l'inflexion vers la gauche se pro- duise, dans la lèpre comme dans la tuberculose, au fur et à mesure qu augmente la sévérité du processus bacillaire. D'autre part, les recherches de Chamberlain et Vedder aux Philippines, de Breinl et Priestiey en Australie, de Macfie en Afrique occidentalé, nous inciteraient à faire jouer un rôle important, dans l’inflexion de Pimage du sang, à la race et au climat. b) Image éosinophile. Cette autre image du sang, sur laquelle Sabrazès à appelé l'attention, dès 1906, est basée sur le décompte des polynucléaires éosinophiles, d’après le même principe que l'image neutrophile. Chez nos deux lépreux, cette « image de Sa- . brazès » est infléchie vers la gauche. Nous avons noté des éosino- indices de 196 et 200 (normalement 210 d'après Arneth). Il: Myélocytose neutrophile. Bloch et Aubertin (1), puis peu après, Alezais (2) ont signalé dans la lèpre la présence de myélo: cytes neutrophiles. Ces éléments ont été retrouvés par Bourret (908), Pringault (1912), Lagane et Colombier (1913), toujours en petit nombre. Pour notre part (8) nous n'en ayons jamais rencontré dans les très nombreux examens'de sang de Hanséniens, que nous avons pratiqués. Dans les cas actuels, les myélocytes vrais manquaient. Par con- tre, nous avons vu quelques-uns des globules blancs, que Pap- penheim a dénommés « métamyélocytes » et que Sabrazès (4) a définis comme « formes à noyau unique rubanné, sinueux, sans encoche angulaire ». Comme nous n'avons, non plus, mis en évi- dence ni hématies nucléées, ni cellules blanches anormales, nous pensons qu'il n’y a pas dans la lèpre de véritable réaction myé- loïde. | IT. Déséquilibre leucocytaire par mononucléose. Si l’augmen- tation des mononucléaires est admise par la presque unanimité des hématologistes, ceux-ci ne s'entendent pas dans les détails. H y à augmentation globale des lymphocytes et'des grands mono- nucléaires pour Cabral de Lima, Migliorini, Lagane et Colombier. Pour Bourret, les lymphocytes seuls sont augmentés. L'augmen- tation porte, au contraire, sur les seuls orands mononucléaires, d'après Winiarsky, Jeanselme, Moreira, À. et M. Leger. La mono- (x) Bloch et Aubertin. C. R. de la Soc. de biol., 24 février 1906, p. 40. (2) Alezais. C. R. de la Soc: de biol., 20 mars 1906, p. 597. (5) A. et M. Leger. Bull. de la Soc. de pathol. exotique, 1908, p: 489. (4) Sabrazts, in Le Sang, de Gilbert ct Weinberg, 1913, p. 396, t. E. \ 218 RÉUNION BIOLOGIQUE DE MAMSEILLE (14) nucléose serait plus accentuée dans la lèpre tubéreuse, d’après Mo- reira. Lagane ; el, au contraire, dans la lèpre nerveuse d’après À. et M. Leger. Dans les deux cas qui nous occupent, nous avons établi une proportion normale ou très peu hypernormale des lymphocytes (32 et 24,5 p. 100) el un taux-élevé des grands mo- nonucléaires (26 et 22,8 p. 100). -IV. Déséquilibre leucocytaire par polynucléose éosinophile. La lèpre tient une des premières places parmi les maladies où l’éosi- nophilie a été particulièrement étudiée ; nous sommes, pourtant, loin d’être fixés. Des pourcentages très élevés d’acidophiles ont été consignés, par exemple, par Mitsuda, Darier, Horder, Sa- brazès et Mathis, Gaucher et Bensaude, Jolly. Par contre, dans la lèpre anesthésique (Sabrazès et Mathis), dans les deux modalités de la maladie (Cabral de Lima, G. Bourret, A. et M. Leger, Prin- gault, Lagane et Colombier, de Buen) ont publié un certain nombre de cas où les oxyphiles étaient en nombre normal. Jean- selme, le premier, a attiré l'attention sur l’inconstance de l’éosi- nophilie. À. et M. Leger ont émis l'opinion que souvent l’éosi- nophilie doit dépendre du parasitisme intestinal des sujets exoti- ques examinés. La polynucléose éosinophile fait absolument dé- faut chez les deux malades actuellement étudiés. Nous avons re- levé chez Dji... 1 p. 100 et chez Moha... 1,7 p. 100 d’acidophiles. Conclusions. Malgré les faits dico dants que nous venons d'ex- poser, nous persistons à considérer les recherches hématolog:i- ques dans la lèpre comme un complément d’information toujours utile. Les bases d'appréciation, que nous possédons à l'heure ac- tuelle, sont insuffisantes ; il faut les multiplier. Les modifications imprimées au sang doivent varier suivant que la maladie revêt la forme tégumentaire ou aphymatode, suivant qu'elle a débuté depuis plus ou moins longtemps, suivant qu’elle est ou n'est pas traitée, suivant qu'elle est compliquée ou non de paludisme, de parasitisme intestinal, de lésions cutanées suppuratives. On peut déjà dire que la lèpre est une maladie à mononueléose dans la- quelle une éosinophilie modérée apparaît à certaines périodes mal déterminées. Des recherches ultérieures, analogues à celles faites pour la tuberculose par Bezançon, de Jong et Serbonnes d’une part, par Dupérié, sous la direction de Sabrazès, d'autre part, com- plèteront certainement nos connaissances actuelles, et, les élé- ments disparates recueillis jusqu’à ce jour, étant coordonnés, re- vêtiront peut-être leur vraie signification. (Laboratoire de l'hôpital des travailleurs coloniaux). (4) | i 219 RÉUNION BIOLOGIQUE DE STRASBOURG SÉANCE DU 14 JANVIER 1921 SOMMAIRE Lavraz£e (P.) et Taonxarp (J.): Réponses aux dernières critiques ‘AmBarnp (L.): Fixation de l’a- mylase sur l’amidon cru et l’em- | oo damidon Et niv HU deN ENT lon ARS Ne Pen 14 BarTarzLon (Gù.) : Spermies Niccoux (M.) : Réponse à couplées et hétérochromosome . ÿ MM. Lavialle et Thonnard...... 16 dans la lignée typique d’une Tur- SARTORY (A.) et SER3ENT (L.) : Till eee OMAN EEE 1 | Réactions colorées obtenues sur Courrier (R.) : Action sur le les Champignons supérieurs avec thymus de l’ingestion de glande certains réactifs chimiques..... l TON CESSER RUES 8 { Weic (P.): Remarques surila Kiria (Ch.) : Une maladie | coloration des éléments du sang. 11 bactérienne du Lierre ......... 6 Présidence de M. E. Terroine. :SPERMIES COUPLÉES ET HÉTÉROCHROMOSOME DANS LA LIGNÉE TYPIQUE D'UNE TURRITELLE, par CHARLES BATAILLON. Chez Turritella communis les spermatozoïdes de la lignée ty- ‘pique présentent la curieuse particularité d'être toujours cou- plés 2 à 2 (fig. 1). La mince pellicule cytoplasmique qui revêt lès têtes spermatiques forme entre elles un pont qui va de l’une à l’autre ; en avant d'elles, les filaments ténus qui représentent les acrosomes convergent et se soudent par leur extrémité ; en -arrière, les flagelles se rapprochent de même, et s’enroulent plus ‘ou moins l’un sur l’autre. Cet aspect est d'une généralité abso- lue ; sur les frottis, on peut trouver des spermatozoïdes isolés, mais il est facile de s'assurer qu'il s’agit de couples dissociés par la brutalité du traitement. À moins de supposer des tactismes mystérieux et compliqués (jamais on ne trouve de groupements de plus de 2 spermatozoï- des), la seule hypothèse capable de rendre compte d’un aspect 220 RÉUNION BIOLOGIQUE DE STRASBOURG (2) aussi constant était celle d'une évolution jumelée, dès l’origine, des spermatides. agi | A la télophase de 2° division maturatrice (fig. 2), l’étrangle- ment plasmatique se dessine, et les spermatides semblent devoir s'isoler, suivant le schéma classique. Mais bientôt survient un stade où les contours cellulaires, après fixation, apparaissent moins précis. I semble que le cytoplasme devienne plus fluide ; les 2 spermatides confluent de nouveau (fig. 3) ;:si bien que, le processus achevé, nous serons en présence d’une masse cyto- plasmique unique et binucléée (fig. 4). Les noyaux sont, à ce stade, déjà très évolués, ce qui exclut toute ambiguité d'’inter- prétation. C'est à partir de cet élément bivalent que vont se dé- rouler les processus de la spermiogénèse, dont les fig. 5, 6 et 7,. marquent quelques étapes. Durant tout le début de cette évo- lution, le couplage peut être plus difficile à suivre, étant donnée l'imprécision croissante des contours cellulaires. Mais au fur et à mesure que le protoplasma résiduel glisse le long du fla- gelle avant de s’éliminer, les têtes spermatiques, dans chaque couple, se rapprochent l’une de l’autre, condition favorable à l'identification des groupements. La fig. 8 représente quelques: couples dessinés en place dans les voies excrétrices du sperme. Avec ces formes adultes, nous retrouvons l'évidence absolue du couplage ; elles nous ramènent au point de départ de cette étude (fig. 1). : A . Les exemples d’un tel couplage sont, à ma connaissance, très rares. Selenka, en 1887, décrit des formes doubles chez l'Opos- sum, mais sans s'inquiéter de leur origine. Ballowitz, et après lui Auerbach, en signalent vers la même époque chez les Dytis- cides. Ballowitz seul eut l’idée de chercher dans la spermato- génèse l'origine du couplage ; mais son étude sur ce point sem- ble avoir élé très superficielle, et le résultat négatif auquel il est arrivé nest pas de nature à exclure des recherches ultérieures. Pour lui, les couples se formeraient secondairement, dans la portion moyenne des voies excrétrices du sperme, et seraient des formations transitoires, préludant à la constitution de sperma- tophores plus complexes. Chez la Turritelle au moins, l’hypo- thèse peu satisfaisante «a priori, d’un couplage secondaire tombe devant l'observation du couplage primitif, couplage qu’on peut suivre pas à päs d’un bout à l’autre de la spermiogénèse, et qui s'explique par la considération purement physique d’une scis-. sion cytoplasmique qui avorte. Resterait à trancher la question, grosse de conséquences, dur sort ullérieur de ces couples. Sont-ils réellement transitoires, sont-ils dissociés au moment de la fécondation? Tout porte à le penser ; mais le fait mériterait d’être vérifié. Chez la même Tur- SÉANCE DU 14 JANVIER RS HU OR ritelle, une simple constatation permet de s'assurer que les spermatozoïdes ne sont pas tous équivalents. À la métaphase de 1° division maturatrice (fig. 9), l'attention est attirée par un chromosome qui s'éloigne nettement de la couronne de couples Li D a A nn ee 1 EN : se A Coffinet, de : | Fig. 1. Spermies adultes couplées (froltis). — Fig. 2 Télophase de deuxième division maturatrice. — Fig. 3 et 4. Deux stades de la formation des sper- matides binuclées. — Fig. 5, 6 et 7. Différenciation des spermies jumelles. — Fig. 8. Coupe d’un canal excréleur du sperme (à côté des couples de sper- mies typiques, deux spermies atypiques). — Fig. 9. Métaphases de première division maturatrice. — Fig. 10. Débuts d'anaphases de première division maturatrice. 222 / RÉUNIGN BIOLOGIQUE DE STRASBOURG (4}- rangés à l'équateur, pour se rapprocher de l’un des pôles du fuseau. L'examen à un très fort grossissement permet d’affir- mer que ce chromosome n’est pas impair. Son correspondant, nous le trouvons de l’autre côté de la couronne équatoriale et symétriquement placé par rapport à elle, sous l’aspect d’un gra- nule chromatique punctiforme, mais toujours respecté dans la différenciation. Au début de l’anaphase (fig. 10), ces 2 chromo- somes aberrants sont déjà arrivés au voisinage immédiat des pôles du fuseau. Cet aspect, absolument constant, permet de différencier au premier coup d'œil la première division matu- ratrice de la deuxième, où le partage de la chromatine est ri- goureusement égal. [Il est impossible de ne pas relever ici une >: analogie frappante, au moins à ces stades, avec ce qu'on a dé- crit sous le nom de chromosomes X et Y. Mais laissant de côté, toute considération prématurée, j'insisterai seulement sur ce point que les spefmatocytes de deuxième ordre, issus d’une telle division sont inévitablement différents au point de vue de la te- meur en chromatine. La 2° division, qui est équationnelle, donnera naissance pour chaque sorte de spermatocyte à 2 spermatides strictement équi- valentes, qui resteront unies en un même couple. Mais le par- tage inégal de la chromatine à la 1° division aura pour con- séquence l'existence de deux sortes de couples. Si, ici comme ailleurs, nous admettons que les hétérochromosomes sont des symptômes sexuels, nos couples se présenteront les uns, comme déterminants mâles, les autres comme déterminants femelles (x). RÉACTIONS COLORÉES OBTENUES SUR LES CHAMPIGNONS SUPÉRIEURS AVEC CERTAINS RÉACTIFS CHIMIQUES, par À. Sarrohy et L. SERGENT. Continuant nos recherches sur les réactions colorées obtenues sur les Champignons supérieurs au moyen de certains réactifs chimiques, nous exposons dans la présente note les résultats de nos expériences sur certains Cryptogames des genres Boletus, Hygrophorus, Paxillus et Gomphidius. (1) H est intéressant de relever que, chez une espèce très voisine, Turritella iriplicata, bien étudiée par V. Schitz. (Arch. de Zool. exp. févr. 1920), le couplage des spermies n'a pas été signalé. Quant à l'hétérochromosome ; s’il existe, il aurait, d’après les figures de première division maturatrice que nous &oune Schitz, un comportement tout différent de celui qu'il a chez la. Turritelle sommune. . étés th de. (5) : SÉANCE DU LA JYNVIER 293 ne RAIN TD TE ET ES AR PAR OP Boletus luteus L. Echantillon parfaitement développé. La po- tasse ne donne aucune réaction colorée sur la cuticule, le revè- tement du pied et la chair. Les vapeurs d’ammoniac dévelop- pent une magnifique coloration rose carmin, sensible surtout sur la chair avoisinant les tubes et sur les tubes eux-mêmes, où la coloration va jusqu'au rouge-sang. Le perchlorure de fer (so- lution officinale) ne provoque aucune coloration sur la cuticule du Champignon, mais donne une belle coloration vert-olive de la chair du chapeau. Le réactif de Meyer nous a donné une réac- tion positive sur la chair du chapeau. Beleteus granulatus L. (Echantillons âgés, déjà passés). La po- tasse ne donne aucune coloration ; les vapeurs d’ammoniac don- nent une magnifique coloration rose, puis rouge-carmin ; le perchlorure de fer provoque, comme pour le B. luteus, sur la chair du chapeau, une coloration vert-olive. Echantillons frais. La potasse nous donne, cette fois, une coloration violette (que nous n'avions pas pu obtenir sur les exemplaires âgés) sur la chair du pied, du chapeau, et sur la cuticule ; avec le réactif de Mil- lon, coloration rose de la surface des tubes et de la chair du chapeau. Boletus chrysenteron B. Sur des échantillons frais de B. chry- senteron, nous avons obtenu, par les vapeurs d’ammoniac, une coloration rouge des tubes. L' un de nous, en faisant les mêmes expériences en 1913 n'avait pas remarqué celte coloration. Hygrophorus olivaceo-albus (échantillon très jeune). Avec les vapeurs ammoniacales et l’'ammoniaque, coloration d’un beau jeune-orangé du revêtement du pied, y compris la partie gluti- neuse. Avec la potasse, les perforations et granulations se colo- rent également en jaune-orangé. À la limite de la cuticule et de la chair du chapeau, belle zône jours orangé, puis jaune-rouge, avec ce mème réactif. Paxillus atrotomentosus Batsch. Notre étude a porté sur des échantillons à divers états de développement. Avec les vapeurs ammoniacales, coloration violette des poils de revêtement feutrés du pied, du chapeau et de la surface des lames. Pas de colora- tion de la chair. La teinte violette des poils du pied passe au vert, à la longue. Les vapeurs ammoniacales semblent exercer une action de liquéfaction sur la chair et les feuillets du Chambpi- gnon, qui devienent gris, hygrophanes et humides. Avec le réac- tif de Meyer, aucune coloration. Quand on traite le de par l'alcool bouillant au bain-marie (méthode de Bourquelot), se développe une magnifique coloration violette dans les tissus Champignon. Gomphidius viscidus (Réactions faites sur- de échantillons à divers états de développement). Toutes les réactions ont été con- 29% RÉUNION BIOLOGIQUE DE STRASBOURG (6) cordantes. Vapeurs no a le : coloration violacée rouge- ponceau. Par la potasse, co coloration violette. Par le réactif ne Meyer, coloration violette. L'eau gaïacolée donne une réaction positive, surtout sous la cuticule. La liqueur iodo-iodurée colore le pied, la base du pied particulièrement, en bleu foncé. La chair de G. viscidus mangé par les larves prend une coloration violette toute semblable à celle que lui communiquent les vapeurs d'am- moniaque et la potasse. Les larves secréteraient ou excréteraient- elles quelques substances susceptibles de déterminer cette colo- ration? Ou celle-ci provient-elle simplement de l'oxydation (sous l'influence de l'air) de quelques chromogènes contenus dans les tissu mis à nu? Nous ne pouvons le dire pour l'instant. Quoi qu'il en soit, nous publierons prochainement un mémoire assez complet, indiquant : 1° les réactions colorées macroseopi- ques et microscopiques obtenues avec tel ou tel réactif de con- centration déterminée sur les différentes parties du Cryptogame (cuticule, carpophore, nee a ou tubes, squames, volve, -anneau, bulbe, etc., ete.). 2° L'état de développement (échan- tillon jeune, adulte, âgé, An act cueilli, ou recueilli déjà depuis quelque temps. 3° L'action des mêmes réactifs sur les sucs obtenus par expression et sur les sucs lactescents de diffé- rents Lactaires ; 4° Enfin, nous donnerons une table analytique résumant toutes nos recherches et celles de nos prédécesseurs l'état actuel de nos connaissances sur l'action de certains réactifs sur des Champignons variés. (Laboratoire de cryplogamie de la Faculté de pharmacie). UNE MALADIE BACTÉRIENNE DU LIERRE, par CHARLES KizLraw. Il existe une maladie du Lierre, découverte par Lindau (1904) (1) et appelée par lui « chancre du Lierre ». Cet auteur l'a attribuée à une bactérie, sans en donner les preuves par l’ex- périence. Arnaud (1920) (2) à ajouté quelques précisions à cette étude descriptive. Nous avons réussi, en 1916, à isoler les bactéries et à Tepro- duire expérimentalement la maladie. Cet isolement a été fait à partir de lésions récentes, choisies spécialement à l’intérieur des tissus. Des fragments de moelle de tige ont été mie erl, - (x) Lindau : Der Efeukrebs Zeitschrift für Pflanzenkrankheilen, 1904. . (2) Arnaud : Une maladie bacitrienne du Licrre C. R.' de l’Acad. des Se., 4920. 5 nn. nat cotes pote ER dés Re RS PA dd cit (T) SÉANCE DU {#4 JANVIER 995 suspension dans une décoction de Lierre, dont quelques gouttes ont été ensemencées sur gélatine de Pierre, Parmi les colonies ainsi obtenues, une espèce bactérienne prédominait nettement. Ces colonies sont guttuleuses, transparentes sur le milieu d'’iso- lement, troubles sur l'agar de viande, et sur des pommes de terre. Sur gélose saccharosée, maltosée, mannitée, tournesolée et sur petit lait tournesolé elles virent d'abord au rouge, puis au bleu de ciel. Pas de fermentation en solution peptonée-glu- cosée. Caractères morphologiques : Bacille de 2 u sur 0,5 u, mo- bile en bouillon de viande. Ces cultures pures ont été réinoculées pendant les mois de juillet, août et septembre dans les conditions suivantes : 1° une cinquantaine de plants spontanés dressés ou grimpants ont été infectés par piqüres dans toutes les parties, jeunes et adultes, et maintenues dans la plupart des cas en atmosphère humide. Deux d’entre eux ont montré le noircissement caractéristique de la maladie, dans leurs parties jeunes. Insuccès complet sur les parties adultes. 2° Quelques plants, témoins inoculés avec des instruments stériles, sont restés indemnes. 3° Une vingtaine de plants cultivés en pots de fleur ont été inoculés avec succès. Il semble donc que les boutures soient plus susceptibles à la maladie, fait confirmé d’ailieurs par nos observations. La bactérie fut ensuite reprise à partir des lésions, en culture pure et identifiée avec celle des inoculations. Quand les plants inoculés sont maintenus dans une atmo- sphère habituelle, ils montrent les symptômes après la troisième semaine seulement ; en serre humide, le noircissement apparüût dès la première semaine. Les taches s’agrandirent rapidement (jusqu'à I CM. par jour). Elles passent de la tige au pétiole et de là au limbe. Les régions jeunes et molles, atteintes, dépé- rissent dans la plupart des cas ; les régions adultes sont plus résistantes : il arrive souvent que les lésions, en rapide progres- sion pendant la première semaine, s'arrêtent ensuite. La tige à d'autant plus de chance de guérir, qu’elle est plus vieille. Ceci est en rapport avec la structure des tissus, comme le prouve l'étude anatomique des lésions, soit naturelles, soit expérimen- tales : dans la feuille malade on reconnaît facilement un foyer central de l'infection, formé par des cellules hypertrophiées, fai- sant saillie sur l'épiderme. Autour de ce foyer, gorgé de bac- iéries, une large zône de cellules mortes et oi dépourvues de microbes, passant insensiblement aux tissus normaux. Au contraire, dans la feuille, infectée à un âge jeune, le foyer d'in- fection dépourvu de cellules, forme une grande cavité circu- laire, remplie de bactéries ; il n’y a donc pas, comme dans les parties adultes une intoxication émanant du foyer. BioLoere, ComPrEs RENDUS. — rg21. T. LAXXIV. 16 226 RÉUNION BIOLOGIQUE DE STRASBOURG Dans les cas précédents, l'infection de la feuille est vraisem- blablement d'origine extérieure. Maïs elle peut aussi se pro- pager par l'intérieur. Inoculées dans la tige, les bactéries, ayant infecté le pétiole, s’infiltrent surtout le long des nervures. C’est là, d’ailleurs, le mode de propagation le plus fréquent dans la tige. Dans cet organe les bactéries, d’abord en petit nombre dans l'écorce, entraînent, par leur développement, la mort de ce tissu. Les paroiïis, résorbés ensuite, permettent l'invasion des cel- lules voisines: Il se forme ainsi des files de ceilules infectées au sein des tissus normaux. Ceux-ci, au contact des cellules infec- iées, sont particulièrement riches en oxalate et en amidon. Les bactéries se massent surtout dans les cellules allongées, dans les vaisseaux et de préférence dans les tubes criblés, favorables à leur développement. Le tissu vasculaire peut ainsi grouiller de mi- crobes, alors que l’écorce en est complètement libre. Dans la tige, les bactéries, suivant les lignes de moindre résistance, se répandent donc dans le sens longitudinal, contrairement à ce qui se passe dans la feuille, où l'expansion se fait dans tous les sens. En raison de la structure plus massive de la tige, la pro- pagation des bactéries s’y ralentit insensiblement. Très souvent, c’est l'hôte qui reprend le dessus : autour du foyer d'infection il se forme, dans ce cas, un tissu cicatriciel, signalé déjà par Lindau. (Institut botanique de. l'Université). E,4 ACTION SUR EE THYMUS DE L'INGESTION DE GLANDE THYROÏDE, par R. Courrier. L'existence de corrélations fonetionnelles entre le corps thy- roïde et le thymus a été démontrée par des faits d'observation et d’expérimentation. L'étude de ces corrélations est d’un inté- rêt considérable parce qu'elle peut apporter des éclaircisséements sur la fonction du thymus considéré comme l'organe principal des réserves nucléiniennes, fonction envisagée par Dustin et par Joly. La maladie de Basedow, le myxœdème, la thyroïdectomie en- traînent certaines modifications dans la structure du thymus. L'action sur cet organe de l’ingestion de corps thyroïde a déjà fait l'objet de plusieurs travaux, maïs il n'y a pas concordance dans les résultats obtenus. Dustin trouve que. l’administration de thyroïde a des têtards de Rana fusca provoque la pyenose des petites cellules thymiques et l’atrophie de l'organe. Kahn si- gnale, au contraire, que des tèêtards nourris au corps thyroïde ont un thymus hypertrophié. Hoskins constate l'hyperthrophie (9) SÉANCE DU 1 JANVIER 227 D" ee SRE Ni) ONE AR Re thymique chez les fœtus de femelle de Cobaye pleine à laquelle on donne du corps thyroïde. Pour Utterstrôom, le corps thy- roide paraît exercer deux actions antagonistes sur Île thymus, de sorte que cet organe est ou normal ou involué après l'alimen- tation thyroïdienne ; il peut aussi présenter parfois dans sa cou- ronne germinative un plus grand nombre de mitoses que dans les conditions normales. Il m'a paru nécessaire pour expliquer les changements survenus dans la structure du thymus après Phyperthyroïdisme expérimental, de songer avant tout à lac- tion qu'exerce le corps thyroïde sur le métabolisme. Or, cette action est considérable. On sait que la dépense de fond peut être doublée dans la maladie de Basedow, qu’elle est inférieure à la normale dans le myxœdème (Sandiford), que ladministration de thyroïde augmente les échanges gazeux (Magnus-Lévy) et les échanges azotés (Schafer, Janney). On sait aussi que Ke:dall parvient à augmenter de 30 p. 100 le taux des échanges à l’aide de principes actifs iodés qu'il a retirés de la glande thyroïde. _Le corps thyroïde exerce donc une puissante action stimulante sur le métabolisme général. J'ai fait deux genres d'expériences en m'appuyant sur ces données. J'ai opéré sur des Rats blancs et sur des Chats en crois- sance, en leur administrant du corps thyroïde de Mammifères (Veau, Porc). Première série d'expériences. On donne de o gr. 5o à 5 er. par jour de thyroïde fraîche avec un régime nettement insuf- fisant pour compeuser l'augmentation du métabolisme. Les ani- maux sont en bilan négatif et diminuent de poids très rapide- ment. On constate à l’autopsie que de tous les organes, y com- pris les orgänes lymphoïdes, c’est le thvmus qui est le plus pro- fondément attèint. L'examen histologique révèle une dégénéres- cence avancée du parenchyme thymique présentant l’image très nette du_« thymus inverti », décrite pour la première fois par Lucien et Parisot dans l’atrepsie et retrouvée par Crémieu après la rœntgénisation. Au lieu de l’aspect norrnal caractérisé par une zône corticale foncée, grâce à l'abondance des thymocvytes qu’elle renferme et par une région médullaire plus claire, les follicules offrent une image inversée : leur zône corticalie est pâle et la médullaire est assez sombre. Cet aspect est dû à ce que la péri- phérie des follicules ne contient plus de thymocvytes, les cellu- les réticulaires apparaissent nettement et quelques-unes ont pha- gocyté des petites cellules thymiques. La région médullaire, au contraire, renferme plus de thymocytes que normalement ; par- mi eux quelques-uns sont en pyenose. Nous voyons donc que le thymus a perdu presque toutes ses petites cellules ; quelques- unes ont été phagocytées sur place par des éléments du réticu- 228 RÉUNION BIOLOGIQUE DE STRASLOURG lum ; les autres, après s'être rassemblées dans les zônes médul- laires, semblent avoir été éliminées par les vaisseaux. Peut-on. conclure de ces premiers résultats à une action spécifique du corps thyroïde provoquant l'atrophie thymique ‘par la dispari- tion des thymocytes? Les animaux en expérience étant en bilan négatif, et les travaux de Jolly ayant montré l’atrophie thymique- au cours du jeüne, n'est-ce pas plutôt la dénutrition générale qui a atteint le thymus de façon spéciale? Les expériences sui- vantes vont le prouver. Deuxième série d'expériences : On donne de o gr. 5o à 5 gr. par jour de corps thyroïde, mais on couvre les dépenses avec une nourriture appropriée de manière à être en bilan positif. Le: thymus des animaux soumis à un tel régime, non seulement n'est pas atrophié, mais il est dans la généralité des cas plus. volumineux que celui des témoins de la même portée. Le rap- port a été établi entre le poids du thymus et le poids du corps. L'examen histologique montre que la zône corticale des follicu- les est très riche en thymocytes. Cette hypertrophie ne se produit pas dans tous les cas, elle fait défaut iorsque la limite de tolérance a été atteinte. Cete augmentation de volume du parenchyme thymique est- elle dûe à l'augmentation du métabolisme provoquée par l’in- gestion thyroïdienne ou bien se trouve-t-on en présence d’une action spécifique du corps thyroïde, entrevue déjà par Utters- trom ? sa Pour répondre à cette question, on peut essayer d'augmenter le métabolisme en exposant pendant une assez longue période les animaux à de basses températures ; on ne trouve pas dans ce cas d’hypertrophie. Il s’agit donc probablement d'une action spécifique du corps thyroïde. Conclusions. Ces expériences nous amènent à l'explication sui- vante. de l’action du corps thyroïde ingéré sur le thymus : le thymus réagit différemment à l’ingestion thyroïdienne suivant que le sujet en expérience est en bilan positif ou négatif. , Dans le cas du bilan négatif, il y a atrophie thymique causée par la dénutrition générale et l’on constate par l'examen com- paratif de tous les organes que le thymus est atteint d’une façon élective. Dans le cas du bilan positif, on assiste au contraire la plupart du temps, à une hypertophie thymique paraissant dûe à une action spécifique de la glande thyroïde. | Nous montrerons dans une communication ultérieure que ces résultats apportent une confirmation à la théorie, considérant le thymus comme le principal organe de réserve des nucléopro- téides. (Institut d'histologie de la Faculté de médecine). (10) ST né de {11) *ÉANCE DU A4 JANVIER 299 REMARQUES SUR LA COLORATION DES ÉLÉMENTS DU SANG, par Pauz WEILL Le grand nombre de nouvelles méthodes pour ia coloration du -sang publiées dans ces dernières années prouve qu'avec les pro- cédés courants (May-Grunwald, Giemsa-Romanowsky et leurs modifications) on n'obtient souvent pas de résultats satisfaisants. ‘Ces échecs, dus pour la plus grande partie à l'inconstance des fixateurs et colorants employés, nous ont incité à rechercher une méthode d'application simple et courte. En voici les détails : Conserver les lames dans l'eau de savon. Les lames usagées — le prix du verre nous oblige à nous en resservir — sont cuites dans de l'acide sulfurique très dilué, lavées plusieurs fois dans de l’eau alcalinisée, puis dans de l’eau pure. Au lieu de les con- server à sec et de les layer — comme presque tous les traités l’enseignent — à l'alcool-éther avant de s’en servir, nous les con- -servons simplement dans un bocal rempli d’eau de savon assez concentrée. Avant l'usage les lames sont lavées à l’eau courante. Fixer l’étalement humide aux vapeurs d'acide osmique. Quelques gouttes d'une solution d'acide osmique-(r à 2 p. 100) sont versées dans une boîte en verre. Avant de faire l'étalement -on expose la lame bien sèche, face à enduire* par en bas, pen- dant quelques secondes aux vapeurs de l'acide, en la posant sur la boîte. Après l'étalement, la lame encore humide est posée de nouveau sur la boîte pendant 20 secondes, face enduite par en bas (Weidenreich). Il faut se garder de la laisser plus longtemps, la coloration en souffrirait. Si on prend soin de fermer hermé- tiquement la boîte contenant l’acide osmique, on peut s’en ser- vir indéfiniment. 3° Fixer au mélange de May-Grunwald. La lame complète- ment séchée, on la recouvre du colorant de May-Grunwald pen- -dant 5 minutes, après l'avoir posée dans une boîte de Pétri fer- mée, afin d'éviter l'évaporation de l’alcool méthylique. 4° Colorer el différencier dans une solution très diluée de bleu de méthylène. On prépare la solution suivante : bleu de méthy- lène, © gr; solution de borax à 5 p. 100, 100 gr. (Manson). En mettre quelques gouttes dans une éprouvette qu'on remplit d’eau distilléé ; on verse à peu près 10 c.c. de cette solution sur la lame, et on agite la boîte de Pétri pendant o à 5o sécondes. 5° Laver à l'eau courante et sécher la lame à froid, sans l'ex- poser à la flamme. La chromatine est très nette, colorée en bleu: toutes les granulations sont teintes coiime après la coloration panoplique classique. Les avantages de cette méthode consistent 230, RÉUNION. BIOLOGIQUE DE STRASBOURG (42} x en une bonne fixation à l'acide osmique et en un résultat de coloration indépendant de l'instabilité des solutions de May- Grunwald. (Institut d’histologie et Ecole d'accouchement de la Faculté de médecine). FIXATION DE L’AMYLASE SUR L’AMIDON CRU ET L’EMPOIS D AMIDON,. par L. AmBanp. Dans une note précédente nous avions relaté que de l’amy- lase mise en contact avec de l'amidon eru s’y fixait à peu près complètement, mais que si l’on mettait le complexe en présence: d'empois, celui-ci s’emparait à son tour du ferment. Dans la présente note nous étudierons quelques-unes des con- ditions du déterminisme de ce double phénomène. Pour la dé- fixation de l’amylase, à partir du complexe amidon cru — fer- ment, nous avons employé le glycogène au lieu de l’amidon. Pour des expériences quantitatives cette dernière substance of- frirait un grave inconvénient. En milieu salé elle se sédimente rapidement par la centrifugation, de sorte qu’il est difficile de séparer l’amidon cru de l’empois d’amidon. Le glycogène, par contre, est stable, même en milieu salé, et pour cette raison fa- cilite les opérations : c'est uniquement pour cette raison que nous lui avons donné la préférence. Lorsque l’on étudie la formation des complexes, la première: * question qui s'impose à l’étude est le rôle des électrolytes. Nous n'avons qu'effleuré ce problème pour ce qui est de la fixation de l’amylase sur l’amidon cru. Nos essais, pour voir une différence entre la fixation en milieu exempt d’électrolytes et en milieu additionné de NaCIl, ont été absolument négatifs. Dans les deux cas la fixation a été complète. Nous citons simplement ces re- cherches sans vouloir en tirer de conclusion, car il est certain que nos lavages répétés de l’amidon cru ont été impuissants à. débarrasser ce corps de ses sels. L'étude de la reprise de l’amylase par le glycogène sur le com- plexe amidon cru-amylase se prête, par contre, à des expériences plus aisées. Par ébullition du glycogène et précipitation de ce corps par l'alcool nous pensons lui avoir enlevé la majeure par- tie de ses électrolytes. En tous cas, l'expérience faite avec la substance ainsi préparée a été décisive. En milieu exempt d’élec- trolytes le glycogène ne s’est emparé que de / p. 100 de l’amylase du complexe amidon cru-ferment, tandis qu’en milieu salé, cette reprise est presque totale. TE CM AT RE he Pete TE A +9) > k : (13) SÉANCE DU 4 JANVIER 231 RASE Contrairement à ce qu'on aurait pu penser, la réaction du mi- lieu qui est souvent si importante en malière de teinture, et qui en matière d'hydrolyse joue le rôle considérable que lon sait, ne modifie en rien la valeur de la défixation par le glycogène. Bien des corps peuvent former des complexes avec l'amylase et le fait n'est pas pour surprendre puisque l’amylase est vrai- semblablement un colloïde et qu'à tel titre il doit être soumis aux lois générales de la formation des complexes. En tous cas, et sans qu'il soit besoin de préjuger de la nature du ferment, on sait avec quelle facilité l’amylase est entraînée dans certains mi- lieux où l’on fait une précipitation. Il était donc important d'étudier les caractères du complexe amylase-amidon cru et amylase-empois. L'expérience montre d’une ‘manière non équivoque qu'aucune substance — et nous avons essayé tour à tour la glucose, la saccharose, la lactose, la maltose, la glycérine, linuline, la gomme arabique, le mastic, les hydrates de fer et d’alumine — n'est capable de déplacer . l’amylase lorsqu'il est fixé sur l’amidon cru : une seule substance est capable de ce déplacement, c’est l’'empois d’amidon ou le glv- Cogène. | : Pour ce qui est de la proportion d’amylase reprise par le gly- cogène sur le complexe amidon cru-amylase, on constate une proportionnalité identique à celles que donnent toutes les ad- sorptions en général. Des volumes identiques de glycogène re- prennent respectivement 98 p. 100, 90 p. 100 et 74 p. 100 du ferment lorsque les concentrations du glycogène sont respecti- “ement de 10 p. 1.000, de 1 p. 1.000 et de 0,1 p. 1.000. Tels sont les faits essentiels que nous voulions mentionner et dont le développement sera donné sous peu dans le Bulletin de - la Société de chimie biologique. Ils semblent prouver comme l'avaient dit M. V. Henri et cer- tains de ses collaborateurs, notamment Larguier des Bancels, Bierry et Giaja, que la formation d'un complexe ferment-subs- tance à hydrolyser est le stade préparatoire de la digestion et que l'intervention des sels neutres est une des conditions essentielles de la formation du complexe. On peut encore y trouver l'explication rationnelle du fait énigmatique constaté par Duclaux et qui est le suivant. Pour des concentrations initiales d’amidon égales ou supérieures à 10 p. 1.000 la quantité d’amidon hydrolysée dans l'unité de temps est toujours la même ; par contre, la quantité d'amidon hydrolysée dans l'unité de temps décroît rapidement lorsque la concentra- tion initiale de l’amidon tombe au-dessous de r. P. 1.000. Si, comme il y a lieu de le croire, la quantité d'amylase agissante dans un milieu n’est pas toute l'amylase présente, mais seule- 232 RÉUNION BIOLOGIQUE DE STRASBOURG (24) ment l'amylase formant complexe avec l’empois et si cette pro- portion d’amylase agissante nous est donnée par l’amylase re- prise par les empois sur le complexe amidon-cru-froment, nous voyons que dans un empois à 10 p. 1.000 il y a déjà 98 p. 100 de l’amylase qui sera agissante, tandis que la proportion du ferment actif tombera à 90 p. 100 dans un empois à 1 p. 1.000 et à 74 p. 100 dans un empois à 0,1 p. 1.000. RÉPONSE AUX DERNIÈRES CRITIQUES DE M. NICLOUX, par P. Lavrazze et J. THonnaro. Le 9 juillet dernier, nous avons formellement contesté, après en avoir donné les raisons, l'exactitude des affirmations non étayées de M. Nicloux relatives à nos notes des 27 mars et 16 avril 1920. Le 12 novembre, M. Nicloux a déclaré que ses remar- ques pouvaient être brèves, une revue critique (x), sur ce sujet, ayant été publiée par lui quelques mois auparavant. Examinons d’abord l'unique document dont parle M. Nicloux. Nous le connaissions. Nous l’avons relu avec une attention vive- ment soutenue et nous affirmons que pas une ligne de ce document ne fournit une réponse à notre note du 9 juillet. L’index biblio-. graphique cite, cependant, un travail de Barcroft et Hill qui nous intéresse et que nous avons cité et analysé dans nos notes des. 16 avril et 9 juillet. La même revue nous donne les moyens de montrer, avec évi- dence, que M. Nicloux ne saurait s'appuyer sur les travaux qu'il dit si complets, si précis de l’école anglaise, pour proclamer l'inu- tilité des nôtres. M. Nicloux nous révèle, en effet, (p. 125), que pour Barcroft et Camis les hémoglobines de l'Homme et du Chien peuvent être substituées l’une à l’autre dans un même système expérimental sans changer les résultats ; tandis que pour Krogh, Douglas et Haldane (p. 128 et 137), les hémoglobines du Bœuf et du Lapin, les sangs de l'Homme et de la Souris, ne se com- portent pas de façon identique et peuvent même présenter des variations tout à fait nettes dans la même espèce animale. M. Ni- cloux souligne ces divergences en parlant (p. 134), des travaux contradictoires ou entachés de graves causes d'erreur auxquels ce sujet a donné lieu avant ses recherches personnelles, soit avant 1914. Peut-on raisonnablement, en présence de ces résultats et: de ces textes, parler des travaux de l'Ecole anglaise comme de (x) M. Nicloux. Sur les combünaisons de l’hémoglobine avec les gaz, efc… Bull. de la Soc. de Chimie biol., octobre 1919, p. 114. (15) SÉANCE DU 14 JANVIER M 280 travaux précis et complets, frappant nos recherches de stérilité? M. Nicloux aborde, pour la première fois (12 novembre), le fonds même du travail. Il nie, avec assurance, la possibilité de l'emploi du spectroscope dans l'étude des HbCO en ce qui regarde leur transformation complète par nos courants gazeux. M. Nicloux est dans l'erreur! Qu'il nous suffise de dire ceci : nous avons ap- pliqué une méthode déjà adoptée en chimie analytique, dans le dosage des petites quantités de lithium, et dans celui de l’urobi- line. Pour chaque hémoglobine, nous avons déterminé, d’abord, le volume maximum d'une dilution saturée d'oxyde de carbone qu'on peut ajouter à 5 c.c. d'une même dilution oxyhémoglobinée réduite par l’hydrosulfite de soude, sans faire apparaître les deux bandes de HbCO.Ensuite, nous avons fixé le temps nécessaire pour décomposer totalement HbCO, temps dont la limite correspondait au moment où il devenait possible d'ajouter à nos 5 c.c. de prise. d'essai réduits (cas du courant de O) ou non (cas du courant de H) par l’hydrosulfite de soude pulvérulent, le volume préalablement déterminé de dilution de HbCO, sans faire apparaitre les deux bandes de HbCO. En opérant par comparaison, l'erreur d’appré- ciation est inférieure à 5 0/0. Quant aux mélanges de HbO* avec Hb, le spectroscope permet d'y déceler 0,50 0/0 de HbO. M. Nicloux écrit, en note : « Lavialle et Thonnard ont signalé l'importance de la vitesse du courant gazeux ; c'était à prévoir ».. Il voit aussi dans notre travail des causes d'erreur cachées. Les mots « c'était à prévoir » et « causes d'erreurs cachées » jettent une vive lumière sur le caractère de cette argumentation. M. Nicloux aurait désiré connaître le diamètre des bulles ga- zeuses qui passaient dans nos dilutions. Mais, ce diamètre, s’il ne variait pas pendant l'ascension des bulles, ne pourrait-il être tiré des caractéristiques de notre courant gazeux : 1 litre en 5 minutes et 5 bulles par seconde? (Note du 16 avril). M. Nicloux nous reproche de n'avoir pas décrit notre appareil. Nous l’avons décrit oralement, réservant pour un travail d'ensem- ble les détails. Quant aux appéciations relatives à la concentration en hémo- globine et aux électrolytes essayés, nous ne leur accordons aucune valeur. En ce qui concerne la concentration en hémoglobine, M. Nicloux aurait dû renouveler nos expériences avant de les criti- quer. Pour les électrolytes, il compare les résultats fournis par la méthode de quelques auteurs anglais, aux résultats fournis par la nôtre, pourtant si différente. Dans les deux cas, l'esprit scienti- fique subit un dommage. M. Nicloux écrit encore que ni les auteurs anglais ni Krogh n'ont employé la pompe à mercure, contrairement au texte de nos notes des 27 mars et Q juillet. Si quelques auteurs ont fait 234 RÉUNION BIOLOGIQUE DE STRASBOURG (16) usage d'appareils, qu'ils nomment « pompe à gaz du sang », dans la manipulation desquels intervient du mercure, ce reproche dépasse un peu l'entendement quand on lit sous la plume de M. Nicloux, toujours dans la même revue critique (p. 133) « Krogh extrayait au moyen de la pompe à mercure l’oxyde de carbone, etc. ». Enfin, notre critique fait remarquer que, dans notre citation du travail de Barcroft et Camis, nous employons le mot parabole au lieu du mot hyperbole. En réalité, dans ce travail ne figurent ni le mot parabole, ni le mot hyperbole, qui fut adopté seulement un peu plus tard par Barcroft et Roberts. Nous avons donc nette- ment confondu, en examinant les figures du travail précité, la parabole avec l’hyperbole. C’est la seule satisfaction que nous ac- cordons à M. Nicloux. - Nous n’aurions pas repris la parole, si M. Nicloux n'avait pas représenté sa revue critique, sèchement citée, comme contenant toutes les réponses désirables, et s’il n’avait pas formulé de nou- | velles critiques. Nous pensons avoir montré clairement qu'il na ° pas justifié le rôle de censeur qu'il paraït vouloir jouer, mais que : nous ne voulons pas subir inutilement. mnstié Elatits à haies ée. Maurice Niccoux. — J'ai dit dans la note, que j'ai publiée dans ces Comptes Rendus (1920, t. LXXXIII, P. 1/54) ,tout ce que j'avais. à dire à propos de MM. Lavialle et Thonnard ; mes critiques restent entières et je considère, pour ma part, la controverse commerclose ss 00 BurEAuU ET CONSEIL POUR 1921. Président : M. Grorces Weiss. Vice-présidents : MM. E. Bararon et 1. Barp. Secrétaire général : M. E. CHATToN. Trésorier : M. Forster. Membres du Conseil : MM. L. Brum, A. DOR P. BouIx, Houarp, Japi et E. TERROINE. LA RÉUNION BIOLOGIQUE DE LISBONNE SÉANCE DU 8 JANVIER 1921 SOMMAIRE Fisugira (L.): Bacilles diphté- ROGERS AN EAN RAR Ie en 7 rimorphes de l’exsudat pharyn- SaLazar (A.-L.) : Les corpus- AA en latente du eivle à 9 | cules concentriques de la granu- Fowres (J.) : Action de la véra- losa atrésique de la Lapine (pé- trine sur le muscle gastrocné- riode chromatolytique)......... 3 mien de la Grenouilie.......... 13 Sazazar (A.-L.) : Sur les cor- Merro (B. de) : Epidermo- dons ovigènes de l'ovaire adulte phyton salmoneum n, sp., agent de la Lapine ; leur atrésie, ) ï d’une épidermophytie inguinale Vecoso (F.) : Sur l’origine des dans l’Inde DOnHEREe RME NME 5 | battements rythmiques ‘dans le Merco (F. de) : Protozoaires” cœur du Limacon commun (He- parasites du Pachelebra moesta lin aspersu) 42005 See LA I0 Présidence de M. A. Bettencourt. SUR LES CORDONS OVIGÈNES DE L'OVAIRE ADULTE DE LA LAPINE ; LEUR ATRÉSIE, à par A.-L. Sazazan. … Dans les ovaires adultes de la Lapine, on voit parfois de grandes poussées ovigènes sous la forme de cordons ovigènes (invagina- tions épithéliales) anastomosés, séparés par un tissu conjonctif, riche en fibres disposées en plexus. Ces poussées (dont le rôle ovi- gène est nié par quelques auteurs, admis par d’autres) se cir- conscrivent en général à un secteur déterminé de l'ovaire. On peut les étudier, dans des conditions particulièrement favorables, sur les coupes traitées par la réaction tanno-ferrique (r), car les cordons ovigènes y apparaissent en blane sur un fond noir for- mé par les fibres conjonctives. Ïls sont limités par un mince trait noir, représentant la mem- brane qui borde tous les cordons et dont l'existence est niée par Paladino. Çà et là, on voit les oocytes de nouvelle formation, (1) Voir la note « Méthode de coloration tanno-ferrique ». G. R. de la Soc. de biol., n° 37, p. 1655, 1920. 236 RÉUNION BIOLOGIQUE DE LISBONNE (2) disposés parfois en séries, ce qui donne aux cordons un aspect moniliforme. Nous ne décrirons pas ici la genèse des follicules primordiaux aux dépens des cordons ; nous dirons seulement que, une fois l’oocyte constitué, le tissu conjonctif coupe le cor- don à droite et à gauche de l’oocyte, en y laissant annexées quel- ques cellules non différenciées du cordon, qui seront les cellules- mères de la future granulosa ; la portion de la membrane déli- mitant le cordon constitue la membrane de Slavjanski. Ces am- putations des cordons donnent origine à une foule de débris épi- théliaux qui prennent différentes formes : cordons, petites mo- rulas, grandes morulas épithéliales (follicules anovulaires de Regaud), etc. Ces débris épithéliaux restent parfois appendus aux follicules néoformés, à cause d'une amputation moins nette du cordon. Tous ces débris, cordons, morulas, etc., libres ou an- nexés aux follicules, sont détruits plus tard par des processus spéciaux d’atrésie qu'on peut classer en quatre groupes : 1° atré- sie conjonctive ; 2° atrésie hydropique ; 3° atrésie cytolytique ; 4° atrésie mixte. L'’atrésie conjonctive est identique à l’atrésie embryonnaire de de Winiwarter ; cependant, elle est ici de beau- coup moins intense et moins importante que dans les périodes fœtales. L'atrésie que nous appelons hydropique se présente sous la forme suivante. La méthode tanno-ferrique colore, dans les interstices entre les cellules des cordons ovigènes et des débris épithéliaux qui en résultent, une substance liquide interstitielle, homologue du liquor folliculi primordial. Or, à un moment donné, cette substance s’accumule en masses volumineuses, désagrège le nodule épithélial, qui est ainsi détruit. Les cellules sont englouties dans cette masse liquide, qui se colore en noir par la méthode tanno-ferrique ; d'autres cellules résistent, di- minuent de volume et tombent dans le stroma conjonctif, où elles disparaissent sans que je puisse dire comment ; parfois elles semblent devenir cellules conjonctives. Souvent, la mince mem- brane qui limite le débris épithélial, homologue de la membrane de Slavjansky, s’hypertrophie démesurément, se plisse, se colore fortement en noir et prend, em somme, tous les caractères et l'aspect de la membrane folliculaire atrésique de la période post- chromatolytique. Fait singulier : parfois une membrane entiè- rement analogue, ondulée, colorée en noir, se forme à l'inté- rieur du nodule résiduel, dans les interstices qui séparent ces cellules. Tout cela démontre d’une manière indirecte que le li- quor folliculi, la membrane de Slavjanski et les masses hydro- piques qui n’en sont que la forme atrésique, résultent de l'acti- vité des cellules de la granulosa ou de celle des cellules des cor- dons. L’accumulation hydropique est quelque fois si intense que, dans les coupes traitées par le tannin et le fer, le nodule se (3) SÉANCE - DU 8 JANVIER 937 montre comme une tache fortement noire avec, çà.et là, quel- ques cellules résiduelles. L'atrésie hydropique se combine habituellement avec la péné- tration active du tissu conjonctif (atrésie mixte), mais jamais . nous n'avons rencontrés les deux types, hydropique et conjonctif, combinées avec l’atrésie cytolytique, d’ailleurs rare. Le type le plus fréquent est l'atrésie hydropique. Ces types d’atrésie frap- pent souvent les cordons ovigènes avant la libération des folli- cules jeunes, qui sont parfois atteints en plein cordon ovipare. La destruction des débris épithéliaux se continue pendant un espace de temps assez long, puisqu'on en trouve encore des tra- ces dans des ovaires: où la poussée ovigène n'existe plus ; dans les ovaires à type interstitiel pur, par exemple, on voit des no- dules épithéliaux en pleine atrésie hydropique, quelques-uns plus rares, dissociés par le tissu conjonctif, et de nombreux dé- bris tannophiles, noirs, résultant de ces destructions. La masse hydropique semble s'infiltrer dans les interstices du stroma con- jonctif, où elle contribue peut-être à la formation de la substance _tannophile que nous avons décrite ; une partie semble passer dans les vaisseaux qui se montrent chargés d’un plasma forte- ment tannophile, coloré aussi en noir intense. Dans les ovaires caractérisés par la présence d’une forte poussée ovigène, on voit un grand nombre de formes d’atrésie profon- dément atypiques des follicules moyens et petits, ayant parfois d'étroits rapports ävec les formes d’atrésie hydropique et con- jonctive que nous venons de décrire. (Institut d'histologie et d'embryologie de l'Université de Porto, Faculté de médecine). LES CORPUSOULES CONCENTRIQUES DE LA GRANULOSA ATRÉSIQUE DE LA LAPINE (PÉRIODE CHROMATOLYTIQUE), par A.-L. Sarazar. Au point de vue de l’histo-dynamique comparée des processus de sécrétion à forme dégénérative, il y a quelques comparaisons intéressantes à faire entre l’atrésie folliculaire de l'ovaire et les autres organes à sécrétion de forme dégénérative. Les follicules atrésiés dans leur forme finale, c’est-à-dire à la fin de la période post-chromatolytique. ressemblent souvent dans leur ensemble à des corpuscules de Hassal. Certains détails histo-dynamiques de l’atrésie sont également comparables à ceux du corpuscule de Hassal. Parmi ces détails, l'un des plus intéressants est le cor- 238 RÉUNION BIOLOGIQUE DE LISBONNE (4) puscule concentrique que nous avons signalé (1) dans la granu- losa atrésique de la Lapine. La description que nous avons faite dans le travail en question se rapporte seulement à la forme élé-. mentaire de ces corpuscules. Les corpuscules élémentaires, c’est- à-dire constitués seulement par des cellules, sont en effet, les plus-fréquents ; mais on voit très souvent des corpuscules con- centriques plus complexes, formés de trois, de quatre ou de plu- sieurs cellules dégénérées concentriquement. Parfois, on repcon- tre des corpuscules qui ne sont élémentaires qu'en apparence ; car si l’on étudie soigneusement le contenu formé de débris cel- . lulaires, on parvient à distinguer dans le magna les débris pro- venant de plusieurs cellules. Ges corpuscules sont fréquemment bicentriques : la cellule englobante prend la forme de deux crois- sants adossés, et chacun d’eux, appartenant à la même cellule, se comporte comme le font ceux des corpuscules unicentriques. Les corpuscules bicentriques, comme les corpuscules unicentri- ques peuvent être élémentaires ou complexes. Le fait suivant est curieux : les cellules en mitose concourent fréquemment à la for- mation des corpuscules concentriques. Pendant les poussées de la période chromatolytique, on voit souvent des prophases, des asters, des dyasters, des télophases, entourer une cellule intacte ou déjà réduite à l’état de corpuscule chromatolytique, et dégé- nérer concentriquement avec elle ; il se forme ainsi des corpus- cules concentriques parfois complexes. Les corpuscules concentriques se montrent avec fréquence à la période chromatolytique ; peu nombreux au début, ils augmen- tent au fur et à mesure que la fin approche ; c'est dans la pé- riode post-chromatolytique qu'ils sont Le plus fréquents. Ils sont plus ou moins nombreux selon les follicules ; parfois, durant fa période post-chromaolytique qu'ils sont le plus fréquents. Ils sont plus ou moins nombreux selon les follicules ; parfois, durant : période post-chromatolytique qu'ils sont le plus fréquents. Ils tièrement formée. L'organisation de ces corpuscules n'atteint jamais la complexité qui caractérise le corpuscule de Hassal ; dans la granulosa, la tendance est plutôt vers la formation d’un ensemble de corpuscules plus ou moins compliqués, que vers la formation d’un corpuscule unique, très volumineux, carac- térisé par d'innombrables couches, ayant un centre commun, comme dans les lobes thymiques. Mais si nous faisons abstrac- tion de cette différence, il existe des follicules qui, à la période post-chromatolytique, présentent au point de vue des processus histo-dynamiques, une ressemblance frappante avec les proces- (x) A.-L. Salazar. Sur la période chromatolytique de la granulosa atrésique de la Lapine. Mémoires publiés par la Société Portugaise des Sciences Naturelles. Série biologique, n° 2, roro. 6 SÉANCE DU 8 JANVIER 239 4 . sus sécrétoires des glandes à sécrétion de forme dégénérative, telles que le thymus, l’hypophyse, la thyroïde, etc. {Institut d'histologie et d’embryologie de l'Université de Porto, Facullé de médecine). HADAEMOPHYTON SALMONEUM, N. Sp., AGENT D'UNE ÉPIDERMOPHYTIE INGUINALE DANS L'INDE PORTUGAISE. Note de Frorrano DE MELLO, présentée par M. S. BerTencourr. Sous le nom de dæœencçca de mainato (maladie de blanchisseur) on connaît dans l'Inde portugaise une dermatose extrèmement prurigineuse, frappant, soit les indigènes, soit les Européens. Peu répandue dans les villages, assez fréquente dans les villes, cette maladie attaque les indigènes surtout à l'époque de la pu- berté et les Européens mème dans la première année de leur arrivée à cette colonie. Les régions du corps où la maladie se. présente, sont par ordre de fréquence : chez [es Hommes, la _ face interne dés cuisses, la région inguino-scrotale, interfessière, l'aisselle et rarement les autres parties du corps ; chez les Fem- mes, la région inguino-crurale, l’aisselle, la région inframani- maire et la ceinture. Aiïdé par mon élève, le D' Fernando ie de Souza e Noronha, j'ai voulu poursuivre une enquête clinique et des recherches de laboratoire sur cette maladie. Nous avons vu qu'elle se présentait sous trois types cliniques : marginé, tout à fait semblable à l’eczé- ma marginatum de Hebra ; érythémo-papuleux et papuleux (rx cas), celui-ci avec une tendance à se généraliser par toute la surface du corps. L'examen des squames nous a montré qu’il s'agissait d’une dermatomycose. Les cultures des 35 cas nous ont donné l'Epi- dermophyton cruris Castellani 1905 (=Ep. inguinale Sabouraud 1907). Un seul cas, à dermatose papuleuse, généralisée, à larges papules dures presque coriaces, au centre rouge vineux et à la périphérie moins foncée, dermatose prurigineuse, à contours irré- guliers suintant comme les autres types un liquide visqueux, à odeur sui generis, nous a donné des cultures d’un type diffé- rent qui a été pour nous une véritable surprise au laboratoire et nous semble constituer une nouvelle espèce d’Epidermophyton. Nous en décrivons les caractères Cultures primaires sur Sabouraud glucosé. Vers le 8° jour, culture sèche, incolore, plus ou moins luisante, la partie cen trale bombée en bouton, la partie pérphérique se disposant en radiations divergentes. Les jours suivants, la culture prend une 240 RÉUNION BIOLOGIQUE DE LISBONXE tonalité rose qui, vers le 12° jour, devient de couleur saumon, avec la partie centrale plus foncée, couleur de feu. Vers le 16° jour, une touffe blanchâtre se développe auprès du centre, cons- tituant le commencement du duvet pléimorphique qui, vers la troisième semaine, recouvre toute la culture. Culture primaire sur gélose glucosée à 4 p. 100. Cinq tubes sur 35 ensemencements présentent un faible développement du- veteux, sec, violet clair. Cette tonalité se prononce de plus en plus et, vers le 30° jour, la culture qui n’a atteint que 2 cm. à peine de diamètre est d'un beau violet foncé, presque pour- pre. La colonie semble s’enfoncer dans la gélose qui paraît avoir été colorée en pourpre (pigmentation du milieu). La face infé- rieure de la culture est jus clair. Cultures secondaires : Citron nil. Carotte, culture dore rose après 24 heures, devenant couleur saumon vers le 4° jour, un léger duvet pléimorphique se développant vers le ro° jour. Pomme de lerre idem, quant à la couleur de la culture ; vers le 10° jour, la culture est plus claire, rose saumon, la partie centrale cratériforme, la périphérie se disposant en circonvolu- tions cérébriformes. Gélose simple, faible développement. Sabou- raud glucosé, comme dans la culture primaire, mais la couleur saumon moins foncée ; Milieu de conservation peptoné à 4 p. 100 culture humide, brillante, duveteuse, gris perle, bombée au centre, rayonnante à la périphérie ; vers le 8° jour, la couleur. est plus sale, presque brunâtre. Milieu peptoné à 2 p. 100 et à 1 P. 100 : le même aspect que dans le milieu antérieur, la cul- ture étant moins humide. Dimensions générales des cultures : 24 h., 1 em ; 48 h., 2 em; hf jour, 3 Cm. ot jour, 5 em rit tour 7eme} Culture en cellule (éléments mycologiques). Aucun élément qui puisse être confondu avec conidie, spores, corps pectiné ou vrilles ; filaments mycéliens peu flexueux ayant dans leur inté- rieur des condensations protoplasmiques simulant des noyaux ; d'innombrables fuseaux de formes et dimensions variées, quel- ques-uns avec des septuations complètes ou incomplètes, simples ou ramifiées, simulant parfois des arborisations. Classification. Il s’agit évidemment du genre Epidermophyton Lang 1879 emend. Sabouraud 1907. L'espèce paraît intermédiaire entre l'E. perneti Cast. 1907 et E. rubrum Cast. 1909, ayant avec celle-ci plusieurs ressemblances (partie centrale bombée, irra- diations périphériques divergentes sur Sabouraud glucosé ; pig- mentation violacée de la gélose glucosée ; type clinique papu- leux de la dermatose avec tendance à généralisation). Le sérum E. salmoneum est dù à sa couleur saumon caractéristique. (Ecole de médecine de Nova Goa, Inde portugaise). CR RTE TT CS. SÉANCE DU 8 JANVIER 211 PROTOZOAIRES PARASITES DU Pachelebra moesla REEVE. Note de FrorcLano DE MELLO, présentée par M. A. BETTENCOURT. Au cours des recherches que j'ai entreprises dans mon labo- ratoire sur la possibilité de l’endémisation, dans notre Inde, dé la -Bilharzia mansoni, importée par nos troupes africaines, j'ai eù l’occasion d'étudier plusieurs espèces de Moilusques, soit pour la recherche de cercaires, soit pour suivre l’évolution de l'in- fection expérimentale de ces Mollusques par des myracides de B. mansoni. Presque tous mes Mollusques sont parasités par d’intéressants Protozoaires ; ceux de Pachelabra moesta feront l'objet dé cette communication. ‘el _ Cristispira pachelabrae n. sp., gros spirochète parasitant la glande digestive du mollusque, ayant des mouvements de pro- gression indifféremment par les deux extrémités et un mouve- ment oscillatoire qui fait vibrer son corps, sans altérer le nom- bre de ses spires. La longueur du parasite est variable : 2,5 p. ob ml no Ou T2 pi 100 17ub:Ur2 preoy robin HO DOME ITONPIOLO0 TL ;LISIp Ho, 221L\;TaMpiiToo 240; 3 p. 100, 25 w. Le nombre des spires n'est pas fixe : 5,5 p. 100 ont 5 spires ; 19 p. 100, 7 spires ; 6 p. 100, 8 spires ; 21 P. 100, 9 spi- res ;,24 pi 100, 10 spires ; $ p. 100, 11 spires ; 18 p. 100, 12 Spi- Tes :,2,01p: 100, 13 spiréss:12,5p..100, 10 spires. Largeur, sans -compter la crête, 1 u. En ce qui concerne la structure du parasite, nous devons con- sidérer. d'abord sa crête, s'étendant comme une membrane on- dulante d’une extrémité à l’autre du parasite. Nous n'avons pas vu des fibrilles dans la constitution de cette crête qui est plus développée aux parties convexes du parasite et se confond pres- que avec son corps vers les concavités. Condensations proto- plasmiques quadrangulaires dans l'intérieur, constituant la room chambered structure des auteurs anglais. 01 Herpetomonas pachelabrae n. sp. Il nous semble que des fla- cellés de ce genre n'ont été jusqu'à présent signalés que dans l'intestin des insectes, l’uniflagellé découvert par Kent dans le tube digestif du Nématode Trilobus gracilis étant une espèce dou- teuse. L'intestin de Pachelabra rr.oesta présente d’abondants Her- petomonas, les unes fusiformes, les autres rondes, celles-ci re- présentant des stades intermédiaires entre les Herpetomonas Ÿrais et les stades leishmaniformes. Division binaire longitudi- nale. Macronucléus ovalaire de 1,5 à 2 w, sans centrosome visible. Micronucléus arrondi, entouré parfois d’une vacuole. Longueur : Q à 17 L ; largeur : 2,5 à 3. Formes leishmaniennes : 3 à 4 sur 2AS)u. oncueur du flagellé): 24 à 37 uv; largeur : 0,50. Biorocie. Compres RExDUS. — 1991. T. LXXXIV. 17 * =. re ht Po Fr TEL € : L e- HA CT ‘ Pc 242: RÉUNION BIOLOGIQUE DE LISBONNE (8) Adelea pachelabrae : n. sp. Sous ce nom, nous désignons une intéressante coccidie parasitant les cellules de la glande digestive du mollusque et se trouvant libre dans son intestin. Les schi- zontes mâles et femelles (micro,et macro schizontes) présentent des caractères d’un dimorphisme sexuel qui n’est cependant pas aussi prononcé que chez À. ovata et À. hartmanni. Notre macros- chizonte a le corps arrondi ou ovalaire, avec un noyau entouré d’une membrane distincte et le protoplasma fortement alvéolaire, contenant souvent des granules que nous interprétons comme matériel de réserve. Division binaire égale ou inégale ; nous avons pu compter jusqu'à 16 noyaux. Le microschizonte a le protoplasma faiblement alvéolaire, non granuleux, le noyau com- pact et fortement coloré (Hématoxyline ferrique après fixation humide par le sublimé-alcoo!), de rares granulations beaucoup plus fines que celles du schizonte femelle, et que nous pensons devoir être du pigment. Le macromérozoïte est ovalaire, à pro- toplasma alvéolaire et contient un noyau arrondi. Le micromé- rozoïte est ovalaire ou fusiforme et son noyau contient un caryo- some bien visible. Cycle sporogonique. Dans l'étude de ce cycle nous n'avons pu observer toutes les phases décrites chez des parasites similaires. La fécondation des gamètes, que nous n'avons pas vue, est précé- dée du phénomène d'association, le gamète femelle étant attaché à r ou plusieurs gamètes mâles. Le gamète femelle est rond, ova- laire, possède un noyau volumineux et pas de caryosome visible. Il n’est pas facile de le distinguer du macroschizonte, sauf par l’exis- tence d’une forte membrane périphérique et pour avoir un seul noyau, tandis que chez des schizontes de cette grandeur le noyau est en voie de division. Le microgamète peut avoir les mêmes dimensions que le macrogamète, mais il est en général plus pe- tit, embrasse le gamète femelle par un de ses pôles, se divise en 4 noyaux, dont l’un seul paraît prendre part aux phénomènes de la fécondation, comme le démontrent les altérations de la chro- matine d'un de ces noyaux. Le produit de cette fécondation est un oocyste qui donne origine à 2 sporoblastes binucléés, chaque noyau représentant l’état initial des futurs sporozoïtes. Nous avons vu les spores, qui sont disoïques, même en voie de divi- sion et avec une partie de leur protoplasme encore implantée dans le protoplasme résiduel de l’oocyste. Bien que quelques éléments nous fassent encore défaut, nous. n'hésitons pas à classer cette coccidie dans le genre Adelea, dé-° signant l'espèce sous le nom d’Adelea pachelabrae. (Ecole de médecine de Nova Goa, Inde portugaise). (9) SÉANCE DU 8 JANVIER 248 BACILLES DIPHTÉRIMORPHES DE L'EXSUDAT PHARYNGIEN. Note de Luis FieuerrA, présentée par M. N. BETTENCOURT. L'exsudat a été prélevé à la manière habituelle, avec le tam- pon d'ouate stérile. Ensemencement sur sérum de Loeffler, vu l’impossibilté, les réactifs appropriés manquant en ce moment, d'utiliser les milieux au tellure (Conradi et Troch, Pergola, Smith). Après un séjour de 24 h. à 37°, passage dans du bouil- lon-ascite, toutes les fois où l'examen microscopique a révélé la présence de Bacilles diphtérimorphes: Après un nouveau sé- jour de r2 à 18 h. à l’étuve, on prélève une petite quantité de la pellicule superficielle avec le fil de platine que l’on ensemence en stries sur deux tubes de sérum de Loeffler. On parvient ainsi facilement à obtenir des colonies isolées (x). Sur 26 individus porteurs d'angines cliniquement non diphité- riques (folliculaires, érythémateusés), examen bactériologique -des cultures de l’exsudat pharyngien révéla la présence de Ba- cilles diphtérimorphes dans 15 cas (36 p. re0); sur 130 indi- vidus sains (adultes et enfants), 50 avaient de ces Bacilles (38 p. 100). Parmi ces derniers, chez 19 seulement les Bacilles furent isolés en culture pure. ‘L'épreuve de la virulence sur le Cobaye, d’après la méthode de Riemsdyk, donna, pour les cas du premier groupe, 12 échan- tillons virulents et 7 avirulents ; pour les cas du second AUD D ns ” 2 , Les!! caractères morphologiques ‘et. tinctoriaux, ainsi que . groupements que forment les Bactéries sur les préparations colo- rées au bleu de Loeffler, par le procédé de Epstein (granulatio: ns de Babès- Ernst) et par la méthode de Gram avec décoloration plus où moins prolongée, n'ont pas permis d'établir une corré- lation exacte avec la virulence ou l'avirulence des germes. I est certain, cependant, que les Bacilles courts et gros, avec des stries transversales plus foncées, disposés en palissade (type E de, la classification de Wesbrook) ont donné le pourcentage le plus élevé-d avirulents : 12, sur 15 échantillons, | La réaction biochimique. sur les ‘hydrates de site fut Le ée en milieu de Hiss avec glucose, maltose et saccharose.. pendant 2 jours d’étuve à 35°. Sur les 11 échantillons virulents étudiés à ce point de vue, ous acidifièr ent et coagulèrent les milieux glu- cosés.et maltosés, sans attaquer la saccharose, à l'exception, d'un “échantillon qui coagula ce dernier milieu. Sur TI échantillons -:(r) Quelques essais avee le milieu de Costa, dir et Dauvergne ne nous -ont\ ja donné des résultats satisfaisants. 244 RÉUNION BIOLOGIQUE DE LISBONNE (14 avirulents, 6 ont laissé les milieux inaltérés, 2 acidifièrent et coa- gulèrent le milieu glucosé et n'agirent pas sur le maltose et le saccharose ; 2 acidifièrent, sans coaguler, les milieux glucosés et maltosés ; 1 acidifia et coagula, avec production de gaz, les trois milieux (B. pseudo-diphtérique gazogène). À l'exception d’un seul cas, la réaction de Shick a été néga- tive chez tous les porteurs de Bacilles virulents. Ces résultats confirment des observations antérieures et mon- trent qu'il n'y a aucune caractérisation facile et rapide pour les types virulents des Bacilles diphtérimorphes. Dans le service habituel de diagnostic bactériologique de la diphtérie, les labo- ratoires doivent donc considérer comme positifs tous les cas dans lesquels se trouvent ces Bacilles, et c'est au praticien qu'il re- vient de juger en dernier ressort de l'opportunité du traitement spécifique, d'après les données de l'observation clinique aidées, dans certains cas, par l'emploi de la réaction de Shick. (Institut de bactériologie Camara Peslana). SUR L'ORIGINE DES BATTEMENTS RYTHMIQUES DANS LE COUR pu LimMacon commun (Helix aspersa), . par Frerras VeLoso. Malgré les recherches de Ransom et de Carlson, les physiolo- gistes admettent encore, à la suite de Foster et Dew-Smith, que le cœur de l'Escargot (Helix pomatia) est dépourvu d'éléments neryeux différenciés, quoiqu'il batte rythmiquement. Nous avons entrepris quelques recherches sur le cœur isolé de Helix. aspersa, avec des substances appartenant au groupe de l'alcool qui, selon les doses employées, stimulent ou paralysent, comme on le sait, les ganglions auto-moteurs cardiaques. Ces recherches semblent confirmer les vues des deux premiers physiologistes. L'alcool éthylique, le chloroforme et l'éther purs, appliqués di- rectement sur le veutricule, font arrèter immédiatement les bat- tements rythmiques dans n'importe quelle phase de la révolu- tion cardiaque et provoquent d'emblée une rétraction ventricu- laire rapide et intense, durable si la dose employée a été très éle- vée. Avec un dose convenable, le raccourcissement du ventri- cule se résout lentement. Les battements ne reparaissent plus : pourtant, le muscule cardiaque ne perd pas définitivement son irritabilité, car il répond encore par un nouveau raccourcisse- ment, plus ou moins prononcé, à l’excitalion causée par de nou- velles instillations d'une des substances employées (fig. 1). L’ins- SÉANCE DU 8 JANVIER 245 tillation directe d'une goutte d'alcool éthylique pur sur Poreillette fait augmenter le bre et, légèrement, Pongitude des pul- sations, tandis que le tonus s He * Au fur et à mesure que le tonus baisse, les pulsations semblent se ralentir. Une nouvelle instillation sur l'oreillette pendant une nouvelle élévation du tonus avec augmentation du nombre et diminution de l'amplitude des battements. En procédant de même avec le chloroforme ou l'éther, on provoque une légère élévation tonique avec diminution de l'amplitude des battements. Nous n'ayons pas observé d'accélération marqué des pulsations ; celles-ci reprennent bientôt leur amplitude normale. Quand on = Fig. 1. — (Tracé réduit de 3/4). Action du chioroforme pur appliqué directe- ment sur le cœur de Helix. En 10, le cœur se contracte fortement’; en 11, après que le cœur s’est nn eaent allongé et ne bat plus rythmique- ment, on fait une autre instillation de chloroforme ; le cœur se raccoureit de nouveau très fortement. soumet le ventricule aux vapeurs de chloroforme ou d'éther, il répond toujours par une contraction. tonique, dont la hauteur et la durée varient suivant le temps qu'agissent les vapeurs. Si l'action des vapeurs est fugace, il y a seulement une simple élévation du tonus avec ralentissement des pulsations et di- minution de l'amplitude ; peu de temps après, tout revient à l'état normal. Sous une action un peu plus prolongée, le ven- tricule répond par une rétraction avec interruption des batte- ments ; ceux-ci reviennent presque d'emblée, avant même que le ventrieule ait atteint sa longueur primitive. Sous l’action sou- vent répétée ou prolongée de ces mêmes vapeurs, le ventricule se raccourcit, ses contractions rythmiques s'arrêtent, puis il s’al- longe lentement ; cependant, il ne perd pas encore son excita- 246 RÉUNION BIOLOGIQUE DE FISBONNE . (49 bilité car! qu'il se soit complètement allongé où non! il répond paride houyelles contractions toniques, chaque fois qu’on Je sou met à l’action des mêmes vapeurs ou que l’on applique directe ment sur lui une goutte de ces substances. L'hydrate de chlôral (nous avons. utilisé une solution à 5 P. 100, que nous sstimons quelque pêu forte), appliqué directement sur le ventricule, pro duit une rétraction lente avec arrêt des battements, Une instile | lation un peu plus abondante, faite peu de temps après la pre: mière application, détermine un ‘raccourcissement ventriculaire bien plus rapide et bien plus fort. Ici encore les battements rythmiques n’ont plus recommencé. Ne Dans ces expériences, nous avons recherché l’excitabilité mus- culaire en provoquant un raccourcissement ventriculaire avec la substance même qui avait aboli les battements rythmiques. Ceci prouve, croyons-nous, que chez Helix aspersa lautomatisme car diaque n'est pas une propriété de la fibre cardiaque, car il y à des substances qui arrêtent la fonction fondamentale sans tuer, dans de certaines limites, le muscle lui-même. Ces substances sont celles qui agissent sur les ganglions auto- moteurs A Avec un cœur isolé de cet animal, nous avons obtenu un gra phique qui nous semble bien denodtratis Le cœur soumis aux vapeurs de chloroforme répond, comme d'ordinaire, par une con- traction tonique avec arrêt momentané des battements ; ceux-ci, en revenant, se font sur une ligne rythmiquement HAules. Sout mis une deuxième fois aux mêmes vapeurs, le ventricule se rac- courcit avec arrêt un peu durable des battements. Les ondula- tions toniques reviennent les premières, ensuite les battements dont l'amplitude devient de plus en plus faible sur les oscilla- tions toniques. En soumettant de nouveau ‘le ventricule aux mêmes vapeurs, il répond bien par une contraction tonique avec arrêt absolu de la fonction fondamentale. Les oscillations toni- ques seules reparaissent. Nous étudions les réactions produites par d’autres agents ex- citants (courants électriques, ete.) sur le muscle cardiaque du Limaçon dont on a paralysé la fonction fondamentale au MmOY en de l’une des substances ci dessus. (Laboratoire, de. physiologie de l'Universilé de Poro, a de médecine). SÉANCE DU 8 JANVIER DAT ACTION DE LA VÉRATRINE SUR LE MUSCLE GASTROCNÉMIEN DE LA GRENOUILLE, par J. Fonrss. : Comme l’on sait, les courbes fournies par les muscles empoi- sonnés par la vératrine présentent des formes différentes, depuis. celle connue sous le nom « nez de Funcke », jusqu'aux légères ondulations au niveau de la ligne des abcisses, après la secousse initiale. Plusieurs circonstances peuvent influencer ce phéno- mène ; telles sont : l’espèce animale, la nature du muscle et l’état où il se trouve, la température, la fréquence des stimula- tions, l'intensité du courant stimulant, le liquide où le muscle est plongé (si l'expérience se fait sur le muscle isolé et s’il faut l’entretenir en état de survie), le temps pendant lequel agit la substance et le degré de l'empoisonnement. On a déjà attiré l’at- tention sur ce dernier facteur, mais on ne l’a pas encore étudié bien à fond. Et, cependant, il est suffisant pour produire toutes sortes de courbes d'effet vératrinique, comme le montrent les ex- périences que nous avons effectuées. Nous avons employé la technique suivante. Les expériences ont été faites sur le gastroc- némien de Grenouilles femelles (Rana esculenta), au mois de décembre, à la température du laboratoire, qui oscillait entre 14° et 18°. Le muscle était plongé dans 250 c.c. de sérum isotonique, duquel on le retirait au moment de fairé agir le stimulant (chocs d'induction au moyen de chariot de Du Bois-Reymond, bobine induite au o) et de recueillir le tracé. Nous avons employé, comme source d'électricité, un élément Grenet, dont le voltage, mesuré au commencement et à la fin de chaque expérience, était 1,4 à 1,8 volts. La solution de vératrine était à 1/r000, acidulée par 10 gouttes d'acide sulfurique par litre. Avant l'intoxication du muscle, nous obtenions une secousse d'ouverture et une de fermeture. Puis nous ajoutions deux gouttes de la solution de vératrine qui étaient soignemeusement mélan- gées avec le liquide ; nous y plongions alors la préparation. Or- dinairement, le muscle restait en contact avec le poison 5 mi- nutes, d’autres fois moins, pour avoir un empoisonnement moins énergique. Voici les résultats de ces essais. D’ abord, l'effet vératrinique se manifeste par de légères ondulations au niveau de la ligne des abcisses, la période d’excitation latente étant allongée. Ce phé- nomène a été obtenu en conservant le muscle dans le liquide pendant 30 secondes (quantité de vératrine employée : O gT. 0002). En laissant le muscle plus longtemps dans la même solution, on voit apparaître d’autres petites ondulations. Si nous ajoutons à 248 RÉUNION BIOLOGIQUE DE LISBON\NE rl o gr. 0002 de vératrine, la contraction Lonique augmente d'am- ue et le sommet de la courbe se présente Hd En Jais- sant le muscle plus longtemps (5 minules) en contact avec le liquide et en ajoutant de nouveau de la vératrine (o gr. 0004 à o gr. 0008), on obtient un autre type de courbe, où la secousse initiale est suivie d'une seule ondulation, bien marquée, la pé- riode d’excitation latente devenant beaucoup plus petite. Au fur et à mesure que l’intoxication esi plus énergique (o gr. 0008 à o gr. oo1), et selon le temps pendant lequel on laisse le muscle en contact avec le poison, l'effet vératrinique augmente encore tandis que la période d’excitation latente diminue. Dans ce cas, le levier, après avoir inscrit la secousse initiale, tombe jusqu'à un certain point, à partir duquel elle s'élève de nouveau pour inscrire la contraction secondaire. Parfois, cette contraction est plus énergique que la secousse initiale. C'est avec un empoison- nement plus fort qu’on obtient la forme dite « nez de Funcke ». D'après nos expériences, c’est là le graphique rs à l'effet vératrinique le plus accentué. L'intoxication devenant plus forte, par un contact plus pro- longé avec le liquide, l'aire de la figure triangulaire du tracé di-. minue. À chaque stimulation, le muscle fait une contraction se- condaire, très forte, mais il se fatigue très rapidement. Pafois le levier commence à enregistrer le plateau de cette courbe, mais il baisse tout de suite, brusquement, jusqu'au milieu à peu près de la ligne verticale de la secousse initiale. C’est l'effet le plus courant, mais on peut voir aussi le levier descendre immédiate- ment, en traçant une ligne légèrement oblique. Ce phénomène ne s’observe que dans la secousse de fermeture ; dans la secousse d'ouverture, il y a séparation des deux contractions. En em- ployant une dose plus forte de vératrine (o gr. 004 à o gr. 005) et en laissant la préparation r heure et demie à 2 heures sous l’action de la drogue, on remarque un léger effet vératrinique à l’ouveture du courant ; le muscle est alors mourant. La vératrine tue lentement le muscle; parfois l'effet vératrinique réapparaît à la fermeture. En tout cas le muscle vératrinisé meurt beaucoup plus rapidement (3 heures) que le muscle non empoisonné. Nous avons fait aussi l'expérience suivante comme contrôle. Un muscle, déjà empoisonné selon la technique indiquée et ayant” présenté les phénomènes décrits, a donné un tétanos sous l’action du'courant télanisant, après avoir été lavé et plongé dans du sérum neuf. Intoxiqué ensuite avec o gr. 0002 de vératrine, un nouvel effet toxique est survenu, effet correspondant à la pre- mière phase de l'intoxication. (Institut de physiologie, Faculté de médecine de Lisbonne). Imp. ‘A. DAVY et FILS Aîné, 52, rue Madame. Paris Le Gérant : A. DAVE Anesthésie Locale, Régionale a Rachi-Anesthésie SYNCAINE La SYNCAËÎNE, qui est l'éther paraaminobenzoïque du diethylaminoetnanol, possède identiquement la même constitution chimique et les mêmes propriétés que l’anesthésique, produit d'origine allemande, délivré sous le nom de ‘‘Novocaine”. FORMES : I. TUBES STÉRILISÉS CLIN 0e SYNCAÎNE (ae 4, 2,5 et 40 ce.) geule ou associée à l'Adrénaline. Tous dosages usuels. II. SOLUTIONS ADRANESTHÉSIQUES : SYNCAÏNE : O0 gr. 005 (ampoules de 5, 40, 25 cc.) ADRÉNALINE : 1 mgr. (ampoules de 4 cc.) SYNCAÏINE : Ogr. 04 (ampoules de 2 cc.) ADRÉNALINE: 4 mgr. (ampoules de 4 cc.) SYNCAÏNE : Ogr.05 (ampoules de 2 cc.) à ADRÉNALINE : 4 mgr. (ampoules de 1 cc.) * 4514 LABORATOIRES CLIN, 20, Rue des Fossés-St-Jacques, PARIS Le, TUBES STÉRILISÉS à tous médicaments pour injections hypodermiques La nomenciature de nos préparations hypodermiques comprend la généralité des médica- ments injectables. 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M Établissements FUMOUZE, 78, Faubourg Saint-Denis, PARIS. ee. = NES À re €” DR . À. Davy, 52, rue Madame, — Téléphone Saxe-03-19- D | | Tome LXXXIV. 1921 Ne 5 | COMPTES RENDUS . | des Séances [ES : 5 ._ DE LA Société de Biologie PUBLIÉS BE VENDREDI DE CHAQUE SEMAINE ue diù Héprier 104 pe PARIS MASSON ET Ci, ÉDITEURS LIBRAIRES DE L'ACADÉMIE DE MÉDECINE 120, BOULEVARD SAINT-GERMAIN (VI) Ée RRSEERS ls comptes rendus paraissent chaque semaine sauf pendant les vacances de la Société. | PRIX DE L'ABONNEMENT POUR 1920 : France : 40 îr. — Etranger : 50 fr. Prix pu NUMÉRO : ? fr. Les abonnements sont reçus par MM. MASSON et Cà, Éditeurs, 120, Boulevard Saint-Germain, Paris | elles ne doivent pas dépasser l’étendue réglementaire. . Ces conditions sont formelles. \ Re ——— = = ———— | Toutes les notes doivent être remises | _]sous forme de dactylographies, ne varietur, sans lectures douteuses ; Les demandes de tirés à ra doivent être portées sur les dactylogra- pliies; les factures réglées directement à l'imprimerie. Les auteurs peuvent contrôler la correction typographique de leur notes, le jeudi à 40 neures, chez ies imprimeurs, MM. Davy, 89, ri Madame, Paris 6. } N HAE Poe, COMPTES RENDUS HEBDOMADAIRES SÉANCE DU 5 FEVRIER ArMaAnD-Dezicze (P.) : Obser- vations à propos de la communi- cation de M. A. Vaudremer..... ARGAUD (R. ): Sur le bourgeon- nement de l’épithélium de l’ovi- ducte chez les Ovidés gravides.. BeLenrADEr (J.) : Sur le mou- vement des Vorticelles. À propos de la critique de M Fauré.Fre- Broco-Rousseu (M.) : Doses toxiques du thymol pour le Che- Malét Satsolubilité.: 1.1... Camus (L.) et Gex (E.) : Ac- tion du liquide prostatique sur le contenu des glandes vésiculaires des Cobayes nouveau-nés ou très, LEUR EN OENEPRP ANRT LaBBé (M.), LaBsé (H.) et Nee- YEUX : Influence du jeûne sur l'élimination des corps acétoni- ques chez les sujets sains et dans les états pathologiques......... Mercier (L.) : Glugea gigantea Thélohan. Réaction des tissus de l’hôte à l’infection.........,... VAUDREMER (A.) : Un Bacille tuberculeux humain, un Bacille tuberculeux: bovin, acidorésis- tants facultatifs.. ... Ab ae oi Réunion de la Société belge de biologie. Borper (J.) et Giuca (M.) : Au- tolyse microbienne et sérum an- 267 BroLocie. COMPTES RENDUS. -— 1921. 1921 SOMMAIRE LS NON AE SA RR ns As mA Borper (J. Je et Ciuca (M.) : Dé- terminisme de l’autolyse micro- ‘ bienne transmissible. .......... Borper (J.) et CGuca (M.) : Spé- cificité de l’autolyse microbienne URSS DIE ER ES ARS GRATIA (A.) : Influence de la réaction du milieu sur l’auto- lyse microbienne transmissible... Norr (P.) : L'action précipi- tante du chloroforme sur la solu-. tion de fibrinogène pur........ Roskam (J.) : Urticaire, Done eb'anaphylaxies 2.244 Van SAGEGHEM (R.) : La trypa- nosomiase du Ruanda.......... Van SacecHEM (R.) : Le traite- _ ment du pyosis tropica au Ruanda. WagLze (H. de): Antianaphy- IEDOTS TINTIN BARS Ses SEX LUE WAELE (H. de): Antianaphy- laxie etimmunité antiinfectieuse. WaeLe (H. de) : Transmission passive de l’immunité peptoni- QUO ER UE ESS TA tee Wizpeman (E. de) : Les cram- pons des Conjuguées........... Lunz (E.) et VAN GEERTRUYDEN- BervarD (Mme M.) : l’hirudine sur les accidents ana- phylactiques consécutifs à l’in- jection de sérum de Cheval chez des Cobayes préparés au sen de: CersSérUumnEe AE NEA LXAXIV. Action de DE LA SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE 250 SOCIÉFÉ DE BIOLOGIE Présidence de M. A. Netter, ancien vice-président. PRÉSENTATION D'OUVRAGE. } = G. Linossier. — J'ai l'honneur d'offrir à la Société un petit volume, que je viens de publier, sous le titre : Les lipoides dans l'infection et dans l’immunité (1). Chargé de présenter un rapport sur cette question au XIV° Congrès français de Médecine, j'ai dû établir le bilan de nos connaissances sur cette question, qui a provoqué au cours de ces dernières années, de nombreux tra- vaux de valeur très inégale. C’est la mise au point de cette ques- tion actuelle que je présente dans cet ouvrage. ACTION DU LIQUIDE PROSTATIQUE SUR LE CONTENU DES GLANDES VÉSICULAIRES DES COBAYES NOUVEAU-NÉS OU TRÈS JEUNES, par L. Camus et E. GLey. Nous avons montré, il ÿ a déjà longtemps, que le liquide pros- tatique, chez tous les Rongeurs sur lesquels nous avons pu étu- dier le phénomène, coagule le contenu des glandes vésiculaires (improprement appelées vésicules séminales) (2). C'est un fait intéressant non seulement en lui-même, en raison des conditions dans lesquelles il se produit et de la nature diastasique de son mé- canisme, mais aussi par ses conséquences physiologiques (3). Pour cette dernière considération, il importait de fechercher l'époque de son apparition, s’il se voit chez l'animal nouveau-né ou, s’il n’en est pas ainsi, à partir de quel moment après la nais- sance il se présente. Nous avons fait cette recherche sur seize Cobayes aux époques suivantes : mo 4p 9 + vs (1) 1 vol. in-8°. ro8 pages, — J.-B. Baillière, Paris. (2) L. Camus et E. Gley. Action coagulante du liquide prostatique sur contenu des vésicules séminales. C. R. de la, Soc. de biol., 18 juillet 1506, P. 705: | (3) EL. Camus et E. Gley. Note sur quelques faits relatifs à l'enzyme pros- tatique (vésiculase) et sur la fonction des glandes vésiculaires. Jbidem, 24 juillet 1897, p. 787. — L. Camus ct E. Gley. Rôle des glandes accessoires de l'appareil génilal mâle dans la reproduction. (Recherches de physiolôgie com- parée). Bull. du muséum d'hisl. nalurelle, 3o mai 1890, p. 253-256. “ le a. 3 : 4 € « ; Lans “tint nt étés bois tie bin Lie dt # SÉANCE DU D PÉVRIER 251 23 heures après la naissance (1 animal) ; 24 — — (3 animaux) ; HORS = (5 animaux) ; Do — (1 animal) ; 4 jours — (2 animaux) È Moi — | es 22e MOMeIMaEux).; Le — (1 animal). À ces différents âges, les vésicules séminales offrent l'espect de minces filaments, vides de tout contenu. De même la prostate n’est pas encore développée et ne contient point de liquide. On me peut en obtenir un peu de suc que par expression prolongée, ‘au contact de deux ou trois gouttes d’eau salée stérilisée. L’expé- rience nous a montré que la trituration ou le broiement donnent un suc souillé de débris cellulaires par lesquels la réaction du suc sur le contenu vésiculaire est empèchée ou tout au moins mas- quée. Le modus faciendi que nous indiquons nous paraît néces- -saire à suivre. Le suc ainsi obtenu est mélangé avec une portion du contenu vésiculaire d’un Cobaye adulte préalablement sacrifié. * La réaction est positive, mais elle diffère-beaucoup dans sa marche et dans son résultat final de la réaction qui se fait entre la vésiculase (ferment prostatique) et la vésiculine (contenu vési- culaire) dés Cobayes pubères. Nous rappelons que ce phénomène est quasi instantané, c’est-à-dire commence dès que les deux pro- duits entrent en contact, et qu'il aboutit très rapidement à la for- mation d’un coagulum cireux. Au contraire, sous l'influence du suc d'expression de la prostate d'un Cobaye âgé de 1 jour (23 à 24 heures), il se produit en une dizaine de minutes ou plus quel- quefois une gelée, une sorte de masse pâteuse qui, après 12 heures, n'est pas encore compacte. Le suc prostatique de Co- bayes âgés de » jours donne lieu à la mème formation pâteuse, mais qui tend à se solidifier après 30 à 120 minutes. Le suc de Cobaryes _agés de 4 jours fournit une masse élastique et assez compacte ; cette espèce de coagulum, même après 14 heures, n'a pas changé de coloration el n’a pas formé de sérum. Enfin avec le $ue des CGôbayes de 12 jours, on observe qu'il faut ro à 15 minutes, pour que la vésiculine commence à devenir consistante; avec le temps, outre que la consistance augmente, la masse prend une colora- tion blanchätre ; dans un cas il a fallu deux heures pour que ce phénomène se produisit. Avec le suc du Cobaye âgé de 17 jours la réaction habituelle (formation d'un coagulum cireux) à en lieu, mais a mis 20 minutes à se faire. Etant donnée la lenteur de ces phénomènes, il importe, pour * éviter la dessiccation de la petite masse de matière mise en obser- 252 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE vation, d'opérer en milieu humide, en boîte de Petri, par exemple, dans le fond de laquelle se trouve une mince couche d’eau. | Ainsi le suc prostatique des Cobayes nouveau-nés ou très jeunes (jusqu'à 12 jours) n'agit que lentement sur la vésiculine et ne donne lieu qu'à la formation d’un magma plus ou moins compact, sans modifications de couleur et sans exsudation de sé- rum. Il semble bien néanmoins que déjà la prostate contienne son ferment coagulant. F On peut se demander si les modifications observées ne tiennent pas simplement à ce que la quantité de ferment, dans l’organe non encore développé, est extrêmement minime. Les expériences sui- vantes sont en faveur de cette hypothèse: r° si on diminue au moins de moitié la quantité de vésiculine sur laquelle on fait agir une quantité donnée de suc prostatique d’un Cobaye âgé de 12 jours, la réaction devient plus nette ; — 2° on dilue dans 100 fois so volume d’eau salée stérilisée, une grosse goutte du liquide prosta- tique d’un Cobaye adulte et on fait agir une goutte de cette dilution sur une portion de vésiculine provenant du même animal ; la réaction habituelle se produit, mais ne commence que 3 minutes après la mise en contact et n'est terminée qu'en 12 minutes ; encore la coloration blanche ne s’est-elle pas produite. Avec une dilution au r1/200 les phénomènes sont à peu près les mêmes. Si on fait une dilution au 1/1.000, il ne se forme un magma qu'après 7 minutes et ce magma ne commence à se solidifier qu'après 35 minutes. La marche si rapide du phénomène, tel qu’on l’observe avec les produits provenant d'un Cobaye pubère, et son résultat final paraissent donc bien être fonction de la quantité de ferment. Il y a probablement un minimum au-dessous duquel l’action du fér- ment devient très lente et plus ou moins incomplète. Il suit de là que la prostate des. Cobayes nouveau-nés ne contient ce ferment qu'à l’état de traces ; mais on peut dire que, dès que l'organe existe, ses cellules renferment l’agent spécifique actif qu'elles ont pour, fonction de produire. nn SÉANCE- DU D FEVRIER 253 ! . SUR LE MOUVEMENT DES VORTICELLES. À PROPOS DE LA CRITIQUE DE M. FAURÉ-FREMIET. Note de JAN BELEHRADEK. M. Fauré-Fremiet, qui a soumis ma note, présentée à la So- ciété de biologie (C. R. de la Soc. de biol., 1920, p. 1362), à sa. critique (Jbidem, 1920, p. 1382), me reproche tout d'abord de n'avoir pas spécifié la forme que j'ai étudiée. Mes études ne re- gardant que la fonction physiologique, qui s’est trouvée la même chez les deux formes les plus communes dans nos pays (Vorti- cella campanula et V. nebulifera), je ne croyais pas nécessaire d'y ajouter des indications zoologiques, ceci dit pour m'excuser. M. Fauré-Fremiet dit qu'il n'est pas possible de mesurer l’aug- imentation du diamètre par des imnoyens optiques. Mais je me suis servi d'un agrandissement tel que l'image du pédoncule mesu- rait 2 centim. environ, ses contours restant assez nets. Même s'il-est possible d'observer une augmentation distincte du dia- mètre chez des formes à « myonème » court, on doit se deman- der s'il ne s agit pas d'un plissement simple de la masse du pé- _ doncule. Pourquoi done le muscle aurait-il besoin de s'enrouler en spirale, s'il était un muscle véritable, capable d’une vraie contraction ? On ne peut qualifier un organe de muscle, s'il lui manque le caractère du mouvement musculaire, c'est-à-dire une augmentation distincte du diamètre pendant Îà contraction. Le fait que le pédoncule, chez V. mayeri, agit conime un flagelle, me semble confirmer mon avis. ; On ne peut distinguer, physiologiquement, des tvpes préci- sément définis de mouvements chez les Protozoaires. On trouve des formes intermédiaires partout. S'il faut chercher des proto- ‘types des mouvements musculaires dans les classes inférieures, -on peut retrouver d’autres exemples plus frappants (Stentor). L'étude de la. chronaxie de V. campanula, ,du même ordre que ‘celle des muscles rapides des Invertébrés, comme Lapicque et Fauré-Fremiet l'ont démontré, ne peut trancher la question. 1° L'’excitabilité est loin d'être une propriété aussi importante pour Je muscle que le mode de son mouvement. »° La chronaxie, dans ce cas-là, n’est pas du même ordre que celle des muscles rapides de certains Invertébrés ; elle «est à peu près celle de ja ‘pince de l'Ecrevisse... » (Lapicque et Fauré-Fremiet, C. R. de la Soc. de biol., 1913, p. 1196). 3° On peut retrouver la même :chronaxie, en étudiant deux tissus différents, par exemple un nerf et un muscle, attachés l’un à l’autre (Lapicque, 1908). 4° 11 n’est pas certain que la chronaxie, étudiée par Lapieque et Fauré- Fremiet, exprime seulement l’excitabilité du pédoncule, car les D— £ 2 52 4 + 254 | - SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE expériences de ces deux auteurs concernent l’excitabilité de la. Vorticelle en totalité. (Laboratoire de physiologie générale et comparée de l’Institut physiologique de l’'Universilé Charles, Prague.) INFLUENCE DU JEUNE SUR L'ÉLIMINATION DES CORPS ACÉTONIQUES CHEZ LES SUJETS SAINS ET DANS LES ÉTATS PATHOLOGIQUES, par M. Lassé, H. Laspé et NEPVEUX. Ees corps acétoniques apparaissent dans l'urine des individus en état de jeüne. Cette constatation a été faite par un grand nombre d'auteurs. Déjà, au premier ou au second jour du jeûne, on peut saisir la présence dans les urines de petites quantités d’acide diacétique. À notre connaissance, l'acide $ oxybutyrique n'a pas été constatée aussi souvent dans les urines des premiers jours de jeûne, ce qui tient, sans doute, à la difficulté relative et à la longueur du dosage de cet élément par les méthodes dont on: disposait jusqu'à la publication de la technique de Van Slyke. Qu'il s’agisse d’un jeüne total, ou d’un jeûne partiel (jeûne hydro- carboné) chez un sujet normal. l'augmentation journalière dans l’excrétion des corps acétoniques est régulière, à mesure que le: jeûne se prolonge, et peut atteindre, selon quelques auteurs, des chiffres assez élevés. Il résulte de ces faits que l’on est souvent enclin à attribuer à l’inanition totale ou limitée aux hydro-car- bonés, sinon toutes les acidoses paboleiques du moins la majeure part d’entre elles. Nos recherches sur les modifications que le jeüne Ne ou forcé apporte dans certains cas pathologiques aux modalités d'élimination des corps acétoniques ne permettent pas de confir-: mer celte opinion dans tous les cas. ° L’exemple d’une malade ïinanitiée, cachectique, a paru nous montrer qu'un organisme déjà épuisé, ne réagit plus comme il le fait dans le jeûne phy siologique. L’acidose nette de celte malade, que nous avons suivie pendant 3 jours, a persisté jusqu’à la mort, mais en diminuant d'intensité, au lieu d’aug- menter à mesure que l’inanition se faisait plus complète. =‘ Une autre inanitiée, (Mile C.), nous a fourni un exemple du même genre. Avant présenté, le premier jour de son observa- tion, une élimination de o gr. 27 d'acide diacétique et o gr. 48. d'acide 5 oxybutyrique par 24 heures, ces quantités sont deve- nues sensiblement nulles le lendemain pour ne reparaître, le troi- sième jour, que sous forme d’une très petite quantité d'acide 6. don) dt ù YE Ce SÉANCE DU D FÉVRIER oxybutyrique (9 milligr. par 24 heures). L'alimentation de cette . malade est restée insignifiante pendant l'observation. 2° Un goutteux (M. M.), nous a donné des résultats analogues. Mis au jeûne quasi-total (x litre de bouillon de légumes par 214 heures et eau comme boisson), les urines de ce sujet, pendant les deux premiers jours, n’ont contenu ni acide diactéique, ni acide $ oxybutyrique en quantité appréciable. Le troisième jour seulement, l’acide diacétique n’apparaissant qu'en faible trace, on dosait dans les urines o gr. 089 d'acide $ oxybutyrique par 24 heures. 3° Chez une certain nombre de diabétiques acidosiques, les résultats amenés par le jeûne provoqué, nous ont paru frappants. Nous en citerons quelques-uns dans le tableau ci-dessous : Corps: acéloniques totaux . TR dE Sujets avant l‘ jour dejeüne 2° jour 3e jour après MAMIE ee os S 6,75 0,32 0:27 0,18 3,79 NE NN ET oh : 86,22 25,42 16,87 FO 008 Mmes Durs... 32,89 17,00 13,19 L, AT h,76 En conclusion : 1° l'élimination des corps acétoniques dans les cas de jeune pathologique ne paraît pas nécessairement se faire comme à l’état physiologique. On ne saisit pas d'augmentation régulière dans l'excrétion, mais souvent une diminution et même une quasi-disparition de la $-acidurie. 2° Chez nos diabétiques acidosiques, le jeûne n'a pas causé d'augmentation dans l'élimination des corps acétoniques et amené, au contraire, leur diminution plus ou moins forte, parfois très accentuée. Ces résultats ne nous paraissent pas en désaccord avec la théorie de l'acidose du jeûne physiologique. On ‘n’observe, en réalité, dans les urines des diabétiques, que la somme algébrique de deux phénomènes agissant en sens inverse : diminution de la production anormale des corps acétoniques chez les diabétiques par la suppression des éléments nutritifs (graisses et protéiques) qui peuvent leur donner naissance : apparition des corps acéto- niques sous l'influence du jeûne par le mécanisme qui les produit à l'état physiologique, et qui persiste vraisemblablement chez le diabétique. Suivant l'importance respective, plus ou moins grande, de ces phénomènes, on conçoit qu'on puisse observer une diminution plus ou moins accusée dans l'élimination des corps acétoniques chez le diabétique acidosique soumis au jeüne. 296 | SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE SUR LE BOURGEONNÉMENT DE L'ÉPITHÉLIUM LE L'OVIDUCTE CHEZ LES OVIDÉS GRAVIDES, par À. Arcaup. La trompe utérine des Ovidés, irrégulièrement calibrée, très flexueuse et 4 à D fois plus longue qu'il ne serait nécessaire pour servir de -passage à l’ovule, témoigne déjà, par son aspect macroscopique, d'un rôle plus complexe que celui de simple (En haul). Photographie d'une frange montrant le bourgeonnement épithélial. (En bas). Quelques cellukes prélevées sur le mème épithélium et représentées à un fort grossissement. (Obj. 1/18, oc, comp. 9-Stiassnie). Par endroits, le noyau intracellulaire -CSb sn ratiaché par un tractus pro- | toplasmique au noyau extériorisé, conduit. Sa fonction glandulaire déjà entrevue par £uvier, est au- jourd'hui bien connue, au moins dans ses grandes lignes, sur- tout depuis les travaux de Moreaux et on admet que la forme ciliée et la forme sécrétoire répondent à deux phases physiolo- giques d’une même cellule tubaire. ; CT. SÉANCE DU D FÉNRIER 2757 Mais, en dehors de cette sécrétion indifféremment départie à toute la muqueuse, il existe encore d’autres modalités fonc- tionnelles également d'ordre sécrétoire, plus spécialement loca- lisées dans certaines parties de l'oviducte. À ce point de vue, deux segments méritent de retenir l'atten- tion : 1° l’ampoule ; 2° l’isthme. Dans l’isthme se trouvent des culs-de-sac glandulaires très abondants, au voisinage de la corne utérine. Ces diverticules olandulaires, très allongés, légèrement pelotonnés sur eux-mêmes vers leur extrémité aveugle, doivent être envisagés comme une continuation quelque peu erratique des glandes utérines dont nous étudierons ultérieurement l'évolution histophysiologique. C’est surtout la portion .ampullaire qui présente des images tout à fait singulières. Toutes les cellules épithéliales de cette portion sont, en effet, surmontées d'un bourgeon protoplasmi-. que renfermant un noyau, ce qui donne à l'ensemble un aspect étrange. Le bourgeon est tantôt sessile, reposant sur l'apex cel- lJulaire au sein des cils vibratiles, tantôt il se rattache à la cel- lule mère par un pédicule plus ou moins allongé. Les noyaux des bourgeons sont arrondis, granuleux, avec, parfois, des chromo- somes bien apparents. Il est fréquemment donné d'apercevoir des altérations pyenotiques surtout dans les bourgeons complètement détachés. La plupart des noyaux inclus dans les bourgeons sont cyanophiles, tandis que les générateurs deviennent acidophiles. Le rôle de cette secrétion holomérocrine, véritable secrétion nu- cléaire, ne saurait être en rapport avec la ponte ovulaire puis- -qu'on peut la constater à une phase relativement avancée de la gravidité. Rss Il s’agit d'une élimination de nucléine qui peut être condition- née soit par une nécessité physiologique (nutrition) soit par un phénomène nécrobiotique succédant à une suractivité sécrétoire. DosEs TOXIQUES DU THYMOL POUR LE CHEVAL ET SA SOLUBILITÉ, par Broco-Rousseu. Le thymol est considéré, à l'heure actuelle, comme un anthel- minthique efficace, mais d'un maniement assez difficile, en trai- son du manque de données précises sur sa solubilité dans les différents liquides. J'ai recherché quelle était la dose toxique pour le Cheval, afin de pouvoir l'employer utilement comme vermifuge. Il a été donné en mélange avec de la mélasse et de la poudre de réglisse sous forme de bols. En raison de son volume considérable pour des poids assez faibles, il est nécessaire de 258 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE donner parfois 3 et 4 bols de suite. Voici le tableau résumé de l'expérience qui à été faite Doses adminisilrées Dose en gr. rapportée Cheval en gr. 4 a 1 kgr. d'animal Symptômes observés 1 ERro 0,026 Rien 2 15 0,093 Rien 3 THBort 0,036 Coliques,. diarrhée l è 25 0,060 Rien D 30 0,068 Rien (ù 39 0,079 Rien 7 | AO 0,087 Rien Ba 15 0,095 Paralysie des postérieurs. ù) 50. 0,108 Rien 10 Go 0.193 Rien 12 70 0,128 Rien 12 : 50 0,174 Rien : vs E 19 : go 0,200 Paralysie légère NOUS 100 PANOeUT . Paralysie légère 19 . 100 A 0,212 Paralysie légère 16 : 100 0,216 Paral. des 4 membres, mort LUS | 100 0,227 Paralysie passagère 18 100 0,246 Paral. des 4 membres Le Cheval 16 étant mort après 24 heures de paralysie, l’expé- rience fut arrêtée, la dose toxique étant atteinte. Cependant, 4 autres Chevaux ont résisté à cette dose de 100 gr.: cela tient à ce que l’animal mort était porteur d’une lésion de péricardite an- cienne avec épanchement volumineux. L'administration de thy- mol provoquant une baisse immédiate de température, il est pro- bable qu'un réflexe intense à agi sur le cœur malade de cet. animal. Comme des cas analogues peuvent se rencontrer, il est donc indiqué de ne pas dépasser cette dose, ni même de l’at- teindre dans la pratique. Les phénomènes paralytiques sont observés environ 1 heure après l’administration du thymol ; les animaux paraissent ivres, ils ont la tète basse, vacillent sur leurs membres, reprennent leur équilibre, retombent à nouveau sur le sol et recommencent ainsi jusqu'à la disparition des symptômes. En général, le maximum est atteint vers la deuxième heure ; les symptômes diminuent en- suite d'intensité. La paralysie débute par les membres postérieurs et s’y localise souvent ; la paralysie des membres est plus rare. Le thymol séjournant assez longtemps dans l’estomac, y pro- voque des gastrites aiguës localisées assez intenses, ainsi qu'une congestion manifeste du duodénum ; ces lésions ont pu être ob- servées chez l'animal mort. NPA Solubilité. — Les auteurs donnent, comme solubilité du thy- mol dans l’eau, des chiffres qui varient de 1 p. 333 à 1 p. 3.000. SÉANCE DÜ D FÉVRIER 29% J'ai repris l'étude de cette solubilité avec M. Vladesco. Le thymol étant volatil, nous avons dû le transformer en dithymoldiiodé (aristol). Nous sommes arrivés aux chiffres suivants : Sieidansileau disliliées see et. ee Ni in TPAT-200 — Na RME O OO RM LA LP NE TN ON ENDU T2BONN — Us) 0/00 A Le GR A Ne CAN SES VE Hp 2:000 — des macérations de foin, de paille, d'avoine et & dans lemmeélaneetent "0er Fe CNE UEIE EE 1 p. 3.840 — le Abou Eos NERO EMA AE 1 Dee La courbe de solubilité paraît être fonction de la concentration ….en différents ions ; elle ne peut être représentée par une ligne … droite, mais probablement par une courbe du second degré. : (Laboratoire militaire de recherches vétérinaires). UN BACILLE TUBERCULEUX HUMAIN, UN BACILLE TÜBERCULEUX BOVIN ACIDORÉSISTANTS FACULTATIFS, par ALBERT VAUDREMER. Où cultive, en général, le Bacille tuberculeux en milieu gly- … cériné. Arloing et Courmont, Ferran, Besredka, Allilaire et Fern- bach, seuls à notre connaissance, ont employé des milieux de culture sans glycérine. Nous avons repris cette étude et nous avons vu que les Bacilles tuberculeux cultivés sur gélose ordinaire non elycérinée et sur gélose faiblement glucosée, perdaient leur acido- résistance et la reprenaient quand on les réensemençait ensuite sur des milieux glycérinés. Expériences. — 1° Un Bacille tubofouloue bovin (Race Vallée), provenant de la collection de l’Institut Pasteur et que nous de- | vons à l’obligeance de M. Fernbach est pathogène pour le Cobaye ; il donne de la tuberculine, quand on le cultive sur bouillon gl\- cériné. Ainsi obtenu, ce Bacille est acido-résistant. Si on l’ense- mence sur gélose glucosée à 2 p. 100 et tournesolée, il pousse très bien en six semaines, sans produire d'acide. À ce moment, il à perdu toute acidorésistance. Il se colore au violet de gentiane en quelques secondes comme une Bactérie qui prend le Gram. Ino- culé sous [a peau du Cobaye après deux mois d'étuve à 38 alest pathogène et détermine en 3 semaines, un abcès qui s'ouvre en laissant échapper un pus caséeux typique : en grattant la face in- terne de l’abcès, on retire des débris organiques, au milieu des- quels ton trouve des Bacilles qui ont repris le caractère acido- résistant. L'abcès une fois vidé, une escarre persiste. Les gan- glions inguinaux, tributaires de la région lésée, sont augmentés de volume. L'animal se comporte donc avec ces Bacilles modifiés comme il l'aurait fait avec un Bacille pathogène ordinaire. ” 260 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE 2° Un Bacille tuberculeux humain (Race C'), provenant du ser- vice Fernbach, également pathogène et producteur de tuberculine comme le précédent, esl ensemencé sur gélose ordinaire ; il pousse à 38°2. Au bout de 6 semaines, on obtient lues cultures blanches ressemblant à des grains de képhir ; repiqués dès l’ap- parition de leurs cultures, ces microbes s'adaptent au milieu, et, au dixième repiquage sur gélose, on obtient en 8 jours des récoltes assez abondantes. Les microbes qui composent ces cultures ont l'aspect de fins Bacilles ; ils sont pourtant plus gros que les Bacilles acidorésistants ordinaires ; homogènes, ils ne présentent plus de traces de granulations, ne sont plus acidorésistants, se co- lorent instantanément au violet de gentiane et gardent le Gram. Inoculés sous la peau du Cobaye, ils produisent des lésions locales sous ja forme d'un œdème chaud, dont l'apparition est rapide et qui dure 36-48 heures. Passé ce temps, on constate, au point d’inoculation, un nodule sous-cutané dur et gros comme un grain de Chènevis, qui disparaît en 4 jours sans former d’abcès. Les témoins inoculés avec des cultures du même Bacille en bouil- lon glycériné, dans des proportions pratiquément semblables, présentent, au bout de 4 jours, des lésions évolutives très rapides et très violentes. Le Bacille tuberculeux humain, dont nous nous _servons, est en effet particulièrement virulent. La forme actinomycosique. — Si on ensemence, dans de l’eau peptonée à 2 p. 100, les Bacilles tuberculeux ainsi modifiés, on obtient au bout de 8 jours, à 38°, une culture abondante où l'on voit des éléments mycéliens avec renflements terminaux, rappe- lant la forme actinomycosique de Metchnikoff ou actinophytique de Magrou et se colorant par la fuchsine diluée. Retour à l'acidorésistance. — Pour rendre à ces Bacilleés ainsi modifiés leur acidorésistance, il suffit d'ajouter, à la gélose ordi- naire sur laquelle ils ont été ensemencés, une goutte de sérum de Cheval non chauffé. En 21 heures, les cultures considérablement ; qua- tre jours après, les Bacilles qui les constituent, colorés au Ziehl à chaud, résistent déjà à la décoloration par la solution de chlorhy- drate d’aniline à 2 p. 100 ; surcolorés au violet de gentiane, ils ont une teinte indécise Con le rouge et le violet. Huit jours plus tard, l'acidorésistance est ci dibacnt rélablie. L'acidorésis- tance reparaît aussi par l’ensemencement sur pomme de terre glycérinée. Dans ec cas, le changement perçu le premier est. J'amincissement du corps bacillaire et le retour à l'état granuleux, l’acidorésistance n'apparaît qu'ensuite vers le dixième jour sous la forme métachromatique. Le Bacille utilise donc moins vite la glycérine que le sérum frais pour son développement et la » L | a SÉANCE DU D FÉVRIER 261 reprise de la propriété acidorésistante que l’on estime être la ca- …. ractéristique nécessaire du Bacille tuberculeux. Conclusions. — 1° Certains échantillons de Bacilles tubercu- …. Jeux humain et bovin, pathogènes, tuberculinigènes, adaptés de- - puis longtemps au milieu «bouillon glycériné », possèdent une acidorésistance facultative 2° Le Bacille humain perd son acidorésistance en culture sur vélose ordinaire, sans glycérine, dès le premier passage. Le Ba- cille bovin la perd aussi, en culture, sur gélose glucosée à 2 p. 100. Quoique n'étant plus acidorésistants, ces Bacilles, inoculés sous la peau du Cobaye, provoquent avec le Bacille humain des lé- sions très atténuées disparaissant sans abcès et avec le Bacille bo- vin des lésions caractéristiques. 3° L’acidorésistance perdue reparaît : à) en présence d’une nee de sérum frais ajouté à la culture sur gélose simple ; b) par ensemencement des Bacilles non acidorésistants sur milieux glycérinés (1). (Laboratoire du D’ Louis Martin, à l'Institut Pasteur). P. Armaxn-Derre. — Les résultats obtenus par À. Vaudremer sont très particulièrement intéressants. Pour ma part, j'ai souvent obtenu, par la méthode de Ferran des Bacilles homogènes qui avaient perdu l’acidorésistance ; j ai pu les repiquer en série, en bouillon ou sur gélose, mais je n'avais jamais pu, ni in vüro, ni in vivo, obtenir à nouveau l’acidorésistance sur ces races. Je crois que ces faits amèneront à de très importants progrès dans l'étude du Bacille tuberculeux. :- Glugea ogner TITÉLOIAN. RÉACTION DES TISSUS DE L’'HÔTE A L'INFECTION, par L. MERGIER. Crenilabrus melops L., Poisson de nos côtes, présente parfois Fr = 4 Û 2 7 e d'énormes tumeurs. Les auteurs qui ont étudié ces formations pathologiques y ont toujours constaté la présence d’un Protiste L°2 parasite ; celui-ci, le plus souvent, est une Microsporidie (2). Cette Microsporidie a été découverte par Thélohan (1895) (3), qui (x) Nous remercions MM. Fernbach et Caron d’avoir bien voulu nous procurer les cultures qui ont servi à nos expériences. : (2) unes et Mesnil. C. R. de la Soc. de biol., t. 58, 1905, p. 640, et Arch. FO MeLp UE NS AT ROON D NEÔT, ON étudié une tumeur de C. melops causée par la présence d’un parasite auquel ils ont donné le nom d’Ichthyospo- ridium phymogenes, et qu'ils rapportent aux Haplosporidies. (3) ne A sur les Myxosporidies. Bull. Sc. France el Belgique, We 0: 1599, p- : 7 (262 \ SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE lui a donné ie nom de Glugea gigantea ; elle à été ensuite retrou- vée et étudiée par Swellengrebel (1912) (5), sous le nom de _Pleistophora gigantea et par Swarezewsky (1914) (2), qui en a fait. une Haplosporidie du genre Ichthyosporidium. Mais comme l’a fait remarquer Caullery (1914), (3), ce dernier auteur à méconnu les affinités du parasite car les figures de spores qu'il a données montrent nettement qu'il s’agit bien d'une Microsporidie. J'ai eu l’occasion de recueillir à Luc-sur-Mer, en Octobre der- nier, un exemplaire de C. melops, mesurant 15 centim. de long, qui était porteur d’une tumeur sous-cutanée du volume d'un très gros œuf de Poule et qui s’étendait tout le long de la partie latérale gauche du corps. L'examen de cette tumeur m'a permis d'y reconnaître la présence de Glugea gigantea Thélohan (4). Swellengrebel a très bien vu et décrit les jeunes stades de cette Microsporidie ; aussi j'aurai suïtout en vue, dans cette note, l'étude de la propagation du parasite chez son hôte et de la réac- tion que sa présence détermine. G. gigantea est un parasite du tissu conjonctif. Les jeunes schizontes se présentent sous l'aspect de petites amibes uni ou multinucléées.; après s'être multipliés aux points initiaux d'in- fection, ils s’insinuent entre les cellules conjonctives et forment -des cordons parasitaires, plus ou moins réguliers et plus ou moins étendus, qui sont orientés dans des directions et dans des plans différents. Je n’ai jamais vu de schizontes à l’intérieur de cel- lules de l'hôte. La multiplication schizogonique est surtout in- Lense aux extrémités des cordons qui constituent en quelque sorte des points d’accroissement de l'infection parasitaire, C’est ce mode de propagation de G. giganiea qui donne aux coupes histologiques de la tumeur leur aspect particulier. Les coupes, en effet, n'intéressent qu'un plan ; aussi les cordons formés de pa- rasites sont coupés, au hasard de leur orientation, les uns tranver- salement, les autres suivant des sections obliques diverses. Ces sec- tions sont isolées les unes des autres par des travées de tissu -conjonctif et donnent l'impression de kystes. Lorsque les schizontes sont'parvenus au terme de leur évo- lution, ce qui se produi tout d’abord dans les régions des cordons les plus voisines des points initiaux d'infection, ils subissent une dernière crise de division et donnent des sporoblastes qui de- viendront des spores. (x) Swellengrebel. The Life History of Pleistophora gigantea Thélohan. Para- “süology, t. fi 1912, P. 34. (2). re Ueber den HSE: einicer Haplosporidien. Arch. _j. .æProtist., t. 33, 1914, p. 49. ; (3) Fe Inst. Pasteur, t. 12, 2014, p.770. (4) Je ne veux pas discuter ici la position générique de cette espèce ; pour le moment, je lui conserve le nom qui lui a été appliqué par Thélohan. SÉANCE DU D FÉVRIER 263 Aux points où l'activité schizogonique est intense, c'est-à-dire à l'extrémité des cordons parasitaires, on ne constate aucune réac- tion du tissu conjonctif. Les cellules conjonctives sont écartées par les schizontes ou comprimés entre eux. Elles ont conservé leurs dimensions, leurs noyaux ne sont pas hypertrophiés. Mais, si l'on observe successivement des, points où l'infection “est de plus en plus ancienne, on observe une réaction conjonc- tive très nette. Celle-ci est caractérisée par les trois He, sui- . ° Régions faisant immédiatement suite aux points où s'effec- . la multiplication schizogonique. Les cellules conjonctives refoulées à la périphérie du cordon parasitaire se laminent et s’aplatissent les unes sur les autres, formant ainsi un manchon autour des parasites. Elles donnent, en contact avec ceux-ci, une mince membrane anhiste qui apparaît sur les coupes transver- sales des cordons comme une membrane kystique. 2° Régions où les schizontes se transforment en sporoblastes. Le tissu conjonctif situé autour des cordons parasitaires est in- filtré de nombreux amibocytes. On peut facilement suivre toutes les phases de la transformation de beaucoup de ces éléments mi- grateurs en cellules conjonctives fixes. 3° Régions où l'évolution du parasite est presque totalement terminée ; les sporoblastes se sont transformés en spores. En ces points on assiste à la transformation des amibocytes en cellules géantes. Ces cellules renferment souvent de nombreux noyaux et peuvent atteindre jusqu'à 8o « dans leur plus grande dimen- sion. Aux points où l'infection est déjà relativement ancienne, certaines cellules géantes présentent des signes manifestes de dégénérescence ; leur cytoplasme est vacuolisé, les noyaux hyper- trophiés sont pauvres en chromatine et celle-ci est rassemblée en une grosse masse centrale ayant l’aspect d’un nucléole. Dans d’autres cellules, à dégénérescence plus avancée, un certain nombre de noyaux ont disparu et de chacun d'eux c’est la grosse masse chromatique qui persiste la dernière sous forme d'un globule situé à même dans le cytoplasme. Ces globules se pré- sentent souvent avec des aspects singuliers ; ils peuvent prendre en particulier une forme de fuseau et donner l'illusion de figures de la mitose. De tels aspects sont susceptibles d'en imposer et de faire croire à une infection parasitaire des cellules géantes. Je serais assez porté à admettre que Swarezewsky a bien souvent méconnu les parasites dans la tumeur qu'il a étudiée et qu'il a re- présentés comme tels, des cellules géantes. Très souvent, le processus de propagation du parasite se com- plique de la façon suivante. Les travées de tissu conjonctif qui séparent les cordons parasitaires sont richement vascularisées et 264 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE on y observe de nombreux capillaires. Or, il arrive que des schi- zontes, en voie de multiplication active, détruisent des capillaires ; il en résulte des épanchements sanguins qui diffusent très loin dans le tissu conjonctif. Des schizontes peuvent être entraînés et devenir ainsi le point de départ de nouveaux foyers de propa- gation. Comme ces épanchements sanguins peuvent infiltrer des travées conjonctives où la réaction de l’hôte vis-à-vis de l’infec- tion s’est déjà manifestée, on peut trouver en ces points un mé- lange de jeunes schizontes, de globules sanguins, d’amibocytes et de cellules géantes. On conçoit facilement qu'autour de ces îlots métastatiques le processus de la réaction de l'hôte soit un peu modifié et qu'il vienne s'y ajouter des phénomènes de phago- cytose et de désintégration cellulaire qui aboutiront à la des- truction des globules sanguins et des cellules géantes. En résumé, la réaction de l'hôte dans le cas de l'infection de C. melops par G. gigantea rentre dans le cadre général du pro- cessus de l’inflammation. Le tissu conjonctif ne réagit pas vis-à-vis du parasite en voie de propagation ; c’est ce qui explique l’exten- sion que celui-ci peut prendre et le grand volume des tumeurs. La réaction de l'hôte n PHPARUE qu'au moment de la formation des spores. Les cellules géantes des tumeurs à G. gigantea ont donc une signification toute différente de celle des cellules géantes qui entrent dans la constitution dés plasmodes ou des kystes à noyaux géants des soi-disant Myxocystis, de Glugea anomala, etc. Dans les premiers cas la cellule géante correspond uniquement à une réaction de’ défense de l’organisme, tandis que dans le second elle constitue un complexe symbiotique avec le parasite. (Laboratoire de zoologie, Faculté des sciences de Caen). ÉLECTION D'UN MEMBRE TITULAIRE, Liste de présentation. : Première ligne : M. MESTREzAT. Deuxième ligne : M. PASTEUR-VALLERY-RADOT. Troisième ligne : MM. Broco-Rousseu, GricauT, NÈGRE et G. Roussy. VOTE. Votants : 5r. M. | MESTREZAT < obtient : 43 voix. Elu. M. PasTeEur-VALLERY-RADOT. -— 6 voix. M. CHampy — 1 VOIX M. G. Roussy . — I voix. PRE SEE TNT PINCE ARS NC PET UE SOS Lot be Er Re ES ec Ge ca in TR RÉUNION DE LA SOCIÉTÉ BELGE DE BIOLOGIE SÉANCE DU 29 JANVIER 1921 SOMMAIRE .Borper (J.) et Giuca (M.): Au- |. Van Sacecnem (R.) : Le traite- ‘tolyse microbienne et sérum an- | mentdu pyosistropica au Ruanda. 18 RME = ec ne cs eco eee 16 Warze (H. de) : Antianaphy- Boon) enGicoau(ME) DER TE | dame actives. 2. nee nt n terminisme de l’autolyse micro- WAeze (H. de): Antianaphy- bienne transmissible.......... . 12 | laxieetimmunité antiinfectieuse. 9 Borper (J.) et Cruca (M.) : Spé- Waeze (H. de) : Transmission cificité de l’autolyse microbienne passive de l’immunité pepto- DAMSMMSSTDIEN EL... 14 | nique......................... à) GRATIA (A.): Influence de la WicpemAn (E. de) : Les cram- réaction du milieu sur l’autoly se pons des Conjuguées........... Joe microbienne transmissible. ..... II Zuwz (E.) et VAN GEERTRUYDEN- Nozr (P.): L'action précipi- Bernarp (Mme M.) : Action de tante du chloroforme sur la solu- l’hirudine'sur les accidents ana- tion de fibrinogène pur......... o | phylactiques consécutifs à l’in- Rosxam (J.): Urticaire, peptone jection de sérum de Cheval chez CDR DONTANLE LU. d. 6 | des Cobayes préparés au moyen Van SAGE:HEM (R.) : La jeype LORCOS ÉTAPE NET 23 Mmosomiase du Ruanda......*... 19 Présidence de M. V. Grégoire. LES CRAMPONS DES CONJUGUÉES, par E. De WipEMmax. Les Proceedings de la Indiana Academy of Science de Indiana- polis pour 1914, en 1915, reçus tout récemment à Bruxelles, ren ferment une étude de M. P. Weatherwax, de l'Indiana University. sur « Some peculiarities in Spirogyra dubia » (1). Cette note est accompagnée de dessins représentant des crampons, observés chez cette espèce dans la nature et dans des cultures. Cette particularité, que l’auteur croit avoir observée pour la. première fois, à déjà attiré l'attention à plus d'une reprise. Dans le Bulletin de la Société Royale de Botanique de Bel- gique (2), j'ai indiqué en 1890 la présence de crampons chez des (x) P. Weatherwax. Some peculiarities in Spirogyra dubia. Proceedings of the «Indiana Academy of Science, 1914 (1915), p. 203-206. (2) E. De Wildeman. Observations algologiques. Bull. Soc. roy. de Bot. de - Belgique, XXX, I (1890), p. 93-1371, pl. I-II. BioLocre, CoMPrEs RENDUS. — 1921. T. LXXXIV. 19 266 RÉUNION DE LA SOCIÉTÉ BELGE DE BIOLOGIE 2} espèces des genres Mesocarpus (Mougeotia), Staurospermum. et Spirogyra.Peu de temps après, M. le P' Dangeard (1), signalait des crampons chez Zygogonium peclinaitum et différents Spirogyra. En mars 1891 (2), j'ai montré par quelques croquis, la formation de crampons à la base, ou sur une cellule quelconque des fila-_ ments de ces algues, dans ce dernier cas plus ou moins recour- bés en U. M. le P° Dangeard pensait que la présence de cram- pons chez les Conjuguées pouvait éveiller l’idée d’une zoospore qui se serait fixée. Cette conclusion ne semble pouvoir être ad- mise. Je pense qu'il faut voir simplement dans la production de rhizoïdes chez ces Algues, un moyen de fixation lorsqu'elles se développent dans des eaux courantes. Sans moyen de fixation, elles pourraient être entrainées, leurs filaments séparés les uns des autres, et leur rencontre, pour donner naissance à des zygotes, rendue plus difficile. Revenant sur la question, M. Dangeard (3) avait fait remarquer qu'en 1868, Ripart, dans ses observations sur Mougeolia genuflexa avait signalé des crampons, et que Mi- gula, par la culture en solutions acides très diluées, avait obtenu des modifications du même genre, probablement peu compa- rables à celles observées dans la nature. Il nous semble, comme nous l'avons dit antérieurement, que la présence de crampons est un fait général chez la plupart des algues filamenteuses qui végètent dans des eaux courantes ou en mouvement, et cela à l’état normal. Il n’y a pas lieu, pour expliquer leur présence, de rechercher si les Conjuguées se sont reproduites autrefois par zoospores. Il n'y à pas de raison pour admettre qu'une zygospore, moins qu'une zoospore, -puisse don- ner naissance à un crampon. Je ne pense pas qu'il faille distin- guer, comme le supposait Dangeard en 1891, au point de vue de leur signification, les rhizoïdes basilaires, des rhizoïdes qui se produisent sur le. flanc des cellules ; les deux ont simplement pour but d’attacher l’Algue à un support. Il est probable, comme nous l’avons dit déjà, que les tubes co- pulateurs ramifiés, signalés par West, en 189r (4), sont des cram- pons ; rien d’ailleurs ne s’oppose à ce que ces crampons ne puis- sent intervenir directement dans ‘la conjugaison. (4) Dangeard. Sur la présence de crampons dans les Conjuguées. Le Bota- niste, 2°"série, 1891, p. 101-162, pl. VIT, fig. ro-rr. (>) E. De Wildeman. Sur les crampons des Conjuguées. Bull. Soc. roy. de Bol. de Belgique, t. XXX, mars 1891, p. 35-89. : {3) Dangeard. À propos des crampons des Conjuguées. Le Bolanisle, 2° série. LOUTND 220: (4) :W. West. Su Ja Conjugazione delle Zignemee. Nolurisia, VI, 28 feb. 1897;. asc: 129; D. 11-07, pi 22, He 9; berge KE SÉANCE DU 29 JANVIER 967 TRANSMISSION PASSIVE DE L'IMMUNITÉ PEPTONIQUE, par Henri De WAELe. Quand on injecte dans les veines d’un Chien de la peptone, ïl se produit une série de phénomènes de choc qui ont fait l'objet de nombreuses études. À cette phase thromboplastique fait suite une phase antithrombique pendant laquelle le sang est incoagu- lable et l'animal réfractaire aux effets d'une nouvelle injection de peptone. Cette phase constitue donc un état d'immunité active. On a essayé de communiquer cette immunilé passivement à un autre Chien en donnant à celui-ci du sérum recueilli quelques temps après (Contejean, Nolf), ou bien en injectant le plasma obtenu par centrifugation du sang incoagulable (Pozerski). Ces résultats ont été négatifs. On sait d'autre part, par des recherches de Doyon, que l’antithrombine est thermoskabile, c’est-à-dire que le filtrat après coagulation du plasma par la chaleur rend encore du sang, in vitro, incoagulable. Ge filtrat antithrombique, in- jecté à un Chien, ne donne pas non plus l’immunité passive, mais si on complète à nouveau ce filtrat par l'addition d'un peu de sérum normal, on obtient l'immunité passive cherchée. Ge filtrat antithrombique ainsi complété correspond virtuellement à du sérum. Il est une façon plus simple d'y arriver : c'est de soustraire au plasma incoagulable le fibrinogène qui est resté dissous. Des divers procédés que nous avons essayés, le meilleur consiste à diluer ce plasma : le fibrinogène se prend en: une gelée qui se sépare et se rétracte quand on secoue la masse : il reste alors un liquide qui correspond au sérum dilué dérivé de ce plasma et que dans la suite pour plus de facilité nous désignerons du nom de séroplasme. Ce séroplasme est actif employé tel quel, c’est-à- …_ dire dilué, mais nous avons trouvé préférable de le reconcentrer “ par évaporation dans un courant d’air sec, sans chauffage. Une fois que nous avions en mains un procédé facile, d’obte- —. nir un séroplasme antipeplone nous avons pu essayer d'établir _ chez lé Chien les doses capables de produire l'immunité passive. Une nouvelle série de recherches nous a permis d'établir que l’on produit ainsi l'immunité non pas seulement chez des animaux homologues : le Chien, mais aussi chez des animaux hétéro- logues : le Cobaye (sensible, tout comme le Chien, à la peptone). Les doses et les délais qué nous avons pu déterminer sont : sé- . roplasme administré par voie : 1° intraveineuse : dose r/3 en poids sec du poids de peptône emplové pour l'injection d'épreuve: délai optimum 15 minutes avant où même simultanément avec C4 268 RÉUNION DE LA SOCIÉTÉ BELGE DE BIOLOGIE ° l'injection d’épreuve ; 2° sous-cutanée : dose 1/2 à 2/3 en poids sec du poids de peptone employé pour l'injection d’épreuve ; délai optimum : 5 à 24 heures avant l'injection d'épreuve. Sur le même modèle nous avons pu obtenir facilement une série de séroplasmes anti-oluten, anti-sérum de Cheval, anti- blanc d'œuf, anti-protéines microbiennes diverses. Il suffit de se mettre dans les conditions voulues pour obtenir avec chacune de ces protéines un choc violent, lequel correspond à une phase thromboplastique énergique, suivie d’une phase antithrombique dont l'intensité est fonction de la précédente ; on recueille le sang au moment de son incoagulabilité, on le centrifuge, puis le plasma est dilué de 3 à 5 volumes d’eau distillée. Le coagulum de fibrine formé est séparé par agitation et filtration et le filtrat est employé dilué ou après reconcentration. Un sang d’une incoa- . gulabilité relative (1 à 3 heures) ne donne pas un produit satisfai- sant. : Une série comparative d'expériences nous a montré alors que chaque séroplasme a une action immunisante spécifique moins étroite avec des doses massives, plus étroite quand on se rap- proche des doses minima. ANTIANAPTIYLAXIE PASSIVE, par Hexrr DE WAELE. Poursuivant les recherches qui font l'objet de Ia précédente communication, nous avons cherché à obtenir chez le Cobaye de l’antianaphylaxie passive. Ces expériences montrent, si le besoin en était encore, combien l’anaphylaxie et l’antianaphylaxie sont les analogues de l’intoxication peptonique et de l'immunité qui y fait suite. Déjà Friedberger avait montré, par des expériences d’antianaphylaxie active, que celle-ci est largement spécifique. IL fallait donc montrer re des séroplasmes antiovalbumine et antisérum de Cheval obtenus chez le Chien, protègent respecti- vement et spécifiquement le Cobaye en état a anaphylaxie contre une injection mortelle de blanc d'œuf ou de sérum de Cheval. Ainsi pour le Cobaye en état d'anaphylaxie, une dose de o,o1 c.c. de blanc d'œuf par voie intraveineuse est mortelle. Un mélange de r c.c. de blanc d'œuf dilué de moitié de liquide phy- siologique et de 4 c.c. de séroplasme peut être injecté à la dose de 0,5 c.c. sans provoquer de symptômes, 0,6 c.c. de ce mélange sont bien supportés par voie intracardiaque. Nous avons relaté d'abord ces expériences d'injections simultanées parce qu'elles écartent directement l'objeclion qui attribuerait les résultats à SÉANCE DU ŸŸ JANVIER 259 des vaceinations par doses subintrantes et que l’on pourrait peut- être faire aux expériences qui vont suivre. 1 ©.c. de séroplasme, administré dans le péritoine 24 heures à l'avance (ou 0,6 à’r c.c. quand le délai n’est que de 8 heures), protège le Cobaye contre 0,5 c.c. de blanc d'œuf, dilué de moitié, donné par voie intraveineuse, 1 c.c. de séroplasme par voie sous- cutanée donne, après 24 heures, la même protection. Nous avons obtenu des résullats analogues avec -un séroplasme anti-sérum de Cheval. Des expériences de contrôle montrent la spécificité de l’action des séroplasmes anti-blanc d'œuf et anti-sérum de Cheval. Bref, pour une injection simultanée, il faut comme séro- plasme environ la moitié en poids de la dose d’épreuve, il faut le double pour une injection intracardiaque. Par voie intrapéri- tonéale ou sous-cutanée, il faut davantage avec des délais optima de 8 et de 24 heures. En se basant sur ces expériences on est autorisé à songer à employer ces données pour prévenir les accidents sériques là où la méthode des doses subintrantes ne serait pas applicable. ANTIANAPHYLAXIE ET IMMUNITÉ ANTIINFECTIEUSE, par Henri: DE WAELE. Comme conséquence des expériences qui précèdent, il était in- diqué de se demander si on obtiendrait, sur le même modèle, avec des protéines microbiennes, des séroplasmes spécifiques cor- respondants, et si cette immuuité équivaudrait à une immunité antiinfectieuse. ; Les corps imicrobiens, obtenus en grande quantité dans des boites de Roux, sont tués à 56° en présence d'une petite quantité d'eau oxygénée (qui n’altère pas les qualités antigéniques), ser- vent à sensibiliser un Chien, chez lequel, après les délais habi- tuels, on provoque un choc violent ; on recueille le sang coagu- lable et on prépare le séroplasme comme nous l’avons décrit plus haut. À 1° Un séroplasme anticholéra protège un Cobaye contre une dose mortelle de r ‘anse intrapéritonéale quand on l'injecte si- multanément à raison de 2 c.e.. Il ne faut injecter par voie sous- cutanée que 1,5 c.c. de séroplasme si l'injection précède l'infec- tion de 24 heures. 2° Un séroplasme antiparatyphus protège un Cobaye à la dose de 5 c.c. sous-cutanés contre une infection qui tue le Cobaye par l'injection de 0,5 c.c. de culture sous-cutanés. Ha) RÉUNION DE LA SOCIÉTÉ BELGE DE BIOLOGIE = (G\ — Avec une culture plus virulente (mortelle en 56 heures par 1 anse intrapéritonéale), il faut donner x à 2 c.c. de séroplasme dans le péritoine 18 heures à l'avance, pour retarder la mort de 10 à 20 Jours. Les résultats les plus nets s’obtiennent avec des microbes don- nant des affections expérimentales à forme septicémique. Nous ne possédons pas les moyens dont il faudrait disposer pour préparer des séroplasmes bien stériles et en quantité suffi- sante pour faire des essais plus étendus et plus spécialement cli- niques, qui pourraient d’ailleurs sembler prématurés. En tous cas les faits que nous apportons et qui mettent en va- ieur le rôle de l’antithrombine dans l’antianaphylaxie et dans la lutte de l’organisme contre l'infection, s’étayent facilement sur tout ce que l’on sait depuis les derniers temps du pouvoir théra- peutique non spécifique d’injections intraveineuses. toutes ca- pables de provoquer la sécrétion d’antithrombine (métaux colloï- daux, peptone d'après Nolf, lait d’après Weiïll). Le fait que les séroplasmes que nous avons préparés marquent une spécificité large, c’est-à-dire s'étendant, à forte dose à des protéines voi- sines, semble indiquer que la propriété fondamentale de l’anti- thrombine pourrait bien être doublée de caractères spécifiques qui en augmentent notablement l’activité vis-à-vis des protéines correspondantes. On pourrait encore invoquer à l'appui de ces considérations les observations récentes sur le rôle thérapeutique du sérum de convalescents, prélevé rapidement après l'infection. : URTICAIRE, PEPTONE ET ANAPHYLAXIE. Note de JACQUES ; OSKAM, présentée par P. Norr. Si, pour Biedl et Kraus, Abe AOL Aynaud et Loiseau, etc., il existe une certaine analogie, voire une identité complète (Nolf) entre l’intoxication propeptonée et le choc séro-anaphylac- tique, par contre, de nombreux auteurs, Besredka, Widal, ete., se refusent à assimiler les effets de l’injection de peptone à ceux d'une injection déchaïnante. Dans leur récent article sur l'é- preuve de l’hémoclasie digestive (Presse médicale, 11 décembre 1920), Widal, Abrami et [ancovesco affirment notamment, à pro- pos des accidents d’anaphylaxie alimentaire, que les pepiones sont incapables d’anaphyiactiser l'organisme et de l'immuniser, les ‘albumines hétérogènes intactes pouvant seules sé comporter en ‘antigènes. J'ai eu l'occasion d'observer récemment deux cas d'ur- ticaire, qui m'incitent à admettre que, contrairement à cette opi- st. Xi: SÉANCE DU 29 JANVIER 274 aon, les peptones peuvent parfaitement sensibiliser l'organisme humain. Voici ces deux cas brièvement résumés (x). Première observation. Le 28 septembre 1920, L..., Philomène, ï6" ans, entrait dans le service de médecine de M. le P' Beco, atteinte de fièvre typhoïde depuis une semaine. Dès le lendemain du jour de son hospitalisation, elle fut sou- mise au traitement propeptonique selon la méthode de Nolf. Les 2g'et 3o septembre, les r°*,.3, 4, 7, 9, 1x et 13 octobre 1920, elle reçut, le matin, à jeun, en injection intraveineuse, de 10 à 13 c.c. d'une solution à 10 p. 100 de peptone (2) ; ces différentes injec- tions furent suivies des effets habituels de l'injection propepto- née chez les fébricitants ; frisson, élévation thermique, puis chute “de la température accompagnée de transpirations abondantes. Le 15, au cours de la dixième injection de peptone, alors que 9 c.c. environ avaient été injectés, apparut une bouffissure considé- rable des lèvres de la malade, accompagnée de placards ortiés ; ces placards très prurigineux, ne tardèrent pas à s'étendre au tronc, aux membres supérieurs, à la moitié proximale des mem- bres inférieurs ; simultanément à cette extension de l'éruption, on pouvait noter de l'injection ciliaire et conjonctivale. Le rash ortié se prolongea 20 minutes après la fin de l'injection des 13 c.c. de peptone que reçut, ce jour-là, la malade ; sa durée totale fut d'environ une demi-heure. Deux jours après, une nouvelle injec- tion de peptone fut également suivie d'une poussée d’urticaire, qui apparut, cette fois au 6° c.c. ; cette seconde éruption fut plus intense que la première et dura plus longtemps : une heure et cinq minutes. L'état de la malade s'étant aggravé, il ne fut plus fait d'injection de peptone. Depuis lors, la malade n'a plus pré- senté d'accidents urticariens. Seconde observation. Th..., Marie, 49 àans, n'aurait jamais ‘été malade jusqu'à l’âge de 32 ans. À ce moment, elle contracta une bronchite qui passa à la chronicité et se compliqua, six ans après, d'asthme bronchique, surtout hivernal. Pendant les trois mois qui précédèrent son hospitalisation, la malade présenta de l’urticaire généralisée, quasi continue, les éruptions ortiées ne semblant pas, dans leur constance, être influencées par les re- pas. Lors de son entrée à l’hôpital, l'examen de la patiente ne ré- vélait rien d’anormal en dehors de son urticaire. Après une se- maine d'un régime lacté très sévère et plusieurs purgations sa- (x) Ces deux cas seront ultérieurement exposés plus longuement. (2) La peptone dont je me suis servi est la peptone pure pour bactériologie «de la maison Poulenc ; les solutions à 10 p. 100, portées à l’autoclave à 1200 pendant vingt minutes, filtrées trois fois à froid sur le même filtre, étaient ultérieurement ‘siérilisées pendant un quart d’heure à tr5°. to © RÉUNION DE LA SOCIÉTÉ BELGE DE BIOLOGIE lines, celle-ci finit par diminuer considérablement, presque par disparaître. L'épreuve de l'hémoclasie digestive, pratiquée à cette époque, fut nettement positive : l'ingestion d’un bol de lait fit tomber le chiffre des leucocytes de 7.900 à 5.000, la pression au Pachon de 15-8,5 à 14-7,5. Après cinq jours passés presque sans urticaire, la malade ‘reçut à jeun, le 30 décembre dernier, à 9 heures 4o, 12 e.c. de peptone à 10 p. 100, en injection intra- veineuse ; cette injection déclancha une éruption urticarienne intense qui se prolongea, avec seulement une interruption d’une heure dans l'après-midi, jusqu'à 11 heures du soir. Une nouvelle injection de r2 c.c. de peptone pratiquée le lendemain, déter- mina également une violente crise ortiée qui se prolongea, avec trois quarts d'heure d'interruption dans l'après-midi, jusqu'à mi- nuit. Les 4, 6, 11 et 15 janvier, semblables injections de pep- tone, précédées d’injections anti-anaphylactisantes, selon la mé- thode de Besredka, ne furent pas suivies d’éruptions urtica- riennes, intenses, subintrantes, prolongées, comme l'avaient été - les injections du 30 et du 3r décembre ; pourtant, quelques élé- ments ortiés apparurent encore au cours de ces quatre journées, mais notablement plus petits, plus rares et plus fugaces. Dans les - journées intermédiaires, la malade, soumise à des régimes va- riés, mais absorbant 25 centigr. de peptone une heure, 50 centigr. une demi-heure avant chaque repas, avait d’ailleurs présenté de. petites éruptions urticariennes : petits éléments fugaces et rares, se montrant à des intervalles éloignés. La persistance de cette urticaire légère au cours d'une journée de diète hydrique précé- dée d’une purgation saline, me fit penser qu’elle devait dépendre d’un état de sensibilisation de la patiente vis-à-vis de certaines substances de son propre métabolisme. Une saignée pratiquée après un repas copieux, non précédé d'ingestion de peptone, me fournit un sérum que je lui injectai par petites doses, selon le procédé de Besredka, mélangé extemporanément à de la peptone, et dilué de solution physiologique ; soumise pendant quatre jours à cette médication, la malade n’a pas présenté d’urticaire au cours des trois derniers jours. Je me suis permis de rapporter iei ces deux cas, parce qu'ils me paraissent avoir la valeur de faits expérimentaux. Des con- clusiôns bien nettes s'en dégagent, conclusions qui constituent un apport nouveau à l'étude de l’anaphylaxie : 1° Dans certaines conditions encore indéterminées, mais qui paraissent exception- nelles, des injections intraveineuses de peptone à ro p. 100 peu- vent, à la longue, sensibiliser, de façon spéciale, l'organisme humain ; celui-ci réagira dès lors à toute injection intraveineuse nouvelle de peptone par une éruption urticarienne. Ce fait n'in- firme ni ne confirme cette opinion de Nolf, que l'organisme des à 19 Er CS (9) SÉANCE DU 29) JANVIER Carnivores est constamment en élat d'anaphylaxie vis-à-vis des albumoses et des peptones. Il indique simplement, à mon avis, que dans certaines circonstances, cette anaphylaxie générale peut se compliquer de certaines manifestations spéciales, à localisation parcellaire endothéliale, affectant plus particulièrement, en cas d’urticaire, les vaisseaux cutanés, mais vraisemblablement sus- ceptibles d'atteindre d’autres vaisseaux (asthme, migraine) ; Chez certains sujets atteints d’urticaire chronique,, l'injec- {ion intraveineuse d’une solution de peptone à 10 p. 100 agit comme une injection déchainante et provoque une poussée d’ur- ticaire. Ces faits expliquent pourquoi les malades atteints d'urticaire chronique peuvent être guéris par l'ingestion, avant les repas, de petites doses de peptone (Pagniez et Pasteur Vallery-Radot, Jol- train) ; notre seconde observation montre, d'autre part, que si le traitement'peptoné ne fait qu'améliorer certains patients, il peut être utile de lui associer l’auto-sérothérapie ; l’auto-séropeptothé- rapie pourrait éventuellement triompher d'éruptions enr à la seule peptothérapie. (Clinique médicale de l'Université de Liège): L'ACTION PRÉCIPITANTE DU CHLOROFORME SUR LA SOLUTION DE FIBRINOGÈNE PUR, par PIERRE Norr. Parmi les auteurs qui se sont occupés de l’action du chloro- forme sur le plasma, il en est un, G. R. Minot, qui a fait agir le chloroforme sur la solution de fibrinogène. Il déclare, sans autres détails, que le chloroforme est sans action. La question était inté- ressante principalement à deux points de vue, d’abord pour la compréhension de l’aetion coagulante du chlorofofme sur le plasma, ensuite comme épreuve de la pureté de la solution de fibrinogène. Au cours de ces derniers mois, j'ai soumis à.l’ac- tion, du chloroforme un certain nombre d'échantillons de fibri- nogène extraits du plasma de Cheval d'après un procédé, modifié de celui de Hammarsten, que j'ai décrit en rgo8. Les solutions examinées étaient obitnues par la redissolution du fibrinogène, précipité pour la quatrième fois et bien exprimé, dans une quan- tité d'eau distillée (additionnée d’une trace de carbonate de soude) suffisante pour que la solution obtenue ne, contienne pas plus de 0,7 p. 100 à 0,8 p. 100 de chlorure sodique, ce dont on s’as-: sure, en quelques minutes, par une épreuve de résistance globu- à » ‘274 IÉUNION DE LA SOCIÉTÉ #ELGL DE BIOLOGIE (10) laire. Eïles se comportaient dans les expériences de coagulation comme étant pures. Elles subissaient l'épreuve de l'évaporation à sec suivie de redissolution, en conservant la propriété de donner avec la thrombine un caillot typique. Mélangées à la moitié de leur volume de chloroforme et soumises à une vive agitation, elles donnaient un précipité peu volumineux dont la majeure partie se collectait par la centrifugation en une membrane vis- queuse, flottant à la surface de la couche aqueuse. Laissée en en place, cette membrane se redissolvait au bout de quelques heures dans la couche sous-jacente, à mesure de l’évaporation du chloroforme. Transportée dans un tube contenant une solution saline isotonique, additionnée d'une trace de carbonate de soude, elle s’y dissolvait complètement et le liquide donnait un caillot gélatineux typique par une solution de thrombine, Si l’on filtre une solution de fibrinogène traitée par le chloroforme, de façon à la débarrasser de toutes les particules de fibrinogène précipité. on constate que le liquide filtré se solidifie lui aussi par la throm- bine, ce qui indique que l’insolubilisation du fibrinogène par le chloroforme est incomplète. D’après l'importance des caillots pro- duits dans. la solution originelle, dans le flitrat et dans la solution obtenue par redissolution du précipité, il m'a semblé que le fibri- nogène se répartit de façon sensiblement égale entre le précipité et le filtrat. À part son action précipitante, le chloroforme paraît être sans effet sur le fibrinogène pur. J'ai pu soumettre à l'éva- poration à sec le filtrat d’une solution traitée par le chloroforme et redissoudre le résidu sec dans de l’eau distillée, additionnée d’une trace d’alcali. La solution ainsi obtenue donnait par la thrombine un caillot gélatineux normal. Le chloroforme n’inso- lubilise le fibrinogène qu'à la condition d'être agité en excès avec lui. Si on dilue une solution très concentrée de fibrino- gène dans un grand excès de solution saline isotonique préalable- ment saturée de chloroforme, il n'apparaît aucun précipité. Certains plasmas, tels que le plasma phosphaté fort, agités avec la moitié de leur volume de chloroforme, ne se coagulent pas et leur fibrinogène reste en solution. À quoi est dûe cette différence entre le fibrinogène de ces plasmas et celui de la solution ? Sim- plement à l’action protectrice des colloïdes stables du plasma. Si l’on ajoute un peu d’une solution très concentrée de fibrinogène à un excès d’un tel plasma ou si l’on redissout dans une solution de fibrinogène le résidu sec obtenu par l’'évaporation du plasma, on obtient des liquides qui, agités avec le chloroforme, ne don- nent plus aucun précipité de fibrinogène. On observe le même résultat en dissolvant dans une solution de fibrinogène le résidu ‘sec de la fraction albumine d’un plasma, obtenue par l’action de l'anhydride carbonique après dilution dans 9 volumes d’eau dis- ‘4 de 11) | SÉANCE DU 29 JANVIER PTE «illée. Par ces moyens, on rend au fibrinogène la protection des colloïdes stables du plasma et il reprend les propriétés de solu- bilité qu'il a dans le plasma. Il découle de ces expériences que la coagulation d’un plasma par le chloroforme ne dépend pas d’une action directe du chloro- forme sur le fibrinogène du plasma et que les manipulations aux- quelles est soumise cette dernière substance au cours de son iso- lement du plasma et de sa purification paraissent ne l’altérer en rien et lui conserver intactes ses propriétés naturelles. INFLUENCE DE LA RÉACTION DU MILIEU SUR L'AUTOLYSE MICROBIENNE TRANSMISSIBLE.. Note d’ANpRé GRATIA, présentée par J. Borper. Le principe lytique que l’on obtient, selon la technique de Bordet et Ciuca (:), en filtrant une culture de Colibacilles préa- lablement lysée par un exsudat leucocytaire de Cobaye immu- nisé, peut manifester son action, soit en: provoquant l’autolyse d’une nouvelle culture de coli, soit en inhibant la croissance de ce microbe dans un bouillon qu'on vient d’ensemencer. Nous avons constaté que cette inhibition est nettement influen- cée par la réaction du milieu. Elle est d'autant plus intense que la concentration en ions hydrogène du bouillon est plus faible : légère en bouillon neutre (Px 7,0) elle est moindre encore en milieu acide (Pa 6,8), mais très marquée au contraire en milieu franchement alcalin (Pa 8,5). Un bouillon acide (Px 6,8), neutre (Px 7,0) ou légèrement alcalin (PH 7,4), ensemencé de eoli et contenant quelques gouttes du principe [ytique, peut déjà présenter un léger trouble après deux ou trois heures, tout à fait comme s'il ne contenait pas ce principe. En vérité, cette culture précoce ne tarde pas à se redissoudre et le bouillon redevient pro- visoirement limpide, mais pour donner déjà une nouvelle crois- sance après une douzaine d'heures. Dès lors le développement se poursuit régulièrement en formant un trouble de plus en plus marqué qui atteint son apogée après 36 heures environ, sans jamais égaler loutefois l'intensité d’une culture normale. À partir de ce moment une nouvelle clarification se produit, lente et in- complète, suivie à nouveau, après encore un jour ou deux, d’une certaine augmentation d'opacité. On a, en somme, l'impression d’une succession de vagues de croissance et de redissolution, à chaque vague la croissance étant plus noue et les individus plus résistants. {x) G. M!) de là Soc: de biol, t. LXXNIIL, p. 1.203, 9 oct: 1920. 19 1 (ep?) En milieu franchement alcalin (Px 8,5) l'inbibition est infini- ment plus marquée. Ce n'est qu'après plus de 36 heures, c'est-à- dire au moment où les bouillons neutres ou acides ont eux, au contraire, déjà atteint le maximum de leur croissance et sont en voie de clarification, qu’un bouillon alcalin, resté jusque-là par- faitement limpide, donns br usquement naissance à une culture. Nème si forte que soit l’inhibition en milieu alcalin, elle n’est done jamais absolue. Il semble que le coli parvienne toujours à s ‘adapter, après un temps plus ou moins long, au principe ly- tique en donnant naissance à cette race nouvelle de coli résistant mise en évidence par Bordet el Ciuca. En fait, cette résistance est relative, puisque des individus qui ont réussi à se développer en dépil du principe INtique, peuvent, dans la suite, être par- tieliement redissous par lui. De même, du Coli qui a vaincu l'inhibition de l'agent lytique en en acide, est moins résis- tant que du Coli qui a surmonté l'épreuve plus sévère de cet agent en milieu alcalin. Nous verrons dans une note ultérieure que cette résistance acquise du Colibacille, n’est pas le résultat d’nne adaptation, mais bien d’un phénomène de sélection. (Rockefeller Institute for medical research, New-York). DÉTERMINISME DE L'AUTOLYSE MICROBIENNE TRANSMISSIBLE, à par J. BoRDET et M. Cruca. D'Hérelle attribue à un virus invisible (bactériophage), le phé- nomène de lyse bactérienne transmissible, qu'il a observé le pre- _imier. D'après Kabeshima, cette Iyse est due non à un virus mais à un principe chimique, car le facteur qui la détermine résiste à des agents qu'un être vivant ne pourrait tolérer. Kabeshima, émet en outre l'idée que ce principe pourrait bien provenir de l'organisme même (convalescent de dysentérie par exemple) dont les matières fécales se-montrent actives, mais il n'apporte au- cun fait expérimental à l’appui de cette hypothèse. Pour élucider le déterminisme du phénomène, il fallait évidem- ment, tout d'abord ne point se contenter d'étudier la propriété lytique que manifeste un matériel (extrait de matières fécales) fourni par la nature, mais réussir à créer ce pouvoir, à le faire apparaitre au gré de l’expérimentateur. Ensuite, pour montrer que ce pouvoir ljtique relève, non d’un germe parasitant le mi- crobe accessible à la Iyse, mais d'un principe chimique à l'ap- parition duquel l'organisme participe, il fallait assister à la ge- nèse de ce principe au sein de l'organisme même, dans des condi- RÉUNION DE LA SOCIÉTÉ BELGE DE BIOLOGIE (12} (13) SÉANCE DU 29 JYNVIER QT tions excluant toute intervention de’germe autre que le microbe lysable contre lequel l'organisme se défend. Nous croyons avoir rempli ces désiderata en montrant (Comptes Rendus, t. LXXXIIL, p. 1293) que le pouvoir Ijtique vis-à-vis d'une culture jusqu'alors parfaitement normale de B. coli, peut résulter du conflit de ce germe avec l’exsudat péritonéal de Cobayes qui ont été soumis à des injections intrapéritonéales, de ce même microbe (r). Sous l'influence perturbatrice de l'exsudat, le B. coli se modifie : il acquiert un pouvoir d'autolyse qui fait disparaître la majorité des microbes, tandis que certains d’entre eux ré- sistent, et, pouvant encore se reproduire tout en élaborant le principe actif, communiquent soit à leurs descendants, soit aux microbes normaux auxquels on les mélange, le mème pouvoir autolytique. Celui-ci, par conséquent, se régénère à linfini. Nous ne revenons plus sur les considérations que ces faits nous ont sug- gérées. Il convient cependant d'insister sur cette notion, que, dans les suspensions microbiennes, qui se lysent, le microscope ne nous a rien décelé qui püt faire suspecter la présence d’un être vivant quelconque détruisant le microbe. Rappelons que ie pouvoir lytique se révèle soit par le maintien de la limpidité d’un bouillon qu'on vient d'ensemencer, soit par la clarification d'une suspension microbienne trouble, soit par le dépôt d’une goutte du liquide lytique sur un milieu solide (gélose) récem- ment ensemencé sur toute la surface : le tube étant reporté à l’'étuve, on ne voit point apparaître de couche microbienne sur la zone que la goutte a touchée ; à ce niveau, la gélose reste nue. Ajoutons encore que la Iyse, qui s'observe si aisément en bouillon, s'opère fort bien aussi en sérum. Deux tubes contenant 4 €.c. de sérum (chauffé préalablement à 56°) de Lapin normal sont additionnés, l'un de 2 gouttes de liquide Ivtique (suspension de coli qui a été lysée puis filtrée), l’autre de 2 gouttes de bouillon stérile ; .on introduit ensuite dans les deux tubes une goutte de culture de B. coli : le premier reste limpide à l'étuve, l’autre se trouble fortement. Etant donné que le pouvoir [tique est produit et véhiculé par des germes de B. coli résistant, dont on peut, comme nous l'avons dit, obtemir sur gélose des cultures luxuriantes, la ques- (x) Cette note-aura sans doute paru obscure, une phrase fort importante pour la compréhension de l’exposé n'ayant été imprimée qu'en partie et n'étant, par conséquent plus intelligible. Voici la phrase en question (ligne 24 de la com- munication) dans laquelle les mots qui avaient été omis sont en ilaliques « Car, se diiuant en quelque sorte dans une postérité de plus en plus nombreuse, il perdrait bientôt de sa force au point de n'être plus capable d’astreindre les nouveaux éléments, issus des divisions cellulaires répétées, à revêtir le type nouveau dont il a déterminé l'apparition ». 278 RÉCRION DE LA SOCIÉTÉ BELGE DE BIOLOGIE (4#}. tion se pose de savoir combien il faut ajouter de ces germes lyso- gènes à une suspension en bouillon de B. coli normaux pour dé- velopper la Iyse. On constate que le pouvoir Ixtique transmissible apparaît lorsque à ‘une telle émulsion bien trouble, contenant sous un volume de 10 c.c. 30 milliards de B. coli normaux, on ajoute une quinzaine de microbes lysogènes, c’est-à-dire une goutte d’une dilution assez étendue pour qu’une telle goutte, éta- lée sur une surface de gélose nutritive, ne fasse apparaître qu'une quinzaine de colonies. Sous cette influence, la suspension de B. coli se lyse ; ainsi de nouveaux germes résistants lysogènes apparaissent promptement, de telle sorte que l'énergie lytique atteint bientôt le maximum. Celte expérience démontre que les microbes lysogènes ne préexistent pas, même en nombre extrême- ment faible, dans la culture initiale de B. coli normal. Car, si tel était le cas, la lyse apparaftrait spontanément bientôt dans les cultures de B. coli, ce qu'on n'observe pas. C'est le contact avec l’exsudat leucocytaire qui déclanche le phénomène en modifiant le microbe. (Institut Pasteur de Bruxelles). SPÉCIFICITÉ DE L'AUTOLYSE MICROBIENNE TRANSMISSIBLE, par. J. Borner et M. Cruca. Nous avons déjà signalé que le pouvoir Iytique, originellement déclanché par le contact de l’exsudat leucocytaire avec uné race déterminée de B. coli Diner pas indifféremment. tous les échantillons de B. coli. Il s’en faut même de béaucoup : de l'intestin de l’Horme ou des animaux, nous avons isolé de nombreuses souches de B. coli, qui se sont montrées totalement insensibles. Mais nous avons étendu ces essais à microbiennes. Voici la technique : le principe actif employé est ioujours celui que nous avons créé, comme il est dit dans les communications précédentes, par la méthode de l'injection intra- péritonéale au Cobaye d’une race déterminée de B. coli. On fait une ample provision de liquide Iytique en filtrant sur bougie (Chamberland L.,) des suspensions en bouillon bien lysées. Dans un tube stérile on introduit : c.e. de ce liquide, puis uné-goutte de la culture en bouillon du miecrobe, tel le Bacille De que l'on veut soumettre à l'épreuve. On maintient 24 heures à l'étuve. Qu'il y ait ou non culture, on chauffe ensuite le liquide une demi-heure à 58°, on en transporte 12 gouttes dans un tube de bouillon que l'on ensemence et que l’on chauffe à son tour le lendemain : on effectue ainsi un certain nombre de passages. à d’autres espèces - : (15) | Ù SÉANCE NU 2 JANVIER 279 Le Bacille Shiga s'est montré d'emblée plus [ysable que le coli lui-même, et ce pouvoir [tique anti-Shiga augmente encore après quelques passages. [Il est donc bien probable que le principe anti- Shiga, trouvé par d'Hlerelle dans l'intestin de l'Homme et des animaux, doit en réalité son apparition au conflit de l'organisme, non avec le Bacille dysentérique lui-même, mais avec le B. coli. Si on additionne d’une trace de principe actif une suspension épaisse, quelques microbes résistent, qui, reportés sur gélose, y développent une couche tout d'abord extrêmement mince ; après quelques ensemencements successifs sur gélose, le développement s'améliore sans devenir luxuriant. La couche microbienne obte- nue se flétrit rapidement. Ce microbe est lysogène même après de nombreux passages (43) ; une trace de cette culture, que le principe actif ne peut détruire, introduite en bouillon, rend ce liquide impropre au développement du Bacille de Shiga normal : inutile d'ajouter que le pouvoir Iytique ainsi conféré se trans- met en série. Le Bacille dysentérique de Hiss se comporte sem- blablement ; il est sensible au principe entretenu dans des sus- pensions soit de B. coli soit de Shiga. La race de Flexner, peu sensible au début, se Iyse plus fortement mais encore assez modé- rément après 7 à 8 passages du principe actif dans des bouillons ensemencés de ce genre. Moins sensible encore, la race de Strong se prète cependant à la lyse. Après quelques passages du principe actif originel dans des suspensions de Bacille typhique, nous avons observé une influence Iytique très prononcée à l'égard de ce microbe. Repiquée sur gé- lose, une émulsion qui s’est ainsi clarifiée fournit aisément une race typhique insensible au principe actif, mais qui conserve, à travers de nombréux repiquages (43), le pouvoir lysogène. Les paratyphiques À et B sont également sensibles au principe actif. Chose remarquable, d’autres échantillons de Bacille ty- phique ne se sont pas prèlés à la production du pouvoir Ijtique. Une question de race intervient donc, comme pour le B. coli. Di- versés autres espèces mierobiennes (Charbon, Pyocyanique, Sta- phylocoque, Streptoeoque, Gonocoque, Vibrion cholérique et Vi- brion de Metchnikoff) soumises à l’action du principe actif sur le B. coli, n'ont pas permis d'obtenir des liquides capables de les lyser. | (Institut Pasteur de Bruxelles). 280 RÉUNION DE LA SOCIÉTÉ BELGE DE BIOLOGIE (16) AUTOLYSE MICROBIENNE ET SÉRUM ANTILYTIQUE, par J. Borper et M. Cruca. Si l'on injecte sous la peau d'un Cobaye (25orgr:)l2/c'c14e liquide lytique (suspension 1fsée puis filtrée de B. coli) et si, sept heures plus” lard, on saigne l'animal, on constate que 12 gouttes du sérum obtenu (chauffé une demi heure à 56°) in- iroduites dans un tube de bouillon qu'on ensemence d’une goutte de culture de B. coli, empêchent le développement du microbe : le liquide reste limpide à l’étuve. Bien entendu, avant l’injec- tion du liquide lytiqué, le sérum du même Cobaye ne produisait pas cet effet. L'agent Iytique injecté sous la peau est donc rapi- dement résorbé dans la circulation ; le Cobaye ne manifeste d’ail- leurs aucun trouble quelconque. Ce fait ne se concilie guère avec l’idée récemment défendue encore par divers auteurs, que le pouvoir lytique est dû à un parasite du oi virus invisible ou amibe. 1 PE AIRES ; Si l’on injecte dans la veine d'un Lapin normal, dont le sérum ne contrariait aucunement le développement du B. coli, 20 c.c. de liquide Ivtique, la saignée pratiquée de 7 à 24 heures plus tard fournit un sérum (on le chauffe à 56°) dont 12 gouttes, introduites dans un tube de bouillon qu'on ensemence d'une goutte de culture de B. coli, empêche tout développement. La saignée pratiquée après 48 heures donne un sérum qui entrave nettement la culture sans l'empêcher complètement. Lorsqu'on réalise la même expérience sur un Lapin, qui pendant plusieurs mois à été immunisé par de nombreuses injections du liquide Iytique, on constate qu'après l'injection intraveineuse de celui-ci, le sérum 1e contrarie aucunement la culture du B. coli. On démontre aisément que le sérum d’un tel animal esl fortement antilvtique. Si, dans un tube de bouillon qe ‘on vient d’ensemencer d'une goutte de B. coli, on introduit 5 gouttes d'un mélange en parties égales de liquide Iytique et de sérum de Lapin neuf (chauffé à 56°), le B. coli ne pousse pas. Il se déve- loppe abondamment, si dans celte expérience on remplace le sérum neuf par celui du Lapin immunisé. On peut naturelle- ment mesurer la vertu neutralisante de cet immunsérum, en in- troduisant dans une série de tubes de bouillon, qu'on ense- mence ensuite de coli, une certaine quantité de liquide lytique et des choses variables de sérum. On trouve ainsi que le sérum supprime le pouvoir empêchant d'environ 10 fois son volume de liquide lytique ; si le sérum agit à dose plus faible, le pouvoir empêchant n’est qu'affaibli. Il est aisé de prouver que le pouvoir Ivtique peut être définitivement neutralisé, en ce sens que l'agent (17) _ SÉANCE DU 29 JANVIER 281 lytique touché par le sérum ne reparaît pas lorsqu'on transporte, dans un nouveau bouillon ensemencé de B. coli, 12 gouttes du bouillon contenant à la fois le liquide Iytique et le sérum, et dans lequel le B. coli avait pu cultiver ; on a soin, avant d’effec- tuer ce transport, de chauffer le liquide à 58°, température qui, on le sait, respecte le pouvoir Iytique. Le B. coli se développe. Même si on réalise à plusieurs reprises de tels passages, jamais l'influence lytique ne réapparaît, bien que cette technique ait pour effet d'amener à une dilution infinie le sérum introduit dans le mélange originel. | Signalons à ce propos que si la [yse était due à un parasite du microbe, ce parasite, débarrassé du sérum par les passages, finirait sans doute par pulluler : pour expliquer sa disparition définitive, il faudrait accepter l'hypothèse peu vraisemblable qu'il a été tué, en présence de bouillon, par une dose, assez faible d’ail- leurs, d'immunsérum chauïfé à 56°. Ea qualité antilytique de cet immunsérum se transmet aux animaux neufs. Un Cobaye (600 gr.), dont on a extrait un peu de sang, reçoit sous la peau 5 c.c. de ce sérum ; 32 heures après on le saigne. Les deux sérums de Cobaye obtenus sont chaulfés à b6° puis mélangés chacun à volume égal de liquide lytique. Le Coli pousse très bien dans du bouillon additionné de 2 gouttes du mélange contenant le sérum provenant de la seconde saignée ; il ne pousse pas dans le bouillon-témoin qui à reçu 2 gouttes du, mélange renfermant le premier sérum. Le pouvoir antilytique existe aussi, comme on doit s'y at- tendre, dans le sérum de Lapins immunisés contre le Coli ré- sistant lysogène entretenu sur gélose. Mais, fait remarquable, nous ne l’avons pas constaté dans le sérum de Lapins solidement vaccinés contre la culture initiale de B. coli normal dont nous sommes partis pour obtenir nos liquides lytiques et corrélative- ment notre B. coli résistant lysogène. L'étude sérologique in- dique donc que le pouvoir lytique est un caractère vraiment nouveau. Ces trois sérums de Lapins respectivement immunisés contre le coli normal, contre le liquide lytique obtenu à l’aide de ce B. col, êt contre le B. coli résistant, qui perpétue la qualité lyso- gène, méritent d’être étudiés comparativement aux divers points de vue. Les deux derniers neutralisent le principe lytique. Le premier (anti-coli normal) agglutine (jusqu’à 1 p. 80) le B. coli normal mais non le B. coli lysogène, qui d’ailleurs n’est pas ag- glutinable non plus par le sérum qui lui correspond. Le second sérum (anti-liquide lytique) agglutine le B. coli normal, mais non le B. coli lysogène. Le troisième sérum (anti-coli Iysogène) n’agglutine ni le B. coli normal ni le B. coli lysogène. Pour BroLocre. CoMPTEs RENDUS. — 1921. T. LXXXIV. 20, 282 RÉUNION DE LA SOCIÉTÉ BELGE DE BIOLOGIE (18) l'étude de l’agglutination le procédé le plus sûr consiste à ense- mencer les microbes dans des bouillons additionnés de sérum ; on observe un trouble homogène ou des grumeaux microbiens compacts. Les trois sérums précipitent nettement le liquide lytique ; les sérums d'animaux immunisés contre d’autres souches de B. coli normal se comportent de même. Quant à la fixation de l’alexine, il en sera question dans une prochaine note. (Institut Pasteur de Bruxelles). — LE TRAITEMENT DU PYOSIS TROPICA AU RUANDA, par RENÉ VAN SACEGHEM. Depuis mon arrivée au Ruanda, j'ai pu observer un grand nom- bre de cas de pyosis tropica parmi les indigènes du pays. Cette affection de la peau signalée par Gastellani à Ceylan, par Galli et Sabella à Tripoli, par Chalmers et O’Farrell au Soudan anglo- égyptien, par Ricona et Pyper dans le sud africain est très com- mune dans le Ruanda belge. L’étiologie de la maladie, d’après Castellani, est un Staphylocoque que Chalmers et O’Farrell ont nommé Aurococus {ropica. Dans tous les cas que j'ai eu l’occasion de constater, j'ai tou- jours pu obtenir, très facilement, des cultures pures de Satphy- locoques. La maladie se localise principalement aux membres et aux fesses. Le malade présente de nombreux abcès qui s'ulcèrent et se recouvrent de croûtes. Quand on enlève la croûte on voit un ul- cère à bords irréguliers, le fond de l’ulcère est recouvert de bourgeons mollasses. On trouve, à côté de cette lésion, de pe- tites vésicules et pustules. Les cicatrices sont parfois dépigmen- tées. Le traitement par autovaccination amène en la gué- rison en quelques semaines. Je cultive le Staphylocoque, isolé du malade, sur gélose ordi- naire. J'émulsionne une culture de 48 heures dans de l'eau dis- üllée stérile (deux tubes de culture pour 5o c.c. d’eau). Je chauffe entre 56 et 58 degrés pendant une demi heure, puis j'ajoute 5 gouttes d’acide phénique et l’autovaccin est prêt à être employé. J’injecte au malade des doses croissantes de 1/2 c.c., 1 c.c., 2 c.c. et davantage même, de manière à obtenir une phase négative. Celle-ci se caractérise par des modifications vasculaires très accu- sées au niveau des plaies qui saignent au moindre attouchement. 7 (49) | SÉANCE DU 29 JANVIER 283 Quand la phase négative est passée, je recommence les injections. La guérison s'obtient après quelques semaines. Au niveau des injections, la réaction est nulle. L’autovacci- nation est, à mon avis, le traitement spécifique des pyosis qui sont très rebelles à tout autre traitement. (Laboratoire vétérinaire de Kissengnie, Ruädnda belge.) LA TRYPANOSOMIASE DU RUANDA, par RENÉ Van SACEGHEM. Comme je l'ai exposé dans une note intitulée « Contribution à l'étude de la transmission de Trypanosoma cazalboui » (1), des Trypanosomes pathogènes peuvent être transmis dans la nature, d'animal à animal, par des Diptères hématophages autres que les Glossines. À ces observations que j'ai faites à Zambi (bas Congo), à celles de Bouffard et Pécaud, nous pouvons ajouter les cas de Souma constatés en Erythrée et dans la province de Kassala au Soudan égyptien, où il n'y a pas de Glossines. Tout récemment, Van den Branden a pu affirmer, que sans aucun doute le Try- panosoma congolènse est transmis à Léopoldville (moyen Congo) par Stomoxys calcitrans. Phipps observe des infections par Try- panosoma cazalboui, à Carnet dans un pays où les Glassines sont inconnues, mais où on trouve d'innombrables Stomoxes. À toutes ces constatations, nous pouvons en ajouter une nouvelle, qui doit établir d'une façon irréfutable, que les Trypanosomes pathogènes sont transmis dans la nature par d’autres Mouches que les Glossines. Une grave épizootie de trypanosomiase règne parmi les grands troupeaux de bovidés dans la région de Kissengnie (Ruanda) où j'ai installé un laboratoire. Les Glossines dans ce pays, où l’alti- tude dépasse partout 1.400 mètres, n'existent pas. D’après les renseignements que j'ai pu receuillir, la trypanosomiase, il y a quelques années, était absolument inconnue dans la région de. Kissengnie. La maladie semble avoir été introduite par les mules des troupes, lors de la guerre. La maladie s'est propagée de troupeau en troupeau dans toute la contrée. Le Trypanosome se présente à l’état frais sous la forme d'un Trypanosome polymorphe, sans flagelle libre. Les Trypanosomes sont animés de mouvements vifs, sans toutefois sortir du champ microscopique. Îls se déplacent en se tortillant sur eux-mêmes, s'arrêtent brusquement et repartent de la même façon. Très sou- vent, ils se trouvent fixés par la partie antérieure à une hématie. (x) Bull. de la Soc. de pathal. exot., 1916, p. 569. 28/4 RÉUNION DE LA SOCIÉTÉ BELGE DE BIOLOGIE (20) Dans les frottis colorés, ils mesurent, chez les Bovidés infectés naturellement, 16, 14 12, 9 w de long. La largeur est de ru5 à 2 u et peul alteindre 3 x lorsque dans la mensuration on com- prend la membrane vibratile. L’extrémité posicentrosomique est arrondie. Dans les préparations on trouve des formes à partie pos- térieure effilée ; c'est une illusion d'optique, ces Trypanosomes se présentant de biais. Le protoplasme se continue le long du fla- gelle. Le protoplasme est généralement homogène ; on'y trouve néanmoins parfois quelques granulations chromophiles. Le mi- cronucleus est bien marqué et se trouve très souvent sur un des bords du parasite. La membrane ondulante est bien développée, mais présente peu de plis. Sans vouloir entrer dans les discus- sions sur la base qui doit servir à classer les Trypanosomes patho- gènes, admettons qu'à l'heure actuelle nos connaissances sur les Trypanosomes nous obligent aux plus grandes réserves en ce qui concerne leur classification. Aussi me bornerai-je, dans cette étu- de préliminaire, à marquer les différences que présente le Trypa- nosome du Ruanda, que provisoirement nous pouvons dénommer Trypanosoma ruandae, d'avec les Arypanteonts pathogènes dé- crits. Le Trypanosome du Ruanda est un Trypanosome pathogène pour les Bovidés, Ovidés, Cobayes et probablement les Equidés. Il est polymorphe sans flagelle libre. Sa description morphologique le rapproche de Trypanosoma congolense, dimorphon et pecorum. Il diffère de Trypanosoma dimorphon Laveran et Mesnil par l’ab- sence des longues formes de 22 u en moyenne. Je n’ai pas pu mettre ces formes en évidence dans les infections naturelles ni ‘ dans les infections expérimentales. C’est sûrement à Trypanosoma congolense et pecorum que le Trypanosome du Ruanda ressemble le plus, et devra probablement être identifié. Cliniquement, les Bovidés atteints du Trypanosome qui règne dans le Ruanda présentent tous les signes d’une anémie progres- sive, l'hypertrophie des ganglions et très souvent de l'æœdème des paupières avec conjonctivite à écoulement séreux. Nous n'avons eu l’occasion de retrouver des infections naturel- les que chez des Bovidés. Les Equidés sont très rares dans la région ; il nous a été impossible de vérifier si le Trypanosome est pathogène pour eux. Au commencement de l’épizootie un Bar- dot est mort, à Nyondo, près de Kissengnie, et, d’après les Pères de la Mission de Nyondo, il serait mort de la maladie du som- meil. Nous ne pouvons accepter ce diagnostic que comme une probabilité, aucun examen microscopique du sang n'ayant été fait. Nous sommes parvenus à infecter expérimentalement un Mou- ion indigène qui a présenté des Trypanosomes le 7° jour après (21) : SÉANCE DU 29 JANVIER 28 l'injection de sang virulent ; un Cobaye s’est infecté facilement et a présenté des Dre eee leo: Dans une étude détaillée, nous donnerons la marche de l’in- fection chez les animaux d'expériences. Des essais de culture ont été tentés sur milieu Novy simplifié. À la température ordinaire du laboratoire, 23° en moyenne, nous n'avons pas obtenu des cultures proprement dites mais nous avons conservé le Trypanosome vivant pendant go heures. Après 24 heures nous trouvons de rares Trypanosomes nageant entre les hématies, ils semblent ne plus se fixer aux hématies comme nous l’avions si souvent observé dans les préparations faites avec du sang frais. Les Trypanosomes isolés ont des mouve- ments ralentis. : Nous constations un phénomène intéressant, l’agglutination des Trypanosomes en masses ; l’accolement se fait latéralement là où il y à a contact. Cette particularité a été signalée chez Trypano- soma -dimorphon dans le sang, observé entre lame et lamelle, d’un Rat et d’une Souris fortement infectés. Sur frottis coloré on constate que les Trypanosomes sont plus larges, et qu'ils possèdent des granulations chromophiles situées surtout dans la partie antérieure. Les longueurs mesurées va- rient entre 14 u et o u 5. L’extrémité postérieure est très arrondie. Le micronucleus ne se trouve plus sur un bord. mais est égale- ment éloigné des deux bords et plus éloigné de la partie posté- rieure que dans les Trypanosomes du sang. Le protoplasme est parsemé de grandes vacuoles. À la 48° heure nous avons retrouvé là même agglutination ; certains Trypanosomes se trouvent fixés à des leucocytes par leur partie postérieure. Pour Trypanosoma congolense dans le sang frais on trouva des Trypanosomes fixés à des leucocytes par leur partie antérieure. Vers la 69° heure on observe que les Trypanosomes accolés se confondent en une masse. Ce ne sont que les Trypanosomes qui se trouvent sur les bords de l’amas qui présentent encore une grande vivacité. [l semble que la membrane vibratile s’accroîsse de beaucoup. Comment la trypanosomiase du Runda peut-elle se propager ? Nous l'avons déjà dit, les Glossines n'existent pas ; par contre les Stomoxes se trouvent surtout à certaines saisons, en très grand nombre. J’attribue à ces mouches le rôle de propagatrices de la trypanosomiase. J'ai examiné un grand nombre de oxe qui venaient de se nourrir sur des animaux infectés de trypanosomiase. J’ai tou- jours retrouvé très facilement, dans l'intestin des Mouches, des Trypanosomes bien vivants. Le lendemain ces Trypanosomes 286 RÉUNION DE LA SOCIÉTÉ BELGE DE BIOLOGIE (22) avaient disparu. La présence de Trypanosomes vivants dans l'intestin de la Mouche après un repas sur un animal trypanosé prouve que le suc salivaire de la Stomoxe n'est pas nocif pour les Trypanosomes. Malgré de nombreuses recherches. je ne suis pas encore parvenu à retrouver les Trypanosomes dans la trompe des Stomoxes. Des essais d'infection expérimentale avec des Stomoxes sont en cours. Quelques mots à propos du traitement : En 1915, j'ai préco- nisé (r) les injections intramusculaires d’émétique comme traite- ment de.la trypanosomiase animale. Depuis ce temps, j'ai légère- ment modifié la technique de ces injections. On dissout 4 p. roo d’émétique dans de l’eau distillée ; à cette solution on ajoute h p. 100 de chlorure de sodium chimiquement pur. Ce chlorure de sodium a sa raison d'être. En effet, quand on ajoute à 10 c.c. d’une solution concentré (saturée ou à 5 p. 100) d’émétique du sérum sanguin goutte à goutte, on obtient avec les premières gouttes un abondant et volumineux précipité albumineux qui se dissout dans un excès, même léger, de sérum. Ce précipité n’appa- raît pas dans les solutions de tartre stibié préalablement addition- nées de sel marin. L’addition de sel marin diminue, par consé- quent, le pouvoir coagulant ; et, de là, le pouvoir irritant et mor- tifiant de l’émétique. Les solutions hypertoniques ont sûrement en plus l’avantage de diminuer les chances de formation d’abcès. Je prends actuellement la précaution, avant de faire les injec- tions intramusculaires dans les muscles de la région cervicale, de faire une petite boutonnière dans la peau, ce a facilite l’intro- duction de l’aiguille. Le traitement à peine commencé, m'a donné de très bons ré- sultaits. La mortalité a immédiatement cessé. Le traitement con- siste en 5 injections intramusculaires d’émétique à 5 jours d'in- tervalles. Puis repos de 15 jours. suivi d’un examen microsco- pique du sang. J'ai pu constater qu'il est dangereux de donner aux animaux du Ruanda des doses massives d’émétique. Tous les Bovidés sont atteints de Sarcosporidies (Sarcocystis blanchardi) avec loca- lisation de ce parasite dans les fibres du cœur. Des coupes que j'ai faites prouvent que le myocarde est dans beaucoup de cas sévère- ment infecté. L’émétique qui est un paralysant de la fibre car- diaque ne peut être administré à ces animaux qu'avec grandes précautions. Des recherches en cours ne permettront de fixer pro- chainement les doses à donner à ces Bovidés atteints de Sarcos- poridies. (Laboratoire vétérinaire belge de Ruanda à Kissengnie). CA (1) Bullelin de la Sos. de pathol. exot., 1915, p. 348. (25) | SÉANGE DU 29 JANVIER 287 ACTION DE L'HIRUDINE SUR LES ACCIDENTS ANAPHYLACTIQUES CONSÉCU- TIFS À L'INJECTION DE SÉRUM DE CHEVAL CHEZ DES COBAYES PRÉ- PARÉS AU MOYEN DE CE SÉRUM, par Ebcarp Zunz et Mme Van GEERTRUYDEN-BERNARD. D'après Lœwit (1) et De Waele (2), les doses de sérum de Cheval nécessaires pour provoquer les symptômes du choc ana- phylactique et amener la mort chez les Cobayes ayant reçu trois semaines auparavant une injection préparante de ce sérum, sont plus élevées chez les animaux auxquels on a injecté x à 3 centigr. d'hirudine par voie intraveineuse 2 heures 1/2 à 4 heures avant l'injection déchainante que chez les Cobayes non soumis au traitement par lhirudine. Mais l'injection intraveineuse de : centigr., de 2 centigr. surtout de 3 centigr. d'hirudine à un Cobaye de 250 à 300 gr. peut entrainer un abaissement graduel de la température rectale et la mort survient parfois dans ces circonslances, ainsi que nous _ l'avons récemment rapporté (3). Aussi nous a-t-il paru nécessaire de rechercher comment se comportaient les Cobayes préparés au moyen de sérum de Cheval après l'injection intraveineuse de doses d'hirudine (2 à 4 milligr.) pour un Cobaye de 250 à 300 gr., n'a- baissant pas la température rectale et n’entrainant aucun effet nocif éloigné. Pour cela, on injecte, à une série de Cobayes de 250 à 300 gr., > c.c. de sérum de Cheval sous la peau ou dans le péritoine. 17 à 0 jours plus tard, on répartit les Cobayes en 3 groupes. On dé- termine, chez les animaux du premier groupe (témoins), la dose maxima de sérum sûrement mortelle par voie intraveineuse. On procède à la même détermination chez les Cobayes du second groupe, en leur injectant du sérum de Cheval additionné, 1 heure 1/2 à 4 heures auparavant de 2 milligr., d'hirudine par 7 c.c. de sérum. Les Cobayes du troisième groupe reçoivent 2 4 milligr. d’'hirudine par voie intraveineuse 5 minutes à 4 heures avant l'injection de sérum de Cheval. La dose maxima de sérum de Cheval sûrement mortelle s’ac- croit : 1° si le sérum a été additionné d'hirudine 3 à 4 heures auparavant ; 2° si l'injection d'hirudine a eu lieu 2 heures 1/2 à h heures avant celle du sérum de Cheval. (x) Arch. f. exæper. Pathol. und Pharmakol., 1911, t. LXV, p. 337-348. (2) Bull. Acad. roy. méd. Belgique, 26 avril r9r9, 4° série, t. XXIX, p. 437. (3) G.-R. de la Soc. de biol., 4 décembre 1920, t. LXXXIIT, p. 1.561-1.563. Il est mentionné par erreur, dans cette communication, 1 à 3 milligr. d’hiru- dine, au lieu de 1 à 3 centigr. 288 RÉUNION DE LA SOCIÉTÉ BELGE DE BIOLOGIE (24) L’atténuation des accidents anaphylactiques düs à la réinjection de sérum n'est, d'ordinaire, manifeste que pour La dose minima sûrement mortelle et pour des doses légèrement supérieures. Si, par exemple, o,1 c.c. de sérum représente la dose minima süûre- ment mortelle en 5 à 10 minutes pour les témoins, cette quantité de sérum additionné d'hirudine n’entraîne aucun symptôme du choc anaphylactique ou seulement des symptômes très modérés. Il en est de même chez les Cobayes ayant reçu 2 heures 1/2 à 4 heures auparavant une injection intraveineuse d’hirudine, 0,19 c.c. du même sérum provoque la mort au bout d’une 1/2 heure à r heure, ou davantage, chez la plupart des Cobayes soit traités au préalable par l’hirudine, soit recevant du sérum resté 3 à 4 heures en contact in vitro avec de l'hirudine. Ce produit exerce une action atténuante pour les doses de sérum légèrement inférieures à la dose mortelle, qui amènent, chez les témoins, de la dyspnée, des convulsions, une chute plus ou moins prononcée de la température rectale et n’entraînent, d'ordinaire, aucun symptôme chez les Cobayes ayant reçu soit de l’hirudine par voie intraveineuse avant la réinjection de sérum, soit du sérum additionné au préalable d’'hirudine. Tel est le cas pour 0,05 c.c. de sérum dans l'exemple relaté ci-dessus. Dans les conditions expérimentales dans lesquelles nous nous sommes placés, l’hirudine atténue, par conséquent, in vivo et in vitro, les accidents anaphylactiques causés par l'injection intra- veineuse du sérum de Cheval chez les Cobayes préparés. Cette atténuation ne s'exerce plus si l’on emploie lors _de la réinjection une quantité de sérum Acier supérieure à la dose minima sûrement mortelle. L'action atténuante de l’hirudine paraît être moindre pour les accidents anaphylactiques provoqués par la réinjection de sérum de Cheval que pour les effets nocifs de l'injection, à un Cobaye neuf, de sérum homologue traité par l’agar. Dans les deux cas, l’atténuation ne semble se produire que dans les circonstances suivantes : 1° l'injection d’hirudine a lieu un certain temps avant la réinjection de sérum hétérologue ou l’in- jection de sérum homologue traité par l’agar ; 2° le sérum de Cheval ou le sérum homologue traité par l’agar est resté un laps de temps suffisant en contact, in vitro, avec l’hirudine avant d’être injecté par voie intraveineuse. (institut de thérapeutique de l'Université de Bruxelles). Imp. A. DAVY et FILS Aîné, 52, rue Madame. Paris. Le Gérant : À. DAVY Métaux colloïdaux astriques à petits grains. Colloïdes électriques et chimiques de métalloïdes. lELECTRARGOL JRE Tube uiien, : | ELECTROCUPROL ç }r,"° € Ampoules de 5 cc. (6 par: botte). 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COMPTES RENDUS des Séances DE LA Société de Biologie PUBLIÉS LE VENDREDI DE CHAQUE SEMAINE Séance du 12 Février 1921 PARIS | "MASSON ET Ci, ÉDITEURS LIBRAIRES DE L ACADÉMIE DE MÉDECINE 120, BOULEVARD SAINT-GERMAIN (Vic) ; Les comptes rendus paraissent chaque semaine sauf pendant les vacances de la Société, | PRIX DE L'ABONNEMENYX POUR 1920 : France : 40 fr. — Etranger : 50 fr. Prix pu NuMÉRo : 2 fr. Les abonnements sont reçus par MM. MASSON et Ci, Éditeurs, 120, Boulevard Saint-Germain, Paris _ Toutes les notes doivent être remises sous forme de M loc ne varietur, sans don. douteuses : elles ne doivent pas dépasser l'étendue réglementaire. <. Ces conditions sont formelles. phies; les factures réglées directement à l'imprimerie. Madame, Paris 6°. Les demandes de tirés à part doivent être portées sur les dactylogra- Les auteurs peuvent contrôler La correction typographique de leurs . notes, le jeudi à 10 neures, chez les imprimeurs, MM. * DA, 52, rue RS TU t TT “un de ‘ce. È a dis Dé ad à Sd SSD ré dt ni nuls Ur 4 COMPTES RENDUS HEBDOMADAIRES DE LA SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE SÉANCE DU 12 FEVRIER 1921 _. SOMMAIRE BarTELLI (F ) et STERN (L.) : - Recherches sur la fumarase, type des ferments hydratants, dans les DÉSUS ANIMAUS , 52.2 der need e Bronin (P.) et Ricuer fils! ‘Ch. 2 Identité des crises hémoclasiques peptoniques et anaphylactiques. Atténuation du choc anaphylac- tique par une injection préalable HÉRDÉDIORE RE ne rose lues CLauDEe (H.) HERO IAE SE ne none as Gaucer (L.) et Rozuin (G.) : Sur un nouveau sel de calcium... GRANEL (F.): Sur la muscula- ture striée des veines pulmonai- RCA Ab ee se ner dise ciao Levapiti (C.) et Harvier (P.) : Recherches expérimentales sur l’encéphalite épidémique....... Marrucaot (L.) et SÉE (P.) : Sur un cas d’onychomycose typi- GILETS Le AP OSEO AOL IE RETTERER (Ed.) et Voronorr (S.) : Du placenta de la Chèvre. Turro (R.) : Extraction de fer- ments cellulaires Réunion biologique de Bordeaux. Demcès (G.) : Caractérisation de l’acide cyanhydrique, dans les : Le réflexe du- 30 290 glucosides cyanifères naturels,par deux réactions microcristallines. Mauriac (P.): Technique pour mesurer le pouvoir glycolytique RSA RE AR Ans o eee SABRAZÈS (9°) : Abcès à Strep- tothrix du cervelet esse. 309 Réunion danoise de biologie. Bic (H.-I.) : Sur le nombre de globules rouges dans le sang ca-. pillaire de sujets normaux, aux divers points du corps et aux dif- férentes heures de la journée. BiscaaRD (A.) et Noervic (J. ) : Recherches sur la réglementation neutralisatrice dans les cas d’ épi- lepsie proprement dite......... JENSEN (V.): Un nouveau picro- OT N A Lo OMAN ro AA Krocu (A.) et Harrop (G.-A.) : Remarques sur les stases et les EE NT ES ON MO DEEE ETES Tuomsen (O.) et CHRISTENSEN (S.) : Contribution à la connais- sance des types de Pneumoco- USA en Ale a THOMSEN (O.) et Vozrmoxp (E.) : Essai d’un groupement des Go- nocoques par types............ _Biorocre. CoMPTEs RENDUS. — 1991. T. LXXNIV. 290 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE Présidence de M. Ch. Richet. EXTRACTION DE FERMENTS CELLULAÏRES, par R. Turro. . Pour l'extraction des ferments de la viande, on procède de la mème manière que pour l'extraction des leucolysines (x). La viande qui donne les meilleurs résultats est la viande de Mouton récemment sacrifié. On la découpe, on la traite par l’acétone, on la dessèche et on la pulvérise ensuite. À 20 c.c. d’eau salée, on ajoute 1 gr. de poudre, après avoir agité on ajoute 4o gouttes ou plus de chloroforme et on agite de nouveau. Un autre tube à essai qui sert de témoin, est préparé sans chloroforme avec une petite quantité de fluorure de sodium. Après douze heures, on sort les deux tubes de l’étuve réglée à 4o°, on centrifuge, on dé- cante l'extrait et on fait des essais simultanés. Tube avec chloroforme. Action amylolytique. 1 c.c. de glyco- gène à 1 p. 100 plus 1 c.c. d'extrait : hydrolyse totale en moins de six heures. Action bactériolylique. À x c.c. d'extrait dilué dans r c.c. d'eau salée, on ajoute le raclage de deux tubes ensemencés la veille de B. anthracis et pesant environ 244 milligr. Après six heures à 40°, les Bacilles sont déjà attaqués ét un grand nombre a disparu : au bout de huit heures, leur fusion est complète, sauf quelques-uàs (dont la proportion peut être estimée approximati- vement à r pour 2 millions) qui n°ont pas subi de modification, tout comme n’en subiraient pas des spores, s’il y en avait. La résistance plus grande de ces germes persiste, même quand on ajoute une plus grande quantité d'extrait actif. Tube témoin. Le ferment amylolytique hydrolyse le Ho comme le précédent. Quant à l’action bactériolytique, ce n'est qu'au bout de douze heures que quelques bacilles commencent à devenir granuleux dans une enveloppe hyaline. Ce phénomène s’accentue un peu plus au bout de 24 heures, mais n'arrive jamais à un degré aussi extraordinaire que dans le sien ne après, il reste stationnaire. De ces expériences, il résulte que l’action du chloroforme sur la puissance diastasique de l'extrait est évidente, Cette action s’accuse plus nettement sur la viande de Mouton traitée par la méthode ci-dessus décrite que sur le suc de cette même viande obienu au moyen de la presse. Le chloroforme le trouble en dé- {1) C. R. de la Soc. de biol., séance du 15 janvier 1921. Lt : : Sd SÉANCE DU 12 FÉVRIER 291 terminant des précipilés. La digestion commence au bout de douze heures, chose qui n'arrive pas dans le tube témoin qui ne contient pas de chloroforme. La viande de Mouton fournit des ferments extractifs quand on la traite peu après le sacrifice de l'animal : en pleine rigidité cadavérique on n'obtient plus les mêmes résultais. Il en est de mème des viandes de Bœuf, de Veau et des filets de jeunes Pi- geons. Si fraiche que soit la viande de Chien ou de Lapin, on n'obtient pas avec elle d'extraits actifs. Actuellement, il nest pas possible de préciser a priori, les conditions dans lesquelles la viande les fournit et il faut procéder empiriquement. Nous verrons dans deux autres communications que comme les viandes, le tissu nerveux, le foie, les reins, etc., fournissent aussi des extraits bactériolytiques, cette propriété étant commune aux éléments cellulaires et non propre aux leucocyies, comme or l’assure dogmatiquement. S'il en est ainsi, les bactériolysines naturelles ne seraient pas des ferments spéciaux élaborés par les polynucléaires hémiatiques dans le but de défendre l'organisme contre l'invasion microbienne, mais les ferments hydrolytiques mêmes dont dispose normalement l'organisme pour la digestion des substances étrangères qui sont importées chez lui par voie parentérale. De même que les protéases, amylases ou lipases cel- lulaires attaquent la matière protéique, hydrocarbonée ou grais- seusé, de même ce que nous appelons action bactériolylique ne serait que l'effet de ces mêmes protéases, amylases ou lipases qui agissent sur les matières protéiques, hydrocarbonées ou grais- seuses faisant partie intégrante de la composition chimique des bactéries. Sous cet aspect, la défense ne serait pas une fin, maïs le résultat des propriétés diastasiques des éléments cellulaires. (Laboratoire municipal de, Barcelone). SUR LA MUSCULATURE STRIÉE DES VEINES PULMONAIRES DU RAT. Note de F. GRANEL présentée par L. VrALLETON. On sait que Stieda a signalé il y a longtemps la présence de fibres musculaires striées de nature cardiaque dans le tronc des veines pulmonaires de certains Mammifères. Poirier a rapporté cette observation dans son Anatomie. Au cours d'études sur l'épi- thélium pulmonaire du Rat (Mus decumanus), cette particularité. a attiré notre attention et il nous a paru HR cn de présenter ici quelques remarques à ce sujet. 292 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE En pratiquant chez le Rat une coupe passant par l'axe longi- tudinal de la veine pulmonaire il est aisé de se rendre compte que cette musculature striée se prolonge très loin, On la trouve sur presque tout le trajet intra-pulmonuaire de la veine, non seulement sur le tronc principal mais encore sur les branches secondaires ;. elle ne cesse qu'au moment où le vaisseau se résout en ses der- mières ramifications. Cette tunique musculaire striée est très im _portante et constitue à elle seule presque toute la paroi de la veine ; le tube endothélial du vaisseau en effet est seulement ‘doublé de quelques rares fibres lisses transversales ou obliques. C’est en dehoïs d'elles et séparée par quelques tractus conjonctifs que se trouve cette tunique musculaire striée qui forme une véri- table gaine autour du vaisseau. Dans la portion moyenne du tra- jet intra-pulmonaire de la veine, l'épaisseur de cette gaine est de 75 L alors que la lumière du vaisseau a un diamètre approxi- matif de 500 nu. À mesure que le calibre de la veine diminue la musculature striée perd de son épaisseur et finit par disparaître: au voisinage de la terminaison du tronc veineux qui mesure em ce point 110 u. Cette tunique musculaire striée est séparée du pa- renchyme pulmonaire par une large couche de tissu conjonctif lâche, qui en certains points mesure jusqu'à 170 n. Des vaisseaux - sanguins et des nerfs se voient en abondance dans ce manchon. de substance conjonctive. On y trouve aussi quelques celluies. . ganglionnaires. La musculature striée de la veine pulmonaire est constituée par deux couches : une couche interne longitudinale ou oblique et une couche externe nettement circulaire. La pre- _mière est de beaucoup la plus développée et est en moyenne deux sois plus épaisse que la couche externe. La direction générale des fibres qui la constituent est longitudinale. Toutefois beaucoup d’entre elles sont obliques : par exemple à la naissance des bran- ches de la veine. Quant à la couche externe elle est sur tout le trajet d'épaisseur égale et sa direction reste partout très nette- ment circulaire. Ces deux couches musculaires sont séparées l’une de l’autre par une mince lame conjonctive qui envoie de nom- breux tractus entre les fibres disposées de part et d'autre. Cette gaine musculaire striée est riche en vaisseaux et en nerfs bien développés. Les caractères histologiques de cette gaine ont été étudiés soit à l’aide de coupes du poumon, soit sur des fragments de paroi veineuse, étalés en lame mince soit sur des coupes tangentielles de la paroi veineuse après étalement. Un premier fait est tout d'abord à signaler : les fibres striées de la veine pulmonaire sont anastomosées les unes aux autres constituant de la sorte un réseau à mailles étroites et allongées où se trouvent les capil- laires sanguins ; ces anastomoses sont nombreuses et il est facile A : À A à mere RE vb DT LS SÉANCE DU 12 FÉVRIER 293.: x de voir les myofibrilles d'une fibre passer à une fibre voisine. D'autre part les fibres striées de la veine pulmonaire ont un. noyau central peu riche en chromatine. Elles présentent une membrane d’enveloppe qu'on peut observer dans les points où les myofibrilles sont rétractées, se colorant vivement par l'héma- toxyline au fer et qui représente le sarcolemme. Ce sont là des caractères de muscle cardiaque. Il en est de même en ce qui con- cerne sarcoplasme et myofibrilles. Le sarcoplasme est surtout abondant tout autour du noyau. Quant aux fibrilles, elles sont striées en travers, et groupées en faisceaux séparés par du sar- -coplasme. La disposition de ces faisceaux est entièrement com- _parable à celle des fibres cardiaquees : sur les coupes transver- sales on distingue des colonnettes de fibrilles grêles et cylindri- -ques tout autour du noyau et des colonnettes lamelleuses en rayons de roue disposées à la périphérie. En ce qui concerne la proportion du sarcoplasme et des myofibrilles, il est à remarquer x qu'elle est variable d'une fibre à l’autre. Alors que certaines fibres présentent des colonnettes de fibrilles serrées avec peu -de sarcoplasme entre elles, d’autres au contraire sont riches en sarcoplasme et présentent des groupes de fibrilles espacés les uns des autres rappelant d’un peu loin, il est vrai, la disposition des muscles rouges. La question des traits A d'Eberth et des pièces intercalaires a tout particulièrement attiré notre atten- tion. Après les imprégnations au nitrate d'argent, il est facile de mettre en évidence de nombreux traits transversaux ou plus souvent obliques, en continuité avec la ligne du sarcolemme de la fibre, mais qui n’ont que rarement l'aspect scalariforme. D'autre part après diverses méthodes de coloration il est possible -de suivre la fibre musculaire sur une grande longueur et l’on y constate des épaississements qui correspondent vraisemblable- ment à des plis de la fibre ou à des ondes de contraction, mais ‘qu'on ne peut homologuer aux pièces intercalaires. Le muscle strié de la veine pulmonaire est donc par ses carac- tères généraux comparable au muscle cardiaque et ceci est con- firmé par l'étude embryologique. Chez l'embryon de Rat de -0,012, la paroi endothéliale de la veine est doublée d'une nappe -syncytiale continue. C’est une masse protoplasmique bourrée de gros noyaux clairs, très abondants, très rapprochés les uns des autres, au sein de laquelle on commence à rencontrer quelques fibrilles prenant très vivement les colorants et dont on peut voir déjà les croisements. Çà et là, dans cette nappe continue, quel- ques fissures commencent à apparaître. Plus tard chez l’animal à la naissance, par exemple, ce n’est plus à une nappe uniforme x que l’on a affaire, mais à un réseau délimitant des mailles dans l'intérieur desquelles se voient capillaires sanguins et tissu con- AS Ce Te di} a. 29% SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE jonetif. Ce réseau se montre continu avec les fibres cardiaques dont il n’est qu'une expansion. (Laboratoire d’histologie de 10 Faculté de médecine de Montpellier). LE RÉFLEXE DU PLEXUS SOLAIRE, par Henri CLAUDE. , - La pathologie du système sympathique et des systèmes auto- nomes associés est encore très obscure, car les cliniciens n'ont pas des procédés d'examen pour explorer le système nerveux in- volontaire, comme ïls en possèdent pour le système de la vie de relation dans l'étude des fonctions motrices, sensitives, senso- rielles et réflexes. De plus, les fonctions du système végétatif étant intimement liées aux fonctions des glandes endocrines, il existe une intrication des troubles fonctionnels endoerino-sym- pathiques qui défie souvent toute analyse. IE convient, toutefois, de poursuivre les investigations susceptibles de fournir des indi- cations en enregistrant simplement celles-ci, et sans prétendre fournir les démonstrations que les physiologistes seuls Le nous apporter. Nous connaissons différents es traduisant des états fonc- tionnels variables du système nerveux involontaire : réflexe oculo- cardiaque d’Aschner, réflexe oculo-pulmonaire, réflexe du vague- de Czermack (compression du X au cou), réflexe du recroquevil- : lement d'Erben. Je veux revenir seulement dans cette note sur un réflexe qui n'est pas assez connu, qui a déjà été signalé par A. Thomas et J.-Ch. Roux, et que j'ai provoqué chez certains sujets. Par la compression profonde de la région du creux épigastrique, j'ai obtenu la disparition du pouls constatée par la palpation de la radiale et par l’oscillomètre de Pachon. Voici comment je pro- cède. Je déprime doucement et progressivement la région épi- gastrique en remontant vers le diaphragme jusqu'à ce que je sente les battements aortiques et au bout d’um temps variable suivant les individus (quatre, cinq secondes à vingt ou vingt- cinq secondes), je vois les oscillations diminuer d'amplitude et dans certains cas, l'aiguille rester immobile. Si l’on vient à relà- cher la compression, après quelques secondes, les oscillations re- paraissent, deux ou trois sont plus amples parfois, puis elles reprennent leur amplitude antérieure. Cette compression n’a ja- (4) A. Thomas et J.-Ch. Roux. C! R. de la Soc. de biol. 1975. L à tr 1e Fe SÉANCE DU 12 FÉVRIER . 20 mais été douloureuse et n'a jamais provoqué aucun malaise : elle n'était continuée d’ailleurs que pendant un temps assez court. Nous avons vérifié les modifications de la contraction car- diaque à l'écran radiologique et constaté que les battements étaient diminués dans leur intensité et l’amplitude des contrac- tions était très réduite. . Ce réflexe fait défaut chez un grand nombre d'individus. Par- fois il est inversé, c'est-à-dire qu'on note une augmentation de l'amplitude des oscillations. Il n’est pas obtenu plus souvent chez les sujets maigres et dont la paroi se laisse facilement dépri- mer. METRE Nous l’avons observé pour la première fois avec la plus grande netteté chez un tabétique atteint de crises gastriques, puis chez une mélancolique anxieuse et délirante. Il était également très net dans un cas de maladie d’Addison, dans un cas de pseudo tabès alcoolique, chez un convale-cenr de fièvre typhoïde. [IF était seulement indiqué par la diminution des oscillations sans arrêt complet chez un certain nombre de malades. Il est donc impossible de tirer actuellement des Conchiions sur la valeur séméiologique de ce réflexe, ni sur sa nature, ni de préciser quels sont les éléments du système nerveux sympathique ou parasympathique qui sont en eause. Il est très probable ce- pendant que c'est le plexus solaire qui est actionné dans cette épreuve. Ce réflexe est modifié dans certaines conditions ; nous l'avons vu faire défaut après une injection d'extraits hypophy- saires qui ralentissait notablement le pouls ordinairement aecé- léré de la malade très sensible à la pression du creux épigastrique dans les conditions ordinaires. Nous avons pu, au contraire, le faire apparaître nettement après injection de pilocarpine ne une jeune fille qui ne réagissait nullement auparavant à la pres- sion du plexus solaire. Maïs chez d'autres sujets, ces injections” n ont eu aucune influence sur le réflexe. Enfin, chez ces malades qui présentent un réflexe solaire net- tement positif, le réflexe oculo-cardiaque s'est montré variable, tantôt positif, tantôt négatif, tantôt indifférent. Nous avons voulu seulement dans cette note donner quelques indications sur ce réflexe solaire que nous étudions actuellement et sur lequel nous reviendrons, car s'il est du même ordre que les phénomènes d’inhibition grave que provoquent les trauma- tismes de la région épigastrique, il n’a pas été, croyons-nous, l'objet de recherches cliniques. 296 | SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE Du PLACENTA DE LA CHÈVRE, par Én. ReTTERER et S. VoroNorr. Dans une note antérieure, nous avons décrit le mode de déve- loppement et la structure de la caroncule ou placenta maternel de la Chèvre, tel que nous l’avons obtenu par voie expérimen- tale. Il nous a semblé intéressant de comparer la structure de cette caroncule expérimentale à celle du placenta normal, dû, comme on le sait, à la réunion de la caroncule et du cotylédon fœtal. | - Nous prendrons pour types les placentas d’une Chèvre qui était au début du 2° tiers de la gestation (embryons longs, l’un de 6 cm. et l’autre de 7 em.). Les pièces ont été fixées fraîches dans le mélange formol-picro-acétique. Chacun des placentas au nombre d’une centaine avait le vo- lume d'une noisette et atteignait une épaisseur de 2 millim. en moyenne. Sur les coupes épaisses de 7 u, on voyait les villosités choriales pénétrer entre les divisions de la caroncule, c’est-à- dire de la muqueuse utérine et leurs extrémités arriver à une distance de o mm. o7 de la tunique musculaire. Le corps des vil- losités choriales est constitué par le tissu conjonctif dit muqueux, des noyaux allongés ou ovoïdes entourés d’un mince liséré cyto- plasmique granuleux, d’où partent des prolongements ramifiés, anastomosés avec ceux des éléments voisins. Dans le réticulum ainsi formé, se trouve un hyaloplasma abondant qui donne au tissu son aspect transparent. La surface de la villosité est revé- tue d'une couche épithéliale, épaisse de 36 à 4o et composée de 3 à 4 rangées de noyaux de 7 à 8 u. Ces noyaux ont un nucléo- ‘plasma très granuleux et une membrane nuéléaire très nette. Entre les noyaux se trouve un cytoplasma granuleux de 2 ou 3 u, indivis et fixant l'hématoxyline d’une façon intense. En un mot, le revêtement de la villosité fœtale est un épithélium à cyto- plasma commun et à nombreux noyaux. Noyaux et cytoplasma sont en pleine évolution progressive (mitoses). Quant à la caron- cule ou portion maternelle du placenta, elle se compose d'une masse cellulaire à caractères bien différents : le cytoplasma est également commun, mais les granulations qu'il contient sont avides d’éosine. Les noyaux qu’on y observe ont les uns 1 ou 2 grains chromatiques dans un nucléoplasma clair de 7 à 8 u avec une membrane nucléaire, les autres sont compacts, pycno- tiques et plongés dans un cytoplasma clair ; d’autres encore sont libres et simulent des amas chromatiques en dégénérescence. En certains endroits, les villosités choriales semblent se continuer à Ma da dbss és tué ds SÉANCE DU 12 FÉVRIER ‘ 297 avec le tissu maternel ; mais, sur leur plus grande étendue, elles en sont séparées par des espaces vides remplis de détritus cyto- plasmiques, de noyaux libres et de leucocytes. Nulle part, nous n'avons constaté à la surface des divisions de la caroncule, ou portion maternelle du placenta, la présence d’un revêtement épi- thélial net ; les noyaux pycnotiques entourés d’un corps cellulaire et simulant par places des cellules épithéliales n'étaient que des éléments en voie de régression. En résumé, vers le tiers de la gestation, les tissus maternel et fœtal du placenta se trouvent à des phases évolutives bien diffé- rentes. Le tissu fœtal est en pleine végétation et ses cellules mon- trent tous les signes de la suractivité nutritive. Quant au placenta maternel, sa surface n'est plus tapissée que d’un épithélium défectueux et les cellules sous-jacentes sont le siège de modifi- cations régressives (vacuoles, noyaux pycnotiques ou libres), marquant toutes le début de la dégénérescence ou une résorption partielle. Résultats et critique. Les cellules sans limite cellulaire repré- _sentent-elles des éléments jeunes ou vieux ? Sont-elles destinées à dégénérer ou capables d’une évolution progressive ? Les nom- breux termes (plasmode, couche plasmodiale, syncytium, sym- plaste, plasmodiblaste, etc.), qu'on a inventés pour désigner ces formations, au lieu d’éclaircir le problème, n'ont fait que l’obs- curcir. Nous éviterons ces mots pour nous en tenir à la descrip- tion des faits. Selon Ercolani (1873) et Turner (1875), les caroncules des Ruminants sont le fait de l'hypertrophie du derme de la mu- queuse ; c’est du tissu conjonctif ordinaire revêtu d'épithélium maternel. Entre les papilles ou divisions de la caroncule pénè- trent les villosités choriales. Turner note cependant l'irrégula- rité des cellules épithéliales maternelles ; en divers points, il a observé à leur place, une masse cytoplasmique commune semée de noyaux. S. Minot (1894) oppose les caroncules des Ruminants au placenta des autres Mammifères : dans les caroncules, toutes les modifications tissulaires seraient d'ordre progressif et non point dégénératif. L. Fraenkel (1898), au contraire, constate, en beaucoup d’endroits de la surface des caroncules, l’absence de tout revêtement épithélial et insiste sur la dégénérescence que subissent les cellules épithéliales encore existantes. Kolster (1903) met les résultats de Fraenkel sur le compte d’une fixation défectueuse ; à son avis, les caroncules restent toujours tapissées d'un épithélium cubique ou aplati. Les éléments (leucocytes et hématies) qui se rencontrent constamment entre la caroncule et la villosité choriale y seraient arrivés par diapédèse après avoir traversé l’épithélium maternel toujours intact. 298 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE Les observateurs précédents ont négligé l'étude de l'épithélium de revètement et celui des glandes utérines ; ils ont admis la pro- lifération des cellules conjonctives et le développement, aux dé- pens de ces dernières, d’une masse cellulaire de grande vitalité. Il n’en est rien. i: . En 1911, l’un de nous a montré que, sur le Cobaye, les glandes utérines donnent naïssance au renflement maternel du placenta en se transformant en éléments du stroma. L'analyse des phéno- mènes est plus facile, lorsque la partie fœtale du placenta ne se produit pas ; pour faire la caroncuie expérimentale des Rumi- nants, les cellules épithéliales de la muqueuse donnent naissance à un complexus cellulaire dont les cellules superficielles évo- luent, en desquamant, comme l’épithélium des membranes tégu- mentaires. Les cellules plus profondes ont une apparence vacuo- laire ; leur cytoplasma se résorbe et les noyaux deviennent pyc- notiques.. Cette faible vitalité nous explique les phénomènes qui s’y pas- sent dans les conditions physiologiques ou ordinaires, lorsque les cotvlédons fœtaux viennent s'appliquer sur la caroncule ou placenta maternel. Les cellules caronculaires ou pulpeuses subis- . ‘sent une régression plus rapide et plus complète que dans la caroncule expérimentale ; leur eytoplasma se liquéfie comme si les éléments de l'embryon y versaient une enzyme ou une toxine. C'est de cette façon seulement que nous pouvons nous expliquer la pénétration de l'œuf dans la muqueuse utérine et la forma- tion des espaces pleins de fluide, de leucocytes et même d'héma- ties sur le pourtour des tissus embryonnaires. Parfois ce liquide devient si abondant et prend un aspect si semblable à celui du lait qu'il est visible à l'œil nu. Aristote, Harvey, Haller, l'avaient vu, et ce dernier physiologiste lui a donné le nom de lait utérin. Conclusion. Les éléments du placenta maternel, dus à l’hyper- plasie et à l’hypertrophie des cellules épithéliales, constituent un complexus cellulaire dans lequel pénètrent les villosités cho- riales et qui se résorbe à leur eontaet. cie mod bn rit mure Linie ho drtpnain: 1h at 4e PPT VU PTT D IDENTITÉ DES CRISES HÉMOCLASIQUES PEPTONIQUES ET ANAPHYLACTI- QUES. AÂTTÉNUATION DU CHOC ANAPHYLACTIQUE PAR UNE INJECTION. PRÉALABLE DE PEPTONE, par P. Bropi et Cuarres Ricuer, fils. De nombreux travaux ont mis en évidence les analogies exis- tant entre les différents chocs, en particulier entre le choc pepto- nique et le choc anaphylactique. Biedl et Krauss s'appuyant sur SÉANCE DU 12 FÉVRIER 299 les troubles respiratoires et les lésions pulmonaires que l’on observe dans les deux cas, concluent à leur identité. Cette iden- tité est cependant encore contestée, aussi avons-nous repris l'étude d'ensemble des modifications sanguines qui accompa- gnent ces deux chocs. Rappelons brièvement celles que l’on observe au cours du chôc anaphylactique. Certaines sont bien connues, ce sont : la chute de la pression artérielle, les troubles de la coagulation du sang, la leucopénie, la diminution de l'indice réfractométrique. D'autres, moins étudiées ont été réunies par l’un de nous dans un travail récent (1), ce sont : la polyglobulie, l’inversion de la formule leucocytaire, l'apparition d’hématies nucléées, aux- quelles nous pouvons ajouter, l’hyperviscosité et la possibilité d'extraire du sang d’un animal anaphylactisé les nucléoprotéides que M. Doyon a mis en évidence dans le sang peptone et qui jouissent de Ia propriété de rendre un sang normal incoagu- lable. Au cours du choc peptonique, nous avons constaté qu'en dehors de l’incoagulabilité du sang, de la leucopénie, de la chute de pression, de la mise en liberté de nucléoprotéides connues depuis longtemps, on observait, comme dans le choc anaphylac- tique une concentration sanguine avec polyglobulie et de l’hyper- viscosité. Par contre, nous n'avons pas retrouvé d'inversion de la formule leucocytaire et d'apparition d’hématies nucléées, dif- férences minimes qui tiennent peut-être aux différences d’inten- sité dans les accidents provoqués. Il existe donc, au point de vue sanguin, comme Île montre le tableau ci-joint, grande similitude, pour ne pas dire identité entre le choc peptonique et le choc anaphylactique. Choc anaphylactique. Choc peptonique. Chute de pression artérielle. Chute de pression artérielle. Troubles de coagulation. Troubles de coagulation. Leucopénie. Leucopénie: Inversion de la formule leucocy- Pas d’inversion de la formule. taire. Diminution d'indice réfractomé- trique. k Polyglobuline. Polyglobuline. Apparition d’hématies nucléées. Pas d’hématies nuclées. Mise en liberté de nucléoprotéides Mise en liberté de nucléoprotéides anticoagulants. __ anticoagulants. Hyperviscosité. Hyperviscosité. (x) Des phénomènes hématiques dans l’anaphylaxie et l’antianaphylaxie (crise hémoanaphylactique), Charles Richet, Brodin et Saint-Girons, C. R. de l’Acad. des sciences, t. CEXVIII, n° 8, 24 février 1979. 300 + SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE Comme, d'autre part, une première injection de peptone im- munise contre une injection nouvelle de la même substance, nous nous sommes demandé s’il ne pourrait pas y avoir immu- nité croisée et s’il ne serait pas possible d'empêcher les accidents anaphylactiques par une injection préalable de peptone. Les résultats obtenus ont confirmé de tous points cette hypothèse à 6 chiens sensibilisés, un à deux mois au préalable, par une in- jection intraveineuse de 5o à 100 c.c. de sérum de Cheval, nous avons injecté rapidement par voie intraveineuse, de 10 à 15 cen- tigr. de peptone par kgr., puis, une heure après, 5o à 100 c.c. de sérum de Cheval. L’injection de peptone a toujours été bien sup- portée et ne s’est accompagnée que de troubles légers ; l’injec- tion déchaïînante n’a provoqué que des accidents nuls chez l’un d'eux, très légers chez les cinq autres. Au contraire, chez sept autres chiens témoins, préalablement sensibilisés dans les mêmes conditions, mais non peptonisés, l'in- jection déchaïînante a provoqué 4 fois des accidents, très graves dans un cas, mortels dans un autre. Ainsi donc, si aucune comparaison n’est possible entre les ac- cidents nerveux provoqués par le choc peptonique et le choc ana- phylactique, il existe, par contre, une identité. presque absolue entre les réactions sanguines qui les accompagnent. Par suite de cette identité, l’injection intraveineuse de peptone pratiqués chez un animal sensibilisé au sérum de Cheval, quoi- que n'étant pas déchaînante et ne provoquant que des accidents nerveux très légers, l’immunise cependant contre le choc ana- phylactique et atténue considér ablement les effets d’ une nouvelle injection de sérum. (Laboratoire du P° Richet). a RECHERCHES EXPÉRIMENTALES SUR L'ÉNCÉPHALITE ÉPIDÉMIQUE, par CG. Levaprri et P. Harvier. Depuis la publication de notre dernière note, nous avons con- tinué nos recherches sur le virus filtrant de l’encéphalite léthar- gique, soit à l’Institut Pasteur de Paris, soit au Laboratoire de médecine expérimentale de la Faculté de médecine de Cluj (Rou- manie), en collaboration de S. Nicolau. Les nouveaux résultats enregistrés feront l’objet de plusieurs notes. Celle-ci concerne la réceptivité de la Souris, la kératite spécifique engendrée par le (x) Levaditi et Harvier. C. R. de la Soc. de biol., »4 juillet 1920, p. 1140. Hbanié£,,.f=4}) SÉANCE DU 12 FÉVRIER 7. A0 virus encéphalitique chez le Lapin, et la conservation de ce virus dans le lait et dans l’eau. I. Sensibilité de la Souris. Le Lapin, le Cobaye et parfois le Singe, ne sont pas les seules espèces animales sensibles. A la condition d'employer un virus très actif, ayant subi de nom- breux passages sur le Lapin, la Souris contracte l’encéphalite, après injection intra-cérébrale (1), intra-péritonéale et sous-cuta- née (on sait que le Lapin se montre réfractaire à l'introduction -du germe sous la peau). Expérience. Trois Souris (1, 2 et 3) sont inoculées dans le cer- veau avec du virus de passage. Elles meurent toutes le 3° jour, après avoir présenté le syndrôme déjà décrit des « Souris dan- santes ». Lésions caractéristiques d'encéphalite : ‘hémorragies corticales, manchons périvasculaires, petits foyers d’encéphalite. Le cerveau de la Souris n° 3 sert à faire un passage sur le Lapin n° 43 ; celui-ci meurt le 4° jour, avec des lésions cérébrales ca-, ractéristiques. Le même cerveau est inoculé par voie intracrâ- nienne aux Souris 5 et 6 ; l’inoculation est suivie de succès (mort en 48 heures, lésions Un typiques). Avec la matière cérébrale de la Souris n° 3, on inocule dans le péritoine la Souris n° 7 et sous la peau, la Sur n° 8. La pre- mière meurt le 7° jour ; son cerveau, lésé, est inoculé au Lapin n° 58, qui meurt d’encéphalite le ro° jour. La seconde succombe le 8° jour avec des altérations de méningite à mononueléaires et des hémorragies ; passage sur le Léna. n° 58 : résultat positif Je 6° jour. Ces expériences montrent que la Souris est sensible au virus de l’encéphalite ; elle contracte la maladie après une incubation de 2 à 3 jours (injection intra-cérébrale) ou de 8 jours (inoculation sous [a peau ou dans le péritoine). Ajoutons que l’ingestion de grandes quantités de cerveau virulent s’est montrée inoffensive pour cette espèce animale. IT. a) Kératite encéphalitique du Lapin. Le 18 septembre 1920, on scarifie la cornée droite du Lapin n° 28 M et on frotte la sur- face scaritiée à l’aide d’un couteau de Graefe chargé d’une émul- sion épaisse de cerveau virulent. Rien d’appréciable ‘après 24 heures, mais le 2° jour, on constate, le long des stries de sca- rification, une opacité centrale de la cornée et une conjonctivite qui augmentent d'intensité de jour en jour. Le 26 septembre, kératite très marquée, cercle rouge autour de la cornée, hyperhé- mie des vaisseaux de la sclérotique. L'animal succombe le (1) Technique : On perfore le crâne de la Scrs avec une aiguille à dissec- tion, après Hdnion de la peau ; l’aiguille fine de la seringue est introduite par l’orifice ainsi pratiqué et l’on injecte une petite goutte d’émulsion virulente. 302 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE 12° jour. Cerveau stérile (ensemencement sur milieux habituels). Altérations cerébrales et méningées caractéristiques. Un passage, fait avec la matière cérébrale sur le Lapin n° 68 M, engendre l'encéphalite après une incubation de 6 jours. Cette expérience, répétée un grand nombre de fois, a toujours fourni des résultats identiques. Les animaux inoculés par la voie cornéenne ont présenté, après 48 heures, une kératite des plus intenses, accompagnée de conjonctivite et sont morts de 6 à 12 jours après l’inoculation. La même opération, pratiquée, non plus avec du virus frais, mais avec des émulsions de cerveau chauffées à r00° pendant ro minutes, est restée sans effet. L'examen des frottis de la cornée malade montre, au début, de très nombreuses cellules épithéliales, dont quelques-unes 4 offrent des inclusions et relativement peu de polynucléaires : pseudo-éosinophiles. Pas de germes d'infection secondaire les \ premiers jours, ceux-ci ne sont décelables que lorsque la kératite s’ulcère (Staphylocoques). Les coupes montrent une dégénéres- cence et une desquamation de l’épithélium, ainsi qu'une infiltra- 1 tion des couches superficielles de la cornée par des leucocytes à | noyau polymorphe ; ceux-ci sont d’autant plus nombreux que l’on se rapproche davantage du limbe (x). b) Transmissibilité de l'encéphalile en série chez le Lapin, par inoculation cornéenne. Le 11 novembre, le Lapin n° 9 est inoculé par scarification de la cornée. Il meurt le 9° jour, après avoir présenté une kératite intense (passage cérébral positif). Cinq jours après l’inocluation, et alors que l'inflammation de la cor- née était très apparente, on prélève par simple raclage de cette cornée du virus qu'on inocule par scarification cornéenne au Lapin n° 20. Kératite le 2° jour et décès le 10° (passage positif). - Nouvelle infection, en partant de l’œil du Lapin n° 20, pratiquée sur la cornée du Lapin n° 44. Celui-ci présente à son tour une kératite et meurt d’encéphalite le 12° jour. Un dernier passage cornéen reste sans résultat. Ceute expérience montre qu'il est possible de transmettre l’en- céphalite en série chez le Lapin, en utilisant exclusivement la cornée comme porte d'entrée. Gette transmission s'arrête cepen- dant au bout d’un certain nombre de passages. La réceptivité de la cornée à l'égard du virus de l’encéphalite, ainsi que la réaction inflammatoire Jncale engendrée par ce virus, permettent de le rapprocher, jusqu'à un certain point, des virus de la variole, de la vaccine et du Treponema pallidum (kératite syphilitique expé- rimentale du Lapin, Bertarelli). Les altérations ont cependant ici un caractère plus aîgu et plus interstitiel. Le germe de l’encépha- (1) Nous reviendrons sur les délails histologiques de ces lésions. SÉANCE DU 12 FÉVRIER 303 Jité, inoculé à la cornée, commence donc par créer une inflamma- tion locale, avant de se propager au cerveau par la voie de la rétine et du nerf optique, afin d'y engendrer les altérations ca- ractéristiques de l’encéphalite expérimentale. Jusqu'à quel point le virus de la maladie de von Economo partage ces propriétés avec les autres virus filtrants neurotropes, celui de la rage et de la polyomyélite, c'est ce que montreront les Ho actuelle- ment en cours. HT. Conservation du virus dans lé lait et l’eau. Le 18 novembre, on ajoute à 5 c.c. de lait stérilisé 1 c.c. d'émulsion cérébrale viru- lente. Des mélanges semblables, mais dans lesquels le lait est remplacé par de l'eau stérilisée, sont préparés simultanément. Le tout est conservé à la température de la chambre. . a) Lait, 1° essai : Le 23 novembre, soit après 5 jours de conser- vation, injection de o c.c. 2 dans le cerveau du Lapin n° 36. Encéphalite le 6° jour, passage positif. — 2° essai : le 3 décembre, soit après 15 jours de conservation, inoculation au Lapin n° 54. Encéphalite le 5° jour, passage positif. — 3° essai : le 17 jan- vier, soit après Co jours de conservation, inoculation au Lapin n° 09. Encéphalite Le 0° jour (passage positif). b) Eau. Le 3 décembre, soit après 15 jours de conservation, inoculation au Lapin n° 55. Encéphalite le 7° jour, passage posi- Nine : Ces expériences montrent que le virus de l’encéphalite se con- serve à la température de la chambre au moins 60 jours dans le lait et 15 jours dans l’eau. Cette conservation pendant un temps assez prolongé, rend plausible l'hypothèse d’après laquelle l’eau et surtout le lait pourraient jouer le rôle de vecteurs de virus, -dans la propagation de l’encéphalite épidémique. (institut Pasteur de Paris el laboratoire de médecine expérimen- tale de la Faculté de médecine de Cluj, Roumanie). SUR UN NOUVEAU SEL DE CALCIUM, par Louis GaucHer et GEorGEs RoLLIN. La médication phosphatée calcique usitée depuis longtemps, a pris une importance beaucoup plus grande à partir du moment où Albert Robin, Ferrier et Sergent ont montré le rôle pathogé- nique de la décalcification. Mais, jusqu'ici, la thérapeutique n'a eu à sa disposition que le carbonate et les phosphates de chaux qui, administrés par la voie buccale, sont, en partie, transformés en chlorure de cal- 304 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE cium, par le suc gastrique, s’éliminent rapidement par les reins ou par l'intestin et en tout cas, se fixent mal dans l’économie. Nous avons pensé que la solution du problème devait être cherchée dans une combinaison injectable, grâce à laquelle le phosphate iricalcique solubilisé pourrait être ensuite mis en liberté au sein même des tissus, sans avoir à subir l’action per- . turbante de l'estomac. Orientés par nos recherches antérieures sur certains acides or- ganiques, nous avons, dès 1919, entrepris des travaux dans ce sens et nous sommes arrivés à isoler un nouveau sel de chaux répondant assez bien à ces cononse C’est le dipropanoloïphos- phite tricalcique. En traitant l'acide pr opanoloïque concentré et pur par l’iodure de phosphore, nous avons réussi à isoler un corps nouveau, par- faitement défini, cristallisé en petits prismes, fondant à 120°, inaltérable à l'air sec, qui est l'acide anhydropopanoloylpropano- loïphosphoreux C'H°O'P. Cet anhydride, traité par l’eau, fournit l’acide dipropanoloïphosphoreux C°H70"P es possède 3 acidités basifiables. En neutralisant exactement cet acide par la chaux, on obtient le dipropanoloïphosphite tricalcique, sel soluble dans l’eau, inal- térable à froid = C°H°O’P Ca, 4H°0. Les solutions aqueuses de ce sel, stériles, neutres ou très légè- rement acides, se conservent indéfiniment, à froid. Elles possèdent la propriété de se décomposer très facilement, même à basse température, lorsqu'on les additionne d’un alcali, en déposant du phosphite de chaux insoluble. Cette propriété permet d'utiliser avec avantage ce sel, en théra- peutique. Le sel injecté dans les tissus, dont la réaction est faible- ment alcaline, peut s’y dissocier lentement, en mettant en liberté son principe utile. Le phosphite tricalcique naissant se trouve à l’état de fines particules, comme nous avons pu le constater im vitro. Ges conditions nous paraissent devoir favoriser l’assi- milation du sel calcique et son transport vers les points où il est nécessaire. _L’expérimentation. . de ce sel est en cours, nous en ferons connaître ultérieurement les résultats. ANT EL en EST é FE F £ p ' 15 DURS : à F SÉANCE DU 12 FÉVRIER 305 \ RECHERCHES SUR LA FUMARASE, TYPE DE FERMENTS HYDRATANTS, DANS LES TISSUS ANIMAUX, Note de F. Barezzr et L. STrEeRw, présentée par C. DELEZENNE. Nous avons donné le nom de fumarase (Soc. de physique et d'histoire naturelle de Genève, juin 1919), à un ferment hydra- tant existant dans les tissus animaux et ayant le pouvoir de transformer par hydratation l'acide fumarique en acide malique, et d'accomplir la réaction inverse. Ce ferment présente d’abord un intérêt particulier par le fait qu’on peut le considérer comme le type des ferments hydratants et déshydratants. Les réactions d'hydratation et de déshydratation sont assez répandues dans les tissus animaux, mais jusqu'ici les agents hydratants et déshydratants ont été peu étudiés. Dans la littérature, on ne ren- contre que des indications sommaires sur le pouvoir d’hydrata- tion ou de déshydratation que les tissus animaux possèdent vis-à- vis de quelques corps, tels que l'acide crotonique et l'acide oxybu- tyrique, la créatinine et la créatine, la neurine et la choline. Or, toutes ces réactions paraissent procéder d’une manière très lente et se prêtent mal à l'étude de leur agent catalyseur, ce qui expli- que en partie le manque de recherches plus détaillées à leur sujet. | Au cours de ses recherches sur l'oxydation de l'acide succi- nique par la succinoxydone, Einbeck (1919) avait démontré que sous l’action des muscles, l’acide fumarique était transformé en acide malique. Nous avons constaté que cette transformation est accomplie par un ferment bien soluble dans l'eau, la fumarase, et nous en avons entrepris l'étude. Einbeck avait déjà trouvé que sous l'influence du muscle, la transformation de l'acide fuma- rique en acide malique n'est pas complète. Elle s'arrête à un point d'équilibre qui correspond à 30 ou 35 p. 100 d'acide fumarique. Nous avons constaté que la fumarase, comme il fallait s'y atten- dre, transforme rapidement l'acide malique en acide fumarique par déshydratation. Nous avons d’abord examiné les divers tissus animaux au point de vue de leur richesse en fumarase. Le tissu broyé est addi- tionné d'une solution de fumarate de sodium à 2 p. 100 et laissé en contact pendant 15 ou 30 minutes à 40°. Le mélange est en- suite soumis à l’ébullition et on procède au dosage de l'acide fumarique. Le dosage exact de l'acide fumarique et de l'acide malique peut être fait d'après le procédé décrit par Einbeck. Pour des déterminations moins précises, mais suffisantes, on peut em- ployer la méthode suivante très rapide : après l'action de la fu- BioLociE. CompTEs RENDUS. — 1921. T. LXXXIV. 22 “306 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE marase ou d'un tissu sur l’acide fumarique ou l’acide malique, on porte à l'ébullition le mélange aditionné d'aldéhyde formique à 2 p. 1.000. On filtre, on ajoute au filtrat de l'alcool éthylique à 20 p. 100 et ensuite une solution de chlorure ferrique jusqu'à ce qu'il ne se forme plus de précipité. On obtient du fumarate de fer sous forme d'un précipité rougeâtre, tandis que le malate de fer reste en solution. On centrifuge énergiquement. Le volume du dépôt ou son poids indique la quantité d’acide fumarique se trouvant dans le mélange. L’hydratation de l'acide fumarique en acide malique a pu être constatée sous l’action de tous les tissus animaux examinés à cet effet. C’est le foie qui s’est montré le plus actif. ro gr. de foie suf- fisent pour hydrater (jusqu’au point d'équilibre terminal), 2 gr. d'acide fumarique en 15 minutes à la température de 4o°. Le muscle est 2 à 3 fois moins actif. Le rein est aussi actif que le muscle. Les autres tissus, poumons, cerveau, rate, etc., ont un pouvoir hydratant moins fort. La richesse des divers tissus en fumarase présente un parallélisme assez étroit avec leur richesse en succinoxydone, qui oxyde l'acide succinique en acide fuma- rique ou en acide malique. Le fait que la fumarase se rencontre dans tous les tissus ani- maux et que, d'autre part, elle présente une spécifité très élevée indique son rôle biologique important. D'autre part, le fait que ce ferment se trouve en relation étroite avec la richesse des tissus en succinoxydone appuie l’idée que l'acide fumarique ainsi que l'acide malique doivent constituer un produit intermédiaire im- portant dans le métabolisme, au même titre que Facide sucei- nique dont ils proviennent par oxydation, sous l’action de la suc- cinoxydone. La fumarase est Ne soluble dans l’eau. Ainsi, en traitant le muscle broyé par 2 à 3 volumies d'eau et en acidulant l'extrait par de l'acide acétique à 1 p. 3.000 on obtient après centrifuga- tion un liquide limpide qui renferme la presque totalité de la fumarase du tissu. Le ferment est rendu inactif par un chauf- fage à 52° à 54°. Le traitement par l'alcool produit le même effet. La trypsine détruit rapidement la fumarase en milieu neu- tre et encore plus rapidement en milieu légèrement alcalin. La diastase, par contre, reste sans effet. La fumarase agit le mieux en milieu neutre. Les acides miné- raux et les alcälis l’altèrent rapidement. La température optima -est’de 4o° environ. L'acide arsénieux et l'acide cyanhydrique sont sans effet, même à des concentrations bien supérieures à celles qui arrêtent l’oxydation de l’acide succinique par la succi- noxydone. La réaction n'est pas influencée par la présence ou l'absence d'oxygène. eh né ad Late, nos, otpits de à, nee. ‘SÉANCE DU 12 FÉVRIER 307 L'action de la fumarase paraît Ôlre nettement spécifique. Ainsi l’acide maléique, stéréoisomère de l'acide fumarique, n'est pas attaqué par ce ferment. Friedmann et Maase (1913) ont constaté la transformation de l'acide crotonique en acide oxybutyrique par le foie. Mais, dans nos conditions expérimentales, nous n'avons pas pu constater pareille transformation par la fuma- rase, du moins d'une manière appréciable. Quant au mécanisme d'action de la fumarase, nous admettons quil est le même que celui de tous les autres ferments, qu’il . s'agisse de ferments hydrolysants ou de ferments oxydoréduc- teurs, comme nous l'avons dit dans une note précédente. Le ferment transforme les ions H et O H de l’eau sur le substratum. Les ferments hydratants, dont la fumarase peut être prise comme type, se distinguent des autres ferments uniquement par le fait que les deux ions de l’eau se fixent sur une seule molécule sans en amener la scission. (Laboratoire de physiologie de l'Université de Genève). SUR UN CAS D'ONYCHOMYCOSE TYPIQUE, par Lours Marrucnor et PrERRE SÉE. Parmi diverses cultures de moisissures que les D Ravaut et Rabeau ont bien voulu soumettre, à notre examen, nous avons retenu celle dont il va être question et qui se rapporte à un cas d'onychomycose, dont l'observation clinique a été relevée par EUX. La malade présentait sur deux doigts de la main gauche des taches blanches, qui, siégeant au niveau de la matrice de l’ongle, empiétaient sur la lunule et la face dorsale de ce dernier. Ces taches étaient saillantes et avaient l'aspect de laque ou de pein- ture blanche. La lésion qui s'est étendue lentement « en tache d'huile », a duré plusieurs mois, et a guéri par raclage des ongles et applications iodées. Les cultures, provenant de grattages de l’ongle malade, ont été reportées sur carotte ; elles y sont très floconneuses, d'un blanc pur et soyeux et produisent parfois un pigment abricot. Au microscope, le mycélium apparaît très fin, peu ramifié. Dans la profondeur de la culture, les spores, peu nombreuses, sont tantôt latérales, tantôt intercalaires. À la superficie, les spo- res sont, au contraire, nombreuses ; elles sont latérales, à inser- tion large, parfois disposées en bouquet. On note aussi la pré- sence de petites spores à pédicule étroit groupées généralement 308 s* SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE en bouquet ; mais tous les stades intermédiaires existent entre ces deux types de conidies. Ces caractères botaniques suffisent à définir un Trichophyton. On sait que les Trichophyton ont déjà été signalés comme agents d’onychomycoses. Celso Pellizzari (1877) montre l’exten- sion d’une mycose de la main aux ongles. Les travaux d’Arnozan et Dubreuilh (1892) prouvent aussi l'existence de ces mycoses particulières ;-ils sont corroborés par les observations de Nieu- wenhuis (r907) qui décrit le T. albiscicans n. sp., par celles d’Ar- thur Schillitoc (1911), de Schrameck (x912), -qui signale la pré- sence des T. violaceum et regulare dans les ongles malades. Les observations de Cranston Low (1912) qui trouve, dans les mêmes conditions, les T. acuminatum, violaceum, crateriforme, flavum ; celles de Vignolo Lutati (t917) et d’Escomel (1920) viennent éga- lement appuyer cette opinion. Les Champignons autres que les Trichophyton ont aussi été désignés comme agents de mycoses des ongles. Quelques-uns sont voisins de ce genre ; ce sont notamment l’Achorion Schoen- leinii qui détermine le favus des ongles, l'Oospora porriginis var. ceratophagus Ercolani, les Microsporum (M. canis) (obser- vation d'E. Rabello en 1917). Mais d’autres Champignons ont été signalés, qui appartien- nent à des groupes bien différents des Trichophyton. Il faut citer en particulier les Penicillium (Escomel) et Scopulariopsis (Brumpt et Langeron, Sartory, Emile Weil et Gaudin), les Asper- aillus (Sartory, Weil et Gaudin), les Spicaria (Weil et Gaudin), les Endomyces (Pellier) et, en particulier l'E. crateriforme (abser- cation de Hudelo, Sartory et Montlaur, 1920). Il nous semble donc que, parmi les affections parasitaires des Fe il y a lieu de distinguer deux catégories : ° Les onychomycoses trichophytiques, dues à des Chambe gnons du groupe des Trichophyton et qui-nous paraissent être les « onychomycoses types ». Ces Champignons sont, en effet, connus comme agents pathogènes de la peau et des phanères, et la démonstration de leur nocivité pour l’ongle nous paraît su- perflue ; 2° Les onychomycoses non trichophytiques, pour lesquelles le caractère pathogène des agents incriminés nécessiterait peut- être, tout au moins pour certains d’entre eux, une démonstration expérimentale qui, jusqu'ici, n’a pas été faite. (43) | | | 309 RÉUNION BIOLOGIQUE DE BORDEAUX SÉANCE DU |“ FÉVRIER 1921 SOMMAIRE Denr:ës .(G.) : Caractérisation -_ mesurer le pouvoir glycolytique de l’acide cyanhydrique, dans les HD Ga ne RES DO LD 15 glucosides cyanifères naturels,par SABRAZÈS (J.) : Abcès à Strep- deux réactions microcristallines. 13 | tothrix du cervelet............. 16 Mauriac (P.): Technique pour Présidence de M. Sauvageau. CARACTÉRISATION DE L'’ACIDE CYANHYDRIQUE DANS LES GLUCOSIDES CYANIFÈRES NATURELS, PAR DEUX RÉACTIONS MICRO-CRISTAI.- LINES, par G. DENIGES. La production d’oxaluramide par l'action simultanée de l’al- loxane de NH° et de CyH n'avait jamais été appliquée à l'analyse chimique, avant le travail que nous avons publié, il y a vingt ans (1), sur la diagnose, par microchimie, de quantités même extrêmement faibles d'acide urique après sa transformation extemporanée en alloxane. L’équation de formation de cette oxa- luramide (2) montre que CyH ne rentre pas dans les produits définitifs de la réaction et qu'il n'y agit que comme catalyseur, mais, ajoutons, comme catalyseur spécifique. D'autre part, nous avons constaté que le système des trois corps : alloxane, ammo- niaque, acide cyanhydrique, en solution aqueuse est suffisant et nécessaire pour que la réaction se produise et, de plus, que cette dernière a lieu encore lorsque, deux de ses générateurs étant en quantités assez importantes, le troisième est à dose très faible. + ( Ce Denigès. Une réaction micro-chimique de l’acide urique. Bulletin de la Soc. de Pharm. de Bordeaux, 1900, p. r4r. GiEoc:cit. 310 RÉUNION BIOLOGIQUE DE BORDEAUX :. (1 Partant de là, nous avons pensé à appliquer cette propriété à la recherche, par microchimie, de traces de Cyll dans une atmos- phère et par suite à la caractérisation des glucosides cyanifères naturels en général et, notamment, dans des produits alimen- taires, tels que les Haricots. Le réactif alloxanique, utilisé pour cela, se prépare, en quel- ques instants, en chauffant légèrement, dans un fort tube à essai, jusqu'à clarification complète, un mélange de 1 gr. d'acide urique pur, de sr €.c. d'acide azotique (D = :,39-1,40) et de 1 G.C. d'eau. On ajoute ensuite, au liquide clair, 5o c.c. d'eau dis- tillée. Pour appliquer ce réactif à la recherche de CyH dans les végé- taux à glucoside cyanifère, quelques grammes du produit végé- tal (haricots par exemple), râpés ou moulus, sont broyés avec environ leur poids d'eau et introduits, jusqu'à quelques milli- mètres de l'orifice, dans un tube à essai très court, sorte de godet de verre à bords évasés de 3 à 5 cm. au plus de longueur et de 15 à 18 min. de diamètre, puis abandonnés à'eux-mêmes pen- dant quelques heures. Au bout de ce temps, le godet est couvert par une lame de verre au centre de laquelle on aura mis une gouttelette (de 2 à 3 mm. de diamètre) de réactif alloxanique, alcalinisée, au moment de l'emploi, par une très petite quantité d'ammoniaque du commerce, diluée à 1/3, qui lui aura été-ap- portée avec l'extrémité d'un agitateur effilé. La lame aura été ensuite retournée en la portant sur le godet, de façon à ce que le réactif soit en regard et au centre de l’orifice de ce récipient. Au bout d'un temps variable, suivant les conditions (degré de division, température, teneur en glucoside, etc.) de la prise d'es- sai (4 à 10 minutes en général), apparaît un trouble constilué par des cristaux d’oxaluramide en groupements stellaires. En remplaçant l’ammoniaque à 1/5 par un même volume (à peu près) de pyridine en nature, la réaction, qui se traduit par l’appa- rition de cristaux fasciculés, est encore plus sensible. Souvent, le mélange prend une teinte rose par suite de l’action, sur l’alloxane en excès, de l'acide dialurique qui prend naissance en même temps que l'oxaluramide et donne de la murexide. On peut se faire la main avec cette réaction, en introduisant, dans le godet, une solution très diluée de CyH, par exemple 1 à 2 c.c. d’eau distillée de Laurier-cerise. = Een, LUCE Er mn en SÉANCE DU 4° FÉVRIER 311 TECHNIQUE POUR MESURER LE POUVOIR GLYCOLYTIQUE DU SANG, par Prrre MAURIAC. Pour l’étude de la glycémie et de la glycolyse, comme pour toute épreuve biologique, des examens en série sont indispensables. On ne pourra les effectuer chez l'Homme que si l’on dispose de méthodes de dosage ne nécessitant qu’une minime quantité de sang. La technique que nous proposons est basée sur ce fait d'observation que le pouvoir glycolytique du sang est beaucoup plus marqué vis-à-vis d'une solution titrée de glucose, que s’il s'exerce seulement sur le sucre sanguin. Avec quelques gouttes de sang agissant sur une solution de glucose, on peut enregistrer des effets glycolytiques très nets. Par piquüre de l'oreille, on re- cueille un quart de c.c. de sang ; on se sert, à cet effet, d’une pipette graduée (courte et munie d'un embout de caoutchouc), et dans laquelle on a aspiré, au préalable, 0,25 c.e. de solution citratée isotonique. Après récolte du sang, la pipette contient donc 0, c.c. de dilution sanguine citratée. Cette dilution est répartie, en parties égales, dans deux tubes (r et 2), qui contien- nent chacun 1 c.c. d'une solution titrée de glucose. La solution glucosée contenue dans le tube 1 est hypotonique (1), celle du tube 2 est isotonique (2). Les tubes sont mis à l’étuve en même temps que deux tubes témoins : l'un (83) ne contenant que la solution glucosée hypotonique, l’autre (4) que la solution gluco- sée isotonique. Tubes Solul. glyco-hypolon. ® Solut. glyco-isoton. Sans cilraté: Tes I C.C. I C:.C. Diielelatelelelonrere ECC: PaC:C- DES 000 de bo T° C-C ORNE ARTE PC: Après séjour de six heures à l'étuve, tous les tubes sont laissés seize heures à la température du laboratoire (pour éviter l’action des germes, nous n usons que d’un matériel et de solutions stéri- ‘lisés). Le dosage du sucre est effectué sur les différents tubes par la méthode de Folin et Wu. Dans le tube 1, dont la solution est hypotonique, les globules du sang sont détruits, l'hémolyse est immédiate, la glycolyse ne peut se produire (Levene et Mever). Dans le tube 2, dont la solution est isotonique, les globules restent intacts et la glycolyse (x) Glucose, 2 gr.; eau, 1.000 er. .(2) NaCI, 2 or.; phosphate de soude, 2 er.; citrate de soude, 2 gr.; glycose, 2 gT.; eau, 1.000 gr. : 312 RÉUNION BIOLOGIQUE DE BORDEAUX (16Y se produit. En effet, on trouve toujours plus de sucre dans le tube 1 que dans le be 2. Mais, la différence des chiffres trouvés ne mesure pas le pouvoir “Denon du sang, car, dans le tube 2, à l’action du sang sur le sucre, vient s'ajouter l’action réductrice des sels qui entrent dans la composition de la solution LE tub titrée de glucose. Par contre, le rapport _—_— peut servir à re- ube 2 présenter le pouvoir glycolytique : c’est l’indice glycolytique. La glycémie devrait être théoriquement représentée par la dif- férence de sucre trouvée entre les tubes 1 et 3. Mais, la méthode de dosage employée n’est pas assez exacte pour qu'on puisse tenir compte de la valeur absolue de chiffres dont l'écart est minime. Ce n'est que lorsque la différence entre les tubes r et 3 est par- ticulièrement marquée, dans le diabète, par exemple, qu'on peut y voir une preuve d'hyperglycémie. Les nombreux dosages que nous avons effectués, et qui ne vi- saient qu'à l'établissement d'une technique, nous montrent que, chez le sujet sain à jeun, l'indice glycolytique varie entre 1,20 et 1,50. Chez les diabétiques, l’abaissement du pouvoir glycoly- - tique est loin d’être la règle. Dans les néphrites chroniques, l’in- dice glycolytique est le plus souvent augmenté. Le pouvoir gly- . colytique le plus fort que nous ayons rencontré est celui du sang d'une malade atteinte de leucémie myéloïde. (Laboratoire des services hospitaliers de Bordeaux). 2 ABCÈS A STREPTOTHRIX DU GERVELET, par J. SABRAzEs. Les préparations que je vous présente proviennent d’un abcès de l'hémisphère gauche du cervelet. IL siège entre le corps den- telé, écorné et la substance grise effleurée. Le pus blanchätre, bien lié, est limité par une paroi jaunâtre doublée d'une sclérose névroglique diffuse. Il n’exhale aucune odeur spéciale. Très gra- nulo-graisseux, il l’est cependant moins qu'un abcès froid. Il contient des résidus nucléaires et cytoplasmiques, des leuco- cytes polynucléés neutrophiles, quelques cellules névrogliques, des macrophages, du mucus fibrillaire. Pas de grains jaunes. Ce pus montre à l'exclusion de tout autre germe, un Champignon rayonné, à mycélium grêle, ramifié, non cloisonné, à expansions périphériques généralement effilées, exceptionnellement un peu renflées en Lorione Ce Champignon prend le Gram. Il ne reste pas coloré par la fuchsine phéniquée après l'action de l'alcool et. \ (47) | SÉANCE DU 1°" FÉVRIER 313 d'un acide. Les cultures aérobies et anaérobies sur milieux glu- cosés ont été abortives. Il n’a pas été fait d'ensemencement sur bouillon additionné de sang humain sous une couche d'huile. Les caractères morphologiques des touffes et des colonies irra- dites dans le pus permettent d'affirmer qu'il s’agit non d’un Actinomyces proprement dit, mais d’un de ces Micromyces voi- sins, ne montrant pas d'expansions en massues. Les appellations de Streptothrix, Discomyces, Nocardia, Oospora (cette dernière proposée par Sauvageau et Radaïs) servent à désigner ces Cham- pignons. Les espèces de ce genre sont nombreuses dans le monde extérieur. Elles pénètrent dans nos cavités. L’arrière-gorge en fournit des cultures variées. Les plaies souillées de terre sont sus- ceptibles d'en héberger ; le mycétome de certains pays en fait foi. Une adaptation parasitaire, plus ou moins facile, les élève Streptothrix. peu à peu au rang d'agents pathogènes après une incubation par- fois fort longue. Nous avons montré, en 1899, en opérant sur le - Lapin, qu'un Sifreptothrix blanc, fréquent dans le vaccin de gé- nisse, Streptothrix inoculé en série sous la peau de cet animal, devenait de plus en plus virulent au fur et à mesure que l’on mul- tipliait les injections. Dans le cas actuel, la mycose s’est peu à peu développée chez un soldat, âgé de 21 ans, non syphilitique, grièvement blessé aux membres inférieurs par éclats d’obus, qui a eu d'’intarissa- bles suppurations. Il a fallu amputer la cuisse gauche. La mycose se rattache certainement à une souillure de ces plaies de guerre. C’est peu après l'amputation que cet Homme a présenté des sortes de crises assez rapprochées, presque bimensuelles, caractérisées par une violente céphalée, surtout occipitale, par des vomisse- ments en fusée, une constipation opiniâtre, un délire aigu rappe- lant celui de l'alcoolisme (or, 11 ne buvait aucun spiritueux). Plu- sieurs ponctions lombaires furent faites ; elles accusaient chaque fois une légère lymphocytose. Tout cela se déroulait sans grande réaction thermique. Ces phénomènes pathologiques s’accusent en mars 1918 ; signe de Kernig, raideur de la nuque s’y surajou- tent ainsi que de la mydriase, des rougeurs vaso-motrices persis- 314 ( RÉUNION BIOLOGIQUE DE BORDEAUX (18) tantes, de l'hypertension du liquide céphalo-rachidien avec hyperalbuminose à 1 gr., lymphocytose au-dessus de Ja moyenne ; la teneur en glucose et en urée restent sensiblement normale. Pas de Microbes dans ce liquide. Réaction de Bordet- Wassermann et culture négatives. Dans l'intervalle des crises, la marche était possible sur des béquilles. Le malade pouvait se servir de ses mains, lire et écrire sans difficultés: Cet Homme hypotendu (11/7 au Pachon) est mort subitement de syncope, un an environ après le début des troubles dus à l’abcès du cervelet. La nécropsie n'a pas révélé de foyer mycosique ailleurs que dans le cervelet. Rien dans l’ap- pareil broncho-pulmonaire, porte d'entrée bien connue des 00s- poroses, comme notre premier cas, publié pendant l'année 1894, dans la Presse médicale, en était un exemple. Or, les troubles qui trahissaient l’existence du foyer cérébel- leux, étaient survenus peu de temps après l'amputation, laquelle d’ailleurs n'avait pas mis fin à l'infection du membre. Pour com- prendre l’évolution de ce syndrome provoqué par l'abcès myco- sique du cervelet et pour remonter à sa cause, on est obligé d’ad- mettre que la plaie de guerre par éclat d'obus a été infectée tout d'abord par ce Champignon ; après une adaptation parasitaire plus ou moins longue, d’infimes débris du mycélium se sont ense- mencés à distance par voie sanguine, peut-être au moment de l’amputation, et ont colonisé dans le cervelet. Fetenons de l'observation clinique, qui a paru, en détail, dans la Gazette hebdomadaire de Bordeaux (; et 21 avril 1918), la marche très lente de cette catégorie d’abcès, le peu de manifes- tations fébriles, contrastant avec les réactions thermiques des abcès cérébrams bactériens, comme dans les cas que nous avons publiés avec Delaunay (Thèse de Bordeaux, 1907). Relevons aussi le curieux syndrome périodique qui traduisait la progression de l’abcès vers les méninges et qui ne peut être qualifié de syndrome cérébelleux ; relevons aussi la formule cytologique et chimique du liquide céphalo-rachidien dans ce cas de mycose. Dans les lésions strictement localisées à un hémisphère céré- -belleux, les troubles se produisent surtout du même côté du corps. Or, cet Homme avait été amputé de cuisse de ce côté-là. Il n'était pas en mesure d’extérioriser, par la marche, les désordres imputables à l’abcès de l'hémisphère cérébelleux. En l'absence de tumeur, de syphilis, de tuberculose, on pourra envisager, dans de semblables conditions, à la suite de plaies pri- mitivement souillées de terre, la possibilité d'un abcès mycosique des centres nerveux et agir en Huet la vaccinothérapie de ces mycoses est à l'étude. (21) 915 SEANCE DU 15 JANVIER 1921 SOMMAIRE Bic (H.-I.): Sur le nombre de Krocx (A.) et HarroP (G.-A.) : globules rouges dans le sang ca- Remarques sur les stases et les pillaire de sujets normaux, aux OAI CEE SO ee ele 3I divers points du corps et aux dif- . THomsen (O.) et CHRISTENSEN férentes heures de la journée... 21 | (S.) : Contribution à la connais- Brscaarp (A.) et Noervis (J.) : sance des types de Pneumoco- Recherches sur la réglementation CG LICEMAE RE CT RP RER ER 33 neutralisatrice dans les cas d’épi- - Taomsex(0.) et Vorzmowp (E.) : lepsie proprement dite....,.... 24 | Essai d’un groupement des Go- Jexsex (V.) : Un nouveau picro- HOCOAUESNPAA PES RTE EE TETE 32 CAN TORRES PAPE TNRCREES 29 Présidence de M. Th. Madsen. SUR LE NOMBRE DE GLOBULES ROUGES DANS LE SANG CAPILLAIRE DE SUJETS NORMAUX, AUX DIVERS POINTS DU CORPS ET AUX DIFFÉ- RENTES HEURES DE LA JOURNÉE, par H.-E. Bixc. Les recherches fondamentales de Hayem sur la teneur en glo- bules rouges du sang capillaire n’ont été suivies que d'un nombre relativement restreint d'études complémentaires. Cependant, la connaissance approfondie du sang à l’état normal est essentielle, aussi bien pour apprécier les phénomènes pathologiques que pour déterminer l'index, c’est-à-dire le rapport entre la teneur du sang en hémoglobine et sa teneur en globules rouges. En géné- ral, la moyenne des globules rouges est évaluée à 5.000.000 chez les Hommes, à 4.500.000 chez les Femmes. Nos recherches sur le sang capillaire, prélevé à l'oreille, ont donné un résultat différent. Nous nous sommes servi du procédé préconisé par Ellermann et fé à te DR. "7 dE 2-2 - 5 3 ; ra 316 RÉUNION DANOISE DE BIOLOGIE (22 Erlandsen et du liquide de Hayem modifié par G. Joergensen. _Nos travaux comportent une erreur moyenne de 2,3 p. 100. Les sujets en expérience étaient divisés en deux groupes : 1° sujets au-dessous de 50 ans ; 2° sujets au-dessus de 60 ans. I Globules rouges Nombre en millions Mäles au-dessous de 5o ans........ 19 moyenne 5,5 _ SR ANR 00 — maximum 6,1 — — SANS à == minimum 4,2 Femelles au-dessous de 50 ans..... . 51 moyenne 4,9 TR — maximum 5,9 = ER - — minimum 4,0 Globules rouges Nombre en millions Mâles au-dessus de 60 ans......... 22 moyenne 6,1 — Me se — maximum 0,8 = ni MNT ce — minimum 4,9 4 Femelles au-dessus de 60 ans........ 21 moyenne 5,1 — NE A 20 — maximum 6,4 — — SLT — minimum 4,2 Le nombre des globules rouges est donc, en moyenne, de 5.500.000 chez l'Homme non âgé et de 4.900.000 chez la Femme non âgée. Mais on constate des écarts physiologiques considéra- bles. Les individus âgés présentaient souvent un nombre de glo- bules plus élevé que les sujets plus jeunes. L'analyse du sang capillaire, prélevé simultanément en des points différents du corps, fait constater des écarts considérables. C’est ainsi qu'une série de 30 analyses comparatives du sang ca- pillaire prélevé à la peau de l’abdomen et à un lobe de l'oreille donnait constamment des nombres de globules rouges moins élevés en ce dernier point qu'au premier. L'écart peut se chiffrer par quelques centaines de mille, mais le plus souvent il est d’en- viron un million ; par exemple, nous avons relevé, dans le sang capillaire de l'oreille, 4.700.000 et dans celui de la peau abdomi- nale du même sujet 6.800.000. La plus grande différence consta- tée fut de 2.200.000 (oreillle : 4.600.000 ; abdomen : 6.800.000). Il faut comprendre que les globules rouges ne se répartissent pas également dans le sang capillaire, ce qui ressort d’ailleurs des travaux connus d’Auguste Krogh sur la physiologie des capil- laires sanguins. Par conséquent, un prélèvement quelconque de sang capillaire ne nous renseigne que d’une façon approxima- tive sur le nombre de globules du sang des capillaires d’autres régions du corps. D'autre part, des prélèvements effectués au _niveau des capillaires de l'oreille ou de l’abdomen peuvent four- Ms) | SÉANCE DU 45 JANVIER er nir des résultats différents de celui pratiqué à une veine du bras. Exemple : Mâles Femelles Abdomen... 6.000.000 Abdomen ............ 5.500.000 NTM NRA 5.000.000 Veine.…. RL SEA NS 100:000 Lobule auriculaire.... 4.400.000 : Due. aur aire: : .. 5.000.000 Quant à l'augmentation modérée du nombre de globules rouges que l’on constate chez les personnes âgées, il me paraît naturel de l'expliquer comme un retentissement, dans les capillaires, d’une altération de la peau produite sous l'effet de l’âge. Jusqu'ici il n'a paru que des études peu nombreuses sur les _ variations que présentent le nombre des globules rouges au cours de la journée et après les repas. Pour ces questions, on s’est basé sur d'anciens travaux des danois Soerensen et Buntzen. Des essais personnels nous ont permis d'étudier cette ques- tion. Dans une série de 22 cas, nous avons prélevé, dès le matin, le sujet étant encore à jeun, du sang au lobe de l’oreille. Puis on donnait le repas d'Ewald (biscottes 30 gr., thé 250 c.c.). Après 3/4 d'heure, un second prélèvement de sang était effectué au même point. Ensuite, on retirait le repas d'essai. À la seconde analyse, le nombre des globules rouges s’est trouvé sensiblement augmenté dans 13 cas : l'augmentation était de 1/2-1 million. Dans le reste des cas, il n'y avait pas de différence entre le nem- bre d'avant et celui d’après. Il a été établi que la teneur en acide chlorhydrique de l'estomac n'était pour rien dans-la variation du nombre de globules, l’augmentation se produisant chez les sujets atteints d’achylie aussi bien que chez les personnes à suc gastrique normal. La suite de nos expériences était guidée par l’idée d’une dépendance possible entre l'augmentation du nom- bre de globules et la production de chlorures dans l'estomac pou- vant entraîner, au cas où il y aurait raréfaction des chlorures du sang, une diminution de la teneur du sang en liquide. Le résultat prouve qu'il n’en était rien. Dans certains cas, nous avons prescrit un litre de liquide (thé, eau de Seltz) sans nourriture solide ; il s’est produit, dans deux cas, une diminution d'environ 1 million et dans deux autres cas, les numérations ont donné des chiffres identiques avant et après l’ingestion. Dans un cas isolé, le nombre des globules à aug- menté de 400.000. Des analyses faites toutes les heures et pendant un espace de temps plus prolongé (5 heures) témoignent d'états tout aussi va- riables. Les résultats de notre étude sur le nombre des globules rouges aux différentes heures de la journée et avant ou après les repas 318 RÉUNION DANOISE DE BIOLOGIE (24). sont donc fort peu constants. Cette circonstance, rapprochée des. recherches ci-dessus résumées, sur les écarts entre les prélève- ments pris aux diverses parties du corps, fait croire à l’interven- tion prédominante d’influences tout à fait locales. L’assimilation de la nourriture détermine dans les capillaires centraux et péri- phériques des modifications réflexes dont l’action se fera parfois sentir dans la teneur locale du sang en globules rouges. Ces variations physiologiques doivent être prises en considé- ration toutes les fois qu'il s’agit de suivre, de jour en jour, les fluctuations individuelles du nombre des globules rouges. (Hôpital de Bispebjerg, Service C.). RECHERCHES SUR LA RÉGLEMENTATION NEUTRALISATRICE DANS LES CAS D’ÉPILEPSIE PROPREMENT DITE, par À. Biscaarp» et J. Noervic. La méthode que nous avons adoptée pour le dosage de NH* excrété dans l'urine, s'appuie sur la réglementation neutralisa- trice (détermination du taux d’ammoniaque, d'après Folin ; du taux d'azote total, d’après Kjeldahl: du taux de concentration ionique, par voie électrométrique), méthode élaborée dans ses données essentielles par Hasselbaich, qui a démontré la régularité de cette réglementation pour les individus normaux, chez les- quels elle s’opère suivant une hyperbole, qui se détermine d’après. x la loi qui régit le parcours des hyperboles à branches égales. Chaque individu jouirait ainsi d’une puissance de réglementation neutralisatrice (1) apparemment constante, suivant pendant plu- sieurs mois consécutifs une même hyperbole, mais variant un peu d’un individu à l’autre. À un Pa donné correspond un taux d’ammoniaque déterminé (en entendant par taux d’ammoniaque le pourcentage NH°-N sur la teneur totale en N), et inversement : à un Pan de 5,8 correspon- dra donc toujours un taux d'ammoniaque déterminé (taux d’am- moniaque réduit), qui reste individuellement constant et qui présente, selon Hasselbalch, d’un individu à l’autre, des variations comprises entre 2,3 et 5,5. Si le taux d’ammoniaque réduit est modifié dans des propor- tions considérables, et tombe de ce fait en dehors de l’hyperbole, (x) Par réglementation neutralisatrice nous entendons la réglementation de la valeur Px du sang, valeur située normalement aux environs de 5,34 à un ni- veau légèrement supérieur au point de neutralité proprement dit, qui est à 7,07. . (5) SÉANCE DU ÀD JANVIER 319 l'individu cesse de réagir de façon normale. Il se peut alors que sa réglementation suive une autre hyperbole, également détermi- mable. C’est ce qui a lieu pour les sujets gravides, chez qui 24, 30 | Ÿ “JA SN ousE quan HS ae | ——— a Le Le no E Poll til.) Fe |] | 20 EG RTE ne — FRAME Em + HALLE AA ET PÉRREEEE B HE FOR tR BAPE Po es FIGURE 1 lhyperbole varie d'un mois à l’autre. Mais, dans les cas où la réglementation présente une allure inégale, aux brusques à-coups, comme cela se voit, par exemple, chez les diabétiques ou dans l'insuffisance pluriglandulaire, l'hyperbole de réglemen- tation normale du sujet considéré est forcément inconnue et elle 320 RÉUNION DANOISE DE BIOLOGIE (26) le restera toutes les fois qu'il s’agit d’une affection congénitale ou incurable. La réglementation des épileptiques se range dans cette der- nière catégorie. Les taux d’ammoniaque réduits (1) relevés chez les épileptiques ont été inscrits, comme on le voit, sur la figure x, où les abscisses représentent les durées de 24 heures et les ordon- nées les taux de NH° réduits. Les deux droites horizontales mar- quent les limites extrèmes (établies à titre provisoire, mais qui se sont vérifiées par la suite) des valeurs normales. Entre ces limites, les taux d'ammoniaque réduits des individus normaux évolueraient sensiblement en ligne droite, les variations n'étant guère supérieures à r. La courbe ci-contre fait voir combien sont énormes les variations chez les épileptiques. L'exemple choisi ne représente pas un cas exceptionnel, encore que, souvent, les écarts sont moins prononcés. Il arrive aussi que chez un même malade, les écarts soient fort différents d’une période à l’autre et, même que, pendant un certain temps, ils restent inférieurs à la normale pour s'élever ensuite tout à coup d'une ascension rapide, etc. Les déterminations ont été effectuées sur les urines totales de 24 heures. . = La figure 2 montre, sous un autre aspect, la réglementation irrégulière du même malade (HO). fci, les abscisses reproduisent les 24 heures comme ci-dessus, et les ordonnées représentent les taux d’ammoniaque non réduits. La courbe inférieure montre les variations du Px, tandis que la courbe supérieure figure celles des taux d’ammoniaque réels. Dans ce diagramme, les valeurs Px et NH° qui, en cas normaux, ont des proportions inverses, ac- cusent des tendances vers le parallélisme. C’est là un phénomène que nous avons signalé dans une étude précédente. Quant à la question de savoir si c’est à l’acidose ou bien à l’alcaliose qu'il faut accorder le rang de priorité — question fort discutée au sujet _ des perturbations des échanges chez les épileptiques — on n'a qu'à regarder attentivement la Peu 2 pour être fixé là- dessus. Nous avons relevé jusqu’à ho, d. p. 100 de NH°-N dans Ve totale des 24 heures et un Pa maximum de 8,93. Le taux mini- mum de Pa, relevé dans une seule urine était de 4,39. Hassel- balch donne la valeur 4,7 comme étant la plus inférieure de celles relevées jusqu'alors. D’après nos propres expériences, nous n'avons donc pas hésité à prendre le chiffre 4,2 comme point de départ de notre système. Quant aux autres résultats obtenus, nous one en donner seu- lement un résumé suceinct ; les le restent en cours et (x) Hasselbalch. Biochem. Zeitschr., t. LAXIV, 1916, p. 18. P | | J LIT RE el 2 PNR pan FRE * Kaus à (27) SÉANCE DU 45 JANVIER 321 peuvent, par conséquent, donner lieu, sur quelques points, à des conclusions différentes. Les diurèses sont assez variables avec tendance vers les valeurs extrêmes (de 300. à 3.000 c.c.). L’élimination brute de NH° varie 7%//13k : Ha À // ac ÉPÉÉPÉEELECRCP CEE 5 ÉRRETEERT {7 M etes ie ee HAE 157 OA BRMRE CBS “es /3- 12 : es LOS À << SO & ] æ également : RNA - DEEE A (SE LE PL + RS DIÉSÉSRÉS 4 n EE É FRERES NE RARE AREAS POP Sens ARS EsA UE RACE HE PAU EE ee oem FIGURE 2 il n'est pas rare de constater des valeurs de o,r à 0,2 gr. ; le maximum, jusqu'ici constaté, était de 3,7 et toutes les valeurs intermédiaires se rencontrent (calculées sous la forme de NH°-N). Biozosie. Comptes RENDuS. — 1921. T. LXXXIV. 23 « 322 RÉUNION DANOISE DE BIOLOGIE (238) Le sujet HC présentait, en 10x24 heures, une moyenne de 1,44 gr. (donc, un taux de NH° de 16,39), mais il semble bien, comme on l'a d’ailleurs déjà observé, que les épileptiques retien- nent N, de sorte que pendant des périodes assez prolongées, l’excrétion de NH° restera au-dessous de la normale pour devenir, à d’autres époques, trop abondante. Mais, comme le Px est tou- jours relativement élevé, le NH° régulateur fera tout de même, le plus souvent, un total trop considérable. Cependant on cons- tate, ici encore, des abaissements passagers, jusqu’au-dessous de la normale. Il va sans dire que la rétention de l'azote n’est pas un phéno- mène constant chez les épileptiques, périodiquement il y a excré- tion de quantités abondantes : le tout calculé, bien entendu, par rapport au poids constant. Nous avons relevé, pour un régime mixte, en administrant environ 13 gr. de N par 24 heures, une élimination (pendant 2 semaines environ) se montant à 7,5 gr. de N, dont o,4 gr. de NH°-N ; dans un autre cas, on a trouvé, respectivement 9,5 et 0,37. Quant aux fèces, on y constatait des taux de N très élevés presque pleinement compensateurs ; nous en reparlerons dans une étude suivante. La teneur en urée de l’urine était étudiée d’après la méthode de van Slyke, el nous avons fait la constatation bien surprenante que les taux d’urée relevés étaient trop faibles, descendant jus- qu'à la proportion de 16 p. 100 de l'azote total. Nous essayons de savoir, actuellement, de quoi se composait le résidu considérable. 11 paraît se produire ici des phénomènes assez curieux. Ainsi, l'urée semble réapparaître en dose normale après précipitation par l’acide phosphotungstique. Dans les diverses phases des échanges intermédiaires, les pro- cessus enzymatiques jouent un rôle important. Dès qu'on attri-. bue à des troubles fermentatifs l’état chaotique qui se manifeste, chez les épileptiques, pendant leur destruction, et l'élimination des albumines de constitution — cette explication paraît plau- sible —, on admet, implicitement, l'hypothèse d’un dérèglement dans les sécrétions internes. En effet, les sécrétions des glandes endocrines sont actives dans la réglementation de quelques-uns des principaux processus métaboliques (hypophyse, glande thy- roïde, glandes génitales, etc.). Cette conception nous met d'accord avec les auteurs d’après lesquels certains états spasmophiles, aussi bien que l’épilepsie, dépéndraient d’un fonctionnement défectueux des parathyroïdes. Une thérapeutique rationnelle est en préparation et, partielle- ment, en voie de réalisation ; il en sera donné connaissance quand nous aurons recueilli des matériaux suffisants. (Clinique psychiâlrique du D° Chr. À. Bisgaard, Roskilde). L | | 4 « : (29) SÉANCE DU 15 JANVIER P 323 UN NOUVEAU PICROCARMIN, par Vicn. JENSEN. On sait que Ranvier se servait d’un picrocarmin excellent pour presque toutes ses colorations histologiques, mais c’est un fait qu'aucun autre n’a pu réussir comme lui, parce que la prépara- tion de ce colorant est très délicate. Ces circonstances s'expliquent peut-être par le fait que Ranvier travaillait, avec la plus grande patience, en appliquant des mé- thodes plus lentes que celles que nous préférons de nos jours et encore parce quil pratiquait toujours des colorations humides sous lamelle, tandis que nous employons des coupes à la paraf- fine ou à la Éd que nous conservons dans du baume. Les seuls auteurs qui préconisent la coloration par le picrocarmin, Stohr et Mann, recommandent de l’employer pour les colora- tions humides ad modum Ranvier. Les différentes techniques à suivre pour préparer du picrocar- min sont, la plupart, énumérées dans le livre excellent de 15e Mayer. Elles utilisent l’ammoniaque comme solvant du car- min, mais on ne peut pas employer ces colorants pour les coupes à la paraffine, qui se détachent et disparaissent facilement par le lavage à l’eau. J'ai essayé pendant quelques années plusieurs de ces recettes et j'ai acheté des préparations de dÉlérentes origines, mais aucune n'était satisfaisante. Si l’on verse une solution d'acide picrique dans une solution alcaline de carmin, on ne peut y ajouter qu’une quantité minime avant qu'il ne se produise une précipitation et cette faible dose d'acide picrique ne peut agir comme colorant. L'addition de pi- crate de magnésium à une solution de carminate de magnésium, comme P. Mayer l'indique, ne donne pas un colorant assez élec- tif, parce que l'acide picrique, élément de différenciation, fait défaut. J'ai combiné deux méthodes en ajoutant du picrate et de l’acide picrique, et j’ai adopté, après de nombreux essais, la formule sui- vante : $ ° Carminate de magnésium (P. Mayer) : dissoudre 1 gr. de carmin et o,1 gr. d'oxyde de magnésium dans 5o c.c. d’eau dis- tillée, faire bouillir pendant 5 minutes. Après refroidissement, filtration, addition de 0,5 c.c. d'acide phénique. 2° Picrate de magnésium (P. Mayer) : verser 0,5 gr. d'acide pi- crique et 0,5 gr. d'oxyde de magnésium dans 5o c.c. d’eau dis- tillée, faire bouillir pendant 5 minutes, laisser refroidir et filtrer. 3° Bolution à 1 p. 100 d’acide picrique dans l’eau distillée. On 324 ANS RÉUNION DANOISE DE BIOLOGIE (30) : mêle alors 1° avec 2° et on ajoute lentement 10 c.c. de la solution d’acide picrique, en agitant le mélange. Il se forme un liquide colorant tout à fait limpide d’un rouge foncé qui se conserve pendant des mois, peut-être des années. Ce picrocarmin colore bien les coupes à la paraffine ou à la celloïdine, en particulier, il colore intensément les noyaux, sur- tout après fixation au sublimé ou à l’alcool, mais on peut aussi l’employer après fixation au formol. Les coupes ne se détachent pas quand elles ont été collées sur lames par l’albumine de Mann. Ce picrocarmin doit son pouvoir colorant à son surplus d’acide picrique et peut encore s’employer au lieu d’acide picrique dans la méthode excellente de Claudius pour la coloration des Bacté- ries qui prennent le Gram. On peut abréger la méthode originale en colorant le tissu et en évitant une coloration préalable par le carmin, une différen- ciation par l’alcool et le lavage à l’eau. En combinant avec la méthode de Claudius pour coupes à la paraffine, on procède de la manière suivante : 1° xylol x minute ; 2° laver au xylol ; 3° laver à l’alcool ; 4° violet de méthyle (6 B) en solution aqueuse à 1 p. 100, 2-3 minutes ; 5° laver à l’eau ; 6° picrocarmin 3-5 minutes ; 7° verser le colorant et enlever l’hu- midité en séchant avec du papier-filtre plié en plusieurs doubles ; 8° décolorer par l’aniline picriquée (huile d’aniline avec un peu d'acide picrique) jusqu’à ce que la couleur rose de la coupe appa- - raisse; 0° laver au xylol ; ro° sécher au papier-filtre ; 11° baume; 12° lamelle. Les Bactéries qui prennent le Gram se colorent en bleu-noir, les noyaux en rouge, le protoplasma en orange, les muscles et le sang en jaune et le tissu conjonctif en rose. (Institut de pathologie générale de l’Université). (31) SÉANCE DU 45 JANVIER 325 QUELQUES REMARQUES SUR LES STASES ET LES OEDÈMES, par À. Krocn et G.-A. Harrop. Après une dilatation rapide et considérable des capillaires de la’ langue de Grenouille, déterminée par une excitation conve- nable, agissant- directement ou indirectement par les nerfs, on voit souvent les capillaires dilatés se remplir, en quelques mi- nutes, ou plus, d’une masse de corpuscules rouges, le plasma disparaissant apparemment et la circulation sanguine s’arrêtant. Dans les cas, au contraire, où le même degré de dilatation s’ob- tient doucement, par transitions lentes, il n’est pas suivi, géné- ralement, d’une stase. Le rôle joué par la pression capillaire est négligeable, puisque la stase s'établit tout aussi bien après app cation de l’uréthane, qui n’agit pas sur les artérioles, qu'après les excitations mécaniques se propageant par le moyen des fibres dilatatrices et agissant également sur les artérioles, produisant une _ circulation rapide et une pression élevée. 1 L’explication qui paraît immédiatement possible est celle de petites ouvertures produites par la dilatation rapide entre ‘les cellules endothéliales et qui permettraient au plasma de s’extra- vaser. Pour voir ce qu'il en était et nous faire une idée des dimen- sions des ouvertures, nous avons eu recours aux expériences sui- vantes. Opérant sur des Grenouilles (R. esculenta) uréthanisées, dont on avait distendu la surface ventrale de la langue, on introdui- sait dans la veine cutanée une suspension de particules d’encre de Chine (Pelikan Perl Tusch, Günther-Wagner). Quand l’encre de Chine apparaissait dans les vaisseaux de la langue, on y pro- voquait la dilatation d’un groupe de capillaires au moyen d’une goutte d’uréthane à 25 p. 100. Malgré l'établissement rapide de la stase, l’encre de Chine n’est pas sortie des vaisseaux, sauf dans une seule expérience, où un extravasat s’est produit en un point isolé. La même expérience a été réalisée avec une solution de matière colloïdale : rouge vital (vital red) et avec de l’amidon soluble. Ces deux substances pénètrent rapidement à travers la paroi des ca- _pillaires rapidement dilatés tout en restant complètement rete- nues dans les vaisseaux normaux. L'expérience au rouge vital est très belle : immédiatement après la dilatation d’un capillaire, on le voit entouré d’une zone étroite rouge, et plus tard, la stase ayant eu Île temps de se développer, elle s'éteint lentement en diffusant dans le tissu environnant. 326 RÉUNION DANOISE DE BIOLOGIE (32) L'expérience sera continuée, si possible, avec des sols métal- liques contenant des particules de dimensions bien définies. (Laboratoire de zoophysiologie de l'Université). ESSAI D'UN GROUPEMENT DES GONOCOQUES PAR TYPES, par Our Tuomusen et Er VorLmonn. 26 échantillons de Gonocoques, prélevés de cas neufs d’urétrite chez des Hommes ont été isolés à l’état de pureté. Des sérums agglutinants obtenus par les divers échantillons étaient employés à l’étude de ces mêmes échantillons. L’agglutination simple n’a pas permis de constater de différences de types nettement caracté- risés, tandis que la fixation d’alexine donnait des résultats plus satisfaisants. La. méthode la plus utile était la fixation d’alexine en présence de l'échantillon homologue comme antigène, le sérum étant préalablement absorbé par l'échantillon qu'il s'agissait de déterminer. Ge procédé a permis la classification des 26 échantillons en L groupes ou types, dont un (b) était particulièrement bien carac- térisé, tandis qu'un autre (a), où se rangeaient 14 spécimens, était moins nettement défini, les échantillons qui y entraient présentant entre eux des différences notables au point de vue sérologique. Un troisième groupe (c) renfermait 5 spécimens qui, tout en se rattachant aux autres groupes, avaient aussi un antigène particulier qui ne réagissait (par fixation) qu'à l’anti- corps caractéristique des sérums de ce groupe. Enfin, un qua- trième groupe réunissait deux échantillons isolés où les anti- corps spéciaux des sérums n'était pleinement absorbés que par l'échantillon homologue. Notons cependant que le sérum de l’un de ces deux échantillons était absorbé entièrement par un mélange des échantillons compris dans le groupe c, mais ne se laissait absorber complètement par aucun mélange des échan- tillons appartenant aux autres groupes. L’un des groupes, b, était plus toxique pour le Lapin que les autres ; les Lapins traités par les échantillons b mouraient faci- lement au cours de l’immunisation, en tous cas, ils maïigrissaient beaucoup. Au point de vue clinique, it n’a pas été constaté de différences entre les cas déterminés par les divers tÿpes de Gonocoques. (Institut sérothérapique de l'Etat danois), (33) SÉANCE DU 15 JANVIER 327 CONTRIBUTION A LA CONNAISSSANCE DES TYPES DE PNEuMOocOQUES, par OLur THOMSEN et SOEREN CHRISTENSEN. On sait que des auteurs américains (Docker, Gillespie, Avery, Cole, Bull et d’autres encore) ont démontré l'existence de trois iypes de Pneumocoques bien caractérisés (1, II, II). Ces mêmes types ont été reconnus au Danemark. Au point de vue sérologique, ces types se sont montrés nettement distincts. C'est ainsi que la dose de 0,2 c.c. de sérum I, qui suffisait pour préserver une Souris contre l'injection, dans le péritoine, de 0,05 c.c. de culture type I (culture de haute virulence, âgée de 24 h.), ne la rendait pas réfractaire à 0,000.000.1 c.c. de culture type HI. D'un mélange de Pneumocoques I et III, on arrive à isoler les Pneumocoques IIT en injectant le ridanee de cultures dans le péritoine d'une Souris, conjointement avec du sérum I (0,05 c.c. du mélange de cultures avec 0,2 c.c. de sérum 1). De cette façon, le type L est vaincu par le sérum, et le type IL, déterminant une septicémie mortelle, donnera des cultures pures après ensemen- cement du sang du cœur de la Souris. C’est là une épreuve, plus subtile qu'aucune autre à nous connue, pour s'assurer de la pureté de type d’une culture. L’ eclneton ne permet de cons- tater le mélange du type III, par exemple, au type I qu'aux cas où la proportion de la culture LIT, contenue dans la culture mé- langée, atteint 20-40 p. Le type IIT se ner 2 plus pathogène, pour les Sou- ris, en injections intrapéritonéales qu'en injections intravei- neuses, telle dose déterminée provoquant, en injection intrapé- ritonéale, une septicémie à issue fatale, tandis qu'après injection intraveineuse de la même dose, la Souris survit. Ce n'était pas le cas pour le type [, à moins que la culture n’atteignit sa virulence maximale. La chose s’expliqué probablement par ce fait que la concentration en anticorps défavorables au développement des microbes (opsonine, etc.) est plus faible dans le liquide péritonéal que dans le sang : une certaine quantité de Pneumocoques, dont la prolifération se trouve entravée dans le sang, se multiplie- raient au contraire librement, ou du moins dans des conditions relativement favorables, dans le péritoine, et, du fait de la ré- sorption incessante de Pneumocoques venant de la cavité péri- tonéale, le sang serait ainsi de plus en plus envahi et sa résis- tance s’épuiserait, après quoi la multiplication des microbes se produirait sans obstacles dans le sang, aussi bien que dans le liquide péritonéal. La différence que nous venons d'indiquer à Ce | È : 328 RÉUNION DANOISE DE BIOLOGIE cet égard entre le type I et le type III et qui a été constatée entre les échantillons de ces deux types examinés par nous était due probablement à cette circonstance que le type LIL n'avait pu at- teindre une virulence aussi élevée que le type I ; c’est pourquoi le type IIT était toujours mieux supporté en injections intravei- neuses qu’en injections intrapéritonéales. | Quant au diagnostice portant sur le type des Pneumocoques con- tenus dans un crachat, un pus, etc., on arrive souvent à le poser en ajoutant du sérum spécifique à une dissolution du crachat à l’antiformine (10 p. 100 d’antiformine ; chauffer avec précau- tion ; neutraliser). On détermine de la sorte une précipitation dans la solution homologue. Dans le cas du type I, ce procédé donnait rarement de bons résultats, ce qui pourrait bien avoir quelque rapport avec ce fait que les cultures du type I (en bouil- lon ou sur gélose-ascite) renferment des proportions de substan- x ces précipitables très inférieures à celles des types IT et LIT. (Institut sérothérapique de l'Etat danois). mp. A. DAVY et FILS Aîné, 59, rue Madame. Paris. Le Gérant : A. NAVY Cd SL de ét SE Lu do FETE Anesthésie Locale, Régionalex Rachi-Anesthésie . ee La SYNCAËÏNE, qui est l'éther paraaminobenzoïque du diethylaminoetnanol, possède identiquement la même constitution chimique et les mêmes propriétés que l’anesthésique, produit d’origine …| allemande, délivré sous le nom de ‘‘Novocaïine”. FORMES : I. TUBES STÉRILISÉS CLIN ne SYNCAÏNE «ae 4, 2,5 ot 40 cc) seule ou associée à l'Adréneline. Tous dosages usuels. II. SOLUTIONS ADRANESTHÉSIQUES : SYNCAÏNE : Ogr. 005 (ampoules de 5, 40, 25 cc.) ADRENALINE : 1 mgr. (ampoules de 4 cc.) SYNCAÏÎNE : Ogr.04 (ampoules de 2 cc.) ADRÉNALINE: 4 mgr. (ampoules de 1 cc.) | SYNCAÏÎNE : Ogr.05 (ampoules de 2 cc.) | ADRENALINE : 1 mgr. (ampoules de 1 cc.) | LABORATOIRES CLIN, 20, Rue des Fossés-St-Jacques, PARIS A OIES à tous médicaments pour injections hbypodermiques La nomenclature de nos préparations hypodermiques comprend la généralité des médica= ments injectables. Nous exécutons en. outre toutes les formules qui nous sont confiées. Nous rappelons que les LABORATOIRES CLIN qui, depuis l’origine de la médication hypodermique, préparent les médicaments en tubes stérilisés, ont l'expérience la plus longue et la plus complète des diverses techniques que supposent l'établissement des solu- tions et leur division en ampoules (vérification de pureté, dosage, isotonisation, stérilisation), _ SÉRUMS ARTIFICIELS Sérum de HAYEM, de FLEIG, de CHÉRON, de CROCO, Sérum quininé, e{c. Ampoules de 50, 125, 250, 500 ce. pour injections massives Les Sérums artificiels (eau physiologique, sérums de Hayem) sont délivrés dans des ampoules qu'un dispositif particulier permet de suspendre à là hauteur voulue pour obtenir le passage du liquide dans les tissus par le seul fait de la pesanteur. - ous préparons dans la série des solutions pour injections massives, les diverses formules de sérums du D’ Charles FLEIG, sérums achlorurés glucosés iso et hypertoniques, dont les indications sont celles de la solution salée, avec des avantages notables sur cette dernière, Tous nos sérums sont préparés avec une eau fratchement distillée, pratiquement privée de gaz corbonique, exempte de matières organiqués et stérilisée le jour même de sa prépara», tion. (Envoi sur demande de lu Notice spéciale). COLLYRES STÉRILISÉS à tous médicaments (formules usuelles: Solutions aqueuses et huileuses) Flacons-Ampoules-Compte-gouttes de 10 cc. 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(0,005-0,25) Facilite la sortie des Dents et prévient tous les Accidents de la Dentition. Exiger le NOM de Delabarre et le TIMBRE de l'Union des Fabricants. Établissements FUMOUZE, 78, Faubourg Saint-Denis, PARIS. E ŒT SURLES = = Ë Souffrances desEnfants EE = ÈS EME eg + D ES = == RE 7 Re er >| ‘| re #7 N y Paris. — Typ. A. Davy, 52, rue Madame. — Téléphone Saxe-04-19- Éromé LXXXIV. 102 da N° 7. COMPTES RENDUS 1 ‘ des Séances DE LA Société de Biologie PUBLIÉS BE VENDREDI DE CHAQUE SEMAINE. Séance du 19 Février 1921 PARIS MASSON ET Ci, ÉDITEURS LIBRAIRES DE L'ACADÉMIE DE MÉDECINE 120, BOULEVARD SAINT-GERMAIN (Vie) Les comptes rendus paraissent chaque semaine sauf pendant les vacances de la S ociété. | PRIX DE L'ABONNEMENT POUR 1920 : France : 40 fr. — Etranger : 50 fr. ë Prix DU NUMÉRO : ® fr. É Les abonnements sônt reçus par MM. MASSON et Ci, Éditénts, ; 120, Boulevard Saint-Germain, Paris elles ne doivent pas dépasser l'étendue réglementaire. _ Ces conditions sont formelles. | Toutes les notes doivent être remises sous forme de dactylographies, ne | varietur, sans lectures douteuses ; Les demandes de tirés à part doivent être portées sur les dactylogra- phies; les factures réglées directement à l'imprimerie. - Les auteurs peuvent contrôler la correction typographique de leurs È notes, le jeudi à 10 neures, chez ies imprimeurs, MM. Davy, 52, rue Madame, Paris 6°. = COMPTES RENDUS HEBDOMADAIRES DE LA SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE SÉANCE DU 19 FEVRIER 1921 SOMMAIRE Bacuracux (E.) : De quelques insaponifiables autres que la cho- facteurs qui conditionnent l’in- lestérine, dans le sérum sanguin. 348 toxication des Poissons par cér- LogPer, FORESTIER (J.) êt Ton- tains sels minéraux. ........... 357 | NET (J.): La diffusion dans le BazTHAzARD et LARUE : Destruc- pneumogastrique de certains poi- tion de l’alcool dans l’organisme sons introduits dans l’estomac.. 346 du Chien accoutumé à l’ingestion May (Et.) : Viscosité et index A ae 6 00 à EN A eRnRes .. 343 | réfractométrique des épanche- Boca (M.) et Pomarert (M.) : ments du péritoine et de la plè- Préparation d’une échelle diapha- NA EE CICR AIRNESS AIRE SE 300 nométrique stable pour le dosage : extemporané de l’albumine du liquide céphalo-rachidien....... 354 Bropi (P.): Ralentissement du pouls au cours du pneumopéri- toine. Réflexe abdomino-cardia- RE en nee 347 Carnot (P.) et MauBax (H.) : Poisson (R.) : Sur un Infusoire du genre Balantidium, parasite du tube digestif d’Orchestia lit- LOTETMON Et GEAR Ne 339 PomarEeT (M.) : Au sujet de la note de M. Rubinstein sur l’ac- tion des sérums sur les arréno- DENZENES PEN NAN RDEUE 355 = Ù . © = = Mesure quantitative des ferments RusinstTeIn (M.) : Action des sé- pancréatiques du liquide duodé- rums sur les arsénobenzènes.... 338 ToHAñOTINE (S.) : Le rôle phy- GUILLAIN (G.) et Garncix (R.): siolosique de l’enveloppe gélati- Physiologie pathologique respi- neuse de l’œuf d’Oursin........ 330 jure dans Les late fat | Réunion biologique de Strasbourg HeRELzLLE (F. d’): Sur la n:- Aron (M.) : L'origine du sang ture du bactériophage (Bacte- dans le foie embryonnaire...... 362 riophagum intestinale de d’He- ARON (M.) : Sur la fonction LOUE 0e) er Ce RE 339 | martiale du foie embryonnaire... 365 LemAIRE (G.) et Azouray (R.) : Barp (L.) : Paralysie segmen- Passage des hémoconies dans le taire de la main et de l’avant- sang, après injection d’huile d'o- bras. Contribution à l’étude de la live dans la trachée............ 336 | métamérie spinale........,.... 367 . LemeranD (P.) : Sur la sépara- Bium (L.), Ausez (E.) et tion et le dosage des substances HausknecatT (R.) : L’élimination BIOLOG1E. COMPTES RENDUS. — 1921. T. LAXXIV. 2# 330 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE rénale du sodium et db pt | .Sarrory, (A:) : Un cas d’hé- SLA Lee LEA L RPM APE né 31 |2 ris porose pulmonaire HASTAIOÉ De 359 Brum (L.), Men, (E. sn SARTORY (A.) et Barzzy (P.): HausenecaT (R.) : Teneur de Action de quelques sels de terres quelques humeurs ‘de l'Homme rares sur les cultures d’Aspergil- . en sodium et en potassium...:. 369 |'Tus fumigatus................. 307 “présidence de M CH Richec LE RÔLE PHYSIOLOGIQUE DE L'ENVELOPPE GÉLATINEUSE + IDE L'ŒUF D'OURSIN, par SERGE TOHAHOTINE. _ Grâce aux travaux de Fr, Lillie (1), J. Loeb (2), Cotte (3), le phénomène de l’agrégation et de l’agglutination du sperme d'Our- sin par les ovules de ces mêmes animaux est important pour l'ex- plication du mécanisme de la fécondation. En effet, l'enveloppe gélatineuse (ou chorion), qui entoure l'œuf, pourrait jouer un rôle, dont on ne $e doutait guère autrefois. Au cours de mes re- cherches avec la méthode de radiopiqüre microscopique (4), j'ai observé une réaction caractéristique de cette envelôppe gélati- neuse. En mettant l'œuf au contact d’une solution fraîche de bleu de méthylène, on voit presque aussitôt apparaître les contours de l'enveloppe, qui se dessinent plus nettement, en même temps qu'ils se rétractent. Cette enveloppe devient violette et se dis- tingue ainsi de l’œuf qui bleuit ultérieurement. L'œuf vivant ne se colore guère, ce qu'on peut bien voir en le libérant de l’enve- loppe violette. La contraction de l'enveloppe est d'autant plus prononcée et d'autant plus rapide que la solution de bleu de méthylène est plus concentrée et que la température est plus éle- vée. Elle varie de 10 secondes à 2-3 minutes. En chauffant immé- diatement et fortement la préparation contenant les œufs vivants et une goutte de la solution de bleu de méthylène, on arrête la contraction. L’enveloppe, révélée par le bleu de méthylène, ne suit guère les changements de volume de l’œuf que provoquent les solutions hypertoniques et hypotoniques : elle est donc perméable aux sels. Comme l’a indiqué O. Lévy (5), pour le chorion de (1) Fr. Liilie. J. of exp. Zoology, 1914. (2) J. Loeb. J. of exp. Zoology, 1914. (3) Cotte. C. R. de la Soc. de biol., p. 1419, t. 82. (4) Tchahotine. C.1R.'\de la Socide biol., t. 83. — CR: de W’Acad. des Sc 1920. (6). O. Levy, Zecisch. f. allg. Phys., 1907. SÉANCE DU 19 FÉVRIER 33 l'œuf de la Grenouille, celui de l'œuf d'Oursin, est également | transparent pour les rayons ultraviolets et est liquéfié par ces der- | niers. Il est dissous dans un milieu acide et se gonfle, mais ne se dissout point dans un milieu alcalin. Une réaction analogue, quoique moins prononcée que celle au bleu de méthylène, s'ob- serve également avec le rouge neutre et quelques autres colorants. Ayant constaté ces propriétés de l'enveloppe gélatineuse, je me suis demandé si la réaction de contraction provoquée par le bleu de méthylène pourrait nous éclairer sur le rôle de cette en- veloppe dans la fécondation. Dans ce but, j'ai fait les expériences suivantes : Exp. [. Dans une solution de bleu de méthylène dans de l’eau de mer, on met du sperme : les spermatozoïdes ne sont pas at- teints dans leurs mouvements. — Exp. 2. Des œufs vierges sont placés dans une solution de bleu de méthylène dans de l’eau de mer : l'enveloppe se révèle ; en ajoutant ensuite le sperme, les œufs n'attirent plus les snenmalezotels et il n'y a plus agréga- tion de ces derniers en amas sphéroïdaux. — Exp. 3. Une portion d'œufs vierges est fortement secouée dans une éprouvette pen- dant une minute ; ensuite à une moitié de la portion, on ajoute de la solution de bleu de méthylène : l'enveloppe ne se dessine pas autour des œufs ; elle est bien détruite, ce dont on se con- vainc en mettant les œurs dans une suspension d'encre de Chine. Aussi, y ail précipitation de petites parcelles et de lambeaux violets dans le liquide ambiant : ce sont les débris des enveloppes révélés. En examinant l’autre moitié de la portion secouée et en ajoutant du sperme, on constate que les œufs n’attirent plus les spermatozoïdes, mais en même temps, dans le liquide ambiant, on observe la formation très caractéristique d’agrégations de spermatozoïdes en formes d’amas sphéroïdaux. Tout ceci prouve assez clairement, que c’est précisément la substance de l'enveloppe gélatineuse, entourant l'œuf normale- ment, qui attire les spermatozoïdes, et dont les débris sont aussi la cause de leur agrégation en amas sphéroïdaux. Les expériences suivantes complètent la série : Exp. 4. Des œufs fécondés sont placés dans une solution de bleu de méthylène ; ils accusent de suite la réaction caractéristique de l'enveloppe. — Exp. 5. Aux œufs fécondés, c’est-à-dire ayant formé la membrane de fécon- dation, on ajoute du sperme : les spermatozoïdes sont attirés néanmoins en masse par les œufs. — Exp. 6. En.ajoutant aux œufs fécondés du bleu de méthylène et en révélant ainsi leur enveloppe (ce qui exclut la possibilité d'attraction des sperma- tozoïdes), ou bien encore en la détruisant par secouement fort des œufs et en les additionnant ensuite de sperme, les œufs perdent, dans les deux cas, leur pouvoir attractif vis-à-vis des sperma- | 932 k SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE tozoïdes. IL est facile de comprendre que les spermatozoïdes, qui entourent un œuf fécondé et sont agglutinés par son enveloppe, désagrègent celle-ci peu à peu par leurs mouvements en petites parcelles qui flottent dans l’eau ambiante ; ainsi, l'œuf fécondé perd bientôt sa faculté d'attirer les spermatozoïdes. Conclusions : 1° l'enveloppe gélatineuse, qui entoure l'œuf d'Oursin, attire les spermatozoïdes, les fixe à proximité de l'œuf pour en garantir la fécondation ; 2° en présentant un certain obstacle à vaincre, l'enveloppe gélatineuse tient probablement à l’écart de l’œuf les spermatozoïdes plus faibles, en garantissant ainsi la fécondation par des éléments plus vigoureux, qui réussissent à se frayer le passage à travers la couche gélatineuse; 3° l'enveloppe, étant beaucoup plus légère que l'œuf et en même temps se gon- flant après la sortie de l'ovaire, fait que l'œuf, entouré de som enveloppe, a un poids spécifique moins grand, ce qui lui permet de flotter dans la mer et de rester pendant un certain temps dans des conditions plus propices à la fécondation, surtout dans un état d'une plus grande fraicheur ; 4° l'enveloppe gélatineuse pré- serve la superficie de l'œuf, pendant un certain temps, jusqu’à la formation de la membrane de fécondation qui est relativement solide, des attaques microbiennes et d’autres influences plus ou moins nocives, surtout des lésions mécaniques ; 5° en se gonflant dans l’eau de mer et en se désagrégeant peu à peu en parcelles. flottant dans l’eau, où sont placés les œufs, c’est cette substance qui provoque l’agrégation caractéristique des spermatozoïdes par cette eau et la formation des amas sphéroïdaux ; 6° l'œuf attire les spermatozoïdes, autant que son enveloppe n'est pas détruite entièrement par leurs mouvements ou par les moyens méca- niques, ou bien encore tant que la superficie de l'enveloppe n'est pas modifiée par des agents chimiques ; 7° l'enveloppe gélatineuse se contracte et perd ses propriétés agglutinantes pour les sperma- tozoïdes, lorsqu'on fait agir sur elle une solution de bleu de méthylène ou d’autre colorants. SÉANCE DU {9 FÉVRIER 333 SUR UN INFUSOIRE bu GENRE Balantidium, PARASITE DU TUBE DIGESTIF d'Orchestia littorea. Moxr., par R. Porsson. ‘On connaît des Infusoires du genre Balantidium endoparasites des cavités digestives de Mammifères, de Batraciens, de Poissons, d'Annélides, de Turbellariés, de Coelentérés (x). Mais, à Ma Con- naissance, 1l n'en a encore été signalé qu'une espèce chez les Crustacés ; c'est le Balantidium orchestium E. Watson (1916), parasite du tube digestif d'Orchestia agilis et de Talorchestia lon- gicornis (2). Or, au cours des recherches que j ‘ai poursuivies cet été au La- boratoire maritime de Luc-sur-Mer, sur les Grégarines parasites du tube digestif d'Orchestia littorea Mont., j'ai eu plusieurs fois l'occasion d'observer la présence d’un Balantidium dans l’intes- tin de ce Crustacé. Ce Balantidium me paraît devoir constituer une espèce nouvelle que je désigne sous le nom de Balantidium luciencis n. sp. B. luciencis se différencie immédiatement de B. orchestium par sa taille beaucoup plus faible. En effet, alors que les dimen- sions de ce dernier sont pour les adultes 300 à 360 u (grand axe) sur 180 à 220 u (petit axe), B. luciencis mesure au maximum 80 à 85 u (grand axe) sur 4o à 5o u (petit axe). Mais ces grandes for- mes sont assez rares, les dimensions les plus communes sont comprises entre 4o et 5o u (grand axe) sur 30 à 35 u (petit axe). Le parasite est ovoïde et à un aspect massif. Sur le vivant, on peut observer un allongement général du corps lorsqu'il est en mouvement ; par contre, au repos, ou sur des préparations fixées, il prend un aspect ovoïde (fig. 2, 3). L'extrémité anté- rieure correspondant au bord droit du péristome surplombe un peu ce dernier. Le péristome a une forme longuement triangu- laire et atteint environ le tiers de la longueur totale du corps. Chez un individu mesurant 70 u (grand axe) sur 45 uw (petit axe) (fixation au Schaudinn, coloration hématoxyline ferrique, Lichtgrün), les caractères sont les suivants : cils du péristome 10 à 12 u de longueur ; cils du corps 7 à 8 u ; stries de la cuticule espacées de 2 u à 2 nu 5 dans le premier tiers antérieur du corps ; micronucleus sphérique de 2 u 5 de diamètre appliqué contre (1) W. Saville Kent. À Manual of the Infusoria, 1882, vol. 2, p. 597. — Geza Entz. Uber Organisationsverhältnisse von Nyclolherus piscicola Daday Arch. f. Protist., 1913, t. XXIX, p. 383. (2) M. E. Watson. À new infusorian Parasite in Sand Fleas. Journal of Pa- rasitology, t. If, f. 3, 1916. 33! SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE le macronucleus et même quelquefois logé dans une dépression de ce dernier ; macronucleus ovoïde de 35 w 4 sur 20 u. Les di- mensions du macronucleus sont assez variables comme on peut s’en rendre compte en comparant entre eux des individus de- même taille. Chez un même individu, le macronucleus subit de fortes variations de volume et de forme ; celles-ci sont vraisem- blablement en rapport avec le métabolisme de la vie végétative du parasite (fig. 1, 2, 3). Le macronucleus peut être allongé et de petite taille ; il présente alors un suc nucléaire très pauvre; farci de grains de chromatine vivement colorables par l’héma- toxyline ferrique (fig. 1). Dans d’autres cas, il est légèrement arqué et possède un suc nucléaire déjà plus abondant dans lequel. on distingue des grains de chromatine beaucoup moins sidéro- philes (coloré par l'hématoxyline ferrique, la teinte est grisätre,. fig. 2). Enfin, le plus souvent, il tend vers la forme sphérique, très gros, gonflé qu'il est par un suc nucléaire abondant ; sa teinte est alors à peine différente de celle du cytoplasme envi- ronnant. Ces variations de volume du macronucleus sont conco- mitantes de modifications que l’on peut observer dans le système vacuolaire du cytoplasme. Lorsque le macronucleus est peu volu- mineux (fig. r) et très colorable, l’'endoplasmé se montre bourré de vacuoles digestives. Ces vacuoles, suivant le degré de la dif- férenciation, sont colorées en noir ou en gris par l’hématoxyline ferrique ; sur une préparation. très différenciée, elles apparais- sent teintes en vert tendre par le Lichtgrün. Au contraire, au fur et à mesure que les vacuoles digestives deviennent de moins en moins nombreuses, le macronucleus devient de Pons en plus gros. et de moins en moins color able. SÉANCE DU 19 FÉVRIER 392 x Ces observations sont à rapprocher de celles de Khainsky (1910) ; cet auteur avait déjà remarqué, en effet, que chez Para- mecium caudatum Ehr., la chromatine macronucleus se trans- forme progressivement en suc nucléaire pendant l’inanition. Si l'inanition se prolonge trop longtemps, le macronucleus hyper- trophié éclate et disparaît. [Il paraît donc logique d'admettre que le suc nucléaire sécrété par le macronucleus est employé à la digestion. C'est également ce que tend à admettre A. Dehorne (1920) (1), le macronucleus devenant « sans doute, une sorte d'appareil glandulaire capable, peut-être, de déverser des dias- tases dans le cytoplasme ». En outre des caractères déjà écrits, je aleres l'existence, chez B. luciencis, d’une grande Vérone contractile (fig. 1, 2, 3), de chondriocontes dans l’ectoplasme et de mitochondries pé- rinucléaires (fig. r). Dans le cas d’une infection massive, l'intestin de l'Orchestia se montre blanchâtre et très fragile à la rupture. Sur les coupes, l'épithélium de l'intestin postérieur, protégé par sa cuticule, ne présente rien d'anormal. Par contre, le plateau de beaucoup de cellules épithéliales de l'intestin moyen est détruit ; certaines apparaissent comme dissociées et sont détachées de leur assise. On peut souvent observer des parasites insinués entre les cellules et c'est vraisemblablement par ce processus qu'ils parviennent à traverser les parois de l'intestin et à pou dans le cœlome où j'en ai parfois retrouvé. Le tube digestif d'Orchestia abondamment parasités par B. lu- ciencis ne renferme jamais de Grégarines libres. ; J'ai observé fréquemment des stades de division transversale qui ne présentent rien de bien particulier par rapport à ce que l'on connaît déjà chez les Infusoires ; j’ai cru distinguer cepen- dant que les grains de chromatine du macronueleus se disposent toujours en rangées longitudinales. De nombreux kystes se rencontrent parfois dans l'intestin pos- térieur de l’Orchestia ; je n'ai pas encore suivi leur développe- ment. (Laboratoire de zoologie, Faculté des sciences, Caen). (1) A. Dehorne. Contribution à l'étude comparée de l’appareil nucléaire des Infusoires ciliés (Paramecium eaudatum et Colpidium truncatum) des Euslènes Pietrdes SIRDDPAUEES Arch.zool..ezp., 1920, t. LX, fasc. 2.:: tu MS OR PER SEE EN ENS LA e, PA . 336 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE PASSAGE DES HÉMOCONIES DANS LE SANG, APRÈS INJECTION D'HUILE D'OLIVE DANS LA TRACHÉE, par G. LEMAIRE et R. AzouULaAYy. Les injections d'huiles CAE ne GiCL ne dans la trachée, utili- sées depuis de longues années par les laryngologistes, ont donné lieu à d'importants travaux expérimentaux. Dor et Garel, Rivière et Vincent, Pruneau, en 1889, avaient déjà effectué des recher- ches expérimentales sur la répartition dans le poumon des ani- maux de laboratoire de l’huile créosotée, et sur les lésions anato- miques qu'ils provoquaient ainsi. Pruneau les a poursuivies, en 1912 (Thèse de Lyon), chez le Chien, avec de l'huile d'olive. Les coupes pratiquées par Delor (Thèse rgo1), dans un poumon de tuberculeux qui recevait des injections trachéales d'huile, avaient également montré que l'huile pénétrait dans les foyers en voie de nécrose. Les études expérimentales plus récentes de Bossan et Guieysse-Pellissier, ainsi que les examens histologiques pour- suivis par-Guieysse-Pellissier (Société de biologie, 22 février 1919, 29 mai et 24 juillet r920) ont permis de suivre les étapes de la lipolyse au niveau de l'épithélium alvéolaire et de la résorption de l'huile injectée. Cette lipolyse est plus ou moins rapide suivant la nature des huiles injectées. Bien qu'une lipase ait été décou- verte dans les tissus du poumon (Mayer et Morel), les auteurs tant anciens que récents ont constaté que la disparition complète de l'huile injectée est toujours assez lente à se produire : plu- sieurs jours, qu'elle que soit la dose injectée. Cette huile est- elle transformée in situ avant d'être utilisée, comme le prouve- raient les travaux de Guieysse-Pellissier ? Ou bien une partie de celle-ci ne passe-t-elle pas directement dans le sang ? Voici ce que nous avons essayé de vérifier par l'étude des hémoconies du sang après les injections trachéales d'huile d'olive. La technique doit être aussi rigoureuse que possible, les con- ditions pouvant influer grandement sur l’appréciation des résul- tats (Cottin, Thèse de Paris, 1911). Il nous paraît nécessaire d’a- voir un éclairage intense et d'observer à l’immersion. Les lames et lamelles doivent être nettes et dépourvues de défauts. La pré- paration, aussi mince que possible, ne doit être obtenue ni par pression, ni par le glissement de la lamelle (Peyre, Société de biologie, 29 mai 1920). On ne doit pas non plus exercer de pres- sion vive sur le doigt dont on recueille le sang. Nous avons fait construire une cellule spéciale qui permet d'éviter les causes d’er- reur sus-mentionnées. L'examen était pratiqué immédiatement avant l'apparition du réseau fibrineux et on établissait une SÉANCE DU 19 FÉVRIER 291 moyenne par l'examen de plusieurs champs microscopiques. Quoiqu'il soit difficile de faire une numération rigoureuse des hémoconies, on peut recourir à l'échelle de Cottin, établie suivant une progression géométrique, qui facilite l'appréciation numé- rique. Les sujets d'expérience étaient à jeùn depuis la veille, et maintenus dans le jeûne pendant la durée de l'expérience. On s’assurait, par un examen préalable, que leur sang ne renfermait pas d’hémoconies, ou en nombre infime. L'injection trachéale _ était pratiquée sous le contrôle du miroir et toutes les précautions prises pour éviter les causes d'erreur pouvant provenir de la dé- glutition (après réflexe tussigène, par exemple). Sujets normaux. Les expériences ont porté sur 3 sujets diffé- rents : l'apparition des hémoconies débute de 2 à 3 heures après l'injection trachéale ; elle suit un cycle ascendant (4°, 5° heure), puis descend jusqu’au point de départ (6°, 7° heure). Le nombre des hémoconies est proportionnel au volume d'huile injectée. Pour 5 c.c., le maximum a été le n° 4 de l'échelle Cottin corres- - pondant à 16 hémoconies par champ. Pour 10 c.c., le maximum a été le n° 6 de l'échelle Cottin correspondant à 64 hémoconies par champ. Comparé au cycle digestif, le cycle pulmonaire est beaucoup plus court, et l'apparition des hémoconies est un peu plus tardive. 5 Sujets tuberculeux. Rien de fixe quant à la durée et à l'inten- sité du cycle des hémoconies. Trop de conditions semblent inter- venir en pareil cas (toux, rejet par expectoration, étendue des lésions fibrocaséeuses). Nous pouvons seulement dire que la durée paraît plus longue chez les bacillaires et semble en rapport avec l’importance des lésions ulcéreuses. De nouvelles expériences sont en cours pour en chercher une explication rationnelle. De l’ensemble de nos recherches, il résulte : que, régulière- ment, après une injection trachéale d'huile d'olive, on voit ap- paraître des hémoconies dans le sang dont le cycle peut être déter- miné chez un sujet normal. La brièveté de ce cycle hémoconien, ‘comparable à celui qu'on observe après un repas de graisses, permet de supposer qu’à ce temps correspond l'entrée en action d'une lipase pulmonaire disponible. Il semble correspondre à un processus spécial et différent: de la lipolyse très lente, dont on peut suivre les étapes chez l'animal, au niveau de l'épithélium al- véolaire. 338 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE ACTION DES SÉRUMS SUR LES ARSÉNOBENZÈNES, M. RUBINSTEIN.. On a signalé dernièrement l’action antianaphylactique de l’hy- posulfite de sodium (Lumière et Chevrotier) et l’action antiflocu- lante du carbonate de sodium dans la réaction des précipitines sériques (Sicard et Paraf). Ces derniers auteurs préviennent le choc novarsénical par l'injection: intraveineuse de carbonate de sodium ou même par l’ingestion de bicarbonate de sodium (r). Ayant noté l’action précipitante in vitro des -sérums sur le novarsénobenzol (2), j'ai appliqué la même technique à la dé- monstration de l’action antifloculante du carbonate et de l’hypo- sulfite de sodium. En ajoutant, à 1 c.c. de sérums humains, 0,1-0,4 c.c. de solution de CONa? à concentrations croissantes (2 p. 1000-10 p. 100), on constate que la précipitation du sel arse- nical se produit encore après l'addition aux sérums de o,1 c.c. de CO*Na” à 1 p. 100. Les doses supérieures ajoutées aux sérums neutralisent l’action précipitante de ceux-ci. Les doses de 0,3- 0,4 c.c. de COŸNa* à 10 p. 100 déterminent par elles-mêmes un trouble dans le sérum. J’ai également utilisé pour ces expériences un mélange de plusieurs sérums. Dans les mêmes conditions. d'expérience, les sérums ne précipitent par l’arsénobenzol dissout dans de l’eau distillée additionnée de solution normale de soude (0,92 c.c. de NaOÏK pour o,r gr. de sel). L’hyposulfite de sodium entrave également l’action précipitante des sérums sur le novarsénobenzol à la dose de 0,2-0,4 c.e. de sel à 10 p. 100 pour r c.c. de sérum. Les doses inférieures sont sans action. Il ne faudrait pas croire que l'addition aux sérums de n'importe quel sel alcalin exerce la même action dissolvante. C'est ainsi que le phosphate trisodique n'empêche pas l’action précipitante des sérums. Conclusion. — L'action précipitante des sérums sur le novar- sénobenzol peut-être entravée in vitro par l'addition aux sérums de carbonate ou d'hyposulfite de sodium. Le phosphate triso- dique n’exerce pas une action analogue. Les sérums ne préci- pitent pas l’arsénobenzol en solution alcaline. (x) Sicard et Paraf. Bull. de la Soc. méd. des hôp., p. 60, 1921. (2) Rubinstein. C. R. de la Soc. de biol., p. 62, 1921. on 2e me: ce mm ++ SÉANCE DU 19 FÉVRIER 399 _ SUR LA NATURE DU BACTÉRIOPHAGE. (Bacteriophagum intestinale ne D'HERELLE 1918), par F.'D'HERELLE- Le phénomène de la lyse des Bactéries par le bactériophage est un phénomène complexe. Il comprend deux phases distinctes : la lyse proprement dite et les cultures secondaires (1) qui dérivent d' un phénomène de résistance des Bactéries au parasitisme. La deuxième phase du phénomène n'est pas fatale : avec des souches très actives du bactériophage on n'observe que la Iyse simple. L'émulsion bactérienne devenue limpide reste telle indéfiniment. Examinons ce qui se passe dans ce cas de la Iÿse permanente, en prenant, conime exemple, le Bacille de Shiga. Prenons un tube de bouillon, auquel nous ajoutons une cer- taine quantité de Bacilles, provenant d'une culture récente sur gélose, de manière à obtenir une émulsion légèrement louche ; ensemençons avec une culture d’une souche très active de bacté- riophage anti-Shiga. Si l’ensemencement en bactériophage a été faible et la culture placée à 37°, on observe que le Shiga continue a se développer pendant un temps d'autant plus long que l’ense- mencement.. a été plus faible ; puis, assez rapidement, le liquide s éclaireit jusqu'à devenir nie Si, au lieu de placer le tube à 37°, nous le laissons à 15°-16°, la lyse tarde un peu plus long- temps à se produire, mais le Shiga ne se développe pas, le trouble reste constant, jusqu'au moment ou l’'émulsion commence à s éclaircir. Simple question de température, plus ou moins eugé- nésique pour le Bacille de Shiga. Avec un-ensemencement plus massif (1/20° de c.c. par exemple), même à la température de 37°, le trouble n’augmente pas : le grand nombre de germes bactériophages ensemencés (de 100 à 200 millions) empêche dès le début tout développement. L'examen de préparations colorées au Giemsa, faites à des inter- : valles de temps rapprochés, ne permet de distinguer, à aucun moment, quel que soit le grossissement, de microorganismes au- tres que les Bacilles de Shiga, et celà, que l'émulsion bactérienne ait été ensemencée avec peu ou beaucoup de bactériophages. On ne voit, en outre, que des débris bactériens de plus en plus nom- breux au fur et à mesure de la disparition des Bactéries, débris qui se dissolvent peu à peu à leur tour. Les seules formes anor- males, observables surtout pendant la période la plus active de la lyse, sont de rares corps sphériques, de r-2 nu diamètre, se co- lorant d’une façon intense. L'examen à l’ultramicroscope va nous renseigner sur leur nature. () CR°de la Soc. de biol., t. LXNXIIT, p. 97 340 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE x L'examen à l'ultramicroscope ne montre au début que des Bacilles normaux et des points réfringents dont il est impossible de déterminer la nature, vu leur exiguité. On observe ensuite des points réfringents de plus en plus nombreux à l’intérieur des Bactéries, puis des débris informes inorganisés. Quel est le méca- nisme de la destruction des Bacilles? L'ultramicroscope le mon- tre. À un moment donné, or voit un Bacille, présentant un . grand nombre de points, prendre la forme sphérique, puis, après un temps variable mais ne dépassant pas une dizaine de minutes, éclater brusquement, laissant à sa place un flocon par- semé de points ; le flocon se dissout ensuite, peu à peu, en libé-. rant les points qui restent en suspension dans le liquide et qui sont les seuls corps visibles une fois la lyse entièrement terminée. L’ensemencement sur gélose d’une telle culture lysée reste indé- finiment stérile. Malgré de minutieuses recherches je n'ai jamais observé le dé- veloppement d'Amibes : les observations de Salimbeni sont cer- tainement exactes mais se rapportent vraisemblablement à .un phénomène dans lequel le bactériophage n'intervient pas. D'ail- leurs, l’exiguité d’un élément bactériophage est telle que, même s’il s'agissait d’une spore, toute observation microscopique, quant à sa germination, serait impossible. Cette exiguité est démontrée : 1° par la filtrabilité à travers les bougies les plus serrées et par le passage à travers une membrane de collodion d'une dureté telle qu'elle soit à la limite du passage d’une molécule d’albu- mine de sérum ; 2° par le fait qu'un liquide qui contient de 4-6 milliards de germes bactériophages par c.c. (1), paraît par- faitement limpide, même si on fait traverser le liquide par un rayon de lumière intense. . J'ai pris le Bacille de Shiga comme exemple : le phénomène est identique, quelle que soit la Bactérie et le bactériophage corres- pondant mis en œuvre, pourvu que la lyse soit totale et perma- nente. | ENT Les réensemencements successifs étant possibles, on peut re- produire la lyse en série sans jamais observer aucun organisme visible susceptible de donner des spores : le bactériophage est un organisme pouvant se multiplier indéfiniment sous une forme filtrante. (x) Technique du comptage des germes bactériophages. C. R. de l'Ac. des sc.; 16 L [< 22 L. 105, p. 575. SÉANCE DU 19 FÉVRIER Co ee MESURE QUANTITATIVE DES FERMENTS PANCRÉATIQUES DU LIQUIDE DUODÉNAL, par P. CarNor et H. MauBan. Lorsqu'on dilue progressivement avec de l’eau distillée un li- quide physiologique contenant des ferments comme le liquide duodénal, on finit par arriver à une dilution au taux de laquelle les ferments n'ont plus qu’une action négligeable. On obtient ainsi un seuil au-delà cuauel les ferments sont virtuellement annihilés. C'est cette méthode des dilutions successives, déjà exposée par l’un de nous (1), mais modifiée, qui nous sert actuellement à met- tre en évidence dans trois épreuves similaires l’action des fer- ments pancréatiques. Dans une série de douze tubes à hémolyse (ou verres de montre), on met: dans le premier, le liquide duodénal pur retiré par le tube d'Einhorn, puis, en ajoutant une égale quantité d’eau, on prépare dans le deuxième une dilution à un demi, on en reprend la moitié qu'on dilue d’autant d’eau pour préparer dans le troi- sième une dilution au quart, puis dans le quatrième une dilution au huitième, et ainsi de suite en doublant toujours, de sorte qu’au douzième tube le taux de la dilution est de plus de un pour 2.000 avec un pourcentage de 0,04 p. 100. C'est cette mème série des dilutions successives, préparée une fois pour toutes pour un li- quide à examiner, qui va servir pour mettre ne évidence et doser: les trois ferments. Elle peut se conserver plusieurs jours à la gla- _cière sans perdre de son activité. A. Pour la lipase nous nous servons des plaques de gélose- graisse que nous avons déjà indiquées (2) ; on utilise le saindoux, le beurre ou l'huile dans la proportion de 1/20° en émulsion fine dans de la gélose à 2 pour 100 ; le tout coulé en boîte de Pétri. On fait tomber sur cette plaque des gouttes des dilutions suc- cessives ; la saponification est révélée par l’action d'une solution de sulfate de cuivre à 5/100 qui, par production de savons de cuivre, donne de belles taches bleues partout ou le ferment a agi ;. on peut ainsi suivre ces taches même à la loupe jusqu'à la dilu- tion maxima capable de les provoquer. Cette épreuve nous à donné de très bons résultats; elle a une précision et une sensibilité remarquables puisqu'on la suit jusqu’à une dilution de 1/2.000 (1) Mauban. Mesure quantitative de la lipase et de l’amylase du sue pancréa- tique extrait par tubage duodénal direct. C. R. de la Soc. de biol., 7 février 1920. {2} P. Carnot et Mauban. Mesure de la lipase du liquide duodénal. C. R. de la Soc. de biol., 26 janvier 1g1ê. AA SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE et davantage avec le suc duodénal normal; c est pourquoi nous avons cherché à instituer des méthodes Srnilateee pour la recher- che et le dosage des deux autres ferments pancréatiques. B. Pour la trypsine nous nous servons de gélatine à 8 p. 100 qui fondue est facilement coulée en boîtes de Pétri. Sur ces plaques sont réparties des gouttes du liquide duodénal dilué. La trypsine, qui en 12 à 18 heures digère et liquéfie la gélatine à la température du laboratoire, perce la plaque comme à l’emporte- pièce de trous d’autant plus larges et plus profonds que les gouttes qui les ont creusés étaient elle-mêmes plus riches en fer- ments ; on suit également l’action du ferment jusqu'à une dilu- tion habituelle de > pour 1.000. C. Pour l’amylase nous avons utilisé des plaques de vélose amidon analogues aux plaques de gélose graisse qui nous servent pour le dosage de la stéapsine : la formule de préparation s'établit ainsi : Gelée d’ 1ÉaE ap. SÉA e LR EE ...1 20 grammes ONE FN A A ee et Ne NE PER 7 EEE 20 — nd à A ee AR AA ANNE TR EE MT EEE fondre äu bain-marie et couler à chaud en boîte de Pétri. Sur cette plaque c'est l'ämidon qui va être ‘attaqué, par l'amy lase et iransformé en glycose en 12 heures à la température du jabo- ratoire. Restait à révéler la présence de ce dernier corps par une réaction colorée. Les réactions du glycose ne nous ont pas donné de résultats entièrement satisfaisants ; la liqueur de Fehling peut être mise à chaud au contact des as formés, et donne de ce fait des taches jaune-orange caractéristiques de la production du glycose, mais à cause de la potasse qu'elle renferme, cette liqueur liquéfie la pâte à l'amidon dès qu'on commence à ten aussi les résultats sont-ils médiocres. Il en est de même avec le réac- tif de Nylander au bismuth qui contient de la soude. Quant à l'acide picrique qui en milieu alcalin se transforme en présence du sucre en acide picramique rouge-orange, il a le même incon- vénient que les deux réactifs précédents. Nous avons tourné la difficulté en révélant non pas la formation du sucre, mais la transformation ou la disparition de l'amidon. En effet sur les plaques gélose amidon ayant subi l’action des diverses dilutions, tout le fond non attaqué de la plaque et qui contient de l’amidon est coloré en bleu intense par une solution iodo-iodurée faible ; mais, tranchant sur ce fond, apparaissent, aux point où ont été déposées les gouttes de liquide duodénal plus ou moins riche en amylase,.des taches blanches d'autant plus franches et plus larges que la digestion de l’amidon à leur niveau a été plus complète. Ces taches décolorées sont souvent cerclées d’un anneau rouge SÉANCE DU 19 FÉVRIER 343 dû à la production d'érythro-dextrines. Une contre épreuve peut être faite en portant au bain-marie une autré& plaque témoin sur laquelle on déposera quelques centimètres cübes: de la solution de Folin qui est une liqueur de Fehling non caustique (dans la- quelle la potasse a été remplacée par du carbonate de soude) on y verra bientôt apparaître, mais d'une manière fugace; les taches jaune-rouge de l’oxydule de cuivre. Les deux plaqués à l’ami- don, HR l’une par la solution iodée faible, l’autre par la'‘li- queur cupro-sodique, sont ainsi réciproquément comme Île’positif et le négatif d'une épreuve photographique puisque l’amidon est révélé par son absence dans la première et par la présence du sucre qui est deviné dans la seconde. On peut ici encore suivre l’action des dilutions successives jusqu'à la limite d'action facile à estimer et qui donne le chiffre du dosage du ferment _amylo- lytique. Dans la normale ce chiffre est voisin de 1 pour 1.000. Ces trois épreuves, faciles à faire donnent une mesure à la fois qualitative et quantitative des ferments pancréatiques. L examen en série du liquide duodénal prélevé chez des sujets normaux _ permet de déterminer facilement pour chacun des trois ferments le taux moyen de dilution maxima qui donne la réaction limite ; tout liquide duodénal dont la réaction limite sera nettement soi onée du taux de dilution moyen sera done hypo ou hyper actif et son activité sera ainsi facile à chiffrer cliniquement. DEsTRUCTION DE L'ALCOOL DANS L'ORGANISME DU Ces ACCOUTUMÉ A L'INGESTION D'ALCOOL, par BALTHAZARD et LARUE. En 1908, Pringsheim (Biochemische Zeitsch., Bd 12, P À 1/3) signalait que les animaux accoutumés à Were do cette substance plus rapidement par les animaux neufs. Ses expériences portaient sur le Rat et le Lapin, à qui il avait fait absorber pen- dant trois semaines des doses croissantes d'alcool, depuis DTA: jusqu'à 5 c.c par kgr. Maintenant ensuite les animaux à jeun pendant 24 heures, il leur faisait ingérer en une fois une dose de 5 cc. d'alcool par kgr., diluée à 20 p. 100. Les dosages lui montraient que la teneur en alcool est toujours moindre que chez les animaux neufs et souvent inférieure de 60 p. 100 ; de plus l’al- cool disparaîtrait du sang plus rapidement chez les animaux ac- coutumés que chez les animaux neufs. L'auteur déduit de ses expériences que l’accoutumance aux effets de l’alcool est düe, au moins pour une part quant à la rapidité de l'oxydation de l'alcool. 344 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE Schweisheimer a confirmé ces résultats chez l'Homme (Deutsch. Archiv. der Klin. Med., 1913, p. 271). Administrant à des alcoo- liques à jeun une dose de r c.c. 57 d'alcool par kgr., il recherche la teneur en alcool du sang et la trouve plus faible que chez les abstinents, soumis à la même épreuve ; l’alcool ne disparaît du sang, chez les abstinents, qu'au bout de 15 heures, alors que l'oxydation est déjà complètement réalisée après 8 heures chez les alcooliques. En réalité les différences sont très faibles dans certaines expériences rapportées par l’auteur et il subsiste quel- ques doutes sur l'exactitude des conclusions. Alcool en CC. pour 1000 de sang.’ Chien normal (Gréhant) Chien alcoolique ( Balthazard et Larue) AY 5 10. 15 20 heures 23 L'un de nous a montré avec Marcelle Lambert (C. R. de la Soc. de biol., 21 fév. 1920), tout le parti que peut tirer la médecine légale du dosage de l’alcool dans le sang du cadavre. En multi- pliant en effet la teneur pour 1.000 en alcool du sang par le poids du ‘corps en kilogrammes, on obtient une quantité d'alcool qui peut être exactement celle qui a été ingérée dans les heures qui ont précédé la mort et qui, en tout cas, ne lui est jamais su- périeure. ; Les expériences de M uen et de Schweisheimer semblent indiquer que, chez les AE cu la quantité d'alcool ainsi cal- culée peut être nettement inférieure à la quantité réellement in- SÉANCE DU 19 FÉVRIER oA5 gérée. Or, dans tous les cas où nous avons obtenu des renseigne- ments précis sur les boissons absorbées par les individus avant leur mort, nous avons trouvé une concordance très satisfaisante avec les résultats déduits de l'analyse. Il importait donc de re- prendre les expériences des auteurs précités, en utilisant l’excel- lente technique de Nicloux, qui a servi à l'établissement des courbes de Gréhant. Un Chien a été accoutumé à l'alcool de la façon suivante : pendant ro jours on a additionné sa soupe de 2 c.c. d'alcool par kgr. du poids du corps ; pendant ro jours de 9 6.c. : pendant 10 jours de 4 c.c.; pendant 25 jours de 5'c.c. La préparation a donc duré en tout 55 jours, durant lesquels le ‘Chien a absorbé une quantité globale de 165 c.c. d'alcool absolu par kgr.. Son état général est resté excellent et son poids s’est même accru de 11 kgr. 500 à 12 kg. Cependant, après chaque repas,-le Chien manifestait les signes de l'ivresse, il est devenu à la longue ombrageux et sournois. L'examen histologique des organes, fait ultérieurement, a montré des signes indéniables d'irritation des cellules hépatiques dans la zone périportale, avec dégénérescence granulo-graisseuse et vacuolaire, infiltration de leucocytes et légère prolifération conjonctive périvasculaire ; les lésions étaient au contraire fort discrètes dans Île rein, et les cel- lules nerveuses présentaient seulement une dégénérescence va- cuolaire légère des noyaux. Laissant le Chien à jeun pendant 24 heures, nous lui adminis- irons en une seule fois par la sonde œsophagienne, 5 c.c. d'alcool absolu par kgr., en dilution à ro p. 100 dans l'eau, réalisant ainsi les conditions expérimentales de Gréhant. Les résultats obteus sont les suivants : Teneur du sang en «alcool p. 1.000 Apres de NOTE Een. lee LH LRO or SCC: 100 —" trois quarts d'heurc......:.:242R 0.0... CCE O UN EM ELLE en nee AN Re 0 RAR RAP ar EU te h c.c. 90 = ln Venir ee RME ENCORE A CNE 5 c.c. 20 — cinq heures..... nr NA EEE RTC MR NES HACC-H00 = Us NAT SONT TERRE ON SEE SRSR Ie:cNoo 1) GNOME de SNA EME SU ere CIN ARE ESE D NCA O = LRO MERS LE SAN 2e OO ERA Oo €.c. 80 En construisant la courbe de ces valeurs et en la rapprochant de celle obtenue par Gréhant chez le Chien non accoutumé, on obtient une superposition aussi parfaite que possible. Et pourtant l’accoutumance du Chien qui a servi à notre expérience a été poussée beaucoup plus loin que chez les Rats et les Lapins de Pringsheim. Il semble donc que chez le Chien accoutumé à l’ingestion d’al- . Brococre. CoMPTESs RENDUS. — 1921. T. LXXXIV. 25 0 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE cool, la destruction de l'alcool s'opère dans l'organisme de la même façon et dans le même temps que chez le Chien non accou- tumé. LA DIFFUSION DANS LE PNEUMOGASTRIQUE DE CERTAINS POISONS INTRODUITS DANS L'ESTOMAC, par Loper, J. Foresrtier et J. Toxxer. Le pneumogastrique est assez fréquemment touché au cours. des affections organiques de l'estomac. On y constate des lésions de névrite indiscutable dans les ulcères, spécialement dans les ulcères calleux de la petite courbure (Loeper et Schulmann), par- fois aussi dans les cancers. De telles lésions partent de la mu- queuse où elles sont à leur maximum et gagnent de proche en proche le tronc du nerf. Elles sont très probablement micro- biennes, mais nous en ignorons la cause véritable. Sans doute beaucoup de poisons et de toxines sont susceptibles, à la faveur d’une lésion ou ulcération gastrique, de diffuser dans le pneumo- gastrique. Aucune preuve n’a été jusqu'ici fournie de cette hypo- thèse. Aussi croyons-nous intéressant de donner ici le résultat de nos récentes recherches. Nous avons étudié trois poisons qui tous peuvent être aisé- ment reconnus : le ferrocyanure de potassium, ie formol et la’. toxine tétanique. Le premier peut être caractérisé par la bo classique du perchlorure de fer, dosage ou examen histochimique. Le second donne une réaction typique avec la rosaniline bisulfitée ou la phlo- roglucine. Le troisième est mis en évidence par l'injection se- condaire du tissu suspect, en l'espèce, du tronc du nerf vague, dans la patte d’un Cobaye. Nous avons pris des Chiens à jeun dont l'estomac était vide, nous avons ligaturé le pylore et introduit, sous anesthésie, dans la cavité gastrique, les trois produits ci-dessus indiqués. Quel que soit l’état de la muqueuse gastrique, le ferrocyanure x introduit à la dose de 60 c.c. d’une solution à 20 p. 100 ne nous a donné que des résultats négatifs et pourtant la résorption s’ac- cusa par l’apparition évidente dans l’urine de la substance injec- tée. Avec le formol les résultats furent plus encourageants. D'abord négatifs avec 30 c.c. de formol en solution aqueuse à 19 p. 100, ils deviennent positifs et indiscutables après introduction d'une solution glycérinée qui accroît le contact avec l'organe et un léger grattage à l'aiguille de la muqueuse gastrique qui facilite quelque peu l absorption. di D YA SÉANCE DU 19 FÉVRIER JA4T 1 Avec la toxine tétanique, les résultats sont encore plus démons- tratifs. Si l’on introduit la toxine dans l'estomac sain après simple ligature du pylore, l'injection au Cobaye' du pneumogastrique gauche ne provoque aucune contracture, signe que la muqueuse ou les sucs s'opposent à son action, et cela n’a certes rien de nou- veau. L'expérience est positivé au contraire si l’on procède à un grattage préalable même très discret et limité de la muqueuse. Cinq heures après l'introduction dans cet estomac de 2 c.c. d’une dilution de toxine tétanique à 1/2 dans l’eau distillée, nous avons prélevé et broyé le pneumogastrique gauche puis nous l’avons injecté dans la patte droite d'un Cobaye. Le deuxième jour la patte est parésiée, le troisième elle est nettement contracturée et paralysée, le sixième le train postérieur est totalement contracturé. L'injection du sciatique du même Chien donne un résultat né- ‘ & gatif. Ces expériences nous permmettént de conclure que certaines substances toxiques, aldéhydes et toxines, peuvent passer dans le pneumogastrique à la faveur d’une lésion expérimentale même minime de la muqueuse gastrique et nous apportent la preuve d’une diffusion possible, dans ce nerf, de produits toxiques ac- cumulés ou retenus dans la cavité d'un estomac pathologique. RALENTISSSEMENT DU POULS AU COURS DU PNEUMOPÉRITOINE. RÉFLEXE ABDOMINO-CARDIAQUE, par P. Bronx. L’intéressante communication de M. Claude (1) nous engage à signaler les modifications du pouls que nous avons observées au cours des pneumopéritoines pratiqués dans le service du P° Chauf- 551 NE L'insufflation de la cavité péritonéale provoque, en règle gé- ‘nérale, un ralentissement du pouls, ralentissement peu marqué, mais cependant net, amenant une diminution d’une dizaine de pulsations à la minute, en moyenne. Ce ralentissement ne se pro- duit pas dès le début de l’insufflation, il n'apparaît que lorsque la distension de l’abdomen est déjà marquée, au moment où le malade se plaint d’une sensation de barre épigastrique et de dou- leur dans l'épaule droite. Il se produit aussi bien avec l'oxygène qu'avec l'acide carbonique et persiste un temps variable en rapport avec la rapidité de résorption du gaz. D'une durée de quelques mi- (1) Henri Claude, Le réflexe du plexus solaire. C. R. de la Soc. de biol., 12 février 1921. 348 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE nutes à quelques heures si l’on emploie l'acide carbonique, il peut persister pendant une journée, et même plus, si l’insufflation a été faite avec de l'oxygène, gaz à résorption beaucoup plus lente. Avec la collaboration de M. Cardot, nous avons cherché à re- produire le phénomène chez l’animal, mais n’avons pu y parve- nir, chez le Chien, tout au moins, ce qui n’a rien de surprenant, car tous les expérimentateurs sävent combien est inconstant, chez cet animal, le réflexe oculo-cardiaque, cependant si net chez l'Homme. | Quel est le mécanisme de ce réflexe ? Il ne nous est pas possible de le préciser actuellement ; l’apparition tardive du phénomène, montre qu'il ne peut s'agir d'irritation péritonéale par le gaz in- jecté. La coexistence avec. la distension forcée de l’abdomen et l’apparition de phénomènes douloureux permettent de penser qu'il doit reconnaître pour cause l'excitation du plexus solaire et de ses ramifications comme dans les cas signalés par André Tho- mas et J.-C. Roux (x) et les expériences bien connues de Goltz sur la Grenouille. : (Clinique médicale de l'hôpital Saint-Antoine). ———— SUR LA SÉPARATION ET LE DOSAGE DES SUBSTANCES INSAPONIFIABLES AUTRES QUE LA CHOLESTÉRINE, DANS LE SÉRUM SANGUIN. . Note de P. LEMELAND, présentée par P. Emice-Werr. La méthode de Kumagawa-Suto permet le dosage : 1° De l’en- semble des substances lipoïdiques par leurs acides gras. 2° De la totalité des corps insaponifiables. Ces auteurs signalent la pré- sencé, dans le sang et les organes, de substances insaponifiables autres que la cholestérine, mais disent n'avoir pu en réaliser la séparation. Depuis le travail fondamental des auteurs japonais, la confusion a presque toujours été faite entre les méthodes qui dosent la cholestérine seule ou l’insaponifiable total (Achard et Leblanc). Le procédé de Mayer et Schaeffer 1912, qui consiste à appliquer la méthode de Windaus sur l'extrait total obtenu par la technique de Kumagava-Suto, donne bien toute la cholesté- rine et rien qu’elle, mais le chiffre des acides gras obtenu par différence se trouve majoré de celui des substances insaponifiables autres que la cholestérine (Insaponifiable X de Kumagava-Suto). Dans la méthode de Laudat, linsaponifiable X se trouve compté (x) André Thomas et J.-C. Roux. Sur les modifications du pouls radial consé- cutives aux excitations du sympathique abdominal. C. R. de la Soc. de biol., 23 mai 1914, p. 857. À T'ES SÉANCE DU 19 FÉVRIER 349 avec les graisses neutres. Dans le dosage de la cholestérine, par le procédé pondéral de Gigaut, cet insaponifiable se trouve éliminé au cours des opérations (plus ou moins heureusement, suivant les cas). En pratiquant la méthode de Windaus, non plus sur l’ex- % trait total, mais sur l’insaponifiable total obtenu d’après Kuma- “gava-Suto, on obtient un dosage très satisfaisant de cet insapo- nifiable X, par différence entre l’insaponifiable total et la choles- térine. Les expériences que nous avons faites, et qui seront publiées ailleurs dans un mémoire d'ensemble, nous permettent d'affirmer que cet insaponifiable X nest ni un produit d'action des alcalis sur les albuminoïdes pendant la saponification, ni une impureté mécaniquement entraînée au cours des opérations. Voici quelques chiffres obtenus par notre méthode. Tous les ré- sultats sont exprimés en milligrammes. Numéro des - Extrait |, Insaponifiable Cholestérine Acides gras Insaponifiable prises total total totale tolaux ) Sérum de Porc, prises de Bo c.c. Ra Re 190 Dan 38,5 100,9 17 (EE EU 108 59 379 99 DIT IRSC 158 DE) 37,D 100,5 20 AE sea fe 19D 56 36,2 99 19,9 Sérum de Cheval, prises de 30 c.c. Re en ne 89,5 33,5 26,0 56 7,49 HR En So) 32,D 20,8 56,5 6,7 III 90 34 26,0 56 7,9 iv 89, 33,9 26 56 7,D Sérum de Bœuÿ, prises de 25 c.c. SAME RARE 10) hh DOG 6x 14,1 IE LEE RRRES 108 46 30 62 16 JT RSS 168,9 A7 29,9 61,5 19,1 INT ANA AE ANSE dat {5 20,2 60 19,79 Nous voyons donc : 1° Que cet insaponifiable est dosable avec une approximation satisfaisante ; 2°. Qu'on le retrouve dans tous les sérums examinés ; 3° Qu'il y est présent en quantités variables, mais nullement négligeables puisqu'il peut faire 1/3 de l’insaponifiable total. Nous donnerons prochainement les résultats que nous a fournis l'étude de la nature chimique de ces substances, ainsi que de leurs variations quantitatives à l'état normal. et pathologique. 390 : | SOCIËTÉ DE BIOLOGIE VISCOSITÉ ET INDEX RÉFRACTOMÉTRIQUE DES ÉPANCHEMENTS DU PÉRITOINE ET DE LA PLÈVRE, par Er. MA. On a proposé pour distinguer les exsudats des transsudats d’as- sez nombreux procédés, mais qui n’ont pas jusqu ici pénétré dans la clinique journalière ; les uns, comme la réaction de Rivalta, parce qu'ils sont d’une précision insuffisante ; les autres, comme le dosage des albumines pal ce qu ils nécessitent des mania tions compliquées (1). Il y aurait pourtant un intérêt clinique à distinguer d'une façon rapide et sûre les épanchements mécaniques des épanchements in- flammatoires ; non pas tant pour les épanchements pleuraux où la cytologie nous met entre les mains un procédé de diagnostic d'une grande précision ; mais surtout pour les épanchements pé- ritonéaux où l'examen cytologique donne des renseignements très inconstants difficilement interprétables, et qui apportent peu de secours au diagnostic. Nous nous sommes demandé si l'examen de la viscorité et de indice réfractométrique des épanchements du péritoine et de la plèvre ne serait pas capable de nous renseigner sur ce point. Les recherches déjà entreprises sur cette question sont peu nom- breuses et ont donné des résultats contradictoires. La réfractométrie a été étudiée par Engel (2) qui pense qu'on peut en tirer des renseignements intéressants, bien qu'inférieurs en précision au dosage des albumines. Quant à la viscosité des épanchements, elle est considérée comme sans grand intérêt par Janowski (3) et par Boselli et Datta (4), tandis que Malan (5) lui accorde au contraire une grande valeur. Des examéns auxquels nous nous sommes livré, il résulte que la formule viscosimétrique et réfractométrique des épanchements est très différente suivant qu'ils sont mécaniques ou inflamma- toires, et qu’elle constitue par suite un procédé fidèle et pratique de diagnostic. La technique est simple : le liquide peut être em- ployé pur ; et il est intile de le citrater. Par contre, il est néces- saire de le centrifuger, car les cellules en suspension influent d’une façon appréciable sur la viscosité. Nous avons employé le (1) MM. Roussy et Peyre ont proposé dernièrement (C, R. de la Soc. de biol, 31 juillet 1920) un albuminomètre qui permet de doser assez rapidement les albumines des épanchements. (2) Engel. Berl. Kiin. Woch., 23 octobre 1905). < (3) Janowski. Revue de Médecine, 1972. (4) Bosell et Dalta. Rivista critica 4 cos med Nil notre: {5) Malau. Gaz. degli Cspeire FOTO, t fra Ana MAMAN? FA avt . À : "PUR À SÉANCE DU 19 FÉVRIER 391 réfractomètre Zeiss et mesuré la viscosité avec l'appareil de Hess ainsi qu'avec un'viscosimètre de type Mayer ; ce dernier procédé est un peu plus long parce qu'il nécessite une mesure préalable de densité, mais il nous a paru plus sensible. Les chiffres obtenus tant pour la viscosité que pour l'indice réfractométrique sont nettement plus élevés pour les exsudats que pour les transsudats et permettent très rapidement de les dis- tinguer. Les épanchements mécaniques sont caractérisés par un indice réfractométrique compris entre 20 et 30 et une viscosité qui ne dépasse pas 1,20 avec l'appareil de Mayer et 1,30 avec celui de Hess. Les pop inflammatoires ont un indice réfractométrique compris entre 4o et 50, leur viscosité est supé- rieure à 1,30 avec l'appareil de. Mayer et à 1,40 avec celui de Hess. Les épanchements cancéreux se comportent en général comme les épanchements inflammatoires ; cependant leur indice réfractométrique peut être parfois légèrement inférieur. Trois fois seulement, les liquides examiriés étaient difficiles à classer, leurs valeurs de viscosité et d'indice réfractométrique x étant intermédiaires à celles qui caractérisent les épanchements inflammatoires et les épanchements mécaniques : il s'agissait deux fois de cirrhoses cardiaques, et une fois d’une pleurésie au cours -d’une insuffisance mitrale accompagnée de congestion pulmo- naire. Il nous paraït probable que dans ces cas, des lésions inflam- matoires s'ajoutaient aux causes mécaniques d’épanchement. La répétition des ponctions ne paraît pas constituer une cause d'erreur : les ascites de cirrhoses ponctionnées à plusieurs reprises nous ont toujours fourni des chiffres d’épanchements mécaniques. Nous avons également mesuré la tension superficielle de ces di- vers liquides, mais sans pouvoir en déduire jusqu’à présent au- -cune conclusion nette. L'étude de la viscosité et de nie réfractométrique permet donc de distinguer les exsudats des transsudats d’une façon sim- ple, rapide et sûre. (Clinique médicale de l'Hôpital Cochin). PaysioLOGIE PATHOLOGIQUE RESPIRATOIRE DANS LES ICTÈRES INFECTIEUX BÉNINS, par GEorces GuicLaix et R. GarGix. Dans le syndrome ictère les physiologistes et les cliniciens ont étudié avec beaucoup de précision les troubles cardio-vasculaires et spécialement la bradvycardie, l'instabilité du pouls, l’exagéra- 337 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE tion du dicrotisme normal. Les troubles respiratoires par contre ne sont pas mentionnés, abstraction faite de la bradypnée de Fre- richs, de la toux hépatique et de la dyspnée toxique des ictères graves. Poursuivant une série de recherches sur la physiologie normale et pathologique des fonctions respiratoires dans les affections. pulmonaires et extra-pulmonaires, nous avons fait, sur les sujets atteints d'ictère infectieux bénin avec cholémie, cholurie, déco- loration des matières fécales, etc., certaines constatations qui nous paraissent mériter d’être signalées. Chez ces sujets nous. avons étudié systématiquement : 1° La capacité pulmonaire vi- tale ; 2° La durée du temps d'apnée volontaire ; 3° La durée de la, tenue respiratoire sous pression de 4 centimètres de mercure. Dans les cas d’ictère, durant la phase de rétention, nous avons constaté une diminution de la capacité vitale pulmonaire, une diminution du temps d’apnée volontaire, une diminution de la durée de la tenue respiratoire sous pression de 4 centimètres de mercure. Lorsque, au contraire, la crise polyurique existe, que la cholémie diminue, que les matières se recolorent, somme toute que les voies biliaires redeviennent perméables, nous avons eons- taté parallèlement l'augmentation de la capacité vitale pulmo- naire, l'augmentation de la durée du temps d'apnée volontaire, l’augmentation de la durée de la tenue respiratoire sous pres- sion de 4 centimètres de mercure. N Nous rapporterons très succinctement quatre exemples des faits que nous mentionnons. Observation I. — Homme de 20 ans. Ictère infectieux bénin da- tant de plusieurs jours. 1° mars 1920 (phase ictérique). Urines HAOONC/CUE présence de pigments et de sels biliaires. Pouls 68. Capacité vitale 2 litres 20. Durée de l’apnée volontaire 35 se- condes. Durée de la tenue respiratoire sous pression de 4 cen- timètres de mercure 24 secondes. — 17 mars (phase de décrois- sance de l’ictère). Urines 3.000 c.c ; absence de pigments et de. sels biliaires. Capacité vitale 3 litres 4o. Durée de l’apnée volon- taire 4o secondes. Durée de la tenue respiratoire sous pression de 4 centimètres de mercure 4o secondes. | Observation I. — Homme de 25 ans. Ictère infectieux bénin datant de plusieurs jours. 1° juillet 1920 (phase ictérique). Urines. 600 c.c. ; présence de pigments et de sels biliaires. Pouls 52. Ca- pacité vitale 2 litres 8o. Durée de l’apnée volontaire 30 se- condes. Durée de la tenue respiratoire sous pression de 4 centi- mètres de mercure 22 secondes. — 4 juillet (phase de décrois- sance de l’ictère). Urines 3.000 c.c. ; absence de pigments et de sels biliaires. Pouls 64. Capacité vitale 8 litres 56. Durée de l’ap- née volontaire 52 secondes. Durée de la tenue respiratoire sous M aie St Co L 4 SÉANCE DU 19 FÉVRIER 999 pression de 4 centimètres de mercure 54 secondes. — 8 juillet. Urines 2.200 c.c. Pouls 60. Capacité vitale 3 litres 35. Durée de l'apnée volontaire 57 secondes. Durée de la tenue respiratoire sous pression de 4 centimètres de mercure 56 secondes. Gbservation ÎIT. — Homme de 22 ans. Ictère infectieux bénin datant de plusieurs jours. —- 30 juin 1920 (phase ictérique). Urines 800 c.c. ; présence de pigments et de sels biliaires. Pouls 80. Capacité vitale 3 litres 33. Durée de l’apnée volontaire 4o se- condes. D'urée de la tenue respiratoire sous pression de 4 centi- mètres de mercure 22 secondes. — 4 juillet (phase de décrois- sance de l'ictère). Urines 3.600 c.c. ; absence de pigments et de sels biliaires. Pouls 68. Capacité vitale 3 litres 44. Durée de l’ap- née volontaire 63 secondes. Durée de la tenue respiratoire sous pression de 4 centimètres de mercure 45 secondes. — 6 juillet. Urines 3.500 c.c. Pouls 66. Capacité vitale 3 litres 25. Durée de l’'apnée volontaire 57 secondes. Durée de la tenue respiratoire sous pression de 4 centimètres de mercure 60 secondes. Observation IV. — Femme de 30 ans. Ictère infectieux bénin datant de plusieurs jours. 1° novembre 1920 (phase ictérique). _ Urines contenant des pigments et des sels biliaires. Pouls 60. Capacité vitale r litre 30. Durée de l'apnée volontaire 28 se- condes. Durée de la tenue respiratoire sous pression de { centi- mètres de mercure n’a pu être déterminée par incompréhension de l'épreuve par la malade. — 17 novembre (phase de décrois- sance de l’ictère). Urines ne contenant plus de pigments et de sels biliaires. Capacité vitale 2 litres 10. Durée de l’apnée volontaire 42 secondes. On voit dans ces diverses observations que, durant la phase ictérique, là capacité vitale pulmonaire est diminuée de 1x litre environ (exception faite pour l’observationlil où la capacité vitale n a pas été modifiée) ; la durée du temps d’apnée est sensiblement abäissée, de même que la durée de la tenue respiratoire sous pres-" sion de 4 centimètres de mercure ; il y a donc dans l’ensemble de ces faits un syndrome de physiologie pathologique respiratoire très spécial à la phase ictérique. Lorsque les voies biliaires, au contraire, retrouvent leur perméabilité et que le syndrôme uri- naire critique existe, on observe parallèlement une augmentation de la capacité vitale, de la durée du temps d’apnée volontaire et de la durée de la tenue respiratoire sous pression de 4 centimètres de mercure. | Ces troubles de la fonction respiratoire chez les ictériques, du- rant la phase cholémique, sont sans doute en rapport avec l’in- toxication biliaire qui amène une hypotonie des muscles respi- ratoires, une véritable asthénie fonctionnelle transitoire. 39/4 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE PRÉPARATION D'UNE ÉCHELLE DIAPHANOMÉTRIQUE STABLE POUR LE DOSAGE EXTEMPORANÉ DE L'ALBUMINE DU LIQUIDE CÉPHALO-RACHIDIEN, par Marcez BLocu et MARCEL PoMaARET. La préparation de cette échelle étalon repose sur l’opalescence qui peut être conférée à un milieu limpide, par addition à doses croissantes d'une émulsion de teinture de benjoin ; principe déjà utilisé par l’un de nous (1) dans la fabrication d’une échelle vi- sant au même but, mais qui avait l'inconvénient de précipiter à la longue. Pour y remédier, il suffit de stabiliser le trouble fixe de l’émulsion de benjoin (trouble analogue aux précipités albumi- neux), dans un milieu solide et limpide tel que : glycérine-géla- tine, insolubilisé par le formol, en opérant de la façon suivante. On prépare d’abord une gamme de solutions albumineuses ti- trant 0,20, 0,30, etc., jusqu à 2 gr. pour mille, par des dilutions dans l'eau salée à 9 pour 1.000, de sérum de sang humain dont on a au préalable titré les albumines par la méthode pondérale. 2 c.c. de chacune de ces liqueurs albumineuses mis dans des tubes à hémolyse de même calibre et additionnés de six gouttes d’acide nitrique (compte goutte normal), donnent la gamme diaphanomé- trique qui va servir au titrage des étalons artificiels au benjoin. On prépare d’autre part une émulsion de benjoin de la façon suivante : teinture de benjoin (Codex) r c.c., teinture de quil- laya 4 c.c., eau distillée q. s. 20 c.c., et ensuite un milieu fluide à chaud et solide à froid de la formule suivante : gélatine en feuilles très blanche 4o gr., glycérine très blanche 125 gr., eau distillée q. s. 200 c.c., on porte au bain-marie et après liquéfaction ‘on filtre dans un entonnoir à filtration chaude ; le filtrat recueilli dans une capsule est maintenu fluide au bain-marie, on l’addi- tionne de l’émulsion de benjoïin jusqu’à ce qu’une prise d'essai de 2 c.c. mise dans un tube de même calibre que l’étalon albumi- neux à 0,20 pour 1.000, présente dans les mêmes conditions d'é- clairage une opalescence d'intensité exactement équivalente. Ceci fait, le premier étalon est constitué, par une nouvelle addition de benjoin on établit celui à 0,30 et ainsi de suite jusqu’à celui de 2 gr. Il convient d'ajouter que pour obtenir le bleuté des trou- bles albumineux, il faut ajouter au milieu gélatiné quelques gout- tes d’une solution de violet de méthyle à 1 pour 2.000, en tâton- nant comme on l’a fait pour le benjoin: Après refroidissement (1) M. Bloch. Dosage rapide de l'albumine du liquide céphalo-rachidien. Echelle albuminimétrique. C. R. de la Soc. de neurologie, 6 nov. 1918. SÉANCE DU 19 FÉVRIER : 3) du contenu des tubes de l'échelle étalon, on ajoute une goutte -de formol à 4o p. 100 et on scelle au chalumeau. Le formol pé- nètre la masse, l’insolubilise et la met à l’abri des actions bacté- riennes. Par cette technique, on obtient une échelle diaphanométrique exacte par suite de son étalonnage à l’aide de solutions titrées d'albumine, de stabilité pour ainsi indéfinie, l’émulsion étant fixée dans un milieu solide inaltérable et dont le principe peut servir à la préparation d'étalons diaphanométriques destinés à un tout autre but. ‘Pour l'emploi dans le cas particulier du liquide céphalorachi- dien, 2 c.c. du liquide à examiner sont placés dans un tube de même calibre que ceux de l'échelle, et on ajoute six gouttes me- surées au compte goutte normal, d'acide nitrique, par agitation il se développe un trouble uniforme qui atteint son intensité maximum en 5 minutes, on trouve alors facilement en exami- nant par transparence à quel tube de l’échelle-étalon il corres- pond, celui-ci donne de suite en centigr., le taux de l’albumine par litre du liquide examiné. (Laboratoire du P° Jeanselme). AT SUJET DE LA NOTE DE M. RUBINSTEIN SUR L'ACTION DES SÉRUMS SUR LES ARSÉNOBENZÈNES, . par M. POoMARET. Dans sa communication à la Société de biologie (15 janvier 1921), M. Rubinstein relate quelques expériences qui ont été l'ob- jet de publications antérieures à sa Note. Pour ces raisons, nous -croyons devoir présenter cette communication rectificative, en si- gnalant que dans les travaux de Ch. Fleig (1) sur le salvarsan et les nôtres (2), sur l’arsénobenzol, le novarsénobenzol êt les divers noyvarsenicaux d'usage courant en thérapeutique, les expériences qui font l’objet de la note de cet auteur, ont été non seulement décrites, mais encore expliquées, quant à leur mécanisme physico- chimique (Chapitre : Phénolicité des novarsénobenzènes, pages 36 à lo de notre travail). | Sans entrer dans le détail des faits pour l'analyse desquels il (1) Ch. Fleig. La toxicité du salvarsan, 1914, p. 217-241. Rapports entre la précipitation in vivo et la toxicité des solutions. (2) M. Pomaret. Considérations biochimiques sur les arsénothérapies de la syphilis. Thèse de médecine, 1920. 396 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE suffit de se reporter aux publications mentionnées nous ajoute- rons que dans les expériences d’addition in vitro de solutions aqueuses d’arséno ou de novarsénobenzol à des sérums frais, des sérums chauffés à 56°, des sérums chauffés et acidifiés par nous : a N à l’acide carbonique dissous et non avec SO*H?— pour des rai- AA 10 ñ | sons données loco cilalo, page 38, et nous rapprocher de ce qui , se passe in vivo ; les phénomènes de précipitation observés re- lèvent d’un double mécanisme chimique pour l’arsénobenzol (606), (action dés sels de la forme CO*Naït et phénolicité), ce der- nier facteur étant le seul à mettre en cause pour le novarsénoben- zol en milieu acide. Dans ces conditions expérimentales, la for- mation de précipités complexes, relève comme nous l’avions pu- blié, non d'un facteur biologique de l’ordre de l’antiluargol dé- crit par Danysz (1), ni d’un pouvoir précipitant in vitro des sé rums humains pour les novarsénobenzènes comme le définit le | titre même de la note de M. Rubinstein et « comme il le conclut, mais simplement de la présence de fonctions « phénols », dans la molécule des arsénobenzènes ou « diaminoarsénophénols » pour les désigner très exactement, fonction phénol dont on connaît et utilise le pouvoir précipitant pour les albumines en milieu acide, ce qui est le cas du réactif d'Esbach au trinitrophénol. Dans les expériences qui ont motivé cette note, ce sont donc, non pas les sérums qui précipitent, in vitro, les novarsénoben- zènes, comme le soutient M. Rubinstein, mais ces derniers qui, par leur phénolicité active en milieu acide (ce qui est le cas des sérums frais ayant encore de l'acidité carbonique et non celui des sérums chauffés à 56°, dans lesquels CO? est parti et le sel acide CONaH devenu CONa° alcalin) déterminent la formation &’un précipité complexe désigné dans notre travail, « protéinoarséno- phénolique d’adsorption « pour en bien marquer et l'origine et la constitution. | Nos recherches qui avaient pour but d'éclairer la pathogénie de certains des accidents (dits nitritoïdes, anaphylactiques) des thérapeutiques arsénobenzoliques injectées par la voie intra-vei- neuse, nous avaient conduits à envisager leur phénolicité et le titre hémo-acidimétrique du sujet injecté comme facteur primor- diaux d’un déséquilibre physico-chimique humoral colloïdocla- - sique, relevant d’une toxicité mécanique et non chimique, abou- tissant à la précipitation du complexe protéinoarsénophénolique décrit et dont la présence dans la circulation à l’état de suspension plus ou moins fine, l’y fait se comporter initialement comme un corps insoluble susceptible de déterminer le choc anaphylactique (a) Danyw. Transformation des arsénobenzènes et leur action dans l'orga- nisme. Ann, Ins. Pasleur, 31, 1917. - par lé mécanisme récemment étudié p turier (1). SÉANCE DU 19 FÉVRIER 391 (Laboratoire du P° Jenselme). DE QUELQUES FACTEURS QUI ar À. Lumière et H. Cou- CONDITIONNENT L INTOXICATION DES POISSONS PAR CERTAINS SELS MINÉRAUX. Note de Eunoxte BAcHRACH, présentée par CHARLES RICHET, Le chlorure de cobalt, dissous dans le milieu ambiant, est toxi- que pour le Poisson-chat, Amiurus nebulosus Lesueur, d’un poids moyen de 2 gr., aux doses suivantes: la dose mortelle en 24 heures est de 2 gr. par litre; en 48 heures, de 1,5 gr. Une solution conte- nant 1 gr. par litre d’eau de Seine le tue en un laps de temps qui _ varie de trois à vingt-cinq jours suivant les conditions. Cette grande variation dans la résistance des Poissons aux, toxiques _ dépend, avant tout, de la valeur du rapport entre le volume du liquide et sa surface libre, quand on emploie des vases de diverses formes étroites ou larges, et contenant toujours la même quantité de liquide. Avec des vases cylindriques ou prismatiques, la valeur de la dose toxique est donc liée à la hauteur de l’eau dans le ré- cipient. Le fait très net qui se dégage des expériences, c’est que la durée de la survie est d'autant plus grande que le rapport du volume du liquide à sa surface libre a une valeur plus élevée. Numéros des expér.ences Vases cylindriques : Moyenne générale Ballons sphériques : Durée de la survie (2) VS EG NS Mia 280 240 185 PR Te Pa 100 AE MARNE PEUR 100 DRE AT RUE 100 A A 100 MÉÈES26 SEL LAN RE RUE 100 Nombre de Poissons XIII . NI Dans le tableau qui précède, nous avons séparé les expériences faites dans les vases cylindriques de celles faites dans les ballons sphériques, parce que la forme du récipient constitue une second facteur dont l'influence dans l'intoxication est indéniable. Par exemple, dans un bocal cylindrique, la durée de la survie est moindre que dans un bocal à section rectangulaire ou carrée. Il faut remarquer que, dans le premier cas, les Poissons se dé- (x) A. Lumière ct il. Couturier. Sur le choc provoqué par l'introduction de substances insolubles dans la circulation. C. R. de l’Acad. des Sc. 6 déc. 1920. (2) La survie dans les vases larges est prise dans tous les cas égale à 100. 398 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE placent plus que dans le second où ils trouvent des angles pour se réfugier et s'immobiliser. Nous avons trouvé ainsi que la survie dans les bocaux cylindriques était en moyenne de dix jours, alors . qu’elle était de dix-neuf jours dans des vases prismatiques, le rapport du volume à la surface étant le même dans les deux cas. Des expériences analogues faites avec l’arséniate de potassium (x gr. par litre d’eau) donnent des résultats sensiblement iden- tiques aux précédents. Pourcentage des Poissons survivants Jours d'expérience Cylindre large Cylindre étroit Prisme étroit ; : VS=—2,i V/S—10 V/S=10 TN els los reste selon ones aie oïete sise a 100 100 100 DE PAT A A APN RAR AP 83 100 100 D AE ER A 83 83 100 DA A EN AA OA à 0 33 1788 Re EP EE SR ET Oo () 16 (EN EA Esr REP A AE AE r R () (o) (o) Il nous a semblé aussi que, toutes conditions égales d’ailleurs, la durée de la survie dans les milieux toxiques en question était un peu plus grande à l’obscurité qu’à la lumière. L'influence très nettement favorable qu'exerce, pour la survie des Poissons en milieu toxique, la réduction de la surface libre a, bien entendu des limites. Pour des surfaces libres très petites par rapport au volume du liquide (par exemple, V/S=300) les. Poissons périssent en moins de vingt-quatre heures par asphyxie, conformément aux expériences de Charles Richet (1) sur les Pois- sons marins. Il faut donc, pour constater les faits rapportés ci- dessus, que la surface libre reste comprise dans des limites com- patibles avec la satisfaction des besoins respiratoires. Des expériences actuellement en cours nous permettront proba- blement d'interpréter les faits précédents. (Laboratoire de physiologie de la Faculté de médecine). (x) Charles Richet. Travaux du laboratoire, Il, 4og, 1893. ERRATUM Note de S. TCHAHOTINE à . m T. LXXXIIT. Dans tout l’article, passim lire M au lieu de ne 2 D: és aies nt 309 RÉUNION BIOLOGIQUE DE STRASBOURG SEANCE OÙ I1 FEVRIER 1921 SOMMAIRE ARroN (M.) : L'origine du sang | SUR NS RAR CASE EURE 29 dans le foie embryonnaire...... 20:| Bium \(L.), AuBez (E.) et ARON (M.) : Sur la fonction , Hauskwecur (R.) : Teneur de martiale du foie embryonnaire.. 23 | quelques humeurs de l’Homme Barp (L.) : Paralysie segmen- en sodium et en potassium. .... 27 taire de la main et de l’avant- SARTORY (A.) : Un cas d’hé- bras. Contribution à l’étude de la métamérierspinale; .:.......... Brüum (L.), Ausez (E.) et - Hauskenecur (R.) : L’élimination rénale du sodium et du potas- misporose pulmonaire ......... T7 SARTORY (A.) et Barzzy (P.): Action de quelques sels de terres rares sur les cultures d’Aspergil- DS TOO OPA EE ES 1Q [M] OX Présidence de M. Georges Weiss. ÜN GAS D'HÉMISPOROSE PULMONAIKE, par A. SARTORY. Le cas de mycose pulmonaire que nous relatons se produisit chez un Homme de 42 ans, habituellement en bonne santé ; pas de syphilis. Comme antécédents, une bronchite à l’âge de 17 ans, la fièvre scarlatine à 22 ans. L'état général est resté satisfaisant jusqu'à ces dernières années. En mai 1916, après un séjour assez prolongé dans les tranchées de la région de Verdun, il est évacué pour bronchopneumonie. Il se remet complètement, après un congé de convalescence de deux mois dans un hôpital de Nice. Il repart au front en septembre 1916 et, sauf quelques accès d'emphysème pulmonaire (qui ne l’'empèchent nullement de con- tinuer à remplir ses obligations militaires), il conserve une santé relativement très bonne. Il se trouve libéré en mars 1919 et re- prend son métier de menuisier. Le 29 novembre 1919, le malade est obligé de s’aliter ; il con- sulte le D’ V... à Paris, qui fait le diagnostic de tuberculose pul- monaire. Nous analysons à plusieurs reprises les crachats : nous , 360 RÉUNION BIOLOGIQUE DE STRASBOURG (18) ne constatons jamais la présence de Bacille de Koch, mais cons- tamment des fragments de mycélium nettement cloisonnés et même arthrosporés. Le Champignon isolé est formé de filaments de 2 à 3 u, irrégulièrement septés, ramifiés, et de chaînettes de spores subsphériques-quadrangulaires, nées de la subdivision de ses extrémités filamenteuses. Les conidies mesurent de 2, 6 u à Jin MellES proviennent de la désagrégation ae l'extrémité d'un filament sur une longueur variable, en un nombre variable de segments. En cultures, nous iront des couches irrégulières, cérébriformes, d’étendue indéfinie. Sur milieux sucrés (milieu de Sabouraud, gélose glycosée), les colonies ont un aspect caracté- ristique et toujours identique : brunes, puis brunes-noirâtres, d’abord plates, uniformes, ensuite mamelonnées irrégulièrement, cérébriformes, se couvrant d’une poussière de spores couleur de rouille. La gélatine n’est jamais liquéfiée. En culture cellulaire, les deutéroconidies sont en nombre très variable : nous en avons compté jusqu’à 60 (2,5 uw à 3,5 u). La diagnose botanique correspond à celle donnée par ere (1) pour Hemispora stellata V. Le diagnostic mycologique effectué, le médecin traitant, sur notre conseil, donne au malade de lindure de potassium, à raison de 4 gr. par jour et pendant un mois. Au bout d’un mois de traitement, le malade se trouvait beaucoup mieux. Durant deux mois encore, le traitement ioduré fut con- tinué, 15 jours par mois, et, depuis, le malade (que nous avons vu il y a 15 jours), travaille comme auparavant, se déclarant tout à fait remis et ne souffrant aucunement. Ajoutons que le sérum de notre malade agglutinait à 1/100 sa propre culture. Trois mois après, il agglutinait encore à 1/60. Le _ pouvoir agglutinatif du sérum du malade vis-à-vis de sa propre culture n’est donc pas douteux. Enfin, nous inspirant des expé- riences de Joltrain, nous avons terminé nos recherches par l’étude des fixations et cofixations ; le sérum de notre malade fixe très fortement le complément en présence de sa propre culture ; il cofixe en présence des cultures d’Oospora bovis et dé Sporotri- chum beurmanni. À noter également que trois sérums. de sporo- trichosiques cofixent notre culture d'Hemispora stellata. Les ino- _culations de spores d’'Hemispora stellata aux Cobayes et aux La- pins sont restées négatives. Il nous a paru intéressant de signaler ce cas l’hémisporose pul- monaire, car, ces affections étant fort rares, peut-être n'a-t-on même jamais signalé pareil cas. (Laboratoire de bactériologie et de cryptogamie de la Faculté de pharmacie). (1) Vuillemin. Bulletin de la Société mycologique de France, 1906. (19) . SÉANCE DU 11 FÉVRIER 361 ACTION DE QUELQUES SELS DE TERRES RARES SUR LES CULTURES d'Aspergillus juinigalus FR., par À. SARTORY ei P. BAILzLY. Jusqu'ici de nombreux auteurs ont étudié l’action des sels de terres rares sur les Bactéries. Leurs résultats nous ont donné l'idée de rechercher quelle pouvait être l'action de ces sels sur Les Cham- pignons inférieurs et, en particulier, sur l’Aspergillus fumigatus. Nous avons employé, comme milieu de culture pour toutes nos expériences, le liquide de Raulin et, comme sels de terres rares, les sulfates de thorium, de lanthane, d'yitrium, d'erbium, de néodyme (1) et de praséodyme. Nous avons donc faite une gamme de concentrations pour chacun de ces sels allant de 1 p. 100 à { p. 10.000. Ces concentrations ont été faites de la façon sui- vanie ; dans une série de vases coniques, il a été pesé exactement 5o gr. de liquide de Raulin, puis il a été ajouté au premier vase bo Cgr. ; au deuxième , 29 cgr. ; au troisième, 16 cgr.,6 ; au qua- trième, 12 cgr., d ; au cinquième, 10 cgr. ; au sixième, D cgr. ; au septième, 2 cgr.,o ; au huitième, 1 cgr.; au neuvième, à mmgr. d'un des sels de terres rares. Ces quantités correspondent aux concentrations suivantes : 1/100, 1/200, 1/300, 1/4oo, 1/500, 1/1.000, 1/2.000, 1/5.000, 1/10.000. Les mélanges ont été portés à l’autoclave à 100°, pour combiner les sels de terres rares au tou | Il a été constaté que les sels en présence du Raulin donnaient un précipité plus ou moins abondant suivant la quantité de sel ajouté. Chaque 50 c.c. de liquide à été réparti dans les tubes à essai, à raison de ro c.c. en ayant soin d'agiter constamment afin de répartir uniformément le précipité. Ces opérations ont été répétées de la même façon pour chacun des différents sels. Les tubes ont ensuite été stérilisés à 120° durant 950 minutes, ensemencés avec des spores d’Aspergillus fumigalus et mis à l’'étuve à 30° ainsi qu’un tube témoin. Au bout de 72 heures, tous les tubes avaient cultivé, sauf ceux contenant les concentrations à 1 p. 100. Les cultures, examinées tous les deux ou trois jours, présentaient un accroissement inver- sement proportionnel à la concentration. Au bout de quelques jours, on pouvait remarquer que les cultures à 1/2.000, à 1/5.000 et à r/10.000 paraissaient plus abondantes que la culture témoin. Après un mois, les cultures ont été stérilisées durant 20 minutes à (1) Ces sels ont été mis gracieusement : à notre disposition par MM. Frouin, Robert et Carrière. BioLocie. ComPbres RENDUS. — 1921. T. LXXXIV. à 26 362 RÉUNICN BIOLOGIQUE DE STRASBOURG (20) 120° ; les récoltes ont été desséchées à 100° pendant une heure et enguite pesées,. Les résultats trouvés ont montré : 1° qu’à la concentration de 1/100, les spores d’Aspergillus REA ne germent pas, c'est-à- dire que le pouvoir antiseptique des sels de terres rares est com- plet à cette concentration ; 2° que les cultures vont en augmen- tant jusqu'à un maximuth lorsque les concentrations diminuent ; qu'à partir de la concentration à 1/1000 pour les sels de thorium, d’erbium et de lanthane, les récoltes étaient plus fortes qué la récolte témoin, tandis que, pour les sels d’yttrium de néodyme et de praséodyme, ce résultat n’était atteint qu'à la con- centration de 1/2.000 ; 4° que les récoltes présentent un maxi- mum de poids à la concentration de 1/5.000 pour les sels de néo- dyme, d’yttrium et d’erbium et un maximum de poids à la con- centration de r1/10.000 pour les sels de thorium, HrsonS ane et de lanthane. En résumé : il apparaît donc, à la suite de ces expériences, que lés sels de terres rares ont aussi une action sur l’Aspergillus fu- rnigatus,action antiseptique avec les concentrations fortes et action favorisante avec les concentrations faibles. Les résultats montrent également qu'on peut ranger les sels de terres rares en deux groupes : 1° celui dont l’action favorisante maxima des sels se fait sentir en solution au 1/6.000 et, 2° celui dont cette action se fait sentir en solution au 1/10.000. Des expériences sont en cours afin rechercher si l’action pathogène de l’Aspergillus fumigalus est susceptible de varier en présence des sels de terres rares. (Laboratoire de bactériologie et cryplogamie de fe Faculté de pharmacie). L'ORIGINE DU SANG DANS LE FOIE EMBRYONNAIRE, par M. Aron. En dépit de travaux nombreux sur l’hématiformation dans le foie embryonnaire, on est obligé actuellement de reconnaître que la question demeure fort obscure et qu'on ignore à quels éléments les cellules sanguines doivent leur origine. La cause primordiale de cette incertitude, c’est que la plupart des auteurs ont envisagé la question du point de vue des idées régnantes et . et des dogmes établis en matière d'hématologie. Or, comme l’a justement observé Prenant dans une note critique sur un mé- moire de Neumann (Année biologique, 1917) on n’a pas le droit En (2) SÉANGE DU A1 FÉVRIER 363 (et c'est pourtant ce qu'ont fait La plupart des chercheurs) d'éli- . miner à priori l'intervention des cellules hépatiques dans l’héma- topoïèse ; le moins qu'on puisse dire d’une étude pratiquée sous les auspices d’une telle pétition de principe, c'est qu'elle est con- damnée à demeurer insuffisante et incomplète. Pour notre part, nous considérons comme hors de doute que les cellules hépatiques elles-mêmes représentent l’origine des élé- ments du sang embryonnaire, Les arguments que nous croyons possible d'invoquer en faveur . de notre opinion sont de deux ordres : les uns sont tirés de l’étude topographique, les autres, de l'étude cytologique de l'organe. 1° Arguments tirés de l'étude topographique : : Quand on exa- mine le foie d’un embryon humain à terme, on se rend compte que les conditions sont remarquablement favorables à l'étude de l'hématiformation. Celle-ci est à son déclin ; les nids de cel- lules sanguines ne sont plus assez nombreux pour que les images soient confuses ; ils le sont suffisamment pour fournir les de ments d’une sûre appréciation. Les travées de cellules hépatiques, déjà bien A dalles sont séparées des capillaires par une paroi endothéliale. De place en place, la continuité de la travée est interrompue par des élé- ments de la lignée érythropoïétique, à divers stades évolutifs, groupés en amas plus ou moins importants. Dans la plupart des cas, quand les cellules sanguines ne sont pas arrivées au terme de leurs transformations, elles se montrent nettement séparées, par l’endothélium, de la lumière vasculaire. L'hématiformation est donc extravasculaire et parenchymateuse. Or, dans le paren- chyme, en dehors des cellules hépatiques, très peu d'éléments conjonctifs sont visibles, et ceux qu'il est possible de distinguer ne présentent jamais les signes d’une évolution quelconque. Les cellules de l’endothélium ne se modifient pas davantage dans le sens d’une activité sanguiformative. Seules, les cellules hépatiques sont donc susceptibles d’engendrer les cellules-mères de la lignée érythropoïétique. De fait, aux stades précoces de leur évolution, ces dernières occupent toujours, en toute évidence, .la place de cellules hépatiques dans les travées considérées et il est facile de reconnaître l'existence de toutes les formes de tran- entre l’une et l’autre variété. | ° Argumenis tirés de l’étude cytologique : les arguments qui “ii ne fournissent que des présomptions très sérieuses en faveur de notre thèse. Ceux qui vont suivre entraînent la convic- tion. Chez les jeunes embryons, il y a deux sortes de cellules hépa- tiques : les unes sont troubles, se colorent intensément et contien- nent beaucoup de mitochondries ; les autres sont claires, peu colorables et leur protoplasme ne contient qu'un nombre relati- 364 RÉUNION BIOLOGIQUE DE STRASBOURG vement faible de mitochondries. Ces dernières cellules dispa- raissent plus ou moins vite, selon les espèces. Chez l'Homme, elles persistent en abondance pendant toute la vie embryonnaire; ce sont elles qui fournissent les globules sanguins, et cela de la façon suivante : Quand on s'adresse à une préparation trai- tée par une méthode mitochondriale, on voit dans certaines: cellules claires, autour du noyau, se constituer une sorte d’'endo- plasme. D'abord peu abondant, cet endoplasme augmente d’im- portance. Il englobe quelques mitochondries qui ne tardent pas. à s'évanouir, tandis que le restant du protoplasme avec la: plus grande partie du chondriome granulaire est rejeté à la périphé- rie, formant temporairement l’exoplasme de l'élément. Colorable en gris par la méthode de Regaud, l’endoplasme est coloré en azur par le mélange de Giemsa et, par les diverses méthodes hé- matologiques, présente les mêmes affinités que la « protohémo- globine » des cellules-mères de la lignée érythropoïétique. Tan- dis que la densité et l'épaisseur de la zone protohémoglobique augmente, l'exoplasme subit une fonte progressive. Cependant le noyau de la cellule est devenu plus riche en chromatine, plus colorable et, à la cellule hépatique originelle se substitue finale- ment un élément en tous points semblable aux cellules-souches des globules rouges : protohématoblaste de Malassez, hémogonie de Mollier, grand Iymphocyte de Maximow. Cet élément pour- suivra désormais l’évolution classiquement admise qui le con- duira au stade terminal d’hématie. Très facile à suivre quand elle atteint les cellules claires, la transformation est plus difficile à observer dans les cellules obscures, bien qu'elle puisse s'y produire exactement selon le mème processus. Du reste, contrairement à ce qui se passe chez l'Homme, les cellules obscures représentent l'origine presque exclusive des globules chez plusieurs espèces de Mammifères où, dès un stade précoce de l’ontogénèse, les cellules claires dimi- nuent considérablement de nombre ou disparaissent après avoir donné naissance, soit à des cellules obscures, soit à des éléments sanguins. Non seulement des globules rouges, mais aussi des globules blancs de la série myéloïde se forment, au moins à RSS pé- riodes, aux dépens des cellules hépatiques. Dans un travail d'ensemble, actuellement en cours de a tion, nous reviendrons en détail sur ces différents points, ainsi que sur certaines questions connexes, et nous en montrerons l’importance, tant en ce qui concerne la signification morpholo- gique des globules rouges et l’origine de l’hémoglobine, qu'en ce qui touche au problème de la spécificité cellulaire. (Institut d’histologie de la Faculté de médecine). SÉANCE DU 11 FÉVRIER 365 SUR LA FONCTION MARTIALE DU FOIE EMBRYONNAIRE, par M. AroN. On sait que, chez les Mammifères, à la fin de la vie embryon- naire, le foie contient une importante réserve de fer, destinée à subvenir aux besoins de l’animal nouveau-né. Maïs, on ne possède que de vagues renseignements sur l’origine, la nature et la véritable signification de cette réserve. Nous avons étudié micro-chimiquement, au point de vue de sa teneur en fer, le foie d’embryons de Mouton, de Porc et de fœæ- tus humains. Nous avons appliqué le procédé du bleu de prusse, avec où sans démasquage par l'alcool acide, selon la technique préconisée par Prenant; nous avons également fait usage de la mé- thode de Hall au sulfhydrate d’ammoniaque. Il est admis que le fer se trouve dans le foie sous la forme d’une combinaison organique solide et qu'il ne devient déce- Jable que dans certains cas expérimentaux ou pathologiques. Or, chez l'Homme, le fer, sous forme directement décelable, peut apparaître dans les cellules de l’organe à une période mabenone de la vie intra-utérine, et surtout dans les dernières semaines de la gestation. Il est alors représenté par de petits grains arrondis, ._jaunâtres ou jaune-verdâtres, réfringents, réguliers, qui donnent directement, ou après un rapide démasquage, la réaction du bleu de Prusse et qui correspondent à un composé dont il est difficile de préciser la nature. Toujours est-il que les granules en ques- tion, lorsqu'ils sont peu abondants, se localisent toujours dans les cellules hépatiques au voisinage immédiat des vaisseaux ; on a l’impression que la forme sous laauelle ils apparaissent alors n’est pas chimiquement très éloignée de celle sous laquelle ils sont apportés à l'organe. Ouelle signification comporte la présence de ce fer non mas- qué dans le foie embryonnaire ? Nous venons dé montrer, dans une note précédente, que les cellules sanguines naissent de la métamorphose des cellules hépatiques mêmes, et que celles-ci semblent procéder à une véritable synthèse en plusieurs temps de l’hémoglobine. En dehors des cas où il est possible de mettre en évidence du fer micro-chimiquement décelable, une quantité considérable de ce métal n’a pas moins été utilisée en vue de l’éryvthroformation. On peut donc se demander pourauoi le fer, s’il parvient au foie, ainsi que nous l’indiquions ci-dessus, dans une combinaison peu solide, ne peus être mis constamment en évidence. L'étude au fort grossissement des cellules du foie chez un em- 366 RÉUNION BIOLOGIQUE DE STRASBOURG (24) bryon à terme suggère une interprétation du phénomène. Dans une préparation traitée par la méthode de Giemsa, on voit des cellules (principalement au voisinage des vaisseaux) plus ou moins remplies de grains ferrugineux ; d’autres n’en renferment pas,mais leurs protoplasma contient des inclusions teintes en bleu- ciel ou violacé. Or, dans certains éléments, on assiste très nette- ment au passage He ne des grains ferrugineux aux inclu- sions cyanophiles. À partir du fer faiblement combiné naît donc, croyons-nous, dans la cellule hépatique, un composé organique complexe, qui ne donne plus les réactions micro-chimiques usuelles du métal et qui, lui-même, au cours de la métamorphose des cellules hépatiques, paraît à l’origine de la formation de la préhémoglobine. On comprend aisément qu'’aussi longtemps que dure, intense, la production de jeunes cellules sanguines, le composé dont il s’agit est utilisé en grande abondance et que le fer qui arrive au foie, si la quantité n’est pas anormale, entre immédiatement dans la combinaison organique en question. Mais, si on admet que la cellule hépatique est incapable de transformer plus qu’un taux déterminé du fer que lui apporte la circulation, ou qu'elle ne dis- pose à cet effet que d’un nombre restreint des groupements ato- miques indispensables, on conçoit également que l’hématopoïèse étant de moins en moins active, ou bien le fer plus abondant, le métal en surcharge ait à se déposer sous sa forme d'apport. Conformément à cette hypothèse, si le sang de certaines es- pèces contient un excès de fer, on doit trouver dans les cellules hépatiques plus de grains directement colorables par le procédé au bleu de Prusse. C’est précisément là ce que l’on observe chez le Mouton: vers la moitié de la gestation, ces grains commencent à s’amasser dans les cellules et, à la fin de la vie embryonnaire, peuvent être si nombreux qu'ils remplissent littéralement tout le corps cytoplasmique. Chez le Porc, par contre, il n'y a, à au- cune période de l’ontogénèse, de fer microchimiquement déce- lable dans le foie de l'embryon. On a le droit de supposer que, si le foie embryonnaire du Mou- ton renferme plus de fer, c’est que le régime alimentaire de la mèré possède une teneur importante en composés ferrugineux. Avec les feuilles vertes, le Mouton consomme en effet, comme les Herbivores, en général, des composés organiques très riches en fer. Du reste, le foie maternel contient, lui aussi, chéz cette espèce, des quantités anormalement importantes de ce métal sous sa forme directement décelable.. On peut aussi se poser la question de savoir si, le foie du fœtus de Mouton étant ainsi gorgé de fer, la rate, la moëlle des os, aux- quelles on attribue également un rôle dans le métabolisme du \ (25) SÉANGE DU A1 FÉVRIER 367 fer, contiennent, elles aussi, un composé ferrugineux lâche. Tel n'est pas le cas : les réactions microchimiques n’y décèlent pas de fer sous la forme qu'il revèt dans le foie. Si, donc, le foie ap- paraît bien comme un organe fixateur du fer, d’origine surtout alimentaire apporté par la circulation il est vraisemblable que, par contre, le pigment férrugineux présent dans la rate de l’a- dulte doit ressortir essentiellement à la destruction globulaire. Quant à la moelle osseuse, de même que le foie embryonnaire pendant la période d’intense érythroformation, elle est le siège d’une transformation rapide, en composé organique indécelable, du fer que lui amènent ses vaisseaux afférents. Tous ces faits confirment un certain nombre de recherches an- térieures sur le métabolisme du fer, particulièrement celles d'Erich Meyer. Ils font naître, en outre, des suggestions intéres- santes en ce qui concerne l’origine de ce métal, la nature de ses dépôts dans les organes, sa forme circulante. Ils montrent l’utili- sation d'un composé ferrugineux simple en vue de la genèse de J’hémoglobine, et que la teneur en ce composé du foie fœtal subit des variations en rapport avec l'alimentation maternelle. Ils laissent enfin supposer qu’à la synthèse de l’hémoglobine est indispensable, outre l’apport de fer, celui des noyaux ou groupe- ments atomiques spéciaux destinés à se combiner avec ce dernier et vraisemblablement fournis, eux aussi, par l'alimentation. (Institut d’'histologie de la Faculté de médecine). re ee mr ne nee PARALYSIE SEGMENTAIRE DE LA MAIN ET DE L'AVANT-BRAS. CONTRIBUTION A L'ÉTUDE DE LA MÉTAMÉRIE SPINALE, par L. Barr. J’ai eu l’occasion d'observer dans un cas d’encéphalite épidé- mique, dite aussi léthargique, une paralysie globale des muscles de l’avant-bras gauche, avec intégrité du bras, qui me paraît pré- senter un intérêt particulier pour la physiologie générale des loca- lisations spinales. Il s’agit d’une Femme de 54 ans, qui présente, depuis quatre semaines, la paralysie dont il s’agit ; celle-ci s’est établie gra- duellement, presque sans attirer l'attention de la malade ; la coexistence d’un certain degré de somnolence,/un peu plus tard la survenance d’une paralysie faciale droite de type périphérique, une diplopie passagère, maïs bien caractérisée, vinrent établir la pathogénie de la paralysie antibrachiale observée. Celle-ci, très ac- _cusée, sans aller jusqu'à la paralysie absolue, porte sur la totalité LA 368 RÉUNION BIOLOGIQUE DE STRASBOURG (26) des muscles de l’avant-bras, aussi bien sur les extenseurs que sur les fléchisseurs, sur les pronateurs que sur les supinateurs, sur les petits muscles des éminences de la main que sur les interosseux ; elle intéresse, en un mot, tous les muscles innervés par le cubital et par le médian, en y joignant ceux innervés par le radial infé- rieur. Elle respecte, par contre, complètement tous les muscles de l'épaule et du. bras, y compris le triceps. brachial innervé par le radial ; cette distribution persiste sans changement depuis le dé- but des accidents. Le caractère segmentaire de la paralysie est donc des plus net ; la paralysie dissociée du radial est particulièrement significa- tive, ses noyaux d’origine s'étendant sur une certaine longueur de la ae. puisqu'il reçoit des fibres des trois dernières paires cervicales et de la première paire dorsale. Un cas de ce genre amène à penser que les cellules d’origine du nerf radial, apparte- nant les unes au métamère brachial et les autres au métamère antibrachial, constituent deux groupes en quelque mesure auto- nomes, susceptibles d’être atteints séparément par certaines in- fluences pathologiques. La notion de l’existence de paralysies dissociées du radial supé- rieur et du radial inférieur, en dehors bien entendu de celles qui reconnaissent une cause locale périphérique évidente, n’est d’ail- leurs pas nouvelles. On en a signalé des cas dans certaines né- vrites d’origine infectieuse ou toxique, et cette dissociation con- stitue la règle habituelle dans la paralysie saturnine. Rien, dans les faits antérieurs, n’autorisait à affirmer que la raison de cette dissociation fût à chercher dans la métamérie spi- nale ; il en ést autrement dans le cas actuel, dans lequel cette dissociation coïncide avec la paralysie parallèle de tous les mus- cles de l’avant-bras. L’oppositon de la répartition périphérique et de la répartition radiculaire des troubles moteurs et des troubles sensitifs des membres est bien connue ; elle est admise par tous les neurolo- _gistes ; par contre, l’existence d’une répartition seomentaire dans les membres gn rapport avec une distribution métamérique des centres médullaires dans les deux renflements cervical et lombaire, est généralement contestée, voire même niée par la plupart des observateurs. Van Gehuchten et Brissaud en étaient les princi- paux partisans ; Déjerine la repoussait formellement, soutenant que la distribution segmentaire se confondait avec la distribution radiculaire, la succession des racines rachidiennes correspondant exactement à la distribution des métamères dans la moelle. Son principal argument, le fait qu'aucune atrophie musculaire myé- lopathique ne présente une répartition segmentaire n’a pas, Ce- pendant, une valeur absolue, en présence d’une affection aussi (A) HR. SÉANCE DU FÉVRIER 369 diffuse et aussi disséminée que l'est l'atrophie musculaire pro- gressive. L'encéphalite léthargique, qui frappe d'une manière si élec- tive les noyaux moteurs du bulbe et de la moelle allongée, atteint aussi, quoique plus rarement, les origines médullaires des nerfs des membres, extension qui lui a valu d'être désignée aussi sous le nom de névraxite épidémique. C'est pourquoi, l'étude des pa- ralysies musculaires, observées en pareil cas, paraît de nature à apporter des contributions utiles au problème physiologique difficile de la coordination des noyaux d'origine des neris mo- teurs des muscles des membres. (Clinique médicale A de l’Université). TENEUR DE QUELQUES HUMEURS DE L'HOMME EN SODIUM ET EN POTASSIUM, par L. Bium, E. Ausez et R. HAUSKNECET. Au cours de travaux actuellement poursuivis, nous avons eu l’occasion de déterminer la teneur en potassium et en sodium du sang, du liquide d’ascite et du liquide d'œdème ; nous avons pensé qu'il serait intéressant. de donner le résultat de nos ana- lyses puisqu'il n'existe que peu de chiffres à l'heure actuelle sur ce sujet. Technique. Le liquide est déféqué à l’aide d’acide trichloracé- tique, d'après le procédé de Moog ; 20 c.c. du filtrat, représentant 10 c.c. du liquide primitif, sont évaporés à sec au bain de sable. Le résidu est calciné à basse température de façon à obtenir un ‘charbon poreux. On peut aider à la calcination en ajoutant quel- ques gouttes d'eau oxygénée, addition qui a, en outre, l’avan- tage de brasser légèrement la masse. On laisse refroidir ; on hu- mecte d'HCI concentré pur, et on évapore de nouveau au bain de sable jusqu’à cessation de vapeurs chlorhydriques. Ceci fait on ajoute 5 c.c. d’eau aiguisée d'acide chlorhydrique et on laisse le tout au repos durant 12 heures. On filtre, lave le charbon 4 fois à l’eau bouillante, après avoir réuni les eaux de lavages au filtrat, on porte à ébullition, on ajoute 2 c.c. de BaCF bouillant à 20 p. 100 et on laisse au bain-marie pendant 1/2 heure. Après re- froidissement, on filtre et le filtrat est traité par une solution con- centrée de CO*(NH*)*. Le mélange est abandonné durant 12 heures au repos. On sépare le précipité qu'on lave plusieurs fois à l’eau bouillante et on évapore à sec filtrat et eaux de lavage. On chauffe alors le résidu au rouge sombre jusqu’à obtention de 370 RÉUNION BIOLOGIQUE DE STRASBOURG (28) cendres bien blanches qu'on reprend par HCI à 10 p. 100. La so- lution chlorhydrique, évaporée dans une capsule de verre tarée, donne la somme Cl + NaCI. La séparation du K et du Na se fait par la méthode au perchlorate“: les chlorures sont dis- sous dans 5 c.c. d'acide perchlorique, D = :,125. La solution évaporée à sec, le mélange de perchlorate est repris par le mini- mum d'alcool à 97° qui dissout le perchlorate de soude. On filtre sur filtre taré, on sèche à 130° durant 1 heure 1/2 et on pèse. Résultats : pour le sérum sanguin on possédait déjà des résul- tats de Schmidt (rx), Bunge (2), Abderhalden (3), Sacharjin (4) et Kramer (5) (ce dernier s’est servi de microméthodes). Ces au- teurs sauf Schmidt et Kramer cnt expérimenté sur des sangs d’a- nimaux. Les chiffres varient entre : | (Kramer) (Schmidt) . POtASS UN ER LU SR RER FA ES etre 0,18 0,31 DO ARE RS NE Ce AN ee Aa 2,8 3,4 ‘ Pour les liquides d’ascite et d’œdème, on ne possède guère qu’un travail de Magnus-Levy (6), qui constate, dans ces transsu- dats, une teneur moyenne en potassium inférieure à la teneur trouvée dans le sérum de Schmidt. Mais, aucune analyse com- parative sur le sang et ces liquides prélevés simultanément sur le même malade n’a été faite. Voici nos résultats : Sérum d'Hommes normaux K Na Prenner casser M en re 9 0,253 3,99 Delxieme CAS REcUERAPANnr EN ne ARS EURERE TA PUS 0,26 3,46 Troisième Cas PR PR ER EE ERER RE 0,25 3,48 Qatrième ons are TROT A RATE 0,26 3,4 Sérum de veau 0,26 3,24 Liquide d’ascite Sue Na ; 1er cas 2e cas 3° cas MAAEICAS 2e cas 3° ças* LA Ur SÉTUM 0,28 lo 0e 0,26 2,60 2,88 459 IASCIbE ME En 0,16 0,20 : 0,23 2,70 2,88 3,46 Liquide d'æœdème, Na Ac cas 2e cas lercas 2e cas DR SORA TS De ES 2 UC CE 0,28 0,30 054 2,8 OEdeme 2e ones Ent 0,23 0,25 ES 3,16 (x) Schmidt. Charakteristik der epidemischen Cholera, Leipzig und Mitau 1850. (2) Bunge. Analyse des Blutes. Zeilschr. jf. Biol., t. 12, p. 191, 1876. (3 Abderhalden. Zur dquantitaven vergleichenden Analyse des Blutes. Zeischr. f. physiol. Chemie, t. 25, p. 65, 1898. (4) Sacharjin, Zur Blutanalyse. Virchow’s Arch., t. 21, p. 337, 18617. (6) Kramer. Potassium and Sodium-in Blood. Journ. of. biol. Chem. t. 4x, p. 263, 1920. ; (6) Magnus-Levy. Ueber den Mincralstoffgehalt ciniger Transsudate und Exsudate. Zeitschr, f, klin. Med., 1919, p. 1., t. 88, CS TS \ (29) SÉANGE DU‘Â1 FÉVRIER 371 Dans les conditions dans lesquelles nous avons opéré, les mêmes résultats ont été obtenus sur les humeurs déféquées et les hu- meurs totales. Ainsi, chez l'Homme sain soumis à un régime alimentaire nor- mal, le taux du potassium et du sodium est sensiblement constant. Les transsudats, ascite et œdème, sont moins riches en potassium ét plus riches en sodium que le sérum des mêmes individus. Nous n'avons pas, à dessein, sauf pour les analyses compara- tives, donné de chiffres qui se rapportent à des cas pathologiques, chez lesquels des variations importantes dont nous poursuivons l'étude, paraissent exister. (Laboratoire de la Clinique médicale B). L’ÉLIMINATION RÉNALE DU SODIUM ET DU POTASSIUM, par L. Bzum, E. Ausez et R. HAuskNecur. Les chiffres, que nous avons donnés dans la communication précédente, montrent que les taux du K et du Na varient peu dans le sang chez le sujet normal. Par contre, dans l’urine, on observe des débits de ces substances exirèmement variables. Le calcul de la constante uréosecrétoire, à l’aide de la concentration du potassium et du sodium dans le sérum, conduit à des va- leurs de 0,310 à 0,340, 2,3 etc. inadmissibles, et nullement com- parables à celles qu’on obtient pour l’urée chez les mêmes sujets. L'existence d’un seuil du potassium et du sodium ne peut donc faire de doute. Nous avons cherché en suivant les indications don- nées par Ambard (1) quelle en était la valeur. Voici, pour fixer les idées, un exemple de la marche des calculs. Sujet normal ayant uriné, en go minutes, 5o c.c. Taux de l’urée dans l’urine : 27 gr. 84 p. 1.000 ; — de l’urée dans le sang : o gr. 361 P- I.000 ; — deK dans l’urine : 2 gr. 21 p. 1.000 ; — de K dans le sang : o gr. 253 p. 1.000 ; —— de Na dans l'urine : 4 gr. 19 p. 1.000 ; — de Na dans le sang : 3 gr. 39 p. 1.000 Valeur de la constante uréosecrétoire : 0,079. Seuil du K : 0,203-seuil OO mena V/ 06064 0,253 — 0,0639 = o,1891 (x) Ambard. Physiolegie normale et pathologique des reins, p. 149, 1920. 2 372 RÉUNION BIOLOGIQUE DE STRASBOURG (30) . Seuil du Na : 3,39-seuil : : 0,070 mr V 2,22 3,39 — 0,117 = 3,278 La valeur moyenne, chez les individus normaux, du seuil du K est de o,19 et celle du seuil du Na de 3,25. Ces valeurs sont, chez les sujets sains, assez fixes. Par contre, on observe des variations importantes sur lesquelles nous reviendrons dans les cas patholo- giques. - Ces faits sont à rapprocher de ceux que Ambard a decuit pour le chlore. (Laboratoire de la nine médicale B). Imp. A. DAVY et FILS Aîné, 52, rue Madame. 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COMPTES RENDUS des Séances DE LA ociété de Biologie ’ Y = PUBLIÉS RE VENDREDI DE CHAQUE SEMAINE) Séance du 26 Février 1921 PARIS MASSON ET Ci, ÉDITEURS 2 LIBRAIRES DE ACADÉMIE DE MÉDECINE 120; BOULEVARD SAINT-GERMAIN (vie) omptes rendus paraissent chaque semaine sauf pendant les vacances de la Société, PRIX DE L'ABONNEMENT POUR 1920 : France : 40 fr. — Etranger: 50 fr. Prix pu NuMÉRO : 2 fr. . Les abonnements sont reçus par MM. MASSON et Ci, Éditeurs, - 120, Boulevard Saint-Germain, Paris y 11 4 [| £: E Î | |varietur, sans lectures douteuses ; 1 \ EPP TT ENT elles ne doivent pas dépasser nie 7 réglementair Toutes les notes doivent être remises sous forme de dactylographies, ne Ces conditions sont formelles Les demandes de tirés à part doivent être portées sur les dactylogra- phies; les factures réglées directement à l'imprimerie. Les auteurs peuvent contrôler la correction typographique de leurs notes, le jeudi à 10 neures, chez les imprimeurs, MM. Davy, 52, rue. Madame, Paris 6°. …_ ches sur les vaso-moteurs oculai- _ l'encéphalite épidémique ...... 388 liquide céphalo-rachidien....... 382 rrA (T.-P.) : Substitution du po- - Crampon(P.) : Flore bactérienne COMPTES RENDUS HEBDOMADAIRES DE LA SOCIÈTÉ DE BIOLOGIE RS (En 730 DRE UT SÉANCE DU 26 FEVRIER 1921 SOMMAIRE > BaïzzrART et Macrror : Recher- res et sur la pression sanguine comparée des vaisseaux de l'iris eee RENNES RENE 386 Duszer : L’extrait de Chenilles de la Mite de la ruche d’Abeilles pour la guérison de la tubercu- Jocelexpecmentale:tr:.:........ 381 Herezse (F. d’) : Phénomènes coïncidant avec l’acquisition de la résistance des Bactéries à l’ac- tion du bactériophage.......... 384 Levaprrr (C.) et Harvier (P.) : Recherches expérimentales sur MesrrezaAT (W.) : Echelle dia- phanométrique de nature albumi- noïde pour le dosage rapide et précis de l’albumine dans le Turro (R.) : Extraction de fer- Het OENRIALnes. 1-7... ur. 379 Zwaarnemaxer (H.) et FEens- tassium par l’émanation de ra- dium dans le liquide de Sidney LR CADRE ES ETAPE 377 Réunion biologique de Lille. Bourer (L.) : Influence de la bile humaine sur la motricité de l'intestin humain. .... SR A NOe 309. BRETON (M.), Grysez (V.) et Bioroc1e. COMPTES RENDUS. — 1921. T. des grands suppurants dans un SERVICE RCE EIC A PAP Douuer (E.) et Doumer (Ed.) : Loi de l’abaissement de la ten- sion superficielle de l’eau distillée par le glycocholate de soude... Fosse (R.): Synthèse de l’acide cyanique par oxydation de la for- mamide et de l’acide oxamique. Mixer (J.) et Benorr (A.) : Sur un mode particulier de prépara- tion de vaccin contre les affections DUO HANTeS 22 NUE Cr AUS 29 999 390 Réunion biologique de Lyon. BEauverie (J.) : Sur l’adapta- tion xérophile des Euphorbes pa- rasités par des rouilles . ........ CLuzer, Rocaaix et Kormar : Spectre ultra-violet des pigments du Bacille pyocyanique......... GATÉ (J.), PaApacosras et La- COSTE : À propos d’une méthode de mise en évidence des Bacilles de Koch après décoloration par Mawsexor (G.) : Documents concernant l’amidon des Alsues FOrdéCs a AU US ne Re Noëz (R.): Sur l'élaboration de grains de sécrétion par lechon- driome de la cellule hépatique chez Grenouille Pn00te Porcner (Ch.) : L'aspect du liquide aqueux dans le dosage de LXXXIV. A 314 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE la matière grasse du lait par la | téristiques de races de Colibacilles méthode.ammoniaque + alcool proprement dits prélevés sur des + éther + éther de pétrole..... 412 | animaux à sang chaud et à sang Porcer (Ch.) et Panisser : LHC (0 NSP ERRRRRERAC AR ee en 7 h2x Quelques remarques sur le colos- JExsEx (C.-0.) : Demi-méta- LA EI A RARE EPA AL LEE 9 RS ... 414 | morphose. chez l’Amblystoma MLÉTICANUM ee ere Cee 423 Réunion biologique de Marseille. JENSEN (V.) : Un nouveau ; ; +| liquide d’immersion........... / Leser (M.) : Microfilaire san- + : GPRU 124 E à ñ) EYER (A.-H.) : Recherches sur guine du Bœuf à la Guyane fran- I TOUTE S LA Ù ACoqueluehe UE EPA 425 GAISE CAES De Nes ART Ne 419 1 pass ë MoeLcer (P.) : Re::erches sur RINGAULT (E.) et BERTHON ILE b L’ li Nr ne PE 2 a thrombose et l’embolie dans (A.) : Rachichlorurimètre du mé Part 1 a , : ra ap feblre al artère pulmonaire et ses ramifi- ECINNDrATICIEM ARE CURE 4x7 | ; 70 MCALIONS EP EEE ee CP LEE 428 PA : L : SonxE (C.) : Action spécifique Réunion danoise de Biologie. exercée sur l'organisme par les Boxpo (E.) : Propriétés carac- radiations lumäneuscs.......... 430 Présidence de M. André-Thomas, vice-président. À PROPOS DU PROCÈS-VERBAL M. Bons. — A propos de la note de Mlle Ë. Bachrach, présen- tée dans la dernière séance par M. Richet, il me parait intéres- sant de signaler les résultats d’un travail en cours, qui à déjà fait l'objet de deux communications à l’Académie des Sciences, de ma part et celle de Mme Drzewina (1). La sensibilité des animaux aux agents nocifs, tels que l'argent colloïdal (Convoluta, Infusoires) et l'eau douce (Convoluta), est fonction du nombre des animaux traités dans un volume d'eau constant. Toutes choses égales d’ailleurs, les animaux isolés sont infiniment plus sensibles que les animaux groupés, comme si le fait d’être groupés constituait une protection (sécrétion d'une substance protectrice?). Nous avons mème constaté que, dans un verre de montre, les Convoluta résistent mieux que dans une coupelle à fond plat ; dans le premier cas, les Vers se rassemblent dans la partie la plus déclive, au lieu de rester dispersés. Dans les expériences de Mlie Bachrach, la forme du vase inter- vient aussi : dans des vases rectangulaires, la survie des Pois- sons intoxiqués par le chlorure de cobalt est plus grande que dans des vases cylindriques, surtout si la surface du liquide est petite par rapport à son volume. Les conditions qui favorisent l’im- (1) Variations de la sensibilité à l'eau douce des Convoluta suivant les états physiologiques et le nombre des animaux en expérience. C. R. Acad. des se., 22 novembre 1920. — Variations de la sensibilité aux agents nocifs avec le nombre des animaux traités. Ibid., o1 février roor: SÉANCE DU 26 FÉVRIER 319 mobilité des Poissons (rainures des vases rectangulaires) permet- traient à ceux-ci de résister à l'agent toxique. . Nous pensons que nos expériences sont susceptibles d'inter- _xenir dans l'interprétation des faits observés par Mile Bachrach. PRÉSENTATION D'OUVRAGE _ M. Box. — J'ai le plaisir d'offrir à la Société de Biologie un petit livre, le Mouvement biologique en Europe (Colin, éditeur), où jexpose les observations recueillies au cours d’une mission, qui m'avait été confiée en 1913, par le ministère de l’Instruction . Publique, afin de visiter les laboratoires de biologie en Autriche, Russie et Allemagne. Je rends compte en particulier des recher- ches poursuivies par les biologistes de l'Université de Cracovie, de la station du Prater à Vienne, par les élèves de Pavlov à Petro- grad, par les psychologues de Wurtzbourg et de Berlin, etc. Les diverses façons d'aborder les problèmes de la biologie générale sont ainsi mises en lumière. [Il m'a paru intéressant de dégager, chemin faisant, les relations entre les activités scientifique, artis- tique et sociale, et j'ai été conduit à combattre la tendance à la division du travail, à la spécialisation, à la surproduction, si en faveur dans certains milieux. EXTRACTION DE FERMENTS CELLULAIRES, par R. Turro. Pour l'extraction des ferments de la substance nerveuse, j'ap- plique le procédé que j'ai décrit pour l'extraction des ferments de la viande et des leucolysines (1). Après avoir enlevé le cerveau d'un Chien, on le déshydrate par l’acétone, on le sèche et on le pulvérise. r gr. de poudre est mis à macérer dans 20 c.c. d’eau distillée additionnée de chleroforme. r c.c. d'extrait centrifugé, après 12 heures d'étuve à 40°, hydrolyse 1 gr. or de glycogène en moins de deux heures. Sa puissance bactériolytique diffère peu de celle de l'extrait obtenu avec des poudres de viande. 244 milligr. de B. anthracis émulsionnés avec 1 c.c. d’eau salée et x c.c. d'extrait à 40° sont digérés dans l’espace de 8 à 9 heures : (x) C. R. de la Soc. de biol., 15 janvier et 18 février rg2r. 310 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIL il ne reste qu'un petit nombre de Bacilles résistant à l’action des ferments, comme il arrive avec ceux de la viande. L'énorme quantité de lipoïdes que contient la substance ner- veuse m'a engagé à forcer la dose du chloroforme jusqu'à 4o et Do p. 100, et, en outre, à associer son action à celle de l’éther sul- furique. Dans deux séries parallèles de tubes préparés avec 1 gr. de poudre et 20 c.c. d’eau, on note l'influence qu'exerce cette association sur la richesse en ferments de l'extrait. Tandis que l'extrait des tubes traités exclusivement avec le chloroforme com- mence à attaquer les bactéries six heures après et que l’on obtient leur lyse presque totale entre 8 et 9 heures, dans la série dans laquelle on ajoute, en outre, 4 à 6 p. r00 d’éther, on observe que l’action amylolytique est plus rapide et l’action bactériolytique plus énergique. Entre la première et la seconde heure, on cons- tate que les Bacilles sont déjà attaqués par les ferments, que leur lyse est complète au bout de six heures et que le nombre des Baciiles résistant est bien plus faible que dans le tube témoin de l’autre série. La pulpe cérébrale fraiche, macérée dans l’eau salée avec addi- tion de fluorure de sodium pour la préserver de la putréfaction, ne cède de ferments à l’eau, ni au bout de 12 heures, ni au bout de 24 ; mais, si on y ajoute du chloroforme, sa puissance amylo- lytique et bactériolÿtique est aussi manifeste que dans la macé- ration de poudre ; si à l’action du chloroforme s'ajoute celle de l’éther, l’action des ferments est renforcée de la même manière que dans l'expérience précédemment rapportée. En centrifugeant la macération de pulpe cérébrale fraîche, on n'obtient pas un extrait clair comme l’eau qu’on obtient avec la macération des poudres, mais un extrait d'aspect gélatineux qui, en 24 heures, forme un précipité. L'activité diastasique de l’un et l’autre extrait, obtenus dans des conditions identiques, est sensiblement égale. La température la plus favorable pour l’action des extraits est supérieure à 40°. La fixation de cet optimum, ainsi que l'étude de la lyse bactérienne sous l’action des températures qui, progres- sivement, la dépassent jusqu’à arriver à la limite à laquelle l’ac- tivité de l'extrait est annulée, seront exposés dans un travail plus étendu. Dans ces notes, je me propose simplement de faire remar- quer : 1° que l’action des substances dissolvantes des principes graisseux contenus dans les éléments cellulaires favorise la libé- ration de leurs ferments dans l’eau salée ; 2° que cette action, à un degré plus ou moins grand, s'exerce sur toutes sortes d'élé- ments cellulaires, comme nous le prouverons dans une prochaine et dernière communication sur ce sujet. Nous y résumerons les résultats obtenus par l'application de la même méthode au pan- créas, au corps thyroïde, aux reins et au foie, résultats identi- Co —l 1 7 Ye 2 . © SÉANCE DU 206 FÉVRIER : ques à ceux obtenus avec les leucocytes normaux, les globules de pus, la viande et la substance nerveuse. (Laboratoire municipal de Barcelone). SUBSTITUTION DU POTASSIUM PAR L'ÉMANATION DE RADIUM, DANS LE LIQUIDE DE SIDNEY RINGER, par H. Zwaarpemaker et T. P. Feensrra. Les recherches, commencées pendant l'hiver 1915-1916, ont démontré : 1° qu on peut, dans le liquide de Sidney Ringer, rem- placer le potassium par tout autre atome radioactif, pourvu qu’on choisisse des doses à peu près radioéquivalentes ; — 2° que ces atomes doivent s'y trouver à l’état de dissolution ; si la solution est un sol, il faut veiller à La stabilité ; — 3° que les doses, aussi bien pour le potasium, que pour ses substituts, doivent, pour l’Anguille et la Grenouille, être beaucoup plus petites en été qu’en hiver ; pour les organes d'animaux à sang chaud, on n'a pas trouvé, jusqu'ici, de différence notable suivant les saisons ; — 4° les atomes radioactifs légers et lourds peuvent se substituer également au potassium, mais, employés simultanément, ïls annihiient réciproquement les effets revivifiants et toxiques (an- tagonisme radiophysiologique) ; — 5° l'effet radiophysiologique du potassium dans le liquide de Ringer peut être remplacé par un rayonnement corpusculaire extérieur, de rayons & ou £ ; l’an- tagonisme mentionné plus haut persiste et s'ajoute algébrique- ment aux rayonnements extérieurs. Parmi les organes dont la fonction dépend de la présence du potassium ou de ses substituts (cœur, rein, intestin, estomac), le cœur des animaux à sang froid est l’objet le plus pratique pour les expériences radiophysiologiques, parce que : 1° le cœur est irigué par un système de lacunes ; 2° il exécute des mouvements spontanés faciles à constater. Çà et là, des voix se sont élevées pour prétendre que les faits que nous avons découverts (r), peuvent aussi s'expliquer par des excitants anormaux ou par l’action d'ions (Clark, R. Loeb, Lib- brecht). Nous nous permettons de rapporter une série d'expériences, qui ne laissent aucune place à une autre théorie que celle de la radioactivité. Comme sujet d'expériences, nous avons choisi le cœur d’Anguille, perfusé aù moyen d’une canule de Symes ou (x) Journal of Physiology, t. 53, p. 273. Celte publication renferme la biblio- graphie jusqu’en 1919. 318 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE bien le cœur de Grenouille muni d’une canule de Kronecker placée dans le ventricule. Comme guide exclusif, nous avons pris l’automatisme. En enlevant le potassium du liquide de cir- culation, l’automatisme s'arrête, tout en laissant continuer le passage du liquide radioinactif. Nos expériences ont été faites en automne et au commence- ment de l'hiver. Nous devions donc nous adapter sans cesse aux différences remarquables des Grenouilles d'hiver et d'été, pour la dose de la substance radioactive dans le liquide de S. Ringer. En outre, il fallait tenir compte de ce fait que le phénomène, que nous avons désigné sous le nom de paradoxe radiophysio- logique, manquait au début et se montrait ultérieurement. Ce phénomène consiste dans l'arrêt passager du cœur, si on passe sans transition du liquide de circulation à l’élément radioactif léger au liquide à l'élément lourd. Au contraire, si, au préalable, au moyen de liquide radioactif, on effectue un lavage soigneux, le changement d’élément ne donne pas d'arrêt du cœur. Dans les expériences que nous allons relater, le potassium fut remplacé par l’'émanation du radium. En 1916, déjà, nous avons réalisé ce remplacement et constaté que l'émanation, comme substitut radioactif, doit être rangé parmi les atomes lourds. Avant de passer du liquide de Ringer ordinaire (contenant du potassium) au liquide à émanation sans potassium, on irriguait au moyen du liquide radioinactif, jusqu'à ce que le ventricule fut complètement arrêté. Alors seulement, on passait au liquide radioinactif additionné d'une quantité déterminée d'émanation. Nous commençämes par suivre d’abord dans treize expériences la substitution du potassium par l’'émanation. Puis, nous exami- nâmes 26 cœurs au point de vue du balancement entre l'émana- tion du radium et le chlorure de calcium et nous en détermi- nâmes lès valeurs minima et maxima. La notion que le potas- sium peut, dans le cœur de l’animal à sang froid, être remplacé par l’émanation du radium, se base donc sur 39 expériences défi- nitives, sans compter un nombre d'expériences au moins aussi grand qui furent faites entre 1916 et 1919 moins systématique- ment et dans lesquelles nous examinions également les relations de l’émanation avec les autres éléments radioactifs. L'émanation du radium fut obtenue au moyen d'un petit éma- natorium à bougies, rempli de liquide de S. Ringer sans potas- sium (chlorure de sodium 6 gr. 5, bicarbonate de soude o er. ?, chlorure de calcium o gr. 2 par litre), qu'on pouvait retirer de l’appareil après 24 heures. En recueillant le liquide, il faut tenir compte de la perte appréciable de l’'émanation. Afin d'éviter cette perte, la solution contenant l’'émanation de radium est introduite dans un flacon, au-dessous du niveau du liquide. La perte d'éma- SÉANCE DU 26 FÉVRIER 319 nation est ainsi réduite au minimum: En outre, la teneur en émanation est spécialement mesurée par la méthode électrique. Une fois le cœur arrêté par privation de potassium dans le liquide de circulation, on ajoute du liquide de Ringer, sans po- tassium, mais contenant de l’'émanation à la dose de 72 x TO Curie ; sous l'influence de cette perfusion, le cœur reprend son automatisme, les pulsations reprennent la force et la fréquence qu'elles avaient précédemment, lors de la perfusion au moyen de liquide de Ringer ordinaire. Cette dose suffit pour rétablir Fig. [. — Le cœur immobilisé au moyen de la solution de Ringer sans potas- Sium ; pendant l'arrêt, le tonus diminue ; plus tard, au commencement de la circulation, avec l’émanation, le tonus disparaît immédiatement. La dose de l’émanation était de 110 X 10-!° Curie. Le commencement de la figure marque le commencement de la pénétration dans le cœur de la solution contenant l’émanation. 1 cm. de l’abcisse représente une minute. l'automatisme aussi bien pour le cœur d'été que pour le cœur d'hiver ; la dose est très différente dans les deux cas. Le potas- ‘sinm du liquide de circulation peut être remplacé : en été par TO ) Le chauffage à go° ne paraît pas indispensable à la conservation et à l’étalonnage convenable des gammes, mais notre expérience n'est, à ce sujet, que de quelques mois. 30 /E " SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE En procédant, comme je viens de l'indiquer, on effectue des dosages à 2-3 centigr. près par litre, ce qu'aucune méthode pon- dérale ne peut réaliser. " L'emploi de l'acide trichloracétique a l'avantage de précipiter la totalité des substances albuminoïdes présentes, de pouvoir être employé sans inconvénient en excès et, surtout, de fournir, pour une même dose d’albumine ,le flou le plus opaque ,ce qui diffé- rencie au maximum deux tubes voisins dans la zone des hyperal- buminoses légères. 1 PIHÉNOMÈNES GOÏNGIDANT AVEC L'ACQUISITION DE LA RÉSISTANCE DES BACTÉRIES A L'ACTION DU BACTÉRIOPHAGE, par F. D'HERELLE. La 1vse permanente s’observe avec les souches de bactériophage très actives vis-à-vis du Bacille de Shiga, elle est plus rare dans le cas des autres Bactéries contre lesquelies j'ai pu isoler des sou-. ches actives du bactériophage. Le phénomène devient dans ce dernier cas beaucoup plus complexe. J'ai décrit la résistance des bactéries à l’action du bactériophage au point de vue macrosco- pique (1) ; si nous entrons dans l'intimité du phénomène, nous nous trouvons en présence de faits dont Poepré ann semble difficile au premier abord. Quand il doit y avoir culture secondaire, la lyse des Bactéries s’opère, le bouillon s’éclaircit peu à peu, devient parfaitement limpide et les observations microscopiques montrent que le phé- nomène se produit comme si la lyse devait être permanente ; toutefois, la Iyse complètement terminée, on trouve dans la plu- part des tubes de très rares exemplaires de corps plus ou moins sphériques, à protoplasma granuleux, que nous allons retrouver plus loin. Le bouillon se maintient limpide pendant un laps de temps variant d’une douzaine d'heures à plusieurs jours, puis, peu à peu, le bouilon se trouble. J’ai montré que ces cultures secondaires résultaient de la multiplication de très rares bacté- ries, une sur plusieurs milliards, susceptibles d'acquérir un cer- tain degré de résistance ;. dans ces cultures secondaires, il y symbiose, ou plutôt nonadienen rent entre le bactériophage et la bactérie devenue résistante. Continuons, pour simplifier, à n'envisager que le cas du Shiga. Le cas des autres bactéries intestinales est d’ailleurs semblable. Dans les cultures secondaires, on observe, sur préparations (x). C. R. de la Soc. de biolst. EXXXTIT, D. 97. SÉANCE DU 26 FÉVRIER 30) (eo) colorées, à côté de formes bacillaires typiques, 1° des corps sphé- riques, semblables à ceux que je viens de signaler, de dimen- sions très variables allant de o u, 5 à 5 u de diamètre, souvent réunis par deux, ordinairement très abondants : inutile d'ajouter que je me suis assuré quil ne s'agissait pas d’une impureté ; 2 de grandes formes polymorphes, apparaissant du deuxième au quatrième jour, à partir du début de la culture secondaire, affectant principalement la forme de massues plus ou moins allongées, ayant jusqu à 10 u de longueur. Si l'on ensemence sur gélose ces cultures secondaires en bouil- lon, on obtient deux sortes de colonies : r° des colonies de dimen- sions très variables formées uniquement des corps sphériques dont il a été fait mention : elles sont indéfiniment repiquables sous cette forme ; 2° des colonies en zooglées, croissant lente- ment, allant en dimension depuis la limite de visibilité jusqu’à 2 mm. de diamètre. Dans ces colonies, on observe, à côté des corps en massue, des bacilles de Shiga typiques. Réensemencées en bouillon, on obtient une culture discrète en culot, le milieu restant limpide, formée d’agglutinats très denses, impossibles à dissocier par agitation. Dans toutes ces colonies, le bactériophage est, à tout moment, présent, sous une forme filtrante. Que représentent ces diverses formes? Elles ne peuveni dériver que des bacilles de Shiga ou des germes bactériophages. Au dé- but de mes recherches, la dernière hypothèse est celle que j'avais considéré comme la plus plausible ; elle n’était pourtant pas évi- dente à priori. Comme l'analyse microscopique était impuissante à trancher la question, j'ai eu recours à l’analyse biologique qui m'a fourni les résultats suivants. Quelles que soient les colonies, même si l’examen microsco- pique ne décèle aucune forme bacillaire, l'élément Shiga est tou- jours présent, car, après une série d'isolement sur gélose, l’ino- culation au Lapin provoque la paralysie du train postérieur et la mort de l’animal avec des lésions intestinales identiques à celles qu'on observe après l'inoculation de cultures de Shiga normal ; le sérum antidysentéiique protège l’animal contre une dose särc- ment mortelle de ces cultures ; le sérum de Lapin préparé par des injections ménagées de telles cultures agglutine les émulsions de Shiga normal et ces Lapins sont vaccinés contre une dose sûrement mortelle de Bacilles de Shiga. Les formes observées dans ies cultures secondaires dérivent donc des Baciiles de Shiga : ce sont des formes soit d'involution, soit de résistance. En résumé, ce qui ressort des observations que j'ai pu faire jusqu’à présent, c'est que la place de Bacteriophagum intestinale 380 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE dans la classification reste indéterminée : il agit en série, se repro- duit indéfiniment sous une forme filtrante. Dans les cultures secondaires, on observe des formes anormales qui représentent des formes d’involution ou de résistance des bactéries et résul- tent d'une adaptation au parasitisme par le bactériophage. RECHERCHES SUR LES VASO-MOTEURS OCULAIRES ET SUR LA PRES- SION SANGUINE COMPARÉE DES VAISSEAUX DE L'IRIS ET DE LA RÉTINE, par Barrziart et Macrror. Nos recherches expérimentales ont porté sur le Chat; nous nous sommes proposé de comparer la pression dans les vaisseaux de l'iris et de la rétine par la technique que l’un de nous a décrite pour les vaisseaux de la rétine. Le Chat présente à la face externe de l'iris un cercle artériel dont ‘on peut voir les pulsations lors- qu'on les provoque par une pression appropriée, et d'autre part ses vaisseaux rétiniens (bien que d’origine ciliaire) ont une dispo- sition assez analogue à ceux de l'Homme. C’est donc l’animal de choix pour de telles expériences. D'autre part, Morat et Doyon avaient déjà étudié les vaso- moteurs rétiniens du Chat et du Chien, et noté que l'excitation du sympathique cervical et du trijumeau entraîne une augmenta- tion de la circulation rétinienne, tandis que l’action vaso-constric- trice se fait sentir dans le réseau irien et conjonctival. Nous avons repris nous-mêmes ces expériences qui nous ont conduits à un résultat fort différent. Il résulte de nos expériences que le sympathique cervical, chez le Chien, contient des vaso-constricteurs rétiniens. L’excitation du sympathique cervical ou du ganglion cervical supérieur en- _ traîne un rétrécissement léger de ces vaisseaux, la section, une légère dilatation. En même temps, il y a dans le premier cas, baisse de la tension oculaire et élévation dans le second. : Sous l'influence de l'excitation, on voit les artérioles subir un léger mouvement de resserrement, mais entre le moment de l’ap- parition de la mydriase, et le moment de l'apparition de la con- traction vasculaire, il s'écoule une période latente variant de 5 à 5 secondes. Cette contraction est souvent suivie d'une période d’oscillations qui persistent pendant plus d'une minute après que l'excitation a cessé et que la pupille est revenue à son état antérieur. Du côté de l'iris, les mêmes effets vasculaires sont encore plus PTIT ST. SÉANCE DU 20 FÉVRIER el 931 évidents ; la mydriase provoquée par l'excitation du cordon cer- vical, gène l'examen ; cependant, quand elle a pris fin, on cons- tate que le resserrement des vaisseaux persiste encore pendant un certain temps. Tout en ayant une origine médullaire, les he vaso-motrices oculaires, suivant la loi générale de toute fibre nerveuse organique, s interrompent dans le ganglion cervical supérieur où siège la cellule du neurone périphérique. Langley et Dickinson ont vu qu'en badigeorvant ce ganglion avec de la nicotine, on provo- quait une paralysie des fibres vaso-motrices de l'iris et des fibres irido-dilatatrices. C’est un fait que nous avons pu vérifier. Nous n ayons pas encore pu nous assurer quil en était de même pour les artères rétiniennes. Sur le Chat, comme chez l'Homme, il est possible de rendre visibles les pulsations des artères rétiniennes à l'émergence de la papille ; il suffit pour cela, de comprimer le globe. Poussée plus loin, cette compression éteint les pulsations artérielles. Con- naissant d'une part, la tension oculaire initiale et, d'autre part, les pesées nécessaires pour amener l'apparition et la disparition du pouls rétinien, on peut facilement estimer en millimètres de mercure, la pression minima et la pression maxima à l’intérieur de ces vaisseaux. Il est possible sur l'iris du Chat d'observer le même phéno- mène sur le tronc interne, avant sa bifurcation, de l'artère ci- liaire longue et d'estimer ainsi les pressions minima et maxima du sang artériel de l'iris. L'étude comparée de ces deux phéno- mènes nous a permis de constater que dans un œil normal, les pressions artérielles rétinienne et irienne étaient extrêmement voisines, sinon identiques. La he ion artérielle minima est assez constante (chez le Chat) autour de 45 mm. de mercure. La maxima varie davantage se- lon la pression artérielle générale ; elle paraît être proche de 100 mm. de mercure. De même que G. Leplat l’a constaté chez le Chien, nous avons, chez le Chat, noté que des pressions exercées sur le globe déter- minaient souvent un effacement momentané des vaisseaux iriens. Ce phénomène n'est pas objectivement perceptible pour les vais- seaux de la rétine. 388 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE RECHERCHES EXPÉRIMENTALES SUR L'ENCÉPHALITE ÉPIDÉMIQUE, par CG. Levapiri et P. HARVIER. Nous étudions dans cette note l’activité du virus de l'encépha- lite épidémique, inoculé par la voie intra-museulaire, intra-péri- tonéale et intra-dermique, la virulence des ganglions spinaux et l’action exercée par la bile sur ce virus. r° Inoculation du virus dans lès muscles, dans le péritoine et dans le derme. | a) Voie intra-musculaire. Le 18 septembre 1920, on injecte dans les muscles de la nuque du Lapin 31 M, 2 c.c. de virus fixe ; on renouvelle cette inoculation 48 heures après. L'animal est malade le 11° jour et meurt d'encéphalite le 12° (lésions de méningite à mononucléaires). Son cerveau, conservé pendant 15 jours dans la glycérine, est inoculé par voie cérébrale au La- pin 4 À ; celui-ci succombe le 8° jour, avec des altérations typi- ques d'encéphalite (passage positif). b) Foie intra-péritonéale. Des expériences antérieures (1) nous avaient montré que le virus, après quelques passages sur le Lapin, était inoffensif, lorsqu'on l’inoculait par la voie péritonéale. Ré- pétées plus tard, alors que le germe, par suite de nombreux pas- sages, s'était mieux adapté à l’organisme du Lapin, ces expérien- ces ont fourni un résultat positif. Ainsi, le r2 décembre 1920, on injecte dans le péritoine des Lapins n° 89 M et 91 M, 10 c.c. d’'émulsion virulente ; l’inoculation intra-péritonéale est répétée 8 jours après. Le Lapin or M succombe le 15° jour. Le Lapin 89 M meurt le 19° jour ; on constate chez ce dernier des lésions cérébrales caractéristiques. -c) Voie intra-dermique. — Le 28 septembre, on inocule quel- ques gouttes de virus dans le derme du Lapin n° 37 M (peau de l’abdomen et de l’oreille gauche) ; même opération le 23 sptem- bre sur les Cobayes 12 et 13. Les animaux survivent, sans pré- senter de lésions locales, ni de troubles généraux (2). L'ensemble de ces expériences montre que le virus de l'encé- phalite épidémique est pathogène pour le Lapin, par inoculation intra-musculaire ; il se comporte à ce point de vue comme le virus rabique. Par la voie péritonéale, le germe n'est actif qu'à la condition d’avoir subi de nombreux passages cérébraux sur le Lapin. Le virus, d’ailleurs, semble disparaître assez rapidement (x) Levaditi et Harvier. Annales de l’Institut Pasteur, décembre 1920. (2) Quelques essais ont été faits sur l'Homme malade, en vue d'une intra- dermoréaction (en collaboration avec le P' Urechie) : nous reviendrons ulté- rieuremènt sur celte question. SÉANCE DU 26 FÉVRIER 389 -de l'exsudat péritonéal, ainsi qu'il résulte de l'expérience sui- vante : Expérience. Les Lapins 78 M et r A reçoivent le 13 novembre 10 C.c. d'émulsion de cerveau virulent dans la cavité péritonéale. Le premier est sacrifié le 2° jour. Le péritoine renferme environ © c.c. » d'exsudat que l’on dilue par moitié avec l’eau salée isoto- nique (lavage du péritoine). Le liquide exsudatif est inoculé dans le cerveau du Lapin 35 À ; celui-ci succombe d’encéphalite le 5° jour (lésions intenses, passage positif). Le Lapin 1 A est sacri- fié le 3° jour ; on recueille dans le péritoine x c.c. environ d'exsu- dat contenant des mononucléaires, dont on inocule o c.c. 2 par voie cérébrale au Lapin 14 A ; celui-ci succombe le 13° jour sans lésions du cerveau (passage Fe Cette expérience prouve que le virus de LHRGDIEUte, intro- duit dans la cavité péritonéale, y est présent le 2° jour, pour dis- paraître le troisième. Encore une analogie avec le virus rabique. Virulence de ganglions spinaux. Nous avons montré dans un travail antérieur que chez les Lapins infectés par voie céré- brale, la moelle épinière contient le virus ; en est-il de même des ganglions intervertébraux? Le 20 septembre, on prélève 3 gan- \ glions spinaux chez le Lapin 83 M, mort d'encéphalite. Ils sont triturés, puis injectés dans le cerveau du Lapin n° 4o M ; celui- ci survit. Il ne semble donc pas que le virus existe en quantité appréciable dans les ganglions rachidiens (on sait que ces gan- glions sont constamment virulents dans la ragé et dans la polyo- myélite expérimentales). 3° Action de la bile sur le germe de l’encéphalite. Il a été dé- a que la bile détruit in vitro le virus rabique (Vallée, Kraus, . Eisler). Exerce-t-elle la mème action sur le germe de l’encé- D haniién a) Ee 21 septembre, on ajoute à!r c.e. séuio en cérébrale virulente (préalablement clarifiée par centrifugation), o c.c. à de bile de Lapin. Un mélange témoin est préparé avec les mêmes quantités de virus et d'eau salée isotonique. Séjour pendant 20 heures à la glacière, puis inoculation dans la chambre anté- rieure de l'œil aux Lapins 43 M (mélange de virus et de bile) et hi M (mélange de virus et d’eau salée). Ce dernier Lapin témoin présente une Kkératite intense et de la conjonctivite ; il meurt d’encéphalite le 21° jour, avec des lésions intenses et caractéris- tiques (passage positif sur le Lapin 95 M, mort le 5° jour). Le Lapin 43 M, inoculé avec le virus soumis à l’action de la bile, offre une opacité de la cornée, mais survit. Cinquante- trois jours après, on essaye sa réceptivité en lui inoculant du virus par sca- rification sur la cornée de l'œil opposé. Le Lapin 33 A sert de témoin. Le Lapin 43 M présente une kératite intense le 2° jour Biorocre. CoMPTES RENDUS. — 1921. T. LXXXIV. 28 390 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE et succombe le 13° avec des altérations typiques et marquées. d’encéphalite. Le témoin se comporte de même, mais 2PEe une incubation plus courte (9 jours). b) Dans une seconde expérience, nous nous sommes servi de la voie cornéenne pour essayer la virulence du mélange de virus et de bile. Le 21 décembre, on ajoute à une émulsion dense de cerveau virulent un volume équivalent de bile de Bœuf stérili- sée. Séjour pendant 20 heures à la glacière. Les Lapins 73 A et 74 À sont inoculés par scarification sur la cornée avec le mélange virus + bile ; le Lapin 75 À servant comme témoin reçoit, par la même voie, un mélange de virus et d’eau salée isotonique. Ces deux animaux meurent d’encéphalite le ro° jour (lésions histologiques intenses). Le Lapin 793 À montre une kératite le 5° jour, mais survit. L'autre animal (Lapin 74 A) ne réagit pas. localement. Le 25 janvier, soit 34 jours après l’inoculation, on répète à nouveau la scarification cornéenne avec un mélange de bile et de virus, en l’appliquant simultanément aux deux yeux ; cela, non seulement chez le Lapin 54 À, mais âussi au Lapin neuf 13-0. Ni l’un, ni l’autre ne contractent l’encéphalite. .Le 3r janvier (soit 4o jours après la première scarification pour le premier animal et 6 jours pour le second) on essaye leur récep- tivité en leur inoculant, par la voie cornéenne, du virus frais non traité par la bile et en se servant, comme témoin, du Lapin 32-0. Les trois animaux présentent une kérato-conjonctivite et succombent d’encéphalite le ro° jour. L'ensemble de ces recherches met en lumière l’action destruc- tive exercée in vitro par la bile sur le virus de l’encéphalite. Le germe, devenu avirulent par suite du contact avec la bile, et ino- Qu soit dans la cornée, soit dans la chambre antérieure de l'œil, ne confère aucune immunité, ni locale, ni générale. Au point de vue de sa sensibilité à l'égard de la bile, le virus encéphalique. se comporte donc comme celui de la rage. (Institut Pasteur de Paris et laboratoire de médecine expérimen: tale de la Facullé de médecine de Cluj, Roumanie). 4) : , s91 REUNION BIOLOGIQUE DE LILLE SÉANCE DU 12 FEVRIER 1921 SOMMAIRE Bouzet (L.) : [nfluence de la sion superficielle de l’eau distillée bile humaine sur la motricité de par le glycocholate de soude... 3 mestinihumain de. 9 Fosse (R.) : Synthèse de l’acide BreTon (M.), Grysez (V.) et cyanique par oxydation de la for- CrAmPoN (P.) : Fiore bactérienne mamide et de l’acide oxamique. 6 des grands suppurants dans un | Maner (J.) et Beorr (A. ) : Sur SRHEeNChIEUreIca le... 0. $ | un mode particulier de prépars- . Douxer (E.) et Doumer (Ed.) : | tion de vaccin contre les affec- Loï de l’abaissement de la ten- NMtions pulmonaires." 1.12% ï Présidence de M. Laguesse. SUR UN MODE PARTICULIER DE PRÉPARATION DE VACCIN CONTRE LES AFFECTIONS PULMONAIRES, par J. Mixer et A. BEexorr. Certaines affections de l'appareil respiratoire, justiciables de la vaccinothérapie n'ont pu bénéficier, jusqu'à présent, de ce mode de traitement en raison des difficultés inhérentes à la pré- paration des vaccins correspondants. La richesse et la variété de la flore microbienne des crachats constituent le principal obstacle à la préparation de vaccins à par- tir des crachats eux-mêmes. L'expérience montre, en effet, que l’inégale rapidité de développement des différents germes sur les milieux de culture, ne permet pas de reproduire l’image de la flore microbienne de l'arbre pulmonaire. C’est pourquoi il nous a semblé préférable d’avoir recours à un type de vaccin spécial, intermédiaire entre les stock-vaccins et les auto-vaccins, c’est-à- dire à des vaccins « adaptés » en quelque sorte à chaque cas particulier. La préparation de ces vaccins « adaptés » nécessite une détermination aussi exacte que possible de la flore micro- bienne des crachats. Grâce à des examens microscopiques répétés durant plusieurs jours consécutifs, et en s'aidant des procédés 1392 RÉUNION BIOLOGIQUE DE LILLE (2) x d'isolement usuels, on parvient aisément à établir la formule microbienne dans chaque cas considéré. 1° On note avec soin, outre la présence éventuelle de Bacilles de Koch, tous les germes rencontrés. C'est l'épreuve de la déter- mination des espèces qui sert de base à la numération proprement dite (par exemple on note : présence de Staphylocoques, de Strep- tocoques et de Tétragènes) ; 2° On compte, dans dix champs de microscope au mi: :r=:um. le nombre de chacun des germes des différentes espèces exis- tantes, et l’on fait la moyenne. La numération doit porter sur 5oo germes au minimum. Par exemple, pour 100 germes on compte : SIPONIOCOQMES ME EEE MERE Mt PÉCOCPRPRE ER 70 SITEpPIOCOQUES ....... ee. meere ÉTÉ CEE CELL 20 Tétragenes MR RES RL E, CRIE ER Te CRUE ee) En examinant plusieurs préparations deux ou trois jours consé- _cutifs, on obtient une numération définitive des germes, cha- cun d’eux possédant un coefficient de fréquence qui sert de point de départ à l'établissement de la formule du vaccin correspon- dant. Dans l'exemple précédent le vaccin aura donc pour for- mule : : Staphylocoques, 7 (soit, si l’on s'en tient à une richesse en germes de 500 millions par c.c. de vaccin).............. : 350 millions. StTepIOCOquES 2 ALU ee SERRE ee APE REE ENT CEE ECEEC RER 100 — Tétragènes, 1:2....pe...r-:..teeeeense Rte Re nee 5o — On prépare d'autre part, à l'avance, des ampoules de vaccin concentré au taux d'un milliard par c.c. Chaque ampoule con- tient une seule variété microbienne ; elle est préparée à l’aide de souches de provenances diverses d’origine pulmonaire. Pour préparer 20 c.c. du vaccin correspondant au cas cité plus haut, il suffit de mélanger : Emulsion-mère de Staphylocoques...................... TNG.Ge = Streptocoques ..:............. Lee DC: — Tétragènes He... MAR eee I C.c. Eau salée physiologique phéniquée à 0,50 p. 100..... q:..5-.20 CC. On répartit ensuite en ampoules, à la trompe, et on chauffe à 58° durant une heure, deux jours consécutifs. Après contrôle du vaccin par ensemencement du contenu d'une ampoule témoin, l'injection peut être faite au malade, à raisor de r c.c. tous les deux jours. Dans l'exemple cité, chaque c.c. renferme donc : Slaphylocoques: .....:................s..-.-ers.e 350 millions Streptacoques ..........e.sessesssssvesssessece ROM == Tétragènes ../9.5:. 0000 t ARR OO ES (3) SÉANCE. DU Â2 FÉVRIER 393 Lot DE L'ABAISSEMENT DE LA TENSION SUPERFICIELLE DE L'EAU DISTILLÉE PAR LE GLYCOCHOLATE DE SOUDE, E. Doumer Er Enmonp DouMmer. On sait que la présence de sels biliaires dans l’eau distillée diminue la tension superficielle de ce liquide dans des pro- portions considérables. Cette propriété n’a été jusqu'ici employée en clinique qu’à l'effet de rechercher la présence de ces sels dans certains liquides de l'organisme, leur dosage étant, dans l'état actuel de nos connaissances, rendu impossible soit par la présence simultanée d’autres substances ayant elles aussi une action abais- sante, soit par la présence de sels qui modifient profondément les propriétés des sels biliaires et enfin parce que nous ne connais- sons pas la relation qui lie la concentration des sels biliaires et l’abaissement qu'ils produisent. C’est ce dernier problème que nous nous sommes posé et que nous pensons avoir résolu, pour le glycocholate de soude du Porc. Nos recherches nous ont permis de constater que la courbe de l’abaissement de la tension superficielle de l’eau en fonction du titre des dissolutions de glycocholate est remarquablement régulière et de plus qu'elle est tangente, sur une très grande étendue, à une courbe logarithmique dont l'expression mathéma- tique générale est = 1-q où y représente l’abaissement de la tension superficielle de l’eau et x le poids de glycocholate de soude par litre de dissolution. Cette expression représente évidemment la courbe des sommes successives d’une progression géométrique décroissante dont a est a le premier terme, q est la raison et dont par conséquent est la | Un limite. Ces trois grandeurs sont les caractéristiques de la courbe ; leur connaissance implique la connaissance de cette dernière. Il était donc nécessaire d’en déterminer les valeurs. Pour les connaître, nous nous sommes servi d'un échantillon de glycocholate de soude très pur et cristallisé que le P° Lambling a bien voulu nous donner. Voici les résultats expérimentaux que nous avons obtenus (1) : (x) Pour éviter la décomposition du glycocholate par l’acide carbonique de l’air ou dissous dans l’eau, toutes nos dissolutions ont été additionnées de o gr.or de soude par litre. À cc titre, la soude ne modilie en aucune façon la tension super- ficielle de l’eau. 39% RÉUNION BIOLOGIQUE DE LILLE (5) A ORAN Pa ons ARR VMC 91 NULL DRE CAMES CPS Titres des dissolutions Tensions superficielles Abaissements en ‘gr. et par litre (celle de l’eau étant 1.000) 0,100 0000 ox 0,200 926 7 0,300 905 99 0.400 883,5 116,9 0,900 871 129 0,600 855 145 D'SOOMN 833 167 I 000 820 180 1,200 So 196 On voit que ces abaissements concordent d’une façon très satis- faisante avec la courbe théorique (tracée en plein) calculée à l’aide de l'expression exponentielle donnée plus haut avec les constantes UI30 N0 O0 628 et 1920 fie Pere DRE in HE Au T A HS AN SR RE RSR nn L'accord cesse il est vrai d'être satisfaisant pour des concentra-. tions supérieures à 1 gr. 200 par litre et les deux courbes cessent de se confondre. Mais il est à remarquer que justement vers ce degré de concentration les solutions de glycocholate commencent à paraître troubles, ce qui peut faire supposer que le sel subit à cette concentration un commencement de décomposition. Aussi (5) SÉANCE DU 12 FÉVRIER 395 bien, que la concordance se poursuive au-delà de la concentration 1 gr. 200 où non, il importe peu au point de vue pratique de la clinique comme on le verra dans une communication ultérieure. INFLUENCE DE LA BILE HUMAINE SUR LA MOTRICITÉ DE L'INTESTIN HUMAIN, par L. Bouzer. j Dans une note précédente, nous avons étudié l'influence de la bile de divers animaux sur la motricité de leur intestin maintenu en survie. | Ayant pu prélever des segments d’intestin sur deux décapités, nous avons expérimenté sur eux l'influence de la bile contenue dans leur vésicule. 15 à 26 minutes après la décapitation, des seg- ments ont été immergés dans du sérum de Ringer-Locke à la température ambiante. Ce liquide a été renouvelé plusieurs fois: avant l'expérience. L’intestin placé dans du sérum froid à été amené lentement à 39° et l'inscription des mouvements a été faite par la méthode *manométrique (x). À. Expérience du 24 décembre 1913. Intestin et bile d’un sujet de 27 ans. 12 h. ro après la décapitation, nous inscrivons Les mou- yements normaux d'un segment de duodénum de 7 cm. en exer- çant à son intérieur une pression de 12 cm. de sérum. Le tracé obtenu nous montre des alternatives de contraction et de relâche- ment surajoutés à des variations de tonus. Nous les inscrivons pendant 24 minutes environ. Nous retirons ensuite 3 cm. du sys- tème (qui contient 30 c.c. en tout) et les remplaçons par 3 c.c. de bile (d'où solution de bile à r/10). Nous assistons immédiate- ment à un renforcement du tonus dont le maximum est atteint en 3 minutes, puis l'intestin commence à se relâcher lentement pour revenir, 11 minutes après l'injection à son tonus initial : dans la minute suivante, il ébauche une contraction à peine perceptible qui dure deux minutes, puis il continue à se relâcher sans avoir présenté de mouvements rythmiques. B. Expérience du. 3 février 1921. Sujet de 19 ans. 1° 10 h. ho après la décapitation, nous inscrivons les mouvements de 7 cm. d'iléon. La pression dans l'intestin est de r4 em. et le système contient 70 em. de liquide. Les mouvements de l'intestin ont été (x) L. Boulet. Influence de la bile sur les mouvements de l'intestin en survie. C. R. de la Soc. de biol., 18 juillet ror9, LXXXIT, p. 1.047. 396 RÉUNION BIOLOGIQUE DE LILLE (6) inscrits par périodes comparatives de 15 minutes. Un premier tracé pris alors que l'intestin ne contenait que du sérum, nous donne 8 fortes contractions et quelques-unes plus petites. Le rem-. placement du liquide par un mélange de_3 parties de bile avec une de sérum amène le relâchement de l'intestin et supprime les contractions sans que l'intestin revienne au tonus initial. La pres- sion dans le système qui était primitivement de 14 em. est tombée . à 10. Nous lavons alors l’anse et la remplissons par du sérum pur. Les mouvements reviennent et même beaucoup plus énergiques que dans le tracé normal. Ils sont à nouveau considérablement diminués par, l'introduction dans le système de la bile diluée; 2° 13 h. 30 après la décapitation, nous opérons sur le colon. Sous une pression de 12 cm., l'introduction de la dilution de bile amène au bout de ro minutes une diminution des mouvements qui de- viennent presque nuls à partir de la 11° minute. Ils s'arrêtent à peu près complètement pendant les dix minutes suivantes. Ils re- deviennent énergiques quand la dilution de bile est remplacée par du sérum. Ces résultats sont analogues à ceux que nous avons obtenus chez les animaux. Dans ces expériences, non seulement la bile n’a pas renforcé. les mouvements de l'intestin, mais paraît plutôt avoir exercé sur eux une influence inhibitrice. : (Laboratoire de ‘physiologie de la Faculté de médecine) SYNTHÈSE DE L'ACIDE CYANIQUE PAR OXYDATION DE LA FORMAMIDE ET DE L’ACIDE OXAMIQUE, par R. Fosse, 1° Dans l'oxydation des substances organiques, en milieu am- moniacal, on a souvent constaté la présence de l'acide oxamique: et, aussi, mais plus rarement celle de la formamide. L’acide oxamique se forme, en effet, lorsqu'on oxyde : le glyco- colle [Engel (x), Drechsel (2), Halsey (3)] ; les acides aminés, l’al- bumine (Halsey) ; la gélatine (Halsey, Kutscher et ses élèves (4)] ; le glucose, la glycérine, les acides alcools, l’acétone et le pyrogal- lol (Halsey). (1) Engel. C. R. de l’Acad. des sc:, t. 70, p! 808. (2) Drechsel, Ber. ges. d. wiss., 1870. (3) Halsey, Zeit. f. phys. chem., 25, 325, 1898. . (4) Kutscher et Zickgraff. Sitz. d. k. Pr. ak. d. W. 1908. Kutseher et Schenk, Berichte, 2.908. 1904. A SÉANGE DU 12 FÉVRIER | 397 La formamide a été obtenue par l’action de MnO'K sur le mé- - thanol et le glycocolle en présence de NH°, ainsi qu'aux dépens de l'oxyde de carbone et de l’ammoniaque, sous l'influence de l'er- fluve [Losanitsch et Jovitschitsch (1)] ou des radiations ultra- -ViO- lettes [D. Berthelot et Gaudechon (2)|. L'une et l’autre de ces deux amides conduisent à l’urée par oxy- dation permanganique [Hofmeïster (3), Eppinger (4)] ou électro- [tique (Fichter (5)] ; 2° Entre la formamide ou l'acide oxamique, d’une part, leur produit d'oxydation, l’urée, d'autre part, est-il possible de carac- tériser la carbimide ? H° CO: NH° + O = CONH + H°0O MAMODACGO ERIC =ICONE, 2 HO+:CO7 Espérant atteindre ce but, Halsey traite par MnO'K la formamide ou l'acide oxamique. Le précipité produit par le sous-acétate de plomb, lavé est chauffé avec du sulfate d’ammonium, afin de transformer en urée le cyanate de plomb éventuellement formé. Dans aucun cas l’urée ne put être décelée, ni par précipitation par NO‘H, ni à l’aide de la réaction de Ludy. Il est facile de montrer, grâce aux méthodes d'analyse, déjà dé- crites (6), que l'acide cyanique se forme. dans l'oxydation de la formamide et de l’acide oxamique. 3. Synthèse de l'acide cyanique aux dépens de la formamide. On ajoute, en plusieurs fois, en agitant, MnO'K, pulvérisé (5 gr.), à de la formamide (1 c.c. = 1 gr. 14), dissoute dans de l’ammo- niaque concentrée (ro c.c.). Durée de l’oxydation : 15 minutes. Vo- lnme/deliquide : 257 cc Formation de l’urée par chauffage de la liqueur avec NH°CI : 2 c.c. de la solution, non chauffée ou chauffée, r heure vers 95°, avec NH°CI, au reflux, recoivent de l'acide acétique (7 c.c.) et du xanthydrol en solution méthylique à r/10 (x c.e.). ® Xanthyl-urée p2 c.c. Urée p. 100:gr.formamide Piqueur non chauffée. ......... (races traces Liqueur chauffée avec NH*CI..... O gT.OÂI 6 gr. 98 Réactions colorées : à la liqueur on ajoute NO As, puis NO°H, J [æ) dilué, de manière que la réaction soit à peine alcaline. Le préci- pitié (cristaux microscopiques), séché, puis broyé, avec KCI et acé- (x) Losanitsch el Jovitschitsch. Berichte, 30, 138, 1897. (2) D. Berthelot et Gaudechon. C. R. de l'Acad. des sc., t. 150, 1.692, 1910. (3) Hofmeister. Archiv f. exp. path. u. pharm., 37, 426, 1896. (4) Eppinger. Beitr. zu chem. ph. u. path. G.h8x, 1905. (5) Fichter. Zeitschrift 1. electrochemie, 18, 64%, 1972. (6) R° Fosse. C. R. de lMAcad. des sc., t. 131, 1900, p. 635 ef 722. 398 RÉUNION BIOLOGIQUE DE LILLE tate de cobalt donne une coloration bleue intense, au contact de la vapeur d'eau exhalée par la bouche. Le perchlorure de fer, très dilué, colore en violet-bleu le pro- duit de la trituration du sel d'argent avec du chlorhydrate d’hy- droxylamine. h. Synthèse de l'acide cyanique aux dépens de l'acide oramique. On oxyde l'oxamate d'ammoniaque (x gr.), dissous dans des vo- lumes égaux d’eau et d’'ammoniaque (10 c.c.), par MNO'K 6 er.), . en chauffant légèrement. Volume : 25 c.c.. Formation de l’urée par chauffage de la liqueur avec NH°CI : Urée p. 100 oxamate Xanthyl-urée p.2 e.c. d'ammoniaque Liqueur non chauffée........:....,0 NC .000 0.00 Liqueur chauffée avec NHACI.......... O gr. 008 I QT. 03 Réactions colorées : Ni l’une, ni l’autre de ces réactions ne peu- vent être obtenues avec le volumineux précipité brut, formé sur- tout d'oxalate, préparé comme ci-dessus. Cependant, si on l’é- puise par très peu d'eau, à l’ébullition, la liqueur filtrée aban- donne, en minime quantité, des cristaux brillants, produisant les deux réactions colorées caractéristiques. FLORE BACTÉRIENNE DE GRANDS SUPPURANTS DANS UN SERVICE CHIRURGICAL, Par M. Brerow, V. Grysez et P. CRAMPoN. Dans une note publiée le 10 avril 1916, dans les Comptes Ren- dus de la Sociélé de biologie, Policard signale que se livrant à l'examen bactériologique de 30 plaies de guerre, en voie de cica- _trisation, il a isolé exclusivement cinq races microbiennes (Strep- tocoques, Staphylocoques, pyocyanique, Pneumobacille, pseudo- diphtérique) dont les caractères et la. fréquence d'association ont été étudiés par lui. Ayant été amenés, en vue d'appliquer la vaccinothérapie, à pra- tiquer pareille recherche sur des blessés et suppurants d’un grand service chirurgical, nous apportons les résultats obtenus et nous les rapprochons de ceux observés dans un service d'armée, pen- dant la période de guerre. | . Sept espèces non ane ont été identifiées par les procédés morphologiques et biologiques habituels : Les observations ayant porté sur 25 cas. Ges espèces sont : le Streptocoque, le Staphylo- coque, le pseudo-diphtérique, le Bacterium coli, le pyocvanique, l'Enterocoque, le pneumobacille de Friedländer. (9) © SÉANCE DU 12 FÉVRIER 399 Le tableau ci-dessous résume la nature des associations micro- biennes : Streptocoque ct pseudo-diphtérique.................. r fois sur 25 Streptocoque, pseudo-diphtérique et pyocyanique...... DPI D OS ER nEOE DOIDR DUR de Ne ee eee slots eIe Rte nine ege 1400) ONE) Staphylocoque et pseudo-diphtérique..:......:.:..... 6 » : » 25 Staphylocoque «et .pyocyanique...................... DD EDR 20 Staphylocoque, pseudo-diphtérique et coli............ LENS IE 75 Staphylocoque, pseudo, pyocyanique et pneumo-bacille. 1 » » 95 SÉADRMIOEOQUE DIE ie Ne Se ee et ODA B. coli et noue ÉRre Ste HD too EE EI ED ce DA AD D Fe CO. POP pote AR EME EURO RR ES COR OI DOAUIERANE AS) DU Sete phiénque pures RE. AU EAN TDR OL 20 Nous insistons sur la proportion élevée des cas où le Staphy- Jocoque et le Bacterium coli furent isolés à l’état de pureté, ainsi que sur la fréquence d’une association microbienne sur laquelle l'attention a, jusqu'ici, peu porté, nous parlons du rôle joué par un pseudo-diphtérique dans les suppurations à flore variée. Si ce dernier microbe a bien été signalé par divers auteurs, entre autres par Policard déjà cité, son étude a été peu approfondie. En ce qui concerne nos cas, nous avons pu l'identifier au culis communis. Ses caractères principaux sont : aspect du bacille diph- térique (forme courte et moyenne), immobilité, présence de gra- nulations polaires et peu de formes d'involutions. Cultivé en bouillon, il donne d’abondants grumeaux, sur gélose il a l’aspect crémeux ; en eau peptonée il ne fournit pas d'indol : son action- est nulle sur le rouge neutre. Ses réactions vis-à-vis des sucres ré- pondent aux résultats suivants : lactose —, glucose +, saccha- rose +, maltose —, raffinose —, lévulose +, dulcite —, mannite —, Il prend le Grain. L'action pathogène de ce microbe est en géné- ral déclarée nulle et son rôle dans les associations est pour beau- coup indifférent. Nous ne partageons pas cette dernière opinion, l’intra-dermoréaction avec ce microbe chauffé étant négative dans les seuls cas d'infection virulente, positive au contraire chez les suppurants dont la flore ne répond pas à ce microbe. L'action bac- téricide du sérum des infectés par le cutis s'exerce en toute fran- chise sur cette espèce. En résumé, nous signalons la communauté habituelle des types d'infection microbienne et d’associations, tant au cours d’études de plaies de guerre, que de celles chservées dans un service chi- rurgical fonctionnant en temps de paix. Nous notons la fréquence relative des types d'associations Sta- phylocoque-pyocyanique, Staphylocoque culis communis, ainsi que le chiffre élevé des infections dues au Staphylocoque ou au 400 RÉUNION BIOLOGIQUE DE LILLE (10) Bacterium coli isolés purs, le siège des plaies suppurantes jouant sensiblement un rôle prédominant dans cette différenciation. | Enfin nous insistons sur le nombre relativement élevé des plaies infectées par le cutis communis, le rôle pathogène de ce dernier résultant des réactions biologiques provoquées chez le malade ou dans ses sérosités par ce microbe. (Institut Pasteur et Clinique Chirurgicale du P° Lambret). BUREAU POUR 1921. Président : M. Lacuessse. Yice-présidents : MM. Marmier et CURTIS. Secrétaire général : M. Doumer. Ô Secrétaires des séances : MM. Dexorne et BENOIT. Trésorier : M. Mine. : (33) | 101 RÉUNION BIOLOGIQUE DE LYON SÉANCE DU 21 FÉVRIER 1921 SOMMAIRE BEAUVERIE (J.) : Sur l’adapta- MORE ES RSA Sen ne 38 tion xérophile des Euphorbes pa- Noëz (R.) : Sur, l'élaboration rasités par des rouilles......... 33 | degrains desécrétion par le chon- _Ciuzer, Rocxaix et KoFMaAN : driome de la cellule hépatique Spectre ultra-violet des pigments CheZMABGEENOULTIE EME PRES Ar du Bacille pyocyanique......... 35 Porcuer (Ch.): L'aspect du GATÉ (J.), Papacosras et La- liquide aqueux dans le dosage de CosTE : À propos d’une méthode la matière grasse du lait par la _ de mise en évidence des Bacilles méthode ammoniaque + alcool de. Koch après décoloration par + éther + éther de pétrole .... 44 le sulfite de soude... MA A et 37 Porcner (Ch.) et Panisser : Maxsexor (G.) : Documents Quelques remarques sur le colos- concernant l’amidon des Algues LA ALU SE PTE ER A A AS MATE 46 Présidence de M. Gérard. a [ne] SUR L'ADAPTATION XÉROPHILE DES EUPHORBES PARASITÉES PAR DES ROUILLES, par J. BEAUVERIE. Les circonstances météorologiques nous ont permis d'observer dans la. nature les effets respectifs de la sécheresse et de l’humi- dité sur l’évolution du consortium Euphorbe-rouille, dans des conditions que la méthode expérimentale n’eùt pu beaucoup mieux réaliser, ni surtout, sur une aussi vaste échelle. En 1918, aux environs de Besançon (vallon des Mercuraux, etc., etc.), au printemps fort humide succède brusquement une période de vingt jours de sécheresse complète, elle-même suivie de dix jours de pluies persistantes. C’est alors le 24 juin, que nous fûmes frappés par l'aspect des Euphorbes (E. cyparissias et E. verrucosa) dont la plupart des pieds étaient parasités par des .Uromyces pisi ; elles présentaient les altérations habituelles des feuilles et de là ramification et la castration parasitaire, mais, outre cela, ces mêmes pieds s'étaient couverts de pousses entière- ment normales, soit terminales, soit axillaires, tranchant forte- A02 RÉUNION BIOLOGIQUE DE LYON ment sur les caractères si particuliers des organes parasités ; les pieds, qui, jusque là, élaient sans ramifications en présentaient de nombreuses du fait du développement des bourgeons axil- laires ; le bourgeon terminal épanouissait des feuilles normales, Mare et minces, formant une houppe caractéristique par con- trasie avec les feuilles un peu élargies et courtes, parasitées de la tige. Toutes ces nouvelles pousses étaient indemnes des Cham- pignons, tandis que les feuilles plus anciennes étaient couvertes d'édicies. Nous espérons donner des photographies des spécimens nombreux el si caractéristiques que nous avons recueillis. Les nouvelles pousses de la région humide se sont donc affran- chies du Champignon, ce qui est d'autant plus à noter qu'on sait que celui-ci envahit les points végétatifs (de Bary, Tischler). Quelle peut être la cause d’une modification aussi impor- tante dans le mode dé végétation du consortium Euphorbe? Nous en donnerons l'explication suivante. Au printemps, le dé- part de ia végétation des deux commensaux, déjà associés dans les bourgeons du rhizome, est favorisé par la grande teneur en eau du sol. L'Euphorbe se développe avec son aspect caractéris- tique de planie parasitée, puis survient la période de sécheresse continue ; le Champignon crée dans les feuilles qui deviennent plus charnues, une forte quantité de sucres (fait constaté par divers auteurs) ; le rougissement concomitant assez fréquent des feuilles par production d’anthocyane, en est un indice. La grande tension osmotique des solution sucrées s'oppose au gaspillage de l’eau en produisant sa rétention. Il se produit, en somme, une adaptation xérophile qui affecte l’un et l’autre des commensaux. Survient la période des pluies, les conditions sont brusquement changées : les sucres se diluent, l’eau redevenue disponible per- met à la végétation de l'hôte de repartir, mais, dans le nouveau milieu interne créé, le Champignon perd son activité et les points végétatifs, terminaux ou axillaires, s’affranchissent totalement, donnant dès lors ces pousses normales qui tranchent si nettement par leurs caractères sur les parties plus anciennes parasitées de la planté. ù Dans une autre localité de la même région, mais de conditions écologiques différentes, nous avons constaté que les pieds parasi- tés et castrés étaient très beaux pendant la période de sécheresse, tandis qu'ils avaient disparu pendant la période très pluvieuse ultérieure où n’avaient subsisté que les pieds normaux. Ce fait milite encore en faveur d'une adaptation xérophile qui cesse d’être favorable en période très humide, ne permettant plus alors qu'une végétation assez précaire (c’est le cas que nous avons exa- miné d’abord) ou entraînant la perte du végétal dans des condi- tions écologiques différentes et moins favorables. (35). 1 SÉANCE DU ©! rÉViiER 103 Il faut remarquer que les conditions de l'association ne sont pas les mêmes si la grande humidité est primitive, nous voulons dire si elle s'effectue dès le départ de la végétation, au début du printemps. Dans ce cas, commeil n'y a pas encore eu d'adaptation xénophile, l'abondance de l’eau peut favoriser la double végéta- tion de l'hôte et du parasite. En fait, nous avons remarqué, avant la sécheresse, des pieds parasités d’une luxuriance de végétation extraordinaire, dépassant six décimètres pour E. verrucosa et quatre pour E. cyparissias. Chez cette dernière, notamment Îles feuilles parasitées, presque aussi longues que les feuilles nor- _ males, étaient deux ou trois fois plus larges, présentant ainsi une surface d’évaporation notoirement plus considérable, que semblaient permettre la surabondance d’eau et la fraîcheur de la température. À signaler aussi que certains pieds de ces E. cypa- rissias géantes, parasitées avaient leurs feuilles (élargies comme nous venons de le dire) toutes lobées, présentant ainsi un aspect que on n’a coutume de voir ni chez les pieds normaux, ni chez ceux qui sont parasités. Dans ces cas, l’abondance de l’eau pro-: fite largement aux deux associés, tandis qu'il n'en sera plus de même après que se sera. créée l'adaptation xérophile, ainsi que nous l'avons expliqué. Ces observations, que nous avons pu faire en grand et dans des conditions météorologiques bien définies, concordent avec les résultats surtout expérimentaux de Tischler (1911). Nous avons dù exposer, trop sommairement, une question qui comporte une critique plus détaillée de faits qui sont des témoignages nou- veaux en faveur de l'hypothèse d'une adaptation xérophile des Ewphorbes parasitées par des rouille, hypothèse qui pourra ser- vir, sans doute, à la compréhension d’autres cas de parasitisme. (Laboratoire de botanique de la Faculté des sciences de Clermont). pol ms, Va me + PE SPECTRE ULTRA-VIOLET DES PIGMENTS DU BaciLLre PYOCYANIQUE, par CLuzer, Rocuarx et Korman. LABPET, En utilisant un spectrographe avec système réfringent en quartz et source lumineuse constituée par une lampe à arc au charbon, nous avons étudié les spectres, dans l’ultra-violet, des quatre pig- ments normaux connus du Bacille pyocyanique: la pyocyanine, le pigment vert fluorescent, le pigment mélanogène et. le pigment érythrogène. Les liquides examinés étaient contenus dans une petite cuve en quartz à faces parallèles ayant une largeur inté- rieure de 18 mm. et une hauteur de 20 mm. 404 RÉUNION BIOLOGIQUE DE LYON (36) La pyocyanine qui a servi à l'expérience a été obtenue au _ moyen de la variété P. pyocyanogène de Gessard, cultivée en eau peptonée à 2 p. 100 par le procédé classique du même auteur. Obtenue ainsi à l’état de pureté, la pyocyanine forme dans l’eau distillée une solution d’un beau bleu, qui, au spectrographe donne une bande d’absorption franchement délimitée, précisé- ment entre les raies du carbone À = 388o Angstrôms et à — 3580 À. Après une plage de radiations transmises s'étendant depuis 3580 À iusqu à 3320 À, l'absorption se manifeste de nou- veau et elle se poursuit jusqu’à l'extrémité de l’ultra-violet. La bande d'absorption de la pyocyanine a donc une épaisseur de 3880 — 3580 — 300 À, son milieu se trouvant à 3730 A. Le pigment vert fluorescent examiné provenait de la race F de Gessard, ne donnant en bouillon que de la fluorescence ; on était donc certain de n'avoir que le pigment vert fluorescent, sans aucune trace de pyocyanine. La culture était filtrée sur bougie Chamberland (appareil de Kitasato) et le liquide obtenu était placé dans la cuve de quartz. On obtient dans ces conditions, une large bande d'absorption s'étendant de 4250 À jusqu'à la seconde raie du carbone (1 = 3580 A), qui est transmise. Après cette raie, l’absorption de l’ultra-violet est complète. La largeur de la bande d'absorption du pigment vert fluorescent est ainsi de 670 A et son milieu correspond à 3915 A. Une étude spectrographique préa- lable de l’eau peptonée nous a montré d’ailleurs que le spectre: obtenu est bien dû au pigment et non au bouillon. Il y avait lieu de rechercher le spectre d'absorption des pigments bleu et vert fluorescent asociés, puisque la variété cou- rante de bacille pyocyanique, le type de l'espèce, le bacille nor- mal À, ainsi que le désigne Gessard, produit en bouillon deux pigments : le bleu de la pyocyanine et le vert fluorescent. Le liquide obtenu, après filtration sur bougie Chamberland d'une culture de ce type, contient bien les deux pigments ; il absorbe totalement les radiations ultra-violettes à partir de 4500 A. Le pigment érythrogène provenait d’une culture de la variété E débarrassée de la pyocyanine par extraction chloroformique et fltration sur bougie Chamberland. Ce pigment absorbe totale- ment les radiations ultra-violettes, à partir de 4700 A. Enfin le pigment mélanogène, tiré d’une race M de la même manière que le précédent, absorbe aussi toutes les radiations ultra-violettes à partir d’une longueur d'onde variable suivant la concentration. Ainsi, en faisant varier la concentration de la solution examinée comme les nombres 1, 2, 3, 4, 5, 10, la par- tie absorbée a pour limite des longueurs d'onde qui augmentent progressivement de 3000 à 4300 À ; la séparation entre la partie transmise et la partie absorbée se déplace ainsi peu à peu vers le LA SÉANCE DU 24 FÉVRIER 205 violet, lorsque la concentration augmente, sans qu'on puisse constater de bandes d’ absorption. ‘En résumé, la pyocyanine et le pigment vert fluorescent se ca- æactérisent chacun par une bande d'absorption, définie ci-dessus, tandis que les deux autres pigments du Bacille pyocyanique, l’érythrogène et le mélanogène absorbent toutes les radiations ultra-violettes, dont la longueur d'onde est inférieure à une valeur limite. Pour le pigment mélanogène, la longueur d'onde limite croît avec la concentration de la solution colorée. (Laboratoires d'hygiène et de physique biologique, radiologie et physiothérapie de l'Université). À PROPOS D UNE MÉTHODE DE MISE EN ÉVIDENCE Ê (DES Bacizzes be Koca APRÈS DÉCOLORATION PAR LE SULFITE DE SOUDE, ds par J. GATÉ, Papacosras et Lacosre. La Presse médicale DR récemment, sous le nom de Du- zupt, dans son numéro du 1° janvier 1921, un nouvelle méthode de coloration du bacille de Koch, fort appréciée en Allemagne, sous le nom de procédé de Kenrich. Le principe essentiel et ori- ginal de cette méthode consiste dans l'emploi d’un nouvel agent de décoloration, le sulfite de soude à ro p. 100, que l’on substi- tue aux acides minéraux dilués, comme l'acide azotique au tiers et aux acides organiques habituellement employés, comme l'acide lactique. L'auteur de la méthode indique deux façons de procé- der, une technique lente et une rapide. Nous n'’insistons pas sur les détails de cette méthode qui n’a de particulier, comme nous l'avons déjà signalé, que le liquide utilisé comme décolorant. Le ‘principal avantage que ses défenseurs ont voulu lui reconnaitre repose sur le prix modique du sulfite de soude, considération qui, jointe peut-être à certaines difficultés momentanées de fabrica- tion industrielle, ont pu justement retenir l'attention des expéri- mentateurs allemands pendant la guerre. Sur les conseils de notre Maître, le Pr P. Courmont, nous avons utilisé cette méthode nouvelle et ce.sont les résultats qu'elle nous à donnés que nous nous proposons de soumettre à la so- ciété. | L'article de la Présse Médicale, dont nous nous sommes inspi- rés ne donnant aucune précision sur le sulfite de soude à em- ployer, nous avons, pour plus de süreté, expérimenté avec le -sulfite du commerce et avec le sulfite anhydre purifié. Nous ävons Brococre, CoMPTES RENDUS. — 1921. T. LXXXIV. 29 406 RÉUNION BIOLOGIQUE DE LYON (38) de même employé comparativement les deux procédés lent et rapide. À la suite de nos essais, nous croyons pouvoir admettre les conclusions suivantes : Quel que soit le procédé employé, rapide ou lent, les pré- . parations obtenues montrent toujours des Bacilles de Koch infi- niment moins bien colorés que par la méthode classique de Ziehl- Hauser. D'autre part, des préparations faites comparativement avec les mèmes crachats traités par les deux méthodes ont cons- tamment montré une plus grande rtchesse de Bacilles de Koch par la méthode classique. 2° Toutefois, il semble que le procédé rapide donne (ee résul- tats moins mauvais que le procédé lent. 3° Quant au procédé lent, qui nécessite, au moins dans une de ses modalités, une coliation à froid pendant r2 heures, et qui, de ce fait, semblerait devoir être réservé aux laboratoires où les examens de crachats se font en série, il est tout à fait défectueux. Les Bacilles de Koch mis en évidence restent peu nombreux et très mal colorés en rose pâle. Il arrive même, si la décoloration n’a pas été poussée à fond, que les Bacilles ne soient pas davan- tage teintés que le fond de la préparation, ce qui prouve l'absence de tout caractère électif de l’agent décolorant. h° En some, il s’agit d’une méthode peut-être curieuse, mais dont l'insuffisance ne peut racheter les avantages au point de vue pécuniaire. (Institut bactériologique de Lyon, service des diagnostics). DOCUMENTS CONCERNANT L'AMIDON DES ALGUES FLORIDÉES, par G. Maxcenor. Il existe, dans les cellules dés Floridées, des grains prenant, sous l’action de l’iode, des teintes variant, selon les espèces, du brun acajou au rouge violacé. Van Tieghem, qui a étudié ces granules, les a considérés comme constitués par un corps « très voisin de l’amidon ». Cette conception s'est maintenue, malgré les idées contraires de Schimper ; elle est actuellement prédomi- nante, surtout depuis que l’on a remarqué que, comme l’'amidon typique, l’amidon floridéen naïîtrait sur les plastes chlorophyl- liens (Darbishire, Henckel). ‘ Nous avons pu préciser les caractères de l’amidon floridéen chez quelques espèces d’eau douce du genre Lemanea qui n’ont jamais été étudiées à ce point de vue. Si l'on examine des rhizoïdes de ces Algues dans une solution SÉANCE DU 21 FÉVRIER 407 d'iodure de K iodé, on remarque que ceux-ci se teignent en brun. Dans beaucoup de cellules, la substance ainsi colorée - forme dans le cytoplasme, autour des vacuoles et du noyau, des eut { PRET en rer om « / : PR ï 3 pos : (0) 7e Ées he nr : “ A | Fig. 1 — Fragment d’un rhizoïde de Lemanea traité par la solution iodo- iodurée. L'amidon forme une plage sombre au milieu du cytoplasme pâle. Fig. 1. — Cellule d’un rhizoïde de la même Aloue traité comme le précédent ; on distingue de fins granules amylacés en liberté dans les vacuoles. Fis. IN. — Cellule interne de l’apparcil fructificateur de Lemanea : les grains d’amidon ne montrent aucun rapport avec les plastes rubanés teintés en gris. Fig. IV. — Cellule d’un thalle de Polyides. Fig. V. — Cellule centrale d’un gros rameau de Plocamium. Les globules amylacés assez yolumineux n’ont pas de relalions avec les plastes, 408 RÉUNION BIOLOGIQUE DE LYON (40) plages diffuses et'irrégulières ; on a l'impression d'un liquide qui imprégnerait la gelée protoplasmique (fig. 1). Dans d’autres éléments, la masse couleur d’acajou paraît, au contraire, for- mée de très petits granules agglomérés. Souvent enfin, ces grains émigrent dans les vacuoles (fig. 2) où ils apparaissent animés de vifs mouvements browniens. Cet aspect s'observe aussi dans les filaments végétatifs de la forme Chantransia : derrière l'écran formé à la périphérie des cellules par les chromatophores, on distingue de fins granules, teints en brun par l'iode, et vivement agités au sein du liquide vacuolaire. Les appareils fructificateurs sont de longs tubes dont la paroi est formée de plusieurs couches cellulaires. E’amidon floridéen s’observe nettement dans les cellules incolores qui constituent la plus interne de ces couches ; il s'y présente sous forme de gra- nules relativement volumineux, mais ne dépassent guère 3 u, colorables en brun par liode et sans biréfringence appréciable. . Dans certaines cellules, ils sont intracytoplasmiques, dans d’au- tres, ils tourbillonnent à l'intérieur -de la vacuole. Les plastes à peine pigmentés sont parfaitement distincts et jamais l’on n'ob- -serve de relations entre eux et les granules amylacées. Les grains, les plus ténus comme les plus gros, sont indépendants et isolés, souvent très loin du leucoplaste. Ce fait est à rapprocher de ceux que nous avons observés it les rhizoïdes : ici, en effet, la substance hydrocarbonée, qui appa- raît d’abord en plages diffuses, ne montre jamais, en raison même de cet aspect, de rapports avec les plastes qui sont à l’état de fins chondriocontes. Jamais non plus les minuscules grains d’amidon contenus dans la vacuole des cellules. du thalle chan- transiforme ne paraissent dépendants des chromatophores situés dans le cytoplasme pariétal. Ces attitudes diffèrent absolument de celles qui caractérisent l’amidon typique, toujours d’origine mitochondriale : elles n’ont d’analogues que les aspects du glycogène chez les Cham- pignons, avec celte réserve que le glycogène typique de ces végé- taux semble incapable de former des grains aussi gros (Guillier- mon). Ces considérations morphologiques prennent beaucoup d'in- térêt si on les rapproche des recherches chimiques d'Errera. Ge savant a étudié, dans des pages complètement oubliées des algo- logues, la constitution de l’amidon floridéen, en prenant préei- sément pour base de ses analyses celui des Lemanea. Il conclut que la substance hydrocarbonée de ces Algues est très analogue au glycogène. | De ce parallélisme parfait entre les résultats d'Errera et les nôtres, il résulte que l’amidon floridéen, selon les vues de Schim- (A1) SÉANCE DU 21 FÉVRIER 409 per, na rien de commun avec l’amidon ordinaire ; c’est une substance plus voisine du glycogène que de l’amidon et qui ne se forme pas à l'intérieur des plastides. Cette conclusion peut-elle s'appliquer. à l’ensemble des Flori- dées? 11 est impossible de répondre avec certitude. Nous avons examiné des Rhodophycées marines, très éloignées systémati- quement des Lemanea : les grains sont ici plus gros que chez nos Aloues d'eau douce (ils atteignent jusqu’à 9 u), et, à partir de 3 L,9, ils montrent le phénomène de la croix noire en lumière polarisée, mais ils ne sont jamais en rapports avec les plastes (fig. 4 et 5). Les réactions chimiques de ces grains vis-à-vis de l’iode sont semblables à celles des granules des Lemanea. Après examen de diverses espèces, Errera s'était prononcé de même. Aussi, croÿons-nous que la description esquissée pour les Lemanea s'applique à d'autres types. Si, chez quelques Flori- dées, l’'amidor se colore en bleu par l'iode (Belzung, Oltmanns), on peut supposer qu'entre ces formes pourvues d'une substance voisine de l’amidon typique et les espèces, les plus nombreuses sans doute, où l'amidon se rapproche du glycogène, il existe tous les intermédiaires. : (Laboratoire de botanique de la Faculté des sciences). SUR L'ÉLABORATION DE GRAINS DE SÉCRÉTION PAR LE CHONDRIOME DE LA CELLULE HÉPATIQUE CHEZ LA GRENOUILLE, par R. Noër. Nombre d'auteurs ont étudié le chondriome de la cellule hépa- tique chez la Grenouille. Sans vouloir apporter une bibliogra- phie complète, nous rappellerons les travaux d’Arnold, Poli- card, Prenant, Asvadourova, Mayer, Rathery, Schæffer, Fiessin- ser. Nos recherches nous permettent d'apporter quelques docu- ments sur la question. Nous avons utilisé la fixation immédiate, faite parallèlement au liquide de Regaud et au liquide osmio-chromique (mélange de Flemming sans acide acétique). Voici ce que nous avons cons- taté : L'examen des préparations montre. deux ae absolument dissemblables au point de vue du chondriome : une zone centrale où l’on ne voit que des grains, et une couche périphérique qui présente des formations mitochondriales caractéristiques sur lesquelles nous reviendrons tout à l'heure. Dans la zone centrale, le chondriome est uniquement représenté 410 RÉUNION BIOLOGIQUE DE LYON (42) par des grains sidérophiles plus ou moins volumineux et qui sont vraisemblablement le résultat de phénomènes autolytiques, en rapport avec la trop lente pénétration du liquide fixateur ; aussi ces grains sont-ils particulièrement abondants sur les pièces fixées au mélange osmio-chromique. Nous ne nous arrè- terons pas à l'examen de cette partie centrale des préparations, dont la description ne pourrait qu'être la reproduction des tra- vaux antérieurs. : La couche superficielle d’une épaisseur de 150 à 200 & montre un chondriome très fourni dont l'étude nous a paru intéressante. Nous signalerons d’abord que dans cette zone dont la fixation peut être considérée comme parfaite, on trouve des plages de cellules à chondriome surtout granuleux, èt des plages de cel- lules à chondriome surtout filamenteux. En général, les cellules d'un même pseudo-lobule présentent la même physionomie mi- tochondriale. à Voici maintenant, comment nous concevons le cyele évolutif sécrétoire du chondriome dans une cellule hépatique : à côté de mitochondries granuleuses peu nombreuses, on voit : 1° des chondriocontes, rectiliones ou flexueux, quelquefois bifurqués, de calibre uniforme sur toute leur longueur ; 2° des chondrio- contes renflés à une de leurs extrémités rappelant la forme d'une raquette ; 3° “un stade ultérieur est sa par des éléments en forme de goutte d’eau, qui pra 4° les grains de sécré- tion. Les travaux de Bang et Siüvall nous ont fait réfléchir sur la valeur de ces figures. Sont-ce des artefacts? Dans l’affirmative, ces altérations ne peuvent relever que de deux choses : la fixation ou l’autolyse. Les altérations d'origine osmotique dues à la fixa- ‘tion ne nous paraissent pas probables pour les deux raisons sui vantes : D'abord nous obtenons les mêmes figures avec le fixa- teur de Regaud et avec le mélange de Flemming modifié : or, ces deux liquides, absolument différents au point de vue du pouvoir osmotique devraient, par définition, produire sur le chondriome des déformations d’allure différente. En second lieu, lorsque sur des préparations d’épiderme de pétale de Tulipe, objet particulièrement favorable pour l'étude vitale du chondriome, on en suit le processus d'altération (pro- cessus dans lequel interviennent entre autres, des phénomènes osmotiques), on remarque une vésiculation des éléments. Gette vésiculation, particulièrement visible sur les chondriocontes fila- menteux, débute, soit à une de leurs extrémités, soit, moins sou- vent, à la partie moyenne de ces éléments. Les formes en ra- quette que nous avons observées, pourraient donc être considé- : rées comme un début de transformation autolytique. Mais une (43) | SÉANCÉ DU 21 FÉVRIER AM , grave objection vient à l'esprit : la vésiculation observée in viva étant très rapide et ne.débutant pas au même instant sur tous les éléments, comment le fixateur aurait-il pu saisir exactement dans la même forme et au premier stade autolytique, (une vésicule terminale), tous les chondriocontes en raquette de nos prépara- tions? Pourquoi, en d’autres termes, les filaments sont-ils mono- vésiculés, alors que logiquement certains d'entre eux devraient être bi ou trivésiculés? Le dessin situé à la partie supérieure à été exécuté d'après une préparation colorée par l’hématoxyline ferrique après fixation par de liquide de Flemming sans acide acétique. On voit dans le cytoplasme creusé de quelques vacuoles, des chondriocontes dont la plupart, en voie d’élaboration, ont. des formes d'halières, de raquettes, de massues, de virgules. On distingue également les grains résultant de cette élaboration. Les dessins inférieurs répondent à des préparations obtenues par la méthode de Rezaud. Dans le dessin de gauche, on distingue avec une particulière netteté” des chondriocontes porteurs d'une vésicule à centre clair. L'autolyse ne nous paraît pas davantage entrer ‘en ligne de compte. Des expériences en cours portant sur des pièces dont la fixation a été échelonnée de quart d'heure en quart d'heure, nous permettent d'avancer qüe l’autolyse n’entraîne aucun phéno- mène morphologique appréciable, pendant la première demi- 413 RÉUNION BIOLOGIQUE DE LYON (44 heure qui suit le prélèvement du foie. Or, il faut bien admettre que dans cet intervalle, les fixateurs, même les moins pénétrants, ont eu le temps d’agir sur une profondeur de quelques fractions de millimètres. Les figures observées (voir ci-contre) me nous semblent donc pas être des artefacts et nous les considérons comme l’image exacte des étapes successives du cyele sécrétoire du chondriome, dont l’aboutissement est représenté par des formations sidéro- philes arrondies et volumineuses que nous étiquettons volontai- rement du nom très indécis « grain de sécrétion ». Nous igno- rons, en effet, leur constitution et leur signification, et nous ne savons rien d'eux en dehors du fait suivant : dans les prépara- tions fixées par le mélange osimio-chromique, tous les grains de sécrétion sont noirs ; sur les pièces traitées par le Regaud, cer- tains éléments présentent une bordure sidérophile cerclant un espace clair. On peut donc penser que quelques-uns de ces grains possèdent des éléments graisseux osmio-réducteurs. (Laboratoire d'histologie de la Faculté de médecine). L'ASPECT DU LIQUIDE AQUEUX DANS LE DOSAGE DE LA MATIÈRE GRASSE L ‘DU LAIT PAR LA MÉTHODE Se ro + ALCOOL + ÉTHER + ÉTHER DE PÉTROLE, par Cu. Porcuer. Quand on dose la matière grasse du lait avec l'appareil de Meillère par la méthode d'Adam modifiée par l’adjonction heu- reuse de l’éther de pétrole, le liquide aqueux obtenu avec un lait normal est translucide ou très légèrement opalescent, quelle que soit d’ailleurs la richesse dudit lait en matière grasse. Mais qu'il y ait infection de la mamelle, que celle-ci soit d’origine centrale et atteigne par conséquent les quatre quartiers, s’il s’agit dela Vache, ou ‘qu'elle soit d’origine externe, par suite ascendante et puisse ne porter, par exemple, que sur un quartier de Ja glande, ‘ le lait, alors que l'analyse chimique courante ne révèle encore rien de particulier dans les proportions relatives des composants, présente des modifications intéressantes à signaler. Déjà, au cours de recherches faites en 1916 avec R. Dage sur le lait des animaux mammiteux du camp retranché de Paris, nous avions constaté que le liquide aqueux obtenu lors du dosage de la matière grasse dans l'appareil Meiïllère, était toujours opaque, et d'autant plus que la mammite était plus marquée. D'ailleurs, dans ce dernier cas, il y avait toujours des flocons qui ne se dissolvaient pas, (45) SÉANCE DU 21 FÉVRIER 413 mème en forçant la dose d’ammoniaque ; ces flocons étaient des résidus de corps leucocytaires. L'opacité qu'affecte le liquide aqueux dans le dosage de la matière grasse au Meillère peut souvent nous mettre sur la trace d'une infection, alors que rien dans les: autres données analy- tiques ne peut permettre de l'affirmer, qu'aucun symptôme local ou général ne puisse faire penser à la maladie. Chez un animal que j'ai pu suivre pendant plusieurs mois, un jour que je procédais à la séparation des traites des quatre quartiers, je constatais qu'un trayon fournissait un lait dont le liquide aqueux obtenu dans les conditions sus désignées était très opaque, alors qu'avec les trois autres trayons, ce liquide aqueux était translucide. Le culot de centrifugation montra la présence de nombreux leucocytes ; nul doute qu'il y avait là une infection légère que l’on aurait pu suivre si l'animal n'avait pas dû être abattu peu après. Dans une note antérieure (1), j'ai communiqué quelques obser- vations faites au sujet de la rétention lactée sur une Vache lai- - tière atteinte de fièvre aphteuse. Mais ce que je voudrais signaler plus particulièrement ici, c'est que l'affection fut décelée avant l'apparition des symptômes cliniques habituels (salivation, aphtes de la bouche et des trayons) par l’opacité marquée du li- quide aqueux au Meillère. Cette opacité étant anormale, je fis prendre la température de l'animal, lequel était en effet fiévreux. Ce ne fut que le lendemain seulement que la salivation caracté- ristique de la fièvre aphteuse, conséquence de la présence d’aphtes dans la bouche fut constatée. : Je tenais à signaler ce fait intéressant et d’une grande netteté, persuadé que d’autres ne manqueront pas de le constater à leur tour. Cette opacité ne saurait d’ailleurs être attribuée à une ma- ladie plutôt qu'à une autre. Très marquée avec le lait obtenu de mamelles nettement enflammées, lait qui présente des troubles chimiques marqués de composition et une formule leucocytaire anormale, elle se manifeste, avons-nous dit, alors que l'analyse chimique ne signale encore rien de particulier, que l'infection est au début. Chez notre animal aphteux, cette opacité marquait l'invasion de la maladie. Comme il s’agit ici d’une affection {otus substan- liæ, il est entendu que les quatre quartiers étant atteints par le processus infectieux, le lait de la traite totale manifestait l’opacité en question. D'ailleurs Ch. Lebailly (2) ne vient-il pas de mon- trer que le lait était virulent de très bonne heure dans la fièvre aphteuse, alors que l’animal paraît indemne de toute affection ; (1) C. R. Acad. des sc., 12 juillet 1920. CICR: Acad. desvse., t. 177, p.373 ef D. 1-020. AAA RÉUNION BIOLOGIQUE DE LYON (46) à ce moment cependant, l'animal est fiévreux, mais sans présén- ter encore de salivation et d’aphtes. [1 est logique d'admettre qu'à la virulence du lait répond une mammite, superficielle le plus généralement, mais qui n’en entraîne pas moins dans le lait sécrété, des modifications, notamment dans ses éléments protéiques, que l’opacité du liquide aqueux au Meillère vient en- registrer. Cette opacité a été constatée également par Meillère (1) non plus sur des laits provenant de Vaches malades, mais sur des laits normaux surchauffés ou additionnés de formol ou de su- blimé. Nous-mêmes nous l’avions observé depuis longtemps sur les laits formolés ; elle nous apparaît même comme une manifes- tation très sensible ; c’est ainsi qu'avec 5o c.c. de lait additionnés d'une goutte de formol à 4o p .100, mesurée au compte-gouttes Duclaux (168 gouttes pour 5 ce.c.), on obtient au Meillère un liquide aqueux qui présente déjà par rapport à celui obtenw avec le même lait non formolé, une opacité assez marquée, opacité qui s’exagère si on augmente le nombre de gouttes jusqu'au mo- ment où la quantité de formol ajoutée est telle que la matière protéique, en quelque sorte tannée, est devenue insoluble dans J'ammoniaque. (Laboratoire de chimie de l'Ecole vétérinaire). QUELQUES REMARQUES SUR LE COLOSTRUM, : par Cu. Porcner et L. Panisser. Dans une note antérieure (2), nous avons montré qu'il fallait considérer le colostrum comme un reliquat de phagocytose d'un lait antérieurement produit. En fait, notre observation s adres- sait tout autant, sinon plus, au colostrum que l’on recueille dans les quelques semaines qui précèdent le part qu'à celui qui est sécrété après l'accouchement. Nous voudrions noter ici la différence qui doit étre exprimée entre le colostrum de la primipare, la Génisse pleine dans l’es- pèce bovine, et celui de la Vache qui a déjà eu un veau ou plu- sieurs. Chez celle-ci, la cellule mammaire à déjà sécrété du lait et est restée sensibilisée ; aussi quand, après le repos de quelques semaines qui suit une lactation et à la veille de l'accouchement suivant, la glande mammaire se remet à fonctionner, le colos- trum recueilli à ce moment a, microscopiquement, l'aspect bien connu que nous avons rappelé dans notre note antérieure, et, (x) Journ. de pharm. el de chim., t. NN DATE OS TONQE (2) C. R. de l'Acad. des sc. x7 janvier 1921. nas <-cnrdai Tién ns TP" CR te #-ménsEl ete. dus t ï ( » | E: (47) SÉANCE DU 21 FÉVRIER 115 chimiquement, il, contient, quoiqu'en faibles quantités, du lac- tose et de la caséine. D'ailleurs, un temps relativement court s’est écoulé entre le sevrage et la remise en train de la glande ; celle-ci n’a jamais été vraiment au repos complet, le peu qu'elle a sécrété n'étant pas éliminé est devenu du colostrum. Mais avec une primipare chez laquelle on procède de bonne heure (3 à 4 mois avant le part), à la récolte de la sécrétion de la glande, or ne recueille pas de prime abord un colostrum filant, -visqueux, d’une coloration assez variable (couleur de lait brûlé ou jaunâtre, ou gris jaunâtre), trouble, renfermant du lactose, de la caséine et de la matière grasse, analogue en tous ces points au Colostrum ante-parlum d'une Vache multipare. Ce que l’on obtient, c'est une véritable gelée translucide, très épaisse, pres- ‘que hyaline, ne coulant que très difficilement, ne renfermant ni caséine, ni lactose, très pauvre en graisse et qui, histologique- ment, ne contient que de rares corpuscules de Donné. C'est le * pré-coiostrum de certains auteurs. La cellule mammaire, à ce moment, n'est sensibilisée que par le corps jaune ; la glande s'organise, elle en est à la période d'hyperplasie ; elle n'obéit pas encore à la pleine incitation des hormones qui vont plus tard déclancher un flux sécrétoire abondant. On doit concevoir cette gelée pré-colostrale plutôt comme un produit d’excrétion, de fonte cellulaire, que comme une véritable sécrétion. Cette gelée très épaisse qui est de règle chez les Génisses pleines, s observe quelquefois aussi chez les Vaches qui ont déjà eu des veaux, mais dans ce cas, il y a un long repos entre les deux lactations. Le pré-colostrum dilué dans 4 ou 5 volumes d’eau donne une gelée épaisse sous l’action de la chaleur et d’une légère acidu- lation ; il est formé presque uniquement d'un mélange d’albu- mines et de globulines avec quelques matières salines ; un pre- . müer échantillon m'a donné un extrait sec de 30 p. 100, un autre, un extrait de 32 p. 100. : Le passage du liquide pré-colostral au colostrum proprement dit, se fait graduellement dans les conditions normales, mais on peut le hâter déjà avant le part chez la Génisse pleine, au point que si l’on procède régulièrement à la traite, on obtient même du lait. Nous avons eu à notre disposition une Génisse pleine dont nous avons examiné le colostrum, chaque jour, pendant les deux mois (exactement 63 jours) qui ont précédé l’accouche- ment. Dès le début, le colostrum était gélatiniforme, jaunäire, visqueux ; les corpuscules de Donné y étaient assez nombreux, - mais les globules gras libres relativement rares. Dès l'instant où nous considérions le colostrum comme produit de réten- tion, il nous apparaissait possible d’en modifier le caractère et les propriétés si nous faisions cesser la rétention. Dans ce but, 416 RÉUNION (BIOLOGIQUE PE LYON (48) nous avons fait traire à fond, avec beaucoup d'application, les quatre trayons ; de plus, nous pensions qu'une telle mastagogie provoquerait, même avant le part, une excitation si nette de la glande que là récolte d'une quantité importante de lait pourrait être obtenue avant le part. En réalité, il n’en a rien été : les quantités recueillies cinq semaines avant l'accouchement oscil- laient entre 5 et ro c.c., et elles ne se sont accrues que lentement pour atteindre les quelques jours avant l'accouchement 100, 150 à 125 c.c. en moyenne. Il a fallu la naissance du Veau pour don- ner à la glande ce coup de fouet physiologique bien connu qui entraine la « montée de laït ». Nous avons examiné au microscope les liquides recueillis, en mème temps que nous étudiions leur façon de se comporter vis- à-vis de la présure ; 58 jours avant l’acouchement, 5 jours donc après que nous avions commencé la traite, le colostrum est déjà beaucoup plus liquide ; les corpuscules très finement granuleux sont nombreux et l’on trouve des globules graisseux de dimen- sions variées en liberté dans le liquide. 15 jours plus tard (48 avant le part), le colostrum a déjà l’apparence du lait, la crème monte spontanément et rapidement ; il y a toujours d'abondants corpus- cules. Un mois avant l'accouchement, les corpuscules sont moins ‘abondants ; on les trouve en plus grand nombre le matin que le soir, sans doute parce que la traite du matin est séparée par un plus long intervalle de temps de la traite précédente. À partir de ce moment, bien des examens sont négatifs en ce qui concerne la découverte des corpuscules ; on ne les rencontre plus que par hasard, le colostrum, d’une belle coloration ivoire, est fluide comme du lait; c'est positivement du lait, ainsi que nous l’a montré, non pas l’analyse chimique, mais l’action de la présure.. La prise du caillé, pour des mêmes quantités de lait et de pré- sure, demandait 5 à ro minutes aux environs de 4o°, cinq se- maines avant le part, n’en exigeait plus que deux à trois, dix jours avant l’accouchement, et une minute environ les { jours qui l'ont précédé, le même temps que réclamait le lait recueilli 7 ou.8 jours après l’accouchement. En somme, chez cette Gé- nisse, nous avions donc bien recueilli du lait avant le part, du moment que nous avions fait cesser la rétention. (Ecole Vétérinaire. Laboratoires de chimie et de police sanitaire). BUREAU POUR 1921 Président : GÉRARD. Vice-Présidents : Courmonr, PORGOHER, KOLBER: Secrétaires généraux : GuicrierMon», À. Monrer. Trésorier : PoricARD. 0 | | | 417 REUNION BIOLOGIQUE DE MARSEILLE SÉANCE DU 15 FÉVRIER 1921 SOMMAIRE Lecer (M.) : Microfilaire san- PRINGAULT (E.) et. BERTHON guine du Bœuf à la Guyane fran- (A.) : Rachichlorurimètre du mé- AUS Lure not RER TR OO HN decmepraticien”" "1" .."".""2" 19 Présidence de M. E. Jourdan. RACHICHLORURIMÈTRE DU MÉDECIN PRATICIEN, par E. PriNGauLT et À. BERTHON. La quantité de chlorures du liquide céphalorachidien normal est de 7 gr. 20 par litre (Mestrezat). Le dosage des chlorures pré- sente une grande importance lorsqu'on se trouve en présence de méningites aiguës. Dans la méningite tuberculeuse, par exem- ple,‘les chlorures sont nettement diminués et proportionnelle- ment à l'intensité de l'infection (Widal). Leur dosage au lit du malade, par notre procédé, combiné à celui de l’albumine, per- mettra au médecin de donner un traitement immédiat en atten- dant le diagnostic du laboratoire. Principe de la méthode. Précipitation de l'argent à l’état de chlorure d'argent dans deux tubes : l’un portant une échelle eraduée empiriquement, l’autre servant à comparer l'opacité. La hauteur du liquide, après obtention d'une opacité égale, exprime en poids la dose des chlorures par litre de liquide cé- Pn -rachidien. >° Réactifs nécessaires. a) Pour la précipitation des chlorures, nous employons la liqueur décinormale d'argent azotique, qui permet le dosage des chlorures d’une façon exacte, malgré la présence de matières organiques et d'autres sels minéraux pou- vant précipiter par lé nitrate d'argent. Azotate d'argent Acide azotique chim. pur LEGS CRÉENT EVE AE PA EE RE EE Œ. S. POUT I.000 C.c. 418 : RÉUNION BIOLOGIQUE DE MARSEILLE . b) Le solution chlorurée suivante : Chlorure de féodtmn. 0 LME PM eRNERNNnPRrT A UE 8 gr. HanicisStilée Peter LE Der Abe PS le lee : S. pPOUT 1.000 C.c. 3° Mode opératoire. a) Verser dans le tube », au moyen d’une pipette, un c.c. de liquide céphalorachidien, puis jusqu’au trait marqué sur le tube de l’eau distillée. Ajouter IT gouttes de li- queur décinormale d'argent. Boucher et mélanger. — b) Ver- ser dans le tube r, un c.c. de la solution chlorurée, de l’eau dis- üllée jusqu'au trait inférieur et [IT gouttes de liqueur décinor- (Demi-grandeur naturelle) male d'argent. Obturer l’oritice du tube et agiter pour effectuer le mélange. D 1° Lecture des résultats: Tourner le dos à la lumière, placer les tubes l’un près de l’autre, appuyés sur une carte de visite où les caractères d'imprimerie sont tranchés, et comparer lès opacités de chacun d'eux. Cette observation doit être effectuée D minutes après le mélange des réactifs. L'opalescence étant plus forte dans le tube x, verser de l’eau distillée dans ce tube jus- qu'à obtention de l'équivalence de l'opacilé, en ayant soin de bien mélanger après chaque addition, en bouchant le tube et en le retournant 2 ou 3 fois sur lui-même. Lire alors le chiffre de (ya es SÉANCE DÜ 15 FÉVRIER 119 la graduation atteint par le liquide : il indique en grammes et en centigramimes, la dose des chlorures par litre. Les liquides céphalorachidiens plus ou moins troubles, présen- tant une proportion élevée soit de leucocytes, soit d'hématies, seront préalablement centrifugés de façon à ne pas fausser les résultats. Dans le cas où il y aurait une forte hyperalbuminora- chie, nous conseillons de précipiter l’albumine à l'aide de IV-V gouttes d'acide trichloracétique à 20 p. 100 et d’opérer sur le filtrat. Cette méthode néphéloscopique, basée sur la comparaison du chlorure d'argent en suspension, permet le dosage des chlorures en quelques minutes, et peut être effectuée sur une petite quan- tité de liquide céphalorachidien par tous les médecins praticiens. Cette méthode peut être avantageusement employée pour tous dosages de chlorures dans tous liquides organiques. MiICROFILAIRE SANGUINE DU BŒUF A LA GUYANE FRANÇAISE, par Mancez LEGER. Dans le sang d’une Génisse du pays atteinte de trypanosomiase à Trypanosoma guyanense L. et V. (x), nous avons rencontré un embryon de Filaire. L'animal, en observation dans nos étables de l’Institut: d'hygiène de Cayenne, put être suivi pendant un mois. La Microfilaire se montra à tous les examens, quels que fussent le jour ou l'heure, toujours en très petit nombre (x par 6-10 préparations). Le traitement subi par la Génisse, pour es- sayer de la débarrasser de ses Trypanosomes (composés divers injectables de Dausse à base de fer et d’arsenic), fut sans action sur la Filaire. AE N À l'état frais, l'embryon, empêtré dans sa gaïne, se débat au milieu des globules rouges, qu'il écarte par des mouvements brusques de son corps et, en particulier de sa queue, mais il n’est doué que d'un mouvement -de translation presque nul. Il reste toujours plus ou moins enroulé sur lui-même, et est, par suite, très difficile à mesurer, environ 200 w. Nous n'avons pu déceler de dard antérieur. | Après coloration au Giemsa, ce qui frappe tout d’abord, c'est la présence d’une gaïne serrée, extrèmement longue, dépassant le corps de l'animal tant en avant qu’en arrière; cette gaîne, dans \ (x) M. Leger et Vienne. Epizoolies à trypanosomes chez les Bœufs de la Guyane. Bull: de la Soc. de path. exot., 1919, p. 258. 420 __ RÉUNION BIOLOGIQUE DE MARSEILLE (18) la partie vidée, offre non des flexuosités arrondies, mais des replis complets, parfois 3 ou 4. Le corps est cylindrique dans son premier tiers, puis il s’amin- cit de façon progressive et se termine par une queue mousse. La masse cellulaire, modérément tassée, laisse voir, en plus des espaces clairs céphalique et caudal, deux taches constantes. La première se marque par l'absence de noyaux sur une longueur de 5 à 8 u ; elle est d'ordinaire oblique et traverse le corps entier ; elle peut affecter la forme d’un vague triangle à base proximale. En moyenne, cette tache est à 42-45 u de la tête. La seconde se trouve à 120 u de l’extrémité antérieure, par conséquent dans le dernier quart du corps ; elle n'occupe généralement pas toute la largeur et est tantôt médiane, tantôt latérale. Les mensurations moyennes sont : longueur : 135. u sans gaine ; 220 à 225 u avec gaîne ; — largeur : 8 u, 5o immédiatement en arrière de la tête ; 8 L, 5o au niveau de la première tache ; 5 u, 10 au niveau de la 2° tache ; o u, 8 à la pointe distale. Nous n'avons rencontré cette Microfilaire sanguine qu'une seule fois sur 300 Bœufs examinés, appartenant à la race autoch- tone, ou venus du Vénézuéla pour l'alimentation. Nous n'avons pu rechercher la Filaire adulte. Les Microfilaires sanguines ont été beaucoup plus rarement rencontrées chez les Bovidés que chez les Equidés. Noë, en 1904, a vu des embryons avec gaine dans les environs de Rome et Yaki- moff en a rencontré d’analogues dans le Turkestan russe (2 fois sur 1.325 animaux) ; les 2 auteurs les rattachent à Filaria labiato- papillosa. Lingard, dans l'Inde, en 1905, a également trouvé des em- bryons, mais sans gaine, chez des Bœufs porteurs de Nématodes inclus dans les parois de l’aorte (sans doute Oncocerca armillata). Nous-même avons observé (x) au Tonkin, avec C. Mathis, une Mi- crofilaire également sans gaine chez un Buffle. Notre parasite sanguicole ne paraît pas le même que celui décrit en r917, avec assez de détails, par Yakimoff (2). La gaîne est plus longue, le corps, par contre, plus côurt ; les taches différemment dispo- sées. à Provisoirement, en attendant que la Filaire adulte qui l’engen- dre, soit déterminée, nous proposons d'appeler l'embryon trouvé dans le sang du Bœuf’guyanais Microfilaria guyanensis. (1) C. Mathis et M. Léger. Recherches de parasitologie et de pathologie, Paris, 1971, p. 404. (2) Yakimoff, Schokhor et Koselkine: Bull. de la Soc. de path. exol., 1917, P. 10/. APPRENTI SU TORRES OURS UE Pe RÉUNION DANOISE DE BIOLOGIE SEANCE, DÙÜ\ 5) FÉVRIER 1921 SOMMAIRE Bono (E.) : Propriétés carac- - Mevxer (A.-I.) : Recherches sur téristiques de races de Colibacilles COQUE lUChE RE AMENER 39 proprement dits prélevés sur des Mogzzer (P.): Recherches sur animaux à sang chaud et à sang la thrombose et l’embolie dans PROC 2 2 ROMA TR ENTER 35 | l’artère pulmonaire et ses ramifi- JENSEN (C.-O.) : Demi-méta- CONS ENS nt save Len Re 42 morphose chez l’Amblystoma SONNE (C.) : Action spécifique DUBLIN dre ere de ne 37 | exercée sur l’organisme par les . JENSEN (V.) :° Un nouveau ‘| radiations Ilumineuses.......... liquide d'immersion. .......... 38 Présidence de M. Th. Madsen. PROPRIÉTÉS CARACTÉRISTIQUES DE RACES DE COLIBACILLES PRO- PREMENT DITS PRÉLEVÉS SUR DES ANIMAUX A SANG CHAUD ET A SANG FROID, N Note de Erik Bonpo, présentée par M. FrRipericta. D'après les indications de M. Eiïjkmann, il serait possible de séparer les Colibacilles prélevés sur des animaux à sang chaud d'avec ceux prélevés sur des animaux à sang froid, en les culti- vant à 46°. Dans ces conditions, les races de sang chaud prospé- reraient seules, aux dépens des ‘hydrates de carbone, en détermi- nant une production d'acide et un dégagement de gaz. Pour étudier plus à fond ces phénomènes, j'ai isolé, à l'état de pureté, une série de races de Colibacilles, prélevés sur divers organismes à sang chaud et dans des intestins de Poissons. Pour vérifier la production d'acide, on a employé la détermination colorimétrique de la valeur Px instituée par Soerensen, en pre- nant comme indicateur le rouge de méthyle: (méthode de Pa- litzsch). Les cultures s’effectuaient dans le milieu synthétique re- Biococe. Comptes RENDUS. — 1921. T. LXXXIV. 20 122 RÉUNION DANOISE DE BIOLOGIE Li commandé par Clark et Lubs, en variant les concentrations de glucose. Il s'agissait de constater, éventuellement, une différence dans la production d'acide chez les races en question. En même temps, on faisait l'épreuve de l’indol, suivant les méthodes de Salkowski et Ehrlich. Dans le milieu indiqué ci-dessus (0,4 p. 100 de glucose), on fait l'essai avec le rouge de méthyle (Clark et Lubs) grâce au- quel on peut séparer les races de Colibacilles proprement dits d'avec les races d’aérogènes. Sur 61 races, 59 se montrèrent posi- tives au rouge de méthyle ; 2 ne se cultivèrent pas (étuve à 37, pendant 24 heures). ne les races étudiées étaient donc des Colibacilles proprement dits, à l'exception pourtant des deux souches qui ne se Gultivaient pas. Pour se rendre plus exactement compte de la production d'acide, notamment du temps nécessaire pour atteindre le degré maximum d'acidité dans le nouveau milieu de Clark et Lubs à 0,4 p. roo de glucose, on fit de nombreux essais colorimétriques, en employant comme indicateur le rouge de méthyle dans les solutions types Soerensen (mélanges de citrate et de phosphate). La valeur Px du milieu stérile était de 7,0. Dans une série d’expé- riences sur 15 races de sang chaud et de sang froid, on atteignit ie degré maximum d'acidité (P# 4,9) après 96 heures, après quoi les valeurs ont baissé un peu. On faisait les cultures à 25°. Dans une autre série, comprenant 13 races, 72 heures ont été néces- saires pour atteindre le même degré d’acidité, qui, ensuite, est resié stationnaire. Les rapports, relevés entre le taux de sucre et la quantité d'acide produite, ont sensiblement varié. Trois races, cultivées dans le milieu de Clark et Lubs (0,2-1-1,25-2 et 3 p. 100 de glucose), ont atteint le degré maximum d'’acidité (P# 5,0), sauf dans la solu- tion à 0,2 p. 100. Il n’y avait pas de différence prononcée entre les diverses concentrations. Dans ces séries d'expériences, les races de sang chaud et de sang froid ne différaient donc pas quant à la production d'acide. J'ai ensuite isolé de nombreuses races de Colibacilles prélevés sur des Poissons d’eau douce et d'eau de mer. Je les ai cultivés à des températures qui ne dépassaient pas 25° pour éviter l’adapta- tion aux cnpannes plus élevées. J'ai institué 3 séries d'expé- riences : à 19°, à .89°-41° (la température de l'étuvé à varié) et à 16°,5. Je me suis servi du même milieu de culture que précé- demment, en ajoutant pourtant 1,5 p. 100 de glucose pour être sür d'en avoir en excès. À 19°, on n'a pas atteint le degré maxi- mum d'acidité (des valeurs Px vers 5,5 seulement) ; à 39-41”, on n'a pas constaté de valeurs Pr au-dessous de 5,0. Probable- ment, la meilleure température pour la productiôn maximum de st nt dos fé mit fes CE POUR PER. OT VV AR ae he AE 4 44 La 6 AUTRE A FERA 54 HAS nr SEL h ML VE u , (31) , SÉANCE DU 15 FÉVRIER 19% . d'acide est au-dessous de 39°. Même à .39°4r°, les races de sang froid, qu'on avait cuillivées à une température basse, prospé- raient aussi bien que celles de sang chaud, et il n’y avait pas de différence dans la production d'acide. Par ces séries d'essais, on n a donc pas réussi à démontrer des différences de croissance ou de production d'acide entre les Colibacilles de sang froid et ceux de sang chaud, mème à des températures élevées. La production d'indol présentait un phénomène intéressant : sur 39, races de sang chaud, 34 se montrèrent positives, 5 néga- . fives ; sur 29 races de sang froid, 23 furent négatives, 3 se sont montrées une fois négatives, une fois positives ; une race a élé positive, dans 2 expériences répétées ; 2 furent positives, mais à un faible degré (r expérience isolée). Leur manière d’être à cet égard s'est, en général, maintenue chez ces races après un an de culture. D'après ces essais, les Colibacilles prélevés sur des animaux à sang froid sembleraient produire rarement de l’in- dol, tandis qu'environ 90 p. 100 des races prélevées sur des ani- maux à sang chaud produisaient régulièrement de l'indol, culti- vées dans .des solutions de peptone (2 p. 100). (Institut d'hygiène de l'Université). ‘ DEMI-MÉTAMORPHOSE cuez l’Amblystoma mexicanum, par C. ©. JENsEN. Chez FAxolotl, la métamorphose une fois commencée peut, ou se poursuivre jusqu à ce que l’animal ait pris l'apparence d’un Amblystonie, ou bien s'arrêter en cours de développement, à condition, toutefois, de n'avoir pas dépassé certain stade déter- miné ; dans ce dernier cas, l'animal, placé dans des conditions extérieures normales, reprendra sa forme primitive d’Axolotl, les panaches branchiäux réapparaissant de même que les na- geoires dorsales et caudales. Or, Wintrebert (r) a décrit un cas où la métamorphose s'était arrêtée à mi-chemin et où le retour au stade d'Axolotl n'avait eu lieu qu’en partie, l'animal présen- tant l'aspect d’un « demiAmbiystome ». Un spécimen semblable, sinon de tout point pareil, est en la possession de l’auteur. Un Axolot}, âgé d'environ 3 semaines, pesant 75 gr. reçoit, le 10 oetobre 1919, une injection intraabdominale d'iodocaséine. Le 15 novembre, on observe les premiers signes d’une métamor- phose, qui ensuite progresse assez vite, tout en présentant une | (D IC.2R: de la Soc. de biol., t:'2, p. 4x5 ct 549, 1908. 122 RÉUNION DANOISE DE BIOLOGIE (38) Jlure quelque peu irrégulière. Vers la mi-décembre, la méta- horphose s'arrêta net et, depuis, l'animal qui, après un an, rient tout juste de commencer à quitter l’eau, n’a pas changé d'aspect. La conformation du corps, l’absence de nageoires, les paupiè- res mouvantes et la nature de la peau rappellent l'apparence d’un Amblystome ; par contre, la queue comprimée dans le sens de la hauteur, les palmures interdigitales des membres postérieurs, les fentes bi onchiales et l'appareil hyo-bronchial, l'aspect de la bou- che, de la langue et des dents vomériennes comme aussi le dessin de la face ventrale du corps et celui des côtés de la queue font penser à un Axolotl ; l’état fort rudimentaire des axes primaires des branchies correspond à ce qu'on observe pendant les dernières phases de la métamorphose, quand da fente branchiale va dispa- raitre. Dans trois autres cas, la métamorphose artificiellement provo- quée, a montré une ndance à à s'arrêter à ce même stade (résorp- tion complète de la nageoire dorsale, rétrécissement de la na- geoire caudale. réduction des branchies et conformation modi- fiée de la tête), mais, dans tous ces cas, on a vu se produire, après un arrêt, les dernières phases de la métamorphose. Les faits rapportés ci-dessus amènent à penser que la métamor- phose artificielle de l’Axolotl passe par deux périodes, dont la délimitation nous échappe (si tant est qu'il y ait eu résorption suffisante des substances thyroïdiennes, ou des albumines iodées actives) et que la résorption d'un certain minimum de ces subs- tances donne lieu à une métamorphose partielle (caractérisée par des transformations déterminées) et qui pourra être défini- tive. (Institut sérothérapique de l'Ecole vétérinaire et d'agriculture). UN NOUVEAU LIQUIDE D'IMMERSION, par ViLHELM JENSEN. Dans le Journal of Pathology and Bacieriology (vol. XIN, p. 28), Rowntree a proposé l'usage de paraffine liquide au lieu d'huile de cèdre pour les objectifs à immersion. Cette substitu- tion ne peut pas se faire sans diminution sensible de l'image mi- croscopique, attendu que l'indice de réfraction de la paraffine liquide n’est que 1. Ar, tandis qu'il s'élève à 1,515 pour l'huile spécialement préparée pour les objectifs à immersion. Un liquide d'immersion comparable à la paraffine liquide se- SÉANGE DU 15 FÉVRIER 125 rait très avantageux parce que l'huile de cèdre a plusieurs in- convénients : dans des flacons ouverts, elle épaissit ; sur les lamel- les, elle se dessèche et elle est défavorable aux lentilles frontales des objectifs à immersion. Après avoir en vain essayé de trouver une huile plus commode, il me vient à l'esprit d'ajouter, à la paraffine liquide, une autre substance, dont l'indice de réfraction permettrait l'obtention d'un mélange d'indice 1.515. Je pensais à l’z=bromonaphtaline, déjà employé en microscopie et dont l'indice est de 1.656. Un calcul simple montre que 24 parties de bromonaphtaline mélan- gées à 76 parties de paraffine liquide fournissent un liquide à immersion, dont l'indice est 1,515. Les chiffres 24 et 56 ne sont qu'approximatifs et il faut, pour chaque cas, éprouver les meil- leures proportions des deux substances, soit au moyen d'un ré- fractomètre Ou en versant la paraffine liquide dans’une boîte de Petri où est déposée une lentille, dont la réfraction n'est plus appréciable lorsque l'addition progressive de bromonaphtaline est suffisante. | si Ea marque commerciale de paraffine américaine « Nujol » est préférable au produit courant ; elle n'exige que 12-14 p. 100 de bromonaphtaline pour hérnie l'indice désiré. Ce liquide d'immersion n’est préjudiciable ni aux objectifs à immersion, ni aux colorations les plus délicates, telles que celle de Romanowsky ; il s’enlève aisément et ne se dessèche pas, mème au bout de plusieurs mois. (Institut de pathologie générale de l'Université). RECHERCHES SUR LA COQUELUCHE. Note de Anorpx H. Meyer, présentée par Tr. Mapsew. Depuis la fondation, en février 19:16, de la Station de diagnos- tic de la coqueluche (service dépendant de l’Institut sérothéra- pique de l'Etat du Danemark), il nous est parvenu ,jusqu'en sep- tembre 1920, 1.665 échantillons prélevés suivant le procédé d’en- semencement par projection de gouttelettes (1). Tous les échantillons remis qui se trouvaient exempts du Mi- crobe de la coqueluche, ont donné lieu, de la part de la Station, à l'envoi de questionnaires. Les résultats des 5.665 échantillons sont résumés dans le tableau ci-contre : (1) Ann. de l’Inst. Pasteur, t. XXIN, p. 514, 1616. 126 RÉUNION DANOISE DE BIOLOGIE (49) Nombre Nombre de cas Période de la coqueluche d'échaulillons de coqueluche constatés ‘ En # : Le P.Keatagehale MALE LL e CRE: 154 00-075. Pconvulsive, rif#semaine. ct.) 77 HOME NON Le ANR D MSÉMAITC (sn seele 201 Nan VE NOTE = 3 Semaine. /...32. 121 DD MDN — he semaine... ..2. TL s 3000/4107) % — 5° semaine et après 107 ROME NT ON UE) nono 4e)/030 PAPE 56 Coqueluche douteuse...... EURE 45 Pasdetonnees 2e tua) 4x Cas non coquelucheux........... 559 Echantillons inutilisables......... 5o {Colonies superposéeés ou con- fondues du fait des secousses reçues en route). — M06 (1) Tous examinés dams la 5°-69 semaine de l'affection. alteints de coqueluche. Dans les 559 cas restants, la marche ulté- rieure de la maladie-a fait voir que les sujets en question n'avaient pas la coqueluche. Dans 914 cas, on a pu établir, avec une quasi certitude, le stade de l'affection. Le Bacïlle de la coqueluche, dont la présence a pu être consta- tée, pendant la période catarrhale, chez 55 p. 100 des malades, n’a été trouvé que chez 9 p. 100 de malades après la 4° semaine | de la période convulsive. Chez les sujets ayant présenté, pendant 5 semaines, des accès coquelucheux caractérisés, il n'a pas été relevé. Les sujets dont la toux durait, selon les renseignements du médecin, depuis 1, 2, 3 semaines, respectivement, ont été con- signés sous les rubriques : période convulsive, 1° semaine ; 3° semaine, etc. , Fe Plus on avance dans les étapes de l'affection, d'autant diminue le nombre des Microbes trouvés par le procédé d'ensemencement par la toux, ce qui s'accorde bien avec le déclin de la contagiosité. Après 5 semaines d'accès, le malade peut être considéré comme ne donnant plus la contagion, pratiquement parlant ; c'est tout au plus si des recherches poursuivies par delà cette époque pèr- mettent de déceler quelques porleurs rarissimes de contagion. Un point essentiel, c’est qu'avec ce procédé d'ensemencement par la toux, on est à même, dans les trois quarts des cas, de diagnostiquer la coqueluche à son stade catarrhal, ce qui est sur- tout d'intérêt pratique dans les écoles maternelles, les crèches (pouponnières) et les cliniques infantiles, car, à cette époque où la contagion est particulièrement active, c'est le seul moyen de dia- Il ressort de ce tableau que 970 cas provenaient de malades | {41 ) SÉANCE DU 15 FÉVRIER 197: gnostic dont on dispose. Il va de soi que, seuls les résultats posi- tifs entrent en ligne de compte, comme indication diagnostique. Les boîtes à échantillon sont expédiées, sur demande écrite ou téléphonique, par l’Institut sérothérapique de l'Etat. Ce sont des boîtes d'aluminium contenant le milieu de culture de Bordet, légèrement modifié. On joint une enveloppe pour faciliter le retour par voie postale. Mode de préparation du milieu : à 5oo gr. de pommes de terre ‘épluchées et coupées par tranches, on ajoute 1 litre d’eau distillée et {o c.c. de glycérine et on cuit jusqu'à obtention d’une purée. Celle-ci est passée au tamis et le liquide en est ultérieurment ‘exprimé à travers une serviette tordue. L'’extrait est ensuite étendu de 3 fois son volume d’eau distillée. On ajoute 6 p. 100 de CI Na. L'extrait est porté à ébullition et distribué dans des ballons, à raison de 300 c.c. d'extrait par ballon. Dans chaque ballon, on ajoute 3 p. 100 d’agar-agar. Les ballons sont mis à l’autoclave et la gélose-pomme de terre ainsi obtenue, est con- _servée en glacière pendant un temps assez ons (un an au moins). Le milieu de culture définitif s'obtient de la facon suivante : un ballon de 300 c.c. de gélose-pomme de terre est fondu à l'au- toelave ou au bain-marie et refroidi ensuite jusqu'à 45° environ ; 300 c.c. de sang de Cheval défibriné stérile sont portés, au baïin- marie, à cette même température et ajoutés à la gélose-pomme de térre fondue, qu'on agite doucement pendant l'opération. En- suite, la gélose-pomme de terre-sang est coulée dans des boîtes d'aluminium stérilisées, de So mm. environ de diamètre et hautes de 15 mm. à couvercle emboîté. Les boîtes sont stérilisées à la: manière des boîtes de Petri avec interposition d'un couvercle de papier entre la boite et le couvercle d'aluminium. Avant coulage du milieu liquide et chaud, le couvercle d'aluminium est enlevé, mais le couvercle de papier reste en place. En remplissant, on soulève avec précaution un coin du couvercle de papier, qu'on ne remplacera par celui d'aluminium que lorsque le milieu aura eu le temps de se solidifier et de se refroidir (ceci pour éviter l’eau de condensation). Le milieu de culture réussi forme une masse solide rouge. Au cas où il n'aurait pas assez de consis- tance, il faudrait ‘additionner l'extrait d’agar-agar (4-5 p. 100 au lieu de 3 p. roo). Le procédé d’ensemencement par la toux a déjà été décrit dans les Annales de l'Institut Pasteur : le couvercle est enlevé et. on fait tousser (non pas cracher) le malade sur le milieu contenu dans la boîte. Le couvercle est remis en place, la boîte, placée sous enveloppe, est adressée à l’Institut sérothérapique de l'Etat, où elle est mise à létuve .Certaines phases de la coqueluche pro- ’ 428 RÉUNION DANOISE DE BIOLOGIE (42) duiront, en 2-3 jours, un nombre fort variable (isolées ou pul- lulant par masses) de colonies coquelucheuses, facilement recon- naissables parmi les autres espèces de colonies par leur appa- rence Juisante. (Instilut sérothérapique de l’'Elai danois). RECHERCHES SUR LA THROMBOSE ET L’EMBOLIE DANS L’ARTÈRE PULMONAIRE ET SES RAMIFICATIONS. Note de Pour MoLLER, présentée par JomaAnnes FIBIGER. La question de savoir dans quelle mesure les thrombus de l'artère pulmonaire sont autochtones ou d’origine embolique étant mal éclaircie, l’auteur a entrepris, pour contribuer à sa solution, d'examiner tous les cas d'oblitération de l'artère pulmo- naire, relevés au cours des nécropsies effectuées pendant une série d'années à l’Institut d'anatomie pathologique de l’'Univer- sité de Copenhague. On retirait les poumons et le cœur, en laissant intactes les communications. Ensuite, on ouvrait, aux ciseaux, les ramifica- tions de l'artère pulmonaire dont le diamètre dépassait 1-2 mm.; sil y avait.des caillots libres, on les prélevait pour les fixer. Quant à ceux qui adhéraient aux parois des vaisseaux, on les enlevait avec le vaisseau et une partie du tissu pulmonaire avoisi- nant. Si le caillot était de dimensions considérables, on divisait le vaisseau en morceaux par des sections perpendiculaires à l'axe, en ayant soin de pratiquer celles-ci dans les intervalles des ori- gines de ramifications. Le même poumon pouvait ainsi fournir un assez grand nombre de pièces. Ces pièces furent numérotés et le numéro repéré sur un plan schématique de l’ensemble des ramifications, ce qui permettait de s'orienter exactement. Des coupes sériées de 5-10 x étaient effectuées perpendiculairement à l'éperon. Toutes les r0-20 coupes étaient examinées au micros- cope. Cet examen est venu confirmer les conceptions modernes tou- chant la structure des thrombus autochtones de stagnation et d’agglutination ; en outre, il a été établi que la teneur des cail- lots en fibrine et la stratification de cette fibrine constituent des points de repère pour la distinction des caillots intravitaux et des thrombus postmortels. | Des caillots non obturants, thromboïdes, ont été relevés en grand nombre (dans 36 poumons sur 176 : 84 caillots en tout). PO | (43) SÉANCE DU À5 FÉVRIER 429 Microscopiquement, il n’est guère possible de distinguer les cail- lots formés sur place d’avec Les embolies erratiques, de petites di- mensions, à cheval sur des éperons. La portion primitive d’une thrombose autochtone quelconque, un thrombus d’agglutination, composé principalement d'héma- toblastes, est adhérente, ne s’embolise que rarement. À un stade plus avancé, il se formera des thrombus de stagnation, peu adhérents, qui s'embolisent souvent. Les embolies récentes se composent généralement de thrombus de stagnation de ce genre. Plus tard, il se forme souvent du pigment de fer en quantité abondante. : Les trombus autochtones, au contraire, de formation récente et qui représentent le stade primitif, sont du type dit d’aggluti- nation et les thrombus plus âgés de cette catégorie ne donneront pas lieu à une production de pigment. Les grands caillots obturants sont d'une pathogénie plus com- pliquée. [is se composent: d’embolies avec ou sans thrombose _ autochtone secondaire. Les parties constitutives, autochtones ou emboliques, se distinguent entre elles, au microscope, par la diversité des structures et par leur relation avec la paroi du vaisseau. Pour la délimitation des embolies, on peut se servir des caractéristiques suivantes, dont une seule suffit pour établir le diagnostic : 1° le caillot n’est pas adhérent ; 2° la structure du caillot ne dépend pas de la forme de la lumière du vaisseau ni de la circulation locale ; 3° les altérations provoquées par l’âge dans le caillot sont en discordance manifeste avec celles que présente la paroi du vaisseau ; 4° le caillot détermine un fléchissement de l’éperon qui lui fait obstacle. Cette dernière caractéristique n'avait pas été relevée jusqu'ici. | Sur 176 autopsies, 5o ont présenté des cas de processus embo- liques pulmonaires ; à ces cas, il en faut ajouter 15 de grandes embolies mortelles. Ces matériaux viennent confirmer ce qu'on savait déjà de leur grande fréquence, augmentant avec lâge, notamment chez les Femmes. L'établissement, par examen postmortem, d'embolies pulmonaires, chez des sujets de plus de ho-5o ans, est l'indice le plus certain de thrombose veineuse périphérique. Plus des 4/5 des embolies pulmonaires relevées sont des thrombus de stagnation, et, 9 fois sur 10, on les cons- tate dans des cas d’affections chroniques, surtout au cours des tumeurs malignes. Les embolies de faibles dimensions se répar- tissent dans les poumons proportionnellement avec le volume du sang. Des douleurs subites et intenses du dos et de la poi- trine, et dont on ne s'explique pas la provenance, constituent, avec des expectorations sanguinolentes, une indication presque 130 | RÉUNION DANOISE DE BIOLOGIE "(## sûre d'embolie pulmonaire, mais qui n'a été relevée que dans 1/3 des cas à petites embolies. : En dehors de la trombose tuberculeuse, il n’a pas été constaté de cas certains de thrombose autochtone primitive, soit à l’état initial, soit plus avancée, dans l'artère pulmonaire. La thrombose ‘secondaire peut prendre des proportions tellement considérables que toute l'artère principale d’un poumon s'en trouve remplie. Une telle thrombose très développée n’a été constatée que dans le cas (3 cas) d’une forte stase pulmonaire. La moitié des embolies pulmonaires manquent de thrombose secondaire, et, même dans lun des quarts restants, la thrombose est très peu importante. Selon toute probabilité, la très grande thrombose autochtone n'est pas dûe à la sclérose pulmonaire ; dans l’une et l’autre, il faut voir des effets parallèles de la stase pulmonaire. Quand il s'agit de fixer l’âge des diverses phases de transfor- mations des embolies (en se fondant sur les symptômes cliniques et les examens microscopiques), on devra reporter le début de l’organisation (1° phase) au quatrième jour après la formation de lembolie ; la 2° phase (organisation ultérieure, jusqu’à transfor- mation fibreuse) s'étend sur un espace d'environ quatre mois ; après quoi, la 3° phase (transformation fibreuse, jusqu’à efface- ment complet) s’accomplit en deux ans, au maximum. Ajoutons que cette chronologie ne s'applique probablement pas aux grands thrombus d’agglutination, de formation secondaire. (Institut d'anatomie pathologique de l'Université). ACTION SPÉCIFIQUE EXERCÉE SUR L'ORGANISME PAR LES RADIATIONS LUMINEUSES, par CARL SONNE. Dans une communication précédente (Sur le mode d’actiom du bain de lumière universel, ces Comptes rendus, p. 70b, 1920), nous avons signalé une action calorifique spécifique des radia- tions lumineuses, action dont pourrait dépendre celle du bain de lumière universel appliqué, par exemple, à la tuberculose chirur- gicale. Nous avons constaté, en effet, que les radiations en question sont susceptibles de porter le sang de la peau et des couches subcu- lanées à une température très supérieure à la plus forte tempé- rature relevée pendant la fièvre, soit à un niveau thermique dé- passant d'environ 6° le maximum réalisable par l’irradiation la plus intense qui se puisse supporter de rayons calorifiques obscurs (45) | SÉANGE-DU 15 HÉVRIER 131 ‘ordinaires. Les résultats publiés alors avaient été obtenus par des calculs basés sur les quantités de calories absorbées dans l'irradiation des divers rayons et par la constatation des tempé- ratures de la peau ainsi obtenues. Par la suite, nous avons re- levé, directement et simultanément, à l’aide de #hermo. épingles, la tempér ature de la surface de la peau et celle des couches pro- fondes, pendant les différentes irradations, ce qui nous a permis d'établir que, dans l'irradiation lumineuse, on constate, en effet, en allant de la surface de la peau vers la profondeur, une éléva- tion de la température, tandis que, dans l’irradiation calorifique ordinaire, c'est une chute qui se produit. Le relevé des températures respectives produites dans le tissu sous-cutané par l'irradiation des deux différentes catégories de rayons (irradiation réglée de façon à porter chaque fois la tem- pérature de [a peau à 42°) a fourni une valeur approximative de 44%, dans le cas de rayons lumineux, et de 39°, dans celui de rayons ultrarouges, ce qui fait un écart d'environ 5°. Nous avons fait, en outre, quelques essais sur l'influence exer- cée par les diverses radiations sur les températures de la peau et du corps de Cobayes, dont on avait rasé la partie du dos qu'on exposait aux irradiations. Les Cobayes ont une réglementation thermique plutôt défectueuse, les variations des influences calo- rifiques auxquelles on les expose ayant des retentisséments consi- dérables sur leur température somatique. En exposant un Co- baye blanc, au dos rasé, à l’irradiation lumineuse, il suffit d’un apport relativement faible de calories pour produire une aug- mentation appréciable de la température du corps, et, cela. sans la moindre trace de brûlure à la peau. [Il en va autrement après irradiation par rayons ultrarouges sur les téguments rasés : dans ce cas, il peut se produire des brülures considérables sans élévation notable de la température du corps. Les expériences consignées dans le tableau ci-après n'ont pas été poussées jus- qu'à l'obtention de brûlures : on a enregistré la température superficielle pendant l'irradiation au moyen d’un thermomètre pour la peau construit à cet effet. L'irradiation s’obtenait, dans le cas de rayons calorifiques obscurs, au moyen d’une bobine électrique. à résistance, et, dans le cas de rayons lumineux, à l’aide d'une grande lampe à arc dont les radiations traversaient _ (en vue de l'élimination de la plus grande partie des rayons ultra- violets et ultrarouges) une chambre en verre remplie d’eau, de 6 em. d'épaisseur. Les radiations ultrarouges étaient administrées à raison d'environ 0,4 calories par cmq. à la minute, et les ra- diations lumineuses à raison de 0,9 calories. Pendant l'irradia- tion, Le Cobaye blanc se trouve suspendu dans une corbeille en fil d'acier à mailles lâches que l’animal couvre presque entière- 432 RÉUNION DANOISE DE BIOLOGIE ment de manière à ce que l'échauffement du milieu ambiant, causé par l’irradiation, ne puisse se faire sentir. En tout, cinq Cobayes ont été exposés aux irradiations. Ils n'ont reçu qu'une seule irradiation par jour et on changeait d'irradiation toutes les fois qu'ils étaient mis en expérience. La durée de l'irradiation était de 30 minutes. La température du corps était prise avant et après l'irradiation, celle de Ja peau, se prenait vers la fin de l'opération. : Toutes les eXpériences décèlent une élévation assez considéra- ble de la température du corps provoquée par l’irradiation lumi- neuse ; par contre, l'élévation était nulle ou faible après irra- diation de rayons obscurs, et cela, bien que, dans ce dernier cas, la température de la peau puisse dépasser de DEUUTE celle dite paï irradiation lumineuse. Voici les résultats observés chez les divers Cobayes. . Température du corps après Température de la peau après irradiation par rayons visibles, irradiation par rayons visibles, moins la tempéralure du corps moins la température de la peau ë après irradiation après irradiation N° du Cobaye par rayons ultrarouges par rayons ultrarouges T + 2,19 + 0,72 2 NT An 0) 3 Er 08 : ATOS ñ LR Een + 2,89 5 M0 0250 Moyenne PROMO 2 9,QË (Institut Finsen). imp. A. DAVY et FILS Aîné, 52, rue Madame. Paris Le Gérant : A. PAVY. 6) Anesthésie Locale, Régionale a Rachi-Anesihésie ee La SYNCAËÎNE, qui est l'éther paraaminobenzoïque du diethylaminoetnanol, possède identiquement la même constitution chimique et les mêmes propriétés que l’anesthésique, produit d’origine allemande, délivré sous le nom de ‘‘Novocaïine”. FORMES : I. TUBES STÉRILISÉS CLIN 0e SYNCAÎNE (ae 4, 2,5 et 10 ce.) seule ou associée à l'Adrénaline. Tous dosages usuels. II. SOLUTIONS ADRANESTHESIQUES : SYNCAINE : Ogr. 005 (ampoules de 5, 10, 25 cc.) ADRÉNALINE : 4 mgr. (ampoules de cc.) SYNCAÏNE ‘ Ogr. 04 (ampoules de 2 cc.) ADRÉNALINE: 1 mgr. (ampoules de 1 cc.) SYNCAÏNE : Ogr.05 (ampoules de 2 cc.) ADRÉNALINE : 4 mgr. (ampoules de 1 cc.) . à ious médicaments pour injections hypodermiques La nomenciature de nos préparations hypodermiques comprend la généralité des médica- ments injectables. Nous exécutons en outre toutes les formules qui nous sont confiées. Nous rappelons que les LABORATOIRES CLIN qui, depuis l’origine de la médication hypodermique. prépareut les médicaments en tubes stérilisés, ont l'expérience la plus longue et la plus complète des diverses techniques que supposent l'établissement des solu- tions et leur division en ampoules (vérification de pureté, dosage. isotouisation, stérilisation), SEÉRUMS ARTIFIGIELS Sérum de HAYEM, de FLEIG, de CHÉRON, de GROCO, Sérum quininé, e{c. Ampoules de 50, 125, 250, 500 cc. nour injections massives Les Sérums artificiels (eau physiologique, sérums de Hayem) sont délivrés dans des ampoules qu'un dispositif particulier permet de suspendre à là hauteur voulue pour obtenir le passage du liquide dans les tissus par le seul fait de la pesanteur. Nous préparons dans la série des solutions pour injections massives, les diverses formules de sérums du D" Charles FLEÏG, sérums achlorurés glucosés iso et hypertoniques, dont les indications sont celles de la solution salée. avec des avantages notables sur cette dernière Tous nos sérums sont préparés avec une egu fratchement «istillée, pratiquement privée de gaz carbonique, exempte de matières organiques et stérilisée le jour: même de sa prépara- tion. (Envoi sur demande de lu Notice spéciale). > COLLYRES STÉRILISÉS à tous médicaments (formules usuelles: Solutions aqueuses et huileuses) Flacons-Ampoules-Compte-gouttes de 10 ec. Ces collyres préparés avec tout le soin voulu au point de vue du dosage et de la stérilisation sont enfermés dans des ampoules comptes-gouttes calibrées. Les médecins péuveut ainsi être assurés de la Stérilité parfaite d'un produit qui ne subit aucun trnsvasemeut pour atteindre la partie malade. NOTA. — Envoi de notre Catalogue complet franco à MM. les Docteurs, sur leur demande. 1509 * LABORATOIRES CLIN, 20, Rue des Fossés-Saint-Jacques, PARIS. TE Flacon éntouré de Cros RO RQ SUPPOSITOIRES SUPPOSITOIRES Cr CHAUME CON STIPATION_ Ne pas les TRE avec les TRE Chaumel pour pansements vaginaux. . -Exiger le Nom de Re FI. de 64 Capsules, 1/21. 40 Capsules, DE SOUDE .6 â 12 par jour. Établissements FUMOUZE 78, Faubourg Saint-Denis PARIS l . ” Æ | 4 je nn nn sa de Pt Loir act MT oo Le D RE aidé mail à PREMIÈRE DENTITION 12 PR SIROP DELABARRE ROSÉ) - Facilite la sortie des Dents = \ A = et prévient tous les Accidents de la Dentition. KE > Le Exiger le NOM de Delabarre et le TIMBRE de l'Union des Fabricants. Ÿ 5) Établissements FUMOUZE, 78, Faubourg Saint-Denis, PARIS. © Paris. — Typ. A. Davy, 52, rue Madame. — Téléphone Saxe-04-19. | Tomé LXXXIV. 1921 | N° 9. É COMPTES RENDUS | ee des Séances DE LA Société de Biologie PUBLIÉS LE VENDREDI DE CHAQUE SEMAINE Séance du 5 Mars 1921 PARIS __ MASSON ET Ci, ÉDITEURS LIBRAIRES DE L'ACADÉMIE DE MÉDECINE 120, BOULEVARD SAINT-GERMAIN (VIe) | Les comptes rendus paraissent chaque semaine sauf pendant les vacances de la Société, | PRIX DE L'ARBONNEMENT POUR 41921 : | France : 40 fr. — Etranger : 50 fr. 1 Prix pu NuMÉRO : ® fr. Les abonnements sont reçus par MM. MASSON et Cie Haiensse 120, Boulevard Saint-Germain, Paris Toutes les notes doivent être remises sous forme de dactylographies, ne | varietur, sans lectures douteuses ; elles ne doivent pas dépasser l'étendue réglementaire. Ces conditions sont formelles. Les demandes de tirés à part doivent être portées sur les dactylogra- phies; les factures réglées directement à l'imprimerie. Les auteurs peuvent contrôler la correction typographique de leurs notes, le jeudi à 10 neures, chez les imprimeurs, MM. pars 52, rue Madame, Paris 6°. À 4 COMPTES RENDUS HEBDOMADAIRES DE LA SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE SÉANCE DU 5 MARS ABT (G.) et BLanc (G.) : Cul- ‘ture et conservation des microbes sur les milieux à la levure auto- LBES LEONE SRE AM AzouLay (L.) : Sensibilité aux Champignons comestibles ...... Banu (G.) : Recherches ana- tomo-pathologiques sur la myo- Pare aeniiquer sen BoursuisNon (G.) et LaAu:IER * (H.) : Mesure directe de la chro- naxie des nerfs et muscles du membre supérieur de l’Homme avec le rhéotome balistique de Weiss. Contrôle et confirmation des mesures de chronaxies calcu- lées avec les condensateurs...... Broco-Rousseu : Injections au Cheval de Streptocoque équin traité par l’alcool-éther......... Carnor (P.), Rarmery (F.) et GÉrarp (P.) Recherches sur la perfusion rénale. Conditions HO UN IOINES AO 0 ONE AR DoRLENCOURT (H. et Banu (G.) : La leucocytose digestive au cours des diarrhées communes de lapremiere entance-90: 2... Egezin: (A.-H.) : Milieu de cul- ture à base de fibrinogène...... GirarD (P.) : À propos de l’ac- tion des sels de terres rares sur les cellules microbiennes....... LemeLanp (P.) : Recherches sur le dosage du phosphore lipoïdi- que total dans le sérum sanguin. BroLocie. COMPTES RENDUS. — 1921. T. 452 138 457 h42 446 1921 SOMMAIRE Losper (M.), FORESTIER (J.) et Toner (J.): Présence de pepsine dans le tronc du pneumogastrique GAUCHER EME ERA ER Peyron (A.) : Sur le mode de développement des tumeurs de la glande interstitielle du testicule Chez les Ghevals 5eme arMentUR RuginsTeiN (M.) : Au sujet de la note de M. Pomaret sur les sé- rums et les arsénobenzènes...... ToxanoTiNE (S.) : Les change- ments de la perméabilité de l’œuf d’Oursin localisés expérimentale- RE LU AE es RS MP RACE EE Turro (R.) : Extraction de fer- mentsicellulannest Een Van GEHUCHTEN (P.) : Les or- ganes à sécrétion interne dans les infections à microbes anaérobies. 455 AG:x 459. . Réunion de la Société belge de biologie. Maisin (J.) : Adaptation du bac- TÉRODUA Eee REA ANT er Maisin (J.) : Au sujet de la na- ture du principe bactériophage.. Van Larr (M.-H.) : Sur l’exis- tence d’une émulsine dans l’ex- tai denmalt EME PACE IS Van Laer (M.-H.): Se l’exis- tence d’une lipase dans l’extrait dE TA CS ea Re WinIWARTER (H. de) : Remar- que technique concernant la tri- PIERCOlIOTA TION PP PARA PALERE LXXXIV, 168 473 434 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE Présidence de M. André-Thomas, vice-président. PRÉSENTATION D'UN LIVRE DE M. MAURICE ARTHUS : DE L’ANAPHYLAXIE A L'IMMUNITÉ (1). M. E. Gzey. — Il n’est sans doute guère de biologistes qui n'aient suivi avec attention et grand intérêt les travaux que notre collègue à commencés, il y a près de vingt ans, et qu'il a depuis lors patiemment continués sur l’anaphylaxie et dont beaucoup, d’ailleurs, ont été présentés à la Société de biologie. Ces travaux, on le sait, ont été très féconds ; l’auteur les a inaugurés en 1903 par la découverte d’un fait dominateur, qui est à l'origine de la séro-anaphylaxie ; peu à peu de nombreuses données expérimen- tales, soigneusement étudiées, sur les intoxications protéiques, les « protéotoxies », sur les venins et les antivenins, sur l’ana- phylaxie passive, sur les relations entre l’anaphylaxie et l’immu- nité et la distinction qui doit être opérée entre ces deux états, se sont ajoutées aux résultats des premières recherches. Aïnsi a été acquis un ensemble imposant de faits solidement établis, rigou- reusement analysés, étudiés dans le détail, exempts d'hypothèses, débarrassés de toute interprétation théorique, qui ont singu- lièrement enrichi notre connaissance de l’anaphylaxie. Notre éminent collègue a eu l'heureuse idée de grouper tous ces faits en une publication très originale et qui mériterait de servir de modèle. C'est le livre que j'ai l'honneur d'offrir, en son nom, à la Société. Il n’a pas simplement réuni les notes et les mémoires qu'il a publiés au cours des dix-huit dernières années sur la question de l’anaphylaxie ; au reste, ç'eüt été là, déjà, un service rendu à tous ceux qui s'intéressent à cette ques- tion que de leur présenter sous la forme courante du livre des travaux dispersés dans des recueils divers. Il a fait plus et mieux. En des chapitres judicieusement choisis et qui forment une suite logique, il a réparti la masse des expériences qu'il a faites ; il en rapporte 734 sur les 2.500 environ qu'il a réalisées sur les divers sujets dont il a poursuivi l'étude ; ces procès-verbaux d'’ex- périences, ainsi groupés et classés, sont reliés’ entre eux par de courts résumés historiques, par de vigoureux exposés critiques, par des discussions serrées et par la succession même des notions qui ressortent des faits et que l’auteur met progressivement en lumière ; la signification de tous ces faits apparaît alors d'elle- même ; ce sont eux qui constituent toujours le fond et comme la (x) Un vol. grand in-8° de AXXVI-563 p., Paris, Masson et Cie, 1927. SÉANCE DU D MARS 435 substance essentielle des différents chapitres, de sorte qu'on ne les perd jamais de vue ; on ne quitte jamais le terrain solide de l'expérience. Si l’auteur présente, comme il en a le droit, des interprétations, il n’imagine et ne soutient aucune théorie, et c'est là un des caractères les plus remarquables de cette œuvre et qu'on ne saurait trop louer. Les faits bien observés demeurent ; leur signification, si l'analyse en a été correctement faite et suffi- samment approfondie, demeure ; le.plus souvent, les théories passent. Que de choses j'aurais à ajouter et d'éloges à adresser à l’auteur, si je pouvais entrer ici dans le détail de l’œuvre ! Je me repro- cherais cependant de ne pas en signaler le début, cette intro- duction de quelques pages, où la suite des observations faites au cours de ses recherches par l’auteur et des idées auxquelles l’expé- rience l’a conduit, est présentée sous une forme d’une simplicité - « d LS SÉANCE DU D MARS 443 semblent extrèmement réduits. Aux modifications de l’état élec- trique de leur paroi correspondra uh effet de tension de surface à peu près exclusif. Dans l'expression de cette tension de surface (t=q—2 7 h 6) le terme q représente le travail des forces de cohésion qui s'exerce entre les micelles protoplasmiques ; le terme —2 rh (où h représente l'épaisseur de la couche double et « sa densité) est l'expression rapportée à l'unité de surface du travail électrique de la couche double. Les forces de cohésion travaillent dans le sens d’une contraction du protoplasme, le travail de la couche double, comme l'indique son signe négatif, s'exerce dans le sens d’une dispersion. Un abaïissement de la valeur de la différence de potentiel de la couche double aura donc pour effet un accroissement de la cohésion micellaire. Ainsi, l'effet physique qu'on peut attendre de la présence d'ions positifs polyvalents dans le milieu de culture est une contraction du protoplasme. Il se traduit par une dimi- nution du volume cellulaire enregistrable par la méthode des tubes hématocrites. Or, il est possible de suivre les variations de la tension de surface d’une cellule par l'évaluation du produit ç h (moment électrique de la couche double) qui est égal, si l’on assi- mile, par première approximation, la cellule à un grain sphérique s UM Es Ne désignant la vitesse du déplacement dans le champ de valeur H et n le coefficient de viscosité du milieu. Il était plus que probable que les variations d’un facteur phy- sique aussi important que la cohésion micellaire devait provoquer des effets biologiques extrêmement intéressants. Nous ayons expérimenté sur le Shiga, le Pneumocoque, l'Eberth, les Para À et B, le charbon asporogène, le Preiz-Nocard, le Vibrion septique. En bouillon ordinaire pour ces différentes cellules microbiennes la valeur de 6 h est aux environs de 3,7*10° C. G. S. Nous sommes parvenus à introduire dans le milieu de culture, sans précipiter les albumines des ions La à des concentrations diverses dont l'excès dans le liquide intergra- nulaire était fixé par les cellules. Lorsque la concentration de . ces ions était telle que la valeur de ç h tombait aux environs de 2,0 x* 10% C. G. S., l'effet biologique observé consistait dans ces magnifiques, hypervégétations décrites par plusieurs auteurs. Lorsque la concentration des ions La dans le milieu est telle que la valeur de 6 h tombe aux environs de 1,8 x 10° C. G. S., la luxuriance de la végétation disparaît, mais la durée de la vie de la cellule indépendamment de tout processus de reproduction se trouve considérablement accrue. Exemple : un Pneunocoque virulent, étiquetté 312 à l’Institut Pasteur, vit 3 jours à 10° et 5 jours au maximum à la glacière. En bouillon lanthané (&h entre OR ET un nÉ C GR OO Ven fhs ne 434 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE 1,8 et 1,2x 10°) il est encore vivant après 6 semaines à o° et. sa virulence reste fixée à ce qu'elle’ était à l’origine ; le proto- plasma condensé résiste remarquablement aux influences lytiques du milieu. Le processus de défense est analogue à la sporulation ; mais c’est ici la cellule tout entière qui fonctionne comme une spore. Lorsqu'on accroît encore la concentration en ions La la tension de surface tend vers un maximum et la cellule est tuée; mais dans des conditions remarquables, qui « fixent » son proto- plasme et respectent sa toxicité. Exemple : Le Preiz-Nocard vivant injecté sous la peau provoque « loco Iæso » un ulcus imputable à l’endotoxine et un empatement imputable à la lyse du proto- plasma cellulaire ; o gr. 10 de Preiz-Nocard tué à l'alcool éther et injectés sous la peau du Cobaye ne provoquent qu'un empate- ment qui se résout au 6° jour en un bourbillon. La même dose de Preiz-Nocard tué par le lanthane provoque les mêmes réac- tions que le Bacille vivant ; seulement, l’ulcus imputable à l'endo- toxine respectée n'apparaît qu'au 12° jour. L’extrème cohésion du protoplasme fait qu’il ne se décoagule et ne se lyse que de façon lente et ménagée. Dans la préparation des vaccins, cette obser- vation me paraît présenter un intérêt pratique. Au point de vue qui nous a guidé et qui consiste à envisager un mécanisme d'action physique — la cohésion croissante du protoplasme — ce qui permet de prévoir et de comprendre cer- tains effets biologiques (résistance aux actions lytiques, lente désagrégation des cellules) on peut opposer le point de vue tou- jours assez vague dans l'esprit de ses partisans qui consiste à invoquer une action chimique des sels de terres rares sur le protoplasme vivant. Ce point de vue implique une réaction chi- mique possible entre les albumines du protoplasme et ces sels neutres. | Nous ajouterons que, sans changer la concentration des ions La dans le milieu, on supprime les effets biologiques décrits si l’on neutralise leur effet électrique par une concentration convenable d'ions négatifs. polyvalents (citrates, ferrocyanures). SÉANCE DU D MARS 445 INJECTIONS AU CHEVAL DE STREPTOCOQUE ÉQUIN TRAITÉ PAR L'ALCOOL-ÉTHER, par Broco-Rousseu. Il parait démontré, à l'heure actuelle, que le Sireptocoque équin est la cause de nombreux états morbides du Cheval, et qu'il est l'agent déterminant de toutes les complications graves, dans l’affection qui porte le nom de gourme. Il y a donc un intérêt évident à pouvoir disposer d’une méthode efficace pour lutter contre ce Streptocoque. Parmi les tentatives de sérothérapie, essayées contre cet agent pathogène, la plus intéressante est celle qui a été publiée en 1906, par Dassonville et de Wissocq. Ces auteurs ont préparé des Chevaux en leur injectant des cultures virulentes à doses croissantes, par la voie sous-cutanée, au début, puis ensuite par la voie veineuse. Des travaux récents de Nicolle, Truche, Frasey, Debains, Nicolas, ont montré qu'il était possible d'obtenir des sérums antimicrobiens et antitoxiques à l’aide des microbes tués par l’alcool-éther (typhique, paratyphique, Méningocoque, Pneu- mocoque, Shiga, Flexner, melitensis, cholérique). Ils recom- mandent de diluer l’antigène dans l’eau physiologique pour évi- ter les accidents d’hypersensibilité. J'ai cherché si cette nouvelle méthode pouvait être appliquée, en prenant le Streptocoque équin comme antigène. Il était pos- sible, en effet, que le Cheval puisse supporter sans inconvénient un Bacille d'origine humaine, et que, au contraire, il supporte très mal un microbe pathogène pour lui dans les conditions naturelles. | Voici le résultat d’une série de 19 injections pratiquées sur le Cheval « Infutable ». Les injections ont été faites dans la jugu- laire, avec des quantités variables de microbes alcool-éther, mis en émulsion dans 250 c.c. d’eau physiologique tiède. Date Quantité injectée Tempéralure maximum 3 décembre 1920 1 /centicr. Lo 1 — —. Ho 40,9 5 — == 0,20 — ho,5 6 — == 0,0 — 40,9 7 LE LE (0). 25) 39,6 8 — —- 0,20 —- Lo (] — — O5 Non 10 -—- = 0,20 — : 39,9 11 —- = 00 — 40,4 19 — _ no 40,7 446. SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE Un mois après, une nouvelle série d’injections fut faite : 15 février 1927 2 cenligr. 13 — — 3 — AN — HU ES 15 — —— LR Nouvelle série un mois après : 15 février 1921 2 centigr. 16 — 2e 3 #3 17 — — 2. — 18 —- — 2 — iQ ARE ES Ces trois expériences permettent de tirer de suite quelques conclusions : 1° il est possible d’injecter, sans aucun inconvé- nient, des corps microbiens traités par l'alcool-éther, dans la jugulaire d’un Cheval ; 2° les températures obtenues permettent de voir que les maxima de la 3° série sont plus bas que ceux des deux autres ; le microbe injecté étant toujours le même, l’ani- mal paraît acquérir un certain degré d'immunisation ; 3° il ne paraît pas nécessaire d'employer de fortes doses de corps micro- biens, les injections de 3, 4 ou 5 centigr. ne donnent pas de réactions plus sensibles que celles faites avec 25 centigr. Ces résultats permettent de penser que, par Halo avec la préparation des autres sérums, cette méthode pourra être em- ployée pour préparer un sérum actif contre les Streptococcies du Cheval, et plus particulièrement contre la gourme. (Laboratoire militaire de recherches vétérinaires.) RECHERCHES SUR LE DOSAGE DU PHOSPHORE LIPOÏDIQUE TOTAL DANS LE SÉRUM SANGUIN, par P. LEMELAND. Les études récentes de Levene sur le phosphatides ont fait considérablement progresser nos connaissances sur la constitution chimique de ces in Les travaux de Mac Lean ont enfin réduit leur nombre à quelques types bien déterminés, dont la formule se précise. Nous n'avons cependant pas encore de méthodes exactes et rapides permettant de pratiquer, en série, de nombreux dosages de lécithine, céphaline, sphyngomyéline, dans les tissus ou les humeurs de lenerhiaane. Nous devons nous contenter d'un dosage global de l’ensemble des phosphatides en prenant le phosphore comme élément indirect de mesure. C'est la conclusion à laquelle Mayer et Schaeffer étaient déjà parvenus SÉANCE DU D MARS 447 en 1913, après avoir discuté cette question. La notion de phos- phore lipoïdique total s'est déjà montrée très féconde. L'étude des variations quantitatives de cet élément doit permettre de comprendre le rôle des phosphatides dans l'économie, tout comme la notion d'azote total permit d'étudier le métabolisme des albuminoïdes, avant que n’en fut totalement connue la cons- ütution. Nous avons entrepris une série de recherches sur le dosage du phosphore lipoïdique dans le sérum, afin de savoir dans quelles limites ef avec quelle approximation il peut être évalué. L’extrait alcoolique obtenu dans l'appareil de Kumagawa est évaporé et séché dans le vide ; la distillation de l’alcool se fait dans des conditions étroitement déterminées sur lesquelles nous reviendrons ailleurs (x). L’inobservation de ces conditions retire au dosage toute signi- fication. L’altération des phosphatides les rend, en effet, inso- lubles dans les solvants employés pour la reprise. Leur extraction est-elle quantitative, quel que soit le solvant organique employé ? L'élimination des autres composés pi Dise est-elle indépen- dante de la nature du solvant ? Sérum de Chien. Prises de 30 c.c. Dosage du phosphore par le Macroneumann-Gregersen. Résultats en milligrammes : Numéros Ether Numéros Numéros Ether de pétrole -des prises absolu des prises Benzine des prises EVE 0e I A.19 5 4.34 : 9 4,28 9 h.22 6 4.35 TO 4.25 3 h.17 7 4.36 TI 4.25 A 4.20 8 4.22 12 4.20 perte notée La lecture du tableau I montre : r° qu’un même solvant fournit toujours des résultats concordants ; 2° qu'en suivant notre tech- nique, on obtient à 3 ou 4 p. ro0 près, des résultats identiques avec l'éther absolu, l’éther de pétrole, la benzine (2). L’extraction Puiconle des phosphatides étant réalisée, quelle méthode employer pour doser le phosphore ? Les nécessités de la recherche physiologique imposent l'emploi d'une micromé- thode. Après en avoir essayé plusieurs, nous nous sommes adressés à l'excellente dr récemment proposée par S. Pos- ternak. Elle permet : 1° de doser avec précision toutes quantités de phosphore … entre o millgr. 05 et 5 milligr. ; 2° d'em- ployer la minéralisation nitrosulfurique. Avec de petites prises (x) L'ensemble de nos techniques chimiques sera prochainement publié dans le Bulletin de la Société de Chimie Biologique. (2) Cette constatation ruine les assertions constraires de Heubner. L'’irrégu- larité de ses résultats est due à l’altération des phosphatides provoquée par ses procédés grossiers de dessèchement. 148 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE de sérum (4 ou 5 c.c.) cette minéralisation est entièrement effec- tuée avec 1 c.c. de SO‘FE ; l’acide nitrique étant chassé par ébul- lition, on se trouve dans les conditions indiquées par l’auteur pour la A eu du molybdate en milieu exclusivement sulfurique. Le tableau 2 E Lent 6 do bes IP par cette technique sur un même sérum. Sérum de Chien. }Prises fde 5 cc. Minéralisation d’après Neumann avec r c.c. de SO'H. Résultats en milligrammes : Numéros des prises Phosphore trouvé 0.707 0.768 0.753 (perte notée) O. 765 0.759 0.766 S OF © © Telle est la méthode que nous avons employée dans nos recher- ches physiologiques sur les lipoïdes du sérum. RECHERCHES SUR LA PERFUSION RÉNALE. CONDITIONS TECHNIQUES, par P. Garwor, F. Rarnery et P. GÉRarp. La perfusion rénale a été expérimentée jusqu'à ce jour par quelques auteurs. Lorsqu'on lit les relations de ces expériences, on relève de nombreuses causes d'erreur qui peuvent fausser les résultats. Un rein, extirpé de l’animal et mis in vitro dans un liquide à 37°, ne représente évidemment plus l'organe normal fonctionnellement parlant : les plexus nerveux ont été arrachés : le traumatisme a changé les conditions vitales de l'organe ; le fonctionnement de ce rein, au point de vue secrétoire, est pro- fondément troublé. On rencontre dans les perfusions rénales une autre cause d'erreur encore plus importante : le liquide de per- fusion est, pour la plupart du temps, du liquide de Ringer-Locke: ou du sérum physiologique. Les cellules rénales, comme les cel- lules intestinales, perdent en présence de ce milieu, toutes leurs qualités secrétoires ; le liquide qui les baigne ne rappelle le sang ni par sa réaction ni par sa teneur en albumine. Aussi, lorsqu'on perfuse avec de semblables liquides et que l’on essaie de se rendre compte des sécrétions de sorps solubles, tels que le glucose, l’urée les chlorures, s’aperçoit-on que la notion de seuil disparaît : tous les corps passent à travers la cellule rénale comme à travers um papier filtre et le taux des corps solubles s'égalise d’un côté et de l’autre de la barrière rénale. | L SÉANCE DU D MARS 449 Gabriels (1) et d’autres auteurs ont essayé de pallier à cet incon- vénient en mélangeant une partie de sang ou de sérum à huit parties de sérum physiologique : la technique se trouve de ce fait améliorée, mais ces auteurs ont eu le tort de la considérer comme suffisamment parfaite. En effet, même avec des dilutions moins fortes (une partie de sang dans quatre parties de sérum physiologique), on obtient un ensemble de résultats qui, bien que meilleurs, soint loin d’être représentatifs d’une secrétion normale du rein. Nous avons observé, au point de vue histolo- gique, des altérations manifestes du rein : les tubes sont écartés par du liquide d'œdème ; il existe des hémorragies intra et extra- tubulaires ; quant aux tubes contournés, ils présentent des alté- rations protoplasmiques (éclatement cellulaire, densification du _ protoplasma). Au point de vue physiologique, la différence de rapidité de secrétion urinaire avec nn liquide de perfusion com- posé de sang dilué dans du sérum physiologique et avec du sang pur, nous est apparue tellement grande, qu’on ne peut s'empe- cher de considérer comme añormales les secrétions rapides et à gros rendement obtenues avec des sangs dilués. Néanmoins, l’ad- dition du sang à du sérum physiologique était déjà un perfec- tionnement de la méthode, puisque les rapidités de secrétion urinaire tombent assez vite dès que les taux de sérum augmentent et que les corps solubles passent à travers le filtre rénal en se concentrant : l'acte secrétoire des cellules rénales commence donc à se manifester de façon nette, malgré l'état histologique anormal des tubes après la perfusion. En opérant avec du sang citraté à 4 p. ro00 dilué quatre fois dans du sérum, nous arrivons à obtenir des secrétions urinaires intéressantes, dont le taux de glucose est différent de celui du sang, lorsque ce dernier atteint d'assez fortes concentrations. Par exemple Sang Urine Taux de sécrétion fe 2,07 2,67 26 $ “bre expérience :. ..... h,82 bre PARCS MATRA 12,19 où Gr expérience. :::...: 5,64 6,25 TOMSA Gitexpérience, -. :.... 1,87 2,91 TOM Nous avons, par contre, à opposer des chiffres contradictoires …— pour des perfusions faites dans les mêmes conditions. £ Le : 2,02 HO MEXPÉTIENCC Er elee ( 2,42 FE ( 2,42 1,98 66 expérience :....., 2,97 2,78 65 expérience -..... à 2,84 Neo (x) Gabriels. Archives inter. de physiologie, 1913-1914, t. XIV, p. 48. © N Biorocre. CoMPTEs RENDUS. — 1921. T. LXXXIV. 450 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE L’instabilité des chiffres, les résultats discordants que nous obtenons, peuvent s'expliquer facilement par le degré d’altération du rein produit par ie liquide perfusant. Aussi, avons-nous essayé de réaliser une perfusion rénale avec le moins de causes d'erreur possible : voici, résumées, les précautions time que nous avons prises 1° Nous perfusons sur le Chien vivant, le rein restant en place. ue seuls traumatismes (non clocdbles il est vrai) sont la pose des canules dans l'artère, la veine et l’uretère. C’est l'introduction dans l'artère rénale qui lèse le plus le plexus sympathique rénal. L'introduction de la canule dans l’uretère produit presque tou- jours des phénomènes d’inhibition qui finissent par céder. Au cours de nos expériences, nous avons tenu compte de ce temps perdu, pour le calcul de nos rendements en urines secrétées, par rapport au temps et au sang perfusé. 2° Notre liquide de perfusion est du sang de Chien citraté à ñ p. 1.000 ; autant que possible, nous perfusons avec le propre sang du Chien. Mais il nous faut, le plus souvent, ajouter le sang d'un autre Chien. 3° À l’aide d’un appareil de réalisation facile, composé de deux flacons reliés l’un à l'autre et mis en communication avec un manomètre à mercure, on fait passer sans arrêt le liquide de perfusion à une température égale de 39°, sous la pression désirée qui a toujours été de 18 centim. ou 20 centim. de Hg. 4° Nous ne faisons pas durer la perfusion plus de 2 heures,, autant qu'il est possible. Car, bien que le Chien reste vivant, le rein se fatigue ; sa capsule s’œdématie ; le sang que l'on perfuse se méthémoglobinise, et après un certain temps, il est impossible de fixer à nouveau de l'oxygène sur le sang veineux, qui reste noir malgré de nombreux barbotages de ce gaz. D'ailleurs, la perfusion se ralentit alors, ainsi que la secrétion urinaire. an ° Nous ne donnons aucun anesthésique aux Chiens pour ne Fe influencer le rein. L'animal est perfusé avec la moitié de son sang total. Cette saignée est suffisante pour l’anesthésier et lui permettre de supporter l'opération sans douleur appréciable. 6° Au cours de l'opération, nous commençons toujours par mettre la canule dans l'artère rénale afin de ne jamais produire de sur-pression dans le rein. On peut donc aboucher en toute tranquillité la canule dans la veine, la circulation étant momen- tanément arrêtée. On évite ainsi de PONS des héinorragies internes dans l’organe. 7° Nous dénudons l'uretère avec soin et l'isolons des petits rte qui sont contre sa paroi, afin dé ne pas les ligaturer en même témps que l’uretère et de ne pas produire ainsi de congestion de l'organe. Nous respectons aussi le paquet des artères same bass ae Fute nd Chen ÉÈE S LÙDLSS C S né) itré a CNE et RS Là TE QU EN OO NT ST NN IT TS OP SÉANCE DU D MARS 451 et veines uretérales qui cheminent parallèlement à l'uretère ; la ligature de ce-petit paquet vasculaire, quelquefois gênant, produit invariablement une hématurie. Dans ces conditions, nous avons presque toujours eu des perfu- sions qui ont donné des résultats à peu près réguliers. Lorsque “ nous avons perfusé avec du sang pur, les rendements en urine …— par rapport aux quantités de sang perfusé ont toujours été faibles, + se rapprochant des rendements physiologiques, quoique très … variables cependant avec les différents animaux. L’urine recueillie …. est toujours très légèrement albumineuse, mais, à moins d'inci- Hodents, claire, nié et sans coloration rouge ; son aspect est ! donc totalement différent du liquide de en Sianne Au point de 1 vue histologique, après perfusion, les reins présentent des figures … très nettes de secrétion. Les tubes sont dilatés, il y a un abais- … sement du protoplasme, conservation de la bordure en brosse. — L'étude cytologique indique des modifications mitochondriales …_ qui se caractérisent par une augmentation de volume et un _chan- _ gement de l'aspect de ces mitochondries. Au point de vue chimique, lorsqu'il s’agit de doser le Mo nous prélevons le sang au début et à la fin de la perfusion, et nous prenons un chiffre moyen comme chiffre de comparaison avec celui du glucose dans l’urine. Avec du sang pur, la glycolyse peut parfois être très rapide et fausserait les résultats si l'on n'en tenait pas compte. Les doses de glucose étant très minimes, ét les quantités d'urine recueillies très petites, nous contrôlons nos résultats en faisant le dosage par deux méthodes différentes : La première est une méthode de Bertrand, adaptée à de petites quan- tités de glucose, et qui, en suivant une technique qui nous est personnelle, permet d'apprécier des différences de o gr. 00015 de glucose. La seconde est la méthode de Folin et Wu, à l'acide phosphotungstique, qui permet de #aire des dosages sur 1 €.e. de. sang. Les deux méthodes nous ont toujours donné des résultats - concordants. —. Munis de cette technique, qui est loin d'être parfaite, et que à, des travaux en couis sont en train de perfectionner, nous avons “entrepris l'étude de la secrétion rénale et de l’action de différents 1 “diurétiques sur cette secrétion, au point de vue de l’eau, du glu- » cose, de l’urée et des Chlorure. Les résultats que nous donne dus dans une prochaine note ne sont pas toujours concordants et … sont loin d'être définitifs, mais l’amélioration constante de notre technique les a déjà heureusement et sensiblement modifiés. re” RS D RE ., hs + 2 Wu ë Fr hf 452 __ SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE. CULTURE ET CONSERVATION DES MICROBES SUR LES MILIEUX A LA LEVURE AUTOLYSÉE, par G. ABr et G. BLAnc. Le prix de revient des milieux de culture préparés avec de la. viande de boucherie et des peptones est devenu très élevé. C'est pourquoi nous ayons cherché à employer, d'une part pour entre- tenir notre collection de Microbes, d'autre part pour cultiver un Bacille du groupe paratyphique, des milieux à la levure de bière autolysée, analogues à ceux qui ont été étudiés par P. Vansteen- berge (1) pour les ferments lactiques, par Dienert (2) pour le Colibacille, par Sazerac (3) pour le Bacille tuberculeux. Ces milieux étaient préparés de la manière suivante : on lave plusieurs fois par décantation de la levure de brasserie, on l’essore et on détermine rapidement, sur une petite portion, le poids sec. On délaye dans l’eau salée à 9 p. 1.000, de manière à avoir une dilution de 8 à 16 p. 100, et l’on maintient pendant 24 à 36 heures à la température de 48° à 5o°, en couche peu profonde, dans des vases larges. On ajoute ensuite 2 volumes d’eau, on chauffe à l’ébullition, et on üiltre pour séparer la levure qui n’a pas été solubilisée. Puis on neutralise à la soude, jusqu'au voisi- nage de la réaction alealine à la phtaléine ; on stérilise 15 minutes à 110° et on filtre. On évapore à sec ro c.c. du liquide filtré pour connaître l'extrait sec, puis on dilue de manière à avoir des bouil- lons à 2 p. 100, à 1 p. 100 6t même à 0, p. 100 d'extrait. Ces bouillons peuvent être gélosés. On répartit enfin et on stérilise 15 minutes à 110°. Le rendement en extrait sec est d'environ les 2/3 du poids de levure sèche ; avec r kilogr. de levure sèche, on peut done pré- parer 30 à 35 litres de bouillon à 2 p. 100, ou 60 à 30 litres de bouillon à 1 p. 100. La levure pressée que l’on trouve à Athènes est mélangée d’amidon et ne peut pas servir ; il se développe, pendant l’autolyse de la levure, une fermentation butyrique aux dépens des matières amylacées ; l’autolyse est entravée. On obtient sur les milieux à 2 p. roo et 1 p. roo d'extrait, liquides ou gélosés, des cultres très riches avec les espèces sui- vantes : Bacilles typhique, paratyphiques À et B, Bacille de Flexner, Bactéridie charbonneuse, pyocyanique, Streptocoques, Pneumobacille de Friedländer, Vibrions cholériques, Bacille de Preiz-Nocard. Au bout de 3 mois, ces cultures sont parfaitement vivantes. La plupart des espèces, en particulier les paratyphiques, (1) P. Vansteenberge. Annales Ins. Pasteur, t. XXXI, p. Gor, 1917. (>) Dienert. C. R. Acad. des sc., t. CEXVIIT, p. 256, 1919. (3\ Sazerac. C. R. Acad. des sc., t. CLXXI, p. 278, 1920. ER LA, 2e at dis D ee À RARE = NE LR CC mn “ie ut :.—"9 éme Si Fe SÉANCE DU D MARS 455 . se développent même très abondamment sur les milieux liquides . à 0,5 p. 100 d'extrait, qui sont très économiques et conviennent bien pour la culture en grand. Le Proteus vulgaris pousse un peu moins bien que les microbes précédents. Le Micrococcus mel'iensis ne se développe convena- blement que sur les milieux à 2 p. 100 d'extrait, qui sont peut- être encore inférieurs à la géloss su bouillon de viande peptoné ; la vitalité s’atténue au bout d’un mois. Le choléra des Poules, le rouget du Porc poussent mal. et meurent rapidement, sur les milieux gélosés, comme du reste sur les milieux solides habi- tuels ; mais ils se développent bien sur les milieux liquides, le rouget du Porc surtout : il est vivant après 3 mois. Le Bacille de la peste pousse mal, même sur les milieux à 2 p. 100. Il est pos- sible que pour tout ce groupe de microbes, on obtienne de meil- leurs résultats en ajustant la réaction du milieu. Ces essais montrent que les milieux à la levure autolysée pour- raient avoir des applications nombreuses ; ils méritent une étude détaillée, qui fasse apparaître pour chaque cas les avantages et les inconvénients. (institut Pasteur hRellénique.) LA LEUCOCYTOSE DIGESTIVE AU COURS DES DIARRHÉES COMMUNES DE LA PREMIÈRE ENFANCE, par H. Dorcencourr et G. Baxu Le nourrisson normal, ainsi que nous l’avons montré dans un travail antérieur (1) présente, durant les heures qui suivent l’absorption de lait, des variations leusocytaires quantitatives qui se succèdent dans l’ordre suivant ° Phase leucopénique : Débute aussitôt après le repas, atteint son maximum en 30 à 35 minutes, aussitôt que ce maximum est atteint, le relèvement leucocytaire s'effectue. La chute n’est géné- lineni pas inférieure à 2.c00 Guen, elle atteimt souvent n 5.000 éléments. ° Phase brusque de relèvement leucocytaire : De faible inten- site, atteint son maximum en 15 à 20 minutes. 3° Phase d’abaissement lent du nombre des leucocytes : De faible intensité (800 à 1.500 éléments), mais de longue durée (60 à 90 minutes). 4° Phase d'hyperleucocytose (leucocytose digestive) : Apparaît (1) H. Dorlencourt et G. Banu. La leucocytose digestive chez le nourrisson normal. Société de pédiâtrie, juillet 1919. Congrès de Physiologie, 1920. OT RS ae LOL EE A Er PE ENTRE Pal CRT TER " . ‘3 / Feeds Er TENTE 154 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE brusquement au cours de la phase précédente, l'augmentation est en moyenne de 3.000 éléments, elle peut être plus faible (800- 1.000) ou beaucoup plus élevée (7 à 8.000). ; Tels sont les caractères de la leucocytose digestive chez le nour- risson normal. Ce phénomène peut présenter la plus grande variabilité, dans son intensité et dans son évolution dans le temps, d’un sujet à un autre, mais également chez le même sujet, “entre deux épreuves. Nous avons indiqué les grandes lignes de ce phénomène, telles qu’elles se sont le plus souvent présentées à nous ; elles nous autorisent à conclure que l'ingestion du lait, chez le nourrisson normal, provoque toujours des phénomènes réactionnels leucocytaires ; que ces réactions sont en tout point identiques chez le nourrisson au sein ou au biberon, qu’elles sont essentiellement caractérisées par une leucopénie initiale qui ne fait jamais défaut et une phase d’hyperleucocytose tardive (x). En possession de ces données, nous nous sommes proposés d'étudier la leucocytose digestive chez les nourrissons présentant des phénomènes de diarrhée commune. De nos recherches, nous n’avons retenu que 6 observations. L'âge des sujets a varié de r mois 1/2 à 6 mois, tous étaient soumis à l’allaitement artificiel et présentaient essentiellement de la diarrhée commune. Nous n’indiquerons ici que les moyennes observées et les conclusions qu'elles comportent. Chez le nourrisson atteint de diarrhée commune, la leucopénie initiale, qui constitue le phénomène le plus constant des réactions leucocytaires digestives chez le nourrisson normal, fait défaut. Dans 4 cas sur 6, elle a complètement manqué, dans les 2 cas où elle fut constatable, elle fut relativement très faible. En ce qui concerne la phase d’hyperleucocytose, on note presque toujours sa présence, elle n’a manqué que dans r cas sur 6 ; mais elle est beaucoup moins accusée que normalement (2). Si nous envisageons le phénomène au point de vue de son évolution dans le temps, nous notons que si, chez le nourrisson normal ; le temps qui s'écoule entre le moment de lingestion du lait et celui de l'apparition de l'hyperleucocytose est en moyenne de 2 heures 45, au contraire, chez le nourrisson atteint de diarrhée, ce temps est extrêmement réduit, il n'excède jamais (x) Ces résultats ont été depuis entièrement confirmés par un travail italien récent sur la même question : G. Caronia et L. Auricchio. Sur la genèse de la réaction leucocytaire durant la digestion du nourrisson. La Pédiatria, fase. 24. vol. 28, 1920. (2) Alors que ce travail était en cours M. Auricchio a publié un mémoire sur la même question, ses résultats sont en tous points comparables à ceux que nous avons obtenus, L. Auricchio : Sur la leucocytose digestive du nourrisson sain et du nourrisson alteint de troubles de la nutrition. La Pediatria, fase. 28, vol. 28, 2920 SÉANCE DU D MARS 45% 55 à 60 minutes. La confrontation avec les délais normaux en ce qui concerne l'apparition de l’hypoleucocytose n'a pu être faite, celle-ci manquant, avons-nous dit, chez les sujets atteints de diar- rhée — toutefois, dans les deux cas, où une faible leucopénie fut constatée, on remarqua également que celle-ci se produisit dans des délais extrêmement réduits par rapport à ceux constatés chez l'enfant normal. On observe des phénomènes de même ordre quant aux délais de retour au taux initial ; chez l'enfant normal, le taux initial réapparaît de 3 heures à 3 heures 1/4 après le biberon, chez le nourrisson atteint de diarhée, ce temps est réduit 2 heures. Ba (Laboratoire de la chaire d'hygiène et de clinique de la première enfance de la Facullé de médecine.) PRÉSENCE DE PEPSINE DANS LE TRONC DU PNEUMOGASTRIQUE GAUCHE, par M. Loerer, J. Forestier et J. Toner. Dans une précédente note, nous avons signalé la diffusion dans le nerf vague de certains poisons introduits dans l'estomac. En ligaturant le pylore et irritant très discrètement la muqueuse, nous avons pu faire passer dans le pneumogastrique, en 2 ou 3 heures, du formol ou de la toxine tétanique, alors qu'aucun autre tronc nerveux n'en présentait de trace. Ces expériences mettent en évidence le rôle protecteur de la muqueuse à l'égard du nerf et l'ascension possible, lorsqu elle est atteinte, de toxiques et de toxines dans le tronc nerveux. Elles permettent de mesurer le risque que peut courir le pneumogastrique dans les lésions de l'estomac et d’entrevoir les répercussions de ces résoptions. Ce ne sont là que des cas pathologiques. Aussi, avons-nous envisagé des conditions plus normales et avons-nous recherché dans le tronc du nerf les substances qui font partie intégrante de Îa sécrétion : en l'espèce, la pepsine elle-même. La tentative peut paraitre osée ; elle aboutit à des conclusions positives. Nous avons pris des Chiens normaux en digestion et des Chiens soumis depuis quinze jours à un jeûne rigoureux. Nous les avons saignés à blanc. Nous avons soigneusement disséqué le nerf à une ire distance de l'estomac pour nous mettre à l'abri de toute erreur et de toute contamination par le sang, la lymphe ou les sécrétions digestives. Nous avons lavé le nerf et broyé dans de l’eau distillée. Puis nous avons mis dans des proportions identiques cette sorte d’émulsion en contact pendant 24 et 48 heures avec des solutions d’albumine titrée. Nous avons mesuré 156 £ SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE le pouvoir digestif à la proportion d'albumine restante. Voici les résultats obtenus Albumine Eluve Différence I. Solution d’albumine ...., He 2% 3,40 0/00 La même. + merf vague en di- DÉSHOM Ne RE PAPER. à ve DD) | 24 h. — 0,/0 II. Solution d’albumine .......:... 9.40 0/00 La même + Il gouttes HCI...… 8,60 0/00 24 h. — 0,80 La même + nerf sciatique + Il gouttes HC}I ..… 8,70 24 h. — 0,70 La même+ nerf vague au jeûne 7,70 DANSE — 1,70 La même + nerf vague en .di- DES HOMMES Aer (52271210 TD 007,0 III. Solution d’albumine .......... * 5,40 0/00 La même + III gouttes HCI... 6,30 48 D. — 1,00 La même + nerf vague à jeùn à + III gouttes HCI... 6,40 48 h. 0 La même + nerf vague en di- } OS UOTE MER RE ee à 3,60 48 D. — 3 » Nous conclurons que le pneumogastrique possède une activité protéolytique réelle. Gette activité ne se manifeste qu'en présence de l'acide chlorhydrique. Elle est donc analogue à celle de la pepsine. Elle est faible dans le jeûne et considérable pendant la digestion, puisqu'elle se traduit par une transformation de 1/3 à 1/2 de l’albumine initiale. Elle est particulière au nerf vague, puisqu'elle fait défaut dans le nerf sciatique examiné Pie lement et dans les mêmes conditicas, elle n’est pas empruntée au sang, puisque le tronc nerveux était exsangue ; aux lymphatiques médiastinaux, puisque le nerf fut très exactement disséqué. Elle appartient bien au tronc du pneumogastrique, envisagé en temps que complexus anatomique et fonctionnel, sinon à ses fibres nerveuses, du moins aux lymphatiques propres et aux liquides qui circulent entre eux. Et l’on sait que ces espaces et ces liquides sont indépendants des lymphatiques du médiastin. Il est difficile de nier que cette imprégnation peptique puisse avoir son retentissement sur le fonctionnement du nerf dont l’activité et les réactions sont ainsi intimement liées à celles de la muqueuse. Nous ignorons quel est ce retentissement aussi bien: à l’état normal que pathologique et quelles peuvent être, au point de vue du nerf vague, les conséquences d’un excès ou d'un déficit peptique. Nous nous contenions, aujourd'hui, de Sont le fait dont l'intérêt ne peut échazper. SÉANCE DU D MARS A5 4 _RECHERCHES ANATOMO-PATHOLOGIQUES SUR LA MYOPATHIE RACHITIQUE, par G. Banu. _ On a attribué le retard de la marche et la tendance à l'immo- bilité que présentent les sujets rachitiques, à un certain état de débilité de l'appareil musculaire, de myotonie. Certaines défor- mations (cyphose, genu valgum ou recurvatum, pied-plat) et la laxité des articulations seraient dues, au moins pour une grande part, à la même cause. Afin de vérifier cette conception physio- pathologique, nous avons entrepris un ensemble de recherches anatomo-pathologiques sur les muscles des rachitiques. Les pièces nécéssaires à cette étude furent prélevées dans la région postérieure de la cuisse, aussitôt que possible après la mort (x à 3 heures), puis fixées par la liqueur de Bouin ou le liquide de Regaud, et colorées par l'hématoxyline-éosine-orange, l’'hématozyline ferrique, l’éosine orange et le dissu conjonctif _coloré de façon éleetive par la méthode de Curtis. Comme éléments de comparaison, des muscles normaux prove- nant de nourrissons âgés de 20 jours à 6 mois, ont été traités par les mêmes techniques de fixation et de coloration. L'examen histologique des pièces normales a montré que les fibres muscu- laires avaient acquis, quelque soit l’âge du sujet, leur complet développement et présentaient toujours une structure normale, légère striation longitudinale, striation DIRTENEUALE bien accen- : tuée, peu de tissu conjonctif. Comparativement, l'examen des coupes de muscles rachitiques nous à révélé un ensemble’ de particularités intéressantes. Les fibres musculaires ont, dans tous les cas, présenté des lésions d'atrophie simple plus ou moins accentuée, caractérisées par la disparition de la striation transversale et l’amincissement de la fibre ; quelquefois, au milieu de tout cet ensemble de fibres atro- See on peut rencontrer, à titre exceptionnel, quiques fibres isolées ayant conservé plus ou moins des vestiges de striation transversale ; ces caractères se manifestent avec évidence par la coloration à l’hémotoxyline ferrique. Un autre caractère particu- lièrement intéressant réside dans le fait de l'augmentation de volume des sarcoplasma ; il en résulte que les interstices entre les faisceaux fibrillaires se trouvent notablement agrandis, ce -qui rend les striations longitudinales beaucoup plus apparentes, ceci contrastant avec la disparition presque complète de la stria- _ tion transversale. Eafin, signalons encore qu’on observe de façon constante, une multiplication excessive el diffuse des noyaux. Le tissu conjonctif est en prolifération active et présente une hyper- plasie marquée. La méthode de coloration de Curtis, effectuée 158 | SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE comparativement sur ‘les musclés normaux et rachitiques, met avec la plus grande nettelé ce caractère en évidence. Les lésions que nous venons de décrire ont été, au cours de travaux antérieurs, signalés par Bing, et nos recherches apportent aux conclusions de cet auteur la plus entière confirmation. Toute- fois, Bing n'avait pu aboutir à des conclusions fermes, quant à à la question de savoir si les lésions observées étaient liées à l'évo- ” lution propre du processus rachitique ou, au contraire, secondaire à celui-ci, et simplement dues au fait de ltnmobilisation que subissent les petits malades. Nos recherches ont été effectuées sur des enfants chez lesquels le rachitisme se trouvait être au début de son évolution avant qu il n'ait déterminé aucun trouble de la mobilité : or, les lésions du tissu musculaire se sont montrées, dès cette époque, iden- tiques à celles qu'on peut observer à une époque beaucoup plus tardive de. l’évolution des plus manifestes. Nous nous croyons done, de ce fait, en mesure de conclure que ces lésions sont essen- tiellement primitives et reconnaissnt comme cause l’ensemble des mèmes phénomènes qui dénnneet l'apparition du syn- drome ostéolymphatique. (Laboratoire d'hygiène et de due de la première enfance de la Faculté de médecine.) AU SUJET DE LA NOTE DE M. POMARET SUR LES SÉRUMS ET LES ARSENOBENZÈNES, par M. RUBNSTEN. Dans ma communication du 15 janvier, j'ai décrit une tech- nique de précipitation du novarsénobenzol par les sérums. J'ai étudié la nâture de ces précipités ét ai constaté la différence entre le pouvoir précipitant des sérums avant et après l'injection de 914. Le point de départ de mes recherches, déjà anciennes, a été la cancen io de Danysz sur l’anti-luargol ; par conséquent, l'étude des sérums frais et des sérums ou s’'imposait. Dans sa note du 19 février, M. Pomaret affirme que mes expé- riences ont été décrites antérieurement dans les travaux de Fleig (1914), et dans les siens (1920). Or, Fleig, ni aux pages indiquées par M. Pomaret, ni ailleurs, dans son admirable livre, ne parle du novarsénobenzol. J’ignorais le travail récent de M. Pomaret (thèse r920). Après en-avoir pris connaissance, grâce à l’amabi- . lité de l’auteur, je constate qu'il y expose le Ne de préci- pitation dans le but d’élucider sa théorie de formation du SÉANCE DU D MARS 459 complexe protéo-novarséno-phénolique. Tout comme Danysz (x918) (x) et moi-même, M. Pomaret étudie les sérums frais et les sérums chauffés (2). M. Pomaret s'élève, dans sa note, contre ma conclusion au sujet de la précipitation du 914 par les sérums. Or, ailleurs (voir sa thèse), il ne conteste pas les expérience in vitro où les préci- pitations relèvent des réactions entre les arsénos et les gaz et sels contenus dans le sang (Danysz) sans intervention des albu- mines. Les actions complexes qui se passent entre les sérums et les arsenicaux demandent évidemment des recherches supplé- mentaires. Pour ma part, je me suis borné à analyser la nature même des précipités, d'où découlent mes conclusions, LES ORGANES A SÉCRÉTION INTERNE DANS LES INFECTIONS A MICROBES ANAÉROBIES, par P. Van GEHUCHTEN. Nous avons étudié les organes à sécrétion interne (surrénale, hypophyse, thyroïde) de 65 Cobayes ayant succombé à des infec- tions causées par les anaérobies seuls ou associés. Il résulte de l’ensemble de nos recherches, que les modifications de ces organes dans les infections par anaérobies sont comparables à celles qui ont été observées dans les intoxications et les infections les plus diverses. Au niveau de la thyroïde, la congestion est modérée et nous n'avons observé que dans quelques cas de l'hyperexcrétion se traduisant par une augmentation de la substance colloïde dans les lymphatiques. Au niveau de lhypophyse, la congestion est également peu intense. Il y a parfois une légère infiltration leu- cocytaire. Il y à souvent diminution des cellules éosinophiles et augmentation des cellules sidérophiles décrites par Launois et Mulon, modifications traduisant un hyperfonctionnement glan- dulaire. R Au niveau de la surrénale, dans certaines infections mixtes (Proteus +anaérobie), les légions hémorragiques ont toujours présenté une gravité extrème. En dehors de ces cas-là, il est rare que les lésions vasculaires soient assez profondes pour qu'elles puissent, à elles seules, être la cause d’une insuffisance surrénale. (x) Danysz. Principes de l’évolution des maladies infectieuses ; 1918, p. 38. (2) M. Melamet s’est également occupé du phénomène de précipitation du mélange sérum + 914. (Société de médecine de Paris, 27 nov. 1920, 29 jan- VIer 1921). 460 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE Dans la plupart des cas, les modifications fonctionnelles l’'empor- tent sur les lésions hémorragiques. Ces modifications portent aussi bien sur la couche corticale que sur la couche médullaire. Au niveau de la couche corticale, elles se caractérisent par la décharge des substances grasses de la spongieuse dans le sang. La spongieuse s’appauvrit au point de perdre toute sa choles- térine. Lorsque la mort est survenue, après une infection de 2 à 3 jours de durée, on ne retrouve plus guère de corps biréfringents dans les corticales surrénales. Les graisses neutres (mises en évi- dence par l’acide osmique et le Soudan III), disparaissent plus lentément. Elles persistent, et même augmentent dans la glomé- rulée et les quelques assises cellulaires voisines. Elles apparaissent en quantité notable dans les couches maigres internes (fasciculée et réticulée). Ces couches se sont au préalable déchargées dans le sang de la plus grande partie de leurs granulations pigmen- taires. Dans quelques cas à survie suffisante (4 à 5 jours), on peut voir apparaître au niveau de ces nouvelles couches grasses, une faible quantité de cholestérine. Pendant ce temps, la spor- gieuse, débarrassée de ses graisses, se régénère activement. On y trouve de très nombreuses figures de division. L'effort de vica- riance de la fasciculée et de la réticulée, remplaçant temporaire- ment la spongieuse, dépasse la vitalité cellulaire de ces couches ; elles s’atrophient rapidement. Maïs à ce moment (5 à 8 jours), de nombreuses graisses réapparaissent dans la spongieuse en même temps que l’on peut y mettre en évidence quelques corps biré- fringents. Il est fort possible qu’une notable partie des graisses qui apparaissent dans la zone interne soit originaire de la spon- gieuse. Quant à la cholestérine, qui réapparaît dans quelques cas au niveau de la zone interne, nous croyons qu'elle n'est jamais d’origine spongieuse. En effet, nous n'avons trouvé de cholestérine dans la fasciculée ou la réticulée qu'aux stades tardifs, lorsqu'elle avait disparu depuis longtemps de la spon- gieuse et lorsque les anciennes zones maigres étaient devenues depuis de nombreuses heures une couche grasse. C'est ce qui nous porte à croire que la cholestérine a été produite sur place à ce niveau. Cette apparition de cholestérine en pleine infection à un endroit où, à l’état normal, on n’en trouve jamais, confirme l'opinion de Mulon, de Chauffard, Guy Laroche et Grigaut, sur le rôle choles- térinogène de la corticale surrénale. Au -niveau de la couche médullaire, les modifications ne sont pas moins profondes. Dans la plupart des cas, la séaction chromaffine des cellules est très réduite et les dégénérescences sont fréquentes. Il est donc logique d'admettre que, dans la plupart des cas que nous avons observés, il y ait eu à la fois insuffisance corticale SHANGIE DU D (MARS AGL par défaut de cholestérine et insuffisance médullaire par .affai- blissement de la sécrétion d’adrénaline. En conséquence, nous croyons qu'il y aurait intérêt réel, dans les cas graves, à essayer de renforcer le traitement sérothérapique par l'addition d’adré- naline. Quant au rôle de la cholestérine dans la lutte contre l'infection, le fait que dans plusieurs cas, notamment chez des Cobayes femelles, il persiste au moment de la mort une quantité abondante de cholestérine dans la corticale, tend à prouver que cette substance, tout en jouant un rôle probablement important dans la neutralisation des toxines, ne peut pas, à elle seule, protéger l'organisme contre l'infection. (institut Pasteur, laboratoire de M. Weinberg.) SUR LE MODE DE DÉVELOPPEMENT DES TUMEURS DE LA GLANDE INTERSTITIELLE DU TESTICULE CHEZ LE CHEVAL, par À. PEYRON. J'ai pu étudier chez le Cheval, sur une vingtaine de cas, l’his-. togenèse des tumeurs des cellules interstitielles qui, malgré la description première de Ball (1), continuent à être méconnues par beaucoup d'auteurs et confondues avec l’épithélioma sémi- nifère. Les zones de transition avec les cellules interstitielles normales sont assez rares, mais permettent d'observer de façon satisfaisante les premiers stades de la néoplasie. Ceux-ci offrent, en effet, des caractères à peu près identiques dans les divers cas étudiés (testicules descendus et testicules ectopiques). Au niveau des ilôts de cellules interstitielles restées normales, entre les tubes séminifères, on observe des éléments de petite taille, dépourvus de pigment et dont le cytoplasme homogène et acidophile ne montre plus l'opposition caractéristique entre l’'endoplasme et l'ectoplasme. Les éléments interstitiels dont ils dérivent présentent ordinairement des petits noyaux, la forme de ces derniers est régulière, ovoïde plutôt que sphérique, encore que les noyaux plissés ne soient pas rares. Leur réticulum est encroûté par de petites masses le chromatine qui ont une ten- dance à se localiser à la face interne de la membrane, celle-ci montre une surface de section particulièrement régulière et nette, on trouve un ou deux nucléoles de petite taille. Les noyaux néo- plasiques proviennent des précédents par une série de modifi- cations vraisemblablement rapides, le volume augmente considé- rablement, la forme devient irrégulière, parfois lobée, l'épaisseur (1) Ball. Journal de médecine vétérinaire, t. VIII, 1904. 462 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE et la netteté de la membrane nucléaire diminuent, les grumeaux de chromatine du reticulum se raréfient jusqu'à disparaître, un nucléole sphérique ‘et volumineux, accompagné d’un nucléole accessoire ou de deux, occupe le centre du noyau. Ces dernières particularités rappellent celles des gros noyaux sertoliens de l'épithélioma séminifère au début. Toutefois, ces analogies restent Figure I. — Montre seulement les noyaux dans les formations plurinucléées (tumeur constituée). Bouin. — jlématoxyline ferrique. limitées, car les formes très irrégulières (cloisons de refend) et le reticuium complètement achromatique des noyaux sertoliens normaux, font également défaut. Ces changements dans la structure du noyau, qui caractérisent la morphologie néoplasique au début, nous ont paru constants et indépendants des fixateurs. Par contre, lorsqu'on examine la néoplasie constituée, les noyaux offrent des dimensions et une structure moins uniformes ou qui ne correspondent plus aussi étroitement à l'opposition que nous venons d'établir. En particu- tal 2 mil PER CP PO TAPER NT D TT RÉ. ot SÉANCE DU D MARS 463 lier, la présence d’un gros nucléole central cesse d’être la règle et on note des dispositions assez variables avec deux, trois ou quatre nucléoles. Dans cette néoformation des cellules interstitielles, les caryo- cinèses sont exceptionnelles ; l’amitose est la règle, malgré que ses aspects typiques restent assez rares. C’est à des amitoses incomplètes que nous rapportons les formes bi et pluri- ‘45e Se ‘4 26 "a :CCONSTANTIN, , Figure 2, — Cellules néoplasiques avec grains de pigment. Bouin. — Hématoxyline ferrique. nucléées (figure), dont la fréquence est des plus variables suivant les tumeurs. Nous avons retrouvé à leur niveau, la multiplicité des centrosomes signalée par Winiwarter dans les cellules inters- titielles du testicule humain (des cellules à deux et trois noyaux correspondant respectivement à quatre et à six centrosomes). Dans la tumeur constituée, les éléments néoplasiques sont ordi- nairement disposés en nappes diffuses avec un stroma des plus rares, mais on peut observer quelquefois des dispositions périthé- 464 Mg SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE liales. Les grains pigmentaires de la celule interstitielle normale, font généralement défaut (ce qui explique la confusion souvent établie avec les nappes diffuses du séminone), mais ils réappa- raissent au niveau de cellules tantôt isolées, tantôt groupées en ilôts qui s'observent de préférence dans le stroma et au voisinage des éndothéliums vasculaires. La rareté des granulations grais- seuses après fixation au Flemming, doit, d'autre part, être souli- gnée et rapprochée de cette absence des grains pigmentaires dans la tumeur. Par contre, on observe de façon constante autour du noyau, une couronne de chondriosomes avec grains et vésicules dont les caractères morphologiques seront précisés ultérieurement. (institut Pasteur.) LES CHANGEMENTS DE LA PERMÉABILITÉ DE L'OŒUF D'OURSIN LOCALISÉS EXPÉRIMENTALEMENT, par SERGE TCHAHOTINE. Grâce aux recherches de R. Lillie, Mc Clendon, Hoeber, N. Harvey, Warburg, le preblème de la perméabilité de” la couche superficielle du cytoplasme a acquis, pendant ces dernières années, une grande importance dans l'explication du mécanisme des phénomènes vitaux. Dans les phénomènes cycliques, qui accompagnent le développement de l'œuf, c’est surtout aux chan- sgements de perméabilité, qu’on a à faire, comme l’a aussi très clairement démontré Herlant (1). Notamment, l'état d'activité cellulaire ou l'activation, dans le cas de l'œuf, serait accompagné d'une augmentation de la perméabilité, qui, au bout de 20-30 minutes, décroît pendant le passage du cytoplasme à l’état de sel ; au moment de l'apparition du sillon équatorial, après que : la division nucléaire a eu lieu, l'accroissement de la perméabilité. 2 réapparaît. Le but de mes recherches, entreprises avec ma méthode de radiopuncture microscopique (2), était d'essayer de démontrer expérimentalement un changement de perméabilité localisé. Au cours de mes travaux avec cette méthode, j’ai été conduit à rechercher les causes du mécanisme de l'action des rayons ultra- violets sur la cellule et je suis arrivé à cette conclusion, que l’action consistait en prernier lieu dans une diminution de la résistance à la perméabilité de la couche superficielle du ceyto- plasme, et que prolongée elle aboutissait à une cytolyse complète (x) Herlant, C. R. de la Soc. de biol., t. LXXXI, p. 157, 1978: (2) Tchahotine, C. R:\de la Soc. derbiol., t: EXXXITIT, p: 1598,: 1920- x x SPP ET CPE EP CT PUTER + CHANCES pu 5 MARS 465 de l'œuf. J'ai donc pensé qu’en piquant l’œuf par le dard ultra- violet dans un point quelconque à la périphérie, il s’ensuivrait une augmentation de perméabilité en ce seul point. En agissant alors sur l'œuf par une solution hypertonique, on devrait voir apparaître une petite échancrure ou une invagination de la partie _ radiopiquée. L'expérience a confirmé cette supposition. Dans une solution légèrement hypotonique, on observe une protubérance au point piqué. L’explication du phénomène n'est guère com- pliquée : par le point radiopiqué, où la perméabilité s'est accrue, dans le cas de l’hypertonie du milieu, l’eau passe plus vite et plus facilement de l'intérieur vers l'extérieur, que dans tous les autres points de Ja superficie. L’inverse a eu dans le cas de l’hypotonie. L'expérience :, dans laquelle je piquais un œuf une demi- heure après son activation, a prouvé que la perméabilité diminue avec l'apparition du fuseeau caryocinétique, car, dans ce cas, il fallait une action plus prolongée des rayons ; l’échancrure plus profonde, qu'on observe alors, s'explique par le fait que, dans ce stade, il y a dans le cytoplasme une forte tension centripète, due au passage à l’état de gel, et se manifestant également par la formation des asters. | Le retour de la perméabilité, augmentée au moment de l’appa- rition du sillon équatorial, est démontré par l'expérience 3, où je radiopiquais un œuf une heure environ après l'activation au point où apparaît le sillon : l’échancrure se fait voir vite et l'œuf, après quelque temps, prend un aspect granuleux, devient plus opaque et se cytolyse ; ce phénomène se produit après 2 minutes d'irradiation ; la cytolyse ne se produit guère, quand la durée n'excède pas 1 minute. La localisation topographique des différences de la perméa- _bilité est démontrée par l'expérience 4, où un œuf est radiopiqué en deux points de la superficie, une heure environ après l’activa- tion : un point coïncidant avec le futur sillon équatorial et l’autre à un des pôles. La durée de l’action est d’une minute : au premier point se forme rapidement une échancrure, tandis que, au second, son apparition est un peu retardée, mais elle est plus prononcée et forme finalement, sous la surface de l'œuf, une sorte de vacuole qui disparaît peu à peu. En colorant l’œuf par le rouge neutre el en le plaçant eusuile dans une solution alcaline, c'est-à-dire contenant des ions OH en abondance, on peut démontrer la pénétration des ions du milieu par le point où la perméabilité est accrue par suite de la radio- piqûre : c’est précisément d'ici, de cette échancrure, que part une décoloration de l’œuf ou plutôt son virage au jaune. D’après les recherches de N. Harvey et de Warburg, nous savons que norma- BioLoc1e. CoMPTES RENDUS. — 1921. T. LXXXIV. 33 466 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE lement ces ions ne pénètrent pas et l’œuf reste rouge ‘au milieu d'une solution jaune ; mais l'œuf entier vire au jaune, si la couchc superficielle du cytoplasme est coagulée ou en général modifiée irréversiblement. Il ne s’agit pas d’une simple décolo- ration due à la diffusion du rouge neutre au dehors ; ce qui le prouve c'est que si on ajoute quelques gouttes de HCI N/10, on voit l'œuf radiopiqué, devenu jaune, redevenir rouge. Il s'ensuit que ce sont les ions OH qui ont pénétré dans l’œuf par ie point de piqüre et y ont provoqué le virage au jaune. Conclusions : 1) En piquant l'œuf d'Oursin activé à la péri- phérie par le dard microscopique des rayons ultraviolets, on a une augmentation localisée de la perméabilité de la membrane plasmatique, ce qui permet aux ions du milieu de pénétrer à l’intérieur de la cellule et d'y provoquer les réactions caractéris- tiques ; 2) pendant l'activation et la division de l’œuf, la couche plasmatique superficielle accuse des variations de perméabilité ; 3) il y a des différences de perméabilité localisées topographi- quement à la superficie de l’œuf fécondé en voie de division. (Musée océanographique de Monaco.) (25) | D 167 | RÉUNION DE LA SOCIÉTÉ BELGE DE BIOLOGIE SÉANCE DU 26 FÉVRIER 1921 SOMMAIRE Mais (1.) : Adaptation du bac- Van Laer (M.-H.): Sur l’exis- FAST ES APP ERERERRER 26 | tence d’une lipase dans l'extrait Marsan (J.) : Au sujet de la na- PARENT EU HEADER RARE reg es 31 ture du principe bactériophage.. 25 WiniwARtTEerR (H, de) : Remar- Van Laer (M.-H.) : Sur l’exis- gue technique concernant la tri- tence d’une émulsine dans l’ex- gqle coloration." es vin 32 irait de malt... ,:..,,.. An 29 Piésidence de M. V. Grégoire. AU SUJET DE LA NATURE DU PRINCIPE BACTÉRIOPHAGE, Note de J. MaïsiN, présentée par le Pr. BRUYNOGHE. À notre connaissance, la question de la dialyse du principe bactériophage n'a guère été examinée. Cette recherche nous sem- ble pourtant importante, étant donné qu'elle permet de classer … le principe en question dans le groupe des cristalloïdes ou des + colloïdes. Afin d'élucider cette question, nous avons soumis à la dialyse le ferment bactériophage. Nous employons à cet effet les membranes dialysantes employées dans les essais de la réac- tion d'Abderhalden. Nous avions vérifié d’abord que les échanges de cristalloïdes se faisaient à travers ces membranes et qu'elles étaient imperméables aux microbes. Nous avons mis à l’intérieur d'une de ces membranes conte- nant un peu de bouillon, r c.c. de ferment bactériophage. Nous introduisons alors le dialyseur dans un petit bocal renfermant du bouillon ordinaire. Nous plaçons 24 heures à l’étuve : toutes ces Opérations ont été faites aseptiquement. Nous ensemençons alors le bouillon du récipient, en dehors de la membrane, avec un microbe lysable : nous constatons que le développement se 168 RÉUNION DE LA SOCIÉTÉ BELGE DE BIOLOGIE (26) fait comme dans du bouillon ordinaire, d'où il résulte que le ferment n'a pas franchi la membrane et ne se comporte donc pas comme un cristalloïde. Pour vérifier ces résultats, nous avons placé dans un mème dialyseur 2 ou 3 c.c. de bactériophage. Cette membrane est placée avec son contenu dans un bocal d’eau distillée stérile et abandonnée 2 ou 3 jours à la dialyse. Après ce laps de temps, on ne trouve pas trace de bactériophage dans le liquide extérieur. Nous avons pris soin de vérifier qu’une quantité beaucoup moindre de bactériophage (quelques gouttes), placée dans un bocal d’eau stérile de même capacité conservait son activité. En effel, une goutte de ce mélange exerçait toujours une action empèchante très nette, sur le développement d’un microbe lysable par lui. Nous avons examiné alors comment il se comportait en pré- sence de sulfate d'ammonium à demi saturation et à saturation. Nous avons pu constater qu'il était complètement précipité par le sulfate d’ammoniaque à saturation : on ne le retrouve plus dans le liquide supérieur filtré à travers la porcelaine ; il est toujours présent el très actif dans le précipité. Dans le sulfate d’ammoniaque à demi saturation, 1l est à peu près complètement précipité, car quelques gouttes du liquide supérieur filtré sur porcelaine, por- tées dans un tube de bouillon, que l’on a ensemencé avec un microbe Iysable, donne après 6 à 12 heures un développement normal. Toutefois, ce développement ne tarde pas à se dissoudre après 24 heures, preuve qu'il restait dans ce liquide de filtration une trace de bactériophage. Notons en passant, que la filtration sur papier buvard, n’est pas suffisante car dans ces conditions le liquide surnageant le précipité sédimenté par centrifugation reste actif. Il doit y avoir des parcelles de précipité qui passent à travers les pores trop larges d’un tel filtre. (Laboratoire de bactériologie de Louvain). ADAPTATION DU BACTÉRIOPHAGE, Note de J. Maisix, présentée par le Pr. BRUYNOGHE. Le ferment bactériophage préparé d'après la technique de Bor- det et Ciuca est actif, pour le colibacille de d'Herelle et pour cer- lains microbes du groupe coli-typhique et dysentérique. Des souches de ces microbes, non influencés au début, peuvent subir dans la suite par adaptation l'influence du bactériophage. Ce fait que nous avons constaté pour quelques souches de dvsenterie, a déjà été signalé par Bordet et Ciuca. (27) SÉANCE DU 26 FÉVRIER 169 Des divers représentants du groupe dysentérique, la variété Shiga est, sans conteste, la mieux influencée, Lant au point de vue du phénomène de la lyse, qu'au point de vue de l’empèche- ment exercé par le D phase sur son développement en bouillon. Notre ferment au début était actif pour le Bacille de d'Herelle et pour les Bacilles de Shiga. Dans la suite, nous avons pu obtenir un principe en quelque sorte spécifique pour chacun de ces mi- crobes. Par une technique que nous allons exposer, nous avons pu préparer un bactériophage très actif pour le bacille de d'He- relle et sans action sur le Bacille de Shiga, et un autre bactério- phage très lysant pour le Bacille de Shiga el sans influence sur _ le Bacille de d'Herelle. Nous obtenons ces bactériophages électifs, en ensemençant dans un tube de bouillon, additionné de quelques gouttes de bactériophage, une ou deux gouttes du Bacille de d'Herelle ; dans un autre tube de bouillon, additionné de quelque quantité de principe actif, nous déposons une ou deux gouttes de Bacilles de Shiga. Le lendemain, alors que ces deux tubes sont encore parfaitement clairs et sans traces de développement, nous prélevons quelques gouttes de chacun d'eux et nous les portons respectivement dans deux tubes de bouillon que nous ensemer- çons, le premier avec 1 ou 2 gouttes du Bacille de d'Herelle et le second avec 1 ou 2 gouttes du Bacille de Shiga. Nous avons répété cette manœuvre 5 ou 6 fois et, à ce moment, nous avons pu observer l’activité élective que nous signalions plus haut. Nous consignons dans le tableau ci-dessous, les résultats de cette expé- rience que nous avons répétée de nombreuses fois, Bactériophage de d'Berelle 5 gouttes Bactériophage Shiga Br. 5 gouttes RQ "CS We * ensemencé ensemencé ensemencé ensemencé Herelle , Shiga Br. nonense- Shiga Br. Herelle non ense- 3 gouttes 2 gouttes mencé 2 gouttes 2 souttes mencé 6 heures .... — ++ — — + — 2h — à o'0.0 — + + — — + + = PE cu LE pr es nee e Remarque : les cultures normales du Bacille de Sigha et du Bacille de d’Herelle ensemencées en même temps, avaient abon- damment poussé (+ +). Il y a donc là, en quelque sorte, une espèce de spécialisation dans l’activité du bactériophage. Ge fait, en contradiction avec les observations de d'Herelle (note du 29 novembre 1919) et de Debré et J. Haguenau (6 novembre 1920), mérite d’être signalé. Nous faisons remarquer que le phénomène ne résultait pas de la production rapide de résistants dans le bactériophage inactif pour la culture avec laquelle nous ensemencions, car ces germes qui AT Là , Al : Em SRE OT A EE de EC RS nr. Lan . v nl FIAT 25 ; ce a à à - La. 12 r : r 0 ; \ 70 RÉUNION DE LA SOCIÉTÉ BELGE DE BIOLOGIE (28, se développaient ainsi rapidement dans un milieu renfermant du bactériophage désormais inactif pour eux, étaient influencés comme des microbes type. une fois qu'ils étaient portés dans leur bactériophage électif. Nous avons examiné aussi si d’autres microbes encore influen- cés par chacun des deux bactériophages, une fois devenus résis- tants à l’un d'eux, l’étaient aussi pour l’autre pour lequel ils n'étaient pas encore devenus résistants. Nous avons pu constater que ce résistant poussait également bien dans les deux souches de bactériophage. Ce phénomène s’est montré très net pour une souche de Bacille de Sigha encore influencée par les deux bacté- riophages ainsi que pour une souche Flexner que nous appelons dysenterie IV. Le tableau suivant montre comment nous avons opéré. Bacille Shiga P, 9 gouttes ‘ Bacille dysenterie IV, 2 gouttes EF SE ENT Ensemencé sur Ensemencé sur Ensemencé sur Ensemencé sur bact. Herelle bact. Shiga bact. Herelle bact. Shiga 6 heures ...., er — — = DO Eee D STAR — — — — 48 SF dt 525: = — — + 90 0 — 0. + — Au moment où un résistant apparaît dans un tube, c'est-à-dire 96 heures après ensemencement sur le bactériophage de d’He- relle pour le Bacille Shiga, P, 48 heures après ensemencement sur le bactériophage Shiga, pour le Bacille dysenterie IV, nous préle- vons ce résistant et l’ensemençons sur deux tubes de bouillon renfermant l’un du bactériophage d'Herelle et l’autre du bactério- phage Shiga. Sur tous les deux, il pousse également bien après 6 heures et ce développement se maintient tel les heures sui- vantes. Nous examinons maintenant si les antiferments qu'on peut ob- tenir, comme l'ont montré Bordet et Ciuca, en vaccinant des animaux jouissent de cette même spécifité: (Laboratoire de bactériologie de Louvain) É à (29) SÉANCE DU 26 FÉVRIER 471 SUR L'EXISTENCE D’ UNE ÉMULSINE DANS L’EXTRAIT DE MALT, par Marc H. Van LAER. Dans un travail précédent (1), je défendais cette idée que l’agent catalyseur des diastases hydrolysantes est l'ion H. La spécificité d'action des enzymes s'explique, dans cette hypothèse, par une spécificité d'absorption du substrat par le granule col- loïdal, porteur des ions H. S'il en est ainsi; un extrait diastasique doit posséder de no E tiples activités d'importance inégale évidemment, suivant l'in- tensité de l'absorption. C'est ce que l’on constate d’ailleurs d'une manière générale. L'extrait de malt renferme par exemple, à côté de la diastase amyloclastique, qui à été signalée la première, d’autres enzymes hydrolysants ; c’est ainsi qu'on y a retrouvé successivement, une invertine, une phytase, une peptase, une cytase, une maltase, _une tréhalase, une glycogénase et une pectinase. J'ai pu mettre en évidence le fait que l'extrait de malt est ca- pable d’hydrolyser certains glucosides. Si on dissout dans l'extrait de malt de l’amygdaline, de manière à obtenir une solution à 1 p. 100, on constate, après 8 jours de contact en présence de toluol, une augmentation sensible du pouvoir réducteur. L’extrait de il bouilli, soumis à cette expérience donne un résultat né- gatif. Comme l'extrait de malt frais, maintenu dans les mêmes conditions, mais ‘en l'absence d’amygdaline, accuse aussi une augmentation du pouvoir réducteur, il est indispensable d'utiliser ce second témoin. Expérience (extrait de malt touraillé) Glucose dans 160 ce. de solution Essais après 8 jours de contact (en gr.) nOOMe-c-rextrait, F\97.) amvyedaline, :... 0.45. Li 2,025 2r001c-c. extrait bouilli, : gr. amygdaline..7....,2:...... 1,919 DIU NC CHEXÉTAIL EL d ele ee PO OC CICR Le PIE NE au De 1,719 L'extrait de malt vert donne des résultats identiques. Dans les mêmes conditions, l'extrait de malt se montre inactif vis-à-vis de la salicine. : La réaction du milieu la plus favorable à cette action semble être la neutralité au méthyl-orange. Expérience : 100 c.c. d'extrait de malt touraillé sont addition- nés de : (1) Bull. Soc. de chim. Belgique, 19, 214, 1920. AT2 RÉUNION DE LA SOCIÉTÉ 6ELGE DE BIOLOGIE (30) om Glucose dans 100 cc. de solution Essais après 8 jours de contact (en gr.) 19 x gr. amyodaline Pepe cleaner eee. nn. tere 3,005 RICE. EE TN LÉ OURS: >: HOMME Es 5 EC 2,699 3° x gr. amygdaline r c.c. HCI normal + 4 c.c. eau...... 3,150 no T CC ACIN NE er Coleanl Ur EME ere eee beere 2,685 5° 1 gr. amygdaline + 5 c.c. HCI normal ................ 2,335 6° 5 c.c.\ HCI normal .,.............4..,,.....4,...2..04 2,339 Les témoins n°° >, 4 et 6 sont les extraits frais non bouillis et non additionnés d’ amygdaline. L’alcalinité de l'extrait au méthyl- orange est de 5 c.c. pour 50 c.c. d'extrait. Comme on le voit, l’optimum correspond à l'essai 3. L’extrait de malt renferme donc une émulsine, dont l’optimum d'action correspond à la neutralité au méthyl-orange. Je me suis assuré naturellement que l’amygdaline FopIoyee ne renfermait pas d’amidon comme impureté. (Laboratoire de chimie biologique de l'Institut supérieur des fermentations de Gand). = L21 LYS ÿ SÉANCE DU 26 FÉVRIER : 173 SUR L'EXISTENSE D'UNE LIPASE DANS L'EXTRAIT DE MALI, par Marc I. Van LAER. Bien que l’on ait constaté pendant la germination de l'orge une saponification partielle des graisses de cette céréale, on n'avait pas encore décelé jusqu'à présent l'existence d’une lipase dans l'extrait de malt. Fernbach et Ukmar (1) ont vainement cherché à relever une diminution des matières grasses du malt: pendant le brassage. Pourtant, en faisant agir l'extrait de malt sur des éthers-sels, et, en m efforçant de maintenir l'homogénéité du milieu par une adjonction d'alcool quand c’est nécessaire, j'ai pu constater une augmentation très nette de l'acidité, après une huitaine de jours de contact en présence de toluol. Dans les mêmes conditions, l'extrait bouilli ou l'extrait frais, non ‘additionné d’éther-sel, ne manifeste aucun changement. Il s’agit donc bien d'une activité lipoclastique d'ordre diastasique. Expérience (Malt touraillé) : Acidité de 50 c.c. de solution: RE Essais Départ Après 8 jours 1° 100 c.c. extrait frais + ro c.c. acétate d’éthyle.. 22,5 c.c. 52,5 c.c. 29 100 cc.c extrait bouilli + ro c.c. acétate d’éthyle 22,5 c.c. ADR ACIC: J0/TOOÛC-C- extrait TTAÏS TO C.C- CAL...) 22,0 C.C. 29,0 CC. Chaque essai a été additionné de 10 c.c. de toluol et de 20 c.c. d'alcool. Les titrages sont faits à la soude N/10, avec la phé- nolphtaléine comme indicateur. On obtient des résultats identi- ques en employant d’autres éthers, butyrate d’éthyle ou acétate. d’amyle, et en remplaçant le malt touraillé par du malt vert. La réaction du milieu la plus favorable à cette activité lipoclastique est la neutralité au méthyl-orange. Expérience : 100 c.c. d'extrait sont additionnés de ro c.c. de de butyrate d’éthyle et de toluol. On détermine, après 8 jours de contact, la différence d'acidité, pour 5o c.c., entre ces solutions et des solutions témoins préparées avec de l'extrait bouilli. Différences . Essais en c.c. 1° Extrait alcalin au méthyl orange : N/4o...,.,..,. 11,0 29 — neutre — — LE AN 12,5 3° — acide — — (NHo) PAIE NE 5h En rapprochant ces faits de ceux déjà connus, on constate que l’optimum de la réaction du milieu, (c'est-à-dire la concentration :(t) Ari, brasserie et distillerie, 16, 289, 1913. 474 RÉUMON DE LA SOCIÉTÉ BELG£ DE BIOLOGIE (32) en ions H optimum) est le même pour quatre des activités de l'extrait de malt, pour l’amylase et la peptase comme l’a montré Fernbach, pour l’'émulsine et la lipase, comme l’indiquent les communications actuelles. Le phénomène n'a pas été étudié en- core pour les autres activités de l'extrait de malt. _ Cette similitude de propriétés s'explique le plus aisément par l'hypothèse dont j ai parlé dans ma précédente communication, d'un granule unique, support des catalyseurs effectifs, les ions H. (Laboratoire de chimie biologique de l'Institut supérieur des fermentlalions de Gand). REMARQUES TECHNIQUES CONCERNANT LA TRIPLE COLORATION, par H. pe WinIWwARTER. La triple coloration (safranine, violet de gentiane, orange) telle que nous l'avons décrite (Winiwarter et Sainmont, Arch. biol., 1908, t. 24), constitue, à notre avis, une des méthodes les plus simples et les plus électives qui soient en histologie. J'ai insisté à diverses reprises sur ses multiples avantages. Malheu- reusement, la plupart des techniciens lui reprochent, avec raison, d’être tributaire en première ligne de la qualité de la safranine ; c'est d’ailleurs la difficulté que nous avons relevée nous-même, quand nous avons perfectionné la méthode, et que nous ne sommes parvenus à vaincre qu'en partie à ce moment. De nom- breux essais entrepris récemment m'ont permis de trouver la rai- son, tout au moins d'un certain nombre de causes d’échee, et je pense rendre service en publiant les résultats de ces expérien- ces, précisément en raison de la valeur incontestable du pro- cédé. Voici les divers points dont il convient de tenir compte : * Il est nécessaire de fixer les pièces au liquide de Flemming ; la formule forte est de loin la meilleure. La coloration subsé- quente est d'autant plus réussie que l’enrobage à la paraffine, la confection des coupes et la coloration auront suivi de plus près la fixation. Si cela n'est pas possible, il. vaut mieux de conserver les pièces enchâssées que de les laisser séjourner dans l'alcool ou de les débiter en coupes. C'est ainsi que des coupes faites de- puis un an ou plus, se montrent rebelles à la triple coloration ; les tissus prennent une teinte rouge-brünâtre uniforme sur. la- quelle le violet ni l'orange ne perviennent à trancher. On peut sauver le matériel en portant les coupes, sur porte-objet, ès le liquide de Flemming pendant 24 heures ; puis on lave à à l’eau (33) SÉANCE DU 26 FÉVRIER jure AT courante quelques minutes et ensuite on colore. Le, même pro- cédé peut servir si l'on désire appliquer la triple coloration à des de fixés autrement qu’au liquide osmique. ° Au début, nous avons toujours préconisé les nor de VS à 1 p. 100 ; c'est à ce titre que tous les échantillons de safranine dont rend compte le mémoire de 1908, furent examinés et aboutirent à des résultats très médiocres. Comme notre vieille safranine donnait au contraire des images impeccables en solution à 1 p. 100, nous pensions qu'il était nécessaire de recourir à une con en somme assez forte quand il s’agit de substances colorantes aussi puissantes. J'ai observé, depuis lors, qu'il est au contraire indispensable de réduire très notablement le titrage. N'importe quelle safranine, de n'importe quelle provenance, peut donner d'’excelients résultats à condition d’être emplovée à 1/2, à 1/4 et même à 1/8 pour 100. Il faut donc instituer quelques essais préparatoires et déterminer la concentration opiinia pour chaque espèce de safranine. En outre, les safranines à reflet bru- _nâtre sont meilleures que celles à reflet violacé. Les colorations prolongées pendant 24 heures, mais en solution faible, sont tou- jours préférables aux procédés rapides. 3° Le violet de gentiane à 1 p. 100 ne présente pas les incon- vénients de la safranine. La différenciation atteint le violet beau- coup plus que celle-ci et la surcoloration est moins à craindre précisément parce que le violet, venant après une première colo- ration, agit par substitution et dans les limites de cette po imprégnation. V1 L'orange G dont la concentration nous semblait pouvoir être mesurée par simple inspection, doit être, en effet, plus con- centrée pour les tissus embryonnaires que pour les tissus adultes. Mais il est néanmoins indispensable de fixer le titre avec quel- que précision. En effet, l’orange exerce une action très particu- lière lorsqu'il est trop concentré : quoique sa réaction soit acide, et que l’on pourrait supposer qu'il intervienne dans la décolora- tion du violet, il agit au contraire comme mordant ; il bloque pour ainsi dire les deux autres colorants. Aussi, malgré l'emploi d’alcoo! absolu fortement acidulé (HCD), le violet tient solidement aux tissus et la différenciation la plus prolongée, dans l'alcool aussi bien que dans l’essence de girofle, ne conduit plus qu'à des préparations sales, presque opaques, la plupart du temps inutili- sables. J’estime aujourd’hui que les échecs signalés par les auteurs, tiennent encore plus à l'orange employé en solution trop concen- trée qu'à la qualité de la safranine. Selon le genre de tissus et les éléments spéciaux que l’on veut mettre en évidence, les cellules interstitielles par exemple, il faut AG RÉUNION DE LA BOCIÉTÉ BELGE DE BIOLOGIE recourir à des solutions der p: 500 ou 1 p. 1.000, et même I P. 2.000, d'orange G,'dans l'eau distillée. On laissera agir de quelques ous à unê TaDEIes Le gold-orange n'est pas à con- SERA MENÉS BE ‘Après l'essence de girofle, le lavage au xylol et la conserva- tion dans du baume au xylol cn au chloroforme) est indispen- sablé. Je possède actuellement des préparations, faites selon cette méthode, depuis plus de vingt ans et qui n’ont pas subi la moin- dre altération appréciable. Outre ses grands avantages histologi- ques et son ‘extrême maniabilité, la triple coloration offre donc encore cette qualité d être AADIES et pratiquement inaltérable. Imp. A: DAVY et! FILS Aîné, 52, rue Madame. Paris. Le Gérant : A. DAVY. VELECTRARGOL … (Argent) Ampoules de 5 cc. (6 par botte). Ampoules de 10 cc. (3 par botte). 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Société de Biologie PUBLIÉS LE VENDREDI DE CHAQUE SEMAINE e Séance du 12 Mars 1921 PARIS MASSON ET Ci, ÉDITEURS LIBRAIRES DE L'ACADÉMIE DE MÉDECINE 120, BOULEVARD SAINT-GERMAIN (Vie) Les comptes rendus paraissent chaque semaine sauf pendant les vacances de la Société, PRIX DE L'ABONNEMENT POUR 19721 : France : 40 fr. — Etranger : 50 fr. Prix DU NUMÉRO : 2 fr. . Les abonnements sont reçus par MM. MASSON et Ci Éditeurs, 120, Boulevard Saint-Germain, Paris VACANCES DE PÂQUES La Société tiendra séance le 19 mars; elle vaquera les 26 mars! et ? avril; elle reprendra ses séances le 9 avril | Toutes les notes ho être remises {| sous forme de dactylographies, 11e || varietur, sans lectures douteuses ;. elles ne doivent pas dépasser l'étendue oui ju a a La ee 2 A AL ut nt LR AE réglementaire. Ces conditions sont formelles. EE _ TARIF DES TIRÉS A PART Pau À partir de ce numéro, le prix des tirés à Sort est abaissé à : 13 francs Pons 50 tirés à part (2 pages). 145 — 100 — (2 pages \. .. 48 — 90 . (4 pages) DAS Eee ETOD — (4 pages). Les demandes de tirés à part doivent être portées sur les dactylogra- | phies; les factures réglées directement à l'imprimerie. | , Les auteurs peuvent contrôler la correction typographique de leurs - notes, le jeudi à 10 neures, chez les imprimeurs, MM. Davy, 52, rue à Madame, Paris 6°. ble the à DE COMPTES RENDUS HEBDOMADAIRES LA SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE SÉANCE DU ArcAUD (R.): Pathogénie d’un CRANIOSCMISIS re ee eonere oo d'a BrariwzHem (L.) : Variations de la forme des feuilles, corréla- tives de la sexualité, observées sur des Génévriers (Juniperus chinen- sisi. We, phoenicea Li)... & Bruzé (M.) et GarBan (H.) : Urobiline et stercobiline chez le nouveau-né et le nourrisson dé- RU he sua Busarp (Eug.) : Glandes épi- thélioles et glandes paraépithé- Halés.... CARNoT (P.), Raruery (F.) et GÉRARD (P.) : Recherches sur la perfusion rénale (élimination du PITCERO) LI ER RES ARE RES CLosxe. (R.) et ResLane (J.) : Sur la teneur en urée du liquide RHONE ue ere Cosmovicr (N.-L.) : À propos pos sssorees ss ss “le la note de MM. Siné et Bu- la recherche du - suet. Note sur Bacille-de Koch dans le sang... Gureysse-PELLISSIER (A.) : Ob- servations à propos de la commu- nication de M. Cosmovici....... Hu8er (J.) : Contribution à l’étude biologique du liquide cé- phalorachidien au cours de la syphilis nerveuse par la réaction de précipitation du benjoin col- 5oo A82 498 A86 Ag 478 80 [2 MARS 1921 SOMMAIRE RO TARR R hée Laprcque (L.) : Influence des acides et des bases sur une Alsue RAT OD CS Sn de rade PETIT et PEYRON : Sur sine sertolienne de l’épithéliom: ‘séminifère chez le Chien....... Rémonp (A.) et Coromies (H.) : Recherches sur l’allyl-théobro- PROS RAR EN CRE ATRSS Voos cie Ro:er R (H. ) et PixET ie l’excrétion intestinale du ne biliaire après occlusion du canal cholédoque 0 soon ses, Réunion biologique de Bordeaux. Dusreuiz (G.) : Méthode de reconstruction graphique stéréos- copique d’objets microscopiques. Pauzar : Note sur la réaction de précipitation du benjoin col- loïdal dans le liquide céphalo-ra- chidien (Guillain, Guy-Laroche et Lechelle) et sur la formol-gélifi- cation des sérums syphilitiques (Gaté et Papacostas)..5... 17 Ponrmanx : Recherches sur le Sac et canal endolymphatiques. Organe endolymphatique de quel- questheléostéens 2 Me Al SABRAZÈS : À propos dela leu- CÉRÉMONIE CD dati Biorocie. Comp1Es RENDUS. — 1921. T. LAXXIV. 5o3 478 | SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE Présidence de M. André-Thomas, vice-président. À PROPOS DE LA NOTE DE SABATHÉ ET BUGUET. NOTE SUR LA RECHERCHE DU BACILLE DE KOCH DANS LE SANG, ; par Nicozas L. Cosmovicr. En lisant cette note (Comptes Rendus, t. LXXXIII, p. 1270, 16 octobre 1920), j'ai été frappé par la suivante citation : « Nous. « nous sommes finalement arrêtés à l’étude du phénomène de « coagulation du sang, de rétraction du caillot et d’exsudation « du sérum dépendant de leur tension superficielle » (p. 1270), et surtout par la phrase qui la suit dans le tiré à part que jai sous les yeux, mais qui manque dans le texte publié dans la re- vue. Savoir : « L'attention des bactériologistes n'avait pas encore « été attirée jusqu à présent sur ces divers phénomènes qui sont _« tous fonction cependant d’une propriété physique qui caracté- « rise tous les éléments constitutifs du sang : leur tension super- « ficielle ». a Or, je prie Sabathé et Buguet de me permettre de ieur faire savoir que, non seulement j'y ai pensé, mais que j ai même publié en 1915 (1), les conclusions suivantes, tirées d'une étude approfon- die sur les nombreuses mensurations de la tension superficielle des plasmas et sérums sanguins des Poissons et des Mammifères, dont je réclame la priorité : 1° la tension superficielle du sérum est plus basse que celle du plasma correspondant ; 2° chez une espèce donnée, le sérum a une tension superficielle constante. Donc, le phénomène de la coagulation du sang est accompagné d'un abaissement de tension superficielle (loc. cit., p. 25 et 38). Avant de passer à mes conclusions physiologiques des faits pré- cédents, que je transcrirai textuellement, je citerai encore deux phrases qu’on trouve dans la note de Sabathé et Buguet (p. 1271) : « Gette contraction du caillot chasse vers sa surface extérieure « supérieure les corps bacillaires contenus dans la masse du coa- « gulum, car cette surface est la zone de moindre pression. Les « mailles du réseau fibrineux constituent un filtre, mais pas assez « fin pour arrêter les corps bacillaires qui sont entraînés vers « l'extérieur par le sérum au moment de l’exsudation ». Or, voici ce que j'ai écrit (loc. cit., p. 35): Conclusions physiologiques des faits précédents. — Les nom- (1) La tension superficielle du plasma et du sérum sanguins avec applica- fions à l'étude de la coagulation du sang. Thèse de doclorat. Paris, 1915. LT he Ce a PR ne AT cd É SÉS “ SÉANCE DU 12 MARS 479 | D Re NN breuses déterminations qui précèdent nous permettent d'affirmer que, chez tous les animaux examinés, pris dans la série animale, il y a une différence sensible, quelquefois même importante, entre la tension superficielle du plasma et celle du sérum. Tou- jours la tension superficielle du sérum est plus basse que celle du plasma. Lorsque plusieurs coagulations successives se produisent au sein d'un plasma qui devient du sérum, on voit celui-ci accen- tuer ses qualités de sérum, pourrait-on dire, en prenant des ten- sions superficielles de plus en plus basses. Il nous semble découler de ces faits une conséquence physio- logique au point de vue de la lutte de l'organisme contre les agents nocifs du milieu extérieur qui came l'animal. En effet, le caillot sanguin qui vient rapidement obturer toute blessure faite aux téguments de l'animal s’imprègne d’un liquide à ten- sion superficielle plus faible que celle des liquides qui entourent - l'animal dans les conditions normales. Il en résulte que ces liquides extérieurs chargés de germes ne peuvent pas pénétrer dans le milieu intérieur de l'animal ; ils en sont séparés par une barrière physique (caillot spongieux im- prégné d'un liquide à tension superficielle faible). À l'abri de cette barrière physique, dont la formation est très rapide, presque instantanée, s'organise l’armée des phagocytes qui pourra fournir plus tard, si cela est nécessaire, une lutte plus longue et plus efficace. Il y a donc, en somme, deux mécanismes superposés qui, tous deux, maintiennent l'intégrité du milieu intérieur. L'un, phy- _ sique, instantané, mais transitoire, production d’un liquide à ten- sion superficielle basse. L'autre, biologique, plus lent à s'établir, mais pouvant se prolonger autant qu'il est nécessaire : la phago- cytose. Nos recherches mettent en évidence le premier mode de lutte qui n’était pas connu jusqu’à présent. Fait curieux et qui semble bien venir à l’appui de l’interpré- tation que nous proposons, ce sont les animaux aquatiques à peau mince, facilement vulnérable, et ceux qui ont un genre de vie qui les expose à des blessures du tégument, ce sont ceux-là qui présentent la plus grande différence entre la tension superficielle de leur plasma et de leur sérum (Voir le tableau des chiffres pans _ma thèse, p. 38). Donc, il m'est permis de me féliciter que, ce que j'ai avancé en 1915, pendant la guerre, fut mis en évidence et porté à la con- naissance des biologistes, par les récentes études de Sabathé et Buguet. Des résultats scientifiques confiés à une thèse publiée et D. cd SR J 480 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE soutenue pendant les jours de tant de tristesse élaient forcément destinés à l’oubli. À. GUIEYSSE-PELLISSIER. — La communication de Sabathé et Buguet ayant été jugée trop longue, deux phrases avaient été supprimées ; par suite d’une erreur regrettable, ces deux phrases _ont été imprimées dans un tirage à part que faisaient faire ces auteurs. Après en avoir pris connaissance, nous devons recon- naître que ces phrases n’ajoutaient rien au sens général de la communication. | RECHERCHES SUR L'ALLYL-THÉOBROMINE. Note de À. Rémoxp et H. Coromies, présentée par F. Rarnery. Nous avons étudié au cours de cet hiver l’action de l’allyl- théobromine en injections sous-cutanées, intra-musculaires et intra-veineuses, et nous donnons ici, dans une première série de faits, les variations d'action de cette substance sur les matières salines contenues dans l’urine des 24 heures. À Acide Acide Chlorures phosphorique sulfurique SA NA Ee SRE A EC Re PR ES = TIGTO 0,32 0,96 Après 4 injeclions sous-cutanées : CENT ID ARS ER Ra pee DOTE yo) 1,43 Après 4 injections (à la suite) o 4 intra-veineuses, de 0,20... 1... 19,44 2,70 O,8I _ : = TE mAvant ie HAS RARES. RUE } 5,60 AT ED 0,75 Après 1 injection sous-culanée de ONMEDA AO OO ER TEE Led, DIT 1,08 Après { injections intra-veincuses HECTOR EAN M ENREN SES 7,60 1,12 0,72 TL ANNEE Se ER RE ANR Por Re 7 2,16 0,40 -Après 1 injection sous-cutanée de D REC S x OVOSCRO Te DUO CRAN EE 4,48 1,70 1,20 Après 1 injection intra-vcineuse defo:boret 2 Melo one RER 5,20 2,95 0:73 IV. Avant He doaRotror FR te dc 11,6 1.60 où Après injection sous-culanée de / Ho too et otdero ro ere 317 1,09 0,96 NE: ANANE PR a TARN ER 0,6 DT TO 0,32 Après r injeclion sous-culanée de 0,20, 1 de 0,40 ct 2 de 0,60... 15,8 1,80 0,36 Après 2 injections intra-veineuses de o,20r6t 3 de 0 OM: LUE 19,3 3-06 1,36 SÉANCE DU 12 MARS | 181 —— "——" ""— — Acide Acide. Chlorures phosphoriqué sulfurique A LR A a om cteiee states « 19 h,14 0,39 Après 4 injections intra-musculai- SU DOMACIIMAPNIERAE NEERERESE 17 5,99 129 0% Après 1 injection intra-veineuse de 0,10, r de 0,40,)2 48 0,10... 120 1,44 0,36 VE ANR GOSSES RECENSE 12,0 0,67 0,94 - Après 4 injections intra-musculai- : RTS OR TO M EU -Rsereeee Fe 34,4 TAULD 2,00 Après 4 nouvelles injections intra- IDliseulaires de 6,10... CT 7,0 o,82 3,19 VINS AIN EE D Lire T,20 0,30 Après 1 injeclion intra-musculaire de 0,40, x de,0,20, 5 de 0,40... 9 1,20 a,30 Après 1 injection infra-veineuse : de10,20, 1 deo,40, 2 de 0,20. : 12 1 ,606 0,94 D ANT RNA SAR RTE RE EE ee 4,90 0,70 1,69 Après 1 injeclion intra-musculaire de 0,20, 2 de 0,40, 1 de 0,20... 19,20 0,45 3,46 Après 1 injection intra-musculaire deéto/20: sde lo;46, de 0,20,:1 ÉNOMOË 2 re SU Min ete amie e 10,60 ODA 2,70 PE A SR PO CE ‘258 ri) G,49 LEA Après 1 injection intra-museulaire derosroreltande. 0:20! ANS 0. 18,00 1540 3:92 Après 4 injections intra-musculai- DCE IDR O D me ee. 19,70 TAOURL 1,90 Comme on peut en juger par ces chiffres, l’action du médica- ment est réelle et nous avons obtenu une décharge chlorurée its cnéhe dans lesvcas D'IEV, VBSNIT, EX et°X. Mais l’action ne se maintient pas et il n'y a, par conséquent, pas intérêt à continuer l'usage de l'allyl-théobromine après une série de quatre à cinq injections. En effet, le chiffre des chlo- rures est retombé, malgré l'emploi de cette substance, même en injections intra-veineuses, dans les cas I, I, VI, VIT et IX. _ Enfin l’action sur les chlorures a été nettement défavorable dans les cas INT, IV, VII. L'action sur l'élimination des sulfates paraît à peu près la même (cas [, IT, IT, VI, IX, X). Enfin les sels phosphorés sont éliminés à doses plus souvent régulièrement croissantes, sauf quand il y a une véritable crise comme dans le cas VI. On dirait d’ailleurs qu'il y a épuisement des réserves mobilisables de l’or- ganisme, sans que le médicament soit vraiment infidèle. Aïnsi dans le cas X, où le sujet était presque normal, l'influence de l’'allyl-théobromine a déterminé une augmentation progressive de 482 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE l'élimination des chlorures et des sulfates. Seule, la réserve de phosphates a paru épuisée. On peut donc tirer de cette première série de phénomènes, et sous réserve d’une discussion ultérieure des faits cliniques, les conclusions suivantes : l’allyl-théobromine détermine certaine- ment une élimination rapide des matières salines*en général ; son action favorable s’épuise en général, après 4 ou 5 doses quo- tidiennes administrées en série. UROBILINE ET STERCOBILINE CHEZ LE NOUVEAU-NÉ ET LE NOURRISSON DÉBILE, par MARCEL BRULÉ et H. GARBAN. Il est très généralement admis qu'il existe chez le nouveau-né un parallélisme étroit entre l'apparition de la stercobiline dans l'intestin et l'apparition de l’urobiline dans l'urine. Or, nous avons pu nous assurer que cette opinion est erronée. L'erreur nous semble provenir surtout de l’insuffisante sensi- _bilité des méthodes employées pour déceler l'urobilinurie. Nous avons étudié comparativement les divers modes de caractérisa- tion de l’urobiline et nous avons remarqué que la plupart des procédés préconisés pour transformer l'urobilinogène en urcbi- line peuvent pousser trop loin l'oxydation et détruire l’urobiline lorsqu'elle n'existe qu'en faible quantité. Nous nous sommes arrêtés à la technique suivante, qui, de toutes nous paraît la plus sensible : ro c.c. d'urine sont d’abord additionnés d’une forte pincée d’acétate de zinc, puis on ajoute un volume égal d'alcool à 95° ; onlaisse en contact une demi-heure pour effectuer l'oxydation de l’urobilinogène ; on filtre très soigneusement et on recherche la fluorescence en présence d'un fort faisceau Iumi- neux. On peut ainsi s'assurer des faits suivants (r) : Chez le nouveau-né normal, les urines émises avant que l’en-. fant ne commence à téter, urines franchement jaunes, troubles, de densité pouvant atteindre r022, contiennent de l’urobiline en quantité très notable. Lorsque le nourrisson commence à téter les urines deviennent abondantes, très pâles, de densité faible, 1002 ou 1004 ;: dans ces urines l'urobiline, diluée dans-une plus grande quantité de liquide, est plus difficile à mettre: en évi- dence ; on peut y parvenir, le plus souvent, par la méthode que (1) Nous adressons ici nos remerciements au D' Potocki qui nous a permis d'effectuer ces recherches dans son service de la Maternité. SÉANCE DU 12 MARS 483 nous éemployons, mais parfois il devient nécessaire de concen- trer les urines dans le vide. On peut ainsi déceler l’urobilinurie pendant toute la période qui précède l'apparition de la sterco- biline dans les selles. 2 Chez des nourrissons débiles, nourris au lait de Femme, nous n'avons souvent. jusqu'à l’âge de 2 mois et même de 4 mois, trouvé dans les selles que de la bilirubine ; or, malgré l'absence - prolongée de stercobiline, on pouvait trouver dans l'urine de ces …_ débiles de petites quantités d’urobiline. Ni chez le nouveau-né normal, ni chez le débile, la réaction de caractérisation de l’urobiline dans l'urine ne nous à paru aug- “ menter notablement d'intensité au moment où la transformation | de la bilirubine en urobiline commence à se faire dans l'intestin et où la stercobiline devient abondante dans les selles. Les faibles urobilinuries constatées ne nous ont pas paru pou- voir être attribuées aux phénomènes d'hyperhémolyse, assez fré- - quents chez le nouveau-né ; aucun des nourrissons examinés n’é- tait, ni n’est devenu, subictérique. Ces urobilinuries légères se re- trouvent d'ailleurs constamment chez les nourrissons plus âgés, avec une intensité sensiblement égale si l’on tient compte de la densité des urines. Elles nous semblent rentrer dans le cadre de cette urobilinurie dite physiologique qu'on peut déceler normale- ment, à tous les âges de la vie, si l'on emploie des procédés de recherche assez sensibles. : Cette urobilinurie, quelque faible qu'elle soit, «est particulière- ment intéressante à reconnaitre chez le nouveau-né, puisqu’alors l’urobiline ne peut provenir de l'intestin, où elle manque encore. C'est là un nouveau fait qui vient s'opposer à la théorie entéro- hépatique de l’urobilinurie, théorie que nous combattons depuis plusieurs années. PATHOGÉNIE D'UN CRANIOSCHISIS. Note de R. ArcGAuU»D, présentée par Ep. RETTERER. Il s'agit d'un embryon de Mouton de r2 millim.,5, qui présen- tait, exactement au sommet du vertex, une petite surélévation rougeâtre, irrégulièrement globuleuse, accusant encore la saillie déjà prononcée de cette éminence erânienne. Au cours de cer- taines manipulations, en transvasant l'embryon dans un liquide de Kleinenberg plus frais, la petite masse rougeâtre se détacha, mettant à nu.un véritable cratère circulaire à rebord en margelle assez élevé (fig. 1). L'objet obturateur était un caillot sanguin et la solution de continuité qu'il bouchait semblait, a priori, inté- Û W.:: CAREEURR URSS Sn ie FE 484 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE resser non seulement l’ectoderme, mais encore très profondé- ment les tissus sous-jacents. L'embryon, coloré en masse, est débité en coupes frontales en série... L'examen microscopique de ces coupes montre un cra- nioschisis largement ouvert et limité par deux replis médullaires arrêtés dans le cours de leur développement. Au niveau de cha- que plicature, les lames nerveuses se continuent, en dehors, avec l’ectoderme crânien. Cette continuité suffit donc à ruiner, pour ce cas particulier, l’hypothétique existence antérieure d’une lame recouvrante, ultérieurement nécrobiosée pour une cause ou “une autre. Les replis médullaires affectent une structure neor- male ; les cellules constitutives y sont régulièrement disposées ; et c’est par une transition très ménagée que l’épaisseur de cette gouttière nerveuse diminue du fond vers le bord. Dans les coupes sous-jacentes-au cranioschisis, on aperçoit, tout contre le tube médullaire alors complètement fermé, une hémorragie relative- 7 A ES » Fig: 2. Coupe intéressant le cranioschisis suivant un plan frontal. Gr. = 5o/r. ment abondante qui repousse vers l’autre côté, la mince lame recouvrante. Il est évident que cette hémorragie, d’étiologie in- connue, fut la cause de la monstruosité qui nous intéresse. L’agé- x - nésie locale du tube neural est donc, ici, uniquement due à un caillot sanguin, accidentellement interposé entre les deux replis médulilaires. Des raisons directes de spina bifida ont été déjà constatées, comme, par exemple, l’exostose cartilagineuse signa- lée par Houël, la tumeur graisseuse relatée par Recklinghau- sen, etc., elc.; mais rien n’indiquait leur préexistence, à la fer- meture du canal neural. Dans le cas que nous décrivons, au con- traire, le caillot sanguin était manifestement formé antérieure- ment. Nous n'avons d’ailleurs pas connaissance que l’on ait ob- servé, jusqu'ici, une cause aussi simple d'agénésie cérébrale, cause dus fut peut-être mème d'ordre purement HÉCaNIque, SÉANCE DU 12 MARS 182 SUR L'EXCRÉTION INTESTINALE DU PIGMENT BILIAIRE A PRÈS OCCLUSION DU CANAL CHOLÉDOQUE, par H. Rocer et Léon Bixer. Nous avons recherché expérimentalement si, dans les cas d’oc- clusion du canal cholédoque, une certaine quantité de bile n’est _ pas éliminée par les glandes intestinales. Une première expérience a été faite:sur un Chien auquel nous avions pratiqué une fistule de Thiry-Vella. Au bout de 15 jours, - l'animal étant en excellente santé, nous lui avons introduit dans … les veines 20 c.c. de bile de Bœuf diluée dans 80 c.c. d’eau salée à 8 p. 1.000. Pour activer la sécrétion intestinale, nous avons in- jecté en mème temps 1 centigr. de nitrate de pilocarpine. Pen- dant les 30 minutes qui ont suivi celte double injection, nous avons fait passer, à plusieurs reprises, par l’anse isolée, 25 c.c. d'eau salée, sans arriver à y déceler la présence de la bilirubine. Le lendemain on répète les mêmes injections ; mais à l’eau salée, qu'on fait circuler dans l’anse intestinale, on ajoute 2 c.c. d'huile d'olive. Cette fois, les résultats sont différents : on cons- tate nettement le passage du pigment. On complète l'expérience, le jour suivant, en injectant encore de la pilocarpine et de la bile. En lavant l’anse isolée avec de l’eau salée pure, on ne ramène pas de matière colorante. Ce ne sont donc pas les injections successives de bile qui, en saturant l’or- ganisme, auraient pu provoquer l'excrétion du pigment ; c'est une action attractive exercée par la graisse neutre sur le liquide organique qui lui est physiologiquement adapté. Sur un autre Chien, également porteur d'une fistule Thiry- Vella, nous avons lié le canal cholédoque. L'opération est prati- quée le 1° février. Le 3 février, l'urine renferme une forte pro- portion de pigment biliaire ; l’anse intestinale n’en contient pas. Le 5 février, les résultats sont semblables ; l'injection de pilo- carpine provoque une sécrétion intestinale abondante, sans qu'on puisse y déceler du pigment. On ajoute au liquide de Îa- vage une petite quantité d'huile et, 15 minutes plus tard, on obtient de la bilirubine (réaction de Grimbert-Fouchet). Voilà un nouvel exemple de cette influence attractive que nous observions dans l'expérience précédente. Les mêmes explorations furent faites, tous les deux ou trois jours, avec les mêmes résultats, jusqu'au 14 février. Le 15 fé- vrier, nous constatons que l’anse intestinale renferme un liquide jaunâtre, contenant une assez forte quantité de pigment. À par- tir de ce moment, l’excrétion de ja bile a continué jusqu'au 19 fé- vrier, jour où l'animal succomba. & A8G SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE L'autopsie nous a permis de retrouver de la bilirubine dans toute l'étendue de l'intestin grèle, ainsi que nous l’avions déjà constaté sur des Chiens auxquels nous avions simplement lié le canal cholédoque. Le gros intestin ne contient pas de pigment biliaire. Il renferme de la stercobiline en abondance, tandis que l'intestin grèle n'en contient pas. De ces faits, nous pouvons conclure que, lorsque le canal cho- lédoque est obstrué, une certaine quantité de bile ou du moins de pigment biliaire passe dans le produit de sécrétion intestinale. Cette élimination ne se produit pas tout de suite, une assez forte accumulation de bile est nécessaire pour que l’excrétion intesti- nale commence. Elle ne se produit d’abord que sous l'influence des graisses neutres, qui semblent exercer une véritable action attractive ; à une période plus avancée, elle se fait d’une façon continue. | C'est vraisemblablement aux transformations de la biluribine ainsi excrétée, qu'il faut attribuer la présence de stercobiline dans le gros intestin. RECHERCHES SUR LA PERFUSION RÉNALE (ÉLIMINATION‘DU GLUCOSE), par-P. Carxor, F. RarHERYy et P. GÉRARD. Dans une précédente note, nous avons: indiqué la technique que nous employons pour étudier les perfusions rénales, et nous avons décrit les principales causes d'erreur que l’on doit éviter au cours de cette expérimentation. En particulier, nous avons démontré que toute perfusion, qui n'était pas faite avec du sang pur, était faussée dans ses résultats, et nous en avons donné les preuves histologiques et chimiques (1). Nos études sur l’élimi- nation du glucose ont été faites avec du sang pur citraté à 4 p. 1.000, et, autant que possible, au cours de la même expé- rience nous faisions trois perfusions successives en variant le taux de glucose du sang. Le premier sang contenait sa quantité de glucose normale, le second était hyperglucosé, le troisième renfermait à nouveau sa qusntité normale. Bien que des perfu- sions faites dans des conditions expérimentales identiques (lésions du plexus sympathique mises à part, lésions inévitables et dont on ne peut apprécier l'étendue) ne nous aient pas toujours donné (1) Nous tenons à spécifier que dans Jes tableaux de la précédente note, la colonne indiquant : « taux de sécrélion » indique plus explicitement le taux de relèvement de la concentration de glucose éliminé. i à dotée, dub “cts def ben ot éotndtes ifd e dés de SSSR, ni À ét:hs SÉANCE DU 12 MARS : 487 des résultats semblables, nous pouvons d’après les très nombreu- ses expériences qui ont été faites, tirer quelques conclusions. A. Fables concentrations. 1° Lorsque l’on perfuse un rein, avec un sang total citraté dont le taux de glucose ne dépasse pas … x gr. So par litre environ, on remarque que l'urine qui provient de cette perfusion a un taux de glucose moins élevé que le sang. Dans toutes les perfusions, sans la moindre exception, quels que …._ soient la vitesse de perfusion et le rendement de l'urine par rap- — port au sang, nous avons trouvé un abaissement très net, quoique … variable, de la concentration urinaire, par rapport à la concentra- tion sanguine. 3 Taux moyen (1) Abaissement du glucose Taux du glucose de concentralion dans le sang dans l’urine dans l'urine 0/0 68 expérience ........... 1,46 0,93 36 DHPRENDEÉMENCE Re --recne 1,74 ne 36 $ DA ENDÉTIENCE she rec cte 1,18 0,70 38 SAP PÉDIENCE 2... À 0 0 où 1,00 o,01 39 FH OdHENperIence, (2)... 1,50 0,88 4x — DSP EEE RS 1,70 1,DI La — RE ER 1,20 0,96 20 DEN DE MONOE PE) eee 1,30 1,30 l é 4 PACS Li] — ee va 1,90 Te Auf 3,3 DO TEXPÉLIENCE 2: , soso eo » 1,16 0,96 5r DENT ee er ee 1,10 0,91 56 Au cours de trois de ces expériences, nous avons dosé l’urée dans le sang et dans l'urine. Nous avons trouvé des concentra- tions identiques dans le sang et dans l'urine, ce qui prouverait que, dans ces cas tout au moins, le rôle sécréteur du rein vis-à- vis de l’urée, n'était pas intervenu, contrairement à ce qu'il s'était _produit pour le glucose. é B. Fortes concentrations. Nous avons perfusé ensuite avec du (1) Cetie-moyenne provient d'analyses faites au début et à la fin de la per- fusion pour éliminer autant que possible l’erreur provenant de la glycolyse. (2) Pour les expériences 89 et 92, nous avons plusieurs chiffres qui corres- pondent à des perfusions successives sur le même animal. Au cours de ces expériunces où nous perfusions avec des sangs contenant 1,20 à 1,90 de giu- cose par litre, nous avons intercalé des perfusions avec du sang très riche en glucose (4,00 par litre). À ces perfusions intercalaires, ont correspondu des urines encore plus concentrées en glucose (4,50). Néanmoins, lorsque nous sommes revenus à des sangs moins riches en glucose, nous avons constaté un abaissement de concentration de l'urine comparable à celui que nous avions noté avant les perfusions de sang concentré en glucose. La concentration du Sang en giucose parait donc jouer un rôle important dans ce mécanisme. Cependant, lLS variations de la concentration du glucose dans l’urine ne sont pas sous Puñique dépendance de sa concentration dans le sang ; elles dépen- dent aussi d'autres facteurs (élément rénal notamment), puisque, pour une même concentration sanguine, les abaissements de concentration urinaire peu- vent être différents. ST 488 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE sang pur citraté additionné de glucose. Nous avons trouvé avec le sang pur des quantités de glucose dans l'urine, plus fortes que dans le sang. 1 Taux moyen du F Relèvemeut glucose Taux du glucose de concentration dans le sang dans l'urine dans l'urine 0/0 BB LEXPÉrIEN CE LR ee 2,43 3,07 26 SOPMEXDETIENCC ES er 4,90 94 ire OPFEXDCHPNCER CEE Ler ae 3,00 4,29 17 COS EX DÉMONCEMN MERS FRE De 3,00 09 — PR SORT AO ET AC 1,99 DD Gr - Les chiffres de la 66° expérience sont les plus suggestifs et sem- bleraient démontrer que le travail de sélection de la cellule rénale est influencé par le degré de la concentration sanguine. Nous devons signaler cependant que, dans cette expérience,-nous avons constaté une concentration de l’urée dans Furine parallèle à celle du glucose : ce fait, exceptionnel, ne s’est retrouvé dans aucune des autres expériences, bien que l'examen histologique alt mon- iré, dans ces différents cas, des figures de sécrétion à peu près ro. Nous avons, par contre, de nombreux exemples où perfusant dans les mêmes conditions avec un liquide concentré en glucose, nous n'avons pas trouvé d'augmentation du taux du glucose dans l'urine. Le déterminisme de ces faits est encore à l'étude. Taux moyen du Taux du “ glucose. glucose dans le sang (en er.) dass | urine ES nie DO ICR DÉMLCN DEN A RSS UE Date ÿ 5,78 _ ER RS ET AA RS 5,46 5,01 g1° Some PR PA A CU 2,08 3,02 Malgré quelques résultats Hadior nous avons tenu à donner les chiffres de ces premières expériences que la continua- tion de nos recherches, nous permettra peut-être de mieux com- menter : le fait paradoxal que, dans «nos perfusions, la cellule rénale a exercé une action sécrétoire sur le glucose, alors qu'elle laissait passer l’urée sans modification, exige notamment des expériences confirmatives. « SÉANCE DU 12 MARS 189 SUR L'ORIGINE SERTOLIENNE DE L'ÉPITHÉLIOMA SÉMINIFÈRE é | CHEZ LE CHIEN, par Perir et PEYRON. Chez le Chien, contrairement à ce qu'on observe chez le Che- val, les tumeurs du testicule proviennent rarement de la glande interstitielle ; il s'agit presque toujours d'un épithélioma sémi- nifère ; l’origine de ce type néoplasique n'avait pas encore été précisée. L'étude d'une série de cas nous à permis de constater qu'il a son point de départ habituel au niveau des cellules de Sertoli. iv : : La configuration générale de ces tumeurs, assez uniforme, - montre des formations allongées, sinueuses ou élargies, parfois _kystiques secondairement et qui se relient aux tubes séminifères par une série de transitions : un tissu conjonctif adulte les sé- pare, mas, à l'intérieur des nappes sertoliennes qui constituent la tumeur, les cloisons connectives font complètement défaut. En examinant les tubes séminifères normaux refoulés à la péri- phérie de la tumeur, on constate qu'ils sont ordinairement asper- matogènes et exclusivement constitués par un syneytium serto- lien. Au niveau de certaines zones de transition, on constate, d'autre part, qu'une multiplication amitotique des noyaux de ce syncytium marque le début de l'évolution néoplasique. Les tubes séminifères présentent alors une surface de section élargie (fig. 1) d'aspect tantôt homogène, tantôt vacuolisé, et on observe des dis- positions rappelant celles de la notochorde par le contraste entre la périphérie d’aspect palissadique et le centre entièrement syncy- tial et criblé de vacuoles. Les limites cellulaires de l’élément ser- tolien peuvent réapparaître en particulier dans ces zones péri- phériques, et on observe alors des cellules très allongées, cylin- driques ou fusiformes, complètement individualisées. 1° L'origine sertolienne des éléments néoformés s’accuse par le réticulum achromatique ou poussiéreux des noyaux et par leur appareil nucléolaire caractéristique, qui persistent ou se repro- duisent assez longtemps au cours de la dédifférenciation néopla- sique. Toutefois et à la longue, on note Fapparition de noyaux à chromatine moins concentrée, dont lés nucléoles multiples ne montrent plus que rarement le corps accessoire juxta-nucléolaire de l’élément sertolien. 2° La forme très allongée des éléments néoformés, la conti- : nuité de leur architecture fibrillaire avec les vestiges persistants du syneytium dont ils paraissent émaner, les vacuoles (inégale- ment développées) de leur cytoplasme, constituent également des caractères d’origine sertolienne (fig. 2). Fr r | SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE 490 3° Nous avons pu déceler, en particulier dans les éléments 7 p «É # 2e 494 arter viennent de montrer la valeur pour caractériser la cel- … lule de Sertoli. Il est parfois incurvé à ses extrémités ou oblique ne FACE à l’axe de la gelure, nous avons To rare- Fig. 2. Séminome du Chien. — Thionine — Cristal de Charcot-Bottcher. Ainsi caractérisée, la néoformation sertolienne s'effectue d'abord par amitose ; des cinèses apparaissent ensuite à mesure que la dédifférenciation s'accentue, mais leur fréquence est des . plus variable suivant les tumeurs. (Laboratoire d'anatomie pathologique de l'Ecole vétérinaire d'Al- ae fort et Institut Pasteur). SUR LA TENEUR EN URÉE DU LIQUIDE AMNIOTIQUE, Don 1 par Ft Orocnr.et J'Recrave. br. résultats si différents publiés jusqu'à ce jour sur le dosage de l'urée dans le liquide amniotique nous ont incité à reprendre ce travail. Nous avons, d’une part, dosé l’urée du liquide amniotique par 1 méthode gazométrique et par la méthode au xanthydrol, cette. _ dernière méthode permettant un dosage rigoureusement précis _de l’urée et de l’urée seule. Pour compléter notre travail, nous. avons dosé l'extrait sec quand la chose a été possible. Nos expériences ds d’une part sur les liquides amniotiques normaux d’ enfants terme et d'autre part sur les liquides 492 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE d'œufs beaucoup plus jeunes. Nos résultats sont consignés dans les deux tableaux suivants, auxquels nous avons adjoint un ta- bleau réservé aux cas pathologiques. La simple vue de nos résultats montre que chez les Femmes normales, l'urée gazométrique varie entre 0,25 et 0,55 par litre, avec une moyenne de o gr. 31 par litre, alors que l'urée vraie, dosée par la méthode pondérale, varie entre o gr. 16 ef o gr. à1, avec une moyenne de o gr. 28 par litre. Ces chiffres sont nette- ment inférieurs à ceux publiés jusqu’à ce jour et dont les résul- tats oscillent entre o gr. 26 el o gr. 8o avec des moyennes de o gr. lo (Fehling), r gr. (Tchernow), 3 gr. 8o (Funke). Pour ce qui est de l'extrait sec, nos résultats concordent avec ceux des autres auteurs, ils ont varié entre 17, 12 p. 100 et 15,5 p. 100, ce qui fait une moyenne de 12 gr. 36, 11 p. 100. Tableau 1. — Femmes NORMALES. — ACCOUGHEMENTS A TERME Urée Urce Extrait Enfant Noms el renseignements gazométrique poudérale sec urée de l'urine - Exp el N: 0,25 0,17 LI? — — 2 N 05%. 0,16 19270 oo — — 38 N 0,26 0,18 es — É es Al N 0,27 — _ — — —. 5 N 0,35 0,22 — T7 — — 6 N 0,25 0,18 — = 7 N . 0,35 0,29 12,50 0,75 ARR) N — — — 2,25 — N 0,35 Fe — — RE — 10 N 0,45 ‘0,31 — — — 11 N 0,23 DOnDSIE 11,50 É — — 12 N 1),25 0,19 13,90 — — 9 N 0,42 0,39 — : — — 14 N 04 0,35 — Pres — 15 N 0,30 0,22 —- — — 16 N 0,46 — — — — 17 N 0,30 0,30 12,85 1,92 — 18 N 0,55 ‘ 0,52 == == — ]9 N 0,80 — — — — 20 °N 0,40 . 0,36 — == =" Pl N 0,28 0,26 — — 0 N 0,42 0,30 — — ADS N 0,28 0,26 — _— Tableau Il. -- Ours JEUNES. — LIQUIDE PATHOLO HIQUE Obuitde Amos, eee St 0/25 = es re — AE ES MR EE 0,33 0,20 14,50 — — 4 —1et demi. 0,48 0,32 — « = Prématuré 8 mois..... 0,48 — — — — RAR PMU 0,35 0,18 — 0,80 Hydrammnioss #42 0,25 0,14 10,85 : — Amencéphale "St 0,32 0,21 == Ez Gémiellaire. , -. ...... DSP = ee SÉANCE DU 12 MARS 493 L'urine du nouveau-né par contre, dans les cas où nous avons pu nous en procurer, nous a donné une teneur en urée (dosage gazométrique) de beaucoup supérieure à celle du liquide amnio- tique, eo 97. 75 à 2 gr. 25 p.' 1.000. (Laboratoire du P° Brindeau, Clinique obstétricale de l'hôpital de la Pitié). INFLUENCE DES ACIDES ET DES BASES SUR UNE ALGUE D'EAU DOUCE, par Louis LAPICQUE. L'objet des observations a été une Algue d’eau douce prise au hasard ; c'était Cladophora glomerata, récoltée dans les casca- telles des ruisseaux du Bois de Boulogne (mois de février) ; une autre Algue, d'aspect assez différent et récoltée à la même époque dans de l’eau stagnante (un bassin du Jardin des Plantes), a donné sensiblement les mêmes phénomènes, mais c'était une autre es- pèce du mème genre : Cladophora oligoclona (+) ; de sorte que le degré de généralité de ces phénomènes est inconnu. Mais leur interprétation soulevant des questions très générales que je me propose d'étudier, il me paraît utile de les décrire d’abord en eux- mêmes. Les éléments cellulaires (j'ai principalement en vue les élé- ments terminaux des ramifications) forment des cylindres de grande dimension, 60 à So u de diamètre et longs de plusieurs dixièmes de millimètres ; ils sont donc faciles à observer avec un microscope à faible grossissement et à long foyer, dans une cuve d'assez grande capacité. Dans leur milieu d'origine, ou dans l'eau du robinet (eau de Seine), ils apparaissent entièrement rem- plis d'un protoplaste compact étroitement appliqué contre une paroi cellulosique mince, hyaline, réfringente, et nettement déli- mitée par un double contour finement linéaire. Si on remplace l’eau qui les baigne par un milieu acide, en quelques secondes la plupart des cellules terminales et les bourgeons latéraux uni- cellulaires éclatent à leur pointe et leur protoplaste sort en grande partie formant une hernie globuleuse ; ensuite, le protoplaste des autres cellules se rétracte suivant toutes les dimensions, s’éloi- gnant des cloisons intercellulaires, et diminuant de moitié ou mème davantage en diamètre (2). Puis on voit la paroi cellulo- (1x) Je dois ces déterminations à l’obligcance de mon collèeue et ami Matru- chot. (2) Je laisse de côté, comme sans intérêt ici, le changement de couleur te- nant à l’action de f’acide sur la chierophvite. Brococie. ComPTEs RENDUS. — 1921. T. LXXXIV. 39 LU PO M AR MARNE 494 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE sique s’épaissir en perdant de sa netteté ; le phénomène s’accen- tue avec le temps ; on a l'impression que cette membrane se géli- fie progressivement ; mais cette gélification n’est pas indéfinie ; on arrive en quelques heures à un état stable qui subsiste des jours entiers. | Ces phénomènes sont, en première approximation, sans rap- port avec la pression osmotique des solutions employées ; que le véhicule de l’acide soit de l’eau pure ou bien une solution de sac- charose décinormale ou même cinquième-normale, tous les effets semblent les mêmes ; le titre de l'acide non plus, à cette approxi- mation, n'a pas d'importance ; HCI entre la dilution décinormale et la millième normaie (celle-ci dans de l’eau distillée et non pas dans de l’eau de rivière qui la neutraliserait par ses carbonates) donne les mêmes effets. Les solutions alcalines correspondantes ne manifestent aucun effet important sur la plante vivante ; mais si la plante traitée par les acides est ensuite replacée dans un milieu alcalin, on voit que celui-ci a des effets inverses, à savoir gonflement de DE rétracté, resserrement de la ailes gonflée. Ces effets du milieu alcalin.se produisent sensiblement de la même manière sur l’Algue ébouiliantée. Un rameau de Clado- phora est jeté dans l’eau distillée bouillante et y est maintenu 4 à D secondes ; replacé dans de l’eau ordinaire et examiné de suite, il présente un aspect qui peut en gros se traduire, comme l'effet du traitement acide, par ces deux constatations : proto- plaste rétracté, paroi cellulosique épaissie ; toutefois l'aspect dif- fère un peu du cas précédent ; notamment la paroi des terminai- sons de rameaux, au lieu d'être éclatée est très épaissie ; les deux traits de son double contour se sont écartés d’une dizaine de u, parfois davantage. Le milieu acide sur cette Algue ébouillantée ne change pas grand’chose ; le milieu alcalin fait gonfler le pro- toplaste et rétracter la paroi. sur elle-même. De ces observations, je retiens les deux points suivants (1) que j exprimerai sous une forme abstraite impliquant des hypothèses oo ° La réaction du milieu, acide ou alcaline, est, pour l’absorp- (x) L'éclatement des pointes sous l’action des acides, phénomène très appa- rent, me parait secondaire et contingent ; son mécanisme est probablement le suivant : la paroi cellulosique récemment formée dans la région d’acroisse- ment, est plus facilement gélifiable qu'ailleurs ; elle perd sa résistance méca- ique el cède à la pression osmotique sous-jacente. Le phénomène subsiste, il est vrai, en solution isotonique où même un peu hypertonique ; mais il est si rapide que les échanges osmotiques n'ont guère eu le temps de jouer. Des expériences sont en cours pour élucider ce point, en même temps que pour pré- ciser loutes les observations précédentes. SÉANCE DU 12 MARS 495 lion de liquide par les colloïdes considérés, plus importante quantitativement que la pression osmotique. 2° Les deux colloïdes accolés, protoplaste et membrane cel- lulosique, sont de signe inverse par rapport à l’autre, puisque l’un est coagulé par les ions EH, l’autre par les ions OH. Le premier point, en opposition avec la doctrine classique sur l’osmose et ses applications à la biologie, se rattache à toute une série de recherches sur la membrane de l’osmomètre ; à l’origine, ces recherches marchaient de pair avec celles qui, négligeant la membrane et ne considérant que l’équilibre des solutions de part et d'autre, ont abouti à la notion de pression osmotique fonction _de la concentration moléculaire et homologue exact de la pres- sion gazeuse ; la beauté de ces derniers résultats et leur claire valeur théorique a rejeté dans l'onibre les notions plus com- plexes, en tout cas encore confuses, sur le rôle de la membrane et ses modifications ; en particulier, on a généralisé hâtivement à toutes les cellules vivantes et au protoplasma lui-même le schéma de la cellule végétale à grande vacuole, sans s’apercevoir que dans beaucoup de cas, notamment dans les globules sanguins - et dans les cellules animales en général, la disposition essentielle de l’osmomètre fait défaut ; nous n'avons pas, en effet, 2 liquides séparés par une membrane, mais un liquide seulement et un col- loïde. Dans la direction où j'estime qu'il faut s'engager, en criti- quant, non la théorie de la pression osmotique, mais la façon d'appliquer cette notion à divers phénomènes et, en particulier, aux échanges vitaux, je citerai seulement les travaux de Graham sur les osmoses anormales, l’interprétation électrique que P. Gi- rard a donnée de ces résultats (x) et le travail de Flusin sur les membranes (2). | Sur le deuxième point, je remarque en passant que le signe de la membrane, chez Cladophora:est inverse de ce qu'il est chez Laminaria, dont la membrane se gonfle par les alcalis et se ré- iracte par les acides. Si cette inversion du signe électrique entre les Algues marines et les Aloues d’eau douce pouvait être généra- lisée, il y aurait là une donnée intéressante. D'autre part, il me semble que le couple de deux phases colloï- dales accolées et de signe contraire est un trait de constitution cellulaire, peut-être général, en tout cas fréquemment réalisé et très important ; je signalerai seulement, bien loin des Algues, la fibre nerveuse des Vertébrés, avec son couple formé du cylindre axe et de la myéline ; peu importe que la myéline appartienne embryologiquement à des cellules distinctes du neurone ; il sut- (MO PR Acad: des sc, 4 juillet rg10o. (2) Thèse-‘de doctorat ès-sciences, Paris, 1907. 1496 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE —_——— ©... — "|" ——"—]—]—]——]— fit de constater que le manchon de myéline électropositif, entou- rant un cylindre central de protoplasma électronégatif, se désor- ganise dès que ce cylindre axe cesse de réagir sur lui ; nous avons bien là un couple à action réciproque, dont la différence de po- tentiel conditionne à la fois les‘rapports morphologiques et la fonction physiologique. CONTRIBUTION A L'ÉTUDE BIOLOGIQUE DU LIQUIDE CÉPHALORACHIDIEN AU COURS DE LA SYPHILIS NERVEUSE PAR LA RÉACTION DE PRÉCI- PITATION DU BENJOIN COLLOÏDAL, par JüuLIENX HuüBEr. Nous avons étudié depuis plusieurs mois au point de vue du diagnostic de la syphilis nerveuse, le liquide céphalorachidien de malades entrés à la Clinique Médicale de Saint-Antoine, au moyen de la réaction du benjoin colloïdal, dont la technique a été donnée ici même par Guillain, Guy Laroche et Léchelle (x). Chaque fois que nous l’avons pu, nous l’avons pratiquée paral- lèlement aux autres recherches biologiques usitées en pareïl cas (dosage de l’albumine avec le rachialbuminimètre de Sicard et Cantaloube, numération cellulaire à la cellule de Nageotte et sur- tout recher che de la réaction de Bordet- Wassermann à la fois sur le liquide céphalorachidien et le sérum en utilisant le procédé de Hecht au sérum frais). Pour ce qui est de la réaction du benjoin, nous l'avons effec- tuée, rarement en limitant notre recherche au procédé des six tubes, plus souvent avec les 16 tubes, en ne retenant comme valables au point de vue du diagnostic de la syphilis nerveuse que les cas où la précipitation colloïdale débutait dans les cinq premiers tubes de la série ; en général, elle s'est manifestée dès le premier tube, incomplète souvent, tout à fait nette dès le second tube. Les faits que nous apportons ont porté sur un total de 27 cas, ne nous diviserons en cinq groupes. ° Le premier groupe comprend 9 malades atteints de mala- du diverses étrangères à la syphilis et chez lesquels aucun indice ne permettait de songer à cette infection. Il s'agissait de courba- ture fébrile, diabète maigre, polynévrite légère, épilepsie, mala- die d' Aion coma éthylique, fièvre paratyphoïde, pneumonie chez un Shots zona otique. Chez ces 9 malades, nous n'avons observé aucune précipitation de la suspension colloïdale ADACMIRLENde a Soc. de biol., séance du 17 juillet 1920, t. LXXXIIT, p. 1077. SÉANCE DU 12 MARS 497 de benjoin dans aucun des tubes. Cette absence de réaction con- cordait du reste avec les résultats du Bordet-Wassermann pra- tiqué sur le sang et le liquide céphalorachidien. L’albumine de ce liquide, recherchée 7 fois sur 9 malades, était également en quantité normale, seule une réaction lymphocytaire isolée exis- tait dans le zona otique et dans le diabète maigre. Le second groupe, de 3 malades, comprenait des syphili- tiques ne présentant aucune présomption de lésion nerveuse en évolution, 1l s'agissait de sténose mitrale pure avec malforma- tions nasales et dentaires, d'ictère après novarsénobenzol, enfin de sténose pylorique de nature probablement spécifique. Ici en- core, la réaction du benjoin est restée complètement négative, de mème que la réaction de fixation du liquide céphalorachidien, celle du sang étant étant positive, légère chez les deux premiers, franche chez le troisième. L'albuminose et la lymphocytose étaient normales. 3° Le troisième groupe comprend 7 malades : 3 sont atteints de syphilis nerveuse en évolution (deux cas de paralysie générale, deux cas de tabes, une hémiplégie et deux cas de syphilis céré- bro-médullaire). La réaction du benjoin, positive Eur les cinq où six premiers tubes, s’étendait presqu'’aux 10° et 14° tubes dans les cas de paralysie générale, coïncidant constamment avec une réaction de fixation positive dans le liquide céphalorachidien, mais qui, dans le sang, était nette dans trois cas, faiblement posi- tive dans deux cas, négative dans les deux derniers. L'albumine était augmentée dans des proportions allant de o gr. 20 à o gr. 56, la Iymphocytose était partout exagérée de 4 à 42 Ivm- phocytes et plus dans ces 7 cas. 4° Un quatrième groupe réunit les cas où, avec une réaction du benjoin (positive dans les 5 ou 6 premiers tubes dans trois cas, limitée aux tubes 4 et 5 dans un quatrième), le Wassermann était deux fois douteux, deux fois négatif dans le liquide céphalo- rachidien et négatif dans les 4 cas dans le sang. L’albumine, la réaction cellulaire étaient en proportion nettement supérieure à la normale. Si nous ajoutons qu'il s'agissait d’une crise gastrique avec signe d'Argyll Robertson unilatéral, d'une hémiplégie qui s’est améliorée, tandis que le malade était soumis à un traitement d'épreuve, d’une hémiplégie ancienne, de troubles d'hémiparésie . gauche avec anarthrie, nous nous croyons en droit de suspecter la syphilis nerveuse et de tenir pour très utiles les indications d’une réaction du benjoin positive, les réactions de fixation étant seulement douteuses ou même négatives. 5° Le cinquième groupe réunit encore quatre cas de manifesta- tions nerveuses, dont la nature syphilitique semblait pouvoir être écartée. Ce sont : une encéphalite léthargique, une néphrite 498 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE -= chronique compliquée d’hémiplégie, une hémiplégie chez un hypertendu, enfin une hémiplégie par ramollissement cérébral. La concordance des réactions biologiques a confirmé les prévi- sions cliniques montrant des réactions négatives avec le benjoin, le Wassermann du sang et du liquide céphalorachidien, une albu- minose voisine de la normale. Seule, la réaction cellulaire mon- trait 14 lymphocytes dans l’encéphalite léthargique, ce qui ré- pond d'ailleurs à ce qu'il est commun d'observer au cours de cette maladie: 407100 Tels sont les résultats que nous avons cru devoir apporter, ils sont de naturé à faire tenir à la réaction élablie par Guillain, Guy Laroche et Léchelle, dans le diagnostic de la syphilis nerveuse, une place importante que justifie encore la simplicité de la tech- nique à mettre en œuvre et la facilité de la lecture des résultats obtenus. (Clinique Médicale de l'Hôpital Saint-Antoine. P° A. Chauÿffard). GLANDES ÉPITIHÉLIALES ET GLANDES PARAÉPITHÉLIALES ‘ par Euc. Burann. En 1911, nous avons publié un essai de classification synthé- tique des glandes humaines (1). Sans aucune préoccupation phy- logénétique, nous avons groupé les glandes selon leurs affinités morphologiques, en une série continue qui va de la cellule secré- tante des épithéliums de revêtement à la glande en grappe la plus complexe (glande conglomérée), par une série d'associations de valeur et d'ordre croissants : cellules isolées, diverticules glandu- laires, glandes simples ou unilobulaires, glandes composées ou multilobulaires. Au delà, nous avons réuni les glandes endocrines en une famille assez vaste (glandes remaniées), subdivisée à son tour en glandes vésiculeuses (ou folliculeuses) et en glandes con- globées. Notre classification se résumait en un graphique arbo- risé mettant en évidence la continuité de nos séries. Cette conti- nuité reposait avant tout sur le fait que les principales de nos glandes endocrines sont des glandes exocrines transformées par intrication plus intime avec les vaisseaux sanguins (corps thyroïde, corps jaunes, etc.). C'était là une préoccupation évolutive qui a introduit un peu de confusion dans une classification qui voulait être purement morphologique. Depuis cette date, les glandes in- (x) Eug. Bujard. Essai de classification synthétique des formations clandulaires de l'Homme. Bibliogr. anatom., 1917, vol. XXI, p. 86. SÉANCE DU 12 MARS 199 : terstitielles ont pris une importance toujours plus grande ; ceci a rendu caduque notre première conception. Ces glandes (glandes interstitielles gonadiques, glande myométriale, glande déciduale, etc.) sont des éléments du système trophoscléral : elles se présen- tent comme des cellules conjonctives modifiées. Nous préférons donc aujourd’hui, grouper les glandes humaines en deux séries, qui, après avoir divergé, convergent à nouveau vers un Lype synthétique, la glande conglobée (foie). «GL. ÉPITHÉLIALES » « GL. PARA-ÉPITHÉLIALES » Cellules nutritives Cell. gland. tégumentaires Cell. gland. interstitielles ‘Surfaces gland. GI. unilcbulaires Amas endocrines Gi. multilobulaires 2301... ls) G1 conglobées Rs FA du pancréas SN agminées Fe GL. mixte conglobée (Foie) « Fonction exocrine » « Fonction endocrine » « RS La première série, glandes épithéliales, comprend toutes les “landes de fonction exocrine, groupées comme dans notre clas- sification de 1911. Chez toutes, l'épithelium glandulaire est séparé par une membrane propre de la trame conjonctivo-vasculaire qui enveloppe leurs tubules ou leurs alvéoles. La deuxième série, glandes paraépithéliales, est caractérisée par l'enchevêtrement intime du tissu glandulaire et du réseau vas- culaire, si intime même que souvent la cellule secrétante touche à l’endothélium capillaire avec à peine l’intercalation d'une trame fibrillaire très fine. C’est dire l'absence de membrane propre. Cette série, dont la fonction est endocrine, va de la cellule inters- 500 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE titielle aux parenchymes les mieux organisés : cellules disper- sées (gonades, myomètre), amas cellulaires (ilôts pancréatiques, corps jaunes, etc.), glandes conglobées diverses (surrénales, etc.). De même que le groupe bucco-salivaire réalise tous les types | de la série exocrine, de mème les organes chromaffines four- | nissent tous les types de la série endocrine (cellules dissémi- . nées dans les ganglions sympathiques, amas intercarotidiens, | etc., partie médullaire des surrénales). Les deux séries convergent vers le foie qui est le plus parfait des parenchymes endocrines, | compliqué d’un appareil d'excrétion exocrine. Quant aux glandes vésiculeuses (nous préférons aujourd'hui appeler ainsi les glandes folliculeuses de notre première classifi- cation), elles constituent une forme intermédiaire qui peut être réalisée par l’une ou l’autre des séries épithéliales et paraépithé- liales. En effet, si le corps thyroïde est une grappe primitive qui perd son canal excréteur et devient vésiculeuse, les ilôts pancréa- tiques, la surrénale même, peuvent présenter des phénomènes de vésiculation secondaire par hypersécrétion. Enfin, ce groupement de glandes sur deux arcs convergents - permet de souligner la plasticité de la matière glandulaire qui rend possible aux acini exocrines du pancréas de se changer en ilôts endocrines et peut-être même inversement (Laguesse). (Laboratoire d'histologie normale et d'embryologie de l'Université de Genève). VARIATIONS DE LA FORME DES FEUILLES, CORRÉLATIVES DE LA SEXUALITÉ, OBSERVÉES SUR DES GÉNÉVRIERS (Juniperus chinensis L., J. phoenicea L.), par L. BLARINGHEM. Les plantules de Juniperus et des genres voisins (Cupressus, Cryplomeria) portent des feuilles aciculaires, longues, diver- gentes, groupées en faux verticilles. La même forme de feuilles persiste toute la vie chez bon nombre de Génévriers (Section Oxycedus), mais disparait brusquement pour faire place à des feuilles imbriquées, courtes, squamiformes, étroitement appli- quées sur les rameaux. D’après Grenier et Godron, J. phoenicea adulte n'offre plus que les feuilles squamiformes. C. Bertrand (1874), Lutz d’après H. Mongin (1902) signalent des altérations ou retours aux feuilles aciculaires en rapport avec la culture, la na- ture du sol ou le climat. Beissner (1897) affirme que les écailles- sont la caractéristique des rameaux femelles, alors que les indi- SÉANCE DU 12 MARS DO vidus mâles, moins bien nourris, portent des feuilles aciculaires. - Par l'étude anatomique des variations du J. phoenicea adulte, J. Vallot (1888) montre d'ailleurs que les acicules adultes n'ont pas la structure des acicules juvéniles et qu'il n'y a pas de véri- table retour, mais modification en rapport avec la nutrition. Il n'en tire pas de conclusion pour ce qui concerne la corrélation des formes de feuilles avec le développement des organes repro- duçteurs. La collection de Génévriers réunis dans l’Arboretum G. Allard à Angers renferme deux formes très démonsiratives que j observe depuis 1919 ; les échantillons présentés à la Société sont pro- bants. Le plus typique fut récolté sur Juniperus chinensis var. fasti- giata, mâle, âgé de 35 ans, atteignant 6 mètres. Depuis la base jusqu'à une hauteur de r mètre 5, tous les rameaux sans excep- tion sont couverts d'aiguilles longues (6 à 9 millim.) groupées en faux verticilles de 3 et divergentes ; on n y observe aucun cône mâle ; à partir de 2 mètres, tous les rameaux sont couverts d'écail- les verdâtres, courtes (1 à 1 millim.5), appliquées sur les axes. quelles recouvrent comme les tuiles d’un toit ; les dernières ra- mifications sont presque toutes términées par des cônes mâles. Dans la zône intermédiaire, il y a mélange de ramilles des deux sortes qui montrent, dans l’ensemble, la corrélation étroite entre la forme des feuilles et la production d'’écailles reproductrices. La forme des écailles des cônes rappelle d’ailleurs exactement celle des écailles des ramilles fertiles ; elles sont plus serrées et dispo- sées avec plus de régularité. Les mêmes faits peuvent être observés sur un individu femelle de Juniperus phoenicea âgé de Lo ans ; avec cette différence tou- tefois que les rameaux à feuilles squamiformes et stériles sont très nombreux et dispersés au milieu des rameaux juvéniles à feuilles aciculaires. À partir de la base jusqu'à 1 mètre 8, les aciculaires diminuent de nombre et disparaissent totalement au-delà de 2 mètres. Les fleurs femelles et les fruits féconds abondent dans la partie supérieure de l'arbre ; elles n'existent pas à la base où l'on trouve une majorité de feuilles aciculaires. Dans la zone intermédiaire entre 1.5 et 2 mètres, la plupart des branches por- tent côte à côte des ramilles des deux sortes et de rares fructifi- cations. La métamorphose est liée au groupement des organes appen- diculaires. Les compacités respectives (nombre d'appendices par centimètre) sont en moyenne 4-5 pour les feuilles aciculaires, 20 pour les feuilles squamiformes, 32 pour les bractées des cônes mâles, 42 pour les bractées des cônes femelles en floraison. La distribution des pièces fertiles suit done la règle générale, chez les 502 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE Végétaux à fleurs, où les verticilles des organes reproducteurs sont toujours très condensés. I faut noter, pour notre démonstra- tion, que la compacité des feuilles squamiformes est toujour:, chez tous les Génévriers, de 5 à 10 fois plus élevée que celle des feuilles aciculaires. ‘Les zones intermédiaires donnent lieu à des remarques inté- ressantes. La corrélation entre feuilles squamiformes et pièces fertiles n'est pas absolue. On trouve assez souvent sur le Juni- perus chinensis mâle de petits cônes développés à l'extrémité de rameaux aciculaires ; mais ils sont beaucoup moins nombreux que sur les rameaux squamiformes. Pour des ramifications du même ordre, on trouve o, 1, 2 ou 3 cônes sur les aciculaires et 18,25 jusqu à 30 cônes sur les squamiformes. Les cônes squami- formes portent de 18 à 30 écailles toutes fertiles, les cônes acieu- laires de rr à 15 écailles, les premières et les dernières rabou- gries. Le pollen des cônes squamiformes est parfait (r grain avorté avorté pour 100), celui des cônes aciculaires très irrégulier, rond, octaédrique, ovale, en majeure partie avorté. [| fournit cepen- dant quelques grains capables de germer. | Il est beaucoup plus rare de trouver des fleurs femelles sur les rameaux aciculaires du J. phoeniceu, et alors seulement en nom- bre très réduit (r/10°). Pourtant, j'ai récolté en r920 15 fruits renfermant quelques bonnes graines germant, qui seront sui- vies. Ces exemples de fructification juvéniles peuvent être rap- prochées des cas très rares de poodogénèse (Axolotl). (Laboratoire de biologie agricole de l’Institut Pasteur). RÉUNION BIOLOGIQUE DE BORDEAUX SÉANCE DU 1 MARS 1921 SOMMAIRE Duereuiz (G.) : Méthode de cation des sérums syphilitiques- reconstruction graphique stéréos- L'(GhbÉRet Papacostas)h Mu 19 “copique d'objets microscopiques. 23 | Porrmaxx : Recherches sur le Pauzar : Nole sur la réaction | sac et canal endolymphatiques. -de précipitation du benjoin col- Organe endolymphatique de quel- loïdal dans le liquide céphalo-ra- IuesATÉlÉOsté ns Me MARNE 26 chidien (Guillain, Guy-Laroche et SABRAZÈS : À propos de la leu- Lechelle) et sur la formol-gélifi- CÉSAR QUE 2 Ce EUR 20 Présidence de M. Pachon, vice-président. NoTEe SUR LA: RÉACTION DE PRÉCIPITATION DU BENJOIN COLLOÏDAL, DANS LE. LIQUIDE CÉPHALORACHIDIEN (GUILLAIN, GUY LAROCHE ET LÉOHEILLE) ET SUR LA FORMOL-GÉLIFICATION DES SÉRUMS SYPHI- LITIQUES (GATÉ ET PAPACOSTAS), par PAUZAT. La recherche de la précipitation du benjoin colloïdal dans le liquide céphalorachidien de quinze sujets, suspects de syphilis, pratiquée, suivant la technique proposée par Guillain, Guy La- roche et Léchelle (x), et, parallèlement à la réaction de Wasser- mann (Hecht) nous a donné les résultats suivants : Dans quatre cas où le Wassermann était positif, la réaction de précipitation a été franchement positive : la précipitation toujours très faible ou même nulle dans le premier tube, commence au 2° ou au 3° et se poursuit jusqu'au 10°, finissant brusquement ou se dégradant progressivement, en 2 ou 3 tubes. Dans un cas de Wassermann positif, la précipitation a été à peine ébauchée : légère dans les tubes 1, 3 et 4, nulle dans les tubes 2 et 5, complète seulement dans les tubes 6 à o ; il s'agissait d'une névrite optique unilaté- (x) C. R. de la Soc. de biol.. Paris, 17 juillet 1920 ; 3x juillet 1920. 504 RÉUNION BIOLOGIQUE DE BORDEAUX (29) rale. Dans un cas de Wassermann négatif, la précipitation a été nulle dans l’ensemble des tubes. Dans les neuf autres cas de Wassermann négatif, la réaction, sans être aussi nette, a été fanchement négative : la précipitation est partielle, mais ne commence pas avant le 5° tube et, régulière ou coupée par des phases diverses, s'arrête avant le 0°. Ces résultats, dans leur ensemble, sont donc concordants avec ceux du Wassermann et confirment la valeur de la réaction de Guillain, Guy-Laroche et Léchelle. Plus simple que le Hecht même, elle n'exige ni préparation compliquée d'antigène, ni sang de Mouton fraîchement recueilli, ni étuve. Le 15 novembre 1920, Gaté et Papacostas (1) ont proposé à la Réunion biologique de Lyon, une nouvelle réaction des sérums syphilitiques, basée sur leur gélification par le formol, sans lui attribuer d’ailleurs là valeur d’une réaction éprouvée. Nous avons vérifié cette réaction sur 57 sérums et nous ayons eu les résultats suivants : Dans onze cas où le Wassermann était positif, elle a été 3 fois positive et 8 fois négative. Dans 46 cas où le Wassermann était négatif, elle a été Lo fois négative et 6 fois positive. Nous avons pratiqué, dans 7 cas, la réaction en double dans des tubes bouchés au coton et tubes fermés à la paraffine (pour supprimer toute évaporation de formol) : les résultats ont été identiques. Il nous semble que la grande discordance des résultats fournis par le Wassermann ei la formol-gélification diminue beaucoup la valeur de cette méthode nouvelle. (Laboratoire des services hospitaliers). À PROPOS DE LA LEUCÉMIE AIGUË, par J. SABRAzës. Depuis notre rapport au Congrès de Lille (1899), l'étude de la leucémie a progressé. L'hématologie, les simulations cliniques sur lesquelles nous insistions en 1911 (Journal médical français) servent de base aux classifications. La compréhension de la leucémie aiguë a singulièrement béné- ficié des études sur l’hématopoïèse. Rappelons l'origine des glo- bules blancs. Les lignées myélocytique, Iymphocytique, mono- cytique, mégacaryocytique, dérivent de cellules-mères isomor- (1) €. R. de ia Soc. de biul., Lyon, 15 nov. 1920. (21) SÉANCE DU 1!" MARS 50 Qc phes susceptibles, suivant les incitations, de donner naissance à des cellules-filles appartenant à l’une ou à l’autre de ces trois séries. Cette cellule-mère, génératrice des éléments du sang ou hématogonie est de petite ou de grande taille, arrondie ou ova- laire. Son cytoplasme basophile ne contient pas de granulations mème azurophiles. Son noyau multi-nucléolé est formé par un réseau très délicat de chromatine. Dans la moelle osseuse, la différenciation s'opère dans le sens hémoblastique et myéloblastique. L'hématogonie donne des myé- loblastes se différenciant en promyélocytes, myélocytes, métamyé- locytes, polynucléés granuleux. Les myéloblastes mürs sont dé- pourvus de nucléoles. Leur cytoplasme basophile est pourvu de granulations azur. De l'hématogonie dérivent également les mé- gacaryoblastes et les mégacaryocvytes ; il peut en passer dans le sang au cours des leucémies. Dans le tissu adénoïde, des lymphoblastes, issus originellement d'hématogonies, muent par divisions successives en microlym- phocytes et en Iymphocytes adultes. Le chromatine nucléaire de . ces Iymphoblastes est sous forme de blocs et de filaments denses ; elle est entrecoupée de nucléoles. Les monocytes à noyau réni- forme ou 10bé émanent aussi des organes hémapoïétiques et déri- vent également par l'intermédiaire de monoblastes, d’après Fer- rata, de ces mêmes hématogonies. Il se forme aussi des mono- cytes dans le tissu conjonctif aux dépens d'’histo-hématogonies. Dans les leucémeis, les évolutions myéloïdes ou lymphocytiques ou monocytiques locales trouvent là leur origine. Dans le sang pathologique apparaissent des formes atypiques dues à la sénescense des hématogonies, des myéloblastes, des Iymphoblastes (cellules de Rieder, cellules de Türck). Dans la jeu- cémie aiguë, le sang ne montre pas toujours énormément de glo- bules blancs. Les modifications qualitatives passent au premier plan. Une espèce cellulaire, variable suivant les cas, peut prédo- miner considérablement. Tantôt, comme dans le cas figuré dans notre article du Traité du sang (1913), sous la rubrique « leucémie aiguë post-traumatique » (survenu après une fracture de cuisse), on ne voit que des hématogonies, quelques-unes en mitose ; tan- tôt ce sont les myéloblastes ou encore les lymphoblastes, tantôt les microlymphocytes ou les lymphocytes, tantôt les monoblastes et monocytes qui prédominent, voire même les cellules de Rieder ou de Türck. Il est des observations, comme celle récemment rap- portée par Jolly et Lavedan où, aux cellules originelles atypiques, s'associent des myéloblastes et des mryélocytes ; dans d’autres, toute la série Iymphocytaire se déroule dans le sang. En somme, contrairement à l'opinion ancienne de A. Fraen- kel (1895), nous pensons, en nous appuyant sur de nombreux É! P NT ME) FOLER* OMR MENT Tr É tre po MAN de ee + 06 RÉUNION BIOLOGIQUE DE BORDEAUX (22). faits personnels, aujourd'hui comme en 1910 (Leçon clinique sur un cas de lymphocytémie avec anémie grave, Vigot frères, édi- teurs), qu'il existe des leucéinies aiguës de types divers et qu'on ne saurait admettre exclusivement une leucémie aiguë à cellules dites indifférenciées. A. Fous et son élève di Guglielmo, dans. une monographie consacrée à la leucémie aiguë (2050) ont par- ticulièrement bien décrit les Podalités hématologiques de cette maladie et leurs degrés de gravité. Ses formes à hématogonies prédominantes sont les plus malignes : elles tuent en quelques. jours. Les modalités myéloblastiques ou lymphoblastiques em- portent Îles malades en quelques semaines. Les types myélocy- taires ou lymphocytaires, à cellules plus près de leur maturité, entraînent la mort en 2 à 3 mois. Dans la leucémie myéloïde à marche rapide que nous avons décrite en 1904, la durée peut at- teindre une année et au-delà. Dans tous les cas, il y a anémie souvent grave, exceptionnellement pernicieuse, fréquemment accompagnée d’un syndrome hémorragique. Le diagnostic du type sanguin de leucémie aiguë nécessite de bonnes colorations, sur frottis très récents, voire même sur frot- tis fixés encore humides (Jolly). Le sang veineux, étalé avec l’ai- guille de ponction veineuse, dont on a laissé tomber une goutte- lette sur chaque lame, et séché aussitôt par agitation, peut don- ner, comme nous l'avons indiqué, des cellules mieux sauvegar- dées des injures que les frottis par piqüre à la peau. Nous faisons un examen d'orientation en coloration post vitale au bleu de méthylène à 1 p. 5oo sur frottis desséché. Les colorants com- binés, à base d’éosine et de bleu de méthylène, riches en violet et en azur de méthylène, permettent de définir la formule des globules blancs en vue du diagnostic et du pronostic. On ne coufondra pas la leucémie aiguë avec les états infectieux dans lesquels une anémie d'un haut degré s'associe à une for- mule telle des globules blancs du sang qu'on serait porté à con- clure à l'existence d’une leucémie aiguë, c’est-à-dire d'une mala- die toujours fatale. À trois reprises, dans un cas d'amygdalite et d’adénites à répétition, dans un ictère infectieux non hémor- ragique, au cours d’une fièvre typhoïde cette confusion fut pos- sible ; or, l’isohémothérapie intensive sous-cutanée avec du sang de pléthorique citraté fit merveille dans nos deux derniers cas, observés avec le D' Massias. Ces trois malades ont guéri. Si l’hématologie de la leucémie aiguë est encore à l'étude, si l’étiologie est pleine d'obscurités, les formes cliniques sont de mieux en mieux connues ; nous ne les passerons pas ici en revue. Elles s'expliquent par la multiplicité des foyers morbides. Les divers organes hématopoïétiques sont impliqués ainsi que les nombreux foyers issus des histohémalogonies. L'hyperplasie régio- (25) SÉANCE DU 4°! Mans 507 nale plus ou moins poussée des cellules originelles, leur orienta- tion unilatérale, l'inhibition évolutive jusqu’à un cran d'arrêt, va- riable avec les cas, rendent compte des modalités hématologiques. et cliniques. Des phénomènes de régression, de cytolyse ; ’aceu- mulation des déchets : leur résorption, leur élimination trou- blée ; des syndromes hémorragiques, des infections secondaires massives, tout cela vient corser encore le tableau de la maladie et dérouter le médecin non prévenu. Nous sommes, il est vrai, désarmés contre la leucémie aiguë. Les moyens de traitement d’ailleurs précaires, radiumthérapie, radiothérapie, arsenic, benzol, applicables aux leucémies chroniques sont inopérants dangereux, contre-indiqués dans les leucémies aiguës. MÉTHODE DE RECONSTRUCTION GRAPHIQUE STÉRÉOSCOPIQUE D'OBJETS MICROSCOPIQUES, par G. DuBREUuUïIz. La méthode la plus usitée pour connaître la forme d'un objet ou d'une portion d'objet microscopique débité en coupes sé- _riées est la reconstruction par le procédé de Born. Elle fournit, en définitive, par la superposition de plaques de cire, convena- blement découpées et repérées les unes, par rapport aux autres, un modèle agrandi de l’obiet, à condition que celui-ci ne soit pas trop compliqué ou ne comporte pas de parties trop fines et délicates. Il était intéressant de rechercher la représentation agrandie et exacte d'objets qui échappent à la méthode de Born. Nous proposons le procédé suivant beaucoup plus rapide et plus général, sous le nom de reconstruction graphique stéréoscopique. Graphique, car le dessin intervient seul, stéréoscopique, car n est utile d’avoir une vision simultanée des deux yeux pour obte- nir l'effet de perspective qui situe les plans. Principe de la méthode. Si l'on a un solide arbitraire, parai- lélipipède rectangle à côtés égaux, par exemple,. que l’on puisse reconstruire en vue perspective, tranche par tranche, on peut supposer l’objet à reconstruire enclos dans ce cube. Si l’on a une vue perspective du cube vu de l'œil droit, une autre vue de l'œil gauche, on aura deux dessins perspectifs de l’objet, l’un vu par l'œil droit, l’autre par l’œil gauche. En donnant aux dessins des dimensions et une situation convenables, on obtiendra avec le sté- réoscope une vue perspective exacte de l’objet reconstruit comme le cube. On doit donc : 1° réaliser la double vue perspective d’un parallélipipède rectangle délerminé, en position déterminée vu 508 RÉUNION BIOLOGIQUE DE BORDEAUX (2%) de l'œil droit (O0. D.) et de l'œil gauche (O0. G.) ; 2° diviser, dans le sens de la hauteur, ce parallélipipède en tranches, dont on puisse varier l'épaisseur à volonté. Chaque tranche correspondant à une coupe microscopique, elle aura comme épaisseur celle de la coupe multipliée par le grossissement adopté. Le premier problème est du domaine de la géométrie descrip- tive ou plus simplement de la perspective. Je ne donne pas les détails de construction. J’ai adopté pour des raisons de commo- dité et de perspective un cube de o m. 30 de côté, vu par un obser- vateur placé à o m. 85 en avant, o m. 25 à droite et à o m. 45 au-dessus du centre de figure. La division en tranches se fera en portant le long de l’arête verticale gauche antérieure des points équidistants séparés par un intervalle d’une longueur égale à l'épaisseur des coupes microscopiques multipliée par le gros- sissement choisi (1). Une construction graphique permet de le faire très aisément et exactement. | Pratique de la méthode. Les coupes sériées étant obtenues, on les dessine successivement à un grossissement tel que l’objet | agrandi tienne dans un cube de 30 centim. de côté ; chose facile | à évaluer. Chaque dessin porte deux repères, correspondant à des repères identiques dans les coupes, qui doivent se superposer exactement dans les dessins successifs. Il s’agit maintenant de re- porter le plan de chaque coupe sur des plans perspectifs, étagés dans le cube vu de l'œil droit d’abord, vu de l'œil gauche ensuite. Si le plan de base du cube est quadriilé au centimètre, si les plans. perspectifs portent un quadrillage équivalent, on pourra facile- ment obtenir le dessin perspectif de la coupe d’après le dessin en plan en joignant par des traits, dans le plan perspectif, les points homologues du quadrillé. Mais comme les plans perspectifs chan- gent de forme depuis la base du cube jusqu’à la face supérieure, il faudrait autant de plans perspectifs que de coupes à repro- duire. En pratique, on obtient une approximation suffisante en changeant de plan perspectif toutes les fois qu’on s'élève d'une quantité correspondant à 45 millim., ce qui réduit à 6 le nombre des plans perspectifs à construire d’avance pour un cube de 30 centimètres en vue perspective déterminée plus haut. Dans la pratique, voici comment on procède : Les dessins des coupes grossis 100 fois par exemple, sont faits sur papier trans- parent. Sur un carré de 30 centim. de côté, quadrillé au centi- mètre, on marque les deux repères correspondant à ceux des coupes et on pose le dessin sur le carré quadrillé repère sur re- (1 En réalité, les tranches supéricures devraient être un peu plus épaisses que les inférieures, étant donné la siluation du cube par rapport à l’œil, mais l'erreur est de l’ordre du dixième de millimètre, elle est négligeable. (25) SÉANCE DU L°' MARS 509 père ; sur une feuille de toile d'architecte de o m. 4o de côté, on trace 2 lignes perpendiculaires, ordonnées et abcisses. On porte en ordonnées les divisions correspondant à l'épaisseur des coupes (coupes de 30 microns, par exemple, 30 x 100 = 3 millimètres) et on les numérote de 5 en 5. On place sous la toile d'architecte le plan perspéctif OD n° o, qui servira jusqu'à la 15° coupe (on le remplacera ensuite par le plan : jusqu’à la 30°, puis par le plan 2 jusqu à la 45°, etc.). L’angle gauche antérieur du plan perspec- tif doit être placé sur la ligne des ordonnées au numéro de la coupe à dessiner, la ligne verticale qui passe au sommet de l’an- gle, se superpose à la ligne des ordonnées, ce qui assure le paral- lélisme des plans perspectifs successifs. À ce moment, on porte au crayon les contours de l'objet à reproduire sur la toile d’ar- chitecte, la ligne de contour passant par des points du quadrillé perspectif, vu par transparence, correspondant à ceux du qua- drillé: plan et on note la ligne tracée du numéro de la coupe. On répète l'opération pour la coupe numéro 2, en élevant le plan perspectif jusqu’à la division 2, et ainsi de suite pour chaque coupe. Si l'objet à la forme d’un cylindre, il est représenté par une série d’ellipses superposées qui suivent la direction variable du cylindre par rapport aux repères. Pour reconstruire l’image totale de Pobjet, il suffit de joindre les points correspondants des ellipses superposées, situés aux extrémités du grand diamètre. (L'erreur qui résulte de ce dernier procédé simple est négligeable. ét elle évite la construction compliquée des lignes visuelles, issues d'un point situé en avant, à droite et en haut, tangentes à l’ellipse où à tout autre courbe ou sommet d'angle). Un dessina- teur intelligent, sinon habile, saisira rapidement d’après la forme des courbes, les parties saïllantes, les rentrants et les méplais et mettra facilement les ombres pour un éclairage arbitraire. Cette vue d’un seul œil est déjà suffisante pour un objet sim- ple. Pour des objets complexés, comme par exemple, la distribu- tion de vaisseaux nombreux et microscopiques (veines portes, veines centrolobulaires et sus-hépatiques dans un groupe de lobu- les hépatiques, par exemple), la vue stéréoscopique peut seule donner la vision nette de la direction des branches vasculaires. On recommence donc avec les plans perspectifs OG, numéros 0, 1, 2, 3, etc., la construction faite pour OD, et en plaçant conve- nablement les dessins obtenus, on a la vision du relief exact et de la perspective d’objets très complexes et microscopiques très grossis, soit qu'o en fasse la réduction photographique aux di- mensions du stéréoscope, soit qu'on emploie pour voir le dessin le stéréotélescope à une distance de 2 m. 50 environ, soit qu'on fasse un agrandissement visible au stéréotélescope de 4 à ro mètres, utile dans les amphithéâtres. Brorocre. CoMPres RENDUS. — 1921. T. LXXXIV. 36 LJ 510 RÉUNION BIOLOGIQUE DE BORDEAUX (26) La pratique de détail de cette méthode comporte quelques pré- cisions qui évitent les erreurs de début, des figures seraient né- cessaires pour expliquer la méthode. Je les donnerai à la Réu- nion des Anatomistes (mars 1921) et dans les Comptes-Rendus qui en seront publiés. (Laboratoire d'anatomie générale et d’histologie de la Faculté de médecine). RECHERCHES SUR LE SAC ET LE CANAL ENDOLYMPHATIQUES CRGANE ENDOLYMPHATIQUE DE QUELQUES TÉLÉOSTÉENS, par GEORGES PORTMANN. Nos recherches ont porté sur plusieurs types de Poissons Téléos- téens : le Gardon (Leuciscus rutilus), le Carpeau (Cyprinus car- pio), l'Aubour (Aturius bearnensis). Nous avons employé pour cette étude la méthode des coupes en séries des têtes complètes de ces animaux, après inclusion dans la celloïdine, coupes de 20 u pour les petites pièces et de 30 u pour les grosses. La reconstruction de l'oreille du Gardon, par exemple, dont nous donnons la reproduction figure 1, permet de constater une . morphologie tout à fait particulière. Disposition générale. Cette oreille est divisée en deux systèmes cavitaires : un postérieur situé sur la face inférieure du bulbe, un antérieur situé sur la face bulbaire latérale. Le système anté- rieur est composé de l’utricule et des trois canaux demi-circu- laires supérieur, postérieur et externe. Le système postérieur comprend un grand nombre de cavités bizarrement conformées et qui entrent en communication avec celles du côté opposé par un large canal. Ce canal donne un diverticule impair, médian et postérieur (sac endolymphatique). [Il existe donc une région que nous nommons carrefour, où viennent déboucher le sac et les deux moitiés du canal de communication ; celles-ci se jettent dans une cavité qui se prolonge en avant en devenant de plus en plus étroite et entre en communication avec l’utricule par un orifice extrêmement petit. En arrière, elle communique avec un canal de très grandes dimensions, qui envoie lui-même deux digitations : une antérieure et une postéro-interne. Malgré sa complexité apparente, on retrouve dans ce système postérieur, les éléments habituels de l'oreille. La poche médiane et impaire correspond vraisemblablement au sac endolymphatique qui est unique pour les deux oreilles. Ce sac endolymphatique entre en rapport direct avec deux cavités à digitation antérieure représen- (27) SÉANCE DU 1°" MARS 511 TR ———————— tant les saccules droit et gauche. Chaque saccule communique en avant, en haut et en dehors avec l’utricule par un canalicule très étroit et en bas et en arrière avec le canal de très grandes dimen- sions que nous avons signalé plus haut et qui nest autre que la lagena. Les oreilles droite et gauche s'ouvrent donc l'une dans l’autre largement sur la ligne médiane, par l'intermédiaire du carrefour. ï ulricule ne] utricu Ve \ _ Rapports. L'’oreille du Leuciscus rutilus a des contacts très in- times avec les espaces arachnoïdiens péribulbaires. Le système antérieur est plaqué sur les faces latérales du bulbe : une partie de l’utricule et des canaux demi-circulaires supérieur et posté rieur baignent dans les espaces arachnoïdiens. Le système postérieur présente aussi des rapports étroits avec la face inférieure bulbaire. L'ensemble du carrefour, du sac en- dolymphatique, des saccules et des lagenae constitue une masse complexe sur laquelle repose le bulbe : ce dernier en reste cepen- dant séparé dans les régions antérieure et postérieure par des cloisons conjonctives, cartilagineuses ou osseuses, tandis que dans la région intermédiaire, le contact est presque intime entre cette région de l'appareil auditif et les espaces arachnoïdiens sous-bulbaires. | Structure. Les parois de l'organe endolymphatique sont for- mées d'une couche épithéliale de cellules aplaties à aspect endo- théliforme et reposant sur une membrane basale. Cet épithélium 2 512 RÉUNION BIOLOGIQUE DE BORDEAUX (28) se continue sur le saccule en certains points duquel il se diffé- rencie pour constituer une tache acoustique très développée. Conclusion. L’oreille des Poissons Téléostéens : Leuciscus ruti- lus, Cyprinus carpio, Aturius bearnensis, présente la particula- rité d'entrer en communication directe au-dessous du bulbe avec celle du côté opposé. Cette communication se fait par l’intermé- diaire de l'organe endolymphatique impair et médian. A noter l'intimité des rapports de l'oreille avec le bulbe : il n’existe pas, entre les deux, de cloisons osseuses. 6 (Laboratoire d'anatomie générale et d’histologie de la Faculté de médecine). imp. A. DAVY et FILS Aîné, 52, rue Madame. Paris. Le Gérant : A. DAVY. salé ds: Rs 4 Anesthésie Locale, Régionale#Rachi-Anesihésie | SYNCAÏÎNE La SYNCAÏÎNE, qui est l'éther paraaminobenzoïque du diéthylaminoetnanol, possède identiquement la même constitution chimique et les mêmes propriétés que l’anesthésique, produit d’origine allemande, délivré sous le nom de ‘‘Novocaïine”. FORMES : 1. TUBES STÉRILISÉS CLIN De SYNCAÎNE (ae 4, 2,5 et 40 cc.) seule ou associée à l'Adrénaline. 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L 18 = is (0) — (4 pages). 24. 224100 (4 pages). | + Les demandes de tirés à part doivent être portées sur les ere phies; les factures réglées directement à l'imprimerie. x Les auteurs peuvent contrôler la correction ivpographique de leurs _notes, le jeudi à 40 heures, chez les imprimeurs, MM. Davy, 52, rue Madame, Paris 6°. ee COMPTES RENDUS HEBDOMADAIRES DE LA SOCIÈTÉ DE BIOLOGIE SÉANCE DU Acxarp : Observations à pro- pos de la communication de MM. Levaditi, Harvier et Nicolau. ArLoINz (F.) et VauTueyx (P.) : Action antianaphylactique des eaux minérales (Vichy)......... Besson (A.)et LAVER3NE (de) : Sur le Bacille de Morgan....... CaaBAnIER (H.) et LeBerT (M.) : Identité des constantes de sécré- tion de l’acide urique et de l’urée. Civarre (A.) : Cytologie des lésions élémentaires de l’eczéma, des eczématides et du psoriasis. Doprer : Observations à pro- pos de la communication de MM. Kling et Liljenquist....... Dorcencourt (H.) : Nouvel ap- pareil de pneumographie....... Fossey (A.-M. de) et GARSsAUx (P.) : Etude de la tension arté- rielle en atmosphère raréfiée.. Hazrion (L.) : L'action vaso- motrice du sympathique sur la alande surrenalé.- Lu... 0... HereLLe (F. d’ ): Rôle du bac- tériophage dans l’immunité. _ Kris: (C.) et LirsenquisT (É.) : £ Epidémiologie de l’encéphalite EAU 2 ae AN . Levaprri : Réponse aux obser- - vations de M. Achard.......... Levaprri (C.), Hanvier (P.) et Nicorau (S.): Recherches expéri- mentales sur le virus de l’encé- b28 52r 528 (9 MARS [921 SOMMAIRE phalite épidémique creer nur LuTemBAGuER (R.): Polygraphe clinique à enregistreur optique.. PERROT (E.) et Lecoe (R.) : Sur la valeur alimentaire de quelques farines composées du commerce au point de vue de leur consti- tution chimique et de leur teneur CHAINES EEE Ie Peyre (Ed.): Disposition col- loïdale particulière aux sérums des syphilitiques et aux sérums dits « anticomplémentaires »... Prcapo (C.) : Les Bactéries des ETS 2600 dcr aE Odo ToxaHoTINE (S.) : Tubes capil- laires en collodion..... Is Re ae TirrenEau (M.) : La règle de Richet et le coefficient de partage de Meyer et Overton dans les hypnotiques du groupe du véro- nal. — 1. Série allylée......... VAN GEHUCHTEN (P.) : Lésions 50060 du système nerveux dans les in- fections par anaérobies.... .... Weiz (M.-P.): Azotémie, cons- tante d’Ambard et tuberculose pulmonaire LR ere Weiÿserc (M.) et Orecesco (I.) : B. proteus des plaies de CON O Se OR EST Ce CO ue Réunion biologique de Marseille. Corte (J.) : Recherches sur le chromotropisme des Pagures... BroLocrie. COMPTES RENDUS. — 1921. T. LXXXIV. 253 2 a) D14 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE Lecer (M.) : Anguillulose: in- testinale des Singes à la Guyane LANCAISE 00, ANS A ONE At.) Oppo (J.) et BoRtE (PU cas de dissociation rem ile entre la crise hémoclasique et les troubles de l’uréopoièse chez un CAN OLIQUES LR RE EP TE 255 208 Réunion biologique de Strasbourg. AmBaARD (1.) et Oscrmann (A.): Sécrétion rénale de minimes quan- LITÉS I HO TER ANNEES TASER AE AuBEr (E.) : Oxydation de. la . glycérine par le Bacillus subtilis. Courrier (R.): Contribution à l’étude morphologique et fonc- tionnelle de l’épithélium du pa- villon de l’oviducte chez les Mammifères ...... SR AE EU Courrier (R.) : Sur le rôle physiologique des sécrétions uté- rine et tubaire chez la Chauve- SOUS berne Re AU Kosrirex (À.) : Sur la dissocia- tion de la glande séminale et de la glande. interstitielle détermi- née par l'alcoolisme, expérimen- tal. Stérilité sans impuissance.… . Masson (P.) : Les variations de la polarité fonctionnelle, leur mé- canisme et leurs rapports avec la. structure des tumeurs. . ë Rae (M.): Sur la production de phénol par le Bacille tétanique et le Bacille pseudotétanique.. STROHL (A.) Présentation : d’un nouvel appareil de mesure de l’excitabilité électrique neuro- MUSeUtUTe NP de SENTE DU Werct (P.) : Sur le nombre des leucocytes dans le sang du nou: veau-né pendant la première se- maine après la naissance... .. 7e Réunion biologique de Lisbonne. AnNcraes, (J:: H° G de) : büg 203 quelques particularités des vais- -seaux artériels dans l’utérus gra- vide et dans la trompe au cours de la gravidité tubaire.....,.... Franco (E.-E.) : Sur l’origine et la nature de certaines masses protoplasmiques non nucléées dans le sang circulant et dans les organes hématopoïétiques au cours de certains états morbides. Macazuars (A. de): Bacillus faecalis alcaligenes isolé du sang d’un individu atteint d’une ma- ladie à allure typhoïde......... Merzo (F. de) : Sur quelques levures du sura du Cocotier (Co- COSRAUCTIENU) EE LOUE Pires DE Lima (J.-A. ) : L’encé- phalc. d’un monstre cébocépha- DORE EME LAN RUES RAMmALHO (A) : ‘Sur l'appareil surrénal des Téléostéens....... Vi 586: * Réunion biologique de Lille. Breton (M.), Grysez (V.) et CramPpon. (P.) : Variabilité des réactions humorales au cours des périodes d’infection des plaies chiruraiealestse see Dour (E.) ef DouMER (Ed. de Action du chlorure de sodium sur la tension superficielle des dissolutions aqueuses de glyco- * cholate de soude........... Fosse (R. )et Laups (G): Syu- thèses de l’acide cyanigse et de l’urée par oxydation, en milieu ammoniacal, d’alcools, de phé- nols et d’aldéhydes. ...... PNR Muzrer (M.) rimentaux sur. la destruction des cadavres de fœtus par l’incinéra- LiDE tn ss tete er let tele Poroxowskr et Dunor (E. ‘RE Dosage du sucre dans le liquide céphalorachidien tent …. : Résultals expé.. 397: À inde SÉANCE DU 19 vars 515 Présidence de M. André-Thomas, vice-président. PRÉSENTATION D'OUVRAGE M. Mesniz. — J'ai l'honneur d'offrir à la Société de Biologie, au nom de l’auteur, Mme Olga Metchnikoff, le livre qu'elle vient de publier sur la Vie d'Elie Metchnikoff (x), son mari. La vie de l'illustre biologiste, — qui fut un de nos membres honoraires —, est si intimement liée à son œuvre scientifique que cette biogra- phie est en même temps une histoire très complète de l'œuvre, en particulier des circonstances si diverses et parfois si mouve- mentées au milieu desquelles elle fut accomplie. Mme Metchni- koff montre d’ailleurs dans un dernier chapitre, en un raccourci saisissant, la belle continuité de cette œuvre depuis les premières découvertes, purement zoologiques et embryologiques, jusqu'aux derniers travaux sur le mécanisme de la vieillesse et le rôle de la flore intestinale, en passant par la doctrine phagocytaire qui. née d'observations zoologiques, a pris la place que l'on sait en pathologie. Les premiers chapitres du livre donnent un tableau très vivant . de la société russe dans laquelle fut élevé E. Metchnikoff ;: plus loin sont évoquées les difficultés auxquelles se heurta l’indépen- dance des universitaires russes sous les derniers tsars. Dans l’ensemble, ce « simple récit véridique » atteint son but : faire mieux connaître un grand esprit. L'ACTION VASOMOTRICE DU SYMPATHIQUE SUR LA GLANDE SURRÉNALE, par L. Harrro. Les recherches sur l'innervation vasomotrice de la capsule sur- rénale restent peu nombreuses. D'après Biedl (2), l'excitation du bout périphérique du nerf splanchnique produit dans la glande une. vasodilatation. J'ai, par contre, en collaboration avec Lai- onel-Lavastine, assigné à cette même excitation, un effet vaso- constricteur (3). J'ai refait depuis-lors, sur ce sujet, notamment à l’aide du pléthysmographe que j'ai présenté l’année dernière, (x) x vol. petit in-8° de 272 p. Paris, Hachette. (2) Pflügers Archiv., 1894, t. LXVNIE, p. 445. (3) C. R. de la Soc. de biol., 7 fév. 1903, p. 187. $ 4 CASE AP ASE D16 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE de nouvelles expériences, dont je vais résumer et discuter les résultats. J'ai opéré sur la capsule surrénale gauche, chez des Chiens cu- rarisés ou narcotisés, ou bulbotomisés. Les excitations ont porté sur le bout périphérique soit du splanchnique, soit de la partie in- férieure du cordon sympathique thoracique, d’où ce nerf émane. Les indications volumétriques sont parfois asez amples pour se transmettre directement à un tambour inscripteur. Sinon je mets le pléthysmographe en rapport avec un tube capillaire horizontal où se déplace un index liquide ; un observateur est chargé de faire suivre les déplacements de l'index liquide à la plume d’un tam- bour, lequel, servant de récepteur, est relié à un autre tambour qui est inscripteur. J'ai décrit ailleurs ce dispositif (1). En déter- minant dans la circulation des modifications mécaniques qui font varier le volume de la surrénale dans des sens faciles à prévoir, on s'assure au préalable que le pléthysmographe fonctionne bien. À nouveau j'ai obtenu, par l'excitation que j'ai dite, des cour- bes du volume de la surrénale ayant l’allure caractéristique des tracés de vasoconstriction. L'interprétation s’imposait d'autant plus que, dans le même temps, la pression artérielle dessinait une évolution inverse (2). Dans d’autres cas, il est vrai, on ne relève pas de variation de volume appréciable, ou bien l’on constate une constriction ini- tiale qui fait place à une dilatation légère, ou bien, enfin, ce der- nier phénomène s’observe seul. Est-ce à dire qu'indépendamment des filets vasoconstricteurs, le sympathique et le splanchnique four- nissent à la surrénale des filets vasodilatateurs, dont l’action pour- rait être dominée ou dominante suivant le cas? Cette conclusion ne s'impose pas. Du moment que l'excitation du splanchnique élève la pression artérielle, elle tend, de ce fait, à produire dans la surrénale une dilatation vasculaire purement passive. Il suffit d'admettre que l'appareil vasoconstricteur surrénal n'est pas des plus énergiques — ce qui m'a paru être le cas, — pour compren- dré.que sa réponse pléthysmographique, lorsqu'une élévation de la pression artérielle générale coïncide avec une excitation locale à tendance vasoconstrictive, soit une résultante variable entre deux effets, l'un de resserrement, l’autre d'expansion, Ajoutons que le traumatisme nécessité par la libération relative de l'organe et la mise en place de l'appareil risque toujours plus ou moins de léser les nerfs et les vaisseaux qui abordent la surrénale par sa (1) Voir Hallion article « Pléthymographie » du Traité de physique biolo- gique, Masson, édit., 1903. (2) Théoriquement, une sécrétion de la glande, avec perte de sue, pourrait engendrer une courbe semblable, mais l’ordre de grandeur de la variation est trop considérable pour que l'hypothèse ait quelque vraisemblance. SÉANCE Bü 19 MARS 5417 x face profonde et de gèner ainsi les manifestations vasoconstric- tives. En définitive, quand l'effet global est une diminution de vo- lume, ainsi qu'il est d’ailleurs habituel lorsque le traumatisme es! réduit au minimum, il ne peut guère se comprendre autrement que comme une vasoconstriction active. Quant l'effet global est inverse où nul, par contre, il peut se comprendre autrement que comme une vasodilatation active, c'est-à-dire mettant en jeu des filets nerveux vasodilatateurs. Cette dernière remarque s s applique aussi aux faits relevés par Biedk. Ce physiologiste, jugeant « priori la technique volumétri- que trop difficilement applicable à un organe tel que la surrénale, - s'est contenté de mesurer le débit veineux de celle-ci, et il l’a vu s’acrcoître sous l'influence de l'excitation du splanchnique corres- pondant. Ce résultat a été très net et il ne s’agit pas de le contes- ter ; mais on conçoit que, coïncidant avec une élévation de la pression artérielle, il ait pu correspondre à une dilatation surré- nale passive ; on conçoit mème qu'à travers un réseau en état de constriction effective, mais modérée, la poussée «a tergo de la pression artérielle accrue ait pu se propager jusqu'aux veines de l'organe et en accélérer le débit, dans une mesure difficile à sup- puter exactement. En définitive, à l'égard de la surrénale : 1° il me paraît démon- iré que le sympathique, dans sa conduction centrifuge, est süre- ment vasoconstricteur ; 2° il me parait encore douteux qu'il soit également vasodilatateur. Des tracés que j'apporterai bientôt, concernant la réaction de la surrénale aux injections d’ adrénaline, viendront, je crois, à l'ap- pui de ces conclusions. ÉTUDE DE LA TENSION ARTÉRIELLE EN ATMOSPHÈRE RARÉFIÉE, par À. MArmiEeu pe Fossey et P. Garsaux. Les expériences, dont nous donnons ici les résultats, sont la suite de travaux commencés par l’un de nous pendant la guerre. Elles ont été réalisées dans la cloche pneumatique de l'Institut aérotech- nique de Saint-Cyr, et toutes les mensurations ont été faites avec loscillomètre de Pachon. Leur but est d'éliminer dans l'étude physiologique de la tension artérielle aux hautes altitudes les facteurs qui pourraient la troubler, fatigue musculaire ou ner- veuse, émotion, vitesse, ventilation intense, refroidissement. Les sujets examinés élaient des individus normaux, jeunes er 518 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE de constitution robuste dont la pression artérielle au repos étail en moyenne de 14 à 18 pour la maxima, de 8 à 10 pour la minima. La dépression était poussée jusqu’à 450 mm. de mercure, corres- pondant à une hauteur de /.000 mètres, cette dépression était faite à des vitesses variables, sans que le sujet examiné soit por- teur d’un appareil inhalateur d'oxygène. Dans ces conditions, la température étant voisine de 15°, on constate pendant la dépres- sion (correspondant à l’ non d’un ballon ou d’un avion, une augmentation de la tension artérielle et pendant la recompression (correspondant à la descente) une diminution de la tension suivie d’une hypertension pasagère qui précède le retour à la normale. Ces modifications de pression portent aussi bien sur la maxima que sur la minima, cependant l'hypertension artérielle correspon- dant à la dépression (augmentation d'altitude) semble se marquer surtout sur la maxima, tandis que l'hypotension de la recompres- sion se porterait surtout sur la minima. L'augmentation ou la di- minution de pression ne varient pas proportionnellement à l'al- titude. En effet, si à 4.ooo mètres (dépression correspondant à A5o m. de Hg), on arrête la dépression et qu on mette l'appareil en palier, c’est-à-dire maintenu à la même pression, on voit l'hy- pertension diminuer peu à peu, et la tension artérielle se rappro- cher de la normale. En revanche, les variations de pression sont liées à la rapidité de l'ascension ou de la descente et sont d'autant plus fortes que la vitesse de dépression ou de recompression est plus grande, augmentant encore plus lorsque la montée ou la descente sont progressivement accélérées. | La phase passagère d'hypertension qui se pr oduit après le retour à la pression atmosphérique normale est variable dans le moment de son apparition et dans sa durée. Elle semble être longue à se produire chez les individus fatigués par l'ascension, mais dure chez eux d'autant plus longtemps. Chez les sujets robustes et sup- portant bien l'altitude, elle se produit en moyenne 5 minutes. après l'atterrissage et sa durée ne dépasse pas 30 minutes. Les variations de tension artérielle, que nous avons constatées n'ont jamais été supérieures à 3 degrés de l’oscillomètre de Pa- chon. En moyenne, elles sont de r ou 2 degrés. En résumé, la tension artérielle ne varie pas proportionnelle- ment avec l'altitude, elle est surtout en rapport avec la rapidité de la dépression ou de la recompression et proportionnelle à son accélération. Elle est ramenée facilement à la normale, lorsque la montée ou la descente s’arrête et que l'individu en expérience est maintenu à une altitude constante. -SÉANGE DU [9 mars .D19 AGHMON ANTIANAPHYLACTIQUE DES BAUX MINÉRALES (Vicuy), par ART OINC HP ANVAUTAEY. Diverses recherches, parfois contradictoires, ont été déjà faites sur l’action antianaphylactique des eaux minérales naturelles (Billard, Chassevant, Galup, Ferreyrolles, Mougeot, Kopaczewski, etc., etc.). Ge dernier, à l’occasion d’une étude de l’eau de Royat, injectant au Cobaye des solutions titrées de carbonate. et deibicar- bonate de soude immédiatement avant l'injection déchaînante, constate que-le choc anaphylactique ne se produit pas lorsque la dose atteint un cerlain chiffre. On à observé que les substances oies de modifier, dans un certain-sens, diverses propriétés physiques ou physico- Wire ques du sang (notamment tension superficielle, viscosité), sont câpables de suspendre la sensibilité anaphyiactique. On pourrait les .considérer comme désanaphylactisantes Nous avons cherché si, chez le Cobaye, des solutions alcalines (bicarbonate de soude, eaux de Vichy), en injections hypodermi-. quesiprolongées, auraient cette action antianaphylactique, et si, ‘parallèlement, -se produirait une modification du sang capable d'expliquer cet effet anticolloïdoclasique. Nos Cobayes ont été sensibilisés par une injection intrapérito- néale de 1/10 de c.c. de sérum frais de Cheval. Ensuite ils ont reçu, pendant 10, ou 20 jours, des injections bypodermiques: quo- tidiennes, admirablement-supportées, sans réaction locale, ni ac- tion notable sur le poids, les uns d'une solution de bicarbonate de soude à 5 :p. 1.000 (dose moyenne du bicarbonate contenu dans les eaux de Vichy), les autres d’eau de Vichy:Hôpital, d’autres en- fin de Vichy Grande-Grille. L'eau minérale atété recueillie direc- tement au griflon par Lavergne, pharmacien-chef des laboratoires de la: Compagnie Fermière, à Vichy, dans des flacons -spéciale- ment préparés, remplis complètement sans bulle d’air.et bouchés hermétiquement. L'eau minérale, ‘parfaitement limpide et sans “aucun précipité, élail :injectée exactement 24 heures après son ‘prélèvement au griffon. Les animaux ont.été répartis en 5 lots. 1° lot : témoins ; 2° lot Ë injection quotidienne, pendant ro jours, de 3 c.c., respectivement -de solution bicarbonatée d'Hôpital, de Grande-Grille ; 3° lot : in- Jection quotidienne, pendant 20 !jours, respectivement, de 2, de 3, de 4 c.c. de solution bicarbonatée ; 4° lot ::même nombre d’in- jections et mêmes doses de Vichy-Hôpital ; 5° lot : ‘même nombre «et mêmes. doses de Vichy-Grande-Grille. [sont ainsi reçu, proportionnellement à leur poids, une dose D20 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE oo totale moyenne des solutions alcalines, suivant les lots, de 1/15 (xo injections de 3 c.c.), de 1/12 (20 injections de » c.c.), de 1/9 (20 injections de 3 c.c.), de 1/8 (20 injections de 4 c.c.) de leur poids initial. | c< L'injection déchaînante a élé pratiquée 2r jours après la sen- sibilisation, et 24 heures après la dernière injection de solution bicarbonatée et d’eau minérale, avec 1/4 de c.c. de sérum frais de Cheval dans les espaces sous-arachnoïdiens, Voici les résultats que nous avons obtenus : Témoins : chocs d’une violence extrême (crises convulsives im- médiates, subintrantes, très intenses) et prolongés pendant plus de deux heures ; un Cobaye est mort après 24 heures ; le second, après { jours, avec amaigrisement. Chocs mortels : } Cobayes, ayant reçu respectivement : 10 jours, 3 c.c. Hôpital : 20 jours, 2 c.c. solution bicarbonatée ; 0 jours, 2 c.c. Hôpital ; 20 jours, 2 c.c. Grande-Grille (femelle en état de gestation). ù Chocs moyens : 3 Cobayes, ayant reçu 20 jours, respective ment e.c., 3 c.c. et 3 c.c. de solution bicarbonatée. _Chocs légers : À Cobayes avant reçu respectivement : ro jours, 3 c.c. solution bicarbonatée ; ro jours, 3 c.c. Grande-Grille ; 20 jours, 4 c.c. de solution bicarbonatée ; 20 jours, 3 c.c. Hôpi- tal. a | Chocs nuls : 4 Cobayes, ayant reçu respectivement : 0 jours, 3 c.c. Hôpital ; 20 jours, 4 c.c. Hôpital ; 20 jours, 3 c.c. Grande- Griile ; 20 jours, 4 c.c.-Grande-Grille. Avec la collaboration de Chevallier, au Laboratoire de physi- que du P'Cluzet, de la Faculté de médecine de Lyon, nous avons recherché, comparativement avec un Cobaye normal témoin, si des modifications de la tension superficielle et de la viscosité du sérum sanguin s'étaient produites chez 3 Cobayes (ni sensibilisés, ni soumis au choc), ayant reçu, pendant 20 jours, respectivement 3 c.c. par jour de solution bicarbonatée, de Vichy-Hôpital, de Vichy-Grande-Grille. La tension superficielle moyenne (méthode de Duclaux) était au début de l'expérience, pour ces Cobayes, de 71 dynes cent. 6r, et, après le traitement de 69 dynes 89 Cobaye bicarbonaté, de 67 dynes 78 Cobaye-Hôpital, de 51 dynes 8r Co- baye Grande-Grille, contre 70 dynes 53 chez le témoin. Pour la viscosité (viscosimètre de W. Hess) : Cobaye témoin, au début 1,40, à la fin 1,48 : Cobaye bicarbonaté au début 1.55. à la fin 1,48 : Cobaye-Hôpital, au début 1,40, à la fin 1,75 ;. Cobaye Grande-Grille, au début 1,32, à la fin 1,55. | Nous halo de nos expériences : La solution de bicarbonate de soude à 5 p. 1.000, l eau de Vichy- Hôpital et de Vichy Grande-Grille injectées quotidiennement sous SÉANCE DU 19 MARS 521 la peau du Cobaye pendant un certain temps, sont capables d'at- ténuer ou de supprimer un choc anaphylactique sérique déchaîné par injection sous-arachnoïdienne. Les doses faibles (2 c.c. par jour) n'ont aucune action désanaphylactisante ; les doses de 3 et de 4 c.e. par jour donnent des résultats évidents. La durée du traitement par injections est également un facteur important : 10 Jours sont le plus souvent insuffisants ; °0 jours semblent nécessaires pour que se manifeste l’action désanaphylactisante. La solution bicarbonatée à 5 p. 1.000 atténue notablement le choc anaphylactique, mais ne le supprime pas. L'eau de Vichy-Hôpi- tal et celle de Vichy-Grande-Grille ont une action beaucoup plus marquée ; à doses suffisantes (3 et 4 c.c. par jour) et suffisam- ment prolongées (20 jours), elles atténuent considérablement et même suppriment les accidents anaphylactiques. Ces effets dés- anaphylactisants ont été obtenus avec des eaux de Vichy transpor- tées et injectées 24 heures après leur prélèvement au griffon. Après les injections hypodermiques prolongées de cette solution et d'eaux de Vichy, la tension superficielle du sérum sanguin du Cobaye présente, comme chez le témoin, des variations irrégu- lières. Par contre, sa viscosité est nettement augmentée par les injections de solution bicarbonatée à 5 p. 1.00, et cette augmen- tation est plus forte encore après Vichy-Grande-Grille, et surtout après Vichy-Hôpital. (Laboratoire de médecine expérimentale el comparée de la 5 Faculté de Lyon). EPIDÉMIOLOGIE DE L'ENCÉPHALITE LÉTHARGIQUE, \ par Carz KriNG et FoLre LiLJENQUIST. On ne connait pas encore comment se propage la maladie qui, sous le nom d’encéphalite léthargique apparaît, dans divers pays, épidémiquement depuis 1917. À ce sujet, on trouve dans la litté- rature quelques indications qui ne sont pourtant que des hypo- thèses. Netter est d'avis que la maladie est contagieuse et que le virus est {transmis par la salive de personnes malades. Au point de vue de la diffusion, Levaditi et Harvier voient certaines ana- logies entre l’encéphalite léthargique et la poliomyélite et suppo- sent que certaines formes abortives de la maladie jouent un rôle important en ce qui concerne la transmission du virus. Ces der- niers auteurs ont cherché à éclaircir la question expérimentale- ment. Après avoir réussi à reproduire la maladie chez le Lapin par l’inoculation de substance cérébrale provenant d’un cas mor- m1 Lau C2 4 EE dd d D: CE AS PRET Lu eee 522 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE tel d'encéphalite et à obtenir, par cette voie, un virus filtrant qui se conserve dans la glycérine, ils ont démontré que ce virus, dans certaines conditions, peut traverser la muqueuse nasale. En automne 1919, l'encéphalite fit son apparition en Suède et depuis la mi-décembre de cette même année, nous avons eu loc- casion, en collaboration avec David, d'étudier expérimentalement la analadie. Nous exposerons plus lard, les résultats de nos expé- riences. Nous tenons, dès à présent, cependant, à faire connaître quelques observations failes récemment dans un foyer ‘épidé- mique, observations propres à jeler quelque lumière sur l'épidé- miologie de la maladie. Nous avons effectué nos études, en février 1921, dans la pa- roisse de Vilhelmina en Laponie, — province la plus septenirio- male de la Suède — où la maladie sévit le plus grièvement. La commune de Vilhelmina, d'une superficie de 8.700 kilomètres carrés, avec une population très clairsemée de g-000 âmes, pré- sente des conditions favorables à l'étude de la marche de lépidé- mie. Cette grande commune se compose du chef-lieu de Vilhel- imina, ayant 1.000 habitants et d’un grand nombre de hameaux de 25 à 800 habitants. Nous avons choisi pour nos recherches quatre des plus petits de ces hameaux, dont nous avons examiné tous les habitants. Voici le résumé succinct de nos recherches : 1° Nous avons constaté qu’en dehors des cas typiques de la ma- ladie, il y avait un grand nombre de cas légers. La morbidité de ces hameaux variait entre 7,1 el 45 p. 100. Dans certaines fa- milles, plusieurs membres étaient atteints de la maladie simulta- nément et dans deux maisons, presque tous les habitants étaient frappés. _2° À côté des cas graves révélant des notons Ru nous nous sommes trouvés en présence d’autres sujets atteints de ma- nifestations nerveuses moins prononcées. Ceux-ci étant tombés malades subitement, n'ont gardé le lit que quelques heures ou bien un ou deux jours. Les symptômes étaient les suivants : af- fections catarrhales des voies respiratoires supérieures (coryza, trachéite), insomnie, fièvre, maux de tête, forte sensibilité à la racine des cheveux, douleurs à la nuque et à la poitrine, pupilles dilatées et réagissant lentement à la lumière, dissociation des mouvements oculaires el parfois parésie faciale. Quelques ma- lades étaient même sujets à un hoquet opiniâtre, qui durait.de r à 4 Jours. 3° Cependant, nous avons pu dévoiler, en outre, des cas encore plus légers offrant les mêmes symptômes initiaux que ‘ceux-ci : affections catarrhales, fièvre, maux de tête, sensibilité prononcée à la racine des cheveux, douleurs rhumatoïdes ; pas de signes d'affection du cerveau. Ces cas légers étant de beaucoup les plus Î dé db to dns dr in mix nf à.) DS dd SSD ttes not Été fit on ct cé nt. sc ÉRÉ DS ds ee ec ES CC à ji si FAQs raté 04 ENT A Lo TA Oh 'E gps à _ MUR TRN TR er" (7 { RE He : ) 4 | a SÉANGE Du 19 mars 929 SE RE RE SRE. pme | fréquents, présentent donc le plus grand intérêt au point de vue de l'épidémiologie de la maladie. 4° Nos recherches épidémiologiques ne laissent pas supposer que l’encéphalite léthargique puisse être transmise par l'intermé- diaire de l’eau, du lait, des Punaises, des Puces, des Poux du corps ou de la tête. En hiver, il ny à pas d'autres insectes dans ces contrées. Les Chiens et ne Chats, qui ont aussi été l'objet de ne attention, ont été tr ouvés indemnes. ° Selon toute probabilité, la maladie se propage donc par le Ep humain et les nombreux cas légers, dont la plupart va- quent à leur besogne, offrent des occasions multiples pour la diffusion du virus. Les symptômes catarrhaux des voies respira- toires indiquent que le virus est contenu dans les sécrétions naso- pharyngées et irachéales. La diarrhée existant assez fréquem- ment, il faut aussi compter avec l'élimination du virus par le contenu intestinal. 6° La période d’incubation à été oi être de 10 jours. 7° Sur le grand territoire de Vilhelmina, la maladie s'est pro- pagée dans le court espace de deux mois ; une diffusion si ra- pide ne se laisse guère expliquer que par le contact humain. 8° Il nous a été possible de découvrir le virus dans les sécré- tions nasopharyngées et le contenu intestinal. r évaluée dans trois cas ; elle (Laboratoire bactériologique de l'Etat, Stockholm). M. Doprer. — M. Kling admet avec juste raison la possibilité de la transmission de l’encéphalite épidémique par les sujets. pré- sentant des atteintes très frustes ne s’élant manifestées par aucun trouble nerveux. Un fait que je viens d'observer confirme entiè- rement celte manière de voir : il s’agit d’une famille dans laquelle le père, atteint d’encéphalite léthargique, s'était vraisemblable- ment contaminé auprès de son fils aîné qui, après les phénomè- nes prodromiques, aujourd hui classiques, de corvza, d'angine _légère et de trachéite, avait présenté du hoquet. L'enquête à la- quelle je me suis livré dans son milieu familial me révéla que sa femme et son fils cadet avaient été atteints quelques jours aupa- ravant de troubles, faussement attribués à la grippe, constitués par de l’enchifrenement, de la rougeur du pharynx et une toux _ légère, mais sans hoquet. Bien que la preuve de la os du virus de l’encéphalite épidémique dans les produits rhinopharyngés de ces personnes nait, pas été mise en évidence, il est infiniment vraisemblable qu'il s'est agi de la-:même infection qui, réduite à ces seuls symptômes, ne s'est manifestée: que par la :période prodromique et a brusquement « tourné court » sans être suivie des phéno- 524 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE imènes nerveux habituels; bref, l’action pathogène du virus de l’'encéphalite épidémique ne S’est traduite que par la rhino-pha- ryngite initiale qui précède les formes cliniques connues de l’en- A céphalite. - On sait actuellement, à la faveur des données acquises depuis un certain temps, l'importance primordiale que présente cette rhino-pharyngite dont l'existence explique si bien la contagio- sité de cette maladie ; joint à ceux qui ont été mis en évidence par M. King, le fait précédent ne peut que confirmer cette no- tion, mais il permel, en outre, de donner une interprétation beaucoup plus large de son épidémiologie. S'il est exact, en effet, de prétendre que cette rhinopharyngite est à la base de sa pro- pagation, il est non moins juste d'affirmer qu'il existe, non pas des épidémies d’encéphalite, mais des épidémies de rhinopharyn- gite se compliquant parfois d’encéphalite sous toutes ses formes, au hasard des défaillances de l'organisme. Cette formule que j'avais déjà exprimée au cours de mes travaux sur la méningococcie, et qui s'applique également à la maladie de Heine-Médin, à la suite des recherches de Levaditi et de ses collaborateurs, permet d'expliquer d’une part le caractère capri- cieux, dans leur éclosion, des atteintes d’encéphalite, et, d'autre part, les raisons pour lesquelles certains auteurs ont pu nier la transmissibilité de cette dernière. C’est assurément pour avoir eu l'attention attirée uniquement sur les atteintes les plus caracté- risées et les plus dramatiques, c'est pour avoir méconnu par là- mème les atteintes les plus ébauchéès, servant de lien entre les unes et les autres, qu'ils leur ont refusé ce caractère. Enfin celte conception permet encore d'attribuer à cette infec- tion spécifique, comme Netter l’a fait ressortir si justement, un pouvoir: de contagiosilé infiniment plus accusé qu'on ne le sup- pose habituellement. RECHERCHES EXPÉRIMENTALES SUR LE VIRUS DE L'ENCÉPHALITE ÉPIDÉMIQUE, par CG. Levapirr, P. Harnvier et S. Nicorau. Nous résumons dañs cette note l’ensemble des résultats nou- veaux enregistrés jusqu'à ce jour, nous proposant de revenir ul- M térieurement sur les détails de nos expériences. L'étude de notre virus, dont nous rappelons l’origine cérébrale humaine, nous à @ permis de préciser les faits suivants : 7 De I. La période d'incubation de la maladie ee chez a SÉANCE DU 19 mars GE le Lapin inoculé par la voie cérébrale, est caractérisée par une élévation de la HAE qui débute le 2° ou le 3° jour et atteint rapidement 41°. La fièvre se maintient au moment où les symp- tômes : se déclarent: L'hy pothermie précède le plus souvent la mort de l'animal. On constate en même temps une leucocytose mar- quée (18.000 globules blancs comme moyenne de 5 cas), due à une augmentation du nombre des polynucléaires. La polynu- cléose s'accompagne d’une diminution du nombre des Iympho- cytes et d’un accroissement de celui des gros mononueléaires. La richesse du sang en hématies ne varie pas ; la résistance globu- laire diminue. Le virus, introduit dans la chambre antérieure de l'œil, ou déposé par scarification sur la cornée (kératite consécutive) che- mine ee vers le cerveau le long du nerf optique. En effet, si, dans le premier cas, l'humeur aqueuse se montre dé- ee de pouvoir pathogène (disparition rapide du virus pro- -bablement détruit par les polynucléaires qui envahissent la cham- bre antérieure), par contre, dans les deux cas, le nerf optique et le cerveau sont virulents dès le deuxième jour, avant toute appa- rition de troubles morbides et de lésions. L'expérience suivante montre la rapidité avec laquelle le virus atteint l’encéphale : on injecte une émulsion virulente dans la chambre antérieure de l'œil, ou on dépose du virus sur la cornée scarifiée, puis on, extirpe l'œil de l'animal un jour, deux jours et quatre jours après. L'animal contracte l’encéphalite, même lorsque l'œil a été énucléé 24 heures après l’inoculation sur la cornée et 48 heures après l'injection dans la chambre antérieure. _ En résumé, la période d'incubation est caractérisée par la fièvre, la leucocytose avec polynucléose, la diminution de la résistance olobulaire, la marche rapide du virus le long des nerfs vers le cerveau. - II. Le virus encéphalique chez le Lapin a une affinité marquée - pour les neurones. Il s'attaque aux cellules nerveuses corticales, principalement au niveau d’une zone élective, située à la base de l’'encéphale (région de l’hippocampe). La cellule nerveuse, infec- tée la première, s’altère ; des polynucléaires s'accumulent autour d'elle et ne tardent pas à présenter une pycnose intense, comme si le virus, localisé dans le neurone, élaborait quelque principe leucolytique. La neuronophagie y est intense. Pendant ce temps, les méninges sont envahies par les mononucléaires et les vais- seaux sentourent de manchons Iymphocytaires. Il suffit que le virus soit doué d’une activité plus grande pour que l’aspect des lésions change : chez des animaux morts dès le 3° jour après l’inoculation (au lieu du 5° ou 6° jour), on constate une méningite D26 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE et une encéphalite parenchymateuse aiguës, constituées, toutes deux; presque exclusivement, par des polynucléaires. | IE Nous avons montré que le virus de l’encéphalite, inoculé sur là cornée, détermine une kératite accompagnée de conjonc- tivite et provoque la mort de l’animal avec des lésions d’encé- phalite spécifique. En est-il de même du virus rabique? L’expé- _rience nous a montré qu'il est possible de conférer la rage au Lapin par inoculation de virus fixe sur la cornée scarifiée, après. une incubation de rr à r2 jours, sans que ce virus détermine la moindre réaction cornéenne: Encore une différence entre le virus de l’encéphalite et celui de la rage. IV. Nous avons découvert chez le Lapin mort d’encéphalite par suite d’inoculation cérébrale, des corpuscules très proches de ceux décrits par Négri dans la rage. Ces « Neurocorpuscules encéphalitiques » sont visibles, après fixation du cerveau dans le liquide de Bouin-Brazil, sur des coupes colorées par la mé- thode de Mann, la coloration safran-éosine-bleu de Unna, le panchrome de Laveran, la méthode de Lentz. Ils existent pres- que exclusivement dans les noyaux des cellules nerveuses de la zone élective (hippocampe). Ils se colorent en rouge vif, présen- tent ume forme ronde, ovalaire, ou en bissac, sont éntourés d'un halo-clair (pseudo-capsule). Leurs dimensions varient de r à 5 uw. Quelques-uns de ces corpuscules, très probablement is- sus du noyau, sont visibles dans le protoplasma cellulaire. | V. Expériences de neutralisation. Si le sérum des sujets con- valescenis d’encéphalite ne neutralise que rarement et partielle- ment le virus in vitro (épreuve de l’inoculation intra-cérébrale), le pouvoir neutralisant du sérum humain apparaît beaucoup plus nettement lorsqu'on l’essaie par la voie intra-oculaire ou par ino- culation sur la cornée. À condition dé mélanger deux volumes de sérum à un volume de virus et de maintenir le contact 5 heures à l'étuve à 37°, on saisit nettement la différence entre un sérum normal et un sérum spécifique. L'animal inoculé sur la cornée avec le mélange virus-sérum de convalescent, ne pré- sente aucune kératite et survit, tandis que le Lapin inoculé avec le mélange virus-sérum normal est atteint de kératite et meurt d'encéphalite. Nous espérons appliquer bientôt cette nouvelle méthode de « kérato-diagnostic ». D'autre part, le sérum d'un Mouton, préparé par des injections sous-cutanées d’émulsions virulentes de cerveau de Lapins morts d’encéphalite, s’est mon- tré neutralisant à l'égard du virus in vitro. H donne une réaction de Bordet-Gengou positive avec le cerveau infecté bien plus in- tense qu'avec. le cerveau normal. Ce sérum nous permettra de différencier le virus de on des autres virus similaires (rage, polxomyélite, ete.) S dre raie carte A ue mr podditatné co dé, «nai D msn de Éd den bte À am | SÉANCE- DU 19 MARS D27 MI. Ées anesthésiques, en parliculier, le chloroforme, l'éther et le chloral, exagèrent manifestement le pouvoir pathogène du virus inoculé dans le cerveau. Leur affinité spécifique pour la cellule nerveuse, due à leur solubilité dans les lipoïdes, semble ouvrir la voie au germe, et, fui servant de support, le conduire plus: rapidement au neurone. C'est ainsi que les anesthésiques exaltent le pouvoir pathogène d'un virus fixe ; les animaux anes- thésiés pendant les jours qui suivent l’inoculation intra-céré- brale succombent après une période d'incubation plus courte que les témoins. On peut espérer que cette méthode permettra de renforcer la virulence des virus encéphalitiques atténués, ou de rendre le virus pathogène pour des espèces animales de ées jusqu'iei comme résistantes. x . VEE Nous avons établi quelques nouvelles propriétés du virus : a) la centrifugation prolongée et intense d’une émulsion cérébrale virulente ne débarrasse pas le liquide surnageant de son pouvoir pathogène ; b) l'émulsion virulente est encore ac- live, par inoculation intra-cérébrale, après dilution au 1/r000 dans l’eau salée physiologique ; ce) le virus desséché dans le vide est encore pathogène après fo jours de conservation à la température de la chambre. Mélangé à du lait, il reste encore virulent après 92 jours de conservation dans les mêmes condi- tions de température ; d) un fragment de cerveau virulent placé dans la glycérine ne contamine ni le milieu glvcériné, ni des fragments de cerveau ou de rein normaux avec lesquels il est en contact. Gette expérience, réunie à d’autres faites avec la gélatine solidifiée recouverte d'une couche d’émulsion virulente, prouve que le virus de l’encéphalite n'est pas diffusible. VHT. La conjonctive normale ne se prête pas à la pénétralion du virus dans l'organisme. L'inslillation d’une émulsion viru- lente dans le sac conjonctival reste sans effet. Par contre, il est possible de transmettre l'encéphalite au Lapin en frottant la con- jonctive avec un tampon imbibé de virus, ou en déposant du virus sur la conjonctive préalablement irritée avec quelques gout- tes d'huile de coton diluée. Au point de vue de la pénétration du germe, la conjonctive se comporte done comme la muqueuse nasale. IX. Il nous a été impossible de réaliser la contagion expéri- mentale de la maladie chez les animaux, Poe que soit le dispo- sitif employé. (Institut Pasteur de Paris el laboratoire de médecine exæpérimen- tale de la Faculté de médecine de Cluj, Roumanie). 528 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE ; . M. Acnarp. — Je suis tout à fait d'avis, comme M. Dopter, que la contagion de l'encéphalite se fait surtout par le virus pha- ryngé. Le plus souvent, chez les malades que j'ai observés, il y avait eu, au début, du catarrhe naso-pharyngé et un état grip- pal mal défini, D'ailleurs Wegefuth et Auer ont beaucoup insisté sur l'importance de l'angine comme porte d'entrée de l’encépha- lite léthargique. Il convient de remarquer que ce n’est pas quand le virus est fixé dans le système nerveux et qu'il est « en cage », suivant l'expression de M. Netter, qu'il est dangereux pour les autres, mais bien quand il est dans le pharynx d'où il peut aisément se répandre au dehors. Il en est de même pour le méningocoque. Ce n’est pas les méningitiques qui sont ie plus contagieux, mais les sujets qui ont le méningocoque dans leur rhino-pharynx, et notamment, les porteurs de germes. Il y a, en somme, des rapporchements intéressants à faire, sous le rapport de l’épidémiologie, entre les divers virus névrophiles à porte d'entrée naso-pharyngée. À 3 M. Levapiri. — Nous sommes d'autant plus d'accord avec M. Dopter, que cette hypothèse de la propagation de l'encépha- lite par des formes abortives où même par des porteurs sains de germes, a été formulée par M. Harvier et moi, dans une de nos premières notes parues dans le Bulletin de la Société médi- cale des Hôpitaux (1920) et dans notre Mémoire des Annales de l'Institut Pasteur (décembre 1920). Nous avons insisté, dans ces publications, sur le fait que l’encéphalite proprement dite, n'est qu'une localisation nerveuse exceptionnelle d’une infection géné- ralisée, dont le rhinopharynx est le point de départ, ainsi que sur la pénétration du virus par la muqueuse nasale chez les ani- maux sensibles. Quant aux observations de M. Achard, elles sont conformes avec ce que l’on sait de la poliomyélite. Nous avons montré, il y a déjà longtemps, avec M. Landsteiner, que le virus poliomyéli- tique existait dans l’amygdale chez un enfant mort de la maladie de Heine-Médin et chez lequel les troubles morbides avaient dé- buté par une angine. s SÉANCE DU 19 MARS 529 a —————_——— ——————_—_—_———7 SUR LA VALEUR ALIMENTAIRE DE QUELQUES FARINES COMPOSÉES DU COMMERCE AU POINT DE VUE DE LEUR CONSTITUTION CHIMIQUE ET DE LEUR TENEUR EN VITAMINES, par E. PEerror et R. Lecoo. Etant données les modifications apportées par l'étude des vita- mines à notre conception de l'alimentation, il était intéressant de se demander comment se comportent les farines composées : du commerce considérées comme aliments us CESUACE ‘ que nous avons voulu déterminer. Nos expériences suivies sur plus de 60 animaux, ont porté sur >3 farines alimentaires auxquelles nous avons joint à titre de comparaison la simple diète hydrique et le pain ordinaire. Le Rat blanc, omnivore comme l'Homme, fut choisi de préfé- rence, à cause de sa résistance particulière qui permet d'élimi- ner l'influence du facteur antiscorbutique, d'intérêt secondaire, que la chaleur et le vieillisement suffisent à détruire. Avec la diète hydrique, la chute de poids est rapide et la mort survient en moins de 15 jours. Mis au régime du pain actuel, aliment nettement suffisant, les animaux accusent au début une certaine augmentation, mais celle-ci est bientôt suivie d’un long _ plateau ; la mort est plus tardive : pour un de nos Rats, par exemple, elle s’est produite après plus de 6 mois. Aussi surpre- nant que cela puisse paraître : 17 produits commerciaux se clas- sent entre ces 2 régimes (pour quelques-uns même la chüte fut peu différente de la diète hydrique et suivie d’une mort presque ausi rapide), 3 farines se révèlent de valeur analogue au pain et 3 seulement sont nettement supérieures. Ces faits sont particu- : lièrement graves, la majorité des mélanges commerciaux étant destinés aux enfants qui viennent d’être sevrés, c’est-à-dire sou- mis à un régime souvent exclusif, à des convalescents ou à des affaiblis. Les insuffisances nombreuses que nous avons constatées quant aux protéines, aux vitamines et aux sels (chlorures en particu- lier), nous amènent à à préciser à nouveau ce que comporte une bonne alimentation (i) : Chimiquement, elle doit apporter des hydrocarbonés, des graisses, des protéines et des sels en quantités suffisantes pour satisfaire aux besoins dynamiques et plastiques de l'organisme ; biologiquement, elle doit fournir les vitamines indispensables (x) Voir R. Lecoq. Les 7 Rues théories alimentaires, Paris, 1920, Vigot frères, éditeurs. he Brococxe. Cours RENDUS. —— 1921. T. LXXXIV. 38 530, SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE au bon fonctionnement des divers processus vitaux, en particu- lier : la vitamine À. antixérophtalique ou antirachitique, la vita- mine B. antibéribérique et la vitamine C. antiscorbutique, cette dernière étant facilement ajoutée sous forme d'une petite quan- tité de jus d'orange ou de citron ; physiquement enfin, elle doit présenter assez de lest pour occuper un volume en rapport avec la longueur de l'intestin. Rappelons également qu'une ration mal équilibrée peut être rendue plus nocive, quand elle apporte en proportion notable des caféiques, tel que le cacaco ou le café. Certaines de nos «expériences sont à ce sujet très probantes. En ésumé, il y a lieu de retenir qu'il est possible de préparer des arines composées ne possédant pas l'inconvénient de carencer - celui qui les absorbe. Les 3 observations que nous avons signa- lées. précédemment, le prouvent nettement. On est en droit d'insister auprès des industriels, pour qu'ils ‘ remanient leurs formules manifestement insuffisantes, et que leurs affirmations soient dorénavant basées sur des essais biolo- giques. Il est indispensable enfin que les pouvoirs publics se décident à contrôler efficacement tous les mélanges commer- ciaux vendus à grand renfort de réclame, car un assez grand nombre, employés seuls, ne peuvent être que préjudiciable à la santé. SUR LE BACILLE DE MoRGaAN. Note de À, Besson et de LAVERGNE, présentée par DoPrer. Dans une précédente note, nous avions montré comment les Bacilles de Morgan se différencient des espèces voisines (Para B, dysentériques), tant par leurs réactions biochimiques, que par leur pouvoir pathogène. L'étude des propriétés biologiques que développe le Bacille de Morgan dans le sérum des malades ou des animaux, complète la démonstration. 1° Aggluiinines du sérum des malades. Lorsque le Bacitle de Morgan détermine des entérites bénignes (diarrhée simple), on peut ne déceler aucun pouvoir agglutinant dans le sérum des malades. Dans les autres cas, les agglutinines sont faibles, et peuvent ne se manifester que sur des souches de Bacille de Mor- gane, autres que celle qui a été isolée des selles du malade. Morgan Se Morgan La Morgan Do Morgan Tr Para B Flexner :Shiga Te f Sérum du ia. 0) lade £é en- térite à re) —1/200 + 1/50 o 0 (e B.de Morgan) “#70 Li AT 4% SÉANCE DU T9 MARS Hal 2° Agglutinines des sérums expérimentaux. Le bacille de. Mor- gan possède un pouvoir agglutinogène actif. On obtient aisément des sérums actifs à 1/4000 vis-à-vis de la souche qui a servi à pré- parer l'animal. Mais les agglutininés développées, ne manifestent pas leur action à un taux égal sur les différentes souches de Ba- cille de Morgan. Morsan Morgan Morgan Morgan Morgan Gaert- Aert- Castel- : Ê De Se La Do Pi ner pc ck Rare B laui Shiga Fiexner Sérum la-; pin Mor- he kooo + 100 OÙ 200 +500 QPAO 0 0 o 0 gan Tr, | 3° Agglutinabilité par les sérums expérimentaux préparés avec des espèces voisines. Il n’y a aucune agglutination spécifique, par quoi la différenciation du groupe des Bacilles de Morgan s’ac- cuse ; il existe des co-agglutinines, par quoi s’indique leur place dans la classification. Sérum Aertryck Sérum Cast-Ilani COR. ES CR saluré . saluré Sérum pa” k par ‘Sérum Sérum Sérunr PB: pur ou jte pur More. Tr. .(Gracituer Flexner Shiga Emulsion Morgan Tr. oo +500 oo + 1000 _o 0 0 0 Emulsion Aertryck .. + 2000 + 2000 Emulsion - Castellani. . à + 2000 + 2000 ° Sensibilisatrices. La méthode de la déviation du complé- ment appliquée aux sérums des malades ei aux sérums expéri- mentaux montre que la sensibilisatrice développée par le Ba- cille de Morgan, a les mêmes caractères a l'agglutinine cor- DER IAUES 9) Sérum du malade Sbe (entérite à Bacille de Morgan) : + Morgan Sbe — pas de fixation + Morgan Tr — fixation partielle + Para B. — pas. de fixation b) Sérum Lapin anti Morgan Tr: + Morgan Tr — fixation maxima + Morgan Sbe — fixation partielle. Conclusions. 1° Le groupe du Bacille de Morgan ne présente pas au point de vue des réactions biologiques, une homogénéité parfaite. Les anticorps (agglutinines, sensibilisatrices) développés par certaines souches n’exercent pas leur action sur tous les mi- crobes du groupe ; dans le sérum des malades, comme dans les * sérums expérimentaux, on peut observer la présence d’anticorps actifs vi-à-vis de souches autres que celle avant déterminé lin- 7 FRS PONTS on 4 T4 fection. Ce dernier caractère n’est pas particulier au Bacille de Morgan ; il a été signalé pour d'autres espèces intestinales, no- tamment pour le colibacille et le proteus ; 2° Les sérums prépa- rés avec les espèces voisines n’exercent aucune action aggluti- nante spécifique sur le Bacille de Morgan ; ce fait établit la diffé- renciation de cette espèce. Mais l’existence de coagglutinines dans le sérum d'animaux préparés avec le Bacille d’Aertryck et le Ba- cille de Castellani, montre que le Bacille de Morgan doit prendre place dans la famille des Salmonelloses, dont le rapprochent les caractères biochimiques et le siège et la nature des lésions qu'il détermine. 532 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE POLYGRAPHE CLINIQUE A ENREGISTREUR OPTIQUE, par R. LUTEMBACHER. Pour l'inscription graphique des phlébogrammes et des car- diogrammes, on utilise habituellement un cylindre enregistreur noirci au noir de fumée, sur lequel viennent frotter les styles des tambours de Marey. Malgré sa grande sensibilité, ce mode d'inscription présente de multiples inconvénients dus: 1° à l'inscription sur le noir de fumée ; 2° à l'inscription curviligne donnée par les styles. EL inscription sur le noir de fumée oblige à changer fréquem- ment le papier à régler les styles qui frottent trop, ou pas assez, à interrompre de ce fait l'inscription à un moment où le tracé présente souvent un intérêt particulier. En outre, quelle que soit la légèreté du frottement, celui-ci est suffisant pour diminuer la sensibilité des styles, surtout lorsqu'on utilise des membranes ‘minces. L'inscription curviligne oblige à un repérage fastidieux qui. peut être entaché d'erreur. En effet, la position de la plume est quelquefois inégalement modifiée pour les deux styles, lorsque le: cylindre est en vitesse au moment du repérage à une vitesse: moindre la déformation de la plume est différente et non pro- portionnelle pour les 2 styles. Certains auteurs ont abandonné l'inscription sur le noir de fumée pour recourir à l'inscription à l'encre, mais ce mode d'inscription est mauvais à cause de la lourdeur des styles et de leur inertie qui déforment le tracé. Les enregistreurs optiques n’ont pas ces inconvénients. Les styles interposés sur le trajet d’un faisceau lumineux projettent leur ombre sur un film. Il n’y a pas de frottement et l'inscrip- tion est rectiligne. À SÉANCE DU 19 MARS 533 es enregistreurs optiques tels que celui de Bull sont surtout utilisés en électrocardiographie, mais ils servent également à linscriplion des phlébogrammes. Ces appareils sont habituelle- ment mus par un moteur électrique ; ils ne sont pas transporta- bles, en outre, le déplacement des styles se fait dans un plan ver- tical. | Pour les besoins de la clinique, nous avons fait construire un polygraphe à enregistreur optique, facile à manier et transpor- table. Le film est entraîné par un mouvement d'horlogerie, des combinaisons de poulies permettent de changer les vitesses dont les extrèmes varient de 25 mm. à go mm. par seconde. Le film est de 8 centim. de large, ce qui permet d'enregistrer simultané- ment-a umoins 3 courbes, sa longueur est de 10 à 15 mètres, ce qui permet ur enregistrement prolongé. Comme appareils ré- cepteurs, nous utilisons les tambours de Marey, dont les styles se meuvent dans un plan horizontal, on peut se servir avec cet ap- pareil de membranes minces et de styles très légers. Les styles se déplacent sur une fente linéaire perpendiculaire à leur direc- tion, sous cette fente glises le papier film. Au-dessus des styles est fixée une petite lampe électrique de à volts, dont le filament . métallique horizontal est dirigé parallèlement à la fente. La dis- tance de la lampe se règle suivant la vitesse de rotation. Pour alimenter la lampe, on utilise le courant de ville avec un dévol- teur ou à défaut de courant, une pile sèche. Le temps est donné par un chronographe de Jaquet. Les tracés que nous avons obtenus àvec cet appareil, sont d'une grande finesse. Par suite d’un phénomène de diffraction de petites raies verticales apparaissent sur le fond du papier, elles servent de repères de synchronisme. Avec cet appareil, il n'y a pas de réglages complexes, et il n’est pas nécessaire de recourir à un aide pour recueillir le tracé. L’absénce d tout frottement donne une grande précision à ce mode d'inscription avec cet appareil et avec l'oscillographe de Mougeot, muni de deux sphygmoscopes conplés on peut, sur des tracés pris en grande vitesse, déterminer rigoureusement la vi- tesse de transmission de l’onde artérielle, vérifier le synchro- nisme du battement de deux artères symétriques et même l'éga- lité de leur amplitude. Pour cette dernière recherche, il faut avoir soin de prendre deux tracés successifs de chacune des » ar- tères, en intervertissant les manchettes. ENT RES ER EME 3 = PAU ENY CU nn? # AE * 7 L | ot (eu) TR SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE | ; TUBES CAPILLAÏRES EN COLLODION, par SERGE TGOHAHOTINE Dans les recherchés microscopiques, surtout en microchimie et en cytologie expérimentale, on est souvent obligé de faire cir- culer des solutions sous une lame couvre-objets en comprimant en mème temps les éléments y contenus, ou encore de mettre sous celle-ci un élément microscopique quelconque isolé, de le comprimer et de le retirer ensuite de sa position sans le perdre. Vu la petitesse de certains objets, les divers compresseurs ne sont pas toujours appropriés à ces buts. ‘Après diverses tentatives tendant à élaborer une technique plus sûre et commode, ja réussi à employer des tubes capillaires en collodion. On les prépare de la manière suivante : on aspire une solution éthéré de collodion dans une pipette simple, terminée par un long capillaire à une de'ses extrémités. Puis, de suite, on fait sor- tir le liquide et on laisse tout l’éther s s’évaporer. À l’intérieur du tube capillaire se forme une couche très mince en collodion, qui revêt toute la paroi du tube. Après son complet dessèche- ment, on fait avec une lime fine plusieurs incisions sur le capil- laire de verre et on rompt doucement dans ces endroits ; puis on aspire de l’eau dans le tube capillaire et on le met sous l’eau ; celle-ci pénètre entre les parois des deux tubes — celui de collo- dion et celui de verre — et facilite leur séparation. Après cela, en tenant sous l’eau avec une pince le bout du capillaire en collo- dion, on enlève doucement avec une autre pince les petits mor- ceaux du capillaire en verre. On a alors un tube capillaire en col- lodion, rempli d’eau, qu'on conserve sous l’eau et qu'on coupe en morceaux de longueur voulue. Pour faire entrer dans ce.tube les objets à étudier, par exem- plé un œuf d’oursin, on fait les manipulations que j'ai décrites ailleurs. Avec une pince, le tube en collodion, contenant l'œuf, est placé sous une lame de verre dans un compresseur de Zie- gler ou autre, et peut être comprimé à volonté, après quoi on n’a aucunêé difficulté pour le retirer. De même, on péut s’en servir pour faire des conduits capil-, lairés afférents et efférents d’eau ou des solutions sous une lame couvre-objét, qui comprime les éléments à observer. On com- prime en même temps le tube, sans cesser le mouvement circu- latoire du liquide, ce qui on quelquefois une grande impor- tance. SÉANGE DU 19 MARS 5 B. proleus DES PLAIES DE GUERRE, par M. Wenserc et |. OTELEsco. Nous avons étudié 8 races de profeus isolées de plaies de suerre. Les unes ne produisent pas d’indol, d’autres sont faible- ment ou fortement indologènes. Les épreuves d’agglutination croïsée faites avec le sérum de Lapins immunisés nous ont mon- tré qu’elles apartiennent toutes à la même espèce (Proteus vul- garis Hauser). Leurs caractères culturaux ne différent en rien de ceux qu'on a assignés à cette espèce. Notons seulement que les huit races étudiées sont hémolytiques et que cultivées en bouillon glucosé additionné de rouge neutre, elles donnent le: phénomène de fluorescence verte. Ce qui est très intéressant, ce sont les lésions qu'elles pravo- quent chez le Cobaye. Piccle. à la dose de r à 5 c.c. dans la masse musculaire de la cuisse ou sous la peau du ventre, ils cau- sent la mort de l’animal, parfois même en quelques heures. À l’'autopsie, on trouve toujours des lésions intenses d’œdème d’un rouge vif (hémolytique), qui partent du point d'injection et s'étendent presque toujours à toute la paroi abdominale. Quelquefois, le tissu œdémalié est infiltré de gaz, à tel point que les lésions observées rappellent à s’y épi ni cau- sées par le vibrion septique. Ces faits sont d'autant plus intéressants, que nous savons que le B. proteus se trouve souvent dans la flore de la gangrène et des phlesmons/’gazeux où l'ædème hémolytique est excessive- ment fréquent. On a donc certainement, dans certains cas, attri- bué ces lésions à la seule action des anaérobies pathogènes, alors qu'en réalité elles étaient dues à l'association des anaérobies avec le B. proteus. Plusieurs auteurs ont affirmé que le B. proteus passe difficile- ment dans le sang. Ce fait est tout à fait contredit par nos expé- riences. Nous avons pratiqué un nombre considérable de fois l'hémoculture chez des Cohayes ayant succombé à l'infection causée par ce microbe. Dans tous les cas, sans Gus l’hémo- culture à été positive. Le B. proteus se comporte différemment suivant l'espèce mi- crobienne à lquelle il est associé. Il favorise et augmente la viru- lence des différents anaérobies de la gangrène gazeuse : B. per- fringens, Vibrion septique, B. œdeimatiens, B. fallar, B. hysto- lyticus, B. bifermentans. À l'autopsie des animaux injectés avec le mélange de proteus et ces différents anaérobies, on trouve en abondance les deux microbes injectés et les lésions true sont toujours hémolytiques. 536 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE Il est intéressant de noter l’action du B. proteus sur quelques anaérobies fortement protéolytiques, comme B. sporogenes, B. bifermentans et B. putrificus. Le B. proteus neutralise in vivo l’action de ces microbes protéolytiques. Il est établi que le B. spo- rogenes, associé à un des anaérobies pathogènes, provoque chez le Cobaye les lésions d'une gangrène gazeuse putride. Il n’en est pas de même lorsque les Cobayes sont injectés, mème avec de fortes doses de B. sporogenes mélangées avec une petite quan- tité de proteus (1/4-1/2 c.c.). Dans ce cas, les animaux meurent presque toujours avec des lésions causées par le B. proteus seul, sans présenter la moindre lésion putride. Donc, dans ce mélange de proteus et de microbes anaérobies protéolytiques, c'est le proteus qui est favorisé ; les anaérobies disparaissent rapidement de l'organisme, ou bien ils ne persis- tent qu'en petit nombre. | Pour terminer, encore un fait intéressant. Les différents sé- rums normaux et, en particulier le sérum de Cheval, possèdent un pouvoir antihémolytique très net vis-à-vis des hémolysines du B. proteus. Ils exercent aussi un pouvoir anti-infectieux, et ce pouvoir anti-infectieux est proportionnel à leurs propriétés antihémolytiques. On comprend donc pourquoi il n'a pas été constaté de complications à B. proteus chez les blessés traités par le mélange de sérums antigangréneux. DiIsPOSITION COLLOÏDALE PARTICULIÈRE AUX SÉRUMS DES SYPHILITIQUES ET AUX SÉRUMS DITS (« ANTICOMPLÉMENTAIRES », par Epouarp PEYRE. Nous avons systématiquement pratiqué près de 100 examens ultramicroscopiques des sérums pour lesquels parallèlement nous faisions la réaction de Bordet-Wassermann. Nous avons été frappé de la disposition différente de la suspension colloïdale de ces sérums. Les granulations de certains d’entre eux sont petites, égales, régulières, très mobiles. Chez d'autres, au contraire, nous trou- vons des éléments granuleux, inégaux de grosseur, variables dans leur mobilité, adhérents, parfois isolés, "parfois réunis en petits groupes de deux à dix. Ces éléments semblent s’agglu- tiner, quelquefois arrivant ainsi à réaliser le tableau type des Moses micellaires sur lesquelles Kopazelwski a récem- ment attiré l'attention. Et il se trouve que les sérums aux granu- lations homogènes et fines nous ont donné tous dés réactions tou- (SC (E 1 SHANCE DU 19 MARS jours négatives, alors que les sérums aux architecturese variables, nous ont révélé soit des réactions positives, soit des propriétés anticomplémentaires. Nous avons été frappé de cette constitution granuleuse, si par- ticulière et nous avons pensé qu’elle pouvait expliquer les réac- tions différentes que nous obtenions. Les sérologistes sont main- tenant pleinement d'accord sur ce point : ce sont des phénomènes strictement physiques qui commandent aux différentes modali- tés de la réaction. ï Le sérum des syphilitiques possède bien la propriété de cons- tituter un complexe fixateur (antigène, anticorps), mais il faut pour celà qu'intervienne un antigène véritablement spécifique, émanant du Fréponème : nous utilisons alors et seulement le procédé de fixation complémentaire de Bordet et Gengou. En outre, le sérum des syphilitiques jouit de propriétés flo- culantes et adsorbantes, du fait de cet agencement colloïdal qu'on peut directement observer par examen ultra-microsco- pique: ces propriélés sont mises en évidence lorsqu'un «antigène non spécifique » est employé (solution alcoolique de cœur de veau de Bordet, antigène de Vernes où Desmoulières). Cependant, nous ne voulons pas dire que cette disposition particulière de l'architecture colloïdale soit l’apanage des sérums syphilitiques. Kopaselwski la met en lumière dans ses recherches sur l’anaphylaxie entendue au sens le plus large du mot. Nous- même: avec J. Lhermitte et L. Cornil, l’avons observée dans cer- taines crises d'asthme « sine materia ». Nous la signalons ici en- core dans tous les sérums dits anticomplémentaires. Nous voulons donc simplement indiquer que l'examen ultra- microscopique des sérums négatifs ne nous a jamais permis de constater une semblable disposition granuleuse, sauf s'ils sont anticomplémentaires. Nous ne doutons pas que l’on puisse arriver ultérieurement, à : différencier, grâce à leurs propriétés physiques particulières, ces sérums que le simple examen ultra-microscopique direct, groupe dans le même agencement colloïdal. x (Laboratoire de l'Hospice P. Brousse à Villejuif). 538 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE RÔLE DU BACTÉRIOPHAGE DANS L'IMMUMTÉ, par EF: n'HEeRELLE. Je ne puis que rappeler brièvement les constatations que j'ai faites touchant les rapports existant entre le bactériophage et l’immunité dans la maladie naturelle : dysenterie, typhoïde, paratyphoïde, peste, barbone, typhose aviaire, flacherie. Chaque fois qu’un organisme offre une résistance vis-à-vis d’une bacté- rie pathogène, on peut isoler des déjections une souche de bac- tériophage actif contre cette bactérie. Ces faits m'ont conduit à tenter l’immunisation par l’adminis- tration de cultures de bactériophage actif contre le germe spé- cifique. 1. Chez l'Homme, à titre curatif, dans la dysenterie (7 cas gra- ee ves) par ingestion. Dans les 24 heures dans 5 cas, dans les 36. heures dans le dernier, sans auire médication, le sang et les Ba- cilles de Shiga ont disparu des selles. 2. Chez la Poule, dans la typhose aviaire. Expériences réali- sées dans 25 poulaillers renfermant 2.100 animaux, en pleine pé- riode d’épizootie. Dans ces 25 poulaillers la mortalité, considé- rable auparavant, a cessé brusquement et définitivement à par- ür du moment même de la vaccination. Des essais de traite- ment sur une centaine d'animaux, ont donné des résultats sem- blables à ceux obtenus dans la dysenterie humaine. 3. Contre le barbone. Expériences réalisées à Saïgon, en colla- boration avec Le Louet au laboratoire, c’est-à-dire en milieu non contaminé, avec épreuve expérimentale. Voici les conclusions du travail qui sera publié ultérieurement, basées sur des expé- riences ayant porté sur une centaine d'animaux, tauriHons et buffles. « L’injection d’un bactériolysat obtenu par l'action d’un bac- -tériophage actif sur une culture de la bactérie du barbone, con- fère l’immunité qui n’est acquise qu'après un temps d’incuba- tion variable suivant la dose inoculée, et d'autant plus long que cette dose a été plus élevée : 4o jours pour 20 c.e., 20 jours pour 1/h de c.c. « Une unique injection de 1/25 de c.c. met déjà l’animal en état de résister, quatre jours plus tard, à une inoculation | d’épreuve représentant cinq doses sûrement mortelles. Soixante jours plus tard, il résiste à cinquante doses mortelles. Même avec une dose immunisante aussi minime, le sang renferme des anti- corps spécifiques décelables : l'injection intraveineuse à un ani- mal neuf de 500 c.c. de sang prélevé sur un animal immunisé, sÉANGE pu 19 Mans 539 0 lui permet de résister à une inoculation d'épreuve aussi forte ‘que celle que peut supporter l'animal immunisé lui-même ». Il semble, à première vue, qu'il ÿ ait une contradiction entre ces divers résultats : protection immédiate de l’animal en milieu contaminé, tandis que l’immunité, éprouvée expérimentalement, n’est effective qu'après un temps d’incubation. Examinons le phénomène de plus près. Une culture de bactériophage contient : ° dés germes bactériophages actifs contre la bactérie en cause : 2° les substances qui constituaient les corps des bactéries aÿant servi au développement des germes bactériophages, substances _ modifiées et liquéfiées sous l’action des diastases sécrétées par ces sermes + Ces diastases qui nes ient CEns le milieu, la lyse termi- née. Le phénomène de l’immunisation comprend deux phases : daris là première, le bactériophage joue un rôle actif, destruc- tion des bactéries pathogènes par lyse ; dans la seconde un rôle indirect, en solubilisant les bactéries, il modifie les substances bactériennes et les met sous un état physique et chimique, parti- culièrement propre à réagir sur les cellules de l'organisme qui jouent un rôle dans l'élaboration de l’immunité organique. Dans lé cas de l'immunité naturellement acquise, toujours en milieu contaminé, les deux phases du phénomène se passent tou- tes deux dans l'organisme même de l'animal et toutes deux con- tribuent à sa protection: protection immédiate par suite de la destruction des bactéries pathogènes et immunité organique, consécutivement acquise sous l’action des substances bactérien- nes solubilisées sur les cellules de l’organisme. Les animaux chez lesquels, par suite de conditions défavora- bles, le bactériophage normal tarde à s’accoutumer à la bactério- phagie vis-à-vis de la bactérie pathogène contractent la maladie ; ils guérissent si l’accoutumance se produit à teraps, ils succom- bent dans le cas contraire. Dans l’immunisation par injection de cultures de bactério- .phage actif contre une bactérie donnée, il faut distinguer deux cas. ° L'inoculation est pratiquée en milieu indemne. La première pie du phénomène s’est passée in vitro, la seconde seule se joue dans l’organisme. Seules interviennent alors dans le proces- sus de l’immunisation les substances solubles du bactériolysat ; limmunité n’est donc effective qu'après un temps d’incubation. BA Pi injection est pratiquée en milieu contaminé. Le phéno- mène est le même que dans le cas précédent, mais les germes bactériophages contenus en grand nombre dans le bactériolysat injecté, ne restent pas inactifs du moment qu'ils se trouvent en contact avec les bactéries contre lesquelles ils ont été précisé. ; : 540 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE ment sélectionnés, parce que, jouissant d’une activité maxima. Le bactériophage reprend alors son rôle protecteur et l'animal se. trouve placé dans les conditions mêmes de l’immunité naturelle- ment acquise : les germes bactériophages se multiplient aux dé- pens des bactéries pathogènes et assurent, dès le moment de l'in- jection, la protection de l’animal ; protection qui ne se borne pas d'ailleurs à la seule protection itestins le, car j'ai constaté à diverses reprises, le passage momentané du bactériophage dans la circulation à la faveur d’une septicémie. La RÈGLE DE RICHET Ef LE COEFFICIENT DE PARTAGE DE MBER ET : ÜVERTON DANS LES HYPNOTIQUES DU GROUPE DU VÉRONAL. — I. SÉRIE ALLYLÉE, ‘ par M. TiFFENEAU. Lorsqu'on examine altentivement les tables qui indiquent les coefficients de partage entre l'huile et l’eau des divers hypno- ques, on est frappé de constater qu'aucune substance du groupe du véronal n’est comprise dans ces tables et ne semble même pas avoir été étudiée à ce point de vue. Cela tient sans doute à ce que le véronal, comme on le verra plus loin, possède un faible coefficient de partage qui, a priori, a pu paraître peu conciliable avec la grande activité hypnotique de ce produit. Cette particularité, cependant, ne m'a jamais sem- blé suffisante pour constituer une exception, et j'estime que les chiffres qui représentent ces coefficients de partage ne doivent pas être considérés dans leur valeur absolue, mais uniquement dans leur valeur relative, par comparaison effectuée exclusive- ment entre les termes d’une même série chimique. Ces considérations m'ont amené à entreprendre l'étude systé- matique des hypnotiques ‘de la série du véronal en prenant comme terme de comparaison le véronal lui-même et en étudiant successivement, par séries isolées, les produits obtenus en rem- plaçant successivement chacun des groupements éthylés par un, puis par deux groupements homologues de même nature ou de structure voisine (allyle, propyle, butyle, amyle et phényle). Dans une première série, dont j’apporte ici les résultats, j'ai étudié comparativement les trois termes suivants : C2H5 , C2HÉ CCC NG:H2O3N2 Sd cH20H2 pc H2OSN? C2H5 : C8 C2H5 : © Diéthylbarbiturique Ethylallylbarbiturique Diallylbarbiturique :(Véronal F. 191) : LACS 70) . (Dial F. 1700) . ; SÉANCE DU 19 MARS 541 Le premier et le dernier de ces produits se trouvent dans le commerce et je n'ai eu qu'à les purifier par cristallisation dans l’alcool. Quant à l'acide éthylallylbarbiturique, je l'ai préparé par condensation de l’éthylallyimalonate d’éthyle (r) avec l’urée, en présence d'éthylate de sodium suivant la technique classique. Le produit obtenu cristallise dans l'alcool en petites lamelles lo- sangiques fusibles à 155° sur le bain de mercure et à 17° dans un tube capillaire. Pour chacun de ces trois produits, j'ai déterminé successive- ment la solubilité dans l’eau et le coefficient de partage entre l’huile et l’eau, en suivant les données d'Overton (2). D'autre part, j'ai fixé chez le Chien la dose hypnotique de cha- cun de ces produits. J'avais initialement fait mes déterminations par introduction stomacale de la substance ; mais pour éliminer le facteur variable de l'absorption par le be digestif, j'ai re- couru exclusivement à la voie intraveineuse, la substance étant dissoute dans une petite quantité d’eau (20 à 30 c.c.) à la faveur d’un peu de carbonate de soude. J’ai noté avec soin 1. quelques -modalités suivantes de l’action hypnotique : somnolence plus ou moins marquée (avec tendance fréquente au réveil spontané), sommeil léger (avec possibilité de réveil si l’animal y est incité), sommeil profond (le réveil peut être provoqué par aucune exci- tation! extérieure). J'ai également noté la rapidité avec laquelle surviennent ces phénomènes. Quant à leur durée, j'ai constaté que, pour le sommeil profond, elle n'était, aux doses ci-après, jamais inférieure à 3 heures. Ces résultats sont consignés dans le tableau suivant : Dose Activilé Mer Coefficient hypnotique hypnotique Solubilité de Sommeil profond rapportée Rapidité Eau partage Voie inlrav. au apparilion à 15-200 huile et eau (par kgr. chien) véronal sommeil _Diéthylbarb. .. 68 cgr. 0,06 (THACOT: I 45 à à Go’ Ethylallylbarb. ho cgr. 0,45 6 cgr. 2 15 à 20/ Diallylbarb. ... 14 Cgr. 0:70 00 MSN Cer: A 10 à 19/ Conclusions. 1° Règle de Ch. Richet : On remarquera que les propriétés hypnotiques des trois dérivés ci-dessus croissent en sens inverse de leur solubilité. Ainsi se vérifie, dans cette série, la règle énoncée par Ch. Richet (3) sur les rapports entre la solu- bilité et les propriétés physiologiques des substances hypnoti- ques, règle qui n'avait été appliquée par son auteur qu’à la toxi- cité de ces substances, mais qui a été étendue par les pharmaco- (1) Get éther bout à 233.236°, l'acide éthylallyImalonique qu’on en isole par saponification, fond à ro4°. (2) E. Overton, Studien über die Narcose. G. Fischer Ilena, 1901, p. 62. (3) Charles Richet C. R. de la Soc. de biol., t. XLV, p. 775, 1893. 542. SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE logues aux propriétés hypnotiques elles-mêmes, dont la toxicité n’est que la manifestation ultime. 2° Coefficient de partage (Meyer-Overlon) : L'examen des coëf- : ficientis de partage des trois substances étudiées ci-dessus, apporte une nouvelle confirmation aux vues émises par Meyer et Overton. En effet, nous voyons ces coefficients progresser très régulière- ment dans le même sens que les propriétés hypnotiques. Toute- fois, comparées à certains coefficients d'hypnotiques bien con- nus, comme ceux de la série du sulfonal, ces coefficients sont numériquement très bas. Cela montre que de tels coefficients ne sauraient être considérés dans leur. valeur absolue, mais seu- lement dans leur grandeur relative. Il ne faut pas oublier, d'ail- leurs, que ia méthode d'Overton est empirique et que l’affinité pour l'huile ne constitue qu ‘une mesure approchée de l’affinité pour les lipoïdes. 3° Théorie de l'éthyle et de l'allyle : Le renforcement cons dérable de l’activité hypnotique qui résulte du remplacement des radicaux éthylés par les groupes allylés, doit-il nous conduire à proposer une théorie de l’allyle, comme on l’a fait autrefois — pour l'éthyle? Je ne le pense point. La théorie de l’ éthyle a de- puis longtemps succombé, notamment depuis que, dans la série même du véronal, on a signalé des homologues doués de pro- priétés hypnotiques plus intenses. Dans ious ces composés, les divers radicaux, l’allyle comme les autres, interviennent pour modifier, dans un sens ou dans l’autre, les propriétés de solu- bilité dans l’eau et dans les lipoïdes qui conditionnent l’action des hypnotiques. Toutes ces propriétés passent par un maximum qui correspond tantôt à l’éthyle ou à l’allyle, tantôt à leurs homo- logues, et aucune règle précise ne saurait permettre de prévoir d'avance, quel est ia . ces radicaux qui sera le plus favo- _rable. (Laboratoire de physiologie et laboratoire de pharmacologie de la Faculté de médecine de Paris). Fr a PR . AZOTÉMIE, CONSTANTE D'AMBARD ET TUBERCULOSE PULMONAIRE, par M.-P. We. L'état de l’azotémie et de la constante uréo-secrétoire des tu- berculeux pulmonaires a donné lieu à peu de travaux. Nous avons ‘repris cette question par la méthode du dosage volumétrique de l’azote dégagé par l’hypobromite de soude, 1e sang étant déféqué à l’acide trichloracétique, et l'urine au sous-acétate de plomb. L'état de l’azotémie et du coefficient uréo-secrétoire, chez les tuberouleux, doit être envisagé successivement dans les formes fibreuses «et les formes caséeuses de la maladie. \ él. contes “fs st: D en a SÉANCE -DU 19 MARS D43 épi or a) Ghez les tuberculeux fibreux, azotémie et coefficient d’Am- bard sont fréquemment exagérés. Le fait est dû alors à la coexis- tence d’un certain degré de sclérose rénale, Les troubles de l'éli- mination azotée, en proportion avec l'intensité de la lésion ré- nale, montrent alors tous les intermédiaires entre l'état normal et un trouble SEE RS LUE d'adultération plus ou moins avan- cée du rein. b) Les tuberculeux atteints de formes caséeuses sont plus com- plexes «et plus intéressants à étudier. L'azotémie et la constante uréo-secrétoire peuvent y être normales, diminuées ou exagérées,. Gette dernière variété est la plus fréquente : sur 43 malades, nous en avons suivi o appartenant à la première variété, 8 à la se- conde, 26 à la troisième. ° Dans un premier groupe de faits, il importe de ranger des tuberculeux pulmonaires chez lesquels l’azotémie et le coefficient uréo-secréloire ont une valeur normale. Le fait peut s’observer chez des malades atteints de lésions pulmonaires discrètes. Mais, mème chez des tuberculeux atteints de lésions avancées et en évolution, tuberculeux cavitaires, fébricitants, cachectiques, il est assez fréquent de constater un était normal de l’azotémie et de la constante. 2° À un second groupe de faits, appartiennent certains luber- ne. qui, tout en ayant une teneur normale ou relativement basse de leur azote sanguine, présentent un abaissement de leur constante uréo-secrétoire. Celui-ci, dans certains cas, peut ètre particulièrement marqué. Cet abaissement de la constante d’Ambard peut s’observer chez des malades dont les lésions sont relativement discrètes. Mais c'est surtout, dans les formes relotiverment avancées, que s’ob- serve, plus marqué d'ailleurs, l’abaissement du coefficient d’Am- bard. À Cet abaissement de l’azotémie et du taux de la constante uréo- sécrétoire peut aussi être relevé parfois dans les dernières pério- des de la maladie, tandis que, chez certains phtisiques, à la veille de la mort, l’azotémie et la constante demeurent élevées, chez d’autres, au contraire, on peut voir ces valeurs diminuer au fur et à mesure que le malade s'approche de la terminaison fatale. 3° Dans un troisième groupe de faits se placent des malades dont la constante uréo-secrétoire est exagérée. Cette exagération 4 va, en général, de pair avec une élévation de l’azotémie. Cepen- dant ici, comme chez les brightiques, un début de rétention uréique peut être révélé par une élévation du coefficient uréo- secrétoire seul, l’azotémie se maintenant à un chiffre normal, A D44 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE pareil type appartiennent maintes formes de tuberculose pul- monaire en évolution, soit des formes relativement discrètes comme des poussées cortico-pleurales ou pleurales, soit des for- mes graves de tuberculose chronique à lésions étendues, ou de tuberculose aiguë à fornie pneumonique. Dans les cas de pous- sées évolutives de tuberculose pulmonaire, l’azotémie et la cons- tante sont généralement exagérées. Ce n’est d’ailleurs pas tou- jours dans les premiers jours de la poussée que les chiffres en question atteignent leur taux le plus élevé, mais souvent un peu plus tard, parfois même après un stade pasager durant le- quel la constante uréo-sécrétoire peut être abaissée. D'autre part, l'amélioration de la poussée évolutive va de pair avec l’abaisse- ment du taux de la constante uréo-secrétoire et de l’azotémie. L'évolution de l’azotémie et de la constante y est donc en tous points semblables à celle qui est de règle au cours des maladies in- fectieuses aiguës ; leur étude contribue encore à rapprocher la poussée évolutive de nature tuberculeuse des maladies infec- tieuses aiguës et cycliques, rapprochement sur lequel a insisté notre maître, le P° F. Bezançon. Au point de vue de son mécanisme pathogénique, l'élévation de l’azotémie et de la constante uréo-secrétoire des tuberculeux pulmonaires peut être liée à une lésion du rein ; mais elle paraît le plus souvent d’origine fonctionnelle, ainsi que le prouve la dis- parition du trouble avec celle de la poussée, et la coexistence d’un état souvent normal du pouvoir de concentration maxima des urines. L’abaissement du taux de la constante uréo-secrétoire, qui va généralement de pair avec une azotémie faible, est lié selon nous, fréquemment du moins, à un état d’hyperfonctionnement du rein d'ordre purement fonctionnel : ici, comme peut-être aussi pour la sécrétion exagérée des chlorures et des phosphates, on doit faire intervenir un facteur d’hypersécrétion rénale. (Laboratoire du P° F. Bezancon). SÉANCE pu 19 mars 545 NouveLz APPAREIL DE PNEUMOGRAPHIE, par H. DorLeNcouRrr. À l’occasion de recherches entreprises dans le service du P' Marfan depuis bientôt un an, nous avons été conduit à faire construire un pneumographe d'un modèle, croyons-nous, nou- veau. Dans un travail récent, d'Heucqueville a annoncé avoir uti- lisé un appareil pneumographique qui, quoiqu'il n’en donne au- cune description détaillée, semble basé sur le même principe qui à présidé à l'établissement de celui que nous utilisons. Ceci nous incite à donner dès maintenant sa description. € Le fonctionnement de l'appareil repose sur les variations de pression que subit, du fait de chaque ampliation thoracique, l’air contenu dans un manchon de caoutchouc circulaire entourant le thorax. L'appareil se compose d’une ceinture thoracique (D) en toile rigide ; un système de bretelles (A) inférieures et supé- rieures en assure la fixité une fois posée. A la face interne de cette cernture est collé un manchon creux de caoutchoue (oc) qui en- toure le thorax et se termine en avant par deux culs-de-sacs. A 1 _ (1) D'Heucqueville . Adhérences pleurales. Etudes pneumographiques. Presse: médicale, 26 février 1921. BioLocre. COMPTES RENDUS. —- 1921. T. LXXXIV. 39 546 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE -chacun de ceux-ci sont soudés un tube de caoutchouc (H), muni d’un robinet (FF’), destiné à être mis en relation avec un tambour inscripteur. Sur la ligne médiane, en arrière, un robinet (G) per- met de diviser le manchon en 2 compartiments an re semblables. ; Pour utiliser l'appareil, on dispose la ceinture autour dé tho- rax. Le robinet G étant exactement au niveau de l’épine dorsale, les bretelles étant fixées de façon à éviter tout mouvement de l'appareil, le robinet G étant ouvert, F’ fermé, on insuffle de l'air dans l'appareil par F, de façon à metire le manchon en légère tension et qu’il adhère intimement au thorax.” A ce moment, tous les mouvements d’ampliation thoracique se communiquent inté- gralement à la masse d’air du manchon ; il suffira de mettre celui- ci en relation avec un tambour inscripteur par l'intermédiaire des robinets F et F/ pour en avoir le graphique exact. On interposera un flacon contenant un ballonnet de caoutchouc pour éviter toute pression à l'intérieur du tambour. L'appareil permet d'inscrire la résultante totale de l’ampliation thoracique, et séparément et simultanément, les mouvements de chaque hémithorax ; il suf- fira pour cela, de fermer le robinet G et d'inscrire séparément par les tubes H et H/. Les tracés obtenus sont positifs, la portion ascendante de la courbe correspondant à l’ampliation thoracique. CYTOLOGIE DES LÉSIONS ÉLÉMENTAIRES DE L ECZÉMA, DES ECZÉMATIDES ET DU PSORIASIS, : par À. CIVATTE. Si l’on suit, depuis leur début, les lésions histologiques de l’eczéma, des eczématides et du psoriasis, on voit qu'elles se ra- mènent à deux types opposés d’exosérose et d'exocytose: l’un caractérisant l’eczéma et les eczématides ; l’auire, le psoriasis. La lésion élémentaire de l’eczéma débute par une vésiculette minuscule, creusée dans les couches superficielles du corps mu- queux, et fermée en haut par la couche cornée. Un amas de cel- lules malpighiennes rétractées et adhérentes au plafond corné, remplit la plus grande partie de la cavité. Au stade suivant, exo- sérose et spongiose, et la vésiculette primordiale, agrandie, de- vient la vésicule définitive, visible à l’œil nu, de l’eczéma. Puis, dessiccation et éviction de cette vésicule, avec parakératose et hypéracanthose consécutives. Sur l’épiderme hypéracanthosique ét parakératosique, les récidives ne produisent plus de spon- giose ,et n’aboutissent plus à la vésiculation complète, mais font Re, ci SÉANCE DU 19 MARS 47 ide simples ulcérations, qui, en creusant, mettent à nu les papil- les , c’est le puits de Devergie. Durant toute cette évolution, il y a, parallèlement à l'exosé- rose, une exocytose qui est, sauf surinfection, de type mononu- _cléaire. Des lymphocytes se trouvent en petit nombre dans la ‘vésiculette primordiale ; en grand nombre dans la spongiose et la vésicule définitive. Ils sont encore en majorité, après l'érosion -et la formation des puits de Devergie. L'infiltrat du corps papil- laire qui accompagne la lésion épidémique est, lui aussi, presque -exclusivement composé de lymphocytes. Dans les eczématides, le processus est identique, à part la vési- ‘culation définitive, qui fait défaut: Si l’eczématide suinte, on voit x les ulcérations et les puits succéder Lien et à la spon-, -giose. La lésion histologique élémentaire du | psoriasis se schématise “tout autrement : un groupe de leucocytes traverse le corps mu- ‘queux pour aller dans les couches superficielles, où ces leuco- cytes, en s’accumulant, peuvent, s'ils sont très nombreux, simu- ler ur abcès microscopique ; les couches malpighiennes infil- tirées s'éliminent sous forme d’un bloc de parakératose, plus ou moins bourré de leucocytes ; et la squame se constitue peu à peu par l'apport de nouveaux blocs de D sn. formés par le mème processus. . Sauf au début de læ lésion, ces cellules émigrées sont, en très grande majorité, des leucocytes polynucléaires. Leur exode hors des vaisseaux se fait dans les papilles beaucoup plus qu'au ni- “veau du plexus sous-papillaire, où l'infiltrat reste composé en très grande partie de mononucléaires. L’ascension de ces leucocytes se fait à travers un corps muqueux œdémateux, mais non spon- gieux. Les. cellules malpighiennes sont gonflées et tassées les. ‘unes contres les autres, sauf, en quelques points où le passage des leucocytes creuse des cavités relativement considérables, et même produit de véritables failles. Conclusions. 1° Dans l’eczéma et les eczématides, il y a une ‘exosérose qui reste hors des cellules malpighiennes et les disso- cie sans les détruire. Elle accompagne une exocytose de m:on0- nucléaires. 2° Dans le psoriasis, il y à une exosérose qui gonfle les ceilules malpighiennes et ne les dissocie pas. Elle accompagne une exo- cytose de polynucléaires qui creusent de véritables tunnels dans le corps muqueux œdématié et compart. | L'opposition des deux formules rend aisé le diagnostic histo- logique de l’eczématide psoriasiforme et du psoriasis, alors que le diagnostic clinique est parfois impossible. 548 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE | La similitude du processus dans l'eczéma et les eczématides confirme la parenté de ces deux groupes, que la clinique rappro- chait déjà. ; (Laboratoire de M. Darier). APE ts icé hi hat bath IDENTITÉ DES CONSTANTES DE SÉCRÉTION DE L'ACIDE URIQUE e ET DE L'URÉE, par H. Cnasanier et M. LEeBErrT. * dx. + stcatttité motifs Pour étudier le mode de sécrétion de l'acide urique par le rein, nous avons recherché les rapports unissant le taux d'acide urique , du sérum, la concentration de ce corps dans l’urine, et son débit ramené à 24 h., facteurs analogues de ceux que les expériences de L. Ambard lui montrèrent être les éléments régulateurs de la sécrétion rénale de l’urée. Pour cela, nous avons comparé extem- poranément le sang avec l'urine, cette dernière étant recueillie pendant une heure environ. L'acide urique a été dosé dans le sérum par la technique a < fait l’objet de cette note, nous avons isolé le B. faecalis alcaligenes en ensemençant en bile le sang d’un individu atteint d'une maladie à allure franchement typhoïde. Ce Bacille présentait tous les caractères morphologiques ef culturaux du B. faecalis alca- ligenes et était agglutiné par le sérum du malade. Caractères morphologiques. Il prend facilement les couleurs basiques d’aniline et se décolore par le Gram, Il ne forme pas de spores ; il est très mobile, la mobilité’étant due à la présence de cils péritriches. Caractères culturaux. Les colonies sur gélose lactosée et fuch- sinée de Endo sont translucides, incolores, à contours un peu irré- guliers. Le Bacille ne produit pas de gaz dans les solutions de peptone lactosée et glucosée ; il ne coagule pas le lait, mais le rend transparent et de teinte jaunâtre (alcalinisation). Il colore en bleu, sans caméléonage, le petit-lait tournesolé (Petruschky) ainsi que les milieux de Barsiekow, lactosé et glucosé ; ne modifie pas la sélose glucosée au rouge neutre et ne donne pas la réaction de l'indol. Ensemencé dans la gélatine, il ne la liquéfie point. Agglutinalion. Les épreuves d’agglutination, effectuées avec les sérums expérimentaux typhique et paratyphiques AtetiBantibRe élevé, ont été négatives. Ron de Widal. Le sérum du malade, recueilli 4o jours après le début de l'affection, a agglutiné nettement le Bacille isolé, dans des dilutions à 1:50, 1:100, 1.150, 1:200, ï:300 et 1:400 (technique de Pfeiffer et Kolle, avec émulsion de culture sur gélose). ST 8 LP ETS hLh fi ë #4 Var, 258 592 RÉUNION BIOLOGIQUE DE LISBONXE (26) Le fait qu'on a trouvé le B. faecalis alcaligenes en culture pure dans le sang et son agglutination par le sérum du malade (nous devons faire remarquer que ce sérum n'a agglutiné ni le Bacille d'Eberth, ni les Bacilles paratyphiques À et B) constituent des arguments, sinon décisifs (qu'il suffise de penser à l’agglutination du Bacillus proteus par le sang de sujets atteints de typhus exan- thématique), tout au moins importants en faveur de l’action patho- gène du B. faecalis alcaligenes et du rôle joué par cette bactérie comme agent d’affections cliniquement semblables aux fièvres typhoïdes et paratyphoïdes. (Institut de bactériologie Camara Pestana.) Ü SUR L'ORIGINE ET LA NATURE DE CERTAINES MASSES PROTOPLASMIQUES, NON NUCLÉÉES, DANS LE SANG CIRCULANT ET DANS LES ORGANES HÉMATOPOÏÉTIQUES AU COURS DE CERTAINS ÉTATS MORBIDES, par E. E. FRANCO. . Dans le sang circulant et dans les organes hématopoïétiques de quelques malades, on rencontre fréquemment des petites masses protoplasmiques libres, non nucléées, basophiles, à dimensions et configurations différentes, parfois même volumineuses, avec ou sans granulations. Leur origine et leur nature sont souvent diffi- ciles à déterminer. . Je ne sache pas que quelqu'un jusqu aujourd’ hui en ait fait le sujet d’études particulières. Seulement Castronuovo, tout récem- ment, à décrit sous le nom (que lui-même dit impropre) de « pseudoplaquettes » une petite partie de ces corps. | D'entre les masses protoplasmiques qui feront l’objet de mon étude, je fais abstraction des véritables plaquettes de Bizzozero, et de ces petits corps protoplasmiques prenant, même en quantité très faible, l’éosine et devant, de ce fait, être rapportés à des éléments, bien conservés ou non, de la série hémoglobinique. Les résultats de mes recherches me permettent de classer ces petites masses selon leur origine et leur moyen de devenir libres, en quatre catégories, c'est-à-dire : 1) masses tirant leur origine d'un processus semblable à celui de la gemmation du proto- plasme ; 2) masses produites par un processus de fragmentation du cytoplasme des éléments intacts ; 4) masses nées de la frag- mentation du cytoplasme d'éléments dégénérés ; 4) masses pro- duites par la perte du noyau de l'élément. Les masses appartenant _à la première catégorie furent observées dans le sang circulant et MT) SÉANCE DU 9 MARS 502 dans le suc de la rate de leucémiques (leucémies granulocytiques chroniques) et d'un enfant affecté d'anémie type Cardarelli- Jaksch. Elles proviennent des hémocytoblastes. Plusieurs de ces éléments possèdent des bourgeons périphériques, la plupart forte- ment basophiles, qui, s'étranglant à la base, se détachent du COr ps cellulaire donnant naissance à des masses protoplasmiques libres. On remarque le même phénomène, quoique bien plus rarement, dans des hémocytoblastes qui évoluent vers les éléments de la série granulocytique. Il ne s'agit nullement de productions artifi- cielles dues aux manipulations, puisqu'on peut trouver les mêmes aspects dans le sang examiné sans aucune coloration ou fixation, encore vivant pour ainsi dire, ainsi que dans le sang teint par les colorations vitales. Chez les mêmes malades, on peut voir des phénomènes identiques, maïs rarement, dans des granulocytes neutrophiles, dans des monocytes et dans des lymphocytes. L’ex- plication de ce fait n'est point facile et, pour le moment, je ne saurais comment le justifier. Dans la deuxième catégorie, on doit ranger des fragments tantôt petits, tantôt volumineux, d'hémobhistioblastes. Cela fut démontré, il ya quelque temps, par un travail que je fis en colla- boration avec Ferrata : Castronuovo vient de le confirmer. Outre les leucémies (sang circulant et suc splénique), j'ai rencontré ces fragments hémohistioblastiques dans le suc de la rate d’un enfant affecté d’anémie splénique, dans le suc splénique et dans le suc des ganglions lymphatiques d’un enfant atteint de leishmaniose. _ Dans ce dernier cas, plusieurs de ces fragments ont une constitu- tion cytoplasmique un peu différente de ceux qu'on trouve dans les leucémies, car 1ls dérivent de ces hémohiostioblastes qui sont les … cellules des réseaux de la rate et des ganglions lymphatiques. Soit dans les leucémies, soit dans la leishmaniose, une partie de ces. masses, c'est-à-dire celles à bords irréguliers, sont dues aux mani- pulations ; les autres, c'est-à-dire celles qui ont des bords arrondis, sont dues très probablement à un véritable processus de clasma- tose. J'attribue la même origine à des fragments de myéloblastes et de myélocytes acidophiles et neutrophiles, dérivant des trans- formations successives de hémobhistioblastes qui ne passent donc par aucune phase hémocytoblastique. Je reconnais également la ième origine à des masses constituées par des fragments -de, rnyélocytes ‘neutrophiles hémocytoblastiques dise Ce par moi dans une leucémie chronique dans laquelle ces cellules étaient _ éxtrèmement labiles. Des petits fragments de mryéloblastes, pro- neutrophiles, contenant des granulations azurophiles simulent de véritables plaquettes de Bizzozero ; par conséquent, la dénomi- nation de « pseudoplaquettes » doit être réservée à ces seuls corps Proroee (COMPTES RENDUES = 0 0 1 MEN ES h2 ! Œ 59% RÉUNION BIOLOGIQUE DE. LISBONNE _ (28) dont les granulations azurophiles rappellent de très près celles du chromomère des plaquettes véritables. À la troisième catégorie, appartiennent les masses qui se déta- chent du cytoplasme dégénéré des plasmazellen, des cellules dites de Rieder et des dates en. caryolyse (leucémies chroniques granulocytiques et lymphocytiques, maladie de Cardarelli-Jaksch, anémie splénique infantile). Les fragments de plasmazellen et des cellules de Rieder sont très souvent criblés de trous ; ceux de ces dernières sont encore plus basophiles que les autres. À la quatrième et dernière catégorie appartiennent des corps de plasmazellen dont le noyau est sorti du cytoplasme dégénéré. ‘| Dans cette catégorie rentrent aussi des corps généralement rata- tinés et déformés d’érythroblastes à cytoplasme lymphoïde, dé- pourvus de toute trace d éosine, dans lesquels le noyau à disparu précocement. (Institut de pathologie générale et d'anatomie pathologique de l'Université de Lisbonne.) (4) | | | 598 REUNION BIOLOGIQUE DE LILLE SÉANCE DU 12 MARS 1921 SOMMAIRE BRETON (M.), Grysez (V.) et thèses de l’acide cyanique et de “CraMPoN (P.) : Variabilité des l’urée par oxydation, en milieu réactions humorales au cours des | ammoniacal, d’alcools, de phé- périodes d’infection des plaies | nols et d’ aldéhydes RÉ AU 19 NOUS NES ER 13 | Mürrer (M.) : Résultats expé- DouMer (E.) et Doumer (Ed.) : | rimentaux sur la destruction des Action du chlorure de sodium | cadavres de fœtus par l’incinéra- sur la tension superficielle des AG 71 ca RNCS DO PIRE OR SR 15 dissolutions aqueuses de glyco- |: Poroxowskr et Dunor (E.) : feuolate désoude.eLs..22.:.1,.) * 11 | Dosage du sucre dans le liquide Fosse (R.) et LAuDE (G.) : Syn- CéPhalo race Ne Per 16 Présidence de M. Laguesse. ACTION DU CHLORURE DE SODIUM SUR LA TENSION SUPERFICIELLE DES DISSOLUTIONS AQUEUSES DE GLYCOCHOLATE DE SOUDE, par E. Doumer et Epmoxp Doumer. On sait que la tension superficielle des solutions de glycocho- late de soude est modifiée d’une façon très sensible par la présence dans la liqueur du chlorure de sodium. Nous avons constaté que cette action a une double nature : elle porte sur le pouvoir abais- sant du glycocholate, d’une part, et, d'autre part, sur la tension superficielle de l’eau elle-même. C'ést de Ja première de ces actions dont nous occupons dans cette note. Si dans une dissolution de sel marin, à titre fixe et ne dépas- sant pas 10 gr. par litre, nous dissolvons des proportions va- riables de glycocholate de soude, nous obtenons des dissolutions ‘abaissantes dont les abaissements se répartissent sur une courbe logarithmique de même forme générale que la courbe obtenue avec les dissolutions de ce corps dans l’eau distillée, ayant la même limite et la même formule générale. Mais dans l’eau salée, pour obtenir le même abaissement que dans l'eau distillée, il suf- fit d’un taux de glycocholate sensiblement plus faible, c’est-à- 596 RÉUNION BIOLOGIQUE DE LILLE 12) dire que, pour un taux égal, l’abaissement obtenu est notable- q P gal, a ment plus fort et répond à l'égalité (42 mL — == ) \ 1 “ 1 Lies f ( q L où m est une fonction du taux du chlorure, dont nous cherche- rons plus loin l’expression. Ainsi, la présence du chlorure de sodium dans les dissolutions de glycocholate de soude ne modifie pas la loi générale de l'ac- tion que ce sel exerce sur la tension superficielle de l’eau, mais ; elle augmente le pouvoir abaissant de ses molécules dans des pro- portions qui varient avec le taux du chlorure de sodium. É L l 4 | H ÉTFA ! T5 L SE + Sesnss z SRESSRRSRASSERS Bæ : ET 2 Enr goes Ba Ü LA fan FA H E UE ERRUE E sRenessseu HE Ena ei HRRESSREEE “ É- aus am RH HS ne ee TELEETR FÉRÉHE FRERES HR ET HA Sante Si maintenant le taux du chlorure de sodium z varie et si nous maintenons fixe le taux du glycocholate (x, par exemple), la ten- sion superficielle de la solution varie suivant une courbe qui ré- pond à l'égalité : E (42 1 (æ,+e Ve) } rai Lt \ y — 13) SÉANCE DU 12 MARS 597 Ainsi, l’augmentation du pouvoir abaissant des molécules de glycocholate de soude (qui est dû à la présence du chlorure de sodium) varie proportionnellement à la racine carrée du taux du chlorure de sodium. De ces lois, il découle que l’abaissement de tension superfi- cielle des dissolutions de glycocholate de soude et de chlorure de sodium, en fonction des taux de ces deux corps, répond à l'égalité nue V4) } Dis | par oùr + k \/:; est l'expression de la fonction m. Ur Les constantes de cette égalité ont pour valeurs : = 830 ; q — 0,809 ; K = 1,9, si on admet que la tension superficielle de l'eau est r.000 et si on prend, pour unités, le décigramme par litre de glycocholate et le gramme par litre de chlorure de sodium. VARIABILITÉ DES RÉACTIONS HUMORALES, AU COURS DES PÉRIODES D'INFECTION DES PLAIES CHIRURGICALES, par M. Brerow, V. Grysez et P. CramPpox. Les travaux publiés par Levaditi (1) sur le Streptocoque et les plaies de guerre ont montré qu'il était possible de juger du degré de résistance de l'organisme vis-à-vis de ce microbe, au cours des périodes d'infection, par le degré de la réaction locale provoquée par l'injection intradermique d'une culture de Streptocoque, tuée. par le chauffage. Selon cet auteur « une intradermoréaction in- tense traduit une défense efficace, tant que générale, cependant qu'une réaction faible ou nulle indique une résistance moins: marquée, une véritable Does nb à l'égard du ECOLE en chainette. ». : Nous avons voulu, non plus dans ce il type d'infection, mais dans d’autres, à hoc microbienne différente, étudier le nee mène. Chez trois malades suppurants, en période d'infection aiguë, le premier Streptocoque dans le premier cas, le coli dans le second le Staphylocoque dans le troisième, sont isolés à l’état de pureté. Chacun de ces microbes fournit, après culture, un vaccin chauffé, dosé à 5oo millions par c.c. ; inoculé dans le derme des sujets, sous le volume d’une ou deux gouttes, le (1) Ambulance de « l'Océan », juillet 1978. À 598 RÉUNION BIOLOGIQUE DE LILLE (14): vaccin homologue donne une réaction nettement négative, alors. que tout autre vaccin hétérologue, répondant à un type mucro- bien différent, fournit une réaction positive dans les 36 heures. Bien mieux, un Staphylocoque, emprunté au laboratoire ou à tout autre organisme, se différencie souvent par une réaction po- sitive du Staphylocoque isolé du malade qui donne une réaction négative à la période d'infection. Un quatrième malade, atteint de staphylococcie, présente une intradermoréaction négative, à la phase aiguë, vis-à-vis de son propre microbe, positive vis-à-vis. d'un Staphylocoque hétérologue ; soumis à une autovaccination, qui entraîne le huitième jour une chute thermique, le sujet subit à nouveau le dixième jour une intradermoréaction double, pratiquée avec son Staphylocoque et celui ayant servi de témoin précédemment , les deux résultats sont très nettement positifs, à l’inverse de ceux obtenus antérieurement. La réaction s’est donc transformée et adaptée aux modifications cliniques. Chez trois autres blessés dont la suppuration s’est tarie et qui sont devenus apyrétique (infectés, les deux premiers par un Proteus, le der- nier par un Streptocoque) l’intradermoréaction, pratiquée sui- vant la même méthode et avec leur propre microbe, se montre très positive. Chez les deux premiers un Protèus étranger donne une faible réaction positive ; chez le troisième, un Streptocoque du laboratoire crée une papule réactionnelle très nette. Enfin, un huitième blessé, cliniquement infecté et dont le pus offre une flore microbienne diverse (Staphylocoque, Streptocoque, Proteus) présente une réaction exclusivement négative vis-à-vis. de son Streptocoque ; positive faiblement vis-à-vis de son Staphy- locoque et du Proteus. Il semble résulter de cette première série de faits que la réac- tion cutanée, provoquée par l’inoculation intradermique de mi- crobes tués, provenant de malades atteints de suppuration à types. microbiens divers (Staphylacoque, Streptocoque, Bacterium coli, Proteus, B. cutis communis) est facteur du degré d'infection et peut en témoigner : la réaction, négative à la période aiguë, de- venant positive au stade de guérison, après ou sans vaccination. Il semble aussi que cette réaction permette de sélectionner les. variétés d’une même espèce microbienne par les réactions biolo- giques qu'elles provoquent, puisqu’un Staphylocoque homologue ‘répond mieux à la règle précédente qu’un hétérologue. Elle té- moigne, enfin, d’un degré de réaction de l'organisme vis-à-vis: des affections à types microbiens divers et permet peut-être d'o- rienter la thérapeutique vaccinante dans les infections mixtes. vers une tendance plus sélectionnée et plus spécifique. (Institut Pasteur et Clinique chirurgicale du P° Lambert). (45) | SÉANCE DU 412 MARS | 599 RÉSULTATS EXPÉRIMENTAUX SUR LA DESTRUCTION DES CADAVRES DE FOETUS PAR L’INCINÉRATION, par MULLER. Nous avons entrepris, au laboratoire de médecine légale, toute une série d'expériences sur la destruction des cadavres par l’in- cinération. Nous nous attachons surtout, dans cette note, à pré- ciser le temps nécessaire à la disparition du cadavre, en fonction des différents facteurs : nature du combustible, température de combustion, puis du cadavre. Nous avons cherché, tout d’abord, à nous placer dans les conditions les plus banales. Nous nous sommes servi de deux foyers, pourvus d’un excellent tirage : un grand poêle à feu continu et un petit fourneau en fonte monté sur trois pieds. Comme combustible, nous avons utilisé le char- bon de terre maigre et gras, le coke et les boulets. Les vingt- quatre expériences, auxquelles nous avons procédé, ont porté entre autres sur quatorze mort-nés, à terme, trois prématurés de six à sept mois, des parties de squelette décharnées et quelques petits animaux, dont trois Cobayes. Dans chaque cas, le poids de matière organique à détruire a varié de 660 gr. à 4.210 gr. ; la durée totale de la combustion des parties molles de 20 à 55 mi- nutes ; des parties décharnées de squelette ont été calcinées à blanc en 10 minutes. En observant la marche de l’incinération, nous avons constaté que les membres et la tête disparaissaient les premiers (environ au bout de 15 minutes), puis les parois ab- dominale et thoracique, les viscères, les masses sacrolombaires, la colonne vertébrale et'enfin le bassin. Les combustions les plus . rapides et les plus complètes ont été obtenues par le coke et la houille grasse. Mais, par exemple, lorsqu'un jour de faible tirage, on utilise la houille maigre ou les boulets, il peut se produire une calcination imparfaite, par suite du dégagement de chaleur insuffisant. Nous avons, alors, retrouvé le lendemain dans le foyer une masse charbonneuse, noire, correspondant au siège (fœtus 47 et 52). Dans tous les cas, il nous a été possible de dé- couvrir dans les cendres des débris osseux en plus ou moins grande quantité. En résumé, un cadavre de fœtus ou de nouveau- né peut être entièrement détruit par les procédés ordinaires en moins d’une heure. ; Nous nous sommes aussi demandé s’il ne serait pas possible de détruire complètement, à une très haute température, un cadavre de fœtus, sans qu'il soit possible, en fin d'expérience, de retrou- ver de débris osseux. Nous avons eu recours au foyer électrique. Par suite de l’exiguïté du four, nous n'avons opéré que sur un 600 RÉUNION BIOLOGIQUE DE LILLE (16) avant-bras fœtal-(7 mois). Cet avant-bras, débité en trois tron- cons et logé dans le creuset de charbon de cornue, fut soumis à l'arc voltaïque. Au bout de 7 minutes, la matière organique avait disparu, sauf quelques débris. La calcination fut poursuivie trois quarts d'heure. Malgré cette haute température, nous avons pu identifier dans les cendres des os intacts, dont > phalangettes. (Présentation des pièces). On voit par là, que s'il est très facile aux femmes qui commet- tent des infanticides de faire disparaitre le cadavre par l’inciné- ration, il leur est impossible, même à l’aide des plus hautes tem- pératures, d'effacer toute trace du crime. Cette notion est capi- tale pour le médecin-expert. (Laboraloire de médecine légale). DosAGE DU SUCRE DANS LE LIQUIDE CÉPHALORACHIDIEN, par Poroxowsxr et E. Dunor. Les méthodes cliniques de dosage du sucre dans le liquide céphalorachidien nous ont semblé manquer ou de précision ou de commodité, et il nous a paru intéressant d'élaborer une techni- que à la fois sûre et pratique permettant de déterminer la teneur en sucre même sur une quantité faible de prise d'essai. Il faut noter tout de suite que tous ces dosages portent en réalité sur ce que l’on engloble généralement sous la dénomination de sucre, c'est-à-dire sur l'ensemble des matières non précipitées par les déféquants ordinaires et réduisant la liqukur de Fehling. Nous avons adopté le procédé suivant : 5 c.c. de liquide cé- phalorachidien (ou même moins si on ne dispose pas de cette quantité) sont additionnés, à l’intérieur même d’un tube à cen- trifuger, de 1,05 c.c. de réactif de Courtonne, puis, après dépôt du précipité, de 2,5 c.c. d'une solution concentrée de sulfate de soude; on centrifuge et on décante dans un grand tube à cen- trifuger ; le culot est lavé par deux fois avec 2 à 3 c.c. d’eau dis- Ltée centrifuge, redécanté. Tous les liquides réunis dans notre deuxième grand tube sont additionnés de 6 c.c. de liqueur de Fehling préparée suivant le procédé de Bertrand (8 e:c. de solu- tion À au sulfate de cuivre +3 c.c. de'‘solution B sodique) et chauf- fés à ébullition quelques minute. L'oxydule qui se dépose est séparé du liquide surnageant, après centrifugation, par décan- tation et filtration sur amiante. Si on veut se dispenser de la filtra- tion sur amiante, dn peut sans aucune perte décanter après cen- trifugation, en ayant soin de laisser avec le culot le quart envi- ; * ÿ (45) SÉANCE DU 12 MARS GO1 ron du liquide surnageant ; par additions successives d’eau dis- tillée, centrifugations et décantations, on arrive très rapidement à éliminer du précipité cuivrique toute trace de liqueur alcaline primitive (1). Le culot d'oxydule ainsi lavé est redissous dans 5 à 6 c.c. de sulfate ferrique, toujours dans le même tube, ce qui évite toute perte par transvasement. Le dosage final au perman- ganate de potasse se fait également dans le même récipient. La défécation à la liqueur de Patein, beaucoup plus longue, néces- site nombreux transvasements, plusieurs filtrations et surtout une dilution du liquide céphalorachidien, qui diminue encore d'autant la prise d'essai. Des expériences parallèles nous ayant donné le mème résultat en sucre avec ce déféquant et avec le réactif de Courtonne, nous avons de beaucoup préféré ce der- nier. / Cetie technique, contrôlée par des analyses jumelées, nous a permis de trouver des teneurs en sucre notablement supérieures aux moyennes indiquées par tous les traités classiques. Alors que le chiffre moyen oscille de 0,40 à 0,50 cgr. pour Sicard et Rous- seau-Langwelt, et aux environs de 0,53 pour Mestrezat, nous avons presque toujours trouvé le double de matières réductrices calculées en glucose. Nos moyennes établies sur plus de trente dosages différents s’intercalent entre 0,75 cgr. et 1,25 gr., le plus souvent très rapprochées de r gr. D'une manière assez générale, la moyenne de nos déterminations, faites sur des liquides préle- vés avant ou à l'heure du repas, est inférieure de 0,10 à 0,15 cgr. à celle qui nous est donnée par des ponctions lombaires faites de 3 à 5 heures après le principal repas. Nous avons constaté d'ail- leurs une grande variabilité individuelle et journalière de la te- neur en sucre. Nos dosages ont porté sur des sujets d'âge et de sexe différents, dans des conditions physiologiques et pathologiques également irès variées. Voici à titre d'indications quelques-uns de nos ré- sultais chez des malades groupés suivant leurs affections : Hysté- rie : R. 0,95 — B. 1,25. Epilepsie : V. 0.98 — T. 1,40. Idiotie et débilité mentale : Cr. 1,12 — Co 1,30 — L. 1,35. Tabes : D. 1,10 — V. 1,12. Artério-sclérose : À. 0,90 — H. 0,92. Citons deux chiffres notablement inférieurs : 0,61 chez une pa- ralytique générale cachectique qui ne s’alimentait plus; 0,52 chez une tuberculeuse cachectique (cette dernière ponction fut (1) Lorsqu'on ‘opère sur une quantité assez grande de liquide céphalo- rechidien (4 ou 5 c.c.) et qu'on dispose d’une trompe à vide, on gagne du temps à filtrer sur amiante ; autrement (et c’est le plus souvent le cas des laboratoires de clinique), la centrifugation et la décantation répétées sont le procédé de choix. 602 RÉUNION BIOLOGIQUE DE LILLE (18) faite 7 heures après le décès et l’autolyse a pu jouer avant le prélèvement). Nous continuons d’ailleurs l’étude de ces varia- tions, et, notamment de leur parallélisme avec l'alimentation ou avec la glycolyse, soit par lymphocytose chez le vivant, soit après la mort. Nous signalerons, enfin, des dosages pratiqués au cours d’encé- phalite épidémique, affection dans laquelle l’hyperglycorachie a été considérée comme de règle; nous avons trouvé dans trois cas confirmés : pour D. 1,14 et 1,20 (à 8 jours d'intervalle) ; pour N. 1,15 et 1,25 (à 5 jours d'intervalle) ; pour W. (en voie de guérison) 0,85. Ces teneurs rentrent dans le cadre de celles que nous avons trouvées dans nombre d’autres affections et chez beaucoup d'individus normaux. Si, donc, dans l’encéphalite lé- thargique, il n’y a pas l’hypoglycorachie signalée au cours des méningites aiguës et explicable chez elles par la glycolyse, rien ne nous autorise à conclure à une hyperglycorachie accentuée et constante. : (Laboratoire de Chimie biologique du P° Lambling ; Clinique médicale de la Charité et Clinique psychiâtrique d’Esquermes). \ SÉANCE DU 12 MARS 603 SYNTHÈSES DE L'ACIDE CYANIQUE ET DE L'URÉE PAR OXYDATION, EN MILIEU AMMONIACAL, D ALCOOLS, DE PHÉNOLS ET D'ALDÉHYDES, par KR: Fosse et G. EAUDE. 1° L'un de nous à établi que l’urée, produit d'excrétion des végétaux comme des animaux, existe à tous les legrés d’organi- sation de la matière vivante et se forme artificiellement par oxydation des diverses classes de principes naturels aux dépens : non seulement des protéiques (Béchamp, Ritter, Hofmeister, Hu- gounenq et des acides aminés (Hofmeister), mais encore des hy- drates de carbone, de la glycérine et de l’aldéhyde formique. Dans ces synthèses, l’urée est précédée d'un terme intermé- diaire, l'acide cyanique, dont la formation par oxydation des substances organiques, tentée en vain par plusieurs auteurs, était considérée comme irréalisable (r). 2° Protéiques, acides aminés, hydrates de carbone, glycérine, formaldéhyde, formamide et acide oxamique (2), ne sont pas les seuls corps susceptibles de produire la carbimide. Nous démon- trerons que celle-ci se forme, encore, lorsqu'on oxyde en pré- sence de NH°, divers représentants des fonctions : alcool, phénol et aldéhyde. 3° Quoique ces recherches n'aient point visé l’étude des ren- dements en carbimide et carbamide, nous avons, cependant, constaté que ceux-ci varient dans de larges limites avec la nature de la substance, le milieu oxydant et les conditions de l’expé- rience. 4° La présence d’un sel de cuivre (3), ou de poudre de cuivre, favorise singulièrement, dans certains cas, la formation de l’acide cyanique et de l’urée. Tandis que l'oxydation de l’éthanol et de NH° ne produit que 0,85 gr. d’urée pour 100 c.c. d'alcool après tautomérisation du cyanate d'ammoniaque, la même expérience, avec le cuivre, conduit à 8,32 gr. d'urée pour 100 c.c. d'alcool. 5° Nous obtenons l'acide cyanique en traitant, en milieu am- moniacal, par MnOK seul ou en présence de sulfate d’ammo- nium, avec ou sans carbonate de cuivre ou de poudre de cuivre, les corps qui suivent : Alcools (méthanol, éthanol, butanol) ; phénols (phénol, o-cré- _ sol, naphtol A et B, pyrocatéchine, résorcine) ; aldéhydes (étha- _ nal, propanal, butanal). (x) C. R. de l’Ac. des sc.. t. CEXVIIT. p. 320, 908, 1164, 1919 ; t. CLXIX, p- 02, r919 ; t. CLXXI, p. 635, 7022, 1920. Ann. de l’Inst. Pasteur, p. 715-762, 1920. (2) C. R. de l’Ac. des sc., t. CEXXIT. 1921. (3) Chim. de l’Inst. Pasteur, p. 753, 1920. BLXA 604 L'identification de la carbimide a été faite par les méthodes déjà décrites : dosage de l’urée par le xanthydrol dans les liqueurs chauffées avec NH°CI ou non chauffées ; formation de cobaltocya- nate bleu et d’oxyurée donnant une coloration bleu-violet avec FeCF. RÉUNION BIOLOGIQUE DE LILLE PROPORTIONS DES XANTHYLURÉE || URÉE POUR RÉACTIFS VOLUMF|| pour ce volume. || 100 gr. ou cc. SUBSTANCES Re En SE à ee après NH3 |MnoiK || — avan! après chauf- o = chauf- TE fage el con- ou 2 chauf- fage avec nn avec Matière centrée|MnoëNa dosél| fage | NH:CI ||" #82)NH4CI ALCOOLS cmè Méthanol et SO‘(NH‘)}2 .|| 0.10 10 2 SOIN \ |o.0097 20.78 Méthanol .., I 10 | 10 5 5ol 2 ||traces |0.0074|| traces | 2.64 Ethanol .. | 1 5 | 15 9 5o| » o |l0.002/ 0 0.85 Ethanol et COCA 5 | oo 9 bo| 2 o |o.0119 0 Ethanol et CU|| 7 5 | 2o 5o| » o |lo.0232| Butanol et CU|| r 5 | 20 bo| 2 o' |0.0097 (o Butanol et COCGUEN| Er 50 8 || 56| 2 o |0.0077 () PHÉNOLS or. Phénol&#|lot54te0 5 8 |r00|.5 ||traces |o.o182||traces |10 Phénol......| o.5 15 8 6o| » |lo.oo14lo 0249|| 1.2 o-Crésol.. O.I 5 | ro 2 25) o |0.0039 0) Naphtol A: .| 0.2 DAMES 2 || 2bl%2 o |o.0076| o Naphtol B …. | ox 8 | 10 k#0|72 0 |0.0074 0 Pyrocatéc h i - | Ne ere T DA) 8 || 5o| 2 lo ooû |0.034 || 2.714 Résorcine....|| x DATE 8 5o| 2 |l0.0024|0.0282| o 85 ALDEHYDES Ethanal. I D TO 7 || 50! 2 ||traces lo.0167||traces Propanal: I 10| 10 | 15 || 25] » || traces lo.o189| traces Propanal et Gr et PART 5}. ro 12 || 50| 2 || traces |o.o274||traces Bulanal ‘nor- male. O.I DÉTMST ANSESS A) 205 O j0.0019 (e) EEEEZEZEZEZEZEZEZZ—Z—_ ——_]——]— — ——————a———— a —— | Imp. A. DAVY et FILS Aîné, 59, rue Madame. Paris. Le Gérant : A. DAVY. É ” (20) Lo # REACTIONS colorées avec pré- M cipité argentique [M recristailisé. [PM RO | dure de l'oxy- | ballo- | J urée cyanate NO RTE. + + + + nu din 22 in ee 26 + = S 2e ar 2e GE ES 1e D JAAQTTE Qu COLLOIDALES Métaux colloïdaux électriques à petits grains. Colloïdes électriques et chimiques de métalloïdes. A 0 ELECTROCUPROL Sans r, : RÉ cu ? Tuberculése, : mpoules de 5 cc. (6 par botte | (4r ent) Toutes les” Ampoules de 10 cc. (3 par botte). j asc £ maladies Collyre en amp. compte-gouttes,/ MneCtieuses. À 1er dé 5 cc. (6 par‘ hotte). infectieuses s à Li spécificité pour l’agent = HEART RES ELECTROSÉLENIUM s.} Fa ne M_Flacons de 50 et 100 cc, VRCollyre en amp compte- gouttes. a hogène. : , CHARTE RE grammes). PAM ELECTROMARTIOL.. | ans Ampoules de 2 cc. (12 par botte). DELECTRAUROL c | pre > £ anémique. Démons de 2 ce. (8 par pote) ARRHENOMARTIOL (| Ampoules de 5 cc. 6 par boîte). (Fer col 6Tdal + Arsenic organique) Ampoules de 5 cc. (3 par boîte). Cancer, “Ampouies de 10 cc. (3 par boite). B p” | Amp.del cc.(12pFboîte et Gouttes Le ÉLECTRARGO MÉLECTROPLATINOL (pe) VÉÉCAReG | COuLOTHIOL is est également | ELEC TROPALLADIOL (Pd) employé dans Elixir -- Ampoules de2 cc. 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COMPTES RENDUS des Séances : ociété de Biologie PUBLIÉS EE VENDREDI DE CHAQUE SEMAINE) Séance du 9 Avril 1921 PARIS MASSON EL Ce ÉDIFEURS LIBRAIRES DE L'ACADÉMIE DE MÉDECINE 120, BOULEVARD SAINT-GERMAIN (Vie) tes rendus paraissent chaque semaine sauf pendant les vacances de la Société. - PRIX DE L'ABONNEMENT POUR 1921 : | _ France: 40 fr. — Etranger: 50 fr. — PRIX DU NUMÉRO : 2 ir. 120, Boulevard Saint- rm Paris SÉANCE DU 16 AVRIL 1921 Tirage au sort d’une Commission pour le Titulariat LA Toutes les notes doivent être remises sous forme de dactylographies, n1e varietur, sans lectures douteuses ; Îelles ne doivent A de l'étendue réglementaire Ces conditions sont formelles TARIF DES TIRÉS A PART Le Es des tirés à part est abaissé à : 43 francs pour 50 tirés à part (2 pages). 145 — ==. 100 — _ (2 pages). 18 — — 50 — (4 pages). 24 — — au — (4 ce. Les dut de tirés à ut doivent être portées sur Ie dactylogra phies; les factures réglées directement à l'imprimerie. Les autvurs peuvent contrôler la correction typographique de leurs notes, le jeudi à 10 neures, chez les imprimeurs, MM. Davy, 52, r e Madame, Paris 6°. COMPTES RENDUS HEBDOMADAIRES DE LA SOCIÈTÉ DE BIOLOGIE SÉANCE DU 9 AVRIL OZ SOMMAIRE A8rT (G.) : Sur la production de races asporogènes de Bactéridie chaphonneuses. it... Aunicé (P.) : La croissance des Poissons et l’inversion artificielle de la courbe des températures - saisonnières ne HITS EE BarDier (E.) et STiLLMUNKÈS GAGNÉ ee adrénalinique. - Ses rapports avec la voie d’admi- MASON US. du... BLanc (G.) et CAMINOPETROS (1.) : Recherches expérimentales 627 à 629 CHABANIER (H.) et LeBerTt (M.): Correction à une précédente note concernant la constante de sécré- tion de l’acide urique.......... FrouIn (A.) : Sur la teneur en matières grasses des Bacilles tu- berculeux des ne humain, bo- VA ETC PRE GRISAUT (A); Sr de la réaction phosphotungstique pour le dosage de l’acide urique. Le rapport des bases xanthiques à Ace nee ARS ER Gui£LAuME (A.-C.) : Méthode d’étude des réflexes de la vie or- DANO VOS ÉLAUMERM NES Ne LEMELAND (P.) : Recherches sur le dosage des savons dans le sé- PASSA EU PR Pen TE Maesrrini (D.): Les enzymes du malt. À propos de la note de Marc H. Van Laer « sur l’exis- tence d’une lipase dans |” extrait deals un. 6Go6 632 637 616 Biococre. COMPTES RENDUS. — 1921. T. Piéron : Observations à propos de la communication de À. Thoc- SCA RARE PR SR RARE A Roussy (G.) et Leroux (R.) : Recherches anatomo-pathologi- ques sur la broncho-pneumonie duvieulardee var. ire Roussy (G.) et PEYRE (Ed.) : Recherches boctériologiques sur la broncho- -preumonie du vieil- OR RE RE NT ER LS Taooris (A.) Présentation d’un appareil pacumographique. Tourne (A.) et CHABROL(M.): Technique des circulations cé- phaliques croisées Tournane (A.), CHaBroz (M.) et Marcnann (H.): Des méca- nismes nerveux régulateurs de la pression artérielle. I. La régula- GNT CORNE DE ET ESS UAE Weiz (P.-E.) : Les agents mo- dificateurs du temps de saigne- ment expérimental 623 623 CPC CCC CE Réunion Danoise de biologie. CurisTransen (M.) : Nécrose em- bolique du cerveau, dans la né- Ciobacilloserdu Veau rx 643 Gram (H.-C.) Un procédé nouveau pour le dosage de la fibrine dans le plasma et dans le SR ae see soie a el ce 637 JacoBsen (A.-Th.-B.) et Pars- BERG (M.) : Sur la teneur du sang en chlorures chez les individus MOTMAUE EL eo obus odnauo 640 LXXXIV. 13 606 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE Présidence de M. Charles Richet. PRÉSENTATION D'OUVRAGE M. Louis Rouze offre à la Société un exemplaire de son ou- vrage : « Etude sur le Saumon des eaux douces de la France ». SUR LA TENEUR EN MATIÈRES GRASSES DES BACILLES TUBERCULEUX DES TYPES HUMAIN, BOVIN, AVIAIRE, par ALBERT FRouUIN. Les auteurs, qui ont déterminé la teneur du Bacille tubercu- leux en matières solubles dans les solvants des graisses, ont obtenu des chiffres qui varient de 8 à 46 p. 100. Ces différences doivent être imputées, d’une part, aux conditions mêmes de l'emploi de ces solvants. En effet, certaines extractions ont été faites en employant seulement l’éther de pétrole, l’éther sulfu- rique, l’alcool, le chloroforme agissant à froid ; dans d’autres, on a employé l’un, ou successivement plusieurs de ces solvants, agissant à chaud dans des appareils à épuisement continu, du genre Soxhlet. L'origine du Bacille, les conditions et l’âge de la culture ne sont généralement pas indiquées, tous ces facteurs ont cependant une influence des plus nettes. J’ai étudié l’action de divers solvants, agissant sur le Bacille tuberculeux à la température de l’ébullition, dans un appareil de Kumagawa-Suto. Les Bacilles, provenant de 3 races du type bovin et de 2 races du type humain, cultivés sur bouillon de viande peptoné glycériné, avaient servi à la préparation de la tuberculine ; ils ont été lavés plusieurs fois à l’eau distillée, cen- trifugés, séchés à 60°, puis dans le vide jusqu'à poids constant el traités par les solvants suivants qui ont donné les résultats ci-dessous : éther de pétrole, 6,72; éther sulfurique, 28,50 ; acétone, 26,50 ; chloroforme, 21,82 ; alcool absolu, 35,34. On voit, d’après ces chiffres, que, pour un même échantillon de Bacille, la quantité de matières extraites par ces solvants va- rie de 6,72-35,34 p. 100; nous constatons, de plus, que Flal- cool absolu extrait la presque totalité, et, pratiquement, la tota- lité des matières solubles dans les solvants des graisses. En possession de ces résultats, j'ai étudié la teneur en matières | À SÉANCE DU 9 AVRIL 607 solubles dans l'alcool bouillant des Bacilles du type humain et du type bovin cultivés sur bouillon de viande peptoné et gly- cériné ayant servi à la préparation de la tuberculine. Les Bacilles du type bovin, constitutés par le mélange de 3 races en proportion indéterminée, renferment 35,52 p. 100; ceux résultant du type humain, mélangé de 2 races en propor- tion indéterminée, renferment 29,81 p. 100. On constate donc que, sur le milieu usuel, la teneur en ma- - tières solubles dans l’alcoo!l varie et que les Bacilles du type bovin sont plus riches en graisses que les Bacilles du type humain. J'ai dosé comparativement la teneur en matières grasses des Bacilles des types bovin, humain, aviaire, cultivés sur un milieu simple et chimiquement défini, ayant la composition minérale suivante (1) : phosphate bipotassique, r ; sulfate de magnésie, 1 ; citrate de soude, r-; eau, 1.000. À cette solution minérale, on ajoute 5 gr. d'asparagine, 50 gr. de glycérine et suivant les cas un sucre (glucose, lévulose, lactose, maltose), à la dose de 5 gr. par litre. Dans d’autres expériences, j'ai supprimé la glycérine, mais, dans ces conditions, la culture se fait mieux si l’on augmente la proportion de sucre qui peut être portée à 15 gr. par litre. J’ai ajouté, dans beaucoup d'expériences faites en l'absence de g1y- cérine, de la mannite. Je donnerai, dans ces expériences compa- ratives, les résultats obtenus sur des cultures ayant séjourné un mois à l'étuve : Asparagine, FAsparagine, ÂAsparagine, Origine glycérine glycérine, glucose mannite, glucore. Bacille bovin ........ Vallée 22,0 23,10 12,99 _ 22 PORN Burnet 45,5t 43,85 12,09 = Re Date Cheval 42,86 45,5x 8,55 Bacille humain ....... Let 19,59 21,32 6,75 Bacille aviaire .:...... 40,10 39:29 14,29 On voit, d’après ces résultats, que les Bacilles du type bovin, de diverses origines, sont tous plus riches en graisses que le Bacille humain. On constate, de plus, que l’adjonction de glu- cose dans les milieux glycérinés, qui augmente le rendement dans des proportions variant de 5o-100 p. 100, ne modifie sensi- blement pas la teneur des microbes en matières solubles dans l A 2 CN 19 ae Lé VO à alcool. Dans ce même milieu privé de glycérine, on remarque (x) Des expériences antérieures, ainsi que celles de Sauton, ont établi que les éléments P, S, K, Mg sont indispensables et suffisants pour la culture du Ba- cille tuberculeux. L’addition de citrate de soude n’est pas nécessaire et la quantité de chacun de ces sels peut être diminuée au moins jusqu’à 0,25 gr. sans inconvénient. CA 608 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE ——]. —_—_———— —].———…——— que la teneur en matières grasses solubles dans l'alcool de ces divers types de Bacilles a diminué de 60-80 p. 100 (x). On pourrait être tenté d'admettre que la virulence des divers. types de Bacilles tuberculeux est liée simplement à la quantité de graisses qu'ils renferment et, d’une façon générale, la grande virulence des Bacilles bovins pour les animaux de laboratoire tendrait à appuyer cette hypothèse. Mais, on remarque que les Bacilles aviaires, qui renferment autant de graisses que les Ba- cilles bovins, -sont moins virulents. J'indiquerai cependant que les Bacilles du type bovin et humain, cultivés sur milieux non glycérinés et qui renferment seulement de 3-14 p. 100 de grais- ses, sont moins virulents, en injection intrapéritonéale, pour le- Cobaye, que ceux cultivés sur milieux glycérinés renfermant de 25-45 p. 100 de graisses. En inoculant des animaux avec des Ba- cilles cultivés sur milieux non glycérinés, on observe de plus une différence dans la localisation et l'évolution des lésions : on n'observe généralement pas de tubercules ni sur le foie, ni sur la rate. TECHNIQUE DES CIRCULATIONS CÉPHALIQUES CROISÉES, par À. Tournape et M. CHaBroL. On choisit deux Chiens vigoureux, sensiblement de même taille, pesant au moins 12 à 15 kgr., qu'on anesthésie au chlora- lose. l Le premier temps est consacré à la ligature des vertébrales : ik ne mérite guère de description spéciale. L'anastomose intercarotidienne, — telle que nous la pratiquons, sans raccord, — exige que les artères à réunir soient d’abord rapprochées le plus possible, d'où l'importance de la position à donner aux animaux. Ceux-ci seront allongés sur le dos, non point côte à côte symétriquement, mais en sens opposé, de manière que les arrière-trains occupent les deux extrémités de la table d'opération et que les têtes se rejoignent et chevauchent. Les deux régions cervicales doivent se juxtaposer exactement, l'os hyoïde de l’une à la hauteur de la fourchette sternale de l'autre. Les pattes supérieures contiguës, très gênantes pour le rappro- chement des deux corps, seront relevées et glissées obliquement, chacune sous la tête du voisin. x (1) C’est là un fait que j’ai signalé dans une communication à l’Académie - des Sciences, t. 170, p. 1.451, 14 juin r900. ét qui a été confirmé par KE, Af- laire et E. Fernbach, C. R. de l’Ac. des Sciences, t. 171,:p. 375, 9 août: 1920- SÉANCE DU 9 AVRIL : 609 Pour solidariser les deux animaux, il convient enfin de coudre solidement, de l’un à l’autre, les lèvres adjacentes des incisions cervicales, en comprenant dans la suture les muscles sterno- mastoïdiens : les deux plaies n'en forment ainsi plus qu’une éta- lée ; le champ opératoire est unique. Par cette précaution, on facilite grandement le futur abouchement des segments artériels entre eux, et surtout on évite qu'au cours de l'expérience des mouvements intempestifs des sujets ne tiraillent les vaisseaux et ne compromettent les circulations laborieusement établies. On se représente aisément que dans la position ci-dessus indiquée, des anastomoses s’effectueront entre carotides homonymes et dé- minutes, et c'est pour la station un résultat intéressant au point de vue pratique (5). Examen au microscope : En étudiant microscopiquement la formation des agglutinats, nous avons constaté leur apparition précoce (430 minutes, r heure ou 2 heures) à la température de (x) EH sera bon de faire suivre ce chiffre, un peu faible, sujet à varier d’ut observateur à l’autre, de la valeur des indices propres à une ou plusieurs dilu- tions convenablement choisies : (par ex. : 60 m.m. pour la dilution au 1/4). (2) Au-delà de 2 milliards, l’opacité du fond rend toute lecture impratica- ble ; au-dessous de 100 millions, (dilution au 1/10) pauvreté des agglutinats et vers 4o millions, (dilution au 1/25) début de réduction des taux-limites. (3) Notons que nos taux-limites se confondent approximativement avec le taux-maximum. (4) Par exemple 1/30.000 ? ct 1/26.000++ (au lieu de 1/20.000 + ). (5) Sur la centrifugation, v. prochaine séance de la Société de biologie. 674 RÉUNION BIOLOGIQUE DE STRASBOURG (60) 20° ; mais le procédé semble moins pratique : les résultats aussi rapidement atteints sont assez irrégulièrement obtenus (x). Conclusions : Nos préférences, partiellement dictées par la commodité, vont aux émulsions-formol, titrées à 1/3 milliard et aux vérifications macroscopiques après 5 minutes de centri- fugation à 2.500 tours. (Stalion anlityphique, Institut d'Hygiène.) SUR L’INVOLUTION DU PROCESSUS SPERMATOGÉNÉTIQUE PROVOQUÉE PAR L’'ALCOOLISME EXPÉRIMENTAL, par ALEXANDRE KoOSTITCH. La sensibilité particulière de l’épithélium séminal vis-à-vis de l’intoxication alcoolique n’est pas seulement un fait intéres- sant, c’est aussi un fait d’une grande importance sociale. Malgre cela les recherches faites à ce point de vue restent peu nom- breuses. En particulier, l'étude cytologique des lésions que pré- sentent au début de l’intoxication les éléments séminaux est demeurée très restreinte. Pourtant, les recherches expérimentales de Féré, Laitinen, Stockard et Graig mettent en évidence l’action néfaste de l'intoxication alcoolique sur la descendance, action que À. Forel appelle la blastophtorie et que les constatations histologiques de Bouin et Garnier, Bertholet, Kyrle et Schopper, avec les belles recherches chimiques de Nicloux, ont commencé à expliquer. Le but de l'étude que nous poursuivons est donc de pousser l'étude cytologique aussi loin que nous le pourrons. En opérant sur les Rats blancs, intoxiqués par l’ingestion des doses progressives d’alcool absolu dilué, nous avons pu cons- tater que les premières lésions consistent en un rétrécissement général de la lumière canaliculaire avec le ralentissement de la spermiogénèse. Une lésion est surtout à noter à ce stade : c'est la vacuolisation qu'on observe d’une façon tout à fait nette dans les noyaux des spermatides. Dans un stade ultérieur, les lésions sont plus prononcées. On peut assister tout d’abord à un véritable bouleversement anar- chique complet de l’épithélium séminal qui est profondément désordonné. Il n’est plus possible d'établir une filiation exacte des différents éléments séminaux. Les spermatozoïdes devien- (x) Précisons ici que : l'agglutinoscope perçoit comme une poussière fine des agglutinats médiocres, maïs non minimes au microscope, (notation « néga- ‘tif ou très douteux ») ; nous exigeons des flocons indiscutables pour classer :macroscopiquement positif. {61}. : SÉANCE DU 8 MARS 675 nent tout à fait rares. De place en place, on peut constater dans le syncytium un début de vacuolisation. Les tératocytes séminaux apparaissent. Dans la plupart des cas, ils sont représentés par des dératospermatides multinucléées. Nous avons vu des tératocytes à 4, 8 et mème 12 noyaux normaux et égaux. Les mitoses désor- données, ainsi que les phénomènes de plasmarrhexis, de caryo- lyse et de caryorrhexis ,deviennent plus fréquents. Peu à peu, le tube se vide de son contenu. Les tératocytes deviennent plus _ nombreux dans la lumière qui réapparaît. Les vacuoles dans le syncytium se multiplient et le transforment en une masse alvéo- laire se structure finement fibrillaire. Les noyaux de Sertoli ont proliféré et ont même envahi la zone centrale du syncytium. Une couche de spermatogonies persiste encore ; les contours des tubes commencent à se plisser. Dans un stade avancé, les tubes se vident de leur syncytium, perdent la couche des spermatogonies et ne sont constitués que par une seule rangée de noyaux sertoliens. Ceux-ci sont disposés contre la paroi canaliculaire qui se vide de plus en plus, pour aboutir finalement à un peloton difforme, dernier vestige d’un tube séminifère. : La chromatine est rejetée peu à peu vers la périphérie en forme de croissant. Les spermatocytes sont le plus souvent atteints au stade leptotène et leurs pelotons chromatiques lâches se condensent contre la membrane nucléaire en laissant au centre du noyau une vaste vacuole. Il importe de signaler aussi à ce stade un commencement de disparition de l'onde spermato- génétique. On assiste donc à un début de perturbation dans l'agencement réciproque des éléments séminaux qui perdent leur place et s’observent là où on ne les trouve pas d'habitude. Quelques spermatocytes, pour ainsi dire expulsés de la place qu’ils occupent normalement dans le syncytium, se groupent souvent — mélangés quelquefois avec les spermatides — en amas assez considérables qui bouchent la lumière. On rencontre fré- quemment, tout autour de ces amas cellulaires, une véritable couronne de spermatozoïdes, éléments terminaux d'une activité évolutive de l’épithélium qui a repris sa vitalité après avoir expulsé un certain nombre de ses éléments. Déjà à ce stade on rencontre des divisions inaturatives anormales (mitoses désor- données et irrégulières) ainsi que la pycnose des noyaux, soit au repos. soit pendant le travail cinétique. Pendant que s'opère cette atrophie progressive des tubes, la glande interstitielle s’hypertrophie notablement. Au moment où l’atrophie des tubes est plus ou moins complète, la glande inters- titielle hypertrophiée commence à subir la dégénérescence pig- mentaire. 676 RÉUNION BIOLOGIQUE DE. STRASBOURG (62} Quant à la durée de l’intoxication et la dose d’alcool nécessaire pour produire ces divers stades de dégénérescence, nous nous trouvons dans l'impossibilité de les déterminer par suite de la grande différence individuelle qu'on observe dans la réaction contre l’intoxication. Ainsi, nous avons pu observer le processus de vacuolisation nucléaire après 18 jours d'intoxication, tandis qu'au contraire, dans d’autres cas, 78 jours d'intoxication n'ont presque pas donné de troubles dégénératifs. Non seulement nous avons constaté une différence de réaction entre les individus, mais aussi une différence marquée entre les deux testicules du. même animal. Il ést difficile d'interpréter une telle différence. Nous pouvons, des faits précédents, tirer les conclusions sui- vantes : 1° L’épithélium séminal est particulièrement sensible à l’action de l'alcool qui paraît constituer un poison spécifique pour les cellules séminales. Celles-ci, comme le fait a été déjà constaté, disparaissent dans l’ordre inverse de leur genèse. La sensibilité de l’épithélium séminal peut être différente suivant les sujets et la durée de l’intoxication nécessaire pour produire chez le Rat des troubles cytologiques, est très variable ; 3° Les noyaux et le syncytium sertolien présentent une résis- tance beaucoup plus grande que l'épithélium séminal à l’action de l’alcool. Cette résistance est même plus grande que celle de la glande interstitielle qui finit par subir la ÉPRREeRE pigmentaire. (Institut d'histologie de la Faculté de médecine.) HÉMOPOIÈSE DANS LA CORTICO-SURRÉNALE D'UN NOUVEAU-NÉ HÉRÉDO-SYPHILITIQUE, par P. Hicxez. On connaît depuis longtemps l’anémie grave et la réaction intense des organes hémopoïétiques dans l’hérédosyphilis. C'est, en première ligne, le foie, qui tend à compenser la destruction globulaire par une hémopoïèse active, résultant de la persistance de la fonction embryonnaire. Dans la littérature de la syphilis congénitale, nous avons trouvé seulement quelques observations concernant le rein, maïs aucune mention n'est faite de fonctior hémopoïétique dans tout autre organe glandulaire. - Nous avons eu l’occasion d'observer de multiples foyers éry- thropoïétiques dans la cortico-surrénale d’un nouveau-né hérédo- syphilitique. L'enfant non macéré, mort-né à terme et norma- lement développé (3.080 gr., 5o centim. de longueur) montre à l’autopsie un foie volumineux (260 gr.), de consistance assez 63) SÉANCE DU 8 AVRIL 677 ferme, à parenchyme congestionné, rouge-brunäâtre, tout piqueté de petites taches blanchâtres. La rate est hypertrophique (60 gr.) “et dure, de couleur rouge-foncée uniforme, sans pulpe blanche visible. Les surrénales ont une corticale épaisse, maculée de “taches rosâtres, la médullaire est fortement congestionnée. Les régions juxta-épiphysaires des os longs sont atteintes d'’ostéo- -chondrite. Le placenta (690 gr.) est pâle et présente histologi- -quement des lésions d'artérite syphilitique. Microscopiquement, le foie et la rate nous montrent des lésions ‘bien connues : sectionnement de la travée hépatique par de nombreux foyers hémopoïétiques, réplétion des capillaires, tlots “de nécrose, surcharge pigmentaire de la cellule parenchyma- teuse ; dans la rate, disparition des corpuscules de Malpighi, fibroblastose, réaction myéloïde, macrophages chargés de pig- “ment ocre. La cortico-surrénale montre dans toutes ses couches dés lésions “extrêmement intéressantes. Les travées sont souvent disloquées par de larges nappes de cellules de la lignée érythropoiïétique, dont l'interprétation est difficile, car elles communiquent en partie directement avec les capillaires. Plus caractéristiques que ces nappes sont les petits amas bien isolés des capillaires, intri- -qués en pleine travée glandulaire en un point quelconque des trois zones. Ces amas contenant {o-5o éléments dans la glomé- rulaire, 10-20 dans la fasciculée et la réticulée, sont composés “en grande partie de cellules à contours polygonaux ou inégaux, à protoplasme acidophile, avec un noyau central ou légèrement périphérique, riche en chromatine et parfois pyenotique. Ces cellules, qu'on retrouve aussi en grande quantité dans les vais- seaux, sont des normoblastes ou des érythrocytes nucléés. A -côté d'elles existent des formes plus jeunes, de contours arrondis, à protoplasme légèrement polychromatique et basophile, possé- ‘dant un grand noyau bien colorable avec un réseau de chro- matine net. Ges cellules répondent au type des mégaloblastes ou des hémoblastes (Mollier). Elles se retrouvent surtout dans les petits amas avec d'autres cellules à grand noyau pâle et rela- tivement pauvre en chromatine, à protoplasme amphophile, cellules qui correspondent au type des hémogonies de Mollier. ‘Cette dernière catégorie est en contact direct avec les cellules surrénaliennes et l’on assiste à la transformalion successive des “éléments parenchymateux en cellules de la lignée érythropoiïé- tique. La cellule glandulaire différencie autour du noyau une zone plus foncée devenant basophile, colorable en bleu-azuré par le Giemsa, et une zone extérieure plus claire qui se vacuolise ; le noyau se charge de chromatine et nous trouvons, substituée à la cellule originelle, une cellule-mère qui évolue en hématie Biorocre. Compres RENDUS. — 1921. T. LXXXIV. 48 678 RÉUNION BIOLOGIQUE DE STRASBOURG (84) définitive d’après le processus connu. Les mitoses dans tous ces foyers sont nombreuses. La médullaire est congestionnée, les capillaires sont en partie rompus et le parenchyme est inondé par des éléments sanguins. _ L'aspect de cette hémorragie diffuse diffère complètement de ce que nous avons vu dans la corticale et l’on peut sans peine la distinguer des foyers érythropoïétiques. En outre, nous trouvons dans la corticale quelques foyers de nécrose cellulaire, lésion connue dans les surrénales d’hérédo-syphilitiques, qui, par son aspect tout différent, ne prête à aucune confusion avec les autres lésions mentionnées. = Nous voyons donc dans une surrénale d’un nouveau-né hérédo- syphilitique, à côté de lésions banales — telles que nécrose cel- lulaire, congestion et hémorragies interstitielles — une hémo- poïèse intensément active, comparable à celle du foie. Elle se. manifeste par de petits nodules, situés en pleine travée, entourés de cellules surrénaliennes, sans aucun rapport avec les capil- laires, foyers qui proviennent, au point de vue topographique aussi bien qu'au point de vue morphologique, d’une transfor- mation des cellules glandulaires sans participation du tissu con- jonctif. Ces foyers sont analogues aux foyers extra-capillaires, intratrabéculaires du foie, dont l'interprétation s'était toujours heurtée à tant de difficultés tant que l’on n’admettait qu'une ori- gine mésenchymateuse pour le sang. Depuis le travail de Aron (r) il n’est plus à douter que la cellule glandulaire hépa- tique elle-même soit capable de se transformer peu à peu en globule rouge. Nous avons pu suivre cette transformation telle que Aron l’a décrite, dans les foies érythropoïétiques d’hérédo- syphilitiques. Nous ajoutons cette constatation nouvelle que des figures histologiquement rHeDiques peuvent être trouvées dans ja surrénale. Pour expliquer cette aston ion il nous faut admettre que la cellule glandulaire peut normalement, aussi longtemps que sa polarité n’est pas définitivement fixée, évoluer en différentes directions et en particulier participer directement à l'hémopoïèse; pathologiquement,, certains agents peuvent proroger cette pro- priété dans les cellules qui la présentent momentanément à l'état normal et même provoquer son apparition dans d’autres qui ne la manifestent pas dans les conditions habituelles. (Institut d'anatomie pathologique de la Faculté de médecine.) (1) C. R. de la Soc. de biol., x1 février 1921, t. LXXXIV, p. 562. (65) SÉANCE DU & AVRIL (679 LA DIFFUSION DES GAZ À TRAVERS LES SÉREUSES ET LE MAINTIEN DU VIDE PLEURAL, par E. Risr et À. Srrour.. _ Lorsque l’on injecte dans la cavité pleurale de l'azote, de l'oxygène, de l'acide carbonique où un mélange de ces gaz, la collection gazeuse aimsi formée disparait spontanément au bout d'un temps variable suivant la nature et la quantité des gaz introduits. Le mécanisme de cette résorption où certains auteurs ont voulu voir un phénomène de respiration cellulaire, un équi- libre gazeux avec les huneurs ou une transformation de l'air alvéolaire, s'explique complètement par le simple jeu des lois physiques. Considérons une masse de gaz enfermée entre Îes deux feuillets de la plèvre. Des deux côtés de la paroi chaque gaz possède ume certaine tension. À l'intérieur, ce seront les ni es ee de @, CO? et As, que nous appellerons p, u et v ; à l'extérieur les tensions &, $ et y de ces mêmes gaz dans les eo. organiques qui baignent la paroi, Nous pouvons admettre, par analogie avec la diffusion à travers les parois po- reuses et liquides que les quantités dq, ds et dr qui passent à travers la paroi dans un temps donné très petit, dt, sont propor- tionnelles aux différences des tensions de part et d'autre de la membrane. D'où les relations dq =? (a-p) dt (1) ds = y. (M-u) dt dr = p (y-v) dt, À, w el g étant des coefficients qui dépendent de l'épaisseur, de l'étendue et de la structure de la séreuse et que nous supposerons constants (x). On démontre (2) que quelle que soit la composition initiale du mélange introduit, celui-ci tendra toujours vers une com- position limite pour laquelle les gaz 07, CO? et Az auront res- pectivement les pressions P, U, V, déterminées par les équations : x (a-P) (£-U) (x 0 (2) red AA P Ü \E ci Si la somme des pressions intra-pleurales ést supérieure à la somme des pressions partielles extérieures, les numéraleurs de ces rapports seront négatifs el la quantité totale de gaz devra (x) A vrai dire, nous savons que lo perméabilité et les’ surfaces Pléuralée varient pendant je cours des échanges gazeux. Mais comme seules les valeurs relatives des coefficients interviennent, il suffit d'admettre qu'elles se modifient dans un même rapport. que (2) E. Rist ct A. Strohl, Annales de médecine, octobre 1920, p. 238. 680 RÉUNION BIOLOGIQUE DE STRASBOURG (66) diminuer. Elle augmenterait donc dans le cas contraire. Or, dans l’organisme (sang, lymphe, tissus) la somme des tensions par- tielles des gaz est toujours inférieure à la pression qui règne dans la cavité pleurale. C’est donc finalement la diffusion des gaz vers l'extérieur qui devra se produire. L'expérience vérifie ces déductions. D’après les recherches d'Ewald, di Pietro, To- biesen, Webb, Gilbert, James et Havens, et nous-mêmes (1), quel que soit le gaz employé, on trouve au bout d’un certain temps dans la séreuse (plèvre ou péritoine) un mélange dont la compo- sition moyenne est à peu près toujours la même, et ne varie plus jusqu’à la fin de la résorption. Il convient de remarquer qu'il ne s'agit nullement, comme on l’a dit, d’un état d’équi- libre, mais d'un régime permanent de Die on pendant lequel les tensions partielles restent constantes. (Celles-ci sont en moyenne, d'après nos analyses, de 6 centièmes d’atmosphère pour O? et CO? et 88 centièmes d’atmosphère pour Az. D'autre part, nous connaissons la pression extra-pleurale de l'azote, qui est la même que dans l'air, soit 79 o/o d’atmosphère. Il nous suffirait donc de posséder les valeurs des coefficients à, & et p pour en déduire les valeurs des pressions extra-pleurales pour l'oxygène et l'acide carbonique. A défaut de données expéri- sh prenons comme coefficients de diffusion les chiffres 2 pour O?, 10 pour CO* et 1 pour Az, assez voisines de ceux oué par Graham dans le cas d'une lame de caoutchouc. Les équations 2 donnent alors comme valeurs de a et b les nombres 5,7 et 5,9, qui diffèrent peu de P et V. Elles sont sensiblement égales aux tensions admises pour O* et CO? dans le sang veineux, ce qui nous amène à penser que c'est avec ce milieu que se font les échanges gazeux. La somme des tensions Role des gaz Lee de la plèvre est donc égale à a+$+y=5,7+5,9+79=—90,6 o/o. L'écart entre celte pression et la pression intra-pleurale, qui diffère peu de la pression atmosphérique, est la cause qui assure le contact entre les deux feuillets pleuraux. Cette différence, d'environ 7 em. de Hg ne peut, même dans les plus fortes inspirations, être contrebalancée par l’élaslicité pulmonaire. Elle suffit, par consé- quent, à maintenir le soi-disant vide pleural sans qu'il soit besoin de faire intervenir des forces ï une autre nature telle que l’adhé- sion moléculaire. (1) Pour la bibliographie de cette question et le détail de nos expériences, voir notre mémoire des Annales de médecine, loc. cit. (21) î 681 RÉUNION BIOLOGIQUE DE LILLE SÉANCE DU 11 AVRIL 1920 SOMMAIRE BRETON, GRYSEz et CRAMPON : Duxor et GERNEZ (Ch.): Action Recherche de précipitines dans le du thymol sur la tension super- sérum des blessés en cours d’in- RCICHE RSA 25 fection. Rapports avec la spécifi- Murrer (M. ) : Ib incinération CÉMMICLObIENNE. 0... 33 | des cadavres de fœtus et de nou- Doux (E.) et DouMER (Ed.) : veau-nés. Os de la tête retrouvés Action secondaire des fortes con- dans lestcendres ete te. 2e centrations de chlorure de sodium Muzzer (M.): L’incinération sur la tension superficielle des des cadavres de fœtus et de nou- solutions de glycocholate de veau-nés. Os du tronc et des SOTUEL on oO IEEE 23 | membres retrouvés dans les cen- Dousenr (E.) et Doumer (Ed.) : dress een .. 30 Tension superficielle dessolutions Poczonowski (M.) et Dunor(E.) : de chlorure de sodium dans l’eau Sucre libre du sang et du liquide RTS MES Cr OMAN “2101 Céphalo-rachidien. 2.3.4... 27 Présidence de M. Laguesse. TENSION SUPERFICIELLE DES SOLUTIONS DE CHLORURE DE SODIUM DANS L'EAU DISTILLÉE, par E. Doumer et Enmonn Doumer. Nous avons montré dans notre dernière communication que le chlorure de sodium augmente dans des proportions considé- rables le pouvoir abaissant que le glycocholate de soude exerce sur la tension superficielle de l'eau distillée. Mais la formule générale à laquelle nous avons été conduits et qui, dans les circonstances où nous nous sommes placés, est rigoureusement _ exacte, ne tient pas compte de certaines actions secondaires dues à la présente du chlorure de sodium. Ces actions secondaires sont d'importance très inférieure à celle de l'action principale de ce sel dont nous avons exposé la loi ; elles se font sentir cependant, pour de faibles concentrations de glycocholate, déjà lorsque le taux du chlorure de sodium atteint ro gr. par litre 682 RÉUNION BIOLOGIQUE DE LILLE - (29) et augmentent avec le taux de ce sel dans des proportions qui ne permettent pas de les négliger. Si, par exemple, nous considérons une dissolution de ehlorure de sodium à 8o gr. par litre, dans laquelle nous introduisons des quantités régulièrement croissantes de glycocholate de soude, nous obtenons une courbe d'aspect très différent de celui de la courbe donnée dans notre dernière communication. Elle part d’un point de tension superficielle notablement supérieure à celle de l’eau (1.028) ; elle présente d’abord une courbure inverse de celle obtenue pour des solutions aqueuses ou faiblement salées de ce sel biliaire, puis elle offre un point d'inflexion et, seule- ment alors, paraît suivre une courbe analogue à celle dont nous Baez: SRREUER HE HE asasauenant a RH Hit Hi étte de doiès His Din avons donné la formule. Ces modifications sont dues à une double action secondaire du ehlorure de sodium, s'exerçant, lune sur l’eau de la dissolution, l’autre sur le sel biliaire lui- même. Nous n’étudierons, dans cette note, que la première de ees deux actions secondaires. On admet généralement que le chlorure de sodium est sans 423) SÉANCE DU {1 AVRIL 683 action sur la tension superficielle de l’eau distillée. C’est là une erreur qui provient sans doute de ce que les auteurs n’ont guère étudié que des dissolutions étendues de ce: Corps, mais qui apparaît dès que l'on étudie des solutions un peu ‘concentrées. En réalité, le chlorure de sodium élève la tension superficielle de l’eau d'une manière évidente. Voici les résultats que nous avons “obtenus : | Ho Tens, sup. Sdlubion/de Na ath par dire 2 ee PLE RL ‘+. 4,000 D 10 D Done eico ondor UE 002 » DO DRE HAUTES ococdve PRIT OU » 30 RE Ce DAC CO Se ES 1,008 » 4o OP LR PS A OT » - 6o DRE te ele CIC 00 » : OP M De AR EM EE AT eva a Sa 1,030 » 100 D CHE EE ARRETE VELO 4 » 160 Dicooobientaebe ae ci HO A Cette augmentation de tension superficielle paraît, à partir d’une certaine limite (5o gr. par litre), proportionnelle au taux du sel et se poursuit en ligne droite. Mais pour de plus faibies concentrations, elle est relativement moindre qu'il ne faudrait, et, proportionnellement au taux du chlorure, elle est d'autant plus faible que ce taux est moindre. Peut-être l'ionisation pro- portionnellement plus grande de ce sel pour des dilutions éten- “dues, permettrait-elle d'expliquer ce fait. ACTION SECONDAIRE DES FORTES CONCENTRATIONS DE CHLORURE ,DE SODIUM SUR LA TENSION SUPERFICIELLE DES SOLUTIONS DE GLYCOCHOLATE DE SOUDE, par E. Doumer et Enmoxp DoumERr. La loi générale de l’action du chlorure de sodium sur la tension superficielle des solutions de glycocholate de soude, que nous avons exposée dans une note précédente, se trouve en défaut lorsque le taux du sel dépasse certaines limites. L'écart est d’au- tant plus sensible que ce taux augmente, il est indépendant de l’action particulière du chlorure de sodium sur la tension super- ficielle de l’eau de la dissolution. Tout se passe comme si ce sel fixait une certaine quantité de glycocholate ou plus exactement neutralisait et masquait son action sur la tension superficielle de l’eau. : Lorsque le taux de glycocholate de soude augmente progres- -sivement, la proportion de la quantité du sel biliaire ajoutée, 684 RÉUNION BIOLOGIQUE DE LILLE (24ÿ ainsi neutralisée, diminue rapidement. Par exemple, avec une solution de chlorure de sodium à 80 gr. par litre, nous avons trouvé que le 1° centigr. perdait les 9/10° de son action abais- sante, soit 0,9=0,9 ; le 2° centigr. perdait les 65/100° de sor action abaissante, soit 0,65—0,g° ; le 3° jose perdait les 38/100° de son action abaïssante, soit 0,38=0,9° ; le 4° GIE perdait les 18/100° de son action abaissante, soit 0,18=0,9 ° le 5° centigr. perdait les 7/100° de son action abaissante, soit 0,07=0,9". Après quoi, cette influence s’annule pratiquement. La quantité de glycocholate, masquée par la présence du chlo- rure de sodium à un taux donné, se traduit donc, en fonction du. taux du sel biliaire, par la série h+h92+4h32+4h3,1+.... + hI— se hz2, Celte action du chlorure de sodium, que nous pourrions ap- peler neutralisante, se fait sentir d'une façon évidente pour de faibles concentrations de sel biliaire, mais s’épuise rapidement lorsque cette concentration augmente, car À étant plus petit que R# tend rapidement vers ©. La courbe obtenue suit alors la courbe logarithmique typique et se conforme à notre loi. Il est facile de s’en rendre compte sur la figure jointe à notre note pré- cédente. Mais, du fait de ces deux actions secondaires du chlo- rure de sodium (sur la tension superficielle de l’eau, d’une part, et sur le glycocholate de soude, d'autre part), cette courbe loga- rithmique ne part pas de l’origine. Elle part d’un point de l’axe des x dont l’abcisse vaut justement la somme des quantités de glycocholate ainsi neutralisées et de celles utilisées pour com- penser l'élévation de tension due au chlorure de sodium = hF+e Dans l’eau salée à 8o gr. par litre ? hF+e=25 milligrammes, sa valeur est fonction du taux du sel marin ; elle ne lui est pas proportionnelle. Nous n'avons pas dégagé la loi de ses variations dont l'expression paraît difficile à traduire sous une forme: simple. Pour les concentrations salines relativement faibles, qui intéressent plus particulièrement le biologiste et qui ont surtout attiré notre attention, il nous suffit d'indiquer que l'influence de ces actions secondaires du chlorure de sodium est minime. Les quelques chiffres suivants permettent d'apprécier son ordre de: osrandeur : pour NaCI à 5 gr. par litre Shi2+e= 9 milligr. par litre » DRAC » » 8 » » » » 15 » » 10 » » » » 20 » » 12 » » C'est-à-dire que l’erreur que lon commettrait en négligeant ces aclions secondaires ne serait pas, dans la pratique, supé- rieure à 12 milligrammes de glycocholate de soude par litre. (25) SÉANCE DU 41 AVRIL 685. ACTION DU THYMOL SUR LA TENSION SUPERFICIELLE, par E. Dunor et Cu. GERNEZ. Au cours d'une série de recherches cliniques sur l’éliminatiorr qualitative et quantitative des sels biliaires appréciée par la sta- lagmométrie (1), nous avons été amenés à étudier l’action de diverses substances, et notamment des dérivés phénoliques, sur la tension superficielle des urines. Le thymol ou para-iso-propyl- méta-crésol, souvent utilisé pour la conservation des urines des- tinées à l’analyse et parfois employé comme médicament interne, offre un double intérêt. Les expériences ont été effectuées à 13°, avec la pipette de Duclaux, jaugée à 5 c.c. et donnant ro00 gouttes d’eau distillée- (légères corrections nécessaires suivant les pipettes). Ge compte- gouttes est relié à un tube capillaire très effilé réglant la rentrée d’air de façon à ce que la durée de formation d’une goutte soit de 20 secondes (Guye et Perrot). Le tout est disposé de sorte que la chute de chaque goutte ferme un circuit électrique comprenant. un électro-aimant qui actionne un stylet inscripteur sur un cylindre enregistreur. Le thymol, ajouté en quantités croissantes à de l’eau satée à 7 p. 1000 et à une urine normale, détermine un abaissement très marqué de la tension superficielle, qui peut être reporté sur une courbe. Dans l’eau salée à 7 p. 1000 Dans l'urine normale (D. 1010) Thymol p. 1000 DEN de d'eusion superfieielle ATEN Tension superficielle: re) 100 1.007 SIN) 77 904,4 0,01 . 101,6 995,7 115,4 859,3 0,03 103,8 969,6 126,4 798,7 0,02 108,3 929,7 139 759.4 0,1 117,8 854,8 139,2 736 0,2 T23 818,1 146,7 688.4 0,/ 134,6 È 747,9 0,5 140,3 772 168,2 600,2 0,8 152,3 667,2 I 167 625,2 184,1 548,5 Saluration 161,5 623,3 18,2 545,1 _ Îl est à noter que l’écart minime entre la tension superficielle: des solutions de thymol à r p. 1000 et à saturation, donne une idée assez précise de la solubilité pour laquelle les auteurs indiquent des chiffres variés. Le thymol pulvérisé a été’ingéré par divers sujets en cachets, (x) E. Duhotet L. Boëz. Soc. Médecine du Nord, 8 mai et 24 juillet 1914, — Swynghedauw. Thèse août 1919. — Titres el travaux, mai 1920. 4 ‘686 RÉUNION BIOLOGIGUE DE LILLE (26) avec les précautions classiques destinées à éviter son absorption (abstention d'huile, alcool, éther, eau chloroformée) ; à dose suf- fisante (4 gr.), il provoque un. abaissement, d’ailleurs faible, de la tension superficielle des urines ; il est nécessaire d'opérer les déterminations avec un même régime et des concentrations uri- naires voisines. Thymol ingéré : ES EF: DO h gr. h gr. ï Tension lension Tension. , N superficielle N superficielle N superhcielle Urine des 24 h. avant : 105 91 110 870 107 COLE Urine des 24 h. après : 104 959 128 702 192 777 Cet abaissement s'observe dans les dix premières heures, la mélanurie apparaissant vers la 6° heure ; le retour à la normale mois 1/°, il est possible de retrouver un fragment correspondant à l'angle maxillaire et aux parties adjacentes des branches montantes et horizontales. Sui- vant l'âge, cette dernière est conservée sur une plus ou moins grande longueur [2]; c) Il reste généralement peu de chose des maxillaires supérieurs. Quelquefois, cependant, on peut identifier une petite partie du rebord alvéolaire ; d) Dents : à partir du ° mois, il est possible de retrouver dans les cendres les chapeaux de dentine des premières ébauches dentaires. C'est dans les cen- dres fines que l’on retrouvera ces débris, en général assez résis- tants et caractéristiques. La présence des chapeaux de dentine, sur la forme desquels Magitot a déjà insisté, constitue un des éléments les plus importants sur lesquels peut se baser Jl'identi- fication d'un nouveau-né ou d’un fœtus humain [3]. IT. — Crâne. Parmi les os du crâne, certains constitués unique- ment de lames minces (écaille occipitale, frontaux, pariétaux), «u- bissent du fait de la calcination, des déformations considérables et deviennent très fragiles. Si l’on a tisonné, durant l’incinéra- tion, on ne retrouve que des menus débris, dont le plus grand, parfois, n’a pas 2 millim. Chacune de ces petites plaquettes os- seuses présente, à sa surface, des stries fines parallèles délimi- tant les travées osseuses de cet os. Ces stries, visibles surtout sur les os calcinés, sont caractéristiques de l’état embryon- naire [4] ; b) De l’occipital, il est possible de retrouver les quatre pièces qui, en se soudant, forment cet os. Le plus souvent, l’écaille a disparu, finement fragmentée. Il ne reste que le basi- occipital et les exo-occipitaux. Le basi-occipital ou os basilaire, est le moins fragile. I mesure, chez le nouveau-né, en moyenne 12 millim. de largeur sur 15 millim. de Loan, Cet os, irré- gulièrement quadrilatère, dont la face inférieure, pharyngienne, est convexe, présente cinq facettes de soudure sur ses bords ; quatre pour les deux exo-occipitaux et une pour la partie cor- respondante du sphénoïde. On le retrouve de façon constante [5]. Les. exo-occipitaux ou os condyliens, ont la forme de deux ailettes, présentant un bord libre et un bord rachidien délimitant une partie du trou vertébral. Chaque os est terminé par une apophyse fourchue venant se fixer sur l’os basilaire au niveau des deux facettes latérales pour former le trou condylien an- térieur [6] ; c) Temporal : dans les cendres du tiroir, on pourra retrouver, en les recherchant avec soin, et si le fœtus est âgé de plus de quatre mois, l’enclume, le marteau, le cercle tympanal, 690 RÉUNION BIOLOGIQUE DE LILLE (30} ou des fragments de ce dernier. Îl est possible, quand même, d'identifier ces fragments, grâce à la présence du sulcus tympa- nicus. De l’écaille, il reste parfois un morceau correspondant au pourtour du point d'insertion de l’apophyse zygomatique, avec la racine de cette apophyse. Le rocher résiste bien à l’action du feu [7]; d) Sphénoïde : à partir du 3° mois, on pourra re- trouver quatre os distincts, deux groupes pairs — les petites ailes. et les grandes aïles, avec les apophyses ptérygoïdes [8]. A partir du 5° mois, par suite de la soudure des deux points d’ossification de la partie postérieure et des deux points de la partie latérale du corps, un cinquième os apparaît, qui correspond à la selle turcique [9]. II est un peu semblable à l’os basilaire, avec lequel il s'articule, mais, d’une part, ses dimensions sont plus petites ( millim. de largeur à 7 mois) et, d'autre part, il est flanqué de chaque côté par une apophyse destinée à se souder à la grande aile correspondante. À partir de 7 mois r/2-8 mois, les petites ailes et la selle turcique se soudent, de sorte qu'à terme, on retrouve trois.os, un petit sphénoïde formé par les petites ailes, et le corps ainsi que deux grandes ailes avec leurs apophyses pté- rygoïdes [ro]. [Présentation des pièces]. (Laboratoire de médecine légale.) L'INCINÉRATION DES CADAVRES DE FOETUS ET DE NOUVEAU-NÉS. Os DU TRONC ET DES MEMBRES RETROUVÉS DANS LES CENDRES, par M. Murcer. Dans la note précédente, nous avons attiré l'attention sur les os de la tête que l’on peut retrouver le plus souvent dans un foyer où l’on a incinéré un cadavre de fœtus. Nous allons passer en revue ici les pièces osseuses du tronc et des membres. Parmi les os des membres que l’on retrouve le plus habituel- lement dans les cendres, il faut signaler avant tout les petits os des mains et des pieds. Certains d'entre eux n'ont aucune forme particulière et ne peuvent être caractérisés ; ce sont ceux du tarse, qui, même à terme, n'existent encore que sous forme de noyaux arrondis peu volumineux (un pour l’astragale, un pour le calcanéum à partir de 5 mois 1/2). Les métacarpiens et les métatarsiens se comportent volontiers comme les os longs. Il participent de leur fragilité et il n’est pas rare de les retrouver très modifiés et le plus souvent brisés. Mais parfois, certains d'entre eux gardent leur forme intacte, de même que les pha- | 1 L | À PP, TU 1): SÉANCE DU 11 AVRIL 694 langes, phalangines et phalangettes, dont la résistance est plus grande encore et dont on retrouve de façan constante des échan- tillons dans les cendres fines, On pourra, dès Le 3° mois, retrouver des phalanges du membre thoracique ; à partir de la fin du 3° mois, des métacarpiens, des métatarsiens, des phalanges du membre pelvien, des phalangines et des phalangettes du membre thoracique. Vers le milieu du 4° mois, il est possible de recon- naître, dans les cendres, quelques phalangettes du pied qui se différencient facilement, par leur aspect court et trapu, de celles des doigts de la main. On ne retrouve guère que des déve. des os longs des mem- bres ; ces débris, par le simple examen microscopique, peuvent difficilement être identifiés. Outre les deux noyaux du tarse, on pourra encore en trouver trois ou quatre de même volume, et à partir du même âge. Ils: correspondent aux divers centres d’ossification du sternum. Les côtes nous apparaissent, dans cette étude, comme très im- portantes, à la fois par la précocité et la rapidité de leur ossi- fication chez le fœtus, et par leur résistance à la chaleur. Dans les cendres de fœtus de 2 mois r/2, on en retrouve des élé- ments ayant déjà presque tous les caractères des âges plus avan- cés, alors que les autres os n’ont encore à cet âge aucune forme bien définie. Dans les derniers mois de la vie fœtale, les côtes se retrouvent de façon presque constante dans les cendres, soit en- tières, soit fragmentées. La première côte, plus solide et plus trapue que les autres, reste le plus souvent entière. Il en est de même des clavicules, dont l’ossification est très précoce et qui résistent à la calcination dès le deuxième mois. L’omoplate est presque toujours fragmentée.et non identifiable. En ce qui con- cerne le bassin, l'os iliaque seul se retrouve généralement, bien que pubis et ischions soient ossifiés depuis le 4° mois. Ces der- niers os s’effritent avec grande facilité et leurs débris, trop peu caractéristiques, passent inaperçus. La colonne vertébrale présente pour l'expert un tout autre intérêt. Désagrégée par le feu, on peut en retrouver toutes les parties. Comme on sait, l’ossification y débute au 2° mois, mais dès la fin du 3° mois, ces pièces ont pris un aspect suffisamment caractéristique pour être identifiées. À part quelques vertèbres spéciales, chacune des autres se décompose en trois pièces os- seuses, l’une impaire, que nous appellerons noyau vertébral, et qui correspond au point d’ossification du corps, et deux autres symétriques, les arcs neuraux, dont la forme varie suivant le groupe de vertèbres considéré. Le noyau vertébral, qui mesure en moyenne chez le fœtus à terme 5 millim. 7 sur 12 millim., a la forme d’un petit haricot. Il prend facilement, pendant la 09277. RÉUNION BIOLOGIQUE DE LILLE Se (32) calcination, la couleur des scories et doit à ce fait de passer plus facilement inaperçu au milieu d'elles. Uniquement formé d'os spongieux, il présente sur son bord concave un sillon ayant la direction de son grand axe. Les arcs neuraux, que l’on retrouve, sont de trois sortes, en forme de clef de serrage pour les vertè- bres cervicales, en forme de 7 pour les dorsales, d'Y pour les lombaires. Ils mesurent réciproquement, à terme, 17 millim., 13 millim., 11 millim. de dimensions moyennes dans leur plus grande dimension. | Comme on le voit, l’incinération des cadavres de fœtus, qui démontre pour ainsi dire pièce à pièce leur squelette, a aussi pour résultat de fragmenter certains os comme les os plats du crâne, de disperser parmi les fines cendres et les poussières, ces menus fragments et Les os les plus petits : noyaux vertébraux, arcs neuraux, phalangines, chapeaux de dentine. Tous ces os, facilement identifiables, dont quelques-uns sont caractéristiques d’une période précise de la vie embryonnaire, ont des dimen- sions en rapport aÿec l’état de l’ossification, ce qui permettra à l’expert de reconstituer à peu de chose près l’âge du sujet. Mais l’incinération telle qu’elle se pratique le plus souvent dans l’in- fanticide, fait subir aux différents os des modifications impor- tantes dont le médecin doit tenir compte, c'est ce dont nous reparlerons dans une prochaine étude. (Laboratoire de médecine légale.) de hi ler ile dé (33) SÉANCE DU A1 AVRIL 693 RECHERCHE DE PRÉCIPITINES DANS LE SÉRUM DES BLESSÉS EN COURS: D'INFECTION ; RAPPORTS AVEC LA SPÉCIFITÉ MICROBIENNE, par M. Breton, V. Grysez et P. Crampon. Dans une précédente note (1), nous avons montré la variabilité des réactions humorales au cours des périodes d'infection des plaies chirurgicales. Nous avons signalé que la réaction provo- quée par l'inoculation intradermique de microbes, provenant de malades atteints de suppuration à types microbiens divers, était facteur du degré d'infection et pouvait en témoigner. Nous avons ajouté que la méthode permettait souvent de sélectionner les variétés d'une même espèce microbienne, puisque un Strepto- coque ou un Staphylocoque isolé du malade, donnait plus spé- cifiquement une réaction négative à la période aiguë, puis posi- tive à la période de guérison, que tout autre Staphylocoque ou Streptocoque de provenance étrangère. Nous apportons maintenant les résultats fournis par l'étude de la réaction précipitante provoquée dans le sérum de blessés en cours d'infection, par addition d’un filtrat microbien obtenu par passage sur bougie Chamberland d'une culture âgée de quatre jours. Dans un premier groupe d’expériences, nous rangeons la re- cherche des précipitines provoquées dans le sérum des infectés par addition du filtrat de culture de leurs propres microbes in- fectants. Tantôt il s'agit de staphylococcie (deux cas), ou de streptococcie (un cas), tantôt l'infection est due au Pyocyanique (deux malades) ou au cutis communis (deux blessés). Dans cha- que cas, la précipitation est évidente et bien qu'elle varie en degrés, sa positivité est absolue. | Dans une seconde série d'expériences, nous opposons au sérum des malades, un filtrat provenant de souches étrangères au mi- crobe qui l’a infecté. Dans trois cas, la réaction est négacive. Un filtrat obtenu d'une culture de Staphylocoque, par exemple, ne provoque aucune précipitation quand on l’additionne du sérum d'un infecté par Streptocoque. : Enfin, onze sérums provenant de malades suppurants atteints d’ Pan doe dues à divers microbes (Streptocoque, Staphylocoque, eulis communis et Pyocyanique) sont trailés par des filtrats pro- venant d’une espèce semblable mais d’origine hétérogène. Dans cinq, la précipitation est nulle ; dans trois cas, elle est faible ; dans trois autres cas, elle est nette. Ajoutons qu'il ne semble pas (2) C. R. de la Soc. de-biol., 12 mars rg21. Brococre. COMPTES RENDUS. — or T. LXXXIV. h9 ‘694 RÉUNION BIOLOGIQUE DE LILLE (34) : PSE RER RE ER 0 TE RES EN ge dm pt y avoir parallélisme entre l'intensité de l’intradermoréaction provoquée par inoculation de corps microbiens tués par chauf- fage et lavés, et la réaction précipitante, cette dernière existant à la période où l'absence de papule cutanée est fonction du degré d'infection. __ Nous nous résumons en disant que la réaction de précipitation provoquée par l'adjonction d’une toxine microbienne spécifique au sérum des infectés, èst constamment observée chez ces der- niers au cours de l'infection ; que cette réaction conserve ses ca- ractères d'originalité, en ce sens qu'elle ne se manifeste pas -vis-à-vis de toxines provenant d'agents microbiens étrangers à l'infection, et qu'elle est plus nette vis-à-vis d’un filtrat de micro- bes propres aux blessés que vis-à-vis d’un autre filtrat de microbes de même espèce, mais d’origine hétérogène. Nous ajoutons que l'épreuve de la réaction précipitante pro- voquée précocement, peut être utilisée pour le choix d’un vaccin microbien sélectionné. (Institut Pasteur et clinique chirurgicale du P° Lambert.) 4 ———_—————…——_——aEaEaEaEaEaEaaaZE (29) RÉUNION BIOLOGIQUE DE BORDEAUX SÉANCE DU 5 AVRIL Juzin : Premières phases du développement du Pigeon. Pré- parations entières et micropho- LOS RATS Ale ch cas ele luroie o ce elaia à MouLinier et ALEXANDRE : Pro- blèmes d’oscillométrie médicale. 1920 SOMMAIRE Courbes oscillométriques et dyna- mue CATAQUEN ES CUS SERVANTIE (L.) : Recherche de la déviation du complément dans la distomatose humaine........ Présidence de M. Sauvageau. PREMIÈRES PHASES DU DÉVELOPPEMENT DU PIGEON. PRÉPARATIONS ENTIÈRES ET MICROPHOTOGRAPHIES, par JüLIN. 695 M. Julin fait une causerie sur ce sujet, avec démonstrations. 696 RÉUNION BIOLOGIQUE DE BORDEAUX (30) PROBLÈMES D'OSCILLOMÉTRIE MÉDICALE ; COURBES OSCILLOMÉTRIQUES ET DYNAMIQUE CARDIAQUE, par ROBERT ALEXANDRE et RENÉ MouLiNIER. Dans les études que nous avons publiées précédemment (Comptes Rendus de la Soc. de biol., nov. 1920, p. 1484, Gazette heb. des Sc. méd. de Bordeaux, 12 déc. 1920, Journal de médec. de Bordeaux, 25 janv. 1921), nous avons réduit l'artère à sa plus simple expression mécanique en l'assimilant à une membrane vibrante. Nous avons repris le problème des oscillations arté- rielles, afin de pousser plus avant nos investigations, et afin de vérifier la réalité de la courbe mathématique dont nous avions défini les caractères. Nous avons été ainsi conduits à faire appel aux équations de l’hydraulique. Cette nouvelle étude a confirmé nos recherches antérieures et nous permet d’ analyser maintenant la partie de la courbe allant du O au faîte. À son passage au poignet, l'artère est un tube élastique cylin- _drique appliqué à une paroi osseuse rigide, adossé à un tissu mus- culaire, entouré d’un tissu cellulaire élastique. Nous remarque- rons que la résistance élastique du milieu musculo-cutané am- biant est sensiblement plus faible que la résistance élastique propre de la tunique artérielle. Dans ce qui va suivre, nous nous proposons d'écrire l'histoire d’une courbe oscillométrique. 1° phase. — Compression extérieure nulle. La section de l'ar- fère est un cercle et sous l'effet des pulsations sanguines, elle se dilate jusqu’à une dimension extrême fonction de sa tension sta- tique. Celle-ci étant appréciable, les variations de volume sont faibles et les oscillations très petites. 2° phase. — La compression croît de O à T (tension interne de l'artère). Comment va se comporter l'artère? Pour faire cette étude avec quelque, rigueur, nous sommes obligés de faire appel aux équations de l’hydraulique, avons-nous dit. Nous n'expose- rons pas ici les calculs assez complexes auxquels nous sommes conduits. La courbe oscillométrique ainsi obtenue est d’ailleurs parfaitement semblable à celle que nous avons publiée dans nos précédentes études. L’amplitude x des oscillations eroît lorsque P augmente et atteint son maximum RÉEL pour T=P, égalité de la tension et de la contre-pression. Mais est-ce à dire que nous atteignons là le maximum de la courbe enregistrée avec l’oscillomètre? Nous ne le croyons pas. 3° phase. — En effet, lorsque P devient supérieur à T, brus- quement, l’artère se trouve déformée malgré la protection élas- (31) SÉANCE DU 5 AVRIL 697 tique des tissus ambiants et la résistance offerte au brassard en caoutchouc par les points solides sur lesquels il s'appuie. À par- tir de ce moment, la pulsation sanguine n'a plus à vaincre la résistance à la dilatation de la paroi artérielle, puisque celle-ci est flasque. Déchargée de cet effort, elle dispose de plus d'énergie pour refouler le brassard. Or, l'amplitude de l'oscillation est tou- jours mesurée par la on de volume entre l'artère aplatie et l'artère au maximum et se trouve ainsi fonction du degré d’aplatissement initial. Au moment où P = T, nous pourrons enregistrer simplement une discontinuité dans la courbe, un SO EEE re Fe deformation Monnet a Pa ee © A2leres : ! — DU min trim 2e MAXIMUM 4T Phase Dr UT Ver Che 1 Pre SSéory Técompost Lor céémentatie de La codife oser Uameluque, point anguleux, traduisant le brusque affaissement de l'artère. On conçoit donc que pour quelques valeurs de P supérieures à T, l'amplitude des oscillations continue à croître. Nous attein- drons ainsi le maximum de la courbe clinique ne correspondant à aucun point physiologique ou physique déterminé. 4° phase. — Puis l'amplitude des oscillations commencera à décroître parce que la compression croissante étouffera peu à peu les pulsations artérielles. Les oscillations cesseront d’être percep- tibles lorsque l’appareil ne sera plus assez sensible pour les en- registrer. Pour un même appareil, le point d'évanouissement de la courbe peut mesurer l'importance du coup de bélier sanguin et, par conséquent, donner une valeur relative de l'énergie pul- satile que nous pouvons comparer à la surestimation de cette partie de la courbe que nous avons apprise à connaître dans nos communications antérieures. 698 RÉUNION BIOLOGIQUE DE BORDEAUX (32) Le tableau schématique ci-contre illustre l’histoire de la courbe oscillométrique. Cas du plateau. — Certaines courbes présentent un Re au lieu d’un maximum nettement marqué. Ce résultat peut s’expli- quer. Supposons, en effet, que pour une certaine valeur de la contre-pression P, l'artère ait atteint, dans la période diastolique, son degré d'aplatissement maximum déterminé par les condi- tions élastiques du milieu, et supposons encore que la pulsation soit capable de lui redonner sa forme circulaire. La dépense d'énergie se divisera en deux parties : 1° énergie utilisée pour faire passer l'artère de la forme aplatie à la forme circulaire ; 2° énergie utilisée pour dilater l’artère à partir de sa forme cir- culaire. Dans ce deuxième temps, la résistance à l'extension devient brusquement très grande par la mise en jeu de l'élasticité arté- rielle. Par conséquent, la variation d'amplitude pendant cette deuxième période sera très faible et pratiquement inappréciable. Admettons qu'il en soit ainsi pour plusieurs valeurs successives de la contreprèssion P et nous n’enregistrerons pour ces diverses valeurs que des oscillations d’amplitudes tellement voisines, qu’elles seront considérées comme égales. Le calcul démontre que ces conditions sont réalisées quand l'artère a un petit dia- mètre, quand son cœæfficient d'élasticité est faible, quand l'énergie cardiaque est puissante. Conclusions. — Des diverses considérations que nous venons d'exposer, nous devons conclure à l'incertitude des résultats nu- mériques fournis par la courbe oscillométrique, telle qu'on l'ins- crit actuellement. En effet, la valeur de la tension minima ne nous est donnée que par lobe ration d’un changement d'allure de la courbe, d'un point anguleux, toujours difficile à saisir et trop profondément atteint par des erreurs multiples, et il peut être influencé par des variations anatomiques individuelles. Quant à la pression maxima, aueun critère ne peut en fixer la valeur, sur la courbe lues Il en ressort nettement que la pression minima ne coïncide pas avec le faîte de la courbe, mais bien comme le Prof. Pachon l'enseigne, avec l’oscillation inférieure à ce faîte et l’expérience démontre qu'il n’est pas nécessaire de l’inscrire par une courbe pour l’apprécier. La courbe peut être utile pour définir certains caractères cliniques, mais expose à donner des illusions, si on veut y lire Mn ou Mx, en un point mathématique. y L (33) û SÉANCE DU D AVRIL 699 RECHERCHE DE LA DÉVIATION DU COMPLÉMENT DANS LA DISTOMATOSE HUMAINE, par Louis SERVANTIE. Dans un examen parasitologique de matières fécales d'une Femme de 28 ans, nous avons trouvé avec M. le Docteur Pierre Mauriac, des œufs de grande Douve, Fasciola hepatica. Pour ce cas de parasitisme humain, très rare en France, puisque nous n avons pu en relever que trois observations depuis 1914 (MM. de Lavergne et Guiart), nous avons étudié les réactions du sang et, en particulier, la déviation du complément qui n’a pas encore, à notre connaissance, été pratiquée dans la distomatose humaine. Nous avons repris les travaux de Paccanaro et Weinberg sur le Mouton très sujet à la distomatose, en utilisant les méthodes au sérum non chauffé et un système hémolytique anti-humain (1). Nous avons fait prélever à l’abattoir 62 sangs de Mouton au hasard des abats : 30 Moutons contenaient Fasciola hépatica et Distomum lanceolatum : 6 seulement Distomum lanceolatum : 26 n'étaient pas parasités. . | Antigènes. — Le foie douvé en poudre ou en extrait alcoolique ne nous à donné aucun résultat. Nous avons obtenu un premier antigène en broyant, avec du sable, 18 gr. de Douves fraîches et lavées et en desséchant rapidement au vide sulfurique. Un second antigène a été obtenu en pulvérisant 20 gr. de Douves fraîches et lavées avec du sable et en faisant macérer 15 jours à l’étuve à 37 dans 100 gr. d'alcool à 95°. Nous avons surtout utilisé l'extrait alcoolique en solution au 1/10 ou au 1/20 avec du sérum à 9 p. 1000 de NaCI après avoir fait évaporer l'alcool. Expérimentalion sur le Mouton. — Sur 34 expériences faites avec 6 gouttes de sérum de Mouton, un système hémolytique anti- humain en proportion dosée et l’antigène alcoolique à doses va- riables, nous avons obtenu les résultats suivants : Total 3 AL a Vue en Moutons douvés DIN 8 5 8 Moutons à petite Douve ! 2 2 Moutons non douvés or T 10 Il ressort de ce tableau que le sang de Mouton douvé ne donne pas forcément une réaction positive. Expérimentation sur sang humain. — Chez la malade atteinte a (x) Nous tenons à remercier ici M. Séres, vétérinaire municipal et ses adjoints qui ont mis si obligeamment à notre disposition leur temps et leur . compétence, UC RÉUNION BIOLOGIQUE DE BORDEAUX (34) de distomatose nous n’avons pu faire qu'une seule prise de sang. Voici nos résultats, en utilisant comme sangs témoins un sang syphilitique et un autre normal, et comme méthode, celle de Hecur, avec dosage préalable du pouvoir hémolytique anti- Mouton avec hémolysines naturelles du sérum frais. " DÉC ne lee e le See Distomatose Syphilis Normal Antigène Noguchi cœur de Veau = np = Antigène alcolique Douves au 1/10 An SrSrer == Liquide kyste hydatique de Mouton ++ + — — Antigène Noguchi Douves au 1/10 SE 2e ue = Nous avions déjà constaté que les sangs syphilitiques donnaient des résultats positifs avec notre antigène à base de Douves. Le résultat positif obtenu chez notre malade avec le liquide de kyste hydatique ne peut guère étonner, vu la parenté des Tré- matodes et des Cestodes et nous nous proposons de compléter cette comparaison en utilisant l’antigène alcoolique de Douves par les prochains cas de kyste hydatique que nous aurons à examiner. L'examen des matières fécales se trouve donc aussi indiqué, en présence d’un Weinberg positif pour y rechercher la présence possible d'œufs de Distomes. Hémolysines. — Dans l'étude de l'hémolyse des globules hu- mains par le sérum de Mouton douvé, nous avons obtenu de très grandes divergences, de l’hémolyse totale à l’absence complète d hémolyse. à trois reprises diffé- rentes n'a pas à +. 2 P. 100, ne la présence simultanée de frichocéphales, contrairement aux observations publiées jusqu'à ce jour qui, toutes, signalent une forte éosinophilie. Nous nous proposons avec M. le Docteur Pierre Mauriac, de pu- blier ultérieurement l’observation complète. (Laboratoire des services hospitaliers). dmy. A. DAVY et FILS AÏné, 52, rue Madame. Paris Le Gérant: A. DAVY. ELECTROCUPROL «, Ampoules de 5 cc. (6 par: boîte). | Cancer, PRÉPARATIONS COLLOÏDALES À Métaux colloïdaux électriques à petits grains. . Colloïdes électriques et. chieQuee de métalloïdes. Tuberculose, Toutes les Maladies : Ampoules de 10 cc. (3 par botte). (argent maladies Collyre en amp. compte-gouttes.) infectieuses. 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Les abonnements sont reçzs par MM. MASSON et Ci Éditeurs. 120, Boulevard Saint-Germain, Paris À 17 h. 30, en Comité secret : 4 Discussion du Rapport de la Commission pour le Titulariat Toutes les notes doivent être remises 4 sous forme | ul M ” A CIUE. sans lectures douteuses ; | l'elles ne doivent pas dépasser l'étendue ; réglementaire. Ces conditions sont formelles. TARIF DES TIRÉS A PART Le prix,des tirés à part est abaissé à : 13 francs rour 50 tirés à part (2 pages). 145 — — 100 — (2 pages, 18 — — 50 — ‘(4 pages). 21 — —+. 100 = (4 pages). Les demandes de tirés à part doivent être portées sur les dactylogra- 1 phies; les factures réglées directement à l'imprimerie. Les auteurs peuvent contrôler la correction typographique de leurs notes, le jeudi à 10 neures, chez les imprimeurs, MM. Davy, 22 rue « “adame, Paris 6°. ; 4 COMPTES RENDUS HEBDOMADAIRES DE LA SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE SÉANCE DU 23 AVRIL Cnaizzey-BERT (P.) et LansLois (J.-P.) : Pression artérielle et tra- PVatlainsSeutaire. =... Dévé (F.) : L’échinococcose en- céphalique expérimentale envi- sagée comme type de tumeur intra-crânienne expérimentale. . Errava (G.) et Pozersxr (E.) : Sur les caractères nouveaux pré- sentés par le Bacille de Shiga ayant résisté à l’action du bacté- riophage de d'Herelle.,,....°.. GARRELON (L.) et LancLors (J.- P.) : Des effets sur l'organisme des mouvements ralentis el des mouvements brusqués.......... GLEy (E.) et Quivquaup (Alf.) : Persistance, après la surrénalec tomie double, du réflexe salivaire causé par l'excitation du nerf SOA eee de das mc aie e GorrroN (R.): Dispositif pour mesures diaphanométriques au colorimètre de Duboscq et Pellin. GRI3AUT (A.) et Tatery (J.): Sur l'emploi de l’acide trichlor- acétique et du sulfate de cuivre comme adjuvants dans la mé- thode de Kjeldahl. Application à ARR ER re ie. Herezze (F. d’) et Ezrava (G.) : Sur le sérum anti-bactériophage. STAUB (A.) et Forceor (P.\: Production rapide d’un sérum anticharbonneux actif vis-à-vis ln (Co Ne As ToHAHOoTINE (S.): Méthode pour le transport des produits sexuels BioLocre. COMPTES RENDUS. [921 SOMMAIRE DASE ‘708 727 719 713 1021. (PDEE T. LXXXIV. d’animaux marins en état de SUV Ne cer Tournape (A.) : Des mécanis- mes nerveux régulateurs de la pression artérielle. La régulation réflexe et sa provocation par l’hy- pestension dortique: 1... Tournane (A.) : Des mécanis- mes nerveux régulateurs de la pression artérielle. La régulation réflexe : sa mise en jeu par l’hy- potension aortique-.....:...... VazLET (G.) : Pyothérapie et ptysmathérapie. Méthodes d’auto- VACCINATION CUTANIVE er CRC VanpeL (A.) : Lankesteria pla- nariæ, Grégarine parasite des Plansires d’eau douce.......... ZWAARDEMAKER (H.) : Le para- doxe radio-physiologique....... Réunion biologique de Lyon BarRAL (E.) et Bonnin (E.) : Sur un cas de lactosuric précoce. Caanovirex (X.) : Le pouvoir agolutinant du sang chez l’Es- cargot en hibernation nie MouriQuanp (G.) et Mons (P.) : Les états scorbutiques pas- SASCNS EL TÉCIDNVANtS PER ES MouriquanD (G) et Micner Scorbut expérimental et OAI ION Er de Lun a Parzcor (A.) : Influence de la température sur le mécanisme de l’immunité humorale chez les Insectes et ee. ee. 0 01e 702 ————————_—_—— F Roper (A.) : Variations des propriétés du sérum antityphique en rapport avec les conditions d’immunisation. Propriété bacté- TIGE Re ALTER SAR Es LEARN Réunion de la Société belge SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE GrariA (A.): De la signification des « colonies de bactériophage » de-d'Herelle. eve An GrariA(A.): Dissociation d’une souche de Colibacille en deux types d'individus de propriétés et 754 Bi ROSE des AR CNE à de biolaciée de virulence différentes. 751 Dies GRraATIA (A.) : Sur la spécificité Bonroer (J.) et Cruca (M.) : Evo- du principe lytique........,.... 799 lution de cultures de coli no Maisin (J.) : Au sujet du prin- GONE EN ARR LE Se Co Rae 7h7 | cipe PAPRNSDARES et des anti- Borper (J.) et Cruca (M.): Ge COLIS EE ee ce ed 755 rison et retour à l’état primitif, Ropxain (J.) : “Un Sarcoptidé, par le sérum antilytique, du coli nouveau parasite de la Roussette Son re UE Ceres 748 | africaine(Eidelon helvum Kerr.). 757 Borper (J.) et Cruca (M.) : Re- Ropxain (J.) et GenoeLst (L.) : marques sur l’historique des re- Les affinités du‘ Sarcoptidé de cherches concernant la lyse mi- lPéidelon heloum ere 759 crobienne transmissible. ....... 745 Srockis (E.): Nouvelle réaction | GraTIA (A.): De l'adaptation chimique pour la recherche de héréditaire du Colibacille à l’au- l’oxygène de carbone dans le tolyse microbienne transmissible. 750 | sang ............ OT ON TS SE Présidence de M. André-Thomas, vice-président. MÉTHODE POUR LE TRANSPORT DES PRODUITS SEXUELS D'ANIMAUX MARINS EN ÉTAT DE SURVIE, par SERGE TOHAHOTINE. En 1914, j'ai décrit (1) une méthode qui me permettait d'avoir | constamment, à Petrograd, pour les recherches de cytologie expé- rimentale, des œufs et du sperme d'Oursins, transportés de la Méditerranée à l’état vivant. Je tiens ici à communiquer le perfectionnement que je suis x parvenu à obtenir en ces derniers temps. Le nouveau procédé ‘permet de maintenir la température basse plus constante et, en outre, les œufs et le sperme sont placés dans la même bouteille « Thermos », ce qui diminue le volume du paquet et aussi le coùt. Dans une bouteille « Thermos » cylindrique d’un demi-litre de capacité environ, et ayant! une gorge de 8 centim. de diamètre, est introduit un petit appareil consistant en une demi- boule creuse en caoutchouc, qu’on emplit de glace. Des bords de cette boule s'élèvent verticalement quatre fils en métal ;- perforent un petit couvercle en liège, qui peut être soulevé pour C. R. de la Soc. de biol.;, (1) S. Tchahotine. us t. LXXVIT, p. 48. EVE Q 0.4" “ ide Lee ES Le . dre. mn" ll, PAP PE PT Æ4 “és = oh ils SÉANCE DU 23 AVRIL 703 introduire de la glace dans la boule, puis abaïssé. Ce couvercle est perforé en plusieurs points, où on introduit des petites am- poules remplies du sperme (voir plus loin) et fermées herméti- quement ; elles plongent ainsi par un bout dans la glace à la température de o°. Au-dessus de ce couvercle, s'en trouve un autre, semblable au premier, qui est fixé par des fils à la distance de 6 ceniim. environ du premier. Il est aussi perforé et contient des ampoules avec les œufs dans la solution de KCN ou NaNl m/3.000 dans l’eau de mer. Ces ampoules sont ainsi suspendues | nn NN @ dans une atmosphère un peu au-dessus de o°, ce qui est indispensable à la survie des éléments, comme je l'ai démontré antérieurement (x). Pour remplir les ampoules avec le sperme, on prélève ce dernier avec une pipette des testicules d'Oursin ouvert et on le vide dans une petite éprouvette. On prend un morceau de tube en verre de 6-8 millim. de diamètre et on l’effile d’un côté, on soude l’autre bout, on flambe le tout pour stériliser, on soude de suite le bout capillaire et on laisse refroidir. Pour remplir, on passe l'extrémité du bout capillaire à la flamme et on la plonge . vite dans l’éprouvette avec le sperme, afin qu’elle se brise par re- froidissement soudain ; le sperme est alors aspiré en dedans de l'ampoule à cause de l’air raréfié qui y est contenu. On renverse 704 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE l'ampoule, on plonge son bout large dans un peu de glace pour éloigner les produits du bout capillaire et on soude ce dernier à la flamme. Pour les œufs, le processus est le même, seulement ces derniers : sont placés dar:s l’éprouvette contenant la solution de KCN men- tionnée. Il est bon de les bien laver avec cette solution avant de les mettre dans l’éprouvette. Le vase « Thermos » est obturé par une autre boule de caout- chouc, qui est comprimée doucement par en haut par un peu de coton et un bouchon de liège qui pose sur l’orifice de la bouteille-enveloppe métallique protectrice qui entoure le vase. ‘ La bouteille destinée à être transportée est placée dans un petit coffret de bois revêtu intérieurement de feutre. (Laboratoire de physiologie de M: François Franck, Collège de France.) LE PARADOXE RADIO-PHYSIOLOGIQUE, par H. ZWAARDEMAKER. Dans des mémoires précédents, j'ai exposé l’action physiolo- _gique des rayons « et Ê sur le cœur des animaux (1). J’ai pu décou- vrir des effets identiques pour les deux espèces de rayonnements, si l'on compare des doses équivalentes exactes. Mais dès qu'on fait agir les deux mêmes radiations simultanément, elles s’affai- blissent réciproquement et se neutralisent à un certain moment. Geci s'applique aussi bien aux doses minimes effectives, qu'aux - doses un peu plus élevées. Il n'existe pas de proportionnalité. Au ‘contraire, la représentation graphique des quantités antagonistes fournit une ligne à caractère logarithmique (2). Cet antagonisme des effets de deux sortes de radiations COrpus- culaires, appliquées ensemble, et cette similitude d'effets si on les prend isolément, s'opposent à l’assimilation des effets radioactifs au balancement des ions. Tous les ions qui se balancent ont le- même signe, le signe positif. En outre, l’'émanation et la radiation libre, nous fournissent des facteurs radiophysiologiques qui, cer- tes, ne sont pas liés à des ions (3). (r) Résumé dans : On physiological radio-activity. Journ. of Physiol., vol. 53, pH (2) C. R. de la Soc. de biol. La figure se trouve par hasard renversée. Il faut la lire en intervertissant le haut et le bas. Pour les irradations au moyen de mésothorium, radium, polonium, Acad. Amsterdam, 3x mars r91= : 4h. néerl. de physiol., t. 2, p. 5oo, r9r8. (3) Acad. Amsterdam, 25 sept. 1920. À EPS en Se” . € EM is | + SE PEN EL RE OR EEE CR Te 7 MESA SÉANCE DU 23 AVRIL #05 L'aspect le plus simple de l’antagonisme radioactif est le para- doxe radiophysiologique. Celui-ci se montre dans la perfusion du cœur de Grenouille au moyen d'une canule de Kronecker ou du cœur d'Anguille au moyen d’une canule de Symes, chaque fois qu'on passe d’une solution de Ringer à métal radioactif léger à une solution semblable à métal radioactif lourd ou vice-versa. La figure donne un exemple. Le ventricule de Grenouille battait tout d’abord au moyen d'une solution de Ringer contenant 4o milligr. de nitrate de thorium par litre à la place du potassium. Lors- qu on passe à la solution de Ringer au potassium, 170 milligr. de chlorure de potassium par litre, apparaît un arrêt de une demi- minute. Le cœur bat ensuite un certain temps régulièrement, - puis est ramené au liquide de thorium, contenant cette fois-ci 6o milligr. de nitrate par litre. Nouvel arrêt, pendant 3/4 de Paradoxe K=Th et ThK. N.-B. — L'’abcisse indique le temps en périodes de 3 minutes. minute, puis reprise des pulsations de forme très régulière. L’explication de ce paradoxe est extrèmement simple. Quand les lacunes du cœur contiennent des atomes radioactifs d’une seule sorte, des rayons « ou 8, le cœur bat régulièrement ; quand, au contraire, les deux espèces s'y trouvent associées, le cœur s’arrête. L'action d’une espèce annihile celle de l’autre, parce que les rayonnements corpusculaires apportent à la surface des cellules . des charges de signe contraire, qui se neutralisent exactement, puisque les deux charges prises isolément étaient choisies telles qu'elles déclenchaient l’activité cellulaire. En été, quand à cause des hormones sens lecronties (1) qui se (x) Arch. néerl. de on (ie 5, P' 205, 10217: 706 : SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE trouvent dans les lissus les doses d’atomes radioactifs dans le liquide de Ringer doivent être très petites, le fait paradoxal ne s’observe pas. Sans doute, le mélange se fait-il sans différence suf- fisante de niveau, et par conséquent, imparfaitement. En outre, l'organe extrêmement sensible se contracte très facilement et l’au- tomatisme persiste sans difficulté. Pendant l’époque de transition que traversent certains animaux, il arrive qu'un cœur fraîchement préparé ne présente pas de para- doxe, tandis que le phénomène apparaît quelques heures après. PERSISTANCE, APRÈS LA SURRÉNALECTOMIE DOUBLE, DU RÉFLEXE SALIVAIRE CAUSÉ PAR L'EXCITATION DU NERF SCIATIQUE, par E. GLey et Arr. Quinquaup. L’excitation du bout central d’un nerf sciatique provoque sur le Chien une sécrétion assez abondante de la glande sous-maxil- laire ; c’est un réflexe bien connu’ depuis les expériences de Owsjannikov et Tschiriev, de Vulpian, de Gley, etc. (x). On a prétendu que ce réflexe est très diminué après l’extirpa- tion des deux surrénales (2). Et dans le travail dans lequel Can- non à examiné et critiqué la théorie à laquelle nos recherches sur le rôle de l’adrénaline nous ont conduits (3), il fait grand état des expériences de Florovsky (4). Nous avons répété ces expériences. Les Chiens sur lesquels nous avons opéré ont été, comme ceux de Florovsky, d’abord anesthé- siés (par le mélange AEC), puis curarisés. On excite le bout cen- tral d’un sciatique par un courant induit d'intensité modérée (2 volts, 1 microcoulomb ou o uG 5) durant 30 secondes ; on observe qu'il s'écoule, pendant ces trente secondes, par une ca- nule préalablement introduite dans le canal de Wharton, X à XIF gouttes de salive, quelquefois un peu moins, V à VIII gouttes, sur- tout si l’animal est déjà vieux. Que l’on enlève alors les deux surrénales, et que l’on excite de (x) Voy. A. Vulpian, Leçons sur l'appareil vaso-moteur, Paris, 1875, t. I, p. 435 et suivantes et E. Gley, De l’action réflexe du merf sciatique sur la glande sous-maxillaire. C. R. de la Soc. de biol., 20 février 1886, p. 79-81. (2) G. B. Florovsky : On the mecanism of reflex salivary secretion. Bull. de l’Acad. impériale des sciences, Petrograd, 1917, p. 119-136 (avec 4 pl.) (8) E. Gley ct Alf. Quinquaud. La fonction des surrénales. I. Du rôle phy- siologique supposé de l’adrénaline. Journ. de phys. et de pathol. générale, 1918, XVII, 807-835. (4) W. B. Cannon. Studies on the conditions of activity in endocrines glands, V. The isolated heart as an äindicator of adrenal secretion induced by pain, asphyxia and excitement. Amer. Journ. of physiol., 1919, L, 309-432. { x SÉANCE DU 23 AVRIL 707 _ nouveau le bout central du sciatique avec le même courant, on constate que le réflexe salivaire est identique à ce qu'il était avant l'opération. Tel est le fait essentiel. Le tableau ci-dessous résume la plupart de nos expériences : Chiens I. vieux, 7 k. IT Il]. IV Pl VIH Hosieux, HCJeUnC, 12, k- jf Jeune, 9 k. - c adulte, 10 k. Q k. HOT jeune, ok. : ed Vienne, Hire CS Temps compris entre la surré- Gouttes nalectomie et desalive les excilations du scialique Excila- tions DAC O° © CO) | O2 ouC5 D: I | © © 15 min. 20 É 30 35 4o 45 25 30 D 90 durant! 30 sec. ES OFE © © O1 023 2 Hi EM CN EN © EN) — N 1! © 1 Gn OO E GUN bei (ei 12 IO 8-0 e] 14 oo 19 i12 Observalions avant l'opération. après l’opération. avant l’opération. après l’opération. avant l'opération. après l'opération. avant l’opération. après l'opération. avant l'opération. après l'opération. avant l’opération. après l'opération. avant l'opération. après l'opération. T. rectale : 3428 T.: 5405 Mais, pour observer ce fait, il y a des précautions à prendre. La première est de n’exciter le sciatique que quelque temps après la surrénalectomie. Il est rare que le réflexe, un quart d'heure 7CE SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE après l'opération, soit redevenu normal (voir expér. LT ND: Il importe d'attendre au moins 20 à 30 minutes. Voilà longtemps, en effet, que Pavlov a montré (en 1878) que les irritations abdomi- naïes donnent lieu à des actions d’arrêt sécrétoire. Dans bien des cas, nous avons vu que la sécrétion réflexe est diminuée de moitié ou d’un tiers dans le premier quart d'heure qui suit l’opération. L'autre part, le réflexe ne se maintient normal que si la tem- pérature de l'animal ne s’abaisse pas trop. L'expérience II est particulièrement démonstrative à cet égard; une demi-heure après l'opération, on s'aperçoit que la réaction s’affaiblit ; on constate alors que la température rectale est au-dessous de 35° ; à partir de ce moment, le réflexe va en diminuant ; même des excitations plus fortes sont impuissantes à le ramener à sa valeur preraiére. Dans une autre expérience, qui n’est pas reportée sur le tableau précédent, le réflexe qui était assez faible avant la sur- rénalectomie (VI gouttes en 30 secondes) fut trouvé presque le mème après l'opération (IV à V gouttes), mais on constate qu 1l diminue très rapidement (il tombe à II-IHI, puis à à’ Il gouttes, même avec un courant d'intensité double ou triple) ; la température de l’animal, un fox à poils ras, n'était, les procédés de ré- chauffement employés, que de 34°6. Résumé. — Le réflexe salivaire, causé par l'excitation du bout central d'un nerf sciatique, n’est pas modifié à la suite de l’extir- palion des deux surrénales, à la condition que l’on observe les précautions qu'il est nécessaire de prendre dans toute recherche où l’on étudie des réactions du système nerveux central. SUR LES CARACTÈRES NOUVEAUX PRÉSENTÉS PAR LE BACILLE DE SHIGA AYANT RÉSISTÉ À L'ACTION DU BACTÉRIOPHAGE DE D HERELLE, par G. ELrava et E. Pozersxi. Lorsau on ensemence sur un tube de gélose très sèche un mé- lange de Shiga et de bactériophage correspondant très actif, la surface de la gélose ne présente le lendemain aucune colonie de Bacille de Shiga, elle est totalement nue. Dans le cas d'un bac- tériophage d'activité moyenne, la gélose reste stérile sur toute sa hauteur, sauf au niveau du croissant desséché de son extrémité supérieure, sur lequel on #2 de petites colonies microbiennes très fines. Avec une pipette de verre à bout émoussé et recourbé, on pé- nètre au cœur d'une de ces colonies en ayant bien soin d'en évi- ter les bords, et on en prélève ainsi une trace. En repassant ces LME de EL CA + # à its SÉANCE DU 23 AVRIL 109 germes sur gélose très sèche, on obtient une couche de microbes ne présentant que de très rares colonies négatives du bactério- phage. Dans le croissant desséché, on retrouve de nouveau de _ petites colonies très fines. On refait la même opération de réense- mencement et on arrive, après trois ou quaire passages, à avoir une couche homogène d'apparence normale de Bacilles de Shiga. Les … ainsi sélectionnés présentent les caractères sui- vants : 1° La culture ne trouble pas le bouillon, tandis que le Ba- cille de Shiga normal le trouble toujours. En agitant le tube, on obtient un trouble homogène. Abandonnée à elle-même, la cul- ture se résédimente. . 2° L'aspect microscopique est un peu différent de celui du Bacille de Shiga normal : les microbes se présentent sous un ‘aspect plus coccobacillaire. 3° L'agglutinabilité par le sérum anti Shiga normal est sen- siblement diminuée. Le sérum qui agglutine le Bacille de Shiga normal à un taux limite de 1/400o n'agglutine pas l'espèce mo- difiée à un taux de 1/20. h° Cette espèce modifiée jouit vis-à-vis du bactériophage d’une résistance remarquable. A. Une souche de bactériophage très ac- tive, ajoutée à une émulsion en bouillon de Bacilles de Shiga sélectionnés, reste sans effet sur ce microbe. Au lieu d’un éclair- cissement de l’émulsion atteignant une limpidité parfaite (ce qui s’observe avec une culture de Bacilles de Shiga normale), observe, au contraire, une multiplication des germes. Cette mul- tiplication présente les caractères que nous venons de citer plus haut, c’est-à-dire que les microbes s'accumulent dans le fond du tube et se répartissent en un trouble homogène par agitation. B. Sur gélose le mélange de ce Bacille de Shiga modifié avec du . _bactériophage donne une couche uniforme de microbes, tandis qu'un tube témoin fait avec un bacille de Shiga non modifié addi- tionné de bactériophage, présente, suivant la quantité de ce der- nier, soit une surface parsemée de nombreuses colonies néga- tives, soit une surface complètement stérile. 5° Ce caractère de résistance au bactériophage présenté par le Bacille de Shiga ainsi modifié persiste pendant plusieurs généra- tions. Après le huitième passage, il commence à s'atténuer. Le microbe est cependant encore beaucoup plus résistant au bactério- _ phage qu'un Shiga normal. À ce moment, réapparaît l'aspect nor- mal de.la culture en bouillon, c'est-à re trouble homogène avec ondes soyeusés sans dépôt die le fond du tube. L’ sgglutinabilité par le sérum anti-Shiga tend aussi vers la normale, - Après le quinzième passage, la culture en bouillon du Bacille de Shiga modifié présente les caractères d’une culture de Shiga 710 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE normal, cependant la résistance du microbe au bactériophage reste plus grande encore que celle d’un Bacille de Shiga normal. (Laboratoire de physiologie de l’Institut Pasteur). PYOTHÉRAPIE ET PTYSMATHÉRAPIE. MÉTHODES D'AUTO-VACCINATION CURATIVE, par G. VALLET, La méthode qui fait l'objet de cette note repose sur l'emploi, en injections sous-cutanées du pus, provenant du malade à trai- ter, après une préparation particulière ayant pour effet de rendre ce pus homogène et stérile. C’est l'aulopyothérapie. La même technique et la même utilisation sont applicables aux crachats. C'est l'auto-plysmathérapie (rrucux, crachat). La préparation de ces vaccins est facile et rapide. Pour en obte- nir par exemple 10 c.c., on introduit dans une petite éprouvette radiée DEC de ue ou de crachats et r c.c. de chloroforine Une vive agitation du mélange amène au bout de 2 à 3 minutes une émulsion laiteuse. On complète à 10 c.c. par addition d’eau salée physiologique, on agite encore et on répartit en ampoules. Le produit est prêt à être employé. Dans ces manipulations, le chloroforme agit à la fois comme antiseptique et comme agent d' enineeeien. Une instrumen- tation très simple, même de fortune, permet de réaliser l'homogé- néisation, que la simple agitation du récipient ne suffirait pas à provoquer.Nous avons construit avec les moyens du laboratoire, un agitateur à palette fonctionnant.à la main et donnant un mii- lier de tours par minute (alternativement dans un sens et dans un autre). Si on utilise un produit franchement purulent, aucune précau- tion spéciale n'est à prendre avant de l'introduire dans l'émul- seur. Mais il peut être indiqué de séparer préalablement par la centrifugation le pus d’un autre liquide (synovie dans le pus des arthrites, salive pour les crachats). Dans le cas d’urines purulen- tes, il est nécessaire de dissoudre et d'éliminer les sels urinaires par des lavages à l’eau distillée, suivis de centrifugations, pour n'utiliser que le culot de pus. Les crachats se prêtent fort bien aux manipulations, qui viennent d’être décrites. Quelques crachats particulièrement visqueux et adhérents peuvent motiver l'ad- jonction d’une quantité supplémentaire d’eau physiologique dans l'émulseur. Mais toujours on obtient finalement une émulsion lai- teuse, bien stable et facilement injectable. En ce qui concerne les. SÉANCEN DU -LONAVERI Halal pus, il est plus spécialement nécessaire d’agiter soigneusement l'ampoule, avant l'usage, pour rétablir l'homogénéité de la sus- pension. Neuf malades ont été soumis à cette auto-vaccination : une arthrite purulente aiguë du genou à Streptocoques ; une arthrite ponococcique du genou ; une infection puerpérale avec localisa- tions phlegemoneuses multiples et un abcès ; une cystite calcu- leuse compliquée de pyélonéphrite ; un abcès de la hanche à Strep- tocoques ; deux pleurésies purulentes anciennes ; deux broncho- pneumonies. Les résultats obtenus furent très bons dans la majo- _rité des cas : incomplets dans les deux pleurésies, où la guérison absolue n’est pas encore obtenue, ils se montrèrent particulière- ment impressionnants dans l'infection puerpérale et l’arthrite purulente du genou à Streptocoques. Dans cette dernière, dont la gravité était extrême, la guérison survint sans intervention opératoire. Les doses utilisées pour le traitement de ces malades ont varié de 1 à 2 c.c. par injection, tous les jours ou tous les deux jours. Les injections sont peu douloureuses, elles n'amè- _ nent qu'une réaction locale modérée. Nous n'avons pas observé d’abeès à leur suite. [1 n’y a pas de réaction générale. Quant au mode d'action de cette forme de thérapeutique biolo- gique, il est probablement complexe et subordonné à des facteurs multiples : auto-vaccination spécifique par les corps microbiens, _protéinothérapie banale, action des diastases contenues dans les leucocytes et, peut-être, intervention des principes lytiques, dont le rôle vient d'être récemment entrevu L'ÉGHINOCOCCOSE ENCÉPHALIQUE EXPÉRIMENTALE ENVISAGÉE COMME TYPE DE TUMEUR INTRA-CRANIENNE EXPÉRIMENTALE, par F. DÉvé. Nous avons déjà brièvement indiqué, à la fin d’une communi- cation antérieure (1), le point de vue sur lequel nous désirons insister dans la présente note, à l’occasion de deux nouveaux faits expérimentaux. Le 25 décembre 1920, nous pratiquions, chez un Lapin, une inoculation intra-cérébrale de HI gouttes de sable échinococcique (du côté gauche, à mi-distance entre l'orbite et l’oreille). Aucun accident immédiat. Du 3 jusque vers le 15 janvier, troubles paré- (x) F. Dévé. Échinocococcose cérébrale métastatique expérimentale. C. R. de la Soc. de biol., 24 avril 1920. 712 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE tiques passagers localisés à la patte antérieure et à la patte posté- rieure gauche (hémiparésie homologue transitoire). L'animal reste ensuite en bon état jusque vers le 20 mars (phase latente). À cette époque, apparaissent les premirs symptôms de tumeur cérébrale : torpeur, mouvement de « tournis » vers la gauche, équilibre incertain, mâchonnement et grincement des dents, respiration lente (à 4o). Ces troubles vont s’accentuant et l’ani- mal, qui à partir du 31 mars, avait cessé de manger, meurt le k avril (100 jours après l'inoculation). Ajoutons qu'à trois re- prises, les 13 janvier, 31 mars et 3 avril, un examen ophtalmos- copique fut pratiqué — par nos confrères les D* Paul Petit et À. Lacroix, que nous remercions ici de leur obligeance, — qui ne révéla aucune altération du fond de l’œil, notamment aucune stase papillaire. : Autopsie : Masse polykystique, du volume d'une petite cerise, occupant tout le pôle postérieur de l'hémisphère cérébral gauche, à l'intérieur duquel elle s'est développée. Les kystes agminés ont une taille qui va d'un grain de millet à un gros grain de chéne- vis. Atrophie de la substance cérébrale, par distension, sans con- gestion, ni réaction méningée ; aucune adhérence. Un petit amas polykystique, paraissant en continuité avec le précédent, occupe la région interpédonculaire. Un troisième groupe, indépendant, formé de quatre ou cinq kystes, s'est greffé sur la face antérieure du bulbe. Trois kystes, de la grosseur d’une tête d’épingle, siè- gent superficiellement à la partie tout antérieure de l'hémisphère gauche, dans la région orbitaire. Enfin une petite vésicule isolée est insérée sur la face interne de la dure-mère, dans la région pariétale gauche. Un autre Lapin, inoculé le même jour et dans les mêmes con- ditions que le précédent, mais avec une dose un peu moindre de sable hydatique (II gouttes), est encore vivant le 21 avril. Après une phase silencieuse de près de trois mois, il présente, à son tour, dpuis quelques jours, des signes peu douteux de tumeur cérébrale : tournis du côté homologue, amblyopie unilatérale croisée. Il n'offre, lui non plus, aucune ébauche de stase papil- laire. Ainsi nous avons réussi à provoquer, chez l'animal, le développement de kystes hydatiques intra-cérébraux accompa- gnés de kystes méningés, reproduisant certains faits d’ensemen- cement opératoire observés chez l'Homme. Mais ce qui fait, croyons-nous, le principal intérêt de cette expérience, c'est qu'elle . nous a permis de réaliser, d’une façon à la fois extrêmement sim- ple et tout à fait fidèle, la production expérimentale d’une tu- meur cérébrale typique. : Tumeur rigoureusement aseptique ; tumeur non irritante (car SÉANCE DU 23 AVRIL j 713 elle ne provoque, à son contact, pour ainsi dire aucune réaction toxi-inflammatoire du système nerveux), tumeur ayant donc une action purement mécanique ; tumeur à développement remar- quablement lent et régulier, à expansion progressive el en quel- que sorte indéfinie ; tumeur obtenue à l’aide d’une trépanation ponctiforme et d'une aiguille capillaire, par injection de Il ou III gouttes de sable hydatique, par conséquent avec un minimum de traumatisme cérébral et en respectant complètement les condi- tions physiologiques intra-crâniennes ; enfin, tumeur pouvant être localisée exactement au point voulu, réserve faite pour quel- ques greffes méningées erratiques ; telles sont les conditions phy- sio-pathologiques à peu près parfaites qui nous paraissent devoir faire de l’échinococcose encéphalique provoquée par inoculation directe, le type des tumeurs intra-crâniennes expérimentales. En permettant d'étudier méthodiquement le syndrome d'hy- pertension crânienne, la technique en question, appliqués chez des animaux appropriés, contribuera, sans nul doute, à éclairer le mécanisme encore discuté de la stase papillaire (1). Aussi bien, nous pensons que l’inoculation échinococcique pourrait servir à élucider maints autres problèmes de pathologie nerveuse : céré- brale, médullaire, voire même sensorielle. C’est ainsi qu’une ino- culation orbitaire profonde réaliserait sans doute aisément une compression progressive du nerf optique, « prolongement du cerveau »: (Laboratoire de bactériologie de l'Ecole de médecine de Rouen). PRODUCTION RAPIDE D'UN SÉRUM ANTICHARBONNEUX ACTIF VIS-A-VIS DU COBAYE, par À. Sraus et P. ForGeor. Marchoux, Sclavo, Sobernheim, San-Félice, ont vainement tenté de protéger le Cobaye au moyen de leurs sérums antichar- bonneux. Frasey (2) arrive à protéger un Cobaye sur deux, au moyen d'un sérum obtenu par l’inoculation au Cheval de doses énormes ( 2 à 3 gr.) de bactéridies virulentes, répétées pendant plusieurs mois. (x) Nous avons pu voir, il y a quelques jours, à la lecture de la remarquable thèse de J. Bollack (Paris 1919), que cet auteur avait déjà eu l’idée d'utiliser l’inoculation hydatique intra-cérébrale, dans le but de provoquer une stase papillaire expérimentale. Son unique tentative (expérience 6) était d’ailleurs restée négative. (2) Frasey. Bull. de la Soc. de méd. vétér. pratique, 17 juin 1914. 714 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE Nous nous sommes demandé si un mode d'immunisation dif- férent du procédé habituel (inoculation de fortes doses viru- lentes), ne conduirait pas à des résultats plus rapides et meil- leurs. Nous avons songé à utiliser la méthode indiquée par Ni- colle, Frasey et Debains (1), pour l'obtention des sérums antimi- crobiens, méthode utilisée avec succès par Truche, pour la pro-:: duction d’un sérum antipneumococcique. Dans cette méthode, on se sert comme antigène de corps’ mi- _crobiens tués par l’alcool-éther (âà), et dont une émulsion est injectée dans les veines des producteurs de sérum, quotidienne- ment pendant plusieurs jours. Une difficulté se présentait : les spores de la bactéridie charbonneuse résistent, en effet, à l’ac- tion de l’alcool-éther, même lorsque le contact est prolongé pen- dant 48 heures. Il convenait donc de s'adresser à une race aspo- rogène, aussi virulente que possible. Comme l'ont constaté nom- bre d’auteurs, et, plus récemment Baudet (2), l'obtention d’une telle race offre quelques difficultés ; tous les échantillons ne se prêtent pas à cette modification, certains sont particulièrement réfractaires, et exigent, si on emploie, comme nous l’avons fait, les méthodes de Roux et de Chamberland, un contact si pro- longé avec l’antiseptique, qu'ils pen presque entièrement leur virulence. Après l'essai de nombreux échantillons o. bactéridies, l’un de nous a pu obtenir une race définitivement asporogène et très virulente, puisqu'elle tue le Lapin au 1/10.000 de milligr. en 3 jours, le Cobaye au r/100.000 en 2 jours 1/2, la Souris au millionième de milligr. en 3 jours, par inoculation sous la peau (culture de 24 heures sur gélose). C’est cette race qui nous a servi à préparer nos émulsions. Les corps microbiens, recueillis sur gé- lose, sont placés pendant 48 heures au contact de l’alcool-éther, séchés dans le vide sulfurique, et réduits en poudre au moyen du broyeur à biiles. Comme producteurs de sérum, nous nous sommes adressés, pour commencer, à des Lapins. Ces Lapins re- çoivent quotidienenment pendant 10 jours dans la veine mar- ginale de l'oreille, 1 centigr. de microbes alcool-éther, pesés à l'état sec, et émulsionnés dans 5 c.c. d’eau physiologique. Le poids de ces animaux reste en général stationnaire pendant la période des inoculations ; le seul phénomène observé est une réaction thermique assez forte qui commence à apparaître une demi-heure après l'injection, atteint son maximum (1° à 1°5) vers là 2° heure, et se maintient pendant 4 à 5 heures. Tout à fait exceptionnellement, quelques animaux (1 sur 6) présentent, (x) M. Nicolle, Frasey, Debains et Nicolas, Ann. de l'Institut Pasteur, t. XXXIV, p. 285. | (2) Baudet. Centralbl. fur Bakter, À Origin, t. LX, p. 462-480. SÉANCE DU 23 AVRIL 715 dès la première inoculation, des symptômes paralytiques analo- gues à ceux observés par Marchoux au cours de ses essais d’im- murmisation, et HAE Marmier, dans ses inoculations de toxine char- bonneuse. Après 10 jours de repos, les Lapins sont saignés partiellement pour l'essai du sérum. Ce sérum n'est pas, en général, plus agglu- tinant que le sérum normal de. Lapin qui agglutine jusqu’au 1/200. Cependant, certains de nos sérums agglutinaient au 1/1000 et même au 1/5000, sans que nous ayons pu (ce que nous prévoyions), établir une corrélation quelconque entre cette propriété et la résistance conférée aux animaux d'épreuve. Ces sérums, par contre, possèdent à un degré marqué, le pou- voir de fixer l’alexine. Alors que le sérum normal de Lapin ne dévie par le complément même au 1/50, nos sérums dévient au 1/500 et au r/1000 (méthode Nicolle). Là, non plus, il ne nous a pas semblé y avoir de corrélation bien nette entre le pouvoir fixateur et la valeur protectrice du sérum. Injecté à à la dose de 2 c.c. sous la peau, 24 heures avant le virus, le sérum que nous avons obtenu protège définitivement le Co- baye contre une dose mortelle de notre charbon asporogène viru- lent qui tue les témoins (préparés ou non, la veille, par 2 c.c. de sérum normal de Lapin) en 4o à 50 Harnes, Les autres sérums anticharbonneux de différentes provenances que nous avons expérimentés dans les mêmes conditions, n'ont pas protégé les Cobayes contre le même virus. Vis-à-vis du deuxième vaccin, notre sérum n'a conféré au Co- baye, qu une survie de 2 à 3 jours. Cette insuffisance du sérum chez les petits animaux à l'égard de la culture sporulée constatée par tous les auteurs, pourra peut-être disparaître lorsque, utili- sant le Cheval comme producteur de sérum, nous serons libres de multiplier les séries d’inoculations d’antigène et surtout les saisgnées d’épreuve. Cette dernière opération, chez le Lapin, est délicate à répéter, si l’on veut obtenir une quantité notable de sang. : À noter que tous les Lapins ne sont pas aptes à fournir un sérum actif. Certains animaux, même après plusieurs séries d’in- jections, donnent un sérum très peu ou pas actif. Ceux qui doi- vent fournir un bon sérum l’indiquent déjà après la première série d'injections. Le même fait a été constaté chez les Chevaux utilisés pour la production d’autres sérums. Les Cobayes traités par le sérum et qui ont survécu à l’inocu- lation d’épreuve n'ont pas acquis l’immmunité ; ils succombent aussi vite que les témoins à l’inoculation de 1/10.000 mgr. de charbon asporogène ou de 1/10 de c.c. de deuxième vaccin pra- 716 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE tiquée 10 jours après cette épreuve. C'est ce qu'avait déjà sense Marchoux pour le Lapin. Nous nous proposons de poursuivre ces essais en nee le Cheval comme producteur de sérum. Il nous a semblé que la possibilité de protéger le Cobaye, le peu de temps nécesaire à la production du sérum, l'absence de tout danger dans les manipulations étaient des faits intéressants à signaler, et que l'injection des microbes alcool-éther serait la méthode de choix pour l'obtention d'un sérum anticharbonneux si le Cheval se comportait, comme nous l’espérons, de la même façon que le Lapin. SUR L'EMPLOI DE L'ACIDE TRICHLORACÉTIQUE ET DU SULFATE DE CUIVRE COMME ADJUVANTS DANS LA MÉTHODE DE KJELDAHL. APPLI- CATION A L’URINE, _ par À. Gricaur et J. Taiery. Nombreux sont les adjuvants proposés en remplacement du permanganate de potasse primitivement employé par Kjeldahl dans sa méthode d’hydrolyse sulfurique ; tour à tour ont été pré- conisés les oxydants et les réducteurs plus ou moins énergiques. La valeur de tous ces réactifs, pour le point qui nous concerne, réside bien moins à notre avis, dans leurs qualités oxydantes ou réductrices faibles ou prononcées, que dans la manière dont ils se comportent vis-à-vis de l’acide sulfurique bouillant. Tel oxy- dant énergique ne donnera que des résultats peu satisfaisants par suite de sa décomposition instantanée ou tout au moins très rapide dans les conditions de la réaction. Son action ne sera pour ainsi dire que superficielle et malgré une décoloration précoce et trompeuse de la liqueur, la transformation des corps azotés en ammoniaque ne sera guère plus active qu’en présence de l'acide sulfurique seul. Il semble que la qualité primordiale pour tout adjuvant, dans la méthode de Kjeldahl, doive être de présenter une certaine stabilité vis-à-vis de l'acide sulfurique bouillant, de manière à ce que sa décomposition se fasse d'une manière lente et continue, et que sa présence se manifeste jusqu’à la fin de la réaction ; l’acide trichloracétique, oxydant doux, associé au sul- fate de cuivre remplit au mieux ce désidératum. Chauffé avec l'acide sulfurique concentré, l'acide trichloracé- tique se détruit partiellement en gaz chlorhydrique, acide car- bonique et oxyde de carbone, tandis que la majeure portion dis- tille et échappe ainsi à la décomposition. Dans les conditions du Kjeldahl, l’acide trichloracétique qui distille, vient se conden- CU US Jet 2 PORN PR Ut LIEN din À SÉANCE DU 23 AVRIi ACTA ser sur les parois du ballon et retombe sur l'acide sulfurique, asurant ainsi un renouvellement continuel de la matière oxy- dante au sein de la mixture d’hydrolyse. Ajoutons que par ce procédé, la mousse est presque complètement évitée et que les particules charbonneuses sont constamment entraïnées vers le fond du ballon, grâce au lessivage méthodique qu'occasionne l’acide trichloracétique condensé. Tous ces avantages réunis font que ce procédé y gagne en rapidité et en sécurité sur Ja plupart des procédés classiques. Technique pour le dosage de l'azote total dans l'urine. — On disposera d’une solution d'acide trichloracétique à 20 p. 100 et d'une liqueur cupro-sulfurique, dont voici la composition : re noqUeMpUurs AMOR RARE SAMIR 100 €C.C. Solution de sulfate de cuivre à 1 p. 200 ...,......... «TOO! C;C: Dans un ballon de Kjeldahl de 250 c.c. environ, on place : 10 G.c. d'urine, 10 c.c. d'acide trichloracétique à 20 p. 100 (x), b c.c. de liqueur cupro-sulfurique. Porter le mélange à l’ébullition. Dès que l'eau est évaporée et _qu'apparaissent les vapeurs blanches, couvrir l’ouverture du bal- lon à l'aide d'un petit entonnoir qui servira de condensateur et continuer la chauffe jusqu’à décoloration complète de la liqueur. Celle-ci ne garde plus alors qu'une légère teinte bleue due à la présence de sulfate de cuivre. L'opération est terminée. La mixture ainsi obtenue se prête facilement au dosage ultérieur de l’ammoniaque par l'un quelconque des procédés connus, y com- pris la nesslérisation directe. Comparée à la méthode de Denigès à l’oxalate de potasse, la méthode à l'acide trichloracétique et au sulfate de cuivre offre l'avantage d'être plus rapide et de ne pas donner de mousse abondante pendant le premier stade de l'opération, Voici, à titre documentaire, la durée de l’hydrolyse pour les deux procédés, pratiqués parallèlement sur une urine de faible concentration, une urine normale et une urine diabétique : PROCÉDÉ INDIQUÉ : Procépé Denicis : 0 minutes 3b minutes 27 minutes 55 minutes 45 minutes 2 heures et demie Quant aux résultats obtenus, ils sont dans la règle un peu plus élevés pour le procédé que nous indiquons que pour le procédé Denigès. Exemples : (1) Dans le cas d’urines albumincuses et où l’on désirerait se débarrasser de l’atbumine, il suffirait de filtrer préalablement le mélange à parties égales d'urine et d'acide trichloracétique à 20 0/0 et d’en prélever 20 c.c. Brococie. Compres RENDuS. — 1921. T. LXXXIV. br - 118 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE PROCÉDÉ INDIQUÉ ProcéDÉ DE DENIGES 7,920 7,085 8,700 SAN 8,450 9,260 9,199 (Laboratoire de chimie de M. le P° Chauffard). Lankesleria planariue, GRÉGARINE, PARASITE DES PLANAIRES D'EAU DOUCE, par À. VANDEL. Les Grégarines, parasites des Planaires d’eau douce ont été signalées depuis longtemps. Max Schultze, en 1851, en fait déjà mention ; elles ont été retrouvées par Hallez (1879) chez PI. fusca. Mingazzini (1894) les rattache avec doute au genre Pleurozyga. Labbé (1899) les nomme Lankesteria planariae (1). Moi-même, : J'ai trouvé cette Grégarine dans des PI. lugubris récoltées dans l'Oise. Enfin, j'ai pu récemment étudier dans un individu de PI. polychroa, provenant de la source du Lez, près Montpellier, toutes les phases sexuelles de ce Protiste, et comme jusqu'ici les : états végétatifs étaient à peu près seuls connus, j'ai cru intéres- sant, d'en signaler rapidement les principaux stades. Ce dévelop- pement paraît d’ailleurs très semblable à celui de Lankesteria ascidiae, bien connu depuis le travail classique de Siedlecki (1899) (2). nn Cette Grégarine se trouve à l’état végétatif dans les cæcums intestinaux de la Planaire (fig. r). Elle mesure 90 à 100 n. Le pro- tomérite est vacuolaire ; le deutomérite se termine parfois par quelques prolongements amæboïdes (fig. 2). La zyzygie se pro- duit dans l'intestin (fig. 3), mais ultérieurement les cellules intestinales sont détruites (fig. 4), et le couple se trouve plongé dans le parenchyme de l’hôte ; il forme là un kyste sphérique ou ovoïde, mesurant 100 x environ, et qui est limité par quelques cellules parenchymateuses (il n’y a pas de réaction phagocytaire nette). C’est à l’intérieur de ce kyste qu'ont lieu la réduction des (1) À. Monti : (Archivio Zoologico Italiano, 6, 1912) signale un Sporozoaire parasite de PI. torva qui provoquerait une diffusion des ovaires à travers le corps de l’hôte, mais il se pourrait que les prétendus ovules trouvés par Fau- teur dans le parenchyme ne soient que les stades végétatifs d’une Grégarine, appartenant à une espèce voisine de celle que j'ai observée. (2) Swarczewsky (Festschrift 6o Geburistage R. Hertwig's, 1910) a étudié une Lankesteria sp., parasite des Planaiïires du Baïkal dont le cycle parait très analogue à celui que j’ai observé. - SÉANCE DU 23 AVRIL 719 noyaux, la formation des sporoblastes, leur conjugaison et la division des zygotes en sporozoïtes ; il n'y a pas de reliquat kys- tal. Les spores (autant que.j'ai pu le voir sur les coupes, n'ayant pas eu l’occasion de les examiner sur le vivant), ne sont pas ovoïdes comme celles de L. ascidiae, mais piriformes et rappellent l’aspect d’une graine de Carex (fig. 5). Elles ont de 5 à 6 u de long, sur 2,5 à 3 u de large. On retrouve ultérieurement ces spores dans le parenchyme de l'hôte (fig. 1, s.), d’où elles sont ensuite probablement expulsées au dehors. Ces parasites ne semblent exercer aucune action nuisible sux l'hôte. Un individu de PI. polychroa, bourré de parasites à tous les stades évolution, était normal et son appareil génital par- faitement développé. Ces Grégarines semblent ne se rencontrer que chez les Pla- naires du groupe : polychroa, fusca, lugubris et torva. Je n'en ai jamais rencontré chez d’autres espèces. (Laboratoire d'évolution des êtres organisés). SUR LE SÉRUM ANTI-BACTÉRIOPHAGE. par D'HERELLE et G. ELrava. Dans une note intitulée « Autolyse microbienne et sérum anti- lytique », Bordet et Ciuca (1) concluent de leurs expériences que, sous l’action d’un sérum antilytique « le principe lytique est dé- (à) C. R. de la Soc. de biol., 5 février 1921, p. 280. 720 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE x finitivement neutralisé » et que « si la lyse était due à un para- site du microbe, ce parasite débarrassé du sérum par passages, finirait par pulluler ». Il est évident qu'en l'absence d’autres preuves démontrant la nature vivante du principe lytique, preu-- ves que l’un de nous a accumulées au cours de diverses commu- nicauons, l'expérience de Bordet et Ciuca pourrait constituer une présomption en faveur de leur hypothèse, car on n’a, en effet, jamais vu un microbe détruit in vitro par contact avec un sérum anti, même en présence d'’alexine. C’est précisément ce qui nous a inspiré des doutes concernant la destruction du bactériophage et nous a amené à répéter Les expériences. Un Lapin est préparé par l'injection de quatre doses d’une émulsion de Bacilles de Shiga lysés sous l’action du bactério- phage ; saignée huit jours après la dernière injection. Ce sérum est doué d’un pouvoir « antilytique » beaucoup plus considérable que celui qui a servi à Bordet et Ciuca, car l’action empêchante sur la lyse est encore très marquée à la dose de un millionième ; or, il résulte de nombreuses expériences au cours desquelles nous avons fait varier de diverses inanières les proportions des deux élments en présence, que le sérum anti-bactériophage ne détruit nullement les germes bactériophages, mais exerce seulement une action inhibitive passagère qui persiste plus ou moins longtemps suivant la quantité de sérum. Voici une de ces expériences. Nous faisons un mélange à parties égales du sérum antibacté- riophage et de bactériolysat renfermant le principe actif contre le Bacille de Shiga ; nous laissons cinq jours en contact. Trois tubes contenant chacun 10 c.c. de bouillon sont alors ensemen- cés avec une goutte de culture de Shiga. Nous ajoutons ensuite au premier de ces tubes une goutte du mélange bactériolysat-sé- ru ; le second tube reçoit une goutte du premier tube bien agité ; le troisième une goutlle du second. Nous avons donc une série de trois tubes ensemencés, contenant une dilution de plus en plus étendue du mélange. Après 24 heures de séjour à 37°, on obtient une culture normale de Shiga dans les trois tubes ; les ensemencements de ces cultures sur gélose donnent égale- ment des cultures normales. Jusqu'ici nous sommes d'accord avec _Bordet et Ciuca, le principe Iytique semble bien détruit. Poursuivons pourtant l'expérience : remettons ces trois tubes à l’étuve. Après 48 heures, la lyse commence dans le premier de ces tubes ; un ensemencement sur gélose reste stérile. Les deux derniers tubes ensemencés donnent, par contre, une culture nor- male de Shiga. Repiaçons encore à l’étuve : vingt-quatre heures plus tard, la lyse se manifeste à son tour dans les deux derniers tubes ; tous les réensemencements sur gélose restent alors sté- riles. Le bactériophage n'était donc nullement détruit, son ac- RUE SÉANCE. DU 23 AVRIL 721 tion était simplement inhibée d’une manière passagère. L’expé- rience montre, de plus, qu'il s’agit d’une véritable action inhibi- tive portant sur la totalité des germes bactériophages ; qu’en d'autres termes la lyse tardive n’est pas provoquée par la revivis- cence de certains germes bactériophages particulièrement résis- tants, puisque la Ivse se produit même dans le dernier tube qui n'a reçu, par suile des dilutions successives, qu'une quantité in- fime de germes bactériophages. L'expérience de Bordet et Ciuca se retourne contre leur hypothèse. . Nous tenons à signaler, dès à présent, un nouveau phénomène extrêmement intéressant lié au bactériophage. Le sérum anti- bactériophage exerce une action anti-immunisante puissante. Une Souris qui reçoit une injection de toxine dysentérique (obte- nue par la méthode de Nicolle), représentant un dixième de la dose mortelle, et, en même temps, un cinquième de c.c. de ce sérum antibactériophage Shiga, succombe en trente heures. Or, quel que soit le nombre de doses mortelles de toxine pure injec- tées aux témoins, la mort ne survient pas avant le 4° jour. Avec une dose de Bacilles inférieure au dixième de la dose minima mortelle, injectée en même temps qu'un dixième de c.c. de sé- rum antibactériophage, on obtient, avec la Souris, la paralysie du train postérieur, quelques heures avant la mort. C’est le pre- mier exemple d’un sérum sensibilisant et son étude que nous poursuivons, permettra certainement d'approfondir le phéno- mène de l’immunité antitoxique. Kabeshima a proposé l’immunisation des Chevaux fournisseurs de sérum antidysentérique, au moyen de bactériolysats : un tel sérum tuerait infailliblement les dysentériques auxquels il serait injecté à titre curatif. Des MÉCANISMES NERVEUX RÉGULATEURS DE LA PRESSION ARTÉRIELLE. LA RÉGULATION RÉFLEXE ET SA PROVOCATION PAR L’'HYPERTENSION AORTIQUE, par À. TourNADEz. Lorsqu'on réalise dans le système aortique d’un animal donné, une agression d'hyper ou d’hypotension, afin de vérifier s’il est possible d'obtenir consécutivement par pur réflexe les réactions correctives appropriées, il faut, de toute évidence, qué la modi- fication de pression expérimentalement créée n atteigne à aucun degré les centres régulateurs mêmes, Le problème qu'on aborde 722 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE ne sera donc soluble qu'une fois assurée l'indépendance des cir- culations somatique et cérébrale, desideratum auquel l’artifice des circulations céphaliques croisées satisfait précisément, non sans appeler cependant une réserve. Soient, en effet, deux Chiens ainsi solidarisés : la stimulation réflexe des centres régulateurs de À par une hypertension strictement aortique ne pourra don- nèr lieu à la correction escomptée d’hypotension que si, dans le mème temps, ces mêmes centres ne sont pas directement solli- cités à une réaction exactement inverse par une hypotension réa- lisée dans leur propre régime circulatoire, tributaire de la circu- lation somatique de B. Une autre difficulté d'analyse réside dans ce fait que la modi- fication expérimentalement provoquée de la pression artérielle et la réaction qui lui doit être opposée, suppose-t-on, par le jeu réflexe de l'appareil régulateur vont se manifester, non plus sépa- rément dans les deux circulations somatiques des animaux con- jugués (comme les actes de la régulation « centrale »), mais l’une et l’autre dans un seul et même appareil vasculaire. Leur dis- tinction ne se fera donc plus dans l’espace, mais invoquera comme seuls critères, leur succession dans le temps et leur sens inversé. Deux Chiens À et B étant associés par le croisement de leurs circulations céphaliques, suivant le mode décrit, voyons les _effets chez À, de l'hypertension provoquée par des moyens mé- caniques assez simples pour ne point troubler dans un de ses rouages essentiels, le mécanisme qu'on se propose de faire jouer. Une injection intracarotidienne de 20 c.c. de sérum ou de sang défibriné tiédi, lorsqu'on la pousse brusquement vers le cœur, détermine tout d’abord une élévation de pression en clocher, marquée, mais éphémère ; puis la courbe s’abaisse brusquement ou en lysis, au-dessous de son niveau antérieur, pour remonter bientôt à la normale. Pendant l'injection, le cœur, d'ordinaire, se ralentit, mais non toujours et, en tout cas, reprend son rythme bien avant que la dépression n'ait atteint son point dé- clive ou ne se soit corrigée. En somme, les résultats observés à la suite de l'injection intracarotidienne vers le cœur, chez un animal dont la circulation céphalique est assurée par un congé- nère, ne diffèrent pas de ceux qu'on obtient chez l’animal intact, soumis à la même agression. Si vraiment la dépression post- ‘hypertensive constatée dans les deux cas doit être considérée comme une réaction physiologique à l'injection, nous consta- tons chez À, que sa mise en jeu peut être d'ordre purement re- flexe. De plus, la même ie répétée chez le même animal A, après vagotomie bilatérale, nous a fourni, dans certains cas favo- SÉANCE DU 23 AVRIL ANT2D rables, le même résultat positif — hypertension primaire, dépres- sion consécutive (sans ralentissement cardiaque). Un tel fait sou- ligne la part, maintenant exclusive, qui revient à la vaso-dilata- - tion dans la réaction dépressive et montre que les conducteurs nerveux centripètes nécessaires à la transmission réflexe de l’exci- tation produite par l'injection, ne sont pas représentés par les seuls dépresseurs, coupés avec le vago-sympathique, mais bien par l’ensemble des nerfs vaso-sensibles. L'hypertension provoquée chez À par le pincement momen- tané de l'aorte abdominale n'est bien marqué que si l’occlusion du vaisseau est faite au niveau des piliers du diaphragme. Le tracé de pression monte alors brusquement et se maintient en une sorte de plateau plus ou moins ondulé, sur lequel s’inscri- vent des contractions cardiaques ralenties. Mais, dès qu’on lève l'obstacle, la courbe fait une chute verticale bien au-dessous de son niveau primitif qu'elle ne regagne que progressivement, tan- dis que le cœur reprend son rythme. On peut hésiter à considé- rer comme phénomène réactionnel cette dépression qui trouve, en effet, son explication logique et suffisante dans le brusque retour du champ circulatoire artificiellement réduit à sa capacité . normale. Par contre, le ralentissement des battements cardia- ques, durant toute la phase d’hypertension apparaît comme l'in- dice net d’une réaction régulatrice, dont la provocation pure- ment réflexe, se déduit des conditions mêmes de l'expérience. Après la section des vagues, l’occlusion aortique détermine bien encore de l'hypertension, mais plus de ralentissement cardiaque. Nous n'insisterons pas sur ces faits, dont nous avons signalé déjà l'existence et l'intérêt. : Nous nous proposons plutôt de montrer que l’hypotension arté- rielle, à l'exemple de l'hypertension, est apte à déclencher, par réflexe, le jeu correcteur du cœur et des vaisseaux. DEs | MÉCANISMES NERVEUX RÉGULATEURS DE LA PRESSION ARTÉRIELLE. LA RÉGULATION RÉFLEXE : SA MISE EN JEU PAR L'HYPOTENSION AORTIQUE, par À. TourNane. Nous avons précisé antérieurement sous quelles conditions, il était possible de mettre en lumière la régulation réflexe à l'hyper- tension. C’est encore le dispositif des circulations céphaliques croisées, qui nous permettra d'aborder l’examen du problème 724 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE symétrique : existe-t-il une régulation réflexe en réponse à l'hypo- tension qu'on provoque dans le système aortique exclusivement, sans modifier l'irrigation des centres nerveux mêmes ? Pour déterminer l’hypotension chez le Chien A et, par elle, susciter une réplique correctrice d'hypertension, nous nous som- mes adressé à la saignée artérielle ; nous faisions la déplétion assez minime (20 c.c.), pour ne pas trop diminuer la masse san- guine et nous la réalisions parfois par aspiration dans l'espoir que la spoliation plus brusque, susciterait une réaction plus accu- sée. Mais ces tentatives ont été vaines : jamais la chute éphémère “et minime d’abord obtenue sur le graphique de pression, n'a été suivie d’une ondulation inverse de surcorrection. Nous avons eu recours alors à l'excitation périphérique du vague. Quelques mots d'explication préliminaire sont nécessaires pour préciser le parti que nous en pensions tirer. Nous estimons que chez un animal intact, isolé, l'hypertension post-dépressive qu'on obtient très généralement à la suite de l'excitation du vague n'est pas autre chose qu’un phénomène correcteur décalé ; les centres nerveux le déclenchent en réplique à l’anémie qui les a soudainement atteints. Cette interprétation nous est suggérée par l'observation des animaux à circulations:céphaliques croi- sées : soit À qui subisse l'excitation du vague : sa pression arté- rielle tombe au voisinage de zéro; mais, dans le même temps, chez B, la pression somatique s'élève, parce que ses centres régu- lateurs, directement stimulés par l’hypotension, suscitent auto- matiquement les mécanismes hypertenseurs. Ce sont les mêmes faits qui se réalisent chez l'animal isolé, dont on excite le pneu- mogastrique, à cette différence près que les phénomènes d'hypo- tension initiale et d’hypertension corrective n'ayant plus qu'un seul théâtre pour se réaliser, ne sauraient être contemporains, mais seulement successifs. : Cette signification de Fhypertension post-dépressive précisée, revenons à nos Chiens en circulations céphaliques croisées. Exci- tons le vague périphérique de À et, faisant maintenant abstrac- tion des variations de pression artérielle du voisin, fixons notre attention sur celles qui vont se réaliser dans la circulation soma- tique de ce même sujet À. Deux cas peuvent se produire : après la dépression par arrêt ou ralentissement du cœur, tantôt l'hy- pertension réactionnelle se manifeste, et tantôt pas. Qu'elle appa- raisse dans les conditions où nous nous sommes placés, c’est pour nous la preuve que l’hypotension intra-aortique est susceptible de jouer par voie réflexe (r), le rôle d’excitant efficace sur les centres nerveux régulateurs de la pression. {) C’est chez B qu'elle agit par action directe. PR AI Fe SÉANCE- DU 23 AVRIL 725 a Qu’au contraire, cette hypertension post-dépressive manque c'est, croyons-nous, non parce que l'excitation réflexe précédente a fait défaut, mais parce qu'elle a rencontré les centres nerveux régulateurs réfractaires, stimulés qu’ils étaient dans le même temps, directement par une hypolension artérielle marquée. Nos {tracés nous montrent, en effet, clairement que la réalisation ou non de l'hypertension post-dépressive chez A, est réglée par la valeur qu'affecte, au même moment, la piess ion dans la circu- lation cérébrale de A. En somme, la régulation « réflexe » » et la régulation « centrale » sont parfois en conflit ; les mêmes centres régulateurs sont l’ob- jet de sollicitations périphériques et directes, contradictoires, d'où l'incertitude de leur réponse, leur réaction étant finalement dictée par l'excitation qui se fait la plus pressante. Nous conclurons : ce n’est pas seulement pas action directe sur les centres nerveux, mais également par voie réflexe, que l’hypotension et l'hypertension aortiques se montrent aptes à x déclencher les mécanismes cardio et vaso-moteurs appropriés à leur correction. Les expériences de Shetietions céphaliques croisées consti- tuent la méthode de choix pour une telle démonstration. (Laboratoire de physiologie de la Faculté de médecine d’Alger). 2 PRESSION ARTÉRIELLE ET TRAVAIL MUSCULAIRE, par P. Caarrrey-Berr et J.-P. Lancrors. De nombreux travaux ont été publiés sur les variations de la pression artérielle sous l'influence du travail musculaire. Mais lorsqu'on les examine, on constate que la continuité dans le re- 2 levé des variations de pression y manque trop souvent. Pour x obvier à cet inconvénient, nous avons utilisé l’oscillographe de Pachon qui permet de Dreudie un tracé ininterrompu de la pres- sion pendant toute la durée du travail. La lecture et l'interprétation de ces tracés oscillographiques soulèvent de grosses difficultés. Après bien des tâtonnements, nous nous sommes arrèlés à la technique suivante : on commence par déterminer à l’aide de l’oscillomètre de Pachon, les pressions maxima et minima, le sujet debout, puis assis. Comme il ne nous a pas paru possible d'observer dans une même expérience, à la fois la pression maxima et la pression minima, nous avons dû étudier chaque pression dans des expériences distinctes, en nous efforçant de rendre nos conditions expérimentales aussi semblables que possible. 726 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE Etant donnée une grandeur d’oscillation correspondant à la pression maxima au cours de l'expérience, nous nous efforçons de maintenir l’oscillation à cette hauteur fixe, en faisant varier la pression dans l’oscillomètre ; en d’autres termes, nous sui- vons avec l'oscillomètre les variations de la pression du sujet, en nous guidant sur cette oscillation étalon. Les sujets effectuent : 1° des efforts statiques prolongés : pression de là main gauche au dynamomètre, ou soulèvement d'haltères de 5 kgr. à bras tendu ; 2° des travaux dynamiques : flexions sur les jambes suivant un rythme constant. L'exercice ne s’arrêtait que par suite de fatigue. Les réactions observées dans 5 FARAEGE 10 2 rVAnn en) te — AE rS PL. el Ê J 1 10 111 Temps en Minutes : l'effort statique, aussi bien que dans le travail dynamique, sont assez semblables pour que nos déductions puissent s'appliquer à l’un et l’autre cas. ° La pression maxima, d’une façon générale, augmente de- ne le début du travail jusqu’à la fin. Mais la courbe n'est pas régulière, tantôt l'élévation de pression est beaucoup plus ra- pide pendant la première moitié de D tantôt, au con- ee. durant la seconde. ° À la cessation du travail, il se produit une chute intense de la a qui revient en moins de 5 secondes aux environs de la pression initiale. Immédiatement après, la pression remonte brusquement, puis revient graduellement à ce qu'elle était avant l'exercice. 3° Au début du travail, dans les 10 premières secondes, il existe presque toujours une variation brusque de la PRESRIBEE variation qui peut être positive ou négativé. Quant à la pression minima, sa courbe est analogue à celle de la pression maxima ; dès l'arrêt de l'exercice, comme la pres- sion maxima, la pression minima tombe brusquement, mais la chute est encore plus considérable et la pression minima descend SÉANCE DU 23 AVRIL 727 durant quelques secondes au-dessous de son chiffre initial. Elle se relève aussitôt, mais après quelques oscillations, elle s’abaisse de nouveau au-dessous de sa hauteur. intiale, et ne redeviendra normale que bien après la pression maxima. Tout de suite après l'exercice, l’écart entre Îles pressions maxi- ma et minima est deux fois plus grand que celui qui existait avant l'expérience. L'accélération cardiaque se produit dès le début de l'effort. Elle atteint son maximum dans les 30 premières secondes, pour se maintenir ensuite avec de faibles variations. A l’arrèt du travail, le rythme se ralentit immédiatement, mais quoique la courbe de rythme montre une chute au début beau- coup moins brusque que les courbes de pression, le rythme car- diaque revient plus rapidement que la pression à son chiffre ini- tial. Nous nous contentons d'exposer les faits de sans les in- terpréter dans cette première note. : Gnome de physiologie appliquée à l’éducation on Faculté de médecine de Paris). DES EFFETS SUR L'ORGANISME DES MOUVEMENTS RALENTIS ET DES MOUVEMENTS BRUSQUÉS, par L. GARRELON et J.-P. LancLors. La valeur relative des mouvements arrondis et des mouvements brusqués étant un sujet de diseussion dans l'éducation physique, il nous à paru intéressant d'étudier les réactions physiologiques de deux ordres de mouvements sur le rythme cardiaque, la pres- sion artérielle, la ventilation et les échanges. Nos expériences ont été faites sur deux sujets jeunes, 25 et 27 ans, de poids sensiblement voisin, 70 kgr. 5oo et 73 kgr. 300, parfaitement entraînés à exécuter ces deux sortes de mouve- ments. Les mouvements étaient exécutés avec un rythme de 23 par minute dans les deux cas, pendant 2 minutes à chaque expé- rience. Ils consistaient en : 1° relâchement des épaules en avant ; 2° élévation des bras ; 3° extension latérale des bras ; 4° retour des bras de chaque côté du corps. La pression artérielle était mesurée avec l’oscillomètre de Pa- chon, la ventilation avec le spiromètre de Verdin, les échanges avec l'eudiomètre de Laulanié, l’air expiré étant auparavant re- cueilli dans un appareil spécial hermétique, imaginé par l’un de nous. 728 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE + ———————— ———" — ———— —— ———————————————— — —..—————————— Rythme cardiaque : le rythme cardiaque s’est légèrement élevé dans les deux cas, l’élévation étant plus manifeste avec les mou- vements brusqués et le retour à la normale s’effectuait très ra- pidement, après une minute environ. Pression artérielle : les variations de la pression artérielle maxima et minima ont toujours été insignifiantes ; il ne faut pas oublier que nous avons à faire à de véritables athlètes, remar- quablement entraînés. Les chiffres obtenus sont les suivants : RYTHME CARDIAQUE : J .B Avant l'expérience 62 : 55 Après mouvements ralentis 7h 64 Après mouvements brusqués 79 68 J B A — PRESSION ARTÉRIELLE : maxima minima maxima minima * Avant 14,5 9 14,4 8,5 Après mouvements ralentis 19 9,2 14,7 8,6 Après mouvements brusqués 14,8 8,9 14,6 8,6 VENTILATION (litres) J B Mouvements lents TD 0,7 Mouvements brusqués 20,65 og) J LR PTT ne NT nn ECHANGES (litres) CO? (0 CO? 0? Mouvements ralentis D L00, 19,45 10 14,25 Mouvements brusqués 24 26,5 20 23.76 Ventilation et échanges gazeux. Alors que la nature des mou- vements influe peu sur la circulation, rythme et pression, elle amène des changements importants dans la ventilation et les échanges. Par rapport aux mouvements ralentis, on constate avec les mouvements brusqués une augmentation allant entre 20 et 85 p.100 pour la ventilation et 20 et 95 p. 100 pour les échanges de CO?. Le parallélisme des courbes de ventilation et de CO? est tel que l’on peut juger de l'intensité des échanges par la simple lecture du spiromètre. Le rendement de la machine animale est donc nettement dimi- nué avec les mouvements brusqués. SJ (Laboratoire de physiologie appliquée à l'éducation physique). 4 $ % à NT SÉANCE DU 23 AVRIL 129 DisPosirir POUR MESURES DIAPHANOMÉTRIQUES AU COLORIMÈTRE DE DuBosco et PELLIN, par R. GoïFron. L’attention se porte de plus en plus sur des méthodes permet- tant un dosage, le plus précis possible, des substances contenues dans de très petites quantités de liquide. Ce sont des conditions qu'exigent, entre autres, les besoins de la clinique. Parmi ces méthodes, la comparaison diaphanométrique des suspensions troubles, colloïdales ou cristallines, a été souvent proposée depuis Aglot et Denigès; et, récemment encore, diverses communica- tions mettaient en relief leur valeur. Malheureusement, si la colorimétrie a pu acquérir une préci- sion relative, grâce au colorimètre de Duboscq et Pellin, la dia- phanométrie emploie dans ses comparaisons des procédés rudi- mentaires, ou des appareils trop compliqués. C'est pourquoi nous avons pensé à adapter à ces mesures précisément le colori- mètre de Duboscq et Pellin, que possède tout laboratoire. Pour bien comprendre le principe de notre dispositif, analy- sons ce qui se passe quand un liquide trouble remplit les godets de l’appareïl, mis en place comme pour la colorimétrie, devant une fenêtre bien éclairée. ce Dans une première expérience, les godets sont protégés de la lumière, et le miroir réflecteur éclaire vivement leur face infé- rieure. Si l'on plonge les bâtonnets dans les godets, l'intensité lu- mineuse augmente au fur et à mesure que l'épaisseur de la sus- pension trouble diminue, que s’aminçit l'écran disperseur, op- posé à la lumière venant d'en dessous. Si, au contraire, on dé- couvre le miroir el qu'on laisse latéralement éclairés les godets, on constate que la luminosité augmente progressivement, quand les bâtonnets s'élèvent, c'est-à-dire quand augmente la hauteur de la suspension brillante, et le nombre des particules qui arrè- tent la lumière et la réfléchissent vers la lunette. On peut, et on l’a fait, utiliser chacune de ces propriétés, l’une ou l’autre, pour apprécier la richesse d’une suspension en cor-: puscules, en cherchant l’épaisseur sous [laquelle l'intensité lumi- neuse est égale pour une suspension étalon et une suspension de concentration inconnue. Mais l'œil, grâce à sa faculté d’accom- modation, ne différencie que difficilement de faibles variations d'éclat de lumière blanche, et les appareils qui les rendent sen- sibles, sont assez compliqués. Nous avons essayé de transposer l'intensité lumineuse en inten- sité de couleur, dont l'œil est apte à discerner les plus légères 730 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE nuances. Ainsi que nous venons de le voir, si les godets reçoi- vent à la fois la lumière latéralement el par dessous, la luminosité perçue par la lunette sera due, au fur et à mesure que l'épaisseur sous laquelle est examinée la suspension augmente, d’abord par la lumière transmise venant du miroir, et qui va s’atténuer pro- gressivement, puis par la lumière latérale diffusée, qui va aug- menter petit à petit. Si nous arrivions à colorer différemment ces deux sources de lumière en utilisant des couleurs complémen- taires, telles que le rouge et le vert, en déplaçant les bâtonnets, on verrait successivement dans la lunette une gamme de teintes allant du vert au rouge, dont l'œil apprécie merveilleusement les moindres nuances. Il est, en effet, facile d'éclairer séparément le miroir par une lumière verte, et de baigner les godets dans une lumière rouge, en se servant de sources de lumière artificielle monochromatique. Nous avons très simplement réalisé ce disposi- tif de la façon suivante : Une lame de verre vert placée entre les godets et le miroir ne laisse passer que la lumière verte à tra- vers la suspension floue. Une lame de verre rouge, placée sous la lunette, reçoit la lumière réfléchie par les corpuscules en suspen- sion et ne laisse pénétrer jusqu'à l'œil que les rayons rouges. En employant des suspensions de concentration convenable (1) et des verres d'intensités colorées, bien ajustés, il existe une hau- teur des plongeurs donnant une teinte sensible complémentaire. Il est avantageux d'examiner les dilutions à comparer sous une hauteur qui donne cette teinte. Le calcul se fait comme au colo- rimètre. Plusieurs conditions doivent être réalisées. L'expérience mon- tre que le verre supérieur doit être de couleur beaucoup moins in- tense que le verre inférieur. Il faut que les rebords métalliques des godets soient réduits à la plus petite hauteur possible. Enfin, il est indispensable, avant de pratiquer un dosage, de vérifier si l'éclairage et l'orientation de l'appareil sont corrects, en consta- tant qu’une même teinte est bien obtenue, sur une même hau- _teur, les godets contenant la même suspension trouble. Dans de prochaines communications, nous indiquerons les résultats obtenus, grâce à ce dispositif de chromo-diaphanomé- + brie! ; (1) Gelle que donne à peu près 1 c.c. d’une solution N d’un sel de chaux oxalaté dans 5o c.c. d’eau 10 me pe ee en me 49) 731 REUNION BIOLOGIQUE DE LYON SÉANCE DU 18 AVRIL 1920 SOMMAIRE Barraz (E.) et Bonn (E.) : D A ROM M nl ae le 53. Sur un cas de lactosurie précoce. bo Parccor (A.) : Influence de la Cnanovrren (X.) : Le pouvoir température sur le mécanisme de agolutinant du sang chez l’Es- l’immunité humorale chez les cargot en hibernation.......... (DS A OU OS RÉ OR ne 55 Mouriquanr (G.) et Micnez Roper (A.) : Variations des (P.) : Les états scorbutiques pas- propriétés dusérum antityphique. sagers el récidivants........... 52 | en rapport avec les conditions Mouriquanp (G.) et Micuez d’immunisation. Propriété bacté- (P.) : Scorbut expérimental et OCEAN RANONTE OT SANAUE 97 Présidence de Gh. Porcher, vice-président. LE POUVOIR AGGLUTINANT DU SANG CHEZ L'ESCARGOT EN HIBERNATION, par X. CHAHOVITCH. J. Cantacuzène a cru trouver, dans la genèse d'anticorps agglu- tinants et précipitants, le mode de défense de certains Inverté- brés contre les infections microbiennes ; poursuivant nous- mêmes des recherches sur cette défense, nous avons été amenés à chercher : 1° si chez certains Invertébrés n'existe pas dans le sang un pouvoir agglutinant normal ; 2° si ce pouvoir est ren- forcé par l'injection préalable d’antigènes divers. Nos recherches ont été effectuées sur des Escargots en biber- nation et ont porté sur le Colibacille et le Bacille pyocyanique. 1° Pouvoir agglulinant normal. Expérience : on dilue à 5 p. 100 dans du sérum physiologique (V gouttes de culture, G gouttes de sérum) des cultures homogènes de Colibacille et de Bacille pyocyanique ; on recueille le sang de l’Escargot par le procédé habituel (section des vaisseaux pulmonaires). On mé- lange la culture diluée dans les proportions de V gouttes, X gouttes, XV gouttes, XX gouttes pour une goutte de sang et (1) J. (antacuzène. Rev. gén. des sc. pures et appliq., n° 11, 1920. 132 RÉUNION BIOLOGIQUE DE LYON ( on abandonne le tout dans de petits tubes. Au bout de 1, 2, 3, 4, 5 et même 6 heures, on ne constate macroscopiquement au- cun éclaircissement dans les tubes. Au microscope, pour le coli dans le tube à 1/5, on observe au bout d’une heure de petits amas de microbes agglutinés et immobiles ; dans le tube à 1/10, les amas sont bien plus petits ; on n’a rien dans les tubes à 1/15 et à 1/20. Au bout de 3 heures, l’agglutination est plus considé- rable dans les deux premiers tubes ; une très légère agglutina- tion se produit dans les deux derniers. Le Bacille pyocyanique donne des résultats analogues. Dans les deux cas, les colorants (bleu de méthylène, thionine) ont agi avec la même intensité que sur des microbes normaux. La conclusion de ces faits, c'est que le sang de l’Escargot en hibernation possède, normalement et sans introduction préa- lable d’antigène, la propriété d'agglutiner faiblement certaines: espèces microbiennes. | 2° Pouvoir agglutinant provoqué. Expérience : le 4 janvier 1921, où inocule du Colibacille et du Bacille pyocyanique à des Escargots ; on fait une deuxième inoculation le 12 et une troi- sième le 17. Le 25, on saigne ces animaux et on procède comme dans l’expérience ci-dessus. Les résultats sont identiques : le pou- voir agglutinant du sang n'est donc pas exagéré. Ce pouvoir n'est pas destructeur ; le mélange, en effet, des cultures avec le sang, ensemencé dans des bouillons, y pousse normalement (virage du rouge neutre pour le coli, fluores- cence verte pour le pyocyanique). Mais ayant constaté que pen- dant la période estivale (1), le sang d'Escargot détruit les cul- tures de coli et de pyocyanique (1), nous nous proposons de re- chercher, l'été prochain, si ce pouvoir destructeur n’est pas dû à l’exagération du pouvoir agglutinant constaté pendant la pé- riode d’hibernation. (Eeporaroige de physiologie générale el comparée de la Faculté des sciences). SUR UN CAS DE LACTOSURIE PRÉCOCE, par E. Barraz et E. Boni. Le lactose apparaît fréquemment vers la fin de la grossesse dans l’urine des Femmes enceintes ; cette lactosurie ante partum est faible, de 1,50 à 2 gr. par litre. Après l'accouchement, la lac- tosurie post partum dure quelques jours seulement et peut at- (x) E. Couvreur et X. Chahovitch. C. R. de l'Acad. des sc., n° 11, 1921. (51) SÉANCE DU 18 AVRIL 133 teindre de 1,50 à ei gr., comme l’a montré Porcher. Au moment du sevrage, on constate aussi une légère lactosurie par résorption du lactose. _ Dans le cas dont il s’agit ici, la lactosurie est, au contraire, très précoce et fort élevée. Chez une jeune Femme primipare, apparut, au septième mois de la grossesse, de Ia polydipsie ir- tense avec gerçure des lèvres, qui fit penser au diabète. A lana- lyse, l'urine renfermait par litre, 20 gr. de lactose, sans glucose. Le sucre de lait a été caractérisé par la réduction. de la liqueur de Fehling ; par la non réduction de l'acétate de cuivre directe- ment, mais réduction après interversion ; par l'absence de fer- mentation en présence de la levure de bière ; par les caractères de la lactosazone, soluble dans l’eau bouillante et dans un mé- lange à parties égales d'acétone et d’eau ; par la cristallisation en sphéroïdes radiés ayant la forme oies par la coloration rose donnée en chauffant l'urine avec de licénie de plomb en _ poudre. À partir de ce moment, l'urine a été fréquemment exami- née, au moins une fois par semaine ; la quantité de lactose a varié de 6-20 gr. par litre, avec un volume de 1.000 à 1.500 c.c. au maximum, jusqu'à l'accouchement, qui à été normal. Pen- dant les trois premiers jours après l'accouchement, la mère allai- tant son enfant, l'urine a renfermé du lactose qui a disparu le quatrième jour. Depuis, la recherche du sucre de lait, faite pen- dant trois mois, a été négative. Huit mois après l'accouchement, commencement d’une nouvelle grossesse. Au bout de six se- maines, on observe de nouveau de la polydipsie, le lactose est décelé dans l’urine à la dose de 6 gr. par litre. À partir de ce moment (cinq mois), le lactose existe presque constamment dans l'urine ; au commencement, il disparaissait parfois pendant 4 à. 5 jours, pour reparaître sans raison apparente ; depuis quelques jours, l’urine renferme tous les jours du sucre de lait. La teneur de l’urine en lactose a varié entre 4,5 et 18,5 gr. par litre, en gé- néral entre 6 et 8 gr. La jeune Femme est légèrement anémique ; malgré cela, sa santé est bonne, surtout pendant ses grossesses ; les seins sont normaux, la pression fait sourdre quelques gouttes de colostrum. La quantité de lactose éliminé augmente avec la fatigue, avec les écarts de régime. L’antipyrine, les préparations à base de man- ganèse n'ont aucune action ; au contraire, le bicarbonate de soude, le boldo, donné contre la constipation, diminuent la pro- portion de lactose. L'action du bicarbonate de soude est très manifeste ; actuelle- ment, au milieu du sixième mois de la grossesse, avec une dose de 4-5 gr. de bicarbonate par 24 heures, la quantité de lactose est abaissée et varié entre 4 et 7 gr. En supprimant le bicarbonate Biorocre. Comptes rRexpus. — 1021. T. LXXXIV, 52 134 | RÉUNION BIOLOGIQUE DE LYON (32) de soude pendant quelques jours, la quantité de lactose aug- mente rapidement et atteint 17 à 18 gr. par litre ; l'acidité uri- naire devient alors plus élevée qu à l’état normal. (Laboratoire de chimie médicale el pharmaceutique de la Faculté de médecine ce Lyon). LES ÉTATS SCORBUTIQUES PASSAGERS ET RÉCIDIVANTS, par G. Mburiquanp et P. Micuez. Tous les auteurs qui, à notre connaissance, se sont occupés du scorbut expérimental du Cobaye, sont unanimes pour admettre qu'il s’agit d’une affection qui évolue rapidement vers la mort et que cette terminaison ne peut être prévenue que par une mo-. dification apportée dans le régime de l’animal. Encore, les échecs . sont-ils fréquents, lorsque la thérapeutique ne s'applique qu'à des cas intenses et nettement confirmés. Grâce à une modification de technique, nous avons pu obtenir chez le Cobaye un état scorbutique intense et tout à fait évident, bien que tardif. Mais l’évolution fatale habituelle ne s’est pas pro- duite. Malgré la gravité des signes osseux, l’état général est resté relativement bon, et, au bout de quelques jours, sans le moindre changement de régime, tout s’est amélioré peu à peu. Au mélange orge et foin, essentiellement scorbutigène, nous avons ajouté une dose de 5 à ro c.c. de jus de Citron stérilisé à 120° péndant 1 h. 30. Ce dernier, qui, à l’état frais, assure une survie indéfinie, perd par ce traitement une partie de son acti- vité,. É Un sujet, recevant ainsi 10 c.c. de jus de Citron stérilisé, a porté son poids de 350-525 gr., et, au r07° jour, a présenté brus- _ quement une poussée grave de scorbut généralisé. Au :17° jour, l’état était stationnaire, puis peu à peu, les signes généraux et locaux se sont amendés et, au 136° jour, le poids était de 5oo gr., après être tombé à 415, et la guérison pouvait être considérée comme complète. Actuellement, au 174° jour, l'animal pèse 570 gr. et paraît tout à fait florissant. Un autre sujet recevant seulement 5 c.c. de ce même jus de Citron stérilisé est plus intéressant encore. Le scorbut est apparu au 87° jour avec un caractère de haute gravité pendant quelque temps. Puis, tout s’est amendé, mais sans jamais arriver à la guérison complète. Depuis lors, il n’y a pas eu moins de quatre autres poussées complètes, séparées par des périodes où les (53) SÉANCE DU 48 AVRIL OR Le to signes osseux s atténuent, le poids augmente à nouveau et l'état général redevient normal. Enfin, nous avons eu un résultat analogue dans un autre groupe d'expériences. Avec un régime normal (orge et herbe fraiche), l'addition quotidienne d’un milligramme d’extrait thy- roïidien a provoqué, entre le 70° et le 90° jour, l'apparition de signes osseux légers, mais très nels, qui ont disparu progressi- vement. Sans modification de régime, l'animal à guéri spontané- ment et de 295 gr., poids minimum au moment de la période pathologique, est passé aujourd’hui (2o1° jour) à 580 gr. Il existe donc des cas où l'apport de substance antiscorbutique est réduit à son minimum indispensable. Il peut arriver que, soit par une exagéralion du métabolisme, soit pour toute autre cause, les accidents éclatent à un moment donné. Mais, l’organisme semble capable de. régulariser spontanément la consommation de la substance antiscorbutique et une sorte d’accoutumance se crée peu à peu. Malgré tout, en pareille condition, la nutrition reste dans un état d'équilibre instable, susceptible de verser à. chaque instant dans le trouble morbide, surtout si l'alimentation n'apporte que les éléments indispensables, strictement nécessai- res. Notre Cobaye à 5 c.c. de jus de Citron stérilisé, en est un exemple frappant. De pareilles observations peuvent se faire dans la avec les régimes demi-carencés. On a alors de ces états préscorbuti- ques, caractérisés surtout par de l’anémie et de l’asthénie géné- rale avec ou sans parésie, qui peuvent, soit évoluer vers le scor- but franc, soit disparaître spontanément. La notion du scorbut passager et récidivant est susceptible de les expliquer ainsi que certains cas nombreux et mal catalogués de troubles dystrophi- ques intermittents au cours de l nue et peut-être chez l'adulte même, mis à un régime carencé. Un apport plus considérable d'éléments frais est ne Lai ponsses pour assurer une guéri- son complète. (Laboratoire. de pathologie et thérapeutique générales de la SCORBUT EXPÉRIMENTAL ET INANITION, par G. MouriQuanp et P. Micuer. Depuis que la notion de carence a été précisée, on a discuté à maintes reprises sur ses rapports avec l’inanition ; ils ont fait, en particulier, l’objet d’une communication de Weill et Mouri- quand à la Société de biologie du 6 mai 1916. On peut admettre, 136 RÉUNION BIOLOGIQUE DE LYON É (54 \ pour l'instant, comme définition que l’inanition consiste dans la suppression totale ou partielle de tous les éléments à la fois énergétiques, plastiques et minimaux, tandis que la carence ne comporterait que la disparition de ces derniers, sans altérer sen- siblement la valeur calorique de l’alimentation. Mais, il doit être bien entendu que la carence est quelque chose d’infiniment plus vaste que la simple avitaminose, qui n’en constitue qu'une par- tie. Elle englobe, à côté de cette dernière, les ferments de crois- sance, les amino-acides et les sels indispensables et mème une texture physico-chimique indispensable, qui nous semble fonc- tion étroite de la valeur antiscorbutique d’un aliment. Nous nous sommes souvent expliqués sur ce point. Parmi les maladies par carence, les états scorbutiques clini- ques et expérimentaux sont peut-être les mieux précisés actuelle- ment. Nous estimons que leur apparition n’& aucun rapport pré- cis avec l’inanition et que cette dernière ne constitue pour eux qu’un. épiphénomène généralement tardif. En. effet, sur un lot de 10 Cobayes rendus scorbutiques avec un régime d'orge et de foin, les accidents ont apparu en moyenne vers le 21° jour et sont arrivés vers ce que nous pouvons appeler la période d'état, vers le 23° jour. Or, nous avons observé que ces animaux pesant en moyenne 413 gr. au début de l'expérience, étaient arrivés à 430 gr. au 21° jour (date d'apparition des signes) et 4o5 gr. au moment où le scorbut était chez eux en pleïne activité. Dans cer- tains cas même (scorbut chronique), un scorbut violent a coexisté avec une augmentation de 105 gr. Autant dire que la nutrition était restée normale jusqu'alors et que l’inanition n’a rien à voir en pareil cas. Avec le régime à l'orge simple, la perte de poids a été plus marquée, alors que le scorbut est apparu vers le 22° jour et a été en pleine intensité vers le 24° jour. Les Cobayes avaient perdu en moyenne 59 et 87 gr. à ces dates respectives, alors que le poids du début était identique à celui du groupe précédent. Le fait s'explique probablement parce que le foin, bien que privé de tout élément anti-scorbutique, constitue un élément de variété alimentaire et apporte d’autres substances, qui font défaut à l'orge seule. Il paraît y avoir, dans ces cas, une sorte d'inanition partielle surajoutée à la carence proprement dite. Au contraire, une alimentation normale, mais donnée en quan- tité restreinte (inanition relative) et comprenant par jour 15 gr. d'orge et 6 gr. d'herbe, a amené la mort, en moyenne, au 16° jour, après une chute considérable de poids, qui était passé de k3o à 325 gr. Les lésions anatomiques et cliniques du scorbut faisaient ici complètement défaut, même dans certains cas où la mort n'apparaît que plus tardivement (28° jour). (55) séance Du 18 AVRIL 137 Pour nous, il paraît donc démontré que le scorbut et l’inani- tion sont deux faits absolument distincts. Du reste, l’observation clinique, qu'il ne faut jamais négliger, et qui est la base la plus solide de ces études, confirme cette opinion, en nous montrent que les accidents scorbutiques francs ou préscerbutiques éclatent fréquemment chez des enfants dont le régime, suffisant et par- fois surabondant au point de vue calorique, ne pèche que par une absence complète ou relative d'aliments frais et vivants. (Laboratoire de pathologie et thérapeutique générales de la Faculté de médecine). INFLUENCE DE LA TEMPÉRATURE SUR LE MÉCANISME DE L’'IMMUNITÉ HUMORALE CHEZ LES INSECTES, par À. PAILLoT. Dans plusieurs notes à l’Académie, nous avons défini les carac- tères généraux de l’immunité des Chenilles d’A. segetum contre le B. melolonthae non liquefaciens y ; ndus avons montré, entre autres, que les Bacilles, introduits dans la cavité générale, se transformaient en ceails quelques heures après l’inoculation, lorsque les Chenilles étaient placées dans l’étuve à 24° et que ces granules disparaissaient ensuite du sang par un phénomène de bactériolyse. Si les Chenilles inoculées sont maintenues à une température inférieure + ro°, les microbes ne subissent plus la transformation granulaire dans le sang ; quelques-uns s’en- tourent parfcis d’une épaisse capsule bien visible à l’état frais, mais on ne peut considérer ces microbes encapsulés, comme des formes de résistance ; nous constatons, en effet, que la capsule ne met pas le Bacille à l’abri des réactions humorales, et qu'elle ne fait pas obstacle à la phagocytose. L'abaissement de tempéra- ture ayant pour effet d'empêcher les réactions humorales, l’élé- vation de température devrait avoir pour conséquence le déclan- chement de ces réactions, suivant le processus exposé précédem- ment. On observe effectivement que les microbes se transfor- ment en granules après une période latente plus ou moins lon- gue, mais qui ne dépasse pas 3 heures. En même temps qu'on observe les premières manifestations de l’activité humorale, on constate une reprise très nette de l’activité phagocytaire ; c’est là une preuve, semble-t-il, de l’interdépendance des 2 phénomènes réactionnels, la réaction pRSCOyISe étant subordonnée à la réaction humorale. 138 RÉUNION BIOLOGIQUE LE LYON (56) La transformation en granules n’est pas suivie de la bactério- lyse, comme dans le cas où la température de la Chenille est tou- jours maintenue dans le voisinage de 54° ; on voit, au contraire, ces granules grossir assez rapidement ; si on les examine à l’état frais, on observe qu'ils perdent peu à peu leur réfringence ; à leur maximum de grosseur, ils sont à peine distincts du milieu dans lequel ils sont en suspension. Finalement, ils disparaissent comme si leur substance propre se mélangeait directement à la masse sanguine. Si l'on colore au mélange de Giemsa ou à celui de Tribondeau, le sang prélevé à intervalles réguliers à partir du moment où la Chenille est placée à l’étuve à 24°, on observe les modifications suivantes : 1° d’abord, les granules apparais- sent colorés en bleu très foncé dans toute leur étendue (les mi- crobes normaux présentent la coloration bipolaire); 2° peu après le moment où les granules ont commencé de grossir (leur diamètre moyen est de 2 u environ), on les voit perdre rapidement leur affi- nité pour les couleurs, aussi bien celles des mélanges cités plus haut que les couleurs d’aniline, en général. [ls apparaissent comme de petites taches à fond bleu pâle ; quelquefois la partie médiane est nettement différenciée et colorée en pourpre plus ou moins foncé, comme la chromatine des noyaux des cellules ; mais, le plus souvent, on n'observe qu'une trame légèrement différenciée en rose pâle, qui s'étend dans toute l’étendue de la masse micro- bienne ou laisse en bordure une mince bande colorée en bleu pâle. Il semblerait donc que ces masses microbiennes soient for- mées de 2 substances différentes : l’une protoplasmique, baso- phile, l’autre chromatophile qu'on pourrait assimiler à un noyau ; il manque cependant, pour l'assimilation complète, l’af- finité carctéristique pour l’hématoxyline et l’hématéine ; 3° à un stade plus avancé, les masses microbiennes apparaissent plus fai-. blement colorées et sans traces de différenciation ; en même temps, elles se déforment beaucoup plus facilement sous l’in- fluence de l’étalement du sang ; 4° au dernier stade, les masses sont à peine visibles sur les frottis et leurs contours sont mal définis. Tout se passe, au cours de cette réaction, comme si la cellule bactérienne avait perdu son équilibre et qu'un échange actif de substances entre ces cellulles et le milieu sanguin, par voie d’os- mose, eût, pour effet, d'accroître démesurément leurs dimen- sions et d'identifier peu à peu la composition de la substance microbienne et du sang. Les granules, en voie de grossissement, conservent pendant quelque temps leur. vitalité ; en effet, si l'on ensemence sur plaque de gélose, du sang de Chenilles, une heure environ après la transformation des Bacilles en granules, on constate que de nombreuses colonies se développent tout le long (57) : SÉANCE DU 18 AVRIL 139 de la strie, comme s’il s'agissait de sang infecté par des micro- bes normaux. Si l’on admet que les transformations humorales des Bacilles sont causées par des anticorps ou des diastases, on explique dif- ficilement les modifications apportées dans le mécanisme des réactions, par l’abaissement prolongé de la température. On explique beaucoup mieux ces modifications, en admettant que les transformations humorales sont le résultat de réactions col- loïdales entre les microbes et certains constituants du sang. Il est d’ailleurs facile de constater que l'équilibre colloïdal n'est pas le même dans le sang des Chenilles en état d’immunité et dans celui des Chenilles normales : l’addition d’eau ordinaire déter- mine une floculation abondante dans le premier, floculation qui se traduit par un trouble immédiat ; la même addition d’eau au sang normal ne provoque aucun trouble. L’eau physiologique est sans action sur l’un et l’autre sang. (Station Entomologique du Sud-Est, Saint-Genis-Laval). VARIATIONS DES PROPRIÉTÉS DU SÉRUM ANTITYPHIQUE EN RAPPORT AVEC LES CONDITIONS D IMMUNISATION. PROPRIÉTÉ BACTÉRICIDE, par À. Roper. Les changements de détail que j'ai fait subir ces dernières an- nées à la préparation des animaux fournisseurs du sérum antity- phique ont amené dans les propriétés de celui-ci de notables et intéressantes modifications : une des plus frappantes est relative au pouvoir bactéricide étudié in vitro. Si l’on fait agir sur une suspension de Bacilles d'Eberth du sérum antityphique inactivé et additionné d’alexine ou complé- ment de sérum frais, on peut observer deux effets inverses : une action de sensibilisatrice, conformément aux données classiques (Bordet), mais aussi, dans certaines conditions de qualité du sé- rum et de doses, une action contraire, par laquelle, l’alexine in- tervenant à une concentration suffisante pour être, par elle- même, bactéricide, le sérum restreint cette action. Nous avons jadis insisté, Lagriffoul et moi (C. R. de la Soc. de biol., g nov. 1007, 19 déc. 1908, 23 janv. 1909) sur cette action antibacté- ricide (bc—) opposée à l’action bactéricide (be +), montrant qu’elle ne résultait pas seulement d’un excès de sensibilisatrice dans la réaction, mais vraiment de propriétés spéciales du sé- rum. Le sérum que nous préparions alors possédait d’une façon 740 . RÉUNION BIOLOGIQUE DE LYON (58) constante, quoique à des degrés divers, cette propriété be — Souvent, nous ne réussissions pas, en faisant varier les concen- trations, à déceler en même temps, les effets « + » ; et, si cer- tains échantillons de sérum se montraient susceptibles de les piecurer à des doses inférieures à celles qui donnaient les effets contraires «—», cette action bactéricide n'était jamais très in- tense. En d’autres termes, les sérums que nous préparions alors possédaient un pouvoir antialexique ou antibactéricide plus ou moins accentué, mais constant, tandis que le pouvoir sensibili- sateur bactéricide était, ou très réduit ou presque complètement absent, soit que la propriété sensibilisatrice manquât réellement, soit qu’elle fût masquée par une propriété antagoniste. Quoique cette propriété antibactéricide n’empèchât pas le sé- rum d'être efficace dans l'épreuve sur le Cobaye, adoptée comme critérium de sa valeur thérapeutique et qui met en jeu, avant tout, une propriété antitoxique, on pouvait théoriquement la considé- rer comme une défectuosité ; mes efforts tendaient à l’amoindrir ou à la supprimer. Les variantes que j'ai fait subir à la méthode de préparation ont eu, en effet, pour résultat, de réduire presque x à néant, cette propriété, en même temps qu'elles développaient à un très haut degré, la propriété sensibilisatrice bactéricide. Technique. Le sérum antityphique est introduit à doses dé- croissantes dans une série de tubes contenant un volume égal d’une suspension pauvre de Bacilles d’Eberth, du sérum frais de Cobaye, un peu de bouillon et de l’eau salée uniformisant les volumes. On compte, en gélatine coulée en boîtes de Pétri, le . nombre de Bacilles contenus dans une goutte des mélanges, d’une part, tout de suite après la préparation des tubes, d’autre part, après séjour de cinq heures à l’étuve. Voici quelques résultats fournis par divers échantillons de sérum. : I. Numération immédiate : plusieurs centaines de colonies. Après cinq heures : tube témoin (sans aucun sérum), colonies innombrables ; tube contenant de l’alexine de Cobaye seule à 1/10 (1° série) et 1/20 (2° série), milliers de colonies ; tubes con- tenant, outre l’alexine aux mêmes titres, le sérum antityphique aux concentrations décroissantes de 1/1.000, 1/10.000, 1/40.000, 1/200.000, respectivement o, 1, 0, 20 colonies pour la r”° série (alexine à 1/10), 30, 0, o, quelques centaines pour la 2° série (alexine à 1/20). — IT. Numération immédiate : 2.000 à 3.000. Témoin après cinq heures : innombrables. Tube à alexine seule (1/10) : 1.000 à r.300. Tubes à sérum antityphique: 1/400, k colonies ; 1/2.000, 9; 1/10.000, o ; 1/40.000, 6 ; r/200.000, 24%. On note ici un optimum à r1/10.000. — III. Immédiate- ment : colonies innombrables. Témoin et tube à alexine seule (x/10). après cinq heures : innombrables. Tubes à sérum anti- (59) SÉANCE DU 48 AVRIL A D … typhique : 1/100, innombrables ; 1/400, environ 1.000 ; 1/2.000, 39 ; 1/10.000, 142 ; 1/40.000, 8 ; 1/200.000, o. On remarque ici l'absence d'action sensibilisatrice de la plus forte dose et l’action sensibilisatrice maxima de la plus faible 1/200.000. Dans plusieurs essais, j'ai poussé les dilutions du sérum plus bas encore. — IV. Témoin d’alexine seule : colonies innombra- bles. Tubes à sérum antityphique : à 1/200.000, 10 ; 1/800.000, 169 ; r/1.600.000, quelques centaines. — V. Témoin d’alexine : colonies incomptables. Tubes à sérum antityphique : à r/200.000, 18 ; à 1/1.000.000, 230 ; à 1/4.000.000, 26. Il ne saurait être question d'attribuer la réduction considé- rable du nombre des Bacilles décélés par la numération en géla- tine à l’agglutination, pour plusieurs raisons péremptoires que je ne puis développer ici, et qui se résument en ce qu'il n’y a aucun parallélisme en rapport avec les doses entre les deux actions. Le sérum que je prépare maintenant exerce donc des effets sen- sibilisatéeurs bactéricides suivant une échelle de concentrations extrêmement étendue ; et, si l’on peut saisir, avec certains échan- tillons du moins, quelques effets antibactéricides, c’est suivant une échelle courte de concentrations plus fortes (1/40, 1/100), à l'inverse des anciens sérums qui présentaient une zone d'effet «— » assez étendue (jusqu'à 1/1.600, 1/2.000, parfois plus bas) et une zone inférieure d'effets « + » insaisissable ou courte. Il s’agit vraiment de propriétés nouvelles, et non pas seule- -ment d'une question de dosage des épreuves ou de plus ou moins grande teneur du sérum en sensibilisatrice : avec un sérum doué d'un haut pouvoir antibactéricide, il ne suffit pas de réduire la concentration pour faire toujours apparaître une action bactéri- cide. Ge sont donc bien des différences qualitatives dans'les pro- priétés du sérum. À quoi faut-il attribuer ce changement de propriétés? Il ne ré- sulte pas seulement de modifications quantitatives dans la prépa- ration des animaux. En effet, sans changer la nature de la ma- tière immunisante, ni le mode d'introduction (cultures en bouil- lon complètes et vivantes injectées dans les veines), j'avais ja- dis fait varier dans de larges limites l'intensité du traitement : l'administration de quantités relativement grandes de la matière - injectée, la progression rapide des doses, la répétition des doses fortes, le rapprochement des injections déterminaient une accen- tuation du pouvoir antibactéricide que réduisait, au contraire, un traitement modéré ; en d’auires termes, cette propriété était, dans une certaine mesure, fonction de l'intensité du traitement immunisateur. Mais, malgré ces variations, que le traitement fut intensif ou modéré, court, ou prolongé, je n'avais jamais obtenu de pouvoir bactéricide très accentué ; et j'avais notam- 7142 RÉUNION BIOLOGIQUE DE LYON (60) Co ment constaté que, chez un animal obsérvé dans les premières phases d’un traitement, l'apparition du pouvoir bc — n'est pas nécessairement précédée du pouvoir bc +. Il est donc manifeste que l'absence de propriété sensibilisatrice et la présence de la propriété contraire, ne sont pas simplement le fait d’un excès de traitement immunisateur, d’une imprégnation trop abon- dante de l’organisme du Cheval par les principes bacillaires. Ge n’est pas une question de quantité et c'est dans des modifications qualitatives des conditions du traitement, qu’il faut chercher la raison du changement des propriétés du sérum. J’emploie depuis quelque temps des cultures liquides filtrées par un procédé spé- cial jusqu’à l'obtention d’un liquide limpide, privé de la très grande majorité (99 p. 100 au moins) des bacilles. C’est donc, avant tout, par les produits bacillaires solubles, que les Che- vaux sont impressionnés, à l'exclusion presque complète des corps bacillaires. Il est permis d’en conclure que c'’étaient cer- tains des éléments constitutifs de ces derniers qui étaient jadis responsables de la propriété antibactéricide. Eu égard au déve- loppement dans le sérum des propriétés susceptibles d’influencer les Bacilles dans leur sensibilité à l’égard de l’alexine, les Bacilles élaboreraient deux ordres de produits : les uns déversés dans le milieu ambiant, où à un moment donné, du moins, ils prédo- minent, partiellement présents aussi sur les corps bacillaires, très aptes à développer la propriété sensibilisatrice bactéricide ; les autres, prédominant, au contraire, dans les corps bacillaires et diffusant peu dans le liquide, responsables du 1 PRE de la propriété contraire. Quoi qu'il en soit, il est remarquable que le pouvoir préventif à l'égard de l’action toxique des cultures vivantes injectées dans les veines du Cobaye est indépendant du pouvoir bactéricide manifesté in vitro (1), puisque, dans les sérums que je préparais jadis, il s’alliait à une pouvoir antibactéricide plus ou mois marqué, tandis qu'actuellement, il coexiste avec un pouvoir sen- sibilisateur bactéricide extrêmement accentué. (x) Jé ne considère ici que les actions exercées in vitro sur les bacilles, et non l’action bactéricide que le sérum exerce par un mécanisme plus com- plexe (où interviennent les phagocytes) dans l'organisme animal et notam- ment dans la cavité péritonéale du Cobaye, ét qui est compatible avec ure propriété antibactéricide in vitro. 1 te (35) | 743 RÉUNION DE LA SOCIÉTÉ BELGE DE BIOLOGIE SÉANCE DU 26 MARS 1921 SOMMAIRE Borper (J.) et Cruca (M.) : Evo- souche de (Colibacille en deux lution des cultures de coli Jyso- types d'individus de propriétés et BTE LAS AS OP MA EEE 39 | de virulence différentes. So 43 Borper (J.) et Ciuca (M.) : Gué- GRaATIA (A.) : Sur la spécificité _ rison et retour à l’état primitif, du principe MtIqueRe ne Cent 47 par le sérum antilytique, du coli Marsin (J.) : Au sujet du prin- MSOMBHE MR pe PL Liu. à ho | cipe bactériophage et des anti- . Bonper (J.) et Cruca (M.): Re- CORPS: Me nb DO rIE TAes 47 marques sur l'historique des re- Ropxain (J.) : Un Sarcoptidé, cherches concernant la lyse mi- nouveau parasite de la Roussette crobienne transmissible... .- . 37 | africaine (Eidelon helvum Kerr.). 49 GrarrA (A.): De l’adaptation RopxaIN (J.) et GEDOELST (L.): héréditaire du Colibacille à l’au- Les affinités du Sarcoptidé de tolyse microbienne transmissible. 42 | l’Eidelon helvum.............. 51 GRarTrA (A.): De la signification Srocxris (E.) : Nouvelle réaction des « colonies de bactériophage » chimique pour la recherche de dedibeneMee 2 ce een. ce 45 | l’oxygène de carbone dans le GratiA (A.): Dissociation d’une CEE SU OGPOUOo0 CECLES 35 Présidence de M. V. Gedoeist. NOUVELLE RÉACTION CHIMIQUE POUR LA RECHERCHE DE L'OXYDE DE CARBONE DANS LE SANG, par E. Srockis. Indépendamment de la recherche spectroscopique de la car- boxyhémoglobine, on connaît un certain nombre de réactions chimiques caractérisant la présence d'oxyde de carbone dans le sang ou les macérations d'organes du cadavre des individus in- toxiqués ; leur multiplicité tend à à indiquer qu'aucune d'elles ne remplit les conditions requises et n'échappe à certains reproches : défaut de netteté, défaut de sensibilité, retard dans l'apparition du résultat, absence de conservation des réactifs, etc. Toutes ces 744 RÉUNION DE LA SOCIÉTÉ BELGE DE BIOLOGIE méthodes sont basées sur le fait que l’oxyde de carbone est fixé w sur l’hémoglobine plus solidement que l'oxygène, et que sa com- binaison est plus résistante à l’action des réactifs que l’hémo- globine normale ; les réactifs laissent intact le sang oxycarboné, mais décomposent le sang normal le plus souvent par formation de méthémoglobine et virage coloré avec ou sans précipitation. La plus connue de ces réactions (Kunkel) utilise une solution de tanin qui produit, dans le sang oxycarboné, un précipité rouge cerise, et, dans le sang normal, un précipité gris brunâtre. Nous avons obtenu des résultats du même ordre, mais bien plus sensibles et plus nets par lemploi de chlorure de zinc en solution aqueuse à 10 p. 100. Ce réactif détermine dans le sang normal un prétipité brun chocolat plus ou moins grisâtre ; au contraire, il colore le sang oxycarboné en rouge cerise clair, avec ou sans précipitation, selon la dose employée. On exécute cette réaction sur une plaque de porcelaine blanche, en mélangeant quelques gouttes de sang suspect avec une quantité moitié moindre de réactif; on peut également faire la réaction dans une éprouvette ou sur du papier blanc à filtrer : la différence des résultats obte- nus avec le sang normal est très frappante, mais la comparaison n'est pas toujours nécessaire pour permettre de caractériser l’oxyde de carbone dans le sang, qui prend une teinte carminée sous l’action du réactif. nr On a coutume d'évaluer la teneur du sang en oxyde de car- bone, en pourcentage de la complète saturation. Celle-ci est égale au taux de la capacité respiratoire pour l’oxygène, les deux gaz se combinant à l’hémoglobine dans des proportions sensible- ment égales ; roo c.c. de sang fixeront, par exemple, 25 c.c. d'oxygène, qui pourrait être plus ou moïns complètement substi- tué par l’oxyde de carbone. Raîthazard et Nicloux ont établi que, dans l’empoisonnement oxycarboné, la mort survient au coeffi- cient de 0,60 à 0,75, chiffres établis par le dosage des gaz ct sang, selon les méthodes classiques : dans de nombreux cas obser- vés . l'Homme, le coefficient est de 0,66. Mais, il est du plus grand intérêt de ponvoir caractériser des doses minimes du gaz carbonique dans le sang du cadavre, soit que la mort soit pro- duïite par un processus différent, avant que la dose toxique aït été atteinte, soit que, chez un cadavre en voie de décomposition, l'oxyde de carbone arrive à disparaître progressivement. L’exa- men spectroscopique ne donne plus de résultats nets dans une dilution de sang oxvcarboné saturé dans du sang normal en dessous de 20 p. 100. Les réactions chimiques les plus sensibles de Kunkel-Weltzel (tanin ou ferrocyvanure), de Wachholz (ferri cyanure), de Honppe-Sevler-Salkowski (soude caustique), de Landoïs (pyrogallol), de Knud Sand (iode ioduré), de Liebmann (36) CE ; « FAT ET ET AJ (37) SÉANCE DU 26 MARS 145 (formol); deviennent fort peu netles à des dilutions inférieures à D p. 100. La réaction, que nous proposons, donne encore une différen- .ciation nette à la dilution de 1 p. 100, c'est-à-dire dans un sang renfermant 1/100 de son degré de saturation, soit 2,5 c.c. d'oxyde de carbone par litre ; à cette dilution, il faut évidem- . ment observer le virage par comparaison avec le sang normal. Cette sensibilité est donc très targement suffisante dans la pra- tique ; un autre avantage de la réaction réside dans sa produc- tion instantanée, à l'inverse de nombre de réactions classiques, qui ne se manifestent qu'après un retard plus ou moins long. La réaction s'obtient dans tous les cas d'intoxication oxycarbonée quelle que soit l’origine du gaz toxique, qu'il résulte de l’inha- lation de gaz d'éclairage, de gaz pauvre de l'industrie ou des émanations d'appareils de chauffage à tirage défectueux. Nous l'avons obtenue dans différents cas d'empoisonnements oxycar- bonés mortels de la pratique médico-légale, et, notamment, chez des cadavres en état de décomposition fort avancée, soit dans le sang, soit dans les liquides sanguinolents putrides des cavités pleurales. La réaction, que nous proposons, peut également s'ob- tenir avec les macérations de tissus musculaires du cadavre et, notamment, des muscles pectoraux prélevés à l’autopsie. À cet égard, la simple immersion dans le réactif de fragments de tis- sus musculaires, leur communique une coloration carminée claire très caractéristique. La réaction est susceptible de modali- tés variées, pour répondre aux nécessités de la pratique ; on peut, par exemple, la réaliser à l’aide de papier réactif préparé par trempage de papier-filtre dans la solution zincique. Elle servira, à la table d’autopsie, pour orienter le médecin légiste et lui indi- quer les cas où s'impose le dosage du sang et la détermination du coefficient d'intoxication. a REMARQUES SUR L'HISTORIQUE DES RECHERCHES, CONCERNANT LA LYSE MICROBIENNE TRANSMISSIBLE, par J. BorpeT et M. Cruca. Il est couramment admis que d’Herelle a observé, le premier, la lyse qu'il attribue à un virus bactériophage, mais, qui, comme nous croyons l'avoir démontré, représente un phénomène auto- lytique qu’on peut déclancher en faisant agir sur des microbes, parfaitement normaux jusqu'alors, un exsudat leucocytaire. Le souci d’un historique exact nous porte à signaler un tra- a — ————————————— ———————— — —— ———————————— —————" ——————— ———— ———— — — _———— — ——— ——— ————— "©" s -vail antérieur dont d’Herelle n’a pas eu connaissance, que nous avons nous-mêmes ignoré jusque dans ces derniers temps et qui, à la vérité, contient déjà les données que d'Herelle a recueil- lies de son côté. Ce remarquable travail, dû à E.-W. Twort, a paru dans Lancet, en 1915, c'est-à-dire deux ans environ avant les recherches de d'Herelle. Ayant ensemencé sur gélose du vac- cin glycériné, Twort constata l'apparition de colonies de Micro- coques, qui d'abord blanches, devenaient bientôt, pour la plu- part, tout à fait transparentes, donnant ainsi l'impression d’une lyse. Ces colonies, en voie de régression, ne montraient bientôt # plus, à l'examen microscopique, que des débris microbiens. Si on pratique un isolement, en partant d’une colonie où cette modi- fication n’est qu'à son début, on obtient des colonies, parmi les- quelles certaines sont sujettes à la même altération, tandis que d’autres gardent leur aspect normal, c’est-à-dire leur blancheur opaque. Mais, il suffit de déposer, sur le bord d’une telle colonie normale, une trace de substance d’une colonie devenue transpa- rente, pour qu'à son tour, la colonie normale subisse la même modification : la clarification s'étend à partir du point qui a été touché et se propage bientôt à la colonie tout entière ; les mi- crocoques se résolvent en fines granulations et meurent. Les colonies jaunes, en pleine croissance, sont très réceptives, tan- dis que les cultures tuées ne se laissent pas modifier ; l’agent modificateur ne se multiplie que sur les microbes vivants. Filtrée - à travers une bougie, une suspension de colonies devenues trans- parentes fournit un liquide qui, étalé sur une surface nutritive de gélose, la rend impropre au développement du microcoque, ou qui, déposé sur une culture déjà obtenue, fait apparaître une zone claire de lyse. Une suspension de microcoques additionnée de ce liquide subit la lyse, laquelle peut se transmettre en série et indéfiniment à de nouvelles suspensions. L'élément actif n’est pas détruit vers 55° ; il est atteint à 60°. Il agit sur divers mi- - crobes, notamment Sitaphylocoques, Bacilles du groupe du. coli, etc. L'auteur a obtenu des résultats tout à fait analogues, en étudiant des Bacilles du groupe coli-typhique, isolés de l'in- testin du Chien ou des selles d'enfants atteints de diarrhée : 1l regrette de n'avoir pas pu étudier, à cet égard, les déjections dysentériques, pour lesquelles il prévoit des constatations simi- laires. Twort discute les diverses interprétations possibles. Il se de- mande s’il s’agit d’un virus ultra-microscopique parasitant le microbe. Il incline plutôt à croire, mais sans apporter de preuve, qu’on se trouve en présence d’un principe actif autolytique pro- duit par le microbe lui-même. Cet auteur a donc songé à l'in- terprétation dont nous avons démontré récemment le bien-fondé. AAA ET (39) SÉANCE {DU 26 MARS 747 Sans vouloir diminuer l'intérêt des constatations de d’'Herelle, nous avons cru que c'était un devoir de reconnaître l’incontes- table priorité de Twort dans l'étude de cette question. (Institut Pasteur de Bruxelles). EVOLUTION DES CULTURES DE COli LYSOGÈNE, par J. Borper et M. Cruca. Lorsqu'on additionne de liquide lytique une suspension en bouillon de coli normal, les germes ne sont pas tués jusqu'au dernier ; quelques-uns manifestent une résistance exception- nelle (1), de sorte que l’ensemencement sur gélose donne lieu à l'apparition de quelques colonies de forme anormale, à contours irréouliers, lesquelles, comme nous l’avons signalé, se prêtent au repiquage et donnent bientôt une culture luxuriante, revê- tant, au bout d’un certain nombre de passages, un aspect mu- queux spécial. Après 1bo repiquages sur gélose, cette culture possède encore la qualité lysogène ; si on introduit une trace dans du bouillon, celui-ci devient impropre à là culture du col normal. La viciation autolytique est donc compatible avec la vie ; la multiplication des microbes la perpétue indéfiniment. Il est logique de présumer que, dans une telle culture, des phé- nomènes réactionnels d'adaptation ei de sélection doivent pren- dre cours, aboutissant à une certaine hétérogénéité, à une cer- _taine différenciation des germes. De telles modifications auront, semble-t-il, plus de chances de se produire, si les microbes ma- cèrent longtemps dans leurs propres sécrétions. Ayant délayé en bouillon une culture sur gélose de ce coli lysogène qui a sub: de nombreux passages, et ayant maintenu cette suspension 8 jours à l’étuve, puis 22 jours à la température ordinaire, nous l’avons filtrée à travers une bougie qui présentait, à notre insu, un défaut. Nous obtinmes un liquide transparent, doué vis-à-vis du coli normal d'une activité [tique très énergique, mais qui n'était pas complètement débarrassé de germes. L’ensemence- ment sur gélose révéla la présence d’un coli très mobile qui, chose remarquable, ne manifestait plus le pouvoir lysogène et (1) Gratia a constaté ce fait intéressant que parmi les nombreux individus qui constituent une culture de coli normal, ceux qui conservent le plus long- temps leur vitalité dans les vieilles cultures sur gélose en voie de dessiccation sont aussi ceux qui résistent le mieux à l’agent lytique. En repiquant de telles cultures âgées, il obtient une souche de coli qui se montre remarquablement rebelle à la lyse, sans y être totalement insensible. 7148 RÉUNION DE LA SOCIÉTÉ BELGE DE \BIOLOGIE (40) qui, en outre, se montrait totalement rebelle à la Iyse. Il s'était donc développé, dans cette suspension longtemps conservée, un germe guéri de la viciation et réellement invulnérable. On s'explique ainsi qu'il puisse exister dans le tube digestif, des souches de coli, qui, sans être lysogènes, ne se prêtent aucune- ment à la lyse. Il y avait lieu de compléter l'analyse de cette suspension, en pratiquant l'isolement systématique sur gélose des divers germes qu'elle contenait. Nous constatâmes ainsi l'apparition de colo- nies très différentes d'aspect, les unes bleuâtres, assez plates et transparentes, les autres plus saillantes et plus opaques, quel- ques-unes possédant à un très haut degré le caractère muqueux et coulant, sur lequel nous avons insisté ; d’autres, enfin, pré- sentant des caractères intermédiaires. Nous retirâmes ainsi de la suspension une série de cultures. Voici, sans entrer dans le détail, les résultats de leur étude : parmi tous ces microbes, il _en est qui sont insensibles au pouvoir lytique et ne sont plus lysogènes ; il s’agit de germes guéris et devenus invulnérables. D’autres sont lysogènes et résistent mieux à l'influence lytique que le coli normal, sans être totalement réfractaires. D’autres, enfin, se comportent comme le coli normal, c'est-à-dire sont sensibles sons être lysogènes. Rappelons: que, pour rechercher le pouvoir lysogène, on ensemence le. microbe dans du bouillon, on le cultive 2 ou 3 jours, on le chauffe à 58° et on recherche si quelques gouttes du liquide obtenu, introduites dans du bouil- lon, le rend impropre au développement du coli normal. Signa- lons que des cultures, présentant le plus fortement le caractère . glaireux et filant, sont insensibles et ne sont plus. lysogènes. En résumé, une suspension langtemps conservée de culture lysogène se montre, au point de vue des saute des germes par rapport à la lyse, très hétérogène. (Institut Pasteur de Bruxelles). GUÉRISON ET RETOUR A L'ÉTAT PRIMITIF, PAR LE SÉRUM ANTILYTIQUE, DU COL LYSOGÈNE, par J. Borper et M. Ciuca. Nous avons signalé antérieurement (C. R. de la Soc. belge de biol., t. LXXXIV, p. 279, janvier 1921) la propriété antilytique du sérum que fournissent les Lapins soumis à de nombreuses injections de liquide lytique (suspensions lysées puis filtrées de B. coli) ; il convenait de rechercher si, au contact de ce sérum, PR CNET PR DU PU y PE Ure 4, tabl) at be lan LE 1-V2— (Al SÉANCE DU 26 MARS 149 le coli modifié, qu'on obtient en ensemençant sur gélose une supension de coli en voie de lyse, ne perdrait pas sa qualité lysogène. On sait que, récemment obtenu, le coli modifié donne sur gé lose des colonies irrégulières déchiquetées et ne pousse que péni blement sur bouillon. Opérons tout d’abord sur un tel microbe. Dans deux tubes de gélose, introduisons VII gouttes soit de sérum antilytique, soit de sérum de Lapin neuf, maintenons les tubes à l’étuve en position inclinée de façon à ce que la surface soit baignée de sérum. Le lendemain, ensemençons d’une goutte de B. coli modifié ces deux tubes en même temps qu'un tube de gélose non additionné de sérum. On constate que les cultures obtenues ne sont pas identiques ; en présence du sérum antily- tique, l'apparence est redevenue celle du coli normal ; dans les deux autres tubes, le coli modifié conserve son aspect particulier. Repiquons maintenant ces trois cultures en bouillon : on cons- tate que le microbe qui a subi le contact du sérum antilytique développe un trouble intense, identique à celui d’une culture en bouillon de coli normal ; les deux autres tubes se troublent à peine. On procède, ensuite, à quelques repiquages des trois cultures, alternativement sur gélose et sur bouillon, afin d'éli- miner toute trace de sérum, et on étudie ensuite les propriétés de chaque souche. On trouve que le microbe, qui a été traité par le sérum antilytique, a perdu définitivement le pouvoir lysogène (il ne communique plus au bouillon la qualité Iftique pour un coli normal) tandis que les deux autres souches ont gardé cc caractère. D'autre part, il résiste encore assez nettement à l’agent Jlytique, c’est-à-dire pousse sans difficulté dans un bouillon addi- tionné de liquide [ytique. Mais, si on poursuit les repiquages quotidiens, on s'aperçoit que cette résisitance s'affaiblit peu à peu et finit par disparaïtre, tandis qu'elle se maintient dans les deux autres souches. En somme, le coli modifié, qu'on traite par le sérum antilytique et qui perd promptement ainsi sa qualité lyso- gène, tend aussi, au point de vue des effets de l'agent lytique, à retourner au type primitif, c’est-à-dire à manifester la vulnéra- bilité du coli normal. Au 21° passage, la sensibilité est complète- ment revenue. Si on réalise la même expérience en employant le coli modi- fié qui, ayant été entretenu longtemps sur gélose, revêt l’aspect muqueux et filant, on obtient les mêmes résultats et on observe. en outre, que cet aspect glaireux disparaît à la suite du contact avec le sérum antilytique ; à ce point de vue encore, le coli modi- fié reprend les caractères du coli primitif et normal. Le sérum de Lapins injectés de suspension de coli modifié pos- sède également, comme nous l'avons signalé, le pouvoir antily- BiococrEe. COMPTES RENDUS. — 1921. T. LXXXIV. 53 750 RÉUNION DE LA SOCIÉTÉ BELGE DE BIOLOGIE (42) tique ; il guérit aussi, mais un peu moins aisément que le sérum précédent, le coli modifié. Quant au sérum de Lapins traités par le coli normal, il ne possède pas ces propriétés ou ne les mani- feste que d'une manière à peine appréciable. \Unstitut Pasteur de Bruxelles.) DE L'ADAPTATION HÉRÉDITAIRE DU COLIBACILLE A L'AUTOLYSE _ MICROBIENNE TRANSMISSIBLE, Notre d’ANDRÉ GRATIA présentée par J. Borper. Dans une culture de coli où l'agent autolytique exerce ses ravages, apparaît une race de coli qui semble s’être adaptée et avoir acquis une résistance héréditaire à cet agent. La question est de savoir si cette résistance est réellement un caractère acquis sous l'influence du principe lytique lui-même ou bien si celui-ci n’a pas simplement sélectionné des individus que leurs carac- tères distinctifs prédestinaient précisément à la résistance. En d’autres termes, s'agit-il d’une adaptation héréditaire au milieu ou bien d’un phénomène de sélection ? C’est cette seconde hypothèse que les observations suivantes nous paraissent confirmer. Bordet et Ciuca avaient très élégam- ment montré que l'agent [ytique, répandu à la surface d'une jeune culture de coli sur gélose inclinée, clarifie la culture en la dissolvant ; mais que, si on prolonge le séjour à l’étuve, on voit apparaître en relief sur le fond uniformément clarifié de là cul- ture un certain nombre de colonies irrégulières dont les individus offrent les caractères distinctifs du coli résistant. Or, nous avons obtenu une image fort semblable en laissant simplement vieillir une culture normale de coli. Celle-ci, en se desséchant, donne une pellicule uniformément terne sur laquelle se détachent de ci de là, comme des têtes d’épingles, de petites colonies d'aspect vitreux. De prime abord, on songe à une contamination ; mais il s'agit parfaitement de Colibacille et la répartition de ces colo- nies reproduit à sy méprendre celle des colonies étoilées de coli résitant, observées par Bordet et Giuca. Et si on prélève une de ces colonies vitreuses et si on l’ensemence en bouillon, on obtient une culture dont les organismes offrent précisément à l'agent. lytique une résistance exceptionnelle. Si on essaie, d'autre part, de repiquer les individus de la pellicule uniforme qui s'étend entre les colonies vitreuses, on constate qu'ils ont perdu toute: vitalité : leur ensemencement reste stérile. Le simple vieillisse- ment ‘a opéré la même sélection que le principe lytique. da ” iidanas pol paf.» on à à dis por D fées Ë SÉANCE DU 26 MARS 151 Mieux encore, il m'a été donné d'isoler de la même souche de coli une culture d'individus, qui, au contraire, sont exception- rellement sensibles à l’agent lytique. Les deux types extrêmes de coli — les uns très résistants (R) et les autres très sensibles (S) — et qu'on peut ainsi sélectionner artificiellement dans une culture normale de coli où ils se trouvaient donc préformés, se distin- * guent par les caractères suivants : ensemencé dans du bouillon. contenant le principe lytique, le type R pousse sans grande diffi- culté, surtout si le milieu est acide (Pæ = 6,8). Dans les mêmes conditions, le type S ne cultive pas du tout même en milieu acide, Une goutte de principe Itique répandue à la surface d’une jeune culture sur gélose y produit, s’il s’agit du type $S, une clarifica- - tion quasi absolue à deux ou trois colonies près ; au contraire, s’il s’agit du type R, la clarification n'est que partielle, la trace ” laissée par la goutte ne tarde pas à se couvrir d’une multitude dé petites colonies qui par leur confluence peuvent même recou- vrir à nouveau toute la surface momentanément clarifiée. Entre ces deux types extrêmes qui se distinguent encore par d’autres caractères secondaires, existent vraisemblablement des intermé- diaires. Parmi les individus extrèmement pléimorphes d’une cul- ture de Colibacilles, les uns, très délicats, ne supportent pas le vieillissement ; parmi ceux qui survivent, un certain nombre peuvent triompher du principe Ivtique en milieu acide, et, parmi eux, enfin, certains seulement résistent à l’épreuve plus sévère de la lyse en milieu alcalin. Ainsi, se trouve sélectionné un Hype de coli extrêmement résistant. La résistance héréditaire du coli modifié de Bordet et Ciuca ne nous semble donc pas un caractère acquis. On ne peut en dire autant, bien entendu, du pouvoir Iysogène que le coli ac- quiert après avoir subi l'épreuve du principe lytique. Mais, ceci est une autre question sur laquelle nous comptons revenir plus tard. Doro of the Rockefeller Institute for medical . Research, New-York). DisSOCIATION D'UNE SOUCHE DE (COLIBACILLE EN DEUX TYPES D'INDIVIDUS DE PROPRIÉTÉS ET DE VIRULENCE DIFFÉRENTES. Note d'Annré GraTia, présentée par J. Borper. Ainsi que nous l'avons exposé dans une note précédente, nous avons pu isoler, de la souche de coli que Bordet et Ciuca ont utilisée dans leurs expériences, deux types de Bacilles, l’un très 752 RÉUNION DE LA SOCIÉTÉ BELGE DE BIOLOGIE (44) résistant (R), l’autre très sensible (S) au contraire à l’agent lyti- que obtenu par ces auteurs. Outre cette différence dans leur vul- nérabilité, ces organismes se distinguent encore par les carac- tères suivants. Le type S cultivant beaucoup plus vite: que le type R donne très rapidement en bouillon une pellicule superficielle avec an- neau méniscal très épais. détails que le type R ne forme que beaucoup plus tard. Le type S se dépose comme un précipité Dulyérulent très ténu dont le sédiment, aux contours tranchés, se distingue nettement du liquide surnageant uniformément trouble. Au contraire, le type R se dépose comme un mucilage dont la masse informe se sépare progressivement, selon des contours irréguliers du liquide surnageant uniformément limpide. Les deux types fermentent les sucres, le saccharose excepté. Cette dernière recherche, qui se fait à l’aide de cultures par pi- qûre en gélose semi-solide, nous permet d'observer une nou- - velle distinction très caractéristique. La croissance du type $ se maintient au niveau de la piqüre, celle du type R au contraire diffuse dans toute la masse. Ce fait ne peut être que la consé- quence d’une différence dans la motilité des deux types d'orga- nismes, déduction que le microscope vérifie : le type S n'est pas mobile, le type R, au contraire, a une motilité comparable à celle du Bacille typhique. Il s'ensuit qu’on peut aisément séparer les deux types lorsqu'ils sont mélangés. Il suffit de faire un ensemen- cement par piqûre dans une des branches d’un tube en U conte- nant de la gélose semi-solide. Le coli mobile seul diffuse dans l’autre branche, où après quelques heures de culture, on peut aller le pêcher à l’état pur. _Bien que le coli soit peu virulent en général, on peut constater que le type R est plus virulent que le type $. Il tue en quelques heures des Cobayes, à des doses auxquelles le type S est inoffen- sif. Aux doses auxquelles les deux types sont mortels, le type R tue plus rapidement que le type S et les résultats se l’autopsie montrent des différences caractéristiques. Un Cobaye succom- bant à une injection de coli R présente un exsudat péritonéal séro-sanguin très riche en Bacilles libres et très pauvre en leuco- cytes. Le sang extrait du cœur et ensemencé dans du bouillon y développe rapidement une culture de coli du type R. Si le Cobaye est mort à la suite d'une injection de coli S, l’exsudat est puru- lent et contient des flocons fibrineux, il est privé de Bactéries libres et est très riche, au contraire, en leucocytes, parmi lesquels un certain nombre contiennent des Bacilles phagocytés. L'hémo- culture est souvent négative ou ne donne que très lentement une eroissance de coli du type $. (45) SÉANCE DU 26 MARS . 153 ——————_—————— ot + Les deux types se comportent donc différemment, non seule- ment dans les milieux artificiels, mais aussi in vivo, et consér- vent leurs caractéristiques même après un passage par le Cobaye. Il est intéressant de remarquer que la culture primitive de la- quelle nous avons pu extraire ces deux types de coli, et qui nous avait été confiée par Bordet, provient d’une colonie unique résul- tant elle-même de trois isolements successifs. (Laboratories of the Rockefeller Institute for medical Research, New-York). DE LA SIGNIFICATION DES ( COLONIES DE BACTÉRIOPHAGE » DE D HERELLE. Note d'AnDRé GRaATIA, présentée par J. BoRDET. Conformément à l'observation de d'Herelle, lorsqu'on répand à la surface d'une culture microbienne sur gélose, le bactério- phage correspondant, celui-ci provoque, s’il est employé pur, une clarification générale, tandis que s’il est extrèmement dilué, i produit seulement de petites taches régulièrement circulaires dis séminées çà et là et d'autant moins nombreuses que la dilution du bactériophage est plus grande. D'Herelle considère ces petites taches comme trahissant la présence de colonies du virus filtrant, auquel il attribue l’action lytique ; ces colonies sont confluentes lorsque le filtrat actif est concentré et sont isolées lorsque le filtrat est suffisamment dilué. Il ne conçoit pas, en effet, qu'on puisse obtenir de semblables localisations de l’action lytique si le prin- cipe actif est une substance diffusible (ferment de Kabeshima ou principe lytique de Bordet et Ciuca). Cette dernière conception devient, au contraire, fort ei si, au lieu de considérer la culture bactérienne comme un tout De nbeue et constitué par des individus tous identiques à eux- mêmes, nous admettons conformément aux observations suivan- tes, qu'elle représente un mélange d'individus offrant au prin- cipe lytique, une susceptibilité extrèmement variable. Nous avons déjà montré précédemment que nous avons pu dis- tinguer dans la culture primitive de coli utilisée par Bordet et Ciuca, deux types d'individus présentant entre autres caractères distinctifs, l’un, une très grande sensibilité (type S), l’autre, une très grande résistance (type R) au principe lytique. Nous savons aussi qu'en dépit de sa grande vulnérabilité, le type S ne se laisse pas complètement dissoudre. Parmi les millions d'organismes qui ont été ensemencés sur un tube de gélose inclinée et soumis en- 754 RÉUNION DE LA SOCIÉTÉ BELGE DE BIOLOGIE. (46) suite à l’action lytique, on en trouve toujours quelques-uns, une dizaine au plus, qui résistent et donnent naissance chacun à une colonie. Il est à prévoir, qu’à l’antipode de ces quelques rares in dividus suffisamment résistants pour triompher du principe lyti- que pur, nous devons trouver aussi quelques très rares individus suffisamment sensibles pour être dissous même par le principe - lytique extrêmement dilué et qu'entre ces deux extrêmes existent _tous les intermédiaires. C’est ce que l'expérience vérifie : ensemen- çons plusieurs tubes de gélose inclinée avec des quantités égatcs de coliS, puis après trois heures d’incubation à 37°, laissons tom- ber, à la surface de chacune des cultures, respectivement une goutte du principe lytique à des dilutions croissantes. À mesure que celui-ci est plus dilué, et par suite plus faible, le nombre des colonies résistantes augmente et recouvre de sa masse une sur- face de plus en plus grande, tandis que la zone clarifiée diminue en raison inverse: À partir d'un certain point, celle-ci se trouve réduite à quelques travées irrégulières, puis enfin, aux taches iso- lées décrites par d'Herelle. Ces dernières nous paraissent dorc trahir la présence de quelques individus de coli encore suffisam- ment sensibles pour être dissous par le principe lytique mème très dilué. Chacun d'eux devient un centre de régénération du principe lytique qui, diffusant tout autour, forme une tache claire entourée d'une sorte de halo. Ce curieux aspect de l’action lytique serait donc moins la con- - séquence de la dilution du bactériophage que de la résistance rela- tive du coli. S'il en est ainsi, il est à prévoir qu'on obtiendra aussi ces taches isolées, même avec un filtrat non dilué, si on le fait agir sur une culture d'organismes suffisamment résistants. C'est précisément ce que nous avons rencontré, de façon courante, aux cours des expériences qui font intervenir de tels microbes. Pou- vant donc s'expliquer aussi aisément par l'hypothèse d’un prin- cipe actif diffusible que par l'hypothèse d’un parasite, dans l’état actuel de nos connaissances, les taches de clarification décrites par d’'Herelle n’ont donc pas de signification, quant à la nature du bactériophage. gétnirhile té =. je à Su de 0 téint "tx Dee dede (Laboratoires of the Rockefeller Institute for medical Resecrch, New- York). M. (41) à SÉANCE DU 26 MARS : 155 SUR LA SPÉCIFITÉ DU PRINCIPE LYTIQUE. Note d'Axpré GRaATIA, présentée par J. Borper. Nous avons éprouvé sur divers microbes l'agent Iytique obtenu par Bordet et Ciuca et nous avons constaté de notre côté, sans connaître les résultats récemment publiés par ces auteurs, des faits analogues à ceux qu'ils ont observés. Nous avons vu, avec Mile Marthe Wollstein, qu'on peut obtenir, par iyse de B. coli, une action [ytique très marquée sur les Bacilles de Shiga, de Flexner et de Hiss et sur une souche de coli jusque là résistante au principe lytique. Mais ces résultats ont été observés en em- ployant un liquide Iytique obtenu en soumettant à la lyse la va- riété particulièrement résistante de B. coli,, dont il est question däns les communications précédentes. Or, des recherches com- plémentaires nous ont, en effet, montré que l'agent Iytique est plus puissant. et moins spécifique, lorsqu'il provient de souches de coli résistant dans une certaine mesure à la Iyse que si on a employé pour le préparer des souches de coli très sensibles. No- tamment, on réussit mieux, dans ces conditions, à provoquer fa ni se du Bacille tvphique. : PR Rockefeller à Meur For). AU SUJET DU PRINCIPE BACTÉRIOPHAGE ET DES ANTICORPS. Note de J-Matsns, présentée par R. BRUYNOGHE. Dans une note réaione nous avons communiqué que, dans certaines conditions, on pouvait obtenir une spécialisation du bac- tériophage telle que une souche, active au début pour deux es- pèces de microbes, devienne, à un moment donné, inactive pour l’une des deux souches avec laquelle elle n'a plus été en contact depuis un certain temps, alors qu'elle reste très active pour celle qu'elle à continué à lyser pendant plusieurs passages. Ces essais -ont été faits en examinant l'influence inhibitive sur le développe- ment en bouillons. FE. d'Herelle, dans sa note du 7 décembre, recommande l'ense- mencement sur milieu solide non pouvoir juger de la présence éventuelle d'un bactériophage très peu actif. Sur ses conseils, nous avons appliqué cette technique dans des expériences de contrôle sur la spécialisation du bactériophage. De fait, nous avons constaté une certaine différence dans le développement de ces divers ensemencements. Les tubes, ense- 156 RÉUNION DE LA SOCIÉTÉ BELGE DE BIOLOGIE (48) mencés avec Î goutte de culture de bactériophage de d’Herelle et de Bacille de Shiga B, fournissant sur gélose, après r2 heures d’étuve, une couche uniforme, alors que ceux, ensemencés avec I goutte respectivement de bactériophage de d'Herelle ou de Ba- cille de Shiga B, développés normalement dans du bouillon addi- tionné de bactériophage spécialisé, fournissent un développe- ment constitué par une infinité de colonies fort serrées les unes contre les autres, sans cependant former cette couche uni- forme. Il est possible que cette différence dans le développe- ment provienne, conformément à l'opinion de d’'Herelle, de ce que les bactériophages spécialisés aient conservé un peu d'action sur certains germes de ces cultures. Nous tâcherons d'élucider ce fait par de nouvelles recherches. Au moment de la publication de la note de Bordet et Ciuca relative à la neutralisation du bactério- phage par le sérum de Lapins immunisés, des expériences sem- blables étaient en cours au laboratoire de Louvain. Nous avions immunisé des Lapins par injections répétées de bactériophage spé- cifique pour le B. coli de d'Herelle et pour le Bacille de Shiga B. Par ces inoculations de deux bactériophages différents, nous cherchions à vérifier s’il y a également spécificité pour les anti- corps. D’après les résultats que nous avons obtenus, cette spécifi- cité n'existe pas, le sérum antibactériophage Shiga neutralise le bactériophage d'Herelle, et vice-versa. Il semble que le sérum d’un Lapin qui a subi des injections répé- tées du bactériophage de d'Herelle normal, renferme des anticorps exerçant une certaine action sur le bactériophage, en se sens que les microbes poussent plus abondamment sur du bouillon addi- tionné de quelques gouttes du mélange bactériophage + sérum anti-Herelle normal qui, sur du bouillon auquelonajoute le même nombre de gouttes du mélange bactériophage + sérum Lapin normal. Nous ne voulons pas dire qu’il s’agit d’une neutralisation, car l’action du bactériophage de ces mélanges est encore très évi- dente alors que, dans les tubes où le bactériophage a subi l'in- fluence du sérum spécifique, l’activité inhibitive fait totalement défaut. Nos recherches confirment donc les données de Bordet et Ciuca et elles établissent, en outre, que si, dans certaines conditions, un bactériophage peut devenir spécifique pour une souche micro- bienne, les anticorps ne jouissent nullement de cette spécificité. » = (ar = (49) SEANC® DU 206 MABS UN SARCOPTIDÉ, NOUVEAU PARASITE DE LA ROUSSETTE AFRICAINE (Eidelon helvum KErR), par J. RopHain. Le parasite, que nous décrivons sommairement dans la présente note, a été rencontré, au Congo belge, sur des Roussettes (Eidelon helvum Kerr), à Léopoldville et à Boma. Il provoque, chez ces Chauves-souris frugivores, des lésions eütanées inflammatoires pustuleuses, quelquefois de vraies ulcérations, pouvant siéger sur les régions les plus diverses du corps. L’Acarien qui les détermine constitue une espèce nouvelle dont nous donnons ci-dessous une diagnose rapide. Mâle. -— Forme générale ovalaire, à bords largement Fesiomns. d'une couleur brun jaunûtre. Face dorsale : elle est divisée en 3 zônes par 2 lignes claires, démarquant 3 groupes de minces plaques chitinisées d’un brun clair, dont la surface est finement chagrinée. La zone antérieure porte une plaque notothoracique couvrant, vue d'en haut, les bases d'insertion des 2 paires de pattes antérieures, ainsi que celle du rostre, Cette zone est ornée de 2 paires de soies latérales, dont les antérieures plus fortes sont aussi les plus externes. La zone médiane, qui s'étend jusqu'au milieu de la base d'insertion de la troisième paire de pattes, porte une seule plaque chitinisée à. contours irréguliers, garnie de chaque côté de la ligne médiane de 3 soies disposées en triangle à base antérieure. Dépassant lar- gement de chaque côté les bords de cette zone médiane, se trouve implantée, immédiatement en arrière d’un pli profond latéral, une longue soie marginale. La zone postérieure est ornée de 2 pla- ques chitineuses grossièrement quadrangulaires, séparées au ni- veau de la ligne médiane, sur laquelle se trouve la fente anale à bords linéaires légèrement brunâtres. Cette partie notogastrique porte 5 paires de soies courtes disposées près du bord postérieur l’une en arrière de l’autre et en dehors des plaques chitinisées. Face ventrale : elle porte les 4 paires de pattes, courtes et tra- pues, munies chacune d'une ventouse ambulacraire, dont celle qui termine la quatrième paire est la plus longue. La 3° paire seule est garnie, en outre, d’une longue soie. Le segment termi- nal des paires 1, 2, 3, porte deux fortes griffes ; celui de la paire 4 une seule griffe droite et courte. Le segment préterminal de toutes les paires est muni d’une seule petite griffe. Les épimères de la pre- mière paire de pattes rejoignent le sternum ; celles de la deuxième paire restent indépendantes ; dirigées d'abord obliquement en dedans et en arrière, elles s’incurvent près de la ligne médiane, , 758 RÉUNION DE LA SOCIÉTÉ BELGE DE BIOLOGIE (50) en bas et en dehors, venant toucher celles de la troisième paire, pour se terminer près du bord latéral. Au point où les extrémités de ces épinères aboutissent à la cuticule, celle-ci porte la longue soie marginale signalée sur la face dorsale. Au milieu de l’abdo- men, ressort l’épiandre qui comprend, comme pièce essentielle, une plaque chitineuse brun sombre donî les bords externes épais- sis se recourbent en arrière et en dedans en forme de lyre et sont ornés chacun en leur milieu d’une soie fine. Soies et tubercules épineux : À. sur le céphalo-thorax, une seule - paire de soies implantées au milieu de l’espace triangulaire que délimitent les épimères des 2 paires de pattes antérieures ; B. sur l'abdomen : 1° deux soies fines latérales près de la base d’im- plantation de la troisième paire de pattes ; 2° une série de tuber- cules coniques pointus, vraies épines rondes et courtes, disposées, deux paires en avant de l’épiandre, deux paires en dehors de ce- lui-ci, ces dernières implantées sur une tige chitineuse recourbée limitant en dehors et en arrière l'organe génital. Ces 4 derniers tubercules pointus et hyalins dépassent le bord postérieur du parasite. : Femelle. — Globuleuse et d’un blanc laïteux lorsqu'elle est gravide. Face dorsale : la cuticule striée est garnie d'épines plates et de soies et porte, en arrière, vers le cinquième postérieur, sur la ligne médiane, la fente anale. Les épines plates courtes, triangu- aires, à pointe dirigée en arrière, sont disposées en 3 groupes principaux, l’un notothoracique Rai relié de chaque côté aux deux autres postérieurs et latéraux par une bande d’'épines com- portant au moins une double rangée de ces productions. En avant du groupe médian antérieur, se trouvent implantées 2 fortes épi- nes rondes brunes, dont la pointe légèrement recourbée est diri- gée en arrière et en dedans. La partie notogastrique de la cuticule montre, en arrière de la zone épineuse, 9 paires de soies, la pre- mière antérieure à l’anus, les 8 autres postérieures et latérales à cet orifice, disposées sur deux rangées de 4, près de la marge pos- térieure de l'abdomen. Face ventrale: Les épimères de la première paire de pattes se rejoignent au sternum; celles de toutes les autres restent indépen- dantes les unes des autres. Le tocostome est visible à environ 168 u à 140 u, en arrière de la base du rostre, abrité par un repli saillant de la cuticule striée. Immédiatement au devant de lui, se voit une paire de soies courtes paramédianes. En dehors de ces dernières, la face ventrale ne porte que 6 soies courtes rudimen- taires. Les pattes courtes et trapues sont toutes dépourvues de ventouse ambulacraire. Les 2 paires antérieures sont munies d'au moins à griffes terminales, dont » courbes. Les deux paires pos- (51) | / SÉANCE DU 26 MARS 159 térieures ont 2 griffes terminales droites et portent, en outre, une longue et fine soie terminale. L' œuf est régulièrement oval, allongé, à coque mince. Chez la larve hexapode, au sortir de l'œuf, les 2 paires de pattes antérieures sont munies de ventouse, mais manquent de soie terminale. Celle-ci n'existe que sur la troisième paire dépourvue de ventouse ambulacraire. La cuticule ne porte pas trace d’épines, - mais est garnie à sa face dorsale de 9 paires de soies. Les nymphes, que nous avons pu examiner, avaient indistine- tement leurs 4 paires de pattes munies de ventouse ambulacraire ; les deux dernières paires portaient, en outre, chacune un longue soie. Vu leurs dimensions et leur cuticule dorsale montrant l’ébauche de rares épines triangulaires plates, il s'agissait, sans au- cun doute, de nymphes destinées à évoluer en adultes femelles. Eeur étude sera complétée ultérieurement. Les mensurations des différents stades et sexes de ce parasite de Eidelon helvum ont donné les dimensions suivantes : OEufs : 129,6 u-136,8 u de longueur sur 72 u-75 u de largeur ; Larve : 108 u de longueur sur go u-93,6 u de largeur ; Nymphes diverses : 24r u-360 u de longueur sur 216 u-342 u de largeur : ; ._Femelles gravides : 1062 u-1350 u de longueur sur 972 u-1314 u de largeur ; Mäle : 329 « de longueur sur 223 x de largeur. LES AFFINITÉS DU SARCOPTIDÉ DE l'Eidelon helvum, par J. Ropxaix et L. GEDOELST. Le Sarcoptidé nouveau parasite de l’Eidelon helvum, que l’un de nous vient de décrire, constitue une espèce particulièrement intéressante. Ses affinités s’établissent avec les genres Notoedres, Prosopodectes et Nycteridocoptes, qui tous, présentent ce carac- ière commun, de poséder un anus à position dorsale. La pré- . sence d’une ventouse ambulacraire aux 4 paires de pattes chez le male l’exelut du genre Notoedres et l'absence de cette même ven- touse aux 2 paires de pattes antérieures chez la femelle, empêche de le ranger dans le genre Prosopodectes. Reste le genre Nycterido- coptes. Ce genre a été créé par Oudemans, en 1898, pour un Sar- coptidé recueilli sur un Vespertilio murinus, Acarien, dont le savant hollandais, n’a observé que la femelle et la larve et pour lequel il a proposé le nom de Nycleridocoptes poppei. Canestriré et Kramer, dans leur monographie des Demodicidae et Sarcopti- 760 RÉUNION DE LA SOCIÉTÉ BELGE DE BIOLOGIE (52) dae n'ont pas accepté le genre de Oudemans et ont versé l'espèce . poppei dans le genre Prosopodectes, ce qui n’est possible qu'à la condition d'admettre que Oudemans a disposé d'un matériel in- suffisant et mal conservé. Or, si nous comparons la description du parasite de la Roussette africaine avec celle que Oudemans a donnée du parasite du Murin, on ne saurait manquer d’être frappé de la parfaite identité des femelles et des larves de ces deux Sar- coptidés, au point qu'on peut suivre la description de Rodhain sur les figures de Oudemans, les légères différences qui se manifes- tent étant d'ordre purement spécifique : même conformation générale des pattes dépourvues de ventouse ambulacraire chez la femelle ; même disposition des soies à la face dorsale et prinei- palement autour de l’anus et présence de groupes de petites épines ; larves possédant une ventouse ambulacraire aux deux paires de pattes antérieures et une longue soie à la paire posté- rieure ; même garniture de soies à la face dorsale, etc. Pour ces raisons, nous proposons de rétablir le genre Nycteridocoptes de Oudemans, dont une diagnose complète peut être donnée aujour- d'hui : Sarcoptidae à orifice anal s’ouvrant à la face dorsale. Mäles pourvus de ventouses ambulacraires et de griffes aux quatre paires de pattes, la troisième munie, en outre, d'une longue soie ; pas de ventouses copulatrices. Femelles sans tubes copulateurs, pattes sans ventouse ambulacraire, mais pourvues de griffes et les deux paires postérieures portant, en outre, une longue soie ; face dorsale garnie d'épines disposées par groupes et de soies in- sérées principalement autour de l’orifice anal. Nymphes à pattes toutes armées d'une ventouse ambulacraire, les deux paires posté- rieures portant, en outre, une longue soie ; iarves munies d'une ventouse ambulacraire aux deux paires de pattes antérieures et d'une soie terminale sur la troisième paire. OEufs ovalaires allon- gés, à coque mince. | Nous proposons pour le parasite de la Roussette africaine, le nom de Nycteridocoptes pteropi. Le genre Nycteridocoptes compte ainsi actuellement les deux espèces suivantes : Nycteridocoptes poppei Oudemans, 1898 (Syn.: Prosopodectes poppei Canestrini et Kramer, 1899), parasite de Vespertilio murinus L. Europe et Nyc- teridocoptes pteropi n. sp., parasite de Eidelon helvum Kerr). imp. À. DAVY et FILS Aîné, 52, rue Madame. Paris Le Gérant: A. DAVY. | esthésie Locale, Régionale «Rachi-Anesihésie _ La SYNCA ÎNE, qui est l'éther paraaminobenzoïque du diethylaminoetnanol, possède identiquement la même constitution himique et les mêmes propriétés que l’anesthésique, produit d’origine allemande, délivré sous le nom de ‘‘Novocaïine’”. ; FORMES : T. TUBES STÉRILISÉS CLIN ne SYNCAÏNE (ae 2, 2,5 et 10 er) seule ou associée à l'Adrénaline. Tous dosages usuels. 11. SOLUTIONS ADRANESTHESIQUES : Fe SYNCAÏNE : Ogr. 005 (ampoules de 5, 40, 25 cc.) £ ADRÉNALINE : 4mgr. (ampoules de 1 cc.) LA : SYNCAÏNE « Ogr. 04 (ampoules de 2 cc.) Fe ADRÉNALINE: 1 mgr. (ampoules de 4 cc.) 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Nous rappelons que les LABORATOIRES CLIN qui, depuis l’origine de la médication bhypodeimique. préparent les médicamerts en tubes stérilisés, ont l’expérience la plus longue et la plus complète des diverses techniques que supposent l'établissement des solu- - tions et leur division en ampoules (vérification de pureté, dosage isotouisation, stérilisation), SÉRUMS ARTIFIGIELS Sérum de HAYEM, de FLEIG, de CHÉRON, de CROCQ, Sérum quininé, efc. _ Ampoules de 50, 125, 250, 500 cc. our injections massives \Les Sérums artificiels (eau physiologique, sérums de Haÿem) sont délivrés dans des ampoules qu'un dispositif particulier permet de suspendre à là hauteur voulue pour obtenir , le passage du liquide dans les tissus par le seul fait de la pesanteur. 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(0,005-0,25) ÉTABLISSEMENTS FUMOUZE, 78, Faubourg Saint-Denis, PARIS ee sens de Ce) (— 0) =) D mn) D) md TN | E è > See de 1544 PREMIÈRE DENTITION See Eÿ Le Re (il = 3 FO pr = © © ns] 15 + à St) A ;| 5: RCE È | 3 9 | = &| Q à lim ci] ue ù sn GE El) Facilite la sortie des Dents RE Ë| | E et prévient tous les Accidents de la Dentition. À . Æ Exiger le NOM de Delabarre et le TIMBRE de l'Union des Fabricants. nd Établissements FUMOUZE, 78, Faubourg Saint-Denis, PARIS. Paris. — Typ. À. Davy, 62, rue Madame. — Téléphone Saxe-04-19- 14 COMPTES RENDUS | des Séances DE LA PUBLIÉS LE VENDREDI DE CHAQUE SEMAINE -_ Séance du 30 Avril 1921 PARIS MASSON ET Ci, ÉDITEURS LIBRAIRES DE L'ACADÉMIE DE MÉDECINE 120, BOULEVARD SAINT-GERMAIN /(Vit) Les comptes rendus paraissent chaque semaine sauf pendant les vacances de la Société. PRIX DE L'ABONNEMENT POUR 1924 : France : 40 fr. — Etranger : 50 fr. - Prix pu NuMÉRoO : 2 fr. Les abonnements sont reçus par MM. MASSON et Ci Éditeurs, 120, Boulevard Saint-Germain, Paris Dons les notes dise être remises sous forme ï dactylographies, ne - | varietur, sans . on elles ne doivent pas dépasser l'étendue réglementaire Ces conditions sont formelles TARIF DES TIRÉS A PART Le. prix des tirés à part est aisé 2F0 43 francs rour 50 tirés à part (2 pages). 145 — — 100 = (2 pages; 18 — —.*:50 — (4 pages). 24 — . — 100 Dos (4 pages). Les demandes de tirés à part doivent être portées sur les dactylogra- M phies; les factures réglées directement à l'imprimerie. ‘4 Les auteurs peuvent contrôler la correction typographique de leurs « notes, le jeudi à 10 neures, chez les imprimeurs, MM. Davy, 52, rue , Madame, Paris 6°. | l'Homme COMPTES RENDUS HEBDOMADAIRES DE LA SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE SÉANCE DU 30 AVRIL _ Barnier (E.) et STirzmunkis (A.) : Hypersensibilité à l’adré- naline des animaux chloralosés.. Branc (G.) et CAMINOPETROS (J.) : Recherches expérimentales SUIS RERDES ee ne ee cos sans BoursuI5NoN (G.): Simplifica- tions de la technique de [a me- sure de la chronaxie à l’aide de décharges de condensateurs, chez Boureul:Non(G.) et Banu (G.) : La chronaxie des nerfs et mus- cles chez les rachitiques........ Craure (H. ): IRÉRDIEAHON du GUILLAIN (G.\, Larocue (G.) et MacueBœur | M.) : Etude physico- chimique de la réaction-du ben- orncoloidal ne... MacæeBœur (M.) : Recherche du signe électrique de la suspen- sion colloïdale de benjoin...... Marnucuor (L.) et Broco-Rous- [921 SOMMAIRE 785 779 778 SEU : Sur la forme conidienne du, Champignon agent de la lym- phangite épizootique. he Mozrrarp (M.): Sur le déve- loppementdes plantules fragmen- COR ET lee rie ele ere sre NATTAN-LARRIER (L.) schizotrypanosomiase américaine peut-elle être transmise par con- On enEAle de 2e ee in POMARET (M.): Crise nitritoïde expérimentale chez le Chien par injection intra-veineuse de no- BioLocre. CoMPTES RENDUS. — 1921. T. LXXXIV. 783 Te 773 Ma rsédobenzole Er TE reee TE Ragaup (E.) : Influence des vibrations mécaniques sur une Araignée (Tetragnatha extensa Hi) odeur eco doc Roussy (G.) ct Leroux (R.) Recherches expérimentales sur la broncho-pneumonie......... VAUDREMER (A.) : Tuberculine et milieux de culture du Bacille TUberCUulEUx EME nee 778 Réunion biologique de Marseille. Corte (J.) : Sur le rôle chimio- tactique de l’enveloppe chorion- naire de l'œuf d'Oursin,. ....... Jourpan (Et.) et IMBERT : sur trois observations de greffe osseuse expérimentale......,... RANQUE ct SENEz : Hémocultures rapides par ensemencement de Sano des lexinÉ there Len en 7 RayBauD (L.) : Sur une nou- velle variété de Maïs, Zea mays dentiformis var. leucoceras..... RayBaup (L.) : Un nouvel Hyphomycète, le Cladobotryum capitatum 79% 79 Réunion biologique de Nancy- Cozzin (R.) : Formes cinéti- ques des noyaux névrogliques dans le nerf optique du Bœuf... Hermann (H.) et MERKLEN (L.): Effets immédiats de la suppres- 000, 0000 0 80® DE 1 62 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE sion fonctionnelle d’un poumon LEuctex (M.) : À propos du chez les Mammifères (Cobaye).. Sor | proce:sus retromastoïdeus chez Hirtzmanx (L.\: Procédé de re- l'Homme ire PAR So3 cherche du Bacille de Koch dans | Murez : Influence de la station les produits organiques tubercu- sur la direction des travées osseu- Jen tn ss Rs RL nes PA 803 | ses du corps vertébral..... 22 207. COURS Présidence de M. André-Thomas, vice-président. PRÉSENTATION D'OUVRAGE. È M. CauLrLrery. — J'ai l'honneur d'offrir à la Société au nom de la Fédération française des Sociélés de Sciences naturelles, dont elle est membre et où je suis un de ses représentants, le pre- mier fascicule de la FAUNE DE France. Il traite des Echinodermes M et est l'œuvre de M. R. Kœæhler, professeur de zoologie à l'Uni- versité de Lyon (1). La Fédération a organisé un | Office de Faunistique, à la tête" duquel est M. P. de Beauchamp, professeur de zoologie à l'Univer- sité de Dijon, et cet office aentrepris la tâcheconsidérable et d’im- portance essentielle de publier une faune de la France. De nom-« -breuses années seront nécéssaires pour la conduire à bien ; sa réalisation permettra de déterminer aisément les animaux de” notre pays, ce qui actuellement est souvent pratiquement très difficile et est cependant la base nécessaire pour les recherches biolôgiques les plus diverses. Il convient donc d'enregistrer avec grande satisfaction cette initiative de la Fédération, qui est entré éea dans la période de réalisation. 1 Le fascicule consacré aux Echinodernes ouvre brillamment la. série de la Faune de France: M. Kædhler était, pour l’exécuter, une autorité consacrée. Le mémoire est accompagné de 153 figures excellentes ; presque toutes les espèces sont photographiées d’a- près nature, de façon à être identifiables avec précision. Des clés dichotomiques et des descriptions comparatives, le renvoi aux principales sources pour chaque type, donnent tous les rensei- gnements nécessaires. On a compris dans les limites de Ia Faune de France tous les types que l’on rencontre sur le plateau conti- nental (jusqu'à 300 m. de profondeur) en étendant l’aire du Sund « à Gibraltar (en y englobant les îles po ARS et en prenant . (1) Faune de France : T. Echinodermes, par R. KoxLer (in-8°, 210 p., 153 fig.). Paris, P. Déc ALORS SÉANCE BU 90 AVRIL 763 le bassin occidental de la Méditerranée. On obtient ainsi 23 es- pèces d'Astéries, 21 Ophiures, 22 Echinides, 36 Holothurides, 4 Crinoïdes. _ Ce travail s'adresse donc non seulement aux naturalistes fran- çais, mais aussi à tous ceux de l’Europe occidentale et du bassin de la Méditerranée. OUVRAGE OFFERT. Mémoires publiés à l’occasion du Jubilé de Elie Metchnikoff (1). Ce volume réunit les mémoires, au nombre de 6r, publiés dans les Annales de l’Institut Pasteur de 1915 à 1920 ; il est précédé du compte rendu de la cérémonie jubilaire qui a eu lieu à l’Insti- tut Pasteur le 16 mai 1915. "INFLUENCE DES VIBRATIONSS MÉCANIQUES SUR UNE ARAIGNÉE (Tetragnatha extensa Lin.), -par ETrEnxe RiApaur. Les expériences que j'ai faites, en jetant des proies variées sur la toile de diverses Araignées, m'ont conduit à admettre que le comportement de ces Arthropodes était dominé par les vibrations mécaniques du milieu (2). Pour une part, toutefois, cette con- clusion n'est qu'une interprétation ; si étroitement quelle suive les faits, elle peut laisser place à discussion. Il convenait donc de reprendre ces expériences en substituant aux proies vivantes l’ac- tion d’un diapason (3). Mes. premiers essais ont porté sur Tetragnatha extensa L. qui tend ses toiles au sortir de l'hiver : j'ai utilisé un diapason normal donnant le la; (435 vibr.). Les résultats confirment, en les préci- sant, les données de mes précédentes observations; ils fournissent en outre, des indications beaucoup plus étendues. Dès que le diapason vibrant est posé sur le fil le plus exté- rieur de la toile, l'Araignée vient directement et sans hésitation, (à) à vol. grand in-8° de xn-734 pages, 20 pl. hors texte. Paris, Masson et Cie. CCE de Acad. des sc. tt CLXXIT, p: 289 et 487; 1921. (3) Boys (in Romanes), et plus récemment les Peckham, ont essayé l'effet d’un diapason sur les Araïgnées ; mais ces essais n’ont pas été poursuivis très loin et les expérimentateurs n’en ont pas tiré tout le parti possible. Boys, no- tamment, attribue les effets produits au bruit du diapason, ce qui est contraire aux faits. 764 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE RER — elle vient jusqu'au diapason, sur lequel elle monte, comme l’a fort bien vu Boys. Mais il n'est pas indispensable que le diapa- son touche la toile ; en le faisant vibrer à un centimètre environ du bord, on obtient le même résultat : l’Araignée vient au bord, là elle s'arrête et étend ses pattes antérieures vers le diapason. Si celui-ci vibre au-dessus de l’Araignée, elle lève ses pattes. On remarque, en outre, que le déplacement de l’Araignée sur la toile est rigoureusement fonction des vibrations ; dès qu’elles cessent, l'animal s'arrête, puis regagne le centre de sa toile. En répétant plusieurs fois de suite les excitations avec le même diapason, placé au même point de la toile, on détermine la venue de l'Araignée plusieurs fois consécutives. À l'ordinaire, elle vient droit sur le diapason, mais parfois elle dévie ét atteint: le bord de la toile à > ou à cent mètres à droite ou à gauche du diapason. Je n'ai pu encore préciser la cause de cette déviation, mais j ai pu constater que l’on ramène très facilement l’Araignée vers le diapason en le. faisant vibrer de nouveau et en Île posant sur fa toile ; sans re- venir à son centre, l'Araignée suit le bord de Îa toile et arrive jusqu'au diapason. Tetragnatha extensa ne se comporterait done pas comme l'Araignée sur laquelle Boys a expérimenté et qui, sous l'effet d’excitations consécutives, regagnait d'abord le centre de sa toile avant de marcher vers le diapason. Les excitations consécutives fournissent des résultats importants. Lorsque l’Arai- gnéc est arrivéé jusqu'au diapason, j'éloigne celui-ci et j'attends que l’Araignée ait regagné son centre ; je rapproche alors le diapason, et ainsi de suite. L'Araignée vient un nombre x de fois. x étant un nombre variable en fonction des individus et oscillant entre 8 et 15. À la x + 1° excitation, l’Araignée ne se déplace plus: parfois elle demeure immobile, parfois ses pattes s'agitent rapi- dement 2 ou 3 fois. Les excitations x + 2 et x + 3 ont quelque- fois le même effet, souvent elles ne déterminent aucun mouvement appréciable. Mais alors, et d’une façon constante, l'excitation x + À provoque le départ de l’Araignée, non plus vers le dia- pason, mais en sens inverse : à l'attraction se substitue la ré- pulsion. Le même résultat est obtenu, que l’Araignée vienne ou non au contact du diapason. Ainsi, à une période d’excitabilité, se traduisant par le dépla- cement de l’Araignée vers l’excitant, succède une période d'inex- citabilité plus où moins complète, à celle-ci fait suite une nou- velle période d’excitabilité, mais se traduisant par le déplacement de l’Araignée en direction opposée à celle de l’excitant. Chacune de ces périodes dure plus ou moins longtemps sui- vant les individus et, pour un individu, suivant les conditions ; la période d'inexcilabilité, notamment, correspond à-une in- SÉANCE DU 90 AVRIL 765 tensité donnée. Dans mes expériences, elle correspond au dia- pason la; posé sur l'extrème bord de la toile. Si, après l’excita- tion x + 3, je rapproche le même diapason et le place à un cen- timètre environ de l'Araignée, celle-ci vient irrésistiblement vers le diapason ; avec deux Araignées, j'ai ainsi obtenu deux attrac- tions successives, imimédiatement suivies de répulsion sans pé- riode d'arrèt ; une autre, tout d'abord attirée, vient jusqu'au dia- pason, mais à peine l'a-t-elle touché quelle l'abandonne et s éloigne rapidement. Tout se passe alors comme si une augmen- tation plus grande encore d'intensité, provoquée par le contact du diapason, renversait l'effet de l’excitant. Quoiqu il en soit, l'Araignée ainsi repoussée gagne les feuilles voisines ; elle y demeure quelques minutes, — 3 à ro —, puis revient au centre de la toile. À ce moment, les excitations déter- minent exactement les mêmes effets : attraction, inhibition, ré- pulsion, avec cette différence que le nombre possible des attrac- tions semble inférieur au nombre de la première série. Ces faits donnent une première indication très nette : l’Arai- enée se trouve rigoureusement liée aux vibrations mécaniques et sa vue ne joue aucun rôle actif (1). À un autre point de vue, ces faits doivent être rapprochés des résultats obtenus par des observations répétées sur des organismes vivant en pleine lu- mière : ces organismes cessent de réagir à des excitations qui se succèdent à courts intervalles ; ils réagissent de nouveau après un certain temps d'interruption. Divers auteurs ont mis cette inexcitabilité sur le compte de la fatigue; Piéron (r9r3) s’est élevé contre cette interprétation, et les résultats obtenus avec les excitations mécaniques lui donnent raison : l’Araignée qui s éloigne du diapason vibrant, et S'en éloigne aussi vite qu'elle _ s’en rapprochait, ne peut passer pour un organisme fatigué. Mais il convient surtout de souligner le renversement des réac- tions : bien que cessant de provoquer une réaction positive, pa- _raissant même ne plus produire d'effet, des excitations succes- sives déterminent finalement une réaction négative. Ce ren- versement se produit pour un même organisme, soumis à des excitations de même intensité : pareil résultat renferme, à coup sûr, d'importantes indications ; il appelle une étude approfon- die que je compte entreprendre avec l'outillage nécessaire. (r) Une expérience d’un autre ordre appuie cette conclusion. Amené, par d’autres recherches, à vernir les yeux d’un certain nombre def homisus onuslus, Araisnée qui ne fait pas de toile, j’ai constaté que les individus aveuglés capturaient les mouches qui passaient à leur proximité avec la même prompti- tude et la même précision que les individus non aveuglés. , € 766 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE HYPERSENSIBILITÉ A L'ADRÉNALINE DES ANIMAUX CHLORALOSÉS, par E. BARDIER et À. STILLMUNKÈS. On sait que l’adrénaline favorise l'action de la plupart des anesthésiques soit locaux,, soit généraux. En ce qui concerne plus particulièrement ces derniers, MM. Gautrelet et Briault (x, ont observé sur des Chiens, ayant reçu antérieurement une in- jection d’adrénaline, l'influence favorisante de cette substance sur l’anesthésie par le chloralose. Ces animaux sont très rapide- ment endormis, sans cris, ni soubresauts, sans présenter égale- ment l'hyperexcitabilité médullaire caractéristique. Au cours de nos expériences sur la glycosurie adrénalinique, nous avons eu plusieurs fois l'occasion d’injecter de l’adrénaline à des Lapins anesthésiés au chloralose, soit par ingestion, soit par injection intra-veineuse, et nous avons toujours été frappés par leur très grande sensibilité vis-à-vis de la substance active. La mort s'est fréquemment produite avce des doses beaucoup plus faibles que la dose minima mortelle sur des animaux nor- maux ainsi que le démontrent les expériences suivantes : I. Lapin 1.750 gr.. Anesthésie par ingestion de o centigr. ro de chloralose. Une heure après, injection intra-veineuse de o milligr. 5o d’adrénaline par kgr. Mort en 5 minutes avec œdème pulmonaire. — II. Lapin :.500 gr.. Ingestion de o centigr. 05 de chloralose. Six heures après l’animal est en état de très légère hypnose. Injection intra-veineuse de o milligr. 05 d’adrénaline par kgr. Mort en 3 minutes avec œdème pulmonaire et après avoir présenté du nystagmus. — IIL. Lapin 1.800 gr. Injection intra-veineuse simultanée de o centigr. o5 de chloralose et de o milligr.o5 d’adrénaline par kgr. De suites, après incoordination motrice, nystagmus très prononcé, œdème aigu du poumon. Mort au bout de 8 minutes. — IV. Lapin 1.600 gr.. Injection de o gr. ob de chloralose. Hypnose légère. Une heure après, injec- tion de o milligr. o2 d’adrénaline par kgr.. Peu après l'injection, résolution musculaire complète, ralentissement respiratoire. Coma, nystagmus, contractions fibrillaires au niveau des muscles des membres. Contractions intestinales accentuées. Persistance de cet état pendant une heure environ. Survie. Une injection de o milligr. 05 d'adrénaline par kgr. pratiquée sur des Lapins normaux, ne donne lieu qu'à des troubles très légers. Les animaux survivent régulièrement. D'ailleurs la so- lution au r/r1000 d’adrénaline Clin, qui nous a servi pour toutes (x) Gautrelet et Briault. Influence de l’adrénaline sur l’anesthésie par le chloralose. C. R. de la Soc. de biol., p. 4o-41, t. IT, 1978. SÉANCE DU 30 AVRIL 767 nos recherches, n’est mortelle qu’à la dose de o milligr. 33 par kor. par injection intra-veineuse, Sur les Lapins chloralosés cette dose est donc en moyenne six fois plus faible et correspond serc- siblement au chiffre de o milligr. o5 d’adrénaline par kgr. In- dépendamment du syndrome adrénalinique classique qui aboutit. - dans les cas d'intoxication aiguë à l’œdème aigu du poumon, nous ayons presque toujours observé sur les Lapins injectés, des signes certains d'une irritation centrale se manifestant sous forme de réactions nystagmiques très marquées et persistant jusqu à la mort. Ainsi que nous l'avons vérifié, en utilisant pour nos expé- riences des Lapins normaux ou ayant préalablement ‘reçu des injections intraveineuses. d'adrénaline ou de chloralose, cette hypersensibilité est indépendante de l'état antérieur. Il n'existe pas de relations avec la durée ou l'intensité de la narcose chlo- ralosique. La mort survient même si sur un animal normal, comme dans l'expérience 3, on injecte simultanément dans les veines du chloralose et de l’adrénaline. L’anesthésie générale nest pas non plus en cause. Nous nous sonimes rendu compte que des Lapins anesthésiés à l'éther ou au chloroforme, ne se conduisent pas vis-à-vis de l’adrénaline autrement que des ani- maux normaux de même espèce. D'autre part ces constatations n'ont été faites que sur le Lapin. À défaut d'explication que nous ne pouvons fournir ce fait nous a paru digne d'être signalé. On doit tout naturellement le rapprocher de celui qui a été exposé par Gautrelet et Briault. Si l’action anesthésique du chloralose est renforcée par l’adrénaline, comme l'ont vu ces auteurs sur le Chien, nos expériences montrent nettement que sur le Lapin Tout au moins, la sensibilité à l’adrénaline est considérablement exaltée par le chloralose. (Laboratoire de pathologie expérimntale de la Faculté de médecine de Toulouse). RECHERCHES EXPÉRIMENTALES SUR L'HERP ÈS, par GEORGES BLANC et JEAN CAMINOPETROS. Inoculation du virus sous la dure-mère. — Comme: nous l’a- vons dit précédemment, le contenu d’une vésicule d'herpès ino- culé sur la cornée d’un Lapin provoque une kératite intense. Le même virus, inoculé sous la dure-mère, donne une encéphalite mortelle. Cette encéphalite, par ses caractères cliniques et ana: tomo-pathologiques, est comparable à celle que Levaditi et Har- vier ont obtenue expérimentalement chez le Lapin en partant de l’encéphalite épidémique. 368 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE La maladie se déclare après une incubation moyenne de 4 à 6 jours. Les cas les plus typiques sont fournis par des animaux moculés avec le virus herpétique d’origine humaine ou avec le virus de Lapins atteints de kératite herpétique expérimentale. Après plusieurs passages par cerveau, on obtient un virus « fixe » qui tue plus vite et avec des symptômes moins accentués. L'ani- mal inoculé réagit par une forte élévation de température qui Espece _Laun À10 L 7 Date d'inocuiâtiou PTT da | 5 [mr Feel 61721813 NN TR ï | HET PNR = Bi JOURS au Le | 5 — EPP ENT 42 MES DnE=-- = ‘ ] 1 41 [1 RARE LP NE Pa DE HE H f [| ". ( (SA ô ©Q2 | (°P) IBSUERARCARRENEIR MHHdtEe je peut atteindre 41°9. La température reste élevée jusqu'à l’appa- sition des premiers symptômes d’encéphalite. Dans cette période prodromique, le seul signe est la fièvre. Peu après l'apparition des premiers symptômes d’encéphalite, la température s’abaisse. L'animal meurt en hypothermie (Voir la courbe ci-jointe). Le premier symptôme d'encéphalite que présente le Lapin est an mouvement de manège rapide, souvent, du côté de la rota- ion, on note une légère parésie. Le mouvement s'arrête puis recommence par crises. Parfois l'animal renverse la tête en ar- sière en respirant d’une façon saccadée, puis accentuant la flexion en arrière, il lève les pattes antérieures et le haut du corps qui, à. _ RE SÉANCE DU 930 AVRIL 769 à ce moment, sont agités d'un tremblement rapide puis il re- tombe. Parfois, d'un mouvement brusque et violent, il se jette en avant puis s'arrête ; parfois encore il tourne sur lui-même suivant son axe longitudinal. Quelquefois, il tombe sur l’un des côtés et revient brusquement à sa position première si on le re- tourne sur l’autre côté. Il n’y à pas de paralysies, la sensibilité est conservée. Le trismus des mâchoires est à peu près constant ; très fréquemment on observe une salivation abondante qui mouille le poitrail et les pattes antérieures. La crise est coupée d'intervalles de repos, elle ne dépasse pas en général vingt à vingt-quatre heures. Elle est souvent beaucoup plus courte. L’a- nimal meurt en état de contracture, les pattes sont en extension forcée. Tous ces phénomènes : mouvement de manège, mouve- ment de rotation autour de l'axe longitudinal, redressement du corps, brusque détente, tous ces « mouvements forcés » carac- térisent très nettement une lésion ou irritation du mésocéphale. Nous reviendrons ailleurs sur les lésions anatomo-pathologiques de l’encéphalite herpétique. Notons cependant qu'il y a, surtout au voisinage du point d'inoculation, un épaississement de la mé- ninge à infiltration de mononucléaires. Autour des vaisseaux, il y a des manchons leucocvtaires où prédominent également les mononucléaires. Inoculation de virus sur la cornée. — Par inoculation de ma- tière cérébrale provenant de Lapins morts d'encéphalite herpé- tique, on reproduit, sur la cornée du Lapin, une kératite typique. Comme nous lavions prévu dans une note précédente (1), la propriété « neurotropique » de notre virus s’est développée et nous observons actuellement des cas de mort par encéphalite à la suite d'inoculation par simple scarification de la cornée. En voici un exemple. Expérience [ : Le 22 février le Lapin À 23 est inoculé à l'œil droit avec le cerveau du Lapin A:17 mort d’encé- phalite ; forte réaction locale, mort d'encéphalite le 9 mars, soit 16 jours après l'inoculation, passages positifs à l’œil et au cer- veau de Lapins neufs. L'incubation peut être plus courte. Expé- rience IT. Le 1° mars le Lapin A25 est inoculé à l’œil droit avec le cerveau du Lapin Ar mort d'encéphalite : forte réaction lo- cale, mort d'encéphalite le 9 mars après Q jours d'incubation. Une forte réaction locale peut donner l’immunité contre l’ino- culalion de virus sous la dure-mère. — Expérience I : Le 17 fé- vrier deux Lapins, A6 et Ar8, sont inoculés sous la dure-mère avec quelques gouttes d’'émulsion du cerveau d'un Lapin (Ar6), mort d'encéphalite. Le Lapin A6 a été inoculé le 20 janvier, à l'œil gauche, avec le contenu d’une vésicule d'herpès. Il a fait (x) Georges Blanc. C. R. de l’Acad. des sc., n° 11, mars 1921. 710 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE une très forte réaction. Le 17 février au moment de l'inocu- lation intracérébrale il a une opacité totale de la cornée. Après cette inoculation, pas de réaction, pas de fièvre, survie. Le té- moins, ÀA1S,meurt le 20 février le cinquième jour de l’inoculation. Expérience IT: Le 15 mars le cerveau du Lapin A3r mort d’en- céphalite sert à inoculer sous la dure-mère trois Lapins. L'un A29 témoin meurt d'encéphalite le 21 mars. Les deux autres Ax et Ar2 restent indemnes, pas de réaction thermique. Le pre- mier AI a été inoculé le 20 janvier à l'œil gauche avec le contenu d'une vésicule d'herpès. La réaction a été très violente. Le se- sond Ar2 a été inoculé le 5 février à l'œil droit et à l'œil gauche avec le virus provenant d’une kératite herpétique du Lapin Ag. La réaction des deux yeux a été forte, plus marquée à droite. (Institut Pasteur hellénique.) SUR LE DÉVELOPPEMENT DES PLANTULES FRAGMENTÉES À par Mari Morrrarp. De nombreuses recherches ont été effectuées, en particulier par Sachs, Gris, Van Tieghem, en vue de constater ce qui se passe lorsque des embrvons sont mis à germer après avoir été privés de leur albumen ou de leurs cotylédons ; on à montré d'autre part qu'il était possible de substituer aux réserves normales des substances organiques de remplacement. L'influence de mutila- tions été étudiée plus récemment par Gain, puis par Urbain ; ce dernier auteur a constaté notamment que les plantules ne pou- vaient se développer, dans les conditions envisagées, RARE les. cotylédons sont supprimés dès le début. J’ai de mon côté effectué depuis plusieurs années des essais sur la capacité maxima que possèdent des plantules fragmentées de présenter un développement appréciable et ces recherches ont. particulièrement porté sur le Radis : c’est la seule plante que je considérerai ici. Des essais préliminaires m'ont montré qu'on n ‘obtient à peu près aucun développement quand on place des fragments d'une plan- tule sur un milieu exclusivement minéral (liquide de Knop au 1/5°), que celui-ci soit aséptique ou non ; si on emploie au con- traire ce même milieu. additionné de glucose et stérilisé on peut observer une utilisation du sucre, qui se traduit par une crois- sance plus ou moins considérable suivant la nature et les dimen- sions de la portion envisagée ; mais dans ce cas une immersion SÉANCE DU 930 AVRIL Sal assez profonde dans le liquide apparaît comme défavorable et les conditions qui se sont montrées les meilleures consistent dans l'emploi d'un milieu minéral additionné de 2» o/o de glucose et très peu profond (quelques millimètres) ou même tout à fait su- perficiel ; il suffit pour réaliser cette dernière disposition d'im- biber de liquide de l’ouate hydrophile et d’ensemencer les frag- ments de plantule à la surface ; c'est évidemment l’aération qui intervient ici pour favoriser la croissance. Les graines de Radis étaient stérilisées, mises à germer asepti- quement et, quand elles étaient gonflées, c'est-à-dire au bout de 24 heures, elles étaient débarrassées de leur tégument ; on introduisait les plantules dans des tubes stérilisés, il était alors possible d'opérer diverses mutilations et on pouvait ensemencer isolément des radicules, des axes hypocotylés, des gemmules, des cotylédons ou enfin des portions de cotylédons coupés en tranches transversales ou en très petits fragments correspondant jusqu'à 1/10 ou 1/20 de la surface totale des feuilles embryonnaires. Les radicules isolées se développent bien au début, c’est-à-dire qu'elles grandissent tout d'abord comme si elles étaient reliées à la plante entière ; mais il n'apparaît au niveau de la section ni cal ni radicelle ; les radicules n'offrent d'autre part aucune rami- fication ; la croissance de l'organe se borne à une simple augmen- tation de volume ; il en est de même pour des axes hypoôcotylés munis de leur radicule, mais coupés au-dessous de l'insertion des cotylédons. Si on ensemence des axes hypocotylés munis de leur gemmule, mais débarrassés de leur radicule et de leurs cotylédons, on voit apparaître un cal abondant et des radicelles suivant la section ; . de plus l'axe hypocotvlé se tubérise ; les feuilles se différencient en prenant des caractères spéciaux tenant à la nature du milieu ; elles sont très charnues et très cassantes ; elles sont trois fois plus épaisses que chez des plantes mises à se développer sur le même milieu, mais dont les feuilles restent dans l'air; leur paren- _chyme est constitué par environ 15 assises de cellules au lieu de 6 environ ; axe hvpocotylé et feuilles élaborent une grande quan- tité d'amidon ; si le développement ne va jamais aussi loin que pour une plante entière, du moins il est prolongé dans de grandes proportions. Des cotylédons isolés, mais entiers, arrivent à s’accroître au- tant que dans les conditions normales ; il se constitue encore des radicelles et un cal au niveau de la section, et ce cal peut attein- dre un assez grand développement pour aboutir à la formation de véritables tubercules. Mais c’est surtout dans le cas de fragments de soi lédons qu'on observe une grande puissance de croissance chez le Radis, dans V2 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE SR ON RNA ORNE ARR POP RE RSR les conditions que nous envisagéons ; alors même que le cotylé- don a été sectionné en une dizaine et plus de morceaux, chacun de ceux-ci est capable d'acquérir le même développement que celui qu'il aurait atteint dans le cotylédon resté entier ; il s’é- paissit beaucoup, les différentes cellules du parenchyme s’ac- croissent ; cette croissance est d’ailleurs amoindrie pour les cel- lules qui sont en bordure et qui ont été lésées par le sectionne- ment, et, comme la surface inférieure augmente plus que la surface supérieure, chaque fragment arrive à prendre la forme d’une petite coquille dont la structure définitive est celle qui cor- respond à un cotylédon entier ; là aussi il s’'accumule de l’amidon. De plus on voit apparaître des radicelles, au niveau des ner- vures, sur la tranche des fragments dont la surface n’est pas trop réduite (1/2 à 1/3 de la surface totale), et il est facile de consta- ter que ces radicelles se constituent toujours sur la tranche proxi- male ; qu'il s'agisse donc de l’axe hypocotylé ou des cotylédons, il se manifeste toujours une polarité marquée ; c'est un phéno- mène bien connu, mais il n’est pas sans intérêt d'observer qu'elle subsiste pour de petits fragments d’un même organe ; cela donne à penser qu'elle constitue un caractère de tous les éléments cel- lulaires de l'organe considéré ; nous arrivons par des observa- tions morphologiques à la nécessité d'admettre pour les cellules une polarité qu'on a déjà été obligé d’invoquer lorsqu'on a cher- ché à expliquer la circulation de l’eau dans les plantes les plus différenciées. En résumé, on peut expérimentalement prolonger la faculté de croissance et de régénération de fragments de végétaux en les plaçant dans des conditions aseptiques, en présence de substances organiques assimilables ; et cela explique vraisemblablement la particularité que possèdent les plantes grasses de se bouturer ai- sément à partir de portions minimes de leur corps ; ces plantes contiennent d'une part des réserves, ne se dessèchent pas facile- ment et ne sont pas attaquées par les microorganismes en raison de leur composition chimique. PRO AE TR I ER Te 7 0 .? Nous aie + SÉANCE LU 90 AVRIL Fe LA SCHIZOTRYPANOSOMIASE AMÉRICAINE PEUT-ELLE ÊTRE TRANSMISE PAR CONTAGION GÉNITALE À par L. NaTran-LarRIER. Dans les pays de l'Amérique du Sud, où s'observe la maladie de Chagas, il n’est pas rare de voir le mari et la femme conta- minés, tous deux, par Schizotrypanum cruzi. Ces infections con- jugales sont dues, sans doute, le plus souvent, à l’inoculation si- multanée ou successive des deux sujets par les Conorhinus qui, porteurs du Trypanosome, existent maintes fois en nombre con- sidérable dans l'habitation familiale. Mais peut-être aussi doit- on admettre que dans quelques cas la maladie est transmise par contagion sexuelle. Vianna, en effét, a trouvé des Trypa- nosomes deux fois sur six dans le sperme des Cobayes qu'il avait inoculés. Mais les parasites introduits dans la cavité vagi- nale peuvent-ils contaminer la femelle ? Pour éclairer cette question, nous avons recherché si Schiz. cruzi peut infecter la Souris en traversant la muqueuse vaginale. La technique que nous avons suivie à été la suivante. Une goutte de sang, provenant d'une Souris atteinte d'une infection légère, à Schiz. cruzi, arrivée à son 19° jour (Irypanosomes non rares), était diluée en eau physiologique citratée de manière à donner une émulsion de sang où les Trypanosomes étaient rares. L’orifice vulvaire était badigeonné avec une goutte de ce liquide qui était introduit aussi dans la cavité vaginale à l’aide d’un petit flocon d'ouate monté sur une fine baguette de verre. On prenait ainsi toutes les précautions nécessaires pour ne déterminer aucune érosion de la muqueuse vaginale. Après quatre minutes, le li- quide, qui souillait la vulve, était essuyé avec une lamelle de papier buvard, puis lavé à l’eau distillée. Trois expériences furent faites en suivant cette méthode. Exp. I. Souris T6. — Début de l'expérience le 19 juin. La Souris est examinée tous les jours du 30 juin au 16 juillet. Le 16 et le 17 juillet, Trypanosomes très rares. Le 18 juillet, pas de Trypanosomes. La: Souris est sacrifiée le 18 juillet. — Souris 77. Début de l'expérience le 19 juin. La Souris est examinée tous les jours du 30 juin au 9 juillet. Le 10 juillet, Trypanosomes très rares. Le rr1 juillet, pas de Re Le 12 juillet, Trypa- nosomes très rares. Les 14 et 15 juillet, pas de Trypanosomes. Le 16 juillet, Trypanosomes très rares. Les 17 et 18 juillet, pas de Trypanosomes. La Souris est sacrifiée le 18 juillet. — Souris 78. Début de l'expérience le 19 juin. La Souris est examinée tous les jours. Le 3 juillet, Trypanosomes très très rares. Du 4 au 15 juil- 714 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE let, pas de Trypanosomes. Le 15 juillet, Trypanosomes très très rares. Les 16, 17 et 18 juillet, pas de Trypanosomes. La Souris est sacrifiée le 18 juillet. Dans la même série d'expériences, nous avons essayé de com- parer la perméabilité de la muqueuse vulvovaginale à celle de la conjonctive, de la muqueuse Les al et même à celle dela peau. Exp. I. Le 19 juin, on laisse tomber sur la conjonctive ocu- laire des Souris 73, 74 et 75 une goutte du virus, dilué en eau physiologique citratée, qui avait été employé dans l'expérience FE. Les trois Souris sont examinées tous les jours jusqu au 18 juillet : aucune d'elles ne se montre infectée. Exp. HI. Le 19 juin, une goutte du même virus, employé en dilution identique est introduite à l'aide d’une pipette mousse dans la cavité rectale de trois Souris 79, 8o et 81. Ces trois Sou- ris sont examinées tous les jours jusqu'au 18 juillet : aucune d'elles n’est infectée à ce moment. Les Souris: sont alors sacri- fiées. Exp. IV. Le virus, qui fut employé, provenait d’une Souris inoculée dans le péritoine 34 jours auparavant. L'incubation de. l'infection avait été de 16 jours. Les Trypanosomes s'étaient ren- contrés d’une manière constante, mais en petit nombre, dans le sang du 5 juin au 4 juillet. Au moment où le virus fut prélevé, au 18° jour de l'infection, les Trypanosomes étaient non rares. Ce sang fut dilué en eau physiologique citratée : on obtint ainsi une dilution où les parasites étaient assez rares. Souris 92. Quatre gouttes du virus dilué sont étalées le 23 juin à la surface de la peau dont les poils ont été arrachés sur une étendue de r emq environ. Le contact est maintenu pendant 5 mi- nutes, puis le sang est étanché au papier buvard. La Souris est examinée tous les jours jusqu'au 12 juillet. Elle meurt à cette date sans qu'aucun Trypanosome ait jamais été vu dans son sang. — Souris 93. La technique expérimentale est la même, mais le contact du sang infecté avec la peau est maintenu pen- dant 6 minutes. La Souris est sacrifiée 25 jours après le début de l'expérience, sans qu'elle soit infectée. — Souris 94. Ea technique expérimentale est la même. mais la Souris n’est pas épilée : les poils sont seulement mouillés à l'eau physiologique et écartés. Au bout de quatre minutes, le sang est étanché au papier buvard. La Souris est sacrifiée 25 jours après le début de l'expérience, sans que Schiz. cruzi ait été vu dans le sang de l’animal. En résumé : 1° La muqueuse vulvovaginale de la Souris peut aisément se laisser traverser’ par Schiz. cruzi, même lorsque le virus employé ne contient qu'un petit nombre de parasites. 2° Les infections ainsi déterminées nous ont paru atténuées. SÉANCE DU 90 AVRIL ve) 3° Ces faits, joints aux constatations histopathologiques de Vianna, permettent de supposer que la contagion génitale de la schizotrypanosomiase américaine peut se réaliser au moins sur les animaux de laboratoire. TÜUBERCULINE ET MILIEUX DE CULTURE DU BACILLE TUBERCULEUX, par ALBERT VAUDREMER. Dans une précédente communication, nous avons montré que certains échantillons de Bacilles tuberculeux, cultivés sur gélose ordinaire, perdaient leur acidorésistance et la reprenaient, après repiquage sur pomme de terre glycérinée. Depuis, nous avons vu que les Bacilles cultivés ainsi s’accoutument très bien à pousser sur l’eau de pomme de terre préparée comme il suit : 500 gr. _ de pommes de terre épluchées sont mis à cuire dans 1.000 gr. d’eau ; quand celles-ci commencent à s’effriter, la cuisson est suf- fisante. On filtre une première fois sur coton, puis une seconde fois sur papier ; après alcalinisation jusqu'à obtention d’une légère teinte rosée à la phénolphtaléine, répartition en ballons et stérilisation pendant une heure à 115°, le bouillon est prêt. Cette : formule permet d'obtenir de belles cultures dont la richesse di- minue proportionnellement au poids de pommes de terre em- ployé, 250 gr. étant le poids minimum. Les Bacilles tuberculeux provenant de cultures sur gélose, en- semencés en surface sur ce milieu, donnent, au bout de quarante- huit heures, une culture déjà appréciable. Après quelques jours, la surface du liquide est tout entière recouverte d'un voile fin, . gris jaunâtre, soyeux. Au bout de trois semaines, on voit, de place en place, à la surface du voile, des points plus épais, jau- nâtres, gros comme des grains de mil, qui rappelient les cul- tures classiques de Bacilles tuberculeux en bouillon glycériné. Ces Baciiles donnent, après repiquage sur les milieux clas- siques, des cultures du type ordinaire ; examinés après double coloration par le chlorhydrate d’aniline à 2 o/o et après passage à l'alcool absolu, ils apparaissent colorés en violét, avec encore un léger reflet rouge ; ils sont donc moins facilement décolo- rables que ceux de la souche d'origine. Leur forme générale, leur longueur plus grande, leur aspect plus fin, leurs granula- tions réapparues, en nombre toujours supérieur à deux, les font ressembler davantage au Bacille tuberculeux typique. Nous de- vons signaler, en effet, que le Bacille tuberculeux, cultivé sur (DCR: de lu Soc. de biol., 5 fév. 1920, & LXXXIV, p. 250. 776 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE gélose ordinaire, ne rappelle en rien la forme considérée jusqu’à maintenant comme caractéristique de ce microbe. Ressemblant à des Diplocoques dépourvus d’acidorésistance, ils gardent le Gram el sont méconnaissables. Pourtant, il s’agit bien de Bacilles tu- berculeux (1). Les Bacilles tuberculeux ainsi modifiés par la culture, chauffés à 110° pendant une heure, inoculés à dose mas- sive sous la peau du ventre du Cobaye, sont absorbés sans réac- tion locale vive ; un petit nodule fugace se forme parfois au point d’inoculation et encore n'est-ce pas constant. Après un chauffage d’une heure à 56°, les résultats sont semblables. Inoculés sans être chauffés, ces Bacilles tuberculeux pro- voquent des lésions locales, qui évoluent comme s'il s'agissait d'un Bacille tuberculeux typique. Donc, ils sont encore patho- gènes. Absence de tuberculine. — Le bouillon de pomme de terre, préparé comme nous l'avons indiqué et sur lequel des. Bacilles tuberculeux ont poussé richement pendant un mois, ne contient pas de tuberculine décelable par la méthode ordinaire. Pour le démontrer, il faut débarrasser le liquide des Bacilles par filtration sur papier ; le concentrer au dixième au bain-marie, après addi- tion de 4 o/o de glycérine ; rediluer au huitième dans l’eau dis- tillée, comme est préparée la tuberculine brute ; ce liquide, ino- culé ensuite à la dose de r c.c. sous la peau du flanc d'un Cobaye tuberculisé depuis trois mois, ne tue pas l’animal, ne modifie pas sa température, ne détermine aucune lésion locale, n’aggrave pas l’escharre abdominale qu'il présente et ne fait pas augmen- ter de volume les ganglions inguinaux dont il est porteur. Un Cobaye, témoin tuberculisé le même jour que le premier, pe- sant 60 gr. de plus (380 gr.), meurt en deux heures, après avoir reçu une injection de 2 c.c. de tuberculine brute diluée au hui- tième. | Conclusions. — :° Certains échantillons de Bacilles tubercu- leux ensemencés en surface sur notre bouillon de pomme de terre, poussent en voile à la température de 38°. La culture est rapide ; elle est appréciable après quarante-huit heures et abon- dante après trois semaines. 3° Les Bacilles obtenus par ce moyen, faiblement acidorésistants, chauffés à 56° et à r00°, sont résorbés sans lésions inflammatoires locales ; ils ne produisent pas de tuberculine. (Laboratoire du D' Louis Martin, Institut Pasteur.) (x) C. R. de lu Soc.-de biol., 5 février 1921, t. LXXXIV, p. 250. SÉANCE DU 930 AVRIL 711 INTERPRÉTATION DU RÉFLEXE DU PLEXUS SOLAIRE, par HENRI CLAUDE. Dans une précédente note à la Société de Biologie (1), j'ai indiqué les premiers résultats que m'avait donnés l'étude des effets de la compression du creux épigastrique décrite en 1913 _par À. Thomas et J. Ch. Roux. Ces effets sont inconstants mais chez certains sujets le résultat est positif lorsqu'on obtient la diminution d'amplitude des oscillations à l'appareil de Pachon et parfois l’abolition des oscillations ; il est négatif lorsque les oscil- lations ne varient pas, il est-inversé si les oscillations augmentent d'amplitude, ce qui est exceptionnel. M. A. C. Guillaume dans une communication récente (2) revient sur les phénomènes provoqués par la compression du _ creux épigastrique et ies attribue à un facteur mécanique, « à lexistence des perturbations nées dans l'hydraulique circulatoire à la suite de la compression de l'aorte abdominale ». El est pos- _sible que la réduction de calibre du tronc aortique, lors de la compression, modifie les conditions de circulation des membres inférieurs relativement à celle des membres supérieurs. Mais le phénomène important est l'arrêt des oscillations répondant à une modification très appréciable des contractions cardiaques à l’é- cran radiologique. Plusieurs arguments me permettent de penser que le phénomène n'est pas dû à une perturbation de l'hydrau- lique circulatoire : ° Le phénomène devrait se produire chez tous les sujets, et surtout les sujets maigres chez qui on comprime facilement et complètement l'aorte. L'expérience montre qu'il n'en est pas ainsi. 2° Le phénomène qui a été constaté chez certains malades durant une période nest plus retrouvé ultérieurement quand les conditions pathologiques se sont modifiés. 3° Dans les mêmes conditions expérimentales le réflexe est obtenu le même jour après injection de certains agents pharmacodynamiques alors quil faisait défaut une heure auparavant. 4° La compression de Faorte au-dessous de la région épigastrique, ou des deux fémo- rales ne provoque pas le réflexe. 5° En exerçant dans la région épigastrique une double compression de chaque côté de la ligne médiane sans appuyer sur l'aorte dont on sent les batiements entre les doigts on peut déterminer le phénomène chez les sujets sensibles à la compression, au même degré que lorsqu'on exerce la compression sur la ligne médiane au-devant de l'aorte. (1). H. Claude. C. R. de la Soc. de biol., 12 février 1921. (2) A. C. Guillaume. C. R. de la Soc. de biol., 16 avril 1921. Briococre. COMPTES RENDUS. — 1921. T. LXNXIV. Qt [SA > 18 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE J’ajouterai que plus j'étudie ce phénomène, plus je me con- vainces de sa complexité et de la nécessité d’accumuler un grand nombre de faits en faisant varier les conditions de l'épreuve pour en dégager la signification. On peut en dire autant d’ailleurs du réflexe oculo-cardiaque dont les variations sont assez déconcer- tantes. RECHERCHE DU SIGNE ÉLECTRIQUE DE LA SUSPENSION COLLOÏDALE DE BENJOIN, par Micmez MacneBœŒur. IL était nécessaire pour nos recherches sur le mécanisme phy- sico-chimique de la réaction du benjoin colloïdal de G. Guillain, G. Laroche et Lechelle, de connaître le signe électrique de la sus- pension colloïdalé de benjoin, deux méthodes employées ont donné le même résultat : 1° Méthode : Essais de flocculation du dan par des dilu- tions progressivement décroissantes de sels à ions positifs ou né- gatifs bivalents. Nous avons obtenu des flocculations à des taux de dilutions très élevés avec le chlorure de calcium ayant son ion positif divalent (Ca++) tandis qu'avec le sulfate de potas- sium, ion positif monovalent (K+) et ion négatif (SO*— —) biva- lent, la concentration nécessaire à la flocculation était beaucoup plus forte. Le KCI, ions + et —, monovalent a très peu d'action. Les micelles sont déchargées et flocculées par les ions positifs, donc chargées négativement. * Méthode : Etude du déplacement des micelles placées dans un champ électrique. Dans une cellule ultra-microscopique ar- rivent deux fils de platine pouvant être mis en communication l’un avec le pôle positif, l’autre avec le pôle négatif d’une série de 4 éléments Latimer-Clarck. Le microscope étant au point sur les micelles, vues sur fond noir, on opère la fermeture du cir- cuit, toutes les micelles préalablement animées par le mouve- ment brownien se déplacent brusquement vers le pôle positif. (Cette observation doit être faite pendant les premiers instants suivant la fermeture du circuit, ce qui évite la cause d’erreur düe aux actions électrolytiques). Les micelles se déplaçant en sens in- verse du courant, vers le pôle positif, sont bien chargées d’élec- tricité négative. (Laboratoire M. G. Bertrand. à l'Institut Pasteur.) D, ge > SÉANCE DU 930 AYRIL 719 ÉTUDE PHYSICOCHIMIQUE DE LA RÉACTION DU BENJOIN COLLOÏDAT., . par GEORGES GUILLAIN, GUY Larocne et Micuez MAGHEBœŒUr. Dans une série de recherches poursuivies depuis longtemps, il nous à paru important de préciser le mécanisme physicochi- mique de la réaction du benjoin colloïdal, en étudiant l’action séparée des sels, des albumines et des globulines sur la suspen- sion colloïdale dE benjoin. . ces recherches nous avons employé deux méthodes : La dialyse du liquide céphalo-rachidien à travers un sac de colotdiou suivie de reconcentration du dialysat. ° L’ultra-filtration de Malfitano. He des sels du liquide céphalo-rachidien séparés par l’une de ces deux méthodes n’ont par eux-mêmes aucune action flocculante sur le benjoin colloïdal à la concentration où ils se trouvent dans le liquide céphalo-rachidien normal ou syphi- litique. Les substances protéiques, débarassées des globulines par dialyse très complète n’ont aucune action précipitante,, même lorsque on leur ajoute les sels séparés par l’une des deux mé- thodes. Au contraire, le liquide débarrassé des sels, mais conte- nant les protéines et globulines, liquide obtenu par ultra-filtra- tion et lavages successifs jusqu'au seuil de précipitation des glo- bulines, a encore une très faible action précipitante qui ne s’exerce que sur un seul tube. Si l’on reconstitue le liquide Re dde, en mélangeant les sels, les albumines et les globulines dans les proportions cor- respondant au liquide primitif, on obtient, dans le cas de syphi- Hs, une courbe de précipitation du benjoin colloïdal du type syphilitique et dans le cas de liquide céphalo-rachidien normal, une courbe de précipitation du type normal. Cette reconstitution peut se faire avec des sels provenant d’un liquide normal ou syphilitique ; ce fait tend à montrer que les sels n’ont qu'une action rapprochant le benjoin colloïdal de son taux de floccula- tion. Il semble résulter de ces expériences que dans la réaction du benjoin colloïdal les albumines vraies n’ont pas un rôle floccu- lant, que seules les globulines interviennent conjointement avec la présence de sels, lesquels ont, pourrait-on dire, une simple ac- tion de mordançage, en favorisant par la présence d'ions positifs bivalents (Ca++) la décharge des micelles de benjoin électro- négatives, ainsi que l'a montré l’un de nous dans une précé- dente note. (Laboratoire de M. G. Guillain, Hôpital de la Charité, et de M. G. Bertrand, Institut Pasteur.) 780 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE RECHEKCHES EXPÉRIMENTALES SUR LA BRONCHO-PNEUMONIE, par Gusrave Roussy et Rocer LERoOUx. Dans une précédente note (1), nous avons attiré l'attention sur le rôle joué par les altérations vasculaires oblitérantes dans la pathogénie des broncho-pneumoniés du vieillard. La topographie corticale, la systématisation triangulaire des foyers broncho-pneumoniques, la coexistence d'infarctus en évo- lution infectieuse, la fréquence des oblitérations artérielles nous a conduits à admettre, que dans nombre de broncho-pneumonies séniles on retrouvait la signature d’un processus infarctoïde, les foyers broncho-pneumoniques étant le résultat d’une réaction in- flammatoire localisée au niveau de l'infarctus et diffusant dans son voisinage. Dans une nouvelle série de recherches nous avons reproduit expérimentalement chez le Chien des broncho-pneumonies en mettant en œuvre deux facteurs : 1° un facteur mécanique, l'ob- struction artérielle ; 2° un facteur infectieux ; ce dernier pouvant être localisé, bronchique, ou généralisé, sanguin. Pour réaliser le premier facteur, nous nous sommes adressés, suivant la technique de Lebert modifiée, aux injections intra-vei- neuses de poudre de lycopode en suspension dans l'huile de va- seline. Cette technique nous a permis de réaliser facilement des infarctus pulmonaires multiples. Pour déterminer le facteur infectieux par voie bronchique, nous ayons utilisé, une fois une suspension microbienne de Sta- phylocoques, et une autre fois une dilution de pus de pleurésie purulente. Après ponction de la trachée, l'injection était pous- sée violemment dans la direction du poumon. Enfin, pour réaliser l'infection générale par voie sanguine, nous avons provoqué chez l’animal un volumineux abcès sous- cutané par une injection septique. Voici le résumé de nos observations : Le premier Chien reçut, après production d'infarctus pulmonaires par la technique in- diquée ci-dessus, une injection intra-trachéale de 2 c.c. de sus- pension de Staphylocoques. Sacrifié au bout de 48 heures, il présentait macroscopiquement de multiples infarctus et histo- logiquement une réaction inflammatoire parenchymateuse à type broncho-pneumonique particulièrement intense au niveau (1) G. Roussy et R. Leroux. Recherches analomo-pathologiques sur la broncho- pneumonie du vieillard. C. R. de la Soc. de biol., 9 avril 1921. Ces diverses notes seront l’objet d’un mémoire qui paraîtra prochainement dans les An- nales de médecine. SÉANCE DU 30 AVRIL 781 des foyers infarctoïdes. Le deuxième Chien fut opéré dans les mêmes conditions, mais il reçut en injection intratrachéale 5 c.c. de dilution de pus de pleurésie purulente. Le lendemain il pré- sentait un souffle tubaire gauche. Sacrifié au bout de 2 jours, on constata à l’autopsie une broncho-pneumonie pseudo-lobaire gauche typique et une broncho-pneumonie plus disséminée à droite. La signature macroscopique et histologique des infarctus en évolution infectieuse a pu être retrouvée en de nombreux points. Enfin sur un troisième Chien, nous avons réalisé une infection sanguine en provoquant la formation d'un abcès sous- cutané. Au moment où l’état général nous parut favorable à l'expérience, nous pratiquâämes une injection intra-veineuse de lycopode. Celle-ci déclancha le lendemain une broncho-pneu- monie des plus typiques avec souffle tubaire gauche. Histologi- quement les résultats étaient absolument comparables à ceux de notre deuxième Chien. IL ressort de ces expériences que l'association, au poumon, d'obli- térations artérielles et d'un processus infectieux aérien ou san- guin permet de déterminer expérimentalemnt une broncho-pneu- monie classique tant au point de vue clinique que macroscopique et histologique. . De nouvelles expériences actuellement en cours nous permet- iront peut-être de mieux préciser la part qui revient à chacun des deux facteurs, mécanique et infectieux, que nous avons mis en œuvre. Quoi qu'il en soit, il y a lieu de signaler dès maintenant que l'association de ces deux facteurs paraît nécessaire, car em- ployés isolément, ils donnent des résultats tout différents st n'aboutissent pas à la broncho-pneumonie. CRISE NITRITOÏDE EXPÉRIMENTALE CHEZ LE CHIEN PAR INJECTION INTRA=VEINEUSE DE NOVARSÉNOBENZOL, par M. POoMARET. Dans des publications antérieures nous avons montré quelles étaient les actions physicochimiques s’exerçant in vitro entre les sérums et les novarsénobenzènes ; actions qui nous avaient .ame- nés à une conception mécanique des phénomènes de choc se tra- duisant par la crise « nitritoïde » parfois consécutive à l’injec- tion de ces médicaments par voie intra-veineuse. Nos expériences antérieures effectuées in vitro nous avaient montré que ces corps précipitent en milieu albumineux sous la forme d’un complexe d'adsorption protéino-arsénophénolique d'un ordre de grandeur 782 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE pouvant aller de l’état colloïdal à celui de suspensoïde et même de coagulum et que de plus l'intensité de la précipitation variait proportionnellement à l'acidité du milieu réactionnel. Devant ces faits on pouvait considérer la crise nitritoïde comme la consé- querice physiologique d'une perturbation des albumines du sé- rum aboutissant à une précipitation initiale intra-vasculaire par suite de Ia réaction physicochimique qui paraît s'établir en fonc- tion de la réaction du milieu humoral entre les groupes OH (5) de ces médicaments et les constituants protéiques du sérum, expliquant par une modification de la réaction de ce milieu (diminution de la réserve alcaline) les phénomènes d'intolérance chez certains sujets, manière de voir plusieurs fois soutenue par G. Milian (1), Les propriétés physicochimiques du complexe proléino- arséno- phénolique : sa formation en milieu acide, sa solubilité dans les alcalis faibles nous permettaient, étant donné ce qui se passe in vitro, d'entrevoir les faits in vivo et par suite devait nous in- citer à rechercher, par là méthode expérimentale, s'il y a véri- tablement une relation de cause a effet entre la présence dans la circulation du précipité complexe décrit et l'apparition de la _crise nitritoïde. Dans ce but nous avons mis en jeu les facteurs : phénolicité, acidité, alcalinité, vitesse de l'injection intra-vei- neuse de novar sénobenzol, à des doses non toxiques pour déclen- cher ou non la crise à notre gré. Le test physiologique snel no choc aboutissant à la crise nitritoïde étant la baisse de la pression sanguine, nous avons enregistré ses variations chez des Chiens chloralosés, à la suite d’injections dans la saphène de novarsénobenzol. Il en ressort que : 1° ce corps en solution dans H°0 ne détermine aucune baisse de la pression sanguine ; 2° que les mêmes doses injectées en milieu acide (5 c.c. d’un soluté à 1 ou 2 o/o d'acide citrique et 4 ou 5 o/o de glucose dans r00 c.c. d'H°O), produisent tou- jours une baisse de la pression sanguine, baisse considérable surtout à la 3° injection. À noter que le soluté glyco-citrique seul n’a aucune action hypotensive ; 3° que l’injection en mi- lien alcalin (5 c.c. solution à 2 ou 3 o/o de CO°Na), soluté non coagulant, ne détermine aucune variation de pression ; 4° que, après l'hypotension consécutive à une injection (coagulante), l'in- jection immédiate de 5o c.c. d'une solution à 3 o/o de CO°Na*? anh. relève la pression parfois à son chiffre normal : 5° que chez un Chien hyperalcalinisé au soluté précédent, l'injection de nov- arsénobenzol en solution acide détermine à nouveau l’hypoten- sion ; 6° que la baisse de tension manifestement en relation avec (1) G. Milian. La crise nitritoïde. Annales des maladies vénériennes, janv. 1921. SÉANCE- DU 90 AVRIL 7183 l'acidité de la solution, l’est ég'alement avec la vitesse d'injec- tion. | Conclusions : Les faits observés permettent d'établir une rela- tion de cause à effet entre les injections de novarsénobenzol intra- veineuses en solution acide donc coagulante et l'hypotension caractéristique de la crise nitritoïde ; son absence en injection alcaline (non coagulante), confirme l'hypothèse de l'absence de réaction lors de l'injection en solution neutre cliniquement uti- lisée, par suite d’une réserve alcaline normale chez les tolérants, mais déficiente chez les intolérants ; quant au mécanisme intime des phénomènes de précipitation, il nous paraît ne devoir rele- ver que d'actions chimiques simples (action précipitante vis-à- vis des albumines du sérum des fonctions phénoliques des nov- arsénobenzènes, action qui s’exerce-in vitro seulement en milieu acide et disparaît en milieu alcalin et que tout nous autorise à supposer à être la même in vivo ; action de CO°H® par exemple En pratique, les faits observés dans les conditions décrites im- pliqueraient l'étude des variations de la réserve alcaline chez les sujets qui doivent subir ces médications et l'emploi chez ceux en état d'hypoalcalinité et a priori intolérants au novarsé- nobenzol et aux composés similaires de solutions alcalines de ces corps ; nous avons commencé des recherches dans ce sens, mais nos résultats ne nous autorisent pas encore à formuler une opi- mion à ce sujet et à conclure notamment s'il est préférable d'in- jecter le novarsénobenzol en liqueur alcaline (solution carbona- iée ou carbonatée-bicarbonatée sodique), au lieu d’alcaliniser au préalable le sujet avec un soluté de COËNa?, comme l’a préconisé J.-A. Sicard (1) ; de plus des expériences ultérieures montreront, peut-être également, si cet ordre d'étude de la réserve alcaline du sang des individus est susceptible d'application générale pour l'étude des phénomènes colloïdoclasiques. | (Laboratoires des P* Jeanselme et Richet.) SUR LA FORME CONIDIENNE DU CHAMPIGNON AGENT DE LA LYMPHANGITE ÉPIZOOTIQUE, par L. Marrucnor et Broco-Rousseu. On admet, à l'heure actuelle, que la maladie. des Equidés con- nue sous le nom de lymphangite épizootique, est causée par un parasite végétal, qui vit dans les vaisseaux Ivmphatiques, occa- (x) J.-A. Sicard. Bull. de la Soc. méd. des hôpitaux, 14, 28 janvier et 18 fé- vrier 1021. 784 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE sionnant des abcès sur leur trajet. Ce parasite porte le nom de Cryptococcus farciminosus Rivolta et Micellone. La culture du parasite est difficile et longue à obtenir à partir du pus des abcès ; pourtant, Boquet et Nègre sont parvenus à le cultiver, et à le conserver, en reportant largement sur gélose Sabouraud. Ils ont pu observer dans ces cultures un début de développement mycélien, avec formation d'un mycélium court et de chlamydospores. En juillet 1919, ayant abandonné, à la température du labo- ratoire, des cultures fournies nat par M. Boquet, nous vimes certaines de ces cultures se couvrir d’une efflorescence blanche. Ce fait avait déjà été signalé par Boquet et Nègre, sans qu'une conclusion eut été tirée de cette observation. En semant cette poussière blanche sur un bouillon xylosé à 1 p. 100, nous avons obtenu en quelques jours, dans l'intérieur du liquide, une végétation de filaments mycéliens, et, à la surface, la forma- tion d’une croûte blanche, constituée par une forme conidienne. Partant de cette culture, nous avons obtenu très facilement des cultures analogues sur jus de carotte et sur carotte, à condition de ne pas dépasser une température voisine de 25° ; toutes les cultures que nous avions mises à l’étuve à 38° ne se sont pas développées. Ge fait est très important dans la biologie du Cham- pignon. On peut aussi semer sur gélose Sabouraud et sur Pom- me de terre, et on obtient des cultures toujours blanches. Avec d’autres vieilles cultures qui présentaient cet enduit blanc, nous avons toujours réussi à obtenir la même forme conidienne. Nous avons également, de notre côté, pu l'obtenir à partir du pus recueilli dans lies abcès. Ce Champignon pousse sous forme de filaments très fins, for- mant des conidies disposées en grappe ; les spores sont piri- formes, isolées ou groupées en petit nombre. Cette disposition permet de rapprocher cette forme de l’ancien genre Botrytis Mich. et Link ; nous en ferons ailleurs l'étude mycologique. Le jus de carotte paraît être le milieu où il pousse le mieux. Nous recher- ches nous ont montré que l'optimum de développement à 25°, se fait dans un jus contenant 20 p. 100 de sucre (exprimé en sucre réducteur). La manière dont pousse le Cryptocoque sur gélose explique pourquoi il y a ou non formation de cette pous- sière blanche à la surface. En effet, le parasite pousse en pro- fondeur, sous la surface de la gélose, en la soulevant, et donnant l’aspect mamelonné de la culture ; il faut que certaines parties se dessèchent pour que des filaments aériens puissent sortir, et donner cet aspect. Cela explique que les vieilles cultures seules aient une couleur blanche et cela explique aussi qu'elles ne. Paient pas d’une manière constante. dit dati si és SÉANCE DU 30 AyRI". 782 Dans une culture sur gélose faite à partir des spores, on peut retrouver les formes Cryptocoques. On-les trouve en examinant un fragment de la culture dans lequel on a fait des coupes en série, après avoir traité ce fragment comme un tissu, par les méthodes habituelles de fixation et d'inclusion. Les filaments mycéliens poussent parfois sous forme agrégée ; ces filaments ainsi disposés paraissent être stériles. Cette dispo- sition est une raison de plus de les rapprocher des Isaria. Nous n'avons pas réussi une inoculation expérimentale à par- tir des spores en opérant sur le Cheval, la Souris et le Rat, ni par ingestion, ni par inoculations sous-cutanées, intrapéritonéales ou intrapleurales, ni par scarifications. | Donc, en partant d’une culture de la forme Cryptocoque, on trouve des conidies forme Botryiis ; en partant de ces conidies, on retrouve la forme initiale Cryptocoque. La forme Cryptocoque ne serait que la forme bourgeonnante où enkystée d'un Chamoi- gnon filamenteux. Il est probable que la forme conidienne est la forme de dissé- _mination dans la nature, et que des Insectes vecteurs sont les agents de propagation de la maladie. Le fait que cette maladie existe à l’état endémique dans le nord de l'Afrique, serait expli- qué par la température optimum de croissance de la forme coni- dienne, cette température se trouvant généralement réalisée sous ce climat. LA CHRONAXIE DES NERFS ET MUSCLES CHEZ LES RACHITIQUES, par G. Bouraurexon et G. Ban. L'un de nous (1) a étudié l'histologie pathologique des mus- cles d'enfants atteints de rachitisme et a montré des lésions rap- pelant celles de la dégénérescence. Ces recherches confirment d'ailleurs, en les précisant, les travaux antérieurs de Bing. Nous avons pensé à étudier la physiologie pathologique des muscles dans le rachitisme. À ce point de vue, les notions classi- ques sont des plus vagues et ne comportent aucune mesure sé- rieuse de l’excitabilité. Nous avons appliqué à l'étude des réac- tions électriques des nerfs et des muscles des rachitiques, la tech- nique de mesure de la chronaxie à travers les téguments, à l’aide des décharges de condensateurs, que l’un de nous a étudiée chez l'Homme adulte (2). Nous avons pu étudier très complètement, (1) G. Banu. Recherches anotomo-pathologiques sur la mryopathic rachiti- que. C. R. de la Soc. de biol., 5 mars rgo1. (2) G. Bourguignon. C. R. de la Soc. de biol. 15 juin 1916. 1% juillet 1916. C. R. de l’Acad. des se:, 19 juin 19:16, 57 juillet 1916, 29 janvier 1917, 29 mai 1917. Revue neurologique, avril-mai 1917, juillet 1915. 1 736 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE grâce à l'obligeance du Prof. Marfan, un rachitique typique, âgé de 4 ans 1/2. Des recherches préliminaires sur la chronaxie d'enfants normaux du même âge, nous ont permis d'établir que les chronaxies des enfants de 4 ans, sont les mêmes que celles de l'adulte. De même que l’histologie a révélé d'importantes modifications structurales de la fibre musculaire, de même lélectrophysiologie a révélé que la chronaxie est altérée chez les rachitiques. Voici l'observation résumée de notre malade. Vent. M., fillette de 4 ans 1/2. Le 6 juillet 1920, la petite ma- lade présente des symptômes nets de rachitisme consistant en chapelet costal très net, thorax évasé, gros ventre flasque, fé- murs incurvés, bourrelets sus-malléolaires nets. À 4 ans 1/2, l'enfant ne marche pas encore et parle peu. Elle a été élevée par allaitement artificiel avec le lait de Vache en quantité insuffisante. Nous l'avons alors examinée au point de vue des réactions élec- triques et, en particulier, au point de vue de la chronaxie. Nous avons étudié les muscles du côté droit du corps. La rhéobase a été vérifiée après chaque détermination de chronaxie. Les résultats de cette étude sont exposés dans le tableau ci-dessous, dont la dernière colonne donne les valeurs normales de la chronaxie. Rhéohase Chronaxie Forme de la Chronaxie normale Museles en milliampères en secondes contraclion en secondes Biceps, point moteur... ay 0,00020 Vive 0,00008 à »/ ; ,0001Û Cubital antérieur : ; Ç Point moteur.» ».. 07 0,00180 légèrement ralentie NET TS NAT A RE VOL 0,p 0,00076 Vive Excitat. longitudinale. 0,9 o,00110 légèrament relentie 0,00020 Fléchisseur superficiel des doigts : Point moteur......., 0,9 0,00062 Vive à NRA LUN tee Da 0,00060 Vive Excitat. longitudinale. 0,7 0.00190 légèremént ralentie | 0,00035 Grand palmaire : Point moteur en 0,8 0,00092 Vive | Nerte ns use 0,2. 0,0002/4 Vive | Extenseur commun : \ Pointmoteur. 22100 I 0,00092 Vive 0,00049 Long abducteur du pouce : à ‘ NÉ. LAN ARR n,2 0,00048 Vive Fe 2 à - . , ; 4 F 0,00009 Extenseur propre de l’index : Excitat. longitudinale. : 1,7 0,00230 légèrement ralentie Vaste interne de la cuisse : } 90007 Point moteur........ 2 0,00092 Vive à NETÉ AR SENS ae CA 0,00092 Vive \ 0,00016 Jambier antérieur : 0,0002 à Point moteur: 1107 I 0,000// Vive 0,0003 Long péronier latéral ; |] RAT Point moteurs. 207" 1,9 0,00048 Vive 2 5 DRE pe ARR NA EI OU I 0,00028 Vive 0:0025 Excitat. longitudinale, 109 0,00088 légèrement ralentie } ? SÉANCE -DU 930 AVRIL 787 La chronaxie a été trouvée normale dans quelques muscles qui ne figurent pas dans ce tableau. Il: ressort de cette étude que la chronaxie est augmentée dans la plupart des muscles examinés. Cette augmentation est com- prise entre deux fois et neuf fois la normale. Elle est surtout aug- mentée dans l'excitation longitudinale. Elle varie peu ou même reste normale sur les nerfs. La contraction n'est modifiée que d’une manière très légère, quelques muscles ont, par excitation longitudinale, une contrac- tion un peu moins vive que normalement. … Il y a donc là l’ébauche d’une réaction partielle de désénéres- cence très légère. Cette réaction correspond donc parfaitement bien aux altérations histologiques. L'étude d'un deuxième malade, beaucoup plus légèrement atteint, nous a donné des résultats concordants ; mais les altéra- tions sont d'un degré moindre et localisées à un moins grand nombre de muscles. (Laboratoire d'électro-radiothérapie de la Salpélrière et de la clinique de la première enfance). SIMPLIFICATIONS DE LA TECHNIQUE DE LA MESURE DE LA CHRONAXIE A L'AIDE DES DÉCHARGES DE CONDENSATEURS, CHEZ L'HOMME, par G. BourGuIGxox. I. La technique primitive que j'ai proposée en 1916 (1), com- portait une correction de la résistance de la branche du sujet, en passant du voltage rhéobasique au double de ce voltage pour rechercher la chronaxie. Outre la recherche des deux seuils, il fallait donc faire au moins trois mesures de résistance de la branche du sujet. Cette technique, très sûre, était un peu longue. En donnant à la résistance instrumentale ajoutée dans la bran- che du sujet une valeur de 11.000 w , au lieu des 3.000 w de la technique primitive, j'ai pu supprimer toute mesure de résis- tance et appliquer à l'Homme directement la méthode de L. La- picque de mesure de la chronaxie à l’aide des décharges de con- . densateurs. Lorsque la rhéobase est très élevée, dans certains cas pathologiques, on se trouve dans la nécessité de réduire cette (x) C. R. de la Soc. de biol. , 17 juin e 1% juillet 1916. C. R. de l’Acad. des sc., t. CLXIT, p. 056, r9 Era 19716, . CEXITI, p. 68, 17 juillet 1916. Revue neurologique, avril-mai 1917. 788 SOCIÉTÉ DE BI9LOSIE résistance : 6.000 w est la valeur minima utilisable sans correc- tion de résistance. Le montage que j ‘emploie actuellement, est le suivant (voir le schéma) : Résistance en série dans le circuit général =4.000 6 . — Résistance en dérivation = 10.000 w . — Résistance en série avec le sujet — 11.000 w, qu'on peut réduire à 6.000 & dans certains cas où le voltage rhéobasique est trop élevé. La source est de 200 V. Reducleur 200: ue potentiel cn ne : Accurmuteteur ondensaeleu capacité variable(0 013 50? F ” CleFä double contact . | | P 6000 S ujet el ; Electrodes Commultaleur à deux directions : Position À de la fiche (représentée sur la figure) : fermeture ct ouverture du courant continu. Position B : charge et décharge des condensateurs. La technique est done des plus simples. On cherche le seuil en voltage à la fermeture du courant galvanique (rhéobase) avec l'électrode négative, mais en faisant des inversions du courant pour éviter la polarisation. On double le voltage rhéobasique, et on cherche la capacité qui donne le seuil avec ce voltage double de la rhéobase. La capacité trouvée correspond à Ia a je l’appelle C +. Le calcul de la chronaxie, avec le montage que j emploie peut être simplifié. En effet, la valeur moyenne de la résistance du circuit est de 10.500 ©, comprise entre 9.000 © et 12.000 © d'après les nombreuses mesures que j'ai faites sur les diverses régions du corps humain tant à l’état normal qu'à l'état pathologique. Une chronaxie mesurée par 1 mf et calculée en appliquant la for- mule de Lapicque a pour valeur : z =RCx0,37=10.5006 Xxo f.o000071 X0,37—=08,004 SÉANCE DU 90 AVRIL 789 On peut donc supprimer R qui est pratiquement constante et calculer la chronaxie en multiplant la capacité chronaxique exprimée en microfarads par 0s,00/ ce qui donne 7 =Cr x 0,004. J'expérimente cette méthode depuis 1917. Les résultats qu’elle donne sont très constants et ont toujours concordé, dans les nombreuses expériences comparatives que j'ai faites, avec ceux de ma technique primitive et avec les chronaxies mesurées direc- tement au moyen du pistolet de Weiss. II. La mesure de la chronaxie est rendue encore plus rapide en ne fixant pas l’électrode différenciée comme je le faisais d’a- bord. Actuellement j opère toujours avec l'électrode impolarisable à manche tenu à la main (1). Les résultats sont tout aussi bons et même on a l'avantage de pouvoir vérifier à chaque instant la situation de l'électrode et d'éviter la compression qui est une cause d'erreur dans la mesure de la chronaxie. Il ne faut appuyer l’électrode que très légèrement, sauf sur certains nerfs profondé- ment situés, comme le radial dans la gouttière de torsion, qu’on n'atteint qu'en déprimant les téguments. Quand on a l'habitude de l’électrodiagnostic, il est facile de réaliser ces conditions. III. Les résistances additionnelles, dans mes premières expé- riences, étaient constituées par des résistances liquides impolari- sables (SO* Cu et Cu) pour éviter la self. Ces résistances, excel- lentes d’ailleurs, exigent d'être vérifiées de temps à autre. ù Disposant de deux boîtes de résistances du modèle dit « Indus- triel » de Carpentier, constituées par des bobines à simple enrou- lement, j'ai substitué ces résistances métalliques à une partie des résistances liquides. Conservant en résistances liquides les h.000 «w du circuit général, j'ai remplacé les résistances de 10.000 w et de 11.000 w des branches de la dérivation par les boîtes de résistances métalliques. J’ai vu que la légère self ainsi - introduite est négligeable, la capacité chronaxique étant la même pour un muscle donné avec les deux montages. Voici un exemple de ces expériences avec les deux montages et en fixant ou ne fixant pas l’électrode : | Biceps droit au point moteur. — La chronaxie moyenne du bi- ceps d'après les mesures faites avec Ja technique primitive est de 05,00008 à 0s,00016. Résistances liquides Résistances métalliques A À NN NE Te Rhéobase CT en Chronaxicen RhcCobase Cr en Chronaxieen- en volls microfarads secondes en volts microfarads seccndes Electrode fixée ........ 38 0,03 0,00012 39 0,02 0,00008 Electrode à la main ... ho. 0,02 0,00008 : » » » (1) Electrodes impolarisables. C. R. de la Soc. de biol., 14 juin 1913. 790 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE Les simplifications que j'apporte à la technique de la mesure de la chronaxie à travers les téguments à l’aide des décharges de condensateurs (suppression des mesures de résistance, suppres- sion de la fixation de l’électrode, substitution de résistances mé- talliques aux résistances liquides) ne diminuent donc en rien la précision de la méthode, mais la rendent beaucoup plus simple et plus rapide. J'espère que ces conditions en faciliteront la diffusion et per- mettront une généralisation plus rapide en électrodiagnostic de la mesure de la chronaxie, seule mesure réelle de l’excitabilité. (Laboratoire d’électro-radiothérapie de la Salpélrière). V5: (27) | 191 REUNION BIOLOGIQUE DE MARSEILLE SÉANCE DU 19 AVRIL 192! SOMMAIRE Corte (J.) : Sur le rôle chimio- |TSamaedésatexineé Re PRrTNUrSE 35 tactique de l’enveloppe chorion- RaygauDp (L.) : Sur une nou- naire de l’œuf d'Oursin........ 30 | velle variété de maïs, Zea mays Jourpan (Et.) et Imserr : Note dentiformis var. leucoceras..... 32 sur trois observations de greffe RayBauD (L.) : Un nouvel osseuse expérimentale..,.... ... 27 | Hyphomycète, le Cladobotryum RanxqQue et SENEZ ;: Hémocultures COUR RE ARE ERRE RER RE 34 rapides par ensemencement de ‘ Présidence de M. Et. Jourdan. TROIS OBSERVATIONS DE GREFFE OSSEUSE EXPÉRIMENTALE, par Er. Jourpan et ImBerr. Malgré les nombreuses publications de ces dernières années, il nous a semblé que nous étions mal renseignés sur le sort définitif des greffons osseux incius dans les tissus. Nous avons eu l’oc- casion. de soumettre à l'étude histologique trois greffons formés par des fragments osseux provenant de deux Chiens. Chez cha- cun de ces animaux, nous avons procédé de la façon suivante : nous prélevions de petits fragments dépériostés et vivants sur le squelette de la patte antérieure et nous en faisions l'inclusion sous la peau du même individu. L'un de ces fragments, que nous désignerons sous le nom de C. f. A., a séjourné dans le tissu conjonclif. sous-cutané pendant 15 jours. Il est formé par une lame osseuse, enfermée dans un kyste d'inclusion, que nous avons débité par coupes à direction perpendiculaire à la surface. Suivant le point que l’on examine, on trouve, ainsi qu'on peut le voir sur la figure ci-contre, deux aspects tout à fait différents. D'un côté, sur un des bords de la coupe du greffon, le tissu os- seux présente tous les caractères de l'os nécrosé. Les corpuscules osseux paraissent vides de leur contenu ; le noyau des ostéoplastes a complètement disparu ; les canaux de Havers ont à peu près leur diamètre normal ; la substance fondamentale de cette par- 192 RÉUNION BIOLOGIQUE DE MARSEILLE tie de la préparation se laisse vivement colorer par la safranine, à ja façon du tissu cartilagineux infiltré de sels de chaux. Elle se colore, au contraire, mal par l’éosine. Du côté opposé, sur l’autre face de la lamelle osseuse, l'aspect est tout autre. Les canaux Explication de la figure Ov. os vivant. — H. Canal de Havers agrandi ct transformé en large espace médullaire. — P. Pofjcaryocytes. — Cv. Ostéoplastes vivants. — Om. Tissu osscux nécrosé. — Cm. Corpuscules osseux sans ostéoplastes. de Havers sont agrandis, transformés en larges espaces médul- laires qui se laissent pénétrer par le tissu conjonctif et les vais- seaux de nouvelle formation de la paroi du kyste d’inclusion. Les corpsucules osseux contiennent chacun un ostéoplaste avec un beau noyau bien coloré. La substance fondamentale se colore vivement par lindigo-carmin et l'éosine. En étudiant cette partie de la préparation, on arrive à cette conviction que l'os n’est pas mort, mais qu'il est en voie de décalcification, de remaniement (29) SÉANCE DU 49 AVRIL ; 7193 de sa structure, de destruction par ses propres moyens. On peut affirmer que 15 jours après l'inclusion, cette partie du greffon n'était pas un corps étranger, mais une greffe conjonctive bien vivante. Les coupes de la série C. I. B. présentent cet intérêt que les deux fragments, greffés le même jour, se sont trouvés inclus dans le même kyste et qu'ils ont séjourné ainsi 15 jours dans les tissus avec des sorts différents. L’un de ces fragments est nécrosé, les cellules osseuses sont vides de leur contenu, mais il a dù résister et, avant de mourir, le tissu osseux a sans doute contribué à sa propre destruction, car les canaux de Havers sont agrandis et irréguliers et, chose remarquable, sur leurs bords, quelquefois, ce tissus osseux est coloré avec beaucoup d'intensité et contient de beaux ostéoplastes, soit que nous nous trouvions en présence d’un essai de restauration, soit que l'os soit encore vivant au contact de la moelle osseuse. À côté de cette lame os- seuse nécrosée, l’autre fragment. osseux est bien vivant, avec de belles cellules osseuses, mais il est en voie de destruction mani- feste. Il n’est plus représenté que par quelques travées profon- dément déchiquetées et, sans doute, en partie décalcifiées. Ce : fragment n'est pas mort, mais justement parce qu'il était resté vivant, il était appelé à disparaître bien avant l’autre. Le même chien C. était porteur d'une autre greffe en forme de lame, qui fut retirée au bout de 36 jours et qui a été également débitée en coupes transversales. Malgré ce séjour bien plus pro- longé et bien qu’il soit entouré d'ostéophages et de polycaryÿo- cytes, en dépit aussi des belles cellules osseuses qu'il possède, il est en voie de destruction. Il y travaille par ses propres cellules et ne tarderait pas sans doute à disparaitre. La troisième pièce, provenant d’un autre chien G., a séjourné 9 jours dans les tissus ; elle attire moins notre attention, elle est entièrement nécrosée. Il y aurait évidemment intérêt à multiplier ces études expéri- mentales, qui contribueraient à nous fixer définitivement sur le sort du tissu osseux employé comme greffon et peut-être aussi à nous éclairer sur la valeur des greffes des tissus de substance conjonctive en général, sur lesquelles il est permis de faire les plus grandes réserves. (Laboraloires d'histologie et de clinique chirurgicale de l'Ecole de Médecine.) Biococie. ComPTES RENDUS. — 1921. T. LXXXIV. 56 194 RÉUNION BIOLOGIQUE DE MARSEILLE (30) SUR LE RÔLE CHIMIOTACTIQUE DE L'ENVELOPPE CHORIONNAIRE DE L'OŒUF D'OURSIN, par J. Corte. Les récentes expériences de Tchahotine (1) viennent à l’appui de la thèse de Lœb (1914) et ont conduit l’auteur à conclure, comme moi, (1919), que l'agrégation des spermatozoïdes d'Our- sin, sous l’action de l’eau dans laquelle ont séjourné des œufs. de la même espèce, est düe à un chimiotropisme positif, condi- tionné par la présence de débris du chorion, émanés de l’enve- loppe ovulaire. Il est, toutefois, un point sur lequel je ne par- tage pas la manière de voir de Tchahotine. Pour cet auteur, « c’est la substance de l’enveloppe gélatineuse, entourant l’œuf normalement, qui attire les spermatozoïdes ». J’admets plus vo- lontiers qu’elle sert seulement de support au produit, ou aux produits à pouvoir chimiotactique et sécrétés par l’ovule. Je n’ai pas publié les expériences que j'avais faites pour chercher à appuyer cette hypothèse, car je n'avais réellement obtenu rien de plus que ce qu’avaient signalé Lillie (r913) et Læb. Il me paraît assez malaisé, d’ailleurs, de mettre au point, dans cette voie, une expérience vraiment ii qui ne prête à aucune critique. On peut admettre, d'abord, que la présence du chorion Do ovulaire conditionne l'attraction des spermatozoïdes autour de l'œuf normal. Son ablation par le secouage ou par une solution diluée d’acide empèche la formation, à la périphérie de l'œuf, de l’atmosphère compacte de spermatozoïdes qui est si caractéris- tique. Les œufs privés de chorion par le secouage n'en ont pas moins continué, dans les expériences de Lillie, à abandonner des débris de cette enveloppe aux eaux des lavages successifs. Si on secoue des œufs avec énergie pendant une minute dans un tube à essai, l’eau devient louche, moussant avec facilité ; des lavages successifs enlèvent alors une grande partie des substances qui flottent dans ce liquide. Mais, il est possible de s’apercevoir, au microscope, qu'il reste des débris chorionnaires accolés à un certain. nombre d’ovules. Et le meilleur réactif pour les mettre en évidence est encore le sperme d'Oursin. Les spermatozoïdes viennent former alors des fragments d’auréole dense contre des points limités de la surface de certains ovules : c’est même là une expérience de chimiotactisme fort démonstrative. Si on lave les ovules à plusieurs reprises, ‘après ce traitement, et, si on les G) S. Tchahotine. Le rôle physiologique de l'enveloppe gélatineuse de l’œul d'Oursin. C. R. de la Soc. de biol., t. LXXXIV, p. 330. [ (81) © séance pu 49 avRit 79% conserve en lieu frais pendant 24 heures, l’eau qui les recouvre . montre un grand pouvoir excitateur pour les spermatozoïdes, avec un pouvoir d'agrégation faible ; mais il ne se produit pas, autour des ovules, de couche compacte de spermatozoïdes: _ Un fait est indiscutable, c'est que les ovules, après le secouage comme après le traitement à l'acide dilué, ainsi que l’a montré Lœb, restent aussi faciles à féconder qu'auparavant. Or, il est admis que le spermatozoïde est incité par une action chimio- tactique à pénétrer dans l’ovule. Cette fécondation après traite- ment, qui réussit dans 100 o/o des cas, serait bien, dès lors, une présomption en faveur de l'origine ovulaire de la substance chimiotactique. Des œufs de Strongylocentrotus lividus, privés de chorion par le secouage, lavés et broyés, fournissent une sus- pension qui montre un pouvoir chimiotactique marqué à l'égard des spermatozoïdes ; toutefois, cette expérience n’est pas démons- trative, puisque le secouage ne suffit pas pour purifier complète- ment les œufs. J’ai mis à macérer pendant trois minutes des ovules dans un mélange de 5o c.c. d’eau de mer et 3 c.c. d'acide sulfurique N/10 (c'est le degré de concentration employé par Lœb pour dissoudre le chorion), puis lavés à quatre reprises différentes avec un assez fort volume d’eau de mer, et remis dans de l’eau de mer pure. Le lendemain, des gouttes d’une dilution de sperme d'Oursin ont été additionnées : 1° d’eau de mer pure ; 2° de la dernière eau de lavage des ovules ; 3° de l’eau dans laquelle avaient séjourné pendant 6 heures les ovules lavés ; 4° de l’eau dans laquelle ces ovules avaient séjourné pendant 22 heures ; 5° de la suspensron obtenue en broyant ces ovules. Le pouvoir excitateur pour les mouvements des spermatozoïdes a été aussi nul pour le liquide 2 quue pour l’eau pure; il a été marqué pour le liquide 3, davantage pour le numéro 4, mais surtout intense pour le n° 5. Il semble donc que ce pouvoir excitateur pour le sperme, difficile à sé- parer actuellement du pouvoir chimiotactique, appartient en propre à la substance de l'œuf. Si on renouvelle cette expérience en mettant en comparaison les ovules débarrassés de leur chorion par l'acide et l’eau dans la- . quelle ils ont ensuite séjourné, il est facile de voir que les ovules traités activent les mouvements des spermatozoïdes, notablement plus que l’eau et pendant plus longtemps. Il pourrait donc y avoir dans le rapprochement des gamètes quelque chose de plus que le chimiotactisme, tel que nous l’entendons actuellement. _ Je n'ai pas réussi à refaire les expériences de Tchahotine avec le bleu de méthylène, ce qui prouve que tous les échantillons de ce produit ne se ressemblent pas, à ce point de vue. En employant ceux dont je disposais, je n'ai pas obtenu la dispari- Dr à = Lo: 196 RÉUNION BIOLOGIQUE DE MARSEILLE tion du pouvoir acte pour les spermatozoïdes ; je dirai même qu'il a paru augmenter dans mes expériences. Même après 24 heures de séjour dans des solutions de concentration variable, ‘les œufs, devenus impossibles à féconder, sans doute parce qu'ils avaient été tués par le réactif, ayant pris dans certains cas une couleur bleue bien marquée, ont été quand même entourés d’au- réoles de spermatozoïdes dont l'épaisseur re parfois le dia- mètre des ovules. | En conclusion, rien ne permet actuellement de décider vrai- ment si la barre chimiotactique, qui amène les sperma- tozoïdes d'Oursin au contact des ovules, est un élément essentiel et propre de la gaîne chorionnaire ou Dion si elle est sécrétée par l’ovule et dl dés par la gaîne. Il semble cependant que l’en- semble des expériences faites sur les ovules et sur la fécondation rendent plus vraisemblable la deuxième hypothèse. Celle-ci paraît vraie pour la substance qui active les mouvements = Da tozoïdes. (Laboratoire Marion.) -- SUR UNE NOUVELLE VARIÉTÉ bg Maïs, Zea mays dentiformis var. leucoceras, par L. RayBaun. Cette variété nous est parvenue de ja Guinée française, où elle est connue par les indigènes sous le nom de Nio-Goué. C’est un Maïs à grain très aplati, qui rappelle éminemment la forme de la variété Dent de Cheval. Mais au lieu de présenter, comme celle- ci, une dépression parfaitement lisse à son sommet, elle possède, en outre, une petite pointe formée par les bords plissés de la dépression sur le milieu de laquelle ces plis viennent se rejoindre. Kôürnicke signale bien, dans sa classification des Maïs, une va- riété Dent de Cheval à grain mucroné supérieurement et de cou- leur jaune safran. Il lui donne le nom de Zea mays dentiformis var. crococeras, par opposition à la variété crocodon, dont le grain de même couleur n’est pas mucroné. Il ne signale pas de variété Dent de Cheval à grain blanc qui le soit. Or, le Nio- Goué correspond parfaitement à ce dernier type-et doit, par con- séquent, être dénommé Zea mays dentiformis var. leucoceras, par opposition à la variété leucodon, dans laquelle entre le Maïs Dent de Cheval de Tunisie, qui est blanc, et dont la dépression su- périeure est lisse. Mais les bords étroits et plissés, ainsi que les plis transversaux (33) SÉANCE DU 19 AVRIL 797 que nous remarquons au sommet déprimé du grain du Nio- Goué le rapprochent morphologiquement du Maïs à grain plissé et sucré, (Zea mays saccharala). Notre nouvelle variété forme donc, à ce point de vue, la transition entre ce dernier et le Zea mays dentiformis ou Maïs Dent de Cheval proprement dit. Le Zea mays dentiformis var. crococeras, qui ne diffère de la nôtre que par la couleur, joue d’ailleurs le même rôle. La longueur du grain du Nio-Goué varie de 11-13 millim., l’épaisseur de 4-5 millim.., la largeur du sommet de 8,5-10 millim. et celle de la base de 7-8 millim. Le grain, vu par sa face large et plane, a une nuance qui est à peu près identique à la teinte n° 178 C du code des couleurs. Examiné par la même face, mais par transparence, il paraît translucide sur les parties laté- _rales ; nous voyons, en effet, de part et d’autre d’une région alle sombre, qui s’élargit davantage au sommet qu'à la base, deux ménisques clairs. : L’épi est bien développé, plutôt cylindrique que conique, d’une lonusueur de-0o,r17-0,22 met d'une largeur de 0:05 m. Ce sont du moins les dimensions qu’il a acquises en Provence. Nous pouvons supposer que ce sont sensiblement celles qu'il possède en Guinée, car celles mêmes du grain n’ont presque pas varié ; elles auraient plutôt légèrement augmenté chez nous. Cet épi est composé d’une douzaine de rangées de grains. Entre ces rangées sont intercalés des sillons profonds et assez larges, dont la section transversale triangulaire présente l'angle le plus aigu du côté de l’axe de l’épi. Les grains, par contre, sont: pressés fortement dans le sens de cet axe et deviennent, par suite, très aplatis sur leurs faces transversales. C’est la variété, sur une cinquantaine environ que nous ayons étudiées, où ces deux caractères, espacement des rangées et compacité des grains, sont -le plus prononcés. Il est curieux de remarquer que la feuille du Nio-Goué est plus lancéolée que la feuille de la variété Zea mays dentiformis var. leucodon de Tunisie, et pourtant cette variété se distingue déjà de la plupart des autres par sa feuille très fusiforme. L'acclimatation en Provence du Nio-Goué a été laborieuse, car les semences ayant eu lieu en avril, la récolte n’a pu s 'efféctuer qu’en novembre. En. juin, non seulement aucune inflorescence n'apparaissait, mais la tige ne mesurait que 0,20-0,60 m.. Cependant, en octobre, elle était bien développée, puisque nous en mesurions quelques-unes qui s'élevaient jusqu'à 2,45 m. au- dessus du sol. À cette époque, les épis, bien formés, n'étaient pourtant pas encore mürs. Ils ne le furent qu'un mois après. 798 RÉUNION BIOLOGIQUE DE MARSEILLE (34) Un nouvez HyPnoMycèTE LE Cladobotryum capitatum, par L. RayBaun: Le nouvel Hyphomycète, décrit sous le nom de Cladobotryum capitatum, a été recueilli sur un fragment de racine de Jasmin d’Espagne à grande fleur, cultivé aux environs de Grasse et tué par le pourridié causé par un Rosellinia, dont nous avons entre- pris l’étude. À l'œil nu, la moisissure qui a fructifié, se présente sous l’as- pect de petits mamelons blanchâtres aux bords déchiquetés. À la loupe composée, ces mamelons paraissent formés par des amas de spores d’un blanc de neige, dont la disposition provoque les dentelures du bord de l’ensemble des fructifications. Les filaments sous-jacents ou latéraux paraissent bruns clairs. Examinés au microscope, leur teinte se rapproche, en général, de l’orangé n° 132 du code des couleurs. Ces filaments, munis de cloisons très espacées (16-23 u) et d’une épaisseur de 2-4 u, sont de trois sortes : les uns donnent des branches enchevêtrées, mais lâches ; ils reposent sur la racine du Jasmin en partie décom- posée et forment comme un pseudo-stroma. D’autres, moins colorés que les précédents, s'élèvent en s’inclinant au-dessus du substratum ; ils sont rares, non ramifiés et d’une grande lon- gueur. Nous les comparerions volontiers aux paraphyses, si nous avions vu leur croissance s'arrêter. Enfin, plus courts que ces derniers viennent les conidiophores franchement dressés. Ils donnent, à partir de la base, un certain nombre de branches, qui toutes portent à leur sommet un bouquet de conidies. Comme ces branches, ils forment vers leur tiers supérieur trois à quatre verticilles de rameaux fructifères et séparés par une cloison située fréquemment au-dessus même du lieu de leur formation. Les verticilles inférieurs sont distants les uns des autres de 16-20 w. Ils se rapprochent à mesure qu'ils s'élèvent. Chacun d'eux compte de trois à huit rameaux dont la longueur, maïs seulement vers le haut de l’axe, est tout au plus égale à l’espacement des verti- cilles. Il est rare que les rameaux secondaires donnent naissance à d’autres verticilles. Ils peuvent parfois se bifurquer. La forme de ces rameaux est grossièrement ovale allongée. Toutefois, leur extrémité présente une légère dilatation pour permettre l'inser- tion des conidies, dont le nombre varie de trois à huit, mais est le plus souvent de huit. Elles sont portées par des stérigmates hyalins, dont la longueur ne dépasse par celle du diamètre de ces mêmes conidies. Leur ensemble forme à chaque extrémité des ramifications comme une espèce de tête, mais non un vé- (35) SÉANCE DU 19 AVRIL 199 RNA M ee ritable capitule. Et c'est ce qui justifie le nom de capitatum donné à cette nouvelle espèce. Si les filaments stériles ou fertiles se voient aisément au micros- cope, les conidies, par contre, sont moins distinctes, parce que, quoique très blanches, elles sont très réfringentes. Il est diffi- cile de s’en faire une idée exacte sans l’emploi des colorants. Le bleu coton qui les teinte avec force permet de voir très nette- ment leur contour. Elles sont le plus souvent sphériques, rare- ment ovoïdes et toujours uniques sur leur stérigmate. Une seule fois, nous en avons observé trois en chaîne, mais très réduites et mal conformées. Leur diamètre varie de 1,3-A u. Par l’absence de teinte véritablement foncée de ses filaments, par ses conidies claires, hyalines, unicellulaires, cet Hyphomy- cète doit entrer dans le groupe des Mucédinées hyalosporées. Par son appareil conidifère très différencié, aux branches garnies d’un certain nombre de verticilles, il doit être rangé dans la famille des Verticilliées, et, ensuite, dans le genre Cladobotryum; parce que les rameaux du conodiophore, tous fertiles, portent des conidies persistantes. Mais, dans les espèces déjà décrites du genre Cladobotryum, lorsque les conidies terminales sont grou- pées, elles le sont tout au plus par trois ou quatre, tandis que, pour la moisissure envisagée, ce nombre s'élève fréquemment à huit. Un véritable petit chapeau semble alors coiffer l'extrémité des rameaux spécialement dilatée. Par le nombre de ces conidies en têtes, notre moisissure se rapprocherait du, genre Spicularia, mais elle s’en écarte, d'autre part,. parce que celui-ci n’a qu’un verticille terminal. Nous croyons donc que le nom de Clado- botryum capitatum, donné à cette nouvelle espèce, est celui qui lui convient le mieux. Elle nous a paru essentiellement sapro- phyte. HÉMOCULTURES RAPIDES PAR ENSEMENCEMENT DE SANG DÉSALEXINÉ, par RANQUE et SENEZ. Il est d'observation courante que l’ensemencement de mêmes _ quantités de sang, prélevées dans des conditions exactement comparables chez différents septicémiques, donne des hémocul- tures positives après un séjour à l’étuve dont la durée est des plus variables. Ces variations de temps d'incubation sont surtout notées dans les hémocultures qui fournissent des Bacilles typhiques et paratyphiques. Si, généralement, la culture se ré- vèle après 36 ou 4o heures, les cas où on ne peut l’observer avant A8 et 72 heures sont loin d'être exceptionnels. L'une des prin- 800 RÉUNION BICLOGIQUE DE MARSEILLE (36) cipales causes de ces retards paraît être la présence, en quantités variables, d'anticorps contenus dans le sang ensemencé. Inactiver ces substances empêchantes devrait hâter le développement de la . culture. Cette hypothèse a été le point de départ des essais dont nous donnons ici un résumé. La neutralisation des substances bactéricides pouvait être ob- tenue de différentes. façons : 1° en incorporant au milieu ense- mencé un antigène bactérien (préalablement stérilisé) de même nature que l’agent microbien responsable de la septicémie pré- sumée : nous pourrons revenir sur ce premier moyen au Cours d’une note ultérieure ; 2° en additionnant le milieu ensemencé d’une certaine quantité de sérum hémolytique anti-humain. De la sorte, on doit obtenir par ce système hémolytique une fixa- tion de l’alexine contenue dans le sang ensemencé et, par con- séquent, l'inactivation partielle des substances bactéricides pri- vées de complément. C’est ce dernier procédé que nous venons d'utiliser au cours d’un certain nombre d’hémocultures, dont 14 furent positives. Les septicémies ont été dues : une fois au Pneumocoque, 2 fois à un paratyphique B, rr fois au Bacille typhique. | Lors de chaque expérience, 2 flacons contenant chacun la même quantité de bouillon de viande (soit 60 c.c.), ont été en- semencés avec des quantités équivalentes de sang (de 6-8 c.c.). L'un des flacons étant conservé comme témoin, l’autre recevait environ 3,5 c.c. de sérum de Lapin anti-humain très actif (dilu- tion au 1/50) ; il en résultait une agglutination massive des héma- ties au fond du flacon, s’accompagnant ou non d’une hémolyse toujours partielle (r). En effectuant des repiquages environ toutes les 12 heures, sur bouillon, nous avons constamment observé une avance notable de la culture en milieu désalexiné. Dans la majorité des cas, cette avance fut de 20 heures environ, l'écart maximum ayant été de 4o heures. Quelle que soit la cause vraiment déterminante de ce phéno- mène, le procédé nous semble donc présenter un avantage réel pour obtenir des hémocultures plus rapides. (x) Le milieu additionné de sérum hémolytique prend rapidement une teinte brun sale. L'examen direct entre lame et lamelle révèle presque toujours de petits corpuscules de la forme et des dimensions de Cocci. Ces éléments pro- viennent vraisemblablement de la destruction des hématies et ne seront pas confondus avec des corps bactériens. (9) A : | 801 RÉUNION BIOLOGIQUE DE NANCY SÉANCE DU 12 AVRIL 1921 . SOMMAIRE Cozzin (R.) : Formes cinéti- les produits organiques tubercu- ques des noyaux névrogliques UD DORE AN ORnn PUEINee II dans le nerf optique du Bœuf... 13 Lucrenx (M.) : À propos du Hermann (H.) et MERkLEN (L.) : processus retromastoïdcus chez Effets immédiats de la suppres- l'Homme Rice Mas SAT sion fonctionnelle d’un poumon Murez : Influence de la station chez les Mammifères (Cobaye).. 9 | surla direction des travées osseu- : HIRTZMANN (L.) : Procédé de re- ses du corps vertébral........ He T0 cherche du Bacille de Koch dans Présidence de M. Haushalter. EFFETS IMMÉDIATS DE LA SUPPRESSION FONCTIONNELLE D'UN. - POUMON CHEZ LES MAMMIFÈRES (COBAYE), par H. Hermann et L. MERKLEN. Au cours de recherches effectuées depuis an sur les suppléances respiratoires, nous avons été amenés à réaliser la suppression fonctionnelle totale et temporaire d’un poumon chez le Cobaye, par le: procédé suivant. Après trachéotomie, on introduit dans la trachée une canule courbe de diamètre équivalent à celui de Ja trachée, à bout olivaire, de diamètre équivalent à celui des grosses bronches, telle qu’elle n'y amène aucun rétrécissement ; la suppression fonctionnelle du poumon est obtenue en amenant ‘l'extrémité inférieure de la canule trachéale jusque dans l’extré- mité supérieure de l'une des grosses bronches ; la canule ainsi placée a un double effet : elle permet, d'une part, à l'animal de respirer par son intermédiaire avec le poumon correspondant à la bronche où elle aboutit ; d’autre part, par sa courbe, elle obli- ière l’autre bronche,réalisant ainsi lasuppression fonctionnelle du poumon correspondant ; ramenée au niveau de la trachée, elle assurera, à nouveau, une circulation d'air normale dans les deux poumons et dans les mêmes conditions. L'inscription du 802 | RÉUNION BIOLOGIQUE DE NANCY (410) courant d'air est obtenue en mettant en relation l'extrémité su- périeure de la canule avec une chambre respiratoire (procédé de Paul Bert). Cette technique, particulièrement simple, permet de réaliser des suppressions fonctionnelles de durée variable et d'observer les effets immédiats pendant et après ces suppres- sions fonctionnelles. Voici les résultats obtenus dans ces conditions : 1° Dans les premières secondes qui suivent la suppression fonc- tionnelle totale d’un poumon, l’amplitude du déplacement d’air diminue, la fréquence des mouvements respiratoires diminue aussi; de ce fait, la circulation d’air tombe à un chiffre infé- rieur au chiffre normal. L’expiration demeure brève, l’inspira- tion est lente et soutenue. Graduellement, et à mesure que la suppression fonction- nelle, se prolonge (à partir de 30 secondes environ), la cireula- tion d'air augmente, l'amplitude et la fréquence augmentant elles-mêmes progressivement, tout en restant inférieures aux chiffres normaux. Amplitude et fréquence, circulation d’air at- teignant ainsi rapidement (3 minutes environ) une valeur qu’elles ne dépassent plus ; cette valeur est elle-même inférieure à la va- leur normale, sauf pour la fréquence qui tend à atteindre et at- teint même parfois le chiffre de la fréquence normale, mais ne le dépasse pas. Inspiration et expiration ont à ce moment repris leurs caractères normaux. 3° Immédiatement après la levée de l'obstacle, on constate une augmentation marquée de l'amplitude du déplacement d'air, un retour à la fréquence habituelle et en conséquence une cir- culation d’air supérieure à la normale. À aucun moment, ni pendant, ni après la suppression, on ne constate de polypnée. En résumé, la suppression fonctionnelle totale d’un poumon, chez le Cobaye, n’est pas suivie immédiatement de suppléance respiratoire, l’animal ne parvenant pas à faire circuler dans un seul poumon autant d’air qu'il en faisait circuler antérieurement dans tout son appareil pulmonaire. Néanmoins, il essaye de sup- pléer à la réduction de son champ respiratoire et parvient dans une certaine mesure à s'adapter aux conditions nouvelles qui lui sont imposées, puisqu'on constate, du côté du seul poumon restant, une augmentation progressive et simultanée de l’am- plitude du déplacement d’air et de la fréquence du rythme. (Laboratoire de physiologie de la Faculté de médecine). (41) SÉANCE DU 12 AVRIL 803 PROCÉDÉ DE RECHERCHE DU BACILLE DE Kocu DANS LES PRODUITS ORGANIQUES TUBERCULEUX, par L. HiIRTZMANN. V. Grysez et À. Bernard ont décrit (C. R. de la Soc. de biol., . p. 1506, 1920), un procédé d’homogénéisation des produits tuber- culeux par la bile. Depuis le mois de novembre 1920, sans con- naître le procédé décrit par ces auteurs, nous nous étions servi de la bile pour l’homogénéisation. Notre technique nous paraît plus simple. Elle consiste à ajouter à 8 ou 10 c.c. de bile filtrée et stérilisée 2-3 c.c. de produit à -homogénéiser. On chauffe à l’é- bullition. On peut remplacer ce temps de l’ébullition par un sé- jour de 12 heures à l’étuve à 55°. Le produit organique à homo- généiser se dissout dans la bile et le liquide redevient clair. On ajoute 5 c.c. ou volume égal d'alcool à 95°. Il se produit un préci- pité. On centrifuge et dans le culot de centrifugation on re- cherche le Bacille tuberculeux par les méthodes de coloration or- dinaires. Nous avons comparé les deux techniques et les résultats ont été sensiblement les mêmes au point de vue du pourcentage des résultats positifs. (Laboratoire de bactériologie du corps d'armée.) : À PROPOS DU PROCESSSUS RÉTROMASTOÏDEUS CHEZ L'HOMME, par M. Lucren. En 1904, Waldeyer décrivait, sous le nom de processus rétro- mastoïdeus, une saillie osseuse située de chaque côté sur l’écaille de l’occipital, en arrière et en dedans de l’apophyse mastoïde, et répondant à la zone d'insertion du muscle petit oblique de la. tête. Waldeyer avait observé cette apophyse sur six crânes de Pa- pous ; il pensait à cette époque qu'il ne s'agissait pas là d’une simple curiosité anatomique, mais d’une formation pouvant constituer un véritable caractère ethnique. Divers anatomistes ont dans la suite étudié le processus rétro- mastoïdeus. Ledoublé et Dubruil-Chambardel (1905) le retrouvent six fois sur 149 crânes d'Océaniens et dix fois sur une série de 7h40 crânes Européens. Il est signalé à nouveau par Schlaginhaufen (1905), Staurenghi (1906) ; Matiegka le dénomme (1906) crista astériaca inferior ; Hauser (1906) l'appelle processus astericus et 804 RÉUNION BIOLOGIQUE DE NANCY (12) tuberculum supra-mastoïdeum posterius. Waldeyer, dans un se- cond mémoire, indique sa fréquence dans les diverses races à la suite de l’examen d’une importante série de crânes humains. Nous avons eu l’occasion, en étudiant la collection de crânes conservés au musée d'anatomie de la Faculté de médecine de Nancy, de retrouver à différentes reprises le tubercule rétro- mastoïdien. Bien que nos recherches ne portent que sur 200 crânes, nous avons recueilli un nombre de cas suffisamment démonstratifs pour nous permettre de formuler quelques re- marques au sujet de la signification anatomique de cette saillie osseuse. Nous avons observé le processus mastoïdeus sur des crânes d'Européens (Lorrains), d’Africains (Hovas) et d’Asiatiques (An- namites). Par contre, nous n'avons pu le retrouver sur une série de 14 crânes d'Océaniens (indigènes des Iles d’Oued, Belep, Santo. Mallicolo). Cette apophyse, qui se présente à un degré de développement variable, paraît n'être que l’exagération d’une saillie qu'on ren- contre habituellement sur la plupart des crânes humains et qu'on peut situer approximativement dans la région où la ligne courbe occipitale inférieure, changeant de direction, se porte d’arrière en avant. Elle ne correspond pas exactement à l’inser- tion du muscle petit chlique, de la tête, l'insertion de ce muscle s’effectuant, généralement, au contraire, au niveau d’une dé- pression de l’écaille. Elle se trouve placée -au niveau du point de convergence d’un certain nombre de crêtes. normales mais plus ou moins développées et situées à la limite des insertions des muscles grand complexus, petit oblique et grand droit pos- térieur de la tête. C’est ce qui explique pourquoi cette apophyse se prolonge souvent sous forme d'une crête parallèle à la lèvre interne de la rainure digastrique. La partie antérieure de -cette saillie n'est autre chose que la portion antéro-externe de la crête dite du grand droit postérieur de la tète et constituant, elle- même, la partie la plus externe de la ligne courbe occipitale infé- rieure. En résumé, le processus rétromastoïdeus se présente, soit sous la forme d’une saillie arrondie, soit sous la forme d'une crête mousse ; il mérite, suivant le ‘cas, le nom de tubercule rétromas- toïdien ou de crête rétromastoïdienne. Sa situation correspond à cette portion de l’écaille occipitale, comprise entre les insertions des muscles grand complexus, petit oblique et grand droit pos- térieur de la tête. Son importance varie avec celle des autres reliefs osseux de la base du crâne, Il convient de la considérer (13) SÉANCE: DU 12 AVRIL 805 comme étant en rapport avec le développement des formations musculoaponévrotiques de la nuque. (Laboratoire d'analomie de la Faculté de médecine.) FORMES CINÉTIQUES DES NOYAUX NÉVROGLIQUES DANS LE NERF OPTIQUE DU BŒUr, par R. Coin. La névroglie du nerf optique du Bœuf est exclusivement com- posée d’astrocytes à longues expansions dont les gliofibrilles forment, entre les tubes à myéline, un plexus internerveux pluri- génique d’une extrême richesse. Ces sortes d'éléments ne sont pas, comme on a pu le croire, des cellules douées d’une faible activité physiologique, une fois terminée la différenciation on- togénique. Si, en effet, leur aptitude reproductrice a été vérifiée depuis longtemps dans les lésions expérimentales ou patholo- giques de la substance blanche, les particularités. de leur activité normale sont moins connues et il est intéressant de réunir les faits qui la manifestent. Le nerf optique du Bœuf en fournit un exemple très démonstratif. Sur les coupes longitudinales de cet organe, colorées par les méthodes cytologiques, la névroglie in- irafasciculaire apparaît sous forme de colonnes rectilignes, for- mées, indépendamment du cytoplasma et des gliofibrilles, par les noyaux placés en séries linéaires. L'examen de ces noyaux, rendu très facile par suite de cette disposition, autorise à penser que les cellules névrogliques adultes possèdent des propriétés éla- boratrices et reproductrices. On est frappé d’abord par le poly- morphisme de ces éléments, qui se traduit par des différences de volume, de forme extérieure, de structure et,.en même temps, de composition chimique quantitative. La forme qui peut ser- vir de point de comparaison est une sphère ou un ellipsoïde de 6-7 u de diamètre, renfermant des grains de chromatine iné- gaux, disposés irrégulièrement sur les travées et les points no- daux du réseau de linine, et plus nombreux à la face interne de la membrane qu’au centre. 11 existe, parfois, dans ces noyaux, un ou deux grains de chromatine plus gros qui peuvent être considérés comme un appareil nucléolaire (nucléole nucléinien). Ces noyaux de 6-7 u (ou petits noyaux) présentent plusieurs va- riétés : lés uns sont clairs, les autres sombres, d’autres, enfin, ont des contours irréguliers. Les noyaux sombres sont caracté- 806 RÉUNION BIOLOGIQUE DE NANCY (14) risés par un caryoplasma basophile et une plus grande abondance des grains de chromatine. Les noyaux irréguliers ont des formes incisées, bourgeonnantes ou incurvées. Dans les formes bour- geonnantes, la chromatine est condensée en granules assez gros et, souvent, il y a un seul granule par bourgeon. A côté de ces noyaux de petite taille, on réncontre un grand nombre de formes plus volumineuses, de teinte claire, mais caractérisées toujours par une irrégularité de contours très prononcée. Le grand dia- mètre de ces noyaux mesure 11-12 u, leur petit diamètre de 9-10; leur volume est donc beaucoup plus considérable que celui des noyaux de la première catégorie. Les formes sont ici très variées, depuis la forme simplement incisée, jusqu'aux formes bourgeonñantes, en croissant, en bissac ou même annu- laires.. Fréquemment, dans la concavité des noyaux en bissac, on aperçoit un centrosome constitué par un diplosome entouré d’une auréole claire. Ici encore, dans les formes où on peut dis- tinguer des lobes assez nettement individualisés, ceux-ci peuvent posséder chacun une quantité équivalente de chromatine. Un noyau bilobé renferme, par exemple, deux sphérules chroma- tiques, une pour chaque lobe ou quatre sphérules chroma- tiques, deux pour chaque lobe ; mais la répartition de la chroma- tine n’est pas toujours aussi régulière. D'ailleurs, en général, le nombre des noyaux bourgeonnants est supérieur à celui des noyaux lobés et les bourgeons sont assez petits par rapport à la masse du noyau. Signalons, encore, la présence de nids de cellules névrogliques dont le noyaux semblent constituer des groupes isogéniques, et des points, rares il est vrai, où l’on as- siste à la bipartition du corps protoplasmique consécutive à celle du noyau. Quelle est la signification de ce polymorphisme des noyaux névrogliques dans un organe nerveux purement conducteur ? Il s’agit évidemment de faits de même ordre que ceux qui ont été signalés par Dimitrova (1901), Achucarro et Sacristan (r9r2), J. Verne (1914), dans les cellules de là glande pinéale, et, par d’autres auteurs, au cours de l’histogenèse de la névroglie ou dans des cas pathologiques. J’ai constaté de la façon la plus nette l’appauvrissement en chromatine des noyaux tuméfiés sans pouvoir d’ailleurs conclure à leur transformation vésicu- leuse et à leur disparition. D'autre part, il ne me semble pas douteux que les cellules de la névroglie fibrillaire normale sotent susceptibles de se diviser par amitose ce que Cajal admet déjà de la névroglie protoplasmique. Ces divisions peuvent, suivant les cas, être considérées comme un phénomène de rajeunisse- ment cellulaire ou comme un phénomène agonique. En tout état de cause, les formes cinétiques des noyaux névrogliques doivent (45) SÉANCÉ DU 12 AVRIL 807 ent être rangées parmi les faits déjà nombreux qui traduisent l’ac- tivité physiologique des cellules de Deiters. (Laboratoire d’histologie de la Faculté de médecine.) INFLUENCE DE LA STATION SUR LA DIRECTION DES TRAVÉES OSSEUSES DU CORPS VERTÉBRAL, par Mure. Dans une communication à la dernière réunion de l’Associa- tion des anatomistes (1921), nous avions montré que les travées osseuses qui forment l'architecture du corps vertébral chez l'Homme présentaient une série de groupements et de directions différents, mais bien déterminés, sous l'influence de divers fac- teurs d'orientation ; il existe en particulier un facteur vasculaire et deux facteurs ben ous 5 x° à la partie moyenne du corps vertébral, il existe des troncs veineux se dirigeant de la périphérie vers la partie moyenne du bord postérieur ; les travées osseuses s’orientent le long de ces vaisseaux et forment une série de travées rayonnantes ; 2° la colonne vertébrale subit chez l'Homme, dans la station bipède, des pressions verticales et c’est dans ce sens que s’orien- . tent de nombreuses travées à la partie centrale du corps verté-. bral : 3° sous l'influence du poids des viscères, le rachis aurait une tendance invincible à s’'incliner en avant, s'il n’était main- tenu en rectitude par la contraction des muscles spinaux ; ceux- ci s insèrent sur les apophyses épineuses, sur les apophyses trans- verses, sur les lames vertébrales et la totalité de leurs efforts est transmise au corps vertébral par la colonne osseuse compacte du pédicule vertébral ; cette colonne osseuse s’épanouit dans le corps vertébral en faisceaux de travées osseuses horizontales ou obliques ascendantes et descendantes. I1 était intéressant de se demander si le changement d’orienta- tion de la force d’un de ces facteurs avait une influence sur la direction des travées osseuses ; nous avons étudié, en particulier, les modifications que pouvait apporter à l’architecture osseuse la station quadrupède. L'examen de vertèbres de Chien et de Mou- ton a montré qu'il y avait en effet une modification dans la di- rection des travées osseuses, spécialement de celles qui, chez l'Homme, orientées dans le sens vertical, sont fonction des pressions que la colonne vertébrale subit dans ce sens. Chez ces animaux, les corps vertébraux ne sont pas cylindriques mais 808 RÉUNION BIOLOGIQUE DE NANCY (4€) leur face intérieure est fortement concave. À la partie toute pos- térieure du corps vertébral, il existe, comme chez l'Homme, une série de travées osseuses jetées entre les deux plateaux; à la partie antérieure, la disposition est tout autre: les travées osseuses partent du sommet de la concavité vertébrale et de là s’épa- nouissent en arcs vers les deux plateaux ; cette disposition se ré- pète sur toutes les vertèbres, de sorte que la colonne vertébrale présente dans sa longueur une série d'arcades osseuses dont les extrémités s'appuient sur le sommet de la concavité de la face antérieure de deux vertèbres voisines ; chaque arcade est. inter- rompue à sa partie moyenne par le cartilage intervertébral, qui qui donne un peu d'élasticité et de souplesse dans la con- tinuité de ces arcs-boutants osseux. Cette disposition permet à la colonne vertébrale d'offrir une plus grande résistance aux tractions multiples qu’elle subit sur sa face antérieure chez les animaux quadrupèdes. (Laboratoire d'anatomie normale). {mp. A. DAVY et FILS Aïné, 52, rue Madame. Paris Le Gérant: A. DAVY. [PRÉPARATIONS COLLOIDALES Métaux colloïdaux électriques à petits grains. Colloïdes électriques et chimiques de métalloïdes. 5 <——— Ca {| ELECTRARGOL ELECTROGUPROL )nd. Toutes les Ampoules de 5 cc. (6 par: botte). Maladies | al (argent) maladies Core en ad Ne ru infectieuses. Ampoules de ee LE par Het infectieuses z Traitement Ambpoules.de 10 cc. {3 par botte Ô É É r: EG. &e 25 cc. (2 par: boîte) spécificité ELECTROS L NIUM st du AE nn Pre. -gouttes.} pour l’agent APpOURE Se GiGc" Gp botte), Cancer. Ovuies (8 par botte). pathogène. \ Pommade (tube de 30 grammes). ELECTROMARTIOL (Fer) ELE T ROL ze Ampoules de 2 cc. (12 par botte). | Ç RAU (Or) Ampoules de 5 cc. (6 par boîte). Syndrome Ampoules de 1 ce. (12 par boîte). ë anémique . j Ampovles de 2 cc. (42 par boîte). ARRHENOMARTIOL 4 Ampoules de 5 cc. (6 par boîte). (Fer colioldal + Arsenic organique) Ampoules de 10 cc. (3 par botte). 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ER NR 7 Aie is a à mél = : -PUBLIÉS LE VENDREDI DE CHAQUE SEMAINE Séance du 7 Mai 1921 — —— mr | PARIS MASSON ET Ci, ÉDITEURS LIBRAIRES DE L'ACADÉMIE DE MÉDECINE ; ‘120, BOULEVARD SAINT-GERMAIN {(Vie) s. Les comptes rendus paraissent chaque semaine sauf pendant les vacances de la Société. | . PRIX DE L'ABONNEMENT POUR 1924 : France : 40 fr. — Etranger : 50 fr. de Prix pu NUMÉRO : 2 fr. . Les abonnements sont reçus par MM. MASSON et Cia Éditeurs, “ 120, Boulevard Saint-Germain, Paris # 4 matt SES LEE Toutes les notes doivent être remises sous ae de dactylographies, ne varietur, sans lectures douteuses ; elles ne doivent pas Hb l'étendue réglementaire. | Ces conditions sont formelles. TARIF DES TIRÉS A PART Le prix des tirés à part est abaïssé à : 13 francs rour 50 tirés à part (2 pages). 15 — — 100 : — (2 pages; 18 — = HOME. :, (4 pages): 21 — AR (4 pages). Les demandes de tirés à part doivent être portées sur les dactylogra- phies; les factures réglées directement à l'imprimerie. Les auteurs peuvent contrôler la correction typographique de Que notes, le jeudi à 140 heures, chez les imprimeurs, MM. Davy, 52, rue Madame, Paris 6. | COMPTES RENDUS HEBDOMADAIRES DE LA SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE SÉANCE DU 7 MAI 1921 Besson et de LAVERGNE : Simili- ‘tude des lésions produites chez le Lapin par les différents types de Salmonella humaines.. ....... Bixer (L.) : Modifications de la coagulabilité sanguine au cours de HiSerolhéraple 2.2. CaaucuARD (M. et Me A.) : In- fluence du chloral et du chlora- lose sur l’excitabilité des nerfs. Kris (C.), Davine (H.) ct Lir- JENQUIST (F.) : Etiologie et épidé- miologie de l’encéphalite léthar- Tes ere KozzMann (M.) : Sur les pre- mières phases du développement des leucocytes des Crustacés. .... Levapirr (C.) : Remarques à propos de la note de MM. C. Kling, H.: Davide et F. Liljen- AS ÉPRRE NL e Levapiti (C.) Harvier (P.) et Nicozau (S.) : Sur la présence, dans li salive des sujets sains, d’un virus produisant la kérato- conjonctivite et l'encéphalite chez OM D nee ns en des de Lorrer (M.), Degray (R.) et Toner (J.) : Les modifications chimiques du nerf vague pendant des tion NI eur e NaceoTTE (J.) : Réflexions sur quelques causes d’erreur dans re... ee l’examen histologique des greffes osseuses, à propos de la note de MM. Et. Jourdan et Imbert inti- tulée : : Trois observations de greffe osseuse expérimentale ».. NaTTAN-Larmier (L.) : Pénétra- 810 818 826 815 S10 817 819 828 SOMMAIRE tion du Trypanosome de la dou- rine à travers les muqueuses et- léShtécumente teen Risr (E.), AMEUILLE et vinA : Action du chlorure de cal- cium sur la diarrhée etles vomis- SOMÉNES ee PR Del . RoBert (L.): Appareil de do- sage des vaccins bactériens : dia- pDhanomebtreh battement ne Ronpeau pu Noyer : La résine mastic, milieu de montage des STODONES ARE er ne Ronpgau pu Noyer : Prépara- tion el conservation des phanères épidermiques parasitées STEFANOPOULO (G.-J.) : Culture du Spirochæta icterchemorragiæ en milieu vitaminé..... aies Zorra (G.) : Sur la culture en milieu N. N. N.du Leptomonas DYNRROCONSNEE PER EE AUTRES 824 822 Réunion de la Société belge de biologie. BroDEN (A.) et VAN Goipsenro- VEN (Ch.): Le diagnostic de la donnees nr Ar Bruyno:ne (R.) et Marsin (J.) : Au sujet des microbes devenus résistants au principe bacterio- DhAcOPEAAOREe De WaëLe (H.\ : Immun sation passive par des séroplasmes ad- TAUTUSÉLÉSNADERA OS DE REC Nozr (P.) : De l'obtention de la thrombozyme à l’état de pu- ROLE re eee ee ee Cine Renaux (E.) : Sur l’homogénéi- este etes eee. Biorocie. Compres RENDUS. — 1921. T. LXXXIV. 57 810 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE sation des crachats tuberculeux SLOssE (A.) : Une nouvelle in- et la recherche du Bacille de Koch toxication arsenicale profession- dans le pus d’abcès froids et d’a- TE et nn Panne DA 835 dénites suppurées et dans les SPERL (P.) : Contribution à UPUIES SAM nu tee 833 | l’étude de l’acido-résistance du Roskam (J.) : Globulins ettemps Bacille de Koch en culture homo- dé shuiemement- Peer CHA eenE P EE CRRPUCE 835: Présidence de M. Ch. Richet. SIMILITUDE DES LÉSIONS PRODUITES CHEZ LE LAPIN PAR LES . DIFFÉRENTS TYPES DE Salmonella HUMAINES, par Besson et DE LAVERGNE. Nous avons été conduits à classer le Bacille de Morgan dans le groupe des Salmonella, en raison de l'existence de coaggluti- nines Aertryck-Morgan-Castellani. Pour vérifier notre conclusion, nous avons recherché si les différentes types de Salmonella hu- maines ne reproduiraient pas des lésions semblables à celles que nous avions obtenues chez le Lapin avec le Bacille de Morgan. ‘Une culture de 18 heures, sur gélose, de paratyphique B., Aertrvck, Gärtner, Castellani, Morgan, est émulsionnée dans de l’eau physiologique, à une concentration d'environ 5 mil- : liards par c.c. Après chauffage à 70° pendant 50 minutes, mise en ampoules et séjour de 3 à 4 jours à la glacière ; 3 c.c. de chaque émulsion sont injectés dans la veine d'un Lapin de : kg. 500. : Environ 3 heures après l'injection, apparition chez tous les Lapins d’une diarrhée profuse, souillant largement les animaux et leur cage. Atteinte de l’état général : dyspnée, inquiétude. Entre la ro° et la 2/° heure, tous les animaux succombent suc- cessivement. À l’autopsie, on constate que toutes les lésions ont le même siège et sont du même-type à quelques nuances près. C'est d’abord une vascularisation intense des vaisseaux mésen- tériques et de la paroi de l'intestin grêle, dont les anses sont hortensia. À l'ouverture, on note sur la paroi intestinale un piqueté de petites suffusions hémorragiques. La dilatation vas- culaire se voit aussi sur l’estomac dont les vaisseaux sont très apparents, et dont la muqueuse rouge et exfoliée présente fré- quemment des taches ecchymotiques. L’appendice est d'ordi- naire très vascularisé aussi, et quelques taches hémorragiques punctiformes peuvent s'observer sur le: cæcum. Ensuite, chez tous les animaux, c’est l'existence de plaques de Peyer (de 5 à 9) SÉANCE DU.7 MAI 811 hyperthrophiées, et qui presque toujours sont truffées de suffu- sions sanguines. Ces plaques siègent des préférence sur les der- nières parties du grêle, parfois aussi sur le cæcum. Enfin, sauf chez l'animal qui a reçu l'injection de paratyphique B., où cette lésion est moins nette, existence de courts segments du grèle qui tranchent sur le reste des anses par leur coloration groseille, toutes les tuniques étant dissociées par l'hémorragie ; le contenu intestinal à ce niveau est lui-même fortement teint en rouge. C'est la véritable entérite hémorragique. Uné émulsion analogue, préparée avec dé l’Eberth et du Hiss, n'a pas tué les animaux, qui 20 jours après l'expérience. sont en parfait état. Déjà, les caractères culturaux et biochimiques des Bacilles de Morgan et de Castellani rapprochaient ces espèces du groupe para B., Aertryck-Gärtner ; des coagglutinines accusaient la pa- renté ee le Bacille d’Aertryck. L'action pathogène expérimen- tale les rapproche encore : de même que chez l'Homme, les Bacilles de Morgan et de Castellani, comme les autres Salmo- nella, déterminent soit des diarrhées simples, soit des grastro- emtérites aiguës. SUR LES PREMIÈRES PHASES DU DÉVELOPPEMENT DES LEUCOCYTES DES CRUSTACÉS, par Max Kozrmanx. Dans un travail déjà ancien, j'ai établi que les leucocytes des Invertébrés subissent une évolution qui, dans ses grands traits, est à peu près identique à elle-même dans tous les groupes. La forme la plus jeune est un élément à noyau clair, souvent nu- cléolé, entouré d’une écorce protoplasmique peu épaisse, fréquem- ment basophile, en un mot, une cellule analogue au « petit Iym- phocvte » des Vertébrés. Cet élément évolue ultérieurement pour aboutir à des formes de plus grande taille, à noyau polymorphe t à des cellules granulées. Dans une certain nombre de cas (Crus- tacés, Scorpionides, etc.), il existe, en outre, comme on sait, un organe Iymphoïde qui est le lieu de formation des leucocytes de remplacement. Cet organe, en effet, renferme des éléments sem- blables aux plus jeunes leucocytes du sang et de nombreuses mi- toses. : : Il y a, cependant, quelque chose de plus et je crois que le petit lymphocyte (leucocyte hyalin, stade I de mon précédent travail) n'est pas encore la forme primitive des leucocytes des Crustacés. À côté des éléments à faible protoplasma, on constate, en effet, 812 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE a EEE ME Re ee dans l'organe lymphoïde, la présence de gros noyaux plus grands, plus clairs, fréquemment ovalaires, souvent plongés par groupes de deux ou trois dans une masse cytoplasmique indivise. La si- gnification de ce fait, que j'avais hésité autrefois à interpréter, m'est apparue évidente par l'étude de Caridinia desmaresti. J'ai pu alors étendre mon interprétation à l'Ecrevisse et retrouver les mêmes faits, bien que moins nettement, chez Carcinus moenas. L'organe lymphoïde de ces Crustacés contient, dans les mailles d'un réseau conjonctif, des éléments de deux sortes. I. Des lym- phocytes formés d'un noyau assez chargé de chromatine sous for- me de gros caryosomes et d’un ou plusieurs nucléoles ; le cyto- plasme est peu développé. IT. Des éléments à grand noyau, ova- laire, clair, où la chromatine est répartie en nombreux et fins caryosomes, contenant également un nombre variable de nu- cléoles irréguliers ; le cytoplasme est bien plus abondant, égale- ment un peu basophile. Ces noyaux sont, ou bien isolés dans leur gangue cytoplasmique, ou bien réunis par 2-4 dans une masse syncytiale, cas très fréquent dans le Carcinus moenas, plus rare, dans l’Ecrevisse. Les mitoses se rencontrent dans deux espèces d'éléments. Il n'y a aucun doute que les lymphocytes ne dérivent des cel- lues à gros noyau. On observe tous les passages possibles. Sou- vent aussi, on peut voir un lymphocyte typique découpé dans un nodule syncytial. D'autre part, l’évolution inverse n'est pas pro- bable ; la destinée des leucocytes est de passer dans le sang ; or, on rencontre dans ce liquide des lymphocytes en grand nombre, jamais de cellules à grand noyau clair. En résumé, le lymphocyte (leucocyte hyalin, stade I) n'est pas la forme primitive des leucocytes des Crustacés. Il est précédé par une forme encore moins différenciée, à noyau moins spécia- lisé et à protoplasma plus abondant. l'est d'intérêt de comparer ces faits à ceux qu'on connaît chez les Vertébrés. On sait les discussions qu'a provoquées l’histoire des leucocytes des Mammifères et notamment la signification des leu- cocytes hyalins mononucléaires de grande taille (grands lympho- cytes, Iymphoblastes, myéloblastes, etc.). En vérité, l'accord n'est pas fait. Cependant, il semble se dégager cette conclusion que le petit lymphocyte dérive d’un « grand lymphocyte », c’est-à-dire d'une cellule à noyau plus volumineux, plus clair et à protoplas- ma proportionnellement plus abondant, et cela, tant chez l'adulte que chez l'embryon, tant chez les Mammifères que chez les Oi- seaux et Reptiles (Pappenheim, Schridde, Maximow, Dantscha- koff, etc.). Il est remarquable que cette idée se soit retrouvée aussi bien parmi les partisans des théories unicistes que parmi leurs SÉANCE DU Ÿ MAI 813 A ———————— adversaires, les dualistes. Les Crustacés me semblent présenter quelque chose d’identique. Je rapprocherai, enfin, le syncytium, observé chez les Crusta- cés, du centre germinatif des ganglions Iymphatiques, autre syn- cytium connu et décrit depuis Flemming. Currure pu Spirochæta iclerohemorragiæ EN MILIEU VITAMINÉ, par G.-J. STEFANOPOULO. Les travaux récents (x), relatifs à l'influence des vitamines sur le développement des Bactériacées, nous ont conduit à utiliser ces substances pour la culture des Spirochétidés et, tout d’abord pour la culture du Spirochæta icterohemorragiæ. Dans un laboratoire qui doit entretenir les souches nécessaires à la préparation du sérum et aux diverses réactions applicables à la clinique, seul le milieu au sérum de Lapin s’est montré jus- qu'ici réellement pratique ; mais, ce mélange a l'inconvénient d’avoir un prix de revient très élevé et sa préparation exige une perte de temps considérable. Le milieu suivant n’est pas coûteux et se prépare facilement : le caillot de sang de Cheval, séparé de son sérum et de la couenne, est broyé à travers une toile métallique assez fine et on l’étend de deux fois son volume d’eau physiologique à 8 p. r.000. Le mé- lange est chauffé, pendant un quart d'heure, à 80°, filtré sur papier Chardin et ensuite sur bougie Chamberland ; on obtient ainsi un extrait de globules sanguins (2) stérile. Dans ce milieu, sous couche d'huile de vaseline, à 28°, la multi- plication des Spirochètes atteint son maximum 4-6 jours après le réensemencement. Mais la densité des microorganismes n'est ja- mais aussi élevée que dans le milieu au sérum de Lapin. Les réensemencements, en revanche, se font aussi facilement et, ac- tuellement, nous avons réussi dix repiquages en série s'échelon- nant sur une période de deux mois et demi. Notons, enfin, que la persistance des Spirochètes dans le milieu en question est satis- faisante et que la transformation de ceux-ci en corpuscules sy produit beaucoup plus tardivement que dans le milieu eau phy- siologique-sérum de Lapin (3). (1) Sydney et Lloyd, Agulhon et Legroux, Kligler, Legroux et Mesnard. etc. (2) Voir. à ce sujet, les recherches de Legroux et Mesnard. C. R. Acad. des sc., séance du 12 avril 1920. (3) Voir, à ce sujet, les recherches poursuivies, dans ce même laboratoire, par Gieszezykiewicz. Ann. Inst. Pasleur, t. 34, p. 763, 1920. 814 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE C'est en vain que nous avons tenté d'améliorer le milieu au sang de Cheval par l'addition de peptone et de glucose. Par con- tre, il suffit d'ajouter au dit milieu 1/30 de sérum de Lapin pour provoquer un accroissement manifeste de la densité des germes. Le sérum de Cheval a une action empêchante. (Laboratoire de M. Auguste Pettit, à l'Institut Pasteur). LA RÉSINE MASTIC, MILIEU DE MONTAGE DES ARTHROPODES, par RoxpeAù pu Noyer. La résine mastic (Pistacia lentiscus, Térébenthacées) est en grande partie soluble dans l'alcool (9/10 environ). Le soluté se laisse, par évaporation ou distillation, concentrer jusqu'à consis- tance du baume, et constitue, en cet état, un milieu très conve- nable pour le montage des Arthropodes ou de leurs parties. Comparé ée à la térébenthine de Venise, que l’on emploie souvent dans le même but, le mastic a l'avantage d’une dessiccation beau- coup plus rapide. | La préparation est la suivante : La résine mastic, placée dans un nouet de linge, est mise à dissoudre dans 4 fois son poids d'alcool à 95°. La dissolution s'opère rapidement à l’étuve à 35°, surtout si le nouet est suspendu dans le bocal, qui doit être bien bouché. Par le repos, la partie insoluble se sépare. On décante, et on évapore — ou l’on distille — jusqu’à consistance de baume du Canada. Il faut conserver en flacons bien bouchés, de manière à éviter l'hydratation de l'alcool. Les pièces conservées dans l'alcool à 95° peuvent être portées directement dans le milieu de montage, entré lame et lamelle. PRÉPARATION ET CONSERVATION DES PHANÈRES ÉPIDERMIQUES PARASITÉES, par Roxpeau pu Noyer. Les solutions de potasse ou de soude, le chloral-lactophénol, etc., éclaircissent rapidement les phanères épidermiques, et sont d'ordinaire employées comme tels, dans l'étude des poils envahis par les champignons parasites. Mais dans le cas de la potasse ou de la soude, il est difficile d'obtenir des préparations stables. L'éli- mination de l’alcali est à peu près impossible, et son action sur le baume du Canada amène la formation de eristaux, ou d'un trouble de microcristaux. SÉANCE DU 7 MAI 815 La technique suivante, simple et rapide, a l'avantage de donner des préparations indéfiniment stables en même temps que très lisibles. On préparera la solution suivante : SORT Et To one Ammoniaque...... ROLCMCE Hausdistilée tn, OS NPA EOO C.C; On place les poils à examiner dans un verre de montre, avec le réactif, et on attend une quinzaine de minutes. On place alors sur la platine chauffante, en ayant soin de ne pas atteindre le point d'ébullition, on chauffe jusqu’à la disparition de l'odeur ammoniacale. La réduction de volume ne doit pas dépasser le tiers pour ne pas amener la cristallisation du sucre. On monte entre lame et lamelle dans ce liquide même, et on lute à la paraf- fine, ou au moyen du lut lanoline-colophane, dont j’ai donné an- térieurement la formule (x). : ErTioLocre ET ÉPIDÉMIOLOGIE DE L'ENCÉPHALITE LÉTHARGIQUE. Note de C. Kimwe, H. Dave Er F. LILJENQUIST, présentée par G. LEvaprni. Dans une note antérieure présentée récemment par M. Levaditi à la Société de biologie, nous avons rendu compte d'observations épidémiologiques faites en Laponie. À présent, nous tenons à donner un aperçu de nos recherches expérimentales opérées sur un grand nombre de cas depuis décembre 1919 jusqu'au 15 mars 1921. Voici nos conclusions générales. I. La substance cérébrale d’un cas mortel d'encéphalite léthar- gique, prélevée assez à temps après la mort aseptiquement, ne ré- _vèle généralement pas de bactéries sur lame ou en culture. IT. Nous avons réussi à provoquer l amaladie chez le Lapin, en inoculant par la voie cérébrale des matériaux provenant de cas _d’encéphalite (substance cérébrale, secrétions naso-pharyngées, matières fécales). Par contre, nous n'avons pas réussi, malgré -des essais réitérés — une trentaine d’inoculations — à reproduire la maladie chez le Singe. IT. Chez le Lapin, la période d’incubation est de deux à dix jours, ou bien elle est très longue (quarante à cinquante jours). Un animal est mort sept mois après l'inoculation. IV. Le Lapin manifeste les mêmes symptômes que l'Homme : élévation de la température, ataxie, tremblements, convulsions (x) C. R. de la Soc. de biol., 20 juillet 1918, p. 7AI. 816 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE cloniques, nystagmus. Chez les animaux malades longtemps après l'inoculation, nous avons constaté quelques jours avant la mort, en plus de l’ataxie, un état cataleptique. Y. Les altérations anatomo-pathologiques concordent avec celles observées chez l'Homme : hyperémie, infiltration des mé- ninges, formée par des cellules mononuclunéaires (Iymphocytes, polyblastes), infiltration perivasculaire de même nature dans la substance cérébrale. Dans les vaisseaux sanguins des masses hya- lines renferment de nombreux leucocytes. Chez les animaux tom- bés malades tardivement, les lésions sont très marquées et plus accentuées dans le mésocéphale. VI. Nous avons pu transmettre la maladie de Lapin à Lapin (jusqu’au 5° passage). VII. Le virus, invisible, traverse la bougie Berkefeld. Il se con- serve dans la glycérine (au moins pendant 23 jours). Il est in- cultivable. Sous ces rapports, notre virus montre les mêmes pro- priétés que celui de Levaditi-Harvier. VIII. La présence du virus a pu être démontrée dans les sécré- tions naso-pharyngées de sujets malades. IX. Le virus a été constaté également dans les selles de malades. X. Selon l’expérience acquise jusqu'ici, les sécrétions naso-pha- ryngées peuvent renfermer le virus jusqu'à r9 jours après le début de la maladie. XI. Le microbe se conserve dans les selles pendant au moins 5 jours. XII. Nos recherches expérimentales corroborent donc les. sup- positions faites par suite de nos observations épidémiologiques, à savoir que la maladie se transmet directement d'Homme à Homme. (Laboratoire bactériologique de l'Etat, Stockholm). C. Levapirr. — Les données énoncées par MM. Kling, Davide et Liljenquist dans la présente note, confirment intégralement les constatations que nous avons relatées, M. Harvier et moi, dans les travaux présentés antérieurement à la Société de biologie et dans notre mémoire paru dans les Annales de l'Institut Pasteur (t. 34, décembre 1920, p. 911). Les auteurs apportent cependant un fait nouveau, à savoir la présence du virus dans les matières fécales de sujets atteints d’encéphalite. Toutefois, nos constata- tions diffèrent des leurs en ce qui concerne la durée exceptionnel- lement longue de la période d’incubation (40 à 5o jours), fait que nous n'avons jamais observé jusqu'à présent et qui peut tenir à des différences dans la virulence du germe filtrant. SÉANCE DU Ÿ MAI 817 A —————————— SUR LA PRÉSENCE, DANS LA SALIVE DES SUJETS SAINS, D'UN VIRUS PRODUISANT LA KÉRATO-CONJONCTIVITE ET L'ENCÉPHALITE CHEZ LE LaAPIN, par GC. Levanrri, P. Hanvier et S. Nicorau. I. Lorsqu'on inocule au Lapin, par scarification de la cornée, la salive fraîche de certains sujets absolument bien portants et n'ayant jamais eu d'encéphalite, on provoque une kératite intense, qui débute après 24 et et 48 heures et s'accompagne de conjonc- tivite (1). Cette kérato-conjonctivite est tout à fait semblable à celle qui succède à l'innoculation du virus filtrant de l’encépha- lite [virus cérébral de Levaditi et Harvier (2)} ou du virus dit de « l’herpès labialis » de Blanc et Caminopetros (3). IT. Cette kératite est transmissible en série par inoculation cor- néenne. IT. Sertaines salives normales ne produisent que la kérato-con- jonctivite, mais dans un cas, au contraire, la salive inoculée à la cornée a provoqué, en plus de la kératite, Ia mort de l'animal le 8° jour (passage mort le 9° jour) avec des symptômes d'encépha- lite. Le Lapin mort offre des lésions cérébrales absolument comparables à celles de l’encéphalite expérimentale, quoique moins accentuées. | IV. Les animaux qui guérissent de la kérato-conjonctivite sali- vaire sont encore sensibles au virus de l’encéphalite, ce virus, ino- culé par scarification à la cornée guérie, engendre une kératite suivie d'encéphalite mortelle. V. Les microbes de la salive, cultivables sur les milieux habi- tuels aérobie et anaérobie, ne paraissent pas jouer un rôle impor- tant dans la genèse de la kérato-conjonctivite salivaire. VI. Le virus kératogène salivaire paraît lié aux éléments cel- lulaires de la salive (cellules épithéliales plates de la bouche). En effet, lorsqu'on centrifuge la salive virulente et qu'on inocule sépa- rément, par scarification cornéenne, d’une part le culot de cen- trifugation, et d'autre part le liquide surnageant, le premier se montre de beaucoup plus riche en virus que le second. VIT. La salive virulente, filtrée sur bougie Chamberland I (filtrat stérile), et inoculée de la même manière, engendre une kératite manifeste, quoique moins intense que celle provoquée par la salive non filtrée ou par le dépôt de centrifugation. (x) 7 résultats positifs sur 12 inoculations ; 4 salives virulentes sur 8. (2) Levaditi et Harvier. C. R. de la Soc. de biol., 1921, t. 84, p. 300. (3) Blanc et Caminopetros. C. R. de la Soc. de biol., TOM USD - 769 et LA La 4 k précédentes: C. R. de l’Acad. des sc., mars r9o1, n° r1. 818 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE . Cette note préliminaire sera complétée par des données concer- nant : a) les relations entre le virus salivaire et ceux de l’encépha- lite épidémique d’une part, de l’herpès labialis, d'autre part ; b) le rapport entre la virulence de la salive de certains sujets bien portants et le rôle de ces sujets en tant que porteurs sains du germe de l’encéphalite épidémique. (Institut Pasteur de Paris et Laboratoire de Médecine expérimentale de la Faculté de Médecine de Cluj, Roumanie). ! MODIFICATIONS DE LA COAGULABILITÉ SANGUINE AU COURS DE LA SÉROTHÉRAPIE, par LÉON BINEr. Au cours de recherches entreprises sur les réactions sériques avec notre Maître, M. André Jousset, nous avons été amenés à suivre quotidiennement la coagubilité du sang d'une vingtaine de sujets soumis à la sérothérapie (sérothérapie antidiphtérique massive dans un cas de paralysie diphtérique, sérothérapie anti- bacillaire chez les autres malades). Nos explorations ont été effectuées à l’aide de la méthode que nous avons proposée avec M. Ch. Achard (x). Le sang est pris par une piqüre, sur la pulpe du doigt enduite d'huile de vaseline ; une goutte de ce sang du volume d'une petite lentille est reçue dans un petit cristallisoir, rempli d'huile de vaseline et placé lui-même dans un cristallisoir un peu plus grand, contenant de-l'eau à 15°. Toutes les minutes, la pointe d’un tube capillaire est plongée dans _ l'huile de vaseline jusqu’au contact de la goutte de sang ; tant que celle-ci reste liquide, on voit monter, par capillarité, une pe- tite colonne rouge dans le tube : quand le sang est pris en masse, le tube reste rempli d'huile de vaséline incolore. Les variations du temps de coagulation du sang se sont tou- jours faites dans le même sens ; nous rapporterons une obser- vation type : D.,-28 ans, a un temps de coagulation, le 6 et le 7 octobre, qui est de 14 minutes. On lui injecte roo c.c. de sérum équin anti- bacillaire (Jousset). Le lendemain, temps de coagulation, 4 minu- tes 1/2. Les jours suivants, on note successivement 12’, q 1/2’, 11”, 11”, 19°, 17, 18, 17, 170, 17,17. Le 20 octobre, on injecte 100 C.c. de sérum. On trouve le lendemain 14°, et dans la suite, (1) Ch. Achard et Léon Binet. Mesure du temps de coagulation du sang. C. R. de la Soc. de biol., 10 novembre 1917, p. 845 et Laboratorio, mars 1978. p. 509. PASÉANGE DU TANIA 819 He ma 08,018, 19, 20; 23, 21. Le 1° novembre, on injecte 100 c.c. de sérum. On enregistre les jours suivants 20’, 19°, 38, 350 3, 43, 28, 9h ,430, 31, 35-.1Le :5 novembre, à nou- veau, on pratique une injection de 100 c.c. de sérum, et on trouve un temps de coagulation qui est, le 16 novembre, de 17, le 17 novembre, de 21°, puis 23°, 23°, 27, MD OL 020% Un malade porteur de paralysie oi a un temps de coagulation de 19 minutes : on lui injecte 100 c.c. de sérum ; une heure après, temps de coagulation, 8 minutes, le lendemain, temps de coagulation, 7’; le surlendemain, on note 25°, puis 20’, Hop 2o 10 : Où rélnjiecte 100 Ce. de sérum)etl On enregisire ÉHCeeSmement 9 100 1710, 22,008, 10.20, 27,207. De nos vingt observations, nous pouvons conclure que, sous l'influence du sérum, on note : 1° une phase précoce, s'installant à partir de la :*° ou de la 2° heure, d'une durée variant de 24 à 48 heures et caractérisée par une hypercoagulabilité sanguine telle que le temps de coagulation est diminué de moitié ; 2° une phase secondaire, tardive, débutant le 4° ou le 5° jour après l'injection et caractérisée par de l'hypocoagulabilité sanguine. Lors des réinjections, les mêmes phases se reproduisent et on note de l’hypercoagulabilité, puis, secondairement, de l’hypo- coagulabilité sanguine, mais celle-ci prend alors une intensité particulière et il n'est pas rare de voir le fee de pose ten double de ce qu'il était antérieurement. L'hypocoagulabilité secondaire a son maximum lorsque le sujet présente des réactions sériques secondaires (réactions thermique, _cutanéé, articulaire, urinaire), mais elle s’observe aussi en dehors de toute poussée fébrile et de toute manifestation cutanée. Cette hypocoagulabilité sanguine, dans certains cas, était accompagnée de réactions cutanées purpuriques. Enfin, dans toutes nos obser- vations, à cette réaction sanguine di s’ajoutait une hypo- tension artérielle manifeste (rx). En résumé, à la suite d’une injection de sérum, la coagulabilité sanguine passe par deux phases : l’une, immédiate, d'hypercoa- gulabilité ; l’autre, secondaire, tardive, d'hypocoagulabilité. LES MODIFICATIONS CHIMIQUES DU NERF VAGUE PENDANT LA DIGESTION, par M. Loper, R. DEBray et J. TOoNxET. Dans une précédente note, nous avons signalé la présence de pepsine dans le pneumogastrique gauche du Chien et l’augmen- (1) André Jousset et Léon Binet. L’hypotension artérielle au cours de la séro- thérapie. Bull, et Mém. de la Soc. méd. des hôpitaux, 18 mars T92T. 820 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE EEE EN A te I CL tation de ce ferment pendant la digestion (1). Là ne se bornent point les modifications chimiques du nerf vague. Nous avons pris des Chiens, tantôt à jeun, tantôt à la 3° heure de l'absorption d'un repas complet d’eau, de soupe et de viande ; nous avons extrait et disséqué soigneusement le tronc du pneumogastrique gauche et nous avons pratiqué d’une part le dosage de l’eau, d'autre part, celui du chlorure de sodium contenus dans le nerf. Voici les résultats obtenus H?0 H20-" 1). -NaCI Poids - totale 0/0 0/0 de nerf desséché Nerf vague à jeun ...-.... 0,53 0,245 k4,30 0,379 Nerf vague en digestion .... 0,453 0,233 bx,33 0,931 Ainsi, la proportion d'eau et de sel varie notablement dans les deux états d'alimentation et d’inanition et s’accroît ici de 0,07 p. 100, là de 0,152 p. 100, du fait de la digestion. On pourrait supposer qu'il s’agit d’un phénomène banal auquel participent tous les nerfs de l’économie. Il n’en est rien. Le tissu nerveux du sciatique des mêmes animaux contient, il est vrai, une proportion notable et sensiblement égale d’eau : 47,65 p. 100, mais qui n’augmente pas dans la digestion. Il ne contient qu'un poids infinitésimal de sel, qui ne subit dans la digestion aucune variation appréciable. Aïnsi les modifications chimiques du nerf vague pendant la digestion lui sont propres. La quantité de sel qu’il contient est considérable, plus considérable encore à la suite du repas qu’en dehors de lui et dans le jeûne. Ces résultats nous apportent une nouvelle preuve de l'impré- gnation vraiment élective du nerf vague au cours de la digestion gastrique. APPAREIL DE DOSAGE DES VACCINS BACTÉRIENS : DIAPHANOMÈTRE BACTÉRIEN, par LéoPorp ROBERT. Ayant eu depuis quelques années à préparer de grandes quan- tités de vaccins bactériens (antipesteux et anticholérique surtout), nous en sommes arrivés à n'employer, pour cette préparation, que des cultures sur gélose en suspension dans un liquide isotoni- que, à l'exception des cultures en milieux liquides quels qu'ils soient. ; L'on sait la difficulté du dosage des vaccins bactériens ainsi préparés. Parmi les méthodes d'évaluation généralement em- () M. Locper, Forestier et Tonnet. Présence de pepsine dans le tronc du pneumcgastrique gzache. C. R. de la Soc. de biol., février 1921. # | | SÉANCE DU 7 MAI 821 Re + — —— ployées, et surtout quand il s’agit de grandes quantités de vaccin, le procédé de dosage basé sur le degré d'opalescence reste en fin de compte le procédé de choix, car l'expérience montre que cette opalescence est facilement évaluable et correspond d’une manière suffisamment précise à la richesse bactérienne réelle de la sus- pension microbienne. Nous avons appliqué à la détermination de ce degré d'opales- cence le principe de l’hémoglobinimètre de Gowers et Sahli et nous avons, dans ce but, fait construire par MM. Stiassnie un appareil : le diaphanomètre bactérien. Ce diaphanomètre se compose de deux tubes de diamètres et de parois exactement semblables. Le tube À est gradué en quarts de centimètre cube de o c.c. à 15 c.c. et coiffé d'un bouchon de caoutchouc qui en permet le renversement (il n’y a pas intérêt à descendre au delà de celte graduation en quarts de c.c.). Le tube B contient la suspension microbienne étalon qui va servir de point de comparaison. Il est scellé à la lampe et peut, par con- séquent, être facilement agité. Il y a autant de tubes B que de variétés de vaccins. Les deux tubes sont supportés dans un mon- tant en aluminium bruni dont la forme rappelle celle de l’'homo- globinimètre de Gowers et Sahli et qui a l’avanatge de ne laisser passer les rayons lumineux qu’au travers des émulsions micro- biennes, rendant ainsi la lecture très rapide. Le principe consiste ; 1° à faire à l’aide des cultures une sus- pension microbienne épaisse de volume connu ; 2° à prélever un volume également connu de cette suspension épaisse et à l’intro- duire dans le tube À ; 3° à amener par addition progressive du liquide de suspension (eau salée ou eau fluorurée) l’opalescence du tube À et du tube B à égalité. Soit P le volume total de la suspension microbienne épaisse, soit N le volume de cette émulsion sur laquelle on opère, soit R la quantité de liquide de suspension ajouté (R=le chiffre obtenu sur la graduation diminué de N). La quantité L du liquide de suspension à ajouter à l’émulsion microbienne épaisse totale pour obtenir un vaccin de même ri- chesse que le tube étalon sera : La détermination de R est le temps le plus délicat de la mani- pulation. En pratique, nous avons pris l'habitude de confirmer la justesse de l’évaluation de l’opalescence par la recherche de l’apparition à travers l’émulsion bactérienne d’un montant verti- cal d’une des fenêtres du laboratoire toujours pratiquée à la même distance. Dans le cas de nos étalons, l’apparition du montant de 822 | SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE la fenêtre à une distance de 5o, 60 ou 70 centimètres, suivant l’étalon envisagé, nous donne l'égalité d'opalescence optima cher- citée: Nous avons l'intention de déterminer par la suite un procédé plus précis basé sur l'apparition, à travers les tubes À et B, d’une source lumineuse colorée d'intensité constante. Il appartient à chaque laboratoire de préparer les tubes étalons nécessaires. Nous avons l'habitude de fixer la richesse bactérienne des nôtres en eau fluorurée par la combinaison de la méthode de Wright, du procédé de la pesée et aussi du résultat expérimental des injections d'un vaccin de même force préparé avec la même souche. La suspension épaisse microbienne est obtenue par l’introduc- tion dans les vases à culture (fioles de Roux ou similaires, fioles de Fernbach) d’une faible quantité du liquide de suspension. En général, il faut compter pour un développement moyen des cul- tures 5o c.c. pour les boîtes de Roux, 100 C.c. pour les fioles de Fernbach de grand volume. Le dosage des vaccins polyvalents se fait de la même manière séparément pour chaque variété. Les émulsions sont ensuite mé- langées. En pratique, les résultats ainsi Fi sont excellents et la durée totale du dosage du vaccin, l'appareil étant bien-réglé, ne dure pas en tout dix minutes. (Institut Pasteur de Bangkok). SUR LA CULTURE EN MILIEU N. N. N. pu Leptomonas pyrrhocoris, par G. ZoTrA. J'ai donné, en 1912, la description morphologique d'un Lepto- monas pyrrhocoris vu en France par L. Léger et Duboseq (x) et que j'ai rencontré en Roumanie chez les Pyrrhocoris apterus comme parasite de l'intestin et de la cavité générale (2). Le déve- loppement de ce Trypanosomide ne comporte ni stade crithidien, ni trypanoïde. D'autre part, il présente la particularité remar- quable de traverser la paroi de l'intestin, pour envahir la cavité générale et ensuite les glandes salivaires de l’hôte. À ce double point de vue, il est intéressant d'étudier les particularités de son cycle évolutif. J'ai rencontré le même Flagellé chez les Pyrrho- 1) Lécer et Duboscq. Arch. Zool. exp. et gén... s. 5, t. 5, xgro, p. 233. ) G. Zotta. Annales scientifiques de l'Université de Jassy, t. 3 10-223, EP ES TT ne NE ee SÉANCE DU 1 MAI 829 EEE me 2 en C2 QU NE CU UN coris aplerus des environs de Paris, et reprenant — grâce à l’ac- cueil bienveillant que j'ai trouvé dans le laboratoire de M. le P' Mesnil — l'étude expérimentale de quelques détails de sa bio- logie, j'ai voulu d'abord l'obtenir en culture pure. Ces essais ayant pleinement réussi, je résume dans cette note le procédé d'ense- mencement et quelques observations faites sur le Flagellé en culture. J'ai procédé de la manière suivante. Un Insecte, dont la cavité générale renfermait des Leplomonas sans autres microbes, était lavé à plusieurs reprises dans de l’eau physiologique, ensuite trempé dans l'alcool absolu et flambé, rapidement. On coupait avec des ciseaux stériles les antennes et les pattes antérieures et, en pressant doucement l'abdomen, on faisait sourdre quelques gouttes de sang. On aspirait ce sang dans une pipette et on-ense- mençait directement dans l’eau de condensation d’un ou de deux tubes du milieu N. N. N. que l'on gardait à la température de 18°-22°. Dans les premiers 4-5 jours après l'ensemencement, on ren- contre les Flagellés dans les couches superficielles du liquide de condensation ; mais, avec le temps, ils deviennent de plus en plus rares, et plus tard, on ne rencontre que quelques individus dans les prélèvements, que l’on fait à l’anse. Ce n’est qu'après 15 ou 20 jours qu'ils redeviennent nombreux. À partir de ce moment, les cultures se maintiennent en bon état, elles sont pures et repiqüa- bles en série. Certains de mes tubes sont déjà au quatrième re- piquage. Pendant la période de dépression signalée plus haut, les Flagel- lés, qui disparaissent des couches superficielles, se retrouvent au fond du liquide de condensation. Là, ils subissent quelques modi- fications dont les principales consistent dans la réduction et sou- . vent la disparition du Flagellé libre, qui reste réduit à sa partie intracytoplasmique, la réduction du corps lui-même jusqu'au tiers de ses dimensions normales, l’aplatissement de l'extrémité postérieure et l’étalement de la partie antérieure en une large ironçature oblique. Le blépharoplaste se rapproche en même temps du noyau. Les Leptomonas se transforment ainsi en formes très courtes, trapues, qui rappellent de près les formes « en grain d'orge » décrites par les auteurs dans l'intestin de certains Insec- tes. Les Flagellés ainsi réduits sont très peu mobiles, ils s’accu- mulent au fond du liquide de condensation et s’y accolent les uns aux autres, par leurs faces latérales, en des paquets qui diffèrent nettement des rosettes d'agglomération de divers Trypanosomides intestinaux. Ces paquets sont typiques et semblent caractériser ‘les premières phases de multiplication active. J'ai rencontré les 824 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE mêmes paquets dans des cas d'infections expérimentales, au début de la période d’invasion. C'est dans ces paquets que les Flagellés se multiplient active- ment. Les formes jeunes qui en sortent restent encore longtemps accolées, jusqu’à ce que, par suite du développement de leur appareil locomoteur, elles se détachent et nagent librement dans le milieu ambiant. Les formes libres évoluent rapidement: vers l’état adulte et gagnent les couches superficielles du liquide de condensation. Les adultes sont des formes aciculaires typiques, à corps long et svelte, aux extrémités très effilées, au flagelle for- tement développé. Elles correspondent en tout aux « aciculaires » que j'ai décrits, en 1912, dans le sang de Pyrrhocoris apterus, Les adultes continuent à se multiplier par division longitudinale. En résumé, le Flagellé Leptomonas pyrrhocoris peut facilement être cultivé en milieu N. N. N. en partant du sang de la Punaise infectée. Dans les cultures, les Flagellés passent par une période de dépression pendant laquelle ils tombent au fond du liquide de condensation où ils subissent des modifications conduisant aux « grains d'orge » des auteurs. Ils s'accumulent en paquets et se multiplient activement. Les individus jeunes évoluent directe- ment vers l’état adulte représenté par des « aciculaires », iden- tiques à ceux que l’on rencontre dans le sang de la Punaise in- fectée. Les résultats positifs dans la culture en milieu. N. N. N. du Leplomonas pyrrhocoris apportent donc une contribution nou- velle s’ajoutant aux résultats acquis jusqu’à présent dans la cul- ture des Trypanosomides, depuis les premiers travaux de Novy- Neal-Torrey. (Laboratoire du P° Mesnil, à l’Institut Pasteur). PÉNÉTRATION DU TRYPANOSOME DE LA DOURINE A TRAVERS LES MUQUEUSES ET LES TÉGUMENIS, par L. NATTAN-LARRIER. Le Trypanosome de la dourine, qui traverse la muqueuse vagi- nale plus facilement encore que le Trypanosome de la maladie de Chagas, ne peut-il, comme ce dernier, franchir ni la peau, ni la muqueuse conjonctivale, ni la muqueuse rectale ? Quoique d'importants travaux aient déjà été publiés sur cette question, nous en avons repris l'étude et pour mieux comparer le pouvoir de pénétration des deux Trypanosomes, nous avons fait nos re- cherches sur la Souris à l’aide d’un virus fixe très pathogène pour cet animal. + Et Etre SÉANCE DU 1 MAI 825 ————————_——_—_—_—_—_——————_——— Expérience 1 : Le virus est recueilli sur la Souris 52. Chez cette Souris, l'infection s'était développée 42 heures après l’inoculation sous-cutanée du virus et détermina la mort de l'animal le 5° jour. Le 22 janvier, une goutte de sang citraté contenant de très nom- breux Trypanosomes, 4° jour de l'infection, est laissée en contact pendant deux minutes avec la muqueuse conjonctivale des Sou- ris 35, 36 et 37. Souris 35 : du 22 au 31 janvier, pas de Trypano- somes. Le 31 janvier, Trypanosomes très très rares. Les 1, 2, 3 février, pas de Trypanosomes. Les 4 et 5 février, Trypanosomes très très rares. Le 6 février, Trypanosomes très rares. Le 7 février, Trypanosomes nombreux. Le 8 février, la Souris meurt. Les Sou- ris 36 et 37 ne s’infectent pas. Expérience IL : Trois gouttes du même virus sont introduites, le 22 janvier, dans la cavité buccale des Souris 38, 39 et 4o. Les Souris 38 et 4o ne s’infectent pas. Souris 39 : du 24 janvier au 5 février, pas de Trypanosomes. Le 5 février, Trypanosomes très très rares. Les 6 et 7 février, pas de Trypanosomes. Le 11 février, Trypanosomes très rares. Le 12 février, Trypanosomes assez nom- _breux. Le 14 février, Trypanosomes innombrables. Le 17 février, la Souris meurt. Expérience III : Le virus est recueilli sur la Souris 55. Chez cette Souris l'infection s'était développée deux jours après l’ino- culation sous-cutanée du virus et détermina la mort de l'animal au 5° jour. Le 27 février, une goutte de sang citraté contenant des Trypanosomes très nombreux, 4° jour de l'infection, est laissée en contact pendant cinq minutes avec la muqueuse con- jonctivale des Souris 60 et 6r : ces animaux ne s’infectent pas. Expérience IV : Le 27 février, une goutte du même virus est introduite à l’aide d’une pipette mousse dans le rectum des Sou- ris 62, 63 et 64. Souris 62 : du 1°” au 10 mars, pas de Trypanoso- mes. Le 10 mars Trypanosomes non rares. Le 11 mars, Trypano- somes très nombreux. Le 12 mars, Trypanosomes innombrables. Le 13 mars, Trypanosomes très très nombreux. Du 14 au 21 mars, pas de Trypanosomes. Le 21 mars, Trypanosomes rares. Le 29 et le 23 mars, Trypanosomes très nombreux. Du 24 au 20 Mars, Trypanosomes innombrables. Le 29 mars, la Souris meurt, Les Souris 63 et 64 ne s’infectent pas. Expérience V : Le virus est recueilli sur la Souris 44. Chez cette Souris, l'infection s'était développée 24 heures après l’inoculation sous-cutanée et détermina la mort de l'animal au 5° jour. Le 6 fé- vrier, trois gouttes de sang citraté contenant des Trypanosomes très très nombreux, 7° jour de l'infection, sont étalées sur la peau de l'abdomen qui avait été épilé sur une surface de 2 cmq. Au bout de 25 minutes, le sang est soigneusement étanché à l’aide d'une lamelle de papier buvard. Souris 48 : du 6 au 14 février, BioroctE. CompTEs RENDUS. — 1921. T. LXXXIV. 58 826 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE RE CRE EN ER PE Le Lee mg RTE" ET Ne Le Ur pas de Trypanosomes. Le 14 février, Trypanosomes très très rares. Le 16 février, la Souris meurt. Souris 49 : du 6 au r2 février, pas de Trypanosomes. Le 12 et le 14 février, Trypanosomes très rares. Le 16 février, Trypanosomes assez nombreux. Le 19 février, Try- panosomes très nombreux. Le 21 février, Trypanosomes très très nombreux. Le 24 février, la Souris meurt. : En résumé, chez la Souris, la conjonctive, comme Rouget l’avait vu chez le Lapin, la muqueuse rectale, la peau épilée se laissent traverser par Tr. equiperdum, tandis qu’elles s'opposent au passage de Schizotrypanum cruzi. La pénétratoin du Trypano- some de la dourine ne s’est, d’ailleurs, pas toujours réalisée d’une manière constante dans nos expériences (r cas positif sur D pour la conjonctive, 1 sur 3 pour la muqueuse rectale, 2 sur 2 pour la peau épilée). La muqueuse des voies digestives supérieures qui, d’après Rouget, n’est jamais perméable à Tr. equiperdum ne s’est laissée traverser que chez une de nos trois Souris. Dans un travail antérieur, nous avons montré que Sch. cruzi semble la franchir plus facilement (x). INFLUENCE DU CHLORAL ET DU CHLORALOSE SUR L'EXCITABILITÉ DES NEREFS, par M. et Mme A. CHAUCHARD. Dans une précédente note, nous avons montré que, à dose anes- thésique, le chloroforme et la morphine ne modifient pas l’exci- tabilité des nerfs. Nos recherches ont porté ensuite sur l'action du chloral et du chloralose. Chloral. — Nous avons utilisé des solutions de chloral de 2 gr. 5o à 20 gr. pour 1.000 dans de l’eau physiologique. Les pré- parations neuro-musculaires de Grenouille (gastrocnémien avec son sciatique) sont plongées dans les solutions. On détermine à intervalles réguliers la rhéobase et la chronaxie. Voici quelques chiffres expérimentaux : Solution physiolozique Chlora) = D GEL Ê . TS Rhéobase Chronaxieen Titre ‘de la solution envolts 1/1000 de m.f. solution p. 1000 Rhéobase Chronaxie 1° 0,16 27 255 ©.,14 26 0 0,20 39 8,5 ‘après 6o m. 0,60 32 3° 0,14 30 TORRES ne Inexcitabilité 4° 0,20 28 20 — 15 m. Inexcitabilité L'inexcitabilité provoquée par les solutions à ro et 20 p. 100 (1) L. Nattan-Larrier. Revue de MÉOT COMpP., 1913, p. 282. Ha SÉANCE DU Ÿ MAI 827 est-elle due à une action sur le nerf ou à une action sur le muscle? Pour résoudre ce problème, nous avons'adopté le dispositif sui- vant : le sciatique est disséqué jusqu à la colonne vertébrale, sa portion distale étant laissée en place dans les muscles de la cuisse. On immerge dans le liquide en expérience la portion disséquée,. le gastrocnémien étant maintenu en dehors du vase et enveloppé de papier filtre imbibé de solution physiologique pour éviter la -dessiccation. Après 4o minutes d'immersion dans le chloral à 15 p. 1.000, il y a inexcitabilité. À ce moment, on dissèque la por- tion de nerf incluse dans les muscles de la cuisse ; on détermine la rhéobase et la chronaxie : on retombe sur les chiffres obtenus avant l'immersion du nerf dans la solution de chloral. Donc _ l’inexcitabilité observée est due à l’action du chloral sur le nerf. Si nous nous reportons au tableau ci-dessus, nous voyons que l’action du chloral sur le nerf ne se fait sentir qu'à une concentra- tion relativement élevée. De 2 gr. 5 à 8 gr. 5 pour 1.000 en effet, la chronaxie n'est pas modifiée. Il faut arriver à 10 QT. P. 1.000 pour observer l’inexcitabilité. Or, la dose anesthésique sur un Chien moyen varie de 2 gr. 4 à 5 gr. En rapportant ces chiffres au poids de l'animal ou même au volume de son sang, on voit que l’on est encore loin de la concentration nécessaire pour obte- nir une modification de l’excitabilité. Chloralose. — Pour l'étude de l’action du chloralose, les pré- parations neuromusculaires sont plongées dans des solutions à des titres variant de o gr. 15 à 7 gr. p. 1.000 gr. d'eau physiologique. En immergeant en même temps le nerf et le muscle, nous avons “obtenu les résultats suivants : pour les solutions de o gr. 15 à x I 8T. p. 1.000, pas de modification ; à 2 p. 1.000, après 60 minu- tes d'action, pas de modification de la rhéobase, léger allongement de la chronaxie ; après 75 minutes, inexcitabilité : à 7 p. 1.000, inexcitabilité après 15 minutes. En immergeant dans le chloralose le nerf seul avec le disposi- üf décrit pour le chloral, nous n’obtenons aucune modification -de rhéobase ni de chronaxie quel que soit le titre de la solution -et pour des durées allant jusqu'à 100 minutes. ns Nous avons vérifié par l'excitation directe du muscle comment se comporte son excitabilité quand, après avoir soumis nerf et muscle à l’action du chloralose, on n'obtient plus de réponse par le nerf. À ce moment, le muscle répond encore faiblement à l’ex- citation directe. Cette réponse reste limitée à quelques fibres su- perficielles, Quelle que soit l'intensité du courant, on n'obtient Jamais une véritable contraction. Le muscle a, d’ailleurs, changé d'aspect ; il présente une forme globuleuse et des rides transver- ‘sales. Il s’agit donc d’une action toxique sur le muscle, l’excitabi- lité du nerf n'étant pas modifiée même par les plus fortes con- : 828 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE un EN nee centrations. La dose anesthésique étant pour le chloralose de o gr. 15 par kgr. d'animal, on voit que les doses susceptibles de modifier la chronaxie sont éloignées de celles qui existent dans l'organisme au cours de l’anesthésie. Conclusions. — 1° À dose anesthésique, le chloroforme, la morphine, le chloral et le chloralose n'ont pas d'influence sur l’excitabilité des nerfs. 2° À dose toxique : le chloroforme élève la rhéobase et raccour- cit la chronaxie ; le chloral et le chloralose présentent une diffé- rence d'action remarquable, le premier agissant sur le nerf, le second sur le muscle ; la morphine ne modifie pas l’excitabilité. (Laboratoire de physiologie de la Sorbonne). RÉFLEXIONS SUR QUELQUES CAUSES D'ERREUR DANS L'EXAMEN HISTOLOGIQUE DES GREFFES OSSEUSES, A PROPOS DE LA NOTE DE MM. Er. JOURDAN ET IMBERT, INTITULÉE : Trois observalions de greffe osseuse expérimentale (1), par J. NAGEOTTE. L’excellente figure donnée par MM. Et. Jourdan et Imbert met. en évidence l'erreur qui s’est glissée dans l'interprétation des au- teurs. Comme il s’agit là d’une erreur fréquemment commise, et qui contribue à embrouïller la question des greffes osseuses, suf- fisamment compliquée en elle-même, il importe de la signaler et d'indiquer les moyens propres à l’éviter. Ce que les auteurs désignent comme os nécrosé, c’est leur gref- fon. Ce qu'ils considèrent comme de l’os « en voie de décalcifi- cation, de remaniement de sa structure, de destruction par ses- propres moyens », c'est un os nouveau, en train de se développer par métaplasie, au contact du greffon, dans le tissu conjonctif. D'une façon générale, lorsque l’on observe une seule phase im- mobilisée dans un processus que l’on sait être en évolution, il peut être difficile de savoir dans quel sens se fait la progression, et l’on est exposé à des illusions. C’est pourquoi il faut soit obser- ver plusieurs phases successives, soit introduire dans le dispositif expérimental tel repère qui permette à l'observateur de s'orienter. Dans les expériences que j'ai faites sur la greffe osseuse (2). j'ai pris soin de m'adresser à un os d'architecture définie (la pa- tte de l'omoplate de Lapin), dans lequel il est facile de juger _ (1) €. R. de la Soc. de biol., t. 84, p. : (2) J. Nagcotle. Ostéogenèse dans les des Sc, L, 177, 190. 1. greffes d'os mort. C. R. de l'Acad. En SÉANCE DU 7 MAï | 829 D RER MARGE a ni en Qu si une disposition constatée au microscope résulte d'une addition ou d’un retranchement au greffon introduit. En opérant ainsi, j'ai pu observer des formations identiques à celle figurée par MM. Et. Jourdan et Imbert, qui sont sans aucun doute des appositions d'os nouveau — et ce qui le démontre d’une façon absolue, indé- pendamment de toute considération morphologique, c'est que de pareilles constructions peuvent s’adosser et adhérer à des gr effons d'os tué et même à des greffons de cartilage tué. On arrive sans difficulté, par cette méthode, à connaître d'une façon plus ou moins complète la série des possibilités, et en même temps à préciser les détails morphologiques caractéristiques de chacun des processus possibles, dont le sens de la marche est net- ‘tement précisé. Mais on peut aussi, dans certains cas, saisir directement l’orien- tation d’un processus par l'analyse tiounelle des données re- cueillies à un moment quelconque de l’évolution, en mettant à profit simplement les connaissances générales relatives au tissu en cause. C’est ce qui se produit dans le cas figuré par MM. Et. Jourdan et Imbert. En effet, la partie que ces auteurs considèrent comme de l'os survivant possède une architecture entièrement dis- tincte de celle de la portion morte. Lorsqu'une échoppe s'est ac- erochée aux flancs d’une vieille église et y adhère, chacun devine ce qui s'est passé, parce qui 1 n’y a aucune concordance, autre que celle qui résulte de la juxtaposition, entre l’architecture des deux édifices. : Dans la figure donnée par les auteurs, l'orientation des ostéo- plastes vivants et morts montre que les trabécules de l'os vivant s’insèrent perpendiculairement à la travée unique de l'os mort, dont la disposition n’a pas été modifiée ; il n’y a aucune concor- dance dans l’architecture des deux os ; la limite entre eux est: tracée par une ligne d’adhérence nette, que l’on retrouve avec les mêmes caractères dans tous les cas où les dispositions expérimen- tales permettent d'affirmer, sans cause d’erreur possible, que l'os vivant est de nouvelle formation. Nous savons, par les travaux de A. Barth (r), dont j'ai vérifié l'exactitude, que le tissu osseux supporte très mal la transplanta- tion, et que la plus grande partie des ostéoplastes meurent. Mais à la période où MM. Et. Jourdan et Imbert ont pratiqué leurs exa- mens, les rapports entre les plages restées vivantes et le reste de l'os, qui est mort, diffèrent essentiellement de ceux qui sont re- présentés par la figure des auteurs : l'architecture osseuse n’est pas bouleversée et les parties où tous les ostéoplastes sont morts se continuent par transitions insensibles avec celles, toujours res- l (i) A. Barth. Lanyenbeck’s Archiv. Ï. Klin. Chirurgie, t. 44, 1893, 830 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE A GP Po SP TE CORTE TRUE EU SEE treintes, où il reste une proportion plus ou moins grande d’ostéo- plastes vivants. De plus, chacun sait que la substance osseuse est dépourvue de plasticité ; lorsqu'un remaniement se fait dans son architecture, les modifications de forme ne peuvent s'effectuer que par une sé- rie d'érosions destructives, qui laissent des cavités dans lesquelles s’édifient de nouveaux systèmes de Havers, adhérents intimement aux débris des anciens ; ces systèmes de remplacement se forment de toutes pièces et non par bourgeonnement des’ systèmes an- ciens. Ce processus de remplacement, qui est continuellement en activité dans l’os normal, évolue aussi dans l'os greffé, même lorsque celui-ci est mort après avoir été inséré dans les tissus vi- vants, et même lorsqu'il a été tué avant d’être greffé. Mais en _ pareil cas, la construction et l’adhéreñce de l’os nouveau aux par- ties anciennes ne supposent pas nécessairement le creusement préa lable d’une loge dans ces parties : on voit souvent ces phénomènes se produire au contact d'une face naturelle et non modifiée de: l'os greffé — c'est ce qui est arrivé dans le cas figuré par MM. Et. Jourdan et Imbert. Il convient d'ajouter que les conditions dans lesquelles l’os se forme et évolue sont extrêmement complexes ; nous ne les con- naissons pas encore, et c’est ce qui fait que nous ne comprenons pas la raison des variantes nombreuses observées dans les consé- quences physiologiques de la greffe osseuse ; d’un greffon à un autre, chez le même animal et dans la même région, en l’absence. de toute infection, les aspects constatés sont différents. C’est dire que le tissu osseux, soumis à des lois particulières, est un objet d'étude difficile — qu'il s’agisse des phénomènes de son évolution normale ou de ceux qui sont provoqués par sa transplantation, — et que les conclusions auxquelles l’expérimentation peut conduire à son égard ne peuvent nullement être généralisées aux autres formes du tissu conjonctif. D'ailleurs, chaque forme de tissu conjonctif doit être étudiée à part, en ce qui concerne la greffe, car les dispositions particu- lières à chaque variété jouent un rôle capital dans les résultats obtenus. nd md Av hu a Cités +éthai Mat Étel dns à 2e émis hotte dE Lit dla ACTION DU CHLORURE DE CALCIUM SUR LA DIARRHÉE ET LES VOMISSEMENTS, par E. Past, AŒuüILLE et Ravina. Pendant la guerre, les médecins américains se sont aperçu que: les injections intraveineuses de chlorure de calcium avaient une action favorable sur la diarrhée des tuberculeux. Ils injectaient ce SÉANCE DU 7 MAT. 831 sel en solution dans l’eau, à la concentration de 5 p. 100, sans dé- passer beaucoup la dose de 25 centigr. en 5 centimètres cubes par injection. Les résultats obtenus par cette méthode, satisfaisants dans quelques cas, ne donnaient pas de succès très constants ni très réguliers. Les essais que nous avons faits avec les doses et les concentrations indiquées ci-dessus nous ont donné quelques beaux succès, mais se sont montrés totalement inefficaces dans près des deux tiers des cas où nous avons tenté d’enrayer la diarrhée des tuberculeux par le chlorure de caleïum. Nous avons pensé que l'irrégularité de cette action, sa trop fré- quente défaillance étaient dues à une question de dose, et nous avons modifié la manière de faire de la façon suivante. Au lieu d'injecter une solution à 5 p. 100 nous injectons une solution beaucoup plus concentrée, à 50 p. 100. Au lieu d’injecter 25 cen- tigr. nous injectons 2 c.c. de la solution, c'est-à-dire au moins _x gr. de chlorure de calcium ; nous n’hésitons pas, si le résultat désiré n’est pas obtenu immédiatement à injecter 2 gr.; avec cette manière-de faire nous constatons ce qui suit : L'action sur la diarrhée est presque constante ; nous comp- tons les cas où le chlorure de calcium s’est montré complètement inefficace. Le plus souvent, la diarrhée est arrêtée dans les quel- ques heures qui suivent, souvent pour toujours, quelquefois pour un temps limité seulement au bout duquel l'injection d'une nou- velle dose de chlorure de calcium est nécessaire. Dans quelques cas, il y a seulement amélioration, c'est-à-dire diminution très marquée du nombre des selles. Tous ceux qui connaissent la ténacité de la diarrhée des tuberculeux apprécieront ces résultats. 2° L’injection de chlorure de calcium, même à haute dose, ne provoque aucune espèce de trouble chez l'Homme, lorsqu'elle est faite par voie intraveineuse. Cette innocuité absolue est d'autant plus remarquable qu expérimentalement il suffit parfois d’intro- duire 5o centigr. du même sel dans le courant sanguin d’un Chien de forte taille pour le tuer en quelques secondes. 3° L'injection ne produit pas d'accidents généraux nf de lésions pariétales de la veine qui sert à l'injection, malgré l’extrème hy- pertonicité de la solution. On n’a guère injecté jusqu’à présent dans le courant sanguin de solution concentrée à 5o p. 100. Gette concentration est parfaitement inoffensive pour ce qui regarde Je chlorure de calcium et probablement bien d’autres produits. Il est nécessaire que l'injection soit bien envoyée dans la lumière de la veine. Quelques gouttes de cette solution concentrée, éga- rées dans le tissu cellulaire produisent une escarre importante suivie d'une ulcération de très longue durée. Expérimentalement, l'injection sous-cutanée de chlorure de calcium en solution con’ 832 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE centrée nous a permis d'obtenir des abcès aseptiques sur lesquels nous reviendrons. 4° Ce qui est la partie la plus originale de notre travail, c’est que nous avons essayé le même traitement sur les vomissements des tuberculeux, et que nous avons obtenu des succès aussi com- plets que pour la diarrhée. Nos résultats se limitent à peu près à la diarrhée et aux vomis- sements des tuberculeux. Les essais faits sur d’autres diarrhées et d’autres vomissements, bien que leurs résultats soient encoura- geants, ne sont pas assez nombreux pour que nous en tenions compte. ELECTION D'UN MEMBRE TITULAIRE, - Liste de présentation. Première ligne : M. Pasreur-VaLLEry-Papor. Deuxième ligne : M. G. Roussy. n Troisième ligne : MM. Broco-RoussEu, GRIGAUT, M. LaBeé et NÈGRE. | VOTE. Votants : 16. M. Pasreur-Vazzery-RAporT obtient : 34 voix. Elu. M. G. Roussy — 6 voix. M. Gricaur —  Voix. ME DÉJERINE — I VOIx. 1 bulletin blanc. ERRATA. Par suite d'une erreur d'impression, un nom à été omis dans la liste des membres titulaires honoraires pour 1920 : TrouEssarrT (E.-L.), P. M. , 57, rue Cuvier G: Note de Er. RaBaup. T. LXXXIV, p. 765, ligne 22, au lieu de : observations, lire obscurations. | TR ————————_—_—_—_—Z——————r (B3) RÉUNION DE LA SOCIÉTÉ BELGE DE BIOLOGIE N SEANCE DU 30 AVRIL 1921 Bropen (A.) et Van GorpsEnxo- VEN (Ch.) : Le diagnostic de la LODRE Re de nee ae eue à Bruyno:ne (R.) et Maisin (J.) : Au sujet des microbes devenus résistants au principe bactério- phage DE WAELE (H.) : Immunisation passive par des séroplasmes ad- miaistrés « per OS » Norr (P.): De l’obtention de la thrombozyme à l’état de pu- reté Renaux (E.): Sur l’homogénéi- 2000050. 0° 90 9 0 0 0 «© CO SOMMAIRE 59 a 6o sation des. crachats tuberculeux et la recherche du Bacille de Koch dans le pus d’abcès froids et d’a- dénites suppurées et dans les urines RosxkaM (J.) : Globulins ettemps de saignement SLOSSE (A.) : Une nouvelle in- toxication arsenicale profession- RENÉ 5508 SPEHL (P.) : l’étude de l’acido-résistance du Bacille de Koch en culture homo- 200.0 29090009 .. ee... 09 Présidence de M. V. Gedoelst. SUR L'HOMOGÉNÉISATION DES CRACHATS TUBERCULEUX ET LA RECHERCHE DU BACILLE DE Koc DANS LE PUS D'ABCÈS FROIDS ET D ADÉNITES SUPPURÉES ET DANS LES URINES, par ERNEST RENAUX. 833 Contribution à . 55 Despeignes (1) a signalé la possibilité de rechercher les Bacilles tuberculeux dans lès crachats préalablement portés à l’autoclave à 120 degrés. Ayant invité un élève du laboratoire, M. Quintard, à vérifier le fait, j'ai été frappé de la grande facilité avec laquelle des produits ainsi traités peuvent être homogénéisés et j'ai été (à) GC. R. de la Soc. de biol., 29 janvier rg2r. 834 RÉUNION DE LA SOCIÉTÉ BELGE DE BIOLOGIE (54) EE ———_—_—_—— amené, après quelques essais, à adopter une technique simple et rapide que je crois utile de vous soumettre. Les crachats (r à 2 c.c.) sont portés à l’autoclave à r20 degrés. On maintient cette température pendant 2 ou 3 minutes, puis on laisse refroidir. Au sortir de l’autoclave on centrifuge un instant pour collecter les grumeaux, puis sa décante et on ajoute au culot 10 à 20 fois son volume de soude à 5 p. 1.000 ou de soude décinor- nale. Le volume de soude importe moins, bien entendu, que sa concentration. On porte le tube au bain-marie bouillant en agitant fréquemment et on l'y laisse jusqu’à dissolution complète du coa- gulum, c’est-à-dire 5 à 1o minutes en moyenne. On centrifuge alors le liquide encore chaud, car il arrive parfois qu'il devienne moins fluide par refroidissement. Durée de la centrifugation : 15 minu- tes à 2.000 tours. Le culot obtenu, très minime, constitue un mince enduit tapissant le fond du tube. On l’étale sur lames et on colore suivant la technique habituelle de Ziehl-Neelsen. II m'a paru avantageux de ne pas recolorer au bleu après décoloration à l'a cool : le bleu n’imprègne plus que des débris informes sans inté- rêt et donne à la préparation un aspect moins favorable. ; Par cette méthode très rapide (elle dure en tout 5o à 60 minu- | tes), j'ai toujours obtenu un enrichissement considérable des produits examinés : des crachats dans lesquels, par la méthode d'examen habituelle, on trouvait péniblement 1 ou 2 Bacilles après avoir examiné 20 à 30 champs microscopiques, en montrent cou- ramment 100 et 200 par champ. L'aspect est celui d’une culture de Bacilles tubereuleux. J’ai appliqué cette même méthode technique à la recherche des Bacilles de Koch dans des pus de coxalgie et d’adénite suppurée où les Bacilles sont toujours très rares. [ls furent trouvés rapide- ment dans tous les cas. Pour les urines, il est recommandable, et cela se conçoit, d'opérer sur le culot de centrifugation. Je crois inutile d’insister sur les avantages de la méthode : pas de contamination possible de l’opérateur, puisque les microbes ont été préalablement tués ; rapidité et efficacité qui engagent à appliquer cette technique d’une façon tout à fait constante dans les laboratoires de diagnostic. | à fr dar iii a", nine Sd Sd EN (Laboratoire de bactériologie de l'Université ie Bruxelles, P° Bordet). ? (b5) RUE SÉANCE DU 30 AVRIL 835. UNE NOUVELLE INTOXICATION ARSÉNICALE PROFESSIONNELLE, par À. SLOSSE. La dissémination et l'extension de la syphilis, séquelle de la guerre, ont déterminé une lutte énergique contre ce fléau social. Les gouvernements ont encouragé et soutenu l'organisation de nombreux dispensaires spéciaux, dans lesquels les malades reçoi- vent les soins nécessaires. Il résulte de cette lutte, que La médi- cation arsénicale est appliquée beaucoup plus largement qu'au- irefois. Un grand nombre de médeciris et d’infirmiers, attachés à ces dispensaires, ont été atteints, les uns, de vagues troubles diges- : ) ) 2 (æ tifs, les autres, de troubles définis, tels qu'un ictère intense et rebelle. La pensée commune des médecins qui firent la consta- tation de ces faits, fut de rattacher ces troubles à un état d’intoxi- cation arsénicale. J’ai analysé le sang, les cheveux, les ongles, ainsi que les urines d’un certain nombre de sujets ; j'ai pu consta- ter la présence de l’arsenis dans ces produits. Mes essais ont porté sur des quantités très minimes de substance, comme dans mes recherches antérieures sur la maladie du brai. Voici quelques données, à titre d'exemple. T..., infirmier, 15 gr. de sang, soit 3 gr. de matière sèche : an- . neau net. D..., médecin, ongles, o gr. 15 : anneau net. D..., médecin, cheveux, 1 gr.: anneau net. Ce ne sont là, à vrai dire, qu’un petit nombre d'expériences, mais il convient de remarquer qu'aucune expérience faite jus- qu'à ce jour, n'a donné de résultat négatif ou douteux. En exposant ces faits, dès à présent, j'ai eu pour but de prendre date et de me donner le temps nécessaire pour déterminer les voies d'entrée du poison, ainsi que certaines particularités de son action toxique. CONTRIBUTION À L'ÉTUDE DE L'ACIDORÉSISTANGE DU BAGILLE pe Koca EN CULTURE HOMOGÈNE, : par PAUL SPEux. Depuis Les recherches d'Arloing, Courmont et d’autres auteurs, il est admis que les formes non acidorésistantes du Bacille de Koch, type homogène, caractérisent les cultures jeunes et qu’au 836 RÉUAIUN DE LA SOCIÉTÉ BELGE DE BIOLOGIE (56) bout de quelques semaines, tous les Bacilles ArPenl le Ziehl ou l'Ehrlich (1). | En examinant à intervalles répétés des cultures homogènes en eau peptonée glycérinée (peptone Poulenc 1, glycérine 5, eau 100), milieu très favorable à la croissance du Bacille, j'avais pu consta- ter que, par la méthode ordinaire de Ziehl, la proportion des Ba- cilles non acidorésistants d’une même culture augmentait à cer- tains moments, aussi bien dans les premiers jours qu’au bout de plusieurs semaines. Je me suis alors demandé si ces variations n'étaient pas en rapport avec des modifications survenant dans le milieu nutritif lui-même et, me proposant d'étudier celles-ci, j'ai tout d'abord essayé, sur mes cultures, différentes techniques de coloration dans je but de choisir celle qui me donnait les résultats les.plus sûrs. Au cours de ces recherches préliminaires, je fus surpris de constater que des étalements de la même goutte de culture soumis à des fixations différant l’une de l’autre par l’emploi de l'alcool ou de la chaleur plus ou moins forte, me donnaient des résultats tout à fait opposés. L'alcool introduisant dans la technique un facteur important de modification, je me suis borné à étudier quelle était l’action de la chaleur de fixation sur la colorabilité de mes cultures. Voici comment j'ai sérié mes recherches : a) Milieux de cultures. — Outre le milieu signalé plus haut, j'ai employé les formules suivantes : 1° Peptone Poulenc 1, man- nite 1 ou 2, eau 100 ; 2° Peptone Poulenc r, glucose 1, eau 100 ; 3° Milieu de Calmette, Massol et Breton (2). Le Bacille de Koch « homogène » se développe bien dans ces différents milieux, mais ceux qui ne contiennent pas de glycérine donnent des Bacilles plus grêles et plus courts. Les tubes en ÉApANENCeE sont agités chaque jour. b) Etalement des préparations. — J’ai utilisé d’abord l’étale- ment direct de la culture. M'étant aperçu que, par la chaleur forte, les lames à milieu glucosé subissaient un début de caramélisation qui, si peu visible qu'il fût, diminuait artificiellement l’acidoré- sistance des Bacilles, j’ai systématiquement employé la centrifu- gation (V à X gouttes de culture émulsionnées dans 15 c.c. d’eau et centrifugées à grande vitesse ; décantation ; nouvelle émulsion dans l'eau et seconde centrifugation ; étalement du culot). cette manière, j'ai pu éviter l’action modificatrice du milieu lui- même sur la coloration. Il y a intérêt à ce que l’étalement soit (x) Voir notamment J. Courmont et L. Panisset.Précis de microbiologie, Paris, 1914, p. 48o. (2) A. Calmette. L’Infection bacillaire et la Tuberculose, Paris, 1920, p. 34. (51) SÉANCE DU 90 AVRIL 837 LOUE ENV ETES el assez semblable sur les différentes préparations à comparer, afin que les manipulations ultérieures se fassent dans des conditions identiques. Après séchage des plaques dans l'étuve à 57°, je pro- cède à la fixation. ce) Fixation. — 1° Température indéterminée (méthode de Ziehl ordinaire), la lame est passée dans la flamme 20 (techni- que V) ou 10 fois (technique VI). 2° Température connue. Il était nécessaire de déterminer plus exactement la température que par les procédés indiqués ci-dessus. Technique [: 15 minutes à 170-180°; technique Il: 15 minutes à r40-150°; technique HT : 15 minutes à 105°; technique IV : 15 minutes à 60°. Les résultats obtenus sont sensiblement les mêmes pour chacune des techni- ques, si le temps de fixation est porté à 30 minutes, ce qui paraît indiquer que, dans les limites ci-dessus, la hauteur de la tempé- rature est plus importante que sa durée d'action. d) Coloration. — J'ai employé indifféremment la fuchsine de Ziehl à chaud pendant 2 minutes, à 37° pendant 15 minutes, à 15-20° pendant une heure. Après l’action du bain de fuchsine, les préparations sont lavées dans un bain d’eau, puis sont agitées pendant 0 secondes dans les bains successifs : acide sulfurique au 1/4, eau, alcool à 60°, eau. Enfin, elles sont recolorées par le bleu de méthylène de Kühne et lavées à l’eau (dans des cristalloirs, de manière à éviter le « jet » d’eau qui décolle parfois certaines parties de l’étalement). Résultats. — J'ai examiné, par les diverses techniques que je viens de décrire, un total de 16 cultures d'un Bacille « homo- gène » de l'Institut Pasteur de Paris, depuis le jour même de l'ensemencement, jusqu’au 100° jour, en répétant les examens quotidiennement ou à des intervalles plus. longs. Voici les résultats que j'ai obtenus pour l’ensemble des cultures glycérinées ou sans glycérine, en tenant compte des précautions indiquées plus haut à propos de l’étalement et de l'élimination des substances altérantes du milieu de culture. Je désignerai sous le nom de Bacilles rouges ceux qui sont acidorésistants et sous le nom de Bacilles bleus, ceux qui ne gardent pas la fuchsine. Je n'ai tenu compte, dans mes calculs, que des Bacilles nettement reconnaissables. Technique I : Tous les Bacilles sont bleus (100 p. 100) et pré- sentent habituellement un aspect homogène (les Bacilles prove- nant de cultures glucosées et non centrifugées sont plus ou moins altérés). Par cette technique, la perte de l’acidorésistance est la règle, quel que soit l’âge de la culture. | Technique IT : Les préparations provenant de cultures glucosées non centrifugées donnent 100 p. 100 de Bacilles bleus. Les autres 833 RÉUNION DE LA SOCIÉTÉ BELGE DE BIOLOGIE (58) RE EE A donnent, quel qué soit le milieu, une proportion variant entre 50 et 100 p. 100. Habituellement, pendant les 4 premiers jours, la culture traverse une période où la proportion de Bacilles bleus s'élève à 90-100 p. 100. Les jours suivants, la proportion tombe entre 30 et 80 p. 100. Puis, à des intervalles variables, se répétant assez souvent tous les 5-8 jours, elle remonte jusqu'à 95 p. 100 et s'abaisse à 35, même à 20 p. 100 (ce qui d’ailleurs est rare). Les périodes intercalaires comportent un pourcentage moyen de 50. Par cette technique, les Bacilles bleus présentent souvent un as- pect granuleux. Ils semblent, toutefois, ne pas contenir de corpus- .cules gentianophiles et ne pas prendre le Gram. Parmi les Ba- cilles qui ont gardé l’acidorésistance, les uns sont rouge vif et réfringents (présentant l'aspect normal du Bacille de Koch), les autres sont rose mat. Technique II : La proportion des Bacilles bleus oscille, pendant les quatre premiers jours, entre 2 et 15 p. 100. Plus tard, les os- cillations se répètent entre les limites extrêmes de 2-30 p. 100 et suivent de près, quand elles sont apparentes, celles plus étendues constatées par la tèchnique IV. Technique IV : Les oscillations sont faibles. Elles se maintien- nent entre o et 7 p. 100 et leur périodicité n apparaît pas toujours nettement. Technique V. : Le chauffage est ici absolument arbitraire et dé- pend de la qualité du gaz, de l'épaisseur du verre, etc. La propor- tion des Bacilles bleus varie extrèmement d'un jour à l’autre (de 10 à 100 P. 100). Technique VI : Les allie sont beaucoup plus réduites (de 2 à 12 p. 100) et, toutes choses égales, coïntident à peu près avec celles obtenues par la technique précédente. Conclusions. Les résultats que je viens d'exposer me semblent autoriser les conclusions suivantes. ° Indépendamment des facteurs qui proviennent de l’âge ou des changements amenés par le développement de la culture dans le milieu nutritif, et qui peuvent influencer les propriétés acido- résistantes du Bacille de Koch en culture homogène, il en est d’autres, aussi importants, qui dépendent du mode de fixation des Dh à ° Parmi ceux-ci, LE chaleur joue un rôle manifeste : d'une eo . générale, et sans tenir:compte de l’âge de la culture, quand on fait varier la température de fixation entre 60 et 180°, on constate que la proportion de Bacilles qui ne gardent pas la fuchsine (de o à 100 p. 100), croît avec la température, que le milieu soit glycériné ou non ; . Toutefois, pour une même culture, des prélèvements suC- br ii titré diSisis (59) SÉANCE DU 30 AVRIL 839 cessifs, fixés à une température déterminée, permettent de cons- tater des modifications quotidiennes dans l'acidorésistance. Les oscillations semblent présenter leur plus grande amplitude quand la température de fixation est comprise entre 130 et 160°. Elles paraissent alors se répéter, à quelques jours d'intervalle, pendant toute la durée de la culture. | h° L'étude des’ variations de l’acidorésistance du Bacille de Koch en culture homogène doit être subordonnée à une technique microscopique précise. dans laquelle une attention toute spéciale doit être accordée au mode de fixation. {Laboratoire de pathologie générale de l'Université de Bruxelles). LE DIAGNOSTIC DE LA DOURINE, par À. Bropex et CH. VAN GOIDSENHOYVEN. Par arrèté royal du 25 mars 1921, la dourine vient d’être rangée au nombre des maladies contagieuses au regard de la loi. L'affec- tion se limite actuellement à la province de Flandre occidentale : le bulletin du service de police sanitaire des animaux domestiques signale, pour la première quinzaine d'avril, un total de 27 Che- vaux atteints (2 étalons, 25 Juments) et de 267 suspects de conta- mination (1 étalon, 266 Juments). Le diagnostic microscopique de la dourine n’est pas chose ai- sée : le Trypanosoma equiperdum habituellement rare dans le sang, ne peut guère être décelé à l'examen direct. Disposant d'un Cheval qui offrait les signes cliniques de la maladie parvenue à sa dernière période (parésie et émaciation musculaire de l’arrière-train, paralysie des lèvres et des naseaux), nous avons fait usage, pour la recherche du Trypanosome, du procédé des centrifugations successives du sang, que nous em- ployons depuis des années pour le diagnostic de la trypanose hu- maine. Cette méthode d'examen fut recommandée tout d’abord par Dutton et Todd, puis par Bruce et Nabarro, perfectionnée ensuite par G. Martin et Lebœuf ; nous l’avons, avec Rodhain, modifiée légèrement dans les détails. L'on opère, sur une quantité variable de sang citraté, suivant le centrifugeur dont on dispose. Dans le cas présent nous avons opéré sur 5o c.c. répartis en deux tubes. Une première centrifu- gation se fait au début à une vitesse réduite de mille tours envi- ron à la minute : on effectue un contrôle après deux ou trois mi- . nutes de centrifugation, pour s'assurer de la rapidité éventuelle 840 RÉUNION DE LA SOCIÉTÉ BELGE DE BIOLOGIE (60 EE ————@— de l'opération. En effet, en cas d’anémie prononcée, l’on obtient * rapidement le dépôt des globules rouges ; pour le sang à com- posilion se rapprochant de la normale, la centrifugation doit fré- quemment être poussée à une vitesse un peu plus élevée, de 1.200 à 1.400 tours. L'on arrête la première centrifugation dès que la séparation du plasma et des globules rouges est suffisante, sans chercher à obtenir un plasma bien clair : quelques nuages de globules rouges peuvent être maintenus dans le plasma. L'on recueille le plasma qui surnage et le soumet pendant 8 à 10 mi- nutes à une deuxième centrifugation de 1.400 à 1.500 tours à la minute. Cette opération débarrasse le liquide des globules rouges qui avaient échappé à la première précipitation et de la presque totalité des leucocytes. Le plasma recueilli par décantation est soumis enfin à une troisième centrifugation, de 3.000 à 3.500 tours pendant 8 à ro minutes. Décantant ensuite le liquide, il reste un sédiment renfermant pour ainsi dire uniquement les plaquettes, quelques rares leucocytes et éventuellement les Trypa- nosomes. Un examen microscopique patient permet de retrouver ceux-Ci. | : Ce procédé nous a donné un résultat positif pour le Cheval examiné : nous avons trouvé de très rares Trypanosomes dans le sédiment obtenu par les centrifugations successives du sang citraté. Cette méthode d'examen pourra être employée avec succès cha- que fois qu'on disposera d’un centrifugeur convenable. Sans pré- senter les avantages d’une sérodiagnose d’après le procédé de Bordet-Gengou, ce procédé est beaucoup plus rapide que celui de l’inoculation de sang à un animal sensible. (Ecole de médecine tropicale et Ecole de médecine vétérinaire, Bruxelles). DE L'OBTENTION DE LA THROMBOZYME A L'ÉTAT DE PURETÉ, par P. Norr. L'étude de l'action coagulante des extraits aqueux de tissus sur le plasma des Poissons Sélaciens me permit, en 1908, de faire une distinction nette entre deux espèces d'influences coagulantes exercées par ces extraits : la première est spécifique, c’est-à-dire qu'elle n’agit que sur le plasma ou le sérum de même origine ; la seconde est banale, non spécifique. J'attribuai la première à la thrombozyme et qualifiai la seconde de thromboplastique. 1 à cel pale LR il di he (64) SÉANCE DU 30 AVRIL 841 Cette distinction n’a pas rencontré la faveur des physiologistes. La plupart d’entre eux attribuent actuellement l’action coagulante des extraits aqueux des tissus aux seuls lipoïdes qu'ils contiennent. Il est cependant facile d'établir que les lipoïdes sont dénués de toute spécificité dans leur action coagulante. Je me suis assuré dès 1912 que la céphaline extraite du cerveau d'un Mammifère coagule aussi bien le plasma de Poisson que la céphaline du cer- veau de Poisson et réciproquement ; de sorte que les exemples très nets et constants de spécificité que j'ai observés dans la coa- gulation des Sélaciens restaient sans explication dans les théories qui ne font intervenir dans la produetion de la thrombine que les lipoïdes d’une part et d’autre part un élément unique dissous dans le plasma ppp de Howell, sérozyme de Bordet et De- lange). La thrombozyme était un être de raison. Elle n'avait pas été isolée de l’ensemble des substances nombreuses qui entrent dans la composition d’un extrait aqueux d'organe : d'où sa défaveur. Or, il existe dans le plasma des Mammifères et des Oiseaux une substance que l’on peut isoler à l’état de pureté parfaite et qui possède toutes les qualités que j'avais attribuées à la trombozyme. On l'obtient par le refroidissement du plasma à 0°. Il y a long- temps que Wollridge a établi que le plasma peptoné du Chien abandonne à o° un dépôt blanc, léger, formé d'une substance qui intervient dans la coagulation. Débarrassé de ce dépôt par la fil- tration, le plasma de peptone est beaucoup plus stable. Le fait dé- couvert par Wooldridge est d'ordre général. Je l’ai observé avee de nombreux plasmas de Mammifères et d'Oiseaux. Mais souvent il est faiblement indiqué ; le précipité provoqué par le froid est extrèmement léger, à peine perceptible, trop peu abondant pour être l’objet d’un examen suivi. Parmi les plasmas normaux, celui du Cheval se prête le mieux à l'examen de cette substance. Bien qu’il y ait des exceptions à la règle, la plupart des échantillons de plasma oxalaté de Cheval mis à o° se troublent, quelquefois très rapidement ; après un temps plus ou moins long, le trouble se collecte en un dépôt flo- conneux léger au fond des récipients. Pour étudier cette substan- ce, il est indispensable de débarrasser d’abord le plasma, par une cenirifugation énergique et suffisamment prolongée, de tous Îles éléments figurés dans le sang. Le plasma bien limpide est laissé à o° jusqu’à ce que le précipité se soit bien déposé, ce qui néces- site souvent un ou deux jours. On recueille à o° le précipité sur un filtre et le lave avec une solution isotonique de chlorure se. dique additionnée d’oxalate sodique à 1 p. 1.000 refroïdie à of, jusqu’à ce que le filtrat ne contienne plus que des traces de sub- stance protéique. Le filtre est alors placé dans une étuve à 37° Brorocre. COMPTES RENDUS. — 1921. T. LXXXIV. 59 842 __ RÉUNION DE LA SOCIÉTÉ BELGE DE BIOLOGIE ee OR de Le eh à Lil eNet , ( © et épuisé par une faible quantité d’une solution à 1 p. 100 d'oxa- late sodique à 37°. Cette solution dissout la substance et prend une opalescence bleuâtre. Mise à o°, elle se trouble immédiate- ment et abandonne un précipité blanc neigeux qui se dépose ra- pidement. On peut laver cé précipité à nouveau sur le filtre, redis- soudre à 37° et obtenir une nouvelle précipitation par refroidis- sement. On se débarrasse de l’oxalate par décantation à o° et lavage à l’eau salée isotonique. Lorsque la substance est pure, elle peut être dissoute à 37° dans le chlorure sodique et elle s'en sépare par le refroidissement. Mais aussi longtemps qu'elle n'est pas tout à fait pure, il est prudent de la traiter dans des milieux _oxalatés, de façon à l'empêcher de réagir avec les autres facteurs _de coagulation contenus dans le plasma. La substance ainsi puri- fiée est presque complètement insoluble à o° dans la solution de chlorure de sodium isotonique additionnée ou non d'oxalate so- dique. Grâce à cette précieuse qualité, il est possible de la séparer à l’état de pureté complète de toutes les substances protéiques ou autres qui sont dissoutes dans le plasma. Quand on met à 37° une suspension obtenue à o° de la substance pure, on constate que les flocons neigeux se transforment rapidement en des filaments vis- queux qui prennent un certain temps avant de se dissoudre com- plètement. La dissolution n’est d’ailleurs intégrale que lorsque la substance n’est pas en grande quantité. En présence d’une petite quantité de chlorure calcique (0,185 p. 1.000), la redissolution est plus lente et moins complète. La solution obtenue à 37° peut être employée pour des essais de coagulation. On constate facilement qu’elle est sans action aucune à toutes concentrations sur les so- : lutions de fibrinogène pur. Elle coagule les plasmas stables, tel le plasma de Cheval filtré à o°, et les mélanges comprenant la solu- tion de fibrinogène pur et une petite quantité de sérum plasma- tique de Cheval ou mieux, de ce sérum privé de ses globulines par le passage d’anhydride carbonique, après dilution en eau dis- tillée. Ces sérums apportent à la réaction l’élément que la plupart des auteurs appellent thrombogène. En choisissant bien les con- centrations, on démontre que la substance nouvelle n'est capable de s'unir qu’au thrombogène des Mammifères, qu’elle ne réàgit pas avec le thrombogène des Oiseaux et des Poissons. On peut constater en outre que les caillots formés dans des milieux où elle prédomine, ont une tendance marquée à s’autolyser. De sorte que cette substance, isolée à l’état de parfaite pureté du plasma, possède toutes les propriétés que j'avais cru pouvoir attribuer à l’hypothétique thrombozyme. | La quantité obtenue par le refroidissement d’un volume même considérable de plasma est pondérablement extrêmement faible. Elle ne représente vraisemblablement qu’une minime partie de la (63) , SÉANCE DU 30 AVRIL 843 RU RE teneur du plasma. Aussi ne m'a-t-il pas été possible de faire jus- qu'ici une étude chimique, même superficielle, de la substance. Les seuls points établis sont les suivants : elle est peu soluble, même à 37°, dans les solutions salines neutres. Elle se dissout facilement dans les milieux alcalins. Elle en est précipitée par la neutralisation. L'alcool ne la dissout pas, mais la précipite de ses solutions aqueu- ses et la coagule. Le filtrat alcoolique paraît ne contenir aucun principe coagulant. La substance présente les réactions colorantes habituelles des substances protéiques, réactions de Millon, xantho- protéique, du biuret. : IMMUNISATION PASSIVE PAR DES SÉROPLASMES ADMINISTRÉS per OS, par Henri DE WAëLe. En 1913, Solm proposa l'emploi du sérum antipneumococcique par la voie buccale et montra à l’appui de ce mode d’administra- tion d’un sérum antiinfectieux ou antimicrobien des résultats d'expériences très intéressants. Des Lapins reçoivent 30 c.c. de sérum, les uns per os, les autres sous la peau ; puis on fait des prélèvements successifs de sang que l’on éprouve, quant à leur pouvoir anti-infectieux par des essais chez la Souris. Solm put constater ainsi qu'après l'injection sous la peau on retrouve la propriété anti-infectieuse dans le sang depuis la 4° heure jusqu'à la 60° heure avec un maximum de 5 unités entre la 20° et la 30° heure. Au contraire, après l’administration per os le pouvoir anti-infectieux tout en suivant une marche analogue ne dépasse pas la 13° heure, mais atteint déjà vers la 10° heure un maximum de 15 unités. | Ce mode d'administration aurait l’avantage d'éviter presque sû- rement les dangers d'un choc anaphylactique. La constatation que l'anticorps actif d’un sérum anti-infectieux n’est pas détruit dans le tube digestif est d’un intérêt capital. Comme le mode de pré- paration des séroplasmes éloigne ceux-ci résolument du groupe des sérum antitoxiques, il était important de rechercher s'ils ne se rapprochent pas des sérums anti-infectieux ou antimicrobiens. Nous savons d’ailleurs déjà que la propriété antithrombique, qui est à la base des séroplasmes, est particulièrement résistante à la température ; peut-être le serait-elle vis-à-vis des ferments diges- tifs. ; Nous avons donc poursuivi l'étude du séroplasme antipeptone de Witte au point de vue de ce nouveau mode d'administration. 1. Le plasma incoagulable (récolté au moment d’un choc), inactif 844 RÉUNION DE LA SOCIÉTÉ BELGE DE BIOLOGIE (64) sous cette forme quand il est admis directement dans le sang subit dans le tube digestif telles modifications qui libèrent la partie active et lui permet de conférer à certain degré d'immu- nité passive. 2. Le filtrat de ce plasma coagulé à 100° (et qui ren- ferme l’antithrombine) est inactif per os ; complété par l'addition de complément il ne retrouve que partiellement son activité. 3. Le séroplasme obtenu par dilution de ce plasma avec l’eau distil- lée (d’après la technique décrite dans les C. R. de la Soc. de biol., 29 janvier 1921), confère l’immunité spécifique à un animal ho- mologue (Chien) et à un animal hétérologue (Gobaye). 4. La dose de séroplasme nécessaire est celle qui correspond en poids sec au poids de peptone servant à l'injection d’épreuve. Le délai opti- mum se place de la 5° à la 24° heure avant l’injection d’épreuve. 5. Un séroplasme anti-blanc d'œuf donné per os de 6 à 24 heures d'avance, immunise le Cobaye anaphylactisé. 6. Un séroplasme spécifique anti-infectieux protège le Cobaye (expériences avec le Bacille du choléra et le Bacille du charbon) dans ce dernier cas, il faut lui adjoindre un sérum spécifiquement agglutinant. GLOBULINS ET TEMPS DE SAIGNEMENT. Note de Jacques Rosxam, présentée par P. Norr. Depuis les remarquables travaux de Bizzozero et de Hayem, de nombreux auteurs ont attribué aux globulins un rôle considérable dans l’arrêt des hémorragies : ces éléments, arrivés aux bords de la plaie vasculaire, deviendraient plus visqueux ; ils adhéreraient aux cellules lésées, ils adhéreraient les uns aux autres et formeraient ainsi un bouchon cruorique, le « clou hémostatique », cause de l'arrêt spontané de l'écoulement sanguin. Les cliniciens devaient particulièrement insister sur ce rôle des globulins. Leur attention -avait été attirée par un fait paradoxal : le sang des purpuriques coagule in vitro dans les délais normaux et pourtant, ces malades présentent des hémorragies incoercibles. Denys, le premier, ex- pliqua ce mystère par l’extrême pauvreté en globulins du sang des purpuriques. Cete opinion fut adoptée, après lui, par tous les auteurs qui se sont occupés de cette question : Hayem, Le Sourd et Pagniez, Lion, Bensaude, Duke, Ledingham, P. Emile Weil, Gram. Tous se rallièrent à l'explication de Denys, parce que tous constatèrent comme lui, surtout en se basant sur des observations _ cliniques, un. pardilélisme étroit entre la postes hémophile et la rareté des globulins. Le rôle des globulins dans l'hémostase est un problème impor- (85) SÉANCE DU 30 AVRIL 845 tant qui touche à plusieurs autres questions : pathologie géné- rale des plaies vasculaires, signification de l'épreuve clinique du temps de saignement ou « bleeding time » de Duke, pathogénie des hémorragies incoercibles des purpuriques. Aussi ai-je tenté de préciser ce rôle par l'expérimentation. Dans une première série d'expériences — dont je relate briè- vement ici les résultats — j'ai réussi à provoquer, chez le Chien, au moyen d’injections intraveineuses de solution isotonique de gélatine, la disparition temporaire des globulins du sang circu- lant, sans agir de façon notable sur la pression sanguine et sur la coagulation du sang in vitro ; cette méthode m'a permis de rechercher l'influence exercée par la disparition des globulins sur la durée du temps de saignement. Cette influence est minime. Certes, le temps de saignement est légèrement prolongé quand les globulins se font rares ; il est d'autant plus prolongé que leur nombre est plus réduit, et ce fait est surtout manifeste quand ce nombre tombe en dessous de 50,000 par mm.c.; mais jamais je n'ai enregistré, au cours de mes expériences, des temps de sai- gnement d’une demi-heure, une heure et plus, que l’on observe couramment chez les purpuriques. Le tableau suivant permet de se rendre compte de l'influence des globulins sur la durée du temps de saignement (1). Nombre moyen Durée moyenne Durée moyenne des globulins du temps de saignement de la coagulation ix vitro hx1.147 a minutes 42 secondes 3 minutes b2 secondes - 542.054* 3 — 20 —. DU 16 — 150.358" 3 | — 37 — D VID 64.972* & — 5r — 3 — 46 — 33.501” 9 — fr 77. 3. — 38 . — J'ai eu la satisfaction de constater, à plusieurs reprises, au cours de l'élaboration de ce travail, la confirmation clinique de ces ré- sultats expérimentaux, Une malade atteinte de typhus exanthé- matique avait, à la fin de la période d'état de sa maladie, 35.761 globulins par mm.c.; le temps de coagulation de son sang in vitro était de 6 minutes, le temps de saignement de 5 minutes seule- ment (2). Une autre malade atteinte de purpura chronique et dont j ai relaté l'observation -dans Liége Médical, avait, au moment de son entrée dans le service de M. le P' Beco, fin septembre 1920, un temps de saignement dépassant 4 heures et 47.800 globulins par mm.c. Cette malade, dont le purpura avait commencé par un (x) Les chiffres marqués d’un astérisque correspondent à un nombre moyen maximal de globulins. (2) Rappelons ici que, chez l'Homme, le temps de saisnement normal ne dé- Passe pas une à trois minutes, 846 RÉUNION DE LA SOCIÉTÉ BELGE DE BIOLOGIE (66) OR HART AE A A A CP PS pe ere EE Ne er syndrome purement hémorragique, ne tarda pas à s'améliorer sous l'influence d’un traitement énergique. Après une dizaine de petites rechutes, hémorragies nasales ou gingivales, elle cessa de saigner le ro décembre 1920. Du 27 janvier au 20 mars 1921, la malade présenta, à plusieurs reprises, pendant des périodes de h à 10 jours, des poussées de purpura se manifestant par des éruptions pétéchiales discrètes. Des examens de sang et des épreu- ves du temps de saignement pratiquées au moment et dans les intervalles de ces poussées de purpura fournirent les résultats sui- vanis : : Nombre des globulins Temps de saignement Temps de coagulation in vitro 49.929 5 minutes 30 secondes 6 minutes 30 secondes 19.921 10 — prie 55 — 11.017 8 — Bb — 22.039 TE CREER II.IOI 6 — k — 30 — soit, en moyenne, un nombre de 21.667 globulins par mm.c., coïncidant avec un temps de saignement de 7 minutes 18 secondes et un temps de coagulation in vitro de 5 minutes 36 secondes. Le 21 mars, la malade se remit à saigner abondamment du nez et des gencives ; l’hémorragie nasale cessa le 22 ; l’hémorragie gin- givale se prolongea le 22, le 23 et le 24. L'examen du’sang et l’épreuve du temps de saignement pratiqués le 23, fournirent les résultats suivants : globulins : 8.625 ; temps de saignement : 35 minutes 30 secondes ; temps de coagulation in vitro : 6 minutes 30 secondes. : La diminution du nombre des globulins dans le sang circulant, provoquée par voie expérimentale ou survenant au cours d’une infection, prolonge donc légèrement la durée du temps de sai- gnement ; cette prolongation est d'autant plus marquée que la réduction de ce nombre est plus forte ; elle s'accentue surtout lorsque l’on compte moins de 50.000 globulins par mm.c. Jamais, le temps de coagulation restant normal, on n’observe par le seul fait de la réduction du nombre des globulins, des temps de sai- gnement extrêmement prolongés, comme il est possible. d’en noter chez les purpuriques, notamment au moment des poussées hémorragiques. Les globulins favorisent donc l’hémostase, mais ils ne jouent pas, dans la formation du bouchon cruorique, le rôle essentiel que tous s'accordent à leur attribuer. Notons enfin que, chez les purpuriques, le temps de saignement n’est pas aussi dépendant du nombre des globules qu’on a bien voulu l'affirmer. Avec un très petit nombre de globulins et un temps de coagulation du sang in vitro normal, on peut observer, chez ces malades, des temps de saignement à peine plus longs * sd de ht ;Ls-déditns à dd it ca À bé ste nlhat eh + " (67) SÉANCE DU 90 AVHIL : 847 que de coutume ou, au contraire, extrèmement prolongés, selon que les patients sont examinés au moment d'une poussée hémor- ragipare ou non. Ce fait m'incline à admettre qu'un facteur autre que le sang est la cause de la longue durée des hémorragies chez les purpuriques ; ce que nous savons actuellement du purpura fait penser que cette durée anormale pourrait bien dépendre, avant tout, de la lésion vasculaire ; celle-ci serait la lésion primitive, l'hypoglobulinémie n'étant que secondaire. Selon cette concep- tion, le purpura ne serait pas une maladie des globulins, mais bien, ainsi que Nolf l’a, je crois, le premier, supposé, une endo- théliite parcellaire hémorragique. (Laboratoire de recherches de la clinique médicale de l'Université de Liège). AU SUJET DES MICROBES DEVENUS RÉSISTANTS AU PRINCIPE BACTÉRIOPHAGE, par R. Bruynoexe et J. Maisin. Les tubes de bouillon ensemencés avec un filtrat bactériophage et des microbes susceptibles de subir son action, restent bien rare- ment définitivement stériles. Après un temps variant de quelques heures à quelques jours, il s’y produit habituellement un trouble plus ou moins accusé provenant du développement des Bacilles devenus réfractaires au bactériophage. _ D'après Bordet et Ciuca, tous les éléments de ces cultures pro- duisent du ferment bactériophage dans les milieux. Les recher- ches décrites dans cette communication apportent dans cette ques- tion quelques nouvelles précisions. Quand on étale sur quelques tubes de gélose inclinée, une anse d’une culture de Bacilles résistants de façon à obtenir des colonies bien isolées et qu’on prélève alors d’un certain nombre de celles-ci de quoi ensemencer autant de tubes de bouillon : bon nombre de ces cultures ne contiennent pas trace de bactériophage. Pour le Bacille de d’Herelle, nous avons prélevé de la sorte une tren- taine de colonies sans en trouver une seule qui fournissait un fer- ment actif. Pour le Bacille de Shiga, sur dix colonies examinées, une seule nous a donné une culture riche en bactériophage. Cette dernière, réensemencée sur gélose pour donner des colonies iso- lées, nous a permis de constater que bon nombre de celles-ci don- naient des cultures également dépourvues d’activité lytique. De ces constatations, il résulte que tous les germes devenus ré- sistants, ne sont pas producteurs de bactériophage. Ce fait échappe 848 RÉUNION DE LA SOCIÉTÉ BELGE DE BIOLOGIE (68) complètement à l'observation, quand on prélève des cultures sur gélose, une quantité massive de semence pour fertiliser les tubes de bouillon. Nous tenons à faire remarquer que ces résultats ne proviennent pas de ce que nos cultures types soumises à l’ac- tion du bactériophage étaient impures. En effet, elles étaient in- fluencées par le principe en question, au point que dans certains essais, le développement des résistants ne se faisait qu'après 2 à 3 - jours d’étuve. D'autre part, les Bacilles non producteurs de bacté- riophage étaient en réalité des résistants, étant donné que dans tous les essais institués, ils ne subissaient aucun arrêt dans leur développement du fait de l’addition de bactériophage au milieu de culture. Fait intéressant, ces Bacilles par cette nouvelle mise en contact avec le principe en question, ne récupèrent plus la pro- priété de fournir à nouveau du bactériophage. Nous avons répété cette expérience un grand nombre de fois et nous avons toujours obtenu le même résultat. Quand on avait suffisamment repiqué ces résistants pour éliminer par les dilutions successives le bacté- riophage qui avait été ajouté au bouillon pour établir leur résis- tance, on obtenait toujours un produit qui, après chauffage à 56° durant une heure, se montrait totalement dépourvu d'activité in- hibitive sur le développement des microbes types. Les cultures résistantes contiennent donc deux espèces de ger- mes. Les uns sont résistants et producteurs de bactériophage, les autres, également résistants n’en produisent plus et ne récupè- rent pas cette propriété par une nouvelle mise en contact avec le principe bactériophage. En admettant la théorie du virus, laquelle explique mieux certaines particularités du phénomène, ainsi que nous espérons le prouver dans une prochaine communication, on pourrait préciser ces deux degrés de résistance en considérant les premiers comme des immunisés devenus porteurs de germes et les seconds comme des réfractaires indemnes de virus. (Institut de bactériologie de Louvain, dirigé par le P° Bruynoghe). { Imp. À: DAVY et FILS Ainé, 52, rue Madame. Paris Le Gérant: A. DAVY. La SYNCAÎNE;, qui est l'éther paraaminobenzoïque du M diethylaminoetnanol, possède identiquement la même constitution chimique et les mêmes propriétés que l’anesthésique, produit d'origine allemande, délivré sous le nom de ‘‘Novocaïine”. : À FORMES : I. 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DE LA Société de Biologie PRET T RES RY PUBLIÉS RE VENDREDI DE CHAQUE SEMAINE Séance du 14 Mai 1921 PARIS MASSON ET Ci, ÉDITEURS LIBRAIRES DE L' ACADÉMIE DE MÉDECINE 120, BOULEVARD SAINT-GERMAIN (Viet) — a — Les comptes rendus paraissent ehaque semaine sauf pendant les vacances de la Société. PRIX DE L'ABONNEMENT POUR 1921 : France : 40 fr. — Etranger: 50 fr. Prix pu NUMÉRO : ® fr. Les ‘abonnements sont reçus par MM. MASSON ei Ci Éditeurs, 120, Boulevard Saint-Germain, Paris TS _ SÉANCE DU 21 MAI 1921 Eleclion d’un Membre titulaire Constitution d'une Commission pour le Titulariat EE En _ Toutes les notes doivent être remises oo de Rs 11e varietur, sans lectures douteuses : elles ne doivent pas dépasser l’étendue réslementaine. Ces conditions sont formelles. TARIF DES TIRÉS A PART. Le prix des tirés à part est abaissé à : 13 francs rour 50 tirés à part (2 pages)... 45 — er 1100 — (2 pages; 18 — — 50 — (4 pages). 24 — — 100 — {4 pages). Les demandes de tirés à part doivent être portées sur les dactylogra- phies; les factures réglées directement à l'imprimerie. i Les auteurs peuvent contrôler la correction typographique de leurs notes, le jeudi à 10 neures, chez les imprimeurs, MM. Davy, 52, rue Madame, Paris 6. 4 - COMPTES RENDUS HEBDOMADAIRES DE LA SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE SEANCE DU 14 MAI 1921 SOMMAIRE Branc (G.) et CAMINOPETROS Dexicès (G.) : Détermination (J.) : Recherches expérimentales quantitative des plus faibles quan- SL MB RDS emmener div nice © 859 | tités de phosphates dans les pro- Busquer (H.) et Viscanrac - | duits biologiques par la méthode (Ch.) : Le poumon, organe de céruléo-molybdique 0. 879 fixation élective de l’huile injec- Dugeco (J.) : Vascularisation tsedansale sans et"... 852 | artérielle de la cloison interven- GUILLAUME (A OS A propos triculaire étudiée par la méthode des réflexes du creux | épigastri- stéréoradiographique........... 865 PELLE SR CU RM UE 850 JEANxENEY (G.) : Technique de HERELLE (td): Suüur l'histo- neurotomic rétrogassérienne par rique du bactér iophage RE RE 863 | endoscopie crânienne (procédé du Lacassaaxe (A.) : Sur la pullu- CNSLOS CODEN Em Rec Lee rere 878 lation des microbes et la destruc- Pacnon (V.) : Sur la détermi- tion des phagocytes, dans le nation oscillométrique de la pres- champ de rayonnement diffusé- sion moyenne dynamique du sang ment caustique des foyers radio- dans les artères ou pression cffi- icitstaiblement où non filtres. /801- | cace artérielle... 1:00... 868 Lapicoue (L.) Turgescence Pacuxox (V.)et FaBre (R ) : Sur d’une Algue marine en fonction le critère de la pression minima de la concentration du milieu... 855 | dans la méthode oscillométrique. 871 NetTER (A.), Cesarr (E ) et SABRAZÈS (J.) et Dupenrié (R.) : Duraxp (H.) : Démonstration de Syndrome d'insuffisance thyro- l’activité du virus de l’encépha- ovarienne, d’hydroctphalie et lite dans Iles centres nerveux d'hypenthymies "ts SSI quinze mois après le début. Pré- SEA à ; sence de ce virus dans les glandes Réunion biologique de Nancy. SAUT ES ee mten ne me one 854 Réunion biologique de Bordeaux. Cneyx : Sur quelques lésions du squelette thoracique. Leur rôle dans certaines modifications pathologiques de la mécanique respiratoire ..... (2 = BIOLO“E. COMPTES RENDUS. — 1921. Cozzix (R.) et Baunor (J-) : Formation choroïdienne anor- male chez la Grenouille... ...... Friepez (J.) : Remarques sur la symétrie florales tv ne Gaix (Ed.) Résistance des graines oléagineuses à un chauf- fage prolongé nr nee se, T. LXXXIV. 890 883 850 © SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE LrennaRT (R.) : Sur la valeur du sexographe comme indicateur du sexe des œufs de Poule...... s84 Parisor (J.) et Simonin (P.) : Recherches sur la toxicité des liquides pleuraux des tubercu- Sur l’étenduc et les limites du canal\de Hunter: 700200 895 Cormier (P.) et Parpoen (L.): Deux variétés d’origine de l’ar- térelONInraiTice AE EEE 896 GéraRD (G.) et “ourer (H.) : ME Te A CES DÉS Var 588 | Note statistique sur les variations te À ; : de forme du bassinet humain... 893 Réunion biologique de Lille. Prerrer (R.) : Contribution à Conorer (P.): Sur l’innerva- l’étude des milieux vaccinés,... 903 honte utennsR een CU 598 VALLÉE (C.) et Pocoxowsxi Corpier (P.) et ‘Fourner CHE (M.) : Dosage microchimique de Rétrécissement du colon ilio-pel- l'azote er nee EU RENTE 900 vien par bride péritonéale chez VALLÉE (C.) et PocLonowski Hniœtustencéphale #2 ... 897 | (M.):Microdosage del’albumine. go Corner (P.) et IsBecQuE ,G.) : Présidence de M. Ch. Richet. À PROPOS DES RÉFLEXES DU CREUX ÉPIGASTRIQUE, par A.-C. GUILLAUME. 4 _ Dans une précédente note présentée à la Société de biologie (x), et relative à l'étude du reflexe abdominal étudié précédemment par M. Henri Claude, je soulignais l'importance des facteurs d'’or- dre mécanique, comme éléments capables de modifier les répon- ses des réflexes, et de masquer, par conséquent, les manifestations nerveuses réfiexes, possibles. Dans une note présentée à la Société de biologie, M. Henri Claude revient sur l'étude de ce réflexe et je ne crois pas mal interpréter les conclusions qu'il apporte dans cette note, comme dans la note précédente du r2 février 1921, en disant qu'elles sont les suivantes: 1° la compression douce et progressive de la région épigastrique en remontant vers le diaphragme, jusqu'à ce que l'on sente les battements acrtiques, provoque, après un temps va- riable (de 4 à 25 secondes), une diminution d'amplitude des oscil- lations de l’oscillomètre de Pachon branché sur le membre supé- rieur, et, dans certains cas, un arrêt de ces oscillations : 2° On constate une discordance éventuelle, chez un même sujet, entre les réponses du réflexe oculo-cardiaque et celles du réflexe du creux épigastrique ; 3° On constate, de même, une variabilité du réflexe chez des sujets divers, même chez des sujets maigres : 4° On constate, de même, des variations de réponse du réflexe dans (1) A.-C. Guillaume. Note sur le réflexe abdominal. C. R. de la Soc. de PÈRE 16 avril 1921. HA 4 É RE. TON A Mg. he D Em SÉANCE DU 14 Mai 851 EE TE ED EE OR EE RER EN NEEReGa des conditions pathologiques observées, comme à la suite d'injec- tions de substances pharmacologiques ; 5° On constate aussi la présence du réflexe dans la compression juxta-aortique latérale « par une double compression de chaque côté de la ligne médiane, sans appuyer sur l’aorte dont on sent les battements entre les doigts »; 6° La compression de l'aorte, au-dessous de la région épigastrique ou la compression des deux fémorales ne provoque -pas le réflexe. Dans ma précédente note je disais : « Comme M. Claude, j'ai été frappé par le fait que les résultats obtenus ne correspondent nullement aux renseignements fournis par l'étude des autres ré- flexes, de l’oculo-cardiaque notamment »; sur ce point, je suis donc pleinement d'accord avec M. Claude. Je disais de plus : « J'ai done pensé à l'intervention possible d’un facteur mécanique et, en tout premier lieu, à l'existence de perturbations nées dans l'hy- draulique circulatoire, à la suite de la compression de l'aorte abdo- minale ». Au cours de la discussion qui s'est engagée à la suite de ma communication, je répondais que, loin de nier l'existence d’un réflexe abdominal d'ordre nerveux, réflexe sur lequel j'ai insisté dans deux de mes publications, je voulais simplement insister sur le fait que des causes d'erreurs peuvent exister dans l’inter- prétation de ces réflexes ; que parmi ces causes d'erreur et, dans le cas particulier du réflexe épigastrique, la compression vascu- laire et les perturbations hydrauliques qui en résultent, sont de nature à intervenir pour une telle part, que l'interprétation cli- nique des réflexes nerveux est, de ce fait, faussée. À l'appui de nes conclusions d'aujourd'hui, j'apporte de nouveaux tracés ob- tenus par l'enregistrement simultané des variations de fréquence et d'amplitude du pouls et des variations de la tension artérielle prises sur les membres inférieurs et supérieurs de divers sujets. Ces tracés montrent, avec une constance absolue, que la com- pression du creux épigastrique détermine les phénomènes sui- vants : 1° Tracé pris sur le membre supérieur ; augmentation immédiate de pression avec augmentation parallèle de l’amplitude . oscillatoire, puis, diminution secondaire de pression avec dimi- nution de l'amplitude oscillatoire, enfin, rétablissement des carac- tères normaux de l’onde. 2° Tracé pris sur le membre inférieur ; diminution initiale de la pression avec diminution et parfois (su- jets à aorte très accessible), suppression presque complète de l’os- _Cillation née du passage de l’onde : 3° Même phénomène dans la compression basse de l’aorte ; 4° Même phénomène plus accentué au membre supérieur, moindre au membre inférieu}, dans la com- pression unilatérale de l'artère fémorale du côté où.est enregistré le tracé : 5° Mêmes résultats obtenus (sans aucun parallélisme 852. SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE entre les manifestations et.les réflexes organo-végétatifs, oculo- cardiaque notamment), chez des sujets à aorte accessible, atteints de tabès, ou soumis préalablement à des doses d’atropine suffisan- é pour réduire considérablement un réflexe oculo-cardiaque très t: 6° Atténuation très marquée des mêmes manifestations ré- pa chez les sujets à paroi résistante, soit par infiltration grais- seuse, soit par résistance du plan musculaire ; 7° Il est facile de provoquer, par des mouvements des membres, D une compres- sion large et totale d’un membre à sa racine, des modifications de pression extrêmement sensibles. En matière de conclusion, et sans vouloir nier en aucune ma- aière, l'existence des réflexes abdominaux épigastriques d’ordre nerveux, je maintiens que le facteur mécanique circulatoire joue dans certains de ceux-ci un rôle si important, que leur interpré- tation clinique semble difficile. LE POUMOX, ORGANE DE FIKATION ÉLECTIVE DE L'HUILE INJECTÉE DANS LE SANG, par H. Busouer et Cu. Viscaniac. Nous avons montré (1) que l'huile, injectée dans un vaisseau, disparaît très rapidement du liquide circulant et se retrouve dans les organes, tels que le rein et le foie. Mais la répartition du corps gras dans les tissus est loin d’être uniforme et le poumon manifeste un pouvoir de fixation considérablement plus élevé que celui des autres parties du corps. La réalité de cette propriété du poumon a été mise en évidence par l'expérience suivante. On ouvre le thorax à un Chien, on pratique la respiration artificielle et on prélève un des deux poumons par section du hile entre deux ligatures bien serrées. L'animal continue à vivre avec le poumon qui lui reste et on lui injecte, par la veine saphène, à doses convenablement frac- tionnées, 4 c.c. d'huile d'olive par kgr. Un quart d'heure après Finjection, on prélève le poumon qui reste. Conformément à une technique que nous avons déjà décrite, on fait l'extraction des corps gras sur l’un et l’autré poumon. On trouve que le second poumon contient environ 10 fois plus de matières grasses que le témoin. L'organe a donc fixé une quantité considérable d'huile. Si nous comparons cette fixation à celle des autres viscères, nous trouvons qu'elle est au moins 9 fois plus forte que celle du rein (x) H. Busquet et Ch. Vischniac. C. R, de la Soc. de biol. Séances des 12 et 26 juin 1920. SÉANCE DU LA mar 893 et 35 fois plus forte que celle du foie, comme l'indique le tableau suivant orne 3 ÉRRNE mA 9 gr. pour 1.000 d'organe Men eee. 3 gr. ADO NT 2e = — Poumons .... 96 gr. na) LIONOE = — Nous nous sommes assurés que la surchage graisseuse du ‘second poumon était constituée par de l'huile d'olive. Dans ce but, nous avons déterminé l'indice d'iode du corps gras retiré de l'organe. Cet indice a été trouvé égal à 80-83. Celui de l'huile d'olive varie entre 8o et 88. Le résidu gras est donc bien cons- titué par de l'huile d'olive, souillée par une faible proportion de graisse pulmonaire normale. Les faits relatés jusqu'à présent démontrent bien que le poumon fixe l'huile plus abondamment que les autres tissus (1). Mais on peut se demander s’il s’agit d’un simple phénomène méca- nique (le poumon étant le premier organe traversé par le sang veineux chargé d'huile) ou si le tissu pulmonaire possède une affinité spéciale pour le corps gras. Dans le but de résoudre ce problème, nous avons injecté chez un Chien l'huile par la veine porte. Le foie est, dans ces conditions, le premier organe tra- versé; néanmoins, la fixation pulmonaire est considérablement plus élevée que la fixation hépatique. Les poumons possèdeni donc, chez le Chien, un pouvoir électif de fixation vis-à-vis de l'huile injectée dans le sang. Il y avait lieu de se demander si cette affinité que nous avons constatée pour l'huile existe également pour des substances solu- bles dans l’eau. Pour élucider cette question, nous avons fait des essais avec le benzoate et le salicylate de soude ; le poumon ne manifeste aucune affinité particulière vis-à-vis de ces sels : la quantité de substance fixée est sensiblement proportionnelle au poids de l'organe par rapport au poids total de l'animal. Résumé. Le poumon possède, à un degré plus élevé que les autres organes, le pouvoir de fixer l'huile injectée dans le sang. Le foie, qui est considéré comme un fixateur important des graisses, n'a pas, vis-à-vis de l'huile, une affinité aussi grande que le poumon. La fixation pulmonaire élective, constatée pour l'huile, ne se retrouve pas pour les substances solubles dans l’eau. (x) Cette fixation prédominante de l’huile sur le poumon se retrouve vrai- semblablement chez le Lapin qui présente une sclérose pulmonaire intense, décrite par Le Moignic et Sézary (C. R. de la Soc. de biol., t. LXXXIT, 19719, p. 1004), après l'injection intra-veineuse d'huile. 894: SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE DÉMONSTRATION DE L'ACTIVITÉ DU VIRUS DE L'ENCÉPHALITE DANS LES CENTRES NERVEUX 19 MOIS APRÈS LE DÉBUT. PRÉSENCE DE CE VIRUS DANS LES GLANDES SALIVAIRES, par À. NeTTER, E. Cesarr et H. Duraxs. Nous avons depuis longtemps insisté sur la longue persistance du virus actif dans les centres nerveux dans l'encéphalite ainsi que sur sa présence dans les glandes salivaires. Les expériences dont nous allons donner le résumé en fournissent la démonstra- tion pleine et entière. Persistance du virus dans les centres nerveux. Un homme de 26 ans entre, le 6 janvier 1920, dans le service du D' Claisse avec les signes d'une encéphalite ayant débuté le 17 janvier. Après plusieurs semaines d'un état grave, il semble guéri, mais, ultérieurement, on voit se développer chez lui le Léon d'un syndrome de Parkinson qui va s'accentuer pr ogressivement. I} entre le 4 mars r921 dans le service du D° Léon Kahn, à l'hôpital de Rothschild, où il suecombe le 28. L’autopsie ne peut être pra- tiquée que partiellement. Des fragments prélevés dans les gan- glions spinaux (première lombaire), le renflement lombaire, la circonvolution de l’hippocampe et la corne d’Ammon, ne mon- trent à Manouelian aucune lésion (nodules cellulaires, nue vasculaires, hémorragies). En revanche, l'expérimentation permet d'affirmer la présence d'un virus actif. Le liquide obtenu après broyage de fragments du bulbe, de la protubérance et de l'écorce cérébrale, filtrée à travers une bougie Berkefeld V., permet de reproduire, chez le Lapin, une maladie caractérisée ‘par des paralysies et des convulsions, et terminée par la mort en 15 jours. En partant de l'extrait de ce cerveau, une série ininterrompue de 4 passages reproduit la maladie. Présence du virus dans les glandes salivaires. Chez le Lapin qui a succombé à l'injection d'émulsion du cerveau du malade, nous avons prélevé et brové les glandes salivaires. Le filtrat provenant de ces dernières es : injecté dans la cavité crânienne d'un Lapin qui succombe en 4 jours. En procédant de la même façon, nous réalisons, avec le filtrat glandulaire, trois passages successifs à des animaux qui a Dan en moyenne en / ou 5 jours, après avoir présenté des phénomènes paralytiques et convulsifs et offrent, à l’autopsie, des légions congestives des centres nerveux avec RO lésions histologiques, carac- téristiques. Les passages effectués avec les filtrats glandulaires (Lapins C, E, G, I, K) se sont même montrés plus réguliers, et en général la mort est survenue plus rapidement qu'après les inoculations SÉANCE DU 14 MAI SD effectuées en partant de la substance cérébrale (Lapins À, B, D, FE, H). Nous donnons ici le tableau résumant ces expériences. Les produits inoculés étaient finement broyÿés au mortier avec du sable, émulsionnés dans l’eau physiologique à 10 p. 1.000, filtrés au linge, puis sur bougie Berkefeld V., les inoculations ont été faites dans la cavité crânienne à la dose d’un quart de centimètre cube. Cerveau humain. Lapin A, mort en 15 jours avec phénomènes paralytiques. Sol { Cerveau. Lapin B. survit 2 A.) Glandes salivaires. Lapin C. succombe le 4° jour. { Cerveau. Lapin D. meurt en 7 jours 1/2. | Glandes salivaires. Lapin E. meurt en 4 jours. : Cerveau. Lapin F. survit. ous B.| Glandes salivaires. Lapin G. meurt en 5 jours. Lapin C. Nous avons obtenu également la mort avec.lésions caractéristi- ques d’un Lapin H inoculé avec le cerveau de l'Homme conservé 32 jours dans de la glycérine à 5o p. 100, et d'un autre Lapin I inoculé avec les glandes salivaires du premier Lapin À, conser- vées 21 jours dans le même milieu. Le filtrat des glandes sali- vaires du Lapin H a provoqué en 4 jours la mort du Lapin K (7). TURGESCENCE D'UNE ALGUE MARINE EN FONCTION DE LA CONCENTRATION DU MILIEU, par Louis LAPICQUE. On sait que les végétaux ont la propriété de maintenir dans leurs cellules un certain degré de turgescence, au moyen d'un excès de pression osmotique sur le milieu, même quand ce milieu possède lui-même une forte pression osmotique. Le fait est classique pour les moisissures (Eschenhagen, 1889) ; il a été généralisé par d'autres expériences dont les résultats, à ce qu'il (1) MM. Harvier et Levaditi ont cru pouvoir nier la présence du virus de l’encéphalite dans les glandes salivaires en se basant sur une unique expérience négative. Ils avaient cependant obtenu deux fois seulement des résultats positifs en inoculant les eentres nerveux de 10 sujets morts d’encéphalite, et dans l’un de ces cas même un seul Lapin sur deux a été pris (C. R. de la Soc. de biol., 8 mai 1920). Les mêmes auteurs ont rapporté le 3 décembre 1920 des expériences établissant la présence du virus de l’encéphalite chez une malade ayant succombé 6 mois auparavant. La mort des animaux était survenue après 23 et 9 jours, les lésions des centres nerveux étaient assez discrètes et les passages ultérieurs n’ont pas abouti. Le virus était plus actif chez notre malade dont l'affection remontant à 15 mois, mais qui présentait à ce moment une recrudescence indiscutable. 896 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE me semble, n'ont pas fixé l'attention des physiologistes autant que le mériterait leur importance pour la physiologie générale. Ce phénomène de l’accommodation à la concentration du milieu s’est présenté à moi d'une manière frappante, comme je cher- chais simplement à mesurer la pression osmotique dé quelques Algues marines ; je vais d'abord rapporter les observations que j'ai été ainsi amené à faire (x). | L'objet était une Algue brune monosiphonée (), c'est-à-dire essentiellement formée de files de cellules se suivant bout à bout. Au lieu de chercher la plasmolyse suivant la méthode classique, comme indication de la concentration isotonique, je considérais surtout la courbure de la cloison intercellulaire voisine d'une rupture du filament, soumise, par conséquent, à la pression de turgescence sur une seule de ses faces. Cet examen est-très facile si on hache finement une très petite mèche d’Algues avec des ciseaux et qu'on dissocie les fragments dans une goutte du liquide en cause. L’Ectocarpus qui m'est tombé sous la main, ainsi traité dans son milieu naturel, l’eau de mer, présentait une courbure très accentuée, d’un rayon à peine supérieur à EN du cylindre (fig. XVIII). Après un quart d'heure ou 20 minutes de séjour dans l'eau de mer additionnée de saccharose au taux approximatif de 1, 2 ou à cinquièmes de molécule par litre, l’Algue montre une dimi- nution de la courbure, très peu marquée pour la solution 1, très importante pour la solution », où le rayon de courbure a sensi- blement doublé (fig. XX-x:) ; enfin, dans la solution 3, toutes les cloisons sont rectilignes et la plupart des cellules présentent une plasmolyse notable. L'isotonie était done comprise entre ces deux dernières solutions, dont les A directement mesurés étaient res- pectivement 26h el: 500 celui de l’eau de: mer étant 2°15, l’excès de concentration cellulaire était environ moitié de la concentration de l’eau de mer, soit, en pression osmotique, ra à 12 atmosphères. ; | - Mais, examinant les même Algues après 4 à 4 heures de séjour dans les solutions sucrées, on voit que pour la solution 2, la courbure des cloisons, c'est-à-dire la pression, sans être tout à fait revenue à la normale, a considérablement augmenté (fig. XX-2 et XXI) ; dans la solution 3, non seulement la plas- molyse a partout disparu (phénomène classique), mais encore les cloisons voisines des ruptures présentent un bombement manifeste vers l'extérieur, signe d’une pression interne en train de se rétablir (fig. XXII). (1) Ce travail a été effectué fin mars, à Banyuls, au Laboratoire Arago : je remercie M. Pruvot pour l’aimable hospitalité qu'il m'y a donnée. (2) Ectocarpus (sp. À) SÉANCE DU 14 MAT 897 Au bout de 24 heures, on retrouve dans n'importe quelle solu- tion l'aspect primitif, signe de la turgescence normale. Ces résultats sont ceux d'une expérience donnée comme exemple ; le phénomène s’est reproduit dans tous les essais que j'en ai faits sur ce type. a elle FFE] 100 M es ee dont qd mm or mm terne ha pt ere tete re M rt mette tre ve rt tete me da == 1 EN l) Ci D le Ne 5) # \) a ! UN | 7 1 | \ = eur Dr : De RE =S #, sv S {{ SR KR Se x { Se (te VE æ a FR ‘ SRE ; AT DEV DT TT ER ST (EE Du chlorure de sodium au lieu de sucre, comme moyen d’aug- menter la concentration du milieu, fournit des résultats analo- gues ; le rétablissement de la pression est plus rapide. Voici un autre aspect du phénomène. Ectocarpus placé d’em- blée dans de l’eau de mer diluée à moitié ne paraît pas en souffrir ; après 24 ou 48 heures, son aspect est normal; traité alors par de l’eau de mer naturelle, au bout d'un quart d'heure, il ne présente plus aucun signe de pression ; mais 10 minutes 858 ._ SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE plus tard, soit 25 minutes après le retour à l'eau de mer, les cloisons recommencent à boimber vers la section. Dans certaines expériences de ce type, ayant sous le microscope une préparation avec toutes cloisons droites, on n’a pas le temps de prendre une série de croquis à la chambre claire sans retrouver des cloisons bombées. C'est-à-dire que dans l’eau de mer diluée à moitié la pression osmotique cellulaire a diminué de manière à conserver sur l'ambiance un excès sensiblement égal à la moitié de la con- centration de l’eau de mer. Replacées dans leur milieu normal avec lequel elles étaient devenues isotoniques, les cellules recons- tituent très rapidement un excès de pression sur ce milieu. Tout cela ne peut pas s'expliquer par le simple jeu des méca- nismes physiques élémentaires, diffusion et osmose, et pourtant le raisonnement osmotique serait ici correct : les cellules sur lesquelles j'ai opéré étant largement vacuolaires (j'estime Île volume de la vacuole aux trois quarts du volume cellulaire total. Il ne suffit pas, comme on le fait en considérant seulement [a disparilion de la plasmolyse, d'admettre une semi-perméabilité relative du protoplasma, ni même avec Janse, une perméabilité aux sels dans un seul sens (intraméabilité). Il faut admettre une accommodation active de la cellule, un travail du protoplasma s’exercant contre la pression osmotique, qui est, non pas le facteur agissant, mais la résistance. : | Mes expériences, que je me propose d'ailleurs de compléter et de préciser, sont en parfait accord avec celles des auteurs aux- quels je faisais allusion en tête de cette note (x). Il n'est pas douteux qu'il ne s'agisse là d'une propriété générale des éléments végétaux ; je pense même que cette propriété doit être étendue à toutes les cellules vivantes, avec un coefficient dont les variations sont très intéressantes. Le mécanisme qui me paraît le plus D n'est pas celui que Van Rysselberghe, sous l'influence de Errera, a - nommé anatonose et qui consiste dans la fabrication, par la cellule, de nouveaux produits organiques solubles (2). Mes Ectocarpus, nous l'avons vu, réagissent plus faiblement sur des solutions salines que sur des solutions sucrées, et on retrouve cette différence dans toutes les expériences antérieures. J’ai constaté, d'autre part, que (1) Notamment Drews : Regulation des osmot. Drucks in Meeresalgen bei Schwankungen des Salzgchaltes im Aussenmedium. (Diss. Roslock, 1806 à d’après Oltmanns, Morph. und Biologie der Algen, t. IT, p. 180). Van Ryssel- berghe : Réaction osmotique des cellules végétales à la concentration du milieu, Mém. de l’Académie de Belgique, coll. &°, t. LVIIT, p. 1, 1898 ; Pantanelli : Zür Kenntniss der Turgorregulation bei oi Jahrb f. wiss. Bot. t. XL, p. 303, 1904. (2) Je ne puis admettre non plus avec ces auteurs qu'il s'agisse d'un phéno- mène d’excitation. SÉANOET DU LÆPNTAT S)9 le phénomène est à peu près le même à l'obscurité qu'à la lumière. Il s’agit d'une succion exercée par le protoplasma et qui est à rapprocher de la fonction secrétoire du rein, de la fonction -absorbante de l’épithélium intestinal, de tous les cas, si nombreux qu'ils constituent en vérité la règle biologique, où nous voyons, contrairement aux affirmations simplistes de certains ouvrages récents, la cellule fonctionner, non pas comme un vase de Pfeffer, mais, pour ainsi dire, comme une pompe osmotique. RECHERCHES EXPÉRIMENTALES SUR L'HERPES, par GEORGES BLANG et JEAN CAMINOPETROS. L'herpès génital est infectieux. Son virus produit sur le Lapin les mêmes effets que l'herpès buccal. Observation et expérience Le 26 mars, un malade vient nous consulter. Il porte un peu au-dessus de la rainure balano-préputiale, légèrement à droite de la ligne médiane, une vésicule typique d'herpès. Cette vésicule repose sur une base un peu œdematiée et érythémateuse. L’'affec- tion a été remarquée, le matin, même, par le malade, à la suite d'une sensation de prurit localisée à la région où est apparue la vésicule. L'état général est bon ; à noter dans les antécédents du malade plusieurs poussées d’herpès génital, toujours discrètes -et d'évolution rapide. Le jour même, nous prélevons à la pipette Je contenu de la vésicule d’herpès. La pipette est ensuite portée à la glacière. Le lendemain, nous inoculons avec le liquide prélevé un jeune Lapin (A 48) sur la cornée de l’œil droit, après scarifi- cation légère. Le 28 mars, réaction très nette, le 30 mars, con- jonctivite, pus et kératite diffuse. Le 1° avril, un passage est fait sur un autre Lapin (A 4o) avec la sécrétion oculaire du Lapin À 48. L'animal inoculé présente, le 3 avril, une forte réaction conjonctivale. Le 4 avril, on constate une kéralite dif- fuse. Le premier Lapin inoculé (A 48) meurt d'encéphalite herpé- tique le 4 avril. Animaux sensibles. Animaux réfractaires. Comme nous l'avons montré (1) récemment, le Cobaye réagit à l'inoculation de virus herpétique sur la cornée et la conjonctive, mais beaucoup moins que le Lapin inoculé sous la dure mère, il meurt d'encéphalite. Expérience : le 26 mars, le Cobaye À 46 est inoculé sous la dure mère avec quelques gouttes d'émulsion du cerveau du Lapin A 41 (x) G. Blanc et J. Caminopetros : Recherches expérimentales sur l'herpès. “CR, de la Soc. de biot. ©. LXXXIV, p. 629-630, 1927. 860 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE mort d'encéphalite herpétique. Le 31 mars, le Cobaye meurt avec des symptômes nets de mésencéphalite. Il présente notamment un mouvement très accusé dé rotation autour de son train pos- térieur. Passage positif avec son cerveau au Cobaye À 57 et au Lapin À 52, qui meurent tous les deux d’encéphalite le 4 avril. La Souris, de même, se montre sensible. Une première tenta- tive nous avait donné des résultats négatifs par voie sous-cutanée, intra-péritonéale et intra-veineuse. Actuellement, nous obtenons toujours un résultat positif par voie intracérébrale. Nos expé- riences sont résumées par la suivante : Le 1° avril, nous inocu- lons, par voie intracérébrale, une Souris (S. V.), avec l'émulsion du cerveau du Cobaye À 46, mort d’encéphalite herpétique. Un Lapin et un Cobaÿe servent de témoins. Les deux animaux meu- rent d’encéphalite (passages positifs) le 5 avril. La Souris meurt le 9 avril. Un Lapin À 62, inoculé sur la cornée de l'œil droit avec le cerveau de la Souris, fait une kératite typique. Le Chien, qui s'était montré réfractaire à l’inoculation sur la conjonctive et la cornée, ne paraît pas plus sensible à l’inocu- lation intracérébrale. Expérience : le 15 mars, le cerveau du Lapin À 31, mort d'encéphalite, est broyé dans de l'eau physio- logique, quelques gouttes de l’émulsion sont inoculées sous la dure mère d'un Lapin À 29 et d’un jeune Chien (race berger macédonien). Le 2r mars, le Lapin meurt d’encéphalite (passages positifs), le Chien reste en parfaite santé. La température prise depuis le jour de l'inoculation se maintient normale. Le Pigeon, réfractaire à l’inoculation sur la conjonctive et la cornée, l’est également à l'inoculation intracérébrale. Expérience : Le Pigeon II est inoculé dans le cerveau le 15 mars, en même temps que le Chien et le Lapin À 31, et avec le même virus. Le Pigeon reste en bonne santé, sa température est normale. Sacrifié le 2 avril, son cerveau se montre dépourvu de virulence. Les animaux à sang froid se montrent également réfractaires. Expérience : Le 1° avril, 5 Crapauds (Bufo viridis) sont inoculés avec le cerveau du Cobaye À 46, mort d'encéphalite. Les inocu- lations sont faites dans le cerveau (trois cas), dans la cavité géné- rale (un cas), dans les sacs lymphatiques dorsaux (un cas), dans l’œil (un cas). Les animaux sont conservés à la température du laboratoire, tous restent indemnes. (Institut Pasteur Hellénique.) Lt oc “à SÉANCE DU 14 MAI S6L SUR LA PULLULATION DES MICROBES ET LA DESTRUCTION DES PHAGOCYTES, DANS LE CHAMP DE RAYONNEMENT DIFFUSÉMENT CAUSTIQUE DES FOYERS RADIO-ACTIFS FAIBLEMENT OÙ NON FILTRÉS, par ANTOINE LAGASSAGNE. J'ai décrit, dans le muscle du Lapin, la structure et l’évolution de la nécrose diffuse, provoquée inévitablement dans tout tissu, quel qu'il soit, par un foyer radioactif insuffisamment filtré (x). L'étendue de la lésion dépend de la valeur initiale du foyer et du degré de filtration. La nécrose s’arrète brusquement à une certaine distance de la surface d'émission déterminant autour d’un tube contenant de l’émanation du radium, par exemple, » P P une lésion ayant la forme d'un cylindre régulier. Dans le musele, le processus de dégénérescence des fibres se réalise en quelques jours. Sur les préparations histologiques représentant la coupe transversale de ces cylindres de nécrose constitués, on trouve constamment : a) au centre, le canal marquant l'emplacement du foyer radioactif ; b) la zone d’ac- tion des rayons caustiques de largeur variable dans laquelle tous les éléments, quels qu'ils soient, sont entièrement dégénérés ; c) la limite d'action de ces rayons caustiques, marquée par une ligne circulaire, régulière et nette, séparant le mort du vif dans les tissus. Cette zone est caractérisée par un certain degré de congestion vasculaire, d’œdème; et une légère réaction leuco- cytaire (mononucléaires et polynucléaires) ; d) le muscle appa- remment sain. Dans quelques-unes de mes premières expériences, j'avais con- sidéré comme superflu de prendre des précautions rigoureuses d'asepsie, dans l'introduction des foyers radioactifs au centre des muscles. On pouvait compter sur l'action « abiotique » du rayonnement diffusément caustique à l'égard de toutes les cellules situées autour du foyer d'émission, pour, si ce n'est détruire les quelques germes microbiens susceptibles d'exister à la surface d'un tube radio= actif insuffisamment stérilisé, du moins empé- cher leur pullufation. Il n'en a rien été, et cette constatation confirme les nombreux travaux qui ont éabli l’action faible et même pratiquement nulle des radiations à très courte longueur . d'onde sur les microbes. L'image des préparations microscopiques, dans ces cas de lésion infectée, est tout à fait caractéristique: Le large cylindre (x) Recherches expérimentales sur l’action des rayonnements 6 et y du ra- dium agissant dans les tissus par radiopuncture. Journal de radiologie et d'élec- trologie, avr 1921, t. V, p. 160. 362 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE de nécrose tissulaire, dans lequel aucune cellule n’a survécu, est complètement envahi par des microbes facilement colorables au Gram sur les coupes et dont, en l'absence de cultures, on peut seulement dire qu'ils paraissaient être des Staphylocoques. Dans le muscle sain périphérique, et jusqu’à une distance assez con- sidérable du centre infecté, on ‘trouve une diapédèse leuco- cylaire intense constituée presque exclusivement par des poly- nucléaires qui infiltrent les espaces interfasciculaires, disso- cient les fibres musculaires, devenant de plus en plus nombreux à mesure que l'on se dirige de l'extérieur vers le foyer de nécrose. Arrivés à la périphérie du cylindre, tous les polynucléaires, atteints à ce niveau par les rayons caustiques, dégénèrent sur vlace par cytolyse, tout autour de la ligne circulaire qui limite le champ d'action de ce rayonnement. L'apport continuel par diapédèse de nouveaux polynucléaires, à leur tour frappés à mort, arrive à constituer, tout autour du cylindre de mécrose infecté, une épaisse bordure régulière de cadavres de leucocytes, d'aspect tout à fait caractéristique. : Ces expériences prouvent, une fois de ae que le rayonne- ment mou, caustique pour toutes les cellules des tissus vivants, ne l’est pas pour certains microbes tout au moins, et qu'il n’est « abiotique » que pour les cellules des ie traités. Elles démontrent la différence d'action biologique du rayonnement sélectif et du rayonnement caustique, qui s'exercent, dans le cas particulier, sur les polynucléaires. Dans un champ intense de rayonnement sélectif, ces leucocytes restent intacts et sont nor- malement attirés par un foyer microbien, mais ils dégénèrent immédiatement, dès qu'ils pénètrent dans le champ d'action du rayonnement caustique. Enfin, elles attirent l'attention sur la nécessité des précautions minutieuses d’asepsie dans l'emploi d'un agent thérapeutique capable de paralyser la défense locale de l'organisme sans atteindre l’agent infectieux, et sur l’impor- tance qu'il v a, en radiumthérapie, à éviter la nécrose caustique. (institut du radium de l'Université de Paris, laboratoire Pasteur.) SÉANCE DU l4 Mai 363 SUR L'HISTORIQUE DU BACTÉRIOPHAGE, par F. D 'HERELLE. 4 Je nai pu relever dans la littérature scientifique que deux Inémoires pouvant se rapporter à la question du bactériophage. . Le premier en date est de Hankin (4), qui constate que l’eau de certains fleuves de l'Inde possède une action bactéricide éner- gique pour les Bactéries en général et le Vibrion cholérique en particulier. 11 attribue cette action à un principe volatil; nul doute qu'en réalité, le bactériophage ait été en cause. Lwort, en 1915 (2), a étudié un phénomène de transformation de certaines cultures bactériennes en une substance vitreuse transparente avec action en série. Ce mémoire a été signalé der- nièrement par Bordet et Ciuca. Ces auteurs indiquent que Twort a trouvé qu une suspension de Microcoques additionnée de filtrat _ subit la Iÿse ; or, Twort n'a pas fait la plus légère allusion à un tel phénomène. Voici en quoi consiste le phénomène observé par Twort. Au cours d'expériences sur le virus filtrant de la yaccine, il a obtenu, sur certains tubes de gélose inclinée, ense- mencée avec de la pulpe vaccinale, une culture d’un Microcoque dont certaines colonies prenaient un aspect vitreux et trans- parent, le Microcoque étant remplacé par de fins granules. D'autres fois, il obtenait une culture en nappe présentant des taches constituées par la mème matière vitreuse, qui envahissait peu à peu toute la culture, le Microcoque étant partout trans- formé en granules. Une culture pure du Microcoque, touchée en un point avec un fil de platine préalablement mis en contact avec la matière d'aspect vitreux et transparent, donnait naissance . à une tache de même nature qui s’étendait peu à peu sur toute la surface. L'action était faible sur des cultures préalablement tuées. La substance, d'aspect vitreux, diluée, passe à travers un filtre de porcelaine, car une goutte du filtrat transforme une culture saine en une culture d’aspect vitreux : l’action commence à se manifester en des points et gagne rapidement toute la surface ; pourtant, si un des points de la culture saine n’a pas été en contact avec le filtrat, la culture saine prend le dessus et recouvre la couche d'aspect vitreux, sans pourtant la détruire: La matière transparente d'aspect vitreux se conserve active pendant au moins six mois ; elle résiste à la température de 52°, mais elle est détruite à 60°. Twort a obtenu des résultäts semblables avec un Bacille du groupe coli, isolé de la muqueuse intestinale d'un (1) Ann. de l’Institut Pasteur, 1896. (2) The Lancet, À décembre 1915. 864 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE Chien atteint de la maladie des jeunes Chiens, et avec un gros Bacille, n'appartenant pas au groupe coli, isolé du contenu intes- tinal d’un enfant atteint de diarrhée infantile. Dans tous les cas, il s’agit de la transformation de cultures normales en une matière transparente d'aspect vitreux. Il suppose qu’on pourrait retrouver le gros Bacille, susceptible de subir la transformation, dans la dysenterie. Il n’a, dit-il, aucune idée au sujet du rapport qui peut exister entre ces Bactéries, la matière transparente et la maladie. Le bactériophage est-il en cause dans le phénomène, par ailleurs très intéressant, décrit par Twort ? C’est possible mais peu vraisemblable, étant données les différences qui existent entre les deux phénomènes. Ce à quoi les faits décrits par Twort se rapprocheraient le plus, seraient ceux qui ont rapport aux cultures secondaires que j'ai décrites en différentes notes, avec toutefois de très grandes différences ; de plus, dans ces cultures secondaires, si les Bactéries résistantes sont tuées à 60°, le bacté- riophage actif résiste jusqu'à 65°. Ce dernier fait suffirait à montrer que le bactériophage ne doit pas être en cause dans le phénomène décrit par Twort, et dans lequel, comme il le eroit, il est parfaitement possible que le principe actif soit de mature diastasique, étant donnée la température de destruction de son élément actif. Nous sommes encore loin de connaître tous les faits qui sont liés à la « pathogénie » des Bactéries. Quoi qu'il en soit, l'intensité de l’action du bactériophage est parfois tellement Dial que bien des bactériologistes ont dû se irouver, au cours de leurs recherches, en présence de phéno- mènes provoqués par lui et qui sont restés pour eux incom- préhensibles : en retrouvera-t-on des traces dans d’autres publi- cations ? C'est parfaitement possible. Seulement, aucun d'eux n'a eu l'intuition qu il s'agissait d'un phénomène d'une impor- tance générale et n’en de par conséquent, poursuivi l'étude. ERRATUM Note de E. BARDIER. M EXXXIV: p.062 Exp lu Dieutde oo anen ae 2,05 mmor. | L. : 1 4 ; ” F. 1 : 4 (35) | 865 RÉUNION BIOLOGIQUE DE BORDEAUX SÉANCE DU 10 MAI 1920 SOMMAIRE neurotomie rétrogassérienne, par Creyx : Sur quelques lésions endoscopie crânienne (procédé du du squelette thoracique. Leur rôle dans certaines modifications ENS ECS EDEN ES AR Ie ee 48 pathologiques de la mécanique Paomon (V.) : Sur la détermi- DES DITAOME 710 Le ue. 4j | nation oscillométrique de la pres- sion moyenne dynamique du sang DexisÈès (G.) : Détermination. dans les artères ou pression effi- quantitative des plus faib'es quan- -tités de phosphates dans les pro- bacemartémelet sine 38 duits biologiques par la méthode Paonon (V.)ct FaBre (R.): Sur céruléo-molybdique............ 45 | le critère de la pression minima dans la méthodeoscillométrique. 4x Dugece (J.) : Vascularisation 4 SABRAZES (J.) et DuPpeRié (R.) : artérielle de la cloison interven- RE RE a SE Et Re 1 HER Er, triculaire étudiée par la méthode Syndrome d'insuffisance thyro- stéréoradiographique........... 35 | ovarienne, d'hydrocéphalie et JEANNENEY (G.) : Technique de Ad HNPETHINmMe FR ne Ain 51 Présidence de M. Denigès. VASGULARISATION ARTÉRIEELE DE LA GLOISON INIERVENTRICULAIRE ÉTUDIÉE PAR LA MÉTHODE STÉRÉORADIOGRAPHIQUE, par J. Düsecc. + Mise au point. 1° Dragneff (1597), par la dissection après injection à la masse de Teichmann, ne fait qu'ébaucher la notion « d’artères multiples » de la cloison. 2° Spaltcholz (r907, 1908, 1909, 1910) décrit, au niveau de la cloison, des artères multiples qui s’anastomosent richement entre elles. 4° Mouchet et Brocq (1920), donnent une description très complète des-artères du cœur, basée sur l'examen radiographique de 300 cœurs. Technique personnelle. Après de multiples essais, nous nous sommes arrêtés à la masse dont voici la formule : minium, Biozocre. Comptes RENDUS. — 1921. T. EXXXIV. "6x E 866 RÉUNION BIOLOGIQUE DE BORDEAUX (36) 150 gr. ; vermillon, 150 gr. ; essence de térébenthine, 100 gr. ; huile de. Lin, 5o gr. ; alcool à 95°, 10 gr. ; sulfure de carbone, 10 gr. L’adjonction d’une petite quantité de sulfure de carbone rend la masse beaucoup plus pénétrante, mais surtout beaucoup plus rapidement solidifiable, ce qui évite son effusion lorsqu'on pratique des coupes des pièces injectées. Fic. 1. Schéma de la vascularisation artérielle de la! cloison interventriculaire : Ap., artère pulmonaire ; Ao., aorte ; Cl. ïinter., cloison interauriculaire ; Région ombrée ; cloison interventriculaire ; T. post., territoire postérieure ; T. ant., territoire antérieur; ABC., ligne de partage des deux territoires. Nous avons déjà exposé (Contribution à l'étude de la vascula- risation artérielle du cœur par la méthode radiographique. Thèse de Bordeaux, 1920), la technique de l'injection et la technique radiographique. Résultats. Basés sur l'examen stéréo-radiographique de 3° cœurs d'enfants nouveaux-nés : 1° Les artères de la cloison inter- ventriculaire proviennent des artères interventriculaires anté- rieure et postérieure. 2° L'artère interventriculaire antérieure, branche terminale de la coronaire gauche, parcourt le sillon (5%) SÉANCE DU 10 MAI 867 interventriuclaire antérieur et le quart inférieur du sillon inter- ventriculaire postérieur (artère interventriculaire récurrente postérieure de Mouchet et Brocq). L'artère interventriculaire pos- térieure, simple branche collatérale de l'artère coronaire droite, ne parcourt que le tiers supérieur du sillon interventriculaire postérieur sans s'’anastomcoser, au moins superficiellement, avec l'artère interventriculaire antérieure. 3° Les artères de la cloison perforante de Mouchet et Brocq, qu'il vaut peut-être mieux appeler simplement « artères septales », sont divisées en artères septales antérieures et septales postérieures. Les artères septales antérieures, dont le nombre varie de 18-25, peuvent être classées suivant leur direction en : descendantes ( 6 à 7), horizontales (8 à ro), ascendantes (b à 7). Elles correspondent sensiblement aux trois groupes supérieur, moyen et inférieur de Mouchet et Brocq. Les artères septales postérieures, au nombre de 8 à ro, suivent toutes une direction légèrement descendante. 4° Il existe ainsi au niveau de la cloison interventriculaire deux territoires d'irrigation détendue fort inégale : l’un, antérieur, occupant les deux tiers antérieurs et la totalité du quart inférieur de la cloison interventriculaire ; l’autre, postérieur, occupant les trois quarts supérieurs du tiers postérieur de la cloison, suivant le schéma que nous proposons. La ligne de partage À, B, C de ces deux terri- toires est une ligne qui, partant de la cloison interventriculaire, passe par la portion membraneuse de la cloison interventricu- laire, chemine ensuite au niveau de la portion charnue de cette même cloison à l'union de ses trois quarts antérieurs et son quart postérieur pour se terminer au niveau de son quart infé- rieur, à une certaine distance de la pointe par conséquent. 5° Anastomoses entre les deux interventriculaires. L'existence d’anastomoses dans l'épaisseur de la cloison est actuellement un fait bien admis : Spalteholz en décrit de nombreuses et d’impor- tantes à tous les étages de la cloison. Mouchet et Brocq n'en décrivent qu'à la partie inférieure. L'examen de nos radiogra- phies stéréoscopiques nous montre aussi des anastomoses, mais el:es sont relativement très peu nombreuses et très peu impor- tantes quant à leur volume, ce qui nous explique très vraisem- blablement pourquoi notre masse à injeetion, quoique douée d’une pénétration satisfaisante, n'ait jamais pu franehir l'un ou l’autre de ces deux territoires après ligature préalable de l’une ou de l’autre des interventriculaires. (Laboratoire d'anatomie de la Facullé de médecine.) -868 RÉUNION BIOLOGIQUE DE BORDEAUX (38) SUR LA DÉTERMINATION OSCILLOMÉTRIQUE DE LA PRESSION MOYENNE DYNAMIQUE DU SANG DANS LES ARTÈRES OU PRESSION EFFICACE ARTÉRIELLE, L par V. PACHON. Les faits d'ordre expérimental, que je soumets à la Société, sont relatifs à la détermination pratique par l'oscillomètre de ce qu’on a appelé pression moyenne, et qu'il vaudrait mieux appeler pression efficace du sang dans ies artères. Le régime variable de pression sous lequel: se fait l'écoulement du sang dans les artères est, on le sait, un régime périodique qui non seulement n'est pas de forme sinusoïdale, mais peut être très éloigné de la sinusoïde. Dans ces conditions, il ne saurait être question de moyenne arithmétique entre les valeurs maxima et minima de la pression artérielle. Il est vrai que des auteurs ont cru pouvoir le faire : mais, aussi bien, leurs raisonnements et leurs calculs ne pouvaient-ils donner, et nont-ils donné, en fait, aucun résultat pratique. D'autre part, puisqu'il ne saurait s’agir de moyenne arithmétique, ïl vaudrait sans doute mieux, pour éviter toute confusion, adopter un terme qui correspondit exactement à ce que représente dans la circonstance la moyenne recherchée. Cette movenne correspond, en définitive, à la pres- sion que devrait avoir un régime constant artériel pour assurer dans le mème temps un même écoulement de sang que le régime variable dont elle est l'équivalent. Dès lors, par analogie avec le langage physique, il est tout naturel de l'appeler pression effi- cace ou, pour le moins, de lui réserver le terme de moyenne dynamique. Grâce à Marey, on sait mesurer, par le manomètre compen- sateur, la pression efficace d’un régime circulatoire. Nous nous sommes donc proposé, au cours d'expériences faites sur un schéma de circulation, de mesurer, d'une part, les valeurs de la pression efficace ou moyenne dynamique MY, par la méthode du manomètre compensateur, et, d'autre part, de rechercher, par un dispositif approprié, si, à celte pression, correspondait une phase précise du diagramme oscillométrique. La figure 1 permet de se rendre compte des conditions de l'expérience. Sur le trajet du schéma de circulation, dont es compressions rythmiques de la poire P sont assurées par les mouvements de la bielle que porte l’excentrique E, müû par un moteur, se trouve branché un tube élastique mince, entouré d'un manchon cylindrique de verre M, en communication avec l'oscil- lomètre © et la capsule oscillographique C. Un manomètre à RL SR on nb ne (39) SÉANCE DU 40 Mat 869 mercure D, en relation avec l'oscillomètre, donne les valeurs de décompression. Ün manomètre compensateur My, branché à l’origine du segment exploré, donne les valeurs de la pression efficace. Le zéro du mercure de ce manomètre se trouve exac- tement sur le même plan horizontal que le tube artériel. On peut ainsi avoir, sur un même graphique : 1° le tracé de - décompression du tube artériel. soumis à l'exploration oscillo- métrique ; 2° le diagramme oscillométrique continu, correspon- dant aux diverses phases de la décompression ; 3° le tracé de la pression efficace My ; 4° la ligne de zéro des pressions. | tire Fic. 1. — Dispositif expérimental. Dans ces conditions, l'expérience est poursuivie de la façon suivante : on dispose, tout d'abord, très exactement, les divers appareils inscripteurs, de façon à ce que les extrémités libres des 3 styles enregistreurs soient sur une mème verticale et, en outre, celle des 2 manomètres, sur une même horizontale. Tout étant ainsi disposé, le moteur est mis en mouvement à un régime de fréquence déterminé (les fréquences utilisées ayant varié de 60 à 100). Quand le régime est bien établi et que, en particulier, le manomètre compensateur est arrivé à son niveau constant, on soumet, par le moyen de la pompe de l'oscillomètre, le tube artériel contenu dans le manchon M à une compression assurant l’accollement complet du tube artériel. La figure 2 permet de se rendre compte du niveau des manomètres au début de l’expé- rience. On assure alors une décompression lente et progressive par une fuite réglée de la vis d'échappement de l’oscillomètre et 870 RÉUNION BIOLOGIQUE DE BORDEAUX (40) permettant une inscriplion régulière et continue des pulsations artérielles, grâce, en outre, à un réglage convenable du sépa- rateur $ de la capsule oscillographique. Les résultats des expériénces reproduits par les graphiques rnontrent avec une nelteté remarquable que la ligne des décom- n Fic. 2. Résultats des expériences. pressions coupe exactement la ligne de la My en un point qui correspond exactement à l'amplitude maxima du diagramme des oscillations, c’est-à-dire à l'indice oscillométrique lo. En d’autres termes, la valeur de contre-pression, à laquelle correspond l'in dice oscillométrique, représente exactement la valeur de la pres- sion efficace, ou moyenne dynamique My, du régime circulatoire du tube artériel exploré. (A1). SÉANCE LU 10 MAI 871 Un point particulier se pose maintenant. Le diagramme oscil- lométrique, comme on le sait, peut présenter parfois un plateau de plus ou moins grande étendue. Il s'agit de savoir alors où l'on doit placer My. L'expérience oscillographique résout faci- lement la difficulté : celle-ci montre, en effet, que l’on n’a jamais en réalité un plateau vrai, c'est-à-dire une ligne régulière d'oscil lations d'amplitude exactement égale, mais, en fait, un dôme à grand rayon de courbure. Dès lors, My correspond, comme lo, au faite du dôme, c'est-à-dire au milieu du plateau apparent. Conclusions. L'exploration oscillométrique permet commo- dément la détermination précise de la valeur de la pression moyenne dynamique du sang dans les artères ou pression effi- cace artérielle. Celle-ci est donnée exactement par la valeur de contre-pression à laquelle correspond l'indice oscillométrique. Dans le cas particulier des courbes à plateau, la pression efficace, comme l'indice, correspond au milieu du plateau, qui représente, en réalité, le faîte d'un dôme réel oscillographique. (Laboratoire de physiologie de la Faculté de médecine.) SUR LE CRITÈRE DE LA PRESSION MINIMA DANS LA MÉTHODE OSCILLOMÉTRIQUE, par V. Pacnon et R. FABRE. L'expérience démontre, comme on l’a vu, que l'amplitude maximale du diagramme des oscillations, dans la méthode oscil- lométrique, se produit pour la valeur de contre-pression égale à la pression moyenne dynamique ou pression efficace artérielle. Nous avons été amenés à rechercher s'il était également possible de déterminer, dans des conditions analogues et aussi démons- tratives, le critère précis de la pression minima. En effet, celui-ci ne saurait plus être placé au voisinage de la plus grande oscilla- tion, comme l’admettait l’un de nous, et comme semblait le confirmer une note toute récente d'Alexandre et Moulinier (x). D'autre part, divers auteurs ont justement donné dans ces der- nières années des critères nouveaux de cette pression. Mais, ces nouveaux critères de Barré et Strohl (2), Billard et Merle (3), Mougeot et Petit (4), correspondent encore à des oscillations toutes voisines de l’oscillation maximale et, pour la même raison, (x) Alexandre et Moulinier. C. R. de la Soc. de biol., 23 avril 1927. (2) Barré et Strohl. Presse médicale, 5 mars 1917. (3) Billard et Merle. C. R. de la Soc. de biol., 24 avril 1920. (4) Mougeot et Petit. C. R. de la Soc. de biol., 27 novembre 1920. 872 RÉUNION BIOLOGIQUE DE BORDEAUX (42) ne peuvent être considérés conume des critères absolument sûrs, d'autant que leurs auteurs n'en donnent pas, en réalité, ÉGin — Résultats des expériences tration expérimentale du critère de la minima qui importe dans l'espèce. La question est donc tout d’abord de pouvoir établir un régime circulatoire dans lequel la pression Mn sera nettement et exac- une démonstration expérimentale. Or, c'est justement la démons- (43) SÉANCE DU 10 Maï 873. tement connue ; puis, ceci étant, il s ‘agira de rechercher si, dans les conditions de l'exploration oscillométrique correspond à cette pression une phase précise du diagramme des oscillations, Le problème ainsi posé, voici comment nous avons réalisé la condition fondamentale, c’est-à-dire celle d'établir un régime circulatoire dont la pression minima soit nettement et facilement connue. Etant donné un dispositif expérimental analogue à celui représenté dans la note précédente, on établit la circulation dans des conditions telles que l'écoulement soit intermittent et qu'il cesse juste à la fin de la diastole. Avec un schéma de circulation dans lequel on est maître de tous les éléments du régime, ül est facile de réaliser ces conditions. La pression Mn d’un régime intermittent de cette sorte est représentée alors exactement par la valeur statique de la pression du système au repos. En effet, puisque l'écoulement, qui est intermittent, se trouve nul à la fin SN NO RON 1 à Dr D MT 1 US | FT 4 3% 9 280 Po Fic. 2. — Courbes oscillométriques montrant la zone terminale et distincte d’oscillations à pente propre, dont le début correspond à Mn. de la phase diastolique et, par conséquent, au début de la phase systolique, la pression minima, que la systole aura à vaincre, est justement égale à celle de la charge statique. Or, cette charge statique sera exactement connue par la position de repos du manomètre branché à l’origine du segment artériel exploré, et, ainsi, on aura vaincu la difficulté qui se présentait jusqu'à ce jour dans toute expérience de cet ordre, à savoir celle de s’en remettre pour la connaissance, aussi bien d’ailleurs de Mn que de Mx, à dés manomètres élastiques ou à mercure, en fonction- nement dynamique, et avec l’inertie desquels il faut compter. Préalablement à l'expérience oscillométrique, les divers appa- reils inscripteurs sont donc disposés de facon à ce que les extré- mités libres des trois styles enregistreurs soient sur une même verticale et les zéros des deux manomètres à mercure sur le même plan. horizontal que le tube artériel exploré. 11 suffit, dès lors, de faire tourner le cylindre au-devant de la plume du mano- 87/ RÉUNION BIOLOGIQUE DE BORDEAUX (44) mètre My au repos et la ligne horizontale obtenue correspond la pression minima de l'expérience. L'expérience oscillométrique est alors mise en train, c’est-à- dire que le tube artériel, soumis d’abord à une compression telle que ses parois soient complètement accolées, est ensuite lente- ment et progressivement décomprimé par la manœuvre de l’oscil- lomètre, tandis que la capsule oscillographique, grâce à un ré- glage Con ALIE du séparateur, permet l'inscription régulière et continue des pulsations artérielle Les résultats des expériences, reproduits par les graphiques de la figure 1, montrent de la façon la plus nette que la ligne de décompression coupe exactement la ligne de la Mn en un point qui correspond au début d’une zone 1 l'UE d’un caractère particulier. En effet, tandis que la courbe oscillographique présente, jus- qu'à ce point et à partir de My, d’une part, une pente très accen- tuée, et, d'autre part, des oscillations de forte amplitude et très apparemment différenciées, on constate, à partir du point où la ligne de décompression coupe la ligne de Mn, l'existence d'une Le) zone terminale et dislincie d'oscillations présentant : 1° une pente à peine existante ou seulement faible ; 2° une Apt nettement moindre et une faible différenciation. En résumé, l'expérience démontre que le critère de la pression minima, dans la méthode oscillométrique, est constitué par le début. d'une zone terminale et distincte d’oscillations à pente propre. On rencontre, d’ailleurs, une telle zone dans les condi- tions ordinaires de l'exploration oscillométrique, correctement pratiquée et systématiquement poursuivie jusqu'au zéro. Les courbes de la figure 2 montrent la correspondance des résultats expérimentaux avec l'observation clinique (x). (Laboratoire de physiologie de la Faculté de médecine.) (1) Ces résultats et leur interprétation se rapprochent, d’une part, des résul- tats expérimentaux de Macwilliam et Melvin et, d’autre part, de la conception propre de Gallavardin sur le critère de la minima, avec cette réserve que ces auteurs accordent seulement une réalité intermittente à l’existence d’une zone spécifique d'’oscillations indicatrice de Mn. ee (45) SÉANCE DU 10 mai 875 r é 4 : r DÉTERMINATION QUANTITATIVE DES PLUS FAIBLES QUANTITÉS ‘ DE PHOSPHATES DANS LES PRODUITS BIOLOGIQUES PAR LA MÉTHODE CÉRULÉOMOLYBDIQUE, par G. DENIGÈs. Je propose de désigner sous le nom de méthode céruléomolyb- dique, une méthode dont j'ai donné un résumé dans les Comptes rendus de l’Académie des sciences (26 octobre 1920, t. CEXXI, p. 802) ; elle repose sur la formation d’un composé phospho- conjugué du molybdène, dont la couleur bleue intense, permet de déceler jusqu à deux dix millièmes de milligramme d'acide phosphorique libre ou salifié, contenus dans une prise d'essai de 5 c.c. et de doser par colorimétrie, exactement et avec une grande rapidité, les moindres traces de phosphore amenées sous forme phosphorique, dans les circonstances les plus variées et, notamment, dans tous les produits biologiques tant végétaux qu'animaux. Les réactifs nécessaires pour ce dosage sont les suivants a) réactif sulfomolybdique : on le prépare en mélangeant volumes égaux d'une solution aqueuse de molybdate d’ammo- nium à 10 p. 100 et d'acide sulfurique pur ; b) chlorure stan- neux : mettre dans un tube à essai o gr. 10 d’étain en feuilles minces (papier d’étain), puis ajouter 2 c.c. d'acide chlorhydrique pur et r goutte de solution à 3 ou 4 p. 100 de sulfate de cuivre. Maintenir à une très douce chaleur jusqu'à dissolution. Etendre à 10 c.c. avec de l'eau, laisser refroidir et, s'il y a un dépôt, décanter la partie claire qui constitue le réactif cherché. Pour effectuer le dosage du phosphore total dans les produits biologiques à l’aide de ce réactif, il est toujours nécessaire de détruire leur matière organique (1). On emploie, pour cela, soit l’incinération en présence du tiers ou du quart du poids du produit en magnésie calcinée exempte de phosphates ; reprise par un peu d'eau sulfurique et dilution à un volume donné, après ébullition prolongée pour transformer les ions pyro— ou métaphosphoriques formés en ions phosphoriques, soit mieux encore, la méthode nitrosulfurique que j'ai déjà fait connaître en 1901 (2), mais avec les modalités d'emploi correspondant à de très faibles doses de substances. (1) Au contraire, pour doser l'ion phosphorique dans les plasmas et les humeurs, il suffit d’opérer sur le produit débarrassé d’albuminoïde par l’acide trichloracétique. (2) Denigès. Bull. Soc. de chim., 3° série, le XXV p. 945 et Précis de chimie analytique, 5° édition, p. 304. ms “0 - + 876 RÉUNION BIOLOGIQUE DE BORDEAUX (46} Nous prendrons pour exemple le sang : 1 gr. (ox 1 c.c. de ce liquide exactement mesuré) esi inis dans une capsule de porce- laine à fond rond, d'environ 8 centim. de diamètre ; on y mélange 1 c.c. d'acide azotique, puis 1 c.c. d'acide sulfurique pur et on ajoute, goutte à goutte, 30 à 4o gouttes d'alcool à 90°-9°. Une vive effervescence se déclare. Quand elle a cessé, on couvre le mélange avec un petit entonnoir de verre entrant dans la capsule, qui le débordera d'environ 1 centim., puis on chauffe doucement sur toile métallique ou carton d'amiante. Quand les vapeurs nitreuses ont disparu, qu'elles ont été rem- placées par des vapeurs sulfuriques blanches, et quand la masse noircit, ou bien on enlève momentanément le feu et, soulévant l'entonnoir, on fait tomber goutle à goutte, au centre du mélange, une dizaine de gouttes d'acide azotique, puis on recouvre de l'entonnoir, on recommence à chauffer et on réoxyde avec de l’acide nitrique en continuant ce cycle d'opérations jus- qu'à décoloration finale de la masse malgré un chauffage pro- longé ; ou bien, introduisant dans l'entonnoir, par son extrémité, - la tige capillaire d'un autre entonnoir en verre soufflé, en la faisant s'arrèter à très petite distance du niveau du mélange, on y fait arriver NO°IL par gouttes espacées et sans cesser de chauf- fer, jusqu'à décoloration finale, même après interruption d'ad- dition d'acide nitrique. Ce point atteint, on continue de chauffer jusqu'à émission importante de vapeurs blanches. On laisse refroidir, on ajoute 10 à 12 C.c. d'eau et, par une ébullition suffisante, on réduit le volume à moilié afin d'hydrolyser les ions méta— et pyrophos- phoriques ayant pris naissance en milieu sulfurique concentré et indécelables au réactif molybdique. On complète ensuite à 200 C.C.. À 5 c.c. de ce liquide, on ajoute 4 gouttes de réactif sulfomo- ivbdique (a) et, après agitalion, de 2-4 gouttes de chlorure stan- neux (b) récent. On agite encore et on examine, au bout de 10 minutes, la leinte obtenue, conrparativement avee le contenu d'une série de tubes renfermant 5 c.c. de solution aqueuse conte- nant de 1 à 12 mmgr. de P*O° par litre et traités, dans les mêmes conditions, par les réactifs sulfomolybdiques et stanneux. La dose de P*0° contenue dans le liquide du tube étalon qui se rapproche le plus, par sa teinte, du liquide essayé étant multiplié par 200, exprime, en P*0*, la quantité de phosphore total con- tenue dans un kgr. ou dans un litre de sang. On opérera de même avec le lait, la bile, la salive, les paren- chymes, etc... ; avec les feuilles, les tiges et tout autre organe végétal. Si certains de ces produits nécessitent J’emploi d’une plus LL 4 D (47) SÉANCE DU 10 MAI 8117 grande dose d'acide que ne l'indique la technique précédente, il n'en résultera aucun inconvénient, à la condition de réduire, finalement, le volume du liquide sulfurique résiduel à 0,5 c.c. au plus, pour 200 c.c. de dilution dernière. Comparée au procédé pondéral de précision, mais long et délicat, de Posternak (1), la méthode céruléomolybdique donne des résultats sensiblement superposables, ainsi que je l'ai cons- taté et comme Borde l'a vérifié dans un travail (2) sur les mé- thodes comparées de dosage du phosphore dans le sang; publié sous la direction du P° A. Labat, à la suite de ma note aux Comptes rendus (3). Comme elle a son maximum de sensibilité avec des dilutions comprises entre 0,5 mmgr. et ro mmgr. par litre de P amené sous forme phosphorique, elle peut être appliquée avec des déci- grammes et même avec des centigrammes de substances biolo- giques, à condition de dilution proportionnelle, de façon à cor- respondre aux doses optima. | _ Pourront être, ainsi, abordés et élucidés, bien des points de physiologie et de pathologie relatifs à la statique et à la dyna- mique du phosphore organique et minéral, et que les techni- ques anciennes, insuffisamment sensibles ou trop compliquées, n'avaient pas jusqu'ici permis d'atteindre. (x) Posternak. Soc. de chim., 4° série, t. 27 et 28, 1920. (2) Borde. Bull. Soc. de’ pharm., de Bordeaux, 192+, p. 14. (3) Loc. ci. | 815 RÉUNION BIOLOGIQUE DE BORDEAUX (48) : TECHNIQUE DE NEUROTOMIE RÉTROGASSÉRIENNE PAR ENDOSCOPIE CRANIENNE (PROCÉDÉ DU CYSTOSCOPE), par G. JEANNENEY. Dans le traitement chirurgical de la névralgie du trijumeau, deux points sont à considérer : 1° l'intervention doit être peu mutilante et peu choquante ; 2° le résultat doit être esthétique. La technique suivante semble réaliser ces desiderata : Instrumentation. Trépan avec couronnes ; instruments cou- rants de cräniectomie ; cystoscope à vision directe (femme) ; pince de Kollman à biopsie vésicale ; au besoin, miroir frontal pour les premiers temps. Opération. Anesthésie locale. 1° Voie sus-auriculaire. Incision des téguments verticale de 4 centim. de long, au-dessus du tragus. Ecarter vaisseaux et nerfs superficiels ; inciser l'aponévrose temporale ; écarter les faiscéaux musculaires (écarteur palpébral des ophtalmologistes). Application d’une couronne de trépan dans l'angle limité par la verticale menée par le bord antérieur du conduit auditif ex- terne el la crète sus-mastoïdienne. L'orifice doit permettre les mouvements aisés du cystoscope. Décoller la dure mère en râclant le rocher, rapidement, mais sans brutalité. Ecarter le plafond (cerveau) à mesure que l’on progresse, à l'aide d’une pince à coprostase entr'ouverte, ou d'un spéculum auri à longues valves. Suivre la face antérosupé- rieure et le bord supérieur du rocher, direction : bord postérieur de l’apophyse orbitaire externe du frontal. On rencontre l’émi- nentia arcuata, une dépression, puis le tubercule rétrogassérien de Princeteau. Enlever l'écarteur ; glisser le cystoscope. Reconnaître le tuber- cule rétrogassérien et le bord supérieur du rocher. Ecarter légè- rement la lentille pour passer une longue aiguille, type à cata- racte. Dissocier la dure mère de bas en haut. Ecoulement de liquide céphalo-rachidien. Douleur dans le territoire du triju- meau. Accrocher la racine sensitive avec un crochet. Si on le peut, vérifier par cette excitation mécanique ou à l'aidé d'une électrode stérilisée, s’il n’y a pas de fibres motrices intéressées. Si aucune réaction ne se produit du côté des muscles masticateurs, sectionner par pression contre le rocher ou au galvanocautère. Vérifier l’hémostase. Assécher au galvanocautère. Un point sur les aponévroses épicranienne et temporale. 2° Voie rétro-mastoïdienne. Incision verticale 1 centim. en arrière du bord postérieur de la mastoïde. Trépanation prudente (49) | SÉANCE DU A0 MAI ; 819 de l’occipital, élargir à la gouge. Reconnaître la teinte bleutée du sinus latéral. Ouvrir la dure mère dans l'angle postérieur du rocher en avant, [a pointe du cystoscope en haut. Insinuer l’ap- pareil au-dessus du pédicule du trou auditif (VII-VIH). À 6 centi- mètres de la paroi, enlever le mandrin, éclairer et regarder en poussant légèrement. Accrocher la racine du V : douleur; la sectionner d'un coup net. Eviter le masticateur autant que pos- sible. Suture cutanée. Ce procédé utilise les voies classiques d'abord du trijumeau (Harley, Krause, Princeteau) et de sa racine sensitive (Ramonède de Beule, de Martel). [l répond à la nécessité de contrôler sa. technique par la vue, manifestée par la création des écarteurs éclairants de Villar, Adson et de l’endoscope spécial de Doyen. L'emploi du cystoscope, instrument courant, rend aisément réalisable la neurotomie du trijumeau, opération d'exception. Cet instrument pourrait même être employé dans d’autres inter- ventions endocràniennes. SUR QUELQUES LÉSIONS DU SQUELETTE THORACIQUE. LEUR RÔLE DANS GERTAINES MODIFICATIONS PATHOLOGIQUES DE LA MÉCANIQUE RESPIRATOIRE, - par CREYx. Cette note complète les résultats que nous avons consignés dans deux autres communications (1) ; elle est le résumé d'une statistique nécroscopique concernant plus de 100 sujets répartis en trois groupes : 1° 56 Hommes ou Femmes, âgés de 60-82 ans, et dont 3o offraient des manifestations d’angio-sclérose très marquée ; 2° 6 rhumatisants chroniques (dont un goutteux), porteurs de différentes lésions articulaires et présentant, dans nombre de petites articulations et dans quelques grandes join- tures, des ankyloses partielles ou totales ; 3° 45 emphysémateux avec bronchite chronique, sans tuberculose évolutive clinique- ment ou bactériologiquement démontrée. Nous avons, dans tous les cas, recherché les lésions des parties mobiles et déformables du squelette thoracique, lésions dont nous nous réservons de discuter le rôle au point de vue fonc- tionnel dans une note ultérieure. Ainsi se présentent nos résultats a) dans les trois groupes précédents, nous n'avons relevé (x) C. R. de la Soc. de biol, 2 mars et 15 avril 1920. -880 RÉUNION BIOLOGIQUE DE BORDEAUX (50) aucune altération et, en particulier, aucune ankvlose partielle ou totale des articulations costovertébrales et costotransversaires. -b) pour ce qui est des articulations chondrosternales, on peut dire que l'ankylose est rare dans Le premier groupe, fréquente, au contraire, dans le second, presque constante dans le troi- sième. Dans le second groupe, il faut remarquer l’absence fré- quente de parallélisme entre les altérations articulaires chondro- sternales, d'une part, et les lésions des autres jointures, d'autre part. | c) enfin, la rigidité des cartilages costaux, conséquence de leur ossification, se rencontre dans les trois groupes; mais inéga- lement et suivant des modalités qu'il est utile de préciser : dans le premier groupe, l'étendue de l'ossification marque souvent, mais non toujours, le processus d'involution sénile. Bien que le premier cartilage soit toujours frappé, le développement des lésions n'est pas rigoureusement inversement proportionnel au numéro d'ordre des spires cartilagineuses ; ‘en outre, et c’est sur- tout ce point qui nous semble devoir être souligné, l'ossification reste limitée aux extrémités juxtasternale et juxtacostale de ces spires. Il Y a toujours, entre les deux zones, un segment assez souple pour assurer les déformations qu'implique le mouvement physiologique : dans le second groupe, l'ossification des carti- lages, beaucoup plus rare, affecte cependant, quand on Fy observe, le type sus-décrit. Dans le troisième groupe, l'ossification frappe tous les segments cartilagineux le plus souvent ; elle est massive et, indépendamment de l'âge des sujets, s'étend suivant toute la longueur des cartilages, à l'inverse de ce que l'on cons- _tate dans les deux groupes précédents. (51) SÉANCE Du 40 MAI 881 SYNDROME D'INSUFFISANCE FHYRO-OVARIENNE, D'HYDROCÉPHALIE ET D'HYPERTHYMIE, par J. SaBrazës el KR. Duperié. Nous avons consacré un travail de longue haleine (Gazette hebdomadaire des sciences médicales de Bordeaux, 25 juillet et 29 août 1920) à ce syndrome, qui n’est pas rare et mérite de fixer l'attention. Résumons un cas de ce genre suivi pendant plus de 15 ans. Chez une malade de 29 ans, issue de goîtreuse et d’alcoolique, une insuffisance thyro-ovarienne congénitale s’atténue par l’opo- thérapie. Mais, un goître profond et un thymus volumineux persistent. [ls précipitent l'issue fatale au cours d’une fièvre typhoïde. L'étude histologique des glandes endocrines nous a montré, en outre des constatations relatives à la thyroïde goi- treuse insuffisante et au thymus persistant, volumineux, riche en corpuscules de Hassal, un tissu de parathyroïde normal et une hypophyse en hyper— plutôt qu'en hypofonctionnement. Une hydrocéphalie congénitale considérable, avec minceur extrême des os du crâne, se laissant facilement fracturer, sans persistance toutefois des fontanelles, accompagnait ce syndrome pluriglan- dulaire. Des altérations scléreuses des plexus choroïdes, surtout vascu- laires et diverses modifications épendymaires (sclérose névro- glique sans infiltration cellulaire des gaînes vasculaires) ont joué un rôle important dans le mécanisme de l’hydrocéphalie. La tare thyroïdienne, un certain degré de rachitisme, un épais- sissement fibreux de l’aponévrose endothoracique gênant la cir- culation cérébrale de retour ont favorisé ce processus d’hydre- céphalie. . La syphilis était hors de cause. ne conditions étiologiques du syndrome pluriglandulaire et de l'hydrocéphalie se rattachaient au goître maternel familial, à l'alcoolisme et à l’hérédité nerveuse d'un père déséquilibré et qui a fini par le suicide, à la tuberculose familiale. Toutes ces tares, jointes à une poussée d'infection diarrhéique à forme cérébrale de la première enfance, à des manifestations de rachitisme, à des résidus de tuberculose pulmonaire fibreuse très discrète chez la malade, ont contribué, aussi, à perturber le fonctionnement des glandes endocrines et ont collaboré à l’hy- drocéphalie. Nous insistons sur cette modalité clinique d’hypothyroïdie par goître familial, associée à de l’hypo-ovarie, ainsi qu’à de l’hyper- Brorocre. CoMPTEs RENDUS. — 1921. T. LXXXIV. | 62 882 RÉUNION BIOLOGIQUÉ DE BORDEAUX (52) thymie, décelable par les rayons X, et compliquée d’hydrocé- phalie. Le pronostic des maladies infectieuses aiguës comme les typhoïdes peut se trouver singulièrement aggravé par cette asso- _Ciation pathologique. Üne mort rapide, dite thymique, en résulta chez notre malade, au cours d'une dothienentérie. L'hydrocé- phalie, vaguement signalée dans le crétinisme et le rachitisme, n'avait pas, jusqu à présent, été prise en considération, comme elle le mérite, dans les syndromes pluriglandulaires, Soulignons- en l'intérêt. Dès la première enfance, ces phénomènes de goître, de myxœdème, d'insuffisance ovarienne, d’hydrocéphalie, étaient conjugués, constituant un véritable syndrome justiciable d’un traitement opothérapique complexe, ovarien, thyroïdien, plexo- .choroïdien. La fréquence de cette association a été à peine soup- çonnée par les auteurs qui se sont occupés du myxædème, En partant d’un point de vue différent, de Monakow et Kitabayashi ont soutenu l'existence d’une synergie fonctionnelle entre les plexus choroïdes et les glandes endocrines. Nos constations vien- nent à l’appui de cette idée. : 1NSRe | 883 RÉUNION BIOLOGIQUE DE NANCY SÉANCE DU 9 Mal 1921 SOMMAIRE Corzi (R.) et Baunor (J.): Lienaarr (R.): Sur la valeur Formation choroïdienne anor- du sexographe comme indicateur male chez la Grenouille. ....... 31) | duisexe desiœufs de Poule. 10076 Friepez (4:) : Remarques sur Parisot (J.) et Simonin | P.) : la symétrie florale, .....,... RES AVE *echerches sur la toxicité des : Gain (Ed.) : Résistance des liqu des pleuraux dés tubercu- graines oléagineuses à un chauf- OUR ALTUS DR NO RE à 22 RS ONDLOIONÉE Lee ue de condie 21 Frésidencé de #. Haushaïlter. REMARQUES SUR LA SYMÉTRIE FLORALE, par JEAN FRIEDEL. La symétrie lient une place fondamentale dans la nature ätiimée ou ihañimée. Certaines forriés animales (Echinodefmes, Coralliaires, ete.), ou végétales (fleurs des Angiospernies), obéis- sent à des lois de symétrie aussi nettes que celles des cristaux. Remarquons, toutefois, que la symétrie d’un organisme ou d'un organe est une symétrie de position s'appliquant uniquement à l’objet considéré dans son ensemble, tandis qu'une symétrie cris- talline est une symétrie de direction qui subsiste pour toutes les molécules du cristal. Gette différence bien constatée, on peut néanmoins chercher à ramener la diversité des symétries florales à un certain hombre de fypes très généraux qui seraient, pour les fleurs, ée que sont les sept systèmes cristallins pour les cristaux. On appelle formule florale une formule donnant les nombres des diverses pièces de la fleur. Soient : s, les sépales ; p, les pétales ; e, les étamines ; e, les carpelles. Nous aurons pour les liliacées, par exemple, la formule : 3s+8 p+6e+3c. C'est Te Ivpé à que l'on sait être presque général chez les Monôcoty- : Iédones. S Pre 884 RÉUNION BIOLOGIQUE DE NANCY de (18) Il existe de nombreuses fleurs dans lesquelles telle ou telle sorte de pièce florale se trouve en nombre indéfini (Rosacées, Renonculacées, Malvacées, etc...). En général, l'étude anatomique permet de ramener ces types indéterminés à des types parfaite- ment définis : c’est ainsi que chez les Malvacées, les innombrables étamines dérivent de 5 étamines primitives. D’autres types aber- rants s'expliquent par l'avortement de quelques pièces florales, ce qu'on peut prouver soit par l'anatomie, soit par comparaison avec des plantes de même famille. On peut arriver à distinguer 6 types, dont voici les formules : .1. Type 3 : 3s+5p+6e+3c=Lilium ; 2. Type en croix 4s+4p+6e+92c=Crucifères ; (4 grandes ‘ 2 petites) Types homogènes : 3. Type 2, 4 : 2c= Plantago ; 4s+ 4p + 2e +2c=Ligustrum ; h. Type 5 : 5s+5p+5e+5c=Linus ; 5s+5p+10e+5c=Geranium (5 x 2) c AS PAT ..: 5. Type 2, 5 : 5s+5p+r10eX2c=Saponaria ; Dypes HUSoeRes < 6. Type SDS Le 6° type présentant la combinaison du type 3 pour le gynécée el du type 5 pour tout le reste, est relativement fréquent ; bien que les types hétérogènes soient moins habituels que les types homogènes, jamais je n'ai rencontré la combinaison inverse avec 5 carpelles et des étamines groupées par 3 ou multiples de 3. Des recherches en cours auront pour but de vérifier s'il y a lieu de modifier ces 6 types fondamentaux proposés ici à titre . provisoire. SUR LA VALEUR DU SEXOGRAPHE COMME SD ACER DU SEXE DES OEUFS DE POULE; par R. LIENHART. On prête au sexographe la vertu de reconnaître le sexe du futur Oiseau dans l’œuf récemment pondu avant tout développement de celui-ci. Qu'est-ce donc que le sexographe ? C’est un appareil d'une extrême simplicité : il se compose d’une petite boule de cuivre suspendue à l'extrémité d’une chaînette du même métal, d'environ 15 centimètres de longueur. Pour le faire fonctionner, l’opérateur saisit l’extrémité libre de la chaîne entre le pouce et l’index de la main droite, laissant pendre librement la boule dans l’espace. L'appareil étant livré ainsi aux lois ordinaires de (19) SÉANCE DU 9 MAI 985 la pesanteur, la boule est placée à quelques centimètres au- dessus d'un œuf de Poule, par exemple. Bientôt, sans que la main imprime aucun mouvement à la chaine qu'elle tient, on voit la boule osciller et décrire, suivant les cas, des mouvements de 2 ordres différents. Tantôt la boule se déplace dans un seui plan, comme le ferait un pendule, l'œuf placé sous le sexo- graphe serait alors du sexe mâle, tantôt elle décrit une ellipse, dans ce cas l'œuf serait du sexe femelle. Le sexographe ayant obtenu auprès des aviculteurs un accueil assez favorable pour inciter certains industriels à construire l’ap- pareil et à Le lancer dans le commerce avec l'étiquette de l’infail- libilité, j'ai eu la curiosité, m'étant spécialement occupé de la reconnaissance du sexe des œufs de Poule, de vérifier la vertu de ce précieux indicateur du sexe. Dès les premières expériences, j'avais en main des arguments me permettant de considérer la méthode comme suspecte : dans la même journée, à quelques minutes d'intervalle, le même œuf soumis à l'épreuve du sexographe, affectait des signes sexuels contraires. J'aurais pu m'en tenir là, mais désirant une preuve certaine, j ai poussé jusqu'au bout l'expérience en lui appliquant rigoureusement la méthode scientifique. 150 œufs de Poule, de race Minorque pure, pris au hasard dans le produit de la ponte d’un important élevage, furent soumis à l'épreuve du sexographe et divisés en deux lots correspondants aux sexes indiqués. Je n'ai pour chaque œuf, interrogé qu’une seule fois le sexographe, et j'ai indiqué sur la coquille le sexe indiqué du premier coup. Les 2 lots d'œufs ainsi obtenus comprenaient : le premier, 92 œufs à indice femelle et le second 58 œufs à indice mâle. Les 2 lots furent mis séparément en incubation. Le résultat fut le suivant : le premier lot de 92 œufs à indice femelle donna 64 Poussins, dont 36 mâles et 28 femelles ; le second lot de 58 œufs à indice mâle donna 42 Poussins, dont 24 mâles et 18 femelles. Le sexe fut vérifié avec certitude par l'élevage des Poussins en parquets séparés jusqu’à apparition non équivoque des caractères sexuels. Le sexe des Poussins morts a été vérifié par autopsie. Comme on le voit, le résultat obtenu n’était pas en faveur du sexographe. Loin d'obtenir dans chaque lot un sexe unique, j'avais, au contraire, des sexes mélangés, et cela dans une pro- portion très voisine de la production normale des sexes (environ 5o p. 100 de chaque sexe), absolument comme s'il s'agissait d'œufs pris au hasard, sans aucun contrôle d'indice sexuel. L'expérience, répétée plusieurs fois dans des conditions offrant les mêmes garanties, m'a toujours donné des résultats analogues. Comme épreuve supplémentaire, j'ai tenté une expérience un peu différente des précédentes. Des œufs triés d’après ma mé- 38" _ RÉUNION BIOLOGIQUE DE NANCY (20) thode de reconnaissance du sexe des œufs par le poids et ayant donné, après incubation, des Poulets sexués d’après mes prévi- sions, sont soumis au sexographe, qui donne des indications entièrement erronées. Les partisans du sexographe prêtent non seulement à cet ins- trument la faculté de meltre en évidence le sexe des œufs, mais encore celui de tous les êtres organisés, jeunes ou adultes. L'ayant mis à l'épreuve sur les Cags, des Poules, des Lapins et des Chiens des deux sexes, et même sur des humains, j'ai toujours obtenu des résultats aussi fanlaisistes qu'avec les œufs de Poule et con- tradictoires, dans un laps de temps très court pour,le même individu ; mieux encore, le sexographe, placé au-dessus d'un objet quelconque, ne manque pas d’osciller et sans hésiter attri- bue un sexe à une montre, une chaise ou une table. L'excessive bonne volonté de cet indicateur du sexe suffirait à le tenir en sérieuse suspicion. Je crois cependant mes expériences justifiées et utiles. Le sexographe cherche à s'imposer, il a retenu Fatten- tion de la Société nationale d'aoclimatation ; cette Société, intri- guée par de curieux résultats qui lui ont été présentés, a fait procéder à une série d'épreuves publiques du sexographe. Des précautions furent prises pour garantir la bonne foi des expéri- méntateurs, mais les résultats sont restés douteux, l'expérience n'ayant pas été poussée à fond. Aussi, le sexographe jouit-l encore de crédit auprès de certains aviculteurs qu'il est bon de détromper par des preuves bien établies : je ne erois pas me tromper, ni les tromper, en leur affirmant que la valeur du sexo- graphe est absolument nulle comme indicateur du sexe. Il n'en reste pas moins vrai que cet appareil est capable, entre les mains de certains expérimentaleurs, de décrire des oseilla- tions de deux ordres différents. S'agit-il d’une influence de l’objet mis en expérience sur la boule de cuivre ? C’est très douteux. En effet, le sexographe fixé sur.un trépied et non plus tenu par la main de l'expérimentateur, reste absolument inerte. Pour obtenir des oscillations, le médium humain est indispensable ; les partisans du sexographe prétendent qu'il s’agit d'un fluide individuel analogue à celui qui fait si bien vibrer la baguette de coudrier dans les mains du sourcier. N'est-il pas plus logique de croire que les oscillations çhlenues sont dues à une bonne volonté inconscidnte de l’expérimentateur, à sa plus ou moins grande nervosité, peut-être même à limperceptible battement produit dans l'extrémité des doigts serrés par la circulation. sanguine, ou à tout autre cause d'ordre physiologique ou physique. (Laboraloire de zoologie de la Faculté des sciences de Nancy.) (24) SÉANCE DU 9 MAE 887 RÉSISTANCE DES GRAINES OLÉAGINEUSES A UN CHAUFFAGE PROLONGÉ, par Epmoxp GAIN, Au-dessus de 50° les graines de Céréales trempées dans l’eau chaude pendant quelques minutes, subissent une diminution appréciable de ieur faculté germinative, Cette mort des graines peut être due soit à des phénomènes d’altération des matières azotées, soit à l’altération des propriétés diastasiques. La résis- tance des diastases variant suivant le type considéré, et aussi sui- vant l'état de dessiccation du milieu, on peut se demander si les graines oléagineuses supportent de même façon que les graines amylacées les températures élevées. Nous avons Expér imenté sur le Lin, le Colza, le Tournesol, qui appartiennent à des familles différentes. Nos expériences ont eu lieu en 1919 et 1920, en pleine terre et en pots. Une température de 50° maintenue pendant 2 mois, en étuve sèche, s'est montrée sans action sur les semences des plantes citées. | En 1920, nous avons réalisé un chauffage des graines à 60° pendant 1 mois, après une période préparatoire de 3 jours à 5o°. Un repos de 1 mois à la température ordinaire a précédé le semis. La végétation des plantes issues de semences chauffées n’a pas montré de différences avec les plantes témoins. Worobiew (1) avait obtenu un retard de germination avec les grains de blés chauffés, et des caractères distinctifs notables dans la morphologie des plantes issues de semences chauffées. Nos essais ont donné des résultats irréguliers. Cependant, le Tour- nesol a manifesté ordinairement une avance de la germination chez les akènes chauffés et nous avons aussi trouvé cette avance avec certains lots de Lin et de Colza. Mais on peut enregistrer aussi parfois de faibles retards. La floraison est ordinairement un peu plus précoce, et la fruc- tification un peu plus avancée pour les plantes issues de graines chauffées, sans que ce dernier résultat soit général. Quant à la vigueur des plantes, elle n’est pas atteinte. En élevant davantage la température du chauffage, on peut évidemment arriver à dé- truire les semences les moins vigoureuses. Ainsi, la méthode du chauffage des semences, maniée avec discernement, pourra être, dans les laboratoires de génétique, un moyen commode d'amélio- ration de l'homogénéité des lots avant le semis. Cette méthode a été, d'ailleurs, déjà pratiquée en bactériologie, pour réaliser précisément cette qualité d'homogénéité des cultures. (1) Khosiaislwo, 108 année ; p. 1075, Kiew, 195b, 888 RÉUNION BIOLOGIQUE DE NANCY (22) Vers les températures de 50° à 60°, il ne semble pas que l’action de toxicité de la chaleur soit renforcée beaucoup par le temps d'action, comme cela se produit, par exemple, pour l’action des anesthésies au chloroforme ou à l’éther. I se peut qu'il n’en soit plus de même aux températures plus élevées. Connaissant la zone des températures critiques qui intéressent une semence déter- minée, on peut chauffer à une température T, pendant un temps N, et l’on réalisera une sélection qui permet d'obtenir, pour les plantes issues des embryons qui auront résisté, un poids moyen de rendement individuel plus élevé qu'avec le lot total des semences initiales. La température T ne devra naturellement jamais dépasser celle qui laisse intacte la morphologie des plantes adultes. Nous venons de voir que certaines espèces, comme le Tournesol, gardent leur morphologie normale malgré un chauf- fage prolongé. RECHERCHES SUR LA. TOXICITÉ DES LIQUIDES PLEURAUX DES TUBERCULEUX, par J. Parisor et P, Simon. L'étude des liquides épanchés dans la plèvre, comme d’ailleurs l'étude de toute autre exsudation ou secrétion capable d’être à un moment donné résorbée par l'organisme, doit, à l'heure actuelle, s'inspirer et tenir compte des données nouvelles acquises au cours des dernières années. Les faits de tachyphylaxie et d’ana. phylaxie d’une part, en traduisant l'existence de certains états particuliers de l’économie, font intervenir, dans la recherche de la toxicité des divers produits, la notion d’une accoutumance ra- pide ou d’une sensibilisation préalable de l'organisme et sont capables de changer du tout au tout l’idée que l’on a pu se faire de leur nocivité ou de leur innocuité propres ; d’autre part, l’en- semble des phénomènes décrits récemment par Widal et ses élèves, groupés sous le nom de « choc hémoclasique » et suscep- tibles d’entrer en jeu toutes les fois que sont résorbées des subs- tances protéiques, est également capable de modifier de façon profonde la réaction du sujet à l’action de ces substances. La toxicité des liquides pleuraux tuberculeux a été signalée par Widal et Ravaut, par Ramond, par Froin, par Bezancon et de Jong, qui, par inoculation, provoquèrent la mort de Cobayes. Mais les résultats obtenus ne furent pas constants, furent par- fois discordanis. Mme Girard-Mangin attire l’attention sur la très grande toxicité du liquide des pleurésies cancéreuses compara- tivement au produit d’épanchements d’autre nature. (23) SÉANCRE DU 9 MAI 889 Nous avons étudié tout d’abord les liquides pleuraux des tuber- culeux, épanchements séro-fibrineux survenus au début ou au cours de l’évolution d'une tuberculose, ou épanchements apparus dans certaines conditions spéciales et particulièrement après l'établissement d’un pneumothorax spontané ou artificiel. Cette première note préliminaire, donnant un aperçu très général de la question, montre qu'on ne peut se contenter d'envisager la toxocité de ces liquides au seul point de vue brut et global. L'injection unique de ces lJiquides pleuraux à l'animal (liquides pleuraux débarrassés par centrifugation de leurs élé- ments cellulaires, injections intraveineuses par voie jugulaire chez le Lapin) est suivie d'effets très différents. 1° L’injection ne détermine aucune. manifestation immédiate el les animaux sur- vivent, en ne présentant, dans la suite, aucun trouble apparent. 2° Malgré l'absence de tout effet immédiat, les animaux succom- bent à plus ou moins longue échéance. La mort survient dans les jours qui suivent et l’autopsie révèle diverses lésions viscérales, en particulier la présence d’épanchements dans les plèvres ; ou bien la survie est plus longue et s'accompagne d’un amaigrisse- ment considérable aboutissant à la cachexie et à la mort. 3° L’in- jection provoque lapparition immédiate de troubles bien carac- térisés (circulatoires, respiratoires, nerveux), les uns très graves et entraînant la mort en quelques minutes, les autres moins intenses et permettant le rétablissement complet de l’animal ou une survie de plus ou moins longue durée. La répétition des injections a une influence extrêmement im- portante. 1° Du fait de la présence de substances protéiques dans les liquides, le phénomène de la tachyphylaxie intervient : l’in- jection d'une quantité minime d'un liquide très toxique peut protéger rapidement les animaux, après 15 ou 20 minutes, contre une ou des injections répétées de quantités élevées de ce même liquide, fait qui peut donner à un produit très actif une appa- rence d'innocuité. 2° L’injection première provoque l’établisse- ment de l’anaphylaxie et les injections répétées peuvent, suivant les conditions, causer la mort par choc anaphylactique ou en- traîner la cachexie par anaphylaxie chronique, état qu'il importe de ne pas confondre avec un état d'intoxication chronique par le produit injecté. Les doses capables de produire des effets toxiques sont des plus variables d’un liquide à l’autre. 1° Des liquides qui paraissent identiques et proviennent d’épanchements de même nature s’ac- compagnant de manifestations cliniques semblables, sont, au point de vue de leur toxicité brute, très différents. Exemples soit deux liquides séro-fibrineux de pleurésie franche tubercu- leuse, le premier peut être injecté aux doses énormes de 70-80 c.c. 890 RÉUNION BIOLOGIQUE DE NANCY (24) à des Lapins de 2 kgr. 5oo environ, sans accident consécutif ; le second tue le Lapin en quelques minutes à la dose de 4 c.c. par. kger. d'animal. Soit deux liquides provenant d'un épanchement survenu après pneumothorax artificiel ; l’un est bien supporté aux doses de 60 et 30 ç.c. par des Lapins de 2 kgr. environ; l’autre tue les animaux en 8 ou ro jours, à la dose de 72 e.c. par kgr. ; en 2 jours, à la dose de 20 c.c. par kgr. ; en quelques heures, à la dose de 30 c.e. par kgr. 2° Inversement, des liquides dannaence et d’origine très différentes sont capables de se montrer également inoffensifs ou également très actifs. S'1l est done des liquides eu poue dont la toxicité paraît nulle, il en est d’autres qui possèdent un pouvoir toxique considérable, fait qui pourrait expliquer, par un mécanisme de résorption de l’'épanchement, certains signes d'intoxication observés parfois en clinique, au cours des pleurésies. Comme ces liquides d'activité si différente ont malgré tout un point commun, leur origine tuberculeuse, nous avons été con- duits à pousser plus loin nos investigations : nous pensons qu'il y a lieu d'étudier plus en détail les manifestations qui caracté- risent l’intoxication par ces liquides en analysant leurs effets physio-pathologiques, et de rechercher, en dissociant leurs cons- tituants ou en variant les conditions d'inoculation, quels peu- vent être les facteurs de cette intoxication. C'est ce que nous nous proposons d'envisager en des notes ultérieures. (Laboratoire de pathologie générale et expérimentale.) FORMATION CHOROÏDIENNE ANORMALE CHEZ LA GRENOUILLE, par R. Cozrun et J. BAupor. Nous ayons eu l’occasion d'observer et d'étudier, sur des coupes en série de l’encéphale d'une Grenouille adulte, une formation choroïdienne anormale dant nous avons fait une reconstruction plastique à l’aide de la méthode de Born. Il s'agit d'une végé- tation puissante qui, après s'être étalée à la face externe de l’hé- misphère droit, pénètre et traverse sa paroi latérale et proémine dans le a latéral. Pour la clarté de l'exposition, et en raison de sa structure histologique et de ses rapports avee la paraphyse, nous lui donnerons le nom de pseudo-paraphyse té- lencéphalique. Anatomiquement, ceite pseudo- -paraphyse peul être divisée en trois portions : un nadule exencéphalique, une crête intr apariéiale et un processus intraventriculaire. Le nodule exençéphalique constitue la partie principale de la pseudo- para- LA E (25) SÉANCE DU 9 MAI 891 _physe. Considéré par sa face externe, il forme, dans son en- semble, une masse allongée de 3 millim. de longueur sur 1,5 millim. de largeur, dont le contour irrégulier peut cepen- dant être inscrit dans un rectangle, et qui se trouve placée à la face externe de l'hémisphère drait qu'elle croise obliquement de haut en bas et d’arrière en avant. L'angle antéro-inférieur du nodule répond à la partie la plus inférieure de la face externe tandis que son angle postéra-supérieur affleure la voûte hémi- sphérique ét se continue par un traotus ininterrompu, et de même structure, avec la paraphyse qui siège en arrière, à sa place normale, sur le toit du cerveau intermédiaire. La surface de section frontale du nodule a la forme d'un croissant, épais 4 | | H À f ME / Route LAINE Dr Fig. 1. — Coupe transversale de l'hémisphère droit, passant au niveau de la solution de continuité de la paroi nerveuse. >< 30 diamètres. de o,4 millim. en son milieu dont, le bord convexe, dentelé, répond à la paroi endocränienne et dont le bord concaxe, lisse, épouse exactement le contour convexe de l'hémisphère. De la face interne ou hémisphérique du nodule exençcéphalique, se détache une çrête falciforme, qui lui est perpendiculaire, et dont. la hauteur s'accroît progressivement d'avant en arrière. Gette crète s'enfonce dans une gouttière creusée à la face externe de la paroi hémisphérique, gouttière qui va s'approfondissant jus- qu'à se transformer en une solution de continuité de la paroi nerveuse (fig. 1). Gette brèche mesure 0,4 millim. de largeur, 0,16 millim. de hauteur, et o,r millim. de longueur : elle se continue pendant un cerlain lemps avee une nouvelle gouitière, creusée sur la paroi externe du ventricule latéral et qui va s’effa- çant d'avant en arrière. Brèche et gouttières pariétales sont entiè. rement comblées par la crête choroïdienne intraparictale : au point de vue topographique, elles répondent au sillon limitant latéral, qui, chez les Batraciens, sépare le pallium de l’hémi- sphère de la partie sous-palléale. La crête choroïdienne intrapa- 892 He RÉUNION BIOLOGIQUE DE NANCY (26) riétale se poursuit dans le ventricule latéral sous forme d’un procès fusiforme à grand axe antéro-postérieur, mesurant 1,5 millim. de longueur, 0,7 millim. de largeur à l'endroit le plus étalé et o,1 millim. d'épaisseur. L'ensemble de ce procès ven- triculaire forme une végétation appendue à la paroi externe du ventricule latéral. Sa surface tomenteuse reste toujours nette- ment séparée de l’épithélium épendymaire, qui recouvre et la paroi médiale de l’hémisphère et le sillon intermédiaire qui sépare cette paroi, en zones dorsale et ventrale. Au point de vue histologique, la pseudo-paraphyse possède la même structure que la paraphyse vraie ou diencéphalique. Comme cette dernière, elle est essentiellement constituée par des digitations ramifiées formées par un axe conjonctivo-vasculaire revêtu d’un épithélium cubique. Les vaisseaux sont des vaisseaux piémériens, notamment des capillaires très dilatés (capillaires. veineux). On peut voir certains de ces capillaires veineux de grand calibre, appliqués à la surface convexe de l’hémisphère, recevoir des capillaires plus petits qui proviennent de la subs- tance cérébrale. D'autre part, nous avons observé au milieu des digitations qui constituent la crête intrapariétale un fragment très petit de substance nerveuse formé de quelques axones juxta- posés avec quelques noyaux allongés et, à peu de distance, un amas nodulaire de leucocytes. Nous avons retrouvé de même, dans la cavité ventriculaire, un petit nodule d’une substance fibrillaire semé de noyaux, qui nous a paru également d’origine nerveuse. Ces constatations nous donnent à penser que la tératogénèse de la paraphyse télencéphalique, que nous venons de décrire, est due à un traumatisme : une lésion perforante de la paroi céré- brale ayant pu être comblée par une végétation choroïdienne partie de la paraphyse diencéphalique. (Laboratoire d’histologie de la Faculté de médecine.) ELECTION. M. EL. HirTzmanx est nommé membre titulaire. (35) 893 REUNION BIOLOGIQUE DE LILLE SÉANCE DÙU 9 MAI 1921 SOMMAIRE Corner (P.): Sur l’innerva- tére obluratrices reine 38 HOMMES. eut. ho GéraARD (G.) et Fourner (H.) : Connier (P.) et Fourner (H.) : Note statistique sur les variations Rétrécissement du colon ilio-pel- de forme du bassinet humain... 35 vien par bride péritonéale chez Perret (R.) : Contribution à HnafiŒtusencéphaless.. "170.7. 39 | l’étude des milieux vaccinés... 45 Corner (P.) et IsBEcQUE (G ) : VALLÉE (C.) et Poronowsui Sur l’élendue et les limites du (M.) : Dosage microchimique de scanalde Hunter! 5.1. :..:. 07e il AZObER a. she eine OU 42 Conpier (P.) et PArDoEN (L.) : VALLÉE (C.) et Poconowsxi Deux variétés d’origine de l’ar- (M.) : Microdosage del’albumine. 43 Présidence de M. Laguesse. NOTE STATISTIQUE SUR LES VARIATIONS DE FORME. DU BASSINET HUMAIN, par GEORGES GÉRARD et HENRI FOURNET. Des recherches nouvelles, poursuivies sur 220 paires de reins humains, dont 83 nouvelles depuis 1911, nous permettent, à la fois, de confirmer les observations consignées dans le manuel d'anatomie de l’un de nous et de proposer de donner un peu d’élasticité à la classification généralement adoptée. La division classique de Legueu en bassinet ramifié et bassinet ampullaire, peut convenir aux types moyens. Mais, il faut savoir que les di- verses formes de bassinets varient à l'infini entre deux types extrèmes : le type primitif, l'uretère double qui, dans sa forme parfaite rappelle intégralement l’évolution embryologique (:) ; (1) Uretère double gardant intégralement le type embryonnaire. Cette ano- maladie a été trouvée dans notre relevé, 4 fois : 2 fois à droite, 2 fois à gauche ; 3 fois chez la Femme et une fois chez l'Homme. Cette proportion relativement fréquente est presque triple de celle de Ralph Thomson (1914), qui, sur 2.456 relations d’autopsies à l’hôpital de Londres, a trouvé l’uretère double signalé 16 fois (soit 0,33 pour 100), sur 4.912 reins ; 13 fois chez la Femme, 3 fois chez l'Homme. 894 RÉUNION BIOLOGIGUE DE LILLE (36) le type complètement remanié, figuré par l’ampoule pyélique ; c'est la forme arnpullaire à son maximum dé développement ; elle répond à l’absence complète des grands calices. La première conclusion qui s'impose est la suivante : si on examine les bassinets au hile, sans dissection, il semble que le plus grand nombre d’entre eux soit ampullaire. Mais, si on recherche la disposition des calices, on peut admettre en prin- cipe que tous les bassinets sont ramifiés : assertion correspon- dant à çe que nous enseigne l’évolution embryologique. Pratiquement, il est le plus souvent impossible, avant d’avoir disséqué le sinus, de préjuger du type auquel äppartient un bas- sinet. La forme ampullaire, de prime-abord, paraît courante ; ais, en Ÿ regardant de près, on constate que la forme ramifiée est de beaucoup la plus fréquente. La division établie par Legueu concerne surtout les types MOYENS auxquels Ori peut schématiquementt rapporter toutés les variétés qu'il est possible de subdiviser entre les deux types extrêrnés. Nous avons ainsi confirmé les premières assertions de 1912 1° Uretère bifide, formé en haut de deux branches longues, se rejoignant plus ou moins loin au-dessous du rein : 4 fois ; 2 fois à droite, 2 fois à gauche. Bassinet à ramifications extra-hilaires 24) 23 3"6w mbran- ches longues, descendant jusqu'à la partie Fénenre du hile 15 fois ; 7 fois à droite, 8 fois à gauche ; b) 2 ou 3 branches courtes juxta-hilaires : 4o fois ; 18 fois à droite, 22 fois à gauche. Ces variétés r et 2 sont plus fréquentes dans les reins plats et longs à hile étiré, à pédicule allongé, et coïncident habituel- lement avec des anomalies veineuses. 3° Bassinet à ramifications cachées : a) Bassinet enfoncé tout entier dans le sinus, d’un diamètre à peine supérieur à celui de l'uretère, disposition particulière aux reins globuleux, avec hile en bourse ; b) Toutes les variations entre le ramifié à branches sinusiennes, l’ampullaire à type classique et l’ampoule : 365 fois ; 184 fois à droite, 181 fois à gauche. Les résultats, qu'on obtient par la dissection du sinus et la néphrotomie, permettent de voir que presque constamment le bassinet est formé de 2 ou 3, plus rarement 4 grands calices, suivant la description classique, ramifié en un mot. em qe me (37) SÉANCE DU 9 MAI 895 SUR L'ÉTENDUE ET LES LIMITES DU CANAL DE HUNTER, par PIERRE CGORDIER él GÉRARD ISSECQUE. 1° L'orifice inférieur du canal de Hunter ne peut faire l'objet d'une discussion. Il répond à l'anneau du troisième adducteur el est toujours très nettement circonserit. Cependant, sa situation n'est guère fixe par rapport à l'interligne fémorotibial, qui est pris habituellement comme poini de repère. fl y a des différences individuelles considérables et, sur le même cadavre, nous n’avons trouvé que bien rarement le même chiffre à droite et à gauche. C'est ainsi que dans un cas, nous notons : à gauche, une dis- tance de 11,2 centim. ; à droite, une distance de 14,5 centim. entre l’interligne articulaire et l’orifice inférieur du canal de Hunter. + 2° À partir de cet orifice, on trouve, au-devant des vaisseaux fémoraux, une aponévrose de revètement qui s'étend du muscle vaste interne au tendon du troisième adducteur. Cette aponé- vrose « nacrée, brillante », dont les fibres arciformes sont con- caves vers le haut, est large en moyenne de 1,5 centim. chez l'adulte. Très résistante vers l’anneau du troisième adducteur, ellé devient insensiblement ceiluleuse et se continue avec la gaine des vaisseaux fémoraux. De ce fait, il nous est impossible d'assigner une limite supérieure précise au canal de Hunter. Il semble qu'au voisinage de toute articulation, la gaîne vasculaire devienne plus résistante. L’artère se trouve ainsi mieux abritée lorsqu'elle traverse une région où des mouvenrents incessants ris- queraient de comprimer ou de déchirer sa paroi. Si, au niveau des articulations, les aponévroses, les gaînes, deviennent ainsi. plus fibreuses, plus résistantes, c’est, croyons-nous, parce que, là plus qu'ailleurs, elles sont fréquemment soumises à des ten- sions qui déterminent leur condensation, leur épaississement. 3° Cependant, si, au point de vue anatomique, l’aponévrose de recouvrement, qui joint le tendon du troisième adducteur à l’'aponévrose du vaste interne, se continue avec la paroi anté- rieure de la gaine vasculaire, il n'en est pas moins vrai que ses fibres arciformes constituent un renforcement important de cette gaîne, qu'on ne peut négliger dans ia pratique, et dont il serait intéressant de préciser la longueur. _ Or, dans toutes nos dissections, sur les cadavres d’aduites aussi bien que de fœtus, là où la gaine vasculaire devient celluleuse, nous trouvons une petite artériole, qui, née de l'artère fémorale, se rend soit au couturier, soit, plus souvent, au droit interne 32 fois, elle se distribue au droit interne ; 18 fois, au couturier. C’est à partir de l'émergence de cette artériole, d’un diamètre de 896 ‘ RÉUNION BIOLOGIQUE DE LILLE (38 1,9 millim. environ, qu'apparaissent, dans la gaine vasculaire, ces fibres nacrées, brillantes, dont parlent tous les auteurs. Sou- vent, il semble exister un orifice supérieur du canal de Hunier sous-tendu par cette artériole. Nous avons longtemps hésité à accorder quelque importance à ce vaisseau, dont la présence constante nous a surpris. L'un de nous a particulièrement insisté, en étudiant les artères rénales, sur la variabilité d’origine et de trajet des vaisseaux artériels. Mais, il nous paraît impossible de négliger les faits que nous avons observés. L'émergence de cette artériole est loin d’avoir une situation fixe. Sur un‘cadavre, nous notons qu'elle se fait à gauche, à 9 centim. du troisième adduc- teur ; à droite, à 6,1 centim. de cet orifice ; ce qui nous donne- rait comme longueur du canal de Hunter : 9 centim. à gauche et 6,1 centim. à droite. : Pour nous résumer, nous dirons : dépendance de l’aponévrose ‘fémorale, ia gaîne fémorali-vasculaire commence à l’arcade cru- rale et finit à l’anneau du troisième adducteur. Dans sa partie supérieure, elle présente un renforcement qui s'étend de l’arcade crurale à l'embouchure de la veine saphène interne. Elle reste clluleuse jusqu’à l'émergence d’une artériole musculaire, destinée le plus souvent au droit interne. De ce point jusqu’à l'anneau du troisième adducteur, elle présente un renforcement considérable qui limite en avant un canal prismatique triangulaire, dont les deux autres, parfois, sont représentées par les muscles vaste’ interne et grand adducteur et qu'on nomme canal de Hunter. L'étendue de ce renforcement inférieur est variable. Il mesure en moyenne 8 centim. chez l'adulte, d'après nos mensurations. DEUX VARIÉTÉS D'ORIGINE DE L’ARTÈRE OBTURATRICE, par Pierre Connie et L. PARDOEN. Ï. — Sur le cadavre d'un Homme de 62 ans, en disséquant l'artère iliaque externe du côté droit, nous observons la particu- larité suivante : à ro millim. au-dessus de l’arcade crurale, naît l'artère épigastrique. D'un volume normal, ce vaisseau contracte, avec le trajet inguinal et le canal déférent, ses rapports habi- tuels, puis monte à la face postérieure du muscle grand droit de l'abdomen. À 25 millim. au-dessus de l’arcade crurale, se déta- che, de l’artère iliaque externe, un vaisseau, plus volumineux que l'artère épigastrique, qui se dirige obliquement en bas et en arrière et gagne le canal sous-pubien, où il s'engage en compa- gnie du nerf obturateur. L’artère obturatrice à la même origine du côté gauche. FPE (39) SÉANCE DU 9 MAI 897 IL. — Sur le cadavre d’une Femme de 48 ans, du côté gauche, on voit naître, de l'artère iliaque externe, à 18 millim. de l’arcade crurale, un tronc artériel qui se bifurque après un trajet de 7 millim. L'une des branches est l’artère épigastrique, dont le trajet et les rapports sont normaux. L'autre est l'artère obtura- trice, qui, dans sa portion descendante, s’accole à la face interne de la veine iliaque externe, en dehors de l’anneau crural. Elle gagne ensuite le canal sous-pubien, où elle s'engage avec le nerf ‘obturateur. À droite, l’artère obturatrice naît de l'artère iliaque interne. RÉTRÉCISSEMENT DU COLON ILIO-PELVIEN PAR BRIDE PÉRITONÉALE CHEZ UN FOTUS ANENCÉPHALE, = par Pierre Conprer et H. FouRNET. En ouvrant la cavité abdominale d'un anencéphale, nous sommes immédiatement frappés par l'énorme distension du colon dans ses portions ascendante, transverse et descendante, qui se présentent aussitôt à nos yeux et qui sembient remplir tout le ventre. Par contre, le calibre du colon ilio-pelvien est tout à fait réduit. Il n'est certainement pas gorgé de méconium, comme on l'observe habituellement chez le fœtus à terme. Le gros intestin est du type sinueux, en W ou en M : c'est l'intestin en tuyau d'orgue ou en accordéon. Le colon ascendant monte ver: ticalement, relié à la paroi abdominale postérieure par un court méso. Au niveau de l’angle hépatique, il se continue par le colon transverse qui suit un trajet horizontal jusqu'au ligament fal- ciforme du foie. De là, il décrit successivement deux anses courtes à concavité supérieure, qui le mènent jusqu'à l'angle splénique. Le colon descendant se dirige obliquement vers la droite. Il croise le pôle inférieur du rein gauche. Le colon iliaque, qui lui fait suite, se dévie horizontalement vers la droite ec semble enchâssé dans uné dépression profonde. Après un trajet de 4 centim., il présente un rétrécissement très net ; puis, il se coude à angle droit, et, décrivant quelques sinuosités peu mar- quées qui ne lui permettent pas de dépasser la ligne médiane vers la droite, il plonge dans le petit bassin (colon pelvien) et se continue avec le rectum qui présente, lui aussi, un calibre exces- sivement réduit. : Le colon descendant est rattaché par un court méso à la paroi adbominale postérieure. Le colon ilio-pelvien nous présente un. mésocolon plus développé. Ces formations péritonéales nous permettent de mobiliser ces portions du gros intestin, de les Biorocre. COMPTES RENDUS. — 1921. T. LXXXIV. 63 898 RÉUNION BIOLOGIGUE DE LILLE (40) récliner en haut et à droite vers la ligne médiane et de faire sortir de sa logette le colon iliaque. Nous apercevons alors, au niveau du rétrécissement et en dehors de lui, la fossette profonde où se trouvait le colon iliaque. Cette fosseite est située au-dessous du pôle inférieur du rein gauche. Elle est large de 2,5 centim., et se trouve limitée : en haut, par le feuillet inférieur du méso- colon iliaque ; en dehors, par une sorte de bride très solide à -concavité inférieure et interne, qui, se détachant de la face posté- rieure de l’anse intestinale, l’applique étroitement conire la paroi abdominale postérieure ; en dedans, par un long ligament très résistant, que nous suivons aisément jusqu'au niveau du ligament large et de la trompe, et qui renferme dans son inté- rieur les vaisseaux ovariens ; en bas, la fossette s'ouvre librement dans la cavité abdominale. Nous pensons que la bride qui limite en dehors notre fossette doit être considérée comine la prolongation vers la fosse iliaque de la racine secondaire ou gauche du mésocolon iliaque. Ge repli péritonéal triangulaire : ligament colo-iliaque, résulte de la coalescence du colon et du mésentére terminal: avec le péritoine de la fosse iliaque. Quant au long ligament qui limite la fossette. en dedans, nous le dénommerons avec les auteurs infundibulo- ou tubo-colique, puisque, par son bord mésocolique, ii s’insère sur le feuillet postérieur du mésocolon et que, par son bord pariétal, il suit la paroi pelvienne latérale pour se perdre sur le pavillon de la trompe et l'extrémité inférieure de l'ovaire du côté gauche. Pour nous, sans aucun doute, le rétrécissement que nous décrivons est sous la dépendance de ces deux formations périto- néales, qui résultent d’une soudure entre la couverture périto- néale du colon et la séreuse pariétale. SUR L'INNERVATION DÉ L'UTÉRUS, par Pierre Cornrer. ) Pendant l’année qui vient de s'écouler, nous avons disséqué, sur 8 bassins, les nerfs qui se rendent à l'utérus. 1° Nous trouvons, dans la bifurcation de l'aorte, le plexus hypogasirique supérieur, le plexus uterinus magnus de Fran- kenhaüser, le nerf présacré de Latarjet, « cordon plat et irré- gulier, formé de faisceaux denses, unis les uns aux autres par des anastomoses courtes et par du tissu conjonctif serré ». Nous n'observons pas de filets nerveux partant de ce plexus pour rejoindre directement l’utérus. 41) SÉANCE LU 9 Mat 899 Au niveau de la première vertèbre sacrée, les faisceaux du plexus hypogastrique supérieur se séparent et se portent, à droite el à gauche, de la ligne médiane pour former, un peu au-dessous de la bifur cation des artères iliaques primitives, les plexus hyÿpo- gastriques latéraux, les nerfs hypogastriques de Latarjet. Chacun de ces plexus se porte en bas et en avant ; il repose sur l’apo- névrose pelvienne supérieure et se loge dans le ligament sagittal sacro-recto-utérin. Ce ligament est fibreux, résistant et il est malaisé de disséquer le plexus qui se présente sous la forme d’un cordon plat, large de 2-3 millim. Après un trajet de 5-6 centim., ce cordon se dissocie pour former une lame fenétrée, vaguement triangulaire, formée de faisceaux intimement unis entre eux par du tissu conjonctif et des anastomoses multiples. Cette lame, qui nest pas autre chose que le ganglion hypogastrique, le Dies utérovaginal, le ganglion cervical de Frankenhaüser, est située sur la face postéro-externe du col et du cul-de-sac vaginal corres- pondant. On en voit partir des branches efférentes vers le plexus vésical et surtout vers l'utérus. _ 3° Nous découvrons, de chaque côté, la chaîne du sympathique Sacré; 12 fois il y à 4 ganglions sacrés ; 4 fois il n’y en à que 3. Nous constatons que chacun de ces ganglions envoie au nerf sacré le plus proche, dès que ce nerf apparaît dans le bassin, un et parfois deux filets anastomotiques. Nous voyons même, dans une de nos dissections, le second nerf sacré recevoir 2 filets du second ganglion sacré et un troisième filet venu du cordon inter- inédiaire qui relie le second ganglion sacré au troisième. [l y à lieu d’insister, croyons-nous, sur le nombre et l’importance de ces anastomoses entre nerfs sacrés et ganglions sacrés. Seul, le ganglion sacré inférieur fournit directement des filets au gan- glion hypogastrique. Sur l’un des cadavres, nous voyons ce ganglion fournir 6 rameaux efférents : l’un va rejoindre le quatrième ganglion sacré du côté opposé; le second se dirige vers le coccyx ; un troisième, très ténu, passe par-dessus lé qua- trième nerf sacré et s’anastomose avec l’une des branches de ce nerf ; deux autres vont au ganglion hypogastrique ; le sixième se perd derière le vagin, dans un petit ganglion situé sur le côté postéro-externe du cul-de-sac postérieur et d’où partent 4 filets : > pour le ganglion hypogastrique et 2 pour la paroi postérieure on ® Enfin, et c'est le point capital de notre travail, constam- # ire nerf sacré envoie un ou plusieurs rameaux de volume notable au ganglion hypogastrique. La dissection-la plus démonstrative à ce point de vue nous montre le premier nerf sacré donner, à 2 centim. de son érnergence, 2 rameaux ; les deuxième et troisième nerfs sacrés donner, à r centim. de leur 900 RÉUNION BIOLOGIQUE DE LILLE (42) émergence, 3 rameaux chacun ; le quatrième nerf sacré donner, à 3 millim. de son émergence, 2 rameaux pour ce ganglion. Ces rameaux se dirigeant d’arrière en avant et un peu de dedans en dehors vers le ganglion hypogastrique où ils se perdent. DosAGE MICROCHIMIQUE DE L'AZOTE, par OC. Varrée et M. Poroxowskr. En vue de doser de petites quantités d'azote dans des corps azotés, nous avons été amenés à essayer la méthode proposée par Folin pour le dosage colorimétrique de.l’azote urinaire. Quel- ques éssais nous monirèrent assez vite que si cette méthode don- nait souvent des résultats irréguliers et généralement inférieurs aux chiffres théoriques, il fallait accuser principalement l’appa- reil. Les principaux reproches qu'on peut faire à cette méthode sont, en effet, les suivants : l'addition de soude dans la liqueur sulfurique provoque rapidement un dépôt de sulfate et ceci malgré l’addition d’eau chaude ; il s’ensuit une obstruction du tube très tenace qui, souvent, ne permet pas de continuer l’opé- ration ; de plus, le courant d’air froid et rapide n’entraîne pas toute l’ammoniaque dans le laps de temps indiqué. Ajoutons, encore, que le courant d'air très actif, qui est indispensable, entraîne parfois des gouttelettes de soude qui viennent fausser le dosage acidimétrique. En vue de remédier à tous ces inconvénients, nous proposons l'appareil et le mode opératoire suivants : dans un tube de verre Pyrex de 20 millim. de diamètre sur 200 millim. de longueur, nous plaçons la matière à analyser ; s’il s’agit d’une poudre, on prend d’abord la tare du tube, et la matière est introduite à l’aide d’un entonnoir à longue tige pour éviter tout dépôt sur les parois. La destruction est faite en présence de r c.c. d’acide sul- furique, 1 gr. de sulfate de potasse et un petit morceau de quartz. La durée de la chauffe varie avec la nature de la matière ana- lysée ; il est indispensable de la prolonger de 15 minutes au moins après décoloration totale. Après refroidissement, on intro- duit 6 c.c. d’eau, puis 3 c.c. de lessive de soude à l’aide du tube qui servira à l’arrivée du courant d'air ; ce tube est terminé, à sa partie inférieure, par un renflement percé de trous. Pour. éviter toute cristallisation, le tube Pyrex est placé dans un becherglass contenant de l’eau chaude, et, le courant d’air, nécessaire à l’en- traînement de l’ammoniac dans la solution acide, traverse, au préalable, un ballon contenant de l’eau chaude acidulée par de l’acide sulfurique. L’entraînement de gouttelettes de soude (43) SÉANCE DU 9 MAL 901 est évité à l’aide d’un tube à boules spécial, analogue à celui qui est utilisé dans l'appareil Kjeldahl, mais cependant beaucoup plus petit. L'aspiration est réglée à laide d’un aspirateur de Jungfleisch ; sa durée doit être de 0 minutes. Exemples des résultats obtenus (x) Dosage de l'azote dans l'urine : Urne dinécenine ee ner TE RSR LACRC: Meite sulfurique N)p0; nmeutralisé HER nie, TONC:C-. MPAVOIGD A TONO Ne MRC ET DRASS EN A 4,48 ArotesrouvénparalesRjeldahl "QE Mers CE En 4,48 (2) Dosage de l'azote dans un corps organique : Matière (acide hippurique)............./. rue 0.0289 gr. AeulunmqueN/S0;neutralisé + -Re 8,029 C:C2. EAGLE ODODME D: ATOOMEE PER a secret 7,77 Poele AC HO NES, ru AN eee, 7,80 (3) Dosage d’azote dans un corps nitré : (destruction par la méthode de Joldbauer) MRNERE RS CREER ES Se O,0161 gr. Ac sulturique N/bo, meutralisé ..........° Fee 9,70 #C°6: OS TEOMÉR De STOO UNS UN de ce ane te 210,80 ROUES CAT MONS EE ON ARR PERS RCE 16,60 >» MiCRODOSAGE DE L'AEBUMINE, par CG. VarLée et M. Poconowskt. Les méthodes de dosage de l’albumine dans les liquides orga- niques sont fort nombreuses ; mais Îles unes, pratiques, sacri- fient nécessairement la précision à la rapidité, tout en suffisant d'ailleurs au besoin ordinaire de la clinique ; les autres, plus jongues et plus délicates, n'apportent cependant pas toute la rigueur qu'on peut leur demander, dès qu'il s'agit de très petites quantités à analyser. On peut classer tous les procédés proposés en 4 groupes 1° Méthodes cliniques volumétriques par précipitation : tube d'Esbach, tube de Sicard et Cantaloube, modification de Nissl, etc..., qui sont de la plus grande imprécision. 2° Méthodes cliniques par diaphanométrie ou néphélométrie, de Mestrezat, Ravaut et Boyer, d’un usage courant dans les ser- vices hospitaliers. Ces méthodes sont rapides et relativement précises. Cependant, elles n’ont pas résisté à un contrôle rigou- reux. Entachées d’un fort coefficient personnel, elles sont, en outre, irrégulières dans leurs résultats, l'effet antidiaphanique du précipité variant avec la finesse des agrégats colloïdaux, eux- 902 RÉUNION BIOLOGIQUE DE LILLE (44) mêmes sous la dépendance de la concentration saline et de la viscosité du liquide. 3° Méthode par coagulation et pesée. La filtration de minimes quantités d’albumine sur filtre taré est évidemment inapplicable et la pesée simple du coagulum uniquement centrifugé et lavé est entachée de grandes erreurs, ‘car le précipité albumineux retient toujours par absorption une assez grande quantité d’im- puretés. : 4° Méthode par dosage d’azote. Cette dernière méthode est la plus exacte, mais telle qu'elle a été proposée : précipitation de l’albumine, filtration et dosage au Kieldahl de l'azote du préci- pité, elle est d’un maniement peu commode et long, pour une. rigueur, somme toute, insuffisante, la méthode exigeant une assez grande quantité de liquide ou une proportion notable d’al- bumine pour que le Kjeldahl pratiqué sur. le coagulum donne un résultat satisfaisant. La mise au point du petit appareil que nous présentons dans la note précédente nous a permis de modifier cette dernière méthode de la façon suivante : nous prélevons tout d’abord 1 C.c. du liquide albumineux à examiner et pratiquons sur lui un microdosage d’azote total. Puis, nous introduisons 2 ou 8 c.c. du même liquide dans un tube à essai Pyrex gradué ; après addition de IT gouttes d'acide acétique et d’une pincée de NaCI (exempt d’azote), nous coagulons à 90° au bain-marie toute l’albumine. Après refroidissement, le niveau primitif, diminué par évaporation de l’eau, est rétabli par addition d’eau distillée et le tube est porté à la centrifugeuse. On prélève un nouveau c.c. du liquide limpide surnageant le culot et on opère un deuxième microdosage d’azote. Par diffé- rence, on obtient très exactement l'azote albuminoïdique par c.c. Des expériences de contrôle, faites sur des liquides organi- ques à teneur en azote connue ou sur des solutions titrées d’albu- mine, nous ont donné des résultats rigoureusement concordants, et toutes les méthodes cliniques (néphélométrie, appareil de Sicard) se sont montrées déficientes comparativement-à la nôtre. Cette détermination de l’albumine par un dosage d'azote n'est indirecte qu’au premier abord, car, en réalité, dans le métabo- lisme de l’azote que le biologiste a à étudier, c’est, au contraire, l’albumine qu'il a toujours à doser indirectement par une analyse _ d'azote. L’inconvénient de la méthode d'exiger deux micro- analyses pour chaque dosage n’est qu'apparent. Car il est ample- ment compensé par la connaissance de la teneur en azote total. Ainsi pratiquée sur le liquide céphalo-rachidien concurremment avec des dosages d’urée, notre microméthode nous a fourni les Lis LS (45) . SÉANCE DU 9 MAI 903 À Az U Az A à : Tr x »» coefficients nn el ue QUI varient considérablement à l’état Z Z pathologique et qui nous paraissent devoir donner de précieuses indications cliniques. Nos moyennes nous donnent pour AzZA 1: AzitlréeRtes ==; QUE == Ati 6 Az total 5 (Laboratoire de chimie biologique el de chimie minérale de la Facullé de médecine.) CONTRIBUTION A L' ÉTUDE DES MILIEUX VACCINÉS, par RENÉ PIERRET. Pasteur, puis Chantemesse et Widal ont montré que le Bacille d'Eberth étail inapte à pousser sur un milieu où il avait été anté- rieurement développé : Zoeller: a précisé les caractères de cette vaccination des milieux pour le Bacille d'Eberth, qui demande- rait 48 heures en gélose inclinée et 15-16 jours en bouillon, et serait due à la fois à un appauvrissement du milieu et à la présence de substances empêchantes spécifiques. L'auteur reprend ceite question de la vaccination des milieux pour les germes du groupe typhique et étudie ce phénomène chez d’autres microbes. En ce qui concerne le Bacille d’Eberth, _ les paratyphiques À et B, le Colibacille, des cultures sur gélose , inclinée, largement ensemencées, sont déjà vaccinées au bout de 24 heures ; cette vaccination existe non seulement pour le germe primitivement ensemencé, mais aussi pour les trois autres germes du même groupe. C’est ainsi que l'Eberth vaccine son _ milieu contre lui-même et vis-à-vis des parafyphiques et du Coli- bacille ; il en est de même pour ces derniers. Il existe donc dans ces milieux une sorte de « covaccination » pour les germes du groupe typhique. Par contre, les autres germes (charbon, Staphy- locoques) poussent sur ces milieux, quoique moins abondamment cependant que sur des milieux neufs (appauvrissement des mi- lieux). Après 48 heures, l’appauvrissement trop marqué gêne davantage le développement des microbes témoins et empêche ainsi de mettre nettement en évidence la vaccination spécifique du milieu. Les expérimentations ont toutes été faites sur des tubes de gélose largement ensemencée, puis râclée, après un séjour de 24 heures à l’étuve, fondue et stérilisée pendant 20 minutes au bain-marie bouillant, puis resolidifiée en tubes inciinés. Les réensemencements ont été pratiqués avec un fil de platine trempé 904 RÉUNION BIOLOGIQUE DE LILLE (46) - dans une émulsion très légère de Bacilles, à la fois sur tubes vaccinés et sur tubes témoins de gélose fraîche. L’expérimentation permet d’ailleurs de déceler dans ces milieux vaccinés à la fois une substance empêchante spécifique pour le microbe ayant servi à la vaccination du milieu et des substances « coempèchantes » pour les autres germes du même groupe. Eu effet, une gélose vaccinée, fondue comme il est dit ci-dessus et diluée de moitié avec de Ia gélose fraiche, a un pouvoir empé- chant encore évident pour le microbe vaccinant, mais peu ou pas pour les autres germes du même groupe (par comparaison avec témoins gélose ordinaire). La dilution de ces milieux vac- cinés permet donc de déceler à la fois une substance empêchante spécifique et des substances empêchantes « de groupe » annihi- lées par cette dilution. Ces expériences ont été faites par ense- mencements en stries, d’une émulsion très étendue de Bacilles, à la surface de boîtes de Pétri renfermant de la gélose vaccinée, diluée de moitié avec de la gélose fraïche,ou par ensemencements d'une goutte d’émulsion en boîtes de Pétri sur laquelle on coulait cetie même gélose vaccinée fondue et diluée de moitié. En ce qui concerne les Bacilles dysentériques, l’auteur cons- tate une « covaccination » de même ordre, au bout de 24 heures, sur tubes de gélose, pour les trois Bacilles de Shiga, de Flexner et de Hliss. Même « covaccination-» réciproque au bout de 34 heures, sur gélose, pour le Staphylocoque doré, le Staphylo- coque blanc et le Tétragène. Le Bacille du charbon, le Pyocyanique se vaccinent également dans les mêmes conditions ; mais il faut 48 heures. Par contre, certains chromogènes (Staphylocoque rouge, citreus, Sarcina lutea) continuent à pousser abondamment sur leurs anciennes cultures, même après 48 heures d’étuve. Tout semble se passer comme si la sécrétion de substances colorées HER chez eux l'élaboration de produits vaccinants. Imp. A. DAVY ei FILS Aîné, 52, rue Madame. Paris Le Gérant: A: DAVY.: Métaux colloïdaux électriques à petits grains. Colloïdes électriques et chimiques de métalloïdes. . DRRRENR RE f Cancer, ELECTRARGOL . [ELECTROCuPROL +, js, Toutes | par: boite Maladies | (Argent) naladiés Ampoules de 10 cc. (3 par bolte).| j5fectieuses. ' = liyre amp. compt tt Ampoules Se FRE Ge par pores infectieuses SosEase Hé " ee Traitement Ampoules de 10 cc. {3 par boltie raitem REpones se AE par: boîte) spécificité ELECTROSELENIUM..., du acons de 50e cc. oules de 5 cc. (3 E Gollyre en amp compte-gouttes. pour Pagent SIDE k (ORpRrIRoIe) Cancer. n ho È . Pomme (tube de 90 grammes).| "7 | ELECTROMARTIOL : FR Ampoules de 2 cc.(12 pâr boite). ; | ELECTRAUROL (Or) Ampoules de 5 cc. (6 par botte). Syndrome : 1 LES > £ anémique. 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Séance du 21 Mai 1921 PARIS : MASSON ET Ci, ÉDITEURS LIBRAIRES DE L'ACADÉMIE DE MÉDECINE 120, BOULEVARD SAINT-GERMAIN (VI®) Les comptes rendus. paraissent chaque semaine sauf pendant les vacances de la Société. PRIX DE L'ABONNEMENT POUR 1921 : France : 40 fr. — Etranger: 50 ir. PRIX pu NUMÉRO : 2 fr. Les abonnements sont reçüs par MM. MASSON et Ci Éditeurs, 120. Boulevard Saint-Germain, Paris SÉANCE DU 28 MAI 1921 | "à Election d’un Membre titulaire Par suite d’une erreur d'application du règlement, un nouveau membre de la Commission de classement pour le Titulariat devra être tiré au sort au cours de la séance. - Toutes les notes doivent être remises sous forme de PA ie ne varietur, sans lectures douteuses ; elles ne doom pas dépasser l'étendue réglementaire. _ Ces conditions sont formelles. TARIF DES TIRÉS A PART Le prix des tirés à part est abaissé à : 13 francs rour 50 tirés à part (2 pages). 45 . —: -— 100 = (2 pages, 18 -— CODE — (4 pages) 21 — — 100 Le ‘(4 pages). Les demandes de tirés à part doivent être portées sur les orne phies; les factures réglées directement à l'imprimerie. Les auteurs peuvent contrôler la correction typographique de leurs aotes, le jeudi à 10 neures, chez les imprimèurs, MM. Davy, 52, rue Madame, Paris 6°. COMPTES RENDUS HEBDOMADAIRES DE LA SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE SÉANCE DU 21 Berances (L.-M.) : Les colora- tions intravitales et la réaction de MAI (921 SOMMAIRE cylate de soude en injection in- HAVOINENRE LS sr 0000 ce tueoc so Movie te nee hope. 906 Marie (A.) : Recherches sur la CaArxoOT (P.) : Remarques à pro- ChOleSTÉRIMES en MEME Ie eo pos de la communication de Meraznixow (S.): Anaphylaxie MF. Eufemhacher_. 2.4.1... 923 ! et chimiotaxie..... VAR Re Re Cour (F.) : Sur la voüte du Peyron (A.) : Réponse aux ob- quatrième ventricule des Ich- servations de MM. Fiessinger, Le- LAPS Re 2 nee pionie nee où |icène et Prenant 7. ... 1" Darré (H.) et Dumas (J.) : Sur Peyron (A.):Sur les cellules l'étiologie de la lymphogranulo- | interstiticlles de la mamelle et matose inguinale subaiguë à leur présence dans les tumeurs foyers purulents intraganglion- : FHAIGMES PAS NAN PRET HAUTES ONE POMPES 923 Préron (H.) : Remarques à pro- Drzewina (A.) et Box (G.) : pos de la communication de A. Action nocive de l’eau sur des Drzewira et tr. Bohn....... Stentors, en fonction de la masse PRENANT (M.) : Remarques à De Leu... 917 | propos de la communication de Fressiser (N.) : Remarques à NAS RENÉ ON a oem to propos de la communication de ToHAHOTINE ($.) : Procédé pour MAR NLON 2. 1223... 937 | manier les œufs microscopiques Herezze (F. d’): Sur la nature avec les tubes capillaires pour les lu bactériophage........ 908 | recherches de cytologie expéri- Larr:QuEe (L.) : Remarques à à THÉ AE RRE cra E en ln Mu propos de la communication de Wazcer (A.-D.) et Decker A. Drzewina et G. Bohn........ 920 | (Mile G. de) : La dépense physio- Laroque (L.) : Sur la biologie . : logique (exhalation de CO2) dans .de Saccorhiza bulbosa....... ... 925 | la marche sur tapis roulant et Lecène (P.) : Remarques à pro- SUCRE CRM EME AN PS pos de lacommunication de M. A. W£ger (A.): Aclion tératogène DÉMO ML dut. 937 | des greffes d’ œufs croisées entre Laermirte (J.)et Rapovicr (A.) : Batraciens Anoures et Batraciens Etude sur la dégénération baso- UrodétEs Re ne rame phile métachromatique des fibres ZoTra (G.) : La granulation et des cellules nerveuses du cer- azurophile. dans les leucocytes de veau et de la moelle épinière dans - | Carausius (Dixippus) morosus et d’encéphalite épidémique....... 931 | de la Chenille de Galleria mello- LuremBAcHer (R.) : Le sali- sa RUE ET 0 MAUR EN En AUS Brococre. COMPTES RENDUS. — 1921. T. LXXXIV. 916 910 906 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE L'oie ; ! MANS ner x OUT Réunion biologique de Strasbourg. Dévécabie (EU 947 Benoir (J.): Sur lasignification cas de Pasteurella chez l'Homme. 941 fonctionnelle des sécrétions épi- SARTORY (A.) : Etude d’un didymaire et déférentielle...... 951 | Champignon nouveau apparte- Cxarrox (E.) et Courrier (R.) : nant au genre Oospora (tribu des Un Schizotrypanum chez les Solidae de Gnévuen) Are 93% Chauves-Souris (Vesperugo pipis- STROHL (A.): Variations de la trellus) en Basse-Alsace. Schizo- résistance électrique du corps trypanose et goître endémique.. 945 | humain pour? les courants de fai- . Do:xon (A.): Sur la pression “MAble durée: ce nn ea 94% . osmotique de quelques Aloues > —_————û_———_—_——— Présidence de M. Ch. Richet. LES COLORATIONS INTRAVITALES ET LA RÉACTION DE L'OXYDASE, { par L.-M. Berances. Comme suite aux travaux de Renaut, Goldmann et autres auteurs, on s'est servi des colorations intravitales pour caracté— riser les cellules mésenchymateuses et leur rapport génétique avec les cellules hématiques. Bien que tous les expérimentateurs- aient réussi à colorer les cellules pyrrolophiles de Goldman et certains monocytes, quelques-uns, seulement, ont constaté- de fines granulations du colorant injecté dans un certain nom- bre de sitistocytes (1), de plasmazellen, de cellules hépatiques et de cellules géantes. T. Sewel (2) a également réussi à colorer les cellules alvéolaires di poumon en administrant le Carmins par la trachée. Nous avons voulu nous rendre compte la valeur de ces: résultats et, en effét, nous avons injecté à la Souris, sous læ peau et dans le péritoine, et à certains Invertébrés (Astacus flu- viatilis, Mytilus edulis et Cardium edule) par différentes voies. des doses croissantes de la solution de lithio-carmin à 1 p. 100. Les coupes et les impressions des différents organes qui ont été: fixés par le formol à 10 p. 100 et colorées par le vert de méthyle: ou par l’hématoxyline Delafield, nous ont permis de constater, chez la Souris nouveau-née, des. granulations du carmin dans: les cellules du tissu connectif et dans des cellules qui nous sem- blaient être des sitistocytes ; dans le foie et dans la rate, il x (1) Nom employé couramment par le P' F. Henneguy pour désigner les mastzellen, et que nous croyons le mieux approprié. Fauré-Fremiet. Arch. de- médecine expérimentale, n° 1, 1918, p. Ar. (2) Journal of Path. and Bact., t. XXIT. DT ce 2 SÉANCE DU 21 MAI 907 a ——— ee ———————— avait des cellules carminophiles qu'il nous fut impossible de différencier. Chez la Souris adulte, les cellules qui contenaient des granulations de carmin étaient les cellules du tissu connec- tif et réticulaire des organes hématopoïétiques, quelques méga- caryocytes de la rate, des cellules monocytoïdes, et des cellules de type lymphoïde à noyau fortement coloré en vert. Dans le liquide péritonéal, de même que dans le foie, certaines grandes cellules à cytoplasme étalé, étaient remplies de granulations. D'autres cellules du liquide péritonéal, de la rate et du foie, montraient des granulations douteuses. Chez l’Astacus, les cel- lules carminophiles étaient les cellules connectives, quelques cellules monocytoïdes, les granulocytoblastes, plusieurs granu- locytes et des cellules du même type dans l’épithélium du saccule et du parenchyme du foie. Chez les Lamellibranches, ces mê- mes premières cellules et quelques-unes de -l'épithélium des branchies et du manteau. Jusqu'ici, nous n'avons pu préciser si ces cellules carminophiles des épithéliums étaient autochtones. Si l'on doit accepter les résultats disparates des divers cher- cheurs, il s'ensuit, d'abord, que ce ne sont pas seulement les cellules mé ésanetemellenes qui sont carminophiles, puisque celles du foie et des alvéoles du poumon le sont aussi ; ensuite, que si les cellules carminophiles sont celles d’où dérivent les hémaliques, carminophobes, celles-ci peuvent dériver de la cel- lule hépatique et de l’alvéolaire. En outre, les monocytes, les plasmazellen et les sitistocytes seront parfois d'origine héma- lique, parfois histioïde. D'autre part, on donne différentes origines à la cellule qui donne la réaction de l'oxydase el à celle qui ne la donne pas. En employant, chez ces mêmes animaux, la méthode de Sape- 2no, pour là recherche de l'oxydase, et celle de Fiessinger, pour la peroxydase, nous avons trouvé que les réactions sont oh dans les cellules granuleuses et dans plusieurs mononucléai- res (1). En outre, la réaction de Dopa, non seulement est posi- tive dans les cellules épithéliales fixes, pigmentaires, mais aussi dans les polynucléaires, et la réaction de Schultze est positive dans les cellules épithéliales libres et glandulaires. Les granu- lations de l’oxydase sont indépendantes des granulations spéci- fiques des polynucléaires (2). Nous retenons de tous ces faits : 1° que la preuve de la colo- ration intravitale, sans tenir ne de la structure de la cel- lule, ne suffit pas toujours pour caractériser les cellules mésea- Re d'où dérive la cellule hématique ; elle n’est pas (1) Noël Fiessinger. C. R. de la Soc. de biol. 24 mai 1919, 8 janvier 1921. (2) L. Martinotti. Archivio per le scienze mediche, fase. 3- 4, 1919- S08 ” SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE constante, d’ailleurs dans toutes les cellules d'origine hémobhis- toblastique ; 2° que la présence d’un ferment oxydant n’est pas caractéristique des cellules myéloïdes, de même que les granula- tions d’Altmann-Schridde’ he caractérisent pas lorigine de ia ecllule sanguine. Ces faits n’ont aucun rapport avec la cytohé- matogénèse, (Laboraloire d'embryogénie, Collège de France). SUR LA NATURE DU BACTÉRIOPHAGE, par F. »'HeRELLE. J'ai décrit, en de nombreuses communications, un phénomène de bactériolyse que l'expérience m'a montré être provoquée par un ultramicrobe, lé bactériophage. Le bactériophage est un para- site obligatoire qui ne peut se développer qu'aux dépens de bac- téries vivantes ; quoique susceptible de s'adapter à la bactério- phagie vis-à-vis .de nombreuses espèces bactériennes, de toutes mème, probablement, sa virulence ne s'exerce pas au même moment vis-à-vis de toutes les espèces, mais seulement vis-à-vis d'une seule ou d'un groupe, et dans ce dernier cas, avec une intensité différente vis-à-vis de chacune des espèces de ce groupe. __ La virulence de diversés souches du bactériophage vis-à-vis d'une bactérie donnée est essentiellement variable et, quand elle est faible, susceptible d'être exaltée in vitro par passages succes- sifs aux dépens de cette bactérie. Les bactéries, de leur côté, sont susceptibles d'acquérir une résistance plus ou moins marquée vis-à-vis du bactériophage, d’où le phénomène des cultures secon- daires. Avec les souches de bactériophage très actives, agissant sur une émulsion de bactéries n'ayant pas acquis de résistance, on obtient la Ivse totale et permanente de lémulsion bacté- rienne : toutes les bactéries présentes sont détruites. RTE . L'étalement d’une goutte d’une émulsion bactérienne à laquelle on vient d'ajouter une quantité suffisamment faible de bactério- phages actifs, donne des colonies isolées de bactériophage. Chaque colonie résulte de la multiplication d'un uliramicrobe bactériophage aux dépens des bactéries environnantes déposées en même temps que lui pendant l’étalement sur la gélose. Cette colonie a est caractérisée par la formation d'une plage cireu- laire, de 1 à 5 millimètres de diamètre, où la gélose est nue,-sans trace de culture apparente ; cette Dlage circulaire, en apparence stérile, ne s'étend jamais, même après plusieurs mois. C'est d’ail- leurs un fait commun aux colonies microbiennes en général, B. proleus excepté, de ne pas énvahir la surface de la gélose. Len -i d SÉANCE DU 21 MAI 908 LAS EE CENT On pourrait objecter que chaque plage ne représente pas, en réalité, une colonie issue d'un germe, mais qu'elle provient du fait quà cet endroit se trouvait une bactérie particulièrement sensible. Les expériences suivantes montrent qu'une telle objec- tion ne serait pas fondée. Dix tubes contenant chacun 10 e.c. d'une émulsion de Bacilles de Shiga d’un titre différent, soit des émulsions respectivement titrées à 100, 200, 300, 400, 500, 600, 700, 800, goo et 1.000 millions de bactéries par c.c. ; chaque émulsion est additionnée d'une quantité égale et très faible, soit un deux cent millième de c.c., d'un bactériolysat très actif, filtré sur bougie. Après agitation, on prélève un cinquantième de c.e. de chacune des dix émulsions qu'on étale soigneusement sur gélose inclinée. Après incubation, chaeun des dix tubes de gélose contient une culture en nappe de Bacilles de Shiga par- semée de plages, le nombre de ces plages étant pratiquement le même sur chacun des tubes. Répétons l'expérience en interver- tissant l'ordre des deux facteurs en présence. Opérons sur dix émuisions de Bacilles de Shiga au même titre, soit à deux cent millions de Bacilles par. c.c., additionnées chacune d’une quan- tité croissante de bactériolysat, soit un millionnième de c.c., un neuf cent millième, un huit cent millième..., un cent millième de c.c. Agitons fortement et étalons un cinquantième de c.c. de chacune de ces dix émulsions sur gélose inclinée. Après incu- bation, nous aurons dans chaque tube, une culture en nappe de Bacilles de Shiga parsemée de plages ; les plages seront en nom- bres inégaux, et ces nombres varieront pratiquement en raison de la quantité de bactériolysat ajoutée dans chaque émulsion, soit donedasproporion de 2:32 #93 : #1 b:60147:8 09 : 10. Si chaque plage avait pour origine un Bacille particulièrement sensible, on devrait nécessairement obtenir, dans le premier cas, des plages dont le nombre serait en rapport avec le nombre de Bacilles renfermés dans l'émulsion, dans le second, un nombre de plages sensiblement égal dans tous les tubes. Ces expériences montrent que l'élément actif, origine de la plage, est contenu uniquement dans le bactériolysat ; que cet élément actif est constitué. par une masse qui se dépose sur la gélose en des points définis ; que cette masse est. susceptible de se multiplier puisque, indépendamment de l'action en série, elle donne naissance à une colonie. L'élément actif ne peut être qu'un ultramicrobe parasite des bactéries. Cette expérience suffit, à elle seule, pour démontrer la nature vivante du bactériophage. 940 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE LA DÉPENSE PHYSIOLOGIQUE (EXHALATION DE CO*) DANS LA MARCHE SUR TAPIS ROULANT ET SUR TERRE FERME, par À.-D. WaLLER et ME G. pe DECKER. Grâce à l’obligeance du P' Langlois et avec le concours du D° Chailley-Bert, nous avons pu prendre, sur un sujet entraîné (âgé de 23 ans, pesant 53 ker.), deux observations pendant 50 minutes de marche sur le tapis roulant qui vient d’être installé au labora- toire de physiologie appliquée à l'éducation physique à la Fa- culté de médecine. À ces deux observations, nous avons pu en ajouter deux autres prises sur le même sujet, sur la piste du Parc des Princes, grâce à M. L. Bull, sous-directeur de l'Institut Marey. Nous nous sommes servi de la méthode sommaire par laquelle nous avons déjà évalué la dépense physiologique pour le manœuvre pendant sa journée de travail et pour le soldat en marche de route (1), et nous renvoyons, pour sa description, aux publications citées ci-dessous. Nous nous bornons ici à donner le résultat sommaire de ces quatre observations, sous une forme ‘graphique ; nous croyons pourtant utile, sinon nécessaire, de reproduire les chiffres détaillés d'une de ces observations Première observation. 22 avril : sergent Scellos, âgé de 23 ans, poids 53 kgr., taille 1,61 m. Prises d’air expiré pendant 5o se- condes, à intervalles de ro minutes, pendant une marche de 50 minutes sur tapis roulant horizontalement à 1,45 m. par seconde. Ventilation : CO>: en 3 Jeune pour S0see. parseconde CO2 0/0 c.c. par seconde 102 minute de marche .... 13 litres 360 c.c. h.0 14.4 20° » » D OUEN) oo » ‘4.0 16.0 30° » » 20 » {oo » 4.5 18.0 ho° » » ESSOR eo AO) h.2 18.5 5o° » » 27 D 420 » 4.5 15.9 au repos : 2 ; or » RD et CLONE) 200 » Ska FO 60e » » Le ON) 180 » 3.0 5. 65° » » EN A 140 » 3.0 2 Le travail de la marche [53 x 1,45=76,85 kilogrammètres (horizontaux) par seconde]. s'est accompli au prix de 14,4 à 18,9 c.c. de CO? par seconde, dont nous devons retrancher la part provenant de l'organisme (x) The physiolosïcal Cost of muscular Work measured by the Discharge of Carbon Dioxide. Procudings of the Royal Society, B. vol. 91, 1920, p. 166 et p. 229. La dépense physiologique mesurée chez le soldat en marche de route. Bulletin de l’Académie royale de Belgique, décembre 1920 . 4 | k : - éu bi: SÉANGE DU ?2[1 Mai 911 D 5x “au repos, que nous évaluons à —— soit 2,65 c.c. par seconde. 20 | eprxtnet dustravailrest donc r6 2:60 1/4,5r cc.) soit, par kilogrammètre horizontal, = 0nC.C Pendant les 15 ; 70,09 minutes de repos après la marche, le débit de CC? est retombé D! AR RES Son Calories 6 Vitesse CO? ue À ne par heure en etre Kgm neo ; 180 184 189 400 par seconde (ENS AO Ds \ _. ; 200 1451 Q TGS - 54 42 : 145 | ou9 7 600 400 à F 200 19:96 99'11 ARE 287 | 020 I PiSTE = San 400 138 __ 160_ __160 -- LE an fc (0) 10 É \ 1e \ Q ei : Bg'51 5'o 30 : ss Hal 1"67 | 015 ï IV PISTE : : AO0 er 200 À 1785 101'8 Les ordonnées de la dépense de CO*, prises à intervalles de 10 Minutes, indiquent des c.c. par seconde, et se composent du produit de la ventilation à la seconde par le pourcentage de CO”, -comme dans l'exemple ci-dessus. Ces ordonnées augmentent pro- gressivement pendant les 50° d'expérience, ainsi que d'heure en heure pendant une journée de travail, augmentation que nous attribuons à la fatigue (objective) résultant de la dépense pro- gressive pendant le travail. : | Aremarquer d’après ce graphique : 1° que l’ordonnée est plus 9rande et qu'elle augmente plus rapidement pour la marche sur 942 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE le tapis roulant que pour celle sur Ia piste, même alors que la vitesse a été supérieure sur celle-ci que sur celle-là ; 2° que l'évaluation du quotient CO? peut donner un chiffre indicateur de la dépense physiologique occasionnée par la marche ou par , tout autre genre de travail continu pendant ce travail même. ACTION TÉRATOGÈNE DES GREFFES D'OŒEUFS CROISÉES ENTRE BATRACGIENS ANOURES ET BATRACIENS URODÈLES, par À. WEser. Il résulte de mes expériences poursuivies di l’année der- nière, que les œufs des Batraciens :Urodèles dont j'ai pu me procurer des exemplaires (Triton cristatus et Triton alpestris), sont tués dans le milieu intérieur des adultes (Tritons ou Spe- lerpes fuscus). La substance toxique qui se manifeste ainsi, s'at- ténue par suite du séjour des animaux en captivité ; elle agit alors en apportant seulement un retard au développement du germe, mais sans le troubler autrement. | Rien de semblable ne paraît exister chez les Batraciens Anou- res sur lesquels j'ai expérimenté (Bufo vulgaris et Bombinator igneus). L’œuf se développe parfaitement dans la cavité péri- tonéale ou le sac lymphatique dorsal des adultes. J'ai indiqué précédemment quelle est la destinée des larves ainsi obtenues (1). J'ai montré également que la substance toxique pour leurs œufs, qui se trouve dans le milieu intérieur des Batraciens Uro- dèles, pouvait être absorbée ou détruite, par des passages suc- cessifs d'œufs dans la cavité péritonéale. Des Tritons ou- Spe- lerpes adultes sont ainsi rendus inoffensifs pour les œufs de Tritons. | Dans de nouvelles expériences, j'ai greffé des œufs de Tritons (T. crisialus) sur des Crapauds (B..vulgaris) et des œufs de Cra- pauds (B. vulgaris) et de Bombinator igneus sur des Tritons (T. cristatus) et sur des Spelerpes fuscus. Dans tous les cas, j'ai ob- tenu des modifications du développement. Les œufs de ces Ba- traciens Anoures vivent encore après un séjour de plusieurs heures dans la cavité péritonéale de Tritons ou de Spelerpes, dont le milieu intérieur tue en quelques minutes les œufs de Tritons ; mais leur développement est plus ou moins troublé et l’on obtient ainsi des larves monstrueuses. De même, en ino-. culant des œufs de Tritons dans le sac lymphatique dorsal de- (x) À. Weber. Evolution prolongée de larves d'un Batracien Anoure, Bom- binator igneus, dans le sac lymphatique dorsal d'adultes de la même espèce. C. R. de la Soc. de biol., t. 83, 1920. SÉANGE DU 21 MAI 913 Crapauds,- j'ai obtenu des modifications tératologiques de leur développement. Il y à dans toutes ces monstruosilés dés altérations de la forme qui paraissent uniquement dûes à des phénomènes de compres- sion par les parois musculaires ou par Îles viscères de lhôte adulte ; je citerai parmi elles des asymétries considérables des larves ou bien, l'expulsion d'une portion plus ou moins grande du bouchon gastruléen. Mais il y a des modifications plus pro- fondes dont je publicrai ultérieurement une étude détaillée. Dans l’ensemble, on remarque que l’action tératogène du milieu intérieur des Batraciens sur des œufs appartenant à un Ordre différent, est relativement faible. Plusieurs heures sont nécessaires pour obtenir un résultat. Il semble qu'il y a là une nouvelle méthode permettant de doser proportionnellement au temps, les influences modificatrices du développement. En supposant que chez les Urodèles adultes ces effets sont le résultat de l’action sur les œufs d’Anoures de la substance toxique dont j'ai précédemment parlé, j'ai recherché si des greffes successives d'œufs d’Anoures étaient capables d'amener la disparition de l’action tératogène du milieu intérieur des Uro- dèles. Les expériences semblent confirmer cette manière de voir: Des œufs de Bombinator igneus séjournent pendant quatre heures dans la cavité péritonéale d’un Spelerpes fucus mâle et adulte ; ils sont remplacés par un œuf de Bombinalor qui n’est retiré qu'après dix-huit heures et qui se développe ensuite nor- malement. Tout se passe comme si la substance tératogène avait été absorbée ou détruite. Par contre, chez Triton cristatus, un passage d'œufs de Bombinator dans la cavité péritonéale pen- dant cinq heures, n'a pas été suffisant pour empècher des œufs ‘de Bombinator greffés ensuite et laissés vingt-trois heures, de donenr naissance à des larves monstrueuses. 1 SUR LA VOUTE DU QUATRIÈME VENTRICULE DES ÎCHTHYOPSIDÉS, par FERNANDE Coupix. Le toit du quatrième ventricule est constitué par la toile choroïdienne postérieure. Chez les Mammifères, cette toile a donné lieu à de nombreuses discussions : c’est, en effet, à son niveau qu'on a décrit les trous de Magendie et de Luschka; nous ayons indiqué (1) que ces perforations n'existent pas, le quatrième ventricule est partout limité par l’épithélium choroï- (1) F. Coupin. Sur l'absence des trous de Magendie et de Luschka chez quelques Mammifères. C. R. de la Soc. de biol., 26 juin 1920. 91% SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE dien et ne communique pas avec les espaces sous-arachnoïdiens ; nous avons cherché à voir s'il en est de même chez les Ichthyo- psidés. Chez ceux-ci, la toile choroïdienne a été rarement étu- diée ; dans la plupart dès ouvrages classiques, le quatrième ven- lricule, ou sinus rhomboïdal, est représenté largement ouvert dans sa partie dorsale ; il y aurait là l'homologue du trou de à. : 6. Fig. 1. Coupe longitudinale du cerveau postérieur de Scyllium canicula. — Fig. 2. Coupe transversale du cerveau postérieur de Scyllium canicula. — Fig. 3. Coupe horizontale du cerveau postérieur de Scyllium canicula au niveau «ls recessus latéraux. — Fig. 4. Coupe transversale du cerveau postérieur de lorpedo marmorata. — Fig. 5. Coupe transversale du cerveau postérieur de Carassius auratus. —— Fig. 6. Coupe longitudinale du cerveau postérieur de Hana temporaria. Lettres communes : €, cervelet ; e, épendyme ; L. e, lobe électrique ; m, moelle allongée ; {, toile choroïdienne ; r. 1, recessus latéral ; 1V, quatrième ventricule. SÉANCE DU 21 Mai 915 D RE A ER NMREe er te RE Magendie des Mammifères. Une dissection grossière confirme ces descriptions, mais la fragilité de la toile choroïdienne est si grande que nous avons pensé qu'il ÿ avait là un artifice de pré- paration. Nous avons dû, comme pour les Mammifères, renoncer aux injections colorées, sur le vivant ou post morlem, car les æésultats sont impossibles à interpréter ; la minceur de Ja toile” est telle qu'on ne peut jamais affirmer qu'il n'y a pas eu eéffrac- dion. Nous avons pu faire de simples dissections chez les Ichthvo-. psidés dont le crâne est cartilagineux et chez lesquels le cervelet ne recouvre pas une grande partie du cerveau postérieur ; c'est ainsi, par exemple, que nous avons examiné de très nombreux Sélaciens. Chez les Roussettes, les Raies, les Chiens de mer, nous ‘avons constaié que la toile: choroïdienne ferme complètement la fosse rhomboïdale ; aucune perforation ne permet de péné- trer directement dans le quatrième ventricule. Ces dissections ne sont possibles que chez un petit nombre d'animaux et ne sont pas absolument démonstratives ; nous avons dû recourir à la méthode des coupes en série. Afin de respecter les rapports des -différents organes et de ne pas léser la toile choroïdienne, nous sectionnions la partie postérieure de la tête comprise entre le niveau du cervelet et la deuxième vertèbre ; une décalcification assez prolongée dans les mélanges de Bouin ou de Perenyi per- mettait de couper le crâne en mème temps que le cerveau pos- térieur ; les encéphales étaient colorés in lolo au carmin et les coupes pratiquées dans des directions transversale, longitudi- nale et horizontale. Notre examen a porté sur de très nombreux Ichthyopsidés et “a confirmé les observations: que nous avions faites chez les Mam- mifères. La toile choroïdienne postérieure peut être simple “comme chez la Torpille (fig 4), ou présenter des villosités qui ‘s’enfoncent profondément dans le quatrième ventricule comme chez les Raies (fig. 2); elle peut être entièrement visible de l'ex- térieur comme chez les Grenouilles (fig. 6) ou, au contraire, ‘être recouverte en partie par le cervelet comme chez le Cyprin “fig. 5); le quatrième ventricule peut, comme chez la Roussette ‘fig. 1 et 3) présenter des diverticules comparables aux recessus latéraux des Mammifères et recouverts par des expansions laté- rales de la toile, mais, dans tous les cas, la toile est parfaitement continue ; le quatrième ventricule se prolonge avec l’aqueduc -de Sylvius en avant et avec le canal épendymaire en arrière ; “aucun orifice ne le fait communiquer avec les espaces sous- arachnoïdiens ou leurs homologues. (Laboratoire du D' A. Peltit, Institut Pasteur). —————"— 916 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE PROCÉDÉ POUR MANIER LES OUFS MICROSCOPIQUES AVEC LES TUBES CAPILLAIRES POUR LES RECHERCHES DE CYTOLOGIE EXPÉRIMENTALE, par SERGE TCHAHOTINE. Dans les travaux de cytologie expérimentale, par exemple ere maniant des œufs d'Oursin, on a souvent besoin d'introduire dans un tube capillaire l'ébjet micro-vivisectionné, de l'y main- tenir dans un endroit déterminé ou bien encore de l'y fair sé déplacer ec. Pour remplir ces buts, j'emploie le dispositif suivant, assez maniable. Sur une lame on colle un socle de verre, constitué: par un morceau de lame, coupé plus court que la moïtié du premier (a); &e l'autre côté de da lame, sur des charnières fa- briquées avec des tubes. de verre, on place un autre soele de verre (b), que l’on peut ineliner au moyen d'un devier (c). Sur les deux socles on met le tube capillaire (d), dans lequel on veut introduire l'œuf ; ce tube capillaire est rempli d'eau et me doit pas contenir de bulles d'air. À ses bouts, sur les deux socles, on met de chaque côté une petite goutte d'eau. On place l'œuf dans la goutte près de l'orifice gauche du tube capillaire, au moyen d'une micropipette capillaire (1). Puis, par le levier (c), on abaisse le niveau de la goutte sur le socle (b); il s'établit alors un courant d'eau, qui passe dans le tube capillaire de gauche à droite : l'œuf «est aspiré etentre dans le capillaire. Sous le mi- croscope ou la loupe on le voit se déplacer à droite. Quand il à atteint le point voulu, par exemple le milieu du tube capillaire, on abaisse le levier (e), qui porte un petit support (f) de fil mé- (x) S. Tchahotine. C. R. de la Soc. de biol. t. 83, 1920, p. 1.558. SÉANCE DU 21 MAI . DAT tallique en forme de fourchette au-dessous du tube capillaire. Le tube est soulevé par la fourchette et son contact avec les gouttes des deux socles est interrompu ; le courant est arrêté immédiatement et l'œuf reste fixé dans le tube capillaire dans la position voulue. On enlève le tube capillaire de la fourchette avec une petite pince dont les bouts portent de petits morceaux en caoutchouc. En mettant alternativement une solution déterminée sur les deux socles et en inclinant le tube capillaire comme il vient d'être décrit, maïs successivement d'un côté à l'autre et vice- versa, quand l'œuf a atteint le bout opposé, on peut laver l'œuf avec cette solution. Ce procédé est. commode par exemple dans un traitement individualisé de fixation et de coloration, ou bien encore pour l'étude de l’action des diverses substances chimi- ques sur l'œuf vivant, etc. Dans ces cas, il est bon d’obturer les bouts du capillaire par un peu de coton de verre. (Laboratoire de M. François-Franck, Collège de France). ACTION NOCIVE DE L'EAU SUR DES STENTORS, ÆN FONCTION DE LA MASSE DU LIQUIDE, par Anna DRzEwiNA et GEORGES Bonn. Quand on étudie la sensibilité des animaux aquatiques vis-à- vis des substances nocives, il est nécessaire de tenir compte, non seulement du taux de la solution, mais encore, comme nous T'avons montré récemment (1), du nombre des animaux en expé- rience dans un volume d’eau donné. Toutes choses égales d’ail- leurs, les individus groupés résistent infiniment mieux que les individus isolés. À première vue, on est porté à croire que la substance nocive étant répartie entre un grand nombre d'indi- vidus, son effet se trouve affaibli d'autant, ou bien qu’elle est épuisée plus rapidement dans un. cas que dans l’autre. Mais nous avons montré, par diverses expériences, que ce n'est point là l'explication (1). En particulier, lorsqu'on décante une solution où avaient séjourné de nombreux individus et qu’on la renforce par l’'adjonction de substance toxique, même au-delà de la dose (x) A. Drzewina et G: Bohn. Variations de la sensibilité à l’eau douce des Convoluta, suivant les états physiologiques et le nombre des animaux en expé- diénte. C. R. de l’Acad. des sc., t. 171, p. 1.023, 1920. Variations de la susceptibilité aux agents nocifs avec le nombre des animaux traités. Jbid. t. 179, P. 485, rgv1. La défense des animaux groupés vis-à-vis des agents nocifs Jbid., 779. : O1S . SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE RE Te At nt aide EU. ere mortelle, des individus isolés neufs qu'on ÿ introduit résistent. Tout se passe comme si, attaqués, les animaux émettaient rapide-- ment une substance (ou des substances), ayant pour effet de les protéger. Cette « protection » s'exerce, entre certaines li- mites, bien entendu, d'autant mieux que le nombre d'individus est plus élevé et le volume du liquide plus restreint. Voici une expérience que nous avons citée à l'appui de l'hypo- thèse de substances protectrices. Il s’agit de têtards de Ranw fusca, de 15 à 20 mm. de long. Deux individus, placés dans un petit cristallisoir contenant 25 c.c. d’eau additionnée de 5 gouttes. d'argent colloïdal Clin à grains fins, vivent pour ainsi dire indé- finiment. Mais si on les place dans un cristallisoir plus grand, avec dix fois plus d'eau, le taux de la solution restant la même, ils meurent en moins de 24 heures, comme si la substance hypo- thétique, diluée dans une grande masse d’eau, ne constituait plus une protection convenable. HS Nous avons fait un grand nombre d'expériences au sujet de cette question de l'influence du volume du liquide en rapport avec son pouvoir toxique, en employant divers agents (argent colloïdal, divers sels, eau de mer plus ou moins diluée) et des animaux variés (Infusoires, Hydres, Copépoces, Planaires, ale- vins, têtards...), et ce sont quelques-uns parmi nos noùveaux résultats que nous apportons aujourd'hui. Une Hydra fusca placée dans 1 c.c. d’une solution d'argent colloïdal à 5 gouttes pour 25 c.ce. d'eau, se montre assez peu sensible et reste bien épanouie pendant toute une série de jours. Mais si une telle Hydre est déposée dans un volume 20 fois plus grand de la mème solution, elle perd assez rapidement ses tenta- cules, se réduit et se désagrège de plus en plus, et le lendemain ou le surlendemain est entièrement pulvérisée. Pour éviter cet effet désastreux, il faut, ou bien réduire le volume de :la solution, ou bien augmenter notablement le nombre d'individus traités. . D'ailleurs, — et c’est ici que l'expérience devient très élé- gante — il n'est pas nécessaire de s'adresser à une substance toxi- que, ou du moins ce qu'il est convenu d’appeler telle: Avec de l'eau pure, de l'eau de source, on peut. obtenir des résultats analogues. = Dans les premiers jours de mai, nous avons recueilli à l'étang de Brisemiche, à Chaville, en même temps que des plantes aqua- tiques, de l’eau dont la teinte, noire comme de l'encre, nous à aussitôt frappés. Nous avons reconnu, à l'examen microscopi- que, qu'elle était due à la présence de quantités innombrables d'un Infusoire cilié, Stentor igneus : c'était comme une culture: pure, d’une prodigieuse richesse. Ces animaux, d'une belle taille pour des Protozoaires, et que leur teinte vert foncé, due: SÉANCE DU 2 mar 919 à des Zoochlorelles qu'ils hébergent, permet de distinguer aus- sitôt, même s'ils sont isolés dans une grande masse d'eau, allaient devenir un matériel de choix pour nos expériences. Traités par l'argent colloïdal, ils se comportent comme par exemple les Convoluta, dont nous avons parlé dans une note précédente (1): très sensibles lorsqu'ils sont isolés, ils offrent une assez grande résistance quand ils sont groupés. Mais voici qui est plus intéressant. On prend une série de vases de taille crois- sante, contenant respectivement, par exemple, 2 c.c., 10 c.c., 20 C.C., 100 c.c., d'eau de source ; celle-ci est puisée depuis la veille au robinet pour éviter les différences de température, et l'épaisseur de l’eau est partout sensiblement la même. On dé- pose avec une pipette dans chacun de ces vases, une goutte de la suspension de Stentors, soit une centaine d'individus. Déjà au bout de quelques heures, on observe un contraste marqué entre les divers lots. Alors que dans le plus petit vase les Sten- tors conservent encore leur forme en massue et leurs mouve- ments et attitudes, dans les autres vases ils commencent à s’abi- mer et à s'immobiliser, et ce d'autant plus que le volume. du liquide est plus considérable. 24 heures après, et même moins, dans le plus pelit vase il y a encore des individus d'apparence normale, cependant que des cytolyses sont de plus en plus nom- breuses et accentuées en allant du plus petit au plus grand ; dans ce dernier, on ne trouve que des débris éparpillés sur le fond. | Ainsi, non seulement l'Infusoire se montre sensible à l’eau po- table, mais encore il Fest d'autant plus que la masse du liquide environnant est plus grande. On voit l'intérêt biologique de ces faits, dont nous poursuivons l'étude au point de vue de leur généralité et de leur mécanisme. (Laboratoire de biologie comparée, à l'Ecole des Hautes Etudes). FH. Prérox. — Avant d'envisager une hypothèse un peu vague comme celle de la production de substances protectrices contre toutes sortes d'agents toxiques, je désirerais, pour ma part, que soit définitivement éliminée une hypothèse, plus simple et plus: vraisemblable qui est celle-ci : Un animal résiste dans r e.c. d'une solution à 5 p. 100 d’une substance toxique, il ne résiste pas dans 0 e.c. de la même solution; à nouveau un grand nom- bre d'individus placés dans ces 20 c.c. résistent. Or, si l'animal fixe dans ses tissus la substance toxique, il est bien évident que la quantité absolue qu'il est susceptible de fixer est beaucoup plus grande dans 0 €.e. que dans r c.c., el peut atteindre dans ce’cas, et non dans l’autre, la dose mortelle. De même, un grand 920; SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE PAR mpiene À 7 ANNE MERE NT CRBE RE SRE RES EPS ES nombre d'animaux se partageant la substance toxique qu'ils fixent, la quantité absolue fixée par chacun sera moindre que s'il était seul. | Si, dans l’eau de source, ïl existe un élément, un métal toxi- que, les faits sont exactement de même ordre. Or, je ne vois rien qui élimine dans les expériences faites ce phénomène indis- cutable. | L. Lapicoue. — La considération que présente très justement - M. Piéron n'est pas une hypothèse, c'est un phénomène certain. On pourrait le préciser, théoriquement et expérimentalement, dans chaque cas particulier. Notamment, pour reprendre l'exemple présenté par Mme Bohn, si l’on met très peu d’ani- maux marins dans un grand volume d'eau de mer diluée par 3 volumes d’eau douce, on peut admettre qu'on observera l'effet de la concentration 1/4 ; mais si l’on met un grand nombre de ces animaux dans un petit volume de la même dilution, la con- centration effective sera plus forte, et pour savoir à quel taux de salure on opère réellement, il faudra faire une détermination à la fin de l'expérience. RECHERCHES SUR LA CHOLESTÉRINE, par À. Marre. Différentes constatations concordent pour faire attribuer à la cholestérinémie une grande importance dans les états infectieux. Nous avons observé le fait suivant. - Si l’on injecte dans les veines d'un Lapin une quantité conve- nable de cholestérine précipitée dans l’eau et filtrée sur papier, après sa dissolution dans Féther sulfurique et évaporation de celui-ci, on trouve que le sérum de l'animal a acquis, déjà après une vingtaine d'heures, un pouvoir agglutinant. Nos recherches ont porté sur un Bacille typhique. En prépa- rant dans des tubes des mélanges semblables d’une culture de 21 heures en bouillon avec une goutte du sérum prélevé avant et. après l’inoculation de la cholestérine, on voit au bout de quel- ques minutes de séjour à la chambre, plus rapidement à 38°, le liquide se clarifier au-dessus du dépôt microbien, tandis que le tube témoin demeure uniformément trouble. L'examen micros- copique montre que les Bacilles perdent peu à peu leurs mouve- ments, se soudent par groupes de plusieurs individus, pour s’ag- glutiner partiellement en amas plus ou moins abondants et vo- : SÉANCE DU 2 MA 92 lumineux. À vrai dire, le taux atteint par cette propriété agglu- . . r r I I . Le L£ A. ? " tinante n'est pas élevé —-—— mais Fintérèt de cette consta- 2) 20 tation est surtout d'ordre qualitatif. Chauffé à 60°, le sérum a perdu ses propriétés agglutinantes, li semble présenter éncore d'autres propriétés, en particukier mi- crobicides que nous soumetlons à létude. _ Nous rappellerons que le passage de la bike dans le sang peut communiquer au sérum la propriété d'agglutiner ‘Le Baczile typhique (Zupnik, Grunbaum). LE SALICYLATE DE SOUDE EN INJECTION INFRAVEINEUSE, par R. LurEMBAGuER. Dans le traitement du rhumatisme articulaire aigu, linges- tion de salicylate de soude provoque souvent de l'intolérance ‘gastrique qui oblige à interrompre la médication. Pour éviter cet inconvénient, nous avons eu recours Comme voie d'introduction à l'injection intraveineuse. Nous nous som- mes servi de salicylate de soude débarrassé de toute impureté par recristallisation, que nous a obligeamment préparé M. Guil- lemin, du taboratoire Nativelle. Nous avons utilisé des solutions au trentième ; en outre, à la fin de linjection, nous avons fait” passer dans la veine dix centimètres cubes de sérum physiolo- gique pour éviter linduration des parois veineuses. Malgré ces précautions, celle-ci se développe parfois, lorsque les injections sont rejetées dans la même veine. L'injection doit être stricte- ment intraveineuse. Elle détermine habituellement une douleur sur le trajet veineux, qui se dissipe rapidement. Si les veines sont de petit calibre, il peut être nécessaire de diluer davantage Ja solution. ; . Ces injections nous ont donné de bons résultats chez quatre sujets atieints de rhumatisme articulaire aigu. Dans le premier eas, il s'agit d'une jeune fille de r9 ans : une première crise de rhwmatisme a laissé comme séquelle une in- suffisance mitrale. Eile entre à nouveau à hôpital avec une polyarthrite qui intéresse toutes les grandes articulations. La température est à 38°, elle s'élève à 39° malgré 4 gr. de salicy- late de soude donnés par la bouche. Dès le 5° jour il faut inter- rompre lingestion de salicylate qui provoque-des vomissements. La température s'élève à 40°,2, les bruits du cœur sont assourdis, on note, en outre, un foyer de congestion pulmonaire, l’état gé- néral est mauvais. On pratique une prenrière injection intravei- Biorocre. Comptes RENDuSs. —— 1901. T. LXKXXIV. 65 922 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE en 0 SE neuse de 2 gr. de salicylate, on donne, “ outre, 3 gr. en lave- ment, la température tombe de 40°,2 à 39°,5 ; le lendemain, 5 gr. en injection, 3 gr. en lavemenit : Fe température est à 39°. Le 3° jour, on injecte 4 gr. de salicylate, la température tombe à 383 le 4° jour, 4 gr.; le 5° jour, 3 gr. La température est à 37°. Les manifestations articulaires se sont progressivement dissipées, les bruits du cœur sont bien frappés, le foyer pulmonaire a disparu, l’état général est meilleur. Les injections sont conti- nuées pendant les 5 jours suivants à Ja dose de 3 gr. et progres- sivement diminuées. - Le deuxième sujet est un jeune garçon de 15 ans entré dans notre service avec une polyarthrite, localisée aux genoux, aux chevilles, aux poignets, sa température est à 38°,5 ; le premier bruit mitral est assourdi. On pratique le matin une injection de 1 gr. de salicylate ; elle est bien tolérée, le soir, une 2° injection de 3 gr. Le traitement est poursuivi, pendant 12 jours, à raison de 2 injections par jour, de 3 gr. La dose est ensuite diminuée progressivement pendant les 8 jours suivants. Dès le deuxième jour, les douleurs articulaires se sont dissipées, le gonflement et la rougeur ont disparu ; vers le 4° jour, les bruits du cœur ont repris leur timbre normal. Il s'agissait, dans le troisième cas, d’une forme gravé, pro- Jongée, de rhumatisme articulaire avec complications pleuro- pulmonaires et endopéricardiques. Le sujet avait été traité pen- dant de longs mois avec du salicylate de soude, donné par pé- riodes, à la dôse de 6 à 8 gr. par la bouche. Les accidents s'étaient lentement amendés, laissant des séquelles graves sous forme d'insuffisance aortique et mitrale, et de la symphise du péricarde. Récemment, des douleurs reparaissent avec élévations thermiques. Le salicylate donné par la bouche provoque rapide- ment de l'intolérance gastrique. Les injections intraveineuses furent au contraire bien. tolérées et amenèrent en quelques jours la disparition de l’arthrite. Le quatrième malade a déjà été soigné, il y à deux ans, pour une crise de rhumatisme à la suite de laquelle s’est constituée une insuffisance mitrale. À .son entrée, la température est à 39°, larthrite se localise aux poignets et aux genoux. Dès le premier jour, à la suite de deux injections de 3 gr., la température re- vient à la normale, les manifestations articulaires se dissipent le deuxième jour. Le traitement est potsube pendant 6 jours à raison de deux injections de 3 gr. par 24 heures, ensuite à rai son de une injection de 3 gr. pendant les 6 jours suivants. L'injection intraveineuse a le grand avantage d'éviter les troubles gastriques. En outre, il y a, croyons-nous, un certain intérêt à introduire Re dou le sang cette médication f ÿ 99 SÉANCE DU Z1 MAI 923 RS spécifique. Le rhumatisme articulaire se comporte, en effet, (3) SÉANCES DES 27 JANVIER, 10 FÉVRIER, 17. ET 24 mars 1009 de l'estomac et de l'hépato-pancréas un véritable feutrage fil- trant. Au niveau de ces divers tissus, les Bactéries, sans être agglutinées, et tout en gardant leur mobilité, sont néanmoins retenues au contact des parois lacunaires, probablement en vertu de la tension superficielle, et cela jusqu'au moment où ils de- viennent la proie des phagocytes (amibocytes hyalins, néphro- phagocytes) qui peuplent ces espaces. La destruction intrapha- gocytaire ne s'opère que fort lentement ; logées en grands amas à l'intérieur des vacuoles digestives, les Bactéries subissent une lente transformation qui n'est pas encore complètement termi- née au bout de deux mois, les résidus de la digestion intracel- lulaire donnant naissance à ces « corps bruns » qui, vers la fin du processus, encombrent les tissus lacunaires de la branchie et de l'éponge conjonctive. S'il s'agit, au contraire, d'infection prolongée, mais à issue mortelle, les étapes du processus pathologique sont les suivantes: Pendant une première phase, les Bacilles inoculés disparaissent du sang et s'amassent, tout comme dans le cas précédent, dans les lacunes du tissu phagocytaire (branchies et tissu conjonctif) où l'englobement phagocytaire ne tarde pas à se faire avec éner- gie. Au bout de quelques jours, les Bactéries non détruites modi- fient leurs caractères morphologiques ; c'est ainsi que de huit à quinze jours, après l'inoculation, on voit apparaître dans les lacunes une race de Bactéries gramophiles différente de la pre- mière par sa taille beaucoup plus grêle et la production d'énor- mes capsules. Cette race nouvelle ne tarde pas à envahir le sang et l’animal meurt de septicémie. C'est à partir du moment où la réinfection locale commence se faire que l’on note la série des phénomènes cellulaires et no qui marquent, en même temps que l'effort, l'état de souffrance de l'organisme. Dès les premiers jours de la repullu- lation locale, nous assistons à une granulolyse énergique dans les amibocytes granuleux du sang et à une diminution rapide de ces éléments ; si bien que vers la fin du processus mortel on note à la fois une leucolyse intense des leucocytes hyalins en même temps qu'une disparition totale des leucocytes granuleux. En même temps, le sang commence à perdre peu à peu sa coa- gulabilité ; dix à vingt-et-un jours après l’inoculation et avant l'établissement de la septicémie, le sang est devenu absolument incoagulable spontanément, in vilro Au moment où la coagulabilité commence à baisser, le pou- voir agglutinant du sang vis-à-vis du Bacille typhique ou vis-à- vis des globules rouges de Mouton semble encore intact : de même, le pouvoir agglutinant des tissus in vitro ne semble pas diminué. A mesure que l'infection s’accentue, le sang perd son 1010 © RÉUNION ROUMAINE DE BIOLOGIE ee (4) Re PEU Mn menu CARE IE) ane à 0 pouvoir agglutinant vis-à-vis du Bacille typhique ou des glo- bules rouges. Enfin, le tissu conjonctif qui a pris une consis- tance gélatineuse perd le pouvoir d’agglutiner in vitro ie Bacille gramophile : c'est là le dernier terme du processus pathologique, celui qui précède la mort de l'animal. Parfois, dans les affections graves, mais non mortelles, la coagulabilité du sang baisse considérablenient, tandis que son pouvoir agglutinant persiste. Quand survient la guérison, le sang reprend petit à petit ses caractères de coagulabilité nor- male. Granulolyse, fonte et disparition des amibocytes granuleux ; diminution, puis disparition, de la coagulabilité du sang ; dis- parition du pouvoir agglutinant du sang vis-à-vis du Bacille typhique et des globules rouges ; enfin, dre e du pouvoir agglutinant in vitro du tissu conjonctif vis-à-vis du Bacille gramophile : tels sont les états successifs que l’on constate chez Maia squinado alors que le premier effort de l'organisme pour se débarrasser de l'agent infectieux est resté insuffisant et que, par l'apparition dans les tissus d’une race microbienne mieux adaptée, la septicémie mortelle est devenue possible. (Stalion biologique de Roscoff). SUR UN NOUVEL ÉCHINOSTOME DE L'INTESIIN DU PORC, par L. CIuüREA. Parmi les représentants de la grande famille des Echinostomi- dés, l’'Echinochasmus perfoliatus (v. Ratz) a été jusqu'à présent une comme parasite du Pore (1). Chez deux Porcelets, dont l’un avait été nourri pendant un mois avec 37 Brochets et l’autre pendant 55 jours avec 4o Tan- ches et 8 Brèmes, j'ai trouvé dans l'intestin grêle du premier 2 Echinostomes et dans le contenu intestinal du dernier r Echi- nostome d'une espèce nouvelle. Ces Echinostomes, dont deux seulement étaient entiers, mesurent. 2,73-3,59 mm. en lon- gueur ; 0,02-1,22 mm. en largeur et bi308 0,80 mm. de grosseur. Le corps, d'une construction robuste, a la forme d’une languette. La cuticule, très épaisse, est pourvue d’écailles plus lon LES que larges avec le bord postérieur arrondi. Ces écailles se rencon- trent sur toute la face ventrale ; sur la face dorsale elles s'arrêtent sur la ligne médiane au niveau de la bifurcation de lœsophage (1) IL Ciurea. Un Echinostome dans l'intestin du Porc. Cent. f. Bakt., t. LXXV, p. 302, 1915. : ‘1 … = . z D GT: 5 = AAC (3) SÉANCES DES 27 JANVIER, 10 FÉVRIER, 17 ET 24 MARS 1011 en y devenant plus rares et plus petites. Au niveau de la partie antérieure du corps, les écailles sont plus serrées et mesurent 0,013 mm. de longueur ; sur le reste du corps, elles sont plus espacées et atteignent la longueur maxima de 6,024 mm. au niveau des testicules. La musculature cutanée et spécialement les faisceaux longitudinaux de la partie ventrale sont très déve- loppés. m 1 Euparyphium suinum ; gross. : 52 D. Le disque aboral qui mesure 0,42-0,53 mm. transversalement, est échancré sur la face ventrale de manière à former deux lobes latéraux réunis par un repli. Sur le bord du disque sont insérés, en double rangée, 27 bâtonnets, sans interruption sur la ligne médiane du bord dorsal. Les S bâtonnets, situés par 4 dans les deux lobes latéraux, mesurent 0,088-0,099 mm. de longueur et 0,019-0,017 min. de largeur ; les 19 autres : 0,068-0,090 mm. de long et o0,008-0,013 mm. de large. Les bâtonnets de la rangée orale sont un peu plus grands que ceux de la rangée aborale ; le bâtonnet médian du bord dorsal est le plus petit. Tous les bâton- nets ont l'extrémité libre un peu effilée et très peu recourbée en dedans. Le diamètre transversal de la ventouse buccale est de 1012 RÉUNION ROUMAINE DE BIOLOGIE (6) 0,30 mm., celui du pharynx de 0,18 mm.. La ventouse abdo- minale se trouve à une distance d'environ 0,82 mm. de l’extré- mité céphalique, elle est presque double de la ventouse buccale, son diamètre transversal est de 0,50 mm. Les testicules sont situés au milieu de la longueur du corps, tout près l’un de l'au- tre, leur forme est à peu près rectangulaire avec les angles ar- rondis et les bords un peu lobés. Le testicule antérieur mesure 9 mm. de long et 0,49 mm. de large ; le postérieur 0,63 mm. en longueur et 0,44 mm. en largeur. L'ovaire siège en avant et à droite du testicule antérieur, son diamètre est de 0,24 mm. Chez le plus grand exemplaire de cette forme nouvelle, la glande vitellogène droite monte en avant un peu plus haut que le cen- tre de la ventouse abdominale, tandis que celle du côté gauche ne dépasse que légèrement le bord postérieur de celte ventouse. Les œufs ont la forme d’un citron et mesurent 0,117-0, no mm. en longueur et 0,078-0,088 mm. en largeur. La poche du cirre descend à peu près jusqu'au bord posté- rieur de la ventouse abdominale. Elle renferme une vésicule séminale contournée vers son milieu qui s'étend dans toute la longueur de la poche en occupant surtout la partie dorsale. La vésicule se continue avec un canal tapissé d'un épithélium cey- lindrique. En me basant sur le manque de cellules prostatiques autour de ce canal, je le considère comme un canal éjaculateur. Par l'intermédiaire d’un appareil de fermeture semblable à ce- lui décrit par Odhner (1) pour Euparyphium trigonocephalum Rud., le canal éjaculateur se met en contact avec un cirre très long qui descend d’abord jusqu'au fond de la poche, puis il se dirige en avant, décrivant quelques sinuosités, et parvient en- suite à un sinus assez court qui s'ouvre dans le pore génital situé au-dessus de la ventouse abdominale. Le cirre très musculeux est armé de piquants plus petits et plus rares que ceux d’un Euparyphium trigonocephalum que j'ai trouvé chez un Mustela sp.? Le vagin descend plus bas que le centre de la ventouse ab- dominale. En ce qui concerne Ja HET mr du Trématode que je viens de décrire, il n’y a pas à douter qu'il appartient au genre nl Dietz (2) (diagnose modifiée Fer Odh- ner) (0): Cet Echinostome, pour lequel je propose le nom de Eupary- phium suinum, diffère de ses congénères par sa construction plus robuste, sa cuticule plus épaisse, sa musculature plus dé- veloppée, par les glandes vitellogènes qui dépassent le bord pos- (1) T. Odhner. Zool. Anceig., t. XLI, p. 577, 197$. (2) E. Dietz. Zool. Jahrb. suppl., t. VII, p. 556, 1970. (3) T. Odhner. Res. zool. Exped. to Egypt and white Nile,t. IV, p. 160, 1910. dub ami anstlent dti } ee z TIRER OC) EE 2] (7) SÉANCES DES 27 JANVIER, 10 rÉvRiER, 17 ET 24 Mars 1013 térieur de la ventouse abdominale, par la poche du cirre qui descend à peu près jusqu'au bord postérieur de celte ventouse, par la vésicule séminale qui s'étend dans toute la longueur de la poche et par le cirre qui présente des piquants rares el petits. Il est probable que ces Porceleis se sont infestés avec Eupary- phium suinum en mangeant les Poissons mentionnés. MÉNINGITE A DIPLOCOQUE DE J'AEGER-HEUBNER, / / par Prerre GALAsEsco el S. Tacxov. * On sait aujourd'hui qu'en dehors des méningiles cérébro- spinales à Méningocoque de Weichselbaum et à para-Méningoco- que, il existe encore des méningites à pseudo-Méningocoques, à Staphylo-Streptocoque, à Pneumobacille de Friedlander, à Coc- cobacille de Pfeiffer. Nous appelons l'attention sur une ménin- gite à Diplocoque de Jaeger-Heubner, la première qui ait été observée en Roumanie. Voici en résumé l'observation clinique. Le o mars 1920, le nommé C. P., ouvrier meunier, âgé de 35 ans, entre à l'hôpital Colentina avec des convulsions généralisées et perte de la connaissance. Après une ponction lombaire, le ma- lade est mis en état de nous fournir les indications suivantes début brusque, constipation, céphalée occipitale, immobilité de la nuaue, attitude en chien de fusil ; le signe de Kernig, Île signe de la nuque et le réflexe contre-latéral de Brudzinsky sont positifs ; les réflexes cutanés el tendineux exagérés ; 1! existe une paralysie du moteur oculaire gauche et du strabisme conver- gent. Examen du sang : hématies, 4 millions ; globules blanes, 12.000 ; lymphocytes, 15 p. 100 ; polynueléaires neutrophiles, 80 p. 100 ; mononucléaires, 4 p. 100 ; éosinophiles, 2 p. 100 ; hé- moglobine (Sahli), 0,80 ; rapport hémoleucocytaire, 1/333 ; va- leur globulaire, 1 ; glucose, 0,30 p. 100 .La température oscille pendant 94 jours entre 38°5 et 39°6. Après la disparition des phé- nomènes méningitiques, la température baisse à 35° et reste nor- male jusqu'au 18 avril 1920, époque à laquelle le malade quitte l'hôpital complètement guéri. Le brusque début des phénomènes. méningitiques, sans aucun rapport avec des maladies contagieu- ses antérieures, telles que la pneumonie, la grippe, la fièvre ty- phoïde, le typhus exanthématique ; l'absence des antécédents sy- philitiques, l'intensité des symptômes méningés ; l'existence de la réaction des globulines ; la polynucléose du liquide céphalo- rachidien sans Méningocoques et l'absence de la précipito-réac- üon de Vincent-Bellot, nous ont fait penser qu'il s'agissait 1à d’une méningite cérébro-spinale dont l'agent pathogène était à 1014 RÉUNION ROUMAINE DE BIOLOGIE ( trouver. En effet, en faisant des colorations du liquide céphalo- rachidien sur lame, selon la méthode de Gram, on observe de nombreux polynucléaires et des cocci restant pour la plupart colorés par la méthode de Gram. Ces cocci sont plus volumineux que le Méningocoque ; ils sont intra et extracellulaires. Les cul- tures sur gélose-sang, gélose-liquide céphalo-rachidien et gélose- ascite ont donné en 72 heures, à 37°, de petites colonies grisä- tres, d'aspect granulé constituées par des Diplocoques gramo- philes. Ces Diplocoques font fermenter de lévulose, le galactose, le lactose et le saccharose sur lesquels le Méningocoque n’a au- cune action. Il n’est pas agglutiné par le sérum anti-méningo- coccique dans la proportion de 1 p. 100 ; mais il est agglutiné faiblement dans la proportion de r à 50. Il s’agit d'une Fr nation de groupe analogue celle du Gonocoque et l'épreuve de la saturation des agglutinines uous montre qu'il s’agit d’une coagglutination. Le microbe est agglutiné par le sérum du ma- lade dans la proportion de r/200. IT est identique au Diplocoque de Jaeger-Heubner et peut être rapproché des pseudo-méningo- coques décrits par Lafforgue, Dopter, Dujarrie de la Rivière. Cette méningite se différencie, au point de vue clinique, de la ménin- gite cérébro-spinale à Méningocoque par un bon pronostic. La ponction lombaire semble avoir exercé une action très favorable sur le développement ultérieur de la maladie. Au point de vue ‘épidémique, cette méningite apparaît sans cause apparente et sans antécédents en Roumanie. Ainsi, la méningite à Diplocoque Jaeger-Heubner mérite une place distincte dans le cadre nosolo- gique. SUR UNE MALADIE À VIRUS FILTRANT, CHEZ LE COBAYE, par Jonesco-MinaïesTi. Le point de départ de la maladie que nous allons signaler a été le suivant : un Singe, Macacus rhesus, inoculé dans la veine avec une culture pure du microbe isolé du Pou exanthématique (x), lors de l’épidémie de Marseille 1918, mourut 45 jours après l'inocu- lation sans qu'il fût possible de retrouver à l’autopsie le microbe inoculé ; 2 c.c. du sang du cœur de cet animal, inoculés dans le péritoine d’un Cobaye neuf, lui donna une maladie mortelle carac- térisée par une fièvre en plateau qui dura 5 jours et qui se termina par une chute brusque de la température (35°) quelques heures (x) Sur un microbe capsulé, trouvé chez le Pou et l'Homme atteints de ty- phus, «etc. C. R. de la Soc. de biol. t. LXXXIT, p. 5or, 1919. (9) SÉANCES js 27 janvier, 10 FÉVRIER, 17 ET 24 MARS 1015 re 0 QG A UMOSRRE LA PRE EE avant la mort ; l'incubation avait duré 7 à 8 jours. Les cultures faites à l’autopsie demeurèrent stériles, les frottis d'organes ne montrèrent aueun microorganisme visible, le sang du cœur ino- culé sous la peau à deux autres Cobayes neufs leur donna une ® maladie semblable, l'incubation n'ayant été cette fois que de 8 et A jours et la mort étant survenue en hypothermie au ro° et au 12° jour après l'incubation. À partir de ce moment, nous transmimes régulièrement en série à d'autres Cobayes la maladie, qui ne tarda pas à présenter une fixité de 48 heures d'incubation et con- serva dès lors des caractères constants à travers tous les passages suivants. La maladie évolue comme il sui : que l’inoculation du virus ait eu lieu sous la peau ou dans le péritoine, la température monte & sctraa Nous 29 je Yae 59e 38° 2 CE LE ['lzls/alsTelz]s a le Jours de Myade.-.- brusquement à 4o° et plus, après 48 heures d'incubation. Cette première ascension thermique est suivie, en général, immédiate- ment d'une légère baisse de la température, qui remonte aussitôt pour se maintenir en plateau pendant 7 à 8 jours (40° (re puis elle baisse rapidement (en 24-36 heures) jusqu'à 34°-33°. La mort est constante. Ces caractères n'ont pas varié au cours de plus de 120 passages que nous fimes. Nous n’eümes aucun cas de guérison. Pendant les derniers jours de la maladie, il se produit un amai- grissement des plus rapides, l'animal fond littéralement. Jamais nous n'eùmes l’occasion d'observer de phénomènes paralytiques. À l’autopsie, on note l'état cachectique de l’animal avec dispa- rition de la graisse et vacuité totale du tractus intestinal. Les sur- rénales sont énormes, très fortement congestionnées ; les gan- glions Iymphatiques sont hypertrophiés et souvent hémorragi- ques ; le foie présente souvent des foyers de nécrose d’un blanc- Jaunâtre, bien délimités ; la rate, légèrement augmentée de volu- me, présente une hypertr ophie, visible à l’œil nu, de son appareil . tellieulaire, mais qui nest nettement appréciable que si l’on _Sacrifie l’animal avant la chute de la température. Il existe cons- 1016 RÉUNION ROUMAINE DE BIOLOGIE ‘ - (10) tamment une hyperémie cérébrale. Pendant la période d'état, on note de l’hyperleucocytose avec prédominance des polynucléaires. Un fait caractéristique est l’énorme proportion de leucocytes mo- nonucléaires à inclusions de Kurloff que l’on rencontre constam- ment dans le sang et qu'on trouve dans la rate en proportion tout à fait inusitée. Tous les organes, sans exception, sont virulents, même à des dilutions très grandes. Le sang, la rate, les ganglions lymphati- ques, le cerveau, le foie, ies reins, les surrénales, l’urine même, transmettent la maladie, en inoculation sous la peau. Des expé- riences faites en vue de transmettre la maladie par la cohabitation ne nous ont donné aucun résultat. Nous n'avons observé aucun cas de contagion. Le virus est filtrable. Le sang dilué dans l’eau distillée à 1/30, filtré sur bougie Chamberland Lr, Lo, Lr bis, L2> bis, sans pression pendant 1 heure à la température de la chambre, ou sous faible pression pendant 0’, donne la maladie d’une façon constante. Mêmes résultats, avec les émulsions fil- trées de tous les organes. Le virus invisible est contenu dans le filtrat en très grande abondance ; une dilution à 1/1.000 de la lymphe péritonéale filtrée sur bougie Chamberland, donne la maladie mortelle à la dose de 3 c.c. inoculés sous la peau. Une dilution à 1//4.000.000 de substance hépatique est encore viru-_ lente après filtration à la dose de 2 e.c. sous la peau. Les organes les plus virulents semblent être le foie et le cerveau. L’émulsion de foie chauffée une 1/2 heure à 56° et 60° garde la virulence. Le chauffage à 65° l'atténue considérablement et ne donne plus qu'une maladie légère non mortelle. Une 1/2 heure de chauffage à 70° rend l'émulsion stérile. Les émulsions de cerveau conser- vées en tube scellé pendant { mois à la température de la chambre ont gardé leur virulence intacte. Tous nos essais de culture sont restés sans résultat. Ni l'examen microscopique ni l’ultramicroscope ne nous ont permis d’aperce- voir un germe quelconque. | Les inoculations au Lapin de sang, d’émulsion ou de filtrats d'organes, n'ont provoqué aucune maladie, pas même une ascen- sion thermique légère. (Laboratoire du P' Borrel, à l'Institut Pasteur, Paris, el laboraloire de médecine expérimentale du P' Cantacuzène, à Bucarest). | den de: pis Fe FA (11) SÉANCES DES 27 JANVIER, 10 FÉVRIER, 17 ET 24 MARS 1017 CONTRIBUTION A LA PHYSIOLOGIE PATHOLOGIQUE DU PARKINSONISME, par G. Mariesco et V. Rascanu. A l'encontre de la doctrine classique qui veut que, pendant la contraction d'un muscle, son antagoniste n'oppose d'autre résis- tance que celle de sa tonicité, Winslow, puis Duchenne de Bou- logne sont arrivés à une théorie toute différente suivant laquelle le mouvement total n'est que la résultante des actions qui se passent au même moment dans les muscles antagonistes (Loi de l'harmonie des antagonistes de Duchenne de Boulogne). Beau-. nis (1), à la suite de ses expériences, a pu fournir la sanction qui manquait jusqu alors à la théorie de Duchenne. Suivant ce phy- siologiste, les antagonistes ne sont pas, à un moment donné, les uns actifs et les autres passifs. Mais les expériences directes de Hering et de Sherrington et surtout celles d'Athanasiu (2) prati- quées sur les muscles du Cheval ont montré que l'opinion émise par Duchenne de Boulogne et adoptée par Beaunis, Paul Richer, ete., nest pas soutenable. La notion de la contraction simultanée des antagonistes a persisté dans la science et des auteurs nom- breux l'ont introduite dans la neurophysiologie, surtout à Pots de la maladie de Parkinson et du parkinsonisme. C'est dans le but d'apporter quelques lumières sur cette ques- tion que nous avons inscrit, par la méthode graphique, les con- tractions des deux muscles antagonistes (biceps et triceps du bras) à l'état normal chez cinq malades atteints de parkinsonisme. Nos cinq malades atteints de parkinsonisme sont des exemples elas- siques de l’affection ; leur âge variait de 13-15 ans, la maladie durait chez eux depuis un mois jusqu'à une année ou même plus. Chez tous, nous avons constaté la lenteur des mouvements, avec. réduction du champ d'excursion de leur activité, de l’amimie, le rire silencieux, la pseudoadiadocokinésie, ete... Or, chez aucun d'eux, nous n'avons observé de contractions simultanées des anta- gonistes, mais bien, au contraire, un jeu alternatif, phénomène qui di à ce point de vue l'aspect de l'activité des antago- nistes à l’état normal (fig. r). C'est ainsi que chez notre premier malade, âgé de 35 ans, dont Ja maladie remonte à une année, nous constatons, par exemple, dans les mouvements de flexion et d’extension de l’avant-bras, qu'il y à une alternance des contractions du biceps et du triceps (x) Beaunis. Sur la contraction simultanée des muscles antagonistes. @. R. de la Soc. de biol., 1885. (2) I-Athanasiu. Recherches sur le fonctionnement des muscles antagonistes, etc: €. R. de l’Acad, des sc., 1902. Broroers. COMPTES RENDUS, — 1921. T. LXXXIV. 71 RÉUNION ROLNAINE DE BIOLOGIE (43) SÉANCES DES 27 JANVIER, 10 FÉVRIER, 17 ET 24 Mars 1019 (fig. 2) qui se manifeste même dans les contractions avortées (A. A7) de ces muscles. Cétte alternance de contractions des ago- nistes et des antagonistes existe aussi bien dans les mouvements lents (5 par minute) que dans les #nouvements rapides (30 par minute). La seconde observation se rapporte à un enfant de 13 ans chez lequel les phénomènes d'hypertonie, la catatonie, la lenteur des mouvements volontaires, etc., sont très accusés. Mal- gré cette lenteur, l'enfant peut courir assez vite. Chez lui (fig. 3), nous observons le même phénomène de contraction du biceps et relèchement du triceps, pendant les mouvements volontaires, mais la contraction se présente sous forme de tétanos dissocié en contractions plus simples ; on remarque que ces ondulations con- tractiles sont, elles aussi, antagonistes. Le troisième malade était âgé de 23 ans, l'affection est de date récente et la maladie a évolué rapidement vers la guérison. Or, chez lui, nous avons constaté deux particularités ; d’une part, l'aspect général de la courbe de contraction du biceps qui se rapproche du type normal et, d'autre part, un état de fatigue très prononcé qui disparaît très vite. * Chez lui, comme chez le malade précédent, à la contraction du biceps, qui se présente sous forme soutenue, à plateau plus ou moins ondulé, correspond la décontraction du triceps ; on voit ensuite chez lui que l'intensité de la contraction volontaire décroît d'une manière plus rapide que chez le malade précédent. Malgré notre insistance, il ne peut pas continuer les mouvements de flexion et d'extension du bras, mais après quelques secondes de repos il peut recommencer la contraction du bras avec, cepen- dant, une intensité variable. Ce phénomène d’arrêt des mouve- ments volontaires est encore plus accentué pour les mouvements compliqués de diadocokinésie (fig. 4). Le fait que certains de nos malades se fatiguent rapidement nous a déterminé à rechercher s'il n'existe pas chez eux une inversion de la courbe pléthysmo- graphique, ainsi que Athanasiu et l’un de nous l'ont constaté dans la myasthénie (1). Chez quelques-uns de nos malades, nous avons Légende de la figure ci-contre. Frc. 1. — Contsaction normale des muscles antagonistes biceps (M.B.) et triceps (M.T.). Fic. 2. — Contraction des muscles biceps (M.B.) et triceps (M. T:) ; (A.A.) contraction avortée. Fig. 3. — Contraction des muscles biceps (M.B.) et triceps (M.T.). F6. 4. — Mouvements d’adiadocokinésie. Fic. 5. — Courbe pléthysmographique ; ; (C) contraction ; (R) relachement des muscles fléchisseurs. Fra. 6. — Rythme respiratoire. dy Ale An et G. Marinesco. Recherches pléthysmographiques, etc., dans la myasthénie. C. R. de la Soc. de biol., 1918. 1020 RÉUNION ROUMAINE DE BIOLOGIE (14) NA DAT CE EEE me cr trouvé cette inversion (fig. 5), ce qui indique que dans le parkin- sonisme il peut exister des troubles vaso-moteurs dans les muscles en activité. Un quatrième malade, âgé de 32 ans, atteint de par- kinsonisme, depuis avril 1920, offre dans les mouvements volon- taires lents du bras le même jeu alternatif des muscles antago- nistes. Chez lui également, les contractions des muscles, biceps et triceps, ont la forme de tétanos dissocié en des ondulations con- tractiles qui sont également antagonistes. Chez ce dernier malade, nous avons constaté un autre phénomène, à savoir une forme anormale du rythme respiratoire (fig. 6). La contraction des: muscles de la cage thoracique, et spécialement du diaphragme, est représentée par un tétanos dissocié (A) en contractions plus simples, qui donnent un aspect ondulé aux deux phases de la res- piration. Parfois les mouvements de la respiration deviennent bigéminés (B) et sont suivis d’une phase clonique (C) dans laquelle les mouvements respiratoires sont fréquents et superficiels. Cette phase durait, en moyenne, 3 secondes et était suivie de mouve- ments respiratoires habituels. La cinquième observation concerne une malade âgée de 8 ans, présentant les phénomènes principaux du parkinsonisme ; chez elle aussi, on constate Ia même alternance dans l’activité des antagonistes ; la forme des contractions du biceps est un tétanos dissocié, tandis que celle du triceps est un tétanos complet. Si l’on impose à la malade de faire des mouvements rapides (30-10 par minute) nous voyons que la contraction des muscles diminue de plus en plus et finit par disparaître. En résumé, nos observations démontrent qu'il n’y a pas, à l'état ou dans les conditions où nous sommes placés, une harmonie des antagonistes dans le sens de Duchenne de Boulo- gne : les muscles ne se contractent synergiquement ni chez le sujet normal, ni dans les cas de parkinsonisme. C'est pour cette raison qu'il n'y a pas lieu de faire intervenir l’action des antago- nistes pour expliquer les troubles et les caractères des mouve- ments volontaires décrits par différents observateurs dans le par- kinsonisme. Ensuite, les graphiques que nous avons obtenus, per- mettent de constater que la courbe de la contraction musculaire peut être modifiée, ainsi qu'on l’a vu, de différentes manières et que, dans quelques cas, il peut y avoir une inversion de la courbe pléthysmographique. + (19) SÉANCES DES 27 JANVIER, 10 FÉVRIER, 17 ET 2% MARS 1021 CONTRIBUTION A L'ÉTUDE DE L'HISTOLOGIE PATHOLOGIQUE ET DE LA PATHOGÉNIE DANS L'IDIOTIE AMAUROTIQUE (1),. par G. MARINESCO. Nous avons eu l'occasion de pratiquer l'examen histologique du système nerveux central d'une petite fille, morte à l’âge de 19, mois, qui présentait le tableau classique de l'idiotie amaurotique et que nous avions suivie pendant 4 mois. Il s’agit d'une petite malade de race juive, qui a quatre frères, dont l'aîné est âgé de 16 ans, tous normaux, au point de vue physique et intellectuel. Elle a eu un frère mort à l’âge de 16 mois avec des phénomènes d’idiotie amaurotique ; jusqu'à l’âge de 6 mois, l’état de notre malade semblait normal, mais à partir de ce moment, on constata chez elle des accès de rire qui duraient quelques minutes. Puis on s’aperçut que l'enfant ne saisissait pas les objets d’une façon normale et que les articulations du coude avaient une tendance à l'extension. La vue commença à baisser d’une manière progres- sive. L'enfant gardait la tête renversée en arrière et lorsqu'on voulait la pencher en avant, elle revenait à la position antérieure. Elle n'a pu jamais marcher ni rester debout. L'enfant n’a presque jamais articulé de mots ; elle n'entendait pas bien, mais la pro- duction d’un bruit subit déterminait un tressaillement dans tout le corps. Le même phénomène avait lieu lorsqu'on prononçait son nom un peu plus fort. Examinée à l’âge de 15 mois, la malade ne pouvait plus rester debout ni marcher. < on la met debout, elle s’affaisse. Dans le lit, les membres inférieurs sont en extension exa- gérée, les membres supérieurs comme les membres inférieurs sont ‘animés de mouvements involontaires. Les muscles de la face et des globes oculaires sont agités de mouvements ; léger strabisme di- vergent. Signe de Babinski des deux côtés, l'excitation de la plante détermine une triple rétraction du membre inférieur. L'enfant a des accès épileptiques et quelques accès de rire. L'ouïe est dimi- nuée ; amaurose totale des deux côtés ; pupilles dilatées et pares- seuses ; atrophie du nerf optique et de la papille ; au niveau de Gay Depuis que ce travail a été communiqué à la Réunion biologique de Bucarest, le 0 mars 1920, il a paru un travail de Bielschowsky qui fait inter- venir hypothétiquement dans la genèse des lésions de l’idiotie amaurotique des troubles des ferments, Il rappelle à ce point de vue les opinions de Godron, de Parhon et Goldstein qui se sont demandé si l’idiotie amaurotique ne serait pas en relation avec les troubles des ferments dépendants des glandes à sécré- tion interne. Je remarquerai que j'ai soutenu, avant ces auteurs, que la sclérose latérale amyotrophique, maladie endogène comme l’idiotie amaurotique, pour- trait être due à la prédominance, dans le système nerveux, d’un ferment auto- lytique. 1022 RÉUNION ROUMAINE DE BIOLOGIE (16) RATE CPU TR la macule, on constate une tache circulaire blanche et présentant à son centre un petit point rouge sombre. Vers la fin du mois de janvier 1920, l'enfant commence à maigrir, tête difficilement, a des accès de suffocation lorsqu'elle avale, la température qui, auparavant, était de 37 à 38° monte jusqu'à 4o° et l'enfant suc- combe à la suite d’une broncho-pneumonie. La lésion essentielle de l’idiotie amaurotique du type Fay-Sachs consiste, comme l'ont montré principalement les recherches de Schaffer, en une tuméfaction du corps cellulaire qui prend une forme convexe, une tuméfaction semblable s’observe également sur le trajet des dendrites, surtout dans celle de la base ; elle se produit soit au niveau de leur émergence, soit sur un point quelconque de leur trajet. Le gonflement des cellules nerveuses est en rapport avec leur structure colloïdale et nous voyons que quelques types cellulaires, spécialement les cellules de Betz, les grosses pyramidales, les cellules radiculaires, celles des nerfs crâniens et des ganglions spinaux, les cellules du noyau dentelé, sont beaucoup plus gonflées que les moyennes et petites prrami- dales, que les cellules de Purkinje, que celles des olives, ete. La méthode de Nissl ne montre plus, dans la région tuméfiée, les corpuscules de précipitation qui portent le nom de cet auteur, mais, d'une façon générale, ils persistent dans les cellules où la tuméfaction est moins avancée, de sorte que la région tuméfiée se différencie nettement, par l'absence de corpuscules de préci- pitation, de la région périnucléaire. Du reste, l’ultramicroscope nous permet de reconnaître les deux régions grâce à l'intensité lumineuse de la région périnucléaire, tandis que la région péri- phérique, où les granulations sont dispersées, montre un aspect diaphane. L'hématoxyline au fer (Heidenhain), comme la méthode de Ciac- cio pour les lipoïdes, met en évidence, dans les cellules altérées, des corpuscules qui, assurément, ne sont pas identiques à ce qu'on appelle, à tort, lipochromes. C’est toujours la méthode de Ciaccio qui nous permet d'étudier la topographie et la forme des granula- tions lipoïdes dans les cellules malades. Il y a, dans l'idiotie amau- rotique, une véritable surcharge de lipoïdes du corps cellulaire et de certaines régions des dendrites. Conduit par mes recherches sur les oxydases (1), j'ai appliqué le mélange diméthylèneparaphé- nylènediamine et naptol -4 aux coupes par congélation et jai constaté que la plupart des cellules de l’écorce cérébrale ne con- tiennent que peu ou pas de granulations colorées en bleu, tandis que la plupart des dendrites en contiennent des quantités. En (x) G. Marinesco. Recherches histologiques sur les oxydases. C. R. de la Soc: de biol., 8 février 1919. Voir aussi séance du 22 mars 1919. ? (17) SÉANCES DES 27 JANVIER, 10 FÉVRIER, 17 ET 24 MARS 1023 règle générale, là où il y a des lipoïdes, les oxydases manquent et cette constatation est vraie, non seulement pour le corps de fa cellule, mais aussi pour les prolongements. C’est ainsi que la périphérie des cellules des ganglions spéciaux, la région sous-nucléaire des cellules de Purkinje sont à peu près dépourvues de granuiations d'oxydases. Je note en passant que le corps thyroïde qui règle les oxydations de l'organisme contient beaucoup de granulations d'oxydases. Là où la réaction du fer est absente, il y a également absence d'oxydases. En outre, la méthode de Best pour le glycogène fait voir à l'intérieur des cel- lules névrogliques du type fibreux et parfois même de {vpe ami- boïde, dans la paroi des vaisseaux, un nombre parfois considé- rable de granulations de cette substance. La présence du gi\co- gène dans le protoplasma névroglique et de ses prolongements fait de la méthode de Best, dans le cas d’idiotie amaurotique, un moyen excellent pour la mise en évidence de cette espèce cellulaire et de ses prolongmnts, car on peut suivre quelquefois les fines ramifications des cellules névrogliques grâce à la présence des -granulations de glycogène sur une longue partie de leur trajet. Comme j'avais supposé depuis longtemps que les mitochondries pourraient jouer un certain rôle dans les maladies héréditaires et familiales, j'ai poursuivi la recherche de ces éléments en uti- lisant les méthodes de Benda et de Regaud. Ce n'est pas sans une certaine surprise que j'ai constaté des modifications notables des mitochondries. Ces modifications sont d'ordre quantitatif (dimi- nution et disparition de ces organites) et qualitatif : nous trou- vons, en effet, la transformation des mitochondries en vésicules lipoïdes, dont le centre est pâle et la périphérie colorée. Du reste, les altérations dont j'ai parlé vont au prorata des lésions des autres éléments constitutifs du neurone. C’est là où la méthode de Ciac- cio nous montre des lipoïdes qui se trouvent en grande quantité dans des vésicules colorées par la méthode de Benda. La méthode de Regaud donne des images encore plus précises, car elle teint fortement les mitochondries et les chondriocontes, tandis que les vésicules lipoïdes sont pâles, raison pour laquelle on peut distin- guer les lipoïdes des mitochondries. La description sommaire que nous venons de faire des lésions nous autorise à affirmer que dans l'idiotie amaurotique, les chan-. gements histologiques sont l'expression d’un trouble de l’activité des ferments intracellulaires. En effet, le gonflement des cellules dépend de l’hydrolyse produite par l'activité anormale d’une pro- téase. Les grosses molécules de protéines étant transformées en polypeptides qui ne sont pas peut-être le dernier terme de la scis- sion, le nombre des molécules augmente progressivement dans les cellules et leurs prolongements, il ÿ a done apport plus grand 1024 RÉUNION ROUMAINE DE BIOLOGIE (18} EEE d'eau dans le cytoplasma. La membrane cellulaire se comporte comme une membrane semi-perméable. Le complexus des lipo- protéides qui constituent les mitochondries subit le même sort et les mitochondries, en conséquence, offrent une transformation qui fait qu'à la place des granulations ou des bâtonnets il appa- raît des vésicules de lipoïdes. Il est important de relever la dimi- nution, voire même la disparition, des oxydases et de la réaction du fer dans les régions atteintes de protéolyse. Le fer comme cata- lysateur joue un rôle important dans la respiration de la cellule. Donc, les troubles qui traduisent l’idiotie amaurotique sont en rapport immédiat avec les troubles de l’activité diastasique du cey- toplasma, même l’accumulation de glycogène dans les cellules névrogliques relève également d’une altération dans l’activité des enzymes. D'autre part, les recherches de Meves ayant montré le rôle des mitochondries dans l’hérédité, et le fait que le noyau est intact, ou qu'il ne présente de lésions que dans un état avancé, nous suggèrent l’idée que le caractère familial de l'hérédité, dans l’idiotie amaurotique, est sous la dépendance de l’activité diasta- sique des mitochondries. ‘ ACTION DE L'OPOTHÉRAPIE SURRÉNALE CHEZ LES BASEDOWIENS, par À. OBREGIA. Nous avons administré quotidiennement la glande surrénale à une série de malades basedowiens. Sous ce nom sont compris non seulement ceux qui ont présenté la forme classique de la maladie, mais aussi les formes frustes basedowoïdes. La préparation a été des plus simples : la glande fraîche (de Mouton, de Porc ou de Veau) a été hachée en menus morceaux, puis triturée, pendant ro minutes, avec 10 fois son poids de gly- cérine neutre ; laissant reposer le tout pendant 24 heures au frais et décantant ensuite, on obtient un liquide trouble qu’on admi- nistre au malade, matin et soir, avant les repas, à-raison de X gouttes, et en augmentant suivant les indications. Nous.devons, à titre préalable, indiquer que ces essais paraf- traient contre-indiqués, car la plupart des auteurs disent que dans les syndromes basedowiens il y a augmentation de l’adrénaline dans le sang, cela à la suite des recherches de Fränkel fortement contestées du reste par Gottlieb. Nous avons eu, toutefois, la chance de trouver une série de ba- sedowoïdes caractéristiques, sans exophtalmie, avec très peu ow point de goître, mais, par contre, avec beaucoup de tremblements vibratôires, tachycardie, hyperhydrose et asthénie évidentes. Dans D het et h (19) SÉANCES DES 27 JANVIER, 10 FÉVRIER, 17 ET 2% mars 1025 —— "a tous ces cas, il y a eu une amélioration rapide et le traitement étant bien supporté,nous avons graduellement augmenté les doses jusqu'à 60 gouttes par jour. Le résultat a été plus que satisfaisant, car, à l’heure qu'il est, tous ces malades sont guéris. Il y a eu, il est vrai, chez plusieurs, tendance à la récidive, mais le traitement repris de la même façon en a toujours raison. C'est le tremble- ment qui s'améliore tout d’abord, puis l’asthénie et la tachycardie. L'état général s'améliore en dernier. C’est la glande surrénale de _ Porc qui a été la plus active. Dans les cas plus sérieux et accentués de la maladie, où elle présente le vrai type décrit par Graves-Ba- sedow avec exophtalmie et goître prononcés, les doses nécessaires sont plus grandes ; il faut, en règle générale, arriver jusqu’à 8o- 100 gouttes par jour pour obtenir la disparition des symptômes ; il faut noter le fait que l’intumescence thyroïdienne et surtout l’exophtalmie se réduisent bien plus lentement que le reste des manifestations morbides. C’est ainsi que dans les deux cas les plus avancés que j’ai rencontrés (deux jeunes femmes avec goître très volumineux et exophtalmie énorme) ces derniers symptômes ne se sont que faiblement améliorés tandis que, en ce qui con- cerne les autres, il.y a eu amélioration notable. Le nombre total des cas traités est de 21. Voilà donc une série de faits qui parlent contre les hypothèses et théories émises par bon nombre d’au- teurs, entre autres Fräenkel, Trenndelenbourg-Broking, etc., Aschner, dans un travail de 1910 (Zeits. f. klin. Medicin), pro- pose l'injection sous-cutanée d’un 1/2 milligr. d’adrénaline qui provoquerait chez les basedowiens douteux tous les symptômes typiques et, en plus, la glycosurie avec température augmentée de 1°. Pour compléter ces obsérvations, j'ai eu recours dans une autre série de cas au traitement direct par l’adrénaline : un €.c. de la. solution officinale Takamiñe (1 p. 1.000) dans ro c.c. d’eau distil- lée qu'on prend à raison de ro gouttes matin et soir augmentant progressivement. Je n'ai observé aucune intolérance, aucune ag- gravation, comme on devrait s’y attendre d’après les auteurs cités. Il y à eu, au contraire, une amélioration constante mais moins prononcée qu'avec la glande surrénale totale. C’est surtout dans les cas avec goître et exophtalmie prononcée que cette infériorité est manifeste. Pour donner l'explication de cette infériorité, je rappelle les communications de G. Marinesco et Parhon qui ont démontré l'existence de corrélations importantes entre la thyroïde d'une part et les substances lipoïdes et chromaffines des surré- nales de l’autre. Il faut donc en conclure que dans l’opothérapie surrénalienne le résultat thérapeutique est obtenu par l’activité combinée des deux substances. Il est utile, croyons-nous, de relever le fait qu'entre les états 1026 RÉUNION ROUMAINE DE BIOLOGIE (20) basedowiens et l’opothérapie adrénalinienne, il n'y a aucune incompatibilité, bien au contraire. L’inégalité des résultats que donne cette méthode opothérapique, insuffisante pour guérir com- plètement le grand basedowisme, semble indiquer que ce dernier a une pathogénie plus complexe que la simple hyperfonetion thy- roïdienne. à PRÉSENCE DE L'Asearis suilla DANS LES FOSSES NASALES D'UN PORCELET, par F. Porxaru. I s’agit d'un Porcelet âgé de six mois, présentant toute une série de troubles nerveux. L'animal se livre à des mouvements automatiques ; son regard rappelle celui d’un animal aveugle, les pupilles sont contractées ; on constate aussi un prurit péribuccal. La palpation du ventre ne provoque aucune défense, l'animal ne réagit pas quand on le manipule ; anorexie complète, constipa- tion persistante, de temps en temps contractions eloniques des muscles du cou ; parfois l'animal tombe sur le côté. La tempéra- ture est à 38°,6, le pouls à 70, la respiration à 15, l’amaigrisse- ment fait de rapides progrès. Après 15 jours de traitement par le bromure de potassium, sans aucune amélioration, l’animal est sacrifié. À l'autopsie, on trouve un A{scaris suilla dans une fosse nasale entre les cornets ethmoïdal et maxillaire ; le parasite est fixé sur la muqueuse olfactive qui tapisse la partie supérieure du. cornet ethmoïdal et les volutes de l’ethmoïde ; il baigne dans un exsudat muco-sanguinolent. Dans l'intestin, on constate la pré- sence de 5 vers de la même espèce. | Nous savons que la présence d’un petit nombre d’Ascaris dans l'intestin d’un animal sain peut ne provoquer aucun trouble; les symptômes restent insignifiants ; cependant, en grand nombre, ils peuvent provoquer des troubles nerveux ainsi que des troubles de la digestion et de la nutrition générale. L’Ascaris étant doué de mouvements, parfois très vifs, peut émigrer de l'intestin et pénétrer, soit en suivant les voies naturelles, soit par effraction, dans les organes les plus variés ; c’est ainsi qu'on l’a vu quelque- fois remonter le cholédoque (Ortmann) ou le canal pancréatique (Railliet et Morot). Léon a constaté sa présence dans le poumon d'un Homme ; personne jusqu’à présent, à ma connaissance, ne l'a trouvé fixé dans les fosses nasales chez les animaux et c’est pourquoi 11 nous a semblé intéressant de rapporter ce fait d’obser- vation qui permet d'expliquer certains symptômes cliniques d'or- dre réflexe ou toxique constatés chez notre animal. is rx (24) SÉANCES DES 27 JANVIER, 10 FÉVRIER, 17 Er 2% Mars 1027 EXAMEN SUR FOND LUMINEUX A L'ULTRAMICROSCOPE, par G. PRoGA, L'éclat variable des éléments qu'on distingue sw fond obscur à l'éclairage oblique est en rapport avec deux facteurs intrinsè- -ques : les dimensions de ces éléments et leur constitution physico- chimique (1). L'importance du dernier facteur est ordinairement trop méconnue et l’on suppose que tout objet ayant les dimen- sions requises (2) doit être visible à l’ultramicroscope, ce qui n'est pas exact. Certaines formations, d'un volume notable, pourront rester invisibles sur fond obscur, si elles sont constituées par une substance optiquement inactive. C’est ainsi que les capsules du Pneumobacille, par exemple, ne sont pas discernées, lorsque les Bacilles capsulés sont examinés dans un liquide homogène, qui laisse obscur le champ du microscope. Pour mettre en évidence les capsules à l’ultramicroscope, il suffit de remplacer le milieu homogène par une suspension appropriée, capable de rendre lu- mineux le fond éclairé obliquement par le condensateur spécial. Dans ce but, nous avons essayé l'encre de Chine à 10 p. 100, les dilutions de sérum à 20 et 50 p. 100, portées à l’ébullition et; enfin, les suspensions de mastic plus ou moins opaques ; comme type de microorganisme capsulé, nous avons pris le Bacille de Friedländer. un Les Pneumobacilles d'une culture sur gélose sont délayés dans une goutte de l’une ou l’autre de ces suspensions. et on fait les préparations en prenant soin que le liquide soit étalé en couche mince entre lame et lamelle. A l’ultramicroscope, on voit le champ microscopique plus où moins brillant, occupé par d'in- nombrables grains animés de mouvements browniens : parmi ces grains apparaissent, en se dessinant très nettement, les images noires ou sombres des capsules. Celles-ci sont volumineuses, sphé- riques ou légèrement ovoïdes, quelquefois cylindriques, avec un noyau central qui est le Pneumobacille indiqué par son contour bien éclairé. Si la suspension employée a été l'encre de Chine, on peut exa- miner la préparation humide à la lumière directe, en diaphrag- mant. On voit alors sur le fond brunâtre de la préparation les cap- sules claires, avec leur noyau bacillaire, qui est bien visible, pa- raissant coloré en brun. Lorsque la couche de suspension n’est pas suffisamment mince, la différence d'éclat s'atténue et on (1) J. Duclaux. Les colloïdes. : (2) Au-dessus de o,1u pour lultramicroscope destiné aux recherches micro- biologiques d’après Bechhold. 1028 RÉUNION ROUMAINE DE BIOLOGIE (22) n’aperçoit pas d'images bien nettes à l’ultramicroscope ; dans les préparations à l'encre de Chine, en couche épaisse, les capsules se présentent sous forme de globules claires, sans autre détail. La luminosité du fond est plus grande avec les suspensions de mas- tic ; d'autre part, on doit préférer les suspensions à grains plus ténus. Les cultures en bouillon du premier Bacille font précipiter le mastic. ; | La méthode qui met en évidence les capsules à l’état frais est susceptible d’autres applications ; il sera intéresant d'appliquer cette méthode d'examen sur fond lumineux à l’ultramicroscope à l’étude des infections dont les virus sont invisibles. (Laboratoire de pathologie générale de Bucarest). SUR L'EXISTENCE DES PARASOMES DANS LES NÉPHROPHAGOCYTES DE Chirocephalus diaphanus B. Prév., par G: ZOTTA. Leydig (1), Claus (2), G.-K Schneider (3), Bruntz (4), ont décrit dans la cavité générale de divers Phyllopodes,; des éléments ami- boïdes de taille géante, auxquels Schneider a donné le nom de Lymphoïdzellen et que Bruntz désigne sous le nom de néphropha- gocytes. Ces éléments sont accolés à la surface de tous les organes baignés dans le sang de la cavité générale (travées conjonctives, fibres musculaires, etc.), et surtout sur le trajet des courants san- guins. Bruntz attire l'attention sur la présence, dans le cytoplasma de ces élément:, de boules réfingentes contenues dans des vacuo- les. D'après les recherches de ce savant, ces éléments sont doués de la propriété phagocytaire (englobement de poudres inertes) et jouent, de plus, le rôle de cellules excrétrices, éliminant le carmi- nate d’anmoniaque que l’on trouve fixé à l'intérieur des boules en question. Ce rôle d'éléments excréteurs semble confirmé par la mise en évidence, dans le cytoplasme de ces éléments, de formations pré- sentant la structure et les réactions colorées des parasomes dé- crits par Pacaut et Vigier (5), etc., et retrouvés par moi-même (6) (1) Leydig. Zeitsch. f. wiss. Zool., bd. IIT, 1851. (2) Claus. Abh. d. Kôn. Gesell, d. Wiss. z. Gôttingen, bd. XVIII, 1873. Arb. a. d.-zool. Institut Wien., bd. VI, 1886. (3) Schneider. Lehr. d. vergleich. Hist. d. Tiere. (4) Bruntz. C. R. de la Soc. de biol., t. LIX, p. 229. Arch. zool. exp. et gén., s. 4, 1905-1906, p. 583-198. (5) Pacaut et Vigier. Arch. anat. micro., t. VIIT, 1905-1906, p. 425-653. (6) G. Zotta. C. R. de la Soc. de biol., t. LXXVIIT, 1915, p. 469. MUR dede nds docs st a 4 (23) . séances DES 27 JANVIER, 10 FÉVRIER, 17 ET 24 MARS 1029 dans les cellules folliculeuses de l'ovaire chez Nolonecla glauca. En traitant par l'hématoxyline ferrique des coupes de Chiroce- phalus fixés par le liquide de Bouin ou de Zenker, on constate dans un très grand nombre de ces néphrophagocytes des forma- tions situées dans le cytoplasma, à structure foliacée concentrique, intensément colorées en noir par l’hématoxyline ferrique et cor. respondant, comme aspect, au parasome décrit par les auteurs. 1189 te HP ete . à ; EBu fin Chirocephalus diaphanus B. Prév. — Néphrophagocytes montrant des para- somes et filaments ergastoplasmiques. — Bouin. — Hématoxyline ferrique. — Eosine. _ À côté de ces figures typiques, on en trouve d'autres où les couches concentriques sont en voie de déroulement. Certains éléments contiennent en outre, à côté des parasomes, des filaments ergas- toplasmiques, flexueux, également colorés en noir par l’héma- toxyline ferrique et formant des amas juxtavacuolaires. D’autres éléments, enfin, contiennent les mêmes filaments ergastoplas- miques sans parasomes. Jamais, à l’intérieur de ces néphropha- gocytes, je n'ai vu les paquets de filaments se disposer sous forme de calotte juxtanucléaire, tels que je les ai constatés dans les cel- lules folliculeuses de Notonecta. La constatation des parasomes à l’intérieur des néphrophagocytes, jointe à l'aspect irrégulier fortement bosselé du noyau, permet de 1030 RÉUNION ROUMAINE DE BIOLOGIE (24) sa Le G PO e SRS ORRE SEEREER ranger ces éléments parmi les cellules à haute activité glandulaire, la présence tantôt exclusive, tantôt associée, des filaments ergas- toplasmiques et des parasomes typiques, semble correspondre à des stades différents de l’activité secrétrice. À l’appui de ce point de vue, nous signalerons le fait que, chez certains individus, tou- tes les cellules néphrophagocytaires contiennent les formations signalées plus haut, tandis que chez d’autres individus, elles sont complètement absentes. La nature glandulaire de ces éléments phagocytaires ne peut donc plus lue de doute. Il est permis de se demander si les boules. intravacuolaires ne représentent pas le terme ultime de leur acti- vité sécrétrice. SUR LA PLAGE AZUROPHILE DES LEUCOCYTES DE Pyrrhocoris aplerus, par G. ZoTrTA. Dans une note publiée dans les C. R. de la Soc. de biol., du 1% mai 1920, À. Paillot a fait connaître une modification in- téressant le cytoplasma des « micronucléocytes » de la Chenille de: _Euproctis chrysorrhea en voie d’immunisation expérimentale con- tre le Bacillus melolonthæ non liquefaciens. Cette modification consiste, d'après l’auteur, dans l’apparition au sein du cytoplasma leucocytaire d'une inclusion « chromatophile » qui souvent si- mule un noyau dont elle se distingue cependant par l'absence totale de structure. Cette formation caractériserait, d’après cet auteur, l'établissement du processus d’immunité de la Chenille- envers le Bacille mentionné. Dans le sang normal de certains Insectes, j'ai eu l’occasion d’ob+ server, rarement, il est vrai, une modification cytoplasmique, peut-être analogue à la formation décrite par M. Paillot. Chez un certain nombre d'individus adultes de Pyrrhocoris apterus appar- tenant à un lot indemne de toute infection et contrôlé à ce dernier point de vue, au laboratoire, depuis près d’un mois, j'ai observé à un moment donné l’apparition, dans le cytoplasma des leuco- _cytes arrivés au terme de leur développement, d'une zone assez bien caractérisée située en regard du noyau vers la périphérie du corps cellulaire. Sur les frottis secs, fixés et colorés au May- Grunwald-Panchrôme, cette zone présente l'aspect d’un croissant appliqué par son côté convexe sur le bord du leucocyte et faisant face au noyau par sa concavité interne ; l'aspect de cette formation est complètement homogène et sans trace de structure. Sa, réac- tion chromatique est azurophile. Le ‘reste du cytoplasma leuco- cytaire est nettement basophile ; en sorte que sur le fond bleu de D), SÉANCES DES 27 JANVIER, 10 FÉVRIER, AT :ETr 24 mars 1051 . ciel du corps cellulaire la zone en question tranche nettement par sa couleur violet rougeâtre. Elle constitue de la sorte une « plage » sétendant sur le bord externe du leucocyte. Nous la désignerons sous le nom de plage azurophile. Cette description s'applique à la forme la plus typique de la plage azurophile ; en réalité, elle offre un polymorphisme assez accentué et assez étendu. En général, on peut distinguer les quatre types suivants, reliés entre eux par tous les intermédiaires et marquant peut-être autant d'étapes évolutives. 1. Dans le cas le plus simple, cette plage se montre sous la forme d’une mince zone corticale azurophile, aecolée au bord du cytoplasma, nettement limitée vers l'intérieur. 2. Dans d’autres cas (ce sont les plus fréquents), la plage azurophile se présente sous forme de calotte hémisphérique, étendue sur presque la moi- té du leucocyte et correspondant à la description donnée plus 7 2 ; 7 HS Pyrrhocoris apterus. Leucocytes montrant divers aspects de la plage azuro- phile. Fig. r et 2. Plage en forme de calotte. Fig. 8. Plage en anneau. Fig. 4 Plage interne. haut. 3. Dans d’autres cas, la plage s'étend sur toute la périphérie du leucocyte, formant un anneau complet, et ne laissant du eyto- plasma normal qu'une très petite zone périnucléaire qui forme comine un mince anneau concentrique entre le noyau et la plage périphérique. 4. Dans d'autres cas enfin, la plage azurophile prend un aspect assez différent. Au lieu de rester accolée sur le bord du leucocyte, elle s’en détache, émigre vers l’intérieur et apparaît alors sous la forme d’une inclusion plus ou moins ovale de nuance violet rougeâtre en coloration panoptique, bien isolée au sein du cytoplasma bleu et entourée par celui-ci de toutes parts ; c'est sous cette dernière forme que la plage azurophile rap- pelle le mieux, si j'en ai bien saisi la description, l'inclusion « chromatophile » de Paillot. La plage azurophile une fois déplacée vers l’intérieur peut se dissocier en deux, trois ou piu- sieurs fragments plus petits qui gardent toujours leur réaction azurophile. Peut-être existe-t-il une relation entre l'apparition de la plage 1032 . RÉUNION ROUMAINE DE BIOLOGIE , (26) azurophile et certaines formes évolutives que peut présenter le système des granulations azurophiles que l’on trouve dans les leucocytes du Pyrrhocoris aplerus. Ces granulations qui caracté- risent les leucocytes, dès leur première différenciation, sont de plus en plus nombreuses à mesure que ceux-ci évoluent et accom- plissent leurs fonctions physiologiques normales ; elles arrivent parfois à remplir complètement le cytoplasma. En même temps, elles présentent une double tendance : leur volume augmente, elles deviennent turgescentes, leurs affinités colorantes s’accen- tuent et elles tendent à s’accoler les unes aux autres ; à ce terme de leur évolution, le contenu de ces granulations commence à dif- fuser dans le cytoplasma ambiant : ui reste alors de la granulation primitive une sorte de sphérule : contenu à peine colorable et entourée à l'extérieur d’un halo azurophile. Les zones de diffusion du contenu granulaire arrivent. alors à se toucher et à se fusionner souvent en une masse commune azurophile, au sein de laquelle on voit encore les restes des sphérules creuses représentant les dernières étapes évolutives des granulations ; celles-ci ne tarde- ront pas à disparaître. Une exagération de ce processus normal, dans des conditions encore inconnues, pourrait peut-être conduire à l’apparition de ces véritables « lacs » de substance azurophile que nous avons désignés sous le nom de « plages azurophiles ». ‘27) SÉANGE DU 3 FÉVRIER 1033 SECTION DE CLUJ SÉANCE DÙU 3 FÉVRIER (1921 Présidence de M. D. Calugareanu. SUR LA RÉACTION NÉVROGLIQUE DES PLAQUES SÉNILES, par JEAN Mira. Dans les recherches sur les plaques $éniles publiées en colla boration avec M. le Prof. Marinesco (1), nous avons cherché à établir une sorte d'évolution dans la constitution et le dévelop- pement de ces formations anatomo-pathologiques. Nous avons älors considéré, comme fait initial ou primum movens de cette évolution, la précipitation à l'intérieur de l'écorce grise céré- brale d’une substance indéterminée provenant de la circulation interstitielle. Surviendrait ensuite la réaction de la part du tissu cérébral, névroglie et tissu nerveux, qui se ferait également en deux temps successifs ; réaction nerveuse tout d’abord, caracté- risée par des phénomènes plastiques de régénérescence teriinale ou collatérale de la part des fibres nerveuses intéressées, et enfin réaction névroglique de la part des cellules environnantes. Nous avons ainsi cru pouvoir reconnaître dans l’évolution des plaques séniles au moins trois phases : 1) les plaques jeunes dans. lesquelles il n'y a que ce précipité de nn indéterminée ; 2) les plaques d'âge moyen dans lesquelles on peut observer déjà da réaction nerveuse ; 3) les plaques’ plus vieilles où li réaction né- vroglique est aussi visible. D'après ces données, une cicatrisation de ces lésions était aussi à prévoir ; ce dernier processus aurait constitué la dernière phase de l’évolution des plaques. La première phase décrite par nous ne paraît pas différente de ce que décrivaient dernièrement MM. Laignel-Lavastine et Ti- nel (2). LR Toutes nos études antérieures ont été failes à l'aide des mé- (1) Marinesco und Minea, Üntersuchungen über die sehilen Plaquen. Mo: natschrift für Psych., 1912. : (2) .C1R. de la Soc. de biol., t. LXXXIIT, 1920: Brorocre. COMPTES RENDUS, -— 1921. T. LXXXIV, GE 1034 RÉUNION ROUMAINE DE BIOLOGIE . {28) RUN PURE D APTE NS TRS ET EE EEE thodes de Bielschowsky et de Merzbacher, surtout de la première, c’est-à-dire de méthodes peu électives pour la névroglie proto- plasmique de l'écorce : aussi pouvait-il subsister des doutes sur la réalité de nos constatations. Ayant eu dernièrement l’occasion d'étudier anatomiquement un nouveau cas de démence sénile, où toute l'écorce cérébrale était farcie, pour ainsi dire, de plaques semblables, j'ai appliqué la méthode connue actuellement comme la plus élective pour la mise en évidence de la névroglie proto- plasmique corticale : la méthode au chlorure d’or de Cajak Les préparations imprégnées d’après la méthode de Bielschowsky nous avaient révélé l’absence de toute réaction neurofibrillaire. Les plaques sont constituées exclusivement par le précipité déjà décrit, disposé en petits amas de volume variable, allant de la petite forme en étoile, de Fischer, ou même de quelques filaments isolés, jusqu'à la quatrième forme de ce même auteur ; il ny à pas d'infiltration diffuse, ni de ces plaques plus grandes, irrégu- lières, découpées en cartes de géographie ou ramifiées en feuilles de fougère, considérées comme non encore décrites par Laignel- Lavastine. On ne voit nulle part de réaction du côté des fibres nerveuses. Celles-ci traversent la plaque sans aucune modification de structure à son niveau, ou bien ne sont visibles qu'indistincte- ment, n'ayant pas attiré la précipitation de l'argent retenue pour ainsi dire par la substance constitutive de la plaque. C’est le con- traire donc de ce qui arrive dans les plaques séniles à réactions neurofibrillaires, où les régions métamorphiques s’imprègnenrt avec une électivité au moins égale à celle des plaques proprement dites. D’après ces données, nous avions donc à faire avec des plaques séniles à leur première phase de développement. La même mé- thode nous a montré aussi l’absence de toute réaction névrogli- que ; pour contrôler l'exactitude de cette dernière constatation, nous avons appliqué la méthode de Cajal à des coupes faites si- multanément dans les mêmes régions et nous avons pu nous con- vaincre que la névroglie de l'écorce ne présentait aucune lésion, ni dans le voisinage immédiat-des plaques, ni dans les régions intermédiaires. On voit même quelquefois des prolongements des cellules avoisinantes qui entrent et même traversent la plaque sans manifester, tout comme les fibres nerveuses, aucun signe morphologique de souffrance ; il y a même parfois des cellules comprises dans la plaque et qui ne présentent pas de modifica tion visible de leur structure habituelle. Le plexus diffus névro- glique, si bien mis en évidence à l’aide de cette méthode, a le même aspect partout et n'offre nulle part de modification. On peut voir pourtant çà et là, à la limite de quelques plaques, dont les dimensions n’excèdent pas celle des autres, quelques cellules aan nd de A bd ne (29) De NE TER Un 1035 PR ne et SN RS à ec" névrogliques hypertrophiées et en voie de transformation fi- breuse ; ce sont des plaques, dirons-nous, un peu plus âgées que les autres, où la réaction du tissu environnant a déjà commencé et, chose remarquable, celle-ci intéresse tout d’abord la névroglie, sans participation des fibres nerveuses. Gette exception, qui ne concorde pas avec nos résultats antérieurs, était d’ailleurs à pré- voir étant donnée la sensibilité de la névroglie quelquefois supé- rieure à celle des structures reurofibrillaires, ainsi que cela res- sort des recherches d'Achucarro, Marinesco, Hortega, etc... D’au- tre part, la réaction névroglique dans ces cas aurait toujours, d'après nos recherches antérieurement citées, une autre raison efficiente que celle des fibres nerveuses. Nous croyons donc pouvoir conclure de cette étude ce qui suit : 1) Le primum movens, dans la genèse des. plaques séniles, est la précipitation d’une substance provenant de la circulation intersti- tielle. 2) Toute réaction du tissu cérébral est un phénomène se- condaire par rapport à la dite précipitation. 3) Dans les plaques de formation récente, il n’y a aucune réaction visible ni du côté des fibres nerveuses, ni de celui de la névroglie. 4) Cette réaction peut se limiter aussi, au commencement, au tissu névroglique seul. 1036 RÉUNION ROUMAINE DE BIOLOGIE (30) RÉCGHERCIHÉS SUR LA PATHOGÉNIE DES RÉCIDIVES DU TRACHOME, par D. MicraiL. Dans un travail antérieur (1), j'ai apporté un certain nombre de faits cliniques et anatomo-pathologiques tendant à prouver que les glandes lacrymales seraient la porte d'entrée du trachome. Le trachome ne serait donc pas une affection primitive de l’épi- thélium conjonctival, comme on le croit généralement, mais une affection glandulaire primitive. Partant de la glande lacrymale, le trachome poursuit sa marche envahissante et envahit la con- jonctive tout entière tant en surface qu'en profondeur. C'est ainsi qu'il produit la panconjonctivite trachomateuse, à laquelle où doit rattacher aussi le pannus trachomateux. Des recherehes cliniques et anatomo-pathologiques sur les glandes Tacrymales palpébrales, depuis le début du trachome jusqu'à sa phase cica- tricielle, m'ont montré constamment l'existence des lésions in- flammiatoires typiques du trachome à leur niveau ; je suis arrivé ainsi à établir l'existence constante d’une dacryo-adénite tracho- mateuse à côté de la conjonctivite trachomateuse. Ces faits d’observation m'ont conduit à examiner d’un peu plus près la question des récidives si fréquentes et si graves du trachome. On sait que ces récidives se produisent très souvent au cours même du traitement et que leur origine est encore très mal connue. J'ai remarqué que ces récidives ont à peu près toujours comme . point de départ la partie externe du fond du sac conjonctival su- périeur, c’est-à-dire la région de l'embouchure des canaux excré- teurs de la glande lacrymale palpébro-orbitaire. Les coupes ont alors toujours décélé une dacryo-adénite trachomateuse insoup- connée, et par suite non traitée, qui avait été la source réinfec- tante de la conjonctive. C'est donc la dacrÿo-adénite trachomateuse torpide, mal con- nue jusqu'à présent, qui serait l’origine la plus fréquente des récidives si rebelle du trachome. (Laboratoire de la clinique ophtalmologique de Cluj). () D. Michail. Cluj médical, 1°* novembre 1920. (31) SÉANCE DU 9 FÉVRIER 1037 LE LIQUIDE CÉPHALORACIIDIEN DANS LA FIÈVRE RÉCURRENTE, par J,-J. Nrrzesou. Pendant la grande épidémie de fièvre récurrente de janvier- mars 1917, j'ai fait, à Jassy, de nombreux examens de liquide céphalorachidien, soit directs, soit après centrifugation. Tous ces examens ont été négatifs, quant à la réaction leucocytaire et à la présence des Spirochètes d'Obermeier. J'ai cependant observé, dans quatre cas de fièvre récurrente, un état de méningisme si accentué que les malades avaient été envoyés à lhôpital avec le diagnostic de méningite cérébro-spinale ; chez. eux non plus, je ne pus décéler ni réaction leucocytaire, ni Spirochètes. Les phé- nomènes de méningisme disparurent en même temps que l'accès. Chez deux de ces malades n'ayant recu aucun traitement, ils reparurent moins intenses pendant les accès suivants. Les der- niers cas furent le point de départ de mes recherches. Pour savoir si le liquide céphalorachidien pendant la fièvre récurrente contenait ou non des Spirochètes, je l'ai injecté à des sujets indemnes. Pour cela, je me suis servi de liquide, recueilli en plein accès de fièvre, diagnostiqué par l'examen microscopique du sang. L'absence totale de sang dans le liquide devant servir aux injections a été contrôlée par un examen cytologique. Deux sujets reçurent chacun 2 c.c. de liquide céphalorachidien dans le tissu cellulaire sous-cutané du bras, puis furent placés en ob- servalion à l'abri de toute possibilité de contagion ; leur tempé- rature fut prise trois fois par jour. L'un d’eux seulement fournit un résultat positif ; mais il me parüt prudent de ne pas tirer de conclusion certaine de ce cas unique, étant donnée la fréquence de la contagion à cette époque par suite de l'énorme encombre- ment des salles de l'hôpital. in J'ai donc repris ces expériences en décembre 1917 et en jan- vier-février 1918, alors que les cas de fièvre récurrente étaient devenus rares, sporadiques, et que, par conséquent, les chances de contagion étaient faibles. Six injections de liquide céphalorachidien furent faites, comme il a été dit ci-dessus quatre donnèrent un résultat positif. Neuf jours après l’injection, se produisirent les aecès typiques dont la nature fut confirmée par l'examen microscopique ; ils cédèrent rapidement aux injec- tions de néosalvarsan. Une seule fois, où l'injection de néosalvar- san avait été probablement insuffisante (0,30 centigr.), un second petit accès se produisit. Ë Je dois faire remarquer que dans les deux cas à résultat négatif, il s'agissait d'individus qui avaient eu la fièvre récurrente l'hiver 1038 RÉUNION ROUMAINE DE BIOLOGIE (32) précédent, ce qui pourrait s'expliquer par un état d’immunité acquise. On peut conclure de ces expériences que les Spirochètes d'Ober- meier pénètrent dans l’espace sous-arachnoïdien, mais en petit nombre et qu'ils n'entrainent aucune modification du liquide céphalorachidien. Ces observations confirment des expériences plus anciennes de Combiescu (x). (Hôpital de campagne n°.3, de la Croix-rouge, à Jassy, 1917-1918). (1) C. R. de la Soc. médico-chirurgicale du front russo-roumain, n° 5. (55) 1039 RÉUNION DANOISE DE BIOLOGIE SEANCE DU 10 MAl 1921 SOMMAIRE Biscaarp (A.) et LARSEN (E.-J.) : ! la numération microscopique des Déréglementationneutralisatrice. 63 | Bactéries ..................... 55 Gram (H.-G.) : Formations JacoBsen (A.-Th.-B.) et Pazs- couenneuses sur le sang veineux. 59 | BERG (M.).: Recherches sur la te- Gram (H. C.) : La vitesse de sé- neur en chlorures du plasma au dimentation des globulesdu sang. 61 | cours de divers états pathologi- Hecksoaer (H.) : Méthode pour ques 2. ape 57 Présidence de M. Th. Madsen. MÉérHopE POUR LA NUMÉRATION MICROSCOPIQUE DES BACTÉRIES, par Hans HECkSCHER. Dans l'appréciation quantitative des cultures, il faut avoir re- cours à une méthode fournissant un chiffre global du nombre des Bactéries en présence : les Bactéries mortes, mais qui sont restées morphologiquement caractérisées, doivent compter au même titre que les vivantes. Une telle méthode devra donc se baser sur l’iden- tification microscopique directe et la numération des individus bactériens ; le principe qui s'impose est le plus élémentaire : il est d'ordre purement morphologique. Technique (méthodes de Klein et Hehewerth et d’Ellermann et Erlandsen, ultérieurement exposées) : Les cultures obtenues en milieu liquide sont diluées au demi dans une solution de NaCl-formol (1/2 p. 100 de NaCI, 2 p. 100 de formol dans l’eau municipale); les cultures sur milieu solide sont émulsionnées dans cette solution. Sur l’émulsion, soigneu- sement agitée, une dose, de 0,5 1, 5, ro c.c. (plus l’émulsion est épaisse moins la dose prélevée sera considérable) est additionnée de. ro c.c. de liquide colorant (violet de méthyle aniliné : 3 c.c. d'huile d’aniline, 7 c.c. d'alcool absolu, go c.e. d’eau municipale ; on agite, on filtre, on y fait dissoudre 2 gr. de violet de méthyle ; 2 celte solution très concentrée est étendue d’eau du robinet dans la 4019 RÉUNION PANOISE DE BIOLOGIE 2,488) proportion de 1 p. 500). L’émulsion bactérienne et le liquide co- lorant sont bien mélangés, on chauffe au bain-marie jusqu’à 65°, on laisse refroidir jusqu’à la température du laboratoire et on agite de nouveau avec soin. Enfin, on prélève avec une pipette compte- gouttes ou à graduation capillaire, surtout ne pas se servir d'un instrument se prêtant aussi peu à la précision que l’anse de pla- tine, un échantillon (de 25 mm.c. environ) qu'on dépose à l’in- térieur d’un cercle tracé sur une lame porte-objet et qu’on y étend à l’aide d’un mince fil de platine. On se sert de lames porte-objet ne sur lesquelles se trouve tracé au diamant un cercle de 15 mm. de diamètre. On les traite de la façon suivante : séjour de 4 heures dans de l’eau savonneuse, fortement alealine ; rin- cage à l’eau du robinet; essuyage ; séjour de quelques heures dans de l'alcool absolu d où on les transporte, sans les essuyer, dans un verre rempli d'éther. Après un court séjour, on les en retire, on les passe dans une flamme de gaz pour enlever l’éther. Enfin, on éraille la surface avec de la toile d'émeri à grain très fin, on essuie avec une serviette propre et. sèche, et l’on flambe énergiquement les lames dans une flamme de gaz, immédiate- ment avant de s’en servir. Par ce procédé, on obtient une adhé- sion idéale entre le liquide et le verre. Après avoir étendu la goutte, on fait sécher à l'air [a préparation, non montée, sous un abri de papier. : Pour la numération, on se sert d’un oculaire « 3 » à réticule, d’un objectif à immersion « 1/12 » et d’une longueur de tube d'environ 16 em., dispositif donnant un diamètre de champ d’en- viron 15/100 de mm. On opère la numération dans des champs situés le long de deux diamètres placés à angle droit dans la pré- paration, en commençant à 1/2 mm. de l'extrémité d'un diamè- tre, dans l’intérieur de la circonférence, et en comptant un champ par millimètre, la préparation se déplaçant au moyen d’une pla- tine à chariot. De cétte façon, on compte en tout 29 champs : 15 en chaque sens, dont 2, ceux du centre, qui se superposent. D'après le nombre de Bactéries ainsi trouvées, Ap, on calcule la teneur totale en Bactéries de la préparation At, en multipliant par une grandeur où entrent l'aire des 29 champs, l'aire de la couche circulaire formée par la préparation et une constante qu'on obtient en tenant compte de la distribution des Bactéries, de plus en plus nombreuses à mesure qu'on approche du centre de la préparation. Sur At se calcule le taux de Bactéries par unité de volume de l’émulsion bactérienne. L'erreur moyenne, dans chaque préparation, est inférieure à ro p. 100, sauf les erreurs systématiques. (Institut d° No. de l'Université de Copenhague). (Lin Ne SÉANCE DU 10 Mai 1041 REGUERCHES SUR LA TENEUR EN CHLORURES DU PLASMA AU COURS DE DIVERS ÉTATS PATHOLOGIQUES, par AAGe Tu. B. Jacoësen et M. PALSBERG, Les variations de la teneur en chlorures du plasma sont parti- culièrement fréquentes dans la néphrite, dans la maladie de ‘ cœur non compensée et dans les états fébriles, notamment dans la pneumonie ecroupeuse. Dans le cas des deux derniers groupes . d’affections, où il y a rétention de chlorures, la teneur en chlo- _rures du plasma est souvent inférieure à celle des individus nor- maux. Dans les affections rénales, avec rétention de chlorures, lès phénomènes sont plus compliqués, le taux des chlorures dans le plasma étant tantôt au-dessus, tantôt au-dessous des valeurs normales, mais présentant aussi, parfois, et même assez souvent, des valeurs absolument normales, Le but des présentes recherches était d'étudier la fréquence des taux de chlorures anormaux, principalement dans la néphrite, et, d'autre part, de préciser l'indication qu'on peut tirer, en eli- nique, au point de vue du diagnostic, du pronostic et traitement, d'une constatation isolée du taux de chlorures dans le plasma. Procédé. La teneur en chlorures du plasma était déterminée par la méthode de van Siyke et Me Lean, modifiée par van Slyke et Donleavy, et le dosage se faisait en NaCI (x). Les prélèvements se faisaient sur des malades à jeun ; c'est là, en effet, un point que nous regardons comme important, ayant constaté, grâce à des analyses portant sur des individus normaux, que la teneur en chlorures subissait des variations considérables au cours de la journée. Chez des personnes bien portantes, nous avons relevé, le matin, avant le premier repas, de 593 à 669 mgr. de NaCI par 100 €.e. de plasma, Les malades examinés se classent par quatre groupes. I. Néphrile. Sur 35 sujets examinés, il y avait 2 cas de néphrose, dont r combiné d’amyloïdase, à issue fatale ; 5 cas de glomérulo- néphrite, 1 malade a succombé ; 28 cas de néphrosclérose, dont 8 à issue fatale, reproduisant, chez un malade, l’aspect clinique de l’urémie, chez 7, celui d’une dégénérescence du cœur. Sur ces 3 malades, 60 analyses ont été effectuées. Chez la grande majo- rité des sujets, les valeurs constatées étaient celles d'individus normaux ; chez 7 seulement nous avons relevé des chiffres dé- passant les limites établies par nous comme étant celles des per- sonnes normales. Dans un cas de néphrose, avec rétention de (1) C. R. de la Soc. de biol,, 1921, p. 640. 1042. RÉUNION DANOISE DE BIOLOGIE l (58) NaCI pendant les premières semaines, des analyses effectuées à huit jours d'intervalle ont donné les taux de 645, 617, 622, 661 et 611 de NaCI par 100 c.c. de plasma. Ces valeurs sont situées en decà des limites normales, et les variations ont des allures abso- lument analogues à celles trouvées chez des individus normaux. Il en était de même des constatations faites sur un malade souf- frant de glomérulonéphrite, chez qui on à relevé 609, 639, 639, 603 et 607 milligr. et sur un autre atteint de néphrosclérose avec pression du sang de 24o mm.; chez ce dernier, on a relevé 627, 639 et 608 milligr., soit des valeurs normales : un malade atteint d’urémie présentait également des valeurs normales. Dans deux cas seulement — cas de néphrosclérose — les valeurs obtenues étaient plus élevées que les normales, à savoir 706 et 694 milligr. de NaCI respectivement. Chez le premier des deux malades en question, le taux de chlorures du plasma a baissé jusqu'à 620 milligr., valeur constatée quelques jours avant la mort du mia- lade. Des valeurs inférieures aux normales ont été constatées dans un certain nombre de cas appartenant aux groupes de néphro- sclérose et de glomérulonéphrite et chez des sujets atteints d’amy- loïdase. Chez deux malades atteints de néphrosclérose, on relevait 564 et 4go milligr.; dans deux cas de glomérulo- néphrite : 54r et 575 milligr., respectivement, et une analyse isolée portant sur un cas d’amyloïdase a donné 573 milligr. Ces trois derniers malades présentaient; à d’autres analvses, des taux , à ) ; normaux. Il résulte de ce qui précède que la constatation de la teneur en chlorures du plasma, dans la néphrite est peu utile en clinique. Les écarts des valeurs normales sont assez rares et peu constants. Sur 10 prélèvements pris à différents sujets peu de temps avant la mort, 8 ont donné des valeurs normales, 2 seulement ont fourni des taux de chlorures inférieurs à la nor- male. IT. Maladie de cœur. . Dans la maladie de cœur compensée, on relevait des valeurs normales : 4 malades ont été examinés. b) Pour la maladie de cœur non compensée, les analyses réalisées ont porté sur 7'sujets. Pas plus que dans la néphrite, le taux des chlorures ne s’est montré constant : sur 7 sujets, À fournissaient des valeurs normales. Chez les 3 autres, le taux était soit normal, soit inférieur à la normale. À plusieurs reprises, nous avons cons- taté une régression des œdèmes accompagnée d'une excrétion abondante d’urine et de chlorures, mais à laquelle ne correspon- dait aucune modification du taux des chlorures du plasma. En tout, 24 déterminations étaient cffecuées sur ces 7 derniers sujets, et o fois nous leur avons trouvé des valeurs inférieures à la nor- male, jusqu’à 44o milligr. IL. Affections fébriles. Dans 4 cas de penumonie, quelques cas 4 1 (59) SÉANCE DU 10 MAI 1043 de rhumatisme articulaire aigu et de septicémie, nous avons rele- vé des chiffres généralement faibles, de 455 à 594 milligr. de NaCI par 100 c.c. de plasma ; dans d’autres affections fébriles, 2 cas de pleurésie et 1 cas de tuberculose pulmonaire, nous avons trouvé des chiffres normaux. IV. Affections non fébriles, Chez un petit nombre de malades, dont plusieurs atteints d’affections très graves, — coma diabéti- que, cancer de l'estomac, myélite, anémie à hémorragies mor- telles, goître, 5 cas d'asthme bronchial, —-le taux des chlorures du - plasma a été trouvé normal. Un cas d'asthme bronchique à donné - la valeur de 564 milligr. inférieure à la normale. Comme dans les autres groupes, les écarts de l’état normal sont rares et peu constants. ; Conclusion. Les analyses isolées du taux des chlorures dans le _ plasma apparaissent jusqu'ici comme étant de peu d'utilité pour le diagnostic, le pronostic et le traitement de différentes affec- tions. Notre étude, entreprise dans un but d'orientation, n’a fait constater que peu de différence par rapport aux valeurs relevées chez des animaux normaux. (Hôpital de. Bispebjaerg, Copenhague). FORMATIONS COUENNEUSES SUR LE SANG VEINEUX, par H.-C. Gran. La formation éventuelle d'une croûte couenneuse (crusta phlo- gistica) sur du sang veineux s'obtient en abandonnant environ 1 C-c. de sang veineux dans un tube de ro mm. de diamètre après coagulation, on y observera, dans certains cas, une couche superficielle blanc jaunâtre, formée de plasma coagulé. La limite entre la couenne et la couche globulaire n'apparaissant pas dis- tinctement, il faudra juger du degré d’altération produite. Nous nous servirons, pour l'indiquer, des notations suivantes : — (pas de couenne), trace, +(nettement appréciable), + +(très pronon- cée). L'examen du sang de 5 Hommes normaux n’a pas donné de couenne ; et sur 25 Femmes normales une seule a présenté trace de couenne. La formation de couenne se constatait souvent, au . contraire, dans les maladies infectieuses et toxiques, dans l’ané- mie, l’hémophilie et la thrombopénie. Dans 526 cas normaux et pathologiques, le sang a été examiné au point de vue de la formation de couenne, en même temps que 1044 _ RÉUNION DANOISE DE BIOLOGIE F (60) la vitesse de sédimentation éiait déterminée sur 5 c.c. de sang citraté. Dans cette série d'expériences, dont les résultats se trouvent résumés dans le tableau ci-contre, il ressort que la cause la plus fréquente et principale de la formation de couenne réside dans l'augmentation de la vitesse de sédimentation. Il arrive que la couenne apparaisse dans des cas où la sédimentation est de moins de o,1 cm. en ro minutes ; c’est qu'alors le cas considéré est un cas limite, à sédimentation légèrement augmentée, ou bien que le temps de coagulation a été prolongé, L'absence de couenne, en cas de vitesse de sédimentation sensiblement augmentée, peut être due à des circonstances accidentelles du prélèvement ou de la conservation du sang. Et, d'autre part, la couenne peut interve- nir dans le sang de Femmes normales et même, quelquefois, dans celui d'Hommes normaux, s'il à été prélevé au moyen d’une üi- guille paraffinée et conservé dans un tube paraffiné. Répartition proportionnelle des cas d’après l'intensité de la formation des couennes aux divers degrés de vitesse de sédi- mentation. | : Sédimentation Formalion couenneuse du sang dans du sang citralé : A après 40 minutes ; — Trice é 2È2L (en centimètre-) (e) 100 P. 100 0 0 o LOT 89 —- 8 P. 100 3 P. 100 0 Soir 25 — 57 — 38 — Oo 0.2 à) — 20 — 77 — (o] 0.3 0 6 — O1 — 3 p. 100 0./ O 13 — 83 —— A — 0,5 (e (ÿ — 76 — T8 — 0.6 et plus O 7 — ho — 53 — La formation de couenne dépend donc des facteurs suivants 1° Augmentation de la vitesse de sédimentation : a) dans l’hy- perinose, b) dans l’anémie, c) par suite d’une augmentation de la température. 2° Prolongation du temps de coagulation : a) dans la throm- bopénie, b) dans l'hémophilie, ec) par suite d'une baisse de [a tem- pérature. L'influence des variations de température sur la formation de couenne se trouve en partie neutralisée du fait des actions con- traires qu'elles exercent sur les deux facteurs déterminants, (Clinique médicale du P° Knud Faber). (61) SÉANCE DU 40 MAI 1045 LA VITESSE DE SÉDIMENTATION DÉS GLOBULES DU SANG, par H.-C. GRAM. La vitesse de sédimentation des globules sanguins peut se me- surer d’après l'épaisseur (en centimètres) de la couche de plasma formé pendant un temps déterminé par 5 c.c: de sang citraté (0,5 c.c. de citrate à 3 p. r00 + 4,5 e.c. de sang) abandonné dans un tube gradué (Oluf Thomsen) contenant 0,1 c.c. par division de o,1 cm. de hauteur. De tels prélèvements de sang citraté se prêtent à la détermination du volunre proportionnel de la masse globulaire, du taux de fibrine dans le plasma , et du temps de coagulation (x). Dans une série d'expériences comprenant 5 persannes de cha- que sexe, le volume globulaire se trouvait varier, chez les Hom- mes normaux, entre Dr et 43 p. 100 dans le sang pur (moyenne de A8 p. 100), tandis que, chez les Femmes, il variait entre 33 et 45 p. 100 (moyenne 41 p. 100). Le taux de fibrine dans le plasma variait chez les Hommes normaux entre 0,20 et 0,36 p. 100, moyenne : 0,27 p. 100 ; chez les Femmes normales, il variait en- ire 6,21 et 0,38 ; moyehne : 0,29 P. 100. L'examen de 542 prélèvements de sang, pris sur des individus normaux et malades, a montré que la formation, après ro minutes de repos à la température du laboratoire (19°), d'une couche de plasma citraté de o,1 em., ou plus, n'a Heu que dans les deux conditions suivantes : (o] 1° après augmentation du taux de fibrine dans le plasma : o 2° après réduction du volume globulaire proportionnel. Cependant, on ne verra pas toujours se produire, dans les hy- perinoses ou les anémies, une sédimentation de 0,1 em., ou plus, après ro minutes de repos : si les deux facteurs agissants peuvent s'activer l’un l’autre, ils peuvent aussi se neutraliser selon leurs variations. Le sang d'individus normaux présentera toujours, après 10 minutes, une couche de moins de 0,1 em., avec cette différence que la couche de plasma sera frouvée plus épaisse dans le cas des Fenimes que dans celui des Hommes, qui, souvent, ne donnent même pas trace de sédimentation, comme fans la poly- cythémie. Les observations s'étendant sur un laps de temps plus prolongé, 1 heure par exemple, feront mieux eonnaïître cette différence, (1) C. R. de la Soc. de biol., 1920, t. LXXXIIT, p. 1.163, 1927, t. LXXXIV, p. 151 et tr: 1046 RÉUNION DANOISE DE BIOLOGIE (02) montrant que dans le sang normal la sédimentation obéit aux mêmes lois que dans le sang pathologique. Couche de plasma après 1 heure, volume proportionnel de la masse globulaire du sang pur et taux de fibrine dans le plasma chez les individus normaux de chaque sexe. FEMMES Ve HOMMES Eee Fibrine Gouche de FE ibrine Couche de Vol. . dans plasma Vol. dans plasma Numéro globul. le plasma après { heure Numéro globul. le plasma après 1 heure 0/0 0/0 (en centim.) 0/0 0/0 (en ceutim.) I AS MO OT 1.3 ï A9 0.37 0.5 2 Lo 0.39 0.8 2 49 0.39 0.4 3 38 0.29 0.6 3 Â6 0.33 O.3 le 43 O.91 0.6 ef A9 o.1 ARAAOL is) ro) 0.90 020 5 46 0.2 O.I 6 Lo 0.20 0.5 0 49 0.27 . BOURGUIGNON — CHATTON naxie à l’aide de décharges de conden- sateurs, chez l'Homme, 787. Bourguignon (G.) et Banu (G.). La chronaxie des nerfs et muscles chez lès rachitiques, 785. Bourguignon (G.) et Laugier (H.). Mesure directe de la chronaxie des nerfs et muscles du membre supérieur de l'Homme avec le rhéotome balistique de Weiss. Contrôle et confirmation des me- sures de chronaxies calculées avec les condensateurs, 440. Breton (M.), Grysez (V.) et Cram- pon (P.). Flore bactérienne des grands suppurants dans un service chirurgical, 39. — Recherche de précipitines dans le sérum des blessés en cours d'infection. Rapports avec la spécificité microbienne, 693. — Variabilité des réactions humo- rales au cours des périodes d'infection des plaies chirurgicales. 557. _Brissemoret (A.). Sur la cholesté- rine, 179. Brocq-Rousseu. Doses toxiques du thymol pour le Cheval et sa solubilité, 257. — Injections au Cheval de Strepto- coque équin traité par l’alcool-éther, 445. Broden (A.)et Van Goidsenhoven (Gh.). Le diagnostic de la dourine, 839. Brodin (P.). Ralentissement du pouls au cours du pneumopéritoine. Réflexe _abdomino-cardiaque. 347. Brodin (P.) et Richet fils (Ch.). Identité des crises hémoclasiques pepto- niques etanaphylactiques. Atténuation du choc anaphylactique par une injection préalable de peptone, 298. Brulé (M.) et Garban (H.). Urobi- line et stercobiline chez le nouveau-né et le nourrisson débile, 482. Bruynoghe (R.) et Maisin (J.). Au sujet des microbes devenus résistants au prircipe bactériophage, 847. Bujard (Bug.). De 12 genèse des ovo- testis chez les Mammifères, r14. — Glandes épithéliales ét glandes paraépi- théliales, 498. — Structures atypiques de deux ovotestis de Porc, 112. Busquet (H.) et Vischniac (Ch.). Le poumon, organe de fixation élective de l'huile injectée dans le sang, 85». € Gaminopetros (J.). Voir Blanc (G.). Gamus (L.) et Gley (E.). Action du liquide prostatique sur le contenu des glandes vésiculaires des Cobayes nou- veau-nés ou très jeunes, 250, 1051 Carnot (P.). Remarques à propos de la communication de M. R. Lutemba- cher, 923. Carnot (P.), Gérard (P.) et Rathery (F.). À propos de l’azote résiduel du sang dans les néphrites, 83. Carnot (P.) et Mauban (H.). Mesure quantitative des ferments pancréatiques du liquide duodénal, 847. Garnot (P.), Rathery (F.) et Gérard (P.). Influence du système nerveux sur le rendement urinaire, 961. — Le ren- dement urinaire (rapport du débit uri- naire au débit sanguin) comme estima- tion du travail rénal, 960.—- Recherches sur la perfusion rénale. Conditions tech- niques, 448. -— Recherches sur la perfu- sion rénale, on du glucose), 186. Gastro Freire (L.) et Menezes (A. de). La réaction de Sachs-Georgi dans la syphilis héréditaire, 989. Gatan (M.-A.). Adsorption du venin de Cobra par le charbon, 168. — Ad- sorption des venins de Lachesis par le charbon. Constitution complexe de l’hé- molysine, 170. Catan (M.-A.), Houssay (B.-A.) et Mazzocco (P.). Métabolisme hydrocar- boné chez les animaux sans surrénales, 104. Gawadias (A.). L’encéphalite épidé- mique en Grèce, 137. — Recherches de laboratoire sur les cas d’ encéphalite épi- démique en Grèce, 139. Cesari (E.). Voir Netter (A.). Chabanier (H.) et Lebert'M.).Iden- tité des constantes de secrétion de l’acide urique et de l’urée, 548. — Correction à une précédente note concernant la cons- tante de sécrétion de l’acide urique, 612. Chabrol (E.). Voir Gilbert (A.). Chabrol (M.). Voir Tournade (A.). Ghahovitch (X.). Le pouvoir aggluti- nant du sang chez l’Escargot en “hiber- nation, 731. — Le pouvoir précipitant du sang chez l’Escargot en hibernation, 987. Ghaïlley-Bert(P.)etLanglois(J.-P.). Pression artérielle et travail musculaire, HD Chaine. Caractères distinctifs des os péniens de Loup et de Chien, 125. Ghalier (J.), Boulud (R.) et Gheva- lier (A.). Les chlorures et l’urée du sé- rum sanguin dans leurs rapports avec le point Rte 984. Cantacuzène (J.). Quelques remar- ques au sujet d’une infection expérimen- tale chez Maia squinado, 1007. Ghatton (E.) et Courrier (R.). Un 1052 CHAUCHARD — DE WAELE Schizotrypanum chez les Chauves-Souris (Vesperugo pipistrellus) en Basse-Alsace. Schizotrypanose et goître endémique, 43. : Chauchard (M. et Mme A.). Influence du chloral et du chloralose sur l’excita- bilité des nerfs, 826. — Influence du chloroforme et de la morpine sur l’exci- tabilité des nerfs, 647. Ghaves (P.-R.). Sur les formations sidérophiles ; sidérophilie diffuse de la cellule hépatique, 1908. Chevalier (A.). Voir Ghalier (J.). Christensen (S.). Voir Thomsen O Christiansen (M.). Nécrose emboli- que du cerveau, dans la nécrobacillose du Veau, 643. Giuca (M.). Voir Bordet (J.). Giurea (I.). Sur un nouvel Echinos- tome de l'intestin du Porc, 1010. Civatte (A.). Cytologie des lésions élémentaires de l’eczéma, des eczémati- des et du psoriasis, 546. Voir Favre. Claude (H.). Interprétation du ré- flexe du plexus solaire, 777. — Le réflexe du plexus solaire, 294. Clément (H.). Table pour vivisections permettant d'opérer sans aide. 35. Glogne (R.) et Regiade (J.). Sur la teneur en urée du liquide amniotique, Lg. Cluzet, Rochaix et Koîman. Action bactéricide du radium sur le B. d’Eberth, variations de la dose bactéricide, 37. — Spectre ultra-violet des pigments du Ba- cille pyocyanique, 403. Voir Latarjet. Collin (R.). Formes cinétiques des noyaux névrogliques dans le nerf opti- que du Bœuf, 805. Collin (R.) et Baudot (J.). Forma- tion choroïdienne anormale chez la Gre- nouille, 890. Golomies (H.). Voir Remond (A.). Cordier (P.). Sur l’innervation de l’u- térus, 898. Cordier (P.) et Fournet (H.\. Rétré- cisément du colon ilio-pelvien par bride péritonéale chez un fœtus anencéphale, 897- Cordier (P.) et Isbecque (G.). Sur l'étendue et les limites du canal de Hunter, 895. Cordier (P.). et Pardoen (L.). Deux variétés d’origine de l’artère obtura- trice, 896. | Cosmovici (N.L.). À propos de la note de MM. Sabathé et Buguet (Note sur la recherche du Bacille de Koch dans le sang), 478. Gotte (J.). Sur le rôle chimiotactique de l’enveloppe chorionnaire de l'œuf d’Oursin, 794. — Recherches sur le chro- motropisme des Pagures, 553. Coupin (F.). Sur la voûte du qua- trième ventricule des Ichthyopsidés, 913. Gourrier (R.). Action sur lc thymus de l’ingestion de la glande thyroïde, 226. — Contribution à l’étude morphologique et fonctionnelle de l’épithélium du pa- villon del’oviducte chez les Mammifères, 571. — Sur le rôle physiologique des secrétions utérine et tubaire chez la Chauve-Souris hibernante, 572. Voir Chatton (E.). Creyx. Sur quelques lésions du sque- lette thoracique. Leur rôle dans certaines modifications pathologiques de 12 méca- nique respiratoire, 879. Greyx et Ragot. Mort subite et tuber- culose caséeuse des deux capsules sur- rénales, 127. Grampon. Voir Breton. D Darré (H.) et Dumas (J.) Sur l’étiologie de la lymphogranulomatose inguinale subaiguë à foyers purulents intraganglionnaires, 023. Daumas (A.). 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Pires de Lima (J.-A.). L’encéphale d’un monstre cébocéphalien, 587. Plichet. Voir Weil (P.-E.). Poenaru (I.). Présence de l’Ascaris suilla dans les fosses nasales d’un Por- celèt, 1026. Poisson (R.). Cephaloïidophora echi- nogammari n. sp., Grégarine parasite du tube digestif d’Echinogammarus be- rilloni Catta. Répartition géographique de ce Gammaride.— Remarque sur lren- zelina mercieri n. sp., 836. — Sur un Infusoire du genre Balantidium, para- site du tube digestif d’Orchestia litto- rea Mont., 333. Policard (A.). Voir Leriche (R.). Polonowski ct Duhot (E.). Dosage du sucre dans le liquide céphalorachi- dien, 600. Sucre libre du sang et: du 1060 liquide céphalo-rachidien, 687. Voir Vallée (C.). Pomaret (M.). Au sujet de la note de M. Rubinstein sur l’action des sérums sur les arsénobenzènes, 355. — Crise nitritoïde expérimentale chez le Chien par injection intra-veineuse de novarsé- nobenzol. Voir Bloch (M.). Porcher (Gh.). L'aspect du liquide aqueux dans le dosage de la matière grasse du lait par la méthode ammo- niaque -- alcool + éther + pétrole, 412. Porcher (Gh.) et Panisset. Quelques remarques sur le colostrum, 414. : Portmann (G.). Organe endolympha- tique des Batraciens, 133. — Recherches sur le sac et le canal endolyimphatiques. Organe endolymphatique de quelques Téléostéens, 510. Pozerski (E.). Voir Eliava (G.). Prenant. Remarques à propos de la communication de M. A. Peyron, 937. Pringault (E.). Présence de Spirochè- tes chez Phlebotomus perniciosus News- tead, 209. — Valeur de la séro-réaction de Wright, 53. ; Pringault (E.) et Berthon (A.). Rachichlorurimètre du médecin prati- cien, 417. Proca (G.). Examen sur fond lumi- neux à l’ultramicroscope, 1027, Q Quinquaud (A.). Voir Gley (E.). R -Rabaud (E.). Influence des vibrations mécaniques sur une Araignée (Tetragna- tha extensa Lin), 763. Radocivi (A.). Voir Lhermitte (J.). Ragot. Voir Creyx. Ramailho (A.). Sur l'appareil surré- nal des Téléostéens, 589. — Sur la réaction sidérophile des cellules de l’or- gane interrénal des Elasmobranches, 994. Ranque et Senez. Hémocultures rapides par ensemencement de sang désalexiné, 709. Rascanu (V.). Voir Marinesco (G.). Rathery (F.) Voir Carnot (P.). Ravina. Voir Rist (E.). Raybaud (L.). Sur une nouvelle variété de Maïs, Zea mays dentiformis var. leucoceras, 706. — Sur un Fusa- éther de. POMARET — ROUSSY rium parasite de quelques Mucorinées, 213. — Un nouvel Hyphomycète, le Cladobotryum capitatum, 798. Reglade (J.). Voir Clogne (R.). :Remond (A.) et Colomies (H.). Recherches sur l’allyl-théobromine, 480. Renaux (E.). Sur l’homogénéisation des crachats tuberculeux et la recherche du Bacille de Koch dans le pus d’abcès froids et d’adénites suppurées et dans les urines, 833. Retterer (Ed.) et Voronoîff (S.). Du placenta de la Chèvre, 296. — Evolution: des placentas maternels ou caroncules après la greffe d’ovaires, 187. — Sur la greffe d’ovaires de Chèvre ou de Brebis, 104. Rheïin (M.). Sur la production du phénol par le Bacille tétanique et le Bacille pseudotétanique, 567. Richet (Gh.). E. Bourquelot, 178. — PetDr Pierre e; Richet fils (Gh.). Voir Brodin(P.), Jacquelin (A.). Rist (E.), Ameuille et Ravina. Action du chlorure de calcium sur la diarrhée et les vomissements, 830. Rist (E.) et Strohl (A.). La diffusion des gaz à travers les séreuses et le maintien du vide pleural, 670. Robert (L.). Appareil de dosage des vaccins bactériens : diaphanomètre bac- térien, 820. Rochaix. Voir Gluzet. Rodet (A.). Variations des propriétés du sérum antityphique en rapport avec les conditions d’immunisation. Pro- priété bactéricide, 739. Rodhaïn (J.). Un Sarcoptidé, nouveau parasite de la Roussette africaine (Eide- lon helvum Kerr.), 757. Rodhaïn (J.) et Gedoelst (L.). Les affinités du Sarcoptidé de l’Eidelon hel- vum, 759. Roger (H.) et Binet (L.). Sur l’excré- tion intestinale du pigment biliaire après occlusion du canal cholédoque, 485. Rojas (P.). Anatomie de la branche gauche du système de conduction du cœur chez le Bœuf, 167. Rollin (G.). Voir Gaucher (L.). Rondeau du Noyer. La résine mas- tic, milieu de montage des Arthro- podes, 814. — Préparation et conserva- tion des phanères épidermiques para- sitées, 814. Roskam (J ). Globulins et temps de saignement, 844. — Urticaire, peptone et anaphylaxie, 270. Roussy (G.) et Leroux (R.). ROSUSY — THOMSEN 1061 Recherches anatomo-pathologiques sur la broncho-pneumonie du vieillard, 623. — Recherches expérimentales sur la broncho-pneumonie, 780. Roussy (G}) et Peyre (Ed.). Recherches bactériologiques sur la bron- cho-pneumonie du vieillard, 625. Rubinstein (M.). Action des sérums sur les arsénobenzènes, 338. — Au sujet de la note de M. Pomaret sur les sérums et les arsénobenzènes, 458. — L'action des sérums sur les arsénobenzènes, 62. Sabrazès (J.). Abcès à Streptothrix du cervelet, 312. — À propos de la leu- cémie aiguë, 504. Sabrazès (J.) et Duperié (R.). Syn- ‘drome d'insuffisance hyroovarienne, d’hydrocéphalie et d’hyperthymie, 881. Saint-Girons(F.). Voir Villaret(M.). Salazar (A.-L.). Les corpuscules concentriques de la granulosa atrésique de la Lapine (période chromatolytique), 237. — Méthodes pour la coloration des éléments tannophiles : tannin-osmium ; tannin-osmium-fer, 991. — Sur les cor- dons ovigènes de l’ovaire adulte de la Lapine ; leur atrésie, 235. Sartory (A.). Etude d’un Champi- gnon nouveau appartenant au genre Oospora (tribu des Solidae de Guéguen), 939. — Un cas d’hémisporose pulmo- naire, 309. Sartory (A.) et Bailly (P.). Action de quelques sels de terres rares sur les cultures d’Aspergillus fumigatus, 361. Sartory (A.) et Sergent (L.). Réac- tions colorées obtenues sur les Cham-— pignons supérieurs avec certains réactifs chimiques, 222. Schmit-Jensen (H.-O:). Voir Krogh A.). si (P.). Voir Matruchot (L.). Senez. Voir Ranque. Sergent (L.). Voir Sartory (A.). Servantie (L.). Recherche de lo dé- viation du complément dans la disto- matose humaine, 699: Simonin (P.). Voir Parisot (J.). Sloboziano (H.). Coloration trichro- mique pour la technique histologique, 649. — Lésions des muscles-striés dans la diarrhée cholériforme, 11. Slosse (A.). Une nouvelle intoxication arsenicale professionnelle, 835. Sonne (G.). Action spécifique exercée miné, sur l'organisme par les radiations lumi- neuses, 430. Sordelli (A.), Fischer (H.), Wer- nicke (R.) et Pico (G.). Sur les anti- corps hétérogénétiques, 173. Sordelli (A.)et Pico (C.). Sur la pré- cipitation de l’antigène hétérogénétique, 174. ÿ Sordelli (A.) et Wernicke (R.). L'in- fluence des sucres sur la production de la toxine diphtérique, 176. Spehl (P). Contribution à l’étude de l’acido-résistance du Bacille de Koch en culture homogène, 835. Staub (A.) et Forgeot (P.). Produc- tion rapide d’un sérum anticharbonneux actif vis-à-vis du Cobaye, 713. Stefanopoulo (G).. Culture du Spiro- chæta icterohemorragiæ en milieu vita- 813. — Spirochétose ictérohé- morragique expérimentale chezun Ma- cacus sinicus, 63. Stern (L.). Voir Battelli (F.). Stewart (F.-W.). Sur les relations unissant entre elles les diverses formes cellulaires du lobe antérieur de l’hypo- physe, 40. Stillmunkès (A.). Voir Bardier (E.). Stockis (E.). Nouvelle réaction chi- mique pour la recherche de l’oxyde de carbone dans le sang, 743. Strohl : A.). Présentation d’un nouvel appareil de mesure de l’excitabilité électrique neuro-musculaire, 563. — Va- riations de la résistance électrique du corps humain pour les courants de fai ble durée, 949. Voir Rist (E.). T Tapernoux (A.). Sur la présence très fréquente des pigments biliaires dans l’urine du Chien, 51. Tchahotine (S.). Le rôle physiologique de l'enveloppe gélatineuse de l'œuf d’Oursin, 330. — Les changements de la perméabilité de l’œuf d’Oursin localisés expérimentalement, 464. — Méthode pour le transport des produits sexuels d'animaux marins en état de survie, 702. -- Procédé pour manier les œufs - microscopiques avec les tubes capillaires pour les recherches de cytologie expé- rimentale, 916. — Tubes capillaires en collodion, 534. Thévenot (L.) Voir Arloing (F.). Thiery (J.). Voir Grigaut (A.). Thivolle (L.). Voir Fontès (G.). Thomsen (O.) et Ghristensen (S.). 1062 Contribution à la connaissance des ty- pes de Pneumocoques, 327. Thomsen (O.) et Vollnond (E.). Es- sai d’un groupement des Gonocoques par types, 3206. Thonnard (J.). Voir Lavialle (P.). Thooris (A.). Présentation d’un appa- reil pneumographique, 622. Tiffeneau (M.). La règle de Richetet le coefficient de partage de Meyer et Ovet- ton dans les hÿpnotiques du groupe du véronal. I. Série allyÿlée. 540. Tonnet (3.). Voir Lœper. Tournade (A.). Au sujet de la régula- tion de la pression artérielle. L’expérien- ce de Filehne et Biberfeld : critique et réfutation, 660. Des mécanismes ner- veux régulateurs de la pression artérielle. La régulation réflexe et sa provoca- tion par l'hypertension aortique, 521. — Des mécanismes nerveux régulateurs de la pression artérielle. La régulation réflexe : sa mise en jeu par l’hypotension aortique, 723. Tournade (A.) et Chabrol (M.). Technique des circulations céphaliques croisées, 608. Tournade (A.) CGhabrol (M.) et Marchand (H.). Des mécanismes ner- veux régulateurs de la pression artérielle. I. La régulation centrale, 6ro. Turro (R.). Extraction des ferments cellulaires, 60, 590, 375, 435. Tzanck (A. à Incoagulabilité sanguine in vitro par les ar sénobenzènes, 117. Voir Flandin (Gh.). V Vallée (G.) ët Polonowski (M.). Do sage microchimique de l’azote, 900. — Microdosage de l’albumine, 9or. Vallet (G.). Pyothérapie et ptysma- thérapie. Méthodes d’auto-vaccination curative, 710, — Vaccinothéraphie par les auto-vaccins auto-sensibilisés, 5. Vandel (A.). Lankesteriu pianariæ, Grégarine parasite des Planaires d’eau douce, 718. Van Geertruyden-Bernard Voir Zunz (E.). Van Gehuchten (P.). Lésions du systè- me nerveux dansles infections par anaéro- ranes à sécrétion in- terne dans les infections à microbes anaé- robies, 459. — Mitochondries chez les In- sectes aseptiques. 652. . Van Goïdsenhoven (Gh.). Voir Bro- den (A.). (M.). THOMSEN —— ,WINIWARTER Van Laer (M.-H.). Sur l'existence d’une émulsine dans l’extrait du malt, hk71. — Sur l'existence d’une lipase dans l’extrait de malt, 473. Van Saceghem (R.). La trypanoso- miase du Ruanda, 283. — Le traitement du pyosis tropica au Ruanñdu, 282. Vaudremer (A.). Tuberculine et mi- lieux de culture du Bacille tuberculeux, 975. — Un bBacille tuberculeux humain, un Bacille tuberculeux bovin, acidorésis- tants facultalifs, 259. :-Vauthey (P.). Voir Arloing (F.). Veloso (F.). Sur l’origine des batte- ments rythmiques dans le cœur du Lima- çon commun (Helix aspersa), 244. Villaret (M.), Saint-Girons (Fr.) et Jacquemin- Guillaume (G.). Contribu- tion à l’étude clinique de la!tension vei- neuse. Technique et premiers résultats, 80. Vioille (P.-L.). L'épreuve de la syn- thèse hippurique comme moyen d'ex- ploration des fonctions rénales, 194. Vischniac (Ch.). Voir Busquet (E.). Vollmond (E.). Voir Thomsen (0O.). Voronoîf (S.). Voir Retterer (Ed.). W Waller (A.-D.). La réaction émotive chez les sujets « sensitifs, » 85, Waller (A.-D.) et Decker (M'e G de). La dépense physiologique (exhala- tion de CO) dans la marche sur tapis roulant et sur terre ferme, 910, Weber (A.). Action tératogène des creffes d'œufs croisées entre Batraciens Anoures et Batraciens Urodèles, 012. Weil (M.-P.). Azotémie, constante d’Ambard et tuberculose pulmonaire, OU Weil (P.-.E). Les agents modificateurs du temps de saignement expérimental, 619 Weil (P.-E.) et Plichet. Le diabète des Femmes à barbe, 13. Weill (P.) Remarques sur la colora- tion des éléments du sang, 229. — Sur le nombre des leucocytes dans le sang du nouveau-né péndant la première se- maine après la naissance, 576. Weinberg (M.) et Otelesco (I.). B. * proteus des plaies de guerre, 535. Wernicke (R.). Voir Sordelli (A.). Wertheimer. Voir Latarijet. Wildeman (E. de). Les crampons des Conjuguées, 265. (H. de). Winiwarter Rémarque WINTREBERT — ZWAARDEMAKER 1063 technique concernant la triple colorat io 474. | Wintrebert (P.). La neuromérie du cerveau chez les Sélaciens et le problème de la métamérisation de la tête, rgr. Wollman (E.). Sur le phénomène de d’Herelle, 3. Z Zoeller (Ghr.). Bacille de Shiga auto- agglutinable, 87. — Contribution à l’étu- de des milieux « vaccinés , 122. Zotta (G.). La granulation azurophile dans les leucocytes de Carausius (Dixip- pus) morosus et de la Chenille de Galle- ria mellonella, 928. — Sur la culture en mr: milieu N. N. N. du Leptomonas pyrrho- coris, 822. — Sur la plage azurophile des leucocytes de Pyrrhocoris apterus, 1030. Sur l'existence des parasomes dans les néphrophagocytes de Chiroce- phalus diaphanus, 1028. Zunz (E.) et Van Geertruyden-Ber- nard (Mme M.). Action de l’hirudine sur Îcs accidents anaphylactiques consé- cutifs à l'injection de sérum de Cheval chez des Cobayes préparés au moyen de ce sérum, 287. Zwaardemaker (H.). Le paradoxe radio-physiologique, 704. Zwaardemaker (H.)et Feenstra(T.- P.). Substitution du potassium par l’é- manation de radium dans le liquide de Sidney Ringer, 377. TABLE ANALYTIQUE DES MATIÈRES ANNÉE 1921. — PREMIER SEMESTRE — suivi d'un mot commençant par une minuscule implique que le mot souche est sous-entendu. Lorsqu'une page débute par —, le mot souche est encore sous-entendu, le lecteur le trouvera au titre-courant de la page visée. — C‘ampons des Conjuguées. De WiLne- JA MON (EE) 200: — Pression osmotique. Dosnon(A.), 947. — Protéomyxée parasite de Laminaria ABEILLE. Voir TUBERCULOSE. lejolisiüi. Duposog (0.), 27, 30. ABSORPTION. Voir PERITOINE. — Saccorhiza bulbosa. Lapicque (L.), ACIDE CYANHYDRIQUE. Réactions 929. micro-cristallines dans les glucosi- | — Turgescence et concentration du mi- lieu. Laproque (L.), 855. ALIMENTATION normale et extrait thyroïdien. MouriQuanp (G.) et Micuer (CRAN — Céréales décortiquées. Morez (A.), des cyanifères. Denrsès (G.), 309. — CYANIQUE. Synthèse. Fosse (R.), 396. Fosse (R.) et LauDE (G.), 603. — HIPPURIQUE. Voir REIN. — OXAMIQUE. Voir ACIDE CYA- NIQUE. MouriQuanD (G.) et Misuer (M.), 46, — TRICHLORACETIQUE. Voir 208. REIN. — Dessiccation et pouvoir antiscorbuti- — URIQUE. Dosage. GrisAuT (A.), 632. Voir REIN. que des végétaux frais. Mouriquanr (G.) et Mrouez (P.), 4r. ACIDES. Voir ALGUE. — Etats scorbutiques. MouriquanD (G.) ACIDOSE. Voir REIN. et Micuez (P.), 734, 735. ADRENALINE. Voir SURRENALES. | — Farines composées ét vitamines. PER- AIR RAREFIE. Voir PRESSION AR- ROT (E.) et Lecoo (R.), 520. TERIELLE. — Inanition et excrétion chlorurée. ALBUMINE. Dosage. VazLée (C.) et Houssay(B.-A), 166. Prco(O.-M.), 166. Poconowskt (M.), 901. — Jeüne et corps acétoniques dans — Dosage diaphanométrique BLocu (M.) l'urine. LagBé (M.), LaBsé (H.) et et Pomarer (M.), 354. MEesTREzAT NEPvEUx, 254. (W.), 382, 664. Voir IMMUNITE. — Métabolisme hydrocarboné et abla- ALGOOL. Destruction dans l’orga- tion des surrénales. GaTan (M.-A.), nisme accoutumé. BALTHAzARD et La- Houssay (B.-A.) et Mazzocco (P.), 164. RUE, 343. ALLYL-THEOBROMINE. Voir REIN. — METHYLIQUE. Voir FUBERCU- | AMAUROSE. Voir SYSTEME NER- LOSE. VEUX. ALCOOLISME. Voir TESTICGULE. AMBLYSTOME. Voir METAMOR- ALGUES. Acides et bases. LAPIOQUE PHOSE. (7) 03: l AMIDON. Voir DIASTASES. — Amidon des Floridées. Maxcenor (G.), | AMMONIAQUE. Voir SYSTEME 406. NERVEUX. Brorocie. Tagce DES MATIÈRES. — 1921. T. LXXXIV. he 74 AMNI0OS — AMNIOS. Voir UREE. AMYLASE. Voir DIASTASE. ANACARDIUM. Voir FERMENTS. ANAEROBIES. Glandes à sécrétion interne dans les infections. Van GExucarTen (P.), 459. — Gommose du Noyer. Durrénoy (J.), 192: — Lésions du ‘système nerveux. Van GEaucuaren (P.), 550. ANAPHYLAXIS alimentaire et anti- réaction. JACQUELIN (À.) et RICHET Firs “(Cæ:), T8: — Antianaphylaxie et immunité. DE Wagzee (H.), 267, 268, 269. — Champignons. Azouray (L.), 438. — Chimiotaxie. Meraznixow (S.), 992. — Choc hémoclasique et peptone. Bropin (P.) et Riomer rizs (Cx.), 298. — Eaux minérales et antianaphylaxie. ARLoOING (F.) et Vauraey (P.), 519. — Hirudine, Zuwz (E.) et Van GEERTRUY- DEN-BERNARD, 287. — nee enten a ne ARLOING (F.) et THévenor (E.), 975. — Peptone et urticaire. nue (4), 270. — Pouvoir agglutinant microbien du sérum. ARLOING (Es ), THévenot (L.) et LAN3ERON (L.), 9 ANESTHESIQUES. Adrénaline et Chloralose. Barprer (E.), 766, 844. Voir CHRONAXIE. AORTE. Voir PRESSION ARTE- RIELLE, ARAIGNEE et vibrations mécaniques. RagauD (E.), 763, 832. ARSENTIC. Intoxication professionnelle. SLOSSE (A.), 835. ARSENOBENZENES. Voir SANG. CIRCULATION, ARTERES. Voir VAISSEAUX. ARTHROPODES. Milieu de montage. Ronpeau pu Noxer, 814. Voir TMMU- NITE, GREGARINE. ARTICULATIONS. Ligaments épicon- dyloménisçcaux. Josr (A), 667. ASCARIS. Voir NEMATODES. ASCITE., Potassium et sodium. BzLum (L.), Aurez (E.) et Hausxnecur (R.), 36 . 869. ASPERGILLUS., Voir GHAMEPI- GNONS. AUTOLYSE MICROBIENNE. Voir BACTERIOPHAGE. AUTO-VACCINS. Voir THERAPIE. AVANT-BRAS. Voir NERVEUX. VACGGINO- SYSTEME BRONCHO-PNUMONIE AVIATION. Voir PRESSION ARTE.- RIELLE. } AZOTE. Dosage microchimique. VazLée (G.) et POLONOWSKI (M }, 900. — Azote résiduel du sang dans les né- phrites. Carnot (P.), GÉRARD (Pet RATHERY (F.), 83. — Brightiques. Laupar (M.), 23. — Chien néphritique. Morez (A.) et MouriQUuAND (G.), 195. — Constante d’Ambard et tuberculose pulmonaire. Waæiz (M.-P.), 542. B BACILLE DE KOCH. Voir TUBER- GULOSE. — MORGAN. Voir DYSENTERIE. — SHIGA. Voir DYSENTERIE. — DIPHTERIQUE. Voir DIPHTE- RIE. — PSEUDOTETANIQUE. Voir TE- TANOS, —- PYOCYANIQUE. Voir PIGMENTS. — TETANIQUE. Voir TETANOS. HA PADE GOLI. Races. Bono (E.), 21, — FÆCALIS ALCALIGENES. Voir FIEVRE TYPHOIDE. _ — PROTEUS des plaies, WemasrG (M.) et Orezesao (J.), 535. — SUBTILIS. Voir GLYCERINE,. BACTERIDIE CHARBONNEUSE. Voir CHARBON. BACTERIOPHAGE. Errava (G.) et Pozerskt (E.), 708. Hemezze (EF. p°), 339, 384, 538, 863, 908, Henezze (F. p’) et ELTAVA (G. ) 719. Marti (L.), 5. Wozrman (E.), à. — Autolyse microbienne. BORDET (J.) et Cruca (M.), 276, 278, 280, 545, 947, 748. GrATIA (A.), 275, 750, 551, 703, 755. Bruynocue (R.) et (J.), 847, Maisin (J.), 467, 468, BALANTIDIUM. Voir INEUSOIRE. BASES. Voir ALGUE. BATRACIENS. Greffes d'œufs. WEBER (A,), g12. Voir OREILLE. BIOLOGIE GENERALE. Résistance aux agents physiques et Sas DrzewinA (A.)et Bon (G.), 9 BŒUF. Voir CŒUR, SANG, ‘avs- TEME NERVEUX. BREBIS. Voir GREFFE. PRONSHAENEEMONEE Voir POU- M 6 CALCIUM — COLORATIONS 1067 C CALCIUM. Gaucuer (L.) et RozLiN (G.), 303. GANAL DE HUNTER. Corner (P.) et IsBecQUE (G.), 895. GAPILLAIRES. Voir GIRGULATIO \. CARENCE. Voir ALIMENTATION. CELLULE. Chondriome. MAN:ENoT (G.), ho6. No (R.), 4og. Van GEHUGHTEN (ES) 460: — Chondriome et chlorophylle. Guic- LIERMOND (A.), 197, 202. — Parasomes. Hovasse (R.), 190. ZOTTA (G.), 1028. — Sidérophilie. Cæaves (P.-R.), 1003. Ramazxo (A,), 994. Voir FERMENTS. CELLULOSE. Fermentation dans la panse des Ruminants. Krosx (A.) et _ Scamit-JensEen (H.-O.), 146. CERVEAU. Voir SYSTEME NER- VEUX. CHAMPIGNONS. Aspergillus fumiga- tus et sels de terres rares, SARTORY - (A.) et Barzzy (P.), 367. — Fusarium parasite de RayBauD (L.). 013. — Hyphomycète. RayBAauD (L.), 798. — Oospora nouveau, SARTORY (A.), 939. — Réactions colorées par réactifs. Sar- ToRY (A,) et SERGENT (L.), 222. Voir ANAPHYLAXIE, MYCOSES. CHARBON. Bactéridie asporogène. ABT (G.), 627. CHARBON. Voir VENIN. GHAUVE-SOURIS. Voir UTERUS. CHENILLES. Voir SANG, TUBER- GULOSE. CHEVAL. Voir MYCOSES, STREP- Mucorinées. TOCOQUE, THYMOL, TU- MEURS. GHEVRE. Voir GREFFE, PLA- CENTA. CHIEN. Voir SQUELETTE. GHIMIOTAXIE. Voir ANAPHY- LAXIE. GHLORAL. Voir CHRONAXIE. CHLORALOSE. Voir ANESTHE:- SIQUES, CHRONAXIE. GHLOROFORME. Voir ANESTHE- SIQUES, SANG. CHLOROPHYLLE. Voir CELLULE. CHLORURE DE SODIUM. Excrétion par le rein énervé, Houssay (B.-A.), 166. Prco (O.-M.), 166. — Rachichlorurimètre. Pricauzr (E.) et BERTHON (A.), 419. — Tension superficielle des solutions” Doumer (E.) et Doumer (Ed.), 687» 683. Voir SANG. CHOLERA. Voir INTESTIN. CHOLESTERINE. Brissemorer (A.), 179, Marre (A.), 920. CGHROMOTROPISME des Pagures. Corte (J.). 553. i CHRONAXIE. Chloroforme et mor- phine et excitabilité des nerfs Cxau- cHARD (M. et Mme A.), 647. — Excitabilité des nerfs, chloralose et chloral, CHaucaarp (M. et Mme À.),896. — Mesure par des décharges de conden- sateurs, Bouraur:Non (G.), 787. — Nerfs et muscles du membre supé- rieur de l’Homme. Bouraurenon (G.) et Laucrer (H.), 440. — Nerfs et muscles chez les rachitiques. BourGursNnon (G.) et Banu (G.), 785. — Nicotine et imbibition du muscle strié. Laproque (M.), 654. CIRCULATION LYMPHATIQUE. Absorption péritonéale. Durrex (J.), 172. CIRGULATION SANGUINE. Absorp- tion péritonéale. Durrey (J.), 72. — Circulations céphaliques croisées. Tourwane (A.), 660, 921, 728. Tour- NADE (A.) et Crasroz (M.), 6o8. Tournape (A,), CHaBroz (M.) et Mar- cHanD (H.), 610. — Excitation du sympathique périarté- riel et capillaires. Lerione (R.) et Poricarp (A.), 4o. — Innervation vaso-motrice de la surré- nale. Hazzion (L.), 515. — S$tases et œdèmes. Krocm (À.) et Harrop (G.-A.), 325. — Vasomoteurs dans la peau de la Grenouille. Krocx (A.), 141. — Vaso-motricité et chlorhydrate d’émé- tine GuczrezmerTi (J.), 191. Voir MOUVEMENTS. GLIMAT. Voir FEUILLES. GOBAYE. Maladie à virus filtrant. Jo- NESCO-MIiHAIESTI, 1014. COBRA. Voir VENIN. GOGOTIER. Voir LE VURES. GOEFFICIENTS DE PARTAGE. Voir VERONAL. GŒUR. Battements VELoso (F.), 244. — Pouls et pneumopéritoine. BroDIN (RAS LTENN — Système de conduction Bœuf. Rojas (P.), 167. — Vascularisation artérielle dela cloison interventriculaire. DuBece (J.), 865. GOLORATIONS. Coloration trichro- mique. SLOBOZrANO (H.), 649. chez l’Escargot. chez le 1068 COLORATIONS — ESTOMAC — Eléments tannophiles. L.), 997. —— Picrocarmin. Jensen (V.), 328. — Triple coloration. Wimiwarrter (H. DE), 474. COLOSTRUM. Voir LAIT. CONJUGUEES. Voir ALGUES. CONSTANTE D’AMBARD. Voir AZOTEMIE, REIN. COQUELUCHE. Meyer (A.-H.), 425, 644. GCRAGHATS. Auto - ptysmathérapie. Vazzer (G.), 710. Voir TUBERCGU- LOSE. CRANE. Voir EMBRYON. CRENILABRUS. Voir TISME. CRISE NITRITOIDE. Chien. RET, 781. GRUSTACES. Voir SANG. CRYOSCOPIE. Voir SANG. SALAZAR (A.- PARASI- Poma- D DIABETE des Femmes à barbe. Emire- WeEiz (P.) et Pricer, 13. — Diabète maigre. AMBARD (h)hetEtx (H.), 955. DIAPHANOMETRIE. Voir ALBUMI- NE, MICROBIOLOGIE. DIARRHEE. Voir ENFANT, INTES- TIN. DIASTASES. Amylase. 230. — Emulsine et lipase dans l'extrait de malt. MarsTriNI (D.), 616. Van Laer (M.-H.) 471, 4738. Voir DIGESTION, FERMENTS. DIGES 1 ION. Pepsine dans le pneumo- gastrique. Logper (M.), DeBray (R.)et Tonner (J.), 819. Lorper (M.), Fores- TIER (J.), et Tonner (J.), 455. — Pepsine du liquide céphalo-rachidien. Losper (M.), Desray (R.) et Tonner (J.), 968. DIGITALE. Pilonnss 143. DIPHTERIE. Anaphylaxie. ArLoIn: (F.) et THÉVENOT (L.), 975. -— Bacilles diphtéromorphes de l’exsudat pharyngien. Frauerra (L.), 243. — Diagnostic bactériologique. PanxaLos on 139. — Sucre et toxine. WERNICKE (R.), 176. — Types de Bacilles. GUÉRIN (J.), 980, 982. DISTOMATOSE. Déviation du complé- ment. SERVANTIE (L.), 699. AmBarD (L.), Kro:x (M.), SORDELLI (A.) et Duran» (P.) et DOURINE. Voir TRYPANOSOMIASE DOUVE. Voir DISTOMATOSE. DUODENUM. Voir FERMENTS. DYSENTERIE BACILLAIRE. Bacille de Morgan. Besson (A.) et LAvERGNE (de)77, 630. — Bacille de Shiga auto-agglutinable. ZoELLErR (C.), © 87. Voir SALMO- NELLA. E EAU. Action sur les Stentors. DRzEwINA (A.) et Bonn (G.), 917. Laproque (L.), 920. Préron (H.),919. Voir ALGUES. — MINERALE. Voir ANAPHYLAXIE. ECHINOCOCGGOSE. DÉvÉ (F.), 717. ECHINOGAMMARUS. Voir GREGA- RINE. ECHINOSTOME. Voir TREMATO- DES. EGZEMA. Voir PEAU. ECZEMATIDES. Voir PEAU. ELASMOBRANCHES. Organe interré- nal. RAMALHO (A.), 994. ; ELECTROPHYSIOLOGIE. Mesure de l’excitabiliténeuro-musculaire. Srror (CS) 0? — Résistance électrique du corps humain. Srrouz (A.), 949. Voir CHRONAXIE. EMBRYON. Cranioschisis. ARSAUD (R.), 483. Voir INTESTIN. EMETINE. Voir CIRCULATION. EMULSINE. Voir DIASTASES. ENCEPHALE. Voir MONSTRE. ENCEPHALITE EPIDEMIQUE. AcrarD (Cu.),528, 959. Barp (L.),367. Cawapras (A.), 137, 139. Dopter, 523. Krine (C.), Davine (H.) et LiLIJENQUIST (E.), 815. Krine (G.1 et LicseNquIST (F.), 521 Levaprri (C.),528, 816, 959. Levaprri(C.)et HArRviIER (P.), 300, 388. Levaprri (C.), Harvier (P.) et Nicorau "(S.), 524, 817, 957. LHERMITTE (J.) et Rapoviot (A.), 991, NETTER (A.), 958. NerTEer (A.), CÉésarr (E.) et Duran» (H.), 854. ENFANT. Voir FOIE, INTESTIN, SANG, SYPHILIS. EPIDERMOPHYTON. Voir PEAU. EPILEPSIE Voir SYSTEME NER- VEUX. EPITHELIOMA. Voir TUMEURS. EPITHELIUM. Voir GLANDES. ESCARGOT. Voir GŒUR, LYMPHE. ESTOMAC. Diffusion des poisons dans le pneumogastrique. LoEPER, FOREs- TIER (J.) et Tonner (J.), 346. | | ESTOMAC — GOMMOSE mes event 1 A — Nerfs et motricité. LATARIET, CLUZET, et WERTHEIMER, 989. Voir DIGES- TION. EUPHORBES. Rouille et adaptation xérophile. BEAUVERIE (J.), 4or. EXANTHEME. Voir ROUGEOLE. F FER. Voir CELLULE, FOIE. FERMENTS cellulaires. Turro (R.), 60, 290, 37, 435. — Ferments oxydants et réducteurs. ABELOUS (J.-E.), 7. Barrezzr (F.) et STERN (L.), 102. — Ferments pancréatiques du liquide duodénal. Carnor (P.) et Mausan (H.), 341. — Fumarase. Barrezzr (F.) et STERN Her) 900 -— Levures du sura du Cocotier et du cajou d’Anurcadium. MEzLo (F. D). 534, 997: — Oxydases. Berances. (L.-M.), 906. — Peroxydases leucocytaires. Fressin- : GER (N.), 9. Voir DIASTASES, DIGESTION. FEUILLES. Dimorphisme et climat. GABRIEL (C.), 55. — Forme et sexualité. BLARINGHEM (L.),. 5oo. FIEVRE APHTEUSE. Immunité par le lait des animaux guéris. LEBAILLY (Ch.), 180. — DE MALTE. Sang. Daumas (A.),215. — $Sero-réaction PRrINGAULT (E.), 53. — REGURRENTE. Liquide céphalora- chidien. Nrrzescu (J.-J.), 1037. — TYPHOIDE. Bacille et radium. CLuzer, Rocnaix et Korman, 37. — Bacillus fœcalis alcaligenes dans le sang. MASALHAES (A. DE), 591. — Propriétés du serum. Roper (A.), 739. — Syndrome pluriglandulaire. SABRAZÈS (J.)et Duperté (R.),88r. Voir MICRO- BIOLOGIE. FIXATEUR histologique. ELrAscHerr (O.), 665. FLEURS. Symétrie. Friepez (J.), 883. FLORIDEES. Voir ALGUES. FOIE. Gytologie. — Chondriome-de la cellule. Noëz (R.), * 409. — Sidérophilie, Cuaves (P.-R.), 1003. à me a er et mer à 2 ent -ù neemmare mme roc cmmmene que FORMAMIDE. Voir 1069 Embryogénie. — Origine du sang et fonction martiale, ARON (M.), 362, 365. Bile. — Bilirubine et bilirubinémie. MeuLeN- GRACHT (E.), 153. — Motricité de l'intestin. Bourer (L.), 300. — Pigment dans l'intestin après occlu- sion du cholédoque. Rocer (H.) et BIxET (L.), 485. — Pigments dans l’urine du Chien. TAPERNOUX (A.), Dr. — Sels biliaires, chlorure de sodium et tension superficielle de l’eau et de l’urine. Doumer (E.) et Doumer (Ed.), 393, 599, 683. GILBERT (A ), CHABROL (E.) et BénarD (H.), 65. — ,Urobiline et stercobiline chez le lourrisson. BRULÉ (M.) et GARBAN (HA) MISES Physiologie pathologique. — Crise hémoclasique et uropoïèse chez un cirrhotique. Oppo (J.) et Borre CPE Ictère. — Respiration. GuiLLaIN (G.) et GARGIN CR) PS5 FŒTUS. Voir SQUELETTE. ACIDE CYA- NIQUE. FÜUMARASE. Voir FERMENTS. FUSARIUM. Voir CHAMPIGNONS. G GALLERIA. Voir SANG. GENEVRIERS. Voir FEUILLES. GENOU. Voir ARTICULATIONS. GLANDE SALIVAIRE. Voir ENCE- PHALITE, SURRENALE. GLANDES EPITHELIALES et para- épithéliales. Busarp (E.), 498. GLÜGOSE. Voir REIN. GLUCOSIDES. Voir ACIDE GYA- NHYDRIQUE. GLYGERINE. Oxydation par le Bacillus subtilis. AugeL (E.), 574. GLYCOGHOLATE DE SOUDE. Voir FOIE. GOITRE et Schizotrypanum. CnaTron (E.) et CourRIER (R.), 943. GOMMOSE. Voir ANAEROBIES. 1070 GONOCOQUE. Tuomsen (0.) et Vorr- Monp (E.), 326. GOURME. Voir CHEVAL. GRAINES. Résistance au Gain (E.), 887. GRAISSE. Baciiles tuberculeux. FRouIN (A.), 606. Voir DIASTASES, LAIT, POUMON. OS, OVAIRE. chauffage. GREFFE. Voir ŒUF, GREGARINE. Echinogammarus be- rilloni. Poisson (R.), 73. — Orchestia liltorea. Poisson (R.), 73. _— Planaires. Vanpez (A.), 718. — A génératif. (B.-D.), GRENOUILLE. Voir CIRCULATION. GROSSESSE. Lactosurie. BARRAL (E.) et Bonni (E.), 732. Micogevic H HEMOPHILIE. Voir SANG. HERMAPHRODISME. Voir PORC. HERON. Voir NEMATODES. HERPES. Branc (G.) et CAmiINoPETROS (J.), 629, 767, 859. HIRSUTISME. Voir DIABETE. HIRUDINE. Voir ANAPHYLAXIE. HUILE. Voir POUMON, TRACHEE, TUMEURS. HUMEUR AQUEUSE. Voir ŒIL. HYPNOTIQUES. Voir VERONAL. HYPOPHYSE. Srewarr (F.-W.), 49. Voir ANAFROBIES. I ICTERE. Voir FOIE. IGHTHYOPSIDES. PLEXUS CGHOROIDES. IMMUNITE peptonique. DE (H.), 267, 268, 260. — Immunisation par des séroplasmes. DE Waeze (H.), 843. — Insectes. ParzLor (A.), 737, 078. — Lait des animaux guéris et fièvre aphteuse. LeBaizzy (Ch.), 180. — Maia squinado. CanTAGuzÈNE (J.), 1007. — Réactions humorales et inféction des plaies. Breron (M.), Grysez (V.) et Crampon (P.), 597. — Tumeur infectieuse des Oiseaux chez les animaux résistants et phagocy- tose. Peyron (A.) et Laure (C.), 656. Voir BACTERIOPHAGE. INCINERATION. Voir SQUELETTE. Voir WArLe GONOCOQUE — LYMPHO GRANULOMATOSE INFUSOIRE parasite du tube digestif d’Orchestia. Porsson (R.), 333. INSECTES. Vie aseptique et mito- chondries. Van Genucuten (P.), 652. Voir IMMUNITE, SANG. INTESTIN. Bile et motricité. BoULET (L.), 395. — Diarrhée cholériforme. (HE); SLOBOZIANO °— Diarrhée du nourrisson et leucocy- tose. Dorcencourr (H.) et Banu (G.), 453. — Diarrhée et chlorure de calcium. Past (E.), Ameuizze et Ravina, 830. — Embryon humain. PARAT (M.), 71. — Rétrécissement par bride péritonéale chez l'embryon. Corpier (P.) et Fourner (H.), 897. Voir BACTE- RIOPHAGE, FOIE, SELLES, TRE- MATODES. INTOXIGATION des Poissons par les sels minéraux. Bacaracx (E.), 357. Bonn (G.), 374. IODE. Voir REIN. IRIS. Voir ŒIL. L LACHESIS. Voir VENINS. LACTOSE. Voir REIN. LAIT. Colostrum. Porcer (Cu.) et PanisseT (L.), 414. — Liquide aqueux dans le dosage de la matière grasse. PorcHER (Cu.), 4x2. — Mouillage. Boum (M.), 89. Voir FIEVRE APHTEUSE. LAMINAIRE. Voir ALGUES. LATEX. Prcapo (C.), 552. LEISHMANIOSE. Franco (E.-E.), 998. LEPRE TUBEREUSE. Sang. LEGER (M.), 216. LEPTOMONAS. Voir MIGROBIO- LOGIE. LEVURES. Voir FERMENTS. LICHENS vitricoles. Merror (E.), 650. LIERRE. Maladie bactérienne. Kiczran (Cx.), 224. LIPASE. Voir DIASTASES. LIPOIDES. Voir SANG. LOUP. Voir SQUELETTE. LUMIERE. Action sur l'organisme. SOonnE (C.), 430. LYMPHANGITE EPIZOOTIQUE. Voir MYCOSES. LYMPHE. Voir SANG. LYMPHOGRANULOMATOSE, Danné (H.) et Dumas (J.), 928. 1h mil MAIA — NOYER M MAIA. Voir IMMUNITE. MAIN. Voir ur NERVEUX. MAIS Raygaup (L.). 7 MALADIE D'AVERZA. Voir SYPHI- LIS. — DE BASEDOW et opothérapie sur- rénale. OsrerA (A.), 1024. MALT. Voir DIASTASES. MAMMITE. Voir LAIT. MELITOCOGCGIE. Voir FIEVRE DE MALTE. MEMBRES. Voir CHRONAXIE, SQUELETTE, SYSTEME NER- VEUX. MENINGITE. Diplocoque de Jaeger- Heubner. Gazasesco (P.)et [acnov (S.), TO METAMORPHOSE. Amblystome. JEx- sen (C.-0.), 423. MICROBIOLOGIE. Technique . — Diaphanométrie. Gorrron (R.), 729. RoBEerT (L.), 820. — Liquide d'immersion à base de paraf- fine. Jensen (V.), 424. : — Numération des Bactéries. HEckSCHER (H.) 1039. — Tubes capillaires en collodion. Tera- HOTINE (S.), 534. — Ultramicroscope. Proca (G.), 1027. - Milieux de culture. — Fibrinogène. Eseuin: (A.-H.), 437. — Levure autolysée. ABr (G.) et BLranc (G.). 452. — Vitamines et Sp. icterohemorragiæ. STEFANOPOULO (G.-J.), 813. Physiologie. — Agolutination typhique. BEeckericn (A.) et EnzeL (G.), 672. — Hémocultures de sang deésalexiné. RANQUE et SENEZ, 790. — Milieux vaccinés. PreRRET (R.), 903. Zoezrer (C.), 122. — Sels de terres rares et microbes. Gr- RARD (P.), 442. — Sucres et Bacille diphtérique. RAND (P.), 982. — Sucres et toxine diphtérique, Sonpezri _ (A.) et Wernioke (R.), 176. Du- 2 2 à : MUCORINEES. 1071 — Tuberculine et milieux de culture, VAUDREMEN (A.), 779. Culture de Protozoaires — Leptomonas pyrrhocoris. Zorra (G.), 822. Voir MYCOSES. MICROFILAIRE. Voir SANG. MONSTRE cébocéphalien. Pres Lima (J.-A.), 581. MORPHINE. Voir ANESTHESIQUES. MOUSTIQUE. Espèce nouvelle, Dozz- rus (R.-P.), 971. MOUVEMENTS ct réactions physiolo- giques. GARRELON (L.) et LancLois (JP) 27e = Vorticelles. Bezearaner (J.), 253. Voir CHAMPI- DE GNONS. MUSCLES. Lésions dans la diarrhée cholériforme. SLoBoztano (E.), 11. Myopathie rachitique. Banu (G.), 57e — Travail et pression artérielle. Cuaic- LEy-BErtT (P.) et Lancrors (J.-P.), 725. — Vératrine. Fontes (J.), 247, 1000. \ Voir GHRONAXIF, ELECTRO- PHYSIOLOGIE, SYSTEME NER- VEUX, VAISSEAUX. MYCOSES. Abcès à Streptothrix du cervelet. SABRAZES (J.), 312. — Hémisporose pulmonaire. (A.), 359. — Lymphangite épizootique. Marruanor (L.) et Broco-RoussEu, 783. — Onychomycose. Marrucnor (L.) et SÉE (P.), 307. — Préparation des phanères. DU NoYEr, 814. SARTORY RONDEAU ’ N NECGROBACILLOSE. Voir VEAU. NEMATODES. Ascaris dans les fosses nasales d’un Porc. Ponant (I.), 1026. — Filaire sanguicole du Héron. Noc (F.), 69. NEPHRITE. Voir REIN. NERFS. Voir ELECGTROPHYSIOLO- GIE. NEZ. Voir NEMATODES.. NICOTINE. Voir GHRONAXIE. NOURRISSON. Voir SELLES. NOUVEAU-NE. Voir SELLES. NOYER, Voir ANAEROBIES. 1072 O ŒDEME- Potassium et sodium. BLum (L.), Ausez (E.) et Hausenecur (R.), 369. Voir CIRCULATION. ŒIL. Humeur aqueuse. MESTREZAT (W.) et MacrroT (A.), 185. — TFrachome. Mrcxair (D.), 1056. — Vaso-moteurs et pression dans les vaisseaux de l'iris et de la rétine. BarzrrarT et Masrror, 386. ŒUF. Enveloppe chorionnaire. COTTE (J.), 794. — Enveloppe gélatineuse chez l’Oursin. TGHAHOTINE (S. )19807 — Greffe WeBer (A.), 912. — Maniement avec les tubes capillaires. ToHAHOTINE (S.), 916. — Perméabilité chez l’Oursin. Tcxano- TINE (S.), 464. — Sexographe. LIENHART (R.), 884. OISEAUX. Voir NEMATODES, TUÜ- MEURS. ONGLES. Voir MYCOSES. ORCHESTIA. Voir INFUSOIRE. OREILLE. Batraciens. PORTMANN (G.), CRE — Téléostéens. PoRTMANN (G.), 510. ORGANES GENITAUX. Transport des produits sexuels, TGRAHOTINE (S.), Do OS. Greffe. Jourpan(Er.)et ImBEeRT, 701. NAGEOTTE (J.), 82&. — Travées osseuses du corps vertébral. Murez, 807. OSMOSE. Voir ALGUES. OURSIN. Voir ŒUF, OUVRAGES OFFERTS. De l’ana- phylaxie à l’immunité, par Arraus (M), 434. — Etude sur le Saumon des eaux douces de la France, par Roue (L.), 606. — Faune de France : I. Echinodermes, par KœuLER (R.), 762. — Le Mouvement biologique en Europe, par Bon (G.), 375. — Mémoires publiés à à l’occasion du Ju- bilé de Elie Metchnikoff, 763. — Travaux de l’Institut de Thérapeuti- que, par Zuwz (E.), 58. — Vie d’Elie Metchnikoff, par Mer- CHNIKOFF (O.), 515. OVAIRE. Cordons ovigènes. SaALAzAR CAL) POSE — Granulosa atrésique. SALAZAR (A.-L.), 237. — Greffe. RETTERER (Ép.) et VoRONOrF (S.), 104, 187. OŒDÈME — PLEXUS CHOROIDES OVIDES. Voir OVIDUCTE. OVIDUCTE des Mammifères, COURRIER (CR) 1077 — Epithélium des Ovidés gravides. Ar- GAUD (R.), 256. OVOTESTIS. Voir PORC. OXYDE DE GARBONE. Voir SANG. P PACHELEBRA. Protozoaires parasi- tes. MeLLO (F. DE), 241. PAGURES. Voir CHROMOTRO- PISME. PANCGREAS. Parasomes chez le Tétard. Hovasse (R.), 190. Voir DIABETE, FERMENTS. PARASITISME et réaction tissulaire. Mercier (L.), 261. | PASTEURELLA chez l'Homme. Onrs- CHEIT (Ep.), 941. PEAU. Cytologie des lésions de l’eczéma, du psoriasis et des eczématides. CIVATTE (A.), 546. — Epidermophytie (F. pe), 230. PENIS. Voir SQUELETTE. PEPSINE. Voir DIASTASES. PEPTONE. Voir ANAPHYLAXIE, IMMUNITE. PERITOINE. Absorption péritonéale. DurrEey (J.), 172. — Viscosité et index réfractométrique des épanchements. May (E.), 350. Voir SANG. PHAGOCYTOSE. Voir IMMUNITE. PHARYNX. Voir DIPHTERIE. inguinale. Mezro PHLEBOTOME. Voir SPIROCHE- TES. PHOSPHATES. Dosage. DenicÈs (G.), 875. PHOSPHORE. Voir SANG. PIERRET. Ricuer (Cu.), 2. PIGEON. Développement. Juzin, 605. PIGMENTS. Bacille pyocyanique. CLu- zeT, RocHaix et Korman, 403. Voir FOIE. PIN. Voir SEXE. PLAGENTA. Chèvre. RETTERER (Ep.) et VoroNorr (S.), 200. PLAIES. Voir BACILLUS PROTEUS. PLANAIRES. Voir GREGARINES. PLANTULES FRAGMENTEES. Mor- LIARD (M.), 770. PLEVRE. Voir POUMON. PLEXUS CHOROIDES. Formation anormale chez la Grenouille. Co£ziN (R.) et Baunor (J.), 890. — Voûte du quatrième ventricule des PLEXUS CHOROIDES — REIN Ichthyopsidés. Cour (F.), 918. Voir ALBUMINOIDES. CHLORURES, DIGESTION, FIEVRE RECUR- RENTE. REACTION DU BENJOIN GOLLOIDAL. PNEUMOCOQUE. Taomsenx (0.) et CHRISTENSEN (S.), 327. PNEUMOGRAPHE. Voir POUMON. PNEUMOPERITOINE. Voir GŒUR. PNEUMOTHORAX. Voir POUMON. POISONS. Voir ESTOMACG, SURRE:- NALES. POISSONS. Croissance, température et saisons. Aunicé (P.), 67, 635. Voir INTOXICATION, OREILLE. POLYGRAPHE. LuTEMBACHER (R.), 532. PORG Hermaphrodisme. Busarp (E.), 112, 114. Voir NEMATODES, TRE.- MATODES. POTASSIUM.Voir ASCITE, ŒDEME, RADIUM, REIN, SANG. POULES. Voir SANG. POUMON. Broncho-pneumonie du vieillard. Roussx (G.) et Leroux (F.), 623, 62D, 780. — Fixation de la graisse injectée dans le sang. Busquer (H.) et Viscanrac (Ga), 852. — Pneumographe. Dorcencourt (H.), 545. Préron (H.),623. Taoomis (A.),622. — Suppression fonctionnelle, Hermann (H.) et MerkLen (L.), Sor. — Vide pleural. Risr (E.) et SrouL (A.), 679. . — Viscosité et index réfractométrique des épanchements de la plèvre. May (E.), 350. — Volume de la cavité pleurale au cours du pneumothorax. OLmer (D.) et Ber- THIER, 210. Voir MYGOSES, SYPHI- LIS, TUBERCULOSE, VACCINO- THERAPIE, VAISSEAUX. PRESSION ARTERIELLE. Atmos- phère raréfiée. Fossey (A.-M. ne) et GARSAUX (P.), 5x7. — Courbes oscillométriques. ALEXANDRE (R.), et Mounier (R.), 696. — Pression minima. Pacon (V.) et FABRE (R.), 871. — Pression moyenne. Pacuon (V.), 868. — Régulation. Tournape (A.), 66o, 721, 723. TourNane (AÀ.), CHasror (M.), 608. Tournane (A.), Cuasror (M.) et Marcanp (H.), 610. ; — Travail musculaire. Cnacey-BErT (P.) et Lancrors (J.-P.), 925. Voir MOUVEMENTS. PROSTATE. Liquide prostatique et glandes vésiculaires, Camus (L.) et GLEY (E.), 250. 1073 PROTISTE. Voir PARASITISME. PROTOZOAIRES. Voir MOUVE- MENT, PACHELEBRA. : PSORIASIS. Voir PEAU. PTYSMATHERAPIE. Voir CRA- GHATS. PUS. Autopyothérapie. VazreT (G.), 710. — Flore bactérienne. BrerTon (M.), Gry- sez (V.)et CramPon(P.), 398. Voir TU- BERCGULOSE. PYOSIS TROPICA au Ruanda. Van SACEGHEM (R.), 282. PYOTHERAPIE. Voir PUS. PYRRHOCORIS. Voir SANG. R RACHITISME. Voir CHRONAXIE. RADIUM. Bacille d’Eberth. CLuzer, Rocxaix et Korman, 37. — Microbes et phagocytes dans le champ de rayonnement. LAGASSAGNE (A.), SGr. — Muqueuses de l’œsophage et de la trachée. LacassasNe (A.), 26. -— Paradoxe radio-physiologique. ZWAARDEMAKER (H.), 704. — Potassium et émanation de radium dans le liquide de Sidney Ringer. ZWAARDEMAKER (H.) et Fgsenstrra CESR O7 Te RAT. Voir SURRENALES, VAIS- SEAUX. RATE. Voir SANG. REACTION DE BORDET-WASSER- MANN. AnrLomsz (F.) et LANGERON, 206. GuiLLaIN (G.) et Larocme (G.), 966. LemeLanD (P.), 109. REACTION DE FIXATION. Voir DISTOMATOSE, TUBERCULOSE. REACTION DE SACHS-GEORGI. Voir SYPHILIS. REACTION DU BENJOIN COLLOI- DAL. GuiLLain (G.) et Larocne (G.), 966. HuBer (J.), 496. Guirzain (G.), LarocHe (G.) et MaceBoœur (M.), 779. MAcnEBœŒUr (M.), 778 PauzarT, 503. Voir TUBERCULOSE. REFLEXE ABDOMINAL. CLaure (H.), 294, 777. Gurrraume (A.-C.), 631, 646, 850. REGLE DE RICHET. Voir, VERO- NAL. REIN Morphologie. — Bassinet. GérarD (G.) et Fourner (H.), 893: 1074 REIN — SANG Physiologie normale et pathologique. — Allylthéobromine et élimination chlorurée. Beneca (J.), 91. Rémonp (A.) et Coromres (H.), 480. Constantes de secrétion de l’acide urique et de l’urée. CHABanNIER (H.) et LeserT (M.), 548. — Corps acétoniques, acidose et jeûne. LaBsé (M.), LaBsé (H.) et Nepveux, 183, 254. — Perfusion et élimination du glucose. CannorT (P.), Rarery (F.) et GÉRARD (P.), 448, 486. — Elimination du sodium et du po- tassium. Brum (L.), Ausez (E.) et Hausxknecur (R.), 371. — Enervation et inanition. Houssay (B.- A.), 166. Pico (O.-M ), 166. — Glycosurie adrénalinique. BARDIER (E.) et Srizzmuneës (A.). 613. — Lactosurie. BARRAL(E.) et BonniN(E.), 732. — Réglementation neutralisatrice et épilepsie. Biscaarp (A.) et NoErvis (HÉDMBITS: — Rendement urinaire et travail rénal. Carnor (P.), RaTery (F.) et GÉRARD (P.), 960, 961. — Secrétion de l’iode. Amsarp (L.) et Oscumann (A.), 578. Urine. — Cholurie saline. GILBERT (A.), CHa- BROL (E.)et BénarD (H.),65. : — Kjeldahl avec acide trichloracétique et sulfate de cuivre. GricAuT (A.) et Taiery (J.), 716. — Pigments biliaires chez le Chien. T4- PERNOUX (À }), 51. — Synthèse hippurique. Vroce (P.-L.), 194. —- Urobiline et stercobiline chez le nou- veau-né et le nourrisson débile. BRULÉ (M.) et GarBan (H.), 482 TEMIE, DIABETTE. TUBERCU- LOSE. RESPIRATION. Dépense physiolo- gique. WALLER (A.-D.) et Decker (G. DE), 910. — Fermentation cellulosique dans la panse. Krocx (A.) et ScHMit-JENSEN (H.-O.), 146. — Ictères infectieux bénins. Guizzan (G.) et Gara (R.), 357. — Mécanique et lésions du squelette thoracique. Creyx, 879. Voir MOU- VEMENT, POUMON. RETINE. Voir Œil, Voir AZO- : RHUMATISME. Salicylate de soude intraveineux. CARNOT (P.), 922. Lu- TEMBACHER (R.), 921. RINGER. Voir RADIUM. ROUGEOLE. Histologie de . thème. ABRAMOFF (S.), 101. — Lapin. Harpe (E.), 968. ROUILLE. Voir EUPHORBE. ROUSSETTE. Voir SARGOPTIDE. l’exan- S SALMONELLA. Besson et LAVERGNE (DE), 810. SANG Embryogénie. — (Cellules d’origine hémohistoblas- tique. Berances (L.-M.), 662. — Hémopoïèse cortico-surrénale dans l’hérédosyphilis. Hrckez (P.), 676. — Origine dans le foie embryonnaire, Aron (M.), 362, 365. Technique. Coloration. AcurLaon et LÉoBARDyY (J. pe), 120. WEiLL (P.), 220. — Fixation. Joczy (J.) et Lavenan (J.), 106. Chimie. — Ammoniaque et épilepsie. Biscaarn (A.) et Noœrvic (J.), 150. — Chlorures. JAcoBsen (A.-Tu.-B.) et PazsBers (M.), 640. — Equilibre acido-basique. JArLœv (E.), 156. — Oxyde de carbone. Srocxis (E.), 743. — Pouvoir glycolytique. Mauriac (P.), 311. Gaz. — Lavrazze (P.) et Taonnarp (J.), 232. Niczoux (M.), 234. Pigments. -- Volume et rapport à l’hémoglobine. Gram (H.-C.), 151. Hématies. — Nombre aux divers points du corps et aux différentes heures de la jour- née. Bins (H.-J.), 315. — Vitesse de sédimentation: Gram(H.-C.), 1045. SANG — SANG 1075 1 — Cholestérine. MarIe (A.), 920. Plasma. — Escargot. Cnanovirox (X.), 731. — Chlorures et pathologie. JAGOBSEN 2 (A.-Ta.-B.) et PALSBERG (M), 1041. SAS — Dosage de la fibrine. GraMm (H.-C.), | — Hémolysines hétérogénétiques. Sor- Car DELLI (A.), Fiscuer (H.), Wenrnicke — Thrombozyme. Nour (P.), 840. (hoer om 175. SORDELLI ( A.) et Pico (C.), 174 Globulins. — Hémolysine des venins. CATAN(A.-M.), : 68, 170. — Pseudoplaquettes. Franco (E.-E.),592. à à Fo de ou Roskam (J.), Leucocytes et leucocytose. É — Crise hémoclasique et troubles de Hémoconies. l’uropoïèse chez un cirrhotique. Onpo (J.) et Boni (P.), 558. — Crises hémoclasiques peptoniques et anaphylactiques et peptone. Bropin (P.) et Ricuer, fils (Gx.), 298. — Crustacés. Kozzmann (M.), 8rr. — Passage dans le sang et injection d'huile dans la trachée. LeMmarRE (G.) et AzouLAYy (R.), 336. Sérum. — Enfant dès la naissance. Weizc (P.), — Arsénobenzènes. RUBINSTEIN (M.), 62, 576. ‘ 1 338,.458. Pomaret (M.), 355. — Granulation azurophile chez les In- — Chlorures, urée et cryoscopie. CH4- sectes. Zotra (G.), 928. LIER (J.), Bourun (R.) et CHEVALIER | — Indice hématimétrique des peroxy- (A.), 984. dases. FressiNcer (N.), 9. — Phosphore lipoïdique total. Lemwe- | — Lèpre tubéreuse. Lecer (M.), 216. LAND (P.), 446. on Leucocytose digestive et diarrhée du — Potassium et sodium. BLum (L.). nourrisson. DorLeNcourtT (H.) et AuBEL E.) et HAusknecur (R.), 360. Banu (G.), 453. — Substances insaponifiables et savons, | — Plage azurophile. Zorta (G.), 1030. LemeLanp (P.), 348, 617. — Sérum leucolytique. Linpsrroœm (G.), 17. Goagulation. Sérothérapie. — Arsénobenzènes. FLanpin (Cn.) et | — Charbon. Sraus (A.) et Forceor (P.), Tzanck (A.), 117. Launox (L.), 118. TO Tzanox (A.), 117. — Sérum antityphique. Roper (A.), 739. — Chloroforme et fibrinogène. Nozr (P.), 273. | Leucémie. — Couenne du sang veineux. GRr4M À (H.-C.), 1043. — Cytologie. Joczy (J.) et LAvepan (J.), — Fièvre de Malte et réticulum fibri- 106. neux. Daumas (A.), 215. — Leucémie aiguë. SaBrazÈs (J.), 504. — Modificateurs du temps de saigne- | — Poules. ELLERMANN (V.), 147. ment. WEiz (P.-E.), 610. | À Ë — Sérothérapie. Biner (L.), 818. Tissu hémolymphatique. | — Hémopoïèse et hémocathérèse dans Précipitines. les ganglions lymphatiques. Fraxco — Blessés en cours d'infection. BRETON (E.-E.), 998. : (M.), Grysez (V.) et Crampon (P.), | — Lymphogranulomatose. Darré (H.) et 693. © Dumas (J.), 923. — Éscargot. Cramovrron (X.), 987. — Vaisseaux de la rate. Dusreuriz (G.), ) 128. Agglutination. Parasitologie. — Anaphylaxie. ArLomnc (F.), Taéve- | — Filaire. Noc (F.), 69. NOT (L.) et LANGERON (L), 977. — Microfilaire du Bœuf à la Guyane, — Bacille typhique. Brekerica et ENGEL Leser (M.), 4r9. Voir AZOTEMIE. (G.); 672. : SUCRES, 1076 SARCOME. Voir TÜUMEURS. SARCOPTIDE parasite de la Roussette africaine. Ropnaix (J.), 757. RopHaIN (J.) et GenoEzsr (L.), 759. SAVONS. Voir SANG. SCORBUT. Voir ALIMENTATION. SECHERESSE. Voir. EUPHORPHE. SELACIENS. Voir SYSTEME NER- VEUX. SELLES. Hp He des Singes. LEGER (M.), 5 — Urobiline et Tu. chez le nou- veau-né et le nourrisson débile. BRULÉ (M.) et GarBan (H.), 482. SELS DE TERRES RARES. Voir CHAMPIGNONS, MICROBIOLO- GIE. — MINERAUX. INTOXICA- TION. SEREUSES. Voir PLEVRE. SERPENTS. Voir VENINS. SEXE. Dioïcité et dimorphisme chez le Pin. Gumier (Pux.), 94. SEXOGRAPHE. Voir ŒUF. SINGE. Voir SELLES. SPIROCHE:- TOSE ICTEROHEMORRAGIQUE. SODIUM. Voir ASCITE, ŒDEME, REIN, SANG. SPIROCHETES chez Phlebotomus per- niciosus. PRINGAULT (E.), 209. Voir PACHELEBRA. SPIROCHETOSE ICTEROHEMOR- RAGIQUE. Singe. STEFANOPOULO (G.-J.), 63. Voir MICROBIOLOGIE. SQUELETTE. Incinération de fœtus. . Murrer (M.) 599, 688, 690. — Os péniens du Loup et du Chien. Caine (J.), 125 — Processus retromastoïdeus. LUGIEN (M.), 803. Voir OS, RESPIRATION. STENTORS. Voir EAU. STERCOBILINE. Voir SELLES. STSREOSCOPIE d'objets microscopi- ues. DuBreuILz (G.), 5o7. STREPTOGOQUE.Inoculation au Che- val. Broco-Rousseu, 445. SUCRES. Dosage dans le liquide cépha- lorachidien et le sang. PoLoNowskI et Duuor (E.), Coo, 687. — Microdosage du glucose dans le liquide céphalorachidien. Fontes (G.) et Tmivozre (L.), 669. Voir MICRO- BIOLOGIE, REIN. SULFATE DE CUIVRE. Voir REIN. SULFITE DE SOUDE. Voir TUBER- GULOSE. SUPPURATION. Voir PUS. Voir SURRENALES. Ablation et métabolis- | me hydrocarboné. Caran (M.-A.), . et Houssay (B.-A.), 164. — Ablation et réflexe salivaire par exci- SARCOME — SYSTÈME SYMPATHIQUE tation du sciatique. Gex (E.) et Quin- QuAUD (A.), 706. — Ablation et toxiques. 163. — Adrénaline chez les animaux chloralo- sés. BARDIER (E.) et Srizzmunks (A.), 766. — Glycosurie adrénalinique. (E.) et Srizzmunkës (A.), 613. — Hemopoïèse et syphilis. Hrckez (P.), 676. — Innervation vaso-motrice. ()> 0x5, — Téléostéens. Ramazxo (A.), 589. — Tuberculose. Creyx et RA3OT, 127. Voir ANAFROBIES, ANESTHE- SIQUES, MALADIE DE BASE- DOW. SYNDROMES PLURIGLANDULAI- RES. Sagrazës (J.) et Duperté (R.),881. SYPHILIS. Disposition colloïdale des serums. PEYRE (E.), 536. — Hemopoïèse cortito- surrénale du nou- veau-né. Hickez (P.), 676. — Maladie d’Ayerza. ARRILLAGA (F.) et EzrzaAzne (P.-I.), 161. . — Réaction de Sachs-Georgi. Casrro Freire (L. DE) et MENEZES (L. DE), 989. — Serum et arsénobenzènes. RuBINs- TEIN (M.), 62, 338, 458. PomareT (M.), 355. Voir REACTION DE BORDET- WASSERMANN, REACTION DU BENJOIN GOLLOIDAL. Lewis (J.-T.), BARDIER HazzIoN SYSTEME NERVEUX. Dérèglemen- tation neutralisatrice. BissAARD (A.) et LaRsEnN (E.-J.), 1047. — Epilepsie et règlementation neutralisa- trice. Biscaarp (A )et Nogrvic (J.),318, — Idiotie none Marinesco (G.). 1021. — Neuromérie du cerveau chez les Séla- ciens et métamérisation de la tête. WinTREBERT (P.), 191. — Neurotomie rétrogassérienne. JEan- NENEY (G.), 878. — Névroglie des plaques séniles. Minea (JET O8! — Névroglie du nerf optique. Cozzin (R.), 805. — Paralysie segmentaire de la main et de l’avant-bras. BarD (L.), 367. — Parkinsonisme. Marinesco (G.) et Rascanu (V.), 1017. — Réaction émotive. Wazrer (A.-D.), 58. Voir ANAEROBIES, CHRONAXIE, DIGESTION, MYCOSES, ŒIL, PLEXUS CHOROIDES,REIN,UTE- RUS, VEAU. SYSTEME SYMPATHIQUE. Voir CIRCULATION,REFLEXES, SUR- RENALES. TÉLÉOSTÉENS — UROBILINE 1077 T TELEOSTEENS. Voir OREILLE, : SURRENALES. TENSION VEINEUSE. Voir SEAUX. TESTIGULE. Alcoolisme et spermato- génèse. Kosrirox (A.), 674. — Glande séminale et glande intersti- tielle dans l'elseslinne. KosTiTcx (A), 569. — Sécrétions épididymaire et déféren- tielle. Benorr (J.), 951. — Spermies couplées et hétérochromo- somes chez une Turritelle. LON (Cx.), 219. Voir TUMEURS. TETANOS. Production de phénol par le Bacille tétanique et le Bacille pseu- dotétanique. Rain (M.), 561. TETE. Voir SQUELETTE, SYSTEME NERVEUX. THERMOGENESE. Voir POISSONS. THYMOL. Tension superficielle. Duuxor (E.) et GERNEZ (Cx.), 685. — Toxicité pour le Cheval et solubi- lité. Broco-Rousseu, 257. VAIS- THYMUS et ingestion de thyroïde. CourRIER (R.), 226. THYROIDE. Ingestion et thymus. Courrier (R.), 226. Voir ALIMEN- TATION, ANAEROBIES, MALA- DIE DE BASEDOW. TOXINE. Voir DIPHTERIE. TRACGHEE. [Injection d’huile et hémo- conies. LEMAIRE (G.) et AzouLay (R.), 336. TRACHOME. Voir ŒIL. TREMATODES. Echinostome de l’in- testin du Porc. CruREA ([.), 1010. Voir DISTOMATOSE. TRONC. Voir SQUELETTE. TRYPANOSOMIASE au Ruanda. SACEGHEM (R.), 283. — Contagion génitale. (L.), 773. — Dourine. BroDEn (A.) et Van GoipseN- HOVEN (Cu.), 839. NATTAN-LARRIER (L.), 824. — Schizotrypanum de la Chauve-Sou- ris. CHATTON (E.) et Courrier (R.), VAN NATTAN-LARRIER 943. TUBERCULOSE. Acidorésistance du Bacille Speuxz (P.), 835. — Acidorésistance facultative du Bacille. ARMAND-DELILLE (P.), 261. VAUDRE- MER (AÀ.), 290. — Antigène méthylique. Nècre (L.) et Boquer (A.), 76. Baraïz- UE — Azotémie et constante d’Ambard. Weiz (M.-P.), 542. — Bacille dans le sang. Cosmovicr (N.- h78. Gurexsse-PELLISSIER (A.), 480. — Bacille dans les crachats, le pus et l'urine. HrrrzMaANN (L.), 803. RENAUx (E.), 833. — Bacille des crachats. R.), 1002. — Bacille des crachats et chauffage. DESPEIGNES, 182. — Extrait de Chenilles de la Mite de la ruche d’Abeilles. DuBLer, 381. — Guérison de l'infection expérimen- tale. Dugzer (F.), 111. — Huile dans la trachée et hémoconies. LEeMaIRE (G.) et AzouLay (R.), 336. Faisca (J.-B.- ‘ — Matières grasses des Bacilles. Frouin (A.), 606. — Propriétés des Bacilles. (L.), 978. GOLDENBERG ! — Réaction du benjoin colloïdal dans la méningite. GuiILLaIN (G.), LAROCHE (G.) et LECHELLE (PS) hier — Sulfite de soude pour les préparations de crachats. GATÉ (J.), Papacosras et LACOSTE, 405. __ Surinfection chez le Cobaye. DEBRÉ (R.) et Parar (J.), 15. — Surrénales. CREYx et RAGOT, 127. » — Tuberculine et milieux de culture. VAUDREMER (A.), 775. — Toxicité des liquides pleuraux. Pari- sor /J.), et SimoniN (P.), 888, Voir ANAPHYLAXIE. TUMEURS. Cellules interstitielles. Fressincer (N.), 937. LEGÈNE (P.), 937. PEyron (A.), 934, 938. PRENANT, 937. — Epithélioma séminifère du Chien. Perir et PEYRON, 480. — Glande interstitielle du testicule chez le Cheval. PEeyrow (A.), 4Gr. Sarcome infectieux des PEyroN (A.), 19. — Structure et polarité fonctionnelle, Masson P.), 564. — Vaselinome ganglionnaire. FAvRE et CIVATTE, 8. Voir EGHINOCOGGOSE, IMMUNITE. TURITELLE. Voir TESTIGULE. Oiseaux. Le] UREE. Liquide amniotique. CLocne (R.) et ResLapEe (J.), Agr. — Synthèse. Fosse (R.) et Laupe (G.), 603. Voir AZOTEMIE. UROBILINE. Voir REIN. 1078 :URTICAIRE. Voir ANAPHYLAXIE. . UTERUS. Artères etgravidité tubaire. AnaiAEs (J.-H.-C. pe), 586. — Innervation. Corprer (P.), 898. — Secrétion chez la Chauve-souris hiber- nante. COURRIER (R.), 572. . VACCINOTHERAPIE. Affections pul- monaires. Mixer (J.) et Benort (A.), 3017. — Auto-vaccins. VALLET (G.), 5. — Streptocoque tué par l’alcool-éther chez le Cheval. Broco-Rousseu, 445. VAISSEAUX. Artère obturatrice. Cor- DIER (P.) et PaArnoen (L.), 896. — Muscles striés des veines pulmonai- res du Rat. GRANEL (F.), 297. — Tension veineuse. Vizzarer (M.), SAINT-GiRONS (F.) et JacquEmIN-Guiz- LAUME (G.), 80. — Thrombose et embolie dans l'artère URTICAIRE — VOMISSEMENTS pulmonaire. MogLzrer (P.), 428. Voir SANG, UTERUS. VASELINOME. Voir TUMEURS. VASO-MOTEURS. Voir CIRCULA- TION, ŒIL. VEAU. Nécrose embolique du cer- veau et nécrobacillose. CHRISTIANSEN (M.), 643. VENIN. Adsorption par le charbon. Ca- TAN (M.-A), 168, 170. VERATRINE. Voir MUSCLES. VERONAL. Règle de Richet et coeffi- cient de partage de Meyer et Overton. TiFFENEAU (M.), 540. VERRE. Voir LICHENS. VIEILLARD. Voir POUMON. VIRUS FILTRANT. Voir COBAYE. VITAMINES. Voir ALIMENTA- : TION. VIVISECTION. Table. CLémenr (H.), 35. VOMISSEMENTS. Chlorure de cal- cium. Rist (E.), Ameuizze et Ravina, 830. sosie ut st à Dr dé AA AEl EE #} sa ne dE Métaux colloïdaux électriques à petits grains. Colloïdes électriques et chimiques de métalloïdes. ————# + ————— ( Cancer ELECTRARGOL ee Te Toutes les mpoules de 5 cc par: boîte Maladies : Ampoules de 10 cc. (3 par: botte : (argent) maladies Collyre en amp. compte Pre infectieuses. | Ampoules de 5 cc. (6 par botte). infectieuses RE Ampoules de 10 cc. (3 par bol-e). ce ELECTROSÉLÉNIUM Traitement Ampou:es dé CRE par botte) spécificité VEVR(Se) du Fl:cons de 50e ce: Ampoules de 5 cc. (3 par boîte). L Gollyre -h amp compte-gouttes.l pour l'agent _r c BP e) Cancer À Ovules (5 pur botie). pahogène. ; : | Poraue (tube de 30 grammes). ELECTROMARTIOL (Fer) ? er Ampoules de 2 cc.{(12 par hotte). É ELECTRAUROL (Or) : Ampoules de 5 cc. (6 par boîte).| Syndrome à Ampoules de 1 cc. (12 par boîte)./- a anémique . 1 Arnpoles de 2 ce. (12 par AE ARRHENOMARTIOL … Ampoules.de 5 cc. (6 par boîte). (Fer col olfdal + Arsenic organique) |. , Ÿ Ampoules de 10 cc. (3 par boite). Amp.de 1 cc.(12 p'boîte, et Gouttes ELEGTROPLATINOL (pe) |écecriareor COLLOTHIOL (sure) est également | ELECTROPALLADIOL (pd) employé dans Toutes les indications de la Médication Elixir Ampoules de2 cc. ‘ Ampoules de 5 ce. (6 par boîte). | le traitement -(6 par boîte) — Pommade. . sulfurée. Ampoules de 10 cc. (3 par boîte). nee de « ne nombreuses 4. (Complex C iodée ELECTRORHODIOL (Rd) | "éecnons | DBLYSOL ie cogène) Bures logés Ampoules de 5 cc. ï | septiques. Ampoules de 2 cc. (42 par boîte). (Bottes «dl: 3 et 6 ampoules EE è | ELECTR=H Toutes ELECTROMANGANOL ne A — HG (Mercure) formes de la (Manganèse) coceques Syphilis. Ampoules de ? cc. 112 par botte). ? ques. _ Ampoules de5 cc. (6 par boîte). ADRENALINE CLIN (CHLORHYDRATE) Principe actif des Capsules or — 54 — SOLUTION D'ADRÉNALINE CLIN … :4000. FLACON de 5 c.c. et de 30 c.c. COLLYRE D'ADRÉNALINE CLIN au 1/5000° et au 1/1000°. 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